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Full text of "Dictionnaire des sciences naturelles, dans lequel on traite méthodiquement des différens êtres de la nature, considérés soit en eux-mêmes, d'après l'état actuel de nos connoissances, soit relativement à l'utilité qu'en peuvent retirer la médecine, l'agriculture, le commerce et les artes. Suivi d'une biographie des plus célèbres naturalistes .."

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DICTIONNAIRE 


DES 


SCIENCES  NATURELLES. 

TOME  xxri. 


LEP-LIN. 


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...aseiims 

QH 


Le  nombre  ^exemplaires  prescrit  par  la  loi  a  été 
déposé.  Tous  les  exemplaires  sont  refétus  de  la  signature 
de  féditeur. 


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DICTIONNAIRE 

DES 

SCIENCES  NATURELLES, 

DANS   LEQUEL 

ON  TRAITE  METHODIQUEMENT  DES  DIFFÉRENS  ÊTRES  DE  LA  NATURE, 
CONSIDÉRÉS  SOIT  EN  EUX-MÊMES,  DIAPRES  l'ÉTAT  ACTUEL  DB 
NOS  CONNOISSANCES,  SOIT  RELATIVEMENT  A  l' UTILITÉ  Qu'eN 
PEUVENT  RETIRER  LA  MÉDECINE,  l'aGRICULTURE ,  LE  COMMERCE 
ET  LES   ARTS. 

SUIVI  D'UNE  BIOGRAPHIE  DES  PLUS  CÉLÈBRES 
NATURALISTES. 

Cayr^ge  destiné  aux  médecias,  anx  agricultenrs,  aux  commerçans, 
aux  artistes,  aux  manufacturiers,  et  à  tous  ceux  qui  ont  intérêt  k 
connoitre  les  productions  de  la  nature,  leurs  caractères  génériques 
et  spécifiques,  leur  lieu  natal,  leurs  propriétés  et  leurs  usages. 

PAR 

Plusieurs  Professeurs  du  Jardin  du  Roi  y  et  des  principales 
Écoles  de  Paris. 

TOME   riNGT'SIXIÈMR 


F.  G.  Levrault,  Editeur,  à  STRASBOURG, 
et  rue  des  Fossés  M.  le  Prince,  N.**  3i,  à  PARIS. 

Le  Nokmazit,  rue  de  Seine,  N.^  8,  à  PARIS. 

1823. 


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Liste  des  auteurs  par  ordre  de  Matières. 


Physique  générale, 

M.  LACKOIX,  membre  de  rAcadéaiie  des 
Sciences  et  profeweur  au  Collée  de 
France.   (L.) 

Chimie, 

M.  CHEVREUL,  profetaear  an  Collège 
royal  de  Charlemagne.    (Ca.) 

Minéralogie  et  Géologie^ 
M.  BRONGNIART,  membre  de  TAcadémie 

de*  Science»,  profeMcur  à  la  Faculté  de« 

Science*.   (B.  ) 
M.  BROCHANT   DE   VILLIERS,    membre 

de  TAcadémie  des  Science*.  (  B.  bb  V.  ) 
M.   DEFRANGE,    membre  de  pltuienn 

Sociétés  savantes.  (D.  F.) 

Botanique. 

M.  DESFONTAINES ,  membre  de  TAcadémie 

det  Sciences.  (  Dasr.  ) 
M.   DE   JUSSlEUy   membre  de  l'Académie 

des  Sciences,  prof,  au  Jardin  dn  Roi.  (J.) 
Ift.    MIRBEL,    membre  de   TAcadémie   des 

Sciences,    professeur    à    la    Faculté    des 

Sciences.   (B.  M.) 
M.  HENRI  GASSINI,  membre  de  la  Société 

pbilomatiqne  de  Paris.  (  H.  Cass.  ) 
M.  LEMAN ,    membre  de  la  Société  pbilo- 
matiqne de  Paris.  (Lbh.) 
M.  LOISELEUR  DESLONGCHAMPS, 

Docteur  en  médecine,  membre  de  plusieurs 

Sociétés  savantes.  (  L.  D.  ) 
M.  MASSEY.  (  Mass.  ) 
M.  POIRET,  membre  de  plusieurs  Sociét«s 

savantes    et    littéraires,    continuateii^    de 

rEncyclopédie  botanique.  (Poin.) 
M.  DE   TIISSAC,    membre   de    plusieurs 

.Sociétés  savantes,  auteur  de  la   Flore   des 

Antilles.  (Da  T.) 


Zoologie  générale,  uânatomie  et 
Physiologie, 

M.  G.  C1TVIER ,  membre  et  secrétaire  per- 
pétuel de r Académie  de*  Sciences,  prof.av 
Jardin  da  Roi  »  etc.  (  G.  G.  on  CV.  en  C.) 

Mammifères. 

M.  GEOFFROY ,  membre  de  l'Académie  dea 
Sciences ,  professeur  an  Jardin  duRoi.  (  G.  ) 

Oiseaux. 

M.  DUMONT,  membre  de  plusieurs  Sociétés 
savantes.  (  Ca.  D.) 

Reptiles  et  Poissons. 

M.  DE  LACÉPÈDE ,  membre  de  l'Académie 
des  Sdenoes,  professeur  an  Jardin  da 
Roi.  (L.  L.) 

M.  DUMERIL,  membre  de  l'Académie  de* 
Sciences,  professeur  à  TÉcole  de  méde- 
cine. (CD.) 

M.  CLOQUET,  Docteur  en  médecine.  (H. G.) 

Insectes. 

M.  DUMERIL ,  membre  de  l'Académie  des 
Sciences,  professeur  à  l'École  de  médecine. 
(C.  D.) 

Crustacés. 

M.  W.  E.  LEACH,  membre  de  la  Société 
royale  de  Londres,  Correspondant  dn  Mn- 
svum  d'bistoire  naturelle  de  France. 
(W.   E.   L.) 

Mollusques,  Vers  et  Zoophytes, 

M.  DE  BLAINVILLE,  professeur»  la  Faculté 
des  Sciences.  (  Di  B.) 


M.  TURPIN,  naturaliste,  est  ebargé  d« 
reiécution  des  dessins  et  de  la  direction  d« 
la   gravure. 


MM.  DE  HUMBOLDT  et  RAMOND  donneront  quelques  articles  sur  les  objeU 
nouvftus  qu'ils  ont  observés  dans  leurs  voyages ,  ou  sur  les  sujets  dont  ils  s«  sont 
plus  particulièrement  occupés.  M.   DE  CANDOLLE  nous  a  fait  la  même  promesse. 

M.  F.  CUVIER  est  chargé  de  la  direction  générale  de  l'ouvrage ,  et  il  coopérer»  aax 
articles  généraux  de  xoologie  et  à  l'bistoirc  des    mammifères.    (F.  G.) 


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DICTIONNAIRE 

DES 

SCIENCES  NATURELLES. 


LEP 

LePACHYS.  {Bot.)  Le  Journal  de  Physique  d'août  1819 
contient  un  Mémoire  de  M.  Rafînesque,  intitulé  Prodrome  des 
nouveaux  genres  de  plantes  observés  en  1817  et  1818,  dans 
l'intérieur  des  Etats-Unis  d'Amérique,  et  dans  ce  Mémoire 
nous  trouvons  un  genre  Lepachys  ,  décrit  de  la  manière 
suivante  : 

«  Périanthe  double ,  chacun  8-phylle.  Phoranthe  oblong^ 
«  paléacé.  Paillettes  à  base  concave,  trifides,  lobe  du  milieu 
«  épais,  trigone,  tronqué,  tomenteux.  Calice  entier,  mem- 
«  braneux.  Fleurons  tubuleux,  5-dentés  ; .  cinq  étamines 
«  courtes,  stigmate  bifide.  Rayons  neutres  environ  huit- 
«  biden tés.  Semences  obovées,  comprimées ,  lisses ,  entières. 
«  Type  lepachjs  pinnatifida ,  qui  est  la  rudbechia  pinnata 
^  des   auteurs.  * 

Nous  avons  copié  très-servilement  le  texte. même  de  M.  Ra- 
finesque^  parce  que  nous  avons  rarement  le  bonheur  de  bien 
comprendre  ses  expressions,  et  qu'en  traduisant  son  langage 
dans  le  nôtre  nous  risquerions  de  commettre  des  erreurs.  Par 
exemple,  ici,  nous  avouons  ne  pas  comprendre  ce  que  c'est 
que  le  calice  entier  ^  membraneux ^  et  les  semences  entières. 

Dans  la  Florula  Ludoviciana  du  même  auteur ,  publiée  en 
a6.  1 


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LEP 

1817,  c'est-à-dire,  deux  ans  avant  le  Prodrome  dont  il  s'agît, 
nous  voyons  qu'à  cette  époque  M.  Rafînesque  nommoit  autre* 
ment  son  genre  J.epachjs)  car  il  disoit  alors  que  toutes  les 
espèces  de  rudbcckia  ayant  les  semences  nues,  comme  la  rud" 
heckia pinnata et  autres,  dévoient  former  son  genre  Obelisteca» 
Mais  dans  les  Annals  of  nature  (  i"  numéro  de  Tannée  1820)  , 
il  ^ait>ît  que  ce  botaniste  conserve  Vobetisteca  et  le  lepac\vy$^ 
et  il  semble  ne  plus  attribuer  des  semences  nues  au  lepaohys. 
Nous  laissons  à  d'autres  le  soin  de  concilier  ces  contradictions, 
si  elles  sont  moins  réelles  qu'apparentes.  Au  reste,  ce  neseroit. 
pas  le  seul  exemple  des  changemens  successifs  que  M.  Rafî- 
nesque  fait  subir  à  ses  propres  genres,  et  qui  contribuent  avec 
d'autres  causes  à  les  rendre  fort  énigmatiques. 

Il  peut  être  utile  de  décrire  ici  les  caractères  génériques  que 
nous  avons  observés  sur  un  individu  vivant  de  rudbcckia  pin- 
nata^  cultivé  au  Jardin  du  Roi. 

Calathide  radiée  :  disque  multiflore,  régulariQore,  androgy- 
niflore*,  couronne  unisériée^lîguliflore,  neutriilore.  Péricline 
supérieur  aux  fleurs  du  disque;  formé  de  squames  paucisé- 
riées,  à  peu  près  égales,  diffuses, inappliquées,  linéaires-su- 
bulées,  foliacées.  Clinanthe  cylindrique,  très-élevé;  garni  de 
squamelles  inférieures  aux  fleurs,  demi-embraf santés,  élargies 
de  bas  en  haut,  arrondies  et  voûtées  supérieurement,  bordées 
sur  chaque  côté  par  un  gros  vaisseau  plein  de  suc  propre. 
Fleurs  du  disque  :  Ovaire  obovale,  comprimé,  glabre,  lisse, 
absolument  privé  d'aigrette;  corolle  à  tube  nul  ou  presque 
nul.  Fleurs  de  la  couronne  ;  Faux  ovaire  stérile;  style  nul;  des 
rudimens  d'étamines  avortées 5  corolle  à  tube  très-court,  à 
languette  très-longue,  bi-tridentée  au  sommet. 

M.  Rafinesque  ayant  dit,  dans  la  Florula Ludoviciana ^  qu'il 
falloit  rapporter  à  son  genre  Ratibida  toutes  les  espèces  de 
rudbcckia  k  périanthe  simple,  c'est-à-dire,  à  péricline  unisé- 
rié,  comme  la  rudbcckia  columnaris  de  Pursh,  nous  ajoutons 
la  description  des  caractères  génériques  que  nous  avons 
observés  sur  une  plante  vivante,  cultivée  au  Jardin  du  Roi, 
où  elle  étoit  étiquetée  rudbcckia  amplexicaulis. 

Calathide  radiée:  disque  multiflore ,  régulariflore,  an- 
drogyniflore  ;  couronne  unîsériée  ,  liguliflore  ,  neutriflore. 
Péricline,  orbiculaire,  supérieur  aux  fleurs  du  disque;  formé 


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LEP  5 

de  squames  unisëriées,  h  peu  près  égales,  liiiëaires-aigit^s , 
foliacées.  Clînanthe  cylindrique,  élevé;  garni  de  squamelles 
inférieures  aux  fleura,  demi- embrassantes,  élargies  de  bas 
en  haut,  voûtées,  arrondies  et  apiculéesau  sommet,  bordées 
sur  chaque  côté  par  un  Vaisseau  plein  de  suc  propre.  Fleurs 
du  disque  :  Ovaire  oblông ,  un  peu  comprimé ,  subtétragone- 
orrondi,  glabre,  lisse,  privé  d'aigrette;  corolle  à  tube  assez 
long.  Fleurs  de  la  couronne  :  Fa,ux  ovaire  privé  d'ovule;  style 
nul;  corolle  à  tube  très-court,  à  languette  large,  elliptique, 
tridentée  au  sommet. 

En  comparant  cette  seconde  description  générique  avec  la 
première ,  on  ne  trouve  qu'une  seule  diflFérence  notable,  c'est 
que  le  péricline  est  paucisérié  dans  la  première  plante,  et 
unisérié  dans  la  seconde,  en  sorte  que  cette  dernière  semble- 
roit  devoir  appartenir  au  genre  Ratibida  de  M.  Rafînesque, 
tandis  que  l'autre  est  son  lepachys mMah il  est  évident  pour  nous 
que  les  deux  plantes  sont  congénères,  et  qu'il  faut  attribuer 
au  genre  qui  les  réunit  un  péricline  unisérié  ou  paucisérié. 

Nous  pensons  que  le  genre  Rudbeckia  peut  être  divisé  ea 
deux  sous-genres  :  Tun,  nommé  rudbeckia^  seroit  caractérisé 
par  la  présence  d'une  petite  aigrette  stéphanoïde  ;  l'autre 
nommé,  si  Pon  veut,  lepachys  ou  obelisteea^  mais  qu'il  seroit 
mieux  d'appeler  obeliscotheca  ou  obeliscaria,  diflféreroit  de 
l'autre  par  l'absence  de  l'aigrette.  (H.  Cass.) 

LEPADITE  ou  PATELLIÏE.  {Foss.)  Les  oryctographes  ont 
donné  ce  nom  aux  patelles  fossiles.  (Desm.) 

LÉPADOGASTÈRE,  Lepadogasterus.  {Ichthjyol.)  On  donne 
ce  nom  à  un  genre  de  poissons  cartilagineux,  à  branchies  com- 
plètes j  de  Tordre  des  téléobranches  et  de  la  famille  des  plé- 
coptères  de  M.  Duméril ,  ou  de  celle  des  discoboles  de  M.  Cu- 
vier.  Ou  reconnoit  les  espèces  qui  le  composent  aux  carac- 
tères su i vans  : 

Nageoires  pectorales  doubles;  catopes  réunis  en  forme  de  disque 
concave  ;  os  de  V épaule  formant  en  arrière  une  légère  saillie ,  qui 
complète  un  second  disque^  à  Vaide  d'une  membrane  qui  unit  les- 
nageoires  pectorales,       ^ 

Ce  genre ,  créé  par  Gouan  ,  et  adopté  depuis  par  tous  les 
ichlhyologistes ,  est  très-facile  à  distinguer  des  cycloptères  et 
des  cyclogastères,  qui  appartiennent  à  la  même  famille  que 


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A  LEP 

lui,  mais  qui  ont  les  nageoires  pectorales  simples.  (Voyez  Ct- 
.ctOGASTÈftE  ,  Cycloptkre,  Discoboles  ct  Pli^coptères. ) 

Le  nom  de  lépacloi'.aslère ,  par  lequel  on  le  désigne ,  est  tiré 
du  grec  Xs^ratç  (coquille),  et  ^/cefl*?»^  (ventre),  €t  indique  la  dis- 
position des  catopes  qui  forment  une  sorte  de  conque ,  à  la 
partie  inférieure  du  corps. 

Les  espèces  connues  dans  ce  genre  peuvent  être  partagées 
en  deux  sections. 

§.  I.  Nageoires  dorsale  et  anale  distinctes  de  la  caudale. 

Le  Lépadogastère  Gouan;  Lepadogasterus  Gouanii^  Lacép. 
Deux  filamens  déliés  et  noirâtres  auprès  des  naidncs  ;  corps  ver- 
dâtre,  couvert  de  petits  tu  hercules  bruns  j  tête  plus  large  que  le 
corps,  marquée  de  deux  taches  brunes  en  forme  de  croissant; 
yeux  gros,  à  iris  verdàtre,  à  prunelle  noire;  museau  pointu  et 
strié  ;  mâchoire  supérieure  avancée  ;  bouche  ample  ,  garnie 
de  deux  sortes  de  dents,  les  unes  mousses  et  comme  granu- 
leuses, les  autres  aiguës,  bicuspidées  et  recourbées  en  arrière  ; 
langue  lisse  3  nageoire  caudale  arrondie.  Taille  de  dix  à  douze 
pouces. 

On  trouve  ce  poisson  dans  la  mer  Méditerranée,  et  surtout 
sous  les  galets  calcaires  du  rivage  de  Nice.  Bonnaterre  Ta  figuré 
sous  le  nom  de  bouclier  porte- écuelle  ;  on  l'a  aussi  nommé  barbier^ 
et  dans  le  département  des  Alpes-Maritimes,  on  l'appelle  pei- 
pourcy  suivant  M.  Risso.  M.  Cuvier  le  regarde  comme  étant  le 
même  animal  que  le  lepadogaster  rostratus  de  M.  Schneider. 

Le  Lépadogastère  Balbis;.  Lepadogasterus  Balbis^  Risso.  Mu- 
seau prolongé  et  aplati,  marqué  de  trois  sillons  longitudinaux, 
bouche  ample;  mâchoires  égales,  garnies  de  petites  dents 
toutes  aiguës  j yeux  grands,  à  prunelle  rouge  et  à  iris  bleuâtre, 
et  garnis  sur  les  côtés  de  deux  appendices  bruns:  dos  d'un 
rouge  violet,  avec  des  tachis  foncées  d'un  rouge  vif  et  des 
points  noirs;  disque  et  abdomen  d'une  teinte  aurore;  nageoires 
lisérées  et  tachetées  de  rouge  ;  deux  appendices  aux  narines. 

Ce  poisson  habite  la  mer  de  Villefranche,  aux  environs  de 
Nice.  Sa  taille  est  de  trois  à  quatre  pouces.  Il  a  été  décrit 
d'aborl  par  M.  Risso.  M.  Cuvier  pense  qu'il  pourroit  bien 
être  le  même  que  le  cjyclopterus  cornubicus  de  Shaw,ouque 
le  jura  sucher  de  Pennant. 


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f 

LEP  5 

Le  LépADOGASTÈREDECANDOLLE  ;  Lepadogostcrus  Candolii,Risso» 
Tête  irés-large;  museau  alongé  et  arrondi;  bouche  ample, 
mâchoires  égales,  garnies  de  petites  dents;  yeux  à  irià  doré, 
à  prunelle  améthyste;  corps  d'un  brun  roussàtre,  couvert  de 
points  jaunes;  opercules  ornées  de  plusieurs  raies  et  de  taches 
rondes  d'un  rouge  vif;  nageoire  dorsale  obscure  ,  tachetée  de 
points  blancs;  anale  rose;  caudale  pointillée  de  rouge;  point 
d'appendices  sur  les  narines. 

On  trouve  ce  poisson ,  de  la  taille  de  trois  pouces  environ 
aussi ,  dans  les  profondeurs  sablonneuses  de  la  mer  du  SaiAt- 
Hospice,  encore  auprès  de  Nice.  Jl  offre  pluisieurs  variétés, 
qui  toutes ,  dans  le  pays,  portent  le  nom  depcf  S.  Peire.  M.  Risse 
l'a  dédié  au  savant  botaniste  Decandolle,  comme  il  a  dédié  le 
précédent  au  professeur  Balbis  de  Turin. 

§.  II.  Nageoires  dorsale  ^  anale  et  caudale  réunies. 

Le  L^PADOGASTèRE  WiLLDÊNOW;  Lepodogostcrus  Willdenowii^ 
Risso.  Museau  arrondi,  aussi  large  que  la  tête;  bouche  ample  ; 
dents  aiguës;  langue  rude;  yeux  bruns,  à  prunelle  noire.  Dos 
d'une  couleur  feuille-morte,  nuée  de  brunâtre  avec  des  points 
rouges  très-fins;  taille  de  trois  pouces  à  peu  près;  point  d'ap- 
pendices aux  narines. 

Ce  lépadogastère  est  encore  de  la  mer  de  Nice.  M.  Risso  Ta 
dédié  au  botaniste  WiUdenow,  et  en  a  donné  une  bonne  figure. 
(H.C) 

Ll^PANTHE,  Lepanthes.  {Bot.)  Genre  de  plantesmonocotylé' 
dones,  à  fleurs  irrégulières,  de  la  famille  des  orchidéesy  de  la 
gjnandrie  monandrie  de  Linnseus,  offrant  pour  caractère  essen- 
tiel :  Une  corolle  à  cinq  pétales  étalés;  les  extérieurs  connî- 
vens  à  leur  base  ;  les  intérieurs  irréguliers  ;  point  de  lèvre  ou  de 
sixième  pétale,  mais  un  style  ailé  à  sa  base  ou  à  son  sommet; 
point  de  calice  ;  une  anthère  operculée  et  caduque. 

Les  espèces  qui  composent  ce  genre  avoîent  été  d'abord  pla- 
cées par  S  wartz,  parmi  les  epidendrum.  Depuis,  le  même  auteur 
en  a  fait  un  genre  particulier  sous  le  nom  de  lepanthes  ;  elles 
sont  toutes  originaires  des  contrées  chaudes  de  l'Amérique , 
et  croissent  sur  le  tronc  des  arbres. 

LéPANTâG  A  rih-ALES  RONDS  :  Lepanthes   concinna,  Svrartz  ^ 


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6  LEP 

Nov*  Ac*  lJ(p<«9  6,  p.  85;  Willd«,  5pec. ,  4  ,  p.  140  ;  Epidm* 
drum  Oi^ale^  Sw.,  Prodr.f  12b.  Ses  racines  sont  filiformes  et 
rampaotes;  %ei  tiges  grêles,  agrégées,  garnies  dans  leur  Ion- 
gueur  de gaînes  distantes,  concaves,  obliques,  étalées |  ciliées 
à  leurs  Jbords  ;  une  seule  feuille  ovale  ,  un  peu  plane  , 
obtuse,  quelquefois  purpurine  ^  les  Heurs  jaunes  ,  petites,  pe* 
dicellées;  une  bractée  en  cœur  sous  chaque  pédicelle;  les  trois 
pétales  extérieurs  arrondis,  jaunes,  connivens à  leur  base;  les 
deux  intérieurs  plus  petits,  lancéolés^  aîgus,  d'un  rouge  écar- 
late;  le  style  en  forme  de  colonne  droite ,  un  peu  cylindrique, 
muni,  vers  son  sommet,  de  deux  petites  ailes  linéaires , 
de  couleur  écarlate,  soutenant  une  anthère  ovale,  à  deux 
loges*,  une  capsule  rojnde,  de  la  grosseur  d'un  poi,  longuement 
pédicellée,  à  six  angles  saillans,  membraneux. 

Cette  plante  croit  sur  les  hautes  montagnes ,  à  la  Jamaïque. 

L^pAirrHB  ÉLÉGANT  :  Leparuhes  pulchella^  Swartz,  /oc.  eit.; 
'Epidendrum  pulchellunij  Swartz,  Prodr,  On  distingue  cette 
plante  de  la  précédente  par  nés  feuilles  plus  arrondies,  par  ses 
grappes  moins  garnies ,  par  ses  fleurs  plus  grandes ,  subu- 
lées  à  leur  sommet  avant  leur  entier  épanouissement,  par  les 
pétales  ciliés»  La  corolle  est  entièrement  jaune;  le  style  d'un 
rouge  de  sang,  muni  de  deux  petites  ailes  purpurines  et 
ciliées;  les  capsules  médiocrement  pédicellées,  arrondies  et 
trigoues. 

Cette  plante  croît  à  la  Jamaïque ,  sur  les  montagnes. 

LéPANTHE  TKJi>EiiTÈi Lepanthes  tridentataj  Swartz,  Z.c.;  £pîr 
dendrum  tridentatum^  Swartz,  Prodr.  Cette  espèce  a  des  tiges 
filiformes ,  longues  de  deux  ou  trois  pouces ,  accompagnées  à 
la  base  d'une  seule  feuille  ovale,  un  peu  alongée,  aiguë  a  ses 
deux  extrémités,  souvent  munie  de  trois  dents  au  sommet. 
Les  fleurs  sont  disposées  en  grappes  capillaires  ,  souvent  soli- 
taires, plus  longues  que  les  feuilles;  la  corolle  petite;  le  pé- 
tale supérieur  en  cœur,  acuminé;  les  deux  inférieurs  aigus, 
point  ciliés;  les  intérieurs  très-petits,  courbés  en  faucille  ;  le 
style  d'un  rouge  de  sang,  ailé  à  sa  base;  la  capsule  pédicellée, 
arrondie,  fort  petite,  à  trois  cannelures. 

Cette  plante  croit  à  la  Jamaïque ,  sur  les  hautes  montagnes. 

LéPANTHE  A  FEUILLES  DE  cocHLEARiA  :  Lepanthcs  cochlcarifoUa  y 
Swartz^  /.  c.  ;  Epidendrum  cochlearifolium ,  Sw. ,  Prodr.  Très- 


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LEP  7 

belle  espèce  dont  les  racines  sont  filiformes,  blanchâtres;  les 
tiges  nombreuses,  cylindriques,  longues  de  deux  ou  trois 
pouces,  munies  de  gaînes  rapprochées,  hérissées  et  cillées  a 
leurs  bords-,  une  ieuille  inférieure  orbiculafre,  concave, 
quelquefois  purpurine.  Les  fleurs  sont  fort  petites,  d'un  rouge 
de  sang;  les pédicelles  très-courts;  les  pétales  extérieurs  ovales, 
concaves,  élargis,  étalés,  acuminés,  de  couleur  purpurine;  les 
intérieurs  très-petits,  linéaires,  d'un  rouge  de  sang,  capillaires 
ûleursdeux  extrémités,  bid  entés,  ciliés;les  capsules  arrondies, 
fort  petites. 

Cette  plante  croit  à  la  Jamaïque ,  sur  les  rochers  et  le 
tronc  des  arbres.  (Pom.) 

LEPARIS.  {Bot.)  Voyez  Liparis.  (L.  D.) 

LEPAS.  (  ConchfL)  Ce  nom  qui  en  grec  veut  dire  écaille^  est 
eniployé  par  quelques  conchyliologîstes,  pour  désigner,  avec 
Aristote ,  les  animaux  que  l'usage  fait  maintenant  désigner  sous 
la  dénomination  de  patelles,  parce  que  leur  coquille  a  quel- 
que chose  de  la  forme  d'une  écaille,  ou  que  les  rochers,  lors- 
qu'ils en  sont  couverts  en  grande  quantité,  semblent  couverts 
d'écaillés.  Adaoson  est,  par  exemple,  au  nombre  de  ces  auteurs, 
mais  Linnasus,  ayant,  avec  les  traducteurs  d'Arîstote  ,  appelé 
la  coquille  de  ces  animaux  pcUellaj  à  cause  d'une  sorte  de  res- 
semblance avec  un  petit  plat,  a  transporté  le  nom  de  lepas 
à  des  animaux  extrêmement  difTérens,  et  chez  lesquels  ,  en 
effet',  les  pièces  de  la  coquille  sont  disposées  sur  le  corps  de 
l'animal  ,  à  la  manière  des  écailles.  Ce  sont  les  animaux  que 
nous  nommons  en  françois  Anatifes.  Voyez  ce  mot  et  Pa- 
TELLE,  (  De  B.  ) 

LEPAS  EN  BATEAU.  (ConchyL) ,  nom  marchand  de  la  pa- 
telle rustique ,  patella  rustica^  Linn.  (De  B.) 

LEPAS  FENDU.  (ConchyL)  Voyez  Emargindle.  (DesM.) 

LEPAS  DE  MAGELLAN  (Conchjl.) ,  de  Davila.  C'est  la 
fi^surelle  radiée  de  Lamarck.  (Desm.) 

LEPAS  STRIÉ  DE  BRETAGNE.  IConchyl.)  C'est  la  patelle 
granulaire ,  pateZ/a  granularia^  Linn.  (DeB.) 

LEPAS  EN  TREILLIS.  {Conchyl.)  C'est  la  patelle  grecque , 
paUlla  grœca^  Linn.  (De  B.) 

LEPAS  TUILÉET  ÉPINEUX  (ConchyL),  Patella  granatina  , 
Linn.  (De  B.) 


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8  LEP 

LEPÉCHIN.  (  IchthyoL)  On  a  donné  le  nom  du  voyageur 
Lepéchin  à  un  poisson  de  Sibérie  qui  appartient  au  genre 
Saumon,  et  qui  doit  être  placé  près  des  truites.  Voyez  Saumoz^ 
et  Truite.  (H.  C.) 

LEPECHINIA.  (Bol,)  Genre  de  plantes  mbnocotylédones , 
à^eurs  complètes ,  monopétalées ,  irrégulières ,  de  la  famille 
des  labiées  y  de  la  didynamie  gymnospermie  de  Linnœus,  offrant 
pour  caractère  essentiel:  Un  calice  presque  à  deux  lèvres,  la 
supérieure  tridentée,  l'inférieure  bifide  :  les  divisions  subulées, 
aristéesj  une  corolle  labiée,  à  peine  plus  longue  que  le  calice; 
la  lèvre  supérieure  échancrée,  à  deux  lobes,  Tinférieure  trî- 
jfide  :  la  découpure  du  milieu  plus  grande  ;  quatre  étamines 
didynames,  distantes^;  un  ovaire  supérieur;  un  style;  quatre 
semences  au  fond  du  calice. 

Lefechinia  bn  épi  :  Lepechinia  spicata,  Willd.^  Hort,  BeroUy 
tab.  ai  ;  Horminum  cauLeseensj  Orteg.,  Dec,  p.  63.  Ses  tiges 
sont  herbacées,  droites,  glabres,  quadrangulaires,  hautes  d'un 
demi-pied  à  un  pied,  garnies  dans  toute  leur  longueur  de 
feuilles  opposées,  pétiolées,  ovales-oblongues,  obtuses,  vertes, 
presque  glabres,  un  peu  crénelées  ou  dentées  eu  scie,  arron- 
dies et  presque  tronquées  h  leur  base  ,  longues  d'un  pouce  et 
plus.  Les  fleurs  sont  terminales,  verticillées ,  d'un  jaune  pâle , 
accompagnées  de  bractées  ovales-acuminées;  les  calices  gla- 
bres, terminés  par  cinq  pointes  en  forme  d'épines.  Cette 
plante  croît  au  Mexique.  On  la  cultive  au  Jardin  du  Roi. 

(POIR.) 

LEPELAER.  (Ornitk.)  Voyez  Leepelaer.  (Ch.  D.) 

LEPEL-GANZ  (  Ornith»)  ,  un  des  noms  allemands  du  canard 
morillon  ,  anasfuligula,  Linn.  (  Ch.  D.) 

LEPIA.  {Bot.)  Hill,  botaniste  anglois,  nomme  ainsi  le  zizania 
de  Linnaeus.  Le  même  nom  est  donné  par  M.  Desvaux  à 
quelques  thlapsi^  qui  sont  des  lasioptera  de  M.  Andrews;  et 
M.  Decandolle  l'emploie  aussi  pour  désigner  une  des  sections 
de  son  genre  Lepidium,  Voyez  Lasioptera.  (  J.) 

LEPIC  AUNE ,  Catonia.  {Bot.)  [Chicoracées ,  Juss,  =  SrngcW- 
éie polygamie  égale ^  Linn.]  Ce  genre  de  plantes  appartietit  à 
l'ordre  dessynanthérées,  à  la  tribu  des  lactucées,«t  à  notre  sec- 
tion naturelle  des  lâctucées-crépidées ,  dans  laquelle  nous 
Tavons  placé  entre  les  deux  genres  Barkhausia  et  Crcjpw.  Voici' 


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LEP  9 

les  caractères  que  nous  proposons  d'assigner  au  genre  Calonia^ 
et  que  nous  avons  observés  sur  la  catonia  blaltarioides. 

Calathide  incouronnée,  radiatîforme ,  niuUiflore,  fîssiflore, 
androgynîflore.  Pérjcline  inférieur  aux  fleurs  extérieures, 
double  :  rexlérieur  égal  à  Tintérieur,  formé  de  squames 
égales,  subunisériées, inappliquées, dressées,  un  peu  arquées 
en  dedans,  .oblongues,  étroites,  presque  linéaires,  aiguës, 
foliacées,  uninervées,  presque  carénées,  garnies  de  longs  poils 
charnus  sur  la  nervure  e(  sur  les  bords;  l'intérieur  formé  de 
squames  égales,  unisériées,  appliquées,  oblongues,  obtuses  au 
sommet,  subfoliacées,  un  peu  membraneuses  sur  les  bords,  ca- 
rénées, trés-épaissies  en  dehors  à  la  base,  hérissées  sur  |a  ca- 
rène de  longs  poils  charnus  très-nombreux.  Clinanthe  plan  , 
garni  de  courtes  fimbrîUespiliformes.  Ovaires  longs ,  minces, 
subcylind racés  ou  subtétragones,  nullement  amincis  à  la  base» 
très  peu  amincis  de  bas  en  haut,  privés  de  co^,  glabres,  lisses, 
rayés  longitudinalement ,  pourvus  d'un  bourrelet  apicilaire; 
aigrette  longue ,  blanche ,  composée  de  squamellules  nom« 
breuses,  inégales,  filiformes ,  grêles ,  très-peu  barbellulées.  Co- 
rolles glabres. 

LépiCADNE  A  FEUILLES  DE  BLATTAiRE  :  Cdtonia  blattavioides  ^ 
H.  Cass«;  Lepicaune  muUicaulis  y  Lapeyr.,  Hist.  abr.  des  PI.  des 
Pyr.,  pag.  478;  Catonia  sagUlala  jMœnch ^  MethoduSy  p.  536; 
Hieracium  blaUaroides^  Linn.«  Sp,  p/.,  edit.  3,  p.  1139;  Decand. , 
FI.  Fr.,  tom.  IV,  pag.  33.  C'est  une  plante  herbacée,  à  tiges 
hautes  d'un  pied  et  demi,  di^essées,  rameuses,  anguleuses, 
presque  glabres  ou  garnies  de  quelques  poils  épars;  les  feuilles, 
longues  d'environ  quatre  pouces,  larges  d'environ  un  pouce 
et  demi,  sont  alternes,  sessiles,  embrassantes,  lancéolées,  sa- 
gittées  à  la  base,  inégalement  et  irrégulit$rement  dentées  sur 
les  bords,  un  peu  poilues  en  dessus,  très-poilues  en  dessous,  ^ 
vertes  des  deux  côtés;  les  feuilles  supérieures  graduellement 
plus  petites;  les  calathides,  larges  de  quinze  lignes,  et  com- 
posées de  fleurs  d'un  beau  jaune,  sont  paniculées  en  haut  de 
chaque  tige;  mais  chacune  de  ces  calathides  est  solitaire  au 
sommet  d'un  pédoncule  axillaire ,  long  de  deux  pouces,  poilu , 
aphylle  ou  garni  seulement  de  quelques  petites  feuilles.  Nous 
avons  fait  cette  description  spécifique,  et  celle  des  carac- 
tères génériques,  sur  un  individu  vivant,  cultivé  au  Jardin  du 


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lo  LEP 

Roi ,  où  il  fleurissoit  au  mois  de  juin.  Cette  plante ,  yivace  par 
sa  racine,  habite  les  prairies  pierreuses  des  Alpes  et  des  Py- 
rénées, où  elle  fleurit  en  juin  et  juillet. 

*  Les  catonia  sont  attribués  par  la  plupart  des  botanistes  au 
genre  Hieractum ,  et  par  quelques  uns  au  genre  Crépis,  Mœnch  , 
en  1794,  a  proposé,  dans  sa  M ethodus plantas  describendi,  de 
faire  pour  ces  plantes  un  genre  particulier,  dédié  à  Caton , 
auteur  d'un  traité  d'agriculture.  Le  catonia  placé  par  Mœnch 
entre  le  Crépis  et  le  Ficris^  e&t^  selon  lui,  caractérisé  par  le 
péricline  oblong,  double,  l'intérieur  à  folioles  lancéolées-li- 
néaires, aiguës,  un  peu  squarreuses,  l'extérieur  à  folioles  très- 
làches,  presque  égales,  les  fruits  oblongs ,  anguleux  ,  lisses, 
Paigrette  persistante.  L'auteur  admet  dans  ce  genre  les  hie^ 
racium  blattarioides  et  amplexicaule  de  Linnsus ,,  qu'il  nomme 
catonia  sagittata  et  cordifoliaf  et  il  remarque  que  ces  deux 
plantes  dififérent  des  hieracium^ar  le  clinanthe  et  la  figure  du 
péricline,  et  des  crépis  par  la  figure  du  péricline  et  l'aigrette' 
persistante.  M.  de  Lapeyrouse  ,  en  18 13,  dans  son  Histoire 
abrégée  des  plantes  des  Pyrénées,  a  reproduit,  sous  le  nom 
de  Lepicaune  ,  le  genre  Catonia  de  Mœnch,  dont  sans  doute  il' 
ignoroit  l'existence.  Le  nouveau  nom  générique  est  composé  de 
deux  mots  grecs,  qui  signifient  écailles  lâches.  L'auteur  place 
le  genre  dont  il  s'agit  entre  Vhieraoium  et  le  crépis ,  et  il  lui 
attribue  pour  caractères,  le  péricline  formé  de  squames  lâches, 
larges,  un  peu  carénées,  les  fruits  acuminés  aux  deux  bouts  et 
striés,  l'aigrette  trés-blanche ,  soyeuse,  plus  longue  que  le 
fruit  et  que  le  péricline.  Aux  deux  espèces  admises  par  Mœnch 
dans  le  catonia ^  M.  de  Lapeyrouse  en  adjoint  sept  autres,  en 
sorte  qu'il  compte  neuf  espèces  de  lepicaune ^  savoir  :  i.**  lepi- 
caune balsameaj  qui  est  Vhieraciuni  amplexicaule  de  Lin n sens  ; 
2,** lepicaune intjbacea^  qui  Vhieraciumalbidum  de  Villars  ;  3.**  /epi- 
caune  grandiflora ,  qui  est  Vhieracium  grandiflorum  d'Allioni  ; 
4.*  lepicaune  multicaulis  j  qui  est  Vhieracium  blattarioides  de  Lin* 
nœus;  b,'*  lepicaune  turbinata;  6, ^  lepicaune spinulosa;  y  J^  lepicaune 
prunellafolia  ^  qui  est  Vhieracium  prunellœfolium  de  Gouan  ; 
8.**  lepicaune  albida^  qui  est  le  crépis  albida  de  Villars  ;  9.*  lepi- 
caune tomentosa^  que  M.  DecandoUe  soupçonne  d'être  une  va- 
riété du  senecio  doronicum. 

Nous  avons  soigneusement  observé  les  hieracium  blattarioi'- 


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LEP  n 

des^grandifiorum^  amplexieauU  {i) ,  ainsi  que  le  crépis  albida- 
nous  les  avons  comparés  à  plusieurs  espèces  des  genres  Hiera" 
cium  et  Crépis^  et  nous  avons  obtenu  les  résultats  suivans. 

Les  Jueracium  btxUtarioides  et  grandiflorum  sont  parfaitement 
coogénéres  ;  ils  ont  la  plus  grande  affinité  avec  les  crépis  ;  ils 
appartiennent  à  la  section  naturelle  des  lactucées-crépidées  ; 
ils  n'ont  point  d*affinité  avec  les  hieracium ,  qui  appartiennent 
à  une  autre  section.  (Voyez  notre  article  LAcrucéBS.)  Vkieror^ 
cium  amplexicaule  n*est  point  congénère  des  deux  autres  ;  il 
n'a  point  d'affinité^  avec  les  crépis;  il  n'appartient  point  à  la 
section  des  crépidées ,  mais  à  celle  des  hiéraciées ,  et  il  ne  peut 
pas  être  séparé  du  genre  Hieracium.  Le  crépis  aXbida  est  un 
harkhoMsia. 

VhieraciumhlaUarioides  est  le  véritable  type  du  genre  Calo^ 
niaj  qui  doit  conserver  ce  nom,  puisque  celui  de  lepicaune  est 
beaucoup  plus  moderne.  Le  seul  caractère  qui  puisse  distin- 
guer ce  genre  du  crépis^  consiste  en  ce  que  le  péricline  exté- 
rieuir  est  aussi  long  que  le  péricline  intérieur,  et  que  les  squames 
dont  il  est  composé  sont  égales  entre  elles ,  disposées  sur  un  seul 
rang  circulaire ,  dressées ,  un  peu  arquées  en  dedans.  Le  crépis 
sibirica  (2)  et  même  le  crépis  biennis  offcent  une  disposition 
presque  semblable ,  en  sorte  que  nous  étions  fort  tenté  d'attri« 
bner  ces  deux  plantes  au  genre  Calonia;  et  il  n'est  pas  douteux 
qu'elles  formeni  une  nuance  intermédiaire  entre  les  vrais  calo- 
nia etles  vrais  crépis.  On  pour  roît  donc  très-bien,  àl'aide  deceUe 
nuance,  fondre  ensemble  les  deux  genres,  en  supprimant  le 
calonia;  et  si  on  le  conserve ,  ce  ne  doit  être  qu'à  titre  de  sous- 
genre  du  crépis.  Mais  il  faut  bien  se  garder  de  le  réunir,  comme 
on  a  coutume  de  faire ,  au  genre  Hieracium^  qui  a  le  péricline 
imbriqué,  les  ovaires  un  peu  amincis  à  la  base,  tronqués  au 
sommet,  l'aigrette  roussàtre,  desquamellulespeu  nombreuses, 
subunisériées,  fortes,  roides,  cassantes,  très-barbellulées.  L'^ie- 


(1)  Les  trois  plantes  que  nous  .désignons  ainsi .  sont  bien  certainement 
identiques  arec  celles  qui  se  trouvent  décrites  sous  les  m(^mes  noins^  dans 
la  Flore  Françoise  de  M.  Decandolle. 

(2)  Si  "Wîlldenow  et  Persoon  avoient  eu  quelque  égard  pour  les  affi- 
nités naturelles,  ils  ne  se  seroient  point  arisés  de  transférer  le  crépi» 
iiBiRic;A.,dans  le  genre  Uiera«ium. 


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LEP 

racium  ampUxicaule,  adjoint  mal  à  propos  par  Mœnch  et  Lap  ey* 
rouse ,  au  catonia  ou  lepicaune ,  nous  a  offert  tous  ces  caractères 
du  genre  Hieractum.  II  est  vrai  que  les  squames  extérieures  de 
son  péricline  sont  inappliquées  :  mais  nous  avons  reconnu  que 
ce  caractère  n'a  aucune  importance  chez  les  hieracium^  et  ne 
peut  servir  tout  au  plus  qu'à  distinguer  des  espèces,  parce 
que  les  squames  du  péricline  sont  appliquées ,  demi  -  appli- 
quées, ou  inappliquées,  chez  des  espèces  évidemment  insépa- 
rables. C'est  pourquoi  il  est  impossible  d'adopter  le  genre 
Hieracioides  de  Mœnch\  composé  des  hieraeium  sabaudum  et 
umbellatum ,  et  distingué  de  Vhierdcium  par  le  péricline  squar- 
reux. 

Le  crépis  albida  de  Villars,  dont  M.  de  Lapeyrouse  fait  un 
lepicaune  ou  catonia  ^  est  rapporté  par  M.  Decandolle  au  genre 
Picridium.  Les  caractères  génériques  de  cette  plante  paroissent 
avoir  été  fort  mal  étudiés  jusqu'à  présent,  et  ils  présentent 
quelques  difficultés,  qui  rendent  assez  problématique  la  déter- 
mination du  genre  auquelil  convient  d'attribuerlaplante  dont 
il  s'agit.  Nous  croyons  donc  faire  une  chose  utile,  en  décrivant 
ici  les  caractères  génériques  de  cette  plante  ,  tels  que  nous 
les  avons  observés  syr  un  individu  vivant,  cultivé  au  Jardin 
du  Koi. 

Barkhausia  albida  y  H.  Cass.  {Crépis  albida  ^  Vill.)  Calathide 
incouronnée,  radiatiforme,  multiflore,  fissiflore,  androgyni- 
flore.  Péricline  campanule,  inférieur  aux  fleurs  extérieures, 
double  :  l'extérieur  formé  de  squames  longues,  inégales ,  plu- 
risériées,  comme  imbriquées,  presque  entièrement  ap'pliquées, 
ovales -lancéolées  ;  l'intérieur  plus  long ,  formé  de  squames 
égales,  unisériées,  appliquées,  oblongnes-lancéolées.  Clinauthe 
plan,  alvéolé,  à  cloisons  épaisses^  charnues,  dentées,  bordées 
de  poilscourts.  Ovaires  oblongs,  alongés, subcylindracés,  striés  -, 
fruits  mûrs  c^'lindracés,  striés,  surmontés  d'un  col  presque  ' 
aussi  épais  que  la  partie  inférieure  séminifère ,  et  d'autant  plus 
long  qu'il  appartient  à  un  fruit  plus  voisin  du  centre  de  la  cala- 
thide ;  aigrette  longue,  blanche,  composée  de  squamellules 
nombreuses,  inégales,  pi urisériées,  filiformes,  menues,  bar- 
bellulées.  Corolles  glabres. 

Il  est  bien  clair,  d'après  cette  description,  que  notre  plante 
ne  peut  pas  être  un  picridium.  Il  est  moins  évident  que  ce  n'est 


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LEP  i5 

ni  un  crépis ,  ni  un  calonia ,  mais  un  barhhausia.  Les  caractères 
ambigus,  équivoques,  du  péricline  et  du  fruit,  peuvent  inspi- 
rer des  doutes  à  cet  égard.  Au  premier  aperçu ,  le  péricline 
puroît  imbriqué ,  parce  que  les  squames  formant  la  r^gée 
intérieure  sont  entourées  d'autres  squames  longues  ,  inégales , 
disposées  sur  plusieurs  rangs,  presque  entièrement  appliquées, 
et  d'autant  plus  longues  qu'elles  sont  moins  extérieures.  Ce 
péricline,  très-aualogue  à  celui  du  crépis  sibiricay  est  comme 
lui  intermédiaire  entre  le  péricline  imbriqué  et  le  péricline 
double  ou  accompagné  de  squames  surnuméraires,  et  il  prouvé 
qu'en  certains  cas,  ces  deux  sortes  de  périclines  peuvent  se 
confondre  par  des  nuances.  Mais  l'analogie,  à  laquelle  il  faut 
recourir  dans  les  cas  douteux ,  démontre  qu'ici ,  de  même  que 
chez  toutes  les  autres  crépidées,on  doîtconsidérerlarangéeinté- 
rieure  des  squames  comme  formant  un  péricline  intérieur,  et 
toutes  les  autres  squames  comme  des  squames  surnuméraires 
ou  formant  un  péricline  extérieur.  La  structure  du  fruit  n'est 
guère  moins  ambiguë  que  celle  du  péricline,  parce  que  le  col 
formé  par  le  prolongement  de  sa  partie  supérieure  est  presque 
aussi  épais  que  la  partie  inférieure  séminifère,  d'où  il  résulte 
que  ce  coi  est  peu  distinct  et  peu  reconnoissable  extérieure- 
ment. Mais  son  existence  n'en  est  pas  moins  certaine,  et  en 
conséquence  nous  attribuons  la  plante  dont  il  s'agit  au  genre  - 
Barhhausia ou.  Hostia.  (Voyez  notre  article  Hostie,  tom.XXI, 
pag.  442.)  La  barhhausia  albida,  ofifrant  un  mélange  des  carac- 
tères propres  au  barhhausia  ^  a  Vhostia^  au  catoniaj  au  crépis  j 
est  un  exemple  de  ces  espèces  qui  forment  la  nuance  entre  les 
genres  voisins ,  qui  déconcertent  toutes  les  définitions  généri- 
ques les  mieux  combinées,  et  qui  prouvent  que  les  genres» 
comme  tous  les  autres  groupes  improprement  dits  naturels , 
sont  réellement  artificiels,  et  se  réduisent  à  des  abstractions 
créées  par  l'esprit  de  l'homme.  Il  faudroit  avoir  bien  peu  de 
philosophie  pour  en  conclure  qu'il  faut  renoncer  à  faire  des 
genres,  ou  qu'il  faut  en  faire  le  moins  possible,  et  que  les 
groupes  dits  naturels  ne  sont  pas  préférables  aux  groupes  dits 
artificiels.  Il  est  plus  philosophique  d'en  conclure  qu'un  genre 
i^'est  pas  nécessairement  mauvais,  par  cela  seul  qu'il  peut  se 
confondre  avec  d'autres  genres  au  moyen  de  certaines  espèces 
ambiguës  ;  car  il  n'y  a  presque  pas  de  genres  qui  ne  soient  dans 


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14  LEP 

ce  cas-là  ;  il  faudroit  donc  les  supprimer  tous ,  c'est-à-dire , 
rendre  impraticable  l'étude  des  êtres  naturels. 

Les  caractères  équivoque»»  du  péricline,  chez  le  harhhausia 
nlhida  et  le  crcpis  sibiriea ,  nous  fournissent  l'occasion  de  pro- 
rposer  quelques  idées  nouvelles  sur  la  structure  du  péricline  des 
synanthérées. 

Selon  nous,  l'état  naturel  ou  ordinaire  de  ce  péricline  est 
d'être  imbriqué,  c'est-à-dire,  composé  de  squames  disposées 
sur  plusieurs  rangées  circulaires  concentriques,  immédiate- 
ment contiguës,  et  dont  les  baies,  rapprochées  jusqu'au^contact, 
couvrent ,  sans  aucun  intervalle  ni  interruption ,  toute  la  sur- 
face de  la  partie  inférieure  ou  extérieure  du  clinanthe.  La 
coupe  longitudinale  d'une  calathide  de  centaurée  est  très- 
propre  à  bien  faire  concevoir  cette  disposition.  Maintenant, 
supposez  que  toutes  les  squames  de  ce  péricline  imbriqué  avor- 
tent complètement ,  à  l'exception  de  celles  qui  forment  la 
rangée  intérieure ,  vous  aurez  le  péricline  unisérié,  dont  notre 
emiliajlammea^  figurée  dans  l'Atlas  de  ce  Dictionnaire,  offre  un 
exemple  où  l'on  voit  bien  clairement  que  la  partie  extérieure 
eu  inférieure  du  clinanthe  est  nue.  EnQn  ,  supposez  un  péri- 
cline imbriqué,  dont  vous  laisserez  subsister  la  rangée  la  plus 
intérieure,  ainsi  qu'une  ou  quelques  unes  des  rangées  exté- 
rieures ,  mais  dont  vous  ferez  avorter  complètement  les  ran- 
gées intermédiaires  ;  vous  obtiendrez  de  cette  manière  le  pé- 
ricline double  ou  accompagné  de  sqnamules  surnuméraires , 
tel  que  celui  des  séneçons,  jacobées,  cacalîes,  etc.,  où  l'on 
peut  remarquer,  sur  la  face  extérieure  ou  inférieure  du  cli- 
nanthe ,  un  intervalle  nu ,  entre  le  péricline  et  les  squamules 
surnuméraires.  Remarquez  qu'il  n'y  a  aucune  difierence  essen- 
tielle entre  le  péricline  double  et  le  péricline  accompagné  de 
squamules  surnuméraires  •  nous  disons  le  péricline  double  , 
quand  les  squames  extérieures  sont  grandes  et  disposées  de 
manière  à  former  un  ensemble  plus  ou  moins  symétrique  et 
régulier,  comme  dans  le  cafoTiia;  nous  disons  le  péricline  accom- 
pagné de  squamules  surnuméraires,  quand  les  squames  exté- 
rieures sont  petites  et  disposées  sans  aucunesymétrie  ni  régula- 
rité, comme  dans  le  séneçon.  Ily  a  au  contraire  une  différence 
essentielle  entre  le  péricline  bisérié  et  le  péricline  double  ou 
accompagné  de  squamules;  car  le  péricline  bisérié  n'est  autre 


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LEP  iR 

chose  qu'un  përicline  imbriqué  réduit  à  deux  rangées  de 
squames  immédiatement  contiguës,  et  par  conséquent  il  ne 
doit  y  avoir  aucun  intervalle  à  la  base  entre  ces  deux  rangées^ 
cet  intervalle  ne  pouvant  résulter,  suivant  notre  hypothèse 9 
que  de  Tavortement  d'une  ou  plusieurs  rangées  intermédiaires. 
Nous  ne  parlons  point  ici  de  la  distinction  entre  le  péridine 
extérieur  et  Tinvolucre ,  parce  que  nous  l'avons  déjà  claire- 
ment établie,  tom.X,  pag.  i5o.  Il  résulte  de  notre  théorie  que 
pour  reconnoStre ,  dans  les  cas  douteux,  si  un  péridine  est  im- 
briqué ou  s'il  est  double ,  il  faut  couper  la  calatbide  longitudi- 
nalement,  suivant  son  axe ,  et  observer  s^il  n'y  a  pas  le  moindre 
intervalle  à  la  base,  entre  l'origine  de  la  rangée  intérieure 
des  squames  et  l'origine  des  autres  rangées,  auquel  cas  le 
péricUne  est  imbriqué  ;  ou  bien ,  au  contraire ,  s'il  y  a  un 
intervalle  quelconque ,  auquel  cas  le  péridine  est  double* 
(H.  Cass.) 

LÉFICÈNE  {Botn)j  nom  que  Richard  donnoit  à  la  glume 
des  graminées.  Voyez  Glume.  (Mass.) 

LEPIDAGATHIS.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  monopétalées ,  irrégulières,  delà  famille 
^es  acanthaeées ,  de  la  didynamie  angymnospermie  de  Linnœus^ 
offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  accompagné  de 
plusieurs  folioles  imbriquées,  en  forme  de  bractées  ;  une  corolle 
labiée;  la  lèvre  supérieure  très-petite,  l'inférieure  à  trois 
lobes;  quatre  étamînes  didynames;  un  ovaire  supérieur;  un 
style;  une  capsule -à  deux  loges. 

Lefidagathis  a  crêtes;  Lepidagathis  eriilata,  Willd.,  5pee.,  2^ 
p.  400.  Cette  plante  a  des  racines  dures,  noueuses,  tortueuses; 
elles  produisent  des  tiges  ligneuses,  diffuses ,  rameuses ,  hautes 
d'un  à  deux  pieds,  garnies  de  feuilles  sessiles,  opposées,  roides  ^ 
linéaires,  obtuses,  très-entières,  glabres  à  leurs  deux  faces, 
rudes  à  leurs  bords,  longues  d'un  à  deux  pouces.  Ses  fleurs  sont 
agglomérées,  réunies  en  une  tête  de  la  grosseur  du  poing;  celles 
des  rameaux  éparses,  beaucoup  plus  petites,  de  la  grosseur 
d'une  noisette;  les  bractées  imbriquées,  en  forme  d'écaillés 
mucronées ,  les  intérieures  pubescentes  ;  la  corolle  à  deux 
lèvres  très-inégales  ;  Finférieure  fort  petite;  la  supérieure  tri- 
lobée. Les  capsules  se  divisent  en  deux  loges  semblables  à  celles 
de  l'acanthe.  J'ai  cru  devoir  donner  le  nom  de  bractées  à  la 


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,16  LEP 

partie  que  WiH<)enow  nomme  calice  r  il  est  probable  quHl  lui 
sera  échappé,  caché  par  ses  bractées  :  c'est  du  moins  ce  qui  est 
à  croire,  si  Ton  fait  attention  à  l'analogie  que  ce  genre  doit 
avoir  avec  ceux  de  la  famille  à  laquelle  il  appartient.  Cette 
plante  croit  dans  les  Indes  orientales.  (Poia.) 

LÉPIDAPLE,  Lepidaploa.  (Bot.)  [Corymbi/ires ,  Juss.  =  S/ri- 
génésie  polygamie  égale  y  Linn.]  C'est  un  sous-genre,  que  nous 
avons  proposé  dans  le  Bulletin  des  Sciences  d'avril  1817 
(pag.  66);  il  appartient  à  l'ordre  des  synanthérées,  à  notre  tribu 
naturelle  des  vcrnoniées,  et  au  genre  Vernonia.Voici  ses  ca- 
ractères. 

Calathide  incouronnée,  équaliûore,  muUiflore,  régulari-^ 
flore ,  androgyniflore.  Péricline  formé  de  squames  régulière- 
ment imbriquées,  appliquées,  subcoriaces,  lancéolées,  acumi- 
jiées  et  presque  spinescentes  au  sommet;  les  intérieures  étré- 
cîes  de  bas  en  haut,  terminées  en  pointe ,  nullement  élargies, 
.arrondies,  ni  colorées  au  sommet.  Clioanthe  plan,  fovéolé. 
Ovaires  cylindracés,  striés,  velus,  pourvus  d'un  bourrelet 
basilaire  cartilagineux;  aigrette  double  :  l'extérieure  courte, 
composée  de  squamellules  unisérîées,  plus  ou  moins  laminées, 
linéaires  ou  subulécs;  l'intérieure  longue,  composée  de  squa- 
mellules filiformes,  barbellulées. 

LépiDAFLE  scoRFiONNE  :  Lepidaploa  scorpioides  ,  H.  Cass.; 
Vernonia  scorpioides ,  Pers. ,  Syn,  pL ,  pars  2  ,  pag.  404.  Cette 
espèce  est  remarquable  par  ses  épis  imitant  la  queue  de  scor- 
pion. L'axe  de  l'épi  est  un  rameau  pédonculiforme ,  simple, 
dénué  de  feuilles  et  de  bractées,  grêle,  velu,  roulé  en  crosse 
vers  le  sommet;  les  calathides,  presque  immédiatement  rap- 
prochées les  unes  des  autres,  et  absolument  sessiles,  sont  dis- 
posées sur  une  seule  rangée  longitudinale ,  et  elles  sont  toutes 
situées  sur  le  côté  convexe  de  leur  support  commun.  Le  pé- 
ricline est  velu,  parsemé  de  glandes; ses  squames  extérieures 
sont  ovales  et  un  peu  plus  larges  que  les  intérieures  ;  le  cli- 
nanthe  est  alvéolé,  a  cloisons  membraneuses,  découpées  en/ 
lanières  subulées  ;  les  aigrettes  sont  blanches,  les  corolles  pur- 
purines. Nous  avons  observé  cette  plante  dans  l'herbier  de 
M.  Desfontaines. 

LÉPIDAPLE  A  ÉPIS  FEUILLES  :  Lcpidoploa phyllostachya^  H.  Cass.  ; 
Vernonia  arborescens ,  Pers.,  Syn,  pL ,  pars  2 ,  pag.  404.  Les  ca- 


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LEP 


•  lathides  wnt  diiposéès  d'une  manière  analogue  à  celle  aui  a 
l.eu  dans  1  espèce  précédente;  l'axe  de  l'épi  est  simple    „êe 
velu    arqué ,  et  il  porte  un  seul  rang  de  calathides  ses^iles  sui 
son  côté  convexe  :  mais  ces  calathides  sont  écartées  les  une»  de. 
autres ,  et  chacune  d'elles  est  accompagnée  d'une  petite  feuille 
presquesessile,  ovale,  très-entière,  à  face  inférieure  extrême 
inent  velue,  presque  tomenteuse  ou  laineuse,  à  face  su»*! 
neure  parsemée  de  poils  supportés  chacun  par  un  petit  L 
hercule  glanduliforme;  chaque  calathide  est  haute  de  ISs" 
hgnes;  les  corolles  sèches  nous  paroissent  être  jaunes,  elir» 
^nt  longues    grêles,  droites,  à  limbe  pas  distinct  du  tube 

m  P.™  ""f"'"'  '°  ''"'^'•"  ""^^''•«^  1^  Péricline  est 
glabre,  cyhndracé,  presque  égal  aux  fleur,,  et  ses  so^am!! 
sont  intradilatées,  c'est-à-dire  que  les  intérieure!  somnoT 
blement  plus  larges  que  les  extérieures;  les  aigrettes  soni 
roussâtres  ou  grisâtres.  Nous  avons  observé  cette  plante  dans 
les  herbiers  de  M.  de  Jussieu ,  sur  des  échantillons  recueTm! 
dans  l'île  de  Porto-Rico.  recueillis 

,        Lépidaple  ajustée  :  Lepidaploa  aristata,  H.  Cass.  Ses  fenîli» 
sont  pétiolées,  lancéolées,  apiculée,  ou  terminées  au  sommet 
par  unepointe  remarquable;  leurs  bords  sont  irrégulier^T 
peusinués,  munis  de  quelques  dents  spinuliformesî  leur  face 
supérieure  est  parsemée  de  longs  poils  à  base  glandulifon^e 
1  inférieure ,  d'un  vert  pâle ,  est  pan^emée  de  longs  poil    eT^: 

pet.tesgIandesjaunesbrilla„,es.LescalathidessontdLoXen 
epis  composés,  irréguliers;  elles  sont  toutes  di„Vée7d'.! 
même  côté  de  l'axe  commun  qui  les  porte;  m.XesiZ 
rassemblées  en  paquets  de  deux  ou  trois,  les  unes  sessil,  T 
autres  courtementpédonculées,  et  accompagnées  de  „  m'  ' 
feuiUes  inégales;  le  péricline  est  vert,  trUlLcLl"  rse" 
squames  extérieures  surtout  se  prolongent  au  sommet  en  une 

ongue  arête  subulée ,  presque  filiforme ,  roide  ;  les  aigrette! 
.ont  blanches  Nous  avons  observé  cette  espèce  dans  l'/erbl" 
de  M  Desfontaines ,  où  elle  est  étiquetée  conj^^  arborJel 
mais  elle  est  fort  distincte  de  la  précédente.  '^"'"^"""ns; 

LéPiDAPLE  A  TIGE  BLANCHE  t  Lepidaploa  albicaulis,  H    Cass 
Vernoma  alb.caulis.  Fers.,  Sj'n.  pi.,  pars   2,  pas    .„/     r    ' 

euHlei,  sont  pétiolées,  ovales,'  obL;s,'.rés-e;t!;rt  ,':.tncer 
parsemées  sur  les  deux  faces  de  glandes  et  de  petits  ^oZiè 


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i8  LEP 

périctine,  très* inférieur  aux  Heurs,  est  veiu,  blanch 
comine  tomen^eux;  les  aigrettes  sont  blanches;  les  coj 
purpurines,  très-profondéoient  divisées  en  cinq  lanières 
longues  j.  trésHé^rpites ,  linéaires.  Nous  avons  observé 
plante  dans  rh<^rbier  de  Jyf.  4e  Ju^ieu,  sur  un  échantillo 
cueilli  dans  Tîle  de  Çaînjt-Thpioas. 

L?âriPA?LE  LANCi^ot^B:  l^pidaplça  lanceçlata^  H.  Cass.; 
Vernqnia  longifoliaf  Pe^s.,  S^n^  fl.,  pars  a,  pag.  4o4- 
droite,  toinenteuse;  feuilles  alternes,  courtement  pétio 
longues  ie  trois  pouce§, larges  d'un  pouce,  lancéolées, 
entière^  pars^uiée^  sur  les  deux  fapés  de  petites  glandes  < 
poils  gns  et  courts;  çala^hides  en  corymbe»  terminant  la 
et  les  branches.  Chaque  çjilathide  est  n^ ultiflore ,  )iaut< 
troiç  à  quatre  lîgpes,  à  corolles  jauneiy  ttés- profond  en 
divisées  en  cinq  laniéfes  longues,  jétroi tes ,  linéaires  ,  glai 
leuses  au  spmmet;  le  péricline  est  jtrés-inférieur  aux  flei 
arrondi,  velu,  formé  $)e  squaip$:9  intradilatées ;  les  ova 
sont  très- velus;  l'aigrette  extérieure  est  blanchâtre,  Ti 
rieure  grisâtre.  I^ous  avons  observé  cette  espèce  sur  un  écl 
tillon  innommé  de  Therbier  de  M.  Desfontaines. 

LéF^DAFLB  BLANCHATRE  :  LcpifUiploacanesccns^  H.  Cass.;  Vei 
nia  canescens,  Kunth,  Not^,  Gen,  et  Sp,  pU^  tom*  IV^  pag. 
(edit.  in-4*) ,  tab.  3 17.  Cette  plante,  trouva  au  Bérou 
MÙ..  dç  Humboldt  etÇonpland ,  est  herbacé/e  qu  ligneuse, 
lubile;  à  feuiliçs  oblongu es- lancéolées,  açuininéçi»  é(réci( 
la  base,  très-entières,  un  peu  ridées,  roides,  pubescenteâ 
dessus,  pullues,  soyeuses  et  blanchâtres  eH  dessous;  à  a 
thides  disposées  à  peu  prés  ^nilatél*akIne^t  en  épis  ter 
naux  et  axillaires,  à  corolles  violettes. 

LéPiDAFLE  A  FEUILLES  DE  BUIS  ;  ^^p^daploa  huxifoUa^  H.  G 
Arbuste  rameux,  presquç  entière^içnt  glabre j  rameaux  j 
ou  moins  tortueux,  cylind^qv^?  V^^  PÇ"  angpleiyc,  uu  ] 
pubescens  et  grisâtres;  feuilles  alternes,  ti^és-çourteoient 
tiolées,  longues  de  six  lignçs,  Marges  de  quatre  lignes,  0 
vales,  très-entières,  roides,  coriaces^  glabres, lissçs  ctluisar 
en  dessus,  parsemées  en  dessous  de  petites  glançle^  et  de  pe 
poils;  calathides  presque  sessUes,  rapprochées  à  Textréinité 
rameaux.  Chaque  calathide  est  haUte  d'envij;Qn  cii\q  ligiies 
composée  d'au  moins  dix  ffl^u^s,  ^  cnfolle  ro.uge ,  gravide ,  ayj 


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LEP  .9 

les  divisions  longues.  Le  péricltne  turbiné,  très-inférieur  aux 
fleurs  et  aux  aigrettes,  e&t  formé  de  squames  régulièrement 
imbriquées,  appliquées,  coriaces,  glabres,  parsemées  de 
glandes  sur  le  dos  de  leur  partie  supérieure;  les  squames  ex- 
térieures ovale^i,  un  peu  obtuses  ;  les  intérieures  lancéolées. 
11  y  a  immédiatement  sous  la  base  du  péricline,  un  assemblage 
d*écailles  courtes ,  arrondies,  imbriquées,  couvrant  la  som- 
mité pédonculiforme  du  rameau  qui  porte  la  calatMde.  Le 
clinanthe  est  petit,  plan  et  nu.  Les  ovaires  sont  cylindracés, 
cannelés,  glabres,  parsemés  de  glandes,  pourvus  d'un  bourre- 
let bttsilaire  cartilagineux  ;  leur  aigrette  est  roussàtre,  double: 
l'extérieure  courte ,  peu  distincte,  composée  de  squamellules 
inégales,  filiformes -laminées,  subulées,  denticutées  ;  Tintée» 
rieure  longue,  de  squamellules  filiformes,  épaisses ,très-bar- 
bellulées.  Nous  avbns  observé  cette  plante  dans  Therbier  de 
M*  Desfontaines,  sur  un  échantillon  innommé,  recueilli  dans 
Tile  de  Saint-Domingue  ;  elle  s'éloigne  un  ^eu  des  Upidaptoa^ 
pour  se  rapprocher  des  gjrmnanthemum ,  et  est  intermédiaire 
entre  ces  deux  geni'es. 

Nous  avions  fort  mal  défini ,  dans  le  Bulletin  des  Sciences 
d'avril  1817  fpag.  66),  U  s  sous^nres  Vernonia  etLepidaploa,  en 
attribuant  au  premier  le  péricline  formé  de  squames  surmon- 
tées d'un  appendice  subulé,  spinescent  au  sommet;  et  au  se- 
cond les  squames  non  appendiculées.  Le  véritable  caractère 
distinctif  consiste  en  ce  que,  dans  le  sous-genre  Vernonia,  com- 
prenant les  vernonia  novehoraeensis ,  prœaUa ,  etc. ,  le^ squames 
intérieures  du  péricline  ont  le  sommet  large,  arrondi ,  coloré  ; 
tandis  que,  dans  le  sous-genre  Lepidaploa,  les  squames  inté- 
rieuref  do  péricline  ont  le  sommet  étréci,  subulé,  nullement^ 
coloré.  Dans  ces  deux  premiers  sous-genres ,  l'aigrette  inté-' 
rieure  est  composée  de  squamellules  inégales,  mais  filiformes, 
cylîndracéea,  point  laminées,  barbelllilées  tout  autour,  et  fort 
dififérentes  de  celles  de  l'aigrette  intérieure  ,  qui  sont  toujours 
beaucoup  plus  courtes,  laminées  et  dentées  sur  les  bords, 
VAsearieida,  qui  est  un  troisième  sous  genre,  ayant  pour  type 
la  vernonia  anlhelmintîea,  a  Faigrette  intérieure  composée  de 
squamellules  très-inégales ,  bisériées,  laminées,  linéaires ,  bar- 
belkilées  suf^  les  deux  bords  et  ^ur  la  face  extérieure  eon- 
vexe,  et  le  péricline  formé  de  squames  r^Uèrement  im- 


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î  50  LEP 


I 


briquées,  appliquées,  oblongues,  surmontées  d'un  append 
très-distinct ,  foliacé ,  largement  linéaire,  su bspathulé,  t 
long  sur  Ic-s  squames  extérieures,  presque  nul  sur  les  ii 
rîeures,  et  fort  différent  de  l'appendice  subulé,  spinesce 
plus  ou  moins  long,  qui  existe  chez  quelques  espèces 
deux  aulres  sous-genres.  On  pourroit  encore,  si  l'on  vouh 
considérer  comme  de  simples  sous-genres  du  vernonia, 
genres  Distephanus ,  Gymnanthemum  ^  CerUrapaluSf  Cem 
therum. 

Ce  dernier,  que  nous  avions  d'abord  proposé  dans  le  Bulle 
des  Sciences  de  février  1817  (pag.  3:i),  et  quenous  avons  bier 
après  plus  amplement  décrit  dans  le  tome  VII  de  ce  Dicti 
naire,  publié  en  mai  1817,  a  été  reproduit  beaucoup  plus  t; 
par  M.  Kunth,  sous  le  nom  d^ampherephisy  dans  le  4®  volume 
sies  Nova.  Gênera  etSpecies  plantarunij  publié  en  1820.  M.  Kui 
prétend  (pag,  3o8,  édit.  in-4**)  qu'il  avoit  anciennement  éc 
avec  du  crayon  le  nom  générique  d\ampherephis ,  dans  Therb 
de  M.  de  Jussieu,  sur  l'étiquette  de  la  plante  à  laquelle  n( 
avons  donné  le  nam  générique  de  centratkerum.  Nous 
firmonssur  notre  honneur,  qu'à  l'époque  où  nous  avons  étu 
cette  plante  dans  l'herbier  de  M.  de  Jussieu ,  et  même  à  l'époc] 
où  nous  avons  pur hlié  sa  description  en  la  proposant  comme 
nouveau  genre ,  elle  n'étoit  accompagnée  que  d'une  seule  < 
quette,  qui  ne  portoit  aucun  autre  nom  que  celui  de  jAcea 
namensis, 

.  Des  vingt  espèces  de  remania  décrites  par  M.  Kunth ,  d 
l'ouvrage  que  nous  venons  de  citer,  il.n'en  est  guère  plus  c 
sept  qui  nous  semblent,  d'après  les  descriptions,  devoir  app 
f^nir  à  notre  sous-genre  Vernonia:  ce  sont  celles  noipmées 
ce  botaniste  serratuloides  j  ruhricaulis  ^  suaveolens  ^  JloTÏhum 
affinis,  haccharoides ,  odoratissima ^  auxquelles  il  fautpeut-t 
ajouter  Velœagnoides,  Celles  que  M.  Kui^fli  a  désignées  par 
noms  de  gracilis ,  T  ournef or  lipides  ^  canescens  ^  geminata^  mol 
pellita,  micraatha^  frangulœfolia,  sont  pour  nous  des  lepidaj^ 
presque  indubitables,^  La  vernonia  trijlosculosa  du  même  aut 
est  bien  certainement  notre  gymnanthemum  congestum  ^  déi 
dans  ce  Dictinimaire,  tom,  XX,  pag.  1 1  o,  et  qui,  ayant  l'aigri 
comppsép  de  squameUules  toutes  filiform.es,  ne  peu  tappartt 
au  vernonia^  mais  bien  au  gymnanlhsmum» 


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LEP  3t 

Les  espèces  offrant  un  caractère  précisément  inverse  de  celui 
qui  est  propre  aux  gymnanthemum^  c'esl-à-dîre,  ayant  l'aigrette 
composée  de  squamellules  toutes  laminées,  ne  peuvent  pas  non 
plus  être  attribuées  avec  exactitude  au  vernonia^  mais  bien  à 
Vascaricidd  ^  au  dis tephanu s  ,  ou  à  Vacliyrocoma.  Ce  dernier 
sous-genre,  que  rious  n'avions  point  encore  publié,  a  pour  type 
une  plante ,  dont  un  échantillon  sec  en  très-mauvais  état,  nous 
a  été  donné  par  Pàlisot  de  Beauvois,  et  dont  voici  la  des- 
cription. * 

Achyrocoma  tomentosûj  H.  Cass.  Plante  herbacée.  Tige  droite^ 
rameuse,  épaisse, striée,  tomenteuse.  Feuilles  alternes,  presque 
Sessiles,  longues  de  plus  de  trois  pouces,  larges  d'environ  un 
pouce,  oblongues  ou  lancéolées,  étréeies  vers  la  base  qui  est 
presque  pétîoliforme,  tantôt  aiguës,  tantôt  obtuses  au  sommet i 
dentées  en' scié  sur  les  bords,  à  face  inférieure  extrêmement 
tomenteuse  et  roussâtre ,  à  face  supérieul*e  glabre ,  mais  parois- 
sant  avoir  été  ;  dans  le  premier  âge,  munie  d'un  duvet  laineux, 
blanchâtre,  caduc. Calathîdespédoncnlées,  à  pédoncule  long; 
grêle,  cylindrique,  tomenteux,  pourvu  d'une  bractée  squami- 
forme.  Chaque  calathide  composée  d'environ  dix-sept  fleurs'. 
Pérîclîne  en  partie  tomenteux  ou  laineux,  formé  de  squames 
régulièrement  imbriquées,  appliquées,  coriaces,  interdîlatées,^ 
parsemées  de  glandes  vers  le  sommet  ?  les  extérieures  étroites, 
lancéolées;  les  intermédiaires  larges,  ovales,  à  sommet  arrondi, 
impeustarieux',  roussâtre  ;  les  intérieures  oblongues,  arrondies 
au  sommet.  Clinanthe  plan,  absolument  nu.  Ovaires  dblongs, 
cylindracés,  striés,  velus,  pourvus  d'un,  très-petit  bourrelet 
basildire;  aigrette  roussâtre,  busante,  composée  de  squamel- 
lules  plurisériéés ,  nombreuses ,  irès-înégales ,  toutes  laminées , 
linéaires ,  presque  membraneuses,  lisses  sur  les  deux  faces,  fin  e- 
mentdenticulées  enscîesurlesdeux  bords,  etparoîssantniUnies 
d'une  nervure  médiaire  peu  manifeste,  les  extérieures  plus 
courtes,  étréeies  et  subuîées  vers  le  sommet,  les  intérieures  plus" 
longues,  à  sommet  un  pieu  élargi  et  presque  arrondi".  Corolles 
à  divisions  couvertes  de  glandes  au  sommet.  Nous  n'avons  par 
pu  reconnoître  leur  couleur  altérée  parla  dessiccation  :  il  nouy 
est  également  impossible  de  décrire  la  disposition  des  cala- 
(hîdes ,  qui  sont  détachées  dé  leur  support  dans  notre  échan- 
.  tillon  incomplet  et  brisé.  Palisotde  Beau  vois  croyoît,  sans  paui^ 


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9.1  LEP 

yolr  l'affirmer 9  ^ue  cet  échantillon  avoit  été  recueilli  d 
VAmérique  septentrionale* 

Si  Ton  compare  les  caractères  génériques  de  Vachjrrocoi 
avec  ceux  du  distephanua ,  décrits  dans  le  tome  XIII  de  ce  I 
tionnaire  (pag.  36i  ),  on  reconnoîtra  qu'indépendamment 
quelques  différences  dans  la  structure  du  péricline,  dont 
«quames  sont  appendiculées  chez  le  dislephanuê^  inappei 
culées  chez  Fae/i^rocoma,  etdansleclinanthe  hérissé  de  papi 
chez  Tun ,  absolument  nu  chez  Tautre,  il  existe  des  différen 

Jlus  notables  dans  les.  aigrettes  des  deux  plantes*  Celle 
utephanus  est  vraiment  double ,  composée  de  squamellules  < 
riaceS)  trés-réguliérement  disposées,  et  en  nombre  détermi 
les  extérieures  largjea^  les  intérieures  longuemeit  barbellul^ 
L^aigrette  de  Vachj:rxH:oma  n'est  point,  à  proprement  parli 
double,  ses  squ^meOules  étant  trèfr-iûégales  çt  disposées  sur  p 
sieurs  rangs,  sans  symétrie  ni  régularité;  elles  sont  en  noml 
indéfini,  presque  membraneuses,  lea  extérieures  étroites, 
intérieures  finement  denticulées  en  soie  et  uninervées.  Vac] 
roooma  diffère  très^^peu,  de  V<is£arioida  par  Taigrette  ;  mais  il  s^ 
distingue  bien  suffisamm^en^par  le  péricline. 

Dans  notre  Mémoire  sur  une  mon&truosité  de  cirsium  tri 
^halodes ,  inséré  dan;5  le  Jnurnal  de  Physique  de  décembre  1 8  j 
nous,  avons  dénu^ntré  (pag*  4^1)  Tanalogie  qui  existe  enJ 
Taigrette  et  le  péricline  ,,sous  le  rapport  de  la  structure.  Ne 
ne  craigDons  donc  pas  d'appliquer  à  Taigrette  la  théorie  q 
nous  avons  exposée,  dans,  noire  article  LéJ^iCAunn^  surla  stri 
ture  du  péri^alioCé  Ainsi;  nous  dispns.que Té tat  naturel  ou  or* 
naire  de  Taigrette  e&t  d'étl*e  imbriquée ,  c'est-à-dire  compo^ 
de  squamellules  disposées  sur  plusieurs  rangs,  circulaires  ce 
çentrlques.  L'aigrette  de  beaucoup  de  centaurées  offre  cette  d 
position  de  la  manière  la  plus  maDÎfeste.  Cela  posé  >.  Taigrel 
unisédée  r.ésulteroît  deTavorte^ient  de  toutes  les.  squamellul< 
à  l'exception  de  celles  formant  la  rangée  intérieure  {.etl'aigret 
double  seroit  celle  dont  la  rangée  intérieure  et  l'extérieure  suJ 
sisteroient  seules,  tandis  que  la  rangée  intermédiaire  seroit  coi 
]?létement  avortée.  Remarquez  que ,  dansl'aigrètte  imbriqué 
comme  dans  le  péricline  imbriqué,  il  y  a  presque,  toujours-  uj 
différence  plus  ou  moins  sensible,  mais  gfvidu£lle,enttre  les  squ« 
mellulesdes  div,erses rangées,  souple  rapport  de  leur  longueu 


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LEP  âî 

et  de  leur  largeur.  Quant  à  la  longueur,  lieaeittéfiearessoiitFes 
plus  courtes,  les  intérieures  soot  les  plus  longues,  et  les  inter- 
médiairessont  d'une  longueur  moyenne  :  celte  disposition  tris* 
habituelle  constitue  ce  que  nous  aonimons  Tirabrication  régn- 
Uère.  Quant  à  la  largeuTr,  on  peut  observer  trois  dispositions 
différeaies,  selon  que  les  squames  du  i^éricline  ,  ou  les  squa* 
mellalesde  raigrette,sonf  plus  larges  daûs  la  rangée  extérieure, 
ott  dans  une  rangée  intermédiaire,  oudansla  rangée  intérieure. 
Cest  ce  que  nous  exprimons  en  disant  que  les  squames  ou  lea 
squamellules  so)it  extradilatées,  ou  interdilatées,  ou  in tradila- 
tées.,  Ces  remarques  donnenlle  moyen  de  distingue^  bien  n*et- 
lement  raîg^retie  double  de  l'aigrette  imbriquée,  et  de  ré- 
soudre les  diffieoltés  que  présentent  certains  cas  douteux*. 
£h  effet,  piriaqn'tl  y  à  une  différence  graduelle  de  longueur  et 
de  largeai'  entre  les  squameiluies  des  diverses  rangées  com^ 
posailt  une  aigrette  régulièrement  imbriquée,  il  s'ensuit  que 
si  les  rangées  intierinlédiaires  vieiknent  à  inanquer ,  de  qui 
constitue  Talgrette  donblé ,  on  éb^ri^ei^  ikt^je  différence  non 
pms-  graduelle  ou  nuancée,  mais  brusque ,  subite ,  bientrati^ 
ebée ,  entre  les  squàmellules  extérieures  et  les  intérieu'reir. 
Si ,  au  contraire,  la  différence  eiitre  les  extérieures  et  les  in- 
térieures ne  se  manifeste  que  par  une  suite'  non  ittterrompuir 
de  nuances ,  on  ne  peut  pas  admettre  que  l'aigrette  soif 
double ,  ce  qui  supposerdif  qu'il  y  maiique  less^tfamelluleft  de 
degrés  intei^édidlres;  mais  il  faut  dire  que  eetle  aigrettes 
est  bisériëe  duitubriquée,  seldn  qu'elle  est  contpdsée  de  deuitr 
ou  d'un  plus  grand  nombre  de  rangées  concentriqueSé  En^ 
appliquant  ces  principes  aux  genres  ou  sous^genrei  dont  il  a! 
été  traité  dans  cet  article,  on  reconnoit  facilement  que  l'ai- 
grette est  doiiblie  chez  les  «emonia,  lepèdaploa,  distephalim,.et 
qu'elle  eiiC  imbriquée  chez  les  gymnanlhénàtm^  tu^yrœoma  y 
a$carieida» 

Nous  avons  remarqué  que  lescalaliiides,  composant  l'épi  dii 
lepidapha  sàorpioidesj  et  celui  du  Upidaploa  phyUastacb^a,' 
s'épanouissoient  trës-réguliérement  l'une  après  l'autre,  de  bas^ 
en  lâiu^^  c'est-à-dire ,  en  commençant  par  la  plus  inférieure^ 
Cela  est  contraire  k  la  loi  de  M*  R;  Brdwn ,  sur  l'ordre  d'épa- 
nouissement des  épis  composés  ;  car  chaque  calatbidè  étant  ui» 
épi  simple,  l'épi  de  nos  deux  Lepiàaploay  qui  est  formé  de  1» 


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H  LEP 

réimion  de  plusieurs  calathides,  est  un  épi  composé,  < 
conséquent  cet  épi  devroit ,  selon  la  loi  de  M.  BroWn,  suiv 
ordre  d'épanouissement  absolument  inverse  de  celui  que 
avons  observé  sur  ces  plantes.  Dans  notre  premier  Méi 
sur  la  Gramînologie,  publié  dans  le  Journal  de  Physiqi 
novembre  et  décembre  1820,  nous  avons  osé  dire  (page 
En  botanique  j  la  seule  règle  sans  exception  ,  est  quHl  v^y  a  po 
règle  sans  exceptions.  Ce  principe  ainsi  énoncé  a  beau 
scandalisé  certains  botanistes,  et  pourtant  il  se  trouve  conj 
à  chaque  instant  par  toutes  nos  observations.  (H.  Cass.) 

LÉPIDIE)  Lepidia,  (Entomoz*)  M.  Savigny,  dans  son  Sys 
général  des  Annelides,  a  indiqué ,  comme  pouvant  forme 
genre  distinct,  le  nereis  stellifera  de  Mu  lier ,  et  illuî  a  pré 
le  nom  de  lépidie  :  malheureusement  il  n'a  pas  ru.  cet  anii 
en  sorte  qu'il  n'ose  même  assurer  dans  quelle  famille  il  d 
être  rangé;  il  lui  trouve  cependant  quelque  ressembla 
extérieure  avec  les  aphro<litès.  Voyez  N^eéide.  (De  B«) 

LÉPIDIERouPASSEïiAGE(JBoi.),  Lepidiumy  Linn.Q 
de  plantes  dicotylédones,  de  la  famille  des  crucifères^  Juss. 
de.  ht.  tétradynamie  siliculeuse^  Linn.,  dont  les  principaux 
ractères  sont  les  sui vans  :  Calice  de  quatre  folioles  ova 
concaves,  ouvertes,  caduques;  corolle  de  quatre  pétales ég£ 
qpposés  en  croix;  six  étamines ,  dont  deux  plus  courtes;  il  y 
a  quelquefois  deux  ou  quatre  qui  avortent;  un  ovaire  su 
rieur ,  ovale,  surmonté  d'un  style  assez  court,  ou  terminé 
un  stigmate  sessile  ;  silicule  ovale ,  entière  au  sommet,  s'ouvi 
en  deux  valves  carénées  dont  la  grande  largeur  est  opposi 
la  cloison,  et  divisée  en  deux  loges  qui  ne  contiennent  01 
nairement  qu'une  à  deux  graines. 

Les  lépidiers sont  des  plantes  herbacées,  à  feuilles  entiè 
ou  découpées,  et  à  fleurs  petites,  disposées  eh  corymbe  ou 
grappe  au  sommet  de  la  tige  ou  des  rameaux.  On  en  conc 
vingt  et  quelques  espèces ,  parmi  lesquelles  huit  croiss 
naturellement  en  France.  Nous  nous  bornerons  à  parler» 
suivantes  s 

LéPiDiBR  DES  pierres:  Lcpidium  petrœum^  Linn.,  Spec,  81 
Jacq.,  FL  Aust,^  t*  i3i.  Sa  racine  est  menue,  annuel 
elle  produit  une  tige  rarement  simple  et  droite ,  le  plus  souvc 
divisée  dès  sabase  en  plusieurs  rameaux  étalés,  feuilles,  glabj 


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eomme  toute  la  plante,  s*élerant  à  deux  ou  quatre  pouces  ou 
tin  peu  plus.  Ses  feuilles  sont  toutes  pînnatifîdes,  composées  He 
plusieurs  paires  depinnnles  ovales  ou  oblongues,  et  mêmelan*^ 
céblëes-lioëairés.  Ses  fleurs  sont  blanches,  très-petites,  pédbn- 
culées,  terminales,  disposées  d'abord  en  corytnbe,  et  s^alon- 
geant  ensuite  en  grappe;  leurs  pétales  sont  très-étroits,  à  peine 
aussi  longs  que  le  calice*  Cette  plante  fleurit  en  février,  mars 
et  avril;  elle  croît  dans  les  lieux  incultes  et  pierreux. 

Lépidibr  des  Alpes  :  LfpiiittFn  alpinum,  Linn.,  Spec,^  89^» 
J aeq»  ^  FL  AusL ^  1. 137.  Sa  racine  est  demi-ligneuse,  vivacé; 
elle  produit  fllusieurs  tiges  courtes,  étalées  sur  la  terre  et  for- 
mant un  gazon  irrégulier.  Ses  feuilles  sontpinoatifîdes,  glabres 
eomine  toute  la  plante,  rassemblées  en  rosette  à  la  base  des 
rameaux  florifères  qui  sont  redressés,  nus,  hauts  d*un  à  trois 
pouces,  terminés  à  leur  sommet  par  une  grappe  de  douze  à 
vingt  fleurs  assez  grandes  pour  la  petitesse  de  la  plante,  et 
dont  les  pétales  sont  blancs,  entiers,  arrondis,  moitié  plus 
grands  que  le  calice.  Cette  espèce  fleurit  en  juin,  juillet  et 
août;  elle  croît  sur  les  sommets  des  Alpes,  des  Pyrénées,  des 
montagnes  d*Auvergae ,  etc. ,  aux  lieux  arrosés  par  les  neiges 
fondantes. 

LiâpiDiea  a  feuilles  laeces  :  vulgairement  Grande  passer  âge  ; 
Lepidium  latifolium  ,  Linn.,  5pee.,  899;  FL  Dan,,  t.  SSy.  Sa 
racine  est  alongée,  rampante,  vivace;  elle  produit  une  tige 
j^abre  ainsi  que  toute  la  plante ,  droite ,  rameuse  ,  haute  d^un 
à  deux  pieds  ou  plus,  garnie  de  feuilles  ovales-lancéolées, 
d'un  vert  pâle  et  même  glauque ,  un  peu  denticulées  en  leurs 
bords.  Ses  fleurs  sont  blanches,  petites,  très-nombreuses,  dis- 
posées dans  la  partie  supérieure  des  rameaux  en  grappes  ra- 
meuses, formant  dans  leur  ensemble  une  large  panicule.  Cette 
espèce  croît  dans  les  lieux  un  peu  Humides,' ombragés,  et  sur 
les  bords  des  rivières;  ellefleurif  en  mai,  juin  et  juillet.  Toutes 
ses  parties  ont  une  saveur  acre  et  aromatique.  Dans  quelques 
pays  ses  feuilles  sont  employées  comme  assaisonnement ,  et 
leur  suc,  mêlé  avec  du  vinaigre,  sert  pour  mettre  dans  les 
sauces. 

Le  nom  vulgaire  que  porte  cette  plante  paroît  indiquer 
qu'on  en  faisoit  autrefois  usage  contre  la  rage.  Avec  plus  de 
raison  on  l'a  employée  comme  antiscorbo  tique,  n^ais  au  jour- 


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»6  LEP 

d'hui  elU  est  peu  utUëe  même  sons  ee  deraier  râff^ort,  qt 

quVUe  soit  une  des  espèces  de  la  famille  des  crucifères  d 

laquelle  les  propriétés  paroissent  dtre  le  plus  développées 

LépiDiERZEÉRioE:  vulgaîremeat  PertTEPASseaAGE,  Chassbra 

NAsrrORT  sauvage;  Lepidium  iheris  ^  Lion.,  Spee» ,  900;  Ibe 

Dod«,  Pcmp^  9  714.  Sa  racine  est  pivotante  9  derai-ligaeii 

vivace;  elle  produit  une  tige  droite^^  roide  9  haute  d'un  à  d< 

pieds,  trés-rameuse  dans  sa  partie  supérieure. -Ses  feuilles 

dicales  sont  pétiolées,  lancéolées;  dentées  et  même  incis< 

pinnatifîdes;  celles  de  la  tige  sont  linéaires,  très-entières. 

Heurs  sont  très-petites,  blanches,  avec  le  calice  un  peu  i 

geâtre  ;  elles  forment ,  à  l'extrémité  des  rameaux ,  des  grap 

quis'alongent  beaucoup.  Cette  plante  croît  dans  les  décomt 

et  sur  les  bords  des  chemins  ^  elle  fleurit  en  été.  Toutes  ses  f 

ties  ont  une  forte  odeur  de  cresson ,  et  la  plante  est  antisc 

butiquc  comme  la  précédente,  mais  elle  est  de  même  à  ] 

prés  hors  d'usage.  Sa  racine  fraîche  et  pillée  s'appliquoit  au  1 

fois  pour  rubéfier  la  peau  comme  on  fait  aujourd'hui  j 

communément  avec  la  farine  de  moutarde*  En  Espagne  on 

socie,  suivant  Peyrilhe ,  Tinfusiôn  de  cette  plante  au  quinqu 

dans  le  traitement  des  fièvres  intermittentes. 

Le  lepidium  sativum  de  Linnasus,  n'ayant  pas  les  caractè 
du  genre,  doit  être  reporté  aux  ihla^i  ou  tabourets.  Vo 
Tabouret  cultivé.  (L.  D.) 

LÉPIDION.  {IchthfoL)  M.  Risso  a  donné  ee  nom'à  une  m 
veile  espèce  de  poisson  du  grand  genre  des  gades.  Voyez  Gi 
et  Morue.  (H.  C.) 

LÉPIDIOPXÈRES.  (E»lom.)  M*  Glairvîlle  ,.dans  son  I 
tomoiogie  Helvétique,  avoit  proposé  de  substilkier  ce  m 
à  celui  de  lépidoptères.  Il  n'en  donne  pas  de  bonn^  raiso 
On  est  même  étonné  qu'il  ait  fait  cette  faute  d'étymolog 
(CD.) 

LEPIDIUM.  {BoU)  Quelques  auteurs  ont  cru ,  suivant  C.  Bi 
hin,  que  la  plante  nommée  ainsi  pav  Dioécorîde  étoit  le  c 
des  jardins,  ianacetumbaUamita^de  Linnmus^baUamitasuweoU 
de  M.  Desfontaines  ;  mais  il  ajoute  que  ce  haUamita  est  pluti 
selon  Césalpin,  le  méiilot  de  Dioscoride ,  de  Pline  et  d'A 
cenne.  Cordus,  dans  se»  Commentaires  sur  Dioseoride,  as 
mile  ce  lepidium  au  cardamine pratensis»  Matthiole ,  Dalécha»; 


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Çésalp.In  croicnA^  ^«^  ce  nom  anciefl  apparlMiit  à  Ib  podie* 
rage ,  qui  Ta  conservé  i^iwiii'à  prëseat*  On  est  étonsé  de  tcm 
que  C  Bauhtii  ait  rapporté  à  e«  deroîer  genre,  él^fthà  .Al§i<" 
neta»  la  denidaire,  pZttniktgio,  qui  ea  diffère  païf  dei  eaeae* 
tires  trèa*trancbéi.  Voyez.  {«AyiMUU  (J.) 

LEPIDOCAAPOOENDRUM.  {fioU\Ut  genre  fait  sovaeeoMi 
par  Boerhaarve^  et  eaauite  mnis  eeliii  de  kptdùearpmê  p« 
Adanaon  ^  avoit  été  réuni  par  LinneeiM  à  aôn  proeea ,  genre  très» 
nombreux  en  espiicea,  qui  présenlent  desdlfférescessuffisaiiiei 
pour  en  former  plusieurs  genres  trés*dlsiin6ls.  Ctflto  sépnnirr 
tion  a.  été  faite  par  M«  R.  Brown  dans  son  hemx  travail  sor  les 
Protéacéesy  et  il  a  donné  au  genre  4e  Boerhaave  le  nom*  dn 
i.BUC0SPB&aft7M«  (Voyes  ce  mot.)  Celui  de  ItùttQ^àtndrminy  donné 
par  M.  Salîsbury ,  a  été  employé  par  M«  Browa  pour  un  «tttrtt 
genre  de  la  même  famille*  (J.) 

LÉPIDOKROKITE.  (Mm.)  Nous  n'avions  de  notions  iM  le 
minéral  désigné  par  ce  nom  que  par  ce  qii»enavoîé>ditUllamis 
dnns  ses  Tables  minéralogiqufss»  publiées  à  Gassel  el  àiMai^ 
burg.,.  en  1814  r.  et  par  ^extrait  que  M%  Léonhard  en.  a  d^mié 
dans  son  Ta&chenbueh» 

C'est  Ullman  q^i  lui  a  assigné  le  nom  de  lépidokroài4e;.ii 
en  fait  une  espèce  particulière^  et  eopendanion  ne  WMt^dano 
las  descriptîonoquiea  ont^té  duma^nâuceessûv'ementet  îu9k|uc 
dans  ces  derniers  temps,  que  des  caractères  va  gués,  qui  peuveni 
convenir  à  bien  des  variétés  de  minerai  de  fer,  mais  qui  ne 
présentent  aucune  propriété  physique,  chimique  ou  géo- 
métrique propnr  à  éfaMir  uut*  espèce ,  d'après  des  principes 
admis. 

Premièrement,  pohrf  de*  forme  rëgulièYfe*  et  particulière 
qui  fasse  oonnottre,  qui'fksstf  mémrs* i($\ipÇ6t[ûet  àôn  caractère 
cristallographique;  mais  de  nombreux  et  insignifians  carac- 
tères  extérieurs.  C'est,  suivant  Tauteur  de  ce  nom  singulier, 
un  minerai  solide ,  d'un  brun  tirant  sur  le  mordoré ,  se  pré- 
seniaiU  en  massa  réniforma ,  quelquefois*  même  uvifortite , 
avec  un  éclat  demi-mélalliqtte ,  une  structure  fibreuse,  raycm^ 
née,,  une  rayure  brun^^ rougeàtre ,  et  enfin  une  pesanteur 
spécifique  de  5,oaf3.. 

Saaondament ,  point  d'analysé  complète,  ce  qui  éfoit  cepen^ 
daot  le  saMl  moyen  d'établir  une  espèce  minémlogique  »  au 


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»8  LEP 

défaut  de  la  forme;  mais  quelques  caractères  chimiques 
en  disoient  assez,  quoique  préserftës  d'une  tnânière  âbsol 
pour  faire  voir  que  c'étoît  un  minerai  de  fer  oxidé ,  < 
tenoit  lé  milieu  entre  le  fer  dxidé  rouge  et  le  fer  oxidé  fa 
ou  hydraté,  comme  c'est  le  cas  de  tant  de  minerais  mé 
gés;  mais-aucun  de  ces  caractères  ne  faisoit  voir  en  que 
minerai  différoit  essentiellement  des  autres  oxides  de  fer 
■  On  a  cru  néanmoins  assez  bien  connoitre  ce  minéral  p 
lai  assigner  un  nom  particulier,  et  pour  lui  donner  une  pi 
dans  la  série  des  espèces,  entre  le  stilpno^idérrte  et  la  U 
d'ombre.  MM.  Haussman,  BiOde  ,  etc.  ont  suivi*  cette  déi 
minatimi ,  et  c'est  tout  ce  que  nous  avons  su  sur  ce  minéi 
jusqu'au  moment  où  M.  John  a  mis  ien  doute  son  titre  com 
espèce  particulière  ,  et  où  M.  NOggerath  ,  rassemblant  t 
ce  qui  a  été  fait  sur  ce  minerai  de  fer,  nous  à  présenté  en  i  \ 
une  Histoire  complète  du  lépidokrokite ,  en  appuyant  sa  s 
cification  sur  l'analyse  chimique  faite  par  M.  Brandes , 
discutée  savamment  par  M.  Bischof. 

C'est  pair  ce  caractère  que  nous  devons  commencer;  i 
c'est  la  composition  qui  en  fera  une  espèce  particulière; 
elle  y  montre  des  principes  ou  des  proportions  fixes  qù*onn 
eacoi^  reconnus  dans  aucun  autre  minerai  de  fer. 

D'après  les  observations  et  les  travaux  de  M.  Brandes, 
lépidokrokite  est  composé  de 

Fer  oxidé , • 88,00 

Manganèse  oxidée 4« o,5o 

Silice. '. ■...••«.•   .  o,5o 

£au ^•.••, ••.....•.•..•   10,75 

M.  Brandes  donne  pour  formule  de  composition  de  ce  n 
nerai  ¥+  aq. ,  et  M.  Bischof  2  F  +  3  aq. 

Or ,  je  demande  si  la  petite  différence  dans  la  proportion  1 
l'eau  entre  ce  minerai  et  le  fer  oxidé  hydraté  ,  dit  hémati 
brune ,  différence  qu'un  dessèchement  antérieur  plus  ou  moi 
complet,  qu'un  mélange;  si  ordinaire  de  fer  oxidé  rouge,  pe 


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rendre  beaucoup  plus  grande,  je  diemadd^erai ,  dîa-je,  avec 
M.  Jolui ,  e^  peut-élr.e  avec  M-.  Bischof ,  si  june  telle  différence 
peut  suffire  pour  élever  au  rang  d'esp^èce  un  minéral  .qui  n'a 
d'ailleurs  auciine  forme  cristalline  propre,  et  pour  lui  méri- 
ter un  nooi  distinct! f.  Je  crains  que  cet  abus  dans  la  muZttp/i- 
cation  nominale  des  espèces  ne  retarde  les  progrés  de  la.miné- 
ralogie.,  en  Ijui . faisajat  suivre  une  route  incertaine,  embar- 
rassée, et  doni  les  ramifications  n'ont  plus  de  bornes. 
.  J'insiste  sur  ces  principes ,  à  l'occasion  du  lépidokrokîte  f 
parce  qu'on  a  déjà  écrit  sept  à.  huit  articles  sur  cette  variété, 
presque  indistincte  de  fer  oxidé  hydraté,  parce  que,iprobaUe-x 
ment  ébloui  par  un  nom  si  remarquable,  on  a  cru  devoir  en* 
discuter  et  en  étendre  l'histoire,  et  que  M.  Nôggerath  lui  a 
consacré  quinze  pages  dan3  son  recueil  intitulé  :  Dos  Gebir^e 
inRheinland^Ff^esifhcdien^  eic. 

On  cite  un  grand  nombre  de  lieux  où  s'est  trouvé  ce  minerai 
de  fer. 

.  UUman  avoit  déjà  indiqué  la  mine  d'Euel  d'HoUeMerzug, 
dans  le  canton  de  Sayn,  au  pays  de. Nassau;  celle  de  Knorren- 
berg,  à  deux  lieues  de  K.irchenjjes  mines  d'£isenzeche  et.de 
Hîrïhorn ,  prés  d'Ei^ctrfeld  et.  d'Altebirke, ,  dans  Ifi  pays  de 
Nassau-Siegen.  M.  Nôggerath  l'a  reconnu  dans  la  mine  de 
Nordhelle,  près  Silbach,  dans  le  duché  de  Westphalie.  . 

On  le  trouve  tantôt  dans  les  filons,  tantôt  dans  des  couches 
ou  dépôts  d'autres  minerais  de  fer.  ,.  * 

Il  se  présente  comme  minerai  de  fer  oxidé. hydraté,  dit. 
M.  Schmîdt ,  dans  les  cavités  drusiques  des  .filons  où  l'eau  a 
iuilué  et  influe^encoresur  sa  formation  (nous  rapportons  cette, 
opinion  de  M.  Schmidt  sans  oser  la  partager),  et  ce  natura-. 
liste  en  conolut  que  le  lépidojkrokite  est  de  formation  nou- 
velle. 11  est  accompagné  dans  les  cavités,  ou  druses  de  filons , 
de  minerai  noir  de  fer  et  de  minerais  divers  de  manganèse. 

On  l'a  trouvé  dans  des  couches  de  minerai  de  fer  accompa- 
gné de  manganèse  et  de  zinc  interposés  dans  un  calcaire  de 
.  sédiment  moyen,  près  d'Oberkaltenbach ,  dans  le  grand-duché 
de  Berg;  avec  des  minerais  de  fer  brun ,  à  Bieber,  dans  le 
pays  d'Hanau  ^  dans  des  lits  de  minerai,  de  fer  ,  qui  forment 
des  amas  dans  un  calcaire  de  transition ,  prés  de  Marmagen , 
dans  l'Ëifel,  etc.  (B.) 


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5o  LEP 

LE?mOKROUtE.{Min.)  Voyez  LmDOKRôkrTS.  (B.) 
LEPiDOLÈPRË ,  Lepidolepni9.  (IchtfvjroU)  M.  Risso  a  donn< 
nom  à  un  nouveau  genre  d»  potstoai  voSstna  des  gades,  et 
afipartiefid raient,  comme  eux,  4  la  famille  des  auchénoptc 
de  11*  Duméril,  si  leurs  catopes  n^étoient  point  un  peu  tho 
eiques. 
Le  genre  Lépidolépre  se  reconnott  aux  caractères  suiva 
Corps  et  têU  couverte    d^écaiUêt  earénéei   et  rudes;  mus 
déprimé  j  s' avançant  au-dessus  de  la  bouche^  et  formé  par  la  r 
nion  des  sous  ^  orbitaires  et  des  os  du  net;  eatopes  petits  ^  aut 
jugulaire*  que  thoraeiques ;  deux  nageoires  dorsales;  la  secondt 
ceUes^ei  unie  em  pointe  aveu  V anale  à  la  caudale;  dents  très-Jine 
très-^courtes» 

La  position  des  catopes  suffit  pour  distinguer  ee  genre 
tous  ceux  avec  lesqueb  on  le  pourroit  confondre*  (Voj 

AuCfléNOFTÈ|lES.) 

M.  Cuvier  a  nommé  grenadiers  les  lépidolépres ,  dont  le  noi 
tiré  du  grec  Xfir/c  {écaille) ,  et  Xt^rfoç  {^^^^)y  indique  la  aatu 
des  écailles*  (Voyes  Gabnadibr.) 
^    Deux  espèces  composent  ce  genre. 

Le  LéFiDOLfepRB  thachyrinque;  Lepidoleprus  trackyrinehL 
Risso*  Corps  trés-prolongé ,  et  comprimé  en  arrière  en  laii 
de  sabre;  écailles  rudes,  osseuses,  hérissées  de  tubercules,  fc 
usant  sur  la  tête  des  crêtes  è  plusieurs  pointes  qui  se  prolonge 
sur  un  museau  terminé  en  pointe  triangulaire  ;  tête  gross 
déprimée;  bouche  ample,  arquée  en  dessous;  dents frès^fim 
courbées,  aiguës,  su-r  plusieurs  rangs;  trois  osselets  garnis  ' 
pointes  de  chaque  eàté  du  pharynx  ;  langue  et  palais  lisse 
d*uB  bleu  noirâtre;  yeux  grands,  orales,  argentés,  arec  d 
points  rouges,  et  comme  courerts  par  une  membrane  trai 
parente,  iris  doré;  prunelles  bleues;  narines  arrondies,  i  dei 
orifices  chacurfe;  ourerture  des  branchies  semî-lvnaire  et  su 
montée  d'une  sorte  d'érent  ;  nageoires  du  dos  et  de  Tanus  reçu 
dans  un  sillon  garni  deehaq>ue  c6téd'un  rang  de  forts  piqua 
dentelés  à  leur  base;  dos  d^ua  gns  blanchâtre,  qu^  passe  ; 
riolet  rers  la  queue;  première  dorsale  noirâtre,  la  secon< 
grise,  lisérée  de  noir;  catopes  très -étroits,  à  premier  rayt 
très-délié  et  prolongé  en  une  sorte  de  filament;  taille  d'i 
pied  à  dix-huit  pouces. 


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LEP  51 

On  pécli«  ce  pjoîsvon  dans  les  mers  de  Nice,  vers  les  mois  de 
juillet  et  d'août. 

M.  Giorna  Ta  décrit  et  figuré  dans  les  Mémoires  de  rAcadémie 
de  Turin,  mais  d'après  un  exemplaire  mutilé.  Ce&t  à  Mf  Rîsso 
qu'on  en  doitlapremière  description  complète. 

Le  LtpiDOLETKB  CŒLO&HiNQUE  ;  LepidoUprus  cœlorhinehuSf 
Risso.  Museau  festonné  et  surmonté  d'une  protubérance  ;  nuque 
enfoncée  ;  préopercule  portant  une  longue  protubérance 
osseuse;  opercule  finement  dentelée;  première  dorsale  très* 
haute,  en  forme  de  harpe;  caudale  pointue;  teinte  générale 
grise I  miaifcée  de  rouge  viol^tre;  i^ageoire  anale,  liséréede 
noir  ;  taille  de  six  à  neuf  pouces. 

Il  est  plus  rare  que  le  précédent,  mais  il  habite  les  mêmes 
lieux.  (H.  C.) 

LÉPIDOLITHE  ou  LILALITHE.  (Min.)  Ce  minéral  ne  s'est 
présenté  pendant  long-temps  qu*en  masses  composées  d'une 
infinité  de  lamelles  ou  paillettes  disposées  en  tout  sens  et  qui 
brillent  d'un  éclat  argentin,  à  travers  une  teinte  de  lilas  ou 
de  citron,  qui  passent,  en  se  dégradant,  an  blanc  verdâtre  et 
au  blanc  nacré.  Telles  sont  les  variétés  de  Suède  et  de  Moravie. 
Depuis  lors,  on  a  rencontré  la  lépîdolithe  en  lames  plus  larges 
et  moins  cpfifi^ses ,  et  enfin  en  cristaux  foliacés  hexagones. 

La  lépidolîthe  en  masses  est  translucide  et  assez  tendre  pour 
se  laisser  couper  avec  le  couteau  ',  mais ,  quand  elle  est  lami- 
naire ,  elle  peut  rayer  le  verre  par  le  tranchant  de  ses  lames, 
et  cela,  comme  le  mica,  qui  se  laisse  attaquer  sur  sa  grande 
face  par  une  pointe  de  fer,  et  dont  les  bords  rayent  également 
le  verre,  et  même  le  quarz. 

Soumise  à  l'épreuve  du  chalumeau ,  la  lépidolithe  se  bour« 
soude  et  se  réduit  en  un  émail  d'un  blanc  de  cire.  Klaproth 
ajoute  que,  placée  sur  un  simple  charbon  ardent,  elley  devient 
opaque,  d'un  blanc  terne,  et  se  boursoufle  aussi  en  forme  de 
branche.  M.  de  Boumon  insiste  sur  cette  grande  fusibilité ^^ 
et  dit  en  propres  termes  :  «  J'ai  fait  souvent  fondre  la  lépido- 
«  lithe,  en  la  plaçant  simplement  dans  mon  feu;  en  la  reti- 
re rant ,  eUe  couloit  en  produisant  de  petites  fibres  de  verre 
«  capillaire ,  analogues  aux  filets  vitreux  du  volcan  de  l'tle  de 
<(  Bourbon.  ^  Observation  qui  avoit  déjà  été  i^ite  par  de 
Bon. 


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32  LEP 

La  pesanteur  spécifique  de  ce  minéral  varie  de  2,8 
2,869.  Voici  les  résultats  de  deux.analyses  faites  par 

Klaproth.  et  Vauquelîn, 

Silice 64,60 54,00 

Alumine 38,25   ..• 20,co 

Oxidedefer J   ^    .    - ijoo 

Oxide  de  manganèse.  J      '        •  •  •      3,oo 

.  Potasse 4,00 *  ^joo 

Perte • 2,60  Fluale  de  chaux.     4,00 


100,00  100,00 

J'ajoute  ici,  pour  terme  de  comparaison ,  l'analyse  de  r 
foliacé,  par  Klaproth.  .      ' 

Silice 48,00 

Alumine 34,26 

Oxide  de  fer 4,60 

Oxide  de  manganèse 0,60 

Potasse •  •  •     8,76 

Magnésie 0,60 

Perte 3,6o 


Les  principales  variétés  de  lépidolithe  sont ,  pour  la  coule 

Le  rouge  ou  violet  vineux^ 

Le  nias  vif. 

Le  nias  tendre* 

Le  citron. 

Le  jaune  verdâtre. 

Le  blanc  nacré  ^  etc. 

Quant  à  ses  variétés  de  contexture,  nous  citerons 

La  lépidol\the  cristallisée  eu  lames  hexagonales  qui  donn 
naissance  à  des  prismes  d'une  à.  deux  lignes  de  hauteur. 

La  lépidolithe  laminaire ,  qui  se  présente  en  lames  ou  paille! 
d'une  certaine  étendue,  qui  se  séparent  facilement,  mais  1 
n'affectent  aucune  forme  régulière.  Leur  couleur  est  ordii] 
remept  d'une  belle  nuance  fleur  de  pêcher  ou  lilas. 

La  lépidolithe  amorphe  aventurinée.  Elle  se  présente  le  p 
souvent  sous  la  couleur  lilas;  c'est  même  elle  qui  est  su&c< 


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LEP  33 

lîble  de  recevoir  le  poli  et  d'être  taillëe  en  bijoux  ou  en 
plaques  d'ornement;  mais,  outre  celte  nuance,  elle  se, ren- 
contre aussi  avec  les  couleurs  et  les  teintes  qui  sont  désignées 
ci-dessus. 

Enfin  M.  de  Bournon  cite  une  variété  de  lépidolithe  com- 
pacte, sans  aucune  apparence  de  lames  ou  d'écaillés,  et  d'un 
violet  brun  foncé. 

On  doit  la  découverte  de  la  lépidolithe  à  l'abbé  Fona,  qui 
la  rencontra  prés  de  Rozena,  en  Moravie,  dans  le  granité  de  la 
montagne  de  Hradisko,  où  elle  forme  des  masses  compactes  et 
volumineuses  du  poids  de  cent  livres  et  plus.  Elles  apparte- 
noient  à  la  variété  amorphe  aventurinée ,  mais  depuis,  on  a 
reconnu  ce  minéral  dans  une  foule  d'autres  lieux,  et  tou- 
jours dans  une  roche  primordiale,  qui  renferme  assez  ordinai- 
rement des  aiguilles  ou  des  cristaux  de  tourmaline,  de  chaux 
phosphatée,  du  mica,  du  felspath  laminaire',  du  quarz,  etc. 
La  lépidolithe  paroft  entrer  dans  la  composition  de  notre 
pegmatite.  M.  Tondi,  dans  son  Oréognosie,  fait  une  roche 
distincte  de  la  lépidolithe  qu'il  considère  comme  étant  subor- 
donnée au  gneiss,  ce  qui  ne  doit  s'entendre  que  relativement  à 
la  lépidolithe  amorphe. 

Les  principaux  lieux  où  l'on  cite  cette  substance  sont  donc 
les  environs  de  Rozena  en  Moravie,  de  Uton  en  Suéde,  le 
Rîesengebirge  en  Silésie  ,  les  environs  d'Ekatherinebourg  en 
Sibérie,  de  Pœnîng  en  Saxe,  les  îles  de  Corse,  d'Elbe  et  del 
Giglio,  le  Tyrol  et  enfin  les  environs  de  Chanteloup  près  Li- 
moges, où  M.  AUuaud  en  a  fait  la  découverte,  il  y  a  quelques 
années. 

On  avoit  confondu  la  lépidolithe  avec  le  gypse ,  la  zéolithe 
et  enfin  avec  la  tourmaline  de  Uton;  mais  il  n'est  pas  encore 
certain  qu'elle  doive  constituer  une  espèce  séparée;  il  y  a 
même  de  fortes  raisons  en  faveur  de  sa  réunion  au  mica;  ce- 
pendant il  nous  paroit  prudent  de  la  tenir  encore  à  l'écart, 
jusqu'à  ce  que  l'on  soit  tout-à-faît  fixé  sur  les  limites  peu  tran- 
chées qui  séparent  certaines  variétés  de  talc  de  quelqueis  varié- 
tés du  mica  lui-même. 

Tout  porte  à  croire  qu'il  se  fera  entre  ces  deux  vieilles  es- 
pèces, le  mica  et  le  talc,  quelques  mutations  parmi  leurs  va- 
riétés respectives,  et  c'est  alors  seulement  que  l*on  pourra 
!i6.  3 


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34  LEP 

présenter  la  lëpidolithe  avec  plus  d'assurance,  et  la  rapj 
cher  peut-être  du  nacrite  de  M.  Brongniart. 

Nous  devons  cependant  faire  remarquer  dès  à  présent. 
faveur  de  l'opinion  de  M.  Cordier,  qui  fut  entièrement  ad 
tée  par  HaUy  (i),  que  la  lëpidolithe  a  offert  dans  l'analyse  i 
certaine  quantité  d'acide  fluorique,  et  que  M.  Rose  de  Be 
a  retrouvé  ce  même  acide  dans  tous  les  micas  qu'il  a  pu  se  [ 
curer  (2). 

M.  de  Bournon  ne  partage  point  cet  avis.  La  facilité  a 
laquelle  la  lëpidolithe  se  boursoufle  et  sa  fond  au  feu  le  j 
modéré  ,  quelques  raisons  cristaliographiques  même  lui  ( 
regarder  ce  minéral  comme  devant  former  une  espèce  et  1 
une  simple  variété  de  mica.  Tel  est  l'état  de  la  question; 
en  attendant  son  entière  solution ,  nous  trouvons  moins  d'inc 
vénient  à  laisser  la  lëpidolithe  comme  espèce  douteuse  qu( 
la  réunir  trop  t6t  à  une  espèce  qui  est  menacée  elle-même 
quelques  changemens  notables.  (P. Brard.) 

LEPIDOMA.  {Bot.  )  Ce  genre ,  établi  par  Lînk,  est  le  m{ 
que  le  rhizocarpon  de  Decandolle,  dont  les  espèces  sont 
sëminëes  par  Acharius  dans  son  genre  Lecidea ,  lequel  0 
cependant  une  section  qui  a  conservé  le  nom  de  lepidc 
Voyez  Rhizocarpon.  (Lem.) 

LEPIDON.  {Bot.)  Nom  cité  par  Belon ,  d'une  herbe  qui  c 
sur  les  rivage  de  PHellespont,  et  dont  les  habitans  font  li 
balais;  il  ajoute  seulement  qu'elle  est  connue  chez  les  G 
sous  celui  de  sarapidi.  (J.) 

LÉPIDONOTE,  Lépidonota.  (Entomoz.)  M.  le  d/  Lea« 
proposé  de  séparer  des  aphrodites  de  Linnœus  les  esp 
qui  ont  les  écailles  dorsales  parfaitement  à  découvert ,  a 
quoi  elles  différent  de  l'aphrodite  hérissée ,  qui  les  a  re< 
vertes  par  une  espèce  de  feutre  formé  par  les  soies  fine 
longues  des  appendices.  Le  type  de  ce  genre  est  Vaphri 
squamata.  M.  Savigny  a  donné  à  ce  genre,  qu'il  a  égalée 
établi ,  et  dans  lequel  il  a  décrit  un  assez  grand  non 
d'espèces  nouvelles  ,  le  nom  de  Polynoe.  Voyez  ce  me 
Néréide.  (De  B.)    . 

(1)  Traité  des  Caractères  physiques. 

(2)  Annales  de  Chimie  ^tom.  XIV,  pag.  19e. 


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LEP  38 

LÈVlDOPE^Lepidoptfa,  {IchthjroL)  On  donne  ce  nom  à  ur 
genre  de  p&îssons  osseux,  holobranches,  de  la  famille  dea 
pétalosomes  de  M.*Dumérii  ,  et  de  celle  des  tflenîoïdes  de 
M.  Cuvier.  Ce  genre,  qui  a  d^ab^rd  été  formé  par  Gouan ,  se 
reconoott  aux  caractères  suîvans  : 

Corps  alongé  ,  aplati  ,  mince  ,  en  forme  de  lame;  catopes  rem^ 
placés  par  deux  petites  écailles  pointues  et  mx>biUs;  nageoire  dor^ 
sale  très-longue;  point  de  barbillons  à  la  bouche;  mâehoires  poin- 
tues; dents  fortes  et  aiguës;  nageoire  anale  courte,  et  basse» 

Le  genre  Lépidope  a  tiré  son  nom  de  la  forme  de  ses  ca« 
lopes,  XsTT/ç  et  ^Sç  étant  des  mots  grecs  qui  rappellent  l'idée 
de  pieds  écailieux.  Il  est  facile,  à  ce  seul  caractère,  de  le  dis* 
(inguer  de  tous  les  autres  genres  de  la  famille  des  P^alo- 
soMES*  (Voyez  ce  mot.) 

On  ne  connoît  encore  que  deux  espèces  de  lépidopes« 
!.•  Le  LtoDOPE  GooANiEN-,  Lepidopus  Gouanianus  ,  Lacép« 
Mâchoire  inférieure  plus  avancée  que  la  supérieure;  tête 
grosse  et  comprimée  latéralement;  nuque  terminée  par  une 
arête;  museau  pointu;  de  petites  dents  égales  à  la  mâchoire 
inférieure  :  trois  longues  dents  crachues  à  la  supérieure  ; 
ligne  latéfale  droite  et  enfoncée  ;  anus  vers  le  milieu  du 
corps;  nageoire  dorsale  très-basse  ;  catopes  en  forme  de  euil- 
lerons  ovales  et  pointus  ;  anale  peu  relevée  et  précédée  d'une 
longue  écaille  arrondie  ;  caudale  un  peu  fourchue  ;  couleur 
générale  argentée  ,  nuancée  de  légers  reflets  azurés  ;  nuque 
d'un  bleu  d'azur;  yeux  argentés;  une  belle  tache  noire  sur 
les  premiers  rayons  de  la  nageoire  dorsale  ;  taille  d'un  pied  à. 
quinze  pouces. 

Ce  poisson  a  été  décrit  d'abord  par  le  célèbre  naturaliste 
de  Montpellier  dont  il  porte  le  nom.  Sa  chair  est  molle  et  peu 
agréable.  On  le  prend  en  janvier  et  en  février,. dans  les  parages 
de  Nice. 

s."  Le  LériDOFE  FésoN  ;  Lepidopus  Peronii,  Risso.  Corps  très- 
comprimé,  recouvert  d'une  poussière  argentée,  avec  des  re- 
flets dorés,  roses  et  azurés;  tête  oblongue  et  terminée  derrière 
les  yeux  par  une  éminence;  mâchoire  inférieure  aiguë,  avan- 
cée, garnie  à  son  extrémité  d'un  tubercule  dur,  hérissée  «ir 
le  devant  de  deux  gro$$es  dents  crochues,  e(  armée  ensuite 
d'une  rangée  de  dents  plus  petites ,  droites  ei  allant  toujouis 

3. 


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56  LEP 

en  augmeniant  :  deux  longues  dents  aiguës  sur  le  devant  d 
mâchoire  supérieure;  trois  autres  dents  plus  grandes,  mobi 
crochues  et  adhérentes  au  palais  ;  nuque  sillonnée  ;  y 
grands,  argentés,  très-rap proches  du  sommet  de  la  tête,  à 
doré;  narines  orbîculaires ;  opercules  membraneuses;  £ 
plus  près  de  la  tête  que  de  Ja  queue  ;  ligne  latérale 
levée;  nageoire  dorsale  d'un,  jaune  transparent;  pector 
horizontales  ;  anale  commençant  par  des  .protubérai 
oôseuses  ;  caudale  en  croissant.  Taille  de  trois  à  quatre  p 
et  plus. 

On  prend  ce  poisson  au  printemps,  dans  la  mer  de  Nice 
chair  est  ferme  et  délicate* 

Il  a  été  décrit  plusieurs  fois,  et  chaque  fois  regardé  con 
une  espèce  nouvelle.  C'est,  par  exemple,  le  trichiurui  ca\ 
I14S  dont  a  parlé  Ëuphrasen,  dans  les  Nouveaux  Actes 
Stockholm  (tom.  IX)  ;  le  trichiurus  ensiformis  de  Vandelli 
vandellius  lusitanicus  de  Shaw;  le  ziphotheca  tetradens  de  N 
tagu. 

Sous  le  nom  de  lépidope  diaphane  y  lepidopus  pellucl 
M.  Risso  a  décrit,  dans  ce  genre,  une  troisième  espèce, 
M,  Cu  vîer  regarde  comme  une  véritable  anguille.  (H.  C.  ) 

LEPIDOPHORUM.  (Bot.)  Necker  distribue  les  anthemU 
Linnseus  en  tcpis  genres,  qu'il  nomui^  lepîdophorum^  anther 
chamœmelum.  Il  attribue  au  premier  le  périclîne  globule 
les  fruits  tous  fertiles ,  anguleux ,  et  pourvus  d'une  aîgr 
composée  de  quatre  squamellules  paléiformes.  Nous  ne 
vinons  pas  quelles  sont  les  espèces  linnéennes  d^anthemis 
ont  pu  lui  offrir  ces  caractères.  (H.  Cass.) 

LÉPIDOPHYLLE  ,  Lepidophyllum.  (  Bot.  )  [  Corymhifè 
Juss.  ^=.  Syngénésie  polygamie  superflue  y  Linn.]  Ce  genre 
plantes,  que  nous  avons  proposé,  dans  le  Bulletin  des  Sciei 
de  décembre  1816  (pag.  199),  appartient  à  l'ordre  des  syr 
thérées,  et  à  notre  tribu  naturelle  desastérées,  danslaquel 
est  voisin  des  genres  Brachjris,  Gutierrezia ,  Pteronia,  (V( 
notre  article  Gotierreze,  tom.  XX,  pag.  100.)  Le  genre  I 
dophjllum  nous  a  offert  les  caractères  suivant. 
■  Calathide  oblongue,  cylindracée ,  courtement  radi 
disque  pauciflore  (4-6),  régulariflore,  androgyniflore  ;  ( 
ronne  îrrpgulière,  unisériée ,  î^itcrrouipue,  pauciflore  (1 


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LEP  37 

•  ligulifloi^e ,  rémî»iâore.  Péricline  oMong,  subcylindracë,  in* 
férieur  aux  fleurs  du  disque  j  formé  de  squames  imbriquées, 
appliquées,. les  extérieures  ovales,  les  intérieures  oblongues, 
toutes  larges,  très-obtuses  ou  arrbndîesau  sommet,  coriaces, 
.  à  bords  latéraux  membraneux ,  un  pe^  ciliés  ou  frangés. 
Clinanthe  petit,  plan,  nu.  Ovaires  oblongs,  striés,  glabrius- 
.  cules  ;  aigrette  longue,  irrégulière,  composée  de  squamellules 
multisériées  ,  très-nombreuses,  très*inéga1«s,  dissemblables, 
laniînées,  larges,  linéaires,  membraneuses,  frangées  sur  les 
bords.  Corolles  de  la  couronne,àlanguettesouvent  irrégulière. 
Corolles  du  disque,  à  cinq  divisions  oblongues,  munies  de 
nervures  surnuméraires.  Styles  d'astérée. 

Nous  ne  connoissons  jusqu'à  présent  qu'une  seule  espèce  de 
Upidophjllum. 

LBPiDOi»HYLLE  PAÛx-CTPaès  :  Lepidophjllum  oupretsiforme- , 
H.  Cass.  ;  Baccharis  cupressiformis ,  Pers. ,  Syn.  pL  ,  pars  2  , 
pag.  426;  Conyza  cupressiformis  ^  Lamk.,  EncycL;  Atkanasia? 
cupressiformis^  Commers»,  Ined,  C'est  un  arbuste  entièrement 
glabre;  sa  tige  est  ligneuse,  épaisse,  cylindrique,  raboteuse, 
rameuse;  ses  rameaux  sont  très-rapprochés,  dressés,  tout  cou- 
verts de  feuilles  d'un  bout  à  l'autre;  les  feuilles  sont  opposées, 
rapprochées,  comme  imbriquées,  disposées  sur  quatre  rangées 
longitudinales;  chaque  feuille,  longue  de  moins  d'une  ligne, 
estsessile,  ovale-oblongue,  arrondie  au  sommet,  très-épaisse, 
coriace-charnue ,  et  paroît ,  sur  Téchantillon  sec  que  nous  dé- 
crivons, avoir  été  enduite  d'une  résine  jaune;  sa  face  inférieure 
est  très-convexe;  la  supérieure ,  qui  est  appliquée  contre  la 
tige,  ou  la:  feuille  d'au-dessus,  est  comme  concave  par  la 
saillie  de  ses  bords;. les  calathides,  longues  de  trois  à  quatre 
lignes,  et  composées  de  fleurs  jaunes,  sont  solitaires  et  ses- 
siles  au  sommet  des  rameaux  couverts  de  feuilles  jusqu'à  la 
hase  du  péricline;  le  disque  contient  quatre,  cinq  ou  six 
fleurs,  et  la  f;ouronne  en  a  deux  du  trois  f  les  corolles  sont 
analogues  à  celles  des  solida^o.  Nous  avons  fait  cette  descrip- 
tion spécifique,  et  celle  des  caractères"  génériques,  sur  un 
échantillon  sec  de  l'herbier  de  Commerson  ,  faisant  partie  de 
celui  de  M.  de  Jussieu.  , 

<    Commerson,  dans  une  courte  description  manuscrite  de 
celte  espèce,  qu'il  rapportoit  avec  doute  au  genre  Athanasia  ^ 


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S8  LEP 

dit  que  c*€st  uki ious^arbriaseau,  de  deux  à  trois  pieds, 
|ours  vert  ;  que  le  pérîcline  est  à  peu  prés  quarré,  parc 
ses  squames  sont  dbposées  sur  quatre  rangs ,  comn 
feuilles  -,  que  la  calatbide  n'est  point  du  tout  radiée , 
flosculeuse,  et  composée  ordinairement  de  cinq  ou  six  fl 
que  toute  la  plante  est  couverte  d'une  substance  visqu 
résineuse ,  luisante  ^  fort  tenace,  et  d'une  odeur  balsain 
Ce  naturaliste  voyageur  nous  apprend  qu'il  a  trouvé  l'ai 
dont  il  s'agit,  sur  les  collines  voisines  de  la  baie  Boucaul 
c6te  des  Patagons* 

Nous  affirmons,  malgré  l'assertion  contraire  de  Comme 
que  la  calathide  du  lepidophyllum  est  radiée,  et  nous  a)o 
que  ses  feuilles  sont  opposées,  ce  qui  n'avoit  point  été  a 
jusqu'ici.  Cette  plante  remarquable,  fort  ma  .  ttribuée 
BOUS  à  Vaihanasia^  au  eor^rta,  au  hacéharU ,  devoit  cons 
un  genre  particulier ,  que  nous  avons  nommé  Upidophy 
pour  exprimer  que  les  feuilles  ressemblent  à  des  éc 
Notre  genre  a ,  il  est  vrai ,  beaucoup  d'affinité  naturelle  a 
.  baechariêf  qui  est,  comme  lui,  de  la  tribu  des  astérées  ;  u 
n'en  a  point  du  tout  avec  Vathonasia^  qui  appartient  à  la 
des  anthémîdées,  ai  avec  le  conyza^  quiapparlientà  cel 
inulées. 

Quelques  botanistes  voudront  peut-être  réunir  en  ui 
et  même  genre  notre  lepidoph^Uum  et  le  braohjTis  de  M 
tal,  quoique,  selon  nous>  ils  âififèrent  assez  pour  être  disti 
géaériquement.  Dans  ce  cas,  il  sera  juste  de  conserver  1 
mier  de  ces  deux  noms  génériques,  et  de  supprimer  le  se 
car  le  Upidophjllum  a  été  publié  à  Paris  <;n  1 8 1 6 ,  et  le  bra 
a  été  publié  à  Philadelphie  en  idi8.  (H.  Cass.) 

LEPIDOPILUM.  (J?o^)  C'est  le  nom  d'une  division  du 
PiLOTRiCHUM.  Voyez  ce  mot.  (  Lem.) 

LÉPIDOPOMES.  {lehlhyol.)  Ce  mot  est  tiré  du  grec 
(écaille),  elTrSfjLet  (opercule).  M.  Duméril s'en  estserv 
désigner  une  famille  de  poissons  osseux ,  hoiol)ranch< 
l'ordre  des  abdominaux  et  correspondant  aux  genres  M 
Exocet  de  Linnasus. 

Tous  les  genres  qui  composent  cette  famille  ont  les  ope 
écailleuses  et  la  bouche  sans  dents.  Le  tableau  suivant  de 
une  idée  de  leurs  caractères  respectirs. 


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LEP  39 

Famille  des  lépidopomes. 


/  unique  < 


Genres.  * 

/trlf-prolorgses;  fttieigiiant  la  queue;  ventre  à  deux  carènes.^ Exocet. 

.  avec  des  appendices  à  chaque  rayon ■  Mvgijlomokk. 

l  sans  appendice.  ;  qaeue|  ^  appendice,  membraneuse».  Ca*»o.. 

"""  ''TrX'  '     {  ■<  "»*  W«Hiice» ,  Mt-Guoio.. 

\ double;  les  filles  dn  corps «triëca* ••••.•.  >•••  «••••••••.   BJuck. 

Voyez  ces  différeiLs  noms  de  genres  et  Abdominaux,  dans  le 
Supplément  du  premier  volume  de  ce  Dictionnaire.  (H.  C.) 

LÉPIDOPTÈRES.  Lepidoptera.  {Entom.)  Nom  sous  lequel 
Linnaeusa  désigné  Tune  des  principales  divisions,  ou  Pun  des 
grands  ordres  de  ia  classe  des  insectes;  c'est-à-dire  cette  grande 
sbu4-elasse  qui  comprend  lesînsectes  dont  la  bouche  est  formée 
par  une  sorte  de  langue  roulée  en  spirale,  entre  deux  palpes, 
et  qui  ant  quatre  ailes  couvertes  d'une  poussière  ordinaLre- 
meat  colorée ,  composée  de  petites  écailles  placées  les  unes 
au-dessus  des  autres,  en  recouvrement.  C'est  de  cette  particu- 
larité que  leur  nom  a  été  emprunté.  Il  est  en  effet  composé  de 
deux  moU  ^recs,  dont  l'un  AÉTr/o-zcTotr,  signifie  écailles,  et 
l'autre  Trreg  «,  ailes.  Fabricius,  qui  a  adopté  cette  classification, 
.  eo  a  changé  seulement  le  nom,  qu'il  a  tiré  de  la  conformation 
des  parties  de  la  bouche ,  et  il  en  â  fait  une  classe  sous  la  déno- 
mination de  glossatesj  c'est-à-dire  qui  ont  une  langue  :  ce  sont 
les  papillons  de  jour  et  de  nuit. 

L'ordre  des  lépidoptères  est  des  plus  naturels;  il  comprend 
des  insectes  qui  diffèrent  de  tous  les  autres  par  un  grajod 
nombre  de  particularités  tirées  de  leur  conformation,  sous 
l'état rparfait,  et  surtout  de  la  ressemblance  dans  les  mœurs  et 
dans  les  transformations*  Voici  ses  caractères  principaux ,  pré- 
sentés d'une  manière  isolée,  pour  les  mettre  en  comparaison 
avec  ceux  que  peuvent  ofifrir  les  insectes  des  autres  ordres. 

Insectes  à  corps  velu;  à  quatre  ailes  écailleuses;  à  bouche  sans 
mâchoires^  qui  sont  transformées  en  une  sorte  de  langue  ou  de 
trompe  de  deux  pièces  roulées  en  spirale,  cachées  daris  l'état  de 
repos,  entre  deux  palpes  velus;  à  tête  mXinie  d'antennes  alongées^ 
et  privés  le  plus  souvent  de  stemmates^  ou  d'oyeux  lisses^ 

Tous  les  lépidoptères  proviennent  d'œufs  doat  il  ^ort  des 


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40  LEP 

larves  qu'on  nomme  chenilles  y  et  qui  sont  absolument  dî 
rentes  de  l'insecte  parfait  qu'elles  doivent  produire.  Ces  lar 
ont  le  corps  alongé,  ras  ou  velu ,  formé  de  douze  articulati< 
ou  anneaux,  sans  compter  la  tête.  Neuf  de  ces  anneaux  s< 
percés  latéralement  d'une  paire  de  trous  qui  sont  les  orifii 
des  trachées  ou  des  vaisseaux  à  air,  destinés  à  l'acte  de  la  r 
piration  :  on  les  nomme  stigmates.  On  remarque  dans  tou 
ces  chenilles  trois  paires  de  pattes  courtes,  mais  articulées 
à  crochets  simples ,  situées  sur  les  trois  anneaux  qui  suivent 
tête,  et  qui  correspondent  aux  véritables  pattes  que  doit  av 
par  la  suite  l'insecte  dans  son  état  de  perfection.  Les  chenil 
ont  en  outre,  pour  la  plupart,  un  nombre  variable  d'aut 
Yausses  pattes  qui  servent  également  au  transport  du  ,cor 
Ce  sont  des  tubercules  munis  de  cercles  ou  de  couronnes 
crochets  rétractiles,  avec  lesquels  Pinsecte  s'accroche  et  adh< 
sur  les  plantes  qui  font  sa  nourriture  principale. 

Ce  nombre  des  fausses  pattes  varie  beaucoup  dans  les  cl 
nîlles.  Cependant  il  est  à  peu  près  constant  dans  chacun  ( 
groupes  qui  doivent  donner  des  insectes  parfaits  semblabl 
Jamais  d'ailleurs  il  ne  dépasse  le  nombre  de  seize.  C'est  ain 
par  exemple,  que  dans  les  phalènes  dites  géomètres,  ou  ; 
penteuses,  ces  tubercules  sont  placés  à  de  grands  interval 
les-uns  des  autres ,  de  manière  que  l'insecte ,  lorsqu'il  se  mei 
semble  mesurer  l'espace  qu'il  parcourt.  D'autres  chenill 
telles  que  celles  qui  doivent  produire  les  teignes,  et  qui 
filent  des  étuis  auxquels  elles  attachent  des  corps  étrange 
ou  les  débris  des  matières  dont  elles  font  leur  nourri  tu  i 
n'ont  que  deux  de  ces  fausses  pattes,  dont  l'animal  se  sert  pc 
s'ac/crocher  dans  l'intérieur  de  sa  demeure  portative. 

Nous   avons   indiqué   à   l'article    Chenilles,    tome   VI 
pages  43o  et  suivantes,  les  principales  différences  que 
larves  des  lépidoptères  présentent,  relativement  à  leurs  forn 
variées,  à  leur  nourriture,  à  leurs  mœurs,  à  leur  chan 
ment  de  peau  et  de  couleur,  dans  leurs  diverses  mties,  e 
leurs  habitudes,  soit  qu'elles  vivent  isolées  dans  toutes 
époques  de  leur  existence  sous  cette  première  forme,  s 
qu'elles  restent  constamment  réunies  en  société,  comme  c 
arrive  à  un  très-grand  nombre. 
'    Il  en  est  à  peu  près  de  même  de  ce  que  nous  aurions  à  cl 


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LEP  41 

sur  les  nymphes  des  lépidoptèïes  ;  car  ces  insectes  subissent 
une  métamorphose  complète;  et,  lorsque  la  chenille  a  changé 
huit  à  douze  fois  de  peau ,  elle  finit  par  se  métamorphoser  en 
chrysalide,  après  avoir  pris  ses  précautions  pour  mettre  son 
corps  à  Tabri  de  tout  danger,  soit  en  se  retirant  dans  un  lieu 
commode  pour  s'y  suspendre  ou  s'y  accrocher  solidement  à 
Taide  de  fils  entrelacés,  soit  en  se  filant  un  follicule  ou  cocon 
disposé  avec  plus  ou  moins  d'art  et  d^astuce.  ^ 

Ces  Chrysalides  (voyez  ce  mot  tome  JX,  page  148)  sont 
pour  la  plupart  immobiles,  à  moins  qu'on  ne  les  touche  ou 
qu'on  ne  les  irrite;  elles  sont  aussi  plus  grosses  du  côté  de  la 
tête,  et  pointues  à  l'extrémité  opposée.  Elles  représentent  à 
peu  près  les  formes  de  l'insecte  parfait  qu'elles  renferment  ; 
mais  toutes  les  partiics  en  sont  resserrées,  rapprochées  les  unes 
des  autres,  dans  une  sorte  de  contraction,  recouvertes  d'une 
petfti  solide  qui  semble  comme  les  emmaîllotter. 

En  examinant  les  diverses  parties  du  corps  des  lépidoptères 
sous  Tétat  parfait,  voici  les  conformations  les  plus  remar- 
quables qu'elles  nous  offrent,  si  nous  les  comparons  avec  les 
autres  insectes. 

D'abord  on  ne  distingue  bien ,  a\i  premier  aperçu ,  que  la 
tête,  le  corselet,  l'abdomen,  les  ailes  et  les  pattes)  et  toutes 
ces  parties  sont  plus  ou  moins  velues,  ou  couvertes  de  poifs 
aplatis,  ou  d'écaillés  qui  se  détachent  facilement. 

La  tête  est  en  général  petite  9  relativement  au  corselet;  elle 
est  velue  ou  poilue ,  presque  sessile  et  accolée  au  tronc  chez 
le  plus  grand  nombre.  Les  yeux  sont  en  général  fort  gros, 
convexes,  taillés  à  facettes  nombreuses,  briilans ,  surtout  dans 
les  espèces  qui  volent  la  nuit;  la  bouche  consiste,  comme 
nous  l'avons  dit,  en  deux  mâchoires  excessivement  prolongées 
dans  un  grand  nombre  de  genres,  formant  une  sorte  de  langue 
ou  de  trompe  qui  se  roule  en  spirale  sur  elle-même,  de  ma- 
nière-que  l'extrémité  libre  est  dans  l'intérieur  de  la  spire,  et 
que  la  base  l'enveloppe.  On  voit  sur  les  côtés  les  rudimens  des 
mandibules,  et  deux  palpes  fort  développés  et  velus,  entre 
lesquels  cette  trompe  se  trouve  cachée,  dans  l'état  de  repos. 
Les  antennes  varient  beaucoup  pour  la  forme,  et  c'est  d'après 
les  diverses  conformations  qu'elles  présentent,  que  nous  avons 
•divisé  cet  ordre  des  lépidoptères   en  quatre  familles  princi- 


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4.  LEP 

pales,  comme  nous  le  dirons  plus  bas.  En  général  les  anteiii 
sont  alongées  et  composées  d*une  série  nombreuse  de  pel 
articles  souvent  fort  composés. 

On  ne  distingue  pas  facilement  dans  le  corselet  de  ces 
sectes,  les  trois  pièces  qui  composent  le  thorax  ^  à  cause  < 
poils  qui  les  recouvrent. 

L^abdomen,  qui  est  aussi  composé  de  six  ou  sept  anneai 
ne  semble  cependant  former  qu^ine  pièce  unique,  qui,  d< 
les  femelles  de  quelques  espèces ,  se  prolonge  par  des  b( 
qneis  de  poils ,  ou  par  uue  sorte  d'oviducte  protractiie  d< 
rinsecle  se  sert  pour  arranger,  disposer  et  déposer  ses  œ 
en  lieux  convenables. 

Les  ailes,  au  nombre  de  quatre,  varient  pour  la  form 
rétendue  et  la  disposition  dans  les  difiTérens  genres.  On  i 
marque,  par  exemple ,  dans  les  sphinx  et  dans  beaucoup 
phalènes  et  de  noctuelles,  sur  le  bord  externe  de  Taile  in 
xieure,  une  sorte  de  cil  ou  de  soie  roide,  pointue,  qui  s\ 
4:roche  dans  une  espèce  d'anneau,  de  boucle  ou  de  croch< 
qui  se  voit  sous  le  bord  mince,  postérieur  ou  interne  de  Ta 
de  dessus,  pour  former  ainsi  un  seul  et  même  plan  inQexil 
dans  Taction  de  voler. 

Dépouillées  des  écailles  ou  des  petits  poils  aplatis  qui  i 
recouvrent,  ces  ailes  ofifrent  des  nervures  longitudinales  pj 
ou  moins  apparentes,  et  qui,  dans  certaines  espèces,  se 
ti^s-visibles  par  la  rareté  des  écailles,  comme  dans  les  pap 
Ions  dits  le  gazé,  VopolI'On.,  etc. 

Les  pattes,  au  nombre  de  six,  oflrent  dans  quelques  espèi 
de  p>apillons,  par  exemple,  une  telle  brièveté  et  si  peu 
développeniens  dans  les  tarses,  au  moins  dans  la  par(ie  an 
.rieure ,  qu'on  les  a  nommés  papillons  à  quatre  pattes  {tetrap 
Les  deux  pattes  antérieures  sont  alors  très-velues  :  aussi  Ge 
froy  les  a-t-il  comparées  à  une  sorte  de  fourrure  que  les  dan 
portoieut  de  son  temps,  et  qu'on  nommoit  palatine,  te 
que  l'insecte  en  présente  une  en  efifet  au-dessous  du  col. 
plupart  des  lépidoptères  ont  cinq  articles  aux  tarses.  Beauco 
d'espèces,  comme  les  phalènes,  les  ptérophores,les  pyral 
les  teignes,  les  alucites,  ont  les  jambes  et  les  tarses  gar 
d'épines  ou  de  soies,  roides  colorées  diversement. 

Pour  la  commodité  de  l'étude,  on  a  divisé  les  léfidoptèr 


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LEP  45 

diaprés  la  conforttiâttoti  des  antennes,  en  qtiatre  fatnilics  natu- 
relles, qui  comprennent  en  effet  des  genres  d'insectes  fart 
diffërens  sous  leur  dernière  forme ,  et  sous  cette  de  larves  ou 
de  chenilles',  Comme  nous  allons  l'indiquer. 

On  a  remarqué  d'abord  que  les  antennes  des  lépidoptères 
«ffroieiit  cett-e  grande  différence  que  tantôt  elles  éloient  ren- 
flées ou  plus  grosses,  soit  à  l'extrémité,  soit  dans  la  partie 
moyenne,  et  qu^e  tantôt,  au  contraire,  elles  n'offroient ^as 
de  renflemens,  soit  qu'elles  ressemblassent  à  une  soie  de 
cochon,  cVst-à-dîre  qu'elles  fussent  plus  grêles  à  l'extrémité 
libre  qu'à  la  base,  soit  que  les  articles  ^  à  peu  près  égaux  dans 
'toute  la  longueur,  fussent  simples  ou  en  fil,  ou  garnis  chacun 
de  barbes  ou  de  plumes  latérales,  ce  qui  leur  donne  la  forme 
de  peignes  simples  ou  doubles  :  on  les  dit  alors  plumeuses 
oti  pectinées. 

Il  résulte  de  là  cette  sarte  de  tabi^aa  synoptique  que  pré- 
sente l'analyse. 

SIXIEME  ORDRE.  —  LéPiDOPTèaE*. 

Insectes  à  quatre  ailes  écailleuses  ^  à  bouche  munie  d'une  trompe  roulée 
en  spire  entre  des  palpes  velus  ou  écailleux» 


A-Btennes    < 


renflées  ou  plus  grosses 


noD  renflées  et  en.. 


à  rextrcmité,  en  masse.  RoPAU>càfiE0. 
au  milieu  ou  en  fuseau.  GLOSTÉROcàBEs* 
fil,  souvent  pectinées.       Nématocches. 
soie^  grêles  à  rextrémité.  CHnodÈiizs, 

hesropalocères  ou  globulicomes  comprennent  les  espèces  que 
L»nnicus  avoit  rangées  dans  son  genre  Papillon;  mais  ce  groupe 
étoit  si  nombreux  qu'il  a  fallu  le  subdiviser  et  considérer  la 
forme  des  an'IenACs  et  des  ailes  chez  les  insectes  parfaits,  jcâ 
parce  qu'on  a  reconnu  qu'avec  ces  particularités  il  s'en  réu- 
ntssoit  d'autres  tirées  de  la  considération,  des  habitudes  et 
de  la  confiiMrmatioB  des  chenilles.  C'est  ainsi  qu'on  a  établi 
d^abord  les  genres  papilion,  he^périe  et  hétéroptère  ;  que  le 
pr<^mîer  genre  a  été  subdivisé  ensuite,  d'après  Lînnœus,  en 
groupes  ou  sous-genres,  sous  les  nonisde  wymphalesy  àcdanaïdes^ 


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44  LEP 

d'héliconiens  f  dé  parnassiens  j  de  piérides;  que  les  hespèries  i 
été  partagés  en  polyeommates  ^et  en  uranies. 

'  Les  clostérocères  ou  /usiçorneSs  correspondent  aux  sphinx 
Liunaeus,  qu^on  a  encore  nommés  les  crépusculaires,  pai 
«que  la  plupart  ne  volent  que  le  soir,  ou  dès  le  grand  mat 
Ils  comprennent  les  sphinx ,   les  smérinthesy  les  sésies  et 
zy  gènes, 

3ous  les  noms  denématocères,  ou  filicornes  ^  sont  rapprocl 
les  genres  que  Lînnaeu^^  avoit  compris  sous  le  nom  de  homhyc 
et  que  Ton  a  depuis  subdivisés  en  cossus  et  en  hépiales. 

Enfin  on  a  appelé  ckétoeères  ou  séticornes  la  dernière  fami 
qui  comprend  tous  les  autres  genres  des  lépidoptères,  tels  q 
lesnoctuelles ,  les  lithosies,  les  orambes,  les  galléries,  les  pjral 
ou  chappesj  les  phalènes»  les  aluoites,  les  j'ponomeu tes  et 
teignes.  Voyez  chacun  des  articles  correspondans  aux  famil 
et  aux  genres  dont  les  noms  sont  en  italique.  (  C.  D.) 

LÉPIDOSPERME,  Lepidosperma.  (Bot,)  Genre  de  plantes  n 
nocotylédones,  à  fleursglumacées,  de  la  famille  des  cjpéracé 
de  la  triandrie  monogynie  de  Linnœus,  offrant  pour  caractè 
.essentiel  :  Des  paillettes  simples,  diversement  imbriquées, 
inférieure^  stériles;  les  supérieures  contenant  chacune  tri 
étamines;  un  ovaire  supérieur-  un  style  trigone,  quelquef< 
trifide,  à  trois  stigmates  ;  une  semence  osseuse,  acconipagr 
d'une  écaille  subéreuse,  médullaire,  à  cinq  ou  six  déco 
pures. 

Ce  genre  a  été  établi  par  M.  de  Labillardiére  pour  quelqu 
plantes  de  la  Nouvelle-Hollande,  très-rapprochées  des  sch 
nus  y  dont  elles  difl'èrent  principalement  par  l'écaillé  partie 
lière  située  à  la  base  de  la  semence,  d'où  lui  vient  son  ne 
composé  de  deux  mots  grecs  ^  Lepidôtos^  écailleux ,  et  sperm 
semence.  Il  comprend  des  herbes  à  tiges  cylindriques ,  i 
comprimées,  anguleuses;  les  feuilles  graminî formes  j  les  £1  eu 
disposées  en  une  panicule  terminale,  quelquefois  en  épi. 

LÉPIDOSPERME  A  HAUTE  TIGE  :  Lepidospcrma  elatior,  Labill.,  Ni 
HolLy  1 ,  pag.  i5,  tab.  1 1  ;  Vaginelle,  Encyc!.  Cette  plante 
des  tiges  hautes  de  trois  à  quatre  pieds,  épaisses ,  comprimée 
munies,  à  leur  partie  inférieure ,'  de  longues  feuilles  large 
linéaires,  aiguës,  finement  dentées  en  scie,  vaginales  à  le 
jbase  :  les  fleurs  disposées  en  une  panicule  terminale  ,  un  p< 


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tEP^  45 

lâche,  longue  d'environ  un  pied,  composée  de  grappes  par- 
tielles, sortant  de^  plusieurs  spathes  trés-inëgales  ;  les  épillets 
alternes,  ovales,  acuminés,  composés  de  cinq  à  six  écailles^ 
les  deux  supérieures  seules  fertiles;  l'ovaire  ovale;  le  style  Iri- 
fîde.  Le  fruit  est  une  noix  osseuse,  roussàtre,  à  une  loge,  ac* 
compagnée  d'une  écaille  blanchâtre ,  à  cinq  ou  six  découpures . 
acuuiinées.  Cette  plante  a  été  découverte  par  M.  de  Labillar- 
diére  au  cap  Van^Dièmen, 

hiFiDOSFEKyiEÉCAiLLEVSE:Lepidospermasqi4amata,  Labill.,  /.c, 
iâb.  16;  Poir.,  IlL  gen,^  SuppL^tah,  906,  iig.  1.  La  racine  de 
cette  plante  est  composée  de  fibres  épaisses,  charnues,  à  peine 
rameuses;  il  en  sort  plusieurs  rejets  couverts  d'écailles  ovales , 
scarieuses.  Les  tiges  sont  hautes  de  sept  à  huit  pouces,  droites, 
comprimées,  garnies  à  leur  base  de  feuilles  nombreuses,  assez 
semblables 'aux  tiges,  étroites,  linéaires,  finement  dentées; 
les  fleurs  disposées  en  panicules  très-courtes ,  épaisses ,  formées 
de  grappes  inégales,  fasciculées;  huit  à  dix  paillettes  sur  les. 
épillets.  Cette  plante  croît  à  la  Nouvelle-Hollande* 

Lepidosperme  tétragonb  :  Lepidosperma  tetragona^  Labill. , 
L  <?. ,  tab.  17;  Poir. ,  IlL  gen.,  SuppL^,  iab,  906,  fi  g. -2.  Ses 
tiges  sont  droites,  grêles,  un  peu  tétragones,  enveloppées  à 
leur  base  de  plusieurs  gaines  alongées,  concaves,  aiguës;  les 
feuilles  étroites,  linéaires,  à  quatre  angles,  longues  d'un  pied. 
Les  fleurs  sont  réunies  en  une  petite  panicule  terminale,  com- 
posée de  grappes  touffues,  fasciculées;  les  épillets  munis  de 
six  paillettes.  Le  fruit  çsi  une  noix  ovale ,  rétrécié  et  accompa- 
gnée à  sa  base  d'une  très-petite  écaille  subéreuse ,  médullaire., 
à  cinq  ou  six  découpures.  Cette  plante  croît  dans  la  Nouvelle- 
Hollande,  au  cap.Van-Diémen. 

LépiDosPERME  EN  GLMVE \  Lepidospemta  glodiota ^  Labill.,  L 
c,  tab.  12.  Cette  espèce,  rapprochée  du  Zepirfosperma  e/afior, 
en  diffère  par  sa  panicule  plus  serrée,  plus  courte,  et  par 
ses  feuilles  non  dentées  ,  très-longues  ,  en  forme  de  lame, 
d'épce.  Les  tiges  sont  hautes  d'un  à  deux  pieds,  comprimées; 
une  spathe  jrrune  seule  pièce  enveloppe  la  tige,  et  y  forme 
deux  angles  courans  et  opposés;  la  panicule  est  composée  de 
grappes  nombreuses,  inégales  ;  les  épillets  sont  ovales ,  oblongs , 
chargés  de  huit  paillettes  scarieuses  ;  les  inférieurs  stériles. 
Cette  plante  croît  au  cap  de  Van-Diémen. 


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4«  LEP 

LéPXDoapEftMB  GfiMHnsant;  Lepidosperma  gtohosa  sLabill 
c^tj  isÀ^  «4.  Espèce  remaFquab4e  par  la  forme  presque  , 
hvàense  de  ses  épillets^  par  se$  feuilles  étroites,  longues ,  t 
aiguës  ,  finement  denticulées  ;  les  tiges  sont  comprimé 
hautes  d'un  pied  et  plus;  les  Heurs  terminales,  sortant 
petits  paquets  de  l'aisselle  des  spathesj  les  épillets  munis 
quatre  ou  six  paillettes  un  peu  lâches,  ov^ales,  concaves, 
guës;  les  stigmates  tomenteux.  Cette  plante  croît  à  la  ^ 
velle-Hollande. 

M.  de  Labillardière  cite  encore  du  même  pays  \eUpidospe 
Jiliformisy  tab.  i5.  Ses  tiges  sont  filiformes,  cylindriques, 
peu  comprimées  ;  quelques  unes  terminées  par  des  filets  séta< 
les  fleurs  disposées  en  un  épi  terminal ,  très-cou rt.  Le  lep 
sperma  longitudinalis  y  tab.  i3,  dont  }es  feuilles  linéaires  s 
remplies  d'une  moelle  renfermée  dans  six  ou  huit  dois 
longitudinales*  Les  fleurs  forment  unepaqicule  lâche ,  étro: 
alongée;  le  fruit  est  triangulaire.  (Porii.) 

LÉPIDOTE ,  Lepidotus,  (  IchthjoL  )  Les  anciens  Grecs  , 
rapport  d'Athénée,  nommoîent  XtTwMliç  un  poisson  d'i 
douce  remarquable  par  la  beauté  de  ses  écailles,  et  qui  pa& 
pour  sacré  dans  l'ancienne  Egypte.  Il  paroit  évident  que  c 
le  binny  du  Nil.  Voyez  Barbeau,  dans  le  Supplément 
ÏV*  volume  de  ce  Dictionr^aire.  (H.  C.) 

LÉPIDOTES  ou  LÉPIDOTIS.  (Min.)  Pierre  mentionnée 
Pline,  par  cette  unique  phrase  :  Lepidoies  squamas piseium 
riis  coloribus  imitatur.  On  peut,  sur  ui^e  telle  indication, 
livrer  à  bien  des  conjectures.  M.  Delaunay  suppose  que  c 
pouvoit  être  un  felspath,  pierre  à  structure  laminaire^  ui 
non  écailleuse.  M.  Léman  présume  que  Fauteur  a  voulu  th 
gner  un  mica  en  masse,  ou  un  quarz  aventuriné.  On  pi 
aussi  y  rapporter  la  Inmachelle  opalîssante,  dans  laquelle  < 
écailles  de  coquilles  imitent  assez  bien  par  leur  forme  et  ] 
leur  couleur  les  écailles  des  poissons,  mais  n'est-ce  pas  per< 
un  temps  précieux  en  vaines  conjectures  que  de  vouloir  tr< 
ver  le  mot  d'une  énigme  qui  peut  convenir  à  tant  de  chos 
(B.) 

LEPIDOTIS,  LépidoU.{Bot.)  Le  caractère  essentiel  de 
^enre ,  établi  aux  dépens  àeslyeopodium ,  par  Palisot-Beauvc 
est  donné  parles  fleurs  mâles  j  elles  sont  réniformes,  sessili 


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LEP  4r 

bivalves,  éparses  dans  des  épis  distincts  et  tenninau»^  etca- 
ciiëes  sous  des  bractées  jaunâtres,  différentes  des  feuilles. 

Un  très- grand  nombre  d'espèces  de  lyco^odiam  rentre  dans 
ce  genre  :  les  tiges  sont  couchées,  traÇMites  ou  ratfi|Kintes , 
simples,  dichotomes  on  rameuses^  le»feuille»éf0rses,  les  épis 
sessiles  ou  pédoncules,  simples  ou  géminëf,  à  bractées  lancéo- 
lées, ovales,  aiguës,  sot^rent  finement  dentdées  en  scie.  Le« 
fleurs  femelles  sont  inconnuesu 
Les  espèces  se  partageot  en  quatre  sections  : 
L  Epis  sessiles,  sinàples.  Exemples  :  Lycopodiam annoimum ^ 
cernuum  etobseormftj  Linn. ,  etlepidotis  diaphana-ei  convolutaj 
P.  B. 

II.  Éfi»  sessiles ,  divisés.  Exemple»  :  Lycopodiumjlegmaria^ 
Linn.  ;  lepidotis  longifolia  et  obtusifafèi»^  P.  B. 

III.  Épis  pédoncules,  simples»  Exemples  -.  Ljeopodium  caroli" 
niaiium  et  radicans^  linn*,  et  lepidolis  magellaniea  et  repenê, 
P.  B. 

IV.  Épis  pédonenlés ,  doubles  ou  géminés*  Exemples:  Ly» 
copodium ^  clattattrm ,  alpinum,  compla^atum,  Linn.  ;  lepidolis^  tri^ 
quetray  ciliatxij  inflexa,  P.  B.,  et  lycopodiufnfuniculosum^  Lamarck» 
Ce  genre  n'a  pas  été  adopté'.  Voy.e*  Lycopodium.  (Lbm.) 

LEPIMPHIS,  LepfmpTiKs.  {IchthyoL)  M.Rafinesque  Schmalts 
a  donné  ce  nom^  un  genre  de  poissons  voisin  des  coryphènes, 
et  remarquable  par  les  caractères  suivans  : 

CoTp$  conique  et  comprimé;  tète  comprimée  et  anguleuse  en  des^ 
sus  ;  une  seule  nageoire  dorsale;  catopes  falciformes  et  réunis  à 
leur  hase  par  une  lame  écailleuse. 

L'auteur  place  deux  espèces  dans  ce  genre. 

Le  Lepimphis  hippuroïd^,  Lepimphis  hippuroides^  R.  S.  Na« 
geoire  dorsale  commençant  sur  la  tête:  corps  tacheté  de  bleu  ; 
ligne  latérale  courbe  à  sa  base;  nageoire  caudale  fourchue ç 
teinte  générale  argentée.  Taille  de  dix-huit  pouces. 

Ce^  poisson  s'appelle  vulgairement  en  Sicile,  pesce  Capone^ 
et  paroît  fort  abondant  dans  le  golfe  de  Palcrme,  vers  la  iin 
de  l'été  et  en  automne,  nageant  en  troupes  nombreuses,  à  la 
surface  de  la  mer. 

Le  LepiMFHis  rocge,  Lepimphis  ruber^  R.  S.  Nageoire  dorsale 
commençant  derrière  la  tête;  corps  roux  et  sans  taches;  na- 
geoire caudale  entière.  Taille  d'un  pied  au  plus. 


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48  LEP 

Les  pécheurs  de  Palerme  appellent  ce  poisson  muruii 
mascula.  Le  genre  Lepimphis  n'est  point  encore  adopté  ps 
ichthyologistes.  (H.  C.) 

LEPIOTA.  {Bot,  )  Nom  de  la  onzième  section  du  genre  j 
ricus.  (Voyez  Fonce.)  Celte  dénomination  a  été  introduite 
Hi!l,  pour  désigner  le  genre  Agaricus  lui-même,  et  par  Pi< 
Browne.  (Lem.) 

LÉPIRONIE  ,  Lcpironia.  {BoL)  Genre  de  plantes  mon 
tylédones ,  à  fleurs  glumacées,  de  la  famille  des  cjpérac 
de  la  triandrie  monogynie  de  Linnaeus,  offrant  pour  carac 
essentiel  :  Des  épillets  composés  d'écaillcs  orbiculaires,  c 
lagineuses  ;  quatre  à  six  étamines  ;  un  ovaire  supérieur 
style  ;  la  semence  enveloppée  d'un  involucre  compose 
seize  paillettes. 

Ce  genre,  très -rapproché  desfuirena,  a  été  établi 
M.  Persoon  (Sjnops,  plant. ^  i,  pag.  70),  pour  une  plante 
Mafîagascar ,  lepironia  mucronata,  dont  les  tiges  sont  noueu 
herbacées,  mucronées ,  dépourvues  de  feuilles,  soutenj 
un  peu  au* dessous  de  leur  sommet,  des  fleurs  hermapl 
dites,  réunies  en  un  seul  épi  ovale,  alongé.  (Poia.) 

LÉPISACANTHE,  Lepisacanthus.  {IcIUhjoL)  M.  de  Lacép 
a  créé,  sous  ce  nom,  un  genre  de  poissons  qui  appartient 
famille  des  atractosomes  de  M.  Duméril,  et  que  M.  Cu^ 
place  dans  la  troisième  tribu  de  celle  des  persèques. 

Les  caractères  de  ce  genre,  qui  répond  au  genre  Monocer 
de  M.  Schneider,  sont  les  suivans  : 

Corps  épais  ^  court,  gros  y  entièrement  cuirassé  d''éç,or  mes  éca 
anguleuses  j  âpres  et  carénées;  une  seule  nageoire  dorsale  ^préc 
-de  quatre] ou  cinq  grosses  épines  libres;  catopes  remplacés  clic 
par  une  énorme  épine ,- dans  l'angle  de  laquelle  se  caclient  queL 
rj^yons  mous  y  presque  imperceptibles  ;  quelques  dentelures  au  p 
percute  ;  point  défausses  nageoires  à  la  queue. 

Le  mot  Lépisacanthe  y  tiré  du  grec  heTrtç  (écaille)  ^  et  otxi 
(épine) y  indique  le  caractère  le  plus  évident  de  ce  genre, 
l'on  ne  confondra  point  avec  les  Gastérostées,  qui  ont  les  éca 
lisses;  avec  les  Scombres,  les  Scombéroïdes,  les  Trachinoti 
lesScoMBÉROMOREs,  qui  ont  de  fausses  nageoires  derrière  c( 
du  dos  et  de  l'anus  ;  avec  les  Pom  atomes,  les  Centropodes, 
ont  deux  nageoires  dorsales.  ,Voye2; , ces  difTérens  mots 


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LEP  49 

Atractosombs,  dansle  Supplément  du  tome  Iir  de  ce  DictioD- 

naîre. 

On  ne  connoît  encore  qu'une  espèee  de  lépisacanthe. 

Le  Lép?5ACANTHE  jAPONUis  :  Lepisacantkus  japonicus ,  Lacép.  ; 
Gasterosteus  japonicus,  Houttuyn  et  Gmeh;  Monocenlris  cari" 
nata,  Schneider.  Ecailles  du  dos  grandes,  ciliées,  terminées 
par  un  aiguillon;  opercules  alépîdofes;  tête  grosse^  cuirassée; 
front  bombé;  bouche  grande;  mâchoires*  garnies  seulement 
d'un  velours  très-ras;  teinte  générale  jaune.  Taille  de  six  à  sept 
pouces* 

Houttuyn,  le  premier,  a  fait  connoître  ce  poisson,  qui  vit 
dans  les  mers  du  Japon ,  et  que  l'on  a  plus  d'une  fois  rangé 
parmi  lesgastérostées.  (H.  C.) 

LÉPISCLïNE,  Lepiscline.  {Bot.)  [Corymhifères ,  Juss;  =  Sj»- 
génésie  polygamie  égale,  Linn.]  Ce  genre  de  plantes,  que  nous 
avons  proposé,  dans  le  Bulletin  des  Sciences  de  février  1818 
(pag.  3i) ,  appartient  à  l'ordre  des  synanthérées ,  à  notre  tribu 
naturelle  des  inulées,  et  à  la  section  des  inulées-gnaphaliées, 
dans  laquelle  nous  l'avons  placé  entre  les  deux  genres  Ixodia 
et  Anaxeton.  Voici  les  caractères  du  genre  Lepiscline. 

Calathide  oblongue  ,  subii/couronnée  ,  équaliflore,  pluri* 
flore,  régulariflore ,  androgyniflore;  offrant  très-souvent  k  la 
circonférence  une  ou  deux  fleurs  femelles  à  corolle  plus 
grêle,  Périciine  ovoïde-cylindracé,  à  peu  près  égal  aux  fleurs; 
formé  de  squames  imbriquées,  appliquées,  les  extérieures 
ovales,  scarieuses,  les  intérieures  ayant  la  partie  inférieure 
oblongue,  coriace  ,  et  la  partie  supérieure  appendiciforme, 
dressée,  oblongue,  arrondie,  concave,  scarîeuse  ,  coloréeé 
Clinaothe  petit,  plan,  garni  d'appendices  irréguHers,  supé- 
rieurs aux  ovaires,  squamelliformes,  oblongs,  larges,  obtus, 
tronqués  ou  dentés  au  sommet.  Ovaires  oblongs,  glabres, 
pourvus  d'un  bourrelet  basilaire;  aigrette  composée  de  squa- 
mellules  égales,  unisériées,  contiguês,  libres,  caduques,  fili* 
formes,  à  partie  inférieure  très-barbellulée ,  à  partie  supé- 
rieure presque  nue  et  point  épaissie.  Corolles  à  cinq  divisions* 
Anthères  munies  d'appendices  basilaires  longs  ,  filiformes- 
subulés.  Styles  d'inulée-gnaphaliée. 

LépiscLiNEEN  cymb:  LeptscUne  cymosa^  H.  Cass.  ;  Gnaphalium 
cjmosum,  Linn.,  Sp,  pi.,  edit.  3,  pag.  1196;  Pers.,  Syn, pU^ 
26,  4 


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5p  LEP 

p9rs- 2  ;^  pug-  41  S.  C'est  ua  arbuste  haut  de  deux  à  cinq  pi( 
tiges  ligtKuscs  ,  rameuses  ;  ses  rameaux  sont  cyLindric 
plus  ou  moins  tofnefiteux ,  blanchàlres,  très-garnis  de  feu 
celles-ci  sont  rapprochées,  alternes,  étalées,  sessiles, 
ampIexLcauIes,  paroîssant  uu  peu  décurrentes,  longu 
six  à  douze  lignes,  larges  d'envirou  deux  lignes,  oblou 
laocéolées,  trincrvées,  un  peu  coriaces,  abords  très-eni 
9.  sommet  terminé  par  une  petite  pointe  roide,  à  face 
yieurc  glabre  et  verte ,  à  face  inférieure  plus  ou  moins  to 
teuSe  et  blanchâtre;  la  partie  supérieure  des  rameaux  es 
nie  de  feuilles  moius  rapprochées  et  plus  petites,  et  leur 
inet  porte  une  cyme,  ou  fausse  ombelle  corymbée,  arroi 
composée  de  calathides  très -nombreuses;  tous  les  rayoi 
cette  cyme  naissent  à  peu  prés  du  même  poiot,  puis  s 
visent  et  se  subdivisent  irrégulièrement  en  plusieurs  p< 
cules;  la  base  de  la  cyme  est  entourée  d'une  sorte  d'involi 
formé  par  environ  cinq  petites  feuilles  verticillées,  inég 
lancéolées  ^  et,  il  y  a  de  petites  bractées  lancéolées  à  la  bas 
ramifications  de  la  cyme;  chaque  calathide  est  haute  de 
de  deu^  lignes,  et  composée  de  huit  ou  dix  fleurs,  dont 
quefçis  une  ou  deux  sont  des  â.eurs  femelles  ;  le  périclir 
inférieur  aux  fleurs ,  et  d'un  jaune  doré  ;  les  corolles 
vertes  à  la  base,  rougeàtres  en  leur  partie  moy(;iine,  jci 
«u..SQmij:iet« 

.  lii.ous  avoos.fait  cette  description  spécifique  et  cell< 
caractères  génériques  sur  deux  individus  viyanSj  cultive 
Jyç(;lin  du  Roi.  Ils  avoient  l'un  et  l'autre  la  tige  parfaitei 
ftgneust;,  et  l'u^i  d'eux  s'élevoit  à  près  de  cinq  pieds.  Cepen 
Linnœus  attribue  expressément  à  cette  plante  la  tige  hc 
cée. 

La  lépisclîne  en  cyme  habite  le  cap  de  Bonne-Espérance 
Lépiscline  a  feuilles  nues  :  Lepîscline?  nudifolia  ^  H.  C 
Gnaphalium  nudifolium ,  Liiin. ,  Sp,  pL ,  edit.  5 ,  p.  M96  ;  ^ 
peser,  pL  ex.  cap,  B*  Sp, ,  pag.  247;  Anaxelon  nudifolium^  Gae 
DefrucU  et  sem.pL ,  vol.  2  ,  pag.  407.  Fiante  herbacée ,  du 
de  Bonne-Espérance  ,  à  racine  vivace  ;  ses  feuilles  radi 
sont  lancéolées -ovales,  trinervées  ,  mollement  tomentei 
miis  tout-à-fait  nues,  scabressur  les  bords,  munies  de  v( 
réticulées;  la  tige  est  simple,  haute  d'un  pied;  sa  partie 


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LEP  Si 

rieure  est  pourvue  de  feuilles  plu4  ptftîtes  que  les  i*adicales , 
et  plus  lancéolées  ;  sa  partie  supérieure  est  nue  ;  les  calathides 
forment  un  corymbe  composé  ;  leur  péricline  est  d'un  jaune 
doré;  le  clinanthe  est,  suivant  Ber^ius,  garni  d'appendiùes 
lancéolés,  comme  échancrés,  scarîeux,  un  peu  plus  longs  que 
les  ovaires.  Nous  n'avons  point  vu  cette  seconde  espèce,  que 
nous  attribuons  avec  quelque  doute  à  notre  genre  Lepiseline^ 
parce  que  Linnœus  dit  qu'elle  a  le  clinanthe  nu. 

Nous  avons  lieu  de  croire  que  i'on  confond,  soiJs  le  nom 
de  giiapkalium  cjrmosum,  plusieurs  espèces  de  lepiscline.  En 
effet,  nous  avons  remarqué,  dans  l'herbiei^  de  M.  de  Jussieu, 
deux  échantillons  qui  nous  ont  paru  différer  notablement  Vun 
de  l'autre.  L'un  a  les  calathides  épaisses,  longues  d'une  ligne, 
composées  chacune  de  douze  à  quinze  fleurs  ^  dont  deux  soiit 
ordinairement  femelles ,  le  péricline  égal  ou  même  un  peu 
supérieur  aux  fleurs,  et  d'un  jaune  doré  trés-foncié.  L'autre  a 
les  calathides  minces^  longues  de  deux  lignes  ^  composées  cha- 
cune de  cinq  Heurs,  dont  une  est  ordinairement  femelle,  le 
péricline  presque  égal  ou  un  peu  inférieur  aux  fleurs ,  et  d'un 
Jaune  trés-pâle.  Les  deux  individus  vivans  que  nous  avons  ob- 
servés, nous  ont  offert  aussi  quelques  différences  assez  no- 
tables. 

On  peut  nous  demander  pourquoi,  dans  notre  tableau  des 
inulées^gnaphaliées  (  tom.  XXIÏI ,  pag.  56o) ,  le  genre  Lepiscline 
ne  se  trouve  point  compris  dans  le  petit  groupe  des  gnapha- 
lîées  à  clinanthe  squamellifère.  Nous  répondons  que  les  appen- 
dices, garnissait  le  clinanthe  du  lepiscline,  ne  sont  point,  maN 
^té  les  apparences,  de  véritables  squamelles ,  c'est-à-dire,  des 
bractées  analogues  aux  squames  du  péricline ,  et  dotit  chacune 
accompagne  extérîeutemerit  une  fleur.  (Voyez  tom.  X,  p.  1 46.) 
Les  appendices  eti  question  sont  analogues  à  ceux  de  nos  ed- 
mondia  (tom.  XIV,  pag.  262),  et  a  ceux  des  le^sera  et  leptopkj^ 
tus ,  que  tious  nommotis  paléoles ,  car  leur  concavité  est  sou- 
vent tournée  en  dehors.  Il  ne  seroit  point  inexact  de  considé- 
rer le  clinanthe  du  lepiscline  comme  étant  très-profondément 
alvéolé,  les  cloisons  des  alvéoles  s'élevant  plus  haut  que  les 
ovaires,  et  se  trouvant  presque  entièrement  disjointes. 

Comme  on  pourroit  nous  reprocher  d'avoir  reproduit ,  sous 
le  nom  de  lepiscline,  un  genre  établi  long-temps  avant  nous  par 

4. 


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5»  LEP 

G£!ertncr,s(>us  le  nom  â'anaxetony  nous  devons  donner  là>c 
quelques  explications. 

Gsertner  attribue  à  son  genre  Anaxeton  le  clinanthe  vel 
paléacé  au  moins  vers  la  circonférence;  et  il  présente  ce 
type  de  ce  genre  le  gnaphaliumfœtidum  de  Linnaeus ,  en  ave 
que  cette  plante  n'appartient  pourtant  pas  au  genre  Anax 
mais  qu'elle  lui  en  a  offert  par  hasard  les  caractères ,  su 
individu  affecté  d'une  sorte  de  monstruosité  accidentell 
dont  le.cliuanthe  étoit  parsemé,  vers  la  circonférence 
quelques  paillettes  linéaires.  Il  noussemble  que  cette  mai 
d'éfablir  un  nouveau  genre,  est  très-bizarre  et  peu  dign 
l'illustre  auteur.  Quoi  qu'il  en  soit,  Gaertner  admet  dan; 
genre  Anaxeton ^  à  la  suite  du  faux:  type  de  ce  genre, 
espèces  qu'il  n'a  poin  t  vues ,  et  dont  les  caractères  généric 
qu'il  emprunte  à  Bergius,  lui  paroîssent  plus  ou  moins 
teux.  La  première  {anaxeton  arboreum)  aie  clinanthe  lain 
la  seconde  (  anaxeton  crispum)  a  le  clinanthe  nu  ,  à  l'exce^ 
de  ses  bords  qui  portent  des  squamelles  analogues  aux  squ 
intérieures  du  péricline,  et  son  aigrette  est  crépue;  la 
sLème  (anaxeton  nudifolium)  a,  selon  Bergius,  le  clina 
garni  de  paillettes  lancéolées,  presque  échancrées,  scarie 
un  peu  plus  longues  que  les  ovaires;  mais  Gœrtner  obi 
que  Linnœus  attribue  expressément  à  cette  plante  le  clina 
nu.  Des  quati'c  anaxeton  de  Gœrtner,  il  faut  nécessaire 
exclure  le  premier,  puisqu'il  est  évidemment  et  de  sou  a 
étranger  à  ce  genre.  Les  trois  autres  doivent,  selon  i 
d'après  les  caractères  qu'on  leur  attribue,  appartenir  in< 
tablement  à  trois  genres  diilerens  ;  et  il  uqus  semble  par 
ment  convenable,  sous  tous  les  rapports,  de  conserverie 
générique  d'anaxeton  au  premier  {anaxeton  arboreum)^ 
jdeviendroit  ainsi  le  vrai  t^pe  d'un  genre  nommé  anaxeto 
caractérisé  par  la  calathide  composée  de  cinq  fleurs herma] 
dites,  le  péricline  petit,  presque  turbiné,  le  clinanthe  lair 
l'aigrette  composée  de  squamellules  peu  nombreuses  , 
formes.  Vanaxeton  crispum  de  Gaertner,  qui  n'est  assuré 
congénère  ni  du  précédent  ni  du  suivant,  deviendra 
doute  par  ia  suite,  le  type  d'un  genre  particulier,  lorsqu 
caractères  génériques  auront  été  mieux  étudiés.  Enfin,  1 
xe  on  nudifolium ,  dont  Ga*r(ner  avoit  fait  la  dernière  es 


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LEP  55 

de  son  genre,  comme  étant  à  ses  yeux  la  plus  Honteuse,  devient, 
avecpeu  de  donte,  la  seconde  espèce  de  notre  genre Lfpisc/me, 
malgré  l'observation  de  Lînnœus ,  qui  nous  inspire  moins  de 
confiance  que  celle  de  Bergius, 

C'est  en  considérant  Vanaxeton  arhoreutn  comme  Içtype  du 
genre  Anaxeton»^  que  nous>avons  placé  ce  genre  entre  le  lepis- 
cline  et  Vedmondia  ^  dans  la  sixième  division  des  gnaphaliéeSr 
Mais  il  faudroît  sans  doute  le  placer  dans  la  cinquième  divi* 
sîon  , caractérisée  par  le  clinanthe  vraiment  sqùamelHfère ,  si 
Ton  se  décidoit*  à  prendre  Vanaxeton  crispum  pour  type  du 
genre.  Nous  faisons  cette  remarque,  parce  que  Necker  ayant 
publié,  en  même  temps  que  Gaerlner,  un  genre  qui  paroît avoir 
pour  type  Vanaxeton  arboreum,  on  jugera  peut-être  plus  con- 
venable de  choisir  Vanaxeton  crispum  pour  le  véritable  type  du 
genre  Anaxeton.Dans  ce  dernier  cas,  les  quatre  anaxeton  de 
Gaertner  se  trouveroient  employés  de  la  manière  suivante  • 
1.**  Vanaxeton  fœlidum  est  notre  helichrysum  fcetidum^  décrit 
dans  l'article  Leontonyx;  2.®  Vanojceton  arhoreum  seroit  le  type 
du  genre  Argyr^nthus  de  Necker,  qu'il  faudroit  adopter  sous 
ce  nom ,  en  le  limitant  et  le  caractérisant  avec  plus  d'exacti- 
tude ;  3."  Vanaxeton  crispum  deviendroît  le  type  du  genre  Ana-^ 
xeton  de  Gaertner;  4.**  Vanaxeton  nudifolium  est  une  espèce  dou- 
teuse de  notre  genre  Lepiscline,  lequel  genre  a  pour  type  le 
gnaphaliam  cymosum.  '  - 

Le  nom  générique  de  lepiscline  est  composé  de  deux  mots 
grecs  qui  signifient  écaille  et  lit,  parce  que  le  clinanthe,  ou 
le  lit  des  fleurs,  est  écailleux,  c'est-à-dire,  garnt  d'appendices 
imitant  des  écailUs.(  H.  Cass.) 

LEPISME,  Làhrus  lepisma  (IththyoL),  nom  d'une  espèce  de 
labre  décrite  dans  ce  Dictionnaire,  tom.XXV,  pag.  36.  (H.  G.) 

LEPISME.  Lepisma,  (Entom,)  Nom  donné,  par  Fabricius,  à* 
un  genre  d'insectes  déjà  établi  par  Geoffroy  sous  le  nom  de' 
Forbicine,  Ce  sont  des  insectes  aptères,  de  la  famBle  desNÉMA- 
TODRES  ,  ou  séticauûes.  Ce  nom  de  lépisme,  tiré  du  gred  Ag7r/ç, 
écaille,  indique  en  effet  une  particularité  des  espèces  de  ce 
genre  dont  le  corps  est  couvert  d'écaillés  semblables  à  celles 
des  papillons.  Telle  est  en  particulier  la  lingère  ou  la  forbicine 
plate  argentée,  que  l'on  trouve  souvent  dans  nos  habitations. 
Nous  avons  décrit  les  lépismes  à  l'article  Forbicinf,  et  dans  la 


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«4  LEP 

toqlogie  aadlyttque  nous  avions  proposé  de  conserver 
dénoaiiontion  pour  désigner  un  genre  dans  lequel  devoît  ei 
entre  autres  espèces,  celle  que  Geoffroy  a  nommée  h 
teuse,  ou  la  polypode*  M.  Latreille  en  ayant  fait  le 
Machile  9  pour  éviter  la  confusion ,  noua  adopteroi 
nom.  (C.  D.) 

(.EPISMÈNES,  Lepismenœ.  (Entom.)  M.  Latreille  a  d( 
sous  ce  nom  de  famille  les  genres  d^nsectes  de  ^n  ordre  de 
sarioures.  qui  correspondent  à  la  famille  que  nous  avons 
inée  NéMATOURBs,  ou  séticaudes,  parce  que  ce  sont  des  in: 
aptères,  à  mâchoires,  à  six  pattes,  dont  Tabdomen  distir 
corselet  est  terminé  par  des  soies.  Voyez  Nématoures*  (C 

LÉPISOSTÉE,  Lepisasteus.  (IchthyoL)  Depuis  M.  de  Lacé 
lesichthyologistes  donnent  ce  nom  à  un  genre  de  poissons 
branches  abdominaux ,  de  la  famille  dessiagonotes  de  ^ 
méril,  et  de  celle  des  clupés  de  M.  Cuvier.  Ce  genre  est  r 
noissable  au3(  caractères  suivans: 

Mâchoires  très-prolongées ^  ponctuées;  nageoire  dorsale  i/i 
et  très-portée  en  arrière;  écailles  osseuses  ,  (Tune  dureté  pier 
et  comme  articulées;  nageoire  anale  au-dessous  de  la  dorsc 
ayant  y  comme  les  autres  nageoires  j  son  premier  rayon  héri 
petites  écailles. 

Les  lépisostées  ont,  d'ailleurs,  le  corps  et  la  queue 
alongéi-,  la  bouche  grande,  dépourvue  de  barbillons, 
i^rmée  de  dents  en  râpe  sur  toute  la  surface  intérieui 
mâchoires,  et  d'une  série  de  Ipngues  dents  pointues  sur  1< 
4e  celles-ci.  Leur  estomac  te  continue  avec  un  intestin  n 
deux  fois  replié,  et  est  garni,  au  pylore,  d'un  grand  n( 
de  cœcums  courts.  Leur  vessie  natatoire  est  celluleu: 
oceupe  la  longueur  de  l'abdomen.  Leurs  ouïes  sont  n 
sous  la  gorge  par  une  membrane  comoiune  et  à  trois  ray 
chaque  côté. 

On  les  distinguera  facilement  des  Foiyftèrss  ,  des  Sfhi 
et  des  ScoMBRésocBs,  qui  ont  plus  d'une  nageoire  dorsal 
EsocES  et  des  Mégalofes,  dont  les  écailles  sont  simplemej 
nées*  (Voyez  ces  mots ,  et  Siagonotes.) 

Le  LépisosTéEG/MTiAL:  Lepisosteus  ga^êa/,  Lacép.; £sojc  i 
Lion.  Premier  rayon  de  chaque  nageoire  et  le  dernier 
qaudale  très-forts  et  dentelésj  màiohoire  supérieure  plus 


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LEP  51 

cée  que  rinférîeure;  longueur  de  la  léte  à  peu  prés  ëgale  à 
celle  du  corps-,  quelques  unes  des  dénis  plus  fortes,  pltiè 
longues,  plus  pointues  que  les  autres,  et  erochues.  Taille  de 
trois  pieds  environ. 

Ce  poisson  a  les  plus  grands  rappo^rts  de  ressemblance  exté^ 
rieure  avec  le  reptile  saurien'dont  on  liii  a  donné  le  nom, 
et  que  rappellent  immédiatement  à  Tesprit  de  l'observateui? 
la  forme  de  sa  iête^  le  très-grandalongement  de  ses  mâchoires^ 
leur  peu  de  largeur,  le  sillon  longitudinal  cretisé  de  chaqutf 
côté  de  la  mâchoire  d'en  haut,' les  pièces  osseuses  îrrégulièrés  j 
ciselées,  rayonnées,  et  fortement  articulées  les  unes  avec  leè 
autres,  qlii  enveloppent  sa  tête,  ou  composent  ses  opercules; 
la  quantité,  la  figure,  l'inégalité  des  dents;  la  position  de»  orî* 
fices  des  narines,  au  bout  du  museau;  la  situation  des  yeux 
très-près  de  l'angle  de  la  bouche; les  écailles  osseuses  qui  cons- 
tituent sur  tout  le  corps  une  cuirasse  impénétrable  à  la  dent 
des  autres  habîtaus  dès  eaux,  et  contre  laquelle  vient  échouer 
le  choc  des  balles  de  fusil  elles-mêmes.  Ces  écailles  forment 
d^ailleurs  des  séries  obliques ,  et  sont  taillées  en  losanges ,  striées , 
relevées  dans  leur  centre,  et  comme  composées  chacune  de 
quatre  pièces  articulées  et  triangulaires.  L'anus  est  deux  foià 
plus  voisin  de  la  nageoire  caudale  que  de  la  tète* 

Le  lépisostée  gavial  a  une  teinte  générale  vertfe;  son  ventre 
est  d'un  violet  clair;  ses  nageoires  sont  rougeâtres,  sans  taches', 
ou  avec  des  taches  foncées;  la  Caudale  est  obliquement  arrondie. 

On  le  trouve  dans  les  lacs  et  les  rivières  des  parties  chaudes 
de  l'Amérique  seulement;  car  il  paroit  bien  démontré,  ainsi 
que  le  pense  M.  Cuvier,  contradictoirement  à  Bloch,  que  le 
poisson  des  Indes  orientales  figuré  par  Renard  (VIII,  56)  est 
plutôt  une  espèce  d'orphie  que  Vesox  osseus  du  naturaliste 
suédois. 

La  chair  de  ce  lépisostée  est  grasse,  et  d'une  saveur  très- 
agréable. 

Le  LépisosTÉE  spatule:  Lepisosteas  spatula,  Lacép.  ;  Esô:c 
chilensîs,  Gmel.  Bout  àxL  museau  plus  large  que  le  reste  des 
mâchoires;  longueur  de  la  tête  égale,  ou  à  peu  près  ,  à  la  lon- 
gueur de  la  moitié  du  corps;  opercules  rayonnées,  et  compo- 
sées de  trois  pièces;  deux  orifices  à  chaque  narine;  palais 
hérissé  de  petites  dents  ;  mâchoires  garnies  de  deox  rangées  de 


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«6  LEP 

dents  courtes,  inégales,  crochues  et  serrées;  œii  très- 
l'angle  de  la  bouche. 

Indépendamment  des  deux  rangs  de  dents  que  noi 
indiqués  pour  chacune  des  mâchoires  de  ce  poisson ,  on 
que  celle  d'en  haut  est  armée  de  deux  séries  de  dents  li 
sillonnées,  aigués,  éloignées  les  unes  des  autres,  et  dîst 
irrégulièrement.  L'inférieuren'olTre  qu'une  seule  de  cei 
laquelle  répajud  à  l'intervalle  longitudinal  qui  sépare  h 
séries  supérieures.  Toutes  ces  dents,  plus  longues,  sont 
dans  une  cavité  de  la  mâchoire  opposée  à  celle  dans  1 
elles  sont  implantées.  En  outre,  au-devant  des  orifi 
narines,  deux  de  ces  dents  de  la  mâchoire  inférieure  tra 
la  supérieure,  lorsque  la  bouche  est  fermée,  et  montre 
pointe  au-dessus  du  museau. 

Les  écailles  du  lépisostée  spatule  sontlosangiques,  raj 
et  dentelées. 

Il  est  également  d'Amérique* 

Le  RoBOLO;  Lepisosleus  robolo^  Lacép.  Mâchoires 
dents  très-petites  et  serrées;  langue  et  palais  lisses;  na 
courtes;  écailles  anguleuses,  osseuses,  mais  foiblemej 
chées,  dorées  en  dessus,  argentées  en  dessous;  ligne  j 
bleue;  yeux  grands.  Taille  de  trois  pieds. 

On  pèche  ce  poisson  dans  la  mer  qui  arrose  le  Chili 
estime  particulièrement,  dans  le  pays,  les  robolos  de  la  ( 
Arauques,  qui  pèsent  quelquefois  jusqu'à  huit  livres 
chair  est  blanche,  transparente,  un  peu  lamelleuse,  < 
saveur  des  plus  agréables. 

Les  insulaires  de  l'Archipel  de  Chiloé  fo^t  sécher  à L 
une  grande  quantité  de  ces  robolos,  et  en  font  un  cot 
étendu. 

Le  mot  lépisostée^  par  lequel  on  désigne  génériquei; 
poissons  dont  nous  venons  de  faire  l'histoire,  est  tiré  < 
^iTTiç  {écaille),  et  o(f]€ov  (05),  et  indique  un  des  principau 
tères  qui  les  distinguent.  (H.  C.) 

LÉPISURË  (IchlkyoL)  y  nom  spécifique  d'un  poiss 
M.  de  Lacépède  a  rangé  parmi  les  spares,  et  que  non 
décrit  dans  ce  Dictionnaire ,  tom.  XIII ,  p.  1 36 ,  sous  le 
Diacope  lépisure.  (H.  C.) 

LÉPOCÉR.E,  Lepocera.  (Polyp.)  Genre  de  polypiers  1 


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LEP  6r 

trés-voisîn,  à  ce  qu'il  paroît ,  des  caryophyllées,  et  qui  en  dif- 
fère parce  qu'il  a  une  écorce  très-distinctç  ,  et  que  l'ouverture, 
et  par  conséquent  l'intérieur  y  sont  à  peine  radiés.  M.  Rafi« 
nesque,  qui  a  proposé  ce  genre,  dans  le  LXXX VI II.*  volume 
du  Journal  de  Physique,  paroît  connoître  déjà  quatre  espèces 
de  lépocères  qu'il  nomme  ambulacra ,  xylopris ,  rugosa^  lœAgatOj 
mais  qu'il  ne  caractérise  nullement^  (De  B.) 

LEPODE  ,  Lepodus.  {Ichthjol.)  M.  Rafinesque-Schmaltz  a 
donné  ce  nom  à  un  genre  de  poissons  voisin  de  celui  des  leio^ 
gnathes  de  M.  de  Lacépède ,  et  reconnoisable  aux  caractères 
suivans  : 

Corps  comprimé  y  deux  fois  seulement  aussi  long  que  haut^  recou" 
vert  de  grandes  écailles;  nageoires  dorsale  et  anale  charnues  jfalci" 
formes ,  sans  rayons  épineux  ;  un  appendice  écaitleux  à  la  base  des 
catopes. 

Le  LépODE  SARAGU,  Lepodus  saragus.  Corps  noirâtre  ;  mâchoire 
inférieure  plus  longue  ;  nageoires  pectorales  très-^alongées^ 
caudale  en  croissant  ;  dents  aiguës ,  écartées.  Taille  de  deux  à 
quatre  pieds. 

Ce  poisson  est  trés-estimé,  et  a  une  chair  fort  délicate.  Les 
Siciliens  l'appellent  5arag</  impiriali.  C'est  la  seule  espèce  con- 
nue dans  ce  genre,  qui  n'est  pas  encore  adopté  généralement. 
(H.  C.) 

LEPORARIA.  (Bot.)  Nom  donné  du  temps  de  Gallîen  à  un 
trèfle  qui  est  le  ^ri/oZii/mari^en^e  des  botanistes.  (Lem.j 

LEPRA  (JBo^)  Ce  genre,  de  la  famille  des  lichens,  établi  par 
Wiggers  et  Ehrardh,  a  été  adopté  par  les  botanistes.  Decan- 
dolle  lui  conserve  ce  nom,  maisAcharius  lui  a  d'abord  substi* 
tué  celui  de  lepraria  créé  par  Hoffmann,  et  qu'il  a  fait  pré- 
valoir. C'est  aussi  le  genre  Pulina  d'Adanson,  dont  le  nomau- 
roit  dû  être  conservé  comme  plus  ancien.  Il  comprend  des 
lichens  qui  tirent  leurs  caractères  de  leur  forme  semblable  à 
celle  d'une  croûte  étalée,  irréguliére,  composée  de  petits 
globules  pulvérulens.  Il  n'offre  point  d'organes  qui  puissent 
être  pris  pour  les  réceptacles  fructifères. 

Ces  lichens  forment  sur  les  roches,  lespierres  et  les  écorccs 
d'arbres  desplaques  pulvérulentes  de  diverses  couleurs,  grises 
ou  blanches ,  jaunes  ou  rougeâtres,  etc«  Il  est  aisé  de  les  con- 
fondre avec  des  lichens  naissant  d'autres  genres;  ce  sont  eux 


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58  LEP 

que  Linna9us  avoît  considérés  comme  desbyssuspulvérulens.  On 
en  connoît  quinze  espèces;  elles  sont  toutes  d*£urope  ;  les 
deux  tiers  croissent  en  France-,  nous  ferons  remarquer  les  sui- 
vantes : 

Lepra  vert-j aunatrb  ;  Lepraria  chlorina,  Decand. ,  FI.  Fr. , 
n.*  878;  Lepraria  chlorinaj  Ach.  ,  Syn,;  Puheraria  chlorina, 
ejusd,^  Meth,  lich,,  tab.  i*  fig.  1;  Sow. ,  Engl,  Bot,,n.*  2o58. 
Croûte  épaisse,  pulvérulente,  d'un  vert-jaunâtre,  formée  par 
une  agglomération  de  petits  globules  un  peu  velus.  On  la  trouve 
aux  environs  de  Paris,  et  partout  sur  les  roches  et  dans  leurs 
fentes,  en  large  plaque  d'un  beau  jaune  citron. 

Lepra  jaune  :  Lepraria Jlav a  ^  Ach,  ;  Lichen  Jlavus,  Engl,  Bot,^ 
n.*  i55o;  et  F/.  Dan.^  tab.  899  ,  fîg.  2.  D'un  jaune  vif,  croûte 
iqince,  grenue,  souvent  gercée,  formée  de  petits  globules 
nus  et  agglomérés.  Cette  espèce,  très-facile  à  distinguer  de  la 
précédente,  s'en  éloigne  encore  parce  qu'elle  croît  sur  les 
écorces  des  arbres  et  sur  les  vieilles  planches;  elle  est  commune^ 
et  se  confond  souvent  avec  le  patellaTiaJlavescens  naissant,  qui 
en  difiFere  toutefois  par  sa  couleur  orangée. 

Lepra  botryoÏde:  Lepra  hotryoides ^  Ach.;  Lichen  hotryoides y 
Hoffm.,  Enum,y  t.  1 ,  fig.  2;  By^ssus  botryoides  ^  Linn.;  Dillen., 
Musc, ,  tabl.  1 ,  fig.  5.  Croûte  mince ,  irrégulière ,  pulvérulente , 
d'un  vert  plus  ou  moins  foncé,  ou  jaunâtre  ,  selon  l'âge  et  la 
saison  ;  composée ,  selon  Acharius  ,  de  globules  disposés 
presque  en  forme  de  chapelet.  Cette  espèce  forme  sur  la  terre , 
au  bas  des  murs  et  au  pied  des  arbres,  des  plaques  vertes, 
quelquefois  très-étendues.  Il  est  possible  qu'elle  doive  être 
rejetée  de  la  famille  des  lichens,  pour  être  reportée  dans  celle 
des  algues,  et  placée  dans  l'un  de  ces  genres,  si  peu  connus  de 
cette  famille,  tels  que  les  conferva  et  les  oscillatoria.  Déjà  le 
hyssusjolithus  de  Linnseus,  voisin  du  lepra  odora^a,  "Wiggers, 
est  réuni ,  ainsi  que  ce  dernier,  au  genre  Conferva  des  bota- 
nistes actuels.  On  doit  dire  cepen  lant  que  M.  Persoon  croit 
avoir  vu  et  observé  des  scutelles  sur  le  lepra  hotryoides  qui, 
par  conséquent,  resteroit  dans  la  famille  des  lichens,  et  chan- 
geroit  seulement  de  genre  :  au  reste,  les  espèces  de  lepra 
peuvent  fort  bien  être  des  lichens  dont  la  fructification  n'est 
pas  connue,  et  qui  rentreront  dans  d'autres  genres  lorsque 
celle-ci  aura  été  observée.  C'est  ainsi  que  déjàle  hjssus  antiqui- 


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LEP  59 

taHs ,  Lion. ,  011  lepra  aMiquitatis ,  Decand. ,  a  été  reconnu  pour 
être  le  collema  nigrum  ^  Ach.;  que  le  byssas  inoanaj  Linn. ,  ou 
lepra  inoanaj  Ach. ,  lioh. ,  est  une  espèce  de  Zec{dea,ayant  offert 
deiscutellesde  couleur  brune;  que  le^pra  lactea  est  aussi  du 
même  genre;  que  le  lepra  ohscura  d'Ëhrarhd,  est  un  isiéUum 
{isidium  coeoodei)  j  etc.  Ces  exemples  suffisent  pour  démontrer 
que  le  genre  Lepraria  pourra  un  jour  être  supprimé.  Voyeï 

PULVERARIA.  (  LbM.) 

LEPRARIA.  (Bot.)  Voyez Lépra-  (Lem.) 
LEPRE,  {Mamm,)  Nom  italien  du  lièvre.  (F.  C.) 
LEPRONCUS.  {Bot.)  Ce  nom,  dérivé  du  grec,  signifie  tu- 
bercules lépreux  ;  il  est  celui  d'un  genre  de  la  famille  des  li- 
chens, établi  par  Ventenat,  sur  une  des  divisions  du  genre 
Lichen  de  Liunœus»  qu'il  caractérise  ainsi  :  Poussière  éparse 
sur  une  croûte  lépreuse  (organe  mâle,  selon  quelques  natu- 
ralistes )  ;  tubercules  ordinairement  convexes -sphéroïdes  , 
rarement  linéaires-oblongs  (organes  femelles ).  Ventenat  cite 
pour  exemples  les  lichens  représentés  pi.  18,  fîg.  1,  2^  3,  4^ 
5,8,9,11,14,  etc.  de  VHisloria  muscorum  de  Dillenius,  qui 
sont  des  espèces  des  genres  Opegrapka^  Graphis ,  PatelLaria , 
Variolaria,  Verrucaria^  Rhizocarpon ^  etc.,  ce  qui  démontre 
combien  le  genre  Lepronûus  est  artificiel.  (  Lem.) 

LEPROPINACIA.  (Bot.)  C'est  le  nom  d'un  genre  de  la  fa- 
mille des  lichens ,  établi  par  Ventenat.  Il  est  dérivé  de  deux 
mots  grecs  qui  signifient  lèpre  et  scutelle.  Les  lichens  qui  le 
composent  sont  formés  d'une  croûte  lépreuse  qui  porte  des 
icutelles  en  forme  d'écusson,  munies  d*un  rebord  rarement 
entier*  Ils  rentrent  dans  le  genre  Patêllaria.  Le  plus  remar- 
quable est  le  patellaria  parella,  (  Lem.) 

LEPTA.  {Bot)  Ce  genre  de  plantes  de  Loureiro  paroît  avoir 
à  peu  près  les  caractères  du  ikïmmiaàe  M.  Thunberg ,  le  même 
nombre  et  la  même  disposition  des  parties  de  la  fructification. 
"Willdenow  lui  trouve  plus  d'affinité  avec  l'oi/iera  de  Thunberg, 
que  quelques  personnes  confondent  avee  l'orûra  :  d'où  résulte* 
roit  entre  ces  quatre  genres  une  affinité  qui  a  besoin  cependant 
d'un  nouvel  examen  pour  être  confirmée.  (  J.) 

LEPTADENIA.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones  de  la 
famille  des  asclépiadées ,  et  de  la  pentandrie  monogynie  de 
Linnieiis,  établi  par  Robert  Rrown ,  et  caractérisé  ainsi  par  lui  : 


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6o  LEP 

Corolle  presqu'en  roue;  à  tube  court,  et  à  gorge  munie  d'é- 
cailles  placées  aux  échancrures  d'un  limbe  barbu;  couronne 
staminifére  nulle  ;  anthères  libres ,  à  sommets  simples  :  masses 
du  pollen  droites,  fixées  par  la  base  et  rétrécies  à  l'extrémilé 
supérieure  ;  stigmate  mu  tique;  follicules  inconnus. 

Ce  genre  contient  trois  espèces  couvertes  d'un  duvet  cendré 
très-fin,  à  tiges  volubles,  garnies  de  feuilles  planes  opposées  ,  et 
portant  des  fleurs  disposées  en  ombelles  ou  corymbes  inter- 
pétiolaires.  Elles  croissent  en  Afrique  ou  dans  les  Indes  orien- 
tales. (Lem.) 

LEPTALEUM.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
fleurs  complètes,  polypétalées^  régulières,  de  la  famille  des 
crucifères  ,  de  la  tétradjy nantie  siliqueuse  de  Linnasus  ,  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  fermé,  sans  rendement  à 
sa  base,  à  quatre  folioles  linéaires *,  quatre  pétales  une  fois 
plus  longs  que  le  calice  ;  quatre  étamines  alternes  avec  les 
pétales;  dont  deux  plus  longues,  quelquefois  soudées  et  n'en 
formant  qu'une;  un  ovaire  supérieur,  alongé  ;  deux  stigmates 
aigus,  conuivens;  une  silique  presque  cylindrique,  un  peu 
dure,  à  deux  loges,  à  deux  valves;  la  cloison  étroite;  plu- 
sieurs semences  placées  sur  un  seul  rang. 

Genre  établi  par  M.  Decandolle,  très-rapproché  des  sisym- 
hriurrij  qui  en  est  distingué  par  son  port,  par  ses  étamines  et 
ses  stigmates.  Il  renferme  de  petites  plantes  grêles ,  herbacées  ; 
les  feuMles  glauques,  presque  filiformes,  simples  ou  un  peu 
ailées;  les  fleurs  peu  nombreuses,  disposées  en  grappes  ter- 
minales. 

LeptaleuM  a  FEOiLLES  FiLiFOKViES  :  Leplaleum  filifolium,  De- 
cand.,  Sjst,  Veg,,  a,  pag,  6ii;  Sisymbriumjilifolium^  Willd., 
Sp.,  3,  pag.  496.  Plante  herbacée,  fort  petite,  dont  les  tiges 
sont  à  peine  longues  de  deux  ou  trois  pouces;  les  feuilles^ 
simples,  alternes,  presque  sessiles  ,  filiformes  ,  longues  d'en- 
viron un  pouce,  munies  quelquefois  d'un  ou  deux  lobes  laté- 
raux. Les  fleurs  sont  fort  petites,  axillaires,  presque  sessiles; 
à  corolle  blanche,  et  apétales  linéaires,  obtus;  les  siliques 
sont  un  peu  dressées,  couvertes  de  poils  courts,  courbées  en 
crochet,  longues  de  huit  à  dix  lignes.  Cette  plante  croit  dans 
la  Sibérie,  sur  les  bords  du  fleuve  Kuma. 

Leftaleum  PYGMé,  Lcptaleum pygmœum ,  Decand. ,  SjsL  Veg, , 


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?'  pag,  5n.  Très -rapprochée  de  Tespèce  précédente;  en 
diffère  par  $€B  tiges  presque  nulles,  par  ses  feuilles  presque 
:^  pinnatitides,  divisées  en  deux  ou  trois  paires  de  folioles  dis* 
tantes,  filiformes;  par  les  siliques  glabres ,  presque  rabattues , 
légèrement  hérissées.  Cette  plante  a  été  découverte  dans  la 
Perse,  par  André  Michaux.  (Poir.) 

LEPTANDRA.  (Bot.)  Nuttal  {Amer.  Sept.,  1,  pag.  7)  a  pro- 
posé ce  genre  pour  séparer  des  véroniques  les  veronica  virginica 
et  sibirica  de  Linnaeus.  Il  le  caractérise  par  un  calice  à  cinq 
divisions  acuminées;  une  corolle  tubuleuse,  campanulée,  pres- 
que ringenté ,  à  quatre  lobes  inégaux,  dont  deux  plus  petits, 
plus  étroits;  deux  étamines  plus  longues  que  le  pistil;  le  tube 
de  la  corolle  et  les  filamens  pubescens  à  leur  base;  une  cap- 
sule ovale ,  acu minée ,  polysperme. 

Il  est  douteux  que  ces  caractères  soient  regardés  comme  suf- 
fisanspour  retrancher  d'un  genre  très-naturel  les  deux  plantes 
ci-dessus  mentionnées.  Voyez  VéRONiQOE.  (Poir.)    . 

LEPTANTHUS.  {Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylédones, 
de  la  triandrie  monogjnie ,  qui  offre  pour  caractères:  Spathe 
uniflore;  corolle  monopétale ,  à  tube  long,  grêle,  et  à  limbe 
partagé  en  six  divisions  oblongues;  trois  étamines  fixées  sur  la 
gorge  de  la  corolle;  un  ovaire  supérieur  surmonté  d'un  style 
de  la  longueur  du  tube, .et  terminé  par  un  stigmate  frangé; 
une  capsule  oblongue ,  trigone ,  triloculaire ,  polysperme ,  s'ou- 
vrant  par  les  angles,  et  close  dansLi  spathe'.  Voyez  HériRAN- 
THÈRE.  (Lem.) 

LEPTASPIS*  {Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylédones,  de 
la  famille  des  graminées.  Ses  caractères  sont  ceux-ci  : 

Epillets  dissemblables,  uniflores,  unisexuels.  MâUs  :  balle 
calicinale  de  deux  valves  couHes,  membraneuses;  l'infé- 
rieure ovale,  concave;  la  supérieure  linéaire,  plane.  Femelles: 
halle  calicinale  comme  dans  les  epillets  mâles  ;  balle  florale  à 
deux  valves;  l'inférieure  ventrue,  presque  globuleuse;  la  su- 
périeure très-petite  et  linéaire* 

Ce  genre  ne  contient  qu'une  seule  espèce,\e leptaspisBanksii^ 
qui  croit  à  la  Nouvelle-Hollande.  (Lem.) 

LEPTEMON  {Bot.) ,  nom  proposé  par  Rafinesque  pour  dési- 
gner le  genre  Crotonopsis  de  Michaux.  (Lem.) 
LEFIE,  Leptus.  {Entom.)  M.  i^atreille  a  désigné  sous  ce  nom« 


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63  LEP 

•de  genre  une  très-petite  initte  qui  n'a  que  six  pattes,  dont  la 
couleur  est  rouge,  et  qui  est  très-commune  dans  les  environs 
de  Paris  et  dans  presque  toute  la  France  où  on  la  connoit  sous 
le  nom  de  rouget,  de  bête-d'août,  bec-d'août,  pique-août,  à 
cause  des  démangeaisons  insupportables  que  sa  présence  déter- 
mine sur  la  peau ,  à  i^endroit  où  Tinsecte  se  fixe,  et  ordinai- 
rement vers  le  mois  d'août. 

Ce  nom  de  lepte  est  évidemment  tiré  du  mot  grec  XsTrroç, 
tenais^  suhtilis  ,  minutas,  comme  pour  indiquer  son  extrême 
petitesse;  car  il  faut  avoir  l'œil  bien  exercé  pour  l'apercevoir 
a  la  vue  simple,  à  moins  qu'il  n'y  en  ait  plusieurs  réunis  dans 
un  même  point ,  comme  autour  d'un  poil  ,  ce  qui  arrive 
souvent,  > 

Cet  insecte  sans  ailes  appartient  à  la  famille  des  rhinaptéres, 
car  sa  bouche  consiste  en  une  sorte  de  bec  ou  de  suçoir ,  et  il 
n'a  pas  de  mâchoires* Ses  pattes,  qui  sont  au  nombre  de  six, 
l'éloigaeqt  du  genre  des  mittes,  des  Smaridies,  des  ixodes;  et 
comme  ces  pattes  sont  de  longueur  inégale,  il  dij^ère  par  là 
du  genre  des  poux  avec  lesquels  il  paroîtroit  que  Scopoli  au- 
roit  rangé  cette  espèce. 

JSous  avons  fait  dessiner  avec  soin  cet  insecte  dont  la  figure 
se  trouve  a  la  planche  lo  de  la  dix-huitième  livraison  de  l'At- 
las de  ce  Dictionnaire,  sous  les  ti."*  a,  2  a,  2  b.  Cette  figure 
est  la  meilleure  que  nous  connoissions»  Shaw  en  a  donné  une 
ft  la  planche  42  du  second  volume  de  ses  Naturalist  Miscellany» 
£lle  représente  peut-être  mieux ,  ou  plutôt  elle  indique  les  plis 
du  dessus  du  corps,  mais  les  pattes  sotit  grbisièrement  expri- 
mées. Les  palpes  y  sont  étendus  parce  que  l'insecte  a  été  des- 
tiné vivant,  et  que  ceux  que  nous  avpns  procurés  à  M.  Prêtre, 
■Aotre  habile  dessinateur,  étoient  morts  lorsqu'il  les  a  observés 
à  la  loupe  pour  les  peindre* 

Notre  ami ,  M.  Defranjce ,  qui  a  observé  cet  insecte  avec 
nous ,  a  remarqué  que  les  rougets  commencent  à  paroître ,  ou 
plutôt  à  faire  sentir  leur  présence  sur  la  peau,  vers  la  mi-juil- 
let ,  qu'ils  paroissent  cesser  d'exister  vers  la  mi-septembre ,  et 
qu'ils  sont  plus  communs  dans  les  années  de  sécheresse  et  de 
grandes  chaleurs. 

Il  les  a  souvent  observés  dans  les  jardins,  au  sommet  des 
mottes  de  terre ,  au  haut  des  échalas ,  sur  les  coins  arrondis 


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LEP  65 

ou  sur  les  pommes  des  caisses  d'oranger,  probablement  dant 
Tattente  de  roccasion  de  pouvoir  s'accrocher ,  comme  les 
ixodes,  aux  poils  ou  aux  autres  parties  des  animaux  qui 
passeront  près  d'eux. 

Le  même  M.  Defrance  a  observé  qu'ils  s'attachent  par  pa- 
quets aux  oreilles  des  chiens,  dans  leurs  sourcils,  sous  le 
ventre;  qu'ils  attaquent  également  les  chats,  mais  qu'ils  ne 
paroissent  pas  occasionner  à  ces  animaux  de  vives  déman* 
geaisons,  car  ils  n'en  semblent  pas  affectés,  quoiqu'ils  en 
soient  couverts. 

C'est  ce  qui  n'a  pas  lieu  pour  les  hommes.  J'en  ai  été  moi- 
même  fort  souvent  atteint,  et  j'ai  un  jour  trouvé,  à  la  base 
d'un  cheveu  d'un  petit  enfant ,  plus  de  douze  de  ces  rougets  que 
j'en  ai  détachés,  et  qui  tous  étoient  vivans.  Il  faut  qu'ils  che- 
minent très-vite  sur  la  peau ,  car  oa  les  voit  monter  des  jambes 
vers  la  tête.  Ils  se  trouvent  souvent  arrêtés  sur  la  route  parles 
jarretièrejs,  les  ceintures  des  caleçons  ou  des  autres  vêtemens, 
autour  du  cou,  et  là  ils  s'arrêtent  et  s'accrochent ,  le  plus 
souvent  en  formant  ainsi  des  ceintures  d'ampoules  ,  qui 
cessent  si  on  n'y  touche  pas,  maïs  qui  s'écorchent  et  sup- 
purent, et  durent  ainsi  plusieurs  jours,  si  on  les  irrite  en 
grattant  la  place.  J*ai  remarqué  que  l'alcool  pur  très-concen- 
tré, le  vinaigre  très- fort,  comme  l'acide  acétique  tiré  du  bois^ 
font  périr  bientôt  ces  insectes,  et  je  me  suis  préservé  de  leur 
piqûre  par  ce  procédé  qu'il  ne  faut  employer  que  quand  la 
peau  n'est  pas  entamée. 

Je  présume  que  cet  insecte  produit  un  effet  semblable  à 
celui  que  détermine  le  sarcopte  ou  ciron  de  la  gale  ;  qu'il  se 
fixe  par  les  ongles  ,  qu'il  insinue  sa  trompe  sous  l'épiderme  „ 
mais  que  ce  sont  principalement  les  mouvemens  des  pattes  et 
des  ongles  qui  appellent  l'irritation ,  et  par  suite  l'inflamma-» 
tion.  * 

Shaw  a  pris  les  deux  palpes  pour  deux  pattes,  puisqu'il 
cite  le  caractère  que  Linnœus  a  assigné  au  genre  Acarus ,  qi|i 
est  :  Pedes  ocbo;  tentaci^la  duo  articulata  pediformia^  oculi  dua 
ad  latera capitis.  Cependant  la  figure  qu'il  donne  ne  présente 
que  six  pattes,  avec  les  deux  palpes  ou  tentacules  articulés.. 
Xi  a  indiqué,  dans  sa  description  que  le  suçoir  ou  bec ,  rostruniy 
est  protractile  ,  ou,  ce  qui  revient  au  même,  rétractile.  II 


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eu  LEP 

cite  la  figure  que  Backer  en  a  donnée  dans  son  ouvrage  sur 
Fusage  du  microscope  ;  nous  ne  Vy  avons  pas  trouvée.  Degéer 
ne  Ta  pas  décrit  ;  de  Villers,  dans  son  Entomologie,  indique  , 
sous  le  n.*  84,  tom.  IV,  pag.  77,  une  espèce  d'acan/5,  ou  de 
ciron ,  qu^il  nomme  récarlate ,  dont  le  caractère  conviendroit 
à  notre  lepte,  car  le  voici  :  Ovatas,  coccineus;  pedibus  sex; 
corpore  simplici;  et  il  cite  comme  synonyme  le  pediculus  cocci~ 
neus  de  Scopoli,  n."^  io53  de  TEntomoIogie  de  la  Carniole  ,  qui 
vit,  bu  se  trouve  sur  les  autres  insectes. 

Ce  nombre  de  pattes  ne  seroit-il  dépendant  que  du  jeune 
âge  de  TinsecteP  On  sait  que  les  mittes  n'ont  pas  huit  pattes 
dans  les  premiers  temps  de  leur  existence,  et  le  sarcopte  lui- 
même  est  dans  ce  cas.  (C.  D.) 

LEPTÉRANTHE,  Lepteranthus.  {Bot.)  [Cinarocéphales ,  Juss. 
:r=  Sjngénésie polygamie frustranée ,  Lînn.]  Ce  genre  de  plantes, 
proposé  par  Necker,  en  179 1,  dans  ses  Elemenfa  Botanica^  ap- 
partient à  Tordre  des  synanthérées,  à  la  tribu  naturelle  des 
centauriées,  et  à  la  section  des  centauriées*prototypes ,  dans 
laquelle  il  est  voisin  du  genre  Jacea.  Voici  les  caractères  que 
nous  lui  attribuons,  d'après  nos  propres  observations  sur  le 
lepteranthus  hygrometricus  ^  et  sur  quelques  autres  espèces  du 
même  genre. 

Calathide  radiée  :  disque  plurî-multiflore ,  subrégulariflore , 
androgyniflore;  couronne  unisériée,  anqmaIifIore,neutriflore« 
Pérîclinè  ovoïde,  inférieur  aux  fleurs  du  disque;  formé  de 
squames  régulièrement  imbriquées  ,  appliquées,  coriaces;  les 
intermédiaires  ovales-oblongu  es,  surmontées  d'un  long  appen- 
dice coriace -scari eux,  hygrométrique,  linéaire-subulé ,  muni 
sur  les  deux  côtés  de  longs  filets  distancés,  subuiés  ,  pourvus 
de  petites  spinules.  Clinanthe  épais,  charnu,  planîuscule, 
garni  de  fîmbrilles  nombreuses,  inégales,  libres,  filiformes* 
laminées.  Fleurs  du  disque  :  ovaire  garni  de  poils  capillaires; 
aigrette  semî-avortée ,  ou  quelquefois  nulle  ;  corolle  un  peu 
obringente  ;  étamines  à  filet  velu  ^  à  anthère  pourvue  d'ua 
long  appendice  apicilairc.  Fleurs  de  la  couronne  :  îaux-oysLire 
grêle,  inaigretîé;  corolle  anomale,  à  limbe  quinquélobé^ 
comme  pinnatifide,  ouà  deux  languettes,  l'extérieure  plus 
longue  et  phis  large ,  profondément  trilobée,  l'intérieure  bifide 
jusqu'à  la  base. 


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LEP  65 

Oa  coanott  environ  douze  espèces  de  lepteranthus ,  dont 
trois  ou  quatre  sont  indigènes  en  France*  Nous  allons  décrire 
cefle  qu'on  peut  considérer  comme  le  type  du  genre. 

'  LEPTéRANTHB  HYGROMéxAiQUE  :  LeptcrarUhas  hygrometricus  j 
H.  Cass.;  Centaarea  phrygia,  Linn.,  Sp.  pi.,  edit.  3,  pag.  1287. 
C'est  uiie  plante  herbacée ,  à  racine  vivaee  ;  ses  tiges ,  hautes 
d^un  pied  et  demi,  sont  dressées,  anguleuses,  striées,  pubes- 
centes,  presque  simples  ou  un  peu  rameuses  vers  le  sommet; 
les  feuilles  radicales  sont  longues,  ovales-lancéolées,  étrécies 
en  pétiole  à  la  base ,  dentelées  sur  les  bords,  un  peu  rudes  au 
toucher,  munies  d'une  nervure  médiaire  blanche;  les  feuilles 
de  la  tige  sont  courtes,  embrassantes,  dentées  et  comme 
oreilléea  à  la  base;  les  calathides  peu  nombreuses  sont  termi- 
nales ,  et  composées  de  fleurs  purpurines  ou  quelquefois 
blanches;  les  appendices  de  leur  péricline,  fortement  arqués 
en  dehors  tant  que  Tatmosphère  est  plus  ou  moins  sèche ,  se 
redressent  quand  elle  devient  très- humide.  Cette  es,,)éce 
habite  les  prairies  des  hautes  montagnes  de  France,  où  elle 
fleurit  en  juillet  et  août.  MM.  Thuillier  et  Loiseleur-Des- 
longchamps  prétendent  qu'on  la  trouve  aux  environs  de  Paris, 
dans  le  parc  de  Versailles,  du  côté  de  Saînt-Cyr  :  maïs  MM.  De- 
candolle  et  Mérat  n'admettent  point  cette  plante  au  nombre 
de  celles  qui  composent  la  Flore  Parisienne. 

Les  lepteranthus  étoîent  attribués  par  Linnasus  à  la  seconde 
section,  intitulée  Ç/ani ,  de  ion  grand  genre  Centaurea.  M.  de 
Jussieu  les  confondoit  dans  son  genre  Jacea,  Necker  a  proposé 
de  distinguer,  sous  le  titre  de  lepteranthusy  les  espèces  Un- 
néennes  de  centaurées,,  dont  les  squames  du  péricline  sont 
recourbées,  plumeuses  des  deux  côtés,  et  dont  les  graines 
fertiles  sont  pourvues  d'une  aigrette  sétacée.  M.  Persoon  a  un 
sous-genre  Phrygia,  quisetmble,  au  premier  aperçu,  corres- 
pondre au  lepteranthus  de  Necker,  mais  qui  est  autrement  dé- 
fini et  beaucoup  moins  restreint.  M.  Decandolie,  dans  son 
premier  Mémoire  sur  les  Composées,  publié  dans  le  tome  XVI 
des  Annales  du  Muséum  d'Histoire  naturelle,  admet  le  leptc" 
ranlhus  de  Necker ,  mais  seulement  comme  sous-geure ,  ou 
section ,  d*un  genre  nommé  Cyanus, 

Si  Ton  compare  les  caractères  génériques  du  lepleranlhus^ 
avec  ceux  que  nous  avons  attribues  au  Jacea  (tom.  XXI V, 
26.  5 


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66  LEP 

pag^  89),  on  reconnoîtra  que  ces  deux  groupes  ne  diffèrent 
que  (xar  la  structure  de  Tappendice  des  squames  du  péricline. 
Dans  le  Jacea^  cet  appendice  est  arrondi  ou  ovale,  concave, 
djécoupé  sur  les  bords.  Dans  le  Upteranthus ,  il  est  long ,  linéaire-^ 
subulé,  arqué  on  dehors ,  et  muni  sur  les  deux  c6tés  de  filets 
distancés.  Sans  doute  ces  différences  peuvent  très-bien  être 
considérées  comme  se  réduisant  à  des  modifications  en  plus 
ou  en  moins  :  mais  il  en  est  k  peu  prés  de  même  de  toutes 
les  différences  qui  existent  entre  les  êtres  organisés;  et  nous 
pensons  que  le  grand  nombre  des  espèces  doit  déterminer  à 
admettre  le  Upteranthus  et  le  jacea,  comme  deux  genres  im- 
médiatement voisins  et  suffîsamment  distincts,  quoique  peu 
différens. 

n  paroît  qu'il  ex*iste  dans  le  genre  Lepteranthus  ^  comme 
dans  le  genre  Jacea ,  une  espèce  absolument  privée  de  la  cou- 
ronne neutriflore  propre  à  presque  toutes  les  centauriées  : 
cette  espèce  est  la  centaurea  Jlosculosa  de  Willdenow,  qu'il 
faudroit  nommer  lepteranthusincoronatus.  (H.  Cass.) 

LEPTÈRE,  LepUrus.  {Ichthjol,)  M.  Rafinesque-Schmaltz  a 
donné  ce  00m  à  un  genre  voisin  de  celui  des  holocentres,  et 
reeonnoissable  aux  caractères  suivans  : 

Tétê  tronquée ,  alépidote;  des  dents  à  la  mâchoire  inférieure 
seulement;  deux  pièces  à  V opercule;  V externe  épineuse  j  Vinteme 
dentelée  seulement;  base  des  nageoires  dorsale  ^  anale  et  caudale 
recouverte  d'écaillés. 

Le  Lefti^e  FéTULE ,  Lepterus  fetuîa.  Koir  en  dessus ,  blanc 
en  dessous  ;  ligne  latérale  courbée  au  milieu  -,  nageoire  cau- 
dale fourchue.  Taille  de  six  pouces. 

Ce  ppisson  est  rare  et  peu  estimé.  Il  habite  la  mer  de  Sicile , 
où  les  pécheurs  le  notament  fetula.  (H.  C.) 

LEPTINELLE,  Leptinella.  (Bot.)  [Corymbifires  y  Juss.  =S^ri- 
génésie polygamie  nécessaire ^  Linn.]  Ce  genre  de  plantes,  que 
nousaiMïns  proposé  dans  le  Bulletin  des  Sciences  d'août  1822 
(pag.  127) ,  et  que  nous  avons  nommé  leptinella ,  parce  que  le» 
deux  espèces  qui  le  composent  sont  des  plantes  très-menues  y 
appartient  à  Tordre  des  synanthérées,  et  à  notre  tribu  natu« 
reU«  des  anthémidées,  dans  laquelle  il  est  voisin  des  genres 
Hippia ,  Cotula  et  Gymnostyles,  Voici  ses  caractères. 

Calathide  tantôt  unisexuelle,  tantôt  bisexuelle  et  discoïie: 


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LEP  67 

disque  multifiore  9  régulariflore ,  masculiflore  ;  couronne  pau- 
cisériée,ltguliflore,  iéminiflare,  nullement  radiante.  Périclin^ 
hémisphérique,  égal  aux  fleUrs;  formé  d'environ  dix  squames 
à  peu  prés  égales,  hi-trisériées ,  appliquées ,  très-larges ,  subor- 
biculaires  ,  presque  membraneuses  ,  veinées  ,  scarieuses  sur 
le  bord  supérieur.  Clinantbe  nu ,  a ubconoïdaL  ÈUun  màUi  : 
faux  ovaire  petit ,  oblong ,  inaigretté  ;  corolle  continue  au 
faux  ovaire ,  élargie  de  bas  en  haut ,  à  quatre  divif ioni  grandes, 
senii«ovalef,  divergentes;  anthères  eiitre-grefféet,  exsertes; 
style  long,  simple,  terminé  au  sommet  par  une  troncature 
orbicttlaire.  Fleurs  fimeUu  :  ovaire  grand ,  obcompriifté ,  ob- 
orale,  inaigretté,  pourvu  d'une  bordure  sur  ses  deux  côtés  $ 
corolle  articulée  sur  l'ovaire ,  à  tube  très-large ,  enQé ,  ovoUde , 
à  limbe  très-court,  étroit,  fendu  sur  la  face  intérieure  et  tri- 
denté  au  sommet;  stjrie  loag,  à  deux  stîgmatophores  très^ 
courts,  très-larges,  divergens. 

LamNEtUB  sciiaiKOss;  Ltptinella  seariosa,  H.  Cass.,  Çull.  des 
Se,  août  18a ^,  pag.  127.  Petite  plante  herbacée,  probable- 
ment dioSque*  Tige  couchée ,  cylindrique ,  glabre ,  produisant 
fà  et  la  de  longues  racines  filiformes,  et  dtê  touffes  irrégu* 
lières  de  feuilles  rapprochées ,  inégales ,  portées  par  un  rameau 
raccourci,  reiii,  et  accompagnées  d'une  hampe.Feuiileslongues 
de  près  d^UB  ponce,  larges  de  deux  ou  trois  lignes ,  oblongues- 
obovales,  presque  glabres ,  ou  parsemées  de  «quelques  poils  j  à 
partie  inférieure  pétioliforme ,  linéaire,  très-élargie  et  raem* 
branense  à  la  base;  à  partie  supérieure  élargie  de  bas  en  haut, 
pinnatifide,  comme  lyrée,  à  divisions  ovales  ,  entières ,  ou 
quelquefois  tridentées*  Hampe,  ou  pédoncule  radical,  long 
de  sept  lignes,  grêle,  cyliudrique,  velu,  pourvu  près  de  sa 
base  d'une  feuille  bractéifornie,  longue,  très-étroite,  linéaire, 
obtuse,  et  terminé  au  sommet  par  une  calathide  subglobu- 
leuse, de  deux  ou  trois  lignes  de  diamètre,  à  corolles  jaunes* 

Nous  ne  possédons  qu'un  seul  échantillon  sec  de  cette  espèce, 
et  il  ne  porte  qu'une  calathide ,  dont  les  fleurs ,  extrêmement 
petites  et  défigurées  ou  altérées  par  la  dessiccation  et  la  com- 
pression, sont  difficiles  à  observer.  Nous  avons  trouvé  dans 
cette  calathide,  qui  paroit  être  unisexuelle,  vingt- deux 
Heurs  toutes  femelles ,  car  aucune  ne  nous  a  offert  des  éta- 
miaes.  Leur  ovaire  est  obcomprimé ,  obovaie-oblong ,  inai*- 

5,  • 


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68  %EP 

gretté  ,  parsemé  de  glandes ,  et  pourvu  sur  ses  deux  c6fc^ft 
d'une  petite  bordure  linéaire ,  membraneuse.  La  corolle  est 
articulée  sur  loyàire,  parsemée  de  glandes,  à  tube  long,  très- 
large  ,  enflé,  à  languette  tubulifôrme,  très-courte,  plus  étroite 
que  le  tube  et  trideotée.  Le  péricline  est  glabre  ,  hémisphé- 
rique ,  égal  aux  fleurs,  formé  d'environ  dix  squames  à  peji  près 
égalas,  bl-trisériées,  appliquées,  trés-larges»  suborblculairt^  , 
membraneuses,. parsemées  de  glandes,  munies  d'une  nervure 
médiaire  trés^rami fiée  latéralement  ^  et  pourvues  au  sommet 
d'une  bordure  scarieuse,  colorée,  brune,  irrégulièrement  et 
inégalement  denticulée.  Le  cUnanthe  est  subhémisphérique , 
et  ne  porte  point  de  stipes,  comme  celui  des  vrais  cofi//a. 

LsmNELLB  PiNNÉB  ;  LcptineUa  pinnata ,  H.  Cass. ,  BulL  des  Se.  ^ 
août  j822  ,  pag.  128.  Très-petite  plante  herbacée.  Tige  très- 
courte»  pr^que  dressée  ,  couverte :de  feuilles  très-rappro* 
etiées,  alternes,  longues  d'environ  six. lignes,  larges  de  deux 
lignes,  parsemées  de  longs  poils;  pétiole  long,  extrêmement 
élargi  en  sa  partie  inférieure  qlii  est  .engainante,  ovale  ,mem'- 
braneose;  limbe  pinné,  à  folioles  distantes,  dont  la  pla{>art 
sont  divisées  profondément  en  trois  lobes  ou  lanières  lancéo* 
lées ,  et  dont  quelques  unes  sont  pinnatifides.  Pédoncule  axil* 
laire,  long  de  huit  ou  neuf  lignes,  grêle,  gla]n*iu8cule,  pourvu 
pcès  de  sa  base  d^une  petite  feuille  bractéiforme ,  subulée,  et 
terminé  au  sommet  par  une  calathide  globuleuse ,  de  deux 
ligues  de  diamètre,  à  corolles  probablement  jauiies. 
,  La  calathide  de  Téchantillon  incomplet  que  nous  possédons 
est  bisexuelle  et  dîscoidc  :  son  disque  est  composé  de  trente 
fleurs  niàlés;  sa  couronne  est  composée  d'environ  dix-sept 
fleurs  femelles,  qui  paroissent  disposées  à  peu  près  sur  deux 
rangs  concentriques ,  et  qui  ont  la  corolle  anomale,  ambiguë* , 
un  peu  articulée  sur  l'ovaire,  très-courte,  très-large,  enflée , 
^ubconoïdale ,  à  peine  ou  point  fendue  sur  la  face. intérieure, 
à  peine  bi-tridentée  au  sommet.  L'ovaire  est  très-grand,  ob- 
comprimé,  obcordiforme ,  échancré  au  sommet,  paroissant 
muni  sur  chaque  côté  d'une  bordure  épaisse ,  peu  distincte. 
Le  clinanthe  estsubcouoïdal.Le  péricline  est  glabriuscule,  hé- 
misphérique, égal  aux  fleurs,  formé  d'environ  dix  squames 
à  peu  près  égales,  trisëriées,  appliquées,  très-larges ,  su borbi- 
culaires  ,  submcmbrancuscs  ,  un   peu  coriaces,  veiuées  eu 


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LEP  69 

réseau  ,  un  peu  scarien«es  sur  le  boni  supérieur  ,  qui  n'est 
point  coïoré  comine  dans  Tespéce  précédente. 

