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DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES NATURELLES.
TOME xxri.
LEP-LIN.
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Le nombre ^exemplaires prescrit par la loi a été
déposé. Tous les exemplaires sont refétus de la signature
de féditeur.
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DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES NATURELLES,
DANS LEQUEL
ON TRAITE METHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE LA NATURE,
CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, DIAPRES l'ÉTAT ACTUEL DB
NOS CONNOISSANCES, SOIT RELATIVEMENT A l' UTILITÉ Qu'eN
PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE
ET LES ARTS.
SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES
NATURALISTES.
Cayr^ge destiné aux médecias, anx agricultenrs, aux commerçans,
aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont intérêt k
connoitre les productions de la nature, leurs caractères génériques
et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages.
PAR
Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi y et des principales
Écoles de Paris.
TOME riNGT'SIXIÈMR
F. G. Levrault, Editeur, à STRASBOURG,
et rue des Fossés M. le Prince, N.** 3i, à PARIS.
Le Nokmazit, rue de Seine, N.^ 8, à PARIS.
1823.
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Liste des auteurs par ordre de Matières.
Physique générale,
M. LACKOIX, membre de rAcadéaiie des
Sciences et profeweur au Collée de
France. (L.)
Chimie,
M. CHEVREUL, profetaear an Collège
royal de Charlemagne. (Ca.)
Minéralogie et Géologie^
M. BRONGNIART, membre de TAcadémie
de* Science», profeMcur à la Faculté de«
Science*. (B. )
M. BROCHANT DE VILLIERS, membre
de TAcadémie des Science*. ( B. bb V. )
M. DEFRANGE, membre de pltuienn
Sociétés savantes. (D. F.)
Botanique.
M. DESFONTAINES , membre de TAcadémie
det Sciences. ( Dasr. )
M. DE JUSSlEUy membre de l'Académie
des Sciences, prof, au Jardin dn Roi. (J.)
Ift. MIRBEL, membre de TAcadémie des
Sciences, professeur à la Faculté des
Sciences. (B. M.)
M. HENRI GASSINI, membre de la Société
pbilomatiqne de Paris. ( H. Cass. )
M. LEMAN , membre de la Société pbilo-
matiqne de Paris. (Lbh.)
M. LOISELEUR DESLONGCHAMPS,
Docteur en médecine, membre de plusieurs
Sociétés savantes. ( L. D. )
M. MASSEY. ( Mass. )
M. POIRET, membre de plusieurs Sociét«s
savantes et littéraires, continuateii^ de
rEncyclopédie botanique. (Poin.)
M. DE TIISSAC, membre de plusieurs
.Sociétés savantes, auteur de la Flore des
Antilles. (Da T.)
Zoologie générale, uânatomie et
Physiologie,
M. G. C1TVIER , membre et secrétaire per-
pétuel de r Académie de* Sciences, prof.av
Jardin da Roi » etc. ( G. G. on CV. en C.)
Mammifères.
M. GEOFFROY , membre de l'Académie dea
Sciences , professeur an Jardin duRoi. ( G. )
Oiseaux.
M. DUMONT, membre de plusieurs Sociétés
savantes. ( Ca. D.)
Reptiles et Poissons.
M. DE LACÉPÈDE , membre de l'Académie
des Sdenoes, professeur an Jardin da
Roi. (L. L.)
M. DUMERIL, membre de l'Académie de*
Sciences, professeur à TÉcole de méde-
cine. (CD.)
M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H. G.)
Insectes.
M. DUMERIL , membre de l'Académie des
Sciences, professeur à l'École de médecine.
(C. D.)
Crustacés.
M. W. E. LEACH, membre de la Société
royale de Londres, Correspondant dn Mn-
svum d'bistoire naturelle de France.
(W. E. L.)
Mollusques, Vers et Zoophytes,
M. DE BLAINVILLE, professeur» la Faculté
des Sciences. ( Di B.)
M. TURPIN, naturaliste, est ebargé d«
reiécution des dessins et de la direction d«
la gravure.
MM. DE HUMBOLDT et RAMOND donneront quelques articles sur les objeU
nouvftus qu'ils ont observés dans leurs voyages , ou sur les sujets dont ils s« sont
plus particulièrement occupés. M. DE CANDOLLE nous a fait la même promesse.
M. F. CUVIER est chargé de la direction générale de l'ouvrage , et il coopérer» aax
articles généraux de xoologie et à l'bistoirc des mammifères. (F. G.)
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DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES NATURELLES.
LEP
LePACHYS. {Bot.) Le Journal de Physique d'août 1819
contient un Mémoire de M. Rafînesque, intitulé Prodrome des
nouveaux genres de plantes observés en 1817 et 1818, dans
l'intérieur des Etats-Unis d'Amérique, et dans ce Mémoire
nous trouvons un genre Lepachys , décrit de la manière
suivante :
« Périanthe double , chacun 8-phylle. Phoranthe oblong^
« paléacé. Paillettes à base concave, trifides, lobe du milieu
« épais, trigone, tronqué, tomenteux. Calice entier, mem-
« braneux. Fleurons tubuleux, 5-dentés ; . cinq étamines
« courtes, stigmate bifide. Rayons neutres environ huit-
« biden tés. Semences obovées, comprimées , lisses , entières.
« Type lepachjs pinnatifida , qui est la rudbechia pinnata
^ des auteurs. *
Nous avons copié très-servilement le texte. même de M. Ra-
finesque^ parce que nous avons rarement le bonheur de bien
comprendre ses expressions, et qu'en traduisant son langage
dans le nôtre nous risquerions de commettre des erreurs. Par
exemple, ici, nous avouons ne pas comprendre ce que c'est
que le calice entier ^ membraneux ^ et les semences entières.
Dans la Florula Ludoviciana du même auteur , publiée en
a6. 1
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LEP
1817, c'est-à-dire, deux ans avant le Prodrome dont il s'agît,
nous voyons qu'à cette époque M. Rafînesque nommoit autre*
ment son genre J.epachjs) car il disoit alors que toutes les
espèces de rudbcckia ayant les semences nues, comme la rud"
heckia pinnata et autres, dévoient former son genre Obelisteca»
Mais dans les Annals of nature ( i" numéro de Tannée 1820) ,
il ^ait>ît que ce botaniste conserve Vobetisteca et le lepac\vy$^
et il semble ne plus attribuer des semences nues au lepaohys.
Nous laissons à d'autres le soin de concilier ces contradictions,
si elles sont moins réelles qu'apparentes. Au reste, ce neseroit.
pas le seul exemple des changemens successifs que M. Rafî-
nesque fait subir à ses propres genres, et qui contribuent avec
d'autres causes à les rendre fort énigmatiques.
Il peut être utile de décrire ici les caractères génériques que
nous avons observés sur un individu vivant de rudbcckia pin-
nata^ cultivé au Jardin du Roi.
Calathide radiée : disque multiflore, régulariQore, androgy-
niflore*, couronne unisériée^lîguliflore, neutriilore. Péricline
supérieur aux fleurs du disque; formé de squames paucisé-
riées, à peu près égales, diffuses, inappliquées, linéaires-su-
bulées, foliacées. Clinanthe cylindrique, très-élevé; garni de
squamelles inférieures aux fleurs, demi-embraf santés, élargies
de bas en haut, arrondies et voûtées supérieurement, bordées
sur chaque côté par un gros vaisseau plein de suc propre.
Fleurs du disque : Ovaire obovale, comprimé, glabre, lisse,
absolument privé d'aigrette; corolle à tube nul ou presque
nul. Fleurs de la couronne ; Faux ovaire stérile; style nul; des
rudimens d'étamines avortées 5 corolle à tube très-court, à
languette très-longue, bi-tridentée au sommet.
M. Rafinesque ayant dit, dans la Florula Ludoviciana ^ qu'il
falloit rapporter à son genre Ratibida toutes les espèces de
rudbcckia k périanthe simple, c'est-à-dire, à péricline unisé-
rié, comme la rudbcckia columnaris de Pursh, nous ajoutons
la description des caractères génériques que nous avons
observés sur une plante vivante, cultivée au Jardin du Roi,
où elle étoit étiquetée rudbcckia amplexicaulis.
Calathide radiée: disque multiflore , régulariflore, an-
drogyniflore ; couronne unîsériée , liguliflore , neutriflore.
Péricline, orbiculaire, supérieur aux fleurs du disque; formé
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de squames unisëriées, h peu près égales, liiiëaires-aigit^s ,
foliacées. Clînanthe cylindrique, élevé; garni de squamelles
inférieures aux fleura, demi- embrassantes, élargies de bas
en haut, voûtées, arrondies et apiculéesau sommet, bordées
sur chaque côté par un Vaisseau plein de suc propre. Fleurs
du disque : Ovaire oblông , un peu comprimé , subtétragone-
orrondi, glabre, lisse, privé d'aigrette; corolle à tube assez
long. Fleurs de la couronne : Fa,ux ovaire privé d'ovule; style
nul; corolle à tube très-court, à languette large, elliptique,
tridentée au sommet.
En comparant cette seconde description générique avec la
première , on ne trouve qu'une seule diflFérence notable, c'est
que le péricline est paucisérié dans la première plante, et
unisérié dans la seconde, en sorte que cette dernière semble-
roit devoir appartenir au genre Ratibida de M. Rafînesque,
tandis que l'autre est son lepachys mMah il est évident pour nous
que les deux plantes sont congénères, et qu'il faut attribuer
au genre qui les réunit un péricline unisérié ou paucisérié.
Nous pensons que le genre Rudbeckia peut être divisé ea
deux sous-genres : Tun, nommé rudbeckia^ seroit caractérisé
par la présence d'une petite aigrette stéphanoïde ; l'autre
nommé, si Pon veut, lepachys ou obelisteea^ mais qu'il seroit
mieux d'appeler obeliscotheca ou obeliscaria, diflféreroit de
l'autre par l'absence de l'aigrette. (H. Cass.)
LEPADITE ou PATELLIÏE. {Foss.) Les oryctographes ont
donné ce nom aux patelles fossiles. (Desm.)
LÉPADOGASTÈRE, Lepadogasterus. {Ichthjyol.) On donne
ce nom à un genre de poissons cartilagineux, à branchies com-
plètes j de Tordre des téléobranches et de la famille des plé-
coptères de M. Duméril , ou de celle des discoboles de M. Cu-
vier. Ou reconnoit les espèces qui le composent aux carac-
tères su i vans :
Nageoires pectorales doubles; catopes réunis en forme de disque
concave ; os de V épaule formant en arrière une légère saillie , qui
complète un second disque^ à Vaide d'une membrane qui unit les-
nageoires pectorales, ^
Ce genre , créé par Gouan , et adopté depuis par tous les
ichlhyologistes , est très-facile à distinguer des cycloptères et
des cyclogastères, qui appartiennent à la même famille que
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A LEP
lui, mais qui ont les nageoires pectorales simples. (Voyez Ct-
.ctOGASTÈftE , Cycloptkre, Discoboles ct Pli^coptères. )
Le nom de lépacloi'.aslère , par lequel on le désigne , est tiré
du grec Xs^ratç (coquille), et ^/cefl*?»^ (ventre), €t indique la dis-
position des catopes qui forment une sorte de conque , à la
partie inférieure du corps.
Les espèces connues dans ce genre peuvent être partagées
en deux sections.
§. I. Nageoires dorsale et anale distinctes de la caudale.
Le Lépadogastère Gouan; Lepadogasterus Gouanii^ Lacép.
Deux filamens déliés et noirâtres auprès des naidncs ; corps ver-
dâtre, couvert de petits tu hercules bruns j tête plus large que le
corps, marquée de deux taches brunes en forme de croissant;
yeux gros, à iris verdàtre, à prunelle noire; museau pointu et
strié ; mâchoire supérieure avancée ; bouche ample , garnie
de deux sortes de dents, les unes mousses et comme granu-
leuses, les autres aiguës, bicuspidées et recourbées en arrière ;
langue lisse 3 nageoire caudale arrondie. Taille de dix à douze
pouces.
On trouve ce poisson dans la mer Méditerranée, et surtout
sous les galets calcaires du rivage de Nice. Bonnaterre Ta figuré
sous le nom de bouclier porte- écuelle ; on l'a aussi nommé barbier^
et dans le département des Alpes-Maritimes, on l'appelle pei-
pourcy suivant M. Risso. M. Cuvier le regarde comme étant le
même animal que le lepadogaster rostratus de M. Schneider.
Le Lépadogastère Balbis;. Lepadogasterus Balbis^ Risso. Mu-
seau prolongé et aplati, marqué de trois sillons longitudinaux,
bouche ample; mâchoires égales, garnies de petites dents
toutes aiguës j yeux grands, à prunelle rouge et à iris bleuâtre,
et garnis sur les côtés de deux appendices bruns: dos d'un
rouge violet, avec des tachis foncées d'un rouge vif et des
points noirs; disque et abdomen d'une teinte aurore; nageoires
lisérées et tachetées de rouge ; deux appendices aux narines.
Ce poisson habite la mer de Villefranche, aux environs de
Nice. Sa taille est de trois à quatre pouces. Il a été décrit
d'aborl par M. Risso. M. Cuvier pense qu'il pourroit bien
être le même que le cjyclopterus cornubicus de Shaw,ouque
le jura sucher de Pennant.
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Le LépADOGASTÈREDECANDOLLE ; Lepadogostcrus Candolii,Risso»
Tête irés-large; museau alongé et arrondi; bouche ample,
mâchoires égales, garnies de petites dents; yeux à irià doré,
à prunelle améthyste; corps d'un brun roussàtre, couvert de
points jaunes; opercules ornées de plusieurs raies et de taches
rondes d'un rouge vif; nageoire dorsale obscure , tachetée de
points blancs; anale rose; caudale pointillée de rouge; point
d'appendices sur les narines.
On trouve ce poisson , de la taille de trois pouces environ
aussi , dans les profondeurs sablonneuses de la mer du SaiAt-
Hospice, encore auprès de Nice. Jl offre pluisieurs variétés,
qui toutes , dans le pays, portent le nom depcf S. Peire. M. Risse
l'a dédié au savant botaniste Decandolle, comme il a dédié le
précédent au professeur Balbis de Turin.
§. II. Nageoires dorsale ^ anale et caudale réunies.
Le L^PADOGASTèRE WiLLDÊNOW; Lepodogostcrus Willdenowii^
Risso. Museau arrondi, aussi large que la tête; bouche ample ;
dents aiguës; langue rude; yeux bruns, à prunelle noire. Dos
d'une couleur feuille-morte, nuée de brunâtre avec des points
rouges très-fins; taille de trois pouces à peu près; point d'ap-
pendices aux narines.
Ce lépadogastère est encore de la mer de Nice. M. Risso Ta
dédié au botaniste WiUdenow, et en a donné une bonne figure.
(H.C)
Ll^PANTHE, Lepanthes. {Bot.) Genre de plantesmonocotylé'
dones, à fleurs irrégulières, de la famille des orchidéesy de la
gjnandrie monandrie de Linnseus, offrant pour caractère essen-
tiel : Une corolle à cinq pétales étalés; les extérieurs connî-
vens à leur base ; les intérieurs irréguliers ; point de lèvre ou de
sixième pétale, mais un style ailé à sa base ou à son sommet;
point de calice ; une anthère operculée et caduque.
Les espèces qui composent ce genre avoîent été d'abord pla-
cées par S wartz, parmi les epidendrum. Depuis, le même auteur
en a fait un genre particulier sous le nom de lepanthes ; elles
sont toutes originaires des contrées chaudes de l'Amérique ,
et croissent sur le tronc des arbres.
LéPANTâG A rih-ALES RONDS : Lepanthes concinna, Svrartz ^
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Nov* Ac* lJ(p<«9 6, p. 85; Willd«, 5pec. , 4 , p. 140 ; Epidm*
drum Oi^ale^ Sw., Prodr.f 12b. Ses racines sont filiformes et
rampaotes; %ei tiges grêles, agrégées, garnies dans leur Ion-
gueur de gaînes distantes, concaves, obliques, étalées | ciliées
à leurs Jbords ; une seule feuille ovale , un peu plane ,
obtuse, quelquefois purpurine ^ les Heurs jaunes , petites, pe*
dicellées; une bractée en cœur sous chaque pédicelle; les trois
pétales extérieurs arrondis, jaunes, connivens à leur base; les
deux intérieurs plus petits, lancéolés^ aîgus, d'un rouge écar-
late; le style en forme de colonne droite , un peu cylindrique,
muni, vers son sommet, de deux petites ailes linéaires ,
de couleur écarlate, soutenant une anthère ovale, à deux
loges*, une capsule rojnde, de la grosseur d'un poi, longuement
pédicellée, à six angles saillans, membraneux.
Cette plante croit sur les hautes montagnes , à la Jamaïque.
L^pAirrHB ÉLÉGANT : Leparuhes pulchella^ Swartz, /oc. eit.;
'Epidendrum pulchellunij Swartz, Prodr, On distingue cette
plante de la précédente par nés feuilles plus arrondies, par ses
grappes moins garnies , par ses fleurs plus grandes , subu-
lées à leur sommet avant leur entier épanouissement, par les
pétales ciliés» La corolle est entièrement jaune; le style d'un
rouge de sang, muni de deux petites ailes purpurines et
ciliées; les capsules médiocrement pédicellées, arrondies et
trigoues.
Cette plante croît à la Jamaïque , sur les montagnes.
LéPANTHE TKJi>EiiTÈi Lepanthes tridentataj Swartz, Z.c.; £pîr
dendrum tridentatum^ Swartz, Prodr. Cette espèce a des tiges
filiformes , longues de deux ou trois pouces , accompagnées à
la base d'une seule feuille ovale, un peu alongée, aiguë a ses
deux extrémités, souvent munie de trois dents au sommet.
Les fleurs sont disposées en grappes capillaires , souvent soli-
taires, plus longues que les feuilles; la corolle petite; le pé-
tale supérieur en cœur, acuminé; les deux inférieurs aigus,
point ciliés; les intérieurs très-petits, courbés en faucille ; le
style d'un rouge de sang, ailé à sa base; la capsule pédicellée,
arrondie, fort petite, à trois cannelures.
Cette plante croit à la Jamaïque , sur les hautes montagnes.
LéPANTHE A FEUILLES DE cocHLEARiA : Lepanthcs cochlcarifoUa y
Swartz^ /. c. ; Epidendrum cochlearifolium , Sw. , Prodr. Très-
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belle espèce dont les racines sont filiformes, blanchâtres; les
tiges nombreuses, cylindriques, longues de deux ou trois
pouces, munies de gaînes rapprochées, hérissées et cillées a
leurs bords-, une ieuille inférieure orbiculafre, concave,
quelquefois purpurine. Les fleurs sont fort petites, d'un rouge
de sang; les pédicelles très-courts; les pétales extérieurs ovales,
concaves, élargis, étalés, acuminés, de couleur purpurine; les
intérieurs très-petits, linéaires, d'un rouge de sang, capillaires
ûleursdeux extrémités, bid entés, ciliés;les capsules arrondies,
fort petites.
Cette plante croit à la Jamaïque , sur les rochers et le
tronc des arbres. (Pom.)
LEPARIS. {Bot.) Voyez Liparis. (L. D.)
LEPAS. ( ConchfL) Ce nom qui en grec veut dire écaille^ est
eniployé par quelques conchyliologîstes, pour désigner, avec
Aristote , les animaux que l'usage fait maintenant désigner sous
la dénomination de patelles, parce que leur coquille a quel-
que chose de la forme d'une écaille, ou que les rochers, lors-
qu'ils en sont couverts en grande quantité, semblent couverts
d'écaillés. Adaoson est, par exemple, au nombre de ces auteurs,
mais Linnasus, ayant, avec les traducteurs d'Arîstote , appelé
la coquille de ces animaux pcUellaj à cause d'une sorte de res-
semblance avec un petit plat, a transporté le nom de lepas
à des animaux extrêmement difTérens, et chez lesquels , en
effet', les pièces de la coquille sont disposées sur le corps de
l'animal , à la manière des écailles. Ce sont les animaux que
nous nommons en françois Anatifes. Voyez ce mot et Pa-
TELLE, ( De B. )
LEPAS EN BATEAU. (ConchyL) , nom marchand de la pa-
telle rustique , patella rustica^ Linn. (De B.)
LEPAS FENDU. (ConchyL) Voyez Emargindle. (DesM.)
LEPAS DE MAGELLAN (Conchjl.) , de Davila. C'est la
fi^surelle radiée de Lamarck. (Desm.)
LEPAS STRIÉ DE BRETAGNE. IConchyl.) C'est la patelle
granulaire , pateZ/a granularia^ Linn. (DeB.)
LEPAS EN TREILLIS. {Conchyl.) C'est la patelle grecque ,
paUlla grœca^ Linn. (De B.)
LEPAS TUILÉET ÉPINEUX (ConchyL), Patella granatina ,
Linn. (De B.)
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LEPÉCHIN. ( IchthyoL) On a donné le nom du voyageur
Lepéchin à un poisson de Sibérie qui appartient au genre
Saumon, et qui doit être placé près des truites. Voyez Saumoz^
et Truite. (H. C.)
LEPECHINIA. (Bol,) Genre de plantes mbnocotylédones ,
à^eurs complètes , monopétalées , irrégulières , de la famille
des labiées y de la didynamie gymnospermie de Linnœus, offrant
pour caractère essentiel: Un calice presque à deux lèvres, la
supérieure tridentée, l'inférieure bifide : les divisions subulées,
aristéesj une corolle labiée, à peine plus longue que le calice;
la lèvre supérieure échancrée, à deux lobes, Tinférieure trî-
jfide : la découpure du milieu plus grande ; quatre étamines
didynames, distantes^; un ovaire supérieur; un style; quatre
semences au fond du calice.
Lefechinia bn épi : Lepechinia spicata, Willd.^ Hort, BeroUy
tab. ai ; Horminum cauLeseensj Orteg., Dec, p. 63. Ses tiges
sont herbacées, droites, glabres, quadrangulaires, hautes d'un
demi-pied à un pied, garnies dans toute leur longueur de
feuilles opposées, pétiolées, ovales-oblongues, obtuses, vertes,
presque glabres, un peu crénelées ou dentées eu scie, arron-
dies et presque tronquées h leur base , longues d'un pouce et
plus. Les fleurs sont terminales, verticillées , d'un jaune pâle ,
accompagnées de bractées ovales-acuminées; les calices gla-
bres, terminés par cinq pointes en forme d'épines. Cette
plante croît au Mexique. On la cultive au Jardin du Roi.
(POIR.)
LEPELAER. (Ornitk.) Voyez Leepelaer. (Ch. D.)
LEPEL-GANZ ( Ornith») , un des noms allemands du canard
morillon , anasfuligula, Linn. ( Ch. D.)
LEPIA. {Bot.) Hill, botaniste anglois, nomme ainsi le zizania
de Linnaeus. Le même nom est donné par M. Desvaux à
quelques thlapsi^ qui sont des lasioptera de M. Andrews; et
M. Decandolle l'emploie aussi pour désigner une des sections
de son genre Lepidium, Voyez Lasioptera. ( J.)
LEPIC AUNE , Catonia. {Bot.) [Chicoracées , Juss, = SrngcW-
éie polygamie égale ^ Linn.] Ce genre de plantes appartietit à
l'ordre dessynanthérées, à la tribu des lactucées,«t à notre sec-
tion naturelle des lâctucées-crépidées , dans laquelle nous
Tavons placé entre les deux genres Barkhausia et Crcjpw. Voici'
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les caractères que nous proposons d'assigner au genre Calonia^
et que nous avons observés sur la catonia blaltarioides.
Calathide incouronnée, radiatîforme , niuUiflore, fîssiflore,
androgynîflore. Pérjcline inférieur aux fleurs extérieures,
double : rexlérieur égal à Tintérieur, formé de squames
égales, subunisériées, inappliquées, dressées, un peu arquées
en dedans, .oblongues, étroites, presque linéaires, aiguës,
foliacées, uninervées, presque carénées, garnies de longs poils
charnus sur la nervure e( sur les bords; l'intérieur formé de
squames égales, unisériées, appliquées, oblongues, obtuses au
sommet, subfoliacées, un peu membraneuses sur les bords, ca-
rénées, trés-épaissies en dehors à la base, hérissées sur |a ca-
rène de longs poils charnus très-nombreux. Clinanthe plan ,
garni de courtes fimbrîUespiliformes. Ovaires longs , minces,
subcylind racés ou subtétragones, nullement amincis à la base»
très peu amincis de bas en haut, privés de co^, glabres, lisses,
rayés longitudinalement , pourvus d'un bourrelet apicilaire;
aigrette longue , blanche , composée de squamellules nom«
breuses, inégales, filiformes , grêles , très-peu barbellulées. Co-
rolles glabres.
LépiCADNE A FEUILLES DE BLATTAiRE : Cdtonia blattavioides ^
H. Cass«; Lepicaune muUicaulis y Lapeyr., Hist. abr. des PI. des
Pyr., pag. 478; Catonia sagUlala jMœnch ^ MethoduSy p. 536;
Hieracium blaUaroides^ Linn.« Sp, p/., edit. 3, p. 1139; Decand. ,
FI. Fr., tom. IV, pag. 33. C'est une plante herbacée, à tiges
hautes d'un pied et demi, di^essées, rameuses, anguleuses,
presque glabres ou garnies de quelques poils épars; les feuilles,
longues d'environ quatre pouces, larges d'environ un pouce
et demi, sont alternes, sessiles, embrassantes, lancéolées, sa-
gittées à la base, inégalement et irrégulit$rement dentées sur
les bords, un peu poilues en dessus, très-poilues en dessous, ^
vertes des deux côtés; les feuilles supérieures graduellement
plus petites; les calathides, larges de quinze lignes, et com-
posées de fleurs d'un beau jaune, sont paniculées en haut de
chaque tige; mais chacune de ces calathides est solitaire au
sommet d'un pédoncule axillaire , long de deux pouces, poilu ,
aphylle ou garni seulement de quelques petites feuilles. Nous
avons fait cette description spécifique, et celle des carac-
tères génériques, sur un individu vivant, cultivé au Jardin du
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Roi , où il fleurissoit au mois de juin. Cette plante , yivace par
sa racine, habite les prairies pierreuses des Alpes et des Py-
rénées, où elle fleurit en juin et juillet.
* Les catonia sont attribués par la plupart des botanistes au
genre Hieractum , et par quelques uns au genre Crépis, Mœnch ,
en 1794, a proposé, dans sa M ethodus plantas describendi, de
faire pour ces plantes un genre particulier, dédié à Caton ,
auteur d'un traité d'agriculture. Le catonia placé par Mœnch
entre le Crépis et le Ficris^ e&t^ selon lui, caractérisé par le
péricline oblong, double, l'intérieur à folioles lancéolées-li-
néaires, aiguës, un peu squarreuses, l'extérieur à folioles très-
làches, presque égales, les fruits oblongs , anguleux , lisses,
Paigrette persistante. L'auteur admet dans ce genre les hie^
racium blattarioides et amplexicaule de Linnsus ,, qu'il nomme
catonia sagittata et cordifoliaf et il remarque que ces deux
plantes dififérent des hieracium^ar le clinanthe et la figure du
péricline, et des crépis par la figure du péricline et l'aigrette'
persistante. M. de Lapeyrouse , en 18 13, dans son Histoire
abrégée des plantes des Pyrénées, a reproduit, sous le nom
de Lepicaune , le genre Catonia de Mœnch, dont sans doute il'
ignoroit l'existence. Le nouveau nom générique est composé de
deux mots grecs, qui signifient écailles lâches. L'auteur place
le genre dont il s'agit entre Vhieraoium et le crépis , et il lui
attribue pour caractères, le péricline formé de squames lâches,
larges, un peu carénées, les fruits acuminés aux deux bouts et
striés, l'aigrette trés-blanche , soyeuse, plus longue que le
fruit et que le péricline. Aux deux espèces admises par Mœnch
dans le catonia ^ M. de Lapeyrouse en adjoint sept autres, en
sorte qu'il compte neuf espèces de lepicaune ^ savoir : i.** lepi-
caune balsameaj qui est Vhieraciuni amplexicaule de Lin n sens ;
2,** lepicaune intjbacea^ qui Vhieraciumalbidum de Villars ; 3.** /epi-
caune grandiflora , qui est Vhieracium grandiflorum d'Allioni ;
4.* lepicaune multicaulis j qui est Vhieracium blattarioides de Lin*
nœus; b,'* lepicaune turbinata; 6, ^ lepicaune spinulosa; y J^ lepicaune
prunellafolia ^ qui est Vhieracium prunellœfolium de Gouan ;
8.** lepicaune albida^ qui est le crépis albida de Villars ; 9.* lepi-
caune tomentosa^ que M. DecandoUe soupçonne d'être une va-
riété du senecio doronicum.
Nous avons soigneusement observé les hieracium blattarioi'-
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des^grandifiorum^ amplexieauU {i) , ainsi que le crépis albida-
nous les avons comparés à plusieurs espèces des genres Hiera"
cium et Crépis^ et nous avons obtenu les résultats suivans.
Les Jueracium btxUtarioides et grandiflorum sont parfaitement
coogénéres ; ils ont la plus grande affinité avec les crépis ; ils
appartiennent à la section naturelle des lactucées-crépidées ;
ils n'ont point d*affinité avec les hieracium , qui appartiennent
à une autre section. (Voyez notre article LAcrucéBS.) Vkieror^
cium amplexicaule n*est point congénère des deux autres ; il
n'a point d'affinité^ avec les crépis; il n'appartient point à la
section des crépidées , mais à celle des hiéraciées , et il ne peut
pas être séparé du genre Hieracium. Le crépis aXbida est un
harkhoMsia.
VhieraciumhlaUarioides est le véritable type du genre Calo^
niaj qui doit conserver ce nom, puisque celui de lepicaune est
beaucoup plus moderne. Le seul caractère qui puisse distin-
guer ce genre du crépis^ consiste en ce que le péricline exté-
rieuir est aussi long que le péricline intérieur, et que les squames
dont il est composé sont égales entre elles , disposées sur un seul
rang circulaire , dressées , un peu arquées en dedans. Le crépis
sibirica (2) et même le crépis biennis offcent une disposition
presque semblable , en sorte que nous étions fort tenté d'attri«
bner ces deux plantes au genre Calonia; et il n'est pas douteux
qu'elles formeni une nuance intermédiaire entre les vrais calo-
nia etles vrais crépis. On pour roît donc très-bien, àl'aide deceUe
nuance, fondre ensemble les deux genres, en supprimant le
calonia; et si on le conserve , ce ne doit être qu'à titre de sous-
genre du crépis. Mais il faut bien se garder de le réunir, comme
on a coutume de faire , au genre Hieracium^ qui a le péricline
imbriqué, les ovaires un peu amincis à la base, tronqués au
sommet, l'aigrette roussàtre, desquamellulespeu nombreuses,
subunisériées, fortes, roides, cassantes, très-barbellulées. L'^ie-
(1) Les trois plantes que nous .désignons ainsi . sont bien certainement
identiques arec celles qui se trouvent décrites sous les m(^mes noins^ dans
la Flore Françoise de M. Decandolle.
(2) Si "Wîlldenow et Persoon avoient eu quelque égard pour les affi-
nités naturelles, ils ne se seroient point arisés de transférer le crépi»
iiBiRic;A.,dans le genre Uiera«ium.
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LEP
racium ampUxicaule, adjoint mal à propos par Mœnch et Lap ey*
rouse , au catonia ou lepicaune , nous a offert tous ces caractères
du genre Hieractum. II est vrai que les squames extérieures de
son péricline sont inappliquées : mais nous avons reconnu que
ce caractère n'a aucune importance chez les hieracium^ et ne
peut servir tout au plus qu'à distinguer des espèces, parce
que les squames du péricline sont appliquées , demi - appli-
quées, ou inappliquées, chez des espèces évidemment insépa-
rables. C'est pourquoi il est impossible d'adopter le genre
Hieracioides de Mœnch\ composé des hieraeium sabaudum et
umbellatum , et distingué de Vhierdcium par le péricline squar-
reux.
Le crépis albida de Villars, dont M. de Lapeyrouse fait un
lepicaune ou catonia ^ est rapporté par M. Decandolle au genre
Picridium. Les caractères génériques de cette plante paroissent
avoir été fort mal étudiés jusqu'à présent, et ils présentent
quelques difficultés, qui rendent assez problématique la déter-
mination du genre auquelil convient d'attribuerlaplante dont
il s'agit. Nous croyons donc faire une chose utile, en décrivant
ici les caractères génériques de cette plante , tels que nous
les avons observés syr un individu vivant, cultivé au Jardin
du Koi.
Barkhausia albida y H. Cass. {Crépis albida ^ Vill.) Calathide
incouronnée, radiatiforme, multiflore, fissiflore, androgyni-
flore. Péricline campanule, inférieur aux fleurs extérieures,
double : l'extérieur formé de squames longues, inégales , plu-
risériées, comme imbriquées, presque entièrement ap'pliquées,
ovales -lancéolées ; l'intérieur plus long , formé de squames
égales, unisériées, appliquées, oblongnes-lancéolées. Clinauthe
plan, alvéolé, à cloisons épaisses^ charnues, dentées, bordées
de poilscourts. Ovaires oblongs, alongés, subcylindracés, striés -,
fruits mûrs c^'lindracés, striés, surmontés d'un col presque '
aussi épais que la partie inférieure séminifère , et d'autant plus
long qu'il appartient à un fruit plus voisin du centre de la cala-
thide ; aigrette longue, blanche, composée de squamellules
nombreuses, inégales, pi urisériées, filiformes, menues, bar-
bellulées. Corolles glabres.
Il est bien clair, d'après cette description, que notre plante
ne peut pas être un picridium. Il est moins évident que ce n'est
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ni un crépis , ni un calonia , mais un barhhausia. Les caractères
ambigus, équivoques, du péricline et du fruit, peuvent inspi-
rer des doutes à cet égard. Au premier aperçu , le péricline
puroît imbriqué , parce que les squames formant la r^gée
intérieure sont entourées d'autres squames longues , inégales ,
disposées sur plusieurs rangs, presque entièrement appliquées,
et d'autant plus longues qu'elles sont moins extérieures. Ce
péricline, très-aualogue à celui du crépis sibiricay est comme
lui intermédiaire entre le péricline imbriqué et le péricline
double ou accompagné de squames surnuméraires, et il prouvé
qu'en certains cas, ces deux sortes de périclines peuvent se
confondre par des nuances. Mais l'analogie, à laquelle il faut
recourir dans les cas douteux , démontre qu'ici , de même que
chez toutes les autres crépidées,on doîtconsidérerlarangéeinté-
rieure des squames comme formant un péricline intérieur, et
toutes les autres squames comme des squames surnuméraires
ou formant un péricline extérieur. La structure du fruit n'est
guère moins ambiguë que celle du péricline, parce que le col
formé par le prolongement de sa partie supérieure est presque
aussi épais que la partie inférieure séminifère, d'où il résulte
que ce coi est peu distinct et peu reconnoissable extérieure-
ment. Mais son existence n'en est pas moins certaine, et en
conséquence nous attribuons la plante dont il s'agit au genre -
Barhhausia ou. Hostia. (Voyez notre article Hostie, tom.XXI,
pag. 442.) La barhhausia albida, ofifrant un mélange des carac-
tères propres au barhhausia ^ a Vhostia^ au catoniaj au crépis j
est un exemple de ces espèces qui forment la nuance entre les
genres voisins , qui déconcertent toutes les définitions généri-
ques les mieux combinées, et qui prouvent que les genres»
comme tous les autres groupes improprement dits naturels ,
sont réellement artificiels, et se réduisent à des abstractions
créées par l'esprit de l'homme. Il faudroit avoir bien peu de
philosophie pour en conclure qu'il faut renoncer à faire des
genres, ou qu'il faut en faire le moins possible, et que les
groupes dits naturels ne sont pas préférables aux groupes dits
artificiels. Il est plus philosophique d'en conclure qu'un genre
i^'est pas nécessairement mauvais, par cela seul qu'il peut se
confondre avec d'autres genres au moyen de certaines espèces
ambiguës ; car il n'y a presque pas de genres qui ne soient dans
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ce cas-là ; il faudroit donc les supprimer tous , c'est-à-dire ,
rendre impraticable l'étude des êtres naturels.
Les caractères équivoque»» du péricline, chez le harhhausia
nlhida et le crcpis sibiriea , nous fournissent l'occasion de pro-
rposer quelques idées nouvelles sur la structure du péricline des
synanthérées.
Selon nous, l'état naturel ou ordinaire de ce péricline est
d'être imbriqué, c'est-à-dire, composé de squames disposées
sur plusieurs rangées circulaires concentriques, immédiate-
ment contiguës, et dont les baies, rapprochées jusqu'au^contact,
couvrent , sans aucun intervalle ni interruption , toute la sur-
face de la partie inférieure ou extérieure du clinanthe. La
coupe longitudinale d'une calathide de centaurée est très-
propre à bien faire concevoir cette disposition. Maintenant,
supposez que toutes les squames de ce péricline imbriqué avor-
tent complètement , à l'exception de celles qui forment la
rangée intérieure , vous aurez le péricline unisérié, dont notre
emiliajlammea^ figurée dans l'Atlas de ce Dictionnaire, offre un
exemple où l'on voit bien clairement que la partie extérieure
eu inférieure du clinanthe est nue. EnQn , supposez un péri-
cline imbriqué, dont vous laisserez subsister la rangée la plus
intérieure, ainsi qu'une ou quelques unes des rangées exté-
rieures , mais dont vous ferez avorter complètement les ran-
gées intermédiaires ; vous obtiendrez de cette manière le pé-
ricline double ou accompagné de sqnamules surnuméraires ,
tel que celui des séneçons, jacobées, cacalîes, etc., où l'on
peut remarquer, sur la face extérieure ou inférieure du cli-
nanthe , un intervalle nu , entre le péricline et les squamules
surnuméraires. Remarquez qu'il n'y a aucune difierence essen-
tielle entre le péricline double et le péricline accompagné de
squamules surnuméraires • nous disons le péricline double ,
quand les squames extérieures sont grandes et disposées de
manière à former un ensemble plus ou moins symétrique et
régulier, comme dans le cafoTiia; nous disons le péricline accom-
pagné de squamules surnuméraires, quand les squames exté-
rieures sont petites et disposées sans aucunesymétrie ni régula-
rité, comme dans le séneçon. Ily a au contraire une différence
essentielle entre le péricline bisérié et le péricline double ou
accompagné de squamules; car le péricline bisérié n'est autre
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chose qu'un përicline imbriqué réduit à deux rangées de
squames immédiatement contiguës, et par conséquent il ne
doit y avoir aucun intervalle à la base entre ces deux rangées^
cet intervalle ne pouvant résulter, suivant notre hypothèse 9
que de Tavortement d'une ou plusieurs rangées intermédiaires.
Nous ne parlons point ici de la distinction entre le péridine
extérieur et Tinvolucre , parce que nous l'avons déjà claire-
ment établie, tom.X, pag. i5o. Il résulte de notre théorie que
pour reconnoStre , dans les cas douteux, si un péridine est im-
briqué ou s'il est double , il faut couper la calatbide longitudi-
nalement, suivant son axe , et observer s^il n'y a pas le moindre
intervalle à la base, entre l'origine de la rangée intérieure
des squames et l'origine des autres rangées, auquel cas le
péricUne est imbriqué ; ou bien , au contraire , s'il y a un
intervalle quelconque , auquel cas le péridine est double*
(H. Cass.)
LÉFICÈNE {Botn)j nom que Richard donnoit à la glume
des graminées. Voyez Glume. (Mass.)
LEPIDAGATHIS. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, monopétalées , irrégulières, delà famille
^es acanthaeées , de la didynamie angymnospermie de Linnœus^
offrant pour caractère essentiel : Un calice accompagné de
plusieurs folioles imbriquées, en forme de bractées ; une corolle
labiée; la lèvre supérieure très-petite, l'inférieure à trois
lobes; quatre étamînes didynames; un ovaire supérieur; un
style; une capsule -à deux loges.
Lefidagathis a crêtes; Lepidagathis eriilata, Willd., 5pee., 2^
p. 400. Cette plante a des racines dures, noueuses, tortueuses;
elles produisent des tiges ligneuses, diffuses , rameuses , hautes
d'un à deux pieds, garnies de feuilles sessiles, opposées, roides ^
linéaires, obtuses, très-entières, glabres à leurs deux faces,
rudes à leurs bords, longues d'un à deux pouces. Ses fleurs sont
agglomérées, réunies en une tête de la grosseur du poing; celles
des rameaux éparses, beaucoup plus petites, de la grosseur
d'une noisette; les bractées imbriquées, en forme d'écaillés
mucronées , les intérieures pubescentes ; la corolle à deux
lèvres très-inégales ; Finférieure fort petite; la supérieure tri-
lobée. Les capsules se divisent en deux loges semblables à celles
de l'acanthe. J'ai cru devoir donner le nom de bractées à la
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,16 LEP
partie que WiH<)enow nomme calice r il est probable quHl lui
sera échappé, caché par ses bractées : c'est du moins ce qui est
à croire, si Ton fait attention à l'analogie que ce genre doit
avoir avec ceux de la famille à laquelle il appartient. Cette
plante croit dans les Indes orientales. (Poia.)
LÉPIDAPLE, Lepidaploa. (Bot.) [Corymbi/ires , Juss. = S/ri-
génésie polygamie égale y Linn.] C'est un sous-genre, que nous
avons proposé dans le Bulletin des Sciences d'avril 1817
(pag. 66); il appartient à l'ordre des synanthérées, à notre tribu
naturelle des vcrnoniées, et au genre Vernonia.Voici ses ca-
ractères.
Calathide incouronnée, équaliûore, muUiflore, régulari-^
flore , androgyniflore. Péricline formé de squames régulière-
ment imbriquées, appliquées, subcoriaces, lancéolées, acumi-
jiées et presque spinescentes au sommet; les intérieures étré-
cîes de bas en haut, terminées en pointe , nullement élargies,
.arrondies, ni colorées au sommet. Clioanthe plan, fovéolé.
Ovaires cylindracés, striés, velus, pourvus d'un bourrelet
basilaire cartilagineux; aigrette double : l'extérieure courte,
composée de squamellules unisérîées, plus ou moins laminées,
linéaires ou subulécs; l'intérieure longue, composée de squa-
mellules filiformes, barbellulées.
LépiDAFLE scoRFiONNE : Lepidaploa scorpioides , H. Cass.;
Vernonia scorpioides , Pers. , Syn, pL , pars 2 , pag. 404. Cette
espèce est remarquable par ses épis imitant la queue de scor-
pion. L'axe de l'épi est un rameau pédonculiforme , simple,
dénué de feuilles et de bractées, grêle, velu, roulé en crosse
vers le sommet; les calathides, presque immédiatement rap-
prochées les unes des autres, et absolument sessiles, sont dis-
posées sur une seule rangée longitudinale , et elles sont toutes
situées sur le côté convexe de leur support commun. Le pé-
ricline est velu, parsemé de glandes; ses squames extérieures
sont ovales et un peu plus larges que les intérieures ; le cli-
nanthe est alvéolé, a cloisons membraneuses, découpées en/
lanières subulées ; les aigrettes sont blanches, les corolles pur-
purines. Nous avons observé cette plante dans l'herbier de
M. Desfontaines.
LÉPIDAPLE A ÉPIS FEUILLES : Lcpidoploa phyllostachya^ H. Cass. ;
Vernonia arborescens , Pers., Syn, pL , pars 2 , pag. 404. Les ca-
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• lathides wnt diiposéès d'une manière analogue à celle aui a
l.eu dans 1 espèce précédente; l'axe de l'épi est simple „êe
velu arqué , et il porte un seul rang de calathides ses^iles sui
son côté convexe : mais ces calathides sont écartées les une» de.
autres , et chacune d'elles est accompagnée d'une petite feuille
presquesessile, ovale, très-entière, à face inférieure extrême
inent velue, presque tomenteuse ou laineuse, à face su»*!
neure parsemée de poils supportés chacun par un petit L
hercule glanduliforme; chaque calathide est haute de ISs"
hgnes; les corolles sèches nous paroissent être jaunes, elir»
^nt longues grêles, droites, à limbe pas distinct du tube
m P.™ ""f"'"' '° ''"'^'•" ""^^''•«^ 1^ Péricline est
glabre, cyhndracé, presque égal aux fleur,, et ses so^am!!
sont intradilatées, c'est-à-dire que les intérieure! somnoT
blement plus larges que les extérieures; les aigrettes soni
roussâtres ou grisâtres. Nous avons observé cette plante dans
les herbiers de M. de Jussieu , sur des échantillons recueTm!
dans l'île de Porto-Rico. recueillis
, Lépidaple ajustée : Lepidaploa aristata, H. Cass. Ses fenîli»
sont pétiolées, lancéolées, apiculée, ou terminées au sommet
par unepointe remarquable; leurs bords sont irrégulier^T
peusinués, munis de quelques dents spinuliformesî leur face
supérieure est parsemée de longs poils à base glandulifon^e
1 inférieure , d'un vert pâle , est pan^emée de longs poil eT^:
pet.tesgIandesjaunesbrilla„,es.LescalathidessontdLoXen
epis composés, irréguliers; elles sont toutes di„Vée7d'.!
même côté de l'axe commun qui les porte; m.XesiZ
rassemblées en paquets de deux ou trois, les unes sessil, T
autres courtementpédonculées, et accompagnées de „ m' '
feuiUes inégales; le péricline est vert, trUlLcLl" rse"
squames extérieures surtout se prolongent au sommet en une
ongue arête subulée , presque filiforme , roide ; les aigrette!
.ont blanches Nous avons observé cette espèce dans l'/erbl"
de M Desfontaines , où elle est étiquetée conj^^ arborJel
mais elle est fort distincte de la précédente. '^"'"^"""ns;
LéPiDAPLE A TIGE BLANCHE t Lepidaploa albicaulis, H Cass
Vernoma alb.caulis. Fers., Sj'n. pi., pars 2, pas .„/ r '
euHlei, sont pétiolées, ovales,' obL;s,'.rés-e;t!;rt ,':.tncer
parsemées sur les deux faces de glandes et de petits ^oZiè
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périctine, très* inférieur aux Heurs, est veiu, blanch
comine tomen^eux; les aigrettes sont blanches; les coj
purpurines, très-profondéoient divisées en cinq lanières
longues j. trésHé^rpites , linéaires. Nous avons observé
plante dans rh<^rbier de Jyf. 4e Ju^ieu, sur un échantillo
cueilli dans Tîle de Çaînjt-Thpioas.
L?âriPA?LE LANCi^ot^B: l^pidaplça lanceçlata^ H. Cass.;
Vernqnia longifoliaf Pe^s., S^n^ fl., pars a, pag. 4o4-
droite, toinenteuse; feuilles alternes, courtement pétio
longues ie trois pouce§, larges d'un pouce, lancéolées,
entière^ pars^uiée^ sur les deux fapés de petites glandes <
poils gns et courts; çala^hides en corymbe» terminant la
et les branches. Chaque çjilathide est n^ ultiflore , )iaut<
troiç à quatre lîgpes, à corolles jauneiy ttés- profond en
divisées en cinq laniéfes longues, jétroi tes , linéaires , glai
leuses au spmmet; le péricline est jtrés-inférieur aux flei
arrondi, velu, formé $)e squaip$:9 intradilatées ; les ova
sont très- velus; l'aigrette extérieure est blanchâtre, Ti
rieure grisâtre. I^ous avons observé cette espèce sur un écl
tillon innommé de Therbier de M. Desfontaines.
LéF^DAFLB BLANCHATRE : LcpifUiploacanesccns^ H. Cass.; Vei
nia canescens, Kunth, Not^, Gen, et Sp, pU^ tom* IV^ pag.
(edit. in-4*) , tab. 3 17. Cette plante, trouva au Bérou
MÙ.. dç Humboldt etÇonpland , est herbacé/e qu ligneuse,
lubile; à feuiliçs oblongu es- lancéolées, açuininéçi» é(réci(
la base, très-entières, un peu ridées, roides, pubescenteâ
dessus, pullues, soyeuses et blanchâtres eH dessous; à a
thides disposées à peu prés ^nilatél*akIne^t en épis ter
naux et axillaires, à corolles violettes.
LéPiDAFLE A FEUILLES DE BUIS ; ^^p^daploa huxifoUa^ H. G
Arbuste rameux, presquç entière^içnt glabre j rameaux j
ou moins tortueux, cylind^qv^? V^^ PÇ" angpleiyc, uu ]
pubescens et grisâtres; feuilles alternes, ti^és-çourteoient
tiolées, longues de six lignçs, Marges de quatre lignes, 0
vales, très-entières, roides, coriaces^ glabres, lissçs ctluisar
en dessus, parsemées en dessous de petites glançle^ et de pe
poils; calathides presque sessUes, rapprochées à Textréinité
rameaux. Chaque calathide est haUte d'envij;Qn cii\q ligiies
composée d'au moins dix ffl^u^s, ^ cnfolle ro.uge , gravide , ayj
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LEP .9
les divisions longues. Le péricltne turbiné, très-inférieur aux
fleurs et aux aigrettes, e&t formé de squames régulièrement
imbriquées, appliquées, coriaces, glabres, parsemées de
glandes sur le dos de leur partie supérieure; les squames ex-
térieures ovale^i, un peu obtuses ; les intérieures lancéolées.
11 y a immédiatement sous la base du péricline, un assemblage
d*écailles courtes , arrondies, imbriquées, couvrant la som-
mité pédonculiforme du rameau qui porte la calatMde. Le
clinanthe est petit, plan et nu. Les ovaires sont cylindracés,
cannelés, glabres, parsemés de glandes, pourvus d'un bourre-
let bttsilaire cartilagineux ; leur aigrette est roussàtre, double:
l'extérieure courte , peu distincte, composée de squamellules
inégales, filiformes -laminées, subulées, denticutées ; Tintée»
rieure longue, de squamellules filiformes, épaisses ,très-bar-
bellulées. Nous avbns observé cette plante dans Therbier de
M* Desfontaines, sur un échantillon innommé, recueilli dans
Tile de Saint-Domingue ; elle s'éloigne un ^eu des Upidaptoa^
pour se rapprocher des gjrmnanthemum , et est intermédiaire
entre ces deux geni'es.
Nous avions fort mal défini , dans le Bulletin des Sciences
d'avril 1817 fpag. 66), U s sous^nres Vernonia etLepidaploa, en
attribuant au premier le péricline formé de squames surmon-
tées d'un appendice subulé, spinescent au sommet; et au se-
cond les squames non appendiculées. Le véritable caractère
distinctif consiste en ce que, dans le sous-genre Vernonia, com-
prenant les vernonia novehoraeensis , prœaUa , etc. , le^ squames
intérieures du péricline ont le sommet large, arrondi , coloré ;
tandis que, dans le sous-genre Lepidaploa, les squames inté-
rieuref do péricline ont le sommet étréci, subulé, nullement^
coloré. Dans ces deux premiers sous-genres , l'aigrette inté-'
rieure est composée de squamellules inégales, mais filiformes,
cylîndracéea, point laminées, barbelllilées tout autour, et fort
dififérentes de celles de l'aigrette intérieure , qui sont toujours
beaucoup plus courtes, laminées et dentées sur les bords,
VAsearieida, qui est un troisième sous genre, ayant pour type
la vernonia anlhelmintîea, a Faigrette intérieure composée de
squamellules très-inégales , bisériées, laminées, linéaires , bar-
belkilées suf^ les deux bords et ^ur la face extérieure eon-
vexe, et le péricline formé de squames r^Uèrement im-
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î 50 LEP
I
briquées, appliquées, oblongues, surmontées d'un append
très-distinct , foliacé , largement linéaire, su bspathulé, t
long sur Ic-s squames extérieures, presque nul sur les ii
rîeures, et fort différent de l'appendice subulé, spinesce
plus ou moins long, qui existe chez quelques espèces
deux aulres sous-genres. On pourroit encore, si l'on vouh
considérer comme de simples sous-genres du vernonia,
genres Distephanus , Gymnanthemum ^ CerUrapaluSf Cem
therum.
Ce dernier, que nous avions d'abord proposé dans le Bulle
des Sciences de février 1817 (pag. 3:i), et quenous avons bier
après plus amplement décrit dans le tome VII de ce Dicti
naire, publié en mai 1817, a été reproduit beaucoup plus t;
par M. Kunth, sous le nom d^ampherephisy dans le 4® volume
sies Nova. Gênera etSpecies plantarunij publié en 1820. M. Kui
prétend (pag, 3o8, édit. in-4**) qu'il avoit anciennement éc
avec du crayon le nom générique d\ampherephis , dans Therb
de M. de Jussieu, sur l'étiquette de la plante à laquelle n(
avons donné le nam générique de centratkerum. Nous
firmonssur notre honneur, qu'à l'époque où nous avons étu
cette plante dans l'herbier de M. de Jussieu , et même à l'époc]
où nous avons pur hlié sa description en la proposant comme
nouveau genre , elle n'étoit accompagnée que d'une seule <
quette, qui ne portoit aucun autre nom que celui de jAcea
namensis,
. Des vingt espèces de remania décrites par M. Kunth , d
l'ouvrage que nous venons de citer, il.n'en est guère plus c
sept qui nous semblent, d'après les descriptions, devoir app
f^nir à notre sous-genre Vernonia: ce sont celles noipmées
ce botaniste serratuloides j ruhricaulis ^ suaveolens ^ JloTÏhum
affinis, haccharoides , odoratissima ^ auxquelles il fautpeut-t
ajouter Velœagnoides, Celles que M. Kui^fli a désignées par
noms de gracilis , T ournef or lipides ^ canescens ^ geminata^ mol
pellita, micraatha^ frangulœfolia, sont pour nous des lepidaj^
presque indubitables,^ La vernonia trijlosculosa du même aut
est bien certainement notre gymnanthemum congestum ^ déi
dans ce Dictinimaire, tom, XX, pag. 1 1 o, et qui, ayant l'aigri
comppsép de squameUules toutes filiform.es, ne peu tappartt
au vernonia^ mais bien au gymnanlhsmum»
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LEP 3t
Les espèces offrant un caractère précisément inverse de celui
qui est propre aux gymnanthemum^ c'esl-à-dîre, ayant l'aigrette
composée de squamellules toutes laminées, ne peuvent pas non
plus être attribuées avec exactitude au vernonia^ mais bien à
Vascaricidd ^ au dis tephanu s , ou à Vacliyrocoma. Ce dernier
sous-genre, que rious n'avions point encore publié, a pour type
une plante , dont un échantillon sec en très-mauvais état, nous
a été donné par Pàlisot de Beauvois, et dont voici la des-
cription. *
Achyrocoma tomentosûj H. Cass. Plante herbacée. Tige droite^
rameuse, épaisse, striée, tomenteuse. Feuilles alternes, presque
Sessiles, longues de plus de trois pouces, larges d'environ un
pouce, oblongues ou lancéolées, étréeies vers la base qui est
presque pétîoliforme, tantôt aiguës, tantôt obtuses au sommet i
dentées en' scié sur les bords, à face inférieure extrêmement
tomenteuse et roussâtre , à face supérieul*e glabre , mais parois-
sant avoir été ; dans le premier âge, munie d'un duvet laineux,
blanchâtre, caduc. Calathîdespédoncnlées, à pédoncule long;
grêle, cylindrique, tomenteux, pourvu d'une bractée squami-
forme. Chaque calathide composée d'environ dix-sept fleurs'.
Pérîclîne en partie tomenteux ou laineux, formé de squames
régulièrement imbriquées, appliquées, coriaces, interdîlatées,^
parsemées de glandes vers le sommet ? les extérieures étroites,
lancéolées; les intermédiaires larges, ovales, à sommet arrondi,
impeustarieux', roussâtre ; les intérieures oblongues, arrondies
au sommet. Clinanthe plan, absolument nu. Ovaires dblongs,
cylindracés, striés, velus, pourvus d'un, très-petit bourrelet
basildire; aigrette roussâtre, busante, composée de squamel-
lules plurisériéés , nombreuses , irès-înégales , toutes laminées ,
linéaires , presque membraneuses, lisses sur les deux faces, fin e-
mentdenticulées enscîesurlesdeux bords, etparoîssantniUnies
d'une nervure médiaire peu manifeste, les extérieures plus
courtes, étréeies et subuîées vers le sommet, les intérieures plus"
longues, à sommet un pieu élargi et presque arrondi". Corolles
à divisions couvertes de glandes au sommet. Nous n'avons par
pu reconnoître leur couleur altérée parla dessiccation : il nouy
est également impossible de décrire la disposition des cala-
(hîdes , qui sont détachées dé leur support dans notre échan-
. tillon incomplet et brisé. Palisotde Beau vois croyoît, sans paui^
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9.1 LEP
yolr l'affirmer 9 ^ue cet échantillon avoit été recueilli d
VAmérique septentrionale*
Si Ton compare les caractères génériques de Vachjrrocoi
avec ceux du distephanua , décrits dans le tome XIII de ce I
tionnaire (pag. 36i ), on reconnoîtra qu'indépendamment
quelques différences dans la structure du péricline, dont
«quames sont appendiculées chez le dislephanuê^ inappei
culées chez Fae/i^rocoma, etdansleclinanthe hérissé de papi
chez Tun , absolument nu chez Tautre, il existe des différen
Jlus notables dans les. aigrettes des deux plantes* Celle
utephanus est vraiment double , composée de squamellules <
riaceS) trés-réguliérement disposées, et en nombre détermi
les extérieures largjea^ les intérieures longuemeit barbellul^
L^aigrette de Vachj:rxH:oma n'est point, à proprement parli
double, ses squ^meOules étant trèfr-iûégales çt disposées sur p
sieurs rangs, sans symétrie ni régularité; elles sont en noml
indéfini, presque membraneuses, lea extérieures étroites,
intérieures finement denticulées en soie et uninervées. Vac]
roooma diffère très^^peu, de V<is£arioida par Taigrette ; mais il s^
distingue bien suffisamm^en^par le péricline.
Dans notre Mémoire sur une mon&truosité de cirsium tri
^halodes , inséré dan;5 le Jnurnal de Physique de décembre 1 8 j
nous, avons dénu^ntré (pag* 4^1) Tanalogie qui existe enJ
Taigrette et le péricline ,,sous le rapport de la structure. Ne
ne craigDons donc pas d'appliquer à Taigrette la théorie q
nous avons exposée, dans, noire article LéJ^iCAunn^ surla stri
ture du péri^alioCé Ainsi; nous dispns.que Té tat naturel ou or*
naire de Taigrette e&t d'étl*e imbriquée , c'est-à-dire compo^
de squamellules disposées sur plusieurs rangs, circulaires ce
çentrlques. L'aigrette de beaucoup de centaurées offre cette d
position de la manière la plus maDÎfeste. Cela posé >. Taigrel
unisédée r.ésulteroît deTavorte^ient de toutes les. squamellul<
à l'exception de celles formant la rangée intérieure {.etl'aigret
double seroit celle dont la rangée intérieure et l'extérieure suJ
sisteroient seules, tandis que la rangée intermédiaire seroit coi
]?létement avortée. Remarquez que , dansl'aigrètte imbriqué
comme dans le péricline imbriqué, il y a presque, toujours- uj
différence plus ou moins sensible, mais gfvidu£lle,enttre les squ«
mellulesdes div,erses rangées, souple rapport de leur longueu
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LEP âî
et de leur largeur. Quant à la longueur, lieaeittéfiearessoiitFes
plus courtes, les intérieures soot les plus longues, et les inter-
médiairessont d'une longueur moyenne : celte disposition tris*
habituelle constitue ce que nous aonimons Tirabrication régn-
Uère. Quant à la largeuTr, on peut observer trois dispositions
différeaies, selon que les squames du i^éricline , ou les squa*
mellalesde raigrette,sonf plus larges daûs la rangée extérieure,
ott dans une rangée intermédiaire, oudansla rangée intérieure.
Cest ce que nous exprimons en disant que les squames ou lea
squamellules so)it extradilatées, ou interdilatées, ou in tradila-
tées., Ces remarques donnenlle moyen de distingue^ bien n*et-
lement raîg^retie double de l'aigrette imbriquée, et de ré-
soudre les diffieoltés que présentent certains cas douteux*.
£h effet, piriaqn'tl y à une différence graduelle de longueur et
de largeai' entre les squameiluies des diverses rangées com^
posailt une aigrette régulièrement imbriquée, il s'ensuit que
si les rangées intierinlédiaires vieiknent à inanquer , de qui
constitue Talgrette donblé , on éb^ri^ei^ ikt^je différence non
pms- graduelle ou nuancée, mais brusque , subite , bientrati^
ebée , entre les squàmellules extérieures et les intérieu'reir.
Si , au contraire, la différence eiitre les extérieures et les in-
térieures ne se manifeste que par une suite' non ittterrompuir
de nuances , on ne peut pas admettre que l'aigrette soif
double , ce qui supposerdif qu'il y maiique less^tfamelluleft de
degrés intei^édidlres; mais il faut dire que eetle aigrettes
est bisériëe duitubriquée, seldn qu'elle est contpdsée de deuitr
ou d'un plus grand nombre de rangées concentriqueSé En^
appliquant ces principes aux genres ou sous^genrei dont il a!
été traité dans cet article, on reconnoit facilement que l'ai-
grette est doiiblie chez les «emonia, lepèdaploa, distephalim,.et
qu'elle eiiC imbriquée chez les gymnanlhénàtm^ tu^yrœoma y
a$carieida»
Nous avons remarqué que lescalaliiides, composant l'épi dii
lepidapha sàorpioidesj et celui du Upidaploa phyUastacb^a,'
s'épanouissoient trës-réguliérement l'une après l'autre, de bas^
en lâiu^^ c'est-à-dire , en commençant par la plus inférieure^
Cela est contraire k la loi de M* R; Brdwn , sur l'ordre d'épa-
nouissement des épis composés ; car chaque calatbidè étant ui»
épi simple, l'épi de nos deux Lepiàaploay qui est formé de 1»
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H LEP
réimion de plusieurs calathides, est un épi composé, <
conséquent cet épi devroit , selon la loi de M. BroWn, suiv
ordre d'épanouissement absolument inverse de celui que
avons observé sur ces plantes. Dans notre premier Méi
sur la Gramînologie, publié dans le Journal de Physiqi
novembre et décembre 1820, nous avons osé dire (page
En botanique j la seule règle sans exception , est quHl v^y a po
règle sans exceptions. Ce principe ainsi énoncé a beau
scandalisé certains botanistes, et pourtant il se trouve conj
à chaque instant par toutes nos observations. (H. Cass.)
LÉPIDIE) Lepidia, (Entomoz*) M. Savigny, dans son Sys
général des Annelides, a indiqué , comme pouvant forme
genre distinct, le nereis stellifera de Mu lier , et illuî a pré
le nom de lépidie : malheureusement il n'a pas ru. cet anii
en sorte qu'il n'ose même assurer dans quelle famille il d
être rangé; il lui trouve cependant quelque ressembla
extérieure avec les aphro<litès. Voyez N^eéide. (De B«)
LÉPIDIERouPASSEïiAGE(JBoi.), Lepidiumy Linn.Q
de plantes dicotylédones, de la famille des crucifères^ Juss.
de. ht. tétradynamie siliculeuse^ Linn., dont les principaux
ractères sont les sui vans : Calice de quatre folioles ova
concaves, ouvertes, caduques; corolle de quatre pétales ég£
qpposés en croix; six étamines , dont deux plus courtes; il y
a quelquefois deux ou quatre qui avortent; un ovaire su
rieur , ovale, surmonté d'un style assez court, ou terminé
un stigmate sessile ; silicule ovale , entière au sommet, s'ouvi
en deux valves carénées dont la grande largeur est opposi
la cloison, et divisée en deux loges qui ne contiennent 01
nairement qu'une à deux graines.
Les lépidiers sont des plantes herbacées, à feuilles entiè
ou découpées, et à fleurs petites, disposées eh corymbe ou
grappe au sommet de la tige ou des rameaux. On en conc
vingt et quelques espèces , parmi lesquelles huit croiss
naturellement en France. Nous nous bornerons à parler»
suivantes s
LéPiDiBR DES pierres: Lcpidium petrœum^ Linn., Spec, 81
Jacq., FL Aust,^ t* i3i. Sa racine est menue, annuel
elle produit une tige rarement simple et droite , le plus souvc
divisée dès sabase en plusieurs rameaux étalés, feuilles, glabj
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eomme toute la plante, s*élerant à deux ou quatre pouces ou
tin peu plus. Ses feuilles sont toutes pînnatifîdes, composées He
plusieurs paires depinnnles ovales ou oblongues, et mêmelan*^
céblëes-lioëairés. Ses fleurs sont blanches, très-petites, pédbn-
culées, terminales, disposées d'abord en corytnbe, et s^alon-
geant ensuite en grappe; leurs pétales sont très-étroits, à peine
aussi longs que le calice* Cette plante fleurit en février, mars
et avril; elle croît dans les lieux incultes et pierreux.
Lépidibr des Alpes : LfpiiittFn alpinum, Linn., Spec,^ 89^»
J aeq» ^ FL AusL ^ 1. 137. Sa racine est demi-ligneuse, vivacé;
elle produit fllusieurs tiges courtes, étalées sur la terre et for-
mant un gazon irrégulier. Ses feuilles sontpinoatifîdes, glabres
eomine toute la plante, rassemblées en rosette à la base des
rameaux florifères qui sont redressés, nus, hauts d*un à trois
pouces, terminés à leur sommet par une grappe de douze à
vingt fleurs assez grandes pour la petitesse de la plante, et
dont les pétales sont blancs, entiers, arrondis, moitié plus
grands que le calice. Cette espèce fleurit en juin, juillet et
août; elle croît sur les sommets des Alpes, des Pyrénées, des
montagnes d*Auvergae , etc. , aux lieux arrosés par les neiges
fondantes.
LiâpiDiea a feuilles laeces : vulgairement Grande passer âge ;
Lepidium latifolium , Linn., 5pee., 899; FL Dan,, t. SSy. Sa
racine est alongée, rampante, vivace; elle produit une tige
j^abre ainsi que toute la plante , droite , rameuse , haute d^un
à deux pieds ou plus, garnie de feuilles ovales-lancéolées,
d'un vert pâle et même glauque , un peu denticulées en leurs
bords. Ses fleurs sont blanches, petites, très-nombreuses, dis-
posées dans la partie supérieure des rameaux en grappes ra-
meuses, formant dans leur ensemble une large panicule. Cette
espèce croît dans les lieux un peu Humides,' ombragés, et sur
les bords des rivières; ellefleurif en mai, juin et juillet. Toutes
ses parties ont une saveur acre et aromatique. Dans quelques
pays ses feuilles sont employées comme assaisonnement , et
leur suc, mêlé avec du vinaigre, sert pour mettre dans les
sauces.
Le nom vulgaire que porte cette plante paroît indiquer
qu'on en faisoit autrefois usage contre la rage. Avec plus de
raison on l'a employée comme antiscorbo tique, n^ais au jour-
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»6 LEP
d'hui elU est peu utUëe même sons ee deraier râff^ort, qt
quVUe soit une des espèces de la famille des crucifères d
laquelle les propriétés paroissent dtre le plus développées
LépiDiERZEÉRioE: vulgaîremeat PertTEPASseaAGE, Chassbra
NAsrrORT sauvage; Lepidium iheris ^ Lion., Spee» , 900; Ibe
Dod«, Pcmp^ 9 714. Sa racine est pivotante 9 derai-ligaeii
vivace; elle produit une tige droite^^ roide 9 haute d'un à d<
pieds, trés-rameuse dans sa partie supérieure. -Ses feuilles
dicales sont pétiolées, lancéolées; dentées et même incis<
pinnatifîdes; celles de la tige sont linéaires, très-entières.
Heurs sont très-petites, blanches, avec le calice un peu i
geâtre ; elles forment , à l'extrémité des rameaux , des grap
quis'alongent beaucoup. Cette plante croît dans les décomt
et sur les bords des chemins ^ elle fleurit en été. Toutes ses f
ties ont une forte odeur de cresson , et la plante est antisc
butiquc comme la précédente, mais elle est de même à ]
prés hors d'usage. Sa racine fraîche et pillée s'appliquoit au 1
fois pour rubéfier la peau comme on fait aujourd'hui j
communément avec la farine de moutarde* En Espagne on
socie, suivant Peyrilhe , Tinfusiôn de cette plante au quinqu
dans le traitement des fièvres intermittentes.
Le lepidium sativum de Linnasus, n'ayant pas les caractè
du genre, doit être reporté aux ihla^i ou tabourets. Vo
Tabouret cultivé. (L. D.)
LÉPIDION. {IchthfoL) M. Risso a donné ee nom'à une m
veile espèce de poisson du grand genre des gades. Voyez Gi
et Morue. (H. C.)
LÉPIDIOPXÈRES. (E»lom.) M* Glairvîlle ,.dans son I
tomoiogie Helvétique, avoit proposé de substilkier ce m
à celui de lépidoptères. Il n'en donne pas de bonn^ raiso
On est même étonné qu'il ait fait cette faute d'étymolog
(CD.)
LEPIDIUM. {BoU) Quelques auteurs ont cru , suivant C. Bi
hin, que la plante nommée ainsi pav Dioécorîde étoit le c
des jardins, ianacetumbaUamita^de Linnmus^baUamitasuweoU
de M. Desfontaines ; mais il ajoute que ce haUamita est pluti
selon Césalpin, le méiilot de Dioscoride , de Pline et d'A
cenne. Cordus, dans se» Commentaires sur Dioseoride, as
mile ce lepidium au cardamine pratensis» Matthiole , Dalécha»;
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Çésalp.In croicnA^ ^«^ ce nom anciefl apparlMiit à Ib podie*
rage , qui Ta conservé i^iwiii'à prëseat* On est étonsé de tcm
que C Bauhtii ait rapporté à e« deroîer genre, él^fthà .Al§i<"
neta» la denidaire, pZttniktgio, qui ea diffère païf dei eaeae*
tires trèa*trancbéi. Voyez. {«AyiMUU (J.)
LEPIDOCAAPOOENDRUM. {fioU\Ut genre fait sovaeeoMi
par Boerhaarve^ et eaauite mnis eeliii de kptdùearpmê p«
Adanaon ^ avoit été réuni par LinneeiM à aôn proeea , genre très»
nombreux en espiicea, qui présenlent desdlfférescessuffisaiiiei
pour en former plusieurs genres trés*dlsiin6ls. Ctflto sépnnirr
tion a. été faite par M« R. Brown dans son hemx travail sor les
Protéacéesy et il a donné au genre 4e Boerhaave le nom* dn
i.BUC0SPB&aft7M« (Voyes ce mot.) Celui de ItùttQ^àtndrminy donné
par M. Salîsbury , a été employé par M« Browa pour un «tttrtt
genre de la même famille* (J.)
LÉPIDOKROKITE. (Mm.) Nous n'avions de notions iM le
minéral désigné par ce nom que par ce qii»enavoîé>ditUllamis
dnns ses Tables minéralogiqufss» publiées à Gassel el àiMai^
burg.,. en 1814 r. et par ^extrait que M% Léonhard en. a d^mié
dans son Ta&chenbueh»
C'est Ullman q^i lui a assigné le nom de lépidokroài4e;.ii
en fait une espèce particulière^ et eopendanion ne WMt^dano
las descriptîonoquiea ont^té duma^nâuceessûv'ementet îu9k|uc
dans ces derniers temps, que des caractères va gués, qui peuveni
convenir à bien des variétés de minerai de fer, mais qui ne
présentent aucune propriété physique, chimique ou géo-
métrique propnr à éfaMir uut* espèce , d'après des principes
admis.
Premièrement, pohrf de* forme rëgulièYfe* et particulière
qui fasse oonnottre, qui'fksstf mémrs* i($\ipÇ6t[ûet àôn caractère
cristallographique; mais de nombreux et insignifians carac-
tères extérieurs. C'est, suivant Tauteur de ce nom singulier,
un minerai solide , d'un brun tirant sur le mordoré , se pré-
seniaiU en massa réniforma , quelquefois* même uvifortite ,
avec un éclat demi-mélalliqtte , une structure fibreuse, raycm^
née,, une rayure brun^^ rougeàtre , et enfin une pesanteur
spécifique de 5,oaf3..
Saaondament , point d'analysé complète, ce qui éfoit cepen^
daot le saMl moyen d'établir une espèce minémlogique » au
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»8 LEP
défaut de la forme; mais quelques caractères chimiques
en disoient assez, quoique préserftës d'une tnânière âbsol
pour faire voir que c'étoît un minerai de fer oxidé , <
tenoit lé milieu entre le fer dxidé rouge et le fer oxidé fa
ou hydraté, comme c'est le cas de tant de minerais mé
gés; mais-aucun de ces caractères ne faisoit voir en que
minerai différoit essentiellement des autres oxides de fer
■ On a cru néanmoins assez bien connoitre ce minéral p
lai assigner un nom particulier, et pour lui donner une pi
dans la série des espèces, entre le stilpno^idérrte et la U
d'ombre. MM. Haussman, BiOde , etc. ont suivi* cette déi
minatimi , et c'est tout ce que nous avons su sur ce minéi
jusqu'au moment où M. John a mis ien doute son titre com
espèce particulière , et où M. NOggerath , rassemblant t
ce qui a été fait sur ce minerai de fer, nous à présenté en i \
une Histoire complète du lépidokrokite , en appuyant sa s
cification sur l'analyse chimique faite par M. Brandes ,
discutée savamment par M. Bischof.
C'est pair ce caractère que nous devons commencer; i
c'est la composition qui en fera une espèce particulière;
elle y montre des principes ou des proportions fixes qù*onn
eacoi^ reconnus dans aucun autre minerai de fer.
D'après les observations et les travaux de M. Brandes,
lépidokrokite est composé de
Fer oxidé , • 88,00
Manganèse oxidée 4« o,5o
Silice. '. ■...••«.• . o,5o
£au ^•.••, ••.....•.•..• 10,75
M. Brandes donne pour formule de composition de ce n
nerai ¥+ aq. , et M. Bischof 2 F + 3 aq.
Or , je demande si la petite différence dans la proportion 1
l'eau entre ce minerai et le fer oxidé hydraté , dit hémati
brune , différence qu'un dessèchement antérieur plus ou moi
complet, qu'un mélange; si ordinaire de fer oxidé rouge, pe
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rendre beaucoup plus grande, je diemadd^erai , dîa-je, avec
M. Jolui , e^ peut-élr.e avec M-. Bischof , si june telle différence
peut suffire pour élever au rang d'esp^èce un minéral .qui n'a
d'ailleurs auciine forme cristalline propre, et pour lui méri-
ter un nooi distinct! f. Je crains que cet abus dans la muZttp/i-
cation nominale des espèces ne retarde les progrés de la.miné-
ralogie., en Ijui . faisajat suivre une route incertaine, embar-
rassée, et doni les ramifications n'ont plus de bornes.
. J'insiste sur ces principes , à l'occasion du lépidokrokîte f
parce qu'on a déjà écrit sept à. huit articles sur cette variété,
presque indistincte de fer oxidé hydraté, parce que,iprobaUe-x
ment ébloui par un nom si remarquable, on a cru devoir en*
discuter et en étendre l'histoire, et que M. Nôggerath lui a
consacré quinze pages dan3 son recueil intitulé : Dos Gebir^e
inRheinland^Ff^esifhcdien^ eic.
On cite un grand nombre de lieux où s'est trouvé ce minerai
de fer.
. UUman avoit déjà indiqué la mine d'Euel d'HoUeMerzug,
dans le canton de Sayn, au pays de. Nassau; celle de Knorren-
berg, à deux lieues de K.irchenjjes mines d'£isenzeche et.de
Hîrïhorn , prés d'Ei^ctrfeld et. d'Altebirke, , dans Ifi pays de
Nassau-Siegen. M. Nôggerath l'a reconnu dans la mine de
Nordhelle, près Silbach, dans le duché de Westphalie. .
On le trouve tantôt dans les filons, tantôt dans des couches
ou dépôts d'autres minerais de fer. ,. *
Il se présente comme minerai de fer oxidé. hydraté, dit.
M. Schmîdt , dans les cavités drusiques des .filons où l'eau a
iuilué et influe^encoresur sa formation (nous rapportons cette,
opinion de M. Schmidt sans oser la partager), et ce natura-.
liste en conolut que le lépidojkrokite est de formation nou-
velle. 11 est accompagné dans les cavités, ou druses de filons ,
de minerai noir de fer et de minerais divers de manganèse.
On l'a trouvé dans des couches de minerai de fer accompa-
gné de manganèse et de zinc interposés dans un calcaire de
. sédiment moyen, près d'Oberkaltenbach , dans le grand-duché
de Berg; avec des minerais de fer brun , à Bieber, dans le
pays d'Hanau ^ dans des lits de minerai, de fer , qui forment
des amas dans un calcaire de transition , prés de Marmagen ,
dans l'Ëifel, etc. (B.)
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5o LEP
LE?mOKROUtE.{Min.) Voyez LmDOKRôkrTS. (B.)
LEPiDOLÈPRË , Lepidolepni9. (IchtfvjroU) M. Risso a donn<
nom à un nouveau genre d» potstoai voSstna des gades, et
afipartiefid raient, comme eux, 4 la famille des auchénoptc
de 11* Duméril, si leurs catopes n^étoient point un peu tho
eiques.
Le genre Lépidolépre se reconnott aux caractères suiva
Corps et têU couverte d^écaiUêt earénéei et rudes; mus
déprimé j s' avançant au-dessus de la bouche^ et formé par la r
nion des sous ^ orbitaires et des os du net; eatopes petits ^ aut
jugulaire* que thoraeiques ; deux nageoires dorsales; la secondt
ceUes^ei unie em pointe aveu V anale à la caudale; dents très-Jine
très-^courtes»
La position des catopes suffit pour distinguer ee genre
tous ceux avec lesqueb on le pourroit confondre* (Voj
AuCfléNOFTÈ|lES.)
M. Cuvier a nommé grenadiers les lépidolépres , dont le noi
tiré du grec Xfir/c {écaille) , et Xt^rfoç {^^^^)y indique la aatu
des écailles* (Voyes Gabnadibr.)
^ Deux espèces composent ce genre.
Le LéFiDOLfepRB thachyrinque; Lepidoleprus trackyrinehL
Risso* Corps trés-prolongé , et comprimé en arrière en laii
de sabre; écailles rudes, osseuses, hérissées de tubercules, fc
usant sur la tête des crêtes è plusieurs pointes qui se prolonge
sur un museau terminé en pointe triangulaire ; tête gross
déprimée; bouche ample, arquée en dessous; dents frès^fim
courbées, aiguës, su-r plusieurs rangs; trois osselets garnis '
pointes de chaque eàté du pharynx ; langue et palais lisse
d*uB bleu noirâtre; yeux grands, orales, argentés, arec d
points rouges, et comme courerts par une membrane trai
parente, iris doré; prunelles bleues; narines arrondies, i dei
orifices chacurfe; ourerture des branchies semî-lvnaire et su
montée d'une sorte d'érent ; nageoires du dos et de Tanus reçu
dans un sillon garni deehaq>ue c6téd'un rang de forts piqua
dentelés à leur base; dos d^ua gns blanchâtre, qu^ passe ;
riolet rers la queue; première dorsale noirâtre, la secon<
grise, lisérée de noir; catopes très -étroits, à premier rayt
très-délié et prolongé en une sorte de filament; taille d'i
pied à dix-huit pouces.
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LEP 51
On pécli« ce pjoîsvon dans les mers de Nice, vers les mois de
juillet et d'août.
M. Giorna Ta décrit et figuré dans les Mémoires de rAcadémie
de Turin, mais d'après un exemplaire mutilé. Ce&t à Mf Rîsso
qu'on en doitlapremière description complète.
Le LtpiDOLETKB CŒLO&HiNQUE ; LepidoUprus cœlorhinehuSf
Risso. Museau festonné et surmonté d'une protubérance ; nuque
enfoncée ; préopercule portant une longue protubérance
osseuse; opercule finement dentelée; première dorsale très*
haute, en forme de harpe; caudale pointue; teinte générale
grise I miaifcée de rouge viol^tre; i^ageoire anale, liséréede
noir ; taille de six à neuf pouces.
Il est plus rare que le précédent, mais il habite les mêmes
lieux. (H. C.)
LÉPIDOLITHE ou LILALITHE. (Min.) Ce minéral ne s'est
présenté pendant long-temps qu*en masses composées d'une
infinité de lamelles ou paillettes disposées en tout sens et qui
brillent d'un éclat argentin, à travers une teinte de lilas ou
de citron, qui passent, en se dégradant, an blanc verdâtre et
au blanc nacré. Telles sont les variétés de Suède et de Moravie.
Depuis lors, on a rencontré la lépîdolithe en lames plus larges
et moins cpfifi^ses , et enfin en cristaux foliacés hexagones.
La lépidolîthe en masses est translucide et assez tendre pour
se laisser couper avec le couteau ', mais , quand elle est lami-
naire , elle peut rayer le verre par le tranchant de ses lames,
et cela, comme le mica, qui se laisse attaquer sur sa grande
face par une pointe de fer, et dont les bords rayent également
le verre, et même le quarz.
Soumise à l'épreuve du chalumeau , la lépidolithe se bour«
soude et se réduit en un émail d'un blanc de cire. Klaproth
ajoute que, placée sur un simple charbon ardent, elley devient
opaque, d'un blanc terne, et se boursoufle aussi en forme de
branche. M. de Boumon insiste sur cette grande fusibilité ^^
et dit en propres termes : « J'ai fait souvent fondre la lépido-
« lithe, en la plaçant simplement dans mon feu; en la reti-
re rant , eUe couloit en produisant de petites fibres de verre
« capillaire , analogues aux filets vitreux du volcan de l'tle de
<( Bourbon. ^ Observation qui avoit déjà été i^ite par de
Bon.
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32 LEP
La pesanteur spécifique de ce minéral varie de 2,8
2,869. Voici les résultats de deux.analyses faites par
Klaproth. et Vauquelîn,
Silice 64,60 54,00
Alumine 38,25 ..• 20,co
Oxidedefer J ^ . - ijoo
Oxide de manganèse. J ' • • • 3,oo
. Potasse 4,00 * ^joo
Perte • 2,60 Fluale de chaux. 4,00
100,00 100,00
J'ajoute ici, pour terme de comparaison , l'analyse de r
foliacé, par Klaproth. . '
Silice 48,00
Alumine 34,26
Oxide de fer 4,60
Oxide de manganèse 0,60
Potasse • • • 8,76
Magnésie 0,60
Perte 3,6o
Les principales variétés de lépidolithe sont , pour la coule
Le rouge ou violet vineux^
Le nias vif.
Le nias tendre*
Le citron.
Le jaune verdâtre.
Le blanc nacré ^ etc.
Quant à ses variétés de contexture, nous citerons
La lépidol\the cristallisée eu lames hexagonales qui donn
naissance à des prismes d'une à. deux lignes de hauteur.
La lépidolithe laminaire , qui se présente en lames ou paille!
d'une certaine étendue, qui se séparent facilement, mais 1
n'affectent aucune forme régulière. Leur couleur est ordii]
remept d'une belle nuance fleur de pêcher ou lilas.
La lépidolithe amorphe aventurinée. Elle se présente le p
souvent sous la couleur lilas; c'est même elle qui est su&c<
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LEP 33
lîble de recevoir le poli et d'être taillëe en bijoux ou en
plaques d'ornement; mais, outre celte nuance, elle se, ren-
contre aussi avec les couleurs et les teintes qui sont désignées
ci-dessus.
Enfin M. de Bournon cite une variété de lépidolithe com-
pacte, sans aucune apparence de lames ou d'écaillés, et d'un
violet brun foncé.
On doit la découverte de la lépidolithe à l'abbé Fona, qui
la rencontra prés de Rozena, en Moravie, dans le granité de la
montagne de Hradisko, où elle forme des masses compactes et
volumineuses du poids de cent livres et plus. Elles apparte-
noient à la variété amorphe aventurinée , mais depuis, on a
reconnu ce minéral dans une foule d'autres lieux, et tou-
jours dans une roche primordiale, qui renferme assez ordinai-
rement des aiguilles ou des cristaux de tourmaline, de chaux
phosphatée, du mica, du felspath laminaire', du quarz, etc.
La lépidolithe paroft entrer dans la composition de notre
pegmatite. M. Tondi, dans son Oréognosie, fait une roche
distincte de la lépidolithe qu'il considère comme étant subor-
donnée au gneiss, ce qui ne doit s'entendre que relativement à
la lépidolithe amorphe.
Les principaux lieux où l'on cite cette substance sont donc
les environs de Rozena en Moravie, de Uton en Suéde, le
Rîesengebirge en Silésie , les environs d'Ekatherinebourg en
Sibérie, de Pœnîng en Saxe, les îles de Corse, d'Elbe et del
Giglio, le Tyrol et enfin les environs de Chanteloup près Li-
moges, où M. AUuaud en a fait la découverte, il y a quelques
années.
On avoit confondu la lépidolithe avec le gypse , la zéolithe
et enfin avec la tourmaline de Uton; mais il n'est pas encore
certain qu'elle doive constituer une espèce séparée; il y a
même de fortes raisons en faveur de sa réunion au mica; ce-
pendant il nous paroit prudent de la tenir encore à l'écart,
jusqu'à ce que l'on soit tout-à-faît fixé sur les limites peu tran-
chées qui séparent certaines variétés de talc de quelqueis varié-
tés du mica lui-même.
Tout porte à croire qu'il se fera entre ces deux vieilles es-
pèces, le mica et le talc, quelques mutations parmi leurs va-
riétés respectives, et c'est alors seulement que l*on pourra
!i6. 3
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34 LEP
présenter la lëpidolithe avec plus d'assurance, et la rapj
cher peut-être du nacrite de M. Brongniart.
Nous devons cependant faire remarquer dès à présent.
faveur de l'opinion de M. Cordier, qui fut entièrement ad
tée par HaUy (i), que la lëpidolithe a offert dans l'analyse i
certaine quantité d'acide fluorique, et que M. Rose de Be
a retrouvé ce même acide dans tous les micas qu'il a pu se [
curer (2).
M. de Bournon ne partage point cet avis. La facilité a
laquelle la lëpidolithe se boursoufle et sa fond au feu le j
modéré , quelques raisons cristaliographiques même lui (
regarder ce minéral comme devant former une espèce et 1
une simple variété de mica. Tel est l'état de la question;
en attendant son entière solution , nous trouvons moins d'inc
vénient à laisser la lëpidolithe comme espèce douteuse qu(
la réunir trop t6t à une espèce qui est menacée elle-même
quelques changemens notables. (P. Brard.)
LEPIDOMA. {Bot. ) Ce genre , établi par Lînk, est le m{
que le rhizocarpon de Decandolle, dont les espèces sont
sëminëes par Acharius dans son genre Lecidea , lequel 0
cependant une section qui a conservé le nom de lepidc
Voyez Rhizocarpon. (Lem.)
LEPIDON. {Bot.) Nom cité par Belon , d'une herbe qui c
sur les rivage de PHellespont, et dont les habitans font li
balais; il ajoute seulement qu'elle est connue chez les G
sous celui de sarapidi. (J.)
LÉPIDONOTE, Lépidonota. (Entomoz.) M. le d/ Lea«
proposé de séparer des aphrodites de Linnœus les esp
qui ont les écailles dorsales parfaitement à découvert , a
quoi elles différent de l'aphrodite hérissée , qui les a re<
vertes par une espèce de feutre formé par les soies fine
longues des appendices. Le type de ce genre est Vaphri
squamata. M. Savigny a donné à ce genre, qu'il a égalée
établi , et dans lequel il a décrit un assez grand non
d'espèces nouvelles , le nom de Polynoe. Voyez ce me
Néréide. (De B.) .
(1) Traité des Caractères physiques.
(2) Annales de Chimie ^tom. XIV, pag. 19e.
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LEP 38
LÈVlDOPE^Lepidoptfa, {IchthjroL) On donne ce nom à ur
genre de p&îssons osseux, holobranches, de la famille dea
pétalosomes de M.*Dumérii , et de celle des tflenîoïdes de
M. Cuvier. Ce genre, qui a d^ab^rd été formé par Gouan , se
reconoott aux caractères suîvans :
Corps alongé , aplati , mince , en forme de lame; catopes rem^
placés par deux petites écailles pointues et mx>biUs; nageoire dor^
sale très-longue; point de barbillons à la bouche; mâehoires poin-
tues; dents fortes et aiguës; nageoire anale courte, et basse»
Le genre Lépidope a tiré son nom de la forme de ses ca«
lopes, XsTT/ç et ^Sç étant des mots grecs qui rappellent l'idée
de pieds écailieux. Il est facile, à ce seul caractère, de le dis*
(inguer de tous les autres genres de la famille des P^alo-
soMES* (Voyez ce mot.)
On ne connoît encore que deux espèces de lépidopes«
!.• Le LtoDOPE GooANiEN-, Lepidopus Gouanianus , Lacép«
Mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; tête
grosse et comprimée latéralement; nuque terminée par une
arête; museau pointu; de petites dents égales à la mâchoire
inférieure : trois longues dents crachues à la supérieure ;
ligne latéfale droite et enfoncée ; anus vers le milieu du
corps; nageoire dorsale très-basse ; catopes en forme de euil-
lerons ovales et pointus ; anale peu relevée et précédée d'une
longue écaille arrondie ; caudale un peu fourchue ; couleur
générale argentée , nuancée de légers reflets azurés ; nuque
d'un bleu d'azur; yeux argentés; une belle tache noire sur
les premiers rayons de la nageoire dorsale ; taille d'un pied à.
quinze pouces.
Ce poisson a été décrit d'abord par le célèbre naturaliste
de Montpellier dont il porte le nom. Sa chair est molle et peu
agréable. On le prend en janvier et en février,. dans les parages
de Nice.
s." Le LériDOFE FésoN ; Lepidopus Peronii, Risso. Corps très-
comprimé, recouvert d'une poussière argentée, avec des re-
flets dorés, roses et azurés; tête oblongue et terminée derrière
les yeux par une éminence; mâchoire inférieure aiguë, avan-
cée, garnie à son extrémité d'un tubercule dur, hérissée «ir
le devant de deux gro$$es dents crochues, e( armée ensuite
d'une rangée de dents plus petites , droites ei allant toujouis
3.
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56 LEP
en augmeniant : deux longues dents aiguës sur le devant d
mâchoire supérieure; trois autres dents plus grandes, mobi
crochues et adhérentes au palais ; nuque sillonnée ; y
grands, argentés, très-rap proches du sommet de la tête, à
doré; narines orbîculaires ; opercules membraneuses; £
plus près de la tête que de Ja queue ; ligne latérale
levée; nageoire dorsale d'un, jaune transparent; pector
horizontales ; anale commençant par des .protubérai
oôseuses ; caudale en croissant. Taille de trois à quatre p
et plus.
On prend ce poisson au printemps, dans la mer de Nice
chair est ferme et délicate*
Il a été décrit plusieurs fois, et chaque fois regardé con
une espèce nouvelle. C'est, par exemple, le trichiurui ca\
I14S dont a parlé Ëuphrasen, dans les Nouveaux Actes
Stockholm (tom. IX) ; le trichiurus ensiformis de Vandelli
vandellius lusitanicus de Shaw; le ziphotheca tetradens de N
tagu.
Sous le nom de lépidope diaphane y lepidopus pellucl
M. Risso a décrit, dans ce genre, une troisième espèce,
M, Cu vîer regarde comme une véritable anguille. (H. C. )
LEPIDOPHORUM. (Bot.) Necker distribue les anthemU
Linnseus en tcpis genres, qu'il nomui^ lepîdophorum^ anther
chamœmelum. Il attribue au premier le périclîne globule
les fruits tous fertiles , anguleux , et pourvus d'une aîgr
composée de quatre squamellules paléiformes. Nous ne
vinons pas quelles sont les espèces linnéennes d^anthemis
ont pu lui offrir ces caractères. (H. Cass.)
LÉPIDOPHYLLE , Lepidophyllum. ( Bot. ) [ Corymhifè
Juss. ^=. Syngénésie polygamie superflue y Linn.] Ce genre
plantes, que nous avons proposé, dans le Bulletin des Sciei
de décembre 1816 (pag. 199), appartient à l'ordre des syr
thérées, et à notre tribu naturelle desastérées, danslaquel
est voisin des genres Brachjris, Gutierrezia , Pteronia, (V(
notre article Gotierreze, tom. XX, pag. 100.) Le genre I
dophjllum nous a offert les caractères suivant.
■ Calathide oblongue, cylindracée , courtement radi
disque pauciflore (4-6), régulariflore, androgyniflore ; (
ronne îrrpgulière, unisériée , î^itcrrouipue, pauciflore (1
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LEP 37
• ligulifloi^e , rémî»iâore. Péricline oMong, subcylindracë, in*
férieur aux fleurs du disque j formé de squames imbriquées,
appliquées,. les extérieures ovales, les intérieures oblongues,
toutes larges, très-obtuses ou arrbndîesau sommet, coriaces,
. à bords latéraux membraneux , un pe^ ciliés ou frangés.
Clinanthe petit, plan, nu. Ovaires oblongs, striés, glabrius-
. cules ; aigrette longue, irrégulière, composée de squamellules
multisériées , très-nombreuses, très*inéga1«s, dissemblables,
laniînées, larges, linéaires, membraneuses, frangées sur les
bords. Corolles de la couronne,àlanguettesouvent irrégulière.
Corolles du disque, à cinq divisions oblongues, munies de
nervures surnuméraires. Styles d'astérée.
Nous ne connoissons jusqu'à présent qu'une seule espèce de
Upidophjllum.
LBPiDOi»HYLLE PAÛx-CTPaès : Lepidophjllum oupretsiforme- ,
H. Cass. ; Baccharis cupressiformis , Pers. , Syn. pL , pars 2 ,
pag. 426; Conyza cupressiformis ^ Lamk., EncycL; Atkanasia?
cupressiformis^ Commers», Ined, C'est un arbuste entièrement
glabre; sa tige est ligneuse, épaisse, cylindrique, raboteuse,
rameuse; ses rameaux sont très-rapprochés, dressés, tout cou-
verts de feuilles d'un bout à l'autre; les feuilles sont opposées,
rapprochées, comme imbriquées, disposées sur quatre rangées
longitudinales; chaque feuille, longue de moins d'une ligne,
estsessile, ovale-oblongue, arrondie au sommet, très-épaisse,
coriace-charnue , et paroît , sur Téchantillon sec que nous dé-
crivons, avoir été enduite d'une résine jaune; sa face inférieure
est très-convexe; la supérieure , qui est appliquée contre la
tige, ou la: feuille d'au-dessus, est comme concave par la
saillie de ses bords;. les calathides, longues de trois à quatre
lignes, et composées de fleurs jaunes, sont solitaires et ses-
siles au sommet des rameaux couverts de feuilles jusqu'à la
hase du péricline; le disque contient quatre, cinq ou six
fleurs, et la f;ouronne en a deux du trois f les corolles sont
analogues à celles des solida^o. Nous avons fait cette descrip-
tion spécifique, et celle des caractères" génériques, sur un
échantillon sec de l'herbier de Commerson , faisant partie de
celui de M. de Jussieu. ,
< Commerson, dans une courte description manuscrite de
celte espèce, qu'il rapportoit avec doute au genre Athanasia ^
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S8 LEP
dit que c*€st uki ious^arbriaseau, de deux à trois pieds,
|ours vert ; que le pérîcline est à peu prés quarré, parc
ses squames sont dbposées sur quatre rangs , comn
feuilles -, que la calatbide n'est point du tout radiée ,
flosculeuse, et composée ordinairement de cinq ou six fl
que toute la plante est couverte d'une substance visqu
résineuse , luisante ^ fort tenace, et d'une odeur balsain
Ce naturaliste voyageur nous apprend qu'il a trouvé l'ai
dont il s'agit, sur les collines voisines de la baie Boucaul
c6te des Patagons*
Nous affirmons, malgré l'assertion contraire de Comme
que la calathide du lepidophyllum est radiée, et nous a)o
que ses feuilles sont opposées, ce qui n'avoit point été a
jusqu'ici. Cette plante remarquable, fort ma . ttribuée
BOUS à Vaihanasia^ au eor^rta, au hacéharU , devoit cons
un genre particulier , que nous avons nommé Upidophy
pour exprimer que les feuilles ressemblent à des éc
Notre genre a , il est vrai , beaucoup d'affinité naturelle a
. baechariêf qui est, comme lui, de la tribu des astérées ; u
n'en a point du tout avec Vathonasia^ qui appartient à la
des anthémîdées, ai avec le conyza^ quiapparlientà cel
inulées.
Quelques botanistes voudront peut-être réunir en ui
et même genre notre lepidoph^Uum et le braohjTis de M
tal, quoique, selon nous> ils âififèrent assez pour être disti
géaériquement. Dans ce cas, il sera juste de conserver 1
mier de ces deux noms génériques, et de supprimer le se
car le Upidophjllum a été publié à Paris <;n 1 8 1 6 , et le bra
a été publié à Philadelphie en idi8. (H. Cass.)
LEPIDOPILUM. (J?o^) C'est le nom d'une division du
PiLOTRiCHUM. Voyez ce mot. ( Lem.)
LÉPIDOPOMES. {lehlhyol.) Ce mot est tiré du grec
(écaille), elTrSfjLet (opercule). M. Duméril s'en estserv
désigner une famille de poissons osseux , hoiol)ranch<
l'ordre des abdominaux et correspondant aux genres M
Exocet de Linnasus.
Tous les genres qui composent cette famille ont les ope
écailleuses et la bouche sans dents. Le tableau suivant de
une idée de leurs caractères respectirs.
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Famille des lépidopomes.
/ unique <
Genres. *
/trlf-prolorgses; fttieigiiant la queue; ventre à deux carènes.^ Exocet.
. avec des appendices à chaque rayon ■ Mvgijlomokk.
l sans appendice. ; qaeue| ^ appendice, membraneuse». Ca*»o..
""" ''TrX' ' { ■< "»* W«Hiice» , Mt-Guoio..
\ double; les filles dn corps «triëca* ••••.•. >••• «••••••••. BJuck.
Voyez ces différeiLs noms de genres et Abdominaux, dans le
Supplément du premier volume de ce Dictionnaire. (H. C.)
LÉPIDOPTÈRES. Lepidoptera. {Entom.) Nom sous lequel
Linnaeusa désigné Tune des principales divisions, ou Pun des
grands ordres de ia classe des insectes; c'est-à-dire cette grande
sbu4-elasse qui comprend lesînsectes dont la bouche est formée
par une sorte de langue roulée en spirale, entre deux palpes,
et qui ant quatre ailes couvertes d'une poussière ordinaLre-
meat colorée , composée de petites écailles placées les unes
au-dessus des autres, en recouvrement. C'est de cette particu-
larité que leur nom a été emprunté. Il est en effet composé de
deux moU ^recs, dont l'un AÉTr/o-zcTotr, signifie écailles, et
l'autre Trreg «, ailes. Fabricius, qui a adopté cette classification,
. eo a changé seulement le nom, qu'il a tiré de la conformation
des parties de la bouche , et il en â fait une classe sous la déno-
mination de glossatesj c'est-à-dire qui ont une langue : ce sont
les papillons de jour et de nuit.
L'ordre des lépidoptères est des plus naturels; il comprend
des insectes qui diffèrent de tous les autres par un grajod
nombre de particularités tirées de leur conformation, sous
l'état rparfait, et surtout de la ressemblance dans les mœurs et
dans les transformations* Voici ses caractères principaux , pré-
sentés d'une manière isolée, pour les mettre en comparaison
avec ceux que peuvent ofifrir les insectes des autres ordres.
Insectes à corps velu; à quatre ailes écailleuses; à bouche sans
mâchoires^ qui sont transformées en une sorte de langue ou de
trompe de deux pièces roulées en spirale, cachées daris l'état de
repos, entre deux palpes velus; à tête mXinie d'antennes alongées^
et privés le plus souvent de stemmates^ ou d'oyeux lisses^
Tous les lépidoptères proviennent d'œufs doat il ^ort des
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larves qu'on nomme chenilles y et qui sont absolument dî
rentes de l'insecte parfait qu'elles doivent produire. Ces lar
ont le corps alongé, ras ou velu , formé de douze articulati<
ou anneaux, sans compter la tête. Neuf de ces anneaux s<
percés latéralement d'une paire de trous qui sont les orifii
des trachées ou des vaisseaux à air, destinés à l'acte de la r
piration : on les nomme stigmates. On remarque dans tou
ces chenilles trois paires de pattes courtes, mais articulées
à crochets simples , situées sur les trois anneaux qui suivent
tête, et qui correspondent aux véritables pattes que doit av
par la suite l'insecte dans son état de perfection. Les chenil
ont en outre, pour la plupart, un nombre variable d'aut
Yausses pattes qui servent également au transport du ,cor
Ce sont des tubercules munis de cercles ou de couronnes
crochets rétractiles, avec lesquels Pinsecte s'accroche et adh<
sur les plantes qui font sa nourriture principale.
Ce nombre des fausses pattes varie beaucoup dans les cl
nîlles. Cependant il est à peu près constant dans chacun (
groupes qui doivent donner des insectes parfaits semblabl
Jamais d'ailleurs il ne dépasse le nombre de seize. C'est ain
par exemple, que dans les phalènes dites géomètres, ou ;
penteuses, ces tubercules sont placés à de grands interval
les-uns des autres , de manière que l'insecte , lorsqu'il se mei
semble mesurer l'espace qu'il parcourt. D'autres chenill
telles que celles qui doivent produire les teignes, et qui
filent des étuis auxquels elles attachent des corps étrange
ou les débris des matières dont elles font leur nourri tu i
n'ont que deux de ces fausses pattes, dont l'animal se sert pc
s'ac/crocher dans l'intérieur de sa demeure portative.
Nous avons indiqué à l'article Chenilles, tome VI
pages 43o et suivantes, les principales différences que
larves des lépidoptères présentent, relativement à leurs forn
variées, à leur nourriture, à leurs mœurs, à leur chan
ment de peau et de couleur, dans leurs diverses mties, e
leurs habitudes, soit qu'elles vivent isolées dans toutes
époques de leur existence sous cette première forme, s
qu'elles restent constamment réunies en société, comme c
arrive à un très-grand nombre.
' Il en est à peu près de même de ce que nous aurions à cl
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sur les nymphes des lépidoptèïes ; car ces insectes subissent
une métamorphose complète; et, lorsque la chenille a changé
huit à douze fois de peau , elle finit par se métamorphoser en
chrysalide, après avoir pris ses précautions pour mettre son
corps à Tabri de tout danger, soit en se retirant dans un lieu
commode pour s'y suspendre ou s'y accrocher solidement à
Taide de fils entrelacés, soit en se filant un follicule ou cocon
disposé avec plus ou moins d'art et d^astuce. ^
Ces Chrysalides (voyez ce mot tome JX, page 148) sont
pour la plupart immobiles, à moins qu'on ne les touche ou
qu'on ne les irrite; elles sont aussi plus grosses du côté de la
tête, et pointues à l'extrémité opposée. Elles représentent à
peu près les formes de l'insecte parfait qu'elles renferment ;
mais toutes les partiics en sont resserrées, rapprochées les unes
des autres, dans une sorte de contraction, recouvertes d'une
petfti solide qui semble comme les emmaîllotter.
En examinant les diverses parties du corps des lépidoptères
sous Tétat parfait, voici les conformations les plus remar-
quables qu'elles nous offrent, si nous les comparons avec les
autres insectes.
D'abord on ne distingue bien , a\i premier aperçu , que la
tête, le corselet, l'abdomen, les ailes et les pattes) et toutes
ces parties sont plus ou moins velues, ou couvertes de poifs
aplatis, ou d'écaillés qui se détachent facilement.
La tête est en général petite 9 relativement au corselet; elle
est velue ou poilue , presque sessile et accolée au tronc chez
le plus grand nombre. Les yeux sont en général fort gros,
convexes, taillés à facettes nombreuses, briilans , surtout dans
les espèces qui volent la nuit; la bouche consiste, comme
nous l'avons dit, en deux mâchoires excessivement prolongées
dans un grand nombre de genres, formant une sorte de langue
ou de trompe qui se roule en spirale sur elle-même, de ma-
nière-que l'extrémité libre est dans l'intérieur de la spire, et
que la base l'enveloppe. On voit sur les côtés les rudimens des
mandibules, et deux palpes fort développés et velus, entre
lesquels cette trompe se trouve cachée, dans l'état de repos.
Les antennes varient beaucoup pour la forme, et c'est d'après
les diverses conformations qu'elles présentent, que nous avons
•divisé cet ordre des lépidoptères en quatre familles princi-
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4. LEP
pales, comme nous le dirons plus bas. En général les anteiii
sont alongées et composées d*une série nombreuse de pel
articles souvent fort composés.
On ne distingue pas facilement dans le corselet de ces
sectes, les trois pièces qui composent le thorax ^ à cause <
poils qui les recouvrent.
L^abdomen, qui est aussi composé de six ou sept anneai
ne semble cependant former qu^ine pièce unique, qui, d<
les femelles de quelques espèces , se prolonge par des b(
qneis de poils , ou par uue sorte d'oviducte protractiie d<
rinsecle se sert pour arranger, disposer et déposer ses œ
en lieux convenables.
Les ailes, au nombre de quatre, varient pour la form
rétendue et la disposition dans les difiTérens genres. On i
marque, par exemple , dans les sphinx et dans beaucoup
phalènes et de noctuelles, sur le bord externe de Taile in
xieure, une sorte de cil ou de soie roide, pointue, qui s\
4:roche dans une espèce d'anneau, de boucle ou de croch<
qui se voit sous le bord mince, postérieur ou interne de Ta
de dessus, pour former ainsi un seul et même plan inQexil
dans Taction de voler.
Dépouillées des écailles ou des petits poils aplatis qui i
recouvrent, ces ailes ofifrent des nervures longitudinales pj
ou moins apparentes, et qui, dans certaines espèces, se
ti^s-visibles par la rareté des écailles, comme dans les pap
Ions dits le gazé, VopolI'On., etc.
Les pattes, au nombre de six, oflrent dans quelques espèi
de p>apillons, par exemple, une telle brièveté et si peu
développeniens dans les tarses, au moins dans la par(ie an
.rieure , qu'on les a nommés papillons à quatre pattes {tetrap
Les deux pattes antérieures sont alors très-velues : aussi Ge
froy les a-t-il comparées à une sorte de fourrure que les dan
portoieut de son temps, et qu'on nommoit palatine, te
que l'insecte en présente une en efifet au-dessous du col.
plupart des lépidoptères ont cinq articles aux tarses. Beauco
d'espèces, comme les phalènes, les ptérophores,les pyral
les teignes, les alucites, ont les jambes et les tarses gar
d'épines ou de soies, roides colorées diversement.
Pour la commodité de l'étude, on a divisé les léfidoptèr
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diaprés la conforttiâttoti des antennes, en qtiatre fatnilics natu-
relles, qui comprennent en effet des genres d'insectes fart
diffërens sous leur dernière forme , et sous cette de larves ou
de chenilles', Comme nous allons l'indiquer.
On a remarqué d'abord que les antennes des lépidoptères
«ffroieiit cett-e grande différence que tantôt elles éloient ren-
flées ou plus grosses, soit à l'extrémité, soit dans la partie
moyenne, et qu^e tantôt, au contraire, elles n'offroient ^as
de renflemens, soit qu'elles ressemblassent à une soie de
cochon, cVst-à-dîre qu'elles fussent plus grêles à l'extrémité
libre qu'à la base, soit que les articles ^ à peu près égaux dans
'toute la longueur, fussent simples ou en fil, ou garnis chacun
de barbes ou de plumes latérales, ce qui leur donne la forme
de peignes simples ou doubles : on les dit alors plumeuses
oti pectinées.
Il résulte de là cette sarte de tabi^aa synoptique que pré-
sente l'analyse.
SIXIEME ORDRE. — LéPiDOPTèaE*.
Insectes à quatre ailes écailleuses ^ à bouche munie d'une trompe roulée
en spire entre des palpes velus ou écailleux»
A-Btennes <
renflées ou plus grosses
noD renflées et en..
à rextrcmité, en masse. RoPAU>càfiE0.
au milieu ou en fuseau. GLOSTÉROcàBEs*
fil, souvent pectinées. Nématocches.
soie^ grêles à rextrémité. CHnodÈiizs,
hesropalocères ou globulicomes comprennent les espèces que
L»nnicus avoit rangées dans son genre Papillon; mais ce groupe
étoit si nombreux qu'il a fallu le subdiviser et considérer la
forme des an'IenACs et des ailes chez les insectes parfaits, jcâ
parce qu'on a reconnu qu'avec ces particularités il s'en réu-
ntssoit d'autres tirées de la considération, des habitudes et
de la confiiMrmatioB des chenilles. C'est ainsi qu'on a établi
d^abord les genres papilion, he^périe et hétéroptère ; que le
pr<^mîer genre a été subdivisé ensuite, d'après Lînnœus, en
groupes ou sous-genres, sous les nonisde wymphalesy àcdanaïdes^
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44 LEP
d'héliconiens f dé parnassiens j de piérides; que les hespèries i
été partagés en polyeommates ^et en uranies.
' Les clostérocères ou /usiçorneSs correspondent aux sphinx
Liunaeus, qu^on a encore nommés les crépusculaires, pai
«que la plupart ne volent que le soir, ou dès le grand mat
Ils comprennent les sphinx , les smérinthesy les sésies et
zy gènes,
3ous les noms denématocères, ou filicornes ^ sont rapprocl
les genres que Lînnaeu^^ avoit compris sous le nom de homhyc
et que Ton a depuis subdivisés en cossus et en hépiales.
Enfin on a appelé ckétoeères ou séticornes la dernière fami
qui comprend tous les autres genres des lépidoptères, tels q
lesnoctuelles , les lithosies, les orambes, les galléries, les pjral
ou chappesj les phalènes» les aluoites, les j'ponomeu tes et
teignes. Voyez chacun des articles correspondans aux famil
et aux genres dont les noms sont en italique. ( C. D.)
LÉPIDOSPERME, Lepidosperma. (Bot,) Genre de plantes n
nocotylédones, à fleursglumacées, de la famille des cjpéracé
de la triandrie monogynie de Linnœus, offrant pour caractè
.essentiel : Des paillettes simples, diversement imbriquées,
inférieure^ stériles; les supérieures contenant chacune tri
étamines; un ovaire supérieur- un style trigone, quelquef<
trifide, à trois stigmates ; une semence osseuse, acconipagr
d'une écaille subéreuse, médullaire, à cinq ou six déco
pures.
Ce genre a été établi par M. de Labillardiére pour quelqu
plantes de la Nouvelle-Hollande, très-rapprochées des sch
nus y dont elles difl'èrent principalement par l'écaillé partie
lière située à la base de la semence, d'où lui vient son ne
composé de deux mots grecs ^ Lepidôtos^ écailleux , et sperm
semence. Il comprend des herbes à tiges cylindriques , i
comprimées, anguleuses; les feuilles graminî formes j les £1 eu
disposées en une panicule terminale, quelquefois en épi.
LÉPIDOSPERME A HAUTE TIGE : Lepidospcrma elatior, Labill., Ni
HolLy 1 , pag. i5, tab. 1 1 ; Vaginelle, Encyc!. Cette plante
des tiges hautes de trois à quatre pieds, épaisses , comprimée
munies, à leur partie inférieure ,' de longues feuilles large
linéaires, aiguës, finement dentées en scie, vaginales à le
jbase : les fleurs disposées en une panicule terminale , un p<
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tEP^ 45
lâche, longue d'environ un pied, composée de grappes par-
tielles, sortant de^ plusieurs spathes trés-inëgales ; les épillets
alternes, ovales, acuminés, composés de cinq à six écailles^
les deux supérieures seules fertiles; l'ovaire ovale; le style Iri-
fîde. Le fruit est une noix osseuse, roussàtre, à une loge, ac*
compagnée d'une écaille blanchâtre , à cinq ou six découpures .
acuuiinées. Cette plante a été découverte par M. de Labillar-
diére au cap Van^Dièmen,
hiFiDOSFEKyiEÉCAiLLEVSE:Lepidospermasqi4amata, Labill., /.c,
iâb. 16; Poir., IlL gen,^ SuppL^tah, 906, iig. 1. La racine de
cette plante est composée de fibres épaisses, charnues, à peine
rameuses; il en sort plusieurs rejets couverts d'écailles ovales ,
scarieuses. Les tiges sont hautes de sept à huit pouces, droites,
comprimées, garnies à leur base de feuilles nombreuses, assez
semblables 'aux tiges, étroites, linéaires, finement dentées;
les fleurs disposées en panicules très-courtes , épaisses , formées
de grappes inégales, fasciculées; huit à dix paillettes sur les.
épillets. Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande*
Lepidosperme tétragonb : Lepidosperma tetragona^ Labill. ,
L <?. , tab. 17; Poir. , IlL gen., SuppL^, iab, 906, fi g. -2. Ses
tiges sont droites, grêles, un peu tétragones, enveloppées à
leur base de plusieurs gaines alongées, concaves, aiguës; les
feuilles étroites, linéaires, à quatre angles, longues d'un pied.
Les fleurs sont réunies en une petite panicule terminale, com-
posée de grappes touffues, fasciculées; les épillets munis de
six paillettes. Le fruit çsi une noix ovale , rétrécié et accompa-
gnée à sa base d'une très-petite écaille subéreuse , médullaire.,
à cinq ou six découpures. Cette plante croît dans la Nouvelle-
Hollande, au cap.Van-Diémen.
LépiDosPERME EN GLMVE \ Lepidospemta glodiota ^ Labill., L
c, tab. 12. Cette espèce, rapprochée du Zepirfosperma e/afior,
en diffère par sa panicule plus serrée, plus courte, et par
ses feuilles non dentées , très-longues , en forme de lame,
d'épce. Les tiges sont hautes d'un à deux pieds, comprimées;
une spathe jrrune seule pièce enveloppe la tige, et y forme
deux angles courans et opposés; la panicule est composée de
grappes nombreuses, inégales ; les épillets sont ovales , oblongs ,
chargés de huit paillettes scarieuses ; les inférieurs stériles.
Cette plante croît au cap de Van-Diémen.
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4« LEP
LéPXDoapEftMB GfiMHnsant; Lepidosperma gtohosa sLabill
c^tj isÀ^ «4. Espèce remaFquab4e par la forme presque ,
hvàense de ses épillets^ par se$ feuilles étroites, longues , t
aiguës , finement denticulées ; les tiges sont comprimé
hautes d'un pied et plus; les Heurs terminales, sortant
petits paquets de l'aisselle des spathesj les épillets munis
quatre ou six paillettes un peu lâches, ov^ales, concaves,
guës; les stigmates tomenteux. Cette plante croît à la ^
velle-Hollande.
M. de Labillardière cite encore du même pays \eUpidospe
Jiliformisy tab. i5. Ses tiges sont filiformes, cylindriques,
peu comprimées ; quelques unes terminées par des filets séta<
les fleurs disposées en un épi terminal , très-cou rt. Le lep
sperma longitudinalis y tab. i3, dont }es feuilles linéaires s
remplies d'une moelle renfermée dans six ou huit dois
longitudinales* Les fleurs forment unepaqicule lâche , étro:
alongée; le fruit est triangulaire. (Porii.)
LÉPIDOTE , Lepidotus, ( IchthjoL ) Les anciens Grecs ,
rapport d'Athénée, nommoîent XtTwMliç un poisson d'i
douce remarquable par la beauté de ses écailles, et qui pa&
pour sacré dans l'ancienne Egypte. Il paroit évident que c
le binny du Nil. Voyez Barbeau, dans le Supplément
ÏV* volume de ce Dictionr^aire. (H. C.)
LÉPIDOTES ou LÉPIDOTIS. (Min.) Pierre mentionnée
Pline, par cette unique phrase : Lepidoies squamas piseium
riis coloribus imitatur. On peut, sur ui^e telle indication,
livrer à bien des conjectures. M. Delaunay suppose que c
pouvoit être un felspath, pierre à structure laminaire^ ui
non écailleuse. M. Léman présume que Fauteur a voulu th
gner un mica en masse, ou un quarz aventuriné. On pi
aussi y rapporter la Inmachelle opalîssante, dans laquelle <
écailles de coquilles imitent assez bien par leur forme et ]
leur couleur les écailles des poissons, mais n'est-ce pas per<
un temps précieux en vaines conjectures que de vouloir tr<
ver le mot d'une énigme qui peut convenir à tant de chos
(B.)
LEPIDOTIS, LépidoU.{Bot.) Le caractère essentiel de
^enre , établi aux dépens àeslyeopodium , par Palisot-Beauvc
est donné parles fleurs mâles j elles sont réniformes, sessili
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LEP 4r
bivalves, éparses dans des épis distincts et tenninau»^ etca-
ciiëes sous des bractées jaunâtres, différentes des feuilles.
Un très- grand nombre d'espèces de lyco^odiam rentre dans
ce genre : les tiges sont couchées, traÇMites ou ratfi|Kintes ,
simples, dichotomes on rameuses^ le»feuille»éf0rses, les épis
sessiles ou pédoncules, simples ou géminëf, à bractées lancéo-
lées, ovales, aiguës, sot^rent finement dentdées en scie. Le«
fleurs femelles sont inconnuesu
Les espèces se partageot en quatre sections :
L Epis sessiles, sinàples. Exemples : Lycopodiam annoimum ^
cernuum etobseormftj Linn. , etlepidotis diaphana-ei convolutaj
P. B.
II. Éfi» sessiles , divisés. Exemple» : Lycopodiumjlegmaria^
Linn. ; lepidotis longifolia et obtusifafèi»^ P. B.
III. Épis pédoncules, simples» Exemples -. Ljeopodium caroli"
niaiium et radicans^ linn*, et lepidolis magellaniea et repenê,
P. B.
IV. Épis pédonenlés , doubles ou géminés* Exemples: Ly»
copodium ^ clattattrm , alpinum, compla^atum, Linn. ; lepidolis^ tri^
quetray ciliatxij inflexa, P. B., et lycopodiufnfuniculosum^ Lamarck»
Ce genre n'a pas été adopté'. Voy.e* Lycopodium. (Lbm.)
LEPIMPHIS, LepfmpTiKs. {IchthyoL) M.Rafinesque Schmalts
a donné ce nom^ un genre de poissons voisin des coryphènes,
et remarquable par les caractères suivans :
CoTp$ conique et comprimé; tète comprimée et anguleuse en des^
sus ; une seule nageoire dorsale; catopes falciformes et réunis à
leur hase par une lame écailleuse.
L'auteur place deux espèces dans ce genre.
Le Lepimphis hippuroïd^, Lepimphis hippuroides^ R. S. Na«
geoire dorsale commençant sur la tête: corps tacheté de bleu ;
ligne latérale courbe à sa base; nageoire caudale fourchue ç
teinte générale argentée. Taille de dix-huit pouces.
Ce^ poisson s'appelle vulgairement en Sicile, pesce Capone^
et paroît fort abondant dans le golfe de Palcrme, vers la iin
de l'été et en automne, nageant en troupes nombreuses, à la
surface de la mer.
Le LepiMFHis rocge, Lepimphis ruber^ R. S. Nageoire dorsale
commençant derrière la tête; corps roux et sans taches; na-
geoire caudale entière. Taille d'un pied au plus.
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48 LEP
Les pécheurs de Palerme appellent ce poisson muruii
mascula. Le genre Lepimphis n'est point encore adopté ps
ichthyologistes. (H. C.)
LEPIOTA. {Bot, ) Nom de la onzième section du genre j
ricus. (Voyez Fonce.) Celte dénomination a été introduite
Hi!l, pour désigner le genre Agaricus lui-même, et par Pi<
Browne. (Lem.)
LÉPIRONIE , Lcpironia. {BoL) Genre de plantes mon
tylédones , à fleurs glumacées, de la famille des cjpérac
de la triandrie monogynie de Linnaeus, offrant pour carac
essentiel : Des épillets composés d'écaillcs orbiculaires, c
lagineuses ; quatre à six étamines ; un ovaire supérieur
style ; la semence enveloppée d'un involucre compose
seize paillettes.
Ce genre, très -rapproché desfuirena, a été établi
M. Persoon (Sjnops, plant. ^ i, pag. 70), pour une plante
Mafîagascar , lepironia mucronata, dont les tiges sont noueu
herbacées, mucronées , dépourvues de feuilles, soutenj
un peu au* dessous de leur sommet, des fleurs hermapl
dites, réunies en un seul épi ovale, alongé. (Poia.)
LÉPISACANTHE, Lepisacanthus. {IcIUhjoL) M. de Lacép
a créé, sous ce nom, un genre de poissons qui appartient
famille des atractosomes de M. Duméril, et que M. Cu^
place dans la troisième tribu de celle des persèques.
Les caractères de ce genre, qui répond au genre Monocer
de M. Schneider, sont les suivans :
Corps épais ^ court, gros y entièrement cuirassé d''éç,or mes éca
anguleuses j âpres et carénées; une seule nageoire dorsale ^préc
-de quatre] ou cinq grosses épines libres; catopes remplacés clic
par une énorme épine ,- dans l'angle de laquelle se caclient queL
rj^yons mous y presque imperceptibles ; quelques dentelures au p
percute ; point défausses nageoires à la queue.
Le mot Lépisacanthe y tiré du grec heTrtç (écaille) ^ et otxi
(épine) y indique le caractère le plus évident de ce genre,
l'on ne confondra point avec les Gastérostées, qui ont les éca
lisses; avec les Scombres, les Scombéroïdes, les Trachinoti
lesScoMBÉROMOREs, qui ont de fausses nageoires derrière c(
du dos et de l'anus ; avec les Pom atomes, les Centropodes,
ont deux nageoires dorsales. ,Voye2; , ces difTérens mots
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LEP 49
Atractosombs, dansle Supplément du tome Iir de ce DictioD-
naîre.
On ne connoît encore qu'une espèee de lépisacanthe.
Le Lép?5ACANTHE jAPONUis : Lepisacantkus japonicus , Lacép. ;
Gasterosteus japonicus, Houttuyn et Gmeh; Monocenlris cari"
nata, Schneider. Ecailles du dos grandes, ciliées, terminées
par un aiguillon; opercules alépîdofes; tête grosse^ cuirassée;
front bombé; bouche grande; mâchoires* garnies seulement
d'un velours très-ras; teinte générale jaune. Taille de six à sept
pouces*
Houttuyn, le premier, a fait connoître ce poisson, qui vit
dans les mers du Japon , et que l'on a plus d'une fois rangé
parmi lesgastérostées. (H. C.)
LÉPISCLïNE, Lepiscline. {Bot.) [Corymhifères , Juss; = Sj»-
génésie polygamie égale, Linn.] Ce genre de plantes, que nous
avons proposé, dans le Bulletin des Sciences de février 1818
(pag. 3i) , appartient à l'ordre des synanthérées , à notre tribu
naturelle des inulées, et à la section des inulées-gnaphaliées,
dans laquelle nous l'avons placé entre les deux genres Ixodia
et Anaxeton. Voici les caractères du genre Lepiscline.
Calathide oblongue , subii/couronnée , équaliflore, pluri*
flore, régulariflore , androgyniflore; offrant très-souvent k la
circonférence une ou deux fleurs femelles à corolle plus
grêle, Périciine ovoïde-cylindracé, à peu près égal aux fleurs;
formé de squames imbriquées, appliquées, les extérieures
ovales, scarieuses, les intérieures ayant la partie inférieure
oblongue, coriace , et la partie supérieure appendiciforme,
dressée, oblongue, arrondie, concave, scarîeuse , coloréeé
Clinaothe petit, plan, garni d'appendices irréguHers, supé-
rieurs aux ovaires, squamelliformes, oblongs, larges, obtus,
tronqués ou dentés au sommet. Ovaires oblongs, glabres,
pourvus d'un bourrelet basilaire; aigrette composée de squa-
mellules égales, unisériées, contiguês, libres, caduques, fili*
formes, à partie inférieure très-barbellulée , à partie supé-
rieure presque nue et point épaissie. Corolles à cinq divisions*
Anthères munies d'appendices basilaires longs , filiformes-
subulés. Styles d'inulée-gnaphaliée.
LépiscLiNEEN cymb: LeptscUne cymosa^ H. Cass. ; Gnaphalium
cjmosum, Linn., Sp, pi., edit. 3, pag. 1196; Pers., Syn, pU^
26, 4
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5p LEP
p9rs- 2 ;^ pug- 41 S. C'est ua arbuste haut de deux à cinq pi(
tiges ligtKuscs , rameuses ; ses rameaux sont cyLindric
plus ou moins tofnefiteux , blanchàlres, très-garnis de feu
celles-ci sont rapprochées, alternes, étalées, sessiles,
ampIexLcauIes, paroîssant uu peu décurrentes, longu
six à douze lignes, larges d'envirou deux lignes, oblou
laocéolées, trincrvées, un peu coriaces, abords très-eni
9. sommet terminé par une petite pointe roide, à face
yieurc glabre et verte , à face inférieure plus ou moins to
teuSe et blanchâtre; la partie supérieure des rameaux es
nie de feuilles moius rapprochées et plus petites, et leur
inet porte une cyme, ou fausse ombelle corymbée, arroi
composée de calathides très -nombreuses; tous les rayoi
cette cyme naissent à peu prés du même poiot, puis s
visent et se subdivisent irrégulièrement en plusieurs p<
cules; la base de la cyme est entourée d'une sorte d'involi
formé par environ cinq petites feuilles verticillées, inég
lancéolées ^ et, il y a de petites bractées lancéolées à la bas
ramifications de la cyme; chaque calathide est haute de
de deu^ lignes, et composée de huit ou dix fleurs, dont
quefçis une ou deux sont des â.eurs femelles ; le périclir
inférieur aux fleurs , et d'un jaune doré ; les corolles
vertes à la base, rougeàtres en leur partie moy(;iine, jci
«u..SQmij:iet«
. lii.ous avoos.fait cette description spécifique et cell<
caractères génériques sur deux individus viyanSj cultive
Jyç(;lin du Roi. Ils avoient l'un et l'autre la tige parfaitei
ftgneust;, et l'u^i d'eux s'élevoit à près de cinq pieds. Cepen
Linnœus attribue expressément à cette plante la tige hc
cée.
La lépisclîne en cyme habite le cap de Bonne-Espérance
Lépiscline a feuilles nues : Lepîscline? nudifolia ^ H. C
Gnaphalium nudifolium , Liiin. , Sp, pL , edit. 5 , p. M96 ; ^
peser, pL ex. cap, B* Sp, , pag. 247; Anaxelon nudifolium^ Gae
DefrucU et sem.pL , vol. 2 , pag. 407. Fiante herbacée , du
de Bonne-Espérance , à racine vivace ; ses feuilles radi
sont lancéolées -ovales, trinervées , mollement tomentei
miis tout-à-fait nues, scabressur les bords, munies de v(
réticulées; la tige est simple, haute d'un pied; sa partie
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LEP Si
rieure est pourvue de feuilles plu4 ptftîtes que les i*adicales ,
et plus lancéolées ; sa partie supérieure est nue ; les calathides
forment un corymbe composé ; leur péricline est d'un jaune
doré; le clinanthe est, suivant Ber^ius, garni d'appendiùes
lancéolés, comme échancrés, scarîeux, un peu plus longs que
les ovaires. Nous n'avons point vu cette seconde espèce, que
nous attribuons avec quelque doute à notre genre Lepiseline^
parce que Linnœus dit qu'elle a le clinanthe nu.
Nous avons lieu de croire que i'on confond, soiJs le nom
de giiapkalium cjrmosum, plusieurs espèces de lepiscline. En
effet, nous avons remarqué, dans l'herbiei^ de M. de Jussieu,
deux échantillons qui nous ont paru différer notablement Vun
de l'autre. L'un a les calathides épaisses, longues d'une ligne,
composées chacune de douze à quinze fleurs ^ dont deux soiit
ordinairement femelles , le péricline égal ou même un peu
supérieur aux fleurs, et d'un jaune doré trés-foncié. L'autre a
les calathides minces^ longues de deux lignes ^ composées cha-
cune de cinq Heurs, dont une est ordinairement femelle, le
péricline presque égal ou un peu inférieur aux fleurs , et d'un
Jaune trés-pâle. Les deux individus vivans que nous avons ob-
servés, nous ont offert aussi quelques différences assez no-
tables.
On peut nous demander pourquoi, dans notre tableau des
inulées^gnaphaliées ( tom. XXIÏI , pag. 56o) , le genre Lepiscline
ne se trouve point compris dans le petit groupe des gnapha-
lîées à clinanthe squamellifère. Nous répondons que les appen-
dices, garnissait le clinanthe du lepiscline, ne sont point, maN
^té les apparences, de véritables squamelles , c'est-à-dire, des
bractées analogues aux squames du péricline , et dotit chacune
accompagne extérîeutemerit une fleur. (Voyez tom. X, p. 1 46.)
Les appendices eti question sont analogues à ceux de nos ed-
mondia (tom. XIV, pag. 262), et a ceux des le^sera et leptopkj^
tus , que tious nommotis paléoles , car leur concavité est sou-
vent tournée en dehors. Il ne seroit point inexact de considé-
rer le clinanthe du lepiscline comme étant très-profondément
alvéolé, les cloisons des alvéoles s'élevant plus haut que les
ovaires, et se trouvant presque entièrement disjointes.
Comme on pourroit nous reprocher d'avoir reproduit , sous
le nom de lepiscline, un genre établi long-temps avant nous par
4.
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5» LEP
G£!ertncr,s(>us le nom â'anaxetony nous devons donner là>c
quelques explications.
Gsertner attribue à son genre Anaxeton le clinanthe vel
paléacé au moins vers la circonférence; et il présente ce
type de ce genre le gnaphaliumfœtidum de Linnaeus , en ave
que cette plante n'appartient pourtant pas au genre Anax
mais qu'elle lui en a offert par hasard les caractères , su
individu affecté d'une sorte de monstruosité accidentell
dont le.cliuanthe étoit parsemé, vers la circonférence
quelques paillettes linéaires. Il noussemble que cette mai
d'éfablir un nouveau genre, est très-bizarre et peu dign
l'illustre auteur. Quoi qu'il en soit, Gaertner admet dan;
genre Anaxeton ^ à la suite du faux: type de ce genre,
espèces qu'il n'a poin t vues , et dont les caractères généric
qu'il emprunte à Bergius, lui paroîssent plus ou moins
teux. La première {anaxeton arboreum) aie clinanthe lain
la seconde ( anaxeton crispum) a le clinanthe nu , à l'exce^
de ses bords qui portent des squamelles analogues aux squ
intérieures du péricline, et son aigrette est crépue; la
sLème (anaxeton nudifolium) a, selon Bergius, le clina
garni de paillettes lancéolées, presque échancrées, scarie
un peu plus longues que les ovaires; mais Gœrtner obi
que Linnœus attribue expressément à cette plante le clina
nu. Des quati'c anaxeton de Gœrtner, il faut nécessaire
exclure le premier, puisqu'il est évidemment et de sou a
étranger à ce genre. Les trois autres doivent, selon i
d'après les caractères qu'on leur attribue, appartenir in<
tablement à trois genres diilerens ; et il uqus semble par
ment convenable, sous tous les rapports, de conserverie
générique d'anaxeton au premier {anaxeton arboreum)^
jdeviendroit ainsi le vrai t^pe d'un genre nommé anaxeto
caractérisé par la calathide composée de cinq fleurs herma]
dites, le péricline petit, presque turbiné, le clinanthe lair
l'aigrette composée de squamellules peu nombreuses ,
formes. Vanaxeton crispum de Gaertner, qui n'est assuré
congénère ni du précédent ni du suivant, deviendra
doute par ia suite, le type d'un genre particulier, lorsqu
caractères génériques auront été mieux étudiés. Enfin, 1
xe on nudifolium , dont Ga*r(ner avoit fait la dernière es
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LEP 55
de son genre, comme étant à ses yeux la plus Honteuse, devient,
avecpeu de donte, la seconde espèce de notre genre Lfpisc/me,
malgré l'observation de Lînnœus , qui nous inspire moins de
confiance que celle de Bergius,
C'est en considérant Vanaxeton arhoreutn comme Içtype du
genre Anaxeton»^ que nous>avons placé ce genre entre le lepis-
cline et Vedmondia ^ dans la sixième division des gnaphaliéeSr
Mais il faudroît sans doute le placer dans la cinquième divi*
sîon , caractérisée par le clinanthe vraiment sqùamelHfère , si
Ton se décidoit* à prendre Vanaxeton crispum pour type du
genre. Nous faisons cette remarque, parce que Necker ayant
publié, en même temps que Gaerlner, un genre qui paroît avoir
pour type Vanaxeton arboreum, on jugera peut-être plus con-
venable de choisir Vanaxeton crispum pour le véritable type du
genre Anaxeton.Dans ce dernier cas, les quatre anaxeton de
Gaertner se trouveroient employés de la manière suivante •
1.** Vanaxeton fœlidum est notre helichrysum fcetidum^ décrit
dans l'article Leontonyx; 2.® Vanojceton arhoreum seroit le type
du genre Argyr^nthus de Necker, qu'il faudroit adopter sous
ce nom , en le limitant et le caractérisant avec plus d'exacti-
tude ; 3." Vanaxeton crispum deviendroît le type du genre Ana-^
xeton de Gaertner; 4.** Vanaxeton nudifolium est une espèce dou-
teuse de notre genre Lepiscline, lequel genre a pour type le
gnaphaliam cymosum. ' -
Le nom générique de lepiscline est composé de deux mots
grecs qui signifient écaille et lit, parce que le clinanthe, ou
le lit des fleurs, est écailleux, c'est-à-dire, garnt d'appendices
imitant des écailUs.( H. Cass.)
LEPISME, Làhrus lepisma (IththyoL), nom d'une espèce de
labre décrite dans ce Dictionnaire, tom.XXV, pag. 36. (H. G.)
LEPISME. Lepisma, (Entom,) Nom donné, par Fabricius, à*
un genre d'insectes déjà établi par Geoffroy sous le nom de'
Forbicine, Ce sont des insectes aptères, de la famBle desNÉMA-
TODRES , ou séticauûes. Ce nom de lépisme, tiré du gred Ag7r/ç,
écaille, indique en effet une particularité des espèces de ce
genre dont le corps est couvert d'écaillés semblables à celles
des papillons. Telle est en particulier la lingère ou la forbicine
plate argentée, que l'on trouve souvent dans nos habitations.
Nous avons décrit les lépismes à l'article Forbicinf, et dans la
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«4 LEP
toqlogie aadlyttque nous avions proposé de conserver
dénoaiiontion pour désigner un genre dans lequel devoît ei
entre autres espèces, celle que Geoffroy a nommée h
teuse, ou la polypode* M. Latreille en ayant fait le
Machile 9 pour éviter la confusion , noua adopteroi
nom. (C. D.)
(.EPISMÈNES, Lepismenœ. (Entom.) M. Latreille a d(
sous ce nom de famille les genres d^nsectes de ^n ordre de
sarioures. qui correspondent à la famille que nous avons
inée NéMATOURBs, ou séticaudes, parce que ce sont des in:
aptères, à mâchoires, à six pattes, dont Tabdomen distir
corselet est terminé par des soies. Voyez Nématoures* (C
LÉPISOSTÉE, Lepisasteus. (IchthyoL) Depuis M. de Lacé
lesichthyologistes donnent ce nom à un genre de poissons
branches abdominaux , de la famille dessiagonotes de ^
méril, et de celle des clupés de M. Cuvier. Ce genre est r
noissable au3( caractères suivans:
Mâchoires très-prolongées ^ ponctuées; nageoire dorsale i/i
et très-portée en arrière; écailles osseuses , (Tune dureté pier
et comme articulées; nageoire anale au-dessous de la dorsc
ayant y comme les autres nageoires j son premier rayon héri
petites écailles.
Les lépisostées ont, d'ailleurs, le corps et la queue
alongéi-, la bouche grande, dépourvue de barbillons,
i^rmée de dents en râpe sur toute la surface intérieui
mâchoires, et d'une série de Ipngues dents pointues sur 1<
4e celles-ci. Leur estomac te continue avec un intestin n
deux fois replié, et est garni, au pylore, d'un grand n(
de cœcums courts. Leur vessie natatoire est celluleu:
oceupe la longueur de l'abdomen. Leurs ouïes sont n
sous la gorge par une membrane comoiune et à trois ray
chaque côté.
On les distinguera facilement des Foiyftèrss , des Sfhi
et des ScoMBRésocBs, qui ont plus d'une nageoire dorsal
EsocES et des Mégalofes, dont les écailles sont simplemej
nées* (Voyez ces mots , et Siagonotes.)
Le LépisosTéEG/MTiAL: Lepisosteus ga^êa/, Lacép.; £sojc i
Lion. Premier rayon de chaque nageoire et le dernier
qaudale très-forts et dentelésj màiohoire supérieure plus
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LEP 51
cée que rinférîeure; longueur de la léte à peu prés ëgale à
celle du corps-, quelques unes des dénis plus fortes, pltiè
longues, plus pointues que les autres, et erochues. Taille de
trois pieds environ.
Ce poisson a les plus grands rappo^rts de ressemblance exté^
rieure avec le reptile saurien'dont on liii a donné le nom,
et que rappellent immédiatement à Tesprit de l'observateui?
la forme de sa iête^ le très-grandalongement de ses mâchoires^
leur peu de largeur, le sillon longitudinal cretisé de chaqutf
côté de la mâchoire d'en haut,' les pièces osseuses îrrégulièrés j
ciselées, rayonnées, et fortement articulées les unes avec leè
autres, qlii enveloppent sa tête, ou composent ses opercules;
la quantité, la figure, l'inégalité des dents; la position de» orî*
fices des narines, au bout du museau; la situation des yeux
très-près de l'angle de la bouche; les écailles osseuses qui cons-
tituent sur tout le corps une cuirasse impénétrable à la dent
des autres habîtaus dès eaux, et contre laquelle vient échouer
le choc des balles de fusil elles-mêmes. Ces écailles forment
d^ailleurs des séries obliques , et sont taillées en losanges , striées ,
relevées dans leur centre, et comme composées chacune de
quatre pièces articulées et triangulaires. L'anus est deux foià
plus voisin de la nageoire caudale que de la tète*
Le lépisostée gavial a une teinte générale vertfe; son ventre
est d'un violet clair; ses nageoires sont rougeâtres, sans taches',
ou avec des taches foncées; la Caudale est obliquement arrondie.
On le trouve dans les lacs et les rivières des parties chaudes
de l'Amérique seulement; car il paroit bien démontré, ainsi
que le pense M. Cuvier, contradictoirement à Bloch, que le
poisson des Indes orientales figuré par Renard (VIII, 56) est
plutôt une espèce d'orphie que Vesox osseus du naturaliste
suédois.
La chair de ce lépisostée est grasse, et d'une saveur très-
agréable.
Le LépisosTÉE spatule: Lepisosteas spatula, Lacép. ; Esô:c
chilensîs, Gmel. Bout àxL museau plus large que le reste des
mâchoires; longueur de la tête égale, ou à peu près , à la lon-
gueur de la moitié du corps; opercules rayonnées, et compo-
sées de trois pièces; deux orifices à chaque narine; palais
hérissé de petites dents ; mâchoires garnies de deox rangées de
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«6 LEP
dents courtes, inégales, crochues et serrées; œii très-
l'angle de la bouche.
Indépendamment des deux rangs de dents que noi
indiqués pour chacune des mâchoires de ce poisson , on
que celle d'en haut est armée de deux séries de dents li
sillonnées, aigués, éloignées les unes des autres, et dîst
irrégulièrement. L'inférieuren'olTre qu'une seule de cei
laquelle répajud à l'intervalle longitudinal qui sépare h
séries supérieures. Toutes ces dents, plus longues, sont
dans une cavité de la mâchoire opposée à celle dans 1
elles sont implantées. En outre, au-devant des orifi
narines, deux de ces dents de la mâchoire inférieure tra
la supérieure, lorsque la bouche est fermée, et montre
pointe au-dessus du museau.
Les écailles du lépisostée spatule sontlosangiques, raj
et dentelées.
Il est également d'Amérique*
Le RoBOLO; Lepisosleus robolo^ Lacép. Mâchoires
dents très-petites et serrées; langue et palais lisses; na
courtes; écailles anguleuses, osseuses, mais foiblemej
chées, dorées en dessus, argentées en dessous; ligne j
bleue; yeux grands. Taille de trois pieds.
On pèche ce poisson dans la mer qui arrose le Chili
estime particulièrement, dans le pays, les robolos de la (
Arauques, qui pèsent quelquefois jusqu'à huit livres
chair est blanche, transparente, un peu lamelleuse, <
saveur des plus agréables.
Les insulaires de l'Archipel de Chiloé fo^t sécher à L
une grande quantité de ces robolos, et en font un cot
étendu.
Le mot lépisostée^ par lequel on désigne génériquei;
poissons dont nous venons de faire l'histoire, est tiré <
^iTTiç {écaille), et o(f]€ov (05), et indique un des principau
tères qui les distinguent. (H. C.)
LÉPISURË (IchlkyoL) y nom spécifique d'un poiss
M. de Lacépède a rangé parmi les spares, et que non
décrit dans ce Dictionnaire , tom. XIII , p. 1 36 , sous le
Diacope lépisure. (H. C.)
LÉPOCÉR.E, Lepocera. (Polyp.) Genre de polypiers 1
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LEP 6r
trés-voisîn, à ce qu'il paroît , des caryophyllées, et qui en dif-
fère parce qu'il a une écorce très-distinctç , et que l'ouverture,
et par conséquent l'intérieur y sont à peine radiés. M. Rafi«
nesque, qui a proposé ce genre, dans le LXXX VI II.* volume
du Journal de Physique, paroît connoître déjà quatre espèces
de lépocères qu'il nomme ambulacra , xylopris , rugosa^ lœAgatOj
mais qu'il ne caractérise nullement^ (De B.)
LEPODE , Lepodus. {Ichthjol.) M. Rafinesque-Schmaltz a
donné ce nom à un genre de poissons voisin de celui des leio^
gnathes de M. de Lacépède , et reconnoisable aux caractères
suivans :
Corps comprimé y deux fois seulement aussi long que haut^ recou"
vert de grandes écailles; nageoires dorsale et anale charnues jfalci"
formes , sans rayons épineux ; un appendice écaitleux à la base des
catopes.
Le LépODE SARAGU, Lepodus saragus. Corps noirâtre ; mâchoire
inférieure plus longue ; nageoires pectorales très-^alongées^
caudale en croissant ; dents aiguës , écartées. Taille de deux à
quatre pieds.
Ce poisson est trés-estimé, et a une chair fort délicate. Les
Siciliens l'appellent 5arag</ impiriali. C'est la seule espèce con-
nue dans ce genre, qui n'est pas encore adopté généralement.
(H. C.)
LEPORARIA. (Bot.) Nom donné du temps de Gallîen à un
trèfle qui est le ^ri/oZii/mari^en^e des botanistes. (Lem.j
LEPRA (JBo^) Ce genre, de la famille des lichens, établi par
Wiggers et Ehrardh, a été adopté par les botanistes. Decan-
dolle lui conserve ce nom, maisAcharius lui a d'abord substi*
tué celui de lepraria créé par Hoffmann, et qu'il a fait pré-
valoir. C'est aussi le genre Pulina d'Adanson, dont le nomau-
roit dû être conservé comme plus ancien. Il comprend des
lichens qui tirent leurs caractères de leur forme semblable à
celle d'une croûte étalée, irréguliére, composée de petits
globules pulvérulens. Il n'offre point d'organes qui puissent
être pris pour les réceptacles fructifères.
Ces lichens forment sur les roches, lespierres et les écorccs
d'arbres desplaques pulvérulentes de diverses couleurs, grises
ou blanches , jaunes ou rougeâtres, etc« Il est aisé de les con-
fondre avec des lichens naissant d'autres genres; ce sont eux
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que Linna9us avoît considérés comme desbyssuspulvérulens. On
en connoît quinze espèces; elles sont toutes d*£urope ; les
deux tiers croissent en France-, nous ferons remarquer les sui-
vantes :
Lepra vert-j aunatrb ; Lepraria chlorina, Decand. , FI. Fr. ,
n.* 878; Lepraria chlorinaj Ach. , Syn,; Puheraria chlorina,
ejusd,^ Meth, lich,, tab. i* fig. 1; Sow. , Engl, Bot,,n.* 2o58.
Croûte épaisse, pulvérulente, d'un vert-jaunâtre, formée par
une agglomération de petits globules un peu velus. On la trouve
aux environs de Paris, et partout sur les roches et dans leurs
fentes, en large plaque d'un beau jaune citron.
Lepra jaune : Lepraria Jlav a ^ Ach, ; Lichen Jlavus, Engl, Bot,^
n.* i55o; et F/. Dan.^ tab. 899 , fîg. 2. D'un jaune vif, croûte
iqince, grenue, souvent gercée, formée de petits globules
nus et agglomérés. Cette espèce, très-facile à distinguer de la
précédente, s'en éloigne encore parce qu'elle croît sur les
écorces des arbres et sur les vieilles planches; elle est commune^
et se confond souvent avec le patellaTiaJlavescens naissant, qui
en difiFere toutefois par sa couleur orangée.
Lepra botryoÏde: Lepra hotryoides ^ Ach.; Lichen hotryoides y
Hoffm., Enum,y t. 1 , fig. 2; By^ssus botryoides ^ Linn.; Dillen.,
Musc, , tabl. 1 , fig. 5. Croûte mince , irrégulière , pulvérulente ,
d'un vert plus ou moins foncé, ou jaunâtre , selon l'âge et la
saison ; composée , selon Acharius , de globules disposés
presque en forme de chapelet. Cette espèce forme sur la terre ,
au bas des murs et au pied des arbres, des plaques vertes,
quelquefois très-étendues. Il est possible qu'elle doive être
rejetée de la famille des lichens, pour être reportée dans celle
des algues, et placée dans l'un de ces genres, si peu connus de
cette famille, tels que les conferva et les oscillatoria. Déjà le
hyssusjolithus de Linnseus, voisin du lepra odora^a, "Wiggers,
est réuni , ainsi que ce dernier, au genre Conferva des bota-
nistes actuels. On doit dire cepen lant que M. Persoon croit
avoir vu et observé des scutelles sur le lepra hotryoides qui,
par conséquent, resteroit dans la famille des lichens, et chan-
geroit seulement de genre : au reste, les espèces de lepra
peuvent fort bien être des lichens dont la fructification n'est
pas connue, et qui rentreront dans d'autres genres lorsque
celle-ci aura été observée. C'est ainsi que déjàle hjssus antiqui-
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taHs , Lion. , 011 lepra aMiquitatis , Decand. , a été reconnu pour
être le collema nigrum ^ Ach.; que le byssas inoanaj Linn. , ou
lepra inoanaj Ach. , lioh. , est une espèce de Zec{dea,ayant offert
deiscutellesde couleur brune; que le^pra lactea est aussi du
même genre; que le lepra ohscura d'Ëhrarhd, est un isiéUum
{isidium coeoodei) j etc. Ces exemples suffisent pour démontrer
que le genre Lepraria pourra un jour être supprimé. Voyeï
PULVERARIA. ( LbM.)
LEPRARIA. (Bot.) Voyez Lépra- (Lem.)
LEPRE, {Mamm,) Nom italien du lièvre. (F. C.)
LEPRONCUS. {Bot.) Ce nom, dérivé du grec, signifie tu-
bercules lépreux ; il est celui d'un genre de la famille des li-
chens, établi par Ventenat, sur une des divisions du genre
Lichen de Liunœus» qu'il caractérise ainsi : Poussière éparse
sur une croûte lépreuse (organe mâle, selon quelques natu-
ralistes ) ; tubercules ordinairement convexes -sphéroïdes ,
rarement linéaires-oblongs (organes femelles ). Ventenat cite
pour exemples les lichens représentés pi. 18, fîg. 1, 2^ 3, 4^
5,8,9,11,14, etc. de VHisloria muscorum de Dillenius, qui
sont des espèces des genres Opegrapka^ Graphis , PatelLaria ,
Variolaria, Verrucaria^ Rhizocarpon ^ etc., ce qui démontre
combien le genre Lepronûus est artificiel. ( Lem.)
LEPROPINACIA. (Bot.) C'est le nom d'un genre de la fa-
mille des lichens , établi par Ventenat. Il est dérivé de deux
mots grecs qui signifient lèpre et scutelle. Les lichens qui le
composent sont formés d'une croûte lépreuse qui porte des
icutelles en forme d'écusson, munies d*un rebord rarement
entier* Ils rentrent dans le genre Patêllaria. Le plus remar-
quable est le patellaria parella, ( Lem.)
LEPTA. {Bot) Ce genre de plantes de Loureiro paroît avoir
à peu près les caractères du ikïmmiaàe M. Thunberg , le même
nombre et la même disposition des parties de la fructification.
"Willdenow lui trouve plus d'affinité avec l'oi/iera de Thunberg,
que quelques personnes confondent avee l'orûra : d'où résulte*
roit entre ces quatre genres une affinité qui a besoin cependant
d'un nouvel examen pour être confirmée. ( J.)
LEPTADENIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones de la
famille des asclépiadées , et de la pentandrie monogynie de
Linnieiis, établi par Robert Rrown , et caractérisé ainsi par lui :
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6o LEP
Corolle presqu'en roue; à tube court, et à gorge munie d'é-
cailles placées aux échancrures d'un limbe barbu; couronne
staminifére nulle ; anthères libres , à sommets simples : masses
du pollen droites, fixées par la base et rétrécies à l'extrémilé
supérieure ; stigmate mu tique; follicules inconnus.
Ce genre contient trois espèces couvertes d'un duvet cendré
très-fin, à tiges volubles, garnies de feuilles planes opposées , et
portant des fleurs disposées en ombelles ou corymbes inter-
pétiolaires. Elles croissent en Afrique ou dans les Indes orien-
tales. (Lem.)
LEPTALEUM. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à
fleurs complètes, polypétalées^ régulières, de la famille des
crucifères , de la tétradjy nantie siliqueuse de Linnasus , offrant
pour caractère essentiel : Un calice fermé, sans rendement à
sa base, à quatre folioles linéaires *, quatre pétales une fois
plus longs que le calice ; quatre étamines alternes avec les
pétales; dont deux plus longues, quelquefois soudées et n'en
formant qu'une; un ovaire supérieur, alongé ; deux stigmates
aigus, conuivens; une silique presque cylindrique, un peu
dure, à deux loges, à deux valves; la cloison étroite; plu-
sieurs semences placées sur un seul rang.
Genre établi par M. Decandolle, très-rapproché des sisym-
hriurrij qui en est distingué par son port, par ses étamines et
ses stigmates. Il renferme de petites plantes grêles , herbacées ;
les feuMles glauques, presque filiformes, simples ou un peu
ailées; les fleurs peu nombreuses, disposées en grappes ter-
minales.
LeptaleuM a FEOiLLES FiLiFOKViES : Leplaleum filifolium, De-
cand., Sjst, Veg,, a, pag, 6ii; Sisymbriumjilifolium^ Willd.,
Sp., 3, pag. 496. Plante herbacée, fort petite, dont les tiges
sont à peine longues de deux ou trois pouces; les feuilles^
simples, alternes, presque sessiles , filiformes , longues d'en-
viron un pouce, munies quelquefois d'un ou deux lobes laté-
raux. Les fleurs sont fort petites, axillaires, presque sessiles;
à corolle blanche, et apétales linéaires, obtus; les siliques
sont un peu dressées, couvertes de poils courts, courbées en
crochet, longues de huit à dix lignes. Cette plante croit dans
la Sibérie, sur les bords du fleuve Kuma.
Leftaleum PYGMé, Lcptaleum pygmœum , Decand. , SjsL Veg, ,
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?' pag, 5n. Très -rapprochée de Tespèce précédente; en
diffère par $€B tiges presque nulles, par ses feuilles presque
:^ pinnatitides, divisées en deux ou trois paires de folioles dis*
tantes, filiformes; par les siliques glabres , presque rabattues ,
légèrement hérissées. Cette plante a été découverte dans la
Perse, par André Michaux. (Poir.)
LEPTANDRA. (Bot.) Nuttal {Amer. Sept., 1, pag. 7) a pro-
posé ce genre pour séparer des véroniques les veronica virginica
et sibirica de Linnaeus. Il le caractérise par un calice à cinq
divisions acuminées; une corolle tubuleuse, campanulée, pres-
que ringenté , à quatre lobes inégaux, dont deux plus petits,
plus étroits; deux étamines plus longues que le pistil; le tube
de la corolle et les filamens pubescens à leur base; une cap-
sule ovale , acu minée , polysperme.
Il est douteux que ces caractères soient regardés comme suf-
fisanspour retrancher d'un genre très-naturel les deux plantes
ci-dessus mentionnées. Voyez VéRONiQOE. (Poir.) .
LEPTANTHUS. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones,
de la triandrie monogjnie , qui offre pour caractères: Spathe
uniflore; corolle monopétale , à tube long, grêle, et à limbe
partagé en six divisions oblongues; trois étamines fixées sur la
gorge de la corolle; un ovaire supérieur surmonté d'un style
de la longueur du tube, .et terminé par un stigmate frangé;
une capsule oblongue , trigone , triloculaire , polysperme , s'ou-
vrant par les angles, et close dansLi spathe'. Voyez HériRAN-
THÈRE. (Lem.)
LEPTASPIS* {Bot.) Genre de plantes monocotylédones, de
la famille des graminées. Ses caractères sont ceux-ci :
Epillets dissemblables, uniflores, unisexuels. MâUs : balle
calicinale de deux valves couHes, membraneuses; l'infé-
rieure ovale, concave; la supérieure linéaire, plane. Femelles:
halle calicinale comme dans les epillets mâles ; balle florale à
deux valves; l'inférieure ventrue, presque globuleuse; la su-
périeure très-petite et linéaire*
Ce genre ne contient qu'une seule espèce,\e leptaspisBanksii^
qui croit à la Nouvelle-Hollande. (Lem.)
LEPTEMON {Bot.) , nom proposé par Rafinesque pour dési-
gner le genre Crotonopsis de Michaux. (Lem.)
LEFIE, Leptus. {Entom.) M. i^atreille a désigné sous ce nom«
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63 LEP
•de genre une très-petite initte qui n'a que six pattes, dont la
couleur est rouge, et qui est très-commune dans les environs
de Paris et dans presque toute la France où on la connoit sous
le nom de rouget, de bête-d'août, bec-d'août, pique-août, à
cause des démangeaisons insupportables que sa présence déter-
mine sur la peau , à i^endroit où Tinsecte se fixe, et ordinai-
rement vers le mois d'août.
Ce nom de lepte est évidemment tiré du mot grec XsTrroç,
tenais^ suhtilis , minutas, comme pour indiquer son extrême
petitesse; car il faut avoir l'œil bien exercé pour l'apercevoir
a la vue simple, à moins qu'il n'y en ait plusieurs réunis dans
un même point , comme autour d'un poil , ce qui arrive
souvent, >
Cet insecte sans ailes appartient à la famille des rhinaptéres,
car sa bouche consiste en une sorte de bec ou de suçoir , et il
n'a pas de mâchoires* Ses pattes, qui sont au nombre de six,
l'éloigaeqt du genre des mittes, des Smaridies, des ixodes; et
comme ces pattes sont de longueur inégale, il dij^ère par là
du genre des poux avec lesquels il paroîtroit que Scopoli au-
roit rangé cette espèce.
JSous avons fait dessiner avec soin cet insecte dont la figure
se trouve a la planche lo de la dix-huitième livraison de l'At-
las de ce Dictionnaire, sous les ti."* a, 2 a, 2 b. Cette figure
est la meilleure que nous connoissions» Shaw en a donné une
ft la planche 42 du second volume de ses Naturalist Miscellany»
£lle représente peut-être mieux , ou plutôt elle indique les plis
du dessus du corps, mais les pattes sotit grbisièrement expri-
mées. Les palpes y sont étendus parce que l'insecte a été des-
tiné vivant, et que ceux que nous avpns procurés à M. Prêtre,
■Aotre habile dessinateur, étoient morts lorsqu'il les a observés
à la loupe pour les peindre*
Notre ami , M. Defranjce , qui a observé cet insecte avec
nous , a remarqué que les rougets commencent à paroître , ou
plutôt à faire sentir leur présence sur la peau, vers la mi-juil-
let , qu'ils paroissent cesser d'exister vers la mi-septembre , et
qu'ils sont plus communs dans les années de sécheresse et de
grandes chaleurs.
Il les a souvent observés dans les jardins, au sommet des
mottes de terre , au haut des échalas , sur les coins arrondis
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ou sur les pommes des caisses d'oranger, probablement dant
Tattente de roccasion de pouvoir s'accrocher , comme les
ixodes, aux poils ou aux autres parties des animaux qui
passeront près d'eux.
Le même M. Defrance a observé qu'ils s'attachent par pa-
quets aux oreilles des chiens, dans leurs sourcils, sous le
ventre; qu'ils attaquent également les chats, mais qu'ils ne
paroissent pas occasionner à ces animaux de vives déman*
geaisons, car ils n'en semblent pas affectés, quoiqu'ils en
soient couverts.
C'est ce qui n'a pas lieu pour les hommes. J'en ai été moi-
même fort souvent atteint, et j'ai un jour trouvé, à la base
d'un cheveu d'un petit enfant , plus de douze de ces rougets que
j'en ai détachés, et qui tous étoient vivans. Il faut qu'ils che-
minent très-vite sur la peau , car oa les voit monter des jambes
vers la tête. Ils se trouvent souvent arrêtés sur la route parles
jarretièrejs, les ceintures des caleçons ou des autres vêtemens,
autour du cou, et là ils s'arrêtent et s'accrochent , le plus
souvent en formant ainsi des ceintures d'ampoules , qui
cessent si on n'y touche pas, maïs qui s'écorchent et sup-
purent, et durent ainsi plusieurs jours, si on les irrite en
grattant la place. J*ai remarqué que l'alcool pur très-concen-
tré, le vinaigre très- fort, comme l'acide acétique tiré du bois^
font périr bientôt ces insectes, et je me suis préservé de leur
piqûre par ce procédé qu'il ne faut employer que quand la
peau n'est pas entamée.
Je présume que cet insecte produit un effet semblable à
celui que détermine le sarcopte ou ciron de la gale ; qu'il se
fixe par les ongles , qu'il insinue sa trompe sous l'épiderme „
mais que ce sont principalement les mouvemens des pattes et
des ongles qui appellent l'irritation , et par suite l'inflamma-»
tion. *
Shaw a pris les deux palpes pour deux pattes, puisqu'il
cite le caractère que Linnœus a assigné au genre Acarus , qi|i
est : Pedes ocbo; tentaci^la duo articulata pediformia^ oculi dua
ad latera capitis. Cependant la figure qu'il donne ne présente
que six pattes, avec les deux palpes ou tentacules articulés..
Xi a indiqué, dans sa description que le suçoir ou bec , rostruniy
est protractile , ou, ce qui revient au même, rétractile. II
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eu LEP
cite la figure que Backer en a donnée dans son ouvrage sur
Fusage du microscope ; nous ne Vy avons pas trouvée. Degéer
ne Ta pas décrit ; de Villers, dans son Entomologie, indique ,
sous le n.* 84, tom. IV, pag. 77, une espèce d'acan/5, ou de
ciron , qu^il nomme récarlate , dont le caractère conviendroit
à notre lepte, car le voici : Ovatas, coccineus; pedibus sex;
corpore simplici; et il cite comme synonyme le pediculus cocci~
neus de Scopoli, n."^ io53 de TEntomoIogie de la Carniole , qui
vit, bu se trouve sur les autres insectes.
Ce nombre de pattes ne seroit-il dépendant que du jeune
âge de TinsecteP On sait que les mittes n'ont pas huit pattes
dans les premiers temps de leur existence, et le sarcopte lui-
même est dans ce cas. (C. D.)
LEPTÉRANTHE, Lepteranthus. {Bot.) [Cinarocéphales , Juss.
:r= Sjngénésie polygamie frustranée , Lînn.] Ce genre de plantes,
proposé par Necker, en 179 1, dans ses Elemenfa Botanica^ ap-
partient à Tordre des synanthérées, à la tribu naturelle des
centauriées, et à la section des centauriées*prototypes , dans
laquelle il est voisin du genre Jacea. Voici les caractères que
nous lui attribuons, d'après nos propres observations sur le
lepteranthus hygrometricus ^ et sur quelques autres espèces du
même genre.
Calathide radiée : disque plurî-multiflore , subrégulariflore ,
androgyniflore; couronne unisériée, anqmaIifIore,neutriflore«
Pérîclinè ovoïde, inférieur aux fleurs du disque; formé de
squames régulièrement imbriquées , appliquées, coriaces; les
intermédiaires ovales-oblongu es, surmontées d'un long appen-
dice coriace -scari eux, hygrométrique, linéaire-subulé , muni
sur les deux côtés de longs filets distancés, subuiés , pourvus
de petites spinules. Clinanthe épais, charnu, planîuscule,
garni de fîmbrilles nombreuses, inégales, libres, filiformes*
laminées. Fleurs du disque : ovaire garni de poils capillaires;
aigrette semî-avortée , ou quelquefois nulle ; corolle un peu
obringente ; étamines à filet velu ^ à anthère pourvue d'ua
long appendice apicilairc. Fleurs de la couronne : îaux-oysLire
grêle, inaigretîé; corolle anomale, à limbe quinquélobé^
comme pinnatifide, ouà deux languettes, l'extérieure plus
longue et phis large , profondément trilobée, l'intérieure bifide
jusqu'à la base.
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Oa coanott environ douze espèces de lepteranthus , dont
trois ou quatre sont indigènes en France* Nous allons décrire
cefle qu'on peut considérer comme le type du genre.
' LEPTéRANTHB HYGROMéxAiQUE : LeptcrarUhas hygrometricus j
H. Cass.; Centaarea phrygia, Linn., Sp. pi., edit. 3, pag. 1287.
C'est uiie plante herbacée , à racine vivaee ; ses tiges , hautes
d^un pied et demi, sont dressées, anguleuses, striées, pubes-
centes, presque simples ou un peu rameuses vers le sommet;
les feuilles radicales sont longues, ovales-lancéolées, étrécies
en pétiole à la base , dentelées sur les bords, un peu rudes au
toucher, munies d'une nervure médiaire blanche; les feuilles
de la tige sont courtes, embrassantes, dentées et comme
oreilléea à la base; les calathides peu nombreuses sont termi-
nales , et composées de fleurs purpurines ou quelquefois
blanches; les appendices de leur péricline, fortement arqués
en dehors tant que Tatmosphère est plus ou moins sèche , se
redressent quand elle devient très- humide. Cette es,,)éce
habite les prairies des hautes montagnes de France, où elle
fleurit en juillet et août. MM. Thuillier et Loiseleur-Des-
longchamps prétendent qu'on la trouve aux environs de Paris,
dans le parc de Versailles, du côté de Saînt-Cyr : maïs MM. De-
candolle et Mérat n'admettent point cette plante au nombre
de celles qui composent la Flore Parisienne.
Les lepteranthus étoîent attribués par Linnasus à la seconde
section, intitulée Ç/ani , de ion grand genre Centaurea. M. de
Jussieu les confondoit dans son genre Jacea, Necker a proposé
de distinguer, sous le titre de lepteranthusy les espèces Un-
néennes de centaurées,, dont les squames du péricline sont
recourbées, plumeuses des deux côtés, et dont les graines
fertiles sont pourvues d'une aigrette sétacée. M. Persoon a un
sous-genre Phrygia, quisetmble, au premier aperçu, corres-
pondre au lepteranthus de Necker, mais qui est autrement dé-
fini et beaucoup moins restreint. M. Decandolie, dans son
premier Mémoire sur les Composées, publié dans le tome XVI
des Annales du Muséum d'Histoire naturelle, admet le leptc"
ranlhus de Necker , mais seulement comme sous-geure , ou
section , d*un genre nommé Cyanus,
Si Ton compare les caractères génériques du lepleranlhus^
avec ceux que nous avons attribues au Jacea (tom. XXI V,
26. 5
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pag^ 89), on reconnoîtra que ces deux groupes ne diffèrent
que (xar la structure de Tappendice des squames du péricline.
Dans le Jacea^ cet appendice est arrondi ou ovale, concave,
djécoupé sur les bords. Dans le Upteranthus , il est long , linéaire-^
subulé, arqué on dehors , et muni sur les deux c6tés de filets
distancés. Sans doute ces différences peuvent très-bien être
considérées comme se réduisant à des modifications en plus
ou en moins : mais il en est k peu prés de même de toutes
les différences qui existent entre les êtres organisés; et nous
pensons que le grand nombre des espèces doit déterminer à
admettre le Upteranthus et le jacea, comme deux genres im-
médiatement voisins et suffîsamment distincts, quoique peu
différens.
n paroît qu'il ex*iste dans le genre Lepteranthus ^ comme
dans le genre Jacea , une espèce absolument privée de la cou-
ronne neutriflore propre à presque toutes les centauriées :
cette espèce est la centaurea Jlosculosa de Willdenow, qu'il
faudroit nommer lepteranthusincoronatus. (H. Cass.)
LEPTÈRE, LepUrus. {Ichthjol,) M. Rafinesque-Schmaltz a
donné ce 00m à un genre voisin de celui des holocentres, et
reeonnoissable aux caractères suivans :
Tétê tronquée , alépidote; des dents à la mâchoire inférieure
seulement; deux pièces à V opercule; V externe épineuse j Vinteme
dentelée seulement; base des nageoires dorsale ^ anale et caudale
recouverte d'écaillés.
Le Lefti^e FéTULE , Lepterus fetuîa. Koir en dessus , blanc
en dessous ; ligne latérale courbée au milieu -, nageoire cau-
dale fourchue. Taille de six pouces.
Ce ppisson est rare et peu estimé. Il habite la mer de Sicile ,
où les pécheurs le notament fetula. (H. C.)
LEPTINELLE, Leptinella. (Bot.) [Corymbifires y Juss. =S^ri-
génésie polygamie nécessaire ^ Linn.] Ce genre de plantes, que
nousaiMïns proposé dans le Bulletin des Sciences d'août 1822
(pag. 127) , et que nous avons nommé leptinella , parce que le»
deux espèces qui le composent sont des plantes très-menues y
appartient à Tordre des synanthérées, et à notre tribu natu«
reU« des anthémidées, dans laquelle il est voisin des genres
Hippia , Cotula et Gymnostyles, Voici ses caractères.
Calathide tantôt unisexuelle, tantôt bisexuelle et discoïie:
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disque multifiore 9 régulariflore , masculiflore ; couronne pau-
cisériée,ltguliflore, iéminiflare, nullement radiante. Périclin^
hémisphérique, égal aux fleUrs; formé d'environ dix squames
à peu prés égales, hi-trisériées , appliquées , très-larges , subor-
biculaires , presque membraneuses , veinées , scarieuses sur
le bord supérieur. Clinantbe nu , a ubconoïdaL ÈUun màUi :
faux ovaire petit , oblong , inaigretté ; corolle continue au
faux ovaire , élargie de bas en haut , à quatre divif ioni grandes,
senii«ovalef, divergentes; anthères eiitre-grefféet, exsertes;
style long, simple, terminé au sommet par une troncature
orbicttlaire. Fleurs fimeUu : ovaire grand , obcompriifté , ob-
orale, inaigretté, pourvu d'une bordure sur ses deux côtés $
corolle articulée sur l'ovaire , à tube très-large , enQé , ovoUde ,
à limbe très-court, étroit, fendu sur la face intérieure et tri-
denté au sommet; stjrie loag, à deux stîgmatophores très^
courts, très-larges, divergens.
LamNEtUB sciiaiKOss; Ltptinella seariosa, H. Cass., Çull. des
Se, août 18a ^, pag. 127. Petite plante herbacée, probable-
ment dioSque* Tige couchée , cylindrique , glabre , produisant
fà et la de longues racines filiformes, et dtê touffes irrégu*
lières de feuilles rapprochées , inégales , portées par un rameau
raccourci, reiii, et accompagnées d'une hampe.Feuiileslongues
de près d^UB ponce, larges de deux ou trois lignes , oblongues-
obovales, presque glabres , ou parsemées de «quelques poils j à
partie inférieure pétioliforme , linéaire, très-élargie et raem*
branense à la base; à partie supérieure élargie de bas en haut,
pinnatifide, comme lyrée, à divisions ovales , entières , ou
quelquefois tridentées* Hampe, ou pédoncule radical, long
de sept lignes, grêle, cyliudrique, velu, pourvu près de sa
base d'une feuille bractéifornie, longue, très-étroite, linéaire,
obtuse, et terminé au sommet par une calathide subglobu-
leuse, de deux ou trois lignes de diamètre, à corolles jaunes*
Nous ne possédons qu'un seul échantillon sec de cette espèce,
et il ne porte qu'une calathide , dont les fleurs , extrêmement
petites et défigurées ou altérées par la dessiccation et la com-
pression, sont difficiles à observer. Nous avons trouvé dans
cette calathide, qui paroit être unisexuelle, vingt- deux
Heurs toutes femelles , car aucune ne nous a offert des éta-
miaes. Leur ovaire est obcomprimé , obovaie-oblong , inai*-
5, •
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gretté , parsemé de glandes , et pourvu sur ses deux c6fc^ft
d'une petite bordure linéaire , membraneuse. La corolle est
articulée sur loyàire, parsemée de glandes, à tube long, très-
large , enflé, à languette tubulifôrme, très-courte, plus étroite
que le tube et trideotée. Le péricline est glabre , hémisphé-
rique , égal aux fleurs, formé d'environ dix squames à peji près
égalas, bl-trisériées, appliquées, trés-larges» suborblculairt^ ,
membraneuses,. parsemées de glandes, munies d'une nervure
médiaire trés^rami fiée latéralement ^ et pourvues au sommet
d'une bordure scarieuse, colorée, brune, irrégulièrement et
inégalement denticulée. Le cUnanthe est subhémisphérique ,
et ne porte point de stipes, comme celui des vrais cofi//a.
