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Full text of "Dictionnaire des opéras (Dictionnaire lyrique) : contenant l'analyse et la nomenclature de tous les opéras, opéras-comiques, opérettes et drames lyriques représentés en France et à l'étranger depuis l'origine de ces genres d'ouvrages jusqu'à nos jours"

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DICTIONNAIRE 

DES   OPÉRAS 

(DICTIONNAIRE   LYRIQUE) 


DICTIONNAIRE 


DES  OPÉRA 


(DICTIONNAIRE   LYRIQUE) 

CONTENANT    L'ANALYSE    ET    LA    NOMENCLATURE 

DE  TOUS  LES  OPÉRAS,   OPÉRAS-COMIQUES,    OPÉRETTES   ET    DRAMES   LYRIQUES 

REPRÉSENTÉS   EN    FRANCE   ET   A   L'ÉTRANGER 

DEPUIS    L'ORIGINE   DE   CES   GENRES   D'OUVRAGES   JUSQU'A   NOS   JOURS 


Félix  CLEMENT  &  Pierre  LAROUSSE 

Revu  et  mis  à  jour  par  Arthur  POUGIN 


PARIS 
LIBRAIRIE     LAROUSSE 

17,  rue  Montparnasse,  17 
Succursale  :  rue  des  Écoles,  58  (Sorbonne) 


.:•• 


Tous  droits  réservés 


6 


PREFACE 


DE   LA   PREMIÈRE   ÉDITION 


Les  ouvrages  lyriques  affectent  des  formes  nombreuses,  parmi  les- 
quelles j'en  distinguerai  cinq  principales  :  1° l'oratorio  ou  drame  sacré, 
avec  ou  sans  les  détails  de  la  représentation  théâtrale  ;  2°  la  tragédie 
lyrique,  qui  a  été  la  forme  de  l'opéra  pendant  le  grand  siècle  littéraire 
de  la  France  ;  elle  s'est  appelée  en  Italie,  jusqu'au  commencement  du 
dix-neuvième  siècle,  dramma  per  musica  et  depuis  opéra  séria;  3°  le 
drame  lyrique,  ou  Y  opéra  semi-seria,  dans  lequel  l'auteur  s'est  affran- 
chi de  la  coupe  classique  et  a  donné  un  plus  libre  essor  à  son  inspira- 
tion, soit  sérieuse,  soit  comique  ;  4°  la  comédie  mêlée  d'ariettes  ou 
opéra-comique,  dont  la  forme  équivalente  en  Italie  est  celle  de  Y  opéra 
buffa,  avec  cette  différence  que  les  récitatifs  de  Y  opéra  buffa  sont 
remplacés  en  France  par  un  dialogue  ;  5°  l'opérette-bouffe,  ou  plutôt 
burlesque,  appelée  farsa  en  Italie. 

Je  ne  considère  pas  comme  appartenant  à  un  genre  lyrique  les 
pièces  auxquelles  on  a  longtemps  donné  le  nom  d'opéras-comiques  et 
qui  ont  été  jouées  sur  les  théâtres  de  la  foire  ;  ce  n'est  pas  qu'on  n'y 
chantât  souvent;  mais  l'air  des  couplets  était  la  plupart  du  temps  em- 
prunté au  répertoire  de  la  rue.  Ces  pièces  appartiennent  donc,  quel 
que  soit  leur  mérite,  au  genre  du  vaudeville.  J'ai  cependant  donné  place 
dans  ce  dictionnaire  à  quelques-unes  de  ces  pièces  ;  mais  seulement 
lorsque  des  compositeurs  de  talent,  tels  que  Philidor  par  exemple, 
avaient  écrit  pour  elles  une  musique  spéciale. 

Pour  mieux  faire  comprendre  cette  division,  je  vais  donner  des 
exemples  :  le  Messie,  Judas  Macchabée,  deHœndel,  Mosè  liber ato  dal 
Nilo,  de  Gasparini,  sont  des  oratorios  qui  ont  été  exécutés  sans  action 
théâtrale.  La  Morte  di  Abele,  de  Métastase  et  Valentini,  le  Mosè  in 
Egitto,  deTottola  et  Rossini,  Joseph,  d'Alexandre  Duval  et  Méhul,  ont 
été  écrits  au  contraire  pour  la  scène,  et  auoique  appartenant  par  le 


VI  DICTIONNAIRE   DES   OPÉRAS 

sujet  au  genre  de  l'oratorio,  ils  doivent  être  classés  parmi  les  drames 
sacrés.  La  partition  du  Mosè  porte  en  sous-titre  :  azione  tragico-sacra. 

Persée,  de  Quinault  et  Lulli,  est  une  tragédie  lyrique,  comme  VOlim- 
piade  de  Métastase  et  de  Galdara,  comme  YOtello  de  Rossini  (opéra 
séria),  la  Reine  de  Chypre,  d'Halévy. 

Le  Freischùtz,  Obéron,  de  Weber,  Masaniello,  de  Garafa,  le  Pré  aux 
Clercs,  d'Herold,  Haydée,  d'Auber,  Mignon,  d'Ambroise  Thomas,  ap- 
partiennent à  la  catégorie  des  drames  lyriques;  la  Figlia  de/  reggi- 
mento,  de  Donizetti,  à  celle  des  opéras  semi-sérieux. 

Le  genre  italien  de  l'opéra  buffa  et  celui  de  l'opéra-comique  fran- 
çais ont  entre  eux  beaucoup  de  rapport,  comme  nous  l'avons  dit  plus 
haut.  Cependant  il  importe  de  tenir  compte  des  différences  assez  no- 
tables que  le  génie  des  deux  nations  a  établies.  Ainsi,  dans  les  pièces 
françaises,  la  raison  et  l'intérêt  dramatique  conservent  des  droits  que 
le  librettiste  italien  abandonne  volontiers  aux  caprices  du  musicien.  Il 
est  juste  de  reconnaître  que  l'opéra-comique  a  conservé,  malgré  le  dé- 
veloppement des  morceaux  qui,  depuis  longtemps,  ne  sont  plus  des 
ariettes,  le  caractère  de  la  comédie,  et  que  la  suppression  de  la  musique 
n'affaiblirait  pas  sensiblement  l'intérêt  littéraire  de  la  pièce,  tandis  que 
dans  l'opéra  buffa,  le  canevas  sans  la  musique  n'offrirait  guère  qu'une 
suite  de  scènes  décousues  et  la  plupart  du  temps  intolérables.  En  rai- 
son même  de  cette  différence  essentielle  et  de  cette  infériorité  litté- 
raire, l'opéra  buffa  italien  offre  dans  l'ordre  musical  une  importance 
plus  grande  que  l'opéra-comique.  Les  exemples  suivants  achèveront 
d'expliquer  ma  pensée  :  il  Matrimonio  segreto,  de  Gimarosa,  il  Bar- 
biere  di  Siviglia,  de  Rossini,  V  Elisxre  d'amore,  de  Donizetti,  sont  des 
opéras-bouffes;  Joconde,  de  Nicolo,  la  Dame  blanche,  de  Boieldieu,  le 
Domino  noir,  d'Auber,  sont  des  opéras-comiques. 

Nous  arrivons  enfin  à  ce  genre  qui  a  pris  dans  notre  pays,  depuis 
vingt  ans,  de  si  regrettables  développements,  à  l'opérette  burlesque.  Ce 
n'est  pas  que  je  sois  enclin  à  considérer  Topera  buffa  comme  le  point 
d'arrêt  des  ouvrages  lyriques.  Le  nombre  considérable  des  farces  ita- 
liennes montre  le  parti  qu'on  peut  tirer,  en  dehors  de  l'opéra  buffa,  du 
fonds  inépuisable  des  ridicules  humains.  Il  est  naturel  que  la  gaieté  de 
l'homme  soit  intarissable  ainsi  que  sa  sottise.  La  besace  de  devant  et 
celle  de  derrière  fournissent  leur  perpétuel  contingent  à  la  satire.  Mais 
encore  faut-il  conserver  à  ces  fantaisies  les  qualités  nécessaires,  indis- 
pensables  d'une  omvre   d'art.  Au  point  de  vue  littéraire,  les  pièces 


PRÉFACE  vu 

jouées  sur  les  théâtres  de  la  foire  Saint-Laurent  et  de  la  foire  Saint- 
Germain  étaient  écrites  avec  beaucoup  plus  de  soin,  et  elles  pétillaient 
d'esprit.  Cet  esprit,  ce  goût,  cette  inspiration  ne  faisaient  pas  défaut 
à  Nicolo  lorsqu'il  écrivait  les  Rendez-vous  bourgeois,  à  Rossini  dans 
le  trio  Papatacci  de  l'Italienne  à  Alger,  à  Cimarosa  dans  le  duo  Se  un 
fiato  in  corpo  avete,  à  Méhul  dans  le  quatuor  de  Vlralo,  à  Ricci  dans 
le  trio  des  trois  basses  de  Crispino  e  la  Comare. 

Pour  achever  de  faire  connaître  les  diverses  formes  sous  lesquelles 
les  œuvres  lyriques  se  sont  produites,  je  mentionnerai  le  ballet,  dans 
lequel  les  scènes  chantées  étaient  suivies  de  pantomimes  et  de  danses, 
tels  que  les  Voyages  de  l'amour,  de  Boismortier;  la  comédie-ballet, 
telle  que  la  Vénitienne,  de  La  Barre  ;  la  comédie  avec  des  divertisse- 
ments, telle  que  la  Princesse  de  Navarre,  de  Voltaire  et  Rameau;  le 
ballet  héroïque,  tel  que  le  Temple  de  la  gloire,  des  mêmes  auteurs; 
l'intermède,  tel  que  le  Devin  du  village,  de  Rousseau. 

Il  faut  ajouter  encore  la  tragi-comédie,  l'opéra  romantique, 
l'opéra  fantastique,  et,  dans  le  répertoire  italien,  l'opéra  scenica,  la 
festa  teatrale,  la  favola  in  musica,  la  favola  morale,  la  pastorale  per 
musica,il  componimento  musicale,  il  me lodramma,  il  scherzo  pastorale 
la  favola  boschereccia,  il  scherzo  scenico,  l'egloga  rusticale,  Vidilio 
dramatico,  il  trattenimento  musicale  ;  et,  pour  le  répertoire  espagnol, 
les  saynètes  et  les  zarzuelas,  etc. 

On  se  demandera  peut-être  :  à  quoi  bon  s'être  donné  tant  de  peine 
pour  rappeler  un  nombre  si  considérable  d'ouvrages  oubliés,  de  par- 
titions qui  sont  restées  manuscrites,  d'opéras  allemands,  anglais,  polo- 
nais, tchèques,  italiens  même,  qu'on  ne  joue  plus  dans  les  pays  où  ils 
ont  été  écrits?  La  réponse  sera  facile.  Il  est  vrai,  la  peine  a  été  grande. 
Dix  années  d'un  travail  assidu  n'auraient  même  pas  suffi  à  l'achève- 
ment de  sa  tâche,  si  l'auteur  n'avait  eu  dès  sa  jeunesse  le  goût  de  la 
lecture  des  partitions  et  la  passion  indiscrète  d'interroger  le  passé  sur 
les  secrets  du  présent.  Qui  peut  répondre  que  ce  qui  était  obscur  hier 
ne  sera  pas  célèbre  demain?  N'est-ce  pas  dans  des  partitions  manu- 
scrites et  depuis  longtemps  enfouies  dans  la  poussière  qu'on  a  trouvé 
cette  pavane  charmante  du  temps  des  Valois  qui,  sous  le  nom  de  la 
Romanesca,  a  fait  le  tour  du  monde  trois  siècles  après?  et  ce  chœur 
du  xve  siècle  :  Alla  Trinita  ?  et  cet  air  d'église  :  Pietà,  Signore,  attribué 
à  Stradella?  N'est-ce  pas  des  manuscrits  du  xni°  siècle,  appelés  par 
Boileau  un  mutile  ramas  de  gothique  écriture,  que  j'ai  tiré  ces  Se- 


vin  DICTIONNAIRE   DES   OPÉRAS 

quences,  ces  Chants  de  la  Sainte-Chapelle,  cantilènes  si  profondé- 
ment religieuses  dont  plusieurs  font  partie  depuis  plus  de  quinze  ans 
du  répertoire  de  tant  d'églises,  en  France,  en  Angleterre,  en  Italie  et 
jusqu'au  Canada? 

La  plupart  des  lïecler  publiés  à  Paris  depuis  quelques  années  n'étaient 
plus  connus  des  Allemands  eux-mêmes.  Groit-on  que  l'art  musical  per- 
drait à  la  publication  des  vingt-deux  partitions  d'opéras  d'Haydn  et 
des  ouvrages  dramatiques  de  François  Schubert,  qui  n'ont  jamais  été 
représentés  et  dont  la  Croisade  des  Dames  nous  a  révélé  le  mérite? 
C'est  d'un  très  petit  et  très  obscur  opéra  anglais  de  Dibdin  que  nous  est 
venue  cette  touchante  romance  :  Poor  Jack!  {Pauvre  Jacques!)  La  Po- 
logne a  aussi  compté  parmi  ses  enfants  des  compositeurs  dramatiques, 
et  les  ouvrages  des  Elsner  et  des  Kurpinski  ajoutent  des  titres  de  plus 
à  sa  gloire  nationale.  Les  ouvrages  italiens  inédits  sont  innombrables; 
mais  les  partitions  sont  répandues  par  les  copies  qu'on  avait  l'habitude 
d'en  faire,  plus  abondamment  que  dans  les  autres  pays,  de  telle  sorte 
que  leur  titre  seul,  dans  cette  Histoire  des  opéras,  pourra  aider  effi- 
cacement à  en  faire  la  recherche,  à  augmenter  leur  nombre  dans  la 
bibliothèque  des  amateurs  et  à  les  classer.  Il  y  a  là  aussi  une  mine  pré- 
cieuse à  exploiter  au  profit  du  goût  et  des  études  vocales.  Ainsi,  je 
pense  qu'on  m'absoudra  du  reproche  d'avoir  cherché  à  donner  au  pu- 
blic une  nomenclature  aussi  complète  qu'il  m'a  été  possible  de  la  faire. 
Les   compositeurs  contemporains  n'auront   pas  l'occasion   de   se 
plaindre,  car  j'ai  signalé  toutes  les  œuvres,  même  les  plus  légères,  en 
glissant  rapidement  toutefois  sur  celles  dont  le  sort  a  été  fugitif.  Je 
serai  trop  heureux  si,  en  rappelant  les  succès  qu'ils  ont  obtenus  autre- 
fois, j'ai  pu  contribuer  à  faire  remonter  quelques-uns  de  leurs  ouvrages  ; 
dans  tous  les  cas,  j'ai  lieu  d'espérer  que  les  noms  de  plusieurs,  déjà 
emportés  par  l'oubli  avec  les  feuilles  qui  les  mentionnaient,  revivront 
sous  une  forme  plus  durable.  Infortunés  compositeurs  (et  je  n'excepte 
pas  les  plus  grands)  l  Pendant  qu'on  admire  encore  l'art  des  Pharaons, 
les  débris  du  palais  de  Persépolis,  les  marbres  antiques,  les  bas-reliefs 
du  siècle  de  Périclès,  les  peintures  de  Pompéi,  il  est  besoin  de  recou- 
rir aux  plus  grands  efforts  pour  conserver  à  la  postérité  les  œuvres  mu- 
sicales qui  ont  charmé  les  cours  les  plus  élégantes  de  l'Europe  pendant 
les  trois  derniers  siècles! 

Dans  mon  Histoire  générale  de  la  musique  religieuse,  j'ai  consacré 
un  long  chapitre  à  l'exposition  et  à  l'analyse  des  Drames  liturgiques  et 


PRÉPAGE  IX 

des  représentations  dans  les  églises  pendant  le  haut  moyen  âge;  j'en 
ai  arrêté  la  série  au  xme  siècle,  n'ayant  que  peu  de  goût  pour  les  excès 
qui  suivirent  cette  époque  aussi  remarquable  par  ses  œuvres  d'art  que 
par  sa  littérature  et  sa  poésie.  Une  fois  sorties  de  la  cathédrale,  les  re- 
présentations ont  perdu  leur  grand  caractère  et  sont  devenues  peu  à 
peu  un  plaisir  entièrement  profane,  auquel  les  sujets  tirés  de  l'An- 
cien et  du  Nouveau  Testament  ont  servi  de  prétextes.  Les  Mystères  des 
Actes  des  Apôtres,  les  pièces  jouées  par  les  Enfants  sans-souci,  les 
Confrères  de  la  Passion  et  les  Clercs  de  la  Basoche,  ainsi  que  toutes 
les  représentations  théâtrales  qui  ont  rempli  l'intervalle  jusqu'au 
xvii6  siècle,  ont  été  l'objet  de  travaux  estimables,  mais  incomplets  et 
épars.  Il  serait  utile  d'y  introduire  l'ordre  et  la  lumière  et  de  réunir 
en  un  seul  ouvrage  tous  les  matériaux  relatifs  à  ces  essais  d'art  drama- 
tique. Peut-être  tenterai-je  de  réaliser  cette  pensée.  Quoique  j'aie  cru 
devoir  signaler  quelques  ouvrages  lyriques  d'une  époque  antérieure, 
néanmoins  c'est,  à  proprement  parler,  à  la  fin  du  xvic  siècle  que  com- 
mence l'Histoire  des  opéras. 

Ce  serait  un  nouveau  moyen  de  satisfaire  notre  génération  si  curieuse, 
si  avide  des  expositions  universelles,  des  collections  et  des  opérations 
synthétiques,  que  de  lui  offrir  l'occasion  d'entendre  les  ouvrages  repré- 
sentés dans  les  palais  italiens,  dans  les  petites  cours  allemandes,  à 
Versailles,  à  Fontainebleau,  pendant  le  cours  du  xvie,  du  xvii6  et  du 
xviii6  siècle,  comme  aussi  les  ouvrages  des  maîtres  de  deuxième  ordre 
joués  à  Paris  à  la  fin  du  xvm6  siècle.  En  ma  qualité  de  membre  du 
comité  de  la  Société  des  compositeurs  depuis  l'origine  de  cette  société, 
j'ai  pu  constater  la  tension  des  rapports  qui  existent  entre  mes  con- 
frères et  les  directeurs  des  théâtres,  la  vivacité  de  leurs  plaintes,  sur- 
tout au  sujet  des  subventions  accordées  par  le  gouvernement.  Il  y  au- 
rait donc  au  moins  inopportunité  à  proposer  de  surcharger  encore  un 
répertoire  encombré  de  pièces  du  domaine  public  de  nouveaux  emprunts 
faits  à  la  musique  archaïque.  Mais,  de  même  qu'il  existe  un  musée  du 
Luxembourg  et  des  expositions  annuelles,  publiques  et  particulières, 
pour  les  tableaux  des  peintres  vivants,  et  qu'il  existe  aussi  un  musée 
du  Louvre,  un  musée  de  Cluny,  un  musée  d'antiquités  nationales  pour 
les  tableaux  et  les  sculptures  des  peintres  et  des  statuaires  morts,  pour 
les  œuvres  des  arts  spéciaux  et  anciens,  il  serait  très  utile  qu'il  y  eût 
un  théâtre  rétrospectif  où  l'on  fît  représenter  exclusivement  les  an- 
ciens opéras  français  et  étrangers.  Si  le  principe  des  subventions  sub- 


x  DICTIONNAIRE   DES    OPÉRAS 

sistait  encore,  l'appui  que  l'État  accorderait  à  une  telle  entreprise  au- 
rait l'approbation  générale,  car  il  en  résulterait  plusieurs  avantages  : 
l'instruction  musicale  du  public  agrandie  et  améliorée;  des  modèles  et 
des  objets  d'études  offerts  aux  compositeurs;  une  école  de  style  pour 
les  chanteurs  qui,  nous  ne  craignons  pas  de  le  dire,  ne  peuvent  être 
bien  formés  à  l'interprétation  intelligente  et  forte  de  leurs  rôles  que 
par  l'étude  du  répertoire  ancien.  L'organisation  spéciale  de  ce  théâtre 
rétrospectif  permettrait  de  monter  ces  ouvrages  sans  qu'il  fût  néces- 
saire de  recourir  à  des  frais  considérables  de  mise  en  scène. 

Les  directeurs  des  autres  théâtres,  subventionnés  ou  non,  renonce- 
raient bientôt  à  puiser  des  pièces  dans  le  domaine  public,  qui  serait 
devenu  l'apanage  naturel  du  théâtre  rétrospectif,  et  les  auteurs  con- 
temporains auraient  ainsi  plus  de  chances  de  voir  accueillir  et  repré- 
senter leurs  ouvrages. 

La  critique  musicale  trouvera  dans  le  Dictionnaire  des  opéras  un 
vaste  champ  d'observations,  des  remarques  de  toute  nature.  Elle  y 
pourra  suivre  les  destinées  de  l'art  musical,  la  marche  du  génie  des 
maîtres,  l'aptitude,  les  tendances,  les  goûts  de  chacun  d'eux.  Elle  verra 
par  le  choix  des  sujets  à  quelles  sources  tel  compositeur  puisait  de  pré- 
férence ses  inspirations.  Les  uns  se  sont  cantonnés  dans  le  même  cercle 
d'idées  et  pendant  toute  leur  carrière  ont  piétiné  sur  place;  d'autres 
ont  agrandi  le  cadre  de  leur  toile,  ont  monté  toujours,  et  chacun  de 
leurs  pas  a  été  signalé  par  une  victoire.  C'est  ainsi  que  Rossini  s'est 
élevé  de  VEquivoco  stravagante  à  Guillaume  Tell;  Spontini,  de 
VEroismo  ridicolo  à  la  Vestale;  Méhul  de  YAnacréon,  de  Gentil  Ber- 
nard, à  Joseph.  De  tels  exemples  sont-ils  fréquents  de  nos  jours?  Il 
semble,  au  contraire,  qu'on  cherche  quelque  abaissement  nouveau  du 
goût  et  qu'on  se  défie  de  ce  qui  est  beau,  simple  et  grand. 

Le  but  principal  qu'on  s'est  proposé  dans  Y  Histoire  des  opéras  a  été 
celui  d'être  utile.  Néanmoins,  j'avoue  qu'il  ne  m'a  pas  été  possible 
d'adopter  la  devise  de  l'historien  :  Scribitur  ad  narrandum,  non  ad 
probandum.  Cette  maxime,  plus  ou  moins  suivie  dans  les  travaux  his- 
toriques, ne  saurait  convenir  à  un  ouvrage  tel  que  celui-ci,  où  l'auteur 
considère  comme  un  devoir  d'appeler  l'attention  du  public  sur  les 
œuvres  qui  lui  ont  paru  belles  et  intéressantes,  et  de  le  mettre  en  garde, 
en  même  temps,  contre  celles  dont  l'inspiration  a  été  puisée  à  des 
sources  peu  dignes  de  l'art,  et  qui  ont  pu  en  arrêter  le  progrès. 

Les  doctrines  artistiques  émises  dans  ce  livre  ne  sauraient  différer 


PRÉFACE  XI 

de  celles  que  j'ai  adoptées  dans  mon  enseignement,  dans  mes  publica- 
tions et  particulièrement  dans  mon  ouvrage  sur  les  Musiciens  célèbres. 
On  verra  qu'en  présence  de  cette  multiplicité  d'œuvres  diverses,  de  la 
fécondité  de  ces  inspirations  musicales,  aussi  variées  que  les  traits  du 
visage  humain,  ces  doctrines  sont  bien  loin  d'être  exclusives,  ainsi 
qu'on  me  l'a  reproché,  en  abusant  avec  légèreté  de  la  nature  austère 
de  mes  autres  publications  et  en  tournant  contre  moi  les  travaux 
mêmes  qui  m'ont  servi  à  m'orienter  dans  toutes  ces  questions  d'esthé- 
tique soulevées  depuis  quelque  temps  et,  comme  autant  de  nuées, 
obscurcissant  le  ciel  radieux  de  l'art. 

Nous  espérons  qu'on  nous  pardonnera  les  imperfections  de  notre 
travail,  en  considération  de  son  étendue  et  des  difficultés  qu'offrait 
l'exécution  de  ce  vaste  plan.  Nous  pensons  aussi  qu'on  nous  tiendra 
compte  de  l'intention  que  nous  avons  eue  de  transmettre  à  la  postérité 
le  souvenir  d'un  grand  nombre  d'ouvrages  remarquables  et  de  contri- 
buer au  progrès  de  L'art  musical  lyrique  en  présentant  son  histoire 
d'une  manière  plus  complète  qu'on  ne  l'a  fait  jusqu'ici,  sous  sa  forme 
la  plus  variée  et  la  plus  brillante. 


Félix  CLÉMENT. 


INTRODUCTION 


Un  ouvrage  du  genre  de  celui-ci  doit  être  renouvelé,  et  complété 
sans  casse,  pour  se  tenir  au  courant  de  la  production  artistique,  qui 
ne  s'arrête  et  ne  s'interrompt  jamais.  C'est  pourquoi  des  suppléments 
périodiques  viennent  constamment  le  tenir  à  jour,  pour  satisfaire  les 
besoins  ou  la  curiosité  du  travailleur  ou  du  simple  amateur.  Mais, 
lorsque  ces  suppléments  se  multiplient,  leur  nombre  finit  par  rendre 
les  recherches  difficiles  et  amener  une  perte  de  temps  fâcheuse.  Il 
arrive  donc  un  moment  où  il  faut,  de  toute  nécessité,  refondre  l'œuvre 
entièrement  et  en  faire,  c'est  bien  le  cas  de  le  dire,  une  nouvelle  édi- 
tion «  revue  et  augmentée».  Cette  considération  ne  pouvait  manquer 
de  frapper  les  éditeurs  du  Dictionnaire  lyrique,  et  voilà  pourquoi  ils 
m'ont  confié  la  lourde  tâche  de  le  remanier  et  de  le  compléter.  Le 
quatrième  et  dernier  supplément  s'arrêtait  à  l'année  1880  et  laissait, 
par  conséquent,  une  vaste  lacune  à  remplir.  Ce  n'était  pas  une  mince 
besogne,  et  le  temps  nécessité  par  la  rédaction  et  par  la  réimpression 
complète  d'un  tel  ouvrage  m'a  obligé  moi-même  à  placer  à  la  fin  du 
volume  un  supplément  destiné  à  le  tenir  au  courant  des  faits  jusqu'au 
dernier  jour. 

Je  ne  me  suis  pas  absolument  borné,  en  entreprenant  ce  travail,  à 
enregistrer  et  à  cataloguer  tous  les  ouvrages  nouveaux  qui,  depuis 
dix-sept  ans,  avaient  vu  le  jour  en  tous  pays.  Dans  un  recueil  de  ce 
genre,  les  erreurs  et  les  omissions  sont  absolument  inévitables;  j'ai  cor- 
rigé quelques-unes  des  premières,  et  je  me  suis  efforcé  de  réparer  les 
secondes  dans  la  mesure  du  possible  :  c'est-à-dire  que  j'ai  complété 
divers  renseignements,  précisé  des  dates,  rectifié  certaines  attributions, 
et  que,  faisant  un  retour  sur  le  passé,  j'ai  comblé  un  assez  grand 
nombre  de  lacunes,  sans  avoir  d'ailleurs  aucunement  la  prétention 
d'être  complet,  le  «  complet  »  étant,  nul  ne  l'ignore,  chose  impossible 
en  matière  de  bibliographie. 