Nous  iguorons  Torigine  des  deux  plantes  que  nous  venons 
-^e  décrire ,  et  que  nous  avons  trouvées  parmi  d'autres  plantes 
sèches  qui  nous  ont  été- données  par  M.  Godefroy. 

Le  genre  LfpiinellaHilffhre  du  oolula  par  les  fleurs  du  disque 
qui  sontmàles  au  lieu  d'être  hermaphrodites,  par  lès  fleurs  de 
la  couronne  pourvues  d'une  corolle  manifesiJte  et  distincte  d*e 
Tovaire  ,  par  le  péricline  membraneux  ,  el  par  le  clinanthe 
dépourvu  de  stipes.  Il  diffère  du  gj'mnosi^fe*  par  les  fleurs  de 
la  couronne  pourvues  d'une  coreUe,  par  la  forme  des  squames 
du  péricline,  par  le  clinanthe  dépourvu  de  firabrflles  et  de 
-stipes,  et  par  la  structure  du  stylé  féminin.  Il  di^Tère  de  ïhip- 
-pia*par  ses  corolles  femelles  articulées  sur  l'ovaire ,  et  ligûlées , 
c'est-à-dire,  fendues  supérieurement  sur  la  face  intétreure  , 
par  les  squames  du  péricline,  et  par  les  cqrpU'es^  mâles  à 
quatre  divisions.  Cependant  la  leptjinella  pinnatase  rapproche 
de  i'hippia  par  ses  caractères,  mais  la  Ugtinelia  scaviosa  s'en 
éloigne  beaucoup.  (Voyez  nos  articles  Cotule,  tom.  3^1,  p.  67; 
GrMNOSTYLE,  tom.  XX,  pag.  162;  Hiffie,  tom.  XXI,  pag.  173.) 

Lés  hippia  pedunealaris  et  bogolensis  de  M.  Kunth  appar- 
tiennent peut-être  à  notre  genre  LepHn'ella.  (H.  Cas».) 

LEPTIS.  (Entom.)  M.  Fabricius  a  cru  devoir  adopter  ce 
Tiom ,  au  lieu  dé  celui  de  rhagio  quHl  avoit  d'abord  employé 
pour  iadrquer  urt  genre  de  diptères,  de  la  fajnîlN?  de»  apio*- 
cères  busimplibicornes,  afio^  d'éviter,  dit-il,- la  méprise  <|^e 
cette  dénomination  pourroit  occasionner  entfe  les  rhagtes,  en 
latin  rhagium ,  qui  sont  des  coléoptères  lignivorês ,  et  les  rha- 
gions,  en  latin  rhagio.  Nous  ne  voyons  pas  cet  inconvénient 
en  français,,  et  nous  conserverons  le  nom  de  R^agion.  Voyez 
ce  mot.  (G.  D.>  ' 

LEPTOCARPE,  Lèftocai^pu^  (BotJ)  Genre  de  plantes  mono- 
cotylédones,  a  fleurs'glûmQCées,  de  la  famille  des  restiacées  ^ 
éè  la  dioéait  triandrie  dé  LinnfiSu»,*<}ont  le  caractère  essentiel' 
consiste  dans  de»  fleurs  dio'#qaes  ;  le  calice  à  six  vâlves^;  point 
de  coroUe;  trois  étamines?  les  aâthires  simples ,  pelfée^  :  dans 
les  fleurs. feuKiles ,  un  ovaire înonosperme  ;  un  style';  deux- on 
trois  stigmates;  une  noix  cràstacée  couronnée  ^pâr-h^'lityle.  ^ 

Plusieurs  espèces  de  restio  doivent  rentrer  dana^cé-  genre , 


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70  LEP 

établi  par  M.  Rob.  Brown ,  telles  que  le  reêlio  imhricatus  de 
Thunbergy  le  restio  distachios  de  Roth  ,  et  le  schœnodum  tenax 
de  Labillardière. 

Leptocarpe  tenace  :  Leptùoarpus  ttnax^  Rob.  Brown,  Noi^. 
HcflLj  1,  pag.  2S0  i  Schœnodum  tenax ^  Labill.,  Noy.  HolLj  2, 
tab.  229;  ViRAGiNE ,  Encycl.  Plante  découverte  par  M.  de  La- 
billardière ,  au  cap  Van-Diémen ,  dont  les  racines  sont  simples, 
entourées  d'une  écorce  fongueuse,  médullaire,  d'où  sortent 
des  tiges  très-simples ,  cylindriques ,  dépourvues  de  feuilles , 
garnies  dans  toute  leur  longueur  de  gaines  ovales-oblongues , 
obtuses,  brunes,  coriaces,  terminées  par  une  pointe  roide. 
Les  fleurs  sont  dioïques^  les  mâles  disposées  en  un  épi  termi- 
;nal ,  simple ,  long  de  trois  pouces ,  composé  d'épillets  ellip- 
tiques ,  sortant  d'une  spathe  concave  ;  chaque  épillet  conte- 
nant six  à  huit  fleurs  fasciculées ,  chacune  d'elles  séparée  par 
une  écaille  plus  longue  que  le  calice  -,  les  trois  filamens  des 
étamines  réunis  en  un  seul  corps ,  soutenant  de»  anthères 
vacillantes,  à  deux  loges  1  fendues  à  leurs  deux  bouts.  Selon 
M*  Brown ,  cet  individu  mâle  appartient  à  un  autre  genre  qu*il 
nomme  Ijginia. 

Les  fleurs  femelles  sont  disposées  en  une  pani<ule  terminale , 
resserrée,  longue  de  trois  ou  quatre  pouces;  les  épillets  ob- 
long»,  sessiles  ou  pédoncules,  munit  d'éeaiUes  mucronées 
entre  chaque  fleur;  le  calice  a  six  folioles  inégales;  l'ovaire 
oblong*,  le  style  trifide,  papilleux  h  sa  partie  supérieure;  les 
stigmates  obtus.  Le  fruit  est  une  noix  membraneuse,  conte- 
nant une  semence  ovale» 

Lepiocarps  simple  :  L^tùcarpu$  simplex ,  Brown ,  N09,  HolLj 
l.  c;  Restio  simplex^  Forst.,  Prodr*^  nJ"  367.  Ses  racines  pro- 
duisent plusieurs  tiges  simples,  filiformes,  très-gréles,  striées , 
articulées ,  garnies  de  trois  gaines ,  terminées  au  sommet  par 
une  feuille  filiforme  «  canalxculéet  à  peine  longue  d^un  demi- 
pouce.  Les  fleunsont  disposées  en  épis  composés  de  trois  i  cinq 
grappes  courtes ,  alternes  y^doat  uite  terminale  ;'  les  autres  in- 
férieures, distantes;  les  sitpérieiirces  aessiles,  rinfiérienre  pé- 
doaculée;  les  écailles  glabres,  ovales,  concaves,  en  carène, 
iicuminéesau  sommet;  lesdiyiaions  du  calice  lancéolées,  très- 
profondes.  Cett?  plante  croit  à  la  Nouvelle-Zélande. 

LsrTOCAfPE  Aâisxé;  Leptoearfut^frUfatus ,  Brown,  Nov.  HolL, 


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LEP  7» 

I.  c.  Cette  plante  a  des  tiges  très-simples  ;  elles  se  iermineal 
par  des  épis  composes  de  grappes  fasciculées,  alternes  ;  les  su« 
périeures  agrégées^  sous  chaque  écaille  «existent  d<rux  fleurs, 
rarement  une  seule;  le  calice  de  la  fleur  femelle  a  les  trois 
divisions  extérieures  subulées,  cartilagineuses;  les  trois  inté- 
rieures plus  «tourtes,  mutiques,  oblongues,  linéaires.  Cette 
plante  croît  sur  les  côtes  de  la  NouveUe-HoIlande. 

LEpTOCARFfiéLÊvé;  Lcptocarpus  elatiotj  Brown  ,  L  e.  te»tîges 
de  cette  espèce  sont  simples,  cylindriques;  elles  se  terminent 
par  des  fleurs  disposées  en  une  panicule  dont  les  raraifieatîous 
sont  div^isées,  portant  des  épis  fascicules,  •n  fête  ,  accompa- 
gnés de  bractées  ovales, acu minées;  le  calice,  dans  les  fleurs 
femelles,  est  profondément  divisé  en  six  découpures  presque 
égales,  un  peu  pubescentes  à  leur  contour.  Dans  le  leplocarpus 
ramosusy  Brown  ,  /.  c. ,  la  tige  est  rameuse;  les  divisions  inté- 
rieures du  calice  très-lanugineuses  à  leurs  bords. 

Leptocarpe  sPATHAcâ  j  Lcptocarpus  spalhaceu^ ,  Brown ,  Le, 
Cette  plante  a  des  tiges  médiocrement  rameuses,  un  peu  cylin- 
driques, dépourvues  de  feuilles ,  garnies ,  dans  leur  longueur, 
de  gaines  subulées,  mucronées.  Les  fleurs  sont  disposées  en 
épis  un  peu  rameux  ou  paniculés;  les  divisions  du  calice  pro* 
fondes,  nues,  glabres,  mucronées.  Le  leptoearpus  seariosuày 
Brown ,  f.  c. ,  se  distingue  par  ses  tiges  simples ,  portant  une 
panicule  simple,  resserrée ,  composée  d^épis  en  forme  de  cha- 
tons  ovales,  presque  imbriqués,  munis  d'écaillés  amincies^ 
barbues  dans  leur  aisselle  ;  les  divisions  intérieures  du  calice 
lanugineuses  à  leurs  bords.  Ces  plantes  croissent  sur  les  c^tes 
de  la  Nouvelle^Hollande.  (  Pois.) 

LEFTOCÉPHALE,  Leptocephalus.  {lehthyol.)  Gronow,  le 
premier  en  17S4,  a  donné  ce  nom  à  un  genre  de  poissons  de 
la  famille  des  péroptères  de  M.  Duméril ,  et  de  celle  des  anguil- 
Jiformes  de  M.  Cuvier. 

On  reconnoit  les  leptocéphales  aux  caractères  génériques 
suivans  : 

Point  de  catopes^  ni  de  nageoires  pectorales  et  caudale;  ouverture 
dôi  branchies  située  de  chaque  côté  en  partie  sous  la  gorge;  nageoires 
dorsale  et  anale  à  peine  visibles^  et  s^ unissant  à  la  pointe  de  la  queue; 
corps  comprimé  comme  un  ruban;  tète  extrêmement  petite;  museau 
pointu. 


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7»  LEP 

On  diâti  D  gii  era  f4ci  km  en  t  ce  genre  de  cel  iil  des  Apïéaic  hthes^ 
qui  n*oot  point  de  nageoires  du  tout;  de  ceux  des  Notoftères  , 
desOPHisuRES,  desTaicHicREt,  desGvMKONOTES,  des  Aptéronotes^ 
qui  ont  des  nageoires  pectorales;  de  celui  enfin  des  MoNorrÈans, 
qui  ont  une  nageoire  caudale.  (Voyez  cesdifférens  mots  et  Pé- 

ROFXlsaES.) 

On  ne  connoît  encore  qu*une  espèce  dans  ce  genre. 

Le  Leptocéphale  MoRAisiEN  ;  Leptocephalus  Morrisiif  Gmel. 
I^ageoires  dorsale  et  anale  très  -  longues ,  très -étroites,  Tune 
occupant  presque  toute  la  partie  supérieure  de  Fanimal,  Fautre 
s'étendant  de  Tanus  à  l'extrémité  de  la  queue.  Corps  demi- 
transparent,  à  cause  de  son  peu  d^épaisseur  ;  yeux  gros  ;  denta 
très-petites.  Taille  de  cinq  pouces  au  plus. 

Ce  poisson,  qu'on  appelle  vulgairement  hameçon  de  mer^  a 
été  pris  auprès  de  la  côte  de  Holyhead,  dans  la  Grande-Bre- 
tagne ,  et  dédié  par  les  naturalistes  au  savant  Anglois  Morris  ^ 
qui  Ta  observé  avec  soin. 

Le  LEPTOCéPHALB  Spallanzanx,  Leptocephalus  Spallanzani  de 
M«  Risso,  est  un  véritable  Sphagbbrancbe.  (Voyez  ce  mot.) 

Ou  a  encore  donné  ce  nom  de  leptocéphale  à  une  espèce  de 
cyprin  ,  décrite  par  Paîlas.  (H.  C.) 

LEFIOCHLOA.   {Bot.)    Genre    de    plantes   monocotylé- 
dones ,  de  la  famille  des  graminées ,  et  de  la  triandrie  mono^  - 
gynicy  établi  par.  Falisot  de  Beauvois.  Il  est  voisin  de$  genres 
Chloris ,  Ç/nosurus ,  Poa  eiFestuca^  dans  lesquels  on  avoit  placé 
les  espèces  qui  le  composent.  Ses  caractères  génériques  sont  : 

Ëpillets  latéraux  ;  balle  calicinale  ;  3-5  flore  à  deux  valves 
lancéolées,  presque  de  la  longueur  des  fleurs;  chaque  fleur  mu- 
nie d'une  balle  florale  à  deux  valves ,  Fintérleure  naviculaire , 
aiguë ,  la  supérieure  bid entée.    « 

Ce,genre  contient  quatre  à  cinq  espèces  à  épillets  disposés 
en  panicule  simple ,  à  ramifications  alternes.  Les  plus  remar- 
quables sont  les  trois  suivantes  : 

Leptochloa  cynosuroides  ^  Roem. ,  Sjyst.  Veg.^  2,  pag.  679  ; 
heptochloa  filiformis  ^  P.  Bauv.;  Chloris  JiliformiSf  Poir.,  Encycl. 
Ses  épillets  forment  un  épi  solitaire ,  distique ,  et  contiennent 
chacun  trois  fleurs ,  dont  la  terminale  est  stérile  et  mutique. 
Les  balles  calicinales  sont  subulées.  Cette  petite  graminée 
rampante  et   très-jameuse  ,  croît  dans  Flnde.   Roemers   et 


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SchuUes  jugent  qu'on  ne  doit  pas  la  confondre  avec  Veleusine 
fli/ormis,  Pen.,  ni  lefestueajiliformisj  Lamk.,  qui  seroient 
des  espèces  différentes  contre  l'opinion  de  Beauvois,  mais  que 
le  cjnosurus  Jiliformis  de  Vahl  et  de  "Willdenow  est  la  même 
plante. 

Leptochloa  Jiliformis  f  Roem.;  EleusineJîliformiSj  Vers.^Sjn,; 
Jacq.,  Eclog*  Gram.  Fasc^  tab.  4.  La  panicule  est  très-rameuse , 
recourbée,  à  rameaux  simples  ,*  filiformes ,  à  épillets  alternes, 
purpurins,  à  deux  ou  trois  fleurs.  Cette  espèce  croit  dans 
FAmérique  méridionale. 

Leptochloa  virgata  f  P.  Bauv.;  Cynosurus  virgcUus^  Linn.;  FeS' 
tuca  virgata,  Lamk.;  Eleusine vir gâta ,  Fers, ^  Syn,;  Cliloris poœ» 
formiSf  Humb.  et  Boupl.^  iVov^.  Gtn,  et  Sp.,  1,  p.  i56.  La  pa- 
nicule est  rameuse,  à  rameaux  simples.  Les  épillets  con- 
tiennent six  fleurs,  dont  une  terminale,  stérile,  et  les  infé- 
rieures un  peu  aristées.  Cette  plante  annuelle,  haute  de  deux 
pieds  et  plus,  croit  à  la  Jamaïque,  à  Guayaquil.  (LcM.) 

LEPTOCÀRPOIDES.  (Bo/.)  Suivant  M.  Bosc,  ce  genre  a  été 
établi  par  Rob.  Brown  pour  placer  une  plante  de  la  Nouvelle 
Hollande.  Ce  genre  appartient  à  la  dioécie  et  à  la  famille  des 
\oncs*  Ses  caractères  consistent  en  ses  fleurs  femelles  munies, 
1*  d'un  calice  de  six  valves  dont  les  trois  intérieures  paléacéeà , 
très^courtes  ;  2"*  d'un  ovaire  sti^monté  d'un  style.  Le. fruit  est 
une  noix  environnée  du  calice  qui  s' est  accru.  (Lem.) 

LEPTOCARYA.  (Bot.)  Nom  grec  sous  lequel  Dloscoride 
désigne  le  noisetier  ou  son  fruit.  (J.  ) 

LEPTOCERAS.  {Bot.)  Voyei  Caladénie.  (Poir.) 

LEPTOCRAMBE.  {Bot.)  Nom  donné  par  M.  Decandolle  à 
une  section  du  genre  Crambe^  caractérisée  par  l'articulation 
inférieure  de' la  silicule,  qui  est  alongée  et  cylindrique:  le 
crambe  hispanica  fait  partie  de  cette  section.  (  J.) 

LEPTODON.  {Bot.  )  Voyez  Lasia.  (  Lem.) 

LEPTOGASTRE ,  Leptogaster.  (  Entom.  )  On  a  proposé  ce 
nom  pour  désigner  le  genre  Fœne  ou  Gasteruption,  parmi  les 
hyménoptères  de  la  famille  des  entomotilîes.  Cette  dénomi- 
nation ,  tirée  des  mots  grecs  yct^tiP ,  ventre ,  et  XeTrJoc ,  aminci , 
étoit  propre  en  efl'età  indiquer  que  Tabdomen  de  ces  insectes 
est  excessivement  mince ,  alongé ,  étroit  et  comme  porté  à 
l'extrémité  d'un  pétiole.  Le  nom  de  fœne,  employé  par  Fa- 


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74  LEP 

brîcius,  n*a  aucun  sens.  Celui  de  gasteruption^  inventé  par 
M.  Latreille ,  signifie  ventre  recourbé  y  venter  resupinus.  (Voyez 
Fœne.  ) 

M.  Meigen  a  aussi  employé  le  nom  de  leptogastre  pour  dé- 
signer un  genre  d^insectcs  diptères  qui  comprend  en  particu- 
lier lesgonypes  de  M.  LatreilJe,  ou  l'Asile  à  pattes  fauves  alon- 
gëes  de  Geoffroy..  Voyez  dans  ce  Dictionnaire  les  mots  Go- 
NYPE ,  tome  XIX,  et  Asile  tipuloïde,  tom.  III,  pag.  209  ,  n.*  S. 
(CD.) 

UBPTOGIUM.  (Bot.) ,  nom  d'une  des  sections  du  genre  Col- 

LEMA.  (LbM.) 

LEPTOLÈNE,  Leplolana.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicoty- 
lédones, à  fleurs  complètes,  poly pétalées ,  régulières,  de  la 
famille  des  clénacées ,  de  la  décandrie  mono^ynie  de  Linnseus , 
offrant  pour  caractère  essentiel  :  Une  enveloppe  charnue,  ur- 
céolée;  un  calice  à  trois  folioles-,  cinq  pétales  réunis  en  tube 
a  leur  base;  dix  étamines  insérées  à  la  base  d'un  tube  inté- 
rieur; un  ovaire  supérieur  ;  un  style  ;  un  stigmate  à  trois  lobes, 
une  capsule  à  trois  loges ,  réduites  à  une  seule  par  avortemènt; 
renfermée  dans  l'enveloppé  extérieure  et  charnue. 

Lèptolknb  a  fleurs  nombreuses;  Leptolana  multiflora,  Petit- 
Thouars ,  Végét.  des  îles  d'Afrique,  p.  41 ,  tab.  1 1.  Arbrisseau 
de  formé  élégante  qui  s'élève  à  la  hauteur  de  huit  à  douze  pieds 
sur  un  tronc  d'un  demi-pied  de  diamètre, surmonté  d'une  cime 
touffue.  Les  rameaux  sont  grêles ,  ral»teax,  garnis  de  feuilles 
éparses,  pétiolées,  alternes,  glabres,  ovales,  très  -  entières , 
ondulées  à  leur  surface,  terminées  par  une  pointe  mousse, 
longues  d'environ  trois  pouces;  les  fleurs  réunies  en  une  panî- 
cule  terminale  et  touffue ,  presque  en  corymbe  f  les  pédoncules 
trois  et  quatre  fois  bifurques  ;  les  pédicelles  uniflores  ;  un  invo- 
lucre  plus  court  que  le  calice ,  persistant ,  en  forme  de  baie 
avec  les  fruits  ;  le  calice  â  trois  folioles  concaves  et  velues;  les 
pétales  sont  lancéolés  ;  l'ovaire  ^st  velu  ;  le  style  épais ,  plus  long 
que  les  étamines;  le  stigmate  en  tétef  k  trois  lobes.  Le  fruit  est 
une  capsule  renfermée  dans  l'involucre ,  ordinairement  à  une 
seule  loge  et  une  semence  ridée,  un  peu  comprimée,  attachée 
latéralement,  munie  d'un  périsperme  corné,  d'un  embryon 
renversé,  d'une  radicule  cylindrique,  et  de  cotylédons  plans, 
minces,  cowTbés  à  leur  sommet.  (Poir.) 


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LEt>  75 

LEFrOMÈRE.  {Crust.)  Vpyea  Paoro.  (Df^m.) 
LEPTOMÉRIE,  Leptomeria  (Bot^)  Genre  de  plantes  dico- 
tylédones, à  fleurs  incomplètes,  de  la  famille  des  éUagnées  , 
Juss.,  des  sanUUacéès  y  Brow.,  de  la  tétrandrie  monogynie  de 
Linnaeus ,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  persis- 
tant, presque  en  roue„  à  quatre  ou  cinq  divisions;  point  de 
corolle;  quatre  ou  cinq  étamines;  un  ovaire  inférieur,  placé 
sur  un  disque  à  quatre  ou  cinq  lobes;  un  stigmate  à  divisions 
ou  à  deux  lobes  échancrés ,  un  drupe  ou  uae  baie  couronnée 
par  le  calice. 

*  Drupe  en  baie  ;  un  stigmate  à  cinq  rayons  ,  lesJUurs  en  épi  y  à 
cinq  divisions;  bractées  caduques* 

Leptomérib  deLabillardière  :  Leptomeria Billardieri,  R.Btown, 
Nov^  HolLj  1,  pag.  553;  Thesium  drupaceûm^  LabilU,  iio¥, 
HolUj  2,  tab.  93.  Arbrisseau  de  cinq  à  six  pieds  de  haut, 
dont  lesbranchessont  droites,  cylindriques;  les  raoteaux striés, . 
anguleux;  dépourvus  de  feuilles  que  remplacent  quelques 
petites  écailles  ovales  ,  alternes ,  appliquées  contre  les 
rameaux.  Les  fleurs  sont  disposées  en  épis  latéraux  et  termi* 
naux,  munies  de  petites  bractées  ovales,  lancéolées,  caduques  ; 
les  découpures  du  calice  ovales,  épaissies  au  sommet;  dix  éta- 
mines,  dont  cinq  stériles ,  alternes  avec  les  divisions  du  calice  ; 
cinq  autres  -opposées  et  fertiles;  les  anthères  globuleuses,  à 
deux  loges  ;  Tovaire  ovale  ;  le  style  à  peine  sensible  ;  le  stigmate 
pelté,  à  cinq  rayons.  Le  fruit  est  un  drupe  ovale ,  à  une  seule 
loge  monosperme  y  l'embryon  fort  petit,  placé  à  la  base  d'un 
périsperme  charnu  $  la  radicule  supérieure  ;  les  cotylédons 
très-courts. 

Cette  plante  croit  «v  cap  Vfta^DîémeA* 

Daasie  <9toi9i«r»iain<ia,Broiwn,  /.e.,  les  rameaux  soataa- 
guleux»  pretque  mus  feuilles  ;  les  fleurs  eu  épis  ;  les  bradé» 
lancéolées  ;  les  divisions  du  calice  munies  d'une  dent  i  chaque 
Iiord  )  les  Inbcs  dii  diaque  à  deaii-adhérens.  Le  Uplomeria 
apf^Ua^  Brown,  (•  e.,  a  ses  branches  et  sesraneanx  cylin^ 
driques,  entièrement  privés  de  feuilles;  les  bractées  en  orale 
renvesBé;  Us  lobes  du  disque  totalement  adhéreus. 


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76  LEP 

**  Drupe  en  haie^  stigmate  à  deux  lohes  ohtus  ;  Jieurs  à  quatre 

divisions» 

/ 

Cette  division  ne  renferme  qu'une  seule  espèce ,  qui  est  le 
leptomeriaacerha  y  Eob.  Browo,  /.  c.  Ses  branches  et  ses  rameaux 
sont  striés,  cylindriques,  ton  t-â- fait  privés  de  feuilles;  les  fleurs 
agglomérées  ou  solitaires  ;  elles  se  divisent  en  quatre  qt  iion 
en  cinq  parties;  le  stigmate  est  à  deux  lobes. 

*♦*  Drupe  sec;  stigmate  échancré  j    obtus  ;  Jleurs  à   cinq 
divisions. 

M.  Robert  Brown  cite,  pour  cette  division  ^ ies  espèces  sui- 
vantrs  :  i  •*  leptomeria  sorobioulata»  Ses  épis  sont  filiformes,  char- 
gés d'un,  grand  nombre  de  fleurs,  accompagnées  de  bractées, 
^ïaduques;  les  épiilets  sessiles,  à  demi  enfoncés  dans  les  fos^ 
settes  du  rachis.  2."*  Leptomeria  pauciflora.  Ses  épis  sont  peu 
garnis  de  fleurs;  les  branches  caduques  ;  les  épiilets  sessiles  ; 
point  enfoncée.  S."*  Leptomeria  squarrulosd.  Les  bractées  et  les 
rameaux  sont  roides  ;  les  feuilles  petites ,  étalées ,  en  forme  de 
dents;  les  fleurs  axillaires,  plus  longues  que  les  feuilles^ 
4.^  Leptomeria  axillaris.  Les  rameaux  sont  un  peu  lâcher; 
les  feuilles  subulées;  les  fleurs  pédicellées,  axillaires,  une 
fois  plus  courtes  que  les  feuilles. 

Toutes  ces  plantes  croissent  sur  les  c6tes  de  la  Nouvelle- 
Hollande.  (Poïb.) 

LEPTON.  {Bût.)  Pline  parle  d'une  plante  de  ce  nom  appelée 
aussi  libadion  j  parce  qu'elle  habite  le  voisinage  des  fontaines. 
H  la  regarde  comme  une  espèce  de  centaurée ,  ayant  le  port 
de  l'origan,  les  feuilles  plus  étroites  et  plus  longues,  la  tige 
anguleuse ,  les  fleurs  du  lychnis\  la  racine  menue.  Il  ajoute 
qu'on  la  nomme  fiel  de  terre,  à  cause  de  sa  grande  amertume.. 
Ces  diver&es  indications  paroissent  s'appliquer  à  la  petite  c'ei^ 
taurée,  nommée  maintenant  6iythr<3Rï'.  (J.) 

LEPTONIAl  {BoUyCest^  d&ns' \e Systema  Mfcologicum  de 
Pries ,  le  nom  qu'il  donne  à  la  quinzième  division  ou  tribu  de 
son  genre  Agaricus;  eile  rentre  dans  la  division  des  gjrmnapus 
de  Persoon.  Pries  la  caractérise  ainsi  :  Stipe  distinct  du  cba- 
^)eau ,  floconneux  intérieurement  dans  sa  jeunesse,  ensuite 


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LEP  77 

creux,  égaïy  fluet ,  assez  ferme  bleuissant P  Chapeau  charou- 
membraneuxy  campanule  ou  convexe  et  dilaté  ,  sec ,  jamais 
strié  y  à  surface  fibriilifère  ou  écailieuse,  se  creusant  avec 
l'âge.  Chair  mince,  mais  assez  ferme;  feuillets  presque -obtus 
en  arriére,  libres  ou  adhérens,  point  décurrens,  inégaux, 
assez  larges  et  incarnats;  couleur  habituelle  le  bleuâtre  ou  le 
gris. 

La  plupart  des  espèces  sont  petites,  comme  oii  a  voulu 
Tindiquer  par  le  nom  de  Uptonia  {Uptos ,  petit ,  en  grec  ).  Pries 
n'en  indique  que  neuf  espèces;  on  les  trouve  à  la  fin  de  l'été; 
on  ne  les  inange  pas.  (Lbm.) 

LEPTOPE,  Leptopus.  {Entam.)  M.  Latreille  désigne,  sous  ce 
nom ,  un  petit  genre  d'hémiptères ,  qui  comprend  les  saldes  de 
Fabricius ,  dont  le  bec  est  court  et  arqué ,  et  dpnt  les  antennes 
sont  en  soie,  par  conséquent  de  la  famille  des  zoadelges. 
VoyezSAtDB.  (C.  D.) 

,  LEPTOPHYTE,  Leptophytus.  {Bol.)  C'est  un  sous-genre,  que 
nous  avons  proposé,  dans  le  Bulletin  des  Sciences  de  janvier 
1817  (pag.  Il):  i^ appartient  à  Tordre  des  synanthérées ,  à 
notre  tribu  .naturelle  djes  inulées,  à  la  section  des  ina<ées-gna« 
phaliées,  et  au  genre  Lejrsera. 
Voici  ses  caractères. 

Calathide  oblongue ,  cylindracée ,  discoïde  :  disque  multi- 
flore,  régulariflojne,  androgyniflore;  couronne  unisériée,  H- 
guliflore,  fémiaiflore.  Péricline  oblong,  cylindracé,  supérieur 
aux  fleurs  du  disque  et  de  la  couronne  ;  formé  de  squames  plu- 
xisériées,  imbriquées,  dressées,  entièrement  appliquées,  mem* 
braneuses-scarieuses, diaphanes,  à  l'exception  du  milieu  de 
leur  partie  inférieure  qui  est  coriace  et  vert .-  les  squames  ex- 
térieures ovales,  très*aiguës;  les  intermédiaires  oblongues-lan- 
céolées,  submucronées ;  les  intjérieures  obiongues,  aiguêfs,  un 
peu  colorées  vers  le  sommet.  Clinanthe  plan,  pourvu  d'une 
seule  rangée  circulaire  de  paléoies  situées  entre  le  disque  et 
la  couronne,  courtes,  larges,  dentées,  concaves  en  dehors, 
chaque  paléole  accompagnant  intérieurement  la  base  d'une 
fleur  femelle. Fleurs  du  disque  :  Ovaire  pédicellulé,  long,  grêle, 
cylindrique,  hispi de;  aigrette  composée  de  cinq  squiimellules 
longuAfs,  égales,  filiformes,  barbeliulées  inférieurement,  bar- 
bées supérieurement ,    et  'de   plusieui^  squamellules    très- 


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78  LEP 

courtes,  inégales,  ipréguUères,  paUilbraies-lâininéeSy  linéaires, 
alternant  avec  les  autres;  corolle  à  tube  long,  hispide,  à  limbe 
court,  quinquédenté;  filet  des  étamines'  jaune  ;  article  anthéri* 
fére  blanc,  très-long,  filiforme  ;  tube  anthéral  pourvu  d'appen* 
dicesapicilairea larges,  très-obtus ,  arrondis  ou  presque  tron- 
qués au  sommet ,  et  d'appendices  basilaires  très-peu  mani- 
festes ;  style  d'inulée-gnaphaliée.  Fleurs  de  la  couronne  :  Ovaire 
pareil  à  ceux  du  disque;  aigrette  très-courte,  composée  de 
squamellules  unisériées^  inégales,  laminées,  linéaires,  souvent 
entre-greffées  k  la  base  ;  corolle  très-peu  plus  longue  que 
celles  du  disque,  à  tube  très -long,  hispide,  à  languette 
entière  ou  bidentée  au  sommet,  longue  au  plus  comme  la 
moitié  du  tube ,  ordinairement  dressée  et  cachée  par  le  pé- 
ricline. 

i.BPTOPBYTB  FAUssB-LKYSàsB  :  Leptophjiùs  Uyê^oideê^  H.  Cat«.; 
Gnaphalium  leyseroides^  Desf.,  Flor,  AtUuU^  Plante  herbacée, 
annuelle»  basse,  à  tige  grêle,  roide ,  cylindrique»  pubescente  » 
très- rameuse  dès  la  base,  à  rameaux  très- divergent,  étalés 
horisontalemeat»  garnis  de  poib  capilét;  feuillti  Irèt-irrégu* 
lièrement  et  diverteoient  disposées  ,  aitemet  »  opposées  » 
verlicillées  ou  fasciculées,  sessiles ,  semi-amplexieattles  » 
longues  de  cinq  à  dix  lignes»  très^étroites ^  linéaires- lubu- 
lées»  épaisses,  un  peu  charnues»  vertes,  très-pen  laineuses 
en  deitous»  garnies  de  poils  capités  sur  les  bords  et 
la  face  supérieure;  calathides  longues  de  quatre  lignes  , 
étroites  »  solitaires  au  sommet  de  pédoncules  terminaux  et 
latéraux,  longs  d'environ  un  pouce  et  demi,  nus,  très-gréles, 
très-roides,  très*glabres  et  lisses,  rougeàtres  ou  bruns,  crini- 
formesi  péricline  glabre  et  lisse,  roussàtre  vers  le  sommet; 
corolles  jaunes;  celles  de  la  couronne  au  nombre  de  quinze 
environ,  dont  souvent  quelques  unes  ont  la  languette  dégagée 
du  péricline  et  arquée  en  dehors.  Nous  avons  fait  cette  des- 
cription spécifique  et  celle  des  caractères  génériques,  sur  des 
individus  vivans ,  cultivés  au  Jardin  du  Roi ,  où  ils  fleurissent 
en  iuin«  M.  Oesfontaines  a  découvert  cette  plante  dans  le 
royaume  de  Tunis. 

Il  est  bien  évident  que  le  gnaphaUum  leyseroides  de  M.  Des- 
Containes  ne  peut  pas  rester  dans  le  genre  gnaphalium^  et  qu'il 
doit  ùlre  transféré  dans  le  genre  Leysera^  (Voyez  notre  article 


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LEP  79 

Leys£be.)  Mais  on  peut  douter  s'il  y  a  lieu  de  considérer  cette 
plante  comme  formant  un  sous-genre  particulier  dans  le  genre 
Leysera^  ainsi  que  nous  le  proposons.  li  nous  semble  que  cette 
distinction  sous-générique  est  fondée  sur  des  différences  suffi- 
santes :  car  la  calathide  est  radiée  chez  les  vrais  leysera^  dis- 
coïde chez  le  leptophytus;  le  péricline  des  vrais  ley^era  est  cam- 
paniforme ,  et  ses  squames  sont  surmontées  d'un  appendice 
inappliqué,  arrondi  au  sommet,  tandis  que  le  péricline  du 
leptophytus  estoblong,  cylindracé,  et  formé  de  squames  dres- 
sées,  entièrement  appliquées,  non  appendiculées,  trés-aiguês 
au  sommet.  Ajoutons  que  la  tige  des  vrais  /^^'Sfra  est  ligneuse , 
et  que  celle  du  leptophytus  est  herbacée.  Les  botanistes  qui  ne 
jugeront  pas  ces  différences  suffisantes  pour  autoriser  une 
distinction  sous-générique,  devront  nommer  la  plainte  dont 
il  8*agit  leysera  discoidea.  Cette  même  dénomination  sera 
encore  admise  par  ceux  qui,  en  adoptant  notre  sous-genre  lep^ 
tophytus,  soutiendroient  l'usage  très-abusif  de  joindre  le  nom 
spécifique  à  celui  du  genre  principal^  au  lieu  de  le  joindre 
au  nom  du  genre  secondaire ,  suivant  Tordre  naturel  des 
idées. 

Il  faut  bien  se  garder  de  prendre  pour  des  squamelleslei 
appendices  qui  se  trouvent  sur  le  clinanthe  du  leptophytus ,  et 
que  nous  nommons  paléoles.  Une  squamelle  est  une  véritable 
bractée,  qui  accompagne  extérieurement  une  fleur,  et  donf 
par  conséquent  la  concavité  est  en  dedans  ;  une  paléole  n'est 
qu'une  alvéole  dimidiée,  qui  accompagne  intérieurement  une 
fleur,  et  dont  par  conséquent  la  concavité  est  en  dehors* 
(Voyez  tome  X,  pages  146  et  147.) 

Le  nom  de  leptophytus  est  composé  de  deux  mots  grecs ,  qui 
signifient  menue  plante.  (H.  Cass.) 

LEFXOPODE,  Leptopoda.  (Bot.)  Ce  genre  de  plantes ,  établi , 
en  1818,  par  M.  Nuttal,  dans  ses  Gênera  of  north  American 
Plants^  appartient  à  Tordre  des  synanthérées,  à  la  tribu  natu- 
relle des  hélianthées,  et  à  notre  section  des  hélianthées-hélé- 
niées.  Voici  ses  caractères,  que  nous  n^avons  point  observés, 
mais  que  nous  empruntons  à  Tauteur. 

Calathide  radiée:  disque  multiflore,  régulari  flore ,  andro* 
gyniflore-,  couronne  unisériée,  multiflore, ligulîflore,  neutri- 
flore.  Péricline  court,  formé  desquames  unisériées,  foliacées. 


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80  LEP 

aiguës.  Clinanthe  hémisphérique ,  nu.  Fleurs  du  disque  : 
Ovaire  cylindracé,  glabre  ;  nigrette  composée  de  huit  à  dix 
squamellules  paléiformes,  oblongues,  obtuses,  un  peu  décou* 
pées  ;  corolle  à  tube  petit  y  à  limbe  garni  de  glandes  visqueuses , 
et  II  quatre  ou  cinq  dents  ;  stigmatophores  obtus.  Fleurs  de  la 
couronne  .-  corolle  à  languette  semi-trîfide ,  élargie  vers  le 
sommet. 

M.  Nuttal  n'attribue  qu'uneseule  espèce  &  ce  genre» 

Leftopode  FADX-HÉLl^NiON  :  Leptopoda  heUnioides;  Leplopoda 
Jieleniumj  Nutt»,  the  Gen.  of  norlh  Am.  P/.,  vol.  2;  Galardia 
Jimhriata?  Mich. ,  FI.  hor,  Am.  C'est  une  plante  herbacée,  très- 
glabre  sur  toutes  ses  parties ,  h  racine  vivace  :  sa.  tige  est 
simple,  haute  d'environ  trois  pieds,  grêle,  striée,  garnie  de 
feuilles  peu  nombreuses  sur  ses  deux  tiers  inférieurs,  nue  et 
pédonquliforme  en  son  tiers  supérieur,  un  peu  épaissie  au 
sommet;  les  feuilles  sont  alternes,  décurrentes  ;  les  inférieures 
longues  de  six  à  huit  pouces,  larges  de  trois  à  quatre  lignes, 
linéaires-lancéolées,  étrécies  vers  la  base,  entières  sur  les 
bords,  parsemées  d'une  multitude  de  petits  points;  les  feuilles 
supérieures  sessiles,  linéaires,  longues  de  deux  pouces:  la  ca- 
lathîde,  composée  de  fleurs  jaunes,  e%t  unique  et  solitaire  au 
sommet  de  la  partie  supérieure  pédonculiforme  de  la  tige;  les 
languettes  de  la  couronne  sont  au  moins  au  nombre  de  vingt. 
Cette  plante,  que  nous  n'avons  point  vue,  et  que  nous  dé- 
crivons diaprés  M.  Nuttal,  habite  les  terrains  marécageux  et 
découverts  de  la  Caroline  et  de  la  Géorgie;  sts  feuilles  ont  un 
goût  un  peu  douceâtre. 

L'auteur  du  genre  Leptopoda  remarque  que  ce  genre  est 
intermédiaire  entre  VheUnium  et  le  gàillardia^  et  qu'il  u  sur- 
tout beaucoup  d'affinité  avec  Vhelenium,  Ce  botaniste  pro- 
pose de  former,  sous  le  titre  de  galardiœy  un  petit' groupe 
naturel  composé  des  cinq  genres  Helenium^  Leptopoda ^  Acti- 
nellaj  Gaillardia  y  Balduiiia,  Ce  groupe,  qui  nous  paroît  beau- 
coup trop  restreint  dans  ses  caractères  et  dans  sa  composition , 
fuît  partie  de  notre  section  des  hélianthées-héléniées,  dont 
les  limites  sont  bien  plus  étendues.  (  Voyez  nos  articles 
Galardies,  tom.  XVIII ,  pag.  48,  et  HéLéméEs,  tom.  XX. 
pag.346.) 

Si  l'on  compare  les  caractères  génériques  du  leptopoda  ayec 


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LEP  8i 

ceui  d€  Vheleniunij  que  nous  avons  dëcrifs  tom.  XX,  pâg.546, 
on  reronnoîtra  que  ces  deux  genres  sont  immédiatement  voi- 
sins, etqu'iis  ne  diffèrent  que  parla  couronne,  fémîniflore  chez 
Vheleniam ,  neutridore  chez  le  lepèopoda^  et  par  le  pérîeline, 
double  chez  Vheleniumy  simple  chez  le  leptopoda.  Les  caractères 
génériques  du  leplopoda  différent  de  ceux  du  gaitlardiay  que 
nous  avons  décrits  tome  XVIII ,  page  17,  par  le  péricline  im- 
briqué chez  le  gaillardia^  unisérié  chez  le  ieptopoda,  par  le 
clinanthe  fimbrillifére  chez  le  gaillardia^  nu  chez  le  lepto^ 
poda^  par  les  stigmatophores  appendiculés  chez  le  gaitlardiaj 
inappendîculés  chez  le  leplopoda j  par  les  squamelliiles  de 
Taigrette  surmontées  chez  le  gaillardia  d'une  longue  arête 
qui  paroît  ne  point  exister  chez  le  leptopoda. 

Le  genre  Balduina  de  M.  Nùttal  est  ttès-remarquable  par 
son  clinanthe  analogue  à  celui  de  plusieurs  arctotidées;  ce 
clinanthe  est  hémisphérique,  corné,  et  creusé  de  cellules  pro- 
fondes dans  lesquelles  les  fruits  sont  totalement  enchâssés. 
Mais,  du  reste ,  les  haîduina  ne  diffèrent  presque  point  des  gail' 
/ardia par  leurs  caractères  génériques;  et  nous  considérons 
leur  clinanthe  comme  étant  garni  de  fimbrilles  analogues  à 
celles  des  gaillardia ,  mais  entièrement  entre-greffées ,  et  for- 
mant ainsi  les  cloisons  d*où  résultent  les  alvéoles  ou  cellules 
engainant  les  fruits.  Une  baldMina  n'est  donc  à  nos  yeux 
qu'une  gaillardia  dont  les  fimbrilles  du  clinanthe  sont  entre- 
greffées. 

En  général ,  le  clinanthe  alvéolé  n'a  point  d'affinité  avec 
le  clinanthe  squamellifère,  mais  il  en  a  beaucoup  avec  le  cli- 
nanthe fîmbrillifére ,  et  les  cloisons  des  alvéoles  doivent  être 
considérées  comme  des  assemblages  de  fimbrilles  entre- 
greffées,  à  moins  qu'on  ne  préfère  considérer  les  fimbrilles 
comme  résultant  de  la  division  des  '  cloisons  en  lanières. 
(H.Cass.) 

LEPTOPODE,  Lcp^opodi/s.  (IchthjoL)  M.  Cuvier  a  fait,  sous 
ce  nom  ,  un  genre  de  poissons  avec  une  espèce  qui  avoit  été 
rapportée,  par  M.  Risso,  aux  oligopodcs.  Ce  genre,  qui  doit 
appartenir  à  la  famille  des  auchénoptères  de  M.  Duméril,  est 
placé,  par  M.  Cuvier,  entre  les çoryphènes  etlescentrolophes, 
et  se  reconnoît  aux  caractères  suivans  : 

Catopes  jugulaires  et  formés  d'un  seul  rayon;  des  proéminences 
26.  ^  6 


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»»  LEP 

sensibles  au  àoigt  en  avant  de  ta  nageoire  dotsale  qui ,  aîtisi  que 
V anale  ^  s^unit  à  la  caudale  y  qu^ane  pointe  termine» 

Ce  genre  ne  contient  encore  qu'une  espèce;  c'est  le 

Lbptofods  NOiaj  Leptopodus  niger*  —  OUgopodus  ater  ,  Rîsso. 
Museau  arrondi;  bouche  ample^  mâchoire  inférieure  un  peu 
plus  longue  que  la  supérieure,  et  garnie 9  comme  elle,  d^une 
rangée  de  dents  fortes  et  aiguës;  quatre  grosses  dents  au  palais-, 
langue  blaache  et  libre  1  yenx  petits,  noirâtres,  à  iris  doré  $ 
narines  arrondies  ;  écailles  petites  et  fort  adhérentes  à  la  peau  ; 
ligne  latérale  double  $  Nageoires  c<Hnme  cartilagineuses  ;  rayon 
unique  de  chaque  catope  sojrcux,  court  et  délié. Teinte  géné- 
rale d'un  noir  d'jébène  avec  des  reflets  d'un  rouge  violet.  Taille 
de  cinq  à  six  pouces. 

Ce  poisson  a  été  découvert  dans  le  golfe  du  Saint-Hospice  ^ 
près  de  Nice,  par  M.  Risso.  Foible  et  timide,  il  paroît  relégué 
toute  l'année  dans  les  antres  profonds,  et  ne  s'approche  jamais 
àes  rivages.  Vers  le  mois  d'aoât,  la  femelle  dépose  sous  les 
rochers,  des  œufs  d'un  bleu  foncé,  liés  par  un  réseau  blanc* 
Sa  chair  est  molle  et  d'une  saveur  fade.  (H.  C*) 

LEPTOPORA.  {Bot.)  Rafinesque-Schmaltz,  auteur  de  ce 
genre,  y  ramène  les  bolets  qui  ont  leurs  pores  en  dessus,  et 
dont  la  substance  est  d'une  nature  particulière ,  différente  de 
celle  des  bolefs  sessiles.  Il  cite  plusieurs  nouvelles  espèces  de 
ce  nouveau  genre  peu  caractérisé  :  ce  sont  ses  leptora  nivta, 
stercoraria  et  dijf'ormis  qu'il  a  observés  en  dififérens  lieux  de 
l'Amérique  boréale.  (  Lem.  ) 

LEPTOPSEPHOS.  (  ftfm.)  C'est  l'épithète  qu'on  donnoît  à  la 
roche  polissable  comme  du  marbre,  qu'on  nonimoit  porp^^- 
ritcs ,  à  cause  des  points  ou  taches  blanches ,  qu'on  y  remar- 
quoit.  C'est  ainsi  qu'on  peut  rendre  cette  phrase  de  Pline  , 
liv.  36,  chap.  7  :  Kuhet  porphjrrites  in  eâdem  Mgypto  ;  ex  eo 
candidis  intetvenîentihus  punctis  leptopsephos  vocatur»  Et  c'est 
cette  version  qu'a  adoptée  M.  Foinsinet  de  Si vrydanssa  traduc- 
tion de  Pline.  Par  cette  manière  de  rendre  ce  passage,  il  n'y 
a  plus  de  difficulté  pour  savoir  quelle  difiTéi'ence  il  potivoit  y 
avoir  entre  le  pot^ph^rites  et  le  leptopsephos.  Ce  n'étoit  qu'un 
synonyme  grec  de  cette  roche.  Le  leueopsephos  et  le  leueoslicos 
sont,  suivant  Delaunay,  qui  s'appuie  de  l'aut<^rité  de  Sau- 
mai&e,  des  variantes  du  mot  leptopsephos.  Tous  mo!s  qitî  in- 


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LEP  85 

cliquent  les  taches  ou  points  blancs  dffséininés  dans  le  fond 
purpurin  de  cette  roche.  (  B.) 

LEPTORAMPHES.  (OrrUth.)  Dénomination  grecque  des 
téouirostres,  employée  par  M.  Duméril,  Zool.  analyt.,  p,  47, 
pour  désigner  les  passereaux  à  bec  long,  étroit,  sans  échan- 
crure  et  souvent  flexible.  (  Ch.  D.) 

LEPTORIMA.  {Bot.  )  C'est  dans  famille  de»  algues  que  Rafi- 
nesque-Sdunalts  plate  ce  genre  voisin  de  «m  phyèHiSy  voici 
ses  caractères:  Corps  parasite  plan,  irrégulier,  coriace  ^  crus- 
tacé  on  friable,  poreux  en  dessus.  Il  en  signale  trois  espicet 
qui  vivent  dans  la  mer ,  sur  les  feuilles  de  tosUreê  et  sur  d'autres 
corps  étrangers;  elles  s'appliquent  exactement  par  leur  face 
inférieure. 

Le  leptorima  undulaia  est  rose ,  lobé ,  ondulé ,  à  pores  rouges  y 
trés-petîts  et  égaux. 

Le  leptcrima  ni^^a  est  blanc,  lisse,  à  pores  petits  et  iné<» 
gaux.  C'est  le  plus  commun  sur  les  plantes  marines. 

Le  Uptorima  ocuiata  est  rougeàtre,  tisse,  à  bords  con* 
vexes,  et  sans  pores;  garni  au  milieu  de  grands  pores  inégaux» 
dont  plusieurs,  plus  grands,  sont  entourés  par  un  cercle 
blanc. 

Ces  espèces  ont  été  observées  sur  les  cÂtes  de  Sicile;  elles 
demandent  à  être  examinées  de  nouveau  avant  de  décider 
si  elles  appartiennent  au  régne  végétaL  (Lek.) 

LEPTORKIS.  {Bot.)  Ce  genre  de  plantes  orchidées ,  éUbli 
par  M.  Aubert  du  Petit -Thouars  ,  ne  diffère  pas  essen- 
tiellement du  malaxis ,  avec  lequel  il  c^t  maintenant  réuni. 
(Lem.) 

LEFTGRHUS  {Bol.)j  nom  donné  par  M.  Decandolle  à  une 
des  huit  sections  de  son  genre  Heliophila.  (J.) 

LEPTOSOMES.  {Icktkyol.)  M.  Duméril  a  établi,  sous  ce 
nom,  dans  Tordre  des  poissons  holobranches-thoraciques, 
une  famille  qui  correspond  aux  genres  Chétodon  et  Zée 
des  auteurs.  Les  poissons  qui  la  composent  ont  les  branchies 
complètes,  les  catopes  situées  sous  les  nageoires  pectorales; 
le  corps  trés-mince  et  presque  aussi  haut  que  long  ;  les  yeux 
latéraux. 

Le  tableau  sniTant  donnera  une  idée  des  caractères  des 
genres  qu'elle  doit  renfermer. 

C. 


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84 


LEP 


Dents 


n  a  w  >►  ij  ;iJ  >►  >- J  t 

•     f         c    î"    5»    a         * 

5       «  r       w 


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LEP  85 

Voyes  ces  diffërens  noms  de  genres  etTaoBAciQUEs,  (tt.  C.) 

LEPTOSOMUS.  (Ornith.)  M.  Vieillot,  en  faisant  un  genre 

du  coucou  de  Madagascar,  appelé  voaroudrioii ^  lui  a  appliqué 

ce  nom,  que  Mw  Dumérit  àvoit  déjà  employé  pour  désigner 

une  famille  nombreuse  de  poissons.  (Ch*  D.)  ' 

LEPTOSPERME,  Leplo$permtim.{BotJ)  Genre  déplantes  di- 
cotylédones, à  fleurs  complètes,  polypétalées ,  régulières ,  de 
la  famille  desmyrtées^j  de  Vicosandrit  monegjrnie^  dontle'Carad^ 
tère  essentiel  consiste  :  Dan»  un  calice  à  cinq  dents  ;  cinq 
pétales;  des étamin es  nombreuses,  libres,  attachées  au  caKce  ; 
un  ovaire  à  demi  inférieur  ;  un  style  ;  vtne  capsule  ombilîcptée , 
à  trois,  quatre  ou  cinq  loges  contenant  des  semences  nom- 
breuses* 

Ce  genre  comprend  des  arbres  ou  arbrisseaux  très-voisins 
desmè^/ei/caetdesme/rosûieroj,  d'un  port  élégant,  d*ùn  aspect 
très-agréable;  lorsqu'ils  sont  en  fleurs.  Tous  exhalent ,  pendant 
les  chaleurs,  ou  lorsqu'on  les  froisse  entre  les  dœgts,  une 
odeur  aromatique.  Leurs  feuilles  sont  simples,  persistantes, 
nombreuses,  opposées  ou  alternes  ;  les  flpurs  communéittent 
latérales  et  presque  sessiles.  Ils  sont  presque  tous  originaires  dé 
la  Nouvelle-Hollande.  On  en  cultive  un  assez  grand  nombre 
d'espèces  dans  les  jardins  ;  ils  réussissent  bten  dans  du  terreau  de 
bruyère  mélangé  avec  de  la  terre  fîr anche.  Leurs  fleurs  s'épa- 
nouissent au  printemps  et  en  été.  Quoique  ces  plantes  craignent 
peu  le  froid,  elles  exigent  d^en  être  abriîées  pendant  l'hiver. 
On  les  renferme  alors  dans  une  serre  d'orangerie  ;  l'hu- 
midité, un  air  stagnant,  trop  concentré,  leur  sont  funestes. 
On  les  multiplie  de  graines  qui  ne  sont  bien  mûres  qu'après 
être  restées  environ  dix-huit  mois  sur  l'arbre.  Comme  elles 
sont  très-fines ,  on  les  répand  à  la  surface  du  terreau ,  et  on 
les  y  en  terre  par  un  simple  arroaement.  On  les  multiplie  encore 
par  marcottes  qui  prennent  toujours  racine  dans  Tannée,  ou 
part  boutures  placées  dans  des  pots  sous  châssis  et  sur  couche. 
L'automne  est  la  saisonla  plus  favorable  pour  leur  réussite. 

Leptosperme  a  balais  :  Lepto^permum  scoparium^  Forst.,  Gen, , 
tab.  36$  Cook,  la'rt.,  2  ,  pag.  100  •^leon,;  Andr. ,  Bot%  Repos,  ^ 
tab.  6ad  ;  Melàleuea  scoparia,  Linn.  5i/pp. ,  343.  Arbfisseau 
très-rameux,  de  trois  à  quatre  pieds  de  haut.  Les  feuilles  sont 
petites,  alternes,  presque  semblables  à  celles  du  myrte,  planes ,. 


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86  LEP 

ovalai-oblmifveiy  a^&y  IcMigncs  au  aoiiu  de  froîi  lignes, 
paneméet  de  |>oints  résineux  à  leur  face  inféiienre  :  les  fleurs 
blanches,  terminales,  solitaires  et  sessiJes;  les  élasines  nom- 
l^reuses ,  à  peine  plus  longues  que  les  pétales.  JLa  capsule  est  hé- 
misphérique ,  à  ciuq  loges.  Cette  plante  croit  à  la  Nouvelle- 
Zélande.  On  la  cultive  au  Jardin  du  Roi.  On  soupçonne  que  le 
UfUnpormvm  squarnsHm^  GmrL »  et  Lamk.,  IIL  geiu  ,  tab.  ^aS  y 
fig*  2  f  est  une  variété  de  respéce  précédente. 

Les  feuilles  de  cette  plante  t  ainsi  que  eefles  dn  Upiûtpermuim 
Aea ,  se  prennent  en  infusion  comme  le  thé.  Le  capitaine  Cook , 
dans  son  vojage  à  la  Nouvelle-Zélande ,  fit  prendre  à  son  équi- 
page les  jeunes  leuilles  et  les  sommités  fleuries  de  cet  arbris- 
seau en  infusion  théiforme  :  cette  boisson ,  qui  est  aromatique 
ayec  un  peu  d'amertume,  et  d'une  odeur  agréable,  lut  trés- 
utîie  pour  rétablir  la  santé  et  les  forées  de  ceux  qui  étoient 
attaqués  du  scorbut  :  il  les  employa  également  en  guise  de 
houblon ,  à  la  fabrication  de  la  Ûcre,  et  s'en  trouva  très-bien» 

Leptospesme  tbs  :  LcpCojy€nn«R  ftea,  Willd.,  6pec.,  4, 
pag.  949:  Poîr.«  EocycL,  SmfpL;  M^4Ue9ca,  Ihea,  WendL  et 
Schrad.,  Sert.  Hnim.,  pag.  34,  tab.  14.  Cet  aibrissenn  a  des 
vameaux  grêles,  élancés,  glabres,  cendrés, souvent  renyeiBés, 
garnis  de  feuilles  nombreuses,  sessiles,  épames,  très-rappro- 
chées,  linéaircs-lancéolées,  un  peu  rétrécies  à  leur  base,  gla- 
bres, entières,  longues  d'un  demi^-pouce,  un  peu  mueronées 
nu  sommet.  Les  fleurs  sont  solitaires,  latérales,  à  peine  pé- 
donculées;  les  calices  Cabres,  i  cinq  dents  membraneuses  et 
colorées.  CeUe  plante  croît  à  la  Nonv^le-Hollande.  On  la  cul- 
tive au  Jardin  du  Aoi  :  elle  jouit  des  mêmes  propriétés  que  In 
précédente. 

LEFiosPEaiis  LAUuanscx  :  L^o$permu$m  Itaùgermm^  SmTtb  , 
Trans.  Lmn.,  3 ,  pag.  a63  ;  hupi&fpermum  Innerve,  White  , 
liU.^  p^.  229,  leom.  Ses  nuacaux  sont  «ombreux,  cyUndri- 
ques,  divisés  en  beaucoup  d'autres  plus  courts,  un  peu  rois- 
geitrcs,  glabres  ou  légèrement  pubescens,  garnis  de  feuillca 
presque  scsnles,  petites,  ovales,  un  peu  lancéolées,  ^esque 
glabres  en  dessus,  velues  et  cendrées  en  dessous,  quelquefois 
entièrement  glabres.  Les  fleurssontseMilei,solitaires,axillairet> 
Les  Cruitssontdescapsulcsglobuleuses,  de  la  grosseur  d'un  pois, 
environnées  parle  calice  qui  est  chargé  d'us  dnvct  laineux 


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LEP  87 

très-abooctant  et  à  divisions  assez  grandes,  presque  folia- 
cées; riittérieur  des  capsules  esta  cinq  loge»  contenant  de» 
semences  très-petitea,  roussàtres,  entourées  d^un  rebord  épais« 
Cette  plante,  originaire  de  ki  Nouvelle-Hollande,  est  cultivée: 
au  Jardin  du  Roi,  ainsi  que  le  leplospermum  puhtscens ,  Willd« , 
qui  en  est  trés-rap proche,  qui  en  dilTère  par  ses  feuilles  lan^ 
eéolées ,  oblongues ,  pileuses,  un  peu  obliques,  réflçckîes  à  leur 
sommet. 

LEvrosTEEME  A  FEUILLES  DE  GKSJÊYBiEa  :  Lfféoipermusfk  j^Tiiperi- 
num  y  Vent. ,  HorL  Malm^ ,  tab»  89  ;  Cavan. ,  Icok».  rar,^^  %  , 
tab.  55i  ,  fig,  a;  Melaleuoa  tenuifoUa^  WendL,  Mi,^  So.  Cette 
espèce  a  des  tiges  droites,  rameuses;  ses  rameaux  sont  un  peu 
anguleux,  soyeux  et  blanchâtres  ;  ses  feuilles éparses,  sessiles,. 
trè^-étroites,  linéaire»-lancé(^ées ,  piquantes  à  leur  sommc^, 
parsemées  en  dessous  de  quelques  poils  ,  longues  d^un  demi- 
pouce  et  plus;  les  fleurs  sont  sessilea,  solitaires,  d'ù»  blanc  de 
lait,  entouré!»  de  bractées  ovales,  pubeseéntes,  membraneuses; 
les  pétales  arrondis ,  deux  fois  plus  longs  que  le  calice  glabre, 
blanchâtre,  à  divisîonsarrondies.Ilya  trente  étaminesoppo$jé^ 
quatre  à  quatre  aux  divisions  du  calice ,  et  deux  à  deux  àc^f 
de  la  corolle.  La  capsule  est  d'un  brun  cendré,  k  cinq  loges*  C 
plante  croît  à  la  J^ouvelle«Hollaade  ;  on  la  cultive  au  Jardin 
du  Roi.  Le  leptospermam  arachnoideum ,  Smitb;  Lamlt»,  lii.  gtfn^ 
tab.  4'i3  9  fig.  3  ;  G»rt.,  de  Fruci^^  tab.  36,  s  ^distingue  de 
Fespèce  précédente  par  sea  feuilles  en  lAéne ,  très  piquantes , 
par  ses  rameaux  hérissés ,  par  les  calices  velus  ainsi  que  leurs 
divisions. 

LEFTOSPEiiMB  A  TROIS  LOGES;  l^iospcmum  IriloQulare^  Vent«, 
HorU  Malm. ,  2 ,  tab.  88.  Cette  plante ,  malgré  ses  rapport»  avef 
le  leptospermum  arotthnoiieum ,  s'en  distingue  par  ses  é&mines 
au  nombre  de  quinze,  par  ses  capsules  à  trois  loges^  Ses  tiges 
sont  hautes  de  trois  pieds  ;  ses  rameaux  velus  ^  de  couleur  pur- 
purine; ses  feuilles  seniblables. à  celles  du  genévrier,  rou- 
geàtres  à  leur  sommet,  bordéesde  cib  rares  ;.le  calice  estsoyeux, 
de  couleur  purpurine;  les  pétales  sont  d'un  blanc  de  lait,  ar- 
rondis ;  la  capsule  est  globuleuse ,  velue ,  de  couleur  cendrée« 
Cette  plante  croit  à  la  Nouvelle  *  Hollande  :  on  la  cultive  au 
Jardin  du  Roi. 

LfiPTOSFEaME  sovBUX  ;  Leplosperpftttm  sericeum^  JLibill.,  Nof^à 


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«8  LEP 

HolL ,  2 ,  tab.  147.  Arbrisseau  d«  cinq  à  six  pieds,  dont  les  ra- 
meaux sont  soyeux;  les  feuilles  très^peupétiolées,  ovales,  pi- 
leuses, un  peu  mucronées ,  parsemées  de  points  glanduleux  ;  les 
ileurs  solitaire&,  axîllaires,  terminale»,  à  peine  pédonculées; 
le  calice  turbiné  et  soyeux ,  à  divisions  un  peu  aiguëti ,  per- 
sistantes; les  pétales  orbiculaires ,  un  peu  mucronées,  soyeux 
en  dehors  à  leur  base;  les  étamines  nombreuses;  les  anthères 
globuleuses,  à  deux  loges.  L'ovaire  est  soyeux  et  globuleux.; 
la  capsule  à  cinq  loges,  à  semences  oblongues,  comprimées, 
anguleuses.  Cette  plante  croît  au  cap  Van-Diémen. 

Leptosperme  bordé;  Leptospermum  marginatum ,  Labill. ,  Nov. 
HolL  y  2,  tab.  148.  Cet  arbrisseau  a^éiéreàla  hauteur  de  cinq  à 
six  pieds.  Ses  rameaux  sont  cylindriques  et  pileux  ^  ses  feuilles  à 
peine  pétiolées,  un  peu  alongées,  en  ovale  renvevsé,  longues 
de  six  à  huit  lignes,  à  trois  ou  cinq  nervures ,  un  peu  pileuses , 
bordées  de  poils  blancs.  Les  fleurs  sont  agglomérées  le  long:dea 
rameaux,  sessiles,  munies  chacune  de  trois  à  cinq  bractées  en 
écaillés,  ciliées^  d'un  calice  tomenteux,  à  découpures  aiguës; 
de  pétales  presque  orbiculaires  ;  de  dix  étamines  ;  d'un  ovaire  to- 
menteux.  Les  cap8ules.sontturbinées,  à  trois  loges,  réunies  en 
une  tête  globuleuse  ;  contenant  quelques  semences  angu- 
leuses. Cette  plante  croît  à  la  terre  Van-Leuwin,  dans  la 
Nouvelle-Hollande. 

LEfTOSFERME  ÉTOité .  Leptosptrmttm  stelkUum ,  Cavan. ,  leon. 
rar. ,  4 ,  tab.  33o  ,  fig.  1 .  Cette  espèce  a  des  tiges  très-rameuses  , 
hautes  de  sept  à  huit  pieds,  très-glabres  ;  les  feuilles  petites  , 
sessiles,  glabres,  ovales,  alongées,  aiguës,  à  trois  nervures^ 
ponctuées  en  dessous.  Les  fleurs  sont  solitaires,  axillaires;  à 
pédoncules  très-courts;  h  calice  glabre ,  campanule,  à  cinq 
découpures  ovales,  persistantes  ;  à  corolle  jaune  et  pétales  arron- 
dis; vingt  étamines  et  plus.  Les  capsules  à  cinq  loges,  s'ou- 
vrant  au  sommet,  offrent  alors  une  étoile  à  cinq  rayons.Cettc 
plante  croît  au  port  Jackson.    . 

Leptosperme  A  grandes  vbvillbs  z  Lepiospermum  grandifoUum , 
Smith,  Trans»  Unn,^  5,  pag.  299.;  Botan»  Magaz»y  tab.  1810. 
Arbrisseau  remarquable  par  ses  feuilles  grandes  et  larges ,  lan- 
céolées, entières,  un  peu  rudes  à  leurs  bords,  épaisses-,  ponc- 
tuées, mucronées  au  sommet,  paies  en  dessus,  puhescentes 
à  leur  face  inférieure,  marquées  de  cinq  nervures.  Les  fleurs 


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LEP  ô9 

son tsessiles,  solitaires,  terminales,  accompagnées  de  quelques 
petites  folioles;  leur  calice  est  velu,  à  dents -membraneuses, 
colorées;  Tovaîre  à  cinq  loges.  Cette  plante  croît  à  la  Nou- 
velle-Hollande. 

Leptosfbrme  a  feuili,es  foreuses  ;  Leptospermum  porophyllum , 
Cavan.,  Icon.  rar.j  4,  tab.  53o,  fig.  2.  Ses  tiges  sont  hautes 
de  six  pieds  et  plus  ;  ses  rameaux  garnis  de  feuilles  presque 
sessiles,  ovales,  alongéês,  obtuses,  rétrécies  à  leur  base,  lon- 
gues d'un  demi-pouce,  larges  d'une  ligne,  glabres,  couvertes 
en  dessous  de  points  noirâtres.  Les  fleurs  sont  solitaires,  ter- 
minales, presque  sesiles  ;  le  limbe  du  calice  est  caduc;  la  capsule 
globuleuse,  comprimée  au  sommet,  à  cinq  valves  rudes  en 
dehors;  lessemencessontroussàtres,  linéaires,  semblal^lesà  de 
petites  paillettes.  Cette  plante  croit  au  port  Jackson. 

Leptosperme  A  FLEURS  NOMBREUSES  ;  Leptospcrmum  multijlorumy 
Cavan. ,  Icon.  rar. ,  4 ,  tab.  33 1 ,  fig.  1 .  Arbrisseau  de  sept  à  huit 
pieds;  ses  rameaux  sont  ascendans  ;  ses  feuilles  nombreuses, 
sessiles,  ovales,  linéaires,  oblonguesj  un  peu  concaves,  aiguës, 
inucronées,  rétrécies  à  leur  base,  longues  d'un  demi-pouce. 
Les  fleurs  sont  nombreuses,  solitaires^  axillaires,  presque  ses- 
siles; les  divisions  du  calice  caduques;  le  style  est  court;  le 
stigmate  globuleux;  la  capsule  globuleuse,  à  cinq  loges,  à  cinq 
valves.  Cette  plante  croit  au  port  Jackson.  (Poir.) 

LEPTOSTACHYA.  {Bot.)  Mittchell,  et  après  lui  Adanson, 
nommoient  ainsi  le  phryma^  genre  de  plante  labiée;  (J.) 

LEPTOSTOMUM,  Leptostome  et  Porte ^ Poil.  (Bot.)  Genre 
de  la  famille  des  mousses,  établi  par  Robert  Brown  sur  des 
plantes  qui  croissent  à  Nouvelle-Hollande  ou  dan$  les  îles 
au-delà  de  PAmérique  méridionale.  Il  est  caractérisé  par  sa 
capsule  oblongue,  lisse,  à  opercule  hémisphérique,  obtus; 
par  son  péristome  simple,  membraneux,  annulaire,  plane, 
entier,  prenant  naissance  de  la  membrane  interne  de  la  cap- 
sule. La  capsule  est  amincie  à  sa  base  en  une  sorte  d'apophyse 
cono'îde;  sa  coiffe  est  glabre,  lisse  et  caduque. 

Ce  genre  9  remarquable  et  naturel,  est  voisin  des  g^mnos- 
lomum;  il  établit  le  passage  des  mousses  sans  péristome  aux 
mousses  qui  en  sont  pourvues.  Robert  Brown  en  fait  con- 
noître  quatre  espèces  auxquelles  on  en  a  ajouté  une  cinquième; 
elles  ont  le  port  des  hryum  et  des  gfmno$lQmum ,  croissent  en 


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90  LEP 

touffes  ou  gazons  serrés,  à  ferre  ou  sur  \e%  rochers;  leurs  tige» 
sont  rameuses ,  les  feuilles  pilifôres ,  et  les  capsules  pédw 
eellées. 

§.  I.  Feailles  terminées  par  un  poil  simple, 

!•  Lfftostomum  ivcLivÈ:  Leptostomum  inclinansj  R.  Brown^ 
AcLSoc.Unn.Lond,,  io,pag.  32o,  pi.  a3,  fîg-2;  Pal.  Beauv.,^ 
Mem.  Soc.  Linn,  Par. ,  1 82 1 ,  pi.  2 ,  fig.  5.  Feuilles  ovales 
oblongues,  obtuses,  terminées  par  un  poil  simple  ;  capsule 
inclinée,  ovale,  oblongue.  Ce^tte  mousse,  d'un  beau  vert,  a 
deux  ou  trois  pouces;  elle  croît  sur  les  roches  et  les  pierres,  à 
la  partie  orientale,  et  près  du  sommet  de  la  montagne  de  la 
Table  ,  à  3ooo — 3 600  pieds  de  hauteur  ,  dans  l'île  de  Van- 
Diémen. 

2.  Lbptostomum  droit  ,  Leptostomum  erectum\  R.  Brown ,  U  c. 
Feuilles  oblongues,  paraboliques,  obtuses,  à  poU  simple  r 
capsules  droites  et  oblongues:  cette  mousse  est  demême  gran- 
deur que  la  précédente.  Elle  a  été  trouvée  sur  les  rochers, 
au  bord  des  rivières  de  Hawkesbury  et  de  Grose,  situées 
dans  la  partie  orientale  et  montagneuse  de  la  Nouvelle- 
Hollande. 

§.  IL  Feuilles  terminéeêpar  des  poils  rameux^ 

Leptostomum  a  gros  fruit,  Leptostomum  màcrocarpon  j  Bach, 
delà Pilaye,  mJourn.Bo^  idi4,pag.  i43;Bridel,Afi/5e.,Suppl. 
4,  pag.  2  5.  Feuilles  ovales,  lancéolées,  concaves,  roulées  en 
leurs  bords,  terminées  par  un  poil  rameux;  capsule  grosse, 
droite,  ovale,  à  opercule  obtus:  cette  mousse  n'a  guère  plus 
d'un  pouce  de  hauteur;  elle  croît  dans  les  Terres  Austral  es. 
C'est  le  hryummacroearpon,  d'Hcdwig,  Musc.  Frond.,  3 ,  tab.  10, 
sur  la  nature  duquel  il  avoit  conservé  des  doutes.  Mais,  sur  les 
nouvelles  observations  de  R.  Brown ,  MM.  Bachelot  de  îa  Fî« 
laye  et  Bridel  ne  balancent  point  à  placer  cette  plante  avec 
les  leptostomum.  P.  Beauvois  l'avoit  placée  dans  son  genre  Or- 
thopyxis,  mais  depuis  il  a  adopté  le  genre  Leptostomum.  Voyez 
Mém.  Soc.  Linn,  Paris.  1 02 1 .  (  Lem.  ) 

LEPTOSTROMA.  (Bot.)  Ce  genre,  établi  par  Pries,  ne  dif- 
fère de  Vhysterium  qu'en  ce  que  le  coniceptacle  est  sans  ouver- 
ture, et  ne  contient  point  de  liquide  gélatineux.  Pries  décrit 
les  espèces  suivantes  : 


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LEP  91 

LepUsiroaui  ^harmde$y  qui  form.e  «ur  k$  iiget  du  f>erfeuil 
biil[»«ux,  d€ê  Uich««  orbîeiiLaîres,  miBces,  dilatées,  un  peu 
bonbées  et  lÎMes;  oestacàtes  ont  une  ligue  et  demie  au  pluAde 
^smèUMS»  Il  a  du  rwp^oH  avee  un  spkœria. 

Leptoâiroma  hjrûUriMes ,  qui  croît  «tr  les  tiges  d'euphorbe  et 
de  fNlr^iine.  Il  reisenble  à  des  taches  oblongues,  noires,  ra- 
nables,  à  disque  un  peu  charnu  et  stii^;  il  a  de  Tanalogie  avec 
les  hjsteriunu 

Lepiostroma  xyiomcâdes^  qui  est  arrondi,  Tariable,  noir,  à 
disque  eemne  chagriné.  Il  croît  sur  les  tiges  du  scirpe  des 
étangs  (sdrpus  lajcusbris)'^  il  ressemble  à  un  xyloma, 

LeptosiroMiafilieinftm^  en  taches aioagées,  difformes,  à  disque 
mince,  un  peu  lisse*  Il  croit  sur  la  tige  de  Vcêmunda  repolis j 
Fane  de  aospius  heUes  fougères. 

L^iûsiroma  sorijptum^  il  e%t  en  taches  aiongées,  linéaires, 
flexu«uses  ou  arrondies ,  très^miaces ,  à  disque  ridé.  Il  croit 
sur  les  branches  mortes  de  réoable  k  feuilks  de  frêne  (  aoer 
negundo)»  Cette  espèce  est  très-douteuse,  même  comme  vé^ 
getal. 

Pries  pense  qfiie  le  lepta^&ma  d'Ëhrenberg  n'est  pas  le  sien , 
et  même  que  les  plantes  qu'il  décrit  comme  espèces  de  («p- 
tostroma^  ne  sont  pas  des  végétaux;  il  propose  néanmoins  de 
nomoier  ce  genre  Ectostroma,  Le  même  botaniste  rcconnoit 
son  genre  Leptostroma  dans  le  schizoderma  d'Ëhrenberg ,  que 
cet  auteurnefait  dlΎrer  dux;^/oma  que  par  les  conceptacles 
distincts;  effectivement,  Ehrenberg  décrit  comme  exemple 
le  Uptostroma  JUicinumj  Frics,  qu'il  a  observé  sur  la  fougère 
femelle  (athyrium  jiUx  fœmina)  ,  et  une  autre  espèce  sahizo^ 
derma  scirpinum,  (  Voyez  Ehrenfo.  SyU^.  MyooL ,  pag.  1 5  et  -jj»  ) 

Ce  genre  rentre  dans  la  famille  des  hypoxylés;  Nées  le  place 
tout  près  de  Vhypoderma  de  DecandoUe,  et  après  le  xyloma^ 
Selon  lui ,  il  comprend  les  espèces  de  xyloma  qui  croissent  sur 
les  végétaux  morts.  Nées  compare  le  cryptûsporium  de  Kunze  k 
^nUpioUroma,  dont  les sporidies  ou  conceptacles  sont  alongéa 
et  séparés. 

L'eeloslroma  seroit  caractérisé,  suivant  Fries  (Nm'i^.  ^^-)t: 
par  ses  conceptacles  contigus.  (Lem.) 

LEPTQTHRIQN  (Bot.)^  de  Kunth.  Voyez  Isochile.  (Lem^) 
LEPTUSLERIA.  {BoU)  Genre  de  la  fa  mi  lie  des  lichens,  établi 


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9^  LEP 

pur  Rafinesque-Schmaltz,  et  dont  les  caractères  nous  sont  in- 
connus. Il  paroi  t  comprendre  les  espèces  crustacées.  {  Lem.  ) 

LËPTURE,  Lepturus,  {Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylé- 
dones,  à  fleurs  glumaoées,  de  la  famille  des  graminées^  de  la 
Iriandrie  àigynie  de  Linnasus ,  offrant  pour  caractère  essentiel  : 
Un  calice  à  uneseu^ie  valve,  contenant  une  ou  deux  fleurs;  le 
rudiment  d'une  troisième  fleur  pédiceli^  ;  deux  valves  corol- 
laires  mutiques  ;  trois  étamines  ;  deux  styles. 

Ce  genre  ^  peu-  distinct  du  rottbollia ,  en  diffère  par  une  fleur 
stérile pédicellée ,  réunie  à  une  ou  deux  fleurs  hermaphrodites* 
Les  fleurs  sont  disposées  en  un  épi  simple ,  cylindrique;  le  ra- 
chis  articulé  et  denté;  chaque  épillet  à  demi  enfoncé  dans  les 
cavités  du  rachis.  Peut-être,  si  ce  genre ,  assez  [bible ,  est  con- 
servé, faudroit-ily  ajouter  leroUboUia  incurvata  etjiliformis. 

Lepture  rampante  :  Lepturus  repens,  R.  Brown  ,  Now.  HolL^  i , 
pag.  207;  Roltbollia  repensj  Forst. ,  Prodr.,  n/«  161.  Ses  tiges 
sont  rampantes,  rameuses,  articulées;  ses  rameaux  ascendans; 
ses  feuilles  disposées  presque  sur  deux  rangs  opposés,  roides, 
linéaires,  un  peu  roulées  à  leurs  bords,  velues  à  l'orifice  de  leur 
gaine,  munies  d*une  petite  membrane  peu  apparente.  Les  épis 
sont  filiformes,  glabres,  cylindriques,  se  séparant  facilement 
à  leurs  articulations,  ne  recevant  dans. chaque  cavité  qu'un 
seul  épillet  fort  petit  ^  la  valve  calicinale  acuminée,  plus  longue 
que  Tarticulation ,  renferme  une  ou  deux  fleurs  hermaphro- 
dites; une  troisième  stérile,  pédicellée,  est  placée  entre  les 
fleurs  hermaphrodites,  ou  latérale  lorsqu'il  n'y  qu'une  seule 
fleur  hermaphrodite  ;  les  valves  corollaires  sont  membra- 
neuses, mutiques,  renfermées  dans  la  valve  calicinale;  deux 
petites  écailles  sont  à  labase  de  l'ovaire.  Cette  plante  croîtsur 
les  côtes  maritimes  et  sablonneuses  delà  Nouvelle- Holland^. 

(POIR.) 

.  LËPTLJRË,  Leptura.  (Entom.)  On  a  désigné,  sous  ce  nom, 
depuis  Linnaeus,  un  genre  d'insectes  coléoptères,  à  quatre 
articles  à  tous  les  tarses  et  à  antennes  en  forme  de  soie,  par 
conséquent  du  sous-ordre  de  ceux  que  l'on  dit  tétramérés,  et 
(|ue  Ton  a  rangés  dans  la  famille  des  mange-bois,  appelés 
lignivores  ou  xylophages. 

Cette  dénomination  de  lepture,  empruntée  du  grec ,  indique 
la  forme  particulière  de  ces  insectes ,  dont  en  général  les 


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LEP  95 

parties  postérieures  des  élytres  et  de  Fabdotnen  sont  amin- 
cies et  se  terminent  en  pointe,  de  deux  mots  grecs,  Xewroç  , 
aminci 9  rétréci  j  et  de  Spce,  queue ,  ou  partie  postérieure.  A 
la  vérité ,  ce  genre  n'est  plus  maintenant  aussi  nombreux  en 
espèces,  que  Linnaeus  Tavoît  indiqué;  car  il  y  comprenoit  les 
stencores,  lesrhagies,  lès  molorques ,  les  eallidies,  et  même 
les  donacies;  on  Pa  beaucoup  plus  circonscrit  maintenant  par 
les  caractères  que  l'on  a  assignés  au  genre  Lepture  ,  tels  que 
nous  allons  les  faire  connoître  dans  cet  article. 

Les  lepturessont  de  très-jolis  insectes  à  longues  antennes , 
en  forme  de  soie  ,  dont  les  articulations  sont  alongées  et  bien 
distinctes,  au  nombrje  de  onze,  rapprochées  à  leur  insertion 
qui  a  lieu  sur  le  front ,  entre  les  yeux  -,  leurs  élytres  sont  en. 
général  beaucoup  plus  larges  à  la  base  que  le  corselet  où  il  est 
un  peu  conique  et  plus  étroit  à  sa  partie  antérieure  qui  reçoit 
la  tète,  qui,  malgré  la  saillie  que  font  les  yeux  sur  les  côtés, 
se  trouve  cependant  encore  plus  étroite  que  la  base  du  corse- 
let. En  général,  le  corps  sur  sa  longueur  paroît  comme  arqué 
ou  voûté,  plus  étroit  et  caréné  en  dessous,  plat  en  dessus, 
arrondi  sur  les  flancs.  Les  pattes  sont  alongées,-  les  cuisses  plus 
grosses  vers  l'articulation  jambière;  les  tibias  portent  ordinai- 
rement deux  épines  tarsiennes.  Des  quatre  articles  des  tarses , 
ceux  qui  composent  les  pattes  postérieures  sont  presque  cons- 
tamment plus  aloDgés  que  ceux  des  deux  paires  antérieures; 
en  général,  le  second  article  est  plus  grêle,  le  pénultième  a 
deux  lobes,  et  le  dernier  alongé,  courbé,  plus  gros  à  son' 
extrémité  libre,  porte  une  paire  de  crochets  simples  et 
courbés. 

En  comparant  les  espèces  de  ce  genre  avec  celles  qu'on 
peut  rapporter  à  la  même  famille,  voici  comment,  à  l'aide 
de  l'analyse,  on  parvient  aisément  à  les  rapprocher.  D'abord 
les  élytres,  quoique  rétrécies,  recouvrent  presque  toute  la 
partie  supérieure  de  l'abdomen  et  cachent  les  ailes  en  entier, 
ce  qui  n'a  pas  lieu  dans  les  molorques  ;  ensuite  ces  élytres  sont 
sensiblement  plus  étroites  et  amincies  à  leur  extrémité  libre, 
ce  qui  ne  s'observe  d;!ns  aucun  des  autres  genres,  excepté  parmi 
les  rhagies,  qui  ont  le  corselet  épineux  sur  les  c6tés,  tandis 
que  dans  les  leptures  les  bords  du  thorax  sont  arrondis  comme 
dans  Us  eallidies  et  les  saperdes,  dont  les  étuis  des  aiks  sont 


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94  LEP 

cf  ailleurs  arronâis  tî  k  peu  prèi  de  mette  largeur  (fans  fônte 
leur  étendue.  Eoftii  le»  eaprfcofnw,  les  prtùtte^  éî  Uà  lannîes^ 
âottî  les  lepittres  se<!iMiiigueiitl  pAt  plustetrfv  autres  earacièresr , 
différent  essenfiellement  de  ce  dernier  genre  parce  que  leur 
«corselet  est  muni  sur  ses  c6tés  d^une  ou  pfusîears  poîûtes  ou 
épines  distinctes* 

Sous  fétat  parfait,  on  troute  les  leptiire^  sur  les  ffenrs, 
principalement  sur  eéHés  âei  ottbellifères,  des  rosacées,  des 
îiliacées,  et  surtout  des  orcltidées.  EU  es  volent  de  jour,  même 
à  F  ardeur  du  soleil  ;  mais  leur  vol  est  lourd  et  lent.  EHes 
courent mieu^  en  général  quVIles  ne  volent;  aussi,  quand 
on  les  surprend,  p réfèrent-elles  ou  s*enf4iir  promptement, 
ou  se  laisser  choir  en  contractant  leurs  membres  et  en  simu- 
lant, par  leur  immobilité ,  une  mort  suMte.  Quand  elfes  sont 
saisies,  elles  produisent,  comme  la  plupart  des  xylopfaages, 
un  petit  bruit,  en  faisant  vibrer  toute  la  masse  de  leur  corps 
et  en  communiquant  œémece  mouvement  à  ceuic  des  objets  sur 
lesquels  elle»  adhérent.  On  voit  que  ce  mouvement  est  prin* 
cipalement  déterminé  par  un  frottement  que  rinsecte  produit 
entre  le  corselet  et  la  base  des  éijtres. 

La  plupart  des  leptures  ont  le  corps  légèrement  velu  et 
éoloré;  leurs  élytres  varient  pour  la  teinte.  Il  est  quelquefois 
d'une  seule  couleur  jaune ,  rougeâtre  ou  bleue  ^  mais ,  le  plus 
souvent ,  le  fond  en  eût  d'un  jaune  testacé,  avec  des  taches, 
des  traits  ou  des  points  noirs. 

On  trouve  les  larves  des  lepiures  dans  le  bois  qu^elles  rongent; 
la  plupart  attaquent  les  racines  ou  les  branches,  sous  Técorce 
desquelles  elles  se  creusent  des  galeries  ou  des  sinuosités  dans 
chacune  desquelles  on  ne  trouve  qu'un  seul  individu  dont  la 
croissance  successive  est  indiquée  par  le  diamètre  du  canal 
dans  lequel  on  observe  cette  larve  qui  sy  transforme  en  nymphe, 
le  plus  ordinairement  à  la  6n  de  l'automne,  pont  passer  l'hi- 
ver sous  cette  apparence  de  sommeil  léthargique  :  aussi  la  plu- 
part des  leptures  se  font-elles  remarquer  dans  les  premières 
quinzaines  du  printemps.  Ces  larves  ont  à  peu  près  la  forme 
que  nous  oSfent  celles  de  la  plupart  des  coléoptères  lignivores. 
Elles  sont  blanc  h  es- jaunâtres  ,  à  tête  brune,  à  peu  près  qua- 
drangulaires ,  plus  grosses  du  c6té  de  la  tête,  à  pattes  très- 
courtes,  munies  sur  le  dos  de  tubercules,  sortes  de  mameloos 


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LEJ»  9» 

clonl  Vinsecte  se  sert  pour  s'upptiyer  dniit  les  galeries  du  the- 
minées  qu'Use  creuae  en  pourroyant  h  wt  nourriture. 

Les  leptures  forment  un  genre  très-nombreux  et  fort  nata« 
reU  Fabriciui,  dans  son  Système  des  Ëleutbérates,  y  ft  inscrit 
plus  de  soixante-dix  espèces  ^  et  Olivier  avoit  figuré  cinquante 
espèces  danS  sa  grande  Entomologie  ^  en  y  consacrant  quatre 
planches»  Il  seroit  Commode,  pour  l^étude^  de  distribuer  ces 
espèces  en  groupes,  d'après 'la  disposition  des  cosle«n  sur 
les  éljTlres;  man  oe  (rarail  n'a  pas  eneore  été  fait  ^  et  il  seroit 
déplacé  dans  ce  Dietîonnaîre  où  nous  ne  voulons  indiquer  que 
quelques  espèces  Seulement ,  et  non  en  faire  «ne  monogra- 
phie. Nous  allons  dooe  nous  contenter  d'indiquer  celtt»  qui 
sont  les  plus  connues  auk  environs  de  Paris. 

Nous  tapl^rlierons  d'abnrd  que  noai  avons  fait  figurer  dans 
Tatlas  de  ce  Dictionnmre ,  sons  le  nJ^  2  de  la  planche  XI  ^  de  la 
Vlir  livraison^  famille  des  Xylophage^,  parmi  les  coléoptères 
tétramérés ,  Tespèce  qne  Ton  nomme  cotonneuse  ou  tomen- 
lense,  dont  nous  allons  de  suite  donner  la  deicription. 
1.  Lepture  cotonnbuse;  Leptura  tomerUosa, 
Car.  Corps  noir;  eorêtlet  àda¥ttj<iu7%tdoré;élyfreè  éC un  jaune 
rougeâtre  teitaeé^  noires  à  l'extrémité» 

C'est  le  stencore  noir  à  étuis  jaunes,  de  Geofi>oy,  tom.  I, 
pag.  227,  n.^  8.  Elle  est  figurée  dans  Olivier,  n.^  7^9  pl*  1  x  9 
fig.  1 3,  c. 

3.  LEFTuma  TsSTAcés;  Leptura  testncea. 
Car.  Noire;  à  palpes  y  jamhe$^  tardes  de  couleur  pAle;  éljtres 
entièrement  d^  un  rouge  testàcé^  Geoffroy  en  a  don  lié  la  figure 
tom.  I,  pi.  4,  fig.  1 ,  sous  le  nom  de  stencore  à  étuis  rtmgeâtres. 
On  la  trouve  Communément  sur  les  fleurs  de  la  ronce-,  elle 
est  un  peu  plus  grosse  que  la  précédente  :  peut-être  n'est-ell^ 
qu'une  variiété  de  sexe^  c'est  l'opinion  de  GeofiVoy. 
3.  Lepture  sapeur  ;  Leptura  haslata. 

Car.  Noire;  à  éljrtres  roagcf ,  noires  à  la  pointe  et  offrant  une 
grande  tache  trianguiaire  noire  fafmée  en  eomman  sur  la  suture» 
Olivier  Ta  figurée  pi.  73,  n.**  1 ,  fig,  5,  c.  b^  e. 
C'est  le  stencore  bedeau  de  Geoffroy  ^  qui  l'a  très-bien 
décrit.  La  coi^ur  rouge  des  élytres  p&Iit  beaucoup  par  la 
dessiccation.  Quelques  auteurs  l'ont  décrit  sous  le  n'dm  de 
stencorus  lamed. 


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^6  ■      LEP 

4.  LEPTURfi  QDEùfi  nôirb;  Lcptura  melanura. 

Car.,Nairc;.  elflres  soyeuses  d'un  jaune  rougeàlre,  à  suture 
et  extrémité  noires. 

C'est  une  petite  espèce  commune  au  printemps  sur  les 
fleurs  de  la  carotte,  du 'sureau  et  autres  ombelliféres. 

ô.  Lepture  écusoNNÉB;  Leptura  sùutellata* 

Car.  Toute  noire  avec  Véeusson  hlane.  Elle  est  figurée  dans 
Panzer,  cah*  LXIX,  pi.  i5. 

Nous  Tavons  trouvée  sur  les  fleurs  d'un  rosiei^  sauvage  à 
Fontainebleau. 

6.  LerruaB  i^rBEONNÉB  ;  Leptura  coZearato. 

Stencore  jaune  à  bandes  noires  de  Geoffroy,  pag.  324, 
n.^  5. 

Car.  Noire;  à  élytres  jaunes  avec  quatre  bandes  noires  :  la 
pretnière  ponctuée  f  la  deuxième  interrompue;  jambes  postérieures  à 
longues  épines;  les  cuisses  postérieures  dans  les  mâles  ont  aussi  une 
sorte  d'épine. 

Cette  espèce  est  très-commune,  dans  les  bois,  sur  les  fleurs 
de  ronce.  ,  . 

7.  Lepture  a  quatre  bandes;  Leptura  quadrifasciala. 

Car.  Noire;  à  élytres  jaunes  avec  quatre  bandes  ondulées 
ou  dentelées  en  travers;  une  tache  jaune  sur  le  corselet;  pattes 
noires, 

8.  Lepture  amincie;  Leptura  attehuata. 

Cari  Noire;  élytres  très- alongées  et  rétrécieSf  de  couleur  fauve 
avec  quatre  bandes  noires\;  pattes  pâles, 

Schaeffer  la  figure  dans  ses  IconeSy  pL  XXXIX,  fîg.  6. 

9.  Lepture  noire  j  Leptura  nigra, , 

C'est  le  stencore  noir  à  ventre  rougeàlre   de  Geoffroy, 

.^v  9- 

Car.  Noire;  très-amincie^  à  abdomen  rougeâtre.  Elle  rHa  guères 
que  quatre  lignes  de  long. 

Ou  l'observe  fréquemment  sur  les  fleurs  de  l'aubépine. 

jo.  Lepture  a  collier,  Leptura  collaris  ^  Linn, 

C'est  aussi  le  stencore  à  corselet  rouge  de  Geoffroy,  pag.  228 
du  tome  XI,  n.^  11. 

Car,  Noire;  élytres  d^un  bleu  foncé;  abdomen  et  corselet  rou- 
geàlres, 

1 1.  Lepture  six  gouttes  j  Leptura  sex  guttata. 


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LEP  97 

Car.  Tottle  noire;  trois  taches  jaunes  arrondies  sur  chaque  élytre. 

12.  Leptuae  livide;  Leptura  livida» 

CaF.  Noire;  élytres  d^ un  jaune  très-pâle;  pattes  noires,  (C.  D.) 

LEPTURUS.  (Ornith,)  Brîsson  a  donné  ce  nom ,  comme  gé- 
nérique ,  au  paille-en-queue  ou  phaéton ,  phaeton  athereus  j 
Linn.  (C.  D.) 

LEPTYNITE.  (Min.)  M.  HaUy  a  senti  la  nécessité  de  dési- 
gner par  des  noms  univoques  les  masses  minérales  qui  cou- 
vrent de  grandes  étendues  de  terrain ,  qui  entrent  pour  une 
grande  portion  dans  la  structure  de  Técorce  de  la  terre,  et 
qui,  lorsqu'elles  sont  hétérogènes,  sont  composées  assez  cons- 
tamment des  mêmes  minéraux  mélangés  dans  des  proportions 
toujours  à  peu  près  les  mêmes. 

Ces  masses  doivent  recevoir  des  noms  dlstinctifs ,  [être  con- 
sidérées d'une  manière  particulière  et  absolument  indépen- 
dante ,  et  des  espèces  minérales  qui  y  sont  quelquefois  domi- 
nantes ,  et  de  l'époque  d'origine  des  terrains  dans  lesquels 
on  les  trouve. 

M.  Haily  n'a  pas  toujours  adopté  ces  principes  dans  toute 
leur  rigueur^  et  c'est  en  cela  seulement  que  nous  avons  dif- 
féré un  peu  de  l'opinion  de  ce  célèbre  minéralogiste.  C'est 
néanmoins  d'après  eux  qu'il  a  établi,  dans  les  galeries  du 
Muséum  royal  de  minéralogie ,  l'espèce  de  roche  composée  à 
laquelle  il  a  donné  le  nom  de  leptinite  :  espèce  et  nom  que 
nous  nous  sommes  empressé  d'adopter  dans  notre  Essai  de 
classification  des  roches  mélangées,  publié  en   i8i3. 

Le  leptynite  est  une  roche  de  cristallisation ,  dont  la  base 
est  du  felspath  grenu ,  et  dont  les  parties  constituantes  essen- 
tielles sont  du  mica  et  du  quarz  disséminés. 

Sa  structure  est  grenue. 

Il  est  entièrement  fusible  en  émail  blanc,  picoté  de  points 
roussàtres. 

Cette  roche  a  beaucoup  de  rapports  avec  le  granité,  le 
gneiss,  l'eurite,  l'hyalomicte ,  et  même  quelques  psammites. 
Voici  en  quoi  elle  s'en  distingue.  Elle  diffère , 

Du  granité  :  parce  que  les  parties  de  celui-ci  sont  en  pro- 
portions à  peu  près  égales,  qu'il  n'y  en  a  aucune  d'essentiel- 
lement dominante,  et  que  le  felspath  est  en  cristaux  à  struc- 
ture laminaire. 

26.  7 


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98  LEP 

Du  gneiss  :  parce  que  les  parties  y  sont  disposées  par  lits 
ou  feuillets  minces  d'une  épaisseur  à  peu  prés  égale ,  et  que 
le  mica  est  presque  dominant. 

De  Thyalômicte  :  parce  que  c'est  le  quarï  qui  est  dominant 
datis  cette  roche  ;  à  peine  y  a-t-il  quelquefois  un  peu  de 
felspath.  Aussi  est-elle  infusible. 

Du  psammite  granitoïde,  et  micacé  :  parce  que,  dans  le 
premier,  les  parties  sont  trés-distinctes,  et  qu'aucun  des  deux 
n'est  grenu;  et  que,  dans  tous  deux,  la  structure,  examinée 
avec  l'attention  convenable ,  indique  une  formation  principale 
par  voie  mécanique,  et  non  pas  une  roche  de  complète  cris- 
tallisation. 

C'est  de  l'eurite  qu'il  est  le  plus  difficile  de  distinguer  le 
leptynite ,  et  nous  convenons  même  que ,  si  de  nouvelles 
observations  ne  contribuent  pas  k  établir  d'une  manière  bien 
nette  la  distinction  de  ces  deux  sortes  de  roches^  il  faudra 
les  réunir  sous  un  seul  nom. 

Pour  nous ,  la  base  des  eurites  est  un  felspath  compacte , 
ou  un  pétrosilex,  ou,  ce  qui  n'est  pas  tout-à-fait  la  même 
chose,  une  roche  qui  ne  présente  pas  une  ressemblance  assez 
évidente  et  assez  complète  avec  le  felspath ,  pour  la  regarder 
comme  cette  espèce  minérale  en  masse.  (Voyez  l'article  Eu- 
rite  ,  où  ces  caractères  sont  très-développés.  ) 

Le  leptyn^te  ne  diffèreroit  donc  de  l'eurite ,  roche  compo- 
sée, que  par  la  texture  de  sa  base,  différence  qui  n'est  peut- 
être  pa»  suffisante  pour  établir  deux  sortes  de  roches.  Aussi 
est -il  assez  difficile  de  donner  des  exemples  nombreux  et 
tranchés  de  la  roche  qui  fait  le  sujet  de  cet  article.  Elle  ad- 
met comme  parties  accessoires  les  mêmes*^minéraux  que  l'eu- 
rite ,  c'est-à-dire ,  des  grenats  et  du  disthène. 

Elle  paroît  offrir  à  peu  près  les  mêmes  variétés  principales 
de  structure  en  grand  :  il  y  a  des  leptynites  compactes  et  des 
leptjnites  schistoïdes. 

Enfin,  il  paroît  qu'elle  fait  partie  des  mêmes  terrains  que 
certains  eurites,  mais  non  pas  que  tous:  caries  eurites  porphy- 
rôïdes  et  phonolites  appartiennent  quelquefois  à  des  terrains 
d'origine  probablement  volcanique,  et  nous  ne  conjioissons  pas 
encore  de  leptynite  qu'on  puisse  rapporter  à  cette  origine. 
Aussi  cette  roche  doit-elle  recevoir  la  même  indication  de 


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LEP  99 

synonymie.  Elle  offre  une  subdivisiofi ,  ou  plutôt  elle  fait 
partie,  comme  les  eurites ,  des  terrains  composés  de  weisstein, 
d^hornfels,  etc. 

Ces  roches  viennent  d*être  encore  divisées,  et  de  rece- 
voir des  noms  nouveaux,  par  M.  Gerhard.  Il  subdivise  les 
weisstein  de  l'école  de  Werner  en  amausitt^  granulite  et 
filsile.  Maïs  ces  divisions  sont  fondées  sur  des  principes  diffé- 
rens  de  ceux  que  nous  avons  adoptés  pour  la  spécification 
des  roches  mélangées ,  puisque  Fépoque  de  formation  y  entre 
comme  caractère.  Il  est  assez  difiicile  de  faire  coïncider  ces 
espèces  avec  celles  que  nous  avons  établies  sur^des  caractères 
purement  minéralogiques.  Nous  reviendrons  sur  ces  considé- 
rations et  sur  ces  nouvelles  spécifications  au  mot  Roche.  (B.) 

LEPUS  (Mamm.)^  nom  latin  du  lièvre.  (F.  C.) 

LEPUS  AQUEUS.  {Ornith.)  L'oiseau  auquel  ce  nom  est 
donné  par  Niéreraberg ,  est  le  grèbe  cornu,  cofymhus  cornutus, 
Gmel.  ;  podieeps  cornutus  ,  Lath.  (  Ch.  D.  ) 

LEPYRODIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylédones , 
hermaphrodites  ou  dioïques,  de  la  famille  des  restiacées ,  de  la 
dioécie  triandrie  de  Linnasus,  offrant  pour  caractère  essentiel  : 
Un  calice  à  six  folioles  glumacées,  accompagnées  à  la  base 
d'une  ou  de  deux  écailles  en  forme  de  bractées  ;  point  de  co- 
rolle ;  trois  étamines  ;  les  anthères  peltées  -,  un  rudiment  d'o- 
vaire. Le  fruit,  dans  les  fleiirs  femelles^  est  une  capsule  à  trois 
lobes,  s'ouvrant  par  ses  angles;  les  semences  sont  solitaires. 

Ce  genre  renferme  des  espèces  jusqu'à  présent  peu  connues, 
toutes  découvertes  sur  les  côtes  de  la  Nouvelle-Hollande  ; 
elles  se  rapprochent  beaucoup  du  restio ,  et  surtout  du  calo^ 
Tophus  de  Labillardière,  parmi  lesqueDes  M.  Rob.  Brown  en 
a  décrit  plusieurs  espèces. 

1.**  Lepyrodia  gracilts;  R.  Brown,  Prodr,  No*'.  HolL,  i  , 
pag.  247.  Ses  tiges  sont  médiocrement  rameuses,  munies  de 
gaines  serrées  ;  les  fleurs  disposées  en  épis  rameux  ;  les  rami- 
fications inférieures  un  peu  distantes  ;  les  folioles  extérieures 
du  calice  plus  courtes  que  les  intérieures. 

2.**  Lepyrodia  stricta  ,  Brown ,  L  c.  Ses  tiges  sont  très- 
simples;  les  gaines  roides;  les  fi eurs  disposées  en  épis,  dont 
les  rameaux  sont  un  peu  rapprochés;  les  folioles  du  calice 
presque  égales.  (Poir.) 


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ït^o  LEQ 

LÉQUÉE,  LECHEA  ou  LEKEA.  {Bot,)  Genre  de  plantci 
dicotylédones,  à  fleurs  complètes,  p olypé talées ,  de  la  fa- 
mille des  carioph^llées ,  de  la  triandrie  trigynit  de  Linnœus, 
offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  persistant,  à 
trois  folioles;  trois  pétales  linéaires;  trois  étamines  (quel* 
quefois  quatre  pu  cinq  )  ;  un  ovaire  supérieur  ;  point  de 
style;  trois  stigmates.  Le  fruit  est  une  capsule  à,  trois  loges, 
à  trois  valves,  à  trois  semences.  Les  cloisons,  en  se  désu- 
nissant quand  la  capsule  s'ouvre,  forment  comme  trois  au- 
tres valves  intérieures* 

LéQUÉE  A  FEUILLES  OVALES  :  Ltchea  major,  Linn.,  Amœn^ 
acad,,  3  ,  pag.  lo  ,  tab.  i  ,  fig.  4;  Mich.,  Amer, y  i ,  pag.  76. 
Ses  tiges  sont  droites,  fermes,  un  peu  rougeàtres,  hautes 
de  deux  ou  trois  pieds,  rameuses,  très-velues;  les  rameaux 
nombreux ,  paniculés ,  chargés  de  poils  blanchâtres  ;  les 
feuilles  alternes,  médiocrement  pétiolées,  ovales,  un  peu 
lancéolées  et.  pubescentes,  velues  à  leurs  bords,  longues 
de  six  à  huit  lignes;  celles  des  rameaux  presque  sessiles, 
plus  petites;  les  fleurs  petites,  nombreuses,  un  peu  velues, 
pédicellées,  presque  fasciculées,  disposées  en  petites  grappes 
courtes  le  long  des  rameaux.  Cette  plante  croît  en  larges  touffes 
épaisses,  dans  le  sable  et  aux  lieux  arides,  dans  la  Caroline. 

Léquée  a.  feuilles  de  thym:  Lecheathymifolia,  Mich. , ^ mer. , 
l,  c,  ;  an  Lechea  minor?  Linn.,  Aman,^  U  c.  Ses  tiges  sont 
droites,  cylindriques,  un  peu  rudes,  d'un  brun  pourpre  ; 
les  rameaux  droits,  paniculés  à  leur  sommet  et  un  peu 
pubescens;  les  feuilles  alternes,  presque  sessiles,  linéaires, 
quelquefois  presque  opposées  ou  ternées,  glabres,  un  peu 
aiguës,  légèrement  pubescentes  à  leurs  bords.  Les  fleurs 
sont  très-petites ,  pédicellées ,  presque  fasciculées  en  petites 
grappes  axillaires  et  terminales.  Cette  plante  croît  en  gazon , 
aux  lieux  stériles  et  arides,  dans  la  Caroline.  (Poir.) 

LEQUILLA.  {Ornith,)  Ce  nom  napolitain,  qui  s'écrit  aussi 
avec  une  seule  l,  désigne  le  venturon,  fringilla  citrinellaj 
Linn.   (Ch.  D.) 

LERCHEA.  (Bo^)  Il  ne  faut  pas  confondre  avec  le  genre 
fait  par  Linnaeus  sous  ce  nom,  un  autre  fait  par  Haller ,  dont 
les  caractères  sont  très-différens,  et  que  Linnaeus  lui-même 
réunit  à  son  genre  Salsola,  (  J*) 


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LER  loi 

UERE  (Afam>n,)y  nom  que  Marcgrave  donne  à  une  espèce 
àe  chauve-souris  du  Brésil.  (F.  C.)  > 

LEREAMOUCAIRI  (Bo^),  nom  galibi  du  paulUmafihulata 
de  M.  Richard ,  que  nous  ayons  cité  dans  les  Ann.  du  Mus. 
d'Hi£t.  nat.,  vol.  IV,  p.  349.  (J.) 

LEREOU.  (Mamm.)  Les  Nègres  Jolofs  donnent  ce  nom  au 
Lamantin  du  SÉNécAL.  (Desm.) 

LERIA.  (Bot.)  C'est  sous  ce  nom  qu'Adanson  cite  les  espèces 
de  marfukiastrum  de  Tournefort,  réunies  par  Linnaeus  à  son 
genre  Siderihs,  dont  elles  se  distinguent  par  une  corolle  qui 
ne  déborde  pas  le  cialiee.  (J.) 

LÉRIE,  Leria,  {Bot,)  Ce  genre  de  plantes ,  pu'blié  ^n  1 8 1 2, 
dans  le  Mémoire  de  M.  De  Candolle  sur  les  labiatiflores,  ap- 
partient à  Tordre  des  synanthérées ,  et  à  notre  tribu  natu- 
relle desmutisiées,  dans  laquelle  il  est  voisin  des  genres  CTiop- 
talia  et  Leibnitzia.  Voici  les  caractères  génériques  du  Leria , 
tels  qu'ils  résultent  de  nos  propres  observations,,  faites  sur 
la  leria  lyrata  et  sur  la  leria  integrifolia, 

Calathid/e  bicouronnée,  discoïde-radiée  :  disque  multiflore , 
équaliflore ,  diversiflore ,  androgyniflore  ;  couronne  intérieure* 
non  radiante,  plurisériée,  multiflore,  tubulîflore,  féminin 
flore  ;  couronne  extérieure  radiante,  subunisériée ,  multiflore , 
liguliflore ,  féminiflore.  Péricline  subcampaniforme ,  ou  sub- 
cylindracé,  tantôt  un  peu  supérieur  aux  fleurs  radiantes, 
tantôt  égal  aux  fleurs  du  disque;  formé  de  squames  nom- 
breuses, plurisériées,  inégales,  régulièrement  ou  irréguliè- 
rement imbriquées,  étroites,  linéaires-aiguës ,  membraneuses 
sur  les  bords  et  au  son^met.  Clinanthe  plan ,  absolument  nu. 
Fruits  pédicellulés ,  oblongs,  amincis  aux  deux  bouts,  par- 
semés de  pé'tits  poils  papilliformes  ,  munis  de  cinq  nervures, 
et  surmontés  d'un  col  très-long,  très-grêle,  filiforme,  glabre 
et  lisse;  aigrette  composée  de  squamellutes  nombreuses,  iné- 
gales, filiformes,  très^fines,  à  peine  barbellulées.  Fleurs  du 
disque  :  Corolle  variable,  à  cinq  incisions  inégalement  pro- 
fondes, formant  ordinairement  deux  lèvres  plus  ou  moins 
distinctes,  Tintérieure  bifide  jusqu'à  la  base,  l'extérieure 
inégalement  et  irrégulièrement  tridentée ,  trilobée  ou  trifide  j 
tube  anthéral  poutru  de  cinq  appendices  apicilaires  entrç<* 
grefliés ,  longs  ^  linéaires ,  aFrondi3  ou  tronqués  ft  quelquefois 


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3  03  LER 

comme  denticulës  au  sommet,  et  de  dix  appendices  basilaîres 
libres,  très-longs,  filiformes;  style  de  mutisiée.  Fleurs  de  la 
couronne  intérieure  :  Corolle  très-inférieure  au  style ,  courte , 
très-grêle,  tubuleuse,  irrégulièrement  et  variablement  ter- 
minée au  sommet,  qui  est  ordinairement  oblique  et  simule 
fort  souvent  une  très-petite  languette  ;  point  de  fausses,  éta- 
mines.  Fleurs  de  la  couronne  extérieure  :  Corolle  très-supérieure 
aux  stigmatophores,  à  tube  long,  étroit,  à  languette  longue, 
étroite ,  linéaire ,  irrégulièrement  tridentée  au  sommet  ;  point 
de  languette  intérieure,  ni  de  fausses  étamines. 

Lérie  a  feuilles  lyrées  :  Leria  fyrala ,  H.  Cass.  ;  An  ?  Leria 
nutans  ,  Kunth,  Nov*  gen,  et  Sp*  pLj  tom.  IV,  pag.  5  (édit. 
în-4.°)  ;  An  ?  Tussilago  (Chaptalia)  lyrata^  Pers. ,  Syn,  pL, 
pars  2  ,  pag.  456;  An  ?  Tussildgo  nutans  ^  Swartz,  Obs,  hot,^ 
pag.  3o5.  Une  racine  oblique,  presque  horieontale,  proba- 
blement vivace ,  produit  une  multitude  de  fibres  très- lon- 
gues, verticales,  descendantes,  et  son  extrémité  supérieure 
porte  un  assemblage  de  feuilles  et  de  hampes.  Les  feuilles 
sont  inégales,  les  plus  grandes  longues  d'environ  neuf  pouces, 
y  compris  le  pétiole ,  larges  d'environ  deux  pouces ,  glabres 
et  vertes  en-dessus,  tomenteuses  et  blanchâtres,  grisâtres  ou 
Tougeàtres  en-dessous;  leur  pétiole  est  long  et  bordé  ;  le  limbe 
est  lyre  :  sa  partie  supérieure  est  large ,  ovale-obloogue  ,  si- 
nuée  ou  bordée  de  très-larges  crénelures  arrondies,  et  de 
très -petites  dents  spinuliformes  ou  tuberculiformes,  irrégu- 
lièrement éparses,  distantes,  saillantes,  dirigées  un  peu  en 
arrière  \  sa  partie  inférieure ,  qui  dégénère  insensiblement 
en  pétiole ,  est  étroite ,  sinuée ,  découpée  sur  les  deux  cAtés , 
à  lobes  arrondis,  et  à  petites  dents  spinuliformes.  Les  hampes, 
longues  d'environ  un  pied  à  l'époque  de  la  fleuraison,  lon- 
gues d'environ  deux  pieds  à  l'époque  de  la  dissémination , 
sont  simples,  grêles,  cylindriques,  absolument  privées  de 
feuilles  et  de  bractées,  tomenteuses  ou  laineuses,  grisâtres, 
et  chacune  d'elles  se  termine  par  une  calathide ,  dont  le  pé- 
ricline  est  laineux ,  subcampaniforme ,  un  peu  supérieur  aux 
fleurs  radiantes,  et  dont  toutes  les  corolles  sont  jaunes,  mais 
souvent  plus  ou  moins  colorées  en  rouge  au  sommet;  les 
squames  du  pérîcline  ont  souvent  aussi  le  sommet  rougeâtre. 
Une  de  ces  calathides  nous  a  offert  environ  trente  fleurs 


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LER  io3 

hermaphrodites  y  environ  trente  fleurs  femelles  radiantes ,  et 
plus  de  deux  cent  cinquante  fleurs  femelles  non  radiantes  ! 
mais,  dans  une  autre  calathide,  nous  n'avons  trouvé  qu'en- 
viron seize  fleurs  hermaphrodites,  et  environ  vingt  fleurs 
femelles  radiantes,  outre  les  fleurs  femelles  non  radiantes, 
dont  nous  avons  négligé  de  compter  le  nombre. 

Nous  avons  fait  cette  description  sur  plusieurs  échantil- 
lons secs  de  rherbier  de  M.  Desfontaines,  recueillis,  les  uns 
dans  Pile  de  Saint-Domingue  par  M,  Poiteau,  les  autres  dans 
nie  de  Porto -Rico  par  M.  Riedlé. 

LéaiE  A  FEUILLES  ENTIÈRES  :  Lerla  integrifolîa  j  H,  Cass.;  An? 
Tussilage  alhicans^  Swartz,  F/.  Ind.  occ,  tom.  3,  pag.  i548. 
Les  racines  sont  filiformes.  Les  feuilles,  toutes  radicales,  sont 
inégales,  longues  d'environ  trois  pouces,  larges  d'environ 
dix  lignes,  un  peu  coriaces,  étrécîes  inférieurement  en  pé- 
tiole; leur  limbe  est  ovale-lancéolé,  un  peu  aigu,  presque 
entier,  ou  bordé  seulement  de  denticules  spinuliformes  ou 
tuberculiformes ,  un  peu  dirigés  en  arrière  ;  la  face  infé- 
rieure est  tomenteuse  et  blanche  ;  la  supérieure  est  d'abord 
laineuse,  puis  glabre  et  verte.  La  hampe,  haute  de  six  à  huit 
pouces  y  est  simple,  nue,  cylindrique,  tomenteuse,  blanche, 
terminée  par  une  calathide  qui  paroît  être  penchée ,  et  com- 
posée de  fleurs  jaunes;  le  péricline  est  tomenteux,  subcylin- 
dracé ,  égal  aux  fleurs  du  disque  ;  les  appendices  apicilaires  du 
tube  anthéral  sont  tronqués  et  comme  denticules  au  sommet» 

Npus  avons  fait  cette  description  sur  deux  échantillons 
secs  de  l'herbier  de  M.  de  Jussieu,  recueiUis  par  Commer- 
son  dans  les  environs  de  Montevideo  ;  Pun  de  ces'  deux 
échantillons  porte  des  fleurs,  et  l'autre  dés  fruits  mûrs:  ce 
dernier,  étant  plus  grand  que  l'autre  dans  toutes  ses  parties, 
nous  fait  présumer  que  la  plante  acquiert  de  l'accroissement 
après  la  fl  eu  raison» 

Le  genre  Tussilage  avoit.  été  fort  bien  défini  et  limité  par 
Tournefort,  qui  n'y  admettoit  que  le  Tussilago  farfara^  et 
qui  lui  attribuoit  pour  caractères  la  calathide  radiée  et  le 
péricline  unisérié»  Vaillant  a  gâté  ce  genre,  en  associant 
à  Pespèce  qui  en  est  le  type  primitif,  d'autres  espèces  non 
congénères ,  appartenant  au  Gerberia ,  et  en  supposant  que 
le  péricline  des  tussilago  pouvoit  Hv^  imbriqué^   Linné  a 


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304  LER 

mal  à  propos  réuni  au  genre  Tussilago  les  petasUes  de  Tour- 
nefort  et  de  Vaillant;  et,  par  une  bizarrerie  singulière,  il  a 
placé  à  la  tête  du  genre  quatre  espèces  qui  n'appartiennent 
réellement  ni  au  vrai  Tussilago  ni  au  vrai  PetasUes  :  la  pre- 
mière {Tussilago  anandria)  est  une  Leibnitzia;  la  seconde 
(Tussilago  nutans)  est  une  heria;  la  troisième  {Tussilago  dcn- 
lata)  est  une  Chaptalia^ ;  la  quatrième  {Tussilago  alpina)  est 
une  Homogyne.  Un  genre  ainsi  composé  d'espèces  hétéro- 
gènes ne  pouvoit  être  que  fort  ^mal  caractérisé.  Linné , 
dans  son  Gênera  plantarum ,  attribue  au  genre  Tussilago  le 
péricline  formé  de  squames  égales,  le  disque  androgyniflore , 
et  l'aigrette  stipitée ,  c'est-à-dire ,  le  fruit  collifère.  Aucune 
des  espèces  linnéennes  de  Tussilago  ne  réunit  ces  trois  ca- 
ractères, dont  l'auteur  n'a  pu  concevoir  le  monstrueux  as- 
semblage qu'en  forgeant  un  type  imaginaire,  auquel  il  a 
gratuitement  accordé  le  péricline  du  vrai  Tussilago,  du  Pe- 
tasites,  de  VHomogyne,  le  disque  de  VHomogjyne,  du  Leria, 
du  Leibnitzia^  et  les  fruits  du  Leria,  Le  péricline  est  formé 
de  squames  inégales ,  plurisériéés ,  imbriquées ,  chez  les  Leib- 
nitzia, Leria,  Chaptalia;  le  disque  est  masculiflore  chez  les  vrais 
Tussilago  et  Petasites,  androgy ni  -  masculiflore  chez  le  Chap' 
taliay  l'aigrette  est  sessile,  ou  plutôt  le  fruit  est  privé  de  col, 
chez  les  vrais  Tussilago,  Petasites,  Homogyne,  Chaptalia* 
Adànson  a  rétabli  les  deux  genres  Tussilago  et  Petasites  de 
Tourhefort.  M.  de  Jussieu,  réunissant,  comme  Linné,  les 
Petasites  au  vrai  Tussilago,  a  aussi,  comme  lui,  admis  pour 
caractères  de  ce  genre  le  péricline  de  squames  égales,  uni- 
sériées ,  et  les  fruits  collifères.  Gœrtner  a  distingué  de  nouveau 
les  Petasites  du  vrai  Tussilago ,  et  il  a  reconnu,  avec  son  exac- 
titude accoutumée,  que,  dans  ces  deux  genres,  les  fruits 
étoîent  privés'de  col ,  et  que  le  péricline  étoit  unisérié;  mais 
il  est  tombé  dans  la  même  erreur  que  Linné  et  tous  les  au- 
tres botanistes  ,  à  l'égard  du  sexe  des  fleurs  du  disque.  Necker 
I  .  ~  ■  ,         .    -  -  '-        .  -I,   j  ja   -   1  -■  -  ji. .  _.-. 

1  Nous  ayons  très» soigneusement  analysé  la  calatKide  d'une  plante 
sècbe,  étiqueféie  tussilago  dentata,  Linn.^  dans  Therbier  de  *M.  de  Jus* 
fiicu^et  cette  calathide  nous  a  offert  tous  les  caractères  proprçs  au  genre 
Chapta^lia  dcVenlenat.  Si  donc  l'éliquette  est  exacte,  il  est  certain  que 
le  iussilaffo  dcntaia  de  Linnœus  est  une  véritable  espèce  de  ckaptalia, 
qu'il  faut  nommer  chaptalia  dentata,    ' 


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LER  io5 

a  divisé  le  genre  TussUago  de  Linné  en  quatre  genres ,  qu'il 
a  nommés  Thyrsanthema ,  Petasites,  Atasites,  Tussilago,  Il  est 
assez  vraisemblable  que  son  Thyrsanthêma  correspond  an  Leria 
de  M.  De  Candolle  ;  il  est  plus  douteux  que  son  Atasites  cor- 
responde à  notre  Gerberia;  et  l'on  doit  croire  que  les  Petasites 
et  Tussilago  de  Necker  sont  en  concordance  avec  les  Petasites 
et  Tussilago  de  Tournefort  et  Gaertner.  Mais,  ce  qu'il  y  a  de 
plus  clair,  c'est  que  les  quatre  genres  de  Necker  sont  des 
énigmes  impossibles  à  deviner  avec  certitude,  parce  que 
l'auteur,  suivant  sa  coutume,  n'a  indiqué  aucune  des  es- 
pèces qui  les  composent ,  et  que  les  descriptions  caractéris- 
tiques de  ces  genres  contiennent  les  plus  grossières  absur- 
dités. Pour  justifier  une  critique  aussi  dure ,  il  nous  suffira 
de  dire  que,  d'après  les  descriptions  de  Necker,  le  caractère 
unique  distinguant  le  Thyrsdnthema  de  VAtasites  et  le  Peta^ 
sites  du  Tussilago  consîsteroit  en  ce  que  la  calathide  du 
Thyrsanthema  et  celle  du  Petasites  sont  composées  de  fleurs 
nombreuses,  tandis  que  la  calathide  des  deux  autres  genres 
ne  contient  qu'une  seule  fleur  I  et  ce  qu'il  y  a  de  plus  cu- 
rieux, c'est  que  ces  calathides,  dites  uniflores,  de  VAtasites 
et  du  Tussilago  ont  pourtant,  selon  Necker,  un* disque  com- 
posé de  plusieurs  fleurons  et  une  couronne  composée  de 
plusieurs  demi-fleurons.  La  calathide  multiflore  du  Thyrsan- 
thema  et  la  calathide  uniflore  de  VAtasites  ont  le  péricline 
imbriqué;  tandis  que  la  calathide  multiflore  du  Petasites  et 
la  calathide  uniflore  du  Tussilago  ont  le  péricline  uni- 
sérié.  Mœnch  a  suivi  l'exemple  de  Gaertner,  en  adoptant  le 
Tussilago  et  le  Petasites  de  Tournefort.  Ventenat,  dans  sa 
Description  du  jardin  de  Gels,  a  établi  le  genre  Chaptalia 
sur  une  seule  espèce,  que  Willdenow  et  Michaux  attribuent 
au  genre  Tussilago,  dont  elle  est  pourtant  bien  distincte.  Ce 
genre  Chaptalia  revendique  aussi ,  selon  nous,  le  Tussilago 
dentata  de  Linné.  M.  De  Candolle ,  dans  la  Flore  Françoise , 
distribue  les  espèces  indigènes  du  genre  Tussilago  de  Linné 
en  trois  sections  qui ,  selon  lui ,  doivent  peut-être  former 
trois  genres  distincts.  La  première  section,  qu'il  intitule 
Farfara^  est  le  vrai  Tussilago  de  Tournefort  et  Gaertner; 
la  seconde ,  qu'il  intitule  Tussilago ,  correspond  à  notre  genre 
Homogynt;  la  troisième,  intitulée  Petasites  y  correspond  au 


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ïo6  LER 

Petasites  de  Tournefort  •et  de  Gaertner.  M,  Persoon,  dans  son 
Synopsis  plantarum ,  admet  dans  le  genre  Tussilago  un  sous- 
genre,  qu'il  intitule  Chaptaliay  et  à  la  tête  duquel  il  place 
Tespèce  sur  laquelle  Ventenat  a  fondé  le  genre  ainsi  nommé  : 
mais,  au  lieu  d'attribuer  à  ce  groupe  l'aigrette  sessile,  ex- 
pressément assignée  par  Ventenat  à  son  Chaptalia^  M-.  Per- 
soon  lui  attribue,  en  général  et  sauf  exceptions,  l'aigrette 
stipitée.  Les  sept  espèces  qu'il  comprend  dans  ce  groupe  doi- 
vent, selon  lui,  être  séparées  du  genre  Tussilago ,  pour  être 
réunies  au  genre  Perdicium,  ou  pour  former  un  genre  par- 
ticulier, distingué  par  le  port  et  surtout  par  l'aigrette  stipitée, 
La  première  de  ces  sept  espèces  est  le  type  du  vrai  genre 
Chaptalia  de  Ventenat ,  qui  a  l'aigrette  sessile  ;  les  deux  sui- 
vantes appartiennent  au  genre  Leria  de  M.  De  Candolle,  qui 
a  l'aigrette  stipitée  ;  la  quatrième  est  une  véritable  Chapta'- 
lia  ;  les  cinquième  et  sixième  nous  ont  offert  certains  carac- 
tères qui  nous  paroissent  suffîsans  pour  constituer  deux  genres 
ou  sous-genres  distincts  ;  la  septième  et  dernière  est  le  type 
de  notre  genre  Chevreulia^ 

M.  De  Candolle  a  proposé  le  genre  Leria  dans  son  Mé- 
moire sur  les Labiatifl ores ,  publié  d'abord,  en  1812,  dans  le 
tome  19  des  Annales  du  Muséum  d'histoire  naturelle.  Ce 
genre,  dédié  à  Léri,  ancien  voyageur  françois,  qui  visita, 
dès  le  quinzième  siècle,  l'Amérique  méridionale,  est  placé 
par  M.  De  Candolle  à  la  fin  de  ses  Labiatiflores  douteuses 
et  fort  loin  du  Chaptalia  de  Ventenat.  L'auteur  du  Leria  le 
caractérise  ainsi  :  Involucre  à  folioles  disposées  sur  un  seul 
rang  ;  fleurons  très-menus  ;  les  extérieurs  ligules ,  probable- 
ment femelles;  les  intérieurs  hermaphrodites,  probablement 
bilabîés;  aigrette  pileuse,  stipitée;  réceptacle  nu;  herbes 
à  feuilles  radicales,  entières,  ou  sinuées-lyrées ,  à  hampes 
uniflores.  M.  De  Candolle  attribue  à  ce  genre  le  Tussilago 
nutans  de  Linnseus,  les  Tussilago  pumila ,  albicans  et  lyrata  de 
Swartz ,  et  avec  doute  les  Tussilago  txscapa  et  sarmentosa  de 
Fersoon.  Enfin,  il  remarque  que  son  Leria  est  certainement 
distinct  du  Tussilago  par  le  port  et  l'aigrette  stipitée  ;  mais 
il  avoue  n'avoir  pu  reconnoître  sur  le  sec  la  véritable  struc- 
ture des  fleurons.  *• 

Le  genre  Leria  de  M.  De  Candolle  n'est  donc  pas  autre 


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LER  107 

cliose  que  le  sous- genre  Chaptalia,  antérieurement  publié 
par  M.  Persoon ,  et  dont  M.  De  CandoUe  a  éliminé  deux  es- 
pèces qui,  ayant  Taigrette  sessile,  appartiennent  au  genre 
Chaptalia  de  Ventenat.  Mais  il  y  a  beaucoup  moins  d'erreurs 
dans  la  description  caractéristique  de  M.  Persoon ,  que  dans 
celle  de  M.  De  Candolle.  Ce  dernier,  en  attribuant  au  Leria 
le  péricline  unisérié  et  Taigrette  stipitée ,  semble  avoir  calqué 
les  caractères  attribués  par  Linné  au  Tussilago.  Ce  qui  n'est 
pas  moins  étonnant ,  c'est  que  M.  De  Candolle  paroît  n'avoir 
pas  même  soupçonné  l'affinité  si  intime  et  si  évidente  qui 
existe  entre  son  Leria  et  le  Chaptalia  de  Ventenat,  quoi- 
qu'elle lui  fût  indiquée  par  M.  Persoon ,  qui  avoit  réuni  les 
deux  genres  sous  le  titre  commun  de  Chaptalia.  Des  six 
espèces  admises  par  M.  De  Candolle  dans  le  genre  Leria ,  il 
n'y  en  a,  selon  nous,  que  deux  qui  lui  appartiennent  bien, 
certainement':  ce  sont  les  Tussilago  nutans  de  Linné  et  albim 
cans  dé  Swartz.  Nous  nous  sommes  déjà  expliqué  sur  les 
Tussilago  pumila^  exscapa  et  sarmentosa*  Quant  à  la  citation 
faite  par  M.  De  Candolle  d'un  Tussilago  Ijyrata  de  Swartz, 
c'est  sans  doute  une  erreur  ;  car  nous  ne  trouvons  dans  les 
OhservaUones  hotanicœ  de  Swartz  que  le  Tussilago  nutans  y  et 
dans  sa  Flora  Indiœ  occidentalis  que  les  Tussilago  albicans 
et  pumila.  Il  est  probable  que  M.  De  Candolle  a  voulu  parler 
du  Tussilago  {Chaptalia)  lyrata  de  M.  Persoon;  mais  alors 
c'est  un  double  emploi ,  car  cette  espèce  est  la  même  que 
le  Tussilago  nutans.  Cela  nous  fournit  Foccasion  de  faire  ré- 
marquer que  M.  Persoon  a ,  par  inadvertance ,  admis  le  même 
nom  spécifique  de  lyrata  pour  deux  espèces  bien  diflférentes 
de  son  genre  Tussilago  :  l'une,  numérotée  2  ,  est  notre  L«i^ 
TÙlna  phœnogama;  Paufre,  numérotée  18,  est  notre  L^a  ly- 
rata. Le  même  auteur  a  commis  une  faute  semblable  dans 
le  genre  Conyza^  où  il  admet  deux  fois  le  nom  spécifique 
de  Chinensis, 

M.  Kunth  a  décrit ,  dans  ses  Nova  gênera  et  species  plan» 
tarum ,  sous  le  nom  de  Leria  nutans ,  une  plante  qu'il  croit 
être  le  Tussilago  nutans  de  Linné,  et  qui  est  peut-être. aussi 
notre  Leria  lyrata.  Cependant  nous  remarquons  entre  sa  des* 
cription  et  la  nôtre  plusieurs  différences  qui  nous  inspirent 
des  doutes.  £n  effet,  ce  botaniste  ne  trouve,  dans  la  cala- 


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io8  LEÏV 

thide  de  son  Leria,  que  deux  sortes  (Je  fleurs,  dont  vingt 
ou  trente  femelles ,  à  corolle  presque  bilîgulée,  forment  une 
couronne  radiante  ;  toutes  les  autres ,  en  très-grand  nombre , 
sont  hermaphrodites,  à  corolle  presque  labiée,  et  forment 
le  disque;  les  corolles  de  la  couronne  sont  purpurines,  et 
ont  deux  languettes,  dont  Fintérieure  est  peu  manifeste, 
très-petite  et  bipartie;  les  corolles  du  disque  sont  très-grêles, 
élargies  supérieurement,  et  elles  ont  deux  lèvres,  l'exté- 
rieure tridentée,  Fintérieure  bifide  j  les  ovaires  et  les  fruits 
mûrs  sont  glabres.  Si  la  plante  décrite  par  M.  Kunth  étoit 
de  même  espèce  que  celle  décrite  par  nous,  on  ne  conce* 
vroit  pas  comment  un  aussi  habile  observateur  auroit  pu  ne 
pas  apercevoir  dans' la  calathide  du  Leria  la  couronne  in- 
térieure non  radiante,  disposée  sur  plusieurs  rangs,  et  com- 
•posée  de  plus  de  deux  cent  cinquante  fleurs  femelles,  à 
corolle  tubuleuse.  Ajoutons  que,  dans  notre, plan  te,  les  co- 
rolles de  la  couronne  radiante  ne  sont  point  purpurines, 
mais  jaunes,  avec  le  sommet  quelquefois  plus  ou  moins  rou- 
geàtre ,  et  surtout  quHl  n'y  a  aucun  vestige  de  languette 
intérieure  I  enfin,  les  ovaires  sont  hérissés  de  poils  courts, 
et  les  fruits  mûrs  eux-mêmes  ne  sont  point  glabres.  Quoi 
qu'il  en  soit  sur  Fidentité  ou  la  diversité  des  deux  plantes , 
les  caractères  génériques  attribuée  par  nous  aux  Leria  ne 
B'accordent  ni  avec  ceux  décrits  en  détail  par  M.  Kunth ,  ni 
avec  ceux  légèrement  esquissés  par  M.  De  CandoUe.  Nous 
ne  pouvons  pas  prétendre  que  nos  observations  soient  pré- 
férées à  celles  de  deux  savans  infiniment  supérieurs  à  nous 
par  le  crédit  dont  ils  jouissent  ;  mais  il  nous  sera  permis  de 
dire  que  nous  avons  apporté  Fattention  la  plus  scrupuleuse 
«lans  Fétude  assez  difficile  des  caractères  en  question^ 

Maintenant ,  si  nous  comparons  notre  description  de  la 
Leria  UyrçUa  avec  celle  du  Tussilago  nulans,  faite  par  Swartz 
dans  ses  Ohservationes  holanicœ ,  nous  trouvons  aussi  plusieurs 
différences;  car,  selon  Swartz,  sa  plante  e%i  annuelle,  le  pé- 
ricline  est  plus  court  que  les  fleurs  radiantes ,  et  ses  squames 
sont  lancéolées-ovales ,  les  corolles  du  disque  sont  blanches, 
celles  de  la  couronne  radiante  sont  bifides  et  purpurines. 

La  description  du  Tussilago  alèicans,  faite  par  le  même 
botaniste?,  dans  sa  Flora  Indiœ  occidentalis,  ne  s'accorde  pas 


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LER     .  109 

«on  plus  entièrement  avec  notre  description  de  la  Leria  in- 
tegrifolia^  puisque  Swartz  attribue  à  sa  plante  une  racine 
simple,  verticale,  la  hampe  de  couleur  rouge,  ordinaire- 
ment haute  d'un  pied ,  et  les  coroUeà  blanches. 

Quant  à  la  couleur  des  corolles ,  nous  devons  faire  remar- 
quer que  nous  n'avons  étudié  nos  deux  espèces  de  Leria 
que  sur  des  échantillons  secs ,  où  cette  couleur  pouvoit  être 
altérée.  Tout .  ce  que  nous  pouvons  affirmer  à  cet  égard , 
c'est  que ,  dans  l'état  sec ,  les  corolles  sont  très-manifeste- 
ment jaunes  chez  les  deux  espèces. 

Au  reste ,  quand  même  il  seroit  bien  prouvé  que  nos  Leria 
lyrata  et  itUegrifolia  sont  parfaitement  identiques  avec  les 
Tussilago  nutans  et  alhieans  de  Swartz ,  il  n'en  seroit  pas  moina 
évident  que  les  noms  spécifiques  de  lyrata,  et  integrifolia  ^  qui 
caractérisent  exactement  les  deux  espèces,  sont  très-préféra- 
bles à  ceux  de  nutans  et  albicans,  qui  ne  les  distinguent  point 
du  tout. 

Le  genre  Leria  est,  comme  notre  Lasiopui  et  plusieurs 
autres  genres  de  la  tribu  des  mutisiées,  remarquable  par  la 
diversité  des  corolles  de  la  calathide.  Les  corolles  de  la  cou- 
ronne extérieure  radiante,  sont  un  peu  inégales  et  un  peu 
dissemblables;  celles  de  la  couronne  intérieure  non  radiante 
sont  encore  plus  variées,  quelques-unes  d'elles  étant  ambi- 
guës et  imitant  plus  ou  moins,  soit  les  corolles  de  la  cou- 
ronne extérieure ,  soit  les  corolles  du  disque.  Enfin ,  le  disque 
offre  toutes  les  nuances  qu'on  peut  concevoir  entre  la  corolle 
labiée  et  la  corolle  régulière.    Il  ne  faut  pas,  en  conclure , 
comme  M.  Kunth ,  que  la  labiation  de  la  corolle  mérite  peu 
d'attention ,  et  qu'une  tribu  fondée  sur  ce  caractère  ne  peut 
p9s  être  naturelle  ;  mais  il  faut  dire  que ,  la  labiation  de  la 
corolle  étant  souvent  peu  manifeste  et  quelquefois  même 
entièrement  effacée,  il  faut  fortifier  ce  caractère  par  l'ad- 
jonction de  ceux  que  peuvent  fournir  les  autres  organes  flo- 
raux. C'est  ce  que  MM.  Lagasca  et  D.e  Candolle  avoient  im- 
prudemment négligé  de  faire  pour  leurs  Chénantophores  pu 
Labiatiflores;  mais  nous  avons  eu  grand  soin  de  procurer  cet 
avantage  à  nos  Mutisiées  et  Nassauviées.  (Voyez  tom.  XX, 
pag.  376  et  379.)  Au  surplus,  toutes  les  anomalies  de  la  la- 
biation^ dans  le  disque  des  Leria  ^  résultent  de  ce  que  les 


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110  LER 

deux  incisions  qui  forment  les  trois  divisions  de  la  lèvre  ex- 
térieure sont  très-souvent  profondes  et  inégales. 

Le  col  qui  surmonte  l'ovaire  des  Leria,  est  déjà  bien  ma- 
nifeste et  d'une  longueur  remarquable  à  Tépoque  de  la 
fleuraison  ;  mais  il  est  alors  épais ,  cylindrique  :  c'est  en  mû- 
rissant qu'il  devient  filiforme  en  s'alongeant  et  s'amincissant 
considérablement. 

Les  squames  du  pérîcline,  chez  Isl  Leria  fyrata^  sont- elles 
entièrement  appliquées,  ou  bien  leur  partie  supérieure  est- 
elle  inappliquée  et  appendiciforme  ?  N'ayant  vu  que  des 
échantillons  secs,  nous  ne  pouvons  rien  affirmer  sur  cette 
question  :  cependant  nous  soupçonnons  que  la  partie  supé- 
rieure des  squames  est  appendiciforme  et  inappliquée  ,  parce 
que  nous  avons  remarqué  que  cette  partie  supérieure  avoit , 
comme  le  limbe  de  la  feuille  ,  une  seule  nervure  ramifiée 
sur  les  cAtés,  tandis  que  la  partie  inférieure  avoit,  comme 
le  pétiole,  plusieurs  nervures  simples.  Or,  nous  avons  établi 
(tom.  X,  pag.  148)  que  la  squame  proprement  dite  est  un 
rudiment  de  pétiole ,  et  que  son  appendice  est  un  rudiment 
du  limbe  de  la  feuille. 

11  paroft,  d'après  les  descriptions  de  Swartz,  que  son  Tu5- 
silago  nutans,  qui  est  probablement  notre  Leria  lyrata^  n'a 
la  calathide  penchée  que  durant  la  fleuraison;  tandis  qu'au 
contraire  son  Tussilago  albicans ,  qui  est  probablement  notre 
Leria  integrifolia,  n'a  la  calathide  penchée  qu'après  la  fleurai- 
son.  On  peut  trouver  quelque  intérêt  à  comparer  ces  obser- 
vations de  Swartz  avec  celles  que  nous  avons  faites  sur  le 
Tussilagoifarfara y  et  qui  se  trouvent  consignées  dans  notre 
Mémoire  sur  la  dissémination  des  Synanthérées ,  inséré  au 
Bulletin  des  Sciences  de  1821,  pag.  92.  Dans  l'état  de  préfleu- 
raisonetdans  l'état  de  fleuraison,  la  hampe  monocalathi  de  du 
Tussilago  farfar a  est  parfaitement  droite  d'un  bout  à  l'autre  : 
mais,  après  la  fleuraison,  la  partie  supérieure  de  cette  hampe 
se  courbe  peu  à  peu  avec  rigidité,  jusqu'à  ce  qu'elle  devienne 
parallèle  à  la  partie  inférieure ,  en  sorte  que  la  base  de  la 
calathide  se  trouve  tournée  vers  le  ciel ,  et  son  sommet  vers 
la  ^erre  ;  en  même  temps  la  hampe  s'alonge  considérablement. 
Ko  us  avons  remarqué  que  sa  courbure  étoit  hygrométrique, 
de  manière  que  la  calathide  se  redressait  presque  horizonta- 


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LER  111 

lement  pendant  la  nuit  et  dans  les  temps  humides ,  et  qu'elle 
s'abaissoit  complètement  pendant  le  jour  et  quand  le  temps 
ëtoit  sec.  Au  bout  d'un  assez  long  temps,  la  hampe  cesse 
d'être  courbe  et  reprend  sa  rectitude  primitive  ;  et  quelque 
temps  après  cette  révolution  le  pérîcline  se  renverse  ou  se 
réfléchit  parallèlement  à  son  support  ;  le  clinanthe ,  de  plan 
qu'il  étoit,  devient  convexe;  les  aigrettes  s'étalent  par  la 
divergence  de  leurs  rayons  et  forment  ensemble  un  globe , 
comme  dans  le  pissenlit.  Nous  avouons  franchement  que  nous 
ne  pouvons  expliquer  ni  la  cause  efliiciente  ni  la  cause  finale 
de  la  courbure  de  la  hampe,  qui  suit  la  fleuraison  et  qui 
précède  la  dissémination  ;  mais  l'élongation  de  cette  hampe 
a  un  but  facile  à  comprendre,  puisqu'en  élevant  la  calathide 
au-dessus  du  sol,  elle  l'expose  d'autant  plus  à  Faction  de 
Tair  et  des  vents. 

Avant  de  finir  cet  article,  nous  devons  noter  les  différences 
gui  distinguent  le  genre  Leria  du  genre  Chaptalia  de  Vente* 
nat,  et  celles  qui  le  distinguent  de  notre  genre  Leibnitzia, 
(Voyez  nos  articles  Chaptalie,  tom.  VIII,  p.  161  ;  et  Leib« 
NiTziE,  tom.  XXV,  pag.  420.)  Le  Leria  diffère  du  Chaptalia 
en  ce  que  le  disque  est  androgynifiore ,  que  la  couronne 
intérieure  non  radiante  est  plurisériée,  et  que  les  fruits  sont 
collifères,  chez  le  Leria;  au  lieu  que  le  disque  est  androgyni* 
masculiflore ,  que  la  couronne  intérieure  non  radiante  est 
unisériée,  et  que  les  fruits  ne  sont  point  collifères,  chez 
le  ChaptaUa,  Le  Leria  diffère  du  Leibnitziaj  en  ce  qu'il  y  a 
deux  couronnes  féminiflores ,  distinctes  par  la  situation  et  par 
la  structure  des  fleurs  qui  les  composent ,  que  les  corolles 
radiantes  n'ont  point  de  languette  intérieure,  que  le  cli- 
nanthe est  absolument  nu ,  que  les  fruits  ont  un  col  très- 
long,  très-gréle,  filiforme,  que  les  appendices  apicilaires 
du  tube  anthéral  sont  arrondis  ou  tronqués  au  sommet,  et 
que  ses  appendices  basilaires  sont  très-longs,  chez  le  Leria; 
tandis  qu'il  n'y  a  qu'une  seule  couronne  féminiflore,  que 
les  corolles  radiantes  ont  une  très -petite  languette  inté- 
rieure, que  le  clinanthe  est  profondément  fovéolé,  que  la 
partie  supérieure  des  fruits  forme  un  large  col  vide,  peu 
distinct  extérieurement  de  la  partie  inférieure  séminifère, 
que  les  appendices  apicilaires  du  tube  anthéral  sont  aigus , 


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lia  LER 

et  que  ses  appendices  basilaires  sont  courts ,  chez  le  Lelh-^ 
TÙtzia. 

hes  Leria,  Chaptalia^  Leihnitzia  démontrent  FaiBnité  qui 
existe  entre  les  Mutisiées  et  les  Tussilaginées  ,  ce  qui  justifie 
le  rapprochement  immédiat  de  ces  deux  tribus  naturelles, 
et  la  place  que  nous  leur  avons  assignée  dans  notre  classi- 
fication. 

Le  genre  Leria  appartient  aux  corymhifères  de  M.  de 
Jussieu ,  et  à  la  syngénésie  polygamie  superflue  de  Linné. 
(H*  Cass.) 

LERLICHIROLLO.  (Omith.)  L'oiseau  qu'on  nomme  ainsi 
àBellinzone,  est  le  merle  d'eau  ou  cincle,  siurnus  cinclus , 
Linn. ,  turdus  cinclus ^  Lath.  (Ch.  D.) 

LER-MUR  (Bo^),  nom  arabe  de  la  myrrhe,  selon  Dalé- 
champs.  (J.) 

LERNÉE ,  L«r7iûPfl.  (Entomoz.)  Genre  d'animaux  tellement 
bizarres,  au  premier  aspect,  que  les  zoologistes  sont  encore 
fort  peu  d'accord  sur  la  place  qu'ils  doivent  assigner  à  ce 
groupe  dans  la  série  animale.  Linnœus ,  qui  le  premier  l'a 
établi ,  en  faisoit  des  animaux  mollusques ,  quoique  la  défini- 
tion qu'il  donne  de  cette  classe ,  ne  lui  convienne  guère  :  ce 
qu'ont  imité  successivement  Bruguiére  ,  dans  les  Tableaux 
de  l'Encyclopédie  méthodique,  MM.  Blumenbach,  G.  Cu- 
vier  et  de  Lamarck,  dans  la  première  édition  de  leur  ou- 
vrage sur  le  règne  animal,  et  tous  les  éditeurs  et  conti- 
nuateurs de  Linnsus.  M.  Bosc  avoit  admis  le  même  rap- 
prochement ,  mais  en  faisant  l'observation  que ,  par  leurs 
habitudes ,  les  lernées  se  rapprochoient  des  vers  intestinaux. 
M.  Duméril,  ne  sachant  probablement  qu'en  faire,  les  a 
passées  sous  silence.  En  1809  ,  M.  de  Lamarck,  dans  la  distri- 
bution générale  des  animaux  qui  fait  partie  de  sa  Philoso- 
phie zoologique ,  fut  le  premier  qui  eut  l'idée  de  rapprocher 
les  lernées  des  sangsues,  des  lombrics  :  en  effet,  il  les  plaça 
dans  son  premier  ordre  des  annelides.  Plus  tard,  dans  le 
Prodrome  de  son  cours,  il  crut  devoir  en  former  une  classe 
distincte  sous  la  dénomination  d'epizoaire^.  M.  Ocken ,  qui 
le  premier  a  senti  la  nécessité  de  mettre  un  peu  d'ordre 
dans  ce  groupe  en  le  partageant  en  plusieurs  petits  genres, 
et  qui  en  outre  a  aperçu  ses  rapports  avec  les  caliges,  en  fait 


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LER  m5 

cependant  encore  une  famille  de  sa  classe  des  mollusques , 
et  il  la  place  entre  celle  qui  renferme  les  térébratules  et  celle 
des  balanes.  Dès  1814,  pendant  mon  voyage  en  Angleterre , 
j'étois  arrivé  presque  aux  mêmes  résultats  que  M.  Ocken , 
c'est-à-dire ,  à  l'établissement  de  plusieurs  petites  coupes  gé- 
nériques, et  aux  mêmes  rapprochemens  avec  les  caliges  et 
genres  voisins;  mais  j'en  concluois  que  ces  animaux  dévoient 
être  rangés  dans  le  type  des  entomozoaires  ou  animaux  arti- 
culés, et  non  dans  celui  des  malacozoaires ,  avec  lesquels  ils  ' 
n'ont  en  effet  aucune  sorte  de  rapports.  C'est  ce  que  j'indi- 
quai dans  mon  Prodrome  d'une  nouvelle  classification  du 
règne  animal,  publié  en  1816,  époque  à  laquelle  j'étois  bien 
loin  de  oonnoître  le  Traité  de  zoologie  de  M.  Ocken ,  qui 
venoit  de  paroître.  C'étoit  dans  ma  manière  de  voir  un 
groupe  de  vers  anomal,  intermédiaire  aux  hétëropodes  et  aux 
tétra décapodes,  mais  devenu  tel  par  une  habitude  constante 
de  l'espèce,  et  peut-être  même  des  individus.  Cependant 
M.  de  Lamarck ,  dans  la  même  aniiée ,  publioit  la  nouvelle 
édition  de  ses  Animaux  sans  vertèbres,  où,  sans  circonscrire 
aussi  rigoureusement  la  classe  des  épizoaires  qu'il  avoit  éta- 
blie précédemment,  ilTadoptoit  cependant^  comme  l'indica- 
tion provisoire  d'une  coupe  existant  dans  la  nature,  et  qui 
doit  servir  à  lier  les  vers  et  les  insectes.  Il  établit  une  petite 
section  générique  pour  les  espaces  qui  offrent  des  rudimens 
d'appendices ,  sous  le  nom  d'entomode  ;  mais  il  n'eut  pas 
l'idée  de  rapprocher  ces  singuliers  animaux  des  caliges  ;  et 
cependant  il  range  parmi  les  entomodes  la  lernée  pectorale 
de  Muller ,  qui  en  est  si  voisine.  C'est  ce  qu'a  justement  senti 
M.  G.  Cuvier  dans  son  Règne  animal,  du  moins  dans  une 
note  supplémentaire  du  dernier  volume  de  son  ouvrage  pu- 
blié en  1817.  Aussi  range-t-il  les  véritables  lernées  parmi  les 
vers  intestinaux  cavitaires,  pensant  que  les  autres*  doivent 
■aller  dans  celle  des  crustacés  branchiopodes.  Quoi  qu'il  en 
soit  de  ces  différens  rapprochemens,  aucun  des  auteurs  que 
nous  venons  de  citer  n'a  cherché  à  résoudre  la  question  par 
des  recherches  approfondies  et  en  s'aidant  de  l'anatomie,  aucun 
même  n'a  caractérisé  les  espèces.  Je  vais  donner  l'extrait  de 
mon  travail  au  point  où  il  est  parvenu  en  ce  moment. 
Nous  savons  encore  assez  peu  de  choses  sur  l'organisation 
26.  3 


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114  LER 

deslernées.  Leur  enveloppe  extérieure,  ordinairement  d'un 
blanc  jaunâtre  transparent ,  est  aussi  quelquefois  d'un  brun 
rougeàtre  foncvé.  Elle  est  le  plus  souvent  molle  et  flexible , 
en-dessous  surtout  :  mais  il  arrive  au«si  quelquefois  qu'elle 
est  dure ,  comme  cartilagineuse ,  dans  dififérens  points  de  son 
étendue,  et  surtout  à  la  partie  supérieure  de  la  première 
division  du  corps.  Le  corps  des  lemées ,  constamment  bien 
symétrique,  mais  du  reste  de  forme  assez  variable,  quelque- 
fois très-alongé,  d'autres  fois  large ,  ovale  et  aplati,  est  sou- 
vent divisé  dans  sa  longueur,  par  un  étranglement  plus  ou 
moins  profond,  en  deux  parti  es.  L'une ,  antérieure ,  plus  petite, 
plus  étroite ,  qui  réunit  la  iête  et  le  thorax,  est  quelquefois 
un  peu  subdivisée ,  de.  manière  que  la  tête  est  aussi  un  peu 
distincte  :  c'est  cette  partie  qui  offre  les  premières  traces  de 
véritables  appendices  dans  les  crochets  dont  la  bouche  paroît 
constamment  armée  ,  et  même  dans  des  rudimens  d'antennes. 
L'autre  partie  du  corps  est  l'abdomen  ;  presque  toujours  plus 
large  que  la  première ,  sa  forme  varie  également  beaucoup  : 
c'est  celle  dont  la  peau  est  la  moins  dure ,  la  moins  cornée; 
elle  offre  assez  souvent  desprolongem^nsappendiculaires ,  pai- 
res, placés  de  chaque  côté,  mais  inarticulés  ou  immobiles,  et 
quelquefois  de  simples  incisures.  Quelques  espèces  m*ont  offert 
des  traces  d'yeux  sessiles  ou  de  stemmates  ;  plus  souvent  on 
trouve  des  indices  d'antennes  ,  même  quelquefois  subarti-* 
culées.  Quant  aux  appendices,  dans  toutes  les  espèces  que  j'ai 
pu  examiner  avec  soin  ,  j'ai  trouvé  que  la  bouche  étoit  cons- 
tamment pourvue  d'une  paire  de  crochets  mobiles  conver- 
gens,  quelquefois  de  deux,  et  même  d'une  sorte  de  lèvre 
inférieure.  Quant  aux  appendices  véritables  qui  se  joignent 
au  thorax,  ils  sont  généralement  peu  nombreux.  Dans  les 
espèces  que  leur  grandeur  m'a  permis  de  disséquer,  j'ai 
trouvé  que  la  couche  musculaire  qui  double  l'enveloppe  ex- 
térieure, le  plus  ordinairement  fort  simple  et  composée  de 
fibres  longitudinales  soyeuses ,  se  subdivise  en  portions  la- 
térales pour  les  subappendices  et  les  appendices.  Le  canal 
intestinal  est  complet,  c'est-à-dire,  étendu  de  la  bouche  k 
l'anus;  il  paroît  même  qu'il  fait  quelquefois  des  replis  ou 
circonvolutions.  La  bouche,  médiocre,  située  ordinairement 
à  la  partie  inférieure  du  céphalo-thorax,  est  au  milieu^ d'un 


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LER  ii5 

espace  dont  la  peau  est  molle  :  elle  est  constamment  accompa- 
gnée,  à  droite  et  à  ganche ,  d'un  crochet  court,  aigu  et  corné; 
mais  on  ne  le  voit  souvent  qu'à  l'aide  d^une  trés-forte  loupe.  Le 
canal  intestinal  se  termine  en  arriére  dans  un  tubercule  ou 
mamelon  plus  ou  moins  saillant  et  médian.  Je  n'ai  jamais  pu 
disséquer  le  système  circulatoire;  mais  il  est  certain  qu'il 
existe  ,  ou  du  moins  les  auteurs  qui  ont  observé  ces  animaux 
vîvans,  en  parlent  d'une  manière  certaine.  On  ne  peut  ce- 
pendant pas  dire  qu'il  y  ait  d'autres  organes  de  respiration 
que  les  subappendices  de  la  peau.  Les  organes  de  la  généra- 
tion ne  me  sont  peut-être  pas  connus  complètement.  On  sait 
seulement  que ,  dans  toutes  les  espèces  de  ce  groupe ,  il  existe 
de  chaque  côté  du  tubercule  anal  une  sorte  de  sac,  de  forme 
un  peu  variable,  et  qui  est  rempli  par  une  infinité  de  cor- 
puscules  quelquefois  ronds  ,    d'autres    fois   sufoanguleux  et 

•  même  discoïdes,  qui  sont  indubitablement  des  œufs,  comme 
nous  l'apprend  une  observation  curieuse  du  docteur  Su rriray, 
du  Havre.  D'après  cette  observation,  ces  animaux  naisisent 
sous  une  forme  qu'ils  perdent  par  la  suite  en  avançant  eu 
âge  ;  et  cette  forme  est  beaucoup  plus  parfaite ,  moins  ano- 
male que  celle  qu'ils  acquièrent ,  en  sorte  que  c'est  une  mé- 

#  tamorphose  en  sens  inverse  de  ce  qui  a  lieu  ordinaire- 
ment. Nous  ignorons  du  reste  s'il  existe  des  sexes  distincts 
dans  ces  animaux.  La  place  que  nous  croyons  devoir  leur 
assigner  dans  la  série  porte  à  le  croire,  tandis  que  leur  adhé- 
rence parasite  conduit  k  une  opinion  contraire.  On  trouve 
quelquefois  des  individus  qui  ne  sont  pas  pourvus  de  sacs  ovi- 
fères.  Cela  tiendroit-il  à  ce  que  ce  sont  des  individus  màles ,  on 
à  ce  que  ces  organes  sont  tombés  par  actident  P  c'est  ce  que  je 
n'oserois  affirmer.  Je  ne  puis  non  plus  rien  dire  sur  le  sys- 
tème nerveux  des  lemées  ;  mais  il  paraît  qu'il  doit  exister, 
puisqu'il  y  a  des  muscles  distincts,  et'  sa  place  ne  peut  être 
ailleurs  qu'à  la  partie  inférieure  du  corps. 

Si  l'organisation  des  lernées  est  encore  si  incomplètement 
connue,  il  en  est  à  peu  près  de  même  de  leurs  mœurs,  de 
leurs  habitudes.  Jusqu'ici  on  ne  les  a  trouvées  que  sur  des 
poissons  de  mer  ou  d'eau  douce ,  quelquefois  sur  toutes  les 
parties  du  corps,  entre  les  écailles  ;  mais  surtout  autour  des 
yeux  ,   au  pli  des  nageoires,  où  la  peau  est  plus  fine,  dans 


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ii6  LER 

la  bouche  et  la  cavité  branchiale.  C'est  dans  cette  partie  du 
corps  qu'on  les  rencontre  plus  fréquemment,  et  souvent 
plusieurs  individus  à  la  fois.  Ces  animaux  s'enfoncent  plus 
ou  moins  dans  le  tissu  des  parties ,  et  quelquefois  assez  pour 
que  l'on  n'aperçoive  presque  plus  de  l'animal  autre  chose  que 
les  fil^inens  ovifères.  Ils  adhèrent  soit  par  la  bouche ,  au 
moyen  des  crochets  dont  elle  est  pourvue,  soit  par  quelque 
autre  partie  de  leur  corps ,  et  souvent  au  point  qu'il  est  plus 
aisé  de  les  rompre  que  de  les  détacher ,  surtout  lorsqu'il  y 
a  quelque  renflement  en  forme  d'arrêt  de  la  partie  anté- 
rieure du  corps.  D'après  cela  il  est  difficile  de  concevoir  com- 
ment les  animaux  sortis  des  œufs  sont  fixés  sur  les  poissons , 
à  moins  que  d'admettre  que  dans  leur  jeune  âge  ils  peuvent 
se  mouvoir  un  peu  :  ce  qu'il  y  a  de  certain ,  c'est  que  chaque 
espèce  n'appartient  pas  nécessairement  à  une  seule  espèce  de 
poisson. 

Passons  maintenant  à  l'exposition  des  genres  et  des  espèces 
que  je  crois  pouvoir  établir  dans  cette  famille  ,  en  les  dispo- 
sant suivant  la  gradation  de  l'organisation  et  le  plus  de  rap- 
prochement des  caliges. 

Genre  LERNÉockaE  î  Lerneocera,  Bv. 

.  Car,  Corps  plus  ou  moins  alongé ,  renflé  dans  son  milieu 
ou  ventru ,  droit  ou  contourné ,  couvert  d'une  peau  lisse  et 
presque  corné  antérieurement  ;  terminé  en  avant,  à  la  suite 
d'un  long  cou  ,  par  un  renflement  céphalique  bien  distinct  y 
armé  de  trois  coroes  immobiles,  branchues  à  l'extrémité, 
deux  latérales  et  une  supérieure.  Trois  petits  yeux  lisses  à 
la  partie  antérieure  de  la  tête;  bouche  inférieure  en  suçoir; 
aucune  trace  d'appendices  au  corps. 

i."*  La  L.  branchiale;  L.  branchialis ,  Linn.,  GmeL  :  de  la 
grosseur  d'une  plume  d'oie  ;  le  corps  courbé  de  manière 
que  le  ventre  est  inférieur;  les  sacs  ovifères  naissant  bien 
avant  l'extrémité  postérieure  du  corps  et  très-entortillés. 

Cette  espèce ,  dont  la  couleur  est  d'un  blanc  sale ,  quelque- 
fois d'un  brun  rougeàtre,  à  cause  du  sang  contenu  dans 
l'estomac ,  se  trouve  implantée  dans  les  lames  branchiales  de 
plusieurs  espèces  de  gades,  et  entre  autres  des  gadus  barbatus 
et  œglefinuSf  à  l'aide  des  cornes  de  sa  tête.  Cette  implanta- 
tion est  quelquefois  si  forte ,  que  l'on  ne  peut  enlever  l'ani- 
mal sans  le  mutiler. 


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LER  1^7 

Les  Groënlandois ,  dans  la  mer  desquels  elle  est  assez  com- 
mune, la  mangent  volontiers. 

2.*  La  L.  cYCLOPTÉRiNE  ;  L.  cjyclopterîna,  Mu  11.  Cette  espèce, 
que  je  n'ai  pas  vue  ,  paroît  ne  différer  de  la  précédente 
qu'en  ce  qiie  le  cou  filiforme  se  recourbe  en  haut,  et  qu'à 
Textrémité  du  museau  ,  en-dessus,  il  y  a  deux  orifices  tubu- 
leux,  courts  et  opposés.  La  queue  est  aussi  plus  grêle;  son 
extrémité  n'est  pas  courbée  ;  l'anus  est  transversal ,  et  de 
chaque  côté  il  y  a  deux  lobes  convexes. 

Elle  se  trouve ,  dit  O.  Fabrîcius ,  dans  les  branchies  du 
cycloptére  épineux ,  et  une  variété  plus  petite,  à  ovaires  ver- 
dàtres,  dans  celles  du  cycloptére  liparis. 

3.®  La  L.  deSuriiray;  L. si/rrîrensis , Bv.  Corps  droit,  subcy- 
lindrique ,  appointi  en  arrière  et  surtout  en  avant,  où  il  se 
joint,  par  une  sorte  de  cou  distinct,  avec  un  rétrécissement 
postérieur  du  renflement  céphalique  ;  celui-ci  armé  de  trois 
cornes  simples  ;  la  bouche  inférieure ,  pourvue  de  trois  es- 
pèces de  dents  disposées  en  triangle  ,  et  au  milieu  d'une 
sorte  de  bourrelet  labial  ;  les  ovaires  cylindriques  et  tout-à- 
fait  droits,  naissant  à  peu  de  distance  de  l'extrémité  posté- 
rieure. 

On  doit  la  découverte  de  cette  espèce  à  M.  le  docteur 
Surriray,  du  Havre,  qui  a  eu  la  complaisance  de  m'en  en- 
voyer un  individu  trouvé  sous  la  nageoire  pectorale  d'un 
petit  poisson ,  qu'il  ne  nomme  pas  ,  avec  des  observations 
faites  sur  le  vivant.  Le  viscère  dorsal ,  de  la  forme  de  l'ab- 
domen, se  c on tractoit  fréquemment  et  par  ondulations,  et 
ces  contractions  se  propageoient  jusqu'à  la  tête.  Au  moment 
où  l'animal  fut  détaché,  ce  viscère  étoit  rempli  d^un  liquide 
très-rouge  ;  mais  le  lendemain  il  ne  conte noit  plus  qu'un  liquide 
grisâtre ,  balloté  par  les  mêmes  contractions.  Les  autres  parties 
du  ventre  étoient  devenues  rouges*,  de  grises  qu'elles  étoiènt 
auparavant.  L'ammal  n'exécuta  plus  aucun  mouvement  après 
qu'il  fût  détaché  ;  cependant  l'organe  dorsal  continuoit  encore 
ses  contracth>ns  vingt-cinq  heures  après  sa  mort  apparente, 
M.  Surriray, 'qui'.^egarde  cet  orgaue  comme  un  estomac,  dit 
qu'en  outre  on  voy oit  quelque  apparence  d'intestins  sur  les 
côtés.  Les'ovàireâ  craquoi  eut  sous  la  pointe  d^un  instrument; 
mais  il  ne  put- y  reconnôitre  de  traces  de  fœtus  :  ils  n'étoient 


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ïi»  LER 

pas  assez  avancés.  Il  fut  plus  heureux  dans  un  autre  individu , 
trouvé  dans  Fœil  et  la  cavité  orbitaire  de  petits  poissons 
dont  il  ne  désigne  pas  l'espèce.  Il  observa  que  les  ovaires  ex- 
térieurs ressembloient  à  certaines  antennes  filiformes  des 
crevettes,  et  qu'ils  contenoient  une  série  d'un  grand  nom- 
bre d'œufs  rangés  à  la  suite  l'un  de  l'autre.  En  extrayant 
quelques-uns  de  ces  foetus  qui  lui  parurent  enveloppés  par 
une  membrane  transparente ,  il  y  reconnut  une  espèce  de 
monocle  (ce  sont  ses  termes),  ayant  six  pattes  très -larges, 
et  sur  le  dos  trois  taches  noires ,  dont  une  longitudinale  en 
avant  et  deux  en  arrière  ;  en  sorte ,  ajoute- t-il ,  que  ces 
fœtus  ne  ressemblent  pas  plus  à  leur  mère  que  ceux  du  calige 
alongé. 

4-**  Le  L.  DES  cyprins;  L.  cyprinacea,  Linn. ,  Faun*  Suec, 
tab.  1 1  ,  fîg.  1 .  Corps  subcylindrique ,  droit ,  pellucide ,  di- 
visé par  un  étranglement  en  un  abdomen  claviforme  avec 
trois  tubercules  dont  un  est  plus  grand  ,  et  en  céphalo-thorax 
cylindrique  dont  l'extrémité  est  pourvue  de  trois  espèces  de 
cornes  molles ,  chacune  en  forme  de  croissant. 

Je  n'ai  vu  de  cette  espèce ,  dont  on  doit  la  découverte  k 
Linnaeus,  que  la  figure  qu'il  en  donne  et  qui  a  été  copiée 
partout.  Il  ajoute  que  l'abdomen  est  pourvu  à  sa  base  d'une  * 
tunique  blanche  ,  formant  comme  une  espèce  de  prépuce.  Le 
céphalo- thorax  est  aussi  couvert  d'une  tunique  blanche. 
Comme  Linnaeus  ne  parle  pas  de  sacs  ovifères ,  il  faut  penser 
ou  qu'ils  étoient  tombés ,  ou  qu^ils  n'étoient  pas  sortis  et  qu'ils 
étoient  représentés  par  les  tubercules  accompagnant  l'anuj, 
ou  enfin  que  c'étoit  un  individu  mâle. 

Elle  a  été  trouvée  sur  une  espèce  de  cyprin  (cj^rinus 
earassus  )• 

Genre  Lern^openne;  Lemeopenna ,  Bv. 

Corps  alongé,  cylindrique,  subcartilagineux,  terminé  an- 
térieurement par  un  renflement  céphalique  f  circulaire  , 
tronqué ,  garni  dans  sa  circonférence  d'un  grand  nombre  de 
mamelons,  au  milieu  desquels  est  probablement  la  bouche, 
et  pourvu  d'une  paire  de  cornes  courtes,  obliques  en  arrière  ; 
postérieurement  appointi  et  ayant  de  chaque  cèté  des  filets 
coniques  creux,  bien  rangés  et  imitant  les  barbes  d'une 
plume  ,  à  la  partie  antérieure  et  supérieure  de*  la  série  des- 


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LER  H9 

(fuels  sont  deux  filamens  très -fins  et  très-alongés ,  servant 
probablement  d'ovaires. 

1  .^  La  L.  DE  BoccoNE ,  L.  Bocconica  :  Pennatula ,  Lamartin. , 
Voy,  de  Lapeyrouse,,  t.  IV,  pL  20;  Cop.,  dans  FEnc.  méth. , 
sous  le  nom>  de  Lem.  sétifère.  Ce  singulier  animal  paroît 
avoir  été  décrit  pour  la  première  fois  par  Paul  Boccone ,  dans 
les  Trans»  phil. ,  nJ*  99,  art.  m,  et  depuis  dans  un  petit 
recueil  de  ses  observations,  imprimé  à  Amsterdam,  en  1674. 
Il  l'avoit  observé  sur  Tépée  de  mer,  poisson  si  commun  dans 
les  mers  de  Sicile,  dans  la  chair  duquel  il  se  tient,  dit -il, 
aussi  ferme  qu'une  tarière  dans  un  morceau  de  bois.  Boccone 
en  faisoit  une  sorte  de  sangsue ,  car  il  le  nommoit  hirudo 
sive  acus  cauda  utrinque  pennata.  Depuis  ce  temps,  il  paroît 
que  Lamartiniére  a  observé  la  même  espèce  ou  une  espèce 
fort  voisine  dans  des  mers  fort  éloignées,  aux  environs  de 
Nootka ,  implantée  à  plus  d'un  pouce  et  demi  dans  le  corps 
d'un  diodon.  Voici  la .  description  qu'il  en  donne  sous  le 
nom  de  pennatula,  que  M.  Ocken  a  contracté  en  celui  de 
pennella.  Le  corps ,  de  substance  cartilagineuse ,  est  cylin- 
drique ;  la  tête ,  bien  distincte^  et  plus  large  que  le  corps ,  est 
pourvue  en  arrière  de  deux  petites  cornes  de  même  subs- 
tance; elle  est  aplatie  à  son  extrémité  et  couverte  de  petits 
mamelons,  qui  sont,  dit-il,  autant  de  suçoirs,  ce  qui  n'est 
pas  probable.  L'extrémité  postérieure  du  corps  a  la  forme 
d'une  lame  de  plume  ;  les  barbes,  qui  sont  de  la  même  subs- 
tance que  le  reste  du  corps ,  servent  de  filets  excréteurs  : 
en  effet,  en  pressant  légèrement  le  corps  de  l'animal,  la 
plupart  lancent  une  liqueur  très -limpide  et  fluide  par 
filets;  à  leur  base,  c'est-à-dire,  en  avant  et  sur  le  dos, 
sont  deux  grands  filets  cartilagineux,  qui  n'existent  pas  dans 
tous  les  individus,  et  dont  il  ignore  l'usage.  P.  Boccone  dit 
qu'ils  servent  à  l'animal  pour  se  cramponner  aux  pierres  et 
même  sur  le  corps  du  poisson  auquel  il  s'attache.  Je  sup- 
pose plus  volontiers  que  ces  organes  sont  analogues  aux  longs 
filamens  du  genre  précédent,  et  Pobservation  de  Lamarti- 
niére prouveroit  que  les  sexes  sont  séparés.  Il  ajoute  que  l'on 
aperçoit  bien  la  circulation  dans  cet  animal. 

MM.   de  Chamisso  et  Eysenhardt,    dans  le  tome  X  des 
Nouveaux  Actes  des  Curieux  de  la  nature,  pi.  24,  fig.  3, 


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^^o  LER 

ont  dodné  une  bien  meilleure  figure  de  cette  espèce  de  1er- 
néide ,  qu'ils  regardent  comme  devant  être  placée  parmi  les 
annelîdes  de  M.  de  Lamarck.  L'individu  figuré  avoit  été 
trouvé  par  M.  Eschscholz  dans  les  branchies  d'un  diodonmola, 
pris  dans  la  mer  Pacifique.  La  moitié  antérieure  du  corps 
étoit  enfoncée  dans  le  poisson ,  et  sur  la  partie  caudale  libre 
adhéroit  un  anatife.  Les  observateurs  que  nous  venons  de 
citer,  trouvent  du  reste  que  la  figure  de  Lamartinière  est 
très-grossière.  Ils  n'ont  pas  vu  à  la  bouche  les  espèces  de  ma- 
melons tentaculaires  dont  parle  celui-ci ,  et  le  corps  est  moins 
rigide  et  sub-annelé. 

2.°  La  L,  d'Holten  :  L.  Holfeni;  Lem,  exoc^h' ,  Holten. ,  Acta 
Danica,  Holm,^  1802.  Cette  espèce,  dont  je  n'ai  vu  ni  la 
description  ni  la  figure ,  est  citée  par  MM.  de  Chamisso  et 
Eysenhardt;  elle  difiFère  de  celle  de  Lamartinière  par  l'ab- 
sence des  tentacules  de  la  bouche  et  des  cirrhes  plus  longs 
de  la  tête, 

3.*  La  L.  FLÈCHE;  L.  sagitla,  Ellis,  Trans. phil.,  ann.  1763, 
tom.53  ,  fig.  16.  Corps  filiforme,  d'un  pouce  de  long,  à  peu 
*près  cylindrique,  coriace,  terminé  antérieurement  par  la 
bouche  et  postérieurement  par  une  double  série  de  seize 
espèces  de  plumules  presque  égales ,  renflées  et  percées  à 
leur  extrémité. 

Cet  animal,  que  je  rapproche  de  la  lernée  de  Lamartinière, 
sans  être  absolument  certain  que  ce  rapprochement  soit  juste, 
a  été  trouvé  implanté  assez  profondément  dans  la  peau  d'une 
espèce  de  lophie  ,  dans  les  mers  de  la  Chine.  Linnasus  en 
faisoit  une  espèce  de  pennatule,  sous  le 'nom  de  pennatula 
sagitta,  ce  qu'ont  imité  Ellis,  Solander,  Esper  et  même  M. 
de  Lamarck.  M.  G.  Cuvier  pense  qu'il  doit  être  considéré 
eomme  appartenant  au  genre  Calige,  et  qu'il  tient  en  partie 
de  ces  animaux  et  en  partie  des  lernées.  Enfin  tout  récem- 
ment ,  M.  Dekay ,  dans  le  Journal  des  sciences  amériaain , 
ayant  eu  l'occasion  d'observer  un  individu  trouvé  adhérent, 
à  la  peau  du  diodon  pilosus  de  Mitchill ,  critique  ces  dififé** 
rentes  manières  de  voir,  et  propose  de  regarder  cet  animal 
comme  appartenant  à  l'ordre  des  polypes  tubifères,  ce  qui 
me  semble  bien  hasardé.  Quoi  qu'il  en  soit,  car  M.  Dekay 
pçnse  lui* même  que  ce  rapprochement  ne  sera  certain  que 


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LER  121 

lorsqu^n  connoîtra  son  organisation ,  nous  en  avons  extrait 
les  caractères  de  respécc.  Nous  devons  cependant  ajouter 
que,  d'après  la  figure  et  la  description  que  M.  Dekay  donne 
de  cet  animal,  il  est  évident  qu'il  ne  l'a  pas  observé  tout  en- 
tier ,  et  que  la  partie  antérieure  est  restée  dans  le  poisson.  Il 
dit  en  effet  que  la  bouche  étoît  irrégulière  et  présentoit  un 
aspect  granuleux ,  avec  plusieurs  petits  trouS,  ce  que  sa  figure 
fait  encore  mieux  apercevoir.  Il  ajoute  que  toute  la  partie 
du  corps  hors  dé  la  péàu  du  poisson  étoît  de  couleur  pourpre, 
tandis  que  ce  qui  étoit  intérieur  avoit  une  couleur  blanche. 
Les  tégumens  étoient  composés  de  deux  membranes,  l'extér 
rieure  pourpre ,  épaisse  et  coriace ,  l'intérieure  pâle  et  mince. 
Du  reste  il  n'a  pu  apercevoir  à  l'intérieur  ni  estomac  ni 
ovaires,  mais  seulement  quelques  fibres  blanchâtres  conver- 
gentes vers  l'extrémité  supérieure. 

La  figure  donnée  par  EUis  dans  les  Transactions  philosophi- 
ques me  paroît  appartenir  à  la  même  espèce  que  celle  dé" 
M.  Dekay. 

Genre  LERNéc,  Lemea,         *■ 

Corps  peu  alongé,  subcylindrique  ou  déprimé,  sans  trace 
de  divisions  ou  de  rudimens  d'appendices  sur  les  côtés  ;  un 
renflement  céphalique  plus  ou  moins  distinct;  la  bouche  in- 
férieure pourvue  d'une  paire  de  crochets;  l'abdoiiien  ter- 
miné par  deux  sacs  ovifères  plus  ou  moins  prolongés. 

Je  coiiserve  sous  ce  nom  les  espèces  de  lernées  qui  n'ont 
aucune  trace  d'appendices  ni  au  corps  ni  à  la  tête ,  c'est-à- 
dire  ,  les  espèces  les  plus  informes. 

1.**  La  L.  EN  MASSUE  ;  L.  clàvata,  MuU. ,  Z.  D. ,  t.  i ,  p.  33. 
Corps  cylindrique,  terminé  antérieurement  par  une  sorte  de 
rostre  crochu,  ayant  en-dessous  une  bouche  à  trois  plis:  les 
deux  sacs  ovifères  cylindriques  et  de  la  longueur  du  corps. 

Cette  espèce,  observtée  par  Muller  sur  les  nageoires,  les 
yeux,  dans  la  bouche  et  les  branchies  de  la  perche  de  Nor- 
wége;  paroît  avoir  une  organisation  assez  semblable  à  celle 
de  nos  leméocères.  Muller  dit  en  effet  avoir  observé  le  canal 
intestinal  et  une  circulation. 

2.*  La  L.  DE  Baster  ;  L.  Btuteri ,  Bast. ,  Opuic.  suU.^  II ,  p.  1 38, 
t.  8,  fig.  2.  Le  corps  blanc,  séparé  en  deux  par  un  étrangle- 
ment ;  rabdomen  beaucoup  plus  gros,  ovale  j  le  reofiement 


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ï2â  LER 

céphalique  globuleux;  bouche  inférieure  et  ]]iourvue  d'une 
double  paire  de  crochète,  au  moyen  desquels  ranimai  adhère. 

Je  ne  connois  cette  espèce  que  d'après  Baster,  qui  fait 
observer  que  cet  animal  a  beaucoup  de  rapports  avec  celui 
que  Gisier  a  figuré,  AclaHolm.y  lySi,  p*  90,  tab.  6,  fig. 
1  — 5  ,  et  que  Gmelin  cite  à  Tarticle  de  sa  L.  salmonea  :  il 
n^  parle  pas  de  sac  o  vif  ère. 

3.**  La  L.  CYCLOPHOHE  î  L.  cyc^ophora ,  Bv.  Corps  fusiforme , 
portant  à  son  extrémité  antérieure  un  renflement  discoïde , 
au  milieu  duquel  est  la  bouche.  Les  sacs  ovifères  sont  longs 
et  cylindriques. 

Je  ne  connois  cette  espèce  ,  qui  me  paroît  bien  distincte , 
que  d'après  une  figure  manuscrite  du  Voyage  des  Anglois 
au  Congo. 

Genre  Lernéomyze  ;  Lerneomyzon,  Bv.. 

Corps  ovoïde  ou  déprimé ,  avec  une  sorte  de  céphalo- 
thorax en  forme  de  cou  étroit ,  cylindrique ,  terminé  anté* 
rieurement  par  une  bouche  bilabiée,  pourvue  en  efiFet  de 
mandibules  en  crochète  et  d'une  lèvre  inférieure ,  un  suçoir 
plus  ou  moins  protractile  à  la  racine  inférieure  de  Tabdo- 
men  ;  deux  sacs  ovifères  peu  alongés. 

Ces  espèces  de  lernées  n'ont  aucun  appendice  au  corps  ^ 
mais  seulement  à  la  bouche.  Elles  adhèrent  aux  poissons  au 
moyen  d'une  espèce  de  suçoir ,  en  sorte  que  l'on  peut  con- 
cevoir qu'elles  peuvent ,  sinon  cesser  leur  adhérence  à  volonté , 
du  moins  tourner  sur  cette  espèce  de  pivot,  pour  porter  la 
bouche  à  di£férens  endroits* 

1 .''  La  L.  A  caocBET  ;  L.  uncinala ,  MuUer  ,  Z.  D. ,  tab. 
XXXlll,  fig.  2.  Corps  obloag,  subdéprimé,  mou  ,  blanchâtre, 
avec  un  sillon  longitudinal  sur  le  milieu  du  dos  et  deux 
latéraux  se  réunissant  sous  le  ventre  ;  la  bouche  terminale 
et  bifide;  la  ventouse  abdominale  très -peu  saillante;  les 
ovaires  claviformes.  ^ 

Cette  espèce,  qui  paroitétre  assez  peu  vivace,  a  été  trouvée 
par  Othon  Fabricius  sur  les  branchies  et  les  nageoires  de 
plusieurs  espèces  de  gades.  MuUer  a  pu  observer,  même  k 
Tœil  nu,  dans  cette  espèce,  la  marche  du  sang ,  qu'il  dit  se 
faire  le  plus  souvent  d'arrière  en  savant  et  quelquefois  en  sens 
inverse.  U  dit  aussi  ayoir  vu  un  autre  intestin  dans  un  mou* 


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LER  '»5 

vement  pémtaltique  y  et  en  outre  deux  filets  dans  la  partie 
cylindrique,  où  l'on  poavoit  aussi  apercevoir  un  mouvement 
de  fluide. 

2,**  La  L.  DES  NAGEOIRES;  L.  pirtnarum ^  S.  Ch.  Fab. ,  Jter 
Norweg»,  p.  28a.  Corps  déprimé,  plan,  charnu,  arrondi, 
le  dos  (?)  canaliculé;  un  appendice. médian  à  sa  partie  an- 
térieure ,  et  pouvant  se  loger  dans  ce  canal  ;  la  tête  cylin« 
drique ,  terminée  par  un  rostre  avec  deux  tentacules  linéaires- 
bifides  à  l'extrémité;  deux  sacs  oviféres  alongés,  cylindriques. 

Je  rapporte  cette  espèce,  que  je  n'ai  pas  vue,  à  cette  sec- 
tion avec  quelque  doute;  en  effet,  Fabricius  dit  que  Torgane 
dont  je  fais  le  suçoir  est  au  dos ,  ce  qui  seroit  fort  singulier» 
Il  ajoute  en  outre  qu'elle  s'attache  aux  nageoires,  en  faisant 
entrer  sous  leur  peau  toute  la  partie  antérieure  du  corps, 
ce  qui  diffère  des  véritables  lernéomyzes. 

3.*  La  L.  PYRiFpRME;  L.  pyriformis,  Bv. 

Abdomen  renflé ,  pyriforme ,  terminé  en  avant  par  un  su- 
çoir conique  fort  saillant  à  la  racine  du  céphalo-thorax ,  qui 
est  arqué ,  cylindrique  et  recouvert  en  avant  d'une  sorte  de 
plaque  ovale  écailleuse;  bouche  bilabiée  ;  la  lèvre  supérieuTC 
plus  longue  et  pourvue  de  mandibules  cornées  ;  l'inférieure 
avec  une  paire  de  palpes;  le  tubercule  anal  fort  saillante 

Cette  espèce,  dont  je  ne  me  rappelle  pas  l'origine  ,  existe 
dans  ma  collection.  J'ai  pu  y  reconnoître  aisément  que  le 
canal  intestinal  fait  quelques  inflexions  dans  l'abdomen ,  et 
que  les  ovaires  situés  au  dos  de  l'animal  se  continuent  avec 
les  sacs  oviféres.  L'adhérence  du  suçoir  se  fait  d'une  manière 
si  intime,  qu'il  semble  qu'il  y  ait  continuité  de  l'animal  pa- 
rasite avec  celui  sur  lequel  il  vit*  Les  œufs  contenus  dans  le 
sac  sont  gros  et  arrondis. 

Je  joindrai  à  cette  section  deux  espèces  un  peu  différentes 
des  précédentes ,  en  ce  que  tout  le  corps  est.  cylindrique  et 
pourvu  de  quelques  rudimens  d'appendices,,  et  entre  autres 
d'espèces  de  corps  alongés,  inous,  flexibles,  farmant  en  arrière 
un  faisceau  avec  les  ovaires  (peut*étre  sont-ce  des  rudimen$ 
d'organes  respiratoires  analogues  aux  fausses  -  pattes  des 
cyames  ) ,  mais  qui  adhèrent  toujours  par  une  sorte  de  fila- 
ment ventral.  Ce  sont  : 

4.*  La  L.  DE  F£aN£TTT;  L»  Pernettiana ,  Pernetty,  Yoy*  aux 


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Î24  LER 

îles  Malouînes,  tom.  i  ,  p.  gS,  pL  i  ,  fig.  6 ,  6.  Corps  cylin- 
drique dans  toute  son  étendue,  et  terminé  en  arrière  par  une 
paire  de  longs  appendices  qui  accompagnent  les  sacs  ovifères  ; 
deux  paires  d'appendices  au  milieu  du  corps ,  et  dont  Fin- 
férieure ,  beaucoup  plus  grosse ,  sert  à  attacher  Tanîmal  ; 
deux  petits  points  noirs  au-dessus  de  la  bouche ,  et  que  Per- 
netty  dit  être  des  yeux. 

Trouvé  sur  les  opercules  d'un  thon. 

5.°  La  L.  alongéë:  L.  elongata,  Bv.  Dans  cette  espèce, 
comme  dans  la  précédente ,  le  corps  en  totalité  est  étroit , 
alongé,  presque  cylindrique;  la  tête,  à  peine  un  peu  plus 
renflée  que  le  reste,  est  subécailleuse  en- dessus,  et  ofiFre 
en -dessous  une  bouche  bordée  en  avant  d'une  paire  de  cro- 
chet$  cornés  et  bien  mobiles  (ce  sont  de  véritables  mandi- 
bules), et  en  arriére  d'une  lèvre  inférieure  avec  une  paire 
de  palpes  ou  d'appendices  en  crochet,  également  mobiles. 
Au  point  de  jonction  du  thorax  avec  l'abdomen  est  le  filet 
médian  d'attache  dans  le  tissu  animal  ;  et  en  arrière  de  celui- 
ci,  les  sacs  ovifères,  qui  sont  cylindriques  et  fort  gros,  sont 
accompagnés  d'un  faisceau  de  deux  paires  d'appendices  iné- 
gaux, mous,  flexibles,  peut-être  subbranchiaux,  et  d'une 
pièce  médiane  supérieure  plus  courte* 

J'ai  observé  cette  espèce  vivante,  attachée  à  des  masses 
celluleuses  contenant  des  vers  intestinaux,  dans  un  cheilodip- 
fére-aigle  au  Havre. 

Genre  Lernentome  :  Lemenloma,  Bv.;  Entomode,  Lam. 

Corps  en  général  carré ,  subdéprimé ,  avec  des  espèces  de 
bras  ou  d'appendices  de  forme  variable  et  inarticulés  de 
chaque  c6té;  la  tête  plus  ou  moins  distincte,  pourvue  de  cornes 
et  de  crochets  à  la  bouche  ;  les  sacs  ovifères  le  plus  souvent 
ctavifhrmes. 

C'«st  un  groupe  fort  rapproché  du  suivant,  et  qui  renferme 
les  espèces  les  plus  bizarres  sous  le  rapport  des  singuliers 
appendices  qui  hérissent  le  corps.  Ils  servent  à  fixer  l'animal 
d'une  manière  presque  immobile. 

1.^  La  L.  RAYONNéE;  L.  radiata,  MuUer,  Z,D,,  i ,  tab.  38, 
^^.  4.  Corps  carré ,  déprimé,  convexe  et  garni  d'espèces  dé 
planques  dures  en -dessus,  concave  en -dessous  ;  trois  paires 
de  bras ,  dont  un  à  chaque  angle  et  deux  en-dessous  ;  la  tête 


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LER  12$ 

distincte,  armée  de  deux  paires  de  cornes  molles;  des  cro- 
chets à  la  bouche. 

Cette  espèce,  qui  a  un  pouce  de  longueur  sur  trois  lignes 
de  largeur,  a  été  trouvée  dans  la  cavité  buccale  du  çor^« 
phœna  rupestris. 

2.^  La  L«  GOBiEN  ',  L*  gohina,  Mullcr ,  ZooL  Dan*,  i  ,  p.  39, 
tab.  33 ,  ûg.  3. 

Corps  déprimé,  rhomboïdal,  ayant  à  chaque  angle  une 
sorte  de  bras  noueux  et  coudé  à  Textrémité  ;  tète  ^très-dis- 
tincte ,  avec  une  paire  de  cornes  arquées  en  dedans  ;  la 
bouche  à  trois  lèvres  ;  les  appendices  oviféres  cirrheux  et 
entortillés. 

On  ra  trouvée  sur  les  branchies  du  cotte -gobie. 

3.^  La  L.  nou£Dse;  X*  nodosa*,  MulL,  Z.  D.,  1 ,  p.  i23, 
t.  33 ,  fig,  6. 

Le  corps  subcarré,  convexe  en-dessus,  concave  en-dessous, 
avec  cinq  dents  de  chaque  côté,  dont  la  première  se  prolonge 
en-dessous  et  forme  un  bras  très-court  ;  la  tête  assez  distincte, 
avec  deux  tubercules  de  chaque  c6té;  les  ovaires  claviformes; 
la  bouche  armée  de  crochets* 

Elle  se  tient  à  l'entrée  de  la  bouche  de  la  perche  de  Nonvége. 

4*^  La  L.  ASEiLiNE,-  L.aselUna,  Linn.,  Iter  J^estrag, ,  171^ 
t.  3,  6g,  4. 

Abdomen  déprimé ,  cordiforme ,  séparé  du  thorax ,  qui  est 
semi-lunaire;  la  tête  à  l'extrémité  d'une  sorte  de  cou,  «t 
pourvue  d'une  paire  d'appendices  obtus  ;  une  autre  paire 
au  -  dessous ,  à  la  racine  de  l'abdomen  ;  les  ovaires  courts , 
claviformes. 

On  Ta  trouvée  sur  les  branchies  de  plusieurs  espèces  de 
gades  de  la  Mer  du  Nord. 

5.**  La  L.  DU  TRI  CLE;  L.  Triglœ,  Bv. 

Abdomen  aplati ,  carré ,'  surtout  en  avant  t  convexe  en- 
dessus,  concave  en -dessous,  bordé  en  avant  d'une  paire 
d'appendices  transversaux ,  digités,  et  sur  les  bords  de  quatre 
dents ,  dont  la  postérieure  est  la  plus  longue.  La  tête  élargie 
transversalement  et  portée  s\ir  une  sorte  de  cou  long  et  cy- 
lindrique. Les  sacs  oviféres  cylindriques  et  médiocres.  Deux 
paires  de  crochets  très-petits  à  la  bouche. 

Cette  espèce,  sans  doute  voisine  de  la  précédente,  dont 


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126  LER 

-«lie  est  cependant  bien  distincte,  a  déjà  été  trouvée  deux 
fois  enfoncée  dans  les  branchies  du  trigle  ordinaire,  Jusqu'à 
la  racine  de  Tabdomen ,  et  fixée  par  les  crochets  de  la  bouche. 

SJ*  La  L.  cornue:  L.  eornuta^  MuU. ,  Z.  J).,  pag.  124; 
Zoèga,  tab.  33,  fig.  6. 

Corps  oblong;  le  thorax  avec  deux  paires  d'appendices 
droits  et  bifides  à  l'extrémité;  la  tête  subovale  et  pourvue 
de  trois  cornes ,  dont  une  frontale  ;  deux  crochets  à  la  bouche  j 
les  sacs  ovifères  cylindriques  et  arqués. 

Elle  vit  sur  les  branchies  àtsj^leuronectespUUe&za  et  linguatula, 

7.*  La  L.  DE  Ddfresne;  L.  Dafresnii,  Bv. 

Corps  blanc,  mou ,  assez  alongé,  comme  formé  de  quatre 
divisions  ayant  chacune  une  paire  d'appendices  rudimen- 
taires  ou  de  bras,  les  antérieurs  et  inférieurs  doubles;  tête 
distincte,  à  quatre  petites  cornes;  bouche  inférieure  ronde, 
armée  de  crochets;  les  ovaires  fort  longs,  cylindriques  et 
entortillés. 

Cette  espèce ,  dont  M.  G.  Cuvier  fait  un  chondracanthe , 
est  molle ,  quoique  un  peu  hérissée  de  tubercules  comme  le 
chondracanthe,  mais  qui  sont  obtus ,  sans  divisions,  et  extrê- 
mement mous.  En  général ,  l'animal  semble  n'être  formé  que 
d'une  peau  molle,  transparente,  remplie  d'un  tissu  comme 
hépatique.  Les  œufs  sont  ronds  et  excessivement  nombreux. 

Genre  Lehnacanthe  :  Lernacanlha,  Bv.  ;  Chondracanthe, 
Delaroche. 

Corps  gros,  court,  assez  déprimé,  pourvu  de  chaque  côté 
d'appendices  rudim  en  taires ,  aplatis,  digités  et  cartilagineux  ; 
la  tête  séparée  du  thorax  par  un  sillon ,  et  portant  de  chaque 
côté  un  rudiment  d'antennes  ;  bouche  inférieure  accompagnée 
d'une  paire  de  mâchoires  ou  de  palpes  ;  les  sacs  ovifères  gros, 
courts  et  aplatis. 

1.®  La  L.  DE  Delaroche  :  L.  Delarochiana ;  le  Chondracan- 
the DU  Thon  ,  Delaroche ,  Bull,  des  se.  par  la  soc.  phil. 

Le  corps  formé  de  quatre  zones  hérissées  de  tubercules 
pointus  en-dessus,  et  pourvues  en-dessous  d'appendices  d'au- 
tant plus  larges  et  digités  qu'ils  sont  plus  postérieurs. 

Cette  espèce,  qui  est  le  type  de  cette  petite  section  géné- 
rique, a  été  trouvée  pour  la  première  fois  dans  la  Méditer- 
ranée par  Delaroche,  sur  les  branchies  du  thon.  Depuis,  elle 


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LER  1^7 

a  été  rencontrée  sur  celles  de  squales  et  d*autres  poissons» 
L'adhérence  n'a  lieu  que  par  les  crochets  de  la  bouche. 

Genre  Lernéopode  ;  Lerneopoda,  Bv. 

Corps  lisse,  assez  alongé,  divisé  en  abdomen  ovale  et  en 
céphalo- thorax  ^aplati  et  couvert  d'un  bouclier  crustacé  ; 
une  paire  de  palpes  courts ,  gros ,  coniques  et  subarticulés , 
accompagnant  la  bouche;  deux  paires  de  pieds  articulés, 
subonguiculés  sous  le  thorax  ;  des  sacs  ovifères  courts  et  sub- 
cylindriques. 

!.•  La  L.  DE  Brongniart  ;  L.  Brongnîartii ,  Bv. 

Des  deux  paires  de  pieds,  l'antérieure  courte  est  formée  de 
deux  articulations  et  d'un  crochet;  la  postérieure,  beaucoup 
plus  longue,  grêle,  cylindrique,  avec  un  crochet  terminal. 

J'ai  observé  cette  espèce  dans  la  collection  de  M*  Brongniart, 
qui  ignoroit  où  et  sur  quel  poisson  elle  avoit  été  trouvée. 
Son  corps,  d'un  demi-pouce  de  long  à  peu  prés,  est  couvert 
d'une  peau  d'un  brun  rougeàtre,  assez  épaisse,  surtout  sur  le 
céphalo-thorax ,  qui  ressemble  assez  bien  au  bouclier  de  quel- 
ques insectes.  Coupé  carrément  en  avant ,  on  y  voit  très-bien 
deux  espèces  d'antennes  ou  de  palpes  coniques,  avec  des 
traces  de  cinq  articles  accompagnant  la  bouche.  L'article  ba- 
silaire  m'a  paru  denticulé  à  son  côté  interne.  Sous  le  milieu 
du  thorax  est  une  première  paire  de  pattes ,  qu'on  ne  sau- 
roit  mieux  comparer  qu'à  celles  des  cyames  :  elle  est  courte, 
forte ,  et  courbée  en  dedans  ;  le  crochet  terminal  est  aigu. 
L'autre  paire  de  pattes  est  formée  de  chaque  côté  par  un 
long  article  gréie,  cylindrique,  un  peu  renflé  à  son  extré* 
mité,  et  terminé  par  un  petit  crochet  aplati  triangulaire» 
Dans  la  séparation  du  thorax  et  de  l'abdomen,  en -dessous 
et  dans  la  ligne  médiane ,  est  un  orifice  évident.  L'abdomen 
n'offre  rien  de  remarquable  ;  il  est  ovale ,  un  peu  aplati; 
Les  deux  sacs  par  lesquels  il  se  termine  en  arrière  >  sont 
couverts  d'une  enveloppe  cornée,  un  peu  transparente,  ce 
qui  permettoit  de  voir  que  leur  intérieur  étoit  rempli  d'une 
substance  comme  hépatique ,  et  entièrement  semblable  à  celle 
qui  étoit  dans  l'abdomen.  Les  longs  pieds  étoient  composés 
à  peu  près  de  même. 

2.**  La  L.  DU  SAUMON ,  L.  salmonea. 

La  bouche  pourvue  de  deux  lèvres  horizontales,  dont  la 


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i:.8  LER 

supérieure  est  armée  de  deux  crochets  mobiles  et  durs  ^  Fia- 
férieure  bifide.  Le  thorax  plus  large  que  la  tête,  et  ayant  à 
sa  base  deux  appendices  linéaires,  cylindriques,  assez- longs ^ 
réunis  à  leur  sommet  par  un  cartilage  orbiculaîrej  une  émi- 
nence  transversale  entre  eux.  L'abdomen  ovale,  plus  large 
et  plus  convexe,  avec  un  sillon  orbiculaire  en-dessus  et  deux 
longitudinaux  en^'dessous.  Les  ovaires  droits  et  longs. 

Cette  espèce,  que  je  n'ai  pas  vue,  n'appartient  peut-être 
pas  à  ce  genre.  Elle  se  trouve  sur  les  branchies  du  salmo 
carpionis  et  sur  le  corps  des  gades.  La  figure  qu'en  donne 
l'Encyclopédie,  d'après  Baster,  est  si  grossière,  qu'on  peut 
difficilement  se  faire  une  idée  des  rapports  de  celte  espèce. 

Ge*nre  Lernanthrope;  Lernanthropus ,  Bv. 

Corps  ovale,  assez  peu  alongé,  divisé  en  deux  parties;  un 
bouclier  céphalp-thoracique ,  et  un  abdomen  prolongé  en 
arrière  par  une  large  écaille  débordant  l'extrémité  du  tronc; 
deux  très-forts  crochets  verticaux  sous  le  front;  trois  paires 
de  très-petits  appendices  crochus  et  transverses  sous  le  thorax 
proprement  dit;  une  paire  de  bras  simples,  renflés  ,  et  une 
seconde  bifide  et  comme  branchiale  sous  l'abdomen.  Les  sacs 
ovifères  longs  et  cylindriques. 

J'ai  établi  cette  petite  coupe  générique  pour  une  espèce  de 
lernée  qui  se  rapproche  encore  plus  que  les  autres  des  ça- 
liges  et  des  branchiopodes ,  et  que  je  nomme  Lernanthrope 
MOUCHE,  L.  musca,  parce  qu'elle  a  une  ressemblance  grossière 
avec  le  corps  de  l'homme,  et  avec  une  mouche  dont  les  ailes 
seroient  réunies  sur  le  dos.  La  phrase  caractéristique  du  genre 
suffira  pour  la  faire  reconnoitre  ,  en  ajoutant  que  sa  couleur 
est  d'un  blanc  jaunâtre ,  si  ce  n'est  l'extrémité  des  crochets  qui 
est  brune ,  et  un  globule  saillant  ».  d'un  beau  noir,  de  chaque 
côté  de  la  pointe  de  l'abdomen. 

Dans  un  individu  des  deux  tiers  plus  petit  que  les  quatre 
autres  que  j'ai  trouvés  enfoncés  dans  la  peau  d^un  petit  diodon 
de  Manille,  les  crochets  frontaux  étoient  proportionnelle- 
ment beaucoup  plus  forts  :  il  en  étoit  de  même  des  appendices 
de  la  partie  postérieure  du  bouclier  thoracique ,  qui  étoient 
beaucoup  plus  larges  ;  ceux  de  la  première  paire  de  l'abdomen 
étoient  aussi  plus  longs ,  mais  bien  plus  grêles.  Il  n'y  avoit 
ni  ovaires  ni  points  noirs.  En  général,  l'animal  étoit  évi- 
demment moins  difforme. 


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LER  129 

On  arrive  ainsi  par  une  gradation  pour  ainsi  dire  insen- 
sible, et  au  moyen  des  genres  Dichélestion  d^Hermànn  ,  An- 
thosome  et  Cécrops  de  Leach,  aux  Caliges  et  genres  voisins, 
dont  chaque  espèce  ofire  une  disposition  d'appendices  parti«- 
culière ,  et  qui  ont  une  telle  ressemblance  avec  certaines  1er- 
nées,  que  l'une  d'elles,  la  Lemea  pectoralis  de  MuUer,  adop- 
tée comme  telle  par  Gmelin ,  MM.  Bosc,  de  Lamarck ,  Ocken , 
etc. ,  appartient  indubitablemeut  à  la  famille  des  caliges.  De 
celle-ci  on  passe  ensuite  par  les  argules  aux  branchiopodes ^ 
ainsi  il  nous  semble  que  la  place  que  nous  assignons  au 
singulier  groupe  d'animaux  que  Linnseus  a  désignés  sous  le 
nom  de  Lernées,  n'est  pas  aussi  mauvaise  que  M.  le  docteur 
Leach  veut  bien  nous  l'accorder  franchtment  dans  son  excel- 
lent article  ËNTROMosTRACés  ,  auquel ,  du  reste  ,  je  renvoie 
pour  les  mots  que  je  viens  de  citer,  Dichélestion,  Antho- 
A)M£  et  CécROFs,  et  qui  sont  pour  nous  des  lernéides  et  peut- 
être  même  des  caligides. 

Dans  cette  division  des  espèces  de  lernées,  je  n'ose  parler 
des  suivantes ,  parce  qu'elles  me  sont  beaucoup  trop  incom- 
plètement connues  :  i.°  la  L.  du  huchon,  L.  huchonis ,  dont  le 
corps,  très-blanc,  cartilagineux  et  noueux,  a,  dit-on,  deux 
tentacules,  et  qui  a  été  trouvée  par  Schrank  {lier  Bamr., 
p.  99,  tab.  2,  fis»  A,  D)  en  grande  quantité  sur  les  bran- 
chies du  salmo  hucho  :  2.^  la  L.  de  la  lote,  L.  Iota,  Herm. 
(Naturf.^  19,  p.  44,  t.  2 ,  fîg.  6),  qui  a  deux  petits  crochets 
k  la  bouche  et  quatre  ovaires  inégaux  ;  il  est  probable  qu'on 
confond  quelque  ap~pendice  avec  les  véritables  ovaires  :  3.* 
la  L.  CROCHUE,  L.  adunca ,  Strdm.  {Sbnderm. ,  1 ,  p.  167,  1. 1, 
fig.  7,  8),  qui  a  le  corps  ovale  et  dont  la  corne  du  rostre 
descend  en  arrière.  Elle  a  été  trouvée  sur  le  gadus  callarius. 

J'ai  encore  moins  osé  assigner  une  place  déterminée  à  un 
animal  trouvé. sur  les  branchies  de  l'orphie  {Esotbellone,  L.), 
et  dont  M.  Ocken  a  fait  un  genre  de  lernéide  sous  le  nom 
d'Axine.  Voici* cependant  les  caractères  qu'il  lui  assigne  :  Corps 
cylindrique ,  terminé  en  arrière  par  un  élargissement  cutané, 
bordé  d*un  double  rang  de  nœuds  ;  deux  nodosités  à  la  bouche. 
Le  corps  de  cette  axine  bellonis  a  un  demi-pouce  de  longuet  est 
courbé  vers  l'extrémité  antérieure. 
Je  ne  sais  non  plus  trop  que  faire  de  l'animal  queGesner a 
26.  9 


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»3o  LER 

xljécrit  et  figuré  sous  le  nom  d^Œslrus  si^t  asellus  (  Aquttl* , 
lib.  y,  cap.  8).  Il  me  semble  cependant  encore  appartenir  à 
la  famille  des  lernéides,  et  devoir  y  foriner  une  petite  <;oupe 
distincte.  C'est  à  tort  évideminent  que  Linnaeus  en  a  fait  un 
omscus  asellus ,  d'où  il  a  passé  parmi  les  cymothoadées  des  auteurs 
modernes  ;  car  la  description,  et  encore  moins  la  figure,  ne 
rappellent  un  tétradécapode  véritable.:  ce  ne  peut  être  non 
plus  un  cyame» 

L'animal  dont  Baker  a  donné  une  description  probable- 
ment erronée  ,  et  une  mauvaise  figure,  dans  les  Transactions 
philosophiques  pour  l'année  17449  sous  le  nom  de  suçoir  de 
l'ail^  est  encore  un  de  ces  êtres  qui ,  peut-être ,  appartiennent  à 
la  famille  des  lernéides  j  mais  cela  ne  m'a  point  paru  certain. 
Pallas  pense  cependant  que  cet  animal  doit  être  très- voisin 
de  la  sangsue  de  Boccone  {Pennatula  fUosa  ^  Linn.),  que  nous 
avons  rangée  au  nombre  des  Iprnées.  (De  B. ) 

LEROT  {Mamm.)^  nom  d'une  espèce  du  genre  Loir,  ti- 
rant son  origine. du  vieux  nom  françois  liron,  donné  à  cette 
espèce  et  au  loir.  (F.  C.) 

,  LEROT  A  QUEUE  DORÉE.  (Mamm.)  Nom  d'une  espèce  de 
rongeur  qui  avoit  été  réuni  aux  rats  proprement  dits  par 
Boddaërt,  sous  le  nom  de  mus  chrjsuros ,  et  dont  M  Geoffroy 
Saint-Hilaire  a  fait  le  genre  Echimis. 

Nous  ferons  connoître  les  caractères  de  ce  genre  au  mot 
Rat  épineux,  qui  est  la  traduction  d'echimis.  (F.  C.) 

LEROT  VOLANT.  {Mamm.)  Daubenton  donne  ce  nom, 
dans  l'Encyclopédie,  à, une  espèce  de  chéiroptére.  V.Taphien. 
(F.  C.) 

LEROUXIE,  Lerouxia.  (Bot.)  M.  Mérat,  dans  sa  Flore  des 
environs  de  Paris,  a  établi  un  nouveau  genre  sous  ce  nom 
avec  la  lisimaque  des  bois  :  ce  genre  n'a  pas  été  adopté.  (I^,D.) 

LERQUE,  Lerchea.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones., à  fieurs  complètes,  monopé^talées,  régulières,  dont 
la  famille  n'est  pas  encore  reconnue,  qui  a(>partient  à  la 
monadelphie  perUandria  de  Linneeus ,  offrant  pour  caractère 
essentiel:  Un  calice  persistant,  tubulé,  à  cinq  dents;  une 
corolle  in fundibuli forme  ,  le  limbe  à  cinq  divisions  ;  jcinq 
étamines  monadelphes;  un  ovaire  supérieur;,  un  stylp- ter- 
miné par  deux  ou  trois  stigmates.  I^e  fruit  est  une  cap^ale 


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LES  i5i 

a  deux  ou  trois  loges,  renfermant,  dans  chaque  loge,  des 
semences  nombreuses. 

Lerque  a  longue  queue;  Lerchea  longicauday  Lînn.,  Manl,^ 
iSG,  Arbrisseau  des  Indes  orientales,  d'un  port  rustique, 
dont  les  rameaux  sont  diffus,  comme  articulés,  garnis  de 
feuilles  opposées,  pétiolées,  lisses,  lancéolées,  très- entières, 
longues  d'un  pied,  accompagnées  de  stipules  ensiformes, 
plus  courtes  que  les  pétioles.  Les  fleurs  sont  disposées  en 
un  épi  terminal,  très-îong,  filiforme,  toutes  ces  fleurs  pe- 
tites, ëparses,  distantes  entre  elles;  leur  calice  est  d'une  seule 
pièce ,  à  cinq  dénis  ;  la  corolle  monopétale ,  en  foréie  d'en- 
tonnoir :  le  tube  plus  long  que  le  calice  ;  le  limbe  droit , 
à  cinq  divisions  ;  les  filamens  des  étamines  réunis  en  un  tube 
soutenu  par  l'ovaire ,  portant  cinq  anthères  oblongues  et 
sessiies;  un  ovaire  supérieur,  presque  ovale,  muni  d'un  style 
renfermé  dans  le  tube  des  filamens,  terminé  par  deux  ou 
trois  stigmates  obtus.  Le  fruit  est  une  capsule  presque  glo- 
buleuse, toruleuse,  à  deux  ou  trois  loges  avec  des  seniencea. 
nombreuses.  (Poir.) 

LERVÉE,  {Mamm.)  Shaw  le  voyageur  parle  sous  ce  nom 
d'une  espèce  d'antilope  de  Barbarie,  dans  laquelle  Pallas  a 
cru  reconnoître  le  koh  de  Buffon  ;  mais  l'exactitude  de  ce 
rapprochement  est  douteuse.  (F.  C.) 

LES AN-ALH AMEL.  (  Bot. )  Voyez  Lisen.  (  J.  ) 

LESAN-EL-A'SFOUR.  {Bot.)  Suivant  Delile,  on  donne 
ce  nom,  au  Caire,  aux  fruits  du  frêne  à  la  manne  {jraxinus 
ornus).  (Lem.) 

LESAN-EL-TOUR.  (Bof.)  Nom  arabe  signifiant  langue  de 
bœuf,  donné  à  la  bourrache  ordinaire,  suivant  M.  Delile, 
Cette  plante  est,' dans Dal^champs,  sous  le  nom  de  tesan-althauvy 
dans  Forskal  sous  celui  de  iissanrettor ,  dans  Meutzel  sous  celui 
étlagenaga.  {J.J 

LÉSARD.  {Erpét.)  Voyez  Lézard.  (Desm.) 

LESC A RINA  (Ornit/i.),  nom  de  la  fauvette  effarVate, 
sylvia  strepcra,  Vieil!.,  à  Turin.  (Ch.  D.) 

LESCEN  {Bot.  ),  nom  africain  du  géranium,  suivant  Ruellîus, 
commentateur  de  Dioscoride.  (J.)  '      • 

LESKE.  {Omith.)  L'oiseau  ainsi  nommé  enSilésie,  est  le 
gros  bec ,  îoxia  coccQtUrausteu  {  Ch*  D.  ) 


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i3a  LES 

LESKEA;  Leshia,  Brîdel.  {Bot.)  Genre  de  plantes  ciypio^ 
games,  de  la  famille  des  mousses,  institué  par  Hedwig  et 
adopté  par  les  botanistes.  Il  a  beaucoup  d'affinité  avec  le 
genre  Hjypnum,  avec  lequel  il  avoit  été  confondu.  11  est 
caractérisé  par  son  péristome  double  :  Fextérieur  à  seize  dents 
subulées;'  l'intérieur  membraneux,  divisé  en  seize  lanières 
égales ,  entre  lesquelles  on  ne  voit  pas  de  cils ,  comme  dans 
le  genre  Ifypnum;  coiffe  lisse,  cuculiforme. 

Les  e^èces  de  Uskea  sont  assez  nombreuse^  :  on  en  compté 
une  cinquantaine  ;  mais  on  peut  en  compter  davantage^ 
si  l'on  n'admet  pas  le  genre  Pterigophyllum  de  Bridel, 
qui  répond  à  Vhookeria  de  Smith,  et  au  cyatophorum  de  Pa- 
lisot- Beau  vois,  et  si  l'on  y  laisse  réuni  le  chœtophora  de 
Bridel,  fondé  sur  le  leskea  cristata  d'Hedwig,  qui  diffère 
par  sa  coiffe  en  forme  de  mître  velue  et  filamenteuse.  Le 
cUmacium  a  aussi  fait  partie  des  leskea,  ayant  été  formé  sur 
le  leskea  dendroides ,  Vahl. ,  ou  hypnum  dendroides,  Linn. 

Ces  plantes  ont  le  port  des  hypnum  ;  elles  offrent  aussi 
les  mêmes  habitudes  :  elles  croissent  presque  toutes  en  Europe 
ou  dans  l'Amérique  septentrionale. 

Cesinousses  sont  monoïques  ou  dioïques ,  et  leurs  fleurs  sont 
latérales ,  comme  dans  les  hypnum.  Les  lanières  du  péristome 
externe  se  replient  en  dedans;  c'est  le  contraire  dans  les  hyp- 
num. L'urne  ou  la  capsule  est  toujours  libre  ;  elle  n'est  jamais 
cachée  par  le  perichœtium ,  comme  cela  s'observe  dans  Tume 
du  neckera,  dont  les  leskea  diffèrent  encore  par  la  présence 
d'un  anneau ,  et  par  la  coiffe ,  qui  se  fend  toujours  de  côté  et 
se  détache  obliquement.  Nous  ferons  remarquer  les  espèces 
suivantes. 

J.  1."  Feuilles  distiques,  rameaux  aplatis. 

Leskea  aplatie  :  L.  complanata,  Brid.  ;  Decand.,  FI.  f r.  ; 
Hypnum  complanatum ,  Linn.;  Hook. ,'  Musc.  Brit.,  tab.  u^. 
Dillen. ,  Musc,  tab.  84,  £g.  7.  Tige  couchée,  filiforme, 
divisée  en  ramiâcations  divergentes,  disposées  sur  deux  rangs 
Opposés,  et  une  ou  plusieurs  fois  ailées,  filiformes  à  leur 
extrémité;  feuilles  d'un  vert  clair,  distiques,  ovales-oblon- 
gues ,  terminées  par  une  pointe ,  les  supérieures  lancéolées- 
aiguës:  capsule  ovale,  droite^  portée  sur  un  pédicelle  roii- 


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LES  i33 

geâtre ,  long  de  huit  à  douze  lignes  ;  opercules  coniques , 
légèrement  obliques.  Cette  plante  croft  partout  en  Europe, 
sur  les  arbres,  ou  plus  rarement  sur  les  pierres  et  à  terre. 
On  l'a  rencontrée  également  à  la  Guiane,  où,  sans  doute, 
elle  aura  été  transportée. 

Leskea  trichomane  :  L.  Irichomanoides ,  Bridel ,  Musc*  ; 
Hjrpnum  trichomanoides ,  Linn.  ;  Hook. ,  Afii^c.  Brit. ,  tab.  24; 
Dillen.,  Musc,  tab.  34,  fîg.  8;  Vaill. ,  Bot.,  tab.  23,  fig.  4. 
Tige  couchée,  rameuse;  rameaux  concaves  en  *  dessous; 
feuilles  distiques,  oblongues,  arrondies,  munies  d'une  ner- 
vure; capsules  droites,  ovales,  garnies  d'un  opercule  long 
et  courbé.  Cette  espèce  ressemble  beaucoup  à  la  précédente, 
avec  laquelle  elle  est  souvent  confondue;  elle  s'en  distingue 
principalement  par  ses  rameaux  plus  courts  et  concaves  en* 
dessous,  à  cause  de  l'inflexion  des  feuilles.  £lle  est  extrême* 
ment  commune  partout  en  Europe ,  sur  le  tronc  des  arbres , 
les  arbrisseaux,  et  même  quelquefois  sur  les  terres  en  pente* 
Elle  ressemble  à  une  jungermannia  par  son  feuillage  aplati , 
et  à  une  espèce  de  trichomanes  par  la  transparence  de  ce 
même  feuillage. 

J.  a.  /Veuilles  imbriquées ,  distiques;  rameaux  com-' 
primés* 

Leskea  comprimée;  L.  compressa,  Hedw, ,  Sp«  mute.,  tab. 
56,  fig.  1,  7.  Tige  couchée,  rameuse;  rameaux  lâches,  lea 
derniers  plus  courts ,  comprimés ,  arqués ,  disposés  sur  deux 
rangs  opposés.  Feuilles  imbriquées,  les  unes  appliquées  sur 
la  tige,  les  autres  étalées  presque  sur  deux  rangs,  ovales, 
lancéolées,  sans  nervures,  très^eotières ;  capsule  oblongue, 
droite,  à  opercule  conique,  oblique.  Cette  espèce,  comme 
toutes  celles  de  cette  division ,  croît  en  Amérique.  Elle  se 
trouve  en  Pensylvanie ,  sur  les  troues  d'arbres, 

$•  3,  Feuilles  imbriquées ^  éparses  ;  rameaux  cylin- 
driquesx 

Leskea  soyeuse  :  L.  sericea ,  Hedvv. ,  Muse,  /rond» ,  4 ,  tab. 
17;  Hypnum  aericeum ,  Linn.;  Hook.,  Musc,  Britiy  tab.  25; 
Dill. ,  Musc,  tab.  42  ,  fîg.  5 9  ;  Vaill. ,  Bot,,  tab,  27  ,  fig.  3, 
Tige  rampante ,  rameuse  :  rameaux  simples  ou  divisés ,  te* 


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i34  LES 

dressés,  rapprochés,  st)uvent  courbés,  garnis  de  feuilles  nom- 
breuses, d'un  vert  jaunâtre  ou  soyeux ,  imbriquées,  lancéo- 
lées, pointues,  marquées  de  trois  nervures  à  leur  base; 
capsules  droites,  presque  cylindriques;  opercules  coniques, 
pointus,  un  peu  crochus.  Cette  mousse  est  commune  partout 
en  Europe  :  elle  se  rencontre  aussi  en  Asie  et  sur  la  côte 
d'Afrique.  Forskal  l'a  recueillie  dans  l'île  d'imros,  l'une  des 
îles  de  l'Archipel ,  et  Seezen  Sur  les  monts  Hémus  et  Olympe. 
Elle  croît  sur  les  troncs  d'arbres ,  les  rochers  et  la  terre ,  et 
forme  des  gazons  qui  fructifient  au  printemps.  Les  pédi- 
celles  ont  huit  à  dix  lignes  environ  de  longueur;  ils  sont 
axillaires,  rougeâtres,  brillans':  les  capsules  sont  brunes.  Il 
ne  faut  pas  confondre  cette  plante  avec  ïhj'pnum  lutescens, 
Linn.  (Voyez  Hypnum,  vol.  22 ,  p.  36o.) 

J.  4.  Feuilles  lâches  ;  rameaux  Jilif ormes. 

Leskea  déuée;  L.  suhtilis,  Hedw.,  Musc,  frond, ,  4,  tab.  9, 
Tige  grêle,  rampante,  rameuse;  rameaux  simples,  filiformes, 
un  peu  redressés  et  rapprochés ,  en  touffes  ;  feuilles  lâches , 
écartées,  linéaires,  lancéolées;  pédicelles  droits,  longs  de 
quatre  à  huit  lignes;  capsules  un  peu  penchées  ou  droites, 
cylindriques,  à  opercules  coniques,  pointus.  Cette  espèce, 
remarquable  par  ses  rameaux  capillacés ,  se  trouve  dans  les 
parties  tempérées  et  septentrionales  de  l'Europe.  Haller  en 
fit  le  premier  la  découverte  en  Suisse  ;  puis  elle  a  été  trouvée 
dans  diverses  parties  des  Alpes,  de  l'Allemagne,  en  Zélande, 
en  Ecosse  et  en  Angleterre.  Elle  nait  sur  les  troncs  des 
arbres  et  fructifie  entêté. 

J.  5.  Feuilles  rejetées  ou  presque  rejetées  d*un  seul 
çôtéi  rameaux  crochus  à  leur  extrémité* 

Leskea  multiflore  :  L.  pofyantha ,  Hedw. ,  Musc,  frond, , 
4,  tab.  2;  Dillen.,  Musc,  tab.  42^  fig.  62.  Tige  rampante ^ 
rameuse;  rameaux  simples, 'grêles,  un  peu  courbés,  rappro- 
chés ,  en  touffes  ;  feuilles  imbriquées  dans  l'état  sec ,  étalées 
dans  l'état  hilmide,  lancéalées,  pointues,  sans  nervures, 
d'un  vert  .clair;  pédicelles  nombreux,  droits,,  d'un  rouge 
pâle 9  longs  de  huit  à  douze  lignes;  capsules  ovoïdes,  rouges 
ou  brunes,  droites ^  ovales }  opercule» coniques ,  aigus,  d'un 


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LES  i35 

pouge  vif,  un  peu  courbés.  On  trouve  cette  moussa  partout 
en  Europe,  au  pied  des  arbres.  Elle  fructifie  au  printemps. 

Lesrea  a  plusieurs  fruits:  L.  pofycarpa,  Brid. ,  Musc,  3, 
lab.  3,  iiç.  3,  et  tab.  6,  ûg^  3.  Tige  rameuse,  rampante;* 
rameaux  simples,  entrelacés;  feuilles  ovales- lancéolées, 
aiguè's,  nerveuses;  pédicelles  nombreux;  capsules  droites, 
cylindriques  ;  opercules  coniques.  Cette  mousse  croît  dans 
les  vergers,  les  bois,  les  prés  ombragés,  au  pied  des  arbres 
et  à  terre.  On  la  rencontre  partout  en  Europe  et  daoy 
rAmérique  septentrionale.  Elle  est  indiquée  aux  environs 
de  Paris.  (Lem.)  ..    ;  .  . 

LESNYI  BYK  (Mamm.),  nom  russe. de  l'aurochs.  (F.  C.) 

LESPEDÈZA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
fleurs  complètes,  papillonacées ,  de  la  famille  des  tégumi" 
neuses ,  de  la  diadelphie  décandrie  de  Linqseust ,  dont  le  ea- 
ractère  essentiel  consiste  dans  un  calice  à  cinq  division^ 
presque  égales,  linéaires-lancéolées  dusubulées;  un«  corolle 
papillonacée  ;  la  carène  obtuse;  dix  étanyines  diadelpheS;' 
ua  ovaire  supérieur,  médiocrement  péëicellé;  un  style;  un 
stigmate  en  tête  conique;  une  gousse  non  articulée  9  à  une 
seule  loge,  monosperme. 

Ce  genre,  dédié  par  Michaux  à  M.  Lespédéze,  gouver* 
neur  de  la  Floride,  est  distingué  des  hedysarum  (sainfoin) 
particulièrement  par  le  caractère  de  ses* fruits.  Il  devient' 
une  subdivision  de  ce  genre  très^nombreux  en  espèces.  On 
peut  .ajouter  que  ses  feuilles,  rarement  simples,  sont  com- 
posées de  trois  folioles.  Les  tiges- sont  plus  ou  moins  li* 
gueuses. 

Lespedê^a  a  fleurs  sessiles  :  Lîespedeza^iemiiflora,  Mich;, 
FL  Bor,  Amer,  y  2  ,  pag. ,  70;  Medicagti  virginha?  Linn.  Cette 
plante  a  des  tiges,  très -rameuses,  -un  peu  ligneuses  ;  ses  ra- 
meaux sont  droits,  alt-ernes,  garnis  de  feuilles  pétM»lées, 
composées  de  trois  folioles  oblongue»,  elliptiques,  vertes , 
glabres,  réticulées,  munies  de  bractées  sétacées.  Les  ikura 
sont  nombreuses,  disposées^  par  fascicules  sessiles  dans  Fais^  * 
selle  des  feuilles  :  le  calice  petit,  vêtu,- caduc,  à  cinq  dents 
profondes,  preque  égales,  aiguës;  les  gousses  petites^  ova- 
les, à  une  seule  semence*  Cette  plante  croit  dans  la  Caro^  < 
line  et  la  Virginie.  •    .* 


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136  LES 

Lespedeza  effilé  I  Lespedeza  juncea ,  Poir,  j  Hedysarum  jun^ 
cejim ,  Linn. ,  Dec^ ,  i ,  tab.  4.  Cette  espèce  a  le  port  d'un 
genêt;  ses  rameaux  sont  souples,  alongés,  pubescens,  striési 
les  feuilles  alternes,  à  trois  folioles  linéaires,  oblongues^ 
obtuses,  pubescentes  et  réticulées  en -dessous  ;  le  pétiole 
velu  ;  les  stipules  sétacées.  Les  fleurs  sont  nombreuses ,  dis- 
posées en  petites  grappes  axillaires ,  presque  en  petites  om- 
belles ;  les  pédoncules  pubescens  ;  de  petites  bractées  cour^ 
tes^  ovales;  le  caUce  velu  ou  cendré;  la  corolle  blanche^ 
Tétendard  marqué  de  lignes  purpurines;  les  gousses  petites, 
monospermes,  à  peine  de  la  longueur  du  calice.  Cette 
plante  croît  dans  la  Sibérie  et  la  Tartarie. 

Lespedeza  tombant  ;  Lespedeza  pvocumbens  ,  Mich, ,  Le, 
pag.»7i,  tab.  39.  Ses  tiges  sont  couchées  :  elles  produisent 
de»  rameaux  presque  simples,  pubescens,  filiformes,  garnis 
de  feuilles  ternées;  les  folioles  petites,  ovales,  glabres,  en- 
tières, un  peu  pileuses  en -dessous,  réticulées,  mucronées  ; 
les  stipules  sétacées.  Les  pédoncules  sont  capillaires,  axil- 
laires, très-longs,  soutenant  deux  ou  trois  petits  épis  de 
Aeurs  presque  sessiles;  leur  calice  est  blanchâtre  et  pubes- 
cent;  la  corolle  petite,  purpurine;  les  gousses  glabres ,  ova- 
les, petites,  non  recouvertes  par  le  calice,  un  peu  aiguèf^, 
ne  renfermant  qu'une  seule  semence.  Cette  plante  croît 
dans  la  Caroline  et  la  Virginie. 

'  Lespedeza  a  fleurs  violettes  :  Lespedeza  vioUiâea,  Poir.  ; 
Hed^sarum  vwlaceum^  Linn.,  Spec,  Ses  rameaux  sont  pres- 
que filiformes^  pubescens,  garnis  de  feuilles  ternées,  com- 
posées de  trois  folioles  presque  égales,  à  peine  pédicellées, 
arrondies  à  leurs  deux  extrémités,  glabres  en-dessus,  un 
peu  pubescentes  en^-dessous;  les  stipules  sétacées.  Les  pé- 
doncules sont  axîHairçs,  sétacés,  très*longs,  soutenant  en- 
viron deux  fleurs  ]^resque  sessiles ,  plus  nombreuses  aux  pé- 
doncules inférieurs  ;  leur  calice  pubescent,  fort  petit  ;  la 
corolle  yiolette;  les  gousses  deux  ou  trois  fois  plus  longues 
que  le  calice i,  glabres,  comprimées,  rhomboïdales.  Cette 
plante  croît  dans  la  Caroline  et  la  Virginie. 

Lbsfedszaa  PLUsiEims  épï3  :  Lespedeza  polystachia,  Mich.  Le, 
iah>  40 ;,Hedy$arum  hirtum,  Linn.,  Specm  Arbrisseau  dont  les 
tiges  se  divisent  en  rameaux  cylindriques,  un  peu  angu- 


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LES  >37 

leux,  légèrement  pubescens,  garnis  de  feuilles  à  trois  fo- 
lioles elliptiques ,  velues  dans  leur  jeunesse  ,  longues  d'en- 
viron un  pouce,  larges  d'un  demi-pouce;  les  deux  folioles 
latérales  plus  courtes ,  un  peu  pédicéllées  :  les  fleurs  dispo- 
sées en  plusieurs  épis  axillaires,  simples  ou  rameux;  leur 
calice  est  blanchâtre  ou  de  couleur  purpurine,  velu,  à 
cinq  découpures  roides,  trés-aiguës;  la  corolle  blanche,  au 
moins  une  fois  aussi  longue  que  le  calice;  les  gousses  ova- 
les, comprimées,  aiguës,  couvertes  de  poils  blanchâtres ^ 
renfermées  dans  le  calice  persistant.  Cette  plante  croit  dans 
les  contrées  septentrionales  de  FAmérique. 

Lespedeza  piED-DErLiÈVRE  :  Lcspedcza  lagopodioides ,  Poir.  f 
Hedy'sarum  lagopodioides,  Linn.,  Syst,veg,;  Burm.,  FL  Ind,^ 
pag.  68,  tab.  53.  Ses  rameaux  sont  velus  et  tomenteux; 
ses  feuilles  composées  de  trois  folioles  inégales,  ovales,  ob- 
tuses, presque  sessîles,  pubescentes  en -dessous  :  les  fleurs 
disposées  en  un  épi  terminal,  ovale- obtus,  muni  à  sa  base 
d'une  bractée  ovale,  subulée;  les  calices  trés-cotirts ,  abon- 
damment velus;  la  corolle  fort  petite;  les  gousses  monos- 
permes.  Cette  filante  croit  dans  les  Indes  orientales.  (Poir.) 
LESSERTIA.  (£o/.}  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
fleurs  complètes,  papillonacées,  de  la  famille  des  légumi" 
neuses,  àë  la  diàdelphie  décandrie  de  Linnaeus,  offrant  pour 
caractère  essentiel  .*  Un  calice  campanule,  'un  peu  pédicellé, 
à  cinq  dents  courtes  ;  une  corolle  papillonacée  ;  la  carène 
obtuse  ;  dix  étamines  diadelphes  ;  un  ovaire  supérieur ,  ob« 
long,  pédicellé  ;  le  style  courbé  en  arc  ;  le  stigmate  en  tête. 
Le  fruit  est  une  gousse  membraneuse ,  comprimée ,  point  vé- 
siculeuse. 

Ce  genre  faisoit  partie  des  eolutea  de  Linnaeus ,  mais  il 
s'en  distingue  par  son  port ,  par  une  tige  herbacée ,  par  une 
gousse  non  vésiculeuse  ;  ces  caractères  ont  déterminé  M. 
De  Candolle  à  en  former  un  genre  particulier ,  qu'il  a  dédié 
à  M.  De  Lessert,  sous  le  nom  de  Lessertia. 

Lessertia  annuel:  Lessertia  annua,  Decand.,  Astrag.,  P*43; 
Colutea  herhacea ,  Linn.,  Spec,  ;  Lamk.,^JU.  gen. ,  tab.  634, 
fig.  5  ;  Commel.,  Hor^.,  2,  tab.  44.  Cette  plante  a  des  tiges 
herbacées,  rameuses,  hautes  d'un  à  deux  pieds,  chargées 
de  poils  fort  courts.  Les  feuilles  sont  ailées  avec  une  im^ 


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i38  LES 

paire,  cfomposëes  de  quinze  à  dix-sept  folioles  verdàtres/ 
linéaires,  presque  glabres,  obtuses  ou  échancrées  :  les  Heurs 
petites,  d'un  violet -brun  à  Pextrémité  de  leur  carène  et 
de  leurs  ailes,  finement  rayées  sur  leur  étendard,  disposées 
en  grappes  axillaires  sur  des  pédoncules  plus  longs  que  les 
feuilles  ;  elles  produisent  des  gousses  comprimées  latérale- 
ment, plus  larges  et  un  peu  arrondiesi  vers^leur  sommet, 
terminées  par  une  petite  pointe  en  crochet.  Cette  plante 
croît  au  cap  de  Bonne-Espérance;  on  la  cultive  au  Jardin 
du  Roi. 

Lessertfa  viVACE  :  Lessertia  perennanSy  Decand.,  Astrag», 
pag.  43;  Colutea  perennans  j  Jacq. ,  Vind*  et  HorL,  3,  tab.  3. 
Ses  tiges  sont  droites,  médiocrement  rameuses,  à  peine  pu- 
bescentes,  striées;  ses  feuilles  ailées,  composées  de  six  à 
Irait  paires  de  folioles  petites,  ovales-oblongues ,  pédicellées, 
pubescentes,  obtuses  à  leurs  deux  extrémités.  Les  fleurs 
sont  blanches  ou  légèrement  purpurines,  presque  unilaté- 
rales, disposées  en  grappes  simples,  alongées;  le  calice  cam- 
panule, à  cinq  dents  aiguës,  inégales;  la  corolle  petite; 
les  ailes  onguiculées;  les  gousses  petites,  glabres,  ovales, 
comprimées,  renfermant  quatre  à  cinq  semences  réniformes. 
Cette  plante  croit  au  cap  de  Bonne -Espérance;  on  la  cul- 
tive au  Jardin  du  Roi.  (Poiit.) 

LESSIVE,  LAVAGE,  LESSIVER,  LAVER.  (Chim.)  Dans 
le  langage  vulgaire,  la  lessive  est  de  Teau  qui  a  digéré  sur 
la  cendre  du  bois,  et  qui  en  a  dissous  la  potasse.  Dans  les 
laboratoires  de  chimie  on  applique  quelquefois  le  même 
mot  a  un  liquide  quelconque  qu'on  a  mis  en  contact  avec 
une  matière  solide,  dans  le  dessein  d'en  séparer  un.  ou  plu- 
sieurs corps  que  le  liquide  dissout  à  l'excrusion  d'une  autre 
ptirtion  de  la  matière  :  plus  souvent  on  emploie  dans  le 
même  sens  le  mot  lavage.  Quant  aux  verbes  lessiver  et  layer^ 
qui  expriment  Pacte  de  faire  une  lessive^  un  lavage^  on  les 
emploie  Tun  pour  l'autre;  cependant  le  second  nous  paroît 
être  plus  usité.  (Ch.) 