LsmNELLB PiNNÉB ; LcptineUa pinnata , H. Cass. , BulL des Se. ^
août j822 , pag. 128. Très-petite plante herbacée. Tige très-
courte» pr^que dressée , couverte :de feuilles très-rappro*
etiées, alternes, longues d'environ six. lignes, larges de deux
lignes, parsemées de longs poils; pétiole long, extrêmement
élargi en sa partie inférieure qlii est .engainante, ovale ,mem'-
braneose; limbe pinné, à folioles distantes, dont la pla{>art
sont divisées profondément en trois lobes ou lanières lancéo*
lées , et dont quelques unes sont pinnatifides. Pédoncule axil*
laire, long de huit ou neuf lignes, grêle, gla]n*iu8cule, pourvu
pcès de sa base d^une petite feuille bractéiforme , subulée, et
terminé au sommet par une calathide globuleuse , de deux
ligues de diamètre, à corolles probablement jauiies.
, La calathide de Téchantillon incomplet que nous possédons
est bisexuelle et dîscoidc : son disque est composé de trente
fleurs niàlés; sa couronne est composée d'environ dix-sept
fleurs femelles, qui paroissent disposées à peu près sur deux
rangs concentriques , et qui ont la corolle anomale, ambiguë* ,
un peu articulée sur l'ovaire, très-courte, très-large, enflée ,
^ubconoïdale , à peine ou point fendue sur la face. intérieure,
à peine bi-tridentée au sommet. L'ovaire est très-grand, ob-
comprimé, obcordiforme , échancré au sommet, paroissant
muni sur chaque côté d'une bordure épaisse , peu distincte.
Le clinanthe estsubcouoïdal.Le péricline est glabriuscule, hé-
misphérique, égal aux fleurs, formé d'environ dix squames
à peu près égales, trisëriées, appliquées, très-larges , su borbi-
culaires , submcmbrancuscs , un peu coriaces, veiuées eu
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réseau , un peu scarien«es sur le boni supérieur , qui n'est
point coïoré comine dans Tespéce précédente.
Nous iguorons Torigine des deux plantes que nous venons
-^e décrire , et que nous avons trouvées parmi d'autres plantes
sèches qui nous ont été- données par M. Godefroy.
Le genre LfpiinellaHilffhre du oolula par les fleurs du disque
qui sontmàles au lieu d'être hermaphrodites, par lès fleurs de
la couronne pourvues d'une corolle manifesiJte et distincte d*e
Tovaire , par le péricline membraneux , el par le clinanthe
dépourvu de stipes. Il diffère du gj'mnosi^fe* par les fleurs de
la couronne pourvues d'une coreUe, par la forme des squames
du péricline, par le clinanthe dépourvu de firabrflles et de
-stipes, et par la structure du stylé féminin. Il di^Tère de ïhip-
-pia*par ses corolles femelles articulées sur l'ovaire , et ligûlées ,
c'est-à-dire, fendues supérieurement sur la face intétreure ,
par les squames du péricline, et par les cqrpU'es^ mâles à
quatre divisions. Cependant la leptjinella pinnatase rapproche
de i'hippia par ses caractères, mais la Ugtinelia scaviosa s'en
éloigne beaucoup. (Voyez nos articles Cotule, tom. 3^1, p. 67;
GrMNOSTYLE, tom. XX, pag. 162; Hiffie, tom. XXI, pag. 173.)
Lés hippia pedunealaris et bogolensis de M. Kunth appar-
tiennent peut-être à notre genre LepHn'ella. (H. Cas».)
LEPTIS. (Entom.) M. Fabricius a cru devoir adopter ce
Tiom , au lieu dé celui de rhagio quHl avoit d'abord employé
pour iadrquer urt genre de diptères, de la fajnîlN? de» apio*-
cères busimplibicornes, afio^ d'éviter, dit-il,- la méprise <|^e
cette dénomination pourroit occasionner entfe les rhagtes, en
latin rhagium , qui sont des coléoptères lignivorês , et les rha-
gions, en latin rhagio. Nous ne voyons pas cet inconvénient
en français,, et nous conserverons le nom de R^agion. Voyez
ce mot. (G. D.> '
LEPTOCARPE, Lèftocai^pu^ (BotJ) Genre de plantes mono-
cotylédones, a fleurs'glûmQCées, de la famille des restiacées ^
éè la dioéait triandrie dé LinnfiSu»,*<}ont le caractère essentiel'
consiste dans de» fleurs dio'#qaes ; le calice à six vâlves^; point
de coroUe; trois étamines? les aâthires simples , pelfée^ : dans
les fleurs. feuKiles , un ovaire înonosperme ; un style'; deux- on
trois stigmates; une noix cràstacée couronnée ^pâr-h^'lityle. ^
Plusieurs espèces de restio doivent rentrer dana^cé- genre ,
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établi par M. Rob. Brown , telles que le reêlio imhricatus de
Thunbergy le restio distachios de Roth , et le schœnodum tenax
de Labillardière.
Leptocarpe tenace : Leptùoarpus ttnax^ Rob. Brown, Noi^.
HcflLj 1, pag. 2S0 i Schœnodum tenax ^ Labill., Noy. HolLj 2,
tab. 229; ViRAGiNE , Encycl. Plante découverte par M. de La-
billardière , au cap Van-Diémen , dont les racines sont simples,
entourées d'une écorce fongueuse, médullaire, d'où sortent
des tiges très-simples , cylindriques , dépourvues de feuilles ,
garnies dans toute leur longueur de gaines ovales-oblongues ,
obtuses, brunes, coriaces, terminées par une pointe roide.
Les fleurs sont dioïques^ les mâles disposées en un épi termi-
;nal , simple , long de trois pouces , composé d'épillets ellip-
tiques , sortant d'une spathe concave ; chaque épillet conte-
nant six à huit fleurs fasciculées , chacune d'elles séparée par
une écaille plus longue que le calice -, les trois filamens des
étamines réunis en un seul corps , soutenant de» anthères
vacillantes, à deux loges 1 fendues à leurs deux bouts. Selon
M* Brown , cet individu mâle appartient à un autre genre qu*il
nomme Ijginia.
Les fleurs femelles sont disposées en une pani<ule terminale ,
resserrée, longue de trois ou quatre pouces; les épillets ob-
long», sessiles ou pédoncules, munit d'éeaiUes mucronées
entre chaque fleur; le calice a six folioles inégales; l'ovaire
oblong*, le style trifide, papilleux h sa partie supérieure; les
stigmates obtus. Le fruit est une noix membraneuse, conte-
nant une semence ovale»
Lepiocarps simple : L^tùcarpu$ simplex , Brown , N09, HolLj
l. c; Restio simplex^ Forst., Prodr*^ nJ" 367. Ses racines pro-
duisent plusieurs tiges simples, filiformes, très-gréles, striées ,
articulées , garnies de trois gaines , terminées au sommet par
une feuille filiforme « canalxculéet à peine longue d^un demi-
pouce. Les fleunsont disposées en épis composés de trois i cinq
grappes courtes , alternes y^doat uite terminale ;' les autres in-
férieures, distantes; les sitpérieiirces aessiles, rinfiérienre pé-
doaculée; les écailles glabres, ovales, concaves, en carène,
iicuminéesau sommet; lesdiyiaions du calice lancéolées, très-
profondes. Cett? plante croit à la Nouvelle-Zélande.
LsrTOCAfPE Aâisxé; Leptoearfut^frUfatus , Brown, Nov. HolL,
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LEP 7»
I. c. Cette plante a des tiges très-simples ; elles se iermineal
par des épis composes de grappes fasciculées, alternes ; les su«
périeures agrégées^ sous chaque écaille «existent d<rux fleurs,
rarement une seule; le calice de la fleur femelle a les trois
divisions extérieures subulées, cartilagineuses; les trois inté-
rieures plus «tourtes, mutiques, oblongues, linéaires. Cette
plante croît sur les côtes de la NouveUe-HoIlande.
LEpTOCARFfiéLÊvé; Lcptocarpus elatiotj Brown , L e. te»tîges
de cette espèce sont simples, cylindriques; elles se terminent
par des fleurs disposées en une panicule dont les raraifieatîous
sont div^isées, portant des épis fascicules, •n fête , accompa-
gnés de bractées ovales, acu minées; le calice, dans les fleurs
femelles, est profondément divisé en six découpures presque
égales, un peu pubescentes à leur contour. Dans le leplocarpus
ramosusy Brown , /. c. , la tige est rameuse; les divisions inté-
rieures du calice très-lanugineuses à leurs bords.
Leptocarpe sPATHAcâ j Lcptocarpus spalhaceu^ , Brown , Le,
Cette plante a des tiges médiocrement rameuses, un peu cylin-
driques, dépourvues de feuilles , garnies , dans leur longueur,
de gaines subulées, mucronées. Les fleurs sont disposées en
épis un peu rameux ou paniculés; les divisions du calice pro*
fondes, nues, glabres, mucronées. Le leptoearpus seariosuày
Brown , f. c. , se distingue par ses tiges simples , portant une
panicule simple, resserrée , composée d^épis en forme de cha-
tons ovales, presque imbriqués, munis d'écaillés amincies^
barbues dans leur aisselle ; les divisions intérieures du calice
lanugineuses à leurs bords. Ces plantes croissent sur les c^tes
de la Nouvelle^Hollande. ( Pois.)
LEFTOCÉPHALE, Leptocephalus. {lehthyol.) Gronow, le
premier en 17S4, a donné ce nom à un genre de poissons de
la famille des péroptères de M. Duméril , et de celle des anguil-
Jiformes de M. Cuvier.
On reconnoit les leptocéphales aux caractères génériques
suivans :
Point de catopes^ ni de nageoires pectorales et caudale; ouverture
dôi branchies située de chaque côté en partie sous la gorge; nageoires
dorsale et anale à peine visibles^ et s^ unissant à la pointe de la queue;
corps comprimé comme un ruban; tète extrêmement petite; museau
pointu.
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On diâti D gii era f4ci km en t ce genre de cel iil des Apïéaic hthes^
qui n*oot point de nageoires du tout; de ceux des Notoftères ,
desOPHisuRES, desTaicHicREt, desGvMKONOTES, des Aptéronotes^
qui ont des nageoires pectorales; de celui enfin des MoNorrÈans,
qui ont une nageoire caudale. (Voyez cesdifférens mots et Pé-
ROFXlsaES.)
On ne connoît encore qu*une espèce dans ce genre.
Le Leptocéphale MoRAisiEN ; Leptocephalus Morrisiif Gmel.
I^ageoires dorsale et anale très - longues , très -étroites, Tune
occupant presque toute la partie supérieure de Fanimal, Fautre
s'étendant de Tanus à l'extrémité de la queue. Corps demi-
transparent, à cause de son peu d^épaisseur ; yeux gros ; denta
très-petites. Taille de cinq pouces au plus.
Ce poisson, qu'on appelle vulgairement hameçon de mer^ a
été pris auprès de la côte de Holyhead, dans la Grande-Bre-
tagne , et dédié par les naturalistes au savant Anglois Morris ^
qui Ta observé avec soin.
Le LEPTOCéPHALB Spallanzanx, Leptocephalus Spallanzani de
M« Risso, est un véritable Sphagbbrancbe. (Voyez ce mot.)
Ou a encore donné ce nom de leptocéphale à une espèce de
cyprin , décrite par Paîlas. (H. C.)
LEFIOCHLOA. {Bot.) Genre de plantes monocotylé-
dones , de la famille des graminées , et de la triandrie mono^ -
gynicy établi par. Falisot de Beauvois. Il est voisin de$ genres
Chloris , Ç/nosurus , Poa eiFestuca^ dans lesquels on avoit placé
les espèces qui le composent. Ses caractères génériques sont :
Ëpillets latéraux ; balle calicinale ; 3-5 flore à deux valves
lancéolées, presque de la longueur des fleurs; chaque fleur mu-
nie d'une balle florale à deux valves , Fintérleure naviculaire ,
aiguë , la supérieure bid entée. «
Ce,genre contient quatre à cinq espèces à épillets disposés
en panicule simple , à ramifications alternes. Les plus remar-
quables sont les trois suivantes :
Leptochloa cynosuroides ^ Roem. , Sjyst. Veg.^ 2, pag. 679 ;
heptochloa filiformis ^ P. Bauv.; Chloris JiliformiSf Poir., Encycl.
Ses épillets forment un épi solitaire , distique , et contiennent
chacun trois fleurs , dont la terminale est stérile et mutique.
Les balles calicinales sont subulées. Cette petite graminée
rampante et très-jameuse , croît dans Flnde. Roemers et
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SchuUes jugent qu'on ne doit pas la confondre avec Veleusine
fli/ormis, Pen., ni lefestueajiliformisj Lamk., qui seroient
des espèces différentes contre l'opinion de Beauvois, mais que
le cjnosurus Jiliformis de Vahl et de "Willdenow est la même
plante.
Leptochloa Jiliformis f Roem.; EleusineJîliformiSj Vers.^Sjn,;
Jacq., Eclog* Gram. Fasc^ tab. 4. La panicule est très-rameuse ,
recourbée, à rameaux simples ,* filiformes , à épillets alternes,
purpurins, à deux ou trois fleurs. Cette espèce croit dans
FAmérique méridionale.
Leptochloa virgata f P. Bauv.; Cynosurus virgcUus^ Linn.; FeS'
tuca virgata, Lamk.; Eleusine vir gâta , Fers, ^ Syn,; Cliloris poœ»
formiSf Humb. et Boupl.^ iVov^. Gtn, et Sp., 1, p. i56. La pa-
nicule est rameuse, à rameaux simples. Les épillets con-
tiennent six fleurs, dont une terminale, stérile, et les infé-
rieures un peu aristées. Cette plante annuelle, haute de deux
pieds et plus, croit à la Jamaïque, à Guayaquil. (LcM.)
LEPTOCÀRPOIDES. (Bo/.) Suivant M. Bosc, ce genre a été
établi par Rob. Brown pour placer une plante de la Nouvelle
Hollande. Ce genre appartient à la dioécie et à la famille des
\oncs* Ses caractères consistent en ses fleurs femelles munies,
1* d'un calice de six valves dont les trois intérieures paléacéeà ,
très^courtes ; 2"* d'un ovaire sti^monté d'un style. Le. fruit est
une noix environnée du calice qui s' est accru. (Lem.)
LEPTOCARYA. (Bot.) Nom grec sous lequel Dloscoride
désigne le noisetier ou son fruit. (J. )
LEPTOCERAS. {Bot.) Voyei Caladénie. (Poir.)
LEPTOCRAMBE. {Bot.) Nom donné par M. Decandolle à
une section du genre Crambe^ caractérisée par l'articulation
inférieure de' la silicule, qui est alongée et cylindrique: le
crambe hispanica fait partie de cette section. ( J.)
LEPTODON. {Bot. ) Voyez Lasia. ( Lem.)
LEPTOGASTRE , Leptogaster. ( Entom. ) On a proposé ce
nom pour désigner le genre Fœne ou Gasteruption, parmi les
hyménoptères de la famille des entomotilîes. Cette dénomi-
nation , tirée des mots grecs yct^tiP , ventre , et XeTrJoc , aminci ,
étoit propre en efl'età indiquer que Tabdomen de ces insectes
est excessivement mince , alongé , étroit et comme porté à
l'extrémité d'un pétiole. Le nom de fœne, employé par Fa-
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brîcius, n*a aucun sens. Celui de gasteruption^ inventé par
M. Latreille , signifie ventre recourbé y venter resupinus. (Voyez
Fœne. )
M. Meigen a aussi employé le nom de leptogastre pour dé-
signer un genre d^insectcs diptères qui comprend en particu-
lier lesgonypes de M. LatreilJe, ou l'Asile à pattes fauves alon-
gëes de Geoffroy.. Voyez dans ce Dictionnaire les mots Go-
NYPE , tome XIX, et Asile tipuloïde, tom. III, pag. 209 , n.* S.
(CD.)
UBPTOGIUM. (Bot.) , nom d'une des sections du genre Col-
LEMA. (LbM.)
LEPTOLÈNE, Leplolana. (Bot.) Genre de plantes dicoty-
lédones, à fleurs complètes, poly pétalées , régulières, de la
famille des clénacées , de la décandrie mono^ynie de Linnseus ,
offrant pour caractère essentiel : Une enveloppe charnue, ur-
céolée; un calice à trois folioles-, cinq pétales réunis en tube
a leur base; dix étamines insérées à la base d'un tube inté-
rieur; un ovaire supérieur ; un style ; un stigmate à trois lobes,
une capsule à trois loges , réduites à une seule par avortemènt;
renfermée dans l'enveloppé extérieure et charnue.
Lèptolknb a fleurs nombreuses; Leptolana multiflora, Petit-
Thouars , Végét. des îles d'Afrique, p. 41 , tab. 1 1. Arbrisseau
de formé élégante qui s'élève à la hauteur de huit à douze pieds
sur un tronc d'un demi-pied de diamètre, surmonté d'une cime
touffue. Les rameaux sont grêles , ral»teax, garnis de feuilles
éparses, pétiolées, alternes, glabres, ovales, très - entières ,
ondulées à leur surface, terminées par une pointe mousse,
longues d'environ trois pouces; les fleurs réunies en une panî-
cule terminale et touffue , presque en corymbe f les pédoncules
trois et quatre fois bifurques ; les pédicelles uniflores ; un invo-
lucre plus court que le calice , persistant , en forme de baie
avec les fruits ; le calice â trois folioles concaves et velues; les
pétales sont lancéolés ; l'ovaire ^st velu ; le style épais , plus long
que les étamines; le stigmate en tétef k trois lobes. Le fruit est
une capsule renfermée dans l'involucre , ordinairement à une
seule loge et une semence ridée, un peu comprimée, attachée
latéralement, munie d'un périsperme corné, d'un embryon
renversé, d'une radicule cylindrique, et de cotylédons plans,
minces, cowTbés à leur sommet. (Poir.)
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LEt> 75
LEFrOMÈRE. {Crust.) Vpyea Paoro. (Df^m.)
LEPTOMÉRIE, Leptomeria (Bot^) Genre de plantes dico-
tylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des éUagnées ,
Juss., des sanUUacéès y Brow., de la tétrandrie monogynie de
Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Un calice persis-
tant, presque en roue„ à quatre ou cinq divisions; point de
corolle; quatre ou cinq étamines; un ovaire inférieur, placé
sur un disque à quatre ou cinq lobes; un stigmate à divisions
ou à deux lobes échancrés , un drupe ou uae baie couronnée
par le calice.
* Drupe en baie ; un stigmate à cinq rayons , lesJUurs en épi y à
cinq divisions; bractées caduques*
Leptomérib deLabillardière : Leptomeria Billardieri, R.Btown,
Nov^ HolLj 1, pag. 553; Thesium drupaceûm^ LabilU, iio¥,
HolUj 2, tab. 93. Arbrisseau de cinq à six pieds de haut,
dont lesbranchessont droites, cylindriques; les raoteaux striés, .
anguleux; dépourvus de feuilles que remplacent quelques
petites écailles ovales , alternes , appliquées contre les
rameaux. Les fleurs sont disposées en épis latéraux et termi*
naux, munies de petites bractées ovales, lancéolées, caduques ;
les découpures du calice ovales, épaissies au sommet; dix éta-
mines, dont cinq stériles , alternes avec les divisions du calice ;
cinq autres -opposées et fertiles; les anthères globuleuses, à
deux loges ; Tovaire ovale ; le style à peine sensible ; le stigmate
pelté, à cinq rayons. Le fruit est un drupe ovale , à une seule
loge monosperme y l'embryon fort petit, placé à la base d'un
périsperme charnu $ la radicule supérieure ; les cotylédons
très-courts.
Cette plante croit «v cap Vfta^DîémeA*
Daasie <9toi9i«r»iain<ia,Broiwn, /.e., les rameaux soataa-
guleux» pretque mus feuilles ; les fleurs eu épis ; les bradé»
lancéolées ; les divisions du calice munies d'une dent i chaque
Iiord ) les Inbcs dii diaque à deaii-adhérens. Le Uplomeria
apf^Ua^ Brown, (• e., a ses branches et sesraneanx cylin^
driques, entièrement privés de feuilles; les bractées en orale
renvesBé; Us lobes du disque totalement adhéreus.
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** Drupe en haie^ stigmate à deux lohes ohtus ; Jieurs à quatre
divisions»
/
Cette division ne renferme qu'une seule espèce , qui est le
leptomeriaacerha y Eob. Browo, /. c. Ses branches et ses rameaux
sont striés, cylindriques, ton t-â- fait privés de feuilles; les fleurs
agglomérées ou solitaires ; elles se divisent en quatre qt iion
en cinq parties; le stigmate est à deux lobes.
*♦* Drupe sec; stigmate échancré j obtus ; Jleurs à cinq
divisions.
M. Robert Brown cite, pour cette division ^ ies espèces sui-
vantrs : i •* leptomeria sorobioulata» Ses épis sont filiformes, char-
gés d'un, grand nombre de fleurs, accompagnées de bractées,
^ïaduques; les épiilets sessiles, à demi enfoncés dans les fos^
settes du rachis. 2."* Leptomeria pauciflora. Ses épis sont peu
garnis de fleurs; les branches caduques ; les épiilets sessiles ;
point enfoncée. S."* Leptomeria squarrulosd. Les bractées et les
rameaux sont roides ; les feuilles petites , étalées , en forme de
dents; les fleurs axillaires, plus longues que les feuilles^
4.^ Leptomeria axillaris. Les rameaux sont un peu lâcher;
les feuilles subulées; les fleurs pédicellées, axillaires, une
fois plus courtes que les feuilles.
Toutes ces plantes croissent sur les c6tes de la Nouvelle-
Hollande. (Poïb.)
LEPTON. {Bût.) Pline parle d'une plante de ce nom appelée
aussi libadion j parce qu'elle habite le voisinage des fontaines.
H la regarde comme une espèce de centaurée , ayant le port
de l'origan, les feuilles plus étroites et plus longues, la tige
anguleuse , les fleurs du lychnis\ la racine menue. Il ajoute
qu'on la nomme fiel de terre, à cause de sa grande amertume..
Ces diver&es indications paroissent s'appliquer à la petite c'ei^
taurée, nommée maintenant 6iythr<3Rï'. (J.)
LEPTONIAl {BoUyCest^ d&ns' \e Systema Mfcologicum de
Pries , le nom qu'il donne à la quinzième division ou tribu de
son genre Agaricus; eile rentre dans la division des gjrmnapus
de Persoon. Pries la caractérise ainsi : Stipe distinct du cba-
^)eau , floconneux intérieurement dans sa jeunesse, ensuite
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creux, égaïy fluet , assez ferme bleuissant P Chapeau charou-
membraneuxy campanule ou convexe et dilaté , sec , jamais
strié y à surface fibriilifère ou écailieuse, se creusant avec
l'âge. Chair mince, mais assez ferme; feuillets presque -obtus
en arriére, libres ou adhérens, point décurrens, inégaux,
assez larges et incarnats; couleur habituelle le bleuâtre ou le
gris.
La plupart des espèces sont petites, comme oii a voulu
Tindiquer par le nom de Uptonia {Uptos , petit , en grec ). Pries
n'en indique que neuf espèces; on les trouve à la fin de l'été;
on ne les inange pas. (Lbm.)
LEPTOPE, Leptopus. {Entam.) M. Latreille désigne, sous ce
nom , un petit genre d'hémiptères , qui comprend les saldes de
Fabricius , dont le bec est court et arqué , et dpnt les antennes
sont en soie, par conséquent de la famille des zoadelges.
VoyezSAtDB. (C. D.)
, LEPTOPHYTE, Leptophytus. {Bol.) C'est un sous-genre, que
nous avons proposé, dans le Bulletin des Sciences de janvier
1817 (pag. Il): i^ appartient à Tordre des synanthérées , à
notre tribu .naturelle djes inulées, à la section des ina<ées-gna«
phaliées, et au genre Lejrsera.
Voici ses caractères.
Calathide oblongue , cylindracée , discoïde : disque multi-
flore, régulariflojne, androgyniflore; couronne unisériée, H-
guliflore, fémiaiflore. Péricline oblong, cylindracé, supérieur
aux fleurs du disque et de la couronne ; formé de squames plu-
xisériées, imbriquées, dressées, entièrement appliquées, mem*
braneuses-scarieuses, diaphanes, à l'exception du milieu de
leur partie inférieure qui est coriace et vert .- les squames ex-
térieures ovales, très*aiguës; les intermédiaires oblongues-lan-
céolées, submucronées ; les intjérieures obiongues, aiguêfs, un
peu colorées vers le sommet. Clinanthe plan, pourvu d'une
seule rangée circulaire de paléoies situées entre le disque et
la couronne, courtes, larges, dentées, concaves en dehors,
chaque paléole accompagnant intérieurement la base d'une
fleur femelle. Fleurs du disque : Ovaire pédicellulé, long, grêle,
cylindrique, hispi de; aigrette composée de cinq squiimellules
longuAfs, égales, filiformes, barbeliulées inférieurement, bar-
bées supérieurement , et 'de plusieui^ squamellules très-
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courtes, inégales, ipréguUères, paUilbraies-lâininéeSy linéaires,
alternant avec les autres; corolle à tube long, hispide, à limbe
court, quinquédenté; filet des étamines' jaune ; article anthéri*
fére blanc, très-long, filiforme ; tube anthéral pourvu d'appen*
dicesapicilairea larges, très-obtus , arrondis ou presque tron-
qués au sommet , et d'appendices basilaires très-peu mani-
festes ; style d'inulée-gnaphaliée. Fleurs de la couronne : Ovaire
pareil à ceux du disque; aigrette très-courte, composée de
squamellules unisériées^ inégales, laminées, linéaires, souvent
entre-greffées k la base ; corolle très-peu plus longue que
celles du disque, à tube très -long, hispide, à languette
entière ou bidentée au sommet, longue au plus comme la
moitié du tube , ordinairement dressée et cachée par le pé-
ricline.
i.BPTOPBYTB FAUssB-LKYSàsB : Leptophjiùs Uyê^oideê^ H. Cat«.;
Gnaphalium leyseroides^ Desf., Flor, AtUuU^ Plante herbacée,
annuelle» basse, à tige grêle, roide , cylindrique» pubescente »
très- rameuse dès la base, à rameaux très- divergent, étalés
horisontalemeat» garnis de poib capilét; feuillti Irèt-irrégu*
lièrement et diverteoient disposées , aitemet » opposées »
verlicillées ou fasciculées, sessiles , semi-amplexieattles »
longues de cinq à dix lignes» très^étroites ^ linéaires- lubu-
lées» épaisses, un peu charnues» vertes, très-pen laineuses
en deitous» garnies de poils capités sur les bords et
la face supérieure; calathides longues de quatre lignes ,
étroites » solitaires au sommet de pédoncules terminaux et
latéraux, longs d'environ un pouce et demi, nus, très-gréles,
très-roides, très*glabres et lisses, rougeàtres ou bruns, crini-
formesi péricline glabre et lisse, roussàtre vers le sommet;
corolles jaunes; celles de la couronne au nombre de quinze
environ, dont souvent quelques unes ont la languette dégagée
du péricline et arquée en dehors. Nous avons fait cette des-
cription spécifique et celle des caractères génériques, sur des
individus vivans , cultivés au Jardin du Roi , où ils fleurissent
en iuin« M. Oesfontaines a découvert cette plante dans le
royaume de Tunis.
Il est bien évident que le gnaphaUum leyseroides de M. Des-
Containes ne peut pas rester dans le genre gnaphalium^ et qu'il
doit ùlre transféré dans le genre Leysera^ (Voyez notre article
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Leys£be.) Mais on peut douter s'il y a lieu de considérer cette
plante comme formant un sous-genre particulier dans le genre
Leysera^ ainsi que nous le proposons. li nous semble que cette
distinction sous-générique est fondée sur des différences suffi-
santes : car la calathide est radiée chez les vrais leysera^ dis-
coïde chez le leptophytus; le péricline des vrais ley^era est cam-
paniforme , et ses squames sont surmontées d'un appendice
inappliqué, arrondi au sommet, tandis que le péricline du
leptophytus estoblong, cylindracé, et formé de squames dres-
sées, entièrement appliquées, non appendiculées, trés-aiguês
au sommet. Ajoutons que la tige des vrais /^^'Sfra est ligneuse ,
et que celle du leptophytus est herbacée. Les botanistes qui ne
jugeront pas ces différences suffisantes pour autoriser une
distinction sous-générique, devront nommer la plainte dont
il 8*agit leysera discoidea. Cette même dénomination sera
encore admise par ceux qui, en adoptant notre sous-genre lep^
tophytus, soutiendroient l'usage très-abusif de joindre le nom
spécifique à celui du genre principal^ au lieu de le joindre
au nom du genre secondaire , suivant Tordre naturel des
idées.
Il faut bien se garder de prendre pour des squamelleslei
appendices qui se trouvent sur le clinanthe du leptophytus , et
que nous nommons paléoles. Une squamelle est une véritable
bractée, qui accompagne extérieurement une fleur, et donf
par conséquent la concavité est en dedans ; une paléole n'est
qu'une alvéole dimidiée, qui accompagne intérieurement une
fleur, et dont par conséquent la concavité est en dehors*
(Voyez tome X, pages 146 et 147.)
Le nom de leptophytus est composé de deux mots grecs , qui
signifient menue plante. (H. Cass.)
LEFXOPODE, Leptopoda. (Bot.) Ce genre de plantes , établi ,
en 1818, par M. Nuttal, dans ses Gênera of north American
Plants^ appartient à Tordre des synanthérées, à la tribu natu-
relle des hélianthées, et à notre section des hélianthées-hélé-
niées. Voici ses caractères, que nous n^avons point observés,
mais que nous empruntons à Tauteur.
Calathide radiée: disque multiflore, régulari flore , andro*
gyniflore-, couronne unisériée, multiflore, ligulîflore, neutri-
flore. Péricline court, formé desquames unisériées, foliacées.
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aiguës. Clinanthe hémisphérique , nu. Fleurs du disque :
Ovaire cylindracé, glabre ; nigrette composée de huit à dix
squamellules paléiformes, oblongues, obtuses, un peu décou*
pées ; corolle à tube petit y à limbe garni de glandes visqueuses ,
et II quatre ou cinq dents ; stigmatophores obtus. Fleurs de la
couronne .- corolle à languette semi-trîfide , élargie vers le
sommet.
M. Nuttal n'attribue qu'uneseule espèce & ce genre»
Leftopode FADX-HÉLl^NiON : Leptopoda heUnioides; Leplopoda
Jieleniumj Nutt», the Gen. of norlh Am. P/., vol. 2; Galardia
Jimhriata? Mich. , FI. hor, Am. C'est une plante herbacée, très-
glabre sur toutes ses parties , h racine vivace : sa. tige est
simple, haute d'environ trois pieds, grêle, striée, garnie de
feuilles peu nombreuses sur ses deux tiers inférieurs, nue et
pédonquliforme en son tiers supérieur, un peu épaissie au
sommet; les feuilles sont alternes, décurrentes ; les inférieures
longues de six à huit pouces, larges de trois à quatre lignes,
linéaires-lancéolées, étrécies vers la base, entières sur les
bords, parsemées d'une multitude de petits points; les feuilles
supérieures sessiles, linéaires, longues de deux pouces: la ca-
lathîde, composée de fleurs jaunes, e%t unique et solitaire au
sommet de la partie supérieure pédonculiforme de la tige; les
languettes de la couronne sont au moins au nombre de vingt.
Cette plante, que nous n'avons point vue, et que nous dé-
crivons diaprés M. Nuttal, habite les terrains marécageux et
découverts de la Caroline et de la Géorgie; sts feuilles ont un
goût un peu douceâtre.
L'auteur du genre Leptopoda remarque que ce genre est
intermédiaire entre VheUnium et le gàillardia^ et qu'il u sur-
tout beaucoup d'affinité avec Vhelenium, Ce botaniste pro-
pose de former, sous le titre de galardiœy un petit' groupe
naturel composé des cinq genres Helenium^ Leptopoda ^ Acti-
nellaj Gaillardia y Balduiiia, Ce groupe, qui nous paroît beau-
coup trop restreint dans ses caractères et dans sa composition ,
fuît partie de notre section des hélianthées-héléniées, dont
les limites sont bien plus étendues. ( Voyez nos articles
Galardies, tom. XVIII , pag. 48, et HéLéméEs, tom. XX.
pag.346.)
Si l'on compare les caractères génériques du leptopoda ayec
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ceui d€ Vheleniunij que nous avons dëcrifs tom. XX, pâg.546,
on reronnoîtra que ces deux genres sont immédiatement voi-
sins, etqu'iis ne diffèrent que parla couronne, fémîniflore chez
Vheleniam , neutridore chez le lepèopoda^ et par le pérîeline,
double chez Vheleniumy simple chez le leptopoda. Les caractères
génériques du leplopoda différent de ceux du gaitlardiay que
nous avons décrits tome XVIII , page 17, par le péricline im-
briqué chez le gaillardia^ unisérié chez le ieptopoda, par le
clinanthe fimbrillifére chez le gaillardia^ nu chez le lepto^
poda^ par les stigmatophores appendiculés chez le gaitlardiaj
inappendîculés chez le leplopoda j par les squamelliiles de
Taigrette surmontées chez le gaillardia d'une longue arête
qui paroît ne point exister chez le leptopoda.
Le genre Balduina de M. Nùttal est ttès-remarquable par
son clinanthe analogue à celui de plusieurs arctotidées; ce
clinanthe est hémisphérique, corné, et creusé de cellules pro-
fondes dans lesquelles les fruits sont totalement enchâssés.
Mais, du reste , les haîduina ne diffèrent presque point des gail'
/ardia par leurs caractères génériques; et nous considérons
leur clinanthe comme étant garni de fimbrilles analogues à
celles des gaillardia , mais entièrement entre-greffées , et for-
mant ainsi les cloisons d*où résultent les alvéoles ou cellules
engainant les fruits. Une baldMina n'est donc à nos yeux
qu'une gaillardia dont les fimbrilles du clinanthe sont entre-
greffées.
En général , le clinanthe alvéolé n'a point d'affinité avec
le clinanthe squamellifère, mais il en a beaucoup avec le cli-
nanthe fîmbrillifére , et les cloisons des alvéoles doivent être
considérées comme des assemblages de fimbrilles entre-
greffées, à moins qu'on ne préfère considérer les fimbrilles
comme résultant de la division des ' cloisons en lanières.
(H.Cass.)
LEPTOPODE, Lcp^opodi/s. (IchthjoL) M. Cuvier a fait, sous
ce nom , un genre de poissons avec une espèce qui avoit été
rapportée, par M. Risso, aux oligopodcs. Ce genre, qui doit
appartenir à la famille des auchénoptères de M. Duméril, est
placé, par M. Cuvier, entre les çoryphènes etlescentrolophes,
et se reconnoît aux caractères suivans :
Catopes jugulaires et formés d'un seul rayon; des proéminences
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»» LEP
sensibles au àoigt en avant de ta nageoire dotsale qui , aîtisi que
V anale ^ s^unit à la caudale y qu^ane pointe termine»
Ce genre ne contient encore qu'une espèce; c'est le
Lbptofods NOiaj Leptopodus niger* — OUgopodus ater , Rîsso.
Museau arrondi; bouche ample^ mâchoire inférieure un peu
plus longue que la supérieure, et garnie 9 comme elle, d^une
rangée de dents fortes et aiguës; quatre grosses dents au palais-,
langue blaache et libre 1 yenx petits, noirâtres, à iris doré $
narines arrondies ; écailles petites et fort adhérentes à la peau ;
ligne latérale double $ Nageoires c<Hnme cartilagineuses ; rayon
unique de chaque catope sojrcux, court et délié. Teinte géné-
rale d'un noir d'jébène avec des reflets d'un rouge violet. Taille
de cinq à six pouces.
Ce poisson a été découvert dans le golfe du Saint-Hospice ^
près de Nice, par M. Risso. Foible et timide, il paroît relégué
toute l'année dans les antres profonds, et ne s'approche jamais
àes rivages. Vers le mois d'aoât, la femelle dépose sous les
rochers, des œufs d'un bleu foncé, liés par un réseau blanc*
Sa chair est molle et d'une saveur fade. (H. C*)
LEPTOPORA. {Bot.) Rafinesque-Schmaltz, auteur de ce
genre, y ramène les bolets qui ont leurs pores en dessus, et
dont la substance est d'une nature particulière , différente de
celle des bolefs sessiles. Il cite plusieurs nouvelles espèces de
ce nouveau genre peu caractérisé : ce sont ses leptora nivta,
stercoraria et dijf'ormis qu'il a observés en dififérens lieux de
l'Amérique boréale. ( Lem. )
LEPTOPSEPHOS. ( ftfm.) C'est l'épithète qu'on donnoît à la
roche polissable comme du marbre, qu'on nonimoit porp^^-
ritcs , à cause des points ou taches blanches , qu'on y remar-
quoit. C'est ainsi qu'on peut rendre cette phrase de Pline ,
liv. 36, chap. 7 : Kuhet porphjrrites in eâdem Mgypto ; ex eo
candidis intetvenîentihus punctis leptopsephos vocatur» Et c'est
cette version qu'a adoptée M. Foinsinet de Si vrydanssa traduc-
tion de Pline. Par cette manière de rendre ce passage, il n'y
a plus de difficulté pour savoir quelle difiTéi'ence il potivoit y
avoir entre le pot^ph^rites et le leptopsephos. Ce n'étoit qu'un
synonyme grec de cette roche. Le leueopsephos et le leueoslicos
sont, suivant Delaunay, qui s'appuie de l'aut<^rité de Sau-
mai&e, des variantes du mot leptopsephos. Tous mo!s qitî in-
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cliquent les taches ou points blancs dffséininés dans le fond
purpurin de cette roche. ( B.)
LEPTORAMPHES. (OrrUth.) Dénomination grecque des
téouirostres, employée par M. Duméril, Zool. analyt., p, 47,
pour désigner les passereaux à bec long, étroit, sans échan-
crure et souvent flexible. ( Ch. D.)
LEPTORIMA. {Bot. ) C'est dans famille de» algues que Rafi-
nesque-Sdunalts plate ce genre voisin de «m phyèHiSy voici
ses caractères: Corps parasite plan, irrégulier, coriace ^ crus-
tacé on friable, poreux en dessus. Il en signale trois espicet
qui vivent dans la mer , sur les feuilles de tosUreê et sur d'autres
corps étrangers; elles s'appliquent exactement par leur face
inférieure.
Le leptorima undulaia est rose , lobé , ondulé , à pores rouges y
trés-petîts et égaux.
Le leptcrima ni^^a est blanc, lisse, à pores petits et iné<»
gaux. C'est le plus commun sur les plantes marines.
Le Uptorima ocuiata est rougeàtre, tisse, à bords con*
vexes, et sans pores; garni au milieu de grands pores inégaux»
dont plusieurs, plus grands, sont entourés par un cercle
blanc.
Ces espèces ont été observées sur les cÂtes de Sicile; elles
demandent à être examinées de nouveau avant de décider
si elles appartiennent au régne végétaL (Lek.)
LEPTORKIS. {Bot.) Ce genre de plantes orchidées , éUbli
par M. Aubert du Petit -Thouars , ne diffère pas essen-
tiellement du malaxis , avec lequel il c^t maintenant réuni.
(Lem.)
LEFTGRHUS {Bol.)j nom donné par M. Decandolle à une
des huit sections de son genre Heliophila. (J.)
LEPTOSOMES. {Icktkyol.) M. Duméril a établi, sous ce
nom, dans Tordre des poissons holobranches-thoraciques,
une famille qui correspond aux genres Chétodon et Zée
des auteurs. Les poissons qui la composent ont les branchies
complètes, les catopes situées sous les nageoires pectorales;
le corps trés-mince et presque aussi haut que long ; les yeux
latéraux.
Le tableau sniTant donnera une idée des caractères des
genres qu'elle doit renfermer.
C.
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LEP
Dents
n a w >► ij ;iJ >► >- J t
• f c î" 5» a *
5 « r w
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LEP 85
Voyes ces diffërens noms de genres etTaoBAciQUEs, (tt. C.)
LEPTOSOMUS. (Ornith.) M. Vieillot, en faisant un genre
du coucou de Madagascar, appelé voaroudrioii ^ lui a appliqué
ce nom, que Mw Dumérit àvoit déjà employé pour désigner
une famille nombreuse de poissons. (Ch* D.) '
LEPTOSPERME, Leplo$permtim.{BotJ) Genre déplantes di-
cotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , régulières , de
la famille desmyrtées^j de Vicosandrit monegjrnie^ dontle'Carad^
tère essentiel consiste : Dan» un calice à cinq dents ; cinq
pétales; des étamin es nombreuses, libres, attachées au caKce ;
un ovaire à demi inférieur ; un style ; vtne capsule ombilîcptée ,
à trois, quatre ou cinq loges contenant des semences nom-
breuses*
Ce genre comprend des arbres ou arbrisseaux très-voisins
desmè^/ei/caetdesme/rosûieroj, d'un port élégant, d*ùn aspect
très-agréable; lorsqu'ils sont en fleurs. Tous exhalent , pendant
les chaleurs, ou lorsqu'on les froisse entre les dœgts, une
odeur aromatique. Leurs feuilles sont simples, persistantes,
nombreuses, opposées ou alternes ; les flpurs communéittent
latérales et presque sessiles. Ils sont presque tous originaires dé
la Nouvelle-Hollande. On en cultive un assez grand nombre
d'espèces dans les jardins ; ils réussissent bten dans du terreau de
bruyère mélangé avec de la terre fîr anche. Leurs fleurs s'épa-
nouissent au printemps et en été. Quoique ces plantes craignent
peu le froid, elles exigent d^en être abriîées pendant l'hiver.
On les renferme alors dans une serre d'orangerie ; l'hu-
midité, un air stagnant, trop concentré, leur sont funestes.
On les multiplie de graines qui ne sont bien mûres qu'après
être restées environ dix-huit mois sur l'arbre. Comme elles
sont très-fines , on les répand à la surface du terreau , et on
les y en terre par un simple arroaement. On les multiplie encore
par marcottes qui prennent toujours racine dans Tannée, ou
part boutures placées dans des pots sous châssis et sur couche.
L'automne est la saisonla plus favorable pour leur réussite.
Leptosperme a balais : Lepto^permum scoparium^ Forst., Gen, ,
tab. 36$ Cook, la'rt., 2 , pag. 100 •^leon,; Andr. , Bot% Repos, ^
tab. 6ad ; Melàleuea scoparia, Linn. 5i/pp. , 343. Arbfisseau
très-rameux, de trois à quatre pieds de haut. Les feuilles sont
petites, alternes, presque semblables à celles du myrte, planes ,.
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ovalai-oblmifveiy a^&y IcMigncs au aoiiu de froîi lignes,
paneméet de |>oints résineux à leur face inféiienre : les fleurs
blanches, terminales, solitaires et sessiJes; les élasines nom-
l^reuses , à peine plus longues que les pétales. JLa capsule est hé-
misphérique , à ciuq loges. Cette plante croit à la Nouvelle-
Zélande. On la cultive au Jardin du Roi. On soupçonne que le
UfUnpormvm squarnsHm^ GmrL » et Lamk., IIL geiu , tab. ^aS y
fig* 2 f est une variété de respéce précédente.
Les feuilles de cette plante t ainsi que eefles dn Upiûtpermuim
Aea , se prennent en infusion comme le thé. Le capitaine Cook ,
dans son vojage à la Nouvelle-Zélande , fit prendre à son équi-
page les jeunes leuilles et les sommités fleuries de cet arbris-
seau en infusion théiforme : cette boisson , qui est aromatique
ayec un peu d'amertume, et d'une odeur agréable, lut trés-
utîie pour rétablir la santé et les forées de ceux qui étoient
attaqués du scorbut : il les employa également en guise de
houblon , à la fabrication de la Ûcre, et s'en trouva très-bien»
Leptospesme tbs : LcpCojy€nn«R ftea, Willd., 6pec., 4,
pag. 949: Poîr.« EocycL, SmfpL; M^4Ue9ca, Ihea, WendL et
Schrad., Sert. Hnim., pag. 34, tab. 14. Cet aibrissenn a des
vameaux grêles, élancés, glabres, cendrés, souvent renyeiBés,
garnis de feuilles nombreuses, sessiles, épames, très-rappro-
chées, linéaircs-lancéolées, un peu rétrécies à leur base, gla-
bres, entières, longues d'un demi^-pouce, un peu mueronées
nu sommet. Les fleurs sont solitaires, latérales, à peine pé-
donculées; les calices Cabres, i cinq dents membraneuses et
colorées. CeUe plante croît à la Nonv^le-Hollande. On la cul-
tive au Jardin du Aoi : elle jouit des mêmes propriétés que In
précédente.
LEFiosPEaiis LAUuanscx : L^o$permu$m Itaùgermm^ SmTtb ,
Trans. Lmn., 3 , pag. a63 ; hupi&fpermum Innerve, White ,
liU.^ p^. 229, leom. Ses nuacaux sont «ombreux, cyUndri-
ques, divisés en beaucoup d'autres plus courts, un peu rois-
geitrcs, glabres ou légèrement pubescens, garnis de feuillca
presque scsnles, petites, ovales, un peu lancéolées, ^esque
glabres en dessus, velues et cendrées en dessous, quelquefois
entièrement glabres. Les fleurssontseMilei,solitaires,axillairet>
Les Cruitssontdescapsulcsglobuleuses, de la grosseur d'un pois,
environnées parle calice qui est chargé d'us dnvct laineux
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très-abooctant et à divisions assez grandes, presque folia-
cées; riittérieur des capsules esta cinq loge» contenant de»
semences très-petitea, roussàtres, entourées d^un rebord épais«
Cette plante, originaire de ki Nouvelle-Hollande, est cultivée:
au Jardin du Roi, ainsi que le leplospermum puhtscens , Willd« ,
qui en est trés-rap proche, qui en dilTère par ses feuilles lan^
eéolées , oblongues , pileuses, un peu obliques, réflçckîes à leur
sommet.
LEvrosTEEME A FEUILLES DE GKSJÊYBiEa : Lfféoipermusfk j^Tiiperi-
num y Vent. , HorL Malm^ , tab» 89 ; Cavan. , Icok». rar,^^ % ,
tab. 55i , fig, a; Melaleuoa tenuifoUa^ WendL, Mi,^ So. Cette
espèce a des tiges droites, rameuses; ses rameaux sont un peu
anguleux, soyeux et blanchâtres ; ses feuilles éparses, sessiles,.
trè^-étroites, linéaire»-lancé(^ées , piquantes à leur sommc^,
parsemées en dessous de quelques poils , longues d^un demi-
pouce et plus; les fleurs sont sessilea, solitaires, d'ù» blanc de
lait, entouré!» de bractées ovales, pubeseéntes, membraneuses;
les pétales arrondis , deux fois plus longs que le calice glabre,
blanchâtre, à divisîonsarrondies.Ilya trente étaminesoppo$jé^
quatre à quatre aux divisions du calice , et deux à deux àc^f
de la corolle. La capsule est d'un brun cendré, k cinq loges* C
plante croît à la J^ouvelle«Hollaade ; on la cultive au Jardin
du Roi. Le leptospermam arachnoideum , Smitb; Lamlt», lii. gtfn^
tab. 4'i3 9 fig. 3 ; G»rt., de Fruci^^ tab. 36, s ^distingue de
Fespèce précédente par sea feuilles en lAéne , très piquantes ,
par ses rameaux hérissés , par les calices velus ainsi que leurs
divisions.
LEFTOSPEiiMB A TROIS LOGES; l^iospcmum IriloQulare^ Vent«,
HorU Malm. , 2 , tab. 88. Cette plante , malgré ses rapport» avef
le leptospermum arotthnoiieum , s'en distingue par ses é&mines
au nombre de quinze, par ses capsules à trois loges^ Ses tiges
sont hautes de trois pieds ; ses rameaux velus ^ de couleur pur-
purine; ses feuilles seniblables. à celles du genévrier, rou-
geàtres à leur sommet, bordéesde cib rares ;.le calice estsoyeux,
de couleur purpurine; les pétales sont d'un blanc de lait, ar-
rondis ; la capsule est globuleuse , velue , de couleur cendrée«
Cette plante croit à la Nouvelle * Hollande : on la cultive au
Jardin du Roi.
LfiPTOSFEaME sovBUX ; Leplosperpftttm sericeum^ JLibill., Nof^à
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«8 LEP
HolL , 2 , tab. 147. Arbrisseau d« cinq à six pieds, dont les ra-
meaux sont soyeux; les feuilles très^peupétiolées, ovales, pi-
leuses, un peu mucronées , parsemées de points glanduleux ; les
ileurs solitaire&, axîllaires, terminale», à peine pédonculées;
le calice turbiné et soyeux , à divisions un peu aiguëti , per-
sistantes; les pétales orbiculaires , un peu mucronées, soyeux
en dehors à leur base; les étamines nombreuses; les anthères
globuleuses, à deux loges. L'ovaire est soyeux et globuleux.;
la capsule à cinq loges, à semences oblongues, comprimées,
anguleuses. Cette plante croît au cap Van-Diémen.
Leptosperme bordé; Leptospermum marginatum , Labill. , Nov.
HolL y 2, tab. 148. Cet arbrisseau a^éiéreàla hauteur de cinq à
six pieds. Ses rameaux sont cylindriques et pileux ^ ses feuilles à
peine pétiolées, un peu alongées, en ovale renvevsé, longues
de six à huit lignes, à trois ou cinq nervures , un peu pileuses ,
bordées de poils blancs. Les fleurs sont agglomérées le long:dea
rameaux, sessiles, munies chacune de trois à cinq bractées en
écaillés, ciliées^ d'un calice tomenteux, à découpures aiguës;
de pétales presque orbiculaires ; de dix étamines ; d'un ovaire to-
menteux. Les cap8ules.sontturbinées, à trois loges, réunies en
une tête globuleuse ; contenant quelques semences angu-
leuses. Cette plante croît à la terre Van-Leuwin, dans la
Nouvelle-Hollande.
LEfTOSFERME ÉTOité . Leptosptrmttm stelkUum , Cavan. , leon.
rar. , 4 , tab. 33o , fig. 1 . Cette espèce a des tiges très-rameuses ,
hautes de sept à huit pieds, très-glabres ; les feuilles petites ,
sessiles, glabres, ovales, alongées, aiguës, à trois nervures^
ponctuées en dessous. Les fleurs sont solitaires, axillaires; à
pédoncules très-courts; h calice glabre , campanule, à cinq
découpures ovales, persistantes ; à corolle jaune et pétales arron-
dis; vingt étamines et plus. Les capsules à cinq loges, s'ou-
vrant au sommet, offrent alors une étoile à cinq rayons.Cettc
plante croît au port Jackson. .
Leptosperme A grandes vbvillbs z Lepiospermum grandifoUum ,
Smith, Trans» Unn,^ 5, pag. 299.; Botan» Magaz»y tab. 1810.
Arbrisseau remarquable par ses feuilles grandes et larges , lan-
céolées, entières, un peu rudes à leurs bords, épaisses-, ponc-
tuées, mucronées au sommet, paies en dessus, puhescentes
à leur face inférieure, marquées de cinq nervures. Les fleurs
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LEP ô9
son tsessiles, solitaires, terminales, accompagnées de quelques
petites folioles; leur calice est velu, à dents -membraneuses,
colorées; Tovaîre à cinq loges. Cette plante croît à la Nou-
velle-Hollande.
Leptosfbrme a feuili,es foreuses ; Leptospermum porophyllum ,
Cavan., Icon. rar.j 4, tab. 53o, fig. 2. Ses tiges sont hautes
de six pieds et plus ; ses rameaux garnis de feuilles presque
sessiles, ovales, alongéês, obtuses, rétrécies à leur base, lon-
gues d'un demi-pouce, larges d'une ligne, glabres, couvertes
en dessous de points noirâtres. Les fleurs sont solitaires, ter-
minales, presque sesiles ; le limbe du calice est caduc; la capsule
globuleuse, comprimée au sommet, à cinq valves rudes en
dehors; lessemencessontroussàtres, linéaires, semblal^lesà de
petites paillettes. Cette plante croit au port Jackson.
Leptosperme A FLEURS NOMBREUSES ; Leptospcrmum multijlorumy
Cavan. , Icon. rar. , 4 , tab. 33 1 , fig. 1 . Arbrisseau de sept à huit
pieds; ses rameaux sont ascendans ; ses feuilles nombreuses,
sessiles, ovales, linéaires, oblonguesj un peu concaves, aiguës,
inucronées, rétrécies à leur base, longues d'un demi-pouce.
Les fleurs sont nombreuses, solitaires^ axillaires, presque ses-
siles; les divisions du calice caduques; le style est court; le
stigmate globuleux; la capsule globuleuse, à cinq loges, à cinq
valves. Cette plante croit au port Jackson. (Poir.)
LEPTOSTACHYA. {Bot.) Mittchell, et après lui Adanson,
nommoient ainsi le phryma^ genre de plante labiée; (J.)
LEPTOSTOMUM, Leptostome et Porte ^ Poil. (Bot.) Genre
de la famille des mousses, établi par Robert Brown sur des
plantes qui croissent à Nouvelle-Hollande ou dan$ les îles
au-delà de PAmérique méridionale. Il est caractérisé par sa
capsule oblongue, lisse, à opercule hémisphérique, obtus;
par son péristome simple, membraneux, annulaire, plane,
entier, prenant naissance de la membrane interne de la cap-
sule. La capsule est amincie à sa base en une sorte d'apophyse
cono'îde; sa coiffe est glabre, lisse et caduque.
Ce genre 9 remarquable et naturel, est voisin des g^mnos-
lomum; il établit le passage des mousses sans péristome aux
mousses qui en sont pourvues. Robert Brown en fait con-
noître quatre espèces auxquelles on en a ajouté une cinquième;
elles ont le port des hryum et des gfmno$lQmum , croissent en
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touffes ou gazons serrés, à ferre ou sur \e% rochers; leurs tige»
sont rameuses , les feuilles pilifôres , et les capsules pédw
eellées.
§. I. Feailles terminées par un poil simple,
!• Lfftostomum ivcLivÈ: Leptostomum inclinansj R. Brown^
AcLSoc.Unn.Lond,, io,pag. 32o, pi. a3, fîg-2; Pal. Beauv.,^
Mem. Soc. Linn, Par. , 1 82 1 , pi. 2 , fig. 5. Feuilles ovales
oblongues, obtuses, terminées par un poil simple ; capsule
inclinée, ovale, oblongue. Ce^tte mousse, d'un beau vert, a
deux ou trois pouces; elle croît sur les roches et les pierres, à
la partie orientale, et près du sommet de la montagne de la
Table , à 3ooo — 3 600 pieds de hauteur , dans l'île de Van-
Diémen.
2. Lbptostomum droit , Leptostomum erectum\ R. Brown , U c.
Feuilles oblongues, paraboliques, obtuses, à poU simple r
capsules droites et oblongues: cette mousse est demême gran-
deur que la précédente. Elle a été trouvée sur les rochers,
au bord des rivières de Hawkesbury et de Grose, situées
dans la partie orientale et montagneuse de la Nouvelle-
Hollande.
§. IL Feuilles terminéeêpar des poils rameux^
Leptostomum a gros fruit, Leptostomum màcrocarpon j Bach,
delà Pilaye, mJourn.Bo^ idi4,pag. i43;Bridel,Afi/5e.,Suppl.
4, pag. 2 5. Feuilles ovales, lancéolées, concaves, roulées en
leurs bords, terminées par un poil rameux; capsule grosse,
droite, ovale, à opercule obtus: cette mousse n'a guère plus
d'un pouce de hauteur; elle croît dans les Terres Austral es.
C'est le hryummacroearpon, d'Hcdwig, Musc. Frond., 3 , tab. 10,
sur la nature duquel il avoit conservé des doutes. Mais, sur les
nouvelles observations de R. Brown , MM. Bachelot de îa Fî«
laye et Bridel ne balancent point à placer cette plante avec
les leptostomum. P. Beauvois l'avoit placée dans son genre Or-
thopyxis, mais depuis il a adopté le genre Leptostomum. Voyez
Mém. Soc. Linn, Paris. 1 02 1 . ( Lem. )
LEPTOSTROMA. (Bot.) Ce genre, établi par Pries, ne dif-
fère de Vhysterium qu'en ce que le coniceptacle est sans ouver-
ture, et ne contient point de liquide gélatineux. Pries décrit
les espèces suivantes :
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LEP 91
LepUsiroaui ^harmde$y qui form.e «ur k$ iiget du f>erfeuil
biil[»«ux, d€ê Uich«« orbîeiiLaîres, miBces, dilatées, un peu
bonbées et lÎMes; oestacàtes ont une ligue et demie au pluAde
^smèUMS» Il a du rwp^oH avee un spkœria.
Leptoâiroma hjrûUriMes , qui croît «tr les tiges d'euphorbe et
de fNlr^iine. Il reisenble à des taches oblongues, noires, ra-
nables, à disque un peu charnu et stii^; il a de Tanalogie avec
les hjsteriunu
Lepiostroma xyiomcâdes^ qui est arrondi, Tariable, noir, à
disque eemne chagriné. Il croît sur les tiges du scirpe des
étangs (sdrpus lajcusbris)'^ il ressemble à un xyloma,
LeptosiroMiafilieinftm^ en taches aioagées, difformes, à disque
mince, un peu lisse* Il croit sur la tige de Vcêmunda repolis j
Fane de aospius heUes fougères.
L^iûsiroma sorijptum^ il e%t en taches aiongées, linéaires,
flexu«uses ou arrondies , très^miaces , à disque ridé. Il croit
sur les branches mortes de réoable k feuilks de frêne ( aoer
negundo)» Cette espèce est très-douteuse, même comme vé^
getal.
Pries pense qfiie le lepta^&ma d'Ëhrenberg n'est pas le sien ,
et même que les plantes qu'il décrit comme espèces de («p-
tostroma^ ne sont pas des végétaux; il propose néanmoins de
nomoier ce genre Ectostroma, Le même botaniste rcconnoit
son genre Leptostroma dans le schizoderma d'Ëhrenberg , que
cet auteurnefait dlΎrer dux;^/oma que par les conceptacles
distincts; effectivement, Ehrenberg décrit comme exemple
le Uptostroma JUicinumj Frics, qu'il a observé sur la fougère
femelle (athyrium jiUx fœmina) , et une autre espèce sahizo^
derma scirpinum, ( Voyez Ehrenfo. SyU^. MyooL , pag. 1 5 et -jj» )
Ce genre rentre dans la famille des hypoxylés; Nées le place
tout près de Vhypoderma de DecandoUe, et après le xyloma^
Selon lui , il comprend les espèces de xyloma qui croissent sur
les végétaux morts. Nées compare le cryptûsporium de Kunze k
^nUpioUroma, dont les sporidies ou conceptacles sont alongéa
et séparés.
L'eeloslroma seroit caractérisé, suivant Fries (Nm'i^. ^^-)t:
par ses conceptacles contigus. (Lem.)
LEPTQTHRIQN (Bot.)^ de Kunth. Voyez Isochile. (Lem^)
LEPTUSLERIA. {BoU) Genre de la fa mi lie des lichens, établi
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9^ LEP
pur Rafinesque-Schmaltz, et dont les caractères nous sont in-
connus. Il paroi t comprendre les espèces crustacées. { Lem. )
LËPTURE, Lepturus, {Bot.) Genre de plantes monocotylé-
dones, à fleurs glumaoées, de la famille des graminées^ de la
Iriandrie àigynie de Linnasus , offrant pour caractère essentiel :
Un calice à uneseu^ie valve, contenant une ou deux fleurs; le
rudiment d'une troisième fleur pédiceli^ ; deux valves corol-
laires mutiques ; trois étamines ; deux styles.
Ce genre ^ peu- distinct du rottbollia , en diffère par une fleur
stérile pédicellée , réunie à une ou deux fleurs hermaphrodites*
Les fleurs sont disposées en un épi simple , cylindrique; le ra-
chis articulé et denté; chaque épillet à demi enfoncé dans les
cavités du rachis. Peut-être, si ce genre , assez [bible , est con-
servé, faudroit-ily ajouter leroUboUia incurvata etjiliformis.
Lepture rampante : Lepturus repens, R. Brown , Now. HolL^ i ,
pag. 207; Roltbollia repensj Forst. , Prodr., n/« 161. Ses tiges
sont rampantes, rameuses, articulées; ses rameaux ascendans;
ses feuilles disposées presque sur deux rangs opposés, roides,
linéaires, un peu roulées à leurs bords, velues à l'orifice de leur
gaine, munies d*une petite membrane peu apparente. Les épis
sont filiformes, glabres, cylindriques, se séparant facilement
à leurs articulations, ne recevant dans. chaque cavité qu'un
seul épillet fort petit ^ la valve calicinale acuminée, plus longue
que Tarticulation , renferme une ou deux fleurs hermaphro-
dites; une troisième stérile, pédicellée, est placée entre les
fleurs hermaphrodites, ou latérale lorsqu'il n'y qu'une seule
fleur hermaphrodite ; les valves corollaires sont membra-
neuses, mutiques, renfermées dans la valve calicinale; deux
petites écailles sont à labase de l'ovaire. Cette plante croîtsur
les côtes maritimes et sablonneuses delà Nouvelle- Holland^.
(POIR.)
. LËPTLJRË, Leptura. (Entom.) On a désigné, sous ce nom,
depuis Linnaeus, un genre d'insectes coléoptères, à quatre
articles à tous les tarses et à antennes en forme de soie, par
conséquent du sous-ordre de ceux que l'on dit tétramérés, et
(|ue Ton a rangés dans la famille des mange-bois, appelés
lignivores ou xylophages.
Cette dénomination de lepture, empruntée du grec , indique
la forme particulière de ces insectes , dont en général les
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parties postérieures des élytres et de Fabdotnen sont amin-
cies et se terminent en pointe, de deux mots grecs, Xewroç ,
aminci 9 rétréci j et de Spce, queue , ou partie postérieure. A
la vérité , ce genre n'est plus maintenant aussi nombreux en
espèces, que Linnaeus Tavoît indiqué; car il y comprenoit les
stencores, lesrhagies, lès molorques , les eallidies, et même
les donacies; on Pa beaucoup plus circonscrit maintenant par
les caractères que l'on a assignés au genre Lepture , tels que
nous allons les faire connoître dans cet article.
Les lepturessont de très-jolis insectes à longues antennes ,
en forme de soie , dont les articulations sont alongées et bien
distinctes, au nombrje de onze, rapprochées à leur insertion
qui a lieu sur le front , entre les yeux -, leurs élytres sont en.
général beaucoup plus larges à la base que le corselet où il est
un peu conique et plus étroit à sa partie antérieure qui reçoit
la tète, qui, malgré la saillie que font les yeux sur les côtés,
se trouve cependant encore plus étroite que la base du corse-
let. En général, le corps sur sa longueur paroît comme arqué
ou voûté, plus étroit et caréné en dessous, plat en dessus,
arrondi sur les flancs. Les pattes sont alongées,- les cuisses plus
grosses vers l'articulation jambière; les tibias portent ordinai-
rement deux épines tarsiennes. Des quatre articles des tarses ,
ceux qui composent les pattes postérieures sont presque cons-
tamment plus aloDgés que ceux des deux paires antérieures;
en général, le second article est plus grêle, le pénultième a
deux lobes, et le dernier alongé, courbé, plus gros à son'
extrémité libre, porte une paire de crochets simples et
courbés.
En comparant les espèces de ce genre avec celles qu'on
peut rapporter à la même famille, voici comment, à l'aide
de l'analyse, on parvient aisément à les rapprocher. D'abord
les élytres, quoique rétrécies, recouvrent presque toute la
partie supérieure de l'abdomen et cachent les ailes en entier,
ce qui n'a pas lieu dans les molorques ; ensuite ces élytres sont
sensiblement plus étroites et amincies à leur extrémité libre,
ce qui ne s'observe d;!ns aucun des autres genres, excepté parmi
les rhagies, qui ont le corselet épineux sur les c6tés, tandis
que dans les leptures les bords du thorax sont arrondis comme
dans Us eallidies et les saperdes, dont les étuis des aiks sont
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cf ailleurs arronâis tî k peu prèi de mette largeur (fans fônte
leur étendue. Eoftii le» eaprfcofnw, les prtùtte^ éî Uà lannîes^
âottî les lepittres se<!iMiiigueiitl pAt plustetrfv autres earacièresr ,
différent essenfiellement de ce dernier genre parce que leur
«corselet est muni sur ses c6tés d^une ou pfusîears poîûtes ou
épines distinctes*
Sous fétat parfait, on troute les leptiire^ sur les ffenrs,
principalement sur eéHés âei ottbellifères, des rosacées, des
îiliacées, et surtout des orcltidées. EU es volent de jour, même
à F ardeur du soleil ; mais leur vol est lourd et lent. EHes
courent mieu^ en général quVIles ne volent; aussi, quand
on les surprend, p réfèrent-elles ou s*enf4iir promptement,
ou se laisser choir en contractant leurs membres et en simu-
lant, par leur immobilité , une mort suMte. Quand elfes sont
saisies, elles produisent, comme la plupart des xylopfaages,
un petit bruit, en faisant vibrer toute la masse de leur corps
et en communiquant œémece mouvement à ceuic des objets sur
lesquels elle» adhérent. On voit que ce mouvement est prin*
cipalement déterminé par un frottement que rinsecte produit
entre le corselet et la base des éijtres.
La plupart des leptures ont le corps légèrement velu et
éoloré; leurs élytres varient pour la teinte. Il est quelquefois
d'une seule couleur jaune , rougeâtre ou bleue ^ mais , le plus
souvent , le fond en eût d'un jaune testacé, avec des taches,
des traits ou des points noirs.
On trouve les larves des lepiures dans le bois qu^elles rongent;
la plupart attaquent les racines ou les branches, sous Técorce
desquelles elles se creusent des galeries ou des sinuosités dans
chacune desquelles on ne trouve qu'un seul individu dont la
croissance successive est indiquée par le diamètre du canal
dans lequel on observe cette larve qui sy transforme en nymphe,
le plus ordinairement à la 6n de l'automne, pont passer l'hi-
ver sous cette apparence de sommeil léthargique : aussi la plu-
part des leptures se font-elles remarquer dans les premières
quinzaines du printemps. Ces larves ont à peu près la forme
que nous oSfent celles de la plupart des coléoptères lignivores.
Elles sont blanc h es- jaunâtres , à tête brune, à peu près qua-
drangulaires , plus grosses du c6té de la tête, à pattes très-
courtes, munies sur le dos de tubercules, sortes de mameloos
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LEJ» 9»
clonl Vinsecte se sert pour s'upptiyer dniit les galeries du the-
minées qu'Use creuae en pourroyant h wt nourriture.
Les leptures forment un genre très-nombreux et fort nata«
reU Fabriciui, dans son Système des Ëleutbérates, y ft inscrit
plus de soixante-dix espèces ^ et Olivier avoit figuré cinquante
espèces danS sa grande Entomologie ^ en y consacrant quatre
planches» Il seroit Commode, pour l^étude^ de distribuer ces
espèces en groupes, d'après 'la disposition des cosle«n sur
les éljTlres; man oe (rarail n'a pas eneore été fait ^ et il seroit
déplacé dans ce Dietîonnaîre où nous ne voulons indiquer que
quelques espèces Seulement , et non en faire «ne monogra-
phie. Nous allons dooe nous contenter d'indiquer celtt» qui
sont les plus connues auk environs de Paris.
Nous tapl^rlierons d'abnrd que noai avons fait figurer dans
Tatlas de ce Dictionnmre , sons le nJ^ 2 de la planche XI ^ de la
Vlir livraison^ famille des Xylophage^, parmi les coléoptères
tétramérés , Tespèce qne Ton nomme cotonneuse ou tomen-
lense, dont nous allons de suite donner la deicription.
1. Lepture cotonnbuse; Leptura tomerUosa,
Car. Corps noir; eorêtlet àda¥ttj<iu7%tdoré;élyfreè éC un jaune
rougeâtre teitaeé^ noires à l'extrémité»
C'est le stencore noir à étuis jaunes, de Geofi>oy, tom. I,
pag. 227, n.^ 8. Elle est figurée dans Olivier, n.^ 7^9 pl* 1 x 9
fig. 1 3, c.
3. LEFTuma TsSTAcés; Leptura testncea.
Car. Noire; à palpes y jamhe$^ tardes de couleur pAle; éljtres
entièrement d^ un rouge testàcé^ Geoffroy en a don lié la figure
tom. I, pi. 4, fig. 1 , sous le nom de stencore à étuis rtmgeâtres.
On la trouve Communément sur les fleurs de la ronce-, elle
est un peu plus grosse que la précédente : peut-être n'est-ell^
qu'une variiété de sexe^ c'est l'opinion de GeofiVoy.
3. Lepture sapeur ; Leptura haslata.
Car. Noire; à éljrtres roagcf , noires à la pointe et offrant une
grande tache trianguiaire noire fafmée en eomman sur la suture»
Olivier Ta figurée pi. 73, n.** 1 , fig, 5, c. b^ e.
C'est le stencore bedeau de Geoffroy ^ qui l'a très-bien
décrit. La coi^ur rouge des élytres p&Iit beaucoup par la
dessiccation. Quelques auteurs l'ont décrit sous le n'dm de
stencorus lamed.
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^6 ■ LEP
4. LEPTURfi QDEùfi nôirb; Lcptura melanura.
Car.,Nairc;. elflres soyeuses d'un jaune rougeàlre, à suture
et extrémité noires.
C'est une petite espèce commune au printemps sur les
fleurs de la carotte, du 'sureau et autres ombelliféres.
ô. Lepture écusoNNÉB; Leptura sùutellata*
Car. Toute noire avec Véeusson hlane. Elle est figurée dans
Panzer, cah* LXIX, pi. i5.
Nous Tavons trouvée sur les fleurs d'un rosiei^ sauvage à
Fontainebleau.
6. LerruaB i^rBEONNÉB ; Leptura coZearato.
Stencore jaune à bandes noires de Geoffroy, pag. 324,
n.^ 5.
Car. Noire; à élytres jaunes avec quatre bandes noires : la
pretnière ponctuée f la deuxième interrompue; jambes postérieures à
longues épines; les cuisses postérieures dans les mâles ont aussi une
sorte d'épine.
Cette espèce est très-commune, dans les bois, sur les fleurs
de ronce. , .
7. Lepture a quatre bandes; Leptura quadrifasciala.
Car. Noire; à élytres jaunes avec quatre bandes ondulées
ou dentelées en travers; une tache jaune sur le corselet; pattes
noires,
8. Lepture amincie; Leptura attehuata.
Cari Noire; élytres très- alongées et rétrécieSf de couleur fauve
avec quatre bandes noires\; pattes pâles,
Schaeffer la figure dans ses IconeSy pL XXXIX, fîg. 6.
9. Lepture noire j Leptura nigra, ,
C'est le stencore noir à ventre rougeàlre de Geoffroy,
.^v 9-
Car. Noire; très-amincie^ à abdomen rougeâtre. Elle rHa guères
que quatre lignes de long.
Ou l'observe fréquemment sur les fleurs de l'aubépine.
jo. Lepture a collier, Leptura collaris ^ Linn,
C'est aussi le stencore à corselet rouge de Geoffroy, pag. 228
du tome XI, n.^ 11.
Car, Noire; élytres d^un bleu foncé; abdomen et corselet rou-
geàlres,
1 1. Lepture six gouttes j Leptura sex guttata.
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LEP 97
Car. Tottle noire; trois taches jaunes arrondies sur chaque élytre.
12. Leptuae livide; Leptura livida»
CaF. Noire; élytres d^ un jaune très-pâle; pattes noires, (C. D.)
LEPTURUS. (Ornith,) Brîsson a donné ce nom , comme gé-
nérique , au paille-en-queue ou phaéton , phaeton athereus j
Linn. (C. D.)
LEPTYNITE. (Min.) M. HaUy a senti la nécessité de dési-
gner par des noms univoques les masses minérales qui cou-
vrent de grandes étendues de terrain , qui entrent pour une
grande portion dans la structure de Técorce de la terre, et
qui, lorsqu'elles sont hétérogènes, sont composées assez cons-
tamment des mêmes minéraux mélangés dans des proportions
toujours à peu près les mêmes.
Ces masses doivent recevoir des noms dlstinctifs , [être con-
sidérées d'une manière particulière et absolument indépen-
dante , et des espèces minérales qui y sont quelquefois domi-
nantes , et de l'époque d'origine des terrains dans lesquels
on les trouve.
M. Haily n'a pas toujours adopté ces principes dans toute
leur rigueur^ et c'est en cela seulement que nous avons dif-
féré un peu de l'opinion de ce célèbre minéralogiste. C'est
néanmoins d'après eux qu'il a établi, dans les galeries du
Muséum royal de minéralogie , l'espèce de roche composée à
laquelle il a donné le nom de leptinite : espèce et nom que
nous nous sommes empressé d'adopter dans notre Essai de
classification des roches mélangées, publié en i8i3.
Le leptynite est une roche de cristallisation , dont la base
est du felspath grenu , et dont les parties constituantes essen-
tielles sont du mica et du quarz disséminés.
Sa structure est grenue.
Il est entièrement fusible en émail blanc, picoté de points
roussàtres.
Cette roche a beaucoup de rapports avec le granité, le
gneiss, l'eurite, l'hyalomicte , et même quelques psammites.
Voici en quoi elle s'en distingue. Elle diffère ,
Du granité : parce que les parties de celui-ci sont en pro-
portions à peu près égales, qu'il n'y en a aucune d'essentiel-
lement dominante, et que le felspath est en cristaux à struc-
ture laminaire.
26. 7
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98 LEP
Du gneiss : parce que les parties y sont disposées par lits
ou feuillets minces d'une épaisseur à peu prés égale , et que
le mica est presque dominant.
De Thyalômicte : parce que c'est le quarï qui est dominant
datis cette roche ; à peine y a-t-il quelquefois un peu de
felspath. Aussi est-elle infusible.
Du psammite granitoïde, et micacé : parce que, dans le
premier, les parties sont trés-distinctes, et qu'aucun des deux
n'est grenu; et que, dans tous deux, la structure, examinée
avec l'attention convenable , indique une formation principale
par voie mécanique, et non pas une roche de complète cris-
tallisation.
C'est de l'eurite qu'il est le plus difficile de distinguer le
leptynite , et nous convenons même que , si de nouvelles
observations ne contribuent pas k établir d'une manière bien
nette la distinction de ces deux sortes de roches^ il faudra
les réunir sous un seul nom.
Pour nous , la base des eurites est un felspath compacte ,
ou un pétrosilex, ou, ce qui n'est pas tout-à-fait la même
chose, une roche qui ne présente pas une ressemblance assez
évidente et assez complète avec le felspath , pour la regarder
comme cette espèce minérale en masse. (Voyez l'article Eu-
rite , où ces caractères sont très-développés. )
Le leptyn^te ne diffèreroit donc de l'eurite , roche compo-
sée, que par la texture de sa base, différence qui n'est peut-
être pa» suffisante pour établir deux sortes de roches. Aussi
est -il assez difficile de donner des exemples nombreux et
tranchés de la roche qui fait le sujet de cet article. Elle ad-
met comme parties accessoires les mêmes*^minéraux que l'eu-
rite , c'est-à-dire , des grenats et du disthène.
Elle paroît offrir à peu près les mêmes variétés principales
de structure en grand : il y a des leptynites compactes et des
leptjnites schistoïdes.
Enfin, il paroît qu'elle fait partie des mêmes terrains que
certains eurites, mais non pas que tous: caries eurites porphy-
rôïdes et phonolites appartiennent quelquefois à des terrains
d'origine probablement volcanique, et nous ne conjioissons pas
encore de leptynite qu'on puisse rapporter à cette origine.
Aussi cette roche doit-elle recevoir la même indication de
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LEP 99
synonymie. Elle offre une subdivisiofi , ou plutôt elle fait
partie, comme les eurites , des terrains composés de weisstein,
d^hornfels, etc.
Ces roches viennent d*être encore divisées, et de rece-
voir des noms nouveaux, par M. Gerhard. Il subdivise les
weisstein de l'école de Werner en amausitt^ granulite et
filsile. Maïs ces divisions sont fondées sur des principes diffé-
rens de ceux que nous avons adoptés pour la spécification
des roches mélangées , puisque Fépoque de formation y entre
comme caractère. Il est assez difiicile de faire coïncider ces
espèces avec celles que nous avons établies sur^des caractères
purement minéralogiques. Nous reviendrons sur ces considé-
rations et sur ces nouvelles spécifications au mot Roche. (B.)
LEPUS (Mamm.)^ nom latin du lièvre. (F. C.)
LEPUS AQUEUS. {Ornith.) L'oiseau auquel ce nom est
donné par Niéreraberg , est le grèbe cornu, cofymhus cornutus,
Gmel. ; podieeps cornutus , Lath. ( Ch. D. )
LEPYRODIA. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones ,
hermaphrodites ou dioïques, de la famille des restiacées , de la
dioécie triandrie de Linnasus, offrant pour caractère essentiel :
Un calice à six folioles glumacées, accompagnées à la base
d'une ou de deux écailles en forme de bractées ; point de co-
rolle ; trois étamines ; les anthères peltées -, un rudiment d'o-
vaire. Le fruit, dans les fleiirs femelles^ est une capsule à trois
lobes, s'ouvrant par ses angles; les semences sont solitaires.
Ce genre renferme des espèces jusqu'à présent peu connues,
toutes découvertes sur les côtes de la Nouvelle-Hollande ;
elles se rapprochent beaucoup du restio , et surtout du calo^
Tophus de Labillardière, parmi lesqueDes M. Rob. Brown en
a décrit plusieurs espèces.
1.** Lepyrodia gracilts; R. Brown, Prodr, No*'. HolL, i ,
pag. 247. Ses tiges sont médiocrement rameuses, munies de
gaines serrées ; les fleurs disposées en épis rameux ; les rami-
fications inférieures un peu distantes ; les folioles extérieures
du calice plus courtes que les intérieures.
2.** Lepyrodia stricta , Brown , L c. Ses tiges sont très-
simples; les gaines roides; les fi eurs disposées en épis, dont
les rameaux sont un peu rapprochés; les folioles du calice
presque égales. (Poir.)
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ït^o LEQ
LÉQUÉE, LECHEA ou LEKEA. {Bot,) Genre de plantci
dicotylédones, à fleurs complètes, p olypé talées , de la fa-
mille des carioph^llées , de la triandrie trigynit de Linnœus,
offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à
trois folioles; trois pétales linéaires; trois étamines (quel*
quefois quatre pu cinq ) ; un ovaire supérieur ; point de
style; trois stigmates. Le fruit est une capsule à, trois loges,
à trois valves, à trois semences. Les cloisons, en se désu-
nissant quand la capsule s'ouvre, forment comme trois au-
tres valves intérieures*
LéQUÉE A FEUILLES OVALES : Ltchea major, Linn., Amœn^
acad,, 3 , pag. lo , tab. i , fig. 4; Mich., Amer, y i , pag. 76.
Ses tiges sont droites, fermes, un peu rougeàtres, hautes
de deux ou trois pieds, rameuses, très-velues; les rameaux
nombreux , paniculés , chargés de poils blanchâtres ; les
feuilles alternes, médiocrement pétiolées, ovales, un peu
lancéolées et. pubescentes, velues à leurs bords, longues
de six à huit lignes; celles des rameaux presque sessiles,
plus petites; les fleurs petites, nombreuses, un peu velues,
pédicellées, presque fasciculées, disposées en petites grappes
courtes le long des rameaux. Cette plante croît en larges touffes
épaisses, dans le sable et aux lieux arides, dans la Caroline.
Léquée a. feuilles de thym: Lecheathymifolia, Mich. , ^ mer. ,
l, c, ; an Lechea minor? Linn., Aman,^ U c. Ses tiges sont
droites, cylindriques, un peu rudes, d'un brun pourpre ;
les rameaux droits, paniculés à leur sommet et un peu
pubescens; les feuilles alternes, presque sessiles, linéaires,
quelquefois presque opposées ou ternées, glabres, un peu
aiguës, légèrement pubescentes à leurs bords. Les fleurs
sont très-petites , pédicellées , presque fasciculées en petites
grappes axillaires et terminales. Cette plante croît en gazon ,
aux lieux stériles et arides, dans la Caroline. (Poir.)
LEQUILLA. {Ornith,) Ce nom napolitain, qui s'écrit aussi
avec une seule l, désigne le venturon, fringilla citrinellaj
Linn. (Ch. D.)
LERCHEA. (Bo^) Il ne faut pas confondre avec le genre
fait par Linnaeus sous ce nom, un autre fait par Haller , dont
les caractères sont très-différens, et que Linnaeus lui-même
réunit à son genre Salsola, ( J*)
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LER loi
UERE (Afam>n,)y nom que Marcgrave donne à une espèce
àe chauve-souris du Brésil. (F. C.) >
LEREAMOUCAIRI (Bo^), nom galibi du paulUmafihulata
de M. Richard , que nous ayons cité dans les Ann. du Mus.
d'Hi£t. nat., vol. IV, p. 349. (J.)
LEREOU. (Mamm.) Les Nègres Jolofs donnent ce nom au
Lamantin du SÉNécAL. (Desm.)
LERIA. (Bot.) C'est sous ce nom qu'Adanson cite les espèces
de marfukiastrum de Tournefort, réunies par Linnaeus à son
genre Siderihs, dont elles se distinguent par une corolle qui
ne déborde pas le cialiee. (J.)
LÉRIE, Leria, {Bot,) Ce genre de plantes , pu'blié ^n 1 8 1 2,
dans le Mémoire de M. De Candolle sur les labiatiflores, ap-
partient à Tordre des synanthérées , et à notre tribu natu-
relle desmutisiées, dans laquelle il est voisin des genres CTiop-
talia et Leibnitzia. Voici les caractères génériques du Leria ,
tels qu'ils résultent de nos propres observations,, faites sur
la leria lyrata et sur la leria integrifolia,
Calathid/e bicouronnée, discoïde-radiée : disque multiflore ,
équaliflore , diversiflore , androgyniflore ; couronne intérieure*
non radiante, plurisériée, multiflore, tubulîflore, féminin
flore ; couronne extérieure radiante, subunisériée , multiflore ,
liguliflore , féminiflore. Péricline subcampaniforme , ou sub-
cylindracé, tantôt un peu supérieur aux fleurs radiantes,
tantôt égal aux fleurs du disque; formé de squames nom-
breuses, plurisériées, inégales, régulièrement ou irréguliè-
rement imbriquées, étroites, linéaires-aiguës , membraneuses
sur les bords et au son^met. Clinanthe plan , absolument nu.
Fruits pédicellulés , oblongs, amincis aux deux bouts, par-
semés de pé'tits poils papilliformes , munis de cinq nervures,
et surmontés d'un col très-long, très-grêle, filiforme, glabre
et lisse; aigrette composée de squamellutes nombreuses, iné-
gales, filiformes, très^fines, à peine barbellulées. Fleurs du
disque : Corolle variable, à cinq incisions inégalement pro-
fondes, formant ordinairement deux lèvres plus ou moins
distinctes, Tintérieure bifide jusqu'à la base, l'extérieure
inégalement et irrégulièrement tridentée , trilobée ou trifide j
tube anthéral poutru de cinq appendices apicilaires entrç<*
grefliés , longs ^ linéaires , aFrondi3 ou tronqués ft quelquefois
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3 03 LER
comme denticulës au sommet, et de dix appendices basilaîres
libres, très-longs, filiformes; style de mutisiée. Fleurs de la
couronne intérieure : Corolle très-inférieure au style , courte ,
très-grêle, tubuleuse, irrégulièrement et variablement ter-
minée au sommet, qui est ordinairement oblique et simule
fort souvent une très-petite languette ; point de fausses, éta-
mines. Fleurs de la couronne extérieure : Corolle très-supérieure
aux stigmatophores, à tube long, étroit, à languette longue,
étroite , linéaire , irrégulièrement tridentée au sommet ; point
de languette intérieure, ni de fausses étamines.
Lérie a feuilles lyrées : Leria fyrala , H. Cass. ; An ? Leria
nutans , Kunth, Nov* gen, et Sp* pLj tom. IV, pag. 5 (édit.
în-4.°) ; An ? Tussilago (Chaptalia) lyrata^ Pers. , Syn, pL,
pars 2 , pag. 456; An ? Tussildgo nutans ^ Swartz, Obs, hot,^
pag. 3o5. Une racine oblique, presque horieontale, proba-
blement vivace , produit une multitude de fibres très- lon-
gues, verticales, descendantes, et son extrémité supérieure
porte un assemblage de feuilles et de hampes. Les feuilles
sont inégales, les plus grandes longues d'environ neuf pouces,
y compris le pétiole , larges d'environ deux pouces , glabres
et vertes en-dessus, tomenteuses et blanchâtres, grisâtres ou
Tougeàtres en-dessous; leur pétiole est long et bordé ; le limbe
est lyre : sa partie supérieure est large , ovale-obloogue , si-
nuée ou bordée de très-larges crénelures arrondies, et de
très -petites dents spinuliformes ou tuberculiformes, irrégu-
lièrement éparses, distantes, saillantes, dirigées un peu en
arrière \ sa partie inférieure , qui dégénère insensiblement
en pétiole , est étroite , sinuée , découpée sur les deux cAtés ,
à lobes arrondis, et à petites dents spinuliformes. Les hampes,
longues d'environ un pied à l'époque de la fleuraison, lon-
gues d'environ deux pieds à l'époque de la dissémination ,
sont simples, grêles, cylindriques, absolument privées de
feuilles et de bractées, tomenteuses ou laineuses, grisâtres,
et chacune d'elles se termine par une calathide , dont le pé-
ricline est laineux , subcampaniforme , un peu supérieur aux
fleurs radiantes, et dont toutes les corolles sont jaunes, mais
souvent plus ou moins colorées en rouge au sommet; les
squames du pérîcline ont souvent aussi le sommet rougeâtre.
Une de ces calathides nous a offert environ trente fleurs
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LER io3
hermaphrodites y environ trente fleurs femelles radiantes , et
plus de deux cent cinquante fleurs femelles non radiantes !
mais, dans une autre calathide, nous n'avons trouvé qu'en-
viron seize fleurs hermaphrodites, et environ vingt fleurs
femelles radiantes, outre les fleurs femelles non radiantes,
dont nous avons négligé de compter le nombre.
Nous avons fait cette description sur plusieurs échantil-
lons secs de rherbier de M. Desfontaines, recueillis, les uns
dans Pile de Saint-Domingue par M, Poiteau, les autres dans
nie de Porto -Rico par M. Riedlé.
LéaiE A FEUILLES ENTIÈRES : Lerla integrifolîa j H, Cass.; An?
Tussilage alhicans^ Swartz, F/. Ind. occ, tom. 3, pag. i548.
Les racines sont filiformes. Les feuilles, toutes radicales, sont
inégales, longues d'environ trois pouces, larges d'environ
dix lignes, un peu coriaces, étrécîes inférieurement en pé-
tiole; leur limbe est ovale-lancéolé, un peu aigu, presque
entier, ou bordé seulement de denticules spinuliformes ou
tuberculiformes , un peu dirigés en arrière ; la face infé-
rieure est tomenteuse et blanche ; la supérieure est d'abord
laineuse, puis glabre et verte. La hampe, haute de six à huit
pouces y est simple, nue, cylindrique, tomenteuse, blanche,
terminée par une calathide qui paroît être penchée , et com-
posée de fleurs jaunes; le péricline est tomenteux, subcylin-
dracé , égal aux fleurs du disque ; les appendices apicilaires du
tube anthéral sont tronqués et comme denticules au sommet»
Npus avons fait cette description sur deux échantillons
secs de l'herbier de M. de Jussieu, recueiUis par Commer-
son dans les environs de Montevideo ; Pun de ces' deux
échantillons porte des fleurs, et l'autre dés fruits mûrs: ce
dernier, étant plus grand que l'autre dans toutes ses parties,
nous fait présumer que la plante acquiert de l'accroissement
après la fl eu raison»
Le genre Tussilage avoit. été fort bien défini et limité par
Tournefort, qui n'y admettoit que le Tussilago farfara^ et
qui lui attribuoit pour caractères la calathide radiée et le
péricline unisérié» Vaillant a gâté ce genre, en associant
à Pespèce qui en est le type primitif, d'autres espèces non
congénères , appartenant au Gerberia , et en supposant que
le péricline des tussilago pouvoit Hv^ imbriqué^ Linné a
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304 LER
mal à propos réuni au genre Tussilago les petasUes de Tour-
nefort et de Vaillant; et, par une bizarrerie singulière, il a
placé à la tête du genre quatre espèces qui n'appartiennent
réellement ni au vrai Tussilago ni au vrai PetasUes : la pre-
mière {Tussilago anandria) est une Leibnitzia; la seconde
(Tussilago nutans) est une heria; la troisième {Tussilago dcn-
lata) est une Chaptalia^ ; la quatrième {Tussilago alpina) est
une Homogyne. Un genre ainsi composé d'espèces hétéro-
gènes ne pouvoit être que fort ^mal caractérisé. Linné ,
dans son Gênera plantarum , attribue au genre Tussilago le
péricline formé de squames égales, le disque androgyniflore ,
et l'aigrette stipitée , c'est-à-dire , le fruit collifère. Aucune
des espèces linnéennes de Tussilago ne réunit ces trois ca-
ractères, dont l'auteur n'a pu concevoir le monstrueux as-
semblage qu'en forgeant un type imaginaire, auquel il a
gratuitement accordé le péricline du vrai Tussilago, du Pe-
tasites, de VHomogyne, le disque de VHomogjyne, du Leria,
du Leibnitzia^ et les fruits du Leria, Le péricline est formé
de squames inégales , plurisériéés , imbriquées , chez les Leib-
nitzia, Leria, Chaptalia; le disque est masculiflore chez les vrais
Tussilago et Petasites, androgy ni - masculiflore chez le Chap'
taliay l'aigrette est sessile, ou plutôt le fruit est privé de col,
chez les vrais Tussilago, Petasites, Homogyne, Chaptalia*
Adànson a rétabli les deux genres Tussilago et Petasites de
Tourhefort. M. de Jussieu, réunissant, comme Linné, les
Petasites au vrai Tussilago, a aussi, comme lui, admis pour
caractères de ce genre le péricline de squames égales, uni-
sériées , et les fruits collifères. Gœrtner a distingué de nouveau
les Petasites du vrai Tussilago , et il a reconnu, avec son exac-
titude accoutumée, que, dans ces deux genres, les fruits
étoîent privés'de col , et que le péricline étoit unisérié; mais
il est tombé dans la même erreur que Linné et tous les au-
tres botanistes , à l'égard du sexe des fleurs du disque. Necker
I . ~ ■ , . - - '- . -I, j ja - 1 -■ - ji. . _.-.
1 Nous ayons très» soigneusement analysé la calatKide d'une plante
sècbe, étiqueféie tussilago dentata, Linn.^ dans Therbier de *M. de Jus*
fiicu^et cette calathide nous a offert tous les caractères proprçs au genre
Chapta^lia dcVenlenat. Si donc l'éliquette est exacte, il est certain que
le iussilaffo dcntaia de Linnœus est une véritable espèce de ckaptalia,
qu'il faut nommer chaptalia dentata, '
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LER io5
a divisé le genre TussUago de Linné en quatre genres , qu'il
a nommés Thyrsanthema , Petasites, Atasites, Tussilago, Il est
assez vraisemblable que son Thyrsanthêma correspond an Leria
de M. De Candolle ; il est plus douteux que son Atasites cor-
responde à notre Gerberia; et l'on doit croire que les Petasites
et Tussilago de Necker sont en concordance avec les Petasites
et Tussilago de Tournefort et Gaertner. Mais, ce qu'il y a de
plus clair, c'est que les quatre genres de Necker sont des
énigmes impossibles à deviner avec certitude, parce que
l'auteur, suivant sa coutume, n'a indiqué aucune des es-
pèces qui les composent , et que les descriptions caractéris-
tiques de ces genres contiennent les plus grossières absur-
dités. Pour justifier une critique aussi dure , il nous suffira
de dire que, d'après les descriptions de Necker, le caractère
unique distinguant le Thyrsdnthema de VAtasites et le Peta^
sites du Tussilago consîsteroit en ce que la calathide du
Thyrsanthema et celle du Petasites sont composées de fleurs
nombreuses, tandis que la calathide des deux autres genres
ne contient qu'une seule fleur I et ce qu'il y a de plus cu-
rieux, c'est que ces calathides, dites uniflores, de VAtasites
et du Tussilago ont pourtant, selon Necker, un* disque com-
posé de plusieurs fleurons et une couronne composée de
plusieurs demi-fleurons. La calathide multiflore du Thyrsan-
thema et la calathide uniflore de VAtasites ont le péricline
imbriqué; tandis que la calathide multiflore du Petasites et
la calathide uniflore du Tussilago ont le péricline uni-
sérié. Mœnch a suivi l'exemple de Gaertner, en adoptant le
Tussilago et le Petasites de Tournefort. Ventenat, dans sa
Description du jardin de Gels, a établi le genre Chaptalia
sur une seule espèce, que Willdenow et Michaux attribuent
au genre Tussilago, dont elle est pourtant bien distincte. Ce
genre Chaptalia revendique aussi , selon nous, le Tussilago
dentata de Linné. M. De Candolle , dans la Flore Françoise ,
distribue les espèces indigènes du genre Tussilago de Linné
en trois sections qui , selon lui , doivent peut-être former
trois genres distincts. La première section, qu'il intitule
Farfara^ est le vrai Tussilago de Tournefort et Gaertner;
la seconde , qu'il intitule Tussilago , correspond à notre genre
Homogynt; la troisième, intitulée Petasites y correspond au
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ïo6 LER
Petasites de Tournefort •et de Gaertner. M, Persoon, dans son
Synopsis plantarum , admet dans le genre Tussilago un sous-
genre, qu'il intitule Chaptaliay et à la tête duquel il place
Tespèce sur laquelle Ventenat a fondé le genre ainsi nommé :
mais, au lieu d'attribuer à ce groupe l'aigrette sessile, ex-
pressément assignée par Ventenat à son Chaptalia^ M-. Per-
soon lui attribue, en général et sauf exceptions, l'aigrette
stipitée. Les sept espèces qu'il comprend dans ce groupe doi-
vent, selon lui, être séparées du genre Tussilago , pour être
réunies au genre Perdicium, ou pour former un genre par-
ticulier, distingué par le port et surtout par l'aigrette stipitée,
La première de ces sept espèces est le type du vrai genre
Chaptalia de Ventenat , qui a l'aigrette sessile ; les deux sui-
vantes appartiennent au genre Leria de M. De Candolle, qui
a l'aigrette stipitée ; la quatrième est une véritable Chapta'-
lia ; les cinquième et sixième nous ont offert certains carac-
tères qui nous paroissent suffîsans pour constituer deux genres
ou sous-genres distincts ; la septième et dernière est le type
de notre genre Chevreulia^
M. De Candolle a proposé le genre Leria dans son Mé-
moire sur les Labiatifl ores , publié d'abord, en 1812, dans le
tome 19 des Annales du Muséum d'histoire naturelle. Ce
genre, dédié à Léri, ancien voyageur françois, qui visita,
dès le quinzième siècle, l'Amérique méridionale, est placé
par M. De Candolle à la fin de ses Labiatiflores douteuses
et fort loin du Chaptalia de Ventenat. L'auteur du Leria le
caractérise ainsi : Involucre à folioles disposées sur un seul
rang ; fleurons très-menus ; les extérieurs ligules , probable-
ment femelles; les intérieurs hermaphrodites, probablement
bilabîés; aigrette pileuse, stipitée; réceptacle nu; herbes
à feuilles radicales, entières, ou sinuées-lyrées , à hampes
uniflores. M. De Candolle attribue à ce genre le Tussilago
nutans de Linnseus, les Tussilago pumila , albicans et lyrata de
Swartz , et avec doute les Tussilago txscapa et sarmentosa de
Fersoon. Enfin, il remarque que son Leria est certainement
distinct du Tussilago par le port et l'aigrette stipitée ; mais
il avoue n'avoir pu reconnoître sur le sec la véritable struc-
ture des fleurons. *•
Le genre Leria de M. De Candolle n'est donc pas autre
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LER 107
cliose que le sous- genre Chaptalia, antérieurement publié
par M. Persoon , et dont M. De CandoUe a éliminé deux es-
pèces qui, ayant Taigrette sessile, appartiennent au genre
Chaptalia de Ventenat. Mais il y a beaucoup moins d'erreurs
dans la description caractéristique de M. Persoon , que dans
celle de M. De Candolle. Ce dernier, en attribuant au Leria
le péricline unisérié et Taigrette stipitée , semble avoir calqué
les caractères attribués par Linné au Tussilago. Ce qui n'est
pas moins étonnant , c'est que M. De Candolle paroît n'avoir
pas même soupçonné l'affinité si intime et si évidente qui
existe entre son Leria et le Chaptalia de Ventenat, quoi-
qu'elle lui fût indiquée par M. Persoon , qui avoit réuni les
deux genres sous le titre commun de Chaptalia. Des six
espèces admises par M. De Candolle dans le genre Leria , il
n'y en a, selon nous, que deux qui lui appartiennent bien,
certainement': ce sont les Tussilago nutans de Linné et albim
cans dé Swartz. Nous nous sommes déjà expliqué sur les
Tussilago pumila^ exscapa et sarmentosa* Quant à la citation
faite par M. De Candolle d'un Tussilago Ijyrata de Swartz,
c'est sans doute une erreur ; car nous ne trouvons dans les
OhservaUones hotanicœ de Swartz que le Tussilago nutans y et
dans sa Flora Indiœ occidentalis que les Tussilago albicans
et pumila. Il est probable que M. De Candolle a voulu parler
du Tussilago {Chaptalia) lyrata de M. Persoon; mais alors
c'est un double emploi , car cette espèce est la même que
le Tussilago nutans. Cela nous fournit Foccasion de faire ré-
marquer que M. Persoon a , par inadvertance , admis le même
nom spécifique de lyrata pour deux espèces bien diflférentes
de son genre Tussilago : l'une, numérotée 2 , est notre L«i^
TÙlna phœnogama; Paufre, numérotée 18, est notre L^a ly-
rata. Le même auteur a commis une faute semblable dans
le genre Conyza^ où il admet deux fois le nom spécifique
de Chinensis,
M. Kunth a décrit , dans ses Nova gênera et species plan»
tarum , sous le nom de Leria nutans , une plante qu'il croit
être le Tussilago nutans de Linné, et qui est peut-être. aussi
notre Leria lyrata. Cependant nous remarquons entre sa des*
cription et la nôtre plusieurs différences qui nous inspirent
des doutes. £n effet, ce botaniste ne trouve, dans la cala-
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io8 LEÏV
thide de son Leria, que deux sortes (Je fleurs, dont vingt
ou trente femelles , à corolle presque bilîgulée, forment une
couronne radiante ; toutes les autres , en très-grand nombre ,
sont hermaphrodites, à corolle presque labiée, et forment
le disque; les corolles de la couronne sont purpurines, et
ont deux languettes, dont Fintérieure est peu manifeste,
très-petite et bipartie; les corolles du disque sont très-grêles,
élargies supérieurement, et elles ont deux lèvres, l'exté-
rieure tridentée, Fintérieure bifide j les ovaires et les fruits
mûrs sont glabres. Si la plante décrite par M. Kunth étoit
de même espèce que celle décrite par nous, on ne conce*
vroit pas comment un aussi habile observateur auroit pu ne
pas apercevoir dans' la calathide du Leria la couronne in-
térieure non radiante, disposée sur plusieurs rangs, et com-
•posée de plus de deux cent cinquante fleurs femelles, à
corolle tubuleuse. Ajoutons que, dans notre, plan te, les co-
rolles de la couronne radiante ne sont point purpurines,
mais jaunes, avec le sommet quelquefois plus ou moins rou-
geàtre , et surtout quHl n'y a aucun vestige de languette
intérieure I enfin, les ovaires sont hérissés de poils courts,
et les fruits mûrs eux-mêmes ne sont point glabres. Quoi
qu'il en soit sur Fidentité ou la diversité des deux plantes ,
les caractères génériques attribuée par nous aux Leria ne
B'accordent ni avec ceux décrits en détail par M. Kunth , ni
avec ceux légèrement esquissés par M. De CandoUe. Nous
ne pouvons pas prétendre que nos observations soient pré-
férées à celles de deux savans infiniment supérieurs à nous
par le crédit dont ils jouissent ; mais il nous sera permis de
dire que nous avons apporté Fattention la plus scrupuleuse
«lans Fétude assez difficile des caractères en question^
Maintenant , si nous comparons notre description de la
Leria UyrçUa avec celle du Tussilago nulans, faite par Swartz
dans ses Ohservationes holanicœ , nous trouvons aussi plusieurs
différences; car, selon Swartz, sa plante e%i annuelle, le pé-
ricline est plus court que les fleurs radiantes , et ses squames
sont lancéolées-ovales , les corolles du disque sont blanches,
celles de la couronne radiante sont bifides et purpurines.
La description du Tussilago alèicans, faite par le même
botaniste?, dans sa Flora Indiœ occidentalis, ne s'accorde pas
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LER . 109
«on plus entièrement avec notre description de la Leria in-
tegrifolia^ puisque Swartz attribue à sa plante une racine
simple, verticale, la hampe de couleur rouge, ordinaire-
ment haute d'un pied , et les coroUeà blanches.
Quant à la couleur des corolles , nous devons faire remar-
quer que nous n'avons étudié nos deux espèces de Leria
que sur des échantillons secs , où cette couleur pouvoit être
altérée. Tout . ce que nous pouvons affirmer à cet égard ,
c'est que , dans l'état sec , les corolles sont très-manifeste-
ment jaunes chez les deux espèces.
Au reste , quand même il seroit bien prouvé que nos Leria
lyrata et itUegrifolia sont parfaitement identiques avec les
Tussilago nutans et alhieans de Swartz , il n'en seroit pas moina
évident que les noms spécifiques de lyrata, et integrifolia ^ qui
caractérisent exactement les deux espèces, sont très-préféra-
bles à ceux de nutans et albicans, qui ne les distinguent point
du tout.
Le genre Leria est, comme notre Lasiopui et plusieurs
autres genres de la tribu des mutisiées, remarquable par la
diversité des corolles de la calathide. Les corolles de la cou-
ronne extérieure radiante, sont un peu inégales et un peu
dissemblables; celles de la couronne intérieure non radiante
sont encore plus variées, quelques-unes d'elles étant ambi-
guës et imitant plus ou moins, soit les corolles de la cou-
ronne extérieure , soit les corolles du disque. Enfin , le disque
offre toutes les nuances qu'on peut concevoir entre la corolle
labiée et la corolle régulière. Il ne faut pas, en conclure ,
comme M. Kunth , que la labiation de la corolle mérite peu
d'attention , et qu'une tribu fondée sur ce caractère ne peut
p9s être naturelle ; mais il faut dire que , la labiation de la
corolle étant souvent peu manifeste et quelquefois même
entièrement effacée, il faut fortifier ce caractère par l'ad-
jonction de ceux que peuvent fournir les autres organes flo-
raux. C'est ce que MM. Lagasca et D.e Candolle avoient im-
prudemment négligé de faire pour leurs Chénantophores pu
Labiatiflores; mais nous avons eu grand soin de procurer cet
avantage à nos Mutisiées et Nassauviées. (Voyez tom. XX,
pag. 376 et 379.) Au surplus, toutes les anomalies de la la-
biation^ dans le disque des Leria ^ résultent de ce que les
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110 LER
deux incisions qui forment les trois divisions de la lèvre ex-
térieure sont très-souvent profondes et inégales.
Le col qui surmonte l'ovaire des Leria, est déjà bien ma-
nifeste et d'une longueur remarquable à Tépoque de la
fleuraison ; mais il est alors épais , cylindrique : c'est en mû-
rissant qu'il devient filiforme en s'alongeant et s'amincissant
considérablement.
Les squames du pérîcline, chez Isl Leria fyrata^ sont- elles
entièrement appliquées, ou bien leur partie supérieure est-
elle inappliquée et appendiciforme ? N'ayant vu que des
échantillons secs, nous ne pouvons rien affirmer sur cette
question : cependant nous soupçonnons que la partie supé-
rieure des squames est appendiciforme et inappliquée , parce
que nous avons remarqué que cette partie supérieure avoit ,
comme le limbe de la feuille , une seule nervure ramifiée
sur les cAtés, tandis que la partie inférieure avoit, comme
le pétiole, plusieurs nervures simples. Or, nous avons établi
(tom. X, pag. 148) que la squame proprement dite est un
rudiment de pétiole , et que son appendice est un rudiment
du limbe de la feuille.
11 paroft, d'après les descriptions de Swartz, que son Tu5-
silago nutans, qui est probablement notre Leria lyrata^ n'a
la calathide penchée que durant la fleuraison; tandis qu'au
contraire son Tussilago albicans , qui est probablement notre
Leria integrifolia, n'a la calathide penchée qu'après la fleurai-
son. On peut trouver quelque intérêt à comparer ces obser-
vations de Swartz avec celles que nous avons faites sur le
Tussilagoifarfara y et qui se trouvent consignées dans notre
Mémoire sur la dissémination des Synanthérées , inséré au
Bulletin des Sciences de 1821, pag. 92. Dans l'état de préfleu-
raisonetdans l'état de fleuraison, la hampe monocalathi de du
Tussilago farfar a est parfaitement droite d'un bout à l'autre :
mais, après la fleuraison, la partie supérieure de cette hampe
se courbe peu à peu avec rigidité, jusqu'à ce qu'elle devienne
parallèle à la partie inférieure , en sorte que la base de la
calathide se trouve tournée vers le ciel , et son sommet vers
la ^erre ; en même temps la hampe s'alonge considérablement.
Ko us avons remarqué que sa courbure étoit hygrométrique,
de manière que la calathide se redressait presque horizonta-
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LER 111
lement pendant la nuit et dans les temps humides , et qu'elle
s'abaissoit complètement pendant le jour et quand le temps
ëtoit sec. Au bout d'un assez long temps, la hampe cesse
d'être courbe et reprend sa rectitude primitive ; et quelque
temps après cette révolution le pérîcline se renverse ou se
réfléchit parallèlement à son support ; le clinanthe , de plan
qu'il étoit, devient convexe; les aigrettes s'étalent par la
divergence de leurs rayons et forment ensemble un globe ,
comme dans le pissenlit. Nous avouons franchement que nous
ne pouvons expliquer ni la cause efliiciente ni la cause finale
de la courbure de la hampe, qui suit la fleuraison et qui
précède la dissémination ; mais l'élongation de cette hampe
a un but facile à comprendre, puisqu'en élevant la calathide
au-dessus du sol, elle l'expose d'autant plus à Faction de
Tair et des vents.
Avant de finir cet article, nous devons noter les différences
gui distinguent le genre Leria du genre Chaptalia de Vente*
nat, et celles qui le distinguent de notre genre Leibnitzia,
(Voyez nos articles Chaptalie, tom. VIII, p. 161 ; et Leib«
NiTziE, tom. XXV, pag. 420.) Le Leria diffère du Chaptalia
en ce que le disque est androgynifiore , que la couronne
intérieure non radiante est plurisériée, et que les fruits sont
collifères, chez le Leria; au lieu que le disque est androgyni*
masculiflore , que la couronne intérieure non radiante est
unisériée, et que les fruits ne sont point collifères, chez
le ChaptaUa, Le Leria diffère du Leibnitziaj en ce qu'il y a
deux couronnes féminiflores , distinctes par la situation et par
la structure des fleurs qui les composent , que les corolles
radiantes n'ont point de languette intérieure, que le cli-
nanthe est absolument nu , que les fruits ont un col très-
long, très-gréle, filiforme, que les appendices apicilaires
du tube anthéral sont arrondis ou tronqués au sommet, et
que ses appendices basilaires sont très-longs, chez le Leria;
tandis qu'il n'y a qu'une seule couronne féminiflore, que
les corolles radiantes ont une très -petite languette inté-
rieure, que le clinanthe est profondément fovéolé, que la
partie supérieure des fruits forme un large col vide, peu
distinct extérieurement de la partie inférieure séminifère,
que les appendices apicilaires du tube anthéral sont aigus ,
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lia LER
et que ses appendices basilaires sont courts , chez le Lelh-^
TÙtzia.
hes Leria, Chaptalia^ Leihnitzia démontrent FaiBnité qui
existe entre les Mutisiées et les Tussilaginées , ce qui justifie
le rapprochement immédiat de ces deux tribus naturelles,
et la place que nous leur avons assignée dans notre classi-
fication.
Le genre Leria appartient aux corymhifères de M. de
Jussieu , et à la syngénésie polygamie superflue de Linné.
(H* Cass.)
LERLICHIROLLO. (Omith.) L'oiseau qu'on nomme ainsi
àBellinzone, est le merle d'eau ou cincle, siurnus cinclus ,
Linn. , turdus cinclus ^ Lath. (Ch. D.)
LER-MUR (Bo^), nom arabe de la myrrhe, selon Dalé-
champs. (J.)
LERNÉE , L«r7iûPfl. (Entomoz.) Genre d'animaux tellement
bizarres, au premier aspect, que les zoologistes sont encore
fort peu d'accord sur la place qu'ils doivent assigner à ce
groupe dans la série animale. Linnœus , qui le premier l'a
établi , en faisoit des animaux mollusques , quoique la défini-
tion qu'il donne de cette classe , ne lui convienne guère : ce
qu'ont imité successivement Bruguiére , dans les Tableaux
de l'Encyclopédie méthodique, MM. Blumenbach, G. Cu-
vier et de Lamarck, dans la première édition de leur ou-
vrage sur le règne animal, et tous les éditeurs et conti-
nuateurs de Linnsus. M. Bosc avoit admis le même rap-
prochement , mais en faisant l'observation que , par leurs
habitudes , les lernées se rapprochoient des vers intestinaux.
M. Duméril, ne sachant probablement qu'en faire, les a
passées sous silence. En 1809 , M. de Lamarck, dans la distri-
bution générale des animaux qui fait partie de sa Philoso-
phie zoologique , fut le premier qui eut l'idée de rapprocher
les lernées des sangsues, des lombrics : en effet, il les plaça
dans son premier ordre des annelides. Plus tard, dans le
Prodrome de son cours, il crut devoir en former une classe
distincte sous la dénomination d'epizoaire^. M. Ocken , qui
le premier a senti la nécessité de mettre un peu d'ordre
dans ce groupe en le partageant en plusieurs petits genres,
et qui en outre a aperçu ses rapports avec les caliges, en fait
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LER m5
cependant encore une famille de sa classe des mollusques ,
et il la place entre celle qui renferme les térébratules et celle
des balanes. Dès 1814, pendant mon voyage en Angleterre ,
j'étois arrivé presque aux mêmes résultats que M. Ocken ,
c'est-à-dire , à l'établissement de plusieurs petites coupes gé-
nériques, et aux mêmes rapprochemens avec les caliges et
genres voisins; mais j'en concluois que ces animaux dévoient
être rangés dans le type des entomozoaires ou animaux arti-
culés, et non dans celui des malacozoaires , avec lesquels ils '
n'ont en effet aucune sorte de rapports. C'est ce que j'indi-
quai dans mon Prodrome d'une nouvelle classification du
règne animal, publié en 1816, époque à laquelle j'étois bien
loin de oonnoître le Traité de zoologie de M. Ocken , qui
venoit de paroître. C'étoit dans ma manière de voir un
groupe de vers anomal, intermédiaire aux hétëropodes et aux
tétra décapodes, mais devenu tel par une habitude constante
de l'espèce, et peut-être même des individus. Cependant
M. de Lamarck , dans la même aniiée , publioit la nouvelle
édition de ses Animaux sans vertèbres, où, sans circonscrire
aussi rigoureusement la classe des épizoaires qu'il avoit éta-
blie précédemment, ilTadoptoit cependant^ comme l'indica-
tion provisoire d'une coupe existant dans la nature, et qui
doit servir à lier les vers et les insectes. Il établit une petite
section générique pour les espaces qui offrent des rudimens
d'appendices , sous le nom d'entomode ; mais il n'eut pas
l'idée de rapprocher ces singuliers animaux des caliges ; et
cependant il range parmi les entomodes la lernée pectorale
de Muller , qui en est si voisine. C'est ce qu'a justement senti
M. G. Cuvier dans son Règne animal, du moins dans une
note supplémentaire du dernier volume de son ouvrage pu-
blié en 1817. Aussi range-t-il les véritables lernées parmi les
vers intestinaux cavitaires, pensant que les autres* doivent
■aller dans celle des crustacés branchiopodes. Quoi qu'il en
soit de ces différens rapprochemens, aucun des auteurs que
nous venons de citer n'a cherché à résoudre la question par
des recherches approfondies et en s'aidant de l'anatomie, aucun
même n'a caractérisé les espèces. Je vais donner l'extrait de
mon travail au point où il est parvenu en ce moment.
Nous savons encore assez peu de choses sur l'organisation
26. 3
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114 LER
deslernées. Leur enveloppe extérieure, ordinairement d'un
blanc jaunâtre transparent , est aussi quelquefois d'un brun
rougeàtre foncvé. Elle est le plus souvent molle et flexible ,
en-dessous surtout : mais il arrive au«si quelquefois qu'elle
est dure , comme cartilagineuse , dans dififérens points de son
étendue, et surtout à la partie supérieure de la première
division du corps. Le corps des lemées , constamment bien
symétrique, mais du reste de forme assez variable, quelque-
fois très-alongé, d'autres fois large , ovale et aplati, est sou-
vent divisé dans sa longueur, par un étranglement plus ou
moins profond, en deux parti es. L'une , antérieure , plus petite,
plus étroite , qui réunit la iête et le thorax, est quelquefois
un peu subdivisée , de. manière que la tête est aussi un peu
distincte : c'est cette partie qui offre les premières traces de
véritables appendices dans les crochets dont la bouche paroît
constamment armée , et même dans des rudimens d'antennes.
L'autre partie du corps est l'abdomen ; presque toujours plus
large que la première , sa forme varie également beaucoup :
c'est celle dont la peau est la moins dure , la moins cornée;
elle offre assez souvent desprolongem^nsappendiculaires , pai-
res, placés de chaque côté, mais inarticulés ou immobiles, et
quelquefois de simples incisures. Quelques espèces m*ont offert
des traces d'yeux sessiles ou de stemmates ; plus souvent on
trouve des indices d'antennes , même quelquefois subarti-*
culées. Quant aux appendices, dans toutes les espèces que j'ai
pu examiner avec soin , j'ai trouvé que la bouche étoit cons-
tamment pourvue d'une paire de crochets mobiles conver-
gens, quelquefois de deux, et même d'une sorte de lèvre
inférieure. Quant aux appendices véritables qui se joignent
au thorax, ils sont généralement peu nombreux. Dans les
espèces que leur grandeur m'a permis de disséquer, j'ai
trouvé que la couche musculaire qui double l'enveloppe ex-
térieure, le plus ordinairement fort simple et composée de
fibres longitudinales soyeuses , se subdivise en portions la-
térales pour les subappendices et les appendices. Le canal
intestinal est complet, c'est-à-dire, étendu de la bouche k
l'anus; il paroît même qu'il fait quelquefois des replis ou
circonvolutions. La bouche, médiocre, située ordinairement
à la partie inférieure du céphalo-thorax, est au milieu^ d'un
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LER ii5
espace dont la peau est molle : elle est constamment accompa-
gnée, à droite et à ganche , d'un crochet court, aigu et corné;
mais on ne le voit souvent qu'à l'aide d^une trés-forte loupe. Le
canal intestinal se termine en arriére dans un tubercule ou
mamelon plus ou moins saillant et médian. Je n'ai jamais pu
disséquer le système circulatoire; mais il est certain qu'il
existe , ou du moins les auteurs qui ont observé ces animaux
vîvans, en parlent d'une manière certaine. On ne peut ce-
pendant pas dire qu'il y ait d'autres organes de respiration
que les subappendices de la peau. Les organes de la généra-
tion ne me sont peut-être pas connus complètement. On sait
seulement que , dans toutes les espèces de ce groupe , il existe
de chaque côté du tubercule anal une sorte de sac, de forme
un peu variable, et qui est rempli par une infinité de cor-
puscules quelquefois ronds , d'autres fois sufoanguleux et
• même discoïdes, qui sont indubitablement des œufs, comme
nous l'apprend une observation curieuse du docteur Su rriray,
du Havre. D'après cette observation, ces animaux naisisent
sous une forme qu'ils perdent par la suite en avançant eu
âge ; et cette forme est beaucoup plus parfaite , moins ano-
male que celle qu'ils acquièrent , en sorte que c'est une mé-
# tamorphose en sens inverse de ce qui a lieu ordinaire-
ment. Nous ignorons du reste s'il existe des sexes distincts
dans ces animaux. La place que nous croyons devoir leur
assigner dans la série porte à le croire, tandis que leur adhé-
rence parasite conduit k une opinion contraire. On trouve
quelquefois des individus qui ne sont pas pourvus de sacs ovi-
fères. Cela tiendroit-il à ce que ce sont des individus màles , on
à ce que ces organes sont tombés par actident P c'est ce que je
n'oserois affirmer. Je ne puis non plus rien dire sur le sys-
tème nerveux des lemées ; mais il paraît qu'il doit exister,
puisqu'il y a des muscles distincts, et' sa place ne peut être
ailleurs qu'à la partie inférieure du corps.
Si l'organisation des lernées est encore si incomplètement
connue, il en est à peu près de même de leurs mœurs, de
leurs habitudes. Jusqu'ici on ne les a trouvées que sur des
poissons de mer ou d'eau douce , quelquefois sur toutes les
parties du corps, entre les écailles ; mais surtout autour des
yeux , au pli des nageoires, où la peau est plus fine, dans
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ii6 LER
la bouche et la cavité branchiale. C'est dans cette partie du
corps qu'on les rencontre plus fréquemment, et souvent
plusieurs individus à la fois. Ces animaux s'enfoncent plus
ou moins dans le tissu des parties , et quelquefois assez pour
que l'on n'aperçoive presque plus de l'animal autre chose que
les fil^inens ovifères. Ils adhèrent soit par la bouche , au
moyen des crochets dont elle est pourvue, soit par quelque
autre partie de leur corps , et souvent au point qu'il est plus
aisé de les rompre que de les détacher , surtout lorsqu'il y
a quelque renflement en forme d'arrêt de la partie anté-
rieure du corps. D'après cela il est difficile de concevoir com-
ment les animaux sortis des œufs sont fixés sur les poissons ,
à moins que d'admettre que dans leur jeune âge ils peuvent
se mouvoir un peu : ce qu'il y a de certain , c'est que chaque
espèce n'appartient pas nécessairement à une seule espèce de
poisson.
Passons maintenant à l'exposition des genres et des espèces
que je crois pouvoir établir dans cette famille , en les dispo-
sant suivant la gradation de l'organisation et le plus de rap-
prochement des caliges.
Genre LERNÉockaE î Lerneocera, Bv.
. Car, Corps plus ou moins alongé , renflé dans son milieu
ou ventru , droit ou contourné , couvert d'une peau lisse et
presque corné antérieurement ; terminé en avant, à la suite
d'un long cou , par un renflement céphalique bien distinct y
armé de trois coroes immobiles, branchues à l'extrémité,
deux latérales et une supérieure. Trois petits yeux lisses à
la partie antérieure de la tête; bouche inférieure en suçoir;
aucune trace d'appendices au corps.
i."* La L. branchiale; L. branchialis , Linn., GmeL : de la
grosseur d'une plume d'oie ; le corps courbé de manière
que le ventre est inférieur; les sacs ovifères naissant bien
avant l'extrémité postérieure du corps et très-entortillés.
Cette espèce , dont la couleur est d'un blanc sale , quelque-
fois d'un brun rougeàtre, à cause du sang contenu dans
l'estomac , se trouve implantée dans les lames branchiales de
plusieurs espèces de gades, et entre autres des gadus barbatus
et œglefinuSf à l'aide des cornes de sa tête. Cette implanta-
tion est quelquefois si forte , que l'on ne peut enlever l'ani-
mal sans le mutiler.
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LER 1^7
Les Groënlandois , dans la mer desquels elle est assez com-
mune, la mangent volontiers.
2.* La L. cYCLOPTÉRiNE ; L. cjyclopterîna, Mu 11. Cette espèce,
que je n'ai pas vue , paroît ne différer de la précédente
qu'en ce qiie le cou filiforme se recourbe en haut, et qu'à
Textrémité du museau , en-dessus, il y a deux orifices tubu-
leux, courts et opposés. La queue est aussi plus grêle; son
extrémité n'est pas courbée ; l'anus est transversal , et de
chaque côté il y a deux lobes convexes.
Elle se trouve , dit O. Fabrîcius , dans les branchies du
cycloptére épineux , et une variété plus petite, à ovaires ver-
dàtres, dans celles du cycloptére liparis.
3.® La L. deSuriiray; L. si/rrîrensis , Bv. Corps droit, subcy-
lindrique , appointi en arrière et surtout en avant, où il se
joint, par une sorte de cou distinct, avec un rétrécissement
postérieur du renflement céphalique ; celui-ci armé de trois
cornes simples ; la bouche inférieure , pourvue de trois es-
pèces de dents disposées en triangle , et au milieu d'une
sorte de bourrelet labial ; les ovaires cylindriques et tout-à-
fait droits, naissant à peu de distance de l'extrémité posté-
rieure.
On doit la découverte de cette espèce à M. le docteur
Surriray, du Havre, qui a eu la complaisance de m'en en-
voyer un individu trouvé sous la nageoire pectorale d'un
petit poisson , qu'il ne nomme pas , avec des observations
faites sur le vivant. Le viscère dorsal , de la forme de l'ab-
domen, se c on tractoit fréquemment et par ondulations, et
ces contractions se propageoient jusqu'à la tête. Au moment
où l'animal fut détaché, ce viscère étoit rempli d^un liquide
très-rouge ; mais le lendemain il ne conte noit plus qu'un liquide
grisâtre , balloté par les mêmes contractions. Les autres parties
du ventre étoient devenues rouges*, de grises qu'elles étoiènt
auparavant. L'ammal n'exécuta plus aucun mouvement après
qu'il fût détaché ; cependant l'organe dorsal continuoit encore
ses contracth>ns vingt-cinq heures après sa mort apparente,
M. Surriray, 'qui'.^egarde cet orgaue comme un estomac, dit
qu'en outre on voy oit quelque apparence d'intestins sur les
côtés. Les'ovàireâ craquoi eut sous la pointe d^un instrument;
mais il ne put- y reconnôitre de traces de fœtus : ils n'étoient
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ïi» LER
pas assez avancés. Il fut plus heureux dans un autre individu ,
trouvé dans Fœil et la cavité orbitaire de petits poissons
dont il ne désigne pas l'espèce. Il observa que les ovaires ex-
térieurs ressembloient à certaines antennes filiformes des
crevettes, et qu'ils contenoient une série d'un grand nom-
bre d'œufs rangés à la suite l'un de l'autre. En extrayant
quelques-uns de ces foetus qui lui parurent enveloppés par
une membrane transparente , il y reconnut une espèce de
monocle (ce sont ses termes), ayant six pattes très -larges,
et sur le dos trois taches noires , dont une longitudinale en
avant et deux en arrière ; en sorte , ajoute- t-il , que ces
fœtus ne ressemblent pas plus à leur mère que ceux du calige
alongé.
4-** Le L. DES cyprins; L. cyprinacea, Linn. , Faun* Suec,
tab. 1 1 , fîg. 1 . Corps subcylindrique , droit , pellucide , di-
visé par un étranglement en un abdomen claviforme avec
trois tubercules dont un est plus grand , et en céphalo-thorax
cylindrique dont l'extrémité est pourvue de trois espèces de
cornes molles , chacune en forme de croissant.
Je n'ai vu de cette espèce , dont on doit la découverte k
Linnaeus, que la figure qu'il en donne et qui a été copiée
partout. Il ajoute que l'abdomen est pourvu à sa base d'une *
tunique blanche , formant comme une espèce de prépuce. Le
céphalo- thorax est aussi couvert d'une tunique blanche.
Comme Linnaeus ne parle pas de sacs ovifères , il faut penser
ou qu'ils étoient tombés , ou qu^ils n'étoient pas sortis et qu'ils
étoient représentés par les tubercules accompagnant l'anuj,
ou enfin que c'étoit un individu mâle.
Elle a été trouvée sur une espèce de cyprin (cj^rinus
earassus )•
Genre Lern^openne; Lemeopenna , Bv.
Corps alongé, cylindrique, subcartilagineux, terminé an-
térieurement par un renflement céphalique f circulaire ,
tronqué , garni dans sa circonférence d'un grand nombre de
mamelons, au milieu desquels est probablement la bouche,
et pourvu d'une paire de cornes courtes, obliques en arrière ;
postérieurement appointi et ayant de chaque cèté des filets
coniques creux, bien rangés et imitant les barbes d'une
plume , à la partie antérieure et supérieure de* la série des-
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LER H9
(fuels sont deux filamens très -fins et très-alongés , servant
probablement d'ovaires.
1 .^ La L. DE BoccoNE , L. Bocconica : Pennatula , Lamartin. ,
Voy, de Lapeyrouse,, t. IV, pL 20; Cop., dans FEnc. méth. ,
sous le nom> de Lem. sétifère. Ce singulier animal paroît
avoir été décrit pour la première fois par Paul Boccone , dans
les Trans» phil. , nJ* 99, art. m, et depuis dans un petit
recueil de ses observations, imprimé à Amsterdam, en 1674.
Il l'avoit observé sur Tépée de mer, poisson si commun dans
les mers de Sicile, dans la chair duquel il se tient, dit -il,
aussi ferme qu'une tarière dans un morceau de bois. Boccone
en faisoit une sorte de sangsue , car il le nommoit hirudo
sive acus cauda utrinque pennata. Depuis ce temps, il paroît
que Lamartiniére a observé la même espèce ou une espèce
fort voisine dans des mers fort éloignées, aux environs de
Nootka , implantée à plus d'un pouce et demi dans le corps
d'un diodon. Voici la . description qu'il en donne sous le
nom de pennatula, que M. Ocken a contracté en celui de
pennella. Le corps , de substance cartilagineuse , est cylin-
drique ; la tête , bien distincte^ et plus large que le corps , est
pourvue en arrière de deux petites cornes de même subs-
tance; elle est aplatie à son extrémité et couverte de petits
mamelons, qui sont, dit-il, autant de suçoirs, ce qui n'est
pas probable. L'extrémité postérieure du corps a la forme
d'une lame de plume ; les barbes, qui sont de la même subs-
tance que le reste du corps , servent de filets excréteurs :
en effet, en pressant légèrement le corps de l'animal, la
plupart lancent une liqueur très -limpide et fluide par
filets; à leur base, c'est-à-dire, en avant et sur le dos,
sont deux grands filets cartilagineux, qui n'existent pas dans
tous les individus, et dont il ignore l'usage. P. Boccone dit
qu'ils servent à l'animal pour se cramponner aux pierres et
même sur le corps du poisson auquel il s'attache. Je sup-
pose plus volontiers que ces organes sont analogues aux longs
filamens du genre précédent, et Pobservation de Lamarti-
niére prouveroit que les sexes sont séparés. Il ajoute que l'on
aperçoit bien la circulation dans cet animal.
MM. de Chamisso et Eysenhardt, dans le tome X des
Nouveaux Actes des Curieux de la nature, pi. 24, fig. 3,
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^^o LER
ont dodné une bien meilleure figure de cette espèce de 1er-
néide , qu'ils regardent comme devant être placée parmi les
annelîdes de M. de Lamarck. L'individu figuré avoit été
trouvé par M. Eschscholz dans les branchies d'un diodonmola,
pris dans la mer Pacifique. La moitié antérieure du corps
étoit enfoncée dans le poisson , et sur la partie caudale libre
adhéroit un anatife. Les observateurs que nous venons de
citer, trouvent du reste que la figure de Lamartinière est
très-grossière. Ils n'ont pas vu à la bouche les espèces de ma-
melons tentaculaires dont parle celui-ci , et le corps est moins
rigide et sub-annelé.
2.° La L, d'Holten : L. Holfeni; Lem, exoc^h' , Holten. , Acta
Danica, Holm,^ 1802. Cette espèce, dont je n'ai vu ni la
description ni la figure , est citée par MM. de Chamisso et
Eysenhardt; elle difiFère de celle de Lamartinière par l'ab-
sence des tentacules de la bouche et des cirrhes plus longs
de la tête,
3.* La L. FLÈCHE; L. sagitla, Ellis, Trans. phil., ann. 1763,
tom.53 , fig. 16. Corps filiforme, d'un pouce de long, à peu
*près cylindrique, coriace, terminé antérieurement par la
bouche et postérieurement par une double série de seize
espèces de plumules presque égales , renflées et percées à
leur extrémité.
Cet animal, que je rapproche de la lernée de Lamartinière,
sans être absolument certain que ce rapprochement soit juste,
a été trouvé implanté assez profondément dans la peau d'une
espèce de lophie , dans les mers de la Chine. Linnasus en
faisoit une espèce de pennatule, sous le 'nom de pennatula
sagitta, ce qu'ont imité Ellis, Solander, Esper et même M.
de Lamarck. M. G. Cuvier pense qu'il doit être considéré
eomme appartenant au genre Calige, et qu'il tient en partie
de ces animaux et en partie des lernées. Enfin tout récem-
ment , M. Dekay , dans le Journal des sciences amériaain ,
ayant eu l'occasion d'observer un individu trouvé adhérent,
à la peau du diodon pilosus de Mitchill , critique ces dififé**
rentes manières de voir, et propose de regarder cet animal
comme appartenant à l'ordre des polypes tubifères, ce qui
me semble bien hasardé. Quoi qu'il en soit, car M. Dekay
pçnse lui* même que ce rapprochement ne sera certain que
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LER 121
lorsqu^n connoîtra son organisation , nous en avons extrait
les caractères de respécc. Nous devons cependant ajouter
que, d'après la figure et la description que M. Dekay donne
de cet animal, il est évident qu'il ne l'a pas observé tout en-
tier , et que la partie antérieure est restée dans le poisson. Il
dit en effet que la bouche étoît irrégulière et présentoit un
aspect granuleux , avec plusieurs petits trouS, ce que sa figure
fait encore mieux apercevoir. Il ajoute que toute la partie
du corps hors dé la péàu du poisson étoît de couleur pourpre,
tandis que ce qui étoit intérieur avoit une couleur blanche.
Les tégumens étoient composés de deux membranes, l'extér
rieure pourpre , épaisse et coriace , l'intérieure pâle et mince.
Du reste il n'a pu apercevoir à l'intérieur ni estomac ni
ovaires, mais seulement quelques fibres blanchâtres conver-
gentes vers l'extrémité supérieure.
La figure donnée par EUis dans les Transactions philosophi-
ques me paroît appartenir à la même espèce que celle dé"
M. Dekay.
Genre LERNéc, Lemea, *■
Corps peu alongé, subcylindrique ou déprimé, sans trace
de divisions ou de rudimens d'appendices sur les côtés ; un
renflement céphalique plus ou moins distinct; la bouche in-
férieure pourvue d'une paire de crochets; l'abdoiiien ter-
miné par deux sacs ovifères plus ou moins prolongés.
Je coiiserve sous ce nom les espèces de lernées qui n'ont
aucune trace d'appendices ni au corps ni à la tête , c'est-à-
dire , les espèces les plus informes.
1.** La L. EN MASSUE ; L. clàvata, MuU. , Z. D. , t. i , p. 33.
Corps cylindrique, terminé antérieurement par une sorte de
rostre crochu, ayant en-dessous une bouche à trois plis: les
deux sacs ovifères cylindriques et de la longueur du corps.
Cette espèce, observtée par Muller sur les nageoires, les
yeux, dans la bouche et les branchies de la perche de Nor-
wége; paroît avoir une organisation assez semblable à celle
de nos leméocères. Muller dit en effet avoir observé le canal
intestinal et une circulation.
2.* La L. DE Baster ; L. Btuteri , Bast. , Opuic. suU.^ II , p. 1 38,
t. 8, fig. 2. Le corps blanc, séparé en deux par un étrangle-
ment ; rabdomen beaucoup plus gros, ovale j le reofiement
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ï2â LER
céphalique globuleux; bouche inférieure et ]]iourvue d'une
double paire de crochète, au moyen desquels ranimai adhère.
Je ne connois cette espèce que d'après Baster, qui fait
observer que cet animal a beaucoup de rapports avec celui
que Gisier a figuré, AclaHolm.y lySi, p* 90, tab. 6, fig.
1 — 5 , et que Gmelin cite à Tarticle de sa L. salmonea : il
n^ parle pas de sac o vif ère.
3.** La L. CYCLOPHOHE î L. cyc^ophora , Bv. Corps fusiforme ,
portant à son extrémité antérieure un renflement discoïde ,
au milieu duquel est la bouche. Les sacs ovifères sont longs
et cylindriques.
Je ne connois cette espèce , qui me paroît bien distincte ,
que d'après une figure manuscrite du Voyage des Anglois
au Congo.
Genre Lernéomyze ; Lerneomyzon, Bv..
Corps ovoïde ou déprimé , avec une sorte de céphalo-
thorax en forme de cou étroit , cylindrique , terminé anté*
rieurement par une bouche bilabiée, pourvue en efiFet de
mandibules en crochète et d'une lèvre inférieure , un suçoir
plus ou moins protractile à la racine inférieure de Tabdo-
men ; deux sacs ovifères peu alongés.
Ces espèces de lernées n'ont aucun appendice au corps ^
mais seulement à la bouche. Elles adhèrent aux poissons au
moyen d'une espèce de suçoir , en sorte que l'on peut con-
cevoir qu'elles peuvent , sinon cesser leur adhérence à volonté ,
du moins tourner sur cette espèce de pivot, pour porter la
bouche à di£férens endroits*
1 .'' La L. A caocBET ; L. uncinala , MuUer , Z. D. , tab.
XXXlll, fig. 2. Corps obloag, subdéprimé, mou , blanchâtre,
avec un sillon longitudinal sur le milieu du dos et deux
latéraux se réunissant sous le ventre ; la bouche terminale
et bifide; la ventouse abdominale très -peu saillante; les
ovaires claviformes. ^
Cette espèce, qui paroitétre assez peu vivace, a été trouvée
par Othon Fabricius sur les branchies et les nageoires de
plusieurs espèces de gades. MuUer a pu observer, même k
Tœil nu, dans cette espèce, la marche du sang , qu'il dit se
faire le plus souvent d'arrière en savant et quelquefois en sens
inverse. U dit aussi ayoir vu un autre intestin dans un mou*
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LER '»5
vement pémtaltique y et en outre deux filets dans la partie
cylindrique, où l'on poavoit aussi apercevoir un mouvement
de fluide.
2,** La L. DES NAGEOIRES; L. pirtnarum ^ S. Ch. Fab. , Jter
Norweg», p. 28a. Corps déprimé, plan, charnu, arrondi,
le dos (?) canaliculé; un appendice. médian à sa partie an-
térieure , et pouvant se loger dans ce canal ; la tête cylin«
drique , terminée par un rostre avec deux tentacules linéaires-
bifides à l'extrémité; deux sacs oviféres alongés, cylindriques.
Je rapporte cette espèce, que je n'ai pas vue, à cette sec-
tion avec quelque doute; en effet, Fabricius dit que Torgane
dont je fais le suçoir est au dos , ce qui seroit fort singulier»
Il ajoute en outre qu'elle s'attache aux nageoires, en faisant
entrer sous leur peau toute la partie antérieure du corps,
ce qui diffère des véritables lernéomyzes.
3.* La L. PYRiFpRME; L. pyriformis, Bv.
Abdomen renflé , pyriforme , terminé en avant par un su-
çoir conique fort saillant à la racine du céphalo-thorax , qui
est arqué , cylindrique et recouvert en avant d'une sorte de
plaque ovale écailleuse; bouche bilabiée ; la lèvre supérieuTC
plus longue et pourvue de mandibules cornées ; l'inférieure
avec une paire de palpes; le tubercule anal fort saillante
Cette espèce, dont je ne me rappelle pas l'origine , existe
dans ma collection. J'ai pu y reconnoître aisément que le
canal intestinal fait quelques inflexions dans l'abdomen , et
que les ovaires situés au dos de l'animal se continuent avec
les sacs oviféres. L'adhérence du suçoir se fait d'une manière
si intime, qu'il semble qu'il y ait continuité de l'animal pa-
rasite avec celui sur lequel il vit* Les œufs contenus dans le
sac sont gros et arrondis.
Je joindrai à cette section deux espèces un peu différentes
des précédentes , en ce que tout le corps est. cylindrique et
pourvu de quelques rudimens d'appendices,, et entre autres
d'espèces de corps alongés, inous, flexibles, farmant en arrière
un faisceau avec les ovaires (peut*étre sont-ce des rudimen$
d'organes respiratoires analogues aux fausses - pattes des
cyames ) , mais qui adhèrent toujours par une sorte de fila-
ment ventral. Ce sont :
4.* La L. DE F£aN£TTT; L» Pernettiana , Pernetty, Yoy* aux
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Î24 LER
îles Malouînes, tom. i , p. gS, pL i , fig. 6 , 6. Corps cylin-
drique dans toute son étendue, et terminé en arrière par une
paire de longs appendices qui accompagnent les sacs ovifères ;
deux paires d'appendices au milieu du corps , et dont Fin-
férieure , beaucoup plus grosse , sert à attacher Tanîmal ;
deux petits points noirs au-dessus de la bouche , et que Per-
netty dit être des yeux.
Trouvé sur les opercules d'un thon.
5.° La L. alongéë: L. elongata, Bv. Dans cette espèce,
comme dans la précédente , le corps en totalité est étroit ,
alongé, presque cylindrique; la tête, à peine un peu plus
renflée que le reste, est subécailleuse en- dessus, et ofiFre
en -dessous une bouche bordée en avant d'une paire de cro-
chet$ cornés et bien mobiles (ce sont de véritables mandi-
bules), et en arriére d'une lèvre inférieure avec une paire
de palpes ou d'appendices en crochet, également mobiles.
Au point de jonction du thorax avec l'abdomen est le filet
médian d'attache dans le tissu animal ; et en arrière de celui-
ci, les sacs ovifères, qui sont cylindriques et fort gros, sont
accompagnés d'un faisceau de deux paires d'appendices iné-
gaux, mous, flexibles, peut-être subbranchiaux, et d'une
pièce médiane supérieure plus courte*
J'ai observé cette espèce vivante, attachée à des masses
celluleuses contenant des vers intestinaux, dans un cheilodip-
fére-aigle au Havre.
Genre Lernentome : Lemenloma, Bv.; Entomode, Lam.
Corps en général carré , subdéprimé , avec des espèces de
bras ou d'appendices de forme variable et inarticulés de
chaque c6té; la tête plus ou moins distincte, pourvue de cornes
et de crochets à la bouche ; les sacs ovifères le plus souvent
ctavifhrmes.
C'«st un groupe fort rapproché du suivant, et qui renferme
les espèces les plus bizarres sous le rapport des singuliers
appendices qui hérissent le corps. Ils servent à fixer l'animal
d'une manière presque immobile.
1.^ La L. RAYONNéE; L. radiata, MuUer, Z,D,, i , tab. 38,
^^. 4. Corps carré , déprimé, convexe et garni d'espèces dé
planques dures en -dessus, concave en -dessous ; trois paires
de bras , dont un à chaque angle et deux en-dessous ; la tête
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LER 12$
distincte, armée de deux paires de cornes molles; des cro-
chets à la bouche.
Cette espèce, qui a un pouce de longueur sur trois lignes
de largeur, a été trouvée dans la cavité buccale du çor^«
phœna rupestris.
2.^ La L« GOBiEN ', L* gohina, Mullcr , ZooL Dan*, i , p. 39,
tab. 33 , ûg. 3.
Corps déprimé, rhomboïdal, ayant à chaque angle une
sorte de bras noueux et coudé à Textrémité ; tète ^très-dis-
tincte , avec une paire de cornes arquées en dedans ; la
bouche à trois lèvres ; les appendices oviféres cirrheux et
entortillés.
On ra trouvée sur les branchies du cotte -gobie.
3.^ La L. nou£Dse; X* nodosa*, MulL, Z. D., 1 , p. i23,
t. 33 , fig, 6.
Le corps subcarré, convexe en-dessus, concave en-dessous,
avec cinq dents de chaque côté, dont la première se prolonge
en-dessous et forme un bras très-court ; la tête assez distincte,
avec deux tubercules de chaque c6té; les ovaires claviformes;
la bouche armée de crochets*
Elle se tient à l'entrée de la bouche de la perche de Nonvége.
4*^ La L. ASEiLiNE,- L.aselUna, Linn., Iter J^estrag, , 171^
t. 3, 6g, 4.
Abdomen déprimé , cordiforme , séparé du thorax , qui est
semi-lunaire; la tête à l'extrémité d'une sorte de cou, «t
pourvue d'une paire d'appendices obtus ; une autre paire
au - dessous , à la racine de l'abdomen ; les ovaires courts ,
claviformes.
On Ta trouvée sur les branchies de plusieurs espèces de
gades de la Mer du Nord.
5.** La L. DU TRI CLE; L. Triglœ, Bv.
Abdomen aplati , carré ,' surtout en avant t convexe en-
dessus, concave en -dessous, bordé en avant d'une paire
d'appendices transversaux , digités, et sur les bords de quatre
dents , dont la postérieure est la plus longue. La tête élargie
transversalement et portée s\ir une sorte de cou long et cy-
lindrique. Les sacs oviféres cylindriques et médiocres. Deux
paires de crochets très-petits à la bouche.
Cette espèce, sans doute voisine de la précédente, dont
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126 LER
-«lie est cependant bien distincte, a déjà été trouvée deux
fois enfoncée dans les branchies du trigle ordinaire, Jusqu'à
la racine de Tabdomen , et fixée par les crochets de la bouche.
SJ* La L. cornue: L. eornuta^ MuU. , Z. J)., pag. 124;
Zoèga, tab. 33, fig. 6.
Corps oblong; le thorax avec deux paires d'appendices
droits et bifides à l'extrémité; la tête subovale et pourvue
de trois cornes , dont une frontale ; deux crochets à la bouche j
les sacs ovifères cylindriques et arqués.
Elle vit sur les branchies àtsj^leuronectespUUe&za et linguatula,
7.* La L. DE Ddfresne; L. Dafresnii, Bv.
Corps blanc, mou , assez alongé, comme formé de quatre
divisions ayant chacune une paire d'appendices rudimen-
taires ou de bras, les antérieurs et inférieurs doubles; tête
distincte, à quatre petites cornes; bouche inférieure ronde,
armée de crochets; les ovaires fort longs, cylindriques et
entortillés.
Cette espèce , dont M. G. Cuvier fait un chondracanthe ,
est molle , quoique un peu hérissée de tubercules comme le
chondracanthe, mais qui sont obtus , sans divisions, et extrê-
mement mous. En général , l'animal semble n'être formé que
d'une peau molle, transparente, remplie d'un tissu comme
hépatique. Les œufs sont ronds et excessivement nombreux.
Genre Lehnacanthe : Lernacanlha, Bv. ; Chondracanthe,
Delaroche.
Corps gros, court, assez déprimé, pourvu de chaque côté
d'appendices rudim en taires , aplatis, digités et cartilagineux ;
la tête séparée du thorax par un sillon , et portant de chaque
côté un rudiment d'antennes ; bouche inférieure accompagnée
d'une paire de mâchoires ou de palpes ; les sacs ovifères gros,
courts et aplatis.
1.® La L. DE Delaroche : L. Delarochiana ; le Chondracan-
the DU Thon , Delaroche , Bull, des se. par la soc. phil.
Le corps formé de quatre zones hérissées de tubercules
pointus en-dessus, et pourvues en-dessous d'appendices d'au-
tant plus larges et digités qu'ils sont plus postérieurs.
Cette espèce, qui est le type de cette petite section géné-
rique, a été trouvée pour la première fois dans la Méditer-
ranée par Delaroche, sur les branchies du thon. Depuis, elle
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LER 1^7
a été rencontrée sur celles de squales et d*autres poissons»
L'adhérence n'a lieu que par les crochets de la bouche.
Genre Lernéopode ; Lerneopoda, Bv.
Corps lisse, assez alongé, divisé en abdomen ovale et en
céphalo- thorax ^aplati et couvert d'un bouclier crustacé ;
une paire de palpes courts , gros , coniques et subarticulés ,
accompagnant la bouche; deux paires de pieds articulés,
subonguiculés sous le thorax ; des sacs ovifères courts et sub-
cylindriques.
!.• La L. DE Brongniart ; L. Brongnîartii , Bv.
Des deux paires de pieds, l'antérieure courte est formée de
deux articulations et d'un crochet; la postérieure, beaucoup
plus longue, grêle, cylindrique, avec un crochet terminal.
J'ai observé cette espèce dans la collection de M* Brongniart,
qui ignoroit où et sur quel poisson elle avoit été trouvée.
Son corps, d'un demi-pouce de long à peu prés, est couvert
d'une peau d'un brun rougeàtre, assez épaisse, surtout sur le
céphalo-thorax , qui ressemble assez bien au bouclier de quel-
ques insectes. Coupé carrément en avant , on y voit très-bien
deux espèces d'antennes ou de palpes coniques, avec des
traces de cinq articles accompagnant la bouche. L'article ba-
silaire m'a paru denticulé à son côté interne. Sous le milieu
du thorax est une première paire de pattes , qu'on ne sau-
roit mieux comparer qu'à celles des cyames : elle est courte,
forte , et courbée en dedans ; le crochet terminal est aigu.
L'autre paire de pattes est formée de chaque côté par un
long article gréie, cylindrique, un peu renflé à son extré*
mité, et terminé par un petit crochet aplati triangulaire»
Dans la séparation du thorax et de l'abdomen, en -dessous
et dans la ligne médiane , est un orifice évident. L'abdomen
n'offre rien de remarquable ; il est ovale , un peu aplati;
Les deux sacs par lesquels il se termine en arrière > sont
couverts d'une enveloppe cornée, un peu transparente, ce
qui permettoit de voir que leur intérieur étoit rempli d'une
substance comme hépatique , et entièrement semblable à celle
qui étoit dans l'abdomen. Les longs pieds étoient composés
à peu près de même.
2.** La L. DU SAUMON , L. salmonea.
La bouche pourvue de deux lèvres horizontales, dont la
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i:.8 LER
supérieure est armée de deux crochets mobiles et durs ^ Fia-
férieure bifide. Le thorax plus large que la tête, et ayant à
sa base deux appendices linéaires, cylindriques, assez- longs ^
réunis à leur sommet par un cartilage orbiculaîrej une émi-
nence transversale entre eux. L'abdomen ovale, plus large
et plus convexe, avec un sillon orbiculaire en-dessus et deux
longitudinaux en^'dessous. Les ovaires droits et longs.
Cette espèce, que je n'ai pas vue, n'appartient peut-être
pas à ce genre. Elle se trouve sur les branchies du salmo
carpionis et sur le corps des gades. La figure qu'en donne
l'Encyclopédie, d'après Baster, est si grossière, qu'on peut
difficilement se faire une idée des rapports de celte espèce.
Ge*nre Lernanthrope; Lernanthropus , Bv.
Corps ovale, assez peu alongé, divisé en deux parties; un
bouclier céphalp-thoracique , et un abdomen prolongé en
arrière par une large écaille débordant l'extrémité du tronc;
deux très-forts crochets verticaux sous le front; trois paires
de très-petits appendices crochus et transverses sous le thorax
proprement dit; une paire de bras simples, renflés , et une
seconde bifide et comme branchiale sous l'abdomen. Les sacs
ovifères longs et cylindriques.
J'ai établi cette petite coupe générique pour une espèce de
lernée qui se rapproche encore plus que les autres des ça-
liges et des branchiopodes , et que je nomme Lernanthrope
MOUCHE, L. musca, parce qu'elle a une ressemblance grossière
avec le corps de l'homme, et avec une mouche dont les ailes
seroient réunies sur le dos. La phrase caractéristique du genre
suffira pour la faire reconnoitre , en ajoutant que sa couleur
est d'un blanc jaunâtre , si ce n'est l'extrémité des crochets qui
est brune , et un globule saillant ». d'un beau noir, de chaque
côté de la pointe de l'abdomen.
Dans un individu des deux tiers plus petit que les quatre
autres que j'ai trouvés enfoncés dans la peau d^un petit diodon
de Manille, les crochets frontaux étoient proportionnelle-
ment beaucoup plus forts : il en étoit de même des appendices
de la partie postérieure du bouclier thoracique , qui étoient
beaucoup plus larges ; ceux de la première paire de l'abdomen
étoient aussi plus longs , mais bien plus grêles. Il n'y avoit
ni ovaires ni points noirs. En général, l'animal étoit évi-
demment moins difforme.
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LER 129
On arrive ainsi par une gradation pour ainsi dire insen-
sible, et au moyen des genres Dichélestion d^Hermànn , An-
thosome et Cécrops de Leach, aux Caliges et genres voisins,
dont chaque espèce ofire une disposition d'appendices parti«-
culière , et qui ont une telle ressemblance avec certaines 1er-
nées, que l'une d'elles, la Lemea pectoralis de MuUer, adop-
tée comme telle par Gmelin , MM. Bosc, de Lamarck , Ocken ,
etc. , appartient indubitablemeut à la famille des caliges. De
celle-ci on passe ensuite par les argules aux branchiopodes ^
ainsi il nous semble que la place que nous assignons au
singulier groupe d'animaux que Linnseus a désignés sous le
nom de Lernées, n'est pas aussi mauvaise que M. le docteur
Leach veut bien nous l'accorder franchtment dans son excel-
lent article ËNTROMosTRACés , auquel , du reste , je renvoie
pour les mots que je viens de citer, Dichélestion, Antho-
A)M£ et CécROFs, et qui sont pour nous des lernéides et peut-
être même des caligides.
Dans cette division des espèces de lernées, je n'ose parler
des suivantes , parce qu'elles me sont beaucoup trop incom-
plètement connues : i.° la L. du huchon, L. huchonis , dont le
corps, très-blanc, cartilagineux et noueux, a, dit-on, deux
tentacules, et qui a été trouvée par Schrank {lier Bamr.,
p. 99, tab. 2, fis» A, D) en grande quantité sur les bran-
chies du salmo hucho : 2.^ la L. de la lote, L. Iota, Herm.
(Naturf.^ 19, p. 44, t. 2 , fîg. 6), qui a deux petits crochets
k la bouche et quatre ovaires inégaux ; il est probable qu'on
confond quelque ap~pendice avec les véritables ovaires : 3.*
la L. CROCHUE, L. adunca , Strdm. {Sbnderm. , 1 , p. 167, 1. 1,
fig. 7, 8), qui a le corps ovale et dont la corne du rostre
descend en arrière. Elle a été trouvée sur le gadus callarius.
J'ai encore moins osé assigner une place déterminée à un
animal trouvé. sur les branchies de l'orphie {Esotbellone, L.),
et dont M. Ocken a fait un genre de lernéide sous le nom
d'Axine. Voici* cependant les caractères qu'il lui assigne : Corps
cylindrique , terminé en arrière par un élargissement cutané,
bordé d*un double rang de nœuds ; deux nodosités à la bouche.
Le corps de cette axine bellonis a un demi-pouce de longuet est
courbé vers l'extrémité antérieure.
Je ne sais non plus trop que faire de l'animal queGesner a
26. 9
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»3o LER
xljécrit et figuré sous le nom d^Œslrus si^t asellus ( Aquttl* ,
lib. y, cap. 8). Il me semble cependant encore appartenir à
la famille des lernéides, et devoir y foriner une petite <;oupe
distincte. C'est à tort évideminent que Linnaeus en a fait un
omscus asellus , d'où il a passé parmi les cymothoadées des auteurs
modernes ; car la description, et encore moins la figure, ne
rappellent un tétradécapode véritable.: ce ne peut être non
plus un cyame»
L'animal dont Baker a donné une description probable-
ment erronée , et une mauvaise figure, dans les Transactions
philosophiques pour l'année 17449 sous le nom de suçoir de
l'ail^ est encore un de ces êtres qui , peut-être , appartiennent à
la famille des lernéides j mais cela ne m'a point paru certain.
Pallas pense cependant que cet animal doit être très- voisin
de la sangsue de Boccone {Pennatula fUosa ^ Linn.), que nous
avons rangée au nombre des Iprnées. (De B. )
LEROT {Mamm.)^ nom d'une espèce du genre Loir, ti-
rant son origine. du vieux nom françois liron, donné à cette
espèce et au loir. (F. C.)
, LEROT A QUEUE DORÉE. (Mamm.) Nom d'une espèce de
rongeur qui avoit été réuni aux rats proprement dits par
Boddaërt, sous le nom de mus chrjsuros , et dont M Geoffroy
Saint-Hilaire a fait le genre Echimis.
Nous ferons connoître les caractères de ce genre au mot
Rat épineux, qui est la traduction d'echimis. (F. C.)
LEROT VOLANT. {Mamm.) Daubenton donne ce nom,
dans l'Encyclopédie, à, une espèce de chéiroptére. V.Taphien.
(F. C.)
LEROUXIE, Lerouxia. (Bot.) M. Mérat, dans sa Flore des
environs de Paris, a établi un nouveau genre sous ce nom
avec la lisimaque des bois : ce genre n'a pas été adopté. (I^,D.)
LERQUE, Lerchea. (Bot.) Genre de plantes dicotylé-
dones., à fieurs complètes, monopé^talées, régulières, dont
la famille n'est pas encore reconnue, qui a(>partient à la
monadelphie perUandria de Linneeus , offrant pour caractère
essentiel: Un calice persistant, tubulé, à cinq dents; une
corolle in fundibuli forme , le limbe à cinq divisions ; jcinq
étamines monadelphes; un ovaire supérieur;, un stylp- ter-
miné par deux ou trois stigmates. I^e fruit est une cap^ale
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LES i5i
a deux ou trois loges, renfermant, dans chaque loge, des
semences nombreuses.
Lerque a longue queue; Lerchea longicauday Lînn., Manl,^
iSG, Arbrisseau des Indes orientales, d'un port rustique,
dont les rameaux sont diffus, comme articulés, garnis de
feuilles opposées, pétiolées, lisses, lancéolées, très- entières,
longues d'un pied, accompagnées de stipules ensiformes,
plus courtes que les pétioles. Les fleurs sont disposées en
un épi terminal, très-îong, filiforme, toutes ces fleurs pe-
tites, ëparses, distantes entre elles; leur calice est d'une seule
pièce , à cinq dénis ; la corolle monopétale , en foréie d'en-
tonnoir : le tube plus long que le calice ; le limbe droit ,
à cinq divisions ; les filamens des étamines réunis en un tube
soutenu par l'ovaire , portant cinq anthères oblongues et
sessiies; un ovaire supérieur, presque ovale, muni d'un style
renfermé dans le tube des filamens, terminé par deux ou
trois stigmates obtus. Le fruit est une capsule presque glo-
buleuse, toruleuse, à deux ou trois loges avec des seniencea.
nombreuses. (Poir.)
LERVÉE, {Mamm.) Shaw le voyageur parle sous ce nom
d'une espèce d'antilope de Barbarie, dans laquelle Pallas a
cru reconnoître le koh de Buffon ; mais l'exactitude de ce
rapprochement est douteuse. (F. C.)
LES AN-ALH AMEL. ( Bot. ) Voyez Lisen. ( J. )
LESAN-EL-A'SFOUR. {Bot.) Suivant Delile, on donne
ce nom, au Caire, aux fruits du frêne à la manne {jraxinus
ornus). (Lem.)
LESAN-EL-TOUR. (Bof.) Nom arabe signifiant langue de
bœuf, donné à la bourrache ordinaire, suivant M. Delile,
Cette plante est,' dans Dal^champs, sous le nom de tesan-althauvy
dans Forskal sous celui de iissanrettor , dans Meutzel sous celui
étlagenaga. {J.J
LÉSARD. {Erpét.) Voyez Lézard. (Desm.)
LESC A RINA (Ornit/i.), nom de la fauvette effarVate,
sylvia strepcra, Vieil!., à Turin. (Ch. D.)
LESCEN {Bot. ), nom africain du géranium, suivant Ruellîus,
commentateur de Dioscoride. (J.) ' •
LESKE. {Omith.) L'oiseau ainsi nommé enSilésie, est le
gros bec , îoxia coccQtUrausteu { Ch* D. )
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i3a LES
LESKEA; Leshia, Brîdel. {Bot.) Genre de plantes ciypio^
games, de la famille des mousses, institué par Hedwig et
adopté par les botanistes. Il a beaucoup d'affinité avec le
genre Hjypnum, avec lequel il avoit été confondu. 11 est
caractérisé par son péristome double : Fextérieur à seize dents
subulées;' l'intérieur membraneux, divisé en seize lanières
égales , entre lesquelles on ne voit pas de cils , comme dans
le genre Ifypnum; coiffe lisse, cuculiforme.
Les e^èces de Uskea sont assez nombreuse^ : on en compté
une cinquantaine ; mais on peut en compter davantage^
si l'on n'admet pas le genre Pterigophyllum de Bridel,
qui répond à Vhookeria de Smith, et au cyatophorum de Pa-
lisot- Beau vois, et si l'on y laisse réuni le chœtophora de
Bridel, fondé sur le leskea cristata d'Hedwig, qui diffère
par sa coiffe en forme de mître velue et filamenteuse. Le
cUmacium a aussi fait partie des leskea, ayant été formé sur
le leskea dendroides , Vahl. , ou hypnum dendroides, Linn.
Ces plantes ont le port des hypnum ; elles offrent aussi
les mêmes habitudes : elles croissent presque toutes en Europe
ou dans l'Amérique septentrionale.
Cesinousses sont monoïques ou dioïques , et leurs fleurs sont
latérales , comme dans les hypnum. Les lanières du péristome
externe se replient en dedans; c'est le contraire dans les hyp-
num. L'urne ou la capsule est toujours libre ; elle n'est jamais
cachée par le perichœtium , comme cela s'observe dans Tume
du neckera, dont les leskea diffèrent encore par la présence
d'un anneau , et par la coiffe , qui se fend toujours de côté et
se détache obliquement. Nous ferons remarquer les espèces
suivantes.
J. 1." Feuilles distiques, rameaux aplatis.
Leskea aplatie : L. complanata, Brid. ; Decand., FI. f r. ;
Hypnum complanatum , Linn.; Hook. ,' Musc. Brit., tab. u^.
Dillen. , Musc, tab. 84, £g. 7. Tige couchée, filiforme,
divisée en ramiâcations divergentes, disposées sur deux rangs
Opposés, et une ou plusieurs fois ailées, filiformes à leur
extrémité; feuilles d'un vert clair, distiques, ovales-oblon-
gues , terminées par une pointe , les supérieures lancéolées-
aiguës: capsule ovale, droite^ portée sur un pédicelle roii-
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LES i33
geâtre , long de huit à douze lignes ; opercules coniques ,
légèrement obliques. Cette plante croft partout en Europe,
sur les arbres, ou plus rarement sur les pierres et à terre.
On l'a rencontrée également à la Guiane, où, sans doute,
elle aura été transportée.
Leskea trichomane : L. Irichomanoides , Bridel , Musc* ;
Hjrpnum trichomanoides , Linn. ; Hook. , Afii^c. Brit. , tab. 24;
Dillen., Musc, tab. 34, fîg. 8; Vaill. , Bot., tab. 23, fig. 4.
Tige couchée, rameuse; rameaux concaves en * dessous;
feuilles distiques, oblongues, arrondies, munies d'une ner-
vure; capsules droites, ovales, garnies d'un opercule long
et courbé. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente,
avec laquelle elle est souvent confondue; elle s'en distingue
principalement par ses rameaux plus courts et concaves en*
dessous, à cause de l'inflexion des feuilles. £lle est extrême*
ment commune partout en Europe , sur le tronc des arbres ,
les arbrisseaux, et même quelquefois sur les terres en pente*
Elle ressemble à une jungermannia par son feuillage aplati ,
et à une espèce de trichomanes par la transparence de ce
même feuillage.
J. a. /Veuilles imbriquées , distiques; rameaux com-'
primés*
Leskea comprimée; L. compressa, Hedw, , Sp« mute., tab.
56, fig. 1, 7. Tige couchée, rameuse; rameaux lâches, lea
derniers plus courts , comprimés , arqués , disposés sur deux
rangs opposés. Feuilles imbriquées, les unes appliquées sur
la tige, les autres étalées presque sur deux rangs, ovales,
lancéolées, sans nervures, très^eotières ; capsule oblongue,
droite, à opercule conique, oblique. Cette espèce, comme
toutes celles de cette division , croît en Amérique. Elle se
trouve en Pensylvanie , sur les troues d'arbres,
$• 3, Feuilles imbriquées ^ éparses ; rameaux cylin-
driquesx
Leskea soyeuse : L. sericea , Hedvv. , Muse, /rond» , 4 , tab.
17; Hypnum aericeum , Linn.; Hook., Musc, Britiy tab. 25;
Dill. , Musc, tab. 42 , fîg. 5 9 ; Vaill. , Bot,, tab, 27 , fig. 3,
Tige rampante , rameuse : rameaux simples ou divisés , te*
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i34 LES
dressés, rapprochés, st)uvent courbés, garnis de feuilles nom-
breuses, d'un vert jaunâtre ou soyeux , imbriquées, lancéo-
lées, pointues, marquées de trois nervures à leur base;
capsules droites, presque cylindriques; opercules coniques,
pointus, un peu crochus. Cette mousse est commune partout
en Europe : elle se rencontre aussi en Asie et sur la côte
d'Afrique. Forskal l'a recueillie dans l'île d'imros, l'une des
îles de l'Archipel , et Seezen Sur les monts Hémus et Olympe.
Elle croît sur les troncs d'arbres , les rochers et la terre , et
forme des gazons qui fructifient au printemps. Les pédi-
celles ont huit à dix lignes environ de longueur; ils sont
axillaires, rougeâtres, brillans': les capsules sont brunes. Il
ne faut pas confondre cette plante avec ïhj'pnum lutescens,
Linn. (Voyez Hypnum, vol. 22 , p. 36o.)
J. 4. Feuilles lâches ; rameaux Jilif ormes.
Leskea déuée; L. suhtilis, Hedw., Musc, frond, , 4, tab. 9,
Tige grêle, rampante, rameuse; rameaux simples, filiformes,
un peu redressés et rapprochés , en touffes ; feuilles lâches ,
écartées, linéaires, lancéolées; pédicelles droits, longs de
quatre à huit lignes; capsules un peu penchées ou droites,
cylindriques, à opercules coniques, pointus. Cette espèce,
remarquable par ses rameaux capillacés , se trouve dans les
parties tempérées et septentrionales de l'Europe. Haller en
fit le premier la découverte en Suisse ; puis elle a été trouvée
dans diverses parties des Alpes, de l'Allemagne, en Zélande,
en Ecosse et en Angleterre. Elle nait sur les troncs des
arbres et fructifie entêté.
J. 5. Feuilles rejetées ou presque rejetées d*un seul
çôtéi rameaux crochus à leur extrémité*
Leskea multiflore : L. pofyantha , Hedw. , Musc, frond, ,
4, tab. 2; Dillen., Musc, tab. 42^ fig. 62. Tige rampante ^
rameuse; rameaux simples, 'grêles, un peu courbés, rappro-
chés , en touffes ; feuilles imbriquées dans l'état sec , étalées
dans l'état hilmide, lancéalées, pointues, sans nervures,
d'un vert .clair; pédicelles nombreux, droits,, d'un rouge
pâle 9 longs de huit à douze lignes; capsules ovoïdes, rouges
ou brunes, droites ^ ovales } opercule» coniques , aigus, d'un
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LES i35
pouge vif, un peu courbés. On trouve cette moussa partout
en Europe, au pied des arbres. Elle fructifie au printemps.
Lesrea a plusieurs fruits: L. pofycarpa, Brid. , Musc, 3,
lab. 3, iiç. 3, et tab. 6, ûg^ 3. Tige rameuse, rampante;*
rameaux simples, entrelacés; feuilles ovales- lancéolées,
aiguè's, nerveuses; pédicelles nombreux; capsules droites,
cylindriques ; opercules coniques. Cette mousse croît dans
les vergers, les bois, les prés ombragés, au pied des arbres
et à terre. On la rencontre partout en Europe et daoy
rAmérique septentrionale. Elle est indiquée aux environs
de Paris. (Lem.) .. ; . .
LESNYI BYK (Mamm.), nom russe. de l'aurochs. (F. C.)
LESPEDÈZA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à
fleurs complètes, papillonacées , de la famille des tégumi"
neuses , de la diadelphie décandrie de Linqseust , dont le ea-
ractère essentiel consiste dans un calice à cinq division^
presque égales, linéaires-lancéolées dusubulées; un« corolle
papillonacée ; la carène obtuse; dix étanyines diadelpheS;'
ua ovaire supérieur, médiocrement péëicellé; un style; un
stigmate en tête conique; une gousse non articulée 9 à une
seule loge, monosperme.
Ce genre, dédié par Michaux à M. Lespédéze, gouver*
neur de la Floride, est distingué des hedysarum (sainfoin)
particulièrement par le caractère de ses* fruits. Il devient'
une subdivision de ce genre très^nombreux en espèces. On
peut .ajouter que ses feuilles, rarement simples, sont com-
posées de trois folioles. Les tiges- sont plus ou moins li*
gueuses.
Lespedê^a a fleurs sessiles : Lîespedeza^iemiiflora, Mich;,
FL Bor, Amer, y 2 , pag. , 70; Medicagti virginha? Linn. Cette
plante a des tiges, très -rameuses, -un peu ligneuses ; ses ra-
meaux sont droits, alt-ernes, garnis de feuilles pétM»lées,
composées de trois folioles oblongue», elliptiques, vertes ,
glabres, réticulées, munies de bractées sétacées. Les ikura
sont nombreuses, disposées^ par fascicules sessiles dans Fais^ *
selle des feuilles : le calice petit, vêtu,- caduc, à cinq dents
profondes, preque égales, aiguës; les gousses petites^ ova-
les, à une seule semence* Cette plante croit dans la Caro^ <
line et la Virginie. • .*
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136 LES
Lespedeza effilé I Lespedeza juncea , Poir, j Hedysarum jun^
cejim , Linn. , Dec^ , i , tab. 4. Cette espèce a le port d'un
genêt; ses rameaux sont souples, alongés, pubescens, striési
les feuilles alternes, à trois folioles linéaires, oblongues^
obtuses, pubescentes et réticulées en -dessous ; le pétiole
velu ; les stipules sétacées. Les fleurs sont nombreuses , dis-
posées en petites grappes axillaires , presque en petites om-
belles ; les pédoncules pubescens ; de petites bractées cour^
tes^ ovales; le caUce velu ou cendré; la corolle blanche^
Tétendard marqué de lignes purpurines; les gousses petites,
monospermes, à peine de la longueur du calice. Cette
plante croît dans la Sibérie et la Tartarie.
Lespedeza tombant ; Lespedeza pvocumbens , Mich, , Le,
pag.»7i, tab. 39. Ses tiges sont couchées : elles produisent
de» rameaux presque simples, pubescens, filiformes, garnis
de feuilles ternées; les folioles petites, ovales, glabres, en-
tières, un peu pileuses en -dessous, réticulées, mucronées ;
les stipules sétacées. Les pédoncules sont capillaires, axil-
laires, très-longs, soutenant deux ou trois petits épis de
Aeurs presque sessiles; leur calice est blanchâtre et pubes-
cent; la corolle petite, purpurine; les gousses glabres , ova-
les, petites, non recouvertes par le calice, un peu aiguèf^,
ne renfermant qu'une seule semence. Cette plante croît
dans la Caroline et la Virginie.
' Lespedeza a fleurs violettes : Lespedeza vioUiâea, Poir. ;
Hed^sarum vwlaceum^ Linn., Spec, Ses rameaux sont pres-
que filiformes^ pubescens, garnis de feuilles ternées, com-
posées de trois folioles presque égales, à peine pédicellées,
arrondies à leurs deux extrémités, glabres en-dessus, un
peu pubescentes en^-dessous; les stipules sétacées. Les pé-
doncules sont axîHairçs, sétacés, très*longs, soutenant en-
viron deux fleurs ]^resque sessiles , plus nombreuses aux pé-
doncules inférieurs ; leur calice pubescent, fort petit ; la
corolle yiolette; les gousses deux ou trois fois plus longues
que le calice i, glabres, comprimées, rhomboïdales. Cette
plante croît dans la Caroline et la Virginie.
Lbsfedszaa PLUsiEims épï3 : Lespedeza polystachia, Mich. Le,
iah> 40 ;,Hedy$arum hirtum, Linn., Specm Arbrisseau dont les
tiges se divisent en rameaux cylindriques, un peu angu-
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LES >37
leux, légèrement pubescens, garnis de feuilles à trois fo-
lioles elliptiques , velues dans leur jeunesse , longues d'en-
viron un pouce, larges d'un demi-pouce; les deux folioles
latérales plus courtes , un peu pédicéllées : les fleurs dispo-
sées en plusieurs épis axillaires, simples ou rameux; leur
calice est blanchâtre ou de couleur purpurine, velu, à
cinq découpures roides, trés-aiguës; la corolle blanche, au
moins une fois aussi longue que le calice; les gousses ova-
les, comprimées, aiguës, couvertes de poils blanchâtres ^
renfermées dans le calice persistant. Cette plante croit dans
les contrées septentrionales de FAmérique.
Lespedeza piED-DErLiÈVRE : Lcspedcza lagopodioides , Poir. f
Hedy'sarum lagopodioides, Linn., Syst,veg,; Burm., FL Ind,^
pag. 68, tab. 53. Ses rameaux sont velus et tomenteux;
ses feuilles composées de trois folioles inégales, ovales, ob-
tuses, presque sessîles, pubescentes en -dessous : les fleurs
disposées en un épi terminal, ovale- obtus, muni à sa base
d'une bractée ovale, subulée; les calices trés-cotirts , abon-
damment velus; la corolle fort petite; les gousses monos-
permes. Cette filante croit dans les Indes orientales. (Poir.)
LESSERTIA. (£o/.} Genre de plantes dicotylédones, à
fleurs complètes, papillonacées, de la famille des légumi"
neuses, àë la diàdelphie décandrie de Linnaeus, offrant pour
caractère essentiel .* Un calice campanule, 'un peu pédicellé,
à cinq dents courtes ; une corolle papillonacée ; la carène
obtuse ; dix étamines diadelphes ; un ovaire supérieur , ob«
long, pédicellé ; le style courbé en arc ; le stigmate en tête.
Le fruit est une gousse membraneuse , comprimée , point vé-
siculeuse.