En  fait,  la  présente  édition  du  Dictionnaire  lyrique  ne  renferme  pas 
moins  de  quatre  mille  articles  nouveaux  ;  ce  chiffre  est  même  un  peu 


xiv  DICTIONNAIRE    DES    OPÉRAS 

dépassé.  On  peut  donc  juger  de  l'intérêt  qu'elle  présente  sous  ce  rap- 
port. Pour  la  France,  le  travail  était  relativement  facile,  même  en  ce 
qui  concerne  les  omissions  que  je  signalais.  Il  n'en  était  pas  de  même 
pour  l'étranger,  surtout  sous  ce  rapport.  L'Espagne,  particulièrement, 
avait  été  un  peu  négligée,  faute  de  documents  certains,  bien  que  ce 
pays  offre  un  intérêt  spécial  en  raison  de  ses  zarzuelas,  qui  sont  un 
produit  original  et  qu'on  pourrait  qualifier  d'autochtone,  comme  notre 
opéra-comique;  j'ai  entrepris  de  combler  le  vide  en  ce  qui  le  concerne, 
et  l'on  trouvera  ici  cinq  cents  titres  nouveaux  de  zarzuelas  et  d'opéras 
espagnols.  Quoique  le  Portugal  soit  beaucoup  moins  important  au 
point  de  vue  de  la  production,  j'ai  cependant  réuni  aussi  les  titres  d'un 
assez  grand  nombre  d'ouvrages  représentés  en  ce  pays.  Quant  à  la 
Russie,  qui  depuis  plus  d'un  quart  de  siècle  a  conquis  une  place  à  part 
et  est  devenue  l'une  des  grandes  nations  musicales  de  l'Europe,  j'ai 
fait  en  sorte  de  tenir  le  lecteur  au  courant  de  ses  efforts  intéressants 
en  ce  qui  touche  la  production  dramatique. 

Il  va  sans  dire  que  j'ai  mis  tous  mes  soins  à  être  aussi  complet  que 
possible  en  ce  qui  concerne  l'Allemagne  et  l'Italie;  toutefois,  pour  ce 
qui  est  de  ce  dernier  pays,  j'ai  écarté  de  propos  délibéré,  pour  ne  pas 
grossir  démesurément  ce  volume,  tout  ce  qui  a  trait  au  genre  de  l'opé- 
rette. C'est  qu'ici  la  quantité,  qui  est  énorme,  n'est  malheureusement 
pas  égalée  par  la  qualité,  qui  est  absolument  nulle.  L'Italie  produit 
annuellement  jusqu'à  quarante  ou  cinquante  opérettes,  parmi  les- 
quelles il  n'en  est  pas,  peut-on  dire,  une  seule  digne  d'intérêt  ou  d'at- 
tention au  point  de  vue  musical.  Tandis  qu'en  Allemagne  et  en  Au- 
triche, des  artistes  comme  Franz  de  Suppé,  Johann  Strauss,  Zayts, 
Millœcker,  Richard  Gênée,  Zeller,  Czibulka,  en  France,  Offenbach, 
Hervé,  Charles  Lecocq ,  Edmond  Audran ,  Louis  Varney ,  etc. ,  ont  conquis 
un  renom  européen  et  voient  leurs  ouvrages  représentés  en  tous  pays, 
l'Italie  n'a  pas  produit  en  ce  genre  un  artiste  et  une  œuvre  de  quelque 
valeur.  Voilà  pourquoi  j'ai  passé  les  uns  et  les  autres  sous  silence. 

Les  suppléments  successifs  qui  étaient  venus  s'ajouter  au  Diction- 
naire lyrique  m'ont  obligé,  en  certains  cas,  à  un  travail  de  résumé 
que  je  dois  faire  connaître  et  dont  je  puis  donner  un  exemple  typique 
avec  Aida,  l'opéra  célèbre  de  Verdi,  qui  n'avait  pas  nécessité  moins 
de  trois  articles,  dont  l'un  avait  trait  à  la  création  de  l'ouvrage  au 
Caire,  un  autre  à  sa  représentation  sur  notre  Théâtre-Italien,  aujour- 
d'hui disparu,  un  troisième  enfin  à  son  apparition  en  français  sur  la 


INTRODUCTION  xv 

scène  de  notre  Opéra.  J'ai  dû,  naturellement,  coordonner  ces  divers 
renseignements  et  les  réunir  dans  un  seul  article.  Il  m'a  fallu  procé- 
der de  même  pour  divers  autres  ouvrages  qui  se  trouvaient  dans  le 
même  cas. 

Un  autre  point  important  me  reste  à  signaler,  celui-ci  touchant  les 
œuvres  de  Richard  Wagner.  On  sait  combien,  depuis  vingt  ans,  les 
opinions  se  sont  modifiées,  on  peut  dire  transformées,  relativement  à 
ces  œuvres,  à  quelles  discussions  passionnées  et  ardentes  elles  ont 
donné  lieu,  quelle  puissance  d'expansion  plusieurs  d'entre  elles  ont 
acquise,  combien  enfin  le  public,  en  tous  pays,  s'est  familiarisé  avec 
elles.  Chez  nous,  particulièrement,  après  de  violents  combats,  la  repré- 
sentation tardive,  mais  éclatante,  de  Lohengrin,  de  Tannhâuser,  de 
la  Valkyrie,  du  Vaisseau  fantôme,  nous  a  permis  de  juger  en  con- 
naissance de  cause  la  valeur  et  les  procédés  du  maitre  allemand  ;  et 
ceux-là  même  qui  ne  pouvaient  ou  ne  voulaient  point  se  rendre  à  Bay- 
reuth  avaient  encore  la  possibilité  d'aller  entendre  à  Bruxelles  des 
ouvrages  tels  que  Siegfried  et  les  Maîtres  chanteurs  de  Nuremberg, 
tandis  qu'ici  nos  grands  concerts  symphoniques  nous  faisaient  con- 
naître les  principales  pages  de  Tristan  et  Yseult,  de  VOr  du  Rhin  et 
du  Crépuscule  des  Dieux.  Dans  ces  conditions,  il  ne  m'a  pas  semblé 
possible  de  conserver  dans  le  Dictionnaire  lyrique  ce  qui  avait  été  dit 
de  ces  œuvres  en  un  temps  où  elles  étaient  encore  complètement  in- 
connues du  public  français,  et  où  un  jugement  sur  elles  ne  pouvait 
être  que  superficiel  et  incomplet.  S'il  eût  vécu  jusqu'à  cejour,  l'auteur 
du  Dictionnaire  lyrique,  mis  à  même  de  les  connaître  et  de  les  appré- 
cier autrement  et  plus  sûrement  que  par  une  simple  lecture,  si  atten- 
tive qu'elle  pût  être,  aurait  certainement  vu  modifier  ses  impressions 
à  leur  égard  et  aurait  assigné  à  Wagner  la  place  qui  lui  convient, 
aussi  loin  de  l'enthousiasme  des  admirateurs  fanatiques  et  passionnés 
que  du  dénigrement  des  adversaires  systématiques  et  injustes.  C'est 
ce  que  je  me  suis  efforcé  de  faire  moi-même,  en  restant  dans  les  limites 
de  la  critique  impartiale  et  sincère. 

J'arrête  ici  ces  courtes  explications,  qui  me  semblaient  pourtant 
nécessaires.  Et  en  terminant,  je  présente  avec  confiance  au  public  la 
seconde  édition  de  cet  ouvrage,  mis  au  courant  des  faits  jusqu'au  der- 
nier jour  de  l'impression.  Si,  pour  l'espace  qui  s'étend  depuis  1880, 
date  de  son  dernier  supplément,  jusqu'à  l'heure  présente,  il  offre 
encore  quelques  lacunes,  je  crois  pouvoir  affirmer  qu'elles  sont  peu 


xvi  DICTIONNAIRE    DES    OPÉRAS 

nombreuses  et  peu  importantes.  Il  va  sans  dire  que,  pour  la  plus  grande 
partie  des  quatre  mille  notices  nouvelles  renfermées  dans  ce  volume, 
je  me  suis  borné  à  une  simple  nomenclature.  Cependant,  toutes  les 
fois  que  j'ai  eu  à  parler  d'un  ouvrage  important,  même  à  l'étranger, 
d'un  de  ceux  qui  ont  vraiment  excité  l'attention  ou  la  sympathie  du 
public,  j'ai  fait  en  sorte  de  réunir  sur  lui  tous  les  détails  intéressants 
et  de  le  faire  connaître  au  lecteur  aussi  complètement  qu'il  m'était 
possible.  On  peut  s'en  rendre  compte  en  consultant,  entre  autres,  les 
articles  suivants  :  pour  l'Italie,  Falstaff,  Otello,  Cavalleria  rusticana, 
l'Amico  Fritz,  Manon  Lescaut,  Asrael,  i  Pagliacci;  pour  l'Allemagne, 
Merlin,  Hsensel  el  Gretel,  Juanita;  pour  la  Russie,  Onéguine,  le 
Démon,  Boris  Godouno/f,  la  Dame  de  Pique,  Judith;  pour  la  Bel- 
gique, V Enfance  de  Roland;  pour  l'Angleterre,  Esmeralda,  Dorothy, 
lolanthc  ;  pour  l'Espagne,  Gloria  y  peluca,  Jugar  con  fuego,  las  hijas 
de  Eva,  la  Fattuchiera,  En  las  astas  del  taro ;  pour  le  Portugal, 
Laurianc,  Frei  JLuiz  de  Souza,  etc. 

Tel  qu'il  se  présente  aujourd'hui,  le  Dictionnaire  lyrique,  qui  n'a 
guère  d'analogue  en  d'autres  pays,  est  assurément,  pour  son  objet  spé- 
cial, le  recueil  le  plus  étendu,  le  plus  vaste  et  le  plus  complet  qu'on 
puisse  trouver  dans  toute  l'Europe.  Il  peut  servir  de  guide  au  curieux 
comme  au  travailleur,  à  l'amateur  comme  à  l'historien,  à  tous  ceux 
qui  veulent  se  renseigner,  d'une  façon  précise  et  sûre,  sur  tout  ce  qui 
touche,  depuis  la  naissance  et  la  formation  de  l'opéra,  à  l'histoire  de  la 
musique  appliquée  au  théâtre  dans  tous  les  États  civilisés. 


Arthur  POUGIN 


Toutes  les  notices  nouvelles  contenues  dans  cette  nouvelle  édition  du  Diction- 
naire lyrique  sont  précédées  d'un  astérisque.  Elles  se  distinguent  ainsi  des 
anciennes,  qui  ne  sont  accompagnées  d'aucun  signe. 


DICTIONNAIRE 


DES    OPÉRAS 


(DICTIONNAIRE  LYRIQUE) 


*  ABADIA  DEL  ROSARIO  (la),  drame  ly- 
rique, musique  de  M.  Llanos,  représenté 
sans  succès  au  théâtre  Apolo,  de  Madrid,  en 
novembre  isso. 

ABARIS  ou  LES  BORÉADES,  tragédie  lyri- 
que, musique  de  Rameau,  écrite  vers  l'année 
1762.  Sur  les  trente-six  ouvrages  dramati- 
ques composés  par  le  célèbre  musicien  dijon- 
nais ,  quatre  seulement  ne  furent  pas  repré- 
sentés :  Samson ,  dont  Voltaire  avait  fait  le 
livret;  Linus;  le  Procureur  dupé,  et  Abaris. 
(Voyez  ces  noms.) 

*  A  basso  PORTO,  opéra  sérieux,  livret 
tiré  par  M.  Checchi  d'un  drame  de  M.  Cognatti 
portant  le  même  titre,  musique  de  M.  Ettore 
Spinelli,  représenté  au  théâtre  Costanzi,  de 
Rome,  en  mars  1895,  après  avoir  été  joué 
l'année  précédente  en  Allemagne. 

*  ABBATE  COLLARONE  (l1),  opéra,  musique 
de  Domenico  Fischietti,  rep.en  Italie  en  1749. 

ABBATE  DELL'  ÉPÉE  (i/),  opéra  italien, 
musique  de  J.  Mosca,  représenté  à  Naples  en 
1826.  Ce  fut  le  dernier  opéra  écrit  par  le  fécond 
•compositeur  napolitain  dont  les  ouvrages,  fort 
médiocres  pour  la  plupart ,  défrayèrent  pen- 
dant vingt  ans  les  principales  scènes  de  l'Italie. 
A  l'apparition  du  Barbier  de  Rossini ,  Mosca 


prétendit,  et  prouva  presque ,  que  le  jeune 
maestro  s'était  approprié  le  procédé  du  cres- 
cendo appliqué  '  au  rythme  dont  il  avait  le 
premier  fait  usage  dans  un  de  ses  opéras  joué 
en  1811 ,  et  ayant  pour  titre  :  i  Preiendenti 
delusi.  Rossini  a  fait  comme  Molière:  il  a  pris 
son  bien  où  il  l'a  trouvé. 

*  ABBÉ  DE  SAINT-GALL  (l1),  opéra,  mu- 
sique de  M.  Hœrther  (pseudonyme  de  M.  Gun- 
ther,  docteur  en  médecine),  représenté  avec 
quelque  succès ,  en  juillet  1864,  au  théâtre 
Victoria,  de  Berlin. 

ABDALASIUS,  MAURORUM  IN  HISPANIA 
REX,  drame.  Cette  partition  a  été  exécutée 
par  les  étudiants  du  couvent  des  Bénédictins 
de  Salzbourg  le  2  et  le  4  septembre  1754.  La 
musique  a  été  composée  par  Eberlin  (Jean), 
le  savant  organiste. 

abdalonimo,  opéra,  musique  de  Buonon- 
cini,  représenté  à  Vienne  en  1709. 

ABDERKAN,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
d'Andrieux,  musique  deBoieldieu.  représenté 
à  Saint-Pétersbourg  en  1806.  On  sait  qu'après 
son  mariage  inconsidéré  avec  la  danseuse 
Clotilde  Malfleuroy,  Boieldieu  prit  le  parti  de 
s'expatrier  pour  quelque  temps.  Il  accepta  le 
titre  de  maître  de  chapelle  de  l'empereur 

1 


ABEN 


ABEN 


Alexandre.  Ce  fut  à  Saint-Pétersbourg  qu'il 
écrivit  la  musique  d'Abderkan,  sur  un  livret 
d'Andrieux,  ancien  auteur  du  théâtre  Favart. 
ABDUL  ET  EREUNICH  OU  LES  DEUX 
MORTS,  opéra  allemand,  musique  deCursch- 
mann,  représenté  à  Cassel  vers  1825,  avec 
quelque  succès.  Curschmann  a  écrit  la  mu- 
sique d'un  grand  nombre  de  chansons  popu- 
laires. 

*  abel,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
d'Hoffman,  musique  de  Rodolphe  Kreutzer, 
représenté  à  l'Opéra  le  23  mars  1810. 

ABELAZOR.opéraanglais,  musique  de  Pur- 
cell,  représenté  à  Londres,  en  1677.  C'est  un 
drame  en  prose  pour  lequel  ce  compositeur, 
aussi  original  que  fécond,écrivitune  ouverture 
et  des  airs.  Sa  musique  affecte  les  formes  de  la 
belle  et  sévère  école  napolitaine  du  commen- 
cement du  xvns  siècle.  On  peut  se  rendre 
compte  du  style  large,  peut-être  un  peu  em- 
phatique de  Purcell  dans  ÏOrpheus  britanni- 
cus,  publié  à  Londres  en  1702. 

ABENCÉRAGE  (l'),  opéra  en  deux  actes,  pa- 
roles de  Mme  Colet,  née  Révoil,  musique 
de  Colet;  représenté,  au  mois  d'avril  1S37, 
au  théâtre  de  l'hôtel  Castellane.  On  pouvait 
attendre  des  époux  collaborateurs  des  œuvres 
distinguées ,  car  tous  deux  avaient  beaucoup 
de  talent.  La  partition  de  l'Abencérage  ren- 
ferme de  fort  belles  scènes  traitées  avec 
science  et  développées  dans  un  bon  style. 
Elle  a  été  interprétée  par  le  comte  de  Lu- 
cotte,  le  vicomte  Bordesoulle,  le  baron  Chris- 
tophe, amateur  distingué  et  doué  d'une  belle 
▼oix  de  basse,  Junca  et  Mme  Valkin. 

ABENCÉRAGES  (les),  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  Jouy ,  musique  de  Cherubini  ,  re- 
présenté à  l'Opéra,  le  6  avril  1813.  Quoique  cet 
ouvrage  ne  soit  point  resté  au  répertoire,  des 
fragments  ont  obtenu  un  succès  durable.  L'ou- 
verture, la  belle  scène  d'Almanz or  :  Suspendez 
à  ces  murs  mes  armes ,  ma  bannière ,  dans  la- 
quelle on  a  souvent  applaudi  l'excellent  pro- 
fesseur Delsarte  ;  les  deux  airs  :  Enfin ,  j'ai 
vu  naître  l'aurore ,  et  Poursuis  tes  belles  des- 
tinées, sont  au  nombre  des  œuvres  musicales 
classiques. 

*  ABEN-HAMET,  grand  opéra  en  quatre 
actes  et  un  prologue,  paroles  de  MM.  Léonce 
Détroyat  et  de  Lauzières-Thémines,  musique 
de  M.  Théodore  Dubois,  représenté  au  Théâtre- 
Italien  le  16  décembre  1884.  La  musique  de  cet 
ouvrage  avait  été  écrite  sur  un  livret  français 
de  M.  Détroyat  ;  lorsque  M.  Victor  Maurel,  le 
chanteur  bien  connu,  voulut  rendre  au  public 


parisien  le  Théâtre-Italien  disparu  depuis  plu- 
sieurs années  et  qu'il  installa  ce  théâtre  dans 
la  salle  construite  naguère  sur  la  place  du 
Chàtelet  pour  le  Théâtre-Lyrique,  disparu 
aussi  depuis  lors,  il  eut  connaissance  de  la 
partition  de  M.  Théodore  Dubois  et  exprima 
le  désir  de  monter  Aben-Hamet.  Il  fallut  alors 
faire  traduire  le  poème  en  italien  ;  M.  de  Thé- 
mines  fut  chargé  de  ce  travail,  l'ouvrage  fut 
mis  en  répétitions  et  bientôt  put  être  offert  au 
public,  qui  l'accueillit  avec  une  évidente  et 
véritable  sympathie. 

C'est  du  roman  célèbre  de  Chateaubriand, 
le  Dernier  des  Abence'rages,  que  M.  Détroyat 
a  tiré  l'épisode  émouvant  qui  forme  le  fond 
du  drame  par  lui  mis  en  scène.  Le  fils  de 
Boabdil,  Aben-Hamet,  se  rend  à  Grenade  pour 
soulever  les  Maures  contre  les  Espagnols, 
leurs  vainqueurs  ;  il  quitte  donc  Carthage  en 
y  laissant,  avec  sa  mère  Zuléma,  la  jeune  et 
belle  Alfaïma,  dont  il  doit  devenir  l'époux. 
Mais  voici  qu'à  peine  arrivé  à  Grenade,  il 
s'éprend  de  la  fille  du  gouverneur,  le  duc  de 
Santa-Fé,  qui  lui  fait  tout  oublier  à  la  fois,  sa 
fiancée,  sa  mère  et  sa  vengeance.  Comme  le 
temps  s'écoule  et  qu'elles  sont  inquiètes,  les 
deux  femmes  ont  pris  le  parti,  elles  aussi,  de 
venir  à  Grenade.  On  voit  donc,  sous  des  dé- 
guisements de  bohémiennes,  Zuléma  et  Al- 
faïma s'introduire  dans  le  palais  ducal,  où 
elles  constatent  la  trahison  d'Aben-Hamet. 
Celui-ci,  découvert,  a  honte  bientôt  de  sa  con- 
duite ;  il  se  réveille,  fomente  l'émeute  contre 
le  duc,  se  met  à  la  tête  des  siens,  mais,  griè- 
vement blessé  dans  le  combat,  il  vient  mourir 
au  pied  du  mont  Padul,  là  précisément  où 
son  père  Boabdil  avait  rendu  le  dernier  soupir. 
C'est  ainsi  que  finit  le  dernier  des  Abencé- 
rages. 

Ce  livret  ne  manque  ni  d'ampleur,  ni  de 
poésie,  ni  de  situations  dramatiques,  et  il 
était  bien  fait  pour  inspirer  un  musicien,  bien 
qu'il  trahît  de-ci  de-là  quelque  gaucherie  et 
quelque  inexpérience.  M.  Théodore  Dubois  en 
a  tiré  très  bon  parti,  et  sa  partition,  à  qui  l'on 
peut  reprocher  peut-être  un  peu  de  froideur 
dans  la  forme,  n'en  est  pas  moins  intéressante 
sous  bien  des  rapports.  Tout  le  prologue, 
dont  l'action  se  passe  à  Carthage,  est  d'une 
heureuse  couleur  et  d'un  joli  sentiment  poé- 
tique ;  on  y  peut  signaler  l'arioso  d'Alfaïma 
engageant  son  fiancé  à  se  rendre  à  Grenade, 
l'intéressant  cantabile  d'Aben-Hamet  :  Fatal 
mestizia  areana,  et  son  trio  avec  les  deux 
femmes.  Au  premier  acte,  le  salut  qu'il 
adresse  à  Grenade  en  y  pénétrant  est  d'un 
grand  style  et  d'une  belle  venue.  Mais  ce 


ABOU 


AGAN 


qu'il  faut  louer  par-dessus  tout,  c'est  le  duo 
absolument  exquis  des  deux  femmes  à  leur 
arrivée  :  A  Gra.na.ta  insiem...,  qui  est  une  vé- 
ritable perle  et  qui  a  enchanté  le  public.  Bien 
d'autres  pages  encore  seraient  à  citer,  mais 
j'en  ai  dit  assez  pour  faire  comprendre  la  va- 
leur et  la  portée  de  cette  œuvre  intéressante, 
qui  était  chantée  et  jouée  d'une  façon  remar- 
quable par  MM.  Maurel  (Aben-Hamet), 
Edouard  de  Reszké,  Tauffenberger,  Mlles  La- 
blache  (Zuléma),  Emma  Calvé  (Alfaïma)  et 
Janvier. 

ABENHAMET  E  zoraide,  opéra  italien, 
musique  de  J.  Niccolini,  représenté  à  Milan 
en  1806. 

ABENTEUER  DES  RITTERS  DON 
QUIXOTTE  DE  LA  MANCHA,  etc.  (die)  [les 
Aventures  du  chevalier  Don  Quichotte  de  la 
Manche],  drame  burlesque  en  cinq  actes,  mu- 
sique de  Louis  Seidel,  représenté,  le  20  mai 
1811,  au  Théâtre-National  de  Berlin. 

ABENTEUER  IN    GUADARAMA  GEBIRGE 

(sas)  [T Aventure  dans  les  Montagnes  de  Gua- 
daramd],  opéra-comique,  musique  de  Rœth, 
représenté  au  théâtre  An  der  Wien  (sur  la 
Vienne)  en  1825. 

ABI  AT  ARE,  opéra  italien,  musique  de  Araja, 
représenté  à  la  cour  de  Saint-Pétersbourg  en 
1737. 

ABIQAIL,  opéra  italien,  musique  de  Bacci, 
représenté  à  Città  délia  Pieve  en  1691.  M.  Fé- 
tis  a  signalé,  comme  fort  remarquable  dans  la 
partition,  l'air  :  Pensa  à  quesf  ora. 

abitatore  DEL  BOSCO  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  Pavesi,  représenté  à  la  Fenice,  à 
Venise,  en  1806. 

ABOU-HASSAN ,  opéra-bouffe  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Nuitter  et  Beaumont,  d'après 
le  livret  allemand ,  musique  de  Charles- 
Marie  de  Weber,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  il  mai  1859.  Cet  opéra,  l'un  des 
premiers  ouvrages  dramatiques  du  célèbre 
musicien,  fut  écrit  à  Darmstadt,  en  1810 
pour  le  Théâtre  du  grand-duc.  Il  est  tou- 
jours fort  intéressant  de  suivre  un  homme 
de  génie  dans  les  phases  successives  que  par- 
court son  esprit;  mais  on  doit  constater  les 
inégalités  étranges  de  cette  œuvre  originale. 
Le  chœur  des  créanciers  d'Abou-Hassan,  le 
duo  qu'il  chante  avec  Fatime,  la  Polonaise  en 
ut  majeur  que  celle-ci  exécute,  l'air  d'Hassan, 
et  l'ouverture ,  sont  des  morceaux  dans  les- 
quels on  pressent  l'auteur  de  Freyschùtz  et 
i'Oberon,  à  travers  les  harmonies  confuses, 


non  encore  assouplies,  et  un  style  heurté  qui 
semblent  au  premier  abord  offrir  plus  de  dé- 
fauts que  de  qualités.  Cette  pièce  a  eu  pour 
interprètes:  Meillet,  "Wartel  et  M 'le  Mari- 
mon. 

ABRADAME  DIRCEA ,  opéra  italien,  mu- 
sique de  J.  Niccolini,  représenté  à  Milan  en 
1811. 

ABRADATA  E  DIRCEA,  drame  lyrique, 
représenté  à  Turin  en  1817,  musique  deBon- 
fichi. 

ABRAHAM,  drame  lyrique,  musique  de 
Rolle  (Henri),  représenté  en  1777,  à  Leipzig. 

ABROAD  AND  AT  HOME  (En  ville  et  à  la 
maison),  opéra-comique  anglais,  musique  de 
Shield,  représenté  à  Covent-Garden  en  i~96. 

*  absalon,  opérette  en  un  acte,  musique 
de  M.  Campisiano,  représentée  aux  Folies- 
Bergère  en  1875. 

ABSENTS  (les),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Daudet,  musique  de  M.  F.  Poise, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  26  octobre 
1864. 

ABUFAR,  opéra,  musique  de  Carafa  (Mi- 
chel), représenté  à  Vienne  en  1823. 

ABUFAR,  opéra  espagnol,  musique  de  Gar- 
cia (Manuel-del-Popolo-Vicente),  représenté 
à  Mexico  en  1828. 

ABU-KARA,  opéra,  musique  de  Dorn  (Henri- 
Louis  -  Edmond  ) ,  représenté  à  Leipzig  en 
1831. 

ABU  LE  NOIR,  mélodrame,  musique  du  ba- 
ron deLannoy,  représenté  à  Vienne  vers  1830. 
Le  baron  de  Lannoy,  né  à  Bruxelles,  était  un 
littérateur  distingué,  passionné  pour  la  mu- 
sique. Il  a  écrit  une  dizaine  d'opéras  qui  ont 
été  représentés  avec  un  succès  d'estime. 

*  ACADEMIA    DE     HIPNOTISMO  ,     «    jeu 

comico- lyrique  »  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Gabriel  Merino,  musique  de  M.  Angel  Ru- 
bio,  représenté  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
Romea,  en  janvier  1895. 

*  A  CANNAREGIO,  «  scènes  vénitiennes  » 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Alessandro  Cor- 
tella,  musique  de  M.  le  comte  Carlo  Serna- 
giotti,  représentées  au  théâtre  Verdi  de  Padoue 
le  22  février  1893.  Rarement,  musique  insuffi- 
sante d'un  dilettante  mal  inspiré  a  provoqua 
un  tel  vacarme  et  un  tel  émoi.  Le  premier 
acte  de  cet  ouvrage  avait  été  accueilli  par  de^ 
huées  et  des  sifflets  ;  le  bruit  devint  tel  des 
les  premières  scènes  du  second  qu'on  ne  put 


4 


ACHA 


AGHI 


l'achever  et  que  cette  unique  représentation 
ne  fut  même  pas  terminée. 

ACANTHE  ET  CÉPHISE  OU  LA  SYMPATHIE, 

pastorale  héroïque  en  trois  actes ,  composée 
à  l'occasion  de  la  naissance  du  duc  de  Bour- 
gogne, musique  de  Rameau,  paroles  de  Mar- 
montel,  représentée  par  l'Académie  royale 
de  musique  le  19  novembre  1751.  Le  chan- 
teur Jélyotte,  qui  n'avait  pas  moins  de  suc- 
cès dans  le  monde  qu'au  théâtre,  comme  on 
peut  le  voir  dans  les  Mémoires  de  Mme  d'E- 
pinay,  joua  le  rôle  d'Acanthe,  tandis  que  Ves- 
tris  et  sa  fille  figurèrent  dans  les  divertisse- 
ments. 

ACCADÉMIA  DEL  MAESTRO  CISOLFAUT 
(l1),  opéra,  musique  de  Weigl,  représenté  à 
Vienne  vers  1794. 