LESTES.  {îchthyoL)  Chez  les  Lettes,  oti  donne  ce  nom 
au  Flez.  (h.  C.) 

LESTE VE,  Lesteva.  (Entom,)  Dénomination  employée  par 
M.  LatreiUe  pour  désigner  un  petit  genre  d'inseotes  de  la 


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LES  «39 

famille  des  brachélylres  ou  brévîpcnne*  de  Tordre  des  co- 
léoptères et  du  sous-ordre  des  pentam^rés. 

Ce  nom ,  qui  ne  nous  paroît  ni  grec  ni  latin,  à  moins  qu*il 
ne  soit  pris  du  mot  leste,  en  grec  Xt^iÇj  un  voleur  habile ^ 
prœdo,  grassator,  avoit  été  employé,  comme  nous  venons  de 
le  dire ,  avant  que  M.  Gravenhorst  publiât  son  Histoire  des 
niicroptères,  où  il  établit  le  même  genre  sous  le  nom  d'iiiw 
thophagus,  qui  signifie  mangeur  de  fleurs;  et  on  trouve  en 
efl'et  ces  insectes  sur  les  fleurs,  et  non  sur  les  matières  ani- 
males Gomme  la  plupart  des  staphylins. 

Voici  les  caractères  assignés  à  ce  genre  par  M.  Latreîlle, 
qui  le  range  dans  sa  troisième  section  des  staphylins,  qu^il 
nomme  aplatis ,  dont  la  tête  est  découverte ,  la  lèvre  supé- 
rieure entière ,  non  échancrée ,  les  palpes  plus  courts  que  la 
tête  :  division  dans  laquelle  il  range ,  aussi  les  oxytèles ,  les 
omalies,  les  protéines  et  les  oléochAres,  d'après  Finsçrtion  des 
antennes  et  la  forme  des  pattes. 

D'après  l'analyse ,  ce  genre  se  distingue  de  celui  des  slênes, 
parce  que  ces  insectes  ont  les  yeux  globuleux  et  la  tête  très- 
large  ;  des  oxypores ,  des  padères  et  des  fongivores ,  parce  que 
ces  clerniers  ont  les  palpes  alongés,  renflés,  avancés;  et  enfin 
de  la  plupart  de  ces  insectes  brachélytres ,  parce  que  les  ély- 
tres  recouvrent  au  moins  la  moitié  ou  les  trois  quarts  de 
Tabdomen  ,  circonstance  qui  a  fait  placer  la  plupart  des 
espèces  avec  les  petits  carabes  :  tel  est  en  particulier  le  co" 
rabus  dimidiatus  de  Panzer. 

Olivier  a  flgur  é  plusieurs  espècçs  de  ce  genre  ,  entre  au- 
tres n.""  XLll,  pi.  2,  fig.  12  j  a,  b,  c,  d,  une  espèce  de  lesr 
tève  sous  le  nom  de  staphylin  échancré  :  nous  avons  donnée 
nous-mêmes  un  dessin  très-exact  de  Tespèce  que  nous  avons 
indiquée  sous  le  nom  de  Lestbve  cimicifoeme^,  ou  semblable  à 
une  punaise.  (Voyez  Atlas  de  ce  pictionnaire  ,  4.*  livraison , 
n.^Xl,  5.) 

1."  Lbstève  alpine;  Lesteva  alpina,  Olivier,  Coléopt-,  n.* 
42  ,  pi.  VI ,  n."  55,  a,  ^. 

Car.  Noirâtre  ;  à  élytres ,  corselet  et  pattes  testacés. 

2.**  Lestève  éc  H  ANCRÉE  ;  hcsteva  emorginata*  . 

Car.  D\un  fauve  obscur  j  corselet  rebqrdé  i  élytres  échan- 
crés  testacés;  tête  noire*  .    . 


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Uo  LES 

3.'  LE5tèvE  ciMiciTOnviE  ;  Lesteva  cimiciformis. 

C'est  l'espèce  que  nous  avons  fait  peindre.  Elle  a  à  peu 
près  trois  lignes  de  longueur  et  ressemble  beaucoup  à  Fin- 
secte  précédent,  excepté  que  sa  tête  et  ses  élytres  sont  de  la 
même  eouleur  que  le  corps,  d'un  brun  ferrugineux,  (CD.) 

LESTIBOUDOISE,  Lestibudesia.  {Bot.)  Genre  de  plantes 
dicotylédones,  à  fleurs  incomplètes,  hermaphrodites,  de  la 
famille  des  amaranihacées  et  de  la  pentandrie  tétragynie  de 
linnœus ,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  à  cinq 
folioles  concaves;  point  de  corolle;  cinq  étamines  réunies 
en  un  urcéole  à  cinq  dents;  un  ovaire  à  quatre  lobes; 
quatre  stigmates  sessiles;  une  capsule  a  une  loge  poly* 
sperme. 

Ce  genre,  établi  par  M.  Du  Petit-Thouars ,  est  tellement 
rapproché  des  celosia  ,  que  quelques  auteurs  Vy  ont  réuni. 
Il  s'en  distingue  principalement  par  ses  quatre  stigmates 
sessiles. 

Lestiboudoise  ek  ÈFi  ;  Lestibudesia  spicala,  Petit-Thouars, 
Vég.  des  îles  d'Afrique,  pag.  63,  tab.  16.  Arbrisseau  décou- 
vert par  M.  Du  Petit-Thouars  à  l'Ile  de  Madagascar,  dont 
les  tiges  ligneuses  se  divisent  en  rameaux  foibles,  herbacés, 
étalés,  garnis  de  feuilles  pétiolées,  alternes,  glabres,  dis- 
tantes ,  ovales ,  entières ,  aiguè's  ou  acuminées ,  longues  d'un 
À  deux  pouces  et  plus,  larges  d'un  pouce.  Les  fleurs  sont 
petites,  herbacées,  disposées  en  petits  groupes  sessiles  le 
long  d'un  épi  grêle,  alongé,  terminal;  leur  calice  est  per- 
sistant, accompagné  à  sa  base  de  trois  petites  écailles;  il 
n'y  a  point  de  corolle;  les  étamines  sont  réunies  en  un  ur- 
•éole  a  cinq  dents  opposées  aux  folioles  du  calice,  portant 
chacune,  à  leur  sommet,  une  anthère  qui  s'ouvre  latérale- 
ment :  l'ovaire  est  supérieur,  presque  tétragone,  comprimé, 
surmonté  de  quatre  stigmates  sessiles,  tomenteux.  Le  fruit 
consiste  en  une  capsule  uniloculaire ,  un  peu  renflée ,  ren- 
fermant des  semences  fort  petites,  noires,  très-lisses,  pres- 
que réniformes,  attachées  au  fond  de  la  capsule  par  un 
cordon  ombilical  ;  l'embryon  courbé  autour  d'un  périsperme 
farineux.  (Poir.) 

LESTlBUDiïlA.  (Bol.)  Necker  sépare  du  genre  eaUndulay 
sous  ce  nom,  le  calendula  graminifoUa,  qui  a  des -hampes  uni* 


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LET  141 

flores ,  des  graines  comprimées  ou  anguleuses ,  bordées  sur  le 
côté.  Ce  genre  ,  de  la  famille  des  corymbifères ,  qui  n'a 
pas  été  adopté,  ne  doit  point  être  confondu  avec  le  lestibu* 
desia  de  M.  du  Petit -Thouars,  qui  appartient  aux  amaran- 
tbacées.   (J.) 

LESTRIS  {Ormth,)  ^  nom  générique  donné  par  Illiger  au 
labbe  ou  stercoraire,  (Ch.  D.) 

LETAGA  (Mamm.),  nom  moscovite  du  polatouche,  écu- 
reuil volant  de  ces  contrées.  (F.  C.) 

LET- cm.  {Bot.)  Voyez  Lit-chi.  (J.) 

LETHRE,  Lethrus,  {ErUam.)  Nom  d'un  genre  d'insectet 
coléoptères,  à  cinq  articles  aux  tarses,  établi  par  Scopoli 
pour  y  ranger  une  espèce  de  scarabée  ,  voisine  des  bousiers, 
mais  don4  les  antennes  ,  au  lieu  d*étre  en  masse  feuilletée , 
sont  au  contraire  terminées  par  une  sorte  de  bulbe  tronquée  , 
ce  qui  l'a  fait  nommer  aussi  bulbocerus»  Olivier  croit  que  ce 
nom  y  qui  a  l'apparence  d'être  tiré  du  grec,  A»9«,  signifie 
oubli,  et  par  suite  mort,  le  fleuve  Lethe»  licite  aussi  Pline  et 
Jonston ,  qui  emploient  le  nom  de  cantharolethrifs  pour  indi- 
quer un  endroit  de  la  Thrace,  près  d^Olynthe,  où  lesscara* 
l>ëes  meurent. 

Ce  genre  d'insectes  est  tout-à-fait  anomal  :  voifà  pourquoi , 
dans  la  méthode  qui  a  présidé  à  la  confection  de  nos  tableaux 
analytiques ,  nous  avons  été  obligés  de  placer  cet  insecte 
dans  une  autre  famille  que  celle  des  pélalocères,  avec  lesquels 
il  a  cependant  les  plus  grands  rapports  pour  les  formes  et  les 
habitudes,  et  nous  l'avons  rangé,  à  cause  de  la  forme  de  ses 
antennes,  dans  celle  des  stéréocères,  auprès  des  anthrènes  et 
des  escarbots.  (  Voyez  dans  la  sixième  livraison  de  l'Atlas  de 
ce  Dictionnaire  ,  planche  1  o ,  n."  1 .  ) 

Le  genre  Lèthrene  renferme  encore  qu'une  seule  espèce , 
qui  se  trouve  en  Autriche ,  en  Hongrie ,  dans  les  champs 
incultes  de  la  Tartarie  et  de  la  Russie  méridionale.  Le  mâle 
et  la  femelle  se  rencontrent  souvent  ensemble ,  d'après  l'ob- 
yation  de  Scopoli,  et  elles  se  creusent ,  dans  la  terre,  à 
l'aide  des  pattes  antérieures  qui  sont  dentelées,  des  trous  ver- 
ticaux et  cylindriques  probablement  pour  y  déposer  leurs 
œufs^  comme  les  géotrupes  et  les  bousiers. 

Le  caractère  distinctif  de  ce  genre  consiste  dans  la  forme 


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»44  LEU 

dans  celui  de  bruyère  qu'il  faut  tenir  un  peu  à  l'ombre, 
parcq  que  Tardeur  du  soleil  leur  est  nuisible.  Dumont^ 
Courset  conseilla  de  ne  les  dépoter  que  quand  leurs  raci- 
nes ont  tapissé  la  surface  intérieure  du  vase  où  elles  sont 
plantées,  et  lorsqu'on  les  met  dans  un  autre,  il  faut  que 
sa  dimension  soit  telle  que  les  racines  puissent  en  atteins 
dre  les  parois  l'année  suivante.  Si ,  par  exemple ,  on  trans- 
porte le  leucadendron  argenté  dans  une  caisse  ou  dans  un  vase 
d'une  trop  grande  capacité  ,^  il  pousse  vigoureusement  pen- 
dant Yété,  et  périt  l'hiver.  On  sème  les  graines  sur  couche, 
dans  du  terreau  de  bruyère;  plusieurs  ne  lèvent  que  la 
seconde  ou  la  troisième  année.  Ces  arbrisseaux  se  multi- 
plient très-difficilement  de  marcottes ,  et  il  ne  faut  pas  les 
arroser  beaucoup.  (Desfont.  Arbr.) 

LEUCAOBNDaON  ARGENTÉ  :  Leucodendrum  argtnteum^  Rob. 
Brown,  Trans,  Linn,^  lo,  pag.  5a  ;  Frotta  argentea,  Linn., 
Spee,  ;  Lamk.,  IlL  gen,^  tab.  64 ,  fig.  1  ;  Commet.,  HoH,, 
2,  tab.  26;  ?luken.,  Almag*,  tab.  200,  fig.  1  :  vulgaire- 
ment Arbre  d'argent.  Arbrisseau  d'une  grande  beauté,  re- 
marquable par  ses  feuilles  soyeuses  d'un  bjanc  argenté  très* 
brillant,  et  par  ses  têtes  de  fleurs  globuleuses,  également 
soyeuses ,  de  la  grosseur  d'une  orange  ;  il  s'élève  à  la  hauteur 
de  sept  à  huit  pieds.  Ses  tiges  se  divisent  en  rameaux 
noueux,  un  peu  velus  et  flexueux  dans  leur  jeunesse,  gar- 
nis de  feuilles  très  -  nombreuses ,  éparses,  sessiles,  assez 
grandes,  lancéolées,  aiguës,  semblables  à  celles  du  saule, 
calleuses  à  leur  sommet.  Les  fleurs  sont  réunies  en  une  tête 
arrondie,  composée  de  larges  écailles  imbriquées,  obtuses, 
presque  ligueuses,  tomenteuses  et  argentées;  les  corolles  éga- 
lement tomenteuses;  les  noix  environnées  de  poils  en  ai- 
grette. Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne-Espérance;  les 
habitans  de  ce  pays  forment  avec  cet  arbrisseau  des  bos- 
quets très -agréables  sous  lesquels  ils  vont  chercher  l'ombre 
et  la  fraîcheur ,  si  désirables  surtout  dans  des  contrées  où 
les  grands  arbres  sont  rares. 

Leucadendron  plumeux  :  Leucadendrum  plumosum,  Brown, 
/•  c;  Protea  parviflora,  Thunb.,  Diss,  de  Prot, ,  tab.  4  ,  fig.  1 
(mas);  Protea  obliqua,  Thunb.,  L  c.  (fœmina).  Arbrisseau  de 
deux  ou  trois  pieds,  dont  les  rameaux  sont  épars,  flexueux. 


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LEU  i4fr 

divisés  en  d'auire»  beaucoup  plus  nombreux,  garnis  de 
feuilles  alternes  «  sessiles,  lancéoUes,  quelquefois  un  peii 
obliques,  glanduleuses  et  obtuses  à  leur  sommet,  longues 
de  cinq  à  six  pouces^  un  peu  tomenteuses  dans  leur  )eu- 
nesse.  Les  fleurs,  sont  dioïques;  les  mâles  forment  de  petites 
têtes  y  de  la  grosseur  d'un  grain  de  poivre,  solitaires  et  ter- 
minales sur  chaque  rameau  $  les  femelles  sont  sessiles ,  globu- 
leuses ,  composées  d' écailles  imbriquées,  courtes,  glabres, 
ovales,  aiguës;  les  intérieures  plus  alongées*  Cette  plante  croit 
au  cap  de  Bonne-Espérance. 

Lbugadekdron  li&visan  :  Leueadendrum  lewisaAas  ,  Brown  , 
L  c;  Protea  Itnsanus,  Willd,,  Spec;  Burm»,  Afr.?  tab.  loo, 
fig.  3.  Petit  arbrisseau ,  d'un  port  agréable ,  qui  sVlëve  â  la 
hauteur  d'un  pied  sur  une  tige  grêle ,  pubescente  ou  pres- 
que glabre,  dont  les  rameaux  sont  nombreux,  presque  ver- 
ticillés  ,  quelquefois  prolifères  ,  garnis  de  feuilles  lisses , 
éparses,  charnues,  sans  nervures,  ovales,  obtuses,  un  peu 
mucronées ,  rétrécies  à  leur  base ,  longues  de  deux  ou  trois 
lignes.  Les  fleurs  forment  dé  petites  têtes  terminales,  soli- 
taires .et  sessiles ,  très -velues  ;  les  écailles  de  rinvolutrre 
sont  linéaires,  lanugineuses,  un  peu  plus  courtes  que  la 
corolle.  Cette  plante  croît  dans  les  plaines  sablonneuses  au 
cap  de  Bonne -f^pérance;  elle  est  cultivée  au  Jardin  du 
Roi. 

Ledgadbndaon  a  corymbes  :  Leueadendrum  eorymboium  , 
Brown ,  L  à*;  Andr. ,  Botan*  repos,  y  tab.  495  (fœmina  )  ;  Pro^ 
tea  corymbosa^  Thunb. ,  L  c»,  tab.  2^  flg.  i.  Arbrisseau  à 
tiges  droites,  rameuses,  hautes  de  quatre  à  cinq  pieds  :  les 
rameaux  courts,  inégaux,  diistans,  presque  vertlcillés,  gar- 
nis de  feuilles  droites,  imbriquées,  convexes,  linéaires,  su-* 
buléés,  longues  de  quatre  à  six  lignes;  chaque  rameau  est 
terminé  par  une  petite  tête  de  fleurs ,  dont  rensemble  forme^ 
à  chaque  verticiUe  une  sorte  de  corymbe.  Le  calice  est 
composé  de  plusieurs  petites  écailles,  plus  courtes  que  la. 
corolle,  quelquefois  tomenteuses.  La  corolle  est  jaune, 
fort  petite;  les  noix  ovales^  cogmprimées,  anguleuses  à  leurs 
bords ,  velues  ,  obtuses  à  leur  sommet ,  rétrécies  en  pointe 
à  leur  base.  Cette  plante  qroit  au  cap  de  Bonne-Espérance  ^ 
dans  les  plaiàes  arides  et  sablonneuses. 

a6.  a  9 


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H6  LEtî 

Leucadekdaon  a  fruits .C0NIQCE9  :  Leucodtndrum  conocarputlCf 
£rown  ,  loc,  cit.;  Protea  conocarpa,  Thunb.,  loc,  ciL;  Lamk., 
IIL  g^, ,  tab.  53,  fig.  3.  Dam  cette  espèce,  les  tiges  sont 
épaisses,  velues,  rameuses,  hautes  de  trois  à  quatre  pieds; 
les  feuilles  sessîles,  imbriquées,  épaisses,  ovales-oblongues, 
aiguè's  ou  munies  au  sommet  de  deux  à  cinq  dents  calleu^- 
«es,  yelues  à  leur  iasertîoB,  les  supérieures  ciliées  à  leurs 
bords;  les  fleurs  réunies  en  une  tête  conique,  terminale, 
de  la  grosseur  d'une  poire;  les  écailles  courtes^  ovales,  ci-^ 
liées ^  acuminées  ;  la  corolle  longue  de  plus  d'un  pouce, 
filiforme,  hérissée  de  poils  roussàtres  et  lanugineux;  le  style 
glabre,  fistuleux;  le  stigmate  ovale,  aigu;  le  réceptacle 
^arni  d'un  duvet  tomenteux.  Cette  plante  croît  au  cap  de 
BonnCrEspérance;  jon  la  cultive  au  Jardin  du  Roi. 

Leucadendeon  a  fediij.es  de  saule  :  Leucadendrum  salignum^ 
Brown ,  loc.  cil*;  Frotta  saligna,  Thunb.^  loc.  cit.;  Boerhaav.^ 
Ind,  Fiant, ^  tab.  2oI\,  Ses  tiges  sont  droites,  purpurines, 
striées,  hautes  d'environ  quatre  pieds,  munies  de  rameaux 
alternes,  inégaux,  effilés,  garnis  de  feuilles  sessiles,  étroites, 
lancéolées,  aiguës,  glanduleuses  au  sommet,  médiocrement 
blanchâtres  et  soyeuses  à  leurs  deux  faces ,  longues  d'envi-» 
ron  deux  pouces;  les  fleurs  sont  terminales,  environnées  de 
feuilles  colorées,  réunies  en  une  tête  ovale,  de  la  grosseur 
d'une  prune ,  munies  d'écaillés  larges ,  obtuses,  imbriquées, 
noirâtres  à  leur  sommet,  couvertes  d'un  duvet  fin,  argenté. 
Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne-»£spérance  ;  on  la  cul- 
tive au  Jardin  du  Roi. 

Ledcadendron  conifère  :  Leucadendrum  eoniferum,  BroAvn, 
L  c;  Frotea  conifera,  Linn.  ^  Andr.,  Bote  Repos.  ^  tab.  641 
(mas)«  Arbrisseau  de  trois  à  quatre  pieds,  muni  de  rameaux 
un  peu  flexueux,  glabres,  presque  verticillés,  garnis  de 
feuilles  éparses,  sessiles,  glabres,  étroites,  lancéolées,  con* 
caves,  coriaces,  ridées  ou  striées,  aiguè's  et  calleuses  à  leur 
sommet,  longues  d'environ  deux  pouces;  les  fleurs  dispo- 
sées en  un  cône  solitaire,  terminal,  ovale,  tomenteux,  de 
la  grosseur  d'une  noisette,  environné  de  longues  et  larges 
feuilles  en  forme  de  bractées  glabres,  colonées;  les  écailles 
de  rinvolucre  élargies,  pubescentes,  obtuses,  de  la  lon- 
gueur de  la  corolle;  les  noix  et  le  réceptacles  nus.  Cette 


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LEU  U7 

plante,  cultivée  au  Jardin  du  Roi,  est  originaire  du  çap  de 
Bonne*£spérance« 

Ledcaoendron  de  Wend>land  :  Leucadeïidrum  fVtnàlandi^ 
Brown,  l.  c;  ProUa  imhriciOa,  Wendl. ,  Heit.  Her.,  tab.  14, 
excZ.  Synon.  Arbrisseau  tr<ès-raineux,  à  tige  droite,  dont  les 
rameaux  sont  tomen^ux,  disposés  en  ombelle,  garnis  de 
feuilles  nombreuses,  sessile»,  imbriquées,  redressées,  un 
peu  eeneaves,  ovales,  lancéolées,  épaisses,  longues  de  trois 
lignes;  les  supérieures  un  peu  pubescentes;  les  florales  plus 
étroites;  les  fleurs  mâles,  réunies' en  use  tête  sessile,  de  la 
grosseur  d'un  poîs;  la  corolle  soyeuse  à  sa  base;  quatre 
écailles  linéaires  sur  le  réceptacle  ;  la  tête  des  fleurs  femelles 
un  peu  plus  grosse,  la  coridle  entièrement  soyeuse;  poipt 
d'écaiJies  sur  le  réceptacle;  celles  de  Tinvoluçre  soyeuses, 
dilatées,  cuaéiformes;  les  noix  ovales,  très-velues,  mucro- 
nées  par  la  base  du  style.  Cette  plante  croît  au  cap  de 
BonnènEspéraace. 

liEUCADENDRON  POLYSPEKME  ;  Lcucadendrum  pol^spermum , 
Brown,  L  c.  Arbrisseau  glabre  sur  toutes  ses  parties  uses 
feuilles  inférieures  filiformes,  canaliculées,  longues  d'un  pouce 
et  demi;  les  supérieures  planes,  linéaires-spatulées ,  obtuses, 
calleuses  à  leur  spmmet  ;  le  chaton  des  fleurs  mâles  ovale  ; 
les  bractées  soyeuses,  lancéolées;  le  limbe  de  la  corolle 
glabre;  le  c6ne  des  fleurs  femelles  alongé  ;  les  écailles  gla- 
bres ,  coandveaies ,  tracées  de  lignes  à  demi  circulaires  ;  le 
stigmate  «iblique,  dilaté,  mam<elopné;  la  corolle  velue  sur 
ses  onglet,  glabre  sur  le  limbe;  les  noix  ou  samares  lisses, 
cendrées,  une  fois  plus  larges  que  longues.  Cette  plante  croît 
au  cap  de  Bonne-Espérance* 

Leccadendron  a  feuilles  de  bruyère  ;  htucaiendrum  en- 
cifoUunij  Brown,  L  c.  Ses  tigessont  droites,  très -rameuses  ; 
les  rameaux  rougeàtres  ,  légèrement  tomenteux  dans  lei^r 
jeunesse;  les  fieuiUes  glabres,  nomjsreiises,  imbriquées,  ac4- 
rées,  un  peu  concaves  ,  mutîques,  longues  de  trois  lignes; 
les  têtes  de  fleurs  un  peu  pédonculées,  en  corymbes  pqu 
garnis  ;  Finvolucre  court  et  soyeux;  la  corolle  tomcnteusei 
le  tube  grêle  ;  point  d'écaillés  entre  les  corolles  ;  point 
d'ovaire  ;  un  style  glabre  ;  un  stigmate  en  massue»  Çettç 
plante  croît  naturellement  au  cag  de  fioane-JBspéraoce. 


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148  LEtr 

Leucadendron  kéTRéci  ;  Leucadendrum  angùstatum ,  BroWn^ 
L  c.  Arbrisseau  dont  les  tiges  se  divisent  en  rameaux  gla- 
bres, droits,  ramifiés,  garnis  de  feuilles  nombreuses,  épar* 
ses,  droites,  linéaires,  spatulées,  longues  de  huit  à  neuf 
lignes,  très-obtuses,  à  peine  calleuses  au  sommet.  Les  fleurs 
forment  un  cône  presque  globuleux,  muni  d'écailies  ova- 
les, conni ventes,  les  extérieures  plus  larges.  Le  fi»uît  con- 
siste en  une  noix  de  la  grosseur  dVne  graine  de  vesce,  un 
peu   comprimée ,    pubescente ,    recouverte  par  la    corolle 

'  plumeuse,  partagée  en  quatre  jusqu'à  sa  base.  Cette  plante 
croît  au  cap  de  Bonne^^Espérance. 

Leucadendbon  PARé  ;  Leucadendrum  coccineum,  Brown ,  l.  c. 
Arbrisseau  d'environ  dix  pieds  de  haut,  dont  les  rameaux 
sont  roides,  très-glabres;  les  feuilles  droites,  nombreuses, 
un  peu  imbriquées,  très-glabres,  alongées,  lancéolées,  un 
peu  obtuses,  longues  d'un  pouce,  calleuses  au  sommet;  les 
feuilles  florales  de  moitié  plus  courtes,  à  demi  colorées  ; 
les  écailles  du  cône  ovales,  tomenteuses,  argentées;  les 
fruits  ailés,  échancrés.  Cette  plante  croit  au  cap  de  Bonnè- 
£spérance. 

Beaucoup  d'autres  espèces  sont  mentionnées  par  les  auteurs 
modernes,  particulièrement  par  M.  Rob.  Brown,  dans  Içs 
Transactions -de  la  Société  linnéenne  de  Londres.  (Poir.) 
LEUCAERIA.  (Bot.)  Voyez  Leuchérie.  (H.  Cass.) 
LEÙCANTHEMUM.  (Bot,)  Ce  nom,  qui  signifie  fleur 
blanche,  avoit  été  donné,  par  quelques  auteurs  anciens,  à  la 
camomille  romaine.  Tournefort  l'avoit  adopté  pour  désigner 
la  marguerite  des  prés  et  ses  congénères  ,  dont  les  demi- 
fleurons  blancs  lui  servoient  à  distinguer  ce  genre  du  chrf" 
santhemum^  ainsi  nommé  parce  que  ses  demi- fleurons  sont 
jaunes  ou  dorés.  Linneeus,  trouvant  insuffisantes  ces  distinc- 

'  lions  génériques  tirées  de  la  coaleur  des  fleurs,  les  a  réunies 
sous  le  nom  du  dernier,  sans  songer  que  l'expression  chry^ 
ianthemum  ne  peut  s'appliquer  aux  espèces  du  premier,  et 
qu'il  eût  mieux  valu  choisir  un  nom  nouveau,  applicable  aux 
deux.   Ce  genre  a  été  réduit  plus  récemment  aux  espèces 

'  dont  la  graine  est  nue ,  non  couronnée  par  un  rebord  denté 
propre  au  pjrrethrum;  et  quoique  les  espèces  à  graines  nues 
aient  la  plupart  des  demi -fleurons  blancs,*  on  leur  a  encore 


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LEU  Hf 

conservé. lé  nom  de  éhrysanthemum ,  qui  n^est  pas  heureuse- 
ment choisi.  (J.)'      I   i 

LEUCAS.  (fio^)  Ce  nom  a  été  donnée  diverses  plantes.  Le 
leucas  montana  de  Cé9alpin.  est  une  plante  labiée,  gaUopsis  gor 
leobdolon;  un  autre  leucas  du  même  est  le  lamium  lœvigatum, 
C.  £|auhin  cite,  comme  synonyme  du potentUla  acauUSf  une 
plante  que  Lobel  soupçonne  être  le  leucas  de  Dloscoride.  On 
trouve  dans  le  Flora  Danica  d*Œder ,  sous  le  nom  de  leucas  y  le 
iryas  octopeUUa ,  qui ,  comme  la  précédente  ^  est  dans  les  rosa* 
cées  ;  et  le  même  nom  est  donné  par  Burmann^  dans  son  Thei» 
ZeyL,  au  nepeta  indica  y  autre  labiée.  (J.) 

LEUCAS.  {Bot»)  Qenre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
complètes,  menopétalées,  irrégulières,  de  la  famille  des 
labiées,  de  Ih  didynamie  gymnospermie  de  Linnaeus,  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  tubulé,  à  dix  stries; 
Y/onûce  quelquefois  'oblique ,  à  huit  ou  dix  de/ita  :  une  co- 
rolle labiée»;  la  lèvre  supérieure  en  casque ,  entière  ,  barbue  ; 
Tinférieure  à  trois  lobes ,  celui  du  milieu  plus  grand  ;  qua« 
tre  étamines  didynames;  les  anthères  à  deux  lobes  diver- 
geas; quatre  ovaires  supérieurs;  un  style;  quatre  semences 
au  fond  du  calice* 

Ce  genre  est  composé  d'espèces  placées  d'abord  parmi  les 
phlomis,  et  dont  M*  Robert  Brpwn  a  fait  un  genre  parti- 
culier. ... 

Leucas  iNmcA  :  Leucas  des  Indes ^  Rob.  Brpwn,  Nav^HolL, 
1 ,  pag.  5o4  ;  Phlomis  indica,  Linn. ,  Speç.  Fiante  des  Indes 
orientales ,  dont  les  tiges  sont  tétragones ,  un  peu  pubescen- 
tes;  les  feuilles  ovales,  pileuses,  dentées  en  scie,  rétrécies 
à  leur  base  ;  les  rameaux  sont  terminés  par  deux  ou  trois 
verticilles  rapprochés,  épais,  munis  de  bractées  linéaires, 
un  peu  velues  ;  les  calices  oblongs,  tubulés  ;  Torifice  obli- 
que ,  à  dents  trèfr^ourtes ,  terminées  par  une  petite  pointe 
spinuliforme  :  la  corolle  blanchâtre ,  un  peu  purpurine;  la 
lèvre  supérieure  alongée,  creusée  en  casque,  chargée  de 
poils  blancs •  et*  tdmenteux  ;  l'inférieure  à  trois  divisions, 
celle  du  milieu  du  double  plus  longue  que  les  deux  latér^es» 

Leocas  DE  LA  Maatjniqiçs  c  Lcucos  Mortinicensis ,  Brown, 
t  c. ;  Phlomis  Marlimcensis ,  Willd. ,  Spec,  ;  Phlomis  Carihasa , 
Jacq.,  Icon»  rar.,  i,  tab.  iio*  Ses  tiges  sont. pubf^c^AliÇs,  . 


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iSo  LEtr 

divisées  en  longs  rameaux  garnis  de  feuilles  ovaIes-oblon« 
gués,  presque  en  cœur  à  leur  base,  un  peu  pubescentes, 
crénelées  en  dents  obtuses;  les  supérieures  lancéolées^  plus 
étroites,  à  crénelures  distantes.  lies  fleurs  sont  disposées  en 
verticilles  globuleux',  tré's-serrés ,  gros  et  velus,  placés  le 
long  des  tiges  et  des  rameaux  ;  les  învolucres  sétacés,  velus, 
spinuliformes ;  le  calice  tubulé,  velu,  fortement  Recourbé  à 
sa  partie  supérieure ,  garni  de  huit  dents  à  son  orifice  :  la 
corolle  petite,  blanchâtre  ou  un  peu  purpurine;  la  lèvre 
supérieure  couverte  d'un  duvet  blanc.  Cette  plante ,  origi- 
naire de  la  Martinique  et  de  plusieurs  autres  contrées  de 
l'Amérique,  est  cultivée  au  Jardin  du  Roi. 

Leucas  de  Ceylan  •  Leucas  ZeyUudcay  Brown,  /.  c;  Fhlo' 
mis  Zeylanica,  Linn.  j  Spec.  ;  Jacq. ,  Icon,  ran ,  1 5  tab.  1 1 1  ; 
Fluken. ,  Almag.,  tab. ,  1 1 8 ,  fig.  4  ;  Hêrha  admirationis^  Rumph , 
Amh.^  6,  tab.  16,  fig.  1.  Cette  plante  a  des  tiges  hautes 
d*environ  deux  pieds  ;  des  rameaux  un  peu  hispides  ;  les 
feuilles  sont  étroites,  lancéolées,  légèrement  tometiteuses 
en-dessous,  entières  ou  médiocrement  crénelées;  deux  ou 
trois  verticilles  terminaux  épais,  serrés  ;  les  involucres  com- 
posés de  bractées  subulées,  ciliées,  un  peu  aiguës;  le  calice 
un  peu  pubescent ,  à  huit  petites  dents  aigutfs  :  la  corolle 
petite  et  blanchâtre;  la  lèvre  supérieure  tomenteuse  et 
fermée;  l'inférieiire  plus  grande/ à  trois  divisions  ;  celle ^u 
milieu  ample,  plissée,  presque  à  trois  lobes;  les  anthères 
noirâtres;  le  stigmate  à  deux  découpures  filiformes,  inégales- 
Cette  plante  croit  dans  les  Indes  orientales;  on  la  cultive 
au  jardin  du  Roi.  Parmi  les  propriétés  dont  elle  jouit  chez 
les  naturels  des  contrées  où  elle  croit,  Rumph  rapporte 
entre  autres ,  que  son  suc ,  mêlé  à  l'eau ,  apaise  l'ardeur  de 
la  fièvre ,  lorsqu'on  s'en  Ikve  les  yeux  ?  que  son  odeur  forte  ' 
pénètre  fusque  dans  le  cerveau  el  le  soulage  ?  les  soldats 
s'en  frottent  les  yeux  pour  exalter  leur  courage.  Malgré 
son  âereté  et  son  amertume  >  on  1&  mêle  quelquefois  aux 
légumes  comme  assaisonnement;  le  suc  vert  de  s^s  feuilles, 
respiré  par  le  nez,  en  fait  couler  des  eaux,  excite  la  pituite 
et  provoque  la  salivation.  Les  femmes  envoient  cette  plante, 
comme  témoignage  de  l'eur  admiration  >  aux  personne»  qui 
excitent  en  elles  ce  sentiment,. 


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LEU  <Si 

*  LbuCAs  a  dix  dents  :  Leucos  deeemdendatay  Brown,  I.  c; 
Tklomis  decemdentata  y  Willd. ,  Spec»;  Stachys  decemdenlata, 
FonUf  frodr»,  n.*  526.  Ses  tiges  sont  herbacées,  pubescen- 
teS;  ses  rameaux  gam»  de  ieuilles  obldngues,  aiguës  à  leur^ 
deux  extrémités,  dentées  en  scie;  les  fleurs  réunies  en  ver- 
ticilles  dépourvus?  d'involucre  ;  le  calice  pubescent,  marqué 
de  dix  stries,  tiertniné  par  dix  dents  subulées,  alternative- 
ment plus  petites;  le  tube  de  la  corolle  un  peu  plus  long 
que  le  calice;  la  lèvre  supérieure  droite,  en  casqué,  très- 
Velue;  l'inférieure  glabre,  à  trois  lobes.  Cette  plante  croît 
dans  les  îles  de  la  Société. 

Leucas  biflore  :  Leucos  hiflora ,  Brown ,  U  c;  Phlomis 
lifloraf  Vahl,  Symh.j  3,  pag.  77;  Burm.,  ZejyL,  t.  63  ,  fig.  1. 
Ses  tiges  sont  profondément  canaliculées  à  chacune  de  leurs 
faces,  un  peu  rudes,  rameuses;  les  feuilles  pétiolées,  courtes, 
ovales,  un  peu  arrondies;  glabres,  dentées  en  scie.  Les  fleurs 
sont  axiliaires,  opposées  deux  à  deux  ou  solitaires,  peu 
pédonculées;  leur  calice  tubulé;  k  dix  dents  courtes  ;  la 
corolle  blanche;  la  lèvre  supérieure  redressée?  Finférieure 
assez  petite,  à  trois  lobes.  Cette  plante  croit  dans  les  Indes 
orientales. 

M.  Rob.  Brown  ajoute  à  ce  genre  le  Leucai  Jlaccida ,  de 
la  Nouvelle  -  Hollande  ,  à  feuilles  ovales,  membraneuses, 
très-glabres  ;  les  calices  un  peu  glabres,  à  dix  dents  égales; 
les  fleurs  nombreuses  à  chaque  verticille.  11  faut  encore 
rapporter  à  ce  genre  le  phlomis  urtieifolia^  Vahl;  le  phlo^ 
mis  sinensiê ,  Retz  ;  le  phïomu^gtahrata ,  Vahl ,  etc.  Voyez 
Leonotis.  (Poib.) 

LEUCENA.  {Bot.)  Nom  donné,  suivant  Dàléchamps,  au 
châtaignier,  à  cause  d'un  canton  de  ce  nom  sur  le  mont 
Ida ,  en  Crète ,  où  cet  arbre  fournit  de  bons  fruits.  Il  dit 
encore  qu'on  le  nomme  ailleurs  lopima ,  k  catise  de  son  écorce 
épaisse ,  que  Ton  peut  enlever,  coUaihe  Texpriime  le  mot  grec 
lopimosm  (J.) 

LEUCEORUM,  (Bot.  )  Voyez  Douypetkon*  (  J.) 

LEUCHÉRIË^  Leadhéria.  (Bot.)  Ce  genre  de  platites,  pu- 
blié,  en  j8ii,  dans  la  Dissertation  de  M.  Lagasca  sur  les 
Ohénanthophores ,  'appartient  à  Fordre  des  synanthérées  et 
k  notre  tribu  naturelle  des  nassauviées*  Voici  ses  citractères,^ 


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i5«  LEU 

tçU  qu^ils  nous  paroîssent  résulter  de  la  description  faîte  par 
l'auteur.  • 

Calathide  incouronnée ,  radiatîforme ,  aniltiflore  ,  labiati- 
flore,  androgyniflore.  Péricline  subhémisphërique ,  formé 
de  squames  probablement  subunisériéesb  Clinanthe  plan, 
ponctué,  un  peu  fovéolé,  portant  prés  de  ses  bords  une 
rangée  circulaire  de  squam elles  analogues  aux  squames  du 
péricline,  et  séparant  les  fleurs  marginales  des  autres  fleura. 
Fruits  non  collifères ,  pourvus  d'une  aigrette  molle ,  com- 
posée de  squamellules  filiformes ,  barbellulées.  Corolles  k  deux 
lèvres,  Tintérieure  bipartie  et  roulée  en  spirale. 

Les  leuchéries  sont  des  plantes  herbacées ,  ordinairement 
tomenteuses ,  blanchâtres ,  à  feuîiles  alternes^  sessiles ,  pin- 
natifides,  à  calathides  pédoùculées,  terminales,  souvent 
corymbées,  composées  de  fleurs  purpurines  ou  jaunâtres. 

M.  Lagasca  n'a  indiqué  ni  le  nombre ,  ni  les  noms,  ni  les 
caractères,  ni  les  habitations  des  espèces  qu'il  .attribue  à  son 
genre  Leucheria,  Il  place  ce  genre  entre  le  Perezia  et  Icf  Lof 
siorrhiza^  dans  une  section  caractérisée  par  le  clinanthe  nu, 
parce  qu'il  considère  les  squam  elles  du  clinanthe  comme 
étant  les  squames  intérieures  du  péricline. 

M.  De  CandoUe ,  dans  son  Mémoire  sur  les  Labiatiflores , 
publié  en  1813,  a  présenté,  sous  le  nom  de  Leacaeria^  le 
genre  Leucheria  de  M.  Lagasca ,  et  il  l'a  placé  entre  le  ClO" 
rionea  et  le  Chaptalia, 

Nous  avons  déjà  plusieurs  fois  fait  remarquer  que  9  bien 
que  les  squames  du  péricline  et  les  squamelles  du  clinanthe 
soient  absolument  de  même  nature,  et  qu'elles  doivent  être 
confondues  ensemble  par  le  physiologiste  sous. la  dénomina* 
tion  commune  de  bractées,  il  est  néanmoips  indispensable 
pour  la  botanique  descriptive  de  les  distinguer  nettement; 
et  que  le  seul  moyen  d'établir  convenablement  Cette  dbtinc» 
tion ,  c'^st  dp  nommer  squames  du  péricline  toutes  les  hrao 
tées  qui  se  trouvent  situées  plus  en  dehors  que  les  fleurs  les 
plus  extérieures  de  la  calathide ,  et  squamelles  du  clinanthe 
toutes  les  bractée^  qui  se  trouvetit, situées  plus  en  dedans  que 
ces  mêmes  fleurs.  C'est  pour  nous  conformer  à  cette  règle  que 
90US  avons  présenté  1^  description  générique  du  LeucJieria 
towt^utrçmçnt,  ep  apparence,  que  l'auteur  de  ce  genre. 


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LEU  »5î 

'  Le  ^om  générique  est  composé  de  deux  mots  grecs  qui 
signifient  laine  blanche  y  parce  que  les  leuchéries  sont  to- 
menteuses- et  blanchâtres.  (H.  Cass.) 

LEUCfCHTHE  {IchtivyoL)^  nom  spécifique  d'un  corégone, 
que  nous  avons  décrit  dans  ce  Dictionnaire ,  t.  X ,  p.  564*  (H.  C.) 
-  LEUCISCUS.  {IçhthyoL)  Nom  latin  du  genre  ou  du  sous* 
genre  des  Ables.  Voyez  Able,  dans  le  supplément  du  premier 
volume  de  ce  Dictionnaire.  {  H,  C.  ) 

LEUCITE.  (Mini)  C'est  le  nom  univoque  que  les  minéra- 
logistes de  l'école  de  Werner  ont  donné  au  minéral  sans 
couleur  ou  quelquefois  blanc,' ayant  la  forme  d'une  variété 
de  grenat,  et  qu'on  trouve  si  abondamment  dans  les  produits 
des  volcans  d'Italie.  On  l'a  appelé  d'abord ,  et  pendant  assez 
long*temps,  grenat  blanc;  mais,  ayant  remarqué  qu'il  consti- 
tuoit  une  espèce  différente  du  grenat ,  on  lui  a  donné  un 
nom  univoque ,' nml  choisi,  nous  en  t;on venons ,  puisqu'il  dé- 
signoit  une.  propriété  commune  à  presque  toutes  les  pierres 
pures  ;  mais  enfin  il  falloit  oublier  ce  que  ce  nom  vouloit 
dire,  le  lui  laisser,  et  non  pas  lui  donner  celui  d'amphigène, 
qui  ;  consacré  par  un  des  pères  de  la  science ,  a  prévalu* 
Voyez  Amphigène.  (B.) 

LEUCOCHRYSOS.  (  Min,  )  Il  n'y  a  rien  d'assez  caracté- 
ristique dans  ce.  que  Pline  idit  des  leucochryses  à  veine 
blanche  (  inlervenitnle  candida  venà)j^ei  des  leucochryses 
enfumées  (  leucochrysos  capnias  ) ,  pour  qu'on  puisse  indiquer 
avec  quelque  probabilité  la  pierre  dont  il  a  voulu  parler. 
La  plupart  des  minéralogistes  qui  ont  examiné  cette  ques- 
tion, etM.de  Launay  principalement,  croient  q.ue  le  natu- 
raliste, romain  a  eu  en  vue  des  variétés,  jaune  d'or  et  enfu- 
mées, de  quarz  hyalin.  Cela  peut  être;  mais  le  quarz  jaune 
d'or,  si  commun  au  Brésil,  est  bien  rare  en  Europe,  si  même 
on  l'y  trouve  :  la  leucochryse  auroit  donc  pu  être  tout  aussi 
bien  ou  une  topaze ,  comme  de  Bom  l'a  soupçonné ,  d'autant 
plus  que  Pline  paroit  la  regarder  comme  une  variété  de  la 
ehrysoUthe  qui  est  elle-même  considérée  comme  étant  une  de 
nos  topazes,  ou  le  silex  résinite. blanc  à  reflets  dorés,  qu'on 
nomme  girasol  ;  c'est  du .  moins  l'opinion  de  M.  Dutens. 
ly'autres,  enfin ,  croient  que  c'est  l'hyacinthe  (  probablemei^t 
le  zircon  hyacinthe)  d'un  jaune  clair.  (B») 


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ï54  LEU 

LEUCODON  [Blanchette].  {Bot.)  Genre  de  la  famille 
des  mousses,  établi  par  Schwœgrichen  et  adopté  par  BrideL 
Voici  ses  caractères  :  Péristome  simple ,  externe ,  membra? 
neuxy  à  seize  dents  fendues  en  deux;  coiffe  cuculiforme. 

Ce  genre,  voisin  des  Fterigynandrum  et  Nechera,  renferme 
un  petit  nombre  d^ espèces,  dont  plusieurs  même  sont  dou^ 
te.uses.  Ce  sont  des  mousses  rameuses,  à  rameaux  cylindri- 
ques ,  qui  se  courbent  par  la  sécheresse.  Les  folioles  du  péri" 
chœtium  s^nt  longues,  engainantes;  la  capsule  est  droite, 
pédicellée  ;  le  péristome  est  remarquable  par  ses  dents  blan* 
cbes  :  c'est  ce  qu'on  a  voulu  rappeler  par  le  nom  de  Itucodon 
{dent  blanche,  en  grec)  donné  à  ce  genre*  > 

Ces  espèces  croissent  sur  les  arbres,  en  Europe,  aux  Cana-* 
ries  et  dans  File  Bourbon.  Elles  faîsoient  partie  des  genres 
Dicranum ,  Ifypnum ,  Fterigynandrum  et  Neciera* 

L'espèce  la  plus  importante  à  connoître  est  la  suivante. 

Leucooon  a  queue  d'ECU beuil  :  L.  sciuroides,  Scb^wsegr^^ 
SuppL;  Brid. ,  Musc*  suppL^  4,  p.  i34  ;  Dicranum  sciuroides , 
Decand. ,  FI.  fr. ,  n.^  1 264  ;  Fi$sidens  sciuroides ^  Hedw. ,  Fund,, 
3,  tab*  6,  fi  g.  45,  46;  Hypnum  sciuroides,  Linn.;  Trichosto^ 
mum  sciuroides,  Schkuhr,  Deuts*  Moos*,  tab.  34  ;  Pterogoniam 
sciuroides,  EngL  Bot,,  fig.  igoS.  Tige  rampante,  rameuse; 
rameaux  alongés ,  fascicules  ^ .  redressés  et  arqués  ;  feuilles 
imbriquées,  très -serrées,  dirigées  d'un  seul  côté,  ovales- 
pointues  ;  capsules  ovales -oblongu es. 

Cette  mousse  est  '  commune  en  Europe  sur  les  troncs 
d'arbres  :  elle  est  plus  rare  dans  les  pays  froids  et  dans  le 
Nord ,  en  Laponie  9  où  jamais  elle  n'a  été  vue  en  fructifica-* 
tion;  mais,  en  France,  en  Suisse,  en  Hongrie  et  en  Italie, 
où  la  température  est  plus  douce,  on  la  rencontre  très- 
souvent  en  fructification,  et  ordinairement  au  printemps. 

On  peut  juger,  par  la  synonymie  que  nous  avons  rapportée, 
de  l'embarras  qu'éprouvent  les  botanistes  dans  le  placement 
de  cette  mousse,  qui  a  avec  d'autres  genres  des  rapports 
que  d'autres  caractères  modifient.  Les  capsules  sont  portée» 
sur  des  pédicelles  latéraux,  orangés  et  tortillés,  d'abord 
orangés,  puis  bruns;  l'opercule  est  conique,  rouge -clair, 
et  la  coiffe  blanche ,  brune  au  sommet  ;  les  dents  du  péri-, 
stome  sont  perforées.  On  observe  dans  les  aisselles  des  feuille» 


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LEU  ^55 

de  petits  bourgeons  solitaires  ou  agrégés ,  très- petits,  bruns , 
yerdàtres  ou  roussàtres,  et  remarquables  par  leur  base  pres- 
que charnue. 

Il  y  a  encore  le  Leucodon  canariensis ,  Sw«  ;  le  Leucodon 
âlopecurus,  Brid.  ;  le  Leucodon  morensey  Schw.  y  et  le  Ijeùcodon 
Ramondi,  Brid.,  qui  est  le  Fterigynandrum  Kamondi^  Dec. 
(Lem«) 

LEUCODRA^BA  (Bo^),  nomdonné,par  M.DeCandolle,  à 
une  des  cinq  sections  de  son  genre  Draba  (J.) 

LEUCOGRAPHIS.  {Bot.  )  La  plante  que  Pline  nommoitainsi , 
à  cause  de  ses  taches  blanches,  est,  selon  Anguillara,  une  es- 
pèce de  verge  dW,  solidago;  selon  Daléchanips ,  avec  plus  de 
raison,  c'est  le  chardon-mari e,  carduus  marianus  de  Linnœus, 
iylibum  de  Vaillant  et  des  auteurs  récens ,  remarquable  par  les 
taches  blanches  de  son  feuillage.  On  trouve  encore  les  mêmes 
taches  sur  le  carduus  Uucographus  de  LinnacuS|  maintenant 
rapporté  au  cirsium»  (J.) 

LEUCOGRAPHIS  {Min.) ,  et  aussi  MARACUS  et  GALAXIE 
dans  Dioscoride.  C'est,  suivant  cet  auteur,  une  terre  à  fou- 
lon, qui  forme,  avec  Peau ,  un  lait  ou  une  bouillie  dont  on 
vantoit  les  propriétés  médicinales.  (B.) 

LEUCOIUM.  {Bot.)  Ce  nom  étoit  donné ,  par  Théophraste, 
à  une  plante  bulbeuse,  que  d'autres  après  lui  ont  nommée  leu» 
coium  buflfosum,  viola  alba,  narcissus  candidus,  Uuco-narcisso^ 
lirion.  C'étoit  le  narcisso-leu coium  de  Tournefort,  dont. les 
espèces  ont  été  réparties  par  Linnœus  entre  deux  genres,  Ga- 
lanthus  et  Lei/eoii/m ,  tous  deux,  surtout  le  premier,  connus' 
sous  le  nom  françois  de  perce-neige ,  appartenant  à  la  famille 
des  narcissées. 

Dioscoride  a  nommé  leucoium  d^autres  plantes.de  la  famille 
des  crucifères,  la  plupart  du  genre  de  la  giroflée,  à  laquelle 
Tournefort  avoit  conservé  ce  nom.  Il  lui  étoit  donné,  non  à' 
cause  d^e  la  couleur  blanche  des  fleurs  d'une  espèce  cultivée, 
mais,  suivant  C.  Bauhin,  à  cause  du  duvet  blanc  ou  cendré 
qui  couvre  les  feuilles  de  plusieurs  espèces.  On  les  distinguoit 
anciennement  des  perce-neiges  sousle  nom  de  leucoium  non  buU 
hosum.U espèce  la,  plus  ordinaire,  la  giroflée  jaune,  nommée 
hiri  ou  chârij  a  déterminé  Linna^us  à  donner  au  genre  entier.^ 
le  nom  de  cheiranthus  j  fleur  de  cheiri,  sous  lequel  il  est  main^ 


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iBG  LEU 

tenant  désigné.  C.  Bauhia  âvoit  réuni  par  erreur,  à  ce  leucoinm, 
àesalysson  qui  appartiennent  k  une  autre  seétiondela  même 
famille  •  et  même  un  verba^sum  de  la  famille  des  solauées.  C  J*  ) 
*  LEUCOIUM.  (Bot.)  Voyez  Nivéole.  (L.  D.) 

LÊUCOLITHE.  (  Min.  )  Ce  nom  a  eu  quatre  applications 
différentes. 

i,**  Les  auteurs  grecs,  dit  M.  Mongez,  app^ellent  ïeucolithe 
Ane  p3'rite  blanche  qui,  étant  calcinée,  fournissoit  un  re- 
mède contre  les  maux  d'yeux.  Étoit*ce  un  sulfure  de  zinc, 
'  eu  un  autre  minerai  de  ce  métal  ? 

2.*"  M.*Napîone  a  donné  le  nom  de  Icueolithe,  au  lieu  de 
celnl  de  Leucfte,  à  I'Ampsigene.  (Voyez  ces  deux  mots.) 

3.*  On  a  nommé  pendant  long -temps,  et  on  nomme  en- 
core dai^s  beaucoup  d'ouvrages  de  minéralogie  étrangers, 
ïtueolithe  d'Altenberg ,  le  minéral  auquel  M.  Haily  a  trouvé 
des  caractères ''assez  tranchés  pour  en  faire  une  espèce  sous 
le  nom  de  pycnite ,  et  qui  a  été  reconnu  depuis  pour  n'être 
qu'une  variété  de  Topaze.  (Voyez  ce  mot.) 

4.*  De  la  Métherie  appliqua,  par  un  faux  rapprochement, 
le  nom  de  leueolUhe  de  Mauléon  à  l'espèce  que  nous  avons 
décrite  sous  le  nom  de  dipyre ,  et  qui  s'est  trouvée  pour  la 
première  fois  à  Mauléon    dans  les  hautes  Pyrénées.   Voyez 

DlPTRE.    (B.) 

LEUCO^NARCISSO-LIRION.  {Bot.)  Voyez  Leucoium.  (J.) 

LEUCO-RA  KCISSUS.  (lîot.  )  C.  Bauhin  >  dans  son  Frodromus, 
nomme  ainsi  Van(h.ericum  serotinum  (  J.  ) 

LEUCO-NYMPHJEA.  (Bot.)  Boerhaave  noramoit  ainsi  le 
nénuphar  blanc ,  dont  ilfaisoit  un  genre  distinct  du  jaune.  Des 
auteurs  modernes  ,  adoptant  cette  distinction,,  ont  laissé  au 
blanc  le  nom  de  rtymphœay  et  le  jaune  a  été  nommé  nymphosan- 
thas  par  Richard,  nupliar  par  MM.  Smith,  Aitone,  Pursh  et 
DeGandoUe.  (J.) 

LEUCOFjECILOS.  (Min.)  C'est  une  de  ces  pierres  que 
Pline  traite  encore  plus  superficiellement  que  les  autres.  11 
dît  simplement  qu'elle  se  distingue  par  une  blancheur  relevée 
par  des  lignes  couleur  d'or.  Il  nous  est  impossible  de  pré- 
sumer k  «quelle  espèce  connue  on  peut  rapporter  cette  cita- 
tion. (B.) 
•  LEUCOPHRÇ,  heucophra.  (Amorphoz,)   Genre  d'animaux 


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LEU  «57 

ibicroscdpiqiiefi,  infusoires,  établi  par  MuUer  €t  adopté  paj* 
presque  tous  les  zoologistes  subséquent,  pour  un  assez  grand 
nombre  de  petits  corps,  de  forme  variable,  transparens  et 
hérissés  partout  de  cils.  On  les  trouve  dans  les  eaux  douces 
ou  salées ,  pures  ou  putréfiées ,  dans  les  infusions  végétales. 
On  dit  qu'ils  nagent  avec  rapidité,  en  décevant  des  ligne^ 
circulairesé  Mtiiler  en  décrit  et  figure  vingt-six  espèces ,  qui 
ont  été  toutes  adoptées  dans  l'Encyclopédie  méthodique ,  pL  i  o 
et  1 1.  La  L.  conspiratrice  ,  L.  constrictor,  est  sphérique ,  pres- 
que opaque,  avec  des  molécules  internes,  très-mobiles:  elle  sç 
trouve  dans  l'eau  des  fumiers.  On  trouve  dans  l'eau  des  marais 
la  L.  ÉTiN  CELANTE  ,  L*  seiîMlans ,  qui  est  ovale -arrondie, 
opaque  et  verte  ;  la  L.  eLOBULiFÈRS ,  L.  globuUfera,  qui  est  ovale- 
cristalline,  avec  trois  globules  dans  l'intérieur;  la  L.  pustc- 
lEDSE,  L.  pustulcUa,  dont  la  forme. est  la  même,  mais  qui  est 
tronquée  obliquement  à  une  extrémité  ;  la  L.  triangulaire  , 
L.  Iriangularis ,  épaisse ,  anguleuse  et  jaune  :  quelquefois  elle 
n'est  pas  ciliée.  Dans  l'eau  des  moules  Muller  en  a  observé 
trois  espèces  :  la  première ,  qui  est  cylindrique  ou  courbée 
en  forme  d'anneau ,  et  qu'il  nomme  à  cause  de  cela  L.  bra- 
celet, L.  armilla;  la  seconde,  qui  est  sinueuse,  jaunâtre  et 
réniforme,  c'est  la  L.  versante,  L.Jluxa;  et  la  troisième,  qui 
est  en  général  ventrue,  mais  qui  est  très -variable  de  forme, 
d'où  le  nom  de  L.  fluide»  L.  fiuida\  sous  lequel  elle  est 
désignée.  Dans  l'eau  de  mer,  la  plus  commune  est  la  L. 
SIGNALÉE,  L.  signata,  oblongue,  comprimée,  noire  sur  les 
bords;  la  L.  marquée,  L.  notata^  ainsi  nommée,  parée  qu'elle 
est  marquée  d'un  point  noir  près  de  l'extrémité  antérieure  ^ 
la  L.  TURBméE,  JL.  tarhinata,  en  forme  de  cône  renversé; 
la  L.  DILATÉE,  L.  dilalala,  qui  est  membraneuse,  très -varia- 
ble ,  sinueuse ,  et  poùrroit  bien  être  une  espèce  de  planaire 
marine.  La  L.  dorée,  L.  aurea,  qui  est  ovale  et  fauve,  est 
aussi  marine,  ainsi  que  la  L.  psiicÉE  ,  L.  pertusa ;  vebje , 
viriéUs;  vërdatrb  ,  viridiscens  ;  mamelle,  mamilla,  dont  le  no^i 
indique  le  caractère  le  plus  saillajit  (  De  fi.  ) 

LEUCOPHTHALMOS.  (Ml».)  Cette  pierre  est  rousse,  dit 
Pline,  et  renferme  une  espèce  d'œil  noir  et  blanc.  Tous  les 
érudits  qui  ont  examiné  ce  passage,  s'accordent  à  rapporter 
cette/ description   à  une  calcédoine  œiilée.   Nous  adoptons 


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>58  LEU 

cette  opinion ,  en  la  spécifiant  même  davantage  'et  en  rap- 
portant le  leucophthalme  de  Pline  à  une  sardoine  œillée, 
pierre  à  fond  roussàtre ,  dans  laquelle  nous  avons  en  effet  eu 
occasion  de  voir  des  cercles  blancs  concentriques  à  un  point 
noir.  (B.)  ' 

LEUCOPHYLLE,  Leucophyllum.  {Bot.)  Genre  de  plantes 
dicotylédones  ,  à  fleurs  complètes ,  monopétalées ,  irrégu- 
lières ^  de  la  famille  des  personnées,  de  la  didynamie  angio' 
spermie  de  Linnœus;  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un 
calice  à  cinq  divisions  égales;  une  c^rolfe  alongée,  campa- 
nulée,  à  deux  lèvres,  la  supérieure  à  deux  lobes,  Finfé- 
rieure  à  trois  divisions,  celle  du  milieu  plus  large;  quatre 
étamines  didynames;  les  anthères  à  deux  lo^es  écartées;  un 
ovaire  supérieur;  un  style;  un  stigmate  en  tête;  une  capsule 
à  deux  loges  polyspermes^ 

Ce  genre ,  établi  par  MM.  de  Humboldt  et  Bonpland ,  a  des 
rapports  avec  le  maurandia,  La  grande  blanchetfr  des  feuilles 
a  donmé  lieu  à  son  nom ,  composé  de  deux  mots  grecs ,  Ut^ 
cqs  (blanc),  phullos  (feuilles).  11  renferme  des  arbrisseaux 
entièrement  blancs  et  tomenteux ,  à  feuilles  alternes  ;  à  fleuis 
âxillaires ,  solitaires  :  on  n'en  cite  qu'une  seule  espèce. 

Leocophyllb  ambigu  :  Leucophyllum  ambiguum,  Humb.  et 
BonpL,  PL  œquin.^  2,  pag.  96,  tab.  109;  Kunth  in  Humb.^ 
Nov,  gen. ,  2,  pag.  36 1  ;  Poir.,  IlL  gea«,  SuppL ,  Cent.  10. 
Arbrisseau  de  huit  à  quinze  pieds  ,  un  peu  tortueux , 
chargé  de  rameaux  diffus,  blancs  et  tomenteux,  garnis  vers 
leur  extrémité  de  feuilles  alternes ,  médiocrement  pétiolées , 
ovales  ou  arrondies,  à  peine  longues  d'un  pouce,  très -en- 
tières, blanches  et  tomenteuses  à  leurs  deux  faces.  Les  fleurs 
sont  solitaires,  âxillaires,  à  peine^  pédonculées .;  le  calice 
tomenteux,  à  cinq  découpures  lancéolées,  aiguès;  la  corolle 
violette,  trois  fois  plus  longue  que  le  calice  ;  les  étamines 
plus  courtes  que  la  corolle;  les  anthères  à  deux  loges  ovales, 
divergentes  à  leur  extrémité  inférieure;  le  style  un  peu 
arqué;  le  stigmate  entier.  Le  fruit  consiste  en  une  capsule 
ovale,  à  deux  loges  séparées  par  un  réceptacle  central» 
chargé  de  semences  nombreuses,  fort  petites.  Cette  plante 
croît  à  la  Nouvelle-Espagne.  (Poia.) 

mUCOPHYTE,  Leucophjta.  (Bot.)  Ce  genre  de  plantes^ 


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LÉÛ  li^ 

Inâlqué,  en  18179  jpar  M.  Robert  Bnàwo,  dans  sçs  Observa- 
iions  sur  les  Composées^  appartienfà  l'ordre  des  synanïhé- 
rées,  à  notre  tribu  naturelle  des  inulées,  et  à  la  section  des 
iaulées-gnaphalîées.  Voici  ses  caractères,  tels  qu'ils  résul- 
tent de  nos  propres  observations. 

Calathide  oblongue,  obovoïde,  incouronnée  ^  équaliflore, 
triflore,  régulariflore ,  androgyniflore.  Péricline  à  peu  près 
égal  aux  fleurs  ;  formé  d'environ  dix  squames  paucisériées  , 
à  peu  près  égales,  appliquées,  obovales-oblongues,  membra- 
neuses-scaHeuses  ,  non  colorées ,  coriaces  dans  le  milieu  de 
leur  largeur,  laineuses  au  sommet  sur  leur  face  externe* 
Clînantbe  ponctiforme  et  nu.  Ovaires  pédicellulés,  obovoï-' 
des,  couverts  de  glandes;  aigrette  longue,  égale  à  la  corolle, 
blancbe ,  composée  de  squamellules  unisériées ,  égales ,  libres 
bu  entregréffées  à  la  base,  £liformes-laminées ,  linéaires, 
flexueuses,  nues  à  la  base,  garnies  du  reste  sur  les  deux 
côtés  de  longues  barbes  épaisses.  Corolles  à  cinq  divisions. 
Anthères  pourvues  de  longs  appendices  basilaires  subulés. 
Styles  de  gnaphalîée.  =:  Capitule  globuleux ,  composé  de  ca^ 
lathides  nombreuses,  sessiles.  Involucre  court,  composé  de 
bractées  foliifbrmes,  subunisériées ,  à  peu  près  égales,  ap- 
pliquées. Calathiphore  conoïdal  ou  ovoïde,  nu. 

Ledcophyte  de  Brown  ;  Leucophyta  Brosumii ,  H.  Cass.  Ar- 
buste entièrement  iomenteux  et  blanc*  ou  blanchâtre.  Tige 
ligneuse,  haute  d'un  pied  (dans  l'échantillon  incomplet  que 
nous  décrivons),  très-rameuse,  très-garnie  de  feuilles,  ainsi 
que  ses  branches.  Feuilles  rapprochées,  alternes,  sessiles, 
dressées,  longues  de  quatre  lignes,  larges  de  deux  tiers  de 
ligne,  linéaires,  obtuses,  un  peu  spatulées,  très-entières, 
épaisses.  Capitules  terminaux,  globuleux,  ayant  trois  ou 
quatre  lignes  de  diamètre.  Corolles  Jaunes. 

Nous  avons  fait  cette  description  spécifique,  et  celle  des 
caractères  génériques ,  sur  plusieurs  échantillons  secs  qui  se 
trouvent  dans  Therbier  de  M.  de  Jussieu.  Ces  échantillons , 
recueillis  sur  la  c6te  occidentale  de  la  Nouvelle-Hollande, 
près  le  port  du  Roi  George,  \et  sur  la  côte  australe,  près  le 
détroit  de  Bass ,  nous  ont  offert  quelques  différences  :  en  ef- 
fet, il  y  a  des  échantillons  qui  sont  verdàtres,  au  lieu  d^étre 
blancs  ;  il  y  en  a  dont  les  feuilles  sont  courtes^  squamiformes, 


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i6o  LEU 

étrécies  de  has  en  haat  ;  il  y  en  a  dont  les  feuilles  sont  dU* 
tantes  les  unes  des  autres.  Si,  comme  nous  le  croyons  » 
toutes  ces  difTérences  ne  constituent  que  de  simples  varié- 
tés^ il  faut  en  conclure  que  la  Leucoph^ta  BrownU  est  une 
espèce  très- variable.  » 

M.  Rob.  Brown,  dans  ses  Obsei^vationssur  les  Composées, 
après  avoir  parlé  du  genre  Craspcdia  ow  Riehea ,  ajoute  ce 
qui  suit  :  ig  J'ai  trouvé  à  la  Nouvelle-Hollande  un  genre  voi- 
rie sin  ^Calocephalus) ^  qui  diffère  du  Crasptdia  ou  Kichea 
^  par  l'absence  des  bractées,  par  les  réceptacles  partiels  dé- 
«  nues  de  paillettes ,  et  par  les  rayons  de  Taigrette  plumeux 
«  seulement  dans  la  partie  supérieure.  J'ai  aussi  un  autre 
«  genre  {Leucophyta).^  de  la  même  tribu  et  de  la  même 
«  contrée,  qui  diffère  du  Calocephalus ^  parce  qu'il  y  a  un 
«  involucre  général  composé  d'un  petit  nombre  de  bractées 
«  courtes ,  que  les  écailles  des  involucres  partiels  sont  con- 
«  caves  et  barbues  au  sommet ,  et  que  les  rayons  de  l'aigrette 
«  sont  plumeux  d'un  bout  à  l'autre,  comme  dans  le  Craspc' 
«  dia ,  dont  le  Leucophyta  diffère  par  Tabsence  des  paillettes 
«c  sur  les  réceptacles  partiels  et  par  un  port  très-remarqua- 
«  ble.  »  (Voy.  le  Journal  de  physique  de  Juin  1818 ,  p.  409.) 

Nous  n'avons  pas  connoissance  que  M.  Brown  ait  publié 
depuis,  dans  quelque  autre  ouvrage,  une  descri{^tion  plus 
complète  de  son  genre  Leucophyta;  et  nous  n'avions  point 
encore  observé  cette  plante  '  à  l'époque  où  nous  avons  ré- 
digé l'article  Inulées  pour  le  tome  XXIIl  de  ce  Dictionnaire. 
Les  notions  très-superficielles,  données  par  M.  Brown  sur  le 
Leuçophyta^  n'étoient  pas  à  beaucoup  près  suffisantes  pour  nous 
révéler  les  véritables  affinités  naturelles  de  ce  genre,  et  nous 
avons  dû  présumer,  d'après  les  expressions  de  l'auteur,  que 
le  Leacophyta  étoit  immédiatement  voisin  du  Riehea.  et  du 
Calocephalus  :  c'est  pourquoi  nous  l'avons  placé  entre  ces 
deux  genres,  dans  notre  tableau  des  inulées  (tome  XXIII, 
pag.  563  )•  Mais,  depuis  la  rédaction  de  cet  article,  qui  a  été 
terminée  en  Septembre  162.1 ,  ayant  observé  nous-méme  avec 


1  C'est  par  erreur  que^  dans  notre  tableau  des  inulées  (toni.  XXTII, 
pag.  563)  le  nom  du  genre  Leucophjrta  se  trouTe  précédé  d'un  astc- 
fi«qae>  au  lieu  d'une  «îroix. 


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LEU  i6i 

loin  tous  les  caractères  du  Leucophyta ,  no\x$  avons  reconnu 
que  sa  tige  n'étoit  point  herbacée ,  mais  ligneuse ,  et  qu'il 
avoit  beaucoup  plus  d'affinité  avec  le  genre  Stœhe  qu'avec 
le  genre  Kichea  :  d'où  il  suit  qu'il  doit  être  retiré  de  la  place 
où  nous  l'avions  mis,  pour  être  plus  convenablement  rangé 
entre  les  deux  genres  Stœbe  et  Disparago ,  dans  le  groupe 
des  inulées-gnaph allées ,  à  calathides  rassemblées  en  capitule 
et  à  tige  ligneuse.  Nous  prions  nos  lecteurs  de  vouloir  bien 
faire  eux-mêmes,  dans  notre  tableau  des  inulées,  la  rectifi- 
cation que  nous  leur  indiquons  ici.  Ils  pourront  se  convain- 
cre, en  consultant  notre  article  CrasI'édie  (tom.  XI ,  p.  355) , 
que  le  genre  Leucophyta  étoit  mal  placé  auprès  du  genre 
Kichea,  La  principale  différence  qui  distingue  le  Leucophyta 
des  véritables  Stœhe  ^  nous  paroît  consister  en  ce  que  la  ca- 
lathide  du  Leucophyta  est  composée  constamment  de  trois 
fleurs ,  tandis  que  celle  des  Stœhe  n'en  contient  qu'une  seule. 
.  Le  genre  Leucophyta  appartient  aux  corymhifères  de  M. 
de  Jussieu,  et  à  la  syngénésie  polygamie  séparée  de  Linné. 
Le  nom  générique  est  composé  de  deux  mots  grecs  qui  si- 
gnifient plante  hlanche,  (H.  Cass.) 

JLEUCOPOGON.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  monopétalées ,  régulières,  de  la  famille 
des  épacridées ,  de  la  pentandrie  monogynie  de  Linnaeus ,  of<- 
frant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  à  cinq  divisions, 
accompagné  de- deux  bractées:  une  corolle  infundibuliforme; 
le  limbe  étalé,  barbu  dans  sa  longueur;  cinq  étamines  non 
saillantes  ;  un  ovaire  supérieur  ,  entouré  d'un  disque ,  un 
peu  lobé,  à  deux  ou  cinq  loges;  un  style.  Le  fruit  est  un 
drupe  sec  ou  presque  en  baie,  quelquefois  crustacé. 

Il  n'y  a  que  le  très-grand  nombre  d'espèces  des  Styphelia 
qui  puisse  avoir  déterminé  l'établissement  de  ce  genre  en- 
tièrement artificiel,  quoique  la  corolle  paroisse  un  peu 
différente ,  et  que  le  calice  ne  soit  accompagné  que  de  deuic 
bractées.  Comme  les  loges  du  fruit  avortent  en  partie, 
leur  nombre. ne  peut  fournir  un  caractère  constant.  M.  Rob. 
Brown,  auteur  de  ce  genre ,  a  établi  plusieurs  subdivision* 
pour  les  espèce  nombreuses  qu'il  renferme. 


26.  11 


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i62  LEU 

•  Epis  ou  grappes  axillaires,  muUiJlores  ;  drupe 
en  baie. 

Leccofogon  lancéolé  :Letfcopogon  lanceolatus^  Rob.  Brown, 
Nov".  HolL,  1,  pag.  541;  SLyphelia  lanceolata,  Smith,  Nov. 
HolLy  49,  exclus,  Synon.  ;  Styphelia  parviflora^  Andr. ,  Bot. 
Rep. ,  tab.  287  ,  Icon  mala  ;  Styphelia  gnidium,  Vent.,  Malm,, 
ly  tab.  i3.  Petit  arbri4sean  dVn  port  agréable,  qui  con- 
serve ses  feuilles  toute  l'année.  Ses  tiges  s'élèvent  à  la  hau- 
teur de  trois  pieds;  ses  rameaux  sont  grêles,  étalés-,  un  peu 
pubescens;  ses  feuilles  éparses,  sessiles,  alternes,  glabres, 
linéaires-lancéolées,  étroites,  très-entières,  un  peu  aiguës  et 
d'un  vert  glauque.  Les  fleurs  sont  odorantes»  disposées  en 
petites  grappes  courtes,  axillaires,  au  sommet  des  rameaux; 
le  pédoncule  pubescent,  chargé  d'écaillés  blanchâtres,  ova<» 
les,  imbriquées;  deux  autres  écailles,  opposées,  concaves  à 
la  base  du  calice;  la  corolle  fort  petite,  d'un  blanc  de  lait; 
le  tube  renflé;  le  limbe  à  cinq  lobes  obtus,  réfléchis,  ve^ 
lus  en-dessus;  les  anthères  couleur  de  rose;  Tovaire  à  trois 
loges.  Cette  plante  croit  à  Botany-Bay.  Elle  se  perpétue  de 
graines,  de  drageons  et  de  boutures;  on  Télève  dans  du 
terreau  de  bruyère,  et  on  l'abrite  dans  l!orangerie  :  elle 
fleurit  au  printemps. 

Leucopogon  de  Riche  :  Leucopogfm  Rkhei ,  Brown ,  Le.; 
Stjphelia  Richei,  Labill.,  Not^.  HqU.,  i,  pag.  44,  tab.  6o. 
Arbrisseau  d'environ  cinq  à  six  pieds,  chargé  de  rameaux 
alterni^s  ,  garnis  de  feuilles  sessiles ,  alternes ,  oblongues- 
lancéolées,  glabres 9  entières,  aiguës  à  leurs  deux  extréiair 
tés ,  marquées  de  trois  ou  cinq  nervures.  Les  fleurs  sont  en 
grappes  axillaires  »  un  peu  plus  courtes  que  les  feuilles  ; 
les  pédoncules  très-courts ,  écailleux  k  leur  base  ;  les  divi<^ 
sions  du  calice  ovales-obloagues ,  membraneuses  à  leurs 
l^orda;  le  t^be  de  la  corolle  à  peine  de  la  longueur  du  ca« 
lice.  Le  fruit  est  un  petit  drupe  ovale,  environné  d'une 
puipe  nutritive,  contenant  un  noyau  à  cinq  logos  ;  le»  se* 
mences  solitaires  dans  chaque  loge,  suspendues  à  un  axe 
central.  Cet  arbuste  croit  à  la  Nouvelle-Hollande.  Ses  petits 
drupes,  au  rapport  de  M.  De  LabiUardière ,  ont  servi  de 
nourriture  à  M.  Riche,  l'un  de  ses  compagnons  de  voyage, 


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LEU  i6S 

qui  s'étoît  égaré  de  son  chemin,  et  qui  éprouvoit  une  faint 
dévorante. 

Leucofogon  verticillé  ;  Leucopogon  verfieillatus ,  Brown  , 
l,  o.  Ses  feuilles  sont  oblongues,  lancéolées,  rétrécies  à  leur 
sommet,  longues  de  deux  à  quatre  pouces,  rangées  par  ver- 
ticilles  interrompus  ;  les  fleurs  disposées  en  épis  agrégés , 
presque  terminaux,  inclinés  après  la  floraison.  Le  fruit  est 
un  drupe  presque  pentagone,  à  cinq  loges.  Dans  le  LeucO' 
pogon  inlerruplus,  Brown,  /.  c,  les  feuilles  sont  elliptiques , 
étalées,  à  plusieurs  nervures,  longues  d'un  pouce  et  demi, 
rapprochées  en  verticîUes  au  sommet  des  rameaux.  Le  Leu^ 
eopogon  affinis ,  Brown,  Le,  a  ses  épis  dressés;  ses  drupes 
ovales ,  à  deux  ou  trois  loges  ;  les  feuilles  sont  planes^ 
alongées,  lancéolées,  d'un  pouce  et  plus  de  longueur.  Ces 
plantes  croissent  toutes  sur  les  côtes  de  la  Nouvelle-Hol-» 
lande. 

*  *^  £pM  axillaires  ou  terminaux ,   à  Irais  fleurs  et 
plus  ;  bractées  et  calice  colorés  ;  drupe  presque  sec* 

Leucopogon  a  feuilles  ovales  :  "Leucopogon  ohovatus,  Brown  ^ 
L  c;  Stjphelia  ohovata,  Labill. ,  ^ov,  HolL,  i ,  p.  48  ,  tab.  6f, 
Arbuste  haut  d'un  pied,  dont  les  rameaux  sont  alternes ^ 
ramifiés,  garnis  de  feuilles  sessiles,  petites,  alternes,  en 
ovale  renversé,  obtuses,  entières,  un  peu  mucrouées.  Le» 
fleurs  sont  disposées  en  petites  grappes  simples,  quelquefoi$ 
divisées;  les  divisions  du  calice  dressées,  égales,  un  peu 
aiguës,  avec  deux  écailles  à  la  base;  le  limbe  de  la  corolle 
à  cinq  lobes  réfléchis,  velus  en-dessus;  l'ovaire  globuleux, 
entouré  à  sa  base  d'un  anneau  à  cinq  lobes.  Le  fruit  est  un 
petit  drupe  glabre,  sphérique,  à  cinq  loges.  Cette  plante 
croît  à  la  terre  Van-Leuwin. 

Leucofogon  a  fruits  velus  :  Leucopogon  trichocarpus , 
Brown,  /.  c;  Styphefia  leucocarpa,  Labill.,  Now.  HolL  ^  1  , 
pag.  46,  tab.  46.  Ses  tiges  sont  hautes  de  trois  ou  quatre 
pieds,  glabres,  cylindriques;  les  rameaux  garnis  de  feuilles 
sessiles,  ovales-oblongues,  obtuses,  rétrécies  à  leur' base;  les 
grappes  très-grêles,  axillaires,  de  la  longueur  des  feuilles,  à 
deux  ou'  quatre  fleurs;  le  pédoncule  pileux,  écailleux;  les 
divisions  du  calice  un  peu  ciliées 3  la  corolle  petite,  velu^e 


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i64  LEU 

sur  le  limbe;  les  anthères  pendantes;  Tovaire  pileux ,  entouré 
d'un  anneau  à  cinq  lobes  profonds.  Le  fruit  est  un  petit 
drupe  pileux,  pentagone,  à  cinq  loges.  Cette  plante  croît  au 
cap  Van-Diémen. 

Ledcopogon  éaicoÏDE  :  Leueopogon  ericoides,  Bro'wn,  L  c; 
Styphelia  erieoides ,  Smith ,  No^^*  HolL ,  i ,  pag.  48  ;  Epacris 
spuria,  Cayan.,  le,  rar.^  4,  tab.  347,  fîg.  i.  Ses  rameaux 
sont  glabres,  garnis  de  feuilles  éparses,  alternes,  glabres  à 
leurs  deux  faces,  sessiles,  assez  semblables  à  celles  de  la 
bruyère,,  elliptiques  ou  lancéolées,  mucronées,  un  peu  rou- 
lées 4  leurs  bords;  les  grappes  axillaires,  très>rapprochées, 
courtes,  très-petites,  à  trois  ou  quatre  fleurs;  les  divisions 
du  calice  courtes,  un  peu  membraneuses;  la  face  exté- 
rieure du  limbe  de  la  corolle  très-velu  ;  les  bractées  muti- 
ques;  les  drupes  secs,  anguleux.  Cette  plante  croit  dans  la 
l^ou  V  elle-Hollande. 

Ledcopogon  effiliô  :  Leueopogon  virgalus,  Brown ,  /•  c.  ; 
Sfyphelia  virgata,  LabilL,  Not^*  HolL  y  1  ^  pag.  46,  tab.  64. 
Arbrisseau  d'un  à  deux  pieds,  dont  les  rameaux  sont 
glabres,  effilés,  garnis  de  feuilles  éparses  ou  alternes,  pe- 
tites, à  peine  pétiolées,  linéaires  -  lancéolées ,  très-aiguè's , 
concaves,  ciliées  à  leurs  bords,  étalées  ou  imbriquées;  les 
grappes  axillaires  et  terminales  ,  presque  agrégées  ,  très- 
peu  garnies;  les  divisions  du  calice  un  peu  ciliées;  la  co- 
rolle courte ,  jubulée  ;  les  lobes  du  limbe  qblongs ,  obtus  ; 
Tovaire  à  cinq  stries >  le  style  court;  le  stigmate  globuleux. 
Le  fruit  est  un  drupe  ovale,  obtus,  à  cinq  loges.  Cette 
plante  croît  au  cap  Van-Diémen. 

Leucopogon  des  collines  :  Leueopogon  collinus^  Brown, 
I.  c;  Styphelia  coUina,  Labill. ,  Noc.  HolL,  1,  p.  4? 9  tab.  65. 
Cette  espèce,  très-rapprochée  de  la  précédente,  s'en  dis- 
tingue par  ses  feuilles  planes,  sessiles,  oblongues,  linéaires, 
droites,  un  peu  aiguës,  courbées  et  denticulées  à  leurs 
bords;  les  tiges  sont  hautes  d'un  pied;  les  rameaux  grêles, 
un  peu  ramifiés;  les  grappes  ou  épis  terminaux;  les  brac- 
tées inférieures  foliacées,  de  la  longueur  du  calice;  l'ovaire 
entouré  d'un  anneau  écailleux;  le  drupe  ovale,  oblong,  à 
cinq  loges ,  dont  souvent  plusieurs  avortent.  Cette  plante 
croît  au  cap  Van-Diémen. 


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LEU  i« 

Lbucopocon  aouti  ;  Leueopogon  revolutus ,  Brown ,  L  e. 
Les  rameaux,  dans  leur  jeunesse,  sont  légèrement  pubes- 
cens,  garnis  de  feuilles  un  peu  étalées,  linéaires  oblon gués , 
obtuses,  mutiques  avec  une  pointe  calleuse,  rudes  et  con* 
vexes  en-dessus,  glabres  et  rayées  en-dessous,  nues  et  rou- 
lées à  leurs  bords  ;  les  épis  presque  terminaux ,  agrégés , 
à  quatre  ou  cinq  fleurs;  les  calices  et  les  bractées  légère- 
ment pubescentes;  les  drupes  secs,  à  cinq  loges,  en  ovale 
renversé.  Dans  le  leueopogon  margarodes,  Brown,  h  c,  les 
feuilles  sont  linéaires,  oblongues,  obtuses  et  mutiques,  listes 
et  roulées  à  leurs  bords  ;  les  épis  axiliaires ,  presque  à  trois 
fleurs;  les  drupes  à  deux  loges,  en  baie  à  leur  base,  sécher 
et  comprimées  à  leur  partie  supérieure.  Ces  plantes  crois- 
sent à  la  Nouvelle«Hollande. 

**•*  £pis  axiliaires  ou  terminaux  ;  bractées  et  divi- 
sions du  calice  membraneuses  ou  foliacées;  feuilles 
en  cœur. 

Leucopogon  amflexicaule  :  Leueopogon  amplexicaulis,  Brown , 
U  c,  ;  Stjphelia  ampUxieauUs  ,  Rudge  in  Linn,  Transaet, ,  8  ^' 
pag.  293 ,  tab.  8 ,  Icon  hon(u  Arbrisseau  dont  les  rameaux 
sont  velus  dans  leur  jeunesse,  garnis  de  feuilles  sessiles,  en 
cœur,  amplexicauld^ ,  mucronées  au  sommet,  légèrement 
pubescentes  en-dessous ,  recourbées  et  velues  à  leurs  bords  ; 
les  épis  étalés,  pédoncules,  axiliaires  et  terminaux,  plus 
longs  que  les  feuilles;  les  bractées  et  les  divisions  du  calice 
membraneuses;  les  drupes  lenticulaires,  à  deux  loges.  Cette 
plante  croît  à  la  Nouvelle-Hollande. 

Leucopogon  a  feuilles  alternes;  Leucopogon  alternifolius ,• 
Brown,  /.  c.  Dans  cette  plante  les  rameaux  sont  glabres; 
les  feuilles  alternes,  réniformes,  amplexicaules ,  aiguës,* 
point  mucronées ,  longues  d'une  ligne  et  demie  ;  les  épis  axil- 
iaires et  terminaux,  peu  garnis;  les  drupes  crustacés,  len- 
ticulaires, à  deuxloge^.  Dans  le  Leucopogon  disions^  Brown, 
L  c. ,  les  épis  sont  agrégés,  flexueux  ;  les  fleurs  distantes, 
les  feuilles  ovales,  presque  en  cœur,  très-ouvertes,  muti- 
ques, longues  d'une  ligne,  convexes  en-dessus,  pubescentes 
en -dessous;  les  drupes  crustacés,  déprimés,  presque  ovales, 
à  cinq  loges.  Ces  plantes  croissent  à  la  Nouvelle-Hûllande. 


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tse  LEU 

LEOCOPOGOt^  RifiécHi  ;  Leucopogon  reflexvt ,  Brown ,  i.  c. 
Ses  rameaux  sont  garnis  de  feuilles  ovales  «  alternes,  pres- 
que en  cœur,  mutiques,  réfléchies,  très-ouvertes,  «convexes 
en-dessus,  concaves  en-dessous,  pileuses  et  rayées;  les  épis 
sont  terminaux ,  agrégés  et  denses ,  peu  garnis  de  fleurs 
imbriquées  ;  les  drupes  crustacés,  à  cinq  loges.  Cette  plante 
croit  sur  les  c6les  de  la  Nouvelle-Hollande. 

•o«o    Epis  terminaux;  calices,    bractées  presque 
foliacées  ;  feuilles  point  en  cœur;  un  drupe  sec. 

Leucopogon  a  petites  feuilles  :  Leucopogon  microphjrllus , 
Brown,  L  c;  Perojoa  microphylla^  Çavan. ,  Icrar.,  4,  tab. 
3499  ^g*  3.  Arbrisseau  garni  de  feuilles  planes,  imbriquées, 
ovales,  obtuses,  mutiques,  vertes  a  leurs  deux  faces;  les 
fleurs  terminales,  peu  nombreuses,  réunies  en  petits  épis 
^approchés,  peu  garnis;  leur  calice  partagé  en  cinq  décou- 
pures presque  foliacées,  acuminées  ;  les  bractées  nerveuses, 
foliacées;  la  corolle  hypocratériforme;  le  limbe  à  cinq  lobes 
aigus,  tomenteux;  Tovaire  ovale,  dépourvu  d'écaillés  ;  le 
stigmate  simple;  les  drupes  sont  crustacés,  ordinairement  à 
une,  quelquefois  à  deux  loges.  Cette  plante  est  très^bon- 
dante  à  la  Nouvelle-Hollande,  entre  le  port  Jackson  et 
Botany-Bay. 

Leucopogon  A  feuilles  de  tamarisqub;  Leucopogon  tamuris' 
aimis,  Brown,  L  c.  Cette  espèce  a  des  tiges  chargées  de  ra- 
meaux glabres,  garnis  de  feuilles  imbriquées,  serrées  contre 
les  rameaux,  ovales,  mutiques,  concaves  d'un  côté,  con- 
vexes de  l'autre,  glabres,  rayées  en-dessous ,  assez  semblables 
a  celles  du  tamarix  ; .  les  épis  solitaires  ou  agrégés  ;  les  fleurs 
nombreuses  ;  les  >  calices  et  les  bractées  glabres ,  foliacés. 
Cette  plante  croît  sur  les  côtes  de  la  Nouvelle-Hollande. 

Leucopogon  grêle;  Leucopogon gracilis ^  Brown,  No¥,HoU.j 
L  c.  Ses  tiges  se  divisent  en  rameaux  glabres,  filiformes, 
garnis  de  feuilles  droites,  presque  imbriquées,  lancéolées, 
linéaires,  concaves  d'un  côté,  convexes  de  l'autre,  muti- 
ques, nerveuses  ei^-dessous,  longues  de  trois  lignes,  glabres 
à  leurs  deux  faces;  les  épis  terminaux,  serrés,  agrégés, 
composés  de  quatre  à  six  fleurs;  le»  calices  et  les  bractées 
glabres,  presque  foliacés.  Dans  le  kucopogon  striatus,  Brown, 


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LEU  167 

i.  c,  les  feuilles  sont  elliptiques,  mutiques,  cmieaves  en- 
dessus  ,  nerveuses  et  convexes  en-dessous  ;  les  épis  agrégés  ; 
les  drupes  crustacés ,  à  deux  loges*  Ces  plaiktes  croissent  à 
la  Nouvelle-Hollande. 

*****  Pédoncules  axillairei  à  deux^  quelquefois  à 
une  seule  Jleur  par  &9ùHemené  (/e  calice  est  alors 
accompagné  de  plus  de  deu3c  bractées)  ;  drupe 
presque  sec» 

Leucopogon  pendant;  Leucopogon  pendulus  ,  Brown^  /•  e. 
Ses  rameaux  sont  garnis  de  feuilles  droites,  un  peu  étalées, 
oblongues,  linéaires,  terminées  par  une  pointe  non  pi* 
quante,  lisses ,  recourbées  à  leurs  bords  ;  les  pédoncules  sont 
axillaires,  recourbés,  presque  4ihargés  de  deux  fleurs;  lé 
tube  de  la  corolle  plus  long  que  le  calice  ;  les  drupes  prea^ 
que  secs,  en  forme  de  massue,  glabres,  litees  et  ventfus. 
Le  Leuc(ypogon  hiflorus,  Brown,  L  c^,  dififère  d«  l'espèce 
précédente  par  le  tube  de  la  corolle  de  la  longueur  du 
calice ,'  par  les  feuilles  très^étalées ,  planes ,  linéâir^s^lancéo- 
lées,  marquées  de  trois  lignes,  terminées  par  une  poifite  pir 
quante.  Ces  plantes  croissent  à  la  Nouvelle^Holiande» 

Leucopogon  a  fbdiU£s  de  okvâvkiek  ]  Leuùopogon  juhiptr^ 
foliusy  firown,  1.  c.  Arbrisseau  de  la  Nouvelle-Hollande,  dont 
les  tiges  se  divisent  en  rameaux  alternes ,  garnis  de  feuilles 
très^étalées ,  linéaires-lancéolées,  mucroilées  au  sominet  par 
une  pointe  sétacée,  recourbées  à  leurs  bords  et  médiocre** 
ment  dentieUlées.  Les  fleurs  sont  presqtie  sessiles,  solitaires, 
quelquefois  deux  à  deux;  les  calices  mucronéft,  accompa- 
gnés de  trois  ou  cinq  bractées  également  mucronées.  Le  Leu*- 
eopogon  drformiSf  Brown,  Le,  originaire  des  mêmes  Con- 
trées que  le  précédent ,  n'en  diffère  que  par  ses  feuilles  un 
peu  concaves ,  redressées ,  médiocrement  étalées ,  mucronées 
au  sommet;  lés  fleurs  solitaires,  à  peine  pédonculéei,  mu* 
nies  de  plusieurs  bractées  ;  Tovaire  à  trois  loges. 

LEUCOPSEPHOS.  (Miru)  Voyez  L^norsÉ?M9s  (B.) 

LEÙCOPSIS.  {Entom.)  Nom  d'un  genre  d'insectes  hymé- 
noptères, de  la  £amille  des  néott0cr3rp tes ,  établi  par  Fabri- 
cios,  mais  avec  une  faute  typographique  qui  a'^st  depuis  coa« 


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i68  LEU 

servée  chez  fous  les  auteurs  et  qui  consiste  dans  la  transpc»- 
sition  d^nne  lettre,  ce  qui  change  tout -à -fait  l'ëtymologie 
du  nom;  car  le  mot  Uueospis  n'a  aucun  sens,  au  lieu  que 
celui  de  leueopsis  ou  de  leucopis  (de  Xw^oç ,  blanc ,  et  de  o-\fç , 
«tftf,  ail),  ou  en  un  mot  Xtv^eû-^iç  ^  signiûe  qui  a  les  jeux  blancs 
(habens  oeulos  albos). 

Ce  n'est  pas,  au  reste,  la  seule  faute  de  ce  genre  que  nous 
trouvons  dans  les  autejirs  :  Geoffroy  en  a  laissé  une  semblable 
se  glisser  dans  le  premier  volume  de  son  Histoire  des  insectes, 
pour  le  scorpion  aquatique  ,  qu'il  a  décrit  sous  le  nom  de 
genre  Hepa^  au  lieu  de  JVfpa,  que  Linnseus  avoit  adopté. 
.  Quoi  qu'il  en  soit ,  le  genre  Leucepsis  est  établi  sur  de  très- 
bons  caractères ,  comme  nous  allons  le  faire  cohnoitre* 

Il  comprend  des  espèces  qui  offrent  un  abdomen  court, 
gros,  comprimé  et  pédicule,  dont  les  mâchoires  ne  sont  pas 
prolongées  ,  dont  les  antennes  sont  un  peu  renflées  de  l'ex- 
trémité libre  jusqu^à  la  racine  ou  l'insertion,  qui  est  plus 
grêle  ;  las  cuisses  sont  renflées ,  et  les  femelles  portent  un 
aiguillon  recourbé  par -dessus  le  ventre.  Au  reste,  nous 
avons  fait  dessiner  une  de  ces  femelles  sous  le  n."*  i."  de  la 
planche  des  néottocryptes* 

Ces  diverses  particularités  distinguent  les  leucopsides  de 
tous  les  autres  hyménoptères  :  d'abord  des  mouches  à  scie  » 
et  surtout  des  siréces,  parce  que  tous  les  urdpristes  ont  l'ab- 
domen sessile:  puis  des  mellites  ou  des  abeilles ,  parce  que /dans 
celles-ci ,.  les  mâchoires  sont  très-alongées  et  font  l'office  d'une 
langue;  des  ichneumons  et  des  sphéges,  par  la  brièveté  des 
antennes;  des  chrysides,  par  la  forme  de  l'abdomen,  ainsi 
que  des  guêpes,  des  fourmis  et  des  crabrons,  qui  ont  tous 
l'abdomen  conique. 

On  connoit  peu  les  mœurs  de  ces  insectes  :  cependant  on 
présume  que  les  larves  vivent  en  parasites,  soit  dans  les 
nids^es  abeilles  maçonnes,  où,  après  avoir  détruit  la  véri- 
table larve,  elles  seroient  nourries  de  la  pâtée  déposée  par 
la  mère,  à  peu  près-  comme  le  font  les  coucous  ;  soit  qu'elles 
se  développent  dans  l'intérieur  du  corps  de  ces  mêmes  larves 
d'abeilles. 

Ce  sont  des  insectes  très-curieux  à  étudier  par  lt&  diverses 
particularités  que  nous  offrent  leurs   articulations  :  ainsi, 


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LEU  i«9 

leur  iéte  est  aessile;  la  première  pièce  de  leur  corselet  se 
montre  en  avant,  et  du  côté  du  dos,  comme  une  plaque 
carrée;  le  premier  anneau  de  leur  abdomen  s'articule, avec 
le  second ,  de  manière  à  permettre  une  sorte  de  redresse- 
ment de  tout  Fabdomen  ;  en€n ,  le  ventre  supporte  à  son 
extrémité,  chez  les  femelles,  un  très-long  aiguillon  ou  plutôt 
un  oviducte  externe,  un  pondoir,  dans  lequel  on  observe 
une  sorte  de  gaine  ou  de  fourreau  dont  la  pièce  moyenne 
peut  se  détacher. 

M.  de  Latourrette  a  fait  connoître  à  Linnaeus,  et  a  consi- 
gné dans  les  Mémoires  de  Tacadémie  des  sciences  (  tom.  9 , 
pagi  73o  des  savans  étaangers),  la  première  espèce  sous  le 
nom  de  cpiipsy  mais  en  la  caractérisant  par  cette  note  : 
Femorihus  globosis ,  margine  inUriore  dentatis ,  aouUo  triplioi 
super  abdomen  recuryato, 

Fabricius  a  rapporté  six  espèces  à  ce  genre. 

1.°  Leucopside  géant;  Leucopsis  gigas^ 

Car.  noir,  à  deux  taches  jaunes  sur  le  desàus  du  corselet, 
et  quatre  bandes  jaunes  sur  le  ventre. 

Cette  espèce  pond  dans  les  guêpiers. 

2.**  Leucopside  dorsigèrb;  Leucopsis  dorsigera.. 

Il  est  noir  aussi  ;  mais  il  est  plus  petit ,  et  il  n'y  a  à-l'ab- 
domen  que  deux  bandes  avec  un  point  jaune. 

Cet  insecte  a  été  trouvé  dans  le  nid  des  abeilles  maçonnes  ^ 
par  Allioni. 

Les  autres  espèces  ont  été  observées  ou  rapportées  de 
l'Afrique  ou  des  Indes  orientales.  M.  Jurine  a  fait  connoître 
et  figuré  dans  son  ouvrage  sur  les  hyménoptères  une  nou- 
velle espèce,  qu'il  nomme  Biguetine.  (CD.)  * 

L£UCORODIAS.  {Omith.)  Nom  grec  de  la  spatule,  plor 
talea  leucorodia  ^  Linn.  (Ch.  D.) 

LËUCORYX.  (Momm.)  Pallas  a  donné  ce  nom  à  une  an- 
tilope des  Indes,  qui  paroît  très- Voisine,  par  ses  formes , 
de  l'antilope  p^an  de  Bufifon  {arU^ilope  orjXy  Linn.).  Voyez 
Antilope.  (Desm.  ) 

LEUCOSCEPTRE,  Leucoseeptrum  (Bot.)  Genre  de  plantes 
dicotylédones,  à  fleurs  complètes,  monop étalées ,  irrégn- 
lières ,  de  la  famille  des  verhénacées ,  de  la  didy nantie  gymno^ 
spermie  de  Linnaeus;   offrant  pour  caractère  essejitiel  :  Un 


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»r«»  LEU 

calice  à  cinq  découpures;  une  corMe  fiibulëe ,  à  cinq  lobei 
inégaux;  le  tube  court;  quatre  ëtamines  didyn&mes ,  indig- 
nées, trés-loDgues ;  un  ovaire  supérieur ,  à  quatre  lobes;  un 
stigmate  bifide  ;  quatre  semences  au  fond  du  calice. 

Lbucosceptre  A  FLEURS  BLANCHES  ;  Leucosceptrum conum ,  Smith, 
Exot.  hot.  y  a  ,  pag.  1 1 5 ,  tab  1 1 6.  Cette  plante  a  des  tiges 
divisées  en  rameaux  comprimés,  à  quatre  angles  mousses , 
chargés  d'un  duvet  blanc ,  tomenteux  ;  les  feuilles  sont  op- 
posées, médiocrement  pétiolées,  oblongues,  elliptique», 
presque  lancéolées,  aiguifs  à  leur  sommet,  dentées  en  scie 
à  leur  contour ,  glabres ,  veinées ,  nerveuses ,  vertes  en-dessus , 
plus  pâles  et  un  ^eu  blanchâtres  en^dessous,  point  de  sti- 
pules, longues  de  ûx  pouees  et  plus,  larges  de  trois  ou 
quatre  ;  les  fleurs  sont  disposées  en  un  bel  épi  terminal , 
presque  sessile,  simple,  droit,  touffu,  cylindrique,  un  peu 
plus  court  que  les  feuilles,  muni  de  petites  bractées  Man- 
chàtres ,  disposées  sur  quatre  rangs  ;  le  calice  court ,  tubulé , 
à  cinq  découpures  obtuses ,  inégales  ;  la  corolle  blanche , 
plus  longue  que  le  calice;  le  tube  court;  le  limbe  presque 
à  deux  lèvres,  à  cinq  lobes  inégaux,  obtus;  les  étamines 
très-longues,  inclinées;  les  anthères  arrondies,  à  deux  lobes; 
le  style  plus  court  que  les  étamines;  quatre  semences  lui- 
santes et  tronquées  au  fond  du  calice.  Cette  plante  croît 
dans  les  forêts  du  Haut- Népal,  oii  elle  est  appelée  par  les 
Nawars,  mutsola,  (Poia*) 

LEUCOSIA.  (Bot.)  Arbrisseau  de  l'île  de  Madagascar,  dont 
M.  Du  Petit -«Thouars  a  fait  un  genre  particulier  de  la  fa- 
mille des  térébintaoées ,  de  la  pentandrie  monogynie  de  Linnseus. 
Ses  tiges  sontfoibles;  les  feuilles  rudes,  alternes,  blanches 
et  fomenteuses  à  leur  face  inférieure ,  traversées  par  quel- 
ques nervures  :  les  fleurs  sont  composées  d'un  calice  campa- 
nule, k  cinq  découpures;  la  corolle  à  cinq  pétales  ;  autant 
d'étamines  alternes  avec  les  pétales,-  un  ovaire  inférieur, 
surmonté  d'un, seul  style,  de  la  longueur  d^  étamines;  le 
fruit  trigone,  à  trois  semences,  dont  une  ou  deux  avortent» 
un  noyau  ridé  et  osseux  ;  l'embryon  dépourvu  de  périsperme. 
(Foin.) 

LEUCOSIE,  Leucosia.  {Ctust.)  Genre  de  crustaeés  déca- 
podes brachyures.  Voyez  l'article  MAtACO^mAcés.  (Dssm.) 


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LEU  171 

LEUCOSIE.  (Foss.)  On  a  trouvé  à  Tëtat  foi»ile  plusieurs 
espèces  de  ce  genre ,  qui  ont  été  décrites  par  M.  Desmare«t 
dans  l'Histoire  naturelle  des  crustacés  fossUes ,  savoir  : 

.  LfiOCoaiB  CRANE  ;  Leueosia  cranium ,  Desm. ,  loe»  cit, ,  pL  IX , 
fig.  lo  et  1 1.  Carapace  lisse,  à  peu  près  orbiçulaire ,  légère- 
ment déprimée ,  ayant  son  prolongement  antérieur  peu  sail- 
lant ;  région  cordiale  seule  distincte  ;  bord  postérieur  étant 
indiqué  par  une  ligne  assez  saillante. 

Cette  espèce  se  rapproche  de  la  leucosie  graveleuse  de  Fa- 
bridu^;  mais  elle  n'est  pas  couverte  de  rugosités  comme  elle« 
Sa  carapace  est  finement  ponctuée  ^  ou  k  peu  près  lisse ,  et 
présente  seulement  de  légères  dépreisions  en  devant  vers  le 
point  où  les  deux  bords  latéraux  se  rapprochent  pour  former 
un  rostre  court ,  dans  lequel  se  ti^ouvent  deux  petites  loges 
pour  les  yeux.  Postérieurement  on  remarque  deux  lignes 
longitudinales  enfoncées,  entre  lesquelles  est  la  région  du 
cœur,  et  le  test  est  fortement  creusé  en -dessous  dans  les 
femelles.  Longueur ,  deux  décimètres  ;  largeur  à  peu  près 
égale. 

Le  test  de  cette  espèce  ,  qui  se  trouve  dans  ma  collection , 
est  d'un  brun  clair,  et  le  mode  de  sa  conservation  est  le 
même  que  celui  que  présentent  les  e^èces  qui  viennent  dei 
Indes  orientales. 

Leucosie  subrhomboïbale ;  Leueosia  suhrhqmhoidalis,'Desm»^ 
loc*  cit. ,  pi.  IX ,  fig»  1 2 .  Carapace  lisse ,  luisante ,  très-bom- 
bée, presque  rhomboïdale,  asses  prolongée  en  avant;  fos« 
settes  des  yeux  placées  sur  le  prolongement,  et  séparées  Tune 
de  l'autre  par  une  même  cloison  ;  aucune  des  régions  de  la 
carapace  distincte. 

Le  test  de  cette  petite  espèce ,  qui  a  dix-huit  millimètrea 
de  largeur  sur  dix-neuf  millimètres  de  longueur  ^  est  d'ua 
brun  noir  luisant  ;  sa  carapace  présente  antérieurement  de 
chaque  côté  une  impression  qui  en  relève  le  milieu  pour 
fornfier  le  petit  prolongement  qu'on  remarque  en  cette  partie. 
De  ce  prolongement,  le  bordae  porte  de  chaque  côté,  jus- 
que vers  le  milieu  de  la  carapace ,  où  se  trouve  un  pti  qui 
n'est  visible  que  latéralement  ou  en-deisous. 

On  ne  peut  distinguer  aucune  région.  Deux  très- légères 
saillies,  qu'on  remarque  en  arrière  du  tostrt^  Fune  i  droite 


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i7*  LEU 

et  Tautré  à  gauche ,  pourroient  cependant  correspondre  aux 
deux  lobes  antérieurs  de  la  région  stomacale. 

Cette  espèce  se  rapproche  beaucoup  de  la  leueosie  erani<h 
laire  de  Fabricius;  mais  elle  porte  un  rostre  plus  court  y  et 
son  corps  est  généralement  plus  alongé. 

Un  individu  de  cette  espèce  se  trouve  dans  la  collection 
de  M.  Brongniarty  mais  ses  parties  inférieures  manquent 
complètement. 

Leocosie  de  PaévosT  ;  Leueosia  Pretfotina ,  Desm. ,  loe*  cit. , 
pL  IX,  fig.  14.  Carapace  orbiculaire,  plus  large  que  longue, 
très-granuleuse ,  avec  des  lignes  profondes  qui  séparent  net- 
tement toutes  ses  régions. 

Cette  espèce  se  rencontre  dans  une  marne  calcaire  jaunâ- 
tre de  la  troisième  masse  gypseuse  de  Montmartre,  avec  beau- 
coup d'autres  fossiles  semblables  à  ceux  de  Grignon.  Le  test 
a  disparu ,  ce  qui  est  commun  à  tous  les  fossiles  de  la  couche 
de  marne  dans  laquelle  elle  se  rencontre  ;  mais  son  moule 
extérieur  est  parfaitement  net ,  et  sa  conservation  si  parfaite , 
qu'on  peut  considérer  ce  moule  comme  étant  le  test  lui- 
même. 

Sa  forme  est  bien  celle  des  leucosies;  mais  les.  principaux 
caractères  9  tels  que  ceux  qu^offrent  le  rostre  et  la  disposition 
des  yeux,  manquent,  pour  la  rapporter  à  ce  genre  avec  cer-. 
titude. 

La  division  très -prononcée  des  régions  par  d^s  sillons 
profonds  9  rapproche  aussi  ce  crustacé  de  ceux  qui  composent 
le  genre  Myetiru  de  M.  Latreille.  La  région  de  Testomac ,  con- 
fondue avec  celle  qui  recouvroit  les  organes  préparateurs  de 
la  génération ,  est  très-grande  ;  ses  contours  deviennent  à  peu 
près  un  rhombe  dont  les  angles  sont  arrondis,  et  l'on  y  re- 
marque trois  tubercules  principaux ,  placés  vers  lea^  deux 
angles  latéraux  et  vers  l'angle  postérieur.  Les  deux  régions 
hépatiques  antérieures  sont  presque  confondues  avec  les  ré- 
gions des  branchies  ;  celles-ci  ont  deux  tubercules  assez  voi- 
sins l'un  de  l'autre.  La  région  du  cœur  est  distincte ,  tout-à- 
fait  postérieure  et  présente  une  saillie  très -marquée  dans 
son  milieu.  Longueur  onze  millimètres  ;  largeur  quinze  mil- 
limètres. Les  pattes  manquent  dans  tous  les  crustacés  de  cette 
espèce  que  l'on  a  rencontrés  jusqu'à  ce  jour.  (D*  F.) 


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LEU  175 

LEUCO-SINAPIS.  (Bot.)  M.  De  CandoUe  doîine  ce  nom  à  une 
de  ses  cinq  sections  du  genre  Sînopis ,  dans  laquelle  est  le  sinofit 
alba/{J.) 

LEUCOSPERME,  Leucospermum.  (Bot.)  Genre  de  plantes 
dicotylédones,  à  fleurs  incomplètes,  monopétalées ,  delà  fa* 
mille  des  protéacées ,  de  la  tétranàrie  monogjrnie  de  Linnœus  ; 
offrant  pour  caractère  essentiel  :  Des  fleurs  réunies  dans  un 
involucre  commun,  à  plusieurs  folioles  imbriquées;  point 
de  calice;  une  corolle  {caUee,  Brown),  à  deux  lèvres j  à 
quatre  divisions ,  dont  trois ,  rarement  quatre ,  soudées  à  leur 
partie  inférieure,  puis  libres  et  recevant  les  étamines;  un 
ovaire  supérieur;  un  style  caduc;  le  stigmate  glabre,  épais, 
souvent  à  côtés  inégaux  ;  une  noix  lisse ,  sessile  et  ventrue. 

Ce  genre  renferme  plusieurs  espèces  placées  d*abord  parmi 
les  pro^ea ,  avec  lesquels  il  a  de  très-grands  rapports,  et  qu'on 
pourvoit  regarder  rigoureusement  comme  une  de  ses  subdi- 
visions. Il  comprend  des  arbrisseaux ,  tous  originaires  du  cap 
de  Bonne-Espérance,  la  plupart  peu  élevés,  souvent  velus 
ou  tomenteux;  les  feuilles  calleuses  et  dentées  à  leur  som- 
met; les  fleurs  réunies  en  une  tête  terminale,  tantôt séparé|?s 
par  des  bractées  ou  des  écailles  imbriquées,  dures  et  persis- 
tantes, tantôt  fastigiées  sur  un  réceptacle  presque  plan, 
garni  de  paillettes  étroites ,  presque  caduques. 

Leucospermb  linéaire  :  Leucospermum  lineare ,  Rob.  Brown  , 
Trans,  Linn,  ,  vol.  1  o ,  pag.  96  ;  Protea  linearis  ,  Thunb. , 
Diss»  deProt.,  33,  tab.  4,  fig.  2.  Arbrisseau  d'environ  quatre 
pieds  de  haut ,  dont  les  tiges  se  divisent  en  rameaux  presque 
simples,  glabres,  striés,  alongés,  garnis  de  feuilles  éparse$, 
sessiles,  linéaires,  un  peu  roulées  à  leurs  bords,  calleuses 
tant  à  leur  base  qu'à  leur  sommet,  longues  d'un  à  deux 
pouces,  un  peu  concaves;  les  fleurs  réunies  en  une  tête 
terminale,  conique,  solitaire,  de  la  grosseur  d'une  orange; 
l'involucre  composé  d'écaillés  larges,  ovales,  aiguës,  pubes- 
céntes  en  dehors,  tomenteuses  à  leur  base;  le  réceptacle 
chargé  de  poils  blancs  et  toufi*us  ;  la  corolle  velue ,  à  deux 
découpures  linéaires,  l'une  entière,  fort  étroite,  l'autre  plus 
large ,  à  trois  lobes  au  sommet  ;  le  style  une  fois  plus  long 
que  la  corolle. 

Leucospeume  a  caucb  court  :  Leucospermum  toUa,  Brown , 


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»74  LEU 

I.  c;  Protea  toUa,  Lînn.,  Mant,,  191.  Arbrisseau  dontHes 
tiges  sont  lisses  ou  pubesçentes ,  rameuses,  purpurines,  gar- 
nies de  feuilles  glabres,  alternes,  sessiles,  ovales-lancéolées, 
obtuses,  longues  d'environ  un  pouce;  les  fleurs  réunies  en 
une  tête  souvent  solitaire ,  terminale ,  de  la  grosseur  d'une 
noix;  rinvolucre  composé  d'écaillés  glabres ,  imbriquées,  lan- 
céolées, acuminées,  ciliées  à  leurs  bords;  la  corolle  filiforme, 
velue,  jaunâtre 9  pubescente,  longue  d'un  pouee  ;  le  récep- 
tacle velu  et  globuleux;  le  stigmate  en  tête^  presque  bifide. 

Leucosperme  conocarpe  :  Leueospermum  conocarpum ,  Brown, 
L  c;  Protea  conoearpa,  Linn.,  Lamk.,  IlL  geiu,  tab.  53, 
fig.  3.  Ses  tiges  sont  velues,  hautes  de  trois  à  quatre  pieds; 
ses  feuilles  sessiles ,  imbriquées ,  épaisses ,  ovales-oblongues , 
munies  à  leur  sommet  de  deux  à  cinq  dents  calleuses  ;  les  fleurs 
réunies  en  une  tête  terminale,  de  la  grosseur  d'une  poire; 
rinvolucre  composé  d'écaillés  courtes,  ovales ,  ciliées ,  k  peine 
velues;  la  corolle  filiforme,  hérissée  de  poils  roussàtres;  le 
réceptacle  garni  d'un  duvet  tomenteux.  Cette  plante ,  origi- 
naire du  cap  de  Bonne-Espérance,  est  cultivée  au  Jardin 
du  Roi. 

Leucosperme  fubescent  :  Leueospermum  puherum,  Browrn, 
L  c;  Protea  puhera,  Linn.,  Mant,,  192.  Ses  tiges  sont  pu- 
bescentes,  d'un  pourpre  foncé,  hautes  d'environ  deux  pieds, 
garnies  de  feuilles  éparses,  imbriquées,  sessiles,  épaisses, 
ovales ,  presque  elliptiques ,  tomenteuses ,  longues  d'environ 
un  pouce  ;  les  têtes  de  fleurs  solitaires  ou  agrégées  ,  très- 
velues  ,  de  la  grosseur  d'une  noix  ;  les  écailles  de  l'involucre 
lancéolées,  ciliées,  aiguës,  chargées  de  poils  roussàtres;  les 
corolles  filiformes,  très-velues  ;  le  réceptacle  velu.  Le  Leu- 
eospermum tomentosum ,  Brown ,  L  c,  $eu  Protea  tomentosa, 
Linn. ,  Suppl. ,  se  distingue  par  le  duvet  tomenteux  qui  re- 
couvre toutes  ses  parties;  ses  feuilles  sont  linéaires,  jplanes 
ou  quelquefois  canaliculées.  Le  Protea  candicans  d'Andrews , 
Bot.  repps,,  tab.  294,  n'en  est  qu'une  variété,  à  feuilles 
planes,  un  peu  cunéiformes  à  leur  base. 

Leucosperme  hytophylle:  Leucospermumhypopfyllum ,'BTO^^smJ 
L  c;  Protea  hypophylla^  Linn.,  Syst,  veg.;  Wein. ,  Phytog., 
4,  tab.  901  ,  fig.  a.  Arbrisseau  qui  sVlève  à  la  hauteur  de 
deux  pieds,'  et  qui  varie  par  ses  feuilles  glabres,  pubes- 


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LEU  17» 

ceBtos  ou  soyeuses,  tomeoteuses ,  entières  ou  à  trois  et 
cinq  dents  9  planes  ou  canaliculées  ;  les  rameaux  nvs,  ou 
velus ,  tomentçux  ;  les  têtes  de  fleurs  pédonculées  ou  presque 
sessiles  ;  les  folioles  de  Tinvolucre  larges,  ovales -aiguës  ou 
orbiculaires  ;  la  corolle  filiforme ,  longue  d'un  pouce  ;  les 
ooix  environnées  d'un  duvet  épais  et  roussâtre. 

Levcosperme  chevelu  :  Leucospermum  crinitum  ,  Brown  ,  /.  c; 
Protea  crinita ,  Linn. ,  Suppl.  ;  Thunb. ,  Di$s,  de  prot, ,  pag.  2 1  • 
Ses  tiges  s'élèvent  à  la  hauteur  de  deux  pieds  :  elles  sont  ve- 
laes,  à  peine  rameuses;  les  feuilles  éparses,  sessiles,  ovales, 
très-obtuses,  velues  à  leur  base  ,  à  trois  ou  cinq  dents  à  leur 
sommet,  longues  d'un  pouce  et  plus;  les  têtes  de  fleurs  mé- 
diocrement pédonculées;  les  écailles  de  Tinvplucre  lancée** 
lées,  un  peu  velues;  la  corolle  purpurine,  velue,  longue 
de  cinq  à  six  lignes.  Le  Leucospermum  oleafolium ,  Brown, 
/.  c;  Frotta  criniflora^  Linn.,  se  distingue  de  la  précédente 
par  ses  feuilles  rétrécies  à  leur  base.  Il  en  existe  deux  va- 
riétés :  Tune  à  feuilles  ovales,  alongées,  obtuses;  les  folioles 
de  l'involucre  presque  glabres,  barbues  à  leur  sommet  :  l'autre 
à  feuilles  linéaires ,  alongées,  un  peu  aiguës;  toutes  les  fo- 
lioles de  l'involucre  velues. 

Leucosperms  A  FEUILLES  RÉTBÉciBS  ;  Ltucospermum  alternatum^ 
Brown,  /.  e.  Arbrisseau  de  trois  pieds,  dont  les  tiges  sont 
droites  ;  les  rameaux  roides,  blanchâtres  et  tomentéux;  les 
feuilles  glabres,  épaisses,  lisses,  linéaires,  cunéiformes,  k 
trois  ou  cinq  dents  à  leur  sommet,  rétrécies  à  leur  base, 
longues  d^un  pouce  et  demi  et  plus ,  sans  nervures  ;  les  têtes 
de  fleurs  solitaires  ou  géminées,  un  peu  pédonculées,  en 
ovale  renversé,  de  la  grosseur  d'une  forte  prune;  les  fo- 
lioles de  l'involucre  ovales ,  acuminées ,  tomenteuses  ;  le  st^^le 
quatre  fois  plus  long  que  la  corolle. 

Leucosperme  MITOYEN  :  Leucospermum  médium,  Brown  ,  /•  c; 
Protea  formosa ,  Aadr. ,  Bot.  repos,,  tab.  17  P  Ses  rameaux 
sont  garnis  de  feuilles  linéaires-alongées,  entières,  obtuses  k 
leur  base ,  à  deux  ou  trois  dents  calleuses  au  sommet  ;  les 
folioles  de  l'involucre  pubescentes  et  ciliées;  la  corolle  ve- 
lue; le  style  hérissé;  le  stigmate  en  bosse  d'un  cèté.  Dan» 
la  plante  d' Andrews,  les  feuilles  sont  plus  longues;  la  corolle 
à  ûae  seule  lèyre;  sos  divisions  soudées  dans  toute  leur  lon- 


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ï76  LEU 

gueur  ;  les  folioles  de  l'involucre  scarieuses  -,  le  stigmate 
ovale,  alongé. 

Ledcosperme  a  GRAifDES  PLEURS  :  Leucospermum  grandijlorum , 
Brown,  l.  c;  Protea  villosa,  Poir. ,  EncycL ,  Suppl. ,  566. 
Cette  espèce  se  rapproche  du  Leucospermum  eonocarpum  par 
plusieurs  de  ses  caractères,  surtout  par  ses  rameaux:  et  ses 
corolles  très-velues  ;  elle  eu  diffère  par  ses  feuilles  aloogées, 
lancéolées,  non  ovales,  à  peine  longues  d'un  pouce ^  quel- 
quefois à  trois  dents  au  sommet;  les  folioles  de  Finvolucre 
glabres,  ciliées  à  leurs  bords;  la  corolle  très-velue;  le  style 
plus  long  que  la  corolle. 

Ledcosperme  a  feuilles  de  buis;  Leucospermum  huxifolium, 
Brown,  L  c.  Il  est  à  présumer  que  Thunberg  avoit  confondu 
cette  plante  avec  le  Protea  pubera ,  auquel  elle  ressemble 
beaucoup  ;  elle  s'en  distingue  particulièrement  par  les  fo- 
lioles de  son  involucre  ,  ovales,  presque  orbiculaires ,  un  peu 
acuminées,  presque  glabres,  ciliées  à  leurs  bords  :  les  ra- 
meaux sont  hérissés;  les  feuilles  ovales,  obtuses,  pubes- 
cente's,  entières,  longues  de  six  lignes;  la  corolle  velue; 
le  style  saillant. 

Leucosferme  sFATULé  ;  Lcucospcrmum  spathulatum ,  Brown , 
L  c.  Arbrisseau  bas ,  très-rameux  ;  les  rameaux  chargés  d'un 
duvet  cendré  ;  les  feuilles  elliptiques ,  spatulées ,  longues 
d'un  pouce ,  terminées  par  une  callosité  obtuse  ;  les  folioles 
de  rinvolucre  ovales,  tomenteuses;  la  corolle  longue  d'un 
pouce,  pileuse,  tomenteuse.  (Poir.) 

LEUCOSPIS.  (Enlom.)  Voyez  Ledcopsis.  (C.  D.) 

LEUCOSPORUS.  (Bot.)  C'est  le  nom  de  la  premièt-e  série 
du  genre  Agaricus  de  Pries;  elle  comprend  les  espèces  privées 
de  voile,  ou  chez  lesquelles  il  est  variable,  dont  les  feuilles 
ne  changent  pas ,  et  dont  les  sporidies  ou  séminules  soiit 
blanches. 

Leucosporus  est  aussi,  dans  le  même  auteur,  le  nom  de  la 
quatrième  division  de  son  genre  Bolet,  qui  renferme  des 
espèces  privées  de  voile,  dont  le  stipe  est  creux,  rempli 
d'une  moelle  spongieuse,  et  dont  les  tubes  sont  blancs  ou 
eitrins ,  et  les  sporidies  blanches.  (  Lem*  ) 

LEUCOSTICOS.  (Min.)  Voyez  Leptofsephos.  (B.) 

LEUCOSTINE.  {Min.)  De  la  Métherie  a,   le  premier, 


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LEU  177 

donné  ce  nom  au  minéral  compacte ,  mais  homogène ,  diSé' 
rent  de  toutes  les  espèces  déterminées,  qui  forme  la  base 
du  porphyre  rouge,  parce  qu'il  a  appliqué,  comme  nous 
venons  de  le  faire  au  mot  Leptosephos,  ce  nom  de  Pline  à 
notre  porphyre. 

Nous  avons  regardé  pendant  long-^temps  cette  pierre,  base 
du  porphyre,  comme  une  variété  de  pétrosilex,  et  nous 
Tavons  employée  comme  telle;  mais  les  différences  dans  la 
composition',  et  par  conséquent  dans  la  nature  de  ces  deux 
substances,  sont  probablement  assez  considérables,  à  en  juger 
d'après  leurs  caractères  extérieurs ,  pour  les  séparer,  et  alors 
l'opinion  de  Là  Métherie  et  le  nom  qu'il  a  donné  doivent  pré- 
valoir. Mais  ce  n'est  pas  le  porphyre  rouge  que  de  la  Métherie 
a  nommé  leucostine^  c'est  sa  base.  Il  dit  très-clairement)  1. 1 1 , 
p.  96,  de  sa  Minéralogie,  édition  de  1811 ,  que  le  Icvcostine 
est  la  base  du  leuchostichos  de  Pline  y  ou  porphyre  rouge.  Nous 
n'avons  donc  nullement  étendu  la  signification  ou  l'applica* 
tion  de  ce  mot,  en  l'appliquant  à  la  pâte  de  pétrosilex  rouge 
ou  rougeâtre  des  porphyres.  » 

Il  est  vrai  que  M.  Cordier,  tout  eu  ayant  l'air  de  res- 
pecter le  nom  donné  par  de  la  Métherie,  en  a  tout- à* fait 
changé  l'acception ,  en  le  donnant  à  des  roches  qui  ont  coulé 
à  la  manière  des  laves,  et  dont  la  pâte  fusible ,  grisâtre  ou 
rosàtre,  translucide  et  comme  écailleuse,  e^t  un  vrai  pétro* 
silex.  Nous  avons  adopté  cette  détermination  et  cette  déno- 
mination à  Farticle  Lave  (voyez  ce  mot),  parce  qu'il  est 
probable  qu'elle  sera  généralement  admise,  et  qu'il  nous  a 
semblé  qu'en  voulait  être,  dans  ce  cas*ci,  par  trop  fidèle 
aux  principes* de  l'adoption  des  noms  par  ordre  d'antério- 
rité ,  nous  jetterions  une  nouvelle  confusion  dans  la  science* 

Mais  nous  n'avons  pu  y  laisser  la  domite  pour  les  motifs 
que  nous  avons  donnés  à  l'article  Lave. 

La  leucostine  sera  donc  maintenant  une  roche  volcanique, 
à  base  de  pétrosilex,  renfermant  des  cristaux  de  feispath, 
etc.;  et  s'il  est  prouvé  que  la  base  du  porphyre  rouge  est 
une  masse  compacte  homogène,  d'une  nature  particulière  et 

1  AI.  Brongniart,  Essai  d'une  clatsification  des  ro«b«8  mëUngë«t 
<Jottrii.  des  mia.,  tom.  34,  p.  41). 

a6.    .  12 


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»78  LEU 

différente  de  tous  les  minéraux  déjà  dénommés,  il  faudm 
lui  donner  un  nom  particulier ,  et  abandonner  celui  de  leu- 
eostine ,  appliqué  maintenant  à  une  roche  mélangée  tout-à- 
fait  différente.  (B.) 

LEUCOTHOË,  Leucothoe.  (Crust,)  Genre  de  crustacés  am- 
phipodes ,  formé  par  M.  Leach  et  composé  seulement  du  cancer 
^ticulosus  de  Montagu.  11  a  pour  caractères  :  Première  paire 
de  pattes  terminée  en  pince  à  deux  doijgts;  quatre  antennes, 
dont  les  supérieures  sont  les  plus  longues,  el  formées  d'un 
pédoncule  biarticulé  et  d'une  tige  multiarticulée.  (Desm.) 

LEUCOXYLUM.  {BoL)  Ce  nom,  qui  signifie  bois  blanc,  a 
été  donné  par  Plukenet  à  une  bignoné ,  hignonia  leucos^bm 
de  Linnaeus  ;  par  Boerhaave ,  selon  Adanson ,  k  un  arbrisseau 
maintenant  réuni  au  genre  Myrsine.  (  J.  ) 

LEUCUS  {Omith.)y  nom  latin  du  héron  blanc,  Buff., 
ardea  alba,  Linn. ,  atdea  egretta,  Temm.  (  Ch.  D.) 

LEUGE.  (Bot.)  Dans  quelques  cantons  du  Midi  de  la  France 
le  chéne-Iiége  porte  ce  nom.  (L*  D.) 

LEUNINKG  (Omith,)y  un  des  noms  du  moineau  franc, 
fringilla  domestiea,  linn.  (.Ch.  D.) 

LEURE  {Mamm.)y  nom  de  la  loutre  en  Savoie.  (  F.  G.) 

LEURICK.  {Orrùlh.)  Voyez  Leeuwck.  (Ch.  D.) 

LEURRE.  {Omith,)  On  nommoit  ainsi  une  sorte  de  man- 
nequin, fait  avec  delà  peau  peinte,  représentant  grossière- 
ment un  oiseau  de  proie ,  qui  s'employoit  pour  rappeler  ou 
réclamer  les  oiseaux  de  vol,  en  y  attachant  un  morceau  de 
viande.  Cette  opération  s'appeloit  leurrer.  (Ch.  D.) 

LEUR  Y.  {Omith,)  Les  fauconniers  ,  suivant  La  Chesnaye 
des  Bois  (voyez  Faucon),  appeloient  ainsi  une  espèce  de 
sacre  qui  prenoit  les  daims  et  les  chevreuils  ;  mais ,  comme  le 
sacre  lui-même ,  falco  sacer ,  Lath, ,  est  devenu  une  espèce 
douteuse,  il  sçroit  difficile  de  désigner  positivement  le  leury, 
qui  toutefois  devoit  être  un  faucon  dans  toute  la  force  de 
Tàge,  d'après  celle  des  animaux  qu'il  attaquoit.  Cet  oiseau 
étoit  la  seconde  espèce  de  sacre  des  fauccmniers,  lesquels  en 
reconnoissoient  trois ,  dont  la  première,  qui  habitoit  TÉgypte 
et  se  nommoit  saph,  prenoit  les  lièvres  et  les  biches,  et  dont 
la  trobième ,  appelée  sinaire  et  pèlerin,  étoit  de  passage  vers 
les  Indes ,  et  se  trouvoit  dans  les  iles  du  Levant ,  en  Chypre , 
etc.  (Ch.  d.) 


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LEU.  A7f 

LEUTRITE.  (Min.)  C'est  tin  nom  de  lieu  {Leuiri^  frié, 
d'Iéna  en  Saxe) ,  que  M.  Lenz  a  donné  à  une  marne  calcairiit 
et  sablonneuse  ,  d'un  blanc  grisâtre  ou  jaunâtre ,  remf^lie  àë 
cavités  tapissées  de  cristaux  de  calcaire  spathique,  et'qui  a 
la  propriété  remarquable  de  répandre  dans  l'obscurité  une 
lumière  phosphorique  très-vive  par  le  plus  léger  frottement* 

On  l'emploie,  dans  les  environs  d'iéna,  comme  engrab 
d'amendement.  (B.) 

LEU-TZË.  {Omith,)  Ce  nom  est  donné  par  les  Chinois  è 
leur  conaoTSin^  pelecanus  sinensis,  Ls^th,  (Ch.D.) 

LEUWENHŒCK.  (Entom.)  linnœus  a  décrit  sous  le  nom 
de  Leuwenhœchelia  f  dans  le  Systema  naturœ,  n.**  4^7  9  une 
espèce  de  Phalœna  tinea,  (C.  D.) 

LEUZ  {BoL)y  nom  arabe  du  noyer,  suivant  Daléchamps. 
(Voyez  GiANZi.)  La  noix  vomique  est  nommée  leuz-alkeî»  (J.  ) 

LEUZEE  ,  L'euzea,  (Bot.)  Ce  genre  de  plantes,  établi,  en 
1 8o5 ,  par  M.  De  Candolle ,  dans  la  Flore  Françoise ,  et  dédié  par 
Fauteur  à  M.  Deleuze ,  appartient  à  Tordre  des  synanthérées, 
et  à  notre  tribu  naturelle  des  carduinées,  dans  laquelle  il 
faut  le  placer  entre  les  deux  genres  Rhaponticum  et  Forni-- 
ifium.  Voici  les  caractères  génériques  duLeuzea,  que  nous  n'a- 
vons point  observés ,  mais  que  nous  empruntons  aux  deux 
ou  trois  descriptions  publiées  par  M.  De  Candolle ,  et  à  la 
figure  qui  accompagne  l'une  d'elles. 

Calathide  incouronnée  ,  équaliflore  ,  multiflore,  régulari- 
ftore ,  androgyniflore.  Péricline  ovoïde-subglobuleux ,  presque 
égal  aux  fleurs;  formé  de  squames  régulièrement  imbriquées, 
dressées ,  grandes ,  searieuses ,  non  épineuses ,  les  extérieures 
arrondies  et  un  peu  déchirées  au  sommet,  les  intérieures 
plus  longues,  aiguës  et  entières.  Clinanthe  planîuscule,  peu 
charnu ,  garni  de  longues  fimbrilles  sétiformes,  entregreffées 
à  la  base.  Fruits  obovoïdes-oblongs ,  tuberculeux,  ayant 
l'aréole  basilaire  non-oblique  ;  aigrette  longue  ,  composée  de 
squamelluies  pluris'ériées  ,  égales ,  filiformes  ,  barbées ,  ad* 
hérentes  à  un  anneau  caduc.  Stigoiatophores  entregreffés. 

Leuz^e  conifèbb:  Leuzea  conifsra^  Decaàd.,  FL  fr. ,  tome  4, 
p.  1 09  ;  Ann.  du  Mus.  d'hist.  nat. ,  tome  1 6  ;  CerUaurea  conl^ 
fera  ,  Linn.,  Sp.pL,  édit.  3,  p.  1294.  C'est  une  plante  her- 
hsLcée,  bisannuelle  ou  yivace ,  dont  la. tige ,  haute  à  |>eine  de 


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i8o  LEU 

sept  ou  huit  pouces,  est  simple ,  droite,  cotonneuse  ;  ses  feuîUes 
sont  verdàtres  en-dessus  ,  cotonneuses  et  très -blanches  en- 
dessous;  les  radicales  pétiolées,  ovales -lancéolées,  presque 
simples,  n'ayant  qu'une  ou  deux  découpures  à  leur  base ^ 
-celles  <le  la  tige  plus  étroites  et  profondément  pinnatifides; 
la  calathide,  composée  de  fleurs  purpurines,  est  terminale, 
-trèS'*  grande  ,  environnée  de  quelques  bractées  presque  sim- 
ples ;  son  péricline  est  glabre,  scarieux,  luisant,  roussàtre 
en  sa  partie  supérieure  :  Caspar  Bauhin  le  comparoit  à  un 
cône  de  pin  ,  et  c'est  pour  cela  que  Linnaeus  a  donné  à  cette 
plante  le  nom  spécifique  de  co/iifera,  La.  leuzée  habite  les 
lieux  montueux ,  stériles  et  découverts  de  la  Provence  mé- 
ridionale, les  montagnes  du  Dauphiné,les  environs  de  Mont- 
.  pellier  ;  elle  fleurit  en  Juin  et  Juillet. 

M.  De  Candolle  a  indiqué  avec  doute  une  seconde  espèce, 
nommée  Leuzea?  carthamoides  ^  et  distinguée  de  la  première 
par  le  péricline  pubescent«  C'est  une  plante  de  Sibérie ,  dé- 
.crite  par  Willdenow  sous  le  nom  de  Cnicus  carthamoides» 

Linnœus  attribuoit  la  leuzée  à  son  grand  genre  Centaarea, 
auquel  elle  est  étrangère  tant  par  ses  caractères  techniques 
que  par  ses  rapports  naturels.  Dillen  avoit  déjà  précédem- 
ment observé  que  les  aigrettes  de  cette  plante  étoient  plu- 
meuses.  Adanson  a  fait  un  genre  Rhaçoma,  dont  les  carac- 
tères s'accordent  très-exactement  avec  ceux  du  Leuzea;  mais 
il  paroi t  admettre  dans  ce  genre  non -seulement  le  Leuzea, 
qui  devoit  seul  y  être  compris ,  mais  encore  le  vrai  Rhapon- 
tieum  et  la  CerUaurea  glasiifolia  de  Linnaeus.  Le  genre  Hoolbia 
de  Necker  correspond  roi  t ,  au  moins  en  partie ,  au  genre 
Leuzea  y  selon  M.  De  Candolle  ;  mais  nous  croyons  que  ce 
botaniste  se  trompe ,  et  il  nous  semble  que  VHoohia  de  Necker 
se  rapporte  beaucoup  mieux  à  notre  genre  Aljredia,  On 
pourroit  aussi,  d'après  ses  caractères,  le  rapporter  au  genre 
Khaponticum,  (Voyez  nos  articles  Alfredia,  tomel.^*^,  siippL, 
page  1 1 5  ,  et  Hookia  ,  tome  XXI ,  page  42 1 .  )  Le  genre  Rhor 
coma  de  Linnœus  étant  aujourd'hui  réuni  au  Myginda ,  M.  De 
Candolle  auroit  pu  et  peut-être  dû  s'abstenir  de  donner  un 
nouveau  nom  au  genre  Rhacoma  d'Adanson ,  fort  bien  carac- 
térisé par  cet  auteur,  et  dont.il  falloit  seul eipent  exclure 
deux  espèces  non  congénères  du  vrai  type  de  ce  genre  et 


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LEV  i8i 

qu'il  y  ayoit  mal  k  propos  réunies.  Quoi  qu'il  en  soit,  M.  De 
CandoUe  ,  dans  son  premier  Mémoire  sur  les  Composées,  a 
placé  le  Ltuzea  entre  les  deux  genres  Saussurea  et  Çynara^ 
fort  loin  du  Rhaponticum  ^  qu'il  range  dans  une  autre  section 
de  ses  Carduacées.  Cela  suffiroit  pour  prouver  combien  est 
contraire  à  l'ordre  naturel  cette  distribution  =  qui  sépare  leS' 
genres  à  aigrette  plumeuse ,  c'est-à-dire  barbée ,  des  genrea 
à  aigrette  pileuse,  c'est-à-dire  barbellulée. 

Selon  nous,  le  genre  Ltuzea  est  exactement  intermédiaire 
entre  le  vrai  Khaponticum  (  Centaurea  rhapontica ,  Linn.  )  et 
notre  Fornicium,  En  effet ,  le  Leuzea  ressemble  au  Rhapontieum 
par  son  péricline,  et  il  en  diffère  par  son  aigrette  plu- 
meuse ;  tandis  qu'il  ressemble  au  Fomicium  par  son  aigrette 
plumeuse ,  et  qu'il  en  diffère  par  son  péricline  :  en  sorte 
qu'il  est  vrai  de  dire  que  le  Leuzea  offre  le  péricline  du  Rha* 
ponticum  et  l'aigrette  du  Fomicium,  • 

Nous  profitons  de  l'occasion  qui  se  présente,  pour  indiquer 
à  nos  lecteurs  deux  fautes  d'impression  qui  se  trouvent  dans 
notre  article  Fornicion  (  tome  XVII ,  page  249  ) ,  et  qu'il  im-. 
porte  de  corriger.  La  première  est  dans  la  description  dea 
caractères  génériques ,  où  l'imprimeur  nous  a  fait  dire  que 
les  squameUules  de  l'aigrette  sont  hérissées  de  barbes  médio- 
créaient  inégales  j  lorcgues,  lorsque  notre  manuscrit  disoit  mé' 
diocrement  longues  f  inégales,  La  seconde  faute  est  dans  la  des- 
cription des  caractères  spécifiques,  où  on  lit  que  les  feuilles 
sont  pulvérulentes  sur  les  deux  faces,  et  où  il  faut. lire  puhé" 
rulentes ,  c'est-à-dire  ,  un  peu  pubescentes. 

Le  genre  Leuzea  appartient  aux  Cinarocép haies  de  M.  de 
Jussieu ,  et  à  la  syngénésie  polygamie  égale  deUnnaeus.  (Casa.) 

LEVAIN.  (Chim,)  C'est  la  pâte  de  froment  levée.  V.  Ferment 
et  Fermentation  ,  tom.  XVI ,  pag.  432.  (Cb.) 

LEVANTINE.  {Conch^U)  On  donnoit  anciennement  ce 
nom  à  plusieurs  coquilles  du  genre  Venus  de  Linnsus.  (Desm.) 

LEVAR-JO  (Orwtfe.),  un  des  noms  que  porte  en  Nor- 
wége  le  strunt-jager-,  ou  larus  parasiticus,  Linn.  (Ch^D.  ) 

LEVÊCHE  ET  LEVESCHE.  {Bot.)  Voyez  LivâcHE.  (  L.  D.) 

LÉVÉNAGATTE.  {lohthjoL)  Un  des  noms  vulgaires  d'une 
espèce  de  gade ,  gadus  pollachius  ,  Linn.  Voyez  Merlan. 
(H.C.) 


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i82  LEV 

LEVENHOOKIA.  (Bot.)  Genre  de  plante*  dicotylédones , 
à  fleurs  compiétes,  monopétalées ,  irrégulières,  de  la  famille 
dessfyUdiéeSy  delà gynandrie  digynie  de  Linnœus;  offrant  pour 
caractère  essentiel  :  un  calice  à  deux  lèvres,  à  cinq  décou- 
pures ;  une  corolle  monopétale ,  à  cinq  lobes  irréguliers ,  le 
cinquiènie  creusé  en  voûte;  deux  anthères  adhérentes  au 
style  en  colonne;  deux  stigmates;  une  capsule  à  une  seule  loge. 

Levenhookia>fluet;  Lewenhoohia  pusilla,  Rob.  Brown,  Noi^. 
HoU.,  1 ,  pag*  573.  Fort  petite  plante,  glabre  sur  toutes  ses 
parties,  ayant  presque  le  port  et  la  grandeur  du  linum  radiola: 
ses  tiges  sont  fluettes,  rameuses;  les  rameaux  capillaires;  les 
feuilles  petites ,  alternes,  glabres,  pétiolées,  ovales,  très-en- 
tières ,  situées  et  rapprochées  à  l'extrémité  des  rameaux  ;  les 
fleurs  sont  fascieulées,  composées  d'un  calice  presque  à  deux 
lèvres,  à  cinq  divisions;  la  corolle  divisée  à  son  limbe  en 
cinq  lobes  irréguliers  ;  le  cinquième'  en  forme  de  lèvre  con- 
cave ,  plus  long  que  le  style,  mobile,  articulé;  les  organes 
sexuels  réunis  en  une  colonne  droite,  adhérant  latéralement 
à  la  partie  inférieure  du  tube  de  la  corolle,  au  même  point 
que  le  lobe  inférieur  :  celui-ci ,  rabattu  au  moment  où  la 
fleur  s'épanouit,  se  redresse  ensuite  avec  élasticité,  s'applique 
et  se  roule  autour  de  la  colonne;  les  anthères  sont  à  deax 
lobes  distincts ,  placés  l'un  au^essus  de  l'autre  ;  deux  stig- 
mates capillaires  ;  une  capsule  à  une  seule  loge.  Cette  plante 
croît  sur  les  côtes  de  la  Nouvelle-Hollande.  (  Poir.  ) 

LEVER.  {Astron,)  C'est  l'apparition  d'un  astre  au-dessus 
de  l'horizon,  comme  le  coucher  est  sa  disparition.  L'instant 
de  ces  phénomènes  produits  par  le  mouvement  de  rotation 
de  la  terre ,  change  suivant  les  lieux  et  les  temps ,  puisqu'il 
dépend  de  la  position  de  l'horizon  et  de  celle  de  l'astre  par 
rapport  à  la  terre.  Quand  il  s'agit  des  astres  qui  sont  effacés 
par  la  lumière  du  soleil,  comme  les  étoiles,  on  distingue 
plusieurs  sortes  de  lever. 

Le  lever  héliaque  y  lorsque  l'apparition  de  l'astre  sur  l'horizon 
précèdes  assez  eelle  du  soleil  pour  que  l'dstre  puisse  être 
aperçu  le  matin.  Le  coucher  héUaque  est  celui  qui  a  lieu 
quand  l'astre  cesse  de  paroitre  après  le  coucher  du  soleil. 
(Voyez  l'article  Étoile,  tome  XV,  p.  494.) 
On  dit  encore  lever  cosmique,  lorsque  l'astre  se  dégage  de 


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LEV  i8S 

rhoriiMi  en  même  temps  que  le  soleil;  ooMeher  cosmique, 
celui  qui  coïncide  avec  le  coucher  du  soleil  :  enfin,  U^er  et 
coucher  achroniques ,  ceux  qui  arrivent  avec  le  coucher  et  le 
lever  du  soleil,  c'est-à-dire ,  en  ordre  inverse. 

Ces  derniers  sont  peu  intéressans,  puisque  Tastre,  enve- 
loppé alors  dans  les  rayons  du  soleil ,  ne  peut  être  aperçu,  (L«C.) 

LEVIATHAN.  (Afomm.)  Nom  d'un  animal  mentionné  dans 
le  livre  de  Job ,  et  que  des  auteurs  ont  rapporté  à  quelque 
espèce  de  cétacé.  Le  fait  est  qu'on  ne  peut  rien  conclure  de 
raisonnable ,  en  fait  d'histoire  naturelle ,  des  paroles  vagues  et 
insignifiantes  de  l'écrivain  arabe.  (F.  C.) 

LÉVIGATION.  (Chim.)  Ancien  mot  qui  désîgnoit  l'opéra- 
tion par  laquelle  on  réduit  un  corps  dur  en  poudre  trés*fine, 
en  le  broyant  sur  un  plan  de  porphyre.  (  Ch.  ) 

LEVINA.  (Bot,)  Adanson  donnoit  ce  nom  au  genre  Prasium 
de  LinnsBus.  (J.) 

LEVISANUS.  (Bot.)  Petiver  donnoit  ce  nom  à  un  arbrisseau 
dont  Lianœus  a  fait  son  brunia  abrotanoides ,  et  qu' Adanson  a 
nommé  harreria,  en  lui  attribuant  cinq  styles,  que  Linaœus 
réduit  à  un  seul  échancré*  Linnœus  nomme  une  autre  espèce 
hrania  ievisaruis.  Il  avoit  ensuite  rapporté  au  même  genre  deux 
plantes,  hrunia  radiata  et  glutinosa^  remarquables  par  la  réu* 
nionde  plusieurs  fleurs  dans  un  calice  commun  ou  involucre, 
dont  les  écailles  intérieures,  plus  longues  et  colorées,  imitent 
les  demi-fleurons  d'une  fleur  radiée.  I>alii  les  a  séparées  sous 
le  nom  de  stavia,  qui  leur  est  resté,  malgré  Schreber,  qui 
lui  avoit  substitué  celui  de  le^sanus.  (J.) 

LEVISILEX.  {Min,)  C'est  encore  un  de  ces  noms  dont 
De  la  Métherie  (Joum.  de  phys.,  tom*  55)  a  voulu  surchar^ 
ger  la  nomenclature  de  la  minéralogie,  sans  motifs,  comme 
si  le  nom  de  quarz  nectique ,  donné  avant  lui  par  M.  Haily  à 
la  pierre  légère,  poreuse  et  entièrement  siliceuse,  qu'on  trouve 
àSaint-Ouen  près  Paris  et  dans  d'autres  lieux,  a'étoit  pas  suffi- 
sant et  bon«  11  paroit  cependant  qu'il  a  abandonné  ce  nom  dans 
l'édition  de  sa  Minéralogie  de  i8ii.  Voyez  Silex  nectique.  (B.) 

LEVISTICUM.  (Bot.)  Brunsfels ,  Lobei  et  Morison  donnoient 
ce  nom  et  celui  de  ligusticum  à  une  ombellifère ,  qui  est  la  H- 
vêche  :  c'est  maintenant  le  ligustieum  le¥istieum  de  Linnaeus, 
que  C.  Bauhin  regarde  avec  doute  comme  un  des  libanotis  de 
Théophraste.  (J.) 


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»84  LEV 

.    LEVISTONA,  (Bot,  )  Voyez  Livistone.  (  Poir.  )         ' 

LEVRATIN.  (Omith.)  On  donne,  en  Piémont,  ce  nom  et 
celui  de  Ui^raseul  au  pluvier  gris,  qui  est  le  vanneau  suisse, 
tringa  helvetica ,  Lath. ,  en  habit  d'hiver.  (  Ch.  D.  } 

LEVRAUT  (  Mamm.  ) ,  nom  François  du  jeune  lièvre.  (F.  C.) 

LÈVRE,  Labium,  (Entom*)  On  nomme  ainsi  dans  les  in-* 
sectes  les  pièces  uniques  et  impaires  qui  ferment  la  bouche 
en  devant  et  en  arrière,  du  côté  du  front  et  de  la  ganache. 
La  lèvre  supérieure  prend  le  plus  souvent  le  nom  de  labre, 
labrum,  labium  superius,  et  Finférieure  garde  le  nom  de 
LÈVRE,  labium  inferius.  Nous  avons  décrit  à  Tarticie  Bodchb 
dans  les  insectes ,  et  au  mot  Insecte  ,  en  parlant  de  la  struc- 
ture, le  mode  d'articulation  et  la  nature  des  mouvemens 
et  des  usages  de  ces  parties  :  qu'il  nous  suffise  de  rappeler 
ici ,  que  les  lèvres  ne  s'observent  que  dans  les  insectes  mà- 
cheurs;  .qu'elles  sont  surtout  très-distinctes  dans  quelques 
orthoptères,  et  particulièrement  chez  les  grylliformes ;  que 
la  lèvre  supérieure  ne  porte  pas  de  palpes ,  et  que  l'inférieure 
en  présente  ordinairement  deux;  que  celIe-K:i  porte  sur  la 
ganache,  qu'on  nomme  aussi  le  menton,  et  que. la. portion 
libre  et  la  plus  mobile  se  nomme  quelquefois  la  languette 
{ligula).  (CD.) 

LÈVRE  DE  VÉNUS  (Bot.) y  un  des  ndms  vulgaires  de  la 
cardère  cultivée.  (  L.  D.  ) 

LÈVRES.  (Bot,)  On  donne  ce  nom  au  limbe' des  corolles 
labiées  et  personnées ,  parce  qu'il  se  divise  en  deux  lohes 
principaux,  disposés  de  manière  à  former  deux  espèces  de 
lèvres ,  l'une  supérieure  et  l'autre  inférieure ,  comme  les 
lèvres  des  animaux  (sauge,  mufle  de  veau,  etc.).  (Mass.) 

LEVRETTE;  (Entom.)  Geoffroy  décrit  sous  le  n.**  i."  une 
espèce  de  coléoptère  de^son  genre  Becmare  ou  Rhinomacre^ 
qu'il  est  fort  difficile  de  déterminer,  soit  comme  un  atlé* 
labe,  soit  comme  un  anthribe  :  il  est  noir,  avec  les  élytres 
striés,  marqués  de  quatre  lignes  blanches  formées  par  des 
poils.  (CD.) 

LEVRETTE  (Afamm.  ),  ùom  de  la  femelle  du  chien  lévrier. 
(F.C) 

LEVRIER  (Mamm.)f  nom  que  l'on  donne  à  une  race  de 
l'espèce  du  chien  ^  à  cotise  de  ses  fonnes  élancées  et  de  sa 


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LEY  i85 

légèreté,  qui  la  rendent  particulièrement  propre  à  la  chasse 
du  lièvre  ;  elle  peut  être  aussi,  dressée  à  la  cjiasse.  du  loup. 
En  effet  y  les  lévriers  sont  très-musculeux ,  trè»-agiles,  et 
leur  mâchoire  est  très-forte.  Ils  attaquent  le  loup  avec  cou* 
rage ,  et  le  mettent  en  pièces  ;  mais  ils  ne  suivent  point  leur 
proie  à  la  piste  :  sans  avoir  l'odorat  grossier ,  ils  ne  chassant 
qu'à  la  vue,  qu'ils  ont  excellente;  ils  aperçoivent  les  objets 
dans  le  plus  grand  éloignement,  et  ils  voient  même  très-dis- 
tinctement la  nuit. 

Il  est  une  variété  du  lévrier,  très-petite,  qui  ne  sert  point 
h  la  chasse  :  ces  petits  chiens ,  remarquables  par  leur  élé- 
gance et  leur  grâce ,  nommés  plus  particulièrement  levrons , 
ne  sont  que  des  animaux  de  fantaisie.  Voyez  Chien.  (F.  C.) 

LEVRON  {Mamm*  ) ,  nom  particulier  des  lévriers  de  petite 
race.  (F.  C.) 

LEVURE  DE  BIÈRE.  {Chim.)  Matière  qui  se  sépare,  peu- 
dant  la  fermentation  du  moût  de  bière ,  soûs  la  forme  d'écume 
ou  de  sédiment ,  et  qui  a  la  propriété  de  convertir  le  sucre 
en  alcool.  Elle  est  insoluble  dans  l'eau ,  et  formée  d'oxigèi^e , 
d'azpte ,  de  carbone  et  d'hydrogène.  >  Voyez  Ferment  et  Fer- 
mentation ALCOOLIQUE,  tom.  XVI ,  pag.  440  et  suivantes.  (Ch.) 

LEWISIA.  (Bot.)  Ce  genre  a  été  établi  par  Pursh  (  Tram. 
'Linn,,  vol.  11,  et  Flor,  Amer.,  3 ,  pag.  568)  pour  une 
plante  de  l'Amérique  septentrionale,  à  laquelle  il  assigne 
pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  raboteux ,  à  sept  ou  neuf 
folioles;  une  corolle  composée  de  quatorze  à  dix-huit  pé- 
tales; un  grand  nombre  d'étamines  insérées  sur  le  réceptacle  i 
un  style  ;  une  capsule  .à  trois  loges  polyspermes  ;  les  semences 
luisantes.  Cette  plante  appartient  à  la  polyandrie  monogynie 
de  LinnsBus.  Pursh  n'en  a  mentionné  qu'une  seule  espèce, 
seus  le  nom  de  Uwisia  rediviva,  (  Poir.  ) 

LEYMOUN.  (Bot.) ,  nom  arabe  du  limon,  citrus  medica.  (J.) 

LEYON.  {Mamm.)  Lion  en  suédois.  (F.  C. )  ^ 

LEYSÈRE,  Leysera.  {Bot.)  Ce  genre  de  plantes  appartient 
à  l'ordre  des  synanthérées  ,  à  notre,  tribu  naturelle  des  inu- 
lées,  et  à  la  section  des  inulées-gnaphaliées.  Voici  ses  carac- 
tères ,  tels  que  nous  les  avons  observés  sur  'la  Leysera  gnor 
phalodes, 

Calathide  4'adiée  :  disque  multiflore ,  régulariilore ,  an- 


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i«6  LEY 

drogynifiiore  ;  couronne  subunisériée  ,  ligiiliflore  ,  fëmini- 
flore.  Péricline  campanule ,  presque  égal  aux  fleurs  du 
disque ,-  formé  de  squames  nombreuses ,  multisériées ,  régu- 
lièrement imbriquées,  appliquées,  orales  ou  oblongues,  co- 
riaces ,  uninervées ,  vertes  seulement  auprès  dé  la  nervure , 
pourvues  d^une  bordure  membraneuse,  et  d'un  appendice 
confluent  avec  la  bordure,  inappliqué,  membraneux-sca- 
rieux,  incolore  :  l'appendice  des  squames  extérieures  ovale, 
obtus  au  sommet  ;  l'appendice  des  squames  intérieures  ob- 
long,  arrondi  au  sommet,  roussàtre  sur  les  bords.  Clinanthe 
large ,  plan ,  pourvu  d'une  seule  rangée  circulaire  de  paléoles 
situées  entre  le  disque  et  la  couronne  ,  courtes ,  inégales , 
irréguliéres ,  laciniées,  membraneuses,  concaves  en  dehors, 
chaque  paléole  accompagnant  intérieurement  la  base  d'une 
fleur  femelle.  Fleurs  du  disque  :  ovaire  longuement  pédicel- 
lulé  ,  long ,  grêle  ,  cylindrique  ,  glabriuscule  ;  aigrette  com- 
posé de  dix  squamellules  subunisériées ,  libres,  dont  cinq 
très-longues,  arquées  en  dehors,  un  peu  laminées  et  inap« 
pendîculées  inférieurement ,  filiformes  et  barbées  supérieu- 
rement, les  cinq  autres  courtes,  inégales,  irréguliéres,  la- 
minées ou  paléi formes,  oblongues,  variablement  découpées, 
alternant  avec  les  précédentes  ;  corolle  à  tube  hérissé  de  poils 
spinuliformes  ;  anthères  pourvues  de  longs  appendices  basi- 
laires;  style  de  gnaphaliée,  à  stigmatophores  comme  tron* 
qués  au  sommet ,  qui  est  garni  d'une  touffe  de  collecteurs. 
Fleurs  de  la  couronne  ;  ovaire  long ,  grêle ,  cylindrique ,  velu  ; 
aigrette  courte ,  stéphanoïde  ,  divisée  presque  jusqu'à  sa  base 
en  lanières  inégales  et  irrégulières;  corolle  à  tube  hérissé 
de  poils  spinuliformes 9  à  languette  elliptique-oblongue ,  tri- 
dentée  au  sommet. 

Leyseile  faux-gnaphale;  Leysera  gnaphalodes^  Linn.,  Sp,, 
pL,  édit.  3,  page  1249.  ^^^  ^^S^^  de  l'individu  que  nous  décri- 
vons sont  hautes  de  dix  pouces ,  peu  épaisses ,  ligneuses ,  ra- 
meuses ,  plus  ou  moins  tomenteuses  et  blanchâtres ,  entière- 
ment couvertes  depuis  la  base,  ainsi  que  les  rameaux,  de 
feuilles  très -rapprochées;  chaque  tige  ou  branche  se  ramifie 
autour  de  la  base  du  pédoncule  qui  la  termine.  Les  feuilles 
sont  alternes ,  sessiles ,  longues  de  neuf  lignes  ,  extrêmement 
étroites,  presque  filiformes,  linéaires,  un  peu  charnues , 


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LE  Y  187 

unineryëes ,  blanchâtres  et  Jaîneuses  dans  leur  jeunesse ,  ci^- 
liëes  sur  les  bords  et  relues  en  dessous  dans  un  âge  avancé. 
Chaque  tige  ou  branche  se  termine  par  un  pédoncule  nu  ^ 
long  d'un  à  deux  pouces,  très-grêle,  roide  ,  un  peu  tor- 
tueux ,  rougeàtre  ou  brun  ,  un  peu  laineux ,  portant  au 
sommet  une  calathide  solitaire,  haute  de  quatre  à  cinq 
lignes ,  large  de  huit  à  neuf  lignes ,  et  composée  de  fleurs 
jaunes  ;  son  disque  est  large  de  prés  de  cinq  lignes  ;  les  lan* 
guettes  formant  sa  couronne  sont  longues  de  deux  k  trois 
lignes ,  et  pâles  en-dessous. 

Nous  avons  fkit  cette  description  spécifique  ,  et  celle  des 
caractères  génériques,  sur  un  individu  vivant,  cultivé  au 
Jardin  du  Roi ,  où  il  fleurissoit  vers  la  fin  du  mois  d'Août* 
Ce  petit  arbuste  est  indigène  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

lia  lésera  gnaphalades  étoit  confondue  par  Toumefort 
dans  son  genre  Aiter,  Vaillant,  toujours  plus  exact,  a  con- 
sidéré cette  espèce  comme  le  type  d'un  genre  particulier, 
qu'il  a  sommé  Aiteroptm'uê^  et  qui ,  selon  lui ,  ne  diffère  des 
genres  AUer  et  Inula  que  par  les  aigrettes  plumeuses.  Linnaeus, 
en  adoptant  le  genre  de  Vaillant,  a  eu  le  tort  de  changer 
son  nom  en  celui  de  Leysera;  mais  il  a  décrit  les  caractères 
génériques  bien  plus  complètement  et  plus  exactement  que 
Vaillant  ne  l'avoit  fait.  Linnœus  n'admettoit  alors  dans  ce 
genre  que  la  Leysera  gnaphalodes»  Burmann  décrivit  ensuite 
une  seconde  espèce,  dont  il  crut  pouvoir  faire  un  genre 
nouveau ,  sous  le  titre  de  CaUicomia ,  mais  que  Linnsus  réunit 
avec  raison  au  genre  Lejsera,  en  la  nommant  Lésera  ealU^ 
comia.  Enfin ,  Linnaeus  ajouta  encore  au  genre  Lejrsera  une 
troisième  espèce ,  nommée  Leyaera  paUacea ,  mais  qui  n'est 
point  du  tout  congénère  des  deux  autres ,  et  qui  est  deve* 
nue  l'une  des  espèces  composant  le  genre  Relhania  de  l'Hé- 
ritier. Adanson  avoit  déjà  voulu  rendre  au  genre  Leysera 
son  ancien  nom  â^AsteropUrua.  Gœrtner,  ayant  le  même  désir, 
nomme  aussi  ^s^eroptom^  le  vrai  genre  Lejsera  de  Linnaeus,  et 
il  applique  exclusivement  le  nom  générique  de  Leysera  k  la 
Leysera  paleacea  dont  nous  avons  déjà  parlé.  Cet  arrangement 
ne  nous  paroit  pas  admissible ,  i.""  parce  que,  malgré  la  jus- 
tice qui  sembleroit  souvent  l'exiger,  Tancienne  aomen- 
cbture  se  peut  plus  être  substituée  à  la  nomenclature  lia* 


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188  LEY 

néenne ,  sans  de  trop  graves  inconvéniens  ;  â.*"  parce  que 
la  Lejura  paUacea  fait  partie  du  genre.  Relhania  de  l'Héri- 
tier, publié  avant  l'ouvrage  de  Gœrtner,  et  que  celui-ci  a 
mal  à  propos  divisé   en  deux  genres,  nommés  Leysera  et 
Eclqpes.  Necker,  dont  l'ouvrage  a  été  publié  en  même  temps 
que  celui  de  Gaertner,  conserve  le  nom  de  Leysera  aux  vrais 
Leysera  deLinnœus,  et  il  nomme MichauxialaLejrserapaleQÂsea, 
qui  est  une  Relhania  de  l'Héritier  et  la  Leysera  de  Gaertner. 
Thunberg  a  introduit  plusieurs  nouvelles  espèces  dans  le  genre 
Lejysera  de  Linnseus;  mais  ce  botaniste  ,  en  général  peu  exact, 
mérite  ici  d'autant  moins  de  confiance  qu'il  attribue  au  Ley- 
sera  une  plante  connue  depuis  long-temps,  qui  n'a  point  du 
tout  les  caractères  de  ce  genre  ,  et  dont  M.  De  CandoUe  a 
fait  son  genre  Syncarpka,  Nous  ne  pouvons  donc    jusqu'à 
présent  rapporter  avec  certitude  au  vrai  genre  Leysera  que 
deux  espèces ,  savoir  :   i .°  la  Leysera  gnaphalodes ,  qui  est  le 
type  primitif  du  genre,  et  que  nous  avons  observée  nous- 
même  ;    2.^  la  Leysera  callicomia ,  que   nous  n'avons  point 
vue,  mais  dont  les  caractères  génériques  ont  été  décrits  et 
figurés  par  T  exe  client  observateur  Gœrtner  ,  qui  cependant 
n'a  pas  clairement  exprimé,  dans  la  description  ni. dans. la 
figure  ,  la  véritable  disposition  des  paléoles  du  clinantbe. 
'  *Nous  connoissons  une  troisième  espèce  de  Leysera;  c'est  le 
gnaphalium  leyseroides  de   M.  Desfontaines,  qui  seroit  très- 
bien  nommé  Leysera  discoidea.  Mais  nous  avons  cru  pouvoir 
considérer  cette  plante  comme  le  type  d'un  sous- genre  par* 
ticulier,  nommé  Leptophytus,  et  appartenant  au  genre  Lff- 
sera.  Nous  renvoyons  sur  ce  point  le  lecteur  à  notre  article 
Leftophyte  ,  dans  lequel  il  trouvera  de  plus  quelques  remar* 
ques,  que  nous  ne  répétons  pas  ici ,  concernant  les  paléoles 
du  clînanthe. 

.  Les  Leysera  et  Leptophytus .  ont  de  l'affinité  avec  nos  Pha- 
gnalon;  néanmoins,  d'autres  considérations  prépondérantes 
nous  ont  forcé  de  les  éloigner  un  peu  de  ce  dernier  genre, 
dans  notre  tableau  des  Inulées-gnaphaliées  (tom.  XXIII 9 
p.  56o),  ou  le  genre  Leysera  se  trouve  au  centre  d'un  petit 
groupe  aaturel,  caractérisé  par  la  structure  de  l'aigrette. 

Le  genre  Leysera  appartient  aux  coryndiifères  de  M.  de 
Juttieu  9  et  à  la  syngénésie  polygamie  superflue  de.  linnseus. 


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LEZ  189 

Nous  ignorons  l'étymologie  de  ce  nom  générique.  Celui  d!^5- 
teropterus  voùloit  dire  Aster  à  plumes,  parce  que  Vacillant 
croyoit  que  ce  genre  étoit  immédiatement  voisin  de  V Aster, 
et  qu'il  n'en  dififéroit  que  par  l'aigrette  plumeuse  ;  ce  qui 
est  une  erreur  sur  les  affinités ,  car  V Aster  et  le  Lej^sera  ne 
sont  point  de  la  même  tribu  naturelle*  (H.  Cass.) 

LEYTUN.  (Bot,)  Rumph  cite  sous  ce  nom  un  arbre  des  Mo- 
luques  qui  a  le  port  et  le  fruit  d'un  laurier ,  et  qu'il  nomme 
pour  cette  raison  lauraster;  mais,  comme  il  ne  décrit  pas  la 
fleur,  on  ne  peut  déterminer  son  genre  avec,  qertitude.  (J.) 

LÉZARD  ^  hacerta.  (  ErpétoL  )  On  donne  ce  nom  à  un  genre 
de  reptiles  sauriens,  de  la  famille  des  eumérode^  de  M^  Du- 
méril,  et  de  celle  des  lajcertiens  ^t  M.  Cuvier.On  reconnpH 
les  animaux  qui  le  composent  aux  cairactères  suivans  : 

Langue  mince,  extensible,  terminée  en  deux  longs  Jilets;  pçkr 
lais  armé  de  deux  rangées  de  dpnls;  un  collier  sous  le  cou,  formé 
par  une  rangée  transversale  de  larges  écailles,  séparées  de  celles 
du  ventre  par  un  espace  où  il  n'y  en  a  que  de  petites  comme  sous 
ta  gorge;  corps  alongé,  sans  ailes  ;  pas  de  goitre;  tous  les  pieds 
munis  de  cinq  doigts  armés  d'ongles , ,  non  opposables ,  séparés , 
arrondis  y  inégaux  ;  écailles  disposées,  par  bandes  parallèles  et  trau^ 
versâtes  sous  le  ventre  et  autour  de  la  queue,  qui  est  au  moin^a^ssi 
longue  que  le  corps,  grf>sse,  cylindrique ,  sans  crête  ni  carène  en^ 
dessus;  anus  en  fente  transversale;  une  partie  des  os  du  crâne 
s' avançant  sur  hes^tempes  et  sur  les  orbites,  en  sorte  que  tout  le 
dessus  de  la  tête  est  muni  d'un  bouclier  osseux,  ou  couvert  de 
grandes  écailles  ;  tympan  àjleur  de  tête  et  membraneux  ;  paupière 
d!une  seule  pièce  ^  fendue  longitudinaiement  et  formée  par  un 
sphincter;  sous  chaque  cuisse,  une  rangée  de  petits  grains  ou  de 
tubercules  formés  d^écaiUes,  rudes  au  toucher  ^  et  poreux;  des  pla- 
ques transversales  sous  le  vtrttre;  des  écailles  carénées ,  mais  non 
imbriquées  sur  le  dos^ 

A  l'aide  de  ces  notes  et  du  tableau  que  nous  avons  donné 
à  l'article  ËUMé&ooEs ,  on  distinguera  facilement  les  lézards 
proprement  dits  desTAcuroROMEs,  qui  n'ont  point  une  rangée 
de  pores  sous  chaque  cuisse  ;  des  Caméléons  ,  dont  les  doigts 
sont  opposables;  des  Anolis  et  des  G&ckos,,  qui  ont  les  doigts 
aplatis  en-dessous;  des  Agames  qui,  au  lieu  de  plaques,  ont 
des  écailles  sur  la  tête;  des  Djb^gons^  qui  ont   les  flancs 


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ïy>  LEZ 

garnis  d^ailes;  des  Iguaitbs,  qui  ont  un  goitre  dentelé  sous 
la  gorge  ;  des  Améiva  et  des  Sauvegardes  ,  qui  n^oot  point 
sous  celle-ci  un  collier  d*écailles  ;  des  Monitors  et  des  Dba- 
GONEs,  qui  ont  le  palais  sans  dents;  des  Steluons  et  des  Cos* 
DYLEs ,  qui  ont  la  queue  épineuse  ;  des  Basilics  et  des  Lophyres  . 
qui  ont  une  crête  sur  la  queue.  (Voyez  ces  différens  mots ,  qui 
indiquent  des  genres  dont  la  plupart  rentrent  dans  celui  des 
Lézards  de  Linneeus;  voyez  aussi  En  Méao  des,  Erpétologie,  Rep- 
tiles et  Sauriens.) 

La  queue  des  lézards  est  composée  d'articulations  qui  se 
séparent  au  moindre  effort,  et  est  susceptible  de  se  repro- 
duire lorsqu'elle  a  été  rompue  par  quelque  violence  exté- 
rieure ;  phénomène  que  nous  ferons  connoitre  en  détail  aux 
articles  Reptiles  et  Sauriens  ,  en  traitant  de  l'organisation  de 
ces  animaux. 

Tous  ont  la  vie  très-dure ,  et  peuvent  passer  un  long  temps 
sans  manger. 

Il  paroît  aussi  prouvé  qu'ils  vivent  un  grand  nombre  d'an- 
nées. 

Aucun  d'eux  n'est  venimeux  ;  maïs  il  en  est  plusieurs  qui 
mordent  avec  violence  quand  on  les  attaque. 

Les  lézards  sont  très-nombreux,  et  habitent  les  diverses 
parties  des  deux  continens ,  se  plaisant  à  peu  près  également 
dans  les  régions  chaudes  et  dans  les  contrées  tempérées.  Leurs 
mouvemens  sont  vifs  et  légers ,  et  ils  s'engourdissent  durant 
l'hiver  au  fond  de  leurs  retraites.  Ils  sont  monogames  et 
ne  vivent  que  par  paires.  Jamais  ils  ne  vont  dans  l'eau, 
eomme  plusieurs  autres  reptiles  appartenant,  comme  eux, 
à  l'ordre  des  sauriens. 

Le  genre  des  lézards  est  loin  de  renfermer  aujourd'hui 
toutes  les  espèces  que  Linnœus  et  la  plupart  des  auteurs  sjrs- 
tématiques  y  ont  fait  entrer.  Laurenti ,  le  premier ,  mais  sans 
beaucoup  de  succès,  a  tenté  de  le  réformer  ;  entreprise 
qu'ont  plus  heureusement  exécutée  nos  contemporains,  MM. 
de  Lacépède ,  Alexandre  Brongniart ,  Cuvier ,  Daudin ,  Du- 
méril ,  etc. ,  dont  les  travaux  nous  guideront  dans  la  rédac- 
tion de  cet  article. 

Notre  pays  en  fournit  plusieurs  espèces,  qui  paroissent 
avoir  été  confondues  par  Linnseus  sous  le  nom  de  Laeerta  agilis. 


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LEZ  19^ 

Nous  citerons,  parmi  les  lézards  indigènes  on  exotiques, 
les  espèces  suivantes* 

Le  GRAND  Lézard  vert  ocellé;  Lacerta  ocellata,  Daudin, 
tom.  III ,  pi.  XXXHI.  Dos  ,  dessus  du  cou  et  des  membres , 
noirs ,  parsemés  de  lignes  en  zigzag ,  de  points  et  de 
petits  cercles  d'un  beau  vert  et  irrégulièrement  disposés; 
ventre  d'un  jaune  clair,  sans  taches;  flancs  verts,  luîsans, 
avec  huit  à  dix  bandes  transversales  noirâtres  et  doubles  ; 
corps  et  membres  gros  et  trapus;  doigts  courts;  ongles  pe- 
tits; quinze  grains  poreux,  brunâtres  et  assez  volumineux 
sous  chaque  cuisse  :  taille  d'un  pied  à  dix-huit  pouces. 

Ce  reptile  est  un  des  plus  brillans,.  des  plus  éclatans  de 
ceux  de  l'ordre  des  sauriens;  il  est  d'ailleurs  le  plus  gros 
des  lézards  connus.  On  le  trouve  dans  le  Midi  de  la  France, 
dans  l'Espagne,  l'Italie  et  les  autres  contrées  méridionales 
de  l'Europe  9  dans  les  lieux  arides,  parmi  les  rochers  exposés 
au  soleil  et  sur  la  lisière  des  bois.  Nombre  de  fois,  autour 
de  Montpellier,  je  l'ai  vu  fréquenter  les  buissons  et  les 
haies,  grimper  même  sur  les  arbustes,  sur  les  grosses  pierres , 
pour  y  faire  la  chasse  aux  insectes.  Notre  collaborateur , 
M.  Poirel,  l'a  rencontré  plusieurs  fois  en  Afrique,  vers  les 
bords  de  la  Méditerranée. 

Il  paroit  que  ce  n'est  pas  seulement  dans  les  climats 
chauds  qu'on  trouve  ce  saurien.  Selon  Ray  et  Unnaeus,  il 
habite  aussi  des  contrées  fort  septentrionales ,  comme  la 
Suède  et  le  Kamtschatka.  Dans  ce  dernier  pays  même  il 
inspire  l'efiFroi ,  et  passe  pour  un  envoyé  des  puissances  in- 
fernales, ainsi  que  Cook  a  pu  s'en  convaincre  pendant  son 
séjour  dans  cette  contrée  reculée. 

On  assure  que  ce  reptile  ne  se  nourrit  pas  seulement  d'in- 
sectes, mais  qu'il  avale  aussi  des  grenouilles,  des  souris, 
des  musaraignes  et  d'autres  petits  animaux  vertébrés.  Il  re- 
cherche les  vers,  se  jette  avec  avidité  sur  la  salive  que  l'on 
vient  de  cracher,  et  s'empare  également  des  œufs  des  passe- 
reaux. M.  Poiret  a  trouvé  dans  l'estomac  d'un  lézard  vert, 
qu'il  a  disséqué  sur  les  côtes  de  l'ancienne  Numidie ,  un  petit 
lézard  tout  entier. 

Suivant  M.  de  Lacépède ,  on  le  voit  même  souvent  atta- 
quer des  serpens  ;  mais  il  ne  sort  que  bien  rarement  vain^ 


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i9«  LEZ 

queuf  de  ce  combat.  Il  n'a  point  l'air  de  redontei*  beaucoup 
la  présence  de  Thomme,  et,  en  Languedoc,  j'en  ai  vu  un 
mordre  avec  une  sorte  d'acharnement  le  bout  d'un  bâton  avec 
lequel  je  le  harcelois.  Il  ne  court  pas  seulement  avec  vitesse, 
il  saute  aussi  très-haut,  et,  plus  hardi  que  le  lézard  gris,  il 
se  défend  contre  les  chiens  qui  l'attaquent,  se  jetant  à  leur 
museau,  et  aimant  ttiieux  se  laisser  tuer  que  de  lâcher  prise. 

C'est  à  tort,  au  reste ,  qu'on  a  regardé  les  morsures  du 
lézard  vert  comme  venimeuses  et  mortelles.  Laurentî  a  fait 
à  ce.t  égard  des  expériences  tout-à-fait  concluantes. 

Si  l'on  en  croit  Gesner,  les  Africains  mangent  la  chair 
des  lézards  verts ,  que  la  plupart  des  naturalistes  ont  d'ail- 
leurs regardés  comme  une  variété  du  lacerta  agilis  de  Linnsus. 
MM,  de  Lacépéde  et  Latreille,  les  premiers,  ont  su  les  en 
distinguer. 

Le  LézA&D  VBRT  PIQUETA  :  Locerta  viridis^  Daudin ,  III,  pL  54  ; 
Seps  variu$j  Laur.  Teinte  générale  d'un  beau  vert  brillant; 
dessus  du  cou,  du  corps,  de  la  base  de  la  queue,  des  mem- 
bres et  même  des  flancs ,  couvert  d'un  nombre  égal  de  petites 
écailles  vertes  et  d'un  noir  brunâtre ,  toutes  mélangées  sans 
aucun  ordre  entre  elles  et  disposées  sur  des  lignes  transver- 
sales; joues  et  crâne  couverts  de  plaques  brunâtres,  mar- 
quées cha(5une  d'un  k  trois  points  d'un  vert  clair  ;  une  grande 
partie  de  la  queue  d'un  gris  légèrement  brunâtre  ;  quinze  ou 
seize  grains  poreux  sous  chaque  cuisse  et  disposés  sur  une 
série  longitudinale  :  taille  de  huit  à  neuf  pouces  au  plus. 

Le  lézard  vert  piqueté  se  rencontre  dans  toutes  les  parties 
tempérées  de  FEurope.  Il  fréquente  les  bois  peu  élevés  et 
exposés  au  soleil. 

Laurenti  en  a  fait  un  seps,  sous  le  nom  de  sep$  varias ,  et 
Mk  Latreille  le  considère  comme  une  variété  de  son  lézard  vert. 

Le  Lézard  vert  de  la  Jamaïque  ;  jMcerla  jamaicensis  ,  Daud. 
Tête,  jambes,  flancs  et  dessous  du  corps  d'un  beau  vert; 
tout  le  dos  jusqu'à  la  base  de  la  queue  ^brunâtre,  avec  un 
réseau  large ,  irrégulier,  jaunâtre  et  marqué  d'un  point  jaune 
au  milieu  de  chaque  maille  ;  sur  chaque  flanc  deux  rangées 
longitudinales  de  taches  ovales  d'un  beau  bleu  clair,  entou- 
rées par  une  teinte  noirâtre  ;  queue  d'un  •  brun  verdàtre  ; 
langue  noire  et  trèsrfourchue  :  taille  d'environ  un  pied* 


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LE2J  19^ 

George  Edwards ,  dans  Touvrage  sur  l'histoire,  naturelle 
des  oiseaux  (pL  202  ) ,  a  figuré  ce  lézard ,  qui  a  les  plus  grands 
rapports  avec  ratnëiva  par  la  fo^me  de  sa  tête  et  de  son 
corps,  et  quUl  a  vu  \civant  à  Londres,  où  il  avolt  été  ap- 
porté de  la  Jamaïque.  Dans  soo  Gazophyllacium  (pl«  92,  fig»  1) 
Fétiver  Fa  également  représenté  ^  mais  sous  le  nom  de.létard 
de  Gibraltar, 

Le  LézARD  VERT  A  DEUX  HAtEs  ;  Lccerta  bilineata^  Daudin^ 
Queue  deux  fois  aussi  longue  que  le  reste  du  corps ,  qua- 
drangulaire  à  sa  base,  ensuite  cylindrique,  et  composée  de 
quatre-vingt-seize  anneaux  formés  d'écaillés  carénées,  carrées 
et  obJongues;  taille  svelte  $  tête  amincie  {teinte  générale 
d'un  beau  vert  brillant ,  plus  clair  sous  le  ventre  et  même 
un  peu  bleuâtre  sur  la  gorge  ;  de  chaque  côté  du  corps  et 
delà  base  de  la  queue,  une  ligne  longitudinale  blanche, 
bordée  en* dessus  de  taches  brunes  presque  contiguè's  entre 
elles;  plusieurs  autres  petites  taches  brunes,  irréguliéres  et 
transversales,  et  une  rangée  longitudinale  de  points  blancs 
écartés  sur  les  côtés  du  cou  et  les  flancs  ;  treize  ou  quatorze 
grains  poreux  sous  chaque  cuisse  :  taille  de  neuf  pouces  en- 
viron. 

Ce  saurien  a  été  trouvé  aux  environa  de  Paris  par  M» 
Alexandre  Brongniart  ;  M.  La  treille  paroit  l'avoir  regardé 
comme  une  variété  du  lézard  vert» 

Le  Lézard  des  souches  ,  Lacerta  stirpium,  Daudin ,  III ,  pi.  35> 
fig.  2.  Dessus  de  la  tête  couvert  de  onze  plaques  écaiileusea 
à  quatre  ou  cinq  angles;  des  plaques  plus  petites  sur  lea 
joues  et  autour  des  mAchoires;  museau  court  et  obtus } 
écailles  de  la  nuque ,  du  dos  et  du  dessus  des  membres  pe- 
tites, hexagonales  ou  arrondies  et  comme  réticulées;  sous 
chaque  cuisse ,  une  rangée  de  quatorze  grains  rudes,  roussà- 
tres  et  .rapprochés;  anus  très* fendu  ;  queue  cylindrique, 
vcrticillée  ou  annelée ,  pointue  et  un  peu  plus  longue  quç 
le  reste  de  Tanimal  ;  ongles  pointus  :  taille  de  six  pouces. 

Ce  lézard  habite  dans  les  bois,  sous  le^  souches,  en  France 
et  en  Allemagae.il  est  assez  commun,  en  particulier,  dans 
les  bois  de  Boulogne  et  de  Vincennes  prés  Paris»  Il  a  le  dessus 
de  la  tête,  le  dos  et  la  queue  bruns,  avec  les  flancs  et  le 
ventre  d'un  vert  clair;  les  côtés  du  dos  et  de  la  queue  cen» 
26.  i3 


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194  LEZ 

drés  «t  teà^quéfl  de  quelques  points  blanchâtres;  sur  chaque 
'flanc,  deux  ranges  longitudinales  de  taches  noirâtres,  mar- 
quées d'un  point  blanc  et  comme  ocellées  ;  toutes  les  écailles 
du  dessous  du  corps  et  de  la  queue  marquées  d'un  point  noir. 

Il  est  trés-'agile,  peu  craintif,  et  se  glisse  parmi  les  feuilles 
«èches  iorsqu'od  veut  le  prendre.  Pendant  les  jours  les  plus 
chauds  du  printemps  et  de  Tété,  il  quitte  sa  retraite  et  va 
«e  promener  au  soleil,  faisant  la  chasse  aux  moucherons, 
aux  fourmis  et  aux  autres  petits  insectes. 

Il  vit  ordinairement  par  paires. 

Presque  tous  les  naturalistes  ont  regardé  le  lézard  des  sou- 
ches comme  une  variété  du  \lacerta  agilis  de  Linnœus,  et 
M.  Latreille  en  a  fait  une  variété  du  lézard  vert  de  M.  de 
Lacépède,  11  paroft  assez  que  c'est  celui  qui  a  été  décrit  par 
Séba  (tom.  i  ,  tab.  97,  fig.  i  )  sous  les  noms  de  taletec  et  de 
iamacolin  de  la  Nouvflle'Espagne, 

M,  Ruiz  de  Xelva  a  trouvé  dans  les  bois  de  la  Toscane 
une  variété  de  ce  reptile  qui  ne  diffère  de  celui  des  en- 
virons de  Paris  que  par  sa  taille  un  peu  plus  grande,  et  par 
la  couleur  de  son  ventre  et  de  ses  flancs,  qui  sont  d'un 
vert  plus  vif  et  dépourvus  de  points  noirs. 

Auprès  de  Paris  il  en  existe  encore  une  autre  variété, 
ayant  seize  tubercules  calleux  sous  chaque  cuisse,  le  dos 
d'un  vert  bleuâtre ,  avec  des  lignes  blanches  longitudinales 
et  des  taches  noirâtres. 

Razoumowski,  dans  son  Histoire  naturelle  du  Jorat^  en  a 
décrit  une  troisième,  qui  vient  de  Suisse,  et  qui  a  le  dessous 
de  la  queue  couleur  de  chair  ;  les  côtés  du  corps  verts ,  ta- 
chés de  noir;  une  bande  de  taches  brunes  le  long  du  dos  et 
de  la  queue. 

Enfin,  Daudin  en  a  pris,  dans  le  bois  de  Boulogne,  une 
quatrième  variété,  dont  le  dos  est  entièrement  d'un  roux 
brunâtre  et  sans  taches,  et  qui  est  évidemment,  selon  lui, 
le  même  animal  que  le  seps  rouge  de  Laurenti. 

Le  LézARD  verdelet;  Lacerta  viridula^  Latreille.  Dessus  de 
la  tête  couvert  de  sept  plaques;  corps  d'un  vert  clair  en- 
dessus,  tirant  sur  le  jaune  en-dessous  ;  queue  verticillée,  trois 
fois  plus  longue  que  le  corps  et  à  extrémité  noire  :  taille  de 
cinq  pouces ,  en  y  comprenant  la  queue. 


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LEZ  19* 

Ce  lézard  ressemble  beaucoup  par  sa  forme  au  lézard  des 
souches.  Il  a  été  découvert,  par  le  imturalîste  espagnol  Ruit 
de  Xelva,  dans  la  partie  du  Mexique  la  plus  voisine  de 
risthme  de  Panama ,  où  il  vit  dans  les  fentes  des  rochers  «t 
au  milieu  des  tas  de  pierres  près  des  bois. 

On  peut  distinguer  le  mâle  à  une  tache  orangée ,  entourée 
de  noirâtre ,  qu'il  porte  sur  Tocciput  et  le  cou. 

Le  LézARD  TiLicuERTA;  LaccTta  tiliguerta^  Gmelin.  D'un  vert 
éclatant,  relevé  par  des  taches  noires  et  par  des  raies  de  la 
même  couleur  qui  s'éteiident  le  long  du  dos;  queue  deux 
fois  aussi  longue  que  le  corps  et  verticillée  :  longueur  totale 
de  sept  à  huit  pouces. 

Ce  saurien  n'a  été  décrit  encore  d'après  nature  que  par 
le  naturaliste  Cetti.  On  le  trouve  en  tout  temps  paniii  les 
gazons,  dans  les  champs  et  sur  les  murs  en  Sardaigne,  où 
on  le  connoit  sous  les  noms  de  liligaerta  et  de  caliscertuta, 

M.  de  Lacépède  regarde  le  tiliguerta  plutôt  comme  une 
simple  variété  du  lézard  vert  ocellé  que  comme  uûe  espèce 
distincte  ,  et  M.  Cùvier  pense  qu'il  n'est  qu'un  mélange  d'un 
améiva  d'Amérique  avec  le  lézard   vert  de  Sardaigne ,  mal . 
décrit  par  Cetti. 

Le  LizARD  DES  buissons;  Lacerta  dumetorum^  Daudin.  Tête 
alongée  en  pyramide  à  quatre  faces;  museau  obtus;  yeux  un 
peu  saillans  ;  écailles  du  collier  faisant  de  petites  dentelures 
en  scie;  anus  recouvert  en  devant  par  trois  écailles  demi-^ 
circulaires,  imbriquées  latéralement  l'une  sur  l'autre  ;  queue 
à  peine  aussi  longue  que  le  reste  du  corps  ;  onze  tubercules 
poreux  sous  chaque  cuisse  :  taille  de  quatre  à  cinq  pouces. 

Ce  lézard,  d'un  beau  vert  clair  et  brillant  en-dessus,  est 
d'un  gris  d'acier  en -dessous.  Il  a  le  dessus  du  cou  et  de  la 
queue,-  ainsi  que  son  collier  écailleux,  d'un  beau  violet  à 
reflets  bleus.  Sa  forme  svelte  et  agréable  se  rapproche  de 
celle  du  lézard  des  souches. 

Il  vient  de  Surinam ,  d'où  il  a  été  envoyé  à  Daudin  par 
le  médecin  Marin  de  Bèze. 

Le  LézARD  véLocE;  Lacerto  velox,  Pallas.  Cendré  en-dessusf, 
avec  cinq  lignes  longitudinales  un  peu  plus  pâles,  mélangées 
de  petits  atomes  bruns  et  nombreux;*  ligne  du  milieu  moins 
prolongée  que  les  autres;  sur  les  flancs,  des  taches  noires, 


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19^  LEZ 

longitudinales  ^  assez  grandes,  et  des  points  d'un  bleuâtre  lui- 
sant ;  des  auréoles  arrondies  ^t  paies  sur  les  pieds  postérieurs. 
<  Ce  lézard  est  beaucoup  plus  petit  et  plus  mince  que  le 
lézard  gris,  auquel  il  ressemble  d'ailleurs  beaucoup.  Fallas, 
le  jpremier,  nous  Ta  fait  connoître,  et  nous  apprend  quUl  vit 
parmi  les  rochers  autour  du  lac  Juderskoï  et  dans  les  lieux 
les  plus  chauds  du  désert  voisin.  11  y  est  vagabond ,  et  a  la  vî- 
lesse  d'une  flèche.  M.  Marcel  de  Serres  croit  l'avoir  trouvé 
dans  les  environs  de  Montpellier* 

M.  de  Lacépéde  le  regardé  comme  une  simple  variété  du 
lézard  gris ,  et  M.  Latreille  le  place  à  côté  du  tiliguerta  de 
Sardaigne. 

Le  LïizARD  BosQUiBN;  LacertaBoshana^  Daudin ,  III  ^  pi.  36, 
fig.  22.  Vingt  grains  poreux  sous  chaque  cuisse,  où  ils  sont 
disposés  sur  Un  seul  rang;  queue  deux  fois  au  moins  aussi 
longue  que  le  corps  :  longueur  totale  de  trois  à  quatre  pouces. 

M.  Bosc  a  reçu  ce  saurien  de  l'île  de  Saint-Domingue; 
c'est  lui  qui  l'a  communiqué  à  Daudin. 

M.  Cuvier  pense  qu'il  faut  le  rapporter  au  lézard  véloce 
de  Pallas» 

Le  LézARD  TEYon  ;  Lacerla  teyou ,  Daudin.  Museau  un  peu 
aminci  et  recourbé;  cinq  doigts  aux  pieds  de  devant,  quatre 
seulement  à  ceux  de  derrière  ;  ongles  forts  et  aigus  ^  côtés  et 
dessus^de  la  tête  d'un  vert  terne  ;  une  raie  verte  le  long  de 
la  partie  moyenne  du  dos  qui  est  violet ,  et  qui  présente  de 
chaque  côté  six  autres  lignes  blanches  ;  jambes  violettes; 
ventre'  d'un  blanc  argentin  :  taille  de  neuf  à  dix  pouces. 

Félix  d'Azara  prétend  que  ce  saurien  est  commun  entre 
les  buissons  et  les  chacras  du  Paraguay,  où  on  le  nomme 
téyou  hobi ,  ce  qui  signifie  lézard  vert. 

Il  se  cache  dans  les  trous  pendant  l'hiver ,  et  court  du 
reste  avec  une  grande  vélocité. 

Le  Lézard  du  désert  ;  Lacerta  deserti,  Gmelin.  Noir  en- 
dessus  ,  avec  six  lignes  ou  bandes  blanches ,  longitudinales,  un 
peu  en  zigzag  et  interrompues;  ventre  blanc  sans  taches;  tête 
et  mâchoires  couvertes  de  plaques  :  longueur  totale  de  deux 
pouces  et  demi. 

Ivan  Lépéchin  a  trouvé  ce  lézard  dans  le  Pérémiot  en  Russie. 

Le  Lézard  gentil;  Lacerta lepida ,  Daudin,  III,  pi.  5i,  fig*  i* 


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LEZ  197 

Des  points  blancs  et  ronds,  larges  comme  nne  tête  d'épingle, 
et  disposés  au  nombre  de  huit  à  douze  sur  neuf  ou  dix  bandes 
noires  étroites ,  transversales ,  irréguliéres  et  placées  sur  le 
cou  et  le  corps  ;  couleur  principale  d'un  bleu  verdàtre  y 
légèrement  ardoisé  et  très-luisant  ;  ventre  d'un  blanc  légère* 
ment  verdàtre;  un  point  noir  sur  la  paupière  supérieure; 
quatorze  grains  poreux  sous  chaque  cuisse;  queue  vèrticillée 
et  un  peu  plus  longue  que  le  reste  de  Tanimal  :  taille  de 
trois  pouces  environ. 

:  M.  Marcel  de  Serres  a  découvert  ce  léxard  aux  environs  de 
Montpellier,  où  on  le  nomiae petit  langrola. 

Il  a ,  par  sa  forme  et  par  sa  taille ,  beaucoup  de  ressem* 
blance  avec  le  lézard  gris  des  murailles  ;  sa  tête  est  seulement 
un  peu  plus  grosse  et  son  corps  plus  cylindrique. 

Le  Lézard  tacheté  ;  Lacerta  maeuUUa ,  Daudin.  Tête  courte , 
museau  aminci  ;  dessus  du  corps  et  des  membres  d'un  noir 
bleuâtre  foncé ,  marqué  d*un  grand  nombre  de  petites  taches 
arrondies ,  violettes  sur  le  dos  ou  d'un  gris  verdàtre  sur  les 
flancs  ;  queue  verticillée ,  une  fois  et  demie  aussi  longue  que 
le  corps ,  bleuâtre ,  ardoisée ,  avec  quelques  petites  taches 
noires  à  sa  base  en*dessus;  dessous  du  corps,  des  membres 
et  de  la  queue  d'un  blanc  assez  pur  ;  vingt-deux  grains  poreux 
sur  un  seul  rang  sous  chaque  cuisse  :  taille  de  cinq  pouces. 

M.  Bosc  a  trouvé  en  Espagne  ce  lézard,  qu'il  a  regardé 
comme  une  simple  variété  du  lacerta  agilis  de  Linnœus,  et 
que  M.  Cuvier  considère  comme  n'étant  peut-être  aussi  qu'une 
variété  de  l'espèce  précédente. 

Le  Lézard  gris  des  murailiiEs  ;  Lacerta  agilis^  Linnaeus.  Tête 
triangulaire ,  déprimée  ;  museau  obtus  ;  mâchoires  armées 
de  petites  dents  fines,  un  peu  crochues  et  tournées  vers  le 
gosier  ;  cou  presque  aussi  gros  que  le  corps  et ,  de  même  que 
celui-ci,  aplati  sur  ses  quatre  côtés  j  queue  cylindrique,  ver» 
ticillée  ,  prolongée  en  pointe  et  un  peu  plus  longue  que  le 
reste  de  l'animal  ^  écaille^  de  la  partie  supérieure  et  des 
flancs  trèfrrpetites ,  hexagonales ,  non  imbriquées  et  carrelées ^ 
dix-«ept  tubercules  poreux  sous  chaque  cuisse  ;  ongles  recour* 
bés;  six  rangs  de  plaques  sous  le  ventre. 

Ce  saurien  a  le  dessus  de  la  tête  d'un  gris  cendi'é  ;  il  ca 
est  de  même  du  dos,  qui  eU  en  outre^régulièremcnt  marqué 


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3  9^  LEZ 

de  points  et  de  traits  brunâtres.  II  présente  sur  les  flancs, 
dépuis  Fangle  postérieur  de  chaque  œil  jusqu'à  la  base  des 
cuisses,  une  large  bande  brune,  formée  de  traits  réticulés  et 
finement  dentelée  sur  ses  bords,  qui  sont  blanchâtres  ;  son 
ventre  et  le  dessous  de  sa  queue  sont  d'un  blanc  luisant 
verdàtre ,  et  quelquefois  piquetés  de  noir.  Sa  taille  est  de 
cinq  à  six  pouces. 

Le  lézard  gris  des  murailles  est  le  reptile  saurien  le  plus 
commun  en  France  et  dans  toutes  les  parties  tempérées  de 
TEurope,  où  il  habite  les  murs  des  jardins,  sur  lesquels  il 
grimpe  avec  une  agilité  surprenante.  On  le  trouve  aassi 
dans  une  partie  de  l'Asie  et  de  l'Afrique.  Il  se  nourrit  de 
mouches,  de  fourmis  et  d'autres  insectes. 

La  vivacité  de  ses  mouvemens,  la  grâce  de  sa  démarche 
rapide,  sa  forme  agréable  et  déliée,  le  font  généralement  re- 
marquer. Il  est  susceptible  de  s'apprivoiser,  et  beaucoup  de 
personnes  le  considèrent  comme  Vomi  de  Vhomme, 

II  est  tellement  commun  aux  environs  de  Vienne  en  Au- 
triche, qu'il  pourroit ,  dit  Laurcnti  ,  servir,  durant  tout  Tété, 
à  la  nourriture  d'un  grand  nombre  de  pauvres  ;  car  sa  chair, 
saine  et  appétissante,  suivant  cet  observateur,  pourroit  être 
cuite  oïl  frite,  comme  4:elle  des  petits  poissons. 
•  Autrefois  on  a  aussi  beaucoup  vanté  les  propriétés  de  cette 
chair  contre  les  maladies  cutanées  et  lymphatiques,  contre 
les  cancers,  la  syphilis,  etc.;  mais  l'usage  en  est  aujourd'hui 
abandonné  sous  ce  rapport.  ' 

Cet  animal  passe  l'hiver  au  fond  de  sa  retraite  dans  un  état 
d'engourdissement,  et  s'accouple  dès  les  premiers  beaux  jours 
du  printemps.  Il  est  monogame  et  ne  vit  que  par  paires.  Le 
mâle  et  ta  femelle  demeurent  dans  une  parfaite  union  pen- 
dant plusieurs  années,  se  partageant  l'arrangement  du  mé- 
nage ,  le  soin  de  faire  éclore  des  œufs  nombreux ,  de  les 
porter  au  soleil ,  de  les  mettre-  à  l'abri  du  froid  et  de  l'hu- 
i&idlté.  Ces  œufs  sont,  du  reste,  arrondis,  du  diamètre  de 
trois  à  quatre  lignes  et  recouverts  d'une  enveloppe  calcaire. 

Le  lé^rd  gris  des  murailles  est  sujet  à  varier  dans  ses  cou- 
leurs, suivant  l'âge,  le  sexe,  et  surtout  le  pays  qu'il  habite, 
ce  qui  n^a  rien  d'étonnant ,  puisqu'on  le  rencontre  à  la  fois 
dans  le  Nord  et  dans  le  Midi  de  l'Europe. 


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LEZ  Ï.99 

.  Le  Lézard  de  Brongniart  ;  Lac^rta  Brongniartii ,  Daudin. 
P'un  cendré  bleu -clair  en -dessus,  presque  lil^châtre  en- 
dessous  ;  de  petites  taches  noires,  oblongues,  irrégulières 
sur  le  dos  et  la  base  de  la  queue  ;  un  grois  pûint  noir  arrondi 
sur  chacune  des  plaques  latérales  du  ventre;  trois  rangées 
longitudinales  de  petites  taches  noires  à^la  région  supérieure 
de  chaque  flanc  ;  dix-huit  grains  poreux  sous  chaque  cuisse  j 
queue  un  peu  plus  longue  que  le  reste  du  corps. 

Cet  animal  a  été  découvert  à  Fontainebleau  par  M.  Alexan^^ 
dre  Brongniart. 

Le  Lézard  soyeux:  Lacerta  sericea,  Daudin;  Seps  sericeus, 
Laurenti.  Queue  deux  fois  aussi  longue  que  le  corpa,  cylin«» 
drique  et  trés-amincie  ;  occiput  dépourvu  d^éofailles  ;  thorax 
garni  d'une  peau  très- mince  et  légèrement  écailleuse  ;  dos 
d'un  brun  foncé;  collier  et  ventre  rougeàtres,  avec  des  reflets 
verts  ou  argentins,  comme  ceux  des  étoffes  de  soie;  dix-huit 
grains  poreux,  sur  deux  rangs,  sous  chaque  cuisse  :  taille  de 
trois  pouces  et  demi. 

Ce  saurien  a  été  découvert  par  Laurenti,  en  Allemagne, 
dans  des  tas  de  pierres  auprès  des  eaux.  M*  Brongniart  Ta 
retrouvé  depuis  sur  les  Pyrénées, 

La  description  de  Laurenti  est  du  reste  assez  inexacte  pour 
que  son  s€ps  sericeus  nous  parpisse  encore  une  espèce  dou« 
teuse. 

Le  Lézard  arénicoi.e  :  Lacerta  arenicola,  Daudin;  Stps  ect' 
rulescens,  Laurenti;  Lacertus  pardus,  RazoumovKski.  Tête  en 
pyramide  à  quatre  faces  régulières;  quinze  grains  poreux 
sous  chaque  cuisse  ;  queue  verticillée  ,  deux  fois  plus  longue 
que  le  reste  de  l'animal  ;  teinte  générale  d'un  gris  jaunâtre 
uniforme ,  plus  pâle  et  sans  taches  sous  la  tête ,  le  corps  et 
la  queue,  plus  foncé  et  brunâtre  eurdessus,  avec  une  double 
rangée  longitudinale  de  petites  taches  brunes  bordées  de 
blanc  jaunâtre  sur  le  dos  et  la  base  de  la  queue,  et  une 
rangée  de  points  blanchâtres  sur  chaque  flanc  :  taille  de  six 
à  sept  pouces.  .    , 

Ce  lézard  vit  en  Europe,  loin  des  lieux  habités,  au  fond 
des  hois,  dans  des  trous  assez  profonds  qu'il  se  creuse  dans 
le  sable  durci.  Il  est  assez  commun  aux  environs  de  Paris ,  de 
Vienne  en  Autriche,  et  de  Lausanne.  t. 


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300  LEZ 

Le  lézard  arënieole  est  très- vif,  très -alerte,  très-sauvage 
et  difficile  à  apprivoiser;  le  moindre  bruit  Tëpouvante,  et 
lorsqu'il  est  poursuivi ,  il  cherche  à  mordre.  Il  se  nourrit 
principalement  de  fourmis,  La  femelle  pond  jusqu'à  seize 
oeufs  blancs  dans  un  trou  particulier. 

Le  LçiARD  DE  Laurenti  î  Lacerla  Laurentii,  Daudin  ;  Seps 
argus  ,  Laurent!.  D'un  cendré  brunâtre ,  avec  de  petites 
taches  ocelléei ,  jaunes  dans  le  centre  et  noires  à  la  circon« 
férence  ;  queue  verticillée,  un  peu  plus  longue  que  le  reste 
de  ranimai  :  longueur  totale  de  trois  pouces  seulement. 

Ce  reptile  est  le  plus  petit  des  lézards  connus;  il  a  ,  par  sa 
forme  et  par  ses  habitudes  ,  beaucoup  d'analogie  avec  le  lé- 
zard gris  ordinaire  i  de  même  que  lui ,  il  grimpe  sur  les  mu- 
railles verticales  et  est  très-familier. 

Cette  espèce  est  encore  douteuse  et  réclame  une  descrip- 
tion plus  exacte  que  celle  que  nous  en  avons.  Il  en  est  de 
même  de  la  suivante. 

Le  ^ÉZARD  BRUN  :  Lacertafusca,  Daudin;  Seps  terrestris, 
Laurentî.  Queue  verticiilée  ,  couverte  en -dessous  d'écailies 
ftiguèfs  et  en-dessus  d'écaillés  linéaires  ;  corps  alongé;^  forme 
élancée  ;  toutes  les  parties  supérieures  d'une  couleur  brune, 
plus  pâle  sur  les  flancs;  ventre  d'un  blanc  jaunâtre  ;  collier 
nacré:  au  «dessus  de  chaque  flanc  une  rangée  longitudinale 
de  taches  noires,  comme  effacées. 

Le  lézard  brun  est  très -agile,  et  d'un  naturel  craintif  et 
farouche.  On  le  trouve  en  Allemagne ,  dans  les  terrains  plats 
et  pierreux.  (H.  C.) 

LÉZAHD  AMÉIVA.  {ErpétoU)  Voyez  Monitor  et  Sauve- 
carde.  (  H,  G.  ) 

LÉZARD  ARGUS  D'AMÉRIQUE.  (  Erplf^  )  Daudin ,  d'après 
$éba,  a  décrit  sous  ce  nom  un  reptile  qui  n'est  que  le  mo- 
nitor cépédien.  Voyez  MoNiTOH.  (H,  C.) 

LÉZARD  DRAGON.  (Erpét.)  Voyez  Dragon.  (H.  C.) 

LÉZARD  D'EAU.  (Erpét.)  Voyez  Salamandre.  (H.  C.) 

LÉZARD  ÉCAILLEUX.  (Mamm.)  Nom  par  lequel  on  a 
quelquefois  désigné  les  pangolins.  (F.  C.  ) 

LÉZARD  EXANTHÈME.  (Erp^^)  Voyez Ttîpwambis.  (H.  C.) 

LÉZARD  GALONNÉ,  Laeerta  Umniseata.  {Erpét.)  Voye? 
Monitor  et  Sauvegarde.  (  H.  C«  ) 


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LEZ  ao» 

LÉZARD   GOITREUX.   (Erpét.)  Voyez  Anolis  et  Lézard 

VEBT    A  TRAITS    NOIRS.    (H.   C.  ) 

LÉZARD  GRAPHIQUE.  {Erpétol.)  Le  reptile  décrit  par 
Daudin  sous  ce  nom  est  le  monitor  piqueté.  Voyez  Monitoe. 
(H.  C.) 

LÉZARD  DE  MER.  (IchthyoL)  Un  des  noms  vulgaires  du 
caJItonyme  dragorineau.  VoyezOALLioNYMEj  voyez  aussi  Élope 
et  Saure.  (H.  C) 

LÉZARD  A  CINQ  RAIES.  (Erpét.)  Le  reptile  décrit  par 
Daudin  sous  ce  nom  est  un  améiva.  Voyez  Monitoe  et  Sau- 
vegarde. (  H.  C.) 

LÉZARD  A  SIX  RAIES.  (Erpét.)  Ce  reptile,  figuré  dans 
Catesby ,  est  un  Sep".  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

LÉZARD  TARAGUIRA.  (Erpét.)  Voyez  Marbré.  (H.  C.) 

LÉZARD  TEGUIXIN.  (Erpét.)  Voyez  Sauvegarde.  (H.C.) 

LÉZARD  A  TÊTE  BLEUE,  Lacerta  cceruleocephala.  (Erpét.) 
C'est  encore  un  améiva.  Voyez  Monitor  et  Sauvegarde.  (H.  C.) 

LÉZARD  TUPINAMBIS.  (Erpét.)  Voyez  Monitor.  (H.  C.) 

LÉZARD  VERT  A  TRAITS  NOIRS ,  Lacerta  litterata.  (Erpét.) 
I>audin,  sans  ce  nom,  a  décrit,  comme  venant  d*  Allemagne, 
un  reptile  d'Amérique  qui  est  un  améiva,  et  qui  lie  diffère 
nullement  de  son  lézard  goitreux.  Voyez  Monitoa  et  Sauve- 
garde. (H.  C.) 

LÉZARDE.  (Erpét.)  Nom  vulgaire  de  la  femelle  du  lézard. 
(H.  C.) 

LÉZARDELLE,  Saururus.  (Bot.)  Genre  de  plantes  mono- 
cotylédones,  à  fleurs  incomplètes,  de  la  famille  des «ai/ri/r^es, 
de  Vheptandrie  tétragynie  de  Linnaeus;  offrant  pour  caractère 
essentiel  ;  Un  chaton  en  forme  d'épi,  garni  d'écaillés  à  une 
seule  fleur  ;  point  de  corolle  ;  six  ou  sept  étamines  sous 
chaque  écaille  ;  quatre  ovaires  surmontés  de  quatre  stig- 
mates sessiles  ^  adnés  vers  le  sommet  des  ovaires  à  leur  côté 
intérieur;  quatre  baies  monospermes* 

LézARDSLLE  iNCLiNiiE  :  Saururu»  cemuus,  Lîhn,;  Lamk.,  IlL 
gen,  j  tab.  276;  Pluken.,  Almag.y  tab.  117,  6g.  3  et  4  ;  Mof- 
tusehha  aquatica,  'VV'alth.,  Carol. ,  129.  Plante  aquatique, 
dont  les  racines  sont  fibreuses,  très-traçantes ,  qui  produi- 
sent plusieurs  tiges  redressées,  grêles,  herbacées,  longues 
d*un  à  deux  pieds ,  un  peu  anguleuses ,  flexueuses ,  légère- 


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302  LEZ 

ment  velues  vers  leur  sommet  ;  les  feuilles  sont  alternes,  pé- 
tiolées,  ovales  en  cœur,  glabres,  vertes,  un  peu  velues  sur 
leurs  nervures;  leur  pétiole  presque  ailé  ou  membraneux, 
embrassant  la  tige  par  sa  base 5  les  fleurs  sont  disposées  en 
un  chaton  ou  épi  pédoncule,  solitaire,  axillaire ,  long  de 
six  à  sept  pouces,  cylindrique,  un  peusubulé,  courbé  vers 
son  sommet ,  chargé  d'un  grand  nombre  de  petites  fleurs 
sessiles  d'un  blanc  jaunâtre  ;  à  étamines  saillantes.  Il  n'y  a 
point  de  corolle  ;  le  calice  est  remplacé  par  une  écaille  ovale- 
oblongue,  latérale  ,  persistante,  un  peu  velue  et  colorée  ;  les* 
étamines  sont  au  nombre  de  six  ou  sept  ;  les  fîlamens  capii- 
lairics^  plus  longs  que  Técaille  florale;  les  anthères  droites, 
oblongues;  quatre  ovaires  ovales,  dépourvus  de  styles, 
chargés  chacun  d'un  stigmate  acuminé,  adné  au  côté  intérieur 
du  sommet.  Le  fruit  consiste  en  quatre  baies  petites,  ovales- 
arrondies ,  uniloculaires  ;  chaque  loge  renfermant  une  se- 
mence ovale. 

Cette  plante  croit  à  Tombre  aux  lieux  humides  ou  inon- 
dés de  la  Virginie,  de  la  Caroline,  etc.  On  la  cultive  au 
Jardin  du  Roi  :  on  la  multiplie  par  graines ,  ou  par  le  déchi- 
rement des  vieux  pieds  :  les  graines  doivent  être  mises  en 
terre  aussitôt  qu'elles  sont  mûres,  et  les  vieux  pieds  déchirés 
pendant  l'hiver.  Dans  les  fortes  gelées  il  faut  ou  rentrer 
dans  l'orangerie  les  pots  qui  contiennent  cette  plante,  ou 
les  enfoncer  dans  l'eau  bien  profondément,  et  au  printemps 
les  rapprocher  de  sa  surface,  à  peine  recouverts  de  six 
pouces  d'eau«  Quelques  pieds  de  cette  plante,  sur  le  bord 
des  lacs,  dans  les  jardins  paysagers,  produisent  un  effet  assez 
agréable  à  la  fin  de  l'été ,  époque  de  leur  floraison.  11  leur 
faut  une  terre  très-substantielle ,  que  l'on  renouvelle  tous  les 
ans  en  automne.  (Poia.} 

LÉZARDET.  (Erpét.)  Voyez  SAUVECARDEi  (H.  C.) 
LÉZARDS.  {Erpét.)  Voyez  Lacertibns.  (  H.  CO 
LHAMA  (Mamm.  ),  une  des  manières  d'écrire  le  nom  du 
lama,  (  F.  C.  ) 

LHERZOLITE.  (Mm.)  M.  de  la  Métherie  a  cru  établir  une 
espèce ,  parce  qu'il  a  donné  le  nom  de  IherzolUe  à  un  minéral 
que  M.  Le  Lièvre  rapporta,  en  1787 ,  de  la  vallée  de  Lhcrz 
dans  les  Pyrénées*  Les  (Caractères  des  échantillons  rapportés 


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LIA  «o5 

alors,  n'étant  point  assez  tranchés  et  assez  nets  pour  qu*on 
pût  reconnoître  si  c'étoit  la  variété  d^une  espèce  connue  ou 
une  nouvelle  espèce,  il  eût  fallu  s'abstenir  de  la  nommer. 

C'est  M.'  J.  de  Charpentier  qui  a  fait  réellement  conooître 
ce  minéral,  et  si  quelqu'un  devoit  lui  donner  un  nom  par- 
ticulier, c'étoit  lui  seul  quiavoitle  droit  de  le  faire,  puisque 
c'est  IjUi  qui  nous  a  appris  q'uece  minéral  n'étoit  que  du 
pyroxène  en  masse,  qu'il  en  avoit  les  caractères  essentiels, 
ceux  qui  sont  tirés  du  clivage,  de  la  dureté,  de  la  pesanteur 
spécifique,  etc.  M.  de  Charpentier  l'a  désigné  sous  le  nom 
de  pyroxène  en  roche.  Nous  parlerons  de  cette  variété  de 
pyroxène  à  l'article   de  cette  espèce  minérale.  Voyez  Pr- 

ROXÈKE.    (B.) 

LIA  VERT.  (Bot,)  Un  des  noms  vulgaires  de  l'iri*  pseudo^ 
acorus  dans  quelques  cantons.  (L»  D.) 

L.IABON,  JJahum.  {Bot,)  Ce  genre  de  plantes,  proposé 
en  1763  par  Adanson,  appartient  à  l'ordre  des  synantfaérées , 
et  à  notre  tribu  naturelle  des  vernoniées.  Voici  ses  carac- 
tères ,  tels  qu'ils  résultent  de  nos  propres  observations  sur 
les  lÀabum  Broçimei  et  Jussiei. 

Calathide  radiée  :  disque  multiflore ,  régulariflore ,  andro- 
gyniflore;  couronne  unisériée,  llguliflore,  féminiflore.  Pérî- 
clîne  égal  ou  inférieur  aux  (leurs  du  disque  ;  formé  de 
squames  imbriquées,  ovales  ou  subulées.  Clinanthe  hérissé 
de  fimbrilles  subulées,  membraneuses.  Fruits  cylindracés, 
striés ,  pourvus  d'un  bourrelet  basilaire  :  aigrette  longue  , 
composée  de  squamellnles  nombreuses ,  inégales ,  filiformes , 
bairbellulées.  Corolles  de  la  couronne  à  languette  très-longue, 
linéaire.  Corolles  du  disque  à  cinq  lanières  longues ,  linéaires. 
Styles  devernonîée. 

LiABON  DE  BR0V\rNE  î  Lîahum  Broivnei ,  H.  Cass. ,  Dict.  ;  An-- 
dromachia  Poiteavi ,  H.  Cass. ,  Bull,  des  se.  Novembre  1817, 
pag.  184;  Starkea  umbdlata^  Willd.;  Pers.,  Syn.pLy  pars  2, 
pag.  470  ;  Liabum,  Adaïis.,  Fam.  des  pi. ,  2.*  partie ,  pag.  i3i  ; 
Amellus  ?  umbelkitus  ,  Linn.  ,  5p.  pL  ,  édit.  3  ,  pag.  1276; 
S'wartz,  0^5.  hoL^  pag.  3io;  Solidago  villosa ,  incana,  etc., 
Browne,  Jam.  ^  pag.  Sic,  tab.  33  ,  fig.  2.  C'est  une  plante 
herbacée,  probablement  vivace  par  sa  racine.  La  tige  ,  haute 
de  deux  pieds,   est  dressée,   presque   simple   ou  peu  ra- 


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^04  LIA 

meuse,  droite,  c^ylindrique,  striée,  tomenteuse  oulaiaeuse, 
blanchâtre.  Sa  partie  inférieure  est  garnie  de  feuilles  rap- 
prochées y  comme  radicales  ,  opposées  ,  privées  de  stipules , 
longues  d'environ  huit  pouces  ;  leur  pétiole ,  long  d'environ 
quatre  pouces ,  est  ailé  en  sa  partie  supérieure  par  la  décur^ 
rence  de  la  base  du  limbe  ;  ce  limbe  est  long  de  quatre 
pouces ,  large  d'environ  deux  pouces ,  ovale-oblong  ou  ovale- 
lancéolé,  aigu  au  sommet,  inégalement  et  irrégulièrement 
sinué-denticulé  sur  les  bords,  à  dents  spinuliformes ,  vert  et 
parsemé  de  poils  en -dessus,  tomenteux  et  blanchâtre  en- 
dessous.  La  partie  supérieure  de  la  tige  est  scapiforme,  et 
elle  porte  seulement ,  vers  le  milieu  de  sa  hauteur ,  deux 
petites  feuilles  opposées ,  pétîolées ,  non  stipulées ,  et  deux 
rameaux  simples  nés  dans  les  aisselles  de  ces  feuilles.  Le 
sommet  delà  tige  se  ramifie  en  une  fausse  ombelle  corymbée, 
ou  cyme,  composée  d'environ  six  pédoncules  longs  de  quatre 
pouces,  simples  ou  bifurques,  rarement  trifurqués,  laineux 
et  blanchâtres  :  la  base  de  cette  ombelle  est  entourée  d'une 
sorte  d'involucre  formé  de  bractées  subulées  ;  les  calathides , 
qui  terminent  les  pédoncules  de  Tombelle,  sont  larges  d'en- 
viron un  pouce,  et  composées  de  fleurs  jaunes  très -nom- 
breuses. Leur  péricline ,  tomenteux  et  blanchâtre  ,  est  égal 
aux  fleurs  du  disque,  et  formé  de  squames  nombreuses ,  plu- 
risériées,  irrégulièrement  imbriquées,  subulées,  foliacées,  un 
peu  lâches;  le  clinanthe  est  hérissé  de  iimbrilles  subulées, 
membraneuses,  plus  courtes  que  les  fruits  ;  ceux-ci  sont  cy- 
lindracés ,  multistriés ,  hispidules ,  pourvus  d'un  bourrelel 
basilaire  cartilagineux,  annulaire  ;  leur  aigrette  est  longue, 
et  composée  de  squamellules  un  peu  nombreuses ,  inégales , 
filiformes,  à  peine  barbellulées  ;  les  fleurs  de  la  couronne 
sont  très -nombreuses  ;  la  languette  de  leur  corolle  est  très- 
longue,  très-étroite,  linéaire,  aiguè*  et  indivise  au  sommet; 
les  corolles  du  disque  sont  droites,  à  tube  très-long,  très- 
gréle,  subfiliforme,  à  limbe  notablement  plus  large,  cylin- 
dracé,  profondément  divisé  en  cinq  lanières  longues ,  étroites, 
linéaires ,  hérissées  de  poils  au  sommet  ;  les  appendices  api- 
cilaires  du  tube  anthéral  sont  arrondis  au  sommet  ;  le  style, 
p  eu  garni  de  collecteurs  piliformes ,  est  divisé  eu  deux  stig-r 
inatophores  très-longs  et  très -grêles. 


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LIA  :»o5 

Nous  avons  fait  cette  description  sur  un  échantillon  sec 
recueilli  dans  l'île  de  Saint-Dotningue  par  M*  Poiteau,  et 
qui  se  trouve  dans  Therbier  de  M.  Desfontaines ,  où  il  étoit 
innommé* 

LiABON  DE  JussiED  :  Uahum  Jussiéi  ,  H*  Cass. ,  Dict.;  Andro' 
maehia  Jussievi ,  H.   Cass.  ^   6ull«  des  se. ,  Novembre  1817^ 
pag.   184^  Conyza  stipulata,  Vahl ,  Mss*  in  Herb*  Juss,  Tige 
herbacée ,  haute  de  plus  d'un  pied  (  dans  l'échantillon  très^ 
incomplet  que  nous  décrivons),  épaisse , -un  peu  anguleuse, 
glabriuscule ,  très -ramifiée  supérieurement  en  une  grande 
panicule  ;   jeunes  rameaux   subtomenteux ,   à  poils  frisés , 
Youssàtres ,  probablement  glutineux.  Feuilles  opposées  ,  pé- 
tâolées,  à  limbe  long  d'environ  quatre  pouces,  large  d'en^- 
viron  deux  pouces,  ovale,  glabre  en- dessus  ,  tomenteux  en*» 
dessous ,  comme  triplinervé ,  irrégulièrement  et  inégalement 
denté  ou  lobé,  à  dents  ou  lobes  terminés  chacun  par  une 
callosité,  à  sinus  arrondis  ;  chaque  feuille  accompagnée  à  sa 
base  de  deux  petites  stipules  Ou  oreillettes  libres,  arrondies ^ 
très- entières  ;  les  feuilles  supérieures   graduellement  plus 
petites*  Calathides  larges  probablement  d'environ  un  pouce  ^ 
•très -nombreuses ,    disposées    en    une   très-grande   panicule 
corymbiforme,  étalée,  terminale,  dont  les  ramifications  sont 
privées  de  feuilles,  et  pourvues  seulement  de  petites  bractées 
squamiformes ,  situées  à  la  base  de  ces  ramifications.  Péri* 
cline   oblong,   inférieur  aux  fleurs  du   disque,  formé  de 
squames  imbriquées  ,  ovales ,  subtomenteuses ,  parsemées  de 
quelques  glandes;  clinanthe  hérissé  d'une  multitude  de  fim«> 
brilles  plus  courtes  que   les  fleurs,  inégales,  irrégulières, 
linéaires-subulé^s ,  laminées,  membraneuses^  entregreffées 
à  la  base  ;  fruits  cylindriques ,  striés ,  pourvus  d'un  bourrelet 
basilaire  *,  aigrette  longue ,  composée  de  squamellules  nom'*^ 
breuses,  inégales,  fortes,  filiformes,  barbellulées ;  corolles 
probablement  jaunes;  celles  de  la  couronne  à  languette  ex- 
trêmement longue  ,  linéaire  ;  celles  du  disque  très^pro fon- 
dement et  inégalement  divisées  en  cinq  lanières  longues, 
linéaires  ;  styles  de  la  couronne  glabres ,  à  deux  stigmato- 
phores  très- longs. 

Nous  avons  fait  cette  description  sur  un  échantillon  sec , 
en  très -mauvais  état,  recueilli  au' Pérou  par  Joseph  de  Jus-. 


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»o6  LIA 

sieuy  et  qui  se  trouve  dans  l'herbier  de  son  iUiutre  nev^u; 
il  y  porte  le  nom  de  Conyza  stipulata ,  que  Vahl  lui  a  donné , 
et  qui  prouve  que  ce  botaniste  ne  l'a  examiné  que  bien  su- 
perficiellement et  avec  peu  d'attention. 

LiABON  DE  BoNPLAND  :  Uahum  Bonplandi ,  H.  Cass.  ;  AndrO' 
machia  igmaria,  BonpL  ,  PL  œq*  2  ,  p.  104,  t»  112;  Kunth, 
J^ov.  gen,  et  sp.pL,  t.  IV,  p.  100  (édit.  in-4.*')«  Cette  plante, 
découverte  par  MM.  de  Humboldt  et  Bonpland  ,  prés  la 
ville  de  Quito  y  a  la  racine  vivace ,  la  tige  herbacée ,  haute 
de  trjdis  à  cinq  pieds ,  rameuse ,  les  rameaux  un  peu  hexa- 
gones et  couverts  d'une  laine  blanche  très- épaisse  ;  les 
feuilles  sont  opposées  ;  leur  pétiole,  long  d'un  pouce  ou  d'un 
pouce  et  demi ,  est  cylindrique ,  laineux ,  pourvu  à  sa  base 
^^'oreillettes  connées,  grandes,  arrondies,  denticulées,  on- 
dulées ,  laineuses  en-dessous  ;  le  limbe  est  long  de  cinq  à  six 
pouces,  large  d'environ  trois  pouces  et  demi ,  ovale ,  denti- 
culé  ,  triplinervé  ,  glabre  et  vert  en  -  dessus  ,  laineux  et 
blanc  en-dessous;  les  calathides  ,  longuement  pédicellées, 
fasciculées,  sont  disposées  en  corymbes  terminaux,  trifides, 
et  leurs  corolles  ,  de  couleur  jaune ,  exhalent  une  odeur 
agréable  ;  le  disque  contient  un  grand  nombre  de  fleurs,  et 
la  couronne  en  a 'environ  vingt;  le  péricline  est  hémisphé- 
rique ,  formé  de  squames  nombreuses ,  imbriquées  ,  appli- 
quées, ovales -lancéolées,  aiguës,  coriaces-scarieuses ,  uni- 
aervées ,  pubescentes ,  rougeàtres  ou  brunâtres  ;  le  clinanthe 
est  plan ,  fovéolé ,  et  les  bords  des  fossettes  sont  irrégulière- 
ment laciniés,  scapeux. 

Cette  description,  calquée  sur  celle  de  M.  Kunth ,  n'a  point 
été  vérifiée  par  nous. 

•La  première  espèce  du  genre  Uahum  fut  découverte  dans 
l'île  de  la  Jamaïque ,  par  Patrice  Browne ,,  qui  l'attribua  au 
genre  Solidago,  et  qui  publia,  en  i756  ,  une  description  et 
une  figure  de  cette  plante ,  dans  son  Histoire  civile  et  natu- 
relle .de  la  Jamaïque.  La  même  plante  fut  ensuite  attribuée 
par  Linnaefus,  mais  avec  do|ite ,  à  son  genre  Amellus,  qu'il  avoit 
fondé  sur  V Amellus  lychnitis ,  et  qu'il  avoit  caractérisé  par  le 
clinanthe  paléacé,  c'est-à-dire  squamellifère.  Ce  botaniste, 
reconnoissant  que  les  deux  espèces  n'ont  aucune  analogie , 
mais  ne  remarquant  point  la   très-grande  différence    qui 


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LIA  m 

existe  entre  les  sqitamelles  et  les  fimbrilles,  s'excuse  de 
rapporter  au  genre  Amtllus  la  plante  de  Browne ,  en  alléguant 
qu'elle  a  le  clinanthe  paléacé,  comme  VAmeUus  îychnitis, 
ce  qui  est  inexact ,  et  que  d^ailleurs  il  n'aime  point  à  multi- 
plier les  genres ,  ce  qui  est ,  selon  nous ,  un  bien  maurais 
prétexte*  La  réunion  des  deux  Amellui  deLinnsus  en  un  seul 
et  même  genre  est  une  association  monstrueuse,  comme 
on  peut  facilement  s'en  convaincre  en  comparant  nos  carac- 
tères génériques  du  Liahum  avec  ceux  des  vrais  AnteUu$ , 
que  nous  décrirons  à  la  fin  du  présent  article.  Adanson,  dans 
ses  Familles  des  plantes,  a  considéré  la  plante  de  Browne 
comme  le  vrai  type  d'un  genre  qu'il  a  nommé  Lia^vm,  et 
qu'il  a  caractérisé  ainsi  t  Feuilles  opposées,  entières)  cala-» 
thides  tantôt  solitaires  et  terminales,  tantôt  disposées  en 
eorymbe  ;  péricline  formé  de  squames  imbriquées ,  menues  j 
clinanthe  garni  de  poils  courts;  aigrette  longue ,  barbellulée; 
corolles  du  disque  à  cinq  dents  ;  corolles  de  la  couronne  à 
deux  ou  trois  dents  ;  styles  du  disque  et  de  la  couronne  à 
deux  stigmatophores.  Adanson  croyoit  que  r^^me^us  Z^^cTini^fs 
pouvoit  être  associé  génériquement  avec  son  Liahum,  et  c'est 
par  suite  de  cette  supposition  erronée  qu'il  a  dit  que  le 
genre  Liabum  avoit  les  calathides  tantôt  solitaires  et  termi'^ 
tiales,  tantôt  disposées  en  eorymbe.  Il  n'en  faut  point  con-* 
dure  que  le  genre  liahum  d'Adanson  n'est  pas  autre  chose 
que  le  genre  Amellus  de  Linnœus  :  car  VAmeUus  a  pour  t3rpe 
VAmeUus  l^chnitis,  sur  lequel  lânnaeus  a  décrit  les  caractères 
du  genre  ;  tandis  que  le  ÎÀahum  a  pour  type  la  plante  de 
Bro.wne  ,  sur  laquelle  Adanson  a  décrit  les  caractères  gêné* 
riqves.  Ainsi ,  VAmeUus  et  le  ÎÀahum  sont  deux  genres  bien 
distincts ,  et  qui  doivent  subsister  tous  les  deux ,  en  conser- 
vant les  noms  é!AmeUus  et  de  Liahum  ;  mais  il  faut  exclure  du 
genre  AmeUus  VAmeUus  umheUatus,  et  il  faut  exclure  du  genre 
Liahum  VAmeUus  lychnitis.  Adanson  plaçoit  le  Liahum  dans  sa 
section  des  bîdents,  entre  le  detris ,  qui  correspond  à  notre 
agathœa,  et  le  seala,  qui  correspond  au  pectis  ou  à  notre 
ciuhonia.  Il  seroit  diiSicile  d'imaginer  une  disposition  qui  fût 
plus  contraire  aux  affinités  naturelles. 

Swartz,  en  1791  ,  a  donné,  dans  ses  Ohser^foiiones  hotanicœ, 
une   description   complète  et  détaillée  du  Ldabum  Brownei, 


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«o8  LIA 

qu'il  nomne^  comme  Linnsus ,  Amellus  umlellatui^  En  compas 
Tant  cette  description  avec  la  nôtre ^  .nous«  trouvons  quelques 
différences  ;  car  Swartz  dit  que  les  feuilles  sont  obtuses ,  que 
les  pédoncules  sont  longs  d'un  pouce ,  que  les  languettes  de 
la  couronne  sont  obtuses,  bifides ^  que  les  fruits  sont  obco- 
niques*  Malgré  cela ,  nous  ne  pensons  pas  que  sa  plante  dif- 
fère spécifiquement  de  la  nôtre. 

Willdenow ,  ignorant  sans  doute  Texistence  déjà  ancienne 
du  genre  Uabum,  a  reproduit  ce  même  genre,  comme  nou- 
veau, sous  le  nom  de  Starhea^  en  le  distinguant  de  VAmdlus 
parle  clinanthe  hérissé  au  lieu  d*étre  paléacé,  et  en  ne  lui  at« 
tribuant  que  le  seul  Amellus  umhellatu$4  Le  genre  Uabum  d'A« 
danson,  ou Starkea de  Willdenow,  a  été  reproduit  plus  tard, 
sous  un  troisième   nom  ,   par  M.  Bonpland  ,  qui ,  dans  sa 
description   des   plantes  équinoxiales ,   Ta   présenté  encore 
comme  un  nouveau  genre,  et  Ta  nommé  Andromachia.  Cette 
fois,  à  la  vérité,  il  ne  s'agissoit  plus  de  la  même  espèce^ 
mais  d'une  espèce  nouvelle ,  évidemment  congénère   de  la 
plante  de  Browne  .*  c'est  notre  Uabum  Bonplandi,  M.  Bonpland 
l'offrit. comme  type,  et  même,  en  apparence,  comme  espèce 
unique ,  de  son  genre  Androma^clUa ,  auquel  il  attribua  les 
caractères suivans:  Féricline  coloré,  formé  d'environ  soixante 
squames  imbriquées,  linéaires-subulées,  foliacées;  calathide 
radiée  ;  disque   composé  de  nrombreuses  fleurs  hermaphro- 
dites, à  corolle  régulière,  divisée  en  cinq  lanières  linéaires; 
couronne  composée  de  plus  de  vingt  fleurs  femelles ,  à  co- 
rolle ligulée,  un  peu  plus  longue  que  le  péricline,  recourbée, 
terminée  par  trois  petites  dents;  fruits  obovoides,  à  aigrette 
simple  ;    clinanthe   paléacé  ,  à  paillettes   très- nombreuses , 
courtes,scarieuses.  Nous  avions  négligé,  comme  M.  Bonpland, 
de  porter  notre  attention  sur  le  Uabum  d'A danson  et  sur 
le  Starkea  de  Willdenow,  lorsque  nous  publiâmes,  dans  le 
Bulletin  des  sciences,   de  Novenfbre    1817   (pag.  i83),    la 
description  du  Uabum  Brovtmei ,  sous  le  nom  d'Andromachia 
Foiteavi ,  et  celle  du  Uabum  Jussiei  sous  le  nom  d'Androma- 
chia Jussieifi. 