Ce genre faisoit partie des eolutea de Linnaeus , mais il
s'en distingue par son port , par une tige herbacée , par une
gousse non vésiculeuse ; ces caractères ont déterminé M.
De Candolle à en former un genre particulier , qu'il a dédié
à M. De Lessert, sous le nom de Lessertia.
Lessertia annuel: Lessertia annua, Decand., Astrag., P*43;
Colutea herhacea , Linn., Spec, ; Lamk.,^JU. gen. , tab. 634,
fig. 5 ; Commel., Hor^., 2, tab. 44. Cette plante a des tiges
herbacées, rameuses, hautes d'un à deux pieds, chargées
de poils fort courts. Les feuilles sont ailées avec une im^
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i38 LES
paire, cfomposëes de quinze à dix-sept folioles verdàtres/
linéaires, presque glabres, obtuses ou échancrées : les Heurs
petites, d'un violet -brun à Pextrémité de leur carène et
de leurs ailes, finement rayées sur leur étendard, disposées
en grappes axillaires sur des pédoncules plus longs que les
feuilles ; elles produisent des gousses comprimées latérale-
ment, plus larges et un peu arrondiesi vers^leur sommet,
terminées par une petite pointe en crochet. Cette plante
croît au cap de Bonne-Espérance; on la cultive au Jardin
du Roi.
Lessertfa viVACE : Lessertia perennanSy Decand., Astrag»,
pag. 43; Colutea perennans j Jacq. , Vind* et HorL, 3, tab. 3.
Ses tiges sont droites, médiocrement rameuses, à peine pu-
bescentes, striées; ses feuilles ailées, composées de six à
Irait paires de folioles petites, ovales-oblongues , pédicellées,
pubescentes, obtuses à leurs deux extrémités. Les fleurs
sont blanches ou légèrement purpurines, presque unilaté-
rales, disposées en grappes simples, alongées; le calice cam-
panule, à cinq dents aiguës, inégales; la corolle petite;
les ailes onguiculées; les gousses petites, glabres, ovales,
comprimées, renfermant quatre à cinq semences réniformes.
Cette plante croit au cap de Bonne -Espérance; on la cul-
tive au Jardin du Roi. (Poiit.)
LESSIVE, LAVAGE, LESSIVER, LAVER. (Chim.) Dans
le langage vulgaire, la lessive est de Teau qui a digéré sur
la cendre du bois, et qui en a dissous la potasse. Dans les
laboratoires de chimie on applique quelquefois le même
mot a un liquide quelconque qu'on a mis en contact avec
une matière solide, dans le dessein d'en séparer un. ou plu-
sieurs corps que le liquide dissout à l'excrusion d'une autre
ptirtion de la matière : plus souvent on emploie dans le
même sens le mot lavage. Quant aux verbes lessiver et layer^
qui expriment Pacte de faire une lessive^ un lavage^ on les
emploie Tun pour l'autre; cependant le second nous paroît
être plus usité. (Ch.)
LESTES. {îchthyoL) Chez les Lettes, oti donne ce nom
au Flez. (h. C.)
LESTE VE, Lesteva. (Entom,) Dénomination employée par
M. LatreiUe pour désigner un petit genre d'inseotes de la
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LES «39
famille des brachélylres ou brévîpcnne* de Tordre des co-
léoptères et du sous-ordre des pentam^rés.
Ce nom , qui ne nous paroît ni grec ni latin, à moins qu*il
ne soit pris du mot leste, en grec Xt^iÇj un voleur habile ^
prœdo, grassator, avoit été employé, comme nous venons de
le dire , avant que M. Gravenhorst publiât son Histoire des
niicroptères, où il établit le même genre sous le nom d'iiiw
thophagus, qui signifie mangeur de fleurs; et on trouve en
efl'et ces insectes sur les fleurs, et non sur les matières ani-
males Gomme la plupart des staphylins.
Voici les caractères assignés à ce genre par M. Latreîlle,
qui le range dans sa troisième section des staphylins, qu^il
nomme aplatis , dont la tête est découverte , la lèvre supé-
rieure entière , non échancrée , les palpes plus courts que la
tête : division dans laquelle il range , aussi les oxytèles , les
omalies, les protéines et les oléochAres, d'après Finsçrtion des
antennes et la forme des pattes.
D'après l'analyse , ce genre se distingue de celui des slênes,
parce que ces insectes ont les yeux globuleux et la tête très-
large ; des oxypores , des padères et des fongivores , parce que
ces clerniers ont les palpes alongés, renflés, avancés; et enfin
de la plupart de ces insectes brachélytres , parce que les ély-
tres recouvrent au moins la moitié ou les trois quarts de
Tabdomen , circonstance qui a fait placer la plupart des
espèces avec les petits carabes : tel est en particulier le co"
rabus dimidiatus de Panzer.
Olivier a flgur é plusieurs espècçs de ce genre , entre au-
tres n."" XLll, pi. 2, fig. 12 j a, b, c, d, une espèce de lesr
tève sous le nom de staphylin échancré : nous avons donnée
nous-mêmes un dessin très-exact de Tespèce que nous avons
indiquée sous le nom de Lestbve cimicifoeme^, ou semblable à
une punaise. (Voyez Atlas de ce pictionnaire , 4.* livraison ,
n.^Xl, 5.)
1." Lbstève alpine; Lesteva alpina, Olivier, Coléopt-, n.*
42 , pi. VI , n." 55, a, ^.
Car. Noirâtre ; à élytres , corselet et pattes testacés.
2.** Lestève éc H ANCRÉE ; hcsteva emorginata* .
Car. D\un fauve obscur j corselet rebqrdé i élytres échan-
crés testacés; tête noire* . .
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Uo LES
3.' LE5tèvE ciMiciTOnviE ; Lesteva cimiciformis.
C'est l'espèce que nous avons fait peindre. Elle a à peu
près trois lignes de longueur et ressemble beaucoup à Fin-
secte précédent, excepté que sa tête et ses élytres sont de la
même eouleur que le corps, d'un brun ferrugineux, (CD.)
LESTIBOUDOISE, Lestibudesia. {Bot.) Genre de plantes
dicotylédones, à fleurs incomplètes, hermaphrodites, de la
famille des amaranihacées et de la pentandrie tétragynie de
linnœus , offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq
folioles concaves; point de corolle; cinq étamines réunies
en un urcéole à cinq dents; un ovaire à quatre lobes;
quatre stigmates sessiles; une capsule a une loge poly*
sperme.
Ce genre, établi par M. Du Petit-Thouars , est tellement
rapproché des celosia , que quelques auteurs Vy ont réuni.
Il s'en distingue principalement par ses quatre stigmates
sessiles.
Lestiboudoise ek ÈFi ; Lestibudesia spicala, Petit-Thouars,
Vég. des îles d'Afrique, pag. 63, tab. 16. Arbrisseau décou-
vert par M. Du Petit-Thouars à l'Ile de Madagascar, dont
les tiges ligneuses se divisent en rameaux foibles, herbacés,
étalés, garnis de feuilles pétiolées, alternes, glabres, dis-
tantes , ovales , entières , aiguè's ou acuminées , longues d'un
À deux pouces et plus, larges d'un pouce. Les fleurs sont
petites, herbacées, disposées en petits groupes sessiles le
long d'un épi grêle, alongé, terminal; leur calice est per-
sistant, accompagné à sa base de trois petites écailles; il
n'y a point de corolle; les étamines sont réunies en un ur-
•éole a cinq dents opposées aux folioles du calice, portant
chacune, à leur sommet, une anthère qui s'ouvre latérale-
ment : l'ovaire est supérieur, presque tétragone, comprimé,
surmonté de quatre stigmates sessiles, tomenteux. Le fruit
consiste en une capsule uniloculaire , un peu renflée , ren-
fermant des semences fort petites, noires, très-lisses, pres-
que réniformes, attachées au fond de la capsule par un
cordon ombilical ; l'embryon courbé autour d'un périsperme
farineux. (Poir.)
LESTlBUDiïlA. (Bol.) Necker sépare du genre eaUndulay
sous ce nom, le calendula graminifoUa, qui a des -hampes uni*
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LET 141
flores , des graines comprimées ou anguleuses , bordées sur le
côté. Ce genre , de la famille des corymbifères , qui n'a
pas été adopté, ne doit point être confondu avec le lestibu*
desia de M. du Petit -Thouars, qui appartient aux amaran-
tbacées. (J.)
LESTRIS {Ormth,) ^ nom générique donné par Illiger au
labbe ou stercoraire, (Ch. D.)
LETAGA (Mamm.), nom moscovite du polatouche, écu-
reuil volant de ces contrées. (F. C.)
LET- cm. {Bot.) Voyez Lit-chi. (J.)
LETHRE, Lethrus, {ErUam.) Nom d'un genre d'insectet
coléoptères, à cinq articles aux tarses, établi par Scopoli
pour y ranger une espèce de scarabée , voisine des bousiers,
mais don4 les antennes , au lieu d*étre en masse feuilletée ,
sont au contraire terminées par une sorte de bulbe tronquée ,
ce qui l'a fait nommer aussi bulbocerus» Olivier croit que ce
nom y qui a l'apparence d'être tiré du grec, A»9«, signifie
oubli, et par suite mort, le fleuve Lethe» licite aussi Pline et
Jonston , qui emploient le nom de cantharolethrifs pour indi-
quer un endroit de la Thrace, près d^Olynthe, où lesscara*
l>ëes meurent.
Ce genre d'insectes est tout-à-fait anomal : voifà pourquoi ,
dans la méthode qui a présidé à la confection de nos tableaux
analytiques , nous avons été obligés de placer cet insecte
dans une autre famille que celle des pélalocères, avec lesquels
il a cependant les plus grands rapports pour les formes et les
habitudes, et nous l'avons rangé, à cause de la forme de ses
antennes, dans celle des stéréocères, auprès des anthrènes et
des escarbots. ( Voyez dans la sixième livraison de l'Atlas de
ce Dictionnaire , planche 1 o , n." 1 . )
Le genre Lèthrene renferme encore qu'une seule espèce ,
qui se trouve en Autriche , en Hongrie , dans les champs
incultes de la Tartarie et de la Russie méridionale. Le mâle
et la femelle se rencontrent souvent ensemble , d'après l'ob-
yation de Scopoli, et elles se creusent , dans la terre, à
l'aide des pattes antérieures qui sont dentelées, des trous ver-
ticaux et cylindriques probablement pour y déposer leurs
œufs^ comme les géotrupes et les bousiers.
Le caractère distinctif de ce genre consiste dans la forme
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»44 LEU
dans celui de bruyère qu'il faut tenir un peu à l'ombre,
parcq que Tardeur du soleil leur est nuisible. Dumont^
Courset conseilla de ne les dépoter que quand leurs raci-
nes ont tapissé la surface intérieure du vase où elles sont
plantées, et lorsqu'on les met dans un autre, il faut que
sa dimension soit telle que les racines puissent en atteins
dre les parois l'année suivante. Si , par exemple , on trans-
porte le leucadendron argenté dans une caisse ou dans un vase
d'une trop grande capacité ,^ il pousse vigoureusement pen-
dant Yété, et périt l'hiver. On sème les graines sur couche,
dans du terreau de bruyère; plusieurs ne lèvent que la
seconde ou la troisième année. Ces arbrisseaux se multi-
plient très-difficilement de marcottes , et il ne faut pas les
arroser beaucoup. (Desfont. Arbr.)
LEUCAOBNDaON ARGENTÉ : Leucodendrum argtnteum^ Rob.
Brown, Trans, Linn,^ lo, pag. 5a ; Frotta argentea, Linn.,
Spee, ; Lamk., IlL gen,^ tab. 64 , fig. 1 ; Commet., HoH,,
2, tab. 26; ?luken., Almag*, tab. 200, fig. 1 : vulgaire-
ment Arbre d'argent. Arbrisseau d'une grande beauté, re-
marquable par ses feuilles soyeuses d'un bjanc argenté très*
brillant, et par ses têtes de fleurs globuleuses, également
soyeuses , de la grosseur d'une orange ; il s'élève à la hauteur
de sept à huit pieds. Ses tiges se divisent en rameaux
noueux, un peu velus et flexueux dans leur jeunesse, gar-
nis de feuilles très - nombreuses , éparses, sessiles, assez
grandes, lancéolées, aiguës, semblables à celles du saule,
calleuses à leur sommet. Les fleurs sont réunies en une tête
arrondie, composée de larges écailles imbriquées, obtuses,
presque ligueuses, tomenteuses et argentées; les corolles éga-
lement tomenteuses; les noix environnées de poils en ai-
grette. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance; les
habitans de ce pays forment avec cet arbrisseau des bos-
quets très -agréables sous lesquels ils vont chercher l'ombre
et la fraîcheur , si désirables surtout dans des contrées où
les grands arbres sont rares.
Leucadendron plumeux : Leucadendrum plumosum, Brown,
/• c; Protea parviflora, Thunb., Diss, de Prot, , tab. 4 , fig. 1
(mas); Protea obliqua, Thunb., L c. (fœmina). Arbrisseau de
deux ou trois pieds, dont les rameaux sont épars, flexueux.
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LEU i4fr
divisés en d'auire» beaucoup plus nombreux, garnis de
feuilles alternes « sessiles, lancéoUes, quelquefois un peii
obliques, glanduleuses et obtuses à leur sommet, longues
de cinq à six pouces^ un peu tomenteuses dans leur )eu-
nesse. Les fleurs, sont dioïques; les mâles forment de petites
têtes y de la grosseur d'un grain de poivre, solitaires et ter-
minales sur chaque rameau $ les femelles sont sessiles , globu-
leuses , composées d' écailles imbriquées, courtes, glabres,
ovales, aiguës; les intérieures plus alongées* Cette plante croit
au cap de Bonne-Espérance.
Lbugadekdron li&visan : Leueadendrum lewisaAas , Brown ,
L c; Protea Itnsanus, Willd,, Spec; Burm», Afr.? tab. loo,
fig. 3. Petit arbrisseau , d'un port agréable , qui sVlëve â la
hauteur d'un pied sur une tige grêle , pubescente ou pres-
que glabre, dont les rameaux sont nombreux, presque ver-
ticillés , quelquefois prolifères , garnis de feuilles lisses ,
éparses, charnues, sans nervures, ovales, obtuses, un peu
mucronées , rétrécies à leur base , longues de deux ou trois
lignes. Les fleurs forment dé petites têtes terminales, soli-
taires .et sessiles , très -velues ; les écailles de rinvolutrre
sont linéaires, lanugineuses, un peu plus courtes que la
corolle. Cette plante croît dans les plaines sablonneuses au
cap de Bonne -f^pérance; elle est cultivée au Jardin du
Roi.
Ledgadbndaon a corymbes : Leueadendrum eorymboium ,
Brown , L à*; Andr. , Botan* repos, y tab. 495 (fœmina ) ; Pro^
tea corymbosa^ Thunb. , L c», tab. 2^ flg. i. Arbrisseau à
tiges droites, rameuses, hautes de quatre à cinq pieds : les
rameaux courts, inégaux, diistans, presque vertlcillés, gar-
nis de feuilles droites, imbriquées, convexes, linéaires, su-*
buléés, longues de quatre à six lignes; chaque rameau est
terminé par une petite tête de fleurs , dont rensemble forme^
à chaque verticiUe une sorte de corymbe. Le calice est
composé de plusieurs petites écailles, plus courtes que la.
corolle, quelquefois tomenteuses. La corolle est jaune,
fort petite; les noix ovales^ cogmprimées, anguleuses à leurs
bords , velues , obtuses à leur sommet , rétrécies en pointe
à leur base. Cette plante qroit au cap de Bonne-Espérance ^
dans les plaiàes arides et sablonneuses.
a6. a 9
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H6 LEtî
Leucadekdaon a fruits .C0NIQCE9 : Leucodtndrum conocarputlCf
£rown , loc, cit.; Protea conocarpa, Thunb., loc, ciL; Lamk.,
IIL g^, , tab. 53, fig. 3. Dam cette espèce, les tiges sont
épaisses, velues, rameuses, hautes de trois à quatre pieds;
les feuilles sessîles, imbriquées, épaisses, ovales-oblongues,
aiguè's ou munies au sommet de deux à cinq dents calleu^-
«es, yelues à leur iasertîoB, les supérieures ciliées à leurs
bords; les fleurs réunies en une tête conique, terminale,
de la grosseur d'une poire; les écailles courtes^ ovales, ci-^
liées ^ acuminées ; la corolle longue de plus d'un pouce,
filiforme, hérissée de poils roussàtres et lanugineux; le style
glabre, fistuleux; le stigmate ovale, aigu; le réceptacle
^arni d'un duvet tomenteux. Cette plante croît au cap de
BonnCrEspérance; jon la cultive au Jardin du Roi.
Leucadendeon a fediij.es de saule : Leucadendrum salignum^
Brown , loc. cil*; Frotta saligna, Thunb.^ loc. cit.; Boerhaav.^
Ind, Fiant, ^ tab. 2oI\, Ses tiges sont droites, purpurines,
striées, hautes d'environ quatre pieds, munies de rameaux
alternes, inégaux, effilés, garnis de feuilles sessiles, étroites,
lancéolées, aiguës, glanduleuses au sommet, médiocrement
blanchâtres et soyeuses à leurs deux faces , longues d'envi-»
ron deux pouces; les fleurs sont terminales, environnées de
feuilles colorées, réunies en une tête ovale, de la grosseur
d'une prune , munies d'écaillés larges , obtuses, imbriquées,
noirâtres à leur sommet, couvertes d'un duvet fin, argenté.
Cette plante croît au cap de Bonne-»£spérance ; on la cul-
tive au Jardin du Roi.
Ledcadendron conifère : Leucadendrum eoniferum, BroAvn,
L c; Frotea conifera, Linn. ^ Andr., Bote Repos. ^ tab. 641
(mas)« Arbrisseau de trois à quatre pieds, muni de rameaux
un peu flexueux, glabres, presque verticillés, garnis de
feuilles éparses, sessiles, glabres, étroites, lancéolées, con*
caves, coriaces, ridées ou striées, aiguè's et calleuses à leur
sommet, longues d'environ deux pouces; les fleurs dispo-
sées en un cône solitaire, terminal, ovale, tomenteux, de
la grosseur d'une noisette, environné de longues et larges
feuilles en forme de bractées glabres, colonées; les écailles
de rinvolucre élargies, pubescentes, obtuses, de la lon-
gueur de la corolle; les noix et le réceptacles nus. Cette
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LEU U7
plante, cultivée au Jardin du Roi, est originaire du çap de
Bonne*£spérance«
Ledcaoendron de Wend>land : Leucadeïidrum fVtnàlandi^
Brown, l. c; ProUa imhriciOa, Wendl. , Heit. Her., tab. 14,
excZ. Synon. Arbrisseau tr<ès-raineux, à tige droite, dont les
rameaux sont tomen^ux, disposés en ombelle, garnis de
feuilles nombreuses, sessile», imbriquées, redressées, un
peu eeneaves, ovales, lancéolées, épaisses, longues de trois
lignes; les supérieures un peu pubescentes; les florales plus
étroites; les fleurs mâles, réunies' en use tête sessile, de la
grosseur d'un poîs; la corolle soyeuse à sa base; quatre
écailles linéaires sur le réceptacle ; la tête des fleurs femelles
un peu plus grosse, la coridle entièrement soyeuse; poipt
d'écaiJies sur le réceptacle; celles de Tinvoluçre soyeuses,
dilatées, cuaéiformes; les noix ovales, très-velues, mucro-
nées par la base du style. Cette plante croît au cap de
BonnènEspéraace.
liEUCADENDRON POLYSPEKME ; Lcucadendrum pol^spermum ,
Brown, L c. Arbrisseau glabre sur toutes ses parties uses
feuilles inférieures filiformes, canaliculées, longues d'un pouce
et demi; les supérieures planes, linéaires-spatulées , obtuses,
calleuses à leur spmmet ; le chaton des fleurs mâles ovale ;
les bractées soyeuses, lancéolées; le limbe de la corolle
glabre; le c6ne des fleurs femelles alongé ; les écailles gla-
bres , coandveaies , tracées de lignes à demi circulaires ; le
stigmate «iblique, dilaté, mam<elopné; la corolle velue sur
ses onglet, glabre sur le limbe; les noix ou samares lisses,
cendrées, une fois plus larges que longues. Cette plante croît
au cap de Bonne-Espérance*
Leccadendron a feuilles de bruyère ; htucaiendrum en-
cifoUunij Brown, L c. Ses tigessont droites, très -rameuses ;
les rameaux rougeàtres , légèrement tomenteux dans lei^r
jeunesse; les fieuiUes glabres, nomjsreiises, imbriquées, ac4-
rées, un peu concaves , mutîques, longues de trois lignes;
les têtes de fleurs un peu pédonculées, en corymbes pqu
garnis ; Finvolucre court et soyeux; la corolle tomcnteusei
le tube grêle ; point d'écaillés entre les corolles ; point
d'ovaire ; un style glabre ; un stigmate en massue» Çettç
plante croît naturellement au cag de fioane-JBspéraoce.
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148 LEtr
Leucadendron kéTRéci ; Leucadendrum angùstatum , BroWn^
L c. Arbrisseau dont les tiges se divisent en rameaux gla-
bres, droits, ramifiés, garnis de feuilles nombreuses, épar*
ses, droites, linéaires, spatulées, longues de huit à neuf
lignes, très-obtuses, à peine calleuses au sommet. Les fleurs
forment un cône presque globuleux, muni d'écailies ova-
les, conni ventes, les extérieures plus larges. Le fi»uît con-
siste en une noix de la grosseur dVne graine de vesce, un
peu comprimée , pubescente , recouverte par la corolle
' plumeuse, partagée en quatre jusqu'à sa base. Cette plante
croît au cap de Bonne^^Espérance.
Leucadendbon PARé ; Leucadendrum coccineum, Brown , l. c.
Arbrisseau d'environ dix pieds de haut, dont les rameaux
sont roides, très-glabres; les feuilles droites, nombreuses,
un peu imbriquées, très-glabres, alongées, lancéolées, un
peu obtuses, longues d'un pouce, calleuses au sommet; les
feuilles florales de moitié plus courtes, à demi colorées ;
les écailles du cône ovales, tomenteuses, argentées; les
fruits ailés, échancrés. Cette plante croit au cap de Bonnè-
£spérance.
Beaucoup d'autres espèces sont mentionnées par les auteurs
modernes, particulièrement par M. Rob. Brown, dans Içs
Transactions -de la Société linnéenne de Londres. (Poir.)
LEUCAERIA. (Bot.) Voyez Leuchérie. (H. Cass.)
LEÙCANTHEMUM. (Bot,) Ce nom, qui signifie fleur
blanche, avoit été donné, par quelques auteurs anciens, à la
camomille romaine. Tournefort l'avoit adopté pour désigner
la marguerite des prés et ses congénères , dont les demi-
fleurons blancs lui servoient à distinguer ce genre du chrf"
santhemum^ ainsi nommé parce que ses demi- fleurons sont
jaunes ou dorés. Linneeus, trouvant insuffisantes ces distinc-
' lions génériques tirées de la coaleur des fleurs, les a réunies
sous le nom du dernier, sans songer que l'expression chry^
ianthemum ne peut s'appliquer aux espèces du premier, et
qu'il eût mieux valu choisir un nom nouveau, applicable aux
deux. Ce genre a été réduit plus récemment aux espèces
' dont la graine est nue , non couronnée par un rebord denté
propre au pjrrethrum; et quoique les espèces à graines nues
aient la plupart des demi -fleurons blancs,* on leur a encore
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LEU Hf
conservé. lé nom de éhrysanthemum , qui n^est pas heureuse-
ment choisi. (J.)' I i
LEUCAS. (fio^) Ce nom a été donnée diverses plantes. Le
leucas montana de Cé9alpin. est une plante labiée, gaUopsis gor
leobdolon; un autre leucas du même est le lamium lœvigatum,
C. £|auhin cite, comme synonyme du potentUla acauUSf une
plante que Lobel soupçonne être le leucas de Dloscoride. On
trouve dans le Flora Danica d*Œder , sous le nom de leucas y le
iryas octopeUUa , qui , comme la précédente ^ est dans les rosa*
cées ; et le même nom est donné par Burmann^ dans son Thei»
ZeyL, au nepeta indica y autre labiée. (J.)
LEUCAS. {Bot») Qenre de plantes dicotylédones, à fleurs
complètes, menopétalées, irrégulières, de la famille des
labiées, de Ih didynamie gymnospermie de Linnaeus, offrant
pour caractère essentiel : Un calice tubulé, à dix stries;
Y/onûce quelquefois 'oblique , à huit ou dix de/ita : une co-
rolle labiée»; la lèvre supérieure en casque , entière , barbue ;
Tinférieure à trois lobes , celui du milieu plus grand ; qua«
tre étamines didynames; les anthères à deux lobes diver-
geas; quatre ovaires supérieurs; un style; quatre semences
au fond du calice*
Ce genre est composé d'espèces placées d'abord parmi les
phlomis, et dont M* Robert Brpwn a fait un genre parti-
culier. ...
Leucas iNmcA : Leucas des Indes ^ Rob. Brpwn, Nav^HolL,
1 , pag. 5o4 ; Phlomis indica, Linn. , Speç. Fiante des Indes
orientales , dont les tiges sont tétragones , un peu pubescen-
tes; les feuilles ovales, pileuses, dentées en scie, rétrécies
à leur base ; les rameaux sont terminés par deux ou trois
verticilles rapprochés, épais, munis de bractées linéaires,
un peu velues ; les calices oblongs, tubulés ; Torifice obli-
que , à dents trèfr^ourtes , terminées par une petite pointe
spinuliforme : la corolle blanchâtre , un peu purpurine; la
lèvre supérieure alongée, creusée en casque, chargée de
poils blancs • et* tdmenteux ; l'inférieure à trois divisions,
celle du milieu du double plus longue que les deux latér^es»
Leocas DE LA Maatjniqiçs c Lcucos Mortinicensis , Brown,
t c. ; Phlomis Marlimcensis , Willd. , Spec, ; Phlomis Carihasa ,
Jacq., Icon» rar., i, tab. iio* Ses tiges sont. pubf^c^AliÇs, .
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iSo LEtr
divisées en longs rameaux garnis de feuilles ovaIes-oblon«
gués, presque en cœur à leur base, un peu pubescentes,
crénelées en dents obtuses; les supérieures lancéolées^ plus
étroites, à crénelures distantes. lies fleurs sont disposées en
verticilles globuleux', tré's-serrés , gros et velus, placés le
long des tiges et des rameaux ; les învolucres sétacés, velus,
spinuliformes ; le calice tubulé, velu, fortement Recourbé à
sa partie supérieure , garni de huit dents à son orifice : la
corolle petite, blanchâtre ou un peu purpurine; la lèvre
supérieure couverte d'un duvet blanc. Cette plante , origi-
naire de la Martinique et de plusieurs autres contrées de
l'Amérique, est cultivée au Jardin du Roi.
Leucas de Ceylan • Leucas ZeyUudcay Brown, /. c; Fhlo'
mis Zeylanica, Linn. j Spec. ; Jacq. , Icon, ran , 1 5 tab. 1 1 1 ;
Fluken. , Almag., tab. , 1 1 8 , fig. 4 ; Hêrha admirationis^ Rumph ,
Amh.^ 6, tab. 16, fig. 1. Cette plante a des tiges hautes
d*environ deux pieds ; des rameaux un peu hispides ; les
feuilles sont étroites, lancéolées, légèrement tometiteuses
en-dessous, entières ou médiocrement crénelées; deux ou
trois verticilles terminaux épais, serrés ; les involucres com-
posés de bractées subulées, ciliées, un peu aiguës; le calice
un peu pubescent , à huit petites dents aigutfs : la corolle
petite et blanchâtre; la lèvre supérieure tomenteuse et
fermée; l'inférieiire plus grande/ à trois divisions ; celle ^u
milieu ample, plissée, presque à trois lobes; les anthères
noirâtres; le stigmate à deux découpures filiformes, inégales-
Cette plante croit dans les Indes orientales; on la cultive
au jardin du Roi. Parmi les propriétés dont elle jouit chez
les naturels des contrées où elle croit, Rumph rapporte
entre autres , que son suc , mêlé à l'eau , apaise l'ardeur de
la fièvre , lorsqu'on s'en Ikve les yeux ? que son odeur forte '
pénètre fusque dans le cerveau el le soulage ? les soldats
s'en frottent les yeux pour exalter leur courage. Malgré
son âereté et son amertume > on 1& mêle quelquefois aux
légumes comme assaisonnement; le suc vert de s^s feuilles,
respiré par le nez, en fait couler des eaux, excite la pituite
et provoque la salivation. Les femmes envoient cette plante,
comme témoignage de l'eur admiration > aux personne» qui
excitent en elles ce sentiment,.
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LEU <Si
* LbuCAs a dix dents : Leucos deeemdendatay Brown, I. c;
Tklomis decemdentata y Willd. , Spec»; Stachys decemdenlata,
FonUf frodr», n.* 526. Ses tiges sont herbacées, pubescen-
teS; ses rameaux gam» de ieuilles obldngues, aiguës à leur^
deux extrémités, dentées en scie; les fleurs réunies en ver-
ticilles dépourvus? d'involucre ; le calice pubescent, marqué
de dix stries, tiertniné par dix dents subulées, alternative-
ment plus petites; le tube de la corolle un peu plus long
que le calice; la lèvre supérieure droite, en casqué, très-
Velue; l'inférieure glabre, à trois lobes. Cette plante croît
dans les îles de la Société.
Leucas biflore : Leucos hiflora , Brown , U c; Phlomis
lifloraf Vahl, Symh.j 3, pag. 77; Burm., ZejyL, t. 63 , fig. 1.
Ses tiges sont profondément canaliculées à chacune de leurs
faces, un peu rudes, rameuses; les feuilles pétiolées, courtes,
ovales, un peu arrondies; glabres, dentées en scie. Les fleurs
sont axiliaires, opposées deux à deux ou solitaires, peu
pédonculées; leur calice tubulé; k dix dents courtes ; la
corolle blanche; la lèvre supérieure redressée? Finférieure
assez petite, à trois lobes. Cette plante croit dans les Indes
orientales.
M. Rob. Brown ajoute à ce genre le Leucai Jlaccida , de
la Nouvelle - Hollande , à feuilles ovales, membraneuses,
très-glabres ; les calices un peu glabres, à dix dents égales;
les fleurs nombreuses à chaque verticille. 11 faut encore
rapporter à ce genre le phlomis urtieifolia^ Vahl; le phlo^
mis sinensiê , Retz ; le phïomu^gtahrata , Vahl , etc. Voyez
Leonotis. (Poib.)
LEUCENA. {Bot.) Nom donné, suivant Dàléchamps, au
châtaignier, à cause d'un canton de ce nom sur le mont
Ida , en Crète , où cet arbre fournit de bons fruits. Il dit
encore qu'on le nomme ailleurs lopima , k catise de son écorce
épaisse , que Ton peut enlever, coUaihe Texpriime le mot grec
lopimosm (J.)
LEUCEORUM, (Bot. ) Voyez Douypetkon* ( J.)
LEUCHÉRIË^ Leadhéria. (Bot.) Ce genre de platites, pu-
blié, en j8ii, dans la Dissertation de M. Lagasca sur les
Ohénanthophores , 'appartient à Fordre des synanthérées et
k notre tribu naturelle des nassauviées* Voici ses citractères,^
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i5« LEU
tçU qu^ils nous paroîssent résulter de la description faîte par
l'auteur. •
Calathide incouronnée , radiatîforme , aniltiflore , labiati-
flore, androgyniflore. Péricline subhémisphërique , formé
de squames probablement subunisériéesb Clinanthe plan,
ponctué, un peu fovéolé, portant prés de ses bords une
rangée circulaire de squam elles analogues aux squames du
péricline, et séparant les fleurs marginales des autres fleura.
Fruits non collifères , pourvus d'une aigrette molle , com-
posée de squamellules filiformes , barbellulées. Corolles k deux
lèvres, Tintérieure bipartie et roulée en spirale.
Les leuchéries sont des plantes herbacées , ordinairement
tomenteuses , blanchâtres , à feuîiles alternes^ sessiles , pin-
natifides, à calathides pédoùculées, terminales, souvent
corymbées, composées de fleurs purpurines ou jaunâtres.
M. Lagasca n'a indiqué ni le nombre , ni les noms, ni les
caractères, ni les habitations des espèces qu'il .attribue à son
genre Leucheria, Il place ce genre entre le Perezia et Icf Lof
siorrhiza^ dans une section caractérisée par le clinanthe nu,
parce qu'il considère les squam elles du clinanthe comme
étant les squames intérieures du péricline.
M. De CandoUe , dans son Mémoire sur les Labiatiflores ,
publié en 1813, a présenté, sous le nom de Leacaeria^ le
genre Leucheria de M. Lagasca , et il l'a placé entre le ClO"
rionea et le Chaptalia,
Nous avons déjà plusieurs fois fait remarquer que 9 bien
que les squames du péricline et les squamelles du clinanthe
soient absolument de même nature, et qu'elles doivent être
confondues ensemble par le physiologiste sous. la dénomina*
tion commune de bractées, il est néanmoips indispensable
pour la botanique descriptive de les distinguer nettement;
et que le seul moyen d'établir convenablement Cette dbtinc»
tion , c'^st dp nommer squames du péricline toutes les hrao
tées qui se trouvent situées plus en dehors que les fleurs les
plus extérieures de la calathide , et squamelles du clinanthe
toutes les bractée^ qui se trouvetit, situées plus en dedans que
ces mêmes fleurs. C'est pour nous conformer à cette règle que
90US avons présenté 1^ description générique du LeucJieria
towt^utrçmçnt, ep apparence, que l'auteur de ce genre.
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LEU »5î
' Le ^om générique est composé de deux mots grecs qui
signifient laine blanche y parce que les leuchéries sont to-
menteuses- et blanchâtres. (H. Cass.)
LEUCfCHTHE {IchtivyoL)^ nom spécifique d'un corégone,
que nous avons décrit dans ce Dictionnaire , t. X , p. 564* (H. C.)
- LEUCISCUS. {IçhthyoL) Nom latin du genre ou du sous*
genre des Ables. Voyez Able, dans le supplément du premier
volume de ce Dictionnaire. { H, C. )
LEUCITE. (Mini) C'est le nom univoque que les minéra-
logistes de l'école de Werner ont donné au minéral sans
couleur ou quelquefois blanc,' ayant la forme d'une variété
de grenat, et qu'on trouve si abondamment dans les produits
des volcans d'Italie. On l'a appelé d'abord , et pendant assez
long*temps, grenat blanc; mais, ayant remarqué qu'il consti-
tuoit une espèce différente du grenat , on lui a donné un
nom univoque ,' nml choisi, nous en t;on venons , puisqu'il dé-
signoit une. propriété commune à presque toutes les pierres
pures ; mais enfin il falloit oublier ce que ce nom vouloit
dire, le lui laisser, et non pas lui donner celui d'amphigène,
qui ; consacré par un des pères de la science , a prévalu*
Voyez Amphigène. (B.)
LEUCOCHRYSOS. ( Min, ) Il n'y a rien d'assez caracté-
ristique dans ce. que Pline idit des leucochryses à veine
blanche ( inlervenitnle candida venà)j^ei des leucochryses
enfumées ( leucochrysos capnias ) , pour qu'on puisse indiquer
avec quelque probabilité la pierre dont il a voulu parler.
La plupart des minéralogistes qui ont examiné cette ques-
tion, etM.de Launay principalement, croient q.ue le natu-
raliste, romain a eu en vue des variétés, jaune d'or et enfu-
mées, de quarz hyalin. Cela peut être; mais le quarz jaune
d'or, si commun au Brésil, est bien rare en Europe, si même
on l'y trouve : la leucochryse auroit donc pu être tout aussi
bien ou une topaze , comme de Bom l'a soupçonné , d'autant
plus que Pline paroit la regarder comme une variété de la
ehrysoUthe qui est elle-même considérée comme étant une de
nos topazes, ou le silex résinite. blanc à reflets dorés, qu'on
nomme girasol ; c'est du . moins l'opinion de M. Dutens.
ly'autres, enfin , croient que c'est l'hyacinthe ( probablemei^t
le zircon hyacinthe) d'un jaune clair. (B»)
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ï54 LEU
LEUCODON [Blanchette]. {Bot.) Genre de la famille
des mousses, établi par Schwœgrichen et adopté par BrideL
Voici ses caractères : Péristome simple , externe , membra?
neuxy à seize dents fendues en deux; coiffe cuculiforme.
Ce genre, voisin des Fterigynandrum et Nechera, renferme
un petit nombre d^ espèces, dont plusieurs même sont dou^
te.uses. Ce sont des mousses rameuses, à rameaux cylindri-
ques , qui se courbent par la sécheresse. Les folioles du péri"
chœtium s^nt longues, engainantes; la capsule est droite,
pédicellée ; le péristome est remarquable par ses dents blan*
cbes : c'est ce qu'on a voulu rappeler par le nom de Itucodon
{dent blanche, en grec) donné à ce genre* >
Ces espèces croissent sur les arbres, en Europe, aux Cana-*
ries et dans File Bourbon. Elles faîsoient partie des genres
Dicranum , Ifypnum , Fterigynandrum et Neciera*
L'espèce la plus importante à connoître est la suivante.
Leucooon a queue d'ECU beuil : L. sciuroides, Scb^wsegr^^
SuppL; Brid. , Musc* suppL^ 4, p. i34 ; Dicranum sciuroides ,
Decand. , FI. fr. , n.^ 1 264 ; Fi$sidens sciuroides ^ Hedw. , Fund,,
3, tab* 6, fi g. 45, 46; Hypnum sciuroides, Linn.; Trichosto^
mum sciuroides, Schkuhr, Deuts* Moos*, tab. 34 ; Pterogoniam
sciuroides, EngL Bot,, fig. igoS. Tige rampante, rameuse;
rameaux alongés , fascicules ^ . redressés et arqués ; feuilles
imbriquées, très -serrées, dirigées d'un seul côté, ovales-
pointues ; capsules ovales -oblongu es.
Cette mousse est ' commune en Europe sur les troncs
d'arbres : elle est plus rare dans les pays froids et dans le
Nord , en Laponie 9 où jamais elle n'a été vue en fructifica-*
tion; mais, en France, en Suisse, en Hongrie et en Italie,
où la température est plus douce, on la rencontre très-
souvent en fructification, et ordinairement au printemps.
On peut juger, par la synonymie que nous avons rapportée,
de l'embarras qu'éprouvent les botanistes dans le placement
de cette mousse, qui a avec d'autres genres des rapports
que d'autres caractères modifient. Les capsules sont portée»
sur des pédicelles latéraux, orangés et tortillés, d'abord
orangés, puis bruns; l'opercule est conique, rouge -clair,
et la coiffe blanche , brune au sommet ; les dents du péri-,
stome sont perforées. On observe dans les aisselles des feuille»
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LEU ^55
de petits bourgeons solitaires ou agrégés , très- petits, bruns ,
yerdàtres ou roussàtres, et remarquables par leur base pres-
que charnue.
Il y a encore le Leucodon canariensis , Sw« ; le Leucodon
âlopecurus, Brid. ; le Leucodon morensey Schw. y et le Ijeùcodon
Ramondi, Brid., qui est le Fterigynandrum Kamondi^ Dec.
(Lem«)
LEUCODRA^BA (Bo^), nomdonné,par M.DeCandolle, à
une des cinq sections de son genre Draba (J.)
LEUCOGRAPHIS. {Bot. ) La plante que Pline nommoitainsi ,
à cause de ses taches blanches, est, selon Anguillara, une es-
pèce de verge dW, solidago; selon Daléchanips , avec plus de
raison, c'est le chardon-mari e, carduus marianus de Linnœus,
iylibum de Vaillant et des auteurs récens , remarquable par les
taches blanches de son feuillage. On trouve encore les mêmes
taches sur le carduus Uucographus de LinnacuS| maintenant
rapporté au cirsium» (J.)
LEUCOGRAPHIS {Min.) , et aussi MARACUS et GALAXIE
dans Dioscoride. C'est, suivant cet auteur, une terre à fou-
lon, qui forme, avec Peau , un lait ou une bouillie dont on
vantoit les propriétés médicinales. (B.)
LEUCOIUM. {Bot.) Ce nom étoit donné , par Théophraste,
à une plante bulbeuse, que d'autres après lui ont nommée leu»
coium buflfosum, viola alba, narcissus candidus, Uuco-narcisso^
lirion. C'étoit le narcisso-leu coium de Tournefort, dont. les
espèces ont été réparties par Linnœus entre deux genres, Ga-
lanthus et Lei/eoii/m , tous deux, surtout le premier, connus'
sous le nom françois de perce-neige , appartenant à la famille
des narcissées.
Dioscoride a nommé leucoium d^autres plantes.de la famille
des crucifères, la plupart du genre de la giroflée, à laquelle
Tournefort avoit conservé ce nom. Il lui étoit donné, non à'
cause d^e la couleur blanche des fleurs d'une espèce cultivée,
mais, suivant C. Bauhin, à cause du duvet blanc ou cendré
qui couvre les feuilles de plusieurs espèces. On les distinguoit
anciennement des perce-neiges sousle nom de leucoium non buU
hosum.U espèce la, plus ordinaire, la giroflée jaune, nommée
hiri ou chârij a déterminé Linna^us à donner au genre entier.^
le nom de cheiranthus j fleur de cheiri, sous lequel il est main^
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iBG LEU
tenant désigné. C. Bauhia âvoit réuni par erreur, à ce leucoinm,
àesalysson qui appartiennent k une autre seétiondela même
famille • et même un verba^sum de la famille des solauées. C J* )
* LEUCOIUM. (Bot.) Voyez Nivéole. (L. D.)
LÊUCOLITHE. ( Min. ) Ce nom a eu quatre applications
différentes.
i,** Les auteurs grecs, dit M. Mongez, app^ellent ïeucolithe
Ane p3'rite blanche qui, étant calcinée, fournissoit un re-
mède contre les maux d'yeux. Étoit*ce un sulfure de zinc,
' eu un autre minerai de ce métal ?
2.*" M.*Napîone a donné le nom de Icueolithe, au lieu de
celnl de Leucfte, à I'Ampsigene. (Voyez ces deux mots.)
3.* On a nommé pendant long -temps, et on nomme en-
core dai^s beaucoup d'ouvrages de minéralogie étrangers,
ïtueolithe d'Altenberg , le minéral auquel M. Haily a trouvé
des caractères ''assez tranchés pour en faire une espèce sous
le nom de pycnite , et qui a été reconnu depuis pour n'être
qu'une variété de Topaze. (Voyez ce mot.)
4.* De la Métherie appliqua, par un faux rapprochement,
le nom de leueolUhe de Mauléon à l'espèce que nous avons
décrite sous le nom de dipyre , et qui s'est trouvée pour la
première fois à Mauléon dans les hautes Pyrénées. Voyez
DlPTRE. (B.)
LEUCO^NARCISSO-LIRION. {Bot.) Voyez Leucoium. (J.)
LEUCO-RA KCISSUS. (lîot. ) C. Bauhin > dans son Frodromus,
nomme ainsi Van(h.ericum serotinum ( J. )
LEUCO-NYMPHJEA. (Bot.) Boerhaave noramoit ainsi le
nénuphar blanc , dont ilfaisoit un genre distinct du jaune. Des
auteurs modernes , adoptant cette distinction,, ont laissé au
blanc le nom de rtymphœay et le jaune a été nommé nymphosan-
thas par Richard, nupliar par MM. Smith, Aitone, Pursh et
DeGandoUe. (J.)
LEUCOFjECILOS. (Min.) C'est une de ces pierres que
Pline traite encore plus superficiellement que les autres. 11
dît simplement qu'elle se distingue par une blancheur relevée
par des lignes couleur d'or. Il nous est impossible de pré-
sumer k «quelle espèce connue on peut rapporter cette cita-
tion. (B.)
• LEUCOPHRÇ, heucophra. (Amorphoz,) Genre d'animaux
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LEU «57
ibicroscdpiqiiefi, infusoires, établi par MuUer €t adopté paj*
presque tous les zoologistes subséquent, pour un assez grand
nombre de petits corps, de forme variable, transparens et
hérissés partout de cils. On les trouve dans les eaux douces
ou salées , pures ou putréfiées , dans les infusions végétales.
On dit qu'ils nagent avec rapidité, en décevant des ligne^
circulairesé Mtiiler en décrit et figure vingt-six espèces , qui
ont été toutes adoptées dans l'Encyclopédie méthodique , pL i o
et 1 1. La L. conspiratrice , L. constrictor, est sphérique , pres-
que opaque, avec des molécules internes, très-mobiles: elle sç
trouve dans l'eau des fumiers. On trouve dans l'eau des marais
la L. ÉTiN CELANTE , L* seiîMlans , qui est ovale -arrondie,
opaque et verte ; la L. eLOBULiFÈRS , L. globuUfera, qui est ovale-
cristalline, avec trois globules dans l'intérieur; la L. pustc-
lEDSE, L. pustulcUa, dont la forme. est la même, mais qui est
tronquée obliquement à une extrémité ; la L. triangulaire ,
L. Iriangularis , épaisse , anguleuse et jaune : quelquefois elle
n'est pas ciliée. Dans l'eau des moules Muller en a observé
trois espèces : la première , qui est cylindrique ou courbée
en forme d'anneau , et qu'il nomme à cause de cela L. bra-
celet, L. armilla; la seconde, qui est sinueuse, jaunâtre et
réniforme, c'est la L. versante, L.Jluxa; et la troisième, qui
est en général ventrue, mais qui est très -variable de forme,
d'où le nom de L. fluide» L. fiuida\ sous lequel elle est
désignée. Dans l'eau de mer, la plus commune est la L.
SIGNALÉE, L. signata, oblongue, comprimée, noire sur les
bords; la L. marquée, L. notata^ ainsi nommée, parée qu'elle
est marquée d'un point noir près de l'extrémité antérieure ^
la L. TURBméE, JL. tarhinata, en forme de cône renversé;
la L. DILATÉE, L. dilalala, qui est membraneuse, très -varia-
ble , sinueuse , et poùrroit bien être une espèce de planaire
marine. La L. dorée, L. aurea, qui est ovale et fauve, est
aussi marine, ainsi que la L. psiicÉE , L. pertusa ; vebje ,
viriéUs; vërdatrb , viridiscens ; mamelle, mamilla, dont le no^i
indique le caractère le plus saillajit ( De fi. )
LEUCOPHTHALMOS. (Ml».) Cette pierre est rousse, dit
Pline, et renferme une espèce d'œil noir et blanc. Tous les
érudits qui ont examiné ce passage, s'accordent à rapporter
cette/ description à une calcédoine œiilée. Nous adoptons
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>58 LEU
cette opinion , en la spécifiant même davantage 'et en rap-
portant le leucophthalme de Pline à une sardoine œillée,
pierre à fond roussàtre , dans laquelle nous avons en effet eu
occasion de voir des cercles blancs concentriques à un point
noir. (B.) '
LEUCOPHYLLE, Leucophyllum. {Bot.) Genre de plantes
dicotylédones , à fleurs complètes , monopétalées , irrégu-
lières ^ de la famille des personnées, de la didynamie angio'
spermie de Linnœus; offrant pour caractère essentiel : Un
calice à cinq divisions égales; une c^rolfe alongée, campa-
nulée, à deux lèvres, la supérieure à deux lobes, Finfé-
rieure à trois divisions, celle du milieu plus large; quatre
étamines didynames; les anthères à deux lo^es écartées; un
ovaire supérieur; un style; un stigmate en tête; une capsule
à deux loges polyspermes^
Ce genre , établi par MM. de Humboldt et Bonpland , a des
rapports avec le maurandia, La grande blanchetfr des feuilles
a donmé lieu à son nom , composé de deux mots grecs , Ut^
cqs (blanc), phullos (feuilles). 11 renferme des arbrisseaux
entièrement blancs et tomenteux , à feuilles alternes ; à fleuis
âxillaires , solitaires : on n'en cite qu'une seule espèce.
Leocophyllb ambigu : Leucophyllum ambiguum, Humb. et
BonpL, PL œquin.^ 2, pag. 96, tab. 109; Kunth in Humb.^
Nov, gen. , 2, pag. 36 1 ; Poir., IlL gea«, SuppL , Cent. 10.
Arbrisseau de huit à quinze pieds , un peu tortueux ,
chargé de rameaux diffus, blancs et tomenteux, garnis vers
leur extrémité de feuilles alternes , médiocrement pétiolées ,
ovales ou arrondies, à peine longues d'un pouce, très -en-
tières, blanches et tomenteuses à leurs deux faces. Les fleurs
sont solitaires, âxillaires, à peine^ pédonculées .; le calice
tomenteux, à cinq découpures lancéolées, aiguès; la corolle
violette, trois fois plus longue que le calice ; les étamines
plus courtes que la corolle; les anthères à deux loges ovales,
divergentes à leur extrémité inférieure; le style un peu
arqué; le stigmate entier. Le fruit consiste en une capsule
ovale, à deux loges séparées par un réceptacle central»
chargé de semences nombreuses, fort petites. Cette plante
croît à la Nouvelle-Espagne. (Poia.)
mUCOPHYTE, Leucophjta. (Bot.) Ce genre de plantes^
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LÉÛ li^
Inâlqué, en 18179 jpar M. Robert Bnàwo, dans sçs Observa-
iions sur les Composées^ appartienfà l'ordre des synanïhé-
rées, à notre tribu naturelle des inulées, et à la section des
iaulées-gnaphalîées. Voici ses caractères, tels qu'ils résul-
tent de nos propres observations.
Calathide oblongue, obovoïde, incouronnée ^ équaliflore,
triflore, régulariflore , androgyniflore. Péricline à peu près
égal aux fleurs ; formé d'environ dix squames paucisériées ,
à peu près égales, appliquées, obovales-oblongues, membra-
neuses-scaHeuses , non colorées , coriaces dans le milieu de
leur largeur, laineuses au sommet sur leur face externe*
Clînantbe ponctiforme et nu. Ovaires pédicellulés, obovoï-'
des, couverts de glandes; aigrette longue, égale à la corolle,
blancbe , composée de squamellules unisériées , égales , libres
bu entregréffées à la base, £liformes-laminées , linéaires,
flexueuses, nues à la base, garnies du reste sur les deux
côtés de longues barbes épaisses. Corolles à cinq divisions.
Anthères pourvues de longs appendices basilaires subulés.
Styles de gnaphalîée. =: Capitule globuleux , composé de ca^
lathides nombreuses, sessiles. Involucre court, composé de
bractées foliifbrmes, subunisériées , à peu près égales, ap-
pliquées. Calathiphore conoïdal ou ovoïde, nu.
Ledcophyte de Brown ; Leucophyta Brosumii , H. Cass. Ar-
buste entièrement iomenteux et blanc* ou blanchâtre. Tige
ligneuse, haute d'un pied (dans l'échantillon incomplet que
nous décrivons), très-rameuse, très-garnie de feuilles, ainsi
que ses branches. Feuilles rapprochées, alternes, sessiles,
dressées, longues de quatre lignes, larges de deux tiers de
ligne, linéaires, obtuses, un peu spatulées, très-entières,
épaisses. Capitules terminaux, globuleux, ayant trois ou
quatre lignes de diamètre. Corolles Jaunes.
Nous avons fait cette description spécifique, et celle des
caractères génériques , sur plusieurs échantillons secs qui se
trouvent dans Therbier de M. de Jussieu. Ces échantillons ,
recueillis sur la c6te occidentale de la Nouvelle-Hollande,
près le port du Roi George, \et sur la côte australe, près le
détroit de Bass , nous ont offert quelques différences : en ef-
fet, il y a des échantillons qui sont verdàtres, au lieu d^étre
blancs ; il y en a dont les feuilles sont courtes^ squamiformes,
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i6o LEU
étrécies de has en haat ; il y en a dont les feuilles sont dU*
tantes les unes des autres. Si, comme nous le croyons »
toutes ces difTérences ne constituent que de simples varié-
tés^ il faut en conclure que la Leucoph^ta BrownU est une
espèce très- variable. »
M. Rob. Brown, dans ses Obsei^vationssur les Composées,
après avoir parlé du genre Craspcdia ow Riehea , ajoute ce
qui suit : ig J'ai trouvé à la Nouvelle-Hollande un genre voi-
rie sin ^Calocephalus) ^ qui diffère du Crasptdia ou Kichea
^ par l'absence des bractées, par les réceptacles partiels dé-
« nues de paillettes , et par les rayons de Taigrette plumeux
« seulement dans la partie supérieure. J'ai aussi un autre
« genre {Leucophyta).^ de la même tribu et de la même
« contrée, qui diffère du Calocephalus ^ parce qu'il y a un
« involucre général composé d'un petit nombre de bractées
« courtes , que les écailles des involucres partiels sont con-
« caves et barbues au sommet , et que les rayons de l'aigrette
« sont plumeux d'un bout à l'autre, comme dans le Craspc'
« dia , dont le Leucophyta diffère par Tabsence des paillettes
«c sur les réceptacles partiels et par un port très-remarqua-
« ble. » (Voy. le Journal de physique de Juin 1818 , p. 409.)
Nous n'avons pas connoissance que M. Brown ait publié
depuis, dans quelque autre ouvrage, une descri{^tion plus
complète de son genre Leucophyta; et nous n'avions point
encore observé cette plante ' à l'époque où nous avons ré-
digé l'article Inulées pour le tome XXIIl de ce Dictionnaire.
Les notions très-superficielles, données par M. Brown sur le
Leuçophyta^ n'étoient pas à beaucoup près suffisantes pour nous
révéler les véritables affinités naturelles de ce genre, et nous
avons dû présumer, d'après les expressions de l'auteur, que
le Leacophyta étoit immédiatement voisin du Riehea. et du
Calocephalus : c'est pourquoi nous l'avons placé entre ces
deux genres, dans notre tableau des inulées (tome XXIII,
pag. 563 )• Mais, depuis la rédaction de cet article, qui a été
terminée en Septembre 162.1 , ayant observé nous-méme avec
1 C'est par erreur que^ dans notre tableau des inulées (toni. XXTII,
pag. 563) le nom du genre Leucophjrta se trouTe précédé d'un astc-
fi«qae> au lieu d'une «îroix.
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LEU i6i
loin tous les caractères du Leucophyta , no\x$ avons reconnu
que sa tige n'étoit point herbacée , mais ligneuse , et qu'il
avoit beaucoup plus d'affinité avec le genre Stœhe qu'avec
le genre Kichea : d'où il suit qu'il doit être retiré de la place
où nous l'avions mis, pour être plus convenablement rangé
entre les deux genres Stœbe et Disparago , dans le groupe
des inulées-gnaph allées , à calathides rassemblées en capitule
et à tige ligneuse. Nous prions nos lecteurs de vouloir bien
faire eux-mêmes, dans notre tableau des inulées, la rectifi-
cation que nous leur indiquons ici. Ils pourront se convain-
cre, en consultant notre article CrasI'édie (tom. XI , p. 355) ,
que le genre Leucophyta étoit mal placé auprès du genre
Kichea, La principale différence qui distingue le Leucophyta
des véritables Stœhe ^ nous paroît consister en ce que la ca-
lathide du Leucophyta est composée constamment de trois
fleurs , tandis que celle des Stœhe n'en contient qu'une seule.
. Le genre Leucophyta appartient aux corymhifères de M.
de Jussieu, et à la syngénésie polygamie séparée de Linné.
Le nom générique est composé de deux mots grecs qui si-
gnifient plante hlanche, (H. Cass.)
JLEUCOPOGON. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, monopétalées , régulières, de la famille
des épacridées , de la pentandrie monogynie de Linnaeus , of<-
frant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions,
accompagné de- deux bractées: une corolle infundibuliforme;
le limbe étalé, barbu dans sa longueur; cinq étamines non
saillantes ; un ovaire supérieur , entouré d'un disque , un
peu lobé, à deux ou cinq loges; un style. Le fruit est un
drupe sec ou presque en baie, quelquefois crustacé.
Il n'y a que le très-grand nombre d'espèces des Styphelia
qui puisse avoir déterminé l'établissement de ce genre en-
tièrement artificiel, quoique la corolle paroisse un peu
différente , et que le calice ne soit accompagné que de deuic
bractées. Comme les loges du fruit avortent en partie,
leur nombre. ne peut fournir un caractère constant. M. Rob.
Brown, auteur de ce genre , a établi plusieurs subdivision*
pour les espèce nombreuses qu'il renferme.
26. 11
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i62 LEU
• Epis ou grappes axillaires, muUiJlores ; drupe
en baie.
Leccofogon lancéolé :Letfcopogon lanceolatus^ Rob. Brown,
Nov". HolL, 1, pag. 541; SLyphelia lanceolata, Smith, Nov.
HolLy 49, exclus, Synon. ; Styphelia parviflora^ Andr. , Bot.
Rep. , tab. 287 , Icon mala ; Styphelia gnidium, Vent., Malm,,
ly tab. i3. Petit arbri4sean dVn port agréable, qui con-
serve ses feuilles toute l'année. Ses tiges s'élèvent à la hau-
teur de trois pieds; ses rameaux sont grêles, étalés-, un peu
pubescens; ses feuilles éparses, sessiles, alternes, glabres,
linéaires-lancéolées, étroites, très-entières, un peu aiguës et
d'un vert glauque. Les fleurs sont odorantes» disposées en
petites grappes courtes, axillaires, au sommet des rameaux;
le pédoncule pubescent, chargé d'écaillés blanchâtres, ova<»
les, imbriquées; deux autres écailles, opposées, concaves à
la base du calice; la corolle fort petite, d'un blanc de lait;
le tube renflé; le limbe à cinq lobes obtus, réfléchis, ve^
lus en-dessus; les anthères couleur de rose; Tovaire à trois
loges. Cette plante croit à Botany-Bay. Elle se perpétue de
graines, de drageons et de boutures; on Télève dans du
terreau de bruyère, et on l'abrite dans l!orangerie : elle
fleurit au printemps.
Leucopogon de Riche : Leucopogfm Rkhei , Brown , Le.;
Stjphelia Richei, Labill., Not^. HqU., i, pag. 44, tab. 6o.
Arbrisseau d'environ cinq à six pieds, chargé de rameaux
alterni^s , garnis de feuilles sessiles , alternes , oblongues-
lancéolées, glabres 9 entières, aiguës à leurs deux extréiair
tés , marquées de trois ou cinq nervures. Les fleurs sont en
grappes axillaires » un peu plus courtes que les feuilles ;
les pédoncules très-courts , écailleux k leur base ; les divi<^
sions du calice ovales-obloagues , membraneuses à leurs
l^orda; le t^be de la corolle à peine de la longueur du ca«
lice. Le fruit est un petit drupe ovale, environné d'une
puipe nutritive, contenant un noyau à cinq logos ; le» se*
mences solitaires dans chaque loge, suspendues à un axe
central. Cet arbuste croit à la Nouvelle-Hollande. Ses petits
drupes, au rapport de M. De LabiUardière , ont servi de
nourriture à M. Riche, l'un de ses compagnons de voyage,
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LEU i6S
qui s'étoît égaré de son chemin, et qui éprouvoit une faint
dévorante.
Leucofogon verticillé ; Leucopogon verfieillatus , Brown ,
l, o. Ses feuilles sont oblongues, lancéolées, rétrécies à leur
sommet, longues de deux à quatre pouces, rangées par ver-
ticilles interrompus ; les fleurs disposées en épis agrégés ,
presque terminaux, inclinés après la floraison. Le fruit est
un drupe presque pentagone, à cinq loges. Dans le LeucO'
pogon inlerruplus, Brown, /. c, les feuilles sont elliptiques ,
étalées, à plusieurs nervures, longues d'un pouce et demi,
rapprochées en verticîUes au sommet des rameaux. Le Leu^
eopogon affinis , Brown, Le, a ses épis dressés; ses drupes
ovales , à deux ou trois loges ; les feuilles sont planes^
alongées, lancéolées, d'un pouce et plus de longueur. Ces
plantes croissent toutes sur les côtes de la Nouvelle-Hol-»
lande.
* *^ £pM axillaires ou terminaux , à Irais fleurs et
plus ; bractées et calice colorés ; drupe presque sec*
Leucopogon a feuilles ovales : "Leucopogon ohovatus, Brown ^
L c; Stjphelia ohovata, Labill. , ^ov, HolL, i , p. 48 , tab. 6f,
Arbuste haut d'un pied, dont les rameaux sont alternes ^
ramifiés, garnis de feuilles sessiles, petites, alternes, en
ovale renversé, obtuses, entières, un peu mucrouées. Le»
fleurs sont disposées en petites grappes simples, quelquefoi$
divisées; les divisions du calice dressées, égales, un peu
aiguës, avec deux écailles à la base; le limbe de la corolle
à cinq lobes réfléchis, velus en-dessus; l'ovaire globuleux,
entouré à sa base d'un anneau à cinq lobes. Le fruit est un
petit drupe glabre, sphérique, à cinq loges. Cette plante
croît à la terre Van-Leuwin.
Leucofogon a fruits velus : Leucopogon trichocarpus ,
Brown, /. c; Styphefia leucocarpa, Labill., Now. HolL ^ 1 ,
pag. 46, tab. 46. Ses tiges sont hautes de trois ou quatre
pieds, glabres, cylindriques; les rameaux garnis de feuilles
sessiles, ovales-oblongues, obtuses, rétrécies à leur' base; les
grappes très-grêles, axillaires, de la longueur des feuilles, à
deux ou' quatre fleurs; le pédoncule pileux, écailleux; les
divisions du calice un peu ciliées 3 la corolle petite, velu^e
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i64 LEU
sur le limbe; les anthères pendantes; Tovaire pileux , entouré
d'un anneau à cinq lobes profonds. Le fruit est un petit
drupe pileux, pentagone, à cinq loges. Cette plante croît au
cap Van-Diémen.
Ledcopogon éaicoÏDE : Leueopogon ericoides, Bro'wn, L c;
Styphelia erieoides , Smith , No^^* HolL , i , pag. 48 ; Epacris
spuria, Cayan., le, rar.^ 4, tab. 347, fîg. i. Ses rameaux
sont glabres, garnis de feuilles éparses, alternes, glabres à
leurs deux faces, sessiles, assez semblables à celles de la
bruyère,, elliptiques ou lancéolées, mucronées, un peu rou-
lées 4 leurs bords; les grappes axillaires, très>rapprochées,
courtes, très-petites, à trois ou quatre fleurs; les divisions
du calice courtes, un peu membraneuses; la face exté-
rieure du limbe de la corolle très-velu ; les bractées muti-
ques; les drupes secs, anguleux. Cette plante croit dans la
l^ou V elle-Hollande.
Ledcopogon effiliô : Leueopogon virgalus, Brown , /• c. ;
Sfyphelia virgata, LabilL, Not^* HolL y 1 ^ pag. 46, tab. 64.
Arbrisseau d'un à deux pieds, dont les rameaux sont
glabres, effilés, garnis de feuilles éparses ou alternes, pe-
tites, à peine pétiolées, linéaires - lancéolées , très-aiguè's ,
concaves, ciliées à leurs bords, étalées ou imbriquées; les
grappes axillaires et terminales , presque agrégées , très-
peu garnies; les divisions du calice un peu ciliées; la co-
rolle courte , jubulée ; les lobes du limbe qblongs , obtus ;
Tovaire à cinq stries > le style court; le stigmate globuleux.
Le fruit est un drupe ovale, obtus, à cinq loges. Cette
plante croît au cap Van-Diémen.
Leucopogon des collines : Leueopogon collinus^ Brown,
I. c; Styphelia coUina, Labill. , Noc. HolL, 1, p. 4? 9 tab. 65.
Cette espèce, très-rapprochée de la précédente, s'en dis-
tingue par ses feuilles planes, sessiles, oblongues, linéaires,
droites, un peu aiguës, courbées et denticulées à leurs
bords; les tiges sont hautes d'un pied; les rameaux grêles,
un peu ramifiés; les grappes ou épis terminaux; les brac-
tées inférieures foliacées, de la longueur du calice; l'ovaire
entouré d'un anneau écailleux; le drupe ovale, oblong, à
cinq loges , dont souvent plusieurs avortent. Cette plante
croît au cap Van-Diémen.
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LEU i«
Lbucopocon aouti ; Leueopogon revolutus , Brown , L e.
Les rameaux, dans leur jeunesse, sont légèrement pubes-
cens, garnis de feuilles un peu étalées, linéaires oblon gués ,
obtuses, mutiques avec une pointe calleuse, rudes et con*
vexes en-dessus, glabres et rayées en-dessous, nues et rou-
lées à leurs bords ; les épis presque terminaux , agrégés ,
à quatre ou cinq fleurs; les calices et les bractées légère-
ment pubescentes; les drupes secs, à cinq loges, en ovale
renversé. Dans le leueopogon margarodes, Brown, h c, les
feuilles sont linéaires, oblongues, obtuses et mutiques, listes
et roulées à leurs bords ; les épis axiliaires , presque à trois
fleurs; les drupes à deux loges, en baie à leur base, sécher
et comprimées à leur partie supérieure. Ces plantes crois-
sent à la Nouvelle«Hollande.
**•* £pis axiliaires ou terminaux ; bractées et divi-
sions du calice membraneuses ou foliacées; feuilles
en cœur.
Leucopogon amflexicaule : Leueopogon amplexicaulis, Brown ,
U c, ; Stjphelia ampUxieauUs , Rudge in Linn, Transaet, , 8 ^'
pag. 293 , tab. 8 , Icon hon(u Arbrisseau dont les rameaux
sont velus dans leur jeunesse, garnis de feuilles sessiles, en
cœur, amplexicauld^ , mucronées au sommet, légèrement
pubescentes en-dessous , recourbées et velues à leurs bords ;
les épis étalés, pédoncules, axiliaires et terminaux, plus
longs que les feuilles; les bractées et les divisions du calice
membraneuses; les drupes lenticulaires, à deux loges. Cette
plante croît à la Nouvelle-Hollande.
Leucopogon a feuilles alternes; Leucopogon alternifolius ,•
Brown, /. c. Dans cette plante les rameaux sont glabres;
les feuilles alternes, réniformes, amplexicaules , aiguës,*
point mucronées , longues d'une ligne et demie ; les épis axil-
iaires et terminaux, peu garnis; les drupes crustacés, len-
ticulaires, à deuxloge^. Dans le Leucopogon disions^ Brown,
L c. , les épis sont agrégés, flexueux ; les fleurs distantes,
les feuilles ovales, presque en cœur, très-ouvertes, muti-
ques, longues d'une ligne, convexes en-dessus, pubescentes
en -dessous; les drupes crustacés, déprimés, presque ovales,
à cinq loges. Ces plantes croissent à la Nouvelle-Hûllande.
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tse LEU
LEOCOPOGOt^ RifiécHi ; Leucopogon reflexvt , Brown , i. c.
Ses rameaux sont garnis de feuilles ovales « alternes, pres-
que en cœur, mutiques, réfléchies, très-ouvertes, «convexes
en-dessus, concaves en-dessous, pileuses et rayées; les épis
sont terminaux , agrégés et denses , peu garnis de fleurs
imbriquées ; les drupes crustacés, à cinq loges. Cette plante
croit sur les c6les de la Nouvelle-Hollande.
•o«o Epis terminaux; calices, bractées presque
foliacées ; feuilles point en cœur; un drupe sec.
Leucopogon a petites feuilles : Leucopogon microphjrllus ,
Brown, L c; Perojoa microphylla^ Çavan. , Icrar., 4, tab.
3499 ^g* 3. Arbrisseau garni de feuilles planes, imbriquées,
ovales, obtuses, mutiques, vertes a leurs deux faces; les
fleurs terminales, peu nombreuses, réunies en petits épis
^approchés, peu garnis; leur calice partagé en cinq décou-
pures presque foliacées, acuminées ; les bractées nerveuses,
foliacées; la corolle hypocratériforme; le limbe à cinq lobes
aigus, tomenteux; Tovaire ovale, dépourvu d'écaillés ; le
stigmate simple; les drupes sont crustacés, ordinairement à
une, quelquefois à deux loges. Cette plante est très^bon-
dante à la Nouvelle-Hollande, entre le port Jackson et
Botany-Bay.
Leucopogon A feuilles de tamarisqub; Leucopogon tamuris'
aimis, Brown, L c. Cette espèce a des tiges chargées de ra-
meaux glabres, garnis de feuilles imbriquées, serrées contre
les rameaux, ovales, mutiques, concaves d'un côté, con-
vexes de l'autre, glabres, rayées en-dessous , assez semblables
a celles du tamarix ; . les épis solitaires ou agrégés ; les fleurs
nombreuses ; les > calices et les bractées glabres , foliacés.
Cette plante croît sur les côtes de la Nouvelle-Hollande.
Leucopogon grêle; Leucopogon gracilis ^ Brown, No¥,HoU.j
L c. Ses tiges se divisent en rameaux glabres, filiformes,
garnis de feuilles droites, presque imbriquées, lancéolées,
linéaires, concaves d'un côté, convexes de l'autre, muti-
ques, nerveuses ei^-dessous, longues de trois lignes, glabres
à leurs deux faces; les épis terminaux, serrés, agrégés,
composés de quatre à six fleurs; le» calices et les bractées
glabres, presque foliacés. Dans le kucopogon striatus, Brown,
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LEU 167
i. c, les feuilles sont elliptiques, mutiques, cmieaves en-
dessus , nerveuses et convexes en-dessous ; les épis agrégés ;
les drupes crustacés , à deux loges* Ces plaiktes croissent à
la Nouvelle-Hollande.
***** Pédoncules axillairei à deux^ quelquefois à
une seule Jleur par &9ùHemené (/e calice est alors
accompagné de plus de deu3c bractées) ; drupe
presque sec»
Leucopogon pendant; Leucopogon pendulus , Brown^ /• e.
Ses rameaux sont garnis de feuilles droites, un peu étalées,
oblongues, linéaires, terminées par une pointe non pi*
quante, lisses , recourbées à leurs bords ; les pédoncules sont
axillaires, recourbés, presque 4ihargés de deux fleurs; lé
tube de la corolle plus long que le calice ; les drupes prea^
que secs, en forme de massue, glabres, litees et ventfus.
Le Leuc(ypogon hiflorus, Brown, L c^, dififère d« l'espèce
précédente par le tube de la corolle de la longueur du
calice ,' par les feuilles très^étalées , planes , linéâir^s^lancéo-
lées, marquées de trois lignes, terminées par une poifite pir
quante. Ces plantes croissent à la Nouvelle^Holiande»
Leucopogon a fbdiU£s de okvâvkiek ] Leuùopogon juhiptr^
foliusy firown, 1. c. Arbrisseau de la Nouvelle-Hollande, dont
les tiges se divisent en rameaux alternes , garnis de feuilles
très^étalées , linéaires-lancéolées, mucroilées au sominet par
une pointe sétacée, recourbées à leurs bords et médiocre**
ment dentieUlées. Les fleurs sont presqtie sessiles, solitaires,
quelquefois deux à deux; les calices mucronéft, accompa-
gnés de trois ou cinq bractées également mucronées. Le Leu*-
eopogon drformiSf Brown, Le, originaire des mêmes Con-
trées que le précédent , n'en diffère que par ses feuilles un
peu concaves , redressées , médiocrement étalées , mucronées
au sommet; lés fleurs solitaires, à peine pédonculéei, mu*
nies de plusieurs bractées ; Tovaire à trois loges.
LEUCOPSEPHOS. (Miru) Voyez L^norsÉ?M9s (B.)
LEÙCOPSIS. {Entom.) Nom d'un genre d'insectes hymé-
noptères, de la £amille des néott0cr3rp tes , établi par Fabri-
cios, mais avec une faute typographique qui a'^st depuis coa«
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i68 LEU
servée chez fous les auteurs et qui consiste dans la transpc»-
sition d^nne lettre, ce qui change tout -à -fait l'ëtymologie
du nom; car le mot Uueospis n'a aucun sens, au lieu que
celui de leueopsis ou de leucopis (de Xw^oç , blanc , et de o-\fç ,
«tftf, ail), ou en un mot Xtv^eû-^iç ^ signiûe qui a les jeux blancs
(habens oeulos albos).
Ce n'est pas, au reste, la seule faute de ce genre que nous
trouvons dans les autejirs : Geoffroy en a laissé une semblable
se glisser dans le premier volume de son Histoire des insectes,
pour le scorpion aquatique , qu'il a décrit sous le nom de
genre Hepa^ au lieu de JVfpa, que Linnseus avoit adopté.
. Quoi qu'il en soit , le genre Leucepsis est établi sur de très-
bons caractères , comme nous allons le faire cohnoitre*
Il comprend des espèces qui offrent un abdomen court,
gros, comprimé et pédicule, dont les mâchoires ne sont pas
prolongées , dont les antennes sont un peu renflées de l'ex-
trémité libre jusqu^à la racine ou l'insertion, qui est plus
grêle ; las cuisses sont renflées , et les femelles portent un
aiguillon recourbé par -dessus le ventre. Au reste, nous
avons fait dessiner une de ces femelles sous le n."* i." de la
planche des néottocryptes*
Ces diverses particularités distinguent les leucopsides de
tous les autres hyménoptères : d'abord des mouches à scie »
et surtout des siréces, parce que tous les urdpristes ont l'ab-
domen sessile: puis des mellites ou des abeilles , parce que /dans
celles-ci ,. les mâchoires sont très-alongées et font l'office d'une
langue; des ichneumons et des sphéges, par la brièveté des
antennes; des chrysides, par la forme de l'abdomen, ainsi
que des guêpes, des fourmis et des crabrons, qui ont tous
l'abdomen conique.
On connoit peu les mœurs de ces insectes : cependant on
présume que les larves vivent en parasites, soit dans les
nids^es abeilles maçonnes, où, après avoir détruit la véri-
table larve, elles seroient nourries de la pâtée déposée par
la mère, à peu près- comme le font les coucous ; soit qu'elles
se développent dans l'intérieur du corps de ces mêmes larves
d'abeilles.
Ce sont des insectes très-curieux à étudier par lt& diverses
particularités que nous offrent leurs articulations : ainsi,
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LEU i«9
leur iéte est aessile; la première pièce de leur corselet se
montre en avant, et du côté du dos, comme une plaque
carrée; le premier anneau de leur abdomen s'articule, avec
le second , de manière à permettre une sorte de redresse-
ment de tout Fabdomen ; en€n , le ventre supporte à son
extrémité, chez les femelles, un très-long aiguillon ou plutôt
un oviducte externe, un pondoir, dans lequel on observe
une sorte de gaine ou de fourreau dont la pièce moyenne
peut se détacher.
M. de Latourrette a fait connoître à Linnaeus, et a consi-
gné dans les Mémoires de Tacadémie des sciences ( tom. 9 ,
pagi 73o des savans étaangers), la première espèce sous le
nom de cpiipsy mais en la caractérisant par cette note :
Femorihus globosis , margine inUriore dentatis , aouUo triplioi
super abdomen recuryato,
Fabricius a rapporté six espèces à ce genre.
1.° Leucopside géant; Leucopsis gigas^
Car. noir, à deux taches jaunes sur le desàus du corselet,
et quatre bandes jaunes sur le ventre.
Cette espèce pond dans les guêpiers.
2.** Leucopside dorsigèrb; Leucopsis dorsigera..
Il est noir aussi ; mais il est plus petit , et il n'y a à-l'ab-
domen que deux bandes avec un point jaune.
Cet insecte a été trouvé dans le nid des abeilles maçonnes ^
par Allioni.
Les autres espèces ont été observées ou rapportées de
l'Afrique ou des Indes orientales. M. Jurine a fait connoître
et figuré dans son ouvrage sur les hyménoptères une nou-
velle espèce, qu'il nomme Biguetine. (CD.) *
L£UCORODIAS. {Omith.) Nom grec de la spatule, plor
talea leucorodia ^ Linn. (Ch. D.)
LËUCORYX. (Momm.) Pallas a donné ce nom à une an-
tilope des Indes, qui paroît très- Voisine, par ses formes ,
de l'antilope p^an de Bufifon {arU^ilope orjXy Linn.). Voyez
Antilope. (Desm. )
LEUCOSCEPTRE, Leucoseeptrum (Bot.) Genre de plantes
dicotylédones, à fleurs complètes, monop étalées , irrégn-
lières , de la famille des verhénacées , de la didy nantie gymno^
spermie de Linnaeus; offrant pour caractère essejitiel : Un
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»r«» LEU
calice à cinq découpures; une corMe fiibulëe , à cinq lobei
inégaux; le tube court; quatre ëtamines didyn&mes , indig-
nées, trés-loDgues ; un ovaire supérieur , à quatre lobes; un
stigmate bifide ; quatre semences au fond du calice.
Lbucosceptre A FLEURS BLANCHES ; Leucosceptrum conum , Smith,
Exot. hot. y a , pag. 1 1 5 , tab 1 1 6. Cette plante a des tiges
divisées en rameaux comprimés, à quatre angles mousses ,
chargés d'un duvet blanc , tomenteux ; les feuilles sont op-
posées, médiocrement pétiolées, oblongues, elliptique»,
presque lancéolées, aiguifs à leur sommet, dentées en scie
à leur contour , glabres , veinées , nerveuses , vertes en-dessus ,
plus pâles et un ^eu blanchâtres en^dessous, point de sti-
pules, longues de ûx pouees et plus, larges de trois ou
quatre ; les fleurs sont disposées en un bel épi terminal ,
presque sessile, simple, droit, touffu, cylindrique, un peu
plus court que les feuilles, muni de petites bractées Man-
chàtres , disposées sur quatre rangs ; le calice court , tubulé ,
à cinq découpures obtuses , inégales ; la corolle blanche ,
plus longue que le calice; le tube court; le limbe presque
à deux lèvres, à cinq lobes inégaux, obtus; les étamines
très-longues, inclinées; les anthères arrondies, à deux lobes;
le style plus court que les étamines; quatre semences lui-
santes et tronquées au fond du calice. Cette plante croît
dans les forêts du Haut- Népal, oii elle est appelée par les
Nawars, mutsola, (Poia*)
LEUCOSIA. (Bot.) Arbrisseau de l'île de Madagascar, dont
M. Du Petit -«Thouars a fait un genre particulier de la fa-
mille des térébintaoées , de la pentandrie monogynie de Linnseus.
Ses tiges sontfoibles; les feuilles rudes, alternes, blanches
et fomenteuses à leur face inférieure , traversées par quel-
ques nervures : les fleurs sont composées d'un calice campa-
nule, k cinq découpures; la corolle à cinq pétales ; autant
d'étamines alternes avec les pétales,- un ovaire inférieur,
surmonté d'un, seul style, de la longueur d^ étamines; le
fruit trigone, à trois semences, dont une ou deux avortent»
un noyau ridé et osseux ; l'embryon dépourvu de périsperme.
(Foin.)
LEUCOSIE, Leucosia. {Ctust.) Genre de crustaeés déca-
podes brachyures. Voyez l'article MAtACO^mAcés. (Dssm.)
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LEU 171
LEUCOSIE. (Foss.) On a trouvé à Tëtat foi»ile plusieurs
espèces de ce genre , qui ont été décrites par M. Desmare«t
dans l'Histoire naturelle des crustacés fossUes , savoir :
. LfiOCoaiB CRANE ; Leueosia cranium , Desm. , loe» cit, , pL IX ,
fig. lo et 1 1. Carapace lisse, à peu près orbiçulaire , légère-
ment déprimée , ayant son prolongement antérieur peu sail-
lant ; région cordiale seule distincte ; bord postérieur étant
indiqué par une ligne assez saillante.
Cette espèce se rapproche de la leucosie graveleuse de Fa-
bridu^; mais elle n'est pas couverte de rugosités comme elle«
Sa carapace est finement ponctuée ^ ou k peu près lisse , et
présente seulement de légères dépreisions en devant vers le
point où les deux bords latéraux se rapprochent pour former
un rostre court , dans lequel se ti^ouvent deux petites loges
pour les yeux. Postérieurement on remarque deux lignes
longitudinales enfoncées, entre lesquelles est la région du
cœur, et le test est fortement creusé en -dessous dans les
femelles. Longueur , deux décimètres ; largeur à peu près
égale.
Le test de cette espèce , qui se trouve dans ma collection ,
est d'un brun clair, et le mode de sa conservation est le
même que celui que présentent les e^èces qui viennent dei
Indes orientales.
Leucosie subrhomboïbale ; Leueosia suhrhqmhoidalis,'Desm»^
loc* cit. , pi. IX , fig» 1 2 . Carapace lisse , luisante , très-bom-
bée, presque rhomboïdale, asses prolongée en avant; fos«
settes des yeux placées sur le prolongement, et séparées Tune
de l'autre par une même cloison ; aucune des régions de la
carapace distincte.
Le test de cette petite espèce , qui a dix-huit millimètrea
de largeur sur dix-neuf millimètres de longueur ^ est d'ua
brun noir luisant ; sa carapace présente antérieurement de
chaque côté une impression qui en relève le milieu pour
fornfier le petit prolongement qu'on remarque en cette partie.
De ce prolongement, le bordae porte de chaque côté, jus-
que vers le milieu de la carapace , où se trouve un pti qui
n'est visible que latéralement ou en-deisous.
On ne peut distinguer aucune région. Deux très- légères
saillies, qu'on remarque en arrière du tostrt^ Fune i droite
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i7* LEU
et Tautré à gauche , pourroient cependant correspondre aux
deux lobes antérieurs de la région stomacale.
Cette espèce se rapproche beaucoup de la leueosie erani<h
laire de Fabricius; mais elle porte un rostre plus court y et
son corps est généralement plus alongé.
Un individu de cette espèce se trouve dans la collection
de M. Brongniarty mais ses parties inférieures manquent
complètement.
Leocosie de PaévosT ; Leueosia Pretfotina , Desm. , loe* cit. ,
pL IX, fig. 14. Carapace orbiculaire, plus large que longue,
très-granuleuse , avec des lignes profondes qui séparent net-
tement toutes ses régions.
Cette espèce se rencontre dans une marne calcaire jaunâ-
tre de la troisième masse gypseuse de Montmartre, avec beau-
coup d'autres fossiles semblables à ceux de Grignon. Le test
a disparu , ce qui est commun à tous les fossiles de la couche
de marne dans laquelle elle se rencontre ; mais son moule
extérieur est parfaitement net , et sa conservation si parfaite ,
qu'on peut considérer ce moule comme étant le test lui-
même.
Sa forme est bien celle des leucosies; mais les. principaux
caractères 9 tels que ceux qu^offrent le rostre et la disposition
des yeux, manquent, pour la rapporter à ce genre avec cer-.
titude.
La division très -prononcée des régions par d^s sillons
profonds 9 rapproche aussi ce crustacé de ceux qui composent
le genre Myetiru de M. Latreille. La région de Testomac , con-
fondue avec celle qui recouvroit les organes préparateurs de
la génération , est très-grande ; ses contours deviennent à peu
près un rhombe dont les angles sont arrondis, et l'on y re-
marque trois tubercules principaux , placés vers lea^ deux
angles latéraux et vers l'angle postérieur. Les deux régions
hépatiques antérieures sont presque confondues avec les ré-
gions des branchies ; celles-ci ont deux tubercules assez voi-
sins l'un de l'autre. La région du cœur est distincte , tout-à-
fait postérieure et présente une saillie très -marquée dans
son milieu. Longueur onze millimètres ; largeur quinze mil-
limètres. Les pattes manquent dans tous les crustacés de cette
espèce que l'on a rencontrés jusqu'à ce jour. (D* F.)
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LEU 175
LEUCO-SINAPIS. (Bot.) M. De CandoUe doîine ce nom à une
de ses cinq sections du genre Sînopis , dans laquelle est le sinofit
alba/{J.)
LEUCOSPERME, Leucospermum. (Bot.) Genre de plantes
dicotylédones, à fleurs incomplètes, monopétalées , delà fa*
mille des protéacées , de la tétranàrie monogjrnie de Linnœus ;
offrant pour caractère essentiel : Des fleurs réunies dans un
involucre commun, à plusieurs folioles imbriquées; point
de calice; une corolle {caUee, Brown), à deux lèvres j à
quatre divisions , dont trois , rarement quatre , soudées à leur
partie inférieure, puis libres et recevant les étamines; un
ovaire supérieur; un style caduc; le stigmate glabre, épais,
souvent à côtés inégaux ; une noix lisse , sessile et ventrue.
Ce genre renferme plusieurs espèces placées d*abord parmi
les pro^ea , avec lesquels il a de très-grands rapports, et qu'on
pourvoit regarder rigoureusement comme une de ses subdi-
visions. Il comprend des arbrisseaux , tous originaires du cap
de Bonne-Espérance, la plupart peu élevés, souvent velus
ou tomenteux; les feuilles calleuses et dentées à leur som-
met; les fleurs réunies en une tête terminale, tantôt séparé|?s
par des bractées ou des écailles imbriquées, dures et persis-
tantes, tantôt fastigiées sur un réceptacle presque plan,
garni de paillettes étroites , presque caduques.
Leucospermb linéaire : Leucospermum lineare , Rob. Brown ,
Trans, Linn, , vol. 1 o , pag. 96 ; Protea linearis , Thunb. ,
Diss» deProt., 33, tab. 4, fig. 2. Arbrisseau d'environ quatre
pieds de haut , dont les tiges se divisent en rameaux presque
simples, glabres, striés, alongés, garnis de feuilles éparse$,
sessiles, linéaires, un peu roulées à leurs bords, calleuses
tant à leur base qu'à leur sommet, longues d'un à deux
pouces, un peu concaves; les fleurs réunies en une tête
terminale, conique, solitaire, de la grosseur d'une orange;
l'involucre composé d'écaillés larges, ovales, aiguës, pubes-
céntes en dehors, tomenteuses à leur base; le réceptacle
chargé de poils blancs et toufi*us ; la corolle velue , à deux
découpures linéaires, l'une entière, fort étroite, l'autre plus
large , à trois lobes au sommet ; le style une fois plus long
que la corolle.
Leucospeume a caucb court : Leucospermum toUa, Brown ,
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»74 LEU
I. c; Protea toUa, Lînn., Mant,, 191. Arbrisseau dontHes
tiges sont lisses ou pubesçentes , rameuses, purpurines, gar-
nies de feuilles glabres, alternes, sessiles, ovales-lancéolées,
obtuses, longues d'environ un pouce; les fleurs réunies en
une tête souvent solitaire , terminale , de la grosseur d'une
noix; rinvolucre composé d'écaillés glabres , imbriquées, lan-
céolées, acuminées, ciliées à leurs bords; la corolle filiforme,
velue, jaunâtre 9 pubescente, longue d'un pouee ; le récep-
tacle velu et globuleux; le stigmate en tête^ presque bifide.
Leucosperme conocarpe : Leueospermum conocarpum , Brown,
L c; Protea conoearpa, Linn., Lamk., IlL geiu, tab. 53,
fig. 3. Ses tiges sont velues, hautes de trois à quatre pieds;
ses feuilles sessiles , imbriquées , épaisses , ovales-oblongues ,
munies à leur sommet de deux à cinq dents calleuses ; les fleurs
réunies en une tête terminale, de la grosseur d'une poire;
rinvolucre composé d'écaillés courtes, ovales , ciliées , k peine
velues; la corolle filiforme, hérissée de poils roussàtres; le
réceptacle garni d'un duvet tomenteux. Cette plante , origi-
naire du cap de Bonne-Espérance, est cultivée au Jardin
du Roi.
Leucosperme fubescent : Leueospermum puherum, Browrn,
L c; Protea puhera, Linn., Mant,, 192. Ses tiges sont pu-
bescentes, d'un pourpre foncé, hautes d'environ deux pieds,
garnies de feuilles éparses, imbriquées, sessiles, épaisses,
ovales , presque elliptiques , tomenteuses , longues d'environ
un pouce ; les têtes de fleurs solitaires ou agrégées , très-
velues , de la grosseur d'une noix ; les écailles de l'involucre
lancéolées, ciliées, aiguës, chargées de poils roussàtres; les
corolles filiformes, très-velues ; le réceptacle velu. Le Leu-
eospermum tomentosum , Brown , L c, $eu Protea tomentosa,
Linn. , Suppl. , se distingue par le duvet tomenteux qui re-
couvre toutes ses parties; ses feuilles sont linéaires, jplanes
ou quelquefois canaliculées. Le Protea candicans d'Andrews ,
Bot. repps,, tab. 294, n'en est qu'une variété, à feuilles
planes, un peu cunéiformes à leur base.
Leucosperme hytophylle: Leucospermumhypopfyllum ,'BTO^^smJ
L c; Protea hypophylla^ Linn., Syst, veg.; Wein. , Phytog.,
4, tab. 901 , fig. a. Arbrisseau qui sVlève à la hauteur de
deux pieds,' et qui varie par ses feuilles glabres, pubes-
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LEU 17»
ceBtos ou soyeuses, tomeoteuses , entières ou à trois et
cinq dents 9 planes ou canaliculées ; les rameaux nvs, ou
velus , tomentçux ; les têtes de fleurs pédonculées ou presque
sessiles ; les folioles de Tinvolucre larges, ovales -aiguës ou
orbiculaires ; la corolle filiforme , longue d'un pouce ; les
ooix environnées d'un duvet épais et roussâtre.
Levcosperme chevelu : Leucospermum crinitum , Brown , /. c;
Protea crinita , Linn. , Suppl. ; Thunb. , Di$s, de prot, , pag. 2 1 •
Ses tiges s'élèvent à la hauteur de deux pieds : elles sont ve-
laes, à peine rameuses; les feuilles éparses, sessiles, ovales,
très-obtuses, velues à leur base , à trois ou cinq dents à leur
sommet, longues d'un pouce et plus; les têtes de fleurs mé-
diocrement pédonculées; les écailles de Tinvplucre lancée**
lées, un peu velues; la corolle purpurine, velue, longue
de cinq à six lignes. Le Leucospermum oleafolium , Brown,
/. c; Frotta criniflora^ Linn., se distingue de la précédente
par ses feuilles rétrécies à leur base. Il en existe deux va-
riétés : Tune à feuilles ovales, alongées, obtuses; les folioles
de l'involucre presque glabres, barbues à leur sommet : l'autre
à feuilles linéaires , alongées, un peu aiguës; toutes les fo-
lioles de l'involucre velues.
Leucosperms A FEUILLES RÉTBÉciBS ; Ltucospermum alternatum^
Brown, /. e. Arbrisseau de trois pieds, dont les tiges sont
droites ; les rameaux roides, blanchâtres et tomentéux; les
feuilles glabres, épaisses, lisses, linéaires, cunéiformes, k
trois ou cinq dents à leur sommet, rétrécies à leur base,
longues d^un pouce et demi et plus , sans nervures ; les têtes
de fleurs solitaires ou géminées, un peu pédonculées, en
ovale renversé, de la grosseur d'une forte prune; les fo-
lioles de l'involucre ovales , acuminées , tomenteuses ; le st^^le
quatre fois plus long que la corolle.
Leucosperme MITOYEN : Leucospermum médium, Brown , /• c;
Protea formosa , Aadr. , Bot. repos,, tab. 17 P Ses rameaux
sont garnis de feuilles linéaires-alongées, entières, obtuses k
leur base , à deux ou trois dents calleuses au sommet ; les
folioles de l'involucre pubescentes et ciliées; la corolle ve-
lue; le style hérissé; le stigmate en bosse d'un cèté. Dan»
la plante d' Andrews, les feuilles sont plus longues; la corolle
à ûae seule lèyre; sos divisions soudées dans toute leur lon-
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ï76 LEU
gueur ; les folioles de l'involucre scarieuses -, le stigmate
ovale, alongé.
Ledcosperme a GRAifDES PLEURS : Leucospermum grandijlorum ,
Brown, l. c; Protea villosa, Poir. , EncycL , Suppl. , 566.
Cette espèce se rapproche du Leucospermum eonocarpum par
plusieurs de ses caractères, surtout par ses rameaux: et ses
corolles très-velues ; elle eu diffère par ses feuilles aloogées,
lancéolées, non ovales, à peine longues d'un pouce ^ quel-
quefois à trois dents au sommet; les folioles de Finvolucre
glabres, ciliées à leurs bords; la corolle très-velue; le style
plus long que la corolle.
Ledcosperme a feuilles de buis; Leucospermum huxifolium,
Brown, L c. Il est à présumer que Thunberg avoit confondu
cette plante avec le Protea pubera , auquel elle ressemble
beaucoup ; elle s'en distingue particulièrement par les fo-
lioles de son involucre , ovales, presque orbiculaires , un peu
acuminées, presque glabres, ciliées à leurs bords : les ra-
meaux sont hérissés; les feuilles ovales, obtuses, pubes-
cente's, entières, longues de six lignes; la corolle velue;
le style saillant.
Leucosferme sFATULé ; Lcucospcrmum spathulatum , Brown ,
L c. Arbrisseau bas , très-rameux ; les rameaux chargés d'un
duvet cendré ; les feuilles elliptiques , spatulées , longues
d'un pouce , terminées par une callosité obtuse ; les folioles
de rinvolucre ovales, tomenteuses; la corolle longue d'un
pouce, pileuse, tomenteuse. (Poir.)
LEUCOSPIS. (Enlom.) Voyez Ledcopsis. (C. D.)
LEUCOSPORUS. (Bot.) C'est le nom de la premièt-e série
du genre Agaricus de Pries; elle comprend les espèces privées
de voile, ou chez lesquelles il est variable, dont les feuilles
ne changent pas , et dont les sporidies ou séminules soiit
blanches.
Leucosporus est aussi, dans le même auteur, le nom de la
quatrième division de son genre Bolet, qui renferme des
espèces privées de voile, dont le stipe est creux, rempli
d'une moelle spongieuse, et dont les tubes sont blancs ou
eitrins , et les sporidies blanches. ( Lem* )
LEUCOSTICOS. (Min.) Voyez Leptofsephos. (B.)
LEUCOSTINE. {Min.) De la Métherie a, le premier,
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LEU 177
donné ce nom au minéral compacte , mais homogène , diSé'
rent de toutes les espèces déterminées, qui forme la base
du porphyre rouge, parce qu'il a appliqué, comme nous
venons de le faire au mot Leptosephos, ce nom de Pline à
notre porphyre.
Nous avons regardé pendant long-^temps cette pierre, base
du porphyre, comme une variété de pétrosilex, et nous
Tavons employée comme telle; mais les différences dans la
composition', et par conséquent dans la nature de ces deux
substances, sont probablement assez considérables, à en juger
d'après leurs caractères extérieurs , pour les séparer, et alors
l'opinion de Là Métherie et le nom qu'il a donné doivent pré-
valoir. Mais ce n'est pas le porphyre rouge que de la Métherie
a nommé leucostine^ c'est sa base. Il dit très-clairement) 1. 1 1 ,
p. 96, de sa Minéralogie, édition de 1811 , que le Icvcostine
est la base du leuchostichos de Pline y ou porphyre rouge. Nous
n'avons donc nullement étendu la signification ou l'applica*
tion de ce mot, en l'appliquant à la pâte de pétrosilex rouge
ou rougeâtre des porphyres. »
Il est vrai que M. Cordier, tout eu ayant l'air de res-
pecter le nom donné par de la Métherie, en a tout- à* fait
changé l'acception , en le donnant à des roches qui ont coulé
à la manière des laves, et dont la pâte fusible , grisâtre ou
rosàtre, translucide et comme écailleuse, e^t un vrai pétro*
silex. Nous avons adopté cette détermination et cette déno-
mination à Farticle Lave (voyez ce mot), parce qu'il est
probable qu'elle sera généralement admise, et qu'il nous a
semblé qu'en voulait être, dans ce cas*ci, par trop fidèle
aux principes* de l'adoption des noms par ordre d'antério-
rité , nous jetterions une nouvelle confusion dans la science*
Mais nous n'avons pu y laisser la domite pour les motifs
que nous avons donnés à l'article Lave.
La leucostine sera donc maintenant une roche volcanique,
à base de pétrosilex, renfermant des cristaux de feispath,
etc.; et s'il est prouvé que la base du porphyre rouge est
une masse compacte homogène, d'une nature particulière et
1 AI. Brongniart, Essai d'une clatsification des ro«b«8 mëUngë«t
<Jottrii. des mia., tom. 34, p. 41).
a6. . 12
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»78 LEU
différente de tous les minéraux déjà dénommés, il faudm
lui donner un nom particulier , et abandonner celui de leu-
eostine , appliqué maintenant à une roche mélangée tout-à-
fait différente. (B.)
LEUCOTHOË, Leucothoe. (Crust,) Genre de crustacés am-
phipodes , formé par M. Leach et composé seulement du cancer
^ticulosus de Montagu. 11 a pour caractères : Première paire
de pattes terminée en pince à deux doijgts; quatre antennes,
dont les supérieures sont les plus longues, el formées d'un
pédoncule biarticulé et d'une tige multiarticulée. (Desm.)
LEUCOXYLUM. {BoL) Ce nom, qui signifie bois blanc, a
été donné par Plukenet à une bignoné , hignonia leucos^bm
de Linnaeus ; par Boerhaave , selon Adanson , k un arbrisseau
maintenant réuni au genre Myrsine. ( J. )
LEUCUS {Omith.)y nom latin du héron blanc, Buff.,
ardea alba, Linn. , atdea egretta, Temm. ( Ch. D.)
LEUGE. (Bot.) Dans quelques cantons du Midi de la France
le chéne-Iiége porte ce nom. (L* D.)
LEUNINKG (Omith,)y un des noms du moineau franc,
fringilla domestiea, linn. (.Ch. D.)
LEURE {Mamm.)y nom de la loutre en Savoie. ( F. G.)
LEURICK. {Orrùlh.) Voyez Leeuwck. (Ch. D.)
LEURRE. {Omith,) On nommoit ainsi une sorte de man-
nequin, fait avec delà peau peinte, représentant grossière-
ment un oiseau de proie , qui s'employoit pour rappeler ou
réclamer les oiseaux de vol, en y attachant un morceau de
viande. Cette opération s'appeloit leurrer. (Ch. D.)
LEUR Y. {Omith,) Les fauconniers , suivant La Chesnaye
des Bois (voyez Faucon), appeloient ainsi une espèce de
sacre qui prenoit les daims et les chevreuils ; mais , comme le
sacre lui-même , falco sacer , Lath, , est devenu une espèce
douteuse, il sçroit difficile de désigner positivement le leury,
qui toutefois devoit être un faucon dans toute la force de
Tàge, d'après celle des animaux qu'il attaquoit. Cet oiseau
étoit la seconde espèce de sacre des fauccmniers, lesquels en
reconnoissoient trois , dont la première, qui habitoit TÉgypte
et se nommoit saph, prenoit les lièvres et les biches, et dont
la trobième , appelée sinaire et pèlerin, étoit de passage vers
les Indes , et se trouvoit dans les iles du Levant , en Chypre ,
etc. (Ch. d.)
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LEU. A7f
LEUTRITE. (Min.) C'est tin nom de lieu {Leuiri^ frié,
d'Iéna en Saxe) , que M. Lenz a donné à une marne calcairiit
et sablonneuse , d'un blanc grisâtre ou jaunâtre , remf^lie àë
cavités tapissées de cristaux de calcaire spathique, et'qui a
la propriété remarquable de répandre dans l'obscurité une
lumière phosphorique très-vive par le plus léger frottement*
On l'emploie, dans les environs d'iéna, comme engrab
d'amendement. (B.)
LEU-TZË. {Omith,) Ce nom est donné par les Chinois è
leur conaoTSin^ pelecanus sinensis, Ls^th, (Ch.D.)
LEUWENHŒCK. (Entom.) linnœus a décrit sous le nom
de Leuwenhœchelia f dans le Systema naturœ, n.** 4^7 9 une
espèce de Phalœna tinea, (C. D.)
LEUZ {BoL)y nom arabe du noyer, suivant Daléchamps.
(Voyez GiANZi.) La noix vomique est nommée leuz-alkeî» (J. )
LEUZEE , L'euzea, (Bot.) Ce genre de plantes, établi, en
1 8o5 , par M. De Candolle , dans la Flore Françoise , et dédié par
Fauteur à M. Deleuze , appartient à Tordre des synanthérées,
et à notre tribu naturelle des carduinées, dans laquelle il
faut le placer entre les deux genres Rhaponticum et Forni--
ifium. Voici les caractères génériques duLeuzea, que nous n'a-
vons point observés , mais que nous empruntons aux deux
ou trois descriptions publiées par M. De Candolle , et à la
figure qui accompagne l'une d'elles.
Calathide incouronnée , équaliflore , multiflore, régulari-
ftore , androgyniflore. Péricline ovoïde-subglobuleux , presque
égal aux fleurs; formé de squames régulièrement imbriquées,
dressées , grandes , searieuses , non épineuses , les extérieures
arrondies et un peu déchirées au sommet, les intérieures
plus longues, aiguës et entières. Clinanthe planîuscule, peu
charnu , garni de longues fimbrilles sétiformes, entregreffées
à la base. Fruits obovoïdes-oblongs , tuberculeux, ayant
l'aréole basilaire non-oblique ; aigrette longue , composée de
squamelluies pluris'ériées , égales , filiformes , barbées , ad*
hérentes à un anneau caduc. Stigoiatophores entregreffés.
Leuz^e conifèbb: Leuzea conifsra^ Decaàd., FL fr. , tome 4,
p. 1 09 ; Ann. du Mus. d'hist. nat. , tome 1 6 ; CerUaurea conl^
fera , Linn., Sp.pL, édit. 3, p. 1294. C'est une plante her-
hsLcée, bisannuelle ou yivace , dont la. tige , haute à |>eine de
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i8o LEU
sept ou huit pouces, est simple , droite, cotonneuse ; ses feuîUes
sont verdàtres en-dessus , cotonneuses et très -blanches en-
dessous; les radicales pétiolées, ovales -lancéolées, presque
simples, n'ayant qu'une ou deux découpures à leur base ^
-celles <le la tige plus étroites et profondément pinnatifides;
la calathide, composée de fleurs purpurines, est terminale,
-trèS'* grande , environnée de quelques bractées presque sim-
ples ; son péricline est glabre, scarieux, luisant, roussàtre
en sa partie supérieure : Caspar Bauhin le comparoit à un
cône de pin , et c'est pour cela que Linnaeus a donné à cette
plante le nom spécifique de co/iifera, La. leuzée habite les
lieux montueux , stériles et découverts de la Provence mé-
ridionale, les montagnes du Dauphiné,les environs de Mont-
. pellier ; elle fleurit en Juin et Juillet.
M. De Candolle a indiqué avec doute une seconde espèce,
nommée Leuzea? carthamoides ^ et distinguée de la première
par le péricline pubescent« C'est une plante de Sibérie , dé-
.crite par Willdenow sous le nom de Cnicus carthamoides»
Linnœus attribuoit la leuzée à son grand genre Centaarea,
auquel elle est étrangère tant par ses caractères techniques
que par ses rapports naturels. Dillen avoit déjà précédem-
ment observé que les aigrettes de cette plante étoient plu-
meuses. Adanson a fait un genre Rhaçoma, dont les carac-
tères s'accordent très-exactement avec ceux du Leuzea; mais
il paroi t admettre dans ce genre non -seulement le Leuzea,
qui devoit seul y être compris , mais encore le vrai Rhapon-
tieum et la CerUaurea glasiifolia de Linnaeus. Le genre Hoolbia
de Necker correspond roi t , au moins en partie , au genre
Leuzea y selon M. De Candolle ; mais nous croyons que ce
botaniste se trompe , et il nous semble que VHoohia de Necker
se rapporte beaucoup mieux à notre genre Aljredia, On
pourroit aussi, d'après ses caractères, le rapporter au genre
Khaponticum, (Voyez nos articles Alfredia, tomel.^*^, siippL,
page 1 1 5 , et Hookia , tome XXI , page 42 1 . ) Le genre Rhor
coma de Linnœus étant aujourd'hui réuni au Myginda , M. De
Candolle auroit pu et peut-être dû s'abstenir de donner un
nouveau nom au genre Rhacoma d'Adanson , fort bien carac-
térisé par cet auteur, et dont.il falloit seul eipent exclure
deux espèces non congénères du vrai type de ce genre et
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LEV i8i
qu'il y ayoit mal k propos réunies. Quoi qu'il en soit, M. De
CandoUe , dans son premier Mémoire sur les Composées, a
placé le Ltuzea entre les deux genres Saussurea et Çynara^
fort loin du Rhaponticum ^ qu'il range dans une autre section
de ses Carduacées. Cela suffiroit pour prouver combien est
contraire à l'ordre naturel cette distribution = qui sépare leS'
genres à aigrette plumeuse , c'est-à-dire barbée , des genrea
à aigrette pileuse, c'est-à-dire barbellulée.
Selon nous, le genre Ltuzea est exactement intermédiaire
entre le vrai Khaponticum ( Centaurea rhapontica , Linn. ) et
notre Fornicium, En effet , le Leuzea ressemble au Rhapontieum
par son péricline, et il en diffère par son aigrette plu-
meuse ; tandis qu'il ressemble au Fomicium par son aigrette
plumeuse , et qu'il en diffère par son péricline : en sorte
qu'il est vrai de dire que le Leuzea offre le péricline du Rha*
ponticum et l'aigrette du Fomicium, •
Nous profitons de l'occasion qui se présente, pour indiquer
à nos lecteurs deux fautes d'impression qui se trouvent dans
notre article Fornicion ( tome XVII , page 249 ) , et qu'il im-.
porte de corriger. La première est dans la description dea
caractères génériques , où l'imprimeur nous a fait dire que
les squameUules de l'aigrette sont hérissées de barbes médio-
créaient inégales j lorcgues, lorsque notre manuscrit disoit mé'
diocrement longues f inégales, La seconde faute est dans la des-
cription des caractères spécifiques, où on lit que les feuilles
sont pulvérulentes sur les deux faces, et où il faut. lire puhé"
rulentes , c'est-à-dire , un peu pubescentes.
Le genre Leuzea appartient aux Cinarocép haies de M. de
Jussieu , et à la syngénésie polygamie égale deUnnaeus. (Casa.)
LEVAIN. (Chim,) C'est la pâte de froment levée. V. Ferment
et Fermentation , tom. XVI , pag. 432. (Cb.)
LEVANTINE. {Conch^U) On donnoit anciennement ce
nom à plusieurs coquilles du genre Venus de Linnsus. (Desm.)
LEVAR-JO (Orwtfe.), un des noms que porte en Nor-
wége le strunt-jager-, ou larus parasiticus, Linn. (Ch^D. )
LEVÊCHE ET LEVESCHE. {Bot.) Voyez LivâcHE. ( L. D.)
LÉVÉNAGATTE. {lohthjoL) Un des noms vulgaires d'une
espèce de gade , gadus pollachius , Linn. Voyez Merlan.
(H.C.)
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i82 LEV
LEVENHOOKIA. (Bot.) Genre de plante* dicotylédones ,
à fleurs compiétes, monopétalées , irrégulières, de la famille
dessfyUdiéeSy delà gynandrie digynie de Linnœus; offrant pour
caractère essentiel : un calice à deux lèvres, à cinq décou-
pures ; une corolle monopétale , à cinq lobes irréguliers , le
cinquiènie creusé en voûte; deux anthères adhérentes au
style en colonne; deux stigmates; une capsule à une seule loge.
Levenhookia>fluet; Lewenhoohia pusilla, Rob. Brown, Noi^.
HoU., 1 , pag* 573. Fort petite plante, glabre sur toutes ses
parties, ayant presque le port et la grandeur du linum radiola:
ses tiges sont fluettes, rameuses; les rameaux capillaires; les
feuilles petites , alternes, glabres, pétiolées, ovales, très-en-
tières , situées et rapprochées à l'extrémité des rameaux ; les
fleurs sont fascieulées, composées d'un calice presque à deux
lèvres, à cinq divisions; la corolle divisée à son limbe en
cinq lobes irréguliers ; le cinquième' en forme de lèvre con-
cave , plus long que le style, mobile, articulé; les organes
sexuels réunis en une colonne droite, adhérant latéralement
à la partie inférieure du tube de la corolle, au même point
que le lobe inférieur : celui-ci , rabattu au moment où la
fleur s'épanouit, se redresse ensuite avec élasticité, s'applique
et se roule autour de la colonne; les anthères sont à deax
lobes distincts , placés l'un au^essus de l'autre ; deux stig-
mates capillaires ; une capsule à une seule loge. Cette plante
croît sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. ( Poir. )
LEVER. {Astron,) C'est l'apparition d'un astre au-dessus
de l'horizon, comme le coucher est sa disparition. L'instant
de ces phénomènes produits par le mouvement de rotation
de la terre , change suivant les lieux et les temps , puisqu'il
dépend de la position de l'horizon et de celle de l'astre par
rapport à la terre. Quand il s'agit des astres qui sont effacés
par la lumière du soleil, comme les étoiles, on distingue
plusieurs sortes de lever.
Le lever héliaque y lorsque l'apparition de l'astre sur l'horizon
précèdes assez eelle du soleil pour que l'dstre puisse être
aperçu le matin. Le coucher héUaque est celui qui a lieu
quand l'astre cesse de paroitre après le coucher du soleil.
(Voyez l'article Étoile, tome XV, p. 494.)
On dit encore lever cosmique, lorsque l'astre se dégage de
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LEV i8S
rhoriiMi en même temps que le soleil; ooMeher cosmique,
celui qui coïncide avec le coucher du soleil : enfin, U^er et
coucher achroniques , ceux qui arrivent avec le coucher et le
lever du soleil, c'est-à-dire , en ordre inverse.
Ces derniers sont peu intéressans, puisque Tastre, enve-
loppé alors dans les rayons du soleil , ne peut être aperçu, (L«C.)
LEVIATHAN. (Afomm.) Nom d'un animal mentionné dans
le livre de Job , et que des auteurs ont rapporté à quelque
espèce de cétacé. Le fait est qu'on ne peut rien conclure de
raisonnable , en fait d'histoire naturelle , des paroles vagues et
insignifiantes de l'écrivain arabe. (F. C.)
LÉVIGATION. (Chim.) Ancien mot qui désîgnoit l'opéra-
tion par laquelle on réduit un corps dur en poudre trés*fine,
en le broyant sur un plan de porphyre. ( Ch. )
LEVINA. (Bot,) Adanson donnoit ce nom au genre Prasium
de LinnsBus. (J.)
LEVISANUS. (Bot.) Petiver donnoit ce nom à un arbrisseau
dont Lianœus a fait son brunia abrotanoides , et qu' Adanson a
nommé harreria, en lui attribuant cinq styles, que Linaœus
réduit à un seul échancré* Linnœus nomme une autre espèce
hrania ievisaruis. Il avoit ensuite rapporté au même genre deux
plantes, hrunia radiata et glutinosa^ remarquables par la réu*
nionde plusieurs fleurs dans un calice commun ou involucre,
dont les écailles intérieures, plus longues et colorées, imitent
les demi-fleurons d'une fleur radiée. I>alii les a séparées sous
le nom de stavia, qui leur est resté, malgré Schreber, qui
lui avoit substitué celui de le^sanus. (J.)
LEVISILEX. {Min,) C'est encore un de ces noms dont
De la Métherie (Joum. de phys., tom* 55) a voulu surchar^
ger la nomenclature de la minéralogie, sans motifs, comme
si le nom de quarz nectique , donné avant lui par M. Haily à
la pierre légère, poreuse et entièrement siliceuse, qu'on trouve
àSaint-Ouen près Paris et dans d'autres lieux, a'étoit pas suffi-
sant et bon« 11 paroit cependant qu'il a abandonné ce nom dans
l'édition de sa Minéralogie de i8ii. Voyez Silex nectique. (B.)
LEVISTICUM. (Bot.) Brunsfels , Lobei et Morison donnoient
ce nom et celui de ligusticum à une ombellifère , qui est la H-
vêche : c'est maintenant le ligustieum le¥istieum de Linnaeus,
que C. Bauhin regarde avec doute comme un des libanotis de
Théophraste. (J.)
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»84 LEV
. LEVISTONA, (Bot, ) Voyez Livistone. ( Poir. ) '
LEVRATIN. (Omith.) On donne, en Piémont, ce nom et
celui de Ui^raseul au pluvier gris, qui est le vanneau suisse,
tringa helvetica , Lath. , en habit d'hiver. ( Ch. D. }
LEVRAUT ( Mamm. ) , nom François du jeune lièvre. (F. C.)
LÈVRE, Labium, (Entom*) On nomme ainsi dans les in-*
sectes les pièces uniques et impaires qui ferment la bouche
en devant et en arrière, du côté du front et de la ganache.
La lèvre supérieure prend le plus souvent le nom de labre,
labrum, labium superius, et Finférieure garde le nom de
LÈVRE, labium inferius. Nous avons décrit à Tarticie Bodchb
dans les insectes , et au mot Insecte , en parlant de la struc-
ture, le mode d'articulation et la nature des mouvemens
et des usages de ces parties : qu'il nous suffise de rappeler
ici , que les lèvres ne s'observent que dans les insectes mà-
cheurs; .qu'elles sont surtout très-distinctes dans quelques
orthoptères, et particulièrement chez les grylliformes ; que
la lèvre supérieure ne porte pas de palpes , et que l'inférieure
en présente ordinairement deux; que celIe-K:i porte sur la
ganache, qu'on nomme aussi le menton, et que. la. portion
libre et la plus mobile se nomme quelquefois la languette
{ligula). (CD.)
LÈVRE DE VÉNUS (Bot.) y un des ndms vulgaires de la
cardère cultivée. ( L. D. )
LÈVRES. (Bot,) On donne ce nom au limbe' des corolles
labiées et personnées , parce qu'il se divise en deux lohes
principaux, disposés de manière à former deux espèces de
lèvres , l'une supérieure et l'autre inférieure , comme les
lèvres des animaux (sauge, mufle de veau, etc.). (Mass.)
LEVRETTE; (Entom.) Geoffroy décrit sous le n.** i." une
espèce de coléoptère de^son genre Becmare ou Rhinomacre^
qu'il est fort difficile de déterminer, soit comme un atlé*
labe, soit comme un anthribe : il est noir, avec les élytres
striés, marqués de quatre lignes blanches formées par des
poils. (CD.)
LEVRETTE (Afamm. ), ùom de la femelle du chien lévrier.
(F.C)
LEVRIER (Mamm.)f nom que l'on donne à une race de
l'espèce du chien ^ à cotise de ses fonnes élancées et de sa
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LEY i85
légèreté, qui la rendent particulièrement propre à la chasse
du lièvre ; elle peut être aussi, dressée à la cjiasse. du loup.
En effet y les lévriers sont très-musculeux , trè»-agiles, et
leur mâchoire est très-forte. Ils attaquent le loup avec cou*
rage , et le mettent en pièces ; mais ils ne suivent point leur
proie à la piste : sans avoir l'odorat grossier , ils ne chassant
qu'à la vue, qu'ils ont excellente; ils aperçoivent les objets
dans le plus grand éloignement, et ils voient même très-dis-
tinctement la nuit.
Il est une variété du lévrier, très-petite, qui ne sert point
h la chasse : ces petits chiens , remarquables par leur élé-
gance et leur grâce , nommés plus particulièrement levrons ,
ne sont que des animaux de fantaisie. Voyez Chien. (F. C.)
LEVRON {Mamm* ) , nom particulier des lévriers de petite
race. (F. C.)
LEVURE DE BIÈRE. {Chim.) Matière qui se sépare, peu-
dant la fermentation du moût de bière , soûs la forme d'écume
ou de sédiment , et qui a la propriété de convertir le sucre
en alcool. Elle est insoluble dans l'eau , et formée d'oxigèi^e ,
d'azpte , de carbone et d'hydrogène. > Voyez Ferment et Fer-
mentation ALCOOLIQUE, tom. XVI , pag. 440 et suivantes. (Ch.)
LEWISIA. (Bot.) Ce genre a été établi par Pursh ( Tram.
'Linn,, vol. 11, et Flor, Amer., 3 , pag. 568) pour une
plante de l'Amérique septentrionale, à laquelle il assigne
pour caractère essentiel : Un calice raboteux , à sept ou neuf
folioles; une corolle composée de quatorze à dix-huit pé-
tales; un grand nombre d'étamines insérées sur le réceptacle i
un style ; une capsule .à trois loges polyspermes ; les semences
luisantes. Cette plante appartient à la polyandrie monogynie
de LinnsBus. Pursh n'en a mentionné qu'une seule espèce,
seus le nom de Uwisia rediviva, ( Poir. )
LEYMOUN. (Bot.) , nom arabe du limon, citrus medica. (J.)
LEYON. {Mamm.) Lion en suédois. (F. C. ) ^
LEYSÈRE, Leysera. {Bot.) Ce genre de plantes appartient
à l'ordre des synanthérées , à notre, tribu naturelle des inu-
lées, et à la section des inulées-gnaphaliées. Voici ses carac-
tères , tels que nous les avons observés sur 'la Leysera gnor
phalodes,
Calathide 4'adiée : disque multiflore , régulariilore , an-
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i«6 LEY
drogynifiiore ; couronne subunisériée , ligiiliflore , fëmini-
flore. Péricline campanule , presque égal aux fleurs du
disque ,- formé de squames nombreuses , multisériées , régu-
lièrement imbriquées, appliquées, orales ou oblongues, co-
riaces , uninervées , vertes seulement auprès dé la nervure ,
pourvues d^une bordure membraneuse, et d'un appendice
confluent avec la bordure, inappliqué, membraneux-sca-
rieux, incolore : l'appendice des squames extérieures ovale,
obtus au sommet ; l'appendice des squames intérieures ob-
long, arrondi au sommet, roussàtre sur les bords. Clinanthe
large , plan , pourvu d'une seule rangée circulaire de paléoles
situées entre le disque et la couronne , courtes , inégales ,
irréguliéres , laciniées, membraneuses, concaves en dehors,
chaque paléole accompagnant intérieurement la base d'une
fleur femelle. Fleurs du disque : ovaire longuement pédicel-
lulé , long , grêle , cylindrique , glabriuscule ; aigrette com-
posé de dix squamellules subunisériées , libres, dont cinq
très-longues, arquées en dehors, un peu laminées et inap«
pendîculées inférieurement , filiformes et barbées supérieu-
rement, les cinq autres courtes, inégales, irréguliéres, la-
minées ou paléi formes, oblongues, variablement découpées,
alternant avec les précédentes ; corolle à tube hérissé de poils
spinuliformes ; anthères pourvues de longs appendices basi-
laires; style de gnaphaliée, à stigmatophores comme tron*
qués au sommet , qui est garni d'une touffe de collecteurs.
Fleurs de la couronne ; ovaire long , grêle , cylindrique , velu ;
aigrette courte , stéphanoïde , divisée presque jusqu'à sa base
en lanières inégales et irrégulières; corolle à tube hérissé
de poils spinuliformes 9 à languette elliptique-oblongue , tri-
dentée au sommet.
Leyseile faux-gnaphale; Leysera gnaphalodes^ Linn., Sp,,
pL, édit. 3, page 1249. ^^^ ^^S^^ de l'individu que nous décri-
vons sont hautes de dix pouces , peu épaisses , ligneuses , ra-
meuses , plus ou moins tomenteuses et blanchâtres , entière-
ment couvertes depuis la base, ainsi que les rameaux, de
feuilles très -rapprochées; chaque tige ou branche se ramifie
autour de la base du pédoncule qui la termine. Les feuilles
sont alternes , sessiles , longues de neuf lignes , extrêmement
étroites, presque filiformes, linéaires, un peu charnues ,
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LE Y 187
unineryëes , blanchâtres et Jaîneuses dans leur jeunesse , ci^-
liëes sur les bords et relues en dessous dans un âge avancé.
Chaque tige ou branche se termine par un pédoncule nu ^
long d'un à deux pouces, très-grêle, roide , un peu tor-
tueux , rougeàtre ou brun , un peu laineux , portant au
sommet une calathide solitaire, haute de quatre à cinq
lignes , large de huit à neuf lignes , et composée de fleurs
jaunes ; son disque est large de prés de cinq lignes ; les lan*
guettes formant sa couronne sont longues de deux k trois
lignes , et pâles en-dessous.
Nous avons fkit cette description spécifique , et celle des
caractères génériques, sur un individu vivant, cultivé au
Jardin du Roi , où il fleurissoit vers la fin du mois d'Août*
Ce petit arbuste est indigène au cap de Bonne-Espérance.
lia lésera gnaphalades étoit confondue par Toumefort
dans son genre Aiter, Vaillant, toujours plus exact, a con-
sidéré cette espèce comme le type d'un genre particulier,
qu'il a sommé Aiteroptm'uê^ et qui , selon lui , ne diffère des
genres AUer et Inula que par les aigrettes plumeuses. Linnaeus,
en adoptant le genre de Vaillant, a eu le tort de changer
son nom en celui de Leysera; mais il a décrit les caractères
génériques bien plus complètement et plus exactement que
Vaillant ne l'avoit fait. Linnœus n'admettoit alors dans ce
genre que la Leysera gnaphalodes» Burmann décrivit ensuite
une seconde espèce, dont il crut pouvoir faire un genre
nouveau , sous le titre de CaUicomia , mais que Linnsus réunit
avec raison au genre Lejsera, en la nommant Lésera ealU^
comia. Enfin , Linnaeus ajouta encore au genre Lejrsera une
troisième espèce , nommée Leyaera paUacea , mais qui n'est
point du tout congénère des deux autres , et qui est deve*
nue l'une des espèces composant le genre Relhania de l'Hé-
ritier. Adanson avoit déjà voulu rendre au genre Leysera
son ancien nom â^AsteropUrua. Gœrtner, ayant le même désir,
nomme aussi ^s^eroptom^ le vrai genre Lejsera de Linnaeus, et
il applique exclusivement le nom générique de Leysera k la
Leysera paleacea dont nous avons déjà parlé. Cet arrangement
ne nous paroit pas admissible , i."" parce que, malgré la jus-
tice qui sembleroit souvent l'exiger, Tancienne aomen-
cbture se peut plus être substituée à la nomenclature lia*
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188 LEY
néenne , sans de trop graves inconvéniens ; â.*" parce que
la Lejura paUacea fait partie du genre. Relhania de l'Héri-
tier, publié avant l'ouvrage de Gœrtner, et que celui-ci a
mal à propos divisé en deux genres, nommés Leysera et
Eclqpes. Necker, dont l'ouvrage a été publié en même temps
que celui de Gaertner, conserve le nom de Leysera aux vrais
Leysera deLinnœus, et il nomme MichauxialaLejrserapaleQÂsea,
qui est une Relhania de l'Héritier et la Leysera de Gaertner.
Thunberg a introduit plusieurs nouvelles espèces dans le genre
Lejysera de Linnseus; mais ce botaniste , en général peu exact,
mérite ici d'autant moins de confiance qu'il attribue au Ley-
sera une plante connue depuis long-temps, qui n'a point du
tout les caractères de ce genre , et dont M. De CandoUe a
fait son genre Syncarpka, Nous ne pouvons donc jusqu'à
présent rapporter avec certitude au vrai genre Leysera que
deux espèces , savoir : i .° la Leysera gnaphalodes , qui est le
type primitif du genre, et que nous avons observée nous-
même ; 2.^ la Leysera callicomia , que nous n'avons point
vue, mais dont les caractères génériques ont été décrits et
figurés par T exe client observateur Gœrtner , qui cependant
n'a pas clairement exprimé, dans la description ni. dans. la
figure , la véritable disposition des paléoles du clinantbe.
' *Nous connoissons une troisième espèce de Leysera; c'est le
gnaphalium leyseroides de M. Desfontaines, qui seroit très-
bien nommé Leysera discoidea. Mais nous avons cru pouvoir
considérer cette plante comme le type d'un sous- genre par*
ticulier, nommé Leptophytus, et appartenant au genre Lff-
sera. Nous renvoyons sur ce point le lecteur à notre article
Leftophyte , dans lequel il trouvera de plus quelques remar*
ques, que nous ne répétons pas ici , concernant les paléoles
du clînanthe.
. Les Leysera et Leptophytus . ont de l'affinité avec nos Pha-
gnalon; néanmoins, d'autres considérations prépondérantes
nous ont forcé de les éloigner un peu de ce dernier genre,
dans notre tableau des Inulées-gnaphaliées (tom. XXIII 9
p. 56o), ou le genre Leysera se trouve au centre d'un petit
groupe aaturel, caractérisé par la structure de l'aigrette.
Le genre Leysera appartient aux coryndiifères de M. de
Juttieu 9 et à la syngénésie polygamie superflue de. linnseus.
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LEZ 189
Nous ignorons l'étymologie de ce nom générique. Celui d!^5-
teropterus voùloit dire Aster à plumes, parce que Vacillant
croyoit que ce genre étoit immédiatement voisin de V Aster,
et qu'il n'en dififéroit que par l'aigrette plumeuse ; ce qui
est une erreur sur les affinités , car V Aster et le Lej^sera ne
sont point de la même tribu naturelle* (H. Cass.)
LEYTUN. (Bot,) Rumph cite sous ce nom un arbre des Mo-
luques qui a le port et le fruit d'un laurier , et qu'il nomme
pour cette raison lauraster; mais, comme il ne décrit pas la
fleur, on ne peut déterminer son genre avec, qertitude. (J.)
LÉZARD ^ hacerta. ( ErpétoL ) On donne ce nom à un genre
de reptiles sauriens, de la famille des eumérode^ de M^ Du-
méril, et de celle des lajcertiens ^t M. Cuvier.On reconnpH
les animaux qui le composent aux cairactères suivans :
Langue mince, extensible, terminée en deux longs Jilets; pçkr
lais armé de deux rangées de dpnls; un collier sous le cou, formé
par une rangée transversale de larges écailles, séparées de celles
du ventre par un espace où il n'y en a que de petites comme sous
ta gorge; corps alongé, sans ailes ; pas de goitre; tous les pieds
munis de cinq doigts armés d'ongles , , non opposables , séparés ,
arrondis y inégaux ; écailles disposées, par bandes parallèles et trau^
versâtes sous le ventre et autour de la queue, qui est au moin^a^ssi
longue que le corps, grf>sse, cylindrique , sans crête ni carène en^
dessus; anus en fente transversale; une partie des os du crâne
s' avançant sur hes^tempes et sur les orbites, en sorte que tout le
dessus de la tête est muni d'un bouclier osseux, ou couvert de
grandes écailles ; tympan àjleur de tête et membraneux ; paupière
d!une seule pièce ^ fendue longitudinaiement et formée par un
sphincter; sous chaque cuisse, une rangée de petits grains ou de
tubercules formés d^écaiUes, rudes au toucher ^ et poreux; des pla-
ques transversales sous le vtrttre; des écailles carénées , mais non
imbriquées sur le dos^
A l'aide de ces notes et du tableau que nous avons donné
à l'article ËUMé&ooEs , on distinguera facilement les lézards
proprement dits desTAcuroROMEs, qui n'ont point une rangée
de pores sous chaque cuisse ; des Caméléons , dont les doigts
sont opposables; des Anolis et des G&ckos,, qui ont les doigts
aplatis en-dessous; des Agames qui, au lieu de plaques, ont
des écailles sur la tête; des Djb^gons^ qui ont les flancs
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ïy> LEZ
garnis d^ailes; des Iguaitbs, qui ont un goitre dentelé sous
la gorge ; des Améiva et des Sauvegardes , qui n^oot point
sous celle-ci un collier d*écailles ; des Monitors et des Dba-
GONEs, qui ont le palais sans dents; des Steluons et des Cos*
DYLEs , qui ont la queue épineuse ; des Basilics et des Lophyres .
qui ont une crête sur la queue. (Voyez ces différens mots , qui
indiquent des genres dont la plupart rentrent dans celui des
Lézards de Linneeus; voyez aussi En Méao des, Erpétologie, Rep-
tiles et Sauriens.)
La queue des lézards est composée d'articulations qui se
séparent au moindre effort, et est susceptible de se repro-
duire lorsqu'elle a été rompue par quelque violence exté-
rieure ; phénomène que nous ferons connoitre en détail aux
articles Reptiles et Sauriens , en traitant de l'organisation de
ces animaux.
Tous ont la vie très-dure , et peuvent passer un long temps
sans manger.
Il paroît aussi prouvé qu'ils vivent un grand nombre d'an-
nées.
Aucun d'eux n'est venimeux ; maïs il en est plusieurs qui
mordent avec violence quand on les attaque.
Les lézards sont très-nombreux, et habitent les diverses
parties des deux continens , se plaisant à peu près également
dans les régions chaudes et dans les contrées tempérées. Leurs
mouvemens sont vifs et légers , et ils s'engourdissent durant
l'hiver au fond de leurs retraites. Ils sont monogames et
ne vivent que par paires. Jamais ils ne vont dans l'eau,
eomme plusieurs autres reptiles appartenant, comme eux,
à l'ordre des sauriens.
Le genre des lézards est loin de renfermer aujourd'hui
toutes les espèces que Linnœus et la plupart des auteurs sjrs-
tématiques y ont fait entrer. Laurenti , le premier , mais sans
beaucoup de succès, a tenté de le réformer ; entreprise
qu'ont plus heureusement exécutée nos contemporains, MM.
de Lacépède , Alexandre Brongniart , Cuvier , Daudin , Du-
méril , etc. , dont les travaux nous guideront dans la rédac-
tion de cet article.
Notre pays en fournit plusieurs espèces, qui paroissent
avoir été confondues par Linnseus sous le nom de Laeerta agilis.
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LEZ 19^
Nous citerons, parmi les lézards indigènes on exotiques,
les espèces suivantes*
Le GRAND Lézard vert ocellé; Lacerta ocellata, Daudin,
tom. III , pi. XXXHI. Dos , dessus du cou et des membres ,
noirs , parsemés de lignes en zigzag , de points et de
petits cercles d'un beau vert et irrégulièrement disposés;
ventre d'un jaune clair, sans taches; flancs verts, luîsans,
avec huit à dix bandes transversales noirâtres et doubles ;
corps et membres gros et trapus; doigts courts; ongles pe-
tits; quinze grains poreux, brunâtres et assez volumineux
sous chaque cuisse : taille d'un pied à dix-huit pouces.
Ce reptile est un des plus brillans,. des plus éclatans de
ceux de l'ordre des sauriens; il est d'ailleurs le plus gros
des lézards connus. On le trouve dans le Midi de la France,
dans l'Espagne, l'Italie et les autres contrées méridionales
de l'Europe 9 dans les lieux arides, parmi les rochers exposés
au soleil et sur la lisière des bois. Nombre de fois, autour
de Montpellier, je l'ai vu fréquenter les buissons et les
haies, grimper même sur les arbustes, sur les grosses pierres ,
pour y faire la chasse aux insectes. Notre collaborateur ,
M. Poirel, l'a rencontré plusieurs fois en Afrique, vers les
bords de la Méditerranée.
Il paroit que ce n'est pas seulement dans les climats
chauds qu'on trouve ce saurien. Selon Ray et Unnaeus, il
habite aussi des contrées fort septentrionales , comme la
Suède et le Kamtschatka. Dans ce dernier pays même il
inspire l'efiFroi , et passe pour un envoyé des puissances in-
fernales, ainsi que Cook a pu s'en convaincre pendant son
séjour dans cette contrée reculée.
On assure que ce reptile ne se nourrit pas seulement d'in-
sectes, mais qu'il avale aussi des grenouilles, des souris,
des musaraignes et d'autres petits animaux vertébrés. Il re-
cherche les vers, se jette avec avidité sur la salive que l'on
vient de cracher, et s'empare également des œufs des passe-
reaux. M. Poiret a trouvé dans l'estomac d'un lézard vert,
qu'il a disséqué sur les côtes de l'ancienne Numidie , un petit
lézard tout entier.
Suivant M. de Lacépède , on le voit même souvent atta-
quer des serpens ; mais il ne sort que bien rarement vain^
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i9« LEZ
queuf de ce combat. Il n'a point l'air de redontei* beaucoup
la présence de Thomme, et, en Languedoc, j'en ai vu un
mordre avec une sorte d'acharnement le bout d'un bâton avec
lequel je le harcelois. Il ne court pas seulement avec vitesse,
il saute aussi très-haut, et, plus hardi que le lézard gris, il
se défend contre les chiens qui l'attaquent, se jetant à leur
museau, et aimant ttiieux se laisser tuer que de lâcher prise.
C'est à tort, au reste , qu'on a regardé les morsures du
lézard vert comme venimeuses et mortelles. Laurentî a fait
à ce.t égard des expériences tout-à-fait concluantes.
Si l'on en croit Gesner, les Africains mangent la chair
des lézards verts , que la plupart des naturalistes ont d'ail-
leurs regardés comme une variété du lacerta agilis de Linnsus.
MM, de Lacépéde et Latreille, les premiers, ont su les en
distinguer.
Le LézA&D VBRT PIQUETA : Locerta viridis^ Daudin , III, pL 54 ;
Seps variu$j Laur. Teinte générale d'un beau vert brillant;
dessus du cou, du corps, de la base de la queue, des mem-
bres et même des flancs , couvert d'un nombre égal de petites
écailles vertes et d'un noir brunâtre , toutes mélangées sans
aucun ordre entre elles et disposées sur des lignes transver-
sales; joues et crâne couverts de plaques brunâtres, mar-
quées cha(5une d'un k trois points d'un vert clair ; une grande
partie de la queue d'un gris légèrement brunâtre ; quinze ou
seize grains poreux sous chaque cuisse et disposés sur une
série longitudinale : taille de huit à neuf pouces au plus.
Le lézard vert piqueté se rencontre dans toutes les parties
tempérées de FEurope. Il fréquente les bois peu élevés et
exposés au soleil.
Laurenti en a fait un seps, sous le nom de sep$ varias , et
Mk Latreille le considère comme une variété de son lézard vert.
Le Lézard vert de la Jamaïque ; jMcerla jamaicensis , Daud.
Tête, jambes, flancs et dessous du corps d'un beau vert;
tout le dos jusqu'à la base de la queue ^brunâtre, avec un
réseau large , irrégulier, jaunâtre et marqué d'un point jaune
au milieu de chaque maille ; sur chaque flanc deux rangées
longitudinales de taches ovales d'un beau bleu clair, entou-
rées par une teinte noirâtre ; queue d'un • brun verdàtre ;
langue noire et trèsrfourchue : taille d'environ un pied*
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LE2J 19^
George Edwards , dans Touvrage sur l'histoire, naturelle
des oiseaux (pL 202 ) , a figuré ce lézard , qui a les plus grands
rapports avec ratnëiva par la fo^me de sa tête et de son
corps, et quUl a vu \civant à Londres, où il avolt été ap-
porté de la Jamaïque. Dans soo Gazophyllacium (pl« 92, fig» 1)
Fétiver Fa également représenté ^ mais sous le nom de.létard
de Gibraltar,
Le LézARD VERT A DEUX HAtEs ; Lccerta bilineata^ Daudin^
Queue deux fois aussi longue que le reste du corps , qua-
drangulaire à sa base, ensuite cylindrique, et composée de
quatre-vingt-seize anneaux formés d'écaillés carénées, carrées
et obJongues; taille svelte $ tête amincie {teinte générale
d'un beau vert brillant , plus clair sous le ventre et même
un peu bleuâtre sur la gorge ; de chaque côté du corps et
delà base de la queue, une ligne longitudinale blanche,
bordée en* dessus de taches brunes presque contiguè's entre
elles; plusieurs autres petites taches brunes, irréguliéres et
transversales, et une rangée longitudinale de points blancs
écartés sur les côtés du cou et les flancs ; treize ou quatorze
grains poreux sous chaque cuisse : taille de neuf pouces en-
viron.
Ce saurien a été trouvé aux environa de Paris par M»
Alexandre Brongniart ; M. La treille paroit l'avoir regardé
comme une variété du lézard vert»
Le Lézard des souches , Lacerta stirpium, Daudin , III , pi. 35>
fig. 2. Dessus de la tête couvert de onze plaques écaiileusea
à quatre ou cinq angles; des plaques plus petites sur lea
joues et autour des mAchoires; museau court et obtus }
écailles de la nuque , du dos et du dessus des membres pe-
tites, hexagonales ou arrondies et comme réticulées; sous
chaque cuisse , une rangée de quatorze grains rudes, roussà-
tres et .rapprochés; anus très* fendu ; queue cylindrique,
vcrticillée ou annelée , pointue et un peu plus longue quç
le reste de Tanimal ; ongles pointus : taille de six pouces.
Ce lézard habite dans les bois, sous le^ souches, en France
et en Allemagae.il est assez commun, en particulier, dans
les bois de Boulogne et de Vincennes prés Paris» Il a le dessus
de la tête, le dos et la queue bruns, avec les flancs et le
ventre d'un vert clair; les côtés du dos et de la queue cen»
26. i3
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194 LEZ
drés «t teà^quéfl de quelques points blanchâtres; sur chaque
'flanc, deux ranges longitudinales de taches noirâtres, mar-
quées d'un point blanc et comme ocellées ; toutes les écailles
du dessous du corps et de la queue marquées d'un point noir.
Il est trés-'agile, peu craintif, et se glisse parmi les feuilles
«èches iorsqu'od veut le prendre. Pendant les jours les plus
chauds du printemps et de Tété, il quitte sa retraite et va
«e promener au soleil, faisant la chasse aux moucherons,
aux fourmis et aux autres petits insectes.
Il vit ordinairement par paires.
Presque tous les naturalistes ont regardé le lézard des sou-
ches comme une variété du \lacerta agilis de Linnœus, et
M. Latreille en a fait une variété du lézard vert de M. de
Lacépède, 11 paroft assez que c'est celui qui a été décrit par
Séba (tom. i , tab. 97, fig. i ) sous les noms de taletec et de
iamacolin de la Nouvflle'Espagne,
M, Ruiz de Xelva a trouvé dans les bois de la Toscane
une variété de ce reptile qui ne diffère de celui des en-
virons de Paris que par sa taille un peu plus grande, et par
la couleur de son ventre et de ses flancs, qui sont d'un
vert plus vif et dépourvus de points noirs.
Auprès de Paris il en existe encore une autre variété,
ayant seize tubercules calleux sous chaque cuisse, le dos
d'un vert bleuâtre , avec des lignes blanches longitudinales
et des taches noirâtres.
Razoumowski, dans son Histoire naturelle du Jorat^ en a
décrit une troisième, qui vient de Suisse, et qui a le dessous
de la queue couleur de chair ; les côtés du corps verts , ta-
chés de noir; une bande de taches brunes le long du dos et
de la queue.
Enfin, Daudin en a pris, dans le bois de Boulogne, une
quatrième variété, dont le dos est entièrement d'un roux
brunâtre et sans taches, et qui est évidemment, selon lui,
le même animal que le seps rouge de Laurenti.
Le LézARD verdelet; Lacerta viridula^ Latreille. Dessus de
la tête couvert de sept plaques; corps d'un vert clair en-
dessus, tirant sur le jaune en-dessous ; queue verticillée, trois
fois plus longue que le corps et à extrémité noire : taille de
cinq pouces , en y comprenant la queue.
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LEZ 19*
Ce lézard ressemble beaucoup par sa forme au lézard des
souches. Il a été découvert, par le imturalîste espagnol Ruit
de Xelva, dans la partie du Mexique la plus voisine de
risthme de Panama , où il vit dans les fentes des rochers «t
au milieu des tas de pierres près des bois.
On peut distinguer le mâle à une tache orangée , entourée
de noirâtre , qu'il porte sur Tocciput et le cou.
Le LézARD TiLicuERTA; LaccTta tiliguerta^ Gmelin. D'un vert
éclatant, relevé par des taches noires et par des raies de la
même couleur qui s'éteiident le long du dos; queue deux
fois aussi longue que le corps et verticillée : longueur totale
de sept à huit pouces.
Ce saurien n'a été décrit encore d'après nature que par
le naturaliste Cetti. On le trouve en tout temps paniii les
gazons, dans les champs et sur les murs en Sardaigne, où
on le connoit sous les noms de liligaerta et de caliscertuta,
M. de Lacépède regarde le tiliguerta plutôt comme une
simple variété du lézard vert ocellé que comme uûe espèce
distincte , et M. Cùvier pense qu'il n'est qu'un mélange d'un
améiva d'Amérique avec le lézard vert de Sardaigne , mal .
décrit par Cetti.
Le LizARD DES buissons; Lacerta dumetorum^ Daudin. Tête
alongée en pyramide à quatre faces; museau obtus; yeux un
peu saillans ; écailles du collier faisant de petites dentelures
en scie; anus recouvert en devant par trois écailles demi-^
circulaires, imbriquées latéralement l'une sur l'autre ; queue
à peine aussi longue que le reste du corps ; onze tubercules
poreux sous chaque cuisse : taille de quatre à cinq pouces.
Ce lézard, d'un beau vert clair et brillant en-dessus, est
d'un gris d'acier en -dessous. Il a le dessus du cou et de la
queue,- ainsi que son collier écailleux, d'un beau violet à
reflets bleus. Sa forme svelte et agréable se rapproche de
celle du lézard des souches.
Il vient de Surinam , d'où il a été envoyé à Daudin par
le médecin Marin de Bèze.
Le LézARD véLocE; Lacerto velox, Pallas. Cendré en-dessusf,
avec cinq lignes longitudinales un peu plus pâles, mélangées
de petits atomes bruns et nombreux;* ligne du milieu moins
prolongée que les autres; sur les flancs, des taches noires,
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19^ LEZ
longitudinales ^ assez grandes, et des points d'un bleuâtre lui-
sant ; des auréoles arrondies ^t paies sur les pieds postérieurs.
< Ce lézard est beaucoup plus petit et plus mince que le
lézard gris, auquel il ressemble d'ailleurs beaucoup. Fallas,
le jpremier, nous Ta fait connoître, et nous apprend quUl vit
parmi les rochers autour du lac Juderskoï et dans les lieux
les plus chauds du désert voisin. 11 y est vagabond , et a la vî-
lesse d'une flèche. M. Marcel de Serres croit l'avoir trouvé
dans les environs de Montpellier*
M. de Lacépéde le regardé comme une simple variété du
lézard gris , et M. Latreille le place à côté du tiliguerta de
Sardaigne.
Le LïizARD BosQUiBN; LacertaBoshana^ Daudin , III ^ pi. 36,
fig. 22. Vingt grains poreux sous chaque cuisse, où ils sont
disposés sur Un seul rang; queue deux fois au moins aussi
longue que le corps : longueur totale de trois à quatre pouces.
M. Bosc a reçu ce saurien de l'île de Saint-Domingue;
c'est lui qui l'a communiqué à Daudin.
M. Cuvier pense qu'il faut le rapporter au lézard véloce
de Pallas»
Le LézARD TEYon ; Lacerla teyou , Daudin. Museau un peu
aminci et recourbé; cinq doigts aux pieds de devant, quatre
seulement à ceux de derrière ; ongles forts et aigus ^ côtés et
dessus^de la tête d'un vert terne ; une raie verte le long de
la partie moyenne du dos qui est violet , et qui présente de
chaque côté six autres lignes blanches ; jambes violettes;
ventre' d'un blanc argentin : taille de neuf à dix pouces.
Félix d'Azara prétend que ce saurien est commun entre
les buissons et les chacras du Paraguay, où on le nomme
téyou hobi , ce qui signifie lézard vert.
Il se cache dans les trous pendant l'hiver , et court du
reste avec une grande vélocité.
Le Lézard du désert ; Lacerta deserti, Gmelin. Noir en-
dessus , avec six lignes ou bandes blanches , longitudinales, un
peu en zigzag et interrompues; ventre blanc sans taches; tête
et mâchoires couvertes de plaques : longueur totale de deux
pouces et demi.
Ivan Lépéchin a trouvé ce lézard dans le Pérémiot en Russie.
Le Lézard gentil; Lacerta lepida , Daudin, III, pi. 5i, fig* i*
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LEZ 197
Des points blancs et ronds, larges comme nne tête d'épingle,
et disposés au nombre de huit à douze sur neuf ou dix bandes
noires étroites , transversales , irréguliéres et placées sur le
cou et le corps ; couleur principale d'un bleu verdàtre y
légèrement ardoisé et très-luisant ; ventre d'un blanc légère*
ment verdàtre; un point noir sur la paupière supérieure;
quatorze grains poreux sous chaque cuisse; queue vèrticillée
et un peu plus longue que le reste de Tanimal : taille de
trois pouces environ.
: M. Marcel de Serres a découvert ce léxard aux environs de
Montpellier, où on le nomiae petit langrola.
Il a , par sa forme et par sa taille , beaucoup de ressem*
blance avec le lézard gris des murailles ; sa tête est seulement
un peu plus grosse et son corps plus cylindrique.
Le Lézard tacheté ; Lacerta maeuUUa , Daudin. Tête courte ,
museau aminci ; dessus du corps et des membres d'un noir
bleuâtre foncé , marqué d*un grand nombre de petites taches
arrondies , violettes sur le dos ou d'un gris verdàtre sur les
flancs ; queue verticillée , une fois et demie aussi longue que
le corps , bleuâtre , ardoisée , avec quelques petites taches
noires à sa base en*dessus; dessous du corps, des membres
et de la queue d'un blanc assez pur ; vingt-deux grains poreux
sur un seul rang sous chaque cuisse : taille de cinq pouces.
M. Bosc a trouvé en Espagne ce lézard, qu'il a regardé
comme une simple variété du lacerta agilis de Linnœus, et
que M. Cuvier considère comme n'étant peut-être aussi qu'une
variété de l'espèce précédente.
Le Lézard gris des murailiiEs ; Lacerta agilis^ Linnaeus. Tête
triangulaire , déprimée ; museau obtus ; mâchoires armées
de petites dents fines, un peu crochues et tournées vers le
gosier ; cou presque aussi gros que le corps et , de même que
celui-ci, aplati sur ses quatre côtés j queue cylindrique, ver»
ticillée , prolongée en pointe et un peu plus longue que le
reste de l'animal ^ écaille^ de la partie supérieure et des
flancs trèfrrpetites , hexagonales , non imbriquées et carrelées ^
dix-«ept tubercules poreux sous chaque cuisse ; ongles recour*
bés; six rangs de plaques sous le ventre.
Ce saurien a le dessus de la tête d'un gris cendi'é ; il ca
est de même du dos, qui eU en outre^régulièremcnt marqué
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3 9^ LEZ
de points et de traits brunâtres. II présente sur les flancs,
dépuis Fangle postérieur de chaque œil jusqu'à la base des
cuisses, une large bande brune, formée de traits réticulés et
finement dentelée sur ses bords, qui sont blanchâtres ; son
ventre et le dessous de sa queue sont d'un blanc luisant
verdàtre , et quelquefois piquetés de noir. Sa taille est de
cinq à six pouces.
Le lézard gris des murailles est le reptile saurien le plus
commun en France et dans toutes les parties tempérées de
TEurope, où il habite les murs des jardins, sur lesquels il
grimpe avec une agilité surprenante. On le trouve aassi
dans une partie de l'Asie et de l'Afrique. Il se nourrit de
mouches, de fourmis et d'autres insectes.
La vivacité de ses mouvemens, la grâce de sa démarche
rapide, sa forme agréable et déliée, le font généralement re-
marquer. Il est susceptible de s'apprivoiser, et beaucoup de
personnes le considèrent comme Vomi de Vhomme,
II est tellement commun aux environs de Vienne en Au-
triche, qu'il pourroit , dit Laurcnti , servir, durant tout Tété,
à la nourriture d'un grand nombre de pauvres ; car sa chair,
saine et appétissante, suivant cet observateur, pourroit être
cuite oïl frite, comme 4:elle des petits poissons.
• Autrefois on a aussi beaucoup vanté les propriétés de cette
chair contre les maladies cutanées et lymphatiques, contre
les cancers, la syphilis, etc.; mais l'usage en est aujourd'hui
abandonné sous ce rapport. '
Cet animal passe l'hiver au fond de sa retraite dans un état
d'engourdissement, et s'accouple dès les premiers beaux jours
du printemps. Il est monogame et ne vit que par paires. Le
mâle et ta femelle demeurent dans une parfaite union pen-
dant plusieurs années, se partageant l'arrangement du mé-
nage , le soin de faire éclore des œufs nombreux , de les
porter au soleil , de les mettre- à l'abri du froid et de l'hu-
i&idlté. Ces œufs sont, du reste, arrondis, du diamètre de
trois à quatre lignes et recouverts d'une enveloppe calcaire.
Le lé^rd gris des murailles est sujet à varier dans ses cou-
leurs, suivant l'âge, le sexe, et surtout le pays qu'il habite,
ce qui n^a rien d'étonnant , puisqu'on le rencontre à la fois
dans le Nord et dans le Midi de l'Europe.
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LEZ Ï.99
. Le Lézard de Brongniart ; Lac^rta Brongniartii , Daudin.
P'un cendré bleu -clair en -dessus, presque lil^châtre en-
dessous ; de petites taches noires, oblongues, irrégulières
sur le dos et la base de la queue ; un grois pûint noir arrondi
sur chacune des plaques latérales du ventre; trois rangées
longitudinales de petites taches noires à^la région supérieure
de chaque flanc ; dix-huit grains poreux sous chaque cuisse j
queue un peu plus longue que le reste du corps.
Cet animal a été découvert à Fontainebleau par M. Alexan^^
dre Brongniart.
Le Lézard soyeux: Lacerta sericea, Daudin; Seps sericeus,
Laurenti. Queue deux fois aussi longue que le corpa, cylin«»
drique et trés-amincie ; occiput dépourvu d^éofailles ; thorax
garni d'une peau très- mince et légèrement écailleuse ; dos
d'un brun foncé; collier et ventre rougeàtres, avec des reflets
verts ou argentins, comme ceux des étoffes de soie; dix-huit
grains poreux, sur deux rangs, sous chaque cuisse : taille de
trois pouces et demi.
Ce saurien a été découvert par Laurenti, en Allemagne,
dans des tas de pierres auprès des eaux. M* Brongniart Ta
retrouvé depuis sur les Pyrénées,
La description de Laurenti est du reste assez inexacte pour
que son s€ps sericeus nous parpisse encore une espèce dou«
teuse.
Le Lézard arénicoi.e : Lacerta arenicola, Daudin; Stps ect'
rulescens, Laurenti; Lacertus pardus, RazoumovKski. Tête en
pyramide à quatre faces régulières; quinze grains poreux
sous chaque cuisse ; queue verticillée , deux fois plus longue
que le reste de l'animal ; teinte générale d'un gris jaunâtre
uniforme , plus pâle et sans taches sous la tête , le corps et
la queue, plus foncé et brunâtre eurdessus, avec une double
rangée longitudinale de petites taches brunes bordées de
blanc jaunâtre sur le dos et la base de la queue, et une
rangée de points blanchâtres sur chaque flanc : taille de six
à sept pouces. . ,
Ce lézard vit en Europe, loin des lieux habités, au fond
des hois, dans des trous assez profonds qu'il se creuse dans
le sable durci. Il est assez commun aux environs de Paris , de
Vienne en Autriche, et de Lausanne. t.
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300 LEZ
Le lézard arënieole est très- vif, très -alerte, très-sauvage
et difficile à apprivoiser; le moindre bruit Tëpouvante, et
lorsqu'il est poursuivi , il cherche à mordre. Il se nourrit
principalement de fourmis, La femelle pond jusqu'à seize
oeufs blancs dans un trou particulier.
Le LçiARD DE Laurenti î Lacerla Laurentii, Daudin ; Seps
argus , Laurent!. D'un cendré brunâtre , avec de petites
taches ocelléei , jaunes dans le centre et noires à la circon«
férence ; queue verticillée, un peu plus longue que le reste
de ranimai : longueur totale de trois pouces seulement.
Ce reptile est le plus petit des lézards connus; il a , par sa
forme et par ses habitudes , beaucoup d'analogie avec le lé-
zard gris ordinaire i de même que lui , il grimpe sur les mu-
railles verticales et est très-familier.
Cette espèce est encore douteuse et réclame une descrip-
tion plus exacte que celle que nous en avons. Il en est de
même de la suivante.
Le ^ÉZARD BRUN : Lacertafusca, Daudin; Seps terrestris,
Laurentî. Queue verticiilée , couverte en -dessous d'écailies
ftiguèfs et en-dessus d'écaillés linéaires ; corps alongé;^ forme
élancée ; toutes les parties supérieures d'une couleur brune,
plus pâle sur les flancs; ventre d'un blanc jaunâtre ; collier
nacré: au «dessus de chaque flanc une rangée longitudinale
de taches noires, comme effacées.
Le lézard brun est très -agile, et d'un naturel craintif et
farouche. On le trouve en Allemagne , dans les terrains plats
et pierreux. (H. C.)
LÉZAHD AMÉIVA. {ErpétoU) Voyez Monitor et Sauve-
carde. ( H, G. )
LÉZARD ARGUS D'AMÉRIQUE. ( Erplf^ ) Daudin , d'après
$éba, a décrit sous ce nom un reptile qui n'est que le mo-
nitor cépédien. Voyez MoNiTOH. (H, C.)
LÉZARD DRAGON. (Erpét.) Voyez Dragon. (H. C.)
LÉZARD D'EAU. (Erpét.) Voyez Salamandre. (H. C.)
LÉZARD ÉCAILLEUX. (Mamm.) Nom par lequel on a
quelquefois désigné les pangolins. (F. C. )
LÉZARD EXANTHÈME. (Erp^^) Voyez Ttîpwambis. (H. C.)
LÉZARD GALONNÉ, Laeerta Umniseata. {Erpét.) Voye?
Monitor et Sauvegarde. ( H. C« )
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LEZ ao»
LÉZARD GOITREUX. (Erpét.) Voyez Anolis et Lézard
VEBT A TRAITS NOIRS. (H. C. )
LÉZARD GRAPHIQUE. {Erpétol.) Le reptile décrit par
Daudin sous ce nom est le monitor piqueté. Voyez Monitoe.
(H. C.)
LÉZARD DE MER. (IchthyoL) Un des noms vulgaires du
caJItonyme dragorineau. VoyezOALLioNYMEj voyez aussi Élope
et Saure. (H. C)
LÉZARD A CINQ RAIES. (Erpét.) Le reptile décrit par
Daudin sous ce nom est un améiva. Voyez Monitoe et Sau-
vegarde. ( H. C.)
LÉZARD A SIX RAIES. (Erpét.) Ce reptile, figuré dans
Catesby , est un Sep". Voyez ce mot. (H. C.)
LÉZARD TARAGUIRA. (Erpét.) Voyez Marbré. (H. C.)
LÉZARD TEGUIXIN. (Erpét.) Voyez Sauvegarde. (H.C.)
LÉZARD A TÊTE BLEUE, Lacerta cceruleocephala. (Erpét.)
C'est encore un améiva. Voyez Monitor et Sauvegarde. (H. C.)
LÉZARD TUPINAMBIS. (Erpét.) Voyez Monitor. (H. C.)
LÉZARD VERT A TRAITS NOIRS , Lacerta litterata. (Erpét.)
I>audin, sans ce nom, a décrit, comme venant d* Allemagne,
un reptile d'Amérique qui est un améiva, et qui lie diffère
nullement de son lézard goitreux. Voyez Monitoa et Sauve-
garde. (H. C.)
LÉZARDE. (Erpét.) Nom vulgaire de la femelle du lézard.
(H. C.)
LÉZARDELLE, Saururus. (Bot.) Genre de plantes mono-
cotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des «ai/ri/r^es,
de Vheptandrie tétragynie de Linnaeus; offrant pour caractère
essentiel ; Un chaton en forme d'épi, garni d'écaillés à une
seule fleur ; point de corolle ; six ou sept étamines sous
chaque écaille ; quatre ovaires surmontés de quatre stig-
mates sessiles ^ adnés vers le sommet des ovaires à leur côté
intérieur; quatre baies monospermes*
LézARDSLLE iNCLiNiiE : Saururu» cemuus, Lîhn,; Lamk., IlL
gen, j tab. 276; Pluken., Almag.y tab. 117, 6g. 3 et 4 ; Mof-
tusehha aquatica, 'VV'alth., Carol. , 129. Plante aquatique,
dont les racines sont fibreuses, très-traçantes , qui produi-
sent plusieurs tiges redressées, grêles, herbacées, longues
d*un à deux pieds , un peu anguleuses , flexueuses , légère-
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302 LEZ
ment velues vers leur sommet ; les feuilles sont alternes, pé-
tiolées, ovales en cœur, glabres, vertes, un peu velues sur
leurs nervures; leur pétiole presque ailé ou membraneux,
embrassant la tige par sa base 5 les fleurs sont disposées en
un chaton ou épi pédoncule, solitaire, axillaire , long de
six à sept pouces, cylindrique, un peusubulé, courbé vers
son sommet , chargé d'un grand nombre de petites fleurs
sessiles d'un blanc jaunâtre ; à étamines saillantes. Il n'y a
point de corolle ; le calice est remplacé par une écaille ovale-
oblongue, latérale , persistante, un peu velue et colorée ; les*
étamines sont au nombre de six ou sept ; les fîlamens capii-
lairics^ plus longs que Técaille florale; les anthères droites,
oblongues; quatre ovaires ovales, dépourvus de styles,
chargés chacun d'un stigmate acuminé, adné au côté intérieur
du sommet. Le fruit consiste en quatre baies petites, ovales-
arrondies , uniloculaires ; chaque loge renfermant une se-
mence ovale.
Cette plante croit à Tombre aux lieux humides ou inon-
dés de la Virginie, de la Caroline, etc. On la cultive au
Jardin du Roi : on la multiplie par graines , ou par le déchi-
rement des vieux pieds : les graines doivent être mises en
terre aussitôt qu'elles sont mûres, et les vieux pieds déchirés
pendant l'hiver. Dans les fortes gelées il faut ou rentrer
dans l'orangerie les pots qui contiennent cette plante, ou
les enfoncer dans l'eau bien profondément, et au printemps
les rapprocher de sa surface, à peine recouverts de six
pouces d'eau« Quelques pieds de cette plante, sur le bord
des lacs, dans les jardins paysagers, produisent un effet assez
agréable à la fin de l'été , époque de leur floraison. 11 leur
faut une terre très-substantielle , que l'on renouvelle tous les
ans en automne. (Poia.}
LÉZARDET. (Erpét.) Voyez SAUVECARDEi (H. C.)
LÉZARDS. {Erpét.) Voyez Lacertibns. ( H. CO
LHAMA (Mamm. ), une des manières d'écrire le nom du
lama, ( F. C. )
LHERZOLITE. (Mm.) M. de la Métherie a cru établir une
espèce , parce qu'il a donné le nom de IherzolUe à un minéral
que M. Le Lièvre rapporta, en 1787 , de la vallée de Lhcrz
dans les Pyrénées* Les (Caractères des échantillons rapportés
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LIA «o5
alors, n'étant point assez tranchés et assez nets pour qu*on
pût reconnoître si c'étoit la variété d^une espèce connue ou
une nouvelle espèce, il eût fallu s'abstenir de la nommer.
C'est M.' J. de Charpentier qui a fait réellement conooître
ce minéral, et si quelqu'un devoit lui donner un nom par-
ticulier, c'étoit lui seul quiavoitle droit de le faire, puisque
c'est IjUi qui nous a appris q'uece minéral n'étoit que du
pyroxène en masse, qu'il en avoit les caractères essentiels,
ceux qui sont tirés du clivage, de la dureté, de la pesanteur
spécifique, etc. M. de Charpentier l'a désigné sous le nom
de pyroxène en roche. Nous parlerons de cette variété de
pyroxène à l'article de cette espèce minérale. Voyez Pr-
ROXÈKE. (B.)
LIA VERT. (Bot,) Un des noms vulgaires de l'iri* pseudo^
acorus dans quelques cantons. (L» D.)
L.IABON, JJahum. {Bot,) Ce genre de plantes, proposé
en 1763 par Adanson, appartient à l'ordre des synantfaérées ,
et à notre tribu naturelle des vernoniées. Voici ses carac-
tères , tels qu'ils résultent de nos propres observations sur
les lÀabum Broçimei et Jussiei.
Calathide radiée : disque multiflore , régulariflore , andro-
gyniflore; couronne unisériée, llguliflore, féminiflore. Pérî-
clîne égal ou inférieur aux (leurs du disque ; formé de
squames imbriquées, ovales ou subulées. Clinanthe hérissé
de fimbrilles subulées, membraneuses. Fruits cylindracés,
striés , pourvus d'un bourrelet basilaire : aigrette longue ,
composée de squamellnles nombreuses , inégales , filiformes ,
bairbellulées. Corolles de la couronne à languette très-longue,
linéaire. Corolles du disque à cinq lanières longues , linéaires.
Styles devernonîée.
LiABON DE BR0V\rNE î Lîahum Broivnei , H. Cass. , Dict. ; An--
dromachia Poiteavi , H. Cass. , Bull, des se. Novembre 1817,
pag. 184; Starkea umbdlata^ Willd.; Pers., Syn.pLy pars 2,
pag. 470 ; Liabum, Adaïis., Fam. des pi. , 2.* partie , pag. i3i ;
Amellus ? umbelkitus , Linn. , 5p. pL , édit. 3 , pag. 1276;
S'wartz, 0^5. hoL^ pag. 3io; Solidago villosa , incana, etc.,
Browne, Jam. ^ pag. Sic, tab. 33 , fig. 2. C'est une plante
herbacée, probablement vivace par sa racine. La tige , haute
de deux pieds, est dressée, presque simple ou peu ra-
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^04 LIA
meuse, droite, c^ylindrique, striée, tomenteuse oulaiaeuse,
blanchâtre. Sa partie inférieure est garnie de feuilles rap-
prochées y comme radicales , opposées , privées de stipules ,
longues d'environ huit pouces ; leur pétiole , long d'environ
quatre pouces , est ailé en sa partie supérieure par la décur^
rence de la base du limbe ; ce limbe est long de quatre
pouces , large d'environ deux pouces , ovale-oblong ou ovale-
lancéolé, aigu au sommet, inégalement et irrégulièrement
sinué-denticulé sur les bords, à dents spinuliformes , vert et
parsemé de poils en -dessus, tomenteux et blanchâtre en-
dessous. La partie supérieure de la tige est scapiforme, et
elle porte seulement , vers le milieu de sa hauteur , deux
petites feuilles opposées , pétîolées , non stipulées , et deux
rameaux simples nés dans les aisselles de ces feuilles. Le
sommet delà tige se ramifie en une fausse ombelle corymbée,
ou cyme, composée d'environ six pédoncules longs de quatre
pouces, simples ou bifurques, rarement trifurqués, laineux
et blanchâtres : la base de cette ombelle est entourée d'une
sorte d'involucre formé de bractées subulées ; les calathides ,
qui terminent les pédoncules de Tombelle, sont larges d'en-
viron un pouce, et composées de fleurs jaunes très -nom-
breuses. Leur péricline , tomenteux et blanchâtre , est égal
aux fleurs du disque, et formé de squames nombreuses , plu-
risériées, irrégulièrement imbriquées, subulées, foliacées, un
peu lâches; le clinanthe est hérissé de iimbrilles subulées,
membraneuses, plus courtes que les fruits ; ceux-ci sont cy-
lindracés , multistriés , hispidules , pourvus d'un bourrelel
basilaire cartilagineux, annulaire ; leur aigrette est longue,
et composée de squamellules un peu nombreuses , inégales ,
filiformes, à peine barbellulées ; les fleurs de la couronne
sont très -nombreuses ; la languette de leur corolle est très-
longue, très-étroite, linéaire, aiguè* et indivise au sommet;
les corolles du disque sont droites, à tube très-long, très-
gréle, subfiliforme, à limbe notablement plus large, cylin-
dracé, profondément divisé en cinq lanières longues , étroites,
linéaires , hérissées de poils au sommet ; les appendices api-
cilaires du tube anthéral sont arrondis au sommet ; le style,
p eu garni de collecteurs piliformes , est divisé eu deux stig-r
inatophores très-longs et très -grêles.
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LIA :»o5
Nous avons fait cette description sur un échantillon sec
recueilli dans l'île de Saint-Dotningue par M* Poiteau, et
qui se trouve dans Therbier de M. Desfontaines , où il étoit
innommé*
LiABON DE JussiED : Uahum Jussiéi , H* Cass. , Dict.; Andro'
maehia Jussievi , H. Cass. ^ 6ull« des se. , Novembre 1817^
pag. 184^ Conyza stipulata, Vahl , Mss* in Herb* Juss, Tige
herbacée , haute de plus d'un pied ( dans l'échantillon très^
incomplet que nous décrivons), épaisse , -un peu anguleuse,
glabriuscule , très -ramifiée supérieurement en une grande
panicule ; jeunes rameaux subtomenteux , à poils frisés ,
Youssàtres , probablement glutineux. Feuilles opposées , pé-
tâolées, à limbe long d'environ quatre pouces, large d'en^-
viron deux pouces, ovale, glabre en- dessus , tomenteux en*»
dessous , comme triplinervé , irrégulièrement et inégalement
denté ou lobé, à dents ou lobes terminés chacun par une
callosité, à sinus arrondis ; chaque feuille accompagnée à sa
base de deux petites stipules Ou oreillettes libres, arrondies ^
très- entières ; les feuilles supérieures graduellement plus
petites* Calathides larges probablement d'environ un pouce ^
•très -nombreuses , disposées en une très-grande panicule
corymbiforme, étalée, terminale, dont les ramifications sont
privées de feuilles, et pourvues seulement de petites bractées
squamiformes , situées à la base de ces ramifications. Péri*
cline oblong, inférieur aux fleurs du disque, formé de
squames imbriquées , ovales , subtomenteuses , parsemées de
quelques glandes; clinanthe hérissé d'une multitude de fim«>
brilles plus courtes que les fleurs, inégales, irrégulières,
linéaires-subulé^s , laminées, membraneuses^ entregreffées
à la base ; fruits cylindriques , striés , pourvus d'un bourrelet
basilaire *, aigrette longue , composée de squamellules nom'*^
breuses, inégales, fortes, filiformes, barbellulées ; corolles
probablement jaunes; celles de la couronne à languette ex-
trêmement longue , linéaire ; celles du disque très^pro fon-
dement et inégalement divisées en cinq lanières longues,
linéaires ; styles de la couronne glabres , à deux stigmato-
phores très- longs.
Nous avons fait cette description sur un échantillon sec ,
en très -mauvais état, recueilli au' Pérou par Joseph de Jus-.
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»o6 LIA
sieuy et qui se trouve dans l'herbier de son iUiutre nev^u;
il y porte le nom de Conyza stipulata , que Vahl lui a donné ,
et qui prouve que ce botaniste ne l'a examiné que bien su-
perficiellement et avec peu d'attention.
LiABON DE BoNPLAND : Uahum Bonplandi , H. Cass. ; AndrO'
machia igmaria, BonpL , PL œq* 2 , p. 104, t» 112; Kunth,
J^ov. gen, et sp.pL, t. IV, p. 100 (édit. in-4.*')« Cette plante,
découverte par MM. de Humboldt et Bonpland , prés la
ville de Quito y a la racine vivace , la tige herbacée , haute
de trjdis à cinq pieds , rameuse , les rameaux un peu hexa-
gones et couverts d'une laine blanche très- épaisse ; les
feuilles sont opposées ; leur pétiole, long d'un pouce ou d'un
pouce et demi , est cylindrique , laineux , pourvu à sa base
^^'oreillettes connées, grandes, arrondies, denticulées, on-
dulées , laineuses en-dessous ; le limbe est long de cinq à six
pouces, large d'environ trois pouces et demi , ovale , denti-
culé , triplinervé , glabre et vert en - dessus , laineux et
blanc en-dessous; les calathides , longuement pédicellées,
fasciculées, sont disposées en corymbes terminaux, trifides,
et leurs corolles , de couleur jaune , exhalent une odeur
agréable ; le disque contient un grand nombre de fleurs, et
la couronne en a 'environ vingt; le péricline est hémisphé-
rique , formé de squames nombreuses , imbriquées , appli-
quées, ovales -lancéolées, aiguës, coriaces-scarieuses , uni-
aervées , pubescentes , rougeàtres ou brunâtres ; le clinanthe
est plan , fovéolé , et les bords des fossettes sont irrégulière-
ment laciniés, scapeux.
Cette description, calquée sur celle de M. Kunth , n'a point
été vérifiée par nous.
•La première espèce du genre Uahum fut découverte dans
l'île de la Jamaïque , par Patrice Browne ,, qui l'attribua au
genre Solidago, et qui publia, en i756 , une description et
une figure de cette plante , dans son Histoire civile et natu-
relle .de la Jamaïque. La même plante fut ensuite attribuée
par Linnaefus, mais avec do|ite , à son genre Amellus, qu'il avoit
fondé sur V Amellus lychnitis , et qu'il avoit caractérisé par le
clinanthe paléacé, c'est-à-dire squamellifère. Ce botaniste,
reconnoissant que les deux espèces n'ont aucune analogie ,
mais ne remarquant point la très-grande différence qui
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LIA m
existe entre les sqitamelles et les fimbrilles, s'excuse de
rapporter au genre Amtllus la plante de Browne , en alléguant
qu'elle a le clinanthe paléacé, comme VAmeUus îychnitis,
ce qui est inexact , et que d^ailleurs il n'aime point à multi-
plier les genres , ce qui est , selon nous , un bien maurais
prétexte* La réunion des deux Amellui deLinnsus en un seul
et même genre est une association monstrueuse, comme
on peut facilement s'en convaincre en comparant nos carac-
tères génériques du Liahum avec ceux des vrais AnteUu$ ,
que nous décrirons à la fin du présent article. Adanson, dans
ses Familles des plantes, a considéré la plante de Browne
comme le vrai type d'un genre qu'il a nommé Lia^vm, et
qu'il a caractérisé ainsi t Feuilles opposées, entières) cala-»
thides tantôt solitaires et terminales, tantôt disposées en
eorymbe ; péricline formé de squames imbriquées , menues j
clinanthe garni de poils courts; aigrette longue , barbellulée;
corolles du disque à cinq dents ; corolles de la couronne à
deux ou trois dents ; styles du disque et de la couronne à
deux stigmatophores. Adanson croyoit que r^^me^us Z^^cTini^fs
pouvoit être associé génériquement avec son Liahum, et c'est
par suite de cette supposition erronée qu'il a dit que le
genre Liabum avoit les calathides tantôt solitaires et termi'^
tiales, tantôt disposées en eorymbe. Il n'en faut point con-*
dure que le genre liahum d'Adanson n'est pas autre chose
que le genre Amellus de Linnœus : car VAmeUus a pour t3rpe
VAmeUus l^chnitis, sur lequel lânnaeus a décrit les caractères
du genre ; tandis que le ÎÀahum a pour type la plante de
Bro.wne , sur laquelle Adanson a décrit les caractères gêné*
riqves. Ainsi , VAmeUus et le ÎÀahum sont deux genres bien
distincts , et qui doivent subsister tous les deux , en conser-
vant les noms é!AmeUus et de Liahum ; mais il faut exclure du
genre AmeUus VAmeUus umheUatus, et il faut exclure du genre
Liahum VAmeUus lychnitis. Adanson plaçoit le Liahum dans sa
section des bîdents, entre le detris , qui correspond à notre
agathœa, et le seala, qui correspond au pectis ou à notre
ciuhonia. Il seroit diiSicile d'imaginer une disposition qui fût
plus contraire aux affinités naturelles.