ACCADEMIA  di  musica  (l1),  opéra  italien, 
musique  de  J.-S.  Mayer,  représenté  à  San- 
Benedetto,  à  Venise,  en  1799. 

accidenti  d'amore  (gli),  opéra,  musi- 
que de  Vincent  Bernabei,  représenté  à  Vienne 
vers  1689. 

accidenti  della  villa  (gli),  opéra- 
bouffe,  musique  de  Dutillieu,  représenté  à 
Vienne  en  1794. 

accidenti  inaspettati  (gli) ,  opéra, 
musique  de  Piccinni  (Louis),  représenté  à 
Naples  vers  1791. 

accidenti  inaspettati  (gli),  opéra 

italien,  musique  de  Marinelli,  représenté  sur 
divers  théâtres  d'Italie  vers  1800.  Marinelli 
était  sorti  du  conservatoire  de  Naples. 

ACCIDENTS  DE  L'AMOUR  (les),  opéra 
allemand,  musique  de  Kraus,  représenté  à 
Weimar  vers  la  fin  du  xvme  siècle. 

ACCORDÉES  DE  VILLAGE  (les)  ,  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  traduites  de  la 
Cosarara,  musique  de  V.  Martini,  représenté 
au  théâtre  Montansier  le  3  novembre  1797. 

ACCORTA  cameriera,  opéra  -  bouffe , 
musique  de  Martin  y  Solar,  représenté  à 
Turin  en  1783. 

ACCORTEZZA  materna  (l'),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Pavesi,  représenté  à  Venise 
en  1804. 

acendi,  opéra  espagnol  en  deux  actes, 
musique  de  Garcia  (  Manuel-del-Popolo-Vi- 
cente),  représenté  à  Mexico  en  1828. 

*  achante  et  scyllis,  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  Emile  Vois,  représentée 
à  la  salle  Duprez  en  février  1873. 


ACHILLE,  opéra  allemand,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1716. 

ACHILLE,  opéra  italien,  musique  de  Paêr, 
représenté  à  Dresde  en  1806.  Deux  scènes  de 
cet  ouvrage  ont  été  composées  par  Elsner. 
Cuique  suum. 
*  ACHILLE,  opéra  sérieux,  musique  de  Na- 
solini,  représenté  à  Florence  en  îsn. 

ACHILLE  A  SCYROS,  ballet  en  trois  actes, 
de  Gardel  jeune,  musique  de  Cherubini,  re- 
présenté à  l'Opéra,  le  18  décembre  1804.  La 
scène  de  la  bacchanale  a  été  jugée  admirable 
par  tous  les  connaisseurs.  C'est  par  exception 
et  à  cause  du  nom  de  Cherubini  que  nous 
mentionnons  ce  ballet.  Nous  ne  citerons  dans 
ce  livre  que  les  opéras-ballets  et  les  panto- 
mimes mêlées  de  chant. 

ACHILLE  À  SCYROS,  opérette  en  un  acte, 
paroles  d'Ernest  Alby  et  Delmare,  bouffonnerie 
mise  en  musique  par  M.  Laurent  de  Rillé,  re- 
prés, aux  Folies-Nouvelles  en  septembre  1857. 

ACHILLE  ET  déidamie  ,  tragédie-opéra 
en  cinq  actes,  avec  prologue,  poëme  de  Dan- 
chet,  musique  de  Campra,  représentée  à 
l'Académie  royale  de  musique  le  24  février 
1735.  Le  prologue  est  consacré  à  une  fête 
donnée  à  Quinault  et  à  Lulli,  qui,  les  pre- 
miers, avaient  fait  d'Achille  un  personnage 
d'opéra.  Danchet  et  Campra  étaient  dans  un 
âge  avancé  lorsqu'ils  donnèrent  cette  pièce. 
Ce  qui  fit  dire  plaisamment  à  Roy  le  poète  : 
*  Achille  et  Déidamie,  peste!  ce  ne  sont  pas 
là  des  jeux  d'enfants  !  »  La  chute  de  cet  opéra 
suggéra  à  l'abbé  Desfontaines  les  observations 
suivantes  :  «  Tous  les  Achilles  chantants  ont 
eu  un  destin  aussi  malheureux  qu'a  été  bril- 
lant le  sort  de  ce  même  Achille,  quand  il  s'en 
est  tenu  à  déclamer.  Le  premier  sortit  en 
partie  des  cendres  de  Lulli,  recueillies  par 
Colasse;  mais  on  les  trouva  bien  refroidies 
entre  les  mains  de  ce  dernier  musicien,  qui 
avait  ajouté  trois  actes  de  sa  façon.  Colasse 
ne  se  découragea  point,  et,  croyant  réussir 
mieux  de  son  chef,  environ  trente-cinq  ans 
après,  sa  muse  plus  mûrie,  soutenue  d'un 
poète  sage  et  grave,  fit  paraître  Achille  dans 
la  compagnie  de  Polyxène  et  de  Pyrrhus. 
Cet  opéra  n'eut  que  trois  ou  quatre  repré- 
sentations, et  le  malheureux  Achille  se  re- 
plongea dans  son  tombeau.  On  l'en  a  vu  res- 
sortir cette  année  sous  de  meilleurs  auspices  ; 
mais,  comme  s'il  y  avait  une  fatalité  atta- 
chée à  ce  sujet,  Achille,  amant  de  Déidamie, 
n'a  point  été  plus  heureux  qu'Achille  amant 
de  Polyxène.  J'en  conclus  qu'Achille  ,  enfant, 
et  Achille,  père  et  vieux,  ne  sont  pas  dans 


AGHI 


AGI 


leur  point  de  vue,  et  qu'il  n'y  en  a  qu'un  seul 
à  peindre,  qui  est  celui  que  Racine  a  mis  sur 
la  scène.  • 

ACHILLE  ET  POLYXÈNE,  tragédie  lyrique 
en  cinq  actes,  poème  de  Campistron,  repré- 
sentée le  7  novembre  1887.  Le  sujet  de  cette 
pièce  a  été  traité  sur  la  scène  française  par 
plusieurs  auteurs,  entre  autres  par  Alex. 
Hardi  et  Benserade.  La  musique  fut  composée 
par  Lulli  et  Colasse.  Elle  eut  quelques  suc- 
cès, quoi  qu'en  ait  dit  l'abbé  Desfontaines, 
que  nous  avons  cité  plus  haut  ;  car  cet  opéra 
fut  repris  le  il  octobre  1712.  Deux  artistes 
qui  ont  laissé  un  nom  dans  les  annales  du 
théâtre  s'y  firent  remarquer  :  M'ie  Poussin, 
dans  le  rôle  de  Vénus,  et  Mlle  Antier,  dans 
celui  de  Junon. 

ACHILLE  IN  SCIRO,  opéra  italien,  musique 
de  Legrenzi,  représenté  à  Venise  en  1664. 

ACHILLE  IN  SCIRO,  opéra,  musique  de 
Caldara,  représenté  à  Vienne  en  1736. 

ACHILLE  IN  SCIRO,  opéra  napolitain,  mu- 
sique de  Arena ,  représenté  à  Rome  en  1738. 

ACHILLE  IN  SCIRO,  opéra,  musique  de 
Chiarini,  représenté  en  1739  à  Brescia. 

ACHILLE  IN  SCIRO ,  opéra  italien ,  musi- 
que de  Léo,  représenté  à  Turin  vers  Î743. 

ACHILLE  IN  SCIRO ,  opéra  italien,  musi- 
que de  Jomelli ,  représenté  à  Vienne  en 
1745.  C'est  le  seul  ouvrage  portant  ce  titre 
qui  ait  obtenu  un  grand  succès. 

ACHILLE  IN  SCIRO,  opéra  italien,  musi- 
que de  Sciroli,  représenté  en  1751  à  Naples. 
(Trois  actes.) 

ACHILLE  IN  SCIRO ,  opéra  italien,  musi- 
que de  Manna,  représenté  en  1755  à  Milan. 

ACHILLE  IN  SCIRO,  opéra  italien,  musi- 
que de  A.  Mazzoni,  représenté  à  Naples  vers 
1756. 

ACHILLE  IN  SCIRO,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Jean-Frédéric  Agricola ,  représenté 
à  Berlin  en  1758. 

ACHILLE  IN  SCIRO,  opéra  italien ,  musi- 
que de  Bertoni,  représenté  en  1764. 

ACHILLE  IN  SCIRO,  opéra  italien,  musi- 
que de  Naumann,  représenté  à  Palerme  en 
1767. 

ACHILLE  IN  SCIRO ,  opéra  italien,  musi- 
que de  Paisiello ,  représenté  à  Saint-Péters- 
bourg vers  1780  avec  succès. 

ACHILLE  IN  SCIRO ,  opéra  italien ,  musi- 


que de  Sarti,  représenté  à  Florence  en  17S1. 

ACHILLE  IN  SCIRO,  opéra  sérieux,  musi- 
que de  Lugnani,  représenté  en  1785  à  Turin, 

ACHILLE  IN  SCIRO,  opéra,  musique  de 
Capelli,  représenté  vers  la  fin  du  xvme  siè- 
cle. Il  ne  faut  pas  confondre  cet  auteur  avec 
le  chanoine  de  Parme,  Capelli,  à  qui  l'on  doit 
la  composition  do  plusieurs  opéras. 

ACHILLE  IN  SCIRO,  opéra,  musique  de 
Coppola  (Pierre- Antoine),  représenté  vers 
1825,  au  théâtre  del  Fondo,  à  Naples. 

ACHILLE  IN  TESSALIÀ,  opéra,  musique 
de  Draghi  (Antoine),  représenté  en  1681  à 
Vienne. 

ACHILLE     NELL'   ASSEDIO    DI  TROJA, 

opéra  italien,  musique  de  François  Basili, 
représenté,  à  Florence,  au  théâtre  de  la  Per- 
gola, en  1798. 

ACHILLE    NELL'   ASSEDIO    DI   TROJA, 

opéra,  musique  de  Cimarosa,  représenté  à 
Rome  en  1798,  pendant  le  carnaval. 

ACHILLE  PLACATO,  opéra  italien,  musi- 
que de  Lotti,  représenté  en  1707  à  Venise. 

ACHILLES  IN  PETTICOATS  (  Achille  en 
jupons),  opéra  anglais,  musique  de  Arne,  re- 
présenté à  Londres  vers  1767. 

ACHMET  ET  ALMANZINE,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Schenck,  représenté  en 
1795  au  Théâtre-National  de  Vienne. 

ACHMET  ET  ZÉNIDE,  opéra,  paroles  de 
Iffland,  musique  de  M.  Henkel,  né  en  1780, 
mort  en  1851  ;  représenté  à  Fulde,  où  le  com- 
positeur remplissait  les  fonctions  de  direc- 
teur de  musique  et  d'organiste  de  la  cathé- 
drale. 

ACHMET  ET  ZÉNIDE,  drame  d'Iffland, 
musique  de  Schenck,  représenté  à  Vienne  en 
1797. 

AGI  E  GALATEA,  opéra,  musique  de  Bian- 
chi,  représenté  à  Londres  en  1797. 

ACI  E  GALATEA,  opéra  italien,  musique 
de  Naumann,  représenté  à  Dresde  le  25  avril 
1801. 

*  ACI  E  GALATEA,  «  idylle  mythologique  » 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Pompeo  Bettini, 
musique  de  M.  Redento  Zardo,  représenté  à 
Savone,  au  théâtre  Chiabrera,  le  28  jan- 
vier 1892. 

ACI,  GALATEA  E  POLIPEMO,  pastorale, 


ACON 


ADAM 


musique  de  Haendel,  représentée  à  Naples  en 
1710. 

ACIDE  E  GALATE A ,  opéra  italien ,  musi- 
que de  F.-J.  Haydn,  représenté  à  Vienne  vers 
1780.  Le  vieux  maître  de  la  symphonie  n'a 
pas  écrit  moins  de  vingt-deux  opéras ,  au- 
jourd'hui entièrement  oubliés,  mais  dont  les 
airs  détachés  pourraient  être  chantés  avec 
un  grand  intérêt  dans  les  concerts. 

ACIS  AND  GALATHEA,  opéra  anglais,  mu- 
sique de  Hœndel,  représenté  à  Londres  en 
1719. 

acis  ET  galatée,  pastorale  héroïque  en 
trois  actes  et  un  prologue,  paroles  de  Cam- 
pistron,  musique  de  Lulli,  représentée  au 
château  d'Anct,  chez  le  duc  de  Vendôme, 
devant  le  Dauphin,  le  6  septembre  1686,  et  à 
l'Opéra  dans  les  derniers  jours  du  même  mois. 
Les  principaux  rôles  en  furent  créés  par 
Mlle  Le  Rochois  (Galatée),  Dumesny  (Acis) 
et  Dun.  Ce  fut  le  dernier  ouvrage  de  Lulli, 
qui  mourut  le  22  mars  1687.  Il  n'eut  le  temps 
d'écrire  ensuite  que  le  premier  acte  d'Achille 
et  Polyxène,  dont  la  partition  fut  achevée  par 
son  élève  Collasse  et  qui  fut  représenté  huit 
mois  après  sa  mort.  Acis  et  Galatée  obtint  à 
Paris  un  très  grand  succès,  à  ce  point  qu'on 
en  fit  huit  reprises,  dont  la  dernière  eut  lieu 
le  7  septembre  1762,  c'est-à-dire,  presque  jour 
pour  jour,  soixante-seize  ans  après  sa  première 
apparition  et  au  temps  des  plus  grands  triom- 
phes de  Rameau.  On  vit  successivement  dans 
le  rôle  de  Galatée  Mlles  Desmatins,  Journet, 
Lemaure  et  Chevalier. 

ACIS  ET  galatée,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Stvelzel,  représenté  à  Prague  vers 

1715. 

*  acis  ET  galathée,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Moline,  musique  de  Lé- 
pine,  représenté  au  théâtre  des  Beaujolais  le 
4  décembre  1786. 

*  acis  et  galathée,  opéra,  musique  de 
J.-L.  Hatton  et  autres  compositeurs,  repré- 
senté au  théâtre  Drury-Lane,  de  Londres, 
en  1844. 

A  clichy,  opéra-comique  en  un  acte  et  en 
prose,  paroles  de  MM.  Dennery  et  Grange, 
musique  d'Adolphe  Adam ,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique,  le  24  décembre  1854. 

acomato,  opéra,  musique  de  J.  Giordani, 
représenté  à  Pise  en  1783. 

aconcius  ET  CYDIPPE,  opéra  allemand, 


musique  de  Agthe,  représenté  à  Ballenstedt 
vers  1784. 

ACTÉON ,  opéra,  musique  de  Charpentier 
(Marc-Antoine),  né  en  1634,  mort  en  1702. 
Charpentier  avait  été  l'élève  de  Carissimi.  On 
ne  connaît  plus  de  lui  que  sa  musique  d'é- 
glise. Il  a  été  organiste  de  la  Sainte-Chapelle 
du  palais  pendant  de  longues  années. 

ACTÉON ,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Scribe,  musique  d'Auber,  représenté 
à  l'Opéra-Comique ,  le  23  janvier  1836.  Cette 
partition ,  quoique  inférieure  à  d'autres  plus 
populaires  du  même  maître,  renferme  plu- 
sieurs morceaux  fort  élégants  et  remarqua- 
bles à  divers  titres,  entre  autres  l'air  :  Il  est 
des  époux  complaisants  ;  la  romance  :  Jeunes 
beautés ,  charmantes  damoiselles,  et  le  qua- 
tuor :  Le  destin  comble  mes  vœux.  M^e  Damo- 
reau  excitait  l'enthousiasme  général  lors- 
qu'elle chantait  la  Sicilienne,  qui  est  un  chef- 
d'œuvre  de  grâce  et  de  finesse  dans  ce  petit 
acte. 

ACTÉON,  opérette,  d'après  l'ancien  vaude- 
ville de  Duvert,  Théaulon  et  de  Leuven,  mu- 
sique de  M. -F.  Chassaigne,  jouée  au  Palais- 
Royal  en  janvier  1878.  Mlle  Jane  Hading  a 
fait  applaudir  une  agréable  romance  dans  ce 
petit  ouvrage. 

ACTŒA,  LA  JEUNE  FILLE  DE  CORINTHE, 

opéra  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Roden- 
berg,  musique  de  A.  Bott,  représenté  au 
Théâtre-Royal  de  Berlin  le  il  avril  1862. 

AD  ALBERTO     evveïC-      LA  FORZA  DELL' 

ASTUZIE  FEMININE,  opéra,  musique  de 
Draghi  (Antoine),  représenté  à  Vienne  en 
1697. 

ADAM  DE  LA  HALLE,  opéra  en  deux  actes, 
musique  de  Ernst  Frank,  de  Hanovre,  repré- 
senté au  théâtre  grand-ducal  de  Carlsruhe  le 
10  avril  1880. 

adam  et  ève,  opérette  allemande,  mu- 
sique de  Paul  Heyse,  jouée  au  Residenz- 
theater,  à  Munich,  en  mai  1870. 

*  ADAM  ET  ève,  opérette  fantastique  en 
quatre  actes,  paroles  de  MM.  Ernest  Blum  et 
Raoul  Toché,  musique  de  M.  Gaston  Serpette, 
représentée  aux  Nouveautés  le  6  octobre  1886. 
Pièce  étrange  et  difficilement  compréhen- 
sible, dans  laquelle  on  retrouve,  au  cours  des 
siècles,  la  lutte  du  bon  et  du  mauvais  génie, 
et  dont  le  premier  acte  se  passe  au  paradis 
terrestre,  le  second  dans  la  Rome  antique,  la 
troisième  dans  l'Espagne  de  la  Renaissance, 


ADEL 


ADEL 


et  le  dernier  de  nos  jours  à  Caudebec,  sur  les 
bords  de  la  Seine.  La  musique,  sans  très 
grande  valeur,  est  pourtant  supérieure  aux 
paroles,  quoique  écrite  un  peu  à  la  diable  par 
un  musicien  d'ailleurs  fort  distingué  qui  a  le 
tort  de  gaspiller  son  talent  dans  un  genre  in- 
digne de  lui  :  les  couplets  d'Asmodée  :  On 
prétend  que  Satan  ne  vaut  pas  le  diable,  ceux 
d'Eve  :  Auguste,  Auguste,  tu  n'es  pas  juste,  et 
le  finale  du  second  acte  ont  été  applaudis  et 
méritaient  de  l'être.  L'ouvrage  était  joué  par 
Mmes  Théo,  Lantelme,  Deval,  MM.  Berthelier 
et  Brasseur  père  et  fils. 

*  adda,  regina  Di  caria,  opéra  sérieux, 
musique  d'Antonio  Laudamo,  représenté  à 
Messine  en  1832. 

adeana,  opéra,  musique  de  Gomis,  re- 
présenté à  Madrid  vers  1818. 

ADELA  D'ASTURIA,  opéra  séria,  musique 
de  G.  Mazzoli,  représenté  au  théâtre  Ali- 
prandi  de  Modène  le  20  mars  1877;  chanté 
par  Vizzardelli,  Mme  Cavedani.  Cet  ouvrage 
n'a  pas  réussi. 

ADELA  DE  LUSIGNANO,  opéra,  musique 
de  Carnicer,  compositeur  espagnol,  repré- 
senté à  l'Opéra  italien  de  Barcelone  en  181S. 

ADELAÏDE,  opéra  italien,  musique  de  Sar- 
torio,  représenté  à  Venise  en  1672. 

ADELAÏDE,  opéra  italien,  musique  de  Por- 
pora,  représenté  à  Rome  en  1723. 

ADELAÏDE  (t,'),  opéra  italien,  musique  de 
Buini,  représenté  à  Bologne  en  1725. 

ADELAÏDE  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Orlandini,  représenté  à  Venise  en  1729. 

ADELAÏDE,  opéra, musique  de  Cocchi  (Joa- 
chim),  représenté  à  Rome  en  1743. 

ADELAÏDE  DI  BORGOGNA,  opéra  de  ROS- 
sini,  représenté  pour  la  première  fois  au 
théâtre  Argentina,  à  Rome,  pendant  le  car- 
naval de  1818.  Cet  ouvrage  n'a  pas  été  repré- 
senté à  Paris.  C'est,  par  ordre  de  date,  le 
vingt-deuxième  opéra  du  grand  composi- 
teur. 

ADELAÏDE  DI  BORGOGNA,  opéra  italien, 
musique  de  Generali,  représenté  en  Italie  en 
1821. 

ADELAÏDE  DI  BORGOGNA,  opéra  itaiien, 
musique  de  Gandini,  représenté  au  théâtre 
ducal  de  Modène  en  1842. 

Adélaïde  DI  franconia,  opéra,  musi- 
que de  Combi,  représenté  à  Trieste  en  1838. 


ADELAÏDE  E  COMINGIO,  opéra  italien  en 
deux  actes,  de  Tottola,  musique  de  Fioravanti, 
représenté  à  Milan  en  1810.  Les  ouvrages  dra- 
matiques composés  en  Italie  à  cette  époque 
ont  perdu  beaucoup  de  leur  intérêt  depuis  la 
révolution  radicale  que  Rossini  a  faite,  parti- 
culièrement dans  l'opéra  sérieux.  Les  opéras 
de  Fioravanti  père  ne  sont  pas  sans  mérite. 
Il  y  a  même,  dans  Adélaïde  e  Comingio,  un 
excellent  duo  très  expressif  et  un  rôle  bouffe 
dont  Lablache  a  tiré  un  bon  parti  lors  de  la 
représentation  qui  eut  lieu  au  Théâtre-Ita- 
lien de  Paris,  le  12  mars  1832.  Mais  le  pu- 
blic ne  pouvait  plus  supporter  un  intermi- 
nable récitatif  coupé  par  des  airs,  des  duos 
et  des  chœurs  se  succédant  avec  une  mono- 
tonie languissante.  Le  sujet  à.' Adélaïde  e  Co- 
mingio est  d'une  couleur  assez  sombre.  Mal- 
gré le  talent  de  Rubini  et  de  Mme  Schrœder- 
Devrient,  cet  opéra  n'a  pu  rester  au  réper- 
toire. 

ADELAÏDE  E  COMINGIO,  opéra  italien, 
musique  de  J.  Pacini,  représenté  au  théâtre 
Re  de  Milan  en  1818. 

ADELAÏDE  E  GUESCLINO ,  opéra  séria, 
musique  de  J.-S.  Mayer,  représenté  à  la  Fe- 
nice,  à  Venise,  en  1799. 

ADÉLAÏDE  ET  MIRVAL  OU  LA  VEN- 
GEANCE paternelle,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Patrat,  musique  de 
Trial  (  Emmanuel  ) ,  représenté  au  théâtre 
Favart  le  6  juin  1791.  (Non  imprimé.) 

ADELAÏDE ,  REGI  A  FRINCIPESSA  DI  SUS  A, 

opéra  italien,  musique  de  Riva  (Jules),  re- 
présenté en  1670  au  théâtre  Alli-Saloni  de 
Venise. 

ADELASIA    OSsia    LA  FIGLIA  DELL'  AR- 

CIERO,  opéra  italien,  musique  de  Donizetti, 
représenté  à  Rome  en  1841. 

ADELASIA  ED  aleramo,  opéra  séria, 
musique  de  J.-S.  Mayer,  représenté  à  la 
Scala,  à  Milan,  en  1807. 

ADÈLE  DE  FOIX,  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  Reissiger,  représenté  à  Dresde 
en  1841. 

ADÈLE  DE  PONTHIED,  tragédie  lyrique 
en  trois  actes,  paroles  de  Saint-Marc,  mu- 
sique de  Delaborde  et  Berton,  représentée  à 
l'Opéra,  le  1er  décembre  1772.  Ce  sujet  che- 
valeresque, quoique  très  goûté  des  littéra- 
teurs à  cause  sans  doute  de  sa  ressemblance 
avec  le  Tancrède  de  Voltaire,  ne  réussit  point 
aux  compositeurs  qui  le  traitèrent.  Reprise 


8 


ADEL 


ADEL 


le  27  octobre  1781,  en  cinq  actes,  avec  une 
nouvelle  musique  de  Piccinni,  puis  réduite  à 
trois  actes,  cette  tragédie  ne  se  releva  point. 
Le  compositeur  ne  trouva  que  de  froides 
inspirations  lorsqu'à  deux  fois  différentes  il 
traita  ce  poème. 

ADÈLE  DE  PONTHIEU,  opérette,  musi- 
que de  Jos.  Lange,  représentée  à  Vienne  en 

1796. 

ADÈLE  DE  PONTHIEU,  opéra  allemand  en 
trois  actes,  musique  de  Kerpen,  représenté 
à  Mayence  en  1798. 

*  ADÈLE  DE  PONTHIEU,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Michel  Carré  fils, 
musique  de  M.  André  Wormser,  représenté  à 
Aix  le  10  septembre  1887. 

ADELE  Dl  LUSIGNANO,  opéra  italien  de 
Carafa,  représenté  sur  le  théâtre  de  Saint- 
Charles,  à  Naples,  en  1817.  La  cavatine  Gra- 
zie  vi  rendo,  amici,  appartient  au  répertoire 
des  chanteurs.  Elle  a  été  écrite  dans  le  style 
élégant  et  mélodieux  qu'on  retrouve  plus 
tard  dans  les  opéras  du  même  maître  :  dans 
le  Solitaire,  la  Prison  d'Edimbourg  et  surtout 
dans  Masaniello. 

ADELE  Dl  VOLFINGA ,  opéra  séria ,  en 
quatre  actes,  livret  de  Castelvecchio,  musique 
d'Alberto  Giovannini,  représenté  au  Poli- 
teama-Rossetti,  à  Trieste,  le  5  mai  1880.  Le 
sujet  de  cet  ouvrage  a  été  tiré  du  drame  de 
Kotzebue,  Adelheidvon  Wulfingen.  Mme  Borsi 
de  Giuli  en  a  chanté  le  rôle  principal. 

ADELE  ED  EMERICO,  opéra  scmi-seria, 
musique  de  Mercadante,  représenté  à  Milan 
en  1822. 

ADÈLE  ET  DIDIER,  opéra-comique,  musi- 
que de  Deshayes,  représenté  au  théâtre  des 
Beaujolais  en  1790. 

ADÈLE  ET  dorsan,  drame  en  trois  actes, 
mêlé  d'ariettes,  paroles  de  Marsollier,  musi- 
que de  Dalayrac,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
que,  le  27  avril  1795.  Pièce  intéressante,  dans 
laquelle  une  pauvre  fille,  sur  le  point  d'être 
abandonnée  par  son  séducteur,  sait  triompher 
d'une  rivale  redoutée  et  toucher  le  cœur  du 
père  de  son  amant.  Le  personnage  d'Adèle  a 
inspiré  à  Dalayrac  des  mélodies  heureuses  et 
expressives. 

ADÈLE  ET  EDWIN,  opéra,  musique  de 
Cambini  (Jean-Joseph),  représenté  au  théâ- 
tre de  Beaujolais  en  1789. 


*  ADÈLE  ET  FULBERT,  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Darondeau,  représenté  à 
F  Ambigu-Comique  le  7  mai  isoo. 

ADELHEIT  VON  VELTHEIM  (Adélaïde  de 
Veltheim),  opéra  allemand,  musique  deNeefe, 
représenté  à  Bonn  en  1781. 

ADELIA,  cpéra  séria,  livret  de  Romani, 
musique  de  Babarikine,  représenté  au  théâ- 
tre de  la  Société  philharmonique  de  Naples 
en  janvier  1877.  L'instrumentation  est  du 
maestro  Serrao. 

*  adelia,  opéra  en  quatre  actes,  paroles 
anonymes,  musique  de  M.  Filippo  Sangiorgi, 
représenté  au  théâtre  Carcano,  de  Milan,  en 
octobre  18S5.  Coulé  dans  le  vieux  moule,  au- 
jourd'hui si  démodé,  de  l'ancien  opéra  italien, 
avec  cela  un  peu  trop  dépourvu  dïnspiration, 
cet  ouvrage  n'a  obtenu  qu'un  médiocre  succès. 
Il  était  joué  par  Mlles  Savelli  et  Martinotti, 
MM.  Medini,  Del  Papa  et  Notargiacomo. 