Dans  le  quatrième  volume  des  Nova  gênera  et  species  plan* 
tarum,  publié  en  1820,  M.  Kunth  place  le  genre  Androma* 
ohia  entre  son  Diploitephium ,  qui  est  notre  Diplopappus,  et  le 


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LIA  aog 

^oUdago ,  iané  Mti  groupe  intittilë  Astërëeâ ,  et  faisant  partie 
d'un  groupe  plus  étendu,  intitulé  Carduacées*  Cette  dispo'» 
sition ,  très-peu  conforme,  selon  nous,  aux  véritables  affi- 
nités, paroît  Si  naturelle  à  M*  Kunth,  qu'il  déclare  ne  con** 
noitre  aucun  caractère  i^ui  puisse  distinguer  les  Androma^ 
chia  des  Soliddgo.  Ensuite  il  caractérise  le  genre  Andromachia 
de  cette  manière  :  Péricline  hémisphérique,  polyphylle,  im- 
briqué ;  clinanthe   scrobiculé ,  alvéolé  ou  écailleux  ;   fleura 
du  disque  tubuleuses ,  hermaphrodites  ;  celles  de  la  ùou-* 
ronne    ligulées ,    femelles  ;  fruits   subcjlindracés  ;  aigrette 
pileuse ,    sessile  ,  les  poils  extérieurs    ordinairement  très-> 
courts.  M.  Kunth  décrit  dix  espèces  A^Andromachia,   qu^il 
distribue  en  trois  sôus-genres  :  le  premier ,  nommé  Chrysac" 
tinium ,  comprend  deux  espèces  herbacées  ,   ayant  le  port 
des  hieraûium  ^  les  feuilles  laineuses  en -dessous,  les  pëdou'* 
cules  très*- longs,  monocalathides ,  les  fleurs  de  la  couronne 
nombreuses  ,  d'un  jaune  doré  ;  le  second  ,  intitulé  Andro- 
machîes  vraies , comprend  cinq  espèces  herbacées,  rameuses, 
à  feuilles  opposées  ,  tomenteuses  et  blanches  en^essous ,  k 
calathides  corjmbées ,  multiflores ,  à  languettes  nombreuses , 
d'un  jaune  peu   foncé  ;  le  troisième  sous  "genre ,    nommé 
Oligactis,  comprend  trois  espèces  ligneuses,  à  feuilles  op' 
posées ,' tom  en  téuses  et  blanches  en -dessous,  à  corymbes  ou 
pàniculés  terminaux  ou  axillaires  ,  à  calathides  pauciflores , 
à  couronne  de  trois  à  sept  languettes  blanchâtres.  La  juste 
crainte    de  trop  alonger  cet  article   nous  défend  d'établir 
ici  une  discussion  sur  la  fausse  affinité  de  YAndromachia  avec 
le  Solidago  et  les  autres  Astéries ,  sur  les  caractères  géné^ 
riques  attribués  par  M.  Kunth  à  VAridromachià,  sur  les  trois 
sousogenres  qu'il  j  a  formés ,  et  sur  quelques-unes  des  espèces 
qu'il  y  comprend.  Bornons-nous  à  dire  que  la  troisième  sec- 
tion de  M.  Kunth ,  intitulée   Oligactis^  nous  paroît  devoir 
former  un  genre  particulier ,  bien  distinct  de  VAndromachiûé 
Dans  notre  Analyse  critique  et  raikonnée  ,  publiée  dans  le 
Journal  de  physique  de  Juillet  1819,  nous  avons  remarqué 
(page  36)  que  le  genre  ^^ndromochta  de  Bonpland  ne  différoit 
point  du  genre  Starhea  de  Willdenow^  qui  étoit  lui-même 
identique  avec  le  genre  Liahum  d'Adanson  :  d'où  nous  avons 
conclu  que  le  gelure  dont  il  s'agit  n'appartient  légitittiement  ni 
a6.  14 


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âio  LIA 

Il  Bonpland  ni  &  WiUdenow  ,  qu^Adamon  en  est  le  véritable 
auteur,  et  que  le  nom  générique, de  Liahum  doit  seul  être 
conservé.  Nous  avons  en  même  temps  annoncé  que  notre 
Andromaehia  Poitea^^i  étoit  le  Starkea  umbeUata  de  WiUdenow. 
On  a  substitué  le  nom  de  Tolpis  à  celui  de  Drepania^  par  le 
seul  motif  que  le  genre  d'Adanson  est  plus  ancien  que  celui 
de  M.  de  Jussieu  ;  et  cela  est  extrêmement  injuste ,  parce  que 
le  Tolpis  d^Adanson  est  caractérisé  et  désigné  d'une,  manière 
tellement  inexacte  et  tellement  obscure ,  qu'il  est  même  très- 
douteux  qu'il  corresponde  au  Drepania,  comme  on  le  croit 
beaucoup  trop  légèrement.  Nous  pourrions  en  dire  autant  sur 
le  nom  de  Detris,  qu'on  veut  substituer  à  celui  d^Agathœa ,  dans 
le  seul  but  de  nous  enlever  nos  droits  sur  ce  genre*  Mais,  à 
l'égard  du  Liabum,  tous  les  motifs  de  raison  et  de  justice, 
toutes  les  règles  applicables  à  cette  matière,  se  réunissent 
en  faveur  d'Adanson  :  d'où  nous  concluons  qu'infaillible- 
ment, et  malgré  nos  réclamations,  ou  peut-être. à  cause 
d'elles ,  le  nom  à^Andronuichia  continuera  d'être  préféré  par 
tous  les  autres  botanistes.  Il  est  vrai  que  le  nom  de  lAabum, 
dont  nous  ignorons  Tétymologie,  n'a  peut-être  pas  d'autre 
origine  que  la  fantaisie  de  l'auteur  9  qui  assemblpit  presque 
au  hasard  des  lettres  et  des  syllabes  pour  former  la  plupart 
de  ses  noms  génériques.  Cette  méthode  ,  condamnée  on  ne 
sait  pourquoi ,  est ,  à  notre  avis ,  aussi  bonne  et  souvent 
meilleure  que  toute  autre. 

Le  genre  Uabum  se  rapporte  aux  corymbifères  de  M.  de 
Jussieu  ,  et  à  la  syngénésie  polygamie  superflue  de  Linnaeus. 

Le  genre  Ametlu$ ,  dans  lequel  le  Liabum  a  été  si  long-temps 
confondu ,  n'appartient  pourtant  pas.  à  la  même  tribu  natu- 
relle ,  mais  à  celle  des  astérées  ;  et  il  résulte  de  nos  obser- 
vations sur  des  échantillons  secs  d^Amelluê  fychnitiê  et  d'^- 
mellus  annuus,  que  les  vrais  caractères  de  ce  genre,  mé- 
connus en  partie  jusqu'à  présent,  doivent  être  décrits  de  la 
manière  suivante» 

Calathide  radiée  :  disque  multiflore ,  régulariflore ,  andro- 
gyni-masculiflore  j  couronne  unisériée,  liguliflore,  fémini- 
flore.  PéHcline  hémisphérique ,  à  peu  près  égal  aux  fleurs 
du  disque  ;  formé  de  squames  paucisériées ,  inégales  ,  irré- 
gulièrement imbriquées ,   appliquées  ,  linéaires -aiguës  ,    fo- 


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litA  «il 

liac^es*  CUnanthe  large ,  conique^  pea  élevé ,  gurnji. de  sqiia-^ 
melles  analogues  aux  squames  du  péricline ,  à  peu  près 
égales  aux  fleurs  ^  demi- enveloppantes ,  linéaires -aiguè's^ 
membraneuses,  uninervées,  glandulif ères.  Fruits  couiprimés 
bilatéralement^  obovales,  hispidules^  bordés  d'un  bourrelet 
sur  chacune  des  deux  arêtes  extérieure  et  intérieure  ;  ai- 
grette double  :  l'extérieure  très-courte  ,  stéphanoïde^  mem- 
braneuse ,  irrégulière  ^  interrompue  ,  découpée  ;  rintérieurë. 
composée  de  deux  à  cinq  squamellules  courtes,  variablement 
disposées  ,  ordinairement  distancées  ^  caduques  j  filiformes^ 
laminées,  submembraneuses,  épaisses  ^  un  peu  difformes^ 
aiguës,  longuement  et  irrégulièrement  barbellulées  ^  blanches. 
Corolles  de  la  couronne  à  languette  longue,  largement  li- 
néaire ,  un  peu  tridentée  au  sommet.  Corolles  .du  disque  à 
limbe  pourvu  de  grosses  glandes  alongées ,  et  à  cinq  divi- 
sions très-courtes»  Anthères  exertes.  Style  d'astérjée ,  inclusi 
Le  lecteur  trouvera  ,  dans  notre  article  CHiLioTaicBUMtv 
(tome  VIII,  page  ^676),  le  complément  deS  notions  qu'il 
peut  désirer  d'acquérir  sur  le  genre  Amellus^  (H.  Cass») 

LIAGORE,  Liagoraé  {Poljyp,P)  Genre  établi  p^r,M«  La- 
mouroux  pour  des  corps  organisés^ sur  la  nature  végétale  où 
animale  desquels  les  auteurs  ne  sont  pas  d'accord  ;  les  uns  ^ 
et  c'est  la  plus  grande  partie,  en  faisant  des  espèces  de  fucus  ^ 
et  les  autres  des  polypiers.  J'avoue  que ,  ne  les  ayant,  observés 
qu'incomplètement,  je  suis  bien  loin  d'avoir  une  «opinion 
arrêtée  à  ce  sujet  .•  je  me  bornerai  à  dire  que  les  personnes 
qui  en  ont  fait  des  thalassiophytes,  les  ont  observés. frais  et 
Vivans  j  comme  MM»  Forskal,  Desfontaines ^  Poiret^  etc*; 
tandis  que  celles  qui  en  font  des  polypiers,  comme  MM»  de 
Lamarck  et  Lamouroux,  et  avant  eux  Gmelin  et  £sper  ^  né 
les  ont  vus  que  desséchés  et  conservés  depuis  un  temps  plus 
du  moins  long  dans  les  herbiers.  II. est  bien  vrai  que  M;  La- 
mouroux dit  positivement  que  les  polypes  sont  situés  à  l'ex- 
trémité àes  rameaux  et  de  leurs  subdivisions  ;  mais  il  est  pro- 
bable que  c'est  par  analogie  qu'il  avance  ce  fait»  M;  dé 
Lamarck  ^  qui  range  ces  corps  sous  la  dénomination  de  dicho- 
tomaires^  dit,  au  contraire,  que  les  polypes  j  qu'il  avotie  iiel 
pas  connoitre,  ne  sortent  pas  par  les  extrémités  ^  même  dé 
Celles  qui  sont  éminemment  fiÂtuléuséS*  Quoi  qu'il  ëH  ^ii  ^ 


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ai2  LIA 

led  caractères  que  M.  Lamouroux  assigne  à  ce  genre ,  qu^il 
place  dans  sa  famille  des  tubulariées ,  sont  les  suivans  :  Poly- 
pier phytoïde  ,  rameux  ,  fistuleux  ,  lichénoïde  ,  encroûté 
d'une  légère  croûte  de  matière  crétacée.  Il  diffère  donc  des 
sertulaires  par  l'absence  totale  de  cellules;  des  corallines, 
parce  qu'il  n'est  pas  articulé,  et,  enfin,  des  tubulaires,  par 
la  résistance  du  tube.  En  général,  il  paroit  que  les  liagores 
ont  beaucoup  de  ressemblance  de  forme ,  de  faciès  et  de 
couleur  avec  certaines  espèces  de  lichens.  Leur  substance 
est  membraneuse ,  un  peu  ridée  ou  rugueuse  par  la  dessic- 
cation ,  et  quelquefois  couverte  d'une  légère  croûte  crétacée. 
Les  tiges  et  les  rameaux  sont  creux ,  et  leur  couleur  est  ex- 
trêmement variée.  On  trouve  des  liagores  dans  les  mers 
ëquatoriales ,  et  surtout  dans  la  Méditerranée. 

M.  Lamouroux  compte  sept  espèces  dans  ce  genre. 

i.**  La  L.  A  PLUSIEURS  COULEURS  :  L.  versicolor ,  Lamx.;  Fucus 
Uchenoides  (  auctorum  )  ;  Esper ,  Icon,  fucorum  ^  p.  1 02 ,  tab.  5o. 
Dans  cette  espèce,  dont  la  couleur  varie  beaucoup  du  blanc 
au  jaune ,  au  rouge  et  au  vert ,  la  tige  est  très-rameuse ,  les 
rameaux  comprimés,  divergens  et  simples  ou  bifurques  au 
sommet.  Elle  offre  trois  variétés,  déterminées  jpar  la  disposi- 
tion des  rameaux ,  qui  sont  épars  dans  la  première ,  compri- 
més, très-flexibles  et  souvent  dichotomes  dans  la  seconde, 
et  constamment  dichotomes,  assez  roides  et  presque  cylin- 
driques dans  la  troisième.  Toutes  viennent  des  mers  d'Europe. 
M*  de  Lamarck  la  nomme  Dichotomaiae  corniculée  ,  D.  cor' 
niculata. 

2.^  La  L.  céranoïde;  L.  ceranoides,  Lamx.  Tige  coniposée 
d'un  grand  nombre  de  subdivisions  dichotomiques,  très-rap- 
prochées ,  de  la  grosseur  d'une  soie  de  sanglier  et  bifurquées 
à  l'extrémité.  Des  côtes  de  l'île  Saint-Thomas. 

3.^  La  L.  FHTscioÏDE;  L.  physcioides ,  Lamx.  Rameuse, 
lisse,  brune;  les  rameaux  épars  et  peu  nombreux.  De  la 
Méditerranée. 

4.^  La  L.  ORANGÉE  ;  ^L.  aurantiaca ,  Lamx.  Couleur  oran- 
gée ;  les  rameaux  nombreux ,  épars  et  garnis  de  petits  fila- 
mens  subépineux.  De  la  Méditerranée. 

5.*"  La  L.  farineuse;  L*  farinosa,  Lamx.  Tige  très-rameuse, 
comme  épineuse  ;  les  petits  rameaux  de  couleur  olivâtre  et 


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LIA  3i3 

couverts  d'une  poussière  blanchâtre.  Cette  poudre  ne  pro- 
viendroît-elle  pas  de  la  dessiccation  P  De  la  mer  Rouge. 

6.®  La  L.  BLANCHATHE  ;  L.  alhicansy  Lamx.,  Polyp.  flex. , 
pi.  7  ,  fig.  7.  Tige  avec  des  rameaux  épars  et  d'un  blanc 
grisâtre  uniforme.  Indes  orientales.  C'est  la  dichotomaire 
alterne,  D.  alterna ,  de  M.  de  Lamarck. 

7*^  La  L.  ÉTALÉE  :  L.  distenta,  Lamx.;Ftfcifi  distentus,  Roth, 
Cat.  bot.,  m,  p.  io3,  tab.  2.  Tige  cylindrique,  filiforme, 
très-rameuse  ;  les  ramifications  étalées  et  à  sommet  bifurqué. 
Baie  de  Cadix. 

M.  de  Lamarck  n'adopte  pas  ce  genre  ;  il  met  les  espèces 
que  M.  Lamouroux  lui  rapporte  dans  la  seconde  section  de  celui 
qu'il  nomme  dichotomaire,  et  sur  lequel  il  sera  sans  doute 
convenable  de  dire  quelque  chose,  n'ayant  pu  en  parler  à 
son  article ,  la  nouvelle  édition  des  animaux  sans  vertèbres 
n'ayant  pas  encore  paru  lorsque  la  lettre  D  a  été  imprimée. 
M.  de  Lamarck  définit  ce  genre  :  Polypier  phytoïde ,  à  tiges 
tubuleuses ,  subarticulées ,  dichotomes ,  enduites  d'un  encroû- 
tement calcaire;  les  cellules  des  polypes  non  apparentes;  et 
il  le  place  assez  loin  des  tubulaires.  Il  subdivise  ensuite  les 
espèces  de  dichotomaires  en  deux  sections  :  dans  la  première 
sont  celles  qui  sont  subarticulées  et  tubuleuses,  comme  les 
coraUina  tubulosa  de  Pallas,  ohlusata,  rugosa  et  lapidescens 
de  Solander  et  Ellis;  dans  la  seconde,  qui  correspond  au 
genre  Liagore  de  M.  Lamouroux ,  il  place  les  espèces  liché- 
noïdes  non  articulées,  qui  sont  au  nombre  de  huit,  savoir  : 
les  D.  alterna  et  comiculata ,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut  ; 
les  D.  marginata  et  fruticulosa,  qui  sont  les  corallina  mar^ 
ginata  et  fruticulosa  de  Solander  et  Ellis  ;  enfin ,  les  six  autres 
sont  nouvelles.  (De  B.) 

LIAIS  [Pierre  de].  (Min.)  C'est  le  nom  que  les  carriers, 
les  tailleurs  de  pierre  et  les  autres  artisans  qui  concourent 
aux  constructions,  à  Paris  et  dans  ses  environs,  donnent  à 
une  qualité  de  calcaire  grossier  remarquable  par  sa  compa- 
cité, sa  dureté,  la  finesse  de  son  grain,  et  surtout  par  son 
homogénéité  et  sa  solidité ,  ce  qui  permet  d'y  produire  par 
la  taille  des  moulures  nettes  et  de^  arêtes  vives  et  assez  du- 
rables. 

Elle  forme  ^  d^ns  le  terrain  de  calcaire  grossier  du  bassin 


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ï»a  LIA 

de  Paris,  des  bancs  de  moyenne  puissance,  qui  dépendent 
ordinairement  des  assises  supérieures  et  voisines  de  celle 
qu'on  nomme  la  roche,  (B,) 

LIAMA.  (Mamm,)  Voyez  Lama.  (Desm. ) 

LIAMAHEU.  {Bot,)  Nom  caraïbe  du  pignon  dinde  ou 
yîcin ,  cité  par  Nicolson.  (  J.  ) 

LIANE.  (  Bot,  )  Dans  les  colonies  françoises  de  l'Amérique , 
et  par  suite  dans  celles  de  Tlnde ,  on  donne  ce  nom  à  des 
plantes  dont  les  tiges  longues  et  flexibles,  grimpant  sur  les 
{irbres  ou  rampant  sur  terre,  sont  souvent  employées  pour 
faire  des  cordes  et  des  liens.  Semblables  à  la  clématite, 
elles  peuvent,  jetées  d'un  arbre -à  un  autre,  former  des 
guirlandes  plus  ou  moins  agréables.  S'élevant  autour  d'us 
tronc,  elles  le  serrent  étroitement,  à  mesure  qu'elles  gros^ 
sissent,  et  finissent  par  le  comprimer  tellement  qu'elles  empé« 
chent  son  accroissement,  interceptent  le  cours  de  la  sève, 
et  font  mourir  cet  arbre ,  qui  leur  servoit  de  support.  Les 
genres  Bignonia,  Banisteria,'  Paullinia^  Serjania,  Aristoloekià ^ 
Cissampelos,  etc. ,  sont  ceux  qui  fournissent  beaucoup  de 
lianes,  distinguées  les  unes  des  autres  par  des  surnoms  parti- 
culiers :  nous  en  citerons  quelques-unes  des  plus  connues.  (J.} 

LIANE  A  L'AIL.  (Bot,)  Le  hignokia'alliacea  est  ainsi 
pommé  dans  les  Antilles  et  la  Guiane,  parce  qu'il  exhale 
Vne  odeur  d*ail.  (J.) 

LIANE  AMÈRE.  {Bot,)  Nom  de  Vahuta  candicans  à  Cayenne , 
suivant  M.  Richard.  (J,) 

LIANE  A  L'ANSE,  LIANE  PAPAYE.  {Bot,)  On  connoîf 
k  Cayenne  sous  ces  noms  Vomphalea  diandra^  suivant  Aublet^ 

(J.) 

LIANE  D'ASIE  JAUNE.  {Bot.)   Voyez  Liane  vulnéraire, 

LIANE  AVANCARÉ.  {Bot.)  Voyez  Avancahé.  (J.) 
LIANE  A  BARRIQUE.  {Bot.)  Nicolson  cite  ce  nom  comme 
fmployé  à  Saint-Domingue  pour  le  rivinia  octahdra,  dont  les 
rameau^ç  flexibles  servent  à  lier  les  barriques.  A  la  Marti- 
li^ique  on  nomme  de  même  Yeçastaphyllum ,  auparavant  réuni 
%V  ptetocarpus,,  (J.) 
UA^.  A  BATATE,  {Bot,)  Voyez  Liane  a  patate.  (J.) 
UmS^A  BAU8UIT,  («QiO  Vayç?  tuw  pu^ciAmE,  (J^. 


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LIA  ai5 

LIANE  BLANCHE.  {Bot.)  A  la  Martinique  c'est  un  fîn- 
nia  qui  porte  ce  nom,  suivant  Chanvallon,  (J.) 

LIANE  A  BOITE  A  SAVONNETTE.  {Bot.)  Voyez  Liane 

CONTRE- POISON.    (J.) 

LIANE  A  BŒUF.  (Bot.)  Nom  vulgaire  de  l'acacia  cœup 
de  Saint-Thomas ,  acacia  scandens,  dont  la  gousse ,  bien  figurée 
dans  VHort.  Malabar. ,  est  longue  de  trois  pieds  et  large  de 
deux  à  trois  pouces.  (J.) 

LIANE  A  BOUTON.  (Bot.)  C'est  le  honda-garçon  des  Ca- 
raïbes, nommé  aussi  castor^  suivant  Nicolson,  qui  dit  que 
son  fruit  noir  et  luisant  est  semblable  à  un  bouton  d'habit. 
C'est  peut-être  le  duranta  de  Linnaeus,  nommé  auparavant 
eastorea  par  Plumier.  (  J.  ) 

LIANE  BRULANTE.  (  Bot.  )  Elle  eH  ainsi  nommée ,  parce 
que  son  suc  acre,  reçu  sur  la  peau,  y  occasionne  une  sensa- 
tion très- vive  et  peut  l'entamer.  Il  paroit  que  c'est  un  droeoi»- 
tium,  ou  quelque  autre  plante  de  la  famille  des  aroïdes.  (J.) 

Aux  îles  on  donne  le  nom  de  Liane  brûlante  à  la  tragie 
grimpante.  (Lem.  ) 

LIANE  BRÛLÉE.  (  Bot.  )  Nom  vulgaire  du  gouania  domiV 
gensis  dans  les  îles  d'Amérique.  (J.) 

LIANE  A  CABRIT.  (Bot.)  Nicolson  dit  qu'un  tahêmœmon' 
tana  est  ainsi  nommé  à  Saint-Domingue.  (  J.  ) 

LIANE  A  CACONE.  {Bot.)  A  Saint-Domingue,  suivant 
Nicolson ,  c'est  le  grand  pois  pouilleux ,  dolichos  urens ,  qui 
est  ainsi  nommé  ;  selon  M.  Turpin ,  c'est  le  passiflora  mali" 
formis.  (J.) 

LIANE  A  CALEÇONS.  {Bot.)  Ce  nom  est  donné  à  deux 
plantes ,  dont  les  feuilles  sont  partagées  en  deux  lobes  alon- 
gés,  Varistolochia  bilobata,  et  le  passiflora  rubra.  Desportes  cite 
aussi  le  passiflora  murucuia  de  Linnaeus.  (J.) 

LIANE  CARRÉE  ou  SILLONNÉE,  {Bot.)  Le  paulliniâ 
pinruUa  est  ainsi  nommé  à  Cayenne,  suivant  Aublet,  et  à 
Saint-Domingue,  suivant  Nicolson.  Desportes  cite  aussi  un 
serjania  sous  ces  noms.  (  J.  ) 

LIANE  A  CERCLES.  {Bot.)  Nom  du  pttrœa  volubilis  k 
Cayenne,  suivant  M.  Richard.  Voyez*  aussi  Liane  vulné* 
KAIllE.   (J.) 

LIANE  A  CHAT.  {Bot.)  Voyez  Liane  «aiFns-DE-cHAT.  (J») 


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3i6  LIA 

LIANE  A  CHIQUES.  {Bot.)  C'est,  suivant  Nicolson,  la 
même  plante,  à  Saint-Domingue ,  que  Fherbe  à  chiques,  tour^ 
nefortia  nitida.  (J.) 

LIANE  A  CITRON.  {Bol.)  Suivant  Adanson ,  les  Nègres 
du  Sénégal  donnent  le  nom  de  tohl  k  une  plante  grimpante , 
qu'il  désigne  par  liane  à  citron  ,  dont  le  fruit,  très-voisin  de 
celui  du  manguier  de  Tlnde ,  a  la  fori^e  et  le  goût  acfde  du 
citron.  (Lem.) 

LIANE  A  COCHON.  {Bot.)  Nicolson  désigne  ainsi  une 
plante  de  Saint  -  Domingue  ,  qui  ne  nous  est  pas  connue, 
(  Lem.  ) 

LIANE  A  CŒUR.  {Bot.)  La  plante  de  Saint-Domingue 
citée  sous  ce  nom  par  Nicolson  et  Desportes  est  le  cissàm" 
pelas  partira,  suivant  M.  Poiteau.  (J.) 

LIANE  CONTRE -POISON.  {Bot.)  Le  fevUlea  scandens  est 
ainsi  nommé  à  Saint-Domingue,  suivant  Nicolson.  M.Turpin 
dit  qu'on  la  nomme  aussi  lian^  à  savonnette ,  ou  Uane  à  boite  à 
savonnette.  (  J.) 

LIANE  CORAIL.  {Bot.)  Surian  ,  dans  son  herbier  des 
Antilles,  nomme  ainsi  un  eissus,  figuré  par  Pltmiier  sous  le 
nom  de  vitis  cjyolaminis  folio.  (  J*) 

LIANE  A  CORDES,  LIANE  JAUNE.  {Bat.)  Nicolson  et 
Desportes  citent  sous  ce  nom  un  bignonia  grimpant^  à  siliques 
très-longues.  (J. ) 

LIANE  A  COULEUVRE.  {Bot.)  C'est,  aux  îles,  la  même 
plante  que  la  Liane  contre-poison.  Voyez  ce  nom.  (  Lem.  ) 

LIANE  COUPANTE.  {Bot.)  Les  habitans  de  Cayenne 
nomment  ainsi  un  roseau ,  qui  est  Varundo  farcta  d'Aublet. 
Il  dit  que  ses  feuilles  sont  très-coupantes,  et  que  lui-même 
Ta  éprouvé.  (  J.) 

LIANE  A  COUREUX.  {Bot.)  On  lit  dan^  le  premier  vo- 
lume des  Mémoires  de  I4  Société  royale  de  médecine,  p. 
341 ,  que  la  racine  d'une  plante  portant  i^  Saint-Domingue 
ce  nom  et  celui  de  limac  a  été  employée  avec  succès  pour 
le  traitement  des  hydropisies.  On  soupçonne  que  cette  plante 
ligneuse  appartient  à  la  famille  des  térébintacées ,  ou  à  celle 
des  Quranti^cées.  (J*) 

LIANE  A  CRABES.  {Bot.)  C'est  le  hignonia  œjuinoetiaUs. 
Voyez  HaaBE  a  maungaes.  (  J.  ) 


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LIA  "7 

LIANE  A  CRÊTE,  DE  COQ.  (Bot.)  Le  hesUria  crislata 
est  sous  ce  nom  dans  Therbier  de  Surlan*  (  J.) 

LIANE  A  CROC  DE  CHIEN.  {Bot.)  Nom  d'un  Jujubier, 
ùziphus  iguaneus,  à  Saint-Domingue,  suivant  Nicolsoo.  (J.) 
,  LIANE  A  CROCHETS.  (Bot.)  C'est  à  Cayenne ro«n>«parifl 
d'Aublet,  arbrisseau  sarmenteux,  remarquable  par  des  cro** 
cbets  sortant  de  la  tige  au-dessus  des  feuilles.  Il  est  réuni  au 
nauclea  de  Linnaeus  parmi  les  rubiacées,  ainsi  que  le /unis 
uneatus  de  Rumpii,  qui,  dans  l'Inde,  çiériteroit  le  même 
nom.  (J. } 

LIANE  A  EAU.  {Bot.)  Nicolson  se  contente  de  dire  qu'elle 
croit  dans  les  bois ,  qu'elle  est  remplie  d'une  eau  trésrlim* 
pide ,  et  que  les  chasseurs  la  sucent  pour  ae  désaltérer.  Il 
est  aisé  de  reconnoître  que  c'est  la  même  plante  que  la  vigne 
des  boucaniers ,  cissus  cardifolia ,  employée  par  ei|x  au  même 
usage.  Barrére  cite  àCayenne,  sous  le  même  nom,  un  arum 
grimpant ,  dont  la  tige  coupée  rend  beaucoup  d'eau  propre 
à  désaltérer  les  voyageurs.  Il  est  nommé  ahatate  par  les  Ga« 
libis.  {f.) 

LIANE  A  ENIVRER  LE  POISSON.  {Bot,)  Aublei  dit 
qu'on  nomme  ainsi  à  Cayenne  sqd  rohinia  nicou,  (J.) 

LIANE  JÉPINBUSE.  {Bot.)  Surian,  dans  son  herbier, 
nomme  ainsi  le  pisçnia  aculeata*  (J«) 

LIANE  FRANCHE.  {Bot.)  A  la  Martinique,  suivant  un 
manuscrit  de  Chanvallon ,  ce  nom  est  donné  au  securidaca 
volubilis.  A  Cayenne  c'est  une  plante  aroïde  grimpante,  telle 
que  le  dracontium  pertusum,  ou  une  espèce  du  carludovica  de 
)a  Flore  du  Pérou.  Dans  la  même  colonie,  suivant  Barrére, 
c'est  le  keréré  des  Galibis ,  bignonia  herere  d'Aublet ,  dont  on 
fait  des  liens  et  des  paniers.  (J.) 

LIANE  A  GELÉE, LIANE  A  GLACER  L'EAU.  {Bot.)  Une 
espèce  de  pareire  ,  cifsqwpelos,  porte  ces  nonas  aux  îles.  (Lem.) 

LIANE  A  GRAND  BOIS.  {Bot.)  Voyez  Liane  vciNÉaAiaE.  (J.) 

LIANE  A  GRAND  CERF.  {Bot.)  Le  pavonia  spicata  de 
Cavanilles  est  inscrit  sous  ce  nom  et  sous  celui  de  petit  mahojt 
dans  l'herbier  de  Surian.  (J.  ) 

LIANE  A  GRIFFE  DE  CHAT.  {Bot^)  Nom  du  bignonia 
unguis  cati  à  Saint-Domingue  et  à  Cayenne,  suivant  Nicolson 
çtAublet.  (Jt) 


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•i8  LIA 

LIANE  JAUNE.  (Bot.)  Vipomœa  laherosa  est  indiquée  sont 
ce   nom   dans  Therbier   de   Vaillant.   Voyez  aussi  Liane  a 

CORDES.  (J.) 

LIANE  A  LAIT.  (Bot,)  C'est  sous  ce  nom  qu'est  connu 
a  Cayenne ,  suivant  Barrère  ,  son  echinus  scandens ,  qui  est 
Yorelia  d'Aublet,  Vallamanda  de  Linnseus,  et  qui  rend  un 
suc  laiteux  abondant  lorsqu'on  l'entame.  (J.) 

LIANE  LAITEUSE.  {Bot,  )  Nom  donné  à  des  arbrisseaux 
grimpans ,  desquels  découle  un  suc  laiteux  lo'squ'on  les  coupe  : 
tels  sont  aux  Antilles  les  cynanchum  hirtum  et  suberosum ,  une 
espèce  d'apocin  et  quelques  autres  plantes  de  la  même  fa- 
mille. (J.)      , 

LIANE  MANGLE.  (Bol.)  Nom  donné  dans  les  Antilles, 
suivant  Jacquin,  à  son  eehites  hiflora*  (J.) 

LIANE  A  MÉDECINE.  {Bot.  )  Voyez  Liane  purgative.  (J.) 

LIANE  MIBIBAL.  {Bot,)  Nom  du  banisteria  eonvol^^ulifoUa^ 
dans  les  Antilles ,  cité  dans  l'herbier  de  Surian.  (  J.  ) 

LIANE  MIBIPI  ou  MIBI.  {Bot.)  La  plante  citée  sous  ce 
nom  par  Nicolson ,  est  peut-être  le  Mibipi  de  Surian.  Voyez 
ce  mot,  (J.) 

LIANE  MINCE.  {Bot^)  Le  rajania  scandens  est  ainsi  nommé 
à  Saint*-Domingue ,  suivant  Nicolson.  (J.)" 

LIANEAMINGUET.  (Bo^.)  La  plante  de  Saint-Domingue 
citée  sous  ce  nom  par  Nicolson  est  le  cissus  sicyoides ,  suivant 
M.  Turpin.  (J.) 

LIANE  A  OUARIT.  {Bot.)  C'est  la  même  que  la  Liane  a 
MiNGUET.  Voyez  ce  nom.  (Lbm.) 

LIANE  PALETUVIER.  {Bot.)  Nom  de  Yechites  bijlora  à 
Cayenne,  suivant  M.  Richard.  (J.) 

LIANE  A  PANIER.  {Bot.)  Ce  sont  celles  dont  les  jeunes  ra- 
meaux sont  employés  à  faire  des  paniers  à  Cayenne  :  suivant 
Barrère,  c'est  le  bignonia  œquinoetialis.  (J,  ) 

LIANE  PAPAYE.  {Bot.)  Voyez  Liane  a  l'anse.  (J.) 

LIANE  DE  PAQUES.  {Bot.)  Le  securidaca  volubilis  porte 
ce  nom  à  la  Martinique.  (Lem.) 

LIANE  A  PATATES.  {Bot.)  Surian,  dans  son  herbier, 
inscrit  sous  ce  nom ,  soit  un  igname ,  dioscorea ,  soit  un  lise- 
ron nommé  liane  à  batate.  (  J.) 

LIANE  PERCÉE.  (Botn)  Nicolson  dit  que  les  feuilles  de 


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cette  plante  de  Sàiot^Domingue  sont  percées  de  deux  troua 
ovales  aux  deux  côt^s  de  la  côte  moyenne.  Ce  caractère  se 
retrouve  dans  celles  du  dracorUium  pertusum,  (J.) 

LIANE  A  PERSIL.  (Bot,)  La  plante  citée  sous  ce  nom 
par  Nicolson ,  et  sous  ceux  de  mammarou  et  eoulahoulé  che« 
les  Caraïbes,  est  le  serjania  tritemata,  de  la  famille  des  sa« 
pindées.  Dans  un  herbier  de  la  Martinique  le  même  nom  e%t 
donné  au  kolreutera  triphylla.  (J.)  .       ^ 

LTÀNË  PIQUANTE.  (Bo^)  Plumier,  dans  ses  Plantes  iné- 
dites des  Antilles ,  figure  sous  ce  nom  une  plante  grimpante 
à  feuilles  alternes,  simples,  ovales,  couvertes  en -dessous 
de  poils  blancs  nombreux,  fourchus  et  très-piquans.  Les 
pédoncules  dichotomes  supportent  des  fleurs  qu'il  ne  décrit 
pas,  et  il  paroit  n'avoir  pas  vu  le  fruit  j  la  racine  est  longue, 
charnue  et  très-grosse.  Il  a  trouvé  cette  plante  dans  File  de 
la  Tortue.  (J.) 

LIANE  A  PISSER.  (Bot.)  Surian  cite  sous  ce  nom  ua 
ri^inia.  (J.) 

LIANE  A  PUNAISES.  (BoL)  Plante  de  la  Guyane-qui  n'est 
pas  encore  déterminée.  (Lem.) 

LIANE  PURGATIVE,  LIANE  A  MÉDECINE.  {Bot.)  Ni?. 
colson  cite  à  Saint-Domingue,  sous  ce  nom,  une  espèce  de 
liseron ,  qu'il  nomme  simplement  comfolvulus  americanus.  B 
dit  qu'on  la  .nomme  aussi  liane  àBauduit,  et  chez  les  Caraïbes 
(irepeca.  II  cite  encore  un  autre  liseron,  convoli^ulus ,  sous  le 
nom  de  liane  purgative  du  bord  de  la  mer,  que  M.  Poiteau 
dit  être  le  coni^olvulus  hra&iliensis,  (  J.  ) 

LIANE  QUINZE* JOURS.  {Bot.)  Ce  nom  se  donne,  à  la 
Martinique  ,  au  cissampelos  carapeba^  {  Lem.  ) 

LIANE  A  RAISIN.  (Bo^)  La  plante  de  Saint-Domingue 
citée  sous  ce  nom  par  Nicolson  paroît ,  d'après  la  descrip- 
tion de  ses  feuilles  et  de  son  fruit,  devoir  être  une  espèce 
de  raisinier,  coccoloha  ,  dont  la  réunion  des  fruits  ressemble 
à  une  grappe  de  raisin,  (J,) 

LIANE  RAPE.  {Bot.)  A  Cayenne  on  donne  ce  nom,  sui- 
vant M.  Richard  ,  au  hignonia  echinata ,  dont  le  fruit  est 
chargé  d'aspérités  comme  une  râpe,  (*^«} 

LIANE  A  RAVES*  {Bot.)  Nom  donné  dans  les  Antilles^ 
miv^Qt  Surian ,  k  l'igaame  çuliAyé 9.  diofçorcauUiva^f  roh^r 


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«ao  LIA 

hlemeat  k  cause  de  sa  racine,  qui  a  la  forme  et  le  volume 
d'une  rave.  Il  l'indique  aussi  pour  un  barùsUria^  (  J.) 

LIANE  A  RÉGLISSE.  (Bot.)  Nicobon  cite  sous  ce  nom, 
à  Saint-Domingue,  Yahrus  ptecalorius ,  nommé  aussi  réglisse 
des  lies.  (J.) 

LIANE  ROUGE.  (Bot.)  Desportes  et  Barrère  donnent  ce 
nom  à  un  bignonia  qui  se  trouve  à  Cayenne  et  à  Saint-Do» 
mingue,  et  qui  est,  selon  eux,  grimpant,  flexible  et  rou- 
geàtre.  Nicolson  cite  le  même,  et  ajoute  une  description 
incomplète ,  qui  fait  présumer  que  celui-ci  a  beaucoup  de 
rapport  avec  le  bignonia  aJUiacea.  On  trouve  à  la  Louisiane 
une  autre  liane  rouge,  dite  du  Mississipi,  qui  est  le  zizifihui 
volubilis  de  Willdenow.  Une  troisième  liane  rouge,  citée  à 
Cayenne  par  Aublet,  est  son  tigarea  aspera,  maintenant  réuni 
au  tetracera,  dans  la  famille  des  dilléniacées.  (J.) 

LIANE  RUDE.  (Bot.)  Voyez  Fledr  de  Paqubs.  (J.) 

HANE  SAINT-JEAN.  (Bo^)  Cest,  aux  Isles ,  la  pétrée 
grimpante.  (Lem.) 

LIANE  A  SANG.  (Bot.)  Nicolson  parle  d'une  plante  de 
ce  nom  à  Saint-Domingue,  qui  croît  dans  les  montagnes,  et 
qui  est  remplie  d'un  suc  rouge  comme  du  sang*  C'est  peut- 
être  un  millepertuis ,  approchant  de  la  toute-saine ,  andrcsœ- 
mum  y  qui  contient  un  suc  pareil,  ou  quelque  plante  de  la 
famille  des  guttiféres,  ou  quelque  sangdragon.  (J.) 

LIANE  A  SAVON.  (  Bot.  )  C'est,  à  Saint-Domingue,  le  mo- 
mordiea  operoulata,  suivant  M.  Turpin  ;  le  gouiuiia  Domingensis, 
suivant  M.  Poiteau  ;  un  banisleria,  suivant  Desportes.  (J.) 

LIANE  A  SAVONNETTE.  (Bot.)  Voyez  Lianb  contre- 
poison. (J.  ) 

LIANE  A  SCIE.  (Bot.)  Desportes  cite,  à Saint*Domingue, 
sous  ce  nom,  le  paullinia  eurassavica^  en  ajoutant  qu'il  peut 
également  être  donné  aux  autres  espèces  du  même  genre.  (J.) 

LIANE  A  SERPENT.  {Bot.)  Barrère,  dans  son  Histoire 
naturelle  de  la  Guiane  ,  cite  sous  ce  nom  V aristolochia  trijida, 
dont  il  dit  que  les  habitans  de  cette  contrée  usent  contre  la 
morsure  des  serpens,  et  dans  les  cours  de  ventre  invétérés- 
Une  autre  aristoloche ,  observée  par  Jacquin  à  Carthagène 
en  Amérique,  est  nommée  par  lui  aristoloehia  anguicida, 
parce  que  plusieurs  gouttes  de  son  suc,  versées  dans  la  bouche 


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LIA  221 

d'un  serpent ,  le  tuent  promptement ,  et  qu'une  seule  goutte 
Fétourdit  pour  quelques  heures,  au  point  qu'on  peut,  pen- 
dant ce  temps,  le  manier  sans  danger.  11  ajoute  que  les  char-» 
latans  et  bateleurs  de  ce  pays  savent  en  tirer  avantage  pour 
tromper  le  public.  Le  Caafeba  (voyez  ce  mot)  est  une  autre 
liane ,  réputée  bonne  pour  guérir  la  morsure  des  serpens.  (J.) 

LIANE  SILLONNÉE.  {BoQ  Voyez  Liane  carrée.  (J.) 

LIANE  A  TÊTE  DE  SERPENT.  (Bo^)  C'est  une  espèce  de 
pareire,  cissampeLos.  (Lem.) 

LIANE  TIMBO  ou  TUE -POISSON.  {Bot.)  Cette  plante 
du  Brésil  est  probablement  aussi  la  liane  à  enivrer.  (  Lem.  ) 

LIANE  TOCOYENNE.  {Bot.)  C'est  à  la  Guyane  le  nom 
d'une  liane  employée  par  les  Tocoy  ens ,  tribu  indigène,  pour 
faire  des  paniers,  etc.  :  c'est  sans  doute  le  higuenia  œquinoc- 
tialis.  {  Lem.  ) 

LIANE  A  TONNELLES.  {Bot.)  C'est  aux  Antilles  Vipomœa 
tuherosa,  employé  à  couvrir  des  tonnelles.  (  J.) 

LIANE  A  VERS.  {Bot.)  C'est  une  espèce  de  cierge  ou 
cacte,  cactus  triangularis ,  nommé  aussi  cierge  lézard,  qui 
grimpe  le  long  des  arbres  les  plus  élevés;  il  produit  une  fleur 
blanche  très-grande,  d'une  odeur  très-agréable ,  laquelle  se 
fane  très -promptement.  Nicolson  dit  qu'à  Saint-Domingue 
on  emploie  comme  vermifuge  le  suc  Blanchâtre  qui  découle 
de  ses  branches  coupées.  Suivant  Beauvois ,  ce  nom  est 
donné ,  dans  la  même  fie ,  à  la  plante  qui  porte  la  vanille , 
et  que  l'on  emploie  pour  les  chevaux.   (  J.) 

LIANE  VULNÉRAIRE,  LIANE  D'ASIE  JAUNE.  {Bot.) 
Surian,  dans  son  herbier  des  Antilles,  inscrit  le  telrapteris 
inœqualis  de  Cavanilles  sous  ces  noms,  et  sous  les  noms  caraïbes 
himeti  et  patamibi;  celle  qu'il  nomme  ailleurs  liane  à  grand 
-hais y  liane  à  cercle,  paroit  être  la  même.  L'herbier  de  Surian 
offre  une  autre  liane  vulnéraire ,  qui  est  une  espèce  de  mi- 
'kania,  ayant  quelque  rapport  avec  Vajapanna  célébré  il  y 
a  quelque  temps.  (  J.) 

LIANE  AUX  YEUX.  {Bot.)  Cette  plante  des  îles  n'est  pas 
encore  déterminée.  (Lem.) 

LIARD,  {Bot.)  Dans  quelques  cantons  on  donne  vulgai- 
rement ce  nom  au  peuplier  noir.  (L.  D.) 

LIAS.  {Min.)  C'est  pour  les  géologues  anglois  le  nom  par- 


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»"  LU 

ticulier  d'une  sous-formation  qui  a  une  position  assez  bieil 
déterminée,  et  des  caractères  minéralogiques  et  zoologiques 
assez  constans  et  assez  tranchés.  Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  de 
les.  développer  ;  nous  nous  contenterons  d'en  indiquer  la  po-< 
sition  principale  et  les  caractères  les  plus  saillans. 

Le  lias  est  un  terrain  généralement  calcaréo-argileux,  appar- 
tenant à  la  série  de  roches  que  nous  avons  réunies  sous  k 
nom  de  terrain  de  sédiment  moyen,  et  faisant  pour  ainsi 
dire  le  passage  inférieur  de  ce  terrain  au  terrain  de  sédi- 
ment  inférieur.  Tous  les  géologues  anglois ,  françois  et  alle- 
mands, qui  admettent  cette  sous  -  formation ,  la  placent  au*» 
dessus  des  terrains  houilliers  et  même  des  terrains  alpins^ 
au-dessus  des  psammites  rougeàtres  qui  recouvrent  ces  terrains  ) 
mais  au-dessous  du  calcaire  oolithique  du  Jura.  Les  uns  la 
regardent  comme  formant  la  base  de  ce  calcaire ,  et  appartc 
nant  par  conséquent  à  la  formation  jurassique ,  et  bien  certain 
nement  alors  au  terrain  de  sédiment  moyen  $  les  autres^ 
comme  offrant  une  époque  déformation  distincte,  plutôt  liée 
avec  les  inférieures  qu'avec  les  supérieures ,  comme  appar-< 
tenant  au  calcaire  alpin  ,  dont  elle  constitue  les  dernières 
assises,  et  comme  faisant  alors  partie  de  la  formation  de 
sédiment  inférieur* 

Le  lias  e^t  principalement  composé  de  roches  calcaréo*' 
argileuses,  d'une  couleur  gris r bleuâtre  :  les  roches  calcaires 
sont  compactes  et  dures  ;  les  argileuses  ou  plutôt  la  marne 
argileuse  qui  les  sépare  ou  les  enveloppe ,  est  aussi  bl^uà'* 
Ire,  tendre,  très-désagrégeable  et  très-délayable  par  Teau. 

il  renferme  quelques  métaux,  notamment,  et  souvent  etk 
grande  abondance ,  du  fer  sulfuré  soit  en  nodules  soit  dissé^ 
miné,  et  aussi  du  plomb  et  du  zinc  sulfurés,  de  la  baryte  et 
de  la  strontiane  sulfatées,  etc.  Il  y  a  quelques  concrétions  sili- 
ceuses, quelques  restes  organiques  silicifîés}  mais,  en  géné- 
ral, la  silice  à  l'état  de  silex  en  bancs  ou  en  nodules,  de 
quarzite,  de  grés  ou  de  sable,  y  est  peu  abondante.  Enfin, 
on  y  voit  du  lignite  terne  et  solide  en  morceaux  épars,  rare- 
ment en  amas  notables. 

Cest  un  des  terrains  les  plus  riches  en  débris  organiques 
de  beaucoup  de  classes  différentes,  depuis  les  animaux  verté^ 
brésy  reptiles  et  poissons ,  jusqu'aux  mollusques  conchylifières* 


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LIA  "5 

Pàmii  les  reptiles  on  remarque  les  genres  singuliers  nom- 
més par  les  zoologistes  anglois  IclUkyosaurus  et  PUsiosaurus  ; 
les  poissons  ne  sont  pas  distingués  d'une  manière  assez  remar- 
quable pour  être  indiqués  ici. 

Parmi  les  mollusques  conchylifères  on  y  voit  un  nombre 
considérable  d'espèces  d'ammonites ,  beaucoup  de  bélemnites 
particulières  à  ce  terrain  et  distinctes  de  celles  de  la  craie  i 
destrochuS)  des  modioles  ;  beaucoup  de  térébratules,  d'huî- 
tres, de  gryphées,  de  plagiosloma  gigarUea ,  de  pernes,  un 
assez  grand  nombre  d'espèces  d'encrinites ,  mais  très-  peu  de 
coraux  ou  de  madrépores. 

Si  nous  n'avions  considéré  le  mot  de  liai  que  cotnmele  nom 
local  d'une  formation  bien  déterminée  ailleurs,  nous  ne  nous 
y  serions  pas  arrêtés;  mais,  quoiqu'il  s'applique  à  un  terrain 
bien  caractérisé  par  tous  les  moyens  que  donne  la  géognosie  ^ 
il  n'a  reçu  de  nom  certain  dans  aucune  langue.  Le  nom  de 
lias  est  court ,  insignifiant ,  assez  facile  à  prononcer  (  quoique 
nous  l'altérions  dans  notre  prononciation  françoise,  car  les 
Anglois  disent  layasse)»  Nous  l'adopterons  donc  dans  la  série 
générale  des  terrains  ^  comme  désignant  une  sous -formation 
que  nous  croyons  avoir  reconnue  dans  le  Jura  et  dans  diverses 
parties  de  la  Bourgogne  (notamment  aux  environs  d'Autun 
et  d'Avalon).  Enfin  il  nous  semble  que  cette  formation  se 
rapporte  à  celle  que  les  géologues  allemands  ont  désignée 
sous  le  nom  de  Muschelhalh;  nom  impossible  à  introduire 
dans  le  langage  universel  de  la  science ,  à  cause  de  sa  con- 
texture  et  de  sa  signification  tout-À-fait  erronée  pour  nous  f 
û  on  vouloit  le  traduire* 

Nous  examinerons  cette  question  dans  un  autre  lieu ,  et 
lorsque  nous  reviendrons  sur  la  série  générale  des  formations 
«t  sur  leurs  caractères  essentiels  ou  comparatifs^  au  mot  Tsa- 
aAiNS  (Géognosie)*  (B.) 

LIATRIDÉES.  {Bot.)  Louis-Claude  Richard  donnoit  ce  titrf 
à  une  sous- division  formée  par  lui  dans  l'ordre  des  synan- 
thérées* 

Le  catalogue  des  plantes  du  Jardin  médical  de  Paris,  public 
par  le  jardinier  Marthe,  en  l'an  IX ,  est,  je  crois,  le  seul 
livre  où  M.-^chard  ait  consigné  sa  méthode  de  classification 
des  synanthérées  :  mais  on  n'y  trouve  que  des  notions  incom- 


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"4  LIA 

plèies  et  insuffisantes  sur  cette  méthode.  Nous  ayons  assiste  ^ 
en  1810,  aux  leçons  de  botanique  du  savant  professeur,  et 
nous  avons,   à   la  même  époque,  rédigé  pour  notre  usag6 
l'analyse  exacte  de  toute  sa  doctrine,  d'après  les  notes  re- 
cueillies par  nous  pendant  les  leçcms.   Cela  nous  procure  le 
moyen  de  bien  faire  eonnottre  ici  la  méthode  de  M.  Richard. 
Il  nomme  synanlhérie  une   classe  de  plantes  ayant  pour 
caractères  essentieb,  les  étamines  réunies  par  les  anthères 
seulement,  et  Fevaire  infère,  monosperme.  Il  divise  ensuite 
la  classe  de  la  synanthérie  en  deux  ordres ,  qui  sont   1 .°  h 
monostigmatie ,  2/*  la  dUtigmalie.  La  monostigmatie  est  carac» 
térisée  par  l'unité  du  stigmate  ;  et  l'auteur  fait  observer  que  ^ 
dans  cet  ordre ,  tantôt  le  style  est  terminé  au  sommet  par 
un  stigmate  absolument  indivis,  comme  dans  beaucoup  de 
carduacées;  tantôt  le  stigmate  est  échancré,  ou    fendu  au 
sommet ,  ou  même  profondément  biparti ,   comme  dans  le 
lialris  :  mais,  dans  tous  les  cas,  la  substance  glanduleuse  du 
stigmate  se  prolongeant  plus  bas  que  l'incision  dénote  tou» 
jours  l'unité  du  stigmate.  La  distigmatie,  caractérisée  par  la 
duplicité  du  stigmate,  n'a  lieu  que  quand  l'incision  dépasse, 
ou  au  moins  atteint,  le  sommet  du  style  dépourvu  de  glandes. 
S'il  faut  en  croire   M.  Richard ,  cette  division  ordinale  de 
la  classe  des  synanthérées  a  l'avantage  de  ne  rompre  nulle- 
ment les  affinités  naturelles.  Quoi  qu'il  en  soit,  le  premier 
ordre,  ou  la  monostigmatie ,  comprend  trois  sections  :  i.^les 
éohinopsidées ,  a,"*  les  carduacé€B ,  3.^  les  liatridées.  Les  ëchi- 
nopsidées  sont  la  polygamie  séparée  de  Linnseus  :  leur  carac^ 
tère^  est  d'avoir  chaque  fleur  entourée  d'un  petit  involucre 
propre ,  ou  bien  quelques  fleurs  réunies  dans  un  même  invo- 
lucre ,  et  tous  ces  involucres  rapprochés  les  uns  des  autres 
en  un  seul  et  même  groupe.   Les  carduacés  sont  les  cinaro- 
céphales  de  M.  de  Jussieu  ;  leurs  caractères  essentiels  sont  : 
j.^  toutes  les  fleurs  flosculeuses;  2.**  le  réceptacle  commun 
couvert  de  soies  roides,  beaucoup  plus  nombreuses  que  les 
fleurs.  Les  liatridées ,  présentées  par  M.  Richard  comme  une 
famille  toute  nouvelle ,  ont   pour  caractères  :    1  .*"  un  seul 
stigmate ,  a.""  toutes  les  fleurs  flosculeuses ,  3."^  le  réceptacle 
commun  nu.  Le  second  ordre,  ou  la  distigmatie,  comprend 
deuic  section»:  i.^  les  eorymiifires,  .2^  les  ehiaoracées*  Le» 


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LIA  "5 

corymbifères  comprennent  :  i  .**  toutes  les  synanthërëes  ayant 
la  fleur  radiée;  3.°  toutes  les  synanthérées  à  fleur  flosculeuse, 
ayant  le  réceptacle  commun  chargé  de  paillettes  en  nombre 
égal  à  celui  des  fleurs^  3.*  toutes  les  synanthérées  distîgma- 
tiques,  à  fleurs  flosculeuses ,  ayant  le  réceptacle  nu.  Il  est 
bon  aussi  de  remarquer,  ajoute  M.  Richard,  que  ce  n'est 
que  chez  les  corymbifères  qu'on  trouve  des  fleurs  flosculeuses 
ayant  à  la  circonférence  des  fleurons  femelles  filiformes,  dont 
le  limbe  de  la  corolle  e&t  indivis.  La  section  des  corymbi- 
fères se  divise  en  deux  sous -sections,  dont  Tune  est  carac- 
térisée par  le  réceptacle  nu,  et  l'autre  par  le  réceptacle  pa* 
léacé.  Les  chîcoracées  ont  pour  caractère  d'avoir  toutes  les 
fleurs  demi-fleuron  nées  et  hermapiirodites. 

Nous  affirmons  que  ce  qu'on  vient  de  lire  est  un  extrait 
fidèle  de  la  leçon  sur  les  synanthérées,  faite  publiquement 
par  M.  Richard,  à  l'amphithéâtre  de  l'École  de  médecine, 
le  2  Août  1810.  Cependant  ce  botaniste,  dans  son  Mémoire 
sur  les  calycérées ,  publié,  en  1820,  dans  le  sixième  volume 
des  Mémoires  du^  muséum  d'histoire  naturelle,  se  plaint  de 
ce  que  nous  l'aurions,  suivant  lui,  faussement  supposé  l'au- 
teur d'un  caractère  des  échinopsidées ,  qu'il  n'a ,  dit-il ,  établi 
ni  publié  nulle  part.  Ce  reproche,  qui  inculpe  notre  bonne 
foi  ,  peut  heureusement  être  repoussé  par  un  témoignage  non 
suspect.  En  effet ,  M.  Desvaux ,  dans  ses  Observations  sur  le 
genre  Lagasca ,  publiées ,  en  1 808 ,  dans  le  tome  I.*'  du  Journal 
de  botanique ,  dit  que  le  lagasca  appartient  à  la  monostig- 
matie  de  M.  Richard ,  parce  que  les  glandes  stigmatiques  re- 
couvrent une  partie  du  style  jusqu'au-dessous  de  l'incision  ; 
et  qu'il  appartient  aux  échinopsidées  du  même  auteur,  ayant 
les  fleurs  distinctes  les  unes  des  autres  par  des  involucelles. 

Le  catalogue  du  Jardin  médical  atteste  (page  89)  que 
Richard  attribuoit  à  ses  liatridées  les  trois  genres  Tarcho*' 
nanthus,  Vernonia  et  Liatris,  Nous  ne  voulons  produire  ici 
aucun  des  argu  mens  par  lesquels  on  peut,  selon  nous,  démon- 
trer avec  évidence  que  tout  le  système  de  ce  botaniste  sur 
la  classification  des  synanthérées  est  fondé  sur  une  erreur 
capitale  ,  et  que  ses  liatridées  surtout  sont  absolument  inad- 
missibles. Cela  nous  entraineroit  dans  une  trop  longue  dis- 
cussion ,  et  d'ailleurs  nous  avons  déjà  plusieurs  fois  réfuté  le 
26.  i5 


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22$  LIA 

système  dont  il  s'agit.  (Voyez  tom.  VII,  pag.  149$  tom.  X, 
pag.  i54$  tom.XIlI,  pag.  363  ;  tom.  XI V,  pag.  2o3.)  Au  reste, 
•il  n'est  pas  douteux  que  M.  Richard  avoit  fini  par  condamner 
lui-même  le  système  en  question;  car,  dans  son  Mémoire  sur 
les  calycérées ,  il  propose  un  autre  système  de  classification 
des  synantiiérées ,  lequel  seroit  fondé  sur  la  présence  ou  Fab- 
sence  du  nectaire  et  sur  la  structure  de  cet  organe.  Nom 
démontrerons  ailleurs  que  ce  second  système  de  M.  Richard 
est  encore  moins  soutenable  que  le  premier. 

Le  nom  de  liatridées  a  reçu  de  nous  un  autre  emploi  que 
celui  auquel  feu  M.  Richard  Tavoit  destiné;  car  il  nous  sert 
*  à  désigner  une  section  de  notre  tribu  naturelle  des  eupato- 
riées.  Il  faut  profiter  de  cette  occasion  pour  présenter  le 
tableau  méthodique  des  genres  de  cette  tribu ,  qui  auroit  dû 
se  trouver  dans  notre  article  ëupatoriées  ,  tom.  XVI ,  pag.  9  ; 
et  nous  offrirons  en  même  temps  le  tableau  des  genres  d'une 
autre  tribu  immédiatement  voisine  de  celle-ci. 

XVIIL*  Triha.  Les  ADÉNosTYiiES  (AdenostjyUœ). 
(Voyez  les  caractères  de  cette  tribu ,  tome  XX ,  page  382.) 

I.  Calathide  radiée. 

1.  t  ?  Senecillis.  =  Solidaginis  5p.  Gmel.  —  Clnerariœ  «p. 
Lin.  —  Senecillis.  Gaertn.  (  1791  ), 

2.  *  Ltgularia.  =  Jacobœœ  sp,  Tourn.  —  Jacohœoidis  sp, 
Vaill. — Jacohœastrum,  Amman, -••^Othonnce  sp.  Lin.  (1748)  — 
Solidaginis  sp,  Gmel.  —  Cinerariœ  sp.  Lin.  (1763)  —  Ligularia, 
H.  Cass.  Bull.  déc.  181 6.  p.  198.  Dict. 

3.*  Celmisia.  =  Celmisia,  H.  Cass.  Bull.  févr.  1817.  p.  Ss. 
Dict*  V.  7.  p.  356. 

II.  Calathide  discoïde. 

4.  *  H0MO6YNE.  =  Tussilaginis  sp.  Lin.  —  Jacq.  —  Tussilago. 
Decand.  FI.  fr.  v.  4.  p.  168  —  Homogyne,  H.  Cass.  Bull.  déc. 
1816.  p.  198.  Dict.  V.  21.  p.  412. 

III.  Calathide  incouronnée. 

5.*  Adenostyles.  =  Cacalia.  Tourn.  -r-  Vaill.  —  Adans.  — 
Cacaliœ  sp.  Lin.  —  Willd.  — Adenostyles,  H.  Cass.  (1816)  Dict. 
ir.  1.  suppl.  p.  59.  Bull.  déc.  1816.  p.  1.98. 

6.*  ?ALEQUiRiA.=:Ageratumlineare,  Ca van.  {1794)— Sfew^ 


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LIA  fia; 

linearis.  Cavan.  (i  Saa)  -^  P(Ueolaria.  H»  Caas.  (1816)  Dict.  v.  1 . 
suppl.  p.  69.  6o.  Bull.  déc.  181 6.  p.  198.  Bull,  mars  181 8. 
p.  47-  —  Palafoxia.  Lag.  (1816). 

XIX.*  Tribu.  Les  Eupatoriées  {Eupatorieœ), 

An?  Eupatùria.  Juss.  (1789  et  1806)  —  Les  Eupatoires.  H. 

Cass.  (1812)^  —  Les  Eupatoriées.  H.  Cass.  (1814)  —  Eupato- 

rieœ,  H.  Cass.  (1819)  —  Eupatoreœ.  Kunth  (1820). 

(Voyez  les  caractères  de  la  tribu  des  Eupatoriées,  tome  XX, 

page  383.) 

Première  Section. 
Eupatoriées- AcÉRATÉEs  (  Eupalorieœ -  Agerateœ)* 
Caractères  ordinaires.   Fruit  pentagone  ou  à  peu  près  pen- 
tagone ,  glabre  ou  presque  glabre  ;  aigrette  tantôt  composée 
de  squamellules  paléiformes  ou  laminées ,  tantôt  stépbanoïde, 
tantôt  nulle.  Feuilles  ordinairement  opposées. 

1.  *  SiEvih.  =  Stena  sp.  Cavan.  (1 797)  • —  Agerati  sp.  Ortega* 

—  Jacq.  —  Mustelia.  Spreng.  —  Stevia.  Lag.  (1816)  —  Kunth 
(1820). 

2.*  Ageratum.  =  Carelia,  Fonted.  (1720)  > —  Adans.  — 
Ageratum,  Lin.  (1737). 

3.  *  Cœlestina.s=  ?  Ageratum  corymhosum.  Fers. —  Calestina. 
H.  Cass.  Bull.  janv.  1817.  p.  lo.  Dict.  y.  6.  suppl.  p.  8.  atl. 
cah.  3,  pi.  4  —  Kunth  (i82o)« 

4.  t  Alomia.  =  Alomia.  Kunth  (  1 820)* 

5.  *  ScLEROLEPis.  =  Ethuliœ  sp,  Walt,  —  Willd.  —  Sparga- 
nophorus  verticillatus,  Michaux.  —  Fers, —  Nuttal — ScleroLepis* 
H.  Cass.  Bull.  déc.  1816.  p.  198.  Dict.  v.  26.  p.  365. 

6*  *  Adenostemma.  ==  Eupatoriophalacri  sp,  Vaill. — Verhesinœ 
et  Cotulœ  sp.  Lin* ^Adenostemma.  Forst.  (1776.  ben'è.)  —  Juss. 

—  H.  Cass.  Dict.  v.  26.  p.  36o  —  Lavenia.  Soland.  inéd.  — 
Swartz  (1788)  —  Schreb.  —  Spilanthi  sp,  Lour.  —  Lavenia  et 
Verbeainœ  sp.  Fers. 

7.*  ViqvEKi A.  =  Flaveriœ  sp.  Juss.  (1789)  —  Piqueria.  Cavan. 
(1794)  —  H.  Cass.  Bull,  août  1819.  p.  127-^ Kunth  (1820). 
Deuxième  Section. 
EuFATORiéfis  -  PROTOTYPES  (  EupotoriccB  -  ArcketjTpœ  ). 
Caractères  ordinaires»  Fruit  pentagone  ou  à  peu  près  pen- 
tagone ,  glabre  ou  presque   glabre  ;  aigrette  composée  de 


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squamellules  filifonnes  9  barbelluléei.  Feuilles  ordinairement 
opposées. 

8.  t  ?  Arnoglossdm.  ^Amoglossum,  Rafin.  (1817)  Flor.  ludov. 

9.*  MiKANiA.  =  Eupatorii  sp.  Lin.  —  ?  IVillu^œya,  Neck. 
(1791)  —  Mikanice  «p,  WiUd.  {i8o3)  —  Mikama*  H.  Cass.Dict. 
V.  16.  p.  3.  —  Kunth. 

10.*  Batschia.  =  Eupatorii  sp.  Lin.  (1737  et  1748)  —  Lin. 
ÛL  (1781) — Agerati  sp.  Gronov.  (1743)  —  Lin.  (i753)  — 
?  Kyrstenia,  Neck.  (1791)  —  Batschia.  Mœnch  (1794)  —  H.  Cass. 
Dict.  y.  4.  suppl.  p.  49.  V.  1 6.  p.  3. 

ii.*^  Gyptis.  =  Gyptis,  H.  Cass.  Bull.  sept.  1818.  p.  139. 
Dict.  V.  20.  p.  177. 

12.*  EvTATOKiv M,  =  Eupatorii  sp.  Tourn.  (1694.  bené.)  — 
Vaill.  (1719.  malè.)  —  Lin.  (1737.  malè.)— ^  Juss.  (1789.  malé.) 

—  GsBTtn.  (  1791*  bené.)  —  ?Dalea  aut  Critonia.  P.  Browne 
{ 1766 )  —  Eupatorium*  Adans.  (  1763.  bené.  )  —  Neck.  (  1791. 
malè.)  —  Mœnch  (  1794.  bené.)*—  H.  Cass.  Dict.  v*  16.  p.  2. 
V.  26.  p.  432. 

Troisième  Section. 
EuPATORiÉEs -  Li ATRiDÉEs  (  Eupotoriecc  'Liatrideœ), 
Caractères  ordinaires.  Fruit  cylindracé  ou  à  peu  près  cylin- 
'dracé ,  plus  ou  moins  poilu ,  muni  d'environ  dix  nervures  ; 
•aigrette  composée  de  squamellules  filiformes ,  barbées ,  bar- 
bellées ,  ou  barbellulées.  Feuilles  ordinairement  alternes. 
i3.'^  CoLEosANTHUs.  =£i/paXorii  sp,  Plum. — Tourn.  —  Lio. 

—  Vahl  —  Conyza  ?  Cavan.  mss.  —  Coleosanthus.  H.  Cass.  Bull. 
«yr.  1817.  p.  67.  Dict.  y.  lo.  p.  36.  Bull*  oct.  1819.  p.  iSy. 
Dict.  y.  24.  p.  519^ 

14.*  KuRNiA.  =  Kuhnia.  Lin.  (  1763)  —  Lin.  fil.  (1763)— 
Venten.  —  H.  Cass.  Dict.  y.  24.  p.  5i5  —  Critonia.  Gserts. 
(1791) —  Michaux  —  (non  Critonia.  Browne)  ^^  Eupatorii  sp* 
Ortega-^  ?  Kuhnia,  Kunth. 

1 5.  '^  Carfhefhorus.  =  Carphephorus,  H.  Cass.  Bull.  déc.  1816. 
]^.  198.  Dict.  y.  7.  p.  146. 

16.  *  Trilisa.  =  Liatridis  sp.  WîHd.  —  Tn7wa.  H.  Cass.  Bull, 
sept.  1818.  p.  140. 

17.'*'  Sdprago.  =  Serralulœ  sp.  Lin.  •—  Supraginis  sp,  Gœrto. 
(^790  —  Liatridis  sp.  Schreb.  (1791)  — WiHd.  — Michaux— 
Fers.  -—  Suprago.  H.  Cass.  Dict. 


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18.*  L1ATB15.  «  Serratulœ  sp.  Lin.  -^  Ait.  —  SiO'helinœ  $p. 
Walt.  —  Supraginis  $p,  Gsertn.  (1791)  —  Liatridis  sp,  Schreb* 
(1790^"  Willd.  —  Mich.  —  Pers.  —  Pàilosanthus.  Neck.  (1791) 
—  Eupatorii  sp*  Vent,  —  Kuhniœ  sp,  Juss.  (1 806)  Ann.  du  mu», 
V.  7.  p.  380*  —  Uatris,  H.  Cass.  Dict. 

Remarques  sur  Us  tableaux  précédens. 

I.  La  petite  tribu  des  adénostylées  a  été  instituée  par  nous , 
en  1816,  dans  le  Supplément  du  premier  volume  de  ce  Dic- 
tionnaire, page  59.  Elle  est  exactement  intermédiaire  entre 
celle  des  tussilaginées  qui  la  précède ,  et  celle  des  eupatoriées 
qui  la  suit.  Nous  avons  presque  uniquement  fondé  cette 
tribu  sur  les  caractères  fournis  par  la  structure  du  style ,  ce 
qui  n'empêche  pas  qu'elle  ne  soit  très -naturelle, 

r^'ayant  point  vu  le  senecillis  de  Gaertner  9  nous  ignorons  n 
son  style  offre  les  caractères  propres  aux  adénostylées  :  ce- 
pendant nous  le  présumons,  à  cause  de  la  ressemblance  £xté> 
rieure  de  cette  plante  avec  le  ligularia.  C'est  ce  qui  nous  a 
fait  risquer  d'admettre  ce  genre ,  mais  avec  le  signe  du  doute, 
dans  la  tribu  dont  il  s'agit.  Si  notre  conjecture  étoit  erronée , 
il  faudroit  le  transférer  dans  la  tribu  des  sénécionées. 

Le  genre  Paleolaria ,  qui  s'éloigne  des  autres  adénostylées 
par  son  port  et  par  la  structure  de  son  aigrette ,  et  qui  se 
rapproche  par  là  des  eupatoriées -agératées,  se  trouve  très> 
bien  placé  sur  la  limite  des  deux  groupes. 

On  peut  remarquer  que  cette  tribu  naturelle ,  composée 
de  six  genres  seulement,  offre  d«s  calathides  radiées,  des 
ealathides  discoïdes,  des  calathides  in  couronnées  ;  tandis  que 
la  tribu  suivtinte ,  composée  de  dix-huit  genres ,  n'a  que  des 
calathides  incouronnées.  Cela  prouve,  1  .^  que  les  mêmes  carac- 
tères n'ont  pas  la  même  valeur  chez  les  différens  groupes 
naturels  ;  s,""  qu'en  général  les  tribus  naturelles  des  synan- 
thérées  ne  peuvent  pas  être  caractérisées  par  la  composition 
de  la  calathide,  et  qu'il  faut  recourir  à  la  structure  de  la 
fleur  proprement  dite. 

II.  M.de  Jussieu,  en  1789,  dans  son  Gênera- plarUarum ,  a 
présenté  (pag,  192), sous  la  forme  d'une  question  très-problé- 
matique et  très -douteuse,  la  possibilité  de  distribuer  Natu- 
rellement êCB  corymbifères  en  quatre  groupes ,  intitulés  £«- 


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patoires ,  Asters ,  Malricaires ,  Hélianthes ,  eii  attribuant  à  chaque 
groupe  les  genres  ayant  de  Taffinité  avec  celui  qui  serviroit 
de  titre,  et  en  définissant  ces  groupes  par  des  caractères  qu'il 
faudroit  chercher.  Le  même  botaniste,  en  1806,  dans  son 
second  Mémoire  sur  les  composées,  publié  dans  le  tome  VU 
des  Annales  du  muséum  d'histoire  naturelle,  a  reproduit  son 
ancienne  proposition ,  en  disant  que  les  corymbifères  parois- 
soient  pouvoir  former  quatre  familles  ayant  pour  types  Teu- 
patoire,  Taster,  Fachillée,  Fhélianthe;  que  la  première  et  la 
quatrième  étoient  peut-être  susceptibles  d'être  établies  avec 
précision ,  mais  que  la  démarcation  des  deux  autres  serait  plus 
incertaine.  M.  de  Jussieu  n'ayant  jamais  indiqué  nulle  part 
ni  les  caractères  de  ces  quatre  groupes,  ni  les  genres  qui  les 
composent,  on  ne  pourroit  pas,  sans  une  injustice  évidente, 
le  considérer  comme  inventeur  de  nos  tribus  naturelles  inti- 
tulées £upatoriécs,Astérées,  Anthémidées,  Hélianthées,  que 
nou$  avons  caractérisées  et  composées  d'après  nos  propres 
observations,  et  qui  d'ailleurs  diffèrent  beaucoup  des  groupes 
entrevus  par  M.  de  Jussieu  ,  puisque  ceux-ci  eomprendroient 
la-totalité  des  corymbifères,  tandis  que  nos  eupatoriées,a5té- 
rées ,  anthémidées ,  hélianihées  ne  comprennent  qu'environ  le 
tiers  ou  le  quart  des  corymbifères  de  M.  de  Jussieu.  Aussi 
ce  grand  botaniste,  chez  qui  les  sentimens  de  justice  et  de 
bienveillance  égalent  le  génie ,  n'élève  aucune  prétention  à 
cet  égard. 

La  tribu  naturelle  des  eupatoriées  a  été  d'abord  établie  par 
nous,  sous  le  nom  de  section  des  eupatoires,  dans  notre  pré^ 
mier  Mémoire  sur  les  synanthérées ,  lu  à  l'Institut  le  6  Avril 
181 2,  publié  par  extrait  dans  le  Bulletin  des  sciences  de  Dé- 
cembre 1812,  en  totalité  dans  le  Journal  de  physique  de 
Février,  Mars,  Avril  1 81 3  ,  et  en  abrégé  dans  le  Journal  de 
botanique  d'Avril  181 3.  Dans  ce  premier  Mémoire ,  où  l'on 
trouve  déjà  les  plus  solides  fondera ens  de  presque  toute  notre 
classification,  nous  avons  rapporté  à  la  tribu  dont  il  s'agit  les 
quatre  genres  Eupatorium ,  Stewia ,  Ageratum ,  Piqueria ,  et  nous 
avons  en  outre  assigné  a  cette  même  tribu  ses  véritables  carac- 
tères distinctifs  fournis  parla  structure  du  style.  Depuis  cette 
première  époque ,  nous  avons  fait  connoître  successivement 
ies  caractères  fournis  par  les  autres  organes  floraux,  et  nous 


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LIA  »'» 

avons  aussi  successivement  augmenté  la  liste  des  genres  9  en 
rapportant  à  notre  tribu  des  eupatoriées,  outre  les  quatre 
genres  précédemment  indiqués,  lesKuhnia,  Lialris ,  Mikania , 
AàenoHemma^  Sclerolepis,  Batschia,  CaUstina,  Carphephoruê , 
Coleosanthus ,  Gjplis ,  Trilisa.  Tous  ces  complémens  ont  été 
successivement  publiés  depuis  1812  jusqu'en  1 8 1 8  ,  soit  dans 
ce  Dictionnaire,  soit  dans  les  Bulletins  de  la  société  philomar 
tique ,  soit  dans  le  Journal  de  physique. 

Ayant  ainsi  fait  connoitre ,  avant  aucun  autre  botaniste , 
tous  les  caractères  de  la  tribu  des  eupatoriées  et  tous  les 
genres  dont  elle  se  compose,  nous  avions  la  simplicité  de 
croire  que  nous  étions  le  véritable  auteur  de  ce  groupe  na- 
turel. Mais  M.  Kunth  nous  a  démontré  d'une  manière  évi<r 
dente,  que  sur  ce  point,  comme  sur  tout  autre,  nous  étions 
plongé  dans  Terreur  la  plus  grossière. 

Dans  le  quatrième  volume  des  IJova  gênera  et  specieê  plaïu- 
tarum,  qui  n'a  été  publié  qu'en  1820,  mais  qui  étoit  déjà 
imprimé  dans  le  format  in-folio  vers  la  fin  de  1818 ,  Tauteur 
nous  apprend  qu'il  est  le  premier  et  jusque-là  le  seul  qui  ait 
entrepris  d'établir  une  classification  naturelle  dans  l'ordre 
des  synanthérées;  que  son  entreprise  a  été  couronnée  d'un 
plein  succès  ;  que  notre  classification,  tout-à-fait  artificielle , 
ne  peut  soutenir  aucune  comparaison  avec  la  sienne ,  et  qu'elle 
ne  mérite  pas  la  plus  légère  mention  ni  la  moindre  atten? 
tion ,  non  j^lus  que  tous  nos  autres  travaux  sur  les  synanthér 
rées,  lesquels  doivent  être  considérés,  ainsi  que  notre  classir 
fication ,  comme  n'ayant  jamais  existé.  Cela  posé.,  M«  Kunth 
n'a  fait  qu'un  acte  de  justice ,  en  se  disant  l'auteur  de  ce  qu'il 
appelle  sa  section  des  eupatorées^  à  laquelle  il  n'assigne  aucun 
caractère,  non  plus  qu'à  ses  autres  sections,  et  dans  laquelle 
il  range  les  genres  Kuhniay  Eupatorium,  Mikania,  Stevia,  Age^ 
ratum,  CaUstina,  Alomia,  Piqueria.  Dans  le  Journal  de  phy<- 
sique  de  Juillet  1819  (pag.  21)  nous  avions  eu  la  téméraire 
audace  d'écrire  :  <^  Concluons  que  ce  botaniste,  en  déclarant, 
<c  dans  son  préambule,  que  la  méthode  qu'il  croit  avoir  in« 
«  ventée  est  très-bonne,  et  que  la  mienne  est  très-mauvaise, 
«c  auroit  dû  au  moins  faire  quelques  exceptions ,  notamment 
«  en  faveur  de  ma  tribu  des  eupatoriées ,  qu'il  a  trouvé  bop 
«  d'adopter  sans  me  citer ,  et  en  prenant  le  soin  de  changer 


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«  un  peu  la  terminaison  du  nom  que  favoîs  donne  k  ce 
«  groupe.  ^  Mais  toutes  nos  réclamations  ont  été  réfutées  si 
victorieusement  par  M.  Kunth ,  dans  le  Journal  de  physique 
d'Octobre  1819  (  pag.  278),  que  l'évidence  de  la  vérité  nous 
force  enfin  aujourd'hui  de  reconnoitre  que  ce  botaniste  n'a 
commis  aucune  injustice  envers  nous,  et  même  qu'il  nous  a 
traité  avec  beaucoup  trop  d'indulgence, 

III.  Notre  tribu  des  eupatoriées  est  intermédiaire  entre 
celle  des  adénostylées  qui  la  précède,  et  celle  des  vernoniées 
qui  la  suit.  Elle  comprend  dix- huit  genres  ou  sous-genres, 
distribués  en  trois  sections ,  qui  nous  paroissent  être  natu- 
relles et  suffisamment  caractérisées.  La  section  des  liatridées, 
qui  est  la  dernière ,  se  trouve  ainsi  voisine  de  la  tribu  des 
vernoniées ,  avec  laquelle  elle  a  de  TafiBnité. 

IV..  Le  genre  Piqueria  possède  aujourd'hui  quatre  espèces: 
1  .•  la'^iqueria  trinervia ,  sur  laquelle  Cavanilles  a  fondé  le  genre  ; 
2,^  IsL  piqueria  pilosa  de  M.  Kunth;  3*^  notre  piqueria  quinque- 
Jlora,  décrite  dans  le  Bulletin  des  sciences  d'Août  1819  (pag. 
137);  4.°  la  piqueria  arlemisioides  de  M.  Kunth,  qui  est  sans 
doute  la  yia^^eria  peruviana  de  M.  de  Jussieu.  Nous  nous  souve- 
nons très- bien  d'avoir  autrefois  observé  cette  prétendue/fl- 
i^eria  dans  l'herbier  de  l'auteur,  ot  d'avoir  reconnu  que  c'étoit 
une  vraie  p/g  (/ma,  M.  de  Jussieu  lui-même,  en  1806,  dans  un 
de  ses  Mémoires  sur  les  composée^ ,  insérés  dans  les  Annales 
du  muséum,  avoi^  dit  qu'il  faudroit  peut-être  réunir  sa ^{a- 
veria  peruviana  au  genre  Piqueria  de  Cavanilles. 

Le  genre  Amoglossum  de  M.  Kaiinesque  est-il  suffisamment 
distinct  du  Mihania,  dont  il  difiPère,  suivant  l'auteur,  parla 
forme  du  péricline  et  de  la  corolle  P  ou  bien  appartient-il  à 
la  section  des^liatridées ,  comme  on  pourroit  être  tenté  de  le 
croire  d'après  la  forme  de  ses  feuilles?  Ces  questions  sont, 
quant  à  présent,  insolubles,  parce  que  M.  Ratînesque  a  né- 
gligé de  nous  apprendre  si  le  fruit  est  pentagone  ou  cylin- 
dracé  ,  et  si  les  feuilles  sont  opposées  ou  alternes.  Nous  ne 
comprenons  pas  ce, que  l'auteur  veut  dire  par  ces  mots  periaii' 
ihus  periphyllus  :  si,  comme  nous  le  soupçonnons,  cela  signifie 
que  le  péricline  est  plécolépide ,  c'est-à-dire ,  formé  de  squames 
entregrefifées,  V amoglossum  n'est  certainement  point  un  milba- 
nia^  ni  peut-être  même  une  eupàtoriée.   Seroit-ce  une  adé- 


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LIA.  335 

Bostylëe  ou  une  séuécionée  ?  Tous  ces  doutes  peuvent  servir 
à  démontrer  la  nécessité  de  faire  des  descriptions  très-exactes, 
complètes,  et  même  minutieuses,  si  Ton  veut  faciliter  l'étude 
des  affinités  naturelles  et  assurer  les  progrès  de  cette  impor- 
tante partie  de  la  science. 

Le  genre  Mikania  offre  un  exemple  des  erreurs  graves  et 
fréquentes  qu'on  ne  peut  manquer  de  commettre  relativement 
aux  affinités ,  dans  l'ordre  des  synanthérées ,  lorsqu'on  ne  con- 
sulte que  les  caractères  techniques  généralement  admis  par 
les  botanistes,  et  qu'on  néglige  la  considération  des  organes 
floraux  et  surtout  celle  du  style.  Willdenow  a  compris  dans 
son  genre  Mikania  des>e^èces  à  feuilles  alternes,  telles  que 
la  tomenfosa,  Vaurieulata,  etc.,  qui  n'appartiennent  pas  à  la 
tribu  des  eupatoriées,  mais  à  celle  des  sénécionées,  et  qui 
sont  de  vraies  cacalia. 

Notre  genre  ScleroUpis  peut  donner  lieu  à  une  remarque 
analogue,  car  il  étoit  confondu  dans  un  genre  appartenant 
à  la  tribu  des  vernoniées,  et  c'est  la  considération  du  style 
et  des  autres  organes  floraux  qui  nous  a  fait  connoître  que 
la  plante  dont  il  s'agit  n'étoit  point  du  tout  une  vernoniée, 
mais  bien  certainement  une  eupatoriée. 

Le  genre  Batschia  de  Mœnch  ,  fondé  par  cet  auteur  sur  le 
seul  eupatorium  ageratoides ,  mais  auquel  on  pourra  sans  doute 
attribuer  les  eupatorium  aromaticum^  deltoideum,  et  plusieurs^ 
autres  qu'il  faudroit  examiner,  mérite,  selon  nous,  d'être 
adopté ,  au  moins  comme  sous-genre  ;  et  on  tie  doit  pas  le  con- 
fondre avec  le  genre  Mikania,  qui  en  diflere  par  le  petit 
nombre  déterminé  des  fleurs  de  la  calathide  et  des  squames 
du  péricline. 

Le  dalea  ou  critonia  de  Patrice Browne  n'est  point  congénère 
du  kuhniay  comme  Gœrtner  le  croyoit  :  mais  est-ce  bien  vrai- 
ment un  eupatorium,  comme  on  en  est  généralement  con- 
vaincu ?  La  description  que  Swartz  a  faite  de  cette  plante  , 
dans  ses  Observationes  botftnicœ,  s'accorde  assez  bien  avec  celle 
de  Browne ,  et  elle  nous  inspire  des  doutes.  £n  effet ,  selon 
Swartz,  la  plante  en  question  auroit  le  fruit  conique-cordi- 
forme,  l'aigrette  plumeuse,  le  style  long,  les  stigmatophores 
réfléchis  et  roulés  comme  xles  vrilles.  Ce  caractère,  des  stigma- 
topfaores  semblé  indiquer  que  le  dalea  ou  critonia  est  une  ver- 


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a34  LIA 

nonîée,  et  non  pas  une  eupatorlée.  Nous  déciderions  au  con* 
traire ,  avec  beaucoup  d'assurance ,  que  c'est  une  véritable 
eupatoriée,  et  même  un  eupatorium,  si  nous  pouvions  nous 
fonder  sur  la  description  que  M.  Kunth  a  faite  de  Veupatorium 
dalea;  mais  nous  avons  tout  lieu  de  croire  que  la  plante  dé- 
crite par  ce  botaniste  n*est  point  Ja  même  que  celle  de  Swartz 
et  de  Browne. 

Notre  genre  CoUosanthus  a  été  fondé  sur  une  espèce  qui , 
ayant  l'ovaire  cylindracé,  cannelé,  hispide,  devoit  être  attri- 
buée à  la  section  des  liatiidées ,  quoique  ses  feuilles  fussent 
opposées.  Depuis,  nous  avons  rapporté  au  même  genre  une 
seconde  espèce  ayant  Tovaire  trigone  ou  létragone«  glabre, 
et  les  feuilles  inférieures  opposées.  Dans  cet  état ,  le  genre 
ColeosanlhMs  se  trouve  être  fort  ambigu ,  et  Ton  peut  douter 
s'il  appartient  aux  liatridées  ou  aux  prototypes  :  mais  la  se- 
conde espèce  est-elle  bien  réellement  congénère  de  la  pre- 
mière? ou  plutôt  ne  doit-elle  pas  former  un  genre  distinct, 
qui  seroit  très  «convenablement  placé  à  la  fin  de  la  section 
des  prototypes,  tandis  que  le  vrai  eolecsanthus  resteroit  placé 
au  commencement  de  la  section  des  liatridées  P 

La  kuhniaarguta  de  M.  Kunth,  qui  paroit  différer  des  vraies 
Ifuhnia  par  le  fruit  pentagone  et  par  les  squames  du  périclioe 
presque  égales  entre  elles,  ne  pourroit-elle  pas  constituer  un 
genre  ou'sous-genre  particulier  P 

Notre  carphephorus  ,  dont  L'affinité  avec  les  liatrii  est  si  évi- 
dente, et  dont  pourtant  le  clinanthe  est  garnidesquamelles, 
détruit  de  fond*en  comble  les  liatridées  de  M.  Richard ,  carac- 
térisées par  la  nudité  du  clinanthe  ;  et  il  prouve  en  même 
temps  qu'il  faut  absolument  renoncer ,  dans  Tordre  des  synan- 
thérées ,  à  fonderies  groupes  naturels  sur  des  caractères  étran- 
gers à  la  fleur  proprement  dite. 

Les  espèces  admises  par  les  botanistes  dans  le  genre  Uatris 
doivent ,  selon  nous ,  être  distribuées  en  trois  genres  ou  sous- 
genres  9  distingués  principalement  par  la  structure  de  l'ai- 
grette :  le  premier,  nommé  Uatris,  ayant  pour  type  la  liàtris 
squarrosa,  a  l'aigrette  barbée,  c'est-à-dire,  longuement  plu- 
meuse;  le  second ,  nommé  Suprago,  ayant  pour  type  la  liairis 
^picota,  a  l'aigrette  barbellée,  c'est-à-dire,  courtement  plu- 
meuse  ;  le  troisième ,  nommé  Trilisa,  ayant  pour  type  la  Uatris 


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LIA  235 

odoralissima ,  a  Fâîgrette  barbellulëe,  c'est- à -dire,  dentée, 
mais  non  plumeuse.  (Voyez  notre  article  Lutais.)  On  peut 
remarquer  à  cette  occasion  que  le  petit  groupe  naturel  des 
liatridées  offre  des  aigrettes  simples  et  des  aigrettes  plumeuses, 
des  clinanthes  nus,  des  clinanthes  fimbrillés,  des  clinanthes 
squamellés. 

V.  Nous  invitons  le  lecteur  k  consulter  nos  articles  Inulées, 
tome  XXIII,  page  SSg,  et  Lactuc^es,  tome  XXV,  page  69; 
il  y  trouvera  tous  les  éclaircissemens  qu'il  peut  désirer  sur 
nos  tableaux  méthodiques  des  genres»  (H.  Cass.) 

LIATRIS,  Liatris.  {Bot,)  Ce  genre  de  plantes  appartient 
à  Tordre  des  synanthérées ,  à  notre  tribu  naturelle  des  eupa- 
toriées,  et  à  la  section  des  eupatorîées-liatridées.  (Voyez 
notre  article  Ijtatridées.  )  Voici  les  caractères  que  nous  lui 
attribuons,  d'après  nos  observations  sur  plusieurs  espèces,  et 
notamment  sur  la  liatris  squarrosa,  considérée  par  nou^ 
comme  le  vrai  type  du  genre ,  que  nous  limitons  autrement 
qu'on  n'a  fait  jusqu'ici. 

Calathide  incouronnée  ,  équaliflore ,  multiflore ,  régularî- 
flore,  and rogyni flore.  Péricline  égal  aux  fleurs,  subcampa- 
nulé,  composé  de  squames  imbriquées,  ayant  leur  partie 
inférieure  appliquée ,  coriace ,  et  leur  partie  supérieure  in- 
appliquée, appendiciforme ,  constituant  une  sorte  d'appen- 
dice plus  ou  moins  distinct ,  plus  ou  moins  étalé ,  plus  ou 
moins  grand.  Clinanthe  plan ,  fovéolé,  absolument  nu.  Ovaires 
oblongs,  cylindracés ,  multinervés ,  hispidcs  ;  aigrette  longue , 
composée  de  squamellules  égales,  unisériées,  filiformes,  bar^ 
bées.  Corolles  à  divisions  très-longues ,  très-étroites ,  linéaires , 
chargées  de  glandes  sur  la  face  externe,  hérissées  de  longs 
poils  sur  la  face  interne.  Styles  d'eupatoriée. 

Liatris  rcde  :  JJatris  squarrosa,  Wîlld.,  Pers.  ;  Serratula 
squarrosa^  Linà.,  Sp,  pi. ,  édit.  3  ,  pag.  1146.  C'est  une  plante 
herbacée ,  à  racine  vivace ,  qui  habite ,  avec  les  autres  liatris , 
l'Amérique  septentrionale.  La  tige  de  l'échantillon  incom- 
plet que  nous  décrivons,  est  haute  de  plus  d'un  pied  ,  simple, 
cylindrique,  striée,  un  peu  pubescente,  garnie  de  feuilles; 
celles-ci  sont  alternes,  sessilcs,  longues  de  quatre  pouces, 
larges  d'environ  deux  lignes,  linéaires,  aiguës,  très-entières, 
roides,  uninervées,  bordées  d'une  ligne  cartilagineuse,  et 


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^3^  LIA 

parsemées  àe  quelques  petits  poils  roîdes  ;  les  calathides, 
hautes  de  dix  lignes,  larges  d'environ  sept  à  huit  lignes,  sont 
trés-courtement  pédonculées,  solitaires  dans  Taisseile  des 
feuilles  supérieures ,  et  elles  forment  une  sorte  d'épi  termi- 
jial,  très-làche.  Le  péricline  est  égal  aux  fleurs,  subcampa- 
nulé,  formé  de  squames  imbriquées,  interdilatées:  les  exté- 
rieures sont  entièrement  appendicif ormes ,  très-longues ,  éta- 
lées, foliacées,  foliiformes  ,  oblongues -  lancéolées ,  à  peine 
coriaces  à  la  base,  et  elles  forment  une  sorte  d'involucre 
autour  du  péricline;  les  squames  suivantes,  qui  sont  lancéo- 
lées, ont  leur  partie  inférieure  coriace,  appliquée,  et  la  su- 
périeure foliacée ,  inappliquée ,  appendiciforme  ;  les  squames 
plus  intérieures  sont  oblongues,  coriaces,  appliquées,  sur- 
montées d'un  véritable  appendice  étalé,  coloré,  ovale -lan- 
céolé ;  les  squames  tout-à-fait  intérieures  sont  étroites ,  pres- 
que linéaires,  à  peine  appendiculées.  Les  squamellules  de 
l'aigrette  sont  vraiment  barbées,  très-plumeuses,  et  quelques- 
unes  sont  entregrefifées  à  la  base.  Les  corolles  sont  purpu- 
rines; leurs  divisions  sont  très- longues,  très-étroites,  linéaires, 
chargées  de  glandes  sur  toute  leur  face  externe ,  hérissées 
de  longs  poils  sur  leur  face  interne.  La  base  du  style  nous  a 
paru  être  glabre.  Nous  avons  fait  cette  description  spécifique 
et  celle  des  caractères  génériques  sur  un  échantillon  sec  de 
l'herbier  de  M.  de  Jussieu. 

LiATRis  BORDÉE  :  Uotris  margiruUa,  H.  Cass.  ;  Ualridis  cylin- 
dricœ  varietas  glahra ,  Michaux  ,  in  Herb,  Ju$$.  ;  An  ?  Liatris 
graminifolia ,  \Villd.  Tige  herbacée,  haute  de  neuf  pouces 
(dans  Féchantillon  incomplet  que  nous  décrivons),  dressée, 
droite,  cylindrique,  striée,  glabre.  Feuilles  rapprochées, 
alternes ,  dressées ,  longues  d'environ  trois  pouces ,  larges 
d'une  ligne  et  demie,  linéaires-subulées,  glabres,  roides  , 
coriaces,  uninervées,  ayant  une  bordure  blanche ,  cartilagi- 
neuse* Calathides  peu  nombreuses  (environ  six),  disposées 
en  un  court  épi  terminal  ;  chaque  calathide  haute  de  neuf 
lignes ,  portée  sur  un  rameau  court,  pédonculiforme ,  accom- 
pagné de  bractées  foliacées  ;  squames  du  péricline  très-larges, 
arrondies  et  acuminées  au  sommet,  un  peu  ciliées,  ayant 
une  bordure  blanche;  aigrettes  très-plumeuses.  Nous  avons 
fait  cette  description  sur  un  échantillon  sec.de  l'herbier  de 
M*  de  Jussieu. 


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LIA  «57 

LiÀTRts  MoNoCALAïBiDE  :  lÀotris  monoocphala ,  H.  Cass.;  Lia- 
tris  cylindrica  y  Mich, ,  in  Herh,  Juss,  ;  An  ?  Uatris  pilosa,  WîUd. 
Tige  herbacée,  longue  de  neuf  pouces  (dans  récbantillon 
incomplet  que  nous  décrivons  ) ,  simple ,  dressée  ,  droite , 
cylindrique ,  striée  ,  hispide  ,  garnie  de  feuilles  rapprochées. 
Feuilles  alternes,  sessiles,  dressées,  analogues  à  celles  des 
graminées,  longues  de  deux  pouces,  très- étroites,  linéaires- 
subulées ,  très-aiguës  au  sommet,  uninervées,  hispides,  très- 
entières,  ayant  une  bordure  étroite,  blanchâtre.  Calathide 
haute  de  neuf  lignes ,  terminale,  solitaire,  entourée  de  brac« 
iées;  péricline  de  squames  larges,  ciliées ,  acuminées  au  som- 
met ;  aigrettes  très^plumeuses;  corolles  à  divisions  très-longues. 
Nous  avons  fait  cette  description  sur  un  échantillon  sec  de 
Therbier  de  M.  de  Jussieu. 

Outre  les  trois  espèces  que  nous  venons  de  décrire ,  nous 
admettons  encore  la  liatris  tlegans  et  la  liatris  scariosa ,  comme 
étant  aussi  de  véritables  liatris. 

Linnœus  cbnfondoit  les  liatris  parmi  les  serratula.  Ce  genre 
Serratula,  qui  devoit  avoir  pour  type  la  serratula  tinctoria, 
avoit  été  caractérisé  par  Linnseus  de  manière  à  pouvoir  ad- 
mettre des  plantes  appartenant  à  beaucoup  de  genres  diffé- 
rens.  Aussi  les  seize  espèces  de  serratula  qu'on  trouve  dans 
la  troisième  édition  du  Species  plantarum  de  Linnœus  y  doivent 
être  aujourd'hui  distribuées  dans  six  genres  au  moins.  Gaertner 
publia,  en  1791  ,  un  genre  Suprago,  dans  lequel  il  paroît  avoir 
voulu  réunir  toutes  les  serratula  de  Linnœus  à  clinanthe  nu  y 
et  qui  comprend  les  liatris,  Schreber  divisa  les  suprago  de 
Gœrtner  en  deux  genres,  qu'il  publia  aussi  en  1791 ,  sous  les 
noms  de  vernonia  et  de  liatris,  en  les  distinguant  principale- 
ment par  la  structure  de  l'aigrette ,  et  en  attribuant  au  Uàtris 
l'aigrette  plumeuse.  C'est. encore  en  la  même  année  1791 
que  Necker  a  publié  un  genre  Psilosanthus ,  qui  correspond 
évidemment  au  liatris  de  Schreber.  Dans  un  Mémoire  de 
M.  de  Jussieu  sur  les  composées ,  publié ,  en  1 806  ,  dans  le 
tome  VII  des  Annales  du  muséum  d'histoire  naturelle,  on 
voit  que  ce  botaniste  veut  réunir  les  liatris  à  l'ancien  genre 
Kuhnia* 

En  examinant  avec  soin  les  différentes  espèces  rapportées 
par  Willdenow ,  Michaux  ^  Persoon  ^  au  genre  JUatris  de 


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338  LIA 

Schreber,  nous  avons  reconnu  qu'elles  nWoient  pas  toutes- 
Faigrette  plumeuse ,  assignée  pour  caractère  à  ce  genre ,  et 
.qu'on  pou  voit  très-bien  les  distribuer  en  trois  genres  ou  sous- 
genres  suffisamment  distincts  par  la  structure  de  Taigrette  et 
par  quelques  autres  caractères.  Nous  nommons  ces  trois  genres 
Liatris,  Suprago,  Trilisa.  Le  vrai  liatris  a  pour  type  la  lialris 
squarrosa,  et  pour  caractère  essentiel  l'aigrette  barbée,  c'est- 
à-dire,  longuement  plumeuse  ;  il  se  distingue  en  outre  par 
son  péricline,  dont  les  squames  ont  leur  partie  supérieure 
inappliquée,  appendiciforme ,  et  par  sa  corolle  à  divisions 
longues,  étroites,  velues  en -dedans:  il  comprend  les  liatris 
squarrosa ,  scariosa ,  elegans ,  monocephala ,  marginata.  Notre 
suprago  y  fort  différent  de  celui  de  Gœrtner,  a  cependant  pour 
type  la  suprago  spicata  de  ce  botaniste,  ou  liatris  spicata  de 
Willdenow,  et  pour  caractère  essentiel  l'aigrette  barbellée, 
c'est-à-dire ,  courtement  plumeuse  :  il  comprend ,  outre  la 
liatris  spicata ,  une  autre  espèce  que  nous  avons  observée  dans 
l'herbier  de  M:  de  Jussieu ,  où  elle  est  nommée  liatris  sphœ- 
roidea.  Le  trilisa,  que  nous  avions  déjà  proposé  dans  le  Bul- 
letin des  sciences  de  Septembre  1818,  a  pour  type  la  liatris 
•odoratissima^  et  pour  caractère  essentiel  l'aigrette  barbellulée, 
c'est-à-dire,  dentée,  mais  non  plumeuse:  il  doit  sans  doute 
comprendre  aussi  la  liatris  paniculata.  (Voyez  notre  article 

LlATRlDÉES.  ) 

Cette  distribution  des  liatris  en  trois  genres  ou  sous -genres 
caractérisés  comme  ci-dessus ,  facilite  beaucoup  la  distinction 
entre  les  liatris  et  les  huhnia;  distinctipn  fort  douteuse  aupa- 
ravant, et  que  M.  de  Jussieu  vouloit  effacer.  En  effet ,  on  ne 
peut  plus  confondre  le  genre  Kuhnia ,  qui  a  l'aigrette  barbée, 
avec  le  trilisa ,  qui  a  l'aigrette  barbellulée ,  ni  même  avec  le 
suprago ,  qui  a  l'aigrette  barbellée  ;  et  si  le  kuhnia  ressemble 
au  vrai  liatris  par  l'aigrette ,  il  en  diffère  bien  suffisamment 
par  le  péricline  et  par  la  corolle.  (  Voye%  notre  article  Kuh- 
KiE  ,  tom.  XXIV,  pag.  6i5.  ) 

Le  genre  Lialris  appartient  aux  corymbifères  de  M.  de 
'essieu,  et  à  la  syngénésie  polygamie  égale  de  Linnasus.  Nous 
ignorons  l'étymologie  de  ce  nom  générique ,  que  Gœrtner 
avoit  d'abord  appliqué  à  la  serratula  spicata  de  Linnasus,  mais 
jqu'il  abandonna  ensuite,  parce  qu'il  crut  que  son  liatris  étoit 


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LI3  »59 

congénère  de  son  suprago*  Sehreber,  qui  a  très -justement 
séparé  les  deux  genres,  mal  à  propos  réunis  parGaertner,  au- 
roit  bien  dû  leur  conserver  les  noms  de  iuprago  et  de  liatris; 
et  nous  ne  devinons  pas  pourquoi  il  a  substitué  le  nom  de 
vernonia  à  celui  de'^uprago,  qui  est  ainsi  resté  sans  emploi» 
et  qui  nous  sert  à  désigner  Tun  des  trois  sous-genres  du  liatris. 
(H.  Cass.) 

LIBADION,  {Bot.)  Voyez  Lepton.  (J.) 

LIBANE  ou  LIVANE  (Omith.)  :  noms  sous  lesquels  on  a 
désigné  le  Pélican.  (  Ch.  D*  ) 

LIBANIUM.  {Bot.)  Un  des  noms  anciens  de  la  buglose, 
cité  par  Ruellius.  (J-) 

LIBANOTIS.  {Bot.)  Haller,  puis  Gœrtner,  ensuite  La- 
marck  et  Mœnch ,  ont  séparé  du  genre  Athamanta  quelques 
espèces,  et  entre  autres  V athamanta  lihanotis y  pour  en  former 
un  genre  caractérisé  par  les  ombelles  garnies  d'un  in- 
volucre  à  plusieurs  folioles  et  par  les  graines  oblongues  et 
tomenteuses.  Ces  caractères  ont  paru  insuffisans  pour  ad- 
mettre ce  genre ,  réuni  de  nouveau  à  Vatliamanta  par  Will- 
denow ,  C.  Sprengel ,  etc.  (  Lem.  ) 

LIBANOTIS  ou  LIBANOTOS.  (Bot.)  Dioscoride  donnoit 
ce  nom,  dit  C.  Bauhin,  à  une  plante  qui  avoit  une  odeur 
d'encens,  et  le  libanotis  coronaria  de  Cordas,  son  commen- 
tateur, est  le  romarin  ordinaire.  Matthiole,  autre  commen- 
tateur ,  nomme  libanotis  seu  rosmarinum  le  cachrys  libanotis. 
Le  libanotis  minor  de  Théophraste,  ou  libanotis  panaces  deXa- 
bernœmontanus,  est  Valhamantha  libanotis.  C'est  au  laserpitium 
Ijtifolium  que  se  rapporte  le  libanotis  major  du  même,  ou 
libanotis  alba  de  Gesner  ;  à  Vathamantha  coronaria  se  rattache 
le  libanotis  nigra  de  Théophraste  et  de  Thalius.  Son  libanotis 
sterilis  est,  suivant  Tabernaemontanus ,  le  prenanthes  purpurea 
des  modernes,  (J. ) 

LIBBiËIN.  (Bot.)  Nom  arabe,  cité  par  Forskal  pour  le  hel- 
mintia  et  pour  le  lactuca^  saligna^  qu'il  nomme  lihbœin  sjajech. 
Le  laitron ,  sonchus  oUraceus ,  et  le  lactuca  virosa ,  portent  le 
même  nom,  libbefn,  suivant  M.  Delile.  Ces  diverses  plant cts 
appartiennent  à  la  famille  des  chicoracées.  Le  même  auteur 
donne  encore  ce  nom  à  la  scamonée  d'Alep ,  periploca  stcor 
mone.  (J.) 


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340  LIB 

LTBBi^rr  (Bot.),  nom  égyptien  du  eorrigiola  alhella  de 
Forskal.  (  J-  ) 

LIBELLA.  {IchthyoL)  Gaza  a  traduit  par  ce  mot  le  mot 
grec  ^tiyettvet^  dont  Aristote  s'est  servi  pour  désigner  le  mar- 
teau. Voyez  Marteau  ,  Squale  et  Zygène.  (H.  C.) 

LIBELLES  ou  ODONATES.  {Entom.)  C'est  le  nom  de  l'une 
des  trois  familles  d'insectes  de  l'ordre  des  névroptères^  dont 
Fabricius  a  fait  une  classe ,  dans  son  système ,  sous  la  seconde 
dënomination%  Us  ont  la  bouche  très-visible  9  couverte  par  la 
lèvre  inférieure ,  comme  par  une  sorte  de  masque. 

Quelques  auteurs,  comme  Link  et  Laicharting,  ont  appelé 
L1BELL0ÏDES  ou  L1BELLUL0Ï0ES  tout  l'ordre  des  névroptères  ; 
M.  Latreille  a  désigné  sous  le  nom  de  Libellulines  ,  LibeLlu' 
linœ,  ceux  que  Fabricius  a  nommés  Odonates.  Voyez  ce  der- 
nier nom  et  les  articles  Libellule  ,  Agbion  et  Demoiselle. 
(C.  D.) 

LIBELLOÏDES.  {ErUom,)  Link  nomme  ainsi  tous  les  in- 
sectes de  l'ordre  des  névroptères.  (Desm.) 

LIBELLULE  ou  DEMOISELLE,  LibeUula.  {Entom.)  Genre 
d'insectes  névroptères,  à  bouche  très- visible ,  couverte  par 
la  lèvre  inférieure;  à  antennes  très-courtes,  en  soie  :  de  la 
famille  des  odonates, 

Geoffroy  croit  que  le  nom  de  Libella  ou  de  LibeUula  vient 
de  ce  que  la  plupart  des  espèces  tiennent  leurs  ailes  éten- 
dues comme  les  feuillets  d'un  livre  ,  lorsqu'elles  sont  en  re- 
pos ,  ou  bien  à  cause  de  la  manière  dont  ces  insectes  pla- 
nent en  fendant  l'air.  Quant  à  la  dénomination  de  demoiselle, 
il  est  à  croire  qu'elle  a  été  donnée  par  le  vulgaire  à  cause 
des  formes  sveltes  et  élégantes  de  ces  insectes,  qui  ont  le 
corps  alongé  et  orné  de  couleurs  agréablement  distribuées, 
et  à  cause  de  leurs  ailes  de  gaze;  ce  qui  les  a  fait  encore 
appeler  des  prêtres  dans  quelques  contrées ,  à  cause  des  ner- 
vures dont  l'étoffe  ou  la  matière  légère  de  leurs  ailes  se 
trouve  régulièrement  maillée,  ainsi  que  le  sont  les  volans 
ou  les  ailes  des  surplis  de  nos  prêtres  catholiques. 

Le  mode  de  développement,  les  mœurs  et  les  habitudes 
des  libellules  sont  à  peu  près  les  mêmes  que  celles  de  tous  les 
autres  névroptères  odonates  (voyez  ce  mot).  Les  espèces  de 
ce  genre  se  distinguent  des  agrions,  d'abord  par  la  forme 


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LÏB  a4i 

Aé  la  téity  qui  est  grosse,  presque  sessile^  arrondie,  à  yeux 
ttés-gros ,  mais  doiitigus  entre  eux  en  arrière ,'  tandfs  que 
les  agrions  ont  la  tête  courte,  large ^  à  yeux  globuleux,  dis-» 
tans,  latéraux;  ensuite  par  la  manière  dont  les  libellules 
portent  leurs  ailes  étendues  et  écartées  Tune  de  Tautre  ho- 
rizontalement dans  le  repos,  tandis  que  les  agrions  les  offrent 
alors  rapprochées  et  élevées  verticalement  sur  le  corseleté 
Les  larves  surtout  sont  fort  différentes,  puisque  daps  les 
agrions  l'abdomen  se  termine  par  deux  lames  verticales, 
alongées,  qui  servent  comme  de  gouvernail  à  Pinsecte  lors- 
qu'il nage,  tandis  que  dans  les  deux  autres  genres  l'abdb- 
men  forme  à  son  extrémité  Une  sorte  de  pointe  conîposée 
de  plusieurs  pièces  triangulaires,  qui  s'écartent^  se  rappro- 
chent, et  deviennent  une  sorte  d'arme  défensive*  Dans  les 
œshnes^  qui  ressemblent  d'ailleurs  aux  libellules,  les  larves 
et  les  nymphes  sont  assez  différentes  entre  elles  par  la  forme 
de  la  bouche 9  dont  la  lèvre  inférieure  ou  le  masque  prends 
comme  nous  allons^  le  -dire ,  des  formes  très-variées* 

Réaumur  a  très-^bien  décrit  les  mœurs  de  ces  insectes 
dans  le  sixième  volume  de  ses  Mémoires.  Geoffroy  et  Olivier 
ont  puisé  dans  cet  ouvrage,  comme  nous  le  ferons  pour 
cet  article,  la  plupart  des  faits  que  noiis  avons  souvent  vé^» 
ri  fi  es ,  en  observant  par  nous-mêmes  les  mœurs  curieuses  de 
ces  animaux  et  en  les  étudiant  anatomiquement* 

On  sait  que  les  demoiselles,  sous  l'état  parfait^  habitent 
les  lieux  humides^  sur  les  bords  des  marais,  des  étangs,  des 
rivières.  Toutes,  en  effet,  proviennent  de  larves  qui  se  dé- 
veloppent et  ne  peuvent  vivre  que  dans  l'eau*  Il  est  vrai 
que  ces  insectes  agiles  et  munis  d'ailes  larges,  légères,  quoi-^ 
que  très-solides ,  volent  avec  une  rapidité  extrême ,  pour 
saisir  dans  Pair  les  insectes,  qu'ils  ont  bientôt  atteints,  et 
qu^ils  vont  ensuite  dévorer  à  loisir  en  se  fixant  sur  les 
corps  isolés,  comme  les  feuilles  ou  les  extrémités  des  bran- 
ches; ce  qui  fait  qu'on  les  observe  souvent  alors  dans  des 
lieux  fort  éloignés  des  eaux*  Cependant  ils  s'en  rapprochent 
à  l'époque  de  Ja  fécondation  ^  qui  offre  dans  son  mode  une 
particularité  des  plus  singulières;  car  l'accouplement  des  de- 
moiselles s'opère  d'une  manière  extraordinaire  en  apparence. 
Voici  les  causes  de  cette  singularité.  Chez  les  mâles,  l'organe 
26*  16 


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242  LIB 

qui  doit  pénétrer  dans  le  corp9  de  la  femelle  pour  y  fécon- 
der les  œufS)  se  trouve  placé  à  la  base  de  la  poitrine  en* 
dessous,  tandis  que  dans  la  femelle  Torifice  externe  des  or- 
ganes génitaux  existe  à  Textrémité  de  Tabdomen.  11  faut 
donc  que  la  femelle  aille  porter  Textrémité  de  son  ventre 
vers  l'origine  de  celui  du  mâle ,  et  que  celui-ci  la  force  à  cet 
acte,  en  venant  la  saisir  derrière  le  cou,  au  moyen  d'une 
sorte  de  pinces  ou  de  tenailles  dont  sa  queue  est  armée. 
Cette  femelle,  aiosi  violentée  ,  se  trouve  forcée  de  suivre  le 
mâle  partout  où  il  Tentraine  ;  cédant  à  la  violence  qui  lui 
est  faite,  elle  s'élève  avec  lui  dans  Tespace ,  jusqu^à  ce  que, 
fatigués  tous  deux ,  ils  viennent  se  reposer  sur  quelque  corps 
solide.  Nous  ne  pouvons  résister  au  désir  de  citer  ici  la 
description  laconique  que  Linnsus  a  donnée  de  ce  mode  de 
fécondation:  Mas,  visa  social  ut  ampjectatur,  couda foreipe 
prehendit  feminœ  collum;  quo  verh  illa,  vinci  nolens  volensve, 
liberttur^  caudà  suâ  vulviferà  repellit  prooi  peotus,  in  quo  maris 
arma  latent;  sic  unitis  sexibus  ohvolitat  proprià  lege» 

La  femelle  fécondée  vient  pondre  ses  œufs  en  grappes 
dans  Peau ,  au  fond  de  laquelle  ils  tombent  par  leur  propre 
poids.  Il  en  nait  bientôt  de  petites  larves  fort  raccourcies ,  à 
longues  pattes,  très -vives,  très -alertes,  sur  le  corps  des- 
quelles  la  vase  et  quelques  corps  étrangers  s'attachent  de 
manière  à  les  déguiser  sous  cet  état  de  larve.  L'insecte  change 
plusieurs  fois  de  peau  ;'et  il  offre  des  particularités  véritable- 
ment curieuses  à  étudier ,  et  dans  la  manière  dont  il  prend 
sa  nourriture,  et  surtout  par  le  mode  singulier  de  sa  respi- 
ration et  de  son  transport  ou  de  ses  mouvemens  progressifs, 
comme  nous  allons  le  dire. 

L'organisation  des  parties  de  la  bouche  est  difficile  à  dis- 
tinguer au  premier  aperçu;  caria  lèvre  inférieure,  énoi^ 
mément  développée,  se  coude  deux  fois  sur  la  longueur, 
se  prolonge  sous  la  gorge  en  une  sorte  de  faux  menton 
doublé,  et  se  termine  par  une  portion  élargie  qui  recouvre 
les  mâchoires,  les  mandibules  et  toute  la  bouche ,  comme 
un  véritable  masque.  Cette  lèvre  bizarre  a  le  triple  usage, 
1.**  de  se  développer,  pour  se  porter  en  avant  à  une  distance 
qui  dépasse  souvent  plus  de  trois  fois  la  longueur  de  la  tête; 
2.""  de  servir  comme  d'une  sorte  de  pince,  pour  retenir  la 


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proie  après  ravoir  sattie^  ^fin  de  la  rame.(ier  v^rs  la  bouche  ^ 
et  de  la  soumettre  à  Vactîoiï  triturante  des  n^andibules  ei 
des  mâchoires;  3«®  de  cacher  tout'-à-fait  Tappareil  à  Taide 
duquel  Tinsecte  carnassier  a  bient^^t  dévoré  sa  victime,  il 
n'y  a  pas  de  doute  que  Tinsecte»  qui  a  la  faculté  de  mar- 
cher en  tous  sens  et  déguisé,  pour  ainsi  dire 9  par  les  corpA 
étrangers  qu'il  a  fixés  aux  poils  dont  ^Qutç  sa  surface  est 
couverte ,  ne  profite  de  cette  sorte,  de  pince  protractile  et 
articulée  pour  saisir  rapidement  sa  proie,  ^ns  quitter  là 
place  où  il  se  tient  en  embuscade. 

Le  mode  de  la  respira^Qu  et  de  la  locomotion ,  fonctions 
qui  se  trouvent  ici  liées  d'une  manière  tout-à-fait  bizarre , 
^'est  pas  moins  curieux  à  connoltre  que  l'appareil  propre 
à  la  préhension  des  alimens  et  à  la  maçtication  :  voici  en 
quoi  consiste  cette  particularité»  Quand  on  élève  des  larves 
DU  des  nymphes  agiles  de  demoiselles  pour  en  observer  les 
mœurs,  on  remarque  que  les  pointes  qui  terminent,  comme 
nous  l'avons  dit,  leur  abdomen  ,  sVcartent  de  temps  en 
temps  les  unes  des  autres  ;  et  si  quelques  corps  étrangers  se 
trouvent  flotter  dans  l'eau  ^  on  les  voit  bientôt  entraînés  par 
un  courant  et  comme  par  une  sorte  d'absorption  dans  l'in* 
térieur  du  ventre,  pour  en  sortir  bientôt  par  une  sorte 
^^ expiration*  Lorsque  Tinsecte  veut  même  changer  de  placé 
rapidement ,  on  s'aperçoit  qu'il  fait  une  plus  vive  inspira'* 
fion ,  une  absorption  d^une  quantité  d'çau  plus  considé* 
fable ,  quUl  chasse  beaucoup  plps  rapidement  encore ,  de 
manière  que  le  jet  d^eau  qui  sort  de  son  anus,  devient  une 
sorte  de  colonpe  qui  s'appuie  sur  la  masse  du  lîcjuide  envi- 
ronnant, dont  les  molécules  çç  se  mettent  pas  aussi  rapide*^ 
jnent  en  mouvement.  11  résulte  de  ce  choc,  que  le  corps  de 
l'insecte  qui  le  produit,  et  qui  est  à  peu  près  de  la  même 
pesanteur  que  TeaUi  reçoit  lui-même  le  mouvement  en  sena 
opposé,  comme  une  pièce  dç  canon  recule  par  l'effet  de  la 
résistance  que  l'air  oppose  à  l'effet  de  la  dilatation  de  la 
poudre.  Voilà  donc  un  singulier  mode  de  mouvement,  dont 
on  peut  rendre  la  démonstration  plus  évidente  par  le  pro- 
cédé que  nous  allons  indiquer.  Si,  au  lieu  de  placer  l'in* 
secte  dans  l'eau  pure,  on  le  fait,  pendant  quelque  temps, 
respirer  ou  se  mouvoir  dan^  un  liquide  coloré ,  soit  par  une 


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^44  -LIB 

solution  d'indigo ,  d'encre  à  écrire  ou  de  lait,  et  si  on  prend 
tout  à  coup  cet  insecte  pour  le  placer  dans  un  vase  qui  con- 
tient de  Teau  très-limpide,  on  voit  à  chaque  inspiration 
nouvelle  que  va  faire  Tinsecte ,  ou  dans  chacun  de  ses  grands 
mouveiAens ,  un  jet  d'eau  coloré  qui  provient,  pour  ainsi 
dire,  du  lavage  que  l'insecte  opère  dans  l'intérieur  de  son 
intestin  ;  car  c'est  véritablement  dans  l'intestin  rectum  que 
l'eau  pénètre  et  que  la  respiration  paroît  s'opérer. 

Réaumur,  et  surtout  M.  Cuvier,  ont  fait  connoitre  la  struc- 
ture de  cet  intestin ,  et  le  dernier  de  ces  deux  auteurs  s 
même  donné  une  figufe  de  cette  organisation  à  la  page  64 
du  premier  volume  in-4.**  des  Mémoires  de  la  société  d'his- 
toire naturelle  de  Paris,  en  l'an  VIL  Quand  on  ouvre  l'in- 
testin rectum  de  ces  larves  ou  de  ces  nymphes,  on  remarque, 
même  à  l'œil  nu,  douze  rangées  longitudinales  de  petites 
taches  noires  ',  rapprochées  par  paires ,  qui  ressemblent  à 
autant  de  ces  feuilles  que  les  botanistes  nomment  ailées 
(pinnées);  au  microscope,  ou  même  à  l'aide  d'une  simple 
loupe,  on  voit  que  chacune  de  ces  taches  est  composée  d'une 
multitude  de  petites  trachées  coniques,  qui  aboutissent  à  six 
grands  troncs  régnant  dans  toute  la  longueur  du  corps,  et 
desquels  partent  toutes  les  branches  qui  vont  porter  l'air 
dans  les  parties,  pour  y  opérer  probablement  le  même  phé- 
nomène que  produit  la  respiration  dans*  un  point  donné. 

Il  paroit  donc  démontré  que  danS  ces  insectes  le  mou- 
vement progressif  est  en  partie  dû  à  l'acte  mécanique  qui 
est  nécessaire  à  la  respiration  dans  Teau  :  c'est  un  exemple 
assez  curieux  d'association  de  fonctions ,  que  nous  ne  devions 
pas  passer  sous  silence,  quoique  les  détails  que  cette  particu- 
larité a  exigés  nous  aient  un  peu  écarté  de  l'histoire  du  dé- 
veloppement des  larves  des  libellules. 

Au  reste,  les  nymphes  de  ces  insectes  sont  assez  semblables 
aux  larves  dont  elles  proviennent;  elles  n'en  diffèrent  que 
par  les  moignons  des  ailes.  Lorsqu'elles  doivent  subir  leur 
dernière  métamorphose ,  ces  larves  quittent  l'eau  pour  ja- 
mais ,  elles  grimpent  sur  les  tiges  des  roseaux,  sur  les  berges 
ou  les  murailles  qui  bordent  le^  rivières  :  là  elles  s'accrochent 
solidement  la  tête  en  haut ,  en  écartant  les  pattes.  Bientôt 
l'air ,  surtout  l'action  du  soleil,  à  l'ardeur  duquel  elles  cher- 


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LIB  m5 

chent  à  s'exposer,  vient  à  dessécher  leur  corps;  on  voit 
une  fente  longitudinale  s'opérer  sur  le  dos  du  corselet,  qui 
se  bombe  et  se  fait  jour  à  travers  cette  fente  :  peu  après 
la  tête  se  dégage  ,  puis  les  pattes ,  ensuite  les  ailes  ;  enfin  le 
tronc  sort  de  son  fourreau ,  qui  reste  comme  une  dépouille  au 
lieu  où  la  métamorphose  s'est  opérée.  L'insecte,  après  s*êtrc? 
éloigné  de  quelques  pas,  conserve  la  plus  grande  immobilité, 
de  crainte  de  froisser  ses  ailes,  qui  sont  encore  humides, 
blanchâtres,  opalines,  et  qui  doivent  s'alonger,  se  dévelop-r 
per  et  prendre  de  la  consistance,  ce  qui,  selon  l'heure  de 
la  journée  et  l'état  hygrométrique  de  l'atmosphère ,  demande; 
souvent'  plusieurs  heures. 

Les  principales  espèces  du  genre  Libellule  sont  les  suio 
vantes  : 

1.°  Libellule  aplatie,  Libellula  depressa. 

C'est  celle  que  nous  avons  figurée  à  la  planche  1 1  de  I4 
première  livraison  de  TAtlas  de  ce  Oictipnnaire  ^  sou3  le  n*"*  6 , 
et  sa  nymphe  sous  le  n,"*  7^ 

Cet  insecte,  qui  a  plus  d'un  pouce  et  demi  de  long,  est 
la  phiUnthe  de  Geoffroy ,  qui  Ta  ^rès^bien  caractérisé  comme 
il  suit. 

Car^  Ailes  transparentes ,  jaunes  à  la  base ,  avec  un  trait 
noir  au  bord  externe  de  leur  extrémité;  abdomen  couvert 
d'une  poussière  cendrée  bleuâtre  (c'est  le  mâle). 

La  femelle,  que  le  mênie  4utevr  $.  dé<;rite  sous  le  nom 
é^Éléonore^  et  qu'il  a  figurée  tom.  2,  pi.  i3,  fig.  1,  ne 
diffère  que  par  la  couleur  de  son  abdomen  9  qui  est  jaunâtre 
ou  d'un  jaune  fauve ,  et  pon  t)leu^ 

2.**  Libellule  quatr&>taches  ;  LibeUula  quadrimaçulata ,  Linn^ 

C'est  celle  que  Geoffroy  a  nommée  la  Françojise^    , 

Car^  Abdomen  conique,  jaune,  brun  9 Textrén^ité  ;  lesatlest 
ont,  toutes,  deux  taches  brunes  sur  ^e  bQr<l  externe,  et  les 
inférieures  en  ont  une  semblable  à  la  base., 

3.**  Libellule  bronzée  ;  Libellule^  œnea,  Linn. 

Geoffroy  nomme  Aminthe  cette  demqiseUe }  Panzer  Ta  figu- 
rée, ainsi  que  les  deux  qui  précèdent. 

Car.  Corps  d'un  vert  doré ,  à  l'exception  de  la  lèvre  in^ 
férieure ,  qui  est  jaune  ;  les  ailessont  jaunâtres,  avec  une  tache^ 
marginale  brune* 


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HS  LIB 

Comme  nous  n'avons  pas  décrit  au  genre  .^hne  les  es« 
péces  de  demoiselles  que  Fabricius  a  décrîtes  sous  ce  nom^ 
parce  que  le  lobe  moyen  de  la  lëvre  inférieure  est  aussi 
large  que  les  latéraux,  que  d'ailleurs  ces  insectes  ont  les 
mêmes  mœurs  et  les  mêmes  formes ,  nous  allons  les  faire 
CÔnnoitre  ici. 

4.^  Libellule  grande;  LibeUula  grandis ^  Linn. 
'  Geoffroy  Fa  nommée  Julie.  C'est  la  plus  grande  espèce  de 
demoiselle  ;  car  il  y  a  des  individus  de  près  de  quatre  pouces 
de  long.  Réaumur  l'a  figurée  dans  ses  Mémoires,  tom,  6, 
pi,  35,  fig.  3. 

Car.  Jaune  fauve  -  foncé  ;  ailes  jaunâtres  avec  une  tache 
brune  au  bord  externe  ;  corselet  avec  deux  bandes  obliques, 
citronéet  de  ohaque.  côté  $  tête  jaune  au  devant ,  à  yeux 
bruns. 

B,  LiBEixu VE  A  TEHAitLEs;  LihellulaforciptUàj  Linn. 

C'est  la  Caroline  de  Geoff. ,  dont  Réaumur  a  donné  deux 
fois  la  figure,  tom,  4  ,  pi.  10 ,  fig.  4  ,  et  tom.  6 ,  pi.  35  ,  fig.  5. 

Car.  Abdomen  et  corselet  noirs,  avec  des  taches  et  des 
traits  jaunes;  ailes  transparentes,  avec  une  tache  externe, 
noire,  oblongue.  (C.  D.  ) 

LIBELLULlNES.(£rï^om.)  Nom  donné  par  M.  Latreille  à  la 
famille  àçs  libelles  ou  adonatts.  (CD.) 

LIBELLULOÏDES.  (jE/i^om.)  Voyez  Odonates.  Laicharting 
a  aussi  donné  ce  no)rn  à  tous  les  inisectes  de  l'ordre  des 
névroptères.  (CD.) 

LIBER  ou  LIVRET., (B6^)  Couche  de  l'écorce  la  plus  voi- 
sine du  bois.  C'est ,  si  l'on  peut  ainsi  dire ,  nne  herbe  placée 
à  la  superficie  du  corps  ligneux  des  arbres  et  arbrisseaux 
dicotylédons.  La  force  vitale  des  végétaux  réside  essentiel" 
lement  dans  cette  partie.  Au  temps  du  riepos  d^  la  végéta- 
tion, le  liber  demeure  inactif  entre  le  !bois  et  les  couches 
corticales,  de  ipêm'e  que  les  racines  ViVaces  daïis  le  Sein  de 
la  terre 5  mais,  peu  avant  le  développement  des  bourgeons, 
lorsque  les  nouvelles  racines  commencent  &  paroîfre,  l'hu- 
midité  de  la  terre ,  aspirée  par  cette  jeune  herbe ,  %*êîèye  dans 
les  vaisseaux ,  avec  une  force  incroyable ,  quoique  le  végétal 
fie  transpire  point  (voyez  au  mot  Succion  ).  Bieàt6t  le  liber 
commence  à  s' endurcit ,  et  l'humidité ,  pour  monter  dans  le 


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LIB  ^47 

corps  de  Parbre ,  a  besoin  d'être  aidée  par  la  succion  et  la 
transpiration  des  feuilles  et  des  rameaux. 

Si  Técorce  se  conservoit  aussi  intacte  que  le  bois,  on  pour* 
roit  compter,  sur  la  coupe  de  cette  portion  db  tronc,  les 
époques  de  la  croissance  de  Tarbre  aussi  sûrement  que  sur  la 
coupe  du  hois.  Mais  les  couches  les  plus  extérieures  du  liber 
(ce  sont  celles  qu'on  désigne  sous  le  nom  de  couches  corti- 
cales ) ,  toujours  repoussées  au  dehors  à  mesure  qu'il  s'en 
forme  de  nouvelles,  se  dessèchent,  se  confondent  et  même 
se  déchirent  et  se  détruisent  dans  les  arbres  dont  le  tronc 
et  les  branches  ne  sont  plus  dans  leur  première  jeunesse. 

A  la  densité  prés,  le  liber  a  la  même  organisation  que  le  bois« 
*  «  J'ai  long- temps  soutenu  que  les  feuillets  du  liber  se 
<(  transformoient  en  bois.  Parmi  les  anciens  physiologistes, 
«  plusieurs  étoient  de  cet  avis,  d'autres  le  combàttoient* 
^  Parmi  les  physiologistes  modernes  on  a  vu  régner  la  même 
«  dissidence  dans  les  opinions.  Entre  ceux  qui  ont  le  plus 
«  fortement  combattu  l'hypothèse  que  j'avoîs  adoptée,  je 
«  citerai  MM.  du  Pétit-Thouars ,  Knight,  Trevirahus  et  Keiser. 
«  Ils  avoient  raison  -,  j'étois  dans  l'erreur  :  je  déclare  que  mes 
«  dernières  tibservatiops  m'ont  feit  voir  que  le  liber  est  cons- 
«  tamment  repoussé  k  la  circonférence  ,  et  que ,  dans  aucun 
K  cas ,  il  ne  se  réunit  au  corps  ligneux  et  n'augmente  sa 
«  masse.  J'étois  trop  fortement  préoccupé  de  Popiniun  con- 
«  traire  pour  y  renoncer  sur  de  légères  preuves  :  je  suis  donc 
«  maintenant  très-convaitocu  que  jamais  le  liber  ne  devient  bàis^ 

«  Il  se  forme  entre  le  liber  et  le  bois  une  couche  qui  est 
«  la  continuation  du  bois  et  du  liber.  Cette  couche  régéné* 
«  ratfice  a  reçu  le  nom  de  cctàibium^  Le  canibium  n'est  donc 
«  point  une  liqueur  qui  vienne  d'un  endroit  ou  d'un  autre; 
«  c'est  un  tissu  très-peune ,  qui  continue  le  tissu  plus  ancien. 
«  Il  est  nourri  et  développé  par  une  sève  très  -  élaborée, 
«  Le  cambium  se  développe ,  à  deux  époques  de  l'année , 
«  entre  le  bois  et  l'écorce  ,  au  printemps  et  en  automne, 
«  Son  organisation  parott  identique  dans  tous  ses  points;  ce^ 
«  p-endant  la  partie  qui  touche  à  l'aubier  se  change  insen- 
«  siblement  en  bois,  et  celle  qui  louche  au  liber  se  change 
«  insensiblement  en  liber.  Cette  transformation  est  percep^ 
«  tible  à  l'xBil  de  Pobservateur. 


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?48  LIB 

«  Une  question  qui  embarrasse  les  physiologistes ,  c'est  de 
«  savoir  comment  le  cambium  ,  substance  de  consistance 
«  mucilagineuse .  a  assez  de  force  pour  repousser  Técorce, 
<c  et  comment,  en  la  repoussant,  il  ne  la  désorganise  pas 
$c  totalement.  Le  fait  est  que  le  camhium  ne  repousse  point 
«  Técorce.  A  Tépoque  où  il  se  produit ,  Técorce  elle-même 
«  tend  à  s^ élargir.  Ses  réseaux  corticaux  et  son  tissu  cellu- 
«  laire  croissent;  il  en  résulte  qu'elle  devient  plus  ample 
«  dans  tous  ses  points  vivans.  Il  se  développe  k  la  fois  du 
«  tissu  cellulaire  régulier  et  du  tissu  cellulaire  alongé.  La 
«  partie  la  plus  extérieure  de  Técorce,  la^eule  qui  soit  désorr 
«  ganisée  par  le  contact  de  Tair  et  de  la  lumière,  et  qui  par 
«  conséquent  ne  puisse  plus  prendre  d*accroissem  en  t,  se  fend, 
«r  se  déchire  et  se  détruit.  £lle  seule  est  soumise  à  l'actiop 
«  d'une  force  mécanique;  le  reste  se  comporte  d'après  le? 
«  lois  de  l'organisation.  En  s' élargissant ,  l'écorce  permet  au 
«  cambium  de  se  développer;  il  forme  alors,  entre  l'écorce 
«  et  le  bois ,  la  couche  régénératrice ,  qui  fournit  en  même 
«r  temps  un  nouveau  feuillet  de  liber  et  un  nouveau  feuillet 
«  de  bois.  La  couche  régénératrice  établit  la  liaison  entre 
«  l'ancien  liber  et  l'ancien  bois;  et  si,  lors  de  la  for^aîtion 
«  du  cambium,  l'écorce  paroit  tout<rà-fait  détachée  du  corps 
«  ligneux,  ce  n'est  pas,  je  pense,  qu'il  en  soit  réellement 
«  ainsi,  mais  c'est  que  les  nouveaux  linéamens  sont  si  foi? 
«  blés  que    le  moindre  effort  suffit  pour  les  rompre. 

«  L'accroissement  du  liber  est  un  phénomène  de  toute 
ç  évidence.  Dans  le  tilleul ,  les  mailles  du  réseau  s'élargis- 
se sent,  mais  ne  se  multiplient  point,  et  le  tissu  cellulaire, 
c  renfermé  dans  les  mailles ,  devient  plus  abondant.  Dans  le 
^  pommier,  les  mailles  du  réseau  se  multiplient  et  se  rem- 
«  plissent  d'un  nouveau  tissu  cellulaire.  Les  écorces  des  dïî- 
<c  férens  genres  d'arbres,  quoique  ayant  essentiellement  la 
«  même  structure ,  offrent  néanmoins  des  modifications  assez 
^  remarquables  pour  qu'elles  méritent  l'attention  des  physi- 
«  ciens.  J'ai  fait  sur  ce  sujet  des  recherches  frés-approfon- 
«  dies.  J'ai  disséqué  et  dessiné  le  tilia  eiiropœa,  le  castanea 
«  vesc(^,  le  betula  aHa,  le  cqrylus  ayellana,le  carpinus  betulus, 
ç  le  populus  tremula ,  ïulmus  campestris^  le  fagus  syWatica,  le 
«  quercus  rohur ,  le  prunus  cerasus,  le  malus  çommunis,  et  j'ai 


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LIB  «49 

«  noté  plusieurs  différences  très-curieuses.*  (Mirbel,  Bulle- 
tin de  la  société  philomatique ,  1816,  pag.  107.) 

Les  arbres  monocotylédones  (palmiers y  etc.)  n'ont  point  une 
écorce  distincte  du  reste  du  tissu  :  aussi  leur  coupe  trans* 
versale  n'offre  point ,  comme  dans  les  dicotylédones  ^  les  zones 
concentriques  produites  dans  ceux-ci  par  la  succession  des 
couches  du  liber  et  du  bois.  (Mass.) 

LIBëS,  (Min.)  Nom  que  Ton  donne  à  certains  Poudingubs. 
Voyez  ce  mot.  (B.) 

LIBIBATTE.  (IchlhyoL)  D'après  des  vers  attribués  à  Hé- 
siode, mais  qu'Athénée  attribue  plutôt  à  quelque  cuisinier 
du  même  nom  que  ce  célèbre  poè'te,  Fauteur  du  Diner  des 
suifans  parle  d'un  poisson  que  les  Grecs  appeloient  XiGtCsClrwç^ 
et  avec  lequel  on  faisoît  des  salaisons.  Ce  poisson ,  dont  By« 
zance  passoit  pour  être  la  patrie ,  nous  est  inconnu,  (H.  C. ) 

LIBIDIBI.  (Bo/.)  Nom  du  poinciana  coriaria  de  Jacquin, 
à  Curaçao  et  à  Carthagène,  dans  l'Amérique  méridionale, 
où  on  l'emploie  pour  tanner  les  cuirs.  (J.  ) 

UBISTICUM.  {Bot.)  Voyez  Levisticum.  (J.) 

LIBIUM  (Bot,) ,  nom  égyptien  du  genévrier ,  suivant  Ruel- 
lius  et  Mentzel.  (J.) 

LIBNEH.  (Bot.)  Celsius,  dans  son  Hierobotanicon ,  qui  traite 
des  plantes  mentionnées  dans  TÉcriture  sainte  ,  cite  sous  ce 
nom  le  peuplier  bl^nc,  qui  est  le  haur  des  Arabes,  suivant 
Rauwolf.  (J.) 

LIBOT.  {ConchyL)  C'est' le  nom  so}is  lequel  Adanson, 
3énég. ,  p.  27,  pi.  2 ,  désignie  une  espèce  de  patelle  nommée 
par  Linnœus  patella  umbella.  Bruguières  dit  cependant;  que 
c'est  la  pateUa  angulata.  Voyez  Patelle.  (Pe  B.) 

LIBRE  [iNADHéRENï].  (Bot,)  I^'ovaire  prend  cette  épir 
Ihète  lorsqu'il  n'est  attaché  à  I4  fleur  que  par  sa  base  (lis, 
labiées,  etc.);  le  placentaire,  lorsqu'il  eçt  totalement  déta- 
ché du  péricarpe  (plantain);  Tamande  de  la  graine,  quand 
5a  surface  n'adhère  pas  à  l'enveloppe  qui  1^  recouvra  ^  hari- 
cot, etc.)',  le  nectaire,  lorsqu'il  naît  sous  l'oyaire,  sans  faire 
corps  avec  lui  (ményanthès)$  les  étamines,  lorsqu'elles  ne 
sont  réunies  entre  elles  ni  par  les  anthères  ni  par  les  filets, 
ftc,  tMAs«.) 

LIBYCE.  (^Bot.)  L'un  des. noms  de  la  buglose  officinale, 
chez  les  anciens.  (Lem.) 


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^«0  LIB 

IJBYESTASON,  (Bot.)  La  réglisse  ëtoit  désignée  par  ce 
nom  chez  les  anciens.  (  Lem.  ) 

LIBYTHÉE.  (Enlom.)  Fabricius  a  indiqué  sous  ce  nom  un 
genre  de  papillon  de  jour  parmi  les  nymphales,  tels  que 
les  papilio  eeltis ,  carinenta.  Voyez  Papillon.  (C.  D.) 

LIBYUS.  {OmitK)  Aristote,  liv.  9,  chap.  1  ,  se  borne  à 
dire  de  cet.  oiseau  qu'il  est  en  guerre  avec  le  coureur  j  et 
personne  n'a  tenté  de  faire  des  conjectures  sur  une  pareille 
désignation.  (Ch.  D.) 

LICA.  (IchthjroL)  Sur  le  littoral  du  département  des  Alpes 
maritimes  on  donné  ce  nom  au  centronote  lyzan  de  M.  de 
Lacépède,  rapporté  par  M.  Cuvier  au  genre  Liche.  Voyez 
LicHE  et  ScoM&éaoïoE.  (H.  C.) 

LICADOROS.  (Ornith.)  Selon  M.  Vieillot  c'est  lif:  nom 
grec  moderne  du  milan*  (Desm.) 

LICAMA.  (  Af amm.)  Nom  cafre  qui  paroît  appartenir  à  un 
antilope;  mais  l'espèce  n'en  a  pas  été  exactement  déterminée. 
(F.  C.) 

LICANIA.  (Bot.)  Voyez  Caugni.  (Poir.) 

LICARI  BOIS-DE-ROSE  {Bot.)',Licaria  guianensts,  AubL, 
Guian, ,  pag.  5 1  ^  ,  tab.  121.  ^rbre  de  la  Guiane ,  mentionné 
par  Aublet,  mais  dont  il  n'a  pu  observer  ni  les  fleurs  ni  les 
fruits;  il  paroi troit  devoir  se  rapprocher  de  la  famille  des 
laurinées,  d'après  la  forme  de  son  feuillage  et  son  odeur 
aromatique*  Cet  arbre  s'élève,  dans  les  grandes  forêts,  à  la 
hauteur  de  cinquante  oti  soixante  pieds  sur  ub  diamètre 
de  trois  pieds;  son  écorce  est  roussàtre,  gercée;  son  bois 
jaunâtre,  peu  compact;  son  tronc  porté,  au  séminet,  de 
grosses  branches  divisées  en  un  grand  nôinfyré  de  hameaux 
gï>éles,  chargés  de  feuilles  alternes,  médiocrement  pétiolées, 
glabres,  ovales-âcutoiùées ,  entières.  Lorsque  cet  arbre  croît 
à  l'ombre ,  il  s'élève  beaucoup  moihs  ;  son  bois  est  pl\is  lâche , 
moins  Jaunâtre.  ïl  répand  une  odeur  de  rose,  surtout  celui 
des  vieux  troncs.  Les  feuilles  sont  également  un  peu  aro- 
matiques. (PoiR.) 

LICE.  {Mamm,)  On  donne  ee  nom,  en  vénerie,  à  la  fe- 
melle du  chien  courant,  d'cstinée  à  propager  sa  race*  (F«  C.) 

LICËA.  {Bot.)  Genre  de  plantes  de  la  famille  des  cham- 
pignons ,  établi  par  Schrader ,  adopté  d'abord  par  Persoon ,  et 


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Lie  aSi 

puis  par  tous  les  botanistes.  Il  est  très-voisin  des  Tuhulina  et 
Lycogala ,  et  appartient  à  l'ordre  des  champignons  angiO' 
carpes  de  Persoon ,  ou  gastromyciens  de  Link  ,  Nées ,  Pries , 
etc.  Ses  caractères  sont  les  suivans ,  d'après  M.  Persoon  :  P^- 
riVitum  libre ,  arrondi  ou  un  peu  élargi,  fragile,  s'ouvrant 
irrégulièrement  au  sommet  ;  point  de  base  membraneuse  ; 
poussière  séminifère  ,  privée  de  filamens.  Link  a  établi  ainsi 
le  caractère  générique  :  Sporange  globuleux;  péridium  sim- 
ple ,  crustacé ,  s'ouvrant  en  deux  ,  comme  une  boite  à  savon- 
nette; sporidies  entassées.  Ce  caractère  réunit  au  Lieea  le 
genre  Tuhulina  ,  chez-  lequel  les  péridiums  tubuleux  sont 
groupés ,  et  le  plus  souvent  placés  sur  une  base  membraneuse. 

Le  nombre  des  espèces  de  ce  genre  est  très^borné  ;  on  en 
connoit  environ  huit  espèces  :  elles  croissent  sur  les  murs  des 
caves,  dans  les  celliers,  et  sur  Pécorce  et  le  bois  mort.  C'est 
particulièrement  en  automne  qu'on  les  trouve  ;  elles  for- 
ment de  petits  tapis  par  la  réunion  des  péridiums. 

Le  LiCEA  bicolor:  L.  bicolor,  Pers.  ;  Didymium  parietinum, 
Sohrad. ,  Gen*  ^  tab.  6,  fig.  i.  Ses  péridiums  sont  arrondis, 
d'un  vert  noir  ou  d'une  couleur  olive  sombre  ;  ils  contien- 
nent une  poussière  d'un  beau  jaune,  qui  forme  une  masse 
compacte ,  de  manière  à  imiter  une  columelle.  (  Voyez  Didy- 
MiuM,)  On  le  trouve  dans  les  celliers  et  sur  les  murs  des 
endroits  humides  et  fermés. 

Le  LicEA  BolTE-A^SAVONNGrrE  :  lÀcea  circumeissa ,  Persoon; 
Sphœrocarpus  sessilis  ,  Bull.  Champ.,  tab.  417  9  fig*  5.  U  ofire 
des  péridiums  sessiles,  arrondis,  im  peu  déprimés,  jaunâtres 
ou  d'un  brun  foncé ,  de  plus  d'une  lign^  de  diamèître  ;  îk 
s'ouvrent  en  travers ,  et  contiennent  n)ie  poussière  d'trn 
jaune  doré  ,  sans  filamens ,  on  n'en  offrent  tout  au  plus  qu'un 
ou  deuxt  On  rencontre  cette  espèce,  dont  les  péridinms  par 
leur  réunion  re3semblent  k  des  œufs  dHnsectes ,  sur  le  boia 
mort ,  encore  recouvert  de  son  écoree. 

Le  LiCEA  D^  CÔNES  ;  Licea  $trobilirtaf  Alb«  et  Schwern. ,  tab.  6  y 
f.  3.  Il  forme  de  petits  tapis  contiens,  d'uù  l>run  roussàtre, 
composés  d'un  grand  nombre  de  petits  péridiums  très^serrés , 
s'ouvrant  en  travers ,  m^s  un  peu  irrégulièrement ,  et  con- 
tenant une  poussière  jaunâtre  ou  blanchâtre.  On  trouve  cette 
espèce  sur  les  écailles  des  cènes  pourris  du  sapin  ;  elle  croit 


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^5i  Lie 

sur  la  face  interne  des  écailles.  Après  rémission  de  la  pous- 
sière elle  A  quelque  ressemblance  avec  un  guêpier. 

Nous  citerons  encore  le  Lieea  Jlexuosa ^  Pers. ,  qui  se  ren- 
contre sur  Técorce  du  pin. 

Le  Lieea  stipitata ,  Dec. ,  qui  est  le  didcrma  squammulosum 
d'Aibertini  et  Schweinitz ,  ne  paroit  pas  devoir  appartenir  k 
ce  genre.  (  Lem.  ) 

LICEA.  (IchthjoL)  Nom  nicéea  du  Cent&onotb  i^yian, 
suivant  M.  Risso.  (  Desm.  ) 

LICETTE.  (IchthyoU)  A  Venise,  selon  La  Chesnaye  des 
Bois,  on  appelle  ainsi  la  fiatole.  Voyez  Stro matée.  (H,  C) 

LICHANOTUS.  (Mamm.)  Nom  générique  donné  par  Illi^ 
ger  au  quadrumane  de  la  famille  des  makis,  que  M.  de 
Lacépède  avoit  décrit  long- temps  auparavant  sous  le  nom 
d'iNoai.  Voyez  l'article  Maki.  (Desm.) 

LICHE.  {lehth^oL)  Poisson  du  genre  des  Squales,  dont 
M.  Cuvier  forme  un  groupe  particulier.  (Desm.) 

LlCHË,  Lichia.  (IchthyoL)  M.  Cuvier  a  retiré,  sous  ce 
nom,  des  scombres  et  des  gastérostées  de  Linnaeus  et  des 
centronotes  de  M.  de  Lacépède,  un  genre  de  poissons  recon- 
noissable  aux  caractères  suivans  : 

Des  épines  libres  en  avant  de  la  nageoire  du  dos  ;  point  de 
fausses  nageoires  ;  écailles  lisses  ;  plus  de  quatre  rayons  aux  eo- 
topes  ;  ni  carène ,  ni  Qrmure  à  la  ligne  latérale  ;  une  ou  deux 
épines  libres  au  devant  de  la  nageoire  anale;  corps  généralement 
assez  élevé  et  comprimée 

Le  genre  Liche  appartient  à  la  famille  des  atractosomes 
de  M.  Dumérii ,  parmi  les  poissons  holobranches  thoraciques, 
et  à  la  deuxième  tribu  de  la  famille  des  scombéroïdes  de  M, 
Cuvier,  parmi  les  poissons  acanthoptérygiens^ 

A  Taide  des  caractères  indiqués ,  on  le  distinguera  facile- 
ment des  Centronotes,  dont  les  côtés  de  la  queue  sont  sail- 
lans  en  carène;  des  Scombres,  des  Scombéroïdes  ,  des  Scombb- 
jlomores  et  des  Trachinqtes  ,  qui  ont  de  fausses  nageoires 
derrière  celles  du  dos  et  de  Tanus  ;  des  Gastérostées,  qui 
n^ont  que  deux  rayons  aux  catopes  ;  des  LÉf  isacanthes  ,  qui 
ont  les  écailles  très-épineuses  ;  des  Cmsioks  et  des  Caranxo- 
MOREs  ,  qui  n'ont  point  d'aiguillons  au  devant  de  la  nageoire 
dorsale;  des  Garant;,  des  Çentbofopes,  des  Fomatomes,  qui 


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Lie  a53 

ont  deux  nageoires  dorsales.  (Voyez  ces, divers  noms  de 
genres,  et  Atractosome»,  dans  le  Suppléitient  du  second  vo* 
lume  de  ce  Dictionnaire.  ) 

Ce  genre  est  d'ailleurs  assez  peu  abondant  en  espèces ,  à 
moins  que,  à  l'exemple  de  M.  Cuvier,  ou  n'y  fasse  entrer, 
dans  une  division  à  part,  les  scombéroïdes  de  M.  de  Lacé' 
péde. 

Tous  les  poissons  qui  le  composent,  ont  un  large  sac  pour 
estomac  et  beaucoup  de  cœcums«  Parmi  eux  nous  signale- 
rons les  espèces  suivantes  : 

La  LiCHE  VULGAIRE  :  Lichia  vulgaris  ,  N.  ;  Scomher  amia, 
Bloch  ;  Centronotus  vadigo ,  Lacép.  Huit  aiguillons  au  devant 
de  la  nageoire  du  dos;  ligne  latérale  tortueuse  ;  nageoires  du 
dos  et  de  l'anus  falciformes  ;  nageoire  caudale  fourchue  ; 
première  épine  dorsale  couchée  en  avant  et  immobile  ;  corps 
alongé  et  comprimé  ;  museau  arrondi  ;  mâchoires  garnies  de 
petites  dents  isolées  ;  yeux  grands  ,  à  iris  nacré  ;  nuque 
transparente  ;  opercules  lisses. 

Ce  poisson  a  le  dos  couvert  d'un  manteau  bleu  chatoyant, 
dont  les  bords  descendent  en  festons  sur  les  côtés,  qui  resplen- 
dissent de  l'éclat  de  l'argent.  Son  ventre  est  blanc  ;  le  dessus 
de  sa  tête ,  d'un  beau  bleu  d'outre-mer  ;  sa  nageoire  dorsale 
blanchâtre;  celle  de  Tanus  blanche  et  pointillée  de  noir. 

La  liche  habite  la  mer  Méditerranée ,  sur  les  côtes  de  la- 
quelle on  la  nomme  derbis ,  lampuga^  Ucia,  luzia,  suivant 
les  lieux.  Il  paroit  bien  qu'elle  est  le  poisson  nommé  yXoLVKoç 
par  Aristote.  Rondelet  en  a  parlé  sous  le  nom  de  seconde 
espèce  de  glaucus,  dans  le  16.'  chapitre  de  son  8.*"  livre;  et 
quoique  Bloch  en  ait  traité  spus  la  dénomination  de  scomber 
amia,  elle  ne  se  rapporte  aucunement  au  poisson  que  Lin- 
nœus  et  Artédi  ont  ainsi  appelé. 

Elle  vit  de  petites  espèces  de  dupées,  et  pèse  de  quatre  à 
quarante  livres. 

Sa  chair  est ,  dit-on ,  préférable  à  celle  du  thon. 

La  Liche  éperon  :  Lichia  calcar^  N.  ;  Scomber  calcar ,  Bloch , 
336,  ûg.2;  Centronotus  calcar^  Lacépède.  Quatre  aiguillons 
au  devant  de  la  nageoire  du  dos:  corps  et  queue  presque 
alépidotes  ;  mâchoire  inférieure .  plus  longue  que  la  supé- 
rieure ;  ligne  latérale  presque  droite  1  catopes  couchés  dans 


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^«4  Lie 

un  sillon  pendant  le  repos;  teinte  générale  argentée ,  av^e 
des  reflets  noirs  sur  le  dos  ;  nageoires  bleuâtres. 

Ce  poisson ,  de  la  taille  du  maquereau ,  est  fort  abondant 
sur  la  côte  de  Guinée.  Sa  chair  est  d'une  saveur  agréable. 

Le  centronote  argenté ,  des  rivages  de  FAmérique,  et  qui 
est  regardé  par  Gmelin  comme  un  gastérostée ,  est  rapporté 
au  genre  Liche  par  M.  Cuvier.  Voyez  Centronote  ,  ScoMBi- 
KOÏDE  et  Leiche.  (h.  C.) 

LICHEN.  {Bot.)  Ce  nom  étoit  donné,  par  les  anciens,  à 
une  plante  en  usage  pour  guérir  les  dartres  et  d'autres  affec- 
tions cutanées.  Dioscoride,  Pline,  Galien ,  etc.,  ne  la  décri-* 
vent  pas  d'une  manière  satisfaisante ,  de  sorte  que  Ton  est 
réduit  à  des  conjectures  sur  son  espèce.  Dioscoride  nous  ap-» 
prend  que  le  lichen  étoit  aussi  nommé  biyon,  qu'il  croissoit 
habituellement  sur  les  pierres  humides  et  souvent  arrosées* 
Les  commentateurs  de  ces  auteurs  sont  la  plupart  du  sen^ 
timent  que  le  lichen  des  anciens  est  notre  <  marchanlia  poly^ 
morpha^  ou  même  le  marchantia  oonica  :  ils  se  fondent  sur 
ce  que ,  de  leur  temps ,  ces  deux  plantes  hépatiques  s'em- 
ployoient  dans  les  pharmacies  aux  mêmes  usages  que  Je 
lichen,  et  qu'elles  croissent  effectivement  dans  les  mêmes 
circonstances.  Cependant  quelques-uns  d^eux  soupçonnent 
et  pensent  même  que  le.  lichen  ancien  peut  très -bien  être 
une  de  nos  espèces  de  lichen  ,  p4r  exemple,  le  lichen  pu  Imo^ 
norias  y  Linn.  (voyez  Lobaria.),  ou  le  lichen  parietinus,  Linn. 
(voyez  Imbricaria).  On  doit  encore  faire  remarquer  que 
Pline  distingue  deux  espèces  de  lichen.  La  première  est,  selon 
lui ,  une  herbe  qui  pousse ,  une  à  une ,  des  feuilles  élargie^ 
k  la  base ,  dont  la  tige  est  solitaire  et  garnie  de  feuilles  pen' 
dantes.  Cette  herbe  se  plaisoit  dans  les  lieux  pierreux. 
C.  Bauhin  pense  que  ce  peut  être  une  plante  grasse ,  et  même 
le  saxifraga  cuneifolia,  ce  qui  est  bien  hasardé.  La  secoude 
espèce  de  Pline  croissoit  sur  les  pierres,  comme  la  mousse, 
et  est  rapportée  au  lichen  de  Dioscoride. 

Jusqu'à  Michéli  les  botanistes  ont  désigné  par  lichen  des 
plantes  diverses.  Dans  le  Pinax  de  C«  Bauhin  on  trouve  réunis^ 
sous  ce  nom ,  les  hépatiques  des  genres  Marchantia ,  Targionia 
et  quelques  espèces  de  Jungermannia,  C'est  aussi  la  même 
application  de  cette  dénomination  qu'on  retrouve  dans  quel* 


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Lie  -355 

ques  botanistes  contemporains  ou  poslérieuréi  aux  Bauhîn. 
Plus  tard  Rai  s^est  9ervi  de  ce  nom  pour  un  de  ses  genres  9 
qui  comprend  les  M archaniia ,  VHepatiaa  de  plusieurs  autres 
botanistes ,  et  une  partie  de  nps  lungermannia,  Dillen ,  qui, 
a  aussi  un  genre  Lichen,  y  rapporte  les  genres  Marchantia, 
Riccia,  Guentheria,  Targionia  et  SphœrQcarpus;  il  en  exclut 
toutes  lesJungermannia  et  VAndrœa,  qui  sont  ses  Lichenastrum^ 
expression  par  laquelle  il  a  voulu  rappeler  que  ces  plantes 
ont  beaucoup  d^analogie  avec  les  précédentes.  D'après  cela 
on  peut  dire  que  la  famille  des  hépatiques  réunit  les  lichens 
de  ces  botanistes. 

D'une  autre  part,  Tournefart  et  Michéli  réservèrent  la 
nom  de  lichen  à  un  genre  très-différent  des  précédèns,  adopté 
par  Linnœus,  et  tellement  riche  en  espèces  très-variées, 
que  ,  des  son  adoption  par  Linna^us ,  les  botanistes  ont  cher^ 
ché  à  le  diviser:  maintenant  il  forme,  à  lui  seul,  une  famille 
contenant  un  grand  nombre  de  genres.  Nous  en  donnons 
les  caractères  et  Thistoire  dans  notre  article  Lichens.  Les 
plantes  de  ce  genre  méritent  d'autant  mieux  le  nom  de 
Licheny  qui  signifie  dartre^  en  grec,  que  beaucoup  d'entre 
elles  forment ,  sur  les  rochers ,  les  pierres  et  les  écorces 
d'arbres ,  des  croûtes  lépreuses  ,  comparables  à  cette  ma- 
ladie de  la  peau ,  à  la  guérison  de  laquelle  plusieurs  ont  été 
employées.  (  Lem.  ) 

LICHEN- AGARICUS.  (Bo^)  Michéli  donnoît  ce  nom  à 
un  genre  de  la  famille  des  hypoxylées ,  que  depuis  on  a 
adopté  sous  le  nom  de  Sphœria,  Il  trouvoit  que  les  végétaux 
qui  le  composent,  tiennent  à  la  fois  des  champignons,  surtout 
dans  leur  état  de  fraîcheur ,  et  des  lichens  par  leur  nature. 
Actuellement  ils  font  partie  de  l'ordre  intermédiaire  des 
hfpoxjylées ,  établi  par  M.  De  Candolle.  Michéli  en  a  décrit  un 
petit  nombre  d'espèces,  qu'il  disposoit  en  trois  sections,  qu'il 
nomme  ordres.  La  première  renferme  les  espèces  droites ,  ra- 
meuses ou  simples,  qui  comprend  les  sphceria  hvpoxylon, 
digitata,  militaris;  dans  la  deuxième  sont  les  espèces  crustacées 
ou  tubéreuses,  qui  portent  leurs  conceptacles  à  la  surface  su* 
périeure  ou  inférieure  ;  la  troisième  contient  quelques  es- 
pèces qui  ne  sont  point  crustacées,  et  dont  les  séminules 
sont  à  la  surface.  Les  espèces  de  ces  sections  sont  fort  difficiles 


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*5«  Lie 

à  dëterminer,  parce  qu^elIes  rentrent  dans  des  sections  du 
genre  Sphceria ,  extrêmement  nombreuses  en  espèces ,  qui  ^ 
pour  la  plupart,  sont  elles-mêmes  très-mal  définies.  Michéil 
considère  les  conceptacies  de  ces  végétaux  comme  des  fleurs 
apétales,  stériles,  sans  étamines  ni  pistil  ni  calice,  et  adhé^ 
rentes  à  des  masses  gélatineuses.  (  Lem«  ) 

LICHEN  DE  GRÈCE.  {BoL)  Voyez  Orseiljle,  (Lem.) 

LICHEN ASTRUM.  (Bot.)  Dillen,  dans  son  Hist.  musc.f 
désigne  ainsi  un  genre  que  Michéli  et  Linnaeus  ont  nommé 
jungermannicu  Voyez  Lichen.  (Lem.) 

LICHENÉES  ou  LIKENÉES.  {Entom.)  Geoffroy  a  désigné 
sous  ce  nom,  avec  les  épithètes  de  rouge  et  de  hleUê^  deux 
noctuelles  (noc^if a  sponsa  ^  fraxini)^  dont  les  chenilles  se  nour^ 
rissent  principalement  de  lichens,  ou  parce  que  leurs  ailes 
supérieures  sont  grises  et  peuvent  faire  confondre  au  pre-» 
mier  coup  d'œil  ces  insectes  avec  les  lichens.  Voyez  Noctoelle« 
(CD.) 

LICHENOIDES.  (Bol.)  Nom  de  Tun  des  trois  genres  qui 
représentent  les  lichens  dans  YHistoria  muscorum  de  Dille^ 
nius  :  il  comprend  les  lichens  crustacés  ou  à  expansion  mem« 
braneuse ,  plane  ou  rameuse ,  qui  composent  les  genres 
Opegrapha,  Graphis  ,  Verrucaria,  Pertusaria,  Rhizodarpon ,  Pa-' 
Ullaria,  Psora,  Vrceolaria^  Squammaria ,  Plaeoàium,  Imhricaria, 
Collema,  Ph^scia,  Lobaria,  Sticta,  Peltigera^  Umbilicaria,  Rai 
avoit  employé  cette  dénomination  de  Lichetioides  dans  le 
même  sens  que  Dillenius  :  mais,  avant  lui,  Michéli  le  restrei* 
gnoit  au  genre  Verrucaria ,  le  Korkir  d'Adanson.  Enfin  le 
Lichenoides  d^Hoffmann  représente  le  genre  Physcia ,  ou  mieux 
le  Borrera^  qui  n'est  qu'une  division  du  Physcia.  (Lem.) 

LICHENOPORE.  {Fos$.)  On  trouve  dans  les  couches  du 
calcaire  coquillier^  ainsi  que  dans  les  craies,  de  petits  poly* 
piers  qui  adhèrent  quelquefois  à  des  coquilles,  et  qui  pa- 
roissent  n'avoir  point  encore  été  décrits.  Us  sont  pierreux, 
orbîculaires ,  parsemés  de  pores  à  leur  partie  supérieure,  sur 
laquelle  on  trouve  des  crêtes  élevées  ou  de  petits  tubes  qui 
rayonnent  du  centre  à  la  circonférence ,  sans  former  une 
étoile ,  comme  dans  les  polypiers  à  cellule  lamellée  en  étoile. 

Je  propose  d'en  former,  sous  le  nom  de  lichénopore,  un 
genre  dont  voici  les  caractères  :  Polypier  pierreux ,  Ji té  ^  orbi" 


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Lie  «S? 

eulaire ,  a¥èe  ou  tans  pMcule > poreux  àha  parHe  $uférieuft |  oà 
«e  trouverU  deê  crêtes  ou  des  rangées  de  tubes  rayonnantes^ 

EspéceSé 

ÎAc&àNOTomB  TURBiNii ,  Lichenopora  turhinata^  (  Def.  )  Cette 
jolie  espèce ,  figurée  dans  TAtlas  de  ce  Dictionnaire ,  a  I4 
forme  d'un  verre  à  patte.  Elle  est  lisse  extérieurement  et  sur 
ses  bords  ;  ses  pores  sont  larges  et  très-rapprochés  les  uns  des 
autres.  Diamètre  trois  à  quatre  lign.  ;  hauteur  à  peu  près  égale* 

LicHéNOPORE  CKÛFu  ^  Liehenopora  crispa.  (Def.)  Cette  espèce 
s^attache  sûr  les  corps  par  toute  sa.  surface  inférieure.  Elle 
est  un  peu  moins  grande  que  la  précédente,  et  sa  surface 
supérieure  est  couverte  de  petites  aspérités  formées  par  le 
prolongement  des  pores  ^  qui  sont  tubuleux^  Les  bords  sont 
quelquefois  relevés  et  forment  un  encadrement  autour  du 
polypier. 

.  Les  deux  espèces  précédentes  se  trouvent  dans  les  falu- 
nières  de  Hauteviile  et  d'Orglandes  y  département  de  la 
Afancbe. 

LicHénopoBB  DES  CEAtEs  9  Uchenopota  ùretaùéa.  (  Def.  )  Cette. 
espèce  forme  de  jolies  rosaces  sur  les  échinites  et  autres  corps 
qu'on  rencontre  dans  les  ciraies.  On  trouve  souvent  dans  la 
même  substance  ces  petits  polypiers  qui  ne  sont  adhérens  su^ 
aucun  corps;  mais,  comme  ils  portent  des  traces  de  leur 
adhérence ,  il  est  très-probable  que  les  corps  sur  lesquels  ils 
ont  vécu  ont  disparu.  Les  polypiers  de  cette  espèce  diffèrent 
de  ceux  des  espèces  précédentes,  en  ce  que  les  crêtes  dont 
ils  sont  couverts ,  sont  plus  petites  et  ne  présentent  point  de 
petits  tubes.  Diamètre  deux  à  trois  lignes.  On  les  trouve  dans 
les  couches  de  craies  de  Meudon ,  de  Maestricht  et  de  Nehou , 
département  de  la  Manche.  (D.  F.) 

LICHENOPS.  {Omith.)  Uoiseau  désigné  sous  ce  nom  dan$ 
les  manuscrits  de  Commerson  se  rapporte  au  olignot  ott 
traque!  à  lunettes,  motacilla perspicillata,  Gmel.  (Ch.  D.) 

LICHENS  et  HERPETTES ,  Lichenes.  {Bot.)  Famille  de  plantes 
cryptogames,  intermédiaire  entre  les  hypoxylées  et  les  hépar 
tiques,  avec  lesquelles  elle  a  des  affinités,  surtout  avec  les 
premières ,  et  que  Linnaeus  et  ses  imitateurs  placent  dans  la 
famille  des  algues* 

flC.  17 


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i58  Lie 

Ce  sont  des  plantés  terrestres  ou  adhérentes  aux  arbres  et  aux 
pierres,  fixées  par  des  fibrilles  très-déliées,  situées  à  la  partie 
inférieure  d'un  thallus^  ou  exjpansion  {réceptacle  universel ,  Ach.)^ 
crustacé  ou  grenu ,  ou  corné  ou  coriace  •  ou  membraneux 
ou  foliacé,  horizontal  ou  redressé,  sinué,  lobé,  découpé, 
ramifié,  branchu  ,  coralloïde  ou  filamenteux,  ordinaire- 
ment subéreux,  ou  cotonneux,  ou  spongieux,  ou  seiûblable 
à  de  l'étoupe  à  Tintérieur ,  et  recouvert  d'une  écorce  mince" 
plus  tenace;  portant:  i.**  des  conceptacUs  ou  apothecium  (re-' 
eeptacle" propre  ou  particulier,  Ach.),  épars  ou  agglomérés, 
sessilés  ou  portés  sur  une  tige  ou  pédicule  proipre  {podeciuni 
et  podicellum ,  pjxis ,  hacillug)^  variables  dans  leur  figure  (d'où 
lefs  noms  suivans  pour  lès  désigner,  scutella,  patellula,  lirella, 
pilidia,  orhilla,  peltà^  trica,  thalamia^  tubercula,  cistula,  ce* 
piialùdia,  capitula,  globulus,  verruca) ,  communément  en  formé 
d'écusson  ou  de  scutelle,  composés  d^une  écorce  ou  peau 
extérieure  et  souvent  d*un  rebord ,  produits  tous  les  deux  par 
le  thalltis ,  dont  ils  ne  différent  pas;  d'un  disque,  d'une  couleur 
différente  que  le  thallus ,  formé  par  une  peau  colorée  {lamina 
proUgera ,  Ach.)  qui  recouvre  un  noyau  {nucleus  proligerus, 
Ach.)  dans  la  substance  duquel  sont  les  corps  reproducteurs 
ou  séminules,  renfermés  dans  des  élytres,  (go/ig^/i;  sporaUe, 
thecœ,  etc.)  :  2.*  des  corps  tuberculiformes  ou  faux  concep- 
tacles  {cephalodia ,  cjphellaj  pulvinèlus,  soredia)  ,  fariheux  ou 
poudreux;  ou  fibreux,  ou  déchiquetés,  ou  frisés,  de  même 
nature  que  le  thallus ,  qui ,  comme  les  vrais  conceptacles , 
concourent  à  la  multiplication  de  la  plante,  et  que  l'on  a 
regardés  comme  des  organes  mâles  ou  des  eifiorescences  dues 
à  la  rupture  des  cellules  extérieures  du  thallus. 

Tels  sont  les  caractères  de  eette  famille,  qu'Acharius  con- 
centre dans  un  plus  petit  nombre  de  lignes.  Suivant  lui,  on 
peut  définir  ainsi  les  lichens. 

Réceptacle  universel,  ou  thallus  polymorphe ,  sans  racine, 
sans  tige,  vivace,  contenant  des  corpuscules  infiniment  petits 
ou  gongyles,  servant  à  la  multiplication  de  la  plante,  et  épsrs 
bu  nichés  à  la  surfî^ice  ou  dans  la  propre  substance  du  thallus, 
contenus  aussi  à  la  fois  dans  des  organes  propres,  colorés: 
réceptacles  partiels  ou  apotUecium ,  semblables  à  des  organes 
fructifères.  *    - 


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Lie  '^ 

t 

Cette  dëfinitiofi  talent  à  ce  ^ue  ce  éëMbrid  litkëBOgraplie  a 
été  conduit,  par  des  observations  muUîf^Uées  êî  }>iRPiitt  èkamen 
sévère  de  toutes  les  parties  des  licheqs,  à  les  considérer 
comme  formés  d'une  seule  et  m^me  substance  diversement 
modifiée,  renfermant,  cachées  dans  toutei^  ses  parties,  les 
séminules  reproductrices*  L'on  doit  i^vouer  que  les  fai^^ns 
qu'il  donne  ne  sauroient  être  réfutées^  Nous  pçnspn^  dpnc 
avec  lui  que  les  lichens  n'ont  point  de  frucU&catipi^  bien 
reconnue ,  puisque  toutes  leurs  parties  servent  à  la  multipli- 
cation; et,  en  outre,  que  les  conceptacles  ne  sauroient  ^Ire 
considérés  comme  des  organes  femelles,  et  les  corps  tubercu- 
leux ou  faux  conceptacles  comme  des  organes  mâles  :  opinion 
émise  par  des  naturalistes  plus  par  syst^iiie  que  par  convictiqu. 

Cest  à  là  LichénQgraphΣ  universelle  d'Acharius  qi^e  nous 
renvoyons  le  lecteur  qui  dmireroit  prendre  une  connoi^aQCe 
plus  particulière  de  la  structure  et  de  la  naiuré  des  éîyerses 
parties  des  lichens ,  et  étudier  plus  jprofôndément  l'histoire 
de  ces  êtres  singuliers,  qu'on  a  été  tenté  de  rap^i'oeher  du 
règne  animal.  Les  lickl^nb  effl^nt  sur  le  même  pied  des  coib- 
ceptatles  de  striictui*é  différente  ;  c'est  ce  qui  établit  ^  selbn 
Acharius,  la  distinction  de  cette  fktnillè  d'ay ëc 'cellèii  des 
algues,  des  chaihpigiions  et  des  hépaii^ités.  Oti  p^iit  ajouter 
encore  que  le  tissu  spongieux  et  hlàiie  éei  Uéhé'ns  Terëlt  -k 
l'air,  ce  qui  e^t  4û  si^nf  doute  à  unauc  propre  4^1<>i*é  par 
l'action  de  l'air  ;  enfin ,  qu'ils  dQftmçM  de  l'oxigène,  lorsque , 
mis  sous  l'eau  ,  on  les  soumet  à  l'action  du  soleil. 

Les  genres  que  nous  rapportons  à  cette  famille  avec  M. 
De  Candolle,  ont  été  d'abord  institués  ou  fdoptés  par  Acha- 
rius, et  ensuite  modifiés  par  lui»  ainsi  qu'on  va  le  voir  par 
l'exposition  suivante.  Nous  avons  cru  dcvoif  ajouter  quelques 
synonymes  à  la  suite  de  chaque  genre,  pour  faciliter  l'intel- 
ligence de  ce  qui  a  été.  dit  sur  chacun  d'eux  dans  c.e  Dic- 
tionnaire. 

Genres  de  la  famille  des  lichens. 

^  Conceptacles  pulvérulens  placés  sur  ui^e.cr.o^tç  peu  • 
adhérente*  .     '  •     . 

1.  Lepra,  Wigg.  ;  hegrana^  Ach.  j  PâfWâna^  HofiRn.  1> 
Ach«  ;  Coriia,  Vent.  ,      • 


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Cenomyetf 
Ach.  f  Uchau 


a6o  Lie 

s.  GoNioGAEiPON)  DccBiid.;  SpUwha,  Achr 
..    3.  Varioi^ua,  Fers.,  Ach* 

^^  Conceptacles  en  tubercules  ou  en  écu3Sons  insérés 

sur  des  tiges. 
4'.  IsiDiUM,  Ach. 

5.  SfrjKrophorus,  Ach.  9  Decand. 

6.  Stekeocaulon  9  Ach. 

7*  CoANicuLAUA,  Decand.  ;   Côrnicutariay  SeUtria  et  Alec- 
ioria,  Ach»,  Lichen. 

8.  UsNEA,  Ach.,  Decand.;  Evemiœ,  Sp.|  Ach. 

9.  RoccELLA ,  Decand. 

10.  Cladonia,  Hoffm.,  Ach.,  Prod.;  Decand 

11.  SCYPHOFHOKUS  ,  Vcut.  ,  Ach. 

12.  Helopodium,  Ach.,  Prodr,;  Decand. 

'^^*  Conceptacles  en  tubercules  ou  en  écussons  sessiles  ou 
pédoncules ,  insérés  sur  une  simple  croûte  grenue. 

1 3.  Bamycbs  ,  Ach. ,  Decand,  ;  Tuhercularia ,  Wigg«  >  Hoffm.  ; 
Basomyces  et  LeeitUœ ,  Sp* ,  Aob« ,  Licb. 

14.  Caltcium,  Pers.;  Idmhoria,  CûUeiuWt,  ÇypheUum  et  Co- 
pioeyhtj  Ach»,  Aot.  Aead.  HoU 

'  i5.  PATBU.ARIA,  Ach.,  Decand.;  ScuUUaria,  Hoffm.  ;  Leei" 
decB,  Sp»,  Ach«;  Ltean9rat,  Sp»,  Ach* 

*'^^^  Conceptacles  en  écusson ,  placés  entre  ou  sur  dés 

écailles  foliacées. 
i6.  Rhizocaepon,  Ramond;  Lecanorœ,  Sp.  Ach. 
17.  PsoRA  ,  Hoffm.,  Sp. ,  Ach. ,  Decand.  ;   Psoroma  et  Le 
canorœ ,  Sp. ,  Ach. 
i8.  Urceolaria,  Decand.;  Vrceolaria  et  Gyalecta,  Ach. 

19.  VoLVARiA,  Decand.;  Thelotrema ,  Ach. 

20.  Squammaria ,  Decand.  ;  Psor^,  Sp.,  Hoffm.  ;  Psoromos. 
Tlacodii ,  Sp. ,  et  Lecanorœ ,  Sp. ,  Ach. 

*****  Conceptacles  insérés  sur  des  feuilles. 

21.  Flacodium,  Ach.  ;  Lecanorœ,  Sp.,  Ach. 

23.  CofxEMA,  Hoffm»,  Ach. 

23*  Physcia  ,  Ach. ,    Decand.  ;   Idehcn ,  Hoffin.  ;  Borrera, 
RamaUna,  Cetraria  et  Everhia^  Ach. 

24.  Imbricaria,  Ach^;  ParmeUa,  Ach.;  Uohen,  Hoffm* 


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Lie  ^i 

^5.  LoBAMA ,  Ach. ,  HoflfVii. ,  Sp» 

26.  Sticta,  Ach.- 

27.  Peltigera ,  Decand.  ;  PeUidea ,  Jfephroma  et  Solorina ,  Ach»; 

28.  Umbiucaria^  Hofim.y  Ach.;   Gyrpphora,  Ach.;  Ç^r^ 
mium,  Vahlenb. 

29.  Endocarpon»  Hoffm. ,  Ach. 

30.  Plocaria,  Nées. 

Acharius  dispose  ainsi  les  genres  de  cette  famille  dans  son 
dernier  ouvrage  sur  les  lichen ,  son  Synopsis  methodica* 

CLASSE  I.''  Idiothalames.  Conceptaelet  d'une  Hibstasee.ef 
d'une  couleur  différentes  de  ylles  de  la  croûte  ou  expansion 
du  lichen. 

Ordre  I.*'  Homogènes.  Conceptacles  simples,  entièrement 
pulvërulena  ou  cartilagineux* . 

^  Conceptacles  sans  rebord. 
1.  Spiloma.  2,  Arthonia.  3.  ScZonna. 

**  Conceptacles  munis  d'un  rebord,  c'est-à-dire,  bordés. 

4*  GyaUcta,  S.Leeidea{iciléCanogonîum,Elir»).  G.CàUeium 
(  depuis  divisé  par  Acharius  en  quatre  genres ,  et  formant 
une  famille,  les  calycioïd  es  :  Lîmftona  (Sehitoiylon,  Pers.), 
Cyphelium,  CaUeium,  Cor^oeyhe).  7.  GyrofKora»  S.  Opegraphtu 

Ordre  II.  HériROG&NEs.  Conceptacles  presque  simple^,  aoli- 
taires ,  contenant  un  noyau  renfermé  dans  un  peritheeium. 

^  Conceptacles  bordés. 
^.  Craphii* 

*^  Conceptacles  ^ans  rebord. 

10.  Varuearia,  11.  Endocarpon» 

QftBRE  III.  HYpéRocàNEs.  Conoeptaclet  composés ,  c'esCrà-dire,' 
réunis  plusieurs  dans  un  tubercule  ou  une  verrue  de  même 
nature. 

19.   TrypetheUum  {Bathdium ,.  Ach.  ^  Meth,}.   i3.  GlfphêH. 
14.  Chiodeetonm  , 


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26»  Lie 

CLASSE  IL  Cœnotbalames.  Conceptâtfles  en  partie  de  itiême 
nature  que  leur  base,- 

Giii>RB  L*'  Pbymatodes.  Conceptacles  dans  des  verrues  for- 
nij^es  par  le  thallus. 

^     i5.  Ponna.    16.  Thelolrema^    17.  Pyrenula»    18.  Variolaria, 
19.  Sagedia,  20.  Polistroma. 

OapreIL  Di«coïi>£â.  Conceptacles  scute^formes ,  c'est-à-dire, 
en  forme  d'écusson,  ayant  leur  disque  d'une  nature  propre, 
colorée ,  et  leur  bord  de  couleur  différente  et  de  même 
^  ^iit«re  tfue  le  tliallus; 

^1;  fJtètbhària.  22.  Lecànom'  25.  Parmelia»  24.  Borrera* 
25.  Cetraria,  26,  Sticta,  27.  Pellidea,  28.  Nephrema.  29.  RoeeUa. 
3q«  Bi^arniom  3i.  Dufiurea* 

Oadre  IIL  CéFHALoÏDEs  OU  CATFrviÉs.  ConceptacIes  presque  glo- 
buleux, placés  aux  extrémités  des  ramifications  du  thallus, 
ou  portéssur  des  pédicules  ou  podetîums^  ou,  enfin,  épars, 
sessiles,  sans  rebord,  formés  en- dessus  et  en -dessous  par 
le  thaUus. 

'^Conceptacles  recouverts  en-4.Ç^us  par  une  lame  proH^érç. 

32^  Çtnomyce  {Capitularia ,  Flc^l^e).  33.  Baront^ces*  34. /«- 
dium^  35.  StGreocoukoH'» 

\*  Cooceplacles  revétuf  d'une  substance  analogue  à  celle 
du  thallus,  et  contenant  une  masse  pulvérulente. 

36.  Sphcerophoron»    37.  Rhizomor)piha. 

CLASSE  IIL  HoMOTHALAAiEs.  Conceptacles  de  même  couleur 

et  entièrement  de  même  nature  que  le  thallus. 
Cadre  L*'  ScuTEUifts.  Conceptacles  scuteUifotmes ,  munis  d'un 

rebord,  sessiles. 

38.  Alectoria,  39.  Ramalina,  40.  CoUema^ 
OasEB  IL  PEi>tÉs.  CoDceptâéles  terminaux  peltés,  c^est^a-dire, 

tu  fonne  de  bouclier,  à  peine  rebordés. 

41  •  Comieularia.  42»  Vsnea, 

€LASSE  IV.  Athalames.  Lichens  dont  les  conceptacles  sont 
inconnus  ou  nuls. 
43.  Lepraria. 


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LiC  ^3 

Nous  devons*  faire  remarquer  : 

1.**  Que  les  genres  Arthonia^  Graphie,  Opegrapha,  Verra* 
caria,  TrypeÛutium,  .Glyphi$,  Chiodfeton,  Porijia  {Fertusaria, 
Deeand.),  appartiennent  ou  pieuvent  être  rapportent  à  la  fa- 
mille des  hypoxylées  ; 

2**^  Que  les  genres  Rhizomorpha  et  Calicium^  placés  ici  par 
Acharius ,  sont  rapportés  aux  champigiiions  par  M.  P^rsoon , 
et  que  le  premier  paroît  plus  £oavjeiia2)leineat  placé  dans  la 
famille  des  KypoXylées  ; 

S.""  'Que  les  genres  Pyrpwla,  Si^gefiia^  Folistromm,  et  Dufauf 
>rea,  ne  sont  pas  très  *  distincts ,  et  qu'il  faudr^^  p eu t<- être  les 
réunir  aux  genres  T^erruoaria ,  Variolaria  et  Stereopaulow;  /. 

4.'*  Que  le  genre  Biatora,  établi  par  Acharius  dans  ,sa 
Methoduê,  ne  figure  plus  dans  cette  famille^i  L*auteur  a  re«- 
cotinu  que  l'espèce  sur  laquelle  il  l'avoit  fondée  n'est  qu'une 
variété  de  son  L^idea  turgida. 

Pries  propose  actuellement  {Aet»  StockK,  ijSai)  une  nour 
velle  classification  d^es  genres  àe  cette  famille  ;  mais  elle  ne 
nous  paroît  point  aussi  heureuse  qu^  celle  d' Acharius  :  selon 
IT usage  des  cryptogamistes  actuels,  iovLS  liss  noms  des  divi- 
sions sont  changés  et  de  n4)uveaiiit  genres  se  présentent  k  côté 
dfBS  anciens,  aux  dépens  desquels  ife  sont  £ormés  :  ces  chan» 
gemens ,  comme  on  le  conçoit  inen ,  peuvent  ^augmenter  la 
célébrité  de  Fauteur ,  mais  n'éelaircissent  point  l'étude  A^ 
la  science*  Voici  un  extrait  de  ce  travail. 

I.  CofnoTBJiLAMEs^  §«  u  L^prairics  :  lapraria;  Pulatraria; 
Pityria,  Pries;  hidium. 

§•  9*  Variolaires:  Sfiloma;  Comoloma,Flaa^k4S;  Comanglum, 
pries;  Variolaria» 

II.  lAA^ADiATESé  §.  1*  Calicium  :  tyrcnoUa^  Frie^;  ÇaUciumf 
Strigula,  pries  s  Coniocyhe» 

§>  a*  Spbérophores  ;  "Rhitomorpha  ;  Thamnomyee§ ,  Ehr^  s 
SphcETi^horon,  Per8.$  Roeella* 

lîh  GAsriBOTHALAMEs*  §^  1.  Verfucaires  c  Vtrrucaria}  Th/^ 
Mrema;  Trypethelium ,  Spreng.  ;  Endocarpon. 

§M  3,  Lecidées  ;  Traehylia,  Lecideg,,  Optgrapha.,  Gyrophgra, 
5=  Graphies  - 

IV^.Hymenothalames.  §»  i*  Piscoïdes  ;  Biatora  9  f ries  i  Col^ 
Uma,  farmfUafPeUidea»   . 


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3«4  Lie 

§•  9.  Céphaloïdes  .*  ^œomyces  ,  Cenontyee ,  StereoeoMlon  , 
Vsnea. 

Les  genres  GfyphiSj  Sagedia^  GraphU,  Parirut  et  Dufourea 
{Siphoria,  Pries),  d*Aeharius,  n*ont  pas  de  places  dëterâii- 
aëes ,  à  cause  des  affinités  qu'ils  offrent  avec  plusieurs  sections. 
Enfin  les  genres  Gyaleeta  ,  IJreeolaria ,  Leeanora ,  Physeia , 
Borrera,  Evenùaj  Stieta ,  Cetraria,  Comicularia  et  AUeioria 
sont  supprimes  ou  réunis  au  Pàrmelia. 

L'on  peut  porter  le  nombre  des  espaces  de  lièhens  à  douze 
cents  environ  ;  mais  ce  nombre  est  loin  de  la  réalité,  si  Ton 
4isit  observer  que  l'on  eonnoit  à  peine  les  espèces  étrangères 
i  l'Europe ,  et  que  les  contrées  équatoriales  ou  australes  en 
sont  aussi  pourvues  que  les  parties  boréales.  En  général,  on 
n^a  bien  décrit  que  les  espèces  d'Europe,  et  encore  chaque 
four  en  découvre -^t- on  de  nouvelles.  Ainsi  il  est  probable 
que  cette  famille  est  destinée  à  voir  augmenter  ses  genres 
et  ses  espèces. 

Les  lichens  se  plaisent  sur  lés  pierres,  les  rochers ,  même  les 
plus  durs ,  sur  les  arbre/et  sur  la  terre  stérile  ou  recouverte 
de  végétaux  Ynorts  ou  de  leurs  d^ris.  Ils  forment  la  dernière 
limite  de  la  végétation  sur  les  montagnes  alpines  et  vers  les 
*p6les  :  les  espèces  crustacées  sont  celles  qui  résistent  davan^ 
tage  an  froid.  On  ne  peut  pas  dire  que  chaque  espèce  affecte 
particulièrement  une  même  manière  de  croître  ;  car  un 
grand  nombre  viennent  indifféremment  sur  lés  pierres  et  sur 
les  arbres  ,  ce  qui  est  un  argument  très-fort  contre  ceux  qui 
prétendent  que  les  lichens  ont  de  vraies  racines.  Les  fibrilles 
qui  servent  à  les  fixer,  ne  sont  pas  des  racines,  mais  des 
sortes  de  crampons  ou  de  crochets.  Les  lichens  ne  sont  donc 
pas  des  végétaux  parasites  ;  ils  reçoivent  leur  accroissement 
par  l'humidité  qu'ils  pompent  par  tous  les  points  de  leur 
surface  :  aussi  les  vallées  profondes ,  les  montagnes,  les  bois, 
les  lieux  ombragés  et  humides  sont  leur  domaine ,  et  par 
conséquent  les  temps  de  pluie,  l'automne,  l'hiver  et  le  prin- 
temps ,  sont  les  époques  où  ils  attirent  particulièrement  nos 
regards  par  les  belles  plaques  ou  touffes  diversement  colorées 
qu'ils  forment  sur  les  rochers,  les  murailles,  la  terre,  les 
arbres  de  nos  routes  et  de  nos  vergers,  et  que  l'agriculteur 
se  hâte  de  détruire,  sans  réfléchir  que  la  nature  a  cherché  à 


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Lie  «68 

Bews  cacher  la  nvtdUè  des  ttones  d'âirbres  où  Taiidité  des 
rochers  y  en  les  revétissant  d'une  jparure  aussi  singulière  que 
variée,  destinée  à  devenir  un  jour  le  principe  d'une  végé- 
tation successivement  plus  brillante  encore ,  celle  des  hépa- 
tiques, des  arbustes  et  des  végétaux  phénogames.  Mais, il  faut 
l'avouer ,  la  trop  grande  multiplication  dés  lichens  sur  les 
arbres  leur  nuit;  aspirant  sans  cesse  l'humidité  de  l'air,  ils 
mettent  ainsi  un  obstacle  à  la  transpiration  nécessaire  à 
l'existence  de  ces  grands  végétaux^ 

Les  lichens  on't  une  existence  variable*  Ils  sont  généralement 
vivaces.  Comme  l'humidité  est  leur  élément,  on  pourroit pen- 
ser que  le»  chaleurs  de  Tété  ou  la  grande  sécheresse  seroient  le 
terme  de  leur  vie  ;  c'est  une  erreur  :  ils  se  dessèchent,  il  est 
vrai,  ils  deviennent  fragiles,  ils  se  réduisent  même  en  poudre 
si  on  les  froisse  ;  mais  la  moindre  pluie  leur  rend  toute  leur 
fraîcheur  et  ils  continuent  k  végéter.  On  a  remarqué  que  des 
lichens,  conservés  pendant  bien  des  années  en  herbiers,  ont 
végété  de  nouveau ,  ayant  été  replacés  dans  des  conditions 
favorables*  Les  liehens  naissans  ressemblent  à  de  petites  ta- 
ches, qui  s'étendent  insensiblement  :  on  aperçoit  bientôt  dans 
le  centre  des  tubercules  poudreux  très- petits,  ou  bien  les 
premiers  conceptacles  ;  ils  prennent  successivement  du  dé» 
veloppement  jusqu'à  l'état  parfait*  Ils  offrent  alors  des  as- 
pects différens ,  qui  peuvent  induire  en  erreur  et  conduire 
à  admettre  plusieurs  espèces  différentes.  Quelques  lichens . 
sont  rarement  en  fructification ,  et  cependant  tellement  mul- 
tipliés ,  qu'on  ne  sauroit  concilier  ces  deux  faits ,  si  l'on 
vouloit  que  les  ccmceptacles  seuls  produisissent  les  séminules 
ou  les  corps  reproducteurs  :  le  ph^seiaprunastri  est  dans  ce  cas» 
D'autres  lichens,  qui  croissent  indifféremment  sur  les  arbres 
et  sur  les  rochers,  ne  développent  de  préférence  leurs  scu- 
telles  que  dans  cette  dernière  circonstance  {physcia  cape^ 
rata^  perlatai  etc;).  Le  contraire  s'observe  aussi  pour  d'autres 
espèces.  Ainsi  tout  prouve  que  dans  cette  famille  il  existe 
ane  grande  variation  dans  les  espèces  et  beaucoup  de  diffi- 
cultés pour  les  caractériser. 

Les  lichens  ont  offert  à  l'analyse  une  grande  quantité  dé 
fécule  ou  gelée,  et  plusieurs  autres  principes.  M.  Benelius 
a  ainalysé  particulièrement   le  phy*cia  islandica  ;   il  dit  y 


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»66  LIÇ 

avoir  retrouvé  les  mêmes  priscipeft  dàds  les  usnea  harhaU^ 
phjrâeiafçLstigitUa  et  Jraxinea, 

II  a  reconnu  dans  le  physcia  islandiea  : 

j*""  Sirop 3,6 

2**  Bitartrate  de  potasse  avec  un  peu  de  tartrate 

de  chaux  et  phosphate  de  chaux 1,9 

S."*  Principe  amer»  •.•.•> ...••.*..     3 

•  4/  Cire  verte 1,6 

B/"  Gomme ^ • • . .  • .     3,7 

6.'"  Matière  colorante  extractive 7 

jJ"  Fécule  on  gelée.  •••••..  ^ 44*6 

8.*  Idem  insoluble. •  • •••••.   36,6 

.  Les  Nbrwégiens  et  lés  Lapons  mangent  las  lichens  dans  les 
temps  de  disette  :  ils  en  composent  une  pâte  en  les  mélan- 
geant avec  les  pommes  de  terre  ou  d'autres  alimens.  Cette 
nourriture  n'est  pas,  dit-on,  aussi  désagréable  qu'on  pour- 
roit  le  croire. 

Les  lichens  sont  la  ressource,  et  la  nourriture  d'une  multi<» 
fttde  d'animaux  :  en  quoi  il  faut  admirer  l'économie  de  la 
nature.  Les  bétes  fauves  se  nourrissent  en  hiver  avec  les 
lichens  foliacés  ou  branchus.  Qui  ne  sait  que  c'est  làia  nouiy 
riture  des  rennes  dans  les  régions  glacées  de  la  Laponie  et 
de  la  Sibérie?  régions  qui,  pendant  la  longue  durée  de  la 
saison  des  frimas ,  n'offrent  pas  d'autre  ressource  à  ces  ani^ 
maux ,  qui  savent  très^bien  écarter  la  neige  pour  se  la  pro* 
curer.  Ces  lichens  utiles  sont  les  principales  espèces  des 
genres  dadonia ,  Pkyscia ,  StereocoMlon ,  IJsnea.  Les  hommes 
ont  su  tirer  parti  de  ces  plantes  pour  eux* mêmes;  quelques 
espèces  sont  employées  comme  :  aliment  :  tel  est  le  ph^seid 
Ulandieay  également  en  usage  dans  l'art  de  guérir,  ainsi  que 
le  loharia  pulmonaria,  particulièrement  dans  les  affections 
pulmoniques,  hépatiques  et  eutanées.  Les  lichens  ont  géné- 
ralement une  saveur  amère  plus  ou  moins  marquée,  qui  en 
place  plusieurs  au  rang  des  médicamens  astringens,.  drasti* 
ques,  vermifuges,  hystériques,  antivénériens,  utiles  contre 
les  graviers  des  reins  et  de  la  vessie,  les  ulcères,  les  aphtes, 
les  hémorragies,  les  affections  cutanées,  pour  arrêter  les 
excoriations,  raffermir  les  hernies,  etc»  * 
Les  arts  tirent  de  presque  tous  les  lichens ,  par  la  maoérs* 


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Lie  467 

tîon  dans  la  chaux  ^u.Furiae,  une  coulent  prepre  à  la  tdnf 
ture  en  rouge  ou  en  brun,  surtout  de  VorseiUe  et  de  la  pofr 
relie,  deux  espèces,  Tune  foliacée ,  l'autre  crustacée ,  objets 
d'un  .ctfmmerce  assez  important.  Les  lichens  conservés  long* 
temps  en  herbier,  ou^ lorsqu'ils  se  décomposent,  rougissent 
un  peu.  • 

£n  Egypte ,  on  emploie  le  phjyscia  prunastri  pour  faire  lever 
le  grain  et  la  bière.  En  Europe,  on  se  sert  quelquefi^is  pour 
ce  dernier  usage  du  lobaria pulmonaria ,  etc.. 
•  Il  nous  reste  à  exposer  en  peu  de  mots  Thistoire  de  ces 
végétaux*  Quoique  .extrêmement  abondans ,  et  qu'ils  aient 
dû  fixer  Tattention  des. anciens,  on  ne  trouve  rien  dans  leurs 
écrits  qui  nous  atteste  qu'ils  les  aient  remarqués  autrement 
que  comme  des»  dégénérescences ,  ou  comme  nuisibles  à  la 
végétation  des  aibres.  Nous  avons  exposé ,  à  l'article  Lichbn  , 
ce  <|u'il  faut  penser  de  la  plante  qu'ils  désignoîent  par  ce 
nom..Iies  botanistes  du  moyen  âge  n'en  ont  signalé  qu'un 
très-petit  nombre,  confondant. sous  des  dénominations  im« 
{)ropres  beaucoup  d'espèces,  de  genre  et  de  familles  diffé- 
rentes, par  exemple,  sous  les  dénominations  -de  museus ,  usnea^ 
pulmonaria,  et  même  Mchen,  Plus  tarxi^  après  les  Bauhin, 
le  nom  de  lichen  fut  plus  généralement  employé^  pour  les 
désigner,  etTournelbrt  (1700)  le  faa  d'une  manière  iiTé« 
vocable,  puisque  depuis  on  s*en  est  servi  dans  cette  ac- 
ception. Trente  ans  après,  Pillenius  adopta  le  genre  d^e 
Toumefort,  sous  le  nom  de  JUbhenoide$>^  en  renvoyant  tou* 
tefois  aux  conferves  les  espèces  filamenteuses  (  Hor/.  des,  )• 
Il  le  blâma  d'avoir  refusé  des  fleurs  à  ces  plantes  ;  mais 
dans  son  HiJlona  mvêcoruin  il. fait  trois  genres  des  lichens: 
usnea,  ou  les  lichens  filamenteux;  eoraUaides  ou  lichens  droits 
et  rameux,  et  liekenoides,  ouïes  lichens  crustacés  et  foliacéSé 
Presque  dans  le  même  temps,  et  avant  la  publication  .de 
VHùtoria  muscorum  de  Diilen ,  Michéli  publia  son  Noya  ^0., 
fiera  plantarum ,  excellent  ouvrage ,  où  il  a  figuré  un  très-grand 
nombre  de  Hchens,  qu'il  présente  sous  les  noms  génériques, 
!.•  de  Uehen,  Tôum.  ,  où  se  rangent  presque  toutes  les 
plantes  de  cette  famiUe,  d'après  Acharius,  quelques  splur- 
ria,  hjrsterium,  etc.,  et  a."  àe  Lichenoides y  type  du.genore 
actuel  Verrucaria.  MichéJi  pensoit  que  les  scuteUcs  ou  coiw 


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^68  Lie 

ceptacics  ëtoient  les  organes  femelles ,  et  que  les  tubercules 
poudreux ,  ainsi  que  la  poussière  qui  saupoudrent  le  thallus , 
faisoient  fonctions  d'organes  mâles. 

Linnssus ,  adoptant  le  travail  de  Michéli ,  pn^enta  les  lichens 
tn  un  seul  genre ,  qu'il  divisa  en  plusieurs  sections,  que  Ven» 
tenat  proposa  d'adoptcnc  comme  genves,  avec  les  noms  suivans: 
CoNiA  9  Lepaoncus  ,  Ljbphopinacia  j  Geessodba  ,  Platypbyllum  f 

DerMATODEA  ,    CaPNIA  ,    SCYPHIPHORDS  ,     ThAMNIUM     Ct    UsNEA* 

(Voyez ces  mots.) 

Adanson ,  avant  Ventenat ,  réunit  les  liehens  aux  champi- 
gnons,* mais,  avecHili,  P.  Browrne,  etc.,  il  les  présente  sous 
les  genres Gaboka^  Cladona,  Usnea,  Platisma,  lacHEN,  Mich., 
KoLMAN,  KoRKiK,  Mart. ,  et  Graphis*  (Voyez  ces  nàots.) 

Wigger  et  Hoffmann  procédèrent  aussi,  avant  Ventenat, 
à  la  division  du  genre  lichen  en  plusieurs  autres ,  qui  repré^ 
sentent  également  plus  ou  moins  les  divisions  de  linnasus  avec 
des  noms  propres.  On  a  pu  s'en  apercevoir  dans  la  syaonj- 
mie  des  genres  placés  plus  haut  (voyez  aussi  Platisma,  Tu- 
BEACULAEiA,  LoBAHiA ,  I^CHBNoiDEs)*  Maîs  Icur  travail  uc  fut 
point  adopté  par  les  botanistes,  non  plus  que  celui  de  Ven- 
tenat. Acharius  vint,  qui,  plus  heureux,  réussit  à  faire 
adopter  un  changement  devenu  absolument  nécessaire.  Il  pré- 
senta dans  son  Prodrome  le  genre  Lichen  divisé  en  vingt-sept 
tribus ,  auxquelles  il  assigna  des  noms  génériques,  et  dont  M. 
De  Candolle  fit  autant  de  genres  distincts  dans  la  Flore 
française.  Acharius ,  dans  sa  Mtthodus ,  en  fit  aussi  des  genres , 
qui,  dans  sAldehenographia  et  son  Synopsis  y  reparurent,  mais 
modifiés  ou  même  changés.  Son  premier  travail  montroit  ces 
genres  dans  un  ordre  naturel ,  qu'il  a  iellement  modifié  en- 
suite, que  sa  disposition  est  devenue  totalement  systématique 
et  qu'elle  offre  des  rapprocbèmens  qui  ne  sont  pas  avoués 
par  la  nature,  par  exemple,  celui  du  gyrophora  auprès  des 
epegrapha  et  des  ealieium»  Mais  on  doit  dire  que  ses- genres 
sont  mieux  caractérisés  qu'ils  ne  l'étoient  auparavant,  étant 
fondés  sur  les  caractères  fournis  par  les  organes  qui  repré- 
sentent la  fructification.  Maintenant  les  naturalistes  s'accor- 
dent généralement ,  comme  Acharius,  sur  la  nécessité  de  di* 
viser  les  lichens  en  genres  ;  plusieurs  même  ont  proposé  des 
modifications  qui  ont  été  adoptées. 


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Lie  ^«* 

Les  ouvrages  d'AfharJtts,  comme  ceux  d'HofiisiaAii ,  de 
Dîllen  et  de  Michéli ,  sont  indispensables  à  ceux  qui  veulent 
étudier  avec  profit  la  famille  des  lichens.  Les  ovvraf  es  de 
Schmiedel,  de  Roth,  de  Leera,  de  Dickson,  de  PersooB,  de 
lânk,  de  Flœrke ,  d'Ëhrenberg,  de  Fries,  leur  offriront  enr 
core  des  ressources  et  des  occasions  de  se  convaincre  qu'il 
reste  beaucoup  à  faine  pour  bien  oonnoître  ces  végétaux  cu^ 
rieux.  (Lem.  ) 

LICHËSTEN.  {Omith.)  Nom  danois  du  grimpe];eau  d'£u<r 
rope,  certhia  familiaris  f  Linn.  (Ch.  D.) 

LICHI.  (Bot.)  Voyex  Lit-chi.  (Lem.) 

LICHINA  (Bo^)  Une  petite  espèce  de  plante  marine^, 
déjà  décrite  dans  ce  Dictionnaire,  à  Tarticle  Chond&e,  form^ 
le  genre  Lichina  d'Agardh  ou  Pygmœa  de  Stackhouse.  Cette 
plante  est  le  chandrus  pygmœus ,  LsLmx,  ou  fuoits  pygmœu$ 
de  la  plupart  des  botanistes»  Elle  ressemble  beaucoup  à  un 
lichen  rameux,  d'où  lui  vient  le  nom  que  lui  a  imposé 
Agardh.  Cette  ressemblance  est  telle  que  le  célèbre  Acharius, 
aur  Fautorité  d'Hoffmann,  avoit. placé  ce  végétal  dans  la  fa* 
mille  des  lichens.  C'esé  le  lichen  eonfini$  et  le  sUreooaitloi^ 
eonfine.de  son  Prodrome  et  de  sa  Méthode  9  qui  ne  rep«rois7 
sent  plus  dans  sa  Lîchénographie  ni  dans  son. Synopsis. 

Agardh  et  Stackhouse  assignent  pour  caractère,  au  genre 
Liohina,  d'avoir  des  tubercules  fructifères,  d'abord  percés, au 
sommet ,  puis  développés  en  forme  de  godet  ou  de  scutelles. 
Stackhouse  ajoute  :  fronde  coriace ,  roide ,  très-raccourcie , 
à  extrémité  dilatée  et  palmée. 

.  L'espèce  est  nommée  lielUna  pygmma  par  Agardh.  {Syn^ 
^ë*  9  P*  9')  ^'^^  le  py^^MP^  lichenoides  de  Stackhouse ,  et  If 
gelidium  pjrgmœitm  de  Lyngbye,  que  nous  avons  dit,  mais  à 
tort ,  être  le  gigarHna  pygmœa  de  Lamouroux.  Il  est  possiblg 
que  ce  ne  soit  pas  lefueus.pygmœuâfEngUêh  Bot;  i3S2.  Voyez 
Chondae.  (Lem.)  t 

UCHTENSTEINIA.  (Bot.)  Il  existe  deux  genres  de  plantes 
qui  portent  ce  nom  :  Fus,  établi  par  Wendland,  est  réuni 
par  quelques  botanistes  au  genre  Lomn^hu.  Voici  ses  carac-? 
tères  :  Calice  double;  l'extérieur,  comme  l'intérieur ,  S — ^^5 
dentées;  corolle  monopétale,  tubuleuse;  étaminescinq,^réu« 
nies  k  leur  sommet  et  plus  longues  qui^  la  corolle  ^  nectaire 


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i'ià  Lie 

tftsëré  sur  le  calice  f  ovaire  supérieur,  a  un  seul  style;  baie 
&  cinq  semences. 

L'eSpéce  sur  laquelle  est  fondé  ce  genre ,  croit  au  cap  de 
Bonne -Espérance.  C'est  un  arbrisseau  à  feuilles  opposées, 
ovales,  grisâtres,  et  à  fleurs  de  couleur  rouge,  formant  de 
petits  bouquets  axillaires. 

Le  second  genre  Liehlensteinia  a  été  décrit  par  Willdenow 
dans  le  premier  volume  du  Magasin  des  curieux  de  la  nature 
de  Berlin.  Il  offre  pour  caractères  génériques  :  Point  de  ca- 
lice ;  six  pétales  canaliculés  et  ondulés  ;  six  étamines  insérées 
sur  le  réceptacle;  ovaire  supérieur  portant  trois  styles;  cap- 
sule à  trois  loges,  s'ouvrifttt  à  demi  ;  plusieurs  graines  atta- 
chées* à  la  jonction  des  valve). 

Deux  espèces  sont  mentionnées  par  Willdenow:  ce  sont 
deux  plantes  vivaoes  qui  croissent  également  au  cap  de  Bonne- 
E^érance.  Voyee  Mém*.  cur.  Berl.  I,  pi.  i.  (Lem.) 

LICI,  LÏCHI.  {Bot.)  VoyeiLiT-CHi.  (J.) 

LICIET.  (Bot.)  Voyez  Lyciet.  (L.  D.) 
*  L1CINË ,  JUeinus.  (  Entom.)  M.  Latreille  a  indiqué  sous  ce 
ftom  de  gèntè  un  groupe  de  petits  carabes,  tels  que  le  cos- 
9Ùtéu8,  Vemarginatus  ^  le  depressus,  le  silpkoides^  dont  le  der- 
nier article  des  palpes  antérieurs  est  en  forme  de  hache» 
(CD.) 

LICOCHES.  (  Malùcoz.  )  Nom  vulgaire  des  limaces  dans 
quelques  pi^ovinces  de  la  France.  (De  B. ) 

LICONDO.  {Bot.)  Arbre  du  Congo,  cité  dans  le  Recueil 
des  voyages  par  Théodore  Debry.  Son  tronc  est  si  gros  que 
six  hommes  ont  peine^  à  en  embrasser  le  contour,  et  que 
depX'éents  hommes  armés  peuvent  se  ,i9ettre  à  Tabri  sous 
80Ù  feuillage.  Dans  le  pays  on  creuse  ce  .tronc  pour  en  faire 
des  canots.  (J.) 

'  LICOPHRË9  hycophru.  {Conchyi.?)  Le  petit  corps  crétacé 
qui  sert  de  type  à  ce  genre  avoit  été  confondu  d'abord  avec 
les  nummulites.  MM.  voh  Fichtel  et  von  MoU  en  firent  une 
espèce  de  nautile,  on  ne  sait  trop  pourquoi.  Enfin  ,  M.  Denys 
de  Montfort  ien  a  fait  un  genre  distinct,  qu'il  caractérise  à  sa 
manière  :  il  le  nomme  licophre  lentille  ,  lycophris  lenticu^ 
taris.  Le  fait  est  que  c'est  iiri  petit  corps  lenticulaire ,  dia- 
phane ;  les  dent  ^râices  soi^t  également  criblées  de  petits 


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LI(2  a?* 

trous  ou  cellules  rondes.  Il  cdnviendroit  donc  mieux  qu'il 
fût  placé  près  des  alréolîtes ,  pariiii  les  polypiers  foraminéi 
de  M.  de  Lamarck*  Quoi  qfu'il  "en  soit ,  ces  lieophres'se 
trouvent  en  grande  quantité  dans  les  banes  calcaires  de  la 
Trdiisiîyanie.  Von  Fichtel  £gure  cette  espèce  ^  Teét^  mie.  ^ 
lab.  7,  fig.  a,  h,  (De  B.) 

'  JLICOPHRE.  (Fo55.}  Dans  sa  Ctonehylioloigie  systénatique 
M.  Denys  de  Montfort  a  donné  le  nom  de  Licophreà  un  genre 
de  coquilles  microscopiques  fossiles,  auquel  il  a  assigné  les  ca^ 
ractéres  suivans  :  Coquille  libre ,  univalve ,  cloisonnée  et  cel^ 
lulée,  lenticulaire;  test  e^ttérieurement  tubertsulé  ou  criblé , 
sans  rides  ou  rayons,  recouvrant  la  spire  intérieure;  bouche 
inconnue;  dos  ou  marge  caréné;  centres  bombés  et  relevés. 

La  figure  qui  accompagne  la  description  de  Tespéce  que  cet 
auteur  a  décrite  pour  servir  de  type  à  ce  genre,  et  à  laquelle 
il  a  donné  le  nom  dé  licophre  Içntiilé,  lyoophris  UiùicutarU, 
est  si  mauvaise  qu'il  est  presque  impoSfi(ible  de  reconnoitre 
qu'elle  est  celle  d'une  cof^ille. 

On  trouve,  dit  cet  auteur-,  les  coquilles  de  cette  espèce  en 
très-grande- quantité  -dnns  les  bants  de  la  Transilvanie.  Elles 
sont  diaphanes  et  criblées  poUr  ainsi  d|re  à  jour,  ce  qui  rend 
leurs  cellules  rondes,  et  on  pourroit  regarder  chaque  trou 
comme  une  bouche,  d'autàtït  plus  quVlles paroissent  s^être 
fermées  suceessîveînent.  Diamètre,  3  lignes; 

D'après  cette  description  on,  est  tout  aussi  embarrassé  que 
d'après  la  figure  j- pour  savoir  à  :  quelle  coquille  ces  caractères 
doivent  appartenir ^  mais,  <:onime  M.  Denys'  de  Montfort  in^ 
dique  qu'elle  a  été  figurée  dans  l'ouvrage  de  Fichtel  et  de  Moll , 
Testac»  microic. ,  tab.  7 ,  fîg.  A  B,  deuxième  variété ,  nous  avons 
cru  kieconnoître  dans  cette  figure  un  genre  de  coquilles  que 
Pon  trouve  dans  de^  couches  qui  paroissent  appartenir  à  la 
formation  crayeuse  à  Maastricht ,  à  Mirambeau  (  Charente  in- 
férieure) et  à  Mêrîgnac  près  de  Bordeaux.  L'espèce  que  l'on 
rencontre  dans  cette  dernière  localité ,  parott  identique  avec 
cèSie  qui  Se  trouve  représentée  dans  l'ouvrage  de  Fichtel  et 
de  Moll ,  que  Montfort  a  nommée  licophre  lentille.  Celles  qui 
se  trbutent  à  Maestricht,  que  Fortis  a  nommées  dîscolithe 
lentîf%)ffme,  et  qui  ont  été  figurées  dans  l'ouvi^age  de  Fàujassur 
les"  ibssilèS'dela  montagne  de  Sailit^Piitrre ,  pi.  34 ,  fig.  1  —  4 , 


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«7>  Lie 

différent  de  cellei  de  Mérignac  et  delà  TraosUvaniei  en  ce  que 

les  tubercules  qui  les  couvrent  sont  beaucoup  plus  petits. 

Ce  genre  de  coquilles ,  qui  ont  dû  être  recouvertes  en  en- 
tier par  les  animaux  qui  les  ont  formées,  ne  ressemble  pas  in- 
térieurement aux  nummulites.  Au  lieu  de  cloisons,  on  y  trouve» 
comme  sur  les  orbulites,  de  petits  pores,  qui  ne  forment 
point  une  rangée  spirale ,  mais  qui  sont  régulièrement  dispo- 
sés, et  chacun  d^eux  semble  occuper  1»  maille  d'un  treillis* 
.  L'espèce  de  ces  coquilles  que  Ton  trouve  à  Mirambeau  dans 
une  couche  analogue,  par  les  fossiles  qu'on  y  rencontre ,  avec 
la  montagne  de  Maestricht ,  au  lieu  de  tubercules ,  est  cou- 
verte de  très>petits  points  creux ,  et  est  un  peu  plus  grande 
que  les  précédentes  ^  nous  lui  avons  donné  le  nom  de  Lico*> 
phre  de  Faujas,  licopkris  Fauja$iL  (D*  F.  ) 

LICORNE,  Unicomut.  {Conâl^L)  M.  Denys  de  Montfort, 
Conchyl.  systém»,  tom*  s,  pag*  455,  est  le  premier  qui  ait 
cru  nécessaire  de  séparer  du  genre  Pourpre  de  M.  de  Lamarck 
les  espèces  qui  ont,  à  Textrémité  antérieure  du  bord  droit» 
un  prolongement  considérable  en  forme  de  corne ,  dont  on 
ignore  Tusage  et  le  mode  de  formation,  et  qui,  à  cause  de 
cela ,  sont  connues  depuis  long  -  temps  dans  le  commerce 
sous  le  nom  de  licorne.  M*  de  Lamatck,  depuis  la  publication 
de  l'ouvrage  de  M.  Denys  de  Montfort ,  paroît  avoir  adopté 
ce  genre ,  qu'il  nomme  monocero$ ,  en  latin.  Ses  caractères  sont: 
Coquille  subglobuleuse,  rugueuse  $  Inspire  courte  ;  le  dernier 
tour  beaucoup  plus  grand  que  tous  les  autres  ensemble: 
ouverture  ovale ,  échancrée  antérieurement  ;  les  bords  très- 
évasés ,  réunis  ;  le  droit  ayant  une  sorte  de  corne  ou  de  dent 
très-longue,  recourbée  près  de  l'échancrure;  le  gauche  formé 
par  une  large  callosité  recouvrant  la  columelle  et  l'ombilic. 
D'où  l'on  voit  que  ce  genre  est  très-rapprocbé  d^  Pourpres 
et  des  Nasses. 

M.  Denys  de  Montfort  regarde  comme  le  tjrpe  d?  ce  genre 
la  pourpre-licorne  qu'il  nomme  licorne  type ,  aaicoriuis  fypus, 
Martini ,  3  ,  tab.  89 ,  fig.  761  •  C'est  une  coquille  qui  a  quelque* 
fois  deux  pouces  de  hauteur  ;  elle  est  épaisse ,  de  couleur  brune 
ou  roustàtre  en* dessus,  blanche  en  dedans;  toute  sa  surface 
extérieure  est  rendue  rugueuse  par  un  assez  grand  nombre 
de  cordons  tuberculeux»  quelquefois  un  peu  squameux»  qui 


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Lie  27S 

descendent  du  sommet  au  bord  droit ,  de  manière  que  celui' 
ci  est  comme  dentelé  à  sa  lèvre  externe.  Elle  vient  de  Téx- 
trémité  de  rAmérique  méridionale.  C'est  Tespèce  que  M.  de 
Lamarck  nomme  monoceros  imhricatum.  Ce  dernier  zoologiste 
£gure,  dans  l'Encyclopédie  méthodique,  pi.  896  ,  n.""  1 ,  3 ,  4 , 
5  et  6 ,  quatre  autres  espèces  de  ce  genre ,  dont  nous  igno» 
rons  la  patrie  :  i^**  la  licorne  striée  y  qui  seodble  assez  rap-^ 
prochée  de  la  précédente ,  mais  dont  la  spire  est  encore  pro- 
portionnellement plus  petite  ou  l'ouverture  plus  grande,. et 
dont  les  cordons  décurrens  ne  sont  pas  tubercnlés  et  encore 
moins  squameux  ou  imbriqués  ;  2.''  la  licorne  cerclée,  dont  la 
spire  est ,  au^  contraire  ,  plus  élevée  et  les  tours  sillonnés  de 
cordons  aplatis,  séparés  par  des  sillons  profonds,  le  bord  droit 
étant  tranchant  ;  S.*"  laf  licorne  glabre,  qui  est  presque  lisse, 
comme  certaines  ancilles,  seulement  avec  les  stries  d'accrois-. 
sèment- indiquées ,  dont  l'ombilic  est  plus  découvert  et  le 
bord  tranchant;  4/  enfin,  la  licorne  lèvre  épaisse,  qui  me 
paroît  avoir  beaucoup  de  rapports  avec  la  précédente,  dont 
elle  pourroit  bien  n'être  qu'un  individu  plus  âgé,  et  dont  en 
effet  elle  ne  diffère  guère  que  par  une  plus  large  callosité  sur 
le  bord  columellaire ,  et  une  épaisseur  plus  considérable ,  avec 
des  dents  intérieures  sur  le  bord  droit.  (De  B.) 

LICORNE.  (Foss.)  On  trouve  dans  la  vallée  d'Andone, 
en  Piémont ,  une  espèce  de  ce  genre ,  à  laquelle  firocçhi  a 
donné  le  nom  de  Buccinum  monacanthos ,  Conch.  foss.  Subap,  » 
tab.  4,  fig.  12.  Voici  les  caractères  que  cet  auteur  lui  as^ 
signe  :  Coquille  épaisse ,  raboteuse ,  garnie  de  côtes  longitu^ 
(finales ,  noduleuses ,  à  columelle  ombiliquée  ;  à  bord  droit 
crénelé  intérieurement  .et  garni  d'une  épine  conique ,  à  co- 
lumelle  aplatie  et  portant  un  sillon  transversal  à  sa  base  : 
longueur  deux  pouces,  diamètre  quatorze  lignes. 

Je  possède  deux  coquilles  du  même  genre,  qui  ont  été 
trouvées  dans  le  Plaisantin  :  mais  elles  sont  moins  grandes , 
leur  forme  est  plus  globuleuse  ;  elles  sont  striées  transversa- 
lement ,  et  elles  n'ont  point  de  côtes  longitudinales.  Cette 
espèce  paroît  avoir  beaucoup  de  rapport  avec  celle  à  la- 
quelle M.  de  Lamarck  a  donné  le  nom  de  licorne  striée 
(Anim.  sans  vert.,  tome  7 ,  page  2S1),  et  dont  on  voit  une 
figure  dans  l'Enpyclop. ,  pi.  396,  fig.  ^  (D.  F.) 
26.  18 


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374  Lie 

LICORNE.  {Mamm.)  Les  anciens  ont  parlé  de  la  licorne. 
Aristote ,  Pline ,  ^lien  croyoient  à  son  existence ,  et  en  ont 
écrit  comme  d'un  animal  de  Flnde  et  de  TAfrique  ;  mais  ils 
ne  Tavoient  point  vue. 

Depuis  on  a  publié  de  nombreux  volumes  pour  démon- 
trer que  ce  n'est  point  un  animal  imaginaire  y  et  le  peu  de 
résultats  de  tant  d'efforts  n'a  fait  qu'augmenter  l'incrédulité. 
Jusqu'à  présent,  en  effet,  tout  ce  qui  concerne  l'existence  de 
la  licorne,  ne  repose  que  sur  des  rapports  obscurs,  des  ob- 
servations imparfaites  ou  sans  authenticité,  des  raisonnemens 
superficiels,  des  conjectures  hasardées.  Nous  ne  répéterons 
donc  pas  plus  ce  qui  en  a  été  dit,  que  nous  ne  l'avons  fait 
pour  les  centaures  et  les  hippogriffes.  Nous  nous  bornerons  à 
rappeler  qu'on  a  dépeint  et  représenté  la  licorne  sous  l'appa- 
rence d'un  cheval  ou  d'une  grande  antilope ,  ayant  au  milieu 
du  front  une  corne  longue,  droite  et  aiguë,  qui  étoit  une 
arme  puissante  et  dangereuse.  (F.  C.) 

LICORNE  [PETrrE].  {Ichlhyol.)  On  a  quelquefois  donné 
ce  nom  au  baliste  velu.  Voyez  Baliste  et  Monacanthe.  (H.  C.) 
'  LICORNE  DE  MER  (Mamm.),  un  des  noms  du  narval. 
(F.  C.) 

LICORNE  SANS  CORNES.  (Conchfl.)  Nom  que  donnent 
quelquefois  les  marchands  de  coquilles  à  une  petite  espèce 
de  buccin ,  ou  mieux  de  pourpre ,  très-commune  sur  nos  côtes 
septentrionales,  le  huccinum  lapillus  de  Linnœus.  (De  B.) 

LICORNET.  {lehthyol.)  Nom  spécifique  d*un  poisson  du 
genre  Nason.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

LICUALE,  lÀcuala,  (Bot,)  Genre  de  plantes  monocotylé- 
don es,  de  la  famille  des  palmiers,  de  Vhexandrie  monogynie 
de  Linnœus,  très-rappoché  des  corypha-,  offrant  pour  carac- 
tère essentiel  :  Des  fleurs  hermaphrodites;  point  de  spathe 
universelle  ;  un  calice  à  six  divisions  pileuses  en  dehors  ;  six 
étamines  ;  les  filamens  réunis  en  un  tube  court;  un  style; 
deux  stigmates;  un  petit  drupe  oblong  à  une  seule  loge, 
contenant  une  noix  osseuse,  monosperme. 

Licuale  épineuse  :  Licuala  spinosa^  Thunb. ,  Aet,  Holm.f 
1782,  pag.  284,  et  Nov.  plant,  gen.,  3,  pag.  70;  "Willd., 
6pec.,  2,  pâg.  20 1  ;  Licuala  arbor,  Rumph.,  Amboin.,  1, 
pag.  44,  ta}).  9*  Ses  tiges  sont  droites ^  ligneuses,  très-sim- 


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LID  â7S 

pies,  de  la  grosseur  du  bras,  hautes  d^eaviroa  six  pieds ^ 
soutenant,  au  sommet,  des  feuilles  longuement  pétîolëes, 
palmées,  à  découpures  profondes,  glabres,  étroites,  inéga- 
les, tronquées,  dentées  à  leur  sommet;  les  pétioles  droits.^ 
très-longs,  triangulaires,  épineux  sur  leurs  aogles  à  leur 
partie  inférieure  :  du  centre  des  feuilles  sortent  plusieurs 
pédoncules  droits,  soutenant  une  grappe  droite,  presque 
en  épi,  dépourvue  de  spathe  uoiverselle,  garnie  de  spathes 
partielles,  alternes,  aiguës.  Les  fleurs  sont  petites,  alternes, 
pédicellées,  trcs-rapprochées  ;  le  fruit  est  un  drupe  peu 
charnu,  ovale,  de  la  grosseur  d'un  pois,  monosperme,  ac- 
compagné, à  sa  base,  du  calice  persistant-,  l'embryon  dorsal» 
Cette  plante  croit  aux  Iles  Moluques.  (Poia.) 

LIDBECKIË,  Lidbeckia.  (Bot*)  Ce  genre  de  plantes,  pro<- 
ptisé,  en  1767,  parBergius,  appartient  à  l'ordre  des  synan- 
thérées,  et  à  notre  tribu  naturelle  des  anthé|nridées.  Voici 
les  caractères  que  nous  lui  attribuons,  d'après  nos  propres 
observations,  faites  sur  la  ÎÂdbeckia  peotinata,  qui  est  le  type 
du  genre. 

Calathide  longu em en t, radiée  :  disque  multiflore,  régulari- 
flore,  androgyniflore ;  couronne  unisériée,  liguliflore,  iieu«- 
triflore.  Périclîne  probablement  hémisphérique ,  un  peu  su» 
périeur  aux  fleurs  du  disque  ;  formé  de  squames  un  peu 
inégales,  irrégulièrement  trisériées,  appliquées,  oblongues- 
lancéolées,  uninervées ,  coriaces,  glabres  sur  les  deux'faces^ 
mais  bordées  par  de  longs  poils  mous  en  .forme  de  cils  :  les 
squames  intermédiaires  plus  grandes  que  celles  des  deux  au» 
très  rangs  ;  les  intérieures  notablement  plus  petites.  Clinanthe 
planiuscule ,  hérissé  de  fimbrllles  inégales,  piliformes*  Fleur$ 
du  disque  :  ovaire  oblong  ,  très  -  probablement  cylindracé  » 
muni  de  côtes  longitudinales,  et  de  deux  bourrelets ,  l'un  basi- 
iaire,  l'autre  apicilaire;  aigrette  nulle;  nectaire  très-éievé^ 
épais ,  cylindracé,  interposé  entre  l'ovaire  et  le  style;  corolle 
d'anthémidée ,  articulée  sur  l'ovaire,  à  quatre  divisions  ex- 
trêmement courtes  ;  anthères  pourvues  d'un  appendice  api» 
cilaire  arrondi  ;  style  articulé  par  sa  base  sur  le  sommet  du 
nectaire»  Fleurs  de  la  couronne  :  faux- ovaire  long,  oblong» 
membraneux,  quelquefois  surmonté  d'un  style  neutre;  co» 
rolle  à  tube  très-court ,  parfaitement  continu  avec  le  faux** 


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»?«  LÏD 

ovaire ,  à  languette  entière  au  sommet,  parsemée  de  glandes  ; 
point  de  fausses «étamines. 

LioBECKiE  PECTINÉE  :  Udbecha  pectinata,  Berg. ,  Descr,  pL  ex 
Cap,  B,  Sp.,  pag.  3o6,  tab.  5  9  fig.  9  ;  Cotula  stricta,  Linn. 
Mant.  Tige  herbacée ,  haute  d'un  pied  (  dans  Féchantilloa  in- 
complet que  nous  décrivons),  dressée,  presque  simple  ou 
peu  rameuse,  cylindrique ,  striée,  glabre,  garnie  de  feuilles. 
Feuilles  alternes,  sessiles,  longues  d'environ  un  pouce  ,  larges 
d'environ  six  lignes,  oblongues,  pinnatifides,  glabres,  par- 
semées de  petites  glandes,  comme  presque  toutes  les  autres 
parties  de  la  plante  ;  à  base  subpétioliforme ,  à  sinus  arrondis, 
è  divisions  très-entières,  oblongues ,  arrondies  au  sommet,  qui 
est  surmonté  d'une  petite  pointe*  Calathide  ressemblant  exté- 
rieurement à  celle  du  Chrysanthemum  leucanthemum ,  large  de 
plus  de  quinze  lignes,  solitaire  à  l'extrémité  de  la  tige,  dont 
la  partie  supérieure  est  nue,  pédonculiforme,  grêle,  point 
renflée  au  sommet.  Corolles  du  disque  probablement  jaunes  ; 
celles  de  la  couronne  probablement  blanches,  à  languette 
longue  de  six  lignes ,  large  de  deux  lignes.  Nous  avons  fait 
cette  description  spécifique,  et  celle  des  caractères  généri- 
ques, sur  des  échantillons  secs  de  l'herbier  de  M.  de  Jussieu 
et  de  celui  de  M.  Desfontaines.  La  Lîdbeckie  peçtinée  habite 
le  cap  de  Bonne-Espérance. 

Lîdbeckie  QUiNQUÉLOBés  :  Udbeclcia  quinqueloha  ;  Cotula  quiïi" 
queloba,  Linn.  fil.  SuppL  ;  Lidheckia  lobata^  Willd.  5p.  pL 
Cette  seconde  espèce  a  beaucoup  d'analogie  avec  la  pre- 
mière, et  habite  la  même  contrée.  Ses  tiges  sont  presque 
dressées,  simples,  un  peu  pubescentes  ;  les  feuilles  sont  al- 
ternesr,  pétiolées,  divisées  en  cinq  lobes  égaux,  semi-ovales, 
mucronés  ;  leur  face  inférieure  est  un  peu  tomenteuse  et 
blanchâtre  1  il  y  a  un  ou  deux  pédoncules  longs,  dressés, 
pourvus  d'une  petite  bractée  lancéolée ,  et  terminés  par  une 
calathide  grande  comme  celle  de  la  matricaire  ;  le  péricline 
est  composé  de  squames  égales  entre  elles;  Nous  n'avons  point 
vu  cette  plante ,  dont  la  description  est  empruntée  à  Linné 
fils  ;  mais  sa  ressemblance  extérieure  avec  la  précédente 
nous  persuade  qu'elle  offre  les  caractères  génériques  que 
nous  avons  observés  sur  l'autre,  et  qu'ainsi  elle  peut  être  at- 
tribuée avec  confiance  au  genre  Udbcckia. 


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Thunberg  a  indiqué ,  dans  son  Proiromus  plantarum  eapeti^ 
sium^  une  troisième  espèce  de  Lidbeckia,-  qu'il  nomme  hipiru^ 
nota.  Mais  rautoritë  de  Thunberg  suffi t-eile  poui*  établir  que 
cette  plante  apipartient  réellement  au  genre  dont  il  s'agit  ? 

Toumefort  avoit  fait  un  genre  Cotula,  ayant  pour  type  VArif» 
themis  valentina  de  Linné  9  ei  pour  caractères  la  calathide 
tantôt  radiée ,  tantôt  non  radiée ,  le  péricline  ordinairement 
imbriqué,  les  fruits  plans,  cordiformes  et  comme  ailés*  Il 
attribuoit  à  ce  genre  V Anthémis  valentina,  les  Anat^clus  oo- 
lentinus  et  creticus  y  la  Cotula  turbiruUa  de  Linné ,  et  deux  au- 
tres espèces.  Ainsi  le  genre  Cotula  de  Tournefort  correspond 
à  peu  près  au  genre  Anacyclus  de  Linné. 

Vaillant  nomma  Santolinoides  un  genre  correspondant  à 
peu  près  au  Cotula  de  Tournefort  et  à  YAnaojelus  de  Unné, 
et  il  créa ,  sous  les  noms  de  Cotula  et  d^AnanthocjeUis ,.  deux 
genres  qui  méritent  d'être  ici  remarqués.  V Ananthocyolus  ^ 
composé  de  deux  espèces ,  qui  sont  les  Cotula  coronopifolia  et 
anthemoides  de  Linné ,  a  pour  caractères ,  selon  Vaillant  :  la 
calathide  à  disque  composé  de  fleurons  hermaphrodites,  tt 
bordé  d'un  ou  plusieurs  rangs  circulaires  de  fleurs  effleurées , 
c'est-à-dire  d'ovaires  sans  fleurons;  les  ovaires  oblongs,  un 
peu  aplatis ,  sans  aigrette ,  bordés  de  deux  ailes  ;  le  clinanthe 
nu  ;  le  péricline  écailleux ,  c'est-à-dire ,  imbriqué  ;  les  cala- 
thides  terminales  ;  les  feuilles  alternes ,  découpées.  Le  genre 
Cotula  de  Vaillant,  composé  aussi  de  deux  espèces,  dont  la 
première  est  la  Cotula  turhinala  de  Linné,  qui  a  servi  de 
type,  a  pour  caractères  :  la  calathide  à  disque  composé  de 
fleurons  hermaphrodites,  et  entouré  de  fleurons  femelles  à 
pavillon  irrégulier ,  qui  se  découpe  ordinairement  en  quatre 
quartiers  ,  dont  trois  fort  courts ,  presque  égaux  et  disposés 
en  trèfle  ,  le  quatrième  beaucoup  plus  grand  ,  étendu  en 
dehors  pour  former  avec  ses  semblables  une  couronne  rayon- 
nante ,  qui  donne  à  cette  calathide  l'apparence  d'une  cala- 
thide radiée  ;  les  ovaires  en  cœur ,  un  peu  aplatis ,  bordés 
d'un  •ourlet,  privés  d'aigrette  ;  le  clinanthe  nu  ;  le  péricline 
simple,  évasé,   découpé  en  plusieurs  lobes. 

Les  genres  Cotula  et  Ananthocyolus  de  Vaillant  furent  éta- 
blis en  1719.  C'est  aussi  dans  cette  même  année  que  Ponte- 
dera  proposa  son  genre  Lancisia.  Gœrtner  et  la  plupart. des 


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57S  LID 

autres  botanistes  modernes  paroissent  être  persuades  que 
J'espéce  unique  sur.  laquelle  Pontedera  a  fondé  son  genre 
Lancisia,  est  la  Coéula  turhinata,  et  qu^ainsi  ce  genre  Lancisia 
dilTère  du  Cotula  de  Linné  par  la  radiation  de  sa  calathide. 
Si  cela  étoitvrai,  le  Lancisia  de  Pontedera  correspondroit 
exactement  au  Cotula  de  Vaillant  ;  mais  c'est,  selon  nous, 
une  erreur  grave  de  synonymie  générique  '  :  car  il  nous  sem- 
ble évident  que  le  genre  Lancisia  de  Pontedera  est  fondé  sur 
]a  Cotula  coronopifolia  de  Linné ,  que  ce  genre  n*a  point  du 
tout  la  calathide  radiée^  et  qu'il  correspond  exactement  à 
VAnanthocjclus  de  Vaillant.  Quoique  la  description  de  Pon- 
tedera soit  extrêmement  obscure  ,  nous  y  trouvons  exprimés 
en  d'autres  termes  les  caractères  génériques  suivans  :  Disque 
composé  de  fleurs  hermaphrodites,  régulières,  quadrifides,  à 
ovaire  comprimé,  nu;  couroni^e  composée  de  fleurs  femelles , 
petites ,  tubulées ,  comprimées  ,  stipitées ,  à  ovaire  oblong , 
aminci  aux  deux  bouts,  nu  ;  péricline  formé  de  squames 
inégales,  imbriquées;  clinanthe  nu. 