Swartz, en 1791 , a donné, dans ses Ohser^foiiones hotanicœ,
une description complète et détaillée du Ldabum Brownei,
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«o8 LIA
qu'il nomne^ comme Linnsus , Amellus umlellatui^ En compas
Tant cette description avec la nôtre ^ .nous« trouvons quelques
différences ; car Swartz dit que les feuilles sont obtuses , que
les pédoncules sont longs d'un pouce , que les languettes de
la couronne sont obtuses, bifides ^ que les fruits sont obco-
niques* Malgré cela , nous ne pensons pas que sa plante dif-
fère spécifiquement de la nôtre.
Willdenow , ignorant sans doute Texistence déjà ancienne
du genre Uabum, a reproduit ce même genre, comme nou-
veau, sous le nom de Starhea^ en le distinguant de VAmdlus
parle clinanthe hérissé au lieu d*étre paléacé, et en ne lui at«
tribuant que le seul Amellus umhellatu$4 Le genre Uabum d'A«
danson, ou Starkea de Willdenow, a été reproduit plus tard,
sous un troisième nom , par M. Bonpland , qui , dans sa
description des plantes équinoxiales , Ta présenté encore
comme un nouveau genre, et Ta nommé Andromachia. Cette
fois, à la vérité, il ne s'agissoit plus de la même espèce^
mais d'une espèce nouvelle , évidemment congénère de la
plante de Browne .* c'est notre Uabum Bonplandi, M. Bonpland
l'offrit. comme type, et même, en apparence, comme espèce
unique , de son genre Androma^clUa , auquel il attribua les
caractères suivans: Féricline coloré, formé d'environ soixante
squames imbriquées, linéaires-subulées, foliacées; calathide
radiée ; disque composé de nrombreuses fleurs hermaphro-
dites, à corolle régulière, divisée en cinq lanières linéaires;
couronne composée de plus de vingt fleurs femelles , à co-
rolle ligulée, un peu plus longue que le péricline, recourbée,
terminée par trois petites dents; fruits obovoides, à aigrette
simple ; clinanthe paléacé , à paillettes très- nombreuses ,
courtes,scarieuses. Nous avions négligé, comme M. Bonpland,
de porter notre attention sur le Uabum d'A danson et sur
le Starkea de Willdenow, lorsque nous publiâmes, dans le
Bulletin des sciences, de Novenfbre 1817 (pag. i83), la
description du Uabum Brovtmei , sous le nom d'Andromachia
Foiteavi , et celle du Uabum Jussiei sous le nom d'Androma-
chia Jussieifi.
Dans le quatrième volume des Nova gênera et species plan*
tarum, publié en 1820, M. Kunth place le genre Androma*
ohia entre son Diploitephium , qui est notre Diplopappus, et le
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LIA aog
^oUdago , iané Mti groupe intittilë Astërëeâ , et faisant partie
d'un groupe plus étendu, intitulé Carduacées* Cette dispo'»
sition , très-peu conforme, selon nous, aux véritables affi-
nités, paroît Si naturelle à M* Kunth, qu'il déclare ne con**
noitre aucun caractère i^ui puisse distinguer les Androma^
chia des Soliddgo. Ensuite il caractérise le genre Andromachia
de cette manière : Péricline hémisphérique, polyphylle, im-
briqué ; clinanthe scrobiculé , alvéolé ou écailleux ; fleura
du disque tubuleuses , hermaphrodites ; celles de la ùou-*
ronne ligulées , femelles ; fruits subcjlindracés ; aigrette
pileuse , sessile , les poils extérieurs ordinairement très->
courts. M. Kunth décrit dix espèces A^Andromachia, qu^il
distribue en trois sôus-genres : le premier , nommé Chrysac"
tinium , comprend deux espèces herbacées , ayant le port
des hieraûium ^ les feuilles laineuses en -dessous, les pëdou'*
cules très*- longs, monocalathides , les fleurs de la couronne
nombreuses , d'un jaune doré ; le second , intitulé Andro-
machîes vraies , comprend cinq espèces herbacées, rameuses,
à feuilles opposées , tomenteuses et blanches en^essous , k
calathides corjmbées , multiflores , à languettes nombreuses ,
d'un jaune peu foncé ; le troisième sous "genre , nommé
Oligactis, comprend trois espèces ligneuses, à feuilles op'
posées ,' tom en téuses et blanches en -dessous, à corymbes ou
pàniculés terminaux ou axillaires , à calathides pauciflores ,
à couronne de trois à sept languettes blanchâtres. La juste
crainte de trop alonger cet article nous défend d'établir
ici une discussion sur la fausse affinité de YAndromachia avec
le Solidago et les autres Astéries , sur les caractères géné^
riques attribués par M. Kunth à VAridromachià, sur les trois
sousogenres qu'il j a formés , et sur quelques-unes des espèces
qu'il y comprend. Bornons-nous à dire que la troisième sec-
tion de M. Kunth , intitulée Oligactis^ nous paroît devoir
former un genre particulier , bien distinct de VAndromachiûé
Dans notre Analyse critique et raikonnée , publiée dans le
Journal de physique de Juillet 1819, nous avons remarqué
(page 36) que le genre ^^ndromochta de Bonpland ne différoit
point du genre Starhea de Willdenow^ qui étoit lui-même
identique avec le genre Liahum d'Adanson : d'où nous avons
conclu que le gelure dont il s'agit n'appartient légitittiement ni
a6. 14
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âio LIA
Il Bonpland ni & WiUdenow , qu^Adamon en est le véritable
auteur, et que le nom générique, de Liahum doit seul être
conservé. Nous avons en même temps annoncé que notre
Andromaehia Poitea^^i étoit le Starkea umbeUata de WiUdenow.
On a substitué le nom de Tolpis à celui de Drepania^ par le
seul motif que le genre d'Adanson est plus ancien que celui
de M. de Jussieu ; et cela est extrêmement injuste , parce que
le Tolpis d^Adanson est caractérisé et désigné d'une, manière
tellement inexacte et tellement obscure , qu'il est même très-
douteux qu'il corresponde au Drepania, comme on le croit
beaucoup trop légèrement. Nous pourrions en dire autant sur
le nom de Detris, qu'on veut substituer à celui d^Agathœa , dans
le seul but de nous enlever nos droits sur ce genre* Mais, à
l'égard du Liabum, tous les motifs de raison et de justice,
toutes les règles applicables à cette matière, se réunissent
en faveur d'Adanson : d'où nous concluons qu'infaillible-
ment, et malgré nos réclamations, ou peut-être. à cause
d'elles , le nom à^Andronuichia continuera d'être préféré par
tous les autres botanistes. Il est vrai que le nom de lAabum,
dont nous ignorons Tétymologie, n'a peut-être pas d'autre
origine que la fantaisie de l'auteur 9 qui assemblpit presque
au hasard des lettres et des syllabes pour former la plupart
de ses noms génériques. Cette méthode , condamnée on ne
sait pourquoi , est , à notre avis , aussi bonne et souvent
meilleure que toute autre.
Le genre Uabum se rapporte aux corymbifères de M. de
Jussieu , et à la syngénésie polygamie superflue de Linnaeus.
Le genre Ametlu$ , dans lequel le Liabum a été si long-temps
confondu , n'appartient pourtant pas. à la même tribu natu-
relle , mais à celle des astérées ; et il résulte de nos obser-
vations sur des échantillons secs d^Amelluê fychnitiê et d'^-
mellus annuus, que les vrais caractères de ce genre, mé-
connus en partie jusqu'à présent, doivent être décrits de la
manière suivante»
Calathide radiée : disque multiflore , régulariflore , andro-
gyni-masculiflore j couronne unisériée, liguliflore, fémini-
flore. PéHcline hémisphérique , à peu près égal aux fleurs
du disque ; formé de squames paucisériées , inégales , irré-
gulièrement imbriquées , appliquées , linéaires -aiguës , fo-
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litA «il
liac^es* CUnanthe large , conique^ pea élevé , gurnji. de sqiia-^
melles analogues aux squames du péricline , à peu près
égales aux fleurs ^ demi- enveloppantes , linéaires -aiguè's^
membraneuses, uninervées, glandulif ères. Fruits couiprimés
bilatéralement^ obovales, hispidules^ bordés d'un bourrelet
sur chacune des deux arêtes extérieure et intérieure ; ai-
grette double : l'extérieure très-courte , stéphanoïde^ mem-
braneuse , irrégulière ^ interrompue , découpée ; rintérieurë.
composée de deux à cinq squamellules courtes, variablement
disposées , ordinairement distancées ^ caduques j filiformes^
laminées, submembraneuses, épaisses ^ un peu difformes^
aiguës, longuement et irrégulièrement barbellulées ^ blanches.
Corolles de la couronne à languette longue, largement li-
néaire , un peu tridentée au sommet. Corolles .du disque à
limbe pourvu de grosses glandes alongées , et à cinq divi-
sions très-courtes» Anthères exertes. Style d'astérjée , inclusi
Le lecteur trouvera , dans notre article CHiLioTaicBUMtv
(tome VIII, page ^676), le complément deS notions qu'il
peut désirer d'acquérir sur le genre Amellus^ (H. Cass»)
LIAGORE, Liagoraé {Poljyp,P) Genre établi p^r,M« La-
mouroux pour des corps organisés^ sur la nature végétale où
animale desquels les auteurs ne sont pas d'accord ; les uns ^
et c'est la plus grande partie, en faisant des espèces de fucus ^
et les autres des polypiers. J'avoue que , ne les ayant, observés
qu'incomplètement, je suis bien loin d'avoir une «opinion
arrêtée à ce sujet .• je me bornerai à dire que les personnes
qui en ont fait des thalassiophytes, les ont observés. frais et
Vivans j comme MM» Forskal, Desfontaines ^ Poiret^ etc*;
tandis que celles qui en font des polypiers, comme MM» de
Lamarck et Lamouroux, et avant eux Gmelin et £sper ^ né
les ont vus que desséchés et conservés depuis un temps plus
du moins long dans les herbiers. II. est bien vrai que M; La-
mouroux dit positivement que les polypes sont situés à l'ex-
trémité àes rameaux et de leurs subdivisions ; mais il est pro-
bable que c'est par analogie qu'il avance ce fait» M; dé
Lamarck ^ qui range ces corps sous la dénomination de dicho-
tomaires^ dit, au contraire, que les polypes j qu'il avotie iiel
pas connoitre, ne sortent pas par les extrémités ^ même dé
Celles qui sont éminemment fiÂtuléuséS* Quoi qu'il ëH ^ii ^
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ai2 LIA
led caractères que M. Lamouroux assigne à ce genre , qu^il
place dans sa famille des tubulariées , sont les suivans : Poly-
pier phytoïde , rameux , fistuleux , lichénoïde , encroûté
d'une légère croûte de matière crétacée. Il diffère donc des
sertulaires par l'absence totale de cellules; des corallines,
parce qu'il n'est pas articulé, et, enfin, des tubulaires, par
la résistance du tube. En général, il paroit que les liagores
ont beaucoup de ressemblance de forme , de faciès et de
couleur avec certaines espèces de lichens. Leur substance
est membraneuse , un peu ridée ou rugueuse par la dessic-
cation , et quelquefois couverte d'une légère croûte crétacée.
Les tiges et les rameaux sont creux , et leur couleur est ex-
trêmement variée. On trouve des liagores dans les mers
ëquatoriales , et surtout dans la Méditerranée.
M. Lamouroux compte sept espèces dans ce genre.
i.** La L. A PLUSIEURS COULEURS : L. versicolor , Lamx.; Fucus
Uchenoides ( auctorum ) ; Esper , Icon, fucorum ^ p. 1 02 , tab. 5o.
Dans cette espèce, dont la couleur varie beaucoup du blanc
au jaune , au rouge et au vert , la tige est très-rameuse , les
rameaux comprimés, divergens et simples ou bifurques au
sommet. Elle offre trois variétés, déterminées jpar la disposi-
tion des rameaux , qui sont épars dans la première , compri-
més, très-flexibles et souvent dichotomes dans la seconde,
et constamment dichotomes, assez roides et presque cylin-
driques dans la troisième. Toutes viennent des mers d'Europe.
M* de Lamarck la nomme Dichotomaiae corniculée , D. cor'
niculata.
2.^ La L. céranoïde; L. ceranoides, Lamx. Tige coniposée
d'un grand nombre de subdivisions dichotomiques, très-rap-
prochées , de la grosseur d'une soie de sanglier et bifurquées
à l'extrémité. Des côtes de l'île Saint-Thomas.
3.^ La L. FHTscioÏDE; L. physcioides , Lamx. Rameuse,
lisse, brune; les rameaux épars et peu nombreux. De la
Méditerranée.
4.^ La L. ORANGÉE ; ^L. aurantiaca , Lamx. Couleur oran-
gée ; les rameaux nombreux , épars et garnis de petits fila-
mens subépineux. De la Méditerranée.
5.*" La L. farineuse; L* farinosa, Lamx. Tige très-rameuse,
comme épineuse ; les petits rameaux de couleur olivâtre et
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LIA 3i3
couverts d'une poussière blanchâtre. Cette poudre ne pro-
viendroît-elle pas de la dessiccation P De la mer Rouge.
6.® La L. BLANCHATHE ; L. alhicansy Lamx., Polyp. flex. ,
pi. 7 , fig. 7. Tige avec des rameaux épars et d'un blanc
grisâtre uniforme. Indes orientales. C'est la dichotomaire
alterne, D. alterna , de M. de Lamarck.
7*^ La L. ÉTALÉE : L. distenta, Lamx.;Ftfcifi distentus, Roth,
Cat. bot., m, p. io3, tab. 2. Tige cylindrique, filiforme,
très-rameuse ; les ramifications étalées et à sommet bifurqué.
Baie de Cadix.
M. de Lamarck n'adopte pas ce genre ; il met les espèces
que M. Lamouroux lui rapporte dans la seconde section de celui
qu'il nomme dichotomaire, et sur lequel il sera sans doute
convenable de dire quelque chose, n'ayant pu en parler à
son article , la nouvelle édition des animaux sans vertèbres
n'ayant pas encore paru lorsque la lettre D a été imprimée.
M. de Lamarck définit ce genre : Polypier phytoïde , à tiges
tubuleuses , subarticulées , dichotomes , enduites d'un encroû-
tement calcaire; les cellules des polypes non apparentes; et
il le place assez loin des tubulaires. Il subdivise ensuite les
espèces de dichotomaires en deux sections : dans la première
sont celles qui sont subarticulées et tubuleuses, comme les
coraUina tubulosa de Pallas, ohlusata, rugosa et lapidescens
de Solander et Ellis; dans la seconde, qui correspond au
genre Liagore de M. Lamouroux , il place les espèces liché-
noïdes non articulées, qui sont au nombre de huit, savoir :
les D. alterna et comiculata , dont il a été parlé plus haut ;
les D. marginata et fruticulosa, qui sont les corallina mar^
ginata et fruticulosa de Solander et Ellis ; enfin , les six autres
sont nouvelles. (De B.)
LIAIS [Pierre de]. (Min.) C'est le nom que les carriers,
les tailleurs de pierre et les autres artisans qui concourent
aux constructions, à Paris et dans ses environs, donnent à
une qualité de calcaire grossier remarquable par sa compa-
cité, sa dureté, la finesse de son grain, et surtout par son
homogénéité et sa solidité , ce qui permet d'y produire par
la taille des moulures nettes et de^ arêtes vives et assez du-
rables.
Elle forme ^ d^ns le terrain de calcaire grossier du bassin
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ï»a LIA
de Paris, des bancs de moyenne puissance, qui dépendent
ordinairement des assises supérieures et voisines de celle
qu'on nomme la roche, (B,)
LIAMA. (Mamm,) Voyez Lama. (Desm. )
LIAMAHEU. {Bot,) Nom caraïbe du pignon dinde ou
yîcin , cité par Nicolson. ( J. )
LIANE. ( Bot, ) Dans les colonies françoises de l'Amérique ,
et par suite dans celles de Tlnde , on donne ce nom à des
plantes dont les tiges longues et flexibles, grimpant sur les
{irbres ou rampant sur terre, sont souvent employées pour
faire des cordes et des liens. Semblables à la clématite,
elles peuvent, jetées d'un arbre -à un autre, former des
guirlandes plus ou moins agréables. S'élevant autour d'us
tronc, elles le serrent étroitement, à mesure qu'elles gros^
sissent, et finissent par le comprimer tellement qu'elles empé«
chent son accroissement, interceptent le cours de la sève,
et font mourir cet arbre , qui leur servoit de support. Les
genres Bignonia, Banisteria,' Paullinia^ Serjania, Aristoloekià ^
Cissampelos, etc. , sont ceux qui fournissent beaucoup de
lianes, distinguées les unes des autres par des surnoms parti-
culiers : nous en citerons quelques-unes des plus connues. (J.}
LIANE A L'AIL. (Bot,) Le hignokia'alliacea est ainsi
pommé dans les Antilles et la Guiane, parce qu'il exhale
Vne odeur d*ail. (J.)
LIANE AMÈRE. {Bot,) Nom de Vahuta candicans à Cayenne ,
suivant M. Richard. (J,)
LIANE A L'ANSE, LIANE PAPAYE. {Bot,) On connoîf
k Cayenne sous ces noms Vomphalea diandra^ suivant Aublet^
(J.)
LIANE D'ASIE JAUNE. {Bot.) Voyez Liane vulnéraire,
LIANE AVANCARÉ. {Bot.) Voyez Avancahé. (J.)
LIANE A BARRIQUE. {Bot.) Nicolson cite ce nom comme
fmployé à Saint-Domingue pour le rivinia octahdra, dont les
rameau^ç flexibles servent à lier les barriques. A la Marti-
li^ique on nomme de même Yeçastaphyllum , auparavant réuni
%V ptetocarpus,, (J.)
UA^. A BATATE, {Bot,) Voyez Liane a patate. (J.)
UmS^A BAU8UIT, («QiO Vayç? tuw pu^ciAmE, (J^.
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LIA ai5
LIANE BLANCHE. {Bot.) A la Martinique c'est un fîn-
nia qui porte ce nom, suivant Chanvallon, (J.)
LIANE A BOITE A SAVONNETTE. {Bot.) Voyez Liane
CONTRE- POISON. (J.)
LIANE A BŒUF. (Bot.) Nom vulgaire de l'acacia cœup
de Saint-Thomas , acacia scandens, dont la gousse , bien figurée
dans VHort. Malabar. , est longue de trois pieds et large de
deux à trois pouces. (J.)
LIANE A BOUTON. (Bot.) C'est le honda-garçon des Ca-
raïbes, nommé aussi castor^ suivant Nicolson, qui dit que
son fruit noir et luisant est semblable à un bouton d'habit.
C'est peut-être le duranta de Linnaeus, nommé auparavant
eastorea par Plumier. ( J. )
LIANE BRULANTE. ( Bot. ) Elle eH ainsi nommée , parce
que son suc acre, reçu sur la peau, y occasionne une sensa-
tion très- vive et peut l'entamer. Il paroit que c'est un droeoi»-
tium, ou quelque autre plante de la famille des aroïdes. (J.)
Aux îles on donne le nom de Liane brûlante à la tragie
grimpante. (Lem. )
LIANE BRÛLÉE. ( Bot. ) Nom vulgaire du gouania domiV
gensis dans les îles d'Amérique. (J.)
LIANE A CABRIT. (Bot.) Nicolson dit qu'un tahêmœmon'
tana est ainsi nommé à Saint-Domingue. ( J. )
LIANE A CACONE. {Bot.) A Saint-Domingue, suivant
Nicolson , c'est le grand pois pouilleux , dolichos urens , qui
est ainsi nommé ; selon M. Turpin , c'est le passiflora mali"
formis. (J.)
LIANE A CALEÇONS. {Bot.) Ce nom est donné à deux
plantes , dont les feuilles sont partagées en deux lobes alon-
gés, Varistolochia bilobata, et le passiflora rubra. Desportes cite
aussi le passiflora murucuia de Linnaeus. (J.)
LIANE CARRÉE ou SILLONNÉE, {Bot.) Le paulliniâ
pinruUa est ainsi nommé à Cayenne, suivant Aublet, et à
Saint-Domingue, suivant Nicolson. Desportes cite aussi un
serjania sous ces noms. ( J. )
LIANE A CERCLES. {Bot.) Nom du pttrœa volubilis k
Cayenne, suivant M. Richard. Voyez* aussi Liane vulné*
KAIllE. (J.)
LIANE A CHAT. {Bot.) Voyez Liane «aiFns-DE-cHAT. (J»)
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3i6 LIA
LIANE A CHIQUES. {Bot.) C'est, suivant Nicolson, la
même plante, à Saint-Domingue , que Fherbe à chiques, tour^
nefortia nitida. (J.)
LIANE A CITRON. {Bol.) Suivant Adanson , les Nègres
du Sénégal donnent le nom de tohl k une plante grimpante ,
qu'il désigne par liane à citron , dont le fruit, très-voisin de
celui du manguier de Tlnde , a la fori^e et le goût acfde du
citron. (Lem.)
LIANE A COCHON. {Bot.) Nicolson désigne ainsi une
plante de Saint - Domingue , qui ne nous est pas connue,
( Lem. )
LIANE A CŒUR. {Bot.) La plante de Saint-Domingue
citée sous ce nom par Nicolson et Desportes est le cissàm"
pelas partira, suivant M. Poiteau. (J.)
LIANE CONTRE -POISON. {Bot.) Le fevUlea scandens est
ainsi nommé à Saint-Domingue, suivant Nicolson. M.Turpin
dit qu'on la nomme aussi lian^ à savonnette , ou Uane à boite à
savonnette. ( J.)
LIANE CORAIL. {Bot.) Surian , dans son herbier des
Antilles, nomme ainsi un eissus, figuré par Pltmiier sous le
nom de vitis cjyolaminis folio. ( J*)
LIANE A CORDES, LIANE JAUNE. {Bat.) Nicolson et
Desportes citent sous ce nom un bignonia grimpant^ à siliques
très-longues. (J. )
LIANE A COULEUVRE. {Bot.) C'est, aux îles, la même
plante que la Liane contre-poison. Voyez ce nom. ( Lem. )
LIANE COUPANTE. {Bot.) Les habitans de Cayenne
nomment ainsi un roseau , qui est Varundo farcta d'Aublet.
Il dit que ses feuilles sont très-coupantes, et que lui-même
Ta éprouvé. ( J.)
LIANE A COUREUX. {Bot.) On lit dan^ le premier vo-
lume des Mémoires de I4 Société royale de médecine, p.
341 , que la racine d'une plante portant i^ Saint-Domingue
ce nom et celui de limac a été employée avec succès pour
le traitement des hydropisies. On soupçonne que cette plante
ligneuse appartient à la famille des térébintacées , ou à celle
des Quranti^cées. (J*)
LIANE A CRABES. {Bot.) C'est le hignonia œjuinoetiaUs.
Voyez HaaBE a maungaes. ( J. )
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LIA "7
LIANE A CRÊTE, DE COQ. (Bot.) Le hesUria crislata
est sous ce nom dans Therbier de Surlan* ( J.)
LIANE A CROC DE CHIEN. {Bot.) Nom d'un Jujubier,
ùziphus iguaneus, à Saint-Domingue, suivant Nicolsoo. (J.)
, LIANE A CROCHETS. (Bot.) C'est à Cayenne ro«n>«parifl
d'Aublet, arbrisseau sarmenteux, remarquable par des cro**
cbets sortant de la tige au-dessus des feuilles. Il est réuni au
nauclea de Linnaeus parmi les rubiacées, ainsi que le /unis
uneatus de Rumpii, qui, dans l'Inde, çiériteroit le même
nom. (J. }
LIANE A EAU. {Bot.) Nicolson se contente de dire qu'elle
croit dans les bois , qu'elle est remplie d'une eau trésrlim*
pide , et que les chasseurs la sucent pour ae désaltérer. Il
est aisé de reconnoître que c'est la même plante que la vigne
des boucaniers , cissus cardifolia , employée par ei|x au même
usage. Barrére cite àCayenne, sous le même nom, un arum
grimpant , dont la tige coupée rend beaucoup d'eau propre
à désaltérer les voyageurs. Il est nommé ahatate par les Ga«
libis. {f.)
LIANE A ENIVRER LE POISSON. {Bot,) Aublei dit
qu'on nomme ainsi à Cayenne sqd rohinia nicou, (J.)
LIANE JÉPINBUSE. {Bot.) Surian, dans son herbier,
nomme ainsi le pisçnia aculeata* (J«)
LIANE FRANCHE. {Bot.) A la Martinique, suivant un
manuscrit de Chanvallon , ce nom est donné au securidaca
volubilis. A Cayenne c'est une plante aroïde grimpante, telle
que le dracontium pertusum, ou une espèce du carludovica de
)a Flore du Pérou. Dans la même colonie, suivant Barrére,
c'est le keréré des Galibis , bignonia herere d'Aublet , dont on
fait des liens et des paniers. (J.)
LIANE A GELÉE, LIANE A GLACER L'EAU. {Bot.) Une
espèce de pareire , cifsqwpelos, porte ces nonas aux îles. (Lem.)
LIANE A GRAND BOIS. {Bot.) Voyez Liane vciNÉaAiaE. (J.)
LIANE A GRAND CERF. {Bot.) Le pavonia spicata de
Cavanilles est inscrit sous ce nom et sous celui de petit mahojt
dans l'herbier de Surian. (J. )
LIANE A GRIFFE DE CHAT. {Bot^) Nom du bignonia
unguis cati à Saint-Domingue et à Cayenne, suivant Nicolson
çtAublet. (Jt)
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•i8 LIA
LIANE JAUNE. (Bot.) Vipomœa laherosa est indiquée sont
ce nom dans Therbier de Vaillant. Voyez aussi Liane a
CORDES. (J.)
LIANE A LAIT. (Bot,) C'est sous ce nom qu'est connu
a Cayenne , suivant Barrère , son echinus scandens , qui est
Yorelia d'Aublet, Vallamanda de Linnseus, et qui rend un
suc laiteux abondant lorsqu'on l'entame. (J.)
LIANE LAITEUSE. {Bot, ) Nom donné à des arbrisseaux
grimpans , desquels découle un suc laiteux lo'squ'on les coupe :
tels sont aux Antilles les cynanchum hirtum et suberosum , une
espèce d'apocin et quelques autres plantes de la même fa-
mille. (J.) ,
LIANE MANGLE. (Bol.) Nom donné dans les Antilles,
suivant Jacquin, à son eehites hiflora* (J.)
LIANE A MÉDECINE. {Bot. ) Voyez Liane purgative. (J.)
LIANE MIBIBAL. {Bot,) Nom du banisteria eonvol^^ulifoUa^
dans les Antilles , cité dans l'herbier de Surian. ( J. )
LIANE MIBIPI ou MIBI. {Bot.) La plante citée sous ce
nom par Nicolson , est peut-être le Mibipi de Surian. Voyez
ce mot, (J.)
LIANE MINCE. {Bot^) Le rajania scandens est ainsi nommé
à Saint*-Domingue , suivant Nicolson. (J.)"
LIANEAMINGUET. (Bo^.) La plante de Saint-Domingue
citée sous ce nom par Nicolson est le cissus sicyoides , suivant
M. Turpin. (J.)
LIANE A OUARIT. {Bot.) C'est la même que la Liane a
MiNGUET. Voyez ce nom. (Lbm.)
LIANE PALETUVIER. {Bot.) Nom de Yechites bijlora à
Cayenne, suivant M. Richard. (J.)
LIANE A PANIER. {Bot.) Ce sont celles dont les jeunes ra-
meaux sont employés à faire des paniers à Cayenne : suivant
Barrère, c'est le bignonia œquinoetialis. (J, )
LIANE PAPAYE. {Bot.) Voyez Liane a l'anse. (J.)
LIANE DE PAQUES. {Bot.) Le securidaca volubilis porte
ce nom à la Martinique. (Lem.)
LIANE A PATATES. {Bot.) Surian, dans son herbier,
inscrit sous ce nom , soit un igname , dioscorea , soit un lise-
ron nommé liane à batate. ( J.)
LIANE PERCÉE. (Botn) Nicolson dit que les feuilles de
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cette plante de Sàiot^Domingue sont percées de deux troua
ovales aux deux côt^s de la côte moyenne. Ce caractère se
retrouve dans celles du dracorUium pertusum, (J.)
LIANE A PERSIL. (Bot,) La plante citée sous ce nom
par Nicolson , et sous ceux de mammarou et eoulahoulé che«
les Caraïbes, est le serjania tritemata, de la famille des sa«
pindées. Dans un herbier de la Martinique le même nom e%t
donné au kolreutera triphylla. (J.) . ^
LTÀNË PIQUANTE. (Bo^) Plumier, dans ses Plantes iné-
dites des Antilles , figure sous ce nom une plante grimpante
à feuilles alternes, simples, ovales, couvertes en -dessous
de poils blancs nombreux, fourchus et très-piquans. Les
pédoncules dichotomes supportent des fleurs qu'il ne décrit
pas, et il paroit n'avoir pas vu le fruit j la racine est longue,
charnue et très-grosse. Il a trouvé cette plante dans File de
la Tortue. (J.)
LIANE A PISSER. (Bot.) Surian cite sous ce nom ua
ri^inia. (J.)
LIANE A PUNAISES. (BoL) Plante de la Guyane-qui n'est
pas encore déterminée. (Lem.)
LIANE PURGATIVE, LIANE A MÉDECINE. {Bot.) Ni?.
colson cite à Saint-Domingue, sous ce nom, une espèce de
liseron , qu'il nomme simplement comfolvulus americanus. B
dit qu'on la .nomme aussi liane àBauduit, et chez les Caraïbes
(irepeca. II cite encore un autre liseron, convoli^ulus , sous le
nom de liane purgative du bord de la mer, que M. Poiteau
dit être le coni^olvulus hra&iliensis, ( J. )
LIANE QUINZE* JOURS. {Bot.) Ce nom se donne, à la
Martinique , au cissampelos carapeba^ { Lem. )
LIANE A RAISIN. (Bo^) La plante de Saint-Domingue
citée sous ce nom par Nicolson paroît , d'après la descrip-
tion de ses feuilles et de son fruit, devoir être une espèce
de raisinier, coccoloha , dont la réunion des fruits ressemble
à une grappe de raisin, (J,)
LIANE RAPE. {Bot.) A Cayenne on donne ce nom, sui-
vant M. Richard , au hignonia echinata , dont le fruit est
chargé d'aspérités comme une râpe, (*^«}
LIANE A RAVES* {Bot.) Nom donné dans les Antilles^
miv^Qt Surian , k l'igaame çuliAyé 9. diofçorcauUiva^f roh^r
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«ao LIA
hlemeat k cause de sa racine, qui a la forme et le volume
d'une rave. Il l'indique aussi pour un barùsUria^ ( J.)
LIANE A RÉGLISSE. (Bot.) Nicobon cite sous ce nom,
à Saint-Domingue, Yahrus ptecalorius , nommé aussi réglisse
des lies. (J.)
LIANE ROUGE. (Bot.) Desportes et Barrère donnent ce
nom à un bignonia qui se trouve à Cayenne et à Saint-Do»
mingue, et qui est, selon eux, grimpant, flexible et rou-
geàtre. Nicolson cite le même, et ajoute une description
incomplète , qui fait présumer que celui-ci a beaucoup de
rapport avec le bignonia aJUiacea. On trouve à la Louisiane
une autre liane rouge, dite du Mississipi, qui est le zizifihui
volubilis de Willdenow. Une troisième liane rouge, citée à
Cayenne par Aublet, est son tigarea aspera, maintenant réuni
au tetracera, dans la famille des dilléniacées. (J.)
LIANE RUDE. (Bot.) Voyez Fledr de Paqubs. (J.)
HANE SAINT-JEAN. (Bo^) Cest, aux Isles , la pétrée
grimpante. (Lem.)
LIANE A SANG. (Bot.) Nicolson parle d'une plante de
ce nom à Saint-Domingue, qui croît dans les montagnes, et
qui est remplie d'un suc rouge comme du sang* C'est peut-
être un millepertuis , approchant de la toute-saine , andrcsœ-
mum y qui contient un suc pareil, ou quelque plante de la
famille des guttiféres, ou quelque sangdragon. (J.)
LIANE A SAVON. ( Bot. ) C'est, à Saint-Domingue, le mo-
mordiea operoulata, suivant M. Turpin ; le gouiuiia Domingensis,
suivant M. Poiteau ; un banisleria, suivant Desportes. (J.)
LIANE A SAVONNETTE. (Bot.) Voyez Lianb contre-
poison. (J. )
LIANE A SCIE. (Bot.) Desportes cite, à Saint*Domingue,
sous ce nom, le paullinia eurassavica^ en ajoutant qu'il peut
également être donné aux autres espèces du même genre. (J.)
LIANE A SERPENT. {Bot.) Barrère, dans son Histoire
naturelle de la Guiane , cite sous ce nom V aristolochia trijida,
dont il dit que les habitans de cette contrée usent contre la
morsure des serpens, et dans les cours de ventre invétérés-
Une autre aristoloche , observée par Jacquin à Carthagène
en Amérique, est nommée par lui aristoloehia anguicida,
parce que plusieurs gouttes de son suc, versées dans la bouche
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LIA 221
d'un serpent , le tuent promptement , et qu'une seule goutte
Fétourdit pour quelques heures, au point qu'on peut, pen-
dant ce temps, le manier sans danger. 11 ajoute que les char-»
latans et bateleurs de ce pays savent en tirer avantage pour
tromper le public. Le Caafeba (voyez ce mot) est une autre
liane , réputée bonne pour guérir la morsure des serpens. (J.)
LIANE SILLONNÉE. {BoQ Voyez Liane carrée. (J.)
LIANE A TÊTE DE SERPENT. (Bo^) C'est une espèce de
pareire, cissampeLos. (Lem.)
LIANE TIMBO ou TUE -POISSON. {Bot.) Cette plante
du Brésil est probablement aussi la liane à enivrer. ( Lem. )
LIANE TOCOYENNE. {Bot.) C'est à la Guyane le nom
d'une liane employée par les Tocoy ens , tribu indigène, pour
faire des paniers, etc. : c'est sans doute le higuenia œquinoc-
tialis. { Lem. )
LIANE A TONNELLES. {Bot.) C'est aux Antilles Vipomœa
tuherosa, employé à couvrir des tonnelles. ( J.)
LIANE A VERS. {Bot.) C'est une espèce de cierge ou
cacte, cactus triangularis , nommé aussi cierge lézard, qui
grimpe le long des arbres les plus élevés; il produit une fleur
blanche très-grande, d'une odeur très-agréable , laquelle se
fane très -promptement. Nicolson dit qu'à Saint-Domingue
on emploie comme vermifuge le suc Blanchâtre qui découle
de ses branches coupées. Suivant Beauvois , ce nom est
donné , dans la même fie , à la plante qui porte la vanille ,
et que l'on emploie pour les chevaux. ( J.)
LIANE VULNÉRAIRE, LIANE D'ASIE JAUNE. {Bot.)
Surian, dans son herbier des Antilles, inscrit le telrapteris
inœqualis de Cavanilles sous ces noms, et sous les noms caraïbes
himeti et patamibi; celle qu'il nomme ailleurs liane à grand
-hais y liane à cercle, paroit être la même. L'herbier de Surian
offre une autre liane vulnéraire , qui est une espèce de mi-
'kania, ayant quelque rapport avec Vajapanna célébré il y
a quelque temps. ( J.)
LIANE AUX YEUX. {Bot.) Cette plante des îles n'est pas
encore déterminée. (Lem.)
LIARD, {Bot.) Dans quelques cantons on donne vulgai-
rement ce nom au peuplier noir. (L. D.)
LIAS. {Min.) C'est pour les géologues anglois le nom par-
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»" LU
ticulier d'une sous-formation qui a une position assez bieil
déterminée, et des caractères minéralogiques et zoologiques
assez constans et assez tranchés. Ce n'est pas ici le lieu de
les. développer ; nous nous contenterons d'en indiquer la po-<
sition principale et les caractères les plus saillans.
Le lias est un terrain généralement calcaréo-argileux, appar-
tenant à la série de roches que nous avons réunies sous k
nom de terrain de sédiment moyen, et faisant pour ainsi
dire le passage inférieur de ce terrain au terrain de sédi-
ment inférieur. Tous les géologues anglois , françois et alle-
mands, qui admettent cette sous - formation , la placent au*»
dessus des terrains houilliers et même des terrains alpins^
au-dessus des psammites rougeàtres qui recouvrent ces terrains )
mais au-dessous du calcaire oolithique du Jura. Les uns la
regardent comme formant la base de ce calcaire , et appartc
nant par conséquent à la formation jurassique , et bien certain
nement alors au terrain de sédiment moyen $ les autres^
comme offrant une époque déformation distincte, plutôt liée
avec les inférieures qu'avec les supérieures , comme appar-<
tenant au calcaire alpin , dont elle constitue les dernières
assises, et comme faisant alors partie de la formation de
sédiment inférieur*
Le lias e^t principalement composé de roches calcaréo*'
argileuses, d'une couleur gris r bleuâtre : les roches calcaires
sont compactes et dures ; les argileuses ou plutôt la marne
argileuse qui les sépare ou les enveloppe , est aussi bl^uà'*
Ire, tendre, très-désagrégeable et très-délayable par Teau.
il renferme quelques métaux, notamment, et souvent etk
grande abondance , du fer sulfuré soit en nodules soit dissé^
miné, et aussi du plomb et du zinc sulfurés, de la baryte et
de la strontiane sulfatées, etc. Il y a quelques concrétions sili-
ceuses, quelques restes organiques silicifîés} mais, en géné-
ral, la silice à l'état de silex en bancs ou en nodules, de
quarzite, de grés ou de sable, y est peu abondante. Enfin,
on y voit du lignite terne et solide en morceaux épars, rare-
ment en amas notables.
Cest un des terrains les plus riches en débris organiques
de beaucoup de classes différentes, depuis les animaux verté^
brésy reptiles et poissons , jusqu'aux mollusques conchylifières*
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LIA "5
Pàmii les reptiles on remarque les genres singuliers nom-
més par les zoologistes anglois IclUkyosaurus et PUsiosaurus ;
les poissons ne sont pas distingués d'une manière assez remar-
quable pour être indiqués ici.
Parmi les mollusques conchylifères on y voit un nombre
considérable d'espèces d'ammonites , beaucoup de bélemnites
particulières à ce terrain et distinctes de celles de la craie i
destrochuS) des modioles ; beaucoup de térébratules, d'huî-
tres, de gryphées, de plagiosloma gigarUea , de pernes, un
assez grand nombre d'espèces d'encrinites , mais très- peu de
coraux ou de madrépores.
Si nous n'avions considéré le mot de liai que cotnmele nom
local d'une formation bien déterminée ailleurs, nous ne nous
y serions pas arrêtés; mais, quoiqu'il s'applique à un terrain
bien caractérisé par tous les moyens que donne la géognosie ^
il n'a reçu de nom certain dans aucune langue. Le nom de
lias est court , insignifiant , assez facile à prononcer ( quoique
nous l'altérions dans notre prononciation françoise, car les
Anglois disent layasse)» Nous l'adopterons donc dans la série
générale des terrains ^ comme désignant une sous -formation
que nous croyons avoir reconnue dans le Jura et dans diverses
parties de la Bourgogne (notamment aux environs d'Autun
et d'Avalon). Enfin il nous semble que cette formation se
rapporte à celle que les géologues allemands ont désignée
sous le nom de Muschelhalh; nom impossible à introduire
dans le langage universel de la science , à cause de sa con-
texture et de sa signification tout-À-fait erronée pour nous f
û on vouloit le traduire*
Nous examinerons cette question dans un autre lieu , et
lorsque nous reviendrons sur la série générale des formations
«t sur leurs caractères essentiels ou comparatifs^ au mot Tsa-
aAiNS (Géognosie)* (B.)
LIATRIDÉES. {Bot.) Louis-Claude Richard donnoit ce titrf
à une sous- division formée par lui dans l'ordre des synan-
thérées*
Le catalogue des plantes du Jardin médical de Paris, public
par le jardinier Marthe, en l'an IX , est, je crois, le seul
livre où M.-^chard ait consigné sa méthode de classification
des synanthérées : mais on n'y trouve que des notions incom-
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"4 LIA
plèies et insuffisantes sur cette méthode. Nous ayons assiste ^
en 1810, aux leçons de botanique du savant professeur, et
nous avons, à la même époque, rédigé pour notre usag6
l'analyse exacte de toute sa doctrine, d'après les notes re-
cueillies par nous pendant les leçcms. Cela nous procure le
moyen de bien faire eonnottre ici la méthode de M. Richard.
Il nomme synanlhérie une classe de plantes ayant pour
caractères essentieb, les étamines réunies par les anthères
seulement, et Fevaire infère, monosperme. Il divise ensuite
la classe de la synanthérie en deux ordres , qui sont 1 .° h
monostigmatie , 2/* la dUtigmalie. La monostigmatie est carac»
térisée par l'unité du stigmate ; et l'auteur fait observer que ^
dans cet ordre , tantôt le style est terminé au sommet par
un stigmate absolument indivis, comme dans beaucoup de
carduacées; tantôt le stigmate est échancré, ou fendu au
sommet , ou même profondément biparti , comme dans le
lialris : mais, dans tous les cas, la substance glanduleuse du
stigmate se prolongeant plus bas que l'incision dénote tou»
jours l'unité du stigmate. La distigmatie, caractérisée par la
duplicité du stigmate, n'a lieu que quand l'incision dépasse,
ou au moins atteint, le sommet du style dépourvu de glandes.
S'il faut en croire M. Richard , cette division ordinale de
la classe des synanthérées a l'avantage de ne rompre nulle-
ment les affinités naturelles. Quoi qu'il en soit, le premier
ordre, ou la monostigmatie , comprend trois sections : i.^les
éohinopsidées , a,"* les carduacé€B , 3.^ les liatridées. Les ëchi-
nopsidées sont la polygamie séparée de Linnseus : leur carac^
tère^ est d'avoir chaque fleur entourée d'un petit involucre
propre , ou bien quelques fleurs réunies dans un même invo-
lucre , et tous ces involucres rapprochés les uns des autres
en un seul et même groupe. Les carduacés sont les cinaro-
céphales de M. de Jussieu ; leurs caractères essentiels sont :
j.^ toutes les fleurs flosculeuses; 2.** le réceptacle commun
couvert de soies roides, beaucoup plus nombreuses que les
fleurs. Les liatridées , présentées par M. Richard comme une
famille toute nouvelle , ont pour caractères : 1 .*" un seul
stigmate , a."" toutes les fleurs flosculeuses , 3."^ le réceptacle
commun nu. Le second ordre, ou la distigmatie, comprend
deuic section»: i.^ les eorymiifires, .2^ les ehiaoracées* Le»
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LIA "5
corymbifères comprennent : i .** toutes les synanthërëes ayant
la fleur radiée; 3.° toutes les synanthérées à fleur flosculeuse,
ayant le réceptacle commun chargé de paillettes en nombre
égal à celui des fleurs^ 3.* toutes les synanthérées distîgma-
tiques, à fleurs flosculeuses , ayant le réceptacle nu. Il est
bon aussi de remarquer, ajoute M. Richard, que ce n'est
que chez les corymbifères qu'on trouve des fleurs flosculeuses
ayant à la circonférence des fleurons femelles filiformes, dont
le limbe de la corolle e&t indivis. La section des corymbi-
fères se divise en deux sous -sections, dont Tune est carac-
térisée par le réceptacle nu, et l'autre par le réceptacle pa*
léacé. Les chîcoracées ont pour caractère d'avoir toutes les
fleurs demi-fleuron nées et hermapiirodites.
Nous affirmons que ce qu'on vient de lire est un extrait
fidèle de la leçon sur les synanthérées, faite publiquement
par M. Richard, à l'amphithéâtre de l'École de médecine,
le 2 Août 1810. Cependant ce botaniste, dans son Mémoire
sur les calycérées , publié, en 1820, dans le sixième volume
des Mémoires du^ muséum d'histoire naturelle, se plaint de
ce que nous l'aurions, suivant lui, faussement supposé l'au-
teur d'un caractère des échinopsidées , qu'il n'a , dit-il , établi
ni publié nulle part. Ce reproche, qui inculpe notre bonne
foi , peut heureusement être repoussé par un témoignage non
suspect. En effet , M. Desvaux , dans ses Observations sur le
genre Lagasca , publiées , en 1 808 , dans le tome I.*' du Journal
de botanique , dit que le lagasca appartient à la monostig-
matie de M. Richard , parce que les glandes stigmatiques re-
couvrent une partie du style jusqu'au-dessous de l'incision ;
et qu'il appartient aux échinopsidées du même auteur, ayant
les fleurs distinctes les unes des autres par des involucelles.
Le catalogue du Jardin médical atteste (page 89) que
Richard attribuoit à ses liatridées les trois genres Tarcho*'
nanthus, Vernonia et Liatris, Nous ne voulons produire ici
aucun des argu mens par lesquels on peut, selon nous, démon-
trer avec évidence que tout le système de ce botaniste sur
la classification des synanthérées est fondé sur une erreur
capitale , et que ses liatridées surtout sont absolument inad-
missibles. Cela nous entraineroit dans une trop longue dis-
cussion , et d'ailleurs nous avons déjà plusieurs fois réfuté le
26. i5
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22$ LIA
système dont il s'agit. (Voyez tom. VII, pag. 149$ tom. X,
pag. i54$ tom.XIlI, pag. 363 ; tom. XI V, pag. 2o3.) Au reste,
•il n'est pas douteux que M. Richard avoit fini par condamner
lui-même le système en question; car, dans son Mémoire sur
les calycérées , il propose un autre système de classification
des synantiiérées , lequel seroit fondé sur la présence ou Fab-
sence du nectaire et sur la structure de cet organe. Nom
démontrerons ailleurs que ce second système de M. Richard
est encore moins soutenable que le premier.
Le nom de liatridées a reçu de nous un autre emploi que
celui auquel feu M. Richard Tavoit destiné; car il nous sert
* à désigner une section de notre tribu naturelle des eupato-
riées. Il faut profiter de cette occasion pour présenter le
tableau méthodique des genres de cette tribu , qui auroit dû
se trouver dans notre article ëupatoriées , tom. XVI , pag. 9 ;
et nous offrirons en même temps le tableau des genres d'une
autre tribu immédiatement voisine de celle-ci.
XVIIL* Triha. Les ADÉNosTYiiES (AdenostjyUœ).
(Voyez les caractères de cette tribu , tome XX , page 382.)
I. Calathide radiée.
1. t ? Senecillis. = Solidaginis 5p. Gmel. — Clnerariœ «p.
Lin. — Senecillis. Gaertn. ( 1791 ),
2. * Ltgularia. = Jacobœœ sp, Tourn. — Jacohœoidis sp,
Vaill. — Jacohœastrum, Amman, -••^Othonnce sp. Lin. (1748) —
Solidaginis sp, Gmel. — Cinerariœ sp. Lin. (1763) — Ligularia,
H. Cass. Bull. déc. 181 6. p. 198. Dict.
3.* Celmisia. = Celmisia, H. Cass. Bull. févr. 1817. p. Ss.
Dict* V. 7. p. 356.
II. Calathide discoïde.
4. * H0MO6YNE. = Tussilaginis sp. Lin. — Jacq. — Tussilago.
Decand. FI. fr. v. 4. p. 168 — Homogyne, H. Cass. Bull. déc.
1816. p. 198. Dict. V. 21. p. 412.
III. Calathide incouronnée.
5.* Adenostyles. = Cacalia. Tourn. -r- Vaill. — Adans. —
Cacaliœ sp. Lin. — Willd. — Adenostyles, H. Cass. (1816) Dict.
ir. 1. suppl. p. 59. Bull. déc. 1816. p. 1.98.
6.* ?ALEQUiRiA.=:Ageratumlineare, Ca van. {1794)— Sfew^
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LIA fia;
linearis. Cavan. (i Saa) -^ P(Ueolaria. H» Caas. (1816) Dict. v. 1 .
suppl. p. 69. 6o. Bull. déc. 181 6. p. 198. Bull, mars 181 8.
p. 47- — Palafoxia. Lag. (1816).
XIX.* Tribu. Les Eupatoriées {Eupatorieœ),
An? Eupatùria. Juss. (1789 et 1806) — Les Eupatoires. H.
Cass. (1812)^ — Les Eupatoriées. H. Cass. (1814) — Eupato-
rieœ, H. Cass. (1819) — Eupatoreœ. Kunth (1820).
(Voyez les caractères de la tribu des Eupatoriées, tome XX,
page 383.)
Première Section.
Eupatoriées- AcÉRATÉEs ( Eupalorieœ - Agerateœ)*
Caractères ordinaires. Fruit pentagone ou à peu près pen-
tagone , glabre ou presque glabre ; aigrette tantôt composée
de squamellules paléiformes ou laminées , tantôt stépbanoïde,
tantôt nulle. Feuilles ordinairement opposées.
1. * SiEvih. = Stena sp. Cavan. (1 797) • — Agerati sp. Ortega*
— Jacq. — Mustelia. Spreng. — Stevia. Lag. (1816) — Kunth
(1820).
2.* Ageratum. = Carelia, Fonted. (1720) > — Adans. —
Ageratum, Lin. (1737).
3. * Cœlestina.s= ? Ageratum corymhosum. Fers. — Calestina.
H. Cass. Bull. janv. 1817. p. lo. Dict. y. 6. suppl. p. 8. atl.
cah. 3, pi. 4 — Kunth (i82o)«
4. t Alomia. = Alomia. Kunth ( 1 820)*
5. * ScLEROLEPis. = Ethuliœ sp, Walt, — Willd. — Sparga-
nophorus verticillatus, Michaux. — Fers, — Nuttal — ScleroLepis*
H. Cass. Bull. déc. 1816. p. 198. Dict. v. 26. p. 365.
6* * Adenostemma. == Eupatoriophalacri sp, Vaill. — Verhesinœ
et Cotulœ sp. Lin* ^Adenostemma. Forst. (1776. ben'è.) — Juss.
— H. Cass. Dict. v. 26. p. 36o — Lavenia. Soland. inéd. —
Swartz (1788) — Schreb. — Spilanthi sp, Lour. — Lavenia et
Verbeainœ sp. Fers.
7.* ViqvEKi A. = Flaveriœ sp. Juss. (1789) — Piqueria. Cavan.
(1794) — H. Cass. Bull, août 1819. p. 127-^ Kunth (1820).
Deuxième Section.
EuFATORiéfis - PROTOTYPES ( EupotoriccB - ArcketjTpœ ).
Caractères ordinaires» Fruit pentagone ou à peu près pen-
tagone , glabre ou presque glabre ; aigrette composée de
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22^' LIA
squamellules filifonnes 9 barbelluléei. Feuilles ordinairement
opposées.
8. t ? Arnoglossdm. ^Amoglossum, Rafin. (1817) Flor. ludov.
9.* MiKANiA. = Eupatorii sp. Lin. — ? IVillu^œya, Neck.
(1791) — Mikanice «p, WiUd. {i8o3) — Mikama* H. Cass.Dict.
V. 16. p. 3. — Kunth.
10.* Batschia. = Eupatorii sp. Lin. (1737 et 1748) — Lin.
ÛL (1781) — Agerati sp. Gronov. (1743) — Lin. (i753) —
? Kyrstenia, Neck. (1791) — Batschia. Mœnch (1794) — H. Cass.
Dict. y. 4. suppl. p. 49. V. 1 6. p. 3.
ii.*^ Gyptis. = Gyptis, H. Cass. Bull. sept. 1818. p. 139.
Dict. V. 20. p. 177.
12.* EvTATOKiv M, = Eupatorii sp. Tourn. (1694. bené.) —
Vaill. (1719. malè.) — Lin. (1737. malè.)— ^ Juss. (1789. malé.)
— GsBTtn. ( 1791* bené.) — ?Dalea aut Critonia. P. Browne
{ 1766 ) — Eupatorium* Adans. ( 1763. bené. ) — Neck. ( 1791.
malè.) — Mœnch ( 1794. bené.)*— H. Cass. Dict. v* 16. p. 2.
V. 26. p. 432.
Troisième Section.
EuPATORiÉEs - Li ATRiDÉEs ( Eupotoriecc 'Liatrideœ),
Caractères ordinaires. Fruit cylindracé ou à peu près cylin-
'dracé , plus ou moins poilu , muni d'environ dix nervures ;
•aigrette composée de squamellules filiformes , barbées , bar-
bellées , ou barbellulées. Feuilles ordinairement alternes.
i3.'^ CoLEosANTHUs. =£i/paXorii sp, Plum. — Tourn. — Lio.
— Vahl — Conyza ? Cavan. mss. — Coleosanthus. H. Cass. Bull.
«yr. 1817. p. 67. Dict. y. lo. p. 36. Bull* oct. 1819. p. iSy.
Dict. y. 24. p. 519^
14.* KuRNiA. = Kuhnia. Lin. ( 1763) — Lin. fil. (1763)—
Venten. — H. Cass. Dict. y. 24. p. 5i5 — Critonia. Gserts.
(1791) — Michaux — (non Critonia. Browne) ^^ Eupatorii sp*
Ortega-^ ? Kuhnia, Kunth.
1 5. '^ Carfhefhorus. = Carphephorus, H. Cass. Bull. déc. 1816.
]^. 198. Dict. y. 7. p. 146.
16. * Trilisa. = Liatridis sp. WîHd. — Tn7wa. H. Cass. Bull,
sept. 1818. p. 140.
17.'*' Sdprago. = Serralulœ sp. Lin. •— Supraginis sp, Gœrto.
(^790 — Liatridis sp. Schreb. (1791) — WiHd. — Michaux—
Fers. -— Suprago. H. Cass. Dict.
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LIA ^^9
18.* L1ATB15. « Serratulœ sp. Lin. -^ Ait. — SiO'helinœ $p.
Walt. — Supraginis $p, Gsertn. (1791) — Liatridis sp, Schreb*
(1790^" Willd. — Mich. — Pers. — Pàilosanthus. Neck. (1791)
— Eupatorii sp* Vent, — Kuhniœ sp, Juss. (1 806) Ann. du mu»,
V. 7. p. 380* — Uatris, H. Cass. Dict.
Remarques sur Us tableaux précédens.
I. La petite tribu des adénostylées a été instituée par nous ,
en 1816, dans le Supplément du premier volume de ce Dic-
tionnaire, page 59. Elle est exactement intermédiaire entre
celle des tussilaginées qui la précède , et celle des eupatoriées
qui la suit. Nous avons presque uniquement fondé cette
tribu sur les caractères fournis par la structure du style , ce
qui n'empêche pas qu'elle ne soit très -naturelle,
r^'ayant point vu le senecillis de Gaertner 9 nous ignorons n
son style offre les caractères propres aux adénostylées : ce-
pendant nous le présumons, à cause de la ressemblance £xté>
rieure de cette plante avec le ligularia. C'est ce qui nous a
fait risquer d'admettre ce genre , mais avec le signe du doute,
dans la tribu dont il s'agit. Si notre conjecture étoit erronée ,
il faudroit le transférer dans la tribu des sénécionées.
Le genre Paleolaria , qui s'éloigne des autres adénostylées
par son port et par la structure de son aigrette , et qui se
rapproche par là des eupatoriées -agératées, se trouve très>
bien placé sur la limite des deux groupes.
On peut remarquer que cette tribu naturelle , composée
de six genres seulement, offre d«s calathides radiées, des
ealathides discoïdes, des calathides in couronnées ; tandis que
la tribu suivtinte , composée de dix-huit genres , n'a que des
calathides incouronnées. Cela prouve, 1 .^ que les mêmes carac-
tères n'ont pas la même valeur chez les différens groupes
naturels ; s,"" qu'en général les tribus naturelles des synan-
thérées ne peuvent pas être caractérisées par la composition
de la calathide, et qu'il faut recourir à la structure de la
fleur proprement dite.
II. M.de Jussieu, en 1789, dans son Gênera- plarUarum , a
présenté (pag, 192), sous la forme d'une question très-problé-
matique et très -douteuse, la possibilité de distribuer Natu-
rellement êCB corymbifères en quatre groupes , intitulés £«-
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a3o LIA
patoires , Asters , Malricaires , Hélianthes , eii attribuant à chaque
groupe les genres ayant de Taffinité avec celui qui serviroit
de titre, et en définissant ces groupes par des caractères qu'il
faudroit chercher. Le même botaniste, en 1806, dans son
second Mémoire sur les composées, publié dans le tome VU
des Annales du muséum d'histoire naturelle, a reproduit son
ancienne proposition , en disant que les corymbifères parois-
soient pouvoir former quatre familles ayant pour types Teu-
patoire, Taster, Fachillée, Fhélianthe; que la première et la
quatrième étoient peut-être susceptibles d'être établies avec
précision , mais que la démarcation des deux autres serait plus
incertaine. M. de Jussieu n'ayant jamais indiqué nulle part
ni les caractères de ces quatre groupes, ni les genres qui les
composent, on ne pourroit pas, sans une injustice évidente,
le considérer comme inventeur de nos tribus naturelles inti-
tulées £upatoriécs,Astérées, Anthémidées, Hélianthées, que
nou$ avons caractérisées et composées d'après nos propres
observations, et qui d'ailleurs diffèrent beaucoup des groupes
entrevus par M. de Jussieu , puisque ceux-ci eomprendroient
la-totalité des corymbifères, tandis que nos eupatoriées,a5té-
rées , anthémidées , hélianihées ne comprennent qu'environ le
tiers ou le quart des corymbifères de M. de Jussieu. Aussi
ce grand botaniste, chez qui les sentimens de justice et de
bienveillance égalent le génie , n'élève aucune prétention à
cet égard.
La tribu naturelle des eupatoriées a été d'abord établie par
nous, sous le nom de section des eupatoires, dans notre pré^
mier Mémoire sur les synanthérées , lu à l'Institut le 6 Avril
181 2, publié par extrait dans le Bulletin des sciences de Dé-
cembre 1812, en totalité dans le Journal de physique de
Février, Mars, Avril 1 81 3 , et en abrégé dans le Journal de
botanique d'Avril 181 3. Dans ce premier Mémoire , où l'on
trouve déjà les plus solides fondera ens de presque toute notre
classification, nous avons rapporté à la tribu dont il s'agit les
quatre genres Eupatorium , Stewia , Ageratum , Piqueria , et nous
avons en outre assigné a cette même tribu ses véritables carac-
tères distinctifs fournis parla structure du style. Depuis cette
première époque , nous avons fait connoître successivement
ies caractères fournis par les autres organes floraux, et nous
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LIA »'»
avons aussi successivement augmenté la liste des genres 9 en
rapportant à notre tribu des eupatoriées, outre les quatre
genres précédemment indiqués, lesKuhnia, Lialris , Mikania ,
AàenoHemma^ Sclerolepis, Batschia, CaUstina, Carphephoruê ,
Coleosanthus , Gjplis , Trilisa. Tous ces complémens ont été
successivement publiés depuis 1812 jusqu'en 1 8 1 8 , soit dans
ce Dictionnaire, soit dans les Bulletins de la société philomar
tique , soit dans le Journal de physique.
Ayant ainsi fait connoitre , avant aucun autre botaniste ,
tous les caractères de la tribu des eupatoriées et tous les
genres dont elle se compose, nous avions la simplicité de
croire que nous étions le véritable auteur de ce groupe na-
turel. Mais M. Kunth nous a démontré d'une manière évi<r
dente, que sur ce point, comme sur tout autre, nous étions
plongé dans Terreur la plus grossière.
Dans le quatrième volume des IJova gênera et specieê plaïu-
tarum, qui n'a été publié qu'en 1820, mais qui étoit déjà
imprimé dans le format in-folio vers la fin de 1818 , Tauteur
nous apprend qu'il est le premier et jusque-là le seul qui ait
entrepris d'établir une classification naturelle dans l'ordre
des synanthérées; que son entreprise a été couronnée d'un
plein succès ; que notre classification, tout-à-fait artificielle ,
ne peut soutenir aucune comparaison avec la sienne , et qu'elle
ne mérite pas la plus légère mention ni la moindre atten?
tion , non j^lus que tous nos autres travaux sur les synanthér
rées, lesquels doivent être considérés, ainsi que notre classir
fication , comme n'ayant jamais existé. Cela posé., M« Kunth
n'a fait qu'un acte de justice , en se disant l'auteur de ce qu'il
appelle sa section des eupatorées^ à laquelle il n'assigne aucun
caractère, non plus qu'à ses autres sections, et dans laquelle
il range les genres Kuhniay Eupatorium, Mikania, Stevia, Age^
ratum, CaUstina, Alomia, Piqueria. Dans le Journal de phy<-
sique de Juillet 1819 (pag. 21) nous avions eu la téméraire
audace d'écrire : <^ Concluons que ce botaniste, en déclarant,
<c dans son préambule, que la méthode qu'il croit avoir in«
« ventée est très-bonne, et que la mienne est très-mauvaise,
«c auroit dû au moins faire quelques exceptions , notamment
« en faveur de ma tribu des eupatoriées , qu'il a trouvé bop
« d'adopter sans me citer , et en prenant le soin de changer
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^5» LIA
« un peu la terminaison du nom que favoîs donne k ce
« groupe. ^ Mais toutes nos réclamations ont été réfutées si
victorieusement par M. Kunth , dans le Journal de physique
d'Octobre 1819 ( pag. 278), que l'évidence de la vérité nous
force enfin aujourd'hui de reconnoitre que ce botaniste n'a
commis aucune injustice envers nous, et même qu'il nous a
traité avec beaucoup trop d'indulgence,
III. Notre tribu des eupatoriées est intermédiaire entre
celle des adénostylées qui la précède, et celle des vernoniées
qui la suit. Elle comprend dix- huit genres ou sous-genres,
distribués en trois sections , qui nous paroissent être natu-
relles et suffisamment caractérisées. La section des liatridées,
qui est la dernière , se trouve ainsi voisine de la tribu des
vernoniées , avec laquelle elle a de TafiBnité.
IV.. Le genre Piqueria possède aujourd'hui quatre espèces:
1 .• la'^iqueria trinervia , sur laquelle Cavanilles a fondé le genre ;
2,^ IsL piqueria pilosa de M. Kunth; 3*^ notre piqueria quinque-
Jlora, décrite dans le Bulletin des sciences d'Août 1819 (pag.
137); 4.° la piqueria arlemisioides de M. Kunth, qui est sans
doute la yia^^eria peruviana de M. de Jussieu. Nous nous souve-
nons très- bien d'avoir autrefois observé cette prétendue/fl-
i^eria dans l'herbier de l'auteur, ot d'avoir reconnu que c'étoit
une vraie p/g (/ma, M. de Jussieu lui-même, en 1806, dans un
de ses Mémoires sur les composée^ , insérés dans les Annales
du muséum, avoi^ dit qu'il faudroit peut-être réunir sa ^{a-
veria peruviana au genre Piqueria de Cavanilles.
Le genre Amoglossum de M. Kaiinesque est-il suffisamment
distinct du Mihania, dont il difiPère, suivant l'auteur, parla
forme du péricline et de la corolle P ou bien appartient-il à
la section des^liatridées , comme on pourroit être tenté de le
croire d'après la forme de ses feuilles? Ces questions sont,
quant à présent, insolubles, parce que M. Ratînesque a né-
gligé de nous apprendre si le fruit est pentagone ou cylin-
dracé , et si les feuilles sont opposées ou alternes. Nous ne
comprenons pas ce, que l'auteur veut dire par ces mots periaii'
ihus periphyllus : si, comme nous le soupçonnons, cela signifie
que le péricline est plécolépide , c'est-à-dire , formé de squames
entregrefifées, V amoglossum n'est certainement point un milba-
nia^ ni peut-être même une eupàtoriée. Seroit-ce une adé-
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LIA. 335
Bostylëe ou une séuécionée ? Tous ces doutes peuvent servir
à démontrer la nécessité de faire des descriptions très-exactes,
complètes, et même minutieuses, si Ton veut faciliter l'étude
des affinités naturelles et assurer les progrès de cette impor-
tante partie de la science.
Le genre Mikania offre un exemple des erreurs graves et
fréquentes qu'on ne peut manquer de commettre relativement
aux affinités , dans l'ordre des synanthérées , lorsqu'on ne con-
sulte que les caractères techniques généralement admis par
les botanistes, et qu'on néglige la considération des organes
floraux et surtout celle du style. Willdenow a compris dans
son genre Mikania des>e^èces à feuilles alternes, telles que
la tomenfosa, Vaurieulata, etc., qui n'appartiennent pas à la
tribu des eupatoriées, mais à celle des sénécionées, et qui
sont de vraies cacalia.
Notre genre ScleroUpis peut donner lieu à une remarque
analogue, car il étoit confondu dans un genre appartenant
à la tribu des vernoniées, et c'est la considération du style
et des autres organes floraux qui nous a fait connoître que
la plante dont il s'agit n'étoit point du tout une vernoniée,
mais bien certainement une eupatoriée.
Le genre Batschia de Mœnch , fondé par cet auteur sur le
seul eupatorium ageratoides , mais auquel on pourra sans doute
attribuer les eupatorium aromaticum^ deltoideum, et plusieurs^
autres qu'il faudroit examiner, mérite, selon nous, d'être
adopté , au moins comme sous-genre ; et on tie doit pas le con-
fondre avec le genre Mikania, qui en diflere par le petit
nombre déterminé des fleurs de la calathide et des squames
du péricline.
Le dalea ou critonia de Patrice Browne n'est point congénère
du kuhniay comme Gœrtner le croyoit : mais est-ce bien vrai-
ment un eupatorium, comme on en est généralement con-
vaincu ? La description que Swartz a faite de cette plante ,
dans ses Observationes botftnicœ, s'accorde assez bien avec celle
de Browne , et elle nous inspire des doutes. £n effet , selon
Swartz, la plante en question auroit le fruit conique-cordi-
forme, l'aigrette plumeuse, le style long, les stigmatophores
réfléchis et roulés comme xles vrilles. Ce caractère, des stigma-
topfaores semblé indiquer que le dalea ou critonia est une ver-
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a34 LIA
nonîée, et non pas une eupatorlée. Nous déciderions au con*
traire , avec beaucoup d'assurance , que c'est une véritable
eupatoriée, et même un eupatorium, si nous pouvions nous
fonder sur la description que M. Kunth a faite de Veupatorium
dalea; mais nous avons tout lieu de croire que la plante dé-
crite par ce botaniste n*est point Ja même que celle de Swartz
et de Browne.
Notre genre CoUosanthus a été fondé sur une espèce qui ,
ayant l'ovaire cylindracé, cannelé, hispide, devoit être attri-
buée à la section des liatiidées , quoique ses feuilles fussent
opposées. Depuis, nous avons rapporté au même genre une
seconde espèce ayant Tovaire trigone ou létragone« glabre,
et les feuilles inférieures opposées. Dans cet état , le genre
ColeosanlhMs se trouve être fort ambigu , et Ton peut douter
s'il appartient aux liatridées ou aux prototypes : mais la se-
conde espèce est-elle bien réellement congénère de la pre-
mière? ou plutôt ne doit-elle pas former un genre distinct,
qui seroit très «convenablement placé à la fin de la section
des prototypes, tandis que le vrai eolecsanthus resteroit placé
au commencement de la section des liatridées P
La kuhniaarguta de M. Kunth, qui paroit différer des vraies
Ifuhnia par le fruit pentagone et par les squames du périclioe
presque égales entre elles, ne pourroit-elle pas constituer un
genre ou'sous-genre particulier P
Notre carphephorus , dont L'affinité avec les liatrii est si évi-
dente, et dont pourtant le clinanthe est garnidesquamelles,
détruit de fond*en comble les liatridées de M. Richard , carac-
térisées par la nudité du clinanthe ; et il prouve en même
temps qu'il faut absolument renoncer , dans Tordre des synan-
thérées , à fonderies groupes naturels sur des caractères étran-
gers à la fleur proprement dite.
Les espèces admises par les botanistes dans le genre Uatris
doivent , selon nous , être distribuées en trois genres ou sous-
genres 9 distingués principalement par la structure de l'ai-
grette : le premier, nommé Uatris, ayant pour type la liàtris
squarrosa, a l'aigrette barbée, c'est-à-dire, longuement plu-
meuse; le second , nommé Suprago, ayant pour type la liairis
^picota, a l'aigrette barbellée, c'est-à-dire, courtement plu-
meuse ; le troisième , nommé Trilisa, ayant pour type la Uatris
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LIA 235
odoralissima , a Fâîgrette barbellulëe, c'est- à -dire, dentée,
mais non plumeuse. (Voyez notre article Lutais.) On peut
remarquer à cette occasion que le petit groupe naturel des
liatridées offre des aigrettes simples et des aigrettes plumeuses,
des clinanthes nus, des clinanthes fimbrillés, des clinanthes
squamellés.
V. Nous invitons le lecteur k consulter nos articles Inulées,
tome XXIII, page SSg, et Lactuc^es, tome XXV, page 69;
il y trouvera tous les éclaircissemens qu'il peut désirer sur
nos tableaux méthodiques des genres» (H. Cass.)
LIATRIS, Liatris. {Bot,) Ce genre de plantes appartient
à Tordre des synanthérées , à notre tribu naturelle des eupa-
toriées, et à la section des eupatorîées-liatridées. (Voyez
notre article Ijtatridées. ) Voici les caractères que nous lui
attribuons, d'après nos observations sur plusieurs espèces, et
notamment sur la liatris squarrosa, considérée par nou^
comme le vrai type du genre , que nous limitons autrement
qu'on n'a fait jusqu'ici.
Calathide incouronnée , équaliflore , multiflore , régularî-
flore, and rogyni flore. Péricline égal aux fleurs, subcampa-
nulé, composé de squames imbriquées, ayant leur partie
inférieure appliquée , coriace , et leur partie supérieure in-
appliquée, appendiciforme , constituant une sorte d'appen-
dice plus ou moins distinct , plus ou moins étalé , plus ou
moins grand. Clinanthe plan , fovéolé, absolument nu. Ovaires
oblongs, cylindracés , multinervés , hispidcs ; aigrette longue ,
composée de squamellules égales, unisériées, filiformes, bar^
bées. Corolles à divisions très-longues , très-étroites , linéaires ,
chargées de glandes sur la face externe, hérissées de longs
poils sur la face interne. Styles d'eupatoriée.
Liatris rcde : JJatris squarrosa, Wîlld., Pers. ; Serratula
squarrosa^ Linà., Sp, pi. , édit. 3 , pag. 1146. C'est une plante
herbacée , à racine vivace , qui habite , avec les autres liatris ,
l'Amérique septentrionale. La tige de l'échantillon incom-
plet que nous décrivons, est haute de plus d'un pied , simple,
cylindrique, striée, un peu pubescente, garnie de feuilles;
celles-ci sont alternes, sessilcs, longues de quatre pouces,
larges d'environ deux lignes, linéaires, aiguës, très-entières,
roides, uninervées, bordées d'une ligne cartilagineuse, et
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^3^ LIA
parsemées àe quelques petits poils roîdes ; les calathides,
hautes de dix lignes, larges d'environ sept à huit lignes, sont
trés-courtement pédonculées, solitaires dans Taisseile des
feuilles supérieures , et elles forment une sorte d'épi termi-
jial, très-làche. Le péricline est égal aux fleurs, subcampa-
nulé, formé de squames imbriquées, interdilatées: les exté-
rieures sont entièrement appendicif ormes , très-longues , éta-
lées, foliacées, foliiformes , oblongues - lancéolées , à peine
coriaces à la base, et elles forment une sorte d'involucre
autour du péricline; les squames suivantes, qui sont lancéo-
lées, ont leur partie inférieure coriace, appliquée, et la su-
périeure foliacée , inappliquée , appendiciforme ; les squames
plus intérieures sont oblongues, coriaces, appliquées, sur-
montées d'un véritable appendice étalé, coloré, ovale -lan-
céolé ; les squames tout-à-fait intérieures sont étroites , pres-
que linéaires, à peine appendiculées. Les squamellules de
l'aigrette sont vraiment barbées, très-plumeuses, et quelques-
unes sont entregrefifées à la base. Les corolles sont purpu-
rines; leurs divisions sont très- longues, très-étroites, linéaires,
chargées de glandes sur toute leur face externe , hérissées
de longs poils sur leur face interne. La base du style nous a
paru être glabre. Nous avons fait cette description spécifique
et celle des caractères génériques sur un échantillon sec de
l'herbier de M. de Jussieu.
LiATRis BORDÉE : Uotris margiruUa, H. Cass. ; Ualridis cylin-
dricœ varietas glahra , Michaux , in Herb, Ju$$. ; An ? Liatris
graminifolia , \Villd. Tige herbacée, haute de neuf pouces
(dans Féchantillon incomplet que nous décrivons), dressée,
droite, cylindrique, striée, glabre. Feuilles rapprochées,
alternes , dressées , longues d'environ trois pouces , larges
d'une ligne et demie, linéaires-subulées, glabres, roides ,
coriaces, uninervées, ayant une bordure blanche , cartilagi-
neuse* Calathides peu nombreuses (environ six), disposées
en un court épi terminal ; chaque calathide haute de neuf
lignes , portée sur un rameau court, pédonculiforme , accom-
pagné de bractées foliacées ; squames du péricline très-larges,
arrondies et acuminées au sommet, un peu ciliées, ayant
une bordure blanche; aigrettes très-plumeuses. Nous avons
fait cette description sur un échantillon sec.de l'herbier de
M* de Jussieu.
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LIA «57
LiÀTRts MoNoCALAïBiDE : lÀotris monoocphala , H. Cass.; Lia-
tris cylindrica y Mich, , in Herh, Juss, ; An ? Uatris pilosa, WîUd.
Tige herbacée, longue de neuf pouces (dans récbantillon
incomplet que nous décrivons ) , simple , dressée , droite ,
cylindrique , striée , hispide , garnie de feuilles rapprochées.
Feuilles alternes, sessiles, dressées, analogues à celles des
graminées, longues de deux pouces, très- étroites, linéaires-
subulées , très-aiguës au sommet, uninervées, hispides, très-
entières, ayant une bordure étroite, blanchâtre. Calathide
haute de neuf lignes , terminale, solitaire, entourée de brac«
iées; péricline de squames larges, ciliées , acuminées au som-
met ; aigrettes très^plumeuses; corolles à divisions très-longues.
Nous avons fait cette description sur un échantillon sec de
Therbier de M. de Jussieu.
Outre les trois espèces que nous venons de décrire , nous
admettons encore la liatris tlegans et la liatris scariosa , comme
étant aussi de véritables liatris.
Linnœus cbnfondoit les liatris parmi les serratula. Ce genre
Serratula, qui devoit avoir pour type la serratula tinctoria,
avoit été caractérisé par Linnseus de manière à pouvoir ad-
mettre des plantes appartenant à beaucoup de genres diffé-
rens. Aussi les seize espèces de serratula qu'on trouve dans
la troisième édition du Species plantarum de Linnœus y doivent
être aujourd'hui distribuées dans six genres au moins. Gaertner
publia, en 1791 , un genre Suprago, dans lequel il paroît avoir
voulu réunir toutes les serratula de Linnœus à clinanthe nu y
et qui comprend les liatris, Schreber divisa les suprago de
Gœrtner en deux genres, qu'il publia aussi en 1791 , sous les
noms de vernonia et de liatris, en les distinguant principale-
ment par la structure de l'aigrette , et en attribuant au Uàtris
l'aigrette plumeuse. C'est. encore en la même année 1791
que Necker a publié un genre Psilosanthus , qui correspond
évidemment au liatris de Schreber. Dans un Mémoire de
M. de Jussieu sur les composées , publié , en 1 806 , dans le
tome VII des Annales du muséum d'histoire naturelle, on
voit que ce botaniste veut réunir les liatris à l'ancien genre
Kuhnia*
En examinant avec soin les différentes espèces rapportées
par Willdenow , Michaux ^ Persoon ^ au genre JUatris de
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338 LIA
Schreber, nous avons reconnu qu'elles nWoient pas toutes-
Faigrette plumeuse , assignée pour caractère à ce genre , et
.qu'on pou voit très-bien les distribuer en trois genres ou sous-
genres suffisamment distincts par la structure de Taigrette et
par quelques autres caractères. Nous nommons ces trois genres
Liatris, Suprago, Trilisa. Le vrai liatris a pour type la lialris
squarrosa, et pour caractère essentiel l'aigrette barbée, c'est-
à-dire, longuement plumeuse ; il se distingue en outre par
son péricline, dont les squames ont leur partie supérieure
inappliquée, appendiciforme , et par sa corolle à divisions
longues, étroites, velues en -dedans: il comprend les liatris
squarrosa , scariosa , elegans , monocephala , marginata. Notre
suprago y fort différent de celui de Gœrtner, a cependant pour
type la suprago spicata de ce botaniste, ou liatris spicata de
Willdenow, et pour caractère essentiel l'aigrette barbellée,
c'est-à-dire , courtement plumeuse : il comprend , outre la
liatris spicata , une autre espèce que nous avons observée dans
l'herbier de M: de Jussieu , où elle est nommée liatris sphœ-
roidea. Le trilisa, que nous avions déjà proposé dans le Bul-
letin des sciences de Septembre 1818, a pour type la liatris
•odoratissima^ et pour caractère essentiel l'aigrette barbellulée,
c'est-à-dire, dentée, mais non plumeuse: il doit sans doute
comprendre aussi la liatris paniculata. (Voyez notre article
LlATRlDÉES. )
Cette distribution des liatris en trois genres ou sous -genres
caractérisés comme ci-dessus , facilite beaucoup la distinction
entre les liatris et les huhnia; distinctipn fort douteuse aupa-
ravant, et que M. de Jussieu vouloit effacer. En effet , on ne
peut plus confondre le genre Kuhnia , qui a l'aigrette barbée,
avec le trilisa , qui a l'aigrette barbellulée , ni même avec le
suprago , qui a l'aigrette barbellée ; et si le kuhnia ressemble
au vrai liatris par l'aigrette , il en diffère bien suffisamment
par le péricline et par la corolle. ( Voye% notre article Kuh-
KiE , tom. XXIV, pag. 6i5. )
Le genre Lialris appartient aux corymbifères de M. de
'essieu, et à la syngénésie polygamie égale de Linnasus. Nous
ignorons l'étymologie de ce nom générique , que Gœrtner
avoit d'abord appliqué à la serratula spicata de Linnasus, mais
jqu'il abandonna ensuite, parce qu'il crut que son liatris étoit
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LI3 »59
congénère de son suprago* Sehreber, qui a très -justement
séparé les deux genres, mal à propos réunis parGaertner, au-
roit bien dû leur conserver les noms de iuprago et de liatris;
et nous ne devinons pas pourquoi il a substitué le nom de
vernonia à celui de'^uprago, qui est ainsi resté sans emploi»
et qui nous sert à désigner Tun des trois sous-genres du liatris.
(H. Cass.)
LIBADION, {Bot.) Voyez Lepton. (J.)
LIBANE ou LIVANE (Omith.) : noms sous lesquels on a
désigné le Pélican. ( Ch. D* )
LIBANIUM. {Bot.) Un des noms anciens de la buglose,
cité par Ruellius. (J-)
LIBANOTIS. {Bot.) Haller, puis Gœrtner, ensuite La-
marck et Mœnch , ont séparé du genre Athamanta quelques
espèces, et entre autres V athamanta lihanotis y pour en former
un genre caractérisé par les ombelles garnies d'un in-
volucre à plusieurs folioles et par les graines oblongues et
tomenteuses. Ces caractères ont paru insuffisans pour ad-
mettre ce genre , réuni de nouveau à Vatliamanta par Will-
denow , C. Sprengel , etc. ( Lem. )
LIBANOTIS ou LIBANOTOS. (Bot.) Dioscoride donnoit
ce nom, dit C. Bauhin, à une plante qui avoit une odeur
d'encens, et le libanotis coronaria de Cordas, son commen-
tateur, est le romarin ordinaire. Matthiole, autre commen-
tateur , nomme libanotis seu rosmarinum le cachrys libanotis.
Le libanotis minor de Théophraste, ou libanotis panaces deXa-
bernœmontanus, est Valhamantha libanotis. C'est au laserpitium
Ijtifolium que se rapporte le libanotis major du même, ou
libanotis alba de Gesner ; à Vathamantha coronaria se rattache
le libanotis nigra de Théophraste et de Thalius. Son libanotis
sterilis est, suivant Tabernaemontanus , le prenanthes purpurea
des modernes, (J. )
LIBBiËIN. (Bot.) Nom arabe, cité par Forskal pour le hel-
mintia et pour le lactuca^ saligna^ qu'il nomme lihbœin sjajech.
Le laitron , sonchus oUraceus , et le lactuca virosa , portent le
même nom, libbefn, suivant M. Delile. Ces diverses plant cts
appartiennent à la famille des chicoracées. Le même auteur
donne encore ce nom à la scamonée d'Alep , periploca stcor
mone. (J.)
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LTBBi^rr (Bot.), nom égyptien du eorrigiola alhella de
Forskal. ( J- )
LIBELLA. {IchthyoL) Gaza a traduit par ce mot le mot
grec ^tiyettvet^ dont Aristote s'est servi pour désigner le mar-
teau. Voyez Marteau , Squale et Zygène. (H. C.)
LIBELLES ou ODONATES. {Entom.) C'est le nom de l'une
des trois familles d'insectes de l'ordre des névroptères^ dont
Fabricius a fait une classe , dans son système , sous la seconde
dënomination% Us ont la bouche très-visible 9 couverte par la
lèvre inférieure , comme par une sorte de masque.
Quelques auteurs, comme Link et Laicharting, ont appelé
L1BELL0ÏDES ou L1BELLUL0Ï0ES tout l'ordre des névroptères ;
M. Latreille a désigné sous le nom de Libellulines , LibeLlu'
linœ, ceux que Fabricius a nommés Odonates. Voyez ce der-
nier nom et les articles Libellule , Agbion et Demoiselle.
(C. D.)
LIBELLOÏDES. {ErUom,) Link nomme ainsi tous les in-
sectes de l'ordre des névroptères. (Desm.)
LIBELLULE ou DEMOISELLE, LibeUula. {Entom.) Genre
d'insectes névroptères, à bouche très- visible , couverte par
la lèvre inférieure; à antennes très-courtes, en soie : de la
famille des odonates,
Geoffroy croit que le nom de Libella ou de LibeUula vient
de ce que la plupart des espèces tiennent leurs ailes éten-
dues comme les feuillets d'un livre , lorsqu'elles sont en re-
pos , ou bien à cause de la manière dont ces insectes pla-
nent en fendant l'air. Quant à la dénomination de demoiselle,
il est à croire qu'elle a été donnée par le vulgaire à cause
des formes sveltes et élégantes de ces insectes, qui ont le
corps alongé et orné de couleurs agréablement distribuées,
et à cause de leurs ailes de gaze; ce qui les a fait encore
appeler des prêtres dans quelques contrées , à cause des ner-
vures dont l'étoffe ou la matière légère de leurs ailes se
trouve régulièrement maillée, ainsi que le sont les volans
ou les ailes des surplis de nos prêtres catholiques.
Le mode de développement, les mœurs et les habitudes
des libellules sont à peu près les mêmes que celles de tous les
autres névroptères odonates (voyez ce mot). Les espèces de
ce genre se distinguent des agrions, d'abord par la forme
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LÏB a4i
Aé la téity qui est grosse, presque sessile^ arrondie, à yeux
ttés-gros , mais doiitigus entre eux en arrière ,' tandfs que
les agrions ont la tête courte, large ^ à yeux globuleux, dis-»
tans, latéraux; ensuite par la manière dont les libellules
portent leurs ailes étendues et écartées Tune de Tautre ho-
rizontalement dans le repos, tandis que les agrions les offrent
alors rapprochées et élevées verticalement sur le corseleté
Les larves surtout sont fort différentes, puisque daps les
agrions l'abdomen se termine par deux lames verticales,
alongées, qui servent comme de gouvernail à Pinsecte lors-
qu'il nage, tandis que dans les deux autres genres l'abdb-
men forme à son extrémité Une sorte de pointe conîposée
de plusieurs pièces triangulaires, qui s'écartent^ se rappro-
chent, et deviennent une sorte d'arme défensive* Dans les
œshnes^ qui ressemblent d'ailleurs aux libellules, les larves
et les nymphes sont assez différentes entre elles par la forme
de la bouche 9 dont la lèvre inférieure ou le masque prends
comme nous allons^ le -dire , des formes très-variées*
Réaumur a très-^bien décrit les mœurs de ces insectes
dans le sixième volume de ses Mémoires. Geoffroy et Olivier
ont puisé dans cet ouvrage, comme nous le ferons pour
cet article, la plupart des faits que noiis avons souvent vé^»
ri fi es , en observant par nous-mêmes les mœurs curieuses de
ces animaux et en les étudiant anatomiquement*
On sait que les demoiselles, sous l'état parfait^ habitent
les lieux humides^ sur les bords des marais, des étangs, des
rivières. Toutes, en effet, proviennent de larves qui se dé-
veloppent et ne peuvent vivre que dans l'eau* Il est vrai
que ces insectes agiles et munis d'ailes larges, légères, quoi-^
que très-solides , volent avec une rapidité extrême , pour
saisir dans Pair les insectes, qu'ils ont bientôt atteints, et
qu^ils vont ensuite dévorer à loisir en se fixant sur les
corps isolés, comme les feuilles ou les extrémités des bran-
ches; ce qui fait qu'on les observe souvent alors dans des
lieux fort éloignés des eaux* Cependant ils s'en rapprochent
à l'époque de Ja fécondation ^ qui offre dans son mode une
particularité des plus singulières; car l'accouplement des de-
moiselles s'opère d'une manière extraordinaire en apparence.
Voici les causes de cette singularité. Chez les mâles, l'organe
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qui doit pénétrer dans le corp9 de la femelle pour y fécon-
der les œufS) se trouve placé à la base de la poitrine en*
dessous, tandis que dans la femelle Torifice externe des or-
ganes génitaux existe à Textrémité de Tabdomen. 11 faut
donc que la femelle aille porter Textrémité de son ventre
vers l'origine de celui du mâle , et que celui-ci la force à cet
acte, en venant la saisir derrière le cou, au moyen d'une
sorte de pinces ou de tenailles dont sa queue est armée.
Cette femelle, aiosi violentée , se trouve forcée de suivre le
mâle partout où il Tentraine ; cédant à la violence qui lui
est faite, elle s'élève avec lui dans Tespace , jusqu^à ce que,
fatigués tous deux , ils viennent se reposer sur quelque corps
solide. Nous ne pouvons résister au désir de citer ici la
description laconique que Linnsus a donnée de ce mode de
fécondation: Mas, visa social ut ampjectatur, couda foreipe
prehendit feminœ collum; quo verh illa, vinci nolens volensve,
liberttur^ caudà suâ vulviferà repellit prooi peotus, in quo maris
arma latent; sic unitis sexibus ohvolitat proprià lege»
La femelle fécondée vient pondre ses œufs en grappes
dans Peau , au fond de laquelle ils tombent par leur propre
poids. Il en nait bientôt de petites larves fort raccourcies , à
longues pattes, très -vives, très -alertes, sur le corps des-
quelles la vase et quelques corps étrangers s'attachent de
manière à les déguiser sous cet état de larve. L'insecte change
plusieurs fois de peau ;'et il offre des particularités véritable-
ment curieuses à étudier , et dans la manière dont il prend
sa nourriture, et surtout par le mode singulier de sa respi-
ration et de son transport ou de ses mouvemens progressifs,
comme nous allons le dire.
L'organisation des parties de la bouche est difficile à dis-
tinguer au premier aperçu; caria lèvre inférieure, énoi^
mément développée, se coude deux fois sur la longueur,
se prolonge sous la gorge en une sorte de faux menton
doublé, et se termine par une portion élargie qui recouvre
les mâchoires, les mandibules et toute la bouche , comme
un véritable masque. Cette lèvre bizarre a le triple usage,
1.** de se développer, pour se porter en avant à une distance
qui dépasse souvent plus de trois fois la longueur de la tête;
2."" de servir comme d'une sorte de pince, pour retenir la
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proie après ravoir sattie^ ^fin de la rame.(ier v^rs la bouche ^
et de la soumettre à Vactîoiï triturante des n^andibules ei
des mâchoires; 3«® de cacher tout'-à-fait Tappareil à Taide
duquel Tinsecte carnassier a bient^^t dévoré sa victime, il
n'y a pas de doute que Tinsecte» qui a la faculté de mar-
cher en tous sens et déguisé, pour ainsi dire 9 par les corpA
étrangers qu'il a fixés aux poils dont ^Qutç sa surface est
couverte , ne profite de cette sorte, de pince protractile et
articulée pour saisir rapidement sa proie, ^ns quitter là
place où il se tient en embuscade.
Le mode de la respira^Qu et de la locomotion , fonctions
qui se trouvent ici liées d'une manière tout-à-fait bizarre ,
^'est pas moins curieux à connoltre que l'appareil propre
à la préhension des alimens et à la maçtication : voici en
quoi consiste cette particularité» Quand on élève des larves
DU des nymphes agiles de demoiselles pour en observer les
mœurs, on remarque que les pointes qui terminent, comme
nous l'avons dit, leur abdomen , sVcartent de temps en
temps les unes des autres ; et si quelques corps étrangers se
trouvent flotter dans l'eau ^ on les voit bientôt entraînés par
un courant et comme par une sorte d'absorption dans l'in*
térieur du ventre, pour en sortir bientôt par une sorte
^^ expiration* Lorsque Tinsecte veut même changer de placé
rapidement , on s'aperçoit qu'il fait une plus vive inspira'*
fion , une absorption d^une quantité d'çau plus considé*
fable , quUl chasse beaucoup plps rapidement encore , de
manière que le jet d^eau qui sort de son anus, devient une
sorte de colonpe qui s'appuie sur la masse du lîcjuide envi-
ronnant, dont les molécules çç se mettent pas aussi rapide*^
jnent en mouvement. 11 résulte de ce choc, que le corps de
l'insecte qui le produit, et qui est à peu près de la même
pesanteur que TeaUi reçoit lui-même le mouvement en sena
opposé, comme une pièce dç canon recule par l'effet de la
résistance que l'air oppose à l'effet de la dilatation de la
poudre. Voilà donc un singulier mode de mouvement, dont
on peut rendre la démonstration plus évidente par le pro-
cédé que nous allons indiquer. Si, au lieu de placer l'in*
secte dans l'eau pure, on le fait, pendant quelque temps,
respirer ou se mouvoir dan^ un liquide coloré , soit par une
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solution d'indigo , d'encre à écrire ou de lait, et si on prend
tout à coup cet insecte pour le placer dans un vase qui con-
tient de Teau très-limpide, on voit à chaque inspiration
nouvelle que va faire Tinsecte , ou dans chacun de ses grands
mouveiAens , un jet d'eau coloré qui provient, pour ainsi
dire, du lavage que l'insecte opère dans l'intérieur de son
intestin ; car c'est véritablement dans l'intestin rectum que
l'eau pénètre et que la respiration paroît s'opérer.
Réaumur, et surtout M. Cuvier, ont fait connoitre la struc-
ture de cet intestin , et le dernier de ces deux auteurs s
même donné une figufe de cette organisation à la page 64
du premier volume in-4.** des Mémoires de la société d'his-
toire naturelle de Paris, en l'an VIL Quand on ouvre l'in-
testin rectum de ces larves ou de ces nymphes, on remarque,
même à l'œil nu, douze rangées longitudinales de petites
taches noires ', rapprochées par paires , qui ressemblent à
autant de ces feuilles que les botanistes nomment ailées
(pinnées); au microscope, ou même à l'aide d'une simple
loupe, on voit que chacune de ces taches est composée d'une
multitude de petites trachées coniques, qui aboutissent à six
grands troncs régnant dans toute la longueur du corps, et
desquels partent toutes les branches qui vont porter l'air
dans les parties, pour y opérer probablement le même phé-
nomène que produit la respiration dans* un point donné.
Il paroit donc démontré que danS ces insectes le mou-
vement progressif est en partie dû à l'acte mécanique qui
est nécessaire à la respiration dans Teau : c'est un exemple
assez curieux d'association de fonctions , que nous ne devions
pas passer sous silence, quoique les détails que cette particu-
larité a exigés nous aient un peu écarté de l'histoire du dé-
veloppement des larves des libellules.
Au reste, les nymphes de ces insectes sont assez semblables
aux larves dont elles proviennent; elles n'en diffèrent que
par les moignons des ailes. Lorsqu'elles doivent subir leur
dernière métamorphose , ces larves quittent l'eau pour ja-
mais , elles grimpent sur les tiges des roseaux, sur les berges
ou les murailles qui bordent le^ rivières : là elles s'accrochent
solidement la tête en haut , en écartant les pattes. Bientôt
l'air , surtout l'action du soleil, à l'ardeur duquel elles cher-
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chent à s'exposer, vient à dessécher leur corps; on voit
une fente longitudinale s'opérer sur le dos du corselet, qui
se bombe et se fait jour à travers cette fente : peu après
la tête se dégage , puis les pattes , ensuite les ailes ; enfin le
tronc sort de son fourreau , qui reste comme une dépouille au
lieu où la métamorphose s'est opérée. L'insecte, après s*êtrc?
éloigné de quelques pas, conserve la plus grande immobilité,
de crainte de froisser ses ailes, qui sont encore humides,
blanchâtres, opalines, et qui doivent s'alonger, se dévelop-r
per et prendre de la consistance, ce qui, selon l'heure de
la journée et l'état hygrométrique de l'atmosphère , demande;
souvent' plusieurs heures.
Les principales espèces du genre Libellule sont les suio
vantes :
1.° Libellule aplatie, Libellula depressa.
C'est celle que nous avons figurée à la planche 1 1 de I4
première livraison de TAtlas de ce Oictipnnaire ^ sou3 le n*"* 6 ,
et sa nymphe sous le n,"* 7^
Cet insecte, qui a plus d'un pouce et demi de long, est
la phiUnthe de Geoffroy , qui Ta ^rès^bien caractérisé comme
il suit.
Car^ Ailes transparentes , jaunes à la base , avec un trait
noir au bord externe de leur extrémité; abdomen couvert
d'une poussière cendrée bleuâtre (c'est le mâle).
La femelle, que le mênie 4utevr $. dé<;rite sous le nom
é^Éléonore^ et qu'il a figurée tom. 2, pi. i3, fig. 1, ne
diffère que par la couleur de son abdomen 9 qui est jaunâtre
ou d'un jaune fauve , et pon t)leu^
2.** Libellule quatr&>taches ; LibeUula quadrimaçulata , Linn^
C'est celle que Geoffroy a nommée la Françojise^ ,
Car^ Abdomen conique, jaune, brun 9 Textrén^ité ; lesatlest
ont, toutes, deux taches brunes sur ^e bQr<l externe, et les
inférieures en ont une semblable à la base.,
3.** Libellule bronzée ; Libellule^ œnea, Linn.
Geoffroy nomme Aminthe cette demqiseUe } Panzer Ta figu-
rée, ainsi que les deux qui précèdent.
Car. Corps d'un vert doré , à l'exception de la lèvre in^
férieure , qui est jaune ; les ailessont jaunâtres, avec une tache^
marginale brune*
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HS LIB
Comme nous n'avons pas décrit au genre .^hne les es«
péces de demoiselles que Fabricius a décrîtes sous ce nom^
parce que le lobe moyen de la lëvre inférieure est aussi
large que les latéraux, que d'ailleurs ces insectes ont les
mêmes mœurs et les mêmes formes , nous allons les faire
CÔnnoitre ici.
4.^ Libellule grande; LibeUula grandis ^ Linn.
' Geoffroy Fa nommée Julie. C'est la plus grande espèce de
demoiselle ; car il y a des individus de près de quatre pouces
de long. Réaumur l'a figurée dans ses Mémoires, tom, 6,
pi, 35, fig. 3.
Car. Jaune fauve - foncé ; ailes jaunâtres avec une tache
brune au bord externe ; corselet avec deux bandes obliques,
citronéet de ohaque. côté $ tête jaune au devant , à yeux
bruns.
B, LiBEixu VE A TEHAitLEs; LihellulaforciptUàj Linn.
C'est la Caroline de Geoff. , dont Réaumur a donné deux
fois la figure, tom, 4 , pi. 10 , fig. 4 , et tom. 6 , pi. 35 , fig. 5.
Car. Abdomen et corselet noirs, avec des taches et des
traits jaunes; ailes transparentes, avec une tache externe,
noire, oblongue. (C. D. )
LIBELLULlNES.(£rï^om.) Nom donné par M. Latreille à la
famille àçs libelles ou adonatts. (CD.)
LIBELLULOÏDES. (jE/i^om.) Voyez Odonates. Laicharting
a aussi donné ce no)rn à tous les inisectes de l'ordre des
névroptères. (CD.)
LIBER ou LIVRET., (B6^) Couche de l'écorce la plus voi-
sine du bois. C'est , si l'on peut ainsi dire , nne herbe placée
à la superficie du corps ligneux des arbres et arbrisseaux
dicotylédons. La force vitale des végétaux réside essentiel"
lement dans cette partie. Au temps du riepos d^ la végéta-
tion, le liber demeure inactif entre le !bois et les couches
corticales, de ipêm'e que les racines ViVaces daïis le Sein de
la terre 5 mais, peu avant le développement des bourgeons,
lorsque les nouvelles racines commencent & paroîfre, l'hu-
midité de la terre , aspirée par cette jeune herbe , %*êîèye dans
les vaisseaux , avec une force incroyable , quoique le végétal
fie transpire point (voyez au mot Succion ). Bieàt6t le liber
commence à s' endurcit , et l'humidité , pour monter dans le
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corps de Parbre , a besoin d'être aidée par la succion et la
transpiration des feuilles et des rameaux.
Si Técorce se conservoit aussi intacte que le bois, on pour*
roit compter, sur la coupe de cette portion db tronc, les
époques de la croissance de Tarbre aussi sûrement que sur la
coupe du hois. Mais les couches les plus extérieures du liber
(ce sont celles qu'on désigne sous le nom de couches corti-
cales ) , toujours repoussées au dehors à mesure qu'il s'en
forme de nouvelles, se dessèchent, se confondent et même
se déchirent et se détruisent dans les arbres dont le tronc
et les branches ne sont plus dans leur première jeunesse.
A la densité prés, le liber a la même organisation que le bois«
* « J'ai long- temps soutenu que les feuillets du liber se
<( transformoient en bois. Parmi les anciens physiologistes,
« plusieurs étoient de cet avis, d'autres le combàttoient*
^ Parmi les physiologistes modernes on a vu régner la même
« dissidence dans les opinions. Entre ceux qui ont le plus
« fortement combattu l'hypothèse que j'avoîs adoptée, je
« citerai MM. du Pétit-Thouars , Knight, Trevirahus et Keiser.
« Ils avoient raison -, j'étois dans l'erreur : je déclare que mes
« dernières tibservatiops m'ont feit voir que le liber est cons-
« tamment repoussé k la circonférence , et que , dans aucun
K cas , il ne se réunit au corps ligneux et n'augmente sa
« masse. J'étois trop fortement préoccupé de Popiniun con-
« traire pour y renoncer sur de légères preuves : je suis donc
« maintenant très-convaitocu que jamais le liber ne devient bàis^
« Il se forme entre le liber et le bois une couche qui est
« la continuation du bois et du liber. Cette couche régéné*
« ratfice a reçu le nom de cctàibium^ Le canibium n'est donc
« point une liqueur qui vienne d'un endroit ou d'un autre;
« c'est un tissu très-peune , qui continue le tissu plus ancien.
« Il est nourri et développé par une sève très - élaborée,
« Le cambium se développe , à deux époques de l'année ,
« entre le bois et l'écorce , au printemps et en automne,
« Son organisation parott identique dans tous ses points; ce^
« p-endant la partie qui touche à l'aubier se change insen-
« siblement en bois, et celle qui louche au liber se change
« insensiblement en liber. Cette transformation est percep^
« tible à l'xBil de Pobservateur.
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?48 LIB
« Une question qui embarrasse les physiologistes , c'est de
« savoir comment le cambium , substance de consistance
« mucilagineuse . a assez de force pour repousser Técorce,
<c et comment, en la repoussant, il ne la désorganise pas
$c totalement. Le fait est que le camhium ne repousse point
« Técorce. A Tépoque où il se produit , Técorce elle-même
« tend à s^ élargir. Ses réseaux corticaux et son tissu cellu-
« laire croissent; il en résulte qu'elle devient plus ample
« dans tous ses points vivans. Il se développe k la fois du
« tissu cellulaire régulier et du tissu cellulaire alongé. La
« partie la plus extérieure de Técorce, la^eule qui soit désorr
« ganisée par le contact de Tair et de la lumière, et qui par
« conséquent ne puisse plus prendre d*accroissem en t, se fend,
«r se déchire et se détruit. £lle seule est soumise à l'actiop
« d'une force mécanique; le reste se comporte d'après le?
« lois de l'organisation. En s' élargissant , l'écorce permet au
« cambium de se développer; il forme alors, entre l'écorce
« et le bois , la couche régénératrice , qui fournit en même
«r temps un nouveau feuillet de liber et un nouveau feuillet
« de bois. La couche régénératrice établit la liaison entre
« l'ancien liber et l'ancien bois; et si, lors de la for^aîtion
« du cambium, l'écorce paroit tout<rà-fait détachée du corps
« ligneux, ce n'est pas, je pense, qu'il en soit réellement
« ainsi, mais c'est que les nouveaux linéamens sont si foi?
« blés que le moindre effort suffit pour les rompre.
« L'accroissement du liber est un phénomène de toute
ç évidence. Dans le tilleul , les mailles du réseau s'élargis-
se sent, mais ne se multiplient point, et le tissu cellulaire,
c renfermé dans les mailles , devient plus abondant. Dans le
^ pommier, les mailles du réseau se multiplient et se rem-
« plissent d'un nouveau tissu cellulaire. Les écorces des dïî-
<c férens genres d'arbres, quoique ayant essentiellement la
« même structure , offrent néanmoins des modifications assez
^ remarquables pour qu'elles méritent l'attention des physi-
« ciens. J'ai fait sur ce sujet des recherches frés-approfon-
« dies. J'ai disséqué et dessiné le tilia eiiropœa, le castanea
« vesc(^, le betula aHa, le cqrylus ayellana,le carpinus betulus,
ç le populus tremula , ïulmus campestris^ le fagus syWatica, le
« quercus rohur , le prunus cerasus, le malus çommunis, et j'ai
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LIB «49
« noté plusieurs différences très-curieuses.* (Mirbel, Bulle-
tin de la société philomatique , 1816, pag. 107.)
Les arbres monocotylédones (palmiers y etc.) n'ont point une
écorce distincte du reste du tissu : aussi leur coupe trans*
versale n'offre point , comme dans les dicotylédones ^ les zones
concentriques produites dans ceux-ci par la succession des
couches du liber et du bois. (Mass.)
LIBëS, (Min.) Nom que Ton donne à certains Poudingubs.
Voyez ce mot. (B.)
LIBIBATTE. (IchlhyoL) D'après des vers attribués à Hé-
siode, mais qu'Athénée attribue plutôt à quelque cuisinier
du même nom que ce célèbre poè'te, Fauteur du Diner des
suifans parle d'un poisson que les Grecs appeloient XiGtCsClrwç^
et avec lequel on faisoît des salaisons. Ce poisson , dont By«
zance passoit pour être la patrie , nous est inconnu, (H. C. )
LIBIDIBI. (Bo/.) Nom du poinciana coriaria de Jacquin,
à Curaçao et à Carthagène, dans l'Amérique méridionale,
où on l'emploie pour tanner les cuirs. (J. )
UBISTICUM. {Bot.) Voyez Levisticum. (J.)
LIBIUM (Bot,) , nom égyptien du genévrier , suivant Ruel-
lius et Mentzel. (J.)
LIBNEH. (Bot.) Celsius, dans son Hierobotanicon , qui traite
des plantes mentionnées dans TÉcriture sainte , cite sous ce
nom le peuplier bl^nc, qui est le haur des Arabes, suivant
Rauwolf. (J.)
LIBOT. {ConchyL) C'est' le nom so}is lequel Adanson,
3énég. , p. 27, pi. 2 , désignie une espèce de patelle nommée
par Linnœus patella umbella. Bruguières dit cependant; que
c'est la pateUa angulata. Voyez Patelle. (Pe B.)
LIBRE [iNADHéRENï]. (Bot,) I^'ovaire prend cette épir
Ihète lorsqu'il n'est attaché à I4 fleur que par sa base (lis,
labiées, etc.); le placentaire, lorsqu'il eçt totalement déta-
ché du péricarpe (plantain); Tamande de la graine, quand
5a surface n'adhère pas à l'enveloppe qui 1^ recouvra ^ hari-
cot, etc.)', le nectaire, lorsqu'il naît sous l'oyaire, sans faire
corps avec lui (ményanthès)$ les étamines, lorsqu'elles ne
sont réunies entre elles ni par les anthères ni par les filets,
ftc, tMAs«.)
LIBYCE. (^Bot.) L'un des. noms de la buglose officinale,
chez les anciens. (Lem.)
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^«0 LIB
IJBYESTASON, (Bot.) La réglisse ëtoit désignée par ce
nom chez les anciens. ( Lem. )
LIBYTHÉE. (Enlom.) Fabricius a indiqué sous ce nom un
genre de papillon de jour parmi les nymphales, tels que
les papilio eeltis , carinenta. Voyez Papillon. (C. D.)
LIBYUS. {OmitK) Aristote, liv. 9, chap. 1 , se borne à
dire de cet. oiseau qu'il est en guerre avec le coureur j et
personne n'a tenté de faire des conjectures sur une pareille
désignation. (Ch. D.)
LICA. (IchthjroL) Sur le littoral du département des Alpes
maritimes on donné ce nom au centronote lyzan de M. de
Lacépède, rapporté par M. Cuvier au genre Liche. Voyez
LicHE et ScoM&éaoïoE. (H. C.)
LICADOROS. (Ornith.) Selon M. Vieillot c'est lif: nom
grec moderne du milan* (Desm.)
LICAMA. ( Af amm.) Nom cafre qui paroît appartenir à un
antilope; mais l'espèce n'en a pas été exactement déterminée.
(F. C.)
LICANIA. (Bot.) Voyez Caugni. (Poir.)
LICARI BOIS-DE-ROSE {Bot.)',Licaria guianensts, AubL,
Guian, , pag. 5 1 ^ , tab. 121. ^rbre de la Guiane , mentionné
par Aublet, mais dont il n'a pu observer ni les fleurs ni les
fruits; il paroi troit devoir se rapprocher de la famille des
laurinées, d'après la forme de son feuillage et son odeur
aromatique* Cet arbre s'élève, dans les grandes forêts, à la
hauteur de cinquante oti soixante pieds sur ub diamètre
de trois pieds; son écorce est roussàtre, gercée; son bois
jaunâtre, peu compact; son tronc porté, au séminet, de
grosses branches divisées en un grand nôinfyré de hameaux
gï>éles, chargés de feuilles alternes, médiocrement pétiolées,
glabres, ovales-âcutoiùées , entières. Lorsque cet arbre croît
à l'ombre , il s'élève beaucoup moihs ; son bois est pl\is lâche ,
moins Jaunâtre. ïl répand une odeur de rose, surtout celui
des vieux troncs. Les feuilles sont également un peu aro-
matiques. (PoiR.)
LICE. {Mamm,) On donne ee nom, en vénerie, à la fe-
melle du chien courant, d'cstinée à propager sa race* (F« C.)
LICËA. {Bot.) Genre de plantes de la famille des cham-
pignons , établi par Schrader , adopté d'abord par Persoon , et
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Lie aSi
puis par tous les botanistes. Il est très-voisin des Tuhulina et
Lycogala , et appartient à l'ordre des champignons angiO'
carpes de Persoon , ou gastromyciens de Link , Nées , Pries ,
etc. Ses caractères sont les suivans , d'après M. Persoon : P^-
riVitum libre , arrondi ou un peu élargi, fragile, s'ouvrant
irrégulièrement au sommet ; point de base membraneuse ;
poussière séminifère , privée de filamens. Link a établi ainsi
le caractère générique : Sporange globuleux; péridium sim-
ple , crustacé , s'ouvrant en deux , comme une boite à savon-
nette; sporidies entassées. Ce caractère réunit au Lieea le
genre Tuhulina , chez- lequel les péridiums tubuleux sont
groupés , et le plus souvent placés sur une base membraneuse.
Le nombre des espèces de ce genre est très^borné ; on en
connoit environ huit espèces : elles croissent sur les murs des
caves, dans les celliers, et sur Pécorce et le bois mort. C'est
particulièrement en automne qu'on les trouve ; elles for-
ment de petits tapis par la réunion des péridiums.
Le LiCEA bicolor: L. bicolor, Pers. ; Didymium parietinum,
Sohrad. , Gen* ^ tab. 6, fig. i. Ses péridiums sont arrondis,
d'un vert noir ou d'une couleur olive sombre ; ils contien-
nent une poussière d'un beau jaune, qui forme une masse
compacte , de manière à imiter une columelle. ( Voyez Didy-
MiuM,) On le trouve dans les celliers et sur les murs des
endroits humides et fermés.
Le LicEA BolTE-A^SAVONNGrrE : lÀcea circumeissa , Persoon;
Sphœrocarpus sessilis , Bull. Champ., tab. 417 9 fig* 5. U ofire
des péridiums sessiles, arrondis, im peu déprimés, jaunâtres
ou d'un brun foncé , de plus d'une lign^ de diamèître ; îk
s'ouvrent en travers , et contiennent n)ie poussière d'trn
jaune doré , sans filamens , on n'en offrent tout au plus qu'un
ou deuxt On rencontre cette espèce, dont les péridinms par
leur réunion re3semblent k des œufs dHnsectes , sur le boia
mort , encore recouvert de son écoree.
Le LiCEA D^ CÔNES ; Licea $trobilirtaf Alb« et Schwern. , tab. 6 y
f. 3. Il forme de petits tapis contiens, d'uù l>run roussàtre,
composés d'un grand nombre de petits péridiums très^serrés ,
s'ouvrant en travers , m^s un peu irrégulièrement , et con-
tenant une poussière jaunâtre ou blanchâtre. On trouve cette
espèce sur les écailles des cènes pourris du sapin ; elle croit
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^5i Lie
sur la face interne des écailles. Après rémission de la pous-
sière elle A quelque ressemblance avec un guêpier.
Nous citerons encore le Lieea Jlexuosa ^ Pers. , qui se ren-
contre sur Técorce du pin.
Le Lieea stipitata , Dec. , qui est le didcrma squammulosum
d'Aibertini et Schweinitz , ne paroit pas devoir appartenir k
ce genre. ( Lem. )
LICEA. (IchthjoL) Nom nicéea du Cent&onotb i^yian,
suivant M. Risso. ( Desm. )
LICETTE. (IchthyoU) A Venise, selon La Chesnaye des
Bois, on appelle ainsi la fiatole. Voyez Stro matée. (H, C)
LICHANOTUS. (Mamm.) Nom générique donné par Illi^
ger au quadrumane de la famille des makis, que M. de
Lacépède avoit décrit long- temps auparavant sous le nom
d'iNoai. Voyez l'article Maki. (Desm.)
LICHE. {lehth^oL) Poisson du genre des Squales, dont
M. Cuvier forme un groupe particulier. (Desm.)
LlCHË, Lichia. (IchthyoL) M. Cuvier a retiré, sous ce
nom, des scombres et des gastérostées de Linnaeus et des
centronotes de M. de Lacépède, un genre de poissons recon-
noissable aux caractères suivans :
Des épines libres en avant de la nageoire du dos ; point de
fausses nageoires ; écailles lisses ; plus de quatre rayons aux eo-
topes ; ni carène , ni Qrmure à la ligne latérale ; une ou deux
épines libres au devant de la nageoire anale; corps généralement
assez élevé et comprimée
Le genre Liche appartient à la famille des atractosomes
de M. Dumérii , parmi les poissons holobranches thoraciques,
et à la deuxième tribu de la famille des scombéroïdes de M,
Cuvier, parmi les poissons acanthoptérygiens^
A Taide des caractères indiqués , on le distinguera facile-
ment des Centronotes, dont les côtés de la queue sont sail-
lans en carène; des Scombres, des Scombéroïdes , des Scombb-
jlomores et des Trachinqtes , qui ont de fausses nageoires
derrière celles du dos et de Tanus ; des Gastérostées, qui
n^ont que deux rayons aux catopes ; des LÉf isacanthes , qui
ont les écailles très-épineuses ; des Cmsioks et des Caranxo-
MOREs , qui n'ont point d'aiguillons au devant de la nageoire
dorsale; des Garant;, des Çentbofopes, des Fomatomes, qui
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Lie a53
ont deux nageoires dorsales. (Voyez ces, divers noms de
genres, et Atractosome», dans le Suppléitient du second vo*
lume de ce Dictionnaire. )
Ce genre est d'ailleurs assez peu abondant en espèces , à
moins que, à l'exemple de M. Cuvier, ou n'y fasse entrer,
dans une division à part, les scombéroïdes de M. de Lacé'
péde.
Tous les poissons qui le composent, ont un large sac pour
estomac et beaucoup de cœcums« Parmi eux nous signale-
rons les espèces suivantes :
La LiCHE VULGAIRE : Lichia vulgaris , N. ; Scomher amia,
Bloch ; Centronotus vadigo , Lacép. Huit aiguillons au devant
de la nageoire du dos; ligne latérale tortueuse ; nageoires du
dos et de l'anus falciformes ; nageoire caudale fourchue ;
première épine dorsale couchée en avant et immobile ; corps
alongé et comprimé ; museau arrondi ; mâchoires garnies de
petites dents isolées ; yeux grands , à iris nacré ; nuque
transparente ; opercules lisses.
Ce poisson a le dos couvert d'un manteau bleu chatoyant,
dont les bords descendent en festons sur les côtés, qui resplen-
dissent de l'éclat de l'argent. Son ventre est blanc ; le dessus
de sa tête , d'un beau bleu d'outre-mer ; sa nageoire dorsale
blanchâtre; celle de Tanus blanche et pointillée de noir.
La liche habite la mer Méditerranée , sur les côtes de la-
quelle on la nomme derbis , lampuga^ Ucia, luzia, suivant
les lieux. Il paroit bien qu'elle est le poisson nommé yXoLVKoç
par Aristote. Rondelet en a parlé sous le nom de seconde
espèce de glaucus, dans le 16.' chapitre de son 8.*" livre; et
quoique Bloch en ait traité spus la dénomination de scomber
amia, elle ne se rapporte aucunement au poisson que Lin-
nœus et Artédi ont ainsi appelé.
Elle vit de petites espèces de dupées, et pèse de quatre à
quarante livres.
Sa chair est , dit-on , préférable à celle du thon.
La Liche éperon : Lichia calcar^ N. ; Scomber calcar , Bloch ,
336, ûg.2; Centronotus calcar^ Lacépède. Quatre aiguillons
au devant de la nageoire du dos: corps et queue presque
alépidotes ; mâchoire inférieure . plus longue que la supé-
rieure ; ligne latérale presque droite 1 catopes couchés dans
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^«4 Lie
un sillon pendant le repos; teinte générale argentée , av^e
des reflets noirs sur le dos ; nageoires bleuâtres.
Ce poisson , de la taille du maquereau , est fort abondant
sur la côte de Guinée. Sa chair est d'une saveur agréable.
Le centronote argenté , des rivages de FAmérique, et qui
est regardé par Gmelin comme un gastérostée , est rapporté
au genre Liche par M. Cuvier. Voyez Centronote , ScoMBi-
KOÏDE et Leiche. (h. C.)
LICHEN. {Bot.) Ce nom étoit donné, par les anciens, à
une plante en usage pour guérir les dartres et d'autres affec-
tions cutanées. Dioscoride, Pline, Galien , etc., ne la décri-*
vent pas d'une manière satisfaisante , de sorte que Ton est
réduit à des conjectures sur son espèce. Dioscoride nous ap-»
prend que le lichen étoit aussi nommé biyon, qu'il croissoit
habituellement sur les pierres humides et souvent arrosées*
Les commentateurs de ces auteurs sont la plupart du sen^
timent que le lichen des anciens est notre < marchanlia poly^
morpha^ ou même le marchantia oonica : ils se fondent sur
ce que , de leur temps , ces deux plantes hépatiques s'em-
ployoient dans les pharmacies aux mêmes usages que Je
lichen, et qu'elles croissent effectivement dans les mêmes
circonstances. Cependant quelques-uns d^eux soupçonnent
et pensent même que le. lichen ancien peut très -bien être
une de nos espèces de lichen , p4r exemple, le lichen pu Imo^
norias y Linn. (voyez Lobaria.), ou le lichen parietinus, Linn.
(voyez Imbricaria). On doit encore faire remarquer que
Pline distingue deux espèces de lichen. La première est, selon
lui , une herbe qui pousse , une à une , des feuilles élargie^
k la base , dont la tige est solitaire et garnie de feuilles pen'
dantes. Cette herbe se plaisoit dans les lieux pierreux.
C. Bauhin pense que ce peut être une plante grasse , et même
le saxifraga cuneifolia, ce qui est bien hasardé. La secoude
espèce de Pline croissoit sur les pierres, comme la mousse,
et est rapportée au lichen de Dioscoride.
Jusqu'à Michéli les botanistes ont désigné par lichen des
plantes diverses. Dans le Pinax de C« Bauhin on trouve réunis^
sous ce nom , les hépatiques des genres Marchantia , Targionia
et quelques espèces de Jungermannia, C'est aussi la même
application de cette dénomination qu'on retrouve dans quel*
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Lie -355
ques botanistes contemporains ou poslérieuréi aux Bauhîn.
Plus tard Rai s^est 9ervi de ce nom pour un de ses genres 9
qui comprend les M archaniia , VHepatiaa de plusieurs autres
botanistes , et une partie de nps lungermannia, Dillen , qui,
a aussi un genre Lichen, y rapporte les genres Marchantia,
Riccia, Guentheria, Targionia et SphœrQcarpus; il en exclut
toutes lesJungermannia et VAndrœa, qui sont ses Lichenastrum^
expression par laquelle il a voulu rappeler que ces plantes
ont beaucoup d^analogie avec les précédentes. D'après cela
on peut dire que la famille des hépatiques réunit les lichens
de ces botanistes.
D'une autre part, Tournefart et Michéli réservèrent la
nom de lichen à un genre très-différent des précédèns, adopté
par Linnœus, et tellement riche en espèces très-variées,
que , des son adoption par Linna^us , les botanistes ont cher^
ché à le diviser: maintenant il forme, à lui seul, une famille
contenant un grand nombre de genres. Nous en donnons
les caractères et Thistoire dans notre article Lichens. Les
plantes de ce genre méritent d'autant mieux le nom de
Licheny qui signifie dartre^ en grec, que beaucoup d'entre
elles forment , sur les rochers , les pierres et les écorces
d'arbres , des croûtes lépreuses , comparables à cette ma-
ladie de la peau , à la guérison de laquelle plusieurs ont été
employées. ( Lem. )
LICHEN- AGARICUS. (Bo^) Michéli donnoît ce nom à
un genre de la famille des hypoxylées , que depuis on a
adopté sous le nom de Sphœria, Il trouvoit que les végétaux
qui le composent, tiennent à la fois des champignons, surtout
dans leur état de fraîcheur , et des lichens par leur nature.
Actuellement ils font partie de l'ordre intermédiaire des
hfpoxjylées , établi par M. De Candolle. Michéli en a décrit un
petit nombre d'espèces, qu'il disposoit en trois sections, qu'il
nomme ordres. La première renferme les espèces droites , ra-
meuses ou simples, qui comprend les sphceria hvpoxylon,
digitata, militaris; dans la deuxième sont les espèces crustacées
ou tubéreuses, qui portent leurs conceptacles à la surface su*
périeure ou inférieure ; la troisième contient quelques es-
pèces qui ne sont point crustacées, et dont les séminules
sont à la surface. Les espèces de ces sections sont fort difficiles
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*5« Lie
à dëterminer, parce qu^elIes rentrent dans des sections du
genre Sphceria , extrêmement nombreuses en espèces , qui ^
pour la plupart, sont elles-mêmes très-mal définies. Michéil
considère les conceptacies de ces végétaux comme des fleurs
apétales, stériles, sans étamines ni pistil ni calice, et adhé^
rentes à des masses gélatineuses. ( Lem« )
LICHEN DE GRÈCE. {BoL) Voyez Orseiljle, (Lem.)
LICHEN ASTRUM. (Bot.) Dillen, dans son Hist. musc.f
désigne ainsi un genre que Michéli et Linnaeus ont nommé
jungermannicu Voyez Lichen. (Lem.)
LICHENÉES ou LIKENÉES. {Entom.) Geoffroy a désigné
sous ce nom, avec les épithètes de rouge et de hleUê^ deux
noctuelles (noc^if a sponsa ^ fraxini)^ dont les chenilles se nour^
rissent principalement de lichens, ou parce que leurs ailes
supérieures sont grises et peuvent faire confondre au pre-»
mier coup d'œil ces insectes avec les lichens. Voyez Noctoelle«
(CD.)
LICHENOIDES. (Bol.) Nom de Tun des trois genres qui
représentent les lichens dans YHistoria muscorum de Dille^
nius : il comprend les lichens crustacés ou à expansion mem«
braneuse , plane ou rameuse , qui composent les genres
Opegrapha, Graphis , Verrucaria, Pertusaria, Rhizodarpon , Pa-'
Ullaria, Psora, Vrceolaria^ Squammaria , Plaeoàium, Imhricaria,
Collema, Ph^scia, Lobaria, Sticta, Peltigera^ Umbilicaria, Rai
avoit employé cette dénomination de Lichetioides dans le
même sens que Dillenius : mais, avant lui, Michéli le restrei*
gnoit au genre Verrucaria , le Korkir d'Adanson. Enfin le
Lichenoides d^Hoffmann représente le genre Physcia , ou mieux
le Borrera^ qui n'est qu'une division du Physcia. (Lem.)
LICHENOPORE. {Fos$.) On trouve dans les couches du
calcaire coquillier^ ainsi que dans les craies, de petits poly*
piers qui adhèrent quelquefois à des coquilles, et qui pa-
roissent n'avoir point encore été décrits. Us sont pierreux,
orbîculaires , parsemés de pores à leur partie supérieure, sur
laquelle on trouve des crêtes élevées ou de petits tubes qui
rayonnent du centre à la circonférence , sans former une
étoile , comme dans les polypiers à cellule lamellée en étoile.
Je propose d'en former, sous le nom de lichénopore, un
genre dont voici les caractères : Polypier pierreux , Ji té ^ orbi"
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Lie «S?
eulaire , a¥èe ou tans pMcule > poreux àha parHe $uférieuft | oà
«e trouverU deê crêtes ou des rangées de tubes rayonnantes^
EspéceSé
ÎAc&àNOTomB TURBiNii , Lichenopora turhinata^ ( Def. ) Cette
jolie espèce , figurée dans TAtlas de ce Dictionnaire , a I4
forme d'un verre à patte. Elle est lisse extérieurement et sur
ses bords ; ses pores sont larges et très-rapprochés les uns des
autres. Diamètre trois à quatre lign. ; hauteur à peu près égale*
LicHéNOPORE CKÛFu ^ Liehenopora crispa. (Def.) Cette espèce
s^attache sûr les corps par toute sa. surface inférieure. Elle
est un peu moins grande que la précédente, et sa surface
supérieure est couverte de petites aspérités formées par le
prolongement des pores ^ qui sont tubuleux^ Les bords sont
quelquefois relevés et forment un encadrement autour du
polypier.
. Les deux espèces précédentes se trouvent dans les falu-
nières de Hauteviile et d'Orglandes y département de la
Afancbe.
LicHénopoBB DES CEAtEs 9 Uchenopota ùretaùéa. ( Def. ) Cette.
espèce forme de jolies rosaces sur les échinites et autres corps
qu'on rencontre dans les ciraies. On trouve souvent dans la
même substance ces petits polypiers qui ne sont adhérens su^
aucun corps; mais, comme ils portent des traces de leur
adhérence , il est très-probable que les corps sur lesquels ils
ont vécu ont disparu. Les polypiers de cette espèce diffèrent
de ceux des espèces précédentes, en ce que les crêtes dont
ils sont couverts , sont plus petites et ne présentent point de
petits tubes. Diamètre deux à trois lignes. On les trouve dans
les couches de craies de Meudon , de Maestricht et de Nehou ,
département de la Manche. (D. F.)
LICHENOPS. {Omith.) Uoiseau désigné sous ce nom dan$
les manuscrits de Commerson se rapporte au olignot ott
traque! à lunettes, motacilla perspicillata, Gmel. (Ch. D.)
LICHENS et HERPETTES , Lichenes. {Bot.) Famille de plantes
cryptogames, intermédiaire entre les hypoxylées et les hépar
tiques, avec lesquelles elle a des affinités, surtout avec les
premières , et que Linnaeus et ses imitateurs placent dans la
famille des algues*
flC. 17
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i58 Lie
Ce sont des plantés terrestres ou adhérentes aux arbres et aux
pierres, fixées par des fibrilles très-déliées, situées à la partie
inférieure d'un thallus^ ou exjpansion {réceptacle universel , Ach.)^
crustacé ou grenu , ou corné ou coriace • ou membraneux
ou foliacé, horizontal ou redressé, sinué, lobé, découpé,
ramifié, branchu , coralloïde ou filamenteux, ordinaire-
ment subéreux, ou cotonneux, ou spongieux, ou seiûblable
à de l'étoupe à Tintérieur , et recouvert d'une écorce mince"
plus tenace; portant: i.** des conceptacUs ou apothecium (re-'
eeptacle" propre ou particulier, Ach.), épars ou agglomérés,
sessilés ou portés sur une tige ou pédicule proipre {podeciuni
et podicellum , pjxis , hacillug)^ variables dans leur figure (d'où
lefs noms suivans pour lès désigner, scutella, patellula, lirella,
pilidia, orhilla, peltà^ trica, thalamia^ tubercula, cistula, ce*
piialùdia, capitula, globulus, verruca) , communément en formé
d'écusson ou de scutelle, composés d^une écorce ou peau
extérieure et souvent d*un rebord , produits tous les deux par
le thalltis , dont ils ne différent pas; d'un disque, d'une couleur
différente que le thallus , formé par une peau colorée {lamina
proUgera , Ach.) qui recouvre un noyau {nucleus proligerus,
Ach.) dans la substance duquel sont les corps reproducteurs
ou séminules, renfermés dans des élytres, (go/ig^/i; sporaUe,
thecœ, etc.) : 2.* des corps tuberculiformes ou faux concep-
tacles {cephalodia , cjphellaj pulvinèlus, soredia) , fariheux ou
poudreux; ou fibreux, ou déchiquetés, ou frisés, de même
nature que le thallus , qui , comme les vrais conceptacles ,
concourent à la multiplication de la plante, et que l'on a
regardés comme des organes mâles ou des eifiorescences dues
à la rupture des cellules extérieures du thallus.
Tels sont les caractères de eette famille, qu'Acharius con-
centre dans un plus petit nombre de lignes. Suivant lui, on
peut définir ainsi les lichens.
Réceptacle universel, ou thallus polymorphe , sans racine,
sans tige, vivace, contenant des corpuscules infiniment petits
ou gongyles, servant à la multiplication de la plante, et épsrs
bu nichés à la surfî^ice ou dans la propre substance du thallus,
contenus aussi à la fois dans des organes propres, colorés:
réceptacles partiels ou apotUecium , semblables à des organes
fructifères. * -
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Lie '^
t
Cette dëfinitiofi talent à ce ^ue ce éëMbrid litkëBOgraplie a
été conduit, par des observations muUîf^Uées êî }>iRPiitt èkamen
sévère de toutes les parties des licheqs, à les considérer
comme formés d'une seule et m^me substance diversement
modifiée, renfermant, cachées dans toutei^ ses parties, les
séminules reproductrices* L'on doit i^vouer que les fai^^ns
qu'il donne ne sauroient être réfutées^ Nous pçnspn^ dpnc
avec lui que les lichens n'ont point de frucU&catipi^ bien
reconnue , puisque toutes leurs parties servent à la multipli-
cation; et, en outre, que les conceptacles ne sauroient ^Ire
considérés comme des organes femelles, et les corps tubercu-
leux ou faux conceptacles comme des organes mâles : opinion
émise par des naturalistes plus par syst^iiie que par convictiqu.
Cest à là LichénQgraphΣ universelle d'Acharius qi^e nous
renvoyons le lecteur qui dmireroit prendre une connoi^aQCe
plus particulière de la structure et de la naiuré des éîyerses
parties des lichens , et étudier plus jprofôndément l'histoire
de ces êtres singuliers, qu'on a été tenté de rap^i'oeher du
règne animal. Les lickl^nb effl^nt sur le même pied des coib-
ceptatles de striictui*é différente ; c'est ce qui établit ^ selbn
Acharius, la distinction de cette fktnillè d'ay ëc 'cellèii des
algues, des chaihpigiions et des hépaii^ités. Oti p^iit ajouter
encore que le tissu spongieux et hlàiie éei Uéhé'ns Terëlt -k
l'air, ce qui e^t 4û si^nf doute à unauc propre 4^1<>i*é par
l'action de l'air ; enfin , qu'ils dQftmçM de l'oxigène, lorsque ,
mis sous l'eau , on les soumet à l'action du soleil.
Les genres que nous rapportons à cette famille avec M.
De Candolle, ont été d'abord institués ou fdoptés par Acha-
rius, et ensuite modifiés par lui» ainsi qu'on va le voir par
l'exposition suivante. Nous avons cru dcvoif ajouter quelques
synonymes à la suite de chaque genre, pour faciliter l'intel-
ligence de ce qui a été. dit sur chacun d'eux dans c.e Dic-
tionnaire.
Genres de la famille des lichens.
^ Conceptacles pulvérulens placés sur ui^e.cr.o^tç peu •
adhérente* . ' • .
1. Lepra, Wigg. ; hegrana^ Ach. j PâfWâna^ HofiRn. 1>
Ach« ; Coriia, Vent. , •
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Cenomyetf
Ach. f Uchau
a6o Lie
s. GoNioGAEiPON) DccBiid.; SpUwha, Achr
.. 3. Varioi^ua, Fers., Ach*
^^ Conceptacles en tubercules ou en écu3Sons insérés
sur des tiges.
4'. IsiDiUM, Ach.
5. SfrjKrophorus, Ach. 9 Decand.
6. Stekeocaulon 9 Ach.
7* CoANicuLAUA, Decand. ; Côrnicutariay SeUtria et Alec-
ioria, Ach», Lichen.
8. UsNEA, Ach., Decand.; Evemiœ, Sp.| Ach.
9. RoccELLA , Decand.
10. Cladonia, Hoffm., Ach., Prod.; Decand
11. SCYPHOFHOKUS , Vcut. , Ach.
12. Helopodium, Ach., Prodr,; Decand.
'^^* Conceptacles en tubercules ou en écussons sessiles ou
pédoncules , insérés sur une simple croûte grenue.
1 3. Bamycbs , Ach. , Decand, ; Tuhercularia , Wigg« > Hoffm. ;
Basomyces et LeeitUœ , Sp* , Aob« , Licb.
14. Caltcium, Pers.; Idmhoria, CûUeiuWt, ÇypheUum et Co-
pioeyhtj Ach», Aot. Aead. HoU
' i5. PATBU.ARIA, Ach., Decand.; ScuUUaria, Hoffm. ; Leei"
decB, Sp», Ach«; Ltean9rat, Sp», Ach*
*'^^^ Conceptacles en écusson , placés entre ou sur dés
écailles foliacées.
i6. Rhizocaepon, Ramond; Lecanorœ, Sp. Ach.
17. PsoRA , Hoffm., Sp. , Ach. , Decand. ; Psoroma et Le
canorœ , Sp. , Ach.
i8. Urceolaria, Decand.; Vrceolaria et Gyalecta, Ach.
19. VoLVARiA, Decand.; Thelotrema , Ach.
20. Squammaria , Decand. ; Psor^, Sp., Hoffm. ; Psoromos.
Tlacodii , Sp. , et Lecanorœ , Sp. , Ach.
***** Conceptacles insérés sur des feuilles.
21. Flacodium, Ach. ; Lecanorœ, Sp., Ach.
23. CofxEMA, Hoffm», Ach.
23* Physcia , Ach. , Decand. ; Idehcn , Hoffin. ; Borrera,
RamaUna, Cetraria et Everhia^ Ach.
24. Imbricaria, Ach^; ParmeUa, Ach.; Uohen, Hoffm*
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Lie ^i
^5. LoBAMA , Ach. , HoflfVii. , Sp»
26. Sticta, Ach.-
27. Peltigera , Decand. ; PeUidea , Jfephroma et Solorina , Ach»;
28. Umbiucaria^ Hofim.y Ach.; Gyrpphora, Ach.; Ç^r^
mium, Vahlenb.
29. Endocarpon» Hoffm. , Ach.
30. Plocaria, Nées.
Acharius dispose ainsi les genres de cette famille dans son
dernier ouvrage sur les lichen , son Synopsis methodica*
CLASSE I.'' Idiothalames. Conceptaelet d'une Hibstasee.ef
d'une couleur différentes de ylles de la croûte ou expansion
du lichen.
Ordre I.*' Homogènes. Conceptacles simples, entièrement
pulvërulena ou cartilagineux* .
^ Conceptacles sans rebord.
1. Spiloma. 2, Arthonia. 3. ScZonna.
** Conceptacles munis d'un rebord, c'est-à-dire, bordés.
4* GyaUcta, S.Leeidea{iciléCanogonîum,Elir»). G.CàUeium
( depuis divisé par Acharius en quatre genres , et formant
une famille, les calycioïd es : Lîmftona (Sehitoiylon, Pers.),
Cyphelium, CaUeium, Cor^oeyhe). 7. GyrofKora» S. Opegraphtu
Ordre II. HériROG&NEs. Conceptacles presque simple^, aoli-
taires , contenant un noyau renfermé dans un peritheeium.
^ Conceptacles bordés.
^. Craphii*
*^ Conceptacles ^ans rebord.
10. Varuearia, 11. Endocarpon»
QftBRE III. HYpéRocàNEs. Conoeptaclet composés , c'esCrà-dire,'
réunis plusieurs dans un tubercule ou une verrue de même
nature.
19. TrypetheUum {Bathdium ,. Ach. ^ Meth,}. i3. GlfphêH.
14. Chiodeetonm ,
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26» Lie
CLASSE IL Cœnotbalames. Conceptâtfles en partie de itiême
nature que leur base,-
Giii>RB L*' Pbymatodes. Conceptacles dans des verrues for-
nij^es par le thallus.
^ i5. Ponna. 16. Thelolrema^ 17. Pyrenula» 18. Variolaria,
19. Sagedia, 20. Polistroma.
OapreIL Di«coïi>£â. Conceptacles scute^formes , c'est-à-dire,
en forme d'écusson, ayant leur disque d'une nature propre,
colorée , et leur bord de couleur différente et de même
^ ^iit«re tfue le tliallus;
^1; fJtètbhària. 22. Lecànom' 25. Parmelia» 24. Borrera*
25. Cetraria, 26, Sticta, 27. Pellidea, 28. Nephrema. 29. RoeeUa.
3q« Bi^arniom 3i. Dufiurea*
Oadre IIL CéFHALoÏDEs OU CATFrviÉs. ConceptacIes presque glo-
buleux, placés aux extrémités des ramifications du thallus,
ou portéssur des pédicules ou podetîums^ ou, enfin, épars,
sessiles, sans rebord, formés en- dessus et en -dessous par
le thaUus.
'^Conceptacles recouverts en-4.Ç^us par une lame proH^érç.
32^ Çtnomyce {Capitularia , Flc^l^e). 33. Baront^ces* 34. /«-
dium^ 35. StGreocoukoH'»
\* Cooceplacles revétuf d'une substance analogue à celle
du thallus, et contenant une masse pulvérulente.
36. Sphcerophoron» 37. Rhizomor)piha.
CLASSE IIL HoMOTHALAAiEs. Conceptacles de même couleur
et entièrement de même nature que le thallus.
Cadre L*' ScuTEUifts. Conceptacles scuteUifotmes , munis d'un
rebord, sessiles.
38. Alectoria, 39. Ramalina, 40. CoUema^
OasEB IL PEi>tÉs. CoDceptâéles terminaux peltés, c^est^a-dire,
tu fonne de bouclier, à peine rebordés.
41 • Comieularia. 42» Vsnea,
€LASSE IV. Athalames. Lichens dont les conceptacles sont
inconnus ou nuls.
43. Lepraria.
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LiC ^3
Nous devons* faire remarquer :
1.** Que les genres Arthonia^ Graphie, Opegrapha, Verra*
caria, TrypeÛutium, .Glyphi$, Chiodfeton, Porijia {Fertusaria,
Deeand.), appartiennent ou pieuvent être rapportent à la fa-
mille des hypoxylées ;
2**^ Que les genres Rhizomorpha et Calicium^ placés ici par
Acharius , sont rapportés aux champigiiions par M. P^rsoon ,
et que le premier paroît plus £oavjeiia2)leineat placé dans la
famille des KypoXylées ;
S."" 'Que les genres Pyrpwla, Si^gefiia^ Folistromm, et Dufauf
>rea, ne sont pas très * distincts , et qu'il faudr^^ p eu t<- être les
réunir aux genres T^erruoaria , Variolaria et Stereopaulow; /.
4.'* Que le genre Biatora, établi par Acharius dans ,sa
Methoduê, ne figure plus dans cette famille^i L*auteur a re«-
cotinu que l'espèce sur laquelle il l'avoit fondée n'est qu'une
variété de son L^idea turgida.
Pries propose actuellement {Aet» StockK, ijSai) une nour
velle classification d^es genres àe cette famille ; mais elle ne
nous paroît point aussi heureuse qu^ celle d' Acharius : selon
IT usage des cryptogamistes actuels, iovLS liss noms des divi-
sions sont changés et de n4)uveaiiit genres se présentent k côté
dfBS anciens, aux dépens desquels ife sont £ormés : ces chan»
gemens , comme on le conçoit inen , peuvent ^augmenter la
célébrité de Fauteur , mais n'éelaircissent point l'étude A^
la science* Voici un extrait de ce travail.
I. CofnoTBJiLAMEs^ §« u L^prairics : lapraria; Pulatraria;
Pityria, Pries; hidium.
§• 9* Variolaires: Sfiloma; Comoloma,Flaa^k4S; Comanglum,
pries; Variolaria»
II. lAA^ADiATESé §. 1* Calicium : tyrcnoUa^ Frie^; ÇaUciumf
Strigula, pries s Coniocyhe»
§> a* Spbérophores ; "Rhitomorpha ; Thamnomyee§ , Ehr^ s
SphcETi^horon, Per8.$ Roeella*
lîh GAsriBOTHALAMEs* §^ 1. Verfucaires c Vtrrucaria} Th/^
Mrema; Trypethelium , Spreng. ; Endocarpon.
§M 3, Lecidées ; Traehylia, Lecideg,, Optgrapha., Gyrophgra,
5= Graphies -
IV^.Hymenothalames. §» i* Piscoïdes ; Biatora 9 f ries i Col^
Uma, farmfUafPeUidea» .
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3«4 Lie
§• 9. Céphaloïdes .* ^œomyces , Cenontyee , StereoeoMlon ,
Vsnea.
Les genres GfyphiSj Sagedia^ GraphU, Parirut et Dufourea
{Siphoria, Pries), d*Aeharius, n*ont pas de places dëterâii-
aëes , à cause des affinités qu'ils offrent avec plusieurs sections.
Enfin les genres Gyaleeta , IJreeolaria , Leeanora , Physeia ,
Borrera, Evenùaj Stieta , Cetraria, Comicularia et AUeioria
sont supprimes ou réunis au Pàrmelia.
L'on peut porter le nombre des espaces de lièhens à douze
cents environ ; mais ce nombre est loin de la réalité, si Ton
4isit observer que l'on eonnoit à peine les espèces étrangères
i l'Europe , et que les contrées équatoriales ou australes en
sont aussi pourvues que les parties boréales. En général, on
n^a bien décrit que les espèces d'Europe, et encore chaque
four en découvre -^t- on de nouvelles. Ainsi il est probable
que cette famille est destinée à voir augmenter ses genres
et ses espèces.
Les lichens se plaisent sur lés pierres, les rochers , même les
plus durs , sur les arbre/et sur la terre stérile ou recouverte
de végétaux Ynorts ou de leurs d^ris. Ils forment la dernière
limite de la végétation sur les montagnes alpines et vers les
*p6les : les espèces crustacées sont celles qui résistent davan^
tage an froid. On ne peut pas dire que chaque espèce affecte
particulièrement une même manière de croître ; car un
grand nombre viennent indifféremment sur lés pierres et sur
les arbres , ce qui est un argument très-fort contre ceux qui
prétendent que les lichens ont de vraies racines. Les fibrilles
qui servent à les fixer, ne sont pas des racines, mais des
sortes de crampons ou de crochets. Les lichens ne sont donc
pas des végétaux parasites ; ils reçoivent leur accroissement
par l'humidité qu'ils pompent par tous les points de leur
surface : aussi les vallées profondes , les montagnes, les bois,
les lieux ombragés et humides sont leur domaine , et par
conséquent les temps de pluie, l'automne, l'hiver et le prin-
temps , sont les époques où ils attirent particulièrement nos
regards par les belles plaques ou touffes diversement colorées
qu'ils forment sur les rochers, les murailles, la terre, les
arbres de nos routes et de nos vergers, et que l'agriculteur
se hâte de détruire, sans réfléchir que la nature a cherché à
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Lie «68
Bews cacher la nvtdUè des ttones d'âirbres où Taiidité des
rochers y en les revétissant d'une jparure aussi singulière que
variée, destinée à devenir un jour le principe d'une végé-
tation successivement plus brillante encore , celle des hépa-
tiques, des arbustes et des végétaux phénogames. Mais, il faut
l'avouer , la trop grande multiplication dés lichens sur les
arbres leur nuit; aspirant sans cesse l'humidité de l'air, ils
mettent ainsi un obstacle à la transpiration nécessaire à
l'existence de ces grands végétaux^
Les lichens on't une existence variable* Ils sont généralement
vivaces. Comme l'humidité est leur élément, on pourroit pen-
ser que le» chaleurs de Tété ou la grande sécheresse seroient le
terme de leur vie ; c'est une erreur : ils se dessèchent, il est
vrai, ils deviennent fragiles, ils se réduisent même en poudre
si on les froisse ; mais la moindre pluie leur rend toute leur
fraîcheur et ils continuent k végéter. On a remarqué que des
lichens, conservés pendant bien des années en herbiers, ont
végété de nouveau , ayant été replacés dans des conditions
favorables* Les liehens naissans ressemblent à de petites ta-
ches, qui s'étendent insensiblement : on aperçoit bientôt dans
le centre des tubercules poudreux très- petits, ou bien les
premiers conceptacles ; ils prennent successivement du dé»
veloppement jusqu'à l'état parfait* Ils offrent alors des as-
pects différens , qui peuvent induire en erreur et conduire
à admettre plusieurs espèces différentes. Quelques lichens .
sont rarement en fructification , et cependant tellement mul-
tipliés , qu'on ne sauroit concilier ces deux faits , si l'on
vouloit que les ccmceptacles seuls produisissent les séminules
ou les corps reproducteurs : le ph^seiaprunastri est dans ce cas»
D'autres lichens, qui croissent indifféremment sur les arbres
et sur les rochers, ne développent de préférence leurs scu-
telles que dans cette dernière circonstance {physcia cape^
rata^ perlatai etc;). Le contraire s'observe aussi pour d'autres
espèces. Ainsi tout prouve que dans cette famille il existe
ane grande variation dans les espèces et beaucoup de diffi-
cultés pour les caractériser.
Les lichens ont offert à l'analyse une grande quantité dé
fécule ou gelée, et plusieurs autres principes. M. Benelius
a ainalysé particulièrement le phy*cia islandica ; il dit y
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»66 LIÇ
avoir retrouvé les mêmes priscipeft dàds les usnea harhaU^
phjrâeiafçLstigitUa et Jraxinea,
II a reconnu dans le physcia islandiea :
j*"" Sirop 3,6
2** Bitartrate de potasse avec un peu de tartrate
de chaux et phosphate de chaux 1,9
S."* Principe amer» •.•.•> ...••.*.. 3
• 4/ Cire verte 1,6
B/" Gomme ^ • • . . • . 3,7
6.'" Matière colorante extractive 7
jJ" Fécule on gelée. •••••.. ^ 44*6
8.* Idem insoluble. • • •••••. 36,6
. Les Nbrwégiens et lés Lapons mangent las lichens dans les
temps de disette : ils en composent une pâte en les mélan-
geant avec les pommes de terre ou d'autres alimens. Cette
nourriture n'est pas, dit-on, aussi désagréable qu'on pour-
roit le croire.
Les lichens sont la ressource, et la nourriture d'une multi<»
fttde d'animaux : en quoi il faut admirer l'économie de la
nature. Les bétes fauves se nourrissent en hiver avec les
lichens foliacés ou branchus. Qui ne sait que c'est làia nouiy
riture des rennes dans les régions glacées de la Laponie et
de la Sibérie? régions qui, pendant la longue durée de la
saison des frimas , n'offrent pas d'autre ressource à ces ani^
maux , qui savent très^bien écarter la neige pour se la pro*
curer. Ces lichens utiles sont les principales espèces des
genres dadonia , Pkyscia , StereocoMlon , IJsnea. Les hommes
ont su tirer parti de ces plantes pour eux* mêmes; quelques
espèces sont employées comme : aliment : tel est le ph^seid
Ulandieay également en usage dans l'art de guérir, ainsi que
le loharia pulmonaria, particulièrement dans les affections
pulmoniques, hépatiques et eutanées. Les lichens ont géné-
ralement une saveur amère plus ou moins marquée, qui en
place plusieurs au rang des médicamens astringens,. drasti*
ques, vermifuges, hystériques, antivénériens, utiles contre
les graviers des reins et de la vessie, les ulcères, les aphtes,
les hémorragies, les affections cutanées, pour arrêter les
excoriations, raffermir les hernies, etc» *
Les arts tirent de presque tous les lichens , par la maoérs*
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Lie 467
tîon dans la chaux ^u.Furiae, une coulent prepre à la tdnf
ture en rouge ou en brun, surtout de VorseiUe et de la pofr
relie, deux espèces, Tune foliacée , l'autre crustacée , objets
d'un .ctfmmerce assez important. Les lichens conservés long*
temps en herbier, ou^ lorsqu'ils se décomposent, rougissent
un peu. •
£n Egypte , on emploie le phjyscia prunastri pour faire lever
le grain et la bière. En Europe, on se sert quelquefi^is pour
ce dernier usage du lobaria pulmonaria , etc..
• Il nous reste à exposer en peu de mots Thistoire de ces
végétaux* Quoique .extrêmement abondans , et qu'ils aient
dû fixer Tattention des. anciens, on ne trouve rien dans leurs
écrits qui nous atteste qu'ils les aient remarqués autrement
que comme des» dégénérescences , ou comme nuisibles à la
végétation des aibres. Nous avons exposé , à l'article Lichbn ,
ce <|u'il faut penser de la plante qu'ils désignoîent par ce
nom..Iies botanistes du moyen âge n'en ont signalé qu'un
très-petit nombre, confondant. sous des dénominations im«
{)ropres beaucoup d'espèces, de genre et de familles diffé-
rentes, par exemple, sous les dénominations -de museus , usnea^
pulmonaria, et même Mchen, Plus tarxi^ après les Bauhin,
le nom de lichen fut plus généralement employé^ pour les
désigner, etTournelbrt (1700) le faa d'une manière iiTé«
vocable, puisque depuis on s*en est servi dans cette ac-
ception. Trente ans après, Pillenius adopta le genre d^e
Toumefort, sous le nom de JUbhenoide$>^ en renvoyant tou*
tefois aux conferves les espèces filamenteuses ( Hor/. des, )•
Il le blâma d'avoir refusé des fleurs à ces plantes ; mais
dans son HiJlona mvêcoruin il. fait trois genres des lichens:
usnea, ou les lichens filamenteux; eoraUaides ou lichens droits
et rameux, et liekenoides, ouïes lichens crustacés et foliacéSé
Presque dans le même temps, et avant la publication .de
VHùtoria muscorum de Diilen , Michéli publia son Noya ^0.,
fiera plantarum , excellent ouvrage , où il a figuré un très-grand
nombre de Hchens, qu'il présente sous les noms génériques,
!.• de Uehen, Tôum. , où se rangent presque toutes les
plantes de cette famiUe, d'après Acharius, quelques splur-
ria, hjrsterium, etc., et a." àe Lichenoides y type du.genore
actuel Verrucaria. MichéJi pensoit que les scuteUcs ou coiw
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^68 Lie
ceptacics ëtoient les organes femelles , et que les tubercules
poudreux , ainsi que la poussière qui saupoudrent le thallus ,
faisoient fonctions d'organes mâles.
Linnssus , adoptant le travail de Michéli , pn^enta les lichens
tn un seul genre , qu'il divisa en plusieurs sections, que Ven»
tenat proposa d'adoptcnc comme genves, avec les noms suivans:
CoNiA 9 Lepaoncus , Ljbphopinacia j Geessodba , Platypbyllum f
DerMATODEA , CaPNIA , SCYPHIPHORDS , ThAMNIUM Ct UsNEA*
(Voyez ces mots.)
Adanson , avant Ventenat , réunit les liehens aux champi-
gnons,* mais, avecHili, P. Browrne, etc., il les présente sous
les genres Gaboka^ Cladona, Usnea, Platisma, lacHEN, Mich.,
KoLMAN, KoRKiK, Mart. , et Graphis* (Voyez ces nàots.)
Wigger et Hoffmann procédèrent aussi, avant Ventenat,
à la division du genre lichen en plusieurs autres , qui repré^
sentent également plus ou moins les divisions de linnasus avec
des noms propres. On a pu s'en apercevoir dans la syaonj-
mie des genres placés plus haut (voyez aussi Platisma, Tu-
BEACULAEiA, LoBAHiA , I^CHBNoiDEs)* Maîs Icur travail uc fut
point adopté par les botanistes, non plus que celui de Ven-
tenat. Acharius vint, qui, plus heureux, réussit à faire
adopter un changement devenu absolument nécessaire. Il pré-
senta dans son Prodrome le genre Lichen divisé en vingt-sept
tribus , auxquelles il assigna des noms génériques, et dont M.
De Candolle fit autant de genres distincts dans la Flore
française. Acharius , dans sa Mtthodus , en fit aussi des genres ,
qui, dans sAldehenographia et son Synopsis y reparurent, mais
modifiés ou même changés. Son premier travail montroit ces
genres dans un ordre naturel , qu'il a iellement modifié en-
suite, que sa disposition est devenue totalement systématique
et qu'elle offre des rapprocbèmens qui ne sont pas avoués
par la nature, par exemple, celui du gyrophora auprès des
epegrapha et des ealieium» Mais on doit dire que ses- genres
sont mieux caractérisés qu'ils ne l'étoient auparavant, étant
fondés sur les caractères fournis par les organes qui repré-
sentent la fructification. Maintenant les naturalistes s'accor-
dent généralement , comme Acharius, sur la nécessité de di*
viser les lichens en genres ; plusieurs même ont proposé des
modifications qui ont été adoptées.
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Lie ^«*
Les ouvrages d'AfharJtts, comme ceux d'HofiisiaAii , de
Dîllen et de Michéli , sont indispensables à ceux qui veulent
étudier avec profit la famille des lichens. Les ovvraf es de
Schmiedel, de Roth, de Leera, de Dickson, de PersooB, de
lânk, de Flœrke , d'Ëhrenberg, de Fries, leur offriront enr
core des ressources et des occasions de se convaincre qu'il
reste beaucoup à faine pour bien oonnoître ces végétaux cu^
rieux. (Lem. )
LICHËSTEN. {Omith.) Nom danois du grimpe];eau d'£u<r
rope, certhia familiaris f Linn. (Ch. D.)
LICHI. (Bot.) Voyex Lit-chi. (Lem.)
LICHINA (Bo^) Une petite espèce de plante marine^,
déjà décrite dans ce Dictionnaire, à Tarticle Chond&e, form^
le genre Lichina d'Agardh ou Pygmœa de Stackhouse. Cette
plante est le chandrus pygmœus , LsLmx, ou fuoits pygmœu$
de la plupart des botanistes» Elle ressemble beaucoup à un
lichen rameux, d'où lui vient le nom que lui a imposé
Agardh. Cette ressemblance est telle que le célèbre Acharius,
aur Fautorité d'Hoffmann, avoit. placé ce végétal dans la fa*
mille des lichens. C'esé le lichen eonfini$ et le sUreooaitloi^
eonfine.de son Prodrome et de sa Méthode 9 qui ne rep«rois7
sent plus dans sa Lîchénographie ni dans son. Synopsis.
Agardh et Stackhouse assignent pour caractère, au genre
Liohina, d'avoir des tubercules fructifères, d'abord percés, au
sommet , puis développés en forme de godet ou de scutelles.
Stackhouse ajoute : fronde coriace , roide , très-raccourcie ,
à extrémité dilatée et palmée.
. L'espèce est nommée lielUna pygmma par Agardh. {Syn^
^ë* 9 P* 9') ^'^^ le py^^MP^ lichenoides de Stackhouse , et If
gelidium pjrgmœitm de Lyngbye, que nous avons dit, mais à
tort , être le gigarHna pygmœa de Lamouroux. Il est possiblg
que ce ne soit pas lefueus.pygmœuâfEngUêh Bot; i3S2. Voyez
Chondae. (Lem.) t
UCHTENSTEINIA. (Bot.) Il existe deux genres de plantes
qui portent ce nom : Fus, établi par Wendland, est réuni
par quelques botanistes au genre Lomn^hu. Voici ses carac-?
tères : Calice double; l'extérieur, comme l'intérieur , S — ^^5
dentées; corolle monopétale, tubuleuse; étaminescinq,^réu«
nies k leur sommet et plus longues qui^ la corolle ^ nectaire
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i'ià Lie
tftsëré sur le calice f ovaire supérieur, a un seul style; baie
& cinq semences.
L'eSpéce sur laquelle est fondé ce genre , croit au cap de
Bonne -Espérance. C'est un arbrisseau à feuilles opposées,
ovales, grisâtres, et à fleurs de couleur rouge, formant de
petits bouquets axillaires.
Le second genre Liehlensteinia a été décrit par Willdenow
dans le premier volume du Magasin des curieux de la nature
de Berlin. Il offre pour caractères génériques : Point de ca-
lice ; six pétales canaliculés et ondulés ; six étamines insérées
sur le réceptacle; ovaire supérieur portant trois styles; cap-
sule à trois loges, s'ouvrifttt à demi ; plusieurs graines atta-
chées* à la jonction des valve).
Deux espèces sont mentionnées par Willdenow: ce sont
deux plantes vivaoes qui croissent également au cap de Bonne-
E^érance. Voyee Mém*. cur. Berl. I, pi. i. (Lem.)
LICI, LÏCHI. {Bot.) VoyeiLiT-CHi. (J.)
LICIET. (Bot.) Voyez Lyciet. (L. D.)
* L1CINË , JUeinus. ( Entom.) M. Latreille a indiqué sous ce
ftom de gèntè un groupe de petits carabes, tels que le cos-
9Ùtéu8, Vemarginatus ^ le depressus, le silpkoides^ dont le der-
nier article des palpes antérieurs est en forme de hache»
(CD.)
LICOCHES. ( Malùcoz. ) Nom vulgaire des limaces dans
quelques pi^ovinces de la France. (De B. )
LICONDO. {Bot.) Arbre du Congo, cité dans le Recueil
des voyages par Théodore Debry. Son tronc est si gros que
six hommes ont peine^ à en embrasser le contour, et que
depX'éents hommes armés peuvent se ,i9ettre à Tabri sous
80Ù feuillage. Dans le pays on creuse ce .tronc pour en faire
des canots. (J.)
' LICOPHRË9 hycophru. {Conchyi.?) Le petit corps crétacé
qui sert de type à ce genre avoit été confondu d'abord avec
les nummulites. MM. voh Fichtel et von MoU en firent une
espèce de nautile, on ne sait trop pourquoi. Enfin , M. Denys
de Montfort ien a fait un genre distinct, qu'il caractérise à sa
manière : il le nomme licophre lentille , lycophris lenticu^
taris. Le fait est que c'est iiri petit corps lenticulaire , dia-
phane ; les dent ^râices soi^t également criblées de petits
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LI(2 a?*
trous ou cellules rondes. Il cdnviendroit donc mieux qu'il
fût placé près des alréolîtes , pariiii les polypiers foraminéi
de M. de Lamarck* Quoi qfu'il "en soit , ces lieophres'se
trouvent en grande quantité dans les banes calcaires de la
Trdiisiîyanie. Von Fichtel £gure cette espèce ^ Teét^ mie. ^
lab. 7, fig. a, h, (De B.)
' JLICOPHRE. (Fo55.} Dans sa Ctonehylioloigie systénatique
M. Denys de Montfort a donné le nom de Licophreà un genre
de coquilles microscopiques fossiles, auquel il a assigné les ca^
ractéres suivans : Coquille libre , univalve , cloisonnée et cel^
lulée, lenticulaire; test e^ttérieurement tubertsulé ou criblé ,
sans rides ou rayons, recouvrant la spire intérieure; bouche
inconnue; dos ou marge caréné; centres bombés et relevés.
La figure qui accompagne la description de Tespéce que cet
auteur a décrite pour servir de type à ce genre, et à laquelle
il a donné le nom dé licophre Içntiilé, lyoophris UiùicutarU,
est si mauvaise qu'il est presque impoSfi(ible de reconnoitre
qu'elle est celle d'une cof^ille.
On trouve, dit cet auteur-, les coquilles de cette espèce en
très-grande- quantité -dnns les bants de la Transilvanie. Elles
sont diaphanes et criblées poUr ainsi d|re à jour, ce qui rend
leurs cellules rondes, et on pourroit regarder chaque trou
comme une bouche, d'autàtït plus quVlles paroissent s^être
fermées suceessîveînent. Diamètre, 3 lignes;
D'après cette description on, est tout aussi embarrassé que
d'après la figure j- pour savoir à : quelle coquille ces caractères
doivent appartenir ^ mais, <:onime M. Denys' de Montfort in^
dique qu'elle a été figurée dans l'ouvrage de Fichtel et de Moll ,
Testac» microic. , tab. 7 , fîg. A B, deuxième variété , nous avons
cru kieconnoître dans cette figure un genre de coquilles que
Pon trouve dans de^ couches qui paroissent appartenir à la
formation crayeuse à Maastricht , à Mirambeau ( Charente in-
férieure) et à Mêrîgnac près de Bordeaux. L'espèce que l'on
rencontre dans cette dernière localité , parott identique avec
cèSie qui Se trouve représentée dans l'ouvrage de Fichtel et
de Moll , que Montfort a nommée licophre lentille. Celles qui
se trbutent à Maestricht, que Fortis a nommées dîscolithe
lentîf%)ffme, et qui ont été figurées dans l'ouvi^age de Fàujassur
les" ibssilèS'dela montagne de Sailit^Piitrre , pi. 34 , fig. 1 — 4 ,
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«7> Lie
différent de cellei de Mérignac et delà TraosUvaniei en ce que
les tubercules qui les couvrent sont beaucoup plus petits.
Ce genre de coquilles , qui ont dû être recouvertes en en-
tier par les animaux qui les ont formées, ne ressemble pas in-
térieurement aux nummulites. Au lieu de cloisons, on y trouve»
comme sur les orbulites, de petits pores, qui ne forment
point une rangée spirale , mais qui sont régulièrement dispo-
sés, et chacun d^eux semble occuper 1» maille d'un treillis*
. L'espèce de ces coquilles que Ton trouve à Mirambeau dans
une couche analogue, par les fossiles qu'on y rencontre , avec
la montagne de Maestricht , au lieu de tubercules , est cou-
verte de très>petits points creux , et est un peu plus grande
que les précédentes ^ nous lui avons donné le nom de Lico*>
phre de Faujas, licopkris Fauja$iL (D* F. )
LICORNE, Unicomut. {Conâl^L) M. Denys de Montfort,
Conchyl. systém», tom* s, pag* 455, est le premier qui ait
cru nécessaire de séparer du genre Pourpre de M. de Lamarck
les espèces qui ont, à Textrémité antérieure du bord droit»
un prolongement considérable en forme de corne , dont on
ignore Tusage et le mode de formation, et qui, à cause de
cela , sont connues depuis long - temps dans le commerce
sous le nom de licorne. M* de Lamatck, depuis la publication
de l'ouvrage de M. Denys de Montfort , paroît avoir adopté
ce genre , qu'il nomme monocero$ , en latin. Ses caractères sont:
Coquille subglobuleuse, rugueuse $ Inspire courte ; le dernier
tour beaucoup plus grand que tous les autres ensemble:
ouverture ovale , échancrée antérieurement ; les bords très-
évasés , réunis ; le droit ayant une sorte de corne ou de dent
très-longue, recourbée près de l'échancrure; le gauche formé
par une large callosité recouvrant la columelle et l'ombilic.
D'où l'on voit que ce genre est très-rapprocbé d^ Pourpres
et des Nasses.
M. Denys de Montfort regarde comme le tjrpe d? ce genre
la pourpre-licorne qu'il nomme licorne type , aaicoriuis fypus,
Martini , 3 , tab. 89 , fig. 761 • C'est une coquille qui a quelque*
fois deux pouces de hauteur ; elle est épaisse , de couleur brune
ou roustàtre en* dessus, blanche en dedans; toute sa surface
extérieure est rendue rugueuse par un assez grand nombre
de cordons tuberculeux» quelquefois un peu squameux» qui
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Lie 27S
descendent du sommet au bord droit , de manière que celui'
ci est comme dentelé à sa lèvre externe. Elle vient de Téx-
trémité de rAmérique méridionale. C'est Tespèce que M. de
Lamarck nomme monoceros imhricatum. Ce dernier zoologiste
£gure, dans l'Encyclopédie méthodique, pi. 896 , n."" 1 , 3 , 4 ,
5 et 6 , quatre autres espèces de ce genre , dont nous igno»
rons la patrie : i^** la licorne striée y qui seodble assez rap-^
prochée de la précédente , mais dont la spire est encore pro-
portionnellement plus petite ou l'ouverture plus grande,. et
dont les cordons décurrens ne sont pas tubercnlés et encore
moins squameux ou imbriqués ; 2.'' la licorne cerclée, dont la
spire est , au^ contraire , plus élevée et les tours sillonnés de
cordons aplatis, séparés par des sillons profonds, le bord droit
étant tranchant ; S.*" laf licorne glabre, qui est presque lisse,
comme certaines ancilles, seulement avec les stries d'accrois-.
sèment- indiquées , dont l'ombilic est plus découvert et le
bord tranchant; 4/ enfin, la licorne lèvre épaisse, qui me
paroît avoir beaucoup de rapports avec la précédente, dont
elle pourroit bien n'être qu'un individu plus âgé, et dont en
effet elle ne diffère guère que par une plus large callosité sur
le bord columellaire , et une épaisseur plus considérable , avec
des dents intérieures sur le bord droit. (De B.)
LICORNE. (Foss.) On trouve dans la vallée d'Andone,
en Piémont , une espèce de ce genre , à laquelle firocçhi a
donné le nom de Buccinum monacanthos , Conch. foss. Subap, »
tab. 4, fig. 12. Voici les caractères que cet auteur lui as^
signe : Coquille épaisse , raboteuse , garnie de côtes longitu^
(finales , noduleuses , à columelle ombiliquée ; à bord droit
crénelé intérieurement .et garni d'une épine conique , à co-
lumelle aplatie et portant un sillon transversal à sa base :
longueur deux pouces, diamètre quatorze lignes.
Je possède deux coquilles du même genre, qui ont été
trouvées dans le Plaisantin : mais elles sont moins grandes ,
leur forme est plus globuleuse ; elles sont striées transversa-
lement , et elles n'ont point de côtes longitudinales. Cette
espèce paroît avoir beaucoup de rapport avec celle à la-
quelle M. de Lamarck a donné le nom de licorne striée
(Anim. sans vert., tome 7 , page 2S1), et dont on voit une
figure dans l'Enpyclop. , pi. 396, fig. ^ (D. F.)
26. 18
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374 Lie
LICORNE. {Mamm.) Les anciens ont parlé de la licorne.
Aristote , Pline , ^lien croyoient à son existence , et en ont
écrit comme d'un animal de Flnde et de TAfrique ; mais ils
ne Tavoient point vue.
Depuis on a publié de nombreux volumes pour démon-
trer que ce n'est point un animal imaginaire y et le peu de
résultats de tant d'efforts n'a fait qu'augmenter l'incrédulité.
Jusqu'à présent, en effet, tout ce qui concerne l'existence de
la licorne, ne repose que sur des rapports obscurs, des ob-
servations imparfaites ou sans authenticité, des raisonnemens
superficiels, des conjectures hasardées. Nous ne répéterons
donc pas plus ce qui en a été dit, que nous ne l'avons fait
pour les centaures et les hippogriffes. Nous nous bornerons à
rappeler qu'on a dépeint et représenté la licorne sous l'appa-
rence d'un cheval ou d'une grande antilope , ayant au milieu
du front une corne longue, droite et aiguë, qui étoit une
arme puissante et dangereuse. (F. C.)
LICORNE [PETrrE]. {Ichlhyol.) On a quelquefois donné
ce nom au baliste velu. Voyez Baliste et Monacanthe. (H. C.)
' LICORNE DE MER (Mamm.), un des noms du narval.
(F. C.)
LICORNE SANS CORNES. (Conchfl.) Nom que donnent
quelquefois les marchands de coquilles à une petite espèce
de buccin , ou mieux de pourpre , très-commune sur nos côtes
septentrionales, le huccinum lapillus de Linnœus. (De B.)
LICORNET. {lehthyol.) Nom spécifique d*un poisson du
genre Nason. Voyez ce mot. (H. C.)
LICUALE, lÀcuala, (Bot,) Genre de plantes monocotylé-
don es, de la famille des palmiers, de Vhexandrie monogynie
de Linnœus, très-rappoché des corypha-, offrant pour carac-
tère essentiel : Des fleurs hermaphrodites; point de spathe
universelle ; un calice à six divisions pileuses en dehors ; six
étamines ; les filamens réunis en un tube court; un style;
deux stigmates; un petit drupe oblong à une seule loge,
contenant une noix osseuse, monosperme.
Licuale épineuse : Licuala spinosa^ Thunb. , Aet, Holm.f
1782, pag. 284, et Nov. plant, gen., 3, pag. 70; "Willd.,
6pec., 2, pâg. 20 1 ; Licuala arbor, Rumph., Amboin., 1,
pag. 44, ta}). 9* Ses tiges sont droites ^ ligneuses, très-sim-
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LID â7S
pies, de la grosseur du bras, hautes d^eaviroa six pieds ^
soutenant, au sommet, des feuilles longuement pétîolëes,
palmées, à découpures profondes, glabres, étroites, inéga-
les, tronquées, dentées à leur sommet; les pétioles droits.^
très-longs, triangulaires, épineux sur leurs aogles à leur
partie inférieure : du centre des feuilles sortent plusieurs
pédoncules droits, soutenant une grappe droite, presque
en épi, dépourvue de spathe uoiverselle, garnie de spathes
partielles, alternes, aiguës. Les fleurs sont petites, alternes,
pédicellées, trcs-rapprochées ; le fruit est un drupe peu
charnu, ovale, de la grosseur d'un pois, monosperme, ac-
compagné, à sa base, du calice persistant-, l'embryon dorsal»
Cette plante croit aux Iles Moluques. (Poia.)
LIDBECKIË, Lidbeckia. (Bot*) Ce genre de plantes, pro<-
ptisé, en 1767, parBergius, appartient à l'ordre des synan-
thérées, et à notre tribu naturelle des anthé|nridées. Voici
les caractères que nous lui attribuons, d'après nos propres
observations, faites sur la ÎÂdbeckia peotinata, qui est le type
du genre.
Calathide longu em en t, radiée : disque multiflore, régulari-
flore, androgyniflore ; couronne unisériée, liguliflore, iieu«-
triflore. Périclîne probablement hémisphérique , un peu su»
périeur aux fleurs du disque ; formé de squames un peu
inégales, irrégulièrement trisériées, appliquées, oblongues-
lancéolées, uninervées , coriaces, glabres sur les deux'faces^
mais bordées par de longs poils mous en .forme de cils : les
squames intermédiaires plus grandes que celles des deux au»
très rangs ; les intérieures notablement plus petites. Clinanthe
planiuscule , hérissé de fimbrllles inégales, piliformes* Fleur$
du disque : ovaire oblong , très - probablement cylindracé »
muni de côtes longitudinales, et de deux bourrelets , l'un basi-
iaire, l'autre apicilaire; aigrette nulle; nectaire très-éievé^
épais , cylindracé, interposé entre l'ovaire et le style; corolle
d'anthémidée , articulée sur l'ovaire, à quatre divisions ex-
trêmement courtes ; anthères pourvues d'un appendice api»
cilaire arrondi ; style articulé par sa base sur le sommet du
nectaire» Fleurs de la couronne : faux- ovaire long, oblong»
membraneux, quelquefois surmonté d'un style neutre; co»
rolle à tube très-court , parfaitement continu avec le faux**
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»?« LÏD
ovaire , à languette entière au sommet, parsemée de glandes ;
point de fausses «étamines.
LioBECKiE PECTINÉE : Udbecha pectinata, Berg. , Descr, pL ex
Cap, B, Sp., pag. 3o6, tab. 5 9 fig. 9 ; Cotula stricta, Linn.
Mant. Tige herbacée , haute d'un pied ( dans Féchantilloa in-
complet que nous décrivons), dressée, presque simple ou
peu rameuse, cylindrique , striée, glabre, garnie de feuilles.