ADELICHE  TAGELŒHNER  (der)  [le  Jour- 
nalier noble],  opérette,  musique  de  Barta. 
représentée  à  Vienne  en  1795. 

ADELINA  (l'),  opéra  italien  (farce),  musi- 
que de  Generali,  représenté  à  Venise  en 
1810,  et  à  Paris  le  20  juin  1812. 

ADELINA,  opéra,  musique  de  Degola  (Gio- 
condo),  représenté  à  Gênes  en  1837. 

ADELINA  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
F.  Moretti,  représenté  au  théâtre  Nuovo,  à 
Naples,  en  1846. 

ADELINA,  opéra  séria,  livret  de  Ghislan- 
zoni,  musique  de  L.  Sozzi,  représenté  au 
théâtre  Sociale  de  Lecco  le  30  septembre  1879  ; 
chanté  par  Pizzorni,  de  Pasqualis,  Wagner, 
Mmes  Bordato,  Borghi. 

ADEL1NDA ,  opéra  italien ,  musique  de 
Mercuri,  représenté  à  San-Marino,  le  27  août 
1872.  Chanté  par  Carpi,  Sterbini,  Ladislao 
Miller,  Mmes  Barlani-Dini  et  Cortesi. 

ADELLO,  opéra  italien,  musique  de  Mer- 
curi, représenté  au  théâtre  de  Pérouse  en 
novembre  1872,  ainsi  qu'à  Rimini. 

*  ADELLO,  opéra  semi-sérieux,  musique  de 
M.  Logheder,  représenté  à  Pavie  en  1883. 

*  ADELMA,  grand  opéra  en  quatre  actes, 
musique  de  M.  Henri  Weidt,  représenté  à 
Temeswar  le  2  janvier  1873. 

ADELSON  E  salvina,  opéra,  musique  de 
Fioravanti  (Valentin),  représenté  vers  1804 
en  Italie. 


ADOL 


ADON 


adelson  E  SALVINA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Savj  (Louis),  représenté  à  Florence 
en  1839. 

ADELSON  E  SALVINI ,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Bellini,  représenté  à  Naples  sur  le 
petit  théâtre  du  Collège-Royal  en  1824.  Tel 
fut  le  modeste  début  du  maître  sicilien  dans 
la  carrière  lyrique. 

adelstan  ET  ROSCHEN,  opéra,  musique 
de  Fribertii,  représenté  à  Passaw.  Cet  ar- 
tiste était  à  Vienne  en  1770  en  qualité  de 
chanteur  de  la  chapelle  impériale. 

adelstan  ET  rosette,  opéra  allemand, 
musique  de  Ohlhorst,  né  en  1753,  mort  vers 
1812. 

ADELSTAN  ET  ROSETTE,  opéra-comique, 
musique  deF.-A.  Hiller,  représenté  au  théâ- 
tre de  Schwérin  en  1796. 

ADEMIRA,  opéra  italien,  musique  de  Luc- 
chesi,  représenté  à  Venise  en  1775. 

ademira,  opéra  italien,  musique  de  Tar- 
chi,  représenté  à  Milan  vers  1784  au  théâtre 
de  la  Canobbiana. 

*  adieux  de  thalie  (les),  compliment  de 
clôture,  musique  de  Levasseur  l'aîné,  repré- 
senté à  la  Comédie-Italienne  le  4  avril  1778. 

ADILMANO  NELLA  SCOZIA,  opéra  italien, 
musique  de  Luigi  Somma,  représenté  au 
théâtre  royal  Carolina ,  à  Palerme,  en  1834. 

ADIMIRA  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Nasolini,  représenté  en  Italie  de  1792  à  1799. 

ADINA,  opéra-comique  italien,  musique  de 
Bruti,  ouvrage  écrit  pour  un  orchestre  mili- 
taire, représenté  en  septembre  1877  à  Sange- 
nesio.  Le  compositeur  est  un  chef  de  musique 
de  l'armée. 

*  ADINA,  opéra  semi-sérieux,  musique  de 
M.  V.  Bruti,  représenté  en  1882  au  théâtre 
Concordia  de  Cupramontana. 

*  adjudant  (l'),  opéra -comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  A.  Ruprecht,  musique 
de  M.  Weinberger,  représenté  à  Baden  (près 
Vienne)  en  août  1S89. 

ADLERS  HORST  (des)  \YAire  de  l'Aigle], 
opéra ,  musique  de  F.  Glaeser,  représenté  au 
théâtre  Kœnigstadt,  à  Berlin,  en  1833. 

ADMÈTE,  opéra  allemand,  musique  de 
Haendel,  représenté  à  Londres  en  1727. 

ADOALDO  FURIOSO,  opéra,  musique  de 
Macari,  représenté  à  Venise  en  1727. 


ADOLFO,  opéra  italien,  musique  de  J.  Nic- 
colini,  représenté  en  Italie  vers  1816. 

ADOLFO  DI  GERVAL  ossia  I MONTA- 
NARI  SCOZZESI,  opéra,  musique  de  Bruno, 
représenté  à  Naples,  au  théâtre  du  Fondo, 
en  1843. 

*  ADOLFO  DI  WARBEL,  opéra  sérieux,  pa- 
roles anonymes,  musique  de  Jean  Pacini,  re- 
présenté sur  le  théâtre  San  Carlo,  de  Naples. 
en  1842.  Les  interprètes  de  cet  ouvrage 
étaient  Fraschmi,  Coletti,  Arati,  Rossi  et  Be- 
nedetti,  Mmes  Sophie  Lœwe,  Gruitz  et  Sal- 
votti. 

ADOLFO  E  CHIARA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Puccita,  représenté  à  Rome  en  180 1, 
puis  au  théâtre  italien  de  Paris  le  10  juin 
1811.  Interprètes  :  Tachiuardi,  Porto,  Angri- 
sani,  Benelli  ;  M™es  Festa,  Benelli. 

ADOLPHE  DE  NASSAU,  opéra,  musique  de 
Marschner,  représenté  au  théâtre  royal  de 
Hanovre  en  1844. 

ADOLPHE  ET  CLARA  OU  LES  DEUX  PRI- 
SONNIERS, opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Marsollier,  musique  de  Dalayrac,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  10  février  1799. 
Cet  ouvrage  a  fourni  son  contingent  au  ré- 
pertoire des  mélodies  populaires.  D'un  époux 
chéri  la  tendresse  est  une  jolie  romance,  dont 
le  refrain  tient  plus  du  vaudeville  que  de 
l'opéra-comique  : 

Hommes  cruels,  sans  loyauté. 

Ah!  que  vous  nous  causez  d'alarmes! 

Car  le  meilleur,  en  vérité, 

Ne  vaut  pas  une  de  nos  larmes. 

Nous  devons  citer  aussi  les  couplets  :  Pre- 
nons d'abord  l'air  bien  méchant,  dont  les  vau- 
devillistes se  sont  emparés,  et  le  rondeau  de 
Clara  :  Jeunes  filles  qu'on  marie. 

La  sensibilité  et  la  vérité  d'expression  sont 
les  qualités  qui  ont  valu  à  l'opéra-comique 
d'Adolphe  et  Clara  un  long  succès.  La  pièce 
de  Marsollier  était  intéressante,  et  la  musi- 
que de  Dalayrac,  en  lui  donnant  encore  plus 
d'attraits,  n'en  ralentissait  pas  la  marche.  Le 
public  de  cette  époque,  encore  peu  musicien, 
appréciait  beaucoup  cette  discrétion  du  com- 
positeur. 

ADOLPHE  ET  CLARA,  opérette,  musique 
de  Fraenzl ,  représentée  à  Francfort  en 
1800. 

ADONE,  pastorale,  musique  de  Monte- 
Verde,  représentée  au  théâtre  Saint-Paul-et- 
Saint-Jean  de  Venise  en  1639.  Ce  fut  le  pre- 
mier ouvrage  dramatique  de  ce  compositeur 


10 


ADRI 


ADRI 


qui  fut  représenté  en  public,  quoique  depuis 
vingt  ans  ses  opéras  fissent  les  délices  des 
princes  et  de  la  noblesse  italienne. 

ADOME  E  venere,  opéra  sérieux,  mu- 
sique de  Lugnani ,  représenté  à  Naples  en 
1784. 

ad one  in  C1PRO,  opéra  italien,  musique 
de  Legrenzi,  représenté  à  Venise  en  1676. 

ADONIS,  opéra  allemand,  musique  de  Kei- 
ser,  représenté  à  Hambourg  en  1697. 

ADONIS,  monodrame,  musique  de  Wa- 
gner (Charles) ,  représenté  à  Darmstadt  en 

1772. 

ADOPTED  child  (l'Enfant  adoptif),  opéra 
anglais,  musique  de  Attwood,  représenté  à 
Drury-Lane  en  1793. 

*  adoratori  del  fuoco  (gli),  scène  ly- 
rique, poème  de  M.  E.  Wiel,  musique  de 
M.  de  Lorenzi-Fabris,  exécutée  au  théâtre 
Rossini  de  Venise  le  26  janvier  1891. 

adraste,  grand  opéra,  musique  de  Preu 
(Frédéric),  représenté  en  Allemagne  vers 
1785. 

ADRASTE  ET  ISIDORE,  opéra  allemand, 
musique  de  Kospoth,  représenté  à  Berlin 
vers  la  fin  du  xvuie  siècle. 

ADRASTE  ET  ISIDORE,  opéra,  musique 
de  De  Mitscha,  représenté  à  Vienne  en  1790. 

ADRASTO,  opéra  sérieux  italien,  musique 
de  Tarchi,  représenté  à  Milan  en  1792. 

*  adriana  LECOUVREUR,  drame  lyrique 
en  quatre  actes,  paroles  anonymes  (d'après  le 
drame  français  de  Scribe  et  M.  Ernest  Le- 
gouvé),  musique  de  M.  Ettore  Perosio,  re- 
présenté au  théâtre  Paganini,  de  Gènes,  le 
13  novembre  1889. 

ADRIANO,  opéra,  masique  de  Duni,  re- 
présenté vers  1737  en  Italie. 

ADRIANO,  opéra  italien,  musique  de  Abos, 
représenté  au  théâtre  Argentina ,  à  Rome, 
en  1750. 

ADRIANO,  opéra,  musique  de  Bernasconi, 
représenté  à  la  cour  de  Bavière  en  1755. 

adriano  IN  SIRIA,  opéra  italien  séria, 
musique  de  Pergolèse,  représenté  à  Naples 
en  1734. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra,  musique  de 
Caldara,  représenté  à  Vienne  en  1735. 


ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra,  musique  de 
Ferandini,  représenté  à  la  cour  de  Munich 
en  1737. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  C.-H.  Graun,  repré- 
senté à  Berlin  en  1745. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Ciampi  (François),  représenté  à  Ve- 
nise en  1748. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de   Adolfati,  représenté  à  Gênes  en 

1751. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Perez,  représenté  à  Lisbonne  en 
1752. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Scarlatti  (Joseph),  représenté  à  Naples 
en  1752. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra  italien,  musi- 
que de  J.-A.-P.  Hasse,  représenté  à  Dresde 
en  1753. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Galuppi,  représenté  en  Italie  en 
1760. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra,  musique  de 
Chrétien  Bach,  représenté  en  1764. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  P.  Guglielmi,  représenté  en  Italie 
en  1766.  C'est  un  des  premiers  parmi  les 
75  opéras  écrits  par  ce  musicien  de  génie, 
qui  fut  le  digne  rival  de  Paisiello  et  de 
Cimarosa. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Majo,  représenté  à  Naples  en  1766. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Sacchini,  représenté  à  Venise  vers 
1770. 

ADRIANO  IN  SIRIA ,  opéra  italien,  musi- 
que de  J.  Holzbauer,  représenté  à  Mannheim 
en  1772. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Schwanberg,  représenté  à  Brunswick 
en  1772. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Cabalone,  mort  à  Naples  en  1773. 

ADRIANO  IN  SIRIA  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  Mysliweczer,  né  en  1737,  mort 
en  1781. 


ADRI 


AFRI 


il 


ADRIANO  IN  siria,  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  Cherubini,  représenté  à  l'ouver- 
ture du  nouveau  théâtre  de  Livourne  au 
printemps  de  1782. 

ADRIANO  IN  SIRIA ,  opéra  italien,  musi- 
que de  Nasolini,  représenté  à  Milan  en  1790. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra  séria,  musique 
de  J.-S.  Mayer,  représenté  à  San-Benedetto, 
à  Venise,  en  1798. 

adriano  IN  SIRIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Migliorucci,  représenté  à  Naples  en 
1811. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra  italien ,  mu- 
sique de  Portogallo,  représenté  à  Milan  en 
1815. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra,  musique  de 
Joseph  Farinelli,  représenté  à  Milan  en  1815. 
Ecrit  avec  cette  facilité  et  cette  entente  de  la 
scène  qu'on  rencontre  chez  presque  tous  les 
compositeurs  formés  au  conservatoire  de 
Naples,  l'opéra  d' Adriano  eut  du  succès.  Imi- 
tateur de  Cimarosa,  Farinelli  eut  l'honneur 
de  voir  longtemps  attribuer  à  l'illustre 
maître  un  duo  de  sa  composition,  qu'on  a  in- 
tercalé dans  II  Matrimonio  segreto. 

ADRIANO  IN  SIRIA,  opéra  italien,  musi- 
que de  D.  Mombelli  (né  en  1751,  mort  en 
1835),  représenté  pour  l'ouverture  du  théâtre 
de  Como. 

adriano  in  siria,  opéra  sérieux,  musi- 
que de  Airoldi,  représenté  à  Venise  vers  1852. 

adriano  PLACATO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Manna,  représenté  à  Ferrare  en 
1748. 

ADRIANO  SUL'  MONTE  CASIO,  Opéra, 
musique  de  Draghi  (Antoine),  représenté  à 
Vienne  en  1677. 

ADRIEN,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
d'Hoffmann,  musique  de  Méhul,  représenté 
pour  la  première  fois  sur  le  théâtre  de  la  Ré- 
publique et  des  Arts  le  16  prairial  an  VII 
(4juin  1799).  Le  poème  reproduit  à  peu  près 
V Adriano  de  Métastase.  La  musique  est  digne 
du  génie  de  Méhul.  Les  chœurs  sont  admira- 
bles ;  le  style  général  de  l'ouvrage  est  noble 
et  soutenu;  le  récitatif,  écrit  à  la  manière 
de  Gluck,  est  toujours  parfaitement  appro- 
prié aux  situations.  Malheureusement,  ces  si- 
tuations n'étaient  guère  en  harmonie  avec  les 
idées  républicaines  de  l'époque.  Les  répéti- 
tions de  l'opéra  d'Adrien  avaient  commencé 
dès  l'année  1792;  la  Commune  de  Paris  les 
fit  cesser,  sous  prétexte  que  le  poème  était 


écrit  dans  des  principes  royalistes;  on  allé- 
gua même  que  les  chevaux  qui  devaient 
traîner  le  char  d'Adrien  avaient  appar- 
tenu à  Marie-Antoinette.  Le  peintre  David, 
consulté,  répondit  que  la  Commune  de  Paris 
brûlerait  l'Opéra  plutôt  que  d'y  voir  triom- 
pher des  rois.  Au  bout  de  sept  années,  ces 
préventions  n'avaient  pas  encore  disparu,  et 
l'opéra  d'Adrien  eut  de  la  peine  à  se  soutenir, 
malgré  les  grandes  beautés  qu'il  renfermait. 
Cette  pièce,  suspendue  après  la  quatrième 
représentation,  par  ordre  du  gouvernement, 
fut  reprise  le  4  février  1800,  et,  avec  des 
changements,  le  26  décembre  1801.  Elle  n'eut 
en  tout  que  vingt  représentations. 

.  ADRIEN,  opéra  italien,  musique  de  M.  Ben- 
venuti,  représenté  à  Milan  en  décembre 
1857. 

ADRIENNE  LECOUVREUR,  opéra  italien, 
livret  tiré  de  la  pièce  de  Scribe,  musique  de 
Vara,  représenté  à  Rome  en  août  1856. 

AFFAMATO  SENZA  DANARO  (i/),  opéra 
en  un  acte,  musique  du  comte  Nicolas  Ga- 
brielli,  représenté  au  théâtre  Nuovo  de  Naples 
en  1839. 

AFFETTI  PIÙ  GRANDI  VINTI  DAL  PIÙ 
GIUSTO,  drame  musical,  musique  de  Buo- 
noncini,  représenté  à  Vienne  en  1701. 

*  A  FLORENCE,  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  M'ie  Hélène  Muncktell,  représente 
au  Théâtre-Royal  de  Stockholm  en  mai  ou 
juin  1889.  C'est  le  premier  opéra  écrit  en 
Suède  par  une  femme. 

AFRAJA,  opéra-comique  en  trois  actes,  li- 
vret de  M.  de  Najac ,  musique  d'Albert 
Grisar;  ouvrage  posthume  et  inédit. 

*  AFRAJA,  grand  opéra,  livret  imité  de 
Heigel,  musique  de  M.  O.  Dorn,  représenté  à 
Gotha  le  19  avril  1891. 

AFRICAIN  (l'),  opéra  en  cinq  actes,  pa- 
roles et  musique  d'André  Simiot,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Tivoli  en  février  1872. 
Il  fallait  que  le  musicien  fût  doué  d'un  cer- 
tain courage  et  d'un  irrésistible  désir  de  faire 
représenter  son  œuvre  pour  en  confier  l'exé- 
cution à  l'orchestre,  aux  choristes  et  aux 
Donne  de  Tivoli.  On  a  remarqué  un  air 
chanté  par  Badiali  et  quelques  scènes  trai- 
tées avec  intelligence.  L1 Africain  a  été  joué 
plus  tard  au  théâtre  des  Nouveautés  dans  de 
meilleures  conditions. 

AFRICAINE  (l'),  opéra  en  cinq  actes,  pa- 
roles de  Scribe,  musique  de  G.  Meyerbeer,  re- 
présenté à  l'Opéra  le  vendredi  28  avril  1865. 


12 


AFRI 


AFRI 


Le  livret  de  l'Africaine  fut  proposé  au  célèbre 
compositeur  en  même  temps  que  celui  du 
Prophète,  c'est-à-dire  en  1840.  Ce  dernier  eut 
la  préférence; néanmoins,  Meyerbeer  travailla 
simultanément  à  la  musique  des  deux  ou- 
vrages, et,  en  1849,  peu  de  jours  après  la  pre- 
mière représentation  de  l'opéra  du  Prophète, 
la  partition  de  l'Africaine  était  entièrement 
écrite,  d'après  l'assertion  de  M.  Fétis,  qui 
jouissait  de  l'intimité  et  de  l'entière  con- 
fiance du  maître.  Le  livret  laissait  beaucoup 
à  désirer,  et  Scribe  fut  invité  à  le  retoucher. 
Qu'était-il  donc  alors ,  puisque  les  améliora- 
tions l'ont  laissé  aussi  pitoyable  que  nous  le 
connaissons?  Ce  fut  en  1852  que  le  nouveau 
manuscrit  fut  livré  à  Meyerbeer.  Il  y  conforma 
sa  partition,  et  son  travail  fut  entièrement 
achevé  en  1860.  Tout  compte  fait,  la  gestation 
de  l'Africaine  dura  vingt  ans,  et  son  éclosion 
sembla  coûter  la  vie  à  son  auteur,  car  le 
grand  compositeur  mourut,  au  milieu  des 
préparatifs  de  l'exécution,  le  lundi  2  mai  1864, 
le  lendemain  du  jour  où  la  copie  de  sa  par- 
tition venait  d'être  achevée  dans  sa  maison 
même  de  la  rue  Montaigne  et  sous  ses  yeux. 

Vasco  de  Gama  est  le  héros  du  livret  ;  triste 
héros  I  Depuis  deux  ans  qu'il  est  parti  pour 
explorer  le  nouveau  monde,  Inès,  sa  fiancé©, 
lui  garde  un  fidèle  souvenir.  Elle  espère  le 
revoir  ;  mais  don  Diego,  son  père,  cédant  aux 
ordres  du  roi,  lui  ordonne  de  renoncer  à  son 
amour  et  d'accepter  pour  époux  le  président 
du  conseil,  l'ambitieux  et  traître  don  Pedro. 
D'ailleurs,  celui-ci  montre  sur  une  liste  fu- 
nèbre le  nom  de  "Vasco  de  Gama  parmi  ceux 
des  marins  engloutis  dans  un  récent  nau- 
frage. Le  conseil  s'assemble,  et  qui  paraît 
devant  lui?  Vasco  lui-même  échappé  à  la 
tempête.  Cependant,  plein  de  confiance  dans 
le  succès  d'une  nouvelle  entreprise,  il  expose 
ses  projets,  et,  pour  convaincre  les  membres 
du  conseil,  il  demande  qu'on  introduise  deux 
esclaves  qu'il  a  amenés. 

Il  n'y  a  qu'un  instant,  Scribe  nous  disait 
que  Vasco  était  le  seul  survivant  du  nau- 
frage ;  maintenant  voilà  deux  esclaves  qui, 
au  lieu  de  profiter  de  la  circonstance  pour 
reconquérir  leur  liberté,  suivent  docilement 
leur  maître  à  la  nage,  et  jusque  dans  la  salle 
du  conseil. 

Deux  esclaves,  qui  sont  d'une  race  inconnue. 
Sur  le  marché  des  noirs  avaient  frappé  ma  vue 

En  Afrique.  lis  sont  là. 
Des  peuples  ignorés  ils  prouvent  l'existence. 
Sous  le  soleil  d'Afrique  ils  n'ont  pas  pris  naissance, 
Ni  dans  ce  nouveau  monde  aux  Espagnols  soumis. 
Voyez-les. 

Ainsi  s'exprime  le  navigateur  sans  penser 


qu'il  se  met  en  contradiction  avec  le  titre 
même  de  l'opéra.  Comment!  Sélika,  cette 
belle  esclave  qui  s'appelle  l'Africaine,  n'est 
pas  née  en  Afrique?  Le  genre  dramatique 
comporte  bien  des  licences,  mais  celle-là  passe 
la  mesure. 

Tout  en  appartenant  à  une  race  inconnue, 
Sélika  et  Nélusko  ne  parlent  pas  moins  cou- 
ramment la  même  langue  que  les  membres 
du  conseil,  et  Sélika  serait  assez  disposée  à 
revendiquer  son  titre  de  fille  d'Eve,  si  son 
farouche  compagnon  ne  l'invitait  au  silence, 
en  lui  rappelant  qu'elle  est  reine  quoique  es- 
clave : 

Pour  être  dans  les  fers,  n'es-tu  plus  souveraine  ? 
Par  les  dieux  que  notre  lie  adore,  par  Brahma, 
Ne  trahis  pas  ton  peuple,  ô  reine  Sélika! 

Don  Pedro  use  de  son  influence  pour  faire 
repousser  par  le  conseil  la  demande  de  Vasco. 
Celui-ci  s'emporte,  cite  l'exemple  de  Chris- 
tophe Colomb,  insulte  le  tribunal  et  s'écrie  : 

Si  la  gloire  de  ma  patrie 

Par  vous  est  lâchement  trahie, 

Tribunal  aveugle  et  jaloux, 

La  honte  un  jour  retombera  sur  vous. 

Des  vers  si  plats,  proposés  à  la  musique  de 
Meyerbeer,  méritent....  la  prison.  Aussi  le 
grand  inquisiteur  y  fait  conduire  immédia- 
tement l'orgueilleux  et  peu  poétique  Vasco  de 
Gama.  Malgré  les  fautes  du  livret,  et  grâce  à 
la  musique,  ce  premier  acte  a  de  la  grandeur 
et  de  l'intérêt.  C'est  le  meilleur  de  l'opéra. 

Au  second  acte,  Vasco  est  endormi  dans  sa 
prison.  Sélika  veille  auprès  de  son  maître, 
pour  lequel  elle  a  conçu  une  violente  passion. 
Nélusko,  cédant  à  un  accès  de  jalousie,  veut 
poignarder  Vasco.  Sélika  arrête  son  bras,  et 
s'acquitte  ainsi  envers  son  bienfaiteur  au- 
tant par  amour  que  par  reconnaissance.  Elle 
ne  fait  pas  mystère  de  ses  sentiments  : 

De  sa  souffrance 
Je  me  sens  mourir. 
Puisse  le  calme  revenir 
Dans  ton  cœur  agité,  toi  qui,  voyant  mes  larmes. 
Pour  m'acheter  vendis  tout,  jusques  a  tes  armes. 

Voilà  qui  est  bien  mal  écrit  en  français. 
Quand  on  est  académicien,  on  devrait  avoir 
plus  de  souci  de  sa  gloire. 

Il  y  a  une  carte  de  géographie  accrochée  au 
mur  de  la  prison,  et  la  sauvagesse  Sélika  pa- 
raît l'avoir  étudiée  à  fond.  Elle  démontre  au 
navigateur  portugais  qu'il  n'est  qu'un  igno- 
rant, qu'il  doit  suivre  telle  route  et  arriver 
à  une  grande  île.  Vasco,  touché  de  la  leçon 
de  géographie  plus  encore  que  des  charmes 
de  l'institutrice,  jure  à  Sélika  un  amour  éter- 
nel. Il  est  surpris  au  milieu  de  sa  déclara- 
tion par  la  visite  d'Inès  qui,  pour  le  sauver, 


AFRI 


AFRI 


13 


a  consenti  à  épouser  le  président  du  conseil  ; 
ce  qui  est  d'une  invraisemblance  choquante. 
Vasco  s'aperçoit  qu'Inès  est  jalouse  de  Sélika. 
Que  fait-il  pour  calmer  ses  soupçons?  Il  a  la 
bassesse  de  la  lui  céder  à  titre  d'esclave  ainsi 
que  Nélusko.  Voilà  un  héros  d'opéra  à  la  façon 
de  M.  Scribe. 

Le  troisième  acte  se  passe  sur  le  fameux 
vaisseau  dont  la  construction  a  retardé  de 
plusieurs  mois  la  première  représentation  de 
l'ouvrage.  Don  Pedro,  accompagné  d'Inès, 
commande  l'expédition  ;  mais,  en  réalité,  il 
suit  les  conseils  de  Nélusko  qui,  pour  assou- 
vir sa  soif  de  vengeance,  fait  faire  de  fausses 
manœuvres,  et  envoie  le  navire  se  briser 
contre  les  écueils.  Vasco  a  frété  un  bâtiment 
à  ses  frais  ;  il  a  suivi  Don  Pedro  ;  effrayé  du 
péril  qui  menace  son  rival,  il  l'aborde  et  l'en 
informe.  Don  Pedro  méconnaît  le  sentiment 
qui  le  fait  agir,  et  ordonne  que  Vasco  soit 
attaché  au  grand  mât  et  fusillé.  Au  moment 
où  il  donne  cet  ordre,  le  vaisseau  se  brise  sur 
des  rochers,  et  une  troupe  de  sauvages  l'en- 
vahit aussitôt.  D'où  viennent  ces  sauvages? 
Comment  ont-ils  pu  arriver  jusqu'au  bâti- 
ment sans  qu'on  se  soit  douté  de  leur  pré- 
sence? C'est  ce  qu'on  ne  s'est  pas  mis  en 
peine  d'expliquer. 

Sélika  a  repris,  dans  le  quatrième  acte,  les 
attributs  de  sa  royauté  insulaire.  Tous  les 
prisonniers,  au  nombre  desquels  se  trouve 
Vasco  de  Gama,  vont  être  égorgés.  Pour 
sauver  un  amant  aussi  lâche  qu'infidèle,  Sé- 
lika imagine  de  déclarer  qu'il  est  son  époux. 
Pour  le  prouver,  tous  deux  accomplissent  les 
cérémonies  en  usage  chez  ces  peuplades  bar- 
bares. Non  seulement  Vasco  s'y  soumet  ;  il 
renchérit  encore  sur  ses  protestations  d'a- 
mour du  second  acte  : 

Vers  toi,  mon  idole, 
Tout  mon  cœur  s'envole, 
Et  pour  toi  j'immole 
Ma  gloire  à.  venir. 
D'amour  frémissante 
Mon  âme  est  brûlante, 
L'espoir  et  l'attente 
Me  font  tressaillir. 