Linné  n'avoit  rien  de  mieux  a  faire  que  d'adopter  sans 
aucun  changement  les  deux  genres  Cotula  et  Anantkocyclus 
de  Vaillant,  exactement  caractérisés,  bien  composés,  et  con- 
venablement nommés  par  cet  habile  synanthérographe.  Mais, 
au  lieu  de  prendre  ce  sage  parti,  Linné,  après  avoir  un  peu 
modifié  et  abrégé  le  nom  d^Ananthocjclus ,  s'en  servit  pour 
désigner  un  genre  qui  correspond  à  peu  près  au  Cotula  de 
Tournefort  et  au  Santolinoides  de  Vaillant  ;  et  il  réunit  en  un 
seul  genre ,  sous  le  nom  de  Cotula,  les  deux  genres  Anantho^ 
cjclus  et  Cotula  de  Vaillant.  Les  caractères  attribués  par  Linné 
au  genre  Cotula ,  sont  :  le  péricline  convexe ,  égal  aux  fleurs , 
divisé#  en  seize  parties  ovales ,  dont  huit  extérieures  et  huit 
intérieures  ;  le  disque  un  peu  convexe,  composé  de  fleurs 
hermaphrodites  nombreuses,   à  corolle  quadrifide,  ayant  la 

1  Cette  erreur  est  fondëè  sar  une  fausse  interprétation  des  expres- 
sions de  Pontedera,  qui  dît  que  la  couronne  de  son  Lancisia  est.com- 
posée  de  fleurs  semi  -  flosculeuses.  On  n'a  pas  remarqué  que,  sous  la 
plume  de  Pontedera,  le  nom  de  demi -fleuron  n'est  pas  toujours  syno- 
nyme de  fleur  ligulée,  et  qu'il  exprime  seulement  Tabsence  des  éta- 
mines.  D'ailleurs  Pontedera  dit  positivement  que  lei  demi -fleurons  de 
•oti  Lancisia  sont  tubulenx. 


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LID  279 

division  extérieure  plus  grande ,  à  fruit  petit,  oyoïde^trigone» 
portant  une  aigrette  stëphanoïde  ;  la  couronne  composée  de 
plus  de  vingt  fleurs  femelles ,  à  corolle  presque  nulle ,  à  fruit 
grand,  cordiforme,  plan  sur  une  face,  convexe  sur  l'autre, 
entouré  d'une  bordure  obtuse ,  et  portant,  une  aigrette  sté- 
phanoïde  ;  le  clinanthe  plan ,  presque  nu. 

Les  caractères  qu'on  vient  de  lire  ne  peuvent  convenir 
qu'aux  Ananthocyclus  de  Vaillant,  et  non  à  son  Cotula,  que 
Linné  y  a  réuni.  Néanmoins ,  comme  il  existe  une  trés>grande 
affinité  entre  ces  deux  genres ,  leur  réunion  seroit  tolérable 
sous  beaucoup  de  rapports.  Mais  ce  qu'on  ne  peut  tolérer, 
c'est  que  Linné  et  ses  successeurs  aient  admis  en  outre  dans 
le  genre  Cotula  une  collection  d'espèces  qui  n'ont  aucune 
analogie  avec  le  type  de  ce  genre.  Dans  la  troisième  édition 
du  Species  plantarum  de  Linné  nous  trouvons  sept  espèces  de 
Cotula,  dont  deux  ou  trois  seulement  appartiennent  réellement 
à  ce  genre  ;  ce  sont  la  première  (  Cotula  anthemoides  ) ,  la  troi» 
sième  {Cotula  coronopifolia) ,  et  probablement  la  quatrième 
(Cotula  aurea)  :  mais  la  seconde  {Cotula  grandis)  est  une 
BaUamila  de  M.  Desfontaines  ;  la  cinquième  {Cotula  viseosa), 
qui  n'est  pas  suffisamment  connue^  et  que  nous  ne  savons  à 
quel  genre  attribuer ,  n'est  certainement  pas  une  véritable 
Cotula  ;  la  sixième  (  Cotula  turbinata)  constitue  le  genre  Cenia 
de  Commerson  ;  la  septième  (  Cotula  verbesina)  appartient  au 
genre  Adenostemma  de  Forster. 

Adanson  adoptoit  le  genre  Lancisia  de  Pontedera ,  en  re« 
connpissant  que  ce  genre  avoit  pour  type  la  Cotula  coronopi-» 
folia  de  Linné,  et  pourtant  il  parott  croire  que  sa  calathide 
est  radiée ,  puisqu'il  le  place  dans  sa  section  des  soucis  ayant 
ce  caractère.  Quoi  qu'il  en  soit ,  Adanson  caractérise  ainsi  le 
Lancisia:  Feuilles  entières;  calathides solitaires ,  terminales; 
péricline  presque  simple ,  formé  de  squames  obtuses  ;  clinanthe 
nu ,  hémisphérique  ;  aigrette  nulle  ;  corolles  du  disque  à  cinq 
dents ,  celles  de  la  couronne  entières. 

En  1767,  Bergi us  proposa ,  dstiis  ses  Descriptiones  plantarum 
ex  Capite  Bonœ  Spei ,  le  genre  Lidbechia ,  dédié  à  Gustave 
Lidbeck,  botaniste  suédois,  et  fondé  sur  une  seule  espèce 
nommée  Lidbtckia  pectinata.  L'auteur  attribue  à  cette  plante 
les  caractères  génériques  suivans  :   Péricline  hémisphérique^ 


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â8o  LID 

divisé  en  segmens  nombreux,  presque  égaux,  imbriqués, 
parallèles,  appliqués,  linéaires-lancéolés,  aigus,  ciliés;  cala- 
thide  radiée;  disque  composé  de  fleurs  hermaphrodites,  à  co- 
rolle quadrifide  ;  à  ovaire  subcylindrique  ^  strié  -  octogone , 
tronqué  aux  deux  bouts  ;  à  style  divisé  transversalement  en 
deux  articles  par  une  articulation  située  au-dessous  du  milieu 
de  sa  longueur;  couronne  composée  de  fleurs  femelles,  k  co- 
rolle ligulée ,  ayant  la  languette  un  peu  plus  longue  que  le 
disque,  sessile,  ovale -oblongue,  obtuse,  échancrée,  ner- 
veuse ;  à  ovaire  filiforme  ,  tronqué ,  un  peu  scabre  ;  à  style 
et  stigmate  presque  nuls;  fruits  un  peu  turbines,  striés -octo- 
gones ,  lisses ,  portant  l'article  inférieur  persistant  du  style  ; 
clinanthe  nu.  Bergius  remarque  que  le  caractère,  essentiel  de 
son  genre  Lidbeckia  consiste  en  ce  que  le  style  est  articulé ,  et 
que  Tarticle  inférieur  persiste  sur  le  fruit. 

Linné ,  dans  son  Mantissa  plantarum ,  a  rapporté  au  genre 
Cotula  la  Lidbeckia  pectinala  de  Bergius ,  en  la  nommant  Co- 
tula  stricta.  On  trouve  encore,  dans  le  Mantissa,  trois  autres 
plantes  attribuées  à  ce  même  genre ,  et  nommées  Cotula  spi- 
lanthus ,  Cotula  pyrtthr aria,  Cotula  eapensis*  Il  est  bien  évident 
que  la  JJdbechia  ne  doit  pas  être  confondue  avec  le  genre  Co- 
tula, La  Cotula  spilanthus  appartient  au  genre  Spilanthts  de 
Jacquin.  Quoique  nous  ne  connoissions  pas  la  Cotula  pyt^rOf 
ria,  nous  ne  craignons  pas  d'affirmer  que  c'est  une  hélian- 
thée ,  et  qu'elle  n'a  point  d'affinité  naturelle  avec  le  genre 
Cotula ,  qui  est  de  la  tribu  des  Anthémidées  :  il  nous  paroit 
presque  indubitable  que  c'est  un  spilanthus,  ou  plutôt  une 
isocarpha;  et  nous  croyons  pouvoir,  sans  trop  de  témérité, 
l'introduire  comme  une  quatrième  espèce  dans  le  genre 
Isocarpha  de  M.  Brown,  en  la  nommant  isocarpha  pyrethraria»^ 

i  Nepourroit-on  pas  atV'ibuer  encore  au  genre  Isocarpha  les  spilanthus 
exasperaius  et  albus,  dont  les  corolles  sontblanclies  P  II  faudroit  peut- 
^tre  substituer  le  nom  à* isocarpha  tricephala  à  celui  à* isocarpha  oppù- 
sitifolia,  que  nous  avons  donné  k  la  première  espèce  du  genre.  Ce 
genre  nous  paroît  avoir  de  l'affinité  avec  le  Melananihera  et  avec  le 
Spilanthus  :  mais  nous  avons  des  doutes  sur  ses  caractères ,  sa  composi- 
tion «  sa  distinction  et  sa  classiGcâtion ,  parce  que  nous  n'avons  tu  au- 
cune des  espèces  de  ce  genre,  et  que  M.  Brown  a  négligé  d'indiquer 
ses  affinités  naturelles,  et  d'analyser  les  ressemblances  et  les  différences 
qu'il  peut  avoir  avec  l^  genres  voisins. 


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LID  aSt 

(Voyez  noire  article  Isocarfhb,  tom.  XXIV,  p.  18.)  La  Co* 
tula  eapensis  doit  faire  partie  du  genre  Matricaria. 

Linné  £1$,  dans  le  SuppUmentum  plantarum ,  a  introduit  dans 
le  genre  Cotula  quelques  nouvelles  espèces,  dont  une  au 
moins  n'appartient  point  à  ce  genre,  car  c'est  la  lÀdhecha 
quinquetoha.  Depuis  cette  époque,  Willdenow  et  d'autres 
botanistes  ont  encore  augmenté  la  confusion  qui  régnoit  dans 
le  ^enre  Cotula,  en  y  admettant  les  Grangea  et  CerUipeda^ 
(Voyez  notre  article  Grangée,  tom.  XIX,  pag.  3 04.  ) 

M.  de  Jussieu  a  publié,  en  17 89,  dans  ses  Gênera plantarum , 
le  genre  Cenia ,  fait  antérieurement  par  Commerson ,  mais 
resté  jusque-là  inédit*  Ce  genre,  fondé  sur  la  Cotula  lurhi' 
nata  de  Linné,  a  pour  caractères,  selon  Commerson  et  M.  de 
Jussieu  :  la  calathide  radiée ,  à  fleurons  quadrifides ,  à  envi- 
ron vingt  languettes  très-courtes  ;  le  péricline  turbiné,  vide 
sous  le  clinantfae ,  à  limbe  court ,  octofide  ;  les  fruits  com- 
primés ,  non  aigrettes  ;  le  clinanthe  convexe ,  nu.  Ce  genre 
Cerna  n'auroit  pas  dû  être  présenté  comme  nouveau ,  car  il 
n'est  que  la  répétition  du  genre  Cotula  de  Vaillant.  Néan- 
moins le  nom  de  Cenia  doit  lui  être  conservé,  parce  que 
le  nom  générique  de  Cotula  se  trouve  plus  particulièrement 
affecté  à  d'autres  plantes ,  par  suite  d'un  long  usage  qu'on 
ne  peut  plus  changer.  M.  de  Jussieu  admet ,  avec  raison , 
comme  trois  genres  distincts,  le  Cotula,  le  Cenia  et  le  ÎÀd^ 
hechia, 

Gaertner  réduit  ces  trois  genres  à  deux ,  dont  l'un ,  nommé 
Cotula,  a  pour  type  la  Cotula  coronopifolia ;  l'autre,  nommé 
Lancisia,  a  pour  type  la  Cotula  turhinata ,  et  n'est  distingué 
du  premier  que  parla  calathide  radiée.  Gsertner  attribue  au 
Lancisia  les  Cotula  turbinata,  eapensis,  stricta  et  viscosa  de 
Linné.  Nous  avons  déjà  établi  que  le  genre  Lancisia  de  Pon- 
tedera  n'étoit  point  fondé  sur  la  Cotula  turbinata^  comme  le 
croit  Geertner ,  mais  bien  sur  la  Cotula  coronopifolia;  d'où  il 
suit  qu'il  correspond  exactement  au  genre  Cotula  de  Gasrtner, 
et  point  du  tout  au  Lancisia  du  célèbre  carpologiste.  Ce  \Lan- 
eisia  de  Gœrtner  est  le  Cenia  de  Commerson,  avec  cette  dif- 
férence que  Gsertner  veut  y  introduire  trois  plantes  qui  ne 
sont  point  congénères  entre  elles ,  et  dont  aucune  n'est  con- 
génère du  vrai  type  de  ce  genre.  Ainsi,  le  genre  Lancisia  de 


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«8«,  tiD 

Gflertner  doit  être  rejeté,  comme  étant  mal  nommé,  mal 
composé  et  mal  caractérisé. 

Necker  disperse  les  Cotula  de  Linné  dans  quatre  genres, 
nommés  Athronia^  Uàbeckia,  Baldingeria  et  Cotula»  VAthro- 
nia,  composé ,  dit-il ,  de  certaines  espèces  linnéennes  de  co- 
tula et  de  spilanthus,  nous  semble  correspondre  à  peu  prés 
au  genre  Acmella  de  Richard*  Le  Lidheckia  de  Necker  est 
sans  doute  le  genre  ainsi  nommé  par  Bergius.  Le  Baldingeria 
nous  parott  être  en  rapport  avec  le  véritable  genre  Cotula , 
restreint  dans  de  justes  limites.  Enfin  ,  le  Cotula  de  Necker , 
dans  lequel  ce  botaniste  admet  certaines  espèces  linnéennes 
de  Tanacetum,  correspond  évidemment  au  genre  BaUamita 
de  M.  Des  fontaines. 

M.  de  Lamarck,  dans  ses  Illuêtrationes  generum^  réunit, 
comme  Gœrtner,  sous  le  titre  de  Lancisia^  les  deux  genres 
Cenia  et  lAdbeckia,  qu'il  attribne  à  la  syngénésie  polygamie 
frustranée,  quoique  le  Cenia  ait  la  couronne  vraiment  fé- 
miniflore. 

Willdenow  confond  aussi  en  un  seul  genre  le  LHheeUa 
et  le  Cenia;  mais  il  nomme  Lidbeckia  le  genre  formé  de  leur 
réunion  ,ei  il  le  caractérise  ainsi  :  Clinanthe  nu  ;  aigrette 
nulle  ;  fruits  anguleux  ;  article  inférieur  du  style ,  persistant  j 
corolles  de  la  couronne  nombreuses  ;  péricline  divisé  en  seg- 
mens  nombreux.  Il  admet  dans  ce  genre  :  i.**  la  Cotula  quin- 
quelobaâc  Linné  fils,  dont  Taffinité  avec  l'espèce  suivante 
avoit  été  précédemment  reconnue  par  M.  de  Lamarck  dans 
le  Dictionnaire  encyclopédique  et  dans  les  Illustrations  ;  2.*  la 
lidbeekia  pectinata  de  Bergius,  que  Willdenow  dit  avoir  ob- 
servée vivante,  et  qui,  selon  lui,  auroit  la  tige  ligneuse, 
haute  de  cinq  pieds,  et  le  péricline  monophylle,  divisé  en 
segmens  nombreux;  3,**  la  CotuTa  turbinata  de  Unné;  4.*  la 
Lidbeckia  bipinnata  de  Thunberg  :  mais,  à  l'égard  de  cette  der- 
nière espèce,  "Willdenow  remarque,  qu'ayant  le  péricline 
imbriqué,  elle  est  à  peine  congénère  des  trois  autres  qui, 
selon  lui,  ont  le  péricline  monophylle. 

M.  Persoon  distingue ,  comme  M.  de  Jussieu ,  les  deux  genres 
Cenia  et  Lidheckia ,  confondus  par  Gaertner ,  Lamarck  et  Will- 
denow :  mais  il  applique  au  vrai  genre  Lidbeckia  le  nom  de 
Lancisia,  qui  certes  ne  peut  aucunement  lui  convenir;  et,  ce 


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LID  a83 

qui  n'est  pas  moiJBS  bizarre,  il  emploie  le  nom  de  Lidhechia 
pour  désigner  un  sous -genre  fondé  sur  la  Lidbeehia  bipinnata 
de  Thunberg,  et  distingué  par  le  péricline  imbriqué. 

Nous  considérons  le  Cotula,  le  Cenia  et  le  Lidhechia  comme 
trois  genres  distincts,  appartenant  à  notre  tribu  naturelle 
des  Anthémidées. 

Le  genre  Cotula  y  qui  est  VAnanthoeyelus  de  Vaillant,  est 
fondé  sur  les  Cotula  coronopifolia  et  anthemoides ,  que  nous 
avons  observées  vivantes ,  et  qui  nous  ont  offert  les  carac- 
tères génériques  suivans* 

Calathide  discoïde  :  disque  multifiore ,  régularîflore ,  an- 
drogyniflore  ;  couronne  unisériée  ou  plurisériée ,  apétaliflore, 
fémîniflore.  Péricline  subhémisphérique ,  égal  aux  fleurs  ; 
formé  de  squames  à  peu  prés  égales ,  paucîsériées,  appliquées, 
ovales-oblongues,  subfoliacées.  Clinanthe  convexe,  stipifère, 
c'est-à-dire,  ayant  ses  aréoles  ovariféres  élevées  sur  des  sti-> 
pes,  ou  petites  colonnes  charnues,  très-courts  dans  le  milieu 
de  la  calathide,  et  d'autant  plus  longs  qu'ils  s'éloignent  da- 
vantage du  centre.  Fleurs  du  disque:  ovaire  petit,  oblong, 
privé  d'aigrette  ;  corolle  ordinairement  à  quatre  divisions. 
Fleurs  de  la  couronne  :  ovaire  très*^and ,  elliptique ,  obcom-» 
primé,  quelquefois  pourvu  en  apparence  d'une  petite  ai* 
grette  stéphanoïde,  qui  n'est  réellement  qu'un  vestige  de 
corolle  avortée  et  continue  à  l'ovaire  ;  corolle  tantôt  absolu- 
ment nulle,  tantôt  réduite  à  un  simple  rudiment. 

Le  genre  Cenia ^  qui  est  le  Cotula  de  Vaillant,  est  fondé 
sur  la  Cotula  turhinata  de  Linné ,  que  noiîs  avons  observée 
sèche ,  et  qui  nous  a  offert  les  caractères  génériques  suivans, 

Calathide  courtement  radiée  :  disque  multiflore,  régula- 
riflore,  androgyniflore  ;  couronne  unisériée,  biliguliflore ,  fé- 
mîniflore. Péricline  supérieur  aux  fleurs  du. disque  ;  formé 
de  squames  égales,  unisériées,  libres,  contiguës,  courtes, 
larges,  subrhomboïdales ,  obtuses,  foliacées,  membraneuses 
sur  les  bords,  munies  de  nervures  rameuses.  Clinanthe  co- 
nique, peu  élevé,  nu,  stipifère  seulement  vers  ses  bords; 
les  stipes  marginaux  courts,  épais,  coniques,  étant  seuls 
bien  manifestes,  et  les  autres  s'abaissant  graduellement  de  la 
circonférence  au  centre ,  et  devenant  bientôt  presque  insen- 
sibles f  pni^  tout-à-fait  nuls.  Fleurs  du  disque  :  ovaire  obcom* 


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««4  LID 

primé,  obovalr,  glabre,  pourvu  d'un  tris-pftit  bourrelet 
sur  ses  deux  côtés ,  privé  d'aigrette  ;  corolle  articulée  sur 
l'ovaire,  ordinairement  à  quatre  divisions.  Fleurs  de  la  cou- 
ronne :  ovaire  stipîté,  obcomprimé,  obovale,  parsemé  de  pa- 
pilles, pourvu  d'une  bordure  assez  large  sur  ses  deux' côtés, 
privé  d'aigrette;  corolle  articulée  sur  l'ovaire,  biligulée, 
contenant  des  rudimens  d'étamines,  à  tube  court,  à  limbe 
dilaté,  obconique  et  entier  à  sa  base,  divisé  du  reste  en 
deux  languettes,  l'extérieure  beaucoup  plus  longue ,  radiante, 
large,  elliptique,  entière,  l'intérieure  beaucoup  plus  courte, 
divisée  jusqu'à  sa  base  en  trois  lobes  ovales-lancéolés. 

Le  genre  Lidbechia  de  Bergius  a  pour  type  la  LLdbeckia  pec- 
linata,  que  nous  avons  observée  sèche,  et  qui  nous  a  offert 
les  caractères  génériques  exposés  au  commencement  du  pré- 
sent article. 

En  comparant  les  caractères  attribués  par  nous  aux  trois 
genres  dont  il  s'agit ,  on  reconnoit  facilement  que  le  Cotula 
et  le  Cenia  sont  immédiatement  voisins  ;  mais, que  le  lÀdheclda 
s'éloigne  beaucoup  des  deux  autres  pour  se  rapprocher  du 
Chrjrsanthemum ,  et  que  sa  réunion  avec  le  Cotula  et  le  Cenia 
était  monstrueuse ,  tant  sous  le  rapport  des  caractères  tech- 
niques que  sous  celui  des  affinités  naturelles. 

Le  genre  Cotula  présente  deux  caractères  remarquables, 
qui  sont  la  couronne  apétaliflore  et'  le  clinanthe  stipifère  : 
le  premier  de  ces  deux  caractères  avoit  été  signalé  par  l'ex- 
cellent observateur  Vaillant  ;  le  second  avoit  été  entrevu  par 
Fontedera,  dont  la  description  est  du  reste  fort  mauvaise. 
Linné  a  commis  une  erreur  en  attribuant  à  ce  genre  une 
aigrette  stéphanoïde  {pappus  marginatus).  Le  même  botaniste 
croyoit  que  le  caractère  essentiel  du  genre  Cotula  consistoit 
en  ce  que  les  corolles  du  disque  n'avoient  que  quatre  di- 
visions; mais  ce  caractère^  d'ailleurs  peu  important,  n'est 
pas  toujours  bien  constant  chez  les  Cotula  et  Cenia. 

Le  genre  Cenia  offre  le  clinanthe  stipifère ,  à  peu  près 
comme  celui  du  Cotula.  Les  corolles  de  sa  couronne,  fort 
exactement  décrites  par  Vaillant,  dont  on  a  négligé  les  ob- 
servations, méritent  d'être  remarquées;  mais  leur  structure 
singulière  s'explique  aisément  en  les  considérant  comme  des 
corolles  analogues  à  celles  du  disque^  et  dont  la  division  ex« 


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IID  «85 

tëriëiire  s'est  prodigieusement  accrue.  Commerson  et  M.  de 
Jussieu  donnent  à  ce  genre,  pour  caractère,  le  péricline 
turbiné,  vide  sous  le  clinanthe,  à  limbe  court,  octofîde* 
Cela  est  inexact  sous  plusieurs  rapports  :  en  effet,  c'est  la 
circonférence  extérieure  du  clinanthe  qui  donne  naissance 
au  péricline,  et  qui  lui  sert  de  base  ;  d'où  il  suit  que  la  par- 
tie qui  se  trouve  au-dessous  du  clinanthe,  et  qui  le  supporte, 
ne  peut  pas  appartenir  au  péricline,  mais  bien  au  pédoncule. 
Ce  n'est  donc  pas  le  péricline,  mais  le  pédoncule  du  Cenia, 
qui  est  enflé  ou  très-élargi ,  et  turbiné  ou  obconique  ;  mais  là. 
forme  du  pédoncule  n'est  Jamais  admise  comme  caractère  gé* 
nérique  chez  les  synanthérées.  C'est  en  prenant  le  pédoncule 
pour  le  péricline ,  que  les  auteurs  du  Cenia  semblent  croire 
que  ce  péricline  est  d'une  seule  pièce  et  divisé  seulement 
au  sommet ,  tandis  qu'il  est  réellement  composé  de  plusieurs 
squames  libres.  Willdenow  paroft  avoir  commis  une  autre 
erreur  bien  plus  grossière  ;  car  il  décrit  un  réceptacle  tur- 
biné, fistuleux,  portant  sur  ses  bords  les  folioles  calicinales , 
ce  qui  semble  indiquer  qu'il  prenoit  le  pédoncule  pour  le 
clinanthe* 

Le  genre  Lidleckia  n'avoit  pas  été  jusqu'à  présent  caractérisé 
avec  exactitude,  et  c'est  pourquoi  notre  description  diffère 
beaucoup  de  celles  des  autres  botanistes.  Les  fleurs  de  la 
couronne,  qu'ils  croient  être  femelles,  sont  certainement 
neutres,  n'ayant  qu'un  faux- ovaire  membraneux,  continu 
avec  la  corolle,  ordinairement  sans  style  et  toujours  sans 
stigmate.  Le  péricline,  que  Willdenow  affirme  avec  tant 
d'assurance  être  monophylle ,  est  cependant  composé  de  plu- 
sieurs squames  distinctes,  libres,  un  peu  inégales,  disposées 
irrégulièrement  sur  trois  rangées  circulaires  concentriques. 
Le  clinanthe,  que  Bergius  et  tous  les  autres  disent  être  nu, 
est  réellement  hérissé  dç  fimbrilles  très-manifestes.  Enfin, 
Bergius  et  ceux  qui  l'ont  servilement  copié ,  admettent  cpue 
le  style  est  divisé  par  une  articulation  transversale  en  deux 
articles  qui  se  séparent  spontanément,  et  dont  l'inférieur,  plus 
court,  persiste  sur  le  fruit:  cette  structure,  qui  seroit  fort 
extraordinaire  et  même  unique  dans  tout  l'ordre  des  synan- 
thérées, est  présentée  par  Bergius  comme  le  caractère  essen- 
tiel du  genre.  Mais  tout  cela  se  réduit  à  ce  que  le  nectaire 


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a86  LID 

interposé  entre  Tovaire  et  le  style ,  étant  plus  grand  chez  la 
Lidhechia  que  chez  beaucoup  d'autres  synanthérée^ ,  a  été 
remarqué  sur  celle-ci  par  Bergius ,  qui  ne  connoissant  pas  cet 
organe,  négligé  avant  nous  dans  cet  ordre  de  plantes  par  tous 
les  botanistes,  a  cru  qu'il  faisoit  partie  du  style  et  qu'il  en 
constituoit  l'article  inférieur.  Il  n'est  peut-être  pas  tout-à-fait 
hors  de  propos  de  noter  ici  une  autre  erreur  commise  par 
Bergius,  Linné,  M.  De  Candolle,  M.  Desfontaines,  relative- 
ment au  nectaire  du  Tarchonanthus ,  et  que  nous  avons  ré- 
futée dans  notre  Mémoire  sur  cet  arbrisseau ,  lu  à  la  Société 
philomatique  le  i3  Juillet  1816,  publié  par  extrait  dans  le 
Bulletin  des  sciences  d'Août  1816  (pag.  127)  et  en  totalité 
dans  le  Journal  de  physique  de  Mars  1817.  Il  est,  en  effet, 
assez  remarquable  que  le  nectaire,  considéré  par  Bergius, 
dans  le  Lidbeckia,  comme  étant  l'article  inférieur  du  style, 
soit  considéré  par  le  même  botaniste,  dans  le  Tarchonanthus, 
comme  étant  un  ovaire  supére. 

Le  genre  Udbeckia  appartient  aux  Corymbifères  de  M.  de 
Jussieu,  et  à  la  Syngénésie  polygamie  frustranée  de  linné. 
(H.  Cass.) 

LIDMÉE.  {Mamtn,  )  Nom  que  l'on  donne  en  Barbarie,  sui- 
vant Shaw  le  voyageur,  à  une  espèce  d'antilope,  presque 
semblable  à  la  gazelle,  si  ce  n'est  qu'elle  est  plus  petite  et 
qu'elle  a  des  cornes  quelquefois  très-longues.  (  F.  C.  ) 

LIÉ  [Pollen].  {Bot*)  Ordinairement  les  grains  qui  com- 
posent le  pollen ,  sont  libres.  Dans  les  orchis,  etc« ,  ils  sont 
unis  de  manière  à  former  une  pâte;  dans  Vazalea  viscosa^  la 
balsamine,  Vanothera,  etc.,  ils  sont  liés  par  des  fil^.  (Mass.) 

LIEBERKUHNE,  LUberhuhna.  (Bot.)  Ce  nouveau  genre  de 
plantes  que  nous  proposons,  appartient  à  l'ordre  des  sy- 
nanthérées,  et  à  notre  tribu  naturelle  des  mutisiées,  dans 
laquelle  il  est  intermédiaire  entre  les  deux  genres  Leria  et 
Leibnitâa.  Voici  les  caractères  génériques  du  Ueberhihna, 
tels  que  nous  les  avons  observés  sur  des  échantillons  secs  de 
Lieberkuhna  braeteata^ 

Calathide  radiée  :  disque  pauciBore,  labiatiflore,  andro- 
gyniflore  ;  couronne  subunisériée ,  liguliflore ,  féminiflore. 
Péricline  très-supérieur  aux  fleurs  de  la  couronne  ;  formé  de 
squames  plurisériées ,  imbriquées,  oblongues-lancéqlées ,  fo- 


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LIE  ^87 

liacées-membraneuses,  à  partie  supérieure  inappliquée.  Cli- 
nanthe  plan  et  nu.  Fruits  très-aloagés ,  un  peu  amincis  gra- 
duellement de  bas  en  haut,  cylindracés  ou  obclavés,  glabres, 
sauf  la  partie  inférieure  plus  courte,  hérissée  de  poils  courts, 
gros  et  charnus;  aigrette  composée  de  squamellules  très^ 
nombreuses ,  inégales ,  filiformes ,  barbellulées.  Fleurs  du  dis' 
que  :  corolle  un  peu  variable,  ordinairement  labiée,  à  lèvre 
intérieure  divisée  en  deux  jusqu'à  sa  base,  à  lèvre  extérieure 
divisée  en  trois  au  sommet  ou  Jusqu'à  moitié  ;  tube  anthéral 
pourvu  d'appendices apicilaires  entregreffés,  longs,  linéaires, 
obtus,  et  d'appendices  basilaires  libres ,  longs,  subfiliformes j 
style  de  mutisiée.  Fleurs  de  la  couronne  ;  corolle  un  peu  va- 
riable ,  à  tube  long ,  à  languette  longue ,  large ,  elliptique , 
entière,  bidentée  ou  tridentée,  radiante  et  très-supérieure 
aux  stigmatophores  dans  presque  toutes  les  fieurs,  demi- 
avortée,  non-radiante  et  très-inférieure  au  style  dans  quel- 
ques fleurs  situées  sur  un  rang  intérieur  ;  point  de  languette 
intérieure ,  ni  de  fausses^étamines. 

!Nous  attribuons  au  genre  Lieberkuhna  les  deux  espèces  sui- 
vantes. 

LiEBEBKVfiNB  BRACTÉiPERE  :  LiebcrJcuhna  bracteata,  H.  Cass.; 
Ferdicium piloselloides ^  Vahl,  Act.  soc,  naL  Hafh,,  t.  2,  p.  38, 
lab.  5  (Aûct,  herb,  Juss,)  ;  Tussilago  (Chaptalia  sinuata)  pi" 
loselloides  j  Fers.,  Sjyn,  pL,  pars  2,  pag.  466.  C'est  une  petite 
plante  herbacée,  dont  la  racine,  peut-être  vivace,  est  com- 
posée de  plusieurs  fibres  cylindriques,  épaisses,  noirâtres. 
Les  feuilles  sont  radicales,  nombreuses,  longues  d'environ 
deux  pouces,  y  compris  le  pétiole,  larges  d'environ  quatre 
lignes  ;  leur  pétiole  est  long ,  très-large ,  surtout  à  sa  base  , 
linéaire  ,  membraneux  ,  scarieux  ,  roussàtre  ,  plurinervé  , 
glabre  sur  ses  deux  faces  ;  le  limbe  est  ovale-étroit  ou  oblong- 
lancéolé,  entier  ou  bordé  de  larges  crénelures  distantes,  peu 
saillantes,  dirigées  un  peu  à  rebours,  chacune  d'elles  offrant 
à  sa  base  une  saillie  pointue  :  la  face  supérieure  est  glabre 
et  verte  ;  la  face  inférieure  est  tomenteuse  et  blanclie ,  à 
l'exception  de  la  nervure  médiaire,  qui  est  très-glabre.  Les 
hampes,  hautes  d'environ  un  ou  deux  pouces,  sont  simples^ 
droites,  cylindriques,  tomenteuses,  blanches,  garnies,  sur- 
tout en  leur  partie  supérieure ,  de  quelques  bractées  éparsës, 


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388  LIE 

longue^,  linéaires- subulëes,  squamiformes ,  membraneuses^ 
glabres.  Chaque  hampe  est  terminée  par  une  calathide  dont 
la  grandeur  est  variable,  et  qui  nous  a  paru  varier  aussi 
plus  ou  moins  sous  d^autres  rapports,  tels  que  le  nombre 
des  fleurs,  la  longueur  des  aigrettes,  les  caractères  des  co- 
rolles ,  ceux  des  ovaires  ou  des  fruits  ;  le  péricline  est  cons- 
tamment glabre,  et  dans  les  plus  grandes  calathides  ses 
squames  intérieures  sont  longues  de  neuf  lignes,*  le  disque 
est  composé  ordinairement  d'environ  sept  ou  huit  fleurs  jau- 
nes, quelquefois  un  peu  rougeàtres  au  sommet,  dont  la  plu- 
part sont  bien  labiées,  mais  dont  une  ou  quelques-unes,  pro- 
bablement centrales,  sont  souvent  presque  régulières;  la 
couronne  est  composée  d'environ  quinze  ou  seize  fleurs,  dont 
douze  ou  treize,  un  peu  inégales,  ont  la  languette  radiante, 
jaune ,  orangée,  rongea tre  au  sommet,  ou  entièrement  rouge, 
et  dont  trois,  probablement  intérieures,  ne  sont  point  ra- 
diantes, leur  languette  étant  demi-avortée  ;  les  aigrettes  sont 
rougeàtres ,  roussâtreç ,  ou  rousses  ;  les  stigmatophores  du 
disque  sont  plus  courts,  plus  gros  et  moins  divergens  que 
ceux  de  la  couronne. 

Nous  avons  fait  cette  description  spécifique,  et  celle  des 
caractères  génériques,  sur  plusieurs  échantillons  secs,  re- 
cueillis par  Commerson  aux  environs  de  Montevideo,  et  qui 
se  trouvent  dans  les  herbiers  de  MM.  de  Jussieu  et  Desfon- 
taines sous  le  nom  de  Perdicium  piloselloides» 

LiEBEiLKUHNE  A  HAMPE  NUE  :  Ueberkuhna  nudipeSf  H.  Cass.; 
Tussilago  pumila,  Swartz,  Flor.  Ind.  occid»,  tom.  3 ,  p.  i35o; 
Tussilage  (Chaptalia)  sinuata^  Fers. ,  Syn.  pL  ,  pars  a,  p.  466. 
Petite  plante  herbacée,  annuelle,  sans  tige,  à  racines  fili- 
formes. Feuilles  radicales,  étalées,  à  pétiole  engainant  à  la 
base,  et  comme  ailé  par  la  décurrence  du  limbe;  à  limbe 
lyre,  denticulé  à  rebours,  aranéeux  et  vert  en-dessus,  to- 
menteux  et  blanc  en-dessous,  ayant  son  lobe  terminal  oblong, 
obtus,  incisé,  et  ses  lobes  inférieurs  petits,  arrondis;  les 
feuilles  extérieures  longues  d'un  ou  deux  pouces ,  celles  qui 
entourent  la  hampe  trois  fois  plus  petites.  Hampe  ordinai- 
rement solitaire ,  dressée ,  longue  de  trois  à  six  pouces  , 
filiforme,  tomenteuse,  blanche,  rougeàtre  inférieurement, 
dénuée  de  bractées ,  terminée  par  une  petite  calathide  pen- 


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LIE  *59 

théCf  k  fleuri  blancheâ.  Pérîclîne  presque  imbriqué,  étalé 9 
ibrmé  de  squati^es  lancéolées-linéaires ,  aiguës ,  membranfur 
ses,  presque  vertes,  les  extérieures  plus  courtes ^  sty>ulées, 
tomenteuses  ;  clinanthe  ponctué;  disque  composé  dé  huit  ou 
dix  fleurs  hermaphrodites,  à  corolle  tubuleuse ,  ayant  le  limbe 
très-petit,  dressé,  quinquéfîde,  à  style  bi^^ie,  ayaQt  )<s  stig- 
matophores  inclus  ;  couronne  coniposée  de  quatorze  ou.seiaie 
fleurs  femelles,  a  corolle  ligulée ,  ayant  la  languette  uiir  peu 
dressée,  linéaire,  entière  «  à  style  bifide,  ayant  les  stiigiliatQr 
phores  çtalés;  fruits  linéaires,  acuminés,  à  aigrette.fUpitéc;, 
blanche,   composée  de  squamellules  nombreuses,  filiformçf^ 

Cette  plante,  que  nous  décrivons  diaprés  Swartz,  habite 
les  terrains  calcaires  des  hautes  montagn/es  de  la  Jamaïque 
australe,  où  elle  fleurit  en  été.  Quoique  nous  ne  Payons 
point  vue,  et  que  la  description  de  Swartz  ne  nous  ofi're 
pas  tousses  documens  dont. nous  Aurions  besoin,  il  nous  pa« 
roît  presque  indubitable  que  c'est  une  seconde  espèce  dp 
notre  genre  Lieberhuhna. 

Ce  nouveau  genre  difiere  du  Leria:  1.*  en  ce  que  sa  cal^ 
thide  n'a  qu^une  seule  couronne,  laquelle  est  radiante  e% 
analogue  à  la  couronne  extérieure  du  I^etia^  et  que  les  trois 
fleurs  non  radiantes  quis^y  trouvent  ordinairement^  ne  peu^ 
vent  pas  constituer  un  ensemble  comparable  à  la  couronne 
intérieure,  non  radiante^  plurisériée,  multiilore,  du  Lsria; 
2."*  en  ce  que  son  disque  est  pauciflore  ;  3.*^  en  ce  que  sox^ 
péricUne  est  trè»-supérieur  aux  fleurs  radiantes^  et  que-  ses 
squames  sont  inappliquées  $  4.*^  en  ce  que  ses  fruits,  au  lieu 
d'offrir,  comme  ceux  du  Leria  i,  un  col  très  "grêle  et  bien 
distinct  de  la  partie  séminifère,  sont  seulement  trés^-alongés 
et  un. peu  amincis  graduellement  de  bas  en  haut»  (Voyç^ 
notre  iirtiçle  Léti^*)  Le  hieherlcuhna  difiere  du  LeibniUia  .-  i."* 
en  ce  que  son  disque  est  pauciflore;  2.*'  en  ce  que  les  Qeurs 
de  sa  couronne  sont  simplement  ligulécs,  et  non  biliguléesf 
3J^  en  ce  que  les  squames  de  son  péricUne  sont  sub/oliaçées 
et  inappliquées;  4,''  en  ce  que  les  appendices  apicilaires  du 
tube  aatbéral  sont  obtus,  et  que  les  appendices  basilaire^ 
sont.longSé  (Voy*  notre  article  Lbibnitzie,,  t.  XXV,  p«  4-20.) 
On  ne  doit  pas  confondre  le  Lieberkuhnaavec  le  ChaptiUliat 
dont  le  disque  .multiflprç  est  mascuUâprie  intérieur^i^çiit  « 
26.  '  19 


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^à  LIE 

qui  a  deux  couronnes,  âbni  rintérieure  n'èsY^poîntradiante  ; 
qui  a  le  péricline  égal- aux  fleurs  du  disque  ;  et  doitt  les  fruits 
ne  son(  pas  trés-alongés  ni  amincis  de  bas  en  haut,  cominre 
dans  le  Lieherhuhna*  (Voyez  notre  article  Chaftalib,  t.  VIU; 
pag.  161.) 

Lieberkuhn,  à  la  mémoire  duquel  nous  consacrons  le 
genre  dont  il  s'agit,  est  un  anatomiste  connu  surtout  par 
ses  recherches  microscopiques  sur  la  structure  élémentaire 
des  intestins ,  et  qui  a  inventé  ou  perfectionné  une  espèce 
de  microscope  dont  Tusage  est  trés-commode  pour  les  bota- 
nistes. 

Le  genre  Lieherlcuhna  appartient  aux  corymbifères  de  M. 
de  Jussieu ,  et  à  la  syngénésie  polygamie  superflue  de  Linné. 
(H.'  Cass.) 

LIEBRE.  (Mamm.)  Lièvre  en  espagnoL  (F.  C.) 

LIEBRECILLA.  {Bot.)  Nom  du  bluet,  etntaurea  cyanus, 
Linur,  en  Espagne.  (Lem.) 

LIÈGE.  {Bot.)  Espèce  de  chêne,  quercus  suher,  dont  Té- 
corce ,  très-épaisse  et  fort  légère ,  est  employée  à  divers  usages 
économiques.  Voyez  ChêKe-liége.  (J.) 

LIÈGE.  {Chim.)  L'épiderme  du  quercus  suher ,  doit  être 
considéré  comme  un  tissu  cellulaire  qui  est  enduit  d'un  assez 
grand  nombre  de  substances. 

100  parties  de  liège  sec,  chaufiiées  à  100  degfés,  perdent 
4  parties  d'eau  acide  et  odorante. 

Nous  avons  analysé  le  liège ,  en  le  traitant  successivement 
par  l'eau  et  l'alcool   dans  le  digestetir  distillatoire. 

20  gr.  de  liège,  séché  à  100  degrés,  ont  été  soumis  à  vingt 
lavages  aqueux  ;  dans  chaque  lavage  on  employoit  0,8  litre 
d'eau  :  le  liège  a  perdu  2,85  gr.  de  matières  solubles. 

L'eau  volatilisée  contenoit  un  acide  et.  un  principe  odo- 
i^nt.  Les  deux  premiers  lavages  ont  déposé,  par  le  refroi- 
dissement, une  matière  cristallisée,  qui  nous  a  paru  analogue 
à  la  matière  jaune  volatile  que  nous  avons  découverte  dans 
la  noix  de  galle.  (Voyez  Substances  ASTaiNCSNTEs  natorblles.) 

Les  lavages  ont  été  concentrés  :  ils  ont  déposé  des  flocons 
d'un  beau  pourpre ,  formés  de  galiate  de  fer ,  et  d'une  com- 
binaison de  matière  astringente  j  de  nuitt^e  azotée  et  de  choir j; 
L'extrait  aqueux  a  été  épuisé  par  l'alcool. 


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LÏÊ  351 

a.  Partie  so lubie  dans  V alcool. 

Cette  solution  concentrée  s'est  réduite,  i."*  en  un  liquide 
aqueux;  2.^  en  un  liquide  orangé,  (T apparence  huileuse,  qui  étoit 
au-dessous  du  premier.  -  ^ 

Liquide  aqueux*  Il  étoit  odorant,  brun-* orangé^  acide  et 
astringent.  Il  tenoit  en  dissolution  un  principe  jaune ,  un  prin- 
cipe rouge,  une  matière  astringente,  une  matière  azotée ,  de 
Vacide  gallique ,  et  un  acide  libre  organique ,  que  nous  n'avoiâ 
pas  déterminé. 

'  Matière  d'apparence  huileuse.  Elle  n'a  pas  été.  dissoute  par 
l'eau  bouillante.  £lle  Ta  été  presque  en  totalité  par  l'alcooL 
Cette  solution  a  présenté  à  l'analyse  du  principe  colorant  jaune, 
de  l'acide  gallique,  de  la  matière  astringente,  de  la  matière  azotée, 
de  la  chaux,  if^ous  ayons  tout  lieu  de  croire  qu^elle  contenoit 
en  outre  un  peu  d'une  substance  résineuse;  mais,  tout  en  ad- 
mettant la  présence  de  cette  substance,  on  ne  peut  pas  y 
rapporter  la  cause  de  Faspect  huileux  delà  combinaison  dont 
nous  parlons. 

b.  Partie  indissoute  par  ValcooL 

L'eau  Fa  dissoute  en  partie  seulement* 

Solution,  Elle  étoit  d'un  jaune  roux  :  on  y  a  trouvé ,  1  <° 
un  acide  organique ,  qui  n'a  pas  été  déterminé  ;  il  étoit  en 
partie  saturé  par  la  chaux  et  par  des  atomes  de  magnésie  et 
d'oxide  dejerî^,^  une  matière  organique^  non  azotée,  insoluble 
dans  l'alcool;  S.*'  du  principe  colorant 'jaunfi;  4.^  du  principe 
colorant  rouge  ;  5.^  de  Vacide  gallique  et  de  la  matière  azotée^ 

Matière  indissoute.  Elle  étoit  analogue  aux  flocons  d'un  beau 
pourpre  qui  s'étoient  déposés  par  la  concentration  des  lavages 
aqueux  du  liège. 

Le  liège ,  traité  par  l'eau  ,  a  été  soumis  à  cinquante  lavages 
alcooliques:  il  a  cédé  à  ce  liquide  S'^'jiô  de  matières  solubles, 
qui  étoient,  1.**^  une  substance  qui  a  de  l'analogie  avec  la 
cire,  mais  qui  nous  a  paru  en  différer;  c'est  pourquoi  nous 
Tavons  nommée  cérine;  2.®  du  principe  colorant  jaune  ;  3.**  du 
principe  colorant  rouge  ;  4.^  de  l'acide  gallique;  ^J*  delà  ma^ 
Hère  astringente  j  6J^  de  la  matière  azotée^  7.^  une  matière  rési- 
neuse molle. 


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aSîJt  LIE 

Les  trois  premiers  lavages  alcooliques  ont  déposé,  par  le 
refroidissement,  de  la  cérine  impure;  ces  lavages,  filtrés  et 
concentrés  au  sixième  de  leur  volume,  ont  déposé  par  un  re- 
froidissepaent  lent  de  la  cériue  cristallisée  pure  ou  presque  pure.. 

Les  liqueurs  du  quatrième  au  quatorzième  lavage  inclusî' 
vement.  ont  donné,  après  la  concentration,  de  la  cérine 
impure» 

Les  liqueurs  provenant  des  quatorze  lavages ,  séparées  de 
leur  cérine ,  ont  été  réunies  aux  lavages  suivans  ;  on  les  a 
distillées,  et  on  a  ajouté  de  l'eau  à  la  fin  de  Topération,  On  a 
obtenu  un  liquide  aqueux  pour  résidu  ,  qui  contenoit  en  dis- 
solution, 1,^  des  principes  colorans ,  de  Vacide  gallique^  delà 
matière  astringente  et  de  la  matière  azotée;  2/*  un  dépôt  de  ma- 
tière  résineuse  ;  3.^  un  dépôt  de  matière  azotée*  Par  la  filtration 
on  a  séparé  le  liquide  aqueux ,  et  par  l'alcool  on  a  séparé 
ensuite  la  matière  résineuse  de  la  matière  azotée. 

La  matière  rémneuse  étoit  formée  de  cérine,  de  principes  co- 
lorans,  diacide,  et  probablement  d'une  matière  grasse,  ana- 
logue à  la  résine  verte  des  plantes  altérée.  Nous  croyons  qu'un 
grand  nombre  de  résines  ontune  composition  analogue  à  celle 
.dont  nous  venons  de  parler. 

Nous  allons  examiner  les  propriétés  de  la  cérine,  et  cefles 
du  tissu  du  liège,  que  nous  appelons  suhérine, 

Cérine. 

Elle  e%i  sous  la  forme  de  petites  aiguilles  blanches  ;  lors- 
qu'elle n'a  pas  été  dissoute  plusieurs  fois  dans  l'alcool ,  elle 
retient  du  principe  colorant  jaune,  qui  devient  sensible 
quand  on  la  liquéfie. 

La  cérine ,  mise  dans  l'eau  bouillante ,  se  précipite  au  fond 
du  liquide ,  se  ramollît ,  mais  ne  se  liquéfie  pas  :  en  cela 
elle  diffère  beaucoup  de  la  cire,  qui  se  fond  à  62,76  ,  et  qui 
^lors  reste  à  la  surface  de  l'eau. 

La  cérine ,  chauffée  suffisamment,  se  fond  ,  se  volatilise,  en 
répandant  une  légère  odeur.  Distillée  dans  une  petite  cornue, 
elle  se  fond,  jaunit,  donne  de  l'eau  acide  et  de  la  cérine 
mêlée  à  un  produit  gras  empyreumatique,  jaunâtre  :  il  reste 
du  charbon. 

Elle  est  un  peu  plus  soluble  dans  l'alcool  bouillant  que  la 


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LIE  393 

cire.  Par  le  refroidîisement  la  liquieur  dépose  de  petites  aî« 
guilles.  La  solution  dé  cérine  n'a  aucune  action  sur  la  tein^- 
ture  dé  tonrnesol. 

La  cérine,  chauffée  dans  Tacide  nitrlqne  à  52  degréai,  se 
fond ,  se  rassemble  à  sa  surface  en  gouttes  huileuses,  .Peu  i^ 
peu  elle  est  dissoute  ;  H  y  a  dégageipent  de.  |;az  nitretix  et 
dissolution  de  la  cérine..  L'acide  se  coiore  en  jaune  ,  et,  si 
Ton  y  ajoute  de  Feau ,  il  se  produit  un  précipité  de  cérine 
altérée  et  il  reste  un  peu  d'acide  oxalique  dans  la  liqueur. 

La  cérine  ne  paroit  pas  susceptible  d'être  dissoute  par  l'eau 
de  potasse.  ,  r         ■■ 

Subérine* 

£Ue  a  la  forme  du  liège. 

Lorsqu'on  la  distille,  elle  donne,  1.°  un  peu  d'eau;  3.**  un 
liquide  incolore  huileux;  3.**  une  huile  citrine.  Ces  produits 
sont  acides  :  le  dernier  pai'ott  toiit  formé  dans  la  snbérine, 
ou  provenir  d'une  huile  qui  n'a  éprouvé  qu'une  légère  al  té* 
jnation  ;  car  pendant  l'opération  on  la  voit  suinter  du  Hége 
même.  4.*"  Une  huile  d'un  rouge  brup;  5.^  un  peu  d'ammo- 
niaque j  6."*  une  substance  grasse.^  crisiallisàble ,  insoluble 
djnm  l'eau  de  potoase;  7."  des  gasç  S.*",  ua  charbon  qui  con-> 
serve  la  forme  de  la  subérine ,  et  dont  le  poids  est  le  quart 
de  celui  de  la  snbérine. 

La  subérine  eat  iasohihle  dans  l'eau  et  l'alcool,. comme  le' 
prouvele  traitement  du  lûége  dans  le  digesteui^.1' 

6  gr.  de  subérine,  traités  par  So  d'iaeide  nîtf^fiie  à  Ss^, 
îaunissent  et  se  réduisent.,  i.*"  en  une  matière  insoluhU  dans 
l'eau ,  formée  d'une  substance  résineuse  soluble  dans  l'alcool , 
et  d'une  substance  qui  ne  iy  dissout  pas*  et  qui  m'a  paru  de 
nature  ligneuse;  s.*^  en  matière  sôlàhle  ian&l-eaw,  qui  con- 
siste en  acide  oxalique ,  en  aciée  sobérique ,  et  ed  une  subs* 
tance  jaune  amére.  :  )  > 

La  subérine,  telle  que  nous  l'arcms  obtetme,  cotitenoit^ 
certainement  encore  uiie  quantité:  notable  de  matières  qtii 
se  trouvent  dnns  le  liège.  Nous>pei]faonii  que  c'est  à  la  céfine 
qu'elle  retient ,  que  la  subérine  doit  la  propriété  de  «donner 
la  substance  grasse  cristaliisable ,  lorsqu'on  la  distille  ^  et  la 
matière  résineuse  qu^on  en  obtient  lorsqu^on  la  traite  par 
l'acide  nitrique» 


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^94  LIE 

L'acide  subëriquc  est  le  produit  qui  caractérise  la'subé- 
rine  comme  corps  particulier  -,  car  il  s'en  forme  d'autant 
plus  que  le  liégë  a  été  soumis  à  un  plus  grand  nombre  de 
traîtemens  à  Teau  et  à  Talcool  :  c'est  ce  qu'on  voit  par  le  ta- 
bleau suivant,  formé  des  résultats  obtenus  en  traitant  par 
l'acide  nitrique,  i***  5  gr.  de  liège  naturel  sec  ;  2.'  6  gr.  de 
Hége  lavé  à  l'eau  ;  5  gr.  de  subérine. 

Liège  naturel.     Liège  lavé  à  Teau.     Subérioe. 
Résidu  ligneux.    .    •    .     0,009  •    •    •  0,04^  •    •    .    •   o,o5o 

Résine 0,736   «    •    •  6,876   .    •    .    .   o,5oo 

Acide  oxalique.  •  .  .  0,800  .  .  •  o,53o  •  •  •  .  o,38o 
Acide  subérique  .  •  •  0,720  •  •  •  0,980  •  .  .  .  1,120 
Eau-mère  jaune ,  amère        a;     •   •    •       x       ....       x 

Le  tissu  de  l'épidcrme  de  bouleau,  de. cerisier,  de  pru- 
nier, etc.,  est  formé  de  subérine  ;  car  nous  avons  obtenu 
de  tous  ces  épidermes  de  l'acide  subérique,  et  en  d'autant 
plus  grande  quantité  qu'ils  se  rapprochoient  davantage  dé 
l'état  de  pureté.  Cette  analogie  de  nature  avoit  été  soup- 
çonnée par  Fourcroy,  avant  qu'elle  eût  été  démontrée  par 
l'expérience. 

L'épiderme  du  bouleau,  outre  des  principes colorans  jaune 
et  rouge ,  nous,  a  présenté  une  substance  résineuse ,  dont  nous 
avons  exposé.les  propriétés  principales  dans  une  note  jointe  à 
un  mémoire)  lu  à  l'Institut  le  10  Janvier  1814.  Cette  substance, 
que  nous  avons  nommée  depuis  bétuline ,  se  volatilise  en  fumée 
blanche ,  douée  d'une  odeur  balsamique*  Chauffée  convenable- 
ment ,  elle  se  sublime  en  aiguilles.  Lorsqu'on  la  distille  dans 
une  cornue ,  elle  se  volatilise  en  partie  seulement ,  parce 
qu'une  portioa  s'altère  par  le  contact  de  l'air  :  le  produit  a 
l'odeur  du  cuir  de  Russie;  et,  en  effet,  nous  nous  sommes 
assuré  depuis  que  c'est  cette  substance  qui  donne  au  produit 
de  la  distillation  de  l'écorce  de  bouleau ,  l'odeur  qu'on  re- 
cherche dans  le  cuir  de  Russie,  cuir  que  l'on  prépare  avec  ce 
produit. 

5  gr«  d'épiderme  de  bouleau ,  préalablement  traités  par 
l'eau  et  TalQOoI  >  soumis  à  l'action  de  60  gr,  d'acide  nitrique , 
ont  donné  ; 


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LIE  «95 

Maûere  liseuse     .     .     .     .     .     0^04 
Matière  résineuse  •     .     .      •     •     0,68 
Acide  subërique     ..-•••     1,4^ 
L^eau*mere  ée  cet  acide  ëloit  jaune ,  visqueuse,  amére? 
elle  ne  contenoit  pas  d'acide  oxalique ,  car  elle  ne  prëcipitoit 
pas  par  Teau  de  chaux. 

La  moelle  de  sureau,  que  M.  Link  a  dit  se  conv^tir  es 
acide  subérique  par  l'acide  nitrique,  ne  nous  en  a  pardonné 
de  traces  sensibles ,  quoique  nous  l'ayons  soumise  mu  néote, 
traitement  que  le  liège,  (Cii>) 

LIÈGE  DES  ANTILLES.  {Bot,)    Voyez  Liéçs  i>«  Saikt- 

DOMINOUE.   (LbM.) 

LIÈGE  DE  SAINT-DOMINGUE.  {Bot.)  Cet  arbre,  décrit 
pctfcédemment  sous  les  noms  de  bois  de  fléau  ou  cotonnier 
siffle ux^  avoit  é{é  rapporté  au  geore  Fromager,  Bombas; 
mais  sa  description ,  faite  par  NicolsOn ,  quoique  trés-incom^ 
pléley  convient  beaiieoup  mieux  à  l'oeliroma  lag{^us  deSwar^z, 
qui,  en  effet,  dit  que  sa  plante  est  le  cotonnier  siffleuxtr^J.) 

LIEGE  FOSSIlEet  LIÈGE  DE  MONTAGNE.  {Min.)  Voyes 

ASRESTE  ENtAELACli.   (B») 

LIE- HAST»  {Ornith.y  Un  des  noms  que  porte  en  Nor^ 
ivéjge  ie^rand;pie  noir,  picus  martiu$y  linn.  (Ch*D.]    . 

LIEN*  (Erpét,)  Nqm  spécifique  d'nne  couleuvre  de  la  Ca^* 
roline  9  ^ohth^^  ^oiutric/or^  que  nous  avons  décrite  dans  ce 
Dictionnaire,  tom»  XI 9  pag.  181»  (H.  C.)  v 

LIÈRE.  {Ornithé  )  On  nomme  ainsi  ^  en  Nonvége^  )e  pé- 
trel puffin,  ou  puffin  cendré,  proceUarûipuffinusy  L«(Ch.D.) 

LIERNEp  {Bot.)  Nom  vulgaire  de  la  clé^l^tite  ies  baies. 
tL.  D,) 

LIERRE;  Hêdera,  Linn*  {Bot.)  Genre  déplantes  dicotyUio^ 
n€9 y  delà  famille  des  ^çprifoliacées ^  Juss. ,  et  de  Isk-pentat^ 
drie  monogynie^  Linn.,  ^ont  les  principaux  caractères  sont  les 
suivans  :  Calice  campanule ,  adhérent  à  Tovaire ,  terminé  par 
eiaq  petites  denla^  corolle  de  cinq  pétales  élargis  à  leur  base  ; 
cinq  étaminess  ovaire  turbiné,  surmonté  d'un  style  court,  el 
terminé  par  un  stigmate  simple;  baie  glqbuleuse,.à  cinq  loges 
monospermes. 

Les  lierres  sont  des  arbrisseau^  à  feuilles  iilternes ,  ^ejt  à  fleurs 
disposées  en  ^ombelle  ou  en  grappe.  On, en.  epm^9  aujour» 


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«a6  LIE 

d'hui  six  espèces ,  qui  ,  excepté* une,  sont  toutes  exotiques: 
nous  ne  parlerons  ici  que-  de  celle  qui  est  indigène ,  les  au* 
très  étant  encore  peu  -connues.   • 

:  Lies  RE  grimpant  :  Hedera  hetix ,  linn^;  SpêCy  292;  Hedera 
Cûrymhosa  communis ,  Lob. ,  Icont ,  6i4*'  C'est  un  arbrisseau  sar* 
jnenteux ,  dont  la  tige  principale  peut  acquérir  avec  le  tem]>s 
vn  pied  et  plus  de  circonférence  :  cette  tige  rampe  à  terre 
oifilepiui souvent  grimpe  et  s'étend  fort  loin,  ainsi  que  les 
nomfbre%i^  rameaux  qu'elle  produit,  en  s'appuyant  sur  le 
tronc  des  arbres,  sur  les  rochers,  les  murailles,  et  en  s'y  atta- 
chant pa»  d#s  vrilles  très-nombreuses  >  d'une  nature  particu- 
lière, ressemblant  à  de  petites  racines  et  naissant  du  corps 
même  de  la  t»ge  ou  des  rameaux,  sur  le  c^té  qui  «^appuie  aux 
e(^rp»ehvirbilQanSi  Les  feuilles  sont  alternes,  pétiolées^  per- 
estantes,  glabres,  luisantes,  d'un  vert -foncé,  d'une-forme 
très* variable;  celles-  qui  viennent  sut*  lesjieunes  pieds  ou  sur 
les  ttimeànx  rampans  et  stériles  des' vieux ,  «ont  échancrées 
k'  leur  base  et  partagées  en  trois  ouchl'q  lol»és  ^  tandis  que 
édU&s  qui  accompagnent  les  rameaux  qui  Vlôi vent  ctonnelr  des 
fleurs,  sont  entières,  à  peu  près  ovales- ou «o taies-lancéolées. 
C^s  vaHaflons  dans  la- forme  des  'fenilleë^ne  peuvent  riuHe- 
ment  cai^ctériser  des  variétéSidisfintfc^s','Conkiiaé  quelques  bo- 
tanistes les  ont  établies' ,  ptiîàque  leitfétilè  pied  ^p  lierre  porte 
^iiveiat  en  même  temps  éè  foutes  cé?^  diffère» tWféuHles;  Les 
ileurs  sont  petites,  verdàtres,  dispolées  à  l'extrétaîté  des  ra- 
nfeaux  sur  pliisièuri  ombelles'  'globuleuses ,  portées  sur  des 
pédottcules  particuliers  et  assez  écartes  les  uns  des -autres.  Ces 
fleurs  paroissent  en  Septembre  et  Octobre  J  et  elles  sont  rempla- 
cées par  des  baies  peu  succulentes  ,  d'un  vert  très-foncé^  prefrî 
que'  noiràtrey^  'qfti  mûrissent  au  printemps  :  elles  devroient 
être  paftrfagées  en  cinq  loges,  contenant  ehrfcune  une  graine; 
mais  le  plus' souvent  une=  ou  deux  des- loges «airort en t  et  on 
n'en  trOTSve  plus  éjée  trois  ou  quatre.  .  . 

Le  lierre  croît  spontanément  dans  pfesque- toute  l'Europe 
et  daVis  pHiMeilrs  parties  de  l'Asie  et  de  l' Afrique.  On  le  trouve 
dàûs  li^  bo^st  et  dans' les  haies,  surtout  aux  lie^bc'frais,  om- 
bragés et' exposés  au  nord.  On  en  cultive  dans  les- jardins  une 
variété  à'JfeHtttes^^pattachée*  de  blanc,  tkne  autre  à  feuilles 
panachéef^faniie,^et  une  dont  les  baies  sont  jaunes. 


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LIE  i»97 

Le -lierre  a  été  célébré  et  honoré  dés  la  plus  hante  anti- 
quité :  en  Egypte  il  étoit  consacré  à  O^pîs  ,  et  ^n  Grèce  à 
Bacchus;  on  en  couronnoit  le  dieu'des  jardins  comnie'telui  des 
buveurs,  et  ce  ftit,  selon  Plutârquev  ce  dernier  qui  enseigna 
à  ceux  qui  étoient  pi^is  de  furedrs  bachiques,-  &  s'en  faire  di?s 
eouronnes,  parce  •  qu'il  avoii  la  propnétë  d^emp^cher  de 
s'enivrer.  '        :    ;•     • 

Le  Herre  partage  ^avee  le  laurfc*  l^honneur  de  servir  de 
prix  aux  talens  poétiques  :  'n.-  ..i    , 

'  "  Accipe  'jussis     '         • 

^Canhina  cœptà  tùis  ;  atque  hanc  sine  tempàfa  circum 
Tnter  victrices  ederam  tibi  serperelauros-.  ' 

*  '  '  '      yiRG.,Eciog,  rhr. 

Lé  bots'd'éu  lierre  est  gi^sàtte^-  léger,  poreux,  quoique  ses 
fibres  soient' sei^réés  etqti**!  ait  asseà  de  dùretéw  11  est  rare  d'e» 
trouver  de  gros  morceaux  f  dnen  <sile  un  de  sè^pt  ponces  de 
diamètre  comme ^tiélqtleehoSe'dêpeiJi  ordinâii'e.  t.es  aiiciens 
croyoient,  ei  orf  l'a  souvent  répété  d'après  eux,  qiJè  les  vases 
faits^ebbi^  die  fierté  aboient  la  singulière  propriété  de  sépa- 
re** l'un  de  rtfutrel'eàu  et  levin  qu'on  y  vei»soît.  $elon  Caton 
et  Pline,  l'^u  est  retenue  dans  le  vasb ,  et  ^e  vin  senl  fran*» 
sudé  à  trâvèi»»' les  pores  du  bois^j'^don  d'aûi^eîi,  c'est  1^  vit» 
qui' demeuré  daA9 le, vase.  Wormius,  ayanîrépété  icette  e*pé^ 
rience,  vit  leà^deux  'liquides  rester  mêW»  et  s'/icouler  ett- 
séxnble  &  trtfVéi<s  lés' pores  du  bois. 

Dans  les  pays  chauds,  les  vieux  troncs  de  lieri^e  donnent 
par-  incision  '«u  naturellement  un  sac  gotanio-résineux ,  qui  se 
dutcîfâ"  l'air  et  qui   est  connu  sous  lé  nom  de  gomme' de 
lierre.  Cette -substance  est  dNari  i-ouge  brunâtre,  demi-trans^ 
parente ,  d'une  saveur  amère ,  un   peu  astringente.  Presque 
inoddre  dans  son  état  ordinaire ^'  elle  répand,   quand  on  la 
bMÎe,'  une  odeur  assez  analogue  à  celle  de  l'encens.  Dans 
ées  detniers  temps  les  chimistes  lui  ont  donné  le  nom  d'hé- 
dépée^  EHe  â  été  quelquefois  employée  en  médecine  comme 
»ésoltitive,  emménagogîie  et  astringente  ;  elle  a  aussi  passé 
petu^  dépllel^ire.  Aujourd'hui  ^lle  est  k  peu  près  inusitée , 
Éi  oé  n^est  dans  qudqu/jfronguens  et  emplâtres.  Dans  la  pein^ 
ture  on  s'en  sert  pouvla  fabrique  des  vernis.  C'est  de  l'Orient 


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^9S  LIE 

que  nous  vient  la  plus  grande  partie  de  la  gomme  de  lierre 

qui  est  dans  le  commerce. 

On  a  employé  autrefois  la  décoction  des  feuilles  de  lierre 
dans  Teau  ou  dans  le  vin ,  et  en  lotions ,  contre  les  maladies 
de  la  peau  et  les  ulcères  anciens.  On  a  aussi  attribué  à  cette 
di^coction  la  vertu  de  noircir  les  cheveux.  On  faisoit  encore 
avec  ces  mêmes  feuilles  des  cataplasmes  qu'on  regardoit 
comme  propres  à  dissiper  les  engorgem«ns  laiteux*  Sous  tout 
ces  rapports ,  les  feuilles  de  lierre  sont  à  peu  près  hors 
d'usage  maintenant;  mais  on  en  emploie  une  grande  quan- 
tité pour  le  pansement  des  cautères  et  des  vésicatoires  -.  en- 
tières, ainsi  qu'on  s'en  sert,  il  ne  parolt  pas  qu'elles  contri- 
buent à  augmenter  la  suppuration  ;  elles  entretiennent  seule- 
ment les  parties  dans  un  état  de  fraîcheur  salutaire. 
.  Les  fruits  du  lierre  passent  pour  être  émétiq«es,  purga- 
tifs» et  même  pour  agir  avec  assez  de  violence;  mais  on 
manque  d^xpériences  positives  pour  les  appr^er  sous  ce 
rapport.  Plusieurs  espèees  d'oîseaui^  les  mafi^enL 

^  Le  lierre  se  multiplie  de  graines ,  de  drage<ms  et  de  mar- 
cottes) mais  la  facilité  avec  laquelle  on  peut,  se  le  procurer  en 
arrachant  de  jeunes  pieds  dans  les  bois  ou  dans  les  haies,  fait 
que  les  jardiniers  se  donnent  rarement  la  p^e  de  l'élever  de 
graines  ou  autrem|;nt  ;  il  n'y  a  que  ses  variétés^  soit  oell«  ibaies 
jaunes,  soit  celle  à  feuilles  panachées^  qu'on  propage  par  la 
vpie  des  marcottes.  La  verdiure  perpétuelle  de  cet  arbrisseau 
le  rend  d'un  effet  très-pittoresque  dans  les  jardins  paysagers  t 
il  est  propre  à  tapisser  les  grottes,  les  rochers |  les  vieilles 
murailles  ;  souvent  aussi  on  peut  le  placer  d'une  manière  très- 
agréable  en  associant  ses  rameaux  à  de  vieus  troncs  d'arbres. 
Lorsque  le  lierre  est  d'un  certain  âge ,  et  qu'on  a  ea  le  soin 
de  le  tailler  et  de  supprimer  une  partie  de  ses  rameaux,  il 
peut  se  soutenir  seul  et  former  une  sorte  de  petit  arbre. 

Le  lierre  n'épuise  point  les  arbres  sur  lesquels Jl  s'attache: 
ses  vrilles ,  en  se  fixant  dans  les  fentes  de  leur  écorce»  n'en 
tirent  aucune  nourriture;  mais,  lorsqu'il  embrasse  étroite* 
ment  de  ses  nombreux  rameaux  les  tiges  des  autres  arbres» 
celles-ci  se  trouvent  avec  le  temps;  trop  resserrées^  étran- 
glées, comme  étoufféea,  et  alors  elles  périssent  par  suite 
de  cet  étranglement.  (L.  D.) 


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LIE  2^9 

LIERRE  DES  ANTILLES.  (Bot,)  On  donne  dans  les  Antilles 
ce  nom  au  marcgrayiay  arbrisseau  grimpant,  qui  s'élève  le' 
long  des  grands  arbres  jusqu'à  leur  sommet,  et  laisse  ensuite 
retomber  ses  rameaux  chargés  de  fleurs.  (J.) 

LIERRE  AQUATIQUE.  {Bot.)  C'est  une  espèce  de  lenti- 
cule ,  Umna  trisulca^  (  L<  D.  ) 

LIERRE  EN  ARBRE.  {Bot.)  Voyei  Lierre.  (L.  D.) 

LIERRE  DU  CANADA.  {Bot.)  C'est  une  espèce  de  sumac, 
rhus  toxicodendron.  (L.  D.)  < 

LIERRE  D'EUROPE,  LIERRE  GRIMPANT.  {Boti)  C'est 
le  lierre  commun.  (  L.  D. } 

LIERRE  TERRESTRE.  {Bot.)  Nom  vulgaire  du  gleûom^ 
hederacea,  qui  est  aussi  la  terréte,  l'herbe  de  Saint-Jean.  (J.) 

LIEU.  {IchthyoL)  Un  des  noms  vulgaires  du  merlan  jaune, 
gadus  pollaehius  de  Linnœus.  Voyes  Merlan.  (  H.  C.  ) 

LÏEURE.  {Ornith,)  Nom  que  porte  en  Norwége  le  grand 
coq  de  bruyère,  tetrao  urogallus,  Linh.  (Ch.  D.) 

LIÈVRE.  {Entom,)  On  a  donné  ee  nom  vulgaii^  à  la  che-« 
nille  de  Pécaille  martre  ou  hérissone  {bombyx  caja) ,  et  k 
celle  du  bomhyx  luhricipeda,  qui  vit  sur  le  pommier.  V.  Bombyce. 
(CD.) 

LIÈVRE  ou  LEVREAU.  {ConchyL >  C'est  une  espèce  de 
porcelaine  ,  cyprœa  testitudinaria  .  ou  caurica*  Voyez  Porce- 
laine. (Db  B.) 

LIÈVRE,^  Lepus.  {Mamm,)  Ce  nom,  dérivé  du  nom  latin 
du  même  animal ,  de  particulier  est  devenu  commun ,  et  sert 
non-seulement  à  désigner  le  lièvre  d'Europe ,  mais  encore  le 
groupe  dont  cet  animal  peut  être  considéré  comme  le  type. 

Le  genre  Lièvre,  l'un  des  plus  naturels  de  la  classe  des 
mammifères  ,  est  remarquable  par  la  fixité  de  certains  ca* 
ractères  secondaires,  qui,  par  cela  même,  s'assimilant  aux 
caractères  génériques,  laissent  peu  de  points  propres  k  dis* 
fisguer  les  espèces  entre  elles,  et  font  que  la  détermination 
de  celles-ci  offre  les  plus  grandes  difficultés  :  tout  le  monde 
coanolt  en  effet  le  lièvre  et  le  lapin ,  et  l'embarras  que  l'on 
éprouve  à  les  distinguer  l'un  de  l'autre;  or,  il  en  est  à  peu 
près  de  même  de  toutes  les  autres  espèces. 

Ces  animaux  ont  des  molaires  sans  racines,  six  de  chaque 
c6té  à  la  mâchoire  supérieure ,  et  cinq  à  l'inférieure  j  ^eiv» 


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3oo  LIE 

ÎDcîâiv^  inférieures  sent  au  nombre  de  dénx ,  comme  thez 
les  autres  genres  de  cet  ordre ,  larges  ^  plates  à.  lear  face 
antérieure ,  i  et  taillées  en  biseau  à  la  face  postérieure  ;  les 
supérieures  sont  au  .nombre  dé  quatre  chez  Tadulte  ^  deux 
antérieures ,  larges  ,  diviisées ,  à  leur  face  externe ,  par  un 
sillon  assez  profond  ,  en  deux  faces  arrondies ,  et  taillées  en 
biseau  à  leur  partie  interne  ;  viennent  ensuite  .deux  posté- 
lûeures,  petites,  cylindriques,  un  peu  comprimées  en  avant 
et  en  arrière,  et  ^  couronne  plate. 

A  la  màehoire.  supérieure,  les  molaires  sont  en  ovale  trans- 
versal et  à  peu  près  d'égale  grandeur,  excepté  la  dernière, 
qui  est  très-petite*  La  première  de  ces  molaires  a  la  cou- 
ronne simple  et  seulement  garnie  à  son  bord  antérieur  de 
trois  festons  formés  par  deux  replis  de  l'émail  à' moitié 
remplis  de  cortical.  Les  quatre  suivantes  ont  leur  couronne 
divisée  en  deux  parties  par  une  arête  transversale,  foncdée 
par  deux  replis  dé  l'émail  qui  enveloppe  toute  la  surface 
delà  dient^  l'interne  est  ie  plus  profond  et  va  sans  doute  se 
joindre  à  l'externe  up  peu  au-dessous  de  la  couronne,  puis- 
qu'on n'aperçoit  plus  sur  celle*<ci  le  signe  de  séparation  qui 
devoit  se  trouver  entre  eux.  L'émail  s'usant  moins  vite  que 
la  substance'  corticale ,  il  en  résulté  que  ses  bords  sont  relevés 
en  crête  comme  le  milieu.  La  dernière  molaire  diffère  des 
précédentes  par  l'absence  des  crêtes  et  des  replis* 

A  lamàch'oire  inférieure  les  molaires  sont  à  peu  près  aussi 
longues. que  larges  :  toutes  ont  la  couronne  divisée  en  deux 
parties  inégales  par  une  crête  formée ,  comme  dans  les  mo« 
laires  isupérieures ,  par  deux  duplicatures  de  l'émail ,  mais 
dont  l'exteriie  est  beaucoup  plus  profonde.  La  première  mo- 
laire diffère  des  autres,  en  ce  que  sa  partie  antérieure  est 
éckancrée  au  bord  externe  par  un  sillon  presque  aussi  proâmd 
que  le  second  ;  ce  qui  fait  qi|e^  la  face  externe  de  cette  dent, 
au  lieti  de  n^avoir  qu'un  sillon  comme  les  autres,  en  porte 
deux.  Dans  les  trois  suivantes  la  couronne  n'est  divisée  que 
par  une  crête  formée  par  deux  replis,  dont  l'externe  forme 
un  sillon  beaucpup  plus  profond  que  rinierne.  La  dernière 
molaire,  plus  petite  que  les  autres,  a  sa  couronne  composée 
de  deux  parhes  elliptiques,  inégales;  la  postérieure  estbeau- 
Q^up  plus  petite  que  l'antérieure* 


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LIE  Soi 

Dai»  le  très -Jeune  âge  les  dents  né  différent  de  celles  de 
Tadulte  qu^en  ce  que ,  au  lieu  de  quatre  incîsires  supérieures^ 
il  s* en  trouve  six,  disposées  par  paires  Tune  derrière  l'autre  t 
mais  les  plus  internes  tombent  bientôt  par  raccroissement 
des  quatre  antérieures,  de  sorte  que  l'adulte  ne  conserve, 
comme  nousravonsvu  plus  haut,  que  ces  quatre  dernièrei 
incisives* 

Les  membres  antérieurs ,  beaucoup  plus  courts  que  ceux 
d'e  derrière,  sont  grêles  et  terminés  par  cinq  doigts,  courts, 
forts,  entièrement  libres  et  armés  d'ongles  cylindriques, 
robustes  et  légèreùient  arqués;  le  troisième  est  le  plus  long; 
le  second  et  le  quatrième  ,  plus  courts  que  celui-ci ,  sonC 
d'égale  longueur  ;  le  premier  ou  l'externe  est  moins  long 
que  ces  derniers,  et  Tinterne  ou  le  pouce  est  petit,  placé 
vers  le  haut  du  métacarpe  et  peu  apparent.  Aux  pieds  de 
derrière  le  pouce  manque,  et  il  ne  reste  plus  que  quatre 
doigts  semblables  aux  analogues  des. pieds  de  devant*  Ces 
doigts  sont  velus,  ainsi  que  la  paume  et  la  plante,  qui  sont 
entièrement  recouvertes  d'un  poil  soyeux  $  mais  plus  dur 
que  celui  des  doigts  ;  et  les  ongles  'san>t  protégés  ei  cachés 
par  un  pinceau  de  longs  poils  naissant  du  dessous*  des  doigts^. 

La  queue  est  très-courte,  très-velue  et  ordinairement  re^ 
levée.  ,      .  V 

Les  yeux  ont  une  pupille  susceptible,  en  se  contractant; 
de  prendre  une  forn^e  légèrement  ovale  ;  la  paupière  interne 
est  assez  développée ,  et  les  externes  sont  garnies  de  cils  nom* 
breux  et  serrés*  Les  narines  sont  étroites,  plus  larges  en.  de- 
hors du.  museau  que  vers  le  point  où  elles  se  rapprôchevtti 
sansmuffle  proprement  dit ,  mais  à  peu  près  nues  à  leur  tou't 
tour  et  garnies  à  leur  bord  interne  ou  cloisoonaiTe  de  deoii 
bourrelets  ou  saillies ,  qui  paroissent  glanduleuse^;  elles  oi^t 
au-dessus  d'elles  un  fort  repli  transversal ,  d^éterminé  par'  Ut 
museau ,  qui  forme  une  large  surface  convexe  v  velue ,  suscep^ 
tiblè  de  recouvrir  lés  narines  en  s'abaissant  /et  jouissant  d'un 
mouvement  vif,  précipité  et  presque  continuel  de  haut  en 
bas.  La  lèvre  supérieure  est  entièrement  fendue,  et  la  lah<^ 
gue  est  épaisse  et  douce*  Les  oreilles  sont  très-mobiles,  gran-^ 
des,  alongées  en  cornet,  très  -  ouvertes ,  simples  et  remar- 
quables seulement  par  une    cavité   en  fortne   de  cul -de* 


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5d2  LIE 

sac  »  placée  au-dessus  du  conduit  auditif  :  elles'sont'  presque 
nues  en  dedans',  el  revêtues  de  poils  courts  et  ras  en-dessus. 

Le  pelage  est  très -fourni  et  se  compose  en  général  de 
longs  poils  soyeux  très -nombreux,  et  de  poils  laineux,  plus 
courts,  plus  nombreux  encore  et  d'une  très -grande  finesse. 
Ces  deux  sortes  de  poils  sont  mêlées  sur  la  plus  grande 
partie  du  corps  ;  mais  le  tour  du  museau  n'a  ordinairement 
^ue  des  poils  courts,  ras  et  soyeux  :  la  tête  en  général  a 
plus  de  poils  soyeux  que  de  laineux ,  et  ces  poils  sont  moins 
longs  que  ceux  du  corps  ;  la  nuque  et  le  dessus  du  cou,  à 
partir  d'entre  les  deux  oreilles,  ne  sont  couverts  que  de 
poils  laineux,  très-doux  et  très-épais;  le  dessus  de  l'oreille 
n'a  que  des  poils  très -courts  et  soyeux,  et  le  bord  anté- 
rieur est  garni  de  longs  poils  soyeux  assez  rudes,  et  disposés 
sur  une  ligne  parallèle  et  serrée,  tandis  que  le  bord  posté- 
rieur a  un  liséré  de  poils  soyeux ,  ras  et  très-courts  ;  les  poils 
des  membres  sont  courts  et  soyeux ,  et  ceux  de  la  queue 
sont  très-épais ,  longs  et  -presque  tous  laineux ,  principale- 
ment en-dessous. 

Les  diverses  teintes  du  pelage  semblent  elles-mêmes  par- 
ticipera cette  tendance  vers  un  type  commun,  et  les  diffé- 
rences qui  les  distinguent  ne  sont  presque  que  le  résultat 
des  diverses  modifications  d'un  même  fond  de  couleurs.  La 
tête  et  le  corps  sont  toujours  d'une  teinte  de  gris-ln^un  ou 
roussàtre,  tiquetée  ou  lavée,  c'est- à r dire ^  variée  ou  dé 
points  ou  de  lignes  interrompues  ,  entrecoupées ,  et  comme 
hachées  de  diverses  teintes  de  gris,  de  brun  et  de  roussàtre, 
résultat  du  mélangé  des  couleurs  des  poils  soyeux  qui  pré- 
sentent un  anneau  de  chacune  de  ces  teintes;  le  dessous  du 
icorps  est  d'une  couleur  unifolme  ;  la  région  labiale  ,  sur  la- 
quelle sont  placées  les  moustaches,  est  ordinairement  en 
tout  ou  en  partie  d'une  teinte  particulière.  L'œil  est  toujours 
placé  dans  une  région  plus  pâle  que  le  reste  des  parties 
environnantes,-  les  oreilles^ont  le  bord  antérieur  de  leur 
partie  postérieure  plus  foncé  que  le  reste  du  derrière  de 
l'oreille,  et  il  est  tiqueté;  le  bord  de  l'oreille  est  ordinai- 
rement d'une  teinte  foncée ,  et  les  lisérés  de  ses  bords  sont 
plus  pâles;  là  partie  laineuse  de  la  nuque  est  toujours  d'une 
couleur  pure  et  dififérente  de  celle  des  parties' voisinesl  Les 


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LIE  5oS 

membres  ont  une  teinte  uniforme,  et  la  quéùe' esl  phit 
foncée  en- dessus  qu' en-dessous. 

La  verge,  dirigée  en  arriére,  se  termine  par  un  gland  coni- 
que ;  chaque  testieule  a  un  petit  scrotum  particulier  et  peu 
saillant,  et  dans  l'espace  qui  se  trouve  entre  eux  et  la  verge 
se  remarque  un  enfoncement  dans  lequel  il  se-  verse  une 
sécrétion  épaisse ,  jaunâtre  et  fort  puante. 

L€$  femelles  sont  sujettes  à  une  sorte  de  superfétation ,  ce 
qui  tient  à  ce  que,  les  deux  cornes  de  la  matrice  ayant 'cha-* 
cune  un  orifice  particulier  dans  le  vagin ,  il  arrive  que  Tune 
peut  être  fécondée  après  l'autre,  et  qu'alors  la  femelle  met 
bas  les  fœtus  qui  se  sont  développés  dans  l'un  de  tes  or* 
ganes,  tandis  que  ceux  de  l'autre  corne  restent  encore  en 
gestation. 

Les  petits  naissent  couverts  de  poils  et  les  yeux  ouverts* 

Lés  lièvres  sont  tous  des  animaux  presque  nocturnes  et  ches 
lesquels  Fouie  paroît  être  le  sens  le  plus  développé;  ibsont 
extrêmement  craintifs  et  fuient  au  moindre  danger.  Leur 
marche  consiste  en  une  suite  de  sauts,  et  leur  course  n'en 
diffère  que  par  plus  de  rapidité.  Ils  habitent  les  bois,  les 
faillis,  les  rochers,  viennent  quelquefois  dans  la  plaine,  et 
se  nourrissent  de  substances  végétales  qui  modifient  le  goût 
de  leur  chair ,  selon  qu'elles  ^sont  plus  ou  moins  aromati^ 
ques  :  l'on  sait  en  effet  que  telle  est  la  cause  de  la  différence 
que  l'on  remarque  entre  la  saveur  d*un  lapin  élevé  en  do- 
mesticité et  celle  d'un  lapin  qui ,  dans  les  bois ,  s'est  nourri 
de  thym ,  de  serpolet,  etc.  Les  uns  pourvoient  à  leur  sûreté 
personnelle  et  à  celle  de  leurs  petits,  en  se  creusant  de  pro- 
fondes retraites,  ou  en  habitant  les  fentes  et  le>  creux  des  ro- 
chers; tandis  que  d'autres  se  contentent  d'un  sillon  ,  d'une 
souche,  d'un  taillis,  ou   d'un  tronc  d'arbre  excavé. 

Les  lièvres  sont  communs  dans  l'ancien  et  dans  le  nouveau 
monde,  et  partout  ils  peuplent  les  contrées  froides  comme 
les  parties  chaudes  ivt  globe  ;  mais  partout  aussi  ils  se  mon- 
trent, comme  nous  l'avons  dit,  avec  des  caractères  spécifi- 
ques si  constans  qu'il  est  très -difficile  de  distinguer  nette- 
ment leurs  espèces  :  l'on  peut  cependant,  en  s'aidant  de 
l'examen  des  têtes  osseuses ,  trouver  des  caractères  asses  cer- 
tains, quoiqu'en  général  peu  saillansy  et  l'on  est  déjà  parvenu 


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5o4  LIE 

à  en  cara(ttériser  diic  e$p«ces  ;  mais  il  est  probable,  qu  il  ea 
reste  encore  beaucoup  d'inconnues*  , 

.  Le  Lapin.'  Lepus  eunûsulaSy  Lion,  j  Bufibn^  tom.  VIL  Cette 
espèce ,  Connue  de  tout  le  inonde ,  est  en  général  d'un  gri^ 
brua^ jaunâtre  pàle$  la  tête  e^t  d'uQ  gris  roussAtre  tiqueté, 
le  «lenton  et  le  dessous  de  la  gorge  sont  blancs  ;  les  yeux 
sont  placés  au  milieu  d^une  tache  d^un  gris  fauve  -  pâle ,  et 
entourés  d'tine  teinte  d'un  blanc  grisâtre  ;  le  bout  du  mu-' 
seau  et  la  région  labiale  sont  roussàtres  ;  le  dessus  de^ 
oreilles  est  d'un  gris  pâle  avec  le  bord  antérieur  d'un  gris 
brun  pointillé  ;  le  bord  supérieur  légè^'ement  bordé  de 
noir  ,  et  le  tour  de  l'oreille  liséré  de  blanchâtre  ;  la  région 
laineuse  de  la  nuque  et  du  dessus  du  cou  est  d^ un  fauve 
pâle  et  pur;  le  corps  est  d^un  gris  brun  jaunâtre  lavé,  résul-^ 
tant  de  lignes  hachées  de  fauve  pâle,  de  brun  et  de  noi- 
râtre; le  dessouA  du  corps  est  blanc  ;  les  membres  sont  rous- 
$âtres  et  d'une  teinte  uniforme  ;  le  dessous  des  doigts  est 
d'un  jaune  fauve;  la  queue  est  noire  en^essus  et  blanche 
en^essous*' 

Cette  espèce,  originaire  d'Espagne,  et  réduite  en  domes- 
ticité 9  offre  des  variétés  assez  nombreuses,  parmi  lesquelles 
on  distingue  plus  particulièrement  le  lapin  d'Angora^  à  cause 
de  ses  longi  poils  soyeuxy  et  le  riche,  remarquable  par.  la 
belle  teinte  d'un  gris  argenté  de  ses  poils.  Le  lapin  domes- 
tique ordinaire  ne  diffère  du  sauvage  que  par  des  couleurs 
plus  pâles  ;  mais  il  a  beaucoup  varié  dans  ses  teintes ,  et  il 
s^en  trouve  qui  sont  entièrement  d'un  beau  blanc  de  neige, 
avec  l'iris  rouge ,  et  les  parties  à  demi  nues  de  la  peau . 
telles  que  le  museau  et  les  oreilles ,  d'un  rose  pâle ,  ce  qui 
est  un  effet  de  la  maladie  albine» 

Cette  espèce  se  creuse  ^  dans  les  terrains  secs.,  un  profond 
terrier,  à  une  ou  plusieurs  issues,  où  chaque  famille  se  re^ 
tire  et  dans  lequel  les  femelles  élèvent  leurs  petits.  La  gefr- 
tatiott  est  d'environ  un  mois,  et  la  portée  de  quatre  à  huit 
petits ,  qui  ne  sortent  du  terrier  conunnn  qu'au  bout  de  deuic 
ou  trois  mois,  lorsqu'ils  sont  en.  état  de  chercher  seuls  leur 
nourriture ,  de  se  creuser  une  retraite  et  bientôt  après  d'é- 
lever une  autre  famille  ;  mais^  ils  s'établissent  le  plus  souvent 
auprès  de  leur  première  demeure  ^  et  cette  hsibitude,  jointe 


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à  la  fëcQudîtë  de  ces  animaux  y  fait  que.,  si  Ton  a'y  apporte 
aucun  obstacle,  le  terrain  dans  lequel  ils  se  soi^t  établis  est 
bientôt  excavé  de  toute  part.  A  Fétat  domestique  les  lapina 
sont  beaucoup  plus  féconds,  et  deviennent  des  objets  d'éco<- 
nomie  aussi  importans  par  leur  pelage ,  dont  on  fabrique  le  • 
feutre,  que  par  la  consommation  qui  se  fait  de  leur  chair.  . 

Quoiqu'ils  aient  entre  eux  les  plus  grands  rapports,  les  lié-* 
vres  et  les  lapins  ne  peuvent  produire  ensemble,  et  ils  pa» 
roissent  même  avoir  Tun  pour  Fautre  un  éloignement  tel 
qu'on  ne  trouve  point  ou  presque  point  de  lapins  dans  les 
lieux  ou  les  lièvres  se  sont  établie,  et  que  ces  derniers  évi- 
tent les  cantons  peuplés  par  les  lapins. 

Le  Lièvre:  Lepus  timidus /Linn.;  Bu£fôn,  tom.  VI,  pi.  38* 
Il  est  en  général  d'un  gris  roussâtre.  La  tête  est  d'un  gris 
brun,  plus  foncé  à  son  sommet  et  sous  Fœil,  et  plus  pâle 
sur  les  joues;  le  menton  et  le  dessous  de  la  gorge  sont 
d'un  blanc  roussâtre;  les  yeux  sont  placés  dans  une  tâche 
blanchâtre,  qui,  partant  du  bout  du  museau,  se  continue 
jusqu'à  l'origine  de  l'oreille;  la  région  labiale  est  d'un  fauve 
pâle  ;,  le  dessus  des  oreilles  est  d'un  gris  jaunâtre,  avec  le 
bord  antérieur  d'un  gris  brun,  la  pointe  noire,  et  les  bords 
de  l'oreille  lisérés  de  blanchâtre;  la  région  laineuse  de  la 
nuque  et  du  dessus  du  cou  est  d'un  fauve  pur.  Le  corps 
est  d'un  gris  roussâtre,  lavé  de  brun,  résultant  de  lignes  ha- 
chées de  gris,  4e  noir  et  de  fauve  ;  il  prend  une  teinte 
plus  fauve  sur  les  épaules  et  les  côtés;  la  partie  antérieure 
de  la  poitrine  est  fauve,  le  reste  du  dessous  du  corps  d'un 
blanc  roussâtre  ;  l^s  membres  sont  d'un  fauve  roussâtre  uni* 
fornie;  la  queue  est  noire  en -dessus  et  blanche  ep-^dessous. 

Quoique  le  Iféyre  ait  ep  général  les  mêmes  besoins  que 
le  lapin ,  il  les  satisfait  d'une  manière  toute  différente  :  il  ne 
se  creuse  point  de  terriers,  et  se  contente  d'un  gîte,  dont 
il  change  la  position  selon  les  saisons.  La  portée  dure  trente 
jours  et  se  compose- de  deux  à  cinq  ou  six  petits.  Dès  qu'il 
ne  tette  plus ,  le  levraut  cherche  un  gîte;  maisâl  n'établit 
pas > sa  demeure,  comme  les  jeunes  lapins,  auprès  de  celle 
qu'il  vient  de  quitter.  Le  lièvre  est  solitaire  ;  il  vit  dans  l'iso* 
lement ,  et  ne  recherche  la  com]pagnie  des  individus  de  son 
espèce  qu'au  temps  du  rut ,  qui  se  £ait  sentir  en  Février  et  en 
26.  V  20 


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i<^  LIÉ 

Mars.  Cent  pM^étre  1  eet  instinct  que  Ton  doit  attribuer 
la  liberté  dont  {ouit  son  espèce  entière,  tandis  que  le 
sociable  lapin  est  devenu  partout  domestique.  Il  dort  le 
jour^  ne  prend  sa  nourriture  que  la  nuit,  et  habite,  comme 
le  lapin ,  toutes  les  contrées  tempérées  de  l'Europe  ;  mais  il 
parott  s^avancer  plus  au  nord  que  ce  dernier.  Les  voyageurs 
ayant  presque  tous  appelé  lUt^es  les  diverses  espèces  de  ce 
genre  qu'ils  observoiekit ,  Ton  a  beaucoup  trop  étendu  les 
limites  de  la  demeure  du  lièvre  ordinaire  ;  ce  qui  explique 
l'erreur  d'Erxleben  et  de  Gmelin,  qui  le  donnent  comme 
propre  à  l'Europe,  à  l'Asie,  aCeilan,  à  FÉgypte,  à  la  Bar- 
barie et  à  l'Amérique  septentrionale.  On  a  débité  plus  d'une 
fable  sur  cette  espèce,  que  l'on  a  regardée  tour  à  tour 
£omme  hermaphrodite ,  ruminante  et  susceptible  d'acquérir 
des  cornes. 

Lièvre  VAaiABts  :  Lepuê  varîàbilis ,  Pall.;  Schreb.,  234,  ^* 
Le  dessus  de  la  tête  est  d^un  brun  fauve;  la  partie  supé' 
rieure  des  côtés  de  la  tête  est  canescente,  tandis  que  la 
partie  inférieure,  le  menton  et  le  dessous  de  la  gorge  sont 
blancs  i  l'oeil  est  bordé  en -dessus  d'une  ligne  blanche  ;  la 
région  labiale  et  le  dessus  du  museau  sont  d'un  blanc  roux/ 
le  derrière  de  l'Oreille  est  blanchâtre,  avec  le  bord  an  té* 
rieur  d'un  gris  jaune  et  le  bout  noir  ;  les  bords  de  Foreille 
sont  garnis ,  jusqu'à  la  moitié  de  leur  longueur,  d'un  liséré 
blanc  ;  la  région  laineuse  de  la  nuque  et  du  dessus  du  cou 
est  d'uh  roux  blanchâtre  pur  ;  les  côtés  du  cou  sont  d'un  gris 
roussâtre  clair ,  et  le  dessous  d'un  blanc  roussâtre  ;  le  dessus 
du  corps  est  d^un  brun  fauve ,  résultant  de  lignes  hachées 
de  noir,  de  brun  et  de  fauve  jaunâtre  ;  les  côtés  et  les  cuisséa 
sont  d'un  gris  roussâtre  clair  ;  le  dessous  du  corps  est  blatte  ; 
les  membres  sont  d'un  roux  pâle  uniforme  $  le  dessous  dea 
doigts  est  .jaunâtre,  et  la  queue  blanche  eu-dessous  et  noire 
en -dessus. 

Il  est  plus  fort  que  notre  lièvre  ordinaire,  et,  dans  son  pe- 
lage d'hiver,  le  corps,  la  tête,  les  oreilles,  les  membres 
et  la  queue  sont  blancs ,  avec  seulement  le  bout  des  oreilles 
noir.  Telle  est  la  description  de  deux  individus  conservés- 
dans  les  galeries  du  Muséum;  mais,  selon  les  auteurs,  le  lièvre 
variable  diffère  du  premier  individu  que  nous  avons  déecit. 


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LIE  «<*? 

en  te  qu'il  à  la  quéùe  entièrement  blaïiche  pendant  toutti^ 
Tannée  :  du  reste  la  description  que  Pallas  en  donne  s'accorde 
en  tout  point  avec  la  nôtre.  Un  individu  du  Muséum^  indiqué 
comme  venant  de  la  Valachie ,  différoit  du  premier  en  ce  qu'il 
avoit  la  tété  rouasàtre  ,  la  gorge  et  le  menton  blancs,  le  tour 
des  yeux  d'un  blanc  fauve  pâle ,  les  oreilles  blanches  avec  la 
pointe  noire  ,  le  dos  d'un  roux  vineux  très-pàle ,  et  les  côtés 
et  le  dessous  du  corps  d'un  blanc  roussàtre. 

Cette  espèce  habite  tout  le  Nord  de  l'Europe,  la  Sibérie  et 
le  Groenland  ;  on  la  trouve  aussi  en  Pologne ,  dans  les  mon- 
tagnes d'Ecosse ,  et  même ,  dit  -  on ,  dans  nos  Alpes.  Pallas  a 
de  plus  trouvé  dans  la  partie  méridionale  de  la  Russie  un 
lièvre  qu'il  nomme  lepus  hy bridas  ,  et  qu'il  regarde  comme 
une  race  particulière,  ou  même  eondme  le  produit  de  l'ac- 
couplement de  notre  lièvre  et  du  lièvre  variable  j  ce  qui 
pourroit  porter  à  penser  que  ces  deux  espèces  n^en  font 
qu'une.  Quoi  qu'il  en  soit ,  cette  race  ne  diffère  du  lièvre 
variable,  tel  que  Pallas  l'a  décrit,  qu^en  ce  qu'elle  ne  blan- 
chit qu'incomplètement  en  hiver  et  que  le  dessus  de  sa  queue 
est  noir. 

Le  Moussel;  Lepus  nigricoUis*  (Cab<  du  Afus*  )  Cette  espèce, 
due  aux  recherches  de  MM*  Leschenault,  Diard  et  Duvaucel 
dans  l'Inde,  est  la  plus  remarquable  et  la  mieux  caractérisée 
de  ce  genre. 

Le  dessus  de  la  tête  est  d'un  fauve  roux  tiqueté,  et  ses 
côtés  sont  d'un  gris  aussi  tiqueté;  le  dessous  du  menton  et  la 
gorge  sont  blancs  ;  une  bande  d'un  blanc  grisâtre ,  allant  du  mu- 
seau à  l'oreille ,  passe  sur  l'œil  et  s'y  teint  de  jaunâtre  ;  la  région 
labiale  est  d'un  fauve  uniforme;  la  base  de  la  partie  postée 
rieiire  des  oreilles  est  blanche;  le. derrière  de  l'oreille  est 
d'un  gris  roux  blanchâtre ,  avec  la  partie  antérieure  d'iin  brun 
pâle  et  la  pointe  noire;  le  bord  antérieiJir  est  liséré  de  rous" 
sàtre  ,  et  le  postérieur  de  blanc;  la  région  laineuse  de  la  nuque 
et  du  dessus  du  cou  est  d'un  beau  noir,  descend  sur  les  côtés 
du  côu  presque  sous  la  gorge ,  et  «se  termine  en  pointe  sur 
l'épaule;  les  côtés  et  le  devant  du  cou  sont  d'un  fauve  pâle; 
le  dessus  du  dos  est  d'un  roux  fauve  lavé,  provenant  du  mé- 
lange de  lignes  hachées  de  fauve  et  de  brun;  les  partiessupé- 
rieures  et  latérales  des  épaules,  les  eôtés  du  corps,  la  croupe 


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3o8  LIE 

€t  la  cuisse  sont  d'un  gris  de  perle  roussâfre  ,  résultant  d'une 
tiqueture  de  gris,  de  noirâtre  et  de  jaunâtre,  où  le  gris  perlé 
est  la  couleur  dominante  ,*  le  dessous  du  corps  «t  l'intérieur 
des  membres  postérieurs  sont  d'un  beau  blanc  ;  le  bas  de 
l'épaule  est  d'un  fauve  gris  tiqueté  ;  les  membres  antérieurs 
sont  d'un  fond  uniforme ,  et  les  postérieurs  d'un  faure  très- 
pâle;  les  quatre^pieds  sont  roux,  et  le  dessous  des  doigts 
est  marron;  la  queue  est  blanche  en-dessous  et  brune  en» 
dessus.  Ce  lièvre  est  de  la  grandeur  d'un  lapin.  M.  Leschenault 
l'a  le  premier  indiqué,  en  1818,  dans  son  catalogue  manuscrit 
des  animaux  du  Malabar,  et  en  a  donné  une  courte  description 
sous  le  nom  malabar  rzoi/^jW,  etM.Diard  l'a  depuis  envoyé  de 
Java. 

LièvRE  d'Écypte;  Lepu4  ceg^ptiacus,  Geoff.  (Mémoires  sur 
l'Egypte  )•  D'un  roux  grisâtre  ;  la  tête  est  roussâtre-tiqueté  ; 
le  bout  du  sriuseau  est  teint  d'un  fauve  uniforme  ;  le  menton 
et  le.  dessous  de  la  gorge  sont  d'un  blanc  légèrement  teint 
de  fauve  ;  une  large  bande  d'un  blanc  fauve  très*pâle  va 
des  côtés  âf^.  nmseaa  à  l'origine  de  l'oreille  et  passe  sur  l'œil  s 
la  région  labiale  est  fauve  en  arrière  et  blanchâtre  en  avant; 
le  derrière  des  oreilles  est  d'un  roussâtre  brun  tiqueté  , 
avec  le  bord  antérieur  un  peu  plus  foncé  et  la  pointe 
brune;  le  bord  antérieur  de  l'oreille  est  liséré  de  roussâtre 
et  le  postérieur  de  blanchâtre  ;  la  région  laineuse  de  la  nw- 
que  et  du  dessus  du  •  cou  est  d'une  pure  teinte  de  roux 
pâle  ;  le  devant  du  cou  est  d'un  roussâtre  pâle  ;  le  corps  ^si 
d'un  roussâtre  gris,  résultant  du  mélange  de  lignes  confuses 
d'un  brun  pâle  et  d'un  roux  pâle  ;  le  dessus  du  corps  est 
un  peu  plus  foncé  que  les  côtés,  le  dessous  est  d'un  blaifC 
roussâtre;  les  jambes  et  l'intérieur  des  membres  sont  d'un 
roux  pâle  uniforme  ;  le  dessous  des  doigts  est  brun  ;  la  queue 
est  blanchâtre  en^dessous  et  d'un  brun  noir  en-dessus.  Il  est 
delà  grandeur  d'un  lapin  et  hai)ite  l'Egypte,  d'où  il  a  été 
rapporté  par  M.  Geoffroy  Saint-Hilaire. 

Lièvre  du  Gap  ;  Lepus  eapensis ,  Linn.  Il  est  en  général  d*an 
gris  roux;  la  têie  est  d'un  gris  roux  tiqueté,  av€c  le  dessus 
du.v museau  d'un  gris  roux  pur;  le  menton  et  la  gorge  sont 
roussâtres  ;  l'oreille  est  placée  dans  une  bande  d'un  blane 
roussâtre,  et  une  bande  brunâtre  se  trouve  au  «dessous  ;  Im 


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LIE  S09 

région  labiale  est  d*un  roux  uDÎforme;^  la  partie  postérieure 
des  oreilles  est  roussâtre  y  avec  le  bord  antérieur  d'un  gris 
brun  tiqueté,  et  la  pointe  d'un  brun  noir;  le  bord  anté- 
rieur est  liséré  de  roux ,  et  le  postérieur  de  blanc  pur  ;  la 
région  laineuse  de  la  nuque  et  du  dessus  du  cou  est  d'une 
teinte  pure  de  gris  -  brunâtre ,  et  divisée  en  deux  par  une 
ligne  de  poils  soyeux,  d'une  teinte  lavée  et  plus  foncée; 
le  devant  du  cou  est  d'un  gris  roux  uniforme  ;  le  dessus  du 
corps  est  d^un  gris  brun  lavé,  provenant  du  mélange  de 
lignes  interrompues  de  brun,  de  gris  et  de  roussâtre ^  et  plus 
foncé  que  les  côtés  du  corps,  qui  sont,  ainsi  que  1a  croupe 
et  la  cuisse,  d'un  gris  lavé  plus  roussâtre;  l'arrière-' poitrine  \ 
et  le  ventre  sont  blancs ,  tandis  que  les  jambes ,  l'intérieur 
des  membres  et  la  partie  antérieure  de  la  poitrine  sont 
d'un  roux  fauve  vif  et  uniforme;  le  dessous  des  doigts  est 
d'un  brun  foncé,  et  la  queue  est  blanche  en -dessous  et 
noire  en^-dessus* 

Quelques  auteurs  ont  pensé  que  ce  lièvre  ne  différoit  pas 
du  précédent.  Il  est  aussi  grand ,  mais  moins  fort,  que  le  lièvre 
variable,  et  se  trouve  en  grand  nombre  dans  les  dunes  du  Cap 
et  dans  le  pays  des  Hottentots.  Linnaeus,  diaprés  BurrmaHn, 
dit  qu'il  fouit,  tandis  que,  selon  Pennant,  qui,  je  croîs,  le 
confond  avec  le  suivant,  il  habite  les  contrées  qui  se  trou-^ 
vent  à  trois  journées  au  nord  du  cap  de  Bonne^Espérahce, 
où  il  est  nommé  mountain  hare,  parce  qu41  demeure  seul 
et  solitaire  dans  les  rochers  des  montagnes  ;  il  ne  creuse"' 
point  de  terrier.  Il  est  difficile  de  le  tirer,  parce  qu'à  Tins* 
tant  où  ,il  voit  quelqu'un  il  reritre  dans  les  fissures  des  rochers» 
Pennant,  Synopsis^  p»  ZjS  i  Cape^hare» 

Lièvre  des  hocberS,  Lepui  taxatilis,' { Csib.  du  Mus.)  Il  est 
d'un  gris  roux  ;  la  tête  est  d'un  gris  roux  tiqueté ,  assez  foncé 
en-dessus,  et  d'un  gris  plus  pâle  et  moins  roux  sur  les  côtés; 
le  menton  et  le  dessous  de  la  gorge  sont  d*un  gris  presque 
blanc  ;  l'œil  est  placé  dans  une  ligne  peu  sensible  d'un  gris 
cendré,  et  la  région  labiale  est  d-un  gris  noirâtre  ;  l'oreille 
est  roussâtre  par  derrière,  à  son  bout  antérieur  d*un  gris*brua 
tiqueté ,  et  à  la  pointe  d'un  brun  noir  ;  son  bord  antérieur  * 
est  liséré  de  roux,  et  le  postérieur  de  blanc;  la  irégion  lai- 
neuse de  la  nuque  et  du  dessus  du  ceu  est  d'un  roux  lauVe 


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5io  tIE 

pur,  êf  1^  déêêouB  du  cou  est  d'an  gris  Brun  lave  ;  le  dessus^ 
du  cdrps  et  la  croupe  sont  d'un  gris  brun  lavé,  résultant 
de  lignes  hachées  brunes ,  rousses  et  noires ,  et  plus  foncé 
que  sur  les  c6tés  du  corps,  qui  ont  une  teinte  plus  grise; 
le  dessous  du  corps  et  Tintérieur  des  mombres  sont  blan- 
châtres; les  membres  sont  d'un  gris  roux  uniforme;  le  des- 
sous des  doigts  est  d'un  marron  foncé  ;  la  queue  est  blanche 
en-dessous  et  d'un  noir  brun  en-dessus. 

Cette  espèce  est  de  la  grandeur  du  lapin ,  et  habite  les 
montagnes  du  Cap ,  où  elle  se  trouve  rarement ,  selon  M.  de 
Lalande ,  qui  l'en  a  rapportée  avec  la  précédente. 

Le  Tafeti  :  Lepuê  hrasiliensis  ;  TapUi  d'Azara  ,  Quadrupèdes 
du  Paraguay.  Il  est  en  général  d'un  brun  fauve  ;  le  dessus 
de  la  tête  est  d'un  roux  foncé  presque  uniforme ,  et  les  côtés 
sont  d'un  brun  fauve  ;  le  menton  et  la  gorge  sont  d'un  beau 
ftlanc,  et  cette  couleur,  se  prolongeant  jusque  sous  l'oreille, 
forme  un  demi  -  collier  blanc  sous  la  gorge  ;  le  tour  des 
yeux  est  roussàtre;  la  région  labiale  est  d'un  blanc  fauve-pâle; 
le  derrière  de  l'oreille  est  d'un  brun  gris  chez  l'adulte,  et 
tout  noir  chez  le  jeune  ;  la  région  laineuse  de  la  nuque  et 
du  dessus  du  cou  est  d'un  roux  uniforme  ;  Je  devant  du  cou 
est  d'un  brun  fauve -pâle;  le  corps  est  d'un  brun  fauve  lavé, 
résultant  de  lignes  entrecoupées  de  fauve  et  de  brun  foncé; 
le  dessous  du  corps  et  l'intérieur  des  membres  sont  blancs; 
les  membres  sont  d'un  roux  uniforme  ;  la  queue  est  si  courte 
qu'elle  paroît  nulle  et  se  confond  avec  le  poil  des  cuisses; 
elle  est  blanche  en«dessous  et  brunâtre  en-dessus;  les  oreilles 
sont  assez  courtes.  Il  est  plus  petit  qu'un  lapin,  habite  l'Amé- 
rique méridionale ,  où  il  demeure  dans  les  bois  et  gîte ,  sans  se 
faire  de  terriers,  sous  les  troncs  d'arbres  et  entre  les  débris 
de  végétaux. 

Le  Lièvre  i/Am^rique;  Lepus  hudsonius  ^  Pallas,  GL^  p.  3o. 
D'un  roux  brun  ;  la  tète  est  d'un  roux  brun  tiqueté;  les  côtés 
inférieurs  de  la  tête ,  le  menton  et  la  gorge  sont  d'un  gris 
blanc;  l'œil  est  placé  dans  une  région  blanchâtre;  la  région 
labiale  est  d'un  blanc  roussàtre  ;  l^face  externe  des  oreilles 
est  brune ,  avec  l'extrémité  noire ,  et  leurs  bords  sont 
lisérés  de  blanc -roussàtre;  la  région  laineuse  de  la  nuque  et 
du  dessus  du  cou  est  d'un  roux  vif  et  pur  ;  les  côtés  du  cou 


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LIE  >n 

sont  d^jiktùiax  fauve  tiqueté,  tandis  que  le  deiaoui  e»t  d^un 
blanc  rouasàire  ;  le  corps  est  d'un  roux  brun ,  résultant  de 
lignes  entremêlées  de  roux  et  4e  brun,  et  plus  foncé  sur  le 
dos  et  la  croupe  que  sm*  les  autres  parties  ;  le  dessous  du 
corps  et  rintériej^r  des  membres  sont  d'un  blanc  roussàtre^ 
les  pattes  antérieures  sont  d'un  roux  uniforme ,  et  les  posté- 
rieures ont  une  teinte  plus  pâle  i  le  dessous  des  doigts  esl 
d'un  jaunâtre  pâle  ;  la  queue  est  blanche  en-dessous  et  d'un 
brun  roux  en-jdessus;  les  oreilles  sont  un'  peu  plus  courtes 
que  celles  du  lapin.  Cet  animal  blanchit  en  hirer. 

Cette  espèce,  de  la  giçandeur  d*un  lapin  de  moyenne  taille  « 
habite  TAmérique  septentrionale,  et  on  la  voit  quelquefois, 
selon  Forster,  dans  le  Nord  de  l'Europe,  principalement  ea 
hiver  i  elle  recherche  les  lieux  secs,  et  habite  sous  les  souches 
et  dans  les  arbres  excavés ,  sans  se  creuser  une  retraite  comme 
le  lapin.  f 

Kous  avons  observé  les  neuf  espèces  précédentes  au  Mu- 
séum ,  et  c'est  d'après  leurs  dépouilles  que  nous  avons  conu 
posé  nos  descriptions  ;  mais,  n'ayant  pu  rren  voir  du  tokui  et 
Pallas  étant  le  seul  auteur  qui  ait  parlé  d'une  nianière  com«> 
plète  de  cette  espèce ,  nous  nous,  sommes  servi  de  son  travail 
ppur  la  description  snivante«^ 

Le  ToLAï  :  Lepus  lolai^  Gmel, ,  PaU.  ;  Sehrebw ,  pL  234.  La Utt 
et  le  dos  sont  mêlés  de  gris  pâle  et  de  brun  ;  le  dessous  dit 
corps  et  {a  gorge  sont  blancs  ;  le  dessous  du  cou  est  jaunâtre , 
ainsi  que  la  nuque  et  les  oreilles ,  qui  ont  leui:  bore  supé^ 
rieur  noir;  il  y  a  du  blanc  autour  de  l'œil  et  du  museau,  et 
les  membres  ont  une  teinte,  jaunâtre  i  la  queue  est  blanche 
en-dessous  et  noire  en-dessus. 

Cette  espèce  ne  change  point  très-sensiblement  en  hiver. 
Elle  habite  la  Sibérie ,  la  Tartarie ,  la  Mongolie  et  la  Daourie; 
Sa  taille  égale  au  moins  celle  du  lièvre  changeant.  Elle  aime 
les  lieux  découverts,  et  recherche  lés  saules  et  les-robinia  qui 
font  sa  principale  nourriture,  ne  creuse  point  de  terriers, 
et  se  réfugie  au  moment  du  danger  dans  les  fentes  des  rochers.  ' 

On  a  encore  rapporté  au  genre  Lièvre  quelques  animaux 
d'une  tout  autre  nature,  e(  qui  paroîssent  être  des  animaux 
peu  connus^ 

La  ViscAcna  (voyez  ee'mot),  et 


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5ia  LIE^ 

■  Le  CcT  qui ,  kvcc  la  grosseur  d'un  petit  rat,  de  petites  oreilles 
pointues  ot  velues,  a  un  museau  alongé  et  des  dents  de  lapin , 
quatre  doigts  aux  pieds  de  devant  et  cinq  à  ceux  de  der- 
rière, et  une  queue  presque  nulle.  Selon  Molina,  il  seroit 
domestique  au  Chili,  et  par  conséquent  de  couleur  variable. 
•La  seule  conjecture  qu'on  puisse  se  permettre ,  tant  qu'on  ne 
cônnoîtra  pas  mieux  ce  rongeur,  est  de  le  rapprocher  des 
lagomys* 

Aux  lièvres  proprement  dits  Erxleben  et  Gmelin  joigni- 
rent trois  animaux  très-rémarquables ,  dont  Pallas ,  à  qui  en 
est  due  la  découverte ,  avoit  fait  une  section  particulière 
du  ^enre  sous  le  nom  de  Lepores  eeaudati  :  M.  G.  Cuvier 
donna  à  ce  nouveau  genre ,  dans  son  Tableau  élémentaire  du 
règne  animal,  le  nom  de  Lagomys  (lièvre-rat). 

Ces  trois  espèces  forment  un  petit  groupe  très-rapproché  de 
celui  des  lièvres;  cependant  leurs  caractères  sont  assez  tran- 
chés et  reposent  sur  des  points  d'organisation  d'un  ordre 
assez  élevé. 

Les  Lagomys,  quoique  ayant  en  général  le$  mêmes  organes 
de  mastication  que  les  lièvres ,  en  diffèrent  cependant  sous 
ce  point  de  vue  par  quelques  modifications.  Ils  ont,  à  la 
mâchoire  supérieure  ,  quatre  incisives  comme  les  lièvres, 
deux  antérieures,  et  deux  autres  placées  immédiatement 
derrière  celles-ci  ;  mais  les  premières  sont  divisées  par  un 
sillon  en  deux  parties  si  distinctes  que  chacune  d'elles  paroit 
double  et  se  trouve  bifide  à  la  pointe  :  les  postérieures  sont 
petites,  comprimées  sur  les  c6tés,  et  leur  couronne  est  plate, 
en  ellipse  très-alongée  et  longitudinale;  les  molaires  de  cette 
mâchoire  ne  sont  qu'au  nombre  de  cinq  >  de  chaque  c6té, 
et  semblables  à  celles  des  lièvres  ;^si  ce  n'est  que  le  sillon 
interne  est  beaucoup  plus  profond  que  l'externe  et  que  la 
dernière  a  sa  face  interne  marquée  de  deux  sillons  au  lieu 
d'un  seul.  C'est  la  petite  dent  postérieure  des  lièvres  qui 
manque  ici.  Les  dents  de  la  mâchoire  inférieure  diffèrent 


i  Xlligér  €t  M.  Desmarest  (Nout.  Dict ,  art.  Pika)  disent  six.  Nous 
n'avons,  il  est  vrai,  observé  que  le  crJLne  de  Togoton  ;  mais  nous  pou- 
vons assurer  qu'il  a'a  que  cinq  iiioUire$  de  chaque  coté  k  la  macboiTa 
supérieure. 


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LIE  ^^K 

seulement  en  ce  que  les  crêtes  de  la  couronne  sont  plus  mar- 
quées et  plus  tranchantes,  et  en  ce  que  la  dernière  iniolaire 
postérieure  ou  la  cinquième  n'a  sa  couronne  formée  que 
d'une  seule  surface  elliptique  et  qu'elle  est  simplement  prisk 
matique ,  sans  aucun  sillon. 

Les  membres  sont  plus  courts,  plus  épais,  que  ceux  dés 
lièvres,  et  les  postérieurs  ne  sont  pas  plus  longs  que  les  anté- 
rieurs :  les  ^pieds  de  devant  sont  terminés  par  cinq  ^doigts , 
armés  d'ongles  grêles,  arqués  et  aigus,  preaque  entièrement 
cachés  par  des  poils  ;  ceux  de  derrière  n'en  ont  que  quatre , 
munis  d'ongles  semblables.  La  queue  est  nulle.  Les  organe» 
génitaux  sont  eh  général  semblables  à  ceux  des  lièvres  ;  la 
verge  est  «lirigée  en  'arrière ,  et  le  scrotum  est-  simple  et 
saillant. 

Les  yeux  sont  petits  et  saillans.  Le  nez  est  velu  ;  le  bord 
cloisonnaire  des  narines  est  nu,  et  la  lèvre  supérieure  est 
profondément  fendue.  La  langue  est  courte  et  épaisse.  Les 
oreilles  sont  courtes,  larges,  arrondies,  assez  simples  et  à 
grande  ouverture ,  et  la  paume ,  ainsi  que  la  plante ,  est  cou- 
verte d'un  poil  doux,  épais  et  serré.  Les  moustaches  sont 
de  longueur  moyenne  et  peu  épaisses,  et  le  pelage  est  long, 
lisse  et  fourni. 

'En  résumant  ces  caractères ,  nous  trouvons  que  les  lagomys 
diffèrent  principalement  des  lièvres  par  la  forme  des  petites 
incisives  Supérieures,  parle  nombre  des  molaires  supérieu-' 
res ,  par  les  deux  sillons  de  la  face  interne  de  la  dernière 
de  ces  dents,  et  par  la  composition  de  la  dernière  molaire 
inférieure;  par  l'égalité  de  longueur  des  quatre  membres,  par 
la  forme  des  ongles  et  par  le  peu  de  longueur  des  oreilles  ; 
ils  en  diffèrent  encore  ^ar  la  présence  de  clavicules  parfaites , 
tandis  que  les  lièvres  n'ont  que  des  oi  claviculaires  rudimen* 
taires.  Ils  en  diffèrent  aussi  par  les  mœurs  et  les  habitudes. 

L'Ogoton  ;  Lepus  ogotonp.^  PaUas,  GUrts^  p.  5,  39,  pi.  3» 
D'un  gris  pâle;  oreilles  ovales,  légèrement  pointues,  uni* 
colore».  '  ^ 

Le  pelage  est  lisse  et  composé  de  poils  longs ,  fins  et  épais, 
La  couleur' du  corps  est  èn-dessus  d'un  gris  pâle,  les  poils 
étant  bruns  à  la  base ,  d'un  gris  fauve  au  milieu ,  et  blan* 
châtres  vers  la  pointe  9  entremêlés  de  poils  légèrement  fauves  » 


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h^  LIE 

.cru  plu9|ppaii4  mil^ff  l^  long  du  dos;  le  dessous  du  corps  est 
blanc;  les  mtmhf^  sont  d'un  blanchâtre  fauve  ;  les  cuisses 
•ont  bordées  de  fauve 9  ain4  que  le  talon;  il  se  trouve  une 
ftacbe  triangulaire  de  même  couleur  sur  le  nez;  le  cou  est 
légèrement  cendré  en*dessous;  le  tour  de  la  bouche  est  blanc 
et  la  base  àe^  oreîUçs  est  garnie  de  poils  blanchâtres.  La  lon- 
gueur est  de  six.  pou  ces  sept  lignes. 

Pallas,  dont  npus  avons  emprunté  cette  description ,  ainsi^ 
que  les  suivante^,  nous  apprend  que  cette  espèce  se  rencontre 
dans  les  contrée^  montagneuses   au-delà  du  lac  Baïkal,  où. 
elle  est  assez  conymune,  ^insi  que  dans  les  déserts  de  la  Mon- 
g^oUe  9  mais  que  pulle  part  on  ne  1$,  trouve  aussi  répandue . 
que  danf  les  mofitagnes  pierreuses  de  la.  Selenga. 

L'ogoton  aime  lef  liçux  sablonnent  ;  mais  il  établit  sa  de« 
meure  dans  les  rochers  et  les  tas  de  pierres  :  son  terrier  se 
compose  de  deux  ou  trois  entrées,  qui  conduisent  à  un  canal 
oblique , .  terminé  par  un  nid  de  graminées ,  sur  lequel  la 
femelle  met  bas  en  Avril,  et  se9  petits  sont  déjà  bien  for- 
més à  la  fin  de  Juin. .  .  ' 
:  Il  ne  sort  guère  que  la  ^uit  :  il  mange  des  écorces 
d'aubépine  et  de  bouleau  nain  ;  in^is  sa  principale  nour* 
riture  consiste  dans  les  plantes  qui  croissent  dans  le  sable  et 
•ejti  une  espèce  de  véronique  qui  yéjgète  même  sous  la  neige, 
dont  il  emplit  son  terrier ,  et  dont  il  sait  aussi  former  des  pro* 
visions  pour  J!hiver.  Il  entasse  cette  plante  avec  des  graminées 
et  d'autres  herbes,  après  les  avoir  coupées,  et  en  avoir  fait 
de  petits  amas  hémisphériques  hauts  et  larges  d'un  pied ,  qu'il 
place  aux  environs  de  s^  demeure,  et  auxquels  il  a  recours 
lorsque  la  provision  qu'il  a  cachée  dans  son  terrier  se  trouve 
consommée.  Son  cri  est  un  sifflement  très-aigu,  mais  qui 
cependant  n'égale  pas  pour  la  force  celui  du  lagomys  sulgan. 

Ce  petit  animal  est  souvent  la  proie  des  petites  espèces  d'oir 
sei^ux  carnassiers  diurnes,  qui  Tépient  de  dessus  les  arbustes 
placés  aux  environs  de  sa  demeure,  et  des  chouettes ,  qui  s'en 
emparent  sur  le  soir;  il  fait  de  plus  la  principale  nourri- 
tures du  chat  manul  de  Pallas  ,  qui  est  très  -  commun  tlans 
les  déserts  de  la  Mongolie,  et  il  a  encore  pour  ennemis  les 
petits  carnassiers  de  la  famille  des  martes. 

LeSui.6AN;  Lepus pusiUus ,  Fall«,  GLypiLi,  p..37;  6«l^(mj 


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LIE  SiS 

Viq  d'Az.,  Syst.  anat»  des  anim.,  p.  5^4.  Mélangé.de  brun  et 
de  gris;  oreilles  â  peu  près  triangulaires,  bordée^  de  blanc. 

Le  pelage  est  composé  de  poils  très-doux ,  épais,  lisses  et 
asset" longs;  sous  la  première  couche  des  poils  se  trouve  une 
laine  épaisse,  longue,  droite,  très -fine  et  d^un  fauve  gri- 
sâtre; les  poils  sont  de  cette  couleur  sur  la  plus  grande  partie 
de  leur  longueur,  puis  gri&avec  la  pointe  noire,  de  sorte  que 
les  teintes  du  dessus  delà  tête,  du  dos  et  des  membres,  sont 
semblables  à  celles  d'un  jeune  lièvre,  seulement  un  peu  plus 
noires  y  l'extrémité  des  pieds  est  d'un  fauve  pâle  ;  le  dessous 
du  corps  est  d'un  blanc  grisâtre,  et  la  gorge,  le  nez  et  la. 
bouche  sont  blancs.  Sa  longueur  est  de  six  pouces  neuf  lignes. 

Il  vit  solitaire  et  retiré  dans  les  parties  australes  de  la 
chaîne  des  monts  Ourals,  sur  les  collines  fertiles  et  dans  les 
vallées  découvertes;  il  aime  la  lisière  des  bois,  et  se  trouve 
de  préférence  dans  les  régions  découvertes ,  où  croissent  le 
cyste  couché,  le  rohima  Jruteseens  et  le  cerisier  nain,  dont 
il  mange  les  fleurs ,  les  feuilles  et  l'écorce.  Il  creuse ,  dans 
des  terrains  secs  et  ombragés  d'arbrisseaux ,  un  terrier,  obli- 
que, à  une  ou  plusieurs  ouvertures,  si  bien  caché  qu'on 
auroit  peine  à  le  découvrir  s'il  ne  se  déceloit  lui-même  pas 
une  voix  particulière  qu'il  fait  entendre  après  le  coucher 
du  soleil  et  k  la  première  aurore  ;  voix  aiguë  qu'on  ne  peut 
comparer  qu'à  celle  de  la  caille,  et  si  forte  qu'elle  peut 
s'entendre  à  un  demi -mille.  Du  reste  c'est  un  animal  à  peu 
près  nocturne  et  de  la  plus  grande  timidité. 

Le  Pika;  Lepuê  alpinus,  P^ll.,  GUres^  pi.  2,  p.  46.  Rous- 
sâtre ,  à  plante  brune  et  oreilles  rondes.  Le  pelage  est  assez 
long  et  un  peu  rude;  il  est  fauve  sur  la  tête  et  le  dos,  mêlé 
de  longs  poils  noirs,  plus  obscur  sur  le  sommet  de  la  tête; 
les  côtés  de  la  tête  et  du  corps  sont ,  ainsi  que  les  cuisses , 
d'un  roux  fauve  sans  mélange  ;  le  dessous  du  corps  est  d'un 
fauve  pâle  et  le  tour  de  la  bouche  cendré.  Sa  longueur  est 
de  neuf  pouces  sept  lignes. 

Cet  animal ,  très-commun  dans  toutes  les  montagnes  escar- 
pées de  l'est  de  la  Sibérie ,  habite  les  trous  des  rochers  et  ne 
sort  que  la  nuit ,  ou  dans  les  temps  sombres  et  de  brouillard  .' 
il  se  trouve  dans  les  parties  les  plus  élevées  et  les  plus  froides 
des  montagnes  sur  lesquelles  la  neige  ne  reste  pas  toute 


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3i6  LIE 

Tânnëe  ;  il  habite  le  plus  souvent ,  solitaire  ,  les  lieux  les 
plus  sauvages  et  les  environs  des  torrens  ,  se  creuse  un  ter- 
rier ,  ou  se  contente  d'une  retraite  pratiquée  dans  les  fentes 
des  rochers ,  et  se  fait  surtout  remarquer  par  Tinstinct  qui  le 
porte  à  former,  vers  le  milieu  d'Août,  un  amas  d'herhes 
qu'il  a  eu  d'avance  la  précaution  de  faire  sécher  au  soleil, 
après  les  avoir  coupées.  Cet  amas ,  pour  la  formation  du- 
quel il  s'associe  quelquefois  un  ou  deux  individus  de  son 
espèce,  plus  ou  moins ^rand  selon  le  nombre  des  coopëra- 
leurs,  et  qui  a  de  trois  à  sept  pieds  de  diamètre,  est  com- 
posé du  foin  le  plus  pur  ;  placé  sous  quelque  abri  à  portée 
du  terrier,  il  lui  sert  l'hiver,  lorsque  la  lieige  ne  lui  permet 
plus  d'aller  chercher  une  nourriture  fraîche  et  nouvelle.  Sa 
voix  est  un  sifflement  très  -  semblable  à  celui  du  moineau* 

LîèvRE  DES  Alpes.  Voyez  Lièvre  pika,  p.  3i5« 

Lièvre  blanc  Variété  du  lièvre  d'Europe,  qui  diffère  du 
Kévre  variable  en  ce  qu'il  n'a  point  les  oreilles  noires. 

Lièvre  du  BsésiL.  Voyez  Lièvre  tapbti,  p.  3ia. 

Lièvre  cornu.  Voyez  Lièvre  commun,  p.  3o5. 

Lièvre  fossile.  On  a  trouvé  dans  des  l^rèches  en  Corse, 
à  Gibraltar,  à  Cette,  à  Nice,  etc, ,  des  débris  fossiles  qui 
ont  été  rapportés  au  lagomys  pika. 

Lièvre  des  Indes.  Aldrovande  parle  sous  ce  nom  du  Gerbo. 
Voyez  Gerboise. 

Lièvre  des  montagnes.  Voyez  Lièvre  pika,  p.  3i5. 

Lièvre  nain.  Voyez  Lièvre  sulcan,  p.  3 14. 

Lièvre  noir.  Variété  du  lièvre  commun  ou  du  lièvre  va- 
riable. 

Lièvre  [Petit].  Voyez  Lièvre  sulgan,  p.  3i4. 

Lièvre- RAT.  Voyez  Lagomys,  p.  3 12. 

Lièvre  sauteur.  Voyez  Helamis. 

Lièvre  volant.  On  a  donné  ce  nom  à  l'alagtaga,  Voyei 
Gerboise.  (F.  C.) 

LIÈVRE  D'EAU.  {Ornith.)  Voyez  Lepus  aqueus.   (Ch.  D.) 

LIÈVRE  MARIN,  Lepus  marinus.  {Malaeoz.)  C'est  le  nom 
que  les  anciens  et  la  plupart  des  auteurs  modernes  depuis 
la  renaissance  des  lettres  ont  employé  pour  désigner  des  ani- 
maux mollusques  fort  gros,  qui  se  trouvent  assez  communé- 
ment sur  nos  côtes  de  l'Océan  et  de  la  Méditerranée  1  où 


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LIE  5.7 

le  peuple  le  leur  a  encore  conservé ,  et  que  les  auteurs  sys-^ 
tématiques  appellent  aujourd'hui  Laflysies  pu  mieux  Aply-< 
siEs/dont  il  eût  été,  par  conséquent 9  plus  convenable  de 
faire  Thistoire  à  Fun'de  ces  mots.  Linné  les  désigna,  dans  le» 
huit  ou  neuf  pxemiéres  éditionjs  de  son  Systema  natures  ^  sous 
la  dénomination  de  lemœa;  aussi  est-ce  sous  ce  nom  que 
Bohadsch  a  donné  une  anatomie  aussi  détaillée  qu'exacte  de 
Tune  des  espèces  les  plus  communes,  dans  son  Traité  sur 
quelques  animaux  marins*  Plus  tard,  c'est-à-dire,  dans  sa 
dixième  édition  ,  Linné  en  fit  une  espèce  de  théthys.  Enfin, 
dans  la  dernière  édition,  Gmelin  a  préféré  le  nom.d'^p(^- 
$ia^  mot  grec,  qui  veut  dire  ce  qu'on  ne  peut  laver ^  et  qui 
a  été  adopté  par  plusieurs  zoologistes  modernes,  entre  au- 
tres par  M.  G.  Cuvier,  tandis  que  d'autres,  par  une  raison 
assez  diflEicile  à  concevoir,  comme  Bruguière,  MM.  Bosc,  De 
Lamarck,  etc.,  ont  employé  la  dénomination  de  laplyjia^ 
laplysie.  Ce  genre  d'animaux ,  comme  il  sera  possible  d'en 
juger  d'après  ce  que  nous  allons  dire  de  leur  organisation, 
appartient  à  l'ordre  des  monopleurobranches,  section  des 
hermaphrodites,  dans  la  classe  des  malacozoaires  céphalo? 
phores.  M,  G.  Cuvier,  qui  a  publié  une  anatomie  nouvelle 
de  ces  animaux,  en  fait  le  genre  .principal  de  sa  famille  des 
tectibranches  dans  l'ordre  des  gastropodes.  Pour  M.  de 
Lamarck  c'est  le  type  d'une  petite  famille,  les  laplysiens,  de 
la  division  des  gastéropodes.  Les  caractères  du  genre  de  Mol- 
lusques que  forment  les  laplysîes,  peuvent  être  exprimés 
ainsi  :  Corps  épais ,  charnu ,  ovale ,  pourvu  en-dessous  d'un 
pied  ovale  ^  assez  mince  ;  d'un  appendice  membraneux  nata- 
toire de  chaque  côté  ;  en-dessus  et  en  arrière ,  d'une  sorte 
de  bonclier  opercu^aire,  soutenu  par  une  pièce  membrano- 
calcaire ,  recouvrant  une  seule  grande  branchie  située  sur  le 
c^té  droât.  Deux  paires  de  tentacules  fendus  et  auriformes, 
l'une  labiale  et  l'autre  occipitale;  les  yeux  séssiles  en  avant 
de  celle-ci  ;  l'anus  très-reculé  et  à  l'extrémité  postérieure  de 
la  fente  branchiale  ;  les  orifices  du  double  appareil  de  la  gé- 
nération très-distans,  et  communiquant  entre  eux  par  un 
sillon  extérieur.  D'après  ces  caractères ,  il  est  évident  que 
c'est  un  genre  extrêmement  voisin  des  Dolabelles,  dont  il 
ne  diffère  guères  que  par  la  forme  du  bouclier  qui  recouvre 


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ïift  LIE 

les  branchies,  et  par  celle  de  l'ouverture  de  là  carité  braa^ 
chiale. 

Le  corps  des  aplysîes  est  ordinairement  ovale  et  fort  épais  ; 
mais  dans  la  marche  de  Tanimal  il  s'alonge  et  s'aplatit  2  dans 
l'état  de  grande  contraction ,  il  ressemble  à  une  masse  char-» 
tiiie  asser  informe  ;  dans  l'extension,  la  partie  qui  Joint  la 
tête  à  Fabdomen  s'alonge  beaucoup,  et  simule  une  espèce 
de  cou  ;  il  en  est  de  même  de  la  postérieure,  qui  forme  une 
petite  queue  par  l'extension  du  pied. 

La  peau  qui  enveloppe  le  corps  des  aplysies  est  comme 
gélatineuse,  du  moins  en  dehors;  car,  à  l'intérieur,  elle  est 
toujours  tapissée  par  une  couche  de  fibres  musculaires  àiti^ 
gées  dans  tous  les  sens  :  à  l'extérieur  elle  est  quelquefois 
parsemée,  sur  les  appendices  surtout,  d'espèces  de  petits  tu- 
bercules arrondis,  très-saillans  dans  Fétat  de  vie,  mais  qui 
s'effacent ,  à  ce  qu'il  paroi t ,  presque  complètement  après 
la  mort.  Bohadsch  dit  qu'il  en  sort  une  sorte  d'humeur  blan- 
châtre. Le  même  auteur  ajoute  que  les  aplysies  rejettent 
de  toutes  les  parties  de  la  peau  une  quantité  considérable 
d'une  humeur  limpide ,  aqueuse ,  quand  elles  sont  abandon* 
nées  tout-à-fait  à  elles-mêmes,  et  qui  est  beaucoup  plus 
épaisse,  glaireuse,  filante,  quand  elles  se  contractent,-  par 
irritation  surtout. 

Dans  Fépaisseur  du  bouclier  dorsal  on  trouvé  une  véritable 
coquille  libre ,  si  ce  n'est  à  un  endroit  où  s'attache  une  sbrte 
de  muscle  de  la  columelle.  Cette  coquille  est  en  grande  par- 
lie  membraneuse,  transparente;  on  trouve  cependant  que 
quelquefois  elle  est  solidifiée  en-dessous  par  une  couche  cal- 
caire fort  mince  et  qui  ne  s'étend  pas  jusqu'aux  bords.  Sa 
forme  est  aplatie ,  plus  ou  moins  ovale ,  le  bord  gauche  étant 
plus  long  que  le  droit,  qui  offre  à  sa  partie  postérieure  une 
échancrure ,  plus  ou  moins  large ,  se  terminant  au  Commet  : 
celui-ci,  aascK  peu  évident,  l'est  cependant  -assez  pour  indi- 
quer que  Fenroulement  de  la  spire  est  normal  ou  de  gau- 
che à  droite.  Cette  coquille,  quoique  fort  mince,  laisse  très- 
bien  voir  les  stries  d'accroissement  transverses  et  longitudi- 
nales :  sa  couleur  est  d'un  blanc  jaunâtre ,  du  moins  en  dehors , 
qar  en  dedans  la  partie  calcaire  est  un  peu  nacrée  f  Bohadsch 
y  a  même  observé  des  rudimens  de  perles  sur  un  individu. 


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LIÉ  3i9 

Les  deuit  paires  àe  tentacules  dont  la  tête  est  pourvue , 
sont  très-dissemblables  et  trés-protéifomies.  Lés  antériëuJRi  ou 
labiaux  composent  une  espèce  de  (âréte  dirigée  rerticale* 
ment  et  qui  borde  de  chaque  côté  l'orifice  buccàî;  ils  sont 
plus  épais  dans  leur  bord  supérieur  :  les  postérieurs  sontlei 
véritables  tentacules;  ils  sont  plus  coniques ,  assex  courts,  4^ 
fendiis  plus  ou  moins  profondément  à  leur  bord  extemf 
et  antérieur. 

Les  yeux  sont  tout-à«fait  sessiles,  et  sitfiés  au  fàûd  d^un  petit 
enfoncement  placé  au  milieu  de  l'espace  qui  sépare  les  deulc 
paires  de  tentacules. 

Les  aplysies ,  dont  toute  la  peau  eit  extrêmement  contrae» 
tile  9  se  meuvent  asset  peu  en  rampant  ;  aussi  le  derme  qui 
forme  la  partie  inférieure  du  corps,  a-t*il  moins  d'épaisoeut' 
qu'en  d'autres  endroits  ;  le  pied  est  cependant  bien  circons^ 
crit,  plus  large  en  avant,  rétréci  en  an'ièrê ,  et  l'on  y  voit  des 
faisceaux  musculaires  longitudinaux,  comme  dans  les  yrais 
gastropodes. 

La  petitesse  du  pied  de  ces  mollusques  est  compensée  pav^ 
le  développement  de  deux  larges  expansions  musculo  ^  CUla* 
nées  qui  se  portent  sur  les  parties  latérales  du  corps,  dé- 
puis le  cou  jusqu'à  la  queue ,  à  la  région  supérieure  de  hh 
quelle  elles  se  réunissent  plus  ou  moins  entre  elles.  CeUe  du 
côté  droit  m'a  toujours  paru  moins  large  que  celle  du  c6té 
gauche  :  on  y  remarque  des  faisceaux  muséulaires  trans- 
rerses  assez  considérables ,  et  en  outre  la  structure  ordinaire 
des  «autres  parties  de  l'enveloppe. 

L'appareil  de  la  digestion  diffère  assez  peu  dé  ce  qu'il  est 
dans  les  autres  mollusques  hermaphrodites.  La  bouche,  situéf 
au  milieu  de  la  racine  des  tentacules  labiaux,  est  formée 
par  un  orifice  très-grand,  à  plis  convergeas,  mais  cependant 
à  peu  près  vertical  $  elle  conduit  dans  une  cavité  buecale 
assez  étroite ,  mais  qui  est  entourée  de  muscles  puissans  :  ce 
qu'ils  offrent  de  plus  singulier,  c'est  qu'une  couche  des  fibreU 
trailsverses  est  de  couleur  rouge ,  tandis  que  les  autres  sont 
blanches;  c'est  du  moins  ce  que  dit  Bohadsch  de  l'espèce- 
qu'il  a  disséquée  toute  fratche  sur  les  bords  de  la  mer.  A  la 
partie  supérieure  de  la  cavité  est  un  follicule  médian,  mem- 
braneux, enveloppé  de  vaisseaux ,  f  t  coBt«nan(t  uxre  huaiiait){ 


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3:^5^  LlEr 

blanche  9  sal^e.  et  uii  peu  épaisse:  Bohadsch  eu  fait  une 
glande  sallvaire ,  tandis  qull  regarde  comme  de  simples  liga-% 
poens  deux  longs  filamens  bruns  qyi ,  de  chaque  côté  de  la 
masse  buccale ,  se  portent  en  arriére ,  le  long  du  canal  in* 
testinal,  jusqu'à  Testomac,  où  ils  se  terminent.  Sont -ce  les 
véritables  glandes  salivaires,  comme  le  pense  M.  Cuvier?- 
A  la  partie  inférieure  de  la  cavité  buccale  est  la  masse  lin- 
guale ;  c'est  une^ petite  saillie,  ovale  ou  cordiforipe ,  partagée 
en  deux  par  un  sillon  longitudinal,  et  dont  la  surface  est 
garnie  de  très-petite^  dents  cornues  dirigées  en  arrière. 

L'œsophage,  qui  naît  de  la  partie  supérieure  de  la  masse 
bucqale,  est  assez  long  et  fort  mince;  il  se  renfle  bientôt  en 
un  premier  estomac  longitudinal,. ou  en  une  espèce  de  sabot 
considérable ,  et  dont  les  parois  sont  très-peu  épaisses  :  vient 
ensuite  une  sorte  de  gésier  ou  un  second  estomac  court ,  de 
Xa  même  grosseur  à  peu  près  que  le  jabot,  mais  dont  les  pa-v 
rois,  formées  de  fibres  annulaires,  sont  extrêmement  épaisses. 
La  membrane  qui  le  tapisse  intérieurenient  est  subcartila- 
gineuse, et  elle  est  eh  outre  armée  de  douze  à  quinze  petits 
corps  cartilagineux,  tétraèdres,  croissant  par  couches  comme 
les  coquilles,  et  assez  peu  adhérens  à  la  membrane.  On  peut 
regarder  comme  un  troisième  èstoi^iac  une  autre  partie ,  peu 
distincte  à  l'extérieur ^  et  qui,  à  l'intérieur,  est  garnie  d'une 
zone,  de  petits  crochets  dirigés  en  avant  ou  vers  le  gésier. 

Le  canal  intestinal,  qui  suit  la  série  des  estomacs ,  est  d'un, 
diamètre  beaucoup  moins  considérable  que  le  leur  ;  il  forme 
d'abord  une  sorte  de  duodénum  distinct.  C'est  dans  cette 
partie  que  le  foie,  qui  est  fort  volumin.eux  et  partagé  en 
un  grand  nombre  de  lobes ,  verse  la  bile  par  plusieurs  pores, 
biliaires,  au  moins  qiiatre  ou  cii^q.  Le  reste  du  canal  intes- 
tinal est  assez  peu  compliqué  ;  il  fait  trois  circonvolutions 
enveloppées  par  les  lobes  du  foie,  et  il  se  rend  à  l'anus,  que 
nous  avons  dit  plus  haut  être  situé  à  la  partie  postérieure 
de  .la  cavité  branchiale  ,  sous  une  espèce  d'élargissement 
membraneux  qui  termine  le  bord  operculaire  au-delà  de 
la  pièce  calcaire. 

Le  système  circulatoire  est  aussi  à  peu  près  disposé  comme 
dans  les  autres  mollusques  gastropodes^  Les  ramifications 
veineuses  rapportant  tout  le  sang  des  diverses  parties  du 


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eorps ,  et  celles  qui  provieniiént  du  foie  et  de  tous  les  au- 
tres viscères  (et  qui  ofirent  cela  de  remarquable  que.  leurs 
parois  sont  percées  d'ouvertures  ovales  assez  grandes,  du 
moins  dans  Tétat  de  mort,  et  béantes  dans  la  cavité  abdo- 
minale), aboutissent  dans  deux  gros  troncs  qui  interceptent 
entre  eux  une  espèce  de  triangle  fibreux  situé  à  la  mcine 
de  la  branchie.  Ceux-ci  sont  évidemment  entourés  de  fibres 
musculaires,  appartenant  à  l'enveloppe  cutanée;  leur  point 
•de  réunion  en  arriére  du  triangle  forme  une  sorte  d'oreil- 
lette ou  de  ventricule  pulmonaire ,  H'où  sort  l'artère  de  ce 
nom  :  celle-ci  se^orte  ensuite  d'arrière  en  avant  tout  le 
long  de  la  racine  de  la  branchie,  et  se  subdivise  dans  les 
ramifications  de  celle-ci. 

La  branchie  est  attachée  de  chaque  c6té  d'une  sorte  de 
diaphragme  ou  cloison  triangulaire,  qui  se  porte  horizon- 
talement du  bord  antérieur  de  la  cavité  à  son  bord  posté- 
ri)eur  ;  c'est  sur  les  deux  faces  de  cette  cloison  que  sont 
appliquées  les  lames  bVanchiales,  qui  sont  triangulaires  et 
groupSes  deux  à  deux.  Chacune  d'elles  est  composée ,  comme 
à  l'ordinaire ,  de  lamelles  ou  plis  parallèles ,  disposés  oblique- 
ment et  décroissant  de  la  base  au  sommet.  L'ensemble  de  ces 
lames  branchiales  adossées  forme  une  masse  fortement  re* 
courbée,  la  concavité  en  arrière,  dont  une  pointe  eit  en  de- 
dans, et  dont  l'autre  peut  dépasser  en  dehors  le  i>ouelie)p 
op€rculaire  et  saillir  plus  ou  moins  en  arrière. 

Des  lamelles  branchiales  naissent  des  veinules  qui  s'ouvrent 
suceessivement  dans  une  grosse  veine  qui  suit  le  bord  d'at- 
tache de  la  branchie  et  se  termine  dans  l'oreillette  du  cœuni 
située  à  la  partie  postérieure  du  ventricule.  Le  cœur  lui- 
même  est  pîrifojrme  ;  il  est  contenu  dans  une  cavité  parti- 
culière plus  grande  que  lui. 

Du  cœur  naît,  en  se  recourbant,  une  aorte  fort  considé- 
rable ^  qui,  après  une  sorte  de  renflement  bulbeux,  est  garnie 
de  chaque  côté  de  crêtes  vésicùleuses  fort  singulières  et  dont 
l'usage  est  inconnu  ;  après  quoi  elle  se  porte  en  avant ,  forme 
des  rameaux  qui  se  recourbent  en  arrière  le  long  du  pre. 
mier  ventricule ,  et  se  termine  en  se  subdivisant  aux  diffé- 
Tcntes  parties  de  la  tête  ;  une  autre  branche  aortique  pos« 
térieure  fournit  des  rameaux  au  foie^  aji  testicule,  etc. 
a6.  .  ai 


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?a2  LIE 

.  L'appareil  de  la  dépuratiau  ufiaaire  ne  diffère  pas  non 
plus  beaucoup  de  ce  qu'il  Sii  dans  les  animaux  de  la  même 
/classe  j  il  est  cependant  dans  une  connexion  moins  immédiate 
avec  la  terminaison  du  canal  intestinal.  L'ergané  sécréteur 
ibrme  une  petite  masse  réniforme  située  à  droite ,  au  milieu 
•environ  de  l'espace  qui  «épare  l'anus  de  la  vulve  :  il  est 
^composé  d'un  très-grand  nombre  de  follicules  piriformes, 
dont  le  fond'  regarde  la  faqe  externe  de  l'organe  9  et  dont 
le  sommet  intérieur  se  prolonge  en  un  petit  canal  excréteur* 
C'est  de  la  réunion  deHous  ces  petits  oanai^x  particuliers  que 
résulte  le  canal  excréteur  commun  ;  il  est  fort  court  et  s'ouvre 
par,  un  ori&ce  arrondi  à  peu  près  à^la  même  place.  L'hu^ 
meur  que  cette  glande  fournit,  est  blanchâtre  et  paroit  être 
venimeuse  9  d'après  Bobadsch. 

Quant  aux  organes  de  la  génération,  les  deux  sexes  sont 
distincts,  mais  réunis  sur  le  même  individu. 

L'ovaire  est  tout*à->lait  à  la  partie .  postérieure  de  la  ca- 
rite. viscérale;  il  est  subglobuleux  :  il  .en  naît  un  oviducte 
•très -replié,  qui  s'élargit  d'abord,  pour  se  i?étrécir  eâsuite, 
^uand  il  entre  en  connexion  avec  le  canal  déférent  de  l'ap* 
pareil  mâle. 

Celui-ci  est  composé  de  plusieurs  tours  d'un  corps  glan- 
duleux entièrement  composé  de  vaisseaux  extrêmement  fins, 
tous  parallèles  entre  eux ,  et  aboutissant  dans  un  canal  com'^ 
mun  ou  déférent ,  qui  fait  le  tour  du  testiculr  :  il  y  a  une 
espèce  d'épididyme  dont  le  canal  se  réunit  à  celui  de  l'ovaire* 

Au  point  de  leur  réunion  est  une  petite  vésicule  formée 
par  une  membrane  extrêmement  mince  ^  qui  s'ouvre  par  un 
canal  plus  gros  et  court.  Bohadsoh  dit  qu'elle  est  remplie 
•d'une  quantité  innombrable  de  petits  corps  bruns,  oblongs^ 
nageant  dans  une  liqueur  verdâtre. 

Le  canal  commun  fait  ensuite  quelques  flexuosîtés  sur  la 
iressie,  et  s'ouvre  à  l'extérieur  par  un  petit  orifice  arrondi, 
situé  à  droite ,  presque  au  bord  antérieur  de  l'ouverture 
branchiale. 

De  là  il  part  un  sillon  extérieur,  bordé  par  deux  lèvres 
cutanées  assez  saillantes,  et  qui,  se  prolongeant  le  long  du 
c6té  droit  du  cou ,  se  termine  à  la  racine  de  l'organe  exci- 
tateur :  celui-ci  est  formé  par  une  masse  épaisse ,  contractile. 


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LIE  .32$ 

flsséz  aloilgée ,  a'mhicîe  à  son  extrémité  antërîeûre ,  et  creu- 
sée dans  toute  sa  longueur  par  un  sillon  extérieur;  il  sort  par 
Un  orifice  approprié  ,  immédiatement  au  côté  externe  de  la 
racine  du  tentacule  labial  du  côté  droit,  d'une  sorte  de  gaine 
formée  par  une  membrane  musculaire,  épaisse,  glabre  en 
dehors,  ei^  partie  lisse  et  en  partie  granuleuse  et  glandu- 
leuse en  deflans,  et  qui  a  à  sa  base  deux  muscles  rétnic^ 
teurs,  assez  courts,  mais  épais,  qui  viennent  des  parties  laté*- 
raies  du  cou.  Ce  pénis,  dont  la  couleur  générale  est  brune, 
si  ce  n'est  à  Textrémité,  qui  est  d'un  beau  ^aune,  a  offert  à 
Bohadscfa  un  phénomène  bien  remarquable  :  c'est  quVprés 
la  mort  de  l'animal,  quand  le  cœur  n'avoit  plus  aucun  mou^ 
vemeÀt ,  non  plus  qu'aucune  autre  partie  du  corps ,  le  pénis 
en  conservoit  encore;  bien  plus,  arraché  de  l'animal  mort, 
il  se  contractoit  au  contact  d'un  corps  quelconque. 

Le  cerveau  des  aplysies  se  compose  de  quatre  petits  lobules 
rougeàtres,  enveloppés  de  tissu  cellulaire  blanchâtre:  il  en 
part  deux  filets  qui  vont  se  réunir  à  un  ganglion  placé  sur 
la  bouche,  deux  autres  filets  qui  vont  aux  ganglions  sou»* 
œsophagiens,  et  enfin  un  autre  inférieur  qui  se  porte  au 
ganglion  abdominal  ;  celui-ci  est  fort  gros  et  fort  évident* 
C'est  de  ces  dififérens  ganglions  que  sortent  les  nerfs  qui  vont 
animer  les  parties,  et  qui  sont  touîours  proportionnés  à  leur 
développement. 

Les  aplysies  onik  peu  prés  les  mêmes  habitudes,  les  mêmes 
mœurs,  que  les  autres  mollusques;  leur  sensibilité  de  toucher 
est  exquise.  Nous  ne  savons  rien  sur  leur  faculté  d'odorer  j 
mais  il  est  probable  que  leur  goût  est  assez  développé  ;  leur 
vision  doit  être  plus  obtuse.  Elles  rampent  assez  lentement 
sur  les  corps  sous-* marins,  à  la  manière  des  limaces  et  à 
l'aide  du  disque  abdominal  ;  mais  elles  nagent  fort  bien ,  et 
surtout  les  vétitables  aplysies,  à  l'aide  des  appendices  loco4 
moteurs  ou  des  espèces  de  nageoires  dont  leurs  flancs  soill 
pourvus,  à  peu  près  sans  doute  comme  le  font  les  bail;6« 
et  les  bullées,  c'est-à-dire,  le  dos  en  bas  et  le  pied  en  haut: 
dans  l'état  de  repos ,  elles  relèvent  sur  le  dos  les  expansions 
latérales,  de  manière  à  en  être  enveloppées,  comme  danslet 
deux  pans  d'un  manteau.  Leur  nourriture  consiste,  suivant 
la  plupart  des  auteurs ^  en  thalassiophytes  ou  pJanties  marines; 


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iH  LIE 

Bohadsch  dit  cependant  qu^elles  mangent  de  petits  mollus- 
ques ,  et  M.  Bosc ,  de  petits  crustacés.  Ce  sont  des  animaux 
littoraux,  c* est-à-dire ,  qui  se  tiennent  sur  les  rivages,  et 
surtout  sur  ceux  qui  sont  rocailleux.  Quelques  auteurs  disent 
qu'ils  recherchent  les  lieux  vaseux  ,  ce  qui  me  paroit  peu 
probable.  On  ne  sait  rien  de  leur  mode  d'accouplement  ;  il 
est  cependant  fort  probable ,  comme  Ta  fait  bbserver  Bo- 
hadsch, que,  pour  se  réunir,  les  deux  individus  doivent  se 
placer  tête  à  queue ,  afin  que  les  sexes  différens  se  corres- 
pondent* Je  n'ai  trouvé ,  dans  les  auteurs  qui  sont  venus 
jusqu'ici  à  ma  connoissance ,  aucun  détail  sur  le  produit  de 
la  génération  des  aplysies. 

Ces  animaux ,  quoiqu'ils  forment  une  masse  charnue  seu» 
vent  assez  considérable,  ne  sont  pas  employés  à  la  nourri- 
ture de  l'espèce  humaine ,  et  cela ,  à  ce  qu'il  paroît ,  surtout 
à  cause  de  l'odeur  extrêmement  fétide  qu'ils  répandent.  On 
ne  peut  même  douter,  d'après  ce  que  dit  Bohadsch  de 
l'aplysie  dépilante,  que  l'humeur  qui  sort  des  tubercules  de 
la  peau  et  surtout  de  l'organe  de  dépuration  urinaire,  oe. 
soit  assez  fétide  pour  déterminer  des  nausées  et  même  le  vo- 
missement. L'auteur  que  nous  venons  de  citer  regarde  la 
matière  de  l'organe  dépurateur  comme  venimeuse,  et  en 
effet,  toutes  les  fois  qu'il  avoit  observé  attentivement  ou 
manié  de  ces  animaux  vivans,  les  mains  et  les  joues  lui  en- 
flèrent ;  mais  il  n'ose  affirmer  si  cet  effet  a  été  produit  par 
une  simple  exhalation  de  l'humeur  venimeuse ,  ou  bien  par 
un  contact  immédiat  :  ce  qu'il  assure,  c'est  que  quelques 
poils  de  sa  barbe  tombèrent  après  qu'il  eut  touché  volon- 
tairement son  menton  avec  le  doigt  humecté  de  l'humeur 
blanche.  Aussi  Bohadsch,  convaincu  par  ces, expériences,  pa- 
roit fort  porté  k  croire  tout  ce  que  plusieurs  anciens  au- 
teurs, et  entre  autres  Dioscoride  et  Aétius,  ont  rapporté  sur 
les  qualités  extrêmement  mal-faisan  tes  de  l'aplysie ,  et  il  lui 
semble  même  peu  douteux  que  l'humeur  qu'elle  produit  ne 
puisse  empoisonner;  et  ce  que  quelques  historiens  ont  dit, 
que  Domitien  et  Néron  s'en  servoient  en  effet  comme  poi- 
son ,  et  que  Titus  a  péri  par  la  même  cause,  lui  paroît  i^e- 
ment  probable. 
Les  aplysies  paraissent  ne  pas  exister  dans  les  mers  de  la 


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tonis  boréale,  ni  en  Europe,  ni  en  Amérique  ;  on  en  trouve 
sur  nos  côtes  de  l'Océan ,  et  principalement  sur  tout  le  littoral 
de  la  Méditerranée  :  je  n'en  ai  pas  encore  vu  qui  auraient  été 
rapportées  de  TAmérique.  Dans  Flnde ,  il  semble  que  les  aply- 
sies  véritables  sont  représentées  par  les  dolabelles,  qui  en 
sont,  il  est  vrai,  fort  voisines  ;  ce  qui  me  fait  supposer  que 
ce  sont  aussi  des  dolabelles  qui  existent  sur  les  c6tes  du  Brésil. 
Les  espèces  d'aplysies  ont  été  jusqu'ici  fort  mal  détermi- 
nées. Les  caractères  qui  peuvent  servir  à  les  distinguer  entre 
elles,  me  paroissent  devoir  être  tirés  de  la  proportion,  de 
l'origine  et  de  la  terminaison  postérieure  des  expansions  la- 
térales; de  la  forme  et  peut-être  de  la  nature  du  rudiment 
de  coquille ,  et  du  bouclier  operculaire  de  la  cavité  bran- 
chiale ;  enfin ,  il  paroit  que  la  considération  de  la  couleur 
peut  aussi  fournir  quelques  caractères  spécifiques  assez  bons, 
quoique  moins  importans  que  les  précédens.  En  ayant  égard 
k  ces  considérations,  on  voit  que  les  espèces  d'ap'lysies  peu- 
vent être  partagées  en  deux  sections,  aussi  distinctes  entre 
elles  que  les  dolabelles  le  sont  réellement  des  aplysies,  et  qui 
paroissent  en  effet  jouir  de  propriétés  différentes  :  je  nom- 
merai les  unes  les  aplysies  ordinaires ,  et  les  autres  les  aply- 
sies venimeuses. 

SecL  A,  Espèces  dont  le  corps  est  en  général  plus  alongé,  plus 
limaciforme,  surtout  en  arrière,  à  cause  de  la  prolonga- 
tion pointue  du  pied  ;  dont  les  expansions  latérales  sont 
très-grandes,  la  gauche  plus  que  la  droite,  et  presque  sé- 
parées l'une  de  l'autre  en  arrière  au-dessus  de  celle-ci, 
en  sorte  qu'elles  peuvent  s'abaisser  de  chaque  càié  de 
Faoimal  dans  sa  locomotion,  recouvrir  complètement  le 
bouclier  dans  le  repos;  enfin  ,  celui-ci  étant  plus  grand 
et  pourvu ,  en  avant  et  en  arrière ,  d'une  sorte  d'oreille 
arrondie.  (Les  Aplysies  ordinaires. ) 

Les  espèces  de  cette  section  nagent  très-bien  à  Taide  de 
leurs  expansions  latérales  ;  elles  n'ont  rien  de  vireux  ni 
dans  l'odeur  ni  dans  l'action  de  l'humeur  qu'elles  rejettent. 

L'A.  COMMUNE  ;  A*  vulgaris.  D'un  brun  presque  noir,  uni- 
forme sur  toutes  les  parties  du  corps;  le  lobe  gauche  du 
manteau  beaucoup  plus  large  que  l'autre.  Quoique  la  plus 


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536  LIE 

eommnne  des  espèces  de  ce  genre ,  du  moins  sur  nos  cbie% 
de  rOcéan,  je  ne  la  crois  pas  indiquée  par  les  auteurs  :  elle 
atteint  une  grande  taille  ;  j'en  ai  vu  des  individus  qui  avoient 
près  de  cinq  pouces  de  long. 

Il  se  pourroit  que  ce  fût  celle  que  M.  G.  Cuvier  a  nommée 
A.  Chameau  y  A.  camelus ,  figurée  dans  les  Ann.  du  Mus.  t.  3 , 
p.  396 ,  pi.  1 ,  et  dont  il  ne  parle  plus  dans  son  Règne  ani- 
mal :  c'est  très-probablement  la  seconde  espèce  de  lièvre 
marin  de  Rondelet. 

L'A.  fasciée;  A.fasciata,  Gmel. ,  d'après  M.  Poiret,  Voyage 
en  Barbarie,  tome  2,  pag.  2.  Toute  noire;  les  tentacules, 
la  bouche  et  les  expansions  latérales  ,  bordés  d'un  liséré 
rouge-carmin  :  de  la  grandeur  de  la  précédente,  puisque  M. 
Foirei  dit  que,  quand  les  lobes  de  son  manteau  étoîent 
étendus,  elle  auroit  eu  peine  à  entrer  dans  son  chapeau. 
Elle  a  été  vue  sur  les  côtes  de  la  Barbarie. 

L'A*  MARGiNéE  ;  A.  marginata ,  Bv.  Corps  ellipsoïde  ,  du 
moins  dans  l'état  de  contraction  ;  les  expansions  latérales 
aussi  longues  que  dans  les  espèces  précédentes,  mais  beau- 
coup plus  étroites  ;  couleur  générale  d'un  blanc  jaunâtre ,  par- 
semé de  quelques  taches  rondes.,  rares,  ocellées,  d'un  brun 
noirâtre  ;  le  bord  supérieur  des  expansions  orné  d'une  série 
de  taches  carrées,  régulières  et  alternativement  brunes  et 
blanchâtres. 

J'ai  vu  de  cette  espèce  plusieurs  individus,  de  deux  à  trois 
pouces  de  long,  dans  la  collection  du  collège  des  chirurgiens 
à  Londres  :  on  en  ignoroit  la  patrie. 

L^A.  MARBRÉE;  A.  marmorata,  Bv.  Le  corps  ovale,  à  peu 
près  de  la  grosseur  de  celui  delà  précédente;  le  pied  assez 
épais;  les  lobes  du  manteau  assez  largement  réunis  en  arriére, 
mais  ne  bridant  pas  le  J>ouciier  ;  l'oreille  postérieure  du 
bouclier  formant  un  tube  bien  évident  ;  la  coquille  orale, 
alongée.  Couleur  générale  d'un  brun  noirâtr»? ,  marbrée  ^  sur- 
tout sur  le  bord  des  appendices  natatoires ,  de  taches  irrégu- 
lières d'un  blanc  verdâtre. 

Cette  espèce  se  trouve  dans  la  mer  océane.  J'«n  ai  yv, 
dan&  la  collection  de  M.  Brongniart ,  un  individu  qui  venoit 
de  Bayomie  ,  et  MM.  Adolphe  Brangniart  et  Audouin  en  ont 
rapporté  deux  antres  des  cètes  de  la  Rochelle.  Ces  derniers 


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avoient  fort  bien  distingué  cette  espèce  des  apfysiès  ootn-"' 
mune  et  dépilante ,  qu'ils  ont  aussi  trouvées  dans  la  même  lo- 
calité. £lle  est,  d'abord ,  toujours  plus  petite ,  et  ensuite,  dans 
l'état  frais,  les  lobes  du  manteau  sont  couverts  d'une  grande 
quantité  de  petits  tubçrcules  sphériques  qui  disparoissent 
dans  l'état  de  conservation. 

Sect*  B.  Espèces  dont  le  corps  est  moins  along^é,  comme 
tronqué  obliquement  à  sa  partie  postérieure;  le  pied  plus 
large ,  plus  obtus  en  arrière  j  les  lobes  du  manteau  beau- 
coup plus  courts,  plus  étroits,  réunis  largement  derrière 
le  bouclier,  qu'ils  entourent  d'une  manière  serrée  ;  le  lobe 
droit  un  peu  plus  grand  que  le  gauche  ;  le  bouclier  plus 
pointu  en  avant ,  sans  auricule  anlérieure  ;  le  postérieur 
se  repliant  en  canal  de  la  cavité  branchiale  ;  la  coquille 
plus  ou  moins  à  découvert  au  milieu  du  dos.  (Les  Aply- 

SIES    DÉPILANTES.) 

L'A.  népiLANVE  :  A*  depilans ,  Linn. ,  Gmel.  ;  lArnœa^  Bob* 
La  première  espèce  de  lièvre  marin  de  Ron'd*el«l.  Le  coi*ps 
lisse,  de  couleur  d'un  brun  rovgeàtre,  «niformè,  quelque^ 
£w  presque  rongé*  . 

C'est  cette  e^èce  qui  a  fait  le  sujet  des  .excellentes  ob- 
servations de  Bohadsch  ;  elle  se  trouve  conimtméiitent  dan» 
la  mer  Méditerranée  et  sur  les  côtes  de  l'Océan. 

L'A.  ponctuée;  a.  punctata,  G*  Cnvier,  Ann.  du  Mus..,  5, 
pag»  295,  pi.  1  ,  fig.  2.  Le  corps  est  orné  dé  petites  tache» 
pâles,  arrondies,  sur- un  fond  noir  ponrpré*' 

Cette  espèce,  qui  n'est  peut-êtr«  qu'une  variété  de  1*  pré* 
cédente ,  a  été  trouvée  sur  les  bords  de  la  Méditerranée  prés 
de  Marseille. 

L'A.  cNtcatoBE,  A^  umcolor,  Bv.  Le  c<nrps  épais,  gibbcux , 
de  couleur  uniforme  blascH^oassàlre;  les  lobes  du  manteau 
entourant  d'une  manière  asses  serrée  le  boicclier,  qui  esÊ 
plus  antérieur  que  dans  1^  antres»  espèces ,  e\  dont  la  co- 
quille est  mieux  formée,  plus  làtge,  pJus. aUnefidie  .et  vtaf^- 
fout  beaucoup  plus  boai&ée.    •  .   '      ! 

J'ai  Vu  de  cette  espèce,  qui  parcrit  n'areér-goéres  qii^éix- 
buit  à  vingt  lignes  de  longueur  ,^i]kluâieiirs  individis  dans  la 
coUectioa  de  M.  »fé«fniart  t  Vmk.reonà^  d«^  Saj^wme  et  les; 


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3a8  LIE 

autres  de  Toulon.  La  forme  de  sa  coquille  la  distingue  tris- 
bien. 

L'A.  UMACINE  ;  A*  Hmacina ,  Bv.  Corps  limaGiforme ,  plat 
et  large  en-dessous,  convexe  en-dessus,  et  qu'on  ne  sauroit 
mieux  comparer  qu'à  celui  de  la  testaceile;  le  pied  par 
conséquent  fort  large,  débordant;  les  branchies  sans  opercule 
ou  bouclier,  mais  à  découvert  dans  l'excavation  formée  par 
les  deux  lobes  du  manteau,  qui  sont  courts,  serrés,  de  ma- 
nière à  offrir  une  fente  latérale  par  où  entre  l'eau  dans  la 
cavité  branchiale  :  couleur  toute  blanche. 

Cette  espèce ,  qui  atteint  à  peine  la  longueur  d'un  pouce 
et  qui  pourroit  fort  bien  être  le  type  d'un  nouveau  genre, 
m'a  paru  du  reste  offrir  tous  les  autres  caractères  des  aply- 
sies  ;  les  tentacules  labiaux  sont  cependant  plus  cylindriques. 
J'en  ai  vu  cinq  à  six  individus  de  la  même  taille  dans  la  col- 
lection de  M.  Brongniart,  qui  les  avoit  rapportés  de  Toulon. 

L'A.  SL^NCHE  ;  A.  alba,  G.  Cuv. ,  Ann.  du  Mus. ,  1.  c. ,  fig.6, 
me  paroit  aussi  appartenir  à  cette  section.  Elle  est  toute 
blanche ,  comme  l'indique  son  nom.  Mais  cela  ne  dépendroit- 
il  pas  de  l'état  de  conservation  prolongée  dans  l'esprit  de  vin? 

L'A.  verte;  a.  viridis,  Bosc,  Hist.  nat.  des  vers,  et  Nouv. 
Die  t.  d'hist.  nat.,  pi.  5,  fi  g.  s3.  Les  lobes  du  manteau' de 
couleur  verte,  finement  ponctués  de  rouge,  et  tou|ours  re- 
pliés en -dessus. 

M.  Bosc  ajoute  que  ce  mollusque  n'a  que  deux  tentacules, 
et  cependant  il  décrit  deux  membranes  transversales  à  la 
téfe  et  deux  tentacules  aurifiormes  en  arrière.  Le  dos  n'a 
pas  de  pièce  cartilagineuse.  Les  yeux  sont  en  arrière  des  ten- 
tacules. 

Toutes  ces  différences  porteroient  à  penser  que  cet  animal 
n'est  pas  une  véritable  aplysie  ;  aussi^M.  Bosc  dit-il  qu'il  lie 
ce  genre  à  celui  des  Doris^  La  description  et  la  figure  sont 
trop  incomplètes  pour  qu'on  puisse  rien  décider. 

Ce  mollusque  a  été  trouvé  dans  la  baie  de  Charleton, 
Amérique  septentrionale.  (Dr  B.  ) 

LIÈVRE  DE  MER.  {IchthyoL)  On  a  quelquefois  donné 
oe  nom.  au  cy^cloptère  lump.  Voyez  CrcLOPTÈaE.  (  H.  C.  ) 

LIÉVRIX^  (Mim)  M.  Le  Lièvre,  en  voulant  associer  aux 
sciences  une  circonatMce ^rieuse,  m^  d'une  gloire  paisa- 


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LIG  3a  j 

gère  et  qui  Icfur  est  très- étrangère,  a  donné  ^  une  espèce 
minérale  qu'il  a  découverte,  le  nom  dyénite.  Il  de  voit  être 
à  peu  près  impossible  que  les  minéralogistes  allemands  adop- 
tassent un  nom  qu'ils  pou  voient  regarder  comme  propre  à 
perpétuer  un  souvenir  qu'il  étoit  peu  convenable  de  leur 
rappeler.  £n  se  mettant  à  leur  place ,  on  voit  qu'on  auroit 
fait  comme  eux  :  ils  ont  donc  changé  ce  nom 9  les  uns  en  celui: 
dHlvaïU,  et  les  autres  en  celui  de  Liévaite;  dédicace  noble  et 
convenable ,  que  les  minéralogistes  les  plus  distingués ,  Wer- 
ner ,  Hoffmann ,  Jameson ,  Léonhàrd ,  se  sont  empressés  d'a- 
dopter. Cest  aussi  tous  ce  nom  que  nous  décririons  cette 
espèce ,  si  elle  ne  l'a^bit  déjà  été  à  l'article  Fea  •  sous  celui 
de  Fer  silicéo^salcaire ,  que  M*  HaOy  lui  avoit  donné.  Voyez 
Fer,  tome  XVI,  p.  406.  (B.) 

LIFT.  (Bot.)  Nom  arabe  du  navet,  cité  par  M.Delile.  (J.) 

LIGAMËNS.  (ChÀm.)  Organes  composés  de  fibres  réunies 
en  faisceaux  ,  qui  se  trouvent  autour  des  articulations  os- 
seuses ou  cartilagineuses. 

Ils  paroiisent  avoir  une  composition  chimique  analogue  à 
celle  des  tendons  ;  cependant ,  pour  les  convertir  en  gélatine 
par  l'aclion  de  l'eau  bouillante ,  il  faut  un  temps  plus  long , 
et  toute  leur  substance  ne  paroît  pas  suseeptible  d'éprouver 
ce  changement. 

Les  ligamens  doivent  leur  flexibilité  à  l'eau  qu'ils  .con- 
tiennent :  celle-ci  fait  un  peu  plus  des  trois  quarts  du  poids 
des  ligamens  frais.  (Ch.  ) 

LIGAN.  {Entom»)  Nom  donné  à  une  abeille  à  miel,  aux 
Philippines.  (CD.) 

LIGANS.  (  Erpét. }  Barbot  nomme  ainsi  un  saurien  d'Afri- 
que ,  long  d'environ  quatre  pieds ,  et  dont  les  Nègres  re- 
cherchent avidement  la  chair,  la  préférant  à  leur  meilleure 
volaille.  Il  est  difficile  de  déterminer  au  juste  à  quel  ani- 
mal ces  détails  se  rapportent.  (H.  €•} 

LIGAR.  {Conoh^L)  Adanson,  Sénég.,  pag*  i58,  pi.  10, 
nomme  ainsi  l'espèce  de  coquille  dont  Linnœusfait  son'^iirfto 
Urebra ,  qui  est  une  espèce  de  vis.  Bruguière  la  rapporte  au 
turbo  varuigatuSf  du  même  genre,  des  conchyliologistes  mo- 
dernes. Voyez  Vis.  (DeB.) 

UGATULË ,  Desm^oion,  {Bot.)  Genre  de  la  famille  des 


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538  LIE 

l 

autres  de  Toulon.  La  forme  de  sa  coquille  j^  isidërées 
bien.                                                               ,.  /  >        jpéces  de 

L'A.  UMAC1NE  ;  A.  hmaeina ,  Bv.  Copf  /  /  /  espèces  de 

et  large  en-dessous ,  convexe  en-desa/yf  ai  par  leur 

mieux    comparer  qu'à  celui  de  ^^ffj^^  rapprochées 

conséquent  fort  large ,  débordant  ;  Vy ///  "^e ,  comme 

ou  bouclier ,  mais  à  découvert  ,yv  î  f  '^  coiflFe  est  cu- 
ies  deux  lobes  du  manteau,  o///^/V  '  ; 

niére  à  offrir  une  fente  1^*^/////  '             >  dont  voici  les 
cavité  branchiale  :  couleu;'y^  f^  '  * 

GVÉ  /  //  esm.  latifoUus  ,  Bridel 


J'en  ai  vu  cinq  à  rj  ^  ^  iindrique ,  droite-  On  le  rencontre 
lection  de  M.  Br/         jion  Bridel,  et  en  Amérique,  selon 

L'A.  SL^NCHE 

me  paroit  bv  .  a  tige  courte  :  D.  brevicauUs  ?  Brid.  ;  Tri- 
blancbe ,  co»  jèrum ,  Smith  ?  Sa  tige  est  fort  courte ,  très- 
il  pas  de  1'  ^  feuilles  sont  ovales ,  concaves  et  pilifèrcs  ;  sa 

L'A.  Vy  '  /  ovale  et  droite.  On  le  trouve  en  Suisse.  (  Lem.) 
Dict.  d'^/OOT,  Lightfo&tia.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dico- 
coulr  Zes,  à  fleurs  complètes ,  de  la  famille  des  camfarwW 
pli*'  ^c  la  perUandrie  monogynie  de  Linnaeus,  offrant  pour 
A/êre  essentiel  :  Un  calice  à  cinq  divisions;  une  corolle 
''     ^(j  divisions  très-profondes ,  presque  à  cinq  pétales;  cinq 

^jpiB  es  portées  sur  cinq  écailles  au  fond  de  la  corolle;  un 

-r^i're  inférieur  ;  un  style  ;  un  stigmate  à  trois  ou  cinq  divi- 
sons. Le  fruit  est  une  capsule  à  trois  ou  cinq  loges,  et  au- 
tant de  valves  ;  les  semences  sont  nombreuses. 

Ce  genre ,  confondu  d'abord  avec  les  campanules ,  en  a 
été  séparé  par  l'Héritier,  à  cause  de  sa  corolle  presque  poly- 
p étale ,  et  quelques  autres  caractères  moins-  importiifis.  On 
trouve  dans  Vahl  et  Swartz  un  autre  genre  de  ce  nom ,  qui 
appartient  aux  prokia.  Quelques  auteurs  l'ont  eiicore  em« 
ployé  pour  le  cramhe  asptra. 

LiGHTFOOToxicoccoî'j>E  :  Lightfootia^^icoccîfidés ,  l'Hélix ,  S^rL 
angU ,  tab.  4  ;  Smith  ,  Bot.  exot,,  tab.  69  ',  Lohetia  tenelta,  Linn.  j 
MarU*  Ses  tiges  sont  grêles,  filiformes^  couohées^,  un  peu 


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LIG^  53 1 

ligneuses,  lëgèremetit  pubeseentes  ;  les  rameaux  simples, 
alternes,  nombreux;  les  feuilles  petites,  ovales -lancéolées, 
aiguës,  presque  sessiles,  glabres,  pourvues  de  deux  dents; 
les  fleurs  terminales ,  pédicellées  ;  les  pédicelles  d'abord  à 
peine  plus  longs  que  les  feuilles,  puis  alongés  et  presque 
dichotomes  ;  le  calice  a  cinq  dents  droites,  subulées  ,  aiguës; 
les  pétales  sont  lancéolés  ;  l'ovaire  est  à  demi  inférieur  ;  le 
style  plus  long  que  la  corolle  ;  le  stigmate  à  trois  divisions  ; 
la  capsule  à  trois  loges,  à  trois  valves,  contenant  un  grand 
nombre  de  semences  ovales ,  obtuses.  Cette  plante  croît  au 
cap  de.  Bonne -Espérance. 

LiGHTFOOT  suBULÉE  :  LightfooHa  suhulata  ,  l'Hérit. ,  Sert* 
angL  ,  4)  tab.  5  ;  Campanula eapillacea ,  Linn.  fil.,  SuppU  iSg. 
Cette  espèce,  également  originaire  du  cap  de  Bonne •Espé-» 
rance,  paroît  être  la  même  que  le  campanula  eapillacea  de 
Linnœus  fils.  Ses  racines  sont  vivaces;  ses  tiges  droites,  her- 
bacées, garnies  de  feuilles  alternes,  sessiles,  subulées,  gla- 
I>res  à  leurs  deux  faces ,  très-entières  ;  les  fleurs  sont  alternes , 
disposées  en  une  sorte  de  panicule  terminale  ;  le  calice  est 
glabre ,  à  cinq  divisions  ;  la  corolle  composée  de  cinq  pétales 
liiréaires.  (Poir.  ) 

LIGHTFOOTIA.  (Bot.)  Sous  ce  nom  l'Héritier  a  fait  »n 
genre  du  campanula  tenella  dé  Linnseus  fils,  dont  la  corolle 
est  divisée  profondément,  et  l'ovaire  adhérent  seulement  par 
le  bas.  Un  autre  lightfootia  est  celui  de  Schreber,  qui  est 
réuni  au  rondeletia  dans  les  rubiacées.  Un  troisième ,  établi' 
par  Swartz,  a  la  plus  grande  affinité  avec  le  procJkia , .  dont 
il  diffère  cependant  par  l'absence  d'un  style ,  existant  dans 
ce  dernier.  Le  genre  de  Swartz  sera  probablement  adopté. 

LIGHVAL  (Mamm.)^  nom  norwégien  du  narwal.  (F.  C.) 

LIGIE,  Ligia,  (Crust,)  Voyez  l'article  Malacostracés» 
(  Desm.  ) 

LIGNE  (G^ogr.p7i^5.),  c'est-à-dire,  ligne  équinoxiaUj  déno^ 
inination  équivalant  à  celle  d'ÉgUATEOR.  Voyez  ce  mot^ 
(L.  C.) 

LIGNEUX.  {Chim.)  Nom  que  Fourcroy  a  donné  au  prin-* 
cipe  insmédial  qui  forme  Ia  plu»  grande  partie  de  la  massç 
du  bois  des  difféventts  espèces  d'arbres» 


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53a  LIG 

Composition. 

MM.  Gay-Lussac  et  Thënard  ont  trouvé  le  bois 
de  chêne  ,  de  hêtre 

formé  d'oxigéne 4i i?^  4^973 

de  carbone 52,53 5i,45 

d'hydrogène 5,69 5,82 

ou 

de  carbone. •..••  •  52,53 «...  5i,45 

d'eau 47947 48,55^* 

composition  que  M.  Gay-Lussac  considère  comme  étant  la 
même  que  celle  de  Tacide  acétique.  Il  pense  qu'un  arran- 
gement de  particules  différent  dans  les  deux  cdrps  est  la 
cause  des  propriétés  qui  les  distinguent  l'un  de  l'autre* 

Propriétés  physiques. 

Le  ligneux  est  incolore  ,  insipide ,  inodore.  Il  est  en  fila- 
mens  ou  fibres,  plus  ou  moins  ténues,  qui  sont  très-flexibles. 
Il  e%t  plus  dense  que  l'eau.  On  ne  Ta  jamais  observé  sous 
forme  de  cristaux. 

Il  a  beaucoup  de  ténacité  :  c'est  pourquoi  il  est  propre  i 
un  grand  nombre  d'usages. 

Propriétés  chimiques. 

a)  Ca$  où  le  ligneux,  n'est  pas  aUéré. 

Il  est  insoluble  dans  l'eau  froide  et  dans  l'eau  chaude.  C'est 
une  substance  très- hygrométrique^  et  pour  le  dessécher  à 
Textrême  on  éprouve  de  grandes  difficultés. 

Il  est  insoluble  dans  l'alcool,  dansl'éther  hydra  tique,  dans 
les  huiles  fixes  et  volatiles. 

Il  est  insoluble  dans  les  alcalis  foibles ,  au  moins  quand  il 
est  privé  du  contact  de  l'air. 

Le  chlore  foible  ne  lui  fait  éprouver  aucune  altération. 

b)  Cas  où  le  ligneux  est  altéré. 

Le  ligneux  humide ,  exposé  dans  un  air  humide ,  se  couvre 
de  moisissure. 

Quand  le  chlore  en  excès  est  en  contact  avec  l'eau  et  le 
ligneux,  celui-ci  perd  beaucoup  de  sa  ténacité. 


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LIG  355 

Action  de  l'acide  sulfurique* 

L'acide  sulfurique  concentué  convertit  le  ligneux  en  une 
matière  soluble  dans  l'eau  et  insoluble  dans  l'alcool,  et  cette 
matière  peut  être  convertie  ultérieurement,  par  l'action  du 
même  acide,  en  sucre  de  raisin  :  c'est  ce  qui  résulte  des 
observations  de  M.Braconnot,  que  nous  allons  rapporter. 

Ce  chimiste  a  mis  dans  un  mortier  de  verre  24  gr.  de 
chiffons  de  toile  de  chaiivre  desséchée  et  coupée  en  petits 
morceaux.  Il  a  versé  peu  à  peu  dessus  34  gr.  d'acide  sulfu- 
rique concentré ,  et  continuellement  il  agitoit  la  matière 
avec  une  forte  baguette  de  verre  :  de  cette  manière  il  a 
évité  l'effet  qu'un  vif  dégagement  de  chaleur  auroit  produit. 
Il  ne  s'est  pas  manifesté  d'acide  sulfureux.  Un  quart  d'heure 
après  que  le  mélange  fut  fait,  il  l'a  broyé  avec  un  pilon  de 
verre ,  et  il  a  obtenu  une  masse  mucilagineuse ,  tenace ,  qui 
ne  paroissoit  pas  contenir  de  matière  charbonneuse ,  et  qui 
a  été  dissoute  dans  l'eau,  excepté  2,^'5  de  ligneux  légèrement 
altéré.  Il  a  ensuite  neutralisé  l'acide  sulfurique  par  la  craie , 
séparé  le  sulfate  de  chaux  au  moyen  de  la  filtration  et  de 
l'évaporation.  La  liqueur,  évaporée  à  siccité,  a  laissé  26^,210 
d'un  résidu  formé  de 

Matière  soluble  dans  l'eau 21^,9 

Acide  et  chaux • 4,3 

26,  2 

21^,4  de  ligneux,  en  fixant  o^,5  d'eaa,  ont  donc  produii: 
2i*',9  d'une  matière  soluble  dans  l'eau,  que  M.  Bràconnot 
appelle  gomme  artificielle,  mais  à  laquelle  nous  né  pouvons 
donner  ce  nom ,  par  la  raison  qu'elle  ne  produit  pas  d'AciDE 

4ACH0 LACTIQUE.   (  VoyCZ  CC  mot.  ) 

Pour  avoir  cette  matière  aussi  pure  que  possible,  M.  Brà- 
connot conseille  de  neutraliser  l'acide  sulfurique,  .non  par 
la  craie ,  mais  par  la  litharge  ;  de  soumettre  ensuite  la  li- 
queur filtrée  à  un  courant  d'acide  hydrosulfurique ,  puis  de  la 
faire  évaporer  à  siccité. 

Cette  matière ,  à  l'état  sec ,  ressemble  à  la  gomme  ara- 
bique ;  elle  est  inodore,  fade,  légèrement  acide  au  tourne- 
sol i  elle  brûle  en  donnant  de  l'acide  sulfureux ,  parce  qu'il 


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334  LIG 

est  impossible  de  Ja  dépouiller  d'un  acide  du  soufre  que  M. 
,  Thénard  soupçonne  être  l'hyposulfurique.  Sa  dissolution  dans 
i'eau  ne  précipite  pas  le  nitrate  de  baryte.  L'acide  nitrique 
la  convertit  en  acide  oxalique. 

La  matière  dont  nous  parlons ,  bouillie  pendant  dix  heures 
dans  Tacide  sulfurique  étendu,  se  conrertit  en  sucre  de  raisin , 
et  en  un  acide  que  M«  Braconnot  a  appelé  végéto^Èulfurique  et 
que  M.  Thénard  présume  être  de  l'acide  hyposulfurique  uni 
à  une  matière  organique.  Pour  isoler  le  sucre  de  Tacîde 
végéto  -  sulfurique ,  on  neutralise  par  la  litharge  la  liqueur 
qui  li|  tient  en  dissolution  ;  on  filtre ,  afin  de  séparer  le  sulfate 
de  plomb;  on  fait  passer  de  l'acide  hydrosulfurique  dans  le 
liquide  filtré,  pour  précipiter  l'oxide  de  plomb  qui  a  été 
dissous.  Le  liquide  évaporé  laisse  un  résidu  sucré  :  en  le 
traitant  par  l'alcool  déphlegmé,  on  dissout  seulement  Facide 
régéto-sulfurique  avec  un  peu  de  sucre. 

On  fait  évaporer  la  solution  alcoolique  en  consistance  de 
sirop  ;  on  l'agite  avec  de  l'éther ,  on  décante  :  ensuite  l'acide 
est  dissous  ;  le  sucre  ne  l'est  pas  :  l'éther  évaporé  laisse  uo 
acide  déliquescent,  incristallisable ,  qui  est  l'acide  végéto- 
sulfurique. 

A.  Acide  végétQ' sulfurique.  Cet  acide  brunit  à  une  tempé- 
rature peu  élevée  au-dessus  de  la  moyenne.  A  loo  degrés 
il  est  noir  ;  alors ,  si  l'on  y  met  un  peu  d'eau ,  des  flocons 
d'une  matière  organique  charbonneuse  se  déposent ,  et  la 
liqueur  précipite  le  nitrate  de  baryte.  Au-dessus  de  loo 
degrés  il  se  produit  de  l'acide  sulfureux. 

L'acide  végéto  -  sulfurique  ne  précipite  pas  le  nitrate  de 
baryte ,  ni  le  sous-acétate-  de  plomb  ;  il  paroi t  former  des  &t\s 
insolubles  dans  l'alcool ,  incristallîsables ,  déliquescens  avec 
tous  les  oxides  métalliques.  Il  dissout  le  fer  et  le  zinc  avec 
dégagement  d'hydrogène. 

Cet  acide  nous  paroit  avoir  les  plus  grandes  analogies  avec 
l'acide  que  nous  avons  obtenu  dans  le  traitement  du  cam- 
phre par  l'acide  sulfurique.  (Voyeàs  Substances  AsraiNGBNTEâ 

ARTIFICIEIXES.  ) 

B.  Sucre,  Il  est  fusible  à  i  oo  degrés  ;  il  est  cristallisable 
en  petites  lames  réunies  en  globules  ;  il  a  une  saveur  fraîche 
et  franche  ;  il  se  dissout  dans  l'alcool  bouillant,  et  cristallise 


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LIG  335 

par  le  refroidissemietit  )  il  se  dissout  dans  TeaU  ;  il  se  con- 
vertit en  alcool  par  Faction  de  la  levure  :  il  a  ,  en  un  mot , 
toutes  les  propriétés  du  sucre  -de  raisin. 

Il  nous  semble  que  la  matière  soluble  dans  l'eau  que  M. 
Braconnot  a  prise  pour  une  gomme ,  a  beaucoup  d'analogie 
avec  la  matière  insoluble  dans  l'alcool  que  donne  l'amidon 
traité  par  l'acide  sulfurique  foible ,  avant  d'être  converti  en 
sucre  de  raisin. 

loo  parties  de  ligneux  en  donnent  114,7  de  sucre. 

Suîyant  M.  Braconnot ,  l'acide  sulfurique ,  étendu  de  la 
moitié  de  son  poids  d'eau,  produit  avec  le  ligneux,  à  une 
douce  chaleur ,  une  pâte  très-homogène ,  qui ,  délayée  dans 
l'eau  ,  donné  une  bouillie  blanche ,  semblable  à'  l'empois. 
Cette  bouillie ,  étendue  d'eau,  forme  une  émulsion  qui  dé* 
pose  une  substance  blanche  cristalline,  représentant  presque 
la  totalité  du  ligneux.  Il  reste  dans  là  liqueur  un  peu  de 
cette  substance  que  M.  Braconnot  appelle  gomme. 

Action  de  t acide  nitrique* 

M.  Braconnot  a  vu  que  le  ligneux,  imbibé  d'acide  nitrique 
et  exposé  dans  un  bain  d'eau  bouillante  jusqu'à  ce  qu*il  j  ait 
dégagement  de  gaz  nitreux,  se  convertit  en  une  substance 
blanche,  insoluble  dans  la  potasse,  et  ^ui  ressemble  à  la  pré- 
cédente. 

J'ai  observé  que  l'acide  nitrique  ,  a  45  degrés,  gardé,  pen- 
dant un  mois,  à  la  température  de  i5  à  18  degrés,  sur  le 
ligneux,  le  convertit  en  une  matière  gélatineuse  transpa- 
rente, légèrement  jaunâtre,  ^ai  vu  encore,  que  parla  cha- 
leur toute  la  matière  est  dissoute,  et  qu'alors,  en  faisant 
concentrer,  on  n'obtient  que  de  l'acide  oxalique,  mais  beau- 
coup moins  qu'on  n^en  obtient  avec  le  sucre  et  l'amidon. 

L'acide  hydrochlorique  a  de  l'action  sur  le  ligneux,  car 
on  sait  ^u'il  perce  la  toile  sur  laquelle  on  en  a  versé. 

Action  de  la  potasse. 

Si  Ton  chauffe ,  dans  un  creuset  d'argent,  parties  égales 
de  potasse  caustique  et  de  sciure  de  bois  avec  un  peu  d'eau, 
et  que  Ton  ait  soin  d'agiter  continuellement  le  mélange,  il  y 


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336  LIG 

a  un  moment  où  la  sciure  se  ramollk ,  et  se  dissout  presque 
instantanément,  en  se  boursouflant  beaucoup.  La  matière 
refroidie  se  dissout  en  totalité  dans  Feau  ,  excepté  des  traces 
de  matière  organique,  de  silice,  de  sous  -  carbonate  et  de 
sous -phosphate  de  chaux.  La  liqueur  filtrée  est  brune.  Elle 
contient ,  suivant  M.  Braconnot ,  de  Vulmine  artificielle  et  de 
V acide  acétique,  en  combinaison  avec  la  potasse.  Si  on  verse 
de  Tacide  sulfuriqùe  dans  cette  liqueur ,  on  précipite  Vulmine 
artificielle;  et  si  on  fait  évaporer  la  liqueur  filtrée,  après 
avoir  neutralisé  par  le  sous-carbonate  dépotasse  Texcès  d'a- 
cide qu'elle  pourroit  contenir,  et  qu'on  applique  l'alcool  au 
résidu  ,  on  dissout  de  l'acétate  de  potasse. 

L'ulmine  artificielle ,  bien  lavée ,  puis  séchée  ,  est  noire 
comme  le  jayet  :  elle  est  très -fragile  ;  elle  est  peu  sapide  , 
inodore  ;  elle  est  insoluble  dans  l'eau  froide,  quoiqu'elle  soit 
légèrement  soluble  lorsqu'elle  vient  d'être  précipitée  de  sa 
dissolution  alcaline. 

L'ulmine  artificielle,  fraîche,  traitée  par  l'eau  bouillante, 
se  colore  en  brun  foncé.  Cette  solution  précipite  les  nitrates 
de  plomb  et  de  mercure.  Elle  précipite  également ,  mais  à 
la  longue  ,  le  nitrate  d'argent ,  le  sulfate  de  peroxide  de  fer, 
le  nitrate  de  baryte ,  l'hydrochlorate  de  chaux ,  le  chlorure 
de  sodium.  Enfin  l'ulmine  artificielle  se  conduit  avec  les 
bases  salifiables  comme  un  acide  foible  ;  quand  elle  est  fraîche , 
elle  rougit  le  tournesol. 

Elle  est  dissoute  par  la  potasse ,  la  soude  et  l'ammoniaque. 

Elle  est  soluble  dans  l'alcool  concentré  :  la  solution  se 
trouble  par  l'eau. 

L'acide  sulfuriqùe  concentré  la  dissout  ;  mais  l'acide  sulfu- 
riqùe foible  ne  la  dissout  pas. 

L'acide  nitrique,  à  38  degrés,  convertit  l'ulmine ,  i.'^en  une 
matière  soluble  dans  l'eau  froide ,  qui  paroît  tenir  de  l'acide 
nitrique  en  combinaison;  2.**  en  acide  oxalique;  3.°  en  une 
matière  soluble  dans  l'eau  froide ,  qui  précipite  la  gélatine. 

M*  Braconnot  a  obtenu  i  partie  d'ulmine  artificielle  sèche 
de  4  parties  de  ligneux.  Il  pense  que  le  ligneux  se  convertit 
enulmine,  en  perdant  de  l'oxigène  et  de  l'hydrogène ,  dans 
la  proportion  où  cesélémens  forment  de  l'eau  ;  mais,  d'après 
ce  que  j'ai  reconnu,  qu'un  grand  nombre  de  substances  ojrga- 


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tiSques  * ,  mises  en  contact  avec  la  patasse ,  absorbant  très* 
rapidement  Toxi^ène  atmosphérique ,  j'ai  été  conduit  à  faire 
les  expériences  que  je  vais  rapporter. 

J'ai  chauffé  dans  une  cornue ,  dont  le  bec  plongeoit  dans 
une  cloche  pleine  de  mercure ,  parties  égales  de  sciure  de 
bois  blanc  et  de  potasse  à  l'alcool  préalablement  fondue  ; 
il  s'est  dégagé  beaucoup  d'hydrogène  carburé ,  et  la  sciuri^ 
altérée  S'est  linie  à  la  potasse.  Cette  combinaison  étoit  jaune  ; 
mise  en  contact  avec  l^eau  bouillie ,  elle  a  coloré  ce  liquida 
en  jaune ,  et  dès  que  la  dissolution  À  eu  le  contact  du  gaz 
oxigène,  elle  est  devenue  brune,  en  absorbant  ce  gaz  :  ce 
n'est  qu'après  cette  absorption  que  le  ligneux,  déjà  altéré 
par  le  contact  de  la  potasse ,  a  été  çooverti  en  ulmine. . 

Le  ligneux  s'unit  à  beaucoup  d'oxides  métalliques,, no tam'^ 
mpnt  àl'oxide  de  fer.  Il  s' empare  de  l'alun  qui  est  dissous  dans 
l'eau  froide  j  mais  il  cède  ce  sel  à  l'eau  qui  est  ]j^>uillante. 

Action  de  la  chaleur* 

l^e  ligneux ,  distillé  dans  une  cornue ,  donne,  i."  beaucoup 
d^eau ,  dont  une  quantité  notable  étoit  à  l'état  d^eau  hygro*" 
métrique;  2.'  de  l'acide  acétique;  5.*  de  l'huilé  empyreu- 
matîque  jaune,  dont  une  portion  est  dissoute  par  Facide 
acétique  ;  4**  de  l'huile  empyreumatique  brune  ,  épaisse 
comme  du  goudron  ;  bJ*  du  gaz  acide  carbonique  \  6;^  de 
rhydrogène  carburé;  7.*^  un  charbon  qui  a  la  ferme  «lu  li« 
çneux,  et  dont  la  quantité,  pour  106  parties  de  ligneux, 
est  de  iB  à  19  parties. 

Pour  la  conversion  du  bois  en  charbon,  voyez  le  moit 
Charbon. 

Le  ligneux  pur,  qui  est  ehaulTé  avec  le  contac^t  de  Faîr,  se 
réduit  en  acide  carbonique  et  en  eau ,  si  la  combustion  est 
complète  :  dans  ce  cas  il  y  a ,  suivant  Rumford  ,  un  peu 

1  Telles  sont  l'acide  gallique*^  rhématîne ,  le  carminé,  la  couleur 
de  bois  de  Brésil^  la  couleur  jaune  des  écorces  textiles  ,  la  couleur 
des  Tiolettcs,  la  matière  colorante  du  sang,  etc. 

*  Quand  le  gallate  est  neutre ,  Toxigène  le  fait  passer  an  vert ,  et  Tacide  galljqae 
est  changé  en  une  matière  astriogente  ;  qoand  le  gallate  est  avec  excès  de  base , 
rojdgtae  le  fait  {■ssqp  «u  ronge. 

26.  22 


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538  LIG 

plus  des  deux  tiers  de  la  chaleur  produite  qui  proyiennent 
de  la  combustion  'du  carbone ,  tandis  que  le  reste  provient 
de  celle  de  l'hydrogène. 

Etat,  préparation  p  usages. 

Le  ligneux  se  trouve  dans  les  végétaux  sous  fontie  de  fais- 
ceaux fibreux  plus  ou  moins  épais,  qui,  tantôt,  sont  symé* 
triquement  distribués  dans  un  tissu  cellulaire ,  tantôt  sont 
adhérens  les  uns  aux  autres  et  forment  des  espèces  de  cônes 
qui  s* emboîtent  les  uns  dans  les  autres. 

C'est  avec  les  faisceaux  de  ligneux  des  plantes  herbacées, 
qui  sont  longs,  flexibles,  faciles  à  séparer  du  tissu  cellulaire 
au  milieu  duquel  ils  se  trouvent,  que  l'on  prépare  les  filasses 
qui  servent  ensuite  à  faire  du  fil  et  des  cordes* 

C'est  avec  des  faisteeaux  ligneux  fortement  adhérens  les 
uns  aux  autres,  qui  constituent  le  bois  des  arbres  dicotylé- 
dones, que  l'on  fait  des  poutres,  des  solives,  des  planches,  etc. 

Les  bois  sont  extrêmement  variés  dans  leurs  propriétés: 
ils  sont  colorés  en  jaune,  en  rouge,  en  orangé,  en  brun,  ou 
absolument  incolores  ;  ils  sont  odorans  ou  inodores  ;  leur 
dureté,  leur  densité,  leur  ténacité,  sont  très -différentes, 
suivant  les  espèces  :  mais  on  se  tromperoit  beaucoup  si  Ton 
pensoit  que  ces  différences  sont  dues  à  la  nature  même  des 
corps  ligneux. 

Les>  couleurs,  les  odeurs  proviennent  de  principes  immé* 
diats,  qui  se  trouvent  entre  les  fibres  ligneuses,  tantôt  sim- 
plement interposés,  tantôt  unis,  au  moins  en  partie,  par 
cette  affinité  que  |'ai  appelée  capiUaire  (tom.  XX,  p.  Say), 
parce  qu'elle  est  exercée  par  des  particules  contiguës  qui 
forment  un  corps  solide  d'une  nature  définie.  Il  en  est  de 
même  des  principes  résineux.  On  peut  enlever  aux  bois  la  plus 
grande  partie  des  principes  colorans  et  résineux  qu'ils  peu- 
vent contenir,  en  les  traitant  successivement  par  l'eau  et  Tal- 
cool;  mais  on  ne  parvient  ^mais  par  ce  moyen  à  séparer 
la  totalité  de  ces  principes.  (VoyeK  mon  analyse  du  bois  de 
Campéche,  Annales  de  chimie,  etSuppl.  du  tome  V,  p.  12.} 

Les  différences  de  densité  que  présentent  les  bois ,  tiennent 
au  rapprpchement  plus  ou  moins  grand  des  faisceaux  ligneux  -. 
lorsque  les  interstices  qui  se  trouvent  entre  ie^^fibres  ligneuses 


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LIG  559 

sont  a^ez  grands,  et  qu'ih  contiennent  deTair,  sott  natu^ 
reileaUent ,  soit  parce  que  les  bois  ont  perdu  leur  eau  de  végé* 
tation  pendant  leur  exposition  àratmosphèfe,  ceux-ci  flottent 
sur  l'eau  ;  mais ,  dans  le  cas  contraire ,  ils  sont  submergés  ^ 
parce  que  la  densité  du  ligneux  pur  est  toujours  plus  grande  ' 
que  celle  de  Teau* 

Plus  les  bois  sont  denses ,  moins  ils  présentent  de  surface  ^ 
l'air  ou  à  l'humidité ,  et  moins  ils  contiennent  de  sels  déli- 
quescens,  comme  l'acétate  de  potasse,  moins  les  bois  sont 
disposés  à  travailler  par  les  changemens  qui  surviennent  dans 
l'état  hygrométrique  de  l'atmosphère  oit  ils  se  trouvent. 

L'eau  hygrométrique  que  les  bois  peuvent  perdre  ou 
acquérir,  a  une  grande  influence  sur  leur  volume,  et  par 
suite  sur  leur  forme.  En  effet,  leur  volume  augmente,  s'ils 
acquièrent  de  l'eau ,  et  il  diminue  s'ils  en  perdent  Dès-lorsi^ 
si  une  planche  mince  est  exposée  à  absorber  de  l'eau  par  une 
de  ses  surfaces  seulement,  cette  surface  deviendra  cènvexe^ 
et  l'autre  surface  deviendra  concave.  C'est  en  exposant  à  la 
chaleur  de.  la  flamme  la  surface  .des  douv^  qui  doivent 
former  la  surface  intérieure  d'un  tonneau ,  qu'tin  leur  donne 
le  degré  de  courbure  convenable  pour  cet  usage. 

On  conçoit,  d'après  ce  que  nous  venons  de  dire ,  corallien 
il  est  nécessaire  d'employer  des  bois  secs  pour  les  ouvrages 
de  menuiserie.  On  conçoit  encore  l'utilité  des  peintures  à 
l'huile  appliquées  suc  le  bois  sec.  Il  est  évident  que  cette 
couche  s'oppose  au  contact  de  l'humidité  atmosphérique,  qui 
pourroit  faire  gonfler  le  bois  privé  de  son  eau  de  végéta-^ 
tion,  surtout  si  ce  bois  est  en  planches  minces. 

On  peut  étudier  les  propriétés  du  ligneux  sur  la  filasse  de 
l'agave,  sur  la  batiste  bien  lavée,  sur  la  pâte  du  papier.  Ces 
jonatières  doivent  être  préalablement  lavées  à  l'acide  hydro- 
chlorique  très^oible  et  à  l'eau ,  afin  d'en  séparer  de  l'oxalate 
de  chaux,  du  sous-carbonate  de  chaux ,  de  1'ox.ide  de  fer.  Le 
sous -carbonate  de  chaux  ne  se  trouve  jamais  d^ans  les  bois 
qui  sont  en  pleine  végétation. 

Le  bois  est  employé  comme  combustible.  Si  la  combuS* 
tion  étoit  complète,  il  ne  se  produiroît  que  de  l'eau  et  dé 
l'acide  carbonique  ;  mais  dans  nos  cheminées  et  nos  four- 
neaux cette  circonstance  ne  se  présente  jamais  t  il  se  déve« 


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34«  '  LIG 

loppe  totijeurs  de  Tacide  acétique,  des  huiles  empjrettmafî* 
ques  et  du  gaz  hydrogène  carburé.  Les  cendres  qui  restent 
après  la  combustion ,  proviennent  des  principes  immédiats 
inorganiques  qui  se  trouvent  dans  le  bois.  Quant  aux  sous* 
carbenates  de  potasse  et  de  chaux  des  cendres,  ils  sont  le 
résultat  de  la  décomposition  d\'iGides  organiques  qui  étoient 
tinîs  à  ces  bases.  (Ch.) 

LIGNIPERBE.  {Entom.)  C'est  le  nom  spécifique  d'un  petit 
coléoptère  du  genre  Bostrichi^.  (C.  D.) 

LIGNITE.  (  Min,  )  Nous  avons  appliqué  ce  nom  spécifique 
à  un  combustible  charbonneux,  d'origine  Végétale,  qu'on  a 
confondu  très-souvent  et  pendant  long-temps avecla  houille , 
et  qu'on  n'en  distingué  encore  que  difiScilement. 

C'est  à  M.  Voigt  que  l'on  doit  la  distinction  réelle  de  cette 
espèce  géologique.  CVst  lui  qui ,  le  premier ,  en  a  bien  fait 
ressortir  les  caractères,  et  qui  a  par  conséquent  donné  des 
moyens,  aussi  précis  que  le  sujet  le  comporte  ,  de  distinguer 
dans  un  grand  nombre  d'e  cas  ces  deux  combustibles ,  souvent 
si  semblables  en  apparence,  mais  si  différens  néanmoins  par 
leur  origine ,  leur  position ,  leur  nature  et  même  leur  usage. 

Cette  espèce  minérale,  telle  que  nous  allons  la  limiter, 
renferme  non-seulement  tous  les  combustibles  charbonneux 
nommés  Braunkohle  par  les  minéralogistes  allemainds,  maïs 
encore  plusieurs  autres  charbons  bitumineux  fossiles  {Stân^ 
kohle)  ,  comme  nous  Texpliquerons  à  l'article  de  chaque 
variété. 

J.  !•*'  Caractères  minéralqgiques ,  divisions  et  usages 
des  ligniles. 

Le  Lignite  ,  considéré  mînéralogîquement  ' ,  est  quelque- 
fois noir  foncé,  brillant,  à  cassure  résineuse,  ou  conchoïde, 

1.  Cette  distinction  est  très  «importante.  Le  lignite,  considéré  comoe 
espèctf  minérale  d'origine  organique ,  ne  peut  pas  avoir  d'autres  carac- 
tères que  ceux  que  nous  lui  assignons  et  qui  dérivent  de  sa  compositioo 
actuelle 'f  mais  la  formation  ou  le  terrain  de  lignite ,  c'est-à-dire ,  le  terrain 
déposé  à  Tépoque  et  dans  les  circonstances  géologiques  où  ont  para 
les  lignites»  peut  renfermer  bien  d'autres  combustibles  que  le  lignite^ 
Comme  le  terrain  gjpseux  renferme  bien  d'autres  minerais  que  d<*9 
'gypses;  et;  pour ntus  borner  aux  combustibles  cbtrboBoeux,  nous  sarons 


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LIG  341 

ou  droite ,  à  texture  homogène ,  tantôt  sfins  aucune  appa* 
rence  de  structure  ligneuse;  tantôt  cette  structure  est  visible 
sans  que  le  combustible  ait  perdu  de  sa  couleur  noire  ;  mais 
quelquefois  aussi  il  passe  au  brun,  même  au  brun  peu  foncé, 
en  conservant  une  structure  fibreuse  tellement  distincte , 
qu'on  ne  peut  méconnoître  Toriginp  végétale  et  ligneuse  de 
ce  combustible  fossile  ;  ou  bien  il  perd  entièrement  cette 
structure  et  prend  une  texture  terreuse. 

Exposées  à  Faction  du  feu,  à  une  asse;^  haute  température, 
toutes  les  variétés  de  lignite  brûlent  avec  une  flamme  asses 
claire,  assez  longue,  souvent  peu  fuligineuse,  sans  se  bour- 
soufler ni  se  coller  comme  la  houille ,  sans  couler  comme  les 
bitumes  solides.  Lorsqu'pn  le  distille ,  le  lignite  le  plus  com- 
pacte fait  presque  toujours  reparoître  sa  structure  ligneuse^ 
et  prouve  ainsi  son  origine.  Lp  lignite  qui  ne  renferme  pas 
de  pyrites^  répand  une  odeur  fétide,  acre,  piquante,  qui 
n'est  point  aromatique,  comme  Test  celle  de  la  houille  et. 
du  bitume  dans  la  même  circonstance  de  pureté  ;  car  la 
présence  des  pyrites,  dans  Tun  et  Tautre  combustible,  produit 
une  odeur  sulfureuse  différente  et  due  aussi  à  une  pause 
différente  de  celle  qui  d^nne  à  La  fuméç  des  lignite^  Todeup 
piquante  qui  lui  est  propre. 

11  reste  après  la  combustion  une  cendre  pulvérulente  a^ses 
semblable  à  celle  du  bois,  mais  souvent  plus  abondante,  plus 
terreuse,  plus  ferrugineuse  et  par  conséqueat  plutét  rou* 
geàtre  que  grisâtre,  et  qui  renferma  quelquefois  jusqu'à  trois 
pour  cent  4e  potasse ,  suivant  M.  Mojout 

On  n'a  encore  aucune  analyse  propre  à  faire  connoitre  la 
nature  essentielle  du  lignite,  et  en  quoi  ce  combustible  dif* 
fère  de  la  bouille  et  des  bitui^cs.  On  ne  peut  donc  présumer 

déjà  que  1«  terrain  âfi  lignite  renferme  de  raqlliracite,  e'cst-à-dire , 
du  charbon  aans  bitume,  du  bitume  de  diverses  variétés,  dusucetn,  des 
résines  succinii|ues  »  du  mellite.  Il  pourvoit  donc  aussi  renfermer  de 
la  houille,  c'est>à-dirfi  ^  une  autre  esfèce  min^ralogique,  d'origiqe  orga* 
nique,  mais  4'une  composition  chimique  autre  (|ue  celle  du  lignite,  bru* 
tant  avec  boursouflement ,  etc.  Le  terrain  de  lignite  doit  donc  <itr£  soi. 
gneusement distingué  du  lignite,  espèce  minéralogique  :  c'est  de  ce  der- 
nier seul  qu'il  est  question  dans  la  première  partie ,  ou  partie  mio«ra« 
logi^e,  ^e  et%  article, 


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34^  LIG 

ces  différences  que  par  ce  qu'en  dit  M.  Vauqnelin,  et  par  ce 

qu^indiquent  les  analyses  suivantes  : 


Lignite  Lifnite        Lifnite  pici- 

tcrreax  fibreux   d«      forme  ronun, 

de  Sefaralpcii ,    Bov^y,  per      de  Lebcaïuk  • 

par  K,IaproUi<      Ilatcbett.       par  Hech(  et 

Bimatl 


23 


Charbon  • . . .  • , ....  20    .        46  27 

Eau  et  acide  pyrolîgneux 12  5o  * 

Bitume  huileux  épais 3o  lo,^  » 

Gaz  hydrogène  carboné 69  po,  cub.  )        a  6 

Gaz  acide  carbonique 8,5     îd.     i 

SoufVe  (provenant  des  pyrites) «    18 

Sulfkte  de  chaux 2,5  s  s 

Sable ^ .  * . , 1 1>5 

Oxide  de  fer.  ,.,,.,...•,,....,.,    1 

Chaux •  •    2 

Alumine ,..,.. , .    0,$ 

Nous  pourrions  fkire  mention  de  quelques  autres  analyses  s 
mais  elles  nous  en  apprendroient  encore  moins  que  les  pré^ 
cédentes ,  parce  qU^on  n*a  eu  en  vue  dans  ces  analyses,  faites 
sur  des  variétés  impures  et  mal  déterminées ,  que  de  connoître 
à  peu  prés  la  proportion  du  charbon  et  des  bitumes  renfermés 
dans  les  échantillons  analysés  ;  tandis  qu'il  falloit  chercher 
dans  quel  état  de  combinaison  étoient  les  principes  organi- 
ques, ou  dans  quelle  proportion  étoient  les  principes  éloi*- 
gués,  et  par  conséquent  quels  produits  ils  dévoient  donner. 
Les  trois  analyses  que  nous  venons  de  rapporter,  faites  surdes 
llgnites  provenant  de  lieux  très •  éloignés ,  indiquent  déjà  ees 
principes ,  eh  faisant  voir  que  Tun  et  l'autre  ont  fourni  un  acide 
analogue  à  Taeide  pyroligneux  ou  pyroacéteux  ,>  et  eonâr^ 
ment  les  soupçons  de  M.  Vauquelin  &ur  la  formation  de  cet 
(tcide.par  la  combustion  des  ligaites.  Ces  soupçons  sont  encore 
confirmés  par  les  résultats  des  expériences  deM.  Mac-Culloch 
sur  les  propriétés  des  produits  comparés  de  la  distillation  du 
bois,  de  la  tourbe  et  des  lignites  connus  sous  les  noms  de  iayet, 
de  hovej-eoal  et  de  suiurbrand.  Tous  ces  produits  renfermoient 
plus  ou  moins  d'acide  pyro-acéteùx,  tandis  qu'on  ne  recon- 
npît  pas  cet  acide  dans  les  produits  de  la  distillation  des  bitu- 
mes, qui  renferment  au  contraire  de  l'ammoniaque ,  etc.  Ces 


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UG  343 

analyses  font  donc  voir  que,  quoique  le$]ignitesetle»)ieiiiiles 
soient  composés  des  mêmes  principes  éloignés,  ^o^^a^rbo^e, 
d'hydrogène,  etc.,  cependant  les  produits  de  ces  principes, 
combinés  d'une  autre  manière  par  l'aeMon  de  la  chaleur^  sont 
différens  dam  ces  deux  combustibles,  et  ppurront  amener  à 
faire  connoitre  la  véritable  différence  minéralogique  qu'il  y 
a  entre  eux. 

I4  pesanteur  spécifique  des.lignites  s'étend  de  1,10  à  i,5o; 
mais  on  ne  doit  avoir  égard  qu'à  celle  .du  lignite  piçiforme 
jayet ,  toutes  les  autres  variétés .  étapt^  ou  impure^  au  impar- 
faites. 

La  proportion  de  la  partie  én^inemment,  combustible ,  soit 
le  charbon,  soit  l'hydrogène,  avec  la  masse  apparente  du 
combustible ,  paroit  être  encore  un  des  caractères  dist^nctife 
des  lignites  et  des  houilles.  Le  combustible  réel  semble  être 
beaucoup  moins  condensé  dans  les  premiers  que  dai»a  les 
accoudes,  ce  qui  ne  se  déduit  pas  du  rapport  des  pçsanteurt 
spécifiques,  qui  sont  à  peu  près  les  mêmes  dan^  les  deux  com- 
bustibles ,  mais  des  résultats  énoncés  par  M.  Voigt.  Ainsi  il  pa- 
roit qu'un  mètre  cube  de  lignite  donneroit  autant  de  chaleuv 
gue  trois  mètres  cubes  de  bois  de  pin ,  mais  qu'il  faudroitsept 
mètres  cubes  de  lignite  de  Leipsic  pour  produire  autant  de 
chaleur  qu'yn  mètre  cube  de  hpuille»  On  sait  que  ces  résul- 
tats ne  sont  que  des  approximations  très- éloignées,  et  qu'il 
est  telle  qualité  choisie  de  lignite  qui  donnerait  au  moin&aju- 
tant  de  chaleur  que  certaines  qualités  impures  de  houille; 
mais  il  est  probable  que  M.  Voigt,  qui  donne  ces  rapports,  a 
eu  égard  à  ces  circonstances,  et. qu'il  suppose  les  qualités  et 
les  autres  çirconstancea  à  peu  près  égales* 

rARlÈTÊS^ 

1.  LioNiTE  ficiforme'.  D'uu  noir  luisant;  texture  compacte^ 
cassure  conchoïde,  d'aspect  de  résine  ou  de  poix;  structure. 
tant6t  massive ,  tantôt  un  peuschistoide,  quelquefois. fragment 
taire. 

1  Pechkohle,  Wmh.,  Brocb.  ,  Voigt.  Celle  première  variété"  re^r 
ferme  le  jayct  comme  sous -yari été;  mais  elle  reaferme  aussi  df'àutres 
soiis-yarîétés  auiquelles  on  ne  pourroit  appliquer  ce  nom,  qui  a^  dans 
tes  arts,  une  application  fixe  et  qu'on  ne  doit  pas  détournerii 


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«44  LIG 

Là  structure  lignenie  c&t  quelquefois  apparente |  surtout  k 
TextéHeur  des  morceaux;  plus  souvent  elle  a  entièrement 
disparu. 

*  Cest  là  variété  qui  brûle  le  mieux  ^  avec  la  fiamme  la  plus 
elaire,  Todeuf  la  moins  désagréable ,  et  qui  {aisse  le  moins 
de  ri^idu  terfeux. 

a.  Ugnitê  piciforme  commun,*  D'un  noir  luisant;  texture^ 
d'une  deuMté  inégale  ;  structure  schistoïde ,  quelquefois  frag- 
mentaire; structure  ligneuse  apparente. 

Pesanteur  spécifique ,  1,28.  (Wied.) 

Il  forme  des  bancs  «ouveht  assez  puissans,  susceptibles 
d'une  exploiti^tion  facile  et  avantageuse  dans  plusieurs  cas  y 
et  se  rapproche  tellement  de  la  houille  qu'il  n'est  presque 
pas  possible  de  l'en  distinguer  extérieurement;  il  faut,  pour 
y  parvenir^  avoir  recours  aux  caractères  chimiques  que  nous 
avons  indiqués ,  aux  caractères  techniques  de  brûler  sans  se 
boursoufler  et  sans  se  coller,  et  s'aider  même  de  quelques 
circonstances  géologiques. 

La  plupart  des  grands  dépôts  de  lignites  dont  nous  don- 
nerons plus  bas  rénumération ,  présentent  cette  variété.  On 
la  remarque  plus  particulièrement  dans  les  couches  de  li- 
gnites des  environs  d'Aix,  de  Marseille  et  de  Toulon  en  Pro* 
vence  ;  de  Vaucluse,  dans  le  département  de  ce  nom;  de 
Ruette,  dans  le  département  des  Ardennes;  de  Lobsann  près 
Wissembourg  dans  le  Bas-Rhin;  d'Ottweiler,  bailliage  de  Lfi^ 
wenberg,  pays  de  Berg;  de  Saint-Saphorin  près  Vevay;  de 
Faudex  près  Lausanne,  et  de  Kœpfnach ,  sur  la  rive  gauche  du 
lac  de  Zurich  en  Suisse  :  ces  lignites  piciformes  communs 
ont  tout- à-fait  Faspect  de  la  houille  schisteuse  ;  du  Meisner 
en  Hesse;  des  vallées  d'Unstruth  près  d'Arten  enThuringei 
du  district  de  l'Iiin  en  Autriche  ;  de  Cadibona  dans  le  golfe 
de  Gênes,  et  de  garzane  près  celui  de  la  Spezzîa  en  Ligiirie. 
Ces  lignites  sont  aussi  tellement  semblables  à  la  houille , 
que,  sans  les  circonstances  chimiques,  techniques  et  géolo- 
giques, rapportées  plus  haut,  il  seroit  presque  impossible  de 

i  Geméinfi  Braunkohle  :  Werver  >  dans  BnsiTiiAurT,  qui  cite,  aussi 
comme  exemple  ce^ui  du  i^c  ^9  ^unc)|  et  du  Mcisnei:,  ci:  qui  assure 
«ette  sjQODjit^ie.. 


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LIG  345 

les  en  distinguer  $  néanmoins  la  texture  ligneuse  est  souvent 
apparente  dans  celui  de  Sarzane. 

b.  Lignite  piciformtm  -^  Jayet.  '  D'un  noir  luisant,  pur,  tré*- 
foncé  ;  texture  dense ,  d'une  densité  égaie  ;  susceptible  de  poli$ 
«tructure  massive  ;  solide,  mais  facile  à  casser. 
Pes.  spéc.  1 ,  26     Brisson« 

1  y  74P  Leonardi. 

Le  jayet  se  trouve  en  lits  interrompus,  ou  en  nodules, 
*lans  les  bancs  de  la  variété  précédente  et  de  quelques-unes 
des  suivantes.  Il  ne  constitue  jamais  de  couches  ou  de  dépôts 
à  lui  seul,  et  souvent  même  il  se  montre  sous  un  assez  foiblc 
,  volume,  au  milieu  des  lits  de  lignite  terne,  ou  des  troncs  de 
lignite  fibreux  noir.  Son  gisement  précis  n'a  pas  enco/e  été 
parfaitement  déterminé.  Le  trouve- 1- on  dans  tous  les  dépôts 
de  ligUites,  même  dans  ceux  qui  sont  au-dessus  de  la  craie P 
ou  ne  le  trouve-t-on  que  dans  les  dépôts  qui  ont  été  placés 
sur  des  terrains  plus  anciens  que  la  craie,  ou  peut-être 
même  au-dessous  de  ce  calcaire  P 

Le  jayet ,  étant  très-homogène,  d^unbeau  noir,  susceptible 
Ae  se  laisser  tailler  et  polir,  a  été  recherché  et  exploité  comme 
objet  d^omement.  Mais,  la  mode  ayant  varié  encore  plus  à 
son  égard  qu^à  celui  desf  autres  minéraux  d'ornemens,  lès 
mines  et  les  fabriques  de  jais  ont  été  soumises  à  àeh  vicissi- 
tudes encore  plus  nombreuses  que  les  autres. 

Nous  ne  citerons  ici  que  les  lieux  où  on  le  trouve  en  quan- 
tité assez  notable  pour  qu'on  les  ait  mis  en  exploitation ,  ou 
qu'on  ait  aii  moins  tenté  de  le  faire. 

En -France;  dans  quelques  mines  de  charbon  de  terre  de 
la  Provence,  dans  les  environs  de  Roquevaire ,  Marseille  et 
Toulon,  notamment  dans  celle  dé  Peynier;  à  Belestat  dans 
les  Pyrénées  :  près  le  village  des  Bains,  à  six  lieues  au  sud  de 
Carcassone^  dans  le  département  de  TAude,  et  dans  le  m^me 
département,  à  Sainte-Colombe  ,  Peyrat  et  la  Bastide  prés  de 

1  Gagas ,  Walleb.  —  Jayét  compacte.  Haut.  —  Pitch-coal  ou  jet, 
Ja  vKs.  —  f^ulg.  Jai ,  Jais,  Jayet,  queltjuefois  Succin  noir.  —  Azabaclie; 
4âans  les  Âsturies. 

Ton?  les  narans  s'accordent  à  dire  q^e  le  nom  de  jayet  vient  .def  gagas, 
B»m  4'«n»  rÎTÎ^rc  9U  d'fMie  ni  le  de  l'Asie  niineî    3. 


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»4«  LIG 

Quiliaii  ;  il  est  situé  à- dix  ou  dous«  mètres  4e  profcnd^ur', 
en  couches  obliques,  dans  des  bancs'de  grès.  Ces  couches  ne 
sont  ni  putea  ni  continues.  Le  jayet  proprement  dit,  c'est- 
è-dire  celiii  qui  est  susceptible  d'être  taillé  »  se  moetre  en 
masses  dont  le  poida  atteint  rarement  25  kilogrammes.  Ijc 
produit  de  ces  mines  se  tailloit  et  se  polissoit.  dans  le  pays 
même. 

L'Ëspi^e  a  offert  aussi  des  mines  de  {ayet  assex  célèbres 
dans  les  provinces  des  Asturies,  de  Galice  et  4'Arrflgon  ;  on 
cite  particulièrement,  dans  ce  dernier  pays,  celles  d'UtriUaa, 
Eseucha  et  Palomar  près  Montalban.  Elles  furent  découvertes 
vers  le  milieu  du  18/  siècle,  et  leur  exploitation  étoit  très- 
facile.  Le  jayet  en  est  pur  et  ce  que  les  ouvriers  appellent 
doux  au  travail.  Il  ç$t  transporté  en  France ,  dans  les  dépar- 
temens  de  TAude  et  de  TArriége ,  pour  y  être  taillé  et  poli. 
Nous  reviendrons  plus  bas  sur  les  procédés  employés  .dana 
cet  art. 

En  Allemagne  •  près  de  Wittemberg  en  Saxe ,  on  le  tailla 
et  on  le  polit  dans  cette  ville  :  en  Hesse,  au  mont  Meisner; 
le  banc  puissant  de  lignite  qu'on  y  exploite,  renferme  des 
masses  assez  volumineuses  de  jayet,  qui  forment  quelquefois  le 
centre  des  troncs  de  lignite  fibreux  cylindroide. 

En  Angleterre,  prés  Whitby,  dans  une  argile  schisteuse  et 
bitumineuse. 

En  Prusse  ducale,  dans  un  gîte  où  se  trouve  le  succùn 
en  abondance  et  depuis  un  temps  très-éloigné,  on  extrait 
aussi  du  lignite-jayet  qu'on  taille  et  qu'on  met  dans  le  com^ 
merce  sous  le  nom-  ^*awbre  ou  de  suecin  noir ,  nom  qui  n^a 
aucun  rapport  avec  sa  nature,  mais  qui  semble  indiquer 
une  communauté  de  gisement. 

On  fait  avec  le  iayet ,  employé  comme  ob^et  d'orne- 
ment, des  boutons;  oa  le  façonne  en  poires  ou  grains  plus 
ou  moins  gros,  taillés  à  facette  pour  pendans  d'oreilles,  coU 
liers,  garnitures  de  robes  ou  de  bonnets  et  autres  ajustemens 
de  deuil;  on  en  fait  des  rosaires,  chapelets  et  croix.  C^est 
principalement  à  Sainte-Colombe  sur  FHers,  dans  le  départe- 
ment de  l'Aude ,  que  se  font  ces  différens  objets,  non-seule- 
ment avec  le  jayet  tjré  d(-s  mines  de  France,  mais  avec  celui 
qu'on  extrait  des  mines  d'Espagne.  Qa  commence  par  réduire 


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LIG  347 

le  jayet  tn  petite  moreeaux  par  le  moyen  d'uii  gros  couteau , 
avec  lequel  on  donne  à  ces  morceaux  à  peu  près  la  forme 
qu'ils  doivent  avoir;  on  les  perce. ensuite  au  foret  aux  points 
où  cela  est  nécessaire,  et  on  les  taille  à  facettés  sur  unejueule 
horizontale,  semblable  à  celle  des  li^lidaî^es•  Cette  raeul^ 
est  en  grés  assez  grossier ,  et  continuellement  mouillée.  On 
produit  la  facette  en  plaçant  la  pièce  ven  la  circonférence 
de  la  meule,  où  la  pierre  est  rude  et  dévore  (c'est  l'exprès^ 
don  technique)  le  griiin  de  îayet.  On  polit  la  facette  pro* 
duite  en  portant  le  morceau  de  jayet  vers  le  centre  de  la 
pierrie,  qui  est  lisse  et  ténue  constamment  dans  cet  état  au 
moyen  d'un  silex  qu'on  y  passe  de  temps  en  tempa  avec  une 
forte  pression.  Ce  procédé  est  ingénieux,  en  ce  que,  sans 
changer  de  place  ni  d'outil,  l'ouvrier  taille  et  polit  de  suite 
la  même  pièce. 

'  Le  jayet,  étant  très-tendre  en  comparaison  de  la  meule 
sur  laquelle  on  le  travaille,  se  façonne  avec  une  grande  faci- 
lité :  un  ouvrier  ébauche  en  un  jour  de  i,Soo  à  4,000  pièces, 
suivant  leur  grosseur;  les  perceurs  font  de  3  à. 6,000  trous 
par  jour ,  et  on  peut  évaluer  à  1 5i,ooo  le  non^bre  de  facettes 
qu'un  lapidaire  peut  faire  dans  un  jour. 

Les  ouvrages  fabriqués  se  distribuoient  en  1806  à  peu 
près  comme  il  suit  :  un  dixième  en  Allemagne,  un  dixième 
en  Afrique  ou  en  Turquie ,  deux  dixièmes  en  Franee ,  et  six 
dixièmes  en  Espagne  et  dans  les  Colonies.  Il  y  a  eu  dans  ce 
Commerce  d'objets  de  mode  peut-être  encore  plus  de  varia- 
tions que  dans  tout  autre.  £n  1806,  l'activité  des  fabriques 
de  Sainte-Colombe  employoit  i5o  ouvriers  et  un  capital  d'en- 
viron 5o,ooo  fr. ,  et  dans  le  milieu  du  18.*  siècle  on  éva- 
lixoit  l'activité  de  ces  mêmes  fabriqua  à  1,000  et  même  1,200 
ouvriers  et  à  un  capital  de  2  5o,ooo  fr.' 
•    c.  UgnUe piciforme  candelaire.^   D'un  noir  brunâtre,  lui- 


1  La  pinpart  de  ces  reoseigneniens  sont  extraits  d'un  mémoire  de 
M.  Tliomag  Vitiès,  fabricant  à  Saintc-Colombè,  en  i8a6. 

2  Cannel-'coai  ,  Kirwàn,  Uameson.  - —  Kennelkohte ,  Werti.  ,  Brocb. 
Suivant  Tëvcqué  de  LlandafT.  c)R  nom  Tient  du  mot  candie,  chandelle, 
parrc  qu'il  est  employé  dan»  quelques  endroits  par  le  p«uple  pour  pro- 
duire de  la  lumière  :  on  le  nomme  en  Ecosse  parrol'CoaL  (Jahesoii.) 


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y 


548  LIG 

sant }  texture  d'une  densité  égale  ;  susceptible  d'un  poli  peu 
briliant  ;  slructure  massive ,  solide  ;  assez  facile  à  casser. 
Pes.  spéc.  1 ,25.  KiRw. 

Tant  qu'on  n'aura  pas  examiné  d'une  manière  comparative 
et  convenable  les  caractères  chimiques  de  ce  combustible  , 
tant  qu'on  ne  se  sera  pas  assuré  de  son  véritable  gisement  et 
s'il  est  vrai  qu'il  se  trouve  dans  les  couches  du  terrain  houil-» 
1er  de  Newhaven,  il  ne  sera  pas  possible  d'assigner  définiti- 
vement la  place  du  cannelé coal,  soit  parmi  les  houilles  soit 
parmi  les  lignites,  et  il  oscillera  d'une  espèce  à  l'autre  , 
comme  il  a  déjà  fait*  M.  Voigt,  dont  le  nom  fait  autorité 
dans  cette  matière,  l'a  placé  parmi  les  lignites;  nous  suivons 
ici  son  opinion. 