Feuilles alternes, sessiles, longues d'environ un pouce , larges
d'environ six lignes, oblongues, pinnatifides, glabres, par-
semées de petites glandes, comme presque toutes les autres
parties de la plante ; à base subpétioliforme , à sinus arrondis,
è divisions très-entières, oblongues , arrondies au sommet, qui
est surmonté d'une petite pointe* Calathide ressemblant exté-
rieurement à celle du Chrysanthemum leucanthemum , large de
plus de quinze lignes, solitaire à l'extrémité de la tige, dont
la partie supérieure est nue, pédonculiforme, grêle, point
renflée au sommet. Corolles du disque probablement jaunes ;
celles de la couronne probablement blanches, à languette
longue de six lignes , large de deux lignes. Nous avons fait
cette description spécifique, et celle des caractères généri-
ques, sur des échantillons secs de l'herbier de M. de Jussieu
et de celui de M. Desfontaines. La Lîdbeckie peçtinée habite
le cap de Bonne-Espérance.
Lîdbeckie QUiNQUÉLOBés : Udbeclcia quinqueloha ; Cotula quiïi"
queloba, Linn. fil. SuppL ; Lidheckia lobata^ Willd. 5p. pL
Cette seconde espèce a beaucoup d'analogie avec la pre-
mière, et habite la même contrée. Ses tiges sont presque
dressées, simples, un peu pubescentes ; les feuilles sont al-
ternesr, pétiolées, divisées en cinq lobes égaux, semi-ovales,
mucronés ; leur face inférieure est un peu tomenteuse et
blanchâtre 1 il y a un ou deux pédoncules longs, dressés,
pourvus d'une petite bractée lancéolée , et terminés par une
calathide grande comme celle de la matricaire ; le péricline
est composé de squames égales entre elles; Nous n'avons point
vu cette plante , dont la description est empruntée à Linné
fils ; mais sa ressemblance extérieure avec la précédente
nous persuade qu'elle offre les caractères génériques que
nous avons observés sur l'autre, et qu'ainsi elle peut être at-
tribuée avec confiance au genre Udbcckia.
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Thunberg a indiqué , dans son Proiromus plantarum eapeti^
sium^ une troisième espèce de Lidbeckia,- qu'il nomme hipiru^
nota. Mais rautoritë de Thunberg suffi t-eile poui* établir que
cette plante apipartient réellement au genre dont il s'agit ?
Toumefort avoit fait un genre Cotula, ayant pour type VArif»
themis valentina de Linné 9 ei pour caractères la calathide
tantôt radiée , tantôt non radiée , le péricline ordinairement
imbriqué, les fruits plans, cordiformes et comme ailés* Il
attribuoit à ce genre V Anthémis valentina, les Anat^clus oo-
lentinus et creticus y la Cotula turbiruUa de Linné , et deux au-
tres espèces. Ainsi le genre Cotula de Tournefort correspond
à peu près au genre Anacyclus de Linné.
Vaillant nomma Santolinoides un genre correspondant à
peu près au Cotula de Tournefort et à YAnaojelus de Unné,
et il créa , sous les noms de Cotula et d^AnanthocjeUis ,. deux
genres qui méritent d'être ici remarqués. V Ananthocyolus ^
composé de deux espèces , qui sont les Cotula coronopifolia et
anthemoides de Linné , a pour caractères , selon Vaillant : la
calathide à disque composé de fleurons hermaphrodites, tt
bordé d'un ou plusieurs rangs circulaires de fleurs effleurées ,
c'est-à-dire d'ovaires sans fleurons; les ovaires oblongs, un
peu aplatis , sans aigrette , bordés de deux ailes ; le clinanthe
nu ; le péricline écailleux , c'est-à-dire , imbriqué ; les cala-
thides terminales ; les feuilles alternes , découpées. Le genre
Cotula de Vaillant, composé aussi de deux espèces, dont la
première est la Cotula turhinala de Linné, qui a servi de
type, a pour caractères : la calathide à disque composé de
fleurons hermaphrodites, et entouré de fleurons femelles à
pavillon irrégulier , qui se découpe ordinairement en quatre
quartiers , dont trois fort courts , presque égaux et disposés
en trèfle , le quatrième beaucoup plus grand , étendu en
dehors pour former avec ses semblables une couronne rayon-
nante , qui donne à cette calathide l'apparence d'une cala-
thide radiée ; les ovaires en cœur , un peu aplatis , bordés
d'un •ourlet, privés d'aigrette ; le clinanthe nu ; le péricline
simple, évasé, découpé en plusieurs lobes.
Les genres Cotula et Ananthocyolus de Vaillant furent éta-
blis en 1719. C'est aussi dans cette même année que Ponte-
dera proposa son genre Lancisia. Gœrtner et la plupart. des
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57S LID
autres botanistes modernes paroissent être persuades que
J'espéce unique sur. laquelle Pontedera a fondé son genre
Lancisia, est la Coéula turhinata, et qu^ainsi ce genre Lancisia
dilTère du Cotula de Linné par la radiation de sa calathide.
Si cela étoitvrai, le Lancisia de Pontedera correspondroit
exactement au Cotula de Vaillant ; mais c'est, selon nous,
une erreur grave de synonymie générique ' : car il nous sem-
ble évident que le genre Lancisia de Pontedera est fondé sur
]a Cotula coronopifolia de Linné , que ce genre n*a point du
tout la calathide radiée^ et qu'il correspond exactement à
VAnanthocjclus de Vaillant. Quoique la description de Pon-
tedera soit extrêmement obscure , nous y trouvons exprimés
en d'autres termes les caractères génériques suivans : Disque
composé de fleurs hermaphrodites, régulières, quadrifides, à
ovaire comprimé, nu; couroni^e composée de fleurs femelles ,
petites , tubulées , comprimées , stipitées , à ovaire oblong ,
aminci aux deux bouts, nu ; péricline formé de squames
inégales, imbriquées; clinanthe nu.
Linné n'avoit rien de mieux a faire que d'adopter sans
aucun changement les deux genres Cotula et Anantkocyclus
de Vaillant, exactement caractérisés, bien composés, et con-
venablement nommés par cet habile synanthérographe. Mais,
au lieu de prendre ce sage parti, Linné, après avoir un peu
modifié et abrégé le nom d^Ananthocjclus , s'en servit pour
désigner un genre qui correspond à peu près au Cotula de
Tournefort et au Santolinoides de Vaillant ; et il réunit en un
seul genre , sous le nom de Cotula, les deux genres Anantho^
cjclus et Cotula de Vaillant. Les caractères attribués par Linné
au genre Cotula , sont : le péricline convexe , égal aux fleurs ,
divisé# en seize parties ovales , dont huit extérieures et huit
intérieures ; le disque un peu convexe, composé de fleurs
hermaphrodites nombreuses, à corolle quadrifide, ayant la
1 Cette erreur est fondëè sar une fausse interprétation des expres-
sions de Pontedera, qui dît que la couronne de son Lancisia est.com-
posée de fleurs semi - flosculeuses. On n'a pas remarqué que, sous la
plume de Pontedera, le nom de demi -fleuron n'est pas toujours syno-
nyme de fleur ligulée, et qu'il exprime seulement Tabsence des éta-
mines. D'ailleurs Pontedera dit positivement que lei demi -fleurons de
•oti Lancisia sont tubulenx.
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LID 279
division extérieure plus grande , à fruit petit, oyoïde^trigone»
portant une aigrette stëphanoïde ; la couronne composée de
plus de vingt fleurs femelles , à corolle presque nulle , à fruit
grand, cordiforme, plan sur une face, convexe sur l'autre,
entouré d'une bordure obtuse , et portant, une aigrette sté-
phanoïde ; le clinanthe plan , presque nu.
Les caractères qu'on vient de lire ne peuvent convenir
qu'aux Ananthocyclus de Vaillant, et non à son Cotula, que
Linné y a réuni. Néanmoins , comme il existe une trés>grande
affinité entre ces deux genres , leur réunion seroit tolérable
sous beaucoup de rapports. Mais ce qu'on ne peut tolérer,
c'est que Linné et ses successeurs aient admis en outre dans
le genre Cotula une collection d'espèces qui n'ont aucune
analogie avec le type de ce genre. Dans la troisième édition
du Species plantarum de Linné nous trouvons sept espèces de
Cotula, dont deux ou trois seulement appartiennent réellement
à ce genre ; ce sont la première ( Cotula anthemoides ) , la troi»
sième {Cotula coronopifolia) , et probablement la quatrième
(Cotula aurea) : mais la seconde {Cotula grandis) est une
BaUamila de M. Desfontaines ; la cinquième {Cotula viseosa),
qui n'est pas suffisamment connue^ et que nous ne savons à
quel genre attribuer , n'est certainement pas une véritable
Cotula ; la sixième ( Cotula turbinata) constitue le genre Cenia
de Commerson ; la septième ( Cotula verbesina) appartient au
genre Adenostemma de Forster.
Adanson adoptoit le genre Lancisia de Pontedera , en re«
connpissant que ce genre avoit pour type la Cotula coronopi-»
folia de Linné, et pourtant il parott croire que sa calathide
est radiée , puisqu'il le place dans sa section des soucis ayant
ce caractère. Quoi qu'il en soit , Adanson caractérise ainsi le
Lancisia: Feuilles entières; calathides solitaires , terminales;
péricline presque simple , formé de squames obtuses ; clinanthe
nu , hémisphérique ; aigrette nulle ; corolles du disque à cinq
dents , celles de la couronne entières.
En 1767, Bergi us proposa , dstiis ses Descriptiones plantarum
ex Capite Bonœ Spei , le genre Lidbechia , dédié à Gustave
Lidbeck, botaniste suédois, et fondé sur une seule espèce
nommée Lidbtckia pectinata. L'auteur attribue à cette plante
les caractères génériques suivans : Péricline hémisphérique^
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â8o LID
divisé en segmens nombreux, presque égaux, imbriqués,
parallèles, appliqués, linéaires-lancéolés, aigus, ciliés; cala-
thide radiée; disque composé de fleurs hermaphrodites, à co-
rolle quadrifide ; à ovaire subcylindrique ^ strié - octogone ,
tronqué aux deux bouts ; à style divisé transversalement en
deux articles par une articulation située au-dessous du milieu
de sa longueur; couronne composée de fleurs femelles, k co-
rolle ligulée , ayant la languette un peu plus longue que le
disque, sessile, ovale -oblongue, obtuse, échancrée, ner-
veuse ; à ovaire filiforme , tronqué , un peu scabre ; à style
et stigmate presque nuls; fruits un peu turbines, striés -octo-
gones , lisses , portant l'article inférieur persistant du style ;
clinanthe nu. Bergius remarque que le caractère, essentiel de
son genre Lidbeckia consiste en ce que le style est articulé , et
que Tarticle inférieur persiste sur le fruit.
Linné , dans son Mantissa plantarum , a rapporté au genre
Cotula la Lidbeckia pectinala de Bergius , en la nommant Co-
tula stricta. On trouve encore, dans le Mantissa, trois autres
plantes attribuées à ce même genre , et nommées Cotula spi-
lanthus , Cotula pyrtthr aria, Cotula eapensis* Il est bien évident
que la JJdbechia ne doit pas être confondue avec le genre Co-
tula, La Cotula spilanthus appartient au genre Spilanthts de
Jacquin. Quoique nous ne connoissions pas la Cotula pyt^rOf
ria, nous ne craignons pas d'affirmer que c'est une hélian-
thée , et qu'elle n'a point d'affinité naturelle avec le genre
Cotula , qui est de la tribu des Anthémidées : il nous paroit
presque indubitable que c'est un spilanthus, ou plutôt une
isocarpha; et nous croyons pouvoir, sans trop de témérité,
l'introduire comme une quatrième espèce dans le genre
Isocarpha de M. Brown, en la nommant isocarpha pyrethraria»^
i Nepourroit-on pas atV'ibuer encore au genre Isocarpha les spilanthus
exasperaius et albus, dont les corolles sontblanclies P II faudroit peut-
^tre substituer le nom à* isocarpha tricephala à celui à* isocarpha oppù-
sitifolia, que nous avons donné k la première espèce du genre. Ce
genre nous paroît avoir de l'affinité avec le Melananihera et avec le
Spilanthus : mais nous avons des doutes sur ses caractères , sa composi-
tion « sa distinction et sa classiGcâtion , parce que nous n'avons tu au-
cune des espèces de ce genre, et que M. Brown a négligé d'indiquer
ses affinités naturelles, et d'analyser les ressemblances et les différences
qu'il peut avoir avec l^ genres voisins.
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LID aSt
(Voyez noire article Isocarfhb, tom. XXIV, p. 18.) La Co*
tula eapensis doit faire partie du genre Matricaria.
Linné £1$, dans le SuppUmentum plantarum , a introduit dans
le genre Cotula quelques nouvelles espèces, dont une au
moins n'appartient point à ce genre, car c'est la lÀdhecha
quinquetoha. Depuis cette époque, Willdenow et d'autres
botanistes ont encore augmenté la confusion qui régnoit dans
le ^enre Cotula, en y admettant les Grangea et CerUipeda^
(Voyez notre article Grangée, tom. XIX, pag. 3 04. )
M. de Jussieu a publié, en 17 89, dans ses Gênera plantarum ,
le genre Cenia , fait antérieurement par Commerson , mais
resté jusque-là inédit* Ce genre, fondé sur la Cotula lurhi'
nata de Linné, a pour caractères, selon Commerson et M. de
Jussieu : la calathide radiée , à fleurons quadrifides , à envi-
ron vingt languettes très-courtes ; le péricline turbiné, vide
sous le clinantfae , à limbe court , octofide ; les fruits com-
primés , non aigrettes ; le clinanthe convexe , nu. Ce genre
Cerna n'auroit pas dû être présenté comme nouveau , car il
n'est que la répétition du genre Cotula de Vaillant. Néan-
moins le nom de Cenia doit lui être conservé, parce que
le nom générique de Cotula se trouve plus particulièrement
affecté à d'autres plantes , par suite d'un long usage qu'on
ne peut plus changer. M. de Jussieu admet , avec raison ,
comme trois genres distincts, le Cotula, le Cenia et le ÎÀd^
hechia,
Gaertner réduit ces trois genres à deux , dont l'un , nommé
Cotula, a pour type la Cotula coronopifolia ; l'autre, nommé
Lancisia, a pour type la Cotula turhinata , et n'est distingué
du premier que parla calathide radiée. Gsertner attribue au
Lancisia les Cotula turbinata, eapensis, stricta et viscosa de
Linné. Nous avons déjà établi que le genre Lancisia de Pon-
tedera n'étoit point fondé sur la Cotula turbinata^ comme le
croit Geertner , mais bien sur la Cotula coronopifolia; d'où il
suit qu'il correspond exactement au genre Cotula de Gasrtner,
et point du tout au Lancisia du célèbre carpologiste. Ce \Lan-
eisia de Gœrtner est le Cenia de Commerson, avec cette dif-
férence que Gsertner veut y introduire trois plantes qui ne
sont point congénères entre elles , et dont aucune n'est con-
génère du vrai type de ce genre. Ainsi, le genre Lancisia de
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«8«, tiD
Gflertner doit être rejeté, comme étant mal nommé, mal
composé et mal caractérisé.
Necker disperse les Cotula de Linné dans quatre genres,
nommés Athronia^ Uàbeckia, Baldingeria et Cotula» VAthro-
nia, composé , dit-il , de certaines espèces linnéennes de co-
tula et de spilanthus, nous semble correspondre à peu prés
au genre Acmella de Richard* Le Lidheckia de Necker est
sans doute le genre ainsi nommé par Bergius. Le Baldingeria
nous parott être en rapport avec le véritable genre Cotula ,
restreint dans de justes limites. Enfin , le Cotula de Necker ,
dans lequel ce botaniste admet certaines espèces linnéennes
de Tanacetum, correspond évidemment au genre BaUamita
de M. Des fontaines.
M. de Lamarck, dans ses Illuêtrationes generum^ réunit,
comme Gœrtner, sous le titre de Lancisia^ les deux genres
Cenia et lAdbeckia, qu'il attribne à la syngénésie polygamie
frustranée, quoique le Cenia ait la couronne vraiment fé-
miniflore.
Willdenow confond aussi en un seul genre le LHheeUa
et le Cenia; mais il nomme Lidbeckia le genre formé de leur
réunion ,ei il le caractérise ainsi : Clinanthe nu ; aigrette
nulle ; fruits anguleux ; article inférieur du style , persistant j
corolles de la couronne nombreuses ; péricline divisé en seg-
mens nombreux. Il admet dans ce genre : i.** la Cotula quin-
quelobaâc Linné fils, dont Taffinité avec l'espèce suivante
avoit été précédemment reconnue par M. de Lamarck dans
le Dictionnaire encyclopédique et dans les Illustrations ; 2.* la
lidbeekia pectinata de Bergius, que Willdenow dit avoir ob-
servée vivante, et qui, selon lui, auroit la tige ligneuse,
haute de cinq pieds, et le péricline monophylle, divisé en
segmens nombreux; 3,** la CotuTa turbinata de Unné; 4.* la
Lidbeckia bipinnata de Thunberg : mais, à l'égard de cette der-
nière espèce, "Willdenow remarque, qu'ayant le péricline
imbriqué, elle est à peine congénère des trois autres qui,
selon lui, ont le péricline monophylle.
M. Persoon distingue , comme M. de Jussieu , les deux genres
Cenia et Lidheckia , confondus par Gaertner , Lamarck et Will-
denow : mais il applique au vrai genre Lidbeckia le nom de
Lancisia, qui certes ne peut aucunement lui convenir; et, ce
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LID a83
qui n'est pas moiJBS bizarre, il emploie le nom de Lidhechia
pour désigner un sous -genre fondé sur la Lidbeehia bipinnata
de Thunberg, et distingué par le péricline imbriqué.
Nous considérons le Cotula, le Cenia et le Lidhechia comme
trois genres distincts, appartenant à notre tribu naturelle
des Anthémidées.
Le genre Cotula y qui est VAnanthoeyelus de Vaillant, est
fondé sur les Cotula coronopifolia et anthemoides , que nous
avons observées vivantes , et qui nous ont offert les carac-
tères génériques suivans*
Calathide discoïde : disque multifiore , régularîflore , an-
drogyniflore ; couronne unisériée ou plurisériée , apétaliflore,
fémîniflore. Péricline subhémisphérique , égal aux fleurs ;
formé de squames à peu prés égales , paucîsériées, appliquées,
ovales-oblongues, subfoliacées. Clinanthe convexe, stipifère,
c'est-à-dire, ayant ses aréoles ovariféres élevées sur des sti->
pes, ou petites colonnes charnues, très-courts dans le milieu
de la calathide, et d'autant plus longs qu'ils s'éloignent da-
vantage du centre. Fleurs du disque: ovaire petit, oblong,
privé d'aigrette ; corolle ordinairement à quatre divisions.
Fleurs de la couronne : ovaire très*^and , elliptique , obcom-»
primé, quelquefois pourvu en apparence d'une petite ai*
grette stéphanoïde, qui n'est réellement qu'un vestige de
corolle avortée et continue à l'ovaire ; corolle tantôt absolu-
ment nulle, tantôt réduite à un simple rudiment.
Le genre Cenia ^ qui est le Cotula de Vaillant, est fondé
sur la Cotula turhinata de Linné , que noiîs avons observée
sèche , et qui nous a offert les caractères génériques suivans,
Calathide courtement radiée : disque multiflore, régula-
riflore, androgyniflore ; couronne unisériée, biliguliflore , fé-
mîniflore. Péricline supérieur aux fleurs du. disque ; formé
de squames égales, unisériées, libres, contiguës, courtes,
larges, subrhomboïdales , obtuses, foliacées, membraneuses
sur les bords, munies de nervures rameuses. Clinanthe co-
nique, peu élevé, nu, stipifère seulement vers ses bords;
les stipes marginaux courts, épais, coniques, étant seuls
bien manifestes, et les autres s'abaissant graduellement de la
circonférence au centre , et devenant bientôt presque insen-
sibles f pni^ tout-à-fait nuls. Fleurs du disque : ovaire obcom*
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««4 LID
primé, obovalr, glabre, pourvu d'un tris-pftit bourrelet
sur ses deux côtés , privé d'aigrette ; corolle articulée sur
l'ovaire, ordinairement à quatre divisions. Fleurs de la cou-
ronne : ovaire stipîté, obcomprimé, obovale, parsemé de pa-
pilles, pourvu d'une bordure assez large sur ses deux' côtés,
privé d'aigrette; corolle articulée sur l'ovaire, biligulée,
contenant des rudimens d'étamines, à tube court, à limbe
dilaté, obconique et entier à sa base, divisé du reste en
deux languettes, l'extérieure beaucoup plus longue , radiante,
large, elliptique, entière, l'intérieure beaucoup plus courte,
divisée jusqu'à sa base en trois lobes ovales-lancéolés.
Le genre Lidbechia de Bergius a pour type la LLdbeckia pec-
linata, que nous avons observée sèche, et qui nous a offert
les caractères génériques exposés au commencement du pré-
sent article.
En comparant les caractères attribués par nous aux trois
genres dont il s'agit , on reconnoit facilement que le Cotula
et le Cenia sont immédiatement voisins ; mais, que le lÀdheclda
s'éloigne beaucoup des deux autres pour se rapprocher du
Chrjrsanthemum , et que sa réunion avec le Cotula et le Cenia
était monstrueuse , tant sous le rapport des caractères tech-
niques que sous celui des affinités naturelles.
Le genre Cotula présente deux caractères remarquables,
qui sont la couronne apétaliflore et' le clinanthe stipifère :
le premier de ces deux caractères avoit été signalé par l'ex-
cellent observateur Vaillant ; le second avoit été entrevu par
Fontedera, dont la description est du reste fort mauvaise.
Linné a commis une erreur en attribuant à ce genre une
aigrette stéphanoïde {pappus marginatus). Le même botaniste
croyoit que le caractère essentiel du genre Cotula consistoit
en ce que les corolles du disque n'avoient que quatre di-
visions; mais ce caractère^ d'ailleurs peu important, n'est
pas toujours bien constant chez les Cotula et Cenia.
Le genre Cenia offre le clinanthe stipifère , à peu près
comme celui du Cotula. Les corolles de sa couronne, fort
exactement décrites par Vaillant, dont on a négligé les ob-
servations, méritent d'être remarquées; mais leur structure
singulière s'explique aisément en les considérant comme des
corolles analogues à celles du disque^ et dont la division ex«
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tëriëiire s'est prodigieusement accrue. Commerson et M. de
Jussieu donnent à ce genre, pour caractère, le péricline
turbiné, vide sous le clinanthe, à limbe court, octofîde*
Cela est inexact sous plusieurs rapports : en effet, c'est la
circonférence extérieure du clinanthe qui donne naissance
au péricline, et qui lui sert de base ; d'où il suit que la par-
tie qui se trouve au-dessous du clinanthe, et qui le supporte,
ne peut pas appartenir au péricline, mais bien au pédoncule.
Ce n'est donc pas le péricline, mais le pédoncule du Cenia,
qui est enflé ou très-élargi , et turbiné ou obconique ; mais là.
forme du pédoncule n'est Jamais admise comme caractère gé*
nérique chez les synanthérées. C'est en prenant le pédoncule
pour le péricline , que les auteurs du Cenia semblent croire
que ce péricline est d'une seule pièce et divisé seulement
au sommet , tandis qu'il est réellement composé de plusieurs
squames libres. Willdenow paroft avoir commis une autre
erreur bien plus grossière ; car il décrit un réceptacle tur-
biné, fistuleux, portant sur ses bords les folioles calicinales ,
ce qui semble indiquer qu'il prenoit le pédoncule pour le
clinanthe*
Le genre Lidleckia n'avoit pas été jusqu'à présent caractérisé
avec exactitude, et c'est pourquoi notre description diffère
beaucoup de celles des autres botanistes. Les fleurs de la
couronne, qu'ils croient être femelles, sont certainement
neutres, n'ayant qu'un faux- ovaire membraneux, continu
avec la corolle, ordinairement sans style et toujours sans
stigmate. Le péricline, que Willdenow affirme avec tant
d'assurance être monophylle , est cependant composé de plu-
sieurs squames distinctes, libres, un peu inégales, disposées
irrégulièrement sur trois rangées circulaires concentriques.
Le clinanthe, que Bergius et tous les autres disent être nu,
est réellement hérissé dç fimbrilles très-manifestes. Enfin,
Bergius et ceux qui l'ont servilement copié , admettent cpue
le style est divisé par une articulation transversale en deux
articles qui se séparent spontanément, et dont l'inférieur, plus
court, persiste sur le fruit: cette structure, qui seroit fort
extraordinaire et même unique dans tout l'ordre des synan-
thérées, est présentée par Bergius comme le caractère essen-
tiel du genre. Mais tout cela se réduit à ce que le nectaire
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interposé entre Tovaire et le style , étant plus grand chez la
Lidhechia que chez beaucoup d'autres synanthérée^ , a été
remarqué sur celle-ci par Bergius , qui ne connoissant pas cet
organe, négligé avant nous dans cet ordre de plantes par tous
les botanistes, a cru qu'il faisoit partie du style et qu'il en
constituoit l'article inférieur. Il n'est peut-être pas tout-à-fait
hors de propos de noter ici une autre erreur commise par
Bergius, Linné, M. De Candolle, M. Desfontaines, relative-
ment au nectaire du Tarchonanthus , et que nous avons ré-
futée dans notre Mémoire sur cet arbrisseau , lu à la Société
philomatique le i3 Juillet 1816, publié par extrait dans le
Bulletin des sciences d'Août 1816 (pag. 127) et en totalité
dans le Journal de physique de Mars 1817. Il est, en effet,
assez remarquable que le nectaire, considéré par Bergius,
dans le Lidbeckia, comme étant l'article inférieur du style,
soit considéré par le même botaniste, dans le Tarchonanthus,
comme étant un ovaire supére.
Le genre Udbeckia appartient aux Corymbifères de M. de
Jussieu, et à la Syngénésie polygamie frustranée de linné.
(H. Cass.)
LIDMÉE. {Mamtn, ) Nom que l'on donne en Barbarie, sui-
vant Shaw le voyageur, à une espèce d'antilope, presque
semblable à la gazelle, si ce n'est qu'elle est plus petite et
qu'elle a des cornes quelquefois très-longues. ( F. C. )
LIÉ [Pollen]. {Bot*) Ordinairement les grains qui com-
posent le pollen , sont libres. Dans les orchis, etc« , ils sont
unis de manière à former une pâte; dans Vazalea viscosa^ la
balsamine, Vanothera, etc., ils sont liés par des fil^. (Mass.)
LIEBERKUHNE, LUberhuhna. (Bot.) Ce nouveau genre de
plantes que nous proposons, appartient à l'ordre des sy-
nanthérées, et à notre tribu naturelle des mutisiées, dans
laquelle il est intermédiaire entre les deux genres Leria et
Leibnitâa. Voici les caractères génériques du Ueberhihna,
tels que nous les avons observés sur des échantillons secs de
Lieberkuhna braeteata^
Calathide radiée : disque pauciBore, labiatiflore, andro-
gyniflore ; couronne subunisériée , liguliflore , féminiflore.
Péricline très-supérieur aux fleurs de la couronne ; formé de
squames plurisériées , imbriquées, oblongues-lancéqlées , fo-
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liacées-membraneuses, à partie supérieure inappliquée. Cli-
nanthe plan et nu. Fruits très-aloagés , un peu amincis gra-
duellement de bas en haut, cylindracés ou obclavés, glabres,
sauf la partie inférieure plus courte, hérissée de poils courts,
gros et charnus; aigrette composée de squamellules très^
nombreuses , inégales , filiformes , barbellulées. Fleurs du dis'
que : corolle un peu variable, ordinairement labiée, à lèvre
intérieure divisée en deux jusqu'à sa base, à lèvre extérieure
divisée en trois au sommet ou Jusqu'à moitié ; tube anthéral
pourvu d'appendices apicilaires entregreffés, longs, linéaires,
obtus, et d'appendices basilaires libres , longs, subfiliformes j
style de mutisiée. Fleurs de la couronne ; corolle un peu va-
riable , à tube long , à languette longue , large , elliptique ,
entière, bidentée ou tridentée, radiante et très-supérieure
aux stigmatophores dans presque toutes les fieurs, demi-
avortée, non-radiante et très-inférieure au style dans quel-
ques fleurs situées sur un rang intérieur ; point de languette
intérieure , ni de fausses^étamines.
!Nous attribuons au genre Lieberkuhna les deux espèces sui-
vantes.
LiEBEBKVfiNB BRACTÉiPERE : LiebcrJcuhna bracteata, H. Cass.;
Ferdicium piloselloides ^ Vahl, Act. soc, naL Hafh,, t. 2, p. 38,
lab. 5 (Aûct, herb, Juss,) ; Tussilago (Chaptalia sinuata) pi"
loselloides j Fers., Sjyn, pL, pars 2, pag. 466. C'est une petite
plante herbacée, dont la racine, peut-être vivace, est com-
posée de plusieurs fibres cylindriques, épaisses, noirâtres.
Les feuilles sont radicales, nombreuses, longues d'environ
deux pouces, y compris le pétiole, larges d'environ quatre
lignes ; leur pétiole est long , très-large , surtout à sa base ,
linéaire , membraneux , scarieux , roussàtre , plurinervé ,
glabre sur ses deux faces ; le limbe est ovale-étroit ou oblong-
lancéolé, entier ou bordé de larges crénelures distantes, peu
saillantes, dirigées un peu à rebours, chacune d'elles offrant
à sa base une saillie pointue : la face supérieure est glabre
et verte ; la face inférieure est tomenteuse et blanclie , à
l'exception de la nervure médiaire, qui est très-glabre. Les
hampes, hautes d'environ un ou deux pouces, sont simples^
droites, cylindriques, tomenteuses, blanches, garnies, sur-
tout en leur partie supérieure , de quelques bractées éparsës,
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longue^, linéaires- subulëes, squamiformes , membraneuses^
glabres. Chaque hampe est terminée par une calathide dont
la grandeur est variable, et qui nous a paru varier aussi
plus ou moins sous d^autres rapports, tels que le nombre
des fleurs, la longueur des aigrettes, les caractères des co-
rolles , ceux des ovaires ou des fruits ; le péricline est cons-
tamment glabre, et dans les plus grandes calathides ses
squames intérieures sont longues de neuf lignes,* le disque
est composé ordinairement d'environ sept ou huit fleurs jau-
nes, quelquefois un peu rougeàtres au sommet, dont la plu-
part sont bien labiées, mais dont une ou quelques-unes, pro-
bablement centrales, sont souvent presque régulières; la
couronne est composée d'environ quinze ou seize fleurs, dont
douze ou treize, un peu inégales, ont la languette radiante,
jaune , orangée, rongea tre au sommet, ou entièrement rouge,
et dont trois, probablement intérieures, ne sont point ra-
diantes, leur languette étant demi-avortée ; les aigrettes sont
rougeàtres , roussâtreç , ou rousses ; les stigmatophores du
disque sont plus courts, plus gros et moins divergens que
ceux de la couronne.
Nous avons fait cette description spécifique, et celle des
caractères génériques, sur plusieurs échantillons secs, re-
cueillis par Commerson aux environs de Montevideo, et qui
se trouvent dans les herbiers de MM. de Jussieu et Desfon-
taines sous le nom de Perdicium piloselloides»
LiEBEiLKUHNE A HAMPE NUE : Ueberkuhna nudipeSf H. Cass.;
Tussilago pumila, Swartz, Flor. Ind. occid», tom. 3 , p. i35o;
Tussilage (Chaptalia) sinuata^ Fers. , Syn. pL , pars a, p. 466.
Petite plante herbacée, annuelle, sans tige, à racines fili-
formes. Feuilles radicales, étalées, à pétiole engainant à la
base, et comme ailé par la décurrence du limbe; à limbe
lyre, denticulé à rebours, aranéeux et vert en-dessus, to-
menteux et blanc en-dessous, ayant son lobe terminal oblong,
obtus, incisé, et ses lobes inférieurs petits, arrondis; les
feuilles extérieures longues d'un ou deux pouces , celles qui
entourent la hampe trois fois plus petites. Hampe ordinai-
rement solitaire , dressée , longue de trois à six pouces ,
filiforme, tomenteuse, blanche, rougeàtre inférieurement,
dénuée de bractées , terminée par une petite calathide pen-
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théCf k fleuri blancheâ. Pérîclîne presque imbriqué, étalé 9
ibrmé de squati^es lancéolées-linéaires , aiguës , membranfur
ses, presque vertes, les extérieures plus courtes ^ sty>ulées,
tomenteuses ; clinanthe ponctué; disque composé dé huit ou
dix fleurs hermaphrodites, à corolle tubuleuse , ayant le limbe
très-petit, dressé, quinquéfîde, à style bi^^ie, ayaQt )<s stig-
matophores inclus ; couronne coniposée de quatorze ou.seiaie
fleurs femelles, a corolle ligulée , ayant la languette uiir peu
dressée, linéaire, entière « à style bifide, ayant les stiigiliatQr
phores çtalés; fruits linéaires, acuminés, à aigrette.fUpitéc;,
blanche, composée de squamellules nombreuses, filiformçf^
Cette plante, que nous décrivons diaprés Swartz, habite
les terrains calcaires des hautes montagn/es de la Jamaïque
australe, où elle fleurit en été. Quoique nous ne Payons
point vue, et que la description de Swartz ne nous ofi're
pas tousses documens dont. nous Aurions besoin, il nous pa«
roît presque indubitable que c'est une seconde espèce dp
notre genre Lieberhuhna.
Ce nouveau genre difiere du Leria: 1.* en ce que sa cal^
thide n'a qu^une seule couronne, laquelle est radiante e%
analogue à la couronne extérieure du I^etia^ et que les trois
fleurs non radiantes quis^y trouvent ordinairement^ ne peu^
vent pas constituer un ensemble comparable à la couronne
intérieure, non radiante^ plurisériée, multiilore, du Lsria;
2."* en ce que son disque est pauciflore ; 3.*^ en ce que sox^
péricUne est trè»-supérieur aux fleurs radiantes^ et que- ses
squames sont inappliquées $ 4.*^ en ce que ses fruits, au lieu
d'offrir, comme ceux du Leria i, un col très "grêle et bien
distinct de la partie séminifère, sont seulement trés^-alongés
et un. peu amincis graduellement de bas en haut» (Voyç^
notre iirtiçle Léti^*) Le hieherlcuhna difiere du LeibniUia .- i."*
en ce que son disque est pauciflore; 2.*' en ce que les Qeurs
de sa couronne sont simplement ligulécs, et non biliguléesf
3J^ en ce que les squames de son péricUne sont sub/oliaçées
et inappliquées; 4,'' en ce que les appendices apicilaires du
tube aatbéral sont obtus, et que les appendices basilaire^
sont.longSé (Voy* notre article Lbibnitzie,, t. XXV, p« 4-20.)
On ne doit pas confondre le Lieberkuhnaavec le ChaptiUliat
dont le disque .multiflprç est mascuUâprie intérieur^i^çiit «
26. ' 19
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^à LIE
qui a deux couronnes, âbni rintérieure n'èsY^poîntradiante ;
qui a le péricline égal- aux fleurs du disque ; et doitt les fruits
ne son( pas trés-alongés ni amincis de bas en haut, cominre
dans le Lieherhuhna* (Voyez notre article Chaftalib, t. VIU;
pag. 161.)
Lieberkuhn, à la mémoire duquel nous consacrons le
genre dont il s'agit, est un anatomiste connu surtout par
ses recherches microscopiques sur la structure élémentaire
des intestins , et qui a inventé ou perfectionné une espèce
de microscope dont Tusage est trés-commode pour les bota-
nistes.
Le genre Lieherlcuhna appartient aux corymbifères de M.
de Jussieu , et à la syngénésie polygamie superflue de Linné.
(H.' Cass.)
LIEBRE. (Mamm.) Lièvre en espagnoL (F. C.)
LIEBRECILLA. {Bot.) Nom du bluet, etntaurea cyanus,
Linur, en Espagne. (Lem.)
LIÈGE. {Bot.) Espèce de chêne, quercus suher, dont Té-
corce , très-épaisse et fort légère , est employée à divers usages
économiques. Voyez ChêKe-liége. (J.)
LIÈGE. {Chim.) L'épiderme du quercus suher , doit être
considéré comme un tissu cellulaire qui est enduit d'un assez
grand nombre de substances.
100 parties de liège sec, chaufiiées à 100 degfés, perdent
4 parties d'eau acide et odorante.
Nous avons analysé le liège , en le traitant successivement
par l'eau et l'alcool dans le digestetir distillatoire.
20 gr. de liège, séché à 100 degrés, ont été soumis à vingt
lavages aqueux ; dans chaque lavage on employoit 0,8 litre
d'eau : le liège a perdu 2,85 gr. de matières solubles.
L'eau volatilisée contenoit un acide et. un principe odo-
i^nt. Les deux premiers lavages ont déposé, par le refroi-
dissement, une matière cristallisée, qui nous a paru analogue
à la matière jaune volatile que nous avons découverte dans
la noix de galle. (Voyez Substances ASTaiNCSNTEs natorblles.)
Les lavages ont été concentrés : ils ont déposé des flocons
d'un beau pourpre , formés de galiate de fer , et d'une com-
binaison de matière astringente j de nuitt^e azotée et de choir j;
L'extrait aqueux a été épuisé par l'alcool.
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LÏÊ 351
a. Partie so lubie dans V alcool.
Cette solution concentrée s'est réduite, i."* en un liquide
aqueux; 2.^ en un liquide orangé, (T apparence huileuse, qui étoit
au-dessous du premier. - ^
Liquide aqueux* Il étoit odorant, brun-* orangé^ acide et
astringent. Il tenoit en dissolution un principe jaune , un prin-
cipe rouge, une matière astringente, une matière azotée , de
Vacide gallique , et un acide libre organique , que nous n'avoiâ
pas déterminé.
' Matière d'apparence huileuse. Elle n'a pas été. dissoute par
l'eau bouillante. £lle Ta été presque en totalité par l'alcooL
Cette solution a présenté à l'analyse du principe colorant jaune,
de l'acide gallique, de la matière astringente, de la matière azotée,
de la chaux, if^ous ayons tout lieu de croire qu^elle contenoit
en outre un peu d'une substance résineuse; mais, tout en ad-
mettant la présence de cette substance, on ne peut pas y
rapporter la cause de Faspect huileux delà combinaison dont
nous parlons.
b. Partie indissoute par ValcooL
L'eau Fa dissoute en partie seulement*
Solution, Elle étoit d'un jaune roux : on y a trouvé , 1 <°
un acide organique , qui n'a pas été déterminé ; il étoit en
partie saturé par la chaux et par des atomes de magnésie et
d'oxide dejerî^,^ une matière organique^ non azotée, insoluble
dans l'alcool; S.*' du principe colorant 'jaunfi; 4.^ du principe
colorant rouge ; 5.^ de Vacide gallique et de la matière azotée^
Matière indissoute. Elle étoit analogue aux flocons d'un beau
pourpre qui s'étoient déposés par la concentration des lavages
aqueux du liège.
Le liège , traité par l'eau , a été soumis à cinquante lavages
alcooliques: il a cédé à ce liquide S'^'jiô de matières solubles,
qui étoient, 1.**^ une substance qui a de l'analogie avec la
cire, mais qui nous a paru en différer; c'est pourquoi nous
Tavons nommée cérine; 2.® du principe colorant jaune ; 3.** du
principe colorant rouge ; 4.^ de l'acide gallique; ^J* delà ma^
Hère astringente j 6J^ de la matière azotée^ 7.^ une matière rési-
neuse molle.
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aSîJt LIE
Les trois premiers lavages alcooliques ont déposé, par le
refroidissement, de la cérine impure; ces lavages, filtrés et
concentrés au sixième de leur volume, ont déposé par un re-
froidissepaent lent de la cériue cristallisée pure ou presque pure..
Les liqueurs du quatrième au quatorzième lavage inclusî'
vement. ont donné, après la concentration, de la cérine
impure»
Les liqueurs provenant des quatorze lavages , séparées de
leur cérine , ont été réunies aux lavages suivans ; on les a
distillées, et on a ajouté de l'eau à la fin de Topération, On a
obtenu un liquide aqueux pour résidu , qui contenoit en dis-
solution, 1,^ des principes colorans , de Vacide gallique^ delà
matière astringente et de la matière azotée; 2/* un dépôt de ma-
tière résineuse ; 3.^ un dépôt de matière azotée* Par la filtration
on a séparé le liquide aqueux , et par l'alcool on a séparé
ensuite la matière résineuse de la matière azotée.
La matière rémneuse étoit formée de cérine, de principes co-
lorans, diacide, et probablement d'une matière grasse, ana-
logue à la résine verte des plantes altérée. Nous croyons qu'un
grand nombre de résines ontune composition analogue à celle
.dont nous venons de parler.
Nous allons examiner les propriétés de la cérine, et cefles
du tissu du liège, que nous appelons suhérine,
Cérine.
Elle e%i sous la forme de petites aiguilles blanches ; lors-
qu'elle n'a pas été dissoute plusieurs fois dans l'alcool , elle
retient du principe colorant jaune, qui devient sensible
quand on la liquéfie.
La cérine , mise dans l'eau bouillante , se précipite au fond
du liquide , se ramollît , mais ne se liquéfie pas : en cela
elle diffère beaucoup de la cire, qui se fond à 62,76 , et qui
^lors reste à la surface de l'eau.
La cérine , chauffée suffisamment, se fond , se volatilise, en
répandant une légère odeur. Distillée dans une petite cornue,
elle se fond, jaunit, donne de l'eau acide et de la cérine
mêlée à un produit gras empyreumatique, jaunâtre : il reste
du charbon.
Elle est un peu plus soluble dans l'alcool bouillant que la
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cire. Par le refroidîisement la liquieur dépose de petites aî«
guilles. La solution dé cérine n'a aucune action sur la tein^-
ture dé tonrnesol.
La cérine, chauffée dans Tacide nitrlqne à 52 degréai, se
fond , se rassemble à sa surface en gouttes huileuses, .Peu i^
peu elle est dissoute ; H y a dégageipent de. |;az nitretix et
dissolution de la cérine.. L'acide se coiore en jaune , et, si
Ton y ajoute de Feau , il se produit un précipité de cérine
altérée et il reste un peu d'acide oxalique dans la liqueur.
La cérine ne paroit pas susceptible d'être dissoute par l'eau
de potasse. , r ■■
Subérine*
£Ue a la forme du liège.
Lorsqu'on la distille, elle donne, 1.° un peu d'eau; 3.** un
liquide incolore huileux; 3.** une huile citrine. Ces produits
sont acides : le dernier pai'ott toiit formé dans la snbérine,
ou provenir d'une huile qui n'a éprouvé qu'une légère al té*
jnation ; car pendant l'opération on la voit suinter du Hége
même. 4.*" Une huile d'un rouge brup; 5.^ un peu d'ammo-
niaque j 6."* une substance grasse.^ crisiallisàble , insoluble
djnm l'eau de potoase; 7." des gasç S.*", ua charbon qui con->
serve la forme de la subérine , et dont le poids est le quart
de celui de la snbérine.
La subérine eat iasohihle dans l'eau et l'alcool,. comme le'
prouvele traitement du lûége dans le digesteui^.1'
6 gr. de subérine, traités par So d'iaeide nîtf^fiie à Ss^,
îaunissent et se réduisent., i.*" en une matière insoluhU dans
l'eau , formée d'une substance résineuse soluble dans l'alcool ,
et d'une substance qui ne iy dissout pas* et qui m'a paru de
nature ligneuse; s.*^ en matière sôlàhle ian&l-eaw, qui con-
siste en acide oxalique , en aciée sobérique , et ed une subs*
tance jaune amére. : ) >
La subérine, telle que nous l'arcms obtetme, cotitenoit^
certainement encore uiie quantité: notable de matières qtii
se trouvent dnns le liège. Nous>pei]faonii que c'est à la céfine
qu'elle retient , que la subérine doit la propriété de «donner
la substance grasse cristaliisable , lorsqu'on la distille ^ et la
matière résineuse qu^on en obtient lorsqu^on la traite par
l'acide nitrique»
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^94 LIE
L'acide subëriquc est le produit qui caractérise la'subé-
rine comme corps particulier -, car il s'en forme d'autant
plus que le liégë a été soumis à un plus grand nombre de
traîtemens à Teau et à Talcool : c'est ce qu'on voit par le ta-
bleau suivant, formé des résultats obtenus en traitant par
l'acide nitrique, i*** 5 gr. de liège naturel sec ; 2.' 6 gr. de
Hége lavé à l'eau ; 5 gr. de subérine.
Liège naturel. Liège lavé à Teau. Subérioe.
Résidu ligneux. . • . 0,009 • • • 0,04^ • • . • o,o5o
Résine 0,736 « • • 6,876 . • . . o,5oo
Acide oxalique. • . . 0,800 . . • o,53o • • • . o,38o
Acide subérique . • • 0,720 • • • 0,980 • . . . 1,120
Eau-mère jaune , amère a; • • • x .... x
Le tissu de l'épidcrme de bouleau, de. cerisier, de pru-
nier, etc., est formé de subérine ; car nous avons obtenu
de tous ces épidermes de l'acide subérique, et en d'autant
plus grande quantité qu'ils se rapprochoient davantage dé
l'état de pureté. Cette analogie de nature avoit été soup-
çonnée par Fourcroy, avant qu'elle eût été démontrée par
l'expérience.
L'épiderme du bouleau, outre des principes colorans jaune
et rouge , nous, a présenté une substance résineuse , dont nous
avons exposé.les propriétés principales dans une note jointe à
un mémoire) lu à l'Institut le 10 Janvier 1814. Cette substance,
que nous avons nommée depuis bétuline , se volatilise en fumée
blanche , douée d'une odeur balsamique* Chauffée convenable-
ment , elle se sublime en aiguilles. Lorsqu'on la distille dans
une cornue , elle se volatilise en partie seulement , parce
qu'une portioa s'altère par le contact de l'air : le produit a
l'odeur du cuir de Russie; et, en effet, nous nous sommes
assuré depuis que c'est cette substance qui donne au produit
de la distillation de l'écorce de bouleau , l'odeur qu'on re-
cherche dans le cuir de Russie, cuir que l'on prépare avec ce
produit.
5 gr« d'épiderme de bouleau , préalablement traités par
l'eau et TalQOoI > soumis à l'action de 60 gr, d'acide nitrique ,
ont donné ;
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LIE «95
Maûere liseuse . . . . . 0^04
Matière résineuse • . . • • 0,68
Acide subërique ..-••• 1,4^
L^eau*mere ée cet acide ëloit jaune , visqueuse, amére?
elle ne contenoit pas d'acide oxalique , car elle ne prëcipitoit
pas par Teau de chaux.
La moelle de sureau, que M. Link a dit se conv^tir es
acide subérique par l'acide nitrique, ne nous en a pardonné
de traces sensibles , quoique nous l'ayons soumise mu néote,
traitement que le liège, (Cii>)
LIÈGE DES ANTILLES. {Bot,) Voyez Liéçs i>« Saikt-
DOMINOUE. (LbM.)
LIÈGE DE SAINT-DOMINGUE. {Bot.) Cet arbre, décrit
pctfcédemment sous les noms de bois de fléau ou cotonnier
siffle ux^ avoit é{é rapporté au geore Fromager, Bombas;
mais sa description , faite par NicolsOn , quoique trés-incom^
pléley convient beaiieoup mieux à l'oeliroma lag{^us deSwar^z,
qui, en effet, dit que sa plante est le cotonnier siffleuxtr^J.)
LIEGE FOSSIlEet LIÈGE DE MONTAGNE. {Min.) Voyes
ASRESTE ENtAELACli. (B»)
LIE- HAST» {Ornith.y Un des noms que porte en Nor^
ivéjge ie^rand;pie noir, picus martiu$y linn. (Ch*D.] .
LIEN* (Erpét,) Nqm spécifique d'nne couleuvre de la Ca^*
roline 9 ^ohth^^ ^oiutric/or^ que nous avons décrite dans ce
Dictionnaire, tom» XI 9 pag. 181» (H. C.) v
LIÈRE. {Ornithé ) On nomme ainsi ^ en Nonvége^ )e pé-
trel puffin, ou puffin cendré, proceUarûipuffinusy L«(Ch.D.)
LIERNEp {Bot.) Nom vulgaire de la clé^l^tite ies baies.
tL. D,)
LIERRE; Hêdera, Linn* {Bot.) Genre déplantes dicotyUio^
n€9 y delà famille des ^çprifoliacées ^ Juss. , et de Isk-pentat^
drie monogynie^ Linn., ^ont les principaux caractères sont les
suivans : Calice campanule , adhérent à Tovaire , terminé par
eiaq petites denla^ corolle de cinq pétales élargis à leur base ;
cinq étaminess ovaire turbiné, surmonté d'un style court, el
terminé par un stigmate simple; baie glqbuleuse,.à cinq loges
monospermes.
Les lierres sont des arbrisseau^ à feuilles iilternes , ^ejt à fleurs
disposées en ^ombelle ou en grappe. On, en. epm^9 aujour»
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«a6 LIE
d'hui six espèces , qui , excepté* une, sont toutes exotiques:
nous ne parlerons ici que- de celle qui est indigène , les au*
très étant encore peu -connues. •
: Lies RE grimpant : Hedera hetix , linn^; SpêCy 292; Hedera
Cûrymhosa communis , Lob. , Icont , 6i4*' C'est un arbrisseau sar*
jnenteux , dont la tige principale peut acquérir avec le tem]>s
vn pied et plus de circonférence : cette tige rampe à terre
oifilepiui souvent grimpe et s'étend fort loin, ainsi que les
nomfbre%i^ rameaux qu'elle produit, en s'appuyant sur le
tronc des arbres, sur les rochers, les murailles, et en s'y atta-
chant pa» d#s vrilles très-nombreuses > d'une nature particu-
lière, ressemblant à de petites racines et naissant du corps
même de la t»ge ou des rameaux, sur le c^té qui «^appuie aux
e(^rp»ehvirbilQanSi Les feuilles sont alternes, pétiolées^ per-
estantes, glabres, luisantes, d'un vert -foncé, d'une-forme
très* variable; celles- qui viennent sut* lesjieunes pieds ou sur
les ttimeànx rampans et stériles des' vieux , «ont échancrées
k' leur base et partagées en trois ouchl'q lol»és ^ tandis que
édU&s qui accompagnent les rameaux qui Vlôi vent ctonnelr des
fleurs, sont entières, à peu près ovales- ou «o taies-lancéolées.
C^s vaHaflons dans la- forme des 'fenilleë^ne peuvent riuHe-
ment cai^ctériser des variétéSidisfintfc^s','Conkiiaé quelques bo-
tanistes les ont établies' , ptiîàque leitfétilè pied ^p lierre porte
^iiveiat en même temps éè foutes cé?^ diffère» tWféuHles; Les
ileurs sont petites, verdàtres, dispolées à l'extrétaîté des ra-
nfeaux sur pliisièuri ombelles' 'globuleuses , portées sur des
pédottcules particuliers et assez écartes les uns des -autres. Ces
fleurs paroissent en Septembre et Octobre J et elles sont rempla-
cées par des baies peu succulentes , d'un vert très-foncé^ prefrî
que' noiràtrey^ 'qfti mûrissent au printemps : elles devroient
être paftrfagées en cinq loges, contenant ehrfcune une graine;
mais le plus' souvent une= ou deux des- loges «airort en t et on
n'en trOTSve plus éjée trois ou quatre. . .
Le lierre croît spontanément dans pfesque- toute l'Europe
et daVis pHiMeilrs parties de l'Asie et de l' Afrique. On le trouve
dàûs li^ bo^st et dans' les haies, surtout aux lie^bc'frais, om-
bragés et' exposés au nord. On en cultive dans les- jardins une
variété à'JfeHtttes^^pattachée* de blanc, tkne autre à feuilles
panachéef^faniie,^et une dont les baies sont jaunes.
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LIE i»97
Le -lierre a été célébré et honoré dés la plus hante anti-
quité : en Egypte il étoit consacré à O^pîs , et ^n Grèce à
Bacchus; on en couronnoit le dieu'des jardins comnie'telui des
buveurs, et ce ftit, selon Plutârquev ce dernier qui enseigna
à ceux qui étoient pi^is de furedrs bachiques,- & s'en faire di?s
eouronnes, parce • qu'il avoii la propnétë d^emp^cher de
s'enivrer. ' : ;• •
Le Herre partage ^avee le laurfc* l^honneur de servir de
prix aux talens poétiques : 'n.- ..i ,
' " Accipe 'jussis ' •
^Canhina cœptà tùis ; atque hanc sine tempàfa circum
Tnter victrices ederam tibi serperelauros-. '
* ' ' ' yiRG.,Eciog, rhr.
Lé bots'd'éu lierre est gi^sàtte^- léger, poreux, quoique ses
fibres soient' sei^réés etqti**! ait asseà de dùretéw 11 est rare d'e»
trouver de gros morceaux f dnen <sile un de sè^pt ponces de
diamètre comme ^tiélqtleehoSe'dêpeiJi ordinâii'e. t.es aiiciens
croyoient, ei orf l'a souvent répété d'après eux, qiJè les vases
faits^ebbi^ die fierté aboient la singulière propriété de sépa-
re** l'un de rtfutrel'eàu et levin qu'on y vei»soît. $elon Caton
et Pline, l'^u est retenue dans le vasb , et ^e vin senl fran*»
sudé à trâvèi»»' les pores du bois^j'^don d'aûi^eîi, c'est 1^ vit»
qui' demeuré daA9 le, vase. Wormius, ayanîrépété icette e*pé^
rience, vit leà^deux 'liquides rester mêW» et s'/icouler ett-
séxnble & trtfVéi<s lés' pores du bois.
Dans les pays chauds, les vieux troncs de lieri^e donnent
par- incision '«u naturellement un sac gotanio-résineux , qui se
dutcîfâ" l'air et qui est connu sous lé nom de gomme' de
lierre. Cette -substance est dNari i-ouge brunâtre, demi-trans^
parente , d'une saveur amère , un peu astringente. Presque
inoddre dans son état ordinaire ^' elle répand, quand on la
bMÎe,' une odeur assez analogue à celle de l'encens. Dans
ées detniers temps les chimistes lui ont donné le nom d'hé-
dépée^ EHe â été quelquefois employée en médecine comme
»ésoltitive, emménagogîie et astringente ; elle a aussi passé
petu^ dépllel^ire. Aujourd'hui ^lle est k peu près inusitée ,
Éi oé n^est dans qudqu/jfronguens et emplâtres. Dans la pein^
ture on s'en sert pouvla fabrique des vernis. C'est de l'Orient
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^9S LIE
que nous vient la plus grande partie de la gomme de lierre
qui est dans le commerce.
On a employé autrefois la décoction des feuilles de lierre
dans Teau ou dans le vin , et en lotions , contre les maladies
de la peau et les ulcères anciens. On a aussi attribué à cette
di^coction la vertu de noircir les cheveux. On faisoit encore
avec ces mêmes feuilles des cataplasmes qu'on regardoit
comme propres à dissiper les engorgem«ns laiteux* Sous tout
ces rapports , les feuilles de lierre sont à peu près hors
d'usage maintenant; mais on en emploie une grande quan-
tité pour le pansement des cautères et des vésicatoires -. en-
tières, ainsi qu'on s'en sert, il ne parolt pas qu'elles contri-
buent à augmenter la suppuration ; elles entretiennent seule-
ment les parties dans un état de fraîcheur salutaire.
. Les fruits du lierre passent pour être émétiq«es, purga-
tifs» et même pour agir avec assez de violence; mais on
manque d^xpériences positives pour les appr^er sous ce
rapport. Plusieurs espèees d'oîseaui^ les mafi^enL
^ Le lierre se multiplie de graines , de drage<ms et de mar-
cottes) mais la facilité avec laquelle on peut, se le procurer en
arrachant de jeunes pieds dans les bois ou dans les haies, fait
que les jardiniers se donnent rarement la p^e de l'élever de
graines ou autrem|;nt ; il n'y a que ses variétés^ soit oell« ibaies
jaunes, soit celle à feuilles panachées^ qu'on propage par la
vpie des marcottes. La verdiure perpétuelle de cet arbrisseau
le rend d'un effet très-pittoresque dans les jardins paysagers t
il est propre à tapisser les grottes, les rochers | les vieilles
murailles ; souvent aussi on peut le placer d'une manière très-
agréable en associant ses rameaux à de vieus troncs d'arbres.
Lorsque le lierre est d'un certain âge , et qu'on a ea le soin
de le tailler et de supprimer une partie de ses rameaux, il
peut se soutenir seul et former une sorte de petit arbre.
Le lierre n'épuise point les arbres sur lesquels Jl s'attache:
ses vrilles , en se fixant dans les fentes de leur écorce» n'en
tirent aucune nourriture; mais, lorsqu'il embrasse étroite*
ment de ses nombreux rameaux les tiges des autres arbres»
celles-ci se trouvent avec le temps; trop resserrées^ étran-
glées, comme étoufféea, et alors elles périssent par suite
de cet étranglement. (L. D.)
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LIE 2^9
LIERRE DES ANTILLES. (Bot,) On donne dans les Antilles
ce nom au marcgrayiay arbrisseau grimpant, qui s'élève le'
long des grands arbres jusqu'à leur sommet, et laisse ensuite
retomber ses rameaux chargés de fleurs. (J.)
LIERRE AQUATIQUE. {Bot.) C'est une espèce de lenti-
cule , Umna trisulca^ ( L< D. )
LIERRE EN ARBRE. {Bot.) Voyei Lierre. (L. D.)
LIERRE DU CANADA. {Bot.) C'est une espèce de sumac,
rhus toxicodendron. (L. D.) <
LIERRE D'EUROPE, LIERRE GRIMPANT. {Boti) C'est
le lierre commun. ( L. D. }
LIERRE TERRESTRE. {Bot.) Nom vulgaire du gleûom^
hederacea, qui est aussi la terréte, l'herbe de Saint-Jean. (J.)
LIEU. {IchthyoL) Un des noms vulgaires du merlan jaune,
gadus pollaehius de Linnœus. Voyes Merlan. ( H. C. )
LÏEURE. {Ornith,) Nom que porte en Norwége le grand
coq de bruyère, tetrao urogallus, Linh. (Ch. D.)
LIÈVRE. {Entom,) On a donné ee nom vulgaii^ à la che-«
nille de Pécaille martre ou hérissone {bombyx caja) , et k
celle du bomhyx luhricipeda, qui vit sur le pommier. V. Bombyce.
(CD.)
LIÈVRE ou LEVREAU. {ConchyL > C'est une espèce de
porcelaine , cyprœa testitudinaria . ou caurica* Voyez Porce-
laine. (Db B.)
LIÈVRE,^ Lepus. {Mamm,) Ce nom, dérivé du nom latin
du même animal , de particulier est devenu commun , et sert
non-seulement à désigner le lièvre d'Europe , mais encore le
groupe dont cet animal peut être considéré comme le type.
Le genre Lièvre, l'un des plus naturels de la classe des
mammifères , est remarquable par la fixité de certains ca*
ractères secondaires, qui, par cela même, s'assimilant aux
caractères génériques, laissent peu de points propres k dis*
fisguer les espèces entre elles, et font que la détermination
de celles-ci offre les plus grandes difficultés : tout le monde
coanolt en effet le lièvre et le lapin , et l'embarras que l'on
éprouve à les distinguer l'un de l'autre; or, il en est à peu
près de même de toutes les autres espèces.
Ces animaux ont des molaires sans racines, six de chaque
c6té à la mâchoire supérieure , et cinq à l'inférieure j ^eiv»
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3oo LIE
ÎDcîâiv^ inférieures sent au nombre de dénx , comme thez
les autres genres de cet ordre , larges ^ plates à. lear face
antérieure , i et taillées en biseau à la face postérieure ; les
supérieures sont au .nombre dé quatre chez Tadulte ^ deux
antérieures , larges , diviisées , à leur face externe , par un
sillon assez profond , en deux faces arrondies , et taillées en
biseau à leur partie interne ; viennent ensuite .deux posté-
lûeures, petites, cylindriques, un peu comprimées en avant
et en arrière, et ^ couronne plate.
A la màehoire. supérieure, les molaires sont en ovale trans-
versal et à peu près d'égale grandeur, excepté la dernière,
qui est très-petite* La première de ces molaires a la cou-
ronne simple et seulement garnie à son bord antérieur de
trois festons formés par deux replis de l'émail à' moitié
remplis de cortical. Les quatre suivantes ont leur couronne
divisée en deux parties par une arête transversale, foncdée
par deux replis dé l'émail qui enveloppe toute la surface
delà dient^ l'interne est ie plus profond et va sans doute se
joindre à l'externe up peu au-dessous de la couronne, puis-
qu'on n'aperçoit plus sur celle*<ci le signe de séparation qui
devoit se trouver entre eux. L'émail s'usant moins vite que
la substance' corticale , il en résulté que ses bords sont relevés
en crête comme le milieu. La dernière molaire diffère des
précédentes par l'absence des crêtes et des replis*
A lamàch'oire inférieure les molaires sont à peu près aussi
longues. que larges : toutes ont la couronne divisée en deux
parties inégales par une crête formée , comme dans les mo«
laires isupérieures , par deux duplicatures de l'émail , mais
dont l'exteriie est beaucoup plus profonde. La première mo-
laire diffère des autres, en ce que sa partie antérieure est
éckancrée au bord externe par un sillon presque aussi proâmd
que le second ; ce qui fait qi|e^ la face externe de cette dent,
au lieti de n^avoir qu'un sillon comme les autres, en porte
deux. Dans les trois suivantes la couronne n'est divisée que
par une crête formée par deux replis, dont l'externe forme
un sillon beaucpup plus profond que rinierne. La dernière
molaire, plus petite que les autres, a sa couronne composée
de deux parhes elliptiques, inégales; la postérieure estbeau-
Q^up plus petite que l'antérieure*
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LIE Soi
Dai» le très -Jeune âge les dents né différent de celles de
Tadulte qu^en ce que , au lieu de quatre incîsires supérieures^
il s* en trouve six, disposées par paires Tune derrière l'autre t
mais les plus internes tombent bientôt par raccroissement
des quatre antérieures, de sorte que l'adulte ne conserve,
comme nousravonsvu plus haut, que ces quatre dernièrei
incisives*
Les membres antérieurs , beaucoup plus courts que ceux
d'e derrière, sont grêles et terminés par cinq doigts, courts,
forts, entièrement libres et armés d'ongles cylindriques,
robustes et légèreùient arqués; le troisième est le plus long;
le second et le quatrième , plus courts que celui-ci , sonC
d'égale longueur ; le premier ou l'externe est moins long
que ces derniers, et Tinterne ou le pouce est petit, placé
vers le haut du métacarpe et peu apparent. Aux pieds de
derrière le pouce manque, et il ne reste plus que quatre
doigts semblables aux analogues des. pieds de devant* Ces
doigts sont velus, ainsi que la paume et la plante, qui sont
entièrement recouvertes d'un poil soyeux $ mais plus dur
que celui des doigts ; et les ongles 'san>t protégés ei cachés
par un pinceau de longs poils naissant du dessous* des doigts^.
La queue est très-courte, très-velue et ordinairement re^
levée. , . V
Les yeux ont une pupille susceptible, en se contractant;
de prendre une forn^e légèrement ovale ; la paupière interne
est assez développée , et les externes sont garnies de cils nom*
breux et serrés* Les narines sont étroites, plus larges en. de-
hors du. museau que vers le point où elles se rapprôchevtti
sansmuffle proprement dit , mais à peu près nues à leur tou't
tour et garnies à leur bord interne ou cloisoonaiTe de deoii
bourrelets ou saillies , qui paroissent glanduleuse^; elles oi^t
au-dessus d'elles un fort repli transversal , d^éterminé par' Ut
museau , qui forme une large surface convexe v velue , suscep^
tiblè de recouvrir lés narines en s'abaissant /et jouissant d'un
mouvement vif, précipité et presque continuel de haut en
bas. La lèvre supérieure est entièrement fendue, et la lah<^
gue est épaisse et douce* Les oreilles sont très-mobiles, gran-^
des, alongées en cornet, très - ouvertes , simples et remar-
quables seulement par une cavité en fortne de cul -de*
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5d2 LIE
sac » placée au-dessus du conduit auditif : elles'sont' presque
nues en dedans', el revêtues de poils courts et ras en-dessus.
Le pelage est très -fourni et se compose en général de
longs poils soyeux très -nombreux, et de poils laineux, plus
courts, plus nombreux encore et d'une très -grande finesse.
Ces deux sortes de poils sont mêlées sur la plus grande
partie du corps ; mais le tour du museau n'a ordinairement
^ue des poils courts, ras et soyeux : la tête en général a
plus de poils soyeux que de laineux , et ces poils sont moins
longs que ceux du corps ; la nuque et le dessus du cou, à
partir d'entre les deux oreilles, ne sont couverts que de
poils laineux, très-doux et très-épais; le dessus de l'oreille
n'a que des poils très -courts et soyeux, et le bord anté-
rieur est garni de longs poils soyeux assez rudes, et disposés
sur une ligne parallèle et serrée, tandis que le bord posté-
rieur a un liséré de poils soyeux , ras et très-courts ; les poils
des membres sont courts et soyeux , et ceux de la queue
sont très-épais , longs et -presque tous laineux , principale-
ment en-dessous.
Les diverses teintes du pelage semblent elles-mêmes par-
ticipera cette tendance vers un type commun, et les diffé-
rences qui les distinguent ne sont presque que le résultat
des diverses modifications d'un même fond de couleurs. La
tête et le corps sont toujours d'une teinte de gris-ln^un ou
roussàtre, tiquetée ou lavée, c'est- à r dire ^ variée ou dé
points ou de lignes interrompues , entrecoupées , et comme
hachées de diverses teintes de gris, de brun et de roussàtre,
résultat du mélangé des couleurs des poils soyeux qui pré-
sentent un anneau de chacune de ces teintes; le dessous du
icorps est d'une couleur unifolme ; la région labiale , sur la-
quelle sont placées les moustaches, est ordinairement en
tout ou en partie d'une teinte particulière. L'œil est toujours
placé dans une région plus pâle que le reste des parties
environnantes,- les oreilles^ont le bord antérieur de leur
partie postérieure plus foncé que le reste du derrière de
l'oreille, et il est tiqueté; le bord de l'oreille est ordinai-
rement d'une teinte foncée , et les lisérés de ses bords sont
plus pâles; là partie laineuse de la nuque est toujours d'une
couleur pure et dififérente de celle des parties' voisinesl Les
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LIE 5oS
membres ont une teinte uniforme, et la quéùe' esl phit
foncée en- dessus qu' en-dessous.
La verge, dirigée en arriére, se termine par un gland coni-
que ; chaque testieule a un petit scrotum particulier et peu
saillant, et dans l'espace qui se trouve entre eux et la verge
se remarque un enfoncement dans lequel il se- verse une
sécrétion épaisse , jaunâtre et fort puante.
L€$ femelles sont sujettes à une sorte de superfétation , ce
qui tient à ce que, les deux cornes de la matrice ayant 'cha-*
cune un orifice particulier dans le vagin , il arrive que Tune
peut être fécondée après l'autre, et qu'alors la femelle met
bas les fœtus qui se sont développés dans l'un de tes or*
ganes, tandis que ceux de l'autre corne restent encore en
gestation.
Les petits naissent couverts de poils et les yeux ouverts*
Lés lièvres sont tous des animaux presque nocturnes et ches
lesquels Fouie paroît être le sens le plus développé; ibsont
extrêmement craintifs et fuient au moindre danger. Leur
marche consiste en une suite de sauts, et leur course n'en
diffère que par plus de rapidité. Ils habitent les bois, les
faillis, les rochers, viennent quelquefois dans la plaine, et
se nourrissent de substances végétales qui modifient le goût
de leur chair , selon qu'elles ^sont plus ou moins aromati^
ques : l'on sait en effet que telle est la cause de la différence
que l'on remarque entre la saveur d*un lapin élevé en do-
mesticité et celle d'un lapin qui , dans les bois , s'est nourri
de thym , de serpolet, etc. Les uns pourvoient à leur sûreté
personnelle et à celle de leurs petits, en se creusant de pro-
fondes retraites, ou en habitant les fentes et le> creux des ro-
chers; tandis que d'autres se contentent d'un sillon , d'une
souche, d'un taillis, ou d'un tronc d'arbre excavé.
Les lièvres sont communs dans l'ancien et dans le nouveau
monde, et partout ils peuplent les contrées froides comme
les parties chaudes ivt globe ; mais partout aussi ils se mon-
trent, comme nous l'avons dit, avec des caractères spécifi-
ques si constans qu'il est très -difficile de distinguer nette-
ment leurs espèces : l'on peut cependant, en s'aidant de
l'examen des têtes osseuses , trouver des caractères asses cer-
tains, quoiqu'en général peu saillansy et l'on est déjà parvenu
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5o4 LIE
à en cara(ttériser diic e$p«ces ; mais il est probable, qu il ea
reste encore beaucoup d'inconnues* ,
. Le Lapin.' Lepus eunûsulaSy Lion, j Bufibn^ tom. VIL Cette
espèce , Connue de tout le inonde , est en général d'un gri^
brua^ jaunâtre pàle$ la tête e^t d'uQ gris roussAtre tiqueté,
le «lenton et le dessous de la gorge sont blancs ; les yeux
sont placés au milieu d^une tache d^un gris fauve - pâle , et
entourés d'tine teinte d'un blanc grisâtre ; le bout du mu-'
seau et la région labiale sont roussàtres ; le dessus de^
oreilles est d'un gris pâle avec le bord antérieur d'un gris
brun pointillé ; le bord supérieur légè^'ement bordé de
noir , et le tour de l'oreille liséré de blanchâtre ; la région
laineuse de la nuque et du dessus du cou est d^ un fauve
pâle et pur; le corps est d^un gris brun jaunâtre lavé, résul-^
tant de lignes hachées de fauve pâle, de brun et de noi-
râtre; le dessouA du corps est blanc ; les membres sont rous-
$âtres et d'une teinte uniforme ; le dessous des doigts est
d'un jaune fauve; la queue est noire en^essus et blanche
en^essous*'
Cette espèce, originaire d'Espagne, et réduite en domes-
ticité 9 offre des variétés assez nombreuses, parmi lesquelles
on distingue plus particulièrement le lapin d'Angora^ à cause
de ses longi poils soyeuxy et le riche, remarquable par. la
belle teinte d'un gris argenté de ses poils. Le lapin domes-
tique ordinaire ne diffère du sauvage que par des couleurs
plus pâles ; mais il a beaucoup varié dans ses teintes , et il
s^en trouve qui sont entièrement d'un beau blanc de neige,
avec l'iris rouge , et les parties à demi nues de la peau .
telles que le museau et les oreilles , d'un rose pâle , ce qui
est un effet de la maladie albine»
Cette espèce se creuse ^ dans les terrains secs., un profond
terrier, à une ou plusieurs issues, où chaque famille se re^
tire et dans lequel les femelles élèvent leurs petits. La gefr-
tatiott est d'environ un mois, et la portée de quatre à huit
petits , qui ne sortent du terrier conunnn qu'au bout de deuic
ou trois mois, lorsqu'ils sont en. état de chercher seuls leur
nourriture , de se creuser une retraite et bientôt après d'é-
lever une autre famille ; mais^ ils s'établissent le plus souvent
auprès de leur première demeure ^ et cette hsibitude, jointe
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à la fëcQudîtë de ces animaux y fait que., si Ton a'y apporte
aucun obstacle, le terrain dans lequel ils se soi^t établis est
bientôt excavé de toute part. A Fétat domestique les lapina
sont beaucoup plus féconds, et deviennent des objets d'éco<-
nomie aussi importans par leur pelage , dont on fabrique le •
feutre, que par la consommation qui se fait de leur chair. .
Quoiqu'ils aient entre eux les plus grands rapports, les lié-*
vres et les lapins ne peuvent produire ensemble, et ils pa»
roissent même avoir Tun pour Fautre un éloignement tel
qu'on ne trouve point ou presque point de lapins dans les
lieux ou les lièvres se sont établie, et que ces derniers évi-
tent les cantons peuplés par les lapins.
Le Lièvre: Lepus timidus /Linn.; Bu£fôn, tom. VI, pi. 38*
Il est en général d'un gris roussâtre. La tête est d'un gris
brun, plus foncé à son sommet et sous Fœil, et plus pâle
sur les joues; le menton et le dessous de la gorge sont
d'un blanc roussâtre; les yeux sont placés dans une tâche
blanchâtre, qui, partant du bout du museau, se continue
jusqu'à l'origine de l'oreille; la région labiale est d'un fauve
pâle ;, le dessus des oreilles est d'un gris jaunâtre, avec le
bord antérieur d'un gris brun, la pointe noire, et les bords
de l'oreille lisérés de blanchâtre; la région laineuse de la
nuque et du dessus du cou est d'un fauve pur. Le corps
est d'un gris roussâtre, lavé de brun, résultant de lignes ha-
chées de gris, 4e noir et de fauve ; il prend une teinte
plus fauve sur les épaules et les côtés; la partie antérieure
de la poitrine est fauve, le reste du dessous du corps d'un
blanc roussâtre ; l^s membres sont d'un fauve roussâtre uni*
fornie; la queue est noire en -dessus et blanche ep-^dessous.
Quoique le Iféyre ait ep général les mêmes besoins que
le lapin , il les satisfait d'une manière toute différente : il ne
se creuse point de terriers, et se contente d'un gîte, dont
il change la position selon les saisons. La portée dure trente
jours et se compose- de deux à cinq ou six petits. Dès qu'il
ne tette plus , le levraut cherche un gîte; maisâl n'établit
pas > sa demeure, comme les jeunes lapins, auprès de celle
qu'il vient de quitter. Le lièvre est solitaire ; il vit dans l'iso*
lement , et ne recherche la com]pagnie des individus de son
espèce qu'au temps du rut , qui se £ait sentir en Février et en
26. V 20
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i<^ LIÉ
Mars. Cent pM^étre 1 eet instinct que Ton doit attribuer
la liberté dont {ouit son espèce entière, tandis que le
sociable lapin est devenu partout domestique. Il dort le
jour^ ne prend sa nourriture que la nuit, et habite, comme
le lapin , toutes les contrées tempérées de l'Europe ; mais il
parott s^avancer plus au nord que ce dernier. Les voyageurs
ayant presque tous appelé lUt^es les diverses espèces de ce
genre qu'ils observoiekit , Ton a beaucoup trop étendu les
limites de la demeure du lièvre ordinaire ; ce qui explique
l'erreur d'Erxleben et de Gmelin, qui le donnent comme
propre à l'Europe, à l'Asie, aCeilan, à FÉgypte, à la Bar-
barie et à l'Amérique septentrionale. On a débité plus d'une
fable sur cette espèce, que l'on a regardée tour à tour
£omme hermaphrodite , ruminante et susceptible d'acquérir
des cornes.
Lièvre VAaiABts : Lepuê varîàbilis , Pall.; Schreb., 234, ^*
Le dessus de la tête est d^un brun fauve; la partie supé'
rieure des côtés de la tête est canescente, tandis que la
partie inférieure, le menton et le dessous de la gorge sont
blancs i l'oeil est bordé en -dessus d'une ligne blanche ; la
région labiale et le dessus du museau sont d'un blanc roux/
le derrière de l'Oreille est blanchâtre, avec le bord an té*
rieur d'un gris jaune et le bout noir ; les bords de Foreille
sont garnis , jusqu'à la moitié de leur longueur, d'un liséré
blanc ; la région laineuse de la nuque et du dessus du cou
est d'uh roux blanchâtre pur ; les côtés du cou sont d'un gris
roussâtre clair , et le dessous d'un blanc roussâtre ; le dessus
du corps est d^un brun fauve , résultant de lignes hachées
de noir, de brun et de fauve jaunâtre ; les côtés et les cuisséa
sont d'un gris roussâtre clair ; le dessous du corps est blatte ;
les membres sont d'un roux pâle uniforme $ le dessous dea
doigts est .jaunâtre, et la queue blanche eu-dessous et noire
en -dessus.
Il est plus fort que notre lièvre ordinaire, et, dans son pe-
lage d'hiver, le corps, la tête, les oreilles, les membres
et la queue sont blancs , avec seulement le bout des oreilles
noir. Telle est la description de deux individus conservés-
dans les galeries du Muséum; mais, selon les auteurs, le lièvre
variable diffère du premier individu que nous avons déecit.
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LIE «<*?
en te qu'il à la quéùe entièrement blaïiche pendant toutti^
Tannée : du reste la description que Pallas en donne s'accorde
en tout point avec la nôtre. Un individu du Muséum^ indiqué
comme venant de la Valachie , différoit du premier en ce qu'il
avoit la tété rouasàtre , la gorge et le menton blancs, le tour
des yeux d'un blanc fauve pâle , les oreilles blanches avec la
pointe noire , le dos d'un roux vineux très-pàle , et les côtés
et le dessous du corps d'un blanc roussàtre.
Cette espèce habite tout le Nord de l'Europe, la Sibérie et
le Groenland ; on la trouve aussi en Pologne , dans les mon-
tagnes d'Ecosse , et même , dit - on , dans nos Alpes. Pallas a
de plus trouvé dans la partie méridionale de la Russie un
lièvre qu'il nomme lepus hy bridas , et qu'il regarde comme
une race particulière, ou même eondme le produit de l'ac-
couplement de notre lièvre et du lièvre variable j ce qui
pourroit porter à penser que ces deux espèces n^en font
qu'une. Quoi qu'il en soit , cette race ne diffère du lièvre
variable, tel que Pallas l'a décrit, qu^en ce qu'elle ne blan-
chit qu'incomplètement en hiver et que le dessus de sa queue
est noir.
Le Moussel; Lepus nigricoUis* (Cab< du Afus* ) Cette espèce,
due aux recherches de MM* Leschenault, Diard et Duvaucel
dans l'Inde, est la plus remarquable et la mieux caractérisée
de ce genre.
Le dessus de la tête est d'un fauve roux tiqueté, et ses
côtés sont d'un gris aussi tiqueté; le dessous du menton et la
gorge sont blancs ; une bande d'un blanc grisâtre , allant du mu-
seau à l'oreille , passe sur l'œil et s'y teint de jaunâtre ; la région
labiale est d'un fauve uniforme; la base de la partie postée
rieiire des oreilles est blanche; le. derrière de l'oreille est
d'un gris roux blanchâtre , avec la partie antérieure d'iin brun
pâle et la pointe noire; le bord antérieiJir est liséré de rous"
sàtre , et le postérieur de blanc; la région laineuse de la nuque
et du dessus du cou est d'un beau noir, descend sur les côtés
du côu presque sous la gorge , et «se termine en pointe sur
l'épaule; les côtés et le devant du cou sont d'un fauve pâle;
le dessus du dos est d'un roux fauve lavé, provenant du mé-
lange de lignes hachées de fauve et de brun; les partiessupé-
rieures et latérales des épaules, les eôtés du corps, la croupe
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3o8 LIE
€t la cuisse sont d'un gris de perle roussâfre , résultant d'une
tiqueture de gris, de noirâtre et de jaunâtre, où le gris perlé
est la couleur dominante ,* le dessous du corps «t l'intérieur
des membres postérieurs sont d'un beau blanc ; le bas de
l'épaule est d'un fauve gris tiqueté ; les membres antérieurs
sont d'un fond uniforme , et les postérieurs d'un faure très-
pâle; les quatre^pieds sont roux, et le dessous des doigts
est marron; la queue est blanche en-dessous et brune en»
dessus. Ce lièvre est de la grandeur d'un lapin. M. Leschenault
l'a le premier indiqué, en 1818, dans son catalogue manuscrit
des animaux du Malabar, et en a donné une courte description
sous le nom malabar rzoi/^jW, etM.Diard l'a depuis envoyé de
Java.
LièvRE d'Écypte; Lepu4 ceg^ptiacus, Geoff. (Mémoires sur
l'Egypte )• D'un roux grisâtre ; la tête est roussâtre-tiqueté ;
le bout du sriuseau est teint d'un fauve uniforme ; le menton
et le. dessous de la gorge sont d'un blanc légèrement teint
de fauve ; une large bande d'un blanc fauve très*pâle va
des côtés âf^. nmseaa à l'origine de l'oreille et passe sur l'œil s
la région labiale est fauve en arrière et blanchâtre en avant;
le derrière des oreilles est d'un roussâtre brun tiqueté ,
avec le bord antérieur un peu plus foncé et la pointe
brune; le bord antérieur de l'oreille est liséré de roussâtre
et le postérieur de blanchâtre ; la région laineuse de la nw-
que et du dessus du • cou est d'une pure teinte de roux
pâle ; le devant du cou est d'un roussâtre pâle ; le corps ^si
d'un roussâtre gris, résultant du mélange de lignes confuses
d'un brun pâle et d'un roux pâle ; le dessus du corps est
un peu plus foncé que les côtés, le dessous est d'un blaifC
roussâtre; les jambes et l'intérieur des membres sont d'un
roux pâle uniforme ; le dessous des doigts est brun ; la queue
est blanchâtre en^dessous et d'un brun noir en-dessus. Il est
delà grandeur d'un lapin et hai)ite l'Egypte, d'où il a été
rapporté par M. Geoffroy Saint-Hilaire.
Lièvre du Gap ; Lepus eapensis , Linn. Il est en général d*an
gris roux; la têie est d'un gris roux tiqueté, av€c le dessus
du.v museau d'un gris roux pur; le menton et la gorge sont
roussâtres ; l'oreille est placée dans une bande d'un blane
roussâtre, et une bande brunâtre se trouve au «dessous ; Im
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LIE S09
région labiale est d*un roux uDÎforme;^ la partie postérieure
des oreilles est roussâtre y avec le bord antérieur d'un gris
brun tiqueté, et la pointe d'un brun noir; le bord anté-
rieur est liséré de roux , et le postérieur de blanc pur ; la
région laineuse de la nuque et du dessus du cou est d'une
teinte pure de gris - brunâtre , et divisée en deux par une
ligne de poils soyeux, d'une teinte lavée et plus foncée;
le devant du cou est d'un gris roux uniforme ; le dessus du
corps est d^un gris brun lavé, provenant du mélange de
lignes interrompues de brun, de gris et de roussâtre ^ et plus
foncé que les côtés du corps, qui sont, ainsi que 1a croupe
et la cuisse, d'un gris lavé plus roussâtre; l'arrière-' poitrine \
et le ventre sont blancs , tandis que les jambes , l'intérieur
des membres et la partie antérieure de la poitrine sont
d'un roux fauve vif et uniforme; le dessous des doigts est
d'un brun foncé, et la queue est blanche en -dessous et
noire en^-dessus*
Quelques auteurs ont pensé que ce lièvre ne différoit pas
du précédent. Il est aussi grand , mais moins fort, que le lièvre
variable, et se trouve en grand nombre dans les dunes du Cap
et dans le pays des Hottentots. Linnaeus, diaprés BurrmaHn,
dit qu'il fouit, tandis que, selon Pennant, qui, je croîs, le
confond avec le suivant, il habite les contrées qui se trou-^
vent à trois journées au nord du cap de Bonne^Espérahce,
où il est nommé mountain hare, parce qu41 demeure seul
et solitaire dans les rochers des montagnes ; il ne creuse"'
point de terrier. Il est difficile de le tirer, parce qu'à Tins*
tant où ,il voit quelqu'un il reritre dans les fissures des rochers»
Pennant, Synopsis^ p» ZjS i Cape^hare»
Lièvre des hocberS, Lepui taxatilis,' { Csib. du Mus.) Il est
d'un gris roux ; la tête est d'un gris roux tiqueté , assez foncé
en-dessus, et d'un gris plus pâle et moins roux sur les côtés;
le menton et le dessous de la gorge sont d*un gris presque
blanc ; l'œil est placé dans une ligne peu sensible d'un gris
cendré, et la région labiale est d-un gris noirâtre ; l'oreille
est roussâtre par derrière, à son bout antérieur d*un gris*brua
tiqueté , et à la pointe d'un brun noir ; son bord antérieur *
est liséré de roux, et le postérieur de blanc; la irégion lai-
neuse de la nuque et du dessus du ceu est d'un roux lauVe
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5io tIE
pur, êf 1^ déêêouB du cou est d'an gris Brun lave ; le dessus^
du cdrps et la croupe sont d'un gris brun lavé, résultant
de lignes hachées brunes , rousses et noires , et plus foncé
que sur les c6tés du corps, qui ont une teinte plus grise;
le dessous du corps et Tintérieur des mombres sont blan-
châtres; les membres sont d'un gris roux uniforme; le des-
sous des doigts est d'un marron foncé ; la queue est blanche
en-dessous et d'un noir brun en-dessus.
Cette espèce est de la grandeur du lapin , et habite les
montagnes du Cap , où elle se trouve rarement , selon M. de
Lalande , qui l'en a rapportée avec la précédente.
Le Tafeti : Lepuê hrasiliensis ; TapUi d'Azara , Quadrupèdes
du Paraguay. Il est en général d'un brun fauve ; le dessus
de la tête est d'un roux foncé presque uniforme , et les côtés
sont d'un brun fauve ; le menton et la gorge sont d'un beau
ftlanc, et cette couleur, se prolongeant jusque sous l'oreille,
forme un demi - collier blanc sous la gorge ; le tour des
yeux est roussàtre; la région labiale est d'un blanc fauve-pâle;
le derrière de l'oreille est d'un brun gris chez l'adulte, et
tout noir chez le jeune ; la région laineuse de la nuque et
du dessus du cou est d'un roux uniforme ; Je devant du cou
est d'un brun fauve -pâle; le corps est d'un brun fauve lavé,
résultant de lignes entrecoupées de fauve et de brun foncé;
le dessous du corps et l'intérieur des membres sont blancs;
les membres sont d'un roux uniforme ; la queue est si courte
qu'elle paroît nulle et se confond avec le poil des cuisses;
elle est blanche en«dessous et brunâtre en-dessus; les oreilles
sont assez courtes. Il est plus petit qu'un lapin, habite l'Amé-
rique méridionale , où il demeure dans les bois et gîte , sans se
faire de terriers, sous les troncs d'arbres et entre les débris
de végétaux.
Le Lièvre i/Am^rique; Lepus hudsonius ^ Pallas, GL^ p. 3o.
D'un roux brun ; la tète est d'un roux brun tiqueté; les côtés
inférieurs de la tête , le menton et la gorge sont d'un gris
blanc; l'œil est placé dans une région blanchâtre; la région
labiale est d'un blanc roussàtre ; l^face externe des oreilles
est brune , avec l'extrémité noire , et leurs bords sont
lisérés de blanc -roussàtre; la région laineuse de la nuque et
du dessus du cou est d'un roux vif et pur ; les côtés du cou
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LIE >n
sont d^jiktùiax fauve tiqueté, tandis que le deiaoui e»t d^un
blanc rouasàire ; le corps est d'un roux brun , résultant de
lignes entremêlées de roux et 4e brun, et plus foncé sur le
dos et la croupe que sm* les autres parties ; le dessous du
corps et rintériej^r des membres sont d'un blanc roussàtre^
les pattes antérieures sont d'un roux uniforme , et les posté-
rieures ont une teinte plus pâle i le dessous des doigts esl
d'un jaunâtre pâle ; la queue est blanche en-dessous et d'un
brun roux en-jdessus; les oreilles sont un' peu plus courtes
que celles du lapin. Cet animal blanchit en hirer.
Cette espèce, de la giçandeur d*un lapin de moyenne taille «
habite TAmérique septentrionale, et on la voit quelquefois,
selon Forster, dans le Nord de l'Europe, principalement ea
hiver i elle recherche les lieux secs, et habite sous les souches
et dans les arbres excavés , sans se creuser une retraite comme
le lapin. f
Kous avons observé les neuf espèces précédentes au Mu-
séum , et c'est d'après leurs dépouilles que nous avons conu
posé nos descriptions ; mais, n'ayant pu rren voir du tokui et
Pallas étant le seul auteur qui ait parlé d'une nianière com«>
plète de cette espèce , nous nous, sommes servi de son travail
ppur la description snivante«^
Le ToLAï : Lepus lolai^ Gmel, , PaU. ; Sehrebw , pL 234. La Utt
et le dos sont mêlés de gris pâle et de brun ; le dessous dit
corps et {a gorge sont blancs ; le dessous du cou est jaunâtre ,
ainsi que la nuque et les oreilles , qui ont leui: bore supé^
rieur noir; il y a du blanc autour de l'œil et du museau, et
les membres ont une teinte, jaunâtre i la queue est blanche
en-dessous et noire en-dessus.
Cette espèce ne change point très-sensiblement en hiver.
Elle habite la Sibérie , la Tartarie , la Mongolie et la Daourie;
Sa taille égale au moins celle du lièvre changeant. Elle aime
les lieux découverts, et recherche lés saules et les-robinia qui
font sa principale nourriture, ne creuse point de terriers,
et se réfugie au moment du danger dans les fentes des rochers. '
On a encore rapporté au genre Lièvre quelques animaux
d'une tout autre nature, e( qui paroîssent être des animaux
peu connus^
La ViscAcna (voyez ee'mot), et
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5ia LIE^
■ Le CcT qui , kvcc la grosseur d'un petit rat, de petites oreilles
pointues ot velues, a un museau alongé et des dents de lapin ,
quatre doigts aux pieds de devant et cinq à ceux de der-
rière, et une queue presque nulle. Selon Molina, il seroit
domestique au Chili, et par conséquent de couleur variable.
•La seule conjecture qu'on puisse se permettre , tant qu'on ne
cônnoîtra pas mieux ce rongeur, est de le rapprocher des
lagomys*
Aux lièvres proprement dits Erxleben et Gmelin joigni-
rent trois animaux très-rémarquables , dont Pallas , à qui en
est due la découverte , avoit fait une section particulière
du ^enre sous le nom de Lepores eeaudati : M. G. Cuvier
donna à ce nouveau genre , dans son Tableau élémentaire du
règne animal, le nom de Lagomys (lièvre-rat).
Ces trois espèces forment un petit groupe très-rapproché de
celui des lièvres; cependant leurs caractères sont assez tran-
chés et reposent sur des points d'organisation d'un ordre
assez élevé.
Les Lagomys, quoique ayant en général le$ mêmes organes
de mastication que les lièvres , en diffèrent cependant sous
ce point de vue par quelques modifications. Ils ont, à la
mâchoire supérieure , quatre incisives comme les lièvres,
deux antérieures, et deux autres placées immédiatement
derrière celles-ci ; mais les premières sont divisées par un
sillon en deux parties si distinctes que chacune d'elles paroit
double et se trouve bifide à la pointe : les postérieures sont
petites, comprimées sur les c6tés, et leur couronne est plate,
en ellipse très-alongée et longitudinale; les molaires de cette
mâchoire ne sont qu'au nombre de cinq > de chaque c6té,
et semblables à celles des lièvres ;^si ce n'est que le sillon
interne est beaucoup plus profond que l'externe et que la
dernière a sa face interne marquée de deux sillons au lieu
d'un seul. C'est la petite dent postérieure des lièvres qui
manque ici. Les dents de la mâchoire inférieure diffèrent
i Xlligér €t M. Desmarest (Nout. Dict , art. Pika) disent six. Nous
n'avons, il est vrai, observé que le crJLne de Togoton ; mais nous pou-
vons assurer qu'il a'a que cinq iiioUire$ de chaque coté k la macboiTa
supérieure.
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LIE ^^K
seulement en ce que les crêtes de la couronne sont plus mar-
quées et plus tranchantes, et en ce que la dernière iniolaire
postérieure ou la cinquième n'a sa couronne formée que
d'une seule surface elliptique et qu'elle est simplement prisk
matique , sans aucun sillon.
Les membres sont plus courts, plus épais, que ceux dés
lièvres, et les postérieurs ne sont pas plus longs que les anté-
rieurs : les ^pieds de devant sont terminés par cinq ^doigts ,
armés d'ongles grêles, arqués et aigus, preaque entièrement
cachés par des poils ; ceux de derrière n'en ont que quatre ,
munis d'ongles semblables. La queue est nulle. Les organe»
génitaux sont eh général semblables à ceux des lièvres ; la
verge est «lirigée en 'arrière , et le scrotum est- simple et
saillant.
Les yeux sont petits et saillans. Le nez est velu ; le bord
cloisonnaire des narines est nu, et la lèvre supérieure est
profondément fendue. La langue est courte et épaisse. Les
oreilles sont courtes, larges, arrondies, assez simples et à
grande ouverture , et la paume , ainsi que la plante , est cou-
verte d'un poil doux, épais et serré. Les moustaches sont
de longueur moyenne et peu épaisses, et le pelage est long,
lisse et fourni.
'En résumant ces caractères , nous trouvons que les lagomys
diffèrent principalement des lièvres par la forme des petites
incisives Supérieures, parle nombre des molaires supérieu-'
res , par les deux sillons de la face interne de la dernière
de ces dents, et par la composition de la dernière molaire
inférieure; par l'égalité de longueur des quatre membres, par
la forme des ongles et par le peu de longueur des oreilles ;
ils en diffèrent encore ^ar la présence de clavicules parfaites ,
tandis que les lièvres n'ont que des oi claviculaires rudimen*
taires. Ils en diffèrent aussi par les mœurs et les habitudes.
L'Ogoton ; Lepus ogotonp.^ PaUas, GUrts^ p. 5, 39, pi. 3»
D'un gris pâle; oreilles ovales, légèrement pointues, uni*
colore». ' ^
Le pelage est lisse et composé de poils longs , fins et épais,
La couleur' du corps est èn-dessus d'un gris pâle, les poils
étant bruns à la base , d'un gris fauve au milieu , et blan*
châtres vers la pointe 9 entremêlés de poils légèrement fauves »
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h^ LIE
.cru plu9|ppaii4 mil^ff l^ long du dos; le dessous du corps est
blanc; les mtmhf^ sont d'un blanchâtre fauve ; les cuisses
•ont bordées de fauve 9 ain4 que le talon; il se trouve une
ftacbe triangulaire de même couleur sur le nez; le cou est
légèrement cendré en*dessous; le tour de la bouche est blanc
et la base àe^ oreîUçs est garnie de poils blanchâtres. La lon-
gueur est de six. pou ces sept lignes.
Pallas, dont npus avons emprunté cette description , ainsi^
que les suivante^, nous apprend que cette espèce se rencontre
dans les contrée^ montagneuses au-delà du lac Baïkal, où.
elle est assez conymune, ^insi que dans les déserts de la Mon-
g^oUe 9 mais que pulle part on ne 1$, trouve aussi répandue .
que danf les mofitagnes pierreuses de la. Selenga.
L'ogoton aime lef liçux sablonnent ; mais il établit sa de«
meure dans les rochers et les tas de pierres : son terrier se
compose de deux ou trois entrées, qui conduisent à un canal
oblique , . terminé par un nid de graminées , sur lequel la
femelle met bas en Avril, et se9 petits sont déjà bien for-
més à la fin de Juin. . . '
: Il ne sort guère que la ^uit : il mange des écorces
d'aubépine et de bouleau nain ; in^is sa principale nour*
riture consiste dans les plantes qui croissent dans le sable et
•ejti une espèce de véronique qui yéjgète même sous la neige,
dont il emplit son terrier , et dont il sait aussi former des pro*
visions pour J!hiver. Il entasse cette plante avec des graminées
et d'autres herbes, après les avoir coupées, et en avoir fait
de petits amas hémisphériques hauts et larges d'un pied , qu'il
place aux environs de s^ demeure, et auxquels il a recours
lorsque la provision qu'il a cachée dans son terrier se trouve
consommée. Son cri est un sifflement très-aigu, mais qui
cependant n'égale pas pour la force celui du lagomys sulgan.
Ce petit animal est souvent la proie des petites espèces d'oir
sei^ux carnassiers diurnes, qui Tépient de dessus les arbustes
placés aux environs de sa demeure, et des chouettes , qui s'en
emparent sur le soir; il fait de plus la principale nourri-
tures du chat manul de Pallas , qui est très - commun tlans
les déserts de la Mongolie, et il a encore pour ennemis les
petits carnassiers de la famille des martes.
LeSui.6AN; Lepus pusiUus , Fall«, GLypiLi, p..37; 6«l^(mj
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LIE SiS
Viq d'Az., Syst. anat» des anim., p. 5^4. Mélangé.de brun et
de gris; oreilles â peu près triangulaires, bordée^ de blanc.
Le pelage est composé de poils très-doux , épais, lisses et
asset" longs; sous la première couche des poils se trouve une
laine épaisse, longue, droite, très -fine et d^un fauve gri-
sâtre; les poils sont de cette couleur sur la plus grande partie
de leur longueur, puis gri&avec la pointe noire, de sorte que
les teintes du dessus delà tête, du dos et des membres, sont
semblables à celles d'un jeune lièvre, seulement un peu plus
noires y l'extrémité des pieds est d'un fauve pâle ; le dessous
du corps est d'un blanc grisâtre, et la gorge, le nez et la.
bouche sont blancs. Sa longueur est de six pouces neuf lignes.
Il vit solitaire et retiré dans les parties australes de la
chaîne des monts Ourals, sur les collines fertiles et dans les
vallées découvertes; il aime la lisière des bois, et se trouve
de préférence dans les régions découvertes , où croissent le
cyste couché, le rohima Jruteseens et le cerisier nain, dont
il mange les fleurs , les feuilles et l'écorce. Il creuse , dans
des terrains secs et ombragés d'arbrisseaux , un terrier, obli-
que, à une ou plusieurs ouvertures, si bien caché qu'on
auroit peine à le découvrir s'il ne se déceloit lui-même pas
une voix particulière qu'il fait entendre après le coucher
du soleil et k la première aurore ; voix aiguë qu'on ne peut
comparer qu'à celle de la caille, et si forte qu'elle peut
s'entendre à un demi -mille. Du reste c'est un animal à peu
près nocturne et de la plus grande timidité.
Le Pika; Lepuê alpinus, P^ll., GUres^ pi. 2, p. 46. Rous-
sâtre , à plante brune et oreilles rondes. Le pelage est assez
long et un peu rude; il est fauve sur la tête et le dos, mêlé
de longs poils noirs, plus obscur sur le sommet de la tête;
les côtés de la tête et du corps sont , ainsi que les cuisses ,
d'un roux fauve sans mélange ; le dessous du corps est d'un
fauve pâle et le tour de la bouche cendré. Sa longueur est
de neuf pouces sept lignes.
Cet animal , très-commun dans toutes les montagnes escar-
pées de l'est de la Sibérie , habite les trous des rochers et ne
sort que la nuit , ou dans les temps sombres et de brouillard .'
il se trouve dans les parties les plus élevées et les plus froides
des montagnes sur lesquelles la neige ne reste pas toute
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3i6 LIE
Tânnëe ; il habite le plus souvent , solitaire , les lieux les
plus sauvages et les environs des torrens , se creuse un ter-
rier , ou se contente d'une retraite pratiquée dans les fentes
des rochers , et se fait surtout remarquer par Tinstinct qui le
porte à former, vers le milieu d'Août, un amas d'herhes
qu'il a eu d'avance la précaution de faire sécher au soleil,
après les avoir coupées. Cet amas , pour la formation du-
quel il s'associe quelquefois un ou deux individus de son
espèce, plus ou moins ^rand selon le nombre des coopëra-
leurs, et qui a de trois à sept pieds de diamètre, est com-
posé du foin le plus pur ; placé sous quelque abri à portée
du terrier, il lui sert l'hiver, lorsque la lieige ne lui permet
plus d'aller chercher une nourriture fraîche et nouvelle. Sa
voix est un sifflement très - semblable à celui du moineau*
LîèvRE DES Alpes. Voyez Lièvre pika, p. 3i5«
Lièvre blanc Variété du lièvre d'Europe, qui diffère du
Kévre variable en ce qu'il n'a point les oreilles noires.
Lièvre du BsésiL. Voyez Lièvre tapbti, p. 3ia.
Lièvre cornu. Voyez Lièvre commun, p. 3o5.
Lièvre fossile. On a trouvé dans des l^rèches en Corse,
à Gibraltar, à Cette, à Nice, etc, , des débris fossiles qui
ont été rapportés au lagomys pika.
Lièvre des Indes. Aldrovande parle sous ce nom du Gerbo.
Voyez Gerboise.
Lièvre des montagnes. Voyez Lièvre pika, p. 3i5.
Lièvre nain. Voyez Lièvre sulcan, p. 3 14.
Lièvre noir. Variété du lièvre commun ou du lièvre va-
riable.
Lièvre [Petit]. Voyez Lièvre sulgan, p. 3i4.
Lièvre- RAT. Voyez Lagomys, p. 3 12.
Lièvre sauteur. Voyez Helamis.
Lièvre volant. On a donné ce nom à l'alagtaga, Voyei
Gerboise. (F. C.)
LIÈVRE D'EAU. {Ornith.) Voyez Lepus aqueus. (Ch. D.)
LIÈVRE MARIN, Lepus marinus. {Malaeoz.) C'est le nom
que les anciens et la plupart des auteurs modernes depuis
la renaissance des lettres ont employé pour désigner des ani-
maux mollusques fort gros, qui se trouvent assez communé-
ment sur nos côtes de l'Océan et de la Méditerranée 1 où
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LIE 5.7
le peuple le leur a encore conservé , et que les auteurs sys-^
tématiques appellent aujourd'hui Laflysies pu mieux Aply-<
siEs/dont il eût été, par conséquent 9 plus convenable de
faire Thistoire à Fun'de ces mots. Linné les désigna, dans le»
huit ou neuf pxemiéres éditionjs de son Systema natures ^ sous
la dénomination de lemœa; aussi est-ce sous ce nom que
Bohadsch a donné une anatomie aussi détaillée qu'exacte de
Tune des espèces les plus communes, dans son Traité sur
quelques animaux marins* Plus tard, c'est-à-dire, dans sa
dixième édition , Linné en fit une espèce de théthys. Enfin,
dans la dernière édition, Gmelin a préféré le nom.d'^p(^-
$ia^ mot grec, qui veut dire ce qu'on ne peut laver ^ et qui
a été adopté par plusieurs zoologistes modernes, entre au-
tres par M. G. Cuvier, tandis que d'autres, par une raison
assez diflEicile à concevoir, comme Bruguière, MM. Bosc, De
Lamarck, etc., ont employé la dénomination de laplyjia^
laplysie. Ce genre d'animaux , comme il sera possible d'en
juger d'après ce que nous allons dire de leur organisation,
appartient à l'ordre des monopleurobranches, section des
hermaphrodites, dans la classe des malacozoaires céphalo?
phores. M, G. Cuvier, qui a publié une anatomie nouvelle
de ces animaux, en fait le genre .principal de sa famille des
tectibranches dans l'ordre des gastropodes. Pour M. de
Lamarck c'est le type d'une petite famille, les laplysiens, de
la division des gastéropodes. Les caractères du genre de Mol-
lusques que forment les laplysîes, peuvent être exprimés
ainsi : Corps épais , charnu , ovale , pourvu en-dessous d'un
pied ovale ^ assez mince ; d'un appendice membraneux nata-
toire de chaque côté ; en-dessus et en arrière , d'une sorte
de bonclier opercu^aire, soutenu par une pièce membrano-
calcaire , recouvrant une seule grande branchie située sur le
c^té droât. Deux paires de tentacules fendus et auriformes,
l'une labiale et l'autre occipitale; les yeux séssiles en avant
de celle-ci ; l'anus très-reculé et à l'extrémité postérieure de
la fente branchiale ; les orifices du double appareil de la gé-
nération très-distans, et communiquant entre eux par un
sillon extérieur. D'après ces caractères , il est évident que
c'est un genre extrêmement voisin des Dolabelles, dont il
ne diffère guères que par la forme du bouclier qui recouvre
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les branchies, et par celle de l'ouverture de là carité braa^
chiale.
Le corps des aplysîes est ordinairement ovale et fort épais ;
mais dans la marche de Tanimal il s'alonge et s'aplatit 2 dans
l'état de grande contraction , il ressemble à une masse char-»
tiiie asser informe ; dans l'extension, la partie qui Joint la
tête à Fabdomen s'alonge beaucoup, et simule une espèce
de cou ; il en est de même de la postérieure, qui forme une
petite queue par l'extension du pied.
La peau qui enveloppe le corps des aplysies est comme
gélatineuse, du moins en dehors; car, à l'intérieur, elle est
toujours tapissée par une couche de fibres musculaires àiti^
gées dans tous les sens : à l'extérieur elle est quelquefois
parsemée, sur les appendices surtout, d'espèces de petits tu-
bercules arrondis, très-saillans dans Fétat de vie, mais qui
s'effacent , à ce qu'il paroi t , presque complètement après
la mort. Bohadsch dit qu'il en sort une sorte d'humeur blan-
châtre. Le même auteur ajoute que les aplysies rejettent
de toutes les parties de la peau une quantité considérable
d'une humeur limpide , aqueuse , quand elles sont abandon*
nées tout-à-fait à elles-mêmes, et qui est beaucoup plus
épaisse, glaireuse, filante, quand elles se contractent,- par
irritation surtout.
Dans Fépaisseur du bouclier dorsal on trouvé une véritable
coquille libre , si ce n'est à un endroit où s'attache une sbrte
de muscle de la columelle. Cette coquille est en grande par-
lie membraneuse, transparente; on trouve cependant que
quelquefois elle est solidifiée en-dessous par une couche cal-
caire fort mince et qui ne s'étend pas jusqu'aux bords. Sa
forme est aplatie , plus ou moins ovale , le bord gauche étant
plus long que le droit, qui offre à sa partie postérieure une
échancrure , plus ou moins large , se terminant au Commet :
celui-ci, aascK peu évident, l'est cependant -assez pour indi-
quer que Fenroulement de la spire est normal ou de gau-
che à droite. Cette coquille, quoique fort mince, laisse très-
bien voir les stries d'accroissement transverses et longitudi-
nales : sa couleur est d'un blanc jaunâtre , du moins en dehors ,
qar en dedans la partie calcaire est un peu nacrée f Bohadsch
y a même observé des rudimens de perles sur un individu.
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LIÉ 3i9
Les deuit paires àe tentacules dont la tête est pourvue ,
sont très-dissemblables et trés-protéifomies. Lés antériëuJRi ou
labiaux composent une espèce de (âréte dirigée rerticale*
ment et qui borde de chaque côté l'orifice buccàî; ils sont
plus épais dans leur bord supérieur : les postérieurs sontlei
véritables tentacules; ils sont plus coniques , assex courts, 4^
fendiis plus ou moins profondément à leur bord extemf
et antérieur.
Les yeux sont tout-à«fait sessiles, et sitfiés au fàûd d^un petit
enfoncement placé au milieu de l'espace qui sépare les deulc
paires de tentacules.
Les aplysies , dont toute la peau eit extrêmement contrae»
tile 9 se meuvent asset peu en rampant ; aussi le derme qui
forme la partie inférieure du corps, a-t*il moins d'épaisoeut'
qu'en d'autres endroits ; le pied est cependant bien circons^
crit, plus large en avant, rétréci en an'ièrê , et l'on y voit des
faisceaux musculaires longitudinaux, comme dans les yrais
gastropodes.
La petitesse du pied de ces mollusques est compensée pav^
le développement de deux larges expansions musculo ^ CUla*
nées qui se portent sur les parties latérales du corps, dé-
puis le cou jusqu'à la queue , à la région supérieure de hh
quelle elles se réunissent plus ou moins entre elles. CeUe du
côté droit m'a toujours paru moins large que celle du c6té
gauche : on y remarque des faisceaux muséulaires trans-
rerses assez considérables , et en outre la structure ordinaire
des «autres parties de l'enveloppe.
L'appareil de la digestion diffère assez peu dé ce qu'il est
dans les autres mollusques hermaphrodites. La bouche, situéf
au milieu de la racine des tentacules labiaux, est formée
par un orifice très-grand, à plis convergeas, mais cependant
à peu près vertical $ elle conduit dans une cavité buecale
assez étroite , mais qui est entourée de muscles puissans : ce
qu'ils offrent de plus singulier, c'est qu'une couche des fibreU
trailsverses est de couleur rouge , tandis que les autres sont
blanches; c'est du moins ce que dit Bohadsch de l'espèce-
qu'il a disséquée toute fratche sur les bords de la mer. A la
partie supérieure de la cavité est un follicule médian, mem-
braneux, enveloppé de vaisseaux , f t coBt«nan(t uxre huaiiait){
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3:^5^ LlEr
blanche 9 sal^e. et uii peu épaisse: Bohadsch eu fait une
glande sallvaire , tandis qull regarde comme de simples liga-%
poens deux longs filamens bruns qyi , de chaque côté de la
masse buccale , se portent en arriére , le long du canal in*
testinal, jusqu'à Testomac, où ils se terminent. Sont -ce les
véritables glandes salivaires, comme le pense M. Cuvier?-
A la partie inférieure de la cavité buccale est la masse lin-
guale ; c'est une^ petite saillie, ovale ou cordiforipe , partagée
en deux par un sillon longitudinal, et dont la surface est
garnie de très-petite^ dents cornues dirigées en arrière.
L'œsophage, qui naît de la partie supérieure de la masse
bucqale, est assez long et fort mince; il se renfle bientôt en
un premier estomac longitudinal,. ou en une espèce de sabot
considérable , et dont les parois sont très-peu épaisses : vient
ensuite une sorte de gésier ou un second estomac court , de
Xa même grosseur à peu près que le jabot, mais dont les pa-v
rois, formées de fibres annulaires, sont extrêmement épaisses.
La membrane qui le tapisse intérieurenient est subcartila-
gineuse, et elle est eh outre armée de douze à quinze petits
corps cartilagineux, tétraèdres, croissant par couches comme
les coquilles, et assez peu adhérens à la membrane. On peut
regarder comme un troisième èstoi^iac une autre partie , peu
distincte à l'extérieur ^ et qui, à l'intérieur, est garnie d'une
zone, de petits crochets dirigés en avant ou vers le gésier.
Le canal intestinal, qui suit la série des estomacs , est d'un,
diamètre beaucoup moins considérable que le leur ; il forme
d'abord une sorte de duodénum distinct. C'est dans cette
partie que le foie, qui est fort volumin.eux et partagé en
un grand nombre de lobes , verse la bile par plusieurs pores,
biliaires, au moins qiiatre ou cii^q. Le reste du canal intes-
tinal est assez peu compliqué ; il fait trois circonvolutions
enveloppées par les lobes du foie, et il se rend à l'anus, que
nous avons dit plus haut être situé à la partie postérieure
de .la cavité branchiale , sous une espèce d'élargissement
membraneux qui termine le bord operculaire au-delà de
la pièce calcaire.
Le système circulatoire est aussi à peu près disposé comme
dans les autres mollusques gastropodes^ Les ramifications
veineuses rapportant tout le sang des diverses parties du
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LIE 52t
eorps , et celles qui provieniiént du foie et de tous les au-
tres viscères (et qui ofirent cela de remarquable que. leurs
parois sont percées d'ouvertures ovales assez grandes, du
moins dans Tétat de mort, et béantes dans la cavité abdo-
minale), aboutissent dans deux gros troncs qui interceptent
entre eux une espèce de triangle fibreux situé à la mcine
de la branchie. Ceux-ci sont évidemment entourés de fibres
musculaires, appartenant à l'enveloppe cutanée; leur point
•de réunion en arriére du triangle forme une sorte d'oreil-
lette ou de ventricule pulmonaire , H'où sort l'artère de ce
nom : celle-ci se^orte ensuite d'arrière en avant tout le
long de la racine de la branchie, et se subdivise dans les
ramifications de celle-ci.
La branchie est attachée de chaque c6té d'une sorte de
diaphragme ou cloison triangulaire, qui se porte horizon-
talement du bord antérieur de la cavité à son bord posté-
ri)eur ; c'est sur les deux faces de cette cloison que sont
appliquées les lames bVanchiales, qui sont triangulaires et
groupSes deux à deux. Chacune d'elles est composée , comme
à l'ordinaire , de lamelles ou plis parallèles , disposés oblique-
ment et décroissant de la base au sommet. L'ensemble de ces
lames branchiales adossées forme une masse fortement re*
courbée, la concavité en arrière, dont une pointe eit en de-
dans, et dont l'autre peut dépasser en dehors le i>ouelie)p
op€rculaire et saillir plus ou moins en arrière.
Des lamelles branchiales naissent des veinules qui s'ouvrent
suceessivement dans une grosse veine qui suit le bord d'at-
tache de la branchie et se termine dans l'oreillette du cœuni
située à la partie postérieure du ventricule. Le cœur lui-
même est pîrifojrme ; il est contenu dans une cavité parti-
culière plus grande que lui.
Du cœur naît, en se recourbant, une aorte fort considé-
rable ^ qui, après une sorte de renflement bulbeux, est garnie
de chaque côté de crêtes vésicùleuses fort singulières et dont
l'usage est inconnu ; après quoi elle se porte en avant , forme
des rameaux qui se recourbent en arrière le long du pre.
mier ventricule , et se termine en se subdivisant aux diffé-
Tcntes parties de la tête ; une autre branche aortique pos«
térieure fournit des rameaux au foie^ aji testicule, etc.
a6. . ai
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?a2 LIE
. L'appareil de la dépuratiau ufiaaire ne diffère pas non
plus beaucoup de ce qu'il Sii dans les animaux de la même
/classe j il est cependant dans une connexion moins immédiate
avec la terminaison du canal intestinal. L'ergané sécréteur
ibrme une petite masse réniforme située à droite , au milieu
•environ de l'espace qui «épare l'anus de la vulve : il est
^composé d'un très-grand nombre de follicules piriformes,
dont le fond' regarde la faqe externe de l'organe 9 et dont
le sommet intérieur se prolonge en un petit canal excréteur*
C'est de la réunion deHous ces petits oanai^x particuliers que
résulte le canal excréteur commun ; il est fort court et s'ouvre
par, un ori&ce arrondi à peu près à^la même place. L'hu^
meur que cette glande fournit, est blanchâtre et paroit être
venimeuse 9 d'après Bobadsch.
Quant aux organes de la génération, les deux sexes sont
distincts, mais réunis sur le même individu.
L'ovaire est tout*à->lait à la partie . postérieure de la ca-
rite. viscérale; il est subglobuleux : il .en naît un oviducte
•très -replié, qui s'élargit d'abord, pour se i?étrécir eâsuite,
^uand il entre en connexion avec le canal déférent de l'ap*
pareil mâle.
Celui-ci est composé de plusieurs tours d'un corps glan-
duleux entièrement composé de vaisseaux extrêmement fins,
tous parallèles entre eux , et aboutissant dans un canal com'^
mun ou déférent , qui fait le tour du testiculr : il y a une
espèce d'épididyme dont le canal se réunit à celui de l'ovaire*
Au point de leur réunion est une petite vésicule formée
par une membrane extrêmement mince ^ qui s'ouvre par un
canal plus gros et court. Bohadsoh dit qu'elle est remplie
•d'une quantité innombrable de petits corps bruns, oblongs^
nageant dans une liqueur verdâtre.
Le canal commun fait ensuite quelques flexuosîtés sur la
iressie, et s'ouvre à l'extérieur par un petit orifice arrondi,
situé à droite , presque au bord antérieur de l'ouverture
branchiale.
De là il part un sillon extérieur, bordé par deux lèvres
cutanées assez saillantes, et qui, se prolongeant le long du
c6té droit du cou , se termine à la racine de l'organe exci-
tateur : celui-ci est formé par une masse épaisse , contractile.
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LIE .32$
flsséz aloilgée , a'mhicîe à son extrémité antërîeûre , et creu-
sée dans toute sa longueur par un sillon extérieur; il sort par
Un orifice approprié , immédiatement au côté externe de la
racine du tentacule labial du côté droit, d'une sorte de gaine
formée par une membrane musculaire, épaisse, glabre en
dehors, ei^ partie lisse et en partie granuleuse et glandu-
leuse en deflans, et qui a à sa base deux muscles rétnic^
teurs, assez courts, mais épais, qui viennent des parties laté*-
raies du cou. Ce pénis, dont la couleur générale est brune,
si ce n'est à Textrémité, qui est d'un beau ^aune, a offert à
Bohadscfa un phénomène bien remarquable : c'est quVprés
la mort de l'animal, quand le cœur n'avoit plus aucun mou^
vemeÀt , non plus qu'aucune autre partie du corps , le pénis
en conservoit encore; bien plus, arraché de l'animal mort,
il se contractoit au contact d'un corps quelconque.
Le cerveau des aplysies se compose de quatre petits lobules
rougeàtres, enveloppés de tissu cellulaire blanchâtre: il en
part deux filets qui vont se réunir à un ganglion placé sur
la bouche, deux autres filets qui vont aux ganglions sou»*
œsophagiens, et enfin un autre inférieur qui se porte au
ganglion abdominal ; celui-ci est fort gros et fort évident*
C'est de ces dififérens ganglions que sortent les nerfs qui vont
animer les parties, et qui sont touîours proportionnés à leur
développement.
Les aplysies onik peu prés les mêmes habitudes, les mêmes
mœurs, que les autres mollusques; leur sensibilité de toucher
est exquise. Nous ne savons rien sur leur faculté d'odorer j
mais il est probable que leur goût est assez développé ; leur
vision doit être plus obtuse. Elles rampent assez lentement
sur les corps sous-* marins, à la manière des limaces et à
l'aide du disque abdominal ; mais elles nagent fort bien , et
surtout les vétitables aplysies, à l'aide des appendices loco4
moteurs ou des espèces de nageoires dont leurs flancs soill
pourvus, à peu près sans doute comme le font les bail;6«
et les bullées, c'est-à-dire, le dos en bas et le pied en haut:
dans l'état de repos , elles relèvent sur le dos les expansions
latérales, de manière à en être enveloppées, comme danslet
deux pans d'un manteau. Leur nourriture consiste, suivant
la plupart des auteurs ^ en thalassiophytes ou pJanties marines;
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iH LIE
Bohadsch dit cependant qu^elles mangent de petits mollus-
ques , et M. Bosc , de petits crustacés. Ce sont des animaux
littoraux, c* est-à-dire , qui se tiennent sur les rivages, et
surtout sur ceux qui sont rocailleux. Quelques auteurs disent
qu'ils recherchent les lieux vaseux , ce qui me paroit peu
probable. On ne sait rien de leur mode d'accouplement ; il
est cependant fort probable , comme Ta fait bbserver Bo-
hadsch, que, pour se réunir, les deux individus doivent se
placer tête à queue , afin que les sexes différens se corres-
pondent* Je n'ai trouvé , dans les auteurs qui sont venus
jusqu'ici à ma connoissance , aucun détail sur le produit de
la génération des aplysies.
Ces animaux , quoiqu'ils forment une masse charnue seu»
vent assez considérable, ne sont pas employés à la nourri-
ture de l'espèce humaine , et cela , à ce qu'il paroît , surtout
à cause de l'odeur extrêmement fétide qu'ils répandent. On
ne peut même douter, d'après ce que dit Bohadsch de
l'aplysie dépilante, que l'humeur qui sort des tubercules de
la peau et surtout de l'organe de dépuration urinaire, oe.
soit assez fétide pour déterminer des nausées et même le vo-
missement. L'auteur que nous venons de citer regarde la
matière de l'organe dépurateur comme venimeuse, et en
effet, toutes les fois qu'il avoit observé attentivement ou
manié de ces animaux vivans, les mains et les joues lui en-
flèrent ; mais il n'ose affirmer si cet effet a été produit par
une simple exhalation de l'humeur venimeuse , ou bien par
un contact immédiat : ce qu'il assure, c'est que quelques
poils de sa barbe tombèrent après qu'il eut touché volon-
tairement son menton avec le doigt humecté de l'humeur
blanche. Aussi Bohadsch, convaincu par ces, expériences, pa-
roit fort porté k croire tout ce que plusieurs anciens au-
teurs, et entre autres Dioscoride et Aétius, ont rapporté sur
les qualités extrêmement mal-faisan tes de l'aplysie , et il lui
semble même peu douteux que l'humeur qu'elle produit ne
puisse empoisonner; et ce que quelques historiens ont dit,
que Domitien et Néron s'en servoient en effet comme poi-
son , et que Titus a péri par la même cause, lui paroît i^e-
ment probable.
Les aplysies paraissent ne pas exister dans les mers de la
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tonis boréale, ni en Europe, ni en Amérique ; on en trouve
sur nos côtes de l'Océan , et principalement sur tout le littoral
de la Méditerranée : je n'en ai pas encore vu qui auraient été
rapportées de TAmérique. Dans Flnde , il semble que les aply-
sies véritables sont représentées par les dolabelles, qui en
sont, il est vrai, fort voisines ; ce qui me fait supposer que
ce sont aussi des dolabelles qui existent sur les c6tes du Brésil.
Les espèces d'aplysies ont été jusqu'ici fort mal détermi-
nées. Les caractères qui peuvent servir à les distinguer entre
elles, me paroissent devoir être tirés de la proportion, de
l'origine et de la terminaison postérieure des expansions la-
térales; de la forme et peut-être de la nature du rudiment
de coquille , et du bouclier operculaire de la cavité bran-
chiale ; enfin , il paroit que la considération de la couleur
peut aussi fournir quelques caractères spécifiques assez bons,
quoique moins importans que les précédens. En ayant égard
k ces considérations, on voit que les espèces d'ap'lysies peu-
vent être partagées en deux sections, aussi distinctes entre
elles que les dolabelles le sont réellement des aplysies, et qui
paroissent en effet jouir de propriétés différentes : je nom-
merai les unes les aplysies ordinaires , et les autres les aply-
sies venimeuses.
SecL A, Espèces dont le corps est en général plus alongé, plus
limaciforme, surtout en arrière, à cause de la prolonga-
tion pointue du pied ; dont les expansions latérales sont
très-grandes, la gauche plus que la droite, et presque sé-
parées l'une de l'autre en arrière au-dessus de celle-ci,
en sorte qu'elles peuvent s'abaisser de chaque càié de
Faoimal dans sa locomotion, recouvrir complètement le
bouclier dans le repos; enfin , celui-ci étant plus grand
et pourvu , en avant et en arrière , d'une sorte d'oreille
arrondie. (Les Aplysies ordinaires. )
Les espèces de cette section nagent très-bien à Taide de
leurs expansions latérales ; elles n'ont rien de vireux ni
dans l'odeur ni dans l'action de l'humeur qu'elles rejettent.
L'A. COMMUNE ; A* vulgaris. D'un brun presque noir, uni-
forme sur toutes les parties du corps; le lobe gauche du
manteau beaucoup plus large que l'autre. Quoique la plus
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eommnne des espèces de ce genre , du moins sur nos cbie%
de rOcéan, je ne la crois pas indiquée par les auteurs : elle
atteint une grande taille ; j'en ai vu des individus qui avoient
près de cinq pouces de long.
Il se pourroit que ce fût celle que M. G. Cuvier a nommée
A. Chameau y A. camelus , figurée dans les Ann. du Mus. t. 3 ,
p. 396 , pi. 1 , et dont il ne parle plus dans son Règne ani-
mal : c'est très-probablement la seconde espèce de lièvre
marin de Rondelet.
L'A. fasciée; A.fasciata, Gmel. , d'après M. Poiret, Voyage
en Barbarie, tome 2, pag. 2. Toute noire; les tentacules,
la bouche et les expansions latérales , bordés d'un liséré
rouge-carmin : de la grandeur de la précédente, puisque M.
Foirei dit que, quand les lobes de son manteau étoîent
étendus, elle auroit eu peine à entrer dans son chapeau.
Elle a été vue sur les côtes de la Barbarie.
L'A* MARGiNéE ; A. marginata , Bv. Corps ellipsoïde , du
moins dans l'état de contraction ; les expansions latérales
aussi longues que dans les espèces précédentes, mais beau-
coup plus étroites ; couleur générale d'un blanc jaunâtre , par-
semé de quelques taches rondes., rares, ocellées, d'un brun
noirâtre ; le bord supérieur des expansions orné d'une série
de taches carrées, régulières et alternativement brunes et
blanchâtres.
J'ai vu de cette espèce plusieurs individus, de deux à trois
pouces de long, dans la collection du collège des chirurgiens
à Londres : on en ignoroit la patrie.
L^A. MARBRÉE; A. marmorata, Bv. Le corps ovale, à peu
près de la grosseur de celui delà précédente; le pied assez
épais; les lobes du manteau assez largement réunis en arriére,
mais ne bridant pas le J>ouciier ; l'oreille postérieure du
bouclier formant un tube bien évident ; la coquille orale,
alongée. Couleur générale d'un brun noirâtr»? , marbrée ^ sur-
tout sur le bord des appendices natatoires , de taches irrégu-
lières d'un blanc verdâtre.
Cette espèce se trouve dans la mer océane. J'«n ai yv,
dan& la collection de M. Brongniart , un individu qui venoit
de Bayomie , et MM. Adolphe Brangniart et Audouin en ont
rapporté deux antres des cètes de la Rochelle. Ces derniers
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avoient fort bien distingué cette espèce des apfysiès ootn-"'
mune et dépilante , qu'ils ont aussi trouvées dans la même lo-
calité. £lle est, d'abord , toujours plus petite , et ensuite, dans
l'état frais, les lobes du manteau sont couverts d'une grande
quantité de petits tubçrcules sphériques qui disparoissent
dans l'état de conservation.
Sect* B. Espèces dont le corps est moins along^é, comme
tronqué obliquement à sa partie postérieure; le pied plus
large , plus obtus en arrière j les lobes du manteau beau-
coup plus courts, plus étroits, réunis largement derrière
le bouclier, qu'ils entourent d'une manière serrée ; le lobe
droit un peu plus grand que le gauche ; le bouclier plus
pointu en avant , sans auricule anlérieure ; le postérieur
se repliant en canal de la cavité branchiale ; la coquille
plus ou moins à découvert au milieu du dos. (Les Aply-
SIES DÉPILANTES.)
L'A. népiLANVE : A* depilans , Linn. , Gmel. ; lArnœa^ Bob*
La première espèce de lièvre marin de Ron'd*el«l. Le coi*ps
lisse, de couleur d'un brun rovgeàtre, «niformè, quelque^
£w presque rongé* .
C'est cette e^èce qui a fait le sujet des .excellentes ob-
servations de Bohadsch ; elle se trouve conimtméiitent dan»
la mer Méditerranée et sur les côtes de l'Océan.
L'A. ponctuée; a. punctata, G* Cnvier, Ann. du Mus.., 5,
pag» 295, pi. 1 , fig. 2. Le corps est orné dé petites tache»
pâles, arrondies, sur- un fond noir ponrpré*'
Cette espèce, qui n'est peut-êtr« qu'une variété de 1* pré*
cédente , a été trouvée sur les bords de la Méditerranée prés
de Marseille.
L'A. cNtcatoBE, A^ umcolor, Bv. Le c<nrps épais, gibbcux ,
de couleur uniforme blascH^oassàlre; les lobes du manteau
entourant d'une manière asses serrée le boicclier, qui esÊ
plus antérieur que dans 1^ antres» espèces , e\ dont la co-
quille est mieux formée, plus làtge, pJus. aUnefidie .et vtaf^-
fout beaucoup plus boai&ée. • . ' !
J'ai Vu de cette espèce, qui parcrit n'areér-goéres qii^éix-
buit à vingt lignes de longueur ,^i]kluâieiirs individis dans la
coUectioa de M. »fé«fniart t Vmk.reonà^ d«^ Saj^wme et les;
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3a8 LIE
autres de Toulon. La forme de sa coquille la distingue tris-
bien.
L'A. UMACINE ; A* Hmacina , Bv. Corps limaGiforme , plat
et large en-dessous, convexe en-dessus, et qu'on ne sauroit
mieux comparer qu'à celui de la testaceile; le pied par
conséquent fort large, débordant; les branchies sans opercule
ou bouclier, mais à découvert dans l'excavation formée par
les deux lobes du manteau, qui sont courts, serrés, de ma-
nière à offrir une fente latérale par où entre l'eau dans la
cavité branchiale : couleur toute blanche.
Cette espèce , qui atteint à peine la longueur d'un pouce
et qui pourroit fort bien être le type d'un nouveau genre,
m'a paru du reste offrir tous les autres caractères des aply-
sies ; les tentacules labiaux sont cependant plus cylindriques.
J'en ai vu cinq à six individus de la même taille dans la col-
lection de M. Brongniart, qui les avoit rapportés de Toulon.
L'A. SL^NCHE ; A. alba, G. Cuv. , Ann. du Mus. , 1. c. , fig.6,
me paroit aussi appartenir à cette section. Elle est toute
blanche , comme l'indique son nom. Mais cela ne dépendroit-
il pas de l'état de conservation prolongée dans l'esprit de vin?
L'A. verte; a. viridis, Bosc, Hist. nat. des vers, et Nouv.
Die t. d'hist. nat., pi. 5, fi g. s3. Les lobes du manteau' de
couleur verte, finement ponctués de rouge, et tou|ours re-
pliés en -dessus.
M. Bosc ajoute que ce mollusque n'a que deux tentacules,
et cependant il décrit deux membranes transversales à la
téfe et deux tentacules aurifiormes en arrière. Le dos n'a
pas de pièce cartilagineuse. Les yeux sont en arrière des ten-
tacules.
Toutes ces différences porteroient à penser que cet animal
n'est pas une véritable aplysie ; aussi^M. Bosc dit-il qu'il lie
ce genre à celui des Doris^ La description et la figure sont
trop incomplètes pour qu'on puisse rien décider.
Ce mollusque a été trouvé dans la baie de Charleton,
Amérique septentrionale. (Dr B. )
LIÈVRE DE MER. {IchthyoL) On a quelquefois donné
oe nom. au cy^cloptère lump. Voyez CrcLOPTÈaE. ( H. C. )
LIÉVRIX^ (Mim) M. Le Lièvre, en voulant associer aux
sciences une circonatMce ^rieuse, m^ d'une gloire paisa-
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LIG 3a j
gère et qui Icfur est très- étrangère, a donné ^ une espèce
minérale qu'il a découverte, le nom dyénite. Il de voit être
à peu près impossible que les minéralogistes allemands adop-
tassent un nom qu'ils pou voient regarder comme propre à
perpétuer un souvenir qu'il étoit peu convenable de leur
rappeler. £n se mettant à leur place , on voit qu'on auroit
fait comme eux : ils ont donc changé ce nom 9 les uns en celui:
dHlvaïU, et les autres en celui de Liévaite; dédicace noble et
convenable , que les minéralogistes les plus distingués , Wer-
ner , Hoffmann , Jameson , Léonhàrd , se sont empressés d'a-
dopter. Cest aussi tous ce nom que nous décririons cette
espèce , si elle ne l'a^bit déjà été à l'article Fea • sous celui
de Fer silicéo^salcaire , que M* HaOy lui avoit donné. Voyez
Fer, tome XVI, p. 406. (B.)
LIFT. (Bot.) Nom arabe du navet, cité par M.Delile. (J.)
LIGAMËNS. (ChÀm.) Organes composés de fibres réunies
en faisceaux , qui se trouvent autour des articulations os-
seuses ou cartilagineuses.
Ils paroiisent avoir une composition chimique analogue à
celle des tendons ; cependant , pour les convertir en gélatine
par l'aclion de l'eau bouillante , il faut un temps plus long ,
et toute leur substance ne paroît pas suseeptible d'éprouver
ce changement.
Les ligamens doivent leur flexibilité à l'eau qu'ils .con-
tiennent : celle-ci fait un peu plus des trois quarts du poids
des ligamens frais. (Ch. )
LIGAN. {Entom») Nom donné à une abeille à miel, aux
Philippines. (CD.)
LIGANS. ( Erpét. } Barbot nomme ainsi un saurien d'Afri-
que , long d'environ quatre pieds , et dont les Nègres re-
cherchent avidement la chair, la préférant à leur meilleure
volaille. Il est difficile de déterminer au juste à quel ani-
mal ces détails se rapportent. (H. €•}
LIGAR. {Conoh^L) Adanson, Sénég., pag* i58, pi. 10,
nomme ainsi l'espèce de coquille dont Linnœusfait son'^iirfto
Urebra , qui est une espèce de vis. Bruguière la rapporte au
turbo varuigatuSf du même genre, des conchyliologistes mo-
dernes. Voyez Vis. (DeB.)
UGATULË , Desm^oion, {Bot.) Genre de la famille des
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538 LIE
l
autres de Toulon. La forme de sa coquille j^ isidërées
bien. ,. / > jpéces de
L'A. UMAC1NE ; A. hmaeina , Bv. Copf / / / espèces de
et large en-dessous , convexe en-desa/yf ai par leur
mieux comparer qu'à celui de ^^ffj^^ rapprochées
conséquent fort large , débordant ; Vy /// "^e , comme
ou bouclier , mais à découvert ,yv î f '^ coiflFe est cu-
ies deux lobes du manteau, o///^/V ' ;
niére à offrir une fente 1^*^///// ' > dont voici les
cavité branchiale : couleu;'y^ f^ ' *
GVÉ / // esm. latifoUus , Bridel
J'en ai vu cinq à rj ^ ^ iindrique , droite- On le rencontre
lection de M. Br/ jion Bridel, et en Amérique, selon
L'A. SL^NCHE
me paroit bv . a tige courte : D. brevicauUs ? Brid. ; Tri-
blancbe , co» jèrum , Smith ? Sa tige est fort courte , très-
il pas de 1' ^ feuilles sont ovales , concaves et pilifèrcs ; sa
L'A. Vy ' / ovale et droite. On le trouve en Suisse. ( Lem.)
Dict. d'^/OOT, Lightfo&tia. (Bot.) Genre de plantes dico-
coulr Zes, à fleurs complètes , de la famille des camfarwW
pli*' ^c la perUandrie monogynie de Linnaeus, offrant pour
A/êre essentiel : Un calice à cinq divisions; une corolle
'' ^(j divisions très-profondes , presque à cinq pétales; cinq
^jpiB es portées sur cinq écailles au fond de la corolle; un
-r^i're inférieur ; un style ; un stigmate à trois ou cinq divi-
sons. Le fruit est une capsule à trois ou cinq loges, et au-
tant de valves ; les semences sont nombreuses.
Ce genre , confondu d'abord avec les campanules , en a
été séparé par l'Héritier, à cause de sa corolle presque poly-
p étale , et quelques autres caractères moins- importiifis. On
trouve dans Vahl et Swartz un autre genre de ce nom , qui
appartient aux prokia. Quelques auteurs l'ont eiicore em«
ployé pour le cramhe asptra.
LiGHTFOOToxicoccoî'j>E : Lightfootia^^icoccîfidés , l'Hélix , S^rL
angU , tab. 4 ; Smith , Bot. exot,, tab. 69 ', Lohetia tenelta, Linn. j
MarU* Ses tiges sont grêles, filiformes^ couohées^, un peu
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ligneuses, lëgèremetit pubeseentes ; les rameaux simples,
alternes, nombreux; les feuilles petites, ovales -lancéolées,
aiguës, presque sessiles, glabres, pourvues de deux dents;
les fleurs terminales , pédicellées ; les pédicelles d'abord à
peine plus longs que les feuilles, puis alongés et presque
dichotomes ; le calice a cinq dents droites, subulées , aiguës;
les pétales sont lancéolés ; l'ovaire est à demi inférieur ; le
style plus long que la corolle ; le stigmate à trois divisions ;
la capsule à trois loges, à trois valves, contenant un grand
nombre de semences ovales , obtuses. Cette plante croît au
cap de. Bonne -Espérance.
LiGHTFOOT suBULÉE : LightfooHa suhulata , l'Hérit. , Sert*
angL , 4) tab. 5 ; Campanula eapillacea , Linn. fil., SuppU iSg.
Cette espèce, également originaire du cap de Bonne •Espé-»
rance, paroît être la même que le campanula eapillacea de
Linnœus fils. Ses racines sont vivaces; ses tiges droites, her-
bacées, garnies de feuilles alternes, sessiles, subulées, gla-
I>res à leurs deux faces , très-entières ; les fleurs sont alternes ,
disposées en une sorte de panicule terminale ; le calice est
glabre , à cinq divisions ; la corolle composée de cinq pétales
liiréaires. (Poir. )
LIGHTFOOTIA. (Bot.) Sous ce nom l'Héritier a fait »n
genre du campanula tenella dé Linnseus fils, dont la corolle
est divisée profondément, et l'ovaire adhérent seulement par
le bas. Un autre lightfootia est celui de Schreber, qui est
réuni au rondeletia dans les rubiacées. Un troisième , établi'
par Swartz, a la plus grande affinité avec le procJkia , . dont
il diffère cependant par l'absence d'un style , existant dans
ce dernier. Le genre de Swartz sera probablement adopté.
LIGHVAL (Mamm.)^ nom norwégien du narwal. (F. C.)
LIGIE, Ligia, (Crust,) Voyez l'article Malacostracés»
( Desm. )
LIGNE (G^ogr.p7i^5.), c'est-à-dire, ligne équinoxiaUj déno^
inination équivalant à celle d'ÉgUATEOR. Voyez ce mot^
(L. C.)
LIGNEUX. {Chim.) Nom que Fourcroy a donné au prin-*
cipe insmédial qui forme Ia plu» grande partie de la massç
du bois des difféventts espèces d'arbres»
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53a LIG
Composition.
MM. Gay-Lussac et Thënard ont trouvé le bois
de chêne , de hêtre
formé d'oxigéne 4i i?^ 4^973
de carbone 52,53 5i,45
d'hydrogène 5,69 5,82
ou
de carbone. •..•• • 52,53 «... 5i,45
d'eau 47947 48,55^*
composition que M. Gay-Lussac considère comme étant la
même que celle de Tacide acétique. Il pense qu'un arran-
gement de particules différent dans les deux cdrps est la
cause des propriétés qui les distinguent l'un de l'autre*
Propriétés physiques.
Le ligneux est incolore , insipide , inodore. Il est en fila-
mens ou fibres, plus ou moins ténues, qui sont très-flexibles.
Il e%t plus dense que l'eau. On ne Ta jamais observé sous
forme de cristaux.
Il a beaucoup de ténacité : c'est pourquoi il est propre i
un grand nombre d'usages.
Propriétés chimiques.
a) Ca$ où le ligneux, n'est pas aUéré.
Il est insoluble dans l'eau froide et dans l'eau chaude. C'est
une substance très- hygrométrique^ et pour le dessécher à
Textrême on éprouve de grandes difficultés.
Il est insoluble dans l'alcool, dansl'éther hydra tique, dans
les huiles fixes et volatiles.
Il est insoluble dans les alcalis foibles , au moins quand il
est privé du contact de l'air.
Le chlore foible ne lui fait éprouver aucune altération.
b) Cas où le ligneux est altéré.
Le ligneux humide , exposé dans un air humide , se couvre
de moisissure.
Quand le chlore en excès est en contact avec l'eau et le
ligneux, celui-ci perd beaucoup de sa ténacité.
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LIG 355
Action de l'acide sulfurique*
L'acide sulfurique concentué convertit le ligneux en une
matière soluble dans l'eau et insoluble dans l'alcool, et cette
matière peut être convertie ultérieurement, par l'action du
même acide, en sucre de raisin : c'est ce qui résulte des
observations de M.Braconnot, que nous allons rapporter.
Ce chimiste a mis dans un mortier de verre 24 gr. de
chiffons de toile de chaiivre desséchée et coupée en petits
morceaux. Il a versé peu à peu dessus 34 gr. d'acide sulfu-
rique concentré , et continuellement il agitoit la matière
avec une forte baguette de verre : de cette manière il a
évité l'effet qu'un vif dégagement de chaleur auroit produit.
Il ne s'est pas manifesté d'acide sulfureux. Un quart d'heure
après que le mélange fut fait, il l'a broyé avec un pilon de
verre , et il a obtenu une masse mucilagineuse , tenace , qui
ne paroissoit pas contenir de matière charbonneuse , et qui
a été dissoute dans l'eau, excepté 2,^'5 de ligneux légèrement
altéré. Il a ensuite neutralisé l'acide sulfurique par la craie ,
séparé le sulfate de chaux au moyen de la filtration et de
l'évaporation. La liqueur, évaporée à siccité, a laissé 26^,210
d'un résidu formé de
Matière soluble dans l'eau 21^,9
Acide et chaux • 4,3
26, 2
21^,4 de ligneux, en fixant o^,5 d'eaa, ont donc produii:
2i*',9 d'une matière soluble dans l'eau, que M. Bràconnot
appelle gomme artificielle, mais à laquelle nous né pouvons
donner ce nom , par la raison qu'elle ne produit pas d'AciDE
4ACH0 LACTIQUE. ( VoyCZ CC mot. )
Pour avoir cette matière aussi pure que possible, M. Brà-
connot conseille de neutraliser l'acide sulfurique, .non par
la craie , mais par la litharge ; de soumettre ensuite la li-
queur filtrée à un courant d'acide hydrosulfurique , puis de la
faire évaporer à siccité.
Cette matière , à l'état sec , ressemble à la gomme ara-
bique ; elle est inodore, fade, légèrement acide au tourne-
sol i elle brûle en donnant de l'acide sulfureux , parce qu'il
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334 LIG
est impossible de Ja dépouiller d'un acide du soufre que M.
, Thénard soupçonne être l'hyposulfurique. Sa dissolution dans
i'eau ne précipite pas le nitrate de baryte. L'acide nitrique
la convertit en acide oxalique.
La matière dont nous parlons , bouillie pendant dix heures
dans Tacide sulfurique étendu, se conrertit en sucre de raisin ,
et en un acide que M« Braconnot a appelé végéto^Èulfurique et
que M. Thénard présume être de l'acide hyposulfurique uni
à une matière organique. Pour isoler le sucre de Tacîde
végéto - sulfurique , on neutralise par la litharge la liqueur
qui li| tient en dissolution ; on filtre , afin de séparer le sulfate
de plomb; on fait passer de l'acide hydrosulfurique dans le
liquide filtré, pour précipiter l'oxide de plomb qui a été
dissous. Le liquide évaporé laisse un résidu sucré : en le
traitant par l'alcool déphlegmé, on dissout seulement Facide
régéto-sulfurique avec un peu de sucre.
On fait évaporer la solution alcoolique en consistance de
sirop ; on l'agite avec de l'éther , on décante : ensuite l'acide
est dissous ; le sucre ne l'est pas : l'éther évaporé laisse uo
acide déliquescent, incristallisable , qui est l'acide végéto-
sulfurique.
A. Acide végétQ' sulfurique. Cet acide brunit à une tempé-
rature peu élevée au-dessus de la moyenne. A loo degrés
il est noir ; alors , si l'on y met un peu d'eau , des flocons
d'une matière organique charbonneuse se déposent , et la
liqueur précipite le nitrate de baryte. Au-dessus de loo
degrés il se produit de l'acide sulfureux.
L'acide végéto - sulfurique ne précipite pas le nitrate de
baryte , ni le sous-acétate- de plomb ; il paroi t former des &t\s
insolubles dans l'alcool , incristallîsables , déliquescens avec
tous les oxides métalliques. Il dissout le fer et le zinc avec
dégagement d'hydrogène.
Cet acide nous paroit avoir les plus grandes analogies avec
l'acide que nous avons obtenu dans le traitement du cam-
phre par l'acide sulfurique. (Voyeàs Substances AsraiNGBNTEâ
ARTIFICIEIXES. )
B. Sucre, Il est fusible à i oo degrés ; il est cristallisable
en petites lames réunies en globules ; il a une saveur fraîche
et franche ; il se dissout dans l'alcool bouillant, et cristallise
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LIG 335
par le refroidissemietit ) il se dissout dans TeaU ; il se con-
vertit en alcool par Faction de la levure : il a , en un mot ,
toutes les propriétés du sucre -de raisin.
Il nous semble que la matière soluble dans l'eau que M.
Braconnot a prise pour une gomme , a beaucoup d'analogie
avec la matière insoluble dans l'alcool que donne l'amidon
traité par l'acide sulfurique foible , avant d'être converti en
sucre de raisin.
loo parties de ligneux en donnent 114,7 de sucre.
Suîyant M. Braconnot , l'acide sulfurique , étendu de la
moitié de son poids d'eau, produit avec le ligneux, à une
douce chaleur , une pâte très-homogène , qui , délayée dans
l'eau , donné une bouillie blanche , semblable à' l'empois.
Cette bouillie , étendue d'eau, forme une émulsion qui dé*
pose une substance blanche cristalline, représentant presque
la totalité du ligneux. Il reste dans là liqueur un peu de
cette substance que M. Braconnot appelle gomme.
Action de t acide nitrique*
M. Braconnot a vu que le ligneux, imbibé d'acide nitrique
et exposé dans un bain d'eau bouillante jusqu'à ce qu*il j ait
dégagement de gaz nitreux, se convertit en une substance
blanche, insoluble dans la potasse, et ^ui ressemble à la pré-
cédente.
J'ai observé que l'acide nitrique , a 45 degrés, gardé, pen-
dant un mois, à la température de i5 à 18 degrés, sur le
ligneux, le convertit en une matière gélatineuse transpa-
rente, légèrement jaunâtre, ^ai vu encore, que parla cha-
leur toute la matière est dissoute, et qu'alors, en faisant
concentrer, on n'obtient que de l'acide oxalique, mais beau-
coup moins qu'on n^en obtient avec le sucre et l'amidon.
L'acide hydrochlorique a de l'action sur le ligneux, car
on sait ^u'il perce la toile sur laquelle on en a versé.
Action de la potasse.
Si Ton chauffe , dans un creuset d'argent, parties égales
de potasse caustique et de sciure de bois avec un peu d'eau,
et que Ton ait soin d'agiter continuellement le mélange, il y
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336 LIG
a un moment où la sciure se ramollk , et se dissout presque
instantanément, en se boursouflant beaucoup. La matière
refroidie se dissout en totalité dans Feau , excepté des traces
de matière organique, de silice, de sous - carbonate et de
sous -phosphate de chaux. La liqueur filtrée est brune. Elle
contient , suivant M. Braconnot , de Vulmine artificielle et de
V acide acétique, en combinaison avec la potasse. Si on verse
de Tacide sulfuriqùe dans cette liqueur , on précipite Vulmine
artificielle; et si on fait évaporer la liqueur filtrée, après
avoir neutralisé par le sous-carbonate dépotasse Texcès d'a-
cide qu'elle pourroit contenir, et qu'on applique l'alcool au
résidu , on dissout de l'acétate de potasse.
L'ulmine artificielle , bien lavée , puis séchée , est noire
comme le jayet : elle est très -fragile ; elle est peu sapide ,
inodore ; elle est insoluble dans l'eau froide, quoiqu'elle soit
légèrement soluble lorsqu'elle vient d'être précipitée de sa
dissolution alcaline.
L'ulmine artificielle, fraîche, traitée par l'eau bouillante,
se colore en brun foncé. Cette solution précipite les nitrates
de plomb et de mercure. Elle précipite également , mais à
la longue , le nitrate d'argent , le sulfate de peroxide de fer,
le nitrate de baryte , l'hydrochlorate de chaux , le chlorure
de sodium. Enfin l'ulmine artificielle se conduit avec les
bases salifiables comme un acide foible ; quand elle est fraîche ,
elle rougit le tournesol.
Elle est dissoute par la potasse , la soude et l'ammoniaque.
Elle est soluble dans l'alcool concentré : la solution se
trouble par l'eau.
L'acide sulfuriqùe concentré la dissout ; mais l'acide sulfu-
riqùe foible ne la dissout pas.
L'acide nitrique, à 38 degrés, convertit l'ulmine , i.'^en une
matière soluble dans l'eau froide , qui paroît tenir de l'acide
nitrique en combinaison; 2.** en acide oxalique; 3.° en une
matière soluble dans l'eau froide , qui précipite la gélatine.
M* Braconnot a obtenu i partie d'ulmine artificielle sèche
de 4 parties de ligneux. Il pense que le ligneux se convertit
enulmine, en perdant de l'oxigène et de l'hydrogène , dans
la proportion où cesélémens forment de l'eau ; mais, d'après
ce que j'ai reconnu, qu'un grand nombre de substances ojrga-
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tiSques * , mises en contact avec la patasse , absorbant très*
rapidement Toxi^ène atmosphérique , j'ai été conduit à faire
les expériences que je vais rapporter.
J'ai chauffé dans une cornue , dont le bec plongeoit dans
une cloche pleine de mercure , parties égales de sciure de
bois blanc et de potasse à l'alcool préalablement fondue ;
il s'est dégagé beaucoup d'hydrogène carburé , et la sciuri^
altérée S'est linie à la potasse. Cette combinaison étoit jaune ;
mise en contact avec l^eau bouillie , elle a coloré ce liquida
en jaune , et dès que la dissolution À eu le contact du gaz
oxigène, elle est devenue brune, en absorbant ce gaz : ce
n'est qu'après cette absorption que le ligneux, déjà altéré
par le contact de la potasse , a été çooverti en ulmine. .
Le ligneux s'unit à beaucoup d'oxides métalliques,, no tam'^
mpnt àl'oxide de fer. Il s' empare de l'alun qui est dissous dans
l'eau froide j mais il cède ce sel à l'eau qui est ]j^>uillante.
Action de la chaleur*
l^e ligneux , distillé dans une cornue , donne, i." beaucoup
d^eau , dont une quantité notable étoit à l'état d^eau hygro*"
métrique; 2.' de l'acide acétique; 5.* de l'huilé empyreu-
matîque jaune, dont une portion est dissoute par Facide
acétique ; 4** de l'huile empyreumatique brune , épaisse
comme du goudron ; bJ* du gaz acide carbonique \ 6;^ de
rhydrogène carburé; 7.*^ un charbon qui a la ferme «lu li«
çneux, et dont la quantité, pour 106 parties de ligneux,
est de iB à 19 parties.
Pour la conversion du bois en charbon, voyez le moit
Charbon.
Le ligneux pur, qui est ehaulTé avec le contac^t de Faîr, se
réduit en acide carbonique et en eau , si la combustion est
complète : dans ce cas il y a , suivant Rumford , un peu
1 Telles sont l'acide gallique*^ rhématîne , le carminé, la couleur
de bois de Brésil^ la couleur jaune des écorces textiles , la couleur
des Tiolettcs, la matière colorante du sang, etc.
* Quand le gallate est neutre , Toxigène le fait passer an vert , et Tacide galljqae
est changé en une matière astriogente ; qoand le gallate est avec excès de base ,
rojdgtae le fait {■ssqp «u ronge.
26. 22
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538 LIG
plus des deux tiers de la chaleur produite qui proyiennent
de la combustion 'du carbone , tandis que le reste provient
de celle de l'hydrogène.
Etat, préparation p usages.
Le ligneux se trouve dans les végétaux sous fontie de fais-
ceaux fibreux plus ou moins épais, qui, tantôt, sont symé*
triquement distribués dans un tissu cellulaire , tantôt sont
adhérens les uns aux autres et forment des espèces de cônes
qui s* emboîtent les uns dans les autres.
C'est avec les faisceaux de ligneux des plantes herbacées,
qui sont longs, flexibles, faciles à séparer du tissu cellulaire
au milieu duquel ils se trouvent, que l'on prépare les filasses
qui servent ensuite à faire du fil et des cordes*
C'est avec des faisteeaux ligneux fortement adhérens les
uns aux autres, qui constituent le bois des arbres dicotylé-
dones, que l'on fait des poutres, des solives, des planches, etc.
Les bois sont extrêmement variés dans leurs propriétés:
ils sont colorés en jaune, en rouge, en orangé, en brun, ou
absolument incolores ; ils sont odorans ou inodores ; leur
dureté, leur densité, leur ténacité, sont très -différentes,
suivant les espèces : mais on se tromperoit beaucoup si Ton
pensoit que ces différences sont dues à la nature même des
corps ligneux.
Les> couleurs, les odeurs proviennent de principes immé*
diats, qui se trouvent entre les fibres ligneuses, tantôt sim-
plement interposés, tantôt unis, au moins en partie, par
cette affinité que |'ai appelée capiUaire (tom. XX, p. Say),
parce qu'elle est exercée par des particules contiguës qui
forment un corps solide d'une nature définie. Il en est de
même des principes résineux. On peut enlever aux bois la plus
grande partie des principes colorans et résineux qu'ils peu-
vent contenir, en les traitant successivement par l'eau et Tal-
cool; mais on ne parvient ^mais par ce moyen à séparer
la totalité de ces principes. (VoyeK mon analyse du bois de
Campéche, Annales de chimie, etSuppl. du tome V, p. 12.}
Les différences de densité que présentent les bois , tiennent
au rapprpchement plus ou moins grand des faisceaux ligneux -.
lorsque les interstices qui se trouvent entre ie^^fibres ligneuses
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LIG 559
sont a^ez grands, et qu'ih contiennent deTair, sott natu^
reileaUent , soit parce que les bois ont perdu leur eau de végé*
tation pendant leur exposition àratmosphèfe, ceux-ci flottent
sur l'eau ; mais , dans le cas contraire , ils sont submergés ^
parce que la densité du ligneux pur est toujours plus grande '
que celle de Teau*
Plus les bois sont denses , moins ils présentent de surface ^
l'air ou à l'humidité , et moins ils contiennent de sels déli-
quescens, comme l'acétate de potasse, moins les bois sont
disposés à travailler par les changemens qui surviennent dans
l'état hygrométrique de l'atmosphère oit ils se trouvent.
L'eau hygrométrique que les bois peuvent perdre ou
acquérir, a une grande influence sur leur volume, et par
suite sur leur forme. En effet, leur volume augmente, s'ils
acquièrent de l'eau , et il diminue s'ils en perdent Dès-lorsi^
si une planche mince est exposée à absorber de l'eau par une
de ses surfaces seulement, cette surface deviendra cènvexe^
et l'autre surface deviendra concave. C'est en exposant à la
chaleur de. la flamme la surface .des douv^ qui doivent
former la surface intérieure d'un tonneau , qu'tin leur donne
le degré de courbure convenable pour cet usage.
On conçoit, d'après ce que nous venons de dire , corallien
il est nécessaire d'employer des bois secs pour les ouvrages
de menuiserie. On conçoit encore l'utilité des peintures à
l'huile appliquées suc le bois sec. Il est évident que cette
couche s'oppose au contact de l'humidité atmosphérique, qui
pourroit faire gonfler le bois privé de son eau de végéta-^
tion, surtout si ce bois est en planches minces.
On peut étudier les propriétés du ligneux sur la filasse de
l'agave, sur la batiste bien lavée, sur la pâte du papier. Ces
jonatières doivent être préalablement lavées à l'acide hydro-
chlorique très^oible et à l'eau , afin d'en séparer de l'oxalate
de chaux, du sous-carbonate de chaux , de 1'ox.ide de fer. Le
sous -carbonate de chaux ne se trouve jamais d^ans les bois
qui sont en pleine végétation.
Le bois est employé comme combustible. Si la combuS*
tion étoit complète, il ne se produiroît que de l'eau et dé
l'acide carbonique ; mais dans nos cheminées et nos four-
neaux cette circonstance ne se présente jamais t il se déve«
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34« ' LIG
loppe totijeurs de Tacide acétique, des huiles empjrettmafî*
ques et du gaz hydrogène carburé. Les cendres qui restent
après la combustion , proviennent des principes immédiats
inorganiques qui se trouvent dans le bois. Quant aux sous*
carbenates de potasse et de chaux des cendres, ils sont le
résultat de la décomposition d\'iGides organiques qui étoient
tinîs à ces bases. (Ch.)
LIGNIPERBE. {Entom.) C'est le nom spécifique d'un petit
coléoptère du genre Bostrichi^. (C. D.)
LIGNITE. ( Min, ) Nous avons appliqué ce nom spécifique
à un combustible charbonneux, d'origine Végétale, qu'on a
confondu très-souvent et pendant long-temps avecla houille ,
et qu'on n'en distingué encore que difiScilement.
C'est à M. Voigt que l'on doit la distinction réelle de cette
espèce géologique. CVst lui qui , le premier , en a bien fait
ressortir les caractères, et qui a par conséquent donné des
moyens, aussi précis que le sujet le comporte , de distinguer
dans un grand nombre d'e cas ces deux combustibles , souvent
si semblables en apparence, mais si différens néanmoins par
leur origine , leur position , leur nature et même leur usage.
Cette espèce minérale, telle que nous allons la limiter,
renferme non-seulement tous les combustibles charbonneux
nommés Braunkohle par les minéralogistes allemainds, maïs
encore plusieurs autres charbons bitumineux fossiles {Stân^
kohle) , comme nous Texpliquerons à l'article de chaque
variété.
J. !•*' Caractères minéralqgiques , divisions et usages
des ligniles.
Le Lignite , considéré mînéralogîquement ' , est quelque-
fois noir foncé, brillant, à cassure résineuse, ou conchoïde,
1. Cette distinction est très «importante. Le lignite, considéré comoe
espèctf minérale d'origine organique , ne peut pas avoir d'autres carac-
tères que ceux que nous lui assignons et qui dérivent de sa compositioo
actuelle 'f mais la formation ou le terrain de lignite , c'est-à-dire , le terrain
déposé à Tépoque et dans les circonstances géologiques où ont para
les lignites» peut renfermer bien d'autres combustibles que le lignite^
Comme le terrain gjpseux renferme bien d'autres minerais que d<*9
'gypses; et; pour ntus borner aux combustibles cbtrboBoeux, nous sarons
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LIG 341
ou droite , à texture homogène , tantôt sfins aucune appa*
rence de structure ligneuse; tantôt cette structure est visible
sans que le combustible ait perdu de sa couleur noire ; mais
quelquefois aussi il passe au brun, même au brun peu foncé,
en conservant une structure fibreuse tellement distincte ,
qu'on ne peut méconnoître Toriginp végétale et ligneuse de
ce combustible fossile ; ou bien il perd entièrement cette
structure et prend une texture terreuse.
Exposées à Faction du feu, à une asse;^ haute température,
toutes les variétés de lignite brûlent avec une flamme asses
claire, assez longue, souvent peu fuligineuse, sans se bour-
soufler ni se coller comme la houille , sans couler comme les
bitumes solides. Lorsqu'pn le distille , le lignite le plus com-
pacte fait presque toujours reparoître sa structure ligneuse^
et prouve ainsi son origine. Lp lignite qui ne renferme pas
de pyrites^ répand une odeur fétide, acre, piquante, qui
n'est point aromatique, comme Test celle de la houille et.
du bitume dans la même circonstance de pureté ; car la
présence des pyrites, dans Tun et Tautre combustible, produit
une odeur sulfureuse différente et due aussi à une pause
différente de celle qui d^nne à La fuméç des lignite^ Todeup
piquante qui lui est propre.
11 reste après la combustion une cendre pulvérulente a^ses
semblable à celle du bois, mais souvent plus abondante, plus
terreuse, plus ferrugineuse et par conséqueat plutét rou*
geàtre que grisâtre, et qui renferma quelquefois jusqu'à trois
pour cent 4e potasse , suivant M. Mojout
On n'a encore aucune analyse propre à faire connoitre la
nature essentielle du lignite, et en quoi ce combustible dif*
fère de la bouille et des bitui^cs. On ne peut donc présumer
déjà que 1« terrain âfi lignite renferme de raqlliracite, e'cst-à-dire ,
du charbon aans bitume, du bitume de diverses variétés, dusucetn, des
résines succinii|ues » du mellite. Il pourvoit donc aussi renfermer de
la houille, c'est>à-dirfi ^ une autre esfèce min^ralogique, d'origiqe orga*
nique, mais 4'une composition chimique autre (|ue celle du lignite, bru*
tant avec boursouflement , etc. Le terrain de lignite doit donc <itr£ soi.
gneusement distingué du lignite, espèce minéralogique : c'est de ce der-
nier seul qu'il est question dans la première partie , ou partie mio«ra«
logi^e, ^e et% article,
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34^ LIG
ces différences que par ce qu'en dit M. Vauqnelin, et par ce
qu^indiquent les analyses suivantes :
Lignite Lifnite Lifnite pici-
tcrreax fibreux d« forme ronun,
de Sefaralpcii , Bov^y, per de Lebcaïuk •
par K,IaproUi< Ilatcbett. par Hech( et
Bimatl
23
Charbon • . . . • , .... 20 . 46 27
Eau et acide pyrolîgneux 12 5o *
Bitume huileux épais 3o lo,^ »
Gaz hydrogène carboné 69 po, cub. ) a 6
Gaz acide carbonique 8,5 îd. i
SoufVe (provenant des pyrites) « 18
Sulfkte de chaux 2,5 s s
Sable ^ . * . , 1 1>5
Oxide de fer. ,.,,.,...•,,....,., 1
Chaux • • 2
Alumine ,..,.. , . 0,$
Nous pourrions fkire mention de quelques autres analyses s
mais elles nous en apprendroient encore moins que les pré^
cédentes , parce qU^on n*a eu en vue dans ces analyses, faites
sur des variétés impures et mal déterminées , que de connoître
à peu prés la proportion du charbon et des bitumes renfermés
dans les échantillons analysés ; tandis qu'il falloit chercher
dans quel état de combinaison étoient les principes organi-
ques, ou dans quelle proportion étoient les principes éloi*-
gués, et par conséquent quels produits ils dévoient donner.
Les trois analyses que nous venons de rapporter, faites surdes
llgnites provenant de lieux très • éloignés , indiquent déjà ees
principes , eh faisant voir que Tun et l'autre ont fourni un acide
analogue à Taeide pyroligneux ou pyroacéteux ,> et eonâr^
ment les soupçons de M. Vauquelin &ur la formation de cet
(tcide.par la combustion des ligaites. Ces soupçons sont encore
confirmés par les résultats des expériences deM. Mac-Culloch
sur les propriétés des produits comparés de la distillation du
bois, de la tourbe et des lignites connus sous les noms de iayet,
de hovej-eoal et de suiurbrand. Tous ces produits renfermoient
plus ou moins d'acide pyro-acéteùx, tandis qu'on ne recon-
npît pas cet acide dans les produits de la distillation des bitu-
mes, qui renferment au contraire de l'ammoniaque , etc. Ces
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UG 343
analyses font donc voir que, quoique le$]ignitesetle»)ieiiiiles
soient composés des mêmes principes éloignés, ^o^^a^rbo^e,
d'hydrogène, etc., cependant les produits de ces principes,
combinés d'une autre manière par l'aeMon de la chaleur^ sont
différens dam ces deux combustibles, et ppurront amener à
faire connoitre la véritable différence minéralogique qu'il y
a entre eux.
I4 pesanteur spécifique des.lignites s'étend de 1,10 à i,5o;
mais on ne doit avoir égard qu'à celle .du lignite piçiforme
jayet , toutes les autres variétés . étapt^ ou impure^ au impar-
faites.
La proportion de la partie én^inemment, combustible , soit
le charbon, soit l'hydrogène, avec la masse apparente du
combustible , paroit être encore un des caractères dist^nctife
des lignites et des houilles. Le combustible réel semble être
beaucoup moins condensé dans les premiers que dai»a les
accoudes, ce qui ne se déduit pas du rapport des pçsanteurt
spécifiques, qui sont à peu près les mêmes dan^ les deux com-
bustibles , mais des résultats énoncés par M. Voigt. Ainsi il pa-
roit qu'un mètre cube de lignite donneroit autant de chaleuv
gue trois mètres cubes de bois de pin , mais qu'il faudroitsept
mètres cubes de lignite de Leipsic pour produire autant de
chaleur qu'yn mètre cube de hpuille» On sait que ces résul-
tats ne sont que des approximations très- éloignées, et qu'il
est telle qualité choisie de lignite qui donnerait au moin&aju-
tant de chaleur que certaines qualités impures de houille;
mais il est probable que M. Voigt, qui donne ces rapports, a
eu égard à ces circonstances, et. qu'il suppose les qualités et
les autres çirconstancea à peu près égales*
rARlÈTÊS^
1. LioNiTE ficiforme'. D'uu noir luisant; texture compacte^
cassure conchoïde, d'aspect de résine ou de poix; structure.
tant6t massive , tantôt un peuschistoide, quelquefois. fragment
taire.
1 Pechkohle, Wmh., Brocb. , Voigt. Celle première variété" re^r
ferme le jayct comme sous -yari été; mais elle reaferme aussi df'àutres
soiis-yarîétés auiquelles on ne pourroit appliquer ce nom, qui a^ dans
tes arts, une application fixe et qu'on ne doit pas détournerii
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«44 LIG
Là structure lignenie c&t quelquefois apparente | surtout k
TextéHeur des morceaux; plus souvent elle a entièrement
disparu.
* Cest là variété qui brûle le mieux ^ avec la fiamme la plus
elaire, Todeuf la moins désagréable , et qui {aisse le moins
de ri^idu terfeux.
a. Ugnitê piciforme commun,* D'un noir luisant; texture^
d'une deuMté inégale ; structure schistoïde , quelquefois frag-
mentaire; structure ligneuse apparente.
Pesanteur spécifique , 1,28. (Wied.)
Il forme des bancs «ouveht assez puissans, susceptibles
d'une exploiti^tion facile et avantageuse dans plusieurs cas y
et se rapproche tellement de la houille qu'il n'est presque
pas possible de l'en distinguer extérieurement; il faut, pour
y parvenir^ avoir recours aux caractères chimiques que nous
avons indiqués , aux caractères techniques de brûler sans se
boursoufler et sans se coller, et s'aider même de quelques
circonstances géologiques.
La plupart des grands dépôts de lignites dont nous don-
nerons plus bas rénumération , présentent cette variété. On
la remarque plus particulièrement dans les couches de li-
gnites des environs d'Aix, de Marseille et de Toulon en Pro*
vence ; de Vaucluse, dans le département de ce nom; de
Ruette, dans le département des Ardennes; de Lobsann près
Wissembourg dans le Bas-Rhin; d'Ottweiler, bailliage de Lfi^
wenberg, pays de Berg; de Saint-Saphorin près Vevay; de
Faudex près Lausanne, et de Kœpfnach , sur la rive gauche du
lac de Zurich en Suisse : ces lignites piciformes communs
ont tout- à-fait Faspect de la houille schisteuse ; du Meisner
en Hesse; des vallées d'Unstruth près d'Arten enThuringei
du district de l'Iiin en Autriche ; de Cadibona dans le golfe
de Gênes, et de garzane près celui de la Spezzîa en Ligiirie.
Ces lignites sont aussi tellement semblables à la houille ,
que, sans les circonstances chimiques, techniques et géolo-
giques, rapportées plus haut, il seroit presque impossible de
i Geméinfi Braunkohle : Werver > dans BnsiTiiAurT, qui cite, aussi
comme exemple ce^ui du i^c ^9 ^unc)| et du Mcisnei:, ci: qui assure
«ette sjQODjit^ie..
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LIG 345
les en distinguer $ néanmoins la texture ligneuse est souvent
apparente dans celui de Sarzane.
b. Lignite piciformtm -^ Jayet. ' D'un noir luisant, pur, tré*-
foncé ; texture dense , d'une densité égaie ; susceptible de poli$
«tructure massive ; solide, mais facile à casser.
Pes. spéc. 1 , 26 Brisson«
1 y 74P Leonardi.
Le jayet se trouve en lits interrompus, ou en nodules,
*lans les bancs de la variété précédente et de quelques-unes
des suivantes. Il ne constitue jamais de couches ou de dépôts
à lui seul, et souvent même il se montre sous un assez foiblc
, volume, au milieu des lits de lignite terne, ou des troncs de
lignite fibreux noir. Son gisement précis n'a pas enco/e été
parfaitement déterminé. Le trouve- 1- on dans tous les dépôts
de ligUites, même dans ceux qui sont au-dessus de la craie P
ou ne le trouve-t-on que dans les dépôts qui ont été placés
sur des terrains plus anciens que la craie, ou peut-être
même au-dessous de ce calcaire P
Le jayet , étant très-homogène, d^unbeau noir, susceptible
Ae se laisser tailler et polir, a été recherché et exploité comme
objet d^omement. Mais, la mode ayant varié encore plus à
son égard qu^à celui desf autres minéraux d'ornemens, lès
mines et les fabriques de jais ont été soumises à àeh vicissi-
tudes encore plus nombreuses que les autres.
Nous ne citerons ici que les lieux où on le trouve en quan-
tité assez notable pour qu'on les ait mis en exploitation , ou
qu'on ait aii moins tenté de le faire.
En -France; dans quelques mines de charbon de terre de
la Provence, dans les environs de Roquevaire , Marseille et
Toulon, notamment dans celle dé Peynier; à Belestat dans
les Pyrénées : près le village des Bains, à six lieues au sud de
Carcassone^ dans le département de TAude, et dans le m^me
département, à Sainte-Colombe , Peyrat et la Bastide prés de
1 Gagas , Walleb. — Jayét compacte. Haut. — Pitch-coal ou jet,
Ja vKs. — f^ulg. Jai , Jais, Jayet, queltjuefois Succin noir. — Azabaclie;
4âans les Âsturies.
Ton? les narans s'accordent à dire q^e le nom de jayet vient .def gagas,
B»m 4'«n» rÎTÎ^rc 9U d'fMie ni le de l'Asie niineî 3.
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»4« LIG
Quiliaii ; il est situé à- dix ou dous« mètres 4e profcnd^ur',
en couches obliques, dans des bancs'de grès. Ces couches ne
sont ni putea ni continues. Le jayet proprement dit, c'est-
è-dire celiii qui est susceptible d'être taillé » se moetre en
masses dont le poida atteint rarement 25 kilogrammes. Ijc
produit de ces mines se tailloit et se polissoit. dans le pays
même.
L'Ëspi^e a offert aussi des mines de {ayet assex célèbres
dans les provinces des Asturies, de Galice et 4'Arrflgon ; on
cite particulièrement, dans ce dernier pays, celles d'UtriUaa,
Eseucha et Palomar près Montalban. Elles furent découvertes
vers le milieu du 18/ siècle, et leur exploitation étoit très-
facile. Le jayet en est pur et ce que les ouvriers appellent
doux au travail. Il ç$t transporté en France , dans les dépar-
temens de TAude et de TArriége , pour y être taillé et poli.
Nous reviendrons plus bas sur les procédés employés .dana
cet art.
En Allemagne • près de Wittemberg en Saxe , on le tailla
et on le polit dans cette ville : en Hesse, au mont Meisner;
le banc puissant de lignite qu'on y exploite, renferme des
masses assez volumineuses de jayet, qui forment quelquefois le
centre des troncs de lignite fibreux cylindroide.
En Angleterre, prés Whitby, dans une argile schisteuse et
bitumineuse.