Les  vers  ne  sont  pas  meilleurs,  ni  les  ser- 
ments plus  sincères.  La  voix  d'Inès  se  fait 
entendre,  et  les  feux  de  Vasco  changent  de 
direction  pour  la  quatrième  fois. 

Quant  à  la  pauvre  Sélika ,  il  ne  lui  reste 
plus  qu'à  mourir.  Comme  Didon,  une  vraie 
Africaine  au  moins  celle-là,  elle  ne  se  perce 
pas  le  sein  d'un  glaive  sur  un  bûcher,  en  mau- 
dissant le  perfide  Troyen  qui  l'abandonne  ; 
elle  choisit  un  genre  de  mort  plus  bizarre  et 
aussi  impossible  que  les  circonstances  qui 
ont  amené  ce  tragique  dénoûment.  Elle  or- 


donne â  Nélusko  de  favoriser  le  départ  d'Inès 
et  de  Vasco.  Dès  qu'elle  voit  le  navire  gagner 
la  pleine  mer,  elle  se  couche  sous  un  mance- 
nillier,  et,  s'abandonnant  à  son  désespoir 
amoureux ,  elle  meurt.  Le  fidèle  et  incom- 
pris Nélusko  accourt  pour  recueillir  le  der- 
nier soupir  de  sa  souveraine  adorée.  A  son 
tour,  il  aspire  à  longs  traits  les  fleurs  du 
mancenillier  et  subit  le  même  sort.  L'ombrage 
de  cet  arbre  est-il  donc  mortel?  M.  Scribe  a 
dit  oui ,  les  naturalistes  disent  non.  Si  l'ana- 
lyse que  nous  venons  de  faire  du  livret  de 
l'Africaine  démontre  les  défauts  les  plus  sail- 
lants de  la  conception  littéraire  de  la  pièce, 
que  serait-ce  donc  si  on  relevait  les  pensées 
ridicules  émises  par  chaque  personnage,  et 
les  expressions  grotesques,  et  les  fautes  de 
français? 

Meyerbeer  plus  qu'un  autre  intervenait 
dans  la  composition  du  livret.  Il  donnait  des 
indications,  demandait  des  scènes,  des  chan- 
gements ,  des  mots  même  appropriés  à  ses 
pensées  musicales.  Il  n'était  pas  toujours  heu- 
reux ;  car  le  sens  littéraire  n'était  pas  chez  lui 
très  exercé  ;  cependant  c'est  à  cette  volonté 
indépendante  et  ferme  que  nous  devons  la  ma- 
gnifique scène  de  la  conjuration,  des  Hugue- 
nots, le  duo  du  quatrième  acte,  composés  sur 
la  demande  du  musicien  par  M.  Emile  Des- 
champs au  défaut  de  Scribe.  En  général,  la 
solidarité  du  poète  et  du  musicien  ne  saurait 
être  déclinée  par  ce  dernier.  C'était  l'avis  de 
Weber,  qui  s'exprimait  ainsi  dans  une  de 
ses  lettres  :  «  Un  compositeur  est  responsa- 
ble du  sujet  qu'il  traite  :  vous  ne  vous  ima- 
ginez peut-être  pas  qu'on  mette  un  libretto 
dans  la  main  d'un  compositeur,  comme  dans 
celle  d'un  enfant  l'on  met  une  pomme.  » 

Une  fois  ces  réserves  faites,  il  ne  nous  reste 
plus  qu'à  admirer  ce  merveilleux  effet  des 
deux  forces  de  l'art  :  le  rythme  et  l'harmo- 
nie mélodieuse.  La  nature  des  idées  nous 
reporte  plus  volontiers  à  l'époque  des  Hu- 
guenots qu'à  celle  du  Prophète  ;  mais  le  style 
est  devenu  d'une  clarté  suprême  sous  la 
plume  exercée  de  l'infatigable  maître,  et, 
sous  ce  rapport,  le  même  fait  se  remarque 
entre  les  Huguenots  et  Y  Africaine  qu  entre  le 
Don  Juan  de  Mozart  et  sa  Flûte  enchantée. 
Dans  les  premiers  ouvrages,  plus  de  force 
dramatique,  plus  de  souffle  inspiré;  dans 
ceux  de  la  dernière  heure,  un  exercice  plus 
magistral  de  la  faculté  d'écrire,  une  expres- 
sion immédiate  et  limpide  de  la  pensée,  la 
perfection  de  la  forme  en  un  mot.  Les  preu- 
ves de  cette  thèse  nous  entraîneraient  trop 
loin.  Le  lecteur  bénévole  suppléera  par  l'é- 


14 


AFRI 


APRI 


tude  de  la  partition  à  ce  que  nous  ne  pou- 
vons qu'indiquer  ici. 

Personne  n'a  gardé  plus  constamment  que 
M.  Fétis  une  foi  robuste  dans  le  génie  de 
Meyerbeer  et  n'a  plus  contribué  que  lui  à 
consolider  sa  gloire.  Ce  fut  à  lui  que  la  fa- 
mille du  compositeur  s'adressa  pour  diriger 
l'étude  du  chef-d'œuvre  et  présider  à  son 
exécution.  Le  vieil  athlète  musical  se  voua 
pendant  de  longs  mois  à  cette  tâche  ardue 
avec  une  activité  que  son  amitié  pour  l'il- 
lustre maître  et  ses  quatre-vingts  ans  ren- 
daient admirable  et  touchante.  Le  principal 
interprète  choisi  par  Meyerbeer,  le  ténor 
Naudin,  a  failli  compromettre  le  succès  de 
Y  Africaine  par  son  jeu  insuffisant,  son  accent 
étranger,  sa  déclamation  ridicule. 

Voici  la  première  distribution  de  la  pièce  : 

Vasco  de  Gama MM.  N&CD1N. 

Don  Alvar Warot. 

Nélusko Faure. 

Don  Pedro Belval. 

Don   Diego Castelmary. 

Le  grand  inquisiteur.    .    .    .  David. 

Le  grand  prêtre  de  Brahma.  Obin. 

Sélika Mme  Marie  Sasse. 

Inès MHe  Marie   Battu. 

Le  ténor  Villaret  remplaça  Naudin  vers  la 
fin  de  1866,  et  le  rôle  de  Vasco  y  gagna.  Son 
caractère,  mal  dessiné  par  Scribe,  l'empêche 
de  devenir  meilleur. 

Si  nous  voulions  signaler  les  beautés  musi- 
cales que  renferme  cette  belle  partition,  il 
nous  faudrait  presque  tout  citer.  Nous  de- 
vons nous  borner  à  rappeler  les  morceaux 
principaux.  Dans  le  premier  acte,  la  romance 
d'Inès  :  Adieu,  mon  doux  rivage,  gracieusement 
accompagnée  parla  flûte  et  le  hautbois;  le 
grand  finale,  qui  renferme  cinq  scènes  déve- 
loppées, et  dont  l'effet  puissant  peut  être 
comparé  à  celui  de  la  bénédiction  des  poi- 
gnards dans  les  Huguenots.  L'air  du  sommeil, 
qui  ouvre  le  second  acte  :  Sur  mes  genoux, 
fils  du  soleil,  est  ravissant.  C'est  une  ber- 
ceuse originale,  pleine  d'abandon,  et  cepen- 
dant entrecoupée  d'accents  très  dramatiques. 
L'air  de  Faure  :  Fille  des  rois,  à  toi  l'hom- 
mage, a  bien  le  caractère  sombre  qui  con- 
vient à  ce  sauvage  fanatique.  Le  finale  de  ce 
second  acte  est  sans  exemple  au  théâtre. 
C'est  un  septuor  vocal  sans  accompagne- 
ment, dont  l'effet  est  aussi  neuf  qu'imprévu. 
Dans  l'acte  du  vaisseau,  on  ne  remarque 
que  trois  morceaux  :  le  gracieux  chœur  de 
femmes:  Le  rapide  et  léger  navire;  la  prière: 
0  grand  saint  Dominique ,  et  la  ballade  chan- 
tée par  Faure  :  A  damastor ,  roi  des  vagues 
profondes,  qui  est  bien  supérieure  au  Pif, 
pafàesHuguenots,et  au  chant  analogue  dans 


le  Prophète  :  Aussi  nombreux  que  les  étoiles. 
La  grande  marche  indienne,  qui  accompa- 
gne la  cérémonie  du  couronnement  de  Se 
lika,  ouvre  le  quatrième  acte.  Par  l'origina- 
lité du  rythme,  la  disposition  des  masses 
instrumentales,  le  goût  avec  lequel  sont 
groupées  les  diverses  sonorités  de  l'orches- 
tre, cette  marche  indienne  est  le  chef-d'œu- 
vre de  Meyerbeer,  et  ne  le  cède  en  rien  à 
l'effet  de  l'ouverture  si  admirable  de  Struen- 
sée.  Nous  passons  rapidement  sur  l'air  de 
Vasco  :  Paradis  sorti  du  sein  de  l'onde  ;  les 
phrases  mélodiques  en  sont  ravissantes; 
mais  la  situation  du  héros  au  milieu  des  sau- 
vages, les  paroles  qu'il  leur  adresse  :  «Eh! 
par  pitié  pour  ma  mémoire,  laissez-moi  la, 
vie  ;  me  priver  de  la  gloire  d'avoir  découvert 
votre  île  !  Vous  ne  le  voudrez  pas  !  »  tout 
cela  est  ridicule.  L'oreille  est  charmée,  mais 
le  sourire  est  sur  les  lèvres.  Nous  arrivons 
au  grand  duo  :  ici,  tout  est  admirable,  eni- 
vrant, suave.  La  passion  tendre,  l'extase  de 
l'amour,  ont  rarement  été  exprimées  avec 
cette  force.  On  a  eu  tort  de  le  comparer  a^s 
duo  du  quatrième  acte  des  Huguenots.  Il  n'y 
a  d'analogie  que  dans  les  phrases  :  Nuit  d'i- 
vresse, et  Tu  l'as  dit  :  oui,  tu  m'aimes!  Tout 
le  reste  est  aussi  dramatique  que  le  duo  de 
l'Africaine  l'est  peu.  Au  début  du  cinquième 
acte,  l'arioso  chanté  par  M|le  Battu  :  Fleurs 
nouvelles,  arbres  nouveaux,  a  été  supprimé, 
ainsi  qu'un  tiers  de  la  partition  originale. 
Les  parties  supprimées  ne  sont  pas  moins 
bien  traitées  et  moins  intéressantes  que  les 
morceaux  conservés.  L'impossibilité  de  faire 
durer  une  représentation  sept  ou  huit  heures 
a  fait  consommer  ce  sacrifice.  La  grande 
scène  du  mancenillier  est  annoncée  par  le 
fameux  prélude  à  l'unisson  qui  électrise  la 
salle.  Cette  phrase  vigoureuse  est  dite  par 
les  violons,  altos,  violoncelles,  clarinettes  et 
bassons.  La  nature  de  l'effet  produit  tient  plus 
à  la  sonorité  et  à  la  bonne  exécution  qu'à  l'in- 
vention mélodique;  il  en  résulte  une  sensation 
plutôt  acoustique  que  musicale.  Sélika  chante, 
pendant  ce  dernier  tableau,  des  mélodies  tour 
àtour  suaves,  véhémentes,  pleines  de  caresses 
et  de  passion.  L'orchestration  dialogue  ad- 
mirablement avec  cette  sauvagesse  qui  veut 
mourir  non  de  désespoir,  mais  d'amour. 
Cette  situation  imaginée  par  les  auteurs  est 
si  forcée  que  le  spectateur  est  peu  ému. 
Pourquoi  n'avoir  pas  simplement  donné  à 
Sélika  abandonnée  les  sentiments  de  dou- 
leur, d'égarement,  de  passion  désespérée  des 
Didon,  des  Sapho,  des  Ariane?  Meyerbeer 
n'aurait  pas  été  moins  puissant ,  moins  in- 


AGID 


AGNE 


lo 


spire,  et  cette  dernière  scène,  traitée  par  lui, 
aurait  certainement  fait  pâlir  les  quinze  ou 
vingt  opéras  consacrés  à  peindre  une  dou- 
leur toujours  sympathique,  parce  qu'elle  est 
naturelle  et  légitime. 

Le  public  préférera  probablement  Robert 
et  les  Huguenots,  peut-être  même  le  Pro- 
phète à  l'Africaine;  mais  cette  dernière  par- 
tition offre  aux  musiciens  une  telle  abon- 
dance de  richesses  rythmiques,  de  combi- 
naisons harmoniques  et  instrumentales, 
qu'elle  sera  à  leurs  yeux  le  monument  le 
plus  impérissable  de  la  gloire  de  Meyerbeer. 

Il  n'est  peut-être  pas  sans  intérêt  de  consta- 
ter qu'à  la  date  du  31  décembre  1892,  l'Afri- 
caine, le  dernier  des  ouvrages  donnés  par  le 
maître  à  l'Opéra,  avait  fourni  à  ce  théâtre  un 
total  de  468  représentations. 

*  AFRICANISTAS  (los),  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  M.  Fernandez  Caballero,  repré- 
sentée au  Tivoli,  de  Madrid,  en  juin  1894. 

AFRICANO  GENEROSO  (i/),  opéra,  musi- 
que de  Fioravanti  (Valentin),  représenté 
en  Italie  en  1804. 

AGAMEMNON,  tragédie  burlesque,  mêlée 
de  prose  et  de  couplets,  paroles  et  musique 
de  M.  Hervé,  représentée  aux  Folies-Nou- 
velles en  mai  1856. 

*  agamennone,  opéra  sérieux,  paroles  de 
Perrane,  musique  de  Trêves,  représenté  sans 
aucun  succès  à  Milan,  sur  le  théâtre  de  la 
Scala,  le  10  novembre  1847. 

AGAR  NAPASZCZY  (Agar  dans  le  désert), 
scène  lyrique,  musique  de  Kurpinski,  repré- 
sentée à  Varsovie  en  1814. 

AGATINA  (l')  [Cendrilloti],  opéra  italien, 
musique  de  Pavesi,  repr.  à  Milan  en  1814. 

AGELMONDO,  opéra,  musique  de  Bernas- 
coni,  repr.  à  la  cour  de  Bavière  en  1760. 

*  agence  est  au  troisième  (l'),  opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  MM.  Amédée  de 
Jallais  et  Péricaud,  musique  de  M.  Herpin, 
repr.  au  concert  de  la  Scala  le  10  avril  1885. 

*AGENTE  DE  MATRIMONIO  (el),  zarzuela 
en  trois  actes,  paroles  d'Ayala,  musique 
d'Ernilio  Arrieta,  représentée  le  1"  mars  1862 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela. 

*  AGES  AGO,  opéra-comique,  musique  de 
Frédéric  Clay,  représenté  à  Londres  en  1869. 

AGESILAO,  opéra  italien,  musique  de  An- 
dreozzi,  représenté  au  théâtre  San-Benedetto 
de  Venise  en  1781. 


AGESILAO,  opéra,  musique  de  Perotti 
(Jean-Dominique),  repr.  à  Rome  en  1789. 

AGIDE,  RE  DI  SPARTA,  opéra  italien, 
musique  de  Porta  (Jean),  représenté  à  Ve- 
nise en  1725. 

AGIS,  parodie  en  un  acte,  prose  et  vaude- 
villes, à' Agis,  tragédie  de  Laignelot,  paroles 
de  Goulard,  représentée  à  la  Comédie-Ita- 
lienne le  2  août  1782. 

AGNEAU  DE  CKLOÉ  (t/),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Clairville,  musique 
de  M.  Montaubry  (frère  du  ténor) ,  repré- 
senté au  Théâtre-Lyrique  le  9  juin  1858.  Pas- 
torale jouée  par  "Wartel ,  Mlles  caye  et 
Girard. 

*  AGNÈS  bernauer,  opéra,  musique  de 
M.  Félix  Mottl,  représenté  sur  le  théâtre 
ducal  de  Weimar  en  avril  1880. 

AGNÈS  bernauerin,  mélodrame,  mu- 
sique de  Gleissner,  repr.  à  Munich  vers  1790. 
AGNÈS  bernauerin,  opéra,  musique  de 
Krebs,  représenté  à  Hambourg  en  1828  avec 
beaucoup  de  succès.  Cet  artiste  fort  distingué, 
dont  le  talent  de  chef  d"orchestre  était  remar- 
quable, était  alors  directeur  de  la  musique 
au  théâtre  de  Hambourg. 

AGNÈS  DE  CHÂTILLON  OU  LE  SIÈGE  DE 
SAINT -JE  AN-D'ACRE,  opéra-héroïque  en 
trois  actes,  paroles  de  Planterre,  musique  de 
Loïse,  repr.  au  théâtre  Louvois  vers  1792. 

AGNÈS  DE  HOHENSTAUFEN,  opéra  en 
trois  actes,  paroles  de  Raupach  et  du  baron  de 
Lichtenstein,  musique  de  Spontini,  repré- 
senté sur  le  Théâtre-Royal  de  Berlin  dans 
le  mois  de  janvier  1838.  L'histoire  s'est 
montrée  avare  de  détails  en  ce  qui  concerne 
l'union  de  Philippe-Auguste  avec  Agnès  de 
Méranie.  On  sait  seulement  que  ce  prince, 
après  avoir  épousé  Ingelburge,  princesse  de 
Danemark ,  aussi  remarquable  par  sa  beauté 
que  par  ses  vertus ,  conçut  contre  elle  une 
si  invincible  aversion  le  jour  même  de 
son  mariage  (août  1193) ,  qu'il  divorça 
pour  épouser  Agnès  de  Méranie,  fille  de 
Berchtold,  et  qu'il  encourut  pour  ce  fait  l'ex- 
communication. Plusieurs  auteurs  dramati- 
ques, avant  notre  poète  Ponsard,  s'emparè- 
rent de  ce  suj  et  et  le  développèrent  avec  toute 
liberté.  Dans  le  livret  traité  par  Spontini, 
Raubach  et  le  baron  de  Lichtenstein  mirent 
en  scène  Henri  le  Lion,  Henri  son  fils,  un  ar- 
chevêque, Philippe  roi  de  France,  Agnès  et 
sa  mère  Irmengarde.  Leur  poème  offre  de 
beaux  caractères,  des  situations  fortes  et 


16 


AGNE 


AGRE 


variées,  en  un  mot  les  éléments  bien  propres 
à  inspirer  le  compositeur.  Celui-ci  n'est  pas 
resté  au-dessous  de  sa  tâche.  Son  œuvre  a 
obtenu  les  suffrages  de  tous  les  esprits  culti- 
vés de  l'Allemagne,  et  si  le  succès  n'a  pas 
été  plus  général,  il  convient  peut-être  de 
l'attribuer  aux  tendances  de  l'époque,  qui 
éloignaient  de  plus  en  plus  le  public  des  su- 
jets héroïques  et  des  conceptions  simples  et 
grandioses.  Il  est  possible  que  l'opéra  d'A- 
gnès soit  inférieur  à  ceux  de  la  Vestale,  de 
Fernand  Cortez  et  d'Olympie.  Dans  tous  les 
cas,  c'est  un  beau  soleil  couchant.  L'ouver- 
ture se  compose  d'un  andante  majestueux  en 
ré  majeur  et  d'un  allegro  appassionato  en  ré 
mineur.  Dans  le  premier  acte,  le  duo  des 
Amis  en  la  rappelle  celui  de  la  Vestale. 
Spontini  était  seul  capable  de  faire  expri- 
mer à  la  musique  ce  sentiment  fort  et  simple 
de  la  sainte  amitié.  Le  genre  héroïque  lui 
était  naturel.  Un  rapprochement  que  nous 
croyons  juste  se  présente  à  notre  pensée  : 
quoique  les  écoles  nouvelles  aient  dépré- 
cié, ridiculisé  même  le  peintre  David  sans 
produire  aucun  artiste  qui  le  remplaçât 
dans  ce  genre  ni  même  qui  l'égalât,  il 
reste  encore  celui  qui  a  su  le  mieux  mon- 
trer au  spectateur  le  grand  côté  des  sen- 
timents et  des  idées  des  vieux  Romains  ; 
or  Spontini  a  été  le  David  de  la  musique. 
La  romance  de  Henri  est  ravissante.  Comme 
celle  que  le  compositeur  a  écrite  dans  son 
opéra  de  Milton,  elle  a  la  couleur  qu'on  sup- 
pose aux  lais  des  troubadours.  Le  quatuor 
en  si  bémol  et  le  finale  du  premier  acte,  avec 
ses  gammes  chromatiques  descendantes,  sont 
d'un  effet  saisissant.  Nous  citerons,  dans  les 
autres  parties  de  l'ouvrage,  le  magnifique 
chœur  des  Nonnes,  un  autre  quatuor,  l'air 
ô!Irmengarde,  le  chœur  des  Juges  du  combat, 
l'imitation  de  l'orgue  par  les  instruments  à 
vent,  et  enfin  les  airs  de  ballet.  L'opéra 
à.' Agnès  a  été  chanté  par  Fischer,  ténor  doué 
de  moyens  extraordinaires,  jouant  le  rôle 
d'Henri  IV.  Distribution:  Eichberger,  Henri 
le  fils  ;  Bader,la  plus  belle  voix  de  l'Allemagne, 
Philippe;  Zschiesche,l'archevêque;  Botticher, 
le  roi  de  France;  M"ede  Fasmann,  belle  tra- 
gédienne comme  Mlle  Falcon,  Irmengarde  ; 
et  Mlle  Grunbaum,  dont  la  voix  était  suave 
et  le  jeu  plein  de  grâce,  qui  donnait  au  per- 
sonnage sympathique  d'Agnès  un  charme 
inexprimable. C'est  surtout  à  notre  époque.où 
le  public  assiste  bien  plus  nombreux  qu'au- 
trefois à  ces  fêtes  de  l'esprit  et  du  goût,  qu'il 
serait  utile  de  lui  faire  connaître  ces  grandes 
conceptions. 


AGNÈS  DE  kohenstaufen.  opéra  alle- 
mand, musique  de  M.  Frédéric  Marpurg,  re- 
présenté avec  succès  à  Fribourg  (grand-duché 
de  Bade)  le  14  mars  1874. 

AGNÈS  ET  FÉLIX  OU  LES  DEUX  ESPIÈ- 
GLES, opéra-comique  en  deux  actes,  paroles 
de  Demoustier,  musique  de  Devienne,  repré- 
senté à  Feydeau  le  24  août  1795".  Les  deux 
jeunes  gensvoulurent  se  marier  malgré  lavo- 
lonté  de  leurs  parents.  On  les  surprend  en- 
semble. Le  père  de  Félix,  qui  est  juge,  met 
son  fils  en  prison.  Agnès  se  déguise  en  gar- 
çon, gagne  le  guichetier  qui  en  fait  une  sen- 
tinelle. Les  deux  espiègles  trouvent  moyen 
d'enfermer  le  juge  et  le  geôlier,  de  s'évader 
et  de  se  faire  pardonner.  La  musique  est 
d'une  insignifiance  complète. 

AGNÈS  ET  OLIVIER,  opéra-comique  en 
trois  actes,  de  Monvel,  musique  de  Dalayrac, 
repr.  à  TOpéra-Comique  le  10  octobre  1791. 

AGNÈS  SOREL,  opéra  en  trois  actes,  mu- 
sique de  Gyrowetz,  repr.  à  Vienne  en  1808. 

AGNÈS  SOREL,  opéra  anglais,  musique  de 
Mme  Becket,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Saint-James,  sans  succès. 

AGNÈS  sorel,  opéra  en  trois  actes,  mu- 
sique de  De  Pellaert,  repr.  à  Bruxelles  en  1823. 

AGNESE,  opéra  italien  en  deux  actes,  chef- 
d'œuvre  de  Paër,  représenté  à  Paris  le 
24  juillet  1819.  Cet  ouvrage,  qui  renferme 
des  chœurs  et  un  finale  admirables,  fut  sou- 
vent repris,  et  toujours  avec  un  immense 
succès.  Il  a  eu  pour  interprètes  Pellegrini, 
Galli,  Lablache,  Tamburini;  M^es  Main- 
vielle-Fodor  et  Pasta. 

AGNESE,  opéra  séria,  livret  de  Giarelli, 
musique  de  E.  Guindani,  représenté  au  Théâ- 
tre-Municipal de  Plaisance  le  27  février  1878; 
chanté  par  Giraud,  de  Bernis,  Mmes  Bonal, 
Riccardi.  La  musique  de  cet  ouvrage  avait 
été  composée  d'abord  pour  la  Regina  di  Cas- 
tiglia,  représentée  à  Parme  en  1876. 

*  AGNESE  VISCONTI,  drame  lyrique  en 
quatre  actes,  paroles  de  M.  Golisciani,  musi- 
que de  M.  Antonio  Nani,  représenté  sur  le 
théâtre  royal  de  Malte,  le  18  janvier  1889. 

AGREABLE  surprise  (the)  ,  opéra  an- 
glais, musique  de  Stevenson,  représenté  à 
Dublin  vers  1795. 

AGRÉMENTS  champêtres  (les),  diver- 
tissement ,  musique  de  Chauvon,  musicien 


AHAS 


AIDA 


17 


ordinaire  de  la  musique  du  roi  vers  1740  ;  il 
a  publié  cet  ouvrage. 

AGRICOL  VIALA  OU  LE  JEUNE  HÉROS  DE 
LA  DURANCE,  fait  historique,  paroles  de 
Philippon  de  la  Madeleine,  musique  de  Jadin, 
représenté  sur  le  théâtre  des  Amis  de  la  Pa- 
trie (salle  Louvois),  le  1"  juillet  1794. 

AGRICOL  VIALA  OU  LE  HÉROS  DE 
TREIZE  ANS,  opéra-comique  en  un  acte, 
en  prose ,  d'Audouin ,  musique  de  Porta 
(Bernardo),  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
1er  juillet  1794.  (Non  imprimé.) 

AGRICOL  VIALA  OU  LE  HÉROS  DE  LA 
DURANCE,  opéra-comique  en  un  acte  et  en 
prose,  paroles  de  C.-F.  Fillette,  dit  Loraux, 
musique  de  Berton,  représenté  sur  le  théâtre 
Feydeau  le  9  octohre  1794.  (Non  imprimé.) 

AGRIPPA,  opéra  italien,  musique  de  Porta 
(Jean),  représenté  à  Venise  en  1717. 

AGRIPPINA,  opéra  italien,  musique  de 
Hamdel,  représenté  à  Venise  en  1709. 

AGRIPPINA,  opéra  italien,  musique  de 
Porpora,  représenté  vers  1742. 

*  AGUA  Y  cuernos,  revue,  paroles  de 
MM.  Burgos  et  Pina  Dominguez,  musique  de 
MM.  Chueca  et  Valverde,  représentée  au  théâ- 
tre du  Buen-Retiro,  de  Madrid,  en  juillet  1884. 

*  AHASVER,  drame  lyrique,  paroles  et  mu- 
sique de  M.  R.  Wurmb,  professeur  de  chant 
à  Vienne,  représenté  à  Linz  en  février  1891. 