2,  Lignite  terne.'  D'un  noir  brunâtre,  terne,  et  quelque- 
fois d'un  noir  de  velours;  cassure  raboteuse  ou  impsirfaite- 
ment  conchoïde  ;  texture  compacte  ou  terreuse  ;  structure 
massive ,  schîstoïde  ou  fragmentaire  ,  mais  point  ligneuse  :  ses 
frâgmens  sont  généralement  cuboïdes  ou  trapéioïdaux ;  brû« 
lant-plus  ou  moins  facilement,  avec  fumée  abondante  et 
souvent  félide  j  laissant  un  résidu  assez  abondant  et  souvent 
rougeâtre. 

Se  désagrégeant  facilement,  et  se  décomposant  en  sulfates. 

a.  Lignite  terne  nuusif  :  en  masse  assez  Volumineuse,  sans 
structure  apparente ,  provenant  de  couches  assez  puissantes* 

Celui-ci  est  souvent  l'objet  d'une  exploitatdon  active  , 
parce  qu'il  se  présente  en  bancs  puissans  et  continus  ;  il  est 
quelquefois  accompagné  de  lignite  piciforme  commun,  mais 
il  en  accompagne  plus  rarement  les  bancs.  Il  paroît  même 
appartenir  à  des  dép6ts  un  peu  plus  nouveaux,  pu  formés 
dans  des  circonstance^  un  peu  différentes  de  la  première  va<- 
riété. 

Nous  citerons  comme  exemples  principaux  :  Sainte*Margue« 
rite  près  Dieppe  ;  celui  qu'on  emploie  en  Westphalie  sous  le 
nom  de  terre  de  Cassel  ;  celui  de  l'île  de  Bornholm  ;  le 
Soissonnoîs  en  général;  et  notamment  Putschern  près  Carisbad, 

b.  Lignite  terne  schisteux  j  k  structure  schistoïde  imparfaite. 
Cette  modification  accompagne  souvent  la  variété  précé- 

l  Braunkohle  et  Moorkohffi,  VoicT, 


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LIG  S49 

dente  et  quelquefois  la  suirante.  Ce  sont,  Tune  et  l'autre, 
parmi  les  lîgnités  qui  forment  des  bancs  continus,  les  variétés 
les  plus  communes. 

Les  mines  de  lignite  qui  paroissent  les  présenter  en  quan- 
tité dominante  sur  les  autres  variétés ,  et  le  plus  abondam- 
ment, sont:  en  France,  celles  de  Piolenc  prés  d'Orange, 
dans  le  département  de  Vaucluse  :  de  Ruelle ,  dans  les  Ar- 
dennes,  avec  le  lignite  piciforme  commun  :  en  Allemagne, 
celles ^des  environs  de  Leipsic  ;  en  Bohême,  celle  deTœplitz  et 
«elle  de  Putschem  près  Carlsbad  ;  dans  le  Groenland ,  oii  il  ren- 
ferme des  grains  de  succin  ;  il  se  montre  enfin  dans  presque 
tous  les  lieux  où  se  trouve  la  variété  précédente. 

c.  Lignite  terne  friable.^  Structure  massive  ou  schistoïde, 
mais  toujours  fragmentaire,  se  divisant  en  très-petits  morceaux. 

Aspeet  quelquefois  un  peu  luisant. 

Il  est  encore  plus  facilement  décomposable  que  les  autres , 
et  ne  se  conserve  que  très-'difficilemènt  dans  les  collections. 

Les  exemples  les  plus  authentiques  et  les  plus  remarqua- 
bles que  nous  puissions  donner  de  cette  variété,  sont  les  dé- 
pôts très-étendus  de  lignites  du  Soissonnois  et  du  Laonois,  dan^ 
le  département  de  l'Aisne  j  ceux  de  Montdidier ,  dans  le  dé- 
partement delà  Somme  $  ceux  de  Dieppe,  daus  le  départe- 
ment de  la  Seine-Inférieure.  On  voit  que  le  lignite  friable 
accompagne  plus  fréquemment  les  lignites  ternes  que  les 
limites  piciformes. 

Les  lignites  ternes  servent  à  deux  usages  spéciaux  :  lorsqu'ils 
sont  en  masses  solides ,  et  assez  purs ,  qn'ib  renferment  peu 
de  p3rrites,  on  les  emploie  comme  combustibles  pour  cuire 
de  la  chaux,  chauffer  des  chaudières  où  sont  des  liqueurs 
^  '   '  ' 

i  C'est  encore  plu»  particulièrement  le  Moorkohle,  et  surtout  VErd- 
kohle,  Wemc. 

La  tourbe  ftyritense.  Ce  n'est  pas  une  toiir]>e,  comme  fe  i'avoîs  cru 
en  1807  (Tr.  de  min.,  t.  a,  p.  ^5)  arec  beaucoup  de  minéralogistes^  et 
comme  le  croient  encore  quelques  personnes.  J*ai  reconnu  depuis 
(vojcz  BucKLAirn,  sur  l'argile  plastique  du  bassin  de  Londres,  Tranx. 
de  la  Soc.  géol.  de  Londres,  1817,  tom.  IV,  p.  298),  que  c'étoit  un  véri- 
table lignite  ,  et  qu'il  n'y  aroit  pas  de  tourbe  pyriteuse  dans  l'acception 
qu'on  doit  attacher  au  mot  tourbe.  Tons  les  géologistes  conviennent 
maintenant  de  cette  distinction* 


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35a  LIG 

destinées  9  soit  à  être  portées  à  l'état  d'ébullition ,  comme 
dans  les  fabriques  où  Ton  dévide  les  cocons.  \ie  .vers  à  soie  , 
soit  à  être  évaporées,  comme  les  dissolutions  salines  de  toutes 
sortes.  * 

Lorsqulls  appartiennent  aux  variétés  schîstoïdes  et  îriks- 
blés ,  et  quHls  n'ont  pas  de  cohérense ,  ou  qu'ils  la  perdent 
aisément,  ce  qui  est  ordinairement  dû  à  la  présence  des 
pyrites,  ils  sont  trop  impurs  et  trop  déeomposables  pour 
fournir  un  combustible  avantageux.  On  y  produit,  par  di- 
verses manipulations  chimiques ,  des  sulfates  de  fer  et  d'alu- 
mine ,  qu'on  en  retire  par  lixiviation ,  évaporation ,  etc.  :  c'est 
l'usage  général  qu'on  fait  des  lignites  friables  dans  les  lieux 
que  nous  venons  de  citer. 

d.  lÀgnite  temc*terreux,^  Aspect  terne  et  terreux;  friable  et 
même  pulvérulent;  couleur  noire  brunâtre  ou  brun  de  girofle. 

La  variété  précédente ,  en  se  désagrégeant  complètement , 
passe  quelquefois  à  celle-ci;  mais  le  lignite  terreux  existe 
aussi  par  lui-même  et  avec  des  caractères  particuliers  très* 
différens  de  ceux  que  présentent  le  lignite  friable  tout-à- 
fait  désagrégé. 

D  abord,  il  ne  renferme  presque  point  de  pyrites,  n'est 
susceptible  de  donner  ni  alun  ni  couperose,  et  fournit  au 
contraire  un  combustible  assek  bon  et  une  matière  colorante 
peu  employée.  Jl  est  brun  de  girofle  ou  néîr  de  suie ,  et 
se  trouve  principalement  à  Brulh  près  de  Cologne.  C'est 
ce  dernier  qui  parott  porter  plos  particulièrement  le  nom 
de  terre  de  Cologne.  Il  se  trouve  aussi  près  Chàteau-Thienry, 
à  Wol&eck  en  Haute-Autriche,  etc.  :  ceux  de  ces  derniers 
lieux  né  sont  pas  pulvérulens.  .  .       i 

3.  LkcNiTB  FiBSBux.*  Noir  ou  brun;  a^ect luisant  ou  terne; 
structure  fibreuse ,  plus  ou  moins  serrée ,  faisant  toujours  voir 
celle  des  végétaux  dont  il  tire  son  origine. 

a*  Lignite  fibreux  noir:  d'un  noir  pur,  d'un  aspect  luisant, 
analogue  à  cehii  du  jayet  ;  structure  serrée. 

*  Çylindroïde  :  en  tige  ou  tronc  cyliftdroïdé  ou  comprimé  ; 

1  VErdkohle ,  Wbrjt.  ,  et  le  braune  bituminôse  Holzerde  de  Voiot; 
la  terre  de  Cologne. 
A  Bituminëses  ffols,  Wiaix. ,  Bhocr, 


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LIG  35i 

ftssez  di*oit;  d'un  volume  supérieur  à  celui  d'une  plume  d'oie  ; 
le  milieu  est  souvent  en  lignite  pieiforme. 

A  Riestsedt  en  Saxe ,  à  Wolfseck  en  Haute-Autriche ,  dans 
File  de  Bornholm. 

*^ Bacillaire  :  en  petites  baguettes  trés-déliées,  contournées, 
entrelacées. 

A  Ksepfnach  près  d'Horgen ,  sur  la  rive  pccidentale  du 
lac  de  Zurich.  On  peut  le  considérer  comme  les  fibres  de 
la  racine  d^un  arbre  de  la  famille  des  palmiers.  ■ 

b.  JJgnite  fibreux  hrun  :  d'un  brun  de  girofle  plus  ou  moiii^ 
foncé;  aspect  terne;  structure  ordinairement  lâche ,  laissant 
voir  parfaitement  celle  du  bois. 

Feu  dur ,  mais  tenace  et  se  laissant  entamer  par  les  ins- 
trumens  tranchans  plutôt  à.  la  manière  d'un  bois  dur  que 
d'une  pierre.  » 

*  CfUndroïde:  en  tige,  ou  tronc  cyiindroïde  ou  comprimé, 
assez  droit,  et  d'un  volume  supérieur  à  celui  d'une  plume 
d^oie. 

Cette  variété  est  très-répandue  et  se  trouve  dans  presque 
tous  les  gîtes  de  lignites.  Elle  a  frappé  de  tous  temps  les  ou- 
vriers comme  les  naturalistes,  et  est  un  des  indices  les  plus 
sûrs  de  l'origine  des  lignites  :  parmi  les  exemples  innombra-  ' 
blés  qu'on  pourroit  donner,  nous  citerons 

Les  mines  de  lignite  terreux  et  brun  de  Brulh  près  de 
Cologne ,  où  le  nombre  des  tiges  et  des  troncs  est  prodigieux , 
et  où  il  s'en  trouve  également  de  dicotylédons  et  de  mo- 
nocotylédons. 

L*Habichtswald  et  le  mont  Meisner  en  Hesse  ;  Wolfseck  en 
Haute-Autriche. 

.  '^  Bacillaire.  £n  petites  baguettes  ou  fibrilles  très-déliées,  à 
peu  près  parallèles  ou  entrelacées. 

n  n'y  a  presque  point  de  doute  que  ce  ne  soient  des  tiges 
ou  des  racines  d'arbres  de  la  famille  des  palmiers.  Ceux  de 
Cologne  ressemblent  à  deux  d'Horgen,  à  la  couleur  près.  Ces 
variétés  bacillaires  sont  assez  rares. 

t  Voyez"  le  Mémoire  de  M.  Adolphe  Bron^niart,  sttr  les  ▼ëgëtaas' 
fossiles  (M^.  dti  Mus.  dliîst.  nat.,  tom.  8). 


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S52  LIG 

J.  2.  Géognosie  et  gisement  général  des  lignites* 

Toutes  les  variétés  de  lignites  qn*on  vient  de  décrire,  se 
trouvent  ensemble,  et  ont,  à  très-peu  de  nuances  près,  le 
même  gisement.  Seulement  quelques  variétés  sont  dominantes 
dans  certains  terrains,  tandis  que  les  autres  sont  généralement 
subordonnées  :  tel  est  le  cas  des  lignites  jayet  et  fibreux, 
qui  se  trouvent  dans  presque  tous  les  gîtes  des  lignites  et  ne 
forment  presque  jamais  à  eux  seuls,  surtout  le  premier,  des 
couches  entières* 

C'est  le  LiGNrrE  terne,  massif,  schisteux,  friable  ou  fer- 
reux, qui  est  toujours  la  roche  principale  et  dominante  de 
la  formation ,  celle  qui  se  trouve  sous  le  plus  d'épaisseur  et 
avec  le  plus  de  continuité.  Ce  lignite  se  présente  :  tantôt  en 
lits  réguliers  d*une  épaisseur  toujours  à  peu  près  la  même, 
mais  variant  d'un  à  quinze  décimètres  au  moins;  ces  lits  sont 
plus  touvent  horizontaux  qu'inclinés  :  tantôt  en  amas  qui 
semblent  avoir  rempli  de  vastes  cavités  ;  tel  est  celui  des 
environs  de  Cologne  :  tantôt,  enfin,  en  amas  lenticulaires , 
parallèles  aux  couches  ;  à  Langenbogen  près  Halle ,  en  Saxe. 

Le  lignite,  comme  rocîie  principale,  c'est-à-dire,  se  pré- 
sentant en  couche  puissante  et  continue  sur  une  grande 
étendue,  ne  paroit  se  trouver  que  dans  un  seul  terrain.  Le 
lignite,  comme  minéral  subordonné ,  se  présentant  pour  ainsi 
dire  en  échantillons  ou  même  en  masses  de  quelque  volume, 
mais  ordinairement  en  amas  interrompus  et  non  en  banc 
continu ,  se  rencontre  dans  des  formations  ou  terrains  assez 
dififérens,  depuis  les  terrains  houillers  proprement  dits,  jus- 
qu'aux terrains  les  plus  superficiels. 

Nous  allons  l'examiner  dans  ces  deux  positions  ou  circons- 
tances, et  nous  commencerons  par  son  ^tt  réel  et  principal. 

1.^  Le  lignite  considéré •  commt  roche  principale,  et  se  présen- 
tant en  banc  continu ,  auquel  nous  donnerons  le  nom  géognos- 
tlque  de  lignite  soissonnois  %  appartient  aux  terrains  de  sédi- 

1  Ou  ne  peut  derenir  clair  que  par  det  déânilious  exactes  ^  et  ^réc/f 
que  par  dea  noms  qui  soient  le  signe  de  ces  déûnitions.  Ost  par  ce 
mojen   que   la  nomenclature    linnéenne  a  eu,  en  histoire  naturelle, 


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LiQ  m 

mena  supérieurs»  c>st*à-dire»  comme  je  Tai  exposé  dan» 


un  81  grand  succès  et  une  si  grande  utilité.  Le  nom  doit  être  le  signe, 
mais  non  ^expression  de' Tobjet  en  question ^  parce  «ru'il  doit  toujnurt 
le  représenter,  et  pour  cela  ne  jamais  changer^  tandis  que  la  définition 
doit  changer  quand  elle  cesse  de  convenir  uniquement  à  la  chose 
définie.  C'est  par  ces  motifs  que  la  noniienclature  chimique,  qui  « 
paru  si  séduisante  qu'on  a  voulu  l'appliquer  à  la  minéralogie,  a,  comme 
nomenclature,  deux  graves  inconvénient,  celui  de  changera  mesure  qu« 
la  science  fait  des  progrès ,  et  celui  d'être  trop  longue  comme  nom,  ou  trop 
courtf  et  par  conséquent  insuffisante  comme  définition.  G«rdoa«-notitf 
donc  de  l'appliquer  k  la  minéralogie  :  il  nous  suffira ,  pour  le  prouver 
dan^  cçtte  digression ,  de  faire  remarquer,  par  exemple ,  que  le  sel 
marin  n'41  plus  de  nom. 

Nous  reviendrons  sur  ce  sujet  à  l'article  MmiRALoois  ;  je  dois  me 
Borner  ici  à  dire  pourquoi  je  donne  au  lignite  en  question  le  nom 
de  lignite  soissonnois. 

Le  lignite,  considéré  comme  terr*in  ou  formation^  nNest  plus  un 
ttiinéral,  mais  un  assemblage  de  roches  et  de  minéraux  qui  ont  uit# 
Certaine  position  relatirement  aux  autres;  roches  de  i'éeqrce  du  globe« 
Il  7  a  plusieurs  de  ces- assemblages*  Aucun  n'a  de  carfictère  trattché  et 
Vnlque  ,  et,  quand  il  en  auroit  un,  qui  est-ce  qui  pourroit  assurer  qu'il 
seroit  constant  et  toujours  le  plus  saillant  P  II  faut  donc,  par  ces  deux 
motifs  ,  dont  le  premier  suffiroit  seul,  se  garder  de  vouloir  désigner  1% 
formation  de  lignite  par  un  nom  significatif,  lors  même 'qu'on  seroit 
assez  heureux  pour  en  trouver  un  qui  fût  univoque  et  caractéristique,  ce 
qui  est  presque  impossible  dans  toutO' méthode  naturelle.  Et  encore  fan* 
droit-it  que  ce  nom  parvt  bon  à  la  majorité  des  géologues ,  qoQ  pas  seules 
tnent  aux  maîtres  de  la  science,  mais  surtout  à  ceux  qui  n'ont  rien  4p 
mieux  à  faire  que  de  doni^çr  des  noms. 

•La  nécessité  de  désigner  chaque  formation  de  lignite  par  un  signe , 
c'est-à-dire ,  par  un  nom ,  et  de  prendre  ce  signe  indépendamment  de  toute 
hypothèse,  m'a  fait  préférer  celui  qui  est  tiré  des  lieux  où  la  formation 
est  la  plus  claire,  où  on  l'a  bien  observée,  si  ce  n'est  pour  1* première 
fbte  eomme  lignite ,  au  moins  comme  lignite  supérieur  à  la  craie  et 
inférieur  an  calcaire  grossier;  qui  puisse. par  conséquent'senrir de ^oint 
de  comparaison  poiir  les  lignites  que  je  cioirai  pouvoir  rapporter  à  Is^ 
même  formation.  Cette  nomjsnclature  géographique  univoque  et  lin- 
néenne,  déjà  proposée  et  employée  par  M.  de  Huniboldt,  a  encore  cet 
avantage  qu'on  peut  la  changer  sans  inconvénient,  et  que,  du  moment 
où  il  sera  prouvé,  par  exemple,  que  le  lignite  de  Hle  de  Shepey,  de 
Cologne,  duMeisner,  deltYolfeck,  etc.,  sont  exactement  les  mêmes  que 
cel«i  du  Soissonnois  ^,  ob  poiirro  toujours  s'entendre .  très  -  bien ,  ett 
donnant  ces  divers  noms  de  lieu  à  cette  formation. 

26.  23 


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Ï54  LIG 

d'autres  lievx  %  aux  terrains  supérieurs  et  par  conséquent 

postérieurs  à  la  craie. 

Sa  position  précise  dans  cette  formation  »  qui  est  elle-même 
composée  de  parties  ou  membres  assez  distincts ,  celle  qui 
est  le  plus  généralement  reconnue  comme  la  plus  commune, 
si  elle  n'est  pas  Tunique,  est  de  se  présenter,  dans  les  parties 
les  plus  anciennes  de  ce  terrain ,  toujours  au-dessous  des  cou- 
ches les  plus  inférieures  du  calcaire  grossier  et  dans  le  dépôt 
d'argile  plastique ,  de  sable ,  quelquefois  de  cailloux  roulés , 
qui  est,  comme  lui,  postérieur  à  la  craie,  et  qui  sépare  pres- 
que toujours  ces  deux  terrains. 

11  est  possible  qu'il  y  ait  un  second  dépôt  de  lignite  dans 
les  terrains  de  sédiment  supérieurs,  entre  le  gypse  et  le  ter- 
rain marin,  calcaire  et  sablonneux  qui  l'a  recouvert:  cela  pa- 
Tolt  présumable  d'après  quelques  indices  de  végétaux  fossiles 
observés  dans  cette  position,  et  d'après  certaines  circonstances 
qui  accompagnent  les  dépôts  de  lignite  dans  des  pays  où  la 
distinction  de  ces  sous- formations  n'est  point  claire.  Mais  ce 
second  dépôt  n'est  pas  encore  assez  bien  prouvé  pour  être 
admis  et  pour  être  le  sujet  d'une  histoire  particulière,-  nous 
en  parlerons  donc  seulement  à  l'énumération  géographique, 
lorsqu'il  sera  question  des  lieux  où  on  croit  l'avoir  reconnu. 

Ainsi ,  en  revenant  au  dépôt  principal  de  lignite ,  la  couche 
la  plus  ancienne  du  terrain  de  sédiment  supérieur  qui  pa- 
roit  lui  être  constamment  postérieure,  c'est  celle  que  nous 
avons  nommée  glauconie  grossière.  On  ne  l'a  jamais  vue  avec 
tous  les  caractères  géologiques  que  nous  allons  y  reconnoltre 
au-dessus  de  cette  couche,  ni  par  conséquent  au  milieu  de 
celles  qui  ont  été  déposées  sur  elle  et  après  elle.  Sa  position 
la  plvis  supérieure ,  ou  son  époque  de  formation  la  plus  mo- 
derne, peut  être  assez  bien  déterminée  par  cette  roche. 
Il  n'est  donc  pas  postérieur  à  la  glauconie  grossière  ;  mais  il 
peut  être  recouvert  immédiatement  par  tous  les  terrains 
différens  qui  lui  sont  postérieurs.  Ainsi  on  peut  le  voir 
recouvert  immédiatement  par  le  gypse   à.  ossement  et   en 

I  Mémoire  sur  le  gisement  des  opihiolitet  dans  les  Apeomas;  Ann. 
des  Mio.,  1621 ,  lom.  VI ,  p.  177.  —*  Descr.  g^log.  des  cnvir.  de  Paris  , 
•  édil.  de  1822,  p.  8,  17  et  107.    - 


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LIG  ^5* 

«dmettrè  les  débris  organiques,  par  le  terrain  marin  supé- 
rieur à  ce  gypse ,  par  le  terrain  d'eau  douce  qui  le  surmonte, 
enfin  par  le  terrain  de  transport  ;  circo^istance  assez  ordi« 
naire ,  qui  a  souvent  trompé,  et  qui  a  fait  regarder  ce  lignite 
comme  appartenant  au  terrain  de  transport  et  par  consi^ 
quent  aux  formations  les  plus  nouvelles  •  il  est  aussi)  recou- 
vert ,  et  surtout  dans  beaucoup  de  parties  de  l'Allemagne , 
par  le  terrain  basaltique ,  et  par  toutes  les  roches  d'appa-- 
rence  cristalline  et  ancienne  qui  font  partie  de  ce  terrain. 

La  présence  des  lîgnites  sous  le  basalte  et  dans  presque 
tous  les  terrains  basaltiques ,  comme  on  l'observe  en  Hesse , 
len  Saxe,  en  Franconie,  en  Bohème-,  dans  l'Italie  septentrion 
nale;  en  France,  dans  l'Alsace,  le  Vivarais,  l'Auvergne,  etCé, 
est  une  circonstance  des  plus  remarquables  :  elle  contribue 
à  faire  rapporter  le  dépôt  du  basalte  à  l'une  des  dernières 
révolutions  du  globe,  et  nous  force  de  regarder  cette  roche, 
en  partie  cristalline ,  souvent  même  aecompagnée  de  roches 
entièrement  cristallisées,  comme  postérieure  à  des  terrains 
que  l'on  considéroit  autrefois  comme  terrain  d'alluvipn  ;  maî^ 
cette  circonstance  ne  prouve  pas,  comme  l'a  voulu  une  célèbre 
école ,  que  le  basalte  ne  pouvoit  être  que  d'origine  aqueuse 
ou  neptunienne. 

Nous  ne  pouvons  pas  non  plus  admettre ,  avec  M.  de  Schlot* 
heim  ',  que  les  lignites  appartiennent  à  la  formation  des  trapp, 
si  on  cfntend' par  cette  dénomination  les  terrains  basaltiques 
dont  nous  venons  de  citer  des  exemples  :  nous  considéronà 
les  lignites ,  non-seulement  les  lîgnites  marins  de  l'île  d'Aix , 
mais  les  lignites  soissonnois,  comme  étant  antérieurs  à  cette 
formation  ,  et  surtout  comme  en  étant  absolument  indépen- 
dans ,  puisqu'il  existe  un  grand  nombre  de  gîtes  puissatis  éï 
étendus  de  lignites  sans  aucun  indice  de  terrain  trappéeui 

Sa  position  la  plus  inférieure  est  plus  difficile  à  déterminer, 
surtout  depuis  qu'on  a  eu  connoissance  d'un  autre  dépôt  de 
lignite  qu'il  n'est  pas  encore  possible  de  distinguer  nettes 
ment ,  lorsqu'il  se  trouve  indépendant ,  parce  que  ce  nou- 
veau lignite^  ne  s'étant  fait  voir  clairement  que  dans  un  sei||i 
endroit ,  n^  pu  encore  être  caractérisé  d'une  manière  générale. 

■  ■        '       '■■■        ■     I        '  -  .111  il         «  I    ■         I.  .   I  ■      .1 ■■..Il  I  M   É     «li»     I 

1  Daii3  Leonhard's  Taschenhuch,  etc.,  7.5  ad'néo'^  p^  126.  •  ' 


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356  LIG 

La  position  la  plus  inférieure  ou  la  plus  ancienne  du  lignite 
^issonnois  est  immédiatement  postérieure  à  la  craie  :  on  peut 
néanmoins  le  trouver  placé  sur  des  terrains  beaucoup  plus 
anciens  ;  mais ,  pourvu  qu'il  ne  se  trouve  pas  dans  ce»  ter^ 
tains  avec  les  caractères  que  nous  lui  reconnoissons ,  cette 
position  immédiatement  sur  eux  n'infirme  pas  ce  que  nous 
venons  de  dire  sur  l'époque  la  plus  ancienne  de  son  dépôt , 
et  nous  pouvons  établir  que  le' lignite  soissonnois  n'est  pas 
antérieur  à  la  craie. 

Ce  lignite  offre  dans  cette  position  les  caractères  géologi* 
ques  suivans ,  que  nous  réunissons  tous  ici  ,  mais  en  avei^ 
tissant  qu'ils  ne  se  trouvent  presque  jamais  ensemble  dans  le 
même  lieur 

Les  roches  qui  l'accompagnent  sont  : 

Le  sable  quarzeux  pur,  très«-blanc  et  très-tenu. 

Le  sable  ferrugineux,  à  gros  grains  ang:uleux  ( Paris ^  val« 
Ion  de  Sèvre  à  Bellevue). 

Les  poudingues  siliceux ,  à  cailloux  de  silex  pyromaque 
et  de  grès,  et  à  ciment  de  grès  ferrugipeux. 

Le  grès  quarzeux,  le  grès  friable  (Soissonnois);  l'argile  plas- 
tique jaune ,  rougeàtre ,  bleuâtre ,  brunâtre ,  noirâtre ,  presque 
partout,  mais  rarement  en  contact  immédiat  avec  lui  :  c'est 
plutôt  l'argile  sablonneuse  (Soissonnois,  Meisner);  la  marne 
argileuse,  beaucoup  plus  rarement  qu'on  ne  le  pense. 

La  glauconie  sableuse  (  grains  de  fer  chlorité ,  ou  fer  èili-* 
caté  verdâtre  et  sable),  et  peut-être  aussi  la  glauconie  cal- 
caire (  c'est  très-douteux  )  ;  le  calcaire  grossier  (  encore  plui 
douteux.) 

Les  minéraux  et  minerais  qui  l'accompagnent,  et  qui  s'y 
trouvent,  ou  disséminés^  ou  en  nodules,  ou  en  lits,  ou  ea 
dru  ses,  sont  : 

Le  quart  hyalin  cristallisé  en  druse. 

Le  silex  agate ,  en  infiltration  dans  ses  fissures  et  cavités^ 
mais  principalement  dans  celles  qui  étoient  les  canaux  per^^ 
ces,  habités  ou  parcourus  par  des  larves,  des  vers  ou  des 
mollusques. 

Lfk  strontiane  sulfatée  en  cristaux  bleuâtres  (Auteuii  prés 
Paris). 

Le  calcaire  spathique. 


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LIG  357 

Le  gjrpse  sélénite  (Vernex  prés  Genève,  etc.). 

Le  fer  sulfuré,  disséminé  en  petite  parties  sauvent  à  peine 
visibles ,  ou  en  nodules  cristallisés  :  caractère  constant ,  non- 
seulement  pour  le  lignite  soissonnois ,  mais  pour  les  lignites 
inférieurs. 

Le  fer  oxidé-bydraté^  le  fer  carbonate  lithoïde,  dissémi- 
nés en  lits  interrompus,  en  nodules  impurs  et  aplatis. 

Le  zinc  sulfuré,  disséminé,  jusqu'à  présent  en  trèsrpetite 
quantité,  et  seulement  à  Auteuil  près  Paris. 

Parmi  les  minéraux  combustibles ,  de  composition  analogue. 
à  celle  des  matières  organiques ,  on  y  trouve  : 

Le  succin  proprement  dit,  c'est-à-dire  celui  qui,  renfer- 
mant de  Tacide  succinique  en  quantité  notable,  a  d'ailleurs 
tous  les  autres  caractères  du  succin  borussique  :  c'est  proba- 
blement son  véritable  et  unique  gisement  (le  bassin  de 
Paris,  Auteuil,  Gisors,  etc.  ;  le  Soissonnois  $  les  côtes  de  la 
Baltique,  le  Groenland,  etc.,  etc.) 

Les  résines  succiniques  ou  fossiles,  Jaunes,  friables,  .sans 
acide  succinique  (Highgate  près  Londres). 

Le  mellite  (les  environs  de  Halle). 

Le  bitume  pétrole  ? 

Les  corps  organisés  fossiles  qui  appartiennent  à  ce  lignite, 
ne  sont  pas  encore  parfaitement  déterminés,  c'est -à-dirç 
qu^on  ne  sait  pas  encore  parfaitement  distinguer  ceux  qui 
vivoient  dans  le  temps  où  cçs  dépôts  se  sont  formés,  de  ceux 
qui  y  ont  été  enfouis  par  des  révolutions  postérieures ,  ou 
qui  y  ont  été  amenés  par  des  causes  étrangères  à  sa  for- 
mation. 

Parmi  les  végétaux ,  on  remar^quera  d'abord  des  tiges  de 
plantes  ligneuses  provenant  d'arbresjiicotylédones  et  d'arbres 
monocotylédones ,  offrant  très-bien  la  structure  de  ces  vé- 
gétaux, et  changées  tantôt  en  lignite  ^breux  brun,  tantôt 
en  lignite  piciforme ,  tantôt  en  silex ,  et  quelquefois  partie 
en  silex  et  partie  en  charbon  fossile. 

Beaucoup  d'empreintes  de  feuilles  de  plantes  et  d'arbres 
dicotylédones,  et  de  fruits  ou  semences  de  ces  deux  grand^ 
classes  de  végétaux.  Nous  ébaucherons  upe  liste  de  ces  végé- 
taux fossiles  d'après  les  travaux  de. MM.  de  Schlotheim,  de 
Sternberg,  Parkinson  et  Adolphe  Br^ngni^rt. 


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Enumération  des  végétaux  fossiles  qui  se  trouvent  dans  la  fonAa- 
lion  des  Ugniies  soissonnois. 


NOM 

SYSTÉMATIQUE. 


OBsmvATioirs. 


LOCAUTi. 


Ouvrages  où  ils  sont, 
décrits  ou  figurés. 


Genres  déterminables. 


Cocos  Parkinsonii , 
Ad.B. 

-^  Faujusii ,  Ad.  B. 
(Carpolithes  are- 
caformis  ?  Mû.) 


Fruit  très^Toitin  du 
eocos  lapideus. 

Fruit  indiqua  par 
Faujas  comme  un 
fruit  d'arec,  mais 
ayant  trois  irons  à 
la  base ,  comme  les 
cocos. 


IsledeShep- 

Liblar   près 
Cologne. 


Park.,  Or  g.  rem. , 

FauJAs,iJin.Mus. 
I,  pi.  29  (  figure 
mauvaise). 


Parties  qiCon  ne  peut  rapporter  à  aucun  genre. 


Carpolithes     Dacty- 

ius,Ad.B, 
Carpolithes     phani- 

coides ,  Ad.B. 

Carpolithes  hactri 
formis,  Ad.B. 

Carpolithes  euterpe- 
formis,  Ad.B. 

Carp.  Oçttlum,  Ad.B, 


Corp.  venosus ,  Ad.B 
Carpolithes  naoicula- 

ris,  Ad.B. 
Carpolithes      arecœ- 
formis,  ScKI. 

Carp.  pîstaciaformis, 
Scbl. 


Fruit  semblable  au 
noyau  de  la  datte. 

Pareitroik  apparte- 
nir à  une  espèce  de 
dattier. 

Ressemble  au  fruit 
du  hactris  major. 

A  quelque  analogie 
arec  le  fruit  de  V eu- 
terpe gloh, ,  Gaertn. 

Peut-être  un  fruit 
d'arec. 

Ressemble  aussi  un 
peu  à  quelques  es- 
pèces à'areca. 


Peut-être  la  même 
chose  que  le  cocos 
Faujasii. 

Peut -être  la  même 
espèce  que  le  car- 
polithes  thalictroi- 
ife#,Ad.Br.M.M«s. 


Sbeppcy. 

Park.^  tom.  I^  pi. 

6,fig.9. 

Id, 

Id.  tom.  I^  pi.  6^ 

fig.  4. 

Id. 

Id,  1.  c,  fig.  6. 

Id. 

Id.  1.  c,  fig,  10, 

12. 

Id. 

Id.  I.  c,  fig.  ao^ 

a6. 

Id. 

W.  Le,  fig.  a. 

Id. 

Id.,  Le,  fig.  3. 

Id. 

/4.,  Le,  fig.  8. 

Cologne.. 

Schlotb.,  Petrçf,. 

p.  420. 

Raltnord- 

Id.,  1  c. ,  p.  420. 

beim. 

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LIG 


NOM 

SYSTÉMATIQUE. 


Carpolithes  amjrgda- 
lœformis ,  ScKl. 

Carp.  pisîfûrmis,  S. 
—  eocoiformis,  Siili. 

*•  rostratus  .    Scbl, 


—  pomariusj  ScHIot. 
•"  lenticularis,  Schl. 

*—  Strobilus, 


Phyllites     muttiner- 

pis,JLà,h. 
PhjHiUs 

/•lia,  Ad.B. 
PhylL  ahietimn,À.à,h. 

(pteris,Sicrnh,), 


Phjrllites  comptoniœ- 
folia ,  Ad.fi.  (asple- 
nium  difforme  ;  St.) 

Lyeopodiolithes  cœs- 
pitosus,  Schl. 

Pahnacites  raphifo- 
Ha.  —  {Palm.  JU- 
beUatus,  Schl.  — 
JUbellaria  raphi* 
folia  ,  Sterab.  ** 
Palm»  ZMmaaonis  ? 
Ad.B.) 

Endogenites  ?  hacih 
laris.  Ad.  B. 

—  echinatus,  Ad.B, 


Obsb&tàtions. 


TigeP 
Tige. 


JéOCALlTé. 


Osberg  près 
ErpeL 

Osberg. 
Lignite  de 

Cologne. 
Du  lignite 
dAnberg^ 
en  BaTÎère. 

D 'Osberg. 
Id. 

Corvey,  sur 
le  "Wescr  j 
GMckdinuin. 
Mont-rottge. 

Habicbt- 

vald. 

Id. 


Lignite  de 
Bohème. 

H«ring. 

Id, 


Cologne , 
Horgen. 
Soissons. 


3S9 

Ouvrages  où  ils  sont 
décrits  oa  figprés. 


td. ,  1.  c. ,  p.  42 1  ; 
JVachtr.,  lah.  21 , 

Id.,  1.  c.,  p.  431. 
id.,Ifmehtr.,la!k. 
2»,  fig.  I. 
Id.,  Le.,  fig.  & 


Id.,  1.  c,  fig.  11. 
Id.,  l.  c,  fig.  12. 

Stifft,  Schloth. 


Géel*  eirr.  Paris, 

p.d69/t.  io,fig.2i. 
iKp.36t,taii.ii, 

fig..  la. 
Ib,,t9h,ii,ûf^3. 
Sternb.,  fasc..II« 

ub.24,  fig.a- 
Sternb.,  fasc.  lî, 

tab,  24,  fig.  i. 

Scblotb.jPetref., 

p.  416. 

W.,Petr;,p.394. 
Sternb. ,  fâtc.  lï, 

teb.  31 /fig.  1. 


Gëol.  des  tnw.  4e 

Paris,  p.  355. 

/♦.,  pi.  10,^.1. 


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36o  LIG 

Nous  n*avon5  point  admis  dans  cette  liste  les  dëp6ts  de 
charbon  fossile  qui  n'appartiennent  pas  évidemment  au 
lignite  y  ni  même  ceux  des  lignites  que  nous  présumons  ne 
pas  appartenir  à  la  formation  du  lignite  soîssonnois,  tels  que 
ceux  de  Frankenberg  en  Hesse. 

Cette  énumération  n'indique  pas  tous  les  végétaux  dont 
les  restes  sont  enfoncés  dans  les  couches  de  lignites,  mais 
a^ulemept  ceux  qui  s'y  trouvent  le  plus,  communément  :  elle 
n'est  donc  pas  complète.  Elle  n'a  pas  non  plus  le  degré  d'exac- 
titude et  de  précision ,  sous  le  rapport  de  la  dénomination 
des  espèces ,  de  leur  rapprochement  des  genres  connus ,  ni 
même  de  leur  situation  géologique,  qu'on  doit  désirer,  qu'on 
jpeut  même  espérer  obtenir,  lorsque  ce  sujet  aura  été  traité 
convenablement.  On  peut  cependant  en  tirer  déjà  des  ré- 
sultats très-remarquables ,  et  dont  on  n'avoit  pas  la  moindre 
idée,  il  y  a  vingt  ans.  i.**  On  y  remarque  beaucoup  de  plan- 
tes dont  les  familles  analogues  ne  vivent  plus  dans  les  can- 
tons où  gisent  les  lignites  qui  en  renferment  l«s  débris; 
2.**  on  n'y  remarque  pas  plus  de  végétaux  aquatiques  que 
^'autres  t  yoilà  pour  les  faits  positifs.  Voici  maintenant  pour 
les  négatifs,  qui,  sans  être  aussi  sûrs  que  lés  autres,  ont  une 
assez  gfrànde  probabilité ,  à  raison  du  grand  nombre  d'ex- 
j^loitations  de  lignite  connues  et  des  recherches  qu'on  y  fait 
depuis  que  Inattention  des  géologues  est  portée  sur  les  débris 
organiques,  et  enfin  qui,  lors  même  qu'ils  ne  seroient  pas 
généraux  ou  absolus ,  amèneront  toujours  pour  résultats  que 
les  végétaux  suivans  y  sont  extrêmement  rares;  ainsi  : 

j  ment  q^  ^y  ^  cncoTC  obscrvé  aucune  plante  marine,  et 
Ii&u9^  allons  voir  tout  à  l'heure  qu'elles  sont  susceptibles  de 
se  conserver  .aussi  bien  que  les  autres. 

^  ment  q^  ^^  ^j^^  eucore  aucune  fougère  évidente,  ni 
aucune  des  feuilles  ou  tiges  de  plantes  de  cette  même  famille 
qui  se  trouveiit  si  abondamment  dans  les  lits  de  houilles» 

Cette  circonstance  a  lieu  d'étonner,  et  M.  Ad.  Brongniart 
cherche,  si  oà  ne  pourrait  pas  l'attribuer  à  la  nature  même 
ûei  végétaux  jenfouis,  plutôt  qu'à  Vabsénce  des  fougères  de 
la  surface  de  ija  ittre  i  l'époque  de  la  formation  des  terrains 
de  tigbttei.  Lés  végétaux,  suivant  lui ,  ne  peuvent  avoir  été 
enfouis  dans  le  terrain  où  on  les  trouve,  que  dans  deux 
circonstances  :' 


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LÏG  5^1 

Ou  bien  ild  ont  cru  sûr  le  sol  même  qui  les  Recèle  au  mo- 
ment où  celuî-ci  3  été  recouvert  par  des  dépôts  terreux  ou 
pierreux  de  diverse  nature,  répandus  sur  ce  sol  par  des 
causes-  qui  peuvent  être  très-variées,  que  nous  ignorons  et 
qu'il  n'est  pas  de  notre  sujet  de  rechercher.  Tel  paboit  être 
le  cais  des  algues  dans  les  terrains  marins ,  des  fougères  dans 
les  terrains  tourbeux  des  mines  de  houilles ,  qui  n'étoient 
ni  aquatiques ,  ni  marins;  tel  est  le  eas  ^es  arundos,  pota- 
mogétons ,  nymphsea ,  etc. ,  dans  les  terrains  lacustres  et  fluvia- 
tiles  :  or,  les  terrains  de  lignites  appartenant  à  ces  derniers, 
comme  nous  l'exposerons  bientôt,  et  les  fougères  n'étant 
point  des  plantes  aquatiques,  elles  pouvoient  bien  végéter  à 
la  surface  de  la  terre ,  dans  le  temps  où  les  terrains  de  lignîtés 
se  formoient ,  sans  cependant  se  trouver  dans  ces  terrains. 

Ou  bien  les  végétaux  enfouis  ont  cru  hors  du  terrain  où 
on  les  trouve  à  l'état  fossile ,  et  dans  ce  ca^  ils  ne  s'y  pré- 
'sentent  que  parce  qu'ils  y  ont  été  amenés  ,  entraînés  par  les 
vents  et  le  cours  des  rivières  qui  se  rendoient  dans  les  lieux 
où  se  formèrent  'ces  terrains  :  soit  dans  les  mers ,  et  alors  ces 
végétaux  se  trouvent  mêlés  avec  des  productions  marines  i 
'5oit  dans  des  lacs  ou  étangs ,  et  alors  les  parties  de  végétauk 
terrestres  sont  mêlées  avec  des  productions  lacustres. 

Mais ,  pour  être  ainsi  entraînés ,  il  faut  qu'ils  aient  pu ,  où 
être  arrachés  facilement  du  sol,  ou  détacha  aisément  de  leui^ 
tige ,  comme  peuvent  l'être  les  feuilles  simples  ou  composées, 
et  les  semences  des  arbres  dicotylédones  ;  tandis  que  lii  les 
fougères  fortement  attachée^  a*u  sol ,  ni  leuw  frondes  inarti- 
culées, mais  continues  à  lai  tige,  ne  peuvent,  que  dans  des 
-circonstances  très-rares,  être  séparées  et  entraînées  par  les 
eaux.  '  Dans  cette  hypothèse,  les  troncs  d'arbres  qu'on  trouve 
dans  les  terrains  de  lignites  peuvent  avoir  appartenu  ou 
À  des  arbres  qui  ont  cru  sur  ce  sol,  parce  que  plusieurs  es- 
pèces d'arbres  mdnocotylédones  et  dicotylédones  croissent 
dans  les  lieux  aquatiques ,  ou  à  des  troncs  et  branches  qui 
y  ont  été  chariés  par  les  eaux. 

t  Voyez  le  développement  de  cette  hypothèse  dans  le  Mémoire  de 
M.  Adolphe  Brongniart  sur  les  végétaux  fossiles  (  Mém.  du  Mas^  d'hist. 
DatuRi  tom.  YIII,  Paris»   1822,  p.  ô5). 


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36*  LIG 

« 

Ces  observations  doanent  une  idëe  des  circonstances  très- 
différentes  dans  lesquelles  se  sont  formés  les  terrains  de  houilles 
et  les  terrains  de  lignites,  composés  tous  deux  d'une  accu- 
mulation immense  de  matières  végétales  :  cette  idée^aroît 
assez  bien  s'accorder  avec  les  autres  faits  géologiques.  La 
masse  des  premiers  est  composée  de  végétaux  terrestres  en- 
fouis sur  place  ;  la  masse  des  seconds  est  composée  de  vé- 
gétaux aquatiques,  également  enfouis  sur  place.  Dans  les 
premiers  il  n'y  a  presque  point  eu  de  végétaux  étrangers, 
transportés  et  mêlés  ;  cependant  il  peut  s'y  en  trouver,  et  il 
paroft  même  qu'il  s'en  trouve  quelquefois.  Dans  les  seconds, 
au  contraire ,  la  masse  des  végétaux  étrangers  au  sol  et  trans- 
portés est  souvent  plus  considérable  que  la  masse  indigène. 
On  n'y  a  encore  vu  ni  végétaux  fortement  adhérens  aux 
sols  terrestres,  c'est-à-dire  non  aquatiques,  ni  feuilles  ad- 
hérentes aux  tiges ,  pour  les  raisons  que  nous  avons  données 
plus  haut  :  on  pourroit  néanmoins  en  rencontrer  ;  mais  l'ob- 
servation prouve  déjà  que  c'est  une  circonstance  «très-rare. 
Ces  considérations,  qui  ont  été  présentées  pour  la  première 
fois,  à  ce  que  je  crois,  dans  le  Mémoire  que  je  viens  de 
citer,  sont  d'une  assez  grande  importance  pour  la  théorie 
géologique 9  en  ce  qu'elles  nous  font  entrevoir,  si  elles  ne 
nous  les  montrent  pas  nettement,  les  causes  des  différences 
organiques  si  singulières  qu'on  observe  entre  les  terrains  de 
houille  et  les  terrains  de  lignite. 

La  manière  dont  les  débris  végétaux  se  présentent  dans 
les  dépôts  de  lignite ,  contribuera  encore  à  faire  connoître 
les  circonstances  dans  lesquelles  ces  dépôts  se  sont  faits. 

Les  végétaux  n'y  sont  pas  couchés  dans  une  direction  cons- 
tante ,  comme  on  l'a  avancé  autrefois  ;  ils  se  croisent  dans 
tous  les  sens  :  ils  ne  sont  même  pas  tous  couchés,  et  on  cite 
des  troncs  d'arbres  dans  une  direction  verticale ,  ou  à  très-peu 
de  chose  près ,  comme  on  eaconnoit,  et  en  si  grand  nombre, 
dans  les  terrains  houillers.  M*  Nciggerath ,  qui  s'est  occupé 
de  cette  question ,  cite  au  PUtzberg  un  arbre  vertical  qui 
avoit  plus  de  3  mètres  de  diamètre ,  et  sur  lequel  on  pouvoit 
compter  792  couches  concentriques.  * 

1  La  distinction  géologique  des  lignites  et  des  houilles  commence 
leulement  à   être   admise,  et  encore  ne  Test- elle   pas  généralement. 


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LIG  5^^ 

Ce  que  nous  allons  dire  mr  les  restes  d'animaux  enfouis 
dansées  terrains,  contribuera  -à  éclaircir  cette  question. 

Des  débris  animaux  qui  se  trouvent  dans  les  lignites» 

La  distineiion  dé»  animaux  qui  ont  vécu  dans  le  milieu 
même  où  se  sont  formés  les  terrains  à  lignite ,  et  de  ceux 
qui  y  ont  été  amenés  d'ailleurs  et  qui  se  sont  mêlés  avec 
les  premiers,  est  encore  plus  difficile  à  établir  que  pour  les 
végétaux.  Il  est^  par  exemple,  impossible  de  tracer  une  ligne 
de  démarcation  réelle  entre  les  débris  d'animaux  vertébrés 
qui  appartiennent  en  propre  à  ce  dépôt,  et  ceux  qiii  se 
trouvent  dans  des  tenrains  à  peu  pris  de  même  époque ,  mais 
qui  sont  d'une  nature  tout- à-* fait  différente.  Nous  devons 
donc  nous  lK>rner,  quoique  cette  limitation  soit  tout-à-fait 
artificielle  et  par  conséquent  arbitraire ,  à  ne  citer  que  ceux 
qui  se  sont  trouvés  dans  le  terrain  de  lignite  proprement 
dit. 

Mammifires, 

Dans  let  lignîtes  de  Cadibona^ 
golfe   de  Gènes. 

De  Lobsan ,  près  de  Wissembourg, 
département  du  Bas-Kbin. 

Dans  le  lignite  de  Kspfnacb ,  prêt 
d*Horgen^  rive  occidentale  du 
lac  de  Zuricb. 

Dans  le  même  lignite. 


^nthracotherium  ,  genre  établi 
par  M.  Cnvier  (RechefcbeBaur 
les  ossemens  fossiles,  ëdit.  de 
1821  ^  t.  m,  p.  398),  3  espèces. 

Mastodontes  ?  snÎTant  M.  Meisner. 


Castor? 

—7 "  . 

Je  l'ai  établie,  depuis  1810,  dans  mes  Leçons  de  géologie*  en  la 
fondant  sur  une  partie  des  caractères  que  je  viens  d'énoncer,  et  j'ai 
indiqué  cette  dilTéreoce  dans  le  Bulletin  des  sciences  par  la  Société 
pbilomatique,  année  1812,  tom.  III,  p.  89.  M.  Keferstein  a  rassemblé 
les  caractères  géologiques  des  lignites  dans  une  notice  insérée  dans  le 
Taschenhuch ,  etc, ,  de  M.  Léonbard^  1821 ,  p.  494 ,  sous  le  titre  à*jiphor 
rismes  sur  la  formation  des  lignites.  L'auteur  pense  que  les  rocbes  au 
milieu  desquelles  le  lignite  s'est  déposé,  ont  une  grande  influence  sur 
ses  caractères  minéralogiques  j  que  celui  qui  est  accompagné  de  gypse, 
est  généralement  brun  et  terreux ,  et  ne  donne  pas  d'alun  ,  tandis  que 
celui  de  Targile  plastique  est  plus  noir,  en  coucbes  plus  puissantes,  et 
qu'il  donne  plus  généralement  de  l'alun.  Il  pense  que  le  gjpse  qu'on 
troure  dans  ces  couches,  s'y  forme  journellement;  que  Iç  soufre  s'en 
sépare  quelquefois  très  -  pur,  etc. 


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364 


LÏG 


Oiseaux. 


On  n'en  connott  paé  encore. 


Crocodile^ . 


ReptiUt» 

i>ans  le  charboii  de  terré  qui  te 
rapporte  au  lignite  des  mines 
de  Roquev«ire>  «o  Provencç, 

Poiasofts, 

On  n'en  cite  pas  encore  »  quoiqu'on  ne  puisse  douter  qu'il  n'j  ep 
ait  eu.  Les  lignites  de  Monte -Yiale,  dans  le  Yicentin,  en  offrent  une 
prenre. 

Motlusqueê  testacés. 

On  en  cite  gënëralement  qui  appartiennent^  les  uns  à  des  espèces 
qui  doirent  ayoir  yëcu  dans  Teau  douce,  les  autres  k  des  espèces  qui 
appartiennent  à  des  genres  marins.  Nous  allons  en  donner  rënuméra* 
lion  sons  ces  deux  points  de  Tue  }  nous  examinerons  ensuite  les  cir« 
constances  de  cette  association. 

1.'  Dépouilles  solides  de  mollusques  qui  vivent  dans  les  eaux  doiicet 
eu  i.la  furface  du  soL 

£x«m|»lct  pris  de  qneiqnci  Umix  «!| 
on  isi  a  obcenr^. 

Soissons  ;  environs  de  Paris. 
Bassin  d'Épernay. 

Idem, 
Environs  de  Paris. 
Lignite  de  Gezenon  près  Beûerp» 
Bassin  d'Épernaj. 
Environs  de  Paris. 
Bassin  d'Épernay. 

Idem. 
Soissons  ;  Headenliill,  iledeWiglit 
Environs  de  Paris. 

Idem. 

Idem, 
Bassin  d*Épernaj. 
Lignite  de  ILspfnacli. 

Bassin  d'épernay  ;  Soissons  \  Cui- 
seaux  dans  le  Jura  ;  HeadenBiU; 
Grèce ,  Italie ,  etc. 

Italie ,  Sestos. 


Planorhis  rotundaius  ,  A.Br.» .  ^ . . 

—  incertus ,  De  Fërussac. . .  • 

—  punctum  ,  De  Fër. ....... 

—  prevostinus ,    De  Fër 

—  regularis ,  Marcel  de  S  erre. 

Fhjrsa  antitjua ,  De  Fër 

ÏÀmneus  longiscatus ,  A.  Br. 

Paludina  virgula  ^  De  Fër. ..... 

—  indistincte ,   De  Fër. ... 

—  unicoior,  Oliv 

—  Desmaresti ,  Prévost. . . . 
-<—       conica ,  Prev 

—  ambigua,  Prev 

Melania  triticea ,  De  Fër 

—  Es  chérit  A.  Br.,  non  en- 
core décrite  ni  6gurëe. 

Melanopsis  buccinoides ,De  Fër.. . 


—      costata,- Oliv. 


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LIG 

IferitA  ghbuiaf.  Ut  tir }    Bassin  d'Épernaj, 

—  pisiformis.  De  Fér 

—  sobrina ,   De  Fér 

jimpullaria  Faujasii,  A.  Br.  (Ann. 

da  ^ns.^  tom.   XIV,    p.    314^ 

iéâncylus,  Lam.  (on  Patelle  flnviat.) 
Cjrrena  antiqua.  De  Fér. .  ^ 


—  tellkioides.  De  Fër.. 

—  cuneiformis ,  De  Fér., 


36S 


Soissons» 
Idem. 
lignite  de  Saint-Paulet  (Gatd), 


Thuringe,  suivant  M.  de  Schloth. 
Soifsons;  Sainte  •Marguerite  prè» 

Dieppe 
Soissons. 
Soissons^  Headenliill. 


2.^' Coquilles  marines  du  mëiange  des  couches  supérieures. 

Bassin    d'Epernay  ;     Auver    près 
Pontoise. 


Cerithium 

«-^      fimaimm,  Sow. 


-^      meianoides,  Sow 

^mpuUaria  depressa,  Lam.»  var. 

minor. 
Ostrea  bellopaea,  Lam 

-**     incerta ,  De  Fér 


Environs  de  Paris;  Sainte-Margue- 

rite  près  Dieppe. 
Ibid. ,  et  Beauvais. 
Environs  de  Paris  ^  HeadenMll. 

Bassin  d'Epernay^  Beauv.,  Sois». 
Bassin  d'Epernay,  Dieppe. 


Crustacés  et  insectes. 

Débris  de  sitpha  et  de  carabus  dans  les  lignites  de  Glûcksbrunn, 
suivant  M.  de  Schlotheim. 

Les  animaux  distincts  par  le  milieu  qu'ilâ  habitent ,  dont 
On  vient  de  donner  Fénumération  ;  ne  sont  ni  aussi  exacte- 
ment séparés  que  ces  listes  les  présentent ,  ni  mêlés  sans  ordre  y 
Comme  on  pourroit  le  croire. 

'  Le  nombre  des  êtres  organisés ,  terrestres ,  fluviatiles  et  la» 
Ctistres^.  l'emportant  de  beaucoup  sur  celui  des  animaux  ma-^ 
rins  (quoique  généralement  ceux*ci,  quand  ils  se  trouvent 
dans  leur  élément,  soient  bien  plus  nombreux  en  espèces 
que  les  autres),  et  ces  êtres  non  marins  indiquant  la  plupart, 
par  leur  nombre ,  leur  nature  et  leur  mode  de  conserva^ 
tien  if  qu'ils  ont  vécu  dans  la  place  où  on  en  trouve  la  dé- 
pouille, il  étoit  présumable  que  le  terrain  de  lignite  sois- 
sonnois  n'avoit  pas  été  formé  sous  la  mer,  mais  sous. des  eaux 
douces.  11  falloit  donc ,  sinon  expliquer ,  du  moins  se  rendre 
un  compte  exact  de  la  position  de  ces  animati^  marins  dans 
les  terrain^  lacustres. 


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566  LIG 

'C'est  dans  le  bassin  de  Paris  et  dans  celui  d^Épernay  qnù 
cette'  association  s'est  présentée  le  plus  souvent,  et  qu'elle 
a  été  le  mieux  observée  par  M.  Poiret  autrefois ,  et  plus  ré- 
cemment par  MM.  Prévost,  Héricart-Ferrand,  de  Férussac 
et  par  nous  ;  c'est  donc  sur  lui  que  doivent  porter  nos  re- 
marques ,  qu'il  sera  facile  d'appliquer  ensuite  à  tous  les  lieux 
qui  présenteront  la  même  association  avec  les  mêmes  cir- 
constances. 

Or,  on  remarquera  que  c'est  dans  ces  cantons  (et  c'est 
même  ici  une  particularité  de  la  structure  du  sol)  que  le 
terrain  de  lignite ,  souvent  peu  épais ,  ayant  été  formé  cons- 
tamment par  voie  de  sédiment  et  même  de  transport ,  n'ayant 
par  conséquent  ni  solidité  ni  limites  supérieures  nettes,  a 
été  recouvert  par  des  terrains  marins  également  sédimen- 
teux ,  grossiers  même ,  dont  les  roches  et  les  coquilles  ont 
pu  se  mêler  avec  les  parties  spongieuses  et  pénétrables  des 
terrains  de  lignite,  et  que  c'est  dans  ce  point  de  contact 
que  le  mélange  a  pu  et  dû  avoir  lieu  ;  et  c'est  en  efifet  ce 
qui  se  voit  fréquemment ,  c'est  ce  que  nous  avons  observé  à 
Sainte-Marguerite  près  Dieppe ,  ce  que  M.  Prévost  a  vu  près 
Bagneux,  au  sud  de  Paris,  et  ce  qui  s'est  vu  au  contraire 
.très- rarement  ailleurs,  parce  que  rarement  aussi  un  terrain 
marin  aussi  riche  en  débris  organiques  a  recouvert  un  ter- 
rain de  lignite  aussi  peu  agrégé. 

Mais,  dans  quelques  parties  de  ces  bassins,  il  n'y  a  pas 
seulement  mélange  aux  points  de  contact  ;  il  y  a ,  suivant 
M.  de  Férussac ,  alternance  réelle  de  lits  minces  de  lignites  et 
de  coquilles  d'eau  douce,  et  de  lits  minces  de  calcaire  et  de 
coquilles  marines  :  c'est  dans  les  environs  d'Épemay  que 
s'est  présentée  cette  singulière  alternance. 

Sans  chercher  à  expliquer  cette  disposition  qui  est  peut- 
être  locale ,  sans  chercher  même  à  l'examiner  de  nouveau , 
pour  en  apprécier  toutes  les  circonstances ,  nous  remarque^ 
rons ,  avec  tous  les  géolc^ues  qui  ont  observé  ces  terrains , 
que  c'est  ordinairement  dans  la  partie  inférieure  et  moyenne 
des  dépôts  de  lignites  que  se  présentent  tous  les  débris  de 
corps  organisés  dont  l'origine  terrestre  ou  fluviatile  n'est  pa» 
douteuse  ;  tandis  que  c'est  aux  limites  supérieures  de  cette 
formation  d'eau  douce  que  se  montrent  le.  plua  ordinairement 


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LIG  367 

le  mélange  et  même  Falternance  des  animaux  marins,  et  des 
animaux  et  végétaux  terrestres  ou  d'eau  douce  ;  et  qu*en6n , 
à  mesure  qu'on  s'élève  dans  le  mélange,  les  corps  organisés 
lacustres  ou  terrestres  diminuent  en  nombre ,  tandis  que  les 
corps  marins  deviennent  tellement  domhians  qu'ils  se  mon* 
trent  bientôt  seuls  :  et  nou»  conclurons ,  avec  la  plupart  des 
géologues  modernes  qui  se  sont  occupés  de  cette  question ,  que 
les  lignites  soissonnois  sont  de  formation  d'eau  douce  ou  1b« 
custre. 

Le^ niveau  très-éleré  de  ce  lignite  ,  dans  quelques  parties 
de  réurope,  offre  une  considération  assez  importante*  C'est 
M.  Héricart  de  Thury*  qui,  le  premier,  a  appelé  l'atten- 
tion des  naturalistes  sur  ce  sujet,  en  faisant  remarquer  qu'on 
trouvoit  du  vrai  lignite  fibreux ,  comme  faisant  partie  d'an- 
ciens fonds  de  marais  desséchés ,  au  lieu  dit  U  grand  plan  de 
la  belle  étoile ,  entre  les  deux  lacs  du  grand  glacier  du  mont 
de  Lans,  sur  la  rive  droite  de  la  Romanche,  dans  les  mon- 
tagnes de  rOysans  en  Dauphiné,  à  2146  mètres  au-dessus  du 
niveau  de  la  mer ,  tandis  qu'actuellement  la  limite  des  bois , 
dans  ces  montagnes ,  est  au  plus  à  1 600  mètres.     . 

2,*  Le  lignite  en  amas  épars  et  enfragmens ,  ou  considéré  comme 
roche  subordonnée ,  se  présente  dans  les  terrains  suivans. 

Le  premier  terrain  dans  lequel  on  croit  l'avoir  observé , 
est  le  terrain  bouiller  ancien  on  filicifére ,  c'est-à-dire  qu'on 
dit  avoir  rencontré,  dans  des  coucbes  de  houilles  ou  des  ter- 
rains qui  font  partie  de  cette  formation ,  des  portions  de  bois 
dicotylédones  ayant  l'aspect  et  les  autres  propriétés  du  jayet. 
Ce  fait  n'est  nullement  constaté'  :  ce  qu'il  y  a  de  certain, 
c'est  qu'on  remarque  dans  beaucoup  de  terrains  houillers, 
sur  les  coucbes  mêmes  de  la  houille,  de  petits  morceaux  d'un 
charbon  brillant ,  friable ,  même  pulvérulent ,  en  tout  sem- 
blable au  charbon  de  bois,  mais  très-dififérent  du  lignite  tel 
que  nous  l'avons  défini.  Le  fait  de  la  présence  du  lignite  dans 
la  houille  est  donc  encore  très-incertain  pour  nous. 

1  Journal  des   mines,  tom.  33  ,  n.^  iqS  >  p.  58. 

a  Jff.  Oibl^B  cite  du  liçnite-jayct  d^ns  le  terrain  houiiUr  de  South 
Badley ,  en  M&s$açliusettB ,   dans  l'An^énq,ue  teptentrionate. 


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368  LIG 

Le  terrain  le  plus  profond  où  il  ae  présente  indubitable*^ 
ment,  est  le  calcaire  marneux,  inférieur  à  Toolithe,  supé- 
rieur au  calcaire  alpin ,  et  qu'on  peut  rapporter  au  lias  des 
Anglois  ou  au  Muschelkalk  '  des  géologues  allemands.  11  y  est 
en  petits  amas  disséminés  dans  les  lits  de  marne  argileuse; 
des  coquilles  fossiles,  propres  à  ee  terrain  et  bien  différentes 
de  celles  du  lignite  soissonnois,  y  adhèrent  souvent  :  ce  sont 
principalement  de  grandes  huîtres,  des  ammonites,  qui  y 
sont  liées  par  les  pyrites  communs  à  ces  deux  corps,  .etc«  Ce 
dépôt  de  lignite  s'étend  presque  sans  interruption,  depuis  le 
calcaire  alpin  proprement  dit  et  le  grès  bigarré  qui  le  re- 
couvre, jusqu'au-dessous  du  calcaire  jurassique  oolithique, 
comme  on  l'observe  sur  les  côtes  de  France ,  de  Honfleur  à 
Dives  et  au-delà,  et  sur  les  côtes  d'Angleterre. 

Le  calcaire  jurassique,  compacte,  oolithique,  etc.,  paroit 
n'en  renfermer  aucune  trace;  mais  au-dessus,  entre  ce  cal* 
caire  et  la  craie  inférieure,  composée  prii^cipalement  de  glau- 
come crayeuse  {green  sand  des  géologues  anglois),  reparoit 
le  lignite,  en  indices  dans  certains  lieux,  en  amas  assez 
puissans  dans  quelques  autres.  Cest  à  cette  formation  que 
nous  rapportons  le  dépôt  de  lignite  de  l'ile  d'Aix  en  face  de 
Rochefort,  reconnu  par  M.  Fleurîau  de  Bellevue,  qui,  sans 
en  avoir  encore  publié  la  description,  l'a  fait  connoître  à 
tous  les  géologues,  et  à  nous  particulièrement,  par  desren- 
seignemens  et  des  échantillons  nombreux.  Nous  désignerons 
ce  lignite  par  le  nom  géographique  de  lignite  de  ViletCAix*, 

.'     '  '    ■        '"' ' — ' 

1  Le  lias  des  géologues  anglois  est  une  formation  calcarëo* argi- 
leuse» clairement  définie,  sur  la  position  et  les  rapports  de  laquelle  il 
ne  peut  plus  rester  de  doute  :  c'est  un  nom  insignifiant ,  court,  assex 
facile  à.  prononcer  dans  toutes  les  langues.  Le  Muschelkalk  des  géologues 
allemands  a  encqre  pour  nous  une  position  incertaine,  quoique  je  ne* 
doute  guère  qu'il  ne  puisse  se  rapporter  au  lias  :  c'est  un  nom  com- 
plexe, ajant,  si  on  vent  le  li«Aaire,  une  signification  vague  ^  trop  gé* 
nérale  et  tout-à-fait  impropre,  et  si  on  veut  le  laisser  tel  qu'il  est»  en 
oubliant  ce  qu'il  veut  dire,  il  devient  pour  beaucoup  de  monde  très* 
difficile  à  employer.  Nous  pensons  donc  qu'on  pourroit  prendre  le  nom 
de  lias  pour  désigner  la  formation  argilo  -  marneuse  que  les  géologues 
anglois  ont  définie  suivant  toutes  les  règles  dé  la  géognosie. 

2  C'est  le  lieu  où  il  se  trouve  le  plus  distinctement;  on  le  voit  aus^i 
à  la  pointe  de  Fonras ,  sur  U  terre  ferme. 


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LIG  369 

et  nous  en  établirons  les  caractères  géognostiques  de  manière 
À  les  rendre  comparables  avec  ceux  du  lignite  soissonnois.  ' 

Il  est  inférieur  à  la  craie  ancienne,  ou  glaueonie  crayeuse^ 
et  probablement  supérieur  au  calcaire  jurassique  oolithique. 
Cette  position  n'est  pas  encore  clairement  démontrée ,  parce 
qu*on  n'a  pas  pu  voir  directement  quel  est  le  terrain  qui  le 
porte. 

Il  ne  paroît  pas  former  de  lits  ou  couches  homogènes 
puissantes  et  continues;  mais  le  dép6t  est  composé  de  troncs, 
de  tiges  et  de  rameaux  accumulés  les  uns  sur  les  autres. 

Les  roches  qui  l'accompagnent  sont  le  sable  vert,  qui  n'est 
pas  la  glaueonie  crayeuse  ;  la  marne  argileuse  \  des  silex 
cornés  ^  remplaçant  d  ivers  corps  organisés ,  etc. 

Les  minéraux  qui  se  trouvent  avec  lui,  sont  : 

Le  quarz  hyalin  en  druse  ou  traversant  dans  toutes  sortes 
de  directions  les  morceaux  de  lignite. 

Le  silex  agate  calcédonieux  ,  infiltré  dans  les  cavités  de  li- 
gnite ,  et  surtout  dans  celles  qui  ont  été  pratiquées  par  les 
larves  et  les  vers  marins. 

Lefer  sulfuré  en  grande  quantité,  en  nodules,  en  petits 
amas,  en  petits  cristaux,  disséminés,  et  disposant  ce  lignite  à 
une  décomposition  prompte  et  complète. 

Les  résinessucciniques  en  nodules,  quelquefois  de  la  grosseur 
de  la  tête,  souvent  plus  petits,  bruns,  jaune-brun,  jaune-orangé, 
tendres  et  très-friables,  s'y  présentent  en  abondance,  dissémi* 
nées  dans  l'amas  de  lignite ,  principalement  dans  le  lignite  tour- 
beux ,  et  dans  les  couches  sableuses  et  marneuses  qui  l'accom- 
pagnent et  le  recouvrent.  Ces  résines  ont  été  examinées  par  M. 
Berthier,  qui  n'y  a  trouvé  que  des  traces  à  peine  sensibles  d'a- 
cide succinique  :  par  conséquent  il  n'y  auroit  pas  de  succin  pro- 
prement dit,  comme  dans  les  lignites  soissonnois  et  borussiques* 

Les  débris  végétaux  qui  s'y  trouvent ,  sont  d'abord  le  li- 
gnite  lui-même,  appartenant  au  lignite  fibreux  et  ne  mon- 
trant que  des  tiges  de  dicotylédones.  Je  ne  sache  pas  qu'on 
ait  vu,  ni  dans  ces  dépôts,  pi  dans  les  dépôts  inférieurs  dont 
il  vient  d'être  question,  de  tiges  de  monocotylédones  qu'on 
puisse  rapporter  à  la  famille  des  palmiers.  On  y  trouve  aussi 
le  lignite  jayet  en  morceaux  assez  volumineux,  et  de  nom- 
breux et  gros  troncs  d'arbres  changés  en  silex. 
â6.  24 


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h<^  LIG 

Oa  y  rencontre  en  outre  un  grand  nombre  âe  débris  do 
VégéUux  noirs >  caasans,  en  feuilles  aiongées,  etc.,  qu'il  n'est 
pa9  possible  de  œéco^noître  pour  desyùcuiS  caractère  re- 
marquable de  cette  formation. 

Les  débris  d'animaux  qu'on  y  observe,  appartiennent  tous, 
jusqu'à  présent  ^  aux  mollusques  et  aux  zoophytes  ;  mais  il 
est  présumable,  d'après  quelques  indices  d'ossemens  et  d'après 
la  position ,  qu'on  en  trouvera  de  la  classe  des  reptiles  et 
de  celle  des  poissons* 

Les  coquilles  sont  toutes  marines  et  offrent  aussi  une  asso- 
ciation assez  caractéristique^  Nous  ne  pouvons  en  indiquer 
que  quelques-unes'  ;  elles  sont  plutôt  dans  le  terrain  supé* 
rieur  au  lignite ,  que  dans  le  lit  de  lignite  lui-même. 

Bélemnites  très-rares  et  même  incertaines  : 

^autiUti  triangularU  9  Bezxev. 

Sphœrulites  hellœvisus  ^.  A.B.  —  individus  gigantesques, et 
d'une  forme  qui  indique  une  espèce  toute  particulière. 
.    Les  ichthiosarcolites ,  décrits  par  M.  Desmarest,  et  qui  ne 
sont  que  les  moules  intérieures  d'une  coquille  très-singulière* 

Caprina  oppoâita  (d'OaBiGNv),  également  gigantesque. 

Grj'phœa  aquila^  A.B. 

Gryphœa  columba^  Lam« 

Pecten  quinquecostatus  ^  très-grand. 

Turbinolia ,  également  gigantesque. 
.    Spatangus  cor^angi/inum ,  Lam. 

.  Presque  tons  ces  soutiens  d'^aniraaux  marina,  et  notam- 
ment  les  sphaerulites ,  les  caprines  et  les  turbinolies,  sont 
changés  en  silex  calcédoine  pu  en  silex  corné,  et  couverts 
de  ces  orbicules  siliceuses  si  remarquables  par  la  généralité 
de  leur  forme  et  de  leur  position ,  et  cependant  si  peu  re- 
marquées.   • 

Tels  sont  les  caractères  du  lignite  de  l'île  d'Aix,  inférieur 


1  M.  Adolphe  Brongniart  a  réuni  la  description  de  ces  fucus  dans 
une  Monographie  des  fucus  fossiles   qu'il  est  sur  le  point  de  publier. 

a  Nous  derons  à  M.  Fleuriau  de  fiellevue,  qui  a  décourert  et  étudié 
ce  gîte  curieux,  sa  description  détaillée  et  celle  des  fossiles  qu'il  ren« 
ferme.  Nous  tenons  de  lui«  comme  nouy  TaToas  déjà  dit,  tout  ce  ^vc 
nous  en  rapportons  ici. 


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à  la  formation  entière  dç  la  craie,  et  sç  ^l^tipiifu^ii^t  essentiel- 
lement du  lignite  soissonnois ,  non-seuilement  par  Sa  position 
et  sa  manière  dç  se  pré^epiçr ,  mais  parcç  q.ue  le  lignite  sois- 
sonnois est  dç  formation  d'eau  dQuce ,  tandis  que  celui  de 
l'île  d'Aix  est  entièrement  de  formation  marine.  Dans  le  pre- 
mier ,  les  corps  terre&tres ,  coquilles ,  aybi'çs ,  feijiUes,  fruits , 
etc. ,  ont  été  entraînés  et  amenas  dans  un  lac  pu  marais  d'eau 
douce,  se  sont  m^lés.  avec  Içs  végétaux  et  tes  animaux  qui 
vivoient  dans  ce  milieu.  Dans  le  second ,  les  troncs  et  par- 
ties  d'arbres  et  d'autres  végétauiç  terrestres  ont  été  çhariés 
dans  la  mer,  se  sont  mêlés  avec  ses  habitans,  et  ont  étié  en- 
veloppés avec  eux  dans  le  même  ciment  argileux  et  siliceux 
qui  les  a  réuni&  en  altérant  si  notablement  leur  nature. 

On  ne  connoît  pas  de  véritables  dépôts  de  lignite,  ni  con- 
tinus ni  en  masses  isolées,  au  milieu  même  des  formations 
crayeuses. 

La  rencontre  des  lignites  dans  les  filons  ne  peut  établir 
d'époque  précise  de  formation  pour  ceux  qu'on  y  découvrç» 
Cependant  on  doit  observer  les  circonstances  dans  lesquelles 
ils  se  trouvent,  parce  qu'elles  peuvent  servir  à  nous  ap* 
prendre  s'ils  ont  été  enfouis  à  l'époque  où  le  filon  se  rem- 
plissoit  des  substances  minérales  cristallines  qu'on  y.  observe. 
Tel  est,  à  ce  qu'il  paroft,  le  cas  du  tronc  d'arbre  bituminisé 
qu'on  a  trouvé  dans  un  amas  transversal  qui  coupe  le  filon 
.  métallifère  à  Joachimsthal  çn  Bohème. 

Enfin,  une  circonstance  fprt  remarquablq  dans  l'histoire 
géognostique  du  Ugnite ,  ç'ç^t  la  présence  de  ce  charbon  fos- 
sile dans  la  masse  même  du  sel  gemme  de  Wieliczka ,  dans  celui 
qu'on  nomme  Spû(i  :  il  y,  est  tantôt  à  l'état  de  lignite  jayet, 
tantôt  à  celui  de  lignite  fibreux,  bitumineqx;  dans  ce  der- 
nier état,  il  répand  une  Qdeur  très-forte,  même  nauséa})onde, 
analogue  à  celle  de  la  trpfle,  et  encore  plus  à  celle  que  ré- 
pandent certains  mollusques  marins  et  notamment  les  aply- 
sies  en  se  putréfiant»  Les  dépôts  sableux  qui  recouvrent  le 
terrain  salifère,  renferment  aussi  des  lignites  qui  sont  ac- 
compagnés de  mellites.  Ces  circonstances,  rapportées  par  M. 
Beudant,  lui  ont  fourni  un  des  argumens  dont  il  s'est  servi 
pour  rapporter  le  terrain  salifère  du  pied  des  Carpathes  à 


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^1^  LÏG 

la  formation  de  sédiment  supérieuiT)  vulgairement  nommée 
tertiaire. 

On  trouve  encore  des  dépAts  de  lîgnîtes  en  amas  assez 
puîssans,  sous  le  rapport  de  la  masse  et  de  retendue,  au-des^ 
sus  de  la-  formation  principale  de  lignite  que  nous  avons  dé- 
signée sous  le  iiôm  de  lignite  soisSonnpis ,  et  dans  des  terrains 
meubles  qui  paroissent  appartenir  aux  terrains  de  transport 
antédiluviens  ou  diluviens,  par  conséquent  dans  des  terrains 
formés  ou  plutôt  déposés  bien  après  les  sables  marins  supé- 
rieurs au  gypse ,  et  après  même  les  terrains  d'eau  douce , 
Bolides,  calcaires  et  siliceux ,  et  par  conséquent  formés  chimi- 
quement au-dessus  dé  ces  sables. 

Ces  amas  sont  composés  de  lignîtes  fibreux  bruns ,  de  bois 
à  peine  altérés ,  accumulés  les  uns  sur  les  autres ,  au  milieu 
'â*un  terrain  meuble ,  sablonneux  et  limoneux.  Ils  sont  accom- 
pagnés de  coquilles  d'eau  douce,  de  débris  d'insectes  aqua- 
tiques et  d'animaux  terrestres ,  assez  semblables,  quelques-uns 
même  parfaitement  semblables  à  ceux  qui  vivent  encore  à 
la  surface  du  sol;  cependant  ces  dépôts  paroissent  être  en- 
tore  en  tout,  ou  au  moins  en  grande  partie,  antérieurs  aux 
temps  historiques.  On  n'a  souvent  eu  aucune  connoissance 
des  espèces  de  vallées  ou  de  bassins  dans  lesquels  sont 
ira^emblés  ces  amas  ,  ni  des  cours  d'eau  qui  peuvent  les 
y  avoir  amenés;  mais,  bien  plus,  ils  sont  accompagnés  de  dé- 
bris de  grands  mammifères,  qui  non -seulement  n'existent 
plus  dans  les  pays  où  on  en  recueille  les  dépouilles,  mais  qui, 
d'après  les  notions  historiques  les  plus  anciennes,  n'y  ont 
jamais  été  connues;  et,  ce  qui  établit  encore  bien  plus  puis- 
samment leur  existence  antédiluvienne ,  c'est  qu'ils  diffèrent 
presque  tous  des -grands  animaux  du  même  genre  qui  sont 
connus  ou  ont  été  connus  vivans  à  la  surface  du  globe 
dans  les  climats  chauds.  Cette  circonstance  donne  à  ces  li- 
gnites,  modernes  en  comparaison  des  autres,  un  degré  d'an- 
cienneté qui  les  fait  appartenir  à  l'histoire  géognostique  du 
globe.  Nous  les  appellerons  lignites  superficiels,  parce  qu'ils 
ne  sont  recouverts  d'aucune  couche  solide,  et  nous  en  ci- 
terons des  exemples  dans  Ténumération  géographique  que 
nous  allons  donner  des  gîtes  de  lignites  remarquables  par 
quelques  particularités. 


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LIG  573 

Nous  aurons  donc  à  indiquer,  dans  ce  tableau,  deslignites 
de  quatre  époques  difTérentes,  que  nous  désignerons  par  les 
dénominations  suivantes  : 

Lignite  du  lias  ; 

Lignite  de  Fîle  d'Aîx; 

Lignites  soissonnois  ; 

Lignites  superficiels. 

Mais,  avant  de  présenter  cette  énumération ,  nous  devona 
faire  remarquer  la  singulière  analogie  qu'il  y  a  entre,  les 
roches  et  les  minéraux  qui  composent  le  terrain  de  lignite ,  et 
les  roches  et  les  minéraux  qui  entrent  dans  la  composition 
des  terrains  houillers ,  malgré  les  différences  d'âge  çt  de  P07 
sition  de  ces  deux  terrains. 

Ainsi,  en  prenant  l'objet  qui  nous  occupe  pour  premier 
point  de  comparaison ,  nous  verrons  le  grès  quarzeux ,  lea 
psammites  mollasse  et  micacé ,  et  les  poudingues  siliceux  du 
lignite,  représentés  dans  les  terrains  houillers  parles  psam- 
mites micacé  et  granitoïde  et  par  les  poudingues  quarzeux. 

L*argile  plastique  etTargile  sablonneuse  et  micacée  du  lignite 
trouveront  leurs  analogues  dans  les  argiles  schisteuses  et  le& 
phyliades  pailletés  des  terrains  houillers. 

Les  minerais  de  fer  ochreux  et  argileux,  dans  le  minerai 
de  fer  carbonate  lithoïde. 

Les  sulfures  de  fer  sont  communs  aux  deux  terrains. 

Le  sulfure  de  zinc ,  très-  rare  dans  la  houille,  est  aussi  très- 
rare  dans  la  formation  de  lignite,  mais  sy  trouve  quelquefois^ 

Les  débris  de  végétaux  sont  très-communs  dans  les  deux 
formations  ;  mais  les  familles  de  plantes  auxquelles  ils  appar- 
tiennent sont ,  comme  on  Ta  vu ,  extrêmement  différentes. 

Les  débris  d'animaux,  assez  communs  dans  les  lignites,  sont 
très-rares  dans  la  houille  ;  mais  on  ne  voit  dans  la  masse  de 
l'un  ni  de  l'autre  aucun  habitant  des  eaux  marines. 

Les  circonstances  essentielles  de  formation  paroissent  donc 
avoir  eu  beaucoup  de  ressemblance,  et  les. mêmes  phéno- 
mènes s'être  représentés  dans  le  même  ordre ,  mais  avec  des 
différences  qui  tenoient  plutôt  à  celles  que  présentoit,  dans 
ces  deux  époques,  la  surface  de  la  terre,  qu'à  celles  qui  pou- 
voient  provenir  des  causes  de  formation  de  ces  deux  terrains. 


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374  LIG 

J.  3.  Géographie  et  particularités  géognostiques 
des  lignites. 

En  France.  Un  dépôt  de  lignite ,  Vun  des  plus  remarquables 
par  son  étendue  et  la  constance  des  particularités  qu'il  pré- 
fiente  ,  est  celui  qui  recouvre  immédiatement  la  craie  dans 
beaucoup  de  parties  des  départemens  de  la  Seine ,  aux  environs 
d'Auteuil ,  Marly ,  Bagneux  ;  de  Seine  et  Oise ,  près  Mantes  ; 
de  là  Seine -Inférieure,  à  Dieppe;  de  la  Somme,  à  Rollot 
près  Montdidier  ;  de  l'Oise ,  dans  les  environs  de  Compiègne  ; 
de  la  Marne,  près  d'Épernay  ;  de  l'Aisne,  près  de  Château- 
Thierry  ;  de  Laôn,  et  surtout  aux  portes  de  Soissons  et  dans 
tous  les  environs  de  cette  ville  ,  circonstance  qui  nous  a  fait 
donner  ù  ce  lignite  le  nom  géologique  et  géographique  de 
Ughiie  sùUsonnois,  Il  appartient  aux  variétés  ternes  et  friables  ; 
il  est  pénétré  de  pyrite,  et  il  est  exploité  sur  beaucoup  de 
points  de  Ceà  départemens  (il  ne  l'est  pas  néanmoins  dans 
ç^ui  de  la  Seine),  non  pas  comme  combustible,  mais  comme 
propre  à  fournir,  par  la  décomposition  des  pyrites,  des  sul- 
fktei  dfe  ffer  et  d'alumine ,  et  par  la  combustion,  des  cendres 
qui  sont  regardées  coînme  un  puissant  amendement.  Les  lieux: 
où  on  l'exploite  plu^  particulièrement,  sont  situés  dans  les 
communes  de  Mézy  et  Passy,  près  Ghàteau-Thierry,  aux  en- 
virons de  fieaurieux  au  S.  S.  O.  de  Laon ,  où  l'on  a  trouvé , 
il  y  a  long-temps ,  des  ôssemens  fossiles;  au  N.  O.  de  Soissons, 
à  Blérancourt  et  dans  la  commune  de  Suzy. 

Dans  le  Midi  de  la  France  ils  ont  un  autre  caractère  :  ils 
sont  plus  puissans,  souvent  moins  abondans  en  pyrites,  lis 
appartiennent  aux  variétés  piciforme  commun  et  terne  mas- 
sif; ils  sont  plutôt  employés  comme  combustible  que  comme 
tnihérai  d'alun  ou  de  couperose,  et  ont  souvent  une  posi- 
tion qui  paroît  tellement  différente  de  celle  des  liguites  du 
Nord,  qu'on  a  regardé  la  plupart  d'entre  eux  comme  de 
véritables  mines  de  houille.  J'ai  partagé  long-temps  cette  opi- 
iiion,  et  ce  n'est  que  depuis  le  voyage  que  j'ai  fait  sur  les 
Keux,  en  1820,  que  j'en  ai  pris  une  toute  autre  idée  et 
que  je  les  ai  reconnus  pour  de  véritables  lignites. 
'  Parmi  ces  dép/^ts  puissans  de  lignites,  plusieurs  cependant 
ont  été  considérés  pour  tels  depuis  très  «longtemps  :  ce  sont 


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LIG  375 

ceux  qui  se  trouvent  dans  des  sables  de  la  forêt  de  Saon  ^rh^ 
deCrest,  dans  le  département  de  la  Drome;  celui  deNyons, 
en  bancs  puissans ,  également  dans  un  terrain  de  sable  ;  celui 
de  Piolenc,  au  S.  O.  d^Orange,  en  bancs  horizontaux  de  prèï 
d'uh  mètre  d'épaisseur ,  aussi  dans  un  terrain  de  sable  ;  aux 
environs  de  Sisteron  et  de  Forcalquier,  toujours  dans  des  lits 
de  sables,  et  accompagné  ici  de  véritable  succin,  qu'on  y  a 
autrefois  exploité. 

Tous  ces  terrains  de  lignite ,  bien  caractérisés^  sur  lesquels 
on  n'a  jamais  élevé  aucun  doute ,  sont  appuyés  sur  un  cal« 
caire  compacte  fin ,  qui  n'est  pas  la  craie ,  mais  qt|i  appar- 
tient à  une  formation  un  peu  plus  ancienne  qu'elle ,  et  qui 
m'a  paru  semblable  en  tout  au  calcaire  compacte  et  oolithiqne 
du  Jura  :  vérité  qui  est  maintenant  généralement  reconnue. 
Je  ne  me  rappelle  pas  avoir  vu  aucune  coquille  dans  ces 
lignites,  ni  oui  dire  qu'on  en  ait  trouvé. 

Mais,  de  l'antre  côté  du  Rhône,  dans  le  département  dQ 
Gard,  à  Saint- Paulet  près  du  pont  Saint-Esprit,  on  exploite 
un  gîte  de  lignite  trè»-abondant  et  remarquable  par  la  résine 
succînique  qu'il  renferme ,  et  par  les  coquilles  qui  l'accom** 
pagnent  et  qui  ont  tous  les  caractères  des  coquilles  lacus- 
tres :  ce  sont  celles  que  j'ai  désignées  sous  les  noms  d^umpuU 
laria  Faujasii,  de  m^lanie  et  de  cyrène.'  Il  est  accompagné  ' 
d'argile  plastique  et  recouvert  de  calcaire  grossier  k  cérithes* 
Le  lignite  de  Cezenon  près  Beziers ,  dans  le  département  de 
THérault,  qui  a  été  décrit  par  M«  Marcel  de  Serre,  est  situé 
sous  un  calcaire  grossier  à  cérithes ,  accompagné  -d'argile  et 
de  coquilles  d'eau  douce,  et  notamment  de  l'espèce  de  pla-* 
norbe  que  ce  naturaliste  a  nommée  P^  regularis. 

Le  lignite  qu'on  a  trouvé  près  de  Bordeaux,  dans  le  dé^ 
partement  des  Landes,  est  dans  un  sable  que  je  crois  pou^ 
voir  rapporter  à  celui  qui  recouvre  la  craie. 

Enfin,  je  rappellerai  les  dépôts  de  lignites  sons  le  basalte 
et  sous  les  autres  produits  des  volcans  éteints  de  l'ancien 
inonde,  que  j'ai  déjà  indiqués  à  l'histoire  géi^éraie  du  gisent 

1  Voyez -cq  les  figures  accompagnant  le  Mémoire  que  M.  Faujas  a 
donné  sur  ce  UgQite.  (Annales  du  Mue  >  toni.  XtV^  p.  314,  pi.  \^, 
Cg.  t  à  13.) 


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5;^  LIG 

ment  de  ce  combustible  fossile,  et  qu'on  trouve  dans  Je  Vî^ 
varais  et  dans  le  Haut-Vélay.  Leur  position  au-dessous  des 
basaltes  et  des  autres  roches  volcaniques  est  évidente  ;  mais 
celle  qui  est  relative  aux  terrains  qui  paroissent  leur  être 
inférieurs,  ne  l'est  pas  également.  M.  Bertrand-Roux,  qui  a 
si  bien  étudié  ces  terrains,  qui  les  a  décrits  avec  une  grande 
clarté  dans  un  ouvrage  dont  il  m'a  donné  communication 
et  qui  va  être  publié;  croit  ces  lignites,  ou  au  moins  plusieurs 
d'entre  eux ,  supérieurs  au  gypse  à  ossemens  de  ces  mêmes 
contrées. 

On  peut  encore  rapporter  aux  lignites  placés  sous  les  ter- 
rains basaltiques,  les  empreintes  de  végétaux,  et  notamment 
celles  qui  sont  si  nombreuses  et  si  variées  en  espèces ,  et  qu'on 
trouve  dans  une  marne  sablonneuse  et  même  dans  unebrecciole 
marneuse  à  structure  schistoïde,  prés  de  Roche-Sauve,  dans 
le  département  de  l'Ardèche ,  au  milieu  d'un  terrain  trappéen. 
Ce  gite  et  les  débris  de  végétaux  qu'il  renferme,  ont  été 
décrits  par  Faujas.' 

Je  passe  sous  silence  d'autres  petits  gîtes  de  lignite  sois- 
sonnois  du  Midi  de  la  France,  pour  arriver  aux  dépôts  de 
charboils  bitumineux  fossiles  qu'on  exploite  dans  le  dépar- 
tement des  Bouches-du-Rh6ne,  entre  Marseille,  Aix  et  Tou- 
lon ,  dont  la  ville  de  Tret  est  presque  le  centre.  Les  mines 
les  plus  remarquables  de  cet  arrondissement  sont  celles  de 
Mimet ,  Saint-Savournin ,  Gréasque ,  Gardannes ,  la  Cadiére , 
Fuveau  ,  Peynier ,  Belcodène ,  Peypin ,  Roquevaire  et  les 
Martigues. 

Ce  sont  des  dépôts  souvent  trés-puissans  de  combustibles 
fossiles,  qui  ont ,  dans  certains  lieux,  tout-à-fait  l'aspect  de  la 
houille,, et  même  de  la  houille  de  bonne  qualité,  quoique 
jamais  on  ne  puisse  les  employer  aux  mêmes  usages  qu'elles, 
c'est-à-dire,  pour  le  forgeage  et  le  soudage  du  fer  ;  ou  du  moins 
c'est  avec  tant  de  difficulté,  que  les  forgerons  n'emploient  celle 
qu'on  regarde  comme  de  qualité  supérieure  que  quand  ils 
ne  peuvent  se  procurer  de  la  véritable  houille.'* 

1  Annales  du  Musdam  d'histoire  naturelle ,  tom.  II. 
a  Notice  sur  la  constitution  écologique  du  bassin  houiller  du  dépar- 
tement des  Bouches  -  du  -  Rhône ,  par  M.  Blavier ,  ingénieur  en  chef  des 


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LIG  577 

Ces  couches,  au  nombre  d'environ  vingt -huit,  dont  six: 
seulement  peuvent  être  exploitées  ,  sont  en  stratification 
parallèle  avec  un  calcaire  marneux,  noirâtre  ou  brunâtre, 
quelquefois  schistoïde,  souvent  bitumineux  et  fétide,  qui 
n'a  ni  la  couleur,  ni  la  compacité,  ni  le  grain  fin,  ni  la  cas- 
sure esquilleuse  du  calcaire  du  Jura.  Quelques  couches  de 
marne  schisto- bitumineuse  séparent  les  précédentes,  et  for- 
ment avec  elles  une  épaisseur  totale  de  1 3o  mètres.  Les  bancs  de 
ce  calcaire  et  les  lits  du  combustible  charbonneux  qui  y  sont 
interposés,  sont  plus  ou  moins  inclinés;  m^is  ils  n'offrent  ni 
les  sinuosités  ni  les  flexions  des  lits  de  houille  ancienne. 

Les  lits  de  charbon  fossile  "^  alternant  avec  le  calcaire 
marno-bitumineux ,  renferment,  en  minéraux  disséminés  ou 
implantés,  des  pyrites,  du  fer  oxydé  lithoïde  (dans  beau- 
coup de  lieux,  et  principalement  aux  Martigues),  du  fer 
oxidé  ocreux,  et  même  de  Tocre,  dans  la  mine  de  la  Ca- 
dière  ;  du  calcaire  spathique,  quelquefois  un  peu  de  gypse; 
du  lignite  piciforme  jayet,  et  du  lignite  fibreux  noir,  com- 
pacte ,  très-bien  caractérisé  et  très-reconnoissable  pour  avoir 
appartenu  à  des  végétaux  arborescens  dicotylédones. ,  On  y 
trouve,  mais  fort  rarement,  quelques  empreintes  de  feuilles 
qui  appartiennent  à  Fespèce  que  M.  Adolphe  Brongniart  a 
décrite  et  figurée  sous  le  nom  de  phyllites  cinnamomifolia»  On 
y  rencontre,  mais  très-rarement  aussi,  des  ossemens  fossiles 
mal  conservés,  au  milieu  du  charbon  même,  de  celui  qui 
ressemble  le  plus  à  la  houille  :  M.  Cuvier  croit  qu'ils  ont 
appartenu  à  un  animal  du  genre  des  crocodiles.  Enfin,  on 
voit  dans  le  calcaire  bitumineux  qui  est  interposé  entre  les 
derniers  lits  de  charbon,  une  multitude  de  coquilles,  mais 
presque  toutes  si  comprimées,  si  brisées,  si  altérées,  que  pen- 
dant long-temps  on  n'a  pu  en  reconnoître  exactement  ni  les 
espèces  ni  même  les  genres.  On  peut  actuellement  présumer 
que  les  grandes  coquilles  bivalves,  épaisses,  sont  des  unio  ou 
des  cjyrènes ,  et  l'examen  que  j'ai  fait  de  la  charnière  d'une 
de  ces  coquilles ,  rapportée  dernièrement  par  M.  Bertrand- 


mines.  (Mëm.  de  la  soc.  acad.  d'Aix,  1822^  p.  aa  de  la  notice.)  — 
Statistique  des  Bouches-du -Rhône  >  par  M.  le  comte  de  YiHeneuve  . 
toni.  L",  p.  338,  397  et  471. 


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s?»  LIG 

Geslin ,  ne  me  laisse  pas  douter  qu^on  n'y  trouve  des  unio  ; 
les  petites  bivalves,  striées  parallèlement  au  bord,  qui  res- 
semblent à  des  corbules,  sont  rapportées  aux  cyclades  par 
M.  Toulouzan,  Parmi  les  coquilles  univalves,  les  unes,  assez 
jgrandes,  offrent  toute  l'apparence  d'une  mélanie  ;  d'autres, 
moyennes  et  striées ,  celle  d'une  autre  mélanie ,  d'une  pota« 
znide  ou  d'une  cérithe  ;  et  les  autres,  petites,  extrêmement 
déliées  et  alongées ,  ressemblent  ,  à  s'y  méprendre  ,  mais  à 
l'extérieur  seulement ,  au  huLimus  acicularii  de  Lamarck. 
(Ann.  du  Mas.,  tom.  VIII  ,  p.  69,  pi.  11,  fig.  12.)  £nfiu 
M<  Blavier  a  remis  dans  la  collection  du  Muséum  d'histoire 
naturelle  un  échantillon  du  calcaire  brun  de  ces  mines,  qui 
renferme  de  grandes  paludines  parfaitement  caractérisées. 

On  ne  voit  donc  dans  ces  terrains  charbonneux  et  bitu« 
mineux  aucun  des  caractères  minéralogiques  de  la  houille  , 
mais  bien  la  fétidité  des  lignites  dans  leur  combustion.  On 
n'y  voit  aucune  empreinte,  ni  de  filicites,  ni  d'astérophyllites, 
ni  de  calamités,  ni  de  syringodendron ,  ni  de  sigillaria ,  ni 
de  clathraria,  ni  de  sagenaria,  ni  en6n  d'aucun  de  ces  vé- 
gétaux si  remarquables  et  si  communs  dans  les^terrains  houil-'  . 
1ers  anciens.  M-  Toulouzan  indique  dans  les  parties  infé^ 
rieures  de  la  formation  une  feuille  ailée ,  semblable  à  une 
fougère  ;  mais  cette  indication  e&t  encore  trop  vague  pour 
qu'on  puisse  admettre  ce  fait  comme  parfaitement  établi.  On 
n'y  voit  aucune  coquille  marine  évidente,  et  ce  naturaliste  en 
convient;  celles  qu'on  a  pu  déterminer,  sont  des  coquilles 
d'eau  douce,  et  les  autres  ont  généralement  plus  de  ressem- 
blance avec  les  coquilles  lacustres  qu'avec  aucune  autre. 

Tous  ces  caractères  paroissent  rattacher  cette  formation  4 
l'une  de  celles  des  lignites,  et,  malgré  les  différences  d'aspect 
et  surtout  de  solidité  des  couches  calcaires  recouvrantes,  fe 
soupçonne  encore  qu'elle  appartient  à  celle  des  lignites^  sois- 
sonnois. 

Il  n'y  auroit  donc  que  la  position  relative  avec  les  roches 
environnantes  qui  pourroit  infirmer  ou  confirmer  ce  rap- 
prochement :  si  elle  ne  le  prouve  pas  sans  réplique ,  elle  ne 
le  rejette  pas  non  plus. 

D  après  la  position  de  ces  dépôts  calcaréo-charhonneux  dans 
des  vallons,  l'inclinaison  de  leur  cauche,  qui  ne  concorde 


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LIG  579 

pas  avec  celle  des  couches  des  montagnes  qiii  forment  ces 
vallons  (disposition  que  les  mineurs  reconnoissent  eux-mêmes 
en  disant  que,  dès  que  la  couche  de  charbon  vient  butter 
contre  la  montagne,  elle  se  perd  ;  disposition  que  j'ai  eu 
occasion  de  voir  assez  bien  dans  la  mine  et  dans  le  vallon 
de  Roquevaire) ,  je  ne  doutai  point  que  les  terrains  puissans 
de  lignites,  et  les  roches'  calcaires  de  sédiment  qui  les  ac* 
compagnent ,  n'eussent  été  déposés  dans  les  vallons  creusés  au 
milieu  du  calcaire  jurassique  qui  forme  le  sol  principal  de 
cette  partie  'de  la  Provence ,  et  que  ces  terrains  n'appartins- 
sent aux  terrains  de  sédiment  supérieurs  et  à  la  formation 
de  lignite  et  d'argile  plastique  qui  en  est  la  partie  la  plus 
inférieure.  Cette  présomption,  acquise  en  1820  par  l'examen 
de  la  mine  de  Roquevaire,  annoncée  dans  la  seconde  édition 
de  la  Description  géologique  des  environs  de  Paris' ,  est  con- 
firmée par  la  coupe  que  M.  Toulouzan ,  professeur  à  Marseille , 
à  faite  de  ces  terrains,  et  qui  les  représente  en  effet  en  stra- 
tification contrastante  avec  celle  du  calcaire  jurassique  des 
collines  contre  lesquelles  ils  sont  appliqués. 

Les  conséquences  que  ce  naturaliste  tire  de  cette  posi- 
tion ,  ne  sont  pas  cependant  conformes  aux  nôtres  :  non- 
seulement  il  n'établit  aucun  rapport  entre  ces  combustibles 
charbonneux  fossiles  ,  qu'il  nomme  constamment  houille ,  et 
les  lignites  jamais  il  leur  assigne  une  position  qui  les  placeroit 
dans  un  terrain  plus  ancien  même  que  la  craie ,  et  par  coU" 
séquent  très- différent  de  celui  auquel  nous  le  rapportons. 
Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  de  discuter  cette  question  ;  nous 
prendrons  nos  caractères  pour  établir  la  position  que  nous 
attribuons  à  ces  dépôts  de  charbon  bitumineux  fossile ,  non- 
seulement  dans  ce  que  nous  avons  vu  nous-mêmes,  mais  dans 
les  propres  données  qui  nous  sont  fournies  par  M.  Toulouzan 
dans  la'  Statistique  des  Bouches-du-Rhônc. 

Les  collines,  quelquefois  très-hautes,  qui  bordent  les  val- 


1  Édition  de  i8a9>  p.  111.  J'ai  pris  un  grand  nombre  des  faits  qui 
m'ont  conduit  à  ce  résultat  dans  les  notes  et  les  échantillons  qui  m'ont 
été  remis  par  MM.  Hérault  et  Blavier,  ingénieurs  des  mines  dans  le 
département  des  fiouches-du-R}iône,  et  dans  ceux  que  j'ai  recueillis 
autrefois»  en  1794^  et  dernièrement  en  1820, 


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38o  LIG 

lées  dans  lesquelles  sont  situés  ces  dépôts  charbonneux,  sont 
couiposées  d'un  calcaire  compacte  ,  fin,  gris-jaunàtre ,  à  cas- 
sure esquilleuse ,.  etc.  l  qui  a,  dans  les  lieux  où  je  l'ai  vu , 
et  comme  )e  viens  de  le  dire,  tous  les  caractères  du  calcaire 
jurassique. 

Le  dépôt  charbonneux  n'est  pas  ordinairement  appliqué 
immédiatement  sur  ce  calcaire  compacte;  il  en  est  séparé 
par  des  roches  qui  paroissent  appartenir,  les  unes  aux  assises 
supérieures  du  calcaire  jurassique  ,  ou  à  celles  du  terrain 
de  craie,  les  autres  aux  lits  les  plus  inférieurs  du  terrain 
dont  la  formation  charbonneuse  fait  partie.  M.  Toulouzan 
en  désigne  plusieurs  sous  les  noms  de  calcaire  chlorité  et  cal- 
caire argileux-fissile^  qui  renferme  des  ammonites;  de  calcaire 
sableux  y  renfermant  des  grains  de  sablé  quarzeux,  de  calcaire 
siliceux  et  de  grès  brun ,  nuancé  de  diverses  couleurs.  Ces 
diverses  roches,  dont  nous  sommes  forcé  d'abréger  beaucoup 
la  description,  pourroient  être  regardées  comme  les  analo* 
gués  de  la  glauconie  crayeuse  et  sableuse  (craie  chloritée 
et  green-sand)^  de  la  craie-tufau  ou  sableuse  qui  surmonte 
le  calcaire  du  Jura  et  qui  forme  les  assises  inférieures  du 
terrain  de  craie  :  cela  est  d'autant  plus  vraisemblable ,  qu'on 
voit  au  S*  E.  de  la  montagne  de  Sainte- Victoire,  qui  est 
de  calcaire  alpin,  et  dans  une  autre  partie  de  la  Provence, 
dans  le  bassin  de  Saint-Remi,  le  calcaire  du  Jura  dans  le 
premier  lieu,  et  le  calcaire  alpin  dans  le  second,  surmontés 
immédiatement  par  la  série  suivante  :  calcaire  siliceux ,  caU 
caire  horizontal  ou  coquillier,  dont  la  détermination  est  bien 
incertaine,  et  formation  crayeuse* 

Mais  la  présence  du  terrain  crayeux  au-dessous  du  terrain 
charbonneux  qui  nous  occupe,  quoique  très -utile  pour  dé- 
terminer sa  moins  ancienne  formation,  n'est  cependant  pas 
tellement  importante  à  notre  objet,  que  nous  devions  entrer 
dans  les  longs  détails  qu'il  seroit  nécessaire  de  donner  pour 
établir  cette  présence  ;  d'ailleurs  je  ne  sache  pas  qu'on  l'ait 
jamais  vu  directement  au-dessous  du  terrain  charbonneux  :  ar- 
rivons donc  à  la  roche  qui  forme  le  fond  de  ce  terrain. 
C'est  une  argile  schisteuse,  très-tenace,  contenant  beaucoup 
de  pyrites,  et  que  les  savans  auteurs  de  la  description  mi- 
néralogique  du  terrain  houiller  de  la  Pj^ovence  comparent 


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'^ux'-mêmesk  V argile  plaitique ,  roche  accompagnant  si  con»» 
tamment,  comme  on  vient  de  le  voir  et  comme  on  le  re* 
marquera  plus  loin,  les  dépôts  de  lignites,  principalement 
dans  l«ur  partie  inférieure.  C'est  au-dessus  de  cette  argile  que 
commence  le  terrain  houiller,  ou,  comme  nous  persistons 
à  l'appeler,  le  terrain  de  lignite.  [ 

Mais  il  ne  suffit  pas,  pour  mettre  un  terrain  dans  sa  place 
géognos tique ,  de  déterminer  Tépoque  de  formation  de  ceux 
sur  lesquels  il  repose  ;  il  faut,  et  c'est  même  un  des  points 
les  plus  importans  et  en  même  temps  des  plus  difficiles, 
déterminer  celle  du  terrain  qui  le  recouvre. 

Or,  cette  condition  n'est  souvent  difficile  à  remplir  que 
parce  qu'elle  est  rare;  c'est  précisément  ici  le  cas.  Le  terrain 
charbonneux  est  rarement  recouvert  par  d'autres  terrains 
que  par  les  bancs  calcaréo -schisteux  et  bitumineux  de  sa 
propre  formation.  Cette  circonstance,  que  j'ai  eu  occasion 
de  remarquer,  résulte  aussi  des' descriptions  rapportées  par 
M.  Blavier  et  par  M.  Toulouzan  lui-même,  et  surtout  âes 
coupes  qu'il  donne  de  ce  terrain  et  qui  ne  font  voir  aucun 
autre  terrain  étranger  au-dessus  de  lui. 

Cependant  il  en  admet  un  premier  et,  par  induction  géo- 
logique ,  un  second  :  le  premier  est  celui  qu'il  nomme  cal- 
caire horizontal ,  auquel  il  applique  le  synonyme  allemand 
de  Musûhelhalk ,  qu'il  traduit  par  calcaire  coqaillier;  le  se- 
cond est  le  terrain  crayeux. 

Il  nous  est  impossible  d'entrer  dans  les  détails  de  discus- 
sion nécessaires  pour  savoir  ce  que  l'on  doit  entendre  ici  par 
calcaire  eoquillier;  si  le  terrain  cvayeux  est  bien  de  la  craie 
normande  ;  si ,  en  supposant  qu'on  ait  vu  le  calcaire  eoquil- 
lier en  place  sur  le  terrain  houiller  de  Provence,  on  y  a 
jamais  vu  la  craie  du  bassin  de  Saint-Remi.  J'essaierai  de 
traiter  ces  questions  avec  les  développemens  qu'elles  exigent 
dans  un  autre  écrit;  je  dois  me  contenter  de  consigner  ici 
les  conséquences  que  je  crois  pouvoir  déduire  de  l'examen 
que  j'en  ai  fait. 

Or,  1.",  on  ne  cite  aucun  lieu  où  l'on  ait  vu  directement 
le  calcaire  horizontal  ou  eoquillier  (c'est  le  même) ,  placé  en 
couche  régulière,  c'est-à-dire,  en  position  primitive,  sur  le 
terrain  charbonneux.  L'auteur  dit  bien  qu'il  y  est;  mais  on 


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S8a 


LIG 


a  lieu  de  croire  que  c'est  plutôt  par  induction  géologique 
que  diaprés  Tobservation  d^une  superposition  immédiate. 

Cependant,  au  plan  d'Aups,  la  formation  charbonneuse  est 
recouverte  ;  cela  parof  t  évident  :  elle  Test  par  un  calcaire 
que  M.  Toulouzan  rapporte  au  calcaire  coquilUer  ;  mais  ce 
calcaire  est  ici  en  fragment  et  forme  une  brèche ,  et  ce  géo« 
logue  le  désigne  toujours  sous  le  nom  de  la  brèche  coquilUèrt 
du  plan  d^Aups, 

Or,  c'est  un  principe  de  géologie,  que  les  brèches,  les 
poudîngues  et  tous  les  autres  terrains  élastiques  ou  de  trans- 
port, peuvent  être  de  beaucoup  postérieurs  aux  roches  qui 
les  composent  ou  dont  ils  renferment  des  débris* 

Les  auteurs  de  la  Géognosie  du  département  des  Bouches- 
du-Rhône  ont  donné  une  énumération  des  corps  organisés 
fossiles  renfermés  dans  le  calcaire  coquillier  et  dans  la 
brèche  du  calcaire  coquillier.  Le  premier  ne  s'étant  point 
encore  montré  en  couche  étendue  sur  le  terrain  charbon- 
neux ,  nous  ne  nous  occuperons  pas  ici  de  ses  fossiles  ;  mais 
nous  rapporterons  la  liste  de  ceux  qui  ont  été  observés  dans 
la  brèche  coquillière,  comme  un  des  faits  les  plus  impor- 
tans  pour  établir  Tépoque  de  formation .  des  fragmens  de 
cette  brèche ,  du  terrain  qu'elle  compose ,  et  de  ce  terrain 
lui-même  dans  le  cas  où  il  ne  seroit  pas  aussi  complètement 
de  transport  que  le  nom  et  la  description  donnés  par  M. 
Toulouzan  doivent  le  faire  présumer. 

-Corps  organisés  fossiUê  de  la  brèche  coquillière  du  plan  âlAufs, 
qui  recouvrent  le  lignite  brun  de  ce  lieu,  diaprés  MM.Touloutan 
^    et  Negrel-Feraut.  ^ 


DÉSIGNATION 

LIEUX  ET  TERKALNS 

DES    GENRES    ET    ESPÈCES  , 

où 

d'après  Lamarck. 

ON    LES    COKNOÎT    FOSSILES. 

Dentaiium  elephantinum . . . 

Terrains  de  sédiment  «npérieurs  de  Tludie. 

—          aprinum ♦ . 

Ibid, 

— >         striatum 

îhid. 

—         entulit  ......*. 

Dans  les  terrains  àe  m^me  formation  de 

Grignon  et  de  Oax» 

•—         coarciatum 

Lltalie  et  Dat. 

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LIG 


sas 


DÊStGNATION 

DES    GENRES    ET    ESPECES, 
d'après  Lamarck. 


Balanus  pustalarîs 

Solen  vagina « 

—    sirigilatus  > . .  * 

Lutraria  solenàides 

Mactra  deltoïdes.  .».»...• 
Grassatella  tumida 

'— '         sinuata 

"•^         itriatula 

—  compressa 

—  trigonata. .  .  . . . 

Erycina  cardioides. 
Corhula  gallica.  ...  * 

—  rugosd ♦ . 

—  striata 

Pttrieola  chamoides 

f^enericardia  lœvicosta. . . . 

-^  eiegans 

Cerithium  tuberculatum, . . 


LIEUX  ET  TERRAINS 

où 

Off   LES  CONIfOÎT   FOSSttES* 


' —  mutahile  *  ♦ . 
—  petritolum. 
-?—         tursidum. 


Des  terrains  cte  sëdî ment  supérieurs  d'iûli^-. 

Grigdon. 

Environs  de  Rordeaut  et  de  D«i. 

L'Italie. 

Bordeaux  et  Grignotié 

Grignon. 

Environs  de  Bordeaut^ 

Saint  -  Brieux. 

Grignon  et  Gourtagnon. 

Grignon. 

Grignon* 

Grignon  et  Bordeaux* 
Grignon. 

Terrains  de  sédiment  superieUrA  d'Italie. 
Mêmes  terrains  dits  faluns  de  Touraine. 
Grignon. 

Terrains  de  Paris  ;    Grignon^  Courtagnop^ 
Bordeaux,  etc« 

Ibid. 

Aid. 


Les  géologues  qui  se  sont  occupés  du  rappol't  des  espèces 
de  corps  organisés  fossiles  avec  les  époques  de  formation 
des  terrains,  ne  trouveront  pas  dans  cette  énumération  une 
seule  espèce  des  calcaires  auxquels  les  géologues  aHemand$ 
donnent  le  nom  de  Muschelïaïk  et  qui  font  partie  des  as- 
sises inférieures  de  la  formation  du  Jura.  Ils  y  trouveront, 
au  contraire ,  les  coquilles  les  plus  caractéristiques  du  cal"- 
caire  grossier,  supérieur  à  la  craie,  de  celui  qui  fait  partie 
des  terrains  qu'on  nomme  tertiaires. 

MM.  Toulou2an  et  Negrel  n'ayant  point  dil  comment  ils 
ont  déterminé  les  espèces,  dont  les  noms  spécifiques  sont 
nouveaux  pour  nous,  nous  ne  pouvons  tirer  aucune  consé- 
quence de  la  présence  de  ces  espèces ,  qui,  au  reste,  se  ré- 
duisent à  deux  :  mais  le  nombre  de$  espèces  connues  est  plus 


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384  LIG 

que  suffisant  pouir  établir  une  identité  de  formation  presque 
incontestable  entre  le  terrain  du  plan  d'Aups  et  les  terrains 
tertiaires  de  Paris  et  de  l'Italie.  Enfin,  si  nous  comparions 
cette  énumération  avec  celles  que  donnent  les  mêmes  natu- 
ralistes des  coquilles  du  calcaire  coquillier  en  place ,  on  re- 
marqueroit  avec  nous  qu'il  n'y  a  que  très -peu  d'espèce» 
qui  soient  communes  à  ces  deux  terrains,  et  qu'il  est  par 
conséquent  peu  probable  que  ce  soit  le  même  terrain  dans 
des  circonstances  différentes. 

Le  placement  des  terrains  charbonneux  de  Provence  dans 
la  formation  des  lignites  supérieurs  à  la  craie ,  étant  une 
opinion  qui  ne  me  paroît  pas  avoir  encore  été  émise,  et  cette 
opinion  devenant  douteuse  d'après  lès  résultats  qu'ont  tirés 
de  leurs  observations  des  géologues  qui  ont  étudié  ce  pays 
beaucoup  mieux  que  je  n'ai  pu  le  faire,  je  n'ai  pas  cru  pou- 
voir l'admettre  ici,  sans  donner,  avec  quelques  développe- 
mens,  les  raisons  et  les  faits  sur  lesquels  je  la  fonde. 

Ainsi,  si  je  ne  me  suis  pas  trompé,  les  prétendus  terrains 
houillers  de  la  Provence  appartiendroient  à  la  fornâation  des 
lignites,  probablement  à  celle  du  lignite  soissonnois  ou  du 
terrain  de  sédiment  supérieur;  car,  s^ils  n'en  présentent  pas 
tous  les  caractères,  on  remarquera  qu'ils  ne  présentent  non 
plus  aucun  de  ceux  qui  paroissent  propres  à  la  formation  du 
lignite  de  l'île  d'Aix  ou  inférieur  à  la  craie. 

L'inclinaison  des  couches  de  lignite  de  la  Provence ,  la  so- 
lidité des  roches  qui  les  accompagnent ,  les  grandes  coquilles 
bivalves  qu'on  y  trouve,  l'aspect  de  bonne  houille  qu'on  y 
voit  souvent,  nous  conduisent  à  un  autre  gîte  de  charbon 
bitumineux  fossile  qui  offre  tous  ces  mêmes  caractères,  mais 
d'une  manière  encore  plus  tranchée  :  c'est  celui  d'Entre- 
Verne  ,  non  loin  d'Annecy  en  Savoie. 

Il  est  situé  presqu'au  milieu  des  Alpes,  vers  le  sommet  d'une 
montagne  élevée  de  1060  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer, 
en  couches  extrêmement  inclinées;  des  poudingues  analogues 
au  poudingue  polygénique  {NflgeJ/ÏMc)  et  des  psammites  mo- 
lasses l'accompagnent.  La  roche,  qui  est  évidemment  en  stra- 
tification concordante  avec  les  lits  de  charbon  ,  est  un  calcaire 
gris  bleuâtre  marneux ,  ou  un  calcaire  brun  bitumineux  tra- 
versé d'une  multitude  de  veines  de  calcaire  spathique. 


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LIG  388 

Ces  dernières  roches  renferment  des  coquilles  absolument 
étrangères  à  tieltes  qu'on  trouve  ordinairement  dans  le  cal- 
caire compacte  fin,  grUt-pkle,  à  cassure  esquilleuse,  ayant 
toute'  Fapparence  du  calcaire  alpin  le  plus  homogène  et  le 
plus^  fin ,  et  qui  fait  la  maisse  des  montagnes  sur  lesquelles 
est  «tuée  la  mine  d'Ëntreverne. 

Ces  coquilles,  qui  n'ont  pas  encore  été  déterminées  et  qui 
sont  en  général  dans  un  état  qui  rendroit  une  détermination 
exacte  presque  impossible ,  sont  :  i  ."^  de  grosses  coquilles  turbi^ 
nées  qui ,  par  la  forme  et  la  disposition  des  ornemens ,'  ont 
beaucoup  de  ressemblance  avec ,1e  cerithium  margaritaceum  de 
Brocchi  ;  2*^  de  grosses  coquilles  bivalves  épaisses ,  dont  on  voit 
bien  la  forme ,  mais  dont  on  ne  peut  pas  voir  la  charnière , 
et  qui  ont  la  plus  grande  ressemblance  avec  les  mulettes  de 
nos  rivières  {unio  pictorum^  Lamarck);  ZJ"  enfin ,  des  coquilles 
discoïdes  écrasées,  qui  paroissent  être  ou  des  hélices  ou  plutôt 
encore*  des  planorbes.  Celles-ci  sont  dans  les  lits  mêmes  de 
charbon  ;  et  c'est  principalement  sur  ce  caractère  positif , 
sur  la  fétidité  du  combustible ,  et  sur  l'absence  de  tout  autre 
cl^ractère  opposé,  que  j'établis  la  présomption  que  le  dépôt 
ebarbonneux  d'Ëntreverne  appartient  à  la  formation  d'eau 
4ouce  des  lignites  probablement  postérieurs  à' la  craie.  M^ 
Beudant  partage  cette  opinion. 

*  Le  charbon  que  renferme  cette  mine  y  forme  des  lits; 
il  a  quelquefois  l'apparence  de  la  meilleure  houille  ;  il  est 
jioir,  luisant,  friable  ;.  il  brûle,  bien  et  avec  bour^ouffle- 
ment  ;  mais  il  répand  une  odeur  très-fétide  :  il  y  en  a  d^au- 
tre  d'une  bien  Rioins  bonne  qualité,  qui  est  brun,  fissile,  et 
qui  a  l'aspect  du  lignite  terne. 

La  position  élevée  de  ce  gîte ,  son  inclinaison  même ,  ne 
peuvent  être  apportées  comme  une  objection  aUx  rapports  de 
formation,  que  -nous  présumons.  J'ai  tâché  de  faire  remarr* 
quer  ailleurs',  que,  dans  les  Alpes,  les  terraizis^  de  la  plaine 
avoient  été  compie  portés  à  une  grande  élévation ,  et  parois** 
soient  avoir  éprouvé  des  dérangemens  et  des  altérations  qui 
pouvoient  être  regardés  comme  une  suite  des  causes  qUi  les 

—  ■■      a»  ■      ■     ■  -     .■  '  ■■■■!«'—■      »        ■  ■        '  ■■■ ■  I  ■    I  ■■    .1      ■« ipm, 

1  Mémoire  sur  les  terrains  de  sëdiuient  supérieurs  calcârëo-trapp«eni« 
Introd.^  et  texte  ^  p.  41.  Paris  >  cheiLieTrault^  .i6iat3. 

2G.  flS 


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586  LIG 

avoient  mis  dans  cette  position  élevée  et  toute  particulière. 

D'autres  lieux  vont  nous  présenter  des  faits  qui  ne  lais- 
seront plus  dans  Tisolement  ceux  cfue  nous  venons  de  rap- 
porter. 

Dans  le  Nord  et  le  Nord -est  de  la  France  ,  et  dans  les  pays 
flamands  et  allemands  qui  s'y  lient  géographiquement,  ou 
connoît  des  minés  nombreuses  de  lignites ,  célèbres  par  le 
produit  de  leur  exploitation. 

£n  remontant  la  vallée  du  Rhin,  on  a,  en  Allemagne  : 

Dans  les  environs  de  Cologne ,  les  masses  immenses  de  li- 
gnite terreux  de  Bruhl  et  de  Liblar,  renfermant  des  troncs 
énormes  de  lignite  fibreux,  qui  proviennent,  les  uns  d'ar- 
bres dicotylédones ,  les  autres  d'arbres  monocotylédones  et  des 
fruits  de  ces  derniers  arbres,  qu'on  ne  peut  méconnoître  pour 
ceux  d'un  palmier  cocotier.  M.  Faujas  et  d'autres  naturalistes 
ont  remarqué  qu'on  ne  trouvoit  dans  cet  amas  ni  racine, 
ni  rameau ,  ni  feuille  :  ce  qui  sembleroit  indiquer ,  non  pas 
précisément  comme  ils  le  pensent,  que  les  arbres  qui  y  sont 
enfouis  appartenoiënt  aux  familles  qui  n'ont  que  des  tiges 
simples;  mais  plutôt,  selon  nous,  qu'ib  n'ont  point  vécu  dans 
ee  lieu,  et  que  les  parties  faciles  à  transporter,  comme  les 
troncs  et  les  fruits ,  y  ont  été  amenées  par  des  courans  d'eau.  On 
trouve  dans  les  environs  l'argile  plastique  employée  dans  les 
fabriques  de  poterie  de  Cologne,  et  très -probablement  au- 
dessous  la  craie  tufau ,  qui  est  la  roche  fondamentale  du  pays. 

Au  Putzberg,  au  S.  S.  O.  de  Bonn,  il  y  a  encore  un  autre 
gîte  de  lignite  fort  remarquable  qui  a  été  décrit  par  M.  N6g- 
gerath ,  et  qui  semble  être  une  dépendance  de  celui  de 
^ruhl. 

Le  sol  fondamental  qui  fait  la  base  du  Putzberg ,  paroit 
appartenir  à  la  formation  de  transition.  Les  lits  de  lignite , 
au  nombre  de  six  à  sept,  sont  interposés  dans  des  couches 
d'argile  sableuse,  d'argile  plastique,  dont  les  couches  supé- 
rieures renferment  des  cailloux  roulés  de  jaspes  schisteux, 
de  calcaire  noirâtre,  de  fer  oxidé  géodique.  On  trouve  dans 
ee  lignite  des  fruits  qui  ressemblent  à  des  cônes  de  pin  ou 
de  mélèze ,  et  un  grand  nombre  de  petits  grains  arrondis  et 
pyriteux,  des  empreintes  de  feuilles,  etc.  Les  pyrites  qu'il 
contient  ont  donné  lieu  à  l'établissement  de  quelques  fabri* 


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LIG  587 

ques  d*alun.  On  assure  iinssi  y  avoir  trouvé  des  ossemens, 
ce  qui  se  lie  avec  ce  que  cous  allons  rapporter  du  Bastberg.' 
On  trouve  des  lignites,  à  peu  près  avec  les  mêmes  circons- 
tances ,  sur  la  rive  droite  du  Rhin ,  dans  le  pays  de  Berg.    > 

Quand  la  vallée  du  Rhin  se  rélargit  au-dessus  de  Worms, 
on  retrouve  d'autres  poissans  dépôts  de  lignite,  dont Tépoque 
de  formation  est  établie  par  les  nombreux  débris  de  corps  or- 
ganisés qu'ils  renferment  :  c'est  au  mont  Bastberg,  au  pie4 
des  Vosges,  et  non  loin  de  Bouxviller  en  Alsace,  que  s'ex- 
ploite une  puissante  couche  de  lignite  alumineux,  accom- 
pagné d'argile  plastique ,  bitumineuse ,  et  qui  est  placée  sous 
un  calcaire  d'eau  douce ,  renfermant  un  grand  nombre  de 
coquilles  fossiles  d'eau  douce,  notamment  des  paludines  gi- 
gantesques, deslimnées,  des  planorbes,  tous  d'une  grande 
dimension ,  et  des  os  de  lophiodon.  Ce  lignite  a  enveloppé  au 
milieu  de  ses  couches  des  os  de  l'animal  que  M.  Cuvier 
avoit  déjà  reconnu  dans  les  dépôts  charbonneux  de  la  côte 
de  Oénes,   et  qu'il  a  nommé  anthracotherium. 

Le  tout  paroi t  être  recouvert  de  calcaire  marin ,  de  la  for^ 
mation  de  sédiment  supérieur,  sans  que  ce  rapprochement 
soit  encore  parfaitement  constaté. 

Mais  le  lignite  de  Lobsann  prés  Wissembourg,  qui  n'est 
pas  loin  du  précédent,  et  qui  est  accompagné  de  minerais 
de  fer  en  grains  et  de  bitume,  est  situé,  suivant  M.  Calm<^ 
let,  dans  un  terrain  tertiaire  dont  un  grés  coquillier  fait 
partie.  On  trouve  dans  la  masse  de  ce  lignite  ]a*variété  bacil- 
laire noire ,  absolument  semblable  à  celle  de  Kaepfnach  ,  sur 
le  bord  du  lac  de  Zurich. 

Par  conséquent  ces  lignites  paroissent,  par  tous  leurs  ca- 
ractères ,  être  de  même  formation  que  le  lignite  soissonnois. 

En  Angleterre  ,  il  y  a  plusieurs  gîtes  de  lignite  remarqua- 
bles, soit  par  leur  exploitation,  soit  par  les  particularités 
géologiques  qu'ils  présentent. 

Nous  citons,  parmi  ces  derniers,  le  dépôt  qui  forme  l'ile 

1  C'est  en  rendamt  compte  de  ce  mémoire  da|i9  le  nouveau  Bulletin 
des  sciences  (tom.  III,  Juin  lôia  ,  p.  89),  que  j'ai  émis  formellement 
Vopinion  de  la  différence  considérable  qu'il  y  a  entre  les  houilles  et 
les  lignites,  et  celle  de  la  formation  de  ce  dernier  combustible  dans 
les   eaux  douces. 


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588  LIG 

de  Sheppey  à  Fembouchure  de  la  Tamise  ;  la  quantité  de 
fruits  de  toutes  sortes  qu'on  y  trouve ,  rend  ce  lieu  très-ins- 
tructif pour  Fétude  des  végétaux  fossiles.  Malgré  leur  appa- 
rence de  parfaite  conservation ,  il  est  très -difficile  de  les 
déterminer  avec  certitude.  Nous  avons  indiqué  plus  haut  ceux 
qui  sont  le  mieux  caractérisés;  ils  sont  presque  tous  pénétrés 
de  pyrites ,  et  la  vase  qui  les  enveloppe  a  beaucoup  de  rap- 
port ayec  Targile  pli^stique.  Ce  sont  là  les  seuls  caractères 
géologiques  qu'offre  ce  gîte;  mais  tous  les  géologues  anglois 
le  regardent  comme  supérieur  à  la  craie ,  et  par  conséquent 
comme  appartenant  à  la  même  époque  de  formation  que 
les  lignites  soissonnois*  Néanmoins  se  sont-ils  formés ,  comme 
eux,  dans  des  eaux  lacustres?  C'est  ce  dont  on  pourroit 
douter,  quand  on  considère  la  quantité  considérable  de  crabes 
marins  qui  sont  fossiles  et  même  pétrifiés  au  milieu  de  cette 
même  argile ,  et  Fabseçce  de  tout  corps  organisé  connu  pour 
avoir  dû  vivre  dans  les  eaux  douces. 

Le  terrain  sur  lequel  est  situé  la  ville  de  Londres,  et 
qu'on  peut  rapporter,  par  les  coquilles  fossiles  qu'il  ren- 
ferme, aux  assises  inférieures  du  calcaire  grossier  pariâen, 
présente  quelques  débris  de  lignite,  et  les  résines  succini- 
^ues  qui  en  sont  le  compagnon  ordinaire. 

L'île  de  Wight  renferme  plusieurs  lits  de  lignite  terreux , 
mêlés  de  parties  distinctes  de  végétaux.  A  Newhaven ,  sur  la 
c6te  de  Sussex,  le  lignite  est  accompagné  de  fruits  qui  pa- 
Toissent  avoir  appartenu  à  des  arbres  de  la  famille  des  pal- 
«niers ,  et  recouvert  d'un  terrain  marin ,  caractérisé  par  les 
cérithes ,  les  cithérées  et  les  huîtres  qu'on  y  observe  ;  enfin 
on  retrouve  près  de  Poole  Harbour ,  en  Dorsetshire  ,  encore 
à  peu  près  le  même  lignite  terreux ,  dans  la  même  position 
géognostiqu^e ,  et  accompagné  de  psammites  qui  paroissent 
avoir  de  l'analogie  avec  les  psammites  molasses  de  la  Suisse. 

Il  y  a  dans  le  Devonshire ,  à  Bovey  près  d'Exeter ,  un  dé- 
p^t  de  lignite  puissant  de  deux  à  trois  mètres,  connu  sous 
le  nom  de  charbon  de  Bovey,  et  qui  a  fourni  à  M.  Hatchett 
le  sujet  d'une  analyse  que  nous  avons  rapportée^  Ce  dépôt 
est  principalement  composé  de  troncs  d'arbres  qui  sont 
aplatis  \  il  est  d'un  brun  foncé,  et  composé  de  lignite  fibreux 
et  de  lignite  piciforme  qui  fournit  un  très- bon  combustible. 


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tIG  389 

On  j  trouve  une  résine  particulière  ,  très -différente  du 
succin ,  que  M.  Hatchett  a  nommée  retinasphalte  ,  et  qui  re- 
présente les  résines  succîniques  de  cette  formation;  Il  est 
placé  sur  de  Targile  et  recouvert  par  du  sable. 

En  Suisse  ,  tous  les  lieux,  dans  lesquels  on  a  cité  pendant 
Ion  g- temps  des  mines  de  charbon,  et  que  quelques  géologues 
modernes'  indiquent  encore  comme  renfermant  de  la  houille 
{Steinkohle) ^  ne  présentent  que  des  dépôts  de  lignite;  et 
cette  formation,  établie  parades  caractères  tranchés,  avoués 
de  la  plupart  des  géologues,  nous  disposera  à  admettre  plus 
facilement  celles  de  Provence  et  d'Entreverne. 

Parmi  ces  dépôts,  les  uns  sont  au  pied  N.  O.  des  Alpes, 
dans  ce  bassin ,  alongé  en  forme  de  grande  vallée ,  qui  sépare 
les  Alpes  du  Jura* 

Les  autres  sont  sur  des  points  élevés  dans  des  hautes  val- 
lées du  Jura  ou  des  Alpes ,  et  ceux-ci ,  beaucoup  plus  rares,  se 
réduisent  jusqu'à  présent,  pour  les  Alpes ,  à  la  mine  de  char- 
bon d'Entreverne ,  si  on  veut  l'admettre  pour  lignite ,  et  pour 
le  Jura  à  celui  du  Locle  dans  la  principauté  de  Neufchatel. 
Ce  dernier  n'a  donné  que  des  indices  de  lignites  dans  un 
terrain  d'eau  douce  bien  caractérisé,  placé  dans  le  vallon 
du  Locle,  à  neuf  cent  cinquante  mètres  au-dessus  du  niveau 
de  la  mer.  Use  présente  en  couches  inclinées  et  contournées, 
et  nous  fait  voir,  dans  un  terrain  de  formation  très-nouvelle, 
un  exemple  de  contoumement  et  d'inclinaison  de  couche 
qui  nous  indique  l'influence  des  mouvemens  des  terrains  in- 
férieurs sur  les  terrains  superficiels  et  récens  en  comparaison 
d'eux.  " 

Tous  les  autres  dépôts  de  lignite  sont  dans  la  grande  vallée 
qui  s'étend  du  lac  de  Genève  au  lac  de  Constance.  On  trouve, 
en  la  suivant  dans  cette  direction  et  en  pénétrant  quelque- 
fois dans  l'ouverture  dés  vallées  transversales  des  'Alpes ,  les 
lignites  : 


1  Keferstein^  Carte  géologique  de  la  Saitse.  'Weimar,  1631. 

2  J'ai  décrit  avec  quelques  détails  ce  terrain  et  la  plupart  des  gltee 
de  lignites  de  la  Suisse,  cités  plus  bas ,  dans  la  Description  géologique 
des  environs  de  Parité  éd.  de  lOaa»  p.  112  et  3o5. 


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390  LIG 

De  Vernîer  près  Genève ,  décrite  par  M.  Sorct ,  et  qui  of- 
frent des  exemples  de  gypse. 

De  Paudex  prés  Lausanne,  dont  les  lits  sont  remplis  de 
limnées,  de  planorbes  et  d'anodontes. 

De  Saint  -  Saphorin  près  Vevay ,  où  ces  coquilles  sont 
moins  abondantes,  mais  où  le  lignite  approche  par  son  as- 
pect de  c'elui  de  la  houille. 

I)e  Moudon,  au  N.  de  Lausanne,  remarquable  par  la  puis- 
sance et  rétendue  des  couches. 

De  Kœpfnach  près  d'Horgen ,  sur  la  rive  occidentale  du 
lac  de  Zurich.  Celui-ci  a  tout-à-fait  Tapparence  d'une  mine  de 
houille  :  la  couche  est  noire,  brillante,  puissante;  le  com- 
bustible est  d'assez  bonne  qualité.  Cette  couche  est  accom- 
pagnée de  mélanies,  de  limnées,  de  planorbes  en  grand 
nombre  et  de  lignite  bacillaire  noir,  qui  est  probablement 
une  racine  de  monocotylédon  ;  il  renferme  des  débris  de  mam- 
mifères ,  parmi  lesquels  M.  Meîsner  a  reconnu  des  dents  de 
mastodonte  et  de  castor. 

D'Œningen  près  du  lac  de  Constance*  Les  couches  qui  le 
surmontent,  sont  célèbres  par  la  quantité  considérable  de 
débris  organiques  qu'elles  renferment,  et  qui  ont  appartenu  à 
des  végétaux,  à  des  mammifères,  à  des  reptile^,  à  des  pois- 
sons, à  des  mollusques  testacés,  à  des  crustacés  ;  mais  tous, 
sans  aucune  exception,  étoient  les  habitans  de  la  surface  du 
sol  ou  des  eaux  douces:  par  conséquent,  tous  les  caractères 
.  d'une  formation  lacustre  non  mélangée  se  trouvent  réunis  ici. 
Les  lits  de  lignites  sont  très-peu  puissans,  et  ont  été  bientôt 
abandonnés. 

Tous  ces  dépôts  de  lignites  ont  la  même  position  ;  ils  sont 
tous  situés  dans  cette  roche  d'agrégation  que  l'on  apelle  à 
Genève  molasse^  et  que  j'ai  désignée  par  le  nom  méthodique 
de  psammite  molasse.  J'ai  cherché  à  établir'  que  cette  roche 
étoit  de  même  époque  de  formation  que  les  couches  infé- 
rieures du  calcaire  grossier  parisien  ou  de  l'argile  plastique  ; 
car  leur  position  précise,  par  rapport  aux  autres  parties  du 
terrain  de  sédiment  supérieur,  ne  me  paroit  pas  encore  par- 


1  Descript*  géol.  des  envir.  de  ParU^  éd.  de  182a,  p.  186. 


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LIG  391 

faitement  dëterminëe.  Cette  opinion  est  assez  généralement 
admise,  et  notamment  par  MM.  Buckland,  Beudant,  de 
Humboldt^  Merian  de  Bàle,  etc.  Les  lignites  qui  y  sont  ren« 
fermés,  ont -la  même  position  géognostique  que  le  lignite 
soissonnois ,  et  peuvent  y  être  rapportés ,  quelle  que  soit  leur 
position,  basse  ou  élevée,  superficielle  ou  profonde ,  et  quoi* 
qu'Us  soient,  comme  auprès  de  Vevay,  recouverts  par  une 
roche  (le  poudingue  polygénique,  nageljlue)  qui,  dansqueU 
ques  parties  des  Alpes,  forme  des  montagnes  de  deux  mille 
mètres  d'élévation  (le  Rigi,  etc.). 

£n  Allemagne  les  gîtes  de  lignites  sont  tellement  nom^ 
breux,  que  je  me  contenterai  d'en  citer  quelques-uns. 

En  commençant  par  la  Hesse,  deux  des  plus  remarquables 
sont  ceux  de  FHabichtswald  près  Cassel,  et  du  mont  Meis* 
ner;  Tun  et  l'autre  sont  recouverts  de  terrain  basaltique, 
circonstance  que  nous  avons  annoncée  dans  les  généralités  de 
gisement  des  lignites,  et  dont  nous  allons  trouver  de  nom- 
breux exemples  depuis  la  rive  droite  du  Rhin  jusqu'en  Hongrie* 

A  l'Habichtswald  près  Cassel  le  lignite  se  présente  ea  lits 
puissans,  d'une  e^^ploitation  assez  facile  et  avantageuse,  al- 
ternant avec  des  lits  d'argile  plastique  très-bien  caraotérasée , 
et  dés  bancs  de  grès.  Il  renferme  beaucoup  de  tiges  ligneuses , 
et  une  grande  quantité  de  feuilles  d'arbres  dicotylëdons  ; 
mais  il  ne  contient  aucune  véritable  fougère ,  malgré  la  res- 
semblance extérieure  que  quelques-unes  de  ces  empreintes 
semblent  avoir  avec  ces  plantes  :  il  est  recouvert  de  brec- 
cioles  volcaniques  et  de  basalte. 

Au  mont  Meisner  se  voit  un  des  g) tes  de  lignites  les  plus 
puissans  que  l'on  connoisse ,  et  l'un  des  plus  remarquables 
par  toutes  les  particularités  minéralogiques  et  géologiques 
qu'il  présente  ;  aussi  a-t-il  été  décrit  un  grand  nombre  de 
fois ,  mais  plus  souvent  comme  houille  que  comme  lignite , 
et  ce  n'est  que  depuis  très-peu  d'années  qu'on  le  considère 
comme  tel  (c'est-à-dire,  non  plus  comme  Steihkohle,  mais 
comme  Braunkohle). 

Le  sol  fondamental  sur  lequel  est  placée  cette  formation  de 
lignite,  est  un  calcaire  compacte  gris  de  fumée,  que- je  con- 
sidère comme  calcaire  alpin  (Zechstcin)  ^  et  par  conséquent 
antérieur  de  beaucoup  à  la  craie. 


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39»  LIG 

'  Ce  dëp6t  de  lignite  est  composé ,  i.^,  de  ce  combustible 
qui  présente  de  nombreuses  variétés  minéralogicfues.  On  y 
reconnoit  le  lignite  piciforme  commun ,  le  lignite  piciforme 
jayet,  le  lignite  terne  massif  (il  y  est  rare),  le  lignite  fibreux 
noir  et  brun  cylindroïde  ;  on  trouve,  dans  certaines  parties 
supérieures  de  la  couche ,  de  Tanthracite  bacillaire  et  de 
l'anthracite  éclatant,  friable  (  Glanzhokle) ,  et ,  dans  les  parties 
inférieures,  du  bois  silicifié.  Les  lignites  piciforme,  commun 
et  terne,  ont  souvent  une  cassure  droite  paraliélipîpédique, 
et  ressemblent  tout-à-fait  à  de  la  houille  ;  mais  leur  liaison 
avec  les  lignites  fibreux,  et  surtout  leur  manière  de  brûler, 
les  en  distinguent  suffisamment.  On  n'y  voit  aucune  em- 
preinte de  fougère  ni  d'autres  plantes  si  communes  dans  les 
mines  de  houille  proprement  dites. 

.  a.**  D'argile  plastique,  c'est-à-dire,  non  effervescente  et 
infusible ,  qui  se  trouve  au-dessous  du  lignite  ;  celle  qu'on 
observe  entre  les  lits  de  lignite  est  déjà  moins  pure  et  sablon- 
neuse ,  et  accompagnée  quelquefois  de  bancs  de  grès  :  c'est 
dans  cette  argile  que  se  trouve  le  calcaire  spathique,  nacré 
(Sehaumerde) ,  et  c'est  cette  même  argile  qu'on  exploite  dans 
le  même  terrain  au  pied  de  la  montagne,  près  du  village  de 
Grossalmerode ,  pour  en  fabriquer  les  célèbres  creusets  de 
Hesse. 

Mais,  ce  qui  rend  ce  dép6t  très-remarquable,  c'est  la  masse 
énorme  de  roche  dure,  renfermant  des  minéraux  cristallisés, 
accompagnée  d'une  roche  d'aspect  tellement  cristallin  qu'on 
pourroit  la  prendre ,  qu'on  l'a  prise  même  long-temps  pour 
une  diabase.  Ces  roches  sont  le  basalte  et  la  dolérite  :  dans 
quelques  parties  le  basalte  est  en  contact  immédiat  avec  le  li- 
gnite, aucun  dépôt  ni  argileux  ni  sablonneux  ne  l'en  sépare, 
et,  dans  les  points  que  j'ai  vus,  il  a  manifesté  sur  le  lignite 
son  état  de  chaleur  incandescente  ;  il  en  a  volatilisé  le  bi- 
tume ,  saps  permettre  au  lignite  de  brûler,  en  le  comprimant 
même  de  tout  son  poids  ;  et  il  est  résulté  de  cette  espèce  de 
distillation  un  anthracite  assez  compacte,  et  que  nous  avons 
désigné  sous  les  noms  d'anthracite  bacillaire  et  d'anthracite 
éclatant. 

Ainsi  ce  lignite  ne  présente  aucun  caractère  réel  qui  le 
.  distingue  essentiellement  du  lignite  soissonnois ,  ni  dans  sa  na- 


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LIG  395 

ture  minéralogique,  ni  dansla  présence  d^  corp3  organisés  et 
des  minéraux  qui  l'accompagnent,  ni  même  dans  sa  position 
géognostique. 

Le  gîte  de  combustible  fossile  de  Frankenberg  en  Hesse 
est  remarquable  par  le  minéral  de  cuivre  qu'il  renferme  assez 
abondamment  pour  mériter  d'être  exploité.  Ce  gîte  est  en- 
core pour  nous  assez  problématique.  M,  Freie&leben,  qui  l'a 
décrit,  mais  à  une  époque  où  la  distinction  entre  les  houiiles 
et  les  lignites  n'étoit  pas  encore  bien  établie,  le  considère 
comme  appartenant  à  la  formation  de  houille  du  grés  blanc. 
Mais  précisément  ce  gfcès  blanc,  la  marne  calcaire,  l!argile 
schisteuse  qui  l'accompagne,  et  les  débris  de  végétaux  consti- 
tuant le  lignite  fibreux,  reconnoissable  même  par  des  troncs 
d'arbres  à  couches  concentriques,  sont  des  caractères  qui  nous 
font  croire,  avec  M.  de  Bonnard,  que  cette  couche  de  com- 
bustible charbonneux  doit  être  rapportée  à  la  formation 
des  lignites.  ]Mais  à  quelle  formation?  C'est  ce  qu'il  est  dif- 
ficile d'établir,  la  présence  du  minerai  de  cuivre  étant  une 
circonstance  qui  ne  s'est  point  encore  présentée  dans  le  li' 
gsite  soissonnois  bien  caructérisé,  et  les  végétaux  y  parois-, 
sant  plutôt  épars,  comme  dans  le  lignite  de  l'île  d'Aix,  que 
réunis  en  couche  <;ontinue,  comme  on  le  remarque  presque 
toujours  dans  les. lignites  supérieurs  à  la  craie. 

On  trouve  dans  la  Thuringe,  à  Kaltennordheim  et  àTann, 
des  dépôts  de  lignites  intéressans  par  les  fruits  qu'ils  renfer- 
ment: M.  Blumenbach  a  indiqué  les  uns  comme  des  semences 
biloculaires,  et  M.  de  Schlotheim  a  cru  reconnoltre  dans  ceux 
de  Tann  des  gousses  de  pistachiers. 

Le  lignite  du  vallon  d'Unstruth,  près  d'Arten  en  Thuringe, 
e3t  devenu  célèbre  par  le  mellite  qu'on  y  a  découvert;  corps 
fossile  remarquable,  parce  que,  étant  composé  à  la.  manière 
des  corps  organisés,  il  offre  cependant  une  forme  cristal- 
line ,  régulière  et  constante ,  comme  les  minéraux  propre- 
ment dits. 

.  Le  lignite  forme  une  couche  puissante,  offrant  les  va- 
riétés de  lignite  terreux ,  de  lignite  terne  massif,  et  de  lignite 
fibreux,  dans  lequel  la  structure  du  bois  est  très-reconnois- 
sable.  Cette  couche  a  de  cinq  à  douze  mètres  de  puissance , 
avec  plusieurs  renHemens  et  re^serremens  ;  elle  est  posée  sur 


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394  LIG 

un  sable  fin ,  et  recouverte  de  lits  alternatifs  de  marne  ar- 
gileuse grisâtre ,  noirâtre  et  de  sable  grossier ,  entre  lesquels 
sont  d*autres  lits  de  lignites  terreux  plus  ou  moins  impurs. 
C'est  dans  les  fissures  de  ces  lits  que  se  présente  le  mellite, 
plutôt  implanté  que  disséminé. 

On  rencontre  en  outre  dans  les  lits,  soit  marneux  soit 
charbonneux ,  de  cette  formation ,  du  gypse ,  des  pyrites  en 
rognons  et  du  soufre ,  tantôt  friable ,  tantôt  cristallisé  sur 
des  morceaux  de  lignite  d'un  brun  noir.' 

APernitz  prés  de  Guttenstein,  dans  les  environs  de  Vienne, 
on  connoit  des  couches  de  lignite  dont  la  partie  supérieure 
renferme  des  coquilles  univalves  fluviatiles,  et  qui  contient 
du  succin.  (ScHiSTz.) 

On  exploite  près  de  Wolfseck  en  Haute-Autriche,  au 
pied  du  Hausruckwald ,  montagnes  qui  séparent  le  bassin  de 
rinn  de  celui  de  la  Traun ,  une  couche  assez  épaisse  de  li- 
gnite terne  massif,  mêlé  de  lignite  fibreux  et  d'un  peu  de 
lignite  piciforme.  II  est  interposé  dans  une  argile  plastique 
fine ,  qui  ne  renferme  aucun  corps  organisé  ;  on  n'y  voit  au- 
cune empreinte  de  feuilles  de  fougère,  ni  d'aucune  des 
plantes  des  terrains  houillers.  (Bory  Saint-Vincent.) 

Près  de  Wandorf  on  exploite,  dans  la  montagne  de  Brem- 
berg,  sur  la  route  devienne  à  Presbourg,  à  une  lieue  et  demie 
d'Œdenbourg,  un  dépôt  de  lignite  de  bonne  qualité,  quoique 
un  peu  pyriteux ,  en  bancs  épais  et  ondulés ,  séparés  par  un 
sable  noir ,  argileux  et  micacé  j  il  est  recouvert  par  un  ter- 
rain argileux,  jaunâtre  ou  gris- bleuâtre,  renfermant  quel- 
ques empreintes  végétales,  et  il  est  situé  dans  un  bassin 
rempli  de  roches  arénacées  .*  une  partie  de  ce  gîte  de  lignite 
s'est  enflammée ,  et  a  réduit  les  argiles  en  jaspe  porcellanite. 
(Beudant.) 

Il  y  a  encore  en  Autriche,  dans  le  district  de  l'Inn,  des 
mines  exploitées  de  lignite ,  près  de  Haagen ,  prés  d'Ampfel- 
wangen,  près  de  Weilhardten,  dans  la  vallée  de  Franken- 
bourg,  etc.  :  ils  ont  été  décrits  par  M.  le  conseiller  André, 
de  Brunn  en  Moravie. 

La  plupart  des  autres  terrains  basaltiques  de  FAllemagne , 

t  Ssirrr,  dans  Leôaliards  Taschenhueh,  etc, ,  7.*  «nnëe,  p.  187, 


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LIG  395 

et  ceux  de  la  Bohème ,  recouvrent  des  dépôts  charbonneux 
qui ,  examinés  suivant  les  règles  de  la  géologie  moderne ,  doi-r 
vent  être  rapportés  aux  lignites,  et  pr^obablement  au  lignite 
soissonnois. 

La  Hongrie  présente  un  assez  grand  nombre  de  dépôts  de 
lignite  :  la  plupart  ont  été  pris  pour  de  la  houille;  tels  spnt 
ceux  de  la  montagne  de  Dregely,  de  Cserhat,  de  Banthy 
dans  le  comitat  de  Nograt,  de  la  montagne  de  Matro,  etc. 
Cette  erreur  étoit  d'autant  plus  facile  à  faire  que  »  dans  quel- 
ques lieux ,  les  terrains  qui  les  renferment  ont  une  grande 
ressemblance  et  une  sorte  de  continuité  avec  lef  vrais  ter- 
rains houillers.  M.  Beudant,  qui  les  a  examinés,  y  a  reconnu 
les  vrais  caractères  géologiques,  non-seulement  du  lignite, 
mais  même  du  lignite  soissonnois.  On  y  rencontre  des  mi- 
nerais ferrugineux  ;  on  n'y  a  pas  trouvé  de  succin  :  ils  ren- 
ferment souvent  du  bitume  liquide,  qui  imprègne  le  psam- 
mite  molasse,  au  milieu  duquel  ils  sont  souvent  placés. 

Parmi  ces  mines  de  lignite  la  plus  remarquable  est  celle 
de  Sari-Sap ,  à  quatre  ou  cinq  lieues  au  N.  G.  de  Bude.  Les 
montagnes  environnantes  sont  calcaires,  coniques,  séparées 
par  des  collines  de ,  grès.  Le  calcaire  est  magnésifère  et  un 
peu  saccaroïde;  il  est  recouvert  par  des  calcaires  compactes, 
non  magnésiens,  qui  sont  probablement  des  calcaires  jurassi- 
ques, s'enfonçant  sous  le  grès  à  lignite.  Il  y  a  à  Sari-Sap  trois 
couches  de  lignite;  la  plus  profonde  est  la  plus  épaisse.  On 
ne  connoît  pas  exactement  le  terrain  sur  lequel  elle  repose. 
Les  couches  sont  séparées  par  des  lits  de  marne  argileuse 
jaune  ou  grisâtre.  Il  y  a  dans  ces  couches  des  lits  de  lignite  pi- 
ciforme ,  et  entre  eux  des  limnées  et  des  planorbes  comprimés. 
Dans  la  couche  inférieure  il  y  a  des  moules  et  des  coquilles 
turriculées,  qui  paroissent  être  des  cérithes  cordonnées.  Le 
lignite  est  compacte,  mais  schistoïde;  c'est  le  lignite  testacé, 
que  M.  Haberlé  a  nommé  ainsi  à  cause  de  sa  cassure  schis- 
teuse dans  un  sens,  et  largement  conchoïde  et  brillante  dans 
l'autre.  Ce  lignite  est  bien  évidemment  au  milieu  de  la  mo- 
lasse ;  le  calcaire  jurassique  lui  sert  de  base ,  et  M.  Beudant, 
qui  nous  fournit  ces  détails,  le  compare ,  à  cause  des  coquilles 
bivalves  striées  et  des  coquilles  turriculées  qu'il  renferme^ 
au  charbon  fossile  de  Gardane,  etc.,  en  Provence,  et  d'En-? 


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596  LIG 

trereme  en  Savoie  ;  et  il  pense  que  ceux-ci  sent  aussi  au- 
dessus  du  calcaire  du  «Tura.  ■ 

Pays  danois  et  suédois.  L'île  de  Bornholm  d'une  part,  et 
l'Islande  de  l'autre ,  renferment  des  dépôts  de  lignites  abon- 
dans  et  assez  connus. 

Ceux  de  l'Islande  portent  le  nom  de  suturhrahd ,  et  of* 
frent  aux  habitans  de  cette  fie ,  tourmentée  par  les  feux  sou- 
terrains ,  des  ressources  en  combustibles ,  que  le  climat  rend  si 
utiles ,  et  dont  les  révolutions  ignées  les  ont  privées  en  dé- 
truisant les  forêts  ou  les  empêchant  de  croître.  Les  dépôts 
de  lignites  sont  composés  de  troncs  coïkiprimés,  dont  la  struc- 
ture ligneuse  est  très-distincte  ;  ils  sont  souvent  accompagnés , 
dans  la  partie  occidentale  de  l'île ,  de  lignite  |ayet. 

L'Ile  de  Bornholm,  dans  la  mer  Baltique,  renferme  des 
lits  de  lignites  exploités,  qui  sont  composés  de  lignite  terne 
massif,  de  lignite  fibreux ,  et  accompagnés  de  roches  sableuses 
et  ferrugineuses,  et  de  minéraux  de  fer  oxydé  lithoïde, 
brun,  jaune,  compacte,  en  nodules  ellipsoïdes,  aplaties, 
qui  m'ont  paru  assez  semblables  à  ceux  des  couches  de  li- 
gnites des  Martigues  en  Provence  ;  mais  ils  ne  renferment 
pas  de  coquilles ,  comme  ces  dernières. 

En  Italie.  Les  lignites  du  pied  des  Apennins ,  qu'on  a  sou- 
vent cités  comme  des  mines  pauvres  de  houille ,  ne  se  pré- 
sentent pas  en  couches  puissantes  et  très -suivies  ,  et  dans 
presque  tous  les  lieux  où  on  en  a  reconnu ,  on  en  a  bientôt 
abandonné  Texploitation. 

Leur  position  est  très-difficile  à  déterminer;  et  par  con- 
séquent très-incertaine*  J'ai  eu  occasion  de  visiter  l'un  de 
ces  gîtes,  celui  de  Caniparola  près  de  Sarzane ,  sur  la  côte 
orientale  de  Gênes,  près  du  golfe  de  la  Spezzià,  et  |e  n'ai  pu 
reconnoître  avec  certitude  qu'une  seule  chose ,  c'est  que  ce 
gîte  de  combustible  fossile  n'étoit  pas  de  la  houille.  M.  Cor- 
dier  l'avoit  à  peu  près  indiqué  en  l'appelant  houille  sèche, 
et  faisant  remarquer  qu'elle  ne  pouvoit  pas  être  employée 
seule  dans  le  traitement  du  fer. 

Ce  combustible  fossile  se  présente  en  couches  verticales 
peu  puissantes,  de  cinq  à  vingt^cinq  décimètres' d'épaisseur, 

1  Bbudajtt^Toj.  en  Hongrie,  tom.  11^  p.  406— •409' 


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LÎG  397 

CQUpant  le  lit  d'un  petit  ruisseau ,  ce  qui  permet  d'en  voir 
assez  facilement  la  disposition.  Il  est  encaissé  dajis  une  maisne 
argileuse,  dure,  à.  bancs  puissàns,  suivie  de  bancs  qui  lui 
sont  parallèles^  et  qui  sont  composés  de  psammite  raacigna  et  . 
de  marne  calcaire  grise,  très -fragmentaire,  présentant  des 
empreintes  ,trés-distinctes  de  fucoïdes  {fucoides  irUricatus , 
Ad.  Br.  ).  ■  Je  n'y.  ai  vu  et  on  n'y  indique  aucune  pétrification. 

Cette,  disposition  est  bien  différente  de  celle  du  lignite 
soissonnois ,  et  1a^  présence  des  fucus,  si  elle  est  liée  au  dépôt 
de.  lignite ,  comme  la  stratification  presque  verticale  et  par- 
faitement concordante  des  deux  roches  semble  l'indiquer, 
paroît  rapprocher  ces  lignites  des  lignites  marins  de  l'île 
d'Aix^  plutôt  que  des  lignites  lacustres  soissonnois*  On  a  tenté 
d'exploiter  cette  mine  à  deux  reprises,  mais  sans  pouvoir 
obtenir  aucun  résultat  avantageux. 

Un  peu  plus  loin ,  à  San-Lazaro  prés  Castelnuovo ,  on  trouve 
un  autre  gîte  de  lignite  ;  il  est  dans  une  plaine  composée  de 
roches  d'agrégation,  en  couches  horizontales.  C'est  du  véri- 
table lignite  piciforme  en  couche  horizontale,  dans  une  ar- 
gile sableuse  grise,  recouverte  quelquefois  de  sable  argi- 
leux jaunâtre,  mêlé  de  galets  quarzeux  et  granitiques.  On 
trouve  dans  cette  couche  des  morceaux  de  lignite  fibreux 
et  des  morceaux  très-purs  tle  lignite  |ayet.  Suivant  M.  Poggi, 
les  cendres  de  ce  lignite  renferment  un  trentième  de  po^ 
tasse.* 

On  ne  peut  guères  douter,  malgré  cette  courte  indication, 
que  ce  lignite  n'appartienne  au  lignite  soissonnois,  et  cette 
circonstance  rend  encore  plus  probable  que  le  lignite  de 
Caniparola  est  d'une  formation  plus  ancienne. 
>  Mais  il  y  a  sur  la  même  côte ,  au  lieu  dit  Cadibona ,  un 
gîte  de  lignite  qui  est  devenu  très-intéressant  depuis  quelque 
temps  par  les  débris  de  grands  mammifères  qu'on  y  a  trouvés. 
M.  Borson,  qui.  les  a  indiqués,  y  a  reconnu  des  portions  de 
mastodontes ,, et  M.  Cuvier,  qui  en  a  examiné  plusieurs,  y  a 

1  Adolphe  BRoncniAiiT  ^  Mé|n.  sur  les  fueoiâes  ou  fucus  fossiles  ^ 
Mém.  de  la  Sec.  d'hist.  nat.  de  Paris/ i8a3  ,  tom.  I.'' 

a  PoGQi,  An^n»  de  chimie^  tom.  45,  p.  337.  -^  CoaDisa ,  iïoutnal  des 
mines,  n."  176, p.  io3. 


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39»  LIG 

découvert  le  nouveau  genre  auquel  il  a  donné  le  nom  d'ôn^ 
tkracotherium.  Malheureusement,  et  malgré  les  renseigne* 
mens  donnés  par  MM.  Legallois,  Borson,  etc.,  le  terrain  qui 
renferme  ce  lignite  n'est  ni  bien  connu,  ni  bien  caracté* 
risé  :  il  seroit  extrêmement  important  pour  la  géologie  de 
voir  s*il  est  de  Fépoque  de  celui  de  Caniparola,  ou  de  celle 
du  lignite  de  San-Lazaro. 

U Italie  septentrionale,  offrant  des  terrains  différens 
de  ceux  du  golfe  de  Gènes,  présente  des  dépôts  de  lignîtes 
dans  une  position  géologique  qui  est  aussi  très-différente,  et 
qui  les  rapproche  de  ceux  qui ,  dans  l'Allemagne ,  sont  si- 
tués sous  les  terrains  basaltiques.  C'est  principalement  dans 
le  Vicentin  et  dans  le  Véronois  qu'on  connoft  ces  -dépôts 
généralement  peu  puissans,  peu  étendus,  composés  presque 
uniquement  de  lignite  terne,  feuilleté,  et  placé  ou  au  milieu 
des  breccioles  volcaniques  qui  composent  les  collines  de  ces 
pays ,  ou  dans  le  terrain  calcaréo-trappéen ,  et  même  entiè- 
rement calcaire  et  marneux,  de  ces  mêmes  collines.  Ainsi 
on  trouve  dans  la  brecciole  de  Montecchio-Maggiore  des  frag- 
mcns  de  lignite  fibreux  noir,  en  grande  partie  remplis  de 
cristaux  de  calcaire  spathique  cuboïde  ;  à  Monteviale,  le 
lignite  est  en  lits  minces  qui  ont  quelque  continuité ,  et  qui 
renferment  des  débris  de  poissons  fossiles:  fait  assez  nouveau 
dans  l'histoire  des  lignîtes.  Mais  c'est  au  mont  Bolca  et  dans 
les  environs  de  cette  montagne  que  se  présentent  les  gîtes  de 
lignite  les  plus  abondans  et  les  phis  considérables  :  ils  ont  été 
décrits  par  M.-Bevilacqua-Lazise,  dans  son  Histoire  des  com- 
bustibles fossiles"  du  Véronois.  Ce  lignite,  en  lits  assez  puissant 
pour  être  susceptibles  d'exploitation ,  se  trouve  principale- 
ment au  pied  dii  cône  isolé  et  basaltique  qu'on  nomme  la 
Purga  di  Bolca.  Les  couches  sont  inclinées  du  N.  O.  au  S.  £.; 
elles  sont  recouvertes  et  même  coupées  par  du  basanite  com- 
pacte ,  et  entourées  d'argile  blanche,  jaunâtre  ou  bleuâtre,  qui 
a  tous  les  caractères  de  l'argile  plastique.  Enfin,  ce  lignite  est 
souvent  recouvert  par  un  schiste  bitumineux,  et  paroît  re- 
poser, dans  ce  lieu,  sur  le  calcaire  à  ichthyoli  tes.  Il  offre  donc 
les  caractères  tirés  de  la  position  et  de  la  nature  des  roches 
accompagnantes  qui  appartiennent  aux  gîtes  de  lignites ,  avec 
les  différences  que  la  nature  des  autres  roches  et  des  cir- 


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LIG  399 

constances  dans  lesquelles  elles  se  sont  répandues  sur  la  sur- 
face de  la  terre,  doivent  y  avoir  apportées.  ' 

Nous  bornerons  à  ces  citations  les  exemples  de  giies  de 
lignites  de  l'Europe.  Il  y  a  tout  lieu  de  croire  que ,  lorsqu'on 
connoîtra  mieux  et  avec  plus  de  détail  la  géognosîe  des  au- 
tres parties  du  monde,  on  y  trouvera  des  formations  de  li- 
gnites, comme  on  y  a  déjà  reconnu  presque  toutes  les  autres 
formations  de  l'Europe  :  nous  pouvons  même  déjà  citer  un 
gîte  de  combustible  observé  dans  1' Amérique  septentrionale 
et  qui  offre  avec  ceux  d'Europe  les  plus  grandes  analogies. 
C'est  à  M.  G.  Foost  qu'on  en  doit  la  description  .-  il  Fa  ol^ 
serve  au  lieu  dit  le  Cap-Sable,  sur  la  rivière  Magothy ,  dans 
l'état  du  Maryland. 

En  lisant  la  notice  qu'il  a  rédigée  sur  ce  sujet,  on  voit  pa^ 
roître  successivement  tous  les  caractères  des  terrains  de  lignite. 

D'abord  du  sable;  ensuite  de  l'oxide  rouge  de  fer  agglu- 
tinant le  sable  en  grès  ferrugineux  ;  ensuite  du  sable  et  des 
bancs  de  lignite  de  toutes  les  variétés,  pénétré  de  fer  sul- 
furé ;  puis  le  succin  ,  dans  toutes  ses  modifications  de  cou- 
leur, et  de  transparence.  Il  s'y  présente  en  grains ,  depuis 
la  grosseur  du  millet  jusqu'à  celle  d'une  sphère  de  douze  à 
treize  centimètres ,  qui  sont  placés  sur  le  lignite  et  dans  ses 
masses  mêmes ,  et  accompagnés  de  branches  d'arbres  changées 
en  pyrites ,  mais  ayant  coiiservé  la  structure  du  bois. 

Au-dessous  de  ces  lits  de  lignite,  de  pyrite  et  de  sable, 
reviennent  encore  le  sable  et  les. pyrites,  et  ici  commence 
l'argile  grisâtre  en  couches  avec  des  cailloux  roulés  de  quarz 
hyalin.  Cette  argile  est  placée  sur  un  grès  argileux ,  super- 
posé lui-même  à  une  masse  d'argile  blanche  de  douze  à  qua- 
torze décimètres  d'épaisseur. 

On  indique  encore  quelques  lieux  où  le  lignite  s'est  ren- 
contré dans  ce  continent  :  tels  sont  Gayhead  sur  Martha's 
Wineyard,  dans  le  Massachnsets,  et  South -Hadley,  dans  la 
même  province;  mais  dans  un  terrain  houiller,  suivant  M. 
Gibbs  :  circonstance  assez  remarquable. 

I  Voyez,  ponr  le  développement  des  circonstances  de  gisement,  l« 
mémoire  que  je  viens  de  publier  sur  les  terrains  de  sédiment  calcardo- 
trappéens  duVicentin,  etc.  Paris,  Levrault^  4|323. 


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400  LIG 

Ces  cîtatioDS ,  et  les  descriptions  qui  les  ont  acôompagliées , 
nous  ont  fourni  des  preuves  des  généralités  et  des  principes 
de  gisement  que  nous  avons  posés  au  commeocement  de  cet 
article,  et  nous  ont  fait  voir  que  les  mêmes  circonstances 
ont  accompagné  sur  presque  tout  le  globe,  ou  au  moins  dans 
tous  les  points  connus,  la  formation  du  terrain  d'argile  plas- 
tique, de  sable  quarzeux  et  de  lignite.  (B.) 

LIGNIVORES  ou  XYLOPHAGES.  (Entom.)  C'est  Iç  nom 
francisé  sous  lequel  nous  avons  établi  parmi  les  coléoptères 
tétramérés  une  famille .  qui  correspond  au  genre  des  caj^ri- 
cornes.  Voyez  Xylophages.  (C.  D.*) 

LIGNONIA.  (Bot,)  Scopoli,  suivi  par  Gmelin,  substitue 
ce  nom  générique  à  celui  de  paypuyrola,  un  des  genres  d'Au- 
blet,  que  nous  nous  étions  contenté  dénommer  payrola,  de 
même  que  M.  de  Lamarck.  C'est  le  wibtUa  de  M.  Persoon.  (  J.) 

LIGNYDIUM.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  champignons, 
établi  par  Link ,  voisin  de  ses  piUocarpium ,  strongylium,  et 
de  la  série  des  mycétodéens,  de  l'ordre  des  gastromyciens , 
de  sa  Méthode ,  prés  des  genres  Licea,  Physarum  et  L^cogala 
de  Persoon/  Il  comprend  de  petits  champignons ,  formés  de 
conceptacles  globuleux  ,  portés  sur  une  membrane  étalée,' 
simples ,  membraneux  ,  se  déchirant  irrégulièrement ,  et 
contenant  des  flocon^  adhérens ,  distincts  des  sporidies  ou 
séminules ,  qui  sont  entassées. 

Link  fait  connoître  les  espèces  suivantes  ;  elles  naissent 
sur  le  bois  et  les  végétaux»  Ce  sont 

:  Le  LicNYDiUM  MUp^E  (Lig.  Jlavum  ,  Link,  BerL  Mag»,  3, 
p.  24,  tabl.  2,  fig.  37),  dont  les  conceptacles  sont  d'un  gris 
i&unkXre  à  l'extérieur,  les  flocons  intérieurs  jaunes,  et  les 
.séminules  brunes. 

Le  L16NYDIUM  DES  MOUSSES  (  L.  muscicola ,  Pries ,  Ohs. 
mjycoL)  est  une  seconde  espèce,  qui  difiFère  de  la  précédente 
par  la  couleur  grise  de  ses  conceptacles ,  et  la  couleur  noire 
des  séminules  ;  elle  forme  ,  sur  les  mousses ,  particulièrement 
sur  Vhjypavm  proliferujn ,  de  petites  taches  blanc -grisâtre  ^  de 
quatre  à  six  lignes  de  large. 

Près  du  Ligwydium  viennent  se  placer  deux  nouveaux 
genres,  étabUs  par  Ehrenbçrg.  Ce  sont  VErUeridium  et  le 
Diphtherium.  ^ 


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LIG  ,  401 

VEnléridium  se  distingue  par  ses  eoneeptacles  inégaux , 
transparens,  membraneux,  ponctués,  plissés,  en  forme  de 
petites  outres  minces,  se  déchirant  irrégulièrement,  con- 
tenant un  réseau  filamenteux  et  membraneux  peu  abofl- 
clant ,  et  des  séminules  un  peu  luisantes ,  agglomérées  en  pe- 
tits paquets.  Ils  sont  situés  sur  une  membrape  étalée. 

L'Enteridicm  OLIVATRE  {Ent*  olivaceum,  Ehr. ,  Jahrhm  der^ew, , 
1819 ,  vol.  1 ,  part.  2 ,  p.  67 ,  pi.  1  ,  fig.  5  )  est  d'un  brun  sale^ 
par  Tefifet  de  la  couleur  du  réseau  filamenteux  ,  contenu 
dans  les  eoneeptacles.  Les  séminules  sont  olivâtres.  On  le 
trouve  en  hiver  à  la' surface  interne  de  Técorce  de  Faune 
glutineux.  Il  forme  de  petites  taches  de  quelques  lignes. 

Le  Diphtherium  offre  des;  eoneeptacles  en  forme  d'outre, 
d'abord  très-mous,  puis  membraneux ,  épais,  roides,  placés 
sur  une  membrane  de  même  nature.  Le  réseau  intérieur 
est  ascendant,  fixé  à  tous  les  points  des  eoneeptacles,  inéga- 
lement rameux  et  appendiculés ,  et  à  appendices  en  forme 
de  massues ,  qui  s'anastomosent.  Les  séminules  sont  petites 
et  rassemblées. 

'  Le  DiPHTHBRiDM  JAUNE-BRUN  {D,  Jiavo  -fuscum  ^  £hr. ,  5yZ^* 
^jcoU ,  p.  28  ,  fig.,  3 )  forme  S;ur  le  bois  mort  des  mamelons 
qui  ont  un  pouce  et  plus  de  largeur,  d'abord  blancs,  puis 
jaunes  ou  jaunâtres;  les  eoneeptacles  sont  jaune -brun,  quel- 
quefois tachetés  de  gris.  (Lem.) 

LïGïU.  {Bot. )  Nom  que  porte  au  Pérou  ou  au  Chili ,  sui- 
vant Feuillée,  la  plante  qui  est  V aUtroemerid  ligtu  y\Ànn.  {Z .) 

LIGULALRE,  Ligularia,  (BoU)  Ce  genre  de  plantes,  .que 
nous  avons  proposé  dans  le  Bulletin  des  sciences  de  Décembre 
1816  (pag.  198),  appartient  à  l'ordre  des  sy n an t h érées.,  et 
à  notre  tribu  naturelle  des  Adénostylées,  dans  laquelle  nous 
l'avons  placé  entre  les  deux  genres  Senecillis  et  Celmisia^ 
(Voyez  notre  article  Liatridées.  ) 

Le  genre  Ligularia  présente  les  caractères  suivans,  que  nqus, 
avons  observés  sur  un  échantillon  sec  de  l'herbier  de  M.  dci 
Jussieu ,  étiqueté  Cineraria.  sibirica,  et  sur  un  individu,  vijvant , 
cultivé  au  Jardin  du  Roi  sous  le  même  nom. 

Calathide  radiée  :  disque  multiflore,  régulariflore^  andro- 
gyniflore  ;  couronne  unisériée,  ligulitlore,  féminiflof'e.  Réri- 
cline  cylindracé,  égal  aux  âeurs  du  disque;  formé  de  squames 
26.  26 


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4p«  LIG 

égales^  nnUériée»,  contîgtiës,  Bbres,  AppUqûééê,  oblongues- 
laneéoiëek ,  digti^s  au  sommet ,  membraneuses  sur  les  bords  ; 
une  ou  deux  bractées  opposées ,  nées  de  la  base  du  përicline , 
aussi  longes  que  lui,  dressées,  linéaires-subulées.  Clinanthe 
}^an,  absolument  nu.  Ovaires  pëdieeltulés,  oblongs,  cylin- 
dracés,  striés,  glabres,  pourvus  d'un  bourrelet  apicîlaire; 
aigrette  composée  de  squamellules  nombreuses,  plurîsériées, 
inégaléft,  filiformes,  barbellulées.  Styles  d*Adénostylée ,  ayant 
leur  partie  supérieure  hérissée  de  papilles,  ainsi  que  la  face 
extérieure  des  stigmatophores,  dont  le  sommet  est  arrondi 
et  nu ,  et  dont  les  bourrelets  stîgmatiques  sont  confondus  en 
une  seule  masse,  sauf  un  petit  sillon  médiaire  qui  n'est  ap- 
parent qu'à  la  base.  Corolles  du  disque  à  tube  court,  à  limbe 
long,  subcyliùdracé,  élargi  de  bas  en  haut,  à  dix  nervures, 
dont  cinq  Surnuméraires,  à  cinq  divisions  demi-lancéolées, 
étalées.  Corolles  de  la  couronne  à  languette  longue,  tridentée 
au  sommet,  portant  à  la  base  de  sa  face  interne  quelques  longs 
filets,  qui  sont  des  rudimens  d'étamînes  avortées. 

LiGCLAiRE  DE  Sibérie  :  Ligularia  sibirica ,  H.  Cass.  ;  Cinerarîa 
iihirica,  Linn.,  Spec,  plant,  ^  édit.  3,  pag.  1242.  C'est  une 
plante  herbacée,  glabre,  dont  la  tige,  haute  d'environ  dix 
pouces,  est  dressée,  siniple,  trè^garnie  de  feuilles  d'un  bout 
à  Tauti^e;  ce$  feuilles  sont  alternes,  à  pétiole  loiig  de  trois 
pouces,  ayant  sa  partie  inférieure  élargie ,  semi-amplexicaule, 
à  limbe  long  d*tin  pouce  et  demi,  large  de  deux  pouces, 
subdeltoïde,  denté  ou  crénelé  sur  ses  bords  latéraux;  les 
lîeuilles  l'adîcales  Hont  très -grand  es,  très-longuement  pétio- 
lées,  presque  sagittées;  les  calathides  sont  disposées  en  une 
Iprappe ,  ou  plut6t  en  un  épi  j  terminal,  court,  composé d'en- 
n^ïron  sept  calathides  rapprochées,  courtement  pédonculées, 
nées  chacune  dans  l'aisselle  d'une  grande  bractée;  chaque 
calathidc,  large  de  quinze  lignes,  haute  de  six  lignes,  a  les 
corolles  d'un  beau  faune,  et  les  anthères  brunes;  lé  péricline 
^t  accompagné  d'une  ou  de  deux  bractées. 

Nous  àvùns  Ûiit  cette  description  spécifique  sur  un  individu 
vivant,  cultivé  au  Jardin  du  Roi,  où  il  fieurissoit  au  com- 
ïttencenrent  de  Juin. 

Cette  espèce,  qui  parott  jusqu'à  présent  être  la  seule  du 
genre,  Habite  la  Sibérie,  le  Levant,  les  marais  des  Pyréftées 


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tt  d'autres  mbntà^ès  de  la  Franee  iklérldidttalê  ;  tille  est  vi* 
race  par  sa  racine. 

La  Cineraria  cdspica  de  Marschall^  que  noUs  n'avons  point 
vue,  est  probablement  une  seconde  espèce  de  Ligularia;  et 
toous  soupçonnons  que,  sous  le  nom  de  Cineraria  sibiriea^ 
l'on  confond  deux  espèces  ou  au  moins  deux  variétés  très-no« 
tables;  car  notre  description  spécifique <  faite  sur  la  plante  du 
Jardin  du  Roi^  ne  s'accorde  pas  exactement  avec  celles  de 
plusieurs  auteurs.  La  plfl(lite  de  Sibérie^  celle  du  I^evattt  et 
eelle  des  Pyrénées^  seroient-elles  autant  d'espèces  distinctes? 

Notre  genre  lAgalaria  se  distingue  des  vraies  Cineraria  par 
les  deux  longues  bractées  accompagnant  le  péricline  ^  par  les 
rudimens  d'étaàiines  dans  les  fleurs  femelles ,  et  surtout  par 
.  les  caractères  du  style  ;  il  se  distingue  du  Senêciilis  de  Gœrtnev 
par  les  caractères  de  l'aigrette  ^  et  de  notre  Ctlmhia  (t.  VII  ^ 
pag.  356)  par  les  caractères  du  péricline.  (H.  CassO 

LIGULARIA.  {Bot*)  On  trouve  sous  ce  nom,  dansl'H^riiw 
Amh»  de  Rumph  ,  Veaphorhia  neriifolia  de  LimiSBus»  (J.) 

LIGULE.  {BoL)  Dans  les  graminées,  les  feuilles;  à  la  Hgne 
de  Jonction  de  la  lame  avec  la  gmne ,  sont  garnies  ititérieu» 
rement  d'une  petite  membrane ,  tantôt  entière  {poa  praten^ 
ëù)^  tantôt  déchirée^'  (milium  lenàigtrum)^  tantôt  tronquée 
{avtnafatuay  etc.).  C'est  cette  espite  d'appendice  qu'on  « 
nommée  ligule.  (Mass.) 

LIGULE,  Idgula,  {Entomoz.)  Genre  de  Ver»  intesSinaux » 
établi  par  Bloch  p^ur  des  animaux  d'Un  asse^. grand  Volutiiev 
mais  très-probablement  encore  incomplètement  connus;  et 
qui  n'ont  été  trouvés  jusqu'ici  que  dans  la  cavité  abdominale 
des  poissons,  et  dans  le  canal  intestinal  des  oiseaux;  Le  pre** 
mier  animal  qui  a  servi  k  l'établissement  de  ce  genre ,  est 
un  ver  mou,  alongé,  déprimé,  presque  également  obtus 
aux  deux  extrémités ,.  sans  traces  d'articulations ,  quelquefois 
marqué  d'un  sillon  longitudinal,  et  sans  bouche  ni  anus  dis- 
tincts. Il  atteint  quelquefois  cinq  pieds  de  longw  DanS  un 
individu  que  j'at  observé,  il  y  avoit  évidemment  quelques 
indices  d'articulations  très-fines  vers  l'extrémité,  où  existoit 
aus»  une  fente  verticale;  mais  dans  l'intérieur  on  ne  voyoit^ 
comme  Fa  déjà  fait  observer  Bloch  ,  nulle  trace  de  scanal  in^, 
teslinid ,  le  tissu  étoit  seulement  un  peu  plus  mou  dans  le 


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*o4  LIO 

milieu  qu*à  la  cfrconfërence.  M.  Rudolphi,  dans  soa  grand 
Traité  sur  les  vers  intestinaux,  définît  vingt-une  espèces  de 
lignles,  mais  dont  plusieurs  n^étoient  réellement  pas  suffi- 
samment connues  pour  qu'on  fût  certain  même  si  elles  appar- 
tenoient  à  ce  genre.  Il  les  divisoit  en  deux  sections ,  d'après 
les  ovaires  distincts  dans  la  ligule'unisériale,  par  exemple, 
et  cachés  ,  comme  dans  la  ligule  dès  poissons.  Depuis  la 
publication  de  cet  ouvrage,  M.  Bremser,  Thelminthologue 
le  plus  praticien ,  découvrit  la  tête  dans  la  ligule  du  pélican , 
et  M.  Rudolphi  les  organes  mâles  ou  au  moins  quelque  chose 
d'analogue  et  les  ovaires ,  mais  toujours  dans  les  ligules  d'oi- 
seaux; car,  dans  celles  des  poissons,  on  n'a  rieii  trouvé  de 
semblable,  pas  même  d'ovaires,  en  sorte  que  M.  Rudolphi  par 
roît  être  porté  à  penser  aujourd'hui  qu'elles  naissent  réelle- 
fnent  dans  les  poissons,  où  elles  restent  jusqu'à  leur  premier 
degré  d'organisation ,  et  qu'ensuite,  après  avoir  été  avalées  par 
les  oiseaux  qui  se  nourrissent  de  poissons,  elles  parviennent, 
dans  le  corps  de  ceux-là ,  à  leur  dernier  degré  d'organisation. 
Cela  ne  cadreroit-il  pas  assez  bien  avec  l'observation  que 
les  ligules  ne  se  trouvent  dans  les  poissons  qu'en  automne  et 
en  hiver ,  et  qu'elles  les  quittent  en  perçant  les  parois  de 
l'abdomen  et  périssent  dès  qu'elles  sont  dehors  P  Quoi  qu'il 
en  soit^  M.  Rudolphi,  dans  son  Sjrnopsis,  caractérise  ce  geure 
d'animaux  avant  et  dans  son  état  complet.  Dans  le  premier 
cas  le  corps  est  déprimé ,  continu  ,  très -long ,  avec  un  sillon 
médian  longitudinal ,  la  tête  et  les  organes  de  la  génération 
sont  invisibles  t  et  dans  le  second  le  corps  a  encore  la  même 
forme,  mais  la  tête  est  pourvue  de  chaque  cdté  d'une  fossette 
ou  suçoir  simple,  et  les  ovaires  forment  une  série  simple  ou 
double  avec  des  lemnisques  dans  la  ligne  médiane.  Cependant 
M.  Rudolphi  établit,  comme  espèces  distinctes,  les  ligules 
des  oiseaux;  mais  il  n'en  décrit  plus  que  six,  qui  sont: 

Dans  la  première  section , 

1  /"  La  L.  UNiséaiALB  ;  L.  uniserialis ,  Rud. ,  Entoz, ,  tab.  9 ,  fig.  1 , 
dont  le  corps , rugueux  et  un  peu  épaissi  en  avant,  s'amincit 
dans  la  partie  postérieure.  Les  ovaires  ne  forment  qu'une 
série  régulière.  Elle  a  été  trouvée  dans  le  faucon  fauve ,  falco 
fuWus,  Sa  longueur  est  d'au-moins  deux  pieds. 

a.*  La  L.  alternante  ,  L*  alternans,  Rud«,  loc.  cit. ,  fig.  a,  3; 


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LIG  A^ 

Cette  espèce,  qui  a  été  trouvée  dans  la  mouette  à  trois  doigts^ 
larus  tridaetylust  ne  diffère  guère  de  la  précédente  qu'en  -ce 
que  les  ovaires  forment  une  double  série  alternante. 

3.**  La  L.  INTERROMPUE;  L.  interrupta,  Rud. ,  loc.  ciL  ,  fig*  4» 
Elle  se  trouve  communément  dans  le  grèbe  cornu ,  ool/ymhus 
auritus  :  elle  se  distingue  de  la  précédente  en  ce  qu'elle  est 
jobtuse  en  avant  comme,  en  arrière,  et  surtout  parce  que 
les  deux  ovaires  sont  opposés  et  interrompus. 

4/  La  L.  ÉPÂiLSE;  L.  sparsa,  Rud.  Dans  cette  espèce  le 
corps  est  déprimé ,  presque  d'une  It^rgeur  égale ,  si  ce  n'est 
en  avant ,  où  il  est  un  peu  plus  épais ,  et  en  arrière ,  où  il  se 
termine  par  une  pointe  très -fine;  les  ovaires  forment  une 
série  double,  mais  irrégulière.  Elle  a  été  trouvée  dans  la 
cigogne,  mais  aussi  dans  le  grèbe  et  dans  le  plongeon;  car 
M.  Rudolphi  lui  rapporte  ses  L.  cofymhi,  cristati  et  immens. 

bJ"  La  L.  noueuse;  L.  wiodosa,  Rud.  Une  ligne  de  points 
noirs  se  voit  dans  toute  la  longueur  du  corps ,  qui  est  linéaire  ; 
la  pointe  de  l'appendice  caudal  est  noueuse.  Dans  la  cavité  , 
abdominale  de  plusieurs  espèces  de  saumons. 

Dans  la  seconde  section  il  n'y  a  plus  qu'une  espèce,  la 
Xi. TRÈS-SIMPLE ,  L,simplicissima,  qui  est  la  ligule  ordinaire,  que 
l'on  trouve  dans  beaucoup  de  poissons  fluvicoles ,  et  surtout 
dans  les  espèces  de  cyprin».  M.  Rudolphi  y  réunit  la  L.  eon^ 
tortrix,  cingulum,  constringens ,  acuminata,  cohitidi$,  salveUai, 
J^artmanifCjyprina,  carpioniêi  tincœ,  gohionis,  alburfU  et  ieuseisci, 
de  ses  Entozoaires.  J'ai  décrit  cette  espèce  au  commencement 
de  cet  article  :  elle  a  quelquefois  cinq  pieds  de  long  sur  un 
demi-pouce  de  large  et  trois  lignes  d'épaisseur. 

Linnœus  rangeoit  la  ligule  des  poissons  parmi  les  fasciolea^ 
la  plupart  des  auteurs  qui  ont  précédé  M.  Rudolphi,  ne 
fàisoient  qu'une  seule  espèce  de  celles  des  oiseaux.  Peut-être 
la  ligule  des  oiseaux  n'est-elle  qu'un  bothriocéphale  P  (DeB.) 

LIGULÉE  [Corolle].  {Bot.)  Corolle  unilabiée ,  partions- 
Hère  aux  synanthérées  flosculeuses  et  radiées.  Le  Hmbe  de 
cette  corolle  s'alonge  d'un  seul  côté  et  forme  une  espèce  de 
languette.  (Pissenlit,  rayons  de  VheliarUhus ,  etc.)  (Mass.) 

LIGURINUS.  (  Omith.  )  Nom  latin  du  tarin ,  fiingilla  spinus^ 
Linn.  (Ch.  D.) 

LIGURITE.  (Min.)  U  paroit  que  le  minéral  que  M.  Vh 


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4o«  LIG 

viani  a  remarqué  disséminé  dans  une  roche  talqiieuse  des 
S>ords  de  la  Stura  en  Lîgurie ,  et  qu'il  a  décrit  sous  le  nom 
de  ligurite^  est  une  modification  particuliène  de  Tanatase 
(titane  silicéo-calcaire);  du  moins  des  recherches  ultérieures 
de  M.  Vâuquelin  semblent  avoir  assez  bien  établi  cette  iden- 
tité. Voyez  TiTAKE.  (  B.  ) 

UGURIUS,  LIGYRIUS.  {Min.)  Il  n'est  question  de  cette 
pierre  sous  ce  nom  que  dans  la  Bible,  au  chap.  28,  vers.  19, 
de  l'Exode,  répété  mot  à  mot  au  chap,  39,  vers.  la.  C'est 
la  première  pierre  du  troisième  rang  des  douze  pierres  pré- 
cieuses qui  composoient  le  rational  du  grand-prétre  Aaron. 
Vouloir  déterminer  une  pierre  sur  un  nom  qui  n'a  plus 
pour  nous  aucune  signification,  paroit  une  chose  presque 
impossible.  Cependant,  d'après  la  traduction  de  ce  nom  en 
grec  dans  la  version  des  Septante,,  et  son  analogie  avec  le 
lynourius  gemma ,  on  croit  pouvoir  regarder  le  ligurius  comme 
la  môme  chose  que  le  fyncurius  :  or,  nous  verrons,  à  l'article 
de  ce  mot,  qu'on  a  quelques  moyens  de  présumer  quelle 
espèce  de  pierre  il  pouvoit  désigner  dans  ïhéophraste.  Par 
conséquent,  si  on  ne  se  trompe  pas  sur  la  pierre  que  dési- 
gnent Théophra^te  et  Pline  par  le  nom  de  lyncuriui ,  si  le  i^^n- 
eurius  et  le  ligurius  sont  la  même  chose,  ce  qui  est  très-in- 
certain,  on  peut  par  cette  voie  présumer,  qi^e  le  ligurius 
étoit  une  variété  de  topaze  diiférente  de  celle  du  premier 
rang  du  rational,  ou  que  cell«:-ci  n'étoit  pas  une  topaze 
électrique.  Voyez  Lyncurius.  (B.) 

LIGUSÏICUM.  (Bot.)  Voyez  LivÊc^e.  (L.  D.) 

LIGUSTROfDES  {Bot.)  :  premier  nom  donné  par  Linnœus, 
dans  VHort.  Cliff.,  à  son  genre  Volkameria,  (J.) 

LIGUSTRUM.  {Bot*)  Ce  nom,  consacré  maintenant  au 
Iroè'ne,  avoit  aussi  été  donné  au  henné,  Unsfsonia*  Césalpin 
nomme  le  lilas  ligustrum  orientale.  Le  cornouillier  sanguin 
est  un  ligustrum  pour  Brunfels.  C.  Bauhin ,  d'après  quelques 
auteurs,  cite  le  ligustrum  nigrum  de  Colunielle  comme  nom 
spécifique  du  nil  des  Arabes,  eonvols^ulus  nil:  il  auroit  peut- 
être  plus  d'affinité  avec  l'indigo,  qui  est  le  nil  de  Camera- 
rius,  ou  avec  le  pastel  isatis,  indiqué  comme  le  nil  d'Avi- 
cenne.  On  trouve  encoi^e  le  nom  ligustrum  donné  à  l'olivier 
du  Cap  ,  à  ïaphias^lon  et  à  un  volkameria.  (  J.) 


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LIL  407 

LIGUUS.  {ConehyL)  C'est  le  nom  latin  du  genre  de  coquille^ 
que  M.  Denys  de  Montfort  a  cru  deyqir  étal^lir,  avec  un9 
espèce  d'a^athine ,  sous  la  dénoiuination  françoise  de  Ruban» 
Voyez  ce  mot.  (De  B.) 

LU  A.  (Bot,)  Nom  du  gattilier,  viUx  agnus  eastus,  dans 
Tile  de  Crête  y  suivant  Belpn.  C'est  le  lygos  des  Grecs  et  de 
Dioscoride.  (J«) 

LIKKA.  (Bot.)  Adansçn  cite  ce  nom  américain  du  savo* 
nier,  sapindus»  (J.) 

LIKKA.  (Ornith.)  Nom  que  porte,  en  Laponie,  VeideVi 
dtnas  mollissima,  Linn.  (Ch.  D.) 

LILACÉES.  (Bot.)  Ventenat,  voulant  diviser  en  deux  la 
famille  des  jasminées,  d'après  le  fruit  charnu  ou  capsulaire, 
a  donné  le  nom  de  lîlacées  à  la  division  des  capsulaires  dans 
laquelle  est  compris  le  lilas.  Cette  séparation  n^a  pas  été 
adoptée  :  on  préfèreroit  celle  de  M»  R.  Brown,  en  oléinées, 
qui  ont  Tembryon  à  radicule  montante ,  enfermé  dans  ua 
périsperme  charnu  ,  et  en  )asminées ,  qui  ont  la  radicule 
descendante  et  sont  dépourvues  de  périsperme ,  auxquelles 
il  ne  rapporte  que  le  njyctanthesj  le  mogorium  et  \eja$minumy 
laissant  toiis  les  autres  genres  parmi  les  oléinées*  Mais ,  comme 
quelques  oléinées  manquent  de  périsperme ,  et  que  G^Ttaer 
croit  en  .avoir  trouvé  un  dans  un  jasmin ,  on  peut  sans  in« 
convénient  laisser  dans  la  même  famille  les  deux  divisions , 
en  se  contentant  d'en  former  deux  sections  ;  ce  qui  revient 
au  même  dans  Tordre  naturel.  (J.) 

UhMA.  {Bot»)  Voyez  Lilée.  (Lem.) 
,    LILALITHË.  (Mim)  Nom  donné  à  une  variété  de  lépido«> 
lithe,  à  cause  de  sa  couleur.  Voyez  LéFiDOLrrHB«  (B.) 

LILAS  ;  Syringa,  Linn.  {Bot»)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
de  la  famille  des jo^min^es ,  Juss.,  et  de  la  diandrie  monogynie, 
Linn. ,  dont  les  principaux  caractères  sont  les  suivans  :  Calice 
monophylle,  très^petit,  persistant,  à  quatre  dents  peu  sensi<^ 
hles;  corolle  monopétale ,  infundibuliforme,  à  tube  plus. long 
que  le  calice ,  et  à  limbe  partagé  en  quatre  découpures  ova- 
les; deux  éta  mines  à  filamens  très -courts,  insérés  à  l'oriiice 
du  tube  de  la  corolle,  et  portant  des  anthères  ovales;  ovaire 
supère ,  oblong ,  surmonté  d'un  style  de  la  longueur  des  éta* 
jpûnes,  terminé  par  un  stigmate  un.peu  épais  et  bifide  ;  une 


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4o8  LIL 

capsule  alongëe,  pointue,  comprimée,  k  deux  valves  oppo- 
sées à  la  cloison ,  et  à  deux  loges  contenant  chacune  une  ou 
deux  graines  oblongues  ,  comprimées  ,  bordées  d'une  aîle 
membraneuse. 

'  Les  lilas  sont  des  arbrisseaux  à  feuilles  opposées,  et  à  fleurs 
disposées  en  grappes  paniculées ,  d'un  aspect  fort  agréable. 
On  en  connoit  quatre  espèces. 

Lilas  commun  :  Syringa  vulgaris^  Linn.,  5p<c.  ii;  Lilae, 
Matth. ,  Valgr.^  laSy;  Lilac  vulgaris,  Lâmk. ,  Dict.  enc.,3, 
p.  5 12.;  Duham. ,  nouv.  éd.,  a,  p.  206,  t.  61.  C'est  un  grand 
arbrisseau  qui ,  lorsqu'on  le  force  à  pousser  sur  une  seule  tige , 
atteint  à  la  hauteur  de  quinze  à  vingt  pieds ,  sur  un  tronc 
^ui ,  avec  les  années,  peut  acquérir  quinze  à  dix-huit  pou- 
tes  de  tour  ;  mais  si  on  le  laisse  croître  en  liberté,  il  pousse 
du  pied  une  multitude  de  drageons  qui  le  transforment  en 
un  épais  buisson ,  haut  de  huit  à  dix  pieds  tout  au  plus  :  dans 
ïe  premier  cas  il  se  ramifie  toujours  dans  sa  partie  supé- 
rieure ,  et  forme  une  tête  étalée ,  garnie  d'un  beau  feuillage. 
Ses  rameaux  sont  opposés ,  cylindriques ,  revêtus  d'une 
éeorce  grisâtre,  et  garnis  de  feuilles  pareillement  opposées, 
pétiolées,  presquecordiformes,  pointues,  d'un  vert  gai  et 
trés-glabres.  Ses  fleurs  sont  fort  nombreuses ,  agréablement 
odorantes,  pédicellées,  disposées,  au  sommet  des  rameaux  de 
l'année  précédente ,  en  grappes  paniculées  et  pyramidales  : 
ces  fleurs  sont  bleuâtres* dans  une  variété,  purpurines  dans 
une  seconde  connue  sous  le  nom  de  lilas  de  Marly,  et  enfin 
blanches  dans  une  troisième.  Il  leur  succède  des  capsules 
ovales,  pointues,  un  peu  comprimées,  dépourvues  de  lignes 
saillantes  sur  leur  dos  et  sur  leurs  côtés.  Outre  les  variétés 
formées  par  la  couleur  des  fleurs,  on  en  connoit  plusieurs 
autres ,  mais  qui  sont  en  général  peu  répandues  :  il  y  en  a 
une  à  feuilles  ternées  ;  une  autre  à  feuilles  panachées  de  blanc 
ou  de  jaune  ;  il  y  en  a  une  à  feuilles  couvertes  de  pustules , 
et,  eniin  ,  dans  une  dernière  variété  les  fleurs  sont  doubles. 

Le  lilas  commun  est  originaire  du  Levant  et  de  la  Perse,- 
tnais  il  est  aujourd'hui  naturalisé  dans  une  grande  partie  de 
l'Europe,  en  France,  en  Allemagne,  en  Suisse,  etc.,  où  il 
croit  et  se  propage  de  lui-même  dans  les  haies  et  les  buissons. 
Il  fleurit  en  Avril  ou  Mai.  C'est  à  Augier  Ghislen  de  Busbecq , 


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LIL  409 

ambassadeur  de  Ferdinand  l.*"" ,  empereur  d'Allemagne ,  au- 
près de  Soliman  II,  que  l'Europe  doit  ce  charmant  arbrisseau , 
dont  rintroduction  dans  les  jardins  remonte  à  1S62 ,  époque 
à  laquelle  l'ambassadeur  de  Ferdinand  I."  quitta  Constanti- 
nople.  Ceux  qui  ne  datent  l'introduction  du  lilas  que  de  1597, 
se  trompent  ;  car  Clusius ,  dans  son  Histoire  des  plantes ,  im- 
primée en  1601  ,  en  parle  comme  étant  déjà  répandu  dans 
la  plupart  des  jardins  de  l'Allemagne.  D'un  autre  côté,  c'est 
trop  l'avancer  que  de  la  placer  en  i656  ou  i557,  Busbecq 
n'étant  parti  pour  son  ambassade  qu'en  i5ô5  et  ayant,  selon 
le  témoignage  de  Matthiole,  rapporté  la  plante  après  un  séjour 
de  sept  ans  auprès  de  l'empereur  des  Turcs.  Au  reste,  le 
même  Matthiole,  dans  ses  Commentaires  sur  Dioscoride,  en 
fit  le  premier  mention  et  en  donna  la  première  figure  en  1 565. 

Feu  déplantes  peuvent  le  disputer  au  lilas  j  à  la  beauté 
du  feuillage  il  réunit  des  fleurs  d'une  jolie  forme,  disposées 
de  la  manière  la  plus  élégante  et  douées  de  l'odeur  la  plus 
suave  :  aussi ,  quoique  commun  dans  les  jardins,  il  n'y  paroit 
jamais  trop  multiplié;  on  ne  peut  se  lasser  de  le  voir,  on  ne 
peut  assez  respirer  son  doux  parfum.  D'autres  fleurs  le  de- 
vancent et  nous  annoncent  le  réveil  deFlore;  mais,  lorsqu'il 
étale  enfin  à  nos  yeux  l'éclat  de  ses  grappes  empourprées, 
déjà  les  beaux  joure  du  printemps  sont  arrivés  :  partout,  dans 
les  champs,  dans  les  bois,  dans  les  jardins,  la  douce  haleine 
des  zéphirs  fait  éclore  les  corolles  de  mille  espèces  diverses, 
qu'il  surpasse  toutes  ;  la  rose  qui  pourroit  lui  disputer  l'em- 
pire, même* le  lui  ravir,  la  rose  ne  doit  que  plus  tard  emr 
bellir  les  bosquets. 

On  peut  multiplier  le  lilas  par  ses  graines ,  par  marcottes; 
par  la  greff*e'et  par  drageons;  mais  la  quantité  de  ces  der- 
niers qui  pulliilent  chaque  année  sur  les  racines  des  vieux 
pieds,  dispense  pour  l'ordinaire  d'avoir  recours  aux  trois  pre- 
miers moyens.  11  est  à  croire  que,  si  on  semoit  plus  souvent 
ses  graines,  on  pourroit  en  obtenir  d'autres  variétés  que 
celles  que  nous  possédons  déjà.  Les  pieds  venus  de  semis 
poussent  moins  de  rejets  que  ceux  qui  proviennent  de  dra- 
geons. 

Le  lilas  n'est  pas  délicat  sur  la  nature  du  terrain  :  il  vient 
presque  ég;alement  bien  partout,  dans  les  terres  les  plus  mau- 


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Aïo  LIL 

vaises  et  les  plus  arides  ;  nous  en  avons  même  vu  plusieurs 
pieds  pousser  et  vivre  plus  de  trente  ans  dans  les  fentes  des 
vieux  murs  d'anciennes  fortifications.  On  peut  en  faire  des 
palissades ,  des  haies.  Ces  palissades  souffrent  bien  la  taille 
aux  ciseaux  ;  mais  elles  fleurissent  rarement,  car  cet  arbris^ 
seau  ne  veut  être  que  très-peu  taillé  :  il  ne  faut  que  retran* 
cher  les  sommités  des  rameaux  qui  ont  fleuri ,  sans  jamais  cou- 
per ses  jeunes  pousses ,  du  haut  desquelles  doivent  sortir  les 
fleurs  l'année  suivante.  Les  haies  de  lilas  sont  de  peu  de  dé- 
fense contre  les  hommes  ;  mais  elles  sont  très-bonnes  pour 
arrêter  toutes  espèces  d'animaux,  parce  qu'elles  sont  toujours 
très-touffues.  Le  lilas  commençant  à  pousser  de  bonne  heure 
au  printemps,  il  faut,  quand  on  le  transplante ,  que  ce  soit 
en  automne  ou  au  commencement  de  l'hiver. 

Les  feuilles  du  lilas  sont  très-amères  et  elles  ne  sont  brou- 
tées par  aucun  quadrupède  herbivore  ;  il  paroit  aussi  qu'au- 
xune  larve  d'insecte  n'en  fait  sa  nourriture  :  elles  ne  sont 
sujettes  à  être  attaquées  que  par  les  cantharides,  qui  parfois 
les  dévorent  comme  celles  des  frênes  ;  mais  cela  est  assez  rare. 

Le  bois  de  lilas  est  grisâtre,  très-dur,  susceptible  de  pren- 
dre un  beau  poli ,  et  il  répand  une  odeur  agréable  quand  on 
le  travaille.  11  seroit  propre  à  faire  de  jolis  ouvrages  de  tour; 
mais  il  a  le  défaut  de  se  fendre  et  de  se* tourmenter  beau- 
coup. Les  Turcs  font  des  tuyaux  de  pipe  avec  les  jeunes  ra- 
meaux vidés  de  leur  moelle. 

La  poudre  et  la  décoction  des  graines  de  lilas  passent  pour 
astringentes  ;  mais  on  n'en  fait  pas  d'usage. 

Lilas  moyen,  vulgairement  Lilas  varin  :  Sjyringa  média;  Sj- 
ringachinensis,  Willd.,  5|>ec.  i,  p.  48  ;  Lilac  rothomagensis j  Poit. 
et  Turp. ,  FI.  Paris.,  p.  10,  t.  G  y  inéd.  Cette  espèce  est  inter- 
médiaire entre  le  lilas  commun  et  le  lilas  de  Perse  :  elle  se 
distingue  de  l'un  et  de  l'autre  par  ses  feuilles  ovale»-alon- 
gées ,  et  par  ses  panicules  moins  serrées  que  dans  le  premier 
et  moins  lâches  que  dans  le  second  ;  mais  si,  comme  tout  sem- 
ble l'attester,  elle  est  née  des  graines  du  lilas  de  Perse,  elle 
doit  plutôt  être  regardée  comme  une  variété  de  ce  dernier 
que  comme  une  espèce  distincte.  Willdenow  et  plusieurs 
botanistes  anglois  la  regardent  comme  originaire  de  la  Chine, 
d'où ,  selon  les  derniers ,  elle  auroit  été  introduite  en  Angle- 


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LIL  4u 

terre  en  1795;  mais  il  parolt  hors  de  doule,  d'après  le  té- 
moignage dé  Varia  ^  habile  cultivateur,  qui  fut  long -temps 
chargé  du  jardin  botanique  de  Rouen ,  que  c'est  d'un  semis  de 
graines  de  la  variété  de  lilas  de  Perse  à  feuilles  découpées  9 
et  fait  par  lui  à  Rouen,  en  1777  9  qu'est  provenu  un  individu 
auquel  on  a  donné  le  nom  de  lilas  Varin»  Cette  nouvelle 
espèce  fut  long*temps  rare ,  parce  qu'op  ne  la  multiplioit  que 
par  la  greffe,  et  c'est  probablement  alors  que,  les  Angloîs 
l'ayant  reçue ,  on  la  fit  passer  chez  eux  pour  une  plante  de 
la  Chine ,  afin  de  lui  donner  plus  de  prix*  Mais  depuis  ce 
temps  le  lilas  Varin  est  devenu  plus  commun ,  et  on  le  multi- 
plie facilement,  soit  de  drageons,  qu'il  pousse  abondamment 
comme  les  autres  lilas ^  soit  de  marcottes,  qui  reprennent 
facilement. 

Lilas  de  Perse  :  Seringa  persica,  Linn««  Spec,  1 1  ;  Lilac  per-* 
<ica,  Duham. ,  nouv.  éd. ,  2 ,  p.  207,  t.  62.  Cet  arbrisseau  s'é- 
lève moitié  moins  que  le  lilas  commun  ;  il  n'a  ordinairement 
que  cinq  à  six  pieds  de  haut  :  ses  rameaux  sont  effilés,  revê- 
tus d'une  écorce  brunâtre,  divergens  de  toutes  parts;  ses 
feuilles  sont  alongées  en  fer  de  lance ,  moitié  moins  grandes  ; 
ses  fleurs  sont  plus  petites,  k  peine  odorantes,  disposées  en 
grappes  plus  courtes,  mais  plus  nombreuses,  souvent  oppo- 
sées dans  la  partie  supérieure  des  rameaux  ;  enfin  les  capsule^ 
sont  plus  étroites,  moins  comprimées ,  moins  pointues,  char- 
gées de  lignes  saillantes  sur  leur  dos  et  sur  les  côtés.  Cette 
espèce  passe  pour  être  originaire  de  Perse,  d'où  elle  a  été 
apportée  en  Europe  environ  cent  ans  plus  tard  que  le  lilas 
t:ommun  :  cultivée  depuis  ce  temps  dans  les  jardins ,  elle  n'y 
est  pas  encore  aussi  bien  naturalisée;  car ,  lorsqu'il  arrive  des 
hivers  rigoureux,  ses  rameaux  gèlent  quelquefois  dans  le 
climat  de  Paris.  Elle  ne  fleurit  qu'en  Mai  ou  au  commen- 
cement de  Juin,  selon  la  chaleur  de  la  saison. 

Les  fleurs  du  lilas  de  Perse  sont  ordinairement  de  la  même 
couleur  purpurine  que  l'espèce  commune  ;  il  y  en  a  une 
variété  à  fleurs  très-pâles,  presque  blanches ,  mais  non  en- 
tièrement de  eette  teinte  ;  il  y  en  a  aussi  une  dans  laquelle 
les  divisions  des  corolles,  au  lieu  d'être  étalées ,  sont  un  peu 
roulées  en  dedans  ;  mais  la  plus  jolie  variété  est  celle  dont  les 
(feuilles  sont  découpées  et  pinnatifides^  à  peu  près  comme 
celles  du  jasmin  commun. 


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412  LIL 

Le  lilas  de  Perse  se  cultive  et  se  multiplie  comme  le  lilas 
ordinaire;  il  est  seulement  moins  robuste  et  ne  s'accommode 
pas  aussi  bien  de  toutes  sortes  dé  terrains  :  il  craint  ceux  qui 
sont  trop  humides.  Sa  petite  taille  le  rend  plus  propre  à  l'or- 
nement des  parterres,  et,  comme  il  supporte  bien  la  taille, 
il  est  facile  de  lui  faire  prendre  une  forme  régulière  et  de 
lui  faire  une  tête  bien  arrondie  :  il  produit  de  cette  manière 
un  très-bel  effet.  Les  pieds  nombreux  de  cette  espèce  qui 
décorent  le  jardin  du  palais  du  Luxembourg  à  Paris ^  peuvent 
être  cités  comme  des  modèles,  et  tous  les  ans  au  printemps 
ils  font  pendant  quinze  |ours  à  trois  semaines  un  effet  vrai* 
ment  enchanteur. 

La  quatrième  espèce  de  lilas,  Syringa  villosa,  Vabl,  £nirm. 
1 ,  p.  38,  n'est  encore  connue  que  dans  les  herbiers;  elle 
croit  à  la  Chine.  Le  Sjyringa  suspensa  de  Thunberg  et  de 
"Willdenow  est  aujourd'hui  le  genre  Forsythia,  Voyez  voL 
XVII,  p.  263.  (L.D.) 

LILAS  DE  NUIT.  {Bot.)  Jacquin  dit  qu'à  Saint-Domingue 
on  donne  ce  nom  à  son  chiococca  noctuma,  dont  les  fleurs 
exhalent  une  odeur  agréable  pendant  la  nuit. 

Le  lilas  des  Indes  est  Fazedarach ,  azedarach  melia.  (J.) 

LILAS  DE  TERRE.  {Bot.)  Les  jardiniers  donnent  ce  nom 
à  une  variété  du  muscari  chevelu.  (L.  D.) 

LILÉE,  Lilœa.  {Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylédones, 
à  fleurs  glumacées,  monoïques',  de  la  famille  des  joncées, 
de  la  monoécie  monandrie  de  Linnœus;  offrant  pour  carac- 
tère essentiel  :  Des  fleurs  monoïques,  imbriquées;  les  mâles 
séparées  des  femelles  sur  des  épis  particuliers.  Chaque  fleur 
munie  d'une  écaille  à  sa  base;  point  de  calice,  point  de 
corolle;  une  ét^mine;  dans  les  fleurs  femelles,  point  d'écail- 
lés ;  les  unes  solitaires,  sessiles  près  de  la  racine,  d'autres 
réunies  sur  un  épi  pédoncule  ;  un  ovaire  supérieur  ;  un  style 
court  dans  les  fleurs  en  épi ,  très-long  dans  les  solitaires  et 
sessiles;  un  stigmate  en  tête  ;  une  semence  entourée  d'une 
enveloppe  coriace. 

LiLÉE  suBULÉE  :  Lilœa  suhulata,  Humb.  et  Bonpl. ,  Pf. 
œquin*,  i  ,  pag.  222,  tab.  -63;  Kunth  in  Humb.,  Nov.gen., 
1,  pag*  244;  Poir. ,  m.  gen.  y  SuppL,  tab.  993.  Plante  her- 
bacée 9   annuelle ,  sans  tige  ;  ses   racines  sont  simples  et 


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LIL  4i3 

fibreuses  ;  ses  feuilles,  toutes  radicales,  longues  de  quatre  à 
huit  pouces,  dvoUes  cylindriques,  d'un  beau  vert,  subu* 
lées  au  sommet,  vaginales  à  leur  base  ;  les  fleurs  sont  mo- 
noïques, réunies  çn  épis  à  Textrémité  de  pédoncules  radi- 
caux, un  peu  plus  courts  que  les  feuilles;  les  épis  mâles 
alongés,  composés  d'un  grand  nombre  de  fleurs  imbriquées, 
munies  chacune,  k  leur  base,  d'une  écaille  lancéolée;  une 
étamine  plus  courte  que  l'écaillé;  une  anthère  droite,  à 
deux  loges,  s'ouvrant  latéralement;  les  fleurs  femelles  dé- 
pourvues d'ècailles ,  composées  d'un  ovaire  ovale ,  com- 
primé, d'un  style  court,  d'un  stigmate  en  tête;  la  semence 
linéaire,  aiguë,  revêtue  d'une  membrane  mince,  renfermée 
dans  un  péricarpe  coriace,  strié,  indéhiscent;  les  fleurs,  ses- 
siles,  axillaires,  solituiries,  ont  leur  ovaire  surmonté  d'un 
style  très-long,  filiforme;  le  péricarpe  denté  au  sommet* 
Cette  plante  croit  sur  le  bord  des  fossés  et  des  étangs,  à 
Santa-Fé  de  Bogota.  (Poir.  ) 

LILIACÉES.  {BoL)  Ce  nom  collectif  étoît  donné  à  des 
plantes  dont  les  fleurs  avoient  quelque  rapport  avec  celles 
du  lis,  et  on  entendoit  par  fleur,  dans  ces  plantes,  l'enve- 
loppe unique  et  colorée,  nommée  corolle  par* beaucoup  de 
botanistes  anciens,  calice  par  nous,  et  périgone  par  M.  De 
Candolle.  C'est  d'après  cette  définition  trop  vague  que  Tour- 
nefort  réunissoit  dans  sa  classe  des  liliacées  beaucoup  de 
plantes  rapportées  dans  les  diverses  familles  de  la  classe  des 
monopérigynes  ou  monocolylédones  à  étamines  insérées  au  ca- 
lice, faisant  partie  de  l'une  des  trois  grandes  divisions  prin* 
cipales  dans  la  méthode  fondée  sur  les  affinités.  Cependant, 
malgré  cette  définition  incomplète,  sa  classe  seroit  assez  na- 
turelle, au  moyen  d'un  petit  nombre  de  retrancheniens,  et 
du  rapprochement  de  quelques  genres  reportés  ailleurs,  parce 
que  ce  rapport ,  indiqué  par  lui ,  se  lie  naturellement  à  plu- 
sieurs autres  énoncés  dans  le  caractère  général  des  monopé- 
rigynes. ^ 

Ces  dernières  peuvent  être  subdivisées  en  plusieurs  fa- 
milles ,  d*après  la  considération  de  l'ovaire  libre  ou  adhé- 
rent, du  nombre  desétamines,  de  la  structure  du  fruit,  de 
la  situation  des  graines,  de  l'insertion  des  feuilles,  et  surtout 
du  développement  de  l'embryon  dans  la  germination.  Ainsi, 


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414  lilL 

en  rappelant  que  tes  plantes  de  cette  classe  sont  monocoty* 
lédones  et  par  suite  dénuées  de  corolle  ^  et  que  leurs  éta« 
mines  sont  insérées  au  calice,  nous  ajouterons  que  Tune  des 
famîllesy  jouissant  de  ces  principaux  caractères,  renferme 
les  genres  qui  se  groupent  autour  du  lis,  et  qui,  pour  cette 
raison,  constituent  la  famille  spéciale  des  liliacées. 

On  la  distinguera  des  autres  familles  monopérigynes  par 
la  réunion  des  caractères  suivans  :  Un  calice  infère,  coloré, 
d'une  seule  pièce ,  mais  à  six  divisions  profondes ,  ordinai- 
rement égales  et  régulières;  six  étamines  insérées  au  bas  dé 
ces  divisions  ;   un  ovaire  libre  et  simple  ;  un  style  simple , 
manquant  quelquefois;  un  stigmate  à  trois  lobes;  une  cap- 
sule à  trois  loges,  s'ouvrant  en  trois  valves  qui  portent  une 
cloison  dans  leur  milieu  ;  chaque  loge  contenant  plusieurs 
graines  aplaties  et  disposées  sur  deux  rangs,  insérées  sur  le 
bord  des  cloisons  au  centre  de  la  càpsiile  ;  un  embryon  situé 
dans  la  cavité  d'un  périsperme  corné  près  de  Tombilic  de 
la  graine  ;  le  cotylédon  de  Tembryon  restant,  pendant  la  ger- 
mination ,  enfermé  dans  la  coque  de  la  graine ,  qui  est  sub- 
sistante,  sessile,  et  rejetée  sur  le  côté.  Tige  ordinairement 
herbacée.  Feuilles  radicales  sessiles,  ou  formant  une  gaine  à 
leur  base;  feuilles  de  la  tige  sessiles,  ordinairement  alternes, 
quelquefois  presque  rertîcillées.   Fleurs  tantôt  nues,  tantôt 
accompagnées  d'une  spathe  ou  d'une  feuille  florale  qui  en  tient 
lieu.  Il  faut  observer  que,  dans ^ ces  plantes,  le  style  et  le 
stigmate  étant  souvent  beaucoup  plus  élevés  que  les  étamines, 
la  nature  donne  à  leurs  fleurs  une  direction  penchée  ou  pen- 
dante ,  pour  faciliter  la  projection  des  poussières  fécondantes 
des  étamines  sur  le  stigmate;  après  la  fécondation  le  fruit  se 
relève  et  prend  une  direction  droite. 

On  réunit  dans  cette  famille  les  genres  Tulipa^  Erjthro- 
niuniy  Methonica  {Gloriosa  de  Linnseus),  Uvukiria,  Fritiltaria, 
Imperialis ,  Lilium ,  Yucca.  (J.) 

LÏLIA<^0.  (Bot.)  Cordus  donnoit  ce  nom  à  une  plante 
désignée  par  beaucoup  d'auteurs ,  et  postérieurement  par 
Toumefort,  sous  celui  de  phalanglum,  Linnaeus  la  nommort 
arUliericum  liliago;  mais  la  nécessité  de  diviser  Vanthcrieum  en 
deux  genres  de  familles  probablement  différentes,  a  déter- 
miné le  rétablissement  du  phalangium  de  Tournefort  (royes 


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LIM  4i5 

Phalakobre).  Cësalpîn  nommoit  auséî  lilîdgo  lés  deux  espèces 
primitives  d'hemeroc allié  ou  lis-asphodèle.  (J.) 

LILIASTRUM.  (Bot.)  Ce  genre  de  ToUrnefort,  réuni  par 
Linnefeus  à  son  anthericum,  fait  maintenant  partie  du  phalan- 
gium  de  Fauteur  François,  que  nous  avonë  détaché  de  Van^ 
thericum  à  cause  de  ses  feuilles  planes  et  non  fistuleuses ,  de 
ses  filets  d'étamines  non  velus,  et  surtout  de  la  germination 
de  ses  graines  semblable  à  celle  des  asphodélées,  pendant  que 
celle  de  Vanthericum  et  de  l'aZoe^  se  développe  à  peu  près 
comme  dans  les  asparaginées ,  dont  ces  genres  doivent  se  rap-* 
procher.  Le  lilicutrum  ne  diffère  du  phalangium  que  par  ses 
racines  rassemblées  en  faisceau  ou  botte,  comme  dans  Ta»* 
phodèlc.  (J.) 

LILIE-HUAL  {Mamm,)  ,  noih  norwégien  de  la  baleine 
nord-caper*  (F.  C.)  .  ' 

LILIUM*  (Bot.)  Voyet  Lis.  {L.  D.) 

LILIUM  LAPIDEUM.  {Fois.)  C'est  l'encrine  lis-de-îner. 
Voyez  au  mol  Encrine.  (D.  F.) 

LILLAK  et  LILLACH  {BoL)  :  noms  arabes  dulilas.  (Lem.) 

LILLE*  {Omith.)  Nom  norwégien  du  petit  épeiche,  picus 
minus,  Linn.  La  nonnette  cendrée,  parui  pa/i/s^rlf^ ^  Linn. , 
se  nomme  en  danois  tille  muivit,  (  Cfi.  D.  ) 

LILLOIS.  (Mamm.)  BufiToti  rapporte  ce  nom  à  une  petite 
Tace  de  chiens  domestiques,  nommée  aussi  Chiens  issois  ou 
b'Artois,  qu'il  dit  provenir  du  ci^oisement  du  roquet  et  du 
doguin.  (Dbsm.) 

LIMA.  {IchthyoL)  En  Sardaigne  on  appelle  ainsi- la  Li- 
mande. Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

LIMACE,  Umoz.  {MalacozJ)  Genre  d'animaux  mollusques^ 
de  la  famille  de$  pulmobranches,  ordre  de  la  section  des  her- 
maphrodites, classe  des  céphalophores ,  établi  par  Linnœùs  et 
admis  depuis  par  tous  les  zoologistes  systématiques  où  métho- 
distes. Ses  caractères  sont  :  Corps  ovale ,  oblong ,  plane  en- 
dessous  et  pourvu  dans  toute  son  étendue  d'un  disque  charnu  « 
propre  à  ramper,  convexe  en -^ dessus,  et  ayant  à  la  partie 
antérieure  une  sorte  de  bouclier  charnu ,  contenant  souvent 
dans  son  épaisseur  un  rudiment  de  coquille  ;  tétè  peu  distincte  ^ 
munie  de  deux  paires  de  tentacules,  dont  la  j^estërieure ^ 
plus  longue  7  porte  les  yeux  à  l'extrémité  ;  la  cavité  tespira^ 


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4i6  LIM 

toire  sous  le  bouclier  s'ouvrant  à  Textérleur  par  un  orifice 
arrondi ,  percé  au  bord  droit  du  bouclier  ;  Tanus  du  même  côté 
sous  l'ouverture  pulmonaire  ;  Torifice  commun  des  organes 
de  la  génération  en  avant  et  au-dessous  de  la  base  du  tenta- 
cule antérieur  droit. 

Le  corps  des  limaces,  quoique  extrêmement  variable  par 
la  grande  contractilîté  dont  toutes  ses  parties  sont  susceptibles, 
est  ordinairement  ovale,  alongé,  plus  épais  et  plus  obtus  en 
avant  qu'en  arrière ,  où  il  se  termine  en  pointe  carénée  ou 
arrondie.  La  partie  supérieure ,  ou  le  dos,  est  bombée,  arrondie 
surtout  transversalement  et  en  avant ,  où  Ton  remarque  un 
espace  ovalaire,  recouvert  par  une  sorte  de  bouclier  ou  de 
disque  ovale ,  dont  le  bord  est  à  peine  séparé  du  reste  de  la 
peau ,  si  ce  n'est  en  avant ,  où  il  fait  une  saillie  plus  ou  moins 
grande ,  sous  laquelle  la  tête  peut  se  mettre  à  Tabri.  Toute 
la  face  inférieure,  au  contraire,  est  tout-à-fait  plane  et  forme 
un  plan  locomoteur,  étendu  dans  toute  la  longueur  de  l'ani- 
mal, et  qui  déborde  un  peu  de  chaque  c6té  du  corps,  sur- 
tout en  avant ,  où  un-  sillon  le  sépare  de  la  tête  propre- 
ment dite.   Celle-ci,  quoique  peu  distincte,  est  cependant 
un  peu  plus  renflée  que  la  partie  qui  la  joint  a\i  corps,  et 
qui  forme  ainsi  une  sorte  de  cou  ;  elle  offre  en  avant  et  en- 
dessous  une  ouverture  infundibuli forme  à  peu  prés  ronde 
et  dont  les  bords  sont  plissés  dans  tout  son  contour  :  c'est  la 
bouche.   Au-dessus  sont  deux  paires  de  tentacules  éminem- 
ment et  entièrement  rétractiles  à  Tintérieur  par  un  mécanisme 
que  nous  allons  expliquer.   Ils  sont  également  cylindriques 
et  plus  ou  moins  renflés  en  bouton  à  l'extrémité.   Ce  rentle- 
ment  est  translucide  aux  tentacules  antérieurs,  qui  sont  plus 
courts  et  insérés  un  peu  plus  bas;  les  postérieurs,  plus  longs 
et  plus   dorsaux,  sont  terminés   par  un  petit  espace  circu- 
laire noir  :  ce  sont  les  yeux.  Au  c6té  droit  de  la  partie  anté- 
rieure du  corps  se  voient  trois  ouvertures.   La  plus  anté- 
rieure, petite,  comme  bordée  de  blanc,  est  percée  au  milieu 
d'une  sorte  de  bourrelet  peu  saillant  à  la  base  externe  du 
tentacule  droit.  La  seconde ,  beaucoup  plus  grande ,  circu- 
laire, est  percée  au  fond  d'une  échahcrure  au  côté  droit  du 
bouclier  :  elle  conduit  dans  la  cavité  pulmonaire.  Enfin ,  sur 
le  bprd  antérieur  même  de  celle-ci  est  la  troisième,  qui  est 


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LiM  41? 

Beaucoup  plus  petite   et    qui  est  ta  terminaisoit  du  canal 
intestinal*  .    . 

L'organisation  des  limaces  a  beaucoup  d'analogie  avec  celle 
des  hélices.  L'enyejoppe  dermo-musculaire ,  fort  épaisse ,  sur- 
tout en -dessous,  forme  une  longue  et  unique  cavité,  dans 
laquelle  sont  contenus  les  viscères.  Le  derme,  qui  ne  peut 
être  séparé  de  la  couche  contractile  sous ^ posée,  offre  à  sa 
superficie  un  plus  ou  moiûs  grand  nombre  de  tubercules ,  ordi-* 
nairement  alongés  et  séparés  par  des  sillons  ou  rigoles  souvent 
assez  profondes,  surtout  dans  les  limaces  rouges,  sur  le  bord 
du  pied  desquelles  ils  forment  une  série  assez  régulière.  Le 
réseau  vasculaire  et  la  couche  nerveuse  doivent  y  être  très- 
développés»  Le  pigmentum  colorant,  qui  est  à  sa  superficie, 
est  souvent  fort  épais  ;  Tépiderme  est ,  au  contraire ,  fort 
mince.  Si  Ton  ne  peut  distinguer  les  cryptes  muqueux  de 
cette  peau,  on  y  voit  très-bien  un  grand  nombre  de  pores 
qui  versent  une  grande  quantité  de  mucosité  à  sa  surface  : 
elle  paroit  surtout  sortir  plus  abondamment  d'une  espèce  de 
sinus  blanc  peu  profond,  entouré  de  tubercules^  et  qui  existe 
à  la  partie  postérieure  du  dos  des  limaces  rouges.  Dans  Tépais* 
seur  de  cette  peau,  la  dessiccation  démontre  qu'il  entre  un 
assez  grand  nombre  de  molécules  calcaires  ;  mais  elles  s'accu- 
mulent en  plus  grande  quantité  dans  le  bouclier,  de  manière 
à  y  former,  surtout  dans  les  limaces  grises,  ,un  rudiment  de 
coquille ,  il  est  vrai ,  fort  mince. 

L'extrémité  des  tentacules  antérieurs  est  renflée,  translu- 
cide et  comme  gélatineuse.  ' 

Celle  des  tentacules  postérieurs  offre  un  petit  disque  tout-* 
à -fait  noir,  qui  forme  l'organe  de.  la  vision.  L'œil,  fort 
petit,  est  à  peu  près  sphérique  ;  on  y  reconnoît  évidemment 
une  enveloppe  fibreuse,  fort  mince,  et  laissant  percer  à  tra- 
vers ,  la  couleur  noire  de  la  choroïde  :  en  arrière  ,  la  scléro-» 
tique  est  appliquée  contre  le  ganglion  nerveux  i  en  avant 
elle  se  continue  avec  la  cornée  transparente ,  qui  sem;ble  aussi 
être  la  continuation  de  la  peau  :  la  choroïde,  très  «colorée^ 
est  percée  par  une  pupille  extrêmement  petite ,  suivant  l'ana^ 
logie,  et  l'observation  directe  de  Swammerdam,  qui  décrit 
aussi  un  crystallin. 

.    L'appareil  de  la  locomotion  des  limaces  est,  comme  dans 
a6#  2j 


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4ia  LIM 

tous  les  animaux  du  type  des  mollusques ,  en  grande  partie 
cutané,  c'est-à-direque  les  fibres  musculaires  qui  le  com- 
posent sont  restées  très-* adhérentes  à  la  peau,  confondues 
avec  le  derme  et  dirigées  dans  tous  les  sens.  Sous  le  ventre , 
cependant ,  où  existe  le  disque  locomoteur ,  elles  sont  beau- 
coup plus  épaisses  et  dirigées  suivant  la  longueur  de  l'animal  ; 
elles  sont  du  reste  fort  courtes,  et  il  en  naît  successivement 
de  nouvelles  depuis  une  extrémité  jusqu'à  l'autre.  On  a  aussi 
remarqué  qu'elles  forment  trois  bandes  longitudinales  assez 
distinctes,  une  médiane  et  les  autres  latérales. 

Quant  aux  muscles  propres,  il  n'y  a  que  les  muscles  de  la 
masse  buccale  ,  ceux  des  tentacules  et  le  rétractateur  de  la 
verge.  Nous  exposerons  la  disposition  des  premiers  et  du 
dernier,  quand  il  sera  question  de  la  bouche  et  des  organes 
de  la  génération.  Les  tentacules  sont  creux  dans  toute  leur 
longueur  et  formés  par  un  prolongement  de  l'enveloppe  der- 
moïde,  d'où  il  Suit  que  des  fibres  musculaires  tapissent  la 
face  interne  du  cylindre  :  ces  fibres  sont  en  grande  partie 
annulaires,  et  par  conséquent  leur  contraction  suffit  pour 
alonger  l'organe.  A  l'intérieur  de  ce  cylindre  est  un  muscle 
longitudinal ,  au  milieu  duquel  est  le  nerf  optique ,  ou  le 
nerf  olfactif ,  et  qui,  de  la  partie  inférieure  et  postérieure  du 
muscle  diaphragmatique ,  se  porte  à  la  circonférence  du  ren- 
flement terminal  du  tentacule  ;  une  division  du  même  muscle 
va  à  la  première  paire  de  tentacules,  et  envoie  aussi  quel- 
ques fibres  au  bourrelet  labial. 

L'appareil  de  la  nutrition  est  presque  en  tout  semblable  k 
ee  qui  se  remarque  dans  les  hélices.  La  cavité  buccale ,  qui 
suit  la  bouche ,  forme  une  petite  masse  pourvue  à  son  bord 
supérieur  d'une  dent  arquée,  mais  non  dentée;  à  la  partie 
inférieure ,  d'un  renflement  lingual,  assez  épais,  assez  alongé, 
et  dont  la  surface  est  garnie  d'une  plaque  épidermique  tout- 
àf  fait  lisse  :  de  chaque  côté  est  la  terminaison  du  canal  excré- 
teur de  la  glande  salivaire  correspondante;  elle  est  beaucoup 
moins  longue  que  dans  les  hélices.  Enfin ,  la  cavité  buccale 
est  entourée  de  fibres  musculaires,  épaisses,  dont  les  anté- 
rieures, très-courtes,  se  portent  de  la  marge  de  l'orifice  au 
bord  antérieur  de  la  masse.  De  la  partie  supérieure  de  la 
cavité  buccale  naît  un  œsophage  fort  étroit  qui  y  après  avoir 


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LIM  419 

tr^iversë  le  collier  nerveux ,  s'élargit  subitement  et  se  pro- 
longe assez  loin  en  arrière ,  en  conservant  une  grosseur  con- 
sidérable :  ce  renflement  cylindrique  peut  être  regardé  comme 
un  premier  estomac  ;  c'est,  en  efifet,  à  sa  terminaison ,  avant 
qu'il  se  continue  avec  le  second  renflement  stomacal,  que 
trois  gros  canaux  biliaires,  provenant  des  lobes  droits  du 
foie,  viennent  s'ouvrir  largement  dans  le  canal  intestinal. 
Cette  partie  de  l'estomac,  un  peu  plus  renflée  que  l'autre^ 
mais  beaucoup  plus  courte ,  et  dont  la  membrane  muqueuse  ^ 
qui  la  tapisse  ,  forme  des  plis  longitudinaux  assez  prononcés , 
se  recourbe  de  droite  à  gauche  et  d'arrière  en  avant,  et 
donne  naissance  au  véritable  intestin  qui  revient  en  avant  pour 
se  terminer  par  un  orifice  fort  petit  au  bord  de  l'orifice  de  la 
cavité  pulmonaire;  Il  est  accompagné ,  dans  presque  toute  sa 
Iteguéur,  par  des  lobes  du  foie  qui  se  collent  contre  lui,  et 
dont  les  canaux  excréteurs,  bien  visibles,  se  réunissent  en 
deux  autres  gros  troncs ,  dont  nous  venons  de  parler.  Un 
autre  pore  biliaire,  très- gros,  situé  au  côté  gauche,  verse 
la  bile  provenant  des  lobes  hépatiques  gauches,  et  surtout 
postérieurs ,  au  milieu  desquels  se  trouve  l'ovaire.  Les  ori- 
fices de  ces  canaux  biliaires  dans  l'estomac  sont  si  grands^ 
qu'en  insufflant  celui-ci,  on  gonfle  tous  les  lobes  hépatiques 
avec  la  plus  grande  facilité. 

Le  système  veineux  est  beaucoup  plus  difficile  à  voir  que 
le  système  artériel,  d'abord  parce  que  les  parois  des  veines 
sont  beaucoup  plus  minces  que  celles  des  artères ,  et  qu'elles 
sont  translucides.  La  principale  veine ,  qu'il  faut  considérer 
comme  une  veine  cave ,  occupe  la  ligne  médiane  supérieure; 
plus  petite  en  arrière ,  elle  augmente  en  grosseur  à  mesure 
qu'elle  devient  plus  antérieure  et  qu*elle  reçoit  les  autres 
ramifications  veineuses.  Arrivée  au  bord  postérieur  du  bou- 
clier à  peu  près,  elle  se  partage  en  deux  gros  rameaux ,  qui 
embrassent  le  péricarde  dans  leur  écartement ,  et  qui  se  sub- 
divisent ensuite,  en  formant  le  plan  supérieur  du  réseau  pul- 
monaire. 