En Prusse ducale, dans un gîte où se trouve le succùn
en abondance et depuis un temps très-éloigné, on extrait
aussi du lignite-jayet qu'on taille et qu'on met dans le com^
merce sous le nom- ^*awbre ou de suecin noir , nom qui n^a
aucun rapport avec sa nature, mais qui semble indiquer
une communauté de gisement.
On fait avec le iayet , employé comme ob^et d'orne-
ment, des boutons; oa le façonne en poires ou grains plus
ou moins gros, taillés à facette pour pendans d'oreilles, coU
liers, garnitures de robes ou de bonnets et autres ajustemens
de deuil; on en fait des rosaires, chapelets et croix. C^est
principalement à Sainte-Colombe sur FHers, dans le départe-
ment de l'Aude , que se font ces différens objets, non-seule-
ment avec le jayet tjré d(-s mines de France, mais avec celui
qu'on extrait des mines d'Espagne. Qa commence par réduire
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le jayet tn petite moreeaux par le moyen d'uii gros couteau ,
avec lequel on donne à ces morceaux à peu près la forme
qu'ils doivent avoir; on les perce. ensuite au foret aux points
où cela est nécessaire, et on les taille à facettés sur unejueule
horizontale, semblable à celle des li^lidaî^es• Cette raeul^
est en grés assez grossier , et continuellement mouillée. On
produit la facette en plaçant la pièce ven la circonférence
de la meule, où la pierre est rude et dévore (c'est l'exprès^
don technique) le griiin de îayet. On polit la facette pro*
duite en portant le morceau de jayet vers le centre de la
pierrie, qui est lisse et ténue constamment dans cet état au
moyen d'un silex qu'on y passe de temps en tempa avec une
forte pression. Ce procédé est ingénieux, en ce que, sans
changer de place ni d'outil, l'ouvrier taille et polit de suite
la même pièce.
' Le jayet, étant très-tendre en comparaison de la meule
sur laquelle on le travaille, se façonne avec une grande faci-
lité : un ouvrier ébauche en un jour de i,Soo à 4,000 pièces,
suivant leur grosseur; les perceurs font de 3 à. 6,000 trous
par jour , et on peut évaluer à 1 5i,ooo le non^bre de facettes
qu'un lapidaire peut faire dans un jour.
Les ouvrages fabriqués se distribuoient en 1806 à peu
près comme il suit : un dixième en Allemagne, un dixième
en Afrique ou en Turquie , deux dixièmes en Franee , et six
dixièmes en Espagne et dans les Colonies. Il y a eu dans ce
Commerce d'objets de mode peut-être encore plus de varia-
tions que dans tout autre. £n 1806, l'activité des fabriques
de Sainte-Colombe employoit i5o ouvriers et un capital d'en-
viron 5o,ooo fr. , et dans le milieu du 18.* siècle on éva-
lixoit l'activité de ces mêmes fabriqua à 1,000 et même 1,200
ouvriers et à un capital de 2 5o,ooo fr.'
• c. UgnUe piciforme candelaire.^ D'un noir brunâtre, lui-
1 La pinpart de ces reoseigneniens sont extraits d'un mémoire de
M. Tliomag Vitiès, fabricant à Saintc-Colombè, en i8a6.
2 Cannel-'coai , Kirwàn, Uameson. - — Kennelkohte , Werti. , Brocb.
Suivant Tëvcqué de LlandafT. c)R nom Tient du mot candie, chandelle,
parrc qu'il est employé dan» quelques endroits par le p«uple pour pro-
duire de la lumière : on le nomme en Ecosse parrol'CoaL (Jahesoii.)
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y
548 LIG
sant } texture d'une densité égale ; susceptible d'un poli peu
briliant ; slructure massive , solide ; assez facile à casser.
Pes. spéc. 1 ,25. KiRw.
Tant qu'on n'aura pas examiné d'une manière comparative
et convenable les caractères chimiques de ce combustible ,
tant qu'on ne se sera pas assuré de son véritable gisement et
s'il est vrai qu'il se trouve dans les couches du terrain houil-»
1er de Newhaven, il ne sera pas possible d'assigner définiti-
vement la place du cannelé coal, soit parmi les houilles soit
parmi les lignites, et il oscillera d'une espèce à l'autre ,
comme il a déjà fait* M. Voigt, dont le nom fait autorité
dans cette matière, l'a placé parmi les lignites; nous suivons
ici son opinion.
2, Lignite terne.' D'un noir brunâtre, terne, et quelque-
fois d'un noir de velours; cassure raboteuse ou impsirfaite-
ment conchoïde ; texture compacte ou terreuse ; structure
massive , schîstoïde ou fragmentaire , mais point ligneuse : ses
frâgmens sont généralement cuboïdes ou trapéioïdaux ; brû«
lant-plus ou moins facilement, avec fumée abondante et
souvent félide j laissant un résidu assez abondant et souvent
rougeâtre.
Se désagrégeant facilement, et se décomposant en sulfates.
a. Lignite terne nuusif : en masse assez Volumineuse, sans
structure apparente , provenant de couches assez puissantes*
Celui-ci est souvent l'objet d'une exploitatdon active ,
parce qu'il se présente en bancs puissans et continus ; il est
quelquefois accompagné de lignite piciforme commun, mais
il en accompagne plus rarement les bancs. Il paroît même
appartenir à des dép6ts un peu plus nouveaux, pu formés
dans des circonstance^ un peu différentes de la première va<-
riété.
Nous citerons comme exemples principaux : Sainte*Margue«
rite près Dieppe ; celui qu'on emploie en Westphalie sous le
nom de terre de Cassel ; celui de l'île de Bornholm ; le
Soissonnoîs en général; et notamment Putschern près Carisbad,
b. Lignite terne schisteux j k structure schistoïde imparfaite.
Cette modification accompagne souvent la variété précé-
l Braunkohle et Moorkohffi, VoicT,
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LIG S49
dente et quelquefois la suirante. Ce sont, Tune et l'autre,
parmi les lîgnités qui forment des bancs continus, les variétés
les plus communes.
Les mines de lignite qui paroissent les présenter en quan-
tité dominante sur les autres variétés , et le plus abondam-
ment, sont: en France, celles de Piolenc prés d'Orange,
dans le département de Vaucluse : de Ruelle , dans les Ar-
dennes, avec le lignite piciforme commun : en Allemagne,
celles ^des environs de Leipsic ; en Bohême, celle deTœplitz et
«elle de Putschem près Carlsbad ; dans le Groenland , oii il ren-
ferme des grains de succin ; il se montre enfin dans presque
tous les lieux où se trouve la variété précédente.
c. Lignite terne friable.^ Structure massive ou schistoïde,
mais toujours fragmentaire, se divisant en très-petits morceaux.
Aspeet quelquefois un peu luisant.
Il est encore plus facilement décomposable que les autres ,
et ne se conserve que très-'difficilemènt dans les collections.
Les exemples les plus authentiques et les plus remarqua-
bles que nous puissions donner de cette variété, sont les dé-
pôts très-étendus de lignites du Soissonnois et du Laonois, dan^
le département de l'Aisne j ceux de Montdidier , dans le dé-
partement delà Somme $ ceux de Dieppe, daus le départe-
ment de la Seine-Inférieure. On voit que le lignite friable
accompagne plus fréquemment les lignites ternes que les
limites piciformes.
Les lignites ternes servent à deux usages spéciaux : lorsqu'ils
sont en masses solides , et assez purs , qn'ib renferment peu
de p3rrites, on les emploie comme combustibles pour cuire
de la chaux, chauffer des chaudières où sont des liqueurs
^ ' ' '
i C'est encore plu» particulièrement le Moorkohle, et surtout VErd-
kohle, Wemc.
La tourbe ftyritense. Ce n'est pas une toiir]>e, comme fe i'avoîs cru
en 1807 (Tr. de min., t. a, p. ^5) arec beaucoup de minéralogistes^ et
comme le croient encore quelques personnes. J*ai reconnu depuis
(vojcz BucKLAirn, sur l'argile plastique du bassin de Londres, Tranx.
de la Soc. géol. de Londres, 1817, tom. IV, p. 298), que c'étoit un véri-
table lignite , et qu'il n'y aroit pas de tourbe pyriteuse dans l'acception
qu'on doit attacher au mot tourbe. Tons les géologistes conviennent
maintenant de cette distinction*
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35a LIG
destinées 9 soit à être portées à l'état d'ébullition , comme
dans les fabriques où Ton dévide les cocons. \ie .vers à soie ,
soit à être évaporées, comme les dissolutions salines de toutes
sortes. *
Lorsqulls appartiennent aux variétés schîstoïdes et îriks-
blés , et quHls n'ont pas de cohérense , ou qu'ils la perdent
aisément, ce qui est ordinairement dû à la présence des
pyrites, ils sont trop impurs et trop déeomposables pour
fournir un combustible avantageux. On y produit, par di-
verses manipulations chimiques , des sulfates de fer et d'alu-
mine , qu'on en retire par lixiviation , évaporation , etc. : c'est
l'usage général qu'on fait des lignites friables dans les lieux
que nous venons de citer.
d. lÀgnite temc*terreux,^ Aspect terne et terreux; friable et
même pulvérulent; couleur noire brunâtre ou brun de girofle.
La variété précédente , en se désagrégeant complètement ,
passe quelquefois à celle-ci; mais le lignite terreux existe
aussi par lui-même et avec des caractères particuliers très*
différens de ceux que présentent le lignite friable tout-à-
fait désagrégé.
D abord, il ne renferme presque point de pyrites, n'est
susceptible de donner ni alun ni couperose, et fournit au
contraire un combustible assek bon et une matière colorante
peu employée. Jl est brun de girofle ou néîr de suie , et
se trouve principalement à Brulh près de Cologne. C'est
ce dernier qui parott porter plos particulièrement le nom
de terre de Cologne. Il se trouve aussi près Chàteau-Thienry,
à Wol&eck en Haute-Autriche, etc. : ceux de ces derniers
lieux né sont pas pulvérulens. . . i
3. LkcNiTB FiBSBux.* Noir ou brun; a^ect luisant ou terne;
structure fibreuse , plus ou moins serrée , faisant toujours voir
celle des végétaux dont il tire son origine.
a* Lignite fibreux noir: d'un noir pur, d'un aspect luisant,
analogue à cehii du jayet ; structure serrée.
* Çylindroïde : en tige ou tronc cyliftdroïdé ou comprimé ;
1 VErdkohle , Wbrjt. , et le braune bituminôse Holzerde de Voiot;
la terre de Cologne.
A Bituminëses ffols, Wiaix. , Bhocr,
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LIG 35i
ftssez di*oit; d'un volume supérieur à celui d'une plume d'oie ;
le milieu est souvent en lignite pieiforme.
A Riestsedt en Saxe , à Wolfseck en Haute-Autriche , dans
File de Bornholm.
*^ Bacillaire : en petites baguettes trés-déliées, contournées,
entrelacées.
A Ksepfnach près d'Horgen , sur la rive pccidentale du
lac de Zurich. On peut le considérer comme les fibres de
la racine d^un arbre de la famille des palmiers. ■
b. JJgnite fibreux hrun : d'un brun de girofle plus ou moiii^
foncé; aspect terne; structure ordinairement lâche , laissant
voir parfaitement celle du bois.
Feu dur , mais tenace et se laissant entamer par les ins-
trumens tranchans plutôt à. la manière d'un bois dur que
d'une pierre. »
* CfUndroïde: en tige, ou tronc cyiindroïde ou comprimé,
assez droit, et d'un volume supérieur à celui d'une plume
d^oie.
Cette variété est très-répandue et se trouve dans presque
tous les gîtes de lignites. Elle a frappé de tous temps les ou-
vriers comme les naturalistes, et est un des indices les plus
sûrs de l'origine des lignites : parmi les exemples innombra- '
blés qu'on pourroit donner, nous citerons
Les mines de lignite terreux et brun de Brulh près de
Cologne , où le nombre des tiges et des troncs est prodigieux ,
et où il s'en trouve également de dicotylédons et de mo-
nocotylédons.
L*Habichtswald et le mont Meisner en Hesse ; Wolfseck en
Haute-Autriche.
. '^ Bacillaire. £n petites baguettes ou fibrilles très-déliées, à
peu près parallèles ou entrelacées.
n n'y a presque point de doute que ce ne soient des tiges
ou des racines d'arbres de la famille des palmiers. Ceux de
Cologne ressemblent à deux d'Horgen, à la couleur près. Ces
variétés bacillaires sont assez rares.
t Voyez" le Mémoire de M. Adolphe Bron^niart, sttr les ▼ëgëtaas'
fossiles (M^. dti Mus. dliîst. nat., tom. 8).
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S52 LIG
J. 2. Géognosie et gisement général des lignites*
Toutes les variétés de lignites qn*on vient de décrire, se
trouvent ensemble, et ont, à très-peu de nuances près, le
même gisement. Seulement quelques variétés sont dominantes
dans certains terrains, tandis que les autres sont généralement
subordonnées : tel est le cas des lignites jayet et fibreux,
qui se trouvent dans presque tous les gîtes des lignites et ne
forment presque jamais à eux seuls, surtout le premier, des
couches entières*
C'est le LiGNrrE terne, massif, schisteux, friable ou fer-
reux, qui est toujours la roche principale et dominante de
la formation , celle qui se trouve sous le plus d'épaisseur et
avec le plus de continuité. Ce lignite se présente : tantôt en
lits réguliers d*une épaisseur toujours à peu près la même,
mais variant d'un à quinze décimètres au moins; ces lits sont
plus touvent horizontaux qu'inclinés : tantôt en amas qui
semblent avoir rempli de vastes cavités ; tel est celui des
environs de Cologne : tantôt, enfin, en amas lenticulaires ,
parallèles aux couches ; à Langenbogen près Halle , en Saxe.
Le lignite, comme rocîie principale, c'est-à-dire, se pré-
sentant en couche puissante et continue sur une grande
étendue, ne paroit se trouver que dans un seul terrain. Le
lignite, comme minéral subordonné , se présentant pour ainsi
dire en échantillons ou même en masses de quelque volume,
mais ordinairement en amas interrompus et non en banc
continu , se rencontre dans des formations ou terrains assez
dififérens, depuis les terrains houillers proprement dits, jus-
qu'aux terrains les plus superficiels.
Nous allons l'examiner dans ces deux positions ou circons-
tances, et nous commencerons par son ^tt réel et principal.
1.^ Le lignite considéré • commt roche principale, et se présen-
tant en banc continu , auquel nous donnerons le nom géognos-
tlque de lignite soissonnois % appartient aux terrains de sédi-
1 Ou ne peut derenir clair que par det déânilious exactes ^ et ^réc/f
que par dea noms qui soient le signe de ces déûnitions. Ost par ce
mojen que la nomenclature linnéenne a eu, en histoire naturelle,
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LiQ m
mena supérieurs» c>st*à-dire» comme je Tai exposé dan»
un 81 grand succès et une si grande utilité. Le nom doit être le signe,
mais non ^expression de' Tobjet en question ^ parce «ru'il doit toujnurt
le représenter, et pour cela ne jamais changer^ tandis que la définition
doit changer quand elle cesse de convenir uniquement à la chose
définie. C'est par ces motifs que la noniienclature chimique, qui «
paru si séduisante qu'on a voulu l'appliquer à la minéralogie, a, comme
nomenclature, deux graves inconvénient, celui de changera mesure qu«
la science fait des progrès , et celui d'être trop longue comme nom, ou trop
courtf et par conséquent insuffisante comme définition. G«rdoa«-notitf
donc de l'appliquer k la minéralogie : il nous suffira , pour le prouver
dan^ cçtte digression , de faire remarquer, par exemple , que le sel
marin n'41 plus de nom.
Nous reviendrons sur ce sujet à l'article MmiRALoois ; je dois me
Borner ici à dire pourquoi je donne au lignite en question le nom
de lignite soissonnois.
Le lignite, considéré comme terr*in ou formation^ nNest plus un
ttiinéral, mais un assemblage de roches et de minéraux qui ont uit#
Certaine position relatirement aux autres; roches de i'éeqrce du globe«
Il 7 a plusieurs de ces- assemblages* Aucun n'a de carfictère trattché et
Vnlque , et, quand il en auroit un, qui est-ce qui pourroit assurer qu'il
seroit constant et toujours le plus saillant P II faut donc, par ces deux
motifs , dont le premier suffiroit seul, se garder de vouloir désigner 1%
formation de lignite par un nom significatif, lors même 'qu'on seroit
assez heureux pour en trouver un qui fût univoque et caractéristique, ce
qui est presque impossible dans toutO' méthode naturelle. Et encore fan*
droit-it que ce nom parvt bon à la majorité des géologues , qoQ pas seules
tnent aux maîtres de la science, mais surtout à ceux qui n'ont rien 4p
mieux à faire que de doni^çr des noms.
•La nécessité de désigner chaque formation de lignite par un signe ,
c'est-à-dire , par un nom , et de prendre ce signe indépendamment de toute
hypothèse, m'a fait préférer celui qui est tiré des lieux où la formation
est la plus claire, où on l'a bien observée, si ce n'est pour 1* première
fbte eomme lignite , au moins comme lignite supérieur à la craie et
inférieur an calcaire grossier; qui puisse. par conséquent'senrir de ^oint
de comparaison poiir les lignites que je cioirai pouvoir rapporter à Is^
même formation. Cette nomjsnclature géographique univoque et lin-
néenne, déjà proposée et employée par M. de Huniboldt, a encore cet
avantage qu'on peut la changer sans inconvénient, et que, du moment
où il sera prouvé, par exemple, que le lignite de Hle de Shepey, de
Cologne, duMeisner, deltYolfeck, etc., sont exactement les mêmes que
cel«i du Soissonnois ^, ob poiirro toujours s'entendre . très - bien , ett
donnant ces divers noms de lieu à cette formation.
26. 23
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Ï54 LIG
d'autres lievx % aux terrains supérieurs et par conséquent
postérieurs à la craie.
Sa position précise dans cette formation » qui est elle-même
composée de parties ou membres assez distincts , celle qui
est le plus généralement reconnue comme la plus commune,
si elle n'est pas Tunique, est de se présenter, dans les parties
les plus anciennes de ce terrain , toujours au-dessous des cou-
ches les plus inférieures du calcaire grossier et dans le dépôt
d'argile plastique , de sable , quelquefois de cailloux roulés ,
qui est, comme lui, postérieur à la craie, et qui sépare pres-
que toujours ces deux terrains.
11 est possible qu'il y ait un second dépôt de lignite dans
les terrains de sédiment supérieurs, entre le gypse et le ter-
rain marin, calcaire et sablonneux qui l'a recouvert: cela pa-
Tolt présumable d'après quelques indices de végétaux fossiles
observés dans cette position, et d'après certaines circonstances
qui accompagnent les dépôts de lignite dans des pays où la
distinction de ces sous- formations n'est point claire. Mais ce
second dépôt n'est pas encore assez bien prouvé pour être
admis et pour être le sujet d'une histoire particulière,- nous
en parlerons donc seulement à l'énumération géographique,
lorsqu'il sera question des lieux où on croit l'avoir reconnu.
Ainsi , en revenant au dépôt principal de lignite , la couche
la plus ancienne du terrain de sédiment supérieur qui pa-
roit lui être constamment postérieure, c'est celle que nous
avons nommée glauconie grossière. On ne l'a jamais vue avec
tous les caractères géologiques que nous allons y reconnoltre
au-dessus de cette couche, ni par conséquent au milieu de
celles qui ont été déposées sur elle et après elle. Sa position
la plvis supérieure , ou son époque de formation la plus mo-
derne, peut être assez bien déterminée par cette roche.
Il n'est donc pas postérieur à la glauconie grossière ; mais il
peut être recouvert immédiatement par tous les terrains
différens qui lui sont postérieurs. Ainsi on peut le voir
recouvert immédiatement par le gypse à. ossement et en
I Mémoire sur le gisement des opihiolitet dans les Apeomas; Ann.
des Mio., 1621 , lom. VI , p. 177. —* Descr. g^log. des cnvir. de Paris ,
• édil. de 1822, p. 8, 17 et 107. -
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LIG ^5*
«dmettrè les débris organiques, par le terrain marin supé-
rieur à ce gypse , par le terrain d'eau douce qui le surmonte,
enfin par le terrain de transport ; circo^istance assez ordi«
naire , qui a souvent trompé, et qui a fait regarder ce lignite
comme appartenant au terrain de transport et par consi^
quent aux formations les plus nouvelles • il est aussi) recou-
vert , et surtout dans beaucoup de parties de l'Allemagne ,
par le terrain basaltique , et par toutes les roches d'appa--
rence cristalline et ancienne qui font partie de ce terrain.
La présence des lîgnites sous le basalte et dans presque
tous les terrains basaltiques , comme on l'observe en Hesse ,
len Saxe, en Franconie, en Bohème-, dans l'Italie septentrion
nale; en France, dans l'Alsace, le Vivarais, l'Auvergne, etCé,
est une circonstance des plus remarquables : elle contribue
à faire rapporter le dépôt du basalte à l'une des dernières
révolutions du globe, et nous force de regarder cette roche,
en partie cristalline , souvent même aecompagnée de roches
entièrement cristallisées, comme postérieure à des terrains
que l'on considéroit autrefois comme terrain d'alluvipn ; maî^
cette circonstance ne prouve pas, comme l'a voulu une célèbre
école , que le basalte ne pouvoit être que d'origine aqueuse
ou neptunienne.
Nous ne pouvons pas non plus admettre , avec M. de Schlot*
heim ', que les lignites appartiennent à la formation des trapp,
si on cfntend' par cette dénomination les terrains basaltiques
dont nous venons de citer des exemples : nous considéronà
les lignites , non-seulement les lîgnites marins de l'île d'Aix ,
mais les lignites soissonnois, comme étant antérieurs à cette
formation , et surtout comme en étant absolument indépen-
dans , puisqu'il existe un grand nombre de gîtes puissatis éï
étendus de lignites sans aucun indice de terrain trappéeui
Sa position la plus inférieure est plus difficile à déterminer,
surtout depuis qu'on a eu connoissance d'un autre dépôt de
lignite qu'il n'est pas encore possible de distinguer nettes
ment , lorsqu'il se trouve indépendant , parce que ce nou-
veau lignite^ ne s'étant fait voir clairement que dans un sei||i
endroit , n^ pu encore être caractérisé d'une manière générale.
■ ■ ' '■■■ ■ I ' - .111 il « I ■ I. . I ■ .1 ■■..Il I M É «li» I
1 Daii3 Leonhard's Taschenhuch, etc., 7.5 ad'néo'^ p^ 126. • '
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356 LIG
La position la plus inférieure ou la plus ancienne du lignite
^issonnois est immédiatement postérieure à la craie : on peut
néanmoins le trouver placé sur des terrains beaucoup plus
anciens ; mais , pourvu qu'il ne se trouve pas dans ce» ter^
tains avec les caractères que nous lui reconnoissons , cette
position immédiatement sur eux n'infirme pas ce que nous
venons de dire sur l'époque la plus ancienne de son dépôt ,
et nous pouvons établir que le' lignite soissonnois n'est pas
antérieur à la craie.
Ce lignite offre dans cette position les caractères géologi*
ques suivans , que nous réunissons tous ici , mais en avei^
tissant qu'ils ne se trouvent presque jamais ensemble dans le
même lieur
Les roches qui l'accompagnent sont :
Le sable quarzeux pur, très«-blanc et très-tenu.
Le sable ferrugineux, à gros grains ang:uleux ( Paris ^ val«
Ion de Sèvre à Bellevue).
Les poudingues siliceux , à cailloux de silex pyromaque
et de grès, et à ciment de grès ferrugipeux.
Le grès quarzeux, le grès friable (Soissonnois); l'argile plas-
tique jaune , rougeàtre , bleuâtre , brunâtre , noirâtre , presque
partout, mais rarement en contact immédiat avec lui : c'est
plutôt l'argile sablonneuse (Soissonnois, Meisner); la marne
argileuse, beaucoup plus rarement qu'on ne le pense.
La glauconie sableuse ( grains de fer chlorité , ou fer èili-*
caté verdâtre et sable), et peut-être aussi la glauconie cal-
caire ( c'est très-douteux ) ; le calcaire grossier ( encore plui
douteux.)
Les minéraux et minerais qui l'accompagnent, et qui s'y
trouvent, ou disséminés^ ou en nodules, ou en lits, ou ea
dru ses, sont :
Le quart hyalin cristallisé en druse.
Le silex agate , en infiltration dans ses fissures et cavités^
mais principalement dans celles qui étoient les canaux per^^
ces, habités ou parcourus par des larves, des vers ou des
mollusques.
Lfk strontiane sulfatée en cristaux bleuâtres (Auteuii prés
Paris).
Le calcaire spathique.
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LIG 357
Le gjrpse sélénite (Vernex prés Genève, etc.).
Le fer sulfuré, disséminé en petite parties sauvent à peine
visibles , ou en nodules cristallisés : caractère constant , non-
seulement pour le lignite soissonnois , mais pour les lignites
inférieurs.
Le fer oxidé-bydraté^ le fer carbonate lithoïde, dissémi-
nés en lits interrompus, en nodules impurs et aplatis.
Le zinc sulfuré, disséminé, jusqu'à présent en trèsrpetite
quantité, et seulement à Auteuil près Paris.
Parmi les minéraux combustibles , de composition analogue.
à celle des matières organiques , on y trouve :
Le succin proprement dit, c'est-à-dire celui qui, renfer-
mant de Tacide succinique en quantité notable, a d'ailleurs
tous les autres caractères du succin borussique : c'est proba-
blement son véritable et unique gisement (le bassin de
Paris, Auteuil, Gisors, etc. ; le Soissonnois $ les côtes de la
Baltique, le Groenland, etc., etc.)
Les résines succiniques ou fossiles, Jaunes, friables, .sans
acide succinique (Highgate près Londres).
Le mellite (les environs de Halle).
Le bitume pétrole ?
Les corps organisés fossiles qui appartiennent à ce lignite,
ne sont pas encore parfaitement déterminés, c'est -à-dirç
qu^on ne sait pas encore parfaitement distinguer ceux qui
vivoient dans le temps où cçs dépôts se sont formés, de ceux
qui y ont été enfouis par des révolutions postérieures , ou
qui y ont été amenés par des causes étrangères à sa for-
mation.
Parmi les végétaux , on remar^quera d'abord des tiges de
plantes ligneuses provenant d'arbresjiicotylédones et d'arbres
monocotylédones , offrant très-bien la structure de ces vé-
gétaux, et changées tantôt en lignite ^breux brun, tantôt
en lignite piciforme , tantôt en silex , et quelquefois partie
en silex et partie en charbon fossile.
Beaucoup d'empreintes de feuilles de plantes et d'arbres
dicotylédones, et de fruits ou semences de ces deux grand^
classes de végétaux. Nous ébaucherons upe liste de ces végé-
taux fossiles d'après les travaux de. MM. de Schlotheim, de
Sternberg, Parkinson et Adolphe Br^ngni^rt.
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Enumération des végétaux fossiles qui se trouvent dans la fonAa-
lion des Ugniies soissonnois.
NOM
SYSTÉMATIQUE.
OBsmvATioirs.
LOCAUTi.
Ouvrages où ils sont,
décrits ou figurés.
Genres déterminables.
Cocos Parkinsonii ,
Ad.B.
-^ Faujusii , Ad. B.
(Carpolithes are-
caformis ? Mû.)
Fruit très^Toitin du
eocos lapideus.
Fruit indiqua par
Faujas comme un
fruit d'arec, mais
ayant trois irons à
la base , comme les
cocos.
IsledeShep-
Liblar près
Cologne.
Park., Or g. rem. ,
FauJAs,iJin.Mus.
I, pi. 29 ( figure
mauvaise).
Parties qiCon ne peut rapporter à aucun genre.
Carpolithes Dacty-
ius,Ad.B,
Carpolithes phani-
coides , Ad.B.
Carpolithes hactri
formis, Ad.B.
Carpolithes euterpe-
formis, Ad.B.
Carp. Oçttlum, Ad.B,
Corp. venosus , Ad.B
Carpolithes naoicula-
ris, Ad.B.
Carpolithes arecœ-
formis, ScKI.
Carp. pîstaciaformis,
Scbl.
Fruit semblable au
noyau de la datte.
Pareitroik apparte-
nir à une espèce de
dattier.
Ressemble au fruit
du hactris major.
A quelque analogie
arec le fruit de V eu-
terpe gloh, , Gaertn.
Peut-être un fruit
d'arec.
Ressemble aussi un
peu à quelques es-
pèces à'areca.
Peut-être la même
chose que le cocos
Faujasii.
Peut -être la même
espèce que le car-
polithes thalictroi-
ife#,Ad.Br.M.M«s.
Sbeppcy.
Park.^ tom. I^ pi.
6,fig.9.
Id,
Id. tom. I^ pi. 6^
fig. 4.
Id.
Id, 1. c, fig. 6.
Id.
Id. 1. c, fig, 10,
12.
Id.
Id. I. c, fig. ao^
a6.
Id.
W. Le, fig. a.
Id.
Id., Le, fig. 3.
Id.
/4., Le, fig. 8.
Cologne..
Schlotb., Petrçf,.
p. 420.
Raltnord-
Id., 1 c. , p. 420.
beim.
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LIG
NOM
SYSTÉMATIQUE.
Carpolithes amjrgda-
lœformis , ScKl.
Carp. pisîfûrmis, S.
— eocoiformis, Siili.
*• rostratus . Scbl,
— pomariusj ScHIot.
•" lenticularis, Schl.
*— Strobilus,
Phyllites muttiner-
pis,JLà,h.
PhjHiUs
/•lia, Ad.B.
PhylL ahietimn,À.à,h.
(pteris,Sicrnh,),
Phjrllites comptoniœ-
folia , Ad.fi. (asple-
nium difforme ; St.)
Lyeopodiolithes cœs-
pitosus, Schl.
Pahnacites raphifo-
Ha. — {Palm. JU-
beUatus, Schl. —
JUbellaria raphi*
folia , Sterab. **
Palm» ZMmaaonis ?
Ad.B.)
Endogenites ? hacih
laris. Ad. B.
— echinatus, Ad.B,
Obsb&tàtions.
TigeP
Tige.
JéOCALlTé.
Osberg près
ErpeL
Osberg.
Lignite de
Cologne.
Du lignite
dAnberg^
en BaTÎère.
D 'Osberg.
Id.
Corvey, sur
le "Wescr j
GMckdinuin.
Mont-rottge.
Habicbt-
vald.
Id.
Lignite de
Bohème.
H«ring.
Id,
Cologne ,
Horgen.
Soissons.
3S9
Ouvrages où ils sont
décrits oa figprés.
td. , 1. c. , p. 42 1 ;
JVachtr., lah. 21 ,
Id., 1. c., p. 431.
id.,Ifmehtr.,la!k.
2», fig. I.
Id., Le., fig. &
Id., 1. c, fig. 11.
Id., l. c, fig. 12.
Stifft, Schloth.
Géel* eirr. Paris,
p.d69/t. io,fig.2i.
iKp.36t,taii.ii,
fig.. la.
Ib,,t9h,ii,ûf^3.
Sternb., fasc..II«
ub.24, fig.a-
Sternb., fasc. lî,
tab, 24, fig. i.
Scblotb.jPetref.,
p. 416.
W.,Petr;,p.394.
Sternb. , fâtc. lï,
teb. 31 /fig. 1.
Gëol. des tnw. 4e
Paris, p. 355.
/♦., pi. 10,^.1.
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36o LIG
Nous n*avon5 point admis dans cette liste les dëp6ts de
charbon fossile qui n'appartiennent pas évidemment au
lignite y ni même ceux des lignites que nous présumons ne
pas appartenir à la formation du lignite soîssonnois, tels que
ceux de Frankenberg en Hesse.
Cette énumération n'indique pas tous les végétaux dont
les restes sont enfoncés dans les couches de lignites, mais
a^ulemept ceux qui s'y trouvent le plus, communément : elle
n'est donc pas complète. Elle n'a pas non plus le degré d'exac-
titude et de précision , sous le rapport de la dénomination
des espèces , de leur rapprochement des genres connus , ni
même de leur situation géologique, qu'on doit désirer, qu'on
jpeut même espérer obtenir, lorsque ce sujet aura été traité
convenablement. On peut cependant en tirer déjà des ré-
sultats très-remarquables , et dont on n'avoit pas la moindre
idée, il y a vingt ans. i.** On y remarque beaucoup de plan-
tes dont les familles analogues ne vivent plus dans les can-
tons où gisent les lignites qui en renferment l«s débris;
2.** on n'y remarque pas plus de végétaux aquatiques que
^'autres t yoilà pour les faits positifs. Voici maintenant pour
les négatifs, qui, sans être aussi sûrs que lés autres, ont une
assez gfrànde probabilité , à raison du grand nombre d'ex-
j^loitations de lignite connues et des recherches qu'on y fait
depuis que Inattention des géologues est portée sur les débris
organiques, et enfin qui, lors même qu'ils ne seroient pas
généraux ou absolus , amèneront toujours pour résultats que
les végétaux suivans y sont extrêmement rares; ainsi :
j ment q^ ^y ^ cncoTC obscrvé aucune plante marine, et
Ii&u9^ allons voir tout à l'heure qu'elles sont susceptibles de
se conserver .aussi bien que les autres.
^ ment q^ ^^ ^j^^ eucore aucune fougère évidente, ni
aucune des feuilles ou tiges de plantes de cette même famille
qui se trouveiit si abondamment dans les lits de houilles»
Cette circonstance a lieu d'étonner, et M. Ad. Brongniart
cherche, si oà ne pourrait pas l'attribuer à la nature même
ûei végétaux jenfouis, plutôt qu'à Vabsénce des fougères de
la surface de ija ittre i l'époque de la formation des terrains
de tigbttei. Lés végétaux, suivant lui , ne peuvent avoir été
enfouis dans le terrain où on les trouve, que dans deux
circonstances :'
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LÏG 5^1
Ou bien ild ont cru sûr le sol même qui les Recèle au mo-
ment où celuî-ci 3 été recouvert par des dépôts terreux ou
pierreux de diverse nature, répandus sur ce sol par des
causes- qui peuvent être très-variées, que nous ignorons et
qu'il n'est pas de notre sujet de rechercher. Tel paboit être
le cais des algues dans les terrains marins , des fougères dans
les terrains tourbeux des mines de houilles , qui n'étoient
ni aquatiques , ni marins; tel est le eas ^es arundos, pota-
mogétons , nymphsea , etc. , dans les terrains lacustres et fluvia-
tiles : or, les terrains de lignites appartenant à ces derniers,
comme nous l'exposerons bientôt, et les fougères n'étant
point des plantes aquatiques, elles pouvoient bien végéter à
la surface de la terre , dans le temps où les terrains de lignîtés
se formoient , sans cependant se trouver dans ces terrains.
Ou bien les végétaux enfouis ont cru hors du terrain où
on les trouve à l'état fossile , et dans ce ca^ ils ne s'y pré-
'sentent que parce qu'ils y ont été amenés , entraînés par les
vents et le cours des rivières qui se rendoient dans les lieux
où se formèrent 'ces terrains : soit dans les mers , et alors ces
végétaux se trouvent mêlés avec des productions marines i
'5oit dans des lacs ou étangs , et alors les parties de végétauk
terrestres sont mêlées avec des productions lacustres.
Mais , pour être ainsi entraînés , il faut qu'ils aient pu , où
être arrachés facilement du sol, ou détacha aisément de leui^
tige , comme peuvent l'être les feuilles simples ou composées,
et les semences des arbres dicotylédones ; tandis que lii les
fougères fortement attachée^ a*u sol , ni leuw frondes inarti-
culées, mais continues à lai tige, ne peuvent, que dans des
-circonstances très-rares, être séparées et entraînées par les
eaux. ' Dans cette hypothèse, les troncs d'arbres qu'on trouve
dans les terrains de lignites peuvent avoir appartenu ou
À des arbres qui ont cru sur ce sol, parce que plusieurs es-
pèces d'arbres mdnocotylédones et dicotylédones croissent
dans les lieux aquatiques , ou à des troncs et branches qui
y ont été chariés par les eaux.
t Voyez le développement de cette hypothèse dans le Mémoire de
M. Adolphe Brongniart sur les végétaux fossiles ( Mém. du Mas^ d'hist.
DatuRi tom. YIII, Paris» 1822, p. ô5).
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36* LIG
«
Ces observations doanent une idëe des circonstances très-
différentes dans lesquelles se sont formés les terrains de houilles
et les terrains de lignites, composés tous deux d'une accu-
mulation immense de matières végétales : cette idée^aroît
assez bien s'accorder avec les autres faits géologiques. La
masse des premiers est composée de végétaux terrestres en-
fouis sur place ; la masse des seconds est composée de vé-
gétaux aquatiques, également enfouis sur place. Dans les
premiers il n'y a presque point eu de végétaux étrangers,
transportés et mêlés ; cependant il peut s'y en trouver, et il
paroft même qu'il s'en trouve quelquefois. Dans les seconds,
au contraire , la masse des végétaux étrangers au sol et trans-
portés est souvent plus considérable que la masse indigène.
On n'y a encore vu ni végétaux fortement adhérens aux
sols terrestres, c'est-à-dire non aquatiques, ni feuilles ad-
hérentes aux tiges , pour les raisons que nous avons données
plus haut : on pourroit néanmoins en rencontrer ; mais l'ob-
servation prouve déjà que c'est une circonstance «très-rare.
Ces considérations, qui ont été présentées pour la première
fois, à ce que je crois, dans le Mémoire que je viens de
citer, sont d'une assez grande importance pour la théorie
géologique 9 en ce qu'elles nous font entrevoir, si elles ne
nous les montrent pas nettement, les causes des différences
organiques si singulières qu'on observe entre les terrains de
houille et les terrains de lignite.
La manière dont les débris végétaux se présentent dans
les dépôts de lignite , contribuera encore à faire connoître
les circonstances dans lesquelles ces dépôts se sont faits.
Les végétaux n'y sont pas couchés dans une direction cons-
tante , comme on l'a avancé autrefois ; ils se croisent dans
tous les sens : ils ne sont même pas tous couchés, et on cite
des troncs d'arbres dans une direction verticale , ou à très-peu
de chose près , comme on eaconnoit, et en si grand nombre,
dans les terrains houillers. M* Nciggerath , qui s'est occupé
de cette question , cite au PUtzberg un arbre vertical qui
avoit plus de 3 mètres de diamètre , et sur lequel on pouvoit
compter 792 couches concentriques. *
1 La distinction géologique des lignites et des houilles commence
leulement à être admise, et encore ne Test- elle pas généralement.
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LIG 5^^
Ce que nous allons dire mr les restes d'animaux enfouis
dansées terrains, contribuera -à éclaircir cette question.
Des débris animaux qui se trouvent dans les lignites»
La distineiion dé» animaux qui ont vécu dans le milieu
même où se sont formés les terrains à lignite , et de ceux
qui y ont été amenés d'ailleurs et qui se sont mêlés avec
les premiers, est encore plus difficile à établir que pour les
végétaux. Il est^ par exemple, impossible de tracer une ligne
de démarcation réelle entre les débris d'animaux vertébrés
qui appartiennent en propre à ce dépôt, et ceux qiii se
trouvent dans des tenrains à peu pris de même époque , mais
qui sont d'une nature tout- à-* fait différente. Nous devons
donc nous lK>rner, quoique cette limitation soit tout-à-fait
artificielle et par conséquent arbitraire , à ne citer que ceux
qui se sont trouvés dans le terrain de lignite proprement
dit.
Mammifires,
Dans let lignîtes de Cadibona^
golfe de Gènes.
De Lobsan , près de Wissembourg,
département du Bas-Kbin.
Dans le lignite de Kspfnacb , prêt
d*Horgen^ rive occidentale du
lac de Zuricb.
Dans le même lignite.
^nthracotherium , genre établi
par M. Cnvier (RechefcbeBaur
les ossemens fossiles, ëdit. de
1821 ^ t. m, p. 398), 3 espèces.
Mastodontes ? snÎTant M. Meisner.
Castor?
—7 " .
Je l'ai établie, depuis 1810, dans mes Leçons de géologie* en la
fondant sur une partie des caractères que je viens d'énoncer, et j'ai
indiqué cette dilTéreoce dans le Bulletin des sciences par la Société
pbilomatique, année 1812, tom. III, p. 89. M. Keferstein a rassemblé
les caractères géologiques des lignites dans une notice insérée dans le
Taschenhuch , etc, , de M. Léonbard^ 1821 , p. 494 , sous le titre à*jiphor
rismes sur la formation des lignites. L'auteur pense que les rocbes au
milieu desquelles le lignite s'est déposé, ont une grande influence sur
ses caractères minéralogiques j que celui qui est accompagné de gypse,
est généralement brun et terreux , et ne donne pas d'alun , tandis que
celui de Targile plastique est plus noir, en coucbes plus puissantes, et
qu'il donne plus généralement de l'alun. Il pense que le gjpse qu'on
troure dans ces couches, s'y forme journellement; que Iç soufre s'en
sépare quelquefois très - pur, etc.
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364
LÏG
Oiseaux.
On n'en connott paé encore.
Crocodile^ .
ReptiUt»
i>ans le charboii de terré qui te
rapporte au lignite des mines
de Roquev«ire> «o Provencç,
Poiasofts,
On n'en cite pas encore » quoiqu'on ne puisse douter qu'il n'j ep
ait eu. Les lignites de Monte -Yiale, dans le Yicentin, en offrent une
prenre.
Motlusqueê testacés.
On en cite gënëralement qui appartiennent^ les uns à des espèces
qui doirent ayoir yëcu dans Teau douce, les autres k des espèces qui
appartiennent à des genres marins. Nous allons en donner rënuméra*
lion sons ces deux points de Tue } nous examinerons ensuite les cir«
constances de cette association.
1.' Dépouilles solides de mollusques qui vivent dans les eaux doiicet
eu i.la furface du soL
£x«m|»lct pris de qneiqnci Umix «!|
on isi a obcenr^.
Soissons ; environs de Paris.
Bassin d'Épernay.
Idem,
Environs de Paris.
Lignite de Gezenon près Beûerp»
Bassin d'Épernaj.
Environs de Paris.
Bassin d'Épernay.
Idem.
Soissons ; Headenliill, iledeWiglit
Environs de Paris.
Idem.
Idem,
Bassin d*Épernaj.
Lignite de ILspfnacli.
Bassin d'épernay ; Soissons \ Cui-
seaux dans le Jura ; HeadenBiU;
Grèce , Italie , etc.
Italie , Sestos.
Planorhis rotundaius , A.Br.» . ^ . .
— incertus , De Fërussac. . . •
— punctum , De Fër. .......
— prevostinus , De Fër
— regularis , Marcel de S erre.
Fhjrsa antitjua , De Fër
ÏÀmneus longiscatus , A. Br.
Paludina virgula ^ De Fër. .....
— indistincte , De Fër. ...
— unicoior, Oliv
— Desmaresti , Prévost. . . .
-<— conica , Prev
— ambigua, Prev
Melania triticea , De Fër
— Es chérit A. Br., non en-
core décrite ni 6gurëe.
Melanopsis buccinoides ,De Fër.. .
— costata,- Oliv.
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LIG
IferitA ghbuiaf. Ut tir } Bassin d'Épernaj,
— pisiformis. De Fér
— sobrina , De Fér
jimpullaria Faujasii, A. Br. (Ann.
da ^ns.^ tom. XIV, p. 314^
iéâncylus, Lam. (on Patelle flnviat.)
Cjrrena antiqua. De Fér. . ^
— tellkioides. De Fër..
— cuneiformis , De Fér.,
36S
Soissons»
Idem.
lignite de Saint-Paulet (Gatd),
Thuringe, suivant M. de Schloth.
Soifsons; Sainte •Marguerite prè»
Dieppe
Soissons.
Soissons^ Headenliill.
2.^' Coquilles marines du mëiange des couches supérieures.
Bassin d'Epernay ; Auver près
Pontoise.
Cerithium
«-^ fimaimm, Sow.
-^ meianoides, Sow
^mpuUaria depressa, Lam.» var.
minor.
Ostrea bellopaea, Lam
-** incerta , De Fér
Environs de Paris; Sainte-Margue-
rite près Dieppe.
Ibid. , et Beauvais.
Environs de Paris ^ HeadenMll.
Bassin d'Epernay^ Beauv., Sois».
Bassin d'Epernay, Dieppe.
Crustacés et insectes.
Débris de sitpha et de carabus dans les lignites de Glûcksbrunn,
suivant M. de Schlotheim.
Les animaux distincts par le milieu qu'ilâ habitent , dont
On vient de donner Fénumération ; ne sont ni aussi exacte-
ment séparés que ces listes les présentent , ni mêlés sans ordre y
Comme on pourroit le croire.
' Le nombre des êtres organisés , terrestres , fluviatiles et la»
Ctistres^. l'emportant de beaucoup sur celui des animaux ma-^
rins (quoique généralement ceux*ci, quand ils se trouvent
dans leur élément, soient bien plus nombreux en espèces
que les autres), et ces êtres non marins indiquant la plupart,
par leur nombre , leur nature et leur mode de conserva^
tien if qu'ils ont vécu dans la place où on en trouve la dé-
pouille, il étoit présumable que le terrain de lignite sois-
sonnois n'avoit pas été formé sous la mer, mais sous. des eaux
douces. 11 falloit donc , sinon expliquer , du moins se rendre
un compte exact de la position de ces animati^ marins dans
les terrain^ lacustres.
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566 LIG
'C'est dans le bassin de Paris et dans celui d^Épernay qnù
cette' association s'est présentée le plus souvent, et qu'elle
a été le mieux observée par M. Poiret autrefois , et plus ré-
cemment par MM. Prévost, Héricart-Ferrand, de Férussac
et par nous ; c'est donc sur lui que doivent porter nos re-
marques , qu'il sera facile d'appliquer ensuite à tous les lieux
qui présenteront la même association avec les mêmes cir-
constances.
Or, on remarquera que c'est dans ces cantons (et c'est
même ici une particularité de la structure du sol) que le
terrain de lignite , souvent peu épais , ayant été formé cons-
tamment par voie de sédiment et même de transport , n'ayant
par conséquent ni solidité ni limites supérieures nettes, a
été recouvert par des terrains marins également sédimen-
teux , grossiers même , dont les roches et les coquilles ont
pu se mêler avec les parties spongieuses et pénétrables des
terrains de lignite, et que c'est dans ce point de contact
que le mélange a pu et dû avoir lieu ; et c'est en efifet ce
qui se voit fréquemment , c'est ce que nous avons observé à
Sainte-Marguerite près Dieppe , ce que M. Prévost a vu près
Bagneux, au sud de Paris, et ce qui s'est vu au contraire
.très- rarement ailleurs, parce que rarement aussi un terrain
marin aussi riche en débris organiques a recouvert un ter-
rain de lignite aussi peu agrégé.
Mais, dans quelques parties de ces bassins, il n'y a pas
seulement mélange aux points de contact ; il y a , suivant
M. de Férussac , alternance réelle de lits minces de lignites et
de coquilles d'eau douce, et de lits minces de calcaire et de
coquilles marines : c'est dans les environs d'Épemay que
s'est présentée cette singulière alternance.
Sans chercher à expliquer cette disposition qui est peut-
être locale , sans chercher même à l'examiner de nouveau ,
pour en apprécier toutes les circonstances , nous remarque^
rons , avec tous les géolc^ues qui ont observé ces terrains ,
que c'est ordinairement dans la partie inférieure et moyenne
des dépôts de lignites que se présentent tous les débris de
corps organisés dont l'origine terrestre ou fluviatile n'est pa»
douteuse ; tandis que c'est aux limites supérieures de cette
formation d'eau douce que se montrent le. plua ordinairement
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LIG 367
le mélange et même Falternance des animaux marins, et des
animaux et végétaux terrestres ou d'eau douce ; et qu*en6n ,
à mesure qu'on s'élève dans le mélange, les corps organisés
lacustres ou terrestres diminuent en nombre , tandis que les
corps marins deviennent tellement domhians qu'ils se mon*
trent bientôt seuls : et nou» conclurons , avec la plupart des
géologues modernes qui se sont occupés de cette question , que
les lignites soissonnois sont de formation d'eau douce ou 1b«
custre.
Le^ niveau très-éleré de ce lignite , dans quelques parties
de réurope, offre une considération assez importante* C'est
M. Héricart de Thury* qui, le premier, a appelé l'atten-
tion des naturalistes sur ce sujet, en faisant remarquer qu'on
trouvoit du vrai lignite fibreux , comme faisant partie d'an-
ciens fonds de marais desséchés , au lieu dit U grand plan de
la belle étoile , entre les deux lacs du grand glacier du mont
de Lans, sur la rive droite de la Romanche, dans les mon-
tagnes de rOysans en Dauphiné, à 2146 mètres au-dessus du
niveau de la mer , tandis qu'actuellement la limite des bois ,
dans ces montagnes , est au plus à 1 600 mètres. .
2,* Le lignite en amas épars et enfragmens , ou considéré comme
roche subordonnée , se présente dans les terrains suivans.
Le premier terrain dans lequel on croit l'avoir observé ,
est le terrain bouiller ancien on filicifére , c'est-à-dire qu'on
dit avoir rencontré, dans des coucbes de houilles ou des ter-
rains qui font partie de cette formation , des portions de bois
dicotylédones ayant l'aspect et les autres propriétés du jayet.
Ce fait n'est nullement constaté' : ce qu'il y a de certain,
c'est qu'on remarque dans beaucoup de terrains houillers,
sur les coucbes mêmes de la houille, de petits morceaux d'un
charbon brillant , friable , même pulvérulent , en tout sem-
blable au charbon de bois, mais très-dififérent du lignite tel
que nous l'avons défini. Le fait de la présence du lignite dans
la houille est donc encore très-incertain pour nous.
1 Journal des mines, tom. 33 , n.^ iqS > p. 58.
a Jff. Oibl^B cite du liçnite-jayct d^ns le terrain houiiUr de South
Badley , en M&s$açliusettB , dans l'An^énq,ue teptentrionate.
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368 LIG
Le terrain le plus profond où il ae présente indubitable*^
ment, est le calcaire marneux, inférieur à Toolithe, supé-
rieur au calcaire alpin , et qu'on peut rapporter au lias des
Anglois ou au Muschelkalk ' des géologues allemands. 11 y est
en petits amas disséminés dans les lits de marne argileuse;
des coquilles fossiles, propres à ee terrain et bien différentes
de celles du lignite soissonnois, y adhèrent souvent : ce sont
principalement de grandes huîtres, des ammonites, qui y
sont liées par les pyrites communs à ces deux corps, .etc« Ce
dépôt de lignite s'étend presque sans interruption, depuis le
calcaire alpin proprement dit et le grès bigarré qui le re-
couvre, jusqu'au-dessous du calcaire jurassique oolithique,
comme on l'observe sur les côtes de France , de Honfleur à
Dives et au-delà, et sur les côtes d'Angleterre.
Le calcaire jurassique, compacte, oolithique, etc., paroit
n'en renfermer aucune trace; mais au-dessus, entre ce cal*
caire et la craie inférieure, composée prii^cipalement de glau-
come crayeuse {green sand des géologues anglois), reparoit
le lignite, en indices dans certains lieux, en amas assez
puissans dans quelques autres. Cest à cette formation que
nous rapportons le dépôt de lignite de l'ile d'Aix en face de
Rochefort, reconnu par M. Fleurîau de Bellevue, qui, sans
en avoir encore publié la description, l'a fait connoître à
tous les géologues, et à nous particulièrement, par desren-
seignemens et des échantillons nombreux. Nous désignerons
ce lignite par le nom géographique de lignite de ViletCAix*,
.' ' ' ■ '"' ' — '
1 Le lias des géologues anglois est une formation calcarëo* argi-
leuse» clairement définie, sur la position et les rapports de laquelle il
ne peut plus rester de doute : c'est un nom insignifiant , court, assex
facile à. prononcer dans toutes les langues. Le Muschelkalk des géologues
allemands a encqre pour nous une position incertaine, quoique je ne*
doute guère qu'il ne puisse se rapporter au lias : c'est un nom com-
plexe, ajant, si on vent le li«Aaire, une signification vague ^ trop gé*
nérale et tout-à-fait impropre, et si on veut le laisser tel qu'il est» en
oubliant ce qu'il veut dire, il devient pour beaucoup de monde très*
difficile à employer. Nous pensons donc qu'on pourroit prendre le nom
de lias pour désigner la formation argilo - marneuse que les géologues
anglois ont définie suivant toutes les règles dé la géognosie.
2 C'est le lieu où il se trouve le plus distinctement; on le voit aus^i
à la pointe de Fonras , sur U terre ferme.
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LIG 369
et nous en établirons les caractères géognostiques de manière
À les rendre comparables avec ceux du lignite soissonnois. '
Il est inférieur à la craie ancienne, ou glaueonie crayeuse^
et probablement supérieur au calcaire jurassique oolithique.
Cette position n'est pas encore clairement démontrée , parce
qu*on n'a pas pu voir directement quel est le terrain qui le
porte.
Il ne paroît pas former de lits ou couches homogènes
puissantes et continues; mais le dép6t est composé de troncs,
de tiges et de rameaux accumulés les uns sur les autres.
Les roches qui l'accompagnent sont le sable vert, qui n'est
pas la glaueonie crayeuse ; la marne argileuse \ des silex
cornés ^ remplaçant d ivers corps organisés , etc.
Les minéraux qui se trouvent avec lui, sont :
Le quarz hyalin en druse ou traversant dans toutes sortes
de directions les morceaux de lignite.
Le silex agate calcédonieux , infiltré dans les cavités de li-
gnite , et surtout dans celles qui ont été pratiquées par les
larves et les vers marins.
Lefer sulfuré en grande quantité, en nodules, en petits
amas, en petits cristaux, disséminés, et disposant ce lignite à
une décomposition prompte et complète.
Les résinessucciniques en nodules, quelquefois de la grosseur
de la tête, souvent plus petits, bruns, jaune-brun, jaune-orangé,
tendres et très-friables, s'y présentent en abondance, dissémi*
nées dans l'amas de lignite , principalement dans le lignite tour-
beux , et dans les couches sableuses et marneuses qui l'accom-
pagnent et le recouvrent. Ces résines ont été examinées par M.
Berthier, qui n'y a trouvé que des traces à peine sensibles d'a-
cide succinique : par conséquent il n'y auroit pas de succin pro-
prement dit, comme dans les lignites soissonnois et borussiques*
Les débris végétaux qui s'y trouvent , sont d'abord le li-
gnite lui-même, appartenant au lignite fibreux et ne mon-
trant que des tiges de dicotylédones. Je ne sache pas qu'on
ait vu, ni dans ces dépôts, pi dans les dépôts inférieurs dont
il vient d'être question, de tiges de monocotylédones qu'on
puisse rapporter à la famille des palmiers. On y trouve aussi
le lignite jayet en morceaux assez volumineux, et de nom-
breux et gros troncs d'arbres changés en silex.
â6. 24
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h<^ LIG
Oa y rencontre en outre un grand nombre âe débris do
VégéUux noirs > caasans, en feuilles aiongées, etc., qu'il n'est
pa9 possible de œéco^noître pour desyùcuiS caractère re-
marquable de cette formation.
Les débris d'animaux qu'on y observe, appartiennent tous,
jusqu'à présent ^ aux mollusques et aux zoophytes ; mais il
est présumable, d'après quelques indices d'ossemens et d'après
la position , qu'on en trouvera de la classe des reptiles et
de celle des poissons*
Les coquilles sont toutes marines et offrent aussi une asso-
ciation assez caractéristique^ Nous ne pouvons en indiquer
que quelques-unes' ; elles sont plutôt dans le terrain supé*
rieur au lignite , que dans le lit de lignite lui-même.
Bélemnites très-rares et même incertaines :
^autiUti triangularU 9 Bezxev.
Sphœrulites hellœvisus ^. A.B. — individus gigantesques, et
d'une forme qui indique une espèce toute particulière.
. Les ichthiosarcolites , décrits par M. Desmarest, et qui ne
sont que les moules intérieures d'une coquille très-singulière*
Caprina oppoâita (d'OaBiGNv), également gigantesque.
Grj'phœa aquila^ A.B.
Gryphœa columba^ Lam«
Pecten quinquecostatus ^ très-grand.
Turbinolia , également gigantesque.
. Spatangus cor^angi/inum , Lam.
. Presque tons ces soutiens d'^aniraaux marina, et notam-
ment les sphaerulites , les caprines et les turbinolies, sont
changés en silex calcédoine pu en silex corné, et couverts
de ces orbicules siliceuses si remarquables par la généralité
de leur forme et de leur position , et cependant si peu re-
marquées. •
Tels sont les caractères du lignite de l'île d'Aix, inférieur
1 M. Adolphe Brongniart a réuni la description de ces fucus dans
une Monographie des fucus fossiles qu'il est sur le point de publier.
a Nous derons à M. Fleuriau de fiellevue, qui a décourert et étudié
ce gîte curieux, sa description détaillée et celle des fossiles qu'il ren«
ferme. Nous tenons de lui« comme nouy TaToas déjà dit, tout ce ^vc
nous en rapportons ici.
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à la formation entière dç la craie, et sç ^l^tipiifu^ii^t essentiel-
lement du lignite soissonnois , non-seuilement par Sa position
et sa manière dç se pré^epiçr , mais parcç q.ue le lignite sois-
sonnois est dç formation d'eau dQuce , tandis que celui de
l'île d'Aix est entièrement de formation marine. Dans le pre-
mier , les corps terre&tres , coquilles , aybi'çs , feijiUes, fruits ,
etc. , ont été entraînés et amenas dans un lac pu marais d'eau
douce, se sont m^lés. avec Içs végétaux et tes animaux qui
vivoient dans ce milieu. Dans le second , les troncs et par-
ties d'arbres et d'autres végétauiç terrestres ont été çhariés
dans la mer, se sont mêlés avec ses habitans, et ont étié en-
veloppés avec eux dans le même ciment argileux et siliceux
qui les a réuni& en altérant si notablement leur nature.
On ne connoît pas de véritables dépôts de lignite, ni con-
tinus ni en masses isolées, au milieu même des formations
crayeuses.
La rencontre des lignites dans les filons ne peut établir
d'époque précise de formation pour ceux qu'on y découvrç»
Cependant on doit observer les circonstances dans lesquelles
ils se trouvent, parce qu'elles peuvent servir à nous ap*
prendre s'ils ont été enfouis à l'époque où le filon se rem-
plissoit des substances minérales cristallines qu'on y. observe.
Tel est, à ce qu'il paroft, le cas du tronc d'arbre bituminisé
qu'on a trouvé dans un amas transversal qui coupe le filon
. métallifère à Joachimsthal çn Bohème.
Enfin, une circonstance fprt remarquablq dans l'histoire
géognostique du Ugnite , ç'ç^t la présence de ce charbon fos-
sile dans la masse même du sel gemme de Wieliczka , dans celui
qu'on nomme Spû(i : il y, est tantôt à l'état de lignite jayet,
tantôt à celui de lignite fibreux, bitumineqx; dans ce der-
nier état, il répand une Qdeur très-forte, même nauséa})onde,
analogue à celle de la trpfle, et encore plus à celle que ré-
pandent certains mollusques marins et notamment les aply-
sies en se putréfiant» Les dépôts sableux qui recouvrent le
terrain salifère, renferment aussi des lignites qui sont ac-
compagnés de mellites. Ces circonstances, rapportées par M.
Beudant, lui ont fourni un des argumens dont il s'est servi
pour rapporter le terrain salifère du pied des Carpathes à
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^1^ LÏG
la formation de sédiment supérieuiT) vulgairement nommée
tertiaire.
On trouve encore des dépAts de lîgnîtes en amas assez
puîssans, sous le rapport de la masse et de retendue, au-des^
sus de la- formation principale de lignite que nous avons dé-
signée sous le iiôm de lignite soisSonnpis , et dans des terrains
meubles qui paroissent appartenir aux terrains de transport
antédiluviens ou diluviens, par conséquent dans des terrains
formés ou plutôt déposés bien après les sables marins supé-
rieurs au gypse , et après même les terrains d'eau douce ,
Bolides, calcaires et siliceux , et par conséquent formés chimi-
quement au-dessus dé ces sables.
Ces amas sont composés de lignîtes fibreux bruns , de bois
à peine altérés , accumulés les uns sur les autres , au milieu
'â*un terrain meuble , sablonneux et limoneux. Ils sont accom-
pagnés de coquilles d'eau douce, de débris d'insectes aqua-
tiques et d'animaux terrestres , assez semblables, quelques-uns
même parfaitement semblables à ceux qui vivent encore à
la surface du sol; cependant ces dépôts paroissent être en-
tore en tout, ou au moins en grande partie, antérieurs aux
temps historiques. On n'a souvent eu aucune connoissance
des espèces de vallées ou de bassins dans lesquels sont
ira^emblés ces amas , ni des cours d'eau qui peuvent les
y avoir amenés; mais, bien plus, ils sont accompagnés de dé-
bris de grands mammifères, qui non -seulement n'existent
plus dans les pays où on en recueille les dépouilles, mais qui,
d'après les notions historiques les plus anciennes, n'y ont
jamais été connues; et, ce qui établit encore bien plus puis-
samment leur existence antédiluvienne , c'est qu'ils diffèrent
presque tous des -grands animaux du même genre qui sont
connus ou ont été connus vivans à la surface du globe
dans les climats chauds. Cette circonstance donne à ces li-
gnites, modernes en comparaison des autres, un degré d'an-
cienneté qui les fait appartenir à l'histoire géognostique du
globe. Nous les appellerons lignites superficiels, parce qu'ils
ne sont recouverts d'aucune couche solide, et nous en ci-
terons des exemples dans Ténumération géographique que
nous allons donner des gîtes de lignites remarquables par
quelques particularités.
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LIG 573
Nous aurons donc à indiquer, dans ce tableau, deslignites
de quatre époques difTérentes, que nous désignerons par les
dénominations suivantes :
Lignite du lias ;
Lignite de Fîle d'Aîx;
Lignites soissonnois ;
Lignites superficiels.
Mais, avant de présenter cette énumération , nous devona
faire remarquer la singulière analogie qu'il y a entre, les
roches et les minéraux qui composent le terrain de lignite , et
les roches et les minéraux qui entrent dans la composition
des terrains houillers , malgré les différences d'âge çt de P07
sition de ces deux terrains.
Ainsi, en prenant l'objet qui nous occupe pour premier
point de comparaison , nous verrons le grès quarzeux , lea
psammites mollasse et micacé , et les poudingues siliceux du
lignite, représentés dans les terrains houillers parles psam-
mites micacé et granitoïde et par les poudingues quarzeux.
L*argile plastique etTargile sablonneuse et micacée du lignite
trouveront leurs analogues dans les argiles schisteuses et le&
phyliades pailletés des terrains houillers.
Les minerais de fer ochreux et argileux, dans le minerai
de fer carbonate lithoïde.
Les sulfures de fer sont communs aux deux terrains.
Le sulfure de zinc , très- rare dans la houille, est aussi très-
rare dans la formation de lignite, mais sy trouve quelquefois^
Les débris de végétaux sont très-communs dans les deux
formations ; mais les familles de plantes auxquelles ils appar-
tiennent sont , comme on Ta vu , extrêmement différentes.
Les débris d'animaux, assez communs dans les lignites, sont
très-rares dans la houille ; mais on ne voit dans la masse de
l'un ni de l'autre aucun habitant des eaux marines.
Les circonstances essentielles de formation paroissent donc
avoir eu beaucoup de ressemblance, et les. mêmes phéno-
mènes s'être représentés dans le même ordre , mais avec des
différences qui tenoient plutôt à celles que présentoit, dans
ces deux époques, la surface de la terre, qu'à celles qui pou-
voient provenir des causes de formation de ces deux terrains.
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374 LIG
J. 3. Géographie et particularités géognostiques
des lignites.
En France. Un dépôt de lignite , Vun des plus remarquables
par son étendue et la constance des particularités qu'il pré-
fiente , est celui qui recouvre immédiatement la craie dans
beaucoup de parties des départemens de la Seine , aux environs
d'Auteuil , Marly , Bagneux ; de Seine et Oise , près Mantes ;
de là Seine -Inférieure, à Dieppe; de la Somme, à Rollot
près Montdidier ; de l'Oise , dans les environs de Compiègne ;
de la Marne, près d'Épernay ; de l'Aisne, près de Château-
Thierry ; de Laôn, et surtout aux portes de Soissons et dans
tous les environs de cette ville , circonstance qui nous a fait
donner ù ce lignite le nom géologique et géographique de
Ughiie sùUsonnois, Il appartient aux variétés ternes et friables ;
il est pénétré de pyrite, et il est exploité sur beaucoup de
points de Ceà départemens (il ne l'est pas néanmoins dans
ç^ui de la Seine), non pas comme combustible, mais comme
propre à fournir, par la décomposition des pyrites, des sul-
fktei dfe ffer et d'alumine , et par la combustion, des cendres
qui sont regardées coînme un puissant amendement. Les lieux:
où on l'exploite plu^ particulièrement, sont situés dans les
communes de Mézy et Passy, près Ghàteau-Thierry, aux en-
virons de fieaurieux au S. S. O. de Laon , où l'on a trouvé ,
il y a long-temps , des ôssemens fossiles; au N. O. de Soissons,
à Blérancourt et dans la commune de Suzy.
Dans le Midi de la France ils ont un autre caractère : ils
sont plus puissans, souvent moins abondans en pyrites, lis
appartiennent aux variétés piciforme commun et terne mas-
sif; ils sont plutôt employés comme combustible que comme
tnihérai d'alun ou de couperose, et ont souvent une posi-
tion qui paroît tellement différente de celle des liguites du
Nord, qu'on a regardé la plupart d'entre eux comme de
véritables mines de houille. J'ai partagé long-temps cette opi-
iiion, et ce n'est que depuis le voyage que j'ai fait sur les
Keux, en 1820, que j'en ai pris une toute autre idée et
que je les ai reconnus pour de véritables lignites.
' Parmi ces dép/^ts puissans de lignites, plusieurs cependant
ont été considérés pour tels depuis très «longtemps : ce sont
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LIG 375
ceux qui se trouvent dans des sables de la forêt de Saon ^rh^
deCrest, dans le département de la Drome; celui deNyons,
en bancs puissans , également dans un terrain de sable ; celui
de Piolenc, au S. O. d^Orange, en bancs horizontaux de prèï
d'uh mètre d'épaisseur , aussi dans un terrain de sable ; aux
environs de Sisteron et de Forcalquier, toujours dans des lits
de sables, et accompagné ici de véritable succin, qu'on y a
autrefois exploité.
Tous ces terrains de lignite , bien caractérisés^ sur lesquels
on n'a jamais élevé aucun doute , sont appuyés sur un cal«
caire compacte fin , qui n'est pas la craie , mais qt|i appar-
tient à une formation un peu plus ancienne qu'elle , et qui
m'a paru semblable en tout au calcaire compacte et oolithiqne
du Jura : vérité qui est maintenant généralement reconnue.
Je ne me rappelle pas avoir vu aucune coquille dans ces
lignites, ni oui dire qu'on en ait trouvé.
Mais, de l'antre côté du Rhône, dans le département dQ
Gard, à Saint- Paulet près du pont Saint-Esprit, on exploite
un gîte de lignite trè»-abondant et remarquable par la résine
succînique qu'il renferme , et par les coquilles qui l'accom**
pagnent et qui ont tous les caractères des coquilles lacus-
tres : ce sont celles que j'ai désignées sous les noms d^umpuU
laria Faujasii, de m^lanie et de cyrène.' Il est accompagné '
d'argile plastique et recouvert de calcaire grossier k cérithes*
Le lignite de Cezenon près Beziers , dans le département de
THérault, qui a été décrit par M« Marcel de Serre, est situé
sous un calcaire grossier à cérithes , accompagné -d'argile et
de coquilles d'eau douce, et notamment de l'espèce de pla-*
norbe que ce naturaliste a nommée P^ regularis.
Le lignite qu'on a trouvé près de Bordeaux, dans le dé^
partement des Landes, est dans un sable que je crois pou^
voir rapporter à celui qui recouvre la craie.
Enfin, je rappellerai les dépôts de lignites sons le basalte
et sous les autres produits des volcans éteints de l'ancien
inonde, que j'ai déjà indiqués à l'histoire géi^éraie du gisent
1 Voyez -cq les figures accompagnant le Mémoire que M. Faujas a
donné sur ce UgQite. (Annales du Mue > toni. XtV^ p. 314, pi. \^,
Cg. t à 13.)
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5;^ LIG
ment de ce combustible fossile, et qu'on trouve dans Je Vî^
varais et dans le Haut-Vélay. Leur position au-dessous des
basaltes et des autres roches volcaniques est évidente ; mais
celle qui est relative aux terrains qui paroissent leur être
inférieurs, ne l'est pas également. M. Bertrand-Roux, qui a
si bien étudié ces terrains, qui les a décrits avec une grande
clarté dans un ouvrage dont il m'a donné communication
et qui va être publié; croit ces lignites, ou au moins plusieurs
d'entre eux , supérieurs au gypse à ossemens de ces mêmes
contrées.
On peut encore rapporter aux lignites placés sous les ter-
rains basaltiques, les empreintes de végétaux, et notamment
celles qui sont si nombreuses et si variées en espèces , et qu'on
trouve dans une marne sablonneuse et même dans unebrecciole
marneuse à structure schistoïde, prés de Roche-Sauve, dans
le département de l'Ardèche , au milieu d'un terrain trappéen.
Ce gite et les débris de végétaux qu'il renferme, ont été
décrits par Faujas.'
Je passe sous silence d'autres petits gîtes de lignite sois-
sonnois du Midi de la France, pour arriver aux dépôts de
charboils bitumineux fossiles qu'on exploite dans le dépar-
tement des Bouches-du-Rh6ne, entre Marseille, Aix et Tou-
lon , dont la ville de Tret est presque le centre. Les mines
les plus remarquables de cet arrondissement sont celles de
Mimet , Saint-Savournin , Gréasque , Gardannes , la Cadiére ,
Fuveau , Peynier , Belcodène , Peypin , Roquevaire et les
Martigues.
Ce sont des dépôts souvent trés-puissans de combustibles
fossiles, qui ont , dans certains lieux, tout-à-fait l'aspect de la
houille,, et même de la houille de bonne qualité, quoique
jamais on ne puisse les employer aux mêmes usages qu'elles,
c'est-à-dire, pour le forgeage et le soudage du fer ; ou du moins
c'est avec tant de difficulté, que les forgerons n'emploient celle
qu'on regarde comme de qualité supérieure que quand ils
ne peuvent se procurer de la véritable houille.'*
1 Annales du Musdam d'histoire naturelle , tom. II.
a Notice sur la constitution écologique du bassin houiller du dépar-
tement des Bouches - du - Rhône , par M. Blavier , ingénieur en chef des
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LIG 577
Ces couches, au nombre d'environ vingt -huit, dont six:
seulement peuvent être exploitées , sont en stratification
parallèle avec un calcaire marneux, noirâtre ou brunâtre,
quelquefois schistoïde, souvent bitumineux et fétide, qui
n'a ni la couleur, ni la compacité, ni le grain fin, ni la cas-
sure esquilleuse du calcaire du Jura. Quelques couches de
marne schisto- bitumineuse séparent les précédentes, et for-
ment avec elles une épaisseur totale de 1 3o mètres. Les bancs de
ce calcaire et les lits du combustible charbonneux qui y sont
interposés, sont plus ou moins inclinés; m^is ils n'offrent ni
les sinuosités ni les flexions des lits de houille ancienne.
Les lits de charbon fossile "^ alternant avec le calcaire
marno-bitumineux , renferment, en minéraux disséminés ou
implantés, des pyrites, du fer oxydé lithoïde (dans beau-
coup de lieux, et principalement aux Martigues), du fer
oxidé ocreux, et même de Tocre, dans la mine de la Ca-
dière ; du calcaire spathique, quelquefois un peu de gypse;
du lignite piciforme jayet, et du lignite fibreux noir, com-
pacte , très-bien caractérisé et très-reconnoissable pour avoir
appartenu à des végétaux arborescens dicotylédones. , On y
trouve, mais fort rarement, quelques empreintes de feuilles
qui appartiennent à Fespèce que M. Adolphe Brongniart a
décrite et figurée sous le nom de phyllites cinnamomifolia» On
y rencontre, mais très-rarement aussi, des ossemens fossiles
mal conservés, au milieu du charbon même, de celui qui
ressemble le plus à la houille : M. Cuvier croit qu'ils ont
appartenu à un animal du genre des crocodiles. Enfin, on
voit dans le calcaire bitumineux qui est interposé entre les
derniers lits de charbon, une multitude de coquilles, mais
presque toutes si comprimées, si brisées, si altérées, que pen-
dant long-temps on n'a pu en reconnoître exactement ni les
espèces ni même les genres. On peut actuellement présumer
que les grandes coquilles bivalves, épaisses, sont des unio ou
des cjyrènes , et l'examen que j'ai fait de la charnière d'une
de ces coquilles , rapportée dernièrement par M. Bertrand-
mines. (Mëm. de la soc. acad. d'Aix, 1822^ p. aa de la notice.) —
Statistique des Bouches-du -Rhône > par M. le comte de YiHeneuve .
toni. L", p. 338, 397 et 471.
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s?» LIG
Geslin , ne me laisse pas douter qu^on n'y trouve des unio ;
les petites bivalves, striées parallèlement au bord, qui res-
semblent à des corbules, sont rapportées aux cyclades par
M. Toulouzan, Parmi les coquilles univalves, les unes, assez
jgrandes, offrent toute l'apparence d'une mélanie ; d'autres,
moyennes et striées , celle d'une autre mélanie , d'une pota«
znide ou d'une cérithe ; et les autres, petites, extrêmement
déliées et alongées , ressemblent , à s'y méprendre , mais à
l'extérieur seulement , au huLimus acicularii de Lamarck.
(Ann. du Mas., tom. VIII , p. 69, pi. 11, fig. 12.) £nfiu
M< Blavier a remis dans la collection du Muséum d'histoire
naturelle un échantillon du calcaire brun de ces mines, qui
renferme de grandes paludines parfaitement caractérisées.
On ne voit donc dans ces terrains charbonneux et bitu«
mineux aucun des caractères minéralogiques de la houille ,
mais bien la fétidité des lignites dans leur combustion. On
n'y voit aucune empreinte, ni de filicites, ni d'astérophyllites,
ni de calamités, ni de syringodendron , ni de sigillaria , ni
de clathraria, ni de sagenaria, ni en6n d'aucun de ces vé-
gétaux si remarquables et si communs dans les^terrains houil-' .
1ers anciens. M- Toulouzan indique dans les parties infé^
rieures de la formation une feuille ailée , semblable à une
fougère ; mais cette indication e&t encore trop vague pour
qu'on puisse admettre ce fait comme parfaitement établi. On
n'y voit aucune coquille marine évidente, et ce naturaliste en
convient; celles qu'on a pu déterminer, sont des coquilles
d'eau douce, et les autres ont généralement plus de ressem-
blance avec les coquilles lacustres qu'avec aucune autre.
Tous ces caractères paroissent rattacher cette formation 4
l'une de celles des lignites, et, malgré les différences d'aspect
et surtout de solidité des couches calcaires recouvrantes, fe
soupçonne encore qu'elle appartient à celle des lignites^ sois-
sonnois.
Il n'y auroit donc que la position relative avec les roches
environnantes qui pourroit infirmer ou confirmer ce rap-
prochement : si elle ne le prouve pas sans réplique , elle ne
le rejette pas non plus.
D après la position de ces dépôts calcaréo-charhonneux dans
des vallons, l'inclinaison de leur cauche, qui ne concorde
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LIG 579
pas avec celle des couches des montagnes qiii forment ces
vallons (disposition que les mineurs reconnoissent eux-mêmes
en disant que, dès que la couche de charbon vient butter
contre la montagne, elle se perd ; disposition que j'ai eu
occasion de voir assez bien dans la mine et dans le vallon
de Roquevaire) , je ne doutai point que les terrains puissans
de lignites, et les roches' calcaires de sédiment qui les ac*
compagnent , n'eussent été déposés dans les vallons creusés au
milieu du calcaire jurassique qui forme le sol principal de
cette partie 'de la Provence , et que ces terrains n'appartins-
sent aux terrains de sédiment supérieurs et à la formation
de lignite et d'argile plastique qui en est la partie la plus
inférieure. Cette présomption, acquise en 1820 par l'examen
de la mine de Roquevaire, annoncée dans la seconde édition
de la Description géologique des environs de Paris' , est con-
firmée par la coupe que M. Toulouzan , professeur à Marseille ,
à faite de ces terrains, et qui les représente en effet en stra-
tification contrastante avec celle du calcaire jurassique des
collines contre lesquelles ils sont appliqués.
Les conséquences que ce naturaliste tire de cette posi-
tion , ne sont pas cependant conformes aux nôtres : non-
seulement il n'établit aucun rapport entre ces combustibles
charbonneux fossiles , qu'il nomme constamment houille , et
les lignites jamais il leur assigne une position qui les placeroit
dans un terrain plus ancien même que la craie , et par coU"
séquent très- différent de celui auquel nous le rapportons.
Ce n'est pas ici le lieu de discuter cette question ; nous
prendrons nos caractères pour établir la position que nous
attribuons à ces dépôts de charbon bitumineux fossile , non-
seulement dans ce que nous avons vu nous-mêmes, mais dans
les propres données qui nous sont fournies par M. Toulouzan
dans la' Statistique des Bouches-du-Rhônc.
Les collines, quelquefois très-hautes, qui bordent les val-
1 Édition de i8a9> p. 111. J'ai pris un grand nombre des faits qui
m'ont conduit à ce résultat dans les notes et les échantillons qui m'ont
été remis par MM. Hérault et Blavier, ingénieurs des mines dans le
département des fiouches-du-R}iône, et dans ceux que j'ai recueillis
autrefois» en 1794^ et dernièrement en 1820,
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38o LIG
lées dans lesquelles sont situés ces dépôts charbonneux, sont
couiposées d'un calcaire compacte , fin, gris-jaunàtre , à cas-
sure esquilleuse ,. etc. l qui a, dans les lieux où je l'ai vu ,
et comme )e viens de le dire, tous les caractères du calcaire
jurassique.
Le dépôt charbonneux n'est pas ordinairement appliqué
immédiatement sur ce calcaire compacte; il en est séparé
par des roches qui paroissent appartenir, les unes aux assises
supérieures du calcaire jurassique , ou à celles du terrain
de craie, les autres aux lits les plus inférieurs du terrain
dont la formation charbonneuse fait partie. M. Toulouzan
en désigne plusieurs sous les noms de calcaire chlorité et cal-
caire argileux-fissile^ qui renferme des ammonites; de calcaire
sableux y renfermant des grains de sablé quarzeux, de calcaire
siliceux et de grès brun , nuancé de diverses couleurs. Ces
diverses roches, dont nous sommes forcé d'abréger beaucoup
la description, pourroient être regardées comme les analo*
gués de la glauconie crayeuse et sableuse (craie chloritée
et green-sand)^ de la craie-tufau ou sableuse qui surmonte
le calcaire du Jura et qui forme les assises inférieures du
terrain de craie : cela est d'autant plus vraisemblable , qu'on
voit au S* E. de la montagne de Sainte- Victoire, qui est
de calcaire alpin, et dans une autre partie de la Provence,
dans le bassin de Saint-Remi, le calcaire du Jura dans le
premier lieu, et le calcaire alpin dans le second, surmontés
immédiatement par la série suivante : calcaire siliceux , caU
caire horizontal ou coquillier, dont la détermination est bien
incertaine, et formation crayeuse*
Mais la présence du terrain crayeux au-dessous du terrain
charbonneux qui nous occupe, quoique très -utile pour dé-
terminer sa moins ancienne formation, n'est cependant pas
tellement importante à notre objet, que nous devions entrer
dans les longs détails qu'il seroit nécessaire de donner pour
établir cette présence ; d'ailleurs je ne sache pas qu'on l'ait
jamais vu directement au-dessous du terrain charbonneux : ar-
rivons donc à la roche qui forme le fond de ce terrain.
C'est une argile schisteuse, très-tenace, contenant beaucoup
de pyrites, et que les savans auteurs de la description mi-
néralogique du terrain houiller de la Pj^ovence comparent
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'^ux'-mêmesk V argile plaitique , roche accompagnant si con»»
tamment, comme on vient de le voir et comme on le re*
marquera plus loin, les dépôts de lignites, principalement
dans l«ur partie inférieure. C'est au-dessus de cette argile que
commence le terrain houiller, ou, comme nous persistons
à l'appeler, le terrain de lignite. [
Mais il ne suffit pas, pour mettre un terrain dans sa place
géognos tique , de déterminer Tépoque de formation de ceux
sur lesquels il repose ; il faut, et c'est même un des points
les plus importans et en même temps des plus difficiles,
déterminer celle du terrain qui le recouvre.
Or, cette condition n'est souvent difficile à remplir que
parce qu'elle est rare; c'est précisément ici le cas. Le terrain
charbonneux est rarement recouvert par d'autres terrains
que par les bancs calcaréo -schisteux et bitumineux de sa
propre formation. Cette circonstance, que j'ai eu occasion
de remarquer, résulte aussi des' descriptions rapportées par
M. Blavier et par M. Toulouzan lui-même, et surtout âes
coupes qu'il donne de ce terrain et qui ne font voir aucun
autre terrain étranger au-dessus de lui.
Cependant il en admet un premier et, par induction géo-
logique , un second : le premier est celui qu'il nomme cal-
caire horizontal , auquel il applique le synonyme allemand
de Musûhelhalk , qu'il traduit par calcaire coqaillier; le se-
cond est le terrain crayeux.
Il nous est impossible d'entrer dans les détails de discus-
sion nécessaires pour savoir ce que l'on doit entendre ici par
calcaire eoquillier; si le terrain cvayeux est bien de la craie
normande ; si , en supposant qu'on ait vu le calcaire eoquil-
lier en place sur le terrain houiller de Provence, on y a
jamais vu la craie du bassin de Saint-Remi. J'essaierai de
traiter ces questions avec les développemens qu'elles exigent
dans un autre écrit; je dois me contenter de consigner ici
les conséquences que je crois pouvoir déduire de l'examen
que j'en ai fait.
Or, 1.", on ne cite aucun lieu où l'on ait vu directement
le calcaire horizontal ou eoquillier (c'est le même) , placé en
couche régulière, c'est-à-dire, en position primitive, sur le
terrain charbonneux. L'auteur dit bien qu'il y est; mais on
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S8a
LIG
a lieu de croire que c'est plutôt par induction géologique
que diaprés Tobservation d^une superposition immédiate.
Cependant, au plan d'Aups, la formation charbonneuse est
recouverte ; cela parof t évident : elle Test par un calcaire
que M. Toulouzan rapporte au calcaire coquilUer ; mais ce
calcaire est ici en fragment et forme une brèche , et ce géo«
logue le désigne toujours sous le nom de la brèche coquilUèrt
du plan d^Aups,
Or, c'est un principe de géologie, que les brèches, les
poudîngues et tous les autres terrains élastiques ou de trans-
port, peuvent être de beaucoup postérieurs aux roches qui
les composent ou dont ils renferment des débris*
Les auteurs de la Géognosie du département des Bouches-
du-Rhône ont donné une énumération des corps organisés
fossiles renfermés dans le calcaire coquillier et dans la
brèche du calcaire coquillier. Le premier ne s'étant point
encore montré en couche étendue sur le terrain charbon-
neux , nous ne nous occuperons pas ici de ses fossiles ; mais
nous rapporterons la liste de ceux qui ont été observés dans
la brèche coquillière, comme un des faits les plus impor-
tans pour établir Tépoque de formation . des fragmens de
cette brèche , du terrain qu'elle compose , et de ce terrain
lui-même dans le cas où il ne seroit pas aussi complètement
de transport que le nom et la description donnés par M.
Toulouzan doivent le faire présumer.
-Corps organisés fossiUê de la brèche coquillière du plan âlAufs,
qui recouvrent le lignite brun de ce lieu, diaprés MM.Touloutan
^ et Negrel-Feraut. ^
DÉSIGNATION
LIEUX ET TERKALNS
DES GENRES ET ESPÈCES ,
où
d'après Lamarck.
ON LES COKNOÎT FOSSILES.
Dentaiium elephantinum . . .
Terrains de sédiment «npérieurs de Tludie.
— aprinum ♦ .
Ibid,
— > striatum
îhid.
— entulit ......*.
Dans les terrains àe m^me formation de
Grignon et de Oax»
•— coarciatum
Lltalie et Dat.
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LIG
sas
DÊStGNATION
DES GENRES ET ESPECES,
d'après Lamarck.
Balanus pustalarîs
Solen vagina «
— sirigilatus > . . *
Lutraria solenàides
Mactra deltoïdes. .».»...•
Grassatella tumida
'— ' sinuata
"•^ itriatula
— compressa
— trigonata. . . . . .
Erycina cardioides.
Corhula gallica. ... *
— rugosd ♦ .
— striata
Pttrieola chamoides
f^enericardia lœvicosta. . . .
-^ eiegans
Cerithium tuberculatum, . .
LIEUX ET TERRAINS
où
Off LES CONIfOÎT FOSSttES*
' — mutahile * ♦ .
— petritolum.
-?— tursidum.
Des terrains cte sëdî ment supérieurs d'iûli^-.
Grigdon.
Environs de Rordeaut et de D«i.
L'Italie.
Bordeaux et Grignotié
Grignon.
Environs de Bordeaut^
Saint - Brieux.
Grignon et Gourtagnon.
Grignon.
Grignon*
Grignon et Bordeaux*
Grignon.
Terrains de sédiment superieUrA d'Italie.
Mêmes terrains dits faluns de Touraine.
Grignon.
Terrains de Paris ; Grignon^ Courtagnop^
Bordeaux, etc«
Ibid.
Aid.
Les géologues qui se sont occupés du rappol't des espèces
de corps organisés fossiles avec les époques de formation
des terrains, ne trouveront pas dans cette énumération une
seule espèce des calcaires auxquels les géologues aHemand$
donnent le nom de Muschelïaïk et qui font partie des as-
sises inférieures de la formation du Jura. Ils y trouveront,
au contraire , les coquilles les plus caractéristiques du cal"-
caire grossier, supérieur à la craie, de celui qui fait partie
des terrains qu'on nomme tertiaires.
MM. Toulou2an et Negrel n'ayant point dil comment ils
ont déterminé les espèces, dont les noms spécifiques sont
nouveaux pour nous, nous ne pouvons tirer aucune consé-
quence de la présence de ces espèces , qui, au reste, se ré-
duisent à deux : mais le nombre de$ espèces connues est plus
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384 LIG
que suffisant pouir établir une identité de formation presque
incontestable entre le terrain du plan d'Aups et les terrains
tertiaires de Paris et de l'Italie. Enfin, si nous comparions
cette énumération avec celles que donnent les mêmes natu-
ralistes des coquilles du calcaire coquillier en place , on re-
marqueroit avec nous qu'il n'y a que très -peu d'espèce»
qui soient communes à ces deux terrains, et qu'il est par
conséquent peu probable que ce soit le même terrain dans
des circonstances différentes.
Le placement des terrains charbonneux de Provence dans
la formation des lignites supérieurs à la craie , étant une
opinion qui ne me paroît pas avoir encore été émise, et cette
opinion devenant douteuse d'après lès résultats qu'ont tirés
de leurs observations des géologues qui ont étudié ce pays
beaucoup mieux que je n'ai pu le faire, je n'ai pas cru pou-
voir l'admettre ici, sans donner, avec quelques développe-
mens, les raisons et les faits sur lesquels je la fonde.
Ainsi, si je ne me suis pas trompé, les prétendus terrains
houillers de la Provence appartiendroient à la fornâation des
lignites, probablement à celle du lignite soissonnois ou du
terrain de sédiment supérieur; car, s^ils n'en présentent pas
tous les caractères, on remarquera qu'ils ne présentent non
plus aucun de ceux qui paroissent propres à la formation du
lignite de l'île d'Aix ou inférieur à la craie.
L'inclinaison des couches de lignite de la Provence , la so-
lidité des roches qui les accompagnent , les grandes coquilles
bivalves qu'on y trouve, l'aspect de bonne houille qu'on y
voit souvent, nous conduisent à un autre gîte de charbon
bitumineux fossile qui offre tous ces mêmes caractères, mais
d'une manière encore plus tranchée : c'est celui d'Entre-
Verne , non loin d'Annecy en Savoie.
Il est situé presqu'au milieu des Alpes, vers le sommet d'une
montagne élevée de 1060 mètres au-dessus du niveau de la mer,
en couches extrêmement inclinées; des poudingues analogues
au poudingue polygénique {NflgeJ/ÏMc) et des psammites mo-
lasses l'accompagnent. La roche, qui est évidemment en stra-
tification concordante avec les lits de charbon , est un calcaire
gris bleuâtre marneux , ou un calcaire brun bitumineux tra-
versé d'une multitude de veines de calcaire spathique.
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LIG 388
Ces dernières roches renferment des coquilles absolument
étrangères à tieltes qu'on trouve ordinairement dans le cal-
caire compacte fin, grUt-pkle, à cassure esquilleuse, ayant
toute' Fapparence du calcaire alpin le plus homogène et le
plus^ fin , et qui fait la maisse des montagnes sur lesquelles
est «tuée la mine d'Ëntreverne.
Ces coquilles, qui n'ont pas encore été déterminées et qui
sont en général dans un état qui rendroit une détermination
exacte presque impossible , sont : i ."^ de grosses coquilles turbi^
nées qui , par la forme et la disposition des ornemens ,' ont
beaucoup de ressemblance avec ,1e cerithium margaritaceum de
Brocchi ; 2*^ de grosses coquilles bivalves épaisses , dont on voit
bien la forme , mais dont on ne peut pas voir la charnière ,
et qui ont la plus grande ressemblance avec les mulettes de
nos rivières {unio pictorum^ Lamarck); ZJ" enfin , des coquilles
discoïdes écrasées, qui paroissent être ou des hélices ou plutôt
encore* des planorbes. Celles-ci sont dans les lits mêmes de
charbon ; et c'est principalement sur ce caractère positif ,
sur la fétidité du combustible , et sur l'absence de tout autre
cl^ractère opposé, que j'établis la présomption que le dépôt
ebarbonneux d'Ëntreverne appartient à la formation d'eau
4ouce des lignites probablement postérieurs à' la craie. M^
Beudant partage cette opinion.
* Le charbon que renferme cette mine y forme des lits;
il a quelquefois l'apparence de la meilleure houille ; il est
jioir, luisant, friable ;. il brûle, bien et avec bour^ouffle-
ment ; mais il répand une odeur très-fétide : il y en a d^au-
tre d'une bien Rioins bonne qualité, qui est brun, fissile, et
qui a l'aspect du lignite terne.
La position élevée de ce gîte , son inclinaison même , ne
peuvent être apportées comme une objection aUx rapports de
formation, que -nous présumons. J'ai tâché de faire remarr*
quer ailleurs', que, dans les Alpes, les terraizis^ de la plaine
avoient été compie portés à une grande élévation , et parois**
soient avoir éprouvé des dérangemens et des altérations qui
pouvoient être regardés comme une suite des causes qUi les
— ■■ a» ■ ■ ■ - .■ ' ■■■■!«'—■ » ■ ■ ' ■■■ ■ I ■ I ■■ .1 ■« ipm,
1 Mémoire sur les terrains de sëdiuient supérieurs calcârëo-trapp«eni«
Introd.^ et texte ^ p. 41. Paris > cheiLieTrault^ .i6iat3.
2G. flS
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586 LIG
avoient mis dans cette position élevée et toute particulière.
D'autres lieux vont nous présenter des faits qui ne lais-
seront plus dans Tisolement ceux cfue nous venons de rap-
porter.
Dans le Nord et le Nord -est de la France , et dans les pays
flamands et allemands qui s'y lient géographiquement, ou
connoît des minés nombreuses de lignites , célèbres par le
produit de leur exploitation.
£n remontant la vallée du Rhin, on a, en Allemagne :
Dans les environs de Cologne , les masses immenses de li-
gnite terreux de Bruhl et de Liblar, renfermant des troncs
énormes de lignite fibreux, qui proviennent, les uns d'ar-
bres dicotylédones , les autres d'arbres monocotylédones et des
fruits de ces derniers arbres, qu'on ne peut méconnoître pour
ceux d'un palmier cocotier. M. Faujas et d'autres naturalistes
ont remarqué qu'on ne trouvoit dans cet amas ni racine,
ni rameau , ni feuille : ce qui sembleroit indiquer , non pas
précisément comme ils le pensent, que les arbres qui y sont
enfouis appartenoiënt aux familles qui n'ont que des tiges
simples; mais plutôt, selon nous, qu'ib n'ont point vécu dans
ee lieu, et que les parties faciles à transporter, comme les
troncs et les fruits , y ont été amenées par des courans d'eau. On
trouve dans les environs l'argile plastique employée dans les
fabriques de poterie de Cologne, et très -probablement au-
dessous la craie tufau , qui est la roche fondamentale du pays.
Au Putzberg, au S. S. O. de Bonn, il y a encore un autre
gîte de lignite fort remarquable qui a été décrit par M. N6g-
gerath , et qui semble être une dépendance de celui de
^ruhl.
Le sol fondamental qui fait la base du Putzberg , paroit
appartenir à la formation de transition. Les lits de lignite ,
au nombre de six à sept, sont interposés dans des couches
d'argile sableuse, d'argile plastique, dont les couches supé-
rieures renferment des cailloux roulés de jaspes schisteux,
de calcaire noirâtre, de fer oxidé géodique. On trouve dans
ee lignite des fruits qui ressemblent à des cônes de pin ou
de mélèze , et un grand nombre de petits grains arrondis et
pyriteux, des empreintes de feuilles, etc. Les pyrites qu'il
contient ont donné lieu à l'établissement de quelques fabri*
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LIG 587
ques d*alun. On assure iinssi y avoir trouvé des ossemens,
ce qui se lie avec ce que cous allons rapporter du Bastberg.'
On trouve des lignites, à peu près avec les mêmes circons-
tances , sur la rive droite du Rhin , dans le pays de Berg. >
Quand la vallée du Rhin se rélargit au-dessus de Worms,
on retrouve d'autres poissans dépôts de lignite, dont Tépoque
de formation est établie par les nombreux débris de corps or-
ganisés qu'ils renferment : c'est au mont Bastberg, au pie4
des Vosges, et non loin de Bouxviller en Alsace, que s'ex-
ploite une puissante couche de lignite alumineux, accom-
pagné d'argile plastique , bitumineuse , et qui est placée sous
un calcaire d'eau douce , renfermant un grand nombre de
coquilles fossiles d'eau douce, notamment des paludines gi-
gantesques, deslimnées, des planorbes, tous d'une grande
dimension , et des os de lophiodon. Ce lignite a enveloppé au
milieu de ses couches des os de l'animal que M. Cuvier
avoit déjà reconnu dans les dépôts charbonneux de la côte
de Oénes, et qu'il a nommé anthracotherium.
Le tout paroi t être recouvert de calcaire marin , de la for^
mation de sédiment supérieur, sans que ce rapprochement
soit encore parfaitement constaté.
Mais le lignite de Lobsann prés Wissembourg, qui n'est
pas loin du précédent, et qui est accompagné de minerais
de fer en grains et de bitume, est situé, suivant M. Calm<^
let, dans un terrain tertiaire dont un grés coquillier fait
partie. On trouve dans la masse de ce lignite ]a*variété bacil-
laire noire , absolument semblable à celle de Kaepfnach , sur
le bord du lac de Zurich.
Par conséquent ces lignites paroissent, par tous leurs ca-
ractères , être de même formation que le lignite soissonnois.
En Angleterre , il y a plusieurs gîtes de lignite remarqua-
bles, soit par leur exploitation, soit par les particularités
géologiques qu'ils présentent.
Nous citons, parmi ces derniers, le dépôt qui forme l'ile
1 C'est en rendamt compte de ce mémoire da|i9 le nouveau Bulletin
des sciences (tom. III, Juin lôia , p. 89), que j'ai émis formellement
Vopinion de la différence considérable qu'il y a entre les houilles et
les lignites, et celle de la formation de ce dernier combustible dans
les eaux douces.
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588 LIG
de Sheppey à Fembouchure de la Tamise ; la quantité de
fruits de toutes sortes qu'on y trouve , rend ce lieu très-ins-
tructif pour Fétude des végétaux fossiles. Malgré leur appa-
rence de parfaite conservation , il est très -difficile de les
déterminer avec certitude. Nous avons indiqué plus haut ceux
qui sont le mieux caractérisés; ils sont presque tous pénétrés
de pyrites , et la vase qui les enveloppe a beaucoup de rap-
port ayec Targile pli^stique. Ce sont là les seuls caractères
géologiques qu'offre ce gîte; mais tous les géologues anglois
le regardent comme supérieur à la craie , et par conséquent
comme appartenant à la même époque de formation que
les lignites soissonnois* Néanmoins se sont-ils formés , comme
eux, dans des eaux lacustres? C'est ce dont on pourroit
douter, quand on considère la quantité considérable de crabes
marins qui sont fossiles et même pétrifiés au milieu de cette
même argile , et Fabseçce de tout corps organisé connu pour
avoir dû vivre dans les eaux douces.
Le terrain sur lequel est situé la ville de Londres, et
qu'on peut rapporter, par les coquilles fossiles qu'il ren-
ferme, aux assises inférieures du calcaire grossier pariâen,
présente quelques débris de lignite, et les résines succini-
^ues qui en sont le compagnon ordinaire.
L'île de Wight renferme plusieurs lits de lignite terreux ,
mêlés de parties distinctes de végétaux. A Newhaven , sur la
c6te de Sussex, le lignite est accompagné de fruits qui pa-
Toissent avoir appartenu à des arbres de la famille des pal-
«niers , et recouvert d'un terrain marin , caractérisé par les
cérithes , les cithérées et les huîtres qu'on y observe ; enfin
on retrouve près de Poole Harbour , en Dorsetshire , encore
à peu près le même lignite terreux , dans la même position
géognostiqu^e , et accompagné de psammites qui paroissent
avoir de l'analogie avec les psammites molasses de la Suisse.
Il y a dans le Devonshire , à Bovey près d'Exeter , un dé-
p^t de lignite puissant de deux à trois mètres, connu sous
le nom de charbon de Bovey, et qui a fourni à M. Hatchett
le sujet d'une analyse que nous avons rapportée^ Ce dépôt
est principalement composé de troncs d'arbres qui sont
aplatis \ il est d'un brun foncé, et composé de lignite fibreux
et de lignite piciforme qui fournit un très- bon combustible.
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tIG 389
On j trouve une résine particulière , très -différente du
succin , que M. Hatchett a nommée retinasphalte , et qui re-
présente les résines succîniques de cette formation; Il est
placé sur de Targile et recouvert par du sable.
En Suisse , tous les lieux, dans lesquels on a cité pendant
Ion g- temps des mines de charbon, et que quelques géologues
modernes' indiquent encore comme renfermant de la houille
{Steinkohle) ^ ne présentent que des dépôts de lignite; et
cette formation, établie parades caractères tranchés, avoués
de la plupart des géologues, nous disposera à admettre plus
facilement celles de Provence et d'Entreverne.
Parmi ces dépôts, les uns sont au pied N. O. des Alpes,
dans ce bassin , alongé en forme de grande vallée , qui sépare
les Alpes du Jura*
Les autres sont sur des points élevés dans des hautes val-
lées du Jura ou des Alpes , et ceux-ci , beaucoup plus rares, se
réduisent jusqu'à présent, pour les Alpes , à la mine de char-
bon d'Entreverne , si on veut l'admettre pour lignite , et pour
le Jura à celui du Locle dans la principauté de Neufchatel.
Ce dernier n'a donné que des indices de lignites dans un
terrain d'eau douce bien caractérisé, placé dans le vallon
du Locle, à neuf cent cinquante mètres au-dessus du niveau
de la mer. Use présente en couches inclinées et contournées,
et nous fait voir, dans un terrain de formation très-nouvelle,
un exemple de contoumement et d'inclinaison de couche
qui nous indique l'influence des mouvemens des terrains in-
férieurs sur les terrains superficiels et récens en comparaison
d'eux. "
Tous les autres dépôts de lignite sont dans la grande vallée
qui s'étend du lac de Genève au lac de Constance. On trouve,
en la suivant dans cette direction et en pénétrant quelque-
fois dans l'ouverture dés vallées transversales des 'Alpes , les
lignites :
1 Keferstein^ Carte géologique de la Saitse. 'Weimar, 1631.
2 J'ai décrit avec quelques détails ce terrain et la plupart des gltee
de lignites de la Suisse, cités plus bas , dans la Description géologique
des environs de Parité éd. de lOaa» p. 112 et 3o5.
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390 LIG
De Vernîer près Genève , décrite par M. Sorct , et qui of-
frent des exemples de gypse.
De Paudex prés Lausanne, dont les lits sont remplis de
limnées, de planorbes et d'anodontes.
De Saint - Saphorin près Vevay , où ces coquilles sont
moins abondantes, mais où le lignite approche par son as-
pect de c'elui de la houille.
I)e Moudon, au N. de Lausanne, remarquable par la puis-
sance et rétendue des couches.
De Kœpfnach près d'Horgen , sur la rive occidentale du
lac de Zurich. Celui-ci a tout-à-fait Tapparence d'une mine de
houille : la couche est noire, brillante, puissante; le com-
bustible est d'assez bonne qualité. Cette couche est accom-
pagnée de mélanies, de limnées, de planorbes en grand
nombre et de lignite bacillaire noir, qui est probablement
une racine de monocotylédon ; il renferme des débris de mam-
mifères , parmi lesquels M. Meîsner a reconnu des dents de
mastodonte et de castor.
D'Œningen près du lac de Constance* Les couches qui le
surmontent, sont célèbres par la quantité considérable de
débris organiques qu'elles renferment, et qui ont appartenu à
des végétaux, à des mammifères, à des reptile^, à des pois-
sons, à des mollusques testacés, à des crustacés ; mais tous,
sans aucune exception, étoient les habitans de la surface du
sol ou des eaux douces: par conséquent, tous les caractères
. d'une formation lacustre non mélangée se trouvent réunis ici.
Les lits de lignites sont très-peu puissans, et ont été bientôt
abandonnés.
Tous ces dépôts de lignites ont la même position ; ils sont
tous situés dans cette roche d'agrégation que l'on apelle à
Genève molasse^ et que j'ai désignée par le nom méthodique
de psammite molasse. J'ai cherché à établir' que cette roche
étoit de même époque de formation que les couches infé-
rieures du calcaire grossier parisien ou de l'argile plastique ;
car leur position précise, par rapport aux autres parties du
terrain de sédiment supérieur, ne me paroit pas encore par-
1 Descript* géol. des envir. de ParU^ éd. de 182a, p. 186.
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LIG 391
faitement dëterminëe. Cette opinion est assez généralement
admise, et notamment par MM. Buckland, Beudant, de
Humboldt^ Merian de Bàle, etc. Les lignites qui y sont ren«
fermés, ont -la même position géognostique que le lignite
soissonnois , et peuvent y être rapportés , quelle que soit leur
position, basse ou élevée, superficielle ou profonde , et quoi*
qu'Us soient, comme auprès de Vevay, recouverts par une
roche (le poudingue polygénique, nageljlue) qui, dansqueU
ques parties des Alpes, forme des montagnes de deux mille
mètres d'élévation (le Rigi, etc.).
£n Allemagne les gîtes de lignites sont tellement nom^
breux, que je me contenterai d'en citer quelques-uns.
En commençant par la Hesse, deux des plus remarquables
sont ceux de FHabichtswald près Cassel, et du mont Meis*
ner; Tun et l'autre sont recouverts de terrain basaltique,
circonstance que nous avons annoncée dans les généralités de
gisement des lignites, et dont nous allons trouver de nom-
breux exemples depuis la rive droite du Rhin jusqu'en Hongrie*
A l'Habichtswald près Cassel le lignite se présente ea lits
puissans, d'une e^^ploitation assez facile et avantageuse, al-
ternant avec des lits d'argile plastique très-bien caraotérasée ,
et dés bancs de grès. Il renferme beaucoup de tiges ligneuses ,
et une grande quantité de feuilles d'arbres dicotylëdons ;
mais il ne contient aucune véritable fougère , malgré la res-
semblance extérieure que quelques-unes de ces empreintes
semblent avoir avec ces plantes : il est recouvert de brec-
cioles volcaniques et de basalte.
Au mont Meisner se voit un des g) tes de lignites les plus
puissans que l'on connoisse , et l'un des plus remarquables
par toutes les particularités minéralogiques et géologiques
qu'il présente ; aussi a-t-il été décrit un grand nombre de
fois , mais plus souvent comme houille que comme lignite ,
et ce n'est que depuis très-peu d'années qu'on le considère
comme tel (c'est-à-dire, non plus comme Steihkohle, mais
comme Braunkohle).
Le sol fondamental sur lequel est placée cette formation de
lignite, est un calcaire compacte gris de fumée, que- je con-
sidère comme calcaire alpin (Zechstcin) ^ et par conséquent
antérieur de beaucoup à la craie.
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39» LIG
' Ce dëp6t de lignite est composé , i.^, de ce combustible
qui présente de nombreuses variétés minéralogicfues. On y
reconnoit le lignite piciforme commun , le lignite piciforme
jayet, le lignite terne massif (il y est rare), le lignite fibreux
noir et brun cylindroïde ; on trouve, dans certaines parties
supérieures de la couche , de Tanthracite bacillaire et de
l'anthracite éclatant, friable ( Glanzhokle) , et , dans les parties
inférieures, du bois silicifié. Les lignites piciforme, commun
et terne, ont souvent une cassure droite paraliélipîpédique,
et ressemblent tout-à-fait à de la houille ; mais leur liaison
avec les lignites fibreux, et surtout leur manière de brûler,
les en distinguent suffisamment. On n'y voit aucune em-
preinte de fougère ni d'autres plantes si communes dans les
mines de houille proprement dites.
. a.** D'argile plastique, c'est-à-dire, non effervescente et
infusible , qui se trouve au-dessous du lignite ; celle qu'on
observe entre les lits de lignite est déjà moins pure et sablon-
neuse , et accompagnée quelquefois de bancs de grès : c'est
dans cette argile que se trouve le calcaire spathique, nacré
(Sehaumerde) , et c'est cette même argile qu'on exploite dans
le même terrain au pied de la montagne, près du village de
Grossalmerode , pour en fabriquer les célèbres creusets de
Hesse.
Mais, ce qui rend ce dép6t très-remarquable, c'est la masse
énorme de roche dure, renfermant des minéraux cristallisés,
accompagnée d'une roche d'aspect tellement cristallin qu'on
pourroit la prendre , qu'on l'a prise même long-temps pour
une diabase. Ces roches sont le basalte et la dolérite : dans
quelques parties le basalte est en contact immédiat avec le li-
gnite, aucun dépôt ni argileux ni sablonneux ne l'en sépare,
et, dans les points que j'ai vus, il a manifesté sur le lignite
son état de chaleur incandescente ; il en a volatilisé le bi-
tume , saps permettre au lignite de brûler, en le comprimant
même de tout son poids ; et il est résulté de cette espèce de
distillation un anthracite assez compacte, et que nous avons
désigné sous les noms d'anthracite bacillaire et d'anthracite
éclatant.
Ainsi ce lignite ne présente aucun caractère réel qui le
. distingue essentiellement du lignite soissonnois , ni dans sa na-
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ture minéralogique, ni dansla présence d^ corp3 organisés et
des minéraux qui l'accompagnent, ni même dans sa position
géognostique.
Le gîte de combustible fossile de Frankenberg en Hesse
est remarquable par le minéral de cuivre qu'il renferme assez
abondamment pour mériter d'être exploité. Ce gîte est en-
core pour nous assez problématique. M, Freie&leben, qui l'a
décrit, mais à une époque où la distinction entre les houiiles
et les lignites n'étoit pas encore bien établie, le considère
comme appartenant à la formation de houille du grés blanc.
Mais précisément ce gfcès blanc, la marne calcaire, l!argile
schisteuse qui l'accompagne, et les débris de végétaux consti-
tuant le lignite fibreux, reconnoissable même par des troncs
d'arbres à couches concentriques, sont des caractères qui nous
font croire, avec M. de Bonnard, que cette couche de com-
bustible charbonneux doit être rapportée à la formation
des lignites. ]Mais à quelle formation? C'est ce qu'il est dif-
ficile d'établir, la présence du minerai de cuivre étant une
circonstance qui ne s'est point encore présentée dans le li'
gsite soissonnois bien caructérisé, et les végétaux y parois-,
sant plutôt épars, comme dans le lignite de l'île d'Aix, que
réunis en couche <;ontinue, comme on le remarque presque
toujours dans les. lignites supérieurs à la craie.
On trouve dans la Thuringe, à Kaltennordheim et àTann,
des dépôts de lignites intéressans par les fruits qu'ils renfer-
ment: M. Blumenbach a indiqué les uns comme des semences
biloculaires, et M. de Schlotheim a cru reconnoltre dans ceux
de Tann des gousses de pistachiers.
Le lignite du vallon d'Unstruth, près d'Arten en Thuringe,
e3t devenu célèbre par le mellite qu'on y a découvert; corps
fossile remarquable, parce que, étant composé à la. manière
des corps organisés, il offre cependant une forme cristal-
line , régulière et constante , comme les minéraux propre-
ment dits.
. Le lignite forme une couche puissante, offrant les va-
riétés de lignite terreux , de lignite terne massif, et de lignite
fibreux, dans lequel la structure du bois est très-reconnois-
sable. Cette couche a de cinq à douze mètres de puissance ,
avec plusieurs renHemens et re^serremens ; elle est posée sur
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un sable fin , et recouverte de lits alternatifs de marne ar-
gileuse grisâtre , noirâtre et de sable grossier , entre lesquels
sont d*autres lits de lignites terreux plus ou moins impurs.
C'est dans les fissures de ces lits que se présente le mellite,
plutôt implanté que disséminé.
On rencontre en outre dans les lits, soit marneux soit
charbonneux , de cette formation , du gypse , des pyrites en
rognons et du soufre , tantôt friable , tantôt cristallisé sur
des morceaux de lignite d'un brun noir.'
APernitz prés de Guttenstein, dans les environs de Vienne,
on connoit des couches de lignite dont la partie supérieure
renferme des coquilles univalves fluviatiles, et qui contient
du succin. (ScHiSTz.)
On exploite près de Wolfseck en Haute-Autriche, au
pied du Hausruckwald , montagnes qui séparent le bassin de
rinn de celui de la Traun , une couche assez épaisse de li-
gnite terne massif, mêlé de lignite fibreux et d'un peu de
lignite piciforme. II est interposé dans une argile plastique
fine , qui ne renferme aucun corps organisé ; on n'y voit au-
cune empreinte de feuilles de fougère, ni d'aucune des
plantes des terrains houillers. (Bory Saint-Vincent.)
Près de Wandorf on exploite, dans la montagne de Brem-
berg, sur la route devienne à Presbourg, à une lieue et demie
d'Œdenbourg, un dépôt de lignite de bonne qualité, quoique
un peu pyriteux , en bancs épais et ondulés , séparés par un
sable noir , argileux et micacé j il est recouvert par un ter-
rain argileux, jaunâtre ou gris- bleuâtre, renfermant quel-
ques empreintes végétales, et il est situé dans un bassin
rempli de roches arénacées .* une partie de ce gîte de lignite
s'est enflammée , et a réduit les argiles en jaspe porcellanite.
(Beudant.)
Il y a encore en Autriche, dans le district de l'Inn, des
mines exploitées de lignite , près de Haagen , prés d'Ampfel-
wangen, près de Weilhardten, dans la vallée de Franken-
bourg, etc. : ils ont été décrits par M. le conseiller André,
de Brunn en Moravie.
La plupart des autres terrains basaltiques de FAllemagne ,
t Ssirrr, dans Leôaliards Taschenhueh, etc, , 7.* «nnëe, p. 187,
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LIG 395
et ceux de la Bohème , recouvrent des dépôts charbonneux
qui , examinés suivant les règles de la géologie moderne , doi-r
vent être rapportés aux lignites, et pr^obablement au lignite
soissonnois.
La Hongrie présente un assez grand nombre de dépôts de
lignite : la plupart ont été pris pour de la houille; tels spnt
ceux de la montagne de Dregely, de Cserhat, de Banthy
dans le comitat de Nograt, de la montagne de Matro, etc.
Cette erreur étoit d'autant plus facile à faire que » dans quel-
ques lieux , les terrains qui les renferment ont une grande
ressemblance et une sorte de continuité avec lef vrais ter-
rains houillers. M. Beudant, qui les a examinés, y a reconnu
les vrais caractères géologiques, non-seulement du lignite,
mais même du lignite soissonnois. On y rencontre des mi-
nerais ferrugineux ; on n'y a pas trouvé de succin : ils ren-
ferment souvent du bitume liquide, qui imprègne le psam-
mite molasse, au milieu duquel ils sont souvent placés.
Parmi ces mines de lignite la plus remarquable est celle
de Sari-Sap , à quatre ou cinq lieues au N. G. de Bude. Les
montagnes environnantes sont calcaires, coniques, séparées
par des collines de , grès. Le calcaire est magnésifère et un
peu saccaroïde; il est recouvert par des calcaires compactes,
non magnésiens, qui sont probablement des calcaires jurassi-
ques, s'enfonçant sous le grès à lignite. Il y a à Sari-Sap trois
couches de lignite; la plus profonde est la plus épaisse. On
ne connoît pas exactement le terrain sur lequel elle repose.
Les couches sont séparées par des lits de marne argileuse
jaune ou grisâtre. Il y a dans ces couches des lits de lignite pi-
ciforme , et entre eux des limnées et des planorbes comprimés.
Dans la couche inférieure il y a des moules et des coquilles
turriculées, qui paroissent être des cérithes cordonnées. Le
lignite est compacte, mais schistoïde; c'est le lignite testacé,
que M. Haberlé a nommé ainsi à cause de sa cassure schis-
teuse dans un sens, et largement conchoïde et brillante dans
l'autre. Ce lignite est bien évidemment au milieu de la mo-
lasse ; le calcaire jurassique lui sert de base , et M. Beudant,
qui nous fournit ces détails, le compare , à cause des coquilles
bivalves striées et des coquilles turriculées qu'il renferme^
au charbon fossile de Gardane, etc., en Provence, et d'En-?
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trereme en Savoie ; et il pense que ceux-ci sent aussi au-
dessus du calcaire du «Tura. ■
Pays danois et suédois. L'île de Bornholm d'une part, et
l'Islande de l'autre , renferment des dépôts de lignites abon-
dans et assez connus.
Ceux de l'Islande portent le nom de suturhrahd , et of*
frent aux habitans de cette fie , tourmentée par les feux sou-
terrains , des ressources en combustibles , que le climat rend si
utiles , et dont les révolutions ignées les ont privées en dé-
truisant les forêts ou les empêchant de croître. Les dépôts
de lignites sont composés de troncs coïkiprimés, dont la struc-
ture ligneuse est très-distincte ; ils sont souvent accompagnés ,
dans la partie occidentale de l'île , de lignite |ayet.
L'Ile de Bornholm, dans la mer Baltique, renferme des
lits de lignites exploités, qui sont composés de lignite terne
massif, de lignite fibreux , et accompagnés de roches sableuses
et ferrugineuses, et de minéraux de fer oxydé lithoïde,
brun, jaune, compacte, en nodules ellipsoïdes, aplaties,
qui m'ont paru assez semblables à ceux des couches de li-
gnites des Martigues en Provence ; mais ils ne renferment
pas de coquilles , comme ces dernières.
En Italie. Les lignites du pied des Apennins , qu'on a sou-
vent cités comme des mines pauvres de houille , ne se pré-
sentent pas en couches puissantes et très -suivies , et dans
presque tous les lieux où on en a reconnu , on en a bientôt
abandonné Texploitation.
Leur position est très-difficile à déterminer; et par con-
séquent très-incertaine* J'ai eu occasion de visiter l'un de
ces gîtes, celui de Caniparola près de Sarzane , sur la côte
orientale de Gênes, près du golfe de la Spezzià, et |e n'ai pu
reconnoître avec certitude qu'une seule chose , c'est que ce
gîte de combustible fossile n'étoit pas de la houille. M. Cor-
dier l'avoit à peu près indiqué en l'appelant houille sèche,
et faisant remarquer qu'elle ne pouvoit pas être employée
seule dans le traitement du fer.
Ce combustible fossile se présente en couches verticales
peu puissantes, de cinq à vingt^cinq décimètres' d'épaisseur,
1 Bbudajtt^Toj. en Hongrie, tom. 11^ p. 406— •409'
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LÎG 397
CQUpant le lit d'un petit ruisseau , ce qui permet d'en voir
assez facilement la disposition. Il est encaissé dajis une maisne
argileuse, dure, à. bancs puissàns, suivie de bancs qui lui
sont parallèles^ et qui sont composés de psammite raacigna et .
de marne calcaire grise, très -fragmentaire, présentant des
empreintes ,trés-distinctes de fucoïdes {fucoides irUricatus ,
Ad. Br. ). ■ Je n'y. ai vu et on n'y indique aucune pétrification.
Cette, disposition est bien différente de celle du lignite
soissonnois , et 1a^ présence des fucus, si elle est liée au dépôt
de. lignite , comme la stratification presque verticale et par-
faitement concordante des deux roches semble l'indiquer,
paroît rapprocher ces lignites des lignites marins de l'île
d'Aix^ plutôt que des lignites lacustres soissonnois* On a tenté
d'exploiter cette mine à deux reprises, mais sans pouvoir
obtenir aucun résultat avantageux.
Un peu plus loin , à San-Lazaro prés Castelnuovo , on trouve
un autre gîte de lignite ; il est dans une plaine composée de
roches d'agrégation, en couches horizontales. C'est du véri-
table lignite piciforme en couche horizontale, dans une ar-
gile sableuse grise, recouverte quelquefois de sable argi-
leux jaunâtre, mêlé de galets quarzeux et granitiques. On
trouve dans cette couche des morceaux de lignite fibreux
et des morceaux très-purs tle lignite |ayet. Suivant M. Poggi,
les cendres de ce lignite renferment un trentième de po^
tasse.*
On ne peut guères douter, malgré cette courte indication,
que ce lignite n'appartienne au lignite soissonnois, et cette
circonstance rend encore plus probable que le lignite de
Caniparola est d'une formation plus ancienne.
> Mais il y a sur la même côte , au lieu dit Cadibona , un
gîte de lignite qui est devenu très-intéressant depuis quelque
temps par les débris de grands mammifères qu'on y a trouvés.
M. Borson, qui. les a indiqués, y a reconnu des portions de
mastodontes ,, et M. Cuvier, qui en a examiné plusieurs, y a
1 Adolphe BRoncniAiiT ^ Mé|n. sur les fueoiâes ou fucus fossiles ^
Mém. de la Sec. d'hist. nat. de Paris/ i8a3 , tom. I.''
a PoGQi, An^n» de chimie^ tom. 45, p. 337. -^ CoaDisa , iïoutnal des
mines, n." 176, p. io3.
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39» LIG
découvert le nouveau genre auquel il a donné le nom d'ôn^
tkracotherium. Malheureusement, et malgré les renseigne*
mens donnés par MM. Legallois, Borson, etc., le terrain qui
renferme ce lignite n'est ni bien connu, ni bien caracté*
risé : il seroit extrêmement important pour la géologie de
voir s*il est de Fépoque de celui de Caniparola, ou de celle
du lignite de San-Lazaro.
U Italie septentrionale, offrant des terrains différens
de ceux du golfe de Gènes, présente des dépôts de lignîtes
dans une position géologique qui est aussi très-différente, et
qui les rapproche de ceux qui , dans l'Allemagne , sont si-
tués sous les terrains basaltiques. C'est principalement dans
le Vicentin et dans le Véronois qu'on connoft ces -dépôts
généralement peu puissans, peu étendus, composés presque
uniquement de lignite terne, feuilleté, et placé ou au milieu
des breccioles volcaniques qui composent les collines de ces
pays , ou dans le terrain calcaréo-trappéen , et même entiè-
rement calcaire et marneux, de ces mêmes collines. Ainsi
on trouve dans la brecciole de Montecchio-Maggiore des frag-
mcns de lignite fibreux noir, en grande partie remplis de
cristaux de calcaire spathique cuboïde ; à Monteviale, le
lignite est en lits minces qui ont quelque continuité , et qui
renferment des débris de poissons fossiles: fait assez nouveau
dans l'histoire des lignîtes. Mais c'est au mont Bolca et dans
les environs de cette montagne que se présentent les gîtes de
lignite les plus abondans et les phis considérables : ils ont été
décrits par M.-Bevilacqua-Lazise, dans son Histoire des com-
bustibles fossiles" du Véronois. Ce lignite, en lits assez puissant
pour être susceptibles d'exploitation , se trouve principale-
ment au pied dii cône isolé et basaltique qu'on nomme la
Purga di Bolca. Les couches sont inclinées du N. O. au S. £.;
elles sont recouvertes et même coupées par du basanite com-
pacte , et entourées d'argile blanche, jaunâtre ou bleuâtre, qui
a tous les caractères de l'argile plastique. Enfin, ce lignite est
souvent recouvert par un schiste bitumineux, et paroît re-
poser, dans ce lieu, sur le calcaire à ichthyoli tes. Il offre donc
les caractères tirés de la position et de la nature des roches
accompagnantes qui appartiennent aux gîtes de lignites , avec
les différences que la nature des autres roches et des cir-
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LIG 399
constances dans lesquelles elles se sont répandues sur la sur-
face de la terre, doivent y avoir apportées. '
Nous bornerons à ces citations les exemples de giies de
lignites de l'Europe. Il y a tout lieu de croire que , lorsqu'on
connoîtra mieux et avec plus de détail la géognosîe des au-
tres parties du monde, on y trouvera des formations de li-
gnites, comme on y a déjà reconnu presque toutes les autres
formations de l'Europe : nous pouvons même déjà citer un
gîte de combustible observé dans 1' Amérique septentrionale
et qui offre avec ceux d'Europe les plus grandes analogies.
C'est à M. G. Foost qu'on en doit la description .- il Fa ol^
serve au lieu dit le Cap-Sable, sur la rivière Magothy , dans
l'état du Maryland.
En lisant la notice qu'il a rédigée sur ce sujet, on voit pa^
roître successivement tous les caractères des terrains de lignite.
D'abord du sable; ensuite de l'oxide rouge de fer agglu-
tinant le sable en grès ferrugineux ; ensuite du sable et des
bancs de lignite de toutes les variétés, pénétré de fer sul-
furé ; puis le succin , dans toutes ses modifications de cou-
leur, et de transparence. Il s'y présente en grains , depuis
la grosseur du millet jusqu'à celle d'une sphère de douze à
treize centimètres , qui sont placés sur le lignite et dans ses
masses mêmes , et accompagnés de branches d'arbres changées
en pyrites , mais ayant coiiservé la structure du bois.
Au-dessous de ces lits de lignite, de pyrite et de sable,
reviennent encore le sable et les. pyrites, et ici commence
l'argile grisâtre en couches avec des cailloux roulés de quarz
hyalin. Cette argile est placée sur un grès argileux , super-
posé lui-même à une masse d'argile blanche de douze à qua-
torze décimètres d'épaisseur.
On indique encore quelques lieux où le lignite s'est ren-
contré dans ce continent : tels sont Gayhead sur Martha's
Wineyard, dans le Massachnsets, et South -Hadley, dans la
même province; mais dans un terrain houiller, suivant M.
Gibbs : circonstance assez remarquable.
I Voyez, ponr le développement des circonstances de gisement, l«
mémoire que je viens de publier sur les terrains de sédiment calcardo-
trappéens duVicentin, etc. Paris, Levrault^ 4|323.
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400 LIG
Ces cîtatioDS , et les descriptions qui les ont acôompagliées ,
nous ont fourni des preuves des généralités et des principes
de gisement que nous avons posés au commeocement de cet
article, et nous ont fait voir que les mêmes circonstances
ont accompagné sur presque tout le globe, ou au moins dans
tous les points connus, la formation du terrain d'argile plas-
tique, de sable quarzeux et de lignite. (B.)
LIGNIVORES ou XYLOPHAGES. (Entom.) C'est Iç nom
francisé sous lequel nous avons établi parmi les coléoptères
tétramérés une famille . qui correspond au genre des caj^ri-
cornes. Voyez Xylophages. (C. D.*)
LIGNONIA. (Bot,) Scopoli, suivi par Gmelin, substitue
ce nom générique à celui de paypuyrola, un des genres d'Au-
blet, que nous nous étions contenté dénommer payrola, de
même que M. de Lamarck. C'est le wibtUa de M. Persoon. ( J.)
LIGNYDIUM. (Bot.) Genre de la famille des champignons,
établi par Link , voisin de ses piUocarpium , strongylium, et
de la série des mycétodéens, de l'ordre des gastromyciens ,
de sa Méthode , prés des genres Licea, Physarum et L^cogala
de Persoon/ Il comprend de petits champignons , formés de
conceptacles globuleux , portés sur une membrane étalée,'
simples , membraneux , se déchirant irrégulièrement , et
contenant des flocon^ adhérens , distincts des sporidies ou
séminules , qui sont entassées.
Link fait connoître les espèces suivantes ; elles naissent
sur le bois et les végétaux» Ce sont
: Le LicNYDiUM MUp^E (Lig. Jlavum , Link, BerL Mag», 3,
p. 24, tabl. 2, fig. 37), dont les conceptacles sont d'un gris
i&unkXre à l'extérieur, les flocons intérieurs jaunes, et les
.séminules brunes.
Le L16NYDIUM DES MOUSSES ( L. muscicola , Pries , Ohs.
mjycoL) est une seconde espèce, qui difiFère de la précédente
par la couleur grise de ses conceptacles , et la couleur noire
des séminules ; elle forme , sur les mousses , particulièrement
sur Vhjypavm proliferujn , de petites taches blanc -grisâtre ^ de
quatre à six lignes de large.
Près du Ligwydium viennent se placer deux nouveaux
genres, étabUs par Ehrenbçrg. Ce sont VErUeridium et le
Diphtherium. ^
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LIG , 401
VEnléridium se distingue par ses eoneeptacles inégaux ,
transparens, membraneux, ponctués, plissés, en forme de
petites outres minces, se déchirant irrégulièrement, con-
tenant un réseau filamenteux et membraneux peu abofl-
clant , et des séminules un peu luisantes , agglomérées en pe-
tits paquets. Ils sont situés sur une membrape étalée.
L'Enteridicm OLIVATRE {Ent* olivaceum, Ehr. , Jahrhm der^ew, ,
1819 , vol. 1 , part. 2 , p. 67 , pi. 1 , fig. 5 ) est d'un brun sale^
par Tefifet de la couleur du réseau filamenteux , contenu
dans les eoneeptacles. Les séminules sont olivâtres. On le
trouve en hiver à la' surface interne de Técorce de Faune
glutineux. Il forme de petites taches de quelques lignes.
Le Diphtherium offre des; eoneeptacles en forme d'outre,
d'abord très-mous, puis membraneux , épais, roides, placés
sur une membrane de même nature. Le réseau intérieur
est ascendant, fixé à tous les points des eoneeptacles, inéga-
lement rameux et appendiculés , et à appendices en forme
de massues , qui s'anastomosent. Les séminules sont petites
et rassemblées.
' Le DiPHTHBRiDM JAUNE-BRUN {D, Jiavo -fuscum ^ £hr. , 5yZ^*
^jcoU , p. 28 , fig., 3 ) forme S;ur le bois mort des mamelons
qui ont un pouce et plus de largeur, d'abord blancs, puis
jaunes ou jaunâtres; les eoneeptacles sont jaune -brun, quel-
quefois tachetés de gris. (Lem.)
LïGïU. {Bot. ) Nom que porte au Pérou ou au Chili , sui-
vant Feuillée, la plante qui est V aUtroemerid ligtu y\Ànn. {Z .)
LIGULALRE, Ligularia, (BoU) Ce genre de plantes, .que
nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Décembre
1816 (pag. 198), appartient à l'ordre des sy n an t h érées., et
à notre tribu naturelle des Adénostylées, dans laquelle nous
l'avons placé entre les deux genres Senecillis et Celmisia^
(Voyez notre article Liatridées. )
Le genre Ligularia présente les caractères suivans, que nqus,
avons observés sur un échantillon sec de l'herbier de M. dci
Jussieu , étiqueté Cineraria. sibirica, et sur un individu, vijvant ,
cultivé au Jardin du Roi sous le même nom.
Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore^ andro-
gyniflore ; couronne unisériée, ligulitlore, féminiflof'e. Réri-
cline cylindracé, égal aux âeurs du disque; formé de squames
26. 26
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4p« LIG
égales^ nnUériée», contîgtiës, Bbres, AppUqûééê, oblongues-
laneéoiëek , digti^s au sommet , membraneuses sur les bords ;
une ou deux bractées opposées , nées de la base du përicline ,
aussi longes que lui, dressées, linéaires-subulées. Clinanthe
}^an, absolument nu. Ovaires pëdieeltulés, oblongs, cylin-
dracés, striés, glabres, pourvus d'un bourrelet apicîlaire;
aigrette composée de squamellules nombreuses, plurîsériées,
inégaléft, filiformes, barbellulées. Styles d*Adénostylée , ayant
leur partie supérieure hérissée de papilles, ainsi que la face
extérieure des stigmatophores, dont le sommet est arrondi
et nu , et dont les bourrelets stîgmatiques sont confondus en
une seule masse, sauf un petit sillon médiaire qui n'est ap-
parent qu'à la base. Corolles du disque à tube court, à limbe
long, subcyliùdracé, élargi de bas en haut, à dix nervures,
dont cinq Surnuméraires, à cinq divisions demi-lancéolées,
étalées. Corolles de la couronne à languette longue, tridentée
au sommet, portant à la base de sa face interne quelques longs
filets, qui sont des rudimens d'étamînes avortées.
LiGCLAiRE DE Sibérie : Ligularia sibirica , H. Cass. ; Cinerarîa
iihirica, Linn., Spec, plant, ^ édit. 3, pag. 1242. C'est une
plante herbacée, glabre, dont la tige, haute d'environ dix
pouces, est dressée, siniple, trè^garnie de feuilles d'un bout
à Tauti^e; ce$ feuilles sont alternes, à pétiole loiig de trois
pouces, ayant sa partie inférieure élargie , semi-amplexicaule,
à limbe long d*tin pouce et demi, large de deux pouces,
subdeltoïde, denté ou crénelé sur ses bords latéraux; les
lîeuilles l'adîcales Hont très -grand es, très-longuement pétio-
lées, presque sagittées; les calathides sont disposées en une
Iprappe , ou plut6t en un épi j terminal, court, composé d'en-
n^ïron sept calathides rapprochées, courtement pédonculées,
nées chacune dans l'aisselle d'une grande bractée; chaque
calathidc, large de quinze lignes, haute de six lignes, a les
corolles d'un beau faune, et les anthères brunes; lé péricline
^t accompagné d'une ou de deux bractées.
Nous àvùns Ûiit cette description spécifique sur un individu
vivant, cultivé au Jardin du Roi, où il fieurissoit au com-
ïttencenrent de Juin.
Cette espèce, qui parott jusqu'à présent être la seule du
genre, Habite la Sibérie, le Levant, les marais des Pyréftées
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tt d'autres mbntà^ès de la Franee iklérldidttalê ; tille est vi*
race par sa racine.
La Cineraria cdspica de Marschall^ que noUs n'avons point
vue, est probablement une seconde espèce de Ligularia; et
toous soupçonnons que, sous le nom de Cineraria sibiriea^
l'on confond deux espèces ou au moins deux variétés très-no«
tables; car notre description spécifique < faite sur la plante du
Jardin du Roi^ ne s'accorde pas exactement avec celles de
plusieurs auteurs. La plfl(lite de Sibérie^ celle du I^evattt et
eelle des Pyrénées^ seroient-elles autant d'espèces distinctes?
Notre genre lAgalaria se distingue des vraies Cineraria par
les deux longues bractées accompagnant le péricline ^ par les
rudimens d'étaàiines dans les fleurs femelles , et surtout par
. les caractères du style ; il se distingue du Senêciilis de Gœrtnev
par les caractères de l'aigrette ^ et de notre Ctlmhia (t. VII ^
pag. 356) par les caractères du péricline. (H. CassO
LIGULARIA. {Bot*) On trouve sous ce nom, dansl'H^riiw
Amh» de Rumph , Veaphorhia neriifolia de LimiSBus» (J.)
LIGULE. {BoL) Dans les graminées, les feuilles; à la Hgne
de Jonction de la lame avec la gmne , sont garnies ititérieu»
rement d'une petite membrane , tantôt entière {poa praten^
ëù)^ tantôt déchirée^' (milium lenàigtrum)^ tantôt tronquée
{avtnafatuay etc.). C'est cette espite d'appendice qu'on «
nommée ligule. (Mass.)
LIGULE, Idgula, {Entomoz.) Genre de Ver» intesSinaux »
établi par Bloch p^ur des animaux d'Un asse^. grand Volutiiev
mais très-probablement encore incomplètement connus; et
qui n'ont été trouvés jusqu'ici que dans la cavité abdominale
des poissons, et dans le canal intestinal des oiseaux; Le pre**
mier animal qui a servi k l'établissement de ce genre , est
un ver mou, alongé, déprimé, presque également obtus
aux deux extrémités ,. sans traces d'articulations , quelquefois
marqué d'un sillon longitudinal, et sans bouche ni anus dis-
tincts. Il atteint quelquefois cinq pieds de longw DanS un
individu que j'at observé, il y avoit évidemment quelques
indices d'articulations très-fines vers l'extrémité, où existoit
aus» une fente verticale; mais dans l'intérieur on ne voyoit^
comme Fa déjà fait observer Bloch , nulle trace de scanal in^,
teslinid , le tissu étoit seulement un peu plus mou dans le
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*o4 LIO
milieu qu*à la cfrconfërence. M. Rudolphi, dans soa grand
Traité sur les vers intestinaux, définît vingt-une espèces de
lignles, mais dont plusieurs n^étoient réellement pas suffi-
samment connues pour qu'on fût certain même si elles appar-
tenoient à ce genre. Il les divisoit en deux sections , d'après
les ovaires distincts dans la ligule'unisériale, par exemple,
et cachés , comme dans la ligule dès poissons. Depuis la
publication de cet ouvrage, M. Bremser, Thelminthologue
le plus praticien , découvrit la tête dans la ligule du pélican ,
et M. Rudolphi les organes mâles ou au moins quelque chose
d'analogue et les ovaires , mais toujours dans les ligules d'oi-
seaux; car, dans celles des poissons, on n'a rieii trouvé de
semblable, pas même d'ovaires, en sorte que M. Rudolphi par
roît être porté à penser aujourd'hui qu'elles naissent réelle-
fnent dans les poissons, où elles restent jusqu'à leur premier
degré d'organisation , et qu'ensuite, après avoir été avalées par
les oiseaux qui se nourrissent de poissons, elles parviennent,
dans le corps de ceux-là , à leur dernier degré d'organisation.
Cela ne cadreroit-il pas assez bien avec l'observation que
les ligules ne se trouvent dans les poissons qu'en automne et
en hiver , et qu'elles les quittent en perçant les parois de
l'abdomen et périssent dès qu'elles sont dehors P Quoi qu'il
en soit^ M. Rudolphi, dans son Sjrnopsis, caractérise ce geure
d'animaux avant et dans son état complet. Dans le premier
cas le corps est déprimé , continu , très -long , avec un sillon
médian longitudinal , la tête et les organes de la génération
sont invisibles t et dans le second le corps a encore la même
forme, mais la tête est pourvue de chaque cdté d'une fossette
ou suçoir simple, et les ovaires forment une série simple ou
double avec des lemnisques dans la ligne médiane. Cependant
M. Rudolphi établit, comme espèces distinctes, les ligules
des oiseaux; mais il n'en décrit plus que six, qui sont:
Dans la première section ,
1 /" La L. UNiséaiALB ; L. uniserialis , Rud. , Entoz, , tab. 9 , fig. 1 ,
dont le corps , rugueux et un peu épaissi en avant, s'amincit
dans la partie postérieure. Les ovaires ne forment qu'une
série régulière. Elle a été trouvée dans le faucon fauve , falco
fuWus, Sa longueur est d'au-moins deux pieds.
a.* La L. alternante , L* alternans, Rud«, loc. cit. , fig. a, 3;
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LIG A^
Cette espèce, qui a été trouvée dans la mouette à trois doigts^
larus tridaetylust ne diffère guère de la précédente qu'en -ce
que les ovaires forment une double série alternante.
3.** La L. INTERROMPUE; L. interrupta, Rud. , loc. ciL , fig* 4»
Elle se trouve communément dans le grèbe cornu , ool/ymhus
auritus : elle se distingue de la précédente en ce qu'elle est
jobtuse en avant comme, en arrière, et surtout parce que
les deux ovaires sont opposés et interrompus.
4/ La L. ÉPÂiLSE; L. sparsa, Rud. Dans cette espèce le
corps est déprimé , presque d'une It^rgeur égale , si ce n'est
en avant , où il est un peu plus épais , et en arrière , où il se
termine par une pointe très -fine; les ovaires forment une
série double, mais irrégulière. Elle a été trouvée dans la
cigogne, mais aussi dans le grèbe et dans le plongeon; car
M. Rudolphi lui rapporte ses L. cofymhi, cristati et immens.
bJ" La L. noueuse; L. wiodosa, Rud. Une ligne de points
noirs se voit dans toute la longueur du corps , qui est linéaire ;
la pointe de l'appendice caudal est noueuse. Dans la cavité ,
abdominale de plusieurs espèces de saumons.
Dans la seconde section il n'y a plus qu'une espèce, la
Xi. TRÈS-SIMPLE , L,simplicissima, qui est la ligule ordinaire, que
l'on trouve dans beaucoup de poissons fluvicoles , et surtout
dans les espèces de cyprin». M. Rudolphi y réunit la L. eon^
tortrix, cingulum, constringens , acuminata, cohitidi$, salveUai,
J^artmanifCjyprina, carpioniêi tincœ, gohionis, alburfU et ieuseisci,
de ses Entozoaires. J'ai décrit cette espèce au commencement
de cet article : elle a quelquefois cinq pieds de long sur un
demi-pouce de large et trois lignes d'épaisseur.
Linnœus rangeoit la ligule des poissons parmi les fasciolea^
la plupart des auteurs qui ont précédé M. Rudolphi, ne
fàisoient qu'une seule espèce de celles des oiseaux. Peut-être
la ligule des oiseaux n'est-elle qu'un bothriocéphale P (DeB.)
LIGULÉE [Corolle]. {Bot.) Corolle unilabiée , partions-
Hère aux synanthérées flosculeuses et radiées. Le Hmbe de
cette corolle s'alonge d'un seul côté et forme une espèce de
languette. (Pissenlit, rayons de VheliarUhus , etc.) (Mass.)
LIGURINUS. ( Omith. ) Nom latin du tarin , fiingilla spinus^
Linn. (Ch. D.)
LIGURITE. (Min.) U paroit que le minéral que M. Vh
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4o« LIG
viani a remarqué disséminé dans une roche talqiieuse des
S>ords de la Stura en Lîgurie , et qu'il a décrit sous le nom
de ligurite^ est une modification particuliène de Tanatase
(titane silicéo-calcaire); du moins des recherches ultérieures
de M. Vâuquelin semblent avoir assez bien établi cette iden-
tité. Voyez TiTAKE. ( B. )
UGURIUS, LIGYRIUS. {Min.) Il n'est question de cette
pierre sous ce nom que dans la Bible, au chap. 28, vers. 19,
de l'Exode, répété mot à mot au chap, 39, vers. la. C'est
la première pierre du troisième rang des douze pierres pré-
cieuses qui composoient le rational du grand-prétre Aaron.
Vouloir déterminer une pierre sur un nom qui n'a plus
pour nous aucune signification, paroit une chose presque
impossible. Cependant, d'après la traduction de ce nom en
grec dans la version des Septante,, et son analogie avec le
lynourius gemma , on croit pouvoir regarder le ligurius comme
la môme chose que le fyncurius : or, nous verrons, à l'article
de ce mot, qu'on a quelques moyens de présumer quelle
espèce de pierre il pouvoit désigner dans ïhéophraste. Par
conséquent, si on ne se trompe pas sur la pierre que dési-
gnent Théophra^te et Pline par le nom de lyncuriui , si le i^^n-
eurius et le ligurius sont la même chose, ce qui est très-in-
certain, on peut par cette voie présumer, qi^e le ligurius
étoit une variété de topaze diiférente de celle du premier
rang du rational, ou que cell«:-ci n'étoit pas une topaze
électrique. Voyez Lyncurius. (B.)
LIGUSÏICUM. (Bot.) Voyez LivÊc^e. (L. D.)
LIGUSTROfDES {Bot.) : premier nom donné par Linnœus,
dans VHort. Cliff., à son genre Volkameria, (J.)
LIGUSTRUM. {Bot*) Ce nom, consacré maintenant au
Iroè'ne, avoit aussi été donné au henné, Unsfsonia* Césalpin
nomme le lilas ligustrum orientale. Le cornouillier sanguin
est un ligustrum pour Brunfels. C. Bauhin , d'après quelques
auteurs, cite le ligustrum nigrum de Colunielle comme nom
spécifique du nil des Arabes, eonvols^ulus nil: il auroit peut-
être plus d'affinité avec l'indigo, qui est le nil de Camera-
rius, ou avec le pastel isatis, indiqué comme le nil d'Avi-
cenne. On trouve encoi^e le nom ligustrum donné à l'olivier
du Cap , à ïaphias^lon et à un volkameria. ( J.)
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LIL 407
LIGUUS. {ConehyL) C'est le nom latin du genre de coquille^
que M. Denys de Montfort a cru deyqir étal^lir, avec un9
espèce d'a^athine , sous la dénoiuination françoise de Ruban»
Voyez ce mot. (De B.)
LU A. (Bot,) Nom du gattilier, viUx agnus eastus, dans
Tile de Crête y suivant Belpn. C'est le lygos des Grecs et de
Dioscoride. (J«)
LIKKA. (Bot.) Adansçn cite ce nom américain du savo*
nier, sapindus» (J.)
LIKKA. (Ornith.) Nom que porte, en Laponie, VeideVi
dtnas mollissima, Linn. (Ch. D.)
LILACÉES. (Bot.) Ventenat, voulant diviser en deux la
famille des jasminées, d'après le fruit charnu ou capsulaire,
a donné le nom de lîlacées à la division des capsulaires dans
laquelle est compris le lilas. Cette séparation n^a pas été
adoptée : on préfèreroit celle de M» R. Brown, en oléinées,
qui ont Tembryon à radicule montante , enfermé dans ua
périsperme charnu , et en )asminées , qui ont la radicule
descendante et sont dépourvues de périsperme , auxquelles
il ne rapporte que le njyctanthesj le mogorium et \eja$minumy
laissant toiis les autres genres parmi les oléinées* Mais , comme
quelques oléinées manquent de périsperme , et que G^Ttaer
croit en .avoir trouvé un dans un jasmin , on peut sans in«
convénient laisser dans la même famille les deux divisions ,
en se contentant d'en former deux sections ; ce qui revient
au même dans Tordre naturel. (J.)
UhMA. {Bot») Voyez Lilée. (Lem.)
, LILALITHË. (Mim) Nom donné à une variété de lépido«>
lithe, à cause de sa couleur. Voyez LéFiDOLrrHB« (B.)
LILAS ; Syringa, Linn. {Bot») Genre de plantes dicotylédones,
de la famille des jo^min^es , Juss., et de la diandrie monogynie,
Linn. , dont les principaux caractères sont les suivans : Calice
monophylle, très^petit, persistant, à quatre dents peu sensi<^
hles; corolle monopétale , infundibuliforme, à tube plus. long
que le calice , et à limbe partagé en quatre découpures ova-
les; deux éta mines à filamens très -courts, insérés à l'oriiice
du tube de la corolle, et portant des anthères ovales; ovaire
supère , oblong , surmonté d'un style de la longueur des éta*
jpûnes, terminé par un stigmate un.peu épais et bifide ; une
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4o8 LIL
capsule alongëe, pointue, comprimée, k deux valves oppo-
sées à la cloison , et à deux loges contenant chacune une ou
deux graines oblongues , comprimées , bordées d'une aîle
membraneuse.
' Les lilas sont des arbrisseaux à feuilles opposées, et à fleurs
disposées en grappes paniculées , d'un aspect fort agréable.
On en connoit quatre espèces.
Lilas commun : Syringa vulgaris^ Linn., 5p<c. ii; Lilae,
Matth. , Valgr.^ laSy; Lilac vulgaris, Lâmk. , Dict. enc.,3,
p. 5 12.; Duham. , nouv. éd., a, p. 206, t. 61. C'est un grand
arbrisseau qui , lorsqu'on le force à pousser sur une seule tige ,
atteint à la hauteur de quinze à vingt pieds , sur un tronc
^ui , avec les années, peut acquérir quinze à dix-huit pou-
tes de tour ; mais si on le laisse croître en liberté, il pousse
du pied une multitude de drageons qui le transforment en
un épais buisson , haut de huit à dix pieds tout au plus : dans
ïe premier cas il se ramifie toujours dans sa partie supé-
rieure , et forme une tête étalée , garnie d'un beau feuillage.
Ses rameaux sont opposés , cylindriques , revêtus d'une
éeorce grisâtre, et garnis de feuilles pareillement opposées,
pétiolées, presquecordiformes, pointues, d'un vert gai et
trés-glabres. Ses fleurs sont fort nombreuses , agréablement
odorantes, pédicellées, disposées, au sommet des rameaux de
l'année précédente , en grappes paniculées et pyramidales :
ces fleurs sont bleuâtres* dans une variété, purpurines dans
une seconde connue sous le nom de lilas de Marly, et enfin
blanches dans une troisième. Il leur succède des capsules
ovales, pointues, un peu comprimées, dépourvues de lignes
saillantes sur leur dos et sur leurs côtés. Outre les variétés
formées par la couleur des fleurs, on en connoit plusieurs
autres , mais qui sont en général peu répandues : il y en a
une à feuilles ternées ; une autre à feuilles panachées de blanc
ou de jaune ; il y en a une à feuilles couvertes de pustules ,
et, eniin , dans une dernière variété les fleurs sont doubles.
Le lilas commun est originaire du Levant et de la Perse,-
tnais il est aujourd'hui naturalisé dans une grande partie de
l'Europe, en France, en Allemagne, en Suisse, etc., où il
croit et se propage de lui-même dans les haies et les buissons.
Il fleurit en Avril ou Mai. C'est à Augier Ghislen de Busbecq ,
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LIL 409
ambassadeur de Ferdinand l.*"" , empereur d'Allemagne , au-
près de Soliman II, que l'Europe doit ce charmant arbrisseau ,
dont rintroduction dans les jardins remonte à 1S62 , époque
à laquelle l'ambassadeur de Ferdinand I." quitta Constanti-
nople. Ceux qui ne datent l'introduction du lilas que de 1597,
se trompent ; car Clusius , dans son Histoire des plantes , im-
primée en 1601 , en parle comme étant déjà répandu dans
la plupart des jardins de l'Allemagne. D'un autre côté, c'est
trop l'avancer que de la placer en i656 ou i557, Busbecq
n'étant parti pour son ambassade qu'en i5ô5 et ayant, selon
le témoignage de Matthiole, rapporté la plante après un séjour
de sept ans auprès de l'empereur des Turcs. Au reste, le
même Matthiole, dans ses Commentaires sur Dioscoride, en
fit le premier mention et en donna la première figure en 1 565.
Feu déplantes peuvent le disputer au lilas j à la beauté
du feuillage il réunit des fleurs d'une jolie forme, disposées
de la manière la plus élégante et douées de l'odeur la plus
suave : aussi , quoique commun dans les jardins, il n'y paroit
jamais trop multiplié; on ne peut se lasser de le voir, on ne
peut assez respirer son doux parfum. D'autres fleurs le de-
vancent et nous annoncent le réveil deFlore; mais, lorsqu'il
étale enfin à nos yeux l'éclat de ses grappes empourprées,
déjà les beaux joure du printemps sont arrivés : partout, dans
les champs, dans les bois, dans les jardins, la douce haleine
des zéphirs fait éclore les corolles de mille espèces diverses,
qu'il surpasse toutes ; la rose qui pourroit lui disputer l'em-
pire, même* le lui ravir, la rose ne doit que plus tard emr
bellir les bosquets.
On peut multiplier le lilas par ses graines , par marcottes;
par la greff*e'et par drageons; mais la quantité de ces der-
niers qui pulliilent chaque année sur les racines des vieux
pieds, dispense pour l'ordinaire d'avoir recours aux trois pre-
miers moyens. 11 est à croire que, si on semoit plus souvent
ses graines, on pourroit en obtenir d'autres variétés que
celles que nous possédons déjà. Les pieds venus de semis
poussent moins de rejets que ceux qui proviennent de dra-
geons.
Le lilas n'est pas délicat sur la nature du terrain : il vient
presque ég;alement bien partout, dans les terres les plus mau-
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Aïo LIL
vaises et les plus arides ; nous en avons même vu plusieurs
pieds pousser et vivre plus de trente ans dans les fentes des
vieux murs d'anciennes fortifications. On peut en faire des
palissades , des haies. Ces palissades souffrent bien la taille
aux ciseaux ; mais elles fleurissent rarement, car cet arbris^
seau ne veut être que très-peu taillé : il ne faut que retran*
cher les sommités des rameaux qui ont fleuri , sans jamais cou-
per ses jeunes pousses , du haut desquelles doivent sortir les
fleurs l'année suivante. Les haies de lilas sont de peu de dé-
fense contre les hommes ; mais elles sont très-bonnes pour
arrêter toutes espèces d'animaux, parce qu'elles sont toujours
très-touffues. Le lilas commençant à pousser de bonne heure
au printemps, il faut, quand on le transplante , que ce soit
en automne ou au commencement de l'hiver.
Les feuilles du lilas sont très-amères et elles ne sont brou-
tées par aucun quadrupède herbivore ; il paroit aussi qu'au-
xune larve d'insecte n'en fait sa nourriture : elles ne sont
sujettes à être attaquées que par les cantharides, qui parfois
les dévorent comme celles des frênes ; mais cela est assez rare.
Le bois de lilas est grisâtre, très-dur, susceptible de pren-
dre un beau poli , et il répand une odeur agréable quand on
le travaille. 11 seroit propre à faire de jolis ouvrages de tour;
mais il a le défaut de se fendre et de se* tourmenter beau-
coup. Les Turcs font des tuyaux de pipe avec les jeunes ra-
meaux vidés de leur moelle.
La poudre et la décoction des graines de lilas passent pour
astringentes ; mais on n'en fait pas d'usage.
Lilas moyen, vulgairement Lilas varin : Sjyringa média; Sj-
ringachinensis, Willd., 5|>ec. i, p. 48 ; Lilac rothomagensis j Poit.
et Turp. , FI. Paris., p. 10, t. G y inéd. Cette espèce est inter-
médiaire entre le lilas commun et le lilas de Perse : elle se
distingue de l'un et de l'autre par ses feuilles ovale»-alon-
gées , et par ses panicules moins serrées que dans le premier
et moins lâches que dans le second ; mais si, comme tout sem-
ble l'attester, elle est née des graines du lilas de Perse, elle
doit plutôt être regardée comme une variété de ce dernier
que comme une espèce distincte. Willdenow et plusieurs
botanistes anglois la regardent comme originaire de la Chine,
d'où , selon les derniers , elle auroit été introduite en Angle-
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LIL 4u
terre en 1795; mais il parolt hors de doule, d'après le té-
moignage dé Varia ^ habile cultivateur, qui fut long -temps
chargé du jardin botanique de Rouen , que c'est d'un semis de
graines de la variété de lilas de Perse à feuilles découpées 9
et fait par lui à Rouen, en 1777 9 qu'est provenu un individu
auquel on a donné le nom de lilas Varin» Cette nouvelle
espèce fut long*temps rare , parce qu'op ne la multiplioit que
par la greffe, et c'est probablement alors que, les Angloîs
l'ayant reçue , on la fit passer chez eux pour une plante de
la Chine , afin de lui donner plus de prix* Mais depuis ce
temps le lilas Varin est devenu plus commun , et on le multi-
plie facilement, soit de drageons, qu'il pousse abondamment
comme les autres lilas ^ soit de marcottes, qui reprennent
facilement.
Lilas de Perse : Seringa persica, Linn«« Spec, 1 1 ; Lilac per-*
<ica, Duham. , nouv. éd. , 2 , p. 207, t. 62. Cet arbrisseau s'é-
lève moitié moins que le lilas commun ; il n'a ordinairement
que cinq à six pieds de haut : ses rameaux sont effilés, revê-
tus d'une écorce brunâtre, divergens de toutes parts; ses
feuilles sont alongées en fer de lance , moitié moins grandes ;
ses fleurs sont plus petites, k peine odorantes, disposées en
grappes plus courtes, mais plus nombreuses, souvent oppo-
sées dans la partie supérieure des rameaux ; enfin les capsule^
sont plus étroites, moins comprimées , moins pointues, char-
gées de lignes saillantes sur leur dos et sur les côtés. Cette
espèce passe pour être originaire de Perse, d'où elle a été
apportée en Europe environ cent ans plus tard que le lilas
t:ommun : cultivée depuis ce temps dans les jardins , elle n'y
est pas encore aussi bien naturalisée; car , lorsqu'il arrive des
hivers rigoureux, ses rameaux gèlent quelquefois dans le
climat de Paris. Elle ne fleurit qu'en Mai ou au commen-
cement de Juin, selon la chaleur de la saison.
Les fleurs du lilas de Perse sont ordinairement de la même
couleur purpurine que l'espèce commune ; il y en a une
variété à fleurs très-pâles, presque blanches , mais non en-
tièrement de eette teinte ; il y en a aussi une dans laquelle
les divisions des corolles, au lieu d'être étalées , sont un peu
roulées en dedans ; mais la plus jolie variété est celle dont les
(feuilles sont découpées et pinnatifides^ à peu près comme
celles du jasmin commun.
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412 LIL
Le lilas de Perse se cultive et se multiplie comme le lilas
ordinaire; il est seulement moins robuste et ne s'accommode
pas aussi bien de toutes sortes dé terrains : il craint ceux qui
sont trop humides. Sa petite taille le rend plus propre à l'or-
nement des parterres, et, comme il supporte bien la taille,
il est facile de lui faire prendre une forme régulière et de
lui faire une tête bien arrondie : il produit de cette manière
un très-bel effet. Les pieds nombreux de cette espèce qui
décorent le jardin du palais du Luxembourg à Paris ^ peuvent
être cités comme des modèles, et tous les ans au printemps
ils font pendant quinze |ours à trois semaines un effet vrai*
ment enchanteur.
La quatrième espèce de lilas, Syringa villosa, Vabl, £nirm.
1 , p. 38, n'est encore connue que dans les herbiers; elle
croit à la Chine. Le Sjyringa suspensa de Thunberg et de
"Willdenow est aujourd'hui le genre Forsythia, Voyez voL
XVII, p. 263. (L.D.)
LILAS DE NUIT. {Bot.) Jacquin dit qu'à Saint-Domingue
on donne ce nom à son chiococca noctuma, dont les fleurs
exhalent une odeur agréable pendant la nuit.
Le lilas des Indes est Fazedarach , azedarach melia. (J.)
LILAS DE TERRE. {Bot.) Les jardiniers donnent ce nom
à une variété du muscari chevelu. (L. D.)
LILÉE, Lilœa. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones,
à fleurs glumacées, monoïques', de la famille des joncées,
de la monoécie monandrie de Linnœus; offrant pour carac-
tère essentiel : Des fleurs monoïques, imbriquées; les mâles
séparées des femelles sur des épis particuliers. Chaque fleur
munie d'une écaille à sa base; point de calice, point de
corolle; une ét^mine; dans les fleurs femelles, point d'écail-
lés ; les unes solitaires, sessiles près de la racine, d'autres
réunies sur un épi pédoncule ; un ovaire supérieur ; un style
court dans les fleurs en épi , très-long dans les solitaires et
sessiles; un stigmate en tête ; une semence entourée d'une
enveloppe coriace.
LiLÉE suBULÉE : Lilœa suhulata, Humb. et Bonpl. , Pf.
œquin*, i , pag. 222, tab. -63; Kunth in Humb., Nov.gen.,
1, pag* 244; Poir. , m. gen. y SuppL, tab. 993. Plante her-
bacée 9 annuelle , sans tige ; ses racines sont simples et
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LIL 4i3
fibreuses ; ses feuilles, toutes radicales, longues de quatre à
huit pouces, dvoUes cylindriques, d'un beau vert, subu*
lées au sommet, vaginales à leur base ; les fleurs sont mo-
noïques, réunies çn épis à Textrémité de pédoncules radi-
caux, un peu plus courts que les feuilles; les épis mâles
alongés, composés d'un grand nombre de fleurs imbriquées,
munies chacune, k leur base, d'une écaille lancéolée; une
étamine plus courte que l'écaillé; une anthère droite, à
deux loges, s'ouvrant latéralement; les fleurs femelles dé-
pourvues d'ècailles , composées d'un ovaire ovale , com-
primé, d'un style court, d'un stigmate en tête; la semence
linéaire, aiguë, revêtue d'une membrane mince, renfermée
dans un péricarpe coriace, strié, indéhiscent; les fleurs, ses-
siles, axillaires, solituiries, ont leur ovaire surmonté d'un
style très-long, filiforme; le péricarpe denté au sommet*
Cette plante croit sur le bord des fossés et des étangs, à
Santa-Fé de Bogota. (Poir. )
LILIACÉES. {BoL) Ce nom collectif étoît donné à des
plantes dont les fleurs avoient quelque rapport avec celles
du lis, et on entendoit par fleur, dans ces plantes, l'enve-
loppe unique et colorée, nommée corolle par* beaucoup de
botanistes anciens, calice par nous, et périgone par M. De
Candolle. C'est d'après cette définition trop vague que Tour-
nefort réunissoit dans sa classe des liliacées beaucoup de
plantes rapportées dans les diverses familles de la classe des
monopérigynes ou monocolylédones à étamines insérées au ca-
lice, faisant partie de l'une des trois grandes divisions prin*
cipales dans la méthode fondée sur les affinités. Cependant,
malgré cette définition incomplète, sa classe seroit assez na-
turelle, au moyen d'un petit nombre de retrancheniens, et
du rapprochement de quelques genres reportés ailleurs, parce
que ce rapport , indiqué par lui , se lie naturellement à plu-
sieurs autres énoncés dans le caractère général des monopé-
rigynes. ^
Ces dernières peuvent être subdivisées en plusieurs fa-
milles , d*après la considération de l'ovaire libre ou adhé-
rent, du nombre desétamines, de la structure du fruit, de
la situation des graines, de l'insertion des feuilles, et surtout
du développement de l'embryon dans la germination. Ainsi,
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414 lilL
en rappelant que tes plantes de cette classe sont monocoty*
lédones et par suite dénuées de corolle ^ et que leurs éta«
mines sont insérées au calice, nous ajouterons que Tune des
famîllesy jouissant de ces principaux caractères, renferme
les genres qui se groupent autour du lis, et qui, pour cette
raison, constituent la famille spéciale des liliacées.
On la distinguera des autres familles monopérigynes par
la réunion des caractères suivans : Un calice infère, coloré,
d'une seule pièce , mais à six divisions profondes , ordinai-
rement égales et régulières; six étamines insérées au bas dé
ces divisions ; un ovaire libre et simple ; un style simple ,
manquant quelquefois; un stigmate à trois lobes; une cap-
sule à trois loges, s'ouvrant en trois valves qui portent une
cloison dans leur milieu ; chaque loge contenant plusieurs
graines aplaties et disposées sur deux rangs, insérées sur le
bord des cloisons au centre de la càpsiile ; un embryon situé
dans la cavité d'un périsperme corné près de Tombilic de
la graine ; le cotylédon de Tembryon restant, pendant la ger-
mination , enfermé dans la coque de la graine , qui est sub-
sistante, sessile, et rejetée sur le côté. Tige ordinairement
herbacée. Feuilles radicales sessiles, ou formant une gaine à
leur base; feuilles de la tige sessiles, ordinairement alternes,
quelquefois presque rertîcillées. Fleurs tantôt nues, tantôt
accompagnées d'une spathe ou d'une feuille florale qui en tient
lieu. Il faut observer que, dans ^ ces plantes, le style et le
stigmate étant souvent beaucoup plus élevés que les étamines,
la nature donne à leurs fleurs une direction penchée ou pen-
dante , pour faciliter la projection des poussières fécondantes
des étamines sur le stigmate; après la fécondation le fruit se
relève et prend une direction droite.
On réunit dans cette famille les genres Tulipa^ Erjthro-
niuniy Methonica {Gloriosa de Linnseus), Uvukiria, Fritiltaria,
Imperialis , Lilium , Yucca. (J.)
LÏLIA<^0. (Bot.) Cordus donnoit ce nom à une plante
désignée par beaucoup d'auteurs , et postérieurement par
Toumefort, sous celui de phalanglum, Linnaeus la nommort
arUliericum liliago; mais la nécessité de diviser Vanthcrieum en
deux genres de familles probablement différentes, a déter-
miné le rétablissement du phalangium de Tournefort (royes
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Phalakobre). Cësalpîn nommoit auséî lilîdgo lés deux espèces
primitives d'hemeroc allié ou lis-asphodèle. (J.)
LILIASTRUM. (Bot.) Ce genre de ToUrnefort, réuni par
Linnefeus à son anthericum, fait maintenant partie du phalan-
gium de Fauteur François, que nous avonë détaché de Van^
thericum à cause de ses feuilles planes et non fistuleuses , de
ses filets d'étamines non velus, et surtout de la germination
de ses graines semblable à celle des asphodélées, pendant que
celle de Vanthericum et de l'aZoe^ se développe à peu près
comme dans les asparaginées , dont ces genres doivent se rap-*
procher. Le lilicutrum ne diffère du phalangium que par ses
racines rassemblées en faisceau ou botte, comme dans Ta»*
phodèlc. (J.)
LILIE-HUAL {Mamm,) , noih norwégien de la baleine
nord-caper* (F. C.) . '
LILIUM* (Bot.) Voyet Lis. {L. D.)
LILIUM LAPIDEUM. {Fois.) C'est l'encrine lis-de-îner.
Voyez au mol Encrine. (D. F.)
LILLAK et LILLACH {BoL) : noms arabes dulilas. (Lem.)
LILLE* {Omith.) Nom norwégien du petit épeiche, picus
minus, Linn. La nonnette cendrée, parui pa/i/s^rlf^ ^ Linn. ,
se nomme en danois tille muivit, ( Cfi. D. )
LILLOIS. (Mamm.) BufiToti rapporte ce nom à une petite
Tace de chiens domestiques, nommée aussi Chiens issois ou
b'Artois, qu'il dit provenir du ci^oisement du roquet et du
doguin. (Dbsm.)
LIMA. {IchthyoL) En Sardaigne on appelle ainsi- la Li-
mande. Voyez ce mot. (H. C.)
LIMACE, Umoz. {MalacozJ) Genre d'animaux mollusques^
de la famille de$ pulmobranches, ordre de la section des her-
maphrodites, classe des céphalophores , établi par Linnœùs et
admis depuis par tous les zoologistes systématiques où métho-
distes. Ses caractères sont : Corps ovale , oblong , plane en-
dessous et pourvu dans toute son étendue d'un disque charnu «
propre à ramper, convexe en -^ dessus, et ayant à la partie
antérieure une sorte de bouclier charnu , contenant souvent
dans son épaisseur un rudiment de coquille ; tétè peu distincte ^
munie de deux paires de tentacules, dont la j^estërieure ^
plus longue 7 porte les yeux à l'extrémité ; la cavité tespira^
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toire sous le bouclier s'ouvrant à Textérleur par un orifice
arrondi , percé au bord droit du bouclier ; Tanus du même côté
sous l'ouverture pulmonaire ; Torifice commun des organes
de la génération en avant et au-dessous de la base du tenta-
cule antérieur droit.
Le corps des limaces, quoique extrêmement variable par
la grande contractilîté dont toutes ses parties sont susceptibles,
est ordinairement ovale, alongé, plus épais et plus obtus en
avant qu'en arrière , où il se termine en pointe carénée ou
arrondie. La partie supérieure , ou le dos, est bombée, arrondie
surtout transversalement et en avant , où Ton remarque un
espace ovalaire, recouvert par une sorte de bouclier ou de
disque ovale , dont le bord est à peine séparé du reste de la
peau , si ce n'est en avant , où il fait une saillie plus ou moins
grande , sous laquelle la tête peut se mettre à Tabri. Toute
la face inférieure, au contraire, est tout-à-fait plane et forme
un plan locomoteur, étendu dans toute la longueur de l'ani-
mal, et qui déborde un peu de chaque c6té du corps, sur-
tout en avant , où un- sillon le sépare de la tête propre-
ment dite. Celle-ci, quoique peu distincte, est cependant
un peu plus renflée que la partie qui la joint a\i corps, et
qui forme ainsi une sorte de cou ; elle offre en avant et en-
dessous une ouverture infundibuli forme à peu prés ronde
et dont les bords sont plissés dans tout son contour : c'est la
bouche. Au-dessus sont deux paires de tentacules éminem-
ment et entièrement rétractiles à Tintérieur par un mécanisme
que nous allons expliquer. Ils sont également cylindriques
et plus ou moins renflés en bouton à l'extrémité. Ce rentle-
ment est translucide aux tentacules antérieurs, qui sont plus
courts et insérés un peu plus bas; les postérieurs, plus longs
et plus dorsaux, sont terminés par un petit espace circu-
laire noir : ce sont les yeux. Au c6té droit de la partie anté-
rieure du corps se voient trois ouvertures. La plus anté-
rieure, petite, comme bordée de blanc, est percée au milieu
d'une sorte de bourrelet peu saillant à la base externe du
tentacule droit. La seconde , beaucoup plus grande , circu-
laire, est percée au fond d'une échahcrure au côté droit du
bouclier : elle conduit dans la cavité pulmonaire. Enfin , sur
le bprd antérieur même de celle-ci est la troisième, qui est
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LiM 41?
Beaucoup plus petite et qui est ta terminaisoit du canal
intestinal* . .
L'organisation des limaces a beaucoup d'analogie avec celle
des hélices. L'enyejoppe dermo-musculaire , fort épaisse , sur-
tout en -dessous, forme une longue et unique cavité, dans
laquelle sont contenus les viscères. Le derme, qui ne peut
être séparé de la couche contractile sous ^ posée, offre à sa
superficie un plus ou moiûs grand nombre de tubercules , ordi-*
nairement alongés et séparés par des sillons ou rigoles souvent
assez profondes, surtout dans les limaces rouges, sur le bord
du pied desquelles ils forment une série assez régulière. Le
réseau vasculaire et la couche nerveuse doivent y être très-
développés» Le pigmentum colorant, qui est à sa superficie,
est souvent fort épais ; Tépiderme est , au contraire , fort
mince. Si Ton ne peut distinguer les cryptes muqueux de
cette peau, on y voit très-bien un grand nombre de pores
qui versent une grande quantité de mucosité à sa surface :
elle paroit surtout sortir plus abondamment d'une espèce de
sinus blanc peu profond, entouré de tubercules^ et qui existe
à la partie postérieure du dos des limaces rouges. Dans Tépais*
seur de cette peau, la dessiccation démontre qu'il entre un
assez grand nombre de molécules calcaires ; mais elles s'accu-
mulent en plus grande quantité dans le bouclier, de manière
à y former, surtout dans les limaces grises, ,un rudiment de
coquille , il est vrai , fort mince.
L'extrémité des tentacules antérieurs est renflée, translu-
cide et comme gélatineuse. '
Celle des tentacules postérieurs offre un petit disque tout-*
à -fait noir, qui forme l'organe de. la vision. L'œil, fort
petit, est à peu près sphérique ; on y reconnoît évidemment
une enveloppe fibreuse, fort mince, et laissant percer à tra-
vers , la couleur noire de la choroïde : en arrière , la scléro-»
tique est appliquée contre le ganglion nerveux i en avant
elle se continue avec la cornée transparente , qui sem;ble aussi
être la continuation de la peau : la choroïde, très «colorée^
est percée par une pupille extrêmement petite , suivant l'ana^
logie, et l'observation directe de Swammerdam, qui décrit
aussi un crystallin.
. L'appareil de la locomotion des limaces est, comme dans
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tous les animaux du type des mollusques , en grande partie
cutané, c'est-à-direque les fibres musculaires qui le com-
posent sont restées très-* adhérentes à la peau, confondues
avec le derme et dirigées dans tous les sens. Sous le ventre ,
cependant , où existe le disque locomoteur , elles sont beau-
coup plus épaisses et dirigées suivant la longueur de l'animal ;
elles sont du reste fort courtes, et il en naît successivement
de nouvelles depuis une extrémité jusqu'à l'autre. On a aussi
remarqué qu'elles forment trois bandes longitudinales assez
distinctes, une médiane et les autres latérales.
Quant aux muscles propres, il n'y a que les muscles de la
masse buccale , ceux des tentacules et le rétractateur de la
verge. Nous exposerons la disposition des premiers et du
dernier, quand il sera question de la bouche et des organes
de la génération. Les tentacules sont creux dans toute leur
longueur et formés par un prolongement de l'enveloppe der-
moïde, d'où il Suit que des fibres musculaires tapissent la
face interne du cylindre : ces fibres sont en grande partie
annulaires, et par conséquent leur contraction suffit pour
alonger l'organe. A l'intérieur de ce cylindre est un muscle
longitudinal , au milieu duquel est le nerf optique , ou le
nerf olfactif , et qui, de la partie inférieure et postérieure du
muscle diaphragmatique , se porte à la circonférence du ren-
flement terminal du tentacule ; une division du même muscle
va à la première paire de tentacules, et envoie aussi quel-
ques fibres au bourrelet labial.