*  Ahasvérus,  scène  lyrique  et  dramati- 
que, poème  de  M.  Auge  de  Lassus,  musique 
de  M.  Henri  Hirschmann,  couronnée  par 
l'Académie  des  beaux-arts  au  concours  Rossini 
et  exécutée  au  Conservatoire  le  26  novembre 
1893.  On  connaît  l'histoire,  ou  plutôt  la  légende 
d'Ahasvérus,  sur  laquelle  M.  de  Lassus  a 
construit  un  poème  bien  coupé  pour  la  musi- 
que et  qui  offrait  d'heureux  contrastes  au  com- 
positeur. M.  Hirschmann  était  un  jeune  artiste 
de  vingt  ans,  élève  de  M.  Massenet,  qui  a 
écrit  sur  ce  livret  une  partition  fort  intéres- 
sante et,  chose  assez  rare  aujourd'hui,  parfai- 
tement musicale.  M.  Hirschmann,  en  effet, 
n'est  ennemi  ni  du  rythme  ni  de  la  tonalité  ; 
il  ne  module  que  lorsque  cela  lui  paraît  néces- 
saire ;  enfin,  il  a  des  idées  et  il  n'hésite  pas  à 
s'en  servir  d'une  façon  normale.  Le  public  est 
si  bien  déshabitué  de  tout  cela  depuis  quel- 
ques années  que  sa  surprise  a  été  grande  et 
qu"il  a  fait  une  véritable  fête  à  l'auteur  d'une 
œuvre  sage,  bien  conduite,  construite  avec 


habileté  et  digne  d'un  réel  intérêt.  Il  y  a  de  la 
force  et  une  certaine  puissance  dans  la  parti- 
tion d'Ahasvérus,  il  y  a  aussi  de  l'élégance  et 
de  la  grâce,  il  y  a  enfin,  lorsqu'il  le  faut,  du 
sentiment  et  de  l'émotion.  Le  plan  est  géné- 
ralement solide,  l'instrumentation  suffisam- 
ment travaillée,  la  partie  chorale  sonore  et 
colorée.  Tout  le  second  tableau  est  très  scé- 
nique,  très  vivant,  et  le  chœur  final  est 
plein  de  chaleur.  Le  prélude  instrumental  du 
troisième  est  absolument  charmant  et  d'une 
couleur  exquise,  le  chœur  féminin  est  plein 
de  grâce,  et  le  duo  d'Ahasvérus*  et  de  Marie 
est  solidement  construit;  le  chœur  des  sol- 
dats, au  quatrième  tableau,  a  de  l'éclat  e^  de 
la  vigueur;  le  passage  de  la  caravane,  au  cin- 
quième, est  bien  venu  et  d'un  bon  effet  ;  enfin, 
au  sixième,  le  chœur  des  femmes  :  Vers  loi  le 
ciel  m'adresse,  accompagné  eon  sordini,  est 
plein  de  charme  et  de  douceur,  et  son  joli 
chant  de  violons,  auquel  vient  bientôt  s'ajou- 
ter la  harpe,  lui  donne  une  couleur  délicieuse. 
Il  y  a  bien  dans  tout  cela  parfois  un  peu 
d'inexpérience  ;  on  souhaiterait  sans  doute  une 
prosodie  musicale  plus  fidèle  à  la  prosodie 
poétique,  plus  accentuée  surtout,  mais  la 
somme  des  qualités  l'emporte  singulièrement 
sur  celle  des  défauts,  et  cette  œuvre  a  été,  on 
peut  l'affirmer,  un  excellent  début  pour  un 
tout  jeune  compositeur.  Elle  était  chantée 
par  Mile  Éléonore  Blanc,  MM.  Scaramberg  et 
Auguez. 

*  AH  !  DES  BÊTISES,  revue  en  quatre  actes, 
de  M.  Amédée  de  Jallais,  musique  nouvelle 
d'Eugène  Déjazet,  représentée  aux  Délasse- 
ments-Comiques le  12  mars  1874. 

*  AH!  LE  BON  billet,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Bureau  et  Jattiot,  musi- 
que de  M.  Toulmouche ,  représentée  à  la  Re- 
naissance le  6  décembre  1882. 

AHNENSCHAETZ  (der)  [le  Trésor  des  aïeux], 
musique  de  Reissiger,  repr.  à  Rome. 

AHRENLESERINN  (die)  [la  Glaneuse], 
opéra  allemand,  musique  de  Schubert  (Ferd.), 
né  en  1794,  composé  pour  des  enfants. 

AIDA,  opéra  séria  en  quatre  actes  et  sept 
tableaux,  livret  de  M.  Ghislanzoni,  musique 
de  M.  Verdi,  représenté  pour  la  première 
fois  sur  le  nouveau  théâtre  du  Caire,  le  24  dé- 
cembre 1871.  Le  khédive  Ismaïl-Pacha  avait 
demandé  au  compositeur  un  opéra  nouveau 
pour  ce  nouveau  théâtre,  qui  avait  été  inau- 
guré au  mois  de  novembre  1869,  en  le  priant 
de  lui  faire  connaître  ses  conditions.  M.  Verdi 

2 


18 


AIDA 


AIDA 


demanda  100,000  francs,  qui  lui  furent  accor- 
dés, et,  naturellement,  la  faculté  de  connaître 
avant  tout  le  sujet  qu'on  lui   proposait  de 
traiter.  Ce  sujet  était  celui  à'Aïda,  qui  avait 
été  indiqué  au  khédive  par  Mariette-Bey,  le 
grand  égyptologue  français.  Les  conditions 
bien  arrêtées,  on  envoya  au  compositeur  le 
simple  canevas  A'Aïda,  à  l'aide  duquel  un  de 
nos  compatriotes,  M.  Camille  du  Locle,  an- 
cien directeur   de  l'Opéra- Comique,  qui   se 
trouvait  alors  à  Busseto,  chez  M.  Verdi,  écri- 
vit un  livret  en  prose  française,  «   scène  par 
scène,  réplique  par  réplique  »,  a-t-il  déclaré 
lui-même  publiquement.  Traduire  cette  prose 
en  vers  italiens  a  été  la  tâche  de  M.  Ghislan- 
zoni,  qui  l'a  très  correctement  indiqué  sur  le 
livret  en  mettant  simplement  :  versi  di  Ghis- 
lanzoni.  Ce  sont  ces  vers  qui,  plus  tard,  fu- 
rent traduits  à  leur  tour  en  français  pour  les 
représentations    françaises   de   l'ouvrage   à 
Paris.  Quoi  qu'il  en  soit,  le  rôle  de  Mariette- 
Bey  a  été  fort  important  en  cette  circon- 
stance.   Saisissant  cette    occasion    d'appli- 
quer ses  connaissances  archéologiques,  il  a 
restauré  les  éléments  de  la  vie  égyptienne 
au  temps  des  Pharaons;  reconstruit  l'an- 
cienne Thèbes,  Memphis,  le  temple  de  Phtah, 
dessiné  les  costumes  et  réglé  l'appareil  scé- 
nique.  C'est  au  milieu  de  ces  circonstances 
exceptionnelles    que   le    nouvel    opéra    de 
M.  Verdi  s'est  produit.  En  voici  le  sujet.  Le 
roi  d'Egypte  est  en  guerre  avec  son  voisin 
le  roi  d'Ethiopie,  Amonasro.  La  fille  de  ce  roi 
a  été  faite  prisonnière  et  est  devenue  l'es- 
clave d'Amnéris,  fille  du  Pharaon.  Toutes 
deux  brûlent  de  la  même  flamme  pour  un 
capitaine    des    gardes    nommé    Radamès. 
Lorsque  le  grand  prêtre  Ramfis   annonce 
que  les  Ethiopiens  s'avancent  sur  Thèbes, 
Radamès  est  désigné  par  le  roi  pour  mar- 
cher contre  eux.  Il  aime  Aïda,  la  fille  d'A- 
monasro,  et  il  ignore  que  c'est  son  père  qu'il 
va  combattre.    Les    prêtresses    de    Phtah 
chantent  des  hymnes  religieux  et  on  exécute 
des  danses  sacrées  pour  le  succès  de  la  guerre 
sainte.  Amnéris  reçoit  la  confidence  de  l'a- 
mour d'Aïda  et  conçoit  contre  elle  une  haine 
que  la  pauvre  esclave  est  impuissante  à  con- 
jurer.   Radamès  revient  vainqueur,  on  lui 
décerne  les  honneurs  du  triomphe.  Le  roi 
Amonasro  fait  partie  des  prisonniers  éthio- 
piens. Le  Pharaon  a  récompensé  la  valeur  de 
Radamès   en   lui   accordant  la  main  de  sa 
fille.  Amonasro  conjure  Aida  d'obtenir  de  son 
amant  le  secret  des  opérations  militaires  qui 
se  préparent  encore  contre  leurs  compatrio- 
tes. Reconquérir  ses  États,  délivrer  sa  fille 


d'une  odieuse  captivité,  lui  faire  épouser 
Radamès,  tel  est  son  dessein.  Le  capitaine 
arrive  ;  il  se  laisse  séduire  et  révèle  ce  qu'A- 
monasro  veut  savoir.  Mais  Amnéris  qui  veille 
surprend  Radamès,  les  prêtres  l'arrêtent  et 
les  gardes  s'emparent  d'Aïda  et  de  son  père. 
Pendant  le  jugement  des  coupables,  Amnéris, 
qui  s'est  efforcée  en  vain  de  sauver  Radamès, 
s'abandonne  au  plus  grand  désespoir.  C'est 
ici  que  M.  Verdi  a  dû,  à  mon  avis,  intervenir 
dans  la  composition  du  scénario,  tant  il  sem- 
ble préparé  pour  les  effets  de  musique  dra- 
matique à  outrance  qu'il  affectionne.  La  scène 
est  divisée  en  deux  parties  superposées  :  dans 
la  partie  supérieure,  le  temple  ;  au-dessous, 
un  souterrain  où  les  deux  amants  sont  en- 
fermés, et  pendant  que  les  hymnes  retentis- 
sent dans  le  temple,  pendant  que  des  prêtres 
scellent  la  pierre  qui  ferme  le  souterrain, 
Radamès  et  Aïda  chantent  le  duo  final, 
l'affranchissement  de  la  vie  par  la  mort  et 
leurs  amours  éternelles  dans  les  régions  cé- 
lestes vers  lesquelles  s'élèvent  leurs  derniers 
regards.  On  ne  peut  nier  qu'il  y  ait  une  cer- 
taine grandeur  dans  les  péripéties  de  ce 
poème.  Mais  n'a-t-on  pas  abusé  de  la  cou- 
leur locale  et  de  l'érudition  archéologique? 
et  puis,  n'a-t-on  pas  atteint  les  dernières 
limites  de  l'invraisemblance  en  faisant  chan- 
ter un  duo  d'amour  dans  les  entrailles  de 
la  terre?  Cet  opéra  a  eu  pour  interprètes, 
au  Caire,  Steller,  Costa,  Medini,  Mongini, 
Mmes  Pozzoni-Anastasi  et  Grossi.  Il  a  été 
accueilli  avec  enthousiasme.  Lorsqu'il  a  été 
représenté  à  la  Scala  de  Milan,  le  7  février 
1872,  M.  Verdi  a  été  rappelé  trente-deux 
fois  sur  la  scène.  Cédant  à  un  entraîne- 
ment systématique  et  national,  les  familles 
milanaises  ont  chargé  les  artistes  d'offrir 
au  maître  parmesan  un  sceptre  en  ivoire 
et  une  étoile  en  diamants,  avec  le  nom 
d'Aïda  en  rubis  et  celui  de  Verdi  en  pier- 
res précieuses.  Les  interprètes  étaient 
Fancelli,  Pandolfini,  Maini,  Mmes  Teresina 
Stolz  et  Waldmann.  Pantaleoni  remplaça 
Pandolfini  aux  représentations  suivantes. 
Une  petite  symphonie  fuguée  et  exécutée 
pianissimo  sert  de  prélude.  Le  travail  har- 
monique en  est  aussi  remarquable  que  l'effet 
d'expression  en  est  bien  rendu.  Cette  forme 
scolastique  se  retrouve  encore  dans  la  scène 
d'introduction,  entre  Ramfis  et  Radamès. 
La  romanza  de  Radamès  :  Céleste  Aïda,  est  fort 
gracieuse.  Les  accords  plaqués  à  l'aigu  qui 
l'accompagnent  produisent  un  joli  effet.  Je 
ne  sais  pourquoi  le  compositeur  a  compris 
d'une  façon  si  mélancolique  et  si  morbide 


AIDA 


AIDA 


19 


les  rêves  d'ambition,  de  gloire  et  d'amour 
fortuné  du  jeune  capitaine.  Comment?  Rada- 
mès voit  déjà  son  amante  A'ida  couronnée 
reine  par  la  valeur  de  son  bras  : 

II  tuo  bel  cielo  vorrei  ridarti. 
Le  dolci  brezze  del  palrio  suol. 
Un  régal  serto  sul  crin  posarti, 
Ergerti  un  trono  vicino  al  sol, 

et  il  termine  sa  romance  dans  un  langoureux 
pianissimo. 

Dans  la  Favorite,  il  y  a  une  situation  ana- 
logue. L'air  :  Oui,  ta  voix  m'inspire,  rend  avec 
plus  de  vérité  les  sentiments  qui  animent 
Fernand.  Le  chant  de  guerre  :  Su!  del  Nilo 
al  sacro  lido,  est  d'une  facture  grandiose  et 
d'une  sonorité  puissante.  Aïda  exprime  les 
angoisses  que  lui  cause  cette  guerre,  qui 
peut  être  aussi  fatale  à  son  père  qu'à  son 
amant,  et  les  notes  syncopées  qu'elle  fait  en- 
tendre sur  le  motif  chanté  par  Radamès  :  Per 
chi  piango  ?  Per  chi  prego?  Quai  poter  m'av- 
vince  a  lui  !  forment  un  des  beaux  passages 
de  l'opéra.  La  douleur  et  l'ardeur  guerrière 
s'y  unissent  sans  se  confondre.  Cette  page 
seule  suffirait  à  révéler  un  compositeur  dra- 
matique de  premier  ordre,  si  M.  Verdi  ne 
nous  avait  pas  habitués  à  des  effets  sembla- 
bles dans  beaucoup  d'autres  ouvrages.  La 
scène  de  désespoir  d'Aïda  lui  a  fourni  l'occa- 
sion d'écrire  un  air  très  pathétique.  C'est  un 
morceau  capital  dont  le  texte  a  été  magis- 
tralement interprété  par  le  musicien.  Je  ne 
puis  m'empêcher  de  le  citer  en  entier.  On 
sera  heureux  de  constater  qu'il  y  a  encore 
des  poètes  lyriques  dans  ce  monde. 

Ritorna  vincitor!  E  dal  mio  labbro 

Usci  l'empiaparola!  —  Vincilore 

Del  padre  mio...  di  lui  che  impugna  l'armi 

Per  me...  per  ridonar  mi 

Vna  patria,  una  reggia  !  E  il  nome  illustre 

Che  qui  celar  mi  à  forza  —  Vinc.itore 

De'  ndei  fralelli...  ond'  io  lo  vegga,  tinto 

Del  sangue  amato,  trionfar  nel  plauso 

Dell'  Egizie  coorti!  E  dietro  il  carro. 

Un  Re...,  mio  padre....  di  calene  avvinto! 

L'insana  parola 

O  Numi  sperdete! 

Al  seno  d'un  padre 

La  figlia  rendete  ; 

Slruggete  le  squadre 

Dei  nostri  opprcssor! 
Sveniurata  !  che  dissi  ?  E  l'amor  mio  ? 
Dunque  scordar  poss'io 
Questo  fervido  amor  che,  oppressa  e  schiava, 
Corne  raggio  di  sol  qui  mi  beava  ? 
Imprechero  la  morte 
A  Radamès....  a  lui  che  amopur  tanto! 
Ah!  non  fu  in  terra  mal 
Da  più  crudeli  angoscie  un  core  offrante 

1  sacri  nomi  di  padre...  di  amante 
Né  profferir  poss'io,  ne  ricordar... 
Per  l'un...  per  l'altro...  confusa,  tremante.., 
lo  piangere  vorrei...  Vorrei  pregar. 


Ma  la  mia  prece  in  bestemmia  si  muta... 
Delitto  è  il  pianto  a  me...  colpa  il  sospir... 
In  notte  cupa  la  mente  è  perduta... 
E  nell'ansia  crudel  vorrei  morir. 
Numi,  pietd  —  del  mio  soffrir! 
Speme  non  v'ha  —  pet  mio  dolor... 
Amor  fatal  —  tremendo  amor 
Spezzami  il  cor  —  sammi  morir! 

Toute  la  musique  écrite  pour  le  deuxième 
tableau  de  cet  acte  a  un  caractère  incontes- 
table d'originalité.  M.  Verdi  a  fait  usage  des 
tonalités  anciennes  et  introduit  plusieurs 
progressions  particulières  aux  modes  du 
chant  grégorien.  On  a  prétendu  qu'il  avait 
reproduit,  dans  les  motifs  des  danses  sacrées, 
des  mélodies  indigènes.  Cela  est  possible. 
Plusieurs  de  ces  chants  africains,  transmis 
par  la  tradition,  remontent  à  une  haute  an- 
tiquité et  par  conséquent  ont  beaucoup  d'a- 
nalogie avec  plusieurs  de  nos  plains-chants. 
Mais  le  compositeur  les  a  accompagnés  d'une 
harmonie  excellente  et  souvent  d'un  contre- 
point très  habile,  de  telle  sorte  qu'ils  n'of- 
fensent pas  l'oreille  et  ne  forment  pas  une 
disparate  dans  l'œuvre  artistique.  Toute  cette 
scène  dans  le  temple  de  Vulcain  à  Memphis 
est  extrêmement  belle. 

Le  chœur  de  femmes  qui  ouvre  le  deuxième 
acte,  précédé  d'accords  de  harpe  d'une  tona- 
lité un  peu  étrange,  est  assez  joli.  La  phrase 
d'Amnéris  :  Ah!  vieni,  amor  mio,  m'inebbria, 
sert  de  rentrée  à  la  reprise  de  ce  chœur  et  le 
termine  ensuite  d'une  manière  originale. 
Pendant  que  les  esclaves  continuent  à  parer 
leur  maîtresse  pour  la  fête  triomphale,  on 
exécute  une  danse  mauresque.  Le  composi- 
teur a  harmonisé,  avec  beaucoup  d'habileté, 
la  mélodie  bizarre  qu'il  a  choisie;  il  y  a  un  pas- 
sage de  tierces  et  sixtes  consécutives  sur  le 
sol  pédale,  qui  rappelle l'organum  du  moyen 
âge,  la  diaphonie  et  les  jeux  de  mutation  de 
l'orgue.  Dans  les  Troyens  (v.  ce  mot),  Ber- 
lioz avait  aussi  imaginé  d'harmoniser  de  pré- 
tendus airs  carthaginois,  mais  sans  succès. 
Ici  M.  Verdi  est  parvenu  à  rendre  tolérables 
ces  mélodies  vraiment  barbaresques.  Lors- 
que Aïda  fait  son  entrée  en  portant  la  cou- 
ronne, etqu'Amnéris,  pressentant  en  elle  une 
rivale,  va  lui  arracher  par  la  ruse  le  secret 
fatal,  l'orchestre  fait  entendre  le  motif  du 
prélude.  Cette  pensée  est  heureuse  parce 
que,  en  effet,  toute  la  force  du  drame  est  con- 
centrée dans  la  scène  qui  va  suivre.  Dans  la 
première  partie  de  ce  beau  duo,  entre  l'es- 
clave, fille  du  roi  éthiopien,  et  la  fille  du  Pha- 
raon, chaque  phrase  mélodique  est  parlante. 
Les  accords  qui  en  accompagnent  le  début 

Fu  la  sorte  dell  'armi  a'  ti  toi  funesta, 

Povera  Aida! 


20 


AIDA 


AIDA 


témoignent  assez  de  la  résolution  qu'a  prise 
M.  Verdi  d'en  finir  avec  la  réputation  d'har- 
moniste négligent  que  certains  critiques  ont 
cherché  à  lui  faire.  Je  ne  crains  pas  d'affir- 
mer que ,  depuis  la  publication  de  la  Messe 
solennelle  de  Rossini,  qui  a  été  un  événement 
pour  les  musiciens  instruits,  il  n'a  rien  été 
fait,  à  ma  connaissance,  de  plus  remarquable 
que  la  partition  d' Aïda,  surtout  sous  le  rapport 
du  travail  harmonique.  Le  cantabile  d'Am- 
néris  est  caressant  et  de  nature  à  tromper 
la  malheureuse  captive.  La  passion  de  celle- 
ci  se  révèle  malgré  elle  dans  une  phrase 
pleine  d'élan:  Amore,  amore!  L'adagio  :  Ah! 
pietà  ti  prenda  del  mio  dolor,  n'a  qu'une 
phrase  de  huit  mesures  ;  mais  elle  est  pathé- 
tique. Amnéris  triomphe  de  sa  rivale  avec 
une  suprême  insolence  et  sur  les  notes  du 
chœur  qui  demande,  dans  la  coulisse,  la  mort 
du  roi  vaincu,  lance  une  phrase  pleine  de 
haine  et  d'orgueil,  et  abandonne  Aïda  à  son 
désespoir.  Dans  la  deuxième  partie  de  ce  duo, 
M.  Verdi  a  accumulé  les  modulations  et  les 
altérations,  de  telle  sorte  qu'il  n'y  a  plus  de 
tonalité  principale;  l'effet  dramatique  seul 
est  produit  ;  quant  au  discours  musical,  ses 
complications  font  sans  doute  beaucoup  d'hon- 
neur à  l'art  d'écrire  du  maître,  mais  elles  ne 
parviennent  pas  à  dissimuler  la  vulgarité  des 
idées.  Je  ne  parle  que  du  dernier  mouvement  : 
Ah!  piétà!  Che  più  mi  resta?  Tout  le  reste 
m'a  semblé  fort  remarquable.  Les  accents 
douloureux  d'Aïda  sur  les  mots  :  Numi,  pietà! 
qui  se  perdent  derrière  la  scène,  rappellent 
l'effet  vocal  produit  dans  une  situation  toute 
différente  par  Gilda  dans  Rigoletto.  Le  finale 
du  deuxième  acte  d'Aïda  est  non  seulement 
le  plus  grand  effort  du  compositeur,  mais 
c'est  une  des  conceptions  les  plus  grandioses 
de  l'art  musical  contemporain.  L'importance 
de  la  mise  en  scène,  la  magnificence  du  spec- 
tacle, la  diversité  des  intérêts  des  personna- 
ges, l'action  forte  du  drame,  tout  d'ailleurs 
contribuait  à  soutenir  à  une  hauteur  inac- 
coutumée l'inspiration  du  compositeur.  Le 
chœur  triomphal  :  Gloria  aW  Egitto,  est 
sonore  et  conduit  magistralement  ;  la  fan- 
fare de  la  troupe  égyptienne  est  bien  carac- 
térisée et  offre  une  modulation  d'un  brillant 
effet  de  la  bémol  en  si  naturel,  ou  plus  cor- 
rectement en  ut  bémol  ;  car  cette  fois  l'au- 
teur a  bien  voulu  recourir  à  l'effet  enharmo- 
nique et  ne  pas  charger  sa  musique  de  bé- 
mols et  de  doubles  bémols,  ce  qui  rend  sou- 
vent difficile  l'exécution  de  quelques  passages 
qu'une  notation  moins  prétentieuse  simpli- 
fierait beaucoup.  Le  ballabile  en  ut  mineur  ne 


me  plaît  pas  ;  c'est  encore,  sans  doute,  un 
motif  indigène  dont  l'auteur  a  voulu  tirer 
parti  ;  il  est  fort  désagréable  à  entendre. 
Quelle  manie  singulière,  sous  prétexte  de 
couleur  locale,  d'entacher  d'un  réalisme  dou- 
teux une  œuvre  servie  par  une  langue  artis- 
tique tellement  perfectionnée,  que  des  faits 
historiques  ou  imaginaires  y  sont  exprimés 
et  développés  avec  plus  de  force  et  d'intérêt 
qu'ils  ne  l'ont  été  dans  le  siècle  même  de  leur 
existence  1  Quelle  aberration  de  croire  aug- 
menter l'effet  de  la  composition  idéale  en  y 
introduisant  de  petits  ponts-neufs  qui  ti- 
rent plutôt  leur  origine  d'un  cabaret  de  fel- 
lahs modernes  que  de  la  cour  de  Sésostris  ! 
Il  y  aurait  bien  des  choses  à  dire  sur  cette 
manière  d'entendre  l'esthétique  musicale.  La 
reconnaissance  du  roi  Amonasro  par  sa  fille; 
les  supplications  des  captifs,  la  sympathie  du 
peuple  en  leur  faveur,  les  imprécations  des 
prêtres  qui,  au  nom  des  dieux  de  l'Egypte, 
sollicitent  leur  mort;  les  passions  diverses 
qui  agitent  Radamès,  Aïda,  Amnéris  ;  la  ma- 
jesté du  Pharaon,  l'espoir  de  la  vengeance 
que  nourrit  le  roi  captif,  tout  cela  est  peint 
avec  force  et  un  grand  effet  d'ensemble.  Au 
point  de  vue  technique  ,  l'idée  principale 
chantée  par  Amonasro  :  Ma  tu,  re,  tu  signore 
possente,  est  excellente.  L'harmonie  un  peu 
compliquée  et  modulante  qui  l'accompagne 
ajoute  au  caractère  d'une  simple  prière  des 
pensées  secrètes,  et  exprime  l'espérance  non 
avouée  du  chef  éthiopien  de  reconquérir  sa 
liberté  et  ses  États.  Ce  motif,  en  fa,  sert  de 
sujetàdemagnifiques  développements.  Lors- 
que le  roi  a  donné  à  son  lieutenant  la  main 
de  sa  fille  Amnéris,  le  finale  prend  une  autre 
forme  et  rentre  dans  les  données  ordinaires. 
Cette  forme  est  certainement  fort  belle;  c'est 
celle  dont  M.  Verdi  a  fait  usage  dans  la  plupart 
de  ses  opéras,  et  avec  un  grand  succès  dans 
Ernani.  Cette  mélopée  large  et  dramatique, 
sur  un  rythme  formé  de  sixains  ou  de 
doubles  triolets,  est  due  primitivement  à 
Rossini,  ne  l'oublions  jamais.  Donizetti  y  a 
ajouté  un  grand  perfectionnement  dans  le 
sextuor  de  Lucie.  Mercadante  l'a  employée 
souvent,  et  enfin  M.  Verdi  l'a  faite  sienne,  en 
lui  donnant  encore  plus  d'accent  et  de  nerf; 
la  dernière  partie  :  Ah!  quai  speme  ornai  più 
restami?  termine  dignement,  par  un  cri  de 
douleur,  ce  magnifique  finale. 

Dans  les  deux  derniers  actes,  le  sentiment 
dramatique  l'emporte  de  beaucoup  sur  l'in- 
spiration musicale.  On  y  remarque  aussi  des 
efforts  excessifs  pour  imaginer  de  nouveaux 
effets  d'harmonie,  et  ces  tentatives  n'ont  pas 


AIDA 


AIDA 


21 


été  toutes  justifiées  parle  succès.  L'introduc- 
tion du  troisième  acte  est  d'une  monotonie 
étrange.  Je  ne  crois  pas  que  l'accord  parfait 
de  sol  majeur,  gardé  pendant  plus  de  cin- 
quante mesures  dans  un  mouvement  an- 
dante,  fût  nécessaire  pour  exprimer  un  clair 
de  lune  sur  la  rive  du  Nil  ;  la  prière  d'Aïda  : 
0  cieli  azzurri,  o  dolei  aure  native,  est  fort 
mélancolique  et  accompagnée  avec  une  grande 
délicatesse.  On  y  remarque  une  réminis- 
cence du  Miserere  du  Trovatore;  la  phrase  : 
O  patria  mia,  mai  più  ti  rivedrà!  rappelle 
celle  qui  est  si  connue  :  Non  ti  seordar,  non 
ti  seordar  di  me.  Le  duo  d'Aïda  et  d'Amo- 
nasro  est  et  restera  un  des  beaux  duos  scé- 
niques  du  répertoire  italien.  La  situation  est 
pleine  de  force  et  d'angoisse;  elle  est  de 
celles  où  M.  Verdi  se  complaît;  c'est  son 
élément.  Il  était  difficile  d'amener  Aida  à 
faire  concourir  au  dessein  de  son  père  l'a- 
mour que  le  jeune  chef  égyptien  ressent  pour 
elle.  Les  différents  mouvements  de  la  musi- 
que, sa  chaleureuse  puissance,  ses  expres- 
sions variées  et  habilement  ménagées  ren- 
dent en  peu  de  temps  presque  plausible  la 
soumission  de  la  jeune  fille  aux  injonctions 
et  aux  prières  d'Amonasro,  et  excusable  une 
détermination  dont  elle  ne  prévoit  pas  les 
conséquences  ;  rendre  la  couronne  à  son  père, 
revoir  sa  patrie,  échapper  à  un  ignominieux 
esclavage,  empêcher  son  amant  de  devenir 
l'époux  d'Amnéris,  sa  rivale,  telles  sont  les 
pensées  qui  l'assaillent  pendant  ce  duo,  et 
elles  sont  bien  capables  de  troubler  un  mo- 
ment sa  raison.  Amonasro  chante  avec  ani- 
mation et  douceur  ces  phrases  charmantes  : 

Rivedrai  leforeste  imbalsamate. 
Le  fresche  valli,  i  nostri  templi  d'or! 
Sposa  feliee  a  lui  che  amasti  tanto, 
Tripudii  immensi  ivi  potrai  gioir!... 