Ce  réseau  occupe  le  plancher  d'une  cavité  respiratoire ,  à 
peu  près  arrondie  et  située  immédiatement  au-dessous  du 
bouclier  dorsal  conchifère»  Sa  paroi  supérieure  est  formée 
par  la  face  inférieure  de  ce  bouclier,  et  l'inférieure  par  une 


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4"  LIM 

sorte  de  diaphragme  ou  de  cloison  muscuîeuse,  qui  sépare  la 
cavité  pulmonaire  de  la  cavité  viscérale.  C'est  au  c6té  droit, 
et  plus  bu  moins  en  arrière  de  la  jonction  du  bouclier  avec 
le  manteau  ou  le  reste  de  Fenveloppe  cutanée,  qu'existe 
Forifice  par  lequel  cette  cavité  communique  avec  le  fluide 
ambiant.  Cet  orifice,  dans  le  repos,  est  susceptible  d'être 
complètement  fermé  ou  prodigieusement  agrandi  par  la  con- 
traction ou  la  dilatation  de  la  peau  contractile  dans  laquelle 
il  est  percé ,  de  manière  quelquefois  à  laisser  voir  la  plus 
grande  partie  de  la  cavité*. 

Les  veines  pulmonaires,  qui  naissent  des  artères,  forment 
un  réseau  à  peu  prés  de  même  forme  que  celles-ci ,  mais  qui 
est  sur  un  plan  plus  inférieur.  La  veine  unique ,  qui  résulte 
de  leurs  réunions  successives ,  est  assez  grosse  et  courte  ;  elle 
se  termine  à  l'extrémité  d'une  orwllette  ovale,  qui  s'ouvre 
elle-même  dans  un  ventricule  pyriforme,  de  la  pointe  duquel 
sort  l'aorte.  Le  cœur,  ainsi  composé,  est  renfermé  dans  une 
loge  particulière,  située  entre  la  lame  membraneuse  et  le 
bouclier,  plutôt  que  dans  un  véritable  péricarde. 
.  L'aorte  se  porte  d'abord  en  arrière ,  mais  presque  aussitôt 
elle  se  partage  en  deux  grosses  branches  qui  se  dirigent  en 
sens  opposé  ;  l'antérieure  se  recourbe  sous  l'extrémité  du  rec- 
tum et  se  divisç  en  deux  troncs  :  l'un  postérieur,  qui  envoie 
des  ramifications  à  l'oviducte  et  même  à  l'estomac  antérieur, 
et  l'autre ,  plus  gros,  qui,  parvenu  vers  la  masse  buccale,  se 
subdivise  de  nouveau.  Une  grosse  branche  va  aux  tentacules, 
i  la  bouche  et  aux  parties  environnantes,  et  l'autre,  après 
avoir  passé  sous  le  canal  intestinal,  se  porte  d'avant  en  arrière, 
se  bifurque,  et  distribue  assez  symétriquement  ses  ramifica- 
tktns  à  la  partie  inférieure  de  l'enveloppe  musculo  •  cutanée 
et  par  conséquent  au  pied.  Quant  à  la  bifurcation  posté- 
rieure de  l'aorte  ,  elle  distribue  d'abord  quelques  petites 
branches  au  rectum  ;  puis  elle  se  subdivise  en  deux  gros 
troncs  :  l'un ,  qui  va  à  l'estomac ,  en  avant  et  en  arriére ,  et 
l'autre  aux  dififérens  lobes  du  foie ,  ainsi  qu'à  l'ovaire. 

On  trouve  dans  les  limaces,  comme  dans  les  hélices,  ce 
singulier  organe  que  l'on  a  successivement  nommé  le  sac  cal- 
caire et  l'organe  de  la  viscosité,  et  que  nous  pensons  appar- 
tenir à  l'appareil  de  la  dépuration  urinaire.  Il  est  situé  vers 


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LIM  4*» 

le  péricarde,  où  ij. entoure  le  cœur,  en  formant  un  cercle 
presque  complet  î  réuni  à  son  intérieur  par  un  grand  nombre 
de  lames  verticales ,  son  canal  excréteur ,  qui  suit  la  même 
courbe  que  Forgane ,  s'ouvre  à  Textérieur  par  un  très-petit 
orifice  arrondi ,  tout  près  de  celui  de  la  cavité  respiratoire. 

L'appareil  de  la  génération  a  sans  doute  beaucoup  de 
ressemblance  avec  celui  des  hélices  :  il  y  a  cependant  des 
différences  assez  notables.  L'ovaire ,  tout- à -fait  granuleux, 
forme  une  masse  plus  ou  moins  considérable ,  qui  est  presque 
cachée  dans  les  lobes  postérieurs  du  fbie.  On  en  voit  bien 
clairement  naître,  par  des  ramifications  très -fines,  et  nom-i 
breuses,  l'oviducte  postérieur,  d'abord  très-petit,  et  qui  se 
replie  sur  lui-même  un  très-grand  nombre  de  fois,  çn  augmen-r 
tant  un  peu  de  calibre  à  mesure  qu'il  se  rapproche  du  testi-, 
cule  ou,  mieux,  de  la  seconde  partie  de  l'oviducte  :  celle-ci , 
beaucoup  plus  grosse,  a  ses  parois  épaisses,  boursoufilées  ;  sa 
cavité  présente  des  cellules  ou  loges  un  peu  irrégulières, 
pleines  de  beaucoup  de  viscosité.  Après  plusieurs  inflexions 
ou  replis' assez  grands,  elle  se  change  presque  brusquement 
en  un  canal  cylindrique ,  à  parois  lisses ,  épaisses ,  qui  se 
renfle  un  peu  de  nouveau,  avant  de  se  terminer  dans  la- 
poche  commune  de  l'appareil  de  la  génération.  Peu  aupara-* 
vaut  ce  canal  reçoit  le  cou  très-eourt  d'une  petite  bourse  ovale 
à  parois  épaisses,  et  qui  contient,  dan$  son  intérieur,  ua 
fluide  jaunâtre  assez  épais. 

L'appareil  du  mâle  est  encore  plus  compliqué  que  celui  de 
la  femelle  :  il  se  composé  toujours  d'un  testicule  de  grosseur 
variable ,  suivant  l'époqj^e  de  l'année  à  laquelle  on  dissèque 
l'animal  ;  son  tissu  est  aussi  plus  ferme ,  plus  compacte,  après 
le  temps  de  l'accouplement  qu'avant.  Il  n'est  pas  aussi  aisé 
d'y  voir  les  radicules  du  canal  déférent  que  celles  de  l'oviducte 
dans  l'ovaire.  Arrivé  vers  le  point  où  la  première  partie  de 
cet  oviducte  se  joint  à  la  seconde,  il  y  a  une  connexion  intin^e 
du  testicule,  du  canal  déférent  ,  a^vec  l'appareil  femelle^ 
L'on  commence  alors  à  voir ,  le  long  du  sçcond  oviducte , 
une  bande  grésillée. blanche 9  qui.  lui  forme  couime  une 
sorte  de  mésentère  en  retenant  ses  plis ,  et  qui  augçiente^ 
d'épaisseur  et  de  largeur  à  mesure  que,  en  acccompagnant 
toujours  le  second  oviducte ,  elle  se  porte  plui  eu  avanl^v 


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4"  LIM 

De  cette  espèce  d'épîdydyme ,  qui  s'est  prolongé  au-delà 
de  la  partie  boursoufflée  de  l'oviducte ,  naît  un  canal  cylin- 
drique assez  grêle,  qui  se  recourbe  et  se  porte  assez  loin  en 
arrière  :  il  se  termine  à  l'origine  d*un  organe  cylindrique 
considérable ,  auquel  on  a  donné ,  je  ne  sais  trop  pourquoi  , 
le  nom  de  pénis.  Cet  organe ,  plus  renflé  en  arriére  qu'en 
avant  et  qui  s'est  aminci  peu  à  peu,  est  creux  dans  toute 
la  longueur  et  forme  un  long  sac.  Ses  parois ,  assez  épaisses, 
sont  évidemment  musculaires  et  composées  de  fibres,  surtout 
annulaires.  A  l'intérieur ,  la  membrane  interne  forme  un 
grand  nombre  de  petites  rides  ou  plis  transverses ,  disposés 
sur  plusieurs  rangs  longitudinaux.  A  son  origine  postérieure 
ce  sac  est  attaché  par  un  muscle  épais,  mais  assez  court,  à  la 
lame  musculaire  diaphragmatique  dont  il  a  été  parlé  plus  haut. 
A  son  extrémité  antérieure  il  s'ouvre  par  un  orifice  arrondi 
dans  le  vestibule  commun  des  appareils  de  la  génération, 
au  côté  droit,  un  peu  en  arrière  des  tentacules  de  ce  c6té. 

Le  système  nerveux  diffère  extrêmement  peu  de  celui  de 
l'hélice.  Le  cerveau  est  formé  d'un  ganglion  transverse  supé- 
rieur à  l'œsophage ,  se  réunissant  à  droite  et  à  gauche  avec 
le  ganglion  locomoteur  inférieur,  de  manière  à  comprendre 
entre  eux  celui-là,  comme  dans  un  anneau  :  du  cerveau 
sortent  successivement  les  filets  qui  vont  au  bourrelet  labial, 
à  la  masse  buccale ,  à  la  première  paire  de  tentacules  et  à 
la  seconde.  Celui-ci ,  le  plus  gros ,  forme  le  nerf  optique ,  qui , 
après  avoir  fait  plusieurs  flexions  dans  l'intérieur  du  tenta- 
cule, se  termine  au  ganglion  optique,  sur  lequel  l'œil  est 
immédiatement  appliqué.  C'est  du  ganglion  sous-œsophagien 
que  sort  de  chaque  côté  un  gros  nerf,  qui  se  porte  en  arrière 
en  se  subdivisant  successivement  dans  le  pied  et  dans  le  reste 
du  derme.  On  trouve  un  petit  ganglion  viscéral  situé  sous 
l'œsophage ,  et  qui  communique  à  droite  et  à  gauche  avec  le 
cerveau  par  un  filet  assez  fin.  Il  y  a  aussi  un  ganglion  de  l'ap- 
pareil de  la  génération,  formant  une  sorte  de  petit  plexus, 
communiquant  avec  le  côté  droit  du  cerveau  par  un  filet , 
et  en  envoyant  deux  ou  trois  à  la  gaine  de  la  verge  et  à  cet 
organe  lui-même. 

Les  limaces  ont  le  sens  du  toucher  encore  plus  délicat 
peut-être  que  les  hélices ,  et  surtout  dans  les  parties  anté- 


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LIM  425 

rîeures  et  sur  les  bords  du  manteau.  Leur  goût,  leur  odorat 
et  même  leur  vision ,  doivent  ne  différer  que  fort  peu  de  ce 
qui  existe  dans  les  hélices.  Elles  goûtent  et  elles  odorent, 
puisqu'elles  recherchent  et  préfèrent  certainement  plusieurs 
substances  à  d'autres.  Elles  ne  paroissent  pas  apercevoir  réel« 
leraent  les  corps,  quoiqu'elles  soient  pourvues  d'un  organe  de 
vision.  Elles  sont  certainement  sourdes. 

Leur  locomotion  se  fait ,  à  peu  prés  comme  celle  des  hélices, 
par  la  contraction  successive  des  fibres  musculaires  du  pied , 
et  surtout  de  celles  de  la  bande  médiane.  Mais  elle  est  plus 
vive,  plus  rapide,  surtout  quand  elles  cherchent  à  s'échapper 
d'un  lieu  où  elles  étoient  retenues. 

Leur  nourriture  consiste  essentiellement  en  substances 
végétales;  ce  sont  surtout  les  jeunes  plantes,  les  fruits,  les 
champignons,  le  papier,  le  bois  pourri,  que  les  limaces  re« 
cherchent.  Elles  se  nourrissent  assez  bien  aussi  de  quelques 
substances  animales,  comme  de  fromage,  de  viande  et  de  ma- 
tières en  putréfaction.  Ce  sont  des  animaux  évidemment 
voraces,  qui  mangent  plus  le  soir  qu'à  aucune  autre  époque 
de  la  journée.  Leur  manière  de  manger  est  une  sorte  de 
mastication  ;  la  plaque  linguale  s'opposant  à  la  mâchoire  supé* 
rieure  et  poussant  ensuite  la  matière  vers  l'œsophage.  Comme 
dans  tous  les  animaux  mollusques ,  la  digestion  paroit  être  fort 
lente  ;  aussi  les  limaces  peuvent-elles  supporter  un  jeûne  très* 
prolongé.  Elles  le  peuvent  cependant  moins  que  les  hélices, 
à  moins  qu'elles  ne  se  trouvent  dans  des  circonstances  très* 
favorables,  à  cause  de  la  nudité  de  leur  peau ,  qui  leur  rend 
la  sécheresse  dç  l'air ,  ainsi  que  l'action  solaire ,  très  -  perni- 
cieuses. 

Ce  sont,  en  effet,  des  animaux  qui  ne  sortent  des  trous  de 
vieux  murs  ,  de  dessous  les  pierres  ou  les  feuilles  à  demi 
pourries,  des  an fractuosi tés  des  écorces,  des  champignons,  et 
même  de  l'intérieur  de  la  terre,  où  iU  se  retirent  habituelle- 
ment, qu'à  l'époque  de  la  journée  où  il  y  a  en  général  plus 
d'humidité  dans  l'air ,  c'est-à-dire ,  le  soir  et  de  grand  matin. 
On  les  voit  surtout  plus  abondamment  après  les  pluies  douces 
et  chaudes  du  printemps  et  de  l'été. 

Comme  les  hélices ,  les  limaces  craignent  le  froid  ;  mais ,  quoi- 
qu'elles ne  puissent  qu^  se  mettre  très-incomplétement  à  l'abri 


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424  LIM 

sous'  leur  bouclier ,  elles  paroissent  le  craindre  moins  que 
celles-là  :  aussi  entrent-elles  plus  tard  dans  Tétat  de  torpeur 
de  rhibernation  ;  elles  s'enfoncent  cependant,  pour  passer 
Fhiver,  dans  les  excavations  de  la  terre.  Elles  m'ont  paru 
surtout  rechercher  pour  cela  Thumus  qui  se  forme  dans  le 
tronc  des  arbres  pourris.  En  effet,  j'ai  plusieurs  fois  trouvé 
des  individus  à  plus  d'un  pied  de  profondeur  dans  cette 
substance.  Dans  cet  état  de  torpeur ,  les  limaces  se  contrac- 
tent autant  que  possible  dans  le  sens  de  la  longueur,  en  sorte 
qu'elles  sont  presque  hémisphériques. 

Leur  activité  générale  s'augmente  avec  la  température  : 
c'est  en  effet  à  la  fin  du  printemps  et  pendant  Tété  que  ces 
animaux  se  recherchent  dans  le  but  de  se  reproduire.  On 
n*a  pas  encore  de  détails  bien  certains  sur  la  manière  dont 
ils  s'accouplent.  D'après  les  Observations  nouvelles  de  M. 
Werlich,  insérées  dans  l'Isis  de  M.  Ocken ,  faites  sur  la  li- 
mace grise  au  mois  de  Juin,  les  deux  individus  se  placent 
d'abord  de  manière  à  former  un  cercle,  la  tête  à  la  queue 
l'un  de  l'autre  ;  la  queue  s'avance  ensuite  peu  à  peu  le  long 
du  c6té  droit  jusque  vers  l'orifice  de  la  respiration  :  alors  les 
deux  individus  se  touchent,  se  flattent,  se  chatouillent  réci- 
proquement avec  ht  bouche;  toutes  les  parties  antérieures 
entrent  dans  une  espèce  de  mouvement  convulsif,  et  Ton  voit 
sortir  du  cloaque  l'organe  excitateur  sous  forme  d'une  petite 
corne  blanche.  Le  contact  entre  les  deux  individus  devient 
plus  grand ,  plus  serré  ;  la  partie  postérieure  de  leur  corps 
s'entortille  l'une  avec  l'autre,  en  même  temps  que  l'organe 
excitateur,  qui  s'est  considérablement  alongé.  L'entortillement 
de  ce  dernier  organe  devient  si  serré  que  les  deux  semblent 
n'en  former  plus  qu'un.  Sa  couleur,  d'abord  d'un  blanc  bleuâ- 
tre transparent^ devient  jaunâtre.  Pendant  ce  rapprochement 
iutime,  qui  dure  à  peu  près  une  demi -heure,  l'agitation 
convulsive,  les  chatouillemens  réciproques  continuent  d'avoir 
Jiieu.  Cependant  les  organes  excitateurs  ne  sont  plus  entor- 
tillés, mais  seulement  fortement  serrés  l'un  contre  l'autre. 
Pénètrent-ils  alors  l'un  dans  l'autre ,  comme  paroît  le  supposer 
M.  VVerlich ,  ou  bien  chacun  d'eux  dans  l'organe  femelle  de 
son  congénère,  comme  cela  a  lieu  dans  les  hélices?  c'est  ce 
qui  ne  paroit   pas  probable  9  mais  ce  qui  a  besoin    d'être 


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LIM  4*5 

éclaîrci.  Cependant  l'état  convulsif  diminue  peu  à  peu  ;  les 
chatûuillemens  réciproques  cessent,  les  parties  postérieures 
du  corps  se  séparent,  et  enOn  peu  de  temps  après  les  organes 
excitateurs  en  font  autant.  On  voit  alors  qu'ils  avoient  plus 
d'un  pouce  et  demi  de  long.  Les  deux  limaces,  dans  un  état 
plus  ou  moins  complet  d'afîbiblissement ,  se  quittent  ensuite 
et  s'en  vont  chacune  de  son  côté. 

Assez  peu  de  temps  après  l'accouplement,  et  généralement 
aux  mois  de  Mai  et  de  Juin  ,  les  limaces  pondent  des  œufs 
plus  ou  moins  globuleux ,  et  dont  la  grosseur  varie  suivant 
les  espèces.  Ils  sont  déposés  isolément,  par  petits  tas  plus  ou 
moins  nombreux ,  dans  des  lieux  humides  et  à  l'abri  des  rayons 
solaires,  sous  des  pierres ,  dans  le  fumier  ,  dans  des  trous  de 
mur,  etc.  D'abord  parfaitement  transparens,  ils  deviennent 
peu  à  peu,  par  l'épaîssissement  de  leur  enveloppe,  opaques 
et  de  couleur  jaunâtre  ;  enfin  ,  ils  éclosent  .au  bout  d'un 
temps  qui  paroît  un  peu  varier  suivant  la  température  exté- 
rieure. Les  jeunes  limaces  sont  alors  extrêmement  molles , 
presque  muqueuses  ;  mais  elles  rampent ,  les  tentacules  éten- 
dus, aussitôt  qu'elles  sont  sorties  naturellement  ou  même  arti- 
ficiellement de  l'œuf.  On  n'a  pas  encore  de  connoissances 
suifisantes  sur  le  temps  qu'elles  sont  à  devenir  adultes,  ni^ 
sur  la  durée  de  leur  vie. 

Les  limaces  ne  sont  presque  en  a^une  manière  utiles  à 
l'espèce  humaine.  Anciennement  on  a  attaché  plus  ou  moins 
de  vertus  imaginaires  à  la  petite  coquille  des  limaces  grises, 
à  la  mucosité  qui  sort  de  toutes  les  parties  de  leur  peau  ; 
maison  est,  avec  juste  raison,  revenu  depuis  long -temps 
de  ces -idées.  Il  est  malheureusement  plus  certain  que  les 
limaces  sont  très  -  nuisibles  dans  nos  jardins,  dans  nos  po- 
tagers surtout,  et  même  dans  nos  champs.  Ces  animaux  re- 
cherchent principalement  pour  leur  nourriture  les  jeunes 
pousses  des  plantes  potagères  j  aussi  s'est-on  souvent  occupé 
de  trouver  quelque  moyen  de  les  détruire.  Les  meilleurs 
sont  à  peu  près  les  mêmes  que  ceux  que  nous  avons  indiqués 
pour  la  destruction  des  hélices  :  ne  soufi'rir  que  le  moins 
possible  d'aiifractuosités  dans  les  murs  des  jardins,  point  d'ar- 
bres morts,  de  buis,  d'arbres  verts  en  touffe  serrée,  d'amas 
de  pierres,  ni,  en  général,  de  tous  autres  corps  qui  laissent 


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426  LIM 

entre  eux  des  interstices  assez  profonds  pour  que  ces  animaux 
puissent  s'y  mettre  à  Pabri  du  froid  et  de  la  sécheresse;  ou 
bien  ne  conserver  qu'un  petit  nombre  de  ces  dispositions 
favorables,  de  manière  à  les  bien  connoitire  et  à  y  chercher 
les  limaces  qui  pourroient  s'y  être  retirées,  pour  les  tuer, 
ou  les  donner  à  manger  à  la  volaille,  qui  les  aime  beaucoup. 
Telles  sont  les  précautions  générales  à  prendre,  sinon  pour 
détruire,  au  moins  pour  diminuer  considérablement  le  nombre 
des  limaces  dans  nos  jardins  :  pour  les  empêcher  de  se  porter 
Vers  un  lieu  déterminé  et  circonscrit,  comme  un  semis, 
une  plante,  un  arbre,  il  faudra  aussi,  coknme  pour  les  hélices, 
entourer  ce  lieu  de  sable,  de  poussière,  de  substances  très- 
agglutinantes,  qu'elles  ne  puissent  pas  dépasser. 

Les  limaces  paroissent  se  trouver  dans  toute  la  zone  sep- 
tentrionale des  deux  continens ,  de  même  que  dans  toute  la 
zone  tempérée  :  ainsi  l'on  trouve  des  limaces  en  Norwége ,  dans 
la  Laponie,  en  Suède,  dans  toute  la  Russie,  en  Danemarck, 
en  Angleterre,  dans  toutes  les  parties  de  l'Allemagne,  en 
Grèce,  en  Italie,  en  France,  en  Espagne,  et  même  dans 
tout  le  versant  méridional  de  la  Méditerranée.  Je  ne  vou- 
drois  pas  assurer  qu'il  y  en  eût  dans  le  reste  de  l'Afrique; 
dans  l'Amérique  septentrionale,  il  paroît  certain  qu'il  existe 
de  véritables  limaces,  du  moins  M.  Rafinesque  en  cite.  Il  ne 
me  semble  pas  non  plus  hors  de  doute,  que  les  animaux 
mollusques  terrestres  limaciformes  que  l'on  trouve  dans  le 
versant  du  golfe  du  Mexique,  dans  l'Archipel  américain  et 
dans  tout  le  reste  de  l'Amérique  méridionale,  soient  de  vé- 
ritables limaces  ;  peut-être  sont-cedes  espèces  de  véronicelles. 
Il  me  semble  aussi  que  les  limaces  véritables  n'existent  pas 
non  plus  dans  tout  le  versant  de  la  mer  des  Indes ,  ni  dans 
la  Polynésie ,  ni  même  dans  l'Australasie  :  ce  seroît  un  sujet 
assez  curieux  de  recherches  de  s'assurer  de  ce  fait. 

La  distinction  des  espèces  de  limaces  est  extrêmement  dif- 
ficile ,  et  aucun  zoologiste  n'est  encore  parvenu  à  quelque 
chose  d'un  peu  satisfaisant  sous  ce  rapport.  Cela  tient  à 
ce  que  la  forme  du  corps  et  les  couleurs  sont  extrêmement 
variables  dans  les  différens  individus  de  chaque  espèce. 
D'après  ce  que  j'ai  pu  observer  à  ce  sujet,  les  différences 
spécifiques  ne  pourront  être  clairement  établies  que  sur  la 


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LIM  427 

différence  de  l'organe  excitateur  mâle;  mais  malheureuse- 
ment nous  connoissons  assez  peu  Taccouplement  des  diffé- 
rentes espèces  présumées,  et  leur  anatomie  n'est  pas  non 
plus  bien  avancée.  On  les  partage  très-bien  en  deux  groupes 
distincts,  comme  nou&  l'avons  établi  d'après  Swammerdam, 
les  limaces  grises  et  les  limaces  rouges,  ou  les  limaces  do- 
mestiques et  les  limaces  agrestes ,  que  M,  de  Férussac  a  en- 
core précisées  davantage ,  en  leur  donnant  des  dénominations 
particulières  ;  mais  il  n'est  pas  aussi  aisé  d'aller  plus  loin. 
Nous  allons  cependant  donner  les  caractères  de  chaque  es- 
pèce proposée. 

Les  limaces  rouges  offrent  réellement  quelques  différences 
dans  plusieurs  points  de  l'organisation  avec  les  limaces  grises 
ou  tachetées;  mais,  comme  ces  différences  n'offrent  pas  d'in- 
dication de  dégradation ,  et  qu'elles  n'ont  qu'une  légère  in- 
fluence sur  les  mœurs  et  les  habitudes,  elles  ne  nous  parois- 
sent  pas  devoir  déterminer  la  formation  d'une  coupe  géné- 
rique distincte. 

Dans  le  premier  groupe  de  limaces,  la  peau  du  corps  est 
en  général  plus  rugueuse,  plus  profondément  sillonnée  que 
dans  le  second  ;  à  l'extrémité  postérieure  du  dos  existe  une 
excavation  assez  profonde,  où  la  peau  n'est  pas  colorée, 
et  d'où  sort  une  matière  ordinairement  blanche,  mais  qui 
ne  se  répand  pas  dans  les  sillons  de  la  peau  :  on  en  ignore 
la  nature  et  l'usage.  Dans  les  limaces  grises ,  au  contraire ,  la 
fin  du  corps  est  plus  ou  moins  carénée.  Le  bouclier  tho- 
racique  est  beaucoup  moins  libre  à  sa  partie  antérieure  que 
dans  les  limaces  grises,  où  il  forme  une  avance  souvent 
considérable  ;  il  ne  contient  à  l'intérieur  que  quelques  grains 
crétacés,  qui  ne  se  réunissent  pas  en  forme  de  coquille,  au 
contraire  de  ce  qui  a  lieu  dans  les  limaces  grises.  Enfin, 
l'orifice  de  la  respiration  est  toujours  plus  antérieur  que 
dans  l'autre  groupe.  On  remarque  de  plus  dans  les  limaces 
rouges  que  le  disque  locomoteur  est  uniforme  dans  toute 
son  étendue,  et  que  son  bord  est  comme  partagé  en  un  grand 
nombre  de  petites  crénelures  verticales,  souvent  assez  ré- 
gulières. On  trouve  aussi  quelques  différences  plus  profondes, 
non  pas  évidemment  dans  les  appareils  de  la  digestion,  de 
la  circulation  et  de  la  respiration ,  mais  dans  celui  de  la  gé- 


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•428  LIM 

nératîon  :  ainsi  les  limaces  rouges  n'ont  pas  cette  espèce  de 
long  tentacule  excitateur  que  nous  avons  décrit  dans  les  li- 
maces grises,  ce  qui  porte  à  penser  qu^l  y  a  quelques  dif- 
férences dans  le  mode  d^ccouplement. 

Nous  devons  ajouter  aux  différences  que  nous  venons  de 
noter  dans  l'organisation  des  limaces ,  que  les  unes  sont  tou- 
jours à  peu  près  uniformément  colorées  et  souvent  en  rouge, 
tandis  que  les  autres  sont  presque  toujours  tachetées  ou  mar- 
brées de  noir  sur  un  fond  gris  :  d*où  sont  tirés  les  noms  de 
limaces  rouges  et  de  limaces  grises,  que  Ton  emploie  quel- 
quefois pour  les  désigner.  * 

Il  paroit  aussi  que  les  limaces  grises  recherchent  plutôt 
les  habitations  que  les  autres  ,  d^où  Swammerdam  a  tiré  leur 
séparation  en  limaces  domestiques  et  en  limaces  agrestes. 

A.  Espèces  qui  ont  f  extrémité  du  dos  avec  un  sinus 
aveugle  :  les  L.  rouges  ou  agrestes;  Genre  Arion  de 
M.  de  Fërussac. 

La  L.  RODGE  :  L.  rw/us,  Linn.;  A.  empiricorum ,  de  Fér., 
Moll.  terrest.  et  fluv.,  pi.  i  à  3,  Le  corps  épais,  assez  alongé» 
de  couleur  extrêmement  variable ,  depuis  le  jaune  clair  pres- 
que blanc  jusqu'au  rouge  foncé  et  au  brun  presque  noir; 
les  bords  du  pied  striés  verticalement  par  des  lignes  noires; 
les  tentacules  ordinairement  de  la  même  couleur. 

Cette  espèce,  qui  se  trouve  communément  dans  toutes  les 
parties  de  l'Europe ,  est  tellement  susceptible  de  varier  de 
couleur,  qu'il  est  presque  impossible  de  trouver  deux  indi- 
vidus qui  soient  complètement  semblables  sous  ce  rapport. 
La  teinte  la  plus  ordinaire  est  cependant  le  rouge  brun. 

Il  faut  donc  rapporter  à  cette  espèce  les  L.  aler,  ru/us , 
âuccineuSy  luteus^  marginellus ,  subrufus  ^  des  auteurs. 

Il  en  est  de  même,  à  ce  qu'il  me  semble,  du  L.  alhus  de 
Gmelin,  d'après  Muller  :  elle  ne  paroît  en  effet  différer  de 
la  variété  jaune ,  qu'en  ce  que  la  teinte  générale  est  encore 
plus  claire  ;  car  il  y  a  toujours  les  lignes  verticales  noires 
des  bords  du  pied. 

Je  n'ose  rien  assurer  positivement  des  quatre  espèces  sui- 
vantes ;  mais  je  crois  extrêmement  probable  que  ce  ne  sont 
également  que  des  variétés  de  la  limace  rouge  commune. 


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LIM  4^9 

La  L*  BRUNATRE;  L.  suhfuscus^  Drap.,  pi.  9,  fîg.  8. De  cou- 
leur brunâtre,  avec  une  bande  brune  plus  foncée  de  chaque 
côté  ;  Forifîce  de  Torgane  respiratoire  au  milieu  du  bord  du 
bouclier ,  ou  un  peu  plus  antérieur  que  dans  la  précédente. 

Si  ce  dernier  caractère  étoit  certain ,  il  est  probable  qu^il 
suffiroit  pour  distinguer  cette  espèce  ;  mais  il  est,  je  crois, 
permis  d'en  douter. 

La  L*  A  TÊTE  NOIRE  ;  L,'melanocephalus  j  Faure-Biguet,  De 
Fér.  Le  corps  assez  peu  profondément  sillonné,  de  couleur 
jaune  citron ,  et  plus  souvent  jaunâtre ,  réticulée  de  gris  ;  la 
tête  et  les  tentacules  de  couleur  très-fÔncée. 

Cette  espèce,  qui  a  été  observée  par  M.  Faure-Biguet,  ha- 
bite les  montagnes  subalpines  du  Dauphîné  :  elle  paroît  moins 
craindre  lé  froid  que  les  autres  espèces,  car  elle  sort  et 
rampe  dans  les  beaux  jours  de  Thiver. 

La  L.  REMBRUNIE  ;  L*  fuscatus ,  De  Fér.,  Moll.  terr.  et  fluv., 
pL  2  ,  fig.  7.  Couleur  générale  brunâtre  en-dessus,  grisâtre 
sur  les  côtés  ;  une. ligne  plus  obscure  de  chaque  eôté  du  bou- 
clier ;  les  bords  du  pied  blanchâtres  avec  de  petites  lignes 
verticales  noires. 

Elle  habite  les  bois  des  environs  de  Paris. 

La  L..  DES  JARDINS  ;  L.  hortensis,  De  Fér.,  Moll.  terrest.  et 
fluv.,  pi.  12,  fig.  4,  6.  Le  corps  subcylindrique,  comme 
tronqué  en  arrière ,  de  couleur  en  général  noire  foncée ,  avec 
des  bandes  longitudinales  grisâtres  sur  le  bouclier  et  le  reste 
du  corps;  ies  bords  du  pied  de  couleur  orangée. 

Très -commune  aux  environs  de  Paris. 

Je  regarde^  encore  comme  appartenant  à  cette  section  ^ 
et  peut-être  iaéme  comme  une  simple  variété  de  la  L.  rouge  : 
JLa  L.  BRUNE  ;  L.  hrunneus,  Drap.,  dont  la  couleur  est  noi- 
râtre, le  bouclier  plus  pâle  et  comme  jaunâtre  à  sa  partie 
postérieure;  les  flentacules  courts;  la  peau  peu  ridée;  le 
cou  plus  long  que  le  bouclier  :  elle  se  trouve  dans  les  lieux 
trés-humides  de  Montpellier. 

B.   Espèces  qui  ont  V extrémité  postérieure  du  corps 
carénée  et  sans  sinus  aveugle  :  les  Limages  grises  ou 
DOMESTIQUES  ;  Gciire  Limax^  De  Fér. 
jVous  ferons  la    même  observation  sur  l^s  espèces  assez 


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43o  LIM 

nombreuses ,  établies  dans  cette  section ,  que  sur  celles  de  la 
section  précédente  :  il  est  extrêmement  probable  qu'on  Içs 
a  beaucoup  trop  multipliées  ;  du  moins  les  caractères  qu'on 
a  donnés  pour  les  distinguer  sont  très-insuffisans. 

La  L.  CENDaéE  :  L.  cinereus ,  Linn. ,  Gmel.  ;  L.  antiquorum , 
De  Fér, ,  loc.  eiU ,  pi.  4. 

Corps  alongé  ;  le  bouclier  un  peu  appoint!  en  arriére  ;  la 
couleur  d'un  gris  blanchâtre,  avec  des  lignes  noires  inter- 
rompues, quelquefois  assez  serrées  pour  que  l'animal  paroisse 
noir. 

Cette  espèce ,  qui  est  commune  dans  les  bois  sous  lesécorces 
d'arbres  pourris ,  est  celle  qui  atteint  la  plus  grande  taille  ; 
c'est  sur  elle  que  M.  Werlich  à  fait  les  observations  que 
nous  avons  citées  plus  haut* 

Je  rapporte  à  cette  espèce  celle  que  M.  de  Férussac  a 
nommée  L.  alpinus^  pi.  5,  A,  fig.P  qui  a  été  trouvée  sous  les 
écorces  de  vieux  sapins  des  Alpes  ;  ainsi  que  la  L.  MARcrNés, 
L.  marginatm^  Mull.  et  Drap.,  pi.  9,  fig.  7.  Cdle-ci,  qui  est 
commune  dans  le  Sorezois,  a  la  couleur  générale  cendrée, 
avec  de  petits  points  noirs,  qui  se  rapprochent  assez  sur  le 
bord  du  corps  et  du  bouclier  pour  former  une  sorte  de  bande. 

La  L.  DES  CAVES ,  L.  Jtavus ,  Linn. ,  Gmel.  ;  L.  variegatus , 
Drap.,  de  Fér. ,  pi.  5  ,  fig.  1  — 6. 

Le  corps  moins  alongé  que  dans  la  précédente  ;  de  couleur 
ordinairement  roussàtre ,  quelquefois  jaune  ou  verdàtre ,  avec 
des  lignes  brunes  longitudinales;  le  bouclier  arrondi  posté- 
rieurement. 

Cette  espèce  est  très-commune  dans  nos  habitations  et  sur- 
tout dans  les  caves;  .c'est  celle  que  Swammerdam  a  dissé- 
quée :  elle  a  été  trouvée  non-seulement  dans  toute  l'Europe 
septentrionale  ou  méridionale  ,  mais  même  encore  en  Amé- 
rique ,  à  Philadelphie ,  par  M.  Say. 

La  L.  AGRESTE  ;  L.  agrestis^  Linn. ,  de  Fér.,  pi.  5 ,  fig. 7 — 10. 
Très-petite  espèce,  ordinairement  toute  grise,  rarement 
roussàtre,  avec  de  très-petites  lignes  noirâtres,  que  l'on 
trouve  communément  dans  les  champs,  les  jardins,  et  qui  re- 
jette de  toute  la  partie  de  sa  peau  et  surtout  de  la  posté- 
rieure une  grande  quantité  de  viscosité,  à  l'aide  de  laquelle 
elle  se  suspend  quelquefois  à  l'extrémité  des  branches.  C'est 


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LIM  43» 

cette  faculté  qui  lui  a  valu  le  nom  de  L.  filante,  L.filans, 
de  la  part  de  plusieurs  auteurs  anglois,  et  entre  autres  de 
Hox,  de  Shaw  et  de  Latham. 

Elle  est  bien  distincte  par  la  forme  du  tentacule  excitateur, 
qui  est  assez  court  et  conique. 

M.  De  Férussac  rapporte  à  cette  espèce  le  L.  reticulatus  de 
MuUer.  Je  crois  qu'il  en  faut  faire  autant  des  espèces  sui- 
vantes :  1.**  La  L.  BiLOBéE;  L.  bilobatus,  De  Fér. ,  pi.  5,  fig,  1 1 , 
établie  sur  un  individu  unique  trouvé  aux  environs  de  Paris, 
et  dont  le  bouclier  étoit  inégalement  divisé  en  avant,  sans 
doute  par  accident.  2.°  L.  de  Valence;  L.  valentianus ,  De 
Fér. ,  pi.  8 ,  A ,  fîg.  5,6,  qui  est  de  couleur  rousse  variée  de 
fauve  ;  le  dos  et  le  bouclier  avec  une  bande  longitudinale 
noire  de  chaque  côté ,  et  qui  a  été  trouvée  dans  les  jardins 
de  Valence  en  Espagne.  3.**  la  L.  sylvatiqce,  L.  sylvatica  , 
Drap. ,  pi.  9 ,  ^g.  1 1 ,  de  couleur  violette  sans  taches. 

Cette  espèce,  quoique  fort  petite  ,  est  cependant  celle  qui 
riuit  le  plus  à  l'agriculture,  à  cause  de  sa  grande  multipli- 
cation. M.  Leechs,  qui  en  ^a  donné  une  histoire  encore  plus 
complète  que  celle  que  l'on  doit  à  Schîrach,  a  fait  l'obser- 
vation, que  deux  individus,  après  leur  accouplement,  ont 
pondu  sept  cent  soixante  et  seize  œufs ,  et  que  ces  œufs  peu- 
vent être  desséchés  jusqu'à  huit  fois  de  suite  sur  un  fourneau 
sans  perdre  la  propriété  d'éclore. 

La  L.  Jayet;  L.  gagates,  Drap.,  pi.  9,  fig.  2 ,  De  Fér. 

Forme  générale  et  grandeur  de  la  limace  agreste,  dont 
/elle  n'est  peut-être  encore  qu'une  variété;  la  carène  dorsale 
se  prolongeant  plus  loin  ;  le  bouclier  plus  petit ,  et  ayant  un 
sillon  marginal  qui  semble  dessiner  le  rudiment  de  la  coquille  : 
couleur  quelquefois  toute  noire  et  d'autres  fois  plus  grisâtre. 

De  la  France  méridionale,  de  Malte,  etc. 

La  L.  tendre;  L.  tenellus ,  Mull. ,  Drap.  D'un  pâle  ver- 
dàtre,  avec  une  légère  teinte  noire  en-dessus;  la  tête  noire, 
ainsi  que  les  tentacules,  d'où  partent  deux  lignes  longitudi- 
nales qui  se  prolongent  sur  le  cou. 

Elle  habite  le  Danemarck,  d'après  MuUer,  et  la  France  mé- 
ridionale, d'après   Drapamaud. 

La  L.  A  GRAND  BOUCLIER  ;  L.  mcgaspîduSj  Bv. ,  J.  de  ph.,  t.  gS , 
pag.  444»  pl«  11- 


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432  LIM 

Espèce  qui  appartient  indubitablement  à  cette  section ,  et 
dont  le  bouclier  m'a  paru  plus  grand  que  celui  des  autres 
limaces  que  j'ai  observées,  mais  qu'il  est  impossible  de  carac- 
tériser assez  complètement  pour  assurer  qu'elle  est  distincte. 

La  L.  LISSE  ;  L.  lœvis ,  Gmel. ,  d'après  Muller.  Le  corps  très- 
lisse,  de  cinq  lignes  de  long,  tout  noir,  en-dessus  comme 
en-dessous,  si  ce  n'est  dans  la  bande  médiane  du  pied. 

Cette  espèce,  qui  est  probablement  un  jeune  individu  de 
la  L.  ater,  variété  de  la  L.  rouge,  est,  dit  Muller,  toujours 
plus  étroite  qu'elle  ;  elle  ressemble  à  une  fasciole  terrestre* 

La  L.  grêle;  L.  graciliSf  Rafiif.,  Ann,  of.  nat,  i*  Le  corps 
grêle ,  d'un  pouce  de  long  ;  le  bouclier  d'un  brun  foncé  ; 
le  dos  et  la  queue  carénés  de  la  même  couleur;  la  tête  et 
les  tentacules  inférieurs  fauves ,  les  supérieurs  bruns. 

Des  bois  de  Kentucky  dans  l'Amérique  septentrionale. 

Espèces  dont  la  section  est  inconnue* 

La  L.  BRUNE;  L.  hrunneus,  Draparn.  Couleur  noirâtre;  le 
bouclier  plus  pâle  et  comme  jaunâtre  à  sa  partie  postérieure  ; 
les  tentacules  courts;  la  peau  peu  ridée;  le  cou  plus  long 
que  le  bouclier  :  c'est  une  limace  rouge.. 

Lieux  très-humides  des  environs  de  Montpellier. 
La  L.  brune;  L*  fuscus,.Gmehn,  d'après  Muller.  Couleur 
roussàtre  en-dessus  ;  une  tache  oblongiie  brune  de  chaque 
côté  du  bouclier  et  du  corps;  une  ligne  noirâtre  bordant 
le  bouclier  ;  les  tentacules  noirs. 

Cette  espèce,  qui  me  paroît  n'être  qu'une  variété  de  la  L. 
rouge,  a  huit  lignes  de  long.  Muller,  qui  en  a  trouvé  plusieurs 
individus  de  la  même  grosseur  dans  les  bois  au  mois  de  Dé- 
cembre, présume  qu'ils  étoient  jeunes. 

La  L.  JAUNE  :  L.Jlavus  immaculatus^  Mull.  ;  L.  aureus,  Gmel. 
Elle  me  paroît  encore  n'être  qu'une  variété  de  la  limace  rouge , 
et  dont  la  couleur,  surtout  celle  du  bouclier,  étoit  entière- 
ment jaune  sans  aucune  tache. 

Elle  a  été  trouvée  dans  les  lieux  frais  et  ombragés  du  Da- 
nemarck  et  de  la  Norwége. 

La  L.  CEINTE,  L.  cincta,  Gmel.  d'après  Muller,  est  proba- 
blement dans  le  même  cas;  sa  couleur  est  d'un  jaune  de 
«uccin  avec  une  bande  cendrée  autour  du  bouclier  et  du  dos. 


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LIM  453 

Assez  rare  :  dans  les  bois  ombragés  du  Paaemarek. 

La  L.  HYALINE,  L.  hyalinusj  Gmel. ,  petite  espèce,  proba* 
blement  une  variété  de  Fagreste,  hyaline,  avec  une  ligne 
brune  à  la  base  des  tentacules. 

Trouvée  par  Scopoli  dans  les  mousses* 

La  L.  DES  BOCBERs  ;  L.  seopulorum ,  Fab. ,  Voy.  en  Norwége* 
Couleur  générale  cendrée ,  plus  foncée  et  presque  noire  sur 
le  bouclier;  quatre  points  noirs  ocellés  sur  la  partie  anté* 
rieure  du  corps  :  c'est  probablemeqt  encore  une  variété  de 

la   L^  AChESTE» 

LaL.  PHOSPHOBBSCENTE;  L.  noctUuca  ^  De  Fér.,  d'après  d'Or- 
bigny,  pi.  ii ,  fig.  8.  Cette  espèce  fort  singulière  n'est  con- 
nue que  d'après  une  description  et  une  figure  assez  incom- 
plètes, données  par  M.  d'Orbigny  à  M.  de  Férussac,  et  que 
celui-ci  a  publiées  dans  son  ouvrage  sur  les  mollusques.  Elle 
paroit  surtout  remarquable,  parce  que  vers  l'extrémité  pos- 
térieure du  bouclier  existe  un  petit  disque  ou  pore  couvert 
d'une  matière  qui  est  lumineuse  dans  l'obscurité  :  la  couleur 
générale  est  d'un  brun  clair,  assez  uniforme;  le  bouclier  étroit, 
mais  assez  long,  contient  un  rudiment  de  coquille,  et  cepen- 
dant l'extrémité  du  corps  n'est  pas  carénée.  Cette  limace ,  qui 
n'a  que  quinze  lignes  de  long  sur  sept  de  large,  a  été  trouvée 
sous  les  pierres  dans  Tile  de  Ténériflfe. 

Quant  àl'espèce  de  limace  que  M.  Bosc  a  décrite  et  figurée 
sous  le  nom  de  L.  carolinianus  dans  l'histoire  des  vers,  du 
Buffbn  de  Deterville,  il  paroit  probable  qu'elle  appartient 
à  un  nouveau  genre  de  limacinés  que  M.  Rafînesque  a  établi 
sous  le  nom  de  Phjrlomicus  :  il  paroit,  en  effet,  qu'elle  n'a  pas 
de  bouclier  distinct.  (De  B.) 

LIMACE  GORGE-DE- PIGEON.  (Bot.)  Espèce  d'agaric  de 
la  famille  des  glaireux  de  Paulet  (Traité,  2,  p.  igS,  pi.  86, 
fig.  1  — 5),  qui  paroit  voisine  de  Vagaricus  cl^peatus ,  Linn. 
Son  chapeau  est  un  mélange  de  roux  et  de  bleu  ou  de  violet, 
confondus  ensemble,  mais  distincts  à  la  partie  inférieure; 
car-les  feuillets  sont  roux,  et  le  stipe  est  lavé  de  bleu  ou  de 
violet.  Ce  champignon  a  trois  pouces  de  hauteur  sur  deux  de 
largeur  ;  il  doit  son  nom  à  ses  feuillets  couleur  de  limace 
rousse  ,  et  au  dessus  de  son  chapeau,  qui  est  de  couleur 
^orge  de  pigeon.  On  le  trouve  dans  les  bois  des  environs  de 
26.  28 


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434  LIM 

Paris;  U  n*est  point  mal^faisant.  Il  offre  une  variété  à  feuillets 
blancs.  -Voyez  Limax.  (Lem.) 

LIMACE  DE  MER  [Limaces  marines]*  {Malacoz*)  Les  anciens 
auteurs  d'histoire  naturelle,  et  même  aujourd'hui  les  per- 
sonnes  étrangères  à  la  science ,  emploient  ce  nom  pour  dé- 
signer les  mollusques  nus  qui  rampent  au  fond  de  la  mer,  à 
peu  prés  comme  les  limaces  :  tçls  sont  les  doris,  les  trito* 
nies,  et  surtout  left  àplysies  ou  lièvres  marins,  etc.  (De  B.) 

LIMACE  A  PLANTES.  {Malacoz.)  On  trouve  quelquefois 
cette  dénomination  employée  par  plusieurs  auteurs,  et  entre 
autres  parFabbéDîcquemare,  pour  désigner  les  doris,  à  cause 
des  ramifications  de  leurs  branchies.  (De  B.) 

LIMACELLE,  Limactlla.  (Malaeoz*)  Genre  de  mollusques 
de  la  famille  des  Limaeinés,  établi  par  M.  de  Blainville  pour 
un  petit  animal  qu'il  a  observé  dans  la  collection  du  Muséum 
britannique,  et  qui  lui  a  paru  différer  des  véritables  limaces, 
dont  il  a  la  forihe ,  en  ce  que  le  disque  locomoSeur  est  séparé 
du  manteau  par  un  sillon  qui  fait  le  tour  du  corps,  etsor^ 
tout  parce  que  la  terminaison  de  l'appareil  de  la  ^aération 
femelle  est  à  une  extrémité  du  cAté  droit,  tandis  que  celle 
de  l'appareil  mâle  est  auprès  de  la  racine  du  tentacule  droit, 
et  que  ces  deux  orifices  communiquent  entre  eux  par  un 
sillon.  Ce  petit  genre  ne  renferme  qu'une  seule  espèce,  la 
L.  LACTESCENTE,  L.  Idctescens ,  figurée  dansle  Journ.  de  phys., 
tdm.  85 ,  pi.  2  :  elle  est  entièrement  lisse  ;  quant  à  sa  cou- 
leur blanche,  elle  est  indubitablement  due  à  son  état  de 
conservation  dans  l'alcool.  On  ignore  sa  patrie  ^  il  est  cepen- 
dant probable  que  ce  mollusque  vient  d'Amérique.  (De  B.) 

LIMACIA.  (Bot.)  Ce  genre,  fait  par  Loureîro  dans  sa  FL 
Coch. ,  et  appartenant  aux  ménispermées ,  a  été  réuni  par  M. 
De  Candolle  à  son  genre  Cocculus,  (J.) 

LTMACÎNE,  Limacina.  (Malacoz.)  M.  G.  Cuvier,  dans  son 
Règne  animal,  a  formé  sous  ce  nom  un  genre  particulier  du 
clio  helicina  de  Gmelin.  M.  de  Blainville  avoit  cru  devoir 
également  l'établir  dans  son  Mémoire  sur  les  ptéropodes ,  et 
il  lui  a  donné  la  dénomination  de  Spiratelus.  Voyez  ce  mot. 
(De  b.) 

LIMACTNÉS,  Umacinea.  (Malac.)  Famille  de  Malacozoaihes 
céphalophores ,  hermaphrodites ,  de  l'ordre  des  Pui^MOfiRANCHEâ 


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LIM  435 

(voyeî  ces  différens  mots),  et  qui  tire  sa  dénom^naJtîon  du 
genre  principal  qu'elle  contient.  Ses  caractères  sont  :  Corps 
ovale,  alongé,  très-contractile,  avec  ou  s^ns  coquille,  pourvu 
d'un  large  disque  locomoteur .,  çt  de  deux  paires  de  tentacules 
contractiles  ou  rétractiles,  dont  les  postérieurs  portent  les 
y6|ix  à  leur  extrémité.  Elle  contient  un  assez  grand  nombre 
de  genres,  qui  peuvent  être  partagés  en  deux  sections,  sui-* 
vant  que  les  tentacules  sont  contractiles  seulement  ou  com- 
plètement rétractiles.  Dans  la  première  sont  les  genres  On- 
chidie,  Véronicelle  et  Vaginule  ;  et  dans  la  seconde  ,  les 
genres  Testacelle ,  Parmacelle  ,  Limacelle  ,  Limace ,  Phylo- 
mique ,  Eumèle  et  tous  les  Limacinés  recouverts  d'une  co* 
quille,  qyi  constituent  le.  .genre  Hélice  et  ses  subdivisions 
nombreuses.  Voyez  Malacozoaires  et  chacun  de  ces  noms. 
(DeB.) 

LIMACIUM.  {BoU)  L'une  des  tribus  dq  gentc  Agaricus  de 
Pries,  qui  renferme  des  espèces  à  voile  fugace,  visqueux, 
à  feuillets  adhérens  et  décurrens ,  et  à  sporidies  blanches^ 
Cette  trihu  rentre  dans  le  gyrtinopus  de  Persoon  et  comprend 
une  douzaine  d'espèces.  Les  unes  sont  suspectes  ou  mal-fai- 
santes,  tel  est  rao^ar/cw>s  ruhescem ,  Pers.  ;  d'autres  sont  bonnes 
à  manger ,  par  exemple,  Vagaricu^  eburneus ,  Fers.  Les  espèces 
de  cette  tribu  sont  terrestres,  automnales  et  de  moyenne 
grandeur.  Les  feuillets  sont  ordinairement  blancs ,  rarement 
jaunes,  et  très-entiers»  (LEar») 

LIMAÇON.  {Malacoz*)  On  donne  assez  souvent  dans  le  lan- 
gage ordinaire  -ce  nom  aux  animaux  dont  nous  avons  traité 
sous  la  dénomination  de  limaces  $  mais  quelquefois  aussi  on 
l'appKque  aux  hélices.  Un  certain  nombre  des  conchylio- 
logistes  françois,  qui  ont  écrit  sur  la  fin  du  dernier  siècle, 
employoieijt  cette  dénomination ,  comme  un  nom  presque 
classique,  pour  désigner  toutes  les  coquilles  univalves,  oper- 
culées ou  non.  C'est  ce  qu'a  fait  Adanson ,  par  exemple, 
tandis  .que  d'autres,  comme  d'Argenvillç  ,  n'ont  compris  sous 
ce  nom  que  les  coquilles  operculées,  ou  non,  dont  l'ouver- 
ture est  entière  et  sans  prolongement  tubuleux.  Ils  les  dîvî- 
soîènt  ensuite  en  espèces  terrestres  et  marines,  et  celles-ci  eu 
trois  genres,  suivant  que  la  bouche  est  ronde,  semi- ronde 
ou  ovale.   Ce  nom  provient  du  mot  latia  Umax,  dérivé  lui- 


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436  LIM 

même  de  limus ,  qui  signifie  limon ,  parce  qu^on  supposoit 
que  ces  animaux  ëtoient  engendrés  dans  le  limon.  (De  B. ) 

LIMAÇON  A  CLAVICULE  RETOURNÉE.  {Malaccz.)  On 
a  donné  ce  nom  et  celui  de  lampe  antique  à  Vhelix  ringens 
de  Linnaeus ,  dont  Denys  de  Montfort  a  fait  le  type  de  son 
genre  Tomogère,  et  M.  de  Lamarck  le  genre  Anostome.  (Desm.) 

LIMAÇONNE  ou  CHENILLE  LIMAÇONNE.  (Entom.)  La 
chenille  du  BoxMbyce  agathe  {Bombyx fasceliruiy  Fab.)  a  reçu 
ce  nom  de  Goedaert.  (Desm.) 

LIMAÇONS  A  BOUCHE  APLATIE.  {Conchyl.)  D'Argen- 
ville,  de  Favanne,  etc.,  appellent  ainsi  les  espèces  du-genre 
Trochus  de  Linnœus.   (De  B.) 

'limaçons  a  BOUCHE  DEMI-RONDE.  {Conchyl.)  Ce 
sont  les  espèces  de  coquilles  du  genre  Nerita  de  Linnsus. 
(De  b.) 

LIMAÇONS  A  BOUCHE  RONDE.  {ConchyL)  Ce  sont  les 
espèces  du  genre  Turbo  de  Linnaeus ,  et  par  conséquent  des 
sous-genres  que  les  conchyliologistes  modernes  en  ont  séparés. 
(De  b.) 

LIMACULE.  (Foss.)  Luid  a  donné  le  nom  de  limacule  à 
une  sorte  de  dent  fossile  marquée  de  veines.  Lt^Tiop.  Britann,, 
n.'*i487.  (D.  F.) 

LIMANDE.  {Ichthyol.)  Nom  spécifique  d'un  poisson  du 
grand  genre  des  pleuronectes  et  de  la  division  des  plies. 
Voyez  Pleuronecte  et  Plie.  (H.  C. ) 

LIMANDELLE.  {IchthyoL)  Nom  spécifique  d'un  Pleuro- 
necte. Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

LIMANDOÏDE.  {IchthyoL)  Nom  d'un  pleuronecte  que  M. 
Cuvier  rapporte  à  la  division  des  flétans.  A'"oyez  Flétan  et 
Pleuronecte.  (H.  C.) 

LIMAS.  {Malacoz,)  Vieux  mot  françois,  sous  lequel  on 
entend  le  plus  ordinairement  les  limaces  rouges ,  mais  quel- 
quefois aussi  l'hélice  vigneronne,  et  même  les  coquillages 
univalves  en  général.  M.  de  Férussac  le  restreint  aux  limaces 
grises.  (De  B.) 

LIMAX.  {BoL)  Sterbeeck  figure  sous  ce  nom ,  qui  signifie 
limace,  en  latin,  deux  champignons.  Il  nomme  l'un,  grande 
limace  ou  pilon  de  limace,  parce  qu'il  a  la  couleur  et  la  vis- 
cosité de  la  grande  limace ,  et  à  peu  près  la  forme  d'un  pilon  : 


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LIM  437 

c'est  une  espèce  d'agaric  bon  à  manger  ,  que  Paulet  rap- 
porte, peut-être  à  tort,  à  Va^aricus  lulbosus  de  Pallas  :  il 
ajoute  que  cette  espèce  est  connue,  dans  quelques  provinces 
de. France,  sous  le  nom  de  loche  ou  grande  limace.  L'autre 
champignon,  ou  petite  limace,  est  une  espèce  de  boletus^  dif- 
ficile à  déterminer.  (  Lem.) 

LIMAX.  {Malacoz,)  Nom  latin  du  genre  Limace.  Voyez  ce 
mot.  (De  B.) 

LIMBARDE,  Limbarda.  (Bot.)  Ce  genre,  proposé,  en  1763 , 
par  Adanson,  dans  ses  Familles  des  plantes,  appartient  à 
l'ordre  des  synanthérées,  à. notre  tribu  naturelle  desinulées, 
et  à  la  section  des  inulées-prototypes,  dans  laquelle  nous 
l'avons  placé  entre  les  deux  genres  Inula  et  Duchesnia.  (Voy. 
notre  article  Inulées,  tom.  XXIÏÏ,  pag.  665.) 

Le  genre  Limbarda  nous  a  off'ert  les  caractères  suivans  : 

Calathide  radiée  :  disque  multiflore,  régulariflore ,  andro- 
gyniflore;  couronne  subunisériée,  multiflore,  liguliflore,  fé- 
miniflore.  Péricline  subhémisphérique ,  inférieur  aux  fleura 
du  disque;  formé  de  squames  nombreuses,  imbriquées,  en- 
tièrement appliquées,  nullement  appendiculées ,  linéaires- 
lancéolées,  subcoriaces,  unînervées.  Clinanthe  large,  plan, 
fovéolé  ou  papille.  Ovaires  oblongs,  cylindriques,  hérissés  de 
longs  poils;  aigrette  composée  de  squamellul  es  inégales,  subu- 
nisériées,  filiformes,  barbellulées.  Corolles  de  la  couronne  à 
languette  largement  linéaire,  tridentée.  Anthères  pourvues 
de  longs  appendices  basilaires  subulés ,  découpés.  Styles  d'inu- 
lée-prototype. 

LiMBARDE  A  TROIS  POINTES  :  Lîmbarda  tricuspisj  H.  Cass.  j 
Inula  crithmoides ,  Linn. ,  Sp.  pi. ,  édit.  3,  pag.  1240;  Desf., 
Hist.  des  arb. ,  tom.  1  ,  pag,  3 06.  C'est  un  arbuste  entière- 
ment glabre,  à  très- longs  rameaux  simples,  cylindriques, 
rougeâtres ,  garnis  de  feuilles  ;  celles-ci  sont  alternes ,  ses- 
siles,  longues  de  six  lignes,  larges  d'une  ligne,  linéaires, 
épaisses,  charnues,  très-entières  sur  les  bords ,  terminées  au 
sommet  par  trois  dents  ;  chacune  de  ces  feuilles  a  dans  son 
aisselle  un  faisceau  de  petites  feuilles  disposées  en  rosette,  et 
appartenant  à  un  rameau  non  développé;  les  calathides, 
larges  de  douze  à  quinze  lignes,  et  composées  de  fleurs  jau- 
nes, sont  solitaires  au  sommet  des  rameaux,  dont  la  partie 


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438  LIM 

apîcilaire  est  dépourvue  de  feuilles,  garnie  de  petites  écailles, 
et  épaissie  de  bas  en  haut. 

Nous  avons  fait  cette  description  spécifique,  et  celle  des 
caractères  génériques,  sur  un  individu  vivant,  cultivé  au 
Jardin  du  Roi,  ou  il  fleiirissdit  au  mois  d'Août.  La  Hmbarde 
se  trouve  en  iTance ,  le  long  des  bords  de  la  mer;  elle  con- 
serve ses  feuilles  en  hiver;  elle  se  multiplie  très-facilement 
de  drageons,  de  boutures  et  de  graines:  on  mange  ses  feiiilles 
confites  dans  le  vinaigre  ;  elles  sont  apéritivés. 

Nous  croyons,  sans  pouvoir  l'affirmer,  que  VInula  viscosa 
de  M.  Desfontaines  peut  être  àtti^ibuée  au  genre  Limbarda, 

Ce  genre,  fondé  par  Adarison  sur  Tlnûla  crithmoides  de 
Linné,  étbit  caractérisé  par  Tauteur  de  la  manière  suivante  : 
Feuilles  entières;  calathidcs  solitaires,  terminales  et  corym- 
bëes;  pérîcline  formé  de  squames  imbriquées,  droites,  me- 
nues; clinantlie  nu,  plat;  aigrette  dentée,  longue;  corolles 
dii "disque  à  cinq  dents,  celles  de  là  couronne  à  trois  dents; 
un  seul  stigmate  dans  les  fleurs  du  disque,  deux  stigmates 
dans  celles  de  la  couronne.  Adanson  attribuoit  ensuite  à  son 
Helenium  y  qui  est  le  véritable  Inuïa  de  Linné,  les  inémes  ca- 
ractères qu'au  Limharda,  si  ce  n'est  que  les  squames  du  pc- 
ricline  sont  larges  et  divergentes,  au  lîeii  d'être  droites  et 
menues. 

Nous  avons  établi  (tora.  XXIII,  pag. 'ô'Sy),  dans  notre  ar- 
ticle Inule,  que  tontes  les  espèces' d7nM2a  qui  ont  les  squames 
Sextérieures  du  périclfne  terminées  par  un  appendice  étalé, 
foliacé,  sont:  congénères  de  VInula  helenium,  de  sorte  qu'en 
adoptant  pour  cette  plante  le  no'm  géîiérique  de  Corvisartia 
'proposé  par  M.  Mërkt,  piresque  toutes  les  Iiiu/adéviéndroient 
des  Corvisartia,  et  le  genre  Ihuïa  se  trouv'eroit  réduit  au 
Limharda  d'Adànson ,  ce  qui  n'est  pas  admîssiWe.  Pour  éviter 
lés  répétitions,  nous  renvoyons  a  l'article  précité,  en  nous 
bornant  à  rappeler  ici  que  le  genre  Limbarda  d'AHanson  , 
adopté  par  nous,  diffère  dii  genre  înula,  'tel  que  nous  l'avons 
circonscrit,  p!ar  le  pérîcline  formelle  squaim es  absolument 
'inappendiculées,  et  par  conséquent  entièrement  appliquées, 
tandis  que ^  dans  les  vraies  Ijii/fa,  lés  squames  extérieures 
du  périclirie  sont  surmiDntéës  d'un  appchdice  étalé,  foliacé. 
"(H.  CassO 


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LIM  439 

LIMBAItDE.  (Bot,)  fiomvulgSLire  de  Vihulà erilhmoides  dans 
quelques  pi^ovinces  de  France.  Adanson  en  a  fait  ^on  genre 
Limharda ,  qu'il  distingue  de  VinulaipBries  écailles  du  périautbe 
ou  calice  commun ,  menues  et  drortès.  Voyiez  ci-dessus  Li»^ 

BARDE.    (J.) 

LIMBE  DU  CALICE,,  DE  LA  COROLLE.  (Bx)L)  Lorsque 
ces  organes  sont  d'une  seule  'pièce,  la  partie  inférieure, 
plus  ou  moins  rétrécie,  est  te  tube,  et  la  fiartie  supérieure, 
plus  mince  et  étalée  ,  est  le  îimlw.  (Mass.) 

LIMBITE  et  LIMBILITE.  (Mm.)  Q«an<i  on  se  hâte  ée  fàii« 
des  êspédés  de  tout  ce  qu'ion  ne  connaît  »pas,  tandis 'qu^îi  ne 
faut,  dans  les  sciences  dtfttirelles,  et  surtou^t  en  minératogie., 
ériger  en  espèce  i[vie  ce  qui  est  bien  connu,  on  risque  d'éle- 
ver à  ce  rang  dés  minéraux  qui  ne  sont  que  des  variétés 
dues  à  Paltération  d'ufjfe  espèce  déjà  déterihinée.  C^est  ce  qui 
est  arrivé  au  pérîdot,  qui,  prenant,  en  se  décomposant,  des 
aspects  très-différens,  a  donné  lieu  d'établir  les  espèces  Chu^ 
site  et  Limbilite ,  et  notamment  cette  dernière.  C'est  De  Saus- 
sure 4^i  a  commis  cette  faute,  et,  en  nous  permettant  de  le 
faire  remarquer,  nous  avons  pour  but  dCrdonner  une  preuve 
de  plus  de  la  nécessité  de  ne  s'écarter  jamais  des  règles  établies 
pour  la  bonne  circonscription  des  espèces. 

Lorsque  De  Saussure  nomma  ainsi  des  minéraux  presque 
sans  caractères ,  qu'il  observa  dans  les  roches  volcaniques  du 
pays  de  Limboùrg-,  les  règles  que  nous  rappelons  et  qui 
ont  été  «principalement  établies  par  M.  Haiiy ,  n'étoient  pas 
encore  connues  ou  n'avoient  pas  eu  la  sanction  de  la  pra-^ 
tique  et  de  l'assentiment  d'un  ^rand  nobnibre  de  minéralo- 
gistes. Ce  célèbre  naturaliste  avoit  donc,  par  Pépoque  où  il 
travailloit,  une  excuse  pour  les  méconnoître,  et  par  ses 
nombreux  travaux  quel(|ues  droits  pdur  s'en  écarter.  Ce  n'étoit 
pas  aux  minéraux  décrits  par  les  autres  qu'il  donnait  des  noms; 
c'étoit  à  ceux  qu'il  avoit  découverts  lui-même ,  et  qu'il  avoit 
fait  connoitre  par  tous  les  moyens  qui  étoient  alors  en  soq 
pouvoir. 

Le  Irmbilite  de  De  Saussure  paroltroit  donc  n'être,  d'après 
les  obsei^^tions  de  MM.  Brard-et  Laisné ,  cotïfirrttées  par  celles 
de  M.  Cordier,  qu'unemodifioalidridiiiFÉRiDôtëltéi^é.  Voyez  ce 
mot.  (  B,  ) 


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44©  LIM 

LIMBORCHIA*  (Bot.)  Scopolî  noni;ne  ainsi  le  àontouhea 
d'Aublét ,  genre  de  la  famille  des  gentianées ,  qui  est  le  pi- 
crium  de  Schreber ,  et  il  le  rapproche  mal  à  propos  du  no- 
cibea,  genre  de  celle  des  rubiacées'.  (J.) 

LIMBORIA.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  lichens,  établi 
par  Acharius,  très- voisin  des  genres  Co/icii/m  ,  Verrucaria  et 
Sphœriaf  et  qui  s^en  distingue  essentiellement  par  la  forme 
de  ses  conceptacles ,  dont  le  bord  est  découpé  et  irrégulier, 
semblables  à  une  couronne.  Ces  conceptacles ,  généralement 
noirs  ou  gris ,  prennent  naissance  sur  une  croûte  très-mince , 
quelquefois  un  peu  membraneuse ,  plane ,  uniforme ,  adhé- 
rente aux  bois  et  aux  écorces  des  arbres.  Ce  genre ,  comme 
ceux  que  nous  venons  de  citer,  ainsi  que  le  Cyphelium 
d'Acharius ,  tient  le  milieu  entre  les  champignons  et  les  li- 
chens proprement  dits.  Ses  espèces  ont  le  port  des  sphœria 
et  des  calieium  ;  plusieurs  même  ont  été  placés  dans  le  pre- 
mier de  ces  deux  genres.  Acbarius  en  décrit,  dans  les  Actes 
de  Tacadéuiie  de  Stockholm  pour  Tan  1814  et  suivans.,  sept 
espèces ,  presque  toutes  du  Nord  de  FEurope ,  excepté  le 
limborià  consttilata,  qui  croît  dans  les  Indes  occidentales,  et 
dont  les  conceptacles  imitent ,  par  leur  disposition ,  des  cons- 
tellations. Nous  ne  ferons  remarquer  que  les  deux  suivantes. 

LiMBORiA  DES  HAIES  :  L.  sepincola,  Ach.,  Act,  Stockh,^  1814, 
p.  246,  pi.  6  ,  fig.  2;  SchizQxylum  sepincola,  Pers.  m  Act, 
Vetter,  ,  1810  ,  p.  11  ,  tab.  10  ,  fig.  2.  Il  consiste  en  une 
croûte  blanchâtre,  à  peine  sensible,  sur  laquelle  sont épars 
et  enfoncés  des  conceptacles,  d'abord  urcéolés,  puis  d'un  gris 
givreux  ,  s'élevant  en  se  déchirant  et  s'aplanissant  ;  munis 
d'un  rebord  mince ,  d'abord  entier,  puis  libre ,  étalé  et  fendu 
ça  et  là.  Cette  espèce,  dont  on  avoit  fait  aussi  un  calicium, 
croît  sur  les  planches  et  sur  le  bois  dont  on  fait  des  clôtures 
à  la  campagne.  On  la  trouve  en  France. 

L.  FRONCÉ  :  L.  coTrugata ,  Ach.,  U  c, ,  6g.  5  ;  Lecidea  corru- 
gaiay  Ach.,  Sjn,  ;  Lichen  granitif or  mis  ;  EngL  Bot»,  tab.  464. 
Sa  croûte  est  blanchâtre,  cartilagineuse,  lisse,  un  peu  tuber- 
culeuse; ses  conceptacles  sont  sessiles  ,  épars,  entiers,  noirs, 
luisans  ;  leur  disque  est  plan,  et  se  fronce  ou  se  ride  avec 
le  temps.  Cette  espèce  croit  sur  le  vieux  bois. 

Les  genres   Limloria ,  Oyphclium ,    Calicium   et   Comocjbe 


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LIM  441 

d'Acharius ,  f^imoient  d'abord  le  genre  Calicium  ;  à  pré- 
sent Acharius  en  fait  une  petite  section  dans  la  famille  des 
.  lichens  :  comme  elle  a  été  publiée  par  Acharius  dans  le  temps 
où  le  volume  de  ce  Dictionnaire  renfermant  la  lettre  C  étoit 
déjà  publié ,  nous  n'avons  pu  indiquer  les  genres  Cfphelium 
et  Comocjhe;  nous  allons  les  faire  connoitre,  afin  de  ne  pas 
renvoyer  le  lecteur  à  un  supplément  éloigné. 

Le  Qyphelium,  o.omme  le  Limboria,  offre  des  conceptacles 
sessiles,  mais  en  diffère  par  ces  mêmes  conceptacles  en  forme 
de  coupes  très- régulières ,  persistantes,  à  bord  très- entier, 
noires,  remplies  par  une  substance  un  peu  consistante,  de 
même .  couleur ,  représentant  un  disque  un  peu  aplani,  re- 
couvert d'une  poussière  floconneuse,  et  de  niveau  avec  le 
bord. 

•  Cie  genre. comprend  les  espèces  de  Calicium  à  conceptacles 
.sessiles  ,  qui  formept  la  première  section  du  genre  CaU- 
cium^  du  Synopsis  d'Acharius,  nommée  Acolium,  Les  espèces 
.pédicellées  forment,  en  partie,  le  nouveau  genre  Calicium 
d'Acharius ,  qui  en  comprend  trente-huit ,  et  qui  répond  à 
la  deuxième  section ,  ou  Phacotium,  Le  Cjphelium  offre  seize 
espèces ,  dont  neuf  sont  décrites  dans  le  Synopsis  lichenum 
d'Acharius.  £n  voici  les.  noms  :  Calicium  tympanellum  ,  leuco" 
mêlas ,  adspersum ,  ligillare ,  cambrinum  ,  strigonellum ,  turbina- 
tum,  le  verrucaria  b^ssacea,  et  le  pjrenula  leucocephala  j  Ach, 
Le$  autres  sont  nouvelles. 

Le. genre  Coniocjbe  représente  la  troisième  section  du  genre 
Calicium  du  Synopsis  ,  ou  Slrongylium ,  qui  se  distingue  par 
ses  conceptacles  (stipités  comme  dans  le  nouveau  Calicium) , 
presque  globuleux,  mous  ou  subéreux,  entièrement  recou- 
verts d'une  poussière  colorée,  fixé&sur  des  apophyses  petites, 
dures,  dilatées,  aplanies  ,  qu'ils  couvrent,  et  situées  sur  des 
stip es. grêles,  filiformes.  Acharius,  en  décrit  cinq  espèces,  dont 
trois  se  trouvent  déjà  décrites  dans  le  Sjnopsis  sous  les  noms 
de  Calicium  cantherellum  ^  C.  capitellatum ,  auquel  il  réunit  le 
C  aciculare;  enfin  le  C.  gracilentum,  (Lem.  ) 

L1M£.  {Bot.)  Nom  donné  dans  les  jardins  au  phalaris  as- 
pera,  espèce  d'alpiste.  Voyez  aussi  Limon.  (  J.) 

Plusieurs  variétés  de  citronniers,  ou  leur  fruit,  portent  le 
nom  de  lime*  Voyez  vol.  9,  pag.  3o2  et  3o5.  (L.  D.) 


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442  '  LIλ 

LIME  ,  Lima,  -{Malaeoz.)    Genre   de  moliosques   lamelli- 
branches, de  la  famille  des  subostracés  ,  proposé  par  Bru- 
guiéres  dans  les  planches  de  FEncyclopédie  méthodique,  mais 
définitivement  établi  par  M.  de  Lamarck  dans  la  première 
édition  de  ses  Animaux  sans  vertèbres,  et  qui' a  été  adopté 
par  tous  les  zoologistes  subsëquens.    Poli  ,  auquel  la  science 
doit  Tanatomie  de  la  principale  espèce  de  ce  genre,  la  réunît 
avec  l'avicule  ordinaire  pour  former  le  genre  qu'il  nomme 
Glaucoderme.  Linna'us,  Gnielin,  et  la  plupart  des  zoologistes 
de  son  école,  ne  distinguoient  plis  les  limes,  non  plus  que  les 
peignes,  du  genre  des  huîtres.  Les  caractères  de  ce  genre  sont 
les  suivans  .*  Corps  médiocrement  comprimé ,  subsymétrique  , 
enveloppé  dans  un  manteau  fendu  dans  presque  toute  sa  cir- 
conférence, très-finement  frangé  sur  ses  bords  et  sans  aucun 
indice  de  siphon  ;  bouche  entourée  de  lèvres  frangées,  et 
de   deux   paires  d'appendices  labiaux;  un  appendice  abdo- 
minal ,  rudimentaire ,  avec  un  byssus;  coquille  subéqui valve , 
inéquilatérale,  subauriculée ,  ovalaîre,  bâillante  îiiférieure- 
ment  à  son  extrémité  antérieure  pour  le  pass&ge  dii  byssus  ; 
charnière  sans  dents,  céphalique;  ligament  subextéi^ieur  ;  les 
sommets  médians  écartés;  une  seule  large  impression  muscu- 
laire ,  subdivisée  en  trois  portions  bien  séparées.  D'après  ces 
caractères  et  les  détails  anatomiques  donnés  par  Poli ,  il  est 
évident  que  ce  genre  de  mollusques  a  beaucoup  de  rapports 
avec  les  peignes ,  et  surtout  avec  certaines  espèces  qui  ont 
un  petit  byssus  et  une  échancrure  à  la  coquille  pour  son  pas- 
sage, et  qu'il  est  intermédiaire  à  ces  animaux  et  aux  avicules 
régulières  :  il  diffère  en  effet  des  peignes,  en  ce  que  la  bouche 
est  pourvue  d^appendices  labiaux,  et  que  les  bords  du  man- 
teau sont  au  contraire  dépourvus  des  petits  tubercule»  nacrés 
qii'on  voit  dans  ce  dernier  genre.  La  coquille  est  en  général 
plus  alongée  d'avant  en  arrière;  chaque  valve  est  moins  symé- 
trique, les  oreilles  sont  moins  prononcées,  moins  égales,  ce 
qui  lui  donne  une  forme  ovale  plus  ou  moins  oblique;  enfin, 
sa  surface  extérieure  ^st  aussi  moins  régulièrement  sillonnée, 
et  les  côtes  sont  le  plus  souvent  un  peu  hérissées  d'écaillés, 
ce  qui  rend  la   coquille  rude   au  toucher,  et  lui  a  valu  le 
nom  de  lime.  Quant  aux  différences  qui  séparent  ce  genre 
des  avicules  rondes  ou  régulières ,  elles  consistent  essentielle* 


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LIM  445 

ment  dars  la  forme  plus  régulière  de  la  coquille  moins  squa- 
meuse, et  en  ce  que  l'appendice  abdominal  est  moins  déve- 
loppé et  moins  byssîfère.  Les  limes  paroissent  se  trouver  dans 
toutes  les  mers,  où  elles  vivent  assez  profondément,  et  cepen- 
dant aussi  sur  les  rivages.  D'après  les  observations  de  Drapar- 
natid ,  les  filets  de  leur  byssus  leur  servent  à  réunir  des  frag- 
mens  de  coquilles,  de  gros  grains  de  sable,  de  manière  à  se 
former  une  sorte  de  loge,  dans  laquelle  cependant  l'animal 
peut  se  mouvoir  un  peu.  Les  espèces  sont: 

1."  lii  Lime  COMMUNE  :  Lima  squamosa,  Lamk. ;  OsL  lima, 
Linn.^  Encycl.  méth, ,  pi.  206,  fig.  4;  vulgairement  la  Lime» 
Coquille  de  couleur  blanche,  ayant  vingt  à  vingt-deux  côtes 
assez  élevées  et  hérissées  d'écaillés  arrondies  sur  chaque  valve. 

C'est  l'espèce  la  plus  commune  dans  les  collections  :  elle 
se  trouve  en  effet  dans  la  Méditerranée.  Elle  a  été  le  sujet 
des  observations  anatomiques  de  Poli.   On  la  mange. 

2.*  La  Ltme  sl'béquilatérale  :  Lima  glacîalis ,  de  Roissy  ;  Ost, 
glacialis,  Linn.,  List.,  tab.  176  ,  fig.  \i  ;  vulgairement  la  Lime 
DOUCE.  Les  valves  de  cette  espèce,  remarquable  en  ce  qu'une 
des  oreilles  est  plissée  inégalement,  sont  sillonnées  par  cin- 
quante siries  très-fines,  relevées  par  des  écailles  imbriquées, 
fort  petites.  Elle  est  des  mers  d'Amérique. 

ùJ*  La  Lime  linguatule  :  Limahians,  de  Roissy;  Ost.Tiiûns, 
'  Linn.';  Schrot. ,  Einl,  in  Concli. ,  3,  tab.  9,  fig.  4.  Coquille 
très-blanche,  d'un  pouce  et  demi  de  long,  sur  neut  lignes 
de  large,  fort  mince,  oblique ,  bâillante  des  deux  côtés,  ayant 
les  rayons  peu  marqués ,  avec  des  stries  transverses,  arrondies. 
Mers  de  Nôrwége.  M.  G.  Cuvîer  rapporte  à  cette  espèce  la 
figure  FPG,tab.  88,  de  Gualtieri ,  que  Gmelin  cite  à  VOsL 
fasciàta.  M.  de  Lainarck  la  dit  de  la  terre  dcDiénien. 

4.**  La  Lime  étroite  :  Lima  fragilis;  Ost.  fragilis  ,  Linn.  5 
Chemn,,  Conch. ,  7,  tab.  68,  fig.  65o-  Petite  coquille  de 
quinze  lignes  de  long  sur  la  moitié  de  lar^^e,  mince,  fragile, 
équivalve,  ayant  vingt-cinq  rayons  à  la  surface,  le  bord  très- 
entier,  les  oreilles  aiguës,  presque  égales.  De  la  mer  qui  baigne 
les  îles  de  ^Nicobar  et  les  Barba  des. 

5.**  La  Lime  excavée  :  Lima  excavata;  Ost,  excavata ,  Linn.; 
Chemn.,  Conch,,  7,  tab.  68,  fig.  654.  Cette  espèce  est  la 
plus  grande  de  toutes,  puisqu'elle  a  cinq  pouces  de  long  sur 


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444  LIM 

trois  et  un  quart  de  large  ;  elle  est  épaisse,  blanche,  avec 
une  seule  oreille,  ornée  de  stries  longitudinales,  onduleuses, 
avec  de  petites  élévations  transversales.  Elle  se  trouve  sur 
les  côtes  de  Norwége ,  où  elle  est  très-rare. 

M.  de  Lamarck  ajouté  la  L.' enflée,  L.  injlata^  qui  est  oblique, 
très-bombée,  baillante  des  deux  côtés ,  et  la  L.  annel^,  L. 
annulata  y  qui  est  sub- ovale,  avec  des  stries  longitudinales 
très-fines,  traversées  par  d^es  stries  d'accroissement  bien  mar- 
quées. La  première  est  d'Amérique,  et  la  dernière  de  l'Ile-de- 
France.  Vostrea  fasciata  de  Gmelin  diffère -t- elle  de  la  lime 
Commune  P  (  De  B.  ) 

L1M£.  (Foss,)  Les  coquilles  du  genre  des  limes  ayant  beau- 
coup d'analogie  avec  les  peignes,  non- seulement  pour  leur 
forme,  mais  encore  pour  leur  insolubilité  dans  les  couches 
où  les  coquilles  solubles  ont  disparu ,  il  arrive  qu'on  en  ren- 
contre avec  ces  dernières  dans  les  couches  antérieures  à  la 
formation  de  la  craie,  dans  cette  dernière,  et  dans  les  cou- 
ches plus  nouvelles  du  calcaire  coquillier  grossier. 

Celles  qu'on  trouve  dans  les  couches  les  plus  anciennes 
étant  souvent  empâtées  dans  une  gangue  qui  ne  permet  pas  de 
saisir  tous  leurs  caractères ,  il  est  possible  qu  un  grand  nom- 
bre de  coquilles  qui  ont  été  prises  pour  des  limes,  doivent 
entrer  dans  le  genre  des  plagiostomes* 

Lime  spatclbe  ;  Lima  spalhulata, ,  Lam.,  Ann.  du  Mus.  d'hist. 
nat.,  Vélins  du  Mus.  n.**  39,  fig.  4.  Coquille  ovale- oblongue, 
subdéprimée,  couverte  de  côtes  longitudinales,  imbriquées 
d'écaillés  courtes,  à  bords  plissés,  bâillante  sous  l'oreillette 
antérieure,  à  charnière  droite.  Longueur,  i4ài5  lignes;  lar- 
geur, 10  lignes. 

Les  coquilles  de  cette  espèce  que  l'on  trouve  à  Grignon 
(département  de  Seine  et  Oise) ,.  sont  un  peu  inéquilatérales. 

On  trouve  dans  le  même  lieu,  ainsi  que  dans  la  falunière 
de  Hauteville  (  Manche) ,  une  variété  de  la  même  espèce ,  dont 
l'intervalle  entre  les  côtes  est  finement  treillissé. 

Dans  des  couches  quarzeuses  du  département  de  l'Oise  on 
rencontre  une  autre  variété  delà  même  espèce,  ou  une  autre 
espèce,  qui  est  un  peu  plus  grande  :  ses  côtes  sont  plus  Hom- 
breuses ,  et  leurs  écailles  sont  plus  rapprochées  l,es  unes  des 
autres. 


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LIM  44« 

Lime  bulloÏde  ;  Lima  hulloides ,  Lam. ,  foc.  cil* ,  Véline ,  n.*  Sg  , 
fig.  9  ;  Ostrea  nivea^  Brocchi,  Conch,  foss.  Subap,^  pi.  XIV, 
fig.  14,  û,  b.  Coquille  oblongue-ovale,  trè*-renflée,  non  bâil- 
lante, à  valves  minces  et  transparentes,  à  oreillettes  petites 
etpresque  égales,  à  ligne  cardinale  à  peu  prés  droite.  Les  cô- 
tes longitudinales  dont  elle  est  couverte,  ne  sont  bien  ap- 
parentes que  sur  le  milieu  des  valves.  Longueur,  3  à  4  lignes. 
Cette  espèce  a  les  plus  grands  rapports  dans  ses  formes  avec 
la  lime  étroite,  lima  fragilis ,  Lam.  (Anim.  sans  vertèbres, 
il.®  6  ;  Encyclop. ,  pi.  206 ,  6g.  6  )  ,  qui  habite  aux  îles  de  Ni- 
cobar;  mais  celle-ci  est  beaucoup  plus  grande.  On  trouve  la 
lime  bulloïde  à  Grignon  et  dans  la  vallée  d'Andone  en  Piémont. 

Lime  oblique:  Lima  obliqua,  Lam.,  loc,  ci^,  Vélins,  n."39,  fig. 
7  ;  Ostrea strigillata ,  Brocchi,  loco  ciL,  même  pi. ,  fig.  1 5  ,  a,b. 
Coquille  ovale,  oblique,  enflée,  à  côté  postérieur  bombé, 
très-inéquilatérale,  à  ligne  cardinale  oblique.  Les  stries  lon- 
gitudinales dont  elle  est  couverte,  sont  très-fines,  serrées  sur 
le  dos  et  sur  le  côté  antérieur  des  valves,  mais  plus  écar- 
tées vers  le  côté  postérieur.  Ses  valves  sont  minces,  fragiles 
et  transparentes.  Longueur,  4  lignes.  Lieu  natal,  Grignon  et 
la  vallée  d'Andone. 

Cette  espèce  a  les  plus  grands  rapports  pour  la  forme  avec 
la  lime  linguatule,  lima  linguatula^  Lam.  (Anim.  sans  vert. , 
n."  6  ) ,  qui  habite  les  côtes  de  la  Terre  de  Diémen  ;  mais  celle-ci 
a  1 5  lignes  de  longueur. 

Lime  plissée  ;  Lima  plicata,  Lam. ,  Anim.  sans  vert. ,  espèces 
foss. ,  n.*  3.  Coquille  ovale,  inéquilatérale ,  tronquée  à  son 
sommet,  couverte  de  côtes  ou  plis  longitudinaux  unpeuécail- 
leux.  Lieu  natal ,  les  faluns  de  la Tou raine.  M.  Lamarck  regarde 
la  lime  oblique  ci-dessus  comme  une  variété  de  cette  espèce. 

Lime  dilatée;  Lima  dilatata,  Lam.,  loc,  cit. ,  n.*'  5,  VéJinsdu 
Mus.,  n.^  39,  fig.  7.  Coquille  inéquilatérale,  suborbiculaire , 
aplatie,  oblique,  couverte  de  stries  longitudinales  très-fines. 
Chaque  valve  est  mince ,  transparente ,  et  ressemble  à  une 
écaille  ou  à  un  ongle  oblique  et  irrégulier.  Les  deux  oreilles 
sont  petites  et  inégales.  Longueur,  cinq  lignes.  Lieu  natal, 
Grignon  et  la  falunière  de  Hautevîlle.   " 

Lime  vitrine  :  Lima  vitrea ,  Lam. ,  Anim.  sans  vert. ,  esp.  foss., 
n."*  4;  Limafragilis  du  même  auteur,  Ann.  du  Mus.,  8 ,  p.  464 , 


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446  LIM 

n.*  5.  Coquille  oblongue,  înéquilatérale ,  à  valves  très -peu 
convexes,  minces,  fragiles  et  transparentes ,  couverte  de  26 
à  28  côtes  longitudinales,  lâches  et  très-fines.  La  ligne  de  la 
charnière  est  oblique;  les  oreillettes  sont  inégales.  Longueur, 
7  lignes.  Lieu  natal ,   Grignon. 

Cette  espèce  aies  plus  grands  rapports  avec  le  pecten  fra^ 
gilis  de  Chemnitz  (Conch.,  vol.  7,  p.  349),  qui  vit  dans  les 
mers  voisines  de  la  Nouvelle-Hollande,  et  dont  la  longueur 
est  de  i3  lignes. 

Lime  mutique;  Lima  mutica^  Lam.,  Anim.  sans  vert»;,  esp.  foss., 
n.**  2.  Coquille  ovale-oblique,  inéquilatérale ,  bâillante  des 
deux  côtés  et  couverte  de_ côtes  longitudinales,  lisses  et  un 
peu  tranchantes.  Lieu  natal,  Tltalie. 

Lime  cunéiforme;  Lima  affinis ,  Def.  Coquille  ovale,  dépri- 
mée ,  tronquée  sur  l'un  de  ses  côtés  ;  à  côtes  longitudinales  près* 
que  lisses;  à  bords  plissés,  à  oreillettes  petites.  Longueur,  cinq 
lignes.  Cette  espèce ,  qu'on  trouve  àThorîgner  (Maine  et  Loire), 
a  les  plus  grands  rapports  pour  les  formes  avec  la  lime  com-* 
muné,  que  l'on  trouve  dans  la  Méditerranée;  mais  celle-ci  est 
beaucoup  plus  grande. 

Lime  voûtée  :  Lirna  arcuatd  ^  Def*;  Ostrea  arcuaM,  Brocchi, 
Conch,  foss»  Subap,^  tab.  XIV.  fig.  11,  a,  b.  Coquille  oblon' 
eue,  considérablement  voûtée,  bossue,  à  sommets  très-recour- 
bés,  couverte  de  20  côtes  longitudinales,  à  oreilles  très-cour- 
tes et  égales,  et  à  bords  plissés.  Longueur,  10  à  1 1  lignes. 

Cette. espèce  a  été  trouvée  à  la  Rochetta,  près  d'Asti ,  en  Pié- 
mont. 11  paroi  t  qu'elle  n'est  pas  bâillante  et  qu'elle  a  beaucoup 
d'analogie  avec  les  peignes» 

Lime  BOSSUE;  Lima  giè^05fl,  Sow. ,  Min,  conclu ,  pi*  1  32  ,  et  Hist. 
nat.  des  foss.  de  la  montagne  de  Saint-Pierre.de  Maestricht, 
par  Faujas,  pi.  XXVII ,  fig.  2.  Cette  espèce  a  de  très- grands 
rapports  avec  lalime  buUoïde;  mais  elle  est  inéquivalve  et 
i)eaucoup  plus  grande  :  comme  elle,  elle  porte  des  côtes  lon- 
gitudinales plus  marquées  sous  le  milieu  des  valves.  On  la 
trouve  dans  une  couche  à  oolithes  antérieure  à  la  formation 
crayeuse,  près  de  Çaen,  près  de  Bàyeux  ,  à  Cotswold  en 
Glocestershire  et  dans  la  montagne,  de  Saint  -  Pierre  de 
Maestricht.  Longueur,  un  pouce. 

Dans  l'ouvrage  de  M.  Sovverby  ci-dessus  cité,  on  trouve  les 


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LÎM  447 

figures  et  la  description  de  trois  espèces  de.  linpies.  Uune  (Lima, 
arUiquata,  ph  214,  6g.  2,  et  que  Toii  trouve  à  Frétera  en 
Glocestershire ) ,  paroît  dépendre  du  gpnrç  des  limes;  mais 
celle  à  laquelle  cet  auteur  a  donné  le  norp  de  Lima  rudis ,  quç 
l'on  trouve  à  Calne  et  dont  îl  a  donné  une  figure,  même  pi. 
n.**  1  ,  et  la  Lima  proboscidea ,  que  Tgu  trouve  dans  les  couches 
anciennes  près  de  Weymouth  et  qui  est  figurée  pi.  264,  pa- 
roissent  dépendre  d^aytres  genres.  La  première  pourroit 
étreunplagiostome,  et  Tautre  une  tridacneou  unepeintadine. 

Je  possède  une  coquille  qui  paroîtroit  se  rapporter  au  genre 
des  limes;  mais  la  gangue  dont  elle  est  remplie,  ne  permet 
pas  de  lui  a.ssigner  sa  véritable  place  :  on  en  voit  la  figure 
dans  l*ouvragedeKnorr,  Petrif,^  part.  2,  pi*  176,  fig. 4.  Je  lui 
ai  donné  provisoirement  le  noni  de  Lima  diibia.  Elle  est  en- 
flée, inéquilatérale  et  chargée. de  côtes  longitudinales.  Lon- 
gueur, 3  pouces  et  demi;  largeur,  3  pouces.  J'ignore  où  elle 
a  vécu  ;  mais  il  est  extrêno^enient  probable  qu'elle  provient  des 
couches  antérieures  à  la  formation  de  la  craie.  (D.  F.) 

LIMEBOIS.  (Entom*)  C'est  le  nom  François  du  genre  Ly- 
MEXYLON,  dont  M.  Latreille  a  fait  une  tribu  parmi  les  coléop- 
tères pentamérés.  (C.  D.  ) 

L.lMÉOLEj  Limeum,  {BoL)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  polypétalées,  régulières,  de  la  famille 
ûe^  portulacéesy  de  VhepJ:andrie  éUgynlt  de  Linnœus;  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  persistant  à  cinq  folioles? 
cinq  pétales  égaux  ,  un  peu  onguiculés  ,  plus  courts  que 
le  calice;  sept  étamines,  ou  moins  ;  les  filamens  dilatés  et 
connivens  à  leur  base;  un  ovaire  supérieur,  chargé  de  deux 
styles^  les  s tigoiates  obtus  :  le  fruit  est  sphérique,  à  deux 
semences  conniventts* 

LiMéoLE  A  FEUILLES  oBLONCXJEs  :  Limttf.m  afxicanum  ^  Linn. 
fils,  SuppL,  pag.  224;  Gaprtn.,  de  FrMç.t.,  pag.  367,  tab.  76; 
Lamk.,  UL  gen,,  tab.  ujS.  Cette  plante  a  le  port  d'un  te- 
lephium;  ses  tiges  sont  herbacées,  foibles,  couchées,  angu- 
leuses, nues,  longues  de  sept  h  huit  pouces,  persistantes  â 
leur  base;  Tes  feuilles  sont  alternes,  distantes,  petites,  un 
peu  pétiolées,  oblongues  ou  linéaires  -  lancéolées  ;  les  fleurs 
disposées  en  corymbes  nus,  solitaires,  terminaux,,  raqiifiés; 
les  pédoncules  un  peu  longs-,  la  CproUe  plus  courte  que  le 


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448  ^  LIM 

calice;  les  filamens  subulés,  plus  courts  que  la  corolle;  les 
anthères  ovales;  les  styles  plus  courts  que  les  étamines;  les 
semences  scabres  ^n  dehors,  concaves  à  leur  face  inférieure. 
Cette  plante  croît  dans  TÉthiopie  et  au  cap  de  Bonne-Lspérance. 

On  cite  encore  une  autre  espèce,  sous  le  nom  de  Limeum 
aphyllum ,  Linn.  fils  (SuppL ,  pag.  2 1 4),  que  Thunberg  a  nommée 
Limeum  capense  {Prodr,,  pag.  68),:  ses  feuilles  sont  ovales ,  . 
sessiles,  un  peu  lancéolées,  si  petites  que  la  tige  en  paroît 
dépourvue;  elle  croît,  comme  la  précédente,  au  cap  de 
Bonne-Espérance.  Le  Limeum  humile  de  Forskal  est,  sous 
un  autre  nom,  la  même  plante  que  son  genre Eraclissa ,  qui, 
d'après  Vahl,  doit  être  rapporté  à  Vandrachne  telephioides 
de  Lianœus.  (Poin.) 

LIMETTE,  LIMETTÎER.  (Bot.)  Variété  de  citronnier.  (L.D.) 

LIMEUM.  {Bot»)  Anguillara  et  C.  Bauhin  croient  que  la 
plante  ainsi  nommée  par  Pline,  laquelle  passe  pour  un  poi- 
son actif,  est  notre  ramtneulùs  thora.  Quelques  auteurs  pen- 
chent pour  le  doronicum  pardalianehes,  C.  Bauhin  rapporte 
ailleurs  Topinion  de  Guilandînus ,  qui  dit  que  la.  plante 
nommée  limeum  par  les  François  ne  diffère  pas  de  la  varaire, 
veratrum,  Linnœus  a  employé  ce  même  nom  pour  un  genre 
conservé,  qui  se  rapproche  des  portulacées.  (J. ) 

LIMIA.  (Bot.)  Genre  de  M,  Vandelli,  qui  présente,  suivant 
Kichard ,  les  caractères  du  vitex ,  dans  la  famille  des  ver- 
bénacées.  (J.  ) 

LIMICOLiE.  {OrrdtK)  Les  oiseaux  qui  vivent  dans  les 
terres  limoneuses,  comme  les  courlis,  les  bécasses,  les  barges^ 
etc.,  composent  la  famille  à  laquelle  lUigera  donné  ce  nom, 
et  qui  a  pour  caractères  :  Un  bec  ordinairement  plus  long 
que  la  tête,  étroit,  grêle,  droit  ou  arqué  $  la  face  emplumée; 
les  pieds  munis  de  quatre  doigts,  dont  les^  trois  antérieurs 
sont  entièrement  séparés,  ou  réunis  par  la  base,  et  dont  le 
postérieur  est  petit,  court,  et  touche  à  terre  par  TestrémiCé 
seulement,  ou  point  du  tout.  (Ch.  D. ) 

LIMICULA.  {Ornith.)  M.  Vieillot  a  substitué,  pour  le 
genre  Barge,  ce  nom  à  celui  de  limosa,  qui  lui  a  été  donné 
par  firisson.  (  Ch.  D.  ) 

LIMIER.' (Mamm.)  Nom  particulier  du  chien  qui  sert  au 
veneur  à  découvrir  ou  à  détourner  le  cerf*  (  F.  C.) 


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LIM  449 

LIMïRAVEN.  {Bot.)  Flacourt  dit  que  Tarbre  de  ce  nom, 
quî^croît  dans  l'île  de  Madagascar,  a  les  feuilles  ciliq  à  cinq' 
et  semblable^  à  celles  du  châtaignier,  lesquelles  sont  cbiV 
diales.  Cette  indication  est  insuffisante  pour  déterminer  son 
genre*  (J.) 

LIMNADIE ,  Limnadia^  (  Crust.  )  Genre  de  crûstacé  lophy- 
ropes,  établi  par  M.  Adolphe  Brongniart.  Voyez  l'article' 
Malacostracés.  (Desm.) 

LIMNAISTHEMUM.  {Bot.)  Voyez  Liiinanthus.  (Lem.) 
LIMNANTHUS.  {Bot.)  Necker  nomme  ainsi  le  nymphoides 
deToumefort)  que  Linnœus  avoit  réuni  au  menyanthes,  et 
qu'on  a  cru  devoir  en  séparer  de  nouveau  et  même  placer 
dans  une  famille  différente.  On  n'a  pu  conserver  le  nom  de 
wymphoidesy  contraire  aux  principes  introduits  pour  la  nomen- 
clature des  genres.  Gmelin  lui  a  substitué  celui  de  villarsia^ 
adopté  par  Ventenat,  M.  De  CandoUe  et  plusieurs  autres*  Ce 
genre  a  été  encore  nommé  limnanthemum  par  Gmelin ,  Umnan^ 
ihus  par  Necker,  et  çi^aldschmidia  par  Wigg.  Il  appartient  aux 
gentianées ,  ou  doit  du  moins  en  être  rapproché ,  tandis  que 
le  menyarUhes  reste  à  la  suite  des  primulacéès.  (  J.) 

LIMNEE,  Limnœa.  {Malacoz.)  Genre  de  mollusques,  établi 
par  M.  de  Lamarck  pour  un  assez  grand  nombre  de  mala- 
cdzoaires  céphalés,  hermaphrodites,  pulmobranches,  dont 
Linnœus  faisoit  des  espèces  d'hélices,  et  que  Bruguiéres,  en 
ne  considérant  que  la  coquille ,  rangeoit  parmi  ses  bulimes. 
Klein  avoit  indiqué  cette  coupe  générique,  à  sa  manière, 
sous  les  noms  d''auricula  et  de  neritostoma ,  et  MuUer  beaucoup 
plus  complètement  sous  celui  de  huccinum  ;  mais  ils  Tavoient 
à  peine  caractérisée.  Tous  les  zoologistes  modernes  ont  adopté 
ce  genre,  et  avec  beaucoup  de  ^*aison  ;  car  il  en  est  peu 
d^aussi  naturels  et  d'aussi  nettement  circonscrits ,  surtout  en 
considérant  l'animal.  Les  caractères  que  nous  lui  assignons 
sont  les  suivans  :  Animal  spiral,  trachélipode;  la  tête  pour- 
vue de  deux  tentacules  aplatis,  triangulaires,  auriformes , 
contractiles,  avec  des  yeux  sessiles  au  côté  interne  de  leur 
base  ;  la  bouche  accompagnée  d'appendices  buccaux,  larges, 
triangulaires,  et  armée  d'une  dent  supérieure.  L'orifice  de 
la  cavité  pulmonaire,  en  forme  de  sillon,  est  percé  au  côté 
droit,  et  bordé  inférieurement  par  une  sorte  d'appendice 
26*  29 


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45o  LIM 

fturifopme^  pouvant  se  plier  en  gouttière;  les  organes  dtela 
^énéJrfttion  màie  et  femelle  portés  sur  le  même  individu  ; 
la  terminaison  de  Tovi^ucte  dans  le  fond  de  la  cavité  qui 
sépare  le  corps  in  collier,,  ou  du  bord  du  manteau  ;  ceUe 
de  l'appareil  mâle  au.  côté  externe  de  la  racine  du  tenta- 
cule dnoit.  Coquille  obk>ngue  ou  renâée^  mince,  lisse,  à 
sfdre  pointue  ;  Fouverture  ovale  d'avant  en  arrière  bien  en- 
tière, plus  large  en  avant,  à  bords  désunis,  le  droit  toujours 
tranchant  ;.  un  pU  très-oblique  à  la  columelle ,  q^i  est  bien 
loin  de  former  tout  le  bord  gauche  ;  point  d^opercule.  Ce 
genre  bien  distinct,  quant  à-  Tanimal,  de  tous  les  autres,  si 
oe  n'est  peut-ctre  des  phases,  offre  ppur  la  coquille  quelques 
rapports ,  non-seulement  avec  ce  dernier  genre ,  mais  même 
avec  les  bulàmes,.  le&  ambrettes*  et  les  auricules.  Il  se  dis- 
tingue àe%  premiers  par  le  plt  oblique  de  la  colunielle  et 
par  le  bord  droit ,  tranchant  ;  des  secondes ,  par  ce  premier 
caractère ,  et  parce  qvte  la  columelle  n'esl  pas  arquée  ;  enfin , 
des  troisièn^es ,  parce  que  le  bord  est  tranchant,  et  que  le  pli 
dje  la  columelle  est  moins  marqué.  Quant  a«x  physes,  on 
ne  peut  nier  qu'il  y  a  encore  plus  de  rapports  ^  cependant 
^élévation  et  Tacuité  de  la  spire,  et  surtout  Tégalité  d'avance 
des  deux  bords ,  suffisent  pour  les  en  distinguer. 

La  forme  générale  des  Hmn«ées  ressemble  beaucoup  à  celle 
des  mollusques  gastropodes  :  le  corps  est  assez  gros  pour  la 
qoquiUe,  ovalaire,  contourné'  en  spirale  dans  la  masse  des 
viscères,  et  pourvui  d'^un  pied  large',  ovale,  attaché  sous  le 
cou  ;  le  mantleau  qui  l'enveloppe  se  termine  autour  du  pé- 
doncule ,  qui.  joint  la  masse  spirale  au  pied ,  en  prenant  un 
peu  plus  d'épaisseur  en  avant;  la  tête,  large,  peu  distincte, 
arrondie  en  avant,  es^poiirvue  eib-dessus  de  deux  tentacules 
triangulaires ,  aplatis»,  contractiles  dans  tous-  les  points  et  ne 
se  ridant  pas  danst  la  c»n;tractiQnk  Les  yeux  sont  très-petits, 
sessiles,  et  situés  aii  côté  interne  de  la  base  des.  tentacules  ^ 
()e  chaque  côté  de  la^  tête,  ou  mieux  de  la  bouche,  est  un 
appendice  large ,  triangulaire ,  très»-extensible« 

La  peau<  des  limnées  est  comme  translucide ,  de  couleur 
erdinaii'em eut  foncée ,  noire  ou  vbrdàtre,  sans  stries  ni  tu- 
bercules ;  elle  est  très-visqueuse.  Les  tentacules  sont  absolu- 
ment de  la  même  structure  qu'elle*  Les  yeux  ne  sont  que 


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LIM  451 

des  points  quî  setriÛlént  de  peu  d'utilité.  Les  muscles  du  pied 
Sont  comme  dans  les  autres  gastropodes. 
'  La  bouche  est  tout-â-faît  antérieure,  très-mobîle,  et  èa 
Forme  de  T  au  milieu  de  ses  deux  appendices.  Là  masse  buc^ 
cale  est  assez  considéi-ablé ,  plus  large  en  arrière  qù^eà 
avant  :  sOii  ôuvertufé  antérieure  offre  supéfiéûreinént  une 
dent  presque  norre  ,  transverSe,  un  peu  convexe  à  soii 
bord  inférieur,  qiii  esé  divisé  en  deux  dents  mousses  par  une 
ëchancrure  moyenne  ;  de  chaque  côté  tombe  perpendiculai- 
rement, vers  le  bord  externe  dé  lA  dent,  une  lèvre  peut-être 
un  peu  cartilagineuse  et  attachée  à  la  moitié  supérieure  de 
la  dent  ;  enfin ,  le  bord  inférieur  est  transverse  :  il  en  ré- 
sulte que  l'ouverture  interne  dt  la  bouche  est,  quand  elle 
est  ouverte,  à  peu  pires  quadrilatère.  Dans  son  intérieur 
on  voit  inféri  eu  rement  un  tubercule  arrondi,  servant  de 
langue,  et  supérieurement  rouvérturé  de  l'oesophage.  La 
langue  est  très-épaisse ,  charnue ,  et  jusqu'à  un  certain  poihi 
semblable  à  celle  d'un  perroquet;  elle  occupe  les  deux  tiers 
inférieurs  de  la  cavité  buccale,  en  forinant  la  plus  grande 
partie  de  la  masse  buccale  :  excâvée  dans  son  milieu ,  ses  deux 
amasses  latérales  sont  tout-à-fait  musculaires,  d'un  brun  rou- 
geâtre,  au  contraire  de  tous  les  autres  muscles,  qui  sont  d'un 
^lanc  satiné;  au  fond  de  l'excavation  est  la  véritable  langue, 
ûplatîe,  ovalaire,  supportée  en  arrière  par  une  espèce,  de 
pédicule  cartilagineux  ou  osseux.  L'œsophage  suit  la  partie 
Supérieure  de  la  masse  buccale,  et  se  dilate  un  peu  en  ar- 
rière; il  est  accompagné,  dans  la  moitié  au  plus  de  sa  lon- 
gueur, par  les  glandes  salivàîrês,  qùî  sont  d'un  très-béâu  Jaune: 
leurs  canaux  excréteurs  s'ouvrfent  sûr  les  parties  là^rales  de 
ïa  masse  buCèale.  Aù-dêlà,  l'œsophage  continue  son  trajet 
dans  plus  âeÈ  deux  tiers  dé  la  cavité  viscérale,  et  pénètre, 
éatïs  s'être  renflé,  dans  un  petit  estomac  enveloppé  par  deux 
musclés  épais,  ou  dans  un  gésier  formé. comme  dans  les  oi- 
seaux. Le  Canal  intestinal  qui  en  naît,  après  deux  ou  trois 
circonvolution^  daûs  le  foie,  se  recourbe  eh  avant  et  se  ter- 
inîne  à  l'anus.  Le  /oie,  dé  même  couleur  que  l'ovaire,  est 
composé  de  petits  grains  alongés ,  très-aisës  à  séparer;  il  oc- 
cupé la  moitié  de  là  coquille,'  tant  il  est  considérable.  Le* 
vaisseaux  biliaires,  après  s^'être  réunis,  s'ouvrent  dans  le  canal 
intestinal,  tout  près  du  pylore. 


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4«2  LIM 

Les  appareils  de  la  respiration  et  de  la  circiilatioii<ii\)ffreiit 
rien  de  bien  remarquable.  Le  premier  se  compose  d'une  ca* 
vite  pulmonaire,  à  peu  prés  formée  comme  dans  les  hélices, 
mais  plus  reculée,  occupant  une  partie  de  Favant^dernier 
tour  de  la  spire ,  et  précédée  par  une  grande  cavité  formée 
par  une  avance  du  manteau ,  comme  sll  eût  dû  y  avoir  des 
branchies.  La  cavité  pulmonaire  est  du  reste  transversale, 
dirigée  de  gauche  à  droite,  et  un  peu  obliquement  d'ar- 
rière en  avant  :  ses  parois  offrent  peu  la  disposition  vascu- 
laire  ;  sa  communication  à  l'extérieur  se  fait  par  une  fente 
courte,  formée  par  une  sorte  d'avance  au-dessous  du  man- 
teau ,  qui  la  déborde  évidemment. 

Le  système  veineux  réunit  les  différens  rameaux,  qui  re- 
viennent des  parties,  dans  une  artère  pulmonaire  unique, 
dont  les  subdivisions  se  ramifient  dans  la  membrane  pul- 
monaire ;  de  leurs  radicules  nait  la  veine  pulmonaire  ou 
branchiale ,  qui  s'ouvre  dans  l'oreillette  du  cœur  situé  au  côté 
postérieur  de  la  cavité  respira trice  ;  du  ventricule  naît  en- 
suite l'aorte,  qui  se»subdivîse  à  peu  près  comme  dans  les  au- 
tres mollusques  de  cet  ordre. 

L'appareil  de  la  dépuration  urinaire  se  compose  toujours 
d'un  petit  amas  glanduleux ,  situé  près  de  la  cavité  pulmo- 
naire, et  d'un  canal  qyi  s'ouvre  par  un  très-petit  orifice 
près  de  l'anus.  Le  fluide  qu'il  produit  paroît  jaune,  ou  du 
moins  je  Tai  vu  de  cette  couleur  dans  le  canal  excréteur. 

L'appareil  de  la  génération  est  presque  aussi  compliqué 
que  dans  les  hélices. 

L'ovaire  occupe  les  premiers  tours  de  la  spire  en  arrière 
du  foie  ;  sa  couleur  est  jaune ,  comme  celle  de  celui-ci  :  en 
enlevant  une  membrane  assez  épaisse  qui  le  recouvre ,  on 
voit  qu'il  est  composé  d'un  grand  nombre  de  grains  assez 
gros,  plus  jaunes  que  l'ovaire  en  totalité,  et  fort  adhérens 
entre  eux,  au  contraire  de  ceux  qui  composent  le  foie.  Dans 
son  intérieur  naît  l'oviducte,  qui,  d'abord  assez  large,  se 
rétrécit  ensuite,  forme  quelques  zigzags,  traverse  les  lobules 
du  foie,  devient  extrêmement  fin,  se  colle  immédiatement 
contre  le  testicule ,  passe  à  travers  sa  substance ,  en  sort  et 
s'ouvre  dans  un  renflement  considérable  cylindroïde  :  c'est 
la  partie  où  les  œufs  séjournent  quelque  temps   et  se   re* 


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LIM  453 

couvrent  d'une  humeur- glaireuse.  Cet  organe  semble  formé 
par  un  grand  nombre  de  rondelles ,  surtout  à  son  bord  ex* 
terne;  ce  sont  des  plis  qui,  sans  doute,  disparoissent  quand 
les  œufs  le  remplissent.  L'extrémité  antérieure  de  ce  renfle* 
ment  se  prolonge  en  un  canal  beaucoup  plus  étroit,  qui, 
après  avoir  reçu  celui  d'une  petite  vessie  ovale  à  col  assez 
long,  s'ouvre  à  l'extérieur  par  un  orifice  »i(ué,  comme  il  a 
été  dit  plus  haut,  peu  avant  l'orifice  pulmonaire,  dans  la 
profondeur  de  la  cavité  trachélienne,  à  la  réunion  du  pédon^* 
cule  qui  joint  le  tronc  au  pied.  Cette  vessie  est  appliquée 
à  la  partie  inférieure  de  la  cavité  abdominale,  et  retenue 
dans  cette  position  par  des  fibres  qui  m'ont  semblé  muscu- 
laires. 

Le  testicule  est  assez  petit  et  comme  formé  de  deux  par- 
ties,  l'une  pli;s  grosse,  ovale,  dont  le  canal  semble  s'ouvrir 
dans  la  partie  postérieure  de  Toviducte,  et  l'autre  qui  en« 
veloppe  d'une  manière  serrée  la  terminaison  de  cette  partie 
dans  la  seconde;  on  voit  à  sa  surface  plusieurs  stries  :  il  en 
naît  un  premier  canal  déférent,  fort  court  et  assez  large, 
qui  se  dilate  bientôt  en  une  espèce  de  poche  cordiforme, 
fort  grande,  plissée,  de  couleur  noirâtre.  De  cette  sorte  de 
vésicule  séminale  natt  la  seconde  partie  du  canal  déférent, 
qui  est  fort  longue ,  fbrt  gréle  ;  elle  se  porte  d'une  manière 
assez  directe  vers  l'endroit  delà  sortie  de  l'organe  excitateur, 
pénètre  dans  l'enveloppe  musculo-cutanée  du  corps ,  se  porte 
d'avant  en  arrière  en  suivant  le  c6té  droit,  sort  de  la  peau, 
se  recourbe  en  avant,  et  vient  se  terminer  à  l'extrémité 
postérieure  de  l'organe  excitateur,  dans  lequel  son  orifice 
fait  une  petite  saillie  en  forme  de  bouton.  L'organe  exci- 
tateur est  fort  considérable,  subcylindrique,  placé  au  côté 
droit  de  l'œsophage,  la  base  en  avant,  le  sommet  en  arrière* 
Sa  couleur  est  d'un  blanc  sale ,  et  sa  surface  striée  transver- 
salement; en  le  fendant  longitudiualement,  on  trouve  que 
ses  parois  fort  épaisses  forment  un  long  canal,  bordé  de 
chaque  côté  par  un  corps  alongé-ovale ,  strié  en  travers  dans 
toute  sa  longueur  :  à  l'extrémité  postérieure. on  trouve  un 
petit  anneau  cartilagineux  qai  semble  être  la  terraiHaison  du 
canal  déférept  )  l'extrémité  antérieure  se  termine  par  un 
orifice  situé  à.  la  raeine  du  tentacule  droit.  Cette  espèce  de 


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4H  LIM 

p^nîs  s^aloDge  par  raciion  des  fibres  musculaires  annulaires 
qui  la  composent,  et  elle  est  rétractée  par  trois  petits  mus- 
cles provenant  du  faisceau  commun. 

Le  cerveau  forme  une  sorte  de  couronne  de  ganglions 
autour  de  Tœsophage ,  et  tous  ces  ganglions  sont  rouges.  Les 
deux  supérieurs,  symétriques,  sont  réunis  entre  eux  par  une 
bande  transverse  ;  les  inférieurs  sont  aussi  divisés  chacun  en 
trois. 

Les  limnées  paroissent  avoir  encore  un  toucher  plus  sen- 
sible que  les  autres  mollusques,  ce  qui  tient  sans  doute  à  la 
jïature  plus  gélatineuse,  moins  tuberculeuse,  de  leur  peau. 
Elles  rampeut  assez  vite  à  Taidé  du  disque  musculaire  fort 
large  dont  elles  sont  pourvues,  non-seulement  sur  les  corps. 
SQli<)e^,  immergés  ou  non,  mais  encore  à  la  surface  de 
Teau  ;  dans  ce  cas ,  elles  sont  renversées ,  la  coquille  en  bas 
et  le  pied  en  haut.  11  paroit  que  la  contraction  du  pied 
prend  son  point  d'appui  sur  une  très -légère  couche  d'eau 
qu'elles  laissent  au-dessus.  Leur  force  ne  doit  cependant  pas 
^tre  très-grande,  et  en  effet  le  moindre  vent*  suffit  pour 
accumuler  les  limnées  ainsi  flottantes  vers  le  côté  opposé  à 
celui  où  il  souffle.  Au  moindre  danger,  elles  retirent  toutes 
leurs  parties  dans  la  coquille ,  deviennent  d'une  pesanteur 
spécifique  plus  grande ,  et  tombent  au  fond.  Pour  revenir 
à  la  surface  9  elles  sont  obligées  de  ramper  sur  le  sol  jusqu'au 
bord,  Qu  bien  de  suivre  la  tige  des  plantes  aquatiques.  Ce 
p'est  en  effet  que  dans  l'eau,  et  dans  l'eau  douce  seulement, 
que  Ton  trouve  les  limnées;  et  comme  ce  fluide  ne  peut 
servir  à  leur  respiration,  elles  sont  obligées  de  venir  de 
temps  en  temps  à  la  surface  pour  respirer  l'air  en  nature. 
Quelquefois  onjes  trouve  tout- à -fait  hors  de  l'eau,  sur  les 
plantes  aquatiques,  mais  iamais  à  des  dislances  un  peu  con- 
sidérables. Elles  se  nourrissent  seulement  de  substances  vé- 
gétales, et  surtout  de  feuilles  de  plantes  aquatiques,  qu'elles 
eoupent,  à  la  manière  des  limaces,  avec  la  dent  dont  leur 
bouche  est  armée.  Pendant  l'hiver,  du  moins  dans  nos  cli- 
«lats,  elles  tombent  dans  une  sorte  de  torpeur,  et  s'enfon- 
fQut  plus  ou  moins  profondément  dans  la  vase  qui  est  au 
fppd  des  éUngs,  des  marais,  des  rivières  ou  ^es  ruisseaux 
qu'elles  habitent.  C'est  à  la  fin  du  printemps  que ,  leur  ac- 


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LIM  455 

tivité  devenant  pliif  grande ,  elles  s'occupent  de  leur  repro- 
duction. Quoique  portant  les  deux  sexes  réunis,  comme  left 
limaces  et  les  hélices ,  le  mode  d'accouplement  n'est  cepen- 
dant pas  le  même.  En  effet,  dans  celles-ci  nous  avons  vu 
que  deux  iodividus  agissent  réciproquement  Tun  sur  l'autre^ 
comme  mâle  et  comme  femelle  ;  dans  les  limnées ,  il  en  faut 
au^  moins  trois,  dont  celui  du  milieu  est  le  seul  dont  le 
double  appareil  soit  à  la  fois  en  action,  le  premier  individu 
n'agissant  que  comme  mâle ,  et  le  dernier  que  comme  fe*^ 
melle.  Mais ,  comme  de  nouveaux  individus  peuvent  se  joifi" 
dre  à  ce  groupe  primitivement  accouplé,  il  en  résulte  un 
cordon  souvent  fort  long  dans  lequel  tous  les  animaux  inter^ 
médiaires  au  premier  et  au  dernier  agissent  et  pâtissent  à 
la  fois  comme  mâles  et  femelles.  Au  bout  d'un  certain  tempa 
d'accouplement,  dont  on  ignore  au  juste  la  durée,  les  indi- 
vidus fécondés  déposent,  sur  les  corps  morts  ou  vivans  exis- 
tant dans  l'eau ,  de  petites  masses  glaireuses ,  translucides  ^ 
ovalaires  ,  composées  d'une  plus  ou  moins  grande  quantité 
d'œufs.  Ces  œufs,  d'abord  nullement  distincts ^  le  deviennent 
peu  à  peu  ;  on  distingue  très-rbiea  dans  chacun  le  petit  ani- 
mal pourvu  de  sa  coquille,  qui,  en  assez  peu  de  temps,  sis 
aépare  des  autres,  et  va  à  la  recherche  de  sa  nourriture. 

On  ignore  la  durée  de  la  vie  de  ces  animaux  et  le  tempa 
qu'ils  mettent  à  devenir  adultes.  Ils  sont  dans  certaines  lo- 
calités accumulés  en  grande  abondance. 

Les  limnées  ne  sont  d'aueune  utilité  directe  à  l'espèce  hu- 
maine :  elles  servent  à  la  nourriture  des  oiseaux  aquatiques, 
et  surtout  des  poissons ,  qui  en  font  une  grande  destruction. 

Les  espèces  de  ce  genre  paroissent ,  avec  les  physes ,  lea 
planorbes  et  les  cyclostomes  paludines  et  ampuUaires,  se 
trouver  dans  les  eaux  douces  de  toutes  les  parties  de  la  terre. 
On  en  connolt,  en  effet,  dans  la  zone  boréale,  en  Europe ^ 
en  Asie  et  en  Amérique.  La  zone  tempérée  en  contient  in- 
dubitablement aussi  dans  les  trois  parties  du  monde.  La  zone 
tropicale  ou  iorride  en  renferme  en  Amérique ,  en  Afrique 
et  en  Asie.  Enfin  ;  sa  nous  n'en  connqîssotis  pas  encore  dans 
la  zone  antarctique  ou  roéridio>nâle ,  il  est  profxable  que  cela 
tient  à  ce  que  les  observations  directes  nous  manquent. 

Les  espèces  de  limnées ,  de  l'aveu  de  tous  les  concbyliolo« 


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456  LIM 

gues,  sont  fort  difficiles  à  caractériser  :  en  effet,  les  carac- 
tères ne  peuvent  se  tirer  que  des  différences  de  proportion 
dans  l'ouverture ,  dans  la  grosseur  et  la  longueur  des  tours  de 
spire,  et  ces  différences,  qui  tiennent  souvent  à  l'âge  et  à  la 
localité,  se  nuancent  d'une  espèce  à  l'autre,  d'une  manière 
presque  insensible  ;  aussi  n'est -il  pas  de  genre  où  l'on  crée 
aussi  aisément  des  espèces  fossiles  et  perdues.  Nous  allons  dis- 
poser les  espèces  qui  sont  décrites  et  figurées  dans  les  auteurs , 
dans  Tordre  de  la  dégradation  de  la  spire  et  de  l'augmenta- 
tion proportionnelle  du  dernier  tour  et  de  l'ouverture,  sans 
penser  cependant  qu'on  doive  former  des  extrêmes  des  genres 
distincts, 

La  L.  coldmnaire:  L,  (fùluinnaris ,  Lamrk. ,  £nc.  métfa.,  pi. 
469,  fig.  5  ab;  Hélix  columna ,  Gmel.  Coquille  gauche,  très- 
longue,  fauve- pâle,  ornée  de  flammes  longitudinales  plus 
foncées  ;  à  spire  turriculée  ;  le  sommet  obtus  ;  l'ouverture 
petite  ;  de  fines  stries  se  coupant  à  angles  droits  sur  les  tours 
de  spire,  qui  sont  tous  fort  grands  et  aplatis. 

Cette  coquille ,  fort  rare ,  -est  terrestre ,  d'après  M.  de  Fé- 
Tussac,  et  vient  de  la  Guinée  :  aussi  la  range-t-il  parmi  les  . 
agathines,  ainsi  que  M.  de  Lamarck  (An.  sans  vert.,  tom.  6, 
Errât.,  p.  678),  en  faisant  remarquer  que  la  columelle  est 
en  effet  tronquée. 

La  L.  lcucostome:  L.  Uucostoma,  Poiret,  Prodrom.;  L^elon- 
gatus^  Drap.,  MolL,  pi.  3,  fig.  3,  4.  Coquille  alongée,  sub* 
turriculée,  très-fin ément  striée  longitudinalement  d'un  brun 
noirâtre  en  dehors  ;  les  bords  de  l'ouverture ,  qui  est  petite , 
épaissis  en  dedans  et  de  couleur  blanche  :  sept  tours  de 
spire.  L'animal  est  noirâtre ,  avec  une  tache  blanche  au  de- 
vant de  chaque  œil. 

Cette  espèce,  qui  a  10  à  16 millimètres  de  longueur  sur  un 
diamètre  de  4  millimètres,  paroît  exister  dans  toute  l'Europe, 
on  la  connoit  du  moins  dans  toute  l'Allemagne  et  dans  les 
différentes  parties  de  la  France. 

La  L.  BRUNE:  L.fusca,  Pfeiffer,  Coq.  terr.  et  fluv.U'All., 
pi.  4,  fig.  26  ;  L,palustris,  var.  ^,  Drap.,  Moll. ,  pi.  111, 
lig.  2,  Coquille  oblongue ,  elliptique,  sans  traces  d'ombilic  : 
spire  médiocre ,  aiguë;  l'ouverture  ovale,  elliptique;  couleur 
toute  brune.  Longueur ,  six4ignes  ;  diamètre ,  trois  et  demie. 


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LIM  457 

L'animal  est  d'un  brun  noirâtre  ;  les  yeux  noirs,  entourés 
d'un  petit  tubercule  blanc. 

Cette  espèce,  que  Ton  trouve  en  France  et  en  Allemagne, 
est-elle  réellement  distincte  de  la  suivante,  dont  Draparnaud 
pensoit  que  ce  n'étoit  qu'une  variété?  Cela  est  assez  peu 
probable. 

La  L.  DES  MARAIS  :  L.  palustris ,  Drap.,  MolL,  pi.  2,  £^.409 
42  ;  Hélix  fragilis  et  Hélix  paluslris ,  Linn, ,  Gmel.  Coquille 
ovale,  oblongue,  striée  par  les  stries  d'accroissement ,  CO' 
nique ,  assez  solide ,  à  spire  aîguè* ,  d'un  brun  plus  ou  moins 
foncé  ;  l'ouverture  ovale  ,  un  peu  moindre  que  la  moitié  de 
la  longueur  totale.  Spire  de  six  tours. 

L'animal  est  noirâtre ,  parsemé  de  petits  points  d'un  jaune 
pâle.  « 

.  Cette   espèce  est  commune   dans  les  eaux  stagnantes  et 
dans  les  rivières  de  toute  l'Europe. 

La  L.  NAïKE  :  L.  minuta,  Drap.  ,  Moll. ,  pi.  3,  fig.  5,7; 
Hélix  truncatula,  Gmel.  Très-petite  coquille  ovale,  conique, 
mince ,  transparente ,  cendrée  ou  cornée  ;  cinq  tours  de 
spire  convexes j  l'ouverture  ovale,  à  peine  aussi  grande  que 
la  moitié  de  la  coquille  en  totalité ,  et  à  bords  un  peu  ren- 
versés :  5  à  6  millimètres  de  long ,  sur  2  à  3  de  large. 

L'animal  est  noirâtre,  ponctué  de  jaune.  11  se  trpuve  dans 
les  ruisseaux ,  les  fossés ,  les  mares  de  la  France  et  de  l'Al- 
lemagne. 

X^a  L.  STAGNALE  :  L.  stagnalis ,  Lam.,  £nc.  méth.,  pi.  4^9, 
fig.  6y  ab;  Drap. ,  Moll. ,  pi.  2  ,  fig.  38  ,  39  ;  Hélix  stagnalis , 
Gmel.  Coquille  fort  mince ,  ovalcroblongue ,  à  spire  très-aiguë 
de  sept  tpurs,  le  dernier  très -grand,  veptru;  l'ouverture 
grande  et  un  peu  anguleuse  à  sa  partie  supérieure  ;  couleur 
brun-cendrée  :  36  à 40  millimètres  de  longueur,  sur  12  à  14 
de  largeur. 

C'est  l'espèce  la  plus  commune  dans  les  étangs  et  les  rivières 
de  France,  ainsi  que  la  plus  grande.  L'animal  est  plus  ou 
moins  fauve. 

La  L.  VOYAGEUSE  :  L* percgra ,  Drap.,  Moll.,  pi.  2,  fig.  34 
à  57;  Helixperegra^  Gmel.  Coquille  cornée,  ovale-oblongue ; 
la  spire  médiocre,  aiguë*,  de  quatre  tours  et  demi,  le  der*> 
jiier.  beaucoup  plu9  grand  que  les  autres  pris  ensemble  i  l'on- 


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458  LÏM 

verture  ovale,  plus  grande  que  la  moitié  de  la  coquille. 
L'ombilic  assez  souvent  visible. 

L'animal  de  cette  espèce  est  grisâtre  ou  brunâtre,  marqué 
de  points  dorés  et  de  taches  neires,  qui  paroissent  à  travers 
la  coquille.  Il  habite  les  rivières ,  les  fontaines  de  la  France 
et  de  TAllemagne. 

La  L.  intermédiaire;  L.  intermeàiay  Lamrk,  d'après  M.  de 
Férussac.  Coquille  ovale,  très -mince,  diaphane,  très-6ne- 
ment  striée,  d'un  brun  corné;  quatre  tours  à  la  spire,  qui 
est  courte  et  aiguë.  Quatre  lignes  et  demie  de  longueur. 

Dans  les  eaux  douces  du  Quercy  en  France. 

La  L.  OVALE  :  L.  ovatay  Drap.,  MoU. ,  pi.  2  ,  fig.  3o,  3i  ; 
Bulimus  limosus,  Poir.  ;  HeL  teresy  Linn. ,  Gmel.  Très-petite 
coquille  de  vingt  millimètres  de  longueur ,  sur  dix  à  douze 
de  largeur,  subampuliacée  ,  ovale,  à  cinq  tours  de  spire, 
dont  le  dernier  est  au  moins  quatre  fois  plus  long  que  tous 
les  autres;  l'ouverture  ovale -oblongue,  subétalée;  l'ombilic 
assez  marqué. 

L*animal  de  celte  espèce  est  grisâtre ,  et  sa  coquille  ordi- 
nairement couverte  de  boue.  Dans  les  ruisseaux ,  en  France 
et  en  Allemagne. 

La  L.  VULGAIRE  :  L.  vulgaris ,  Pfeiff*. ,  /oe.  cit, ,  pi.  4 ,  fig.  33  ; 
L.  ovatusf  var.  j0,  Drap.,  MolU,  pi.  2,  fig.  35.  Cette  espèce, 
établie  par  M.  PfeifiTer,  ne  paroU  réellement  différer  de  la 
précédente,  même  d'après  les  caractères  que  lui  assigne  cet 
observate^ur ,  que  parce  que  l'ombilic  est  peu  ou  point  appa- 
rent ;  elle  est  aussi  généralement  plus  petite  (six  lignes  de 
long  sur  quatre  de  large  ) ,  et  son  dernier  tour  est  un  peu 
moins  ampullacé.  On  la  trouve  en  France  et  en  Allemagne. 

La  L.  GLUTiNEUsE  :  L.  gluUnoso, ,  Drap.  ;  Bulim.  glutinosus , 
Poir.  ;  Hélix  glutinosa ,  Gmel.  Petite  coquille  ampullacée , 
d'un  jaune  pâle ,  diaphane  ,  luisante ,  extrêmement  mince  et 
fragile;  trois  tours  de  spire  obtuse  au  sommet,  et  dont  le 
dernier  est  très- grand. 

L'animal ,  jaunâtre  ou  blanchâtre ,  parsemé  de  points  dorés 
et  de  taches  noires,  offre  cela  dé  remarquable  que  les  bords 
du  manteau  peuvent  se  dilater  et  sortir  de  la  coquille, 
de  manière  à  la  recouvrir  presque  en  entier.  C'est  ce  qui, 
d'après  l'observation  de  M.  Millet  (  Moll.  terr.  et  fluv.  des 


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LIM  459 

liép.  de  Marne  et  Loire) ,  a  fait  croire  qu*elle  étoit  couverte 
d'un  enduit  visqueux. 

Cette  espèce  se  trouve  en  France. 

La  L.  VENTRUE  :  L«  auricularia,  Drap.,  MolL,  pi.  2,  fig. 
a8  ,  2^  \  Hélix  auricularia,  Linn.,  Gmel.  Coquille  souvent 
assez  grosse  (seize  à  vingt -quatre  millimétrés  de  long,  sur 
dix  à  quatorze  de  large),  ovale,  très« ventrue,  fort  mince, 
translucide ,  de  couleur  jaunâtre  ;  la  spire  trés^pointue ,  com- 
posée de  quatre  tours,  dont  le  dernier,  six  ou  sept  fois  plus 
grand  que  les  trois  autres,  offre  une  large  ouverture  très- 
évasée. 

L'animal  est  noirâtre ,  quelquefois  gris ,  tacheté  ou  non. 
Drapamaud  dit  qu'il  est  pourvu  de  quatre  iilamens  ou  tubes 
Tétractiles,  qui  partent  de  la  partie  supérieure  du  coU,  près 
du  manteau ,  et  qu'on  ne  voit  bien  qu'à  la  loupe.  Leur  sur- 
face est,  ajoute-t-il,  ridée  et  leur  extrémité  un  peu  renflée, 
et  l'animal ,  qui  les  fait  sortir  à  volonté ,  un ,  deux ,  trois 
ensemble,  les  agite  et  les  contourne  dans  différens  sens,  ce 
qui  les  feroit  prendre  pour  de  petits  vers.  Drapamaud  pense 
que  ce  sont  des  espèces  de  trachées  :  qu'entend -il  par  là  ? 
Aucun  autre  observateur  ne  parle  de  ces  filamens  ;  je  ne  les 
ai  pas  vus  non  plus. 

Cette  espèce  de  limnée  est  commune  dans  les  eaux  douces 
de  la  France  et  de  l'Allemagne  :  c'est  le  type  du  genre  Ne- 
ritostoma  de  Klein ,  que  M.  Denys  de  Montfort  a  nommé  Radix, 

Là  L.  BLONDE  ;  L.  luUola,  Lamrk,  Anim.  sans  vert. ,  tom.  4, 
'j,*  part.,  p.  160.  Coquille  d'un  pouce  de  long,  ovale,  ven- 
true ,  renflée ,  extrêmement  mince  ,  transparente  ,  d'un 
jaune  d'or ,  avec  trois  lignes  transverses  blanchâtres  peu  ap- 
parentes ;  cinq  tours  de  spire ,  dont  le  dernier  est  plus  long 
que  les  autres  ;  le  péristome  évasé. 

Eaux  douces  du  Bengale. 

La  L.  accminée;  L.  acuminala,  Lamrk.,  loe,  cit.  Coquille 
de  la  grandeur  de  la  précédente,  et  venant  du  même  pays, 
luais  encore  plus  mince,  plus  ampuUaoée,  hyaline,  presque 
blanche;  la  spire  très -pointue  et  très -courte,  de  manière 
que  le  dernier  tour  fait  presque  toute  la  coquille. 

La  L.  DE  Virginie  *,  L.  virginiana ,  Lamrk. ,  loc,  cit.  Ovale , 
ventrue,  très -mince,  dit^phane,  marquée  de  rugosités  lon- 


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46o  LIM 

gitudinales ,  de  couleur  grise  ^  cinq  tours  de  spire ,  le  der- 
nier plus  long  que  tous  les  autres  ensemble;  le  péristome 
ëvasé.  Longueur,  treize  lignes, 

£aux  douces  de  Virginie. 
-  On  trouve ,  à  ce  qu'il  paroit ,  un  assez  grand  nombre  d'es- 
pèces de  ce  genre  dans  les  eaux  douces  de  l'Amérique  sep- 
tentrionale ;  malheureusement  elles  n'ont  été  qu'indiquées 
par  les  zoologistes  de  ces  contrées,  et  même  ils  rangent  dans 
ce  genre  des  espèces  qui  ne  lui  appartiennent  pas,  puisque 
ce  sont  des  animaux  operculés  :  ainsi  M.  Thomas  Say,  dans 
l'édition  américaine  de  l'Encyclopédie  de  Nicholson  ,  me 
paroit  avoir  appelé  limnées  de  véritables  paludines  ou  cy- 
clostomes  aquatiques.  Il  y  a  peu  de  doute  pour  sa  L.  vitd-^ 
para,  puisqu'il  cite  la  cochlea  vifipara  fasciata ,  tab.  126,  fig. 
36,  de  Lister.  Sa  L.  decisa  doit  être  quelque  mélanie,  ainsi 
que  sa  L.  subcarinata.  Je  n'ose  aussi  bien  l'affirmer  pour  la 
L»  virginicay  parce  qu'il  ne  parle  pas  d'opercule  -,  mais  la 
forme  des  tentacules,  qui  sont  sétacés ,  l'existence  d'une  sorte 
de  mufle ,  porte  aussi  à  penser  que  c'est  à  un^  genre  voisin 
qu'elle  appartient.  Enfin ,  ses  X^,  catoseopium  et  heterostropha 
paroissent  plutôt  être  des  physes  que  de  véritables  limnées  : 
il  parle  cependant  de  deux  tentacules  larges,  pyramidaux 
pour  la  première,  et  plus  longs  et  sétacés  pour  la  seconde. 
Il  ne  resteroit  donc  que  sa  L.  jugularis  ,  qui  seroit  une 
vraie  limnée,  et,  en  effet,  il  la  rapproche  de  notre  Limnée 
stagnale  :  elle  a  environ  six  tours  à  la  spire,  qui  est  pointue  ; 
l'ouverture  en  dedans  est  souvent  brune ,  les  lèvres  blanches 
et  la  columelle  un  peu  contractée  en  dedans. 

M.  Rafinesque  Schmaltz  paroit  aussi  avoir  observé  des  es- 
pèces de  ce  genre  ;  mais  il  en  parle  si  brièvement,  en  citant 
seulement  les  noms  qu'il  leur  a  donnés,  sous  les  subdivisions 
génériques  qu'il  a  formées ,  qu'il  est  impossible  de  tirer  d'autre 
parti  de  ce  qu'il  dit  à  ce  sujet,  que  d'assurer  que  l'Amérique 
septentrionale  renferme  des  limnées.  (De  B.) 

LIMNÉE.  {Foss,)  L'étude  des  différentes  couches  du  cal- 
caire d'eau  douce ,  à  laquelle  on  s'est  livré  depuis  quelques 
années ,  a  procuré  la  découverte  de  différentes  espèces  de 
limnées  à  l'état  fossile  :  c'est  surtout  dans  les  ouvrages  de 
M.  A.  Brongniart  sur  la  géologie  ^  que  nous  avons  puisé  une 
grande  partie  de  cet  article. 


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HM  461 

LiMNiÊE  EFFILÉ  :  Lynmeut  longiscatut ,  Brong. ,  AnUé  du  Mus* 
d'hiflt.  nat.,  tome  i5,  ph  2a,  fig.  9  ;  Lymnea  longiscata ,  Sow., 
Min,  conch, ,  tab.  345.  Coquille  composée  de  cinq  tours  de 
spire  peu  renflés  ;  sa  bouche  est  ovale  et  alongée  :  longueur, 
quinze  lignes.  Cette  espèce  se  trouve  aux  environs  de  Paris,  i 
Belleville ,  à  Saint-Ouen ,  et  dans  la  forêt  de  Fontainebleau^ 
dans  la  première  formation  d^eau  douce  ;  on  la  trouve  aussi 
sur  la  colline  de  Headon  en  Angleterre. 

LiMNÉE  ÉLANCé  :  Lymneus  itrigpsus  ;  Brong. ,  loc,  cit, ,  pi;  23  ^ 
fig.  10.  Cette  espèce  a  beaucoup  de  rapports  avec  la  précé* 
dente;  elle  en  diffère  cependant,  parce  qu^elle  est  moins 
alongée ,  et  parce  qu'il  se  trouve  sur  la  columelle  un  petit 
renflement  qu'on  ne  voit  pas  sur  Tautre.  On  la  trouve  à 
Pantin ,  département  de  la  Seine,  dans  le  terrain  d'eau  douce 
de  première  formation. 

LiMNÉE  POINTU  ;  lymneus  acuminatus ^  Brong. ,  loc.  ci^., pi.  22  ^ 
6g.  11.  Coquille  dont  la  spire,  composée  de  six  tours,  est 
alongée  et  pointue  ;  mais  dont  le  dernier  tour  est  très-renflé, 
et  le  pli  de  la  columelle  fort  marqué.  On  trouve  cette  espèce 
à  Pierrelaie,  département  de  Seine  et  Oise,  dans  le  sable 
qui  recouvre  le  grès  marin  inférieur ,  et  il  est  quelqueïois 
mêlé  avec  des  coquilles  marines.  M.  Brongniart  soupçonne 
que  ce  lymnée  appartient  à  la  première  formation  d'eau 
douce. 

LiMFféB  coRNiâ;  Lymneus  comeui,  Brong.,  loc,  cit,^  pL  22, 
fig.  12.  Coquille  composée  au  plus  de  cinq  tours  de  spire: 
le  dernier  est  très -grand  et  renflé  ;  son  bord  antérieur  est 
un  peu  dilaté  et  légèrement  recourbé  extérieurement.  On 
le  trouve  dans  les  hauteurs  de  Miion,  près  de  Versailles,  à 
Palaiseau ,  département  de  Seine  et  Oise ,  avec  beaucoup 
d'autres  coquilles  d*eau  douce  et  terrestres,  et  à  Lpuastre, 
près  de  Soissons.  11  appartient  à  la  deuxième  formation 
d'eau  douc^. 

LiMNÉE  OVOÏDE;  LymneuB  ovum,  Brong.,  /oc.  ci^,  pi.  213, 
fig.  i3.  Coquille  ovale,  un  peu  ridée,  à  six  tours  de  spire. 
Il  ressemble  un  peu  au  lynweus  pereger  de  Drap.  ;  mais  il  est 
moins  renflé  et  a  plus'  de  tours  que  lui.  On  trouve  cette  es* 
pèce  daus  le  sable  de  Pierrelaie. 

LiMKéB    DES  MAAAXs   ANCiBif  ;    l^mneus  palustrii   anliquus , 


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462  LIM  . 

Brong.,  loe.  cil.  Il  n'y  à  entre  cette  coquille  et  le  fymneu$ 
paluslris ,  actuellement  vivant,  qu'une  légère  dififérence  de 
forme,  et  elle  n'est  peut-être  pas  réellement  fossile,  quoi- 
qu'elle soit  blanche  et  remplie  de  sable  de  Pierrelaie. 

LiMNÉE  FévEROLE  ;  Lymneus  fahulum,  Brong. ,  loc.  eif, , 
pi,  22,  fîg.  16.  Coquille  qui  n'a  que  quatre  tours  de  spire, 
dont  le  dernier  est  très-grand  ;  la  spire  est  courte  et  pointue  ; 
Touverture  n'a  pas  les  deux  tiers  de  la  longueur  de  la  co- 
quille :  longueur,  dix  lignes.  Elle  a  beaucoup  de  rapport  avec 
le  lymneus  pereger ,  Drap.  On  la  trouve  dans  les  meulières  de 
la  deuxième  formation  d'eau  douce,  dans  la. forêt  de  Mont- 
morency, et  au-desAus  de  Saint-Leu,  département  de  Seine 
et  Oise. 

LiMNÉE  VENTRU  ;  Lymnéus  venlricosus  ,  Brong. ,  loc.  cit, , 
pi.  22  ,  fig.  17.  Cette  espèce  ne  diffère  de  la  précédente 
que  parce  que  la  spire  est  beaucoup  plus  courte  ;  l'ouver- 
ture est  plus  grande  que  les  deux  tiers  de  la  coquille.  Je  Taî 
trouvée  sur  la  colline  de  Maurepas ,  près  dé  Pontchartrain , 
département  de  Seine  et  Oise. 

LiMNéE  RENFLÉ;  LyMncus  inflatus,  Brong.,  loc.  cit.^  pi.  22, 
fig.  18.  Coquille  dont  les  tours  de  spire  sont  très -arrondis: 
longueur,  dix  lignes.  Elle  ressemble  beaucoup  au  limnée 
ovale  de  Draparnaud ,  fig.  3^3.  L'ouverture  est  à  peiné  plus 
grande  que  la  moitié  de  la  longueur  de  la  coquille.  Elle  est 
très-commune  dans  les  meulières  du  terrain  d'eâu  douce, 
au-dessus  de  Saint-Leu  et  à  Sanois,  département  de  Seine  et 
Oise. 

Dans  l'ouvrage  ci -dessus  indiqué,  M.  Sowerby  a  doinné  la 
description  et  la  figure  (pi.  169)  de  deux  espèces  de  Hmnée 
qui  ont  été  trouvées  dans  la  formation  d'eau  douce  de  l'fle  de 
Wight  :  l'une,  à  laquelle  iladohné  le  nom  de  Lymnea  mînima, 
n'a  que  quatre  k  cinq  lignes  de  longueur,  et  Ûautre  ,  qu'il  a 
nommée  Lymnea  fusiformis  ,  a  plus  de  dix -huit  lignes  de 
longueur. 

M.  d*Audebard  de  Férussac  a  annoncé,  dans  un  Mémoire 
inséré  dané  les  Ann,  du  Mus.  d'hist.  nat.  ,  tome  19  ,  p.  242 
et  suivantes ,  que  dans  le  calcaire  secondaire  du  Quercy  et 
de  TAgenois  il  a  trouvé  six  espèces  du  genre  Limnée  à  Tétat 
fossile ,  dont  il  n'a  point  donné  la  description  :   1.  L.  Atiri- 


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eularius,  var.  ;  2.  L.  intermedius ,  d'Audeb.  ;  3.  L.  peregrum^ 
MuU. ;  4.  L.  rivale,  d'Audeb.  ;  5.  L.  amphihiué  siwe  truncatU' 
lum,  MhU.;  6.  L.  Geofrasti^  d'Audeb. 

On  trouve  des  limnées  fossiles  dans  presque  tous  les  en-> 
droits  où  Ton  trouve  le  terrain  d'eau  douce ,  et  entré  autres 
à  Beauchamp  ,  près  de  Pontoise  ;  dans  le  Bastberg,  dépar-* 
tement  du  Bas- Rhin;  prés  d'Alaire  ,  département  du  Gard  ; 
près  de  Bruyère,  département  du  Cher  ;  à  Bëard  et  à  Thiaux, 
département  de  la  Nièvre  ;  auprès  de  Neufchàtel ,  en  Suisse; 
à  Oenîngen ,  à  Miranda  de  Duero  et  Pancervo  en  Espagne ,  etc. 
(D.  F.) 

LIMNÉENS.  {Malacoz.)  M.  de  Lamarck  forme,  sous  cette 
dénomination,  une  petite  famille  du  sous-ordre  des  traché- 
lipodes,  qui  comprend  les  genres  Planorbe,  Physe  et  Limnée, 
à  laquelle  il  assigne  pour  caractères  d'avoir  une  coquille  uni- 
valve  ,  le  plus  souvent  lisse ,  ayant  le  bord  droit  toujours  aigu , 
et  d'être  trachélipodes ,  amphîbiens,  sans  opercule,  et,  par 
inadvertance  sans  doute ,  d'avoir  les  tentacules  aplatis  ;  car 
il  n'y  a  que  les  limnées  véritables  qui  les  aient  ainsi.  (DeB.) 

LIMNESIUM.  {Bot.)  Suivant  C.  Bauhin,  ce  nam  est  donné 
par  Cordus  à  la  gratiole^  gratiola  offieinalis ,  probablement 
parce  qu'elle  habite  des  terrains  marécageux.  Daléchamps 
cite  les  noms  de  limnesion,  limnœum  et  Umnites  pour  la  petite 
eentaurée,  etythrœa,  qui  pardît  être  aiussi  le  Lbpton  de  Pline 
(voyez  ce  mot).  Un  limnesitNn  plus  récent  est  celui  de'  Siges- 
beck,  qui  substituoit  ce  nom  à  celui  de  lychni -- scabiosa  ^ 
donné  par  Boerhaave  à  une  pkmte  voisine  de  la  scabieuse , 
qui  est  maintenant  le  knautia  de  Linnseus.  (J.  ) 

»LIM^ETIS.  {Bot.)  Ce  genre  de  plante  graminée  de  M. 
Persoon  est  le  même  que  le  trachynUia  de  Michaux  et  le 
spartina  de  Schreber.  (  J.  ) 

LIMNIA.  {Bot,)  La  plante  décrite  sans  ce  nom  dans  les 
Actes  de  Stockholm  ,  année  1746  9  est  le  ck^tonia  sihirica  de 
Linneeus.  (J.) 

LIMNIAS.  {Pol)p.)  M.  Ocken,  toio*  1,  pag,  47  de  son 
Système  de  zoologie ,  établit  sous  ce  nom  un  petit  genre  de 
polypiaires.  Ses  caractères  sont  :  Corps  J^urvu  de  deux  roues, 
et  contenu  dans  une  longue  cellule  opaquèset  mince.  La  seule 
espèce  qu'il  place  dans  ce  genre,  et  qu'il  nomme  la  Limnik  ob 


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464  LIM 

Ui  coaNiFtE,  L.  c^atophjllœy  est  constituée  par  un  petit  ani- 
mal brun ,  qui,  à  la  vue  simple,  a  un  quart  de  ligne  de  long, 
et  qui  se  trouve  dans  les  eaux  douces  sur  la  cornifle  {ceror 
éophyllum).  (De  B.) 

LIMNITES.  (Min.)  Pierres  sur  lesquelles  sont  des  dendrites 
noires,  qui,  par  leur  direction  sinueuse,  imitent  les  lignes 
d'une  carte  de  géographie  (Léman ,  Dict.  d'hist.  natur.)  ;  nous 
ignorons  par  qui  et  dans  quel  ouvrage  ce  nom  a  été  em- 
ployé.  (B.) 

LIMNIUM.  (ConchyL)  M.  Ocken  (SysL  gén.  de  zooL,  t.  i, 
p.  236)  distingue  sous  ce  nom  générique  une  espèce  d'uoio, 
ru.  pictorum^  la  Moulettë  des  peintres,  des  autres  espèces 
de  ce  genre ,  et  lui  donne  pour  caractère  principal  d'avoir 
les  dents  de  la  charnière  plus  petites  que  les  autres,  ce 
qui  paroit  faire  un  passage  aux  anodontes.  Voyez  Modlette. 
(DeB.) 

LIMNOBÏON.  (  Bol.  )  Genre  de  plantes  mono cotylédo nés , 
à  fleurs  incomplètes,  monoïques  ou  dioïques,  delà  famille 
des  hydrocharidées  ^  de  la  monoécie  dodécandrie  de  Linnseus; 
offrant  pour  caractère  essentiel  :  Des  fleurs  à  sexes  séparés , 
renfermées  dans  une  spathe  :  les  mâles  composées  d'une  co- 
rolle à  six  divisions  ;  les  trois  intérieures  plus  larges ,  péta- 
liformes  ;  point  de  calice  ;  environ  neuf  étamines  attachées 
à  une  colonne  charnue.  Dans  les^  fleurs  femelles,  une  corolle 
peu  différente  ;  trois  fîlamens  extérieurs  ;  un  ovaire  infé- 
rieur, court,  surmonté  de  six  stigmates;  une  capsiile ovale, 
alongée,  à  six  loges,  renfermant  un  grand  nombre  de  se- 
mences nichées  dans  une  pulp«  gélatineuse. 

Ce  genre  a  été  établi  par  Richard  pour  une  plante  que 
Bosc  avoit  rapportée  aux  hydrocharis.  J'ai  présenté  les  carac- 
tères que  le  premier  lui  attribue;  ils  diffèrent,  en  quelques 
parties,  de  ceux  observés  par  Bosc.  Je  les  ferai  connoître 
dans  la  description  de  l'espèce  suivante.  Il  est  possible^  ou 
que  ces  caractères  varient ,  ou  qu'il  soit  question ,  dans  Ri- 
chard, d'une  plante  un  peu  ^lïïétenie. 

LiMNOBioN  A  ÉPONGE  :  Limnobium  jpongia ,  Rie  h. ,  Mém.  de 
rinst.,  an  1811  ;  Hjrdrocharis spongia ,  Bosc ,  Annal. Mus. Par., 
vol.  9,  pag.  336 ,  tab.  3o.  Plante  très*remarquable  par  la  sur- 
face inférieure  de  ses  premières  feuilles,  garnies  d'une  espèce 


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LIM  465 

de  coussinet  spongieux  ,forsié  par  le' tissu  celiulaiTe-  plus 
dilaté,  évidemment  destiné  à  soutenir  les  feuilles  «au-dessus 
de  Teau.  Ses.  racines  sont  •fasciculées  ;  ses  4i>ges  rampantes, 
atoloniféres ,  spongieuses  ;  les  feuilles  sont  toutes  radicales , 
à. longs  pétales,  ovales,  presque  rondes,  en  cceur;  le^  pre- 
mières, qui  poussent  dans  Thiver  et  au  printemps,  sont  na-^ 
géantes,  garnies  en-dessous  d'une  saillie  spongieuse;  lés  au- 
tres, en  sont' dépourvues. 

D'après  Bosc ,  les  fleurs  sont  monoïques;  les  mâles,  au 
nombre  de  septà  huit,  renfermées  dans  une  spathe.  à  quatre 
folioles  inégales  dont  les  deux  antérieures  longues  de  plus4'uii 
pouce ,  souvent  striées,  en.  rougé  ;  le  pédoncule  radical  est 
mince  et  fragile  ;  chaque  fleur  oifre  un  calice  à  trois  folioles , 
d'u^  vert  pâle;  une  corolle  blanche,  petite,  à  trois pé|alesi 
huit  à  douze. étamines,  insérées  sur  une  colonne  formée  par 
la^  réunion  des  filamens.  Les  fleurs  femelles  sont  solitaires, 
renfermées  dans  une  spathe  à  deux  folioles  ;  à  pédofaculfe 
radical,  courbé  dans  Teau  après  la  fécondittion ,  et  (orme 
par  un  ovAire  surmonté. de  six  styles  profondément  bifurques 
et  velus.  La  capsule  est  o\^le ,  striée  en  rouge ,  à  six  loges  ; 
les  semences,  sont  ovales ,  nombreuses ,  logées  dans  une  pulpe 
gélatineuse..  Cette  plante  croit. dans  les  fossés  'bourbeux  de  la 
Basse -Caroline.  (Poir.  )  ^   .  '> 

♦.  LIMNOÇHARE.  {ErUom.)  M.  Latreille  désigne  sous  ce  notii 
de.  genre  quelques .  espèces  d'aptères  rhinaptères,  qui  difle- 
rent  des  hydracbnes,. parce  que  leurs  palpes  sont  simples  ou 
qu'ils  n'ont  pas  d'appendice  mobile  :  tel  est  le  tromhidium  aqua» 
l^tcum  4' H ermann  fils.  (CD.). 

'  UMNOCHARIS.  {Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylédo- 
xies,  à  fleurs  complètes ,  polypétalées ,  de-  la  famille  des  o/is- 
macées  [butomées,  Rich. ),  de  la  polyandrie  polyg^nie  de  Lin- 
naeus;  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  à  trois 
folioles;  trois  pétales;  des  étamines  nombreuses,  dont  plu- 
sieurs stériles;  un  gr^nd  nombre  d'ovaires;  autant  de  styles^ 
de:  stigmates  et  de  capsules  uniloculaires ,  polyspermes* 

LiMNOCiiAias   A   FBDjLLEs .  écHANc&àEs  :  JJmnoeharis  emargi' 

lUita^  Humb.  et  Bonpl.,  Plant,  œquin.,  tab.  34;  Alisma  Jlas^a , 

I^iiin. ;  Umnocharis  Plumieri,  Riçh.^  Mem,  mus.,  i,  pag.  374 j 

X^amasonium  maximum,  L  c»,  fiurm. ,  Amer.,  tab.  ii$.  Cette 

26.  3o 


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46»  LIM 

plante  est  pourvue  d'une  racine  composée  de  fibres  blan- 
châtres,  menues;  elle  pousse  de  son  collet  plusieurs  pé- 
tioles longs  d'environ  un  pied  et  demi,  fongueux,  angu- 
leux ,  ovales  en  cœur ,  légèrement  échancrés  au  sommet , 
longs  au  moins  de  six  pouces,  munis  de  nervures  longitu- 
dinales qui  se  réunissent  au  sommet  en  un  point  ombiliqué 
et  noirâtre  :  les  hampes  «ont  nues ,  de  la  même  forme  et  de 
la  même  grandeur  que  les  pétioles  ;  elles  se  terminent 
par  une  ombelle  simple,  composée  de  huit  à  dix  fleurs  pé- 
dicellées ,  larges  au  moins  d'un  pouce  :  les  trois  folioles  du 
calice  vertes  et  concaves;  les  pétales  jaunes,  d'une  odeur 
de  bouc;  les  semences  réniformes,  roussâtres  et*  velues. 
Cette  plante  croît  sur  le  bord  des  ruisseaux ,  à  Saint-Domin- 
gue et  autres  lieux  de  l'Amérique  méridionale. 

LiMKOCHARis  DE  HuMBOLDT  :  Limiiocharis  Humholdtii^  Rich., 
Mem.  mus.,  i,  pag.  .369,  tab.  19  $  Kunth  in  Humb.  et 
Bonpl. ,  Nof,  gen.,  1 ,  pag.  248;  Stratiotes  nympiioides ^  Willd., 
Spee.,  4^  pag.  821.  Ses  tiges  sont  glabres,  rameuses,  cylin- 
driques, articulées,  garnies  de  feuilles  pétiolées,  ovales 
en>  c«èur,  arrondies  au  sommet;  les  pétioles  trés^longs,  arti- 
culés; les  fleurs  pédonculées,  solitaires,  axillaires;  une  spa-- 
the  oblongue,  trés-mince,  trois  fois  plus  courte  que  le  pé- 
doncule; les  folioles  du  calice  lancéolées,  un  peu  aiguës, 
d'un  vert  luisant  ;  les  pétales  une  fuis  plus  longs ,  en  ovale 
renversé;  une  fossette  à  leur  base;  les  filamens  pourpres, 
dilatés;  les  anthères  noirâtres;  six  à  sept  stigmates  épais, 
réfléchis;  autant  de  capsules  rapprochées,  un  peu  compri- 
mées ,  ovales-lancéolées ,  terminées  en  bec  ;  les  semences 
^nombreuses,  presque  planes,  attachées  à  la  paroi  interne 
des  capsules.  Cette  plante  croit  dans  les  eaux ,  aux  environs 
de  Caracas.  (Poir.) 

LIMNŒUM.  {Bot,)  Voyez  Limnksium.  (Lev.) 

LIMNOPEUCE*  {Bot. )  Ce  nom ,  qui  sîgnifl^  pin  de  marais, 
a  été  donné  par  Cordus  a  lapesse  é^eau,  hippuris  vulgariu  (J.) 

LIMNOPHILA.  {Bot.)  Genre  de  Hob.  Brown,  quj  a  été 
mentionné  à  l'article  HvDaonTVON.  Voyez  ce  mot.  (  Pom.  ) 

LIMNORIE,  Umnoria.  (Oust.)  Genre  dé  crustacé  établi 
par  M.  le  docteur  Leach  dans  sa  famille  des  CymotboadAes- 
Voyezlome  XII,  p.  353.  (Desm.) 


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LIM  46? 

LIMODORË,  LimoâoTum.  {Bot.}  Genre  de  plantes  mono- 
cotylédones,  à  fleurs  incomplètes  y  irrégulières,  de  la.  famille 
des  orchidées,  de  la  g^ynandrie  diandrie  de  linnsas  ;  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Une  corolle  à  six  pétales  étalés, 
troh  extérieurs,  trois  autres  intérieurs,  dont  l'inférieur  est 
concave,  prolongé  en  bosse  ou  en  éperon,  non  adhérent 
avec  le  style;  le  stigmate  placé  à  la  partie  antérieure  du 
style  ;  Panthère  terminale  ,  à  deux  ou  quatre  logci  i  les 
paquets  de  pollen  globuleux,  pédicellés;  une  capsule  ovile , 
à  trois  ou  six  faces. 

Ce  genre,  quoiqu'il  ait  éprouvé  benucoup  de  réformes , 
a*en  est  pas  moins  très*nombreux  en  espèces.  11  diffère  des 
«pid^Tuirum  par  ses  fleurs  munies  d'un  éperon;  des  orchis, 
par  son  style  non  adhérent  au  pétale  inférieur;  des  epnhi^ 
ih'iem,  par  son  éperon.  Il  comprend  des  plantes  herbacées, 
dont  la  tige  est  très-ordinairement  garnie  de  feuilles  sim* 
pies,  alternes,  vaginales  ou  amplexicaules ;  les  fleurs  diapcH 
aées  en  épis  ou  en  grappes  terminales.  Peu  de  limodores 
sont  cultivés  dans  les  serres  de  PEurope.  On  y  trouve  ce^ 
pendant  le  limodore  de  Chine  et  quelques  autres,  que  Pon 
multiplie  par  le  déchirement  des  vieux  pieds,  ou  mieux 
par  la  séparation  des  tubercules  à  Pépoque  de  leur  dépote-* 
ment  annuel.  Ces  plantes  exigent  une  terre  un  peu  légère^ 
et  des  arrosemens  fréquens. 

:  LiMODORfi  i»E  Chinb  :  UmodoTum  TankervilUt f  Ait.,  Hor^« 
Kew,  y  3 ,  pag.  3o2  ,  tab.  i  %  ;  Phajus  grandifolius ,  Lour. , 
i?ior.  Cochin,,  3,  pag.  647.  Cette  espèce  est  une  des  plus 
!belles  4^  ce  genre  :  sa  racine  est  composée  de  longue* 
fibres  cylindriques ,  qui  partent  d*un  collet  un  peu  bulbeux  ; 
elle  produit  de  larges  feuilles  orales ,  lancéolées ,  vaginales 
à  leur  base  :  la  hampe  est  cylindrique,  de  Pépaisseur  du 
petit  doigt ,  munie  de  gaines  courtes  et  alternes  ;  elle  son-» 
tient  de  grandes  fleurs  éparses,  pédonculëes,  formant  une 
Belle  grappe  terminale  :  les  pétales  sont  lancéolés,  d'un 
Brun  rouk  en  dedans,  d^un  beau  blanc  en  dehors;  le^ sixième 
pétale,  d'Un  pourpre  brun,  est  concave,  à  bords  rceourb^ 
en  dedans^  ondulé  ou  presque  lobé  à  son  sommet ,  à  peine 
éperonné  à  sa  base.  Cette  pliante  croit  à  la  Chine;  on  la 
cultive  au  Jardin  du  Roi. 


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468  LIM 

LiMODO&E  A  FEUILLES  DE  VA  RAI  RE  :  Limodorum.veratrifoUum , 
Willd. ,  Spec.f  4,  pag.  122;  F/05  tripUcatus^  Rumph. ,  Amb,, 
6,  pag.  ii5,  tab.  62,  fig*  2.  Cette  plante  a  des  racines  com- 
posées de  fibres  charnues  et  fasciculées;  elles  produisent 
plusieurs  feuilles  droites,  pétiolées,  amples,  ovales,  ner- 
veuses, aiguè's,  assez  semblables  à  celles  du  veratrum..  ' 
.  L1MOIXORE  EN  CARÈNE  :  Limodorum  carinatum',  "Willd.,  Spec, 
4,  pag.  124  ;  Katoukaida  Marayara  ^  Rheed. ,  Malab^f  12, 
^ab«  26.  Ses  racines  sont  fibreuses  et  ManchÂtres  :  les  feuilles 
forment  à  leur  base  une  sorte  de  bulbe  ovale ,  dont  quel- 
ques-unes plus  alongées,  linéaires,  presque  .  ensiformes, 
longues  de  trois  pieds  :  les  hampes  sont  droites,  simples  ;  elles 
soutiennent  une  longue  grappe  de  fleurs  assez  grandes,-,  d'un 
vert  brun,  un  peu  rougeàtres  en  dehors,  blanchâtres  ou 
d'un  rouge  pâle  en  dedans,  traversées  par  des  veines. pur- 
purines, marquées  de  taches  d'un  blanc  jaunâtre ,  .d'une 
odeur  agréable;  le  pétale  inférieur  concave ,  spatule,  courbé 
en  dehors  à  son  sommet;  l'éperon  court,  épais,  courbé  en 
hameçon.  Cette  espèce  croît  sur  les  côtes  du  Malabar. 

LiMODORE  BiDENTÉ  :  Limodorum  hidentatum ,  Willd.,  /•  c, 
pàg.  124;  Epidendrum  biderUatum,  Retz,  Obsertf,,  6,' pu  54- 
Fiante  parasite  des  Indes  orientales  :  elle  croit  sur  les  ar- 
bres. Ses  racines  sont  très-longues ,  filiformes  ;  elles  produi- 
sent trois  ou  quatre  feuilles  ensiformes,  longues  de  trois  à 
quatre  pouces,  terminées  par  trois  petites  dents  aiguës  : 
l'éperon  cylindrique,  plus  court  que  l'ovaire. 

LiMODORE  FAUx-ANGREC  :  Limodofum  epidcndroidcs ,  Willd., 
L  c;  Serapias  epidendracea  y  Retz,  0&«.,  6,  pag.  65.  Sa  bulbe 
est  placée  au-dessus'  de  la  terre;  il  en  sort  plusieurs  feuilles 
linéaires,  membraneuses,  ensiformes,  mucronées^  presque 
longues  d'un  pied  ;  |a  haippe  est  droite ,  très-simple ,  ponc- 
tuée, avec  des  gaines  aiguës;  les  fleurs  disposées -en  une 
grappe  simple ,  terminale  ;  la  corolle  d'un  brun  verdâtre , 
traversée  par  des  stries  d'un  rouge  obscur;  les  pétales  lan- 
céolés, recourbés  à  leur  sommet;  l'inférieur  concave,  en 
cœur  renversé,  replié  à  ses  bords;  l'éperon  court,  comprimé, 
un  peu  recourbé.  Cette  plante  croît  aux  environs  de  Ma- 
dras et  de  Tranquebar,   auK   lieux   arides^   sur  les  mon- 


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LIM  469 

LÎMODORE  EN  MASSUE  ':  Lirtiodorum  clavatum,  Wilbd.,  L  c, 
pag.  126  ',  Epidendrum  eluvatum^  Retz,  Ohs.,  6^  pag.  5o.  Plant» 
des  Indes  orientales,  qui  croit  sur  le  «tronc  des  arbres  :  ses 
racines  sont  fibreuses;  st^  tiges  pendantes,  cylindriques;  ses 
feuilles  étalées,  glabres,  planes,  linéaires,  bîdentées  à  leur 
sommet;  les  fleurs  disposées  en  grappes  ou  épis  courts,  trés- 
étalés,  presque  opposés  aux  feuilles;  le  pédoncule  roide^ 
en  massue,  ponctué;  les  bractées  en  cceur;  la  corolle  jaune, 
pédkellée;  les  pétales  linéaires-lancéolés,  prévue  égaux, 
connivens  à  leur  base;  l'inférieur  renflé,  en. casque,  cou- 
vert de  poils  blancs;  l'éperon  droit,  alongé;  les  capsules 
filiformes,  longues  de  trois  pouces. 

LiMODORE' OBSCUR  :  Limodorum  triste^  Willd. ,  Spec,  4, 
pâg.  124;  Satjyrium  triste,  Linn.  Suppl,^  402.  Cette  plantes- 
originaire,  du  cap  de  Bonne-Espérance,  a  ses  racines  pour- 
vues, de  bulbes  entières,  d'où  sortent  des  feuilles  droites  y 
ensiformes;  la  hampe  est  un  peu  rameuse;  les  fleurs  dispo- 
sées, en  grappes,  accompagnées,  à  la  base  des  pédoncules 
et  des  ramifications,  d'écaillés  en  forme  de  spatàe,  lancéo-. 
lées,  digues  :  les  pétales  de  couleur  verte;  les  deux  inté- 
rieurs plus  pâles;  l'inférieur  une 'fois  plus  court,  concave 
à  sa  base  munie  d'un  éperon  obtus. 

LiMODORB  CORDEAU  :  LimodoTum  funoUy  Willd*,  Spee,^  4, 
pag..  1 27  ;  Swartz.  Flor,  Ind.  occid, ,  S ,  pag.  iÔ2i.  Ses  racines 
sont  simples,  épaisses,  longues  de  deux  ou  trois  pieds ,. ad- 
hérentes au  tronc  des  arbres  sur  lés  montagnes  de  la  Ja- 
maïque; elles  produisent  un  grand  nombre  de  tiges  grêles, 
filiformes,  alongées,  souvent  radicantes  à  leur  sommet, 
munies  de  quelques  gaines  alternes;  il  s'élève  des  racines 
un- pédoncule  portant  deux  grandes  fleurs  blanches;  les  pë* 
talés  lancéolés,  réfléchis,  longs  d'un  demi*pouce  ;  l'infé- 
rieur à  deux  lobes  arrondis ,  prolongé  en  un  éperon  '  su- 
bulé;  les  capsules  sont  cylindriques,  un  peu  anguleuses, 
longue^de  deux  pouces. 

LiMODORE  .BLANC -^ d'ivoire  :  Liifiodorum  ehurneum,  Willd., 
l,  c.,/pag.  125;  AngrûBCum  ehumeum,  Bory-Saint*-Vinc. ,  Itin., 
pag.  359,  tab.  1^.  Très-belle  espèce  de  File  Bourbon,  re- 
marquable par  la  blancheur  et  la  dimension  de  ses  fleurs, 
par  l'odeur  suave  qu'jalies  répandent:  les  tiges  sont  grosses^ 


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470  LIM 

traînantes,  radicantes  à^  leurs  nœuds;  les  feuilles  ensifor- 
vies,  d'un  beau  vert,  longues  d'un  pied  et  plus;  les  hampes 
longues  de  deux  pieds ,  chargées  de  ileurs  alternes  ;  les  pé- 
tales un  peu  réfléchis )  quelquefois  verdàtres;  Téperon  fili- 
forme, très-long. 

Limodoreverdatre;  Limodorum  virens ,  Roxb.,  Corom.,  vol. 
i ,  pag.  3i ,  tab«  38.  Celte  plante  a  des. bulbes  ovales,  écail- 
leuses  ;  les  feuilles  sont  toutes  radicales,  concaves,  élargies 
a  leur  basr,  puis  alongées ,  linéaires ,  aiguës  ;  les  hampes 
droites,  ponctuées,  ramifiées  vers  leur  sommet;  les  rameaux 
garnis  de  fleurs  d'un  blanc  verdàtre  ;  les  pétales  lancéolés , 
aigus;  rinférieur  plus  court,  concave,  un  peu  arrondi, 
obtus;  Téperon  plus  court  que  la  corolle.  Cette  plante 
croit  au  CoromaadeL 

Parmi  les  autres  espèces  qiii  complètent  ce  genre,  on 
peut  distinguer  le  limodorum  flexuosum,  Willd.,  L  c,  qui 
est  VhdUbotine  aph^lUs,  flore  btttOy  Plum.,  Spec.,  9,  et 
AmeTé ,  tab»  1 83 ,  flg*  2^  Ses  tiges  sont  dépourvues  de  feuilles; 
ses  fleurs  jaunes,  disposées  en  grappes  flexueuses;  le  pétale 
inférieur  en  cœur  renversé;  Téperon  de  la  longueur  de 
ToTaire.  Les  hampes  sont  simples,  cylindriques,  hautes  d'en- 
viron deux  pieds,  munies  de  quelques  écailles  distantes,  très- 
aiguës,  soutenant  à  leur  extrémité  une  grappe  de  fleurs 
un  peu  lâche;  chaque  pédoncule  est  chargé  de  trois  fleurs 
blanches;  le  pétale  inférieur  alongé,  à  cinq  découpures  iné- 
gales ,  prolongé  à  sa  base  en  un  éperon  filiforme.  Cette 
plante  croit  dans  les  Indes  orientales.  (Fou.) 

LIMODORUM.  (Boi.)  Suivant  C.  Bauhin,  Théophiaste 
aommoit  ainsi  Torobanche ,  orobanehe  major.  Clusîus  a  em- 
ployé ce  nom-  pour  un  orchis,  orehis  ahortiva,  et  plus  récem- 
ment il  est  devenu  celui  d'un  autre  genre  de  la  famille  des 
orchidées.  (J.) 

LIMON*  (Mtn.)  Ce  nom  s'applique  généralement  à  un  ter- 
rain principalement  marno-argileux ,  impur,  mais  à  pifrticules 
fines ,  susceptible  de  se  délayer  facilement  dans  l'eau ,  et  qui 
résulte  des  dép6ts  opérés  par  des  eaux  troubles  et  bour- 
beuses. Tous  les  grands  fleuves  vers  leur  embouchure  dans 
la  mer  ou  dans  de  grands  lacs  ;  •  beaucoup  de  rivières  dans 
leur  confluent  avec  d'autres*  rivières ,  -par  conséquent  dans 


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LIM  471 

les  parties  ou  là  vitesse  de  leur  couraiit  est  ralentie  par  une 
cause  quelconque,  déposent  une  grande  quantité  de  limon, 
et  forment  ces  vastes  étendues,  planes  et  marécageuses,  qu'on 
voit  vers  leur  embouchure ,  qui  l'obstruent  au  bout  d'un  cer- 
tain temps,  et  qui  semblent  forcer  les  fleuves  de  chercher 
plusieurs  issues  pour  traverser  ces  dépôts.  C'est  ce  qui  cons- 
titue le  Delta  de  VÉ^jpte  et  tous  les  .atterrissemens  limoneux, 
auxquels  on  a  donné  un  nom  analogue^ 

Le  limon  est  un  terrain ,  et  non  une  roche  ;  sa  position , 
les  causes  qui  l'ont  produit,  ses  rapports  avec  les  autres 
terrains,  sont  ses  caractères  et  varient  peu  :  sa  composition, 
au  contraire,  est  extrêmement  variable,  et  dépend  princi- 
palement de  la  nature  6c$  terrains  parcourus  par  les  court 
d'eau  qui  l'ont  transporté  et  déposé.  Son  seul  caractère  est 
d'être  composjé  de  parties  assez  fines  pour  être  tenues  quelque 
temps  en  suspension  dans  l'eau  douée  même  d'un  foible  mou- 
vement ;  et  comme  les  matières  argileuses  et  calcaires  sont 
celles  qui  sont  susceptibles  de  se  diviser  le  plus  et  d'être 
portées  le  plus  loin ,  c'est  aussi  de  ces  matières  que  le  limon 
est  le  plus  jordinairement  composé  :  cependjtnt  cette  prédo- 
minance n'est  qu'extérieure,  c'est-àwiire  que  les  limons  par* 
ticipent  généralement  plus  des  caractères  argileux  que  des 
caractères  siliceux,  quoique  la  silice  s'y  présente  toujours 
en  quantité  plus  considérable. 

La  couleur  dominante  des  limons  est  le  gris  plus  ou  moins 
foncé,  quelquefois  un  peu  bleuâtre,  quelquefois  aussi  pres- 
que vert.  Cette  couleur  est  due  à  deux  causes  :  les  débris 
organiques,  principalement  végétaux,  fournissent  la  plus  or- 
dinaire. Le  fer  oxidulé  titanifère,  résultant  de  la  destruction 
des  roches  trappéennes  ou  volcaniques,  donne  quelquefois 
une  couleur  noirâtre  au  limon  des  cours  d'eau  qui  traversent 
ces  terrains.', 

Le  limon  ne  s'observe  pas  seulement  à  l'embouchure  des 
Neuves  et  des  autres  cours  d'eau ,  mais  dans  toutes  les  parties 
de  leur  cours  çù ,  par  un  élargissement ,  un  barrage  ou  un  ap- 
profondissement ,  le  mouvement  de  l'eau  est  ralenti  dans  la 
totalité  de  sa  masse ,  ou  seulement  dans  une  de  ses  parties  ; 
et  le  limon ,  présent  iustement  aux  pointu  de  ce  ralentîssenient  ^ 
indique  ^  pour  ainsi  dire,  les  diff^entes  vitesses  de  ce  cours 
d'eau  dans  ses  diverses  parties^ 


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472*  LIM 

On  robserve  dans  le  fond  de  la'  mer ,  mais  généralement 
près  des  côtes  et  surtout  des  embouchures  de  rivières.  On  le 
trouve  dans  le  fond  des  marais  et  des  lacs;  mais  probable- 
ment, pour  ces  derniers,  dans  ceux*là  seuls  qui  reçoivent 
des  cours  d'eau,  et  jamais  dans  ceux  qui  sont  alimentés  uni- 
quement par  des  sources  sortant  du  sein  de  la  terre,  ou 
par  les  eaux  pluviales  tombant  dans  les  cratères  des  volcans 
éteints ,  et  y  formant  ces  lacs  remarquables  assez  communs 
dans  les  pays  volcaniques  des  bords  du  Rhin ,  des  côtes  de 
Cologne,  d'Andemach,  etc. 

Le  limon  auquel  nous  avons  donné  ailleurs  le  nom  de 
limon  d^atterrissement ,  considéré  comme  terrain  composé 
principalement  de  limon  et  d'autres  matières  de  transport, 
peut  être  formé  de  roches  assez  différentes  et  avoir  des  posi- 
tions qui  indiquent  des  époques  très-différentes  pour  sa  for- 
mation. 

Il  contient,  enveloppe  ou  réunit  seulement  des  débris  plus 
Yplumineux,  du  gravier,  du  sable  grossier  et  même  des 
cailloux  roulés  qui,  dans  certaines  périodes  du  cours  des 
fleuves ,  ont  été  transportés  plus  loin  que  les  lieux  où  ces 
gros  débris  dévoient  s'arrêter,  et  qui  se  sont  mêlés  avec  le 
limon  déposé  antérieurement  ou  postérieurement  à  ces  cir^ 
constances. 

En  le  considérant  suivant  sa  position,  il  est  tantôt  placé 
dans  le  lit  des  cours  d'eau ,  et  il  peut  être  atteint  par  eux  dans 
leur  plus  grande  hauteur;  alors  on  le  regarde  comme  ap- 
partenant à  l'époque  actuelle  du  globe,  et  comme  ayant  été 
déposé  depuis  l'existence  des  hommes  à  sa  surface  :  il  ren- 
ferme souvent  des  restes  de  leurs  monumens,  des  débris  de 
leurs  ustensiles,  et  notamment  de  ces  pierres  dures,  taillées 
en  coins  tranchans,  qu'on  appelle  Céraumite.  (  Voy.  ce  mot.) 
Tantôt  on  le  trouve  sur  les  plateaux  ou  dans  des  plaines 
où  depuis  un  temps  ima^morial  on  ne  connoît  aucun  cours 
d'eau. qui  ait  pu  l'y  déposer;  ou  dans, les  vallées  où  coulent 
des  fleuves»  mais  à  une  élévation  que,  depuis  un  temps 
également  imm^orial,  les  plus  grandes  inondations  n'ont 
pu  atteindre  ou  n^auroient  pu  atteindre  sans  causer  des  ca- 
tastrophes ou  des  phénomènes  dont  il  seroit  resté  quelques 
traces.  Il  çst  ^ors  Antérieur  aux  temps  historiques,  etproba- 


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LIM  473 

hlemeiit  aux  dernières  rëvoluliojis  qui  ont  donné  à  nos  con- 
tiaens  leurs  formes  actuelles;  on  remarque  que ,  dans  ce  cas; 
il  ne  renferme  plus,  au  moins  dans  ses  parties  inférieures^ 
aucun  débris  qui  ait  pu  appartenir  auk  hommes  ou  à  leurs 
arts,  et  qu'au  contraire  il  contient  des  restes- d'animaux ,  de 
grands  mammifères  surtout,  qui  ne  vivent  plus  dans  les  con- 
trées où  Ton  trouve  ces  restes,  ou  même  dont  l'espèce  n'est 
plus  connue  sur  la  terre. 

On  distingue  d'après  :cela  le  limon ,.  que  nous  avons  nommé 
d'atterrissement  pour  indiquer  qu'il  étoit  question  d'un  terr 
rain  et  non  d'une  roche,  en  limon  ancien  ou  antédiluvien, 
et  linum  moderne  ou  postdiluvien,  comme  l'appelle  M. 
Buckland. 

On  voit  que  l'histoire  du  limon ,  considéré ,  soit  comme 
roche,  soit  comme. terrain ,  se  lie  entièrement  avec  celle  du 
terrain  d'alluvion  et  d'atterrissement  ;  aussi  y  reviendrops-nous 
au  mot  Terrain 5  pour  donner  à. son  histoire  tous  les  déve- 
loppemens  dont  elle  est  susceptible  comme- article  de  géo- 
logie. Voyez  Terrains  de^  transport ,  d'alluiion  et  d' atterrisse'- 
ment ,  au  mot  Terrain.  (  B.  ) 

LIMON,  LIM£.  {Bot»)  Moins  k'mom'a. des  anciens;  Limones 
de  J>Qdoè'kis.  C'est  une  espèce  du  genre  Citrus  de  Linnseus^ 
dont  Tournefort  faisoit  un  genre  distinct,  caractérisé  par  un 
fruit  ovoïde  à  écoree  mince,  tenniné  supérieurement  en 
mamelon;  et  par  des  feuilles  dont  le  pétiole. est  nu.  Il  est 
vendu  à  Paris  sous  le- nom  de.citron,  et  cependant  la  boisson 
que  l'on  en  retire  est  nommée  plus  iustement  limonade.  C'est 
la  même  espèce ,  ou  une  variété ,  qui  est  nommée  lima  bu 
limera  dans  l'His^.pZanf.  de  Cl usius.  (J*)    ' 

LIMON  CIMAROU.  (JBdf.)  Nom  du  citroma  de. la  Flore 
du  Pérou,  dana  le  voisinage  du  mont.Quindiù  en  Amé* 
rique.  (  J.  ) 

LIMON  I>£  MER.  (Zooph.)  C'est  la  traduction  des  mots 
purgamenta  :  maris  j  employés  par  plusieurs  auteurs  anciens 
pour  désigner  sous  un  nom  très^^ague  un  grand  nombre 
d'animaux  marins,  qui  n'étoient  ni  des  poissons,  ni  des  co« 
quUlageS:,  ni  des  mt^usques,  ni  des  vers  éviëens,  et  dont  ils 
Ae  8ay4>ient  que.f^re  dans  leurs  travaux  zoologiques  encore 
incomplets.  (Da  B«)     • 


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^74  LIM 

LIMONCILLO.  (Bot.)  On  nomme  ainsi  dans  le  Mexique, 
suivant  MM.  .de  Hnmboldt  et  Bonpland ,  leur  symploeos  timon- 
Cillo.  (J.) 

LIMONËLLIER,  Limouia.  (Bot,)  Genre  de  plantes  dicoty- 
lédones, à  fleurs  complètes,  polyp étalées ,. de  la  famille  des 
aurantiacées ,  de  la  décandrie  monogynit  de  Linnseus;  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  fort  petit,  à  cinq  dents  ; 
cinq  pétales  ;  dix  étamines  ;  un  ovaire  supérieur  ;  un  style 
court,  épais,  presque  à  trois  lobes  :  le  ùuit  est  une  baie 
globiftleuse ,  à  troiâ  loges  séparées  par  des  cloisons  membra- 
neuses ;  une  semence  dans  chaque  loge* 

Ce  genre  comprend  des  arbres  au  arbrisseaux  exotiques, 
la  plupart  originaires  des  Indes  orientales;  épineux,  quel- 
quefois sans  épines;  à  feuilles  alternes,  simples  ou  compo- 
sées, parsemées  de  points  transparens.  Les  fleurs  sont  so- 
litaires ou  disposées  en  petites  panicnles  dans  Faisselle  des 
feuilles  ;  le  nombre  des  pétales,  des  étamines  et  des  lobes 
du  calice  est  variable.  Ils  sont  peu  cultivés  dans  les  serres 
de  TEurope,  excepté  une  ou  deux  espèces. 

LiMONELLiËR  A  FEuiixfis  SIMPLES  :  Umofiia  monopkytla,  Linn., 
Aoxb*,  Corom^  i  ,  p»  60,  tab.  85  ;  Litnones  pusili  ^  ele*,  Burm., 
ZeyL,  tab.  65 ,  fig.  i  ;  Catu  Ujeru-naregam  seu  mal'naregam , 
Rheed. ,  MaM. ,  4,  tab.  la.  Arbre  deê  Indes  orientales 
et  de  Vile  de  Ceilan,  dont  les  rameaux  sont  cylindriques, 
garnis  d'épines  droites,  solitaires ^  axillairesi  et  de  feuilles 
simples,  entières,  ovales-oblongues ,  un  peu  aiguës^  épaisses, 
veinées,  à  pétioles  courts;  les  pédoncules  sont  uniflores, 
axillaires,  fascicules;  les  fleurs  ont  une  corolle  k  quatre 
pétales,  et  huit  étamines. 

LiMOKEL&iEii  A  TROIS  FEOXiLLEs  :  Limonin  UrifoUota ,  Lamk. , 
IIL  gen,,  tab.  353,  flg.  2;  Andr.,  Kepos\,  tab»  143.  Arbris- 
seau très-rameux;  les  rameaux  glabres,  verdâtres,  fléchis 
en  zigzag,  garnis  de  feuilles  pétiolées,  composées  de  trois 
folioles  ovales,,  obtuses,  légèrement  crénelées  ;  les  épines 
axillaires,  an  moins  aussi  longues  que  les  pétioles;  les 
fleurs  solitaires  ou  deux  ensemble,  blanebàtres,  pédoncu- 
lées;  le  calice  à  trois  lobes;  trois  pétales  oblong»;  six  éta- 
mines :  les  baies  sont  rouges,  de  la  grostevr  de  celles  de 
rairelle*  Cette  plante  croit  dans  les  Indes  orientales;  on  Is 


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LIM  475 

cultiTe  au  Jardin  du  Roi  :  elle  resta'  toute  Taiinëé  dans 
la  serre  chaude ^  elle  exige  une  terre  forte,  des  arrosemens 
peu  abondans,  des  dëpotemens  tous  les  deux  ans.  Sa  mul- 
tiplication, autrement  que  par  graines,  est  très -difficile. 
Ses  fruits  sont  employés  dans  Plnde,  comme  ceu?L  de  Ve^ 
pèce  suivante. 

LiMONELUza  ACIDE  :  Umonm  oeidùsima^  Li«in. ,  Lamk«,  lU., 
iab.  353 ,  fig.  1  ; .  Tsjeru  -  eatu  *  naregam ,  Rheed. ,  Malab, ,  4  > 
tab.  14  ;  AnisifoUum  y  Rumph.,  ^m&om.,  2,  tab.  43.  Les 
feuilles  de  cet  arbrisseau,  et  surtout  ses  fruits,  répandent 
une  odeur  assez  pénétrante  qui  approche  de  ^elle  de  Tanis; 
ses  tiges  soift  hautes  de  sept  k  huit  pieds  ;  ses  feuilles  ailées 
avec  une  impaire ,  composées  de  cinq  à  sept  folioles  ovales- 
obtuses,  à  peine  crénelées*,  le  pétiole  ailé  sur  ses  bords  et 
articulé;  les  épines  aziilaires  et  solitaires;  les  fleurs  blanchàr 
très  ,  disposées  en  petites  panicules  plus  courtes  que  les 
feuilles;  les  filàmens  des  étamines  élargis  et  lanugineux  à 
leur  base»  Cette  espèce  croît  aux  Indes  orientales ,  où  même 
elle  est  cultivée,  ainsi  que  dans  les  lies  de  F  Amérique,  à 
cause  de  ses  fruits  acides ,  que  Ton  mange  confits  au  sucre , 
«omme  les  jeunes  citrons  :  ils  sont  très-agréables. 

Sonnerat,  dans  son  Voyage  à  la  JVou^ei^Guin^ey  pag.  loS, 
lab.  63,  a  présenté  une  variété  de  cette  espèce  sous  le 
nom  de  eitfus  parva  dalcis  ;  ses  rameaux  sont  dépourvus 
d'épines;  les  fruits  plus  petits,  presque  point  acides.  Aox^ 
burg,  dans  ses  Plantes  du  Corcmandel,  pense  que  le  s^mo- 
nyme  dé  Rheede , rapporté  par  Linnsous  à  cette  espèce,  doit 
en  former  une  nouvelle,  qu'il  nomme  limonia  crenulata, 

LxMONBLLiER  A  FEUILLES  DE  ciTÉovtEK]  LÀmonia  eUfifolia , 
"Willd.,  Enum,,  i ,  pag.  448.  Arbrisseau  dépourvu  d^épines, 
cultivé  dans  quelques  jardins  sous  le  nom  de  Umonia  trifi^ 
liata^  dont  les  rameaux  sont  un  peu  anguleux,  les  feuilles 
simples  ou  temées;  les  folioles  ovales,  alongées,  acuminées, 
-très -entières;  la  terminale  longue  de  deux  pouces  et  plus'; 
les  fleurs  fort  petites,  pédonculées,  solitaires,  axillaires; 
les  pédoncules  une  fois  plus  courts  que  les  pétioles  ;  la  co- 
ToUe  blanche;  les  baies  petites  et  rougeàtres*  Cette  plante 
croit  À  la  Chine. 

3LiMbKSU.tsa  A  tisq  FOLIOLES  :  lÂmonia  pentaphjrUaj  WiUd., 


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476  LIM 

Spec,  a,  pag.  '$72  ;  Roxb.,  Corom,,  1 ,  pag.'6o,  tab.  81.  Ses 
rameaux  sont  dépourvus  d'épines,  garais  de  feuilles  alter- 
nes, composées  ordinairement  de  cinq  folioles:pédicelléés, 
ovales,  entières,  aiguës;  les  pédicelles  presque  ailés*  par 
une  membrane  recourbée;  les  fleurs  sont  fort  petites,  dispo- 
sées en  grappes  courtes,  rameuses;  le  calice  pourvu  de  cinq 
dents  A  son  orifice.  Cette  plante  croit  dans  les  Indes  orientales. 

LiMONBLLTER  DE  Madagascah  ;  LimoTiia  madagascariensis , 
Lamk. ,  EncycL  Cet  arbre ,  non  épineux ,  porte  à  Madagas^ 
car  le  nom  de  lois-  d*anisj'k  cause,  sans  doute-,  de  son 
odeur  aromatique  :  ses  feuilles  sont  ailées,  -à  quatre  ou  cinq 
folioles  alternes,  glabres,  ovales-oblongues  ou  lancéolées, 
un  peu  dentées,  longues  de  trois  à  cinq  pouces;  les  fleurs 
disposées  en  petites  panicules  serrées,  axillaires,^  plus  courtes 
que  les  feuilles;  les  baies  globuleuses <,  grosses  comme  des 
baies  de  raisin;  ,  . 

On  distingue  encore,  outre  plusieurs  autres  espèces,  le 
limonia  arhorea  de  Roxburg ,  Coromand, , .  vol.  2  ,  tab.  85 , 
dont  les  feuilles  sont  alternes,  composées,  de  cinq  folioles 
linéaires,  lisses,  dentées  en  scie.  Il  croit  sur  les  côtes  du 
Coromandel  :  Forster  en  a  mentionné  quelques  autres  es- 
pèces. (POIR.) 

LIMONIA.  {BoL)  Plusieurs  des  espèces  rapportées  à  ce 
genre  par  Linnseus  et  d'autres,  en  ont  été  séparées  plus  ré- 
cemment pour  former  d'autres  genres  dans  la  même  faiDnille 
des  aurantiacées.  M.  Corréa,  qui  avoit  travaillé  cette  famille 
avec  soin ,  a  fait  du  limonia  monophylla  son  genre  JE>gU ,-  et 
des  limonia  pentaphylla  et  arhorea  de  Roxburg  son  glieosmis* 
Le  Umoma  iri/oliata  est  maintenant  le  tripha^ia  de  Loureiro, 
et  le  scolopia  de  Schreber  et  Willdenow  était  le  limonia  pu- 
Mla.  dé  Gœrtner.  ^  J.  ) 

LIMONIASTRUM.  (Bo^)  Voyez  Limonium.  (J.) 

UMONIATIS.  {^Min.)  Pline  dit  de  cette  pierre^  en  trai- 
tant par.  ordre  alphabétique  de  celles  sur  lesquelles  il  n^a 
presque  rien  à.  dire  «  Limoniatis  eadem^  videtur  quoe  smaragdus. 
Cela  i\e  veut. pas  dire  pourtant  que  ce  soit  notre  émeraude, 
car  on  croit  que  le  smaragdus  des  anciens  ne  désignoit  pas 
toujours  la  pierre  verte  que  nous  appelons  éineratide.  Om 
ne 'sait  donc  pas  réellement  ce  qu'étoit  le  limoniaiit.  (B.) 


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LIM  .      477 

LIMONIE,  Li'moma.  (Entùm,)  Nom  d'un  genre  d'insectes 
diptères  ^  établi  par  Meigen  parmi  les  tipûles^  dont  ils-  dififè- 
rent  par  lapositîon  des  ailes ,  qui  ne  sont  pas  écartées  du  corps 
dans  le  repos;  mais  couchées* dans  sa  longueur.  Nous  avons 
fait  figurer  une:  espèce  de  ce -genre,  pi.  5i  ,  n.°  2.  Voyez 

ïiPUtE.  '  î 

*    Le  mot  grec  XÙjjlovaç  signiûe  prairie,  (  C.  D.) 

LIMONIER.  (Bo/.)  C'est  une  espèce  de  citronnier.  Voyez 
vol.  9 ,  pag.  3oo.  (L.D,) 

LIMON  1T£.  (  Min.  )  M.  Hàusmann  a  donné  ce  nom ,  dans  son 
Manuel  de  minéralogie  publié  en  181  S, -^^  minerai  de  fer 
que  nous  avons  appelé  fer  oxy4é  terreux  et  fer  oxydé  limo- 
neux, et  qui  est  çom^sé  de  fer  oxydé  ^  d!eau ,  d'iin  peu  de 
manganèse  et  toujours  d'une* proportion  assez^notable  d'acide 
phosphorique.  Si  ce  miélangé  est  constant ,  et  si  par  ses  prôpor» 
lions  il  indique  autre  chose  qu'un  mélange  fortuit,  il  de- 
mandera.à  être  désigné  par  un  nom  univoque,  et  celui  de 
limonite,  donné  par  M.  Hàusmann,  devra  être  employé.' Voy. 
Fer  oxydé  BauN  limoneux..  (B,) 

'  LIMONIUM.  {Bot,)  Dioscoride  donnoit  ce  nom  à  une 
plante  qui  ;  selon  lui ,  croissoit  dans  des  prés  et  lieux  huinides, 
et  avoit  les  feuilles  du '^to/ mais  plus  minces  et  plus  longues, 
au  nombre  de  douze  ou  plus:  la. tige,  qui s'élevoit  au. milieu 
des  feuilles,  étoit  menue  et  droite  comme  un  lisV  elle 'por- 
tait beaucoup  de  graines,. qui  avoient  une  saveur  astringente, 
et  étoient  employées  pour'  arrêter  les'dyssenteries  et  l'es  écou- 
lemens  sanguins.  Cette  description  eonvi^eut  en  partie  au  2i- 
ntomum  de  C.  Bauhin  et  dé  Toumefort,  qui  en  digère' cepen- 
dant par  sa  tige  rameuse  et  les  feuille^'^  plus  épaisses  que 
ceUes.de  la  poirée/  Fuchs,  Tragus  et  Loniter  croyôîen^  que 
la  plante  de.  Dioscoride  étoit.  le  pyrola .  ratundifolia  ^  que 
Cordus  nommoit  heta.  sylvestris^,  suivant  C.  Bauhiti ,  et  dans 
une  édition  de  Dioscoride  par  RueUius,  en  ]5i6,'  à  l'article 
du  limonium,  nous  trouvons  le  nom  heta  syluestris,  écrit  en 
écriture  du  temps..  Cependant  la  pyrole  a  lés  feuilles  plus 
arrondies,  et  la  tige,  à. la  vérité,  simple,  mais  bà^se  et  grêle. 
La  description  «onvient  moins  encore  soit  au  trèfle  rd*eau, 
mervyanlhus ,  .que  Cordus,  assimiloit'  soi  limonion,  soit  au  sene^ 
cio  doria^  rapproché  par  Daléckamps ,  soit  enfin  à  la  bistorte 


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47S  LIM 

et  à  la  valériane  dea  jardins,  qui  éioient  des  Umonium  de 
Gesner,  On  est  obli|;é  dVn  revenir ,  maîa  avec  doute ,  au 
Umonium  de  Tournefort,  qui  avoit  joint  à  cette  plante  beau- 
coup d^autres  espèces.  Linnasus  a  supprimé  ce  genre  pour  le 
réunir  au  statice , .  et  il  nommoit  Fe^pèce  principale  statiet 
Umonium,  Adanson  a  rétabli  le  genre  de  Toumefort  sous  son 
nom  primitif.  Necker  le  séparoit  également,  mais  sous  le 
nom  de  Uixanlhemum*  WiUdenow ,  dans  son  Hort,  BeroL ,  lui 
laisse  le  nom  de  statice  y  et  nomme  armeria  le  statice  de  Tour^ 
nefort*  Mamch  admet  la  même  séparation ,  en  suivant  Tour- 
aefort,  et  de  plus  il  fait  d'un  Umonium,  qui  est  le  ttaUce 
monopetala  de  Linnvus ,  son  genre  Limoniattrum^ 

Dioseoride  dit  que  son  Umonion  est  appelé  inevroides  par 
quelques-uns,  et  Auellius,  son  éditeur,  ajoute  que  dans 
divers  lieux  il  portoit  les  noms  de  rapionion,  lyeosempl^Uon, 
hdêborosemiata ,  seyUionf  nmuda ,  dans  la  Sjrie  ;dacifui,  cbei  les 
Dacesï  jumbarum,  en  France  ;  viartum  nignm,  chez  les  Ro* 
mains  ;  mendruta  dans  la  Mjaie. 

Le  Umonium  peregrinum  de  C.  Bàubin,  cité  d'après  Clusius, 
qui  n'en  connoissoit  pas  la  fructification  et  n'en  a  figuré  que 
les  feuilles ,  est  évidemment  le  snragenia  purptma.  (  J.  ) 

liMOSA.  (  Ormith,)  Nom  générique  donné  aux  barges  par 
Brisson.  Voyet  Limicula.  (Ch.D.) 

LIMOSELLE  ;  LimouUay  Linn.  (Bo^)  Genre  de  plantes 
dicotylédones,  de  la  famille  des  primuiaaées ,  Jqss.,  et  de  la 
di^namie  angiospermie,  Linn*,  dont  les  principaux  caractères 
sont  les  suivans  :  Calice  quinquéfide ,  persistant  ;  corolle 
nonopétale ,  très-petite ,  canpanulée ,  à  cinq  lobes  presque 
réguliers;  quatre  étamines.  didynames;  un  ovaire  supère, 
k  style  simple ,  terminé  par  un  stigmate  globuleux  ;  une 
capsule  ovale ,  à  deux  valves ,  à  une  loge  contenant  plusieurs 
graines  attachées  à  un  placenta  central. 

Les  limoselles  sont  de  très -^ petites  plantes  herbacées,  à 
feuilles  simples,  radicales,  fiisciculées,  et  à  hampes  unifiores 
et  axillaircs.  On  en  connott  quatre  espèces ,  dont  iroÎM  sont 
exotiques.  Comme  elles  ne  présentent  imcune  espèce  d'in* 
térét ,  nous  ne  parlerons  ici  que  de  celle  qm  est  indigène. 

Iamosmlls.  aquatique  :  Limcseila  ■  oquoticA  ^  Xânn.,  Spee», 
8di  ;  Planiaginellapalustiisy  Moris.,  Hist.j  3,  p,  6o5 ,  s.  i5,  t. 


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LIN  479 

3  ,  iig*  2  •  Sa  racine  est  annuelle ,  fibreuse  -,  elle  produit  un 
faisceau  de  feuilles  elliptiques,  longuement  pétiolées,  et  des 
rejeta  rampans  qui  donnent  naissance  à  de  semblables  fais- 
ceaux de  feuilles.  Les  fleurs  sont  petites,  blanchâtres,  por<^ 
tées  sur  des  hampes  grêles,  unillares,  beaucoup  plus  courteê 
que  les  feuilles.  La  plante  entière  a  rarement  plus  de  deux 
pouces  de  hauteur  et  s'étale  à  trois  ou  quatre  pouces  en 
largeur  :  elle  croit  en  Europe,  dans  les  lieux  humides  et  dans 
ceux  qui  ont  été  inondés  pendant  Thiver.  (L.  D.) 

LIMCJLE,  Limuhtê»  {CrutL)  Genre  de  crustacés  branchio* 
podes  de  la  famille  des  Limulidées.  Voyez  Tartiole  Entdmo»* 
TRACÉS ,  tome  XIV,  page  S36 ,  de  ce  Dtetionnaire ,  où  ce  genre 
est  décrit.  (DtsM.) 

LIMULE.  {Fosi,)  Il  eat  rare  de  trouver  des  limules  à  Vét0 
fossile,  et  il  parott  que  jusqu'à  présent  on  n'en  a  trouvé  que 
dans  le  calcaire  fossile^ de  Solenhofen  et  de  Pappenheim.  Il 
existe  dans  la  collection  du  Musée  d'histoire  naturelle  des  àét 
bris  d'une  espèce  k  laquelle  M.  Desmarets  a  donné  le  nom  de 
limule  de  Walcb ,  Limula  fValchii^  Hist.  nat.  des  cmistac.  îos* 
ailes,  pag.  1819 ,  tab.  XI ,  fig.  6  et  7  ;  Cancer perversu^ ,  Knorr  et 
Walck,  Monum.  du  déluge,   tom  i.*',  page   i36,  pi.  14, 

Elle  a  de  très-grands  rapports  avec  les  espèces  vivantes  1 
mais  elle  en  diffère  en  ce  que  le  rebord  intérieur  de  la  pre-* 
mière  pièce  de  la  carapace  est  arrondi ,  ou  lieu  de  former  un 
mogle  aigu  devant  la  bouche;  en  ce  que  les  bords  latéraux 
de  la  seconde  pièce  ont  chacun  cinq  grandes  pointe»,  entre 
lesquelles  sont  de  petits  aiguillons  mobiles,  tandis  que  ce 
nombre  est  plus  considérable  dans  les  espèces  vivantes,  et 
que  souvent  les  pointes  du  test  sont  moins  grandes  que  les 
aiguilUn^  mobiles.  (D.  F.) 

LIN;  Unum,  Linn.  {Bot*)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
de  la  pentandrie  digynit  du  système  sexuel,  dont  les  prin- 
cipaux caractères  sont  les  suivans  :  Cali^  de  cinq  folioles 
persistantes;  corolle  de  cinq  pétales;  dix  filamens  soudés  infé- 
rieiirement  en  anneau ,  cinq  d'entre  eux  stériles ,  les  cinq 
a^iites  portant  des  anthère» sagittées  ;  un  ovaire  supère,  sur-  « 
monté  de  cinq  styles;  dix  capsules  ^onniventes,  parois^ant 
n^tn  îormt^  qu'une  seule ,  s'écartant  à  l'époque  de  la  matu- 


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480  LIN 

rite,  s'ouvrant  longitudinalement  par  leur  partie  interne, 
et  chacune  d'elles  contenant  une  seule  graine. 

Jusqu'à  présent  la  place  que*  doivent  occuper  le«  lins  dans 
Tordre  des  familles  naturelles  n'a  pas  encore  été  parfaite- 
ment déterminée.  Lihnseus,  dans  ses  Fragmens  de  méthode 
naturelle,  les  avoit  réunis,  d^ns  son  ordre  des  succulentes, 
à  plusieurs  genres,  avec  lesquels  ils  n'ont  presque  point  de 
rapports ,  si  ce  n'est  avec  les  géranium,  Adanson ,  qui  ne  publia 
ses  Familles  des  plantes  que  quelque  tentps  après  le  botaniste 
suédois/  plaça  les  lins  avec  les  amaranthes,  rapprochement 
qui  paroi tra  bien  extraordinaire  aujourd'hui*  Bernard  de 
Jussieu,  au  contraire,  les  réunit  aux.  caryophyltées.  Mais  cette 
réunion  ne  fut  qu'imparfaitement  adoptée  par  M.  A.  L.  de 
Jussieu,  lorsqu'il  perfectionna  la  méthode  de  son  oncle';  car 
il  ne  les  plaça  q'u'à'la  fin  de  cette  dernière  famille ,  et  seule- 
ment comme  ayant  des  affinités  aved  les  véritables  caryo- 
phyllées.  Depuis  ces  tentatives  pour  placer  plus  ou  moins 
convenablement  les  lins  dans  l'ordre  naturel.  M/  De.  Can- 
doUe,  dans  la  série  des  familles  qu'il  publia  en  i8i3  (dans 
sa  Théorie  élémentaire  de  botanique),  en. forma ,  sous  le  nom 
de  linées,  uù  ordre  distinct  à  la  suite  :de  .celui  des  caryo- 
phyliées.  £n  adoptant  cette  nouvelle  famille  dans  notre  Manuel 
des  plantes  indigènes,  nous  avions  cru  d'ailleurs  qu'au  lieu  de 
placer  lés  linées  près  dès  caryophyllées , .  il  convenoit  de  les 
rapprocher  des  malvacées ,  avec  Içsque^es  elles  ont  beaucoup 
de  rapports  par  la  connexion  de  leurs  étamines  et  par  la 
forme  de  leur  fruit;  mais  depuis  lors,  ayant  fait  un  nouv%l 
examen  des  linées,  et  ayant  contparé  leurs  caractères  avec 
ceux  de  dififérens  ordres  ,  nous  croyons  avoir  trouvé  que 
c'.est  avec  les  géraniacées  qu'elles  avoient  le  plus  d^affînité; 
et  cette  affinité  nous  paroit  même  si.  grande,  qu'on  pourroit, 
selon  nous,  les  réunir  dans  une  seule  et niéme  faintlle ,  qui 
présenteroit  les  caractères  suivans  :  Calice  de  cinq  folioles 
persistantes;  corolle  de  cinq  pétales  onguiculés;  dix  filamens 
réunis  en.  anneau  par  leur  base  ,  souvent  plusieurs  stériles; 
un  ovaire  supère  à  cinq  ^styles  ou  au  moins  à  cinq  stigmates; 
cinq  à  dix  coques  monpspermes,  conniveotes,  s\>uvrant  à 
leur  maturité  par  leur  angle  interne. 

Les  lins  sont  des  plantes  herbacées  ou  sufifrutescen tes,  à 


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LIN  4ftt 

feailles  simples ^  nombreusefi^  le  -plus  souvent  aitemes  ou 
éparses,  plus  rarement  opposées  ou  verticillées ;  leurs  fleurs, 
souvent  assez  grandes  ,  d'une  jolie  icouleur  et  d'un  aspect 
agréable;  sont axillaires  et  terminales,  éparses  ou  rapprochées' 
en  une  sorte  de  corymbe.  On  en  connoit  une  cinq:uantaine 
d'espèces ,  qui  toutes ,  excepté  six ,  appartiennent  à  l'anciea 
qpntinent ,  et  plus  particulièrement  à  l'Europe  ou  aux  pays 
qui.avôiainent'le  bassin  de  la  Méditerranée;  en  France  seule- 
ment, on  en  trouve  seize;  Nous  nous  bornerons  ici  à  parler 
des  espèces  les  plus  intéressantes* 

^  Feuilles  alternes  ;  Jleuts  bleues  ou  purpurines. 

Lin  USUEL)  Lin  o&dinaiiie  ou  Lin  culte vé  ;  lÀnuni  usitatissi^ 
mum^  Linn.,  Spec,  ^97;  Linum  sativum,  Blackwi,  Herb.j  U 
1 6p.  Sa  racine  est  menue ,  annuelle  f  elle  produit  une  tige 
grêle,  souvent  simple,  haute. d'un  pied  etdemi  à  deux  pieds ^ 
garnie  de  feuilles  éparses,  lancéolées- linéaires,  d'un  vert 
un  peu  glauque.  Ses  fleurs  sont  bleues ,  pédonculées ,  dispo- 
sées au  sommet  des  tiges  ou  des  rameaux.  On  nie  sait  pas  posi- 
tivement quel  est  le  pays  natal  de  cette  plante  )  Olivier  dit 
l'avoir  trouvée  sauvage  en  Perse.  Quoi  qu'il  en  soit ,  elle,  est 
depuis  un  temps  immémorial  répandue  dans  une  grande 
partie  de  l'Europe,  de  l'Orient  et  du  Nord  de  l'Afrique,  où 
elle  est  cultivée  pour  diâérens  usages  économiques.^ 

Le  principal  produit  de  la  culture  du  lin  est  la  filasse- qu'on, 
prépare  avec  l'écorce  de  ses  tiges  :  l'huile  qu'on  retire  de  ses. 
graines  pour  s'en  servir  dans  les  arts,  ces  mêmes  graines  ou 
la  farine  qu'on  en  prépare  pour  en  faire  usage  en  médecine , 
ne  peuvent  être  considérées  que  comme  des  objets  secon- 
daires, et  beaucoup  moins  importans.  Dans  quelqu/es  parties 
du  Midi  on  emploie  aussi  dans  leur  jeunesse  ses  parties  her- 
bacées comme,  fourrage* 

Le  lin  se  sème  à  la  volée  dans  une  terre  préparée  au  nloins 
par  deux  labqurs  ,  amandée  avec  de  bons  engrais  et  ordi- 
nairement disposée  par  planches  bombées  pour  faciliter  l'écou- 
lement des  eaux.  Le  semis  se  fait  le  plus  souvent  au  prin-. 
temps,  depuis  le  mois  de  Mars  jusqu'en  Mai  ;  quelquefois, 
l'automne ,  en  Septembre  ou  Octobre  -,  et  aussitôt  que  les 
â6.  3i 


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48a  LIN 

graines  sont  répandues,  on  passe  la  herse  par-detàus  et  ensuite 

le  roiileau. 

La  terre  qui  convient  le  mieux  au  lin ,  est  celle  qui  est 
légè^e  et  en  même  temps  un  peu  fraîche  et  substantielle  ,- 
mûîa  cela  ne  doit  pas  être  regardé  comme  général,  car  il  est 
des  pays  où  Ton  obtient  de  trè»*belles  récoltes  de  cette  plante 
dans  des  terres  fortes  et  argileuses. 

.  Les  cultivateurs  distinguent  trois  principales  variétés  de 
lin  :  la  première  nommée  lin  froid  ou  grand  lin  ;  la  seconde , 
lin  chaud  ou  têtard ,  et  la  troisième  connue  sous  le  nom  de 
lin  moyen.  Il  y  a  encore  dans  quelques  cantons  un  lia 
précoce  ou  d^  Mars,  et  un  lin  tardif  ou  de  Mai.  La  pre- 
mière variété,  le  lin  froid,  produit  des  tiges  grêles,  élevées, 
et  fournit  peu  de  graines  ;  elle  mûrit  tard  :  on  en  retire  une 
fiiasse  longue,  iîne^  avec  laquelle  on  fabrique  ces  belles 
toiles,  ces  superbes  batistes,  ces  magn26ques  dentelles,  qui 
font  la  richesse  de  Ift  Fl^indre.  La  seconde  variété,  ou  le  lin 
chand)  a  les  tiges  peu  élevées,  rameuses,  chargées  de  nom- 
breuses capsules  :  elle  est  plus  propre ,  par  cette  dernière  rsi^ 
son,  à  être  cultivée  ^  lorsqu'on  a  pour  principal  but  la  récolte 
des  graines;  car  elle  ne  donne  qu'une  filasse  courte  et  grossière. 
Le  lin  moyen ,  comme  son  nota  Tindiqiie ,  tient  le  milieu  entre 
les  deux  précédens  ;  c'est  eeiui  qui  est  le  plus  généralement 
répandu.  Au  reste  il  est  essentiel  de  ne  point  mêler  les  graines 
de  ces  différentes  variétés,  qui  ne  doivent  point,  lor^  des  semis, 
être  répandues  de  la  même  manière  :  ainsi  la  première  doit 
être  semée  beaucoup  plus  serrée  que  les  deux  autres,  tandis 
que  la  seconde  a  besoin  d'être  plus  espacée  que  la  dernière. 
Ces  trois  variétés  mûrissent  d^ailleurs  à  des  époques  un  peu 
différentes. 

Nous  av<His  dit  qu'on  àemoit  lé  lin  au  printemps  ou  en 
automne.  Ce  qui  doit  déterminer  à  avancer  ou  à  retarder 
cette  opération ,  c'est  la  nature  du  sol  et  celle  du  climat. 
Ainsi,  dans  les  terres  très-légères  et  dans  les  pays  secs  et  chauds , 
comme  le  Midi  de  la  France,  il  est  avantageux  de  semer  le 
lin  au  commencement  de  l'automne,  parce  que  les  pluies 
de  cette  saison  et  celles  de  l'hiver  favorisent  là  végétation  de 
la  planté,  et  lui  font  acquérir  asset  de  force  pour  résister 
à  la  sécheresse ,  lorsqu'il  arrive  qu'il  n'y  ait  que  peu  ou  point 


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LiN  48* 

dti  tout  de  pluie  au  pHutemps  suivant.  Dans  les  pays  ff oidi 
et  humidfes,  au  contraire,  et  dans  les  terres  argileuses,  il  faut 
retarder  lë^  Aetâis  de  lin  jusqu'en  Mal^  et  même  jusqu'en 
Avril  ou  Mai ,  pâfce  que  la  trop  ^fande  humidité  est  niii^ 
iible  à  cette  plante. 

Les  cultivateurs  érôient  gënélfaîemeiit  É[tiè  le  lin  dëgétiéï'e, 
lorsqu'il  est  semé  plusieurs  années  de  suite  dans  le  mênié 
canton  sanà  changer  la  semence  :  aussi  e^t-on  dans  Tusage  en 
Flandre  de  tirer  tous  les  ans  de  nouvelles  graines  du  Norà 
de  TEuropè,  et  principalement  de  Riga,  qui  passe  pour 
fournir  celles  de  la  meilleure  qualité.  Mais ,  d'après  les  éxpé- 
Hences  faites  à  ce  sujet  par  M.  Tessier,  la  graine  de  Riga 
ne  donne  pas,  dans  le  climat  de  Paris,  de  plus  be&u  lin  que 
telle  de  beaucoup  de  cantons  de  la  Fiance  et  des  parties 
méridionales  de  TEurope.  D'après  Cela  on  doit  croire  que, 
lorsque  Ton  voudi*a  faire  tirt  choix  des  graines  les  plus  grosses, 
lei  plus  lourdes  et  les  mieux  nourries  parmi  celles  récoltées 
dans  notre  pa3rs ,  On  pourra  très-bien  se  passer  dé  remplacée 
iios  semences  indigènes  par  des  exotiques. 

Pendant  la  jeunesse  des  semis  de  lin  et  avant  que  la 
plante  ait  cinq  à  six  pouces  de  hauteur,  il  est  essentiel  de 
la  débarrasser  des  mauvaises  herbes  par  un  ou  deux  sàr* 
clages.  On  doit  surtout  veiller  à  ce  qu'elle  rie  sôît  pa&  infectée 
par  la  cuscute  ;  car,  lorsque  cette  plante  parasite,  que  îei 
cultivateurs  connoissent  sous  le  nom  d'dh^uf'è  du  lin,  vient  à 
se  répandre  dans  un  champ,  elle  fait  petit  uri  grand  nombre 
de  pieds  de  lin.  Le  seul  moyen  de  s'en  débarrasser  est  d'aN 
racher  toutes  les  tiges  qui  en  sont  attaquées ,  et  de  les  brûler, 
dès  qu'on  peut  recônnoltre  le  mal;  car,  en  laissant  la  cuscute 
s'étendte  de  proche  eri  prttChe ,  elle  peut  envahie  le  champ 
entier  et  anéantir  la  récolté. 

La  maturité  du  lin  a  lieu  selon  l'époque  OÙ  la  graine  a 
été  semée  ,  selon  la  chaleur  du  climat  et  selon  la  nature  du 
sol,  en  France  depuis  le  mdi&  de  Juin  jus(|u'en  Adût  :  en 
général  elle  s'annonce  par  la  couleur  jaune  que  prennent 
les  capsules  et  les  tiges,  et  parce  que  ces  dernières  se  dé- 
pouillent d'une  partie  de  leurs  feuilles.  Lorsque  l'on  juge 
que  la  plante  est  sUiiisamment  mûre,  on  arrache  ses  tiges  à 
la  main ,  et  on  lés  réunit  en  poignées^  dont  on  fait  de  petites 


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484  LIN 

bottes  liées,  par  le  sommet,  et  qu'on  laî^e  prdinâirement 
debout  sur  le  sol  ,  en  les  écartant  par  le  bas  en  trois  par- 
ties 4  afin  d'achever  leur  dessiccation.  Aussitôt  que  la  plante 
est  assez  desséchée ,  on  en  sépare  les  graines ,  soit  en  battant 
avec  précaution  les  sommités  des  tiges  sur  des  draps  étendus 
à  terre,  soit  en  les  faisant  passer  entre  les  dents  d'une  espèce 
de  peigne  de  fer  fixé,  sur  un  banc  ou  sur  une  table. 

,De  quelque  manière  qu'on  s'y  prenne  pour  séparer  les 
graines,  il  est  important  de  ne  pas  déranger  les  tiges,  de  ne 
pas  les  entremêler,  et  d'avoir  bien  soin  de  les  mettre  égales 
par  le  bas,  en  en  formant  de  nouvelles  bottes,  qui,  ainsi 
préparées,  sont  de  suite  mises  à.  rouir,  parce  que,  lorsqu'on 
laisse  trop  dessécher  le  lin,  il  faut  plus  de  temps  pour 
opérer  le  rouissage.  Cette  préparation  préliminaire,  qu'on 
lui  fait  subir  comme  au  chanvre  ,  est  nécessaire  pour  dé- 
cpmposer  une  sorte  de  gomme  ou  de  gluten  par  laquelle 
les  fibres  de  Técorce  adhèrent,  soit  entre  elles,  soit  avec 
les.tiges,   et  pour  faciliter  leur  séparation. 

On  rouit  le  lin  de  trois  manières,  i .®  Sur  terre  :  les  tiges 
de  la  plante  sont  couchées  et  étalées  par  rangées  sur  un 
pré,  pendant  environ  un  mois,  lorsque  l'opération  se  fait 
en  Septembre;  et. pendant  six  semaines,  lorsqu'elle,  se  fait 
en  hiver.  Dans  cette  dernière  saison  le  lin  que  l'on  obtient 
n'est  pas  d'une  couleur  cendrée,  comme  celui  qui  a  été  roui 
en  Septembre.  2.°  £n  eau  dormante  :  les  plantes,  réunies  en 
grosses  bottes,  sont  rangées  les  unes  à  côté  des  autres  et  par 
lits  superposés,  dans  des  fpssés  ou  bassins  remplis  d'eau,  et 
on  les  surcharge  de  pièces  de  bois  et  de  pierres,  afin  de  les 
tenir  suffisamment  submergées.  Le  rouissage  de  cette  ma- 
nière ne  dure  que  dix  jours  ;  mais  la  filasse  qu'on  obtient 
est  toujours  d'une  qualité  inférieure,  et  on  ne  peut  jamais 
la  filer  fin.  5.^  En  eau  courante  :  le,  lin.  est  arrangé  par 
bottes,  de  même  que  pour  le  rouissage  en  eau  dormante  ; 
mais  l'opération  dure  vingt -cinq  à  trente  jo.urs,  et  l'on  a 
soin  de  retourner  les  bottes  tous,  les  quatre  à  cinq  jours, 
de  même  que  lorsqu'on  rouit  sur  terre  ou  en  eau  dormante. 
Le  rouissage  en  eau  courante  est  celui  qui  produit  les  lins 
de  la  meilleure  et  de  la  plus  belle  qualité,  et.  certaines  ri- 
vières ont  surtout  cet  avantage  :  telle  est  la  Lis,  qui  arrose  le 


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LIN  4^5 

département  du  Nord  et  autres  pays  voisins  ;  les  lins  qu'on 
y  fait  rouir,  donnent  une  filasse  d-une  excellente  qualité, 
d'une  belle  couleur  jaunâtre  claire,  avec  laquelle  on  fait  du 
fil  d'une  finesse  extrême.  Le  rouissage  en  eau  courante  se 
fait  ordinairement  en  Septembre. 

•  Lorsque  le  lin  est  re^té  le  temps  convenable  au  routoir, 
(c'est  ainsi  qu*on  nomme  l'endroit  où  il  est  à  rouir),  on  le 
retire ,  on  le  lave  et  on  le  fait  sécher  le  plus  promptement 
qu'il  est  possible ,  en  l'exposant  à  Faîr  libre ,  si  la  chaleur 
du  climat  et  de  la  saison  le  permet,  ou  en  employant  la 
chaleur  des  étùves  ou  des  fours.  Après  qu'il  a  été  bien 
desséché,  on  peut  le  serrer  au  grenier  jusqu'au  moment  ou 
l'on  voudra  en  retirer  la  filasse. 

Ce  travail  peut  se  faire  de  deux  manières.  Dans  la  pre- 
mière, l'ouvrier  prend  une  poignée  de  lin,  la  pose  sur  un 
banc  ou  sur  une  table  en  la  tenant  d'une  main  ,  et  de  l'autre 
il  frappe  dessus  avec  une  sorte  de  battoir  de  bois  ;  lorsque 
la  moitié  supérieure  est  suifisamment  brisée,  il  la  retourne 
pour  frapper  de  même  sur  Tinférieure.  Celle-ci  étant  aussi 
convenablement  battue,,  l'ouvrier  prend  la  poignée  des  deux 
mains ,  et  il  la  passe  et  repasse  avec  force  sur  l'angle  de  son 
banc  ou  de  sa  table,  afin  de  faire  tomber  les  fragmens  des 
tiges  qui  tiennent  encore  aux  fibres  menues,  qui  doivent 
rester  seules  et  former  la  filasse  j  ensuite  il  termine  en  se- 
couant d'une  seule  main  ce  qui  lui  reste  de  cette  dernière* 
Mais  dans  beaucoup  d'endroits  on  abrège  cette  opération  en 
se  servant  d'un  instrument  nomipé  mâche,  mâchoire,  braie 
ou  brayoire.  On  s'en  sert  pour  le  lin  absolument  comme  pour 
le  chanvre.  (Voyez  cet  article,  vol.  VllI,  à  la  page  154.) 

En  Livonie  on  a  des  moulins  pour  la  préparartion  du  lin  et 
du  chanvre,  qui  ont,  dit<on,'  l'avantage  de  donner  une 
filasse  plus  belle,  et  d'en  faire  une  bien  plus  grande  quantité 
en  bien  moins  de  temps.  En  Angleterre^e^  même  en  France, 
on  a  aussi  imaginé  des  machines  qui  sont  vantées  comme  très- 
expéditiveS',  et  dont,  à  ce  qu'on,  assure,  une  seule  peutsuf<% 
fire  pour  le  service  d'un  village  dont. la  récolte  de  lin  ou  de 
ehanvre  seroit  la  plus  considérable.  On  ajoute  que  cette  ingé- 
nieuse machine  n'exige,  pour  être  mise  en  œuvre^ -qu'une 
femme  ou  un  |eune  homme ,  et  qu'elle  donnera  des  œiUioiui 


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4W ,  LIN 

4e  bénéfice  aux  caltiveteurs  et  à  ceux  qui  emploiefit  U 
toile  faite  avec  le  lin  qu'elle  aura  préparé.  Il  ne  reste  plu$ 
qu'à  trouver  une  autre  machine  qui,  avec  l'aide  d'un  seul 
individu,  puisse  filer  cette  filasse  ;  et  voilà,  excepté  deux 
personnes  qui  pourront  encore  gagner  leur  vie  en  sur- 
veillant et  faisant  marcher  les  deux  machines ,  et  leurs  pro- 
priétaires qui  s'enrichiront ,  tons  les  autres  individus  de 
ee  malheureux  village,  qui  pendant  plusieurs  mois  de  l'an- 
née et  surtout  pendant  l'hiver ,  trouvoient ,  dans  les  diverses 
préparations  dont  le  lin  a  besoin  pour  être  converti  en  filasse , 
des  moyens  d'existence  pour  eux  et  leurs  familles;  voilà, 
disons-^nous,  tous  ces  individus  manquant  de  travail  pendant 
ce  temps  et  par  conséquent  réduits  à  la  misère- 

Après  qu'on  a  séparé  la  filasse  de  la  cheoevotte  (c'est  ainsi 
qu'an  nomme  les  débris  des  tiges)  par  un  des  moyens  dont 
il  vient  d'être  parlé ,  il  ne  reste  plus  qu'à  la  peigner  pour 
le  rendre  plus  douce  et  plus  fine.  Cela  se  fait  en  la  passant 
à  plusieurs  reprises  à  travers  une  sorte  de  peigne  de  fer  à 
plusieurs  rangs  de  dents,  et  nomméfi  seran  ou  serançoir.  On 
$  de  ces  instrumens  à  dents  plus  grosses  et  plus  écartées, 
et  d'autres  à  dents  plus  fines  et  plus  serrées.  On  commence 
par  faire  passer  la  filasse  par  les  plus  grps  et  on  finit  par  les 
plus  fins,  selon  le  degré  de  finesse  qu!on  veut  lui  donner  et 
les  usages  auxquels  elle  e$t  destinée.  Lorsque  le  lin  a  été 
peigné,  il  n'y  a  plus,  pour  le  livrer  au  commerce,  qu'à  le 
mettre  en  bottes  on  paquets. 

lie  lin 9  ainsi  façonné,  est  ensuite  filé,  et  presque  généra* 
lement  à  la  main  ,  par  des  femmes  qui  se  servent  pour  cela 
d'un  instrument  nommé  rouet.  :  dans^  les  pays  pii  cette  indus- 
trie est  très-répandue ,  elle  a  été  poiissée  si  loin .,  qu'on  tire 
quatre  mille  «une»  de  fil  d'une  seule  once  de  Clause  de  lin. 
Ce  fil ,  selon  sa  finesse ,  <est  employé  à  fabriquer  des  den- 
telles, des  batistes,  des  toiles,  wx  à «ntrer  dan^  I4 compo^i* 
tion  de  plusieurs  étoffas.  Tout  le  m^nàç  fsppnpU  Templpi 
général  du  fil,  ^i  nécewftire  pour  unir  et  confectionner  les 
différentes  pièces  de  00^  habillement. 

L'evploi  des  machiner  pour  filer  le  lîn  est  en^r^  r^re; 
M.  Desm^zières,  de  1»  So^iéJé  des  spien<5?s  et  s^n^  dejille, 
qui  a  bien  voulu  nous  (o^tmx  plusieurs  rej»»eignein.ep$  utiles 


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LIN  487 

pour  la  rédaction  de  cet  article,  nous  marque  qu'il  ne  eon*- 
noît,  dans  Te  département  du  Nord,  que  deux  fabriques  où 
l'on  file  le  lin  avec  de  grandes  machines.  Elles  sont  établies 
à  Orchie,  petite  ville  entre  Lille  et  Valenciennes,  et  il  pa* 
roît  que  jusqu'à  présent  elles  ne  sont  pas  parvenues  à  filer 
fin.  Leur  fil  est  plat,  poilu,  iinpropre  à  la  fabrication  du 
beau  fil  à  coudre,  et  seulement  assez  bon  pour  faire  de 
grosses  toiles. 

On  ne  blanchit  la  filasse  que  lorsqu'<elle  est  filée ,  et  lorsque 
le  fil  ne  doit  pas  être  converti  en  toile;  mais,  si  l'on  veut 
faire  de  la  toile,  on  attend  que  celle-ci  soit  fabriquée,  pour 
la  blanchir  par  divers  coulages  de  potasse,  par  des  bains 
d'acide  muriatique  oxigéné  très-affoibli ,  et  surtout  par  Tex- 
position  sur  le  pré,  exposition  que  l'on  alterne  avec  ces 
diverses  opérations  chimiques. 

L'usage  du  lin  pour  les  vétemens  est  si  ancien ,  qu'on  ne 
sait  pas  précisément  l'époque  où  il  a  commencé.  Les  Égjrp- 
tiens,  qui  sont  un  des  peuples  chez  qui  l'industrie  et  la  civi- 
lisation remontent  le  plus  loin  ^  attribuoient  la  découverte 
de  cette  plante  à  une  de  ces  divinités  qui  les  avoient  fait 
sortir  de  l'ignorance,  et  qui  avoient  introduit  chez  eux  la 
connoissance  de  l'agriculture  et  des  arts.  Ce  fut  Jsis  qui  la 
trouva  sur  les  bords  du  Nil ,  et  enseigna  aux  hommes  l'art 
de  la  préparer,  pour  en  faire  des  vétemens.  Aussi*  les  prêtres 
d'Isis,  qu'Ovide  {Metam.  1.)  appelle  dea  linigera ,  et  tous 
les  prêtres  en  général ,  en  étoient  vêtus ,  ce  qui  fait  que  Ju- 
vénal  leur  donne  le  nom  de  linigeri.  Les  momies  d'Egypte 
sont  presque  toujours  enveloppées  de  bandelettes  de  lin  ,  et 
cette  contrée  est  encore  aujourd'hui  un  des  pays  du  monde 
où  le  lin  réussit  le  mieux.  On  Vy  voit  quelquefois ,  suivant 
Hasselquist ,  s'élever  jusqu'à  quatre  pieds  et  acquérir  la 
grosseur  d'un  roseau  ordinaire.  On  eultive  dans  la  Basse- 
Egypte,  dit  Olivier  ( Mém.  sur  l'Egypte),  une  grande  quan- 
tité de  lin  ,  principalement  sur  le  Delta ,  et  c'est  encore  la 
principale  réeolte  de  la  province  de  Faïeume.  La  quantité 
de  teiies  qui  se  fabriquent  en  Egypte ,  est  immense  ;  les 
habitans  en  font  presque  leur  unique  vêtement.  Elle  fournit 
tout  le  linge  qui  se  consomme  en  Syrie,  en  Barbarie,  en 
Abyssinie,  dans  le  royaume  d'Angora.  Outre  cela  on  exporte 


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488  LIN 

-une  quantité  prodigieuse  de  lin  brut,  que  les  marchaods 
de  Constantinople  fournissent  aux  besoins  de  l'Italie.  On 
sème  le  lin,  dans  le  pays,  vers  le  milieu  de  Décembre,  et 
on  le  récolte  en  Mars.  - 

L'usage  d'employer  le  lin  pour  les  vétemens  passa  de 
l'Egypte  dans  la  Grèce  ,  et  plus  tard  en  Italie.  Dans  les  pre- 
miers temps  delà  république,  le  lin  étoit  peu  connu;  les 
Romains  portoient  sous  leur  toge  une  tunique  de  laine,  et 
le  lin  ne  fut  employé  généralement  que  sous  les  empereurs. 
On  en  fit  alors  des  tissus  d'une  blancheur  éblouissante ,  et 
des  voiles  légers  d'une  finesse  extrême,  que  Varron  appelle 
des  robes  de  cristal  {vitreas  togaa)^  et  Pétrone,  un  nuage 
de  lin ,  du  vent  tissu  : 

Mquum  est  indtiere  nuptam  ventum  textilenif 


Palam  prostrmrè  nudam  in  nebula  linea. 