L'appareil de la nutrition est presque en tout semblable k
ee qui se remarque dans les hélices. La cavité buccale , qui
suit la bouche , forme une petite masse pourvue à son bord
supérieur d'une dent arquée, mais non dentée; à la partie
inférieure , d'un renflement lingual, assez épais, assez alongé,
et dont la surface est garnie d'une plaque épidermique tout-
àf fait lisse : de chaque côté est la terminaison du canal excré-
teur de la glande salivaire correspondante; elle est beaucoup
moins longue que dans les hélices. Enfin , la cavité buccale
est entourée de fibres musculaires, épaisses, dont les anté-
rieures, très-courtes, se portent de la marge de l'orifice au
bord antérieur de la masse. De la partie supérieure de la
cavité buccale naît un œsophage fort étroit qui y après avoir
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tr^iversë le collier nerveux , s'élargit subitement et se pro-
longe assez loin en arrière , en conservant une grosseur con-
sidérable : ce renflement cylindrique peut être regardé comme
un premier estomac ; c'est, en efifet, à sa terminaison , avant
qu'il se continue avec le second renflement stomacal, que
trois gros canaux biliaires, provenant des lobes droits du
foie, viennent s'ouvrir largement dans le canal intestinal.
Cette partie de l'estomac, un peu plus renflée que l'autre^
mais beaucoup plus courte , et dont la membrane muqueuse ^
qui la tapisse , forme des plis longitudinaux assez prononcés ,
se recourbe de droite à gauche et d'arrière en avant, et
donne naissance au véritable intestin qui revient en avant pour
se terminer par un orifice fort petit au bord de l'orifice de la
cavité pulmonaire; Il est accompagné , dans presque toute sa
Iteguéur, par des lobes du foie qui se collent contre lui, et
dont les canaux excréteurs, bien visibles, se réunissent en
deux autres gros troncs , dont nous venons de parler. Un
autre pore biliaire, très- gros, situé au côté gauche, verse
la bile provenant des lobes hépatiques gauches, et surtout
postérieurs , au milieu desquels se trouve l'ovaire. Les ori-
fices de ces canaux biliaires dans l'estomac sont si grands^
qu'en insufflant celui-ci, on gonfle tous les lobes hépatiques
avec la plus grande facilité.
Le système veineux est beaucoup plus difficile à voir que
le système artériel, d'abord parce que les parois des veines
sont beaucoup plus minces que celles des artères , et qu'elles
sont translucides. La principale veine , qu'il faut considérer
comme une veine cave , occupe la ligne médiane supérieure;
plus petite en arrière , elle augmente en grosseur à mesure
qu'elle devient plus antérieure et qu*elle reçoit les autres
ramifications veineuses. Arrivée au bord postérieur du bou-
clier à peu près, elle se partage en deux gros rameaux , qui
embrassent le péricarde dans leur écartement , et qui se sub-
divisent ensuite, en formant le plan supérieur du réseau pul-
monaire.
Ce réseau occupe le plancher d'une cavité respiratoire , à
peu près arrondie et située immédiatement au-dessous du
bouclier dorsal conchifère» Sa paroi supérieure est formée
par la face inférieure de ce bouclier, et l'inférieure par une
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sorte de diaphragme ou de cloison muscuîeuse, qui sépare la
cavité pulmonaire de la cavité viscérale. C'est au c6té droit,
et plus bu moins en arrière de la jonction du bouclier avec
le manteau ou le reste de Fenveloppe cutanée, qu'existe
Forifice par lequel cette cavité communique avec le fluide
ambiant. Cet orifice, dans le repos, est susceptible d'être
complètement fermé ou prodigieusement agrandi par la con-
traction ou la dilatation de la peau contractile dans laquelle
il est percé , de manière quelquefois à laisser voir la plus
grande partie de la cavité*.
Les veines pulmonaires, qui naissent des artères, forment
un réseau à peu prés de même forme que celles-ci , mais qui
est sur un plan plus inférieur. La veine unique , qui résulte
de leurs réunions successives , est assez grosse et courte ; elle
se termine à l'extrémité d'une orwllette ovale, qui s'ouvre
elle-même dans un ventricule pyriforme, de la pointe duquel
sort l'aorte. Le cœur, ainsi composé, est renfermé dans une
loge particulière, située entre la lame membraneuse et le
bouclier, plutôt que dans un véritable péricarde.
. L'aorte se porte d'abord en arrière , mais presque aussitôt
elle se partage en deux grosses branches qui se dirigent en
sens opposé ; l'antérieure se recourbe sous l'extrémité du rec-
tum et se divisç en deux troncs : l'un postérieur, qui envoie
des ramifications à l'oviducte et même à l'estomac antérieur,
et l'autre , plus gros, qui, parvenu vers la masse buccale, se
subdivise de nouveau. Une grosse branche va aux tentacules,
i la bouche et aux parties environnantes, et l'autre, après
avoir passé sous le canal intestinal, se porte d'avant en arrière,
se bifurque, et distribue assez symétriquement ses ramifica-
tktns à la partie inférieure de l'enveloppe musculo • cutanée
et par conséquent au pied. Quant à la bifurcation posté-
rieure de l'aorte , elle distribue d'abord quelques petites
branches au rectum ; puis elle se subdivise en deux gros
troncs : l'un , qui va à l'estomac , en avant et en arriére , et
l'autre aux dififérens lobes du foie , ainsi qu'à l'ovaire.
On trouve dans les limaces, comme dans les hélices, ce
singulier organe que l'on a successivement nommé le sac cal-
caire et l'organe de la viscosité, et que nous pensons appar-
tenir à l'appareil de la dépuration urinaire. Il est situé vers
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LIM 4*»
le péricarde, où ij. entoure le cœur, en formant un cercle
presque complet î réuni à son intérieur par un grand nombre
de lames verticales , son canal excréteur , qui suit la même
courbe que Forgane , s'ouvre à Textérieur par un très-petit
orifice arrondi , tout près de celui de la cavité respiratoire.
L'appareil de la génération a sans doute beaucoup de
ressemblance avec celui des hélices : il y a cependant des
différences assez notables. L'ovaire , tout- à -fait granuleux,
forme une masse plus ou moins considérable , qui est presque
cachée dans les lobes postérieurs du fbie. On en voit bien
clairement naître, par des ramifications très -fines, et nom-i
breuses, l'oviducte postérieur, d'abord très-petit, et qui se
replie sur lui-même un très-grand nombre de fois, çn augmen-r
tant un peu de calibre à mesure qu'il se rapproche du testi-,
cule ou, mieux, de la seconde partie de l'oviducte : celle-ci ,
beaucoup plus grosse, a ses parois épaisses, boursoufilées ; sa
cavité présente des cellules ou loges un peu irrégulières,
pleines de beaucoup de viscosité. Après plusieurs inflexions
ou replis' assez grands, elle se change presque brusquement
en un canal cylindrique , à parois lisses , épaisses , qui se
renfle un peu de nouveau, avant de se terminer dans la-
poche commune de l'appareil de la génération. Peu aupara-*
vaut ce canal reçoit le cou très-eourt d'une petite bourse ovale
à parois épaisses, et qui contient, dan$ son intérieur, ua
fluide jaunâtre assez épais.
L'appareil du mâle est encore plus compliqué que celui de
la femelle : il se composé toujours d'un testicule de grosseur
variable , suivant l'époqj^e de l'année à laquelle on dissèque
l'animal ; son tissu est aussi plus ferme , plus compacte, après
le temps de l'accouplement qu'avant. Il n'est pas aussi aisé
d'y voir les radicules du canal déférent que celles de l'oviducte
dans l'ovaire. Arrivé vers le point où la première partie de
cet oviducte se joint à la seconde, il y a une connexion intin^e
du testicule, du canal déférent , a^vec l'appareil femelle^
L'on commence alors à voir , le long du sçcond oviducte ,
une bande grésillée. blanche 9 qui. lui forme couime une
sorte de mésentère en retenant ses plis , et qui augçiente^
d'épaisseur et de largeur à mesure que, en acccompagnant
toujours le second oviducte , elle se porte plui eu avanl^v
Digit^zedby Google
4" LIM
De cette espèce d'épîdydyme , qui s'est prolongé au-delà
de la partie boursoufflée de l'oviducte , naît un canal cylin-
drique assez grêle, qui se recourbe et se porte assez loin en
arrière : il se termine à l'origine d*un organe cylindrique
considérable , auquel on a donné , je ne sais trop pourquoi ,
le nom de pénis. Cet organe , plus renflé en arriére qu'en
avant et qui s'est aminci peu à peu, est creux dans toute
la longueur et forme un long sac. Ses parois , assez épaisses,
sont évidemment musculaires et composées de fibres, surtout
annulaires. A l'intérieur , la membrane interne forme un
grand nombre de petites rides ou plis transverses , disposés
sur plusieurs rangs longitudinaux. A son origine postérieure
ce sac est attaché par un muscle épais, mais assez court, à la
lame musculaire diaphragmatique dont il a été parlé plus haut.
A son extrémité antérieure il s'ouvre par un orifice arrondi
dans le vestibule commun des appareils de la génération,
au côté droit, un peu en arrière des tentacules de ce c6té.
Le système nerveux diffère extrêmement peu de celui de
l'hélice. Le cerveau est formé d'un ganglion transverse supé-
rieur à l'œsophage , se réunissant à droite et à gauche avec
le ganglion locomoteur inférieur, de manière à comprendre
entre eux celui-là, comme dans un anneau : du cerveau
sortent successivement les filets qui vont au bourrelet labial,
à la masse buccale , à la première paire de tentacules et à
la seconde. Celui-ci , le plus gros , forme le nerf optique , qui ,
après avoir fait plusieurs flexions dans l'intérieur du tenta-
cule, se termine au ganglion optique, sur lequel l'œil est
immédiatement appliqué. C'est du ganglion sous-œsophagien
que sort de chaque côté un gros nerf, qui se porte en arrière
en se subdivisant successivement dans le pied et dans le reste
du derme. On trouve un petit ganglion viscéral situé sous
l'œsophage , et qui communique à droite et à gauche avec le
cerveau par un filet assez fin. Il y a aussi un ganglion de l'ap-
pareil de la génération, formant une sorte de petit plexus,
communiquant avec le côté droit du cerveau par un filet ,
et en envoyant deux ou trois à la gaine de la verge et à cet
organe lui-même.
Les limaces ont le sens du toucher encore plus délicat
peut-être que les hélices , et surtout dans les parties anté-
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LIM 425
rîeures et sur les bords du manteau. Leur goût, leur odorat
et même leur vision , doivent ne différer que fort peu de ce
qui existe dans les hélices. Elles goûtent et elles odorent,
puisqu'elles recherchent et préfèrent certainement plusieurs
substances à d'autres. Elles ne paroissent pas apercevoir réel«
leraent les corps, quoiqu'elles soient pourvues d'un organe de
vision. Elles sont certainement sourdes.
Leur locomotion se fait , à peu prés comme celle des hélices,
par la contraction successive des fibres musculaires du pied ,
et surtout de celles de la bande médiane. Mais elle est plus
vive, plus rapide, surtout quand elles cherchent à s'échapper
d'un lieu où elles étoient retenues.
Leur nourriture consiste essentiellement en substances
végétales; ce sont surtout les jeunes plantes, les fruits, les
champignons, le papier, le bois pourri, que les limaces re«
cherchent. Elles se nourrissent assez bien aussi de quelques
substances animales, comme de fromage, de viande et de ma-
tières en putréfaction. Ce sont des animaux évidemment
voraces, qui mangent plus le soir qu'à aucune autre époque
de la journée. Leur manière de manger est une sorte de
mastication ; la plaque linguale s'opposant à la mâchoire supé*
rieure et poussant ensuite la matière vers l'œsophage. Comme
dans tous les animaux mollusques , la digestion paroit être fort
lente ; aussi les limaces peuvent-elles supporter un jeûne très*
prolongé. Elles le peuvent cependant moins que les hélices,
à moins qu'elles ne se trouvent dans des circonstances très*
favorables, à cause de la nudité de leur peau , qui leur rend
la sécheresse dç l'air , ainsi que l'action solaire , très - perni-
cieuses.
Ce sont, en effet, des animaux qui ne sortent des trous de
vieux murs , de dessous les pierres ou les feuilles à demi
pourries, des an fractuosi tés des écorces, des champignons, et
même de l'intérieur de la terre, où iU se retirent habituelle-
ment, qu'à l'époque de la journée où il y a en général plus
d'humidité dans l'air , c'est-à-dire , le soir et de grand matin.
On les voit surtout plus abondamment après les pluies douces
et chaudes du printemps et de l'été.
Comme les hélices , les limaces craignent le froid ; mais , quoi-
qu'elles ne puissent qu^ se mettre très-incomplétement à l'abri
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sous' leur bouclier , elles paroissent le craindre moins que
celles-là : aussi entrent-elles plus tard dans Tétat de torpeur
de rhibernation ; elles s'enfoncent cependant, pour passer
Fhiver, dans les excavations de la terre. Elles m'ont paru
surtout rechercher pour cela Thumus qui se forme dans le
tronc des arbres pourris. En effet, j'ai plusieurs fois trouvé
des individus à plus d'un pied de profondeur dans cette
substance. Dans cet état de torpeur , les limaces se contrac-
tent autant que possible dans le sens de la longueur, en sorte
qu'elles sont presque hémisphériques.
Leur activité générale s'augmente avec la température :
c'est en effet à la fin du printemps et pendant Tété que ces
animaux se recherchent dans le but de se reproduire. On
n*a pas encore de détails bien certains sur la manière dont
ils s'accouplent. D'après les Observations nouvelles de M.
Werlich, insérées dans l'Isis de M. Ocken , faites sur la li-
mace grise au mois de Juin, les deux individus se placent
d'abord de manière à former un cercle, la tête à la queue
l'un de l'autre ; la queue s'avance ensuite peu à peu le long
du c6té droit jusque vers l'orifice de la respiration : alors les
deux individus se touchent, se flattent, se chatouillent réci-
proquement avec ht bouche; toutes les parties antérieures
entrent dans une espèce de mouvement convulsif, et Ton voit
sortir du cloaque l'organe excitateur sous forme d'une petite
corne blanche. Le contact entre les deux individus devient
plus grand , plus serré ; la partie postérieure de leur corps
s'entortille l'une avec l'autre, en même temps que l'organe
excitateur, qui s'est considérablement alongé. L'entortillement
de ce dernier organe devient si serré que les deux semblent
n'en former plus qu'un. Sa couleur, d'abord d'un blanc bleuâ-
tre transparent^ devient jaunâtre. Pendant ce rapprochement
iutime, qui dure à peu près une demi -heure, l'agitation
convulsive, les chatouillemens réciproques continuent d'avoir
Jiieu. Cependant les organes excitateurs ne sont plus entor-
tillés, mais seulement fortement serrés l'un contre l'autre.
Pénètrent-ils alors l'un dans l'autre , comme paroît le supposer
M. VVerlich , ou bien chacun d'eux dans l'organe femelle de
son congénère, comme cela a lieu dans les hélices? c'est ce
qui ne paroit pas probable 9 mais ce qui a besoin d'être
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éclaîrci. Cependant l'état convulsif diminue peu à peu ; les
chatûuillemens réciproques cessent, les parties postérieures
du corps se séparent, et enOn peu de temps après les organes
excitateurs en font autant. On voit alors qu'ils avoient plus
d'un pouce et demi de long. Les deux limaces, dans un état
plus ou moins complet d'afîbiblissement , se quittent ensuite
et s'en vont chacune de son côté.
Assez peu de temps après l'accouplement, et généralement
aux mois de Mai et de Juin , les limaces pondent des œufs
plus ou moins globuleux , et dont la grosseur varie suivant
les espèces. Ils sont déposés isolément, par petits tas plus ou
moins nombreux , dans des lieux humides et à l'abri des rayons
solaires, sous des pierres , dans le fumier , dans des trous de
mur, etc. D'abord parfaitement transparens, ils deviennent
peu à peu, par l'épaîssissement de leur enveloppe, opaques
et de couleur jaunâtre ; enfin , ils éclosent .au bout d'un
temps qui paroît un peu varier suivant la température exté-
rieure. Les jeunes limaces sont alors extrêmement molles ,
presque muqueuses ; mais elles rampent , les tentacules éten-
dus, aussitôt qu'elles sont sorties naturellement ou même arti-
ficiellement de l'œuf. On n'a pas encore de connoissances
suifisantes sur le temps qu'elles sont à devenir adultes, ni^
sur la durée de leur vie.
Les limaces ne sont presque en a^une manière utiles à
l'espèce humaine. Anciennement on a attaché plus ou moins
de vertus imaginaires à la petite coquille des limaces grises,
à la mucosité qui sort de toutes les parties de leur peau ;
maison est, avec juste raison, revenu depuis long -temps
de ces -idées. Il est malheureusement plus certain que les
limaces sont très - nuisibles dans nos jardins, dans nos po-
tagers surtout, et même dans nos champs. Ces animaux re-
cherchent principalement pour leur nourriture les jeunes
pousses des plantes potagères j aussi s'est-on souvent occupé
de trouver quelque moyen de les détruire. Les meilleurs
sont à peu près les mêmes que ceux que nous avons indiqués
pour la destruction des hélices : ne soufi'rir que le moins
possible d'aiifractuosités dans les murs des jardins, point d'ar-
bres morts, de buis, d'arbres verts en touffe serrée, d'amas
de pierres, ni, en général, de tous autres corps qui laissent
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entre eux des interstices assez profonds pour que ces animaux
puissent s'y mettre à Pabri du froid et de la sécheresse; ou
bien ne conserver qu'un petit nombre de ces dispositions
favorables, de manière à les bien connoitire et à y chercher
les limaces qui pourroient s'y être retirées, pour les tuer,
ou les donner à manger à la volaille, qui les aime beaucoup.
Telles sont les précautions générales à prendre, sinon pour
détruire, au moins pour diminuer considérablement le nombre
des limaces dans nos jardins : pour les empêcher de se porter
Vers un lieu déterminé et circonscrit, comme un semis,
une plante, un arbre, il faudra aussi, coknme pour les hélices,
entourer ce lieu de sable, de poussière, de substances très-
agglutinantes, qu'elles ne puissent pas dépasser.
Les limaces paroissent se trouver dans toute la zone sep-
tentrionale des deux continens , de même que dans toute la
zone tempérée : ainsi l'on trouve des limaces en Norwége , dans
la Laponie, en Suède, dans toute la Russie, en Danemarck,
en Angleterre, dans toutes les parties de l'Allemagne, en
Grèce, en Italie, en France, en Espagne, et même dans
tout le versant méridional de la Méditerranée. Je ne vou-
drois pas assurer qu'il y en eût dans le reste de l'Afrique;
dans l'Amérique septentrionale, il paroît certain qu'il existe
de véritables limaces, du moins M. Rafinesque en cite. Il ne
me semble pas non plus hors de doute, que les animaux
mollusques terrestres limaciformes que l'on trouve dans le
versant du golfe du Mexique, dans l'Archipel américain et
dans tout le reste de l'Amérique méridionale, soient de vé-
ritables limaces ; peut-être sont-cedes espèces de véronicelles.
Il me semble aussi que les limaces véritables n'existent pas
non plus dans tout le versant de la mer des Indes , ni dans
la Polynésie , ni même dans l'Australasie : ce seroît un sujet
assez curieux de recherches de s'assurer de ce fait.
La distinction des espèces de limaces est extrêmement dif-
ficile , et aucun zoologiste n'est encore parvenu à quelque
chose d'un peu satisfaisant sous ce rapport. Cela tient à
ce que la forme du corps et les couleurs sont extrêmement
variables dans les différens individus de chaque espèce.
D'après ce que j'ai pu observer à ce sujet, les différences
spécifiques ne pourront être clairement établies que sur la
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différence de l'organe excitateur mâle; mais malheureuse-
ment nous connoissons assez peu Taccouplement des diffé-
rentes espèces présumées, et leur anatomie n'est pas non
plus bien avancée. On les partage très-bien en deux groupes
distincts, comme nou& l'avons établi d'après Swammerdam,
les limaces grises et les limaces rouges, ou les limaces do-
mestiques et les limaces agrestes , que M, de Férussac a en-
core précisées davantage , en leur donnant des dénominations
particulières ; mais il n'est pas aussi aisé d'aller plus loin.
Nous allons cependant donner les caractères de chaque es-
pèce proposée.
Les limaces rouges offrent réellement quelques différences
dans plusieurs points de l'organisation avec les limaces grises
ou tachetées; mais, comme ces différences n'offrent pas d'in-
dication de dégradation , et qu'elles n'ont qu'une légère in-
fluence sur les mœurs et les habitudes, elles ne nous parois-
sent pas devoir déterminer la formation d'une coupe géné-
rique distincte.
Dans le premier groupe de limaces, la peau du corps est
en général plus rugueuse, plus profondément sillonnée que
dans le second ; à l'extrémité postérieure du dos existe une
excavation assez profonde, où la peau n'est pas colorée,
et d'où sort une matière ordinairement blanche, mais qui
ne se répand pas dans les sillons de la peau : on en ignore
la nature et l'usage. Dans les limaces grises , au contraire , la
fin du corps est plus ou moins carénée. Le bouclier tho-
racique est beaucoup moins libre à sa partie antérieure que
dans les limaces grises, où il forme une avance souvent
considérable ; il ne contient à l'intérieur que quelques grains
crétacés, qui ne se réunissent pas en forme de coquille, au
contraire de ce qui a lieu dans les limaces grises. Enfin,
l'orifice de la respiration est toujours plus antérieur que
dans l'autre groupe. On remarque de plus dans les limaces
rouges que le disque locomoteur est uniforme dans toute
son étendue, et que son bord est comme partagé en un grand
nombre de petites crénelures verticales, souvent assez ré-
gulières. On trouve aussi quelques différences plus profondes,
non pas évidemment dans les appareils de la digestion, de
la circulation et de la respiration , mais dans celui de la gé-
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nératîon : ainsi les limaces rouges n'ont pas cette espèce de
long tentacule excitateur que nous avons décrit dans les li-
maces grises, ce qui porte à penser qu^l y a quelques dif-
férences dans le mode d^ccouplement.
Nous devons ajouter aux différences que nous venons de
noter dans l'organisation des limaces , que les unes sont tou-
jours à peu près uniformément colorées et souvent en rouge,
tandis que les autres sont presque toujours tachetées ou mar-
brées de noir sur un fond gris : d*où sont tirés les noms de
limaces rouges et de limaces grises, que Ton emploie quel-
quefois pour les désigner. *
Il paroit aussi que les limaces grises recherchent plutôt
les habitations que les autres , d^où Swammerdam a tiré leur
séparation en limaces domestiques et en limaces agrestes.
A. Espèces qui ont f extrémité du dos avec un sinus
aveugle : les L. rouges ou agrestes; Genre Arion de
M. de Fërussac.
La L. RODGE : L. rw/us, Linn.; A. empiricorum , de Fér.,
Moll. terrest. et fluv., pi. i à 3, Le corps épais, assez alongé»
de couleur extrêmement variable , depuis le jaune clair pres-
que blanc jusqu'au rouge foncé et au brun presque noir;
les bords du pied striés verticalement par des lignes noires;
les tentacules ordinairement de la même couleur.
Cette espèce, qui se trouve communément dans toutes les
parties de l'Europe , est tellement susceptible de varier de
couleur, qu'il est presque impossible de trouver deux indi-
vidus qui soient complètement semblables sous ce rapport.
La teinte la plus ordinaire est cependant le rouge brun.
Il faut donc rapporter à cette espèce les L. aler, ru/us ,
âuccineuSy luteus^ marginellus , subrufus ^ des auteurs.
Il en est de même, à ce qu'il me semble, du L. alhus de
Gmelin, d'après Muller : elle ne paroît en effet différer de
la variété jaune , qu'en ce que la teinte générale est encore
plus claire ; car il y a toujours les lignes verticales noires
des bords du pied.
Je n'ose rien assurer positivement des quatre espèces sui-
vantes ; mais je crois extrêmement probable que ce ne sont
également que des variétés de la limace rouge commune.
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La L* BRUNATRE; L. suhfuscus^ Drap., pi. 9, fîg. 8. De cou-
leur brunâtre, avec une bande brune plus foncée de chaque
côté ; Forifîce de Torgane respiratoire au milieu du bord du
bouclier , ou un peu plus antérieur que dans la précédente.
Si ce dernier caractère étoit certain , il est probable qu^il
suffiroit pour distinguer cette espèce ; mais il est, je crois,
permis d'en douter.
La L* A TÊTE NOIRE ; L,'melanocephalus j Faure-Biguet, De
Fér. Le corps assez peu profondément sillonné, de couleur
jaune citron , et plus souvent jaunâtre , réticulée de gris ; la
tête et les tentacules de couleur très-fÔncée.
Cette espèce, qui a été observée par M. Faure-Biguet, ha-
bite les montagnes subalpines du Dauphîné : elle paroît moins
craindre lé froid que les autres espèces, car elle sort et
rampe dans les beaux jours de Thiver.
La L. REMBRUNIE ; L* fuscatus , De Fér., Moll. terr. et fluv.,
pL 2 , fig. 7. Couleur générale brunâtre en-dessus, grisâtre
sur les côtés ; une. ligne plus obscure de chaque eôté du bou-
clier ; les bords du pied blanchâtres avec de petites lignes
verticales noires.
Elle habite les bois des environs de Paris.
La L.. DES JARDINS ; L. hortensis, De Fér., Moll. terrest. et
fluv., pi. 12, fig. 4, 6. Le corps subcylindrique, comme
tronqué en arrière , de couleur en général noire foncée , avec
des bandes longitudinales grisâtres sur le bouclier et le reste
du corps; ies bords du pied de couleur orangée.
Très -commune aux environs de Paris.
Je regarde^ encore comme appartenant à cette section ^
et peut-être iaéme comme une simple variété de la L. rouge :
JLa L. BRUNE ; L. hrunneus, Drap., dont la couleur est noi-
râtre, le bouclier plus pâle et comme jaunâtre à sa partie
postérieure; les flentacules courts; la peau peu ridée; le
cou plus long que le bouclier : elle se trouve dans les lieux
trés-humides de Montpellier.
B. Espèces qui ont V extrémité postérieure du corps
carénée et sans sinus aveugle : les Limages grises ou
DOMESTIQUES ; Gciire Limax^ De Fér.
jVous ferons la même observation sur l^s espèces assez
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43o LIM
nombreuses , établies dans cette section , que sur celles de la
section précédente : il est extrêmement probable qu'on Içs
a beaucoup trop multipliées ; du moins les caractères qu'on
a donnés pour les distinguer sont très-insuffisans.
La L. CENDaéE : L. cinereus , Linn. , Gmel. ; L. antiquorum ,
De Fér, , loc. eiU , pi. 4.
Corps alongé ; le bouclier un peu appoint! en arriére ; la
couleur d'un gris blanchâtre, avec des lignes noires inter-
rompues, quelquefois assez serrées pour que l'animal paroisse
noir.
Cette espèce , qui est commune dans les bois sous lesécorces
d'arbres pourris , est celle qui atteint la plus grande taille ;
c'est sur elle que M. Werlich à fait les observations que
nous avons citées plus haut*
Je rapporte à cette espèce celle que M. de Férussac a
nommée L. alpinus^ pi. 5, A, fig.P qui a été trouvée sous les
écorces de vieux sapins des Alpes ; ainsi que la L. MARcrNés,
L. marginatm^ Mull. et Drap., pi. 9, fig. 7. Cdle-ci, qui est
commune dans le Sorezois, a la couleur générale cendrée,
avec de petits points noirs, qui se rapprochent assez sur le
bord du corps et du bouclier pour former une sorte de bande.
La L. DES CAVES , L. Jtavus , Linn. , Gmel. ; L. variegatus ,
Drap., de Fér. , pi. 5 , fig. 1 — 6.
Le corps moins alongé que dans la précédente ; de couleur
ordinairement roussàtre , quelquefois jaune ou verdàtre , avec
des lignes brunes longitudinales; le bouclier arrondi posté-
rieurement.
Cette espèce est très-commune dans nos habitations et sur-
tout dans les caves; .c'est celle que Swammerdam a dissé-
quée : elle a été trouvée non-seulement dans toute l'Europe
septentrionale ou méridionale , mais même encore en Amé-
rique , à Philadelphie , par M. Say.
La L. AGRESTE ; L. agrestis^ Linn. , de Fér., pi. 5 , fig. 7 — 10.
Très-petite espèce, ordinairement toute grise, rarement
roussàtre, avec de très-petites lignes noirâtres, que l'on
trouve communément dans les champs, les jardins, et qui re-
jette de toute la partie de sa peau et surtout de la posté-
rieure une grande quantité de viscosité, à l'aide de laquelle
elle se suspend quelquefois à l'extrémité des branches. C'est
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cette faculté qui lui a valu le nom de L. filante, L.filans,
de la part de plusieurs auteurs anglois, et entre autres de
Hox, de Shaw et de Latham.
Elle est bien distincte par la forme du tentacule excitateur,
qui est assez court et conique.
M. De Férussac rapporte à cette espèce le L. reticulatus de
MuUer. Je crois qu'il en faut faire autant des espèces sui-
vantes : 1.** La L. BiLOBéE; L. bilobatus, De Fér. , pi. 5, fig, 1 1 ,
établie sur un individu unique trouvé aux environs de Paris,
et dont le bouclier étoit inégalement divisé en avant, sans
doute par accident. 2.° L. de Valence; L. valentianus , De
Fér. , pi. 8 , A , fîg. 5,6, qui est de couleur rousse variée de
fauve ; le dos et le bouclier avec une bande longitudinale
noire de chaque côté , et qui a été trouvée dans les jardins
de Valence en Espagne. 3.** la L. sylvatiqce, L. sylvatica ,
Drap. , pi. 9 , ^g. 1 1 , de couleur violette sans taches.
Cette espèce, quoique fort petite , est cependant celle qui
riuit le plus à l'agriculture, à cause de sa grande multipli-
cation. M. Leechs, qui en ^a donné une histoire encore plus
complète que celle que l'on doit à Schîrach, a fait l'obser-
vation, que deux individus, après leur accouplement, ont
pondu sept cent soixante et seize œufs , et que ces œufs peu-
vent être desséchés jusqu'à huit fois de suite sur un fourneau
sans perdre la propriété d'éclore.
La L. Jayet; L. gagates, Drap., pi. 9, fig. 2 , De Fér.
Forme générale et grandeur de la limace agreste, dont
/elle n'est peut-être encore qu'une variété; la carène dorsale
se prolongeant plus loin ; le bouclier plus petit , et ayant un
sillon marginal qui semble dessiner le rudiment de la coquille :
couleur quelquefois toute noire et d'autres fois plus grisâtre.
De la France méridionale, de Malte, etc.
La L. tendre; L. tenellus , Mull. , Drap. D'un pâle ver-
dàtre, avec une légère teinte noire en-dessus; la tête noire,
ainsi que les tentacules, d'où partent deux lignes longitudi-
nales qui se prolongent sur le cou.
Elle habite le Danemarck, d'après MuUer, et la France mé-
ridionale, d'après Drapamaud.
La L. A GRAND BOUCLIER ; L. mcgaspîduSj Bv. , J. de ph., t. gS ,
pag. 444» pl« 11-
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Espèce qui appartient indubitablement à cette section , et
dont le bouclier m'a paru plus grand que celui des autres
limaces que j'ai observées, mais qu'il est impossible de carac-
tériser assez complètement pour assurer qu'elle est distincte.
La L. LISSE ; L. lœvis , Gmel. , d'après Muller. Le corps très-
lisse, de cinq lignes de long, tout noir, en-dessus comme
en-dessous, si ce n'est dans la bande médiane du pied.
Cette espèce, qui est probablement un jeune individu de
la L. ater, variété de la L. rouge, est, dit Muller, toujours
plus étroite qu'elle ; elle ressemble à une fasciole terrestre*
La L. grêle; L. graciliSf Rafiif., Ann, of. nat, i* Le corps
grêle , d'un pouce de long ; le bouclier d'un brun foncé ;
le dos et la queue carénés de la même couleur; la tête et
les tentacules inférieurs fauves , les supérieurs bruns.
Des bois de Kentucky dans l'Amérique septentrionale.
Espèces dont la section est inconnue*
La L. BRUNE; L. hrunneus, Draparn. Couleur noirâtre; le
bouclier plus pâle et comme jaunâtre à sa partie postérieure ;
les tentacules courts; la peau peu ridée; le cou plus long
que le bouclier : c'est une limace rouge..
Lieux très-humides des environs de Montpellier.
La L. brune; L* fuscus,.Gmehn, d'après Muller. Couleur
roussàtre en-dessus ; une tache oblongiie brune de chaque
côté du bouclier et du corps; une ligne noirâtre bordant
le bouclier ; les tentacules noirs.
Cette espèce, qui me paroît n'être qu'une variété de la L.
rouge, a huit lignes de long. Muller, qui en a trouvé plusieurs
individus de la même grosseur dans les bois au mois de Dé-
cembre, présume qu'ils étoient jeunes.
La L. JAUNE : L.Jlavus immaculatus^ Mull. ; L. aureus, Gmel.
Elle me paroît encore n'être qu'une variété de la limace rouge ,
et dont la couleur, surtout celle du bouclier, étoit entière-
ment jaune sans aucune tache.
Elle a été trouvée dans les lieux frais et ombragés du Da-
nemarck et de la Norwége.
La L. CEINTE, L. cincta, Gmel. d'après Muller, est proba-
blement dans le même cas; sa couleur est d'un jaune de
«uccin avec une bande cendrée autour du bouclier et du dos.
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Assez rare : dans les bois ombragés du Paaemarek.
La L. HYALINE, L. hyalinusj Gmel. , petite espèce, proba*
blement une variété de Fagreste, hyaline, avec une ligne
brune à la base des tentacules.
Trouvée par Scopoli dans les mousses*
La L. DES BOCBERs ; L. seopulorum , Fab. , Voy. en Norwége*
Couleur générale cendrée , plus foncée et presque noire sur
le bouclier; quatre points noirs ocellés sur la partie anté*
rieure du corps : c'est probablemeqt encore une variété de
la L^ AChESTE»
LaL. PHOSPHOBBSCENTE; L. noctUuca ^ De Fér., d'après d'Or-
bigny, pi. ii , fig. 8. Cette espèce fort singulière n'est con-
nue que d'après une description et une figure assez incom-
plètes, données par M. d'Orbigny à M. de Férussac, et que
celui-ci a publiées dans son ouvrage sur les mollusques. Elle
paroit surtout remarquable, parce que vers l'extrémité pos-
térieure du bouclier existe un petit disque ou pore couvert
d'une matière qui est lumineuse dans l'obscurité : la couleur
générale est d'un brun clair, assez uniforme; le bouclier étroit,
mais assez long, contient un rudiment de coquille, et cepen-
dant l'extrémité du corps n'est pas carénée. Cette limace , qui
n'a que quinze lignes de long sur sept de large, a été trouvée
sous les pierres dans Tile de Ténériflfe.
Quant àl'espèce de limace que M. Bosc a décrite et figurée
sous le nom de L. carolinianus dans l'histoire des vers, du
Buffbn de Deterville, il paroit probable qu'elle appartient
à un nouveau genre de limacinés que M. Rafînesque a établi
sous le nom de Phjrlomicus : il paroit, en effet, qu'elle n'a pas
de bouclier distinct. (De B.)
LIMACE GORGE-DE- PIGEON. (Bot.) Espèce d'agaric de
la famille des glaireux de Paulet (Traité, 2, p. igS, pi. 86,
fig. 1 — 5), qui paroit voisine de Vagaricus cl^peatus , Linn.
Son chapeau est un mélange de roux et de bleu ou de violet,
confondus ensemble, mais distincts à la partie inférieure;
car-les feuillets sont roux, et le stipe est lavé de bleu ou de
violet. Ce champignon a trois pouces de hauteur sur deux de
largeur ; il doit son nom à ses feuillets couleur de limace
rousse , et au dessus de son chapeau, qui est de couleur
^orge de pigeon. On le trouve dans les bois des environs de
26. 28
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434 LIM
Paris; U n*est point mal^faisant. Il offre une variété à feuillets
blancs. -Voyez Limax. (Lem.)
LIMACE DE MER [Limaces marines]* {Malacoz*) Les anciens
auteurs d'histoire naturelle, et même aujourd'hui les per-
sonnes étrangères à la science , emploient ce nom pour dé-
signer les mollusques nus qui rampent au fond de la mer, à
peu prés comme les limaces : tçls sont les doris, les trito*
nies, et surtout left àplysies ou lièvres marins, etc. (De B.)
LIMACE A PLANTES. {Malacoz.) On trouve quelquefois
cette dénomination employée par plusieurs auteurs, et entre
autres parFabbéDîcquemare, pour désigner les doris, à cause
des ramifications de leurs branchies. (De B.)
LIMACELLE, Limactlla. (Malaeoz*) Genre de mollusques
de la famille des Limaeinés, établi par M. de Blainville pour
un petit animal qu'il a observé dans la collection du Muséum
britannique, et qui lui a paru différer des véritables limaces,
dont il a la forihe , en ce que le disque locomoSeur est séparé
du manteau par un sillon qui fait le tour du corps, etsor^
tout parce que la terminaison de l'appareil de la ^aération
femelle est à une extrémité du cAté droit, tandis que celle
de l'appareil mâle est auprès de la racine du tentacule droit,
et que ces deux orifices communiquent entre eux par un
sillon. Ce petit genre ne renferme qu'une seule espèce, la
L. LACTESCENTE, L. Idctescens , figurée dansle Journ. de phys.,
tdm. 85 , pi. 2 : elle est entièrement lisse ; quant à sa cou-
leur blanche, elle est indubitablement due à son état de
conservation dans l'alcool. On ignore sa patrie ^ il est cepen-
dant probable que ce mollusque vient d'Amérique. (De B.)
LIMACIA. (Bot.) Ce genre, fait par Loureîro dans sa FL
Coch. , et appartenant aux ménispermées , a été réuni par M.
De Candolle à son genre Cocculus, (J.)
LTMACÎNE, Limacina. (Malacoz.) M. G. Cuvier, dans son
Règne animal, a formé sous ce nom un genre particulier du
clio helicina de Gmelin. M. de Blainville avoit cru devoir
également l'établir dans son Mémoire sur les ptéropodes , et
il lui a donné la dénomination de Spiratelus. Voyez ce mot.
(De b.)
LIMACTNÉS, Umacinea. (Malac.) Famille de Malacozoaihes
céphalophores , hermaphrodites , de l'ordre des Pui^MOfiRANCHEâ
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(voyeî ces différens mots), et qui tire sa dénom^naJtîon du
genre principal qu'elle contient. Ses caractères sont : Corps
ovale, alongé, très-contractile, avec ou s^ns coquille, pourvu
d'un large disque locomoteur ., çt de deux paires de tentacules
contractiles ou rétractiles, dont les postérieurs portent les
y6|ix à leur extrémité. Elle contient un assez grand nombre
de genres, qui peuvent être partagés en deux sections, sui-*
vant que les tentacules sont contractiles seulement ou com-
plètement rétractiles. Dans la première sont les genres On-
chidie, Véronicelle et Vaginule ; et dans la seconde , les
genres Testacelle , Parmacelle , Limacelle , Limace , Phylo-
mique , Eumèle et tous les Limacinés recouverts d'une co*
quille, qyi constituent le. .genre Hélice et ses subdivisions
nombreuses. Voyez Malacozoaires et chacun de ces noms.
(DeB.)
LIMACIUM. {BoU) L'une des tribus dq gentc Agaricus de
Pries, qui renferme des espèces à voile fugace, visqueux,
à feuillets adhérens et décurrens , et à sporidies blanches^
Cette trihu rentre dans le gyrtinopus de Persoon et comprend
une douzaine d'espèces. Les unes sont suspectes ou mal-fai-
santes, tel est rao^ar/cw>s ruhescem , Pers. ; d'autres sont bonnes
à manger , par exemple, Vagaricu^ eburneus , Fers. Les espèces
de cette tribu sont terrestres, automnales et de moyenne
grandeur. Les feuillets sont ordinairement blancs , rarement
jaunes, et très-entiers» (LEar»)
LIMAÇON. {Malacoz*) On donne assez souvent dans le lan-
gage ordinaire -ce nom aux animaux dont nous avons traité
sous la dénomination de limaces $ mais quelquefois aussi on
l'appKque aux hélices. Un certain nombre des conchylio-
logistes françois, qui ont écrit sur la fin du dernier siècle,
employoieijt cette dénomination , comme un nom presque
classique, pour désigner toutes les coquilles univalves, oper-
culées ou non. C'est ce qu'a fait Adanson , par exemple,
tandis .que d'autres, comme d'Argenvillç , n'ont compris sous
ce nom que les coquilles operculées, ou non, dont l'ouver-
ture est entière et sans prolongement tubuleux. Ils les dîvî-
soîènt ensuite en espèces terrestres et marines, et celles-ci eu
trois genres, suivant que la bouche est ronde, semi- ronde
ou ovale. Ce nom provient du mot latia Umax, dérivé lui-
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même de limus , qui signifie limon , parce qu^on supposoit
que ces animaux ëtoient engendrés dans le limon. (De B. )
LIMAÇON A CLAVICULE RETOURNÉE. {Malaccz.) On
a donné ce nom et celui de lampe antique à Vhelix ringens
de Linnaeus , dont Denys de Montfort a fait le type de son
genre Tomogère, et M. de Lamarck le genre Anostome. (Desm.)
LIMAÇONNE ou CHENILLE LIMAÇONNE. (Entom.) La
chenille du BoxMbyce agathe {Bombyx fasceliruiy Fab.) a reçu
ce nom de Goedaert. (Desm.)
LIMAÇONS A BOUCHE APLATIE. {Conchyl.) D'Argen-
ville, de Favanne, etc., appellent ainsi les espèces du-genre
Trochus de Linnœus. (De B.)
'limaçons a BOUCHE DEMI-RONDE. {Conchyl.) Ce
sont les espèces de coquilles du genre Nerita de Linnsus.
(De b.)
LIMAÇONS A BOUCHE RONDE. {ConchyL) Ce sont les
espèces du genre Turbo de Linnaeus , et par conséquent des
sous-genres que les conchyliologistes modernes en ont séparés.
(De b.)
LIMACULE. (Foss.) Luid a donné le nom de limacule à
une sorte de dent fossile marquée de veines. Lt^Tiop. Britann,,
n.'*i487. (D. F.)
LIMANDE. {Ichthyol.) Nom spécifique d'un poisson du
grand genre des pleuronectes et de la division des plies.
Voyez Pleuronecte et Plie. (H. C. )
LIMANDELLE. {IchthyoL) Nom spécifique d'un Pleuro-
necte. Voyez ce mot. (H. C.)
LIMANDOÏDE. {IchthyoL) Nom d'un pleuronecte que M.
Cuvier rapporte à la division des flétans. A'"oyez Flétan et
Pleuronecte. (H. C.)
LIMAS. {Malacoz,) Vieux mot françois, sous lequel on
entend le plus ordinairement les limaces rouges , mais quel-
quefois aussi l'hélice vigneronne, et même les coquillages
univalves en général. M. de Férussac le restreint aux limaces
grises. (De B.)
LIMAX. {BoL) Sterbeeck figure sous ce nom , qui signifie
limace, en latin, deux champignons. Il nomme l'un, grande
limace ou pilon de limace, parce qu'il a la couleur et la vis-
cosité de la grande limace , et à peu près la forme d'un pilon :
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c'est une espèce d'agaric bon à manger , que Paulet rap-
porte, peut-être à tort, à Va^aricus lulbosus de Pallas : il
ajoute que cette espèce est connue, dans quelques provinces
de. France, sous le nom de loche ou grande limace. L'autre
champignon, ou petite limace, est une espèce de boletus^ dif-
ficile à déterminer. ( Lem.)
LIMAX. {Malacoz,) Nom latin du genre Limace. Voyez ce
mot. (De B.)
LIMBARDE, Limbarda. (Bot.) Ce genre, proposé, en 1763 ,
par Adanson, dans ses Familles des plantes, appartient à
l'ordre des synanthérées, à. notre tribu naturelle desinulées,
et à la section des inulées-prototypes, dans laquelle nous
l'avons placé entre les deux genres Inula et Duchesnia. (Voy.
notre article Inulées, tom. XXIÏÏ, pag. 665.)
Le genre Limbarda nous a off'ert les caractères suivans :
Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore , andro-
gyniflore; couronne subunisériée, multiflore, liguliflore, fé-
miniflore. Péricline subhémisphérique , inférieur aux fleura
du disque; formé de squames nombreuses, imbriquées, en-
tièrement appliquées, nullement appendiculées , linéaires-
lancéolées, subcoriaces, unînervées. Clinanthe large, plan,
fovéolé ou papille. Ovaires oblongs, cylindriques, hérissés de
longs poils; aigrette composée de squamellul es inégales, subu-
nisériées, filiformes, barbellulées. Corolles de la couronne à
languette largement linéaire, tridentée. Anthères pourvues
de longs appendices basilaires subulés , découpés. Styles d'inu-
lée-prototype.
LiMBARDE A TROIS POINTES : Lîmbarda tricuspisj H. Cass. j
Inula crithmoides , Linn. , Sp. pi. , édit. 3, pag. 1240; Desf.,
Hist. des arb. , tom. 1 , pag, 3 06. C'est un arbuste entière-
ment glabre, à très- longs rameaux simples, cylindriques,
rougeâtres , garnis de feuilles ; celles-ci sont alternes , ses-
siles, longues de six lignes, larges d'une ligne, linéaires,
épaisses, charnues, très-entières sur les bords , terminées au
sommet par trois dents ; chacune de ces feuilles a dans son
aisselle un faisceau de petites feuilles disposées en rosette, et
appartenant à un rameau non développé; les calathides,
larges de douze à quinze lignes, et composées de fleurs jau-
nes, sont solitaires au sommet des rameaux, dont la partie
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apîcilaire est dépourvue de feuilles, garnie de petites écailles,
et épaissie de bas en haut.
Nous avons fait cette description spécifique, et celle des
caractères génériques, sur un individu vivant, cultivé au
Jardin du Roi, ou il fleiirissdit au mois d'Août. La Hmbarde
se trouve en iTance , le long des bords de la mer; elle con-
serve ses feuilles en hiver; elle se multiplie très-facilement
de drageons, de boutures et de graines: on mange ses feiiilles
confites dans le vinaigre ; elles sont apéritivés.
Nous croyons, sans pouvoir l'affirmer, que VInula viscosa
de M. Desfontaines peut être àtti^ibuée au genre Limbarda,
Ce genre, fondé par Adarison sur Tlnûla crithmoides de
Linné, étbit caractérisé par Tauteur de la manière suivante :
Feuilles entières; calathidcs solitaires, terminales et corym-
bëes; pérîcline formé de squames imbriquées, droites, me-
nues; clinantlie nu, plat; aigrette dentée, longue; corolles
dii "disque à cinq dents, celles de là couronne à trois dents;
un seul stigmate dans les fleurs du disque, deux stigmates
dans celles de la couronne. Adanson attribuoit ensuite à son
Helenium y qui est le véritable Inuïa de Linné, les inémes ca-
ractères qu'au Limharda, si ce n'est que les squames du pc-
ricline sont larges et divergentes, au lîeii d'être droites et
menues.
Nous avons établi (tora. XXIII, pag. 'ô'Sy), dans notre ar-
ticle Inule, que tontes les espèces' d7nM2a qui ont les squames
Sextérieures du périclfne terminées par un appendice étalé,
foliacé, sont: congénères de VInula helenium, de sorte qu'en
adoptant pour cette plante le no'm géîiérique de Corvisartia
'proposé par M. Mërkt, piresque toutes les Iiiu/adéviéndroient
des Corvisartia, et le genre Ihuïa se trouv'eroit réduit au
Limharda d'Adànson , ce qui n'est pas admîssiWe. Pour éviter
lés répétitions, nous renvoyons a l'article précité, en nous
bornant à rappeler ici que le genre Limbarda d'AHanson ,
adopté par nous, diffère dii genre înula, 'tel que nous l'avons
circonscrit, p!ar le pérîcline formelle squaim es absolument
'inappendiculées, et par conséquent entièrement appliquées,
tandis que ^ dans les vraies Ijii/fa, lés squames extérieures
du périclirie sont surmiDntéës d'un appchdice étalé, foliacé.
"(H. CassO
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LIMBAItDE. (Bot,) fiomvulgSLire de Vihulà erilhmoides dans
quelques pi^ovinces de France. Adanson en a fait ^on genre
Limharda , qu'il distingue de VinulaipBries écailles du périautbe
ou calice commun , menues et drortès. Voyiez ci-dessus Li»^
BARDE. (J.)
LIMBE DU CALICE,, DE LA COROLLE. (Bx)L) Lorsque
ces organes sont d'une seule 'pièce, la partie inférieure,
plus ou moins rétrécie, est te tube, et la fiartie supérieure,
plus mince et étalée , est le îimlw. (Mass.)
LIMBITE et LIMBILITE. (Mm.) Q«an<i on se hâte ée fàii«
des êspédés de tout ce qu'ion ne connaît »pas, tandis 'qu^îi ne
faut, dans les sciences dtfttirelles, et surtou^t en minératogie.,
ériger en espèce i[vie ce qui est bien connu, on risque d'éle-
ver à ce rang dés minéraux qui ne sont que des variétés
dues à Paltération d'ufjfe espèce déjà déterihinée. C^est ce qui
est arrivé au pérîdot, qui, prenant, en se décomposant, des
aspects très-différens, a donné lieu d'établir les espèces Chu^
site et Limbilite , et notamment cette dernière. C'est De Saus-
sure 4^i a commis cette faute, et, en nous permettant de le
faire remarquer, nous avons pour but dCrdonner une preuve
de plus de la nécessité de ne s'écarter jamais des règles établies
pour la bonne circonscription des espèces.
Lorsque De Saussure nomma ainsi des minéraux presque
sans caractères , qu'il observa dans les roches volcaniques du
pays de Limboùrg-, les règles que nous rappelons et qui
ont été «principalement établies par M. Haiiy , n'étoient pas
encore connues ou n'avoient pas eu la sanction de la pra-^
tique et de l'assentiment d'un ^rand nobnibre de minéralo-
gistes. Ce célèbre naturaliste avoit donc, par Pépoque où il
travailloit, une excuse pour les méconnoître, et par ses
nombreux travaux quel(|ues droits pdur s'en écarter. Ce n'étoit
pas aux minéraux décrits par les autres qu'il donnait des noms;
c'étoit à ceux qu'il avoit découverts lui-même , et qu'il avoit
fait connoitre par tous les moyens qui étoient alors en soq
pouvoir.
Le Irmbilite de De Saussure paroltroit donc n'être, d'après
les obsei^^tions de MM. Brard-et Laisné , cotïfirrttées par celles
de M. Cordier, qu'unemodifioalidridiiiFÉRiDôtëltéi^é. Voyez ce
mot. ( B, )
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44© LIM
LIMBORCHIA* (Bot.) Scopolî noni;ne ainsi le àontouhea
d'Aublét , genre de la famille des gentianées , qui est le pi-
crium de Schreber , et il le rapproche mal à propos du no-
cibea, genre de celle des rubiacées'. (J.)
LIMBORIA. (Bot.) Genre de la famille des lichens, établi
par Acharius, très- voisin des genres Co/icii/m , Verrucaria et
Sphœriaf et qui s^en distingue essentiellement par la forme
de ses conceptacles , dont le bord est découpé et irrégulier,
semblables à une couronne. Ces conceptacles , généralement
noirs ou gris , prennent naissance sur une croûte très-mince ,
quelquefois un peu membraneuse , plane , uniforme , adhé-
rente aux bois et aux écorces des arbres. Ce genre , comme
ceux que nous venons de citer, ainsi que le Cyphelium
d'Acharius , tient le milieu entre les champignons et les li-
chens proprement dits. Ses espèces ont le port des sphœria
et des calieium ; plusieurs même ont été placés dans le pre-
mier de ces deux genres. Acbarius en décrit, dans les Actes
de Tacadéuiie de Stockholm pour Tan 1814 et suivans., sept
espèces , presque toutes du Nord de FEurope , excepté le
limborià consttilata, qui croît dans les Indes occidentales, et
dont les conceptacles imitent , par leur disposition , des cons-
tellations. Nous ne ferons remarquer que les deux suivantes.
LiMBORiA DES HAIES : L. sepincola, Ach., Act, Stockh,^ 1814,
p. 246, pi. 6 , fig. 2; SchizQxylum sepincola, Pers. m Act,
Vetter, , 1810 , p. 11 , tab. 10 , fig. 2. Il consiste en une
croûte blanchâtre, à peine sensible, sur laquelle sont épars
et enfoncés des conceptacles, d'abord urcéolés, puis d'un gris
givreux , s'élevant en se déchirant et s'aplanissant ; munis
d'un rebord mince , d'abord entier, puis libre , étalé et fendu
ça et là. Cette espèce, dont on avoit fait aussi un calicium,
croît sur les planches et sur le bois dont on fait des clôtures
à la campagne. On la trouve en France.
L. FRONCÉ : L. coTrugata , Ach., U c, , 6g. 5 ; Lecidea corru-
gaiay Ach., Sjn, ; Lichen granitif or mis ; EngL Bot», tab. 464.
Sa croûte est blanchâtre, cartilagineuse, lisse, un peu tuber-
culeuse; ses conceptacles sont sessiles , épars, entiers, noirs,
luisans ; leur disque est plan, et se fronce ou se ride avec
le temps. Cette espèce croit sur le vieux bois.
Les genres Limloria , Oyphclium , Calicium et Comocjbe
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d'Acharius , f^imoient d'abord le genre Calicium ; à pré-
sent Acharius en fait une petite section dans la famille des
. lichens : comme elle a été publiée par Acharius dans le temps
où le volume de ce Dictionnaire renfermant la lettre C étoit
déjà publié , nous n'avons pu indiquer les genres Cfphelium
et Comocjhe; nous allons les faire connoitre, afin de ne pas
renvoyer le lecteur à un supplément éloigné.
Le Qyphelium, o.omme le Limboria, offre des conceptacles
sessiles, mais en diffère par ces mêmes conceptacles en forme
de coupes très- régulières , persistantes, à bord très- entier,
noires, remplies par une substance un peu consistante, de
même . couleur , représentant un disque un peu aplani, re-
couvert d'une poussière floconneuse, et de niveau avec le
bord.
• Cie genre. comprend les espèces de Calicium à conceptacles
.sessiles , qui formept la première section du genre CaU-
cium^ du Synopsis d'Acharius, nommée Acolium, Les espèces
.pédicellées forment, en partie, le nouveau genre Calicium
d'Acharius , qui en comprend trente-huit , et qui répond à
la deuxième section , ou Phacotium, Le Cjphelium offre seize
espèces , dont neuf sont décrites dans le Synopsis lichenum
d'Acharius. £n voici les. noms : Calicium tympanellum , leuco"
mêlas , adspersum , ligillare , cambrinum , strigonellum , turbina-
tum, le verrucaria b^ssacea, et le pjrenula leucocephala j Ach,
Le$ autres sont nouvelles.
Le. genre Coniocjbe représente la troisième section du genre
Calicium du Synopsis , ou Slrongylium , qui se distingue par
ses conceptacles (stipités comme dans le nouveau Calicium) ,
presque globuleux, mous ou subéreux, entièrement recou-
verts d'une poussière colorée, fixé&sur des apophyses petites,
dures, dilatées, aplanies , qu'ils couvrent, et situées sur des
stip es. grêles, filiformes. Acharius, en décrit cinq espèces, dont
trois se trouvent déjà décrites dans le Sjnopsis sous les noms
de Calicium cantherellum ^ C. capitellatum , auquel il réunit le
C aciculare; enfin le C. gracilentum, (Lem. )
L1M£. {Bot.) Nom donné dans les jardins au phalaris as-
pera, espèce d'alpiste. Voyez aussi Limon. ( J.)
Plusieurs variétés de citronniers, ou leur fruit, portent le
nom de lime* Voyez vol. 9, pag. 3o2 et 3o5. (L. D.)
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442 ' LIλ
LIME , Lima, -{Malaeoz.) Genre de moliosques lamelli-
branches, de la famille des subostracés , proposé par Bru-
guiéres dans les planches de FEncyclopédie méthodique, mais
définitivement établi par M. de Lamarck dans la première
édition de ses Animaux sans vertèbres, et qui' a été adopté
par tous les zoologistes subsëquens. Poli , auquel la science
doit Tanatomie de la principale espèce de ce genre, la réunît
avec l'avicule ordinaire pour former le genre qu'il nomme
Glaucoderme. Linna'us, Gnielin, et la plupart des zoologistes
de son école, ne distinguoient plis les limes, non plus que les
peignes, du genre des huîtres. Les caractères de ce genre sont
les suivans .* Corps médiocrement comprimé , subsymétrique ,
enveloppé dans un manteau fendu dans presque toute sa cir-
conférence, très-finement frangé sur ses bords et sans aucun
indice de siphon ; bouche entourée de lèvres frangées, et
de deux paires d'appendices labiaux; un appendice abdo-
minal , rudimentaire , avec un byssus; coquille subéqui valve ,
inéquilatérale, subauriculée , ovalaîre, bâillante îiiférieure-
ment à son extrémité antérieure pour le pass&ge dii byssus ;
charnière sans dents, céphalique; ligament subextéi^ieur ; les
sommets médians écartés; une seule large impression muscu-
laire , subdivisée en trois portions bien séparées. D'après ces
caractères et les détails anatomiques donnés par Poli , il est
évident que ce genre de mollusques a beaucoup de rapports
avec les peignes , et surtout avec certaines espèces qui ont
un petit byssus et une échancrure à la coquille pour son pas-
sage, et qu'il est intermédiaire à ces animaux et aux avicules
régulières : il diffère en effet des peignes, en ce que la bouche
est pourvue d^appendices labiaux, et que les bords du man-
teau sont au contraire dépourvus des petits tubercule» nacrés
qii'on voit dans ce dernier genre. La coquille est en général
plus alongée d'avant en arrière; chaque valve est moins symé-
trique, les oreilles sont moins prononcées, moins égales, ce
qui lui donne une forme ovale plus ou moins oblique; enfin,
sa surface extérieure ^st aussi moins régulièrement sillonnée,
et les côtes sont le plus souvent un peu hérissées d'écaillés,
ce qui rend la coquille rude au toucher, et lui a valu le
nom de lime. Quant aux différences qui séparent ce genre
des avicules rondes ou régulières , elles consistent essentielle*
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LIM 445
ment dars la forme plus régulière de la coquille moins squa-
meuse, et en ce que l'appendice abdominal est moins déve-
loppé et moins byssîfère. Les limes paroissent se trouver dans
toutes les mers, où elles vivent assez profondément, et cepen-
dant aussi sur les rivages. D'après les observations de Drapar-
natid , les filets de leur byssus leur servent à réunir des frag-
mens de coquilles, de gros grains de sable, de manière à se
former une sorte de loge, dans laquelle cependant l'animal
peut se mouvoir un peu. Les espèces sont:
1." lii Lime COMMUNE : Lima squamosa, Lamk. ; OsL lima,
Linn.^ Encycl. méth, , pi. 206, fig. 4; vulgairement la Lime»
Coquille de couleur blanche, ayant vingt à vingt-deux côtes
assez élevées et hérissées d'écaillés arrondies sur chaque valve.
C'est l'espèce la plus commune dans les collections : elle
se trouve en effet dans la Méditerranée. Elle a été le sujet
des observations anatomiques de Poli. On la mange.
2.* La Ltme sl'béquilatérale : Lima glacîalis , de Roissy ; Ost,
glacialis, Linn., List., tab. 176 , fig. \i ; vulgairement la Lime
DOUCE. Les valves de cette espèce, remarquable en ce qu'une
des oreilles est plissée inégalement, sont sillonnées par cin-
quante siries très-fines, relevées par des écailles imbriquées,
fort petites. Elle est des mers d'Amérique.
ùJ* La Lime linguatule : Limahians, de Roissy; Ost.Tiiûns,
' Linn.'; Schrot. , Einl, in Concli. , 3, tab. 9, fig. 4. Coquille
très-blanche, d'un pouce et demi de long, sur neut lignes
de large, fort mince, oblique , bâillante des deux côtés, ayant
les rayons peu marqués , avec des stries transverses, arrondies.
Mers de Nôrwége. M. G. Cuvîer rapporte à cette espèce la
figure FPG,tab. 88, de Gualtieri , que Gmelin cite à VOsL
fasciàta. M. de Lainarck la dit de la terre dcDiénien.
4.** La Lime étroite : Lima fragilis; Ost. fragilis , Linn. 5
Chemn,, Conch. , 7, tab. 68, fig. 65o- Petite coquille de
quinze lignes de long sur la moitié de lar^^e, mince, fragile,
équivalve, ayant vingt-cinq rayons à la surface, le bord très-
entier, les oreilles aiguës, presque égales. De la mer qui baigne
les îles de ^Nicobar et les Barba des.
5.** La Lime excavée : Lima excavata; Ost, excavata , Linn.;
Chemn., Conch,, 7, tab. 68, fig. 654. Cette espèce est la
plus grande de toutes, puisqu'elle a cinq pouces de long sur
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trois et un quart de large ; elle est épaisse, blanche, avec
une seule oreille, ornée de stries longitudinales, onduleuses,
avec de petites élévations transversales. Elle se trouve sur
les côtes de Norwége , où elle est très-rare.
M. de Lamarck ajouté la L.' enflée, L. injlata^ qui est oblique,
très-bombée, baillante des deux côtés , et la L. annel^, L.
annulata y qui est sub- ovale, avec des stries longitudinales
très-fines, traversées par d^es stries d'accroissement bien mar-
quées. La première est d'Amérique, et la dernière de l'Ile-de-
France. Vostrea fasciata de Gmelin diffère -t- elle de la lime
Commune P ( De B. )
L1M£. (Foss,) Les coquilles du genre des limes ayant beau-
coup d'analogie avec les peignes, non- seulement pour leur
forme, mais encore pour leur insolubilité dans les couches
où les coquilles solubles ont disparu , il arrive qu'on en ren-
contre avec ces dernières dans les couches antérieures à la
formation de la craie, dans cette dernière, et dans les cou-
ches plus nouvelles du calcaire coquillier grossier.
Celles qu'on trouve dans les couches les plus anciennes
étant souvent empâtées dans une gangue qui ne permet pas de
saisir tous leurs caractères , il est possible qu un grand nom-
bre de coquilles qui ont été prises pour des limes, doivent
entrer dans le genre des plagiostomes*
Lime spatclbe ; Lima spalhulata, , Lam., Ann. du Mus. d'hist.
nat., Vélins du Mus. n.** 39, fig. 4. Coquille ovale- oblongue,
subdéprimée, couverte de côtes longitudinales, imbriquées
d'écaillés courtes, à bords plissés, bâillante sous l'oreillette
antérieure, à charnière droite. Longueur, i4ài5 lignes; lar-
geur, 10 lignes.
Les coquilles de cette espèce que l'on trouve à Grignon
(département de Seine et Oise) ,. sont un peu inéquilatérales.
On trouve dans le même lieu, ainsi que dans la falunière
de Hauteville ( Manche) , une variété de la même espèce , dont
l'intervalle entre les côtes est finement treillissé.
Dans des couches quarzeuses du département de l'Oise on
rencontre une autre variété delà même espèce, ou une autre
espèce, qui est un peu plus grande : ses côtes sont plus Hom-
breuses , et leurs écailles sont plus rapprochées l,es unes des
autres.
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LIM 44«
Lime bulloÏde ; Lima hulloides , Lam. , foc. cil* , Véline , n.* Sg ,
fig. 9 ; Ostrea nivea^ Brocchi, Conch, foss. Subap,^ pi. XIV,
fig. 14, û, b. Coquille oblongue-ovale, trè*-renflée, non bâil-
lante, à valves minces et transparentes, à oreillettes petites
etpresque égales, à ligne cardinale à peu prés droite. Les cô-
tes longitudinales dont elle est couverte, ne sont bien ap-
parentes que sur le milieu des valves. Longueur, 3 à 4 lignes.
Cette espèce a les plus grands rapports dans ses formes avec
la lime étroite, lima fragilis , Lam. (Anim. sans vertèbres,
il.® 6 ; Encyclop. , pi. 206 , 6g. 6 ) , qui habite aux îles de Ni-
cobar; mais celle-ci est beaucoup plus grande. On trouve la
lime bulloïde à Grignon et dans la vallée d'Andone en Piémont.
Lime oblique: Lima obliqua, Lam., loc, ci^, Vélins, n."39, fig.
7 ; Ostrea strigillata , Brocchi, loco ciL, même pi. , fig. 1 5 , a,b.
Coquille ovale, oblique, enflée, à côté postérieur bombé,
très-inéquilatérale, à ligne cardinale oblique. Les stries lon-
gitudinales dont elle est couverte, sont très-fines, serrées sur
le dos et sur le côté antérieur des valves, mais plus écar-
tées vers le côté postérieur. Ses valves sont minces, fragiles
et transparentes. Longueur, 4 lignes. Lieu natal, Grignon et
la vallée d'Andone.
Cette espèce a les plus grands rapports pour la forme avec
la lime linguatule, lima linguatula^ Lam. (Anim. sans vert. ,
n." 6 ) , qui habite les côtes de la Terre de Diémen ; mais celle-ci
a 1 5 lignes de longueur.
Lime plissée ; Lima plicata, Lam. , Anim. sans vert. , espèces
foss. , n.* 3. Coquille ovale, inéquilatérale , tronquée à son
sommet, couverte de côtes ou plis longitudinaux unpeuécail-
leux. Lieu natal , les faluns de la Tou raine. M. Lamarck regarde
la lime oblique ci-dessus comme une variété de cette espèce.
Lime dilatée; Lima dilatata, Lam., loc, cit. , n.*' 5, VéJinsdu
Mus., n.^ 39, fig. 7. Coquille inéquilatérale, suborbiculaire ,
aplatie, oblique, couverte de stries longitudinales très-fines.
Chaque valve est mince , transparente , et ressemble à une
écaille ou à un ongle oblique et irrégulier. Les deux oreilles
sont petites et inégales. Longueur, cinq lignes. Lieu natal,
Grignon et la falunière de Hautevîlle. "
Lime vitrine : Lima vitrea , Lam. , Anim. sans vert. , esp. foss.,
n."* 4; Limafragilis du même auteur, Ann. du Mus., 8 , p. 464 ,
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446 LIM
n.* 5. Coquille oblongue, înéquilatérale , à valves très -peu
convexes, minces, fragiles et transparentes , couverte de 26
à 28 côtes longitudinales, lâches et très-fines. La ligne de la
charnière est oblique; les oreillettes sont inégales. Longueur,
7 lignes. Lieu natal , Grignon.
Cette espèce aies plus grands rapports avec le pecten fra^
gilis de Chemnitz (Conch., vol. 7, p. 349), qui vit dans les
mers voisines de la Nouvelle-Hollande, et dont la longueur
est de i3 lignes.
Lime mutique; Lima mutica^ Lam., Anim. sans vert»;, esp. foss.,
n.** 2. Coquille ovale-oblique, inéquilatérale , bâillante des
deux côtés et couverte de_ côtes longitudinales, lisses et un
peu tranchantes. Lieu natal, Tltalie.
Lime cunéiforme; Lima affinis , Def. Coquille ovale, dépri-
mée , tronquée sur l'un de ses côtés ; à côtes longitudinales près*
que lisses; à bords plissés, à oreillettes petites. Longueur, cinq
lignes. Cette espèce , qu'on trouve àThorîgner (Maine et Loire),
a les plus grands rapports pour les formes avec la lime com-*
muné, que l'on trouve dans la Méditerranée; mais celle-ci est
beaucoup plus grande.
Lime voûtée : Lirna arcuatd ^ Def*; Ostrea arcuaM, Brocchi,
Conch, foss» Subap,^ tab. XIV. fig. 11, a, b. Coquille oblon'
eue, considérablement voûtée, bossue, à sommets très-recour-
bés, couverte de 20 côtes longitudinales, à oreilles très-cour-
tes et égales, et à bords plissés. Longueur, 10 à 1 1 lignes.
Cette. espèce a été trouvée à la Rochetta, près d'Asti , en Pié-
mont. 11 paroi t qu'elle n'est pas bâillante et qu'elle a beaucoup
d'analogie avec les peignes»
Lime BOSSUE; Lima giè^05fl, Sow. , Min, conclu , pi* 1 32 , et Hist.
nat. des foss. de la montagne de Saint-Pierre.de Maestricht,
par Faujas, pi. XXVII , fig. 2. Cette espèce a de très- grands
rapports avec lalime buUoïde; mais elle est inéquivalve et
i)eaucoup plus grande : comme elle, elle porte des côtes lon-
gitudinales plus marquées sous le milieu des valves. On la
trouve dans une couche à oolithes antérieure à la formation
crayeuse, près de Çaen, près de Bàyeux , à Cotswold en
Glocestershire et dans la montagne, de Saint - Pierre de
Maestricht. Longueur, un pouce.
Dans l'ouvrage de M. Sovverby ci-dessus cité, on trouve les
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LÎM 447
figures et la description de trois espèces de. linpies. Uune (Lima,
arUiquata, ph 214, 6g. 2, et que Toii trouve à Frétera en
Glocestershire ) , paroît dépendre du gpnrç des limes; mais
celle à laquelle cet auteur a donné le norp de Lima rudis , quç
l'on trouve à Calne et dont îl a donné une figure, même pi.
n.** 1 , et la Lima proboscidea , que Tgu trouve dans les couches
anciennes près de Weymouth et qui est figurée pi. 264, pa-
roissent dépendre d^aytres genres. La première pourroit
étreunplagiostome, et Tautre une tridacneou unepeintadine.
Je possède une coquille qui paroîtroit se rapporter au genre
des limes; mais la gangue dont elle est remplie, ne permet
pas de lui a.ssigner sa véritable place : on en voit la figure
dans l*ouvragedeKnorr, Petrif,^ part. 2, pi* 176, fig. 4. Je lui
ai donné provisoirement le noni de Lima diibia. Elle est en-
flée, inéquilatérale et chargée. de côtes longitudinales. Lon-
gueur, 3 pouces et demi; largeur, 3 pouces. J'ignore où elle
a vécu ; mais il est extrêno^enient probable qu'elle provient des
couches antérieures à la formation de la craie. (D. F.)
LIMEBOIS. (Entom*) C'est le nom François du genre Ly-
MEXYLON, dont M. Latreille a fait une tribu parmi les coléop-
tères pentamérés. (C. D. )
L.lMÉOLEj Limeum, {BoL) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille
ûe^ portulacéesy de VhepJ:andrie éUgynlt de Linnœus; offrant
pour caractère essentiel : Un calice persistant à cinq folioles?
cinq pétales égaux , un peu onguiculés , plus courts que
le calice; sept étamines, ou moins ; les filamens dilatés et
connivens à leur base; un ovaire supérieur, chargé de deux
styles^ les s tigoiates obtus : le fruit est sphérique, à deux
semences conniventts*
LiMéoLE A FEUILLES oBLONCXJEs : Limttf.m afxicanum ^ Linn.
fils, SuppL, pag. 224; Gaprtn., de FrMç.t., pag. 367, tab. 76;
Lamk., UL gen,, tab. ujS. Cette plante a le port d'un te-
lephium; ses tiges sont herbacées, foibles, couchées, angu-
leuses, nues, longues de sept h huit pouces, persistantes â
leur base; Tes feuilles sont alternes, distantes, petites, un
peu pétiolées, oblongues ou linéaires - lancéolées ; les fleurs
disposées en corymbes nus, solitaires, terminaux,, raqiifiés;
les pédoncules un peu longs-, la CproUe plus courte que le
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448 ^ LIM
calice; les filamens subulés, plus courts que la corolle; les
anthères ovales; les styles plus courts que les étamines; les
semences scabres ^n dehors, concaves à leur face inférieure.
Cette plante croît dans TÉthiopie et au cap de Bonne-Lspérance.
On cite encore une autre espèce, sous le nom de Limeum
aphyllum , Linn. fils (SuppL , pag. 2 1 4), que Thunberg a nommée
Limeum capense {Prodr,, pag. 68),: ses feuilles sont ovales , .
sessiles, un peu lancéolées, si petites que la tige en paroît
dépourvue; elle croît, comme la précédente, au cap de
Bonne-Espérance. Le Limeum humile de Forskal est, sous
un autre nom, la même plante que son genre Eraclissa , qui,
d'après Vahl, doit être rapporté à Vandrachne telephioides
de Lianœus. (Poin.)
LIMETTE, LIMETTÎER. (Bot.) Variété de citronnier. (L.D.)
LIMEUM. {Bot») Anguillara et C. Bauhin croient que la
plante ainsi nommée par Pline, laquelle passe pour un poi-
son actif, est notre ramtneulùs thora. Quelques auteurs pen-
chent pour le doronicum pardalianehes, C. Bauhin rapporte
ailleurs Topinion de Guilandînus , qui dit que la. plante
nommée limeum par les François ne diffère pas de la varaire,
veratrum, Linnœus a employé ce même nom pour un genre
conservé, qui se rapproche des portulacées. (J. )
LIMIA. (Bot.) Genre de M, Vandelli, qui présente, suivant
Kichard , les caractères du vitex , dans la famille des ver-
bénacées. (J. )
LIMICOLiE. {OrrdtK) Les oiseaux qui vivent dans les
terres limoneuses, comme les courlis, les bécasses, les barges^
etc., composent la famille à laquelle lUigera donné ce nom,
et qui a pour caractères : Un bec ordinairement plus long
que la tête, étroit, grêle, droit ou arqué $ la face emplumée;
les pieds munis de quatre doigts, dont les^ trois antérieurs
sont entièrement séparés, ou réunis par la base, et dont le
postérieur est petit, court, et touche à terre par TestrémiCé
seulement, ou point du tout. (Ch. D. )
LIMICULA. {Ornith.) M. Vieillot a substitué, pour le
genre Barge, ce nom à celui de limosa, qui lui a été donné
par firisson. ( Ch. D. )
LIMIER.' (Mamm.) Nom particulier du chien qui sert au
veneur à découvrir ou à détourner le cerf* ( F. C.)
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LIM 449
LIMïRAVEN. {Bot.) Flacourt dit que Tarbre de ce nom,
quî^croît dans l'île de Madagascar, a les feuilles ciliq à cinq'
et semblable^ à celles du châtaignier, lesquelles sont cbiV
diales. Cette indication est insuffisante pour déterminer son
genre* (J.)
LIMNADIE , Limnadia^ ( Crust. ) Genre de crûstacé lophy-
ropes, établi par M. Adolphe Brongniart. Voyez l'article'
Malacostracés. (Desm.)
LIMNAISTHEMUM. {Bot.) Voyez Liiinanthus. (Lem.)
LIMNANTHUS. {Bot.) Necker nomme ainsi le nymphoides
deToumefort) que Linnœus avoit réuni au menyanthes, et
qu'on a cru devoir en séparer de nouveau et même placer
dans une famille différente. On n'a pu conserver le nom de
wymphoidesy contraire aux principes introduits pour la nomen-
clature des genres. Gmelin lui a substitué celui de villarsia^
adopté par Ventenat, M. De CandoUe et plusieurs autres* Ce
genre a été encore nommé limnanthemum par Gmelin , Umnan^
ihus par Necker, et çi^aldschmidia par Wigg. Il appartient aux
gentianées , ou doit du moins en être rapproché , tandis que
le menyarUhes reste à la suite des primulacéès. ( J.)
LIMNEE, Limnœa. {Malacoz.) Genre de mollusques, établi
par M. de Lamarck pour un assez grand nombre de mala-
cdzoaires céphalés, hermaphrodites, pulmobranches, dont
Linnœus faisoit des espèces d'hélices, et que Bruguiéres, en
ne considérant que la coquille , rangeoit parmi ses bulimes.
Klein avoit indiqué cette coupe générique, à sa manière,
sous les noms d''auricula et de neritostoma , et MuUer beaucoup
plus complètement sous celui de huccinum ; mais ils Tavoient
à peine caractérisée. Tous les zoologistes modernes ont adopté
ce genre, et avec beaucoup de ^*aison ; car il en est peu
d^aussi naturels et d'aussi nettement circonscrits , surtout en
considérant l'animal. Les caractères que nous lui assignons
sont les suivans : Animal spiral, trachélipode; la tête pour-
vue de deux tentacules aplatis, triangulaires, auriformes ,
contractiles, avec des yeux sessiles au côté interne de leur
base ; la bouche accompagnée d'appendices buccaux, larges,
triangulaires, et armée d'une dent supérieure. L'orifice de
la cavité pulmonaire, en forme de sillon, est percé au côté
droit, et bordé inférieurement par une sorte d'appendice
26* 29
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45o LIM
fturifopme^ pouvant se plier en gouttière; les organes dtela
^énéJrfttion màie et femelle portés sur le même individu ;
la terminaison de Tovi^ucte dans le fond de la cavité qui
sépare le corps in collier,, ou du bord du manteau ; ceUe
de l'appareil mâle au. côté externe de la racine du tenta-
cule dnoit. Coquille obk>ngue ou renâée^ mince, lisse, à
sfdre pointue ; Fouverture ovale d'avant en arrière bien en-
tière, plus large en avant, à bords désunis, le droit toujours
tranchant ;. un pU très-oblique à la columelle , q^i est bien
loin de former tout le bord gauche ; point d^opercule. Ce
genre bien distinct, quant à- Tanimal, de tous les autres, si
oe n'est peut-ctre des phases, offre ppur la coquille quelques
rapports , non-seulement avec ce dernier genre , mais même
avec les bulàmes,. le& ambrettes* et les auricules. Il se dis-
tingue àe% premiers par le plt oblique de la colunielle et
par le bord droit , tranchant ; des secondes , par ce premier
caractère , et parce qvte la columelle n'esl pas arquée ; enfin ,
des troisièn^es , parce que le bord est tranchant, et que le pli
dje la columelle est moins marqué. Quant a«x physes, on
ne peut nier qu'il y a encore plus de rapports ^ cependant
^élévation et Tacuité de la spire, et surtout Tégalité d'avance
des deux bords , suffisent pour les en distinguer.
La forme générale des Hmn«ées ressemble beaucoup à celle
des mollusques gastropodes : le corps est assez gros pour la
qoquiUe, ovalaire, contourné' en spirale dans la masse des
viscères, et pourvui d'^un pied large', ovale, attaché sous le
cou ; le mantleau qui l'enveloppe se termine autour du pé-
doncule , qui. joint la masse spirale au pied , en prenant un
peu plus d'épaisseur en avant; la tête, large, peu distincte,
arrondie en avant, es^poiirvue eib-dessus de deux tentacules
triangulaires , aplatis», contractiles dans tous- les points et ne
se ridant pas danst la c»n;tractiQnk Les yeux sont très-petits,
sessiles, et situés aii côté interne de la base des. tentacules ^
()e chaque côté de la^ tête, ou mieux de la bouche, est un
appendice large , triangulaire , très»-extensible«
La peau< des limnées est comme translucide , de couleur
erdinaii'em eut foncée , noire ou vbrdàtre, sans stries ni tu-
bercules ; elle est très-visqueuse. Les tentacules sont absolu-
ment de la même structure qu'elle* Les yeux ne sont que
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LIM 451
des points quî setriÛlént de peu d'utilité. Les muscles du pied
Sont comme dans les autres gastropodes.
' La bouche est tout-â-faît antérieure, très-mobîle, et èa
Forme de T au milieu de ses deux appendices. Là masse buc^
cale est assez considéi-ablé , plus large en arrière qù^eà
avant : sOii ôuvertufé antérieure offre supéfiéûreinént une
dent presque norre , transverSe, un peu convexe à soii
bord inférieur, qiii esé divisé en deux dents mousses par une
ëchancrure moyenne ; de chaque côté tombe perpendiculai-
rement, vers le bord externe dé lA dent, une lèvre peut-être
un peu cartilagineuse et attachée à la moitié supérieure de
la dent ; enfin , le bord inférieur est transverse : il en ré-
sulte que l'ouverture interne dt la bouche est, quand elle
est ouverte, à peu pires quadrilatère. Dans son intérieur
on voit inféri eu rement un tubercule arrondi, servant de
langue, et supérieurement rouvérturé de l'oesophage. La
langue est très-épaisse , charnue , et jusqu'à un certain poihi
semblable à celle d'un perroquet; elle occupe les deux tiers
inférieurs de la cavité buccale, en forinant la plus grande
partie de la masse buccale : excâvée dans son milieu , ses deux
amasses latérales sont tout-à-fait musculaires, d'un brun rou-
geâtre, au contraire de tous les autres muscles, qui sont d'un
^lanc satiné; au fond de l'excavation est la véritable langue,
ûplatîe, ovalaire, supportée en arrière par une espèce, de
pédicule cartilagineux ou osseux. L'œsophage suit la partie
Supérieure de la masse buccale, et se dilate un peu en ar-
rière; il est accompagné, dans la moitié au plus de sa lon-
gueur, par les glandes salivàîrês, qùî sont d'un très-béâu Jaune:
leurs canaux excréteurs s'ouvrfent sûr les parties là^rales de
ïa masse buCèale. Aù-dêlà, l'œsophage continue son trajet
dans plus âeÈ deux tiers dé la cavité viscérale, et pénètre,
éatïs s'être renflé, dans un petit estomac enveloppé par deux
musclés épais, ou dans un gésier formé. comme dans les oi-
seaux. Le Canal intestinal qui en naît, après deux ou trois
circonvolution^ daûs le foie, se recourbe eh avant et se ter-
inîne à l'anus. Le /oie, dé même couleur que l'ovaire, est
composé de petits grains alongés , très-aisës à séparer; il oc-
cupé la moitié de là coquille,' tant il est considérable. Le*
vaisseaux biliaires, après s^'être réunis, s'ouvrent dans le canal
intestinal, tout près du pylore.
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4«2 LIM
Les appareils de la respiration et de la circiilatioii<ii\)ffreiit
rien de bien remarquable. Le premier se compose d'une ca*
vite pulmonaire, à peu prés formée comme dans les hélices,
mais plus reculée, occupant une partie de Favant^dernier
tour de la spire , et précédée par une grande cavité formée
par une avance du manteau , comme sll eût dû y avoir des
branchies. La cavité pulmonaire est du reste transversale,
dirigée de gauche à droite, et un peu obliquement d'ar-
rière en avant : ses parois offrent peu la disposition vascu-
laire ; sa communication à l'extérieur se fait par une fente
courte, formée par une sorte d'avance au-dessous du man-
teau , qui la déborde évidemment.
Le système veineux réunit les différens rameaux, qui re-
viennent des parties, dans une artère pulmonaire unique,
dont les subdivisions se ramifient dans la membrane pul-
monaire ; de leurs radicules nait la veine pulmonaire ou
branchiale , qui s'ouvre dans l'oreillette du cœur situé au côté
postérieur de la cavité respira trice ; du ventricule naît en-
suite l'aorte, qui se»subdivîse à peu près comme dans les au-
tres mollusques de cet ordre.
L'appareil de la dépuration urinaire se compose toujours
d'un petit amas glanduleux , situé près de la cavité pulmo-
naire, et d'un canal qyi s'ouvre par un très-petit orifice
près de l'anus. Le fluide qu'il produit paroît jaune, ou du
moins je Tai vu de cette couleur dans le canal excréteur.
L'appareil de la génération est presque aussi compliqué
que dans les hélices.
L'ovaire occupe les premiers tours de la spire en arrière
du foie ; sa couleur est jaune , comme celle de celui-ci : en
enlevant une membrane assez épaisse qui le recouvre , on
voit qu'il est composé d'un grand nombre de grains assez
gros, plus jaunes que l'ovaire en totalité, et fort adhérens
entre eux, au contraire de ceux qui composent le foie. Dans
son intérieur naît l'oviducte, qui, d'abord assez large, se
rétrécit ensuite, forme quelques zigzags, traverse les lobules
du foie, devient extrêmement fin, se colle immédiatement
contre le testicule , passe à travers sa substance , en sort et
s'ouvre dans un renflement considérable cylindroïde : c'est
la partie où les œufs séjournent quelque temps et se re*
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LIM 453
couvrent d'une humeur- glaireuse. Cet organe semble formé
par un grand nombre de rondelles , surtout à son bord ex*
terne; ce sont des plis qui, sans doute, disparoissent quand
les œufs le remplissent. L'extrémité antérieure de ce renfle*
ment se prolonge en un canal beaucoup plus étroit, qui,
après avoir reçu celui d'une petite vessie ovale à col assez
long, s'ouvre à l'extérieur par un orifice »i(ué, comme il a
été dit plus haut, peu avant l'orifice pulmonaire, dans la
profondeur de la cavité trachélienne, à la réunion du pédon^*
cule qui joint le tronc au pied. Cette vessie est appliquée
à la partie inférieure de la cavité abdominale, et retenue
dans cette position par des fibres qui m'ont semblé muscu-
laires.
Le testicule est assez petit et comme formé de deux par-
ties, l'une pli;s grosse, ovale, dont le canal semble s'ouvrir
dans la partie postérieure de Toviducte, et l'autre qui en«
veloppe d'une manière serrée la terminaison de cette partie
dans la seconde; on voit à sa surface plusieurs stries : il en
naît un premier canal déférent, fort court et assez large,
qui se dilate bientôt en une espèce de poche cordiforme,
fort grande, plissée, de couleur noirâtre. De cette sorte de
vésicule séminale natt la seconde partie du canal déférent,
qui est fort longue , fbrt gréle ; elle se porte d'une manière
assez directe vers l'endroit delà sortie de l'organe excitateur,
pénètre dans l'enveloppe musculo-cutanée du corps , se porte
d'avant en arrière en suivant le c6té droit, sort de la peau,
se recourbe en avant, et vient se terminer à l'extrémité
postérieure de l'organe excitateur, dans lequel son orifice
fait une petite saillie en forme de bouton. L'organe exci-
tateur est fort considérable, subcylindrique, placé au côté
droit de l'œsophage, la base en avant, le sommet en arrière*
Sa couleur est d'un blanc sale , et sa surface striée transver-
salement; en le fendant longitudiualement, on trouve que
ses parois fort épaisses forment un long canal, bordé de
chaque côté par un corps alongé-ovale , strié en travers dans
toute sa longueur : à l'extrémité postérieure. on trouve un
petit anneau cartilagineux qai semble être la terraiHaison du
canal déférept ) l'extrémité antérieure se termine par un
orifice situé à. la raeine du tentacule droit. Cette espèce de
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4H LIM
p^nîs s^aloDge par raciion des fibres musculaires annulaires
qui la composent, et elle est rétractée par trois petits mus-
cles provenant du faisceau commun.
Le cerveau forme une sorte de couronne de ganglions
autour de Tœsophage , et tous ces ganglions sont rouges. Les
deux supérieurs, symétriques, sont réunis entre eux par une
bande transverse ; les inférieurs sont aussi divisés chacun en
trois.
Les limnées paroissent avoir encore un toucher plus sen-
sible que les autres mollusques, ce qui tient sans doute à la
jïature plus gélatineuse, moins tuberculeuse, de leur peau.
Elles rampeut assez vite à Taidé du disque musculaire fort
large dont elles sont pourvues, non-seulement sur les corps.
SQli<)e^, immergés ou non, mais encore à la surface de
Teau ; dans ce cas , elles sont renversées , la coquille en bas
et le pied en haut. 11 paroit que la contraction du pied
prend son point d'appui sur une très -légère couche d'eau
qu'elles laissent au-dessus. Leur force ne doit cependant pas
^tre très-grande, et en effet le moindre vent* suffit pour
accumuler les limnées ainsi flottantes vers le côté opposé à
celui où il souffle. Au moindre danger, elles retirent toutes
leurs parties dans la coquille , deviennent d'une pesanteur
spécifique plus grande , et tombent au fond. Pour revenir
à la surface 9 elles sont obligées de ramper sur le sol jusqu'au
bord, Qu bien de suivre la tige des plantes aquatiques. Ce
p'est en effet que dans l'eau, et dans l'eau douce seulement,
que Ton trouve les limnées; et comme ce fluide ne peut
servir à leur respiration, elles sont obligées de venir de
temps en temps à la surface pour respirer l'air en nature.
Quelquefois onjes trouve tout- à -fait hors de l'eau, sur les
plantes aquatiques, mais iamais à des dislances un peu con-
sidérables. Elles se nourrissent seulement de substances vé-
gétales, et surtout de feuilles de plantes aquatiques, qu'elles
eoupent, à la manière des limaces, avec la dent dont leur
bouche est armée. Pendant l'hiver, du moins dans nos cli-
«lats, elles tombent dans une sorte de torpeur, et s'enfon-
fQut plus ou moins profondément dans la vase qui est au
fppd des éUngs, des marais, des rivières ou ^es ruisseaux
qu'elles habitent. C'est à la fin du printemps que , leur ac-
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LIM 455
tivité devenant pliif grande , elles s'occupent de leur repro-
duction. Quoique portant les deux sexes réunis, comme left
limaces et les hélices , le mode d'accouplement n'est cepen-
dant pas le même. En effet, dans celles-ci nous avons vu
que deux iodividus agissent réciproquement Tun sur l'autre^
comme mâle et comme femelle ; dans les limnées , il en faut
au^ moins trois, dont celui du milieu est le seul dont le
double appareil soit à la fois en action, le premier individu
n'agissant que comme mâle , et le dernier que comme fe*^
melle. Mais , comme de nouveaux individus peuvent se joifi"
dre à ce groupe primitivement accouplé, il en résulte un
cordon souvent fort long dans lequel tous les animaux inter^
médiaires au premier et au dernier agissent et pâtissent à
la fois comme mâles et femelles. Au bout d'un certain tempa
d'accouplement, dont on ignore au juste la durée, les indi-
vidus fécondés déposent, sur les corps morts ou vivans exis-
tant dans l'eau , de petites masses glaireuses , translucides ^
ovalaires , composées d'une plus ou moins grande quantité
d'œufs. Ces œufs, d'abord nullement distincts ^ le deviennent
peu à peu ; on distingue très-rbiea dans chacun le petit ani-
mal pourvu de sa coquille, qui, en assez peu de temps, sis
aépare des autres, et va à la recherche de sa nourriture.
On ignore la durée de la vie de ces animaux et le tempa
qu'ils mettent à devenir adultes. Ils sont dans certaines lo-
calités accumulés en grande abondance.
Les limnées ne sont d'aueune utilité directe à l'espèce hu-
maine : elles servent à la nourriture des oiseaux aquatiques,
et surtout des poissons , qui en font une grande destruction.
Les espèces de ce genre paroissent , avec les physes , lea
planorbes et les cyclostomes paludines et ampuUaires, se
trouver dans les eaux douces de toutes les parties de la terre.
On en connolt, en effet, dans la zone boréale, en Europe ^
en Asie et en Amérique. La zone tempérée en contient in-
dubitablement aussi dans les trois parties du monde. La zone
tropicale ou iorride en renferme en Amérique , en Afrique
et en Asie. Enfin ; sa nous n'en connqîssotis pas encore dans
la zone antarctique ou roéridio>nâle , il est profxable que cela
tient à ce que les observations directes nous manquent.
Les espèces de limnées , de l'aveu de tous les concbyliolo«
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456 LIM
gues, sont fort difficiles à caractériser : en effet, les carac-
tères ne peuvent se tirer que des différences de proportion
dans l'ouverture , dans la grosseur et la longueur des tours de
spire, et ces différences, qui tiennent souvent à l'âge et à la
localité, se nuancent d'une espèce à l'autre, d'une manière
presque insensible ; aussi n'est -il pas de genre où l'on crée
aussi aisément des espèces fossiles et perdues. Nous allons dis-
poser les espèces qui sont décrites et figurées dans les auteurs ,
dans Tordre de la dégradation de la spire et de l'augmenta-
tion proportionnelle du dernier tour et de l'ouverture, sans
penser cependant qu'on doive former des extrêmes des genres
distincts,
La L. coldmnaire: L, (fùluinnaris , Lamrk. , £nc. métfa., pi.
469, fig. 5 ab; Hélix columna , Gmel. Coquille gauche, très-
longue, fauve- pâle, ornée de flammes longitudinales plus
foncées ; à spire turriculée ; le sommet obtus ; l'ouverture
petite ; de fines stries se coupant à angles droits sur les tours
de spire, qui sont tous fort grands et aplatis.
Cette coquille , fort rare , -est terrestre , d'après M. de Fé-
Tussac, et vient de la Guinée : aussi la range-t-il parmi les .
agathines, ainsi que M. de Lamarck (An. sans vert., tom. 6,
Errât., p. 678), en faisant remarquer que la columelle est
en effet tronquée.
La L. lcucostome: L. Uucostoma, Poiret, Prodrom.; L^elon-
gatus^ Drap., MolL, pi. 3, fig. 3, 4. Coquille alongée, sub*
turriculée, très-fin ément striée longitudinalement d'un brun
noirâtre en dehors ; les bords de l'ouverture , qui est petite ,
épaissis en dedans et de couleur blanche : sept tours de
spire. L'animal est noirâtre , avec une tache blanche au de-
vant de chaque œil.
Cette espèce, qui a 10 à 16 millimètres de longueur sur un
diamètre de 4 millimètres, paroît exister dans toute l'Europe,
on la connoit du moins dans toute l'Allemagne et dans les
différentes parties de la France.
La L. BRUNE: L.fusca, Pfeiffer, Coq. terr. et fluv.U'All.,
pi. 4, fig. 26 ; L,palustris, var. ^, Drap., Moll. , pi. 111,
lig. 2, Coquille oblongue , elliptique, sans traces d'ombilic :
spire médiocre , aiguë; l'ouverture ovale, elliptique; couleur
toute brune. Longueur , six4ignes ; diamètre , trois et demie.
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LIM 457
L'animal est d'un brun noirâtre ; les yeux noirs, entourés
d'un petit tubercule blanc.
Cette espèce, que Ton trouve en France et en Allemagne,
est-elle réellement distincte de la suivante, dont Draparnaud
pensoit que ce n'étoit qu'une variété? Cela est assez peu
probable.
La L. DES MARAIS : L. palustris , Drap., MolL, pi. 2, £^.409
42 ; Hélix fragilis et Hélix paluslris , Linn, , Gmel. Coquille
ovale, oblongue, striée par les stries d'accroissement , CO'
nique , assez solide , à spire aîguè* , d'un brun plus ou moins
foncé ; l'ouverture ovale , un peu moindre que la moitié de
la longueur totale. Spire de six tours.
L'animal est noirâtre , parsemé de petits points d'un jaune
pâle. «
. Cette espèce est commune dans les eaux stagnantes et
dans les rivières de toute l'Europe.
La L. NAïKE : L. minuta, Drap. , Moll. , pi. 3, fig. 5,7;
Hélix truncatula, Gmel. Très-petite coquille ovale, conique,
mince , transparente , cendrée ou cornée ; cinq tours de
spire convexes j l'ouverture ovale, à peine aussi grande que
la moitié de la coquille en totalité , et à bords un peu ren-
versés : 5 à 6 millimètres de long , sur 2 à 3 de large.
L'animal est noirâtre, ponctué de jaune. 11 se trpuve dans
les ruisseaux , les fossés , les mares de la France et de l'Al-
lemagne.
X^a L. STAGNALE : L. stagnalis , Lam., £nc. méth., pi. 4^9,
fig. 6y ab; Drap. , Moll. , pi. 2 , fig. 38 , 39 ; Hélix stagnalis ,
Gmel. Coquille fort mince , ovalcroblongue , à spire très-aiguë
de sept tpurs, le dernier très -grand, veptru; l'ouverture
grande et un peu anguleuse à sa partie supérieure ; couleur
brun-cendrée : 36 à 40 millimètres de longueur, sur 12 à 14
de largeur.
C'est l'espèce la plus commune dans les étangs et les rivières
de France, ainsi que la plus grande. L'animal est plus ou
moins fauve.
La L. VOYAGEUSE : L* percgra , Drap., Moll., pi. 2, fig. 34
à 57; Helixperegra^ Gmel. Coquille cornée, ovale-oblongue ;
la spire médiocre, aiguë*, de quatre tours et demi, le der*>
jiier. beaucoup plu9 grand que les autres pris ensemble i l'on-
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458 LÏM
verture ovale, plus grande que la moitié de la coquille.
L'ombilic assez souvent visible.
L'animal de cette espèce est grisâtre ou brunâtre, marqué
de points dorés et de taches neires, qui paroissent à travers
la coquille. Il habite les rivières , les fontaines de la France
et de TAllemagne.
La L. intermédiaire; L. intermeàiay Lamrk, d'après M. de
Férussac. Coquille ovale, très -mince, diaphane, très-6ne-
ment striée, d'un brun corné; quatre tours à la spire, qui
est courte et aiguë. Quatre lignes et demie de longueur.
Dans les eaux douces du Quercy en France.
La L. OVALE : L. ovatay Drap., MoU. , pi. 2 , fig. 3o, 3i ;
Bulimus limosus, Poir. ; HeL teresy Linn. , Gmel. Très-petite
coquille de vingt millimètres de longueur , sur dix à douze
de largeur, subampuliacée , ovale, à cinq tours de spire,
dont le dernier est au moins quatre fois plus long que tous
les autres; l'ouverture ovale -oblongue, subétalée; l'ombilic
assez marqué.
L*animal de celte espèce est grisâtre , et sa coquille ordi-
nairement couverte de boue. Dans les ruisseaux , en France
et en Allemagne.
La L. VULGAIRE : L. vulgaris , Pfeiff*. , /oe. cit, , pi. 4 , fig. 33 ;
L. ovatusf var. j0, Drap., MolU, pi. 2, fig. 35. Cette espèce,
établie par M. PfeifiTer, ne paroU réellement différer de la
précédente, même d'après les caractères que lui assigne cet
observate^ur , que parce que l'ombilic est peu ou point appa-
rent ; elle est aussi généralement plus petite (six lignes de
long sur quatre de large ) , et son dernier tour est un peu
moins ampullacé. On la trouve en France et en Allemagne.
La L. GLUTiNEUsE : L. gluUnoso, , Drap. ; Bulim. glutinosus ,
Poir. ; Hélix glutinosa , Gmel. Petite coquille ampullacée ,
d'un jaune pâle , diaphane , luisante , extrêmement mince et
fragile; trois tours de spire obtuse au sommet, et dont le
dernier est très- grand.
L'animal , jaunâtre ou blanchâtre , parsemé de points dorés
et de taches noires, offre cela dé remarquable que les bords
du manteau peuvent se dilater et sortir de la coquille,
de manière à la recouvrir presque en entier. C'est ce qui,
d'après l'observation de M. Millet ( Moll. terr. et fluv. des
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LIM 459
liép. de Marne et Loire) , a fait croire qu*elle étoit couverte
d'un enduit visqueux.
Cette espèce se trouve en France.
La L. VENTRUE : L« auricularia, Drap., MolL, pi. 2, fig.
a8 , 2^ \ Hélix auricularia, Linn., Gmel. Coquille souvent
assez grosse (seize à vingt -quatre millimétrés de long, sur
dix à quatorze de large), ovale, très« ventrue, fort mince,
translucide , de couleur jaunâtre ; la spire trés^pointue , com-
posée de quatre tours, dont le dernier, six ou sept fois plus
grand que les trois autres, offre une large ouverture très-
évasée.
L'animal est noirâtre , quelquefois gris , tacheté ou non.
Drapamaud dit qu'il est pourvu de quatre iilamens ou tubes
Tétractiles, qui partent de la partie supérieure du coU, près
du manteau , et qu'on ne voit bien qu'à la loupe. Leur sur-
face est, ajoute-t-il, ridée et leur extrémité un peu renflée,
et l'animal , qui les fait sortir à volonté , un , deux , trois
ensemble, les agite et les contourne dans différens sens, ce
qui les feroit prendre pour de petits vers. Drapamaud pense
que ce sont des espèces de trachées : qu'entend -il par là ?
Aucun autre observateur ne parle de ces filamens ; je ne les
ai pas vus non plus.
Cette espèce de limnée est commune dans les eaux douces
de la France et de l'Allemagne : c'est le type du genre Ne-
ritostoma de Klein , que M. Denys de Montfort a nommé Radix,
Là L. BLONDE ; L. luUola, Lamrk, Anim. sans vert. , tom. 4,
'j,* part., p. 160. Coquille d'un pouce de long, ovale, ven-
true , renflée , extrêmement mince , transparente , d'un
jaune d'or , avec trois lignes transverses blanchâtres peu ap-
parentes ; cinq tours de spire , dont le dernier est plus long
que les autres ; le péristome évasé.
Eaux douces du Bengale.
La L. accminée; L. acuminala, Lamrk., loe, cit. Coquille
de la grandeur de la précédente, et venant du même pays,
luais encore plus mince, plus ampuUaoée, hyaline, presque
blanche; la spire très -pointue et très -courte, de manière
que le dernier tour fait presque toute la coquille.
La L. DE Virginie *, L. virginiana , Lamrk. , loc, cit. Ovale ,
ventrue, très -mince, dit^phane, marquée de rugosités lon-
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46o LIM
gitudinales , de couleur grise ^ cinq tours de spire , le der-
nier plus long que tous les autres ensemble; le péristome
ëvasé. Longueur, treize lignes,
£aux douces de Virginie.
- On trouve , à ce qu'il paroit , un assez grand nombre d'es-
pèces de ce genre dans les eaux douces de l'Amérique sep-
tentrionale ; malheureusement elles n'ont été qu'indiquées
par les zoologistes de ces contrées, et même ils rangent dans
ce genre des espèces qui ne lui appartiennent pas, puisque
ce sont des animaux operculés : ainsi M. Thomas Say, dans
l'édition américaine de l'Encyclopédie de Nicholson , me
paroit avoir appelé limnées de véritables paludines ou cy-
clostomes aquatiques. Il y a peu de doute pour sa L. vitd-^
para, puisqu'il cite la cochlea vifipara fasciata , tab. 126, fig.
36, de Lister. Sa L. decisa doit être quelque mélanie, ainsi
que sa L. subcarinata. Je n'ose aussi bien l'affirmer pour la
L» virginicay parce qu'il ne parle pas d'opercule -, mais la
forme des tentacules, qui sont sétacés , l'existence d'une sorte
de mufle , porte aussi à penser que c'est à un^ genre voisin
qu'elle appartient. Enfin , ses X^, catoseopium et heterostropha
paroissent plutôt être des physes que de véritables limnées :
il parle cependant de deux tentacules larges, pyramidaux
pour la première, et plus longs et sétacés pour la seconde.
Il ne resteroit donc que sa L. jugularis , qui seroit une
vraie limnée, et, en effet, il la rapproche de notre Limnée
stagnale : elle a environ six tours à la spire, qui est pointue ;
l'ouverture en dedans est souvent brune , les lèvres blanches
et la columelle un peu contractée en dedans.
M. Rafinesque Schmaltz paroit aussi avoir observé des es-
pèces de ce genre ; mais il en parle si brièvement, en citant
seulement les noms qu'il leur a donnés, sous les subdivisions
génériques qu'il a formées , qu'il est impossible de tirer d'autre
parti de ce qu'il dit à ce sujet, que d'assurer que l'Amérique
septentrionale renferme des limnées. (De B.)
LIMNÉE. {Foss,) L'étude des différentes couches du cal-
caire d'eau douce , à laquelle on s'est livré depuis quelques
années , a procuré la découverte de différentes espèces de
limnées à l'état fossile : c'est surtout dans les ouvrages de
M. A. Brongniart sur la géologie ^ que nous avons puisé une
grande partie de cet article.
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HM 461
LiMNiÊE EFFILÉ : Lynmeut longiscatut , Brong. , AnUé du Mus*
d'hiflt. nat., tome i5, ph 2a, fig. 9 ; Lymnea longiscata , Sow.,
Min, conch, , tab. 345. Coquille composée de cinq tours de
spire peu renflés ; sa bouche est ovale et alongée : longueur,
quinze lignes. Cette espèce se trouve aux environs de Paris, i
Belleville , à Saint-Ouen , et dans la forêt de Fontainebleau^
dans la première formation d^eau douce ; on la trouve aussi
sur la colline de Headon en Angleterre.
LiMNÉE ÉLANCé : Lymneus itrigpsus ; Brong. , loc, cit, , pi; 23 ^
fig. 10. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la précé*
dente; elle en diffère cependant, parce qu^elle est moins
alongée , et parce qu'il se trouve sur la columelle un petit
renflement qu'on ne voit pas sur Tautre. On la trouve à
Pantin , département de la Seine, dans le terrain d'eau douce
de première formation.
LiMNÉE POINTU ; lymneus acuminatus ^ Brong. , loc. ci^., pi. 22 ^
6g. 11. Coquille dont la spire, composée de six tours, est
alongée et pointue ; mais dont le dernier tour est très-renflé,
et le pli de la columelle fort marqué. On trouve cette espèce
à Pierrelaie, département de Seine et Oise, dans le sable
qui recouvre le grès marin inférieur , et il est quelqueïois
mêlé avec des coquilles marines. M. Brongniart soupçonne
que ce lymnée appartient à la première formation d'eau
douce.
LiMFféB coRNiâ; Lymneus comeui, Brong., loc, cit,^ pL 22,
fig. 12. Coquille composée au plus de cinq tours de spire:
le dernier est très -grand et renflé ; son bord antérieur est
un peu dilaté et légèrement recourbé extérieurement. On
le trouve dans les hauteurs de Miion, près de Versailles, à
Palaiseau , département de Seine et Oise , avec beaucoup
d'autres coquilles d*eau douce et terrestres, et à Lpuastre,
près de Soissons. 11 appartient à la deuxième formation
d'eau douc^.
LiMNÉE OVOÏDE; LymneuB ovum, Brong., /oc. ci^, pi. 213,
fig. i3. Coquille ovale, un peu ridée, à six tours de spire.
Il ressemble un peu au lynweus pereger de Drap. ; mais il est
moins renflé et a plus' de tours que lui. On trouve cette es*
pèce daus le sable de Pierrelaie.
LiMKéB DES MAAAXs ANCiBif ; l^mneus palustrii anliquus ,
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462 LIM .
Brong., loe. cil. Il n'y à entre cette coquille et le fymneu$
paluslris , actuellement vivant, qu'une légère dififérence de
forme, et elle n'est peut-être pas réellement fossile, quoi-
qu'elle soit blanche et remplie de sable de Pierrelaie.
LiMNÉE FévEROLE ; Lymneus fahulum, Brong. , loc. eif, ,
pi, 22, fîg. 16. Coquille qui n'a que quatre tours de spire,
dont le dernier est très-grand ; la spire est courte et pointue ;
Touverture n'a pas les deux tiers de la longueur de la co-
quille : longueur, dix lignes. Elle a beaucoup de rapport avec
le lymneus pereger , Drap. On la trouve dans les meulières de
la deuxième formation d'eau douce, dans la. forêt de Mont-
morency, et au-desAus de Saint-Leu, département de Seine
et Oise.
LiMNÉE VENTRU ; Lymnéus venlricosus , Brong. , loc. cit, ,
pi. 22 , fig. 17. Cette espèce ne diffère de la précédente
que parce que la spire est beaucoup plus courte ; l'ouver-
ture est plus grande que les deux tiers de la coquille. Je Taî
trouvée sur la colline de Maurepas , près dé Pontchartrain ,
département de Seine et Oise.
LiMNéE RENFLÉ; LyMncus inflatus, Brong., loc. cit.^ pi. 22,
fig. 18. Coquille dont les tours de spire sont très -arrondis:
longueur, dix lignes. Elle ressemble beaucoup au limnée
ovale de Draparnaud , fig. 3^3. L'ouverture est à peiné plus
grande que la moitié de la longueur de la coquille. Elle est
très-commune dans les meulières du terrain d'eâu douce,
au-dessus de Saint-Leu et à Sanois, département de Seine et
Oise.
Dans l'ouvrage ci -dessus indiqué, M. Sowerby a doinné la
description et la figure (pi. 169) de deux espèces de Hmnée
qui ont été trouvées dans la formation d'eau douce de l'fle de
Wight : l'une, à laquelle iladohné le nom de Lymnea mînima,
n'a que quatre k cinq lignes de longueur, et Ûautre , qu'il a
nommée Lymnea fusiformis , a plus de dix -huit lignes de
longueur.
M. d*Audebard de Férussac a annoncé, dans un Mémoire
inséré dané les Ann, du Mus. d'hist. nat. , tome 19 , p. 242
et suivantes , que dans le calcaire secondaire du Quercy et
de TAgenois il a trouvé six espèces du genre Limnée à Tétat
fossile , dont il n'a point donné la description : 1. L. Atiri-
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eularius, var. ; 2. L. intermedius , d'Audeb. ; 3. L. peregrum^
MuU. ; 4. L. rivale, d'Audeb. ; 5. L. amphihiué siwe truncatU'
lum, MhU.; 6. L. Geofrasti^ d'Audeb.
On trouve des limnées fossiles dans presque tous les en->
droits où Ton trouve le terrain d'eau douce , et entré autres
à Beauchamp , près de Pontoise ; dans le Bastberg, dépar-*
tement du Bas- Rhin; prés d'Alaire , département du Gard ;
près de Bruyère, département du Cher ; à Bëard et à Thiaux,
département de la Nièvre ; auprès de Neufchàtel , en Suisse;
à Oenîngen , à Miranda de Duero et Pancervo en Espagne , etc.
(D. F.)
LIMNÉENS. {Malacoz.) M. de Lamarck forme, sous cette
dénomination, une petite famille du sous-ordre des traché-
lipodes, qui comprend les genres Planorbe, Physe et Limnée,
à laquelle il assigne pour caractères d'avoir une coquille uni-
valve , le plus souvent lisse , ayant le bord droit toujours aigu ,
et d'être trachélipodes , amphîbiens, sans opercule, et, par
inadvertance sans doute , d'avoir les tentacules aplatis ; car
il n'y a que les limnées véritables qui les aient ainsi. (DeB.)
LIMNESIUM. {Bot.) Suivant C. Bauhin, ce nam est donné
par Cordus à la gratiole^ gratiola offieinalis , probablement
parce qu'elle habite des terrains marécageux. Daléchamps
cite les noms de limnesion, limnœum et Umnites pour la petite
eentaurée, etythrœa, qui pardît être aiussi le Lbpton de Pline
(voyez ce mot). Un limnesitNn plus récent est celui de' Siges-
beck, qui substituoit ce nom à celui de lychni -- scabiosa ^
donné par Boerhaave à une pkmte voisine de la scabieuse ,
qui est maintenant le knautia de Linnseus. (J. )
»LIM^ETIS. {Bot.) Ce genre de plante graminée de M.
Persoon est le même que le trachynUia de Michaux et le
spartina de Schreber. ( J. )
LIMNIA. {Bot,) La plante décrite sans ce nom dans les
Actes de Stockholm , année 1746 9 est le ck^tonia sihirica de
Linneeus. (J.)
LIMNIAS. {Pol)p.) M. Ocken, toio* 1, pag, 47 de son
Système de zoologie , établit sous ce nom un petit genre de
polypiaires. Ses caractères sont : Corps J^urvu de deux roues,
et contenu dans une longue cellule opaquèset mince. La seule
espèce qu'il place dans ce genre, et qu'il nomme la Limnik ob
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Ui coaNiFtE, L. c^atophjllœy est constituée par un petit ani-
mal brun , qui, à la vue simple, a un quart de ligne de long,
et qui se trouve dans les eaux douces sur la cornifle {ceror
éophyllum). (De B.)
LIMNITES. (Min.) Pierres sur lesquelles sont des dendrites
noires, qui, par leur direction sinueuse, imitent les lignes
d'une carte de géographie (Léman , Dict. d'hist. natur.) ; nous
ignorons par qui et dans quel ouvrage ce nom a été em-
ployé. (B.)
LIMNIUM. (ConchyL) M. Ocken (SysL gén. de zooL, t. i,
p. 236) distingue sous ce nom générique une espèce d'uoio,
ru. pictorum^ la Moulettë des peintres, des autres espèces
de ce genre , et lui donne pour caractère principal d'avoir
les dents de la charnière plus petites que les autres, ce
qui paroit faire un passage aux anodontes. Voyez Modlette.
(DeB.)
LIMNOBÏON. ( Bol. ) Genre de plantes mono cotylédo nés ,
à fleurs incomplètes, monoïques ou dioïques, delà famille
des hydrocharidées ^ de la monoécie dodécandrie de Linnseus;
offrant pour caractère essentiel : Des fleurs à sexes séparés ,
renfermées dans une spathe : les mâles composées d'une co-
rolle à six divisions ; les trois intérieures plus larges , péta-
liformes ; point de calice ; environ neuf étamines attachées
à une colonne charnue. Dans les^ fleurs femelles, une corolle
peu différente ; trois fîlamens extérieurs ; un ovaire infé-
rieur, court, surmonté de six stigmates; une capsiile ovale,
alongée, à six loges, renfermant un grand nombre de se-
mences nichées dans une pulp« gélatineuse.
Ce genre a été établi par Richard pour une plante que
Bosc avoit rapportée aux hydrocharis. J'ai présenté les carac-
tères que le premier lui attribue; ils diffèrent, en quelques
parties, de ceux observés par Bosc. Je les ferai connoître
dans la description de l'espèce suivante. Il est possible^ ou
que ces caractères varient , ou qu'il soit question , dans Ri-
chard, d'une plante un peu ^lïïétenie.
LiMNOBioN A ÉPONGE : Limnobium jpongia , Rie h. , Mém. de
rinst., an 1811 ; Hjrdrocharis spongia , Bosc , Annal. Mus. Par.,
vol. 9, pag. 336 , tab. 3o. Plante très*remarquable par la sur-
face inférieure de ses premières feuilles, garnies d'une espèce
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de coussinet spongieux ,forsié par le' tissu celiulaiTe- plus
dilaté, évidemment destiné à soutenir les feuilles «au-dessus
de Teau. Ses. racines sont •fasciculées ; ses 4i>ges rampantes,
atoloniféres , spongieuses ; les feuilles sont toutes radicales ,
à. longs pétales, ovales, presque rondes, en cceur; le^ pre-
mières, qui poussent dans Thiver et au printemps, sont na-^
géantes, garnies en-dessous d'une saillie spongieuse; lés au-
tres, en sont' dépourvues.
D'après Bosc , les fleurs sont monoïques; les mâles, au
nombre de septà huit, renfermées dans une spathe. à quatre
folioles inégales dont les deux antérieures longues de plus4'uii
pouce , souvent striées, en. rougé ; le pédoncule radical est
mince et fragile ; chaque fleur oifre un calice à trois folioles ,
d'u^ vert pâle; une corolle blanche, petite, à trois pé|alesi
huit à douze. étamines, insérées sur une colonne formée par
la^ réunion des filamens. Les fleurs femelles sont solitaires,
renfermées dans une spathe à deux folioles ; à pédofaculfe
radical, courbé dans Teau après la fécondittion , et (orme
par un ovAire surmonté. de six styles profondément bifurques
et velus. La capsule est o\^le , striée en rouge , à six loges ;
les semences, sont ovales , nombreuses , logées dans une pulpe
gélatineuse.. Cette plante croit. dans les fossés 'bourbeux de la
Basse -Caroline. (Poir. ) ^ . '>
♦. LIMNOÇHARE. {ErUom.) M. Latreille désigne sous ce notii
de. genre quelques . espèces d'aptères rhinaptères, qui difle-
rent des hydracbnes,. parce que leurs palpes sont simples ou
qu'ils n'ont pas d'appendice mobile : tel est le tromhidium aqua»
l^tcum 4' H ermann fils. (CD.).
' UMNOCHARIS. {Bot.) Genre de plantes monocotylédo-
xies, à fleurs complètes , polypétalées , de- la famille des o/is-
macées [butomées, Rich. ), de la polyandrie polyg^nie de Lin-
naeus; offrant pour caractère essentiel : Un calice à trois
folioles; trois pétales; des étamines nombreuses, dont plu-
sieurs stériles; un gr^nd nombre d'ovaires; autant de styles^
de: stigmates et de capsules uniloculaires , polyspermes*
LiMNOCiiAias A FBDjLLEs . écHANc&àEs : JJmnoeharis emargi'
lUita^ Humb. et Bonpl., Plant, œquin., tab. 34; Alisma Jlas^a ,
I^iiin. ; Umnocharis Plumieri, Riçh.^ Mem, mus., i, pag. 374 j
X^amasonium maximum, L c», fiurm. , Amer., tab. ii$. Cette
26. 3o
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46» LIM
plante est pourvue d'une racine composée de fibres blan-
châtres, menues; elle pousse de son collet plusieurs pé-
tioles longs d'environ un pied et demi, fongueux, angu-
leux , ovales en cœur , légèrement échancrés au sommet ,
longs au moins de six pouces, munis de nervures longitu-
dinales qui se réunissent au sommet en un point ombiliqué
et noirâtre : les hampes «ont nues , de la même forme et de
la même grandeur que les pétioles ; elles se terminent
par une ombelle simple, composée de huit à dix fleurs pé-
dicellées , larges au moins d'un pouce : les trois folioles du
calice vertes et concaves; les pétales jaunes, d'une odeur
de bouc; les semences réniformes, roussâtres et* velues.
Cette plante croît sur le bord des ruisseaux , à Saint-Domin-
gue et autres lieux de l'Amérique méridionale.
LiMKOCHARis DE HuMBOLDT : Limiiocharis Humholdtii^ Rich.,
Mem. mus., i, pag. .369, tab. 19 $ Kunth in Humb. et
Bonpl. , Nof, gen., 1 , pag. 248; Stratiotes nympiioides ^ Willd.,
Spee., 4^ pag. 821. Ses tiges sont glabres, rameuses, cylin-
driques, articulées, garnies de feuilles pétiolées, ovales
en> c«èur, arrondies au sommet; les pétioles trés^longs, arti-
culés; les fleurs pédonculées, solitaires, axillaires; une spa--
the oblongue, trés-mince, trois fois plus courte que le pé-
doncule; les folioles du calice lancéolées, un peu aiguës,
d'un vert luisant ; les pétales une fuis plus longs , en ovale
renversé; une fossette à leur base; les filamens pourpres,
dilatés; les anthères noirâtres; six à sept stigmates épais,
réfléchis; autant de capsules rapprochées, un peu compri-
mées , ovales-lancéolées , terminées en bec ; les semences
^nombreuses, presque planes, attachées à la paroi interne
des capsules. Cette plante croit dans les eaux , aux environs
de Caracas. (Poir.)
LIMNŒUM. {Bot,) Voyez Limnksium. (Lev.)
LIMNOPEUCE* {Bot. ) Ce nom , qui sîgnifl^ pin de marais,
a été donné par Cordus a lapesse é^eau, hippuris vulgariu (J.)
LIMNOPHILA. {Bot.) Genre de Hob. Brown, quj a été
mentionné à l'article HvDaonTVON. Voyez ce mot. ( Pom. )
LIMNORIE, Umnoria. (Oust.) Genre dé crustacé établi
par M. le docteur Leach dans sa famille des CymotboadAes-
Voyezlome XII, p. 353. (Desm.)
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LIMODORË, LimoâoTum. {Bot.} Genre de plantes mono-
cotylédones, à fleurs incomplètes y irrégulières, de la. famille
des orchidées, de la g^ynandrie diandrie de linnsas ; offrant
pour caractère essentiel : Une corolle à six pétales étalés,
troh extérieurs, trois autres intérieurs, dont l'inférieur est
concave, prolongé en bosse ou en éperon, non adhérent
avec le style; le stigmate placé à la partie antérieure du
style ; Panthère terminale , à deux ou quatre logci i les
paquets de pollen globuleux, pédicellés; une capsule ovile ,
à trois ou six faces.
Ce genre, quoiqu'il ait éprouvé benucoup de réformes ,
a*en est pas moins très*nombreux en espèces. 11 diffère des
«pid^Tuirum par ses fleurs munies d'un éperon; des orchis,
par son style non adhérent au pétale inférieur; des epnhi^
ih'iem, par son éperon. Il comprend des plantes herbacées,
dont la tige est très-ordinairement garnie de feuilles sim*
pies, alternes, vaginales ou amplexicaules ; les fleurs diapcH
aées en épis ou en grappes terminales. Peu de limodores
sont cultivés dans les serres de PEurope. On y trouve ce^
pendant le limodore de Chine et quelques autres, que Pon
multiplie par le déchirement des vieux pieds, ou mieux
par la séparation des tubercules à Pépoque de leur dépote-*
ment annuel. Ces plantes exigent une terre un peu légère^
et des arrosemens fréquens.
: LiMODORfi i»E Chinb : UmodoTum TankervilUt f Ait., Hor^«
Kew, y 3 , pag. 3o2 , tab. i % ; Phajus grandifolius , Lour. ,
i?ior. Cochin,, 3, pag. 647. Cette espèce est une des plus
!belles 4^ ce genre : sa racine est composée de longue*
fibres cylindriques , qui partent d*un collet un peu bulbeux ;
elle produit de larges feuilles orales , lancéolées , vaginales
à leur base : la hampe est cylindrique, de Pépaisseur du
petit doigt , munie de gaines courtes et alternes ; elle son-»
tient de grandes fleurs éparses, pédonculëes, formant une
Belle grappe terminale : les pétales sont lancéolés, d'un
Brun rouk en dedans, d^un beau blanc en dehors; le^ sixième
pétale, d'Un pourpre brun, est concave, à bords rceourb^
en dedans^ ondulé ou presque lobé à son sommet , à peine
éperonné à sa base. Cette pliante croit à la Chine; on la
cultive au Jardin du Roi.
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468 LIM
LiMODO&E A FEUILLES DE VA RAI RE : Limodorum.veratrifoUum ,
Willd. , Spec.f 4, pag. 122; F/05 tripUcatus^ Rumph. , Amb,,
6, pag. ii5, tab. 62, fig* 2. Cette plante a des racines com-
posées de fibres charnues et fasciculées; elles produisent
plusieurs feuilles droites, pétiolées, amples, ovales, ner-
veuses, aiguè's, assez semblables à celles du veratrum.. '
. L1MOIXORE EN CARÈNE : Limodorum carinatum', "Willd., Spec,
4, pag. 124 ; Katoukaida Marayara ^ Rheed. , Malab^f 12,
^ab« 26. Ses racines sont fibreuses et ManchÂtres : les feuilles
forment à leur base une sorte de bulbe ovale , dont quel-
ques-unes plus alongées, linéaires, presque . ensiformes,
longues de trois pieds : les hampes sont droites, simples ; elles
soutiennent une longue grappe de fleurs assez grandes,-, d'un
vert brun, un peu rougeàtres en dehors, blanchâtres ou
d'un rouge pâle en dedans, traversées par des veines. pur-
purines, marquées de taches d'un blanc jaunâtre , .d'une
odeur agréable; le pétale inférieur concave , spatule, courbé
en dehors à son sommet; l'éperon court, épais, courbé en
hameçon. Cette espèce croît sur les côtes du Malabar.
LiMODORE BiDENTÉ : Limodorum hidentatum , Willd., /• c,
pàg. 124; Epidendrum biderUatum, Retz, Obsertf,, 6,' pu 54-
Fiante parasite des Indes orientales : elle croit sur les ar-
bres. Ses racines sont très-longues , filiformes ; elles produi-
sent trois ou quatre feuilles ensiformes, longues de trois à
quatre pouces, terminées par trois petites dents aiguës :
l'éperon cylindrique, plus court que l'ovaire.
LiMODORE FAUx-ANGREC : Limodofum epidcndroidcs , Willd.,
L c; Serapias epidendracea y Retz, 0&«., 6, pag. 65. Sa bulbe
est placée au-dessus' de la terre; il en sort plusieurs feuilles
linéaires, membraneuses, ensiformes, mucronées^ presque
longues d'un pied ; |a haippe est droite , très-simple , ponc-
tuée, avec des gaines aiguës; les fleurs disposées -en une
grappe simple , terminale ; la corolle d'un brun verdâtre ,
traversée par des stries d'un rouge obscur; les pétales lan-
céolés, recourbés à leur sommet; l'inférieur concave, en
cœur renversé, replié à ses bords; l'éperon court, comprimé,
un peu recourbé. Cette plante croît aux environs de Ma-
dras et de Tranquebar, auK lieux arides^ sur les mon-
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LIM 469
LÎMODORE EN MASSUE ': Lirtiodorum clavatum, Wilbd., L c,
pag. 126 ', Epidendrum eluvatum^ Retz, Ohs., 6^ pag. 5o. Plant»
des Indes orientales, qui croit sur le «tronc des arbres : ses
racines sont fibreuses; st^ tiges pendantes, cylindriques; ses
feuilles étalées, glabres, planes, linéaires, bîdentées à leur
sommet; les fleurs disposées en grappes ou épis courts, trés-
étalés, presque opposés aux feuilles; le pédoncule roide^
en massue, ponctué; les bractées en cceur; la corolle jaune,
pédkellée; les pétales linéaires-lancéolés, prévue égaux,
connivens à leur base; l'inférieur renflé, en. casque, cou-
vert de poils blancs; l'éperon droit, alongé; les capsules
filiformes, longues de trois pouces.
LiMODORE' OBSCUR : Limodorum triste^ Willd. , Spec, 4,
pâg. 124; Satjyrium triste, Linn. Suppl,^ 402. Cette plantes-
originaire, du cap de Bonne-Espérance, a ses racines pour-
vues, de bulbes entières, d'où sortent des feuilles droites y
ensiformes; la hampe est un peu rameuse; les fleurs dispo-
sées, en grappes, accompagnées, à la base des pédoncules
et des ramifications, d'écaillés en forme de spatàe, lancéo-.
lées, digues : les pétales de couleur verte; les deux inté-
rieurs plus pâles; l'inférieur une 'fois plus court, concave
à sa base munie d'un éperon obtus.
LiMODORB CORDEAU : LimodoTum funoUy Willd*, Spee,^ 4,
pag.. 1 27 ; Swartz. Flor, Ind. occid, , S , pag. iÔ2i. Ses racines
sont simples, épaisses, longues de deux ou trois pieds ,. ad-
hérentes au tronc des arbres sur lés montagnes de la Ja-
maïque; elles produisent un grand nombre de tiges grêles,
filiformes, alongées, souvent radicantes à leur sommet,
munies de quelques gaines alternes; il s'élève des racines
un- pédoncule portant deux grandes fleurs blanches; les pë*
talés lancéolés, réfléchis, longs d'un demi*pouce ; l'infé-
rieur à deux lobes arrondis , prolongé en un éperon ' su-
bulé; les capsules sont cylindriques, un peu anguleuses,
longue^de deux pouces.
LiMODORE .BLANC -^ d'ivoire : Liifiodorum ehurneum, Willd.,
l, c.,/pag. 125; AngrûBCum ehumeum, Bory-Saint*-Vinc. , Itin.,
pag. 359, tab. 1^. Très-belle espèce de File Bourbon, re-
marquable par la blancheur et la dimension de ses fleurs,
par l'odeur suave qu'jalies répandent: les tiges sont grosses^
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470 LIM
traînantes, radicantes à^ leurs nœuds; les feuilles ensifor-
vies, d'un beau vert, longues d'un pied et plus; les hampes
longues de deux pieds , chargées de ileurs alternes ; les pé-
tales un peu réfléchis ) quelquefois verdàtres; Téperon fili-
forme, très-long.
Limodoreverdatre; Limodorum virens , Roxb., Corom., vol.
i , pag. 3i , tab« 38. Celte plante a des. bulbes ovales, écail-
leuses ; les feuilles sont toutes radicales, concaves, élargies
a leur basr, puis alongées , linéaires , aiguës ; les hampes
droites, ponctuées, ramifiées vers leur sommet; les rameaux
garnis de fleurs d'un blanc verdàtre ; les pétales lancéolés ,
aigus; rinférieur plus court, concave, un peu arrondi,
obtus; Téperon plus court que la corolle. Cette plante
croit au CoromaadeL
Parmi les autres espèces qiii complètent ce genre, on
peut distinguer le limodorum flexuosum, Willd., L c, qui
est VhdUbotine aph^lUs, flore btttOy Plum., Spec., 9, et
AmeTé , tab» 1 83 , flg* 2^ Ses tiges sont dépourvues de feuilles;
ses fleurs jaunes, disposées en grappes flexueuses; le pétale
inférieur en cœur renversé; Téperon de la longueur de
ToTaire. Les hampes sont simples, cylindriques, hautes d'en-
viron deux pieds, munies de quelques écailles distantes, très-
aiguës, soutenant à leur extrémité une grappe de fleurs
un peu lâche; chaque pédoncule est chargé de trois fleurs
blanches; le pétale inférieur alongé, à cinq découpures iné-
gales , prolongé à sa base en un éperon filiforme. Cette
plante croit dans les Indes orientales. (Fou.)
LIMODORUM. (Boi.) Suivant C. Bauhin, Théophiaste
aommoit ainsi Torobanche , orobanehe major. Clusîus a em-
ployé ce nom- pour un orchis, orehis ahortiva, et plus récem-
ment il est devenu celui d'un autre genre de la famille des
orchidées. (J.)
LIMON* (Mtn.) Ce nom s'applique généralement à un ter-
rain principalement marno-argileux , impur, mais à pifrticules
fines , susceptible de se délayer facilement dans l'eau , et qui
résulte des dép6ts opérés par des eaux troubles et bour-
beuses. Tous les grands fleuves vers leur embouchure dans
la mer ou dans de grands lacs ; • beaucoup de rivières dans
leur confluent avec d'autres* rivières , -par conséquent dans
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LIM 471
les parties ou là vitesse de leur couraiit est ralentie par une
cause quelconque, déposent une grande quantité de limon,
et forment ces vastes étendues, planes et marécageuses, qu'on
voit vers leur embouchure , qui l'obstruent au bout d'un cer-
tain temps, et qui semblent forcer les fleuves de chercher
plusieurs issues pour traverser ces dépôts. C'est ce qui cons-
titue le Delta de VÉ^jpte et tous les .atterrissemens limoneux,
auxquels on a donné un nom analogue^
Le limon est un terrain , et non une roche ; sa position ,
les causes qui l'ont produit, ses rapports avec les autres
terrains, sont ses caractères et varient peu : sa composition,
au contraire, est extrêmement variable, et dépend princi-
palement de la nature 6c$ terrains parcourus par les court
d'eau qui l'ont transporté et déposé. Son seul caractère est
d'être composjé de parties assez fines pour être tenues quelque
temps en suspension dans l'eau douée même d'un foible mou-
vement ; et comme les matières argileuses et calcaires sont
celles qui sont susceptibles de se diviser le plus et d'être
portées le plus loin , c'est aussi de ces matières que le limon
est le plus jordinairement composé : cependjtnt cette prédo-
minance n'est qu'extérieure, c'est-àwiire que les limons par*
ticipent généralement plus des caractères argileux que des
caractères siliceux, quoique la silice s'y présente toujours
en quantité plus considérable.
La couleur dominante des limons est le gris plus ou moins
foncé, quelquefois un peu bleuâtre, quelquefois aussi pres-
que vert. Cette couleur est due à deux causes : les débris
organiques, principalement végétaux, fournissent la plus or-
dinaire. Le fer oxidulé titanifère, résultant de la destruction
des roches trappéennes ou volcaniques, donne quelquefois
une couleur noirâtre au limon des cours d'eau qui traversent
ces terrains.',
Le limon ne s'observe pas seulement à l'embouchure des
Neuves et des autres cours d'eau , mais dans toutes les parties
de leur cours çù , par un élargissement , un barrage ou un ap-
profondissement , le mouvement de l'eau est ralenti dans la
totalité de sa masse , ou seulement dans une de ses parties ;
et le limon , présent iustement aux pointu de ce ralentîssenient ^
indique ^ pour ainsi dire, les diff^entes vitesses de ce cours
d'eau dans ses diverses parties^
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472* LIM
On robserve dans le fond de la' mer , mais généralement
près des côtes et surtout des embouchures de rivières. On le
trouve dans le fond des marais et des lacs; mais probable-
ment, pour ces derniers, dans ceux*là seuls qui reçoivent
des cours d'eau, et jamais dans ceux qui sont alimentés uni-
quement par des sources sortant du sein de la terre, ou
par les eaux pluviales tombant dans les cratères des volcans
éteints , et y formant ces lacs remarquables assez communs
dans les pays volcaniques des bords du Rhin , des côtes de
Cologne, d'Andemach, etc.
Le limon auquel nous avons donné ailleurs le nom de
limon d^atterrissement , considéré comme terrain composé
principalement de limon et d'autres matières de transport,
peut être formé de roches assez différentes et avoir des posi-
tions qui indiquent des époques très-différentes pour sa for-
mation.
Il contient, enveloppe ou réunit seulement des débris plus
Yplumineux, du gravier, du sable grossier et même des
cailloux roulés qui, dans certaines périodes du cours des
fleuves , ont été transportés plus loin que les lieux où ces
gros débris dévoient s'arrêter, et qui se sont mêlés avec le
limon déposé antérieurement ou postérieurement à ces cir^
constances.
En le considérant suivant sa position, il est tantôt placé
dans le lit des cours d'eau , et il peut être atteint par eux dans
leur plus grande hauteur; alors on le regarde comme ap-
partenant à l'époque actuelle du globe, et comme ayant été
déposé depuis l'existence des hommes à sa surface : il ren-
ferme souvent des restes de leurs monumens, des débris de
leurs ustensiles, et notamment de ces pierres dures, taillées
en coins tranchans, qu'on appelle Céraumite. ( Voy. ce mot.)
Tantôt on le trouve sur les plateaux ou dans des plaines
où depuis un temps ima^morial on ne connoît aucun cours
d'eau. qui ait pu l'y déposer; ou dans, les vallées où coulent
des fleuves» mais à une élévation que, depuis un temps
également imm^orial, les plus grandes inondations n'ont
pu atteindre ou n^auroient pu atteindre sans causer des ca-
tastrophes ou des phénomènes dont il seroit resté quelques
traces. Il çst ^ors Antérieur aux temps historiques, etproba-
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LIM 473
hlemeiit aux dernières rëvoluliojis qui ont donné à nos con-
tiaens leurs formes actuelles; on remarque que , dans ce cas;
il ne renferme plus, au moins dans ses parties inférieures^
aucun débris qui ait pu appartenir auk hommes ou à leurs
arts, et qu'au contraire il contient des restes- d'animaux , de
grands mammifères surtout, qui ne vivent plus dans les con-
trées où Ton trouve ces restes, ou même dont l'espèce n'est
plus connue sur la terre.
On distingue d'après :cela le limon ,. que nous avons nommé
d'atterrissement pour indiquer qu'il étoit question d'un terr
rain et non d'une roche, en limon ancien ou antédiluvien,
et linum moderne ou postdiluvien, comme l'appelle M.
Buckland.
On voit que l'histoire du limon , considéré , soit comme
roche, soit comme. terrain , se lie entièrement avec celle du
terrain d'alluvion et d'atterrissement ; aussi y reviendrops-nous
au mot Terrain 5 pour donner à. son histoire tous les déve-
loppemens dont elle est susceptible comme- article de géo-
logie. Voyez Terrains de^ transport , d'alluiion et d' atterrisse'-
ment , au mot Terrain. ( B. )
LIMON, LIM£. {Bot») Moins k'mom'a. des anciens; Limones
de J>Qdoè'kis. C'est une espèce du genre Citrus de Linnseus^
dont Tournefort faisoit un genre distinct, caractérisé par un
fruit ovoïde à écoree mince, tenniné supérieurement en
mamelon; et par des feuilles dont le pétiole. est nu. Il est
vendu à Paris sous le- nom de.citron, et cependant la boisson
que l'on en retire est nommée plus iustement limonade. C'est
la même espèce , ou une variété , qui est nommée lima bu
limera dans l'His^.pZanf. de Cl usius. (J*) '
LIMON CIMAROU. (JBdf.) Nom du citroma de. la Flore
du Pérou, dana le voisinage du mont.Quindiù en Amé*
rique. ( J. )
LIMON I>£ MER. (Zooph.) C'est la traduction des mots
purgamenta : maris j employés par plusieurs auteurs anciens
pour désigner sous un nom très^^ague un grand nombre
d'animaux marins, qui n'étoient ni des poissons, ni des co«
quUlageS:, ni des mt^usques, ni des vers éviëens, et dont ils
Ae 8ay4>ient que.f^re dans leurs travaux zoologiques encore
incomplets. (Da B«) •
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^74 LIM
LIMONCILLO. (Bot.) On nomme ainsi dans le Mexique,
suivant MM. .de Hnmboldt et Bonpland , leur symploeos timon-
Cillo. (J.)
LIMONËLLIER, Limouia. (Bot,) Genre de plantes dicoty-
lédones, à fleurs complètes, polyp étalées ,. de la famille des
aurantiacées , de la décandrie monogynit de Linnseus; offrant
pour caractère essentiel : Un calice fort petit, à cinq dents ;
cinq pétales ; dix étamines ; un ovaire supérieur ; un style
court, épais, presque à trois lobes : le ùuit est une baie
globiftleuse , à troiâ loges séparées par des cloisons membra-
neuses ; une semence dans chaque loge*
Ce genre comprend des arbres au arbrisseaux exotiques,
la plupart originaires des Indes orientales; épineux, quel-
quefois sans épines; à feuilles alternes, simples ou compo-
sées, parsemées de points transparens. Les fleurs sont so-
litaires ou disposées en petites panicnles dans Faisselle des
feuilles ; le nombre des pétales, des étamines et des lobes
du calice est variable. Ils sont peu cultivés dans les serres
de TEurope, excepté une ou deux espèces.
LiMONELLiËR A FEuiixfis SIMPLES : Umofiia monopkytla, Linn.,
Aoxb*, Corom^ i , p» 60, tab. 85 ; Litnones pusili ^ ele*, Burm.,
ZeyL, tab. 65 , fig. i ; Catu Ujeru-naregam seu mal'naregam ,
Rheed. , MaM. , 4, tab. la. Arbre deê Indes orientales
et de Vile de Ceilan, dont les rameaux sont cylindriques,
garnis d'épines droites, solitaires ^ axillairesi et de feuilles
simples, entières, ovales-oblongues , un peu aiguës^ épaisses,
veinées, à pétioles courts; les pédoncules sont uniflores,
axillaires, fascicules; les fleurs ont une corolle k quatre
pétales, et huit étamines.
LiMOKEL&iEii A TROIS FEOXiLLEs : Limonin UrifoUota , Lamk. ,
IIL gen,, tab. 353, flg. 2; Andr., Kepos\, tab» 143. Arbris-
seau très-rameux; les rameaux glabres, verdâtres, fléchis
en zigzag, garnis de feuilles pétiolées, composées de trois
folioles ovales,, obtuses, légèrement crénelées ; les épines
axillaires, an moins aussi longues que les pétioles; les
fleurs solitaires ou deux ensemble, blanebàtres, pédoncu-
lées; le calice à trois lobes; trois pétales oblong»; six éta-
mines : les baies sont rouges, de la grostevr de celles de
rairelle* Cette plante croit dans les Indes orientales; on Is
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LIM 475
cultiTe au Jardin du Roi : elle resta' toute Taiinëé dans
la serre chaude ^ elle exige une terre forte, des arrosemens
peu abondans, des dëpotemens tous les deux ans. Sa mul-
tiplication, autrement que par graines, est très -difficile.
Ses fruits sont employés dans Plnde, comme ceu?L de Ve^
pèce suivante.
LiMONELUza ACIDE : Umonm oeidùsima^ Li«in. , Lamk«, lU.,
iab. 353 , fig. 1 ; . Tsjeru - eatu * naregam , Rheed. , Malab, , 4 >
tab. 14 ; AnisifoUum y Rumph., ^m&om., 2, tab. 43. Les
feuilles de cet arbrisseau, et surtout ses fruits, répandent
une odeur assez pénétrante qui approche de ^elle de Tanis;
ses tiges soift hautes de sept k huit pieds ; ses feuilles ailées
avec une impaire , composées de cinq à sept folioles ovales-
obtuses, à peine crénelées*, le pétiole ailé sur ses bords et
articulé; les épines aziilaires et solitaires; les fleurs blanchàr
très , disposées en petites panicules plus courtes que les
feuilles; les filàmens des étamines élargis et lanugineux à
leur base» Cette espèce croît aux Indes orientales , où même
elle est cultivée, ainsi que dans les lies de F Amérique, à
cause de ses fruits acides , que Ton mange confits au sucre ,
«omme les jeunes citrons : ils sont très-agréables.
Sonnerat, dans son Voyage à la JVou^ei^Guin^ey pag. loS,
lab. 63, a présenté une variété de cette espèce sous le
nom de eitfus parva dalcis ; ses rameaux sont dépourvus
d'épines; les fruits plus petits, presque point acides. Aox^
burg, dans ses Plantes du Corcmandel, pense que le s^mo-
nyme dé Rheede , rapporté par Linnsous à cette espèce, doit
en former une nouvelle, qu'il nomme limonia crenulata,
LxMONBLLiER A FEUILLES DE ciTÉovtEK] LÀmonia eUfifolia ,
"Willd., Enum,, i , pag. 448. Arbrisseau dépourvu d^épines,
cultivé dans quelques jardins sous le nom de Umonia trifi^
liata^ dont les rameaux sont un peu anguleux, les feuilles
simples ou temées; les folioles ovales, alongées, acuminées,
-très -entières; la terminale longue de deux pouces et plus';
les fleurs fort petites, pédonculées, solitaires, axillaires;
les pédoncules une fois plus courts que les pétioles ; la co-
ToUe blanche; les baies petites et rougeàtres* Cette plante
croit À la Chine.
3LiMbKSU.tsa A tisq FOLIOLES : lÂmonia pentaphjrUaj WiUd.,
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476 LIM
Spec, a, pag. '$72 ; Roxb., Corom,, 1 , pag.'6o, tab. 81. Ses
rameaux sont dépourvus d'épines, garais de feuilles alter-
nes, composées ordinairement de cinq folioles:pédicelléés,
ovales, entières, aiguës; les pédicelles presque ailés* par
une membrane recourbée; les fleurs sont fort petites, dispo-
sées en grappes courtes, rameuses; le calice pourvu de cinq
dents A son orifice. Cette plante croit dans les Indes orientales.
LiMONBLLTER DE Madagascah ; LimoTiia madagascariensis ,
Lamk. , EncycL Cet arbre , non épineux , porte à Madagas^
car le nom de lois- d*anisj'k cause, sans doute-, de son
odeur aromatique : ses feuilles sont ailées, -à quatre ou cinq
folioles alternes, glabres, ovales-oblongues ou lancéolées,
un peu dentées, longues de trois à cinq pouces; les fleurs
disposées en petites panicules serrées, axillaires,^ plus courtes
que les feuilles; les baies globuleuses <, grosses comme des
baies de raisin; , .
On distingue encore, outre plusieurs autres espèces, le
limonia arhorea de Roxburg , Coromand, , . vol. 2 , tab. 85 ,
dont les feuilles sont alternes, composées, de cinq folioles
linéaires, lisses, dentées en scie. Il croit sur les côtes du
Coromandel : Forster en a mentionné quelques autres es-
pèces. (POIR.)
LIMONIA. {BoL) Plusieurs des espèces rapportées à ce
genre par Linnseus et d'autres, en ont été séparées plus ré-
cemment pour former d'autres genres dans la même faiDnille
des aurantiacées. M. Corréa, qui avoit travaillé cette famille
avec soin , a fait du limonia monophylla son genre JE>gU ,- et
des limonia pentaphylla et arhorea de Roxburg son glieosmis*
Le Umoma iri/oliata est maintenant le tripha^ia de Loureiro,
et le scolopia de Schreber et Willdenow était le limonia pu-
Mla. dé Gœrtner. ^ J. )
LIMONIASTRUM. (Bo^) Voyez Limonium. (J.)
UMONIATIS. {^Min.) Pline dit de cette pierre^ en trai-
tant par. ordre alphabétique de celles sur lesquelles il n^a
presque rien à. dire « Limoniatis eadem^ videtur quoe smaragdus.
Cela i\e veut. pas dire pourtant que ce soit notre émeraude,
car on croit que le smaragdus des anciens ne désignoit pas
toujours la pierre verte que nous appelons éineratide. Om
ne 'sait donc pas réellement ce qu'étoit le limoniaiit. (B.)
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LIM . 477
LIMONIE, Li'moma. (Entùm,) Nom d'un genre d'insectes
diptères ^ établi par Meigen parmi les tipûles^ dont ils- dififè-
rent par lapositîon des ailes , qui ne sont pas écartées du corps
dans le repos; mais couchées* dans sa longueur. Nous avons
fait figurer une: espèce de ce -genre, pi. 5i , n.° 2. Voyez
ïiPUtE. ' î
* Le mot grec XÙjjlovaç signiûe prairie, ( C. D.)
LIMONIER. (Bo/.) C'est une espèce de citronnier. Voyez
vol. 9 , pag. 3oo. (L.D,)
LIMON 1T£. ( Min. ) M. Hàusmann a donné ce nom , dans son
Manuel de minéralogie publié en 181 S, -^^ minerai de fer
que nous avons appelé fer oxy4é terreux et fer oxydé limo-
neux, et qui est çom^sé de fer oxydé ^ d!eau , d'iin peu de
manganèse et toujours d'une* proportion assez^notable d'acide
phosphorique. Si ce miélangé est constant , et si par ses prôpor»
lions il indique autre chose qu'un mélange fortuit, il de-
mandera.à être désigné par un nom univoque, et celui de
limonite, donné par M. Hàusmann, devra être employé.' Voy.
Fer oxydé BauN limoneux.. (B,)
' LIMONIUM. {Bot,) Dioscoride donnoit ce nom à une
plante qui ; selon lui , croissoit dans des prés et lieux huinides,
et avoit les feuilles du '^to/ mais plus minces et plus longues,
au nombre de douze ou plus: la. tige, qui s'élevoit au. milieu
des feuilles, étoit menue et droite comme un lisV elle 'por-
tait beaucoup de graines,. qui avoient une saveur astringente,
et étoient employées pour' arrêter les'dyssenteries et l'es écou-
lemens sanguins. Cette description eonvi^eut en partie au 2i-
ntomum de C. Bauhin et dé Toumefort, qui en digère' cepen-
dant par sa tige rameuse et les feuille^'^ plus épaisses que
ceUes.de la poirée/ Fuchs, Tragus et Loniter croyôîen^ que
la plante de. Dioscoride étoit. le pyrola . ratundifolia ^ que
Cordus nommoit heta. sylvestris^, suivant C. Bauhiti , et dans
une édition de Dioscoride par RueUius, en ]5i6,' à l'article
du limonium, nous trouvons le nom heta syluestris, écrit en
écriture du temps.. Cependant la pyrole a lés feuilles plus
arrondies, et la tige, à. la vérité, simple, mais bà^se et grêle.
La description «onvient moins encore soit au trèfle rd*eau,
mervyanlhus , .que Cordus, assimiloit' soi limonion, soit au sene^
cio doria^ rapproché par Daléckamps , soit enfin à la bistorte
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47S LIM
et à la valériane dea jardins, qui éioient des Umonium de
Gesner, On est obli|;é dVn revenir , maîa avec doute , au
Umonium de Tournefort, qui avoit joint à cette plante beau-
coup d^autres espèces. Linnasus a supprimé ce genre pour le
réunir au statice , . et il nommoit Fe^pèce principale statiet
Umonium, Adanson a rétabli le genre de Toumefort sous son
nom primitif. Necker le séparoit également, mais sous le
nom de Uixanlhemum* WiUdenow , dans son Hort, BeroL , lui
laisse le nom de statice y et nomme armeria le statice de Tour^
nefort* Mamch admet la même séparation , en suivant Tour-
aefort, et de plus il fait d'un Umonium, qui est le ttaUce
monopetala de Linnvus , son genre Limoniattrum^
Dioseoride dit que son Umonion est appelé inevroides par
quelques-uns, et Auellius, son éditeur, ajoute que dans
divers lieux il portoit les noms de rapionion, lyeosempl^Uon,
hdêborosemiata , seyUionf nmuda , dans la Sjrie ;dacifui, cbei les
Dacesï jumbarum, en France ; viartum nignm, chez les Ro*
mains ; mendruta dans la Mjaie.
Le Umonium peregrinum de C. Bàubin, cité d'après Clusius,
qui n'en connoissoit pas la fructification et n'en a figuré que
les feuilles , est évidemment le snragenia purptma. ( J. )
liMOSA. ( Ormith,) Nom générique donné aux barges par
Brisson. Voyet Limicula. (Ch.D.)
LIMOSELLE ; LimouUay Linn. (Bo^) Genre de plantes
dicotylédones, de la famille des primuiaaées , Jqss., et de la
di^namie angiospermie, Linn*, dont les principaux caractères
sont les suivans : Calice quinquéfide , persistant ; corolle
nonopétale , très-petite , canpanulée , à cinq lobes presque
réguliers; quatre étamines. didynames; un ovaire supère,
k style simple , terminé par un stigmate globuleux ; une
capsule ovale , à deux valves , à une loge contenant plusieurs
graines attachées à un placenta central.
Les limoselles sont de très -^ petites plantes herbacées, à
feuilles simples, radicales, fiisciculées, et à hampes unifiores
et axillaircs. On en connott quatre espèces , dont iroÎM sont
exotiques. Comme elles ne présentent imcune espèce d'in*
térét , nous ne parlerons ici que de celle qm est indigène.
Iamosmlls. aquatique : Limcseila ■ oquoticA ^ Xânn., Spee»,
8di ; Planiaginellapalustiisy Moris., Hist.j 3, p, 6o5 , s. i5, t.
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LIN 479
3 , iig* 2 • Sa racine est annuelle , fibreuse -, elle produit un
faisceau de feuilles elliptiques, longuement pétiolées, et des
rejeta rampans qui donnent naissance à de semblables fais-
ceaux de feuilles. Les fleurs sont petites, blanchâtres, por<^
tées sur des hampes grêles, unillares, beaucoup plus courteê
que les feuilles. La plante entière a rarement plus de deux
pouces de hauteur et s'étale à trois ou quatre pouces en
largeur : elle croit en Europe, dans les lieux humides et dans
ceux qui ont été inondés pendant Thiver. (L. D.)
LIMCJLE, Limuhtê» {CrutL) Genre de crustacés branchio*
podes de la famille des Limulidées. Voyez Tartiole Entdmo»*
TRACÉS , tome XIV, page S36 , de ce Dtetionnaire , où ce genre
est décrit. (DtsM.)
LIMULE. {Fosi,) Il eat rare de trouver des limules à Vét0
fossile, et il parott que jusqu'à présent on n'en a trouvé que
dans le calcaire fossile^ de Solenhofen et de Pappenheim. Il
existe dans la collection du Musée d'histoire naturelle des àét
bris d'une espèce k laquelle M. Desmarets a donné le nom de
limule de Walcb , Limula fValchii^ Hist. nat. des cmistac. îos*
ailes, pag. 1819 , tab. XI , fig. 6 et 7 ; Cancer perversu^ , Knorr et
Walck, Monum. du déluge, tom i.*', page i36, pi. 14,
Elle a de très-grands rapports avec les espèces vivantes 1
mais elle en diffère en ce que le rebord intérieur de la pre-*
mière pièce de la carapace est arrondi , ou lieu de former un
mogle aigu devant la bouche; en ce que les bords latéraux
de la seconde pièce ont chacun cinq grandes pointe», entre
lesquelles sont de petits aiguillons mobiles, tandis que ce
nombre est plus considérable dans les espèces vivantes, et
que souvent les pointes du test sont moins grandes que les
aiguilUn^ mobiles. (D. F.)
LIN; Unum, Linn. {Bot*) Genre de plantes dicotylédones,
de la pentandrie digynit du système sexuel, dont les prin-
cipaux caractères sont les suivans : Cali^ de cinq folioles
persistantes; corolle de cinq pétales; dix filamens soudés infé-
rieiirement en anneau , cinq d'entre eux stériles , les cinq
a^iites portant des anthère» sagittées ; un ovaire supère, sur- «
monté de cinq styles; dix capsules ^onniventes, parois^ant
n^tn îormt^ qu'une seule , s'écartant à l'époque de la matu-
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480 LIN
rite, s'ouvrant longitudinalement par leur partie interne,
et chacune d'elles contenant une seule graine.
Jusqu'à présent la place que* doivent occuper le« lins dans
Tordre des familles naturelles n'a pas encore été parfaite-
ment déterminée. Lihnseus, dans ses Fragmens de méthode
naturelle, les avoit réunis, d^ns son ordre des succulentes,
à plusieurs genres, avec lesquels ils n'ont presque point de
rapports , si ce n'est avec les géranium, Adanson , qui ne publia
ses Familles des plantes que quelque tentps après le botaniste
suédois/ plaça les lins avec les amaranthes, rapprochement
qui paroi tra bien extraordinaire aujourd'hui* Bernard de
Jussieu, au contraire, les réunit aux. caryophyltées. Mais cette
réunion ne fut qu'imparfaitement adoptée par M. A. L. de
Jussieu, lorsqu'il perfectionna la méthode de son oncle'; car
il ne les plaça q'u'à'la fin de cette dernière famille , et seule-
ment comme ayant des affinités aved les véritables caryo-
phyllées. Depuis ces tentatives pour placer plus ou moins
convenablement les lins dans l'ordre naturel. M/ De. Can-
doUe, dans la série des familles qu'il publia en i8i3 (dans
sa Théorie élémentaire de botanique), en. forma , sous le nom
de linées, uù ordre distinct à la suite :de .celui des caryo-
phyliées. £n adoptant cette nouvelle famille dans notre Manuel
des plantes indigènes, nous avions cru d'ailleurs qu'au lieu de
placer lés linées près dès caryophyllées , . il convenoit de les
rapprocher des malvacées , avec Içsque^es elles ont beaucoup
de rapports par la connexion de leurs étamines et par la
forme de leur fruit; mais depuis lors, ayant fait un nouv%l
examen des linées, et ayant contparé leurs caractères avec
ceux de dififérens ordres , nous croyons avoir trouvé que
c'.est avec les géraniacées qu'elles avoient le plus d^affînité;
et cette affinité nous paroit même si. grande, qu'on pourroit,
selon nous, les réunir dans une seule et niéme faintlle , qui
présenteroit les caractères suivans : Calice de cinq folioles
persistantes; corolle de cinq pétales onguiculés; dix filamens
réunis en. anneau par leur base , souvent plusieurs stériles;
un ovaire supère à cinq ^styles ou au moins à cinq stigmates;
cinq à dix coques monpspermes, conniveotes, s\>uvrant à
leur maturité par leur angle interne.
Les lins sont des plantes herbacées ou sufifrutescen tes, à
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LIN 4ftt
feailles simples ^ nombreusefi^ le -plus souvent aitemes ou
éparses, plus rarement opposées ou verticillées ; leurs fleurs,
souvent assez grandes , d'une jolie icouleur et d'un aspect
agréable; sont axillaires et terminales, éparses ou rapprochées'
en une sorte de corymbe. On en connoit une cinq:uantaine
d'espèces , qui toutes , excepté six , appartiennent à l'anciea
qpntinent , et plus particulièrement à l'Europe ou aux pays
qui.avôiainent'le bassin de la Méditerranée; en France seule-
ment, on en trouve seize; Nous nous bornerons ici à parler
des espèces les plus intéressantes*
^ Feuilles alternes ; Jleuts bleues ou purpurines.
Lin USUEL) Lin o&dinaiiie ou Lin culte vé ; lÀnuni usitatissi^
mum^ Linn., Spec, ^97; Linum sativum, Blackwi, Herb.j U
1 6p. Sa racine est menue , annuelle f elle produit une tige
grêle, souvent simple, haute. d'un pied etdemi à deux pieds ^
garnie de feuilles éparses, lancéolées- linéaires, d'un vert
un peu glauque. Ses fleurs sont bleues , pédonculées , dispo-
sées au sommet des tiges ou des rameaux. On nie sait pas posi-
tivement quel est le pays natal de cette plante ) Olivier dit
l'avoir trouvée sauvage en Perse. Quoi qu'il en soit , elle, est
depuis un temps immémorial répandue dans une grande
partie de l'Europe, de l'Orient et du Nord de l'Afrique, où
elle est cultivée pour diâérens usages économiques.^
Le principal produit de la culture du lin est la filasse- qu'on,
prépare avec l'écorce de ses tiges : l'huile qu'on retire de ses.
graines pour s'en servir dans les arts, ces mêmes graines ou
la farine qu'on en prépare pour en faire usage en médecine ,
ne peuvent être considérées que comme des objets secon-
daires, et beaucoup moins importans. Dans quelqu/es parties
du Midi on emploie aussi dans leur jeunesse ses parties her-
bacées comme, fourrage*
Le lin se sème à la volée dans une terre préparée au nloins
par deux labqurs , amandée avec de bons engrais et ordi-
nairement disposée par planches bombées pour faciliter l'écou-
lement des eaux. Le semis se fait le plus souvent au prin-.
temps, depuis le mois de Mars jusqu'en Mai ; quelquefois,
l'automne , en Septembre ou Octobre -, et aussitôt que les
â6. 3i
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48a LIN
graines sont répandues, on passe la herse par-detàus et ensuite
le roiileau.
La terre qui convient le mieux au lin , est celle qui est
légè^e et en même temps un peu fraîche et substantielle ,-
mûîa cela ne doit pas être regardé comme général, car il est
des pays où Ton obtient de trè»*belles récoltes de cette plante
dans des terres fortes et argileuses.
. Les cultivateurs distinguent trois principales variétés de
lin : la première nommée lin froid ou grand lin ; la seconde ,
lin chaud ou têtard , et la troisième connue sous le nom de
lin moyen. Il y a encore dans quelques cantons un lia
précoce ou d^ Mars, et un lin tardif ou de Mai. La pre-
mière variété, le lin froid, produit des tiges grêles, élevées,
et fournit peu de graines ; elle mûrit tard : on en retire une
fiiasse longue, iîne^ avec laquelle on fabrique ces belles
toiles, ces superbes batistes, ces magn26ques dentelles, qui
font la richesse de Ift Fl^indre. La seconde variété, ou le lin
chand) a les tiges peu élevées, rameuses, chargées de nom-
breuses capsules : elle est plus propre , par cette dernière rsi^
son, à être cultivée ^ lorsqu'on a pour principal but la récolte
des graines; car elle ne donne qu'une filasse courte et grossière.
Le lin moyen , comme son nota Tindiqiie , tient le milieu entre
les deux précédens ; c'est eeiui qui est le plus généralement
répandu. Au reste il est essentiel de ne point mêler les graines
de ces différentes variétés, qui ne doivent point, lor^ des semis,
être répandues de la même manière : ainsi la première doit
être semée beaucoup plus serrée que les deux autres, tandis
que la seconde a besoin d'être plus espacée que la dernière.
Ces trois variétés mûrissent d^ailleurs à des époques un peu
différentes.
Nous av<His dit qu'on àemoit lé lin au printemps ou en
automne. Ce qui doit déterminer à avancer ou à retarder
cette opération , c'est la nature du sol et celle du climat.
Ainsi, dans les terres très-légères et dans les pays secs et chauds ,
comme le Midi de la France, il est avantageux de semer le
lin au commencement de l'automne, parce que les pluies
de cette saison et celles de l'hiver favorisent là végétation de
la planté, et lui font acquérir asset de force pour résister
à la sécheresse , lorsqu'il arrive qu'il n'y ait que peu ou point
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LiN 48*
dti tout de pluie au pHutemps suivant. Dans les pays ff oidi
et humidfes, au contraire, et dans les terres argileuses, il faut
retarder lë^ Aetâis de lin jusqu'en Mal^ et même jusqu'en
Avril ou Mai , pâfce que la trop ^fande humidité est niii^
iible à cette plante.
Les cultivateurs érôient gënélfaîemeiit É[tiè le lin dëgétiéï'e,
lorsqu'il est semé plusieurs années de suite dans le mênié
canton sanà changer la semence : aussi e^t-on dans Tusage en
Flandre de tirer tous les ans de nouvelles graines du Norà
de TEuropè, et principalement de Riga, qui passe pour
fournir celles de la meilleure qualité. Mais , d'après les éxpé-
Hences faites à ce sujet par M. Tessier, la graine de Riga
ne donne pas, dans le climat de Paris, de plus be&u lin que
telle de beaucoup de cantons de la Fiance et des parties
méridionales de TEurope. D'après Cela on doit croire que,
lorsque Ton voudi*a faire tirt choix des graines les plus grosses,
lei plus lourdes et les mieux nourries parmi celles récoltées
dans notre pa3rs , On pourra très-bien se passer dé remplacée
iios semences indigènes par des exotiques.
Pendant la jeunesse des semis de lin et avant que la
plante ait cinq à six pouces de hauteur, il est essentiel de
la débarrasser des mauvaises herbes par un ou deux sàr*
clages. On doit surtout veiller à ce qu'elle rie sôît pa& infectée
par la cuscute ; car, lorsque cette plante parasite, que îei
cultivateurs connoissent sous le nom d'dh^uf'è du lin, vient à
se répandre dans un champ, elle fait petit uri grand nombre
de pieds de lin. Le seul moyen de s'en débarrasser est d'aN
racher toutes les tiges qui en sont attaquées , et de les brûler,
dès qu'on peut recônnoltre le mal; car, en laissant la cuscute
s'étendte de proche eri prttChe , elle peut envahie le champ
entier et anéantir la récolté.
La maturité du lin a lieu selon l'époque OÙ la graine a
été semée , selon la chaleur du climat et selon la nature du
sol, en France depuis le mdi& de Juin jus(|u'en Adût : en
général elle s'annonce par la couleur jaune que prennent
les capsules et les tiges, et parce que ces dernières se dé-
pouillent d'une partie de leurs feuilles. Lorsque l'on juge
que la plante est sUiiisamment mûre, on arrache ses tiges à
la main , et on lés réunit en poignées^ dont on fait de petites
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484 LIN
bottes liées, par le sommet, et qu'on laî^e prdinâirement
debout sur le sol , en les écartant par le bas en trois par-
ties 4 afin d'achever leur dessiccation. Aussitôt que la plante
est assez desséchée , on en sépare les graines , soit en battant
avec précaution les sommités des tiges sur des draps étendus
à terre, soit en les faisant passer entre les dents d'une espèce
de peigne de fer fixé, sur un banc ou sur une table.
,De quelque manière qu'on s'y prenne pour séparer les
graines, il est important de ne pas déranger les tiges, de ne
pas les entremêler, et d'avoir bien soin de les mettre égales
par le bas, en en formant de nouvelles bottes, qui, ainsi
préparées, sont de suite mises à. rouir, parce que, lorsqu'on
laisse trop dessécher le lin, il faut plus de temps pour
opérer le rouissage. Cette préparation préliminaire, qu'on
lui fait subir comme au chanvre , est nécessaire pour dé-
cpmposer une sorte de gomme ou de gluten par laquelle
les fibres de Técorce adhèrent, soit entre elles, soit avec
les.tiges, et pour faciliter leur séparation.
On rouit le lin de trois manières, i .® Sur terre : les tiges
de la plante sont couchées et étalées par rangées sur un
pré, pendant environ un mois, lorsque l'opération se fait
en Septembre; et. pendant six semaines, lorsqu'elle, se fait
en hiver. Dans cette dernière saison le lin que l'on obtient
n'est pas d'une couleur cendrée, comme celui qui a été roui
en Septembre. 2.° £n eau dormante : les plantes, réunies en
grosses bottes, sont rangées les unes à côté des autres et par
lits superposés, dans des fpssés ou bassins remplis d'eau, et
on les surcharge de pièces de bois et de pierres, afin de les
tenir suffisamment submergées. Le rouissage de cette ma-
nière ne dure que dix jours ; mais la filasse qu'on obtient
est toujours d'une qualité inférieure, et on ne peut jamais
la filer fin. 5.^ En eau courante : le, lin. est arrangé par
bottes, de même que pour le rouissage en eau dormante ;
mais l'opération dure vingt -cinq à trente jo.urs, et l'on a
soin de retourner les bottes tous, les quatre à cinq jours,
de même que lorsqu'on rouit sur terre ou en eau dormante.
Le rouissage en eau courante est celui qui produit les lins
de la meilleure et de la plus belle qualité, et. certaines ri-
vières ont surtout cet avantage : telle est la Lis, qui arrose le
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LIN 4^5
département du Nord et autres pays voisins ; les lins qu'on
y fait rouir, donnent une filasse d-une excellente qualité,
d'une belle couleur jaunâtre claire, avec laquelle on fait du
fil d'une finesse extrême. Le rouissage en eau courante se
fait ordinairement en Septembre.
• Lorsque le lin est re^té le temps convenable au routoir,
(c'est ainsi qu*on nomme l'endroit où il est à rouir), on le
retire , on le lave et on le fait sécher le plus promptement
qu'il est possible , en l'exposant à Faîr libre , si la chaleur
du climat et de la saison le permet, ou en employant la
chaleur des étùves ou des fours. Après qu'il a été bien
desséché, on peut le serrer au grenier jusqu'au moment ou
l'on voudra en retirer la filasse.
Ce travail peut se faire de deux manières. Dans la pre-
mière, l'ouvrier prend une poignée de lin, la pose sur un
banc ou sur une table en la tenant d'une main , et de l'autre
il frappe dessus avec une sorte de battoir de bois ; lorsque
la moitié supérieure est suifisamment brisée, il la retourne
pour frapper de même sur Tinférieure. Celle-ci étant aussi
convenablement battue,, l'ouvrier prend la poignée des deux
mains , et il la passe et repasse avec force sur l'angle de son
banc ou de sa table, afin de faire tomber les fragmens des
tiges qui tiennent encore aux fibres menues, qui doivent
rester seules et former la filasse j ensuite il termine en se-
couant d'une seule main ce qui lui reste de cette dernière*
Mais dans beaucoup d'endroits on abrège cette opération en
se servant d'un instrument nomipé mâche, mâchoire, braie
ou brayoire. On s'en sert pour le lin absolument comme pour
le chanvre. (Voyez cet article, vol. VllI, à la page 154.)
En Livonie on a des moulins pour la préparartion du lin et
du chanvre, qui ont, dit<on,' l'avantage de donner une
filasse plus belle, et d'en faire une bien plus grande quantité
en bien moins de temps. En Angleterre^e^ même en France,
on a aussi imaginé des machines qui sont vantées comme très-
expéditiveS', et dont, à ce qu'on, assure, une seule peutsuf<%
fire pour le service d'un village dont. la récolte de lin ou de
ehanvre seroit la plus considérable. On ajoute que cette ingé-
nieuse machine n'exige, pour être mise en œuvre^ -qu'une
femme ou un |eune homme , et qu'elle donnera des œiUioiui
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4W , LIN
4e bénéfice aux caltiveteurs et à ceux qui emploiefit U
toile faite avec le lin qu'elle aura préparé. Il ne reste plu$
qu'à trouver une autre machine qui, avec l'aide d'un seul
individu, puisse filer cette filasse ; et voilà, excepté deux
personnes qui pourront encore gagner leur vie en sur-
veillant et faisant marcher les deux machines , et leurs pro-
priétaires qui s'enrichiront , tons les autres individus de
ee malheureux village, qui pendant plusieurs mois de l'an-
née et surtout pendant l'hiver , trouvoient , dans les diverses
préparations dont le lin a besoin pour être converti en filasse ,
des moyens d'existence pour eux et leurs familles; voilà,
disons-^nous, tous ces individus manquant de travail pendant
ce temps et par conséquent réduits à la misère-
Après qu'on a séparé la filasse de la cheoevotte (c'est ainsi
qu'an nomme les débris des tiges) par un des moyens dont
il vient d'être parlé , il ne reste plus qu'à la peigner pour
le rendre plus douce et plus fine. Cela se fait en la passant
à plusieurs reprises à travers une sorte de peigne de fer à
plusieurs rangs de dents, et nomméfi seran ou serançoir. On
$ de ces instrumens à dents plus grosses et plus écartées,
et d'autres à dents plus fines et plus serrées. On commence
par faire passer la filasse par les plus grps et on finit par les
plus fins, selon le degré de finesse qu!on veut lui donner et
les usages auxquels elle e$t destinée. Lorsque le lin a été
peigné, il n'y a plus, pour le livrer au commerce, qu'à le
mettre en bottes on paquets.
lie lin 9 ainsi façonné, est ensuite filé, et presque généra*
lement à la main , par des femmes qui se servent pour cela
d'un instrument nommé rouet. : dans^ les pays pii cette indus-
trie est très-répandue , elle a été poiissée si loin ., qu'on tire
quatre mille «une» de fil d'une seule once de Clause de lin.
Ce fil , selon sa finesse , <est employé à fabriquer des den-
telles, des batistes, des toiles, wx à «ntrer dan^ I4 compo^i*
tion de plusieurs étoffas. Tout le m^nàç fsppnpU Templpi
général du fil, ^i nécewftire pour unir et confectionner les
différentes pièces de 00^ habillement.
L'evploi des machiner pour filer le lîn est en^r^ r^re;
M. Desm^zières, de 1» So^iéJé des spien<5?s et s^n^ dejille,
qui a bien voulu nous (o^tmx plusieurs rej»»eignein.ep$ utiles
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LIN 487
pour la rédaction de cet article, nous marque qu'il ne eon*-
noît, dans Te département du Nord, que deux fabriques où
l'on file le lin avec de grandes machines. Elles sont établies
à Orchie, petite ville entre Lille et Valenciennes, et il pa*
roît que jusqu'à présent elles ne sont pas parvenues à filer
fin. Leur fil est plat, poilu, iinpropre à la fabrication du
beau fil à coudre, et seulement assez bon pour faire de
grosses toiles.
On ne blanchit la filasse que lorsqu'<elle est filée , et lorsque
le fil ne doit pas être converti en toile; mais, si l'on veut
faire de la toile, on attend que celle-ci soit fabriquée, pour
la blanchir par divers coulages de potasse, par des bains
d'acide muriatique oxigéné très-affoibli , et surtout par Tex-
position sur le pré, exposition que l'on alterne avec ces
diverses opérations chimiques.