La  description  du  carnage  de  ses  sujets,  du 
meurtre  des  membres  de  sa  famille,  l'évoca- 
tion de  l'ombre  de  la  mère  d'Aïda  sont  ren- 
dues avec  des  procédés  de  rythme  et  d'har- 
monie très  remarquables  ;  le  crescendo,  pen- 
dant lequel  Aida,  domptée  par  la  malédiction 
paternelle,  se  traîne  aux  pieds  dAmonasro, 
est  puissamment  conduit  et  s'arrête  subite- 
ment pour  faire  place  à  un  pianissimo  sur 
ces  paroles  :  O  patria  !  quanto  mi  costi!  Dans 
le  duetto  et  la  scène  finale  du  troisième  acte, 
le  compositeur  maintient  le  spectateur  à  la 
hauteur  de  cette  terrible  situation.  On  y  dis- 
tingue trois  mélodies  de  caractères  différents, 
peu  originales  cependant.  Elles  tirent  leur 
principal  mérite  de  leur  appropriation  aux 
parties  du  livret.  C'est  d'abord  le  début  du 


duetto,  lorsque  Radamès  accourt  au  rendez- 
vous  :  Pur  ti  riveggo,  mia  dolce  Aïda,  phrase 
répétée  à  l'unisson,  à  la  fin  ;  ensuite  la  phrase 
que  chante  Aïda,  pour  persuader  à  son  amant 
de  fuir  : 

Fuggiam  gli  ardori  inospiti 

Di  queste  lande  ignude  ; 

et  l'ensemble  qui  précède  l'allégro.  La  pensée 
exprimée  par  Radamès  est  fort  belle  :  a  Aban- 
donner ma  patrie,  les  autels  de  nos  dieux  I 
Comment  pourrais-je  sans  honte  me  rappeler 
sur  la  terre  étrangère  le  ciel  sous  lequel  nos 
amours  ont  pris  naissance?  » 

Il  ciel  de'  nostri  amori, 
Corne  seordar  potrem  ? 

Et  cependant,  ils  se  disposent  tous  trois  à 
fuir,  lorsque  Amnéris,  guidée  par  sa  jalousie, 
se  présente  avec  Ramfis  et  des  gardes.  La  fin 
de  l'acte  est  amenée  rapidement,  et  l'absence 
de  développement  dans  ce  finale  le  rend  plus 
émouvant. 

Le  premier  tableau  du  quatrième  acte  a 
pour  objet  de  représenter  Amnéris  faisant 
des  efforts  désespérés  pour  sauver  celui  qu'elle 
aime  et  qu'elle  a  livré  à  la  justice  des  prê- 
tres. Une  mélodie  pleine  de  charme,  qu'on  a 
entendue  dans  le  premier  duo  d'Amnéris  et  de 
Radamès,  revient  à  cet  instant  suprême  et 
contribue  à  bien  caractériser  le  mobile  qui 
fait  agir  cette  femme  et  le  ressentiment  de 
son  amour  méprisé  qui  précipite  le  dénoû- 
ment.  Je  ne  signalerai  dans  ce  morceau  que 
le  passage  de  l'andante  en  mi  bémol  mineur, 
chanté  par  Amnéris  :  Già  i  sacerdoti  adu- 
nansi,  répété  par  le  ténor  en  fa  dièse  ;  il  est 
d'une  expression  profonde  et  juste.  La  scène 
qui  doit  produire  le  plus  d'effet  au  théâtre 
est  celle  du  jugement.  Les  prêtres  invoquent 
l'esprit  de  la  divinité  sur  une  espèce  de  plain- 
chant  ford  laid  ;  mais  l'interrogatoire  qui  a 
lieu  dans  une  salle  souterraine  et  dont  on 
peut  suivre  néanmoins  les  péripéties  est  sai- 
sissant ;  les  cris  :  Radamès,  Radamès,  discol- 
pati!  Egli  tace...  Traditor,  proférés  par  des 
voix  tonnantes  trois  fois  à  un  demi-ton  as- 
cendant, sont  encore  rendus  plus  émouvants 
par  |les  plaintes,  les  cris  de  désespoir  et  le 
jeu  de  scène  d'Amnéris  :  Oh!  chi  lo  salva? 
s'écrie-t-elle  : 

Numi,  pietà  del  mio  slraziato  core... 
Egli  è  innocente,  lo  salvate,  o  numi! 
Disperato,  tremendo  è  il  mio  dolore! 

La  situation  d'Amnéris  a  trop  de  ressem- 
blance avec  celle  de  Leonora  dans  le  Trova- 
tore, pour  que  l'auteur  ait  pu  facilement  évi^ 
ter  les  réminiscences.  On  en  trouve  des  tra- 
ces dans  le  chant  du  soprano  entrecoupé  par 


22 


AIDA 


AIDA 


des  sanglots.  Les  quarts  de  soupir  jouent  ici 
leur  rôle  ordinaire,  non  seulement  comme 
dans  le  Trovatore,  mais  comme  dans  presque 
tous  les  opéras  du  maître.  L'effet  produit 
sera-t-il  aussi  grand  que  celui  du  Miserere? 
je  ne  le  crois  pas,  et  en  voici  la  raison  :  au 
chœur  des  moines,  au  glas  funèbre,  et  aux 
lamentables  accents  de  Léonore,  se  joignait 
une  cantilène  charmante  du  ténor;  ici,  le 
ténor  garde  le  silence  :  Egli  tace  ;  l'effet  se 
trouve  réduit  à  deux  éléments,  au  chœur 
souterrain  et  à  la  voix  d'Amnéris.  Il  est  vrai 
de  remarquer  que  le  silence  de  Radamès  dans 
un  pareil  moment  a  une  grande  éloquence 
dramatique.  La  catastrophe  finale  est  l'objet 
du  dernier  tableau,  et  le  drame  s'achève  dans 
un  pianissimo  qui  est  une  manière  inaccoutu- 
mée de  terminer  un  opéra.  Ce  tableau  est  fort 
court;  on  comprend  que,  dans  le  souterrain  où 
les  deux  amants  sont  ensevelis  tout  vivants, 
leurs  adieux  à  la  vie  ne  peuvent  être  longs. 
Ils  se  prolongent  même  au  delà  de  toute  vrai- 
semblance. La  phrase  plaintive  :  0  terra , 
addio ,  qu'ils  redisent  alternativement  est 
belle ,  surtout  lorsqu'à  l'accompagnement 
viennent  s'ajouter  des  trémolos  à  l'aigu.  Le 
chœur  chanté  dans  la  partie  supérieure  du 
temple  par  les  prêtres  et  les  prêtresses  a 
la  rudesse  sauvage  que  cet  étrange  dé- 
noûment  comporte.  La  mélodie  n'en  est 
rien  moins  qu'harmonieuse.  Pour  exprimer 
ces  paroles  :  Immenso  Fthà,  noi  t'invochiam, 
M.  Verdi  a  multiplié  les  inflexions  enharmo- 
niques sur  une  quinte  formant  pédale.  Nul 
doute  que  la  musique  sacrée  des  anciens 
Égyptiens  ne  fût  loin  de  ressembler  à  la 
nôtre  ;  mais  il  ne  faut  pas,  sous  prétexte  de 
rechercher  la  couleur  locale,  le  pittoresque, 
l'archaïsme  des  formes,  substituer  des  effets 
désordonnés  d'acoustique  aux  ressources  de 
la  composition  idéale,  telles  que  les  maîtres 
les  ont  employées  jusqu'à  présent.  D'ailleurs, 
ces  fragments,  plutôt  fantaisistes  qu'archéo- 
logiques, ne  sont  guère  à  leur  place  dans 
l'ensemble  d'un  ouvrage  dont  toutes  les  par- 
ties, prises  en  détail,  accusent  la  civilisation 
la  plus  avancée.  La  partition  à'Aïda  est 
l'œuvre  musicale  la  plus  sérieuse  qui  ait  été 
faite  sous  l'influence  des  nouvelles  théories 
musicales.  M.  Verdi  aurait-il  pu  se  dipenser 
d'y  subordonner  son  inspiration?  Je  suis  de 
cet  avis  ;  car  ce  qu'il  y  a  de  plus  beau  dans 
son  ouvrage  lui  appartient  en  propre,  tandis 
que  les  parties  secondaires  et  d'un  mérite 
contesté  ont  été  le  produit  de  l'effort,  du 
système,  de  la  complexité  des  phénomènes 
psychologiques  de  l'école  néo-allemande  et 


de  théories  qu'il  avait  le  droit  de  considérer 
comme  non  avenues.  A  quoi  bon  s'occuper  de 
ce  qui  n'est  pas  viable  ?  Tout  doit  vivre  dans 
l'art,  parce  que  tout  effort  du  génie  doit 
nous  rapprocher  du  beau  idéal,  de  la  vérité 
immuable,  parfaite,  de  l'essence  même  de  la 
vie,  sans  défaillances,  sans  ombres,  de  la 
beauté  éternelle  ;  tout  ce  qui  est  ténèbres 
nous  en  éloigne  ou  nous  en  dérobe  la  con- 
templation. La  recherche  de  cette  peinture 
au  pastel,  de  ces  lignes  indécises,  cette  dis- 
simulation pour  ne  pas  dire  cet  oubli  de  la 
base  fondamentale ,  de  ce  sentiment  de  la 
nature,  inséparable  de  la  tradition  qui  l'a 
amélioré  en  l'épurant  toujours,  ce  dédain  des 
règles  du  goût,  de  ce  goût  qui,  d'après  l'heu- 
reuse expression  de  Chateaubriand,  est  le 
bon  sens  du  génie,  sont  autant  de  causes  qui 
énervent  l'œuvre  d'art  et  la  privent  des  con- 
ditions de  la  vie.  Malgré  ces  observations, 
qui  se  rapportent  à  plusieurs  passages  de 
l'Aida  de  M.  Verdi,  il  est  certain  que,  grâce 
à  son  talent,  à  la  force  de  son  imagination 
et  à  sa  science  musicale,  comme  aussi  à  la 
langue  même  technique  dont  les  maîtres  ses 
devanciers  lui  ont  légué  les  secrets,  il  a  pu 
donner  à  ses  personnages  un  caractère,  des 
passions,  une  élévation  de  sentiments  qu'on 
ne  pourrait  leur  attribuer  si  l'on  s'en  tenait  à 
la  réalité  de  la  légende  égyptienne  ;  absolu- 
ment comme  Racine  a  agrandi,  par  ses  beaux 
vers  et  ses  belles  pensées,  le  personnage  de 
Phèdre  en  lui  prêtant  la  noblesse  des  senti- 
ments, la  délicatesse  du  langage,  jusqu'à 
cette  profonde  horreur  d'elle-même  qui  lui 
méritent  un  intérêt  si  puissant,  auquel  ja- 
mais la  femme  de  Thésée  n'aurait  pu  pré- 
tendre. Aida  avait  déjà  fait  triomphalement  le 
tour  de  l'Italie  et  des  grands  théâtres  de  l'Eu- 
rope lorsqu'elle  fut  représentée,  le  22  avril 
1876,  à  notre  Théâtre-Italien  (salle  Venta- 
dour),  où  elle  avait  pour  interprètes  princi- 
paux Mmes  Teresina  Stolz  et  Waldmann, 
MM.  Masini  et  Pandolfini.  Le  succès  fut  écla- 
tant et  prolongé.  Elle  fut  jouée  pour  la  pre- 
mière fois  en  français,  au  même  théâtre,  le 
1er  août  1878,  avec  M^e  Emilie  Ambre, 
MM.  Nouvelli  et  Aubert  dans  les  rôles  d'Aïda, 
de  Radamès  etd'Amonasro.  Enfin,  le  22  mars 
1880,  Aida  faisait  son  apparition  triomphante 
sur  la  scène  de  notre  Opéra,  dont  elle  n'a  plus 
quitté  le  répertoire  depuis  lors.  A  cette  occa- 
sion, le  compositeur  avait  été  invité  à  venir 
diriger  en  personne  les  premières  représenta- 
tions, ce  à  quoi  il  avait  volontiers  consenti. 
Voici  quelle  était,  alors  la  distribution  com- 
plète  de  l'ouvrage  :   Radamès,  M.  Sellier  ; 


AJAX 


ALAD 


23 


Amonasro,  M.  Maurel;  Ramphis,  M.  Bou- 
douresque  ;  le  Pharaon,  M.  Menu  ;  Aida, 
Mme  Krauss;  Amnéris,  Mlle  Rosine  Bloch;  prê- 
tresse de  Phtah,  MUe  Jenny  Howe.  A  l'heure 
présente,  Aïda  a  presque  atteint  à  l'Opéra  le 
chiffre  de  deux  cents  représentations. 

*  aida,  opérette-parodie  en  un  prologue  et 
trois  actes,  paroles  anonymes,  musique  de 
M.  Fischetti,  représentée  au  théâtre  du  Corso 
de  Bologne  le  1er  mars  1887. 

*  AIDA  Di  scafati,  «  variété  comico-dan- 
sante  »,  paroles  de  M.  Errico  Campanelli, 
musique  de  M.  L.-M.  Fischetti,  représenté  à 
Naples,  sur  le  théâtre  de  la  Fenice,  le  il  juin 
1873.  Cet  ouvrage  était  un  véritable  petit 
opéra-bouffe,  dont  le  succès  fut  tel  à  son  appa- 
rition qu'après  avoir  fourni  à  la  Fenice  une 
série  de  plus  de  cent  représentations,  il  fut 
repris  ensuite  au  Politeama  sans  voir  dimi- 
nuer la  sympathie  du  public  à  son  égard. 

aïeule  (l'),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  de  Saint-Georges,  musique  d'A- 
drien Boieldieu,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
que  le  17  août  1841.  On  y  remarque  des 
mélodies  agréables ,  une  harmonie  élé- 
gante. Cette  partition,  une  des  premières  de 
M.  Adrien  Boieldieu,  était  déjà  digne  d'être 
signée  d'un  nom  qui  rappelait  de  glorieux 
souvenirs.  Roger  chantait  en  fausset  une 
partie  de  son  rôle;  il  représentait  tour  à 
tour  un  jeune  homme  et  une  ingénue.  Les  au- 
tres rôles  étaient  remplis  par  Henry,  Sainte- 
Foy,  Mmes  Henri  Pottier  et  Luguet. 

AILES  DE  L'AMOUR  (les), divertissement 
en  un  acte,  paroles  et  musique  de  Beffroy 
de  Reigny,  représenté  le  25  mai  1786. 

aimé  pour  lui-même,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  de  La  Chesneraye,  musi- 
que de  M.  Laurent  de  Rillé,  représenté  aux 
Folies-Nouvelles  en  février  1857. 

a-ing-FO-hi,  opéra-comique  allemand,  li- 
vret de  M.  Wichert  sur  un  sujet  chinois,  mu- 
sique de  M.  Richard  Wûerst,  représenté  à 
l'Opéra  de  Berlin  le  25  janvier  1875. 

AIRE  DE  L'AIGLE  (i/),  opéra  allemand, 
paroles  de  Holtey,  musique  de  Glaeser.  Le 
poème  est  une  des  œuvres  littéraires  les 
plus  estimées;  la  partition  renferme  de  belles 
choses.  Cet  ouvrage  a  été  repris  à  Francfort 
en  février  1845,  et  dans  la  salle  Kroll,  à  Ber- 
lin, en  juillet  1862. 

ajace  (l'),  dramma  per  musica,  en  trois 
actes,  paroles  de  A.  d'Averara,  représenté  à 
Rome  vers  1697. 


AJAX,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes  avec 
prologue,  paroles  de  Ménesson,  musique  de 
Bertin,  représenté  à  l'Opéra  le  30  avril  1716. 

ajax,  tragédie  de  Sophocle,  avec  les 
chœurs  de  Bellermann,  directeur  du  gymnase 
de  Berlin,  repr.  en  mars  1856  à  Berlin. 

AJO  NELL'  IMBARAZZO  (l')  [le  Précep- 
teur dans  l'embarras],  opéra,  musique  de  Do- 
nizetti,  représenté  à  Rome  en  1824. 

AJO  NELL'  IMBARAZZO  (l')  [le  Précep- 
teur dans  l'embarras],  opéra,  musique  de 
Celli  (né  en  1782,  mort  en  1856),  représenté 
sur  plusieurs  scènes  de  l'Italie. 

AKÉBAR,  ROI  DU  MOGOL,  tragédie  lyri- 
que, poème  et  musique  de  l'abbé  Mailly,  re- 
présentée au  palais  d'Alessandro  Bichi,  car- 
dinal-évêque  de  Carpentras,  en  février  1646. 
Cet  ouvrage  peut  être  considéré  comme  le 
premier  opéra  français. 

akebar,  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
Léon  Guillard,  musique  de  Victor  Roger. 
C'est  un  épisode  de  la  révolte  des  strelitz , 
dans  lequel  figurent  le  czar  Pierre  le  Grand 
et  son  favori  Menzikoff. 

*  AKTOS,  opéra  sérieux,  paroles  et  musique 
de  M.  Finotti,  représenté  au  théâtre  commu- 
nal de  Ferrare  le  21  janvier  1885. 

*  A  LA  belle  étoile,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  G.  Maillard,  musique  de 
M.  Vaillard,  représentée  à  Rennes  le  1er  fé- 
vrier 1887.  L'auteur  de  la  musique  occupe  les 
fonctions  de  deuxième  chef  d'orchestre  au 
théâtre  de  l'Opéra-Coniique. 

*  A  la  bonne  franquette,  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Houssot,  musique  de 
M.  Paul  Henrion,  représentée  au  théâtre  des 
Nouveautés  le  6  octobre  1871. 

*  A  LA  bretonne,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  Mme  Lionel  de  Chabrillan,  mu- 
sique d'Oray,  représentée  aux  Folies-Marigny 
le  8  août  1868. 

*  A  LA  CUARTA  PREGUNTA,  zarzuela  en 
un  acte,  musique  de  M.  Isidore  Hernandez. 
repr.  sur  le  théâtre  Martin,  à  Madrid,  en  1884. 

ALADIN,  opéra  anglais,  musique  de  Bis- 
hop,  représenté  au  théâtre  de  Covent-Gar- 
den,  à  Londres,  en  1826. 

*  ALADIN,  opéra  féerique,  paroles  et  mu- 
sique de  M.  C.  Hornemann,  représenté  avec 
succès,  en  décembre  1888,  au  Théâtre-Royal 
de  Copenhague.  Le  père  de  cet  artiste,  com- 


24 


ALAH 


ALBA 


positeur  lui-même,  est  l'auteur  du  chant 
national  danois  :  Le  soldat  du  pays,  aussi 
populaire  dans  sa  patrie  que  Test  en  France 
notre  Marseillaise. 

*  ALADIN,  féerie  lyrique  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Ernest  Depré,  musique  de 
M.  Albert  Renaud,  représentée  au  théâtre  de 
la  galerie  Vivienne  le  18  janvier  1891. 

ALADIN  OU  LA  LAMPE  MERVEILLEUSE, 

opéra  en  cinq  actes,  paroles  d'Etienne,  musi- 
que deNicolo  Isouard.  Cet  ouvrage  fut  le  der- 
nier du  gracieux  compositeur,  et  encore  le 
laissa-t-il  inachevé.  Benincori  le  mit  en  état 
d'être  représenté,  ce  qui  eut  lieu  le  6  fé- 
vrier 1822.  Quoique  la  musique  se  ressentît 
de  la  défaillance  physique  de  Nicolo ,  l'opéra 
à'Aladin  obtint  un  des  plus  grands  succès 
qu'on  ait  vus  jusque-là  au  théâtre.  On  cite 
surtout  l'air  :  Venez ,  charmantes  bayadères. 
Parmi  ces  bayadères  se  faisait  remarquer  la 
fameuse  Mlle  Bigottini,  une  des  célébrités 
chorégraphiques  de  l'époque.  Du  reste,  la 
mise  en  scène  était  splendide.  C'est  à  la  pre- 
mière représentation  de  la  Lampe  merveil- 
leuse qu'on  vit  briller  le  gaz  à  l'Opéra  pour 
la  première  fois.  Nous  ne  voudrions  pas  af- 
firmerquecet  éclairage  alors  merveilleux  ait 
été  étranger  à  la  vogue  dont  a  joui  Aladin. 

ALADIN  OU  LA  LAMPE  MERVEILLEUSE, 

opéra  en  trois  actes,  musique  de  Adalbert 
Gyrowetz,  représenté  à  Vienne  vers  1822. 
Les  compositions  dramatiques  de  ce  musicien 
distingué  sont  moins  estimées  en  Allemagne 
que  ses  symphonies,  qui  ont  souvent  été  exé- 
cutées dans  les  concerts  avec  celles  d'Haydn. 

ALADIN  OU  LA  LAMPE  MERVEILLEUSE, 

opéra  en  trois  actes ,  musique  de  C.  Guhr, 
représenté  à  Francfort  en  1830. 

ALADINO,  opéra  italien,  musique  de  Ricci 
(Louis),  représenté  à  Naples  en  1835. 

*  A  LA  FONTAINE,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Sabina,  musique  de 
M.  P.  Blodek,  compositeur  tchèque,  repré- 
senté avec  succès  au  théâtre  municipal  de 
Hambourg  en  décembre  1893. 

*  AL  AGUA...  PATOS,  «  tableau  comico- 
lyrico-maritime  » ,  paroles  de  M.  José  Jackson 
Vegan,  musique  de  M.  Angel  Rubio,  repré- 
senté à  l'Eldorado  de  Barcelone  en  novembre 
1888. 

ALAHOR  IN  GRANATA,  opéra,  musique  de 
Donizetti,  représenté  à  Palerme  en  1826. 

*  A  LA  HUMANIDAD  DOLIENTE  !  zarzuela 


en  un  acte,  paroles  de  Blasco,  musique 
d'Emilio  Arrieta,  représentée  le  30  jan- 
vier 1868  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque. 

*  alaimo  di  lentini,  opéra  sérieux,  pa- 
roles de  M.  Bagatta,  musique  de  M.  Bottagi- 
sio,  représenté  à  Pavie,  au  théâtre  Fraschini, 
le  17  janvier  1885. 

ALAIN  ET  ROSETTE  OU  LA  BERGÈRE 
INGÉNUE,  intermède,  paroles  de  Boutillier, 
musique  de  Ponteau,  représenté  à  l'Opéra  le 
10  janvier  1777.  Ce  musicien,  né  à  Chaumes, 
en  Brie,  était  un  organiste  assez  en  renom 
dans  les  églises  de  Paris. 

*  AL  amanecer,  zarzuela  en  un  acte,  paro- 
les de  Mariano  Pina,  musique  de  Joaquin  Gaz- 
tambide,  représentée  au  théâtre  du  Cirque, 
à  Madrid,  le  8  mai  1851. 

A  LA  MER,  opéra-bouffe  en  un  acte,  livret 
de  M.  G.  du  Bosch,  musique  de  M.  L.  Vercken 
(Lionel),  représenté  au  théâtre  des  Galeries 
Saint-Hubert,  à  Bruxelles,  le  il  mars  1871. 
L'action  se  passe  dans  une  station  de  bains 
de  mer.  Un  notaire  de  province  y  va  recher- 
cher sa  femme  poursuivie  par  un  jeune  ga- 
lant. On  a  remarqué  dans  ce  petit  ouvrage 
élégamment  et  habilement  écrit  les  couplets 
de  la  baigneuse,  un  joli  duo  et  un  télégramme 
chanté.  Joué  par  Juteau,  Calvin,  Fraisant, 
Mm  es  paola  Marié  et  Roland. 

*  A  L'AMÉRICAINE,  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Francis  Chassaigne,  repré- 
sentée à  l'Eldorado  en  1877. 

ALARIC,  opéra  en  trois  actes,  musique  de 
Schiefferdecker,  représenté  en  1702  à  Ham- 
bourg. 

alarico  IN  BALTHA,  opéra  allemand, 
musique  de  Steffani,  représenté  à  Brunswick 
en  1687. 

ALARICO,  RE  DE'  GOTI,  opéra  italien, 
musique  de  Bassani,  représenté  à  Ferrare 
en  1585. 

*  A  LA  VEILLÉE,  opéra-comique,  musique 
de  François-Xavier  Rafaël,  représenté  à  Gratz 
en  1864. 

*  alba,  «  idylle  »  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Gustavo  Zambusi,  musique  de  M.  Giu- 
seppe  Pavan,  représentée  au  théâtre  Social 
de  Cittadellale  3  septembre  1891. 

ALBA  CORNELI A,  opéra,  musique  de  Conti 
(François),  représenté  à  Vienne  en  1714. 

ALBA  D'ORA,  opéra  italien,  musique  de 
Battista,  compositeur  napolitain,  représenté 


ALBI 


ALGA 


23 


au  théâtre  San  Carlo  de  Naples  en  mai  1869; 
cet  ouvrage  a  été  très  favorablement  ac- 
cueilli. Suivant  l'usage  italien,  le  maestro  a 
été  rappelé  une  vingtaine  de  fois  au  Pro- 
scenio. 

*  AL  baile,  «  jeu  comico-lyrique  »  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Eusebio  Serra,  musique 
de  M.  Taboada,  représenté  au  théâtre  des 
Récollets,  de  Madrid,  en  juillet  1884. 

ALBERGA  DELLA  SPERANZA  (i/)  ^'Au- 
berge de  l'Espérance],  opéra  italien,  musique 
de  M.  Lombardini ,  représenté  à  San-Carlo 
de  Naples  en  mars  1864. 

ALBERGATRICE  VIVACE  (l'),  opéra,  mu- 
sique de  Caruso,  représenté  à  Milan  en  1781. 

ALBERGO  INCANTATA  (i/),  Opéra  buffa, 
musique  de  Mazza,  représenté  à  Florence  en 

1828. 

ALBERGO  MAGICO  (l'),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Bigatti,  représenté  à  Milan,  au  théâ- 
tre de  Sainte-Radegonde,  en  1811. 

ALBERO  DI  DIANA  (l'),  opéra,  musique 
de  Bresciani,  représenté  à  Trieste  en  1832. 

*  ALBERT  BEULING,  opéra,  musique  de 
M.  Brandts  Buijs,  représenté  à  l'Opéra  néer- 
landais d'Amsterdam  en  mai  1891. 

*  ALBERT  durer,  opéra  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Leber,  musique  de  M.  F.  Baselt,  repré- 
senté au  théâtre  municipal  de  Nuremberg  en 
novembre  1892. 

ALBERT  m,  opéra,  musique  de  Vogler, 
représenté  au  théâtre  de  Munich  en  1781. 

ALBIGENSER  (die)  [les  Albigeois],  opéra 
allemand  en  cinq  actes,  musique  de  J.  de 
Swert,  représenté  au  théâtre  de  Wiesbaden 
en  octobre  1878,  avec  succès.  On  y  a  surtout 
remarqué,  au  dernier  acte,  l'air  chanté  par 
Mlle  Voigt.  Cet  ouvrage  a  été  donné  ensuite 
à  Francfort-sur-le-Mein  le  4  mars  1880. 

ALBIN,  opéra  allemand  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  de  Flotow,  représenté  pour  la 
première  fois  à  Vienne  le  12  février  1856,  et 
ensuite  au  théâtre  grand-ducal  de  Schwerin, 
dont  le  compositeur  était  alors  l'intendant. 

albina  DI  LERIDA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Bruno  ,  représenté  sans  succès  au 
théâtre  del  Fondo,  à  Naples,  en  octobre  1855. 