.  L'art  de  préparer  le  lin  ne  fut  point  introduit  chez  les 
barbares  du  Nord  par  leur  commerce  avec  les  peuples  du 
Midi.  C'est  une  chose  remarquable,  dit  M.  deTheis,  que 
des  peuples  presque  sauvages  aient  connu  i'usage  du  lin, 
dont  la  préparation  compliquée  semble  annoncer  un  long 
degré  de  civilisation.  11  est  reconnu  que  toutes  les  nations  bar- 
bares, sorties  des  forêts  de  la  Germanie  ou  de  la  Scandi* 
navie ,  étoient  vêtues  de  toile  au  moment  de  leur  migration. 
Non-seulement  les  tissus  de  lin  nous  fournissent  des  véte- 
mens agréables  ,  même  des  parures  de  luxe  ;  mais  le  linge , 
après  avoir  plus  ou  moins  servi ,  est  encore  utilement  em- 
ployé. II  fournit  à  la  chirurgie  la  charpie  qu'elle  emploie 
avec  tant  de  succès  pour  le  pansement  des  plaies  et  les 
bandages  de  toute  nature,  nécessaires  dans  tant  de  circons- 
tances. Le  linge  presque  complètement  usé,  et,  devenu  ce 
qu'on  appelle  chiffon  ,  est  broyé  dans  des  moulins  à  ce 
dçstiA es,  réduit  en  une  espèce  de  pâte  et  converti  en  papier: 
sous  cette  dernière  forme  il  fournit  à  l'homme  les  moyens 
de  transmettre  à  la  postérité  les  chefs -d'œuvres  du  génie, 
les  actions  héroïques  et  les  découvertes  utiles  à  l'humanité. 
Tels  sont  les  principaux  usages  du  .lin  sous  le  rapport  de 
^es  propriétés  économiques  :  passons  maintenant  à  remploi 
qu'<>^  f^it  de  ses  graines  en  médecin^. 


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LIN  489 

La  graine  de  lîn  est  muciiagineuse,  ëmoUîente ,  relâchante 
jst  résolutive.  A  Tintérieur  on  prescrit  comme  boisson,  son 
infusion  légère  et  préparée  à  Feau  bouillante ,  dans  les  mala- 
dies inflammatoires  de  toute  nature ,  et  principalement  dans 
celles  du  bas- ventre  et  des  voies  urinai res.  On  l'emploie 
aussi  beaucoup  en  lavemens  dans  les  mêmes  cas,  et  dans  les 
coliques,  la  dyssenterie,  la  constipation.  La  graine  de  lin, 
réduite  en  farine  et  préparée  en  cataplasme,  est  d'un  usage 
au  moins  aussi  fréquent  pour  combattre  les  inflammations 
externes,  que  l'infusion  de  la  semence  entière  l'est  pour 
les  internes.  Cette  semence,  contenant  beaucoup  d'huile , 
rancit  facilement ,  et  quand  eHe  a  contracté  cette  mauvaise 
qualité,  elle  ne  vaut  plus  rien  pour  l'usage  de  la  médecine 
ni  de  la  chirurgie. 

£n  écrasant  et  en  exprimant  la  graine  de  lin,  on  en  retire 
une  huile  douce,  dont  on  peut  se  servir  pour  la  cuisine, 
et,  dopt  on  fait  aussi  usage  pour  diverses  préparations  phar^ 
maceutiques.  Cette  huile ,  lorsqu'elle  est  fraîche ,  a  toutes  les 
propriétés  adoucissantes  de  la  graine  elle-même;  mais  elle 
devient  acre  et  irritante  lorsque  la  chaleur  ou  le  temps  l'ont 
fait  rancir.  Au  reste,  cette  huile  est  principalement  em- 
ployée pour  la  peinture:  on  peut  s'en  servir  pour  l'éclairage; 
mais  elle  est  peu  en  usage  spus  ce  rapport. 

On  •«  essayé,  dans  des  temps  de  disette,  de  mêler  de  la 
farine  ^e  graine  de  lin  à  celle  de  froment ,  pour  en  faire 
du  pain  ;  mais  ce  pain  étoit  lourd ,  pesant,  diflicile  à  digérer 
et  très-malsain  :  il  a  occasionédes  maladies  graves,  et  même, 
dit-on,  la  mort  de  quelques-uns  des  individus  qui  enavoient 
mangé  en  plus  grande  quantité. 

Le  lin  usuel  a  exigé  ,  à  cause  de  ses  divers  usages  et 
de  leur  importance,  que  nous  nous  étendissions  beaucoup 
3ur  lui;  ce  que  nous  aurons  à  dire  sur  les  autres  espèces, 
sera  plus  borné. 

Lin  vivace  :  Unum  perenne ,  Linn. ,  5pec.,  397  ;  MilL ,  Dict. , 
t. .166,  fig.  2.  Sa  racine  est  vivace;  elle  produit  des  tiges 
plus  ou  moins  nombreuses ,  étalées ,  hautes  de  quatre  à  huit 
pouces  .dans  la .  plante  sauvage  ,  et  de  dix  à  quinze  dans 
jcelle  qui  est  cultivée.  Ses  feuilles  sont  linéaires,  rudes  en 
leurs  bords.    Ses  fleurs  sont  d'un  beau  bleu,    assez  grandes, 


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A90  LIN 

portées  sur  des  pédoncules  plus  longs  que  les  feuilles;  les 
folioles  de  leur  calice  sont  ovales,  obtuses,  à  cinq  nervures, 
et  trois  fois  plus  courtes  que  la  corolle.  Cette  espèce  croit 
sur  les  collines  et  les  lieux  pierreux  en  Provence  et,  dit»on^ 
aux  environs  de  Fontainebleau  ;  elle  passe  assez  gënërale- 
inent  pour  être  originaire  de  Sibérie,  ce  qui  Ta  fait  nom- 
mer par  quelques  auteurs  lin  de  Sibérie.  On  la  cultive  dans 
plusieurs  jardins  comme  plante  dWnement.  Comme  on  peut 
retirer  de  sa  tiges  une  filasse  propre,  de  même  que  celle  du 
lin  usuel,  à  faire  du  fil  et  de  la  toile,  plusieurs  agronomes  ont 
proposé  dp  la  cultiver  en  grand  :  quelques-uns  même  Tout 
«ssayé  ;  mais  il  ne  parolt  pas ,  jusqu'à  présent,  qu'on  puisse 
prononcer  s'il  seroit  avantageux  d'en  étendre  la  culture.  Les 
uns  ont  dit  que  la  toile  qu'ils  en  avoîent  fait  fabriquer, 
étoit  plus  fine  que  celle  du  chanvre  et  plus  forte  que  celle 
du  lin  ordinaire  ;  les  autres  ont  assuré  tout  le  contraire. 

Lin  a  feuilles  étroites';  Linum  angustifolium  ,  Huds. ,  Angl. , 
i34.  Ses  tiges  sont  droites ,  très-grêles,  ordinairement  très- 
simples,  hautes  de  dix  à  quinze  pouces,  garnies  de  feuilles 
linéaires.  Les  fleurs  sont  bleues,  de  grandeur  médiocre, 
portées  sur  des  pédoncules  plus  longs  que  les  feuilles;  les 
folioles  de  leur  calice  sont  ovales ,  trés*aîguès  et  à  trois  ner- 
vures. Nous  croyons  que  cette  espèce  est  vivace  et  non  an- 
nuelle :  elle  croît  dans  les  prés,  en  Languedoc,  en  Provence, 
en  Gascogne ,  en  Bretagne  ;  on  la  trouve  aussi  en  Angleterre 
et  dans  plusieurs  autres  parties  de  l'Europe.  Peut-être  seroit- 
il  utile  d'en  essayer  la  culture  ;  car  il  nous  a  paru  qu'elle 
pourroit  donner  de  la  filasse  très-fine. 

Lin  velu  :  Linum  hirsutunij  Unn. ,  Spec.j  698;  Jacq. ,  FL 
Aust.  ,  t.  3i.  Sa  racine  est  vivac9  ;  elle  produit  une  tige 
droite,  velue,  haute  de  huit  à  quinze  pouces,  garnie  de 
feuilles  lancéolées,  glabres,  à  trois  nervures.  Les  fleurs 
sont  bleuâtres,  portées  sur  de  courts  pédoncules;  elles  ont 
les  folioles  de  leur  calice  velues.  Cettie  plante  croit  en  Au- 
triche ,  en  Hongrie ,  en  Tartarie  ;  on  la  cultive  dans  les 
îardins  de  botanique. 

Lin  sous-ASBRisscAu  :  Linum  suffruticosum  ,  Linn.  ,  Spec», 
Aào;  Cavan. ,  Icon.,  s  ,  p.  5,  t.  108.  Sa- tige  est  sous-ligneuse, 
liérissée,  rameyse,  haute  de  huit  à  douze  pouces,  garnie  de 


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LIN.  49V 

feuilles  linéaires^ subulées  ^  un  peu  ni^e^.  Les.fieurp  6911 1 
assez  grandes,  d'une  couleur  purpurine  très-claire,  rayées 
de  lignes  plus  foncées,  pédonculées et  presque  disposée^  en 
corymbe;  les  folioles  de  leur  calice  sont  pvales-lanc^piées^ 
ciliées-glanduleuse$  len  leurs  bords  et  trè^aiguès.  Cette  espèce 
croU  naturellement  en  Espagne  et  en  France ,  sur  les  collîne$ 
et  les  lieux  stériles ,  en  Provence ,  en  Languedoc ,  daqs  }e 
Jloiissillpn.  Ce  joli  arbuste  est  cultivé  comme  plante  d'agré» 
ment  dans  quelques  jardins.  On  le  multiplie  de  graiuçs,  et 
on  le  rentre  dfins  rprangferie  pendant  Thiver. 

Lin  de  Narbonne  :  Linum  Narhonenst,  Linn. ,  Spec.,  SqQ  ; 
Darrel.,  Icçn.,  1007,  Cette  espèce  eêt  une  des  plus  belles  d^ 
genre ,  et  elle  mérite  plus  qu'aucune  autre  d'être  cultivée  pour 
l'ornement  des  Jardins.  Ses  tiges  sont  droites,  hautes  de  huit 
à  quinze  pouces ,  trè»-glabFe$ ,  ainsi  que  les  feuilles ,  qui 
sont  lancéolées-linéaires ,  trés-rapprochées  les  unes  des  autres, 
Lesfleurs,  d'une  belle  couleur  bleue,  larges  de  deux  poupes, 
forment  des  espèces  de  corymbes  au  sommet  des  tiges;  leur 
calice  a  ses  folioles  très-aigu è's ,  membraneuses  en  leurs  bords* 
Cette  plante  croît  naturellement  dans  le  Midi  de  l'Europe^ 
et  en  France  dans  les  lieux  stériles  et  arides  de  nos  dépar- 
jteipens  méridionaux.  £lle  est  vivace,  et  jQeurit  en  Juin  et 
Juillet,  Il  faut  la  rentrer  dans  Tprang^rie  pendant  l'Jiiver, 
ou ,  si  on  la  met  en  pleine  terre ,  avoir  soin  de  la  couvrir 
pendant  les  gelées. 

*  ^  Feuille^  alternes  ;  Jleurs  jaunes. 

Lin  maritime:  Unum  maritimumy  Linn.,  Spec.y  400;  Jaeq. , 
JHort^  Vind.j  3,  t.  164».  La  tige  de  cette  espèce  est  droite  ^ 
presque  simple ,  haute  d'un  à  deux  pieds ,  garnie ,  dans  sa 
partie  inférieure,  de  feuilles  ovales,  opposées,  et  dans  la 
supérieure,  de  feuilles  lancéolées ,  alternes.  Les  fleurs  sont 
jaunes,  de  grandeur  médiocre,  pédonculées,  à  folioles  du 
calice  ovales  et  aiguës.  Cet^e  espèce  est  vivace  ;  elle  se  trouve 
dans  le  Levant ,  en  Italie ,  et  dans  le  Midi  de  la  France , 
dî^ns  les  lieux  voisins  des  bords  de  la  mer.  Nous  croy^çs, 
d'après  l'ipip^lion  de  &es  tige? ,  qu'elles  sppt  susceptible?  4e 
fourQÛ;  de  1^  fila^^ ,  et  qu'il  pourroit  être  utilç  die  r«p})er- 


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49a  LIN 

cher  jusqu'à  quel  point  il  seroit  avantageux  de  la  cultiver 
sous  ce  rapport  dans  les  localités  où  elle  croît  spontanément. 

Lin  de  France  :  Linum  Gallicum,  Linn. ,  Spec,  401  ;  Ger. , 
FI.  Prov.y  421 5  t.  16,  f.  1.  Sa  racine,  qui  est  annuelle,  pro- 
duit une  tige  simple  ou  rameuse  dès  la  base,  trés-gréle, 
haute  de  six  à  douze  pouces,  garnie  de  feuilles  linéaires. 
Ses  fleurs  sont  aisez  petites,  pédonculées,  à  folioles  du  calice 
lancéolées  et  très-aiguës.  Cette  espèce  croît  naturellement 
dans  le  Midi  de  la  France  et  de  l'Europe. 

Lin  CAMPANULE  :  Linum  campanulatum ,  Lînn. ,  Spec.  ,  400; 
Lob.  Ico», ,  414,  Sa  racine  est  vivace  ;  elle  produit  plusieurs 
tiges  étalées,  hautes  de  six' à  dix  pouces,  garnies  inférieur 
ï*ement  de  feuilles  spatulées,  et,  dans  sa  partie  supérieure, 
de  feuilles  oblongues,  glanduleuses  à  leur  base.  Les  fleurs 
sont  grandes,  presque  sessiles,  alternes,  quelquefois  un  peu 
disposées  en  corymbe  .-  elles  ont  les  folioles  de  leur  calice  lan- 
céolées, près  de  quatre  fois  plus  courtes  que  les  pétales.  Cette 
espèce  croît  naturellement  dans  le  Midi  de  la  France  ;  on  la 
trouve  aussi  en  Italie,  en  Autriche  et  dans  le  Levant.  Elle 
mérite  d'être  cultivée  pour  l'ornement  des  jardins.  EUle  a 
besoin  des  mêmes  soins  que  le  lin  de  Narbonne. 

•  Lin  a  trois  styles  :  Linum  trigjnum,  Smith  ,  Exot.  Bot,,  1 , 
p.  5i  ,  t.  17  ;  Bonpl. ,  Nav.  et  Malra. ,  1  ,  p.  45  ,  t.  17.  Cette 
espèce  est  un  arbuste  qui  conserve  sa  verdure  pendant  toute 
l'année.  Sa  tige  est  haute  de  deux  à  trois  pieds ,  divisée  en 
rameaux  redressés ,  garnis  de  feuilles  ovales- oblongues  ,  al- 
ternes ,  pétiolées ,  d'un  vert  luisant.  Ses  fleurs ,  d'un  jaune 
vif  et  brillant,  sont  axillaires,  portées  sur  des  pédoncules  asset 
courts;  elles  n'ont  que  trais  styles,  et  leur  calice  est  muni 
de  petites  bractées  à  sa  base.  Cette  espèce  est  originaire  des 
Indes  orientales ,  d'où  elle  a  été  transportée  en  Europe  irers 
1802.  On  la  cultive  en  serre  chaude,  où  elle  fleurit  en 
Février,  Mars  et  Avril.  Elle  se  multiplie  facilement  de  bou« 
tures. 

****  jreuilies  opposées^ 

Lin  a  quatre  feuilles  :  Linum  quadrijblium,  Linn. ,  Spec, 
402  ;  Curt. ,  Bot.  Mag. ,  t.  43i.  Sa  racine  est  épaisse ,  un  peu 
ligneuse  ;   elle  produit  plusieurs  tiges    herbacées  ,  presque 


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LIN  495 

simples ,  Blîfonnes ,  glabres ,  hautes  d'un  pied  ou  environ. 
Les  feuilles ,  dans  la  plus  grande  partie  de  la  longueur  de^ 
tiges ,  sont  ovales  ^  verticillées  quatre  ensemble  ;  mais  les  su^ 
périeures  sont  ovales -lancéolées ,  seulement  opposées.  Les 
fleurs  sont  bleues,  assez  grandes,  presque  disposées  en  co-^ 
rymbe  terminal.  Cette  plante  est  originaire  du  cap  de  Bonne- 
Espérance.  On  la  cultive  dans  les  jardins^  et  on  la  met  etk 
orangerie  pendant  l'hiver. 

.  Lin  pu rg  atif  :  Linum  catharticum ,  Linn . ,  Spec.  ^401;  FL  Dan*^ 
t.  85].  Sa  racine  est  menue,  annuelle;  elle  produit  une  ou 
plusieurs  tiges  grêles ,  un  peu  étalées  à  leur  base ,  redressées 
dans  tout  le  reste  de  leur  longueur ,  hautes  de  six  à  huit 
pouces,  et  divisées,  dans  leur  partie  supérieure,  en  rameaux 
dichotomes.  Les  feuilles  sont  ovales  -  oblongues  ,  opposées  # 
glabres ,  de  même  que  toute  la  plante.  Les  fleurs  sont  pe- 
tites, blanches,  pédonculées  au  sommet  des  tiges  et  des  ra- 
meaux. Cette  espèce  est  commune  dans  les  prés  et  dans  les 
bois. 

Le  lin  purgatif  a  une  saveur  amére ,  désagréable  et  nau-' 
séeuse.  Il  paroît  avoir  été  assez  employé  autrefois  comme 
purgatif,  car  la  plupart  des  anciens  auteurs  qui  ont  écrit 
sur  les  plantes,  en  parlent  sdus  ce  rapport  ;  mais  aujourd'hui 
il  est  tombé  en  désuétude ,  et  n'est  plus  du  tout  usité.  A' 
haute  dose  il  provoque,  dit-on,  le  vomissement  ;  il  ne  faut 
pas  le  donner  à  plus  de  deux  gros  en  infusion,  si  on  veut 
qu'il  n'agisse  que  comme  purgatif. 

Lin  RADiOLE  :  Linum  radiola ,  Linn.,  Spec,  4^2  ;  Chamœli» 
num  vulgart y  Vaill. ,  Botk  Par,,  t.  4,  fig.  6;  Radiola  linoides  j 
Gmel. ,  Syst.  veget,  ,  1  ,  p.  289  ;  Radiola  millegrana ,  Smith, 
FL  Brit,,  1 ,  p.  202.  Sa  racine  est  petite,  fibreuse,  annuelle; 
elle  produit  une  tige  rameuse  dès  sa  base ,  dichotome ,  pa- 
niculée,  haute  de  deux  pouces  ou  environ.  Ses  feuilles  sont 
ovales,  sessiles  ,  opposées^  très-glabres ,  comme  toute  la 
plante.  Les  fleurs  sont  d'un  blanc  sale  ^  très-petites,  pédon- 
culées, terminales  ou  pour  la  plupart  disposées  dans  les  rami- 
fications de  la  tige  ;  les  folioles  du  calice  sont  tridentées ,  et 
il  n'y  a  que  quatre  pétales ,  quatre  étamineis  et  quatre  styles. 
Cette  plante  est  commune  dans  les  lieux  sablonneux ,  humides 
et  ombragés.  (L.  D.) 


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404  Lin 

LÎN*  (Bot.)  Un  genre  de  ce  nom  poa^de  plusieurs  espèces 
dont  on  tire  une  filasse  et  un  fil  employés  pour  divers  tissus 
et  vétemens.  On  nomme  aussi  lin ,  dans  le  langage  vulgaire , 
d'autres  plantes  également  textiles ,  ou  ayant  le  port  du  lîn« 
Veriophorum  pofyêtachyum  est  le  liù  des  marais.  La  lihaire 
est  un  lin  sauvage.  Le  fucus  Jilum  est  un  lin  de  mei*  ou  ma- 
ritinle ,  ainsi  que  quelques  côiiferves.  Le  linum  arhoreum  de 
C.  Bauhin  est  Vumée,  espèce  de  lichen  dont  les  longs  ra- 
meaux pendent  aux  brahches  des  arbtes.  Vhe  lysimachie 
étoît  le  linum  êtéllaium  de  Bauhin.  Le  polypteMunt  de  Lin- 
nœus  étoit  le  linutti  tarolManarh  de  Petiver.  Un  gypsophyla 
ëtoit  le  linum  sylvestte  de  Barrelier.  Le  lin  de  la  Nouvelle- 
Hollande,  qui  fournit  une  bonne  filassié,  et  que  Ton  a  essayé 
de  multiplier  dans  le  Midi  de  la  France ,  est  le  phormium  tenaXy 
genre  monocotylédone  de  la  famille  des  asphodélées.  (/.) 

LIN  AQUATIQUE.  {Bot.)  On  a  donné  autrefois  ce  nom 
à  diverses  espèces  de  conferves  des  gfeiirfcs  CffANtaANsiA.  ( Lem.  ) 

LTN  ÉTOILE.  {Bot.)  Nom  vulgaire  d*une  petite  espèce  de 
lysimaque ,  lysimachia  linum  stéllatum,'  (  L.  D.  ) 

LIN  FOSSILE  ou  INCOMBUSTIBLE.  (Mm.)  On  a  donné 
ce  nom,  dans  les  anciens  ouvrages,  aux  variétés  d'asbeste  ou 
d'amyanthe  en  filamens  assez  droits,  assez  déliés  et  assez  flexi- 
bles, pour  être  employés  dans  certains  tissus  et  à  faire  de^ 
mèches  de  lampes.  Voyez  Asbbste.  (  B.  ) 

LIN  DE  LIÈVRE.  (Bot.)  Nom  vulgaire  de  la  cuscute.  (L.  D.) 

LIN  DE  MARAIS.  {Bot.)  Voyez  LmAiCRErrE.  (Lbm.) 

LIN  MARITIME  ou  LIN  DE  MER.  {Bot.)  Voyez  ce  der- 
nier nom.  (Lem.) 

LIN  MAUDIT.  {Bot.)  Un  des  noms  vulgaires  de  la  cuscute. 
(L.  D.) 

LINDEMER.  (Bo^)  Plusieurs  espèces  de  plantes  des  genres 
Chantransia,  Ceramium  et  Chorda,  portent  ce  nom.  (Lej<.) 

LIN  DE  MONTAGNE.  {Bot.)  On  donne  vulgairement  ce 
nom  au  lin  à  feuilles  menues ,  et  au  lin  radiole.  (  L.  D.  ) 

LIN  DE  LA  NOUVELLE-ZÉLANDE.  {Bot.)  Voyez  Fhor- 
Mioir.  (Lem.) 

LIN  DES  PRÉS.  (Bot.)  Voyez  LiNAicâETTE.  (L.  D.) 

LIN  SAUVAGE.  {Bot.)  Dans  quelques  cantons  on  désigne 
sous  ce  nom  plusieurs  espèces  de  linaire.  (L.  D.) 


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LIN  49» 

UN  SAUVAGE  PURGATIF.  {Bôt.)  Cest  lé  lin  purgatif, 
(L.  D.) 

LTNAGROSTIS.  {BoQ  Ge  nom,  àoi^né' par  Tourtiéfbrt 
et  Adanson  au  lin  des  mafaîs ,  âommé  ausâi  iînaigï'ette ,  a 
été  changé  en  delui  d*eriôph6tuié,  qui  sighifie  poi'te  -  duveti 

(j.) 

LINAIGRETTEj  Erixiphorum ,  Linn.  {BoL)  Genre  de  plan- 
tes modocotylédones,  de  la  famille  des  cjpéraeées ,  Jusa.,  et 
de  la  diandHe  monogynie,  Linn.,  dont  les  principaux  carac- 
tères sont  les  suivans  :  Glumes  oblongues,  scarîeuses ,  ^uifivaU 
ves,  unifloresy  imbriquées  en  tout  sens,  et  disposées  en  tête 
ou  en  épi;  trois  étamines;  un  ovaire  supère,  surmonté  d'un 
style  filiforme ,  à  stigmate  trifide  et  velu  ;  une  graine  ovaie, 
acuminée ,  environnée  à  sa  base  pair  des  soies  plus  longuet 
que  les  écailles  calicinales^ 

Les  linaigrettes  sont  des  herbes  vivaces,  graminiformes , 
très-remarquables  lofsc^ù'ell es  sont  en  fruit,  jiarce  que  leurs 
épis  de  fleurs  se  changent  en  quelque  sorte  en  houppes  de 
soie  blanche  qui  oiit  assez  d'éclat.  On  en  cDànoit  sept  k  huit 
espèces,  qui  croissent  presque  toutes  en  Europe. 

LiNAIÔRETTE  A  FEUILLES  LARGES  ,  Vulgail^Cment  LIN  DES  MARAIS  : 

Eriophorum  latifolium ,  Hoppe  ,  Taschenb,,  1800,  p.  108;  Poit. 
etTurp. ,  FL  Par»,  t.  5o;  Linœgrostis  panicula  majore ^  Vaill. , 
Bot.  Par*,  t.  16,  fig.  2.  Sa  tige  est  haute  de  douze  à  dix- 
huit  pouces,  garnie  de  feuilles  engainantes  par  leur  base, 
planes  en  leur  limbe,  triangulaires  à  leur  sommet-,  elle  est 
terminée  par  cinq  à  huit  épillets  ou  davantage ,  portés  sur 
des  pédoncules  rudes ,  inégaux  et  muiiis  à  leur  base  d'une 
spathe  de  deux  folioles;  les  écaillés  calicînales  sont  d^un 
vert  grisâtre.  Cette  plante  croit  dans  les  prés  humides  et 
marécageux ,  en  France  et  dans  toute  l'Europe. 

LiNAiGRETTE  DE  Vaillant  :  EriopkoraTti  t^aillantii,  Poit.  et 
Turp. ,  FL  Par, y  t.  §2  ;  Linagrostis  patiivala  majore,  Vaill.,  Bot* 
Par,,  t.  16,  fig.  1.  Cette  espèce  diffère  de  la  précédente  par 
ses  feuilles  plus  étroites,  canaliculées  et  triangulaires;  par 
ses  pédoncules  glabres ,  et  parce  que  les  soies  de  ses  graines 
sont  une  fois  plus  longues  :  elle  croît  dans  les  méimes  lieux. 
Ces  deux  plantes  et  les  autres  espèces  voisines  font  un  assez 
médiocre  fourrage  dans  leur  jeunesse  ;   les  bestiaux  mangent 


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49^  LIN 

leurs  feuilles  sans  en  être  avides.  On  a  cherché  à  employer 
leurs  soies;  mais  elles  sont  trop  cassantes  pour  être  filées. 

LiNAiGRETTE  ENGAiNÉE  :  Eriophorum  vagifiatum ,  Linn. ,  Spec. , 
76;  Poit.  et  TuTp.j  FL  Par.,  t.  49.  Sa  tige  est  triangulaire 
en  sa  partie  supérieure,  haute  de  huit  pouce»  à  un  pied, 
garnie  à  sa  base  de  feuilles  linéaires,  chargée  dans  sa  lon- 
gueur de  deux  à  trois  gaines  obliquement  tronquées,  et  ter- 
minée par  un  épi  ovale,  dépourvu  de  spathe  à  sa  base  ,  com- 
posé d'écaillés  membraneuses  et  grisâtres.  Cette  espèce  se 
trouve  dans  les  marais  tourbeux  en  France,  en  £urope  et 
dans  l'Amérique  septentrionale.  (L.  D.  ) 

LINAIRE;  Linoria,  Tournef.,  Juss*  (Bot.)  Genre  de  plan- 
tes dicotylédones,  de  la  famille  des  scrophulariées ,  Juss.,  et 
de  la  didjnamie  angiospermie  du  système  sexuel.  Il  a  pour 
principaux  caractères  :  Un  calice  de  cinq  folioles  persistantes; 
une  corolle  monopétale,  en  gueule  fermée,  tubulée  infé- 
rieurement  et  prolongée  à  sa  base  enun  éperon  saillant  hors 
du  calice,  ayant  son  limbe  partagé  en  deux  lèvres,  dont  la 
supérieure  bifide  et  l'inférieure  trifide,  avec  une  éminence 
convexe  (palais)  fermant  l'entrée  de  la  corolle;  quatre  éta- 
mines  didynames ;  un  ovaire  supère;  une  capsule  ovale, 
à  deux  loges ,  s'ouvrant  au  sommet  en  trois  à  cinq  valves  irré- 
gulières, et  contenant  des  graines  nombreuses,  souvent  en- 
tourées d'une  membrane. 

Les  linaires  sont  des  plantes  herbacées,  rarement  suffru- 
tescentes ,  à  feuilles  simples ,  -  opposées  ou  verticillées  dans 
quelques  espèces  j  le  plus  souvent  alternes  ou  éparses,  etdont 
lesûeurs,  quelquefois  axillaires,  sont  le  plus  souvent  dispo- 
sées en  grappe  terminale.  Linnseus  avoit  réuni  les  linaires  à 
son  genre  Antirrinum;  mais  MM.  de  Jussieu  et  Desfontaines 
ont  cru  devoir  rétablir  le  genre  de  Tournefort,  et  beaucoup 
d'auteurs  adoptent  aujourd'hui  cette  dernière  manière  de 
voir.  Le  genre  Linaire ,  ainsi  séparé  des  Anthirrinum  ou  Mu- 
fliers ,  comprend  maintenant  plus  de  quatre  -  vingts  espèces 
qui ,  à  la  réserve  d'un  petit  nombre  ,  appartiennent  toutes  à 
l'ancien  continent,  et  dont  plus  de  la  moitié  est  indigène  de 
l'Europe  ;  en  France  seulemen^t  on  en  trouve  une  trentaine. 
Les  plus  remarquables  sont  les  suivantes. 


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LIN  497 

^  Feuilles  anguleuses* 

LiNAiRE  CYMBALATRE  :  Linaria  cjmhalaria,  MilL,  Dict. ,  H.* 
17;  Antirrhinum  cymbalaria ,  Linn. ,  .Spcc. ,  85i  ;  BulL,  Herb., 
t.  395.  Sa  racine  est  fibreuse,  vivace  ;  elle  produit  plusieurs 
tiges  grêles,  rampantes,  glabres,  longues  de  huit  à  quinze 
pouces  et  même  plus,  garnies  de  feuilles  alternes,  pétiolées, 
arrondies,  échancrées  en  cœur  à  leur  base  et  découpées  en 
cinq  ou  sept  lobes.  Ses  fleurs  sont  d'un  pourpre  bleuâtre, 
avec  le  palais  jaune,  solitaires  dans  les^ aisselles  des  feuilles, 
et  portées  sur  de  longs  pédoncules.  Il  leur  succède  une  capr- 
sule  arrondie,  contenant  des  graines  ridées.  Cette  plante 
est  commune  et  st  trouve  ordinairement  dans  les  fentes  des 
vieux  murs,  aux  lieux  ombragés  et  un  peu  humides.  On  en 
connoît  une  variété  à  fleurs  blanches.  •    . 

Les  tiges  nombreuses  de  la  linaire  cymbalaire  ,  en  s'entre- 
laçani  les  unes  dans  les  autres ,  forment  souvent  des  espèces 
de  gazons  qui,  pendant  toute  Tannée,  sont  émâillées  de  jolies 
fleurs.  Ces  gazons ,  lorsqu'ils  sont  multipliés ,  font  un  effet 
charmant ,  et  décorent  d'une  manière  très-pittoresque  les  mu- 
railles et  les  rochers  sur  lesquels  ils  croissent  naturellement» 
La  cymbalaire  produira  de  même  d'agréables  effets  sur  les 
rocailles  et  les  grottes  des  jardins  paysagers ,  lorsqu'on  saura 
l'y  placer  convenablement.  Il  faut  qu'elle  soit  exposée  au 
nord.  Autrefois  elle  fut  employée  en  médecine  comme  astrin- 
gente et  vulnéraire;  aujourd'hui  elle  est  tout- à-fait  hors 
d'usage. 

Linaire  bâtarde  ,  vulgairement  Velvote  ou  Véronique  fe- 
melle :  Linaria  spuria,  Mil!;,  Dict. ,  n.**  i5  ;  Antirrhinum  spw 
rii/m,  Linn*,  Spec, ,  861 ,  Fi.  Dan,,  t.  giS.  Sa  racine,  qui 
est  annuelle,  produit  une  tige  rameuse,  couchée,  longue 
de  six  à  dix  pouces,  garnie  de  feuilles  velues,  ovales,  très- 
entières  ou  bordées  de  quelques  dents  ;  les  inférieures  oppo- 
sées, les  supérieures  alternes.  Les  fleurs  sont  jaunes,  d'on 
violet  foncé  en  leur  lèvre  supérieure  ,  solitaires  dans  les 
aisselles  des  feuilles  sur  des  pédoncules  longs  et  filiformes. 
Cette  plante  est  commune  dans  les  champs.  Elle  passe  pour 
émoUiente  et  résolutive  j  mais  elle  n'est  que  peu  ou  point  en 
usage. 


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498  LIN 

**  Feuilles  entières,  les  inférieures  verticillées 
ou  opposées* 

LiNAiRE  TB&NéE  t  Linoria  triphylla ,  Mill. ,  Dict. ,  n.**  2  ;  Antir' 
rhinum  triphyllum ,  Linn. ,  Spec,  852.  Sa  racine  est  annuelle, 
fibreuse;  elle  produit  une  tige  droite ,  soyvent simple,  glabre, 
haute  de  quatre  à  huit  pouces,  garnie  de  feuilles  ovales, 
lisses,  un  peu  charnues,  d'un  vert  glauque,  disposées  pour  la 
plupart ,  excepté  les  supérieures ,  trob  à  chaque  nœud.  Les 
fleurs  sont  blanches ,  marquées  de  jaune  et  de  bleuâtre,  et 
disposées  en  épi  terminal.  Cette  plante  croit  en  Sicile,  en 
Corse  et  en  Saintonge. 

LiNAïAE  DES  AtFEs:  Linoria  alpina  ^  Decand. ,  FI.  fraoç.,  3, 
p.  690;  Antirrhinum  alpinum,  Linn. ,  Spec,  856;  Jacq. ,  FU 
Aust,,  t.  58.  Sa  racine  est  bisannuelle;  elle  produit  une  tige 
glabre,  couchée  sur  la  terre ,  divisée  dès  sa  base  en  rameaux 
nombreux,  étalés,  longs  de  trois  à  cinq  pouces,  garnis  de 
feuilles  verticillées,  un  peu  charnues,  d'un  vert  glauque; 
les  inférieures  obtuses  et  presque  ovales ,  les  supérieures  lan- 
céolées ou  linéaires.  Les  fleurs,  d'une  belle  couleur  bleue, 
avec  le  palais  d'un  jaune  orangé,  sont  disposées,  au  som- 
met des  rameaux  ,  en  un  épi  court,  serré  et  d'un  aspect  fort 
agréable.  Cette  plante  croît  dans  les  Alpes  et  les  Pyrénées , 
aux  bords  des  torrens  et  dans  les  fentes  des  rochers  humides. 

Ljnaire  a  feuilles  d'origan:  LÀnaria  origanifoliay  Decand., 
H»  fr*9  ^9  P*  409  ;  Antirrhinum  origanifoliunij  Linn. ,  Spee,^  852. 
Sa  racine  est  vivace  ;  elle  produit  une  tige  presque  ligneuse 
k  sa  base,  tortueuse,  divisée  en  plusieurs  rameaux  étalés  et 
même  couchés,  garnis  inférieurement  de  feuilles  opposées, 
ovales-arrondies  ou  quelqueÂ>is  oblongues.  Les  fleurs,  d'un 
rouge  violet,  à  éperon  court,  n'ont  point  la  gorge  de  leur 
corolle  fermée  par  un  palais ,  et  elles  sont  alternes  dans  les 
aisselles  des  feuilles  supérieures.  Cette  espèce  croit  dans  les 
fentes  des  rochers,  dans  les  Alpes  et  les  Pyrénées. 

O0<k  /rouilles  entières,  toutes  alternes. 

LrNAiRE  A  FEUILLES  DE  GENÊT  :  Linariagenistifolia ,  Mill.,  Dict. , 
n.^  14;  Antirrhinum  genistifolium ,  Linn.,  Spec.j  858$  Jacq.» 
FL  Aust,^  t.  244.  Sa  racine,  qui  est  vivace,  donne  naissance 
à  une  ffu  plusieures  tiges  hautes  de  douze  à  dix-huit  pouces , 


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LIN  49» 

droites,  rameuses  dans  leur  partie  supériéuk'e,  glabres  ^ 
ainsi  que  toute •  la  plante;  garnies  de  feuilles  lancéolées, 
d'un  vert  glauque.  Les  fleurs  sont  d'un  beau  jaune,  dispo» 
sées,  dans  le  haut  des  rameaux  ,  en  plusieurs  épis  alongés,  for- 
mfLUt  dans  leur  ensemble  une  panicule  irréguliére  et  effilée. 
Cette  plante  croît  dans  les  lieux  montueux,  en  Finance  et  daiii 
plusieurs  parties  de  TEorope. 

LiNAïaE  COMMUNE  ;  Vulgairement  Linaikg  ,  Lin  sauvage  : 
Unaria  vulgaris,  Mœnch,  M^th.^  §24  ;  Antirrhinum  Linaria, 
•Linn.,  Spec,  858;  Bull.,  Herb.,  t.  25 1.  Sa  racine  est  ram- 
pante, vivace;  elle  produit  une  ou  plusieurs  tiges  ^  ordinaire- 
ment simples ,  hautes  d'un  pied  à  dix-huit  pouces ,  glabres, 
de  même  que  toute  la  plante,  garnies  de  feuilles  linéaires- 
lancéolées,  nombreuses,  sessiles,  d'un  vert  glauque.  Ses 
fleurs  sont  jaunes,  assez  grandes ,  rapprochées  les  unes  des 
autres  en  un  épi  terminal.  Cette  plante  est  commune  sur  les 
bords  des  champs  et  dans  les  terrains  incultes. 

On  rencontre  quelquefois  sur  plusieurs  espèces  de  ce  genre , 
^t  plus  souvent  sur-  la  linaire  commune ,  des  fleurs  diffé- 
rentes de  c^es  qui  sont  propres  à  c€  genre  :  ou  les  individus 
de  cette  sorte  ont  toutes  leurs  fleurs  entièrement  changées, 
ou  Ton  rencontre  de  deux  espèces  de  fleurs  sur  le  même 
pied.^  Linnseus  {Aman,  academ,^  1 ,  p.  55)  a  donné  le  nod^ 
de  P^loriak  cette  singulière  variété,  qui  se  distingue  surtout 
par  sa  corolle  régulière ,  infundibuliforme ,  chargée  à  sa  base 
de  cinq  éperons  subulés ,  et  ayant  son  limbe  à  einq  divisions 
obtuses^  Quoique  la  corolle  soit  monopétale,  elle  ne  porte 
point  les  étamines ,  qui  sont  au  nombre  de  cinq.  Les  graines 
avortent,  et  on  ne  peut  multiplier  la  plante  qu'en  divisant 
les  racines  ou  en  faisant  des  boutures  avec  la  partie  infé> 
rieure  des  tiges.  On  croit  devoir  attribuer  à  des  circonstances 
locales ,  et  particulièi^meht  k  une  trop  grande  abondance  de 
sucs ,  cette  métamoi^hoSe  singulière  de  la  fleur  des  linaires. 

La  linaire  commune  a  une  odeur  un  peu  vireuse  et  nau- 
séabonde ;  sa  saveur  est  amère  et  désagréable  :  elle  a  passé 
autrefois  pour  purgative,  et  surtout  pour  diurétique  et 
résolutive  ;  on  l'employoit  dans  l'hydropisie  et  dans  la  jau- 
nisse. Elle  a  surtout  été  conseillée  à  Textérieur  comme  émoi* 
liente  et  calmante.  Ses  fbuiUes  et  ses  fleurs ,  cuites  dans  Teau 


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SoD  LIN 

ou  dans  le  lait,  penvént  s!appliquer  sur  les  hëmorrhoïdes 
gonflées  et  douloureuses,  et  Fonguent  de  linaire  a  joui  au- 
trefois d'une  grande  réputation  pour  leur  giiérison. 

On  ne  cultive  guère  la  linaire  dans  les  parterres  ;  mais , 
comme  elle  fait  un  assez  joli  effet ,  elle  est  propre  à  orner  les 
bords  des  gazons  dans  les  jardins  paysagers. 

Les  bestiaux  ne  mangent  ni  la  linaire  commune ,  ni  les 
autres  espèces  du  même  genre.  (L.  D.) 

LINARIA.  {Bot,),  Ce  nom  ne  remonte  pas  jusqu'à  Diosco- 
ride  :  on  le  trouve  dans  Tragus ,  Dodoèns ,  Daléchamps , 
pour  désigner  la  linaire  ordinaire ,  que  Mattbiole  et  d'autres 
croient  être  Vosyris  de  Dioscoride,  différent  de  Vosjris  de 
Linnseus,  qui  est  le.casia  poetica  de  Lobel  et  de  Toumefort. 
Le  linaria  étoit  pour  Tournefort  un  genre  assez  nombreux 
en  espèces,  différant  du  muflier,  anlirrhinum ,  par  l'éperon 
de  sa  corolle.  Linnaeus  avoit  cependant  confondu  ensemble 
les  deux  genres ,  qui  ont  été  séparés  de  nouveau  par  Gaertner, 
lequel  ajoute  aux  différences  tirées  de  la  corolle  celle  de 
la  déhiscence  de  la  capsule.  Nous  avons  aussi  fait  cette  sépa- 
ration des  genres ,  et  M.  Desfontaines  a  de  plus  détaché  de 
la.  linaire  ,  sous  le  nom  d^anarrhinum ,  une  espèce ,  linaria 
hellidifolia ,  dont  l'ouverture  de  la  corolle  n'est  pas  fermée 
par  un  mufle. 

Indépendamment  des  vraies  linaires ,  d'autres  plantes  ont 
reçu  le  nom  de  linaria  :%le  chenopodium  scoparia  est  le  linaria 
scoparia  de  C.  Bauhin  ;  le  thesium  linoph^Uum  est  le  linaria 
adulterina  de  Tabemœmontanus  ;  ïepilobium  angustifolium  est 
le  linaria  ruhra  de  Daléchamps  ;  le.  sUUera  passerina  est  le 
linaria  hohyoides  de  Columna;  et  une  variété  du  lin  ordinaire 
est  noiùmée  linaria  quarta  par  Tragus.  Voyez  Linaire.  (  J,  ) 

LINARIA.  {Ornith.)  Ce  nom,  employé  par  Brisson  et  par 
Bechiitein  pour  désigner  les  linottes,  a  été  appliqué  par  M. 
Vieillot  aux  sizerins,  comme  terme  générique.  (Cu.  D.) 

LINCE.  {Mamm.)  Un  des  noms  du  lynx  en  Espagne,  en 
Portugal  et  en  Italie.  (F.  C. ) 

LINCKIA.  {Bot.)  Michéli  et  Adanson  nomment  ainsi  le 
nostoc.  Dillen,  ayant  observé  dans,  cette  planta  une  espèce 
de  tremblement  lorsqu'on  la  touchoit,  lui  donna  le  nom 
de  tremella ,  adopté  ensuite  par  Lip^œus. 


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LÏN      .  ioi. 

Gavanilles^  a  fait  aiKsi  un  genre  Linhia,  que  M*  R*  Brown 
a  réuni  au  persoonia  de  M.  Smith ,  dans  la  famille  des  protéa- 
cées.  (J.) 

LINCKIA.  (Bi^t.)  Ce  genre  de  la  faucille  des  algues,  établi 
par  Michéli,  dédié  par  lui  à  Jean  Linck ,  célèbre  naturaliste, 
pharmacien  a  Leipzig,,  qui  florissoit  au  commencemei\t  du 
i8.*  siècle  ,  est  maintenant  adopté  sous  le  nom  de  Nostach  ou 
Nostochium  (voyez  Nostoc),  parce  qu'il  y  a  un  autre  genre 
Linchia  :  il  a  pour  type  cette  plante  si  singulière ,  le  nostoc , 
dans  laquelle  Michéli  a  reconnu,  que  les  séminules  étoient 
disposées  en  forme  de  chapelet.  On  l'a  confondu  aus^i  avec 
les  tremella*  (  (jEM.  ) 

LINCONE,  Linconia.  (Bot,)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones i  à  fleurs  incomplètes ,  dont  la  famille  naturelle,  n'est 
pas  encore  déterminée  ,  de  la  pentandrU  digynie  de  Lini^seiyis , 
oflrant  pour  caractère  essentiel .-  Un  calice  persistant  (corolle, 
Linn. ),  à  cinq  divisions,  muni  de  quatre  bractées  àsa.base  ; 
cinq  fossettes  creusées  dans  la  base  des  découpures  di^  calice  ; 
cinq  étamines  alternes  avec  les  divisions  du  calice  ;  un  ovaire 
à  demi  inférieur  ;  deux  styles*  Le  fruit  est  une  capsule  à 
deux  loges  monospermes. 

.  LiNCONE  ALOPÉcu&oÏDE  :  Lincoma  alopeeuroides^  Linn.  ;  Herm. , 
Afric. ,  7  ;  Lamrk. ,  EncycU  Arbrisseau  dont  les  rameaux  sont 
peu  nombreux,  inégaux,  un  peu  effîlés,  garnis  d'un  grand 
nombre  de  feuilles  très- caduques,  épar^es,  presque  verti- 
cillées  six  par  six,  luisantes,  linéaires,  trigones,  un  peu 
roides,  longues  de  sept  à  huit  lignes,  munies  sur  leurs  an- 
gles et  à  leur  sommet  de  poils  blancs,  très-fins,  écartés 
les  uns  des  autres.  Les  fleurs  sont  sessiles,  latérales,  for- 
mant, par  leur  ensemble,  un  épi  court,  dense,  sessile, 
rougeàtre,  très-velu;  leur  calice  e&t  urcéolé  à  sa  base,  avec 
les  découpures  scarieuses,  persistantes,  muni  à  l'extérieur  de 
quatre  bractées  opposées  par  paires;  les  fllamens  des  éta-> 
mines  subulés;  les  anthères  sagittées;  l'ovaire  fait  corps  avec 
le  fond  urcéolé  du  calice;  il  est  chargé  de  deux  styles  fili- 
formes, à  stigmates  simples  ;  la  capsule  à  demi  inférieure, 
à  deux  loges,  qui  s'écartent  comme  deux  coques  et  s'ou- 
vrent en  dedans  ;  chaque  loge  renferme  une  semence  lui- 
sante. Cette  plante  croit  aux  lieux  montueux  et  aquatiques 
du  cap  de  Bonne-Espérance. 


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«M  LIN 

Joseph  de  Jussieu  en  a  découvert  une  autre  espèce  au 
Pérou,  linconia  pêrutiana  (Lanik«f  £ncycl.),  très*ramense <, 
offrant  le  port  d'un  clifforlia ,  dont  les  feuilles  sont  sessiles, 
linéaires,  hérissées,  et  presque  vaginales  et  conniventes  à 
leur  base,  disposées  dix  par  dix,  ou  à  peu  près,  en  verti- 
eilles;  les  fleurs  sont  petites,  sessiles,  serrées,  velues,  pres- 
que terminales;  leur  calice  urcéolé,  à  cinq  divinons  droites. 
(PoiB.) 

LINCURIUM.  {Conchyl.)  Il  paroft  que  les  anciens  donnoient 
quelquefois  ce  nom  aux  bélemnites.  (DeB«) 

LINDEM.  {Bot*}  A  Madagascar  on  nomme  ainsi,  suivant 
Rochon ,  un  palmier  à  feuilles  de  scolopendre.  Dans  un  her» 
bier  de  cette  lie ,  donné  par  Poivre,  on  trouve  aussi  sous  le 
nom  de  lindem,  espèce  de  palmier,  un  échantillon  impar- 
fait d*un  arbre  qui  paroît  appartenir  au  genre  Fraugipanier, 
Plumeria,  ayant  quelque  rapport,  par  ses  longues  feuilles, 
avec  le  plumeria  longifolia  de  M*  de  Lamarck.  Il  est  probable 
que  dans  cette  plante  les  feuilles ,  longues  et  étroites  relati* 
vement  à  leur  largeur,  sont  rassemblées  en  tête  au  sommet 
d'une  tige  nue  :  ce  qui  a  pu  lui  donner  Taspeet  d'un  pal- 
mier.  (J.) 

•  LINDERA.  (Bot,)  Nom  donné  par  Adanson  au  ch€erophyî^ 
htm  coloralum  de  Linnseus,  dont  les  involucelles  sont  com« 
posés  de  sept  à  neuf  feuilles ,  au  lieu  de  cinq,  observées  dans 
les  autres  espèces  de  ehœrophyllum,  M.  Thunberg  a  donné, 
dans  la  FL  Japon* ,  un  autre  Lindera,  qui  a  été  adopté.  (  J.) 

LINDÈRE,  Lindera.  {BotJ)  Genre  déplantes  dicotylédones, 
à  fleurs  incomplètes,  dont  la  famille  naturelle  n'est  pas 
encore  déterminée ,  de  Vhexandrie  monogynie  de  Linnœus  ; 
offrant  pour  caractère  essentiel  :  Une  corolle  à  six  pétales; 
point  de  calice;  six  étamines  (insérées  sur  l'ovaire,  Thanh.)] 
lès  anthères  fort  petites  ;  un  ovaire  supérieur  ;  un  style  ; 
deux  stigmates  réfléchis.  Le  fruit  est  une  capsule  à  deux 
loges. 

LiNDÈRE  A  OMBELLES  :  lÀnàera  umhellata^  Thunb. ,  Flor, 
Jup,y  pag.  145,  tab.  21;  Lamk. ,  IlL  gen, ,  tab.  363.  Arbris- 
seau divisé  en  rameatix  lâches,  alternes,  flexneux,  garnis, 
surtout  à  leur  sommet,  de  feuilles  touffues,  pétiolées,  ova- 
les-oblongues,  aiguës,  glabres  en-dessus ,   velues  et  d^mc 


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LIN  5oS 

couleur  pâle  enrdessous^  longue$  d-un  pouce;  les  fleurs  pe* 
tites,  disposées  en  ombelles  simples,  terminales,  solitaires, 
portées  sur  un  pédoncule  un  peu  velu ,  ainsi  ()ue  les  pédi- 
celles;  la  corolle  jaunâtre;  les  pétales  ovales,  obtus,  longs 
d'une  ligne;  les  filanaiens  plus  courts  que  la  corolle ;Tovaire 
glabre,  ovale;  le  style  droit,  un  peu  plus  court  que  là  co-^ 
rolle;  le  fruit  est  une  capsule  à  deux  loges*  Cet  arbrisseau 
a  été  découvert  par  Thunberg  sur  le  mont  Fa-Kona  au 
Japon;  il  fleurit  en  Avril  et  en  Mai.  Les  naturels  du  paya 
font  avec  son  bois  des  pinceaux  souples  avec  lesquels  ils 
se  nettoient /les  dents,  (Poia.) 

LINDëRNIE;  Lindemia,  Linn.  (Bo^)  Genre  de  plantes 
dicotylédones  y  de  la  famille  des  scrophulariée»  y  Juss.,  et  de 
la  didynamie  angiospermie^  Linn. ,  dont  les  principaux  carac- 
tères sont  les  suivans  :  Calice  de  cinq  folioles  linéaires ,  per-; 
aistantes;  corolle  monopétale,  à  deux  lèvres,  dont  la  supé* 
vieiire  très-courte ,  échancrée ,  et  Tinférieure  à  trois  décou-e 
pures  inégales,  celle  du  milieu  un  peu  plus  grande;  quatre 
étamines,  dont  deux,  plus  courtes,  ont  leurs  filamens  termi- 
Béa  par  une  dent  et  les  anthères  presque,  latérales;  un 
ovaire  supère,  ovale,  surmonté  d'un  style  filiforme,  terminé 
par  un  stigmate  éohaneré  ;  une  capsule  à  deux  valves ,  à  deux 
loges,  contenant  des  graines  nombreuses* 

Les  lindernies  sont  de  petites  herbes  annuelles ,  à  feuilles, 
opposées  j  et  à  fleurs  axillairés.  On  en  compte  «ix  espèces^ 
parmi  lesquelles  la  plus  commune  est  la  suivante. 

'LiNDERNiE  FYxiDAiHE  :  Lindemia  pyxidaria,  Linn.,  MarU., 
242  ;  Lam. ,  J//if5f • ,  t.  622  ;  Alsinoides  paludosa,  etc.  ;  Lindemia 
AUat, ,  1 62  ,  t.  1.  Ses  tiges  sont  menues,  couchées,  rameuses, 
glabres.,  comme  toute  la  plante  ;  longues  de  quatre  à  cinq 
pouces,  garnies  de  feuilles  opposées,  ovales.  Les  fleurs  sont 
petites,  purpurines,  pédonculées,  axillairés  et  solitaires. 
Cette  plante  esi^  dit-on,  originaire  de  la  Virginie;  mais  elle 
est  aujourd'hui  aussi  commune  dans  certaines  parties  de  l'Eu- 
rope que  si  elle  étoit  indigène  :  on  la  trouve  dans  les  ma- 
rais et  les  Hebx  aquatiques,  en  Alsace,  en  Bourgogne,  en 
Bretagne;  elle  croit  aussi  en  Piémont  et  en  AUemagne.  (L*  D.) 

Le  Lindernia  japonica,  Thunb.,  ne  doit  point  être  réuni 
à  ce  genre,  d'après  M.  Rob.  Brown;  il  paroit  plutôt  appar- 


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So4     ,  LIN 

tenir  au  Mazus  de  Lourdro,  et  le  lindemia  dianthera  de 
Swartz  est  rangé,  d'après  le  même  auteur,  parmi  les  Herpes- 
tis,  (Voyez  ces  deux  genres.)  Nous  devons  au  même  auteur 
la  connoissance  de  quelques  autres  espèces  de  lindernia  dé- 
€ou vertes  à  la  Nouvelle-Hollande,  telles  que  :  i.**  le  Lindenùa 
alsinoides,  Brown,  T^ov.  HolL,  441 ,  à  tige  droite,  garnie 
à  leur  base  de  feuilles  ovales,  presque  entières,  ou  pour* 
irues  de  quelques  dents  rares;  celles  des  tiges  distantes  ;  les 
florales  très-petites;  le  tube  de  la  corolle  un  peu  plus  long 
que  le  calice.  9.^  Lindemia  scapigera^,  Brown,  /•  e.  :  les 
feuilles  inférieures  sont  larges,  ovales,  presque  entières,  en 
touffe;  celles  des  tiges  rares,  plus  petites;  les  florales  très- 
petites;  le  tube  de  la  corolle  une  fois  plus  long  que. le  ca- 
lice. Dans  le  Lindernia  suhulata^  les  feuilles  sont  linéaires, 
•ubulées ,  entières. 

D'après  M.  de  Jussieu,  il  conviendroit  peut-être  de  réunir 
VamhuUa  aux  lindernia.  M.  de  Lamarck  n'en  forme  qu'un 
seul  genre  avec  les  gratiola,  (Poir.) 

LINDO.  (Ornith.)  Les  oiseaux  du  Paraguay  que  M.  d'Azara 
décrit  sous  ce  nom,  n.*"  92  à  101  ,  sont  des  tangaras.  (Ch.  D.) 

LINDS>£A.  {Bot.)  Genre  de  plantes  de  la  famille  des  fou- 
gères ,  établi  par  Dryander  pour  placer  quelques  fougères 
exotiques  ,  considérées  comme  des  espèces  â'adiantum  par 
Aublet,  Forster,  WiUdenow,  Lamarck,  Swartz;  mais  qui  en 
diffère  par  les  fructifications  formant  des  paquets  ou  sores, 
linéaires,  continus ,  naissant  à  l'extrémité  des  veines,  près 
du  bord  de  la  froiide ,  et  recouverts  par  une  membrane  ou 
indusium  continu ,  qui  s'ouvre  de  dedans  en  dehors. 

Ce  genre,  adopté  par  Smith ,  Swartz,  Willdenow,  Robert 
Brown ,  etc. ,  renferme  environ  vingt  à  vingt-une  espèces 
exotiques,  qu'on  peut  partager  en  quatre  sections,  d'après 
la  forme  des  frondes. 

J.  i.*'  Fronde  simple. 

LiND5i£A  sagittée:  Lînds.  sagiUata,  Dryand. ,  Willd.,  Sp.,By 
p.  430;  Adiantum  sagitta^um ,  AuhL  ,  Gwy,,  2,  tab.  366.  Sts 
frondes  sont  pétiolées ,  entières  ,  sagittées.  Il  croit  à  la 
Guyane,  dans  les  fentes  des  rochers,  dans  les  bois. 


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LIN  So? 

J.  2.  Fronde  ailée. 

L.  LAD^céoLéE  :  L.  lanceolota,  Làbill. ,  Nov*  HolL ,  2  ,  tab.  24?, 
fig»  1.  Ses  frondes  sont  ailées,  à  frondules  lancéolées,  presque 
alternes ,  cunéiformes  à  la  base ,  pointues  et  dentées  à  l'ex- 
trémité. Il  a  été  découvert  par  M.  de  Labillardière  à  la  Nou- 
velle-Hollande ,  au  cap  Van-Diémen. 

J.  3*  Fronde  presque  deux  fois  ailée, 

L.  cuNéiFORME  :  L.  cuneaJta,  Willd. ,  S]p.]pLy  5 ,  p.  423.  Fronde 
ailée  ,  à  frondules  lancéolées ,  alongées  à  la  pointe ,  presque 
ailées;  à  découpures  cunéiformes,  arrondies,  très -entières. 
Cette  fougère  forme  des  touffes  de  huit  à  dix  pouces  de 
hauteur,  dans  les  bois  de  File  de  Bourbon  :  elle  a  été  dé- 
couverte par  M.  Bory  de  Saint-Vincent ,  qui  rapporte  qu'elle 
varie  beaucoup. 

J.  4.  Fronde  deux  fois  ailée. 

N 

.  '  L.  DécoMFOséE  :  L.  àecomjposita ,  Willd.,  Sp.  pL,  5  ,  p.  426. 
Fronde  deux  fois  ailée  ;  frondules  droites ,  à  découpure 
oblongue,  en  forme  de  croissant,  cunéiforme  à  la  base;  la, 
découpure  terminale  lancéolée. .  Cette  fougète ,  d'un  pied  de 
hauteur,  croît  dans  les  Indes  orientales. 

§.  6.  Fronde  presque  irois  fois  ailée. 

L.  DéLiCATE  :  L.  ttnera,  Dryand.,  Act.  Soc.  Linn.  Lond,,  3, 
p.  42 ,  tab..  10.  Sa  fronde  est  presque  trois  fois  ailée  ;  à  dé- 
coupures en  ovale  renversé ,  ou  rhomboïdales  et  incisées. 
Cette  espèce ,  remarquable  par  la  délicatesse  de  son  feuil- 
lage ,  croit  dans  les  îles  Nicobar ,  dans  les  Indes  orientales. 
(  Lem.  ) 

LINÉAIRE.  {lohtkyol.)  Nom  spécifique  d'un  labre  que 
nous  avons  décrit  dans  ce  Dictionnaire ,  tom.  XXV,  pag.  29. 
(H.C.) 

LINÉOLE.  {Omith.)  Cet  oiseau  est  le bouvreuil-bouveron, 
loxia  lineola,  Linn.  (Ch.  D.) 

LINETTE.'  {IchthfoL)  Sur  quelques  parties  des  côtes  de 
France  on  .appelle  ainsi  'la  trigle  hirondelle.  Voyez  Tai6i£. 
(H.C.) 


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5o6  LIW 

LINETTE.  (Ornith.)  C'est,  dans  Belon,  la  linotte  com- 
mune, /ringi7/a  linota^  Gmel.  (Ch.  D.) 

LING.  (Ichth^oL)  Un  des  noms  que  l'on  donne,  dans  le 
Nord,  à  la  morue  longue.  Voyez  Lin617B  et  Lottb.  (H.  G.) 

LINGALINGAHAN.  (Bo«.)  L'arbre  de»  PKiUppines  cité 
sous  ce  nom  par  Camelli  et  Rai,  indiqué  comme  fragile, 
ayant  des  fleurs  à  troi^  pétales,  disposées  en  chatons  axil- 
laires  et  assez  longs,  paroît  être  un  acalypha,  et  probable- 
ment Vacalypha  spiciflora ,  doni  on  a  pris  le  dalice  pour  des 
pétales.  (J.)  ^ 

LÏNGHIROUTS,  VAHON-RANOU.  {BoL)  Flacourt  cite 
sous  ces  noms  une  herbe  de  Madagastar  dont  la  racine  est 
un  oignon  ,  ou  peut  «être  un  gros  tubercule,  et  dont  la  tige , 
garnie  de  belles  fleurs ,  s'élève  au  milieu  d'une  touffe  de 
feuilles.  Il  dit  que  la  racine  râpée  est  un  bon  vermifuge ,  et 
que  les  feuilles  broyées  sont  bonnes  pour  décrasser  les  têtes 
des  enfans.  Cette  plante  paroit  être  une  monocotylédone 
voisine  de  Valoès  ou  de  V agave.  (J«) 

LINGO.  (  Bot,  )  Rochon ,  dans  son  Voyage  à  Madagascar , 
cite  sous  ce  nom  un6  liane  qui  s'élève  en  grimpant  jusqu'au 
sommet  des  plus  grands  arbres,  et  dont  les  Malgaches  em- 
ploient les  feuilles  povr  teindre  le  fil  de  leurs  pagnes  en 
jaune  et  en  rouge.  Parmi  les  plantes  de  la  même  fie  données 
par  Poivre  à  Bernard  de  Jussieu ,  oh  trouve  sous  le  nom  de 
lingo^  bois  à  teindre,  un  arbrisseau  qui  a  l'aspect  d'un 
royoc,  morinda,  et  beaucoup  d'affinité  avec  le  naucUa  citri- 
Jblia  de  M.  de  Lamarck.  C'est  la  même  plante  qui  est  sous 
le  nom  de  vacheria  dans  l'herbier  que  Commerson  a  fait  à 
Madagascar,  et  l'on  peut  croire  que  c'est  aussi  celle  qu^a  in- 
diquée Rochon.  (J.) 

LÏNGOADA.  {IchthjyoL)  Nom  portugais  d'un  pleuronecte  ; 
c'est  le  pleuronectes  macroUpidotus.  Voyez  Flétan.  (H.  C. ) 

LINGOT.  (Chim.)  Dana  les  arts  on  donne  ce  nom  k  un 
prisme  métallique  que  l'on  obtient  en  coulant  de  l'or,  de 
l'argent,  de  l'étain ,  du  plomb,  etc. ,  fondus  dans  des  moules 
appelés  lingotières,  (Ch.) 

LINGOTIËRE.  {Chim.)  Cavité  prismatique  dans  laquelle 
on  coule  un  métal  fondu  pour  en  faire  un  lingot. 

Lorsqu'on  veut  avoir  des  lingots  très-gros ,  tels  que  des  U&- 


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gots  de  fonte ,  on  coule  la  matière  métallique  daiU  des  ca- 
vités creusées  dans  le  sol,  qui  ont  ordinairement  la  forme 
d^un  prisme  triangulaire  dont  Taxe  est  horizontale  Lorsqu'on 
veut  avoir  des  lingots  d'un  moindre  volume ,  on  fait  usage 
de  lingotiires  de  fonte  de  fer,  ou  de  fer.  Dans  les  deux  cas 
les  moules  doivent  avoir  été  parfaitement  desséchés  ;  sans 
cela  Teau ,  en  se  réduisant  en  vapeur  par  la  /ehaleur  du 
métal  qu'on  y  coule ,  projetteroit  celui-ci  au  loin.  On  enduit 
les  lingotiéres  de  fer  d'une  légère  couche  de  suif,  et  si  la 
masse  de  la  lingotière  e$t  considérable  par  rapport  à  celle 
du  lingot ,  il  est  nécessaire  de  la  faire  chauffer  avant  d'y 
verser  le  métal  f  autrement  celui-ci  se  figeroit  trop  rapide- 
ment pour  qu'on  pût  obtenir  un  lingot  bien  homogène  dans 
toutes  BCB  parties.  (Ch.) 

-  LTNGOUM.  (  Bot,  )  Rumph  nomme  ainsi  le  pteroearpus  draco 
de  Linnœus,  espèce  de  sang-de-dragon ,  q.ui  laisse  échapper, 
des  incisions  laites  à  son  écorce ,  un  suc  rouge  comme  du 
sang.  Son  nom  malais  est  lingoo  et  Ungoa,  Rumph  en  distingue 
deux  espèces  ou  variétés ,  dont  la  première  est  le  lingo  de 
Temate ,  le  pattœne  de  Macassar ,  le  nalit  hiri  d'Amboine.  La 
seconde  est  le  lingo^puti  des  Malais,  le  nata'uppur  d'Amboine. 
Cet  arbre  est  employé  dans  ces  divers  pays  pour  fabriquer 
des  meubles ,  plutôt  que  comme  bois  de  charpente.  On  ne  le 
«Confondra  pas  avec  le  lingo  de  Madagascar ,  décrit  dans  un 
autre  article.  (J.) 

LINGOUMBAUD.  (Cruêt.)  L'un  des  noms  du  Homard  en 
Provence  et  en  Languedoc.  (Desm.) 

LINGUA.  (Bot.)  C'est  ainsi  que  Pline  nommoit  la  grande 
douve,  ranunculus  lingua':  plusieurs  autres  plantes  portent 
le  même  nom  avec  un  autre  additionnel.  Ainsi  le  lingua  aviê, 
lingua  pasâeriê ,  lingua  anseris ,  e%t  le  fruit  alôngé  et  comprimé 
du  frêne  ;  le  lingua  passerina  de  Tabernsemontanus  est  le  âtel" 
lera  pasâerina;  le  lingua  eervina  est  la  scolopendre  ;  le  lingua 
major  de  Daléchamps  est  le  senecio  paludosus;  le  lingua  serr 
pentina  de  Césalpin  ou  lingua  vulneraria  de  Cordus  est  Popbio- 
glosse.  (J. ) 

LINGUA-BOVINA  ou  LINGUjE.  {Bot.)  On  trouve,  dans 
Césalpin  et  d'autres  botanistes  de  son  temps,  notre  Langue- 
de-biBvf ,  sorte  de  champignon,  désignée  par  ces  noms.  Voyes 

FiSTULUMA.  (LbM.) 


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5o8  .LIN 

LINGUA'-CERVIN^A,  c'est-à-dire,  Langue  de  cerf.  (Bo/.) 
Ce  nom  a  été  employé  très -anciennement,  et  pendant  long- 
temps, pour  désigner  }a  fougère  scolopendre,  jispleniumsoola-' 
pendrium,  L.,  ou  Scolopendrium  officinarum ,  Sw.,  WiUd.,  etc. , 
dont  la  fronde  a  été  comparée ,  par  sa  forme ,  à  la  langue 
du  cerf.  Gaza,  le  premier,  a  employé  ce  nom  pour  désigner 
le  Scolopendrion  de  Théophraste  ,  qu^il  croyoit  être  la  même 
plante.  Après  lui,  plusieurs  botanistes,  Cordus,  Lonicerus  , 
Césalpin  ,  Fabius  Columna ,  etc. ,  ont  continué  à  désigner 
par  lingua  cervina  la  scolopendre ,  et  deux  autres  espèces  voi- 
sines, les  SeoL  sagittatum  et  hemioriitis.  L'on  croit  aussi  que 
la  phfUitis  de  Dioscoride ,  dont  les  feuilles  avoient  la  forme 
de  celles  de  Toseille ,  étoit  notre  scolopendre ,  ce  qui  paroit 
très -probable. 

La  scolopendre  a  conservé  très- longtemps,  dans  les  phar- 
macies et  chez  les  droguistes,  le  nom  de  Lingua^cervina , 
remplacé  aujourd'hui  par  celui  de  Scolopendre.  Nous  devons 
faire  remarquer  cependant,  et  d'après  Mentzel,  que  le  Un- 
gua^cervina  des  Romains  étoit  pris,  de  son  temps,  pour  le 
pteris  aquilina.  Enfin  ,  nous  voyons  dans  Bauhin.  que  cer- 
tains botanistes  appeloient  le  ceterao ,  scolopendria  ou  scolo^ 
pendrium  :  d'où  il  résulteroît  que  nous  n'appliquons  plus  exac- 
tement ce  dernier  nom. 

Morison ,  puis  Tournefort ,  enfin  Plumier ,  ont  fait  un  genre 
hingua-cervina ^  ayant  pour  base  la  scolopendre^  caractérisé 
par  la  fronde  simple ,  et  les  fructifications  '  en  lignes  paral- 
lèles. Linnaeus  le  réunit  à  son  genre  ApUnium  ;  mais  depuis 
il  en  a  été  retiré  par  Smith  ,  qui  en  fait  son  genre  Scolopen- 
drium,  adopté  par  les  botanistes,  et  qu'il  ne  faut  pas  con- 
fondre avec  le  Scolopendrium  d'Adanson ,  lequel  répond  à 
VAsplenium  de  Li^nseus,  un:peu  modifié.  On  doit  faire  remar- 
quer .ici  que  Plumier  avoit  rapporté  à  son  Lingua  »  cervina 
quantité  de  fougères  qui  n'ont  point  de  rapport  avec  l'es- 
pèce type  du  genre ,  et  qui  maintenant  sont  réparties  dans 
les  genres  Danœa,  Acrostichum^  Meniscium ,  Tamitis ,  PoljpO' 
dium ,  Aspidium  et  Asplenium,  .(  Lem.  ) 

LINGUA  DE  GATO.  {Bot.)  Les  Espagnols  de  Cumana  et 
de  la  Havane  nomment  ainsi  le  theyetia  de  Jacquin.  (J.) 

LINGUA^DI  NOCE  CATTIVA.  {Bot.)  C'est,  dana  MîchéU, 


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LIN  5o9 

le  nom. italien  de.l'OREiLLB  de  noyer  (voyez  ce  mot),  cham- 
pignon mal-faisant  :  il  a  aussi  le  Lingua  di  moro  buona,  qui  est 
bon  à  manger,  et  qu'on  emploie  pour  teindre  les  toiles  en 
jaune.  C'est  un  agaric  qui  croit  sur  le  mûrier.  Mi^hëli  in- 
dique encore  diverses  espèces  de  champignons  nommés  liri' 
gua  en  Italie.  Ainsi  il  a  le  Linguà  dura  ou  Striglia ,  qui  est 
le  Dedalœa  lahyrinthiformis  ;  des  Lingua  caltiya  de  l'olivier , 
des  Lingua  de  chêne ,  etc. ,  qui  se  rapportent  à  diverses 
espèces  de  bolet.  Voyez  nos  articles  Oreilles*  (Lem.) 

LINGUA  SERPENTINA.  {Bot.)  Césalpin  désigne  ainsi  l'o- 
phioglossum  serpentinum ,  espèce  de  fougère  qui  porte  encore 
à  présent  le  nom  de  Langue  de  serpent,  (Lem.) 

LINGUADA.  {Ichthyol.)  En  Portugal  on  appelle  ainsi  le 
pleuronecte  argus.  Voyez  Pleuronecte  et  Turrot.  (H.  G.) 

LINGUARD.  (  Ichthyol.  )  Dans  le  commerce  on  appelle 
ainsi,  la  Lingue.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

LINGUATA.  {IchthyoL)  Nom  italien  de  la  sole.  Voyez 
Pleuronecte  et  Sole.  (H.  C.) 

LINGUATO.  {Ichthjyol.)  Nom  espdjg[nol  de  la  sole.  Voyez 
Pleuronecte  et  Sole,  (H.  C.) 

LINGUATULA.  {Ichthyol.)  A  Rome  on  appelle  ainsi  la 
pôle ,  espèce  de  pleuronecte  de  la  division  dçs  soles.  Voyez 
Pleuronecte  ,  Pôle  et  Sole.  (  H.  G.  ) 

LINGUATULE,  Linguatella.  {Entomoz.)  Frœlich  est  le 
premier  zoologiste  qui  ait  imaginé  ce  nom  générique  pour 
un  ver  intestinal  qu'il  avoit  trouvé  dans  le  poumon  d'un 
lièvre,  à  cause  de  la  ressemblance  de  ce  petit  animal  avec 
une  petite  langue.  Zeder ,  dans  son  Système  d-helminthologie, 
crut  devoir  changer  ce  nom  en  celui  de  polystoma^  en 
supposant  fort  à  tort  que  ce  ver  avoit  plusieurs  bouches- 
M.  Rudolphi,  après  avoir  employé  long-temps  le  nom  pri- 
mitif, ce  qu' avoit  fait  également  M.  de  Lamarck,  crut  devoir 
préférer,  on  ne  sait  trop  pourquoi  ,  la  dénomination  de 
polystome,  en  y  réunissant  une  nouvelle  espèce  queXreutler 
avoit  trouvée  sur  l'homme ,  et  dont  il  avoit  fait  un  genre 
iousle  nom  d^Hexatheridium,  parce  qu'il  avoit  vu  six  pores 
à  son  animal.  Sur  ces  entrefaites ,  M.  de  Laroche ,  qui  ne 
connoissoit  probablement  pas  le  travail  des  zoologistes  alle- 
mands, employa  ce  nom  de  polystome  pour  un  autre  ver 


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fiio  LIN 

très'VQisin,  suivant  nous,   des  sangsues,   comme  nous  le 
verrons  à  Tarlicle  Polystome.  Quoi  qu'il  en  soit,  M.  de  La- 
marck,  adoptant  le  genre  de  M«   de  Laroche,  fut  encore 
confirmé  dans  sa  première  manière  de  voir ,  et  conserva  tou- 
jours le  nom  de  linguatelle  pour  le  ver  de  Frœlich  ;  et  ce^ 
pendant  il  adopta  le  genre  Tétragule,  établi  par   M.   Bosc 
pour  une  véritable  espèce  de   linguatelle  ,  car  Je  ne  vois 
pas  qu'elle  diffère    en    rien    de  la   linguatule   de  Frœlich. 
M.  Cuvier  sentit  bien ,  et  avec  raison ,  les  grands  rapports 
qu'il  y  a  entre  ce  ver ,  le  prionoderme  de  Rudolphi ,  quel- 
ques espèces  de  polystomes  de  ce  même  zoologiste ,  et  même 
le  genre  Tétragule  de  M.  Bosc  :  aussi  supprima-t-il  le  nom 
de  linguatule  et  adbpta-t«il  celui  de  prionoderme  ;  et  cepen- 
dant il  conserva  le  genre  Polystome  de  Zeder,  en  n*y  ran<> 
géant  pas ,  il  est  vrai ,  l'espèce  qui  avoit  servi  à  l'établisse- 
ment du  genre.  M.  de  Humboldt  avoit  aussi ,  de  son  côté , 
sans  le  savoir ,  établi  un  genre  de  vers  intestinaux  qui  a  les 
plus  grands  rapports  avec  les  linguatelles,  sous  la  dénomina«- 
tion  de  porocéphale.    Malgré  cela ,  M.  Rudolphi ,  dans  son 
Synopsis ,  n'a  pas  cru  devoir  revenir  au  nom  primitif  de  ce 
petit  groupe  ;  il  lui  donne  au  contraire  celui  de  pentastome . 
réservant  celui  de  polystome  k  l'hexatheridium  de  Trentler,  À 
son  polysfoma  integerrimum  ;  et  c'est  le  polystome  &e  M.  de 
Laroche.  Comme  cette  dénomination  de  polystome  ou  de 
pentastome  est  erronée ,  puisqu'elle  pourroit  faire  croire  à 
tort  que  ces  animaux  ont  cinq  bouches;  comme  il  y  a  une 
énorme  confusion  dans  son  emploi ,   et    qu'enfin    elle    n'a 
pas  la  priorité,  nous  suivrons  l'exemple  de  M.  de  Lamarck, 
et  sous  le  titre  de  linguatelle  nous  entendons  un  genre  de 
vers  intestinaux  que  nous  caractérisons  ainsi  :  Corps  alongé , 
déprimé,  plus  large  en  avant  qu'en  arrière,  et  traversé  par 
un  grand  nombre  de  rides  régulières,  qui  le  rendent  comme 
articulé;  bouche  inférieure,  ronde,  accompagnée  en  dehors 
de  deux  paires  de  crochets  rétractiles;  l'orifice  des  organes 
de  la  génération  à  la  partie  postérieure ,  ainsi  que  celui  de 
l'anus,  s'il  y  en  a.  L'organisation  de  ces  animaux  n'est  connue 
que  d'après  ce  que  dit  M.  Cuvier  de  la  linguatelle  taenioïdec 
le  canal  intestinal  est  droit;  près  de  la  bouche  sont  deux 
canaux ,  comme  dans  les  éQhiqorhynques  ;  les  oviductes  sont 
longs  et  entortillés. 


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LIN  Sir 

Les  espèces  qui  appartiennent  indubitablement  à  ce  genre , 
sont  les  suivantes. 

I  .^  La  L.  DENTELEE  ;  L.  senrota ,  Frœlich.  Le  corps  plan , 
subelliptîque ,  élargi  et  ,un  peu  plus  épais  en  avant ,  plus 
étroit  et  mince  en  arrière  ;  de  deux  lignes  de  long  sur  trois 
quarts  de  ligne  de  largeur  en  avant  et  d'une  demi-ligne  en 
arrière. 

II  faut  rapporter  à  cette  espèce,  qui  a  été  trouvée  pour 
la  première  fois  par  Frœlick  dans,  la  substance  du  poumon 
d'un  lièvre  ,^  le  petit  ver  dont  M.  Bosc  a  fait  un  genre  sous 
ie  nom  de  tétragule  dans  le  Bulletin  de  la  société  philoma- 
tique,  et  que  M.  LegaUois  avoit  observé  dans  le  poumon 
d'un  cochon  dinde;  il  paroît  cependant  encore  que  ce  ver 
étoit  même  plus  petit  que  celui  de  Frœlich.  M.  Rudolphi 
en  fait  une  espèce  distincte  sous  le  nom  de  Polyst.  emargi' 
natum» 

aj^  La,  L.  denticulée  ;  L.  derUiculata ,  Rudolphi ,  Entoz, , 
tab.  12,  fig«  7.  Corps  déprimé,  plus  convexe  en-dessus  qu'en- 
dessous;  élargi  en  avant,  terminé  en  pointe  assez  fine  en 
arrière  :  une  ligne  et  demie  à  quatre  lignes  de  longueur  sur 
un  quart  ou  un  tiers  de  ligne  de  large. 

Cette  espèce,  qui  a  été  trouvée  à  la  superficie  du  foie 
d'un  bouc  et  d'une  chèvre  américaine ,  difiere-t-elle  de  la 
précédente  autrement  que  par  la  forme  du  corps  un  peu 
moins  déprimé  et  plus  pointu  en  arrière? 

3.**  La  L.  TiENioïoE,'  L.  tœnioidesj  Rudolphi,  Entoz,,  iah,  12  , 
fig.*8  —  12  ;  Taenia  lancéolé  de  Chabert.  Corps  déprimé, 
oblong,  plus  étroit  en  arrière,  à  plis  transversaux  nus,  ce 
qui  rend  les  côtes  crénelées ,  mais  sans  denticules  sur  leurs 
bords. 

Cette  espèce  est  bien  distincte  par  Tabsence  des  denticules^ 
mais  en  outre  par  sa  taille  ;  elle  a  en  effet  cinq  pouces  de 
long  sur  trois  ou  quatre  lignes  de  largeur  en  avant.  Elle  se 
trouve  dans  les  sinus  frontaux  du  cheval  et  du  chien  ;  mais 
il  paroi t  qu'elle  n'occasionne  aucun  accident. 

4.*"  La  L.  A  trompe;  L,  probostfidea.,  Humboldt,  Obs.  zooL, 
pi.  26.  Cette  espèce  est  le  type  du  genre  Porocéphale  de 
M.  de  Humboldt.  Son  corps  est  un  peu  en  massue,  inarti- 
culé, et  .sous  une  trompe  terminale,  contractile,  ^ont  cinq 


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«1^  LIN 

crochets  rétractiles  et  roussàtres.  Elle  a  été  trouvée  dans  un 

serpent  à  sonnettes. 

M.  de  Lamarck  regarde  encore  comme  appartenant  à  ce 
genre,  ainsi  que  Ta  fait  anciennement  M.  Rudolphi  ^  les 
Pofystoma  inlegerrimum  et  venarum  ;  mais  à  tort  :  ce  sont  des 
animaux  de  la  famille  des  sangsues^  du  vaème  genre  que  le 
polystome  de  M.  \de  Laroche  ;  peut-être  même  le  dernier 
n'est-il  qu'une  espèce  de  planaire,  comme  le -fait  justement 
observer  M.  de  Lamarck.  Quant  au  polystoma  pinguicola  de 
Zeder  et  de  Rudolphi ,  dont  M.  de  Lamarck  fait  sa  linguatule 
des  ovaires ,  elle  est  aussi  très-probablement  du  même  genre. 
Voyez  Polystome  et  Prionoderme.  (De  B.) 

LINGUE.  {lohthyoL)  Nom  d'une  espèce  de  Lotte.  Voyez 
ce  mot.  (H.  C.) 

LINGUËLLE,  LinguelUu  {Malacoz*)  Dans  un  mémoire  sur 
les  animaux  mollusques  de  l'ordre  des  inférobranches,  dont 
un  extrait  a  été  publié  dans  le  BuUetija  de  la  société  phi- 
lomatique,  M.  de  Blainville  a  établi  le  genre  Lingu elle  pour 
une  petite  espèce  de  mollusques  .voisine  des  phyllidies,  et 
qui  cependant  en  diffère  notablement.  Les  caractères  de 
ce  genre  sont  :  Corps  nu ,  ovale  ,•  très-déprimé ,  linguiforme» 
le  manteau  débordant  le  pied  de  toutes  parts,  si  ce  n'est 
antérieurement ,  où  la  tête  est  à  découvert  et  pourvue  de 
deux  paires  de  tentacules,  dont  une  supérieure  et  l'autre 
labiale;  les  organes  de  la  respiration,  en  forme  de  lamelles 
obliques,  n'occupant  que  les  deux  .tiers  postérieurs  du  re- 
bord inférieur  du  manteau;  l'anus  inférieur  et  situé  .au 
tiers  postérieur  du  c6té  droit;  l'orifice  des  organes  de  la 
génération  dans  le  même  tubercule  au  tiers  antérieur  du 
même  c6té.  Ce  petit  genre  ne  comprend  qu'une  seule  es- 
pèce, que  M.  de  Blainville  nomme  la  Linguelle  d'Elfort, 
Linguella  Elfortiana  :  elle  a  été  observée  dans  la  collection 
du  Muséum  britannique ,  grâce  à  la  complaisance  de  M.  le 
docteur  Leach.  Son  corps ,  d'un  pouce  et  demi  de  long  en- 
viron, est  ovale,  très-déprimé,  surtout  en  arrière,  car  en 
avant  il  est  beaucoup  plus  épais;  le  dos  est  eutièreme'ht 
lisse  et  peu  bombé;  le  ventre  est  occupé  par  un.  large  dis- 
que musculaire,  excavé  en  avant,  à  bords  minces  et  débor- 
dant beaucoup  son  pédicule,  mais  en. totalité  dépassé  lui- 


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•     LIN  5'3 

iBénle  par  les  bords  du  manteau  :  c'est  sous  la  parîSe  saiU 
lante  de  ce  manteau   que  sont  les  branchies  forihée»  par 
une  sérié  de  petites  lamelles  placées  de  champ ,  et  fort' obli- 
quement,  d'avant  en  arriére  et  de  dedans  en  dehcrrs,  ce 
qui  fait  assez  bien  ressembler   cette  partie- au  dessous  du 
chapeau  d'un  charopigaon.  Cette  série  de  lames  branchiales 
ne  commence  qu'au  tiers  antérieur  du  rebord  du  manteau , 
ce  qui  établit  déjà  une  différence  avec  les  phyllidies ,  dans 
lesquelles  elles  font  presque  tout  le  tour  du  corps.  Dans  le 
sillon  assez  profond  qui  sépare  le  pied  du  manteau ,  se  voit 
en  outre  à  droite  et  en  avant,  à  Tendroit  où  commence  la- 
série  branchiale,  un  oflfice  d'où  sort  une  verge  filiforme 
fort  aloogée;  plus  en  arriére,  au  tiers  postérieur  du  même 
sillon,  se  trouve  une  autre  ouverture,  percée  dans  une  pa^ 
pille  saillante ,  et  qui  est  indubitablement  l'anus.  C'est  en* 
eore  une  différence  notable  avec  les  phyllidies,  dont  l'anus 
est  percé  à  la  partie  postérieure  et  médiane  du  dos,  presque 
comme  dans  les  doris.  Mais  une  plus  grande  différence  en- 
core est  dans  la  forme  de  la  tête  :  elle  est  en  effet  très-* 
grosse,  bombée  en-dessus,  limitée  par  une  ligne  demi-cir- 
culaire en  avant,  et  coupée  obliquement  jusqu'à  la  bouche; 
elle  saillit  entre  le  pied  et  le  manteau ,  comme  si  elle  avoit 
été  poussée  en  dehors,  celui-ci  s'arrétant  à  sa  partie  supé<* 
rieure  et  n'adhérant  que  dans  la  ligne  médiane.  Au  point  de 
terminaison  du  manteau  en-dessus  est,  de  chaque  côté,  un 
tentacule    court,   cylindrique,    creux   à  son   extrémité    et 
comme  pédicule;  l'espèce  de  front  qui  le  porte  se  termine 
de  chaque  côté  par  une  sorte  de  barbillon  ou  de  tentacule 
pointu,  d'abord  comprimé,  puis  conique,  qui  est  le  tentacule 
labial.  Enfin,  au-dessous  de  cette  espèce  de  front  se  voit  la 
masse  labiale ,  qui  est  trésrsaillante  ;  elle  est  composée  supé- 
rieurement d'une  lèvre  épaisse,  bombée  dans  la  ligne  mé- 
diane,   dentelée  finement    à   son    bord   buccal   et  comme 
festonnée  au  bord  postérieur  de  sa  partie  latérale  externe , 
qui  se  prolonge  un  peu  à   la  htae  des  appendices  labiaux. 
Enfin ,  la  bouche  ovalaire  transversale  est  percée  ^u-dessous 
de  cette  espèce  de  lèvre;  elle- offre  de  gros  plis  convergens. 
On  ignore  s'il  existe  une  mâchoire,  mais  cela  est  fort  pro- 
bable :  on  ne  connott  rien  non  plus  sur  l'organisation  inté- 
26,  33 


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5i4  LIN 

TÎeure  de  cette  espèce  de  mollusque ,  ni  sur  la  mer  dotit 
elle  vient.  (Db  B.) 

.  LINGUISUGES.  {Entom.)  Nom  proposé  par  M*  Latreille 
(Hist.  nat.  des  insectes,  tom.  2,  p.  107). pour  être  appliqué 
aux  hyménoptères  dont  la  lèvre  inférieure  est  terminée  par 
une  partie  aplatie  en  forme  de  langue.  (  Dbsm/) 
,  LINGULACA.  (lehtkjoL)   Ce  mot,    dans  Plaute,   paroit 
désigner  la  sol«.  Voyez  Plburonecte  ei  Sole.  (H.  C.) 
LINGULACA.  {Orniih.)  Voyex  Glotws.  (Ch.  D.) 
LlNGULË,  tinguU*  (Malaeoz*)  Genre  de  mollusques  acépha- 
les bivalves  «  fiDrmant,  avec  un  petit  nombre  d'autres  genres, 
le  passage  des  derniers  genres  de  Céphalés^les  patelles)  aux 
premiers  de  la  classe  des  Aqéphalés  (lesostracés).  Linnâeus, 
qui  n'avoit  vu  qu'une,  valve  de  la  coquille ,  n'y  trouvant  ni 
cbarnière  ni  aucun  indice  de  ligament,  la  plaça  dans  le 
genre  Patelle  sous  le  nom  de  P.  unguis»  D'après  ce  que  dit 
M»  G«  Cuvier ,  Rumpl^  et  Favanne  paraissent  l'avoir  regardé 
comme  le  bouclier  d'une  espèce  de  liinace  $    et  cependant 
on  tfouvC'  que  ce  dernier  avoit  figuré  la  coquille  compote 
avec  son  pédicule  parmi  les  glands  de  mer/pl.  49,  fig.  C  1  : 
elle  avoit  également  été  figurée  complète  par  Séba,  t.  III, 
pi.  16)  n°  4,  et  placée  de  même  avec  les  anatifes.  Chem* 
nitz  en  fit  une  espèce  de  jambonneau  ,  sous  le  nom  de  finua 
vnguis  ;  Gmelin ,  malgré  eela ,  en  fît  tpui^iurs  une  patelle.  Ë»fin 
Bruguière  se  proposoit  d'en  faire  un  genre  particulier  dans 
l'Encyclopédie  méthodique  ;  mais ,  1^  mort  Tâyant  empêché  de 
continuer  son  ouvrage,  c'est  M.  de  Lamarck  qui,  le  premier, 
A  caractérisé  ce  genre , .  d'après  la  coquille  du  moins ,  car 
la  première  connoissanoe  de  l'animal  est  due  à  M.  G.  Cuvier. 
Il  en  a  donné  une  description  extérieure  et  intérieure,  mal- 
heureusement encore  incomplète ,  dans  un  Mémoire  inséré 
dans  le  1. 1.^',  p.  69 ,  des  Annales  du  Muséum.  J-ai  eu  l'occa- 
sion d'observer  aussi  un  individu  bien  conservé  de  ce  genre 
dans  la  eolleetion  du  Muséum  britannique  ;  mais  je  n'ai  pas 
pu  en  faire  l'x^patomie.   La  description  que  je  vais  donner, 
^st  tirée  de  mes  propres  observations;  elle  diffère  en  plusieurs 
poii^ts  de  celle,  de  M.  Cuvier.  J'aurai  soin  d'en  avertir,  afin 
qu'un  nouvel  observateur  puisse  s'assurer  de  la  vérité. 
Le  corps  de  l'animal  a  tqu^à^falt  la  forme  de  la  coquille. 


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c'esi-à-dîré  qu'il  ressembît?  assez  bieii  à  un  grand  ongle, 
pointu  à  une  extrémité  et ,  au  coûtraire  ,  éta^é  à  l'autre , 
qui  est  presque  droite,  avec  une  poiht^  courte,  ôbtbse  et 
inédiane. 

La  coqulUe  est  mëdîoèrèmtiit  creusé ,  él  A'fest  pour  aîns! 
ditie  courbée  que  dans  lé  éens  de  sa  largétii*;  du  ttÉte,  elle 
est  formée,  comme  toutes  les  àùtfes  coquilles,  pa#  coticheé 
imbriquées  de  la  pointe  à  là  base  ;  rejtii*éhiiéé  de  chaque 
couche  ou  strie  d'accroissement  est  d'autant  plus  large  et 
occupe  d'autant  plu^  dé  l'étendue  de  la  feoqUille,  qu'on  se 
l'approche  davantage  du  bord  libre,  où  les  stries  parbîssent 
presque  droites. 

Les  deux  valves  ne  sont  pas  complètement  similaires  y  ei 
doivent  être  divisées  en  supérieure  tt  en  inférieure. 

La  supérieure  diffère  dé  rinférieiire  en  ce  c^ue ,  Vers  son 
inilieu,  elle  offre  un  birui-relet  ihternè  assez  long^  et  assei 
Saillant,  qui  correspond  à  une  excaVâtioft  de  celle-ci}  à  s4 
Base  sont  deux  impression^  musculaires.  On  voit  en  outré 
qn'elle  t$i  disposée,  à  son  ektt^éknîté  élargie,  de  matiié^e  à  in- 
diquer un  peu  la  ditision  éh  trois  dé  certaines  espèces  dé  té- 
iȎbratules. 

'  L'inférieure ,  nu  pett  plui  gramle,  plus  pointue  en  atrlère , 
donne  es^niiellement  attache  au  tube  ou  ligament  danh  une 
jietite  fossette  clreusée  à  ia  face  interne  ;  les  impressions  mus* 
eulaires  sont  du  reste  assez  semblables  et  disposées  de  même. 

Le  tube  est  fort  élastique,  comme  transparent,  strié  tràns- 
t-ersalèmenè  dans  toute  son  étendue  ;  il  adhère  à  là  valve 
inférieure  par  une  partie  plus  mince.  Il  est  ci*eux  dans 
toute  sa  lotigueur,  et  se  termine  infé^ieureriicnt  pai*  utié 
*orte  d'élargissemeht  qui  va  ensuite  en  pointe  et  cjui  n'esf 
pa$  creuit.  Il  contient  dans  son  Intérieur  an  corps  mou ,  pul-^ 
peux,  de  ihémé  forme  que  lui.  C'est  évidemment  l'analogue 
du  lîgauieiit  des  coquilles  bivalves.  Est-il  contf*actîle  ?  c*es£ 
eé  qui  me  patott  probable. 

Il  y  rf  un  bjrssus  considérable ,  de?  la  même  st^ucftif é  que 
celui  des  jambonneaux  et  des  moules;  aussi,  quoiqtie  )e  n'eiii 
sois  pas  {absolument  certain ,  il  m'a  paru  provenir  dés  mus- 
cles adducteurs ,  et  non  du  tube. 

Le  corps  de  l'animal  remplit  exactement  les  dtfax  valves 


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»6  LIN 

de  la  èoquille  que  nous  venons ^de -décrire,  et  est  placé  de 
manière  que  des  deux  valves  l'une  -  correspond  au  dos  et 
l'autre  au  ventre  de  Tanimal.  .       , 

Vu  en -dessus,  le  corps  offre  une  cavité  postérieure  ou 
viscérale,  couverte  d'une  membrane  fort  mince,  transpa- 
rente ,  qui'  naît  de  tout  le.  contour  musculaire  ou  bord.du 
manteau;  en  l'enlevant  du  dos,  ou  la  soulevant,  on  aperçoit 
une  sorte  de  figure  régulière,  antérieure,  entourée  de  lames 
branchiales,  à  la  partie  où  les  muscles  traversent  :  il  y  en 
a  u^e  tout-à-fait  semblable  de  l'autre  côté. 

Le  corps  proprement  dit  est  compris  entre  deux  lames 
cutanées  formant  le  manteau,  dont  toute  la  circonférence, 
plus  épaisse,  plus  évidemment  musculaire,  ne  m'a  offert  aucune 
trace  de  papilles  ou  tentacules.  Sur  Tindividu  observé  par. 
M.  Cuvier,  le  bord  du  manteau  étoit  garni. tout  autour  de 
petits  cils  fins,  courts,  serrés  et  bien  égaux  :  cette  membrane 
est  fort  mince  et  tout-à-fait  adhérente  sur  la  m^sse  des  vis- 
cères qu'elle  laisse  apercevoir,  c'est-à-dire,  dans  presque 
toute  la  moitié  postérieure  du  corps  ;  les  bords  seuls  sont 
libres,. mais  fort  peu  profondément.  C'est  dans  toute  cette 
moitié  postérieure  que  sont  les  faisceaux  de  fibres  muscu- 
laires qui  passent  d'une  valve  à  l'autre,  et  qui  sont  au  nom- 
bre de  cinq,  bien  symétriquemeiit  disposés  :  Tun  impair, 
postérieur,  médian ,  le  plus  gros  de.  tous,  occupe  presque 
l'extrémité  de  chaque  valve  ;•  les  quatre,  autres  sont  pairs.  Les 
deux  premiers,  plus  antérieurs  etplus  rapprochés  de  la  ligne 
médiane,  séparent  la  cavité  viscérale  de  celle  que  nous 
allons  voir  tout  à  l'heure  être  branchiale ,  tentaculaire  ou  an- 
térieure. C'est  de  l-un  de  ces  faisceaux  musculaires  que  j'ai 
vu  probablement  naître  le  grand  byssus  dont  il  a  été  parlé 
plus  haut;  tandis  que  de  Tautre  il  sortoit  aussi  des  fibres 
musculaires,  mais  qui  étoient  plus  grosses,  plus  courtes,  et 
dont  j'ignore  la  terminaison  :  l'autre  paire  de  muscles  est 
tout^à-fait  latérale,  plus  étroite,  mais  plus  longue,, et  se  pro- 
longe assez  pour  tendre  à  atteindre  à  lu  postérieure,  en  sorte 
que,  dans  tout  l'ensemble  de  ces  muscles^  il  est  possible  de 
voir  une  sorte  de  fer  à  cheval,  mais  qui  seroit  fort  resserré 
en  avant. 

Au-delà  de  la  première  paire  de  muscles,  les  lobes  du 


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LIN  S-17 

manteau,  l'un  supérieur  et  Vautre  inférieur,  bien  parfaite- 
ment symétriques,  et  qui  m'ont  paru  tout-à-fait  semblables 
entre  eux,  sont  entièrement  libres  ou  flottans  jusqu'à  leur 
adhérence  au  tronc;  leur  forme  est  tout-à-fait  celle  de  Tex» 
tréniité  de  la  coquille.  Leur  face  externe  ne  m'a  paru  rien 
offrir  de  remarquable;  mais  à  l'interne  j'ai  vu,  d'une  ma- 
nière manifeste,  du  moins  au  lobe  supérieur,  une  disposî* 
tion<  évidemment  branchiale  :  d'une  sorte  de  pointe  triangu- 
laire,  mousse,  dont  le  sommet  est  en. avant,  partent  ea 
^'irradiant  les  vaisseaux  qui  tapissent  toute  la  membrane  et 
qui  sont  très-fins.  M.  Cuvier  a  vu  la  disposition  des  brancfaieà 
d'une  manière  un  peu  différente.  D'abord  il  en  admet  sur 
chaque  lobe  :  «  Sur  chacun,  dit-il,  on  volt  deux  vaisseaux 
«  artériels  venant  de  l'intérieur  du  corps,  et  formant  l'ua 
«  avec  l'autre  une  figure  de  V;  chacun  d'eux  donne  de  son 
^- bord,  externe  des  vaisseaux  tous  parallèles,  qui  forment 
«  une  belle  figure  de  peigne  sur  la  surface  interne  du  lobe: 
«  dans  les  intervalles  des  premiers,  il  en. revient  d'autres 
«  qui  entrent  dans  un  vaisseau  veineux  parallèle  au  vais^ 
«  seau  artériel.  * 

En  soulevant  cette  partie  importante  du  manteau  d'avant 
en  arrière,  on  trouVe  la  bouche  et  l'appareil  tentaculaire. 

La  bouche  est  très-petite,  mais  bien  visible,  transversale 
et  à  l'extrémité  d'une  sorte  de  pointe  ou  de  mamelon  aplati, 
qui  proémîne  entre  les  deux  tentacules  ou  bras  :  elle  est  trè&* 
visible  en-dessus,  mais  en-dessous  elle  est  cachée  par  une 
petite  membrane  transversale. 

11  y  a  réellement  quatre  ientaeuks  :  la  première  paire, 
beaucoup  plus  grande,  naît  de  chaque  côté  de  la  paire  la- 
térale des  muscles  ;  chacun  est  formé  d'une  partie  principale , 
fort  longue,  conique,  comprimée,  comme  cirreuse,  mais 
nullement  articulée,  et  qui  est  garnie  dans  tout  son  bord 
externe  d'une  série  de  filets  ou  barbules,  décroissant  de 
longueur  et  de  grosseur  de  la  base,  au  sommet*  Ce  sont  les 
organes  que  l'on  nomme  les  bras,  d^où  l'on  a  tiré  la  déno* 
mination  de  braehiopadeê.  L'autre  paire  de  tentacules  est 
beaucoup  moins  grande ,  et  surtout  moins  évidente  ;  chacuD 
part  de  la  pointé  o&  ae  trouve  la  bouche ,  au-dessus  d'elle  ^ 
fe  recourbe  en  del^on  du  grand ,  presque  coUé  contre  lui» 


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5i»  LIN 

et  va  ensuite  'former  les  barbules  que  Ton  voit  à  la  hase  antë^ 
rieure  de  celui-ci. 

Dans  ces  organes  je  vois  les  tentacules  ordinaires  des 
mollusques  gastéropodes,  et  en  même  temps  ceux  que  j*ai 
nommés  buccaux,  mais  qui  commencent  à  prendra  cette  forme 
particulière,  comme  vasculaire,  qui  se  trouve  dans  tous  les 
lamellibranches. 

J'ai  encore  observé  dans  cette  sorte  de  cavité  antérieure 
deux  orifices  qui  se  trouvent  symétriquement  placés  4  U  face 
inférieure  du  lobe  supérieur,  en  avant  delà  bouche.,  et  même 
des  tentacules  ou  lèvres  supérieures.  Ces  deux  orifices  m'ont 
paru  similaires ,  Vuu  à  droite  et  l'autre  à  gauche  d'une  espèce 
de  canal  médian.  Je  ne  serois  pas  éloigné  de  penser  que  ces 
orifices  sont  la  terminaison  des  organes  de  la  génération,  qui 
accompagnent  très-^ probablement  celle  du  eanal  intestinal; 
mais  c'est  ce  que  je  ne  voudrois  pas  assumer,  parce  que,  sur 
l'individu  unique  que  possède  la  colleetion  du  Muséum  bri^ 
tannique,  il  m'a  été  impossible  d'essayer  même  d'en  faire 
une  anatomie,  quelque  superficielle  qu'elle  £tiU 

Voici  le  peu  que  j'ai  vu  dans  la  cavité  viscérale ,  plutôt  à 
travers  la  membrane  qui  la  forme ,  qu'autrement.  De  chaaue 
côté ,  en  dehors  d'une  masse  granuleuse  qui  occupe  tout  Tin* 
tervalle  des  muscies,  se  voit,  de  la  pointe  de  la  coquille  à  la 
terminaison  de  la  paire  de  muscles  externes,  un  corps  gé* 
latineux,  assez  considérable,  épais,  caché  à  droite  et  à  gauche 
dans  un  repli  de  la  branckie  :  ce  sont  probablement  les  ovaires  ; 
mais  je  n'en  connois  nullement  la  terminaison  ni  la  con«> 
nexion  avec  les  autres  orgaties^ 

J'ai  pu  observer  en  outre  un  autre  organe,  beaucoup  plus 
petit,  placé  du  côté  droit  :  il  est  £ormé  d'espèces  de  petits 
feuillets  joints  par  un  pédicule  commun  et  longitudinal  Est- 
ce  encore  un  organe  de  l'appareil  de  la  génération  P 

Enfin ,  le  pesta  de  la  cavité  viacérale  est  rempli  par  une 
masse  subdivisée- on  deux,  et  comme  eompo«ée  de  grains,  qui 
est  très-probablement  le  foie ,  et  à  un  dea  eôtéa  de  laquelle  se 
trouve  une  partie  du  cariai  intestinal,  peut-être  le  rectum, 
dont  je  n'ai  pas  va  ia  terminaison* 

Je  crois  que  le  coeur  est  placé  au  mMieu  de  Ia  partie  an  té* 
rieure  de  la  iimsse  aAtérieure  de«iviscci«a>  îiÉunédiatemeat  en 


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UN  <6i9 

arrière  dç  la  paire  des  muscles  médiatis;  je  crpisméme  en  avoif 
vu  sortir  une  sorte  d'artère  aorte  médiane,  qui  se  porte  effectif 
vement  d-avanten  arrière,  au  milieu  9  pour  ainsi  dire ,  du  foie, 

A  ce  que  je  viens  de  dire  d'après  mes  propres  observai 
tiens ,  je  vais  joindre  quelques  détails  anatomiques , .  ex- 
traits du  Mémoire  de  M.  Cuvier.  La  bouche  ne  contient  ni 
dents  ni  renflement  lingual.  Le  canal  intestinal  est  formé  par 
un  simple  tube ,  sans  renflement  stomachal  ;  de  la.  bouche 
il  se  rend  directement  vers  le  sommet  postérieur  d€$  valves  , 
où  il  fait  un  repli,  revient  un  peu  sur  lui-même,  fait,  ujji 
arc  de  cercle,  un  second  repli  en  avant,  et  se  porte  sur  le 
côté,  où  il  s*ouvre  au  dehors,  en  faisant  une  petite  saillie  es 
cône  tronqué  entre  les  lobes  du  maQteau«  De  chaque  côté 
de  Fûesophage  est  une  masse  ronde  assez  compacte,  que  M% 
Cuvier  pense  pouvoir  être  des  glandes  salivaires  ;^  mais  il  n'ose 
Taffirmer,  Une  autre  masse,  plus  considérable,  divisée  en 
lobes  et  lobules ,  remplit  tous  les  intervalles  des  muscles  et 
des  circonvolutions,  de  Tintostin  ;  sa  couleur  est  d'un  jaune 
orangé  :  c'est  probablement  le  foie. 

Nous  avons  vu  plus  haut  que  M.  Cuvier  admet  quUl  y  a 
une  lame  branchiale  divisée  en  deux  branches  poar  chaque 
lobe  du  manteau»  suivant  lui,  les  deux  veines  branchiales 
du  même  côté,  c'est-à  dire  celui  d'un  lobe  et  celui  qui  lui 
est  opposé  dans  l'autre  lobe ,  entrent  dans  un  cœur  particu*< 
lier,  en  sorte  qu'il  y  auroit  deux  cœurs,  Tun  k  droite  et 
l'autre  à  gauche.  Ils  sont  très* comprimés  et  de  forme  demi- 
elliptique;  leur  grandeur  est  asseï  considérable  •-  on  remarque 
dans  leur  intérieur,  qui  est  teint  d'un  violet  noirâtre,  dea 
rides  ou  colonnes  oharnues»  Les  principales  branches  qui 
sortent  de  ces  cœurs,  se  distribuent  d'abord  dana  le  foie. 

D'après  ce  que  j'ai  vu,  et  d'après  l'analogie,  ye  sereis  assea. 
porté  à  penser  que  ce  que  M*  Cuvier  nomme  ici  des  cœurs, 
ne  sont  que  des  oreillettes,  une  à  droite  et  l'autre  à  gauche  * 
et  que  ces  oreillettes  s'ouvrent  dans  un  ventricule  unique 
situé  dans  la  ligne. médiane  du  dos,  d'où  sortent  ensuite  les 
aortes  :  c'est  un  point  important  à  vérifier. 

M.  Cuvier  n'a  rien  ru  des  organes  de  la  générations 

Le  cerveau  lui  a  paru  être  formé  par  quelques  ganglioaf 
qui  se  font  apercevoir  rera  l'espèce  de  eon  ou  d'étran|^ 


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•S:.*  LIN 

'ment  situé  à  la  racine  des  bras  ;  mais  il  lui  a  été  impossible 
d'en  suivre  les  nerfs. 

J'ai  rapporté  ce  que  j'ai  pu  voir  sur  le  seul  individu  que 
)'ai  examiné,  fort  incomplètement ,  à  la  vérité;  mais  il  semble 
cependant  possible  de  montrer  que  l'animal  de  la  lingule-a 
plus  de  rapport  qu'on  ne  le  pense  avec  les  patelles ,  et  qu'il 
établit  une  sorte  de  passage  entre  les  animaux  univalves  et 
les  véritables  bivalves. 

D'abord  le  corps  de  l'animal  est  situé  entre  les  valves  qui 
le  contiennent,  non  pas  de  manière  à  ce  que  celles-ci  se  pla- 
cent de  chaque  côté  ou  sur  les  flancs ,  mais  au  contraire  l'une 
en-dessus  et  l'autre  en-dessous,  comme  si  une  patelle,  outre 
sa  coquille  supérieure,  en  avoit  une  autre  inférieure;  aussi  la 
supérieure  a-t^elle  une  sorte  de  petit  sommet  tout-*à-fait  mé- 
dian, postérieur  et  marginal,  que  n'a  pas  rinférieûre; 

Ces  deux  valves  n'ont  aucun  rapport  direct  entre  elles, 
c'est-à-dire,  ne  se  touchent  pas. 

De  la  disposition  du  corps  entre  les  valves  ,  il  résulte 
que  les  muscles  adducteurs  sont  verticaux,  c'est-à-dire,  di- 
rigés du  ventre  au  dos  comme  dahs  la  patelle ,  et  raéme>  en 
réunissant  tous  les  faisceaux  musculaires,  on  voit  que  la  forme 
générale  est  celle  d'une  sorte  de  fer  à  cheval,  dont  les  bran- 
ches seroient  fort  peu  ouvertes;  mais  ils  se  portent  d'une  valve 
à  l'autre,  au  lieu  d'aller  du  pied  à  la  coquille,  comme  dans 
les  patelles.  Dans  tous  les  véritables  bivalves,  même  dans  les 
premiers,  qui  sont  fixés  sur  le  flanc,  la  direction  du  muscle 
est  transversale.  L'ouverture  des  valves  en  avant,  et  leur  rap- 
prochement en  arrière,  n'existent  jamais  dans  les  véritables 
bivalves.  La  direction  et  la  terminaison  du  canal  intestinal 
en-avant  ne  se  trouvent  non  plus  jamais  dans  ces -animaux, 
chez  lesquels  le  rectum  est  toujours  dorsal,  médian  et  pos- 
térieur; si,  dans  les  lingules,  il  est  certainement  comme  le 
dit  M.  Çuvier,  ilseroit  antérieur,  latéral  et  à  droite,  comme 
dans  les  patelles.  Enfin,  la  disposition  des  branchies,  m^me 
dans  la  manière  de  voir  de  M.  Cuvier,  a  évidemment  des 
rapports  avec  ce  qui  a  lieu  dans  les  patelles,  à  plus  forte 
raison,  en  sup^posant  que  j'aie  bien  vu.  La ' disposition  sin«- 
gulière  de  rajppî^reil  d^impulsioii  dans  la .  ciraulation  offre 
au^i  quelque  chose  d'intermédiaire  à  ce  ^ui  ^  liçu  i^n%  lçi 
patellçs  çt  4apç  les  bivalves, 


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LIN  fe» 

D'âprès^ces  considérations  ;  il  est  évident  que  le  petit  groupe 
dans  la  composition  duquel  entre  la  lingule,  qu'on  lui  donne 
le  nom  de  brachiopodes ,  ou  celui  de  palliobranclies,  comme 
je  Tai  proposé,  doit  être  placé  au  commencement  de  la  classe 
des  mollusques  acéphales,  de  même  que  les  patelles  doivent 
terminer  celle  des  céphalés ,  parce  qu'alors  on  aura  une  série* 
.  Ce  que  je  viens  de  dire  sur  Tanimal  de  la  lingule,  me  con- 
duit à  caractériser  ce  genre  de  la  maniéré  suivante  :  Corps 
déprimé,  ovalaire ,  pourvu  d'un  long  byssus ,  compris  entre 
les  deux  lobes  d'un  manteau  fendu  dans  toute  la  moitié  an- 
térieure ou  cépfaalique,  et  portant  des  branchies  pectinées, 
adhérentes  à  leur  face  interne  ;  bouche  simple ,  pourvue  de 
■chaque  côté  d'un'  double  appendice  tentaculaire ,  conique, 
rétractile ,  cilié  dans  tout  son  bord  externe ,  et  se  roulant  en 
spirale  sous  le  manteau  ;  la  terminaison  du  canal  intestinal 
antérieure  et  latérale.  Coquille  subéquivalve ,  équilatérale , 
ou  syçiétrique,  dorso-ventrale ',  comme  tronquée  en  avant} 
le  sommet  postérieur,  sans  aucune  trace  de  ligament,  mais 
porté  verticalement  à  l'extrémité  d'un  long  pédoncule  fibro* 
gélatineux,  qui  îÉ:dhère  aux  corps  sous-marins;  impression 
'musculaire  multiple. 

On  ne  connoît  encore  qu'une  espèce  dans  ce  genre  :  la 
LiNôuLE  ANATiNE,  L.  anotina ,  Lamarck.  £lle  vient  de  l'Océan 
des  Moluques  :  c'est  une  coquille  mince,  verdàtre,  d'un 
pouce  de  long  environ,  et  que  sa  forme  a  fait  comparer 
à  un  ongle  ou  au  bec  d'un  canard  ;  le  pédicule  cylindrique 
qui  la  termine  a  quatre  à  cinq  pouces  de  longueur.  Elle 
est  assez  rare ,  surtout  avec  son  pédicule.  (  De  B.  ) 

LINGULE.' (Fo55.)  Dans  des  couches  qui  paroissent  appar- 
tenir à  la  formation  de  la  craie  inférieure ,  on  a  trouvé  de  pe- 
tites coquilles  extrêmement  minces  et  luisantes^  dont  la  for- 
me a  de  si  grands  rapports  avec  celle  de  la  lingule,  qu'oa  ne 
peut  douter  qu'elles  n'appartiennent  à  ce  genre. 

•  Dans  sOn  Ouvrage  sur  les  fossiles  d'Angleterre,  M.  Sowerby 
en  a  décrit  trois  espèces. 

•  La  LiNGULE  MYTiLOÏnE  ;  Lingula  m^tiloides  ,  Sow. ,  Min^conch, 
tab.  19,  fig.  1  et  2.  Coquille  ovale,  un  peu  tronquée  par  le 
bout  antérieur,  et  à  sommet  aplati.  Longueur  ^  8^9  lignes; 
largeur^   5  lignes.   On  trouvé  cette  espèce  dans  une  couche 


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6^a  LIN 

brune  à  Wébio^liain  daas  le  comfé  de  Durham^  et  dans 
une  couche  bleuâtre  àDursley  »  Gloeestershire,  eu  Angleterre;. 
Un  morceau  de  cette  dernière  couche  9  que  je  possède ,  est 
rempli  de  cette  seule  espèce  de  coquille. 

La  Lingule  minck  i  Lingala  Unuis  ,  Sow.,  loe*  eit»^  figf.  3. 
Cette  espèce  est  plus  petite  que  la  précédente,  et  se  trouve 
BM»ez  abondamment  dans  un  grès  dur  à  Bognor^  comté  de 
Sussex  ,  où  elle  îest  accompagnée  de  pétoncles,  dont  le  test 
paroft  changé  en  spath  calcaire  |  et  dont  Tintérieur  est  ta-* 
pissé  de  cristaux. 

La  LiNGVtB  ovale;  Lingula  ov«/û,  Sow,,  Zoe.  <fi^,  fîg.  4.Cor 
quille  déprimée,  eblongue-ovale ,  à  bout  antérieur  circulaire 
et  à  sommet  trè»>cottrt.  Longueur,  alignes  ;  largeur,  31igoes« 
Cette  espèce  a  été  trouvée  à  Pakefield  en  Angleterre,  da^s 
une  pierre  marneuse. 

J'ai  trouvé  sur  le  moule  intérieur  d'une  modiole  ou  d'une 
moule  provenant  des  anciennes  couches  de  Carentan ,  dé- 
partement  de  la  Manche,  une  coquille  de  ce  genre,  qui 
paroit  appartenir  à  cette  dernière  espèce;  mais,  les  diffé^ 
rences  entre  les  trois  espèces  ci^ dessus  étant  peu  considé- 
rables et  pouvant  provenir  de  modifications  occasionées  par 
les  localités  oh  vivoient  les  mollusques  qui  ont  composé  ces 
coquilles ,  on  peut  soupçonner  que  toutes  ne  sont  que  des 
variétés  de  la  même  espèce ,  et  d'autant  mieux  que  jusqu'à 
présent  on  n'en  a  trouvé  qu'une  seule  espèce  à  l'état  vivant. 
(D.  F.) 

LINKE.  {lehtkyoL)  Nom  spécifique  d'un  crénilabre  décrit 
dans  ce  Dictionnaire,  tome  XI,  p.  Sgi.  (H.  C.) 

LINKIA.  (Bot.)  Voyez  K08TOC.  (Lem.) 

LÎNKIE,  Linlàa,  {BotJ)  Genre  de  plantes  dicotylédones ,  à 
ileurs  complètes ,  monopétalées ,  voisin  de  la  famille  des  sola^ 
néesj  de  la  ftntandrie  monogjnie  de  Linnseus;  offrant  pour 
caractère  essentiel  :  Un  calice  à  cinq  découpures  droites, 
linéaires,  lancéolées;  une  corolle  campanulée;  le  tube  pen- 
tagone; cinq  étamines ,  les  anthères  $agittées  ;  un  ovaire  &upé«> 
rieur;  un  style.  Le  fruit  est  une  baie  à  cinq  loges  polyspermes. 

LiNKiE  Mineuse  :  Linkia  spinosa.  Fers.,  .Synops.,  i ,  p^  219; 
Pesfontaînia  spinoia,  Ruiz  et  Pav. ,  FU  Fer,  2,  tab.  i86« 
Arbrisseau  de  dix  à  douze  pieds ,  dont  les  tiges  se  divisent 


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CB  ûn  grand  noml^re  do  rameauK  étalés,  prévue  articulés ', 
garnis  de  feuilles  opppsée^,  coriaces,  pétiolécs,  ovalf»)  luir 
santés  en-dessus,  épineuses  à  leur  bord,  longues  de  troitf  à 
quatre  pou«es.  Les  fleurs  portées  sur  dei  pédop£ules  ai^îUaîre^, 
solitaires,  uniflores,  plus  lopgs  que  les  pétioles,  on(  le  calice 
velu ,  trois  fols  pbis  court  que  l«i  cprolle  ;  çelle^^ci  i^un  rouge 
écarlate,  longue  d'un  pouce,  à  limbe  jauneàcon  intérieur* 
Le  fruit  est  une  baie  blanchâtre ,  d&.U  grosseur  d'une  petitf 
prune,  contenant  des  semences  brunes  et  luisantes.  Cette 
plante  croît  au  Pérou,  dans  les  grandes  forêts. 

LiNRiB  i.i7i$At>iTf:  :  LÀnkia  splenderks ,  Poir. ,  Enoyçl,,  Suppl* ,  et 
III.  gen.,  SuppL,  tab.  928;  DesJhnUnia  êpl^ndens ,  Humbt  et 
Jonpl.,  PI,  œquin.,  i»pag.  iS?,  lab.  45.  Cette  espèce  diffère 
de  la  précédente  par  ses  feuilles  plus  petites,  qui  ordinal* 
rement  n'ont  que  trois  dents  de  chaque  côté,  rarement 
quatre,  au  lieu  de  sept  à  neuf;  par  les  dîviaiçns  du  calice 
glabres  et  non  pubescentes;  ses  tiges  s'élèvent  à  la  hauteur 
de  sept  à  huit  pieds;  les  feuilles  longues  d'un  à  deu|c  pptt«* 
ces,  arrondies  au  soiuuiet  avec  une  pointe  atguèl;  le$  fleurs 
d'un  beau  rouge;  les  lobes  du  limbe  ovales,  obtus*  Le  fruit 
est  une  'baie  sphérique,  de  la  grosseur  d'une  cerise,  à  cinq 
loges  polyspermes.  Cette  plante  croit  sur  les  hautes  montar^ 
gnes  au  Pérou.  (Poia.) 

LINLIBKICIN.  (Bot^)  Ce  nom  est  donpé,  dans  quelques 
jardins  et  quelques  livres,  à  un  acacia  sans  épines ,  à  feuilles 
bipennées  et  fleurs  en  tête,  que  Ton  avoit  pris  d'abord  pour 
le  mimosa  arbarea  de  Xinnceus,  mais  qui  est  son  mimosa  juli^ 
hrisinj  espèce  voisine  ^^  maintenant  acacia  julibrisin  de  Willr 
deoow,  nommé  aussi  aibre  de  soie.  (J.  ) 

LINIy^ÉEl;  Lînikpa,  Gronov.,  Linn.  {Bot.}  Genre  de 
plantes  dicotylédones ,  de  la  famille  des  oaprifoUacées  ^  Juss., 
et  de  la  didynamie  angiospermie,  Linn.  Ses  principaux  carac« 
tères  sont  d'avoir  :  Un  calice  monophylle,  à  cinq  découpure^ 
égales;  une  corolle  monçpétale,  campanulée,  à  limbe  quin** 
quéfide  et  presque  régulier;  quatre  élamines  didynamesj 
un  ovaire  infère  «  arrondi,  chargé  d'un  style  filiforme,  à 
stigmate  globuleux  ;  une  baie  sèche,  ovale,  à  trois  loges 
qontenaut  chacune  deux  graines  arrondies. 

Ce  i^^re  est  consacré  à  l'un  des  naturalistes  les  plus  eélè« 


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»«4  LIN 

brés  des  temps  modernes ,  au  prince  des  botanistes ,  à  Linné. 
Il  n'est  formé  que  d'une  seule  espèce* 

LiNNés  BOREALE  :  Linnœa  horeaUs,  Linn.,  Spte.  ^  d8o;  FL 
Dan.f  t.  3.  Sa  racine  est  vivace  ;  elle  produit  des  tiges  sous- 
ligneuses,  grêles,  rampantes,  longues  d'un  pied  ou  plus, 
garnies  de  feuilles  toujours  vertes,  ovales-arrondies ,  oppo- 
sées, pétiolées,  un  peu  veines.  Sels  fleurs  sont  blanches  ou 
légèrement  purpurines,  agréablement  odorantes,  penchées, 
géminées  sur  des  pédoncules  de  trois  pouces  de  longueur  ou 
environ,  et  redressés.  Cette  plante  croit  dans  les  boi^  et 
lieux  ombragés  de  la  Suède,  de  la  Sibérie,  du  Canada;  on 
la  trouve  aussi  dans  les  Alpes  delà  SiHsse,  et  en  France 
dans  les  Vosges  et  les  Cévennes.  On  la  cultive  dans  les  jar- 
dins de  botanique. 

La  linnée  est  âmère  et  un  peu  astringente  :  on  l'a  con- 
seillée en  infusion  contre  les  rhumatismes  chroniques  et  la 
goutte;  mais  elle  n'a  jamais  guère  été  en  usage  qu'en  Suède 
et  en  Norwége.  (L.D.) 

LINNET.  (Omith.)  Nom  anglois  de  la  linotte , /rmgi7/d 
liitola,  Linn.  (Ch.  D.)  .        «  . 

LINOCARPUM.  (Bot.)  Michéli  a  fait  sous  ce  nom  un  genre 
du  linum  radiola  de  Linnsus,  qui  étoit  le  radiola  de  Rai  et 
deDillen,  le  chamœlinum  de  Vaillant,  le  millegrana  d'Adan- 
son ,  et  qui  diffère  du  linum  par  la  soustraction  d'une  cin- 
quième partie  dans  la  fructificaition.  Thalius,  auteur  ancien , 
mentionne  aussi  un  linocarpus,  qui  est  notre  linum  ccUharti- 
cum,  différant  de  ses  congénères  par  ses  feuilles  opposées ,  qui 
le  rapprochent  du  radiola.  Voyez  Lin.  (J.)  ' 

LINOCIERA,  lÀnociera.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicoty- 
lédones, à  fleurs  complètes  ,*  polypétalées ,  de  la  famille  àes 
jasminées ,  de  la  diandrie  m4)nogynie  de  Linnseus ,  et  très-rap* 
proche  des  ehionanthus  ;  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un 
calice  à  quatre  dents  ;  quatre  pétales  ;  deux  étamines  ;  les 
anthères  sessiles  ;  un  ovaire  supérieur  ;  un  style.  Le  fruit  est 
une  baie  sèche ,  à  deux  loges  monospermes. 
'  LiNOCiERA  A  FEUILLES  DE  TROENE  :  Linocîera  Ugustrlna,  Vahl, 
Enum.,  1 ,  pag.  46;  Swstrtz^Flor.:  Thouinia^ligustrina,  Swttrti, 
Prodr.,  i5.  Arbrisseau  de  la  Jamaïque^  dont  les  rameaux 
sont  glabres  y  parsemés  de  points  saillans,  garnis  de  feuilles 


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LIN  «al 

•pposëes,  pétiolëes,  longues  de  deux  ou  trois  pctuces,  lan- 
céolées, obtuses,  luisantes,! sans  nervures  sensibles;  les  fleur» 
sont  disposées  en  une  panicule  terminale;  les  pédoncules 
partiels  deux  et  trots  fois  dichotomes;  de  très-petites  brac* 
tées  à  la  base  des  pédicelles  ;  les  dents  du  calice  ovales  ;  les 
pétales  blancs,  linéaires,  concaves,  obtus,  réfléchis  et 
caducs.  Cette  plante  croît  aux  lieux  arides ,  parmi  les  buis- 
sond,  à  la  Jamaïque  et  à  la  Nouvelle-Hollande. 

LiNociERA  A  LAiiGES  FEUiEXEs  :  lÀnocitTa  Uuifiiia  j  Vahl  9 
/.  c.  ;  Gaertn.  f.^  CarpoUy  tab.  21 5;  Ckionanthu$  domingensis , 
Lamk. ,  lU,  1 ,  pag.  3.o  ; .  An  ehionantkus  incrassata  ?  Swartz.^ 
Cette  plante  se  distingue  de  la  précédente  par  ses  feuiHes 
plus  larges,  plus  fermes,  point  luisantes,  acuminées,'  ellip- 
tiques-lancéolées, munies  de  nervures  ânes  et  distantes; 
les  'fleurs  sont  disposées  en  panicules  terminales,  presque 
en  cime;  les  pédoncules  plus  courts,  que  les  feuilles;  les 
bractées  subulées,  velues  et  blanchâtres  ;  les  calices  presque 
glabres;  les^  pétales  plans,  élargis,  obtus;  les  anthères  alon<- 
gées.  Le  fruit  est  un  drupe  oblong,  de  la  grosseur  d'un 
pois,  contenant  un  noyau  à  deux  loges.  Cette  plante  croit 
à  nie  de  Saint-Domingue.  ■      » 

LiNociEAA  PonuFAE  :  JJnociera  purpurea y  Vahl,  /.c;  Thoui* 
nia  nuUms ,  Li^n.  fil.,  SuppL;  Chionanthus  Zejylanica,  Linn.^ 
jP/or«  ZejrL,  >  non  Lamk. ,  EncycL  Arbrisseau  garni  de  ra-^ 
meaux  cendrés,  comprimés  vers  leur  sommet,  parsemés  de 
points  i>oir4ii:es  et  saillans.  Ses  feuilles  sont  pétiolées^  pres- 
que ovales,  lisses,  point  luisantes,  terminées  par  une  pointe 
courte,  longues  d'un  pouce  et  demi  :  ses  fleurs  disposées 
en  grappes  latérales,  solitaires,  terminales,  opposées,  plus 
courtes,  «que  les  .feuilles,  portées  sur  des  pédicelles  triflores, 
inclinés  ;  à  bractées  courtes ,  linéaires  ;  k  pétales  courts ,  un. 
peu  épais,  et  à  anthères  linéaJMS.  Cette  plante  croît  à  Me 
de  Ceijaà. 

Le  Chionanthus  Zeylanica,  Lamk.,  n'est  point  l'espèce  de 
Linnseus  :  c'est  le  Unociera  cotinifolia^  Vahl,  Eniim. ,  auquel  il 
faut  rapporter  le  synonyme  de  Plukenet ,  tab.  4 1 ,  £g.  4. 
Will^met  fils  a  mentionné,  dans  son  Herharium  mauritianum , 
sous  le  nom  de  thouimafiçLvicansy  une  autre  espèce,  nommée 
par  Vahl  lin^ciêra,  fiaviçans  :,  à  feuilles  ovales ,  émous^ées; 


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•««  LIN 

à  pâniculcB  axillaires;  à  pëdicellès  renflée  à  leur  sbiiiniet  ;  à 
toroUc  jaunâtre  ;  k  pétales  ovales^  o^ficaye^.  (Poin.) 

LINOCIERA.  iÈoL)  Sfchreber  ,  et  SwûrU  daoi  sa  Fior, 
0eeid.,  doniiear  cl»  tiom  à  ufi  genre  que  ce  deriiier  atoit  au* 
paravant  nommé  théuMa,  datis  sOti  FtodtônittSé  Maiâ  ce  genre 
parott  devoir  être  réuni  ail  àhionanthui ,  semblable  pour  la 
fleur ,  et  différant  seulement  pat  de$  anthères  plui  longues 
et  une  baie  remplie  de  deux  graines ,  au  Ueu  d*nne  subsistant 
dans  le  ohionafithuê ,  probafalemeAt  par  toite  d'un  avd^tement  ; 
ce  (pie  l'ott  pourra  vériier  en  observant  revai#e  arant  sa 
maturité.  Voye2  LiNOCtsuA  ci-dessus.  (  J* } 

LINODESMON.  (Jto^.)  Gesner  nomiàe  ainii  U  cuscute, 
•Qiirant  Adarïson.  (J.) 

LINODRYS.  {Sût.)  Plante  mentionnée  par  Dioseorîdè ,  et 
qui  est  pettf^étre  ubo  espace  de  germandrée.  (Lem.) 

LINOGENlStA,  (Bel.)  Nom  donné au«fer<&i^  au  genêt  des 
teinturiers,  dont  les  feuilles  ont  ituetqne  ressemblance  atec 
celles  du  lin.  (LtM.  ) 

LlNOÏD£S,  (Bot.)  Dillenins  a  désigné  ain^i  le  tinum  ro- 
iioka,  qui,  ,si»iiraRt  plnstenrs  auteurs^  ne  dmt  pas  faille  pctrtie 
du  genre  Linum,  Voyez  Linocarpum.  (Lbm.  ) 

LINOPHYLLlfllL  (Bol.)  Ce  nom  a  été  donné  à  dëê  plantes 
q«i  ont  des  feuilles  semblables  k  celles  du  Iki.  Le  UnophylluiA 
eoUinam  de  Pontedera  est  le  éheskim  tUpinUth  de  Linn^us, 
qui  a  employé  le  même  nom,  comme  adjedtif  éii  spécifiqne^ 
p<rar  distingner  «n  ailtre  êkêsium  pltis  commuf^,  qui  estTAno- 
nfrtuês  JùUU  Um  de  Clusius.  (  J.  ) 

LINÔSPARtUM.  {Bet.)  Théopbrasle  donnoit  e^  notti,  et 
FliMe  eelui  de  spattum,  au  stipa  tendéissimêr^  une  àtû  pldntei 
gramiaées  employées  pour  les  ouvrages  de  spflitterie.  1>é^± 
autres  plantes ,  noraniées  aussi  spartut/i  yàt  fïiûê ,  et  âcèv^ni 
«ux  même^  usages,  sont  ^f^gettm  spùtêutk  et  Foriitidë  ttre- 
naria,  appartenant  à  la  même  famille.  Le  lygeum  eût  nemxlié 
Hnosparâum  par  Aciansen.  (J.) 

LINOSYRIS.  {Bot.)  Nom  donné  pai*  Lo6dl  em  c7ti^««^0rt^ 
Unogrris  de  linnœns.  (J.)  * 

LINOT.  (  Otnith.  )  Ce  nom  tnl^re  de  là  ÏLt^oitb  propre- 
ment dite  désigne  en  Normandie,  tfVée  Vépiéhète  bfiU^mi , 
le  veréter,  léxm  ehloris,  Liiin*  Le  liiMéàhtttt  des- eisele>»r9 


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LIN  »»7 

de  Paris  est  la  linotte  demantagii^ ,  fringiUa  montium^  GmeU 
(Ch.  D.) 

LINOTTES  et  CHARDONNERETS.  {Ormth.)  On  a  exposé 
au  mot  FaiNGiLLE,  tom.  XVII  de  ce  Dictiooinaitr,  que,  malgré 
les  difficultés  que  pré^Btodt  la  dirisîoti  et  ce  grand  genre  ^ 
ou  plutôt  de  cette  famille ,  en  plnsieurs  genres  |»atttculiers , 
les  espèces  qu'on  y  aroit  comprises  étosent  ai  nombreuses, 
qu'il  paroissoit  coBTenablé  d'y  faire  proTisoireaaent  des  eou<« 
purev  autres  que  de  aimplca  sections.  M*  Temminek,  qui 
depuis  a  publié  la  seconde  éditioa  de  son  Manuel  d'Omitho-* 
logie ,  a  trouvé  qu'il  n'îrxisÉoit  point  entre  les  e^ècea  de 
Gros*Becs  et  de  FringiHes  une  démarcation  suffisante  peur  y 
former,  à  Fe^temple  de  M<  Carier  dans  sou  Règne  aniàial , 
des  gemmes  intermédiaires,  que  ce  savant  a,  dit -il,  plutôt 
indiqués  qu'établis  ;  et  il  s'est  borné  en  conséquence  à 
distribuer  les  Gros-Becs  et  Fringilles  en  3  sections,  sous  les 
dénominations  de  latÊeènes,  bréricènes  et  loagic6»es.  Nous 
persistons  néanmoins  à  croire  qu'il  est  bon  de  profiter  des 
donnée^  du  nafturaliste  fraaçoîs  pouî^  isoler  dès  à  présent 
plusieurs  espèces ,  et  que,  si  les  caractères  par  lui  fournia 
sont  encore  peu  tranebés,  l^observati|>n  pourra  les  renforcer 
quand  les  nouveaux  groupes,  détachés  du  tronc  commun^ 
auront  appelé  plus  ^écialement  sur  obacun  d'eux  l'atten- 
tion des  omit&okigistes  »  Habitués  à  ne  le»  considérer  que 
dans  leur  ensemble. 

On  tâchera  dofte  de  p oeer  dans  ee  Dictionnaire  le  type 
de  quelques  genres  artii  ciels  et  subM*denaés,  si  on  lèvent, 
aux  caractères  cammnna  des  fringUies ,  mais  qui  faciiitercmt 
l'arrangenient  méthodique,  si  essentiel  pour  aider  la  mé- 
moire ,  et  si  propre  k  faire  éviter  des  confusions ,  lorsqu'on  sera 
plu»  avancé  dans  la  connotssance  des  espèces.  Ce  seroit  k 
tort  qu'on  prétendroit  trouver  ici  une  contradiction  avec 
les  principes  qui  nous  ont  portés,  dans  d'autres  circonstances, 
à  blâmer  la  multiplication  indiscrète  des  genres  qu'il  n'étoit 
pas  nécessaire  de  créer,  et  dont  le  jtnoindre  inconvénient 
étoit  de  surcharger  la  nomenclature  de  termes  nouveaux  : 
loiit  de  nous,  au  contraire,  toute  idée  d'innovations,  quand 
nous  ne  serons  pas  convai«icus  de  leur  utilité. 

Gamme  sous  le  mot  Chakin)nkeaet  on  a  renvoyé  à  l'article 


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«a8  LIN 

LiKOTT£>  il  sera  ici  question ,  non-seuiement  des  linottes ,  lûaif 
des  chardonnerets,  dont  l'ordre  alphabétique  ne  permet  plus 
de  parler  ailleurs ,  ainsi  que  des  serins  et  des  tarins*  Tous 
ces  oiseaux  ont  le  bec  exactement  conique ,  sans  être  bombé 
dans  «ucune  partie.  La  pointe,  plus  longue,  plua  grêle  et 
plus  aigucf  dans  les  chardonnerets,  que  dans  les  linottes ,  est 
chez  tous  un  peu  comprimée  latéralement.  Le  bord  de  la 
mandibule  supérieure  offre ,  dans  1* espèce  commune  du  char« 
donneret  et  du  tarin ,  un  angle  en  forme  de  dent  obtuse  à 
sa  base ,  où  le  sizerin  a  deux  dents  pareilles  ;  et  quand  cette 
observation  de  M.  Vieillot  aura  été  étendue  à  d'autres  es- 
pèces, il  pourra  en  résulter  àe%  données  intéressantes,  les« 
quelles  aideront  à  déterminer  plus  positivement  la  place  qui 
leur  convient  le  mieux«  Mais  c'est  déjà  assez  pour  motiver 
Tapplication^  du  jnot  carduelis  aux  espèces  qu'on  va  réunir 
sous^  cette  dénomination  commune^ 

CHAanoNNERET  ORDINAIRE  :  Coràutlù  communii ,  Linn.,  SysL 
nat,^  édît.  6;  FringiUa  cardtfsf is ,  Linn* ,  édit.  lo,  et  Lath.^ 
pi.  enl.  de  BuflTon  n.**  4,  de  Léwin  n."^  76,  de  Dqnvfén 
n.**  io3 ,  et  de  G.  Graves  n.**  20.  .Cet  oiseau,  plus  petit  que 
le  pinson ,  et  qui  a  aus^i  reçu  les  noms  de  chrysomitris  y  auri' 
tâUi4,'astragaUnus^  etc.,  est  long  de  cinq  pouces  tpois  lignes 
despuisle  bout  du  bec  jusqu'à  celui  de  la- queue,  et  de  quatre 
pouces  huit  lignes  jusqu'à  celui  des  ongles.  Le  sinciput,  les 
joues  et  la  gorge  sont  d'un  rouge  éclatant  ;  une  petite  bande 
noire  s'étend  ,  de  chaque  c6té,  depuis  l'origine  du  bec  jus- 
qu'aux yeux;,  le  dessus  de  la  tête  et  l'occiput  sont  noirs;  le 
haut  du  cou  et  du  dos  est  d'un  brun  roux  qui  s'.éclaircit  sur 
le  croupion  et  ia  poitrine  ;  le  ventre  et  les  plumes  latérales 
et  anales  sont  blancs  ;  les  petites  couvertures  du  dessus  des 
ailes  sont  noires  ;  les  grandes  sont  de  la  même  couleur  ;usque 
vers  la  moitié  de  leur  longueur,  et  le  reste  est  jaune,  ce  qui 
forme  sur  chaque  aile  une  bande  transversale  de  cette  der- 
nière couleur.  La  queue ,  un  peu  fourchue ,  est  composée 
de  douze  pennes  noires,  qui,  à  l'exception  de  la  troiaème 
de  chaque  côté,  ont  des  taches  ou  leur  bordure  blanches. 
Les  pieds  sont  bruns;  le  bec,  .qui  est  blanc,  a  l'extrémité 
noirâtre ,  et  la  langue  est  divisée  par  le  bout  en  petits  filets^ 

Les  couleurs  de  la  femelle  sont  moins  vives  que  celles  idu 


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LIN  5*9 

mâle  ;  le  roUge  est-  un  peu  orangé ,  et  le  noir  e^t  liruxiàtre* 
Les  jeunes  ne  prennent  leur  beau  rouge  qu'à  la  secojçide 
année.  Le  plumage^  des  chardonnerets  est  d'ailleurs  suscep- 
tible de  variations.  Le  rouge  est  souvent  moins  vif,  et  le 
reste  blanchâtre,  quelquefois  même  tapiré  irrégulièrement 
de  plumes  blanches.  Ceux  qui,  tenus  dans  Tobscurité,  ont 
été  nourris  de  graines  de  chanvre ,  sont  même  sujets  à  de-' 
venir  d*un  brun  noirâtre. 

Le  chardonneret,  qu'on  trouve  dans  toute  l'Europe  jusqu'en 
Sibérie ,  et  dans  quelques  parties  de  l'Asie  et  de  l'Afrique , 
est  fort  commun  en  France,  où  il  passe  l'année  entière,  et 
se  nourrit  des  graines  du  chanvre,  de  la  chicoi^ée  sauvage, 
de  l'éryngium ,  de  diverses  autres  plantes  syngénèses  et  sur-» 
tout  de  celles  du  chardon ,  d'où  son  nom  a  été  tiré.  Les 
vergers  sont  les  lieux  où  il  se  plaît  davantage,  et  c'est  sur 
les  arbres  fruitiers  que ,  dès  les  premiers  jours  du  printemps, 
il  fait  le  plus  souvent  entendre  son  chant  très-agréable,  qui, 
jusqu'au  mois  d'Août,  n'éprouve  d'interruption  que  pendant 
qu'il  est  occupé  à  élever  ses  petits. 

Ces  oiseaux  font  deux  ou  trois  nichées  para|inée.  Ils  posent 
ordinairement  leur  nid  sur  les  arbres,  particulièrement 
dans  les  vignes ,  et  de  préférence  sur  les  branches  foibles  des 
pruniers  et  des  noyers ,  mais  quelquefois  aussi  dans  les  taillis, 
sur  les  lisières  des  forêts  et  dans  des  buissons  épineux.  Ce 
nid ,  d'une  forme  élégante ,  est  d'un  tissu  très-solide.  Les 
matériaux  qu'ils  y  emploient  sont,  en  dehors,  de  la  mousse 
fine,  de  petites  racines,  de  la  bourre  des  chardons,  artiste- 
ment  entrelacés  et  recouverts  de  lichens,  et,  en  dedans,  des 
crins,  de  la  laine,  des  aigrettes  soyeuses  du  saule  et  du  duvet 
d'autres  plantes.  La  ponte  consiste  en  quatre  ou  cinq  œufs 
pour  la  première  couvée  j  elle  est  moindre  pour  la  seconde , 
et  de  deux  seulement  pour  celle  qui ,  dans  le  cas  où  la  se- 
conde ne  réussiroit  point,  a  lieu  dans  les  mois  d'Août  ou 
de  Septembre.  Les  œufs  sont  blancs  et  tachés ,  vers  le  gros 
bout,  d'un  brun  pourpré.  Lewin  en  a  donné  la  figure  dans 
ses  Oiseaux  de  la  Grande-Bretagne,  tom.  3,  pi.  17,  n."*  3. 

L^  plupart  des  auteurs,  entre  autres  Mauduyt ,  disent  que 
les  vers  et  plusieurs  insectes  sont  en  tout  temps  un  mets 
friand  pour  les  chardonnerets,  qui  savent  très-bien,  dans 
26.  34 


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55o  LIN 

Thiver,  chercher  les  chenilles  sur  les  haie»  parmi  les  toiles 
sous  lesquelles  elles  se  tiennent  alors  cachées.  C'est  aussi  arec 
cette  sorte  de  nourriture  que,  Suivant  les  mêmes  auteurs, 
ces  oiseaux  élèvent  leun  petits;  mais  M.  Vieillot,  qui  re- 
garde l<*s  chardonnerets  comme  purement  granivores ,  pré- 
tend qu'ils  ne  portent  à  leurs  petits  que  les  graines  encore 
tendres  du  mouron,  du  séneçon,  de  la  laitue;  et  c'est  par 
cette  raison,  ajoute-t-il,  que  leur  première  couvée  n'a  lieu 
qu'au  mois  de  Mai,  et  plus  tard  que  celles  des  moineaux, 
des  pinsons,  des  bruants,  qui  nourrissent  leurs  petits  d'in- 
sectes et  ledr  donnent  la  becquée  sans  dégorger  aucun  ali- 
ment ,  tandis  que  les  chardonnerets  et  les  serins  font  ramollir 
dans  leur  jabot  les  graines  qu'ils  leur  apportent. 

L'attachement  des  chardonnerets  pour  leur  progéniture 
est  si  fort,  que  rien  ne  peut  distraire  de  l'incubation  la  fe- 
melle ,  qui  brave' les  vents  les  plus  impétueux,  la  pluie, 
la  grêle,  pour  garantir  ses  œufs  prêts  à  éclore.  Sonnini  cite, 
à  ce  sujet,  au  tome  48  de  son  édition  de  Buffon,  pag.  142, 
un  fait  arrivé  en  1787,  dans  les  environs  de  Nancy,  où, 
malgré  le  danger  imminent  de  perdre  la  vie,* la  femelle  est 
constamment  restée  dans  son  nid  mis  en  lambeaux  par  la 
tempête. 

Quoique  le  mâle  ne  s'occupe  point  de  la  construction  du 
nid  ni  de  l'incubation ,  il  veille  à  la  sûreté  de  sa  compagne 
pendant  les  courses  qu'elle  fait,  soit  pour  se  procurer  des 
alimehs,  soit  pour  choisir  les  matériaux  dont  elle  a  besoin; 
et  lorsqu'elle  couve,  il  se  tient  sur  un  arbre  voisin,  où  il 
chante  jusqu'à  ce  qtte  la  présence  d'un  objet  propre  à  l'agiter 
le  force  à  abandonner ,  pour  quelques  înstans ,  un  poste  où 
il  ne  tarde  pas  à  revenir. 

Ces  oiseaux ,  qui  ont  le  vol  bas  et  filé ,  comme  celui  des 
linottes,  se  rassemblent  en  automne  et  vont,  pendant  l'hiver, 
en  troupes  fort  nombreuses.  Ils  se  mêlent  quelquefois  à  d'au- 
tres oiseaux  granivores.  Leur  vivacité  les  fait  souvent  tom- 
ber dans  les  pièges  qu'on  leur  tend,  et  qui  sont  l'arbret, 
le  trébuchet,  les  filets  employés  pour  les  alouettes  et  les 
rets  saillans  à  petites  mailles  ;  mais ,  afin  de  rendre  ces  chasses 
plus  heureuses,  il  faut  avoir,  dans  des  cages,  de  bons  chan- 
teurs pour  appelans.  Dans  le  département  de  la  Meurthe, 


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LIN  63  i 

on  pose  snr  les  têtes  des  chardons  et  surtout  des  chardons  à 
foulon  y  deux  plumes  de  poulet  et  de  pigeon  ^  que  Ton  a 
ëbarbées  et  passées  en  sautoir  Tune  dans  l'autre ,  et  qui  ont 
été  enduites  de  glu.  Les  chardonnerets,  appelés  dans  cet  en- 
droit par  les  chants  d'un  mâle,  dont  la  cage  est  couverte. 
Tiennent  se  poser  sans  méfiance  sur  ces  pi^es.  Mais  les 
mêmes  oiseaux  ne  se  prennent  point  à  la  pipée ,  et  ils  savent 
aussi  échapper  à  l'oiseau  de  proie  en  se  réfugiant  dans  les 
buissons.  Ils  vivent  seize  à  dix-huit  ans ,  et  l'on  en  a  vu  qui , 
même  en  captivité,  ne  sont  morts  qu'à  23  ans. 

Pour  élever  de  jeunes  chardonnerets,  on  ne  doit  les  tirer 
du  nid  que  quand  toutes  leurs  plumes  ont  poussé.  On 
peut  les  nourrir  avec  une  pâte  composée  d'amandes  et 
d'échaudés  piles  avec  de  la  graine  de  melon  ou  de.  noix  et 
de  massepain,  dont  on  fait  des  boulettes  de  la  grosseur  d'un 
grain  de  vesce,  lesquelles  se  donnent  une  à  une  à  chaque 
individu.  Cette  pâte  peut  être  suppléée  par  une  autçe  plus 
simple,  et  faite  avec  du  chénevis  écrasé,  de  la  navette,  de 
la  mie  de  pain  et  du  jaune  d'œuf ,  délayés  dans  un  peu  d'eau. 
Elle  se  donne  avec  «une  brochette  et  à  la  becquée,  comme 
nux  serins,  et  quand  les  petits  mangent  seuls,  le  chénevis 
peut  être  remplacé  par  le  millet.  On  prétend  que  les  jeunes 
qui  proviennent  des  couvées  du  mois  d'Août  viennent  mieux , 
et  qu'on  doit  préférer  ceux  qu'on  a  tirés  des  nids  faits  dans 
des  buissons  d'épines;  mais  ces  circonstances  paroissent  peu 
importantes,  et,  les  dernières  couvées  étant  moins  nom- 
breuses ,  ce  choix  entraîneroît  des  inconvéniens  manifestes. 
Au  surplus,  comme  on  peut  se  procurer  très-aisément  des 
chardonnerets  tout  élevés ,  on  a  moins  d'intérêt  à  se  donner 
la  peine  de  les  nourrir  à  la  brochette,  et  ils  sont  en 
général  d'un«  docilité  telle  qu'on  leur  apprend  à  faire  le 
mort  ,  à  mettre  le  feu  à  un  pétard  e€  à  faire  une  foule 
d'autres  exercices,  parmi  lesquels  on  remarque  Celui  qui  est 
appelé  galère  et  qui  exige  une  sorte  de  vêtement  pour  y  sus- 
pendre deux  seaux  contenant  l'un  le  manger,  l'autre  la  bois- 
son, et  dont  le  premier  descend  quand  le  second  monte.  Le 
chardonneret,  naturellement  laborieux ,  peut  se  plier  à  cette 
sorte  d'éducation  ;  mais,  comme  il  aime  beaucoup  la  société, 
cela  doit  exiger  de. lui  un  sacrifice  bien  pénible. 


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63a  LIN 

Les  oiseleurs  appellent  sixains  les  jeunes  chardonnerets 
qui  ont  six  pennes  caudales  terminées  de  blanc;  huilains, 
ceux  qui  en  ont  huit ,  et  quatrains ,  ceux  qui  n'en  ont  que 
quatre  .V  mais ,  ces  taches  variant  chez  les  mêmes  individus 
pendant  Tété  et  après  la  mue,  et  disparoîssant  même  en 
grande  partie  du  mois  de  Juin  au  mois  de  Septembre ,  pen- 
dant lequel  temps  toutes  les  pennes  sont  noires ,  excepté  les 
latérales ,  ces  distinctions  n'ont  été  imaginées  par  les  oiseleurs 
que  dans  leur  intérêt ,  et  Fou  ne  doit  pas  y  avoir  égard. 

Le  chardonneret  s'accouple  plus  difficilement  en  captivité 
avec  une  femelle  de  son  espèce  qu'avec  une  femelle  étran- 
gère, et  l'on  parvient  plus  aisément  à  l'apparier  avec  une 
serine  ;  mais  il  est  très-rare  que  l'accouplement  ait  lieu  entre 
un  serin  mâle  et  un  chardonneret  femelle,  et  si  les  unions 
de  la  première  sorte  s'effectuent  sans  beaucoup  de  peine , 
tandis  qu'on  n^en  peut  attendre  de  pareilles  avec  un  pinson, 
c'est  à  cause  de  la  dissemblance  dans  la  manière  dont  celui- 
ci  présente  la  nourriture  à  sa  femelle  et  à  ses  petits. 

Les  serins,  comme  les  chardonnerets,  dégorgent  cette 
nourriture ,  après  lui  avoir  fait  subir  une  première  prépa- 
ration ,  uii  ramollissement ,  dans  leur  jabot  ;  mais  les  pinsons 
la  portent  tout  simplement  dans  leur  bec.  D'un  autre  côté, 
les  mandibules  du  chardonneret  sont  si  effilées  et  si  pointues, 
que  souvent  il  blesse  sa  femelle  en  lui  dégorgeant  de  la 
nourriture,  et  que,  pour  prévenir  cet  accident,  on  est 
obligé  de  les  émousser  avec  des  ciseaux.  Cette  opération 
peut  même  devenir  nécessaire  pour  le  mâle  dans  les  cas, 
peu  rares,  où,  pendant  sa  captivité,  ses  mandibules  s'aloogent 
inégalement  et  au  point  de  l'empêcher  de  saisir  sa  nourri- 
ture. 

Quoique  les  couvées  réussissent  quelquefois  entre  une  se- 
rine et  un  chardonneret  pris  au  filet,  il  est  convenable  de 
choisir  une  serine  qui  n'ait  pas  encore  été  accouplée  avec 
un  mâle  de  son  espèce ,  et  de  les  tenir  ensemble  dans  une 
cage  assez  grande,  où  le  chardonneret  puisse  s'accoutumer 
à  la  même  nourriture,  c'est-à-dire  au'  millet,  à  l'alpiste  et 
•à  la  navette.  Celui-ci ,  plus  froid ,  a  besoin  d'être  excité  par 
les  agaceries  de  la  femelle  ;  mais ,  quand  l'accouplement  a 
eu  lieu ,  il   devient  plus  complaisant  qu'un  mâle  serin  et 


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LIN  535 

partage  tous  les  travaux  du  ménage.  Les  métis  qui  proyiennent 
de  cette  union  sont  plus  robustes  que  les  serins ,  et  leur 
chant  a  plus  d'éclat;  ils  ressemblent  au  mâle  par  la  forme 
du  bec,  par  les  couleurs  de  la  tête  et  des  ailes,  et  à  la  fe- 
melle par  le  reste  du  corps.  Ces  métis  sont  d'une  complexion 
amoureuse ,  et  s'apparient  facilement  entre  eux  ou  avec  des 
serins  ;  mais  il  en  résulte  rarement  des  œufs  féconds. 

Les  chardonnerets  sont  sujets  à  plusieurs  maladies,  et  sur-* 
tout  à  l'épilepsie;  souvent  même  la  mue  est  pour  eux  une 
maladie  mortelle.  Lorsqu'ils  sont  attaqués  de  la  première , 
que  des  auteurs  attribuent  à  l'usage  exclusif  du  chénevis , 
ils  tombent  étendus  dans  leur  cage,  les  deux  pieds  en  l'air 
et  les  yeux  renversés.  Us  périroient  bientôt  dans  cet  état , 
s'ils  ne  recevoient  de  prompts  secours;  et  l'on  conseille  de 
leur  couper  alors  l'extrémité  des  angles,  surtout  de  celui  de 
derrière,  et  de  leur  laver  ensuite  les  pieds  dans  du  vin  blanc 
tiède,  dont,  si  c'est  en  hiver,  on  leur  fait  avaler  quelques 
gouttes  un  peu  sucrées.  On  prétend  aussi  que ,  pour  les  en- 
tretenir en  bonne  santé ,  il  est  convenable  de  suspendre  dans' 
leur  cage  un  morceau  de  plâtre,  qu'ils  prennent  plaisir  à 
becqueter. 

Chardonneret  acalanthe  ou  perroquet  :  Carduelis psiUaceus  ^ 
D.;  Fringilla  psittacea,  Lath.  Cette  espèce,  que  Forster  a 
trouvée  dans  la  Nouvelle-Calédonie,  une  des  îles  de  la  mer 
du  Sud,  a  été  figurée  par  Latbam ,  tom.  a,  pi.  48,  de  son 
Synopsis  j  sous  le  nom  de  parrotjinch,  et  ensuite  par  M.  Vieil- 
lot, pi.  3a  de  ses  Oiseaux  chanteurs,  sous  celui  d^ acalanthe. 
La  dénomination  de  perroquet  n'a  vraisemblablement  été 
appliquée  à  cette  espèce  qu'à  cause  de  la  ressemblance  que 
les  couleurs  rouge  et  verte  de  son  plumage  lui  donnent  avee 
une  espèce  assez  commune  du  g^nre  PsiUaeas,  M.  Vieillot 
n'a  pas  exposé  les  motifs  qui  ont  déterminé  l'emploi  de  I4 
sienne ,  tirée  probablement  des  mots  acalanthis  ou  aeanthis, 
par  lesquels  le  chardonneret  est  désigné  en  latin.  Le  plu- 
mage de  cet  oiseau  ^  qui  n'est  pas  plus  grand  que  le  sénégali 
rayé,  consiste  en  deux  couleurs,  le  rouge  écarlate  et  le 
vert.  La  première  règne  sur  la  tête,  les  joues,  la  gorge,  le 
croupion,  et  elle  occupe  aussi  la  totalité  des  deux  pennes 
Intermédiaires  et  le  côté  extérieur  de  toutes  les  pennes  la* 


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534  Lir^ 

lérales  de  la  '  queue ,  qui  est  cunéiforme*  Le  reste  du  corps 
est  d'un  beaif  vert  de  perroquet  ;  le  bec  et  les  pieds  sont 
noirs.  On  ne  connoît  pas  le  chant  de  cet  oiseau ,  qu'il  ne 
faut  pas  confondre  avec  le  gros-bec  perroquet,  loxia  psitta- 
ceat  Lath.,  oiseau  des  Ûe&  Sandwich,  dont  le  bec  ressemble 
à  celui  du  perroquet,  et  dont  M.  Temminck  a  fait  le  genre 
Psittacin ,  PsiUirostra. 

Chardonneret  vert:  Carduelis  melha^  D. ;  Carduelis  viridis, 
Briss.  ;  Fringiila  melba,  Linn.  Cet  oiseau  du  Brésil'  est  de  la 
grosseur  du  chardonneret  commun  ;  les  Portugais  l'appellent 
maracaxao.  Edwards  a  donné,  Hist.,  pi.  128,  et  Glanures , 
pi.  1272,  les  figures  de  la  femelle  et  du  mâle.  Celui-ci  a  entre 
le  bec  et  rœil  un  espace  nu  qui  est  bleuâtre  ;  la  gorge  et  le 
devant  de  la  tête  sont  rouges;  le  derrière  de  la  tête  et  du 
cou  est,  ainsi  qiie  le  dos,  d^un  vert  jaunâtre;  les  couvertures 
supérieures  el  les  pennes  moyennes  des  ailes  sont  verdàtres 
et  bordées  de  rouge;  les  grandes  pennes  sont  presque  noires; 
la  queue,  composée  de  douze  pennes,  et  ses  couvertures  su- 
périeures sont  d'un  rouge  vif;  le  dessous  du  corps  a  des 
raies  transversales  brunes  sur  un  fond  qui  est  d'un  vert  d'olive 
à  la  poitrine ,  et  devient  blanc  sous  le  ventre  ;  son  bec  est 
d'un  rouge  pâle  et  les  pieds  sont  gris.  Chez  la  femelle  le 
dessus.de  la  tête  et  du  cou  est  cendré;  le  dos,  le  croupion 
et  la  base  des  ailes  sont  d'un  vert  jaunâtre  ;  les  pennes  cau- 
dales sont  brunes  et  bordées  d'un  rouge  vineux  en  dehors;  le 
bec  est  d'un  jaune  clair  et  les  pieds  sont  de  couleur  de  chair. 

Chardonneret  écARtATE  :  Carduelis  coecineus ,  D.  ;  Fringiila 
coccinea^  Gmel.  et  Lath,  Cette  espèce,  dont  le  mâle,  seul 
connu ,  est  figuré  pi.  i^i  des  Oiseaux  chanteurs  de  M.  Vieillot, 
a  le  plumage  entier  d'un  orangé  foncé  trè&^brillant  et  ten* 
dant  àla  couleur  éoarlate,  La  même  couleur  iorme  des  franges 
sur  les  lM>vds  extérieurs  des  penses  alaires  et  caudales ,  qui 
sont  noirâtres;  les  pieds  sont  noirs,  et  le  bec  est  d'un  brun  pâle. 

Chardonneret  iauke:  Carduelis  trislis  ,  D,)  Fringiila  iristis^ 
Unn.  Cet  oiseau,  représenté  dans  les  PI.  enlum.  de  Bufibn, 
n.""  70^ ,  fig.  a  ,  sous  le  nom  de  Chardonneret  du  Canada,  se 
trouve  dans  la  Virginie,  la  Caroline,  la  Nouvelle -York, 
au  Mexique,  où  on  le  nomxaci  Coztolotly  et  en  d'autres  con* 
trées^de  l'Amérique.  11  n-a  que  quatre  pouces  quatre  lignes 


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LIN  535 

de  longueur  totale  ;  sa  queue ,  composée  jde  douze  pennes 
égales,  noires  dessus  et  cendrées  ^dessous,  dépasse  les  ailes 
de  six  lignes.  Le  mâle,  dont  le  front  est  noir,  a  le  reste  de 
la  tête,  le  cou,  le  dos  et. la  poitrine  d'un  jaune  éclatant; 
les  cuisses,  le  bas-ventre,  les  couvertures  supérieures  et  in- 
férieures de  la  queue  d'un  blanc  jaunâtre  ;  les  petites  cou- 
vertures des  ailes,  jaunes  extérieurement,  blanchâtres  à  Tin; 
térieur ,  et  terminées  de  blanc  ;  les  ailes  noires  et  traversées 
de  deux  raies  d'un  blanc  brunâtre  ;  le  bec  et  les  pieds  de 
couleur  de  chair.  La  femelle  a  le  front  et  tout  le  dessus  du 
corps  d'un  vert  olive,  et  le  dessous  blanc.  Le  jeune  mâle 
ne  diffère  de  la  femelle  que  par  son  front  noir. 

Ce  chardonneret  failt  sur  les  dernières  branches  des  arbres 
lin  nid  aussi  artistement  préparé  que  celui  du  nôtre ,  et  dans 
lequel  la  femelle  pond  quatre  œufs  d'un  gris  de  perle  sans 
aucune  tache.  Edwards  a  remarqué  qu'une  femelle  par  lui 
tenue  en  cage  muoit  deux  fois  par  an,  aux  mois  de  Mars 
et  de  Septembre.  Fendant  l'hiver  son  cqrps  étoit  tout-à^fait 
brun;  mais  la  tête,  les  ailes  et  la  queue  conservoient  la 
même  couleur  qu'en  été. 

Suivant  M.  Vieillot,  les  oiseaux  représentés  dans  les  PI. 
enlum.  de  Buffbn,  n.^  292  ,  fig.  1  et  2  ,  sous  le  nom  de  tarins 
de  la  Nouvelle-Y4>rk,  sont  des  mâles  de  l'espèce  ci- dessus 
en  plumage  d'hiver. 

L'OiiVarez,  que  Queneau  de  MontbeiUard  range  parmi  Ij^ 
variétés  du  tarin,  et  qui  a  le  dessus  du  corps  olivâtre,  le 
dessous  citron,  la  tête  noire ^  les  pennes  de  la  queue  et  des 
ailes  noirâtres,  et  ces  dernières  marquées  d'une  raie  jaune, 
»e  trouve  aux  environs  de  Buenos-Ayres  et  du  détroit  de 
Magellan.  Il  parolt  que  c'est  de  la  même  espèce  que  M. 
d'Azara  a  donné  une  description,  n«^  164,  sous  le  nom  de 
gqfarron,  et  qui  est  appelée  àfiuçnos-Ayres  gilguero  et  au  Pa- 
raguay paracTii.  M.  Vieillot  a  placé  cet  oiseau  {Jringilla  spinus, 
var^j  Lath.)  parmi  les  chardonnerets,  sous  le  nom  de  Char- 
PONNERET  OuvAREz,  Frir^Ula  magcllaniça^  et  il  en  a  donné 
la  figure  pL  3o  de  ses  Oiseaux  chanteurs.  Gueneau  de  Mont- 
beillard  dit,  d'après  Commerson,  qu'il  chante  très-bien  et 
qu'il  habite  dans  les  bois,  qui  lui  offrent  un  abri  contre 
le  froid  et  les  grands  vents. 


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«36  LIN 

Les  oiseaux  qui,  dans  Tordre  observé  par  M.  Cuvier, 
suivent  iuimédiatement  les  chardonnerets,  sont  des  linotres 
(linaria,  Bechst.),  dont  le  bec  est  aussi  exactement  conique, 
mais  plus  court  et  plus  obtus,  et  qui  vivent  également  de 
graines  de  plantain  ,  de  lion -dent,  de  choux,  de  navette, 
et  surtout  de  celles  du  chanvre  et  du  lin.  Ce  savant  ne  re- 
connolt  en  France  que  deux  espèces  de  linottes  bien  carac- 
térisées ,  le  sizerin  ou  petite  linotte ,  fringUla  linaria ,  et  la 
grande  linotte,  fringilla  cannabina^  Linn.  Il  pense  que  ce 
sont  les  variations  qu*éprouve  le  plumage  des  linottes,  selon 
l'âge  ou  le  sexe,  qui  en  ont  fait  multiplier  les  espèces,  et 
il  ne  lui  paruit  pas  qu*on  ait  encore  de  bons  caractères  pour 
distinguer  le  fringilla  Jlavirostris  dn  fringilla  linaria,  ni  les/rin- 
gilla  montium,  linota  et  argentoratensis ,  du  fringilla  cannabinûm 

Il  y  a  eu  des  débats  entre  MM.  Vieillot  et  Temminck  sur 
les  mêmes  espèces.  Tous  deux  distinguent  la  linotte  com- 
mune,  yringif/a  cannabina^de  la  linotte  de  montagne ,  ^rm- 
gilla  montium  ;  mais,  tandis  que  le  naturaliste  hoUandois  re- 
garde le  siÈCTin  ^  fringilla  linaria  et  fringilla fiavirostris  ^  Linn., 
comme  ne  formant  qu'une  seule  espèce  avec  le  cabaret ,  le 
naturaliste  françois  établit ,  sous  la  dénomination  de  sizerin, 
un  genre  particulier,  qu'il  compose  de  deux  espèces,  lesi- 
«erin  proprement  dit  ou  boréal ,  et  le  sizerin  cabaret. 

Linotte  commune;  Fringilla  cannabina  et  linota,  Gmel.  et 
Lath.,  laquelle,  en  admettant  le  genre  Carduelis,  deviendroit 
Carduelis  eannabinus,  D.  Cet  oiseau,  qui  a  cinq  pouces  et  quel- 
ques lignes  de  longueur ,  est  figuré  dans  les  planches  1 5i.*  et 
485.*  de  fiuffon ,  n.*  i  ,  et  dans  les  77.*  et  78.*  de  Lewin.  Ces 
doubles  figures  proviennent  de  ce  que  plusieurs  auteurs  ont 
cru  pendant  long-temps  à  l'existence  de  deux  espèces ,  par 
la  raison  qu'ils  voyoient  des  parties  rouges  sur  la  tête  et  la 
poitrine  d'un  grand  nombre  d'individus,  tandis  que  le  plu- 
mage des  autres  ne  présentoit  que  du  gris,  et  qu'ils  trouvoient 
dans  la  taille  des  différences  qui  n'étoient  dues  qu'à  la  saison 
d'hiver,  époque  où  le  duvet  est  plus  épais  qu'en  été-  Gue- 
neau  de  Mbntbeillard  a  le  premier  prouvé  l'identité  des 
fringilla  Unota  et  cannabina,  c'est-à-dire  des  linottes  grise 
et  rouge,  laquelle  est  maintenant  reconnue* 
Le  vieux  mâle,  dans  son  état  parfait ,  a^  au  printemps, 


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UN  "7 

les  plumes  du  front  et  de  la  poitrine  d*un  rouge  cramoisi  ; 
la  gorge  et  le  devant  du  cou  blanchâtres  avec  des  taches  lon- 
gitudinales brunes;  le  sinciput  et  Tocciput,  ainsi  que  les 
cttiéi  du  cou,  cendrés;  le  dessus  du  corps  d*un  brun  châtain, 
et  les  flancs  d'un  brun  rougeâtre.  Le  milieu  du  ventre  est 
blanc  ;  la  queue,  un  peu  fourchue,  est  noire,  ainsi  que 
plusieurs  des  rémiges,  avec  une  bordure  blanche  à  Texte- 
rieur  ;  leê  pennifs  caudales  sont  aussi  terminées  intérieure- 
ment par  un  lurge  espace  de  la  même  couleur.  Les  pieds 
sont  d*un  brun  rouge  ;  le  bec  est  d*un  bleu  foncé ,  et  Tiris 
brun,  r.a  femelle,  dont  la  couleur  ne  change  pas  avec  Tâge 
et  qui  est  plus  petite  que  le  mâle ,  a  toutes  les  parties  su- 
périeures d'un  cendré  jaunâtre  et  tachetées  de  brun  foncée 
les  couvertures  des  ailes  sont  d'un  brun  roux;  les  parties  in- 
férieures, dont  le  fond  est  d*un  roux  clair,  sont  blanchâtres  au 
milieu  du  ventre,  et  des  taches  d'un  brun  noirâtre  régnent 
sur  lu  poitrine  et  sur  les  côtés.  La  planche  enl.  de  BufTon , 
n.^  4B5,  ^g.  1,  représente,  sous  le  nom  de  grande  linotte 
de  vignes,  le  mâle  prenant  sa  parure;  ladg.  2  de  la  pi.  161 
est  celle  d'un  très -vieux  mâle  sous  le  faux  nom  de  petite 
linotte  de  vignes. 

Chez  les  jeunes  mâles ,  jusqu'au  printemps ,  le  sommet  de 
la  tête  et  le  dos  sont  d'un  brun  roussâtre,  avec  des  taches 
d'un  brun  foncé  en  forme  de  lance  ;  l'occiput  et  les  joues 
sont  cendrés;  tout  le  dessous  du  corps  est  d'un  blanc  rous- 
sâtre :  on  remarqiié  sur  le  milieu  de  la  gorge  et  sur  la  poi- 
trine des  taches  longitudinales  d*un  bruri  foncé;  ces  taches 
aont  larges  et  d'un  brun  roussâtre  sur  les  flancs ,  et  elles  sont 
noirâtres  et  lancéolées  sur  les  couvertures  de  la  queue.  La 
base  du  bec  est  d'un  bleu  livide ,  et  les  pieds  sont  de  couleur 
de  chair.  Enfin,  chez  l«s  mâles,  après  la  mue  d'automne, 
on  voit  de  grandes  taches  noires  au  haut  de  la  tête,  et  d'autres 
d*un  brun  châtain  sur  le  dos,  dont  le  fond  est  roussâtre. 
Les  plumes  qui  couvrent  la  poitrine  sont  d'un  rouge  brun , 
lequel  blanchit  sur  les  bords,  et  il  y  a  des  taches  brunes  sur 
les  flancs;  les  couvertures  supérieures  de  la  queuesont  noires, 
avec  une  bordure  blanche  k  l'intérieur  et  d'un  gris  roussâtre 
h  l'extérieur.  Lorsqu'on  soulève  les  plumes  du  front  et  de 
la  poitrine,  on  aperçoit  les  indices  de  la  belle  couleur  rouge 


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«s  LIN 

doDt  la  tête  et  la  poitrine  seront  ornées  au  printemps.  C'est 
dans  cet  état  la  linotte  ordinaire, /rir»gi7/a  linota,  Gmel.,  re- 
présentée dans  les  pi.  enium.  de  Buffon,  n."  i5i ,  fig.  i. 

11  y  a,  parmi  les  linottes,  des  variétés  accidentelles,  d*un 
blanc  pur,  ou  blanchâtres,  avec  les  ailes  et  la  queue  de  la 
couleur  ordinaire  ;  chez  d'autres ,  tout  le  plumage  est  noirâtre  : 
on  en  voit  aussi  qui  ont  les  pieds  rouges  ;  et  tels  sont  les 
changemens  qui  ont  fait  supposer  Texistence  d'espèces  nou- 
velles, comme  le  gyntel  de  Strasbourg,  ^ingi/la  ârgentora." 
Unsisy  Gmel. 

On  peut  remarquer ,  en  généi'al ,  que  les  linottes  commu- 
nes sont  grises  à  Tarri  ère -saison  ;  que  les  individus  qui,  kgés 
de  deux  ans,  restent  gris,  sont  des  femelles,  et  que  les  jeunes 
qu'on  élève  à  la  brochette ,  ou  que  Ton  prend  avant  leur 
première  mue,  n'ont  jamais  de  rouge  en  cage. 

La  linotte  commune  se  trouve  dans  les  différentes  contrées 
de  l'Europe,  où  elle  habite  les  plaines,  les  taillis  et  la  li- 
sière des  bois,  ainsi  que  les  vignobles.  £lle  fait  souvent  son 
nid  dans  les  vignes ,  et  c'est  de  là  que  lui  est  venu  le  nom 
de  linotte  de  vigne*  Quelquefois  elle  le  pose  par  terre  ;  mais 
plus  fréquemment  elle  l'attache  entre  deux  perches  ou  au 
cep  même;  elle  niche  aussi  sur  les  genévriers,  les  groseil- 
liers, dansles  jeunes  taillis,  dans  les  buissons  d'aubépine,  etc. 
Ce  nid  est  composé  en  dehors  de  petites  racines,  de  feuilles, 
de  mousse,  et  en  dedans  d'un  peu  de  plumes ^  de  crin  et  de 
beaucoup  de  laine.  La  femelle  y  pond  quatre  et  jusqu'à  six 
œufs,  d'un  blanc  sale ,  tachetés  de  rouge  brun  au  gros  bout, 
dont  Lewin  a  donné  la  ligure  pi.  18,  n.*"  1  et  2.  Quand  il 
n'arrive  pas  d'accidens  aux  couvées,  elles  ne  sont  qu'au 
nombre  de  deux  ;  mais  dans  le  cas  contraire  ces  oiseaux  font 
trois  et  même  quatre  pontes.  La  mère  dégorge  aux  petits 
les  alimens  qu'elle  leur  a  préparés  dans  son  jabot,  et  M. 
Vieillot  ne  pense  pas  que  ces  oiseaux  soient  entomophages. 

Vers  la  fin  d'Août  les  linottes  se  réunissent  en  troupes 
nombreuses  et  continuent  de  vivre  en  société  pendant  tout 
l'hiver;  elles  fréquentent  alors  les  champs  cultivés  et  les  terres 
en  friche ,  et,  outre  les  petits  grains  qu'elles  y  trouvent ,  elles 
piquent  les  boutons  des  tilleuls,  des  bouleaux,  de&peupliers, 
pour  en  manger  l'intérieur  :  elles  voient  serrées,  s'abattent 


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LIN  539 

sur  les  m^mes^  arbres  et  se  lèvent  toutes  ensemble*  Les  chênes 
et  les  charmes  dont  les  feuilles,  quoique  sèches,  ne  sont 
pas  encore  entièrement  tombées,  leur  servent  d'asile  pen- 
dant la  nuit;  elles  marchent  en  sautillant ,  et  ne  volent  point 
par  élans  répétés,  comme  les  moineaux. 

Les  mâles  ont  un  assez  joli  ramage,  qui  commence  par 
une  sorte  de  prélude.  Les  femelles  ne  chantent  point.  Les 
)eunes  mâles,  pris  au  nid,  sont  susceptibles  d^éducation ;  on 
les  nourrit  avec  du  gruau  d'avoine  et  de  la  navette  broyée 
dans  du  lait  ou  de  Teau  sucrée.  On  les  siffle  le  soir  à  la 
lueur  d'une  chandelle ,  et  quelquefois  on  les  prend  sur  le 
doigt  et  on  leur  présente  un  miroir,  où  ils  croient  voir  et 
entendre  un  autre  oiseau  de  leur  espèce ,  ce  qui  est  propre 
à  leur  donner  de  l'émulation.  Des  personnes  prétendent  qu'ils 
chantent  mieux  dans  une  petite  cage  que  dans  une  grande. 
La  nourriture  des  adultes  en  captivité  consiste  dans  la  graine 
de  millet,  de  navette,  de  pavots,  de  poirée,  etc.:  ils  cassent 
les  petites  graines  dans  leur  bec  et  rejettent  les  enveloppes. 
Le  cbénevis  en  trop  grande  quantité  leur  seroit  nuisible.  U 
faut  à  ces  oiseaux  une  petite  baignoire ,  et  comme  ils  sont 
pulvérateurs,  le  fond  de  leur  cage  doit  être  garni  d'une 
couche  4e  petit  sable.  En  ayant  soin  de  tenir  leur  manger, 
leur  breuvage  et  leur  volière  propres,  Olina  dit  qu'on  peut 
les  faire  vivre  en  captivité  qinq  ou  six  années ,  et  souvent 
ils  vivent  bien  davantage ,  puisqu'on  en  a  vu  à  Montbard  un 
qui  étoit  âgé  de  dix^sept  ans.  Ils  reconnoissent  les  personnes 
qui  les  soignent,  et  s'y  attachent. 

Leur  mue  a  lieu  dans  la  canicule  et  souvent  beaucoup  plus 
tard.  Le  bouton  est  la  maladie  la  plus  dangereuse  ;  on  con* 
seille  de  le  percer  pt omp  tement  et  d'étuver  la  plaie  avec  du  vim 

La,  chasse  des  linottes  se  fait  à  l'arbret,  avec  une  moquette 
apprivoisée  et  non  en  cage ,  à  l'abreuvoir  avec  des  gluaux  9 
aux  û\eis  d'alouette  et  aux  rets  saillans. 

Linotte  de  monta qne  :  FringilLa  montium  ,  Gmel.  et  Latb*  ; 
Carduelis  montium^  D.  Cette  espèce,  figurée  pi.  10  de  Frisch  ^ 
et  60  de  Lewin  ,  a  environ  cinq  pouces  de  longueur.  Le  mâle 
a  la  gorge,  le  devant  du  ^u  et  le  tour  des  yeux,  d'unbrun 
jaunâtre  \  les  plumes  du  sommet  de  la  tête,  de  la  nuque  et 
du  do&,  noires  au  centime  et  bqrdée&de  roux;  les  côtés  du  cou , 


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^40  LIN 

la  poitrine  et  les  flancs,  d'un  roux  clair,  avec  quelques  taches 
noirâtres;  la  partie  inférieure  du  dos  et  le  croupion,  d*un 
rose  foncé.  Les  couvertures  supérieures  des  ailes  sont  brunes 
et  bordées  de  roux ,  ce  qui  donne  lieu  à  deux  bandes  trans- 
versales de  cette  dernière  couleur.  Les  pennes  alaires  et 
caudales  sont  noirâtres  et  frangées  de  blanc  à  l'extérieun 
Le  bec  est  d^un  jaune  sale  ;  l'iris  est  brun  :  les  pieds  sont  noirs. 
Chez  les  femelles  la  teinte  roussàtre  de  toutes  les  parties  est 
plus  claire  ;  les  taches  longitudinales  qui  occupent  le  milieu 
des  plumes  des  parties  supérieures,  sont  d'un  brun  très-foncé, 
et  il  n'y  a  point  de  rose  au  croupion  ;  le  bec ,  d'un  jaune 
plus  clair,  est  taché  de  noir  à  la  pointe. 

Cet  oiseau  est  assez  commun  en  Ecosse ,  en  Norwége  et  en 
Suède,  où  on  le  nomme  riska.  En  automne  il  est  de  passage 
périodique  dans  quelques  contrées  d'Allemagne  et  de  Hol- 
lande ;  on  le  trouve  en  France  depuis  l'automne  jusqu'au 
printemps.  Lewin  dit,  d'après  Willughby,  qu'il  niche  dans 
les  parties  mon  tueuses  de  l'Angleterre  ,  et  il  donne ,  pi.  i8  , 
n.°4,  la  figure  de  ses  œufs.  Le  même  auteur  en  a  rencontré 
en  hiver  des  volées  considérables  qui  paroissoient  venir  de 
France ,  et  se  nourrissoient  des  graines  de  différentes  plantes 
sauvages  qui  croissent  et  mûrissent  sur  les  bords  de  la  mer 
et  des  marais,  et  surtout  de  celles  du  chou.  Leur  chant,  sui- 
vant M.  Vieillot,  est  presque  aussi  agréable  que  celui  de  la 
linotte  commune  ;  cependant  Lewin  dit  qu'ils  ne  font  que 
répéter  brusquement  twite.  L'auteur  françois  regarde  la  li- 
notte à  pieds  noirs  de  MontbeiiJard  comme  un  individu  de 
cette  espèce. 

SizERiN.  Cet  oiseau^  qui  est  lefringilla  linaria  de  Linnaeus 
et  de  Latham,  a  présenté  à  M.  Vieillot  des  caractères  suffi- 
sant pour  l'établissement  d'un  genre  particulier.  Ces  carac- 
tères consistent  dans  un  bec  plus  haut  que  large ,  garni  à  sa 
base  de  petites  plumes  dirigées  en  avant,  court,  conique, 
dont  le  dos  est  rétréci  et  anguleux,  et  la  pointe  grêle  et 
aigucf  ;  la  mandibule  supérieure  entière  ,  l'inférieure  bid entée 
sur  chaque  bord  ,  vers  son  origine  ;  les  narines  rondes,  très- 
petites,  cachées  par  les  plumes  dif  sinciput;  la  langue  épaisse 
et  charnue  vers  son  origine ,  ensuite  cartilagineuse  et  aiguè'. 
M.  Vieillot  rie  s'est  pas  borné  à  établir  ces  caractères  géné- 


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LIN  541 

riques;  il  a  Ibnbë  deux  espèces  distîactes  du  sizerin  boréal 
et  du  cabaret,  sous,  les  noms  de  linaria  borealis  et  linarid 
rufescens,  tandis  que  M.  Temminck,  qui  déclare,  dans  la  se- 
conde édition  de  son  Manuel  d'ornithologie ,  tom.  1  ,  p.  373 , 
avoir  vu  à  Turin  les  individus  joints  par  M.  Vieillot  à  sa 
dissertation  insérée  dans  les  Mémoires  de  l'Académie  de  cette 
ville,  année  1816,  prétend  que  ce  sont  de  vrais  sizerins,  pas 
lout-à-fait  en  livrée  complète,  et  que  l'oiseau  nommé  vulgai- 
. rement  Cabaret  n'est  pas  une  espèce  distincte  du  sizerin. 

M. .Vieillot  fonde  son  opinion  sur  ce  que,  suivant  lui, 
le  cabaret  est  moins  long  et  moins  gros  que  le  sizerin  pro-* 
prement  dit;  qu'il  a  le  croupion  roussàtre  et  brun,  avec  une 
légère  teinte  de  brun  rougeàtre  vers  les  couvertures  de  la 
queue  ;  que  la  couleur  roussàtre  qui  domine  sur  son  plu- 
mage est  presque  partout  remplacée  par  du  blanchâtre  chez 
le  sizerin,  sur  lequel  cette  teinte  est  beaucoup  plus  pure 
en  été  qu'à  l'automne, et  pendant  l'hiver;  que  les  plumes  du 
croupion  sont  constamment  blanches  et  d'un  gris  rembruni 
chez  ce  dernier,  qui,  d'ailleurs,  ne  vient  que  tous  les  trois 
011  quatre  ans  en  automne  et  par  troupes  nombreuses  dans 
nos  contrées  septentrionales,  et  se  voit  alors  aux  environs 
de  Paris  et  dans  les  départemens  voisins  jusqu'au  mois  d'Avril: 
tandis  que  le  cabaret,  qui  ne  se  trouve  pas,  comme  l'autre, 
en  Amérique ,  et  qu'on  rencontre  rarement  en  France  avec 
le  sizerin,  se  montre  presque  tous  les  ans  dans  ce  royaume, 
où  il  reste  depuis  la  fin  d'Octobre  jusqu'au  printemps,  et 
vit  ordinairement  en  familles  composées  seulement  de  dix  à 
vingt  individus. 

Il  résulte  de  la  description  donnée,  par  M.  Temminck , 
d'une  seule  espèce  de  sizerin ,  dont  la  longueur  est  de  cinq 
pouces,  et  qui  seroit  le  carduelis  borealis^  D. ,  i.*'  que  les 
jeunes,  après  leur  première  mue,  ont  un  peu  de  rouge 
foncé  sur  la  tète^  et  le  dessous  de  la  gorge  noirâtre;  que  les 
côtés,  le  cou ,  la  poitrine,  les  flancs  et  les  parties  supérieures 
sont  d'un  roux  clair,  avec  des  taches  longitudinales  brunes  ; 
qu'ils  ont  deux  bandes  rousses  sur  les  ailes,  dont  les  pennes 
et  celles  de  la  queue  sont  d'un  brun  noirâtre ,  bordé  de 
cendré  roux;  que  le  milieu  du  ventre  et  l'abdomen  sont 
blancs,  avec  le  tour  du  bec  cendré  :  2.^  que  le  très-vieux 


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H^  LIN 

mâle^  au  printemps,  a  le  front,  Fespace  qui  sépare  Tœilda 
bec  et  la  gorgerette,  noirs;  le  haut  de  la  tête  d*un  cramoisi 
foncé  ;  les  parties  latérales  de  la  gorge ,  le  devant  du  cou , 
la  poitrine  >  les  côtés  du  ventre  et  le  croupion  d'un  cramoisi 
clair ,  et  le  milieu  du  ventre  d'un  blanc  rose ,  avec  des  taches 
longitudinales  noirâtres  sur  les  flancs  et  les  plumes  anales, 
et  d'autres  plus  noires  sur  les  parties  supérieures ,  lesquelles 
sont  d'un  cendré  roux ,  couleur  qui  borde  les  pennes  cau- 
dales et  alaires ,  dont  le  fond  est  noir  ;  qu'il  a  deux  bandes 
transversales  sur  les  ailes;  que  le  bec,  qui  est  ]aune,  a  la. 
pointe  noire,  et  que  les  pieds  sont  bruns:  5.%  enfin,  que 
la  vieille  femelle,  dont  le  vertex  seul  est  cramoisi ,  n'a  point 
de  rouge  sur  le  croupion  ni  sur  les  parties  inférieures  ;  que 
le  milieu  de  sa  gorge  est  noir,  et  que  les  parties  latérales, 
la  poitrine  et  le  milieu  du  ventre,  sont  blanchâtres,  et  les 
flancs ,'  ainsi  que  l'abdomen ,  roussâtres,  avec  de  grandes  taches 
longitudinales  noires. 

M*  Temminck  cite,  dans  sa  Synonymie,  outre  lefringiUa 
linarla  de  Gmelin ,  le  sizerin  et  le  cabaret  de  Buffon ,  dont 
la  pi.  485 ,  fig.  2 ,  représente  le  mâle  ;  la  petite  linotte  de 
vignes,  de  Brisson,  dont  la  description  est  celle  d'un  vieux 
mâle;  la  petite  linotte  ou  cabaret  du  même,  qui,  sous  ce 
nom,  décrit  un  jeune  mâle  en  hiver  ;  la  pi.  lo  de  Frisch, 
qui  représente  le  mâle  et  la  femelle  ;  la  pi.  6  de  Naumann , 
où  les  n.*^'  |5  et  i6  sont  les  figures  exactes  de  vieux  individus 
mâle  et  femelle.  Le  même  auteur  indique  aussi,  comme  ap- 
plicables au  jeune  sizerin,  avant  la  seconde  mue,  le  fringilla 
Jlavirostris  de  Linnseus,  jeune  femelle  figurée  au  frontispice 
de  son  Fauna  suecica^  mais  non  le  fUn^irostris  de  Pallas  et  de 
Nilson ,  qui  ont  voulu  indiquer  la  linotte  de  montagne.  On 
peut  ajouter  à  ces  figures  celle  de  la  pL  2 1  ,  tom.  i ,  de  TOr- 
nithologie  britannique  de  George  Graves,  sous  le  nom  an- 
glois  de  Usser  redpoU. 

L'oiseau  dont  il  s*agit  habite  ordinairement  les  régions  du 
Nord,  depuis  la  Suède  jusqu'en  Sibérie ,  au  Groenland,  au 
Kamtschatka.  C'est  là  qu'il  fait  dans  les  aunaies,  au  mois  de 
Mai,  uii  nid  composé,  suivant  Othon  Fabricius,  Faun. 
GroenL,  pag.  121 ,  d'herbes  sèches  entremêlées  de  petits  ra- 
meaux, de  plumes,  de  mousse  et  du  duvet  de  Veriophorum 


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LIN  545 

vaginatum^  Linn.  La  femelle  y  pond  environ  cinq  œufs, 
d'un  blanc  verdàtre,  marqués  de  taches  rouges  au  gros  bout. 
Le  sizerin  abandonne  ces  contrées  trop  froides,  au  mois  d'Oc- 
tobre, pour  se  transporter  dans  les  pays  plus  tempérés  de 
l'Europe ,  et  il  se  rpnd  aussi  dans  l'Amérique  septentrionale  , 
mais  seulement  lorsque  la  terre  est  entièrement  couverte  de 
neige  :  au  mois  d'Avril  tous  les  individus  sont  de  retour  dans 
les  contrées  du  cercle  arctique.  En  hiver  ils  mangentJes  bour- 
geons de  l'aune,  du  chêne,  d'où  leur  est  venu  le  nom  de 
petit-chêne;  et  dans  l'été  les  fruits  de  l'aune,  du  pin,  de  la 
ronce,  et  les  graines  de  la  navette,  du  lin,  etc.,  forment  leur 
nourriture  habituelle. 

M.  Vieillot  décrit,  à  la  suite  de  la  linotte  commune  et  sous 
le  même  nom,  cinq  autres  oiseaux,  qui  sont;  i."*  la  linotte 
gris-de-fer,  loxia  cana^  Lath. ,  pi.  179  d'Edwards,  qui  se  trouve 
en  Asie ,  et  qui  a  le  dessus  de  la  tête  ^  le  cou  et  le  dos  gris- 
de-fer,  les  parties  inférieures  d'un  gris  clair,  les  pennes 
alaires  et  caudales  noirâtres,  et  les  pieds  de  couleur  de  chair  ; 
2,"  la  linotte  huppée,  pi.  29  des  Oiseaux  chanteurs,  dont  le 
mâle  a  une  huppe  couleur  de  feu;  3.**  la  linotte  dite  Séné- 
gali  chanteur, -pi.  11  du  même  ouvrage,  dont  tout  le  plu- 
mage est  d'un  gris  blanc  ;  4.**  la  linotte  vengoline,  pi.  179 
d'Edwards,  et  5.**  la  linotte  tobaque ,  que  le  même  auteur 
donne  comme  le  mâle  de  l'espèce  précédente. 

Parmi  les  oiseaux  étrangers  qu'il  seroit  difficile  de  distin- 
guer des  linottes  par  des  caractères  génériques ,  M.  Cuvîer 
compte  aussi  i.°  le  firingilla  lepida^  Linn.  et  Lath.,  oiseau 
de  moitié  plus  petit  que  le  serin,  qui  habite  les  forêt^  de 
de  l'île  de  Cuba,  et  dont  les  parties  supérieures  sont  ver- 
dâtres,  la  poitrine  et  le  bec  noirs  ;  2."  lefringilla  amanda^^a, 
ou  bengali  piqueté  de  Buffon ,  pi.  enlum.  ii3,  n.***  2  et  3, 
et  pi.  1  et  2  des  Oiseaux  chanteurs  de  la  zone  torride  ;  3.*  le 
Jringilla  nitens,  mal  à  propos  nommé  moineau  du  Brésil,  puis- 
qu'il est  d'Afrique ,  et  qu'on  a  eu  également  tort  de  com- 
parer au  combasou ,  puisque  son  bec  est  plus  haut  que  large, 
caréné  en-dessus,  à  pointe  grêle,  droite  et  comprimée,  tan- 
dis que  celui  du  combasou  est  arrondi  en-dessus  et  qu'on  ne 
voit  pas  de  compression  à  sa  pointe;  4.**  le  fringilla  sene^ala , 
du  sénégali  rouge,  pi.  enl.,  n."  67  ,  fig.  1. 


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544  LIN 

Tarin  commun  :  Fringilla  spinus ,  Linn.  ;  Carduelis  spinus , 
D.  9  pi.  eolum.  de  Buffbn,  486 ,  n/  3  ,  et  pi.  76  de  Lewin. 
Cet  oiseau,  plus  petit  que  le  chardonneret,  et  qui  porte 
aussi  les  noms  de  ligurinus  et  d^acanthis,  a,  depuis  le  bout 
du  bec  jusqu'à  celui  de  la  queue,  quatre  pouces  neuf  lignes , 
et  sept  pouces  huit  lignes  de  vol  ;  son  bec,  un  peu  plus  court 
que  celui  du  chardonneret ,  est  noir  à  la  pointe  ;  le  sommet 
de  sa  tête  est  de.  cette  dernière .  couleur  ;  l'occiput  et  le 
dos  sont  d^un  vert  noirâtre;  les  joues,  la  gorge,  la  poitrine 
et  les  plumes  anales  sont  d'un  jaune  citron;  le  ventre  est 
d'un  blanc  jaunâtre ,  et  le  croupipn  d'un  jaune  olivâtre.  On 
voit  au  haut  de  l'aile  une  large  plaque  jaune  ;  les  petites  cou- 
vertures sont  d'un  vert  olive,  et  les  grandes  sont  noires; 
les  pennes  alaires  sont  noires  et  bordées  de  jaune;  la  queue, 
qui  est  fourchue,  a  les  deux  pennes  intermédiaires  noires, 
ainsi  qu'une  partie  de  celles  qui  les  suivent  ;  les  pennes  ex- 
térieures sont  jaunes  et  terminées  de  noir  :  cefte  dernière 
couleur  est  aussi  celle  des  jambes.  Chez  la  femelle ,  le  dessus 
de  la  tête  est  varié  de  gris ,  la  gorge  est  blanche ,  et  le  plu- 
mage est  en  général  d'une  teinte  moins  vive. 

Ces  oiseaux ,  très-n ombreux  dans  la  Russie  méridionale , 
sont  de  passage  dans  nos  contrées.  Leur  vol  est  si  élevé  dans 
leur  émigration  ,  qu'on  les  entend  même  avant  de  les  aperce- 
voir. Leur  passage  commence  en  Octobre,  et  pendant  l'hiver 
ils  se  portent  vers  le  Midi ,  d'où  ils  reviennent  au  printemps, 
pour  retourner  dans  le  Nord ,  et  y  nicher.  On  assure  que 
quelques-uns  font  leur  couvée  en  Franche-Comté,  en  Suisse, 
en  Hongrie  :  mais ,  si  le  fait  est  vrai ,  leur  nid  est  très-dif- 
ficile à  découvrir;  car  les  auteurs  n'en  donnent  pas  la  des- 
cription ,  et  supposent  seulement  qu'ils  le  placent  à  la  cime 
des  pins  et  des  sapins.  11  paroît  cependant  qu'il  a  été  trouvé 
de  ces  nids  en  Angleterre,  où  les  tarins  ne  sont  pas  rares  en 
hiver;  car  Lewin  en  a  figuré,  pi.  17,  n.*"  4,  les  œufs  qui, 
sur  un  fond  d'un  blanc  teinté  de  bleu ,  sont  tachetés  de 
rouge  brun. 

Les  fruits  de  l'aune  sont  la  nourriture  habituelle  des  ta- 
rins, qui  recherchent  de  préférence  les  lieux  humides  où 
croissent  ces  arbres,  sur  les  branches  desquels  ils  grimpent 
en  tout  sens ,  comme  les  mésanges;  ils  aiment  aussi  les  graines 


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du  houbloBy  tèt  on  reconnoît,  en  Alkmagne,  leslieui  où  ib 
ont  pasfié ,  à  la  quantité  de  feuilles  de  cette  plante  dont  ib 
jonchent  la  terre* 

Le  chant  des  tarins  n'est  pas  trèâ*agréable  ;  mais  leuf  peu 
de  défiance  les  fait  tomber  si  facilement  dans  les  pièges  qui 
leur  sont  tendus  $  comme  les  gluaux,  les  filets,  les  trébu«- 
chets ,  et  ils  s'apprivoisent  si  vite ,  qu'on  s^  plait  à  les  tenij* 
dans  les  v9lières,  où  ils. ne  tardent  pas  à  faire  des  associa"^ 
tions,  et  où  ils  mangent  du  chénevîs,  de  la  navette,  du 
millet.  Leur  docilité  est  telle  qu'on  leur  apprend  sans  p^ine 
à  faire  aller  la  galère ,  comme  le  chardonneret. 

Il  existe  une  grande  sympathie  entre  les  tarins  et  les  se^ 
rlns,  et  les  deux  sexes  s'apparient  très-aisément.  A  peine  le 
tarin  mâle  a-t-il  plu  à  une  femelle  serine,  qu'il  lui  dégorge 
la  nourriture ,  partage  ses  travaux ,  et  lui  apporte  les  maté^ 
riaux  propres  à  la  construction  du  nid ,  à  laquelle  il  coopère 
lui-même.  Le  peu  de  métis  qui  proviennent  de  leur  union 
tiennent  du  père  et  de  la  mère  ;  mais  il  arrive  souvent  que 
les  œufs  restent  clairs*  La  durée  de  leur  vie  en  captivité 
est  d'environ  dix  ans ,  et  lorsqu'on  a  soin  de  les  habituer  à 
la  navette  et  au  millet,  ils  soi^^t  sujets  à  peu  de. maladies* 
Quand  au  contraire  on  leur  prodigue  le  chénevis,  on  en  n 
vu  qui  étoient  exposés  à  là  gras-fon4ure  ^  et  dont  le  plumage 
prenoit  une  teinte  noire. 

On  voit  en  hiver,  dans  les  plaines  de  la  France  méi^dio- 
nale,  un  oiseau  nommé  tarin  de  Provence,  que  l'on  regarde 
comme  une  race'  plus  grande  que  le  tarin  commun  :  il  se 
retire  pendant  l'été  sur  les  montagnes. 

L'oiseau  figuré  dans  les  planches  enluminées  de  Buffon  ^ 
nJ^  292,  sous  le  nom  de  tarin  de  la  Nouvelle^York,  étoit 
aussi  considéré  comme  une  variété  du  tarin  $  mais  on  a  re^* 
connu  depuis  que  c'étoit  le  chardonneret  jaune  dans  son 
plumage  d'hiver. 

Wilson  a  donné,  dans  son  Ornithologie  américaine,  la  des- 
cription d'un  autre  tarin  sous  le  nom  de  Jringilla  pinus ,  que 
M.  Vieillot  a  traduit' par  Tarin  pinicole,  et  qui  seroit  le 
earduelis  pinus,  D.  Cet  oiseau  paroît,  dans  le  mois  de  No-* 
vembre ,  au  centre  des  États-Unis ,  où  il  se  tient  jusqu'au  mois 
de  Mars  sur  les  bords  des^  ruisseaux  plantés  d'aunes  noirs , 
36.  56 


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»46  LÏN 

âont  il  mangé  te&  grftînes  ;  tnaiîs  ,  (fuaiid  l'h!v€»  est  firès- 
rigoureujt,  il  fréquente,  les  pms  dits  du  Canada.  Ce  tarin, 
dont  la  longueur  ii^est  que  de  quatre  pouces ,  a,  suivant  la 
description  qu'en  a  faite  Tâuteur  ami^ri^ain  j'sôia  son  plumage 
ifl'tiiyer,  ia  tête,  le  enu  et  le  dos  d'une  couleur  sombre 
avec  des  raies  noires  ;  deuic  bandes  transvenales  d'un  blatae 
Jaunàfre  sur  les  ailes ,  dont  1^  couVertores  inférieures  sont 
d'un  beau  jaune,  ainfti  que  lie  deHsûus  de  leurs  pennes;  celles 
de  la  queue  faunes  deptiis  leut*  ori^ne  jnsqu'afn  milieu;  ie 
dessous  du  corps  varié  de  stries  et  de  taches  noires  sur  un 
fond  de  couleur  de  lin;  en6n,  ie  bec  de  couleulr  de  eome, 
l'iris  noisette ,  et  les  pieds  d'un  brun  pourpre. 

Les  naturalijftes  dolment  les  nems  de  tarin  du  Mexique 
et  de  tarin  noit  du  Mexique  i  ées  ^heûnxûe  la  mllnie  partie 
du  inonde,  dont  parle  Femândez  sous  èeux  d^o^ïaffieeHi- 
chictli  et  de  trdtoiolt^  que  Buffitm  a  adoucis  en  les  éerittint 
aeathééhUi  et  ciUctàL  Le  premier,  de  la  tâiHe  du  tarin ,  vit 
des  mêmes  graines,  et  a  le  des^i  du  corps  d'^n  bmn  ver- 
dâtre  et  le  dessous  dNin  blanc  nuancé  de  j^une.  Le  second , 
dont  toutes  les  parties  supérieures  sont  variées  de  noirâtre 
et  de  fauve,  et  les  inilérieures  blaneliàtrèis ,  habite  dans  les 
plaines  ^  chante  assez  agréafblemênt ,  et  se  nourrit  des  gtanores 
d'tm  a^bre  que  lés  Me^cicains  appellent  hàauhiii. 

On  a  aussi  donné  le  nom  de  Tarii^  ttt  la  Cuinb,  Prin^Ra 
ëinensis ,  Gmel. ,  et  PringiiUi  âsmttcft,  Lath. ,  à  ttn  oiseau  un 
peu  plas  gros  que  ie  moineau  frian'c,  dont  la  connoissante 
est  due  à  Sonnerat»  et  qui  a  la  tête  noire,  le  dessus  du 
corps  d'un  vert  olive  i  avec  deux  bandes  transversales  noires 
sur  les  ailes;  le  dessons  )atine;  ie  bee  et  les  pieds  noirs. 

L'oÎAeau  qu'on  nomme  grand  tarin  dittts  le  dépatitement  de 
la  Meurthe ,  est  le  bruant  eommun ,  et  çdui  ipxe  ^ans  le 
Piémont  on  appelle  tarin  de  Mars^  est  le  sîserin, 

Venturon  :  Fringilla  citrinellaj  Linn.,  pi.-  eul.  658  ,  n.*  2  ; 
Carduelis  citrinellusj  D.  L'auteur  des  articles  d'ornithologie 
du  nouveau  Dictionnaire  ^'histoire  natiirelle  ày^nt  déclaré , 
au  mot  Venturoi:^  de  cet  ouvrage ,  qu'il  y  rectifioit  d'après 
nature  les  descriptions  fautives  données  par  divers*  auteurs 
tant  de  cet  oiseau  que  du  oini,  tons  deux  figurés  incor- 
rectement dans  la  668*^  planche  enluminée  deBuSbn,   on 


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LIN    .  ^47 

'woîir  iermr  suivre  ici  son  nouveau  texie ,  auprès  lequdl 
Voî»etiu  dojBt  il  s'agit,  qui  est  long  de  quatre  pouces  trois  li- 
gnes, a  le  bec  très-court,  renflé,  brun  en-dessus  et  blan- 
cbàtre  en-^dessous  ;  le  front ,  la  place  occupée  par  une  sort» 
de  collier  entre  Tocciput  et  la  nuque,  le  croupion  et  toute« 
ies  parties  inférieures,  d'un  beau  jaune,  qui  devient  moins 
foncé  en  approchant  de  la  queue  et  çst  coupé  sur  les  ebté» 
par  de  petites  taches  longitudinales  brunes  ;  le  dos  taclietë 
•de  brunâtre  sur  un  fond  jaune  ;  les  petites  couv-ertures  des 
ailes  verdàtres;  les  moyennes  noirâtres  et  tenninées  de  jaune 
vert  1  les  grandes  terminées  de  même  sur  un  fond  verdàtre  y 
couleur  dont  les  pennes  alaires  et  caudales  sont  frangées  sur 
un  fond  brun.  La  femelle ,  plus  petite  que  le  mâle ,  a  aussi 
ies  couleurs  moins  vives* 

Cet  oiseau,  qui  «st  très-commun  dans  les  parties  méridio- 
«nales  de  FEurope,  en  Grèce,  en  Turquie,  en  Italie,  en  Es- 
pagne, en  Portugal,  en  Suisse,  dans  leTyrol,  est  de  passage 
accidentel  en  Allemagne  et  en  France.  Il  habite  de  préfé- 
^penee  sur  les  montagnes,  dans  les  taillis  de  pins  et  de  sa- 
pins, et  aussi  dans  les  jardins  et  sur  les  cyprès,  où  il 
•place  un  nid  construit  de  laine ,  de  erins  et  de  plumes,  dans 
iequel  la  femelle  pond  trois  à  cinq  œufs  blanchâtres  avec 
ée  grandes  taches  d'un  rôuge  de  btrique  et  beaucoup  d«  pe- 
tites de  la  même  couleur.  Il  Ise  nourrit  des  graines  de  divers 
arbres  et  plantes  alpestres ,  et  il  forme  aisément  avec  la  fe- 
'melle  du  serin  des  Canaries  une  alliance  dont  on  est  parvenu 
à  avoir  des  métis  qui  se  perpétuent.  M.  Vieillot  regarda 
même  le  venturon  et  le  canari,  noti  comme  deux  espèces 
distinctes ,  mais  comme  deux  races  sorties  de  la  même  souche , 
'dont  l'une  se  sera 'fixée  en  Europe  et  Tautre  aux  Canaries, 
et  tlont  les  différences  tiennent  aux  localités. 

CiNi  :  Fringilla  serinus^  Linn. ,  et  Carduelis  serinusy  P., 
pi.  enl.,  n."  668,  B^.  i.  M.  Cuvier  place  cet  oiseau  avec  les 
linottes;  mais  M.  Temminck,  dans  la  2.^  édition  du  Ma- 
nuel d'ornithologie,  pag.  367,  prétend  que  son  bec  fort  et 
bombé  l'en  éloigne.  Au  reste,  le  cinî,  auquel  le  même  au-r 
teur  ne  donne  que  quatre  pouces  quatre  à  cinq  lignes ,  et 
^ui,  suivant  M.  Vieillot,  est  plus  long  de  trois  ou  quatre 
U^^nes,  a,  d'après  la  description  de   ce  dernier,   le   bec 


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•54B  LIN 

grêle  y  aigu  et  d'un  gris  brun ,-  le  dessus  du  eou  d'un  gris 
verdàtre ,  un  peu  cendré  sur  la  nuque ,  sur  les  côtés  et  le 
devant  du  cou;  les  petites  couvertures  des  ailes  d'un  vert 
clair,  qui  termine  aussi  les  moyennes  et  les  grandes,  dont 
le  fond  est  noirâtre;  les  pennes  alaires  brunes,  avec  des 
franges  d'un  vert  clair ,  dont  les  autres  sont  bordées  ;  le  crou- 
pion et  tout  le  dessous  du  corps  d'un  vert  jaunâtre.  Selon 
le  mêxde  auteur ,  la  femelle  seroit  un  peu  plus  forte  que  le 
mâle ,  dont  elle  se  distingue  par  des  teintes  bien  plus  pâles  : 
elle  a,  en  automne,  le  dessus  du  corps  nuancé  de  cendré,  et 
le  dessous  d'un  blanc  jaunâtre  sale  j  avec  un  grand  nombre 
de  taches  longitudinales. 

Cette  espèce, /Connue  dans  nos  départemens  méridionaux 
sous  le  nom  de  serin  vert  de  Provence ^  se  trouve  également 
en  Italie,  en  Espagne,  en  Allemagne  et  en  Suisse,  où  elle 
vit  »ur  le  bord  des  ruisseaux,  dans  le»  saules  et  les  aunes, 
et  souvent  aussi  sur  les  arbres  fruitiers,  sur  les  chênes  et 
les  hêtres,  où  elle  établit  son  nid,  composé  de  mousse  en 
dehors,  de  crins  et  de  poils  intérieurement,  et  dans  le- 
quel la  femelle  pond  quatre  ou  cinq  œufs  blancs ,  marqués 
au  gros  bout  de  points  et  de  taches  d'un  brun  rougeâtre. 
hes  graines  de  séneçon,  de  plantain,  de  morgeline,  etc.,  for- 
ment la  nourriture  de  cet  oiseau ,  qui  vit  long-temps  en 
cage,  et  se  plait  avec  le  chardonneret,  dont  il  imite  le 
chant.  On  unit  aisément  le  cini  avec  la  femelle  jcanari ,  et  cet 
oiseau,  qui  est  le  plus  vigoureux  et  le  plus  ardent  pour  la 
propagation,  peut  suffire  à  trois  femelles  canaris. 

Serin  des  Canaries  :  Fringilla  canaria^  Linn.,  et  Carduelis 
canariensis,  D. ,  pi.  enU  de  Bufifon ,  n.^  302,  fig.  i.  Cet  oî* 
seau,  dans  l'état  de  nature  et  tçl  qu'on  le  trouve  aux  iles 
Canaries,  a  le  dessus  de  la  tête,  le  cou  et  le  dos  couverts 
de  plumes  brunes  dans  le  milieu  et  grises  sur  les  bords  ;  le 
front,  les  côtés  de  la  tête,  le  croupion,  la  gorge,  la  poi- 
trine sont  d'un  vert  jaune  qui,  sur  les  flancs,  est  varié  de 
traits  bruns;  la  partie  inférieure  du  ventre,  les  petites  cou- 
vertures des  ailes  et  les  plumes  anales  sont  blanchâtres  ;  les 
grandes  couvertures  et  les  pennes  alaires  et  caudales  sont 
brunes ,  et  ont  le  bord  extérieur  d'un  vert  jaunâtre  ;  le  bec 
est  d'une  couleur  de  corne  plus  foncée  à  l'extrémité,  et  les 


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LIN  54* 

pieds  sont  bruns.  Les  teintes  du  plumage  sont  moins  vives 
chez  la  femelle*  ^ 

Ces  oiseaux  se  tiennent  y  dans  leur  pays  natal ,  sur  les  bords 
des  petits  ruisseaux  ou  des  ravines  humides.  Des  amateurs 
^ui  en  ont  assez  récemment  élevé  en  cage,  n'ont  pu  parvenir 
h  les  accoupler  ni  entre  eux,  ni  avec  des  serins  domestiques; 
Au  reste,  leur  chant  naturel  n'a  rien  de  fort  agréable  et 
qui  puisse  être  eomparé  à  celui  du  musicien  de  nos  chambr/s* 
Parmi  ces  derniers ,  le  canari  jaune  -  citron  Ou  jonquille 
est  le  plus  connu ,  et  il  y  en  a  un  si  grand  nombre  dé  va-- 
riétés,  qu'il  est  inutile  ^'en  donner  la  description.  Il  suffira 
de  remarquer  que  le  serin,  qui  à  TénérifFe  est  presque 
aussi  gris  que  la  linotte ,  suivant  Adanspn ,  prend  en  France 
une  couleur  blanche  qui  provient  vraisemblablement  de  la 
froideur  de  notre  climat;  que  tous  ceux  dont  les  couleurs^ 
sont  uniformes,  les  tiennent  aussi  des  climats  divers,  tandis 
que  les  serins  panachés  sont  des  variétés  factices  plutôt  qiie 
naturelles ,  et  qu'enfin  les  individus  qui  ont  les  yeux  rouges , 
tendent  plus  ou  moins  à  la  couleur  absolument  blanche. 

Avec  moins  de  force  d'organe,  moins  d'étendue  dans  la 
▼oix,  moins  de  variété  dans  les  sons,  que  le  rossignol,  lese^ 
rin  a  plus  d'oreille^  plus  de  facilité  d'imitation,  plus  de  mé- 
moire j  plus  social ,  il  est  capable  de  connoissance  et  d'-atta- 
ch>ement  :  comme  il  se  nourrit  de  graines ,  on  l'élève  plus  ai- 
sément, et  on  peut  lui  apprendre  à  parler  comme  à  siffler. 

Le  serin  des  Canaries  peut  s'allier  avec  le  venturon  et 
avec  le  cini,  et  il  résulte  de  leur  union  des  métis  fécondsyt 
Bufibn  dit  même  que  le  mélange  des  canaris  avec  les  ta- 
rins, les  chardonnerets,  .les  linottes,  etc.,  a  de  pareils  résul- 
tats. Mais  M.  Vieillot  prétend  qu'on  ne  peut  tirer  de  nou- 
velles générations^de  ces  derniers  métis,  les  tarins,  les  char^ 
donnerets,  etc.,  étant  de  véritables  espèces,  et  non,  comme 
le  venturon  et  le  serin  proprement  dit,  des  races  sorties  de 
la  même  souche,  dont  l'une  se  sera  fixée  en  Europe  et  l'autre 
aux  Canaries  :  observation  qui  est  également  lapplicable  aux 
métis  provenant  de  la  poule  et  du  faisan ,  du  coq  et  de  la 
faisane,  de  la  tourterelle  des  bois  et  de  la  tourterelle  k 
collier ,  de  la  cane  domestique  et  du  canard  d'Inde. 
:    Diverses  expériences  ont  prouvé  ^ue  la  femelle  du  canari 


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«5«  UN 

(eut  produire  iitin«4euleiiient  avec  le^  oiseaux  qu'on  viest  de 
nommer,  mais  avec  les  bruans,  les  pinsons,  les  moineauxj 
il  n'est  pas  également  certain  que  le  serin  mAle  puisse  pro- 
duire avee  lei  femelles  de  ces  oiseaux* 

Buffon  a  donné  les  principaux  résultats  du  mélange  des 
canaris  entre  eut  ou  avee  d'autres  espèces.  La  première  va- 
riété, quiparoit  constituer  deux  races  distinctes  dans  F  espèce 
du  canari,  est  composée  des  canaris  panachés  et  de  ceux 
qui  ne  lé  sont  pas.  Les  blancs  et  les  jaune -citron  ne  sont 
jamais  panachés  ;  seulement  -le  bout  des  ailes  et  la  queue 
deviennent  blancs  à  Tàge  de  quatre  ou  cinq  ans.  Les  gris 
ont  des  plumes  plus  ou  moins  grises,  et  il  s'en  trouve  parmi 
eux  d*un  gris  plus  clair  ou  plus  foncé  :  il  en  est  de  même  des 
agates  et  des  isabelles,  dont  la  couleur  uniforme  n'éprouve 
de  changemehs  que  dans  les  nuances.  Il  y  des  canaris  pana« 
chés  dans  toutes  les  couleurs  simples  qui  viennent  d'être  im 
diquées  ;  mais  ce  sont  les  jaune  -  jonquille  qui  sont  le  pins 
panachés  de  noir.  Quand  on  apparie  des  canaris  de  couleur 
uniforme,  les  petits  qui  en  proviennent  sont  de  la  même 
couleur  ;  mais  il  arrive  souvent  que ,  sans  employer  des  oi- 
seaux panachés,  on  a  des  individus,  bien  panachés,  qui  ne 
doivent  leur  beauté  qu'an  mélange  des  couleurs  dififércntci 
de  leurs  pères  et  mères  ou  de  leurs  ascendans. 

Relativement  au  mélange  des  autres  espèces  avec  celle  du 
canari ,  on  a  remarqué  que  le  oini  est  celui  d<Mit  la  voix  est 
la  plus  forte,  et  qui  paroît  être  le  plus  vigoureux,  le  plus 
ardent  pour  la  propagation  :  il  peut  suffire  à  trois  femelles 
canaris  et  leur  porte  à  manger  ainsi  qu'à  leurs  petits,  tandis 
qu'il  n'en  faut  qu'une  au  tarin  et  au  chardonneret.  Les  in<' 
dividus  provenant  du  mélange  d'une  serine  avec  un  de  ces 
trois  oiseaux  sont  plus  forts  que  les  canaris  :  ils  chantent  plus 
long-temps,  et  leur  voix,  très^sonore,  a  plus  d'étendue; 
mais  ils  apprennent  avec  plus  de  difficulté  les  airs ,  qu'ils  ne 
sifflent  jamais  qu'imparfaitement. 

Un  serin  mâle ,  élevé  seul  et  sans  eommunication  avec  une 
femelle^  vit  communément  treise  ou  quatorze  ans;  un  métis 
provenant  du  chardonneret,  traité  de  même,  vît  dix*huit 
à  dix<-neuf  ana,  et  un  métis  provenant  du  tarin  vii>  dans  le 
même  isolêtaMt-,  ^uimsê  ou  seize  ans  :  tuidi»  que  le  serin 


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LIN  55» 

mâile  auquel  on  donne  u&e  ou  pfatneuiSÉ  femelles,  ne  yit 
gttères  que  dix  ou  onze  ans,  le  métis  taxdn  onze  on  douze 
ans,  et  le  métis  chardonneret  quatorze  ou  quinze.  11  faut 
même,  pour  cela,  les  séparer  de  leurs  femelles  après  les 
pontes,  c'est -à  «-dire  depuis  le  mois  d'Août  jusqu'au  mois 
de  Mars.  .    ^ 

On  attribue  ordinairement  à  un  miauvais  naturel  Thabir 
tude  dans  laquelle  sont  certains  mÂles  db  casser  les  œufs  de 
leurs  femelles,  et  de  tuer  leurs  petits;  mais  il  est  probable 
qu'emportés  parleur  trop  grande  pétnlance  en  amour,  c'ea^ 
pour  îouir  plus  tôt  et  plas^  pleinement  d^e  leur  femelle  qu'ils 
la  chassent  du  nid  et  lui  ravissent  les  objets  propres  k.Vj 
retenir. 

Les  matériaux  qu'il  convient  de  fournir  aux  serina  pout 
faire  leors  nids,  sont  de  la  charpie  bien  hachée ,  du  linge 
fin ,  de  la  bourre  de  vache  ou  de  cerf  qui  n'ait  pas  été  em-» 
l^oyée  à  d'autres  usages,  de  la  mousse  et  du  foin  sec  et  très- 
menu.  Les  tarins  et  les  chardonnerets  emploient  la  mousse 
de  préférence  ;  mais  les  serins  aiment  mieux  la  charpie  et 
la  bourre.  Quand  ils  ont  des  œufs,  on  leur  donne  pour  nour*  ^ 
riture  trois  parties  de  navette  sur  deux  de  millet  et  une  de 
chénevis  ;  la  oreille  du  four  où  les  petits  doivent  éclore ,  oi| 
leur  donne  de  Téchaudé  et  ensuite  des  œufs  cuits  durs ,  sauf 
salade  ni  verdure ,  pendant  qu'ils  alimentent  leurs  petits.  On 
peut  remplacer  l'échaudé  par  un  morceau  de  pain  blanc 
trempé  dans  l'eau  et  pressé  avec  la  main  ;  on^  y  joint  de  temps 
en  temps  quelques  graines  d'alpiste ,  mais  pas  trop ,  de  peu^ 
de  les  échauffer ,  et  après  la  naissance  des  petits  on  fait  bouil- 
lir la  navette,  pour  en  èter  l'àcreté.  Quand  on  veut  élever 
les  petits  à  la  brochette,  on  les  retire  du  nid  le  huitième 
jour,  et  on  leur  prépare  une  pâte  de  navette  bouillie  avec 
du  jaune  d'œuf  et  de  la  mie  d'échaudé  pétrie  avec  un  peu 
d'eau  :  on  donne  des  becquées  de  cette  pâte  toutes  les  deux 
heures. 

Le$  femelles  font  ordinairement  par  année  trois  pontes, 
chacune  de  trois,  quatre,  cinq,  six  et  quelquefois  sept  œufs^ 
il  y  en  a  même  qui  font  quatre  et  cinq  pontes. 

Les  oiseaux  de  la  même  nichée  ne  muent  pas  tous  en 
Ȏme  itemps  ;  la  nue  n'a  souvent  lieu  ehez  le&  plus  forte 


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65«  LIN 

qu'un  mois  après  les  plus  foibles.  Ce  changement  d'état  n'eH 
pas  une  maladie  réelle  pour  les  oiseaux  libres,  puisqu'il  est 
dans  Tordre  de  la  nature;  mais  fort  souvent ^  ekez  les  oiseaux 
nourris  en  captivité  et  devenus  plus  délicats,  elle  a  des  suites 
dangereuses  lorsqu'elle  n'arrive  pas  dans  une  saison  favorable. 

La  durée  de  l'incubation  des  serins  est  en  général  de 
treize  jours,  et  le  froid  ou  la  chaleur  de  la  saison  n'acodére 
ou  ne  retarde  pas  Fexclusion  de  plus  d'un  jour.  En  mirant 
les  œufs  au  bout  de  huit  ou  neuf  jours,  on  peut  reconnoitre 
ceux  qui  sont  clairs ,  et  en  débarrasser  la  femelle. 

Les  serins  se  tenant,  dans  leur  pays  natal ,  sur  le  bord  des 
ruisseaux,  on  ne  doit  >amais  les  laisser  manquer  d'eau  tant 
pour  boire  que  pour  se  baigner,  et  comme  le  pays  est  fort 
doux ,  on  doit  les  mettre  à  l'abri  des  rigueurs  de  l'hiver , 
quoique,  naturalisés  en  France  depuis  long*temps,  ils  se  soient 
déjà  habitués  au  froid  de  notre  pays. 

Pour  parvenir  à  distinguer  les  sexes  parmi  les  jeunes  se* 
rins ,  on  a  observé  que  ie  mile  avoit  les  couleurs  plus  fon- 
cées que  la  femelle,  la  tête  un  peu  plus  grosse  et  plus  longue, 
les  tempes  d'un  jaune  plus  orangé,  et  sous  le  bec  une  es- 
péce  de  flamme  jaune  qui  descend  plus  bas  que  chez  les  fe- 
melles ;  ses  jambes  sont  aussi  plus  longues ,  et.il  gazouille 
presque  aussitôt  qu'il,  mange  seul.  Au  reste,  après  la  pre- 
mière mue  il  n'y  a  plus  d*incertitude,  les  mâles  commen- 
çant dès -lors  à  chanter  et  à  manifester  ainsi  la  passion  de 
l'amour,  moins  vive  chez  la  femelle,  qui  ne  l'exprime  que 
par  un  petit  cri  de  satisfaction. 

Les  serins  élevés  en  chambre  ne  tombent  guères  malades 
avant  la  ponte  ;  il  y  a  cependant  des.  mâles  qui  s'excèdent 
et  meurent  d'épuisement.  Quand  la  femelle  devient  malade 
pendant  la  couvée,. on  donne  à  une  autre  ses  œufs,  qu'elle 
ne  couveroit  plus  après  son  rétablissement.  Le  preibier 
symptôme  de  la  maladie ,  surtout  chez  le  mâle ,  est  la  tristesse  ; 
il  faut  alors  le  mettre  seul  dans  une  cage  et  le  placer  au 
aoleil  dans  la  chambre  oà  réside  sa  femelle.  La  bouffissure 
est  un  signe  annonçant  Texistence  d'un  bouton  sur  le  crou- 
pion ,  que  l'oiseau  perce  souvent  avec  le  bec ,  mais  qu'on 
peut,  lorsi^u'il  est  blanc  et  que  la  suppuration  tarde  trop, 
ouvrir  avec  une. grosse  aiguille,  et. étuver  ensuite  avec  de 


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LIN  85* 

la  salive,  san»  y  mêler  de  sel.  Le  même  traitement  a  lieu> 
dans  un  cas  pareil ,  pour  la  femelle,  et  Ton  peut,  à  tous 
deux,  souffler,  avec  un  petit  tuyau  de  plume,  du  vin  blanc 
sous  les  ailes ,  et  les  mettre  au  soleil. 

L'abondance  ou  la  trop  bonne  qualité  de  la  nourriture 
^tant  les  causes  des  maladies  les  plus  fréquentes,  soit  qu'on 
tienne  les  serins  en  cage  ou  en  cabane ,  il  faut  prendre  des 
maures  pour  tâcher  d*obvier  à  cet  inconvénient*  La  maladie 
la  plus  funeste  aux  jeunes  serina  est  celle  qu'on  appelle  Tavo» 
lure,  dans  laquelle  les  boyaux  semblent  avalés  et  descendus 
jusqu'à  l'extrémité  du  corps.  La  diète  étant  le  seul  moyen 
par  lequel  on  puisse  alors  espérer  de  sauver  l'oiseau,  on  le 
met  dans  une  cage  séparée ,  et  on  ne  lui  donne  que  de  l'eau  et 
de  la  graine  de  laitue.  Une  sorte  de  chancre  qui  vient  au 
bec ,  se  guérit  par  le  même  moyen.  Vasthme ,  qui  s'annonce 
par  un  petit  cri  fréquent  et  paroissant  sortir  du.  fond  dé 
la  poitrine,  se  guérit  en  donnant  à  l'oiseau  de  la  graine  de 
plantain  et  du  biscuit  dur  trempé  dans  du  vin  blanc.  Le 
traitement  pour  Vextinction  de  voix  consiste  dans  de  bonne 
nourriture ,  comme  du  jaune  d*œuf  bâché  avec  de  la  mie  de 
pain,  et  de  Teau  où  l'on  a  fait  tremper  et  bouillir  de  la 
racine  de  réglisse.  La  mal-propreté  leur  occasionne  quelque- 
fois des  mites  et  la  gaUj  qui  disparoissent  en  les  nettoyant 
avec  soin 9  en  leur  fournissant  de  l'eau  pour  se  baigner,  et 
en  lavant  bien  les  graines  qu'on  leur  fournit.  Lorsqu'ils 
tombent  dUpilepsie^  on  prétend  qu'il  faut  d'abord  regarder 
s'ils  ont  jeté  une  goutte  de  sang  par  le  bec ,  et  qu'il  suffit  » 
dans  ce  cas,  de  les  relever  pour  qu'ils  reviennent  d'eux- 
mêmes,  et  reprennent,  en  peu  de  temps,  les  sens  et  la  vie. 
Il  est  probable  qu'un  moyen  de  guérison  employé  à  Tégard 
des  perroquets ,  et  qui  consiste  dans  une  petite  blessure  aux 
pattes,  leur  procureroit  une  excitation  salutaii^e  et  d'un  eflfet 
plus  certain  et  plus  général. 

Lorsqu'on  veut  apprendre  aux  serins  à  siffler  un  air  de 
serinette ,  ou  à  parler,  on  recommande  de  choisir  un  mâle 
fort  jeune,  dont  l'éducation  doit  être  commencée  aussitôt 
qu'il  est  en  état  de  manger  seul;  de  le  tenir  à  part  dans 
une  chambre  où  il  n'entende  ni  le  chant  des  oiseaux  de  son 
espèce  ni  celui  d'aucun  autre  oiseau  ;  de  placer  sa  cage  dans 


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854  ^IN 

une  expoflîtioft  qui',  sài»  être  '  obicure ,  ne  reçoire  pai  une 
lumière  tort  vive  ;  de  la  couvrir  quand  jon  veut  donner  une 
leçon  à  relève ,  en  sorte  qu^il  ne  voie  pas  assez  clair  pour 
prendre  du  mouvement,  mais  que,  restant  dans  l'inaction, 
il  écoute  les  sons  plus  attentivement.  Le  matin,  le  midi  et 
le  soir,  au  coucher  du  soleil,  sont  les  heures  les  plus  con<- 
venables  pour  ces  leçons,  qui  ne  doivent  consister  qu'en  un 
seul  air,  de  médiocre  longueur,  répété  neuf  à  dix  fois  de 
«ttite.  Les  serins  b^ncs  ou  gris ,  à  queue  blanche ,  sont  plus 
susceptibles  de  cette  instruction  que  les  serins  jonquilles. 

Parmi  les  oiseaux  étrangers  qui  ont  rapport  aux  serins , 
on  compte  celui  qui  est  cdnnu  sous  le  nom  de  serin  de 
MoEambique,  pL  enlum.  deBufibn,  n.**  S04,  fig.  1  et  3 , 
lequel  n'est,  suivant  Linnœus  et  Latham,  qu'une  simple  va- 
riété du  serin  des  Canaries,  dont  les  couleurs  dominantes. sont 
le  jaune  sur  les  parties  inférieures  du  corps  et  le  croupion, 
le  brun  sur  les  parties  supérieures  :  l'habesdi  de  Syrie ,  frin- 
gilla  syriaea,  Lath. ,  lequel  a  la  tête  rouge  ;  la  gorge,  les  joues 
et  le  dessus  du  cou  d'un  brun  noirâtre:  le  worabée , /rtn^iZ/a 
uhyssinica^  Lath.,  qui  a  les  eètés  de  la  tête ,  le  dessus  des 
yeux,  la  gorge,  le  devant  du  cou,  la  poitrine  et  le  haut  du 
ventre  noirs ,  le  dessus  de  la  tête  et  du  corps^et  le  bas-ventre 
jaunes  :  l'outre«mer,/rîitgii^  uUramarina^  Lath.,  dont  le  plu- 
mage, gris  dans  la  première  année,  devient  ensuite  d'un  bleu 
foncé  :  le  serin  de  la  Jamaïque,  fmgiUa  eana,  Linn.  et 
Lath.,  qui  semble  à  Buffon  d'une  espèce  différente,  et  à 
l'occasion  duquel  il  observe  que  le  premier  serin  parott  avoir 
été  porté  en  Amérique  en  i556  :  le  serin  jaune  à  front  cou- 
leur de  tSLfratkjfringiUa  Uneola ,  Lath«,  qui  a  été  vu  par  Lin- 
hœus  dans  le  cabinet  de  Degéer,  et  par  Latham  dans  le  Mu- 
séum lévérian ,  lequel  paroît  à  ce  dernier  s'être  qu'un  métis 
produit  par  le  chardonneret  et  le  serin  des  Canaries. 

Ce  seroit  peut-être  ici  le  lieu  de  parler  des  Veuvbs  ,  Vid^a, 
Cuv. ,  oiseaux  d'Afrique  et  des  Indes,  à  bec  de  linotte, 
Souvent  un  peu  plus  renflé  à  sa  base,  et  qu'on  n'en  distingue 
guères  qu^  par  quelques-unes  des  pennes  caudales,  excessi- 
vement alongées  dans  les  mâles,  qui  ne  les  partent  que 
pendant  six  mois  et  qui,  dans  le  reste  de  l'année,  en  sont 
privés  coknme  les  femelles  ;  mais  la  description  de  ces  oiseaux 
formera  un  article  séparé.  (Ch.^D.) 


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LIN  .  55S 

LTNOZOSTIS.  (Bot.)  Voyez  Hermtjbotane.  (J.) 

LINSCOTIA.  {Bot.)  Ce  genre  d'Adanson  est  le  limeum  de 
Linns&us ,  genre  rapproché  des  portulacées.  (  J.  ) 

LINSCOTTIA,  {Bot.)  Ce  genre  inédit  de  Commersonrehtre 
dans  le  genre  Blachwellia.  (Lem.) 

LINTERNUM.  {Bot,)  Voyez  Ilatrum.  (J.) 

UNTHURIE,  Linthuris.  {ConchyL)  Genre  de  coquilles 
poIytKalames,  établi  par  M.  Denys  de  Montfort  pour  une  de 
ces  nombreuses  espèces  microscopiques  figurées  par  von  Fichtel 
et  par  Soldanî,  et  qui  a  été  trouvée  fossile  près  de  Sienne  9 
en  Toscane.  Elle  a  un  peu  la  formé  de  casque,  en  ce  que 
son  sommet  seul  est  un  peu  contourné  en  spire  à  peine 
latérale:  le  dernier  tour,  qui  est  comprimé,  caréné,  se  ter- 
mine par  une  cloison  fendue  dans  toute  sa  longueur ,  avec 
une  sorte  de  siphon  en  étoile ,  en  avant  et  près  d'un  enfon- 
cement en  fer  de  lance.  La  figure  que  donne  Soldani ,  Saggio 
oritt. ,  pag.  97 ,  tom.  1  ,  fig.  1  ^  a,  b,  c,  citée  par  M.  Denys  de 
Montfort,  n'indique  cependant  aucune  de  ces  particularités. 
Le  type  de  ce  genre  est  appelé  linthurie  casqué  ,  linlhuris 
cassidatus ,  par  M.  Denys  de  Montfort  :  c'est  le  nautilus  cassis 
de  von  FichteL  (DeB.) 

LINTHURIE.  {Foss.)  C'est  le  nom  que,  dans  sa  Conchylio- 
logie systématique,  Denys  de  Montfort  a  donné  à  la  cristellaire 
casque.  Nous  n'avons  jamais  pu  apercevoir  dansaucune  coquille 
de  ce  genre  une  bouche  ou  une  ouverture  pareille  à  celle 
qui  se  trouve  exprimée  dans  la  figure  de  cette  espèce  qu'en 
a  donnée  cet  auteur  dans  l'ouvrage  ci^dessus  cité,  ainsi  que 
Von  Fichtel ,  Test,  microsc, ,  tab.  7  ,  fig.  e,  g. ,  d'après  laquelle 
a  été  copiée  celle  qui  se  trouve  JAQS  l'EncycI. ,  pi.  467 ,  fig. 
3,  c,  d.  Voyez  au' mot  CaisTBLLAXHE.  (D.  F.) 

LINUM.  {Bot.)  Voyez  Lm.  (L.  D.) 

LINZA.  {Bot.)  Espèce  d'ulve  qui  croît  dans  l'Océan,  et 
surtout  dans  la  Méditerranée.  Voyez  Ulva.  (Lem.) 

FIN    DU   VINGT-SIXIEME   VOLUME. 


Stbasbovrg,  de  l'imprimerie  de  F.  C.  Lithault. 


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UNIVER8ITY  OF  MICHIQAN 


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