L'usage du lin pour les vétemens est si ancien , qu'on ne
sait pas précisément l'époque où il a commencé. Les Égjrp-
tiens, qui sont un des peuples chez qui l'industrie et la civi-
lisation remontent le plus loin ^ attribuoient la découverte
de cette plante à une de ces divinités qui les avoient fait
sortir de l'ignorance, et qui avoient introduit chez eux la
connoissance de l'agriculture et des arts. Ce fut Jsis qui la
trouva sur les bords du Nil , et enseigna aux hommes l'art
de la préparer, pour en faire des vétemens. Aussi* les prêtres
d'Isis, qu'Ovide {Metam. 1.) appelle dea linigera , et tous
les prêtres en général , en étoient vêtus , ce qui fait que Ju-
vénal leur donne le nom de linigeri. Les momies d'Egypte
sont presque toujours enveloppées de bandelettes de lin , et
cette contrée est encore aujourd'hui un des pays du monde
où le lin réussit le mieux. On Vy voit quelquefois , suivant
Hasselquist , s'élever jusqu'à quatre pieds et acquérir la
grosseur d'un roseau ordinaire. On eultive dans la Basse-
Egypte, dit Olivier ( Mém. sur l'Egypte), une grande quan-
tité de lin , principalement sur le Delta , et c'est encore la
principale réeolte de la province de Faïeume. La quantité
de teiies qui se fabriquent en Egypte , est immense ; les
habitans en font presque leur unique vêtement. Elle fournit
tout le linge qui se consomme en Syrie, en Barbarie, en
Abyssinie, dans le royaume d'Angora. Outre cela on exporte
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488 LIN
-une quantité prodigieuse de lin brut, que les marchaods
de Constantinople fournissent aux besoins de l'Italie. On
sème le lin, dans le pays, vers le milieu de Décembre, et
on le récolte en Mars. -
L'usage d'employer le lin pour les vétemens passa de
l'Egypte dans la Grèce , et plus tard en Italie. Dans les pre-
miers temps delà république, le lin étoit peu connu; les
Romains portoient sous leur toge une tunique de laine, et
le lin ne fut employé généralement que sous les empereurs.
On en fit alors des tissus d'une blancheur éblouissante , et
des voiles légers d'une finesse extrême, que Varron appelle
des robes de cristal {vitreas togaa)^ et Pétrone, un nuage
de lin , du vent tissu :
Mquum est indtiere nuptam ventum textilenif
Palam prostrmrè nudam in nebula linea.
. L'art de préparer le lin ne fut point introduit chez les
barbares du Nord par leur commerce avec les peuples du
Midi. C'est une chose remarquable, dit M. deTheis, que
des peuples presque sauvages aient connu i'usage du lin,
dont la préparation compliquée semble annoncer un long
degré de civilisation. 11 est reconnu que toutes les nations bar-
bares, sorties des forêts de la Germanie ou de la Scandi*
navie , étoient vêtues de toile au moment de leur migration.
Non-seulement les tissus de lin nous fournissent des véte-
mens agréables , même des parures de luxe ; mais le linge ,
après avoir plus ou moins servi , est encore utilement em-
ployé. II fournit à la chirurgie la charpie qu'elle emploie
avec tant de succès pour le pansement des plaies et les
bandages de toute nature, nécessaires dans tant de circons-
tances. Le linge presque complètement usé, et, devenu ce
qu'on appelle chiffon , est broyé dans des moulins à ce
dçstiA es, réduit en une espèce de pâte et converti en papier:
sous cette dernière forme il fournit à l'homme les moyens
de transmettre à la postérité les chefs -d'œuvres du génie,
les actions héroïques et les découvertes utiles à l'humanité.
Tels sont les principaux usages du .lin sous le rapport de
^es propriétés économiques : passons maintenant à remploi
qu'<>^ f^it de ses graines en médecin^.
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LIN 489
La graine de lîn est muciiagineuse, ëmoUîente , relâchante
jst résolutive. A Tintérieur on prescrit comme boisson, son
infusion légère et préparée à Feau bouillante , dans les mala-
dies inflammatoires de toute nature , et principalement dans
celles du bas- ventre et des voies urinai res. On l'emploie
aussi beaucoup en lavemens dans les mêmes cas, et dans les
coliques, la dyssenterie, la constipation. La graine de lin,
réduite en farine et préparée en cataplasme, est d'un usage
au moins aussi fréquent pour combattre les inflammations
externes, que l'infusion de la semence entière l'est pour
les internes. Cette semence, contenant beaucoup d'huile ,
rancit facilement , et quand eHe a contracté cette mauvaise
qualité, elle ne vaut plus rien pour l'usage de la médecine
ni de la chirurgie.
£n écrasant et en exprimant la graine de lin, on en retire
une huile douce, dont on peut se servir pour la cuisine,
et, dopt on fait aussi usage pour diverses préparations phar^
maceutiques. Cette huile , lorsqu'elle est fraîche , a toutes les
propriétés adoucissantes de la graine elle-même; mais elle
devient acre et irritante lorsque la chaleur ou le temps l'ont
fait rancir. Au reste, cette huile est principalement em-
ployée pour la peinture: on peut s'en servir pour l'éclairage;
mais elle est peu en usage spus ce rapport.
On •« essayé, dans des temps de disette, de mêler de la
farine ^e graine de lin à celle de froment , pour en faire
du pain ; mais ce pain étoit lourd , pesant, diflicile à digérer
et très-malsain : il a occasionédes maladies graves, et même,
dit-on, la mort de quelques-uns des individus qui enavoient
mangé en plus grande quantité.
Le lin usuel a exigé , à cause de ses divers usages et
de leur importance, que nous nous étendissions beaucoup
3ur lui; ce que nous aurons à dire sur les autres espèces,
sera plus borné.
Lin vivace : Unum perenne , Linn. , 5pec., 397 ; MilL , Dict. ,
t. .166, fig. 2. Sa racine est vivace; elle produit des tiges
plus ou moins nombreuses , étalées , hautes de quatre à huit
pouces .dans la . plante sauvage , et de dix à quinze dans
jcelle qui est cultivée. Ses feuilles sont linéaires, rudes en
leurs bords. Ses fleurs sont d'un beau bleu, assez grandes,
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A90 LIN
portées sur des pédoncules plus longs que les feuilles; les
folioles de leur calice sont ovales, obtuses, à cinq nervures,
et trois fois plus courtes que la corolle. Cette espèce croit
sur les collines et les lieux pierreux en Provence et, dit»on^
aux environs de Fontainebleau ; elle passe assez gënërale-
inent pour être originaire de Sibérie, ce qui Ta fait nom-
mer par quelques auteurs lin de Sibérie. On la cultive dans
plusieurs jardins comme plante dWnement. Comme on peut
retirer de sa tiges une filasse propre, de même que celle du
lin usuel, à faire du fil et de la toile, plusieurs agronomes ont
proposé dp la cultiver en grand : quelques-uns même Tout
«ssayé ; mais il ne parolt pas , jusqu'à présent, qu'on puisse
prononcer s'il seroit avantageux d'en étendre la culture. Les
uns ont dit que la toile qu'ils en avoîent fait fabriquer,
étoit plus fine que celle du chanvre et plus forte que celle
du lin ordinaire ; les autres ont assuré tout le contraire.
Lin a feuilles étroites'; Linum angustifolium , Huds. , Angl. ,
i34. Ses tiges sont droites , très-grêles, ordinairement très-
simples, hautes de dix à quinze pouces, garnies de feuilles
linéaires. Les fleurs sont bleues, de grandeur médiocre,
portées sur des pédoncules plus longs que les feuilles; les
folioles de leur calice sont ovales , trés*aîguès et à trois ner-
vures. Nous croyons que cette espèce est vivace et non an-
nuelle : elle croît dans les prés, en Languedoc, en Provence,
en Gascogne , en Bretagne ; on la trouve aussi en Angleterre
et dans plusieurs autres parties de l'Europe. Peut-être seroit-
il utile d'en essayer la culture ; car il nous a paru qu'elle
pourroit donner de la filasse très-fine.
Lin velu : Linum hirsutunij Unn. , Spec.j 698; Jacq. , FL
Aust. , t. 3i. Sa racine est vivac9 ; elle produit une tige
droite, velue, haute de huit à quinze pouces, garnie de
feuilles lancéolées, glabres, à trois nervures. Les fleurs
sont bleuâtres, portées sur de courts pédoncules; elles ont
les folioles de leur calice velues. Cettie plante croit en Au-
triche , en Hongrie , en Tartarie ; on la cultive dans les
îardins de botanique.
Lin sous-ASBRisscAu : Linum suffruticosum , Linn. , Spec»,
Aào; Cavan. , Icon., s , p. 5, t. 108. Sa- tige est sous-ligneuse,
liérissée, rameyse, haute de huit à douze pouces, garnie de
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LIN. 49V
feuilles linéaires^ subulées ^ un peu ni^e^. Les.fieurp 6911 1
assez grandes, d'une couleur purpurine très-claire, rayées
de lignes plus foncées, pédonculées et presque disposée^ en
corymbe; les folioles de leur calice sont pvales-lanc^piées^
ciliées-glanduleuse$ len leurs bords et trè^aiguès. Cette espèce
croU naturellement en Espagne et en France , sur les collîne$
et les lieux stériles , en Provence , en Languedoc , daqs }e
Jloiissillpn. Ce joli arbuste est cultivé comme plante d'agré»
ment dans quelques jardins. On le multiplie de graiuçs, et
on le rentre dfins rprangferie pendant Thiver.
Lin de Narbonne : Linum Narhonenst, Linn. , Spec., SqQ ;
Darrel., Icçn., 1007, Cette espèce eêt une des plus belles d^
genre , et elle mérite plus qu'aucune autre d'être cultivée pour
l'ornement des Jardins. Ses tiges sont droites, hautes de huit
à quinze pouces , trè»-glabFe$ , ainsi que les feuilles , qui
sont lancéolées-linéaires , trés-rapprochées les unes des autres,
Lesfleurs, d'une belle couleur bleue, larges de deux poupes,
forment des espèces de corymbes au sommet des tiges; leur
calice a ses folioles très-aigu è's , membraneuses en leurs bords*
Cette plante croît naturellement dans le Midi de l'Europe^
et en France dans les lieux stériles et arides de nos dépar-
jteipens méridionaux. £lle est vivace, et jQeurit en Juin et
Juillet, Il faut la rentrer dans Tprang^rie pendant l'Jiiver,
ou , si on la met en pleine terre , avoir soin de la couvrir
pendant les gelées.
* ^ Feuille^ alternes ; Jleurs jaunes.
Lin maritime: Unum maritimumy Linn., Spec.y 400; Jaeq. ,
JHort^ Vind.j 3, t. 164». La tige de cette espèce est droite ^
presque simple , haute d'un à deux pieds , garnie , dans sa
partie inférieure, de feuilles ovales, opposées, et dans la
supérieure, de feuilles lancéolées , alternes. Les fleurs sont
jaunes, de grandeur médiocre, pédonculées, à folioles du
calice ovales et aiguës. Cet^e espèce est vivace ; elle se trouve
dans le Levant , en Italie , et dans le Midi de la France ,
dî^ns les lieux voisins des bords de la mer. Nous croy^çs,
d'après l'ipip^lion de &es tige? , qu'elles sppt susceptible? 4e
fourQÛ; de 1^ fila^^ , et qu'il pourroit être utilç die r«p})er-
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49a LIN
cher jusqu'à quel point il seroit avantageux de la cultiver
sous ce rapport dans les localités où elle croît spontanément.
Lin de France : Linum Gallicum, Linn. , Spec, 401 ; Ger. ,
FI. Prov.y 421 5 t. 16, f. 1. Sa racine, qui est annuelle, pro-
duit une tige simple ou rameuse dès la base, trés-gréle,
haute de six à douze pouces, garnie de feuilles linéaires.
Ses fleurs sont aisez petites, pédonculées, à folioles du calice
lancéolées et très-aiguës. Cette espèce croît naturellement
dans le Midi de la France et de l'Europe.
Lin CAMPANULE : Linum campanulatum , Lînn. , Spec. , 400;
Lob. Ico», , 414, Sa racine est vivace ; elle produit plusieurs
tiges étalées, hautes de six' à dix pouces, garnies inférieur
ï*ement de feuilles spatulées, et, dans sa partie supérieure,
de feuilles oblongues, glanduleuses à leur base. Les fleurs
sont grandes, presque sessiles, alternes, quelquefois un peu
disposées en corymbe .- elles ont les folioles de leur calice lan-
céolées, près de quatre fois plus courtes que les pétales. Cette
espèce croît naturellement dans le Midi de la France ; on la
trouve aussi en Italie, en Autriche et dans le Levant. Elle
mérite d'être cultivée pour l'ornement des jardins. EUle a
besoin des mêmes soins que le lin de Narbonne.
• Lin a trois styles : Linum trigjnum, Smith , Exot. Bot,, 1 ,
p. 5i , t. 17 ; Bonpl. , Nav. et Malra. , 1 , p. 45 , t. 17. Cette
espèce est un arbuste qui conserve sa verdure pendant toute
l'année. Sa tige est haute de deux à trois pieds , divisée en
rameaux redressés , garnis de feuilles ovales- oblongues , al-
ternes , pétiolées , d'un vert luisant. Ses fleurs , d'un jaune
vif et brillant, sont axillaires, portées sur des pédoncules asset
courts; elles n'ont que trais styles, et leur calice est muni
de petites bractées à sa base. Cette espèce est originaire des
Indes orientales , d'où elle a été transportée en Europe irers
1802. On la cultive en serre chaude, où elle fleurit en
Février, Mars et Avril. Elle se multiplie facilement de bou«
tures.
**** jreuilies opposées^
Lin a quatre feuilles : Linum quadrijblium, Linn. , Spec,
402 ; Curt. , Bot. Mag. , t. 43i. Sa racine est épaisse , un peu
ligneuse ; elle produit plusieurs tiges herbacées , presque
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LIN 495
simples , Blîfonnes , glabres , hautes d'un pied ou environ.
Les feuilles , dans la plus grande partie de la longueur de^
tiges , sont ovales ^ verticillées quatre ensemble ; mais les su^
périeures sont ovales -lancéolées , seulement opposées. Les
fleurs sont bleues, assez grandes, presque disposées en co-^
rymbe terminal. Cette plante est originaire du cap de Bonne-
Espérance. On la cultive dans les jardins^ et on la met etk
orangerie pendant l'hiver.
. Lin pu rg atif : Linum catharticum , Linn . , Spec. ^401; FL Dan*^
t. 85]. Sa racine est menue, annuelle; elle produit une ou
plusieurs tiges grêles , un peu étalées à leur base , redressées
dans tout le reste de leur longueur , hautes de six à huit
pouces, et divisées, dans leur partie supérieure, en rameaux
dichotomes. Les feuilles sont ovales - oblongues , opposées #
glabres , de même que toute la plante. Les fleurs sont pe-
tites, blanches, pédonculées au sommet des tiges et des ra-
meaux. Cette espèce est commune dans les prés et dans les
bois.
Le lin purgatif a une saveur amére , désagréable et nau-'
séeuse. Il paroît avoir été assez employé autrefois comme
purgatif, car la plupart des anciens auteurs qui ont écrit
sur les plantes, en parlent sdus ce rapport ; mais aujourd'hui
il est tombé en désuétude , et n'est plus du tout usité. A'
haute dose il provoque, dit-on, le vomissement ; il ne faut
pas le donner à plus de deux gros en infusion, si on veut
qu'il n'agisse que comme purgatif.
Lin RADiOLE : Linum radiola , Linn., Spec, 4^2 ; Chamœli»
num vulgart y Vaill. , Botk Par,, t. 4, fig. 6; Radiola linoides j
Gmel. , Syst. veget, , 1 , p. 289 ; Radiola millegrana , Smith,
FL Brit,, 1 , p. 202. Sa racine est petite, fibreuse, annuelle;
elle produit une tige rameuse dès sa base , dichotome , pa-
niculée, haute de deux pouces ou environ. Ses feuilles sont
ovales, sessiles , opposées^ très-glabres , comme toute la
plante. Les fleurs sont d'un blanc sale ^ très-petites, pédon-
culées, terminales ou pour la plupart disposées dans les rami-
fications de la tige ; les folioles du calice sont tridentées , et
il n'y a que quatre pétales , quatre étamineis et quatre styles.
Cette plante est commune dans les lieux sablonneux , humides
et ombragés. (L. D.)
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404 Lin
LÎN* (Bot.) Un genre de ce nom poa^de plusieurs espèces
dont on tire une filasse et un fil employés pour divers tissus
et vétemens. On nomme aussi lin , dans le langage vulgaire ,
d'autres plantes également textiles , ou ayant le port du lîn«
Veriophorum pofyêtachyum est le liù des marais. La lihaire
est un lin sauvage. Le fucus Jilum est un lin de mei* ou ma-
ritinle , ainsi que quelques côiiferves. Le linum arhoreum de
C. Bauhin est Vumée, espèce de lichen dont les longs ra-
meaux pendent aux brahches des arbtes. Vhe lysimachie
étoît le linum êtéllaium de Bauhin. Le polypteMunt de Lin-
nœus étoit le linutti tarolManarh de Petiver. Un gypsophyla
ëtoit le linum sylvestte de Barrelier. Le lin de la Nouvelle-
Hollande, qui fournit une bonne filassié, et que Ton a essayé
de multiplier dans le Midi de la France , est le phormium tenaXy
genre monocotylédone de la famille des asphodélées. (/.)
LIN AQUATIQUE. {Bot.) On a donné autrefois ce nom
à diverses espèces de conferves des gfeiirfcs CffANtaANsiA. ( Lem. )
LTN ÉTOILE. {Bot.) Nom vulgaire d*une petite espèce de
lysimaque , lysimachia linum stéllatum,' ( L. D. )
LIN FOSSILE ou INCOMBUSTIBLE. (Mm.) On a donné
ce nom, dans les anciens ouvrages, aux variétés d'asbeste ou
d'amyanthe en filamens assez droits, assez déliés et assez flexi-
bles, pour être employés dans certains tissus et à faire de^
mèches de lampes. Voyez Asbbste. ( B. )
LIN DE LIÈVRE. (Bot.) Nom vulgaire de la cuscute. (L. D.)
LIN DE MARAIS. {Bot.) Voyez LmAiCRErrE. (Lbm.)
LIN MARITIME ou LIN DE MER. {Bot.) Voyez ce der-
nier nom. (Lem.)
LIN MAUDIT. {Bot.) Un des noms vulgaires de la cuscute.
(L. D.)
LINDEMER. (Bo^) Plusieurs espèces de plantes des genres
Chantransia, Ceramium et Chorda, portent ce nom. (Lej<.)
LIN DE MONTAGNE. {Bot.) On donne vulgairement ce
nom au lin à feuilles menues , et au lin radiole. ( L. D. )
LIN DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. {Bot.) Voyez Fhor-
Mioir. (Lem.)
LIN DES PRÉS. (Bot.) Voyez LiNAicâETTE. (L. D.)
LIN SAUVAGE. {Bot.) Dans quelques cantons on désigne
sous ce nom plusieurs espèces de linaire. (L. D.)
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LIN 49»
UN SAUVAGE PURGATIF. {Bôt.) Cest lé lin purgatif,
(L. D.)
LTNAGROSTIS. {BoQ Ge nom, àoi^né' par Tourtiéfbrt
et Adanson au lin des mafaîs , âommé ausâi iînaigï'ette , a
été changé en delui d*eriôph6tuié, qui sighifie poi'te - duveti
(j.)
LINAIGRETTEj Erixiphorum , Linn. {BoL) Genre de plan-
tes modocotylédones, de la famille des cjpéraeées , Jusa., et
de la diandHe monogynie, Linn., dont les principaux carac-
tères sont les suivans : Glumes oblongues, scarîeuses , ^uifivaU
ves, unifloresy imbriquées en tout sens, et disposées en tête
ou en épi; trois étamines; un ovaire supère, surmonté d'un
style filiforme , à stigmate trifide et velu ; une graine ovaie,
acuminée , environnée à sa base pair des soies plus longuet
que les écailles calicinales^
Les linaigrettes sont des herbes vivaces, graminiformes ,
très-remarquables lofsc^ù'ell es sont en fruit, jiarce que leurs
épis de fleurs se changent en quelque sorte en houppes de
soie blanche qui oiit assez d'éclat. On en cDànoit sept k huit
espèces, qui croissent presque toutes en Europe.
LiNAIÔRETTE A FEUILLES LARGES , Vulgail^Cment LIN DES MARAIS :
Eriophorum latifolium , Hoppe , Taschenb,, 1800, p. 108; Poit.
etTurp. , FL Par», t. 5o; Linœgrostis panicula majore ^ Vaill. ,
Bot. Par*, t. 16, fig. 2. Sa tige est haute de douze à dix-
huit pouces, garnie de feuilles engainantes par leur base,
planes en leur limbe, triangulaires à leur sommet-, elle est
terminée par cinq à huit épillets ou davantage , portés sur
des pédoncules rudes , inégaux et muiiis à leur base d'une
spathe de deux folioles; les écaillés calicînales sont d^un
vert grisâtre. Cette plante croit dans les prés humides et
marécageux , en France et dans toute l'Europe.
LiNAiGRETTE DE Vaillant : EriopkoraTti t^aillantii, Poit. et
Turp. , FL Par, y t. §2 ; Linagrostis patiivala majore, Vaill., Bot*
Par,, t. 16, fig. 1. Cette espèce diffère de la précédente par
ses feuilles plus étroites, canaliculées et triangulaires; par
ses pédoncules glabres , et parce que les soies de ses graines
sont une fois plus longues : elle croît dans les méimes lieux.
Ces deux plantes et les autres espèces voisines font un assez
médiocre fourrage dans leur jeunesse ; les bestiaux mangent
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49^ LIN
leurs feuilles sans en être avides. On a cherché à employer
leurs soies; mais elles sont trop cassantes pour être filées.
LiNAiGRETTE ENGAiNÉE : Eriophorum vagifiatum , Linn. , Spec. ,
76; Poit. et TuTp.j FL Par., t. 49. Sa tige est triangulaire
en sa partie supérieure, haute de huit pouce» à un pied,
garnie à sa base de feuilles linéaires, chargée dans sa lon-
gueur de deux à trois gaines obliquement tronquées, et ter-
minée par un épi ovale, dépourvu de spathe à sa base , com-
posé d'écaillés membraneuses et grisâtres. Cette espèce se
trouve dans les marais tourbeux en France, en £urope et
dans l'Amérique septentrionale. (L. D. )
LINAIRE; Linoria, Tournef., Juss* (Bot.) Genre de plan-
tes dicotylédones, de la famille des scrophulariées , Juss., et
de la didjnamie angiospermie du système sexuel. Il a pour
principaux caractères : Un calice de cinq folioles persistantes;
une corolle monopétale, en gueule fermée, tubulée infé-
rieurement et prolongée à sa base enun éperon saillant hors
du calice, ayant son limbe partagé en deux lèvres, dont la
supérieure bifide et l'inférieure trifide, avec une éminence
convexe (palais) fermant l'entrée de la corolle; quatre éta-
mines didynames ; un ovaire supère; une capsule ovale,
à deux loges , s'ouvrant au sommet en trois à cinq valves irré-
gulières, et contenant des graines nombreuses, souvent en-
tourées d'une membrane.
Les linaires sont des plantes herbacées, rarement suffru-
tescentes , à feuilles simples , - opposées ou verticillées dans
quelques espèces j le plus souvent alternes ou éparses, etdont
lesûeurs, quelquefois axillaires, sont le plus souvent dispo-
sées en grappe terminale. Linnseus avoit réuni les linaires à
son genre Antirrinum; mais MM. de Jussieu et Desfontaines
ont cru devoir rétablir le genre de Tournefort, et beaucoup
d'auteurs adoptent aujourd'hui cette dernière manière de
voir. Le genre Linaire , ainsi séparé des Anthirrinum ou Mu-
fliers , comprend maintenant plus de quatre - vingts espèces
qui , à la réserve d'un petit nombre , appartiennent toutes à
l'ancien continent, et dont plus de la moitié est indigène de
l'Europe ; en France seulemen^t on en trouve une trentaine.
Les plus remarquables sont les suivantes.
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LIN 497
^ Feuilles anguleuses*
LiNAiRE CYMBALATRE : Linaria cjmhalaria, MilL, Dict. , H.*
17; Antirrhinum cymbalaria , Linn. , .Spcc. , 85i ; BulL, Herb.,
t. 395. Sa racine est fibreuse, vivace ; elle produit plusieurs
tiges grêles, rampantes, glabres, longues de huit à quinze
pouces et même plus, garnies de feuilles alternes, pétiolées,
arrondies, échancrées en cœur à leur base et découpées en
cinq ou sept lobes. Ses fleurs sont d'un pourpre bleuâtre,
avec le palais jaune, solitaires dans les^ aisselles des feuilles,
et portées sur de longs pédoncules. Il leur succède une capr-
sule arrondie, contenant des graines ridées. Cette plante
est commune et st trouve ordinairement dans les fentes des
vieux murs, aux lieux ombragés et un peu humides. On en
connoît une variété à fleurs blanches. • .
Les tiges nombreuses de la linaire cymbalaire , en s'entre-
laçani les unes dans les autres , forment souvent des espèces
de gazons qui, pendant toute Tannée, sont émâillées de jolies
fleurs. Ces gazons , lorsqu'ils sont multipliés , font un effet
charmant , et décorent d'une manière très-pittoresque les mu-
railles et les rochers sur lesquels ils croissent naturellement»
La cymbalaire produira de même d'agréables effets sur les
rocailles et les grottes des jardins paysagers , lorsqu'on saura
l'y placer convenablement. Il faut qu'elle soit exposée au
nord. Autrefois elle fut employée en médecine comme astrin-
gente et vulnéraire; aujourd'hui elle est tout- à-fait hors
d'usage.
Linaire bâtarde , vulgairement Velvote ou Véronique fe-
melle : Linaria spuria, Mil!;, Dict. , n.** i5 ; Antirrhinum spw
rii/m, Linn*, Spec, , 861 , Fi. Dan,, t. giS. Sa racine, qui
est annuelle, produit une tige rameuse, couchée, longue
de six à dix pouces, garnie de feuilles velues, ovales, très-
entières ou bordées de quelques dents ; les inférieures oppo-
sées, les supérieures alternes. Les fleurs sont jaunes, d'on
violet foncé en leur lèvre supérieure , solitaires dans les
aisselles des feuilles sur des pédoncules longs et filiformes.
Cette plante est commune dans les champs. Elle passe pour
émoUiente et résolutive j mais elle n'est que peu ou point en
usage.
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498 LIN
** Feuilles entières, les inférieures verticillées
ou opposées*
LiNAiRE TB&NéE t Linoria triphylla , Mill. , Dict. , n.** 2 ; Antir'
rhinum triphyllum , Linn. , Spec, 852. Sa racine est annuelle,
fibreuse; elle produit une tige droite , soyvent simple, glabre,
haute de quatre à huit pouces, garnie de feuilles ovales,
lisses, un peu charnues, d'un vert glauque, disposées pour la
plupart , excepté les supérieures , trob à chaque nœud. Les
fleurs sont blanches , marquées de jaune et de bleuâtre, et
disposées en épi terminal. Cette plante croit en Sicile, en
Corse et en Saintonge.
LiNAïAE DES AtFEs: Linoria alpina ^ Decand. , FI. fraoç., 3,
p. 690; Antirrhinum alpinum, Linn. , Spec, 856; Jacq. , FU
Aust,, t. 58. Sa racine est bisannuelle; elle produit une tige
glabre, couchée sur la terre , divisée dès sa base en rameaux
nombreux, étalés, longs de trois à cinq pouces, garnis de
feuilles verticillées, un peu charnues, d'un vert glauque;
les inférieures obtuses et presque ovales , les supérieures lan-
céolées ou linéaires. Les fleurs, d'une belle couleur bleue,
avec le palais d'un jaune orangé, sont disposées, au som-
met des rameaux , en un épi court, serré et d'un aspect fort
agréable. Cette plante croît dans les Alpes et les Pyrénées ,
aux bords des torrens et dans les fentes des rochers humides.
Ljnaire a feuilles d'origan: LÀnaria origanifoliay Decand.,
H» fr*9 ^9 P* 409 ; Antirrhinum origanifoliunij Linn. , Spee,^ 852.
Sa racine est vivace ; elle produit une tige presque ligneuse
k sa base, tortueuse, divisée en plusieurs rameaux étalés et
même couchés, garnis inférieurement de feuilles opposées,
ovales-arrondies ou quelqueÂ>is oblongues. Les fleurs, d'un
rouge violet, à éperon court, n'ont point la gorge de leur
corolle fermée par un palais , et elles sont alternes dans les
aisselles des feuilles supérieures. Cette espèce croit dans les
fentes des rochers, dans les Alpes et les Pyrénées.
O0<k /rouilles entières, toutes alternes.
LrNAiRE A FEUILLES DE GENÊT : Linariagenistifolia , Mill., Dict. ,
n.^ 14; Antirrhinum genistifolium , Linn., Spec.j 858$ Jacq.»
FL Aust,^ t. 244. Sa racine, qui est vivace, donne naissance
à une ffu plusieures tiges hautes de douze à dix-huit pouces ,
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LIN 49»
droites, rameuses dans leur partie supériéuk'e, glabres ^
ainsi que toute • la plante; garnies de feuilles lancéolées,
d'un vert glauque. Les fleurs sont d'un beau jaune, dispo»
sées, dans le haut des rameaux , en plusieurs épis alongés, for-
mfLUt dans leur ensemble une panicule irréguliére et effilée.
Cette plante croît dans les lieux montueux, en Finance et daiii
plusieurs parties de TEorope.
LiNAïaE COMMUNE ; Vulgairement Linaikg , Lin sauvage :
Unaria vulgaris, Mœnch, M^th.^ §24 ; Antirrhinum Linaria,
•Linn., Spec, 858; Bull., Herb., t. 25 1. Sa racine est ram-
pante, vivace; elle produit une ou plusieurs tiges ^ ordinaire-
ment simples , hautes d'un pied à dix-huit pouces , glabres,
de même que toute la plante, garnies de feuilles linéaires-
lancéolées, nombreuses, sessiles, d'un vert glauque. Ses
fleurs sont jaunes, assez grandes , rapprochées les unes des
autres en un épi terminal. Cette plante est commune sur les
bords des champs et dans les terrains incultes.
On rencontre quelquefois sur plusieurs espèces de ce genre ,
^t plus souvent sur- la linaire commune , des fleurs diffé-
rentes de c^es qui sont propres à c€ genre : ou les individus
de cette sorte ont toutes leurs fleurs entièrement changées,
ou Ton rencontre de deux espèces de fleurs sur le même
pied.^ Linnseus {Aman, academ,^ 1 , p. 55) a donné le nod^
de P^loriak cette singulière variété, qui se distingue surtout
par sa corolle régulière , infundibuliforme , chargée à sa base
de cinq éperons subulés , et ayant son limbe à einq divisions
obtuses^ Quoique la corolle soit monopétale, elle ne porte
point les étamines , qui sont au nombre de cinq. Les graines
avortent, et on ne peut multiplier la plante qu'en divisant
les racines ou en faisant des boutures avec la partie infé>
rieure des tiges. On croit devoir attribuer à des circonstances
locales , et particulièi^meht k une trop grande abondance de
sucs , cette métamoi^hoSe singulière de la fleur des linaires.
La linaire commune a une odeur un peu vireuse et nau-
séabonde ; sa saveur est amère et désagréable : elle a passé
autrefois pour purgative, et surtout pour diurétique et
résolutive ; on l'employoit dans l'hydropisie et dans la jau-
nisse. Elle a surtout été conseillée à Textérieur comme émoi*
liente et calmante. Ses fbuiUes et ses fleurs , cuites dans Teau
'Digitizedby Google
SoD LIN
ou dans le lait, penvént s!appliquer sur les hëmorrhoïdes
gonflées et douloureuses, et Fonguent de linaire a joui au-
trefois d'une grande réputation pour leur giiérison.
On ne cultive guère la linaire dans les parterres ; mais ,
comme elle fait un assez joli effet , elle est propre à orner les
bords des gazons dans les jardins paysagers.
Les bestiaux ne mangent ni la linaire commune , ni les
autres espèces du même genre. (L. D.)
LINARIA. {Bot,), Ce nom ne remonte pas jusqu'à Diosco-
ride : on le trouve dans Tragus , Dodoèns , Daléchamps ,
pour désigner la linaire ordinaire , que Mattbiole et d'autres
croient être Vosyris de Dioscoride, différent de Vosjris de
Linnseus, qui est le.casia poetica de Lobel et de Toumefort.
Le linaria étoit pour Tournefort un genre assez nombreux
en espèces, différant du muflier, anlirrhinum , par l'éperon
de sa corolle. Linnaeus avoit cependant confondu ensemble
les deux genres , qui ont été séparés de nouveau par Gaertner,
lequel ajoute aux différences tirées de la corolle celle de
la déhiscence de la capsule. Nous avons aussi fait cette sépa-
ration des genres , et M. Desfontaines a de plus détaché de
la. linaire , sous le nom d^anarrhinum , une espèce , linaria
hellidifolia , dont l'ouverture de la corolle n'est pas fermée
par un mufle.
Indépendamment des vraies linaires , d'autres plantes ont
reçu le nom de linaria :%le chenopodium scoparia est le linaria
scoparia de C. Bauhin ; le thesium linoph^Uum est le linaria
adulterina de Tabemœmontanus ; ïepilobium angustifolium est
le linaria ruhra de Daléchamps ; le. sUUera passerina est le
linaria hohyoides de Columna; et une variété du lin ordinaire
est noiùmée linaria quarta par Tragus. Voyez Linaire. ( J, )
LINARIA. {Ornith.) Ce nom, employé par Brisson et par
Bechiitein pour désigner les linottes, a été appliqué par M.
Vieillot aux sizerins, comme terme générique. (Cu. D.)
LINCE. {Mamm.) Un des noms du lynx en Espagne, en
Portugal et en Italie. (F. C. )
LINCKIA. {Bot.) Michéli et Adanson nomment ainsi le
nostoc. Dillen, ayant observé dans, cette planta une espèce
de tremblement lorsqu'on la touchoit, lui donna le nom
de tremella , adopté ensuite par Lip^œus.
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LÏN . ioi.
Gavanilles^ a fait aiKsi un genre Linhia, que M* R* Brown
a réuni au persoonia de M. Smith , dans la famille des protéa-
cées. (J.)
LINCKIA. (Bi^t.) Ce genre de la faucille des algues, établi
par Michéli, dédié par lui à Jean Linck , célèbre naturaliste,
pharmacien a Leipzig,, qui florissoit au commencemei\t du
i8.* siècle , est maintenant adopté sous le nom de Nostach ou
Nostochium (voyez Nostoc), parce qu'il y a un autre genre
Linchia : il a pour type cette plante si singulière , le nostoc ,
dans laquelle Michéli a reconnu, que les séminules étoient
disposées en forme de chapelet. On l'a confondu aus^i avec
les tremella* ( (jEM. )
LINCONE, Linconia. (Bot,) Genre de plantes dicotylé-
dones i à fleurs incomplètes , dont la famille naturelle, n'est
pas encore déterminée , de la pentandrU digynie de Lini^seiyis ,
oflrant pour caractère essentiel .- Un calice persistant (corolle,
Linn. ), à cinq divisions, muni de quatre bractées àsa.base ;
cinq fossettes creusées dans la base des découpures di^ calice ;
cinq étamines alternes avec les divisions du calice ; un ovaire
à demi inférieur ; deux styles* Le fruit est une capsule à
deux loges monospermes.
. LiNCONE ALOPÉcu&oÏDE : Lincoma alopeeuroides^ Linn. ; Herm. ,
Afric. , 7 ; Lamrk. , EncycU Arbrisseau dont les rameaux sont
peu nombreux, inégaux, un peu effîlés, garnis d'un grand
nombre de feuilles très- caduques, épar^es, presque verti-
cillées six par six, luisantes, linéaires, trigones, un peu
roides, longues de sept à huit lignes, munies sur leurs an-
gles et à leur sommet de poils blancs, très-fins, écartés
les uns des autres. Les fleurs sont sessiles, latérales, for-
mant, par leur ensemble, un épi court, dense, sessile,
rougeàtre, très-velu; leur calice e&t urcéolé à sa base, avec
les découpures scarieuses, persistantes, muni à l'extérieur de
quatre bractées opposées par paires; les fllamens des éta->
mines subulés; les anthères sagittées; l'ovaire fait corps avec
le fond urcéolé du calice; il est chargé de deux styles fili-
formes, à stigmates simples ; la capsule à demi inférieure,
à deux loges, qui s'écartent comme deux coques et s'ou-
vrent en dedans ; chaque loge renferme une semence lui-
sante. Cette plante croit aux lieux montueux et aquatiques
du cap de Bonne-Espérance.
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«M LIN
Joseph de Jussieu en a découvert une autre espèce au
Pérou, linconia pêrutiana (Lanik«f £ncycl.), très*ramense <,
offrant le port d'un clifforlia , dont les feuilles sont sessiles,
linéaires, hérissées, et presque vaginales et conniventes à
leur base, disposées dix par dix, ou à peu près, en verti-
eilles; les fleurs sont petites, sessiles, serrées, velues, pres-
que terminales; leur calice urcéolé, à cinq divinons droites.
(PoiB.)
LINCURIUM. {Conchyl.) Il paroft que les anciens donnoient
quelquefois ce nom aux bélemnites. (DeB«)
LINDEM. {Bot*} A Madagascar on nomme ainsi, suivant
Rochon , un palmier à feuilles de scolopendre. Dans un her»
bier de cette lie , donné par Poivre, on trouve aussi sous le
nom de lindem, espèce de palmier, un échantillon impar-
fait d*un arbre qui paroît appartenir au genre Fraugipanier,
Plumeria, ayant quelque rapport, par ses longues feuilles,
avec le plumeria longifolia de M* de Lamarck. Il est probable
que dans cette plante les feuilles , longues et étroites relati*
vement à leur largeur, sont rassemblées en tête au sommet
d'une tige nue : ce qui a pu lui donner Taspeet d'un pal-
mier. (J.)
• LINDERA. (Bot,) Nom donné par Adanson au ch€erophyî^
htm coloralum de Linnseus, dont les involucelles sont com«
posés de sept à neuf feuilles , au lieu de cinq, observées dans
les autres espèces de ehœrophyllum, M. Thunberg a donné,
dans la FL Japon* , un autre Lindera, qui a été adopté. ( J.)
LINDÈRE, Lindera. {BotJ) Genre déplantes dicotylédones,
à fleurs incomplètes, dont la famille naturelle n'est pas
encore déterminée , de Vhexandrie monogynie de Linnœus ;
offrant pour caractère essentiel : Une corolle à six pétales;
point de calice; six étamines (insérées sur l'ovaire, Thanh.)]
lès anthères fort petites ; un ovaire supérieur ; un style ;
deux stigmates réfléchis. Le fruit est une capsule à deux
loges.
LiNDÈRE A OMBELLES : lÀnàera umhellata^ Thunb. , Flor,
Jup,y pag. 145, tab. 21; Lamk. , IlL gen, , tab. 363. Arbris-
seau divisé en rameatix lâches, alternes, flexneux, garnis,
surtout à leur sommet, de feuilles touffues, pétiolées, ova-
les-oblongues, aiguës, glabres en-dessus , velues et d^mc
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LIN 5oS
couleur pâle enrdessous^ longue$ d-un pouce; les fleurs pe*
tites, disposées en ombelles simples, terminales, solitaires,
portées sur un pédoncule un peu velu , ainsi ()ue les pédi-
celles; la corolle jaunâtre; les pétales ovales, obtus, longs
d'une ligne; les filanaiens plus courts que la corolle ;Tovaire
glabre, ovale; le style droit, un peu plus court que là co-^
rolle; le fruit est une capsule à deux loges* Cet arbrisseau
a été découvert par Thunberg sur le mont Fa-Kona au
Japon; il fleurit en Avril et en Mai. Les naturels du paya
font avec son bois des pinceaux souples avec lesquels ils
se nettoient /les dents, (Poia.)
LINDëRNIE; Lindemia, Linn. (Bo^) Genre de plantes
dicotylédones y de la famille des scrophulariée» y Juss., et de
la didynamie angiospermie^ Linn. , dont les principaux carac-
tères sont les suivans : Calice de cinq folioles linéaires , per-;
aistantes; corolle monopétale, à deux lèvres, dont la supé*
vieiire très-courte , échancrée , et Tinférieure à trois décou-e
pures inégales, celle du milieu un peu plus grande; quatre
étamines, dont deux, plus courtes, ont leurs filamens termi-
Béa par une dent et les anthères presque, latérales; un
ovaire supère, ovale, surmonté d'un style filiforme, terminé
par un stigmate éohaneré ; une capsule à deux valves , à deux
loges, contenant des graines nombreuses*
Les lindernies sont de petites herbes annuelles , à feuilles,
opposées j et à fleurs axillairés. On en compte «ix espèces^
parmi lesquelles la plus commune est la suivante.
'LiNDERNiE FYxiDAiHE : Lindemia pyxidaria, Linn., MarU.,
242 ; Lam. , J//if5f • , t. 622 ; Alsinoides paludosa, etc. ; Lindemia
AUat, , 1 62 , t. 1. Ses tiges sont menues, couchées, rameuses,
glabres., comme toute la plante ; longues de quatre à cinq
pouces, garnies de feuilles opposées, ovales. Les fleurs sont
petites, purpurines, pédonculées, axillairés et solitaires.
Cette plante esi^ dit-on, originaire de la Virginie; mais elle
est aujourd'hui aussi commune dans certaines parties de l'Eu-
rope que si elle étoit indigène : on la trouve dans les ma-
rais et les Hebx aquatiques, en Alsace, en Bourgogne, en
Bretagne; elle croit aussi en Piémont et en AUemagne. (L* D.)
Le Lindernia japonica, Thunb., ne doit point être réuni
à ce genre, d'après M. Rob. Brown; il paroit plutôt appar-
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So4 , LIN
tenir au Mazus de Lourdro, et le lindemia dianthera de
Swartz est rangé, d'après le même auteur, parmi les Herpes-
tis, (Voyez ces deux genres.) Nous devons au même auteur
la connoissance de quelques autres espèces de lindernia dé-
€ou vertes à la Nouvelle-Hollande, telles que : i.** le Lindenùa
alsinoides, Brown, T^ov. HolL, 441 , à tige droite, garnie
à leur base de feuilles ovales, presque entières, ou pour*
irues de quelques dents rares; celles des tiges distantes ; les
florales très-petites; le tube de la corolle un peu plus long
que le calice. 9.^ Lindemia scapigera^, Brown, /• e. : les
feuilles inférieures sont larges, ovales, presque entières, en
touffe; celles des tiges rares, plus petites; les florales très-
petites; le tube de la corolle une fois plus long que. le ca-
lice. Dans le Lindernia suhulata^ les feuilles sont linéaires,
•ubulées , entières.
D'après M. de Jussieu, il conviendroit peut-être de réunir
VamhuUa aux lindernia. M. de Lamarck n'en forme qu'un
seul genre avec les gratiola, (Poir.)
LINDO. (Ornith.) Les oiseaux du Paraguay que M. d'Azara
décrit sous ce nom, n.*" 92 à 101 , sont des tangaras. (Ch. D.)
LINDS>£A. {Bot.) Genre de plantes de la famille des fou-
gères , établi par Dryander pour placer quelques fougères
exotiques , considérées comme des espèces â'adiantum par
Aublet, Forster, WiUdenow, Lamarck, Swartz; mais qui en
diffère par les fructifications formant des paquets ou sores,
linéaires, continus , naissant à l'extrémité des veines, près
du bord de la froiide , et recouverts par une membrane ou
indusium continu , qui s'ouvre de dedans en dehors.
Ce genre, adopté par Smith , Swartz, Willdenow, Robert
Brown , etc. , renferme environ vingt à vingt-une espèces
exotiques, qu'on peut partager en quatre sections, d'après
la forme des frondes.
J. i.*' Fronde simple.
LiND5i£A sagittée: Lînds. sagiUata, Dryand. , Willd., Sp.,By
p. 430; Adiantum sagitta^um , AuhL , Gwy,, 2, tab. 366. Sts
frondes sont pétiolées , entières , sagittées. Il croit à la
Guyane, dans les fentes des rochers, dans les bois.
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LIN So?
J. 2. Fronde ailée.
L. LAD^céoLéE : L. lanceolota, Làbill. , Nov* HolL , 2 , tab. 24?,
fig» 1. Ses frondes sont ailées, à frondules lancéolées, presque
alternes , cunéiformes à la base , pointues et dentées à l'ex-
trémité. Il a été découvert par M. de Labillardière à la Nou-
velle-Hollande , au cap Van-Diémen.
J. 3* Fronde presque deux fois ailée,
L. cuNéiFORME : L. cuneaJta, Willd. , S]p.]pLy 5 , p. 423. Fronde
ailée , à frondules lancéolées , alongées à la pointe , presque
ailées; à découpures cunéiformes, arrondies, très -entières.
Cette fougère forme des touffes de huit à dix pouces de
hauteur, dans les bois de File de Bourbon : elle a été dé-
couverte par M. Bory de Saint-Vincent , qui rapporte qu'elle
varie beaucoup.
J. 4. Fronde deux fois ailée.
N
. ' L. DécoMFOséE : L. àecomjposita , Willd., Sp. pL, 5 , p. 426.
Fronde deux fois ailée ; frondules droites , à découpure
oblongue, en forme de croissant, cunéiforme à la base; la,
découpure terminale lancéolée. . Cette fougète , d'un pied de
hauteur, croît dans les Indes orientales.
§. 6. Fronde presque irois fois ailée.
L. DéLiCATE : L. ttnera, Dryand., Act. Soc. Linn. Lond,, 3,
p. 42 , tab.. 10. Sa fronde est presque trois fois ailée ; à dé-
coupures en ovale renversé , ou rhomboïdales et incisées.
Cette espèce , remarquable par la délicatesse de son feuil-
lage , croit dans les îles Nicobar , dans les Indes orientales.
( Lem. )
LINÉAIRE. {lohtkyol.) Nom spécifique d'un labre que
nous avons décrit dans ce Dictionnaire , tom. XXV, pag. 29.
(H.C.)
LINÉOLE. {Omith.) Cet oiseau est le bouvreuil-bouveron,
loxia lineola, Linn. (Ch. D.)
LINETTE.' {IchthfoL) Sur quelques parties des côtes de
France on .appelle ainsi 'la trigle hirondelle. Voyez Tai6i£.
(H.C.)
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5o6 LIW
LINETTE. (Ornith.) C'est, dans Belon, la linotte com-
mune, /ringi7/a linota^ Gmel. (Ch. D.)
LING. (Ichth^oL) Un des noms que l'on donne, dans le
Nord, à la morue longue. Voyez Lin617B et Lottb. (H. G.)
LINGALINGAHAN. (Bo«.) L'arbre de» PKiUppines cité
sous ce nom par Camelli et Rai, indiqué comme fragile,
ayant des fleurs à troi^ pétales, disposées en chatons axil-
laires et assez longs, paroît être un acalypha, et probable-
ment Vacalypha spiciflora , doni on a pris le dalice pour des
pétales. (J.) ^
LÏNGHIROUTS, VAHON-RANOU. {BoL) Flacourt cite
sous ces noms une herbe de Madagastar dont la racine est
un oignon , ou peut «être un gros tubercule, et dont la tige ,
garnie de belles fleurs , s'élève au milieu d'une touffe de
feuilles. Il dit que la racine râpée est un bon vermifuge , et
que les feuilles broyées sont bonnes pour décrasser les têtes
des enfans. Cette plante paroit être une monocotylédone
voisine de Valoès ou de V agave. (J«)
LINGO. ( Bot, ) Rochon , dans son Voyage à Madagascar ,
cite sous ce nom un6 liane qui s'élève en grimpant jusqu'au
sommet des plus grands arbres, et dont les Malgaches em-
ploient les feuilles povr teindre le fil de leurs pagnes en
jaune et en rouge. Parmi les plantes de la même fie données
par Poivre à Bernard de Jussieu , oh trouve sous le nom de
lingo^ bois à teindre, un arbrisseau qui a l'aspect d'un
royoc, morinda, et beaucoup d'affinité avec le naucUa citri-
Jblia de M. de Lamarck. C'est la même plante qui est sous
le nom de vacheria dans l'herbier que Commerson a fait à
Madagascar, et l'on peut croire que c'est aussi celle qu^a in-
diquée Rochon. (J.)
LÏNGOADA. {IchthjyoL) Nom portugais d'un pleuronecte ;
c'est le pleuronectes macroUpidotus. Voyez Flétan. (H. C. )
LINGOT. (Chim.) Dana les arts on donne ce nom k un
prisme métallique que l'on obtient en coulant de l'or, de
l'argent, de l'étain , du plomb, etc. , fondus dans des moules
appelés lingotières, (Ch.)
LINGOTIËRE. {Chim.) Cavité prismatique dans laquelle
on coule un métal fondu pour en faire un lingot.
Lorsqu'on veut avoir des lingots très-gros , tels que des U&-
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gots de fonte , on coule la matière métallique daiU des ca-
vités creusées dans le sol, qui ont ordinairement la forme
d^un prisme triangulaire dont Taxe est horizontale Lorsqu'on
veut avoir des lingots d'un moindre volume , on fait usage
de lingotiires de fonte de fer, ou de fer. Dans les deux cas
les moules doivent avoir été parfaitement desséchés ; sans
cela Teau , en se réduisant en vapeur par la /ehaleur du
métal qu'on y coule , projetteroit celui-ci au loin. On enduit
les lingotiéres de fer d'une légère couche de suif, et si la
masse de la lingotière e$t considérable par rapport à celle
du lingot , il est nécessaire de la faire chauffer avant d'y
verser le métal f autrement celui-ci se figeroit trop rapide-
ment pour qu'on pût obtenir un lingot bien homogène dans
toutes BCB parties. (Ch.)
- LTNGOUM. ( Bot, ) Rumph nomme ainsi le pteroearpus draco
de Linnœus, espèce de sang-de-dragon , q.ui laisse échapper,
des incisions laites à son écorce , un suc rouge comme du
sang. Son nom malais est lingoo et Ungoa, Rumph en distingue
deux espèces ou variétés , dont la première est le lingo de
Temate , le pattœne de Macassar , le nalit hiri d'Amboine. La
seconde est le lingo^puti des Malais, le nata'uppur d'Amboine.
Cet arbre est employé dans ces divers pays pour fabriquer
des meubles , plutôt que comme bois de charpente. On ne le
«Confondra pas avec le lingo de Madagascar , décrit dans un
autre article. (J.)
LINGOUMBAUD. (Cruêt.) L'un des noms du Homard en
Provence et en Languedoc. (Desm.)
LINGUA. (Bot.) C'est ainsi que Pline nommoit la grande
douve, ranunculus lingua': plusieurs autres plantes portent
le même nom avec un autre additionnel. Ainsi le lingua aviê,
lingua pasâeriê , lingua anseris , e%t le fruit alôngé et comprimé
du frêne ; le lingua passerina de Tabernsemontanus est le âtel"
lera pasâerina; le lingua eervina est la scolopendre ; le lingua
major de Daléchamps est le senecio paludosus; le lingua serr
pentina de Césalpin ou lingua vulneraria de Cordus est Popbio-
glosse. (J. )
LINGUA-BOVINA ou LINGUjE. {Bot.) On trouve, dans
Césalpin et d'autres botanistes de son temps, notre Langue-
de-biBvf , sorte de champignon, désignée par ces noms. Voyes
FiSTULUMA. (LbM.)
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5o8 .LIN
LINGUA'-CERVIN^A, c'est-à-dire, Langue de cerf. (Bo/.)
Ce nom a été employé très -anciennement, et pendant long-
temps, pour désigner }a fougère scolopendre, jispleniumsoola-'
pendrium, L., ou Scolopendrium officinarum , Sw., WiUd., etc. ,
dont la fronde a été comparée , par sa forme , à la langue
du cerf. Gaza, le premier, a employé ce nom pour désigner
le Scolopendrion de Théophraste , qu^il croyoit être la même
plante. Après lui, plusieurs botanistes, Cordus, Lonicerus ,
Césalpin , Fabius Columna , etc. , ont continué à désigner
par lingua cervina la scolopendre , et deux autres espèces voi-
sines, les SeoL sagittatum et hemioriitis. L'on croit aussi que
la phfUitis de Dioscoride , dont les feuilles avoient la forme
de celles de Toseille , étoit notre scolopendre , ce qui paroit
très -probable.
La scolopendre a conservé très- longtemps, dans les phar-
macies et chez les droguistes, le nom de Lingua^cervina ,
remplacé aujourd'hui par celui de Scolopendre. Nous devons
faire remarquer cependant, et d'après Mentzel, que le Un-
gua^cervina des Romains étoit pris, de son temps, pour le
pteris aquilina. Enfin , nous voyons dans Bauhin. que cer-
tains botanistes appeloient le ceterao , scolopendria ou scolo^
pendrium : d'où il résulteroît que nous n'appliquons plus exac-
tement ce dernier nom.
Morison , puis Tournefort , enfin Plumier , ont fait un genre
hingua-cervina ^ ayant pour base la scolopendre^ caractérisé
par la fronde simple , et les fructifications ' en lignes paral-
lèles. Linnaeus le réunit à son genre ApUnium ; mais depuis
il en a été retiré par Smith , qui en fait son genre Scolopen-
drium, adopté par les botanistes, et qu'il ne faut pas con-
fondre avec le Scolopendrium d'Adanson , lequel répond à
VAsplenium de Li^nseus, un:peu modifié. On doit faire remar-
quer .ici que Plumier avoit rapporté à son Lingua » cervina
quantité de fougères qui n'ont point de rapport avec l'es-
pèce type du genre , et qui maintenant sont réparties dans
les genres Danœa, Acrostichum^ Meniscium , Tamitis , PoljpO'
dium , Aspidium et Asplenium, .( Lem. )
LINGUA DE GATO. {Bot.) Les Espagnols de Cumana et
de la Havane nomment ainsi le theyetia de Jacquin. (J.)
LINGUA^DI NOCE CATTIVA. {Bot.) C'est, dana MîchéU,
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LIN 5o9
le nom. italien de.l'OREiLLB de noyer (voyez ce mot), cham-
pignon mal-faisant : il a aussi le Lingua di moro buona, qui est
bon à manger, et qu'on emploie pour teindre les toiles en
jaune. C'est un agaric qui croit sur le mûrier. Mi^hëli in-
dique encore diverses espèces de champignons nommés liri'
gua en Italie. Ainsi il a le Linguà dura ou Striglia , qui est
le Dedalœa lahyrinthiformis ; des Lingua caltiya de l'olivier ,
des Lingua de chêne , etc. , qui se rapportent à diverses
espèces de bolet. Voyez nos articles Oreilles* (Lem.)
LINGUA SERPENTINA. {Bot.) Césalpin désigne ainsi l'o-
phioglossum serpentinum , espèce de fougère qui porte encore
à présent le nom de Langue de serpent, (Lem.)
LINGUADA. {Ichthyol.) En Portugal on appelle ainsi le
pleuronecte argus. Voyez Pleuronecte et Turrot. (H. G.)
LINGUARD. ( Ichthyol. ) Dans le commerce on appelle
ainsi, la Lingue. Voyez ce mot. (H. C.)
LINGUATA. {IchthyoL) Nom italien de la sole. Voyez
Pleuronecte et Sole. (H. C.)
LINGUATO. {Ichthjyol.) Nom espdjg[nol de la sole. Voyez
Pleuronecte et Sole, (H. C.)
LINGUATULA. {Ichthyol.) A Rome on appelle ainsi la
pôle , espèce de pleuronecte de la division dçs soles. Voyez
Pleuronecte , Pôle et Sole. ( H. G. )
LINGUATULE, Linguatella. {Entomoz.) Frœlich est le
premier zoologiste qui ait imaginé ce nom générique pour
un ver intestinal qu'il avoit trouvé dans le poumon d'un
lièvre, à cause de la ressemblance de ce petit animal avec
une petite langue. Zeder , dans son Système d-helminthologie,
crut devoir changer ce nom en celui de polystoma^ en
supposant fort à tort que ce ver avoit plusieurs bouches-
M. Rudolphi, après avoir employé long-temps le nom pri-
mitif, ce qu' avoit fait également M. de Lamarck, crut devoir
préférer, on ne sait trop pourquoi , la dénomination de
polystome, en y réunissant une nouvelle espèce queXreutler
avoit trouvée sur l'homme , et dont il avoit fait un genre
iousle nom d^Hexatheridium, parce qu'il avoit vu six pores
à son animal. Sur ces entrefaites , M. de Laroche , qui ne
connoissoit probablement pas le travail des zoologistes alle-
mands, employa ce nom de polystome pour un autre ver
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fiio LIN
très'VQisin, suivant nous, des sangsues, comme nous le
verrons à Tarlicle Polystome. Quoi qu'il en soit, M. de La-
marck, adoptant le genre de M« de Laroche, fut encore
confirmé dans sa première manière de voir , et conserva tou-
jours le nom de linguatelle pour le ver de Frœlich ; et ce^
pendant il adopta le genre Tétragule, établi par M. Bosc
pour une véritable espèce de linguatelle , car Je ne vois
pas qu'elle diffère en rien de la linguatule de Frœlich.
M. Cuvier sentit bien , et avec raison , les grands rapports
qu'il y a entre ce ver , le prionoderme de Rudolphi , quel-
ques espèces de polystomes de ce même zoologiste , et même
le genre Tétragule de M. Bosc : aussi supprima-t-il le nom
de linguatule et adbpta-t«il celui de prionoderme ; et cepen-
dant il conserva le genre Polystome de Zeder, en n*y ran<>
géant pas , il est vrai , l'espèce qui avoit servi à l'établisse-
ment du genre. M. de Humboldt avoit aussi , de son côté ,
sans le savoir , établi un genre de vers intestinaux qui a les
plus grands rapports avec les linguatelles, sous la dénomina«-
tion de porocéphale. Malgré cela , M. Rudolphi , dans son
Synopsis , n'a pas cru devoir revenir au nom primitif de ce
petit groupe ; il lui donne au contraire celui de pentastome .
réservant celui de polystome k l'hexatheridium de Trentler, À
son polysfoma integerrimum ; et c'est le polystome &e M. de
Laroche. Comme cette dénomination de polystome ou de
pentastome est erronée , puisqu'elle pourroit faire croire à
tort que ces animaux ont cinq bouches; comme il y a une
énorme confusion dans son emploi , et qu'enfin elle n'a
pas la priorité, nous suivrons l'exemple de M. de Lamarck,
et sous le titre de linguatelle nous entendons un genre de
vers intestinaux que nous caractérisons ainsi : Corps alongé ,
déprimé, plus large en avant qu'en arrière, et traversé par
un grand nombre de rides régulières, qui le rendent comme
articulé; bouche inférieure, ronde, accompagnée en dehors
de deux paires de crochets rétractiles; l'orifice des organes
de la génération à la partie postérieure , ainsi que celui de
l'anus, s'il y en a. L'organisation de ces animaux n'est connue
que d'après ce que dit M. Cuvier de la linguatelle taenioïdec
le canal intestinal est droit; près de la bouche sont deux
canaux , comme dans les éQhiqorhynques ; les oviductes sont
longs et entortillés.
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LIN Sir
Les espèces qui appartiennent indubitablement à ce genre ,
sont les suivantes.
I .^ La L. DENTELEE ; L. senrota , Frœlich. Le corps plan ,
subelliptîque , élargi et ,un peu plus épais en avant , plus
étroit et mince en arrière ; de deux lignes de long sur trois
quarts de ligne de largeur en avant et d'une demi-ligne en
arrière.
II faut rapporter à cette espèce, qui a été trouvée pour
la première fois par Frœlick dans, la substance du poumon
d'un lièvre ,^ le petit ver dont M. Bosc a fait un genre sous
ie nom de tétragule dans le Bulletin de la société philoma-
tique, et que M. LegaUois avoit observé dans le poumon
d'un cochon dinde; il paroît cependant encore que ce ver
étoit même plus petit que celui de Frœlich. M. Rudolphi
en fait une espèce distincte sous le nom de Polyst. emargi'
natum»
aj^ La, L. denticulée ; L. derUiculata , Rudolphi , Entoz, ,
tab. 12, fig« 7. Corps déprimé, plus convexe en-dessus qu'en-
dessous; élargi en avant, terminé en pointe assez fine en
arrière : une ligne et demie à quatre lignes de longueur sur
un quart ou un tiers de ligne de large.
Cette espèce, qui a été trouvée à la superficie du foie
d'un bouc et d'une chèvre américaine , difiere-t-elle de la
précédente autrement que par la forme du corps un peu
moins déprimé et plus pointu en arrière?
3.** La L. TiENioïoE,' L. tœnioidesj Rudolphi, Entoz,, iah, 12 ,
fig.*8 — 12 ; Taenia lancéolé de Chabert. Corps déprimé,
oblong, plus étroit en arrière, à plis transversaux nus, ce
qui rend les côtes crénelées , mais sans denticules sur leurs
bords.
Cette espèce est bien distincte par Tabsence des denticules^
mais en outre par sa taille ; elle a en effet cinq pouces de
long sur trois ou quatre lignes de largeur en avant. Elle se
trouve dans les sinus frontaux du cheval et du chien ; mais
il paroi t qu'elle n'occasionne aucun accident.
4.*" La L. A trompe; L, probostfidea., Humboldt, Obs. zooL,
pi. 26. Cette espèce est le type du genre Porocéphale de
M. de Humboldt. Son corps est un peu en massue, inarti-
culé, et .sous une trompe terminale, contractile, ^ont cinq
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«1^ LIN
crochets rétractiles et roussàtres. Elle a été trouvée dans un
serpent à sonnettes.
M. de Lamarck regarde encore comme appartenant à ce
genre, ainsi que Ta fait anciennement M. Rudolphi ^ les
Pofystoma inlegerrimum et venarum ; mais à tort : ce sont des
animaux de la famille des sangsues^ du vaème genre que le
polystome de M. \de Laroche ; peut-être même le dernier
n'est-il qu'une espèce de planaire, comme le -fait justement
observer M. de Lamarck. Quant au polystoma pinguicola de
Zeder et de Rudolphi , dont M. de Lamarck fait sa linguatule
des ovaires , elle est aussi très-probablement du même genre.
Voyez Polystome et Prionoderme. (De B.)
LINGUE. {lohthyoL) Nom d'une espèce de Lotte. Voyez
ce mot. (H. C.)
LINGUËLLE, LinguelUu {Malacoz*) Dans un mémoire sur
les animaux mollusques de l'ordre des inférobranches, dont
un extrait a été publié dans le BuUetija de la société phi-
lomatique, M. de Blainville a établi le genre Lingu elle pour
une petite espèce de mollusques .voisine des phyllidies, et
qui cependant en diffère notablement. Les caractères de
ce genre sont : Corps nu , ovale ,• très-déprimé , linguiforme»
le manteau débordant le pied de toutes parts, si ce n'est
antérieurement , où la tête est à découvert et pourvue de
deux paires de tentacules, dont une supérieure et l'autre
labiale; les organes de la respiration, en forme de lamelles
obliques, n'occupant que les deux .tiers postérieurs du re-
bord inférieur du manteau; l'anus inférieur et situé .au
tiers postérieur du c6té droit; l'orifice des organes de la
génération dans le même tubercule au tiers antérieur du
même c6té. Ce petit genre ne comprend qu'une seule es-
pèce, que M. de Blainville nomme la Linguelle d'Elfort,
Linguella Elfortiana : elle a été observée dans la collection
du Muséum britannique , grâce à la complaisance de M. le
docteur Leach. Son corps , d'un pouce et demi de long en-
viron, est ovale, très-déprimé, surtout en arrière, car en
avant il est beaucoup plus épais; le dos est eutièreme'ht
lisse et peu bombé; le ventre est occupé par un. large dis-
que musculaire, excavé en avant, à bords minces et débor-
dant beaucoup son pédicule, mais en. totalité dépassé lui-
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• LIN 5'3
iBénle par les bords du manteau : c'est sous la parîSe saiU
lante de ce manteau que sont les branchies forihée» par
une sérié de petites lamelles placées de champ , et fort' obli-
quement, d'avant en arriére et de dedans en dehcrrs, ce
qui fait assez bien ressembler cette partie- au dessous du
chapeau d'un charopigaon. Cette série de lames branchiales
ne commence qu'au tiers antérieur du rebord du manteau ,
ce qui établit déjà une différence avec les phyllidies , dans
lesquelles elles font presque tout le tour du corps. Dans le
sillon assez profond qui sépare le pied du manteau , se voit
en outre à droite et en avant, à Tendroit où commence la-
série branchiale, un oflfice d'où sort une verge filiforme
fort aloogée; plus en arriére, au tiers postérieur du même
sillon, se trouve une autre ouverture, percée dans une pa^
pille saillante , et qui est indubitablement l'anus. C'est en*
eore une différence notable avec les phyllidies, dont l'anus
est percé à la partie postérieure et médiane du dos, presque
comme dans les doris. Mais une plus grande différence en-
core est dans la forme de la tête : elle est en effet très-*
grosse, bombée en-dessus, limitée par une ligne demi-cir-
culaire en avant, et coupée obliquement jusqu'à la bouche;
elle saillit entre le pied et le manteau , comme si elle avoit
été poussée en dehors, celui-ci s'arrétant à sa partie supé<*
rieure et n'adhérant que dans la ligne médiane. Au point de
terminaison du manteau en-dessus est, de chaque côté, un
tentacule court, cylindrique, creux à son extrémité et
comme pédicule; l'espèce de front qui le porte se termine
de chaque côté par une sorte de barbillon ou de tentacule
pointu, d'abord comprimé, puis conique, qui est le tentacule
labial. Enfin, au-dessous de cette espèce de front se voit la
masse labiale , qui est trésrsaillante ; elle est composée supé-
rieurement d'une lèvre épaisse, bombée dans la ligne mé-
diane, dentelée finement à son bord buccal et comme
festonnée au bord postérieur de sa partie latérale externe ,
qui se prolonge un peu à la htae des appendices labiaux.
Enfin , la bouche ovalaire transversale est percée ^u-dessous
de cette espèce de lèvre; elle- offre de gros plis convergens.
On ignore s'il existe une mâchoire, mais cela est fort pro-
bable : on ne connott rien non plus sur l'organisation inté-
26, 33
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5i4 LIN
TÎeure de cette espèce de mollusque , ni sur la mer dotit
elle vient. (Db B.)
. LINGUISUGES. {Entom.) Nom proposé par M* Latreille
(Hist. nat. des insectes, tom. 2, p. 107). pour être appliqué
aux hyménoptères dont la lèvre inférieure est terminée par
une partie aplatie en forme de langue. ( Dbsm/)
, LINGULACA. (lehtkjoL) Ce mot, dans Plaute, paroit
désigner la sol«. Voyez Plburonecte ei Sole. (H. C.)
LINGULACA. {Orniih.) Voyex Glotws. (Ch. D.)
LlNGULË, tinguU* (Malaeoz*) Genre de mollusques acépha-
les bivalves « fiDrmant, avec un petit nombre d'autres genres,
le passage des derniers genres de Céphalés^les patelles) aux
premiers de la classe des Aqéphalés (lesostracés). Linnâeus,
qui n'avoit vu qu'une, valve de la coquille , n'y trouvant ni
cbarnière ni aucun indice de ligament, la plaça dans le
genre Patelle sous le nom de P. unguis» D'après ce que dit
M» G« Cuvier , Rumpl^ et Favanne paraissent l'avoir regardé
comme le bouclier d'une espèce de liinace $ et cependant
on tfouvC' que ce dernier avoit figuré la coquille compote
avec son pédicule parmi les glands de mer/pl. 49, fig. C 1 :
elle avoit également été figurée complète par Séba, t. III,
pi. 16) n° 4, et placée de même avec les anatifes. Chem*
nitz en fit une espèce de jambonneau , sous le nom de finua
vnguis ; Gmelin , malgré eela , en fît tpui^iurs une patelle. Ë»fin
Bruguière se proposoit d'en faire un genre particulier dans
l'Encyclopédie méthodique ; mais , 1^ mort Tâyant empêché de
continuer son ouvrage, c'est M. de Lamarck qui, le premier,
A caractérisé ce genre , . d'après la coquille du moins , car
la première connoissanoe de l'animal est due à M. G. Cuvier.
Il en a donné une description extérieure et intérieure, mal-
heureusement encore incomplète , dans un Mémoire inséré
dans le 1. 1.^', p. 69 , des Annales du Muséum. J-ai eu l'occa-
sion d'observer aussi un individu bien conservé de ce genre
dans la eolleetion du Muséum britannique ; mais je n'ai pas
pu en faire l'x^patomie. La description que je vais donner,
^st tirée de mes propres observations; elle diffère en plusieurs
poii^ts de celle, de M. Cuvier. J'aurai soin d'en avertir, afin
qu'un nouvel observateur puisse s'assurer de la vérité.
Le corps de l'animal a tqu^à^falt la forme de la coquille.
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c'esi-à-dîré qu'il ressembît? assez bieii à un grand ongle,
pointu à une extrémité et , au coûtraire , éta^é à l'autre ,
qui est presque droite, avec une poiht^ courte, ôbtbse et
inédiane.
La coqulUe est mëdîoèrèmtiit creusé , él A'fest pour aîns!
ditie courbée que dans lé éens de sa largétii*; du ttÉte, elle
est formée, comme toutes les àùtfes coquilles, pa# coticheé
imbriquées de la pointe à là base ; rejtii*éhiiéé de chaque
couche ou strie d'accroissement est d'autant plus large et
occupe d'autant plu^ dé l'étendue de la feoqUille, qu'on se
l'approche davantage du bord libre, où les stries parbîssent
presque droites.
Les deux valves ne sont pas complètement similaires y ei
doivent être divisées en supérieure tt en inférieure.
La supérieure diffère dé rinférieiire en ce c^ue , Vers son
inilieu, elle offre un birui-relet ihternè assez long^ et assei
Saillant, qui correspond à une excaVâtioft de celle-ci} à s4
Base sont deux impression^ musculaires. On voit en outré
qn'elle t$i disposée, à son ektt^éknîté élargie, de matiié^e à in-
diquer un peu la ditision éh trois dé certaines espèces dé té-
iȎbratules.
' L'inférieure , nu pett plui gramle, plus pointue en atrlère ,
donne es^niiellement attache au tube ou ligament danh une
jietite fossette clreusée à ia face interne ; les impressions mus*
eulaires sont du reste assez semblables et disposées de même.
Le tube est fort élastique, comme transparent, strié tràns-
t-ersalèmenè dans toute son étendue ; il adhère à là valve
inférieure par une partie plus mince. Il est ci*eux dans
toute sa lotigueur, et se termine infé^ieureriicnt pai* utié
*orte d'élargissemeht qui va ensuite en pointe et cjui n'esf
pa$ creuit. Il contient dans son Intérieur an corps mou , pul-^
peux, de ihémé forme que lui. C'est évidemment l'analogue
du lîgauieiit des coquilles bivalves. Est-il contf*actîle ? c*es£
eé qui me patott probable.
Il y rf un bjrssus considérable , de? la même st^ucftif é que
celui des jambonneaux et des moules; aussi, quoiqtie )e n'eiii
sois pas {absolument certain , il m'a paru provenir dés mus-
cles adducteurs , et non du tube.
Le corps de l'animal remplit exactement les dtfax valves
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»6 LIN
de la èoquille que nous venons ^de -décrire, et est placé de
manière que des deux valves l'une - correspond au dos et
l'autre au ventre de Tanimal. . ,
Vu en -dessus, le corps offre une cavité postérieure ou
viscérale, couverte d'une membrane fort mince, transpa-
rente , qui' naît de tout le. contour musculaire ou bord.du
manteau; en l'enlevant du dos, ou la soulevant, on aperçoit
une sorte de figure régulière, antérieure, entourée de lames
branchiales, à la partie où les muscles traversent : il y en
a u^e tout-à-fait semblable de l'autre côté.
Le corps proprement dit est compris entre deux lames
cutanées formant le manteau, dont toute la circonférence,
plus épaisse, plus évidemment musculaire, ne m'a offert aucune
trace de papilles ou tentacules. Sur Tindividu observé par.
M. Cuvier, le bord du manteau étoit garni. tout autour de
petits cils fins, courts, serrés et bien égaux : cette membrane
est fort mince et tout-à-fait adhérente sur la m^sse des vis-
cères qu'elle laisse apercevoir, c'est-à-dire, dans presque
toute la moitié postérieure du corps ; les bords seuls sont
libres,. mais fort peu profondément. C'est dans toute cette
moitié postérieure que sont les faisceaux de fibres muscu-
laires qui passent d'une valve à l'autre, et qui sont au nom-
bre de cinq, bien symétriquemeiit disposés : Tun impair,
postérieur, médian , le plus gros de. tous, occupe presque
l'extrémité de chaque valve ;• les quatre, autres sont pairs. Les
deux premiers, plus antérieurs etplus rapprochés de la ligne
médiane, séparent la cavité viscérale de celle que nous
allons voir tout à l'heure être branchiale , tentaculaire ou an-
térieure. C'est de l-un de ces faisceaux musculaires que j'ai
vu probablement naître le grand byssus dont il a été parlé
plus haut; tandis que de Tautre il sortoit aussi des fibres
musculaires, mais qui étoient plus grosses, plus courtes, et
dont j'ignore la terminaison : l'autre paire de muscles est
tout^à-fait latérale, plus étroite, mais plus longue,, et se pro-
longe assez pour tendre à atteindre à lu postérieure, en sorte
que, dans tout l'ensemble de ces muscles^ il est possible de
voir une sorte de fer à cheval, mais qui seroit fort resserré
en avant.
Au-delà de la première paire de muscles, les lobes du
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LIN S-17
manteau, l'un supérieur et Vautre inférieur, bien parfaite-
ment symétriques, et qui m'ont paru tout-à-fait semblables
entre eux, sont entièrement libres ou flottans jusqu'à leur
adhérence au tronc; leur forme est tout-à-fait celle de Tex»
tréniité de la coquille. Leur face externe ne m'a paru rien
offrir de remarquable; mais à l'interne j'ai vu, d'une ma-
nière manifeste, du moins au lobe supérieur, une disposî*
tion< évidemment branchiale : d'une sorte de pointe triangu-
laire, mousse, dont le sommet est en. avant, partent ea
^'irradiant les vaisseaux qui tapissent toute la membrane et
qui sont très-fins. M. Cuvier a vu la disposition des brancfaieà
d'une manière un peu différente. D'abord il en admet sur
chaque lobe : « Sur chacun, dit-il, on volt deux vaisseaux
« artériels venant de l'intérieur du corps, et formant l'ua
« avec l'autre une figure de V; chacun d'eux donne de son
^- bord, externe des vaisseaux tous parallèles, qui forment
« une belle figure de peigne sur la surface interne du lobe:
« dans les intervalles des premiers, il en. revient d'autres
« qui entrent dans un vaisseau veineux parallèle au vais^
« seau artériel. *
En soulevant cette partie importante du manteau d'avant
en arrière, on trouVe la bouche et l'appareil tentaculaire.
La bouche est très-petite, mais bien visible, transversale
et à l'extrémité d'une sorte de pointe ou de mamelon aplati,
qui proémîne entre les deux tentacules ou bras : elle est trè&*
visible en-dessus, mais en-dessous elle est cachée par une
petite membrane transversale.
11 y a réellement quatre ientaeuks : la première paire,
beaucoup plus grande, naît de chaque côté de la paire la-
térale des muscles ; chacun est formé d'une partie principale ,
fort longue, conique, comprimée, comme cirreuse, mais
nullement articulée, et qui est garnie dans tout son bord
externe d'une série de filets ou barbules, décroissant de
longueur et de grosseur de la base, au sommet* Ce sont les
organes que l'on nomme les bras, d^où l'on a tiré la déno*
mination de braehiopadeê. L'autre paire de tentacules est
beaucoup moins grande , et surtout moins évidente ; chacuD
part de la pointé o& ae trouve la bouche , au-dessus d'elle ^
fe recourbe en del^on du grand , presque coUé contre lui»
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5i» LIN
et va ensuite 'former les barbules que Ton voit à la hase antë^
rieure de celui-ci.
Dans ces organes je vois les tentacules ordinaires des
mollusques gastéropodes, et en même temps ceux que j*ai
nommés buccaux, mais qui commencent à prendra cette forme
particulière, comme vasculaire, qui se trouve dans tous les
lamellibranches.
J'ai encore observé dans cette sorte de cavité antérieure
deux orifices qui se trouvent symétriquement placés 4 U face
inférieure du lobe supérieur, en avant delà bouche., et même
des tentacules ou lèvres supérieures. Ces deux orifices m'ont
paru similaires , Vuu à droite et l'autre à gauche d'une espèce
de canal médian. Je ne serois pas éloigné de penser que ces
orifices sont la terminaison des organes de la génération, qui
accompagnent très-^ probablement celle du eanal intestinal;
mais c'est ce que je ne voudrois pas assumer, parce que, sur
l'individu unique que possède la colleetion du Muséum bri^
tannique, il m'a été impossible d'essayer même d'en faire
une anatomie, quelque superficielle qu'elle £tiU
Voici le peu que j'ai vu dans la cavité viscérale , plutôt à
travers la membrane qui la forme , qu'autrement. De chaaue
côté , en dehors d'une masse granuleuse qui occupe tout Tin*
tervalle des muscies, se voit, de la pointe de la coquille à la
terminaison de la paire de muscles externes, un corps gé*
latineux, assez considérable, épais, caché à droite et à gauche
dans un repli de la branckie : ce sont probablement les ovaires ;
mais je n'en connois nullement la terminaison ni la con«>
nexion avec les autres orgaties^
J'ai pu observer en outre un autre organe, beaucoup plus
petit, placé du côté droit : il est £ormé d'espèces de petits
feuillets joints par un pédicule commun et longitudinal Est-
ce encore un organe de l'appareil de la génération P
Enfin , le pesta de la cavité viacérale est rempli par une
masse subdivisée- on deux, et comme eompo«ée de grains, qui
est très-probablement le foie , et à un dea eôtéa de laquelle se
trouve une partie du cariai intestinal, peut-être le rectum,
dont je n'ai pas va ia terminaison*
Je crois que le coeur est placé au mMieu de Ia partie an té*
rieure de la iimsse aAtérieure de«iviscci«a> îiÉunédiatemeat en
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UN <6i9
arrière dç la paire des muscles médiatis; je crpisméme en avoif
vu sortir une sorte d'artère aorte médiane, qui se porte effectif
vement d-avanten arrière, au milieu 9 pour ainsi dire , du foie,
A ce que je viens de dire d'après mes propres observai
tiens , je vais joindre quelques détails anatomiques , . ex-
traits du Mémoire de M. Cuvier. La bouche ne contient ni
dents ni renflement lingual. Le canal intestinal est formé par
un simple tube , sans renflement stomachal ; de la. bouche
il se rend directement vers le sommet postérieur d€$ valves ,
où il fait un repli, revient un peu sur lui-même, fait, ujji
arc de cercle, un second repli en avant, et se porte sur le
côté, où il s*ouvre au dehors, en faisant une petite saillie es
cône tronqué entre les lobes du maQteau« De chaque côté
de Fûesophage est une masse ronde assez compacte, que M%
Cuvier pense pouvoir être des glandes salivaires ;^ mais il n'ose
Taffirmer, Une autre masse, plus considérable, divisée en
lobes et lobules , remplit tous les intervalles des muscles et
des circonvolutions, de Tintostin ; sa couleur est d'un jaune
orangé : c'est probablement le foie.
Nous avons vu plus haut que M. Cuvier admet quUl y a
une lame branchiale divisée en deux branches poar chaque
lobe du manteau» suivant lui, les deux veines branchiales
du même côté, c'est-à dire celui d'un lobe et celui qui lui
est opposé dans l'autre lobe , entrent dans un cœur particu*<
lier, en sorte qu'il y auroit deux cœurs, Tun k droite et
l'autre à gauche. Ils sont très* comprimés et de forme demi-
elliptique; leur grandeur est asseï considérable •- on remarque
dans leur intérieur, qui est teint d'un violet noirâtre, dea
rides ou colonnes oharnues» Les principales branches qui
sortent de ces cœurs, se distribuent d'abord dana le foie.
D'après ce que j'ai vu, et d'après l'analogie, ye sereis assea.
porté à penser que ce que M* Cuvier nomme ici des cœurs,
ne sont que des oreillettes, une à droite et l'autre à gauche *
et que ces oreillettes s'ouvrent dans un ventricule unique
situé dans la ligne. médiane du dos, d'où sortent ensuite les
aortes : c'est un point important à vérifier.
M. Cuvier n'a rien ru des organes de la générations
Le cerveau lui a paru être formé par quelques ganglioaf
qui se font apercevoir rera l'espèce de eon ou d'étran|^
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•S:.* LIN
'ment situé à la racine des bras ; mais il lui a été impossible
d'en suivre les nerfs.
J'ai rapporté ce que j'ai pu voir sur le seul individu que
)'ai examiné, fort incomplètement , à la vérité; mais il semble
cependant possible de montrer que l'animal de la lingule-a
plus de rapport qu'on ne le pense avec les patelles , et qu'il
établit une sorte de passage entre les animaux univalves et
les véritables bivalves.
D'abord le corps de l'animal est situé entre les valves qui
le contiennent, non pas de manière à ce que celles-ci se pla-
cent de chaque côté ou sur les flancs , mais au contraire l'une
en-dessus et l'autre en-dessous, comme si une patelle, outre
sa coquille supérieure, en avoit une autre inférieure; aussi la
supérieure a-t^elle une sorte de petit sommet tout-*à-fait mé-
dian, postérieur et marginal, que n'a pas rinférieûre;
Ces deux valves n'ont aucun rapport direct entre elles,
c'est-à-dire, ne se touchent pas.
De la disposition du corps entre les valves , il résulte
que les muscles adducteurs sont verticaux, c'est-à-dire, di-
rigés du ventre au dos comme dahs la patelle , et raéme> en
réunissant tous les faisceaux musculaires, on voit que la forme
générale est celle d'une sorte de fer à cheval, dont les bran-
ches seroient fort peu ouvertes; mais ils se portent d'une valve
à l'autre, au lieu d'aller du pied à la coquille, comme dans
les patelles. Dans tous les véritables bivalves, même dans les
premiers, qui sont fixés sur le flanc, la direction du muscle
est transversale. L'ouverture des valves en avant, et leur rap-
prochement en arrière, n'existent jamais dans les véritables
bivalves. La direction et la terminaison du canal intestinal
en-avant ne se trouvent non plus jamais dans ces -animaux,
chez lesquels le rectum est toujours dorsal, médian et pos-
térieur; si, dans les lingules, il est certainement comme le
dit M. Çuvier, ilseroit antérieur, latéral et à droite, comme
dans les patelles. Enfin, la disposition des branchies, m^me
dans la manière de voir de M. Cuvier, a évidemment des
rapports avec ce qui a lieu dans les patelles, à plus forte
raison, en sup^posant que j'aie bien vu. La ' disposition sin«-
gulière de rajppî^reil d^impulsioii dans la . ciraulation offre
au^i quelque chose d'intermédiaire à ce ^ui ^ liçu i^n% lçi
patellçs çt 4apç les bivalves,
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LIN fe»
D'âprès^ces considérations ; il est évident que le petit groupe
dans la composition duquel entre la lingule, qu'on lui donne
le nom de brachiopodes , ou celui de palliobranclies, comme
je Tai proposé, doit être placé au commencement de la classe
des mollusques acéphales, de même que les patelles doivent
terminer celle des céphalés , parce qu'alors on aura une série*
. Ce que je viens de dire sur Tanimal de la lingule, me con-
duit à caractériser ce genre de la maniéré suivante : Corps
déprimé, ovalaire , pourvu d'un long byssus , compris entre
les deux lobes d'un manteau fendu dans toute la moitié an-
térieure ou cépfaalique, et portant des branchies pectinées,
adhérentes à leur face interne ; bouche simple , pourvue de
■chaque côté d'un' double appendice tentaculaire , conique,
rétractile , cilié dans tout son bord externe , et se roulant en
spirale sous le manteau ; la terminaison du canal intestinal
antérieure et latérale. Coquille subéquivalve , équilatérale ,
ou syçiétrique, dorso-ventrale ', comme tronquée en avant}
le sommet postérieur, sans aucune trace de ligament, mais
porté verticalement à l'extrémité d'un long pédoncule fibro*
gélatineux, qui îÉ:dhère aux corps sous-marins; impression
'musculaire multiple.
On ne connoît encore qu'une espèce dans ce genre : la
LiNôuLE ANATiNE, L. anotina , Lamarck. £lle vient de l'Océan
des Moluques : c'est une coquille mince, verdàtre, d'un
pouce de long environ, et que sa forme a fait comparer
à un ongle ou au bec d'un canard ; le pédicule cylindrique
qui la termine a quatre à cinq pouces de longueur. Elle
est assez rare , surtout avec son pédicule. ( De B. )
LINGULE.' (Fo55.) Dans des couches qui paroissent appar-
tenir à la formation de la craie inférieure , on a trouvé de pe-
tites coquilles extrêmement minces et luisantes^ dont la for-
me a de si grands rapports avec celle de la lingule, qu'oa ne
peut douter qu'elles n'appartiennent à ce genre.
• Dans sOn Ouvrage sur les fossiles d'Angleterre, M. Sowerby
en a décrit trois espèces.
• La LiNGULE MYTiLOÏnE ; Lingula m^tiloides , Sow. , Min^conch,
tab. 19, fig. 1 et 2. Coquille ovale, un peu tronquée par le
bout antérieur, et à sommet aplati. Longueur ^ 8^9 lignes;
largeur^ 5 lignes. On trouvé cette espèce dans une couche
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6^a LIN
brune à Wébio^liain daas le comfé de Durham^ et dans
une couche bleuâtre àDursley » Gloeestershire, eu Angleterre;.
Un morceau de cette dernière couche 9 que je possède , est
rempli de cette seule espèce de coquille.
La Lingule minck i Lingala Unuis , Sow., loe* eit»^ figf. 3.
Cette espèce est plus petite que la précédente, et se trouve
BM»ez abondamment dans un grès dur à Bognor^ comté de
Sussex , où elle îest accompagnée de pétoncles, dont le test
paroft changé en spath calcaire | et dont Tintérieur est ta-*
pissé de cristaux.
La LiNGVtB ovale; Lingula ov«/û, Sow,, Zoe. <fi^, fîg. 4.Cor
quille déprimée, eblongue-ovale , à bout antérieur circulaire
et à sommet trè»>cottrt. Longueur, alignes ; largeur, 31igoes«
Cette espèce a été trouvée à Pakefield en Angleterre, da^s
une pierre marneuse.
J'ai trouvé sur le moule intérieur d'une modiole ou d'une
moule provenant des anciennes couches de Carentan , dé-
partement de la Manche, une coquille de ce genre, qui
paroit appartenir à cette dernière espèce; mais, les diffé^
rences entre les trois espèces ci^ dessus étant peu considé-
rables et pouvant provenir de modifications occasionées par
les localités oh vivoient les mollusques qui ont composé ces
coquilles , on peut soupçonner que toutes ne sont que des
variétés de la même espèce , et d'autant mieux que jusqu'à
présent on n'en a trouvé qu'une seule espèce à l'état vivant.
(D. F.)
LINKE. {lehtkyoL) Nom spécifique d'un crénilabre décrit
dans ce Dictionnaire, tome XI, p. Sgi. (H. C.)
LINKIA. (Bot.) Voyez K08TOC. (Lem.)
LÎNKIE, Linlàa, {BotJ) Genre de plantes dicotylédones , à
ileurs complètes , monopétalées , voisin de la famille des sola^
néesj de la ftntandrie monogjnie de Linnseus; offrant pour
caractère essentiel : Un calice à cinq découpures droites,
linéaires, lancéolées; une corolle campanulée; le tube pen-
tagone; cinq étamines , les anthères $agittées ; un ovaire &upé«>
rieur; un style. Le fruit est une baie à cinq loges polyspermes.
LiNKiE Mineuse : Linkia spinosa. Fers., .Synops., i , p^ 219;
Pesfontaînia spinoia, Ruiz et Pav. , FU Fer, 2, tab. i86«
Arbrisseau de dix à douze pieds , dont les tiges se divisent
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CB ûn grand noml^re do rameauK étalés, prévue articulés ',
garnis de feuilles opppsée^, coriaces, pétiolécs, ovalf») luir
santés en-dessus, épineuses à leur bord, longues de troitf à
quatre pou«es. Les fleurs portées sur dei pédop£ules ai^îUaîre^,
solitaires, uniflores, plus lopgs que les pétioles, on( le calice
velu , trois fols pbis court que l«i cprolle ; çelle^^ci i^un rouge
écarlate, longue d'un pouce, à limbe jauneàcon intérieur*
Le fruit est une baie blanchâtre , d&.U grosseur d'une petitf
prune, contenant des semences brunes et luisantes. Cette
plante croît au Pérou, dans les grandes forêts.
LiNRiB i.i7i$At>iTf: : LÀnkia splenderks , Poir. , Enoyçl,, Suppl* , et
III. gen., SuppL, tab. 928; DesJhnUnia êpl^ndens , Humbt et
Jonpl., PI, œquin., i»pag. iS?, lab. 45. Cette espèce diffère
de la précédente par ses feuilles plus petites, qui ordinal*
rement n'ont que trois dents de chaque côté, rarement
quatre, au lieu de sept à neuf; par les dîviaiçns du calice
glabres et non pubescentes; ses tiges s'élèvent à la hauteur
de sept à huit pieds; les feuilles longues d'un à deu|c pptt«*
ces, arrondies au soiuuiet avec une pointe atguèl; le$ fleurs
d'un beau rouge; les lobes du limbe ovales, obtus* Le fruit
est une 'baie sphérique, de la grosseur d'une cerise, à cinq
loges polyspermes. Cette plante croit sur les hautes montar^
gnes au Pérou. (Poia.)
LINLIBKICIN. (Bot^) Ce nom est donpé, dans quelques
jardins et quelques livres, à un acacia sans épines , à feuilles
bipennées et fleurs en tête, que Ton avoit pris d'abord pour
le mimosa arbarea de Xinnceus, mais qui est son mimosa juli^
hrisinj espèce voisine ^^ maintenant acacia julibrisin de Willr
deoow, nommé aussi aibre de soie. (J. )
LINIy^ÉEl; Lînikpa, Gronov., Linn. {Bot.} Genre de
plantes dicotylédones , de la famille des oaprifoUacées ^ Juss.,
et de la didynamie angiospermie, Linn. Ses principaux carac«
tères sont d'avoir : Un calice monophylle, à cinq découpure^
égales; une corolle monçpétale, campanulée, à limbe quin**
quéfide et presque régulier; quatre élamines didynamesj
un ovaire infère « arrondi, chargé d'un style filiforme, à
stigmate globuleux ; une baie sèche, ovale, à trois loges
qontenaut chacune deux graines arrondies.
Ce i^^re est consacré à l'un des naturalistes les plus eélè«
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»«4 LIN
brés des temps modernes , au prince des botanistes , à Linné.
Il n'est formé que d'une seule espèce*
LiNNés BOREALE : Linnœa horeaUs, Linn., Spte. ^ d8o; FL
Dan.f t. 3. Sa racine est vivace ; elle produit des tiges sous-
ligneuses, grêles, rampantes, longues d'un pied ou plus,
garnies de feuilles toujours vertes, ovales-arrondies , oppo-
sées, pétiolées, un peu veines. Sels fleurs sont blanches ou
légèrement purpurines, agréablement odorantes, penchées,
géminées sur des pédoncules de trois pouces de longueur ou
environ, et redressés. Cette plante croit dans les boi^ et
lieux ombragés de la Suède, de la Sibérie, du Canada; on
la trouve aussi dans les Alpes delà SiHsse, et en France
dans les Vosges et les Cévennes. On la cultive dans les jar-
dins de botanique.
La linnée est âmère et un peu astringente : on l'a con-
seillée en infusion contre les rhumatismes chroniques et la
goutte; mais elle n'a jamais guère été en usage qu'en Suède
et en Norwége. (L.D.)
LINNET. (Omith.) Nom anglois de la linotte , /rmgi7/d
liitola, Linn. (Ch. D.) . « .
LINOCARPUM. (Bot.) Michéli a fait sous ce nom un genre
du linum radiola de Linnsus, qui étoit le radiola de Rai et
deDillen, le chamœlinum de Vaillant, le millegrana d'Adan-
son , et qui diffère du linum par la soustraction d'une cin-
quième partie dans la fructificaition. Thalius, auteur ancien ,
mentionne aussi un linocarpus, qui est notre linum ccUharti-
cum, différant de ses congénères par ses feuilles opposées , qui
le rapprochent du radiola. Voyez Lin. (J.) '
LINOCIERA, lÀnociera. {Bot.) Genre de plantes dicoty-
lédones, à fleurs complètes ,* polypétalées , de la famille àes
jasminées , de la diandrie m4)nogynie de Linnseus , et très-rap*
proche des ehionanthus ; offrant pour caractère essentiel : Un
calice à quatre dents ; quatre pétales ; deux étamines ; les
anthères sessiles ; un ovaire supérieur ; un style. Le fruit est
une baie sèche , à deux loges monospermes.
' LiNOCiERA A FEUILLES DE TROENE : Linocîera Ugustrlna, Vahl,
Enum., 1 , pag. 46; Swstrtz^Flor.: Thouinia^ligustrina, Swttrti,
Prodr., i5. Arbrisseau de la Jamaïque^ dont les rameaux
sont glabres y parsemés de points saillans, garnis de feuilles
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LIN «al
•pposëes, pétiolëes, longues de deux ou trois pctuces, lan-
céolées, obtuses, luisantes,! sans nervures sensibles; les fleur»
sont disposées en une panicule terminale; les pédoncules
partiels deux et trots fois dichotomes; de très-petites brac*
tées à la base des pédicelles ; les dents du calice ovales ; les
pétales blancs, linéaires, concaves, obtus, réfléchis et
caducs. Cette plante croît aux lieux arides , parmi les buis-
sond, à la Jamaïque et à la Nouvelle-Hollande.
LiNociERA A LAiiGES FEUiEXEs : lÀnocitTa Uuifiiia j Vahl 9
/. c. ; Gaertn. f.^ CarpoUy tab. 21 5; Ckionanthu$ domingensis ,
Lamk. , lU, 1 , pag. 3.o ; . An ehionantkus incrassata ? Swartz.^
Cette plante se distingue de la précédente par ses feuiHes
plus larges, plus fermes, point luisantes, acuminées,' ellip-
tiques-lancéolées, munies de nervures ânes et distantes;
les 'fleurs sont disposées en panicules terminales, presque
en cime; les pédoncules plus courts, que les feuilles; les
bractées subulées, velues et blanchâtres ; les calices presque
glabres; les^ pétales plans, élargis, obtus; les anthères alon<-
gées. Le fruit est un drupe oblong, de la grosseur d'un
pois, contenant un noyau à deux loges. Cette plante croit
à nie de Saint-Domingue. ■ »
LiNociEAA PonuFAE : JJnociera purpurea y Vahl, /.c; Thoui*
nia nuUms , Li^n. fil., SuppL; Chionanthus Zejylanica, Linn.^
jP/or« ZejrL, > non Lamk. , EncycL Arbrisseau garni de ra-^
meaux cendrés, comprimés vers leur sommet, parsemés de
points i>oir4ii:es et saillans. Ses feuilles sont pétiolées^ pres-
que ovales, lisses, point luisantes, terminées par une pointe
courte, longues d'un pouce et demi : ses fleurs disposées
en grappes latérales, solitaires, terminales, opposées, plus
courtes, «que les .feuilles, portées sur des pédicelles triflores,
inclinés ; à bractées courtes , linéaires ; k pétales courts , un.
peu épais, et à anthères linéaJMS. Cette plante croît à Me
de Ceijaà.
Le Chionanthus Zeylanica, Lamk., n'est point l'espèce de
Linnseus : c'est le Unociera cotinifolia^ Vahl, Eniim. , auquel il
faut rapporter le synonyme de Plukenet , tab. 4 1 , £g. 4.
Will^met fils a mentionné, dans son Herharium mauritianum ,
sous le nom de thouimafiçLvicansy une autre espèce, nommée
par Vahl lin^ciêra, fiaviçans :, à feuilles ovales , émous^ées;
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•«« LIN
à pâniculcB axillaires; à pëdicellès renflée à leur sbiiiniet ; à
toroUc jaunâtre ; k pétales ovales^ o^ficaye^. (Poin.)
LINOCIERA. iÈoL) Sfchreber , et SwûrU daoi sa Fior,
0eeid., doniiear cl» tiom à ufi genre que ce deriiier atoit au*
paravant nommé théuMa, datis sOti FtodtônittSé Maiâ ce genre
parott devoir être réuni ail àhionanthui , semblable pour la
fleur , et différant seulement pat de$ anthères plui longues
et une baie remplie de deux graines , au Ueu d*nne subsistant
dans le ohionafithuê , probafalemeAt par toite d'un avd^tement ;
ce (pie l'ott pourra vériier en observant revai#e arant sa
maturité. Voye2 LiNOCtsuA ci-dessus. ( J* }
LINODESMON. (Jto^.) Gesner nomiàe ainii U cuscute,
•Qiirant Adarïson. (J.)
LINODRYS. {Sût.) Plante mentionnée par Dioseorîdè , et
qui est pettf^étre ubo espace de germandrée. (Lem.)
LINOGENlStA, (Bel.) Nom donné au«fer<&i^ au genêt des
teinturiers, dont les feuilles ont ituetqne ressemblance atec
celles du lin. (LtM. )
LlNOÏD£S, (Bot.) Dillenins a désigné ain^i le tinum ro-
iioka, qui, ,si»iiraRt plnstenrs auteurs^ ne dmt pas faille pctrtie
du genre Linum, Voyez Linocarpum. (Lbm. )
LINOPHYLLlfllL (Bol.) Ce nom a été donné à dëê plantes
q«i ont des feuilles semblables k celles du Iki. Le UnophylluiA
eoUinam de Pontedera est le éheskim tUpinUth de Linn^us,
qui a employé le même nom, comme adjedtif éii spécifiqne^
p<rar distingner «n ailtre êkêsium pltis commuf^, qui estTAno-
nfrtuês JùUU Um de Clusius. ( J. )
LINÔSPARtUM. {Bet.) Théopbrasle donnoit e^ notti, et
FliMe eelui de spattum, au stipa tendéissimêr^ une àtû pldntei
gramiaées employées pour les ouvrages de spflitterie. 1>é^±
autres plantes , noraniées aussi spartut/i yàt fïiûê , et âcèv^ni
«ux même^ usages, sont ^f^gettm spùtêutk et Foriitidë ttre-
naria, appartenant à la même famille. Le lygeum eût nemxlié
Hnosparâum par Aciansen. (J.)
LINOSYRIS. {Bot.) Nom donné pai* Lo6dl em c7ti^««^0rt^
Unogrris de linnœns. (J.) *
LINOT. ( Otnith. ) Ce nom tnl^re de là ÏLt^oitb propre-
ment dite désigne en Normandie, tfVée Vépiéhète bfiU^mi ,
le veréter, léxm ehloris, Liiin* Le liiMéàhtttt des- eisele>»r9
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LIN »»7
de Paris est la linotte demantagii^ , fringiUa montium^ GmeU
(Ch. D.)
LINOTTES et CHARDONNERETS. {Ormth.) On a exposé
au mot FaiNGiLLE, tom. XVII de ce Dictiooinaitr, que, malgré
les difficultés que pré^Btodt la dirisîoti et ce grand genre ^
ou plutôt de cette famille , en plnsieurs genres |»atttculiers ,
les espèces qu'on y aroit comprises étosent ai nombreuses,
qu'il paroissoit coBTenablé d'y faire proTisoireaaent des eou<«
purev autres que de aimplca sections. M* Temminek, qui
depuis a publié la seconde éditioa de son Manuel d'Omitho-*
logie , a trouvé qu'il n'îrxisÉoit point entre les e^ècea de
Gros*Becs et de FringiHes une démarcation suffisante peur y
former, à Fe^temple de M< Carier dans sou Règne aniàial ,
des gemmes intermédiaires, que ce savant a, dit -il, plutôt
indiqués qu'établis ; et il s'est borné en conséquence à
distribuer les Gros-Becs et Fringilles en 3 sections, sous les
dénominations de latÊeènes, bréricènes et loagic6»es. Nous
persistons néanmoins à croire qu'il est bon de profiter des
donnée^ du nafturaliste fraaçoîs pouî^ isoler dès à présent
plusieurs espèces , et que, si les caractères par lui fournia
sont encore peu tranebés, l^observati|>n pourra les renforcer
quand les nouveaux groupes, détachés du tronc commun^
auront appelé plus ^écialement sur obacun d'eux l'atten-
tion des omit&okigistes » Habitués à ne le» considérer que
dans leur ensemble.
On tâchera dofte de p oeer dans ee Dictionnaire le type
de quelques genres artii ciels et subM*denaés, si on lèvent,
aux caractères cammnna des fringUies , mais qui faciiitercmt
l'arrangenient méthodique, si essentiel pour aider la mé-
moire , et si propre k faire éviter des confusions , lorsqu'on sera
plu» avancé dans la connotssance des espèces. Ce seroit k
tort qu'on prétendroit trouver ici une contradiction avec
les principes qui nous ont portés, dans d'autres circonstances,
à blâmer la multiplication indiscrète des genres qu'il n'étoit
pas nécessaire de créer, et dont le jtnoindre inconvénient
étoit de surcharger la nomenclature de termes nouveaux :
loiit de nous, au contraire, toute idée d'innovations, quand
nous ne serons pas convai«icus de leur utilité.
Gamme sous le mot Chakin)nkeaet on a renvoyé à l'article
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«a8 LIN
LiKOTT£> il sera ici question , non-seuiement des linottes , lûaif
des chardonnerets, dont l'ordre alphabétique ne permet plus
de parler ailleurs , ainsi que des serins et des tarins* Tous
ces oiseaux ont le bec exactement conique , sans être bombé
dans «ucune partie. La pointe, plus longue, plua grêle et
plus aigucf dans les chardonnerets, que dans les linottes , est
chez tous un peu comprimée latéralement. Le bord de la
mandibule supérieure offre , dans 1* espèce commune du char«
donneret et du tarin , un angle en forme de dent obtuse à
sa base , où le sizerin a deux dents pareilles ; et quand cette
observation de M. Vieillot aura été étendue à d'autres es-
pèces, il pourra en résulter àe% données intéressantes, les«
quelles aideront à déterminer plus positivement la place qui
leur convient le mieux« Mais c'est déjà assez pour motiver
Tapplication^ du jnot carduelis aux espèces qu'on va réunir
sous^ cette dénomination commune^
CHAanoNNERET ORDINAIRE : Coràutlù communii , Linn., SysL
nat,^ édît. 6; FringiUa cardtfsf is , Linn* , édit. lo, et Lath.^
pi. enl. de BuflTon n.** 4, de Léwin n."^ 76, de Dqnvfén
n.** io3 , et de G. Graves n.** 20. .Cet oiseau, plus petit que
le pinson , et qui a aus^i reçu les noms de chrysomitris y auri'
tâUi4,'astragaUnus^ etc., est long de cinq pouces tpois lignes
despuisle bout du bec jusqu'à celui de la- queue, et de quatre
pouces huit lignes jusqu'à celui des ongles. Le sinciput, les
joues et la gorge sont d'un rouge éclatant ; une petite bande
noire s'étend , de chaque c6té, depuis l'origine du bec jus-
qu'aux yeux;, le dessus de la tête et l'occiput sont noirs; le
haut du cou et du dos est d'un brun roux qui s'.éclaircit sur
le croupion et ia poitrine ; le ventre et les plumes latérales
et anales sont blancs ; les petites couvertures du dessus des
ailes sont noires ; les grandes sont de la même couleur ;usque
vers la moitié de leur longueur, et le reste est jaune, ce qui
forme sur chaque aile une bande transversale de cette der-
nière couleur. La queue , un peu fourchue , est composée
de douze pennes noires, qui, à l'exception de la troiaème
de chaque côté, ont des taches ou leur bordure blanches.
Les pieds sont bruns; le bec, .qui est blanc, a l'extrémité
noirâtre , et la langue est divisée par le bout en petits filets^
Les couleurs de la femelle sont moins vives que celles idu
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LIN 5*9
mâle ; le roUge est- un peu orangé , et le noir e^t liruxiàtre*
Les jeunes ne prennent leur beau rouge qu'à la secojçide
année. Le plumage^ des chardonnerets est d'ailleurs suscep-
tible de variations. Le rouge est souvent moins vif, et le
reste blanchâtre, quelquefois même tapiré irrégulièrement
de plumes blanches. Ceux qui, tenus dans Tobscurité, ont
été nourris de graines de chanvre , sont même sujets à de-'
venir d*un brun noirâtre.
Le chardonneret, qu'on trouve dans toute l'Europe jusqu'en
Sibérie , et dans quelques parties de l'Asie et de l'Afrique ,
est fort commun en France, où il passe l'année entière, et
se nourrit des graines du chanvre, de la chicoi^ée sauvage,
de l'éryngium , de diverses autres plantes syngénèses et sur-»
tout de celles du chardon , d'où son nom a été tiré. Les
vergers sont les lieux où il se plaît davantage, et c'est sur
les arbres fruitiers que , dès les premiers jours du printemps,
il fait le plus souvent entendre son chant très-agréable, qui,
jusqu'au mois d'Août, n'éprouve d'interruption que pendant
qu'il est occupé à élever ses petits.
Ces oiseaux font deux ou trois nichées para|inée. Ils posent
ordinairement leur nid sur les arbres, particulièrement
dans les vignes , et de préférence sur les branches foibles des
pruniers et des noyers , mais quelquefois aussi dans les taillis,
sur les lisières des forêts et dans des buissons épineux. Ce
nid , d'une forme élégante , est d'un tissu très-solide. Les
matériaux qu'ils y emploient sont, en dehors, de la mousse
fine, de petites racines, de la bourre des chardons, artiste-
ment entrelacés et recouverts de lichens, et, en dedans, des
crins, de la laine, des aigrettes soyeuses du saule et du duvet
d'autres plantes. La ponte consiste en quatre ou cinq œufs
pour la première couvée j elle est moindre pour la seconde ,
et de deux seulement pour celle qui , dans le cas où la se-
conde ne réussiroit point, a lieu dans les mois d'Août ou
de Septembre. Les œufs sont blancs et tachés , vers le gros
bout, d'un brun pourpré. Lewin en a donné la figure dans
ses Oiseaux de la Grande-Bretagne, tom. 3, pi. 17, n."* 3.
L^ plupart des auteurs, entre autres Mauduyt , disent que
les vers et plusieurs insectes sont en tout temps un mets
friand pour les chardonnerets, qui savent très-bien, dans
26. 34
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55o LIN
Thiver, chercher les chenilles sur les haie» parmi les toiles
sous lesquelles elles se tiennent alors cachées. C'est aussi arec
cette sorte de nourriture que, Suivant les mêmes auteurs,
ces oiseaux élèvent leun petits; mais M. Vieillot, qui re-
garde l<*s chardonnerets comme purement granivores , pré-
tend qu'ils ne portent à leurs petits que les graines encore
tendres du mouron, du séneçon, de la laitue; et c'est par
cette raison, ajoute-t-il, que leur première couvée n'a lieu
qu'au mois de Mai, et plus tard que celles des moineaux,
des pinsons, des bruants, qui nourrissent leurs petits d'in-
sectes et ledr donnent la becquée sans dégorger aucun ali-
ment , tandis que les chardonnerets et les serins font ramollir
dans leur jabot les graines qu'ils leur apportent.
L'attachement des chardonnerets pour leur progéniture
est si fort, que rien ne peut distraire de l'incubation la fe-
melle , qui brave' les vents les plus impétueux, la pluie,
la grêle, pour garantir ses œufs prêts à éclore. Sonnini cite,
à ce sujet, au tome 48 de son édition de Buffon, pag. 142,
un fait arrivé en 1787, dans les environs de Nancy, où,
malgré le danger imminent de perdre la vie,* la femelle est
constamment restée dans son nid mis en lambeaux par la
tempête.
Quoique le mâle ne s'occupe point de la construction du
nid ni de l'incubation , il veille à la sûreté de sa compagne
pendant les courses qu'elle fait, soit pour se procurer des
alimehs, soit pour choisir les matériaux dont elle a besoin;
et lorsqu'elle couve, il se tient sur un arbre voisin, où il
chante jusqu'à ce qtte la présence d'un objet propre à l'agiter
le force à abandonner , pour quelques înstans , un poste où
il ne tarde pas à revenir.
Ces oiseaux , qui ont le vol bas et filé , comme celui des
linottes, se rassemblent en automne et vont, pendant l'hiver,
en troupes fort nombreuses. Ils se mêlent quelquefois à d'au-
tres oiseaux granivores. Leur vivacité les fait souvent tom-
ber dans les pièges qu'on leur tend, et qui sont l'arbret,
le trébuchet, les filets employés pour les alouettes et les
rets saillans à petites mailles ; mais , afin de rendre ces chasses
plus heureuses, il faut avoir, dans des cages, de bons chan-
teurs pour appelans. Dans le département de la Meurthe,
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LIN 63 i
on pose snr les têtes des chardons et surtout des chardons à
foulon y deux plumes de poulet et de pigeon ^ que Ton a
ëbarbées et passées en sautoir Tune dans l'autre , et qui ont
été enduites de glu. Les chardonnerets, appelés dans cet en-
droit par les chants d'un mâle, dont la cage est couverte.
Tiennent se poser sans méfiance sur ces pi^es. Mais les
mêmes oiseaux ne se prennent point à la pipée , et ils savent
aussi échapper à l'oiseau de proie en se réfugiant dans les
buissons. Ils vivent seize à dix-huit ans , et l'on en a vu qui ,
même en captivité, ne sont morts qu'à 23 ans.
Pour élever de jeunes chardonnerets, on ne doit les tirer
du nid que quand toutes leurs plumes ont poussé. On
peut les nourrir avec une pâte composée d'amandes et
d'échaudés piles avec de la graine de melon ou de. noix et
de massepain, dont on fait des boulettes de la grosseur d'un
grain de vesce, lesquelles se donnent une à une à chaque
individu. Cette pâte peut être suppléée par une autçe plus
simple, et faite avec du chénevis écrasé, de la navette, de
la mie de pain et du jaune d'œuf , délayés dans un peu d'eau.
Elle se donne avec «une brochette et à la becquée, comme
nux serins, et quand les petits mangent seuls, le chénevis
peut être remplacé par le millet. On prétend que les jeunes
qui proviennent des couvées du mois d'Août viennent mieux ,
et qu'on doit préférer ceux qu'on a tirés des nids faits dans
des buissons d'épines; mais ces circonstances paroissent peu
importantes, et, les dernières couvées étant moins nom-
breuses , ce choix entraîneroît des inconvéniens manifestes.
Au surplus, comme on peut se procurer très-aisément des
chardonnerets tout élevés , on a moins d'intérêt à se donner
la peine de les nourrir à la brochette, et ils sont en
général d'un« docilité telle qu'on leur apprend à faire le
mort , à mettre le feu à un pétard e€ à faire une foule
d'autres exercices, parmi lesquels on remarque Celui qui est
appelé galère et qui exige une sorte de vêtement pour y sus-
pendre deux seaux contenant l'un le manger, l'autre la bois-
son, et dont le premier descend quand le second monte. Le
chardonneret, naturellement laborieux , peut se plier à cette
sorte d'éducation ; mais, comme il aime beaucoup la société,
cela doit exiger de. lui un sacrifice bien pénible.
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63a LIN
Les oiseleurs appellent sixains les jeunes chardonnerets
qui ont six pennes caudales terminées de blanc; huilains,
ceux qui en ont huit , et quatrains , ceux qui n'en ont que
quatre .V mais , ces taches variant chez les mêmes individus
pendant Tété et après la mue, et disparoîssant même en
grande partie du mois de Juin au mois de Septembre , pen-
dant lequel temps toutes les pennes sont noires , excepté les
latérales , ces distinctions n'ont été imaginées par les oiseleurs
que dans leur intérêt , et Fou ne doit pas y avoir égard.
Le chardonneret s'accouple plus difficilement en captivité
avec une femelle de son espèce qu'avec une femelle étran-
gère, et l'on parvient plus aisément à l'apparier avec une
serine ; mais il est très-rare que l'accouplement ait lieu entre
un serin mâle et un chardonneret femelle, et si les unions
de la première sorte s'effectuent sans beaucoup de peine ,
tandis qu'on n^en peut attendre de pareilles avec un pinson,
c'est à cause de la dissemblance dans la manière dont celui-
ci présente la nourriture à sa femelle et à ses petits.
Les serins, comme les chardonnerets, dégorgent cette
nourriture , après lui avoir fait subir une première prépa-
ration , uii ramollissement , dans leur jabot ; mais les pinsons
la portent tout simplement dans leur bec. D'un autre côté,
les mandibules du chardonneret sont si effilées et si pointues,
que souvent il blesse sa femelle en lui dégorgeant de la
nourriture, et que, pour prévenir cet accident, on est
obligé de les émousser avec des ciseaux. Cette opération
peut même devenir nécessaire pour le mâle dans les cas,
peu rares, où, pendant sa captivité, ses mandibules s'aloogent
inégalement et au point de l'empêcher de saisir sa nourri-
ture.
Quoique les couvées réussissent quelquefois entre une se-
rine et un chardonneret pris au filet, il est convenable de
choisir une serine qui n'ait pas encore été accouplée avec
un mâle de son espèce , et de les tenir ensemble dans une
cage assez grande, où le chardonneret puisse s'accoutumer
à la même nourriture, c'est-à-dire au' millet, à l'alpiste et
•à la navette. Celui-ci , plus froid , a besoin d'être excité par
les agaceries de la femelle ; mais , quand l'accouplement a
eu lieu , il devient plus complaisant qu'un mâle serin et
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LIN 535
partage tous les travaux du ménage. Les métis qui proyiennent
de cette union sont plus robustes que les serins , et leur
chant a plus d'éclat; ils ressemblent au mâle par la forme
du bec, par les couleurs de la tête et des ailes, et à la fe-
melle par le reste du corps. Ces métis sont d'une complexion
amoureuse , et s'apparient facilement entre eux ou avec des
serins ; mais il en résulte rarement des œufs féconds.
Les chardonnerets sont sujets à plusieurs maladies, et sur-*
tout à l'épilepsie; souvent même la mue est pour eux une
maladie mortelle. Lorsqu'ils sont attaqués de la première ,
que des auteurs attribuent à l'usage exclusif du chénevis ,
ils tombent étendus dans leur cage, les deux pieds en l'air
et les yeux renversés. Us périroient bientôt dans cet état ,
s'ils ne recevoient de prompts secours; et l'on conseille de
leur couper alors l'extrémité des angles, surtout de celui de
derrière, et de leur laver ensuite les pieds dans du vin blanc
tiède, dont, si c'est en hiver, on leur fait avaler quelques
gouttes un peu sucrées. On prétend aussi que , pour les en-
tretenir en bonne santé , il est convenable de suspendre dans'
leur cage un morceau de plâtre, qu'ils prennent plaisir à
becqueter.
Chardonneret acalanthe ou perroquet : Carduelis psiUaceus ^
D.; Fringilla psittacea, Lath. Cette espèce, que Forster a
trouvée dans la Nouvelle-Calédonie, une des îles de la mer
du Sud, a été figurée par Latbam , tom. a, pi. 48, de son
Synopsis j sous le nom de parrotjinch, et ensuite par M. Vieil-
lot, pi. 3a de ses Oiseaux chanteurs, sous celui d^ acalanthe.
La dénomination de perroquet n'a vraisemblablement été
appliquée à cette espèce qu'à cause de la ressemblance que
les couleurs rouge et verte de son plumage lui donnent avee
une espèce assez commune du g^nre PsiUaeas, M. Vieillot
n'a pas exposé les motifs qui ont déterminé l'emploi de I4
sienne , tirée probablement des mots acalanthis ou aeanthis,
par lesquels le chardonneret est désigné en latin. Le plu-
mage de cet oiseau ^ qui n'est pas plus grand que le sénégali
rayé, consiste en deux couleurs, le rouge écarlate et le
vert. La première règne sur la tête, les joues, la gorge, le
croupion, et elle occupe aussi la totalité des deux pennes
Intermédiaires et le côté extérieur de toutes les pennes la*
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534 Lir^
lérales de la ' queue , qui est cunéiforme* Le reste du corps
est d'un beaif vert de perroquet ; le bec et les pieds sont
noirs. On ne connoît pas le chant de cet oiseau , qu'il ne
faut pas confondre avec le gros-bec perroquet, loxia psitta-
ceat Lath., oiseau des Ûe& Sandwich, dont le bec ressemble
à celui du perroquet, et dont M. Temminck a fait le genre
Psittacin , PsiUirostra.
Chardonneret vert: Carduelis melha^ D. ; Carduelis viridis,
Briss. ; Fringiila melba, Linn. Cet oiseau du Brésil' est de la
grosseur du chardonneret commun ; les Portugais l'appellent
maracaxao. Edwards a donné, Hist., pi. 128, et Glanures ,
pi. 1272, les figures de la femelle et du mâle. Celui-ci a entre
le bec et rœil un espace nu qui est bleuâtre ; la gorge et le
devant de la tête sont rouges; le derrière de la tête et du
cou est, ainsi qiie le dos, d^un vert jaunâtre; les couvertures
supérieures el les pennes moyennes des ailes sont verdàtres
et bordées de rouge; les grandes pennes sont presque noires;
la queue, composée de douze pennes, et ses couvertures su-
périeures sont d'un rouge vif; le dessous du corps a des
raies transversales brunes sur un fond qui est d'un vert d'olive
à la poitrine , et devient blanc sous le ventre ; son bec est
d'un rouge pâle et les pieds sont gris. Chez la femelle le
dessus.de la tête et du cou est cendré; le dos, le croupion
et la base des ailes sont d'un vert jaunâtre ; les pennes cau-
dales sont brunes et bordées d'un rouge vineux en dehors; le
bec est d'un jaune clair et les pieds sont de couleur de chair.
Chardonneret écARtATE : Carduelis coecineus , D. ; Fringiila
coccinea^ Gmel. et Lath, Cette espèce, dont le mâle, seul
connu , est figuré pi. i^i des Oiseaux chanteurs de M. Vieillot,
a le plumage entier d'un orangé foncé trè&^brillant et ten*
dant àla couleur éoarlate, La même couleur iorme des franges
sur les lM>vds extérieurs des penses alaires et caudales , qui
sont noirâtres; les pieds sont noirs, et le bec est d'un brun pâle.
Chardonneret iauke: Carduelis trislis , D,) Fringiila iristis^
Unn. Cet oiseau, représenté dans les PI. enlum. de Bufibn,
n."" 70^ , fig. a , sous le nom de Chardonneret du Canada, se
trouve dans la Virginie, la Caroline, la Nouvelle -York,
au Mexique, où on le nomxaci Coztolotly et en d'autres con*
trées^de l'Amérique. 11 n-a que quatre pouces quatre lignes
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de longueur totale ; sa queue , composée jde douze pennes
égales, noires dessus et cendrées ^dessous, dépasse les ailes
de six lignes. Le mâle, dont le front est noir, a le reste de
la tête, le cou, le dos et. la poitrine d'un jaune éclatant;
les cuisses, le bas-ventre, les couvertures supérieures et in-
férieures de la queue d'un blanc jaunâtre ; les petites cou-
vertures des ailes, jaunes extérieurement, blanchâtres à Tin;
térieur , et terminées de blanc ; les ailes noires et traversées
de deux raies d'un blanc brunâtre ; le bec et les pieds de
couleur de chair. La femelle a le front et tout le dessus du
corps d'un vert olive, et le dessous blanc. Le jeune mâle
ne diffère de la femelle que par son front noir.
Ce chardonneret failt sur les dernières branches des arbres
lin nid aussi artistement préparé que celui du nôtre , et dans
lequel la femelle pond quatre œufs d'un gris de perle sans
aucune tache. Edwards a remarqué qu'une femelle par lui
tenue en cage muoit deux fois par an, aux mois de Mars
et de Septembre. Fendant l'hiver son cqrps étoit tout-à^fait
brun; mais la tête, les ailes et la queue conservoient la
même couleur qu'en été.
Suivant M. Vieillot, les oiseaux représentés dans les PI.
enlum. de Buffbn, n.^ 292 , fig. 1 et 2 , sous le nom de tarins
de la Nouvelle-Y4>rk, sont des mâles de l'espèce ci- dessus
en plumage d'hiver.
L'OiiVarez, que Queneau de MontbeiUard range parmi Ij^
variétés du tarin, et qui a le dessus du corps olivâtre, le
dessous citron, la tête noire ^ les pennes de la queue et des
ailes noirâtres, et ces dernières marquées d'une raie jaune,
»e trouve aux environs de Buenos-Ayres et du détroit de
Magellan. Il parolt que c'est de la même espèce que M.
d'Azara a donné une description, n«^ 164, sous le nom de
gqfarron, et qui est appelée àfiuçnos-Ayres gilguero et au Pa-
raguay paracTii. M. Vieillot a placé cet oiseau {Jringilla spinus,
var^j Lath.) parmi les chardonnerets, sous le nom de Char-
PONNERET OuvAREz, Frir^Ula magcllaniça^ et il en a donné
la figure pL 3o de ses Oiseaux chanteurs. Gueneau de Mont-
beillard dit, d'après Commerson, qu'il chante très-bien et
qu'il habite dans les bois, qui lui offrent un abri contre
le froid et les grands vents.
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Les oiseaux qui, dans Tordre observé par M. Cuvier,
suivent iuimédiatement les chardonnerets, sont des linotres
(linaria, Bechst.), dont le bec est aussi exactement conique,
mais plus court et plus obtus, et qui vivent également de
graines de plantain , de lion -dent, de choux, de navette,
et surtout de celles du chanvre et du lin. Ce savant ne re-
connolt en France que deux espèces de linottes bien carac-
térisées , le sizerin ou petite linotte , fringUla linaria , et la
grande linotte, fringilla cannabina^ Linn. Il pense que ce
sont les variations qu*éprouve le plumage des linottes, selon
l'âge ou le sexe, qui en ont fait multiplier les espèces, et
il ne lui paruit pas qu*on ait encore de bons caractères pour
distinguer le fringilla Jlavirostris dn fringilla linaria, ni les/rin-
gilla montium, linota et argentoratensis , du fringilla cannabinûm
Il y a eu des débats entre MM. Vieillot et Temminck sur
les mêmes espèces. Tous deux distinguent la linotte com-
mune, yringif/a cannabina^de la linotte de montagne , ^rm-
gilla montium ; mais, tandis que le naturaliste hoUandois re-
garde le siÈCTin ^ fringilla linaria et fringilla fiavirostris ^ Linn.,
comme ne formant qu'une seule espèce avec le cabaret , le
naturaliste françois établit , sous la dénomination de sizerin,
un genre particulier, qu'il compose de deux espèces, lesi-
«erin proprement dit ou boréal , et le sizerin cabaret.
Linotte commune; Fringilla cannabina et linota, Gmel. et
Lath., laquelle, en admettant le genre Carduelis, deviendroit
Carduelis eannabinus, D. Cet oiseau, qui a cinq pouces et quel-
ques lignes de longueur , est figuré dans les planches 1 5i.* et
485.* de fiuffon , n.* i , et dans les 77.* et 78.* de Lewin. Ces
doubles figures proviennent de ce que plusieurs auteurs ont
cru pendant long-temps à l'existence de deux espèces , par
la raison qu'ils voyoient des parties rouges sur la tête et la
poitrine d'un grand nombre d'individus, tandis que le plu-
mage des autres ne présentoit que du gris, et qu'ils trouvoient
dans la taille des différences qui n'étoient dues qu'à la saison
d'hiver, époque où le duvet est plus épais qu'en été- Gue-
neau de Mbntbeillard a le premier prouvé l'identité des
fringilla Unota et cannabina, c'est-à-dire des linottes grise
et rouge, laquelle est maintenant reconnue*
Le vieux mâle, dans son état parfait , a^ au printemps,
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UN "7
les plumes du front et de la poitrine d*un rouge cramoisi ;
la gorge et le devant du cou blanchâtres avec des taches lon-
gitudinales brunes; le sinciput et Tocciput, ainsi que les
cttiéi du cou, cendrés; le dessus du corps d*un brun châtain,
et les flancs d'un brun rougeâtre. Le milieu du ventre est
blanc ; la queue, un peu fourchue, est noire, ainsi que
plusieurs des rémiges, avec une bordure blanche à Texte-
rieur ; leê pennifs caudales sont aussi terminées intérieure-
ment par un lurge espace de la même couleur. Les pieds
sont d*un brun rouge ; le bec est d*un bleu foncé , et Tiris
brun, r.a femelle, dont la couleur ne change pas avec Tâge
et qui est plus petite que le mâle , a toutes les parties su-
périeures d'un cendré jaunâtre et tachetées de brun foncée
les couvertures des ailes sont d'un brun roux; les parties in-
férieures, dont le fond est d*un roux clair, sont blanchâtres au
milieu du ventre, et des taches d'un brun noirâtre régnent
sur lu poitrine et sur les côtés. La planche enl. de BufTon ,
n.^ 4B5, ^g. 1, représente, sous le nom de grande linotte
de vignes, le mâle prenant sa parure; ladg. 2 de la pi. 161
est celle d'un très -vieux mâle sous le faux nom de petite
linotte de vignes.
Chez les jeunes mâles , jusqu'au printemps , le sommet de
la tête et le dos sont d'un brun roussâtre, avec des taches
d'un brun foncé en forme de lance ; l'occiput et les joues
sont cendrés; tout le dessous du corps est d'un blanc rous-
sâtre : on remarqiié sur le milieu de la gorge et sur la poi-
trine des taches longitudinales d*un bruri foncé; ces taches
aont larges et d'un brun roussâtre sur les flancs , et elles sont
noirâtres et lancéolées sur les couvertures de la queue. La
base du bec est d'un bleu livide , et les pieds sont de couleur
de chair. Enfin, chez l«s mâles, après la mue d'automne,
on voit de grandes taches noires au haut de la tête, et d'autres
d*un brun châtain sur le dos, dont le fond est roussâtre.
Les plumes qui couvrent la poitrine sont d'un rouge brun ,
lequel blanchit sur les bords, et il y a des taches brunes sur
les flancs; les couvertures supérieures de la queuesont noires,
avec une bordure blanche k l'intérieur et d'un gris roussâtre
h l'extérieur. Lorsqu'on soulève les plumes du front et de
la poitrine, on aperçoit les indices de la belle couleur rouge
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«s LIN
doDt la tête et la poitrine seront ornées au printemps. C'est
dans cet état la linotte ordinaire, /rir»gi7/a linota, Gmel., re-
présentée dans les pi. enium. de Buffon, n." i5i , fig. i.
11 y a, parmi les linottes, des variétés accidentelles, d*un
blanc pur, ou blanchâtres, avec les ailes et la queue de la
couleur ordinaire ; chez d'autres , tout le plumage est noirâtre :
on en voit aussi qui ont les pieds rouges ; et tels sont les
changemens qui ont fait supposer Texistence d'espèces nou-
velles, comme le gyntel de Strasbourg, ^ingi/la ârgentora."
Unsisy Gmel.
On peut remarquer , en généi'al , que les linottes commu-
nes sont grises à Tarri ère -saison ; que les individus qui, kgés
de deux ans, restent gris, sont des femelles, et que les jeunes
qu'on élève à la brochette , ou que Ton prend avant leur
première mue, n'ont jamais de rouge en cage.
La linotte commune se trouve dans les différentes contrées
de l'Europe, où elle habite les plaines, les taillis et la li-
sière des bois, ainsi que les vignobles. £lle fait souvent son
nid dans les vignes , et c'est de là que lui est venu le nom
de linotte de vigne* Quelquefois elle le pose par terre ; mais
plus fréquemment elle l'attache entre deux perches ou au
cep même; elle niche aussi sur les genévriers, les groseil-
liers, dansles jeunes taillis, dans les buissons d'aubépine, etc.
Ce nid est composé en dehors de petites racines, de feuilles,
de mousse, et en dedans d'un peu de plumes ^ de crin et de
beaucoup de laine. La femelle y pond quatre et jusqu'à six
œufs, d'un blanc sale , tachetés de rouge brun au gros bout,
dont Lewin a donné la ligure pi. 18, n.*" 1 et 2. Quand il
n'arrive pas d'accidens aux couvées, elles ne sont qu'au
nombre de deux ; mais dans le cas contraire ces oiseaux font
trois et même quatre pontes. La mère dégorge aux petits
les alimens qu'elle leur a préparés dans son jabot, et M.
Vieillot ne pense pas que ces oiseaux soient entomophages.
Vers la fin d'Août les linottes se réunissent en troupes
nombreuses et continuent de vivre en société pendant tout
l'hiver; elles fréquentent alors les champs cultivés et les terres
en friche , et, outre les petits grains qu'elles y trouvent , elles
piquent les boutons des tilleuls, des bouleaux, de&peupliers,
pour en manger l'intérieur : elles voient serrées, s'abattent
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sur les m^mes^ arbres et se lèvent toutes ensemble* Les chênes
et les charmes dont les feuilles, quoique sèches, ne sont
pas encore entièrement tombées, leur servent d'asile pen-
dant la nuit; elles marchent en sautillant , et ne volent point
par élans répétés, comme les moineaux.
Les mâles ont un assez joli ramage, qui commence par
une sorte de prélude. Les femelles ne chantent point. Les
)eunes mâles, pris au nid, sont susceptibles d^éducation ; on
les nourrit avec du gruau d'avoine et de la navette broyée
dans du lait ou de Teau sucrée. On les siffle le soir à la
lueur d'une chandelle , et quelquefois on les prend sur le
doigt et on leur présente un miroir, où ils croient voir et
entendre un autre oiseau de leur espèce , ce qui est propre
à leur donner de l'émulation. Des personnes prétendent qu'ils
chantent mieux dans une petite cage que dans une grande.
La nourriture des adultes en captivité consiste dans la graine
de millet, de navette, de pavots, de poirée, etc.: ils cassent
les petites graines dans leur bec et rejettent les enveloppes.
Le cbénevis en trop grande quantité leur seroit nuisible. U
faut à ces oiseaux une petite baignoire , et comme ils sont
pulvérateurs, le fond de leur cage doit être garni d'une
couche 4e petit sable. En ayant soin de tenir leur manger,
leur breuvage et leur volière propres, Olina dit qu'on peut
les faire vivre en captivité qinq ou six années , et souvent
ils vivent bien davantage , puisqu'on en a vu à Montbard un
qui étoit âgé de dix^sept ans. Ils reconnoissent les personnes
qui les soignent, et s'y attachent.
Leur mue a lieu dans la canicule et souvent beaucoup plus
tard. Le bouton est la maladie la plus dangereuse ; on con*
seille de le percer pt omp tement et d'étuver la plaie avec du vim
La, chasse des linottes se fait à l'arbret, avec une moquette
apprivoisée et non en cage , à l'abreuvoir avec des gluaux 9
aux û\eis d'alouette et aux rets saillans.
Linotte de monta qne : FringilLa montium , Gmel. et Latb* ;
Carduelis montium^ D. Cette espèce, figurée pi. 10 de Frisch ^
et 60 de Lewin , a environ cinq pouces de longueur. Le mâle
a la gorge, le devant du ^u et le tour des yeux, d'unbrun
jaunâtre \ les plumes du sommet de la tête, de la nuque et
du do&, noires au centime et bqrdée&de roux; les côtés du cou ,
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la poitrine et les flancs, d'un roux clair, avec quelques taches
noirâtres; la partie inférieure du dos et le croupion, d*un
rose foncé. Les couvertures supérieures des ailes sont brunes
et bordées de roux , ce qui donne lieu à deux bandes trans-
versales de cette dernière couleur. Les pennes alaires et
caudales sont noirâtres et frangées de blanc à l'extérieun
Le bec est d^un jaune sale ; l'iris est brun : les pieds sont noirs.
Chez les femelles la teinte roussàtre de toutes les parties est
plus claire ; les taches longitudinales qui occupent le milieu
des plumes des parties supérieures, sont d'un brun très-foncé,
et il n'y a point de rose au croupion ; le bec , d'un jaune
plus clair, est taché de noir à la pointe.
Cet oiseau est assez commun en Ecosse , en Norwége et en
Suède, où on le nomme riska. En automne il est de passage
périodique dans quelques contrées d'Allemagne et de Hol-
lande ; on le trouve en France depuis l'automne jusqu'au
printemps. Lewin dit, d'après Willughby, qu'il niche dans
les parties mon tueuses de l'Angleterre , et il donne , pi. i8 ,
n.°4, la figure de ses œufs. Le même auteur en a rencontré
en hiver des volées considérables qui paroissoient venir de
France , et se nourrissoient des graines de différentes plantes
sauvages qui croissent et mûrissent sur les bords de la mer
et des marais, et surtout de celles du chou. Leur chant, sui-
vant M. Vieillot, est presque aussi agréable que celui de la
linotte commune ; cependant Lewin dit qu'ils ne font que
répéter brusquement twite. L'auteur françois regarde la li-
notte à pieds noirs de MontbeiiJard comme un individu de
cette espèce.
SizERiN. Cet oiseau^ qui est lefringilla linaria de Linnaeus
et de Latham, a présenté à M. Vieillot des caractères suffi-
sant pour l'établissement d'un genre particulier. Ces carac-
tères consistent dans un bec plus haut que large , garni à sa
base de petites plumes dirigées en avant, court, conique,
dont le dos est rétréci et anguleux, et la pointe grêle et
aigucf ; la mandibule supérieure entière , l'inférieure bid entée
sur chaque bord , vers son origine ; les narines rondes, très-
petites, cachées par les plumes dif sinciput; la langue épaisse
et charnue vers son origine , ensuite cartilagineuse et aiguè'.
M. Vieillot rie s'est pas borné à établir ces caractères géné-
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riques; il a Ibnbë deux espèces distîactes du sizerin boréal
et du cabaret, sous, les noms de linaria borealis et linarid
rufescens, tandis que M. Temminck, qui déclare, dans la se-
conde édition de son Manuel d'ornithologie , tom. 1 , p. 373 ,
avoir vu à Turin les individus joints par M. Vieillot à sa
dissertation insérée dans les Mémoires de l'Académie de cette
ville, année 1816, prétend que ce sont de vrais sizerins, pas
lout-à-fait en livrée complète, et que l'oiseau nommé vulgai-
. rement Cabaret n'est pas une espèce distincte du sizerin.
M. .Vieillot fonde son opinion sur ce que, suivant lui,
le cabaret est moins long et moins gros que le sizerin pro-*
prement dit; qu'il a le croupion roussàtre et brun, avec une
légère teinte de brun rougeàtre vers les couvertures de la
queue ; que la couleur roussàtre qui domine sur son plu-
mage est presque partout remplacée par du blanchâtre chez
le sizerin, sur lequel cette teinte est beaucoup plus pure
en été qu'à l'automne, et pendant l'hiver; que les plumes du
croupion sont constamment blanches et d'un gris rembruni
chez ce dernier, qui, d'ailleurs, ne vient que tous les trois
011 quatre ans en automne et par troupes nombreuses dans
nos contrées septentrionales, et se voit alors aux environs
de Paris et dans les départemens voisins jusqu'au mois d'Avril:
tandis que le cabaret, qui ne se trouve pas, comme l'autre,
en Amérique , et qu'on rencontre rarement en France avec
le sizerin, se montre presque tous les ans dans ce royaume,
où il reste depuis la fin d'Octobre jusqu'au printemps, et
vit ordinairement en familles composées seulement de dix à
vingt individus.
Il résulte de la description donnée, par M. Temminck ,
d'une seule espèce de sizerin , dont la longueur est de cinq
pouces, et qui seroit le carduelis borealis^ D. , i.*' que les
jeunes, après leur première mue, ont un peu de rouge
foncé sur la tète^ et le dessous de la gorge noirâtre; que les
côtés, le cou , la poitrine, les flancs et les parties supérieures
sont d'un roux clair, avec des taches longitudinales brunes ;
qu'ils ont deux bandes rousses sur les ailes, dont les pennes
et celles de la queue sont d'un brun noirâtre , bordé de
cendré roux; que le milieu du ventre et l'abdomen sont
blancs, avec le tour du bec cendré : 2.^ que le très-vieux
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H^ LIN
mâle^ au printemps, a le front, Fespace qui sépare Tœilda
bec et la gorgerette, noirs; le haut de la tête d*un cramoisi
foncé ; les parties latérales de la gorge , le devant du cou ,
la poitrine > les côtés du ventre et le croupion d'un cramoisi
clair , et le milieu du ventre d'un blanc rose , avec des taches
longitudinales noirâtres sur les flancs et les plumes anales,
et d'autres plus noires sur les parties supérieures , lesquelles
sont d'un cendré roux , couleur qui borde les pennes cau-
dales et alaires , dont le fond est noir ; qu'il a deux bandes
transversales sur les ailes; que le bec, qui est ]aune, a la.
pointe noire, et que les pieds sont bruns: 5.% enfin, que
la vieille femelle, dont le vertex seul est cramoisi , n'a point
de rouge sur le croupion ni sur les parties inférieures ; que
le milieu de sa gorge est noir, et que les parties latérales,
la poitrine et le milieu du ventre, sont blanchâtres, et les
flancs ,' ainsi que l'abdomen , roussâtres, avec de grandes taches
longitudinales noires.
M* Temminck cite, dans sa Synonymie, outre lefringiUa
linarla de Gmelin , le sizerin et le cabaret de Buffon , dont
la pi. 485 , fig. 2 , représente le mâle ; la petite linotte de
vignes, de Brisson, dont la description est celle d'un vieux
mâle; la petite linotte ou cabaret du même, qui, sous ce
nom, décrit un jeune mâle en hiver ; la pi. lo de Frisch,
qui représente le mâle et la femelle ; la pi. 6 de Naumann ,
où les n.*^' |5 et i6 sont les figures exactes de vieux individus
mâle et femelle. Le même auteur indique aussi, comme ap-
plicables au jeune sizerin, avant la seconde mue, le fringilla
Jlavirostris de Linnseus, jeune femelle figurée au frontispice
de son Fauna suecica^ mais non le fUn^irostris de Pallas et de
Nilson , qui ont voulu indiquer la linotte de montagne. On
peut ajouter à ces figures celle de la pL 2 1 , tom. i , de TOr-
nithologie britannique de George Graves, sous le nom an-
glois de Usser redpoU.
L'oiseau dont il s*agit habite ordinairement les régions du
Nord, depuis la Suède jusqu'en Sibérie , au Groenland, au
Kamtschatka. C'est là qu'il fait dans les aunaies, au mois de
Mai, uii nid composé, suivant Othon Fabricius, Faun.
GroenL, pag. 121 , d'herbes sèches entremêlées de petits ra-
meaux, de plumes, de mousse et du duvet de Veriophorum
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vaginatum^ Linn. La femelle y pond environ cinq œufs,
d'un blanc verdàtre, marqués de taches rouges au gros bout.
Le sizerin abandonne ces contrées trop froides, au mois d'Oc-
tobre, pour se transporter dans les pays plus tempérés de
l'Europe , et il se rpnd aussi dans l'Amérique septentrionale ,
mais seulement lorsque la terre est entièrement couverte de
neige : au mois d'Avril tous les individus sont de retour dans
les contrées du cercle arctique. En hiver ils mangentJes bour-
geons de l'aune, du chêne, d'où leur est venu le nom de
petit-chêne; et dans l'été les fruits de l'aune, du pin, de la
ronce, et les graines de la navette, du lin, etc., forment leur
nourriture habituelle.
M. Vieillot décrit, à la suite de la linotte commune et sous
le même nom, cinq autres oiseaux, qui sont; i."* la linotte
gris-de-fer, loxia cana^ Lath. , pi. 179 d'Edwards, qui se trouve
en Asie , et qui a le dessus de la tête ^ le cou et le dos gris-
de-fer, les parties inférieures d'un gris clair, les pennes
alaires et caudales noirâtres, et les pieds de couleur de chair ;
2," la linotte huppée, pi. 29 des Oiseaux chanteurs, dont le
mâle a une huppe couleur de feu; 3.** la linotte dite Séné-
gali chanteur, -pi. 11 du même ouvrage, dont tout le plu-
mage est d'un gris blanc ; 4.** la linotte vengoline, pi. 179
d'Edwards, et 5.** la linotte tobaque , que le même auteur
donne comme le mâle de l'espèce précédente.
Parmi les oiseaux étrangers qu'il seroit difficile de distin-
guer des linottes par des caractères génériques , M. Cuvîer
compte aussi i.° le firingilla lepida^ Linn. et Lath., oiseau
de moitié plus petit que le serin, qui habite les forêt^ de
de l'île de Cuba, et dont les parties supérieures sont ver-
dâtres, la poitrine et le bec noirs ; 2." lefringilla amanda^^a,
ou bengali piqueté de Buffon , pi. enlum. ii3, n.*** 2 et 3,
et pi. 1 et 2 des Oiseaux chanteurs de la zone torride ; 3.* le
Jringilla nitens, mal à propos nommé moineau du Brésil, puis-
qu'il est d'Afrique , et qu'on a eu également tort de com-
parer au combasou , puisque son bec est plus haut que large,
caréné en-dessus, à pointe grêle, droite et comprimée, tan-
dis que celui du combasou est arrondi en-dessus et qu'on ne
voit pas de compression à sa pointe; 4.** le fringilla sene^ala ,
du sénégali rouge, pi. enl., n." 67 , fig. 1.
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Tarin commun : Fringilla spinus , Linn. ; Carduelis spinus ,
D. 9 pi. eolum. de Buffbn, 486 , n/ 3 , et pi. 76 de Lewin.
Cet oiseau, plus petit que le chardonneret, et qui porte
aussi les noms de ligurinus et d^acanthis, a, depuis le bout
du bec jusqu'à celui de la queue, quatre pouces neuf lignes ,
et sept pouces huit lignes de vol ; son bec, un peu plus court
que celui du chardonneret , est noir à la pointe ; le sommet
de sa tête est de. cette dernière . couleur ; l'occiput et le
dos sont d^un vert noirâtre; les joues, la gorge, la poitrine
et les plumes anales sont d'un jaune citron; le ventre est
d'un blanc jaunâtre , et le croupipn d'un jaune olivâtre. On
voit au haut de l'aile une large plaque jaune ; les petites cou-
vertures sont d'un vert olive, et les grandes sont noires;
les pennes alaires sont noires et bordées de jaune; la queue,
qui est fourchue, a les deux pennes intermédiaires noires,
ainsi qu'une partie de celles qui les suivent ; les pennes ex-
térieures sont jaunes et terminées de noir : cefte dernière
couleur est aussi celle des jambes. Chez la femelle , le dessus
de la tête est varié de gris , la gorge est blanche , et le plu-
mage est en général d'une teinte moins vive.
Ces oiseaux , très-n ombreux dans la Russie méridionale ,
sont de passage dans nos contrées. Leur vol est si élevé dans
leur émigration , qu'on les entend même avant de les aperce-
voir. Leur passage commence en Octobre, et pendant l'hiver
ils se portent vers le Midi , d'où ils reviennent au printemps,
pour retourner dans le Nord , et y nicher. On assure que
quelques-uns font leur couvée en Franche-Comté, en Suisse,
en Hongrie : mais , si le fait est vrai , leur nid est très-dif-
ficile à découvrir; car les auteurs n'en donnent pas la des-
cription , et supposent seulement qu'ils le placent à la cime
des pins et des sapins. 11 paroît cependant qu'il a été trouvé
de ces nids en Angleterre, où les tarins ne sont pas rares en
hiver; car Lewin en a figuré, pi. 17, n.*" 4, les œufs qui,
sur un fond d'un blanc teinté de bleu , sont tachetés de
rouge brun.
Les fruits de l'aune sont la nourriture habituelle des ta-
rins, qui recherchent de préférence les lieux humides où
croissent ces arbres, sur les branches desquels ils grimpent
en tout sens , comme les mésanges; ils aiment aussi les graines
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du houbloBy tèt on reconnoît, en Alkmagne, leslieui où ib
ont pasfié , à la quantité de feuilles de cette plante dont ib
jonchent la terre*
Le chant des tarins n'est pas trèâ*agréable ; mais leuf peu
de défiance les fait tomber si facilement dans les pièges qui
leur sont tendus $ comme les gluaux, les filets, les trébu«-
chets , et ils s'apprivoisent si vite , qu'on s^ plait à les tenij*
dans les v9lières, où ils. ne tardent pas à faire des associa"^
tions, et où ils mangent du chénevîs, de la navette, du
millet. Leur docilité est telle qu'on leur apprend sans p^ine
à faire aller la galère , comme le chardonneret.
Il existe une grande sympathie entre les tarins et les se^
rlns, et les deux sexes s'apparient très-aisément. A peine le
tarin mâle a-t-il plu à une femelle serine, qu'il lui dégorge
la nourriture , partage ses travaux , et lui apporte les maté^
riaux propres à la construction du nid , à laquelle il coopère
lui-même. Le peu de métis qui proviennent de leur union
tiennent du père et de la mère ; mais il arrive souvent que
les œufs restent clairs* La durée de leur vie en captivité
est d'environ dix ans , et lorsqu'on a soin de les habituer à
la navette et au millet, ils soi^^t sujets à peu de. maladies*
Quand au contraire on leur prodigue le chénevis, on en n
vu qui étoient exposés à là gras-fon4ure ^ et dont le plumage
prenoit une teinte noire.
On voit en hiver, dans les plaines de la France méi^dio-
nale, un oiseau nommé tarin de Provence, que l'on regarde
comme une race' plus grande que le tarin commun : il se
retire pendant l'été sur les montagnes.
L'oiseau figuré dans les planches enluminées de Buffon ^
nJ^ 292, sous le nom de tarin de la Nouvelle^York, étoit
aussi considéré comme une variété du tarin $ mais on a re^*
connu depuis que c'étoit le chardonneret jaune dans son
plumage d'hiver.
Wilson a donné, dans son Ornithologie américaine, la des-
cription d'un autre tarin sous le nom de Jringilla pinus , que
M. Vieillot a traduit' par Tarin pinicole, et qui seroit le
earduelis pinus, D. Cet oiseau paroît, dans le mois de No-*
vembre , au centre des États-Unis , où il se tient jusqu'au mois
de Mars sur les bords des^ ruisseaux plantés d'aunes noirs ,
36. 56
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»46 LÏN
âont il mangé te& grftînes ; tnaiîs , (fuaiid l'h!v€» est firès-
rigoureujt, il fréquente, les pms dits du Canada. Ce tarin,
dont la longueur ii^est que de quatre pouces , a, suivant la
description qu'en a faite Tâuteur ami^ri^ain j'sôia son plumage
ifl'tiiyer, ia tête, le enu et le dos d'une couleur sombre
avec des raies noires ; deuic bandes transvenales d'un blatae
Jaunàfre sur les ailes , dont 1^ couVertores inférieures sont
d'un beau jaune, ainfti que lie deHsûus de leurs pennes; celles
de la queue faunes deptiis leut* ori^ne jnsqu'afn milieu; ie
dessous du corps varié de stries et de taches noires sur un
fond de couleur de lin; en6n, ie bec de couleulr de eome,
l'iris noisette , et les pieds d'un brun pourpre.
Les naturalijftes dolment les nems de tarin du Mexique
et de tarin noit du Mexique i ées ^heûnxûe la mllnie partie
du inonde, dont parle Femândez sous èeux d^o^ïaffieeHi-
chictli et de trdtoiolt^ que Buffitm a adoucis en les éerittint
aeathééhUi et ciUctàL Le premier, de la tâiHe du tarin , vit
des mêmes graines, et a le des^i du corps d'^n bmn ver-
dâtre et le dessous dNin blanc nuancé de j^une. Le second ,
dont toutes les parties supérieures sont variées de noirâtre
et de fauve, et les inilérieures blaneliàtrèis , habite dans les
plaines ^ chante assez agréafblemênt , et se nourrit des gtanores
d'tm a^bre que lés Me^cicains appellent hàauhiii.
On a aussi donné le nom de Tarii^ ttt la Cuinb, Prin^Ra
ëinensis , Gmel. , et PringiiUi âsmttcft, Lath. , à ttn oiseau un
peu plas gros que ie moineau frian'c, dont la connoissante
est due à Sonnerat» et qui a la tête noire, le dessus du
corps d'un vert olive i avec deux bandes transversales noires
sur les ailes; le dessons )atine; ie bee et les pieds noirs.
L'oÎAeau qu'on nomme grand tarin dittts le dépatitement de
la Meurthe , est le bruant eommun , et çdui ipxe ^ans le
Piémont on appelle tarin de Mars^ est le sîserin,
Venturon : Fringilla citrinellaj Linn., pi.- eul. 658 , n.* 2 ;
Carduelis citrinellusj D. L'auteur des articles d'ornithologie
du nouveau Dictionnaire ^'histoire natiirelle ày^nt déclaré ,
au mot Venturoi:^ de cet ouvrage , qu'il y rectifioit d'après
nature les descriptions fautives données par divers* auteurs
tant de cet oiseau que du oini, tons deux figurés incor-
rectement dans la 668*^ planche enluminée deBuSbn, on
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LIN . ^47
'woîir iermr suivre ici son nouveau texie , auprès lequdl
Voî»etiu dojBt il s'agit, qui est long de quatre pouces trois li-
gnes, a le bec très-court, renflé, brun en-dessus et blan-
cbàtre en-^dessous ; le front , la place occupée par une sort»
de collier entre Tocciput et la nuque, le croupion et toute«
ies parties inférieures, d'un beau jaune, qui devient moins
foncé en approchant de la queue et çst coupé sur les ebté»
par de petites taches longitudinales brunes ; le dos taclietë
•de brunâtre sur un fond jaune ; les petites couv-ertures des
ailes verdàtres; les moyennes noirâtres et tenninées de jaune
vert 1 les grandes terminées de même sur un fond verdàtre y
couleur dont les pennes alaires et caudales sont frangées sur
un fond brun. La femelle , plus petite que le mâle , a aussi
ies couleurs moins vives*
Cet oiseau, qui «st très-commun dans les parties méridio-
«nales de FEurope, en Grèce, en Turquie, en Italie, en Es-
pagne, en Portugal, en Suisse, dans leTyrol, est de passage
accidentel en Allemagne et en France. Il habite de préfé-
^penee sur les montagnes, dans les taillis de pins et de sa-
pins, et aussi dans les jardins et sur les cyprès, où il
•place un nid construit de laine , de erins et de plumes, dans
iequel la femelle pond trois à cinq œufs blanchâtres avec
ée grandes taches d'un rôuge de btrique et beaucoup d« pe-
tites de la même couleur. Il Ise nourrit des graines de divers
arbres et plantes alpestres , et il forme aisément avec la fe-
'melle du serin des Canaries une alliance dont on est parvenu
à avoir des métis qui se perpétuent. M. Vieillot regarda
même le venturon et le canari, noti comme deux espèces
distinctes , mais comme deux races sorties de la même souche ,
'dont l'une se sera 'fixée en Europe et Tautre aux Canaries,
et tlont les différences tiennent aux localités.
CiNi : Fringilla serinus^ Linn. , et Carduelis serinusy P.,
pi. enl., n." 668, B^. i. M. Cuvier place cet oiseau avec les
linottes; mais M. Temminck, dans la 2.^ édition du Ma-
nuel d'ornithologie, pag. 367, prétend que son bec fort et
bombé l'en éloigne. Au reste, le cinî, auquel le même au-r
teur ne donne que quatre pouces quatre à cinq lignes , et
^ui, suivant M. Vieillot, est plus long de trois ou quatre
U^^nes, a, d'après la description de ce dernier, le bec
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•54B LIN
grêle y aigu et d'un gris brun ,- le dessus du eou d'un gris
verdàtre , un peu cendré sur la nuque , sur les côtés et le
devant du cou; les petites couvertures des ailes d'un vert
clair, qui termine aussi les moyennes et les grandes, dont
le fond est noirâtre; les pennes alaires brunes, avec des
franges d'un vert clair , dont les autres sont bordées ; le crou-
pion et tout le dessous du corps d'un vert jaunâtre. Selon
le mêxde auteur , la femelle seroit un peu plus forte que le
mâle , dont elle se distingue par des teintes bien plus pâles :
elle a, en automne, le dessus du corps nuancé de cendré, et
le dessous d'un blanc jaunâtre sale j avec un grand nombre
de taches longitudinales.
Cette espèce, /Connue dans nos départemens méridionaux
sous le nom de serin vert de Provence ^ se trouve également
en Italie, en Espagne, en Allemagne et en Suisse, où elle
vit »ur le bord des ruisseaux, dans le» saules et les aunes,
et souvent aussi sur les arbres fruitiers, sur les chênes et
les hêtres, où elle établit son nid, composé de mousse en
dehors, de crins et de poils intérieurement, et dans le-
quel la femelle pond quatre ou cinq œufs blancs , marqués
au gros bout de points et de taches d'un brun rougeâtre.
hes graines de séneçon, de plantain, de morgeline, etc., for-
ment la nourriture de cet oiseau , qui vit long-temps en
cage, et se plait avec le chardonneret, dont il imite le
chant. On unit aisément le cini avec la femelle jcanari , et cet
oiseau, qui est le plus vigoureux et le plus ardent pour la
propagation, peut suffire à trois femelles canaris.
Serin des Canaries : Fringilla canaria^ Linn., et Carduelis
canariensis, D. , pi. enU de Bufifon , n.^ 302, fig. i. Cet oî*
seau, dans l'état de nature et tçl qu'on le trouve aux iles
Canaries, a le dessus de la tête, le cou et le dos couverts
de plumes brunes dans le milieu et grises sur les bords ; le
front, les côtés de la tête, le croupion, la gorge, la poi-
trine sont d'un vert jaune qui, sur les flancs, est varié de
traits bruns; la partie inférieure du ventre, les petites cou-
vertures des ailes et les plumes anales sont blanchâtres ; les
grandes couvertures et les pennes alaires et caudales sont
brunes , et ont le bord extérieur d'un vert jaunâtre ; le bec
est d'une couleur de corne plus foncée à l'extrémité, et les
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LIN 54*
pieds sont bruns. Les teintes du plumage sont moins vives
chez la femelle* ^
Ces oiseaux se tiennent y dans leur pays natal , sur les bords
des petits ruisseaux ou des ravines humides. Des amateurs
^ui en ont assez récemment élevé en cage, n'ont pu parvenir
h les accoupler ni entre eux, ni avec des serins domestiques;
Au reste, leur chant naturel n'a rien de fort agréable et
qui puisse être eomparé à celui du musicien de nos chambr/s*
Parmi ces derniers , le canari jaune - citron Ou jonquille
est le plus connu , et il y en a un si grand nombre dé va--
riétés, qu'il est inutile ^'en donner la description. Il suffira
de remarquer que le serin, qui à TénérifFe est presque
aussi gris que la linotte , suivant Adanspn , prend en France
une couleur blanche qui provient vraisemblablement de la
froideur de notre climat; que tous ceux dont les couleurs^
sont uniformes, les tiennent aussi des climats divers, tandis
que les serins panachés sont des variétés factices plutôt qiie
naturelles , et qu'enfin les individus qui ont les yeux rouges ,
tendent plus ou moins à la couleur absolument blanche.
Avec moins de force d'organe, moins d'étendue dans la
▼oix, moins de variété dans les sons, que le rossignol, lese^
rin a plus d'oreille^ plus de facilité d'imitation, plus de mé-
moire j plus social , il est capable de connoissance et d'-atta-
ch>ement : comme il se nourrit de graines , on l'élève plus ai-
sément, et on peut lui apprendre à parler comme à siffler.
Le serin des Canaries peut s'allier avec le venturon et
avec le cini, et il résulte de leur union des métis fécondsyt
Bufibn dit même que le mélange des canaris avec les ta-
rins, les chardonnerets, .les linottes, etc., a de pareils résul-
tats. Mais M. Vieillot prétend qu'on ne peut tirer de nou-
velles générations^de ces derniers métis, les tarins, les char^
donnerets, etc., étant de véritables espèces, et non, comme
le venturon et le serin proprement dit, des races sorties de
la même souche, dont l'une se sera fixée en Europe et l'autre
aux Canaries : observation qui est également lapplicable aux
métis provenant de la poule et du faisan , du coq et de la
faisane, de la tourterelle des bois et de la tourterelle k
collier , de la cane domestique et du canard d'Inde.
: Diverses expériences ont prouvé ^ue la femelle du canari
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«5« UN
(eut produire iitin«4euleiiient avec le^ oiseaux qu'on viest de
nommer, mais avec les bruans, les pinsons, les moineauxj
il n'est pas également certain que le serin mAle puisse pro-
duire avee lei femelles de ces oiseaux*
Buffon a donné les principaux résultats du mélange des
canaris entre eut ou avee d'autres espèces. La première va-
riété, quiparoit constituer deux races distinctes dans F espèce
du canari, est composée des canaris panachés et de ceux
qui ne lé sont pas. Les blancs et les jaune -citron ne sont
jamais panachés ; seulement -le bout des ailes et la queue
deviennent blancs à Tàge de quatre ou cinq ans. Les gris
ont des plumes plus ou moins grises, et il s'en trouve parmi
eux d*un gris plus clair ou plus foncé : il en est de même des
agates et des isabelles, dont la couleur uniforme n'éprouve
de changemehs que dans les nuances. Il y des canaris pana«
chés dans toutes les couleurs simples qui viennent d'être im
diquées ; mais ce sont les jaune - jonquille qui sont le pins
panachés de noir. Quand on apparie des canaris de couleur
uniforme, les petits qui en proviennent sont de la même
couleur ; mais il arrive souvent que , sans employer des oi-
seaux panachés, on a des individus, bien panachés, qui ne
doivent leur beauté qu'an mélange des couleurs dififércntci
de leurs pères et mères ou de leurs ascendans.
Relativement au mélange des autres espèces avec celle du
canari , on a remarqué que le oini est celui d<Mit la voix est
la plus forte, et qui paroît être le plus vigoureux, le plus
ardent pour la propagation : il peut suffire à trois femelles
canaris et leur porte à manger ainsi qu'à leurs petits, tandis
qu'il n'en faut qu'une au tarin et au chardonneret. Les in<'
dividus provenant du mélange d'une serine avec un de ces
trois oiseaux sont plus forts que les canaris : ils chantent plus
long-temps, et leur voix, très^sonore, a plus d'étendue;
mais ils apprennent avec plus de difficulté les airs , qu'ils ne
sifflent jamais qu'imparfaitement.
Un serin mâle , élevé seul et sans eommunication avec une
femelle^ vit communément treise ou quatorze ans; un métis
provenant du chardonneret, traité de même, vît dix*huit
à dix<-neuf ana, et un métis provenant du tarin vii> dans le
même isolêtaMt-, ^uimsê ou seize ans : tuidi» que le serin
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LIN 55»
mâile auquel on donne u&e ou pfatneuiSÉ femelles, ne yit
gttères que dix ou onze ans, le métis taxdn onze on douze
ans, et le métis chardonneret quatorze ou quinze. 11 faut
même, pour cela, les séparer de leurs femelles après les
pontes, c'est -à «-dire depuis le mois d'Août jusqu'au mois
de Mars. . ^
On attribue ordinairement à un miauvais naturel Thabir
tude dans laquelle sont certains mÂles db casser les œufs de
leurs femelles, et de tuer leurs petits; mais il est probable
qu'emportés parleur trop grande pétnlance en amour, c'ea^
pour îouir plus tôt et plas^ pleinement d^e leur femelle qu'ils
la chassent du nid et lui ravissent les objets propres k.Vj
retenir.
Les matériaux qu'il convient de fournir aux serina pout
faire leors nids, sont de la charpie bien hachée , du linge
fin , de la bourre de vache ou de cerf qui n'ait pas été em-»
l^oyée à d'autres usages, de la mousse et du foin sec et très-
menu. Les tarins et les chardonnerets emploient la mousse
de préférence ; mais les serins aiment mieux la charpie et
la bourre. Quand ils ont des œufs, on leur donne pour nour* ^
riture trois parties de navette sur deux de millet et une de
chénevis ; la oreille du four où les petits doivent éclore , oi|
leur donne de Téchaudé et ensuite des œufs cuits durs , sauf
salade ni verdure , pendant qu'ils alimentent leurs petits. On
peut remplacer l'échaudé par un morceau de pain blanc
trempé dans l'eau et pressé avec la main ; on^ y joint de temps
en temps quelques graines d'alpiste , mais pas trop , de peu^
de les échauffer , et après la naissance des petits on fait bouil-
lir la navette, pour en èter l'àcreté. Quand on veut élever
les petits à la brochette, on les retire du nid le huitième
jour, et on leur prépare une pâte de navette bouillie avec
du jaune d'œuf et de la mie d'échaudé pétrie avec un peu
d'eau : on donne des becquées de cette pâte toutes les deux
heures.
Le$ femelles font ordinairement par année trois pontes,
chacune de trois, quatre, cinq, six et quelquefois sept œufs^
il y en a même qui font quatre et cinq pontes.
Les oiseaux de la même nichée ne muent pas tous en
Ȏme itemps ; la nue n'a souvent lieu ehez le& plus forte
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65« LIN
qu'un mois après les plus foibles. Ce changement d'état n'eH
pas une maladie réelle pour les oiseaux libres, puisqu'il est
dans Tordre de la nature; mais fort souvent ^ ekez les oiseaux
nourris en captivité et devenus plus délicats, elle a des suites
dangereuses lorsqu'elle n'arrive pas dans une saison favorable.
La durée de l'incubation des serins est en général de
treize jours, et le froid ou la chaleur de la saison n'acodére
ou ne retarde pas Fexclusion de plus d'un jour. En mirant
les œufs au bout de huit ou neuf jours, on peut reconnoitre
ceux qui sont clairs , et en débarrasser la femelle.
Les serins se tenant, dans leur pays natal , sur le bord des
ruisseaux, on ne doit >amais les laisser manquer d'eau tant
pour boire que pour se baigner, et comme le pays est fort
doux , on doit les mettre à l'abri des rigueurs de l'hiver ,
quoique, naturalisés en France depuis long*temps, ils se soient
déjà habitués au froid de notre pays.
Pour parvenir à distinguer les sexes parmi les jeunes se*
rins , on a observé que ie mile avoit les couleurs plus fon-
cées que la femelle, la tête un peu plus grosse et plus longue,
les tempes d'un jaune plus orangé, et sous le bec une es-
péce de flamme jaune qui descend plus bas que chez les fe-
melles ; ses jambes sont aussi plus longues , et.il gazouille
presque aussitôt qu'il, mange seul. Au reste, après la pre-
mière mue il n'y a plus d*incertitude, les mâles commen-
çant dès -lors à chanter et à manifester ainsi la passion de
l'amour, moins vive chez la femelle, qui ne l'exprime que
par un petit cri de satisfaction.
Les serins élevés en chambre ne tombent guères malades
avant la ponte ; il y a cependant des. mâles qui s'excèdent
et meurent d'épuisement. Quand la femelle devient malade
pendant la couvée,. on donne à une autre ses œufs, qu'elle
ne couveroit plus après son rétablissement. Le preibier
symptôme de la maladie , surtout chez le mâle , est la tristesse ;
il faut alors le mettre seul dans une cage et le placer au
aoleil dans la chambre oà réside sa femelle. La bouffissure
est un signe annonçant Texistence d'un bouton sur le crou-
pion , que l'oiseau perce souvent avec le bec , mais qu'on
peut, lorsi^u'il est blanc et que la suppuration tarde trop,
ouvrir avec une. grosse aiguille, et. étuver ensuite avec de
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la salive, san» y mêler de sel. Le même traitement a lieu>
dans un cas pareil , pour la femelle, et Ton peut, à tous
deux, souffler, avec un petit tuyau de plume, du vin blanc
sous les ailes , et les mettre au soleil.
L'abondance ou la trop bonne qualité de la nourriture
^tant les causes des maladies les plus fréquentes, soit qu'on
tienne les serins en cage ou en cabane , il faut prendre des
maures pour tâcher d*obvier à cet inconvénient* La maladie
la plus funeste aux jeunes serina est celle qu'on appelle Tavo»
lure, dans laquelle les boyaux semblent avalés et descendus
jusqu'à l'extrémité du corps. La diète étant le seul moyen
par lequel on puisse alors espérer de sauver l'oiseau, on le
met dans une cage séparée , et on ne lui donne que de l'eau et
de la graine de laitue. Une sorte de chancre qui vient au
bec , se guérit par le même moyen. Vasthme , qui s'annonce
par un petit cri fréquent et paroissant sortir du. fond dé
la poitrine, se guérit en donnant à l'oiseau de la graine de
plantain et du biscuit dur trempé dans du vin blanc. Le
traitement pour Vextinction de voix consiste dans de bonne
nourriture , comme du jaune d*œuf bâché avec de la mie de
pain, et de Teau où l'on a fait tremper et bouillir de la
racine de réglisse. La mal-propreté leur occasionne quelque-
fois des mites et la gaUj qui disparoissent en les nettoyant
avec soin 9 en leur fournissant de l'eau pour se baigner, et
en lavant bien les graines qu'on leur fournit. Lorsqu'ils
tombent dUpilepsie^ on prétend qu'il faut d'abord regarder
s'ils ont jeté une goutte de sang par le bec , et qu'il suffit »
dans ce cas, de les relever pour qu'ils reviennent d'eux-
mêmes, et reprennent, en peu de temps, les sens et la vie.
Il est probable qu'un moyen de guérison employé à Tégard
des perroquets , et qui consiste dans une petite blessure aux
pattes, leur procureroit une excitation salutaii^e et d'un eflfet
plus certain et plus général.
Lorsqu'on veut apprendre aux serins à siffler un air de
serinette , ou à parler, on recommande de choisir un mâle
fort jeune, dont l'éducation doit être commencée aussitôt
qu'il est en état de manger seul; de le tenir à part dans
une chambre où il n'entende ni le chant des oiseaux de son
espèce ni celui d'aucun autre oiseau ; de placer sa cage dans
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854 ^IN
une expoflîtioft qui', sài» être ' obicure , ne reçoire pai une
lumière tort vive ; de la couvrir quand jon veut donner une
leçon à relève , en sorte qu^il ne voie pas assez clair pour
prendre du mouvement, mais que, restant dans l'inaction,
il écoute les sons plus attentivement. Le matin, le midi et
le soir, au coucher du soleil, sont les heures les plus con<-
venables pour ces leçons, qui ne doivent consister qu'en un
seul air, de médiocre longueur, répété neuf à dix fois de
«ttite. Les serins b^ncs ou gris , à queue blanche , sont plus
susceptibles de cette instruction que les serins jonquilles.
Parmi les oiseaux étrangers qui ont rapport aux serins ,
on compte celui qui est cdnnu sous le nom de serin de
MoEambique, pL enlum. deBufibn, n.** S04, fig. 1 et 3 ,
lequel n'est, suivant Linnœus et Latham, qu'une simple va-
riété du serin des Canaries, dont les couleurs dominantes. sont
le jaune sur les parties inférieures du corps et le croupion,
le brun sur les parties supérieures : l'habesdi de Syrie , frin-
gilla syriaea, Lath. , lequel a la tête rouge ; la gorge, les joues
et le dessus du cou d'un brun noirâtre: le worabée , /rtn^iZ/a
uhyssinica^ Lath., qui a les eètés de la tête , le dessus des
yeux, la gorge, le devant du cou, la poitrine et le haut du
ventre noirs , le dessus de la tête et du corps^et le bas-ventre
jaunes : l'outre«mer,/rîitgii^ uUramarina^ Lath., dont le plu-
mage, gris dans la première année, devient ensuite d'un bleu
foncé : le serin de la Jamaïque, fmgiUa eana, Linn. et
Lath., qui semble à Buffon d'une espèce différente, et à
l'occasion duquel il observe que le premier serin parott avoir
été porté en Amérique en i556 : le serin jaune à front cou-
leur de tSLfratkjfringiUa Uneola , Lath«, qui a été vu par Lin-
hœus dans le cabinet de Degéer, et par Latham dans le Mu-
séum lévérian , lequel paroît à ce dernier s'être qu'un métis
produit par le chardonneret et le serin des Canaries.
Ce seroit peut-être ici le lieu de parler des Veuvbs , Vid^a,
Cuv. , oiseaux d'Afrique et des Indes, à bec de linotte,
Souvent un peu plus renflé à sa base, et qu'on n'en distingue
guères qu^ par quelques-unes des pennes caudales, excessi-
vement alongées dans les mâles, qui ne les partent que
pendant six mois et qui, dans le reste de l'année, en sont
privés coknme les femelles ; mais la description de ces oiseaux
formera un article séparé. (Ch.^D.)
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LIN . 55S
LTNOZOSTIS. (Bot.) Voyez Hermtjbotane. (J.)
LINSCOTIA. {Bot.) Ce genre d'Adanson est le limeum de
Linns&us , genre rapproché des portulacées. ( J. )
LINSCOTTIA, {Bot.) Ce genre inédit de Commersonrehtre
dans le genre Blachwellia. (Lem.)
LINTERNUM. {Bot,) Voyez Ilatrum. (J.)
UNTHURIE, Linthuris. {ConchyL) Genre de coquilles
poIytKalames, établi par M. Denys de Montfort pour une de
ces nombreuses espèces microscopiques figurées par von Fichtel
et par Soldanî, et qui a été trouvée fossile près de Sienne 9
en Toscane. Elle a un peu la formé de casque, en ce que
son sommet seul est un peu contourné en spire à peine
latérale: le dernier tour, qui est comprimé, caréné, se ter-
mine par une cloison fendue dans toute sa longueur , avec
une sorte de siphon en étoile , en avant et près d'un enfon-
cement en fer de lance. La figure que donne Soldani , Saggio
oritt. , pag. 97 , tom. 1 , fig. 1 ^ a, b, c, citée par M. Denys de
Montfort, n'indique cependant aucune de ces particularités.
Le type de ce genre est appelé linthurie casqué , linlhuris
cassidatus , par M. Denys de Montfort : c'est le nautilus cassis
de von FichteL (DeB.)
LINTHURIE. {Foss.) C'est le nom que, dans sa Conchylio-
logie systématique, Denys de Montfort a donné à la cristellaire
casque. Nous n'avons jamais pu apercevoir dansaucune coquille
de ce genre une bouche ou une ouverture pareille à celle
qui se trouve exprimée dans la figure de cette espèce qu'en
a donnée cet auteur dans l'ouvrage ci^dessus cité, ainsi que
Von Fichtel , Test, microsc, , tab. 7 , fig. e, g. , d'après laquelle
a été copiée celle qui se trouve JAQS l'EncycI. , pi. 467 , fig.
3, c, d. Voyez au' mot CaisTBLLAXHE. (D. F.)
LINUM. {Bot.) Voyez Lm. (L. D.)
LINZA. {Bot.) Espèce d'ulve qui croît dans l'Océan, et
surtout dans la Méditerranée. Voyez Ulva. (Lem.)
FIN DU VINGT-SIXIEME VOLUME.
Stbasbovrg, de l'imprimerie de F. C. Lithault.
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UNIVER8ITY OF MICHIQAN
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