ALBION  AND  ALBANIUS,  opéra,  paroles 
de  Dryden,  musique  de  Grabu,  représenté 
en  1685  au  théâtre  de  Dorset-Garden,  à 
Londres. 


ALBOIN  ET  rosamunde,  opéra,  musi- 
que de  Miltitz ,  représenté  à  Dresde  vers 
1836. 

ALBOINO,  opéra  italien,  musique  de  Ziani, 
représenté  à  Vienne  en  1707. 

ALBOINO  IN  ITALIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Tosi,  représenté  en  1691  au  théâtre 
Saint-Jean-et-Saint-Paul  de  Venise. 

ALBOINO  IN  ITALIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Pollarolo ,  représenté  à  Venise  en 
1691. 

ALBUMAZAR,  opéra  italien,  musique  de 
Binni,  représenté  à  Bologne  en  1727. 

ALCADE  (i/),  opéra-comique  en  un  acte 
paroles  de  MM.  E.  Thierry  et  Denizet,  musique 
de  M.  Uzépy,  représenté  au  Théâtre-Lyrique 
le  9  septembre  1864.  Le  poème  n'est  pas  fort 
et  la  musique  est  faible.  Il  s'agit  d'un  alcade: 
ridicule,  qui  veut  marier  sa  fille  à  un  certain 
nigaud  nommé  Fabien,  et  d'un  Lorenzo,amant 
préféré,  qui  se  déguise  en  corrégidor,  intimide 
le  père  et  emporte  la  place  d'assaut.  Cette 
opérette  est  restée  au  répertoire  comme  lever 
de  rideau.  Il  est  regrettable  qu'au  Théâtre- 
Lyrique,  où  l'on  exécute  des  œuvres  d'un 
caractère  élevé  et  généralement  distingué, 
on  tolère  des  procédés  extra-musicaux,  em- 
pruntés aux  cafés-concerts  ou  aux  Variétés. 
A  quoi  riment  ces  répétitions  de  syllabes 
dans  la  chanson  de  Fabien  :  Sous  la  dentelle, 
telle,  telle;  Quelle  prestance ,  tance,  tance; 
Qu'il  est  bien,  monsieur  Fabien!  S'il  était 
bègue  encore  ;  mais  il  vaudrait  assurément 
mieux  qu'il  fût  muet.  Il  y  a  un  petit  boléro 
assez  bien  tourné.  La  pièce  a  obtenu  un  cer- 
tain nombre  de  représentations,  mais  elle 
n'a  pas  été  imprimée. 

*  ALCADE  DE  BURGOS  (l'),  opéra-comi- 
que,  paroles  de  M.  R.  Galle,  musique  de 
M.  H.  Dûtschke,  représenté  à,  Burg  en  avril 
1890. 

ALCADE  DE  LA  VÉGA  (i/),  drame  lyrique 
en  trois  actes  en  prose,  paroles  de  M.  Bu- 
jac,  musique  de  F.  Onslow,  représenté  à, 
Feydeau,  le  10  août  1824.  Le  livret  était  d'une 
conception  assez  faible  et  aurait  eu  besoin 
d'être  relevé  par  une  musique  plus  drama- 
tique. Celle  de  Onslow  était  bien  faite,  mais 
trop  symphonique  pour  le  théâtre.  Cepen- 
dant elle  fut  assez  remarquée  pour  que  le 
compositeur  obtînt  peu  de  temps  après  l'oc- 
casion de  se  produire  de  nouveau  devant  le 
public;  ce  qu'il  fit  dans  le  Colporteur,  son 
meilleur  ouvrage  lyrique. 


26 


ALGE 


alcale,  opéra  italien,  musique  de  Ma- 
nelli,  représenté  à  Florence  en  1642. 

*  AL  campo,  drame  lyrique,  poème  et  mu- 
sique de  M.  Romano  Romanini,  représenté 
avec  succès,  le  2  mai  1895,  sur  le  théâtre 
Guillaume,  de  Brescia. 

alceste,  opéra  allemand,  musique  de 
Strungk,  représenté  à  Hambourg  vers  1682. 

ALCESTE,  opéra,  musique  de  Schurmann, 
représenté  à  Hambourg  en  17 19. 

ALCESTE ,  opéra  anglais ,  musique  de 
Haendel,  représenté  à  Londres  en  1734. 

ALCESTE,  opéra  italien,  musique  deLam- 
pugnani,  représenté  à  l'Opéra-Italien  de  Lon- 
dres en  1745. 

ALCESTE,  tragédie-opéra  en  trois  actes, 
paroles  du  bailli  du  Rollet,  musique  de  Gluck. 
C'est,  entre  tous  ses  ouvrages,  un  des  plus  ad- 
mirés. Il  en  écrivit  la  musique  à  Vienne,  en 
1761,  sur  un  poème  italien  de  Calzabigi,et  dans 
un  style  tout  différent  de  ses  précédentes  pro- 
ductions. Dans  son  épître  dédicatoire,  Gluck 
expose  ainsi  ses  idées  sur  la  musique  drama- 
tique :  «  J'ai  imaginé  que  l'ouverture  devait 
prévenir  les  spectateurs  sur  les  caractères  de 
l'action  qu'on  allait  mettre  sous  leurs  yeux, 
et  leur  indiquer  le  sujet;  que  les  instruments 
ne  devaient  être  mis  en  action  qu'en  propor- 
tion du  degré  d'intérêt  et  de  passion,  et  qu'il 
fallait  éviter  surtout  de  laisser  dans  le  dia- 
logue une  disparate  trop  tranchante  entre 
l'air  et  le  récitatif,  afin  de  ne  pas  tronquer  à 
contresens  la  période,  et  de  ne  pas  inter- 
rompre mal  à  propos  le  mouvement  et  la 
chaleur  de  la  scène. 

»  J'ai  cru  encore  que  la  plus  grande  partie 
de  mon  travail  devait  se  réduire  à  chercher 
une  belle  simplicité,  et  j'ai  évité  de  faire  pa- 
rade de  difficultés  aux  dépens  de  la  clarté  ; 
je  n'ai  attaché  aucun  prix  à  la  découverte 
d'une  nouveauté,  à  moins  qu'elle  ne  fût  na- 
turellement donnée  par  la  situation  et  liée  à 
l'expression;  enfin,  il  n'y  a  aucune  règle  que 
je  n'aie  cru  devoir  sacrifier  de  bonne  grâce  en 
faveur  de  l'effet.  » 

Ces  idées,  si  clairement  développées  par 
Gluck  dans  son  opéra  d' Alceste,  furent  com- 
prises à  merveille  par  Calzabigi,  qui  substi- 
tua aux  descriptions  fleuries,  aux  sentences 
un  peu  banales  et  aux  comparaisons  mono- 
tones des  poèmes  de  Quinault,  des  passions 
fortes,  des  situations  intéressantes,  le  lan- 
gage du  cœur  et  un  spectacle  toujours  varié. 
«  Le  succès,  dit  encore  Gluck,  a  justifié  mes 


ALGE 

idées,  et  m'a  démontré  que  la  simplicité  et 
la  vérité  sont  les  grands  principes  du  beau 
dans  toutes  les  productions  des  arts.  »  De 
telles  doctrines  artistiques  devaient  soulever 
une  vive  opposition. 

L'opéra  de  Gluck,  joué  à  Vienne,  attira 
l'attention  du  bailli  du  Rollet,  jeune  diplo- 
mate attaché  à  l'ambassade  française.  Celui- 
ci  engagea  l'Opéra  de  Paris  à  attirer  en 
France  le  maestro  allemand,  et  ce  fut  ce 
même  du  Rollet  qui  traduisit  pour  la  scène 
française  la  partition  italienne  d' Alceste. 

Sur  la  demande  de  Gluck,  J.-J.  Rousseau  a 
écrit  quelques  observations  à  propos  de  Y  Al- 
ceste italien.  L'auteur  du  Devin  du  village, 
aussi  bon  critique  que  faible  musicien, 
juge  cette  œuvre  avec  une  complète  indé- 
pendance. Tout  en  trouvant  admirable  la 
partition  du  maître,  il  lui  reproche  avec  rai- 
son d'avoir  accumulé  les  plus  beaux  mor- 
ceaux dans  le  premier  acte,  dételle  sorte 
qu'au  second  l'intérêt  diminue,  et  que  le  der- 
nier paraît  faible.  Il  faut  dire  qu'en  cela  il  y 
a  plus  de  la  faute  du  poète  que  du  musicien. 
Selon  Rousseau,  le  poète  aurait  pu  éviter 
l'attiédissement  dans  la  marche  de  la  pièce 
et  modifier  le  dénoûment,  qui,  dans  Euri- 
pide, est  presque  risible  à  force  de  simplicité: 
par  exemple,  faire  mourir  Alceste  au  second 
acte,  et  employer  le  troisième  à  préparer, 
par  un  nouvel  intérêt,  sa  résurrection;  ce 
qui  pourrait  amener  un  coup  de  théâtre  aussi 
admirable  et  frappant  que  le  froid  retour  de 
la  reine  est  insipide.  Gluck  profita  d'une 
partie  des  idées  de  Rousseau  en  adaptant 
Y  Alceste  à  la  scène  française.  La  fête  du  se- 
cond acte,  qui,  à  l'origine,  n'était  qu'un  di- 
vertissement mal  placé  et  invraisemblable, 
a  été  encadrée  de  manière  à  être  touchante 
et  déchirante  par  la  gaieté  même  et  le  con- 
traste qu'elle  offre  avec  le  tragique  dessein 
formé  par  l'héroïque  épouse. 

L'opéra  à.' Alceste  fut  représenté  sur  le 
théâtre  de  l'Académie  royale  de  musique,  le 
23  avril  1776.  Le  succès  fut  immense  et  tint 
du  délire;  on  sollicitait  la  faveur  d'être  admis 
aux  répétitions  générales.  Gluck  y  était  l'ob- 
jet des  prévenances  des  plus  grands  sei- 
gneurs ;  on  vit  même  des  princes  s'empres- 
ser de  lui  présenter  son  surtout  et  sa  perru- 
que à  la  fin  de  l'exécution,  qu'il  dirigeait 
coiffé  d'un  bonnet  de  nuit,  et  dans  un  cos- 
tume aussi  négligé  que  s'il  eût  été  chez  lui. 
De  nombreux  détracteurs  s'élevèrent  cepen- 
dant contre  l'illustre  compositeur;  des  ca- 
bales se  formèrent  et  donnèrent  lieu  à  une 


ALGE 


ALGH 


27 


foule  d'anecdotes  et  de  mots  piquants.  Un 
soir,  Mlle  Levasseur  jouait  le  rôle  d'Alceste  ; 
lorsque  cette  actrice,  à  la  fin  du  second  acte, 
chanta  ce  vers  sublime  par  son  accent  : 
Il  me  déchire  et  m'arrache  le  cœur, 

quelqu'un  s'écria  :  «  Ah  !  mademoiselle , 
vous  m'arrachez  les  oreilles  I  »  Un  voisin, 
transporté  par  la  beauté  de  ce  passage  et 
par  la  manière  dont  il  était  rendu,  répliqua  : 
«  Ah  !  monsieur,  quelle  fortune,  si  c'est  pour 
vous  en  donner  d'autres  !  » 

Le  mérite  d'Alceste  ne  trouve  plus  aujour- 
d'hui de  critiques.  C'est  la  déclamation  lyri- 
que dans  son  expression  la  plus  complète; 
c'est  l'union  intime  de  la  musique  et  de  l'ac- 
tion dramatique.  Une  reprise  de  cet  ouvrage 
a  eu  lieu  à  l'Opéra  en  1861,  et  M^e  Pauline 
Viardot  a  déployé  dans  le  rôle  d'Alceste  ses 
éminentes  qualités  de  tragédienne  et  de  can- 
tatrice.'L'opéra  d'Alceste  fut  encore  donné 
en  1866,  et  MUe  Battu  y  révéla  des  qualités 
jusque-là  ignorées  ;  ce  qui  prouve  l'utilité  de 
monter  les  grands  ouvrages  en  dehors  du 
répertoire  moderne,  dans  l'intérêt  du  pro- 
grès de  l'art  du  chant  et  du  jeu  des  ar- 
tistes. La  musique  de  Gluck  perd  beaucoup 
à  être  déplacée  de  son  cadre  scénique;  cepen- 
dant nous  citerons  plusieurs  airs  dont  les 
beautés  sont  partout  et  toujours  admirées. 
Le  grand  air:  Non,  ce  n'est  point  un  sacrifice; 
l'invocation  puissante:  Divinités  du  Styx,  et 
l'andante  si  gracieux  et  si  touchant  :  Ah!  di- 
vinités implacables! 

Quant  à  l'orchestration,  nous  signalerons 
moins  l'ouverture,  qui  est  une  introduction 
pleine  de  tristesse  dans  le  mode  mineur,  et  à 
laquelle  on  peut  reprocher  peut-être  un  peu 
de  monotonie,  que  la  Marche  religieuse.  Il 
paraît  difficile  d'imaginer  un  effet  plus  gran- 
diose, plus  hiératique,  et  si  les  gruppetti  n'y 
accusaient  pas  trop  le  goût  du  temps,  cette 
marche  pourrait  être  considérée  comme  le 
modèle  le  plus  parfait  de  ce  genre  de  com- 
position. 

algeste,  opéra  sérieux  de  "Wieland,  mu- 
sique de  Schweitzer,  représenté  à  Leipzig 
en  1774. 

alceste,  opéra,  musique  de  Gresnick, 
représenté  à  Londres  en  1786. 

ALCESTE,  opéra  italien,  musique  de  Por- 
togallo,  représenté  à  Venise  vers  1793. 

ALCESTE  (l'),  opéra,  musique  de  Draghi 
(Antoine),  représenté  à  Vienne  en  1799. 

ALCESTE,  tragédie  en  trois  actes  et  en 


vers,  imitée  du  théâtre  grec  d'Euripide,  par 
M.  Hippolyte  Lucas,  avec  des  chœurs,  mu- 
sique d'Elwart,  représentée  à  l'Odéon  le 
16  mars  1847.  Cette  tentative  réussit  faible- 
ment. 

*  alceste,  drame  lyrique,  poème  de  Sesto 
Giannini,  musique  du  baron  Giuseppe  Staffa, 
représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre  San  Carlo, 
en  1852.  Cet  ouvrage  n'obtint  aucun  succès, 
malgré  la  présence  des  deux  grands  artistes 
qui  en  étaient  les  principaux  interprètes  :  la 
cantatrice  Mme  de  Giuli-Borsi  et  le  célèbre 
ténor  Mirate. 

*  alceste,  opéra,  musique  de  M.  A.  Gam- 
baro,  représenté  sur  le  théâtre  des  Avvalorati, 
de  Livourne,  en  1888. 

ALCESTE  OU  LE  TRIOMPHE  D'ALCIDE, 

tragédie  lyrique  en  cinq  actes  et  en  vers  de 
Quinault,  musique  de  Lulli,  représentée  sur 
le  théâtre  du  Palais-Royal,  le  19  janvier 
1674 ,  puis  à  Saint-Germain,  enfin  à  Paris,  et 
toujours  avec  succès.  Mais  on  comprend  que 
le  chef-d'œuvre  de  Gluck  l'ait  fait  oublier, 
comme  son  Armide  a  éclipsé  YArmide  de 
Lulli,  qui  cependant  renferme  de  grandes 
beautés.  Un  seul  morceau  de  Y  Alceste  a  sur- 
vécu au  naufrage  de  la  partition  du  maître 
florentin,  et  mérite  d'être  signalé  aux  ama- 
teurs de  la  musique  expressive  et  touchante; 
c'est  l'air  :  Le  héros  que  j'attends  ne  reviendra- 
t-ilpas? 

ALCHIMISTA  (l')  ,  opéra  italien,  musique 
de  Rossi  Lauro,  représenté  au  théâtre  du 
Fondo,  à  Naples,  en  1853. 

ALCHIMISTE  (1/),  opéra,  musique  de 
Schuster,  représenté  à  Dresde  en  1777  et  sur 
plusieurs  autres  théâtres  allemands. 

ALCHIMISTE  (1/),  opéra-comique,  musique 
de  Hoffmeister,  né  en  1754,  mort  en  1812. 

ALCHIMISTE  (l'),  opéra,  musique  de  An- 
dré, né  en  1741,  mort  en  1799. 

ALCHIMISTE  (l')  ,  opéra  allemand ,  musi- 
que de  Spohr,  représenté  à  Cassel  en  1832. 

ALCHIMISTE  (l'),  opéra  en  un  acte,  musi- 
que de  M.  Léon  Paliard,  représenté  à  Lyon 
le  28  février  1855. 

*  ALCHIMISTE  (l'),  opérette  en  un  acte,  mu- 
sique de  Louis  Heffer  (pseudonyme  d'Hervé), 
représentée  aux  Folies-Nouvelles  en  1857. 

*  ALCHIMISTE  DE  STRASBOURG  (i/), 
opéra,  musique  de  M.  Mùhldorfer,  représenté 


28 


ALGI 


ALDA 


au  théâtre  municipal  de  Hambourg  le  6  no- 
vembre 1886. 

alciade  E  TELESIA,  opéra,  musique  de 
J.  Giordani,  représenté  à  Rome  en  1787. 

ALCIBIADE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Ziani,  représenté  à  Venise  en  1680. 

ALCIBIADE ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Steffani,  représenté  à  Hambourg  en  1697. 

ALCIBIADE,  opéra,  musique  de  Cordella 
(Jacques), représenté  au  théâtre  de  la  Fenice, 
à  Venise,  en  1825. 

ALCIBIADE,  opéra  en  deux  actes,  paroles 
de  Scribe,  musique  de  C.-L.-J.  Hanssens, 
représenté  à  Bruxelles  en  1829. 

ALCIBIADE     o  VIOLENZA  D'AMORE  (h'), 

opéra  italien,  musique  de  Ballarotti,  en  colla- 
boration avec  François  Gasparini,  représenté 
à  Venise  en  1699. 

ALCIBIADE  SOLITAIRE,  opéra  en  deux 
actes,  paroles  de  Cuvelier  et  Barouillet,  mu- 
sique de  Louis- Alexandre  Piccinni ,  repré- 
senté à  l'Opéra  le  8  mars  1824. 

ALCIDE,  opéra  allemand,  musique  de  Stef- 
fani, représenté  à  Brunswick  en  1692. 

ALCIDE,  opéra,  musique  de  Hœffner,  re- 
présenté au  théâtre  Royal  de  Stockholm 
vers  1789. 

ALCIDE  AL  bivio,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Paisiello,  repré- 
senté à  Saint-Pétersbourg  vers  1779. 

ALCIDE  AL  BIVIO,  opéra  italien,  musique 
de  Righini,  représenté  à  Coblentz  en  1789. 

ALCIDE     O     VIOLENZA    D'AMORE   (l'), 

opéra  italien,  musique  de  Gasparini  (Fran- 
cesco),  représenté  à  Rome  en  1709. 

ALCIDE  OU  LE   TRIOMPHE  D'HERCULE, 

opéra  en  cinq  actes,  paroles  de  Campistron, 
musique  de  Marais  et  de  Louis  Lulli ,  fils  du 
grand  compositeur,  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  3  février  1693.  Fils  aîné 
de  l'illustre  Baptiste,  Louis  hérita  des  places 
lucratives  de  son  père,  mais  non  de  son  génie. 
Alcide  ne  renferme  aucune  beauté  qui  recom- 
mande cette  œuvre  à  l'attention  de  l'amateur 
de  musique  ancienne.  A  l'occasion  de  la  chute 
de  cet  opéra,  on  fit  le  quatrain  suivant  : 

A  force  de  forger,  on  devient  forgeron  : 
Il  n'en  est  pas  ainsi  du  pauvre  Campistron  ; 
Au  lieu  d'avancer,  il  recule, 
Voyez  Hercule. 


ALCIMENA  ,  PRINCIPESSA  DELL'  ISOLE 
FORTUNATE,  opéra  italien,  musique  de  Ga- 
luppi,  représenté  en  Italie  en  1750. 

ALCINADELUSADARUGGIERO,  opéra  ita- 
lien, musique  d'Albinoni,  représenté  en  1725. 

ALCINDO,  opéra,  musique  de  Draghi  (An- 
toine), représenté  à  Vienne  en  1664. 

ALCINDOR,  opéra-féerie  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Rochon  de  Chabannes,  musique  de 
Dezède,  représenté  à  Paris  le  17  avril  1787.  Les 
ballets,  les  décorations,  le  magnifique  spectacle 
d'Alcindor  ne  permettaient  guère  à  un  public 
encore  peu  musicien  de  remarquer  les  char- 
mantes mélodies  que  cet  opéra  renferme,  et 
qui  ne  sont  pas  inférieures  à  celles  de  Biaise 
et  Babet  du  même  auteur. 

ALCINDOR,  opéra,  musique  de  Spontini, 
représenté,  le  25  mai  1825,  pour  le  mariage  de 
la  princesse  Louise  avec  le  prince  Frédéric 
des  Pays-Bas. 

ALCINDOR  ET  zaïde,  opéra  en  trois  ac- 
tes, musique  de  Grétry  (non  représenté). 

ALCINE,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes  avec 
prologue,  paroles  de  Danchet,  musique  de 
Campra,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  15  janvier  1705. 

ALCINE,  opéra  anglais,  musique  de  Haen- 
del,  représenté  à  Londres  le  8  avril  1735. 

ALCINE,  opéra,  musique  du  comte  Laville 
de  Lacépède.  Reçu  à  l'Opéra  en  1786,  mais 
non  représenté. 

ALCINE,  opéra,  musique  de  Antoine  Bian- 
chi ,  représenté  au  théâtre  National  de  Ber- 
lin le  16  février  1794. 

ALCVONE,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
paroles  de  Lamotte,  musique  de  Marais,  re- 
présentée à  l'Académie  royale  de  musique  le 
18  février  1706. 

*  ALCYONE,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  M.  Guérin,  musique  de  M.  Georges  Palicot, 
représenté  à  Boulogne- sur-Mer  le  18  août 
1891. 

ALCMENA,  opéra  anglais,  musique  de  Mi- 
chel Ame  et  de  Battishill,  représenté  au 
théâtre  de  Drury-Lane  en  1764. 

ALDA,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
de  Bayard  et  Duport,  musique  de  Thys,  re- 
présenté le  8  juillet  1835  ;  épisode  militaire  et 
galant  d'une  des  guerres  de  l'Empire. 

ALDA,  opéra,  musique  de  Derkum,  repré- 
senté à  Cologne  en  1846. 


ALES 


ALES 


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ALDESO ,  opéra  italien ,  musique  de  Porta 
(Jean),  représenté  à  Venise  en  1727. 

ALDIMIRO  overo  PAVOR  PER  FAVORE 
(i/),  mélodrame  en  trois  actes,  paroles  de 
G.  de  Totis,  représenté  à  Rome  vers  1688. 

aldina,  opéra  italien,  musique  de  Ri- 
cardo  Gandolfi,  compositeur  génois,  élève  de 
Pacini,  représenté  à  Milan  le  i"  décembre 
1863. 

ALDO  E  clarenza,  opérette  italienne, 
livret  de  Fontana,  musique  de  N.  Massa,  re- 
présentée au  Conservatoire  de  Milan  le  il  avril 
1878  ;  chantée  par  Fattorini,  Paul,  Mme»  Teo- 
dorini,  Stoppa. 

*  ALDONA,  drame  lyrique  italien  en  trois 
actes  et  un  prologue,  poème  d'Antonio  Ghis- 
îanzoni,  musique  de  Ponchielli,  représenté 
sur  le  théâtre  Marie,  de  Saint-Pétersbourg, 
en  novembre  1884,  avec  Mme  Maria  Durand, 
MM.  Marconi,  Cotogni  et  Uetam  comme  inter- 
prètes. L'ouvrage  ne  compte  pas,  tant  s'en 
faut,  au  nombre  des  meilleurs  de  l'auteur  de 
Gioconda  et  d'z  Promessi  Sposi,  bien  qu'on  y 
trouve  une  page  superbe,  la  prière  du  premier 
acte,  qui  se  développe  d'une  façon  magnifique 
avec  l'aide  de  toutes  les  masses  chorales  et 
instrumentales.  Mais  l'ensemble  de  l'œuvre, 
sans  style,  sans  caractère,  écrite  pour  l'effet 
et  pour  le  bruit,  à  grand  renfort  d'un  orches- 
tre à  la  fois  sonore  et  creux,  déguise  mal 
l'absence  d'élégance  et  d'inspiration.  Très 
inégale,  la  partition  passe  d'un  motif  vulgaire 
d'opérette  à  une  page  d'une  prétention  solen- 
nelle, où  le  fond  fait  autant  défaut  que  la 
forme.  En  résumé,  on  attendait  mieux  d'un 
artiste  aussi  distingué  que  Ponchielli,  et  le 
succès  a  été  plus  que  médiocre.  Aldona  avait 
à  peine  vécu  qu'elle  tombait  dans  l'oubli. 

*  Aleida  VAN  holland,  opéra  hollan- 
dais en  trois  actes,  musique  de  M.  W.  Thooft, 
représenté  à  Rotterdam  le  10  mars  1866. 

alerte,  opéra-comique  en  trois  actes, 
représenté  à  Lille  en  février  1837.  C'était  un 
produit  indigène  dont  la  ville  ne  s'est  pas 
cru  le  droit  de  se  montrer  fière.  Aussi  n'a- 
t-elle  pas  transmis  le  nom  des  auteurs  à 
l'histoire. 

ALESSANDRO,  opéra  italien,  musique  de 
Hœndel,  représenté  à  Londres  en  1726. 

ALESSANDRO,  opéra,  musique  de  Duni, 
représenté  vere  1736  en  Italie- 

ALESSANDRO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Léo,  représenté  au  théâtre  des  Fiorentini 
à  Naples  en  1741. 


ALESSANDRO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Himmel ,  représenté  à  Saint-Pétersbourg  en 
1799. 

ALESSANDRO  AMANTE,  opéra  italien, 
musique  de  Boretti,  représenté  en  1667. 

ALESSANDRO  E  TIMOTEO ,  opéra  italien 
musique  de  Sarti,  représenté  à  Venise  en 
1782. 

ALESSANDRO  E  TIMOTEO,  opéra  de  Sarti, 
refait  par  Perotti  (Jean-Augustin),  et  repré- 
senté à  Londres  en  1800. 

ALESSANDRO  FRA  GLI  AMAZZONI  (l'J, 

opéra,  musique  de  Chelleri,  représenté  à  Ve- 
nise en  1715. 

ALESSANDRO   IL  GRANDE   IN   SIDONE, 

opéra  italien,  musique  de  Mancini,   repré- 
senté au  théâtre  San  Bartolomeo  en  1706. 

ALESSANDRO  IN  ARMENIA,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Buroni,  représenté  à  Ve- 
nise en  1762. 

ALESSANDRO  IN  armenia  ,  opéra,  mu- 
sique de  Borghi,  représenté  à  Venise  en  1768. 

ALESSANDRO  IN  EFESO ,  opéra  italien, 
musique  de  Marinelli,  représenté  à  Milan  en 
1810. 

ALESSANDRO  IN  PERSIA,  opéra  italien, 
musique  de  Paradies ,  représenté  àLucques 
en  1738. 

ALESSANDRO  IN  PERSIA ,  opéra  napoli- 
tain, musique  de  Arena ,  représenté  à  Lon- 
dres en  1741. 

ALESSANDRO  IN  PERSIA,  opéra  italien , 
musique  de  Lampugnani,  représenté  à  Lon- 
dres en  1748. 

ALESSANDRO  IN  SIDONE,  opéra  italien, 
musique  de  Conti  (François) ,  représenté  à 
Vienne  en  1721. 

ALESSANDRO  IN  SUSA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Manza,  représenté  en  1708.  Ce  com- 
positeur, né  à  Brescia  vers  la  fin  du  xviie  siè- 
cle, est  auteur  de  deux  opéras  dont  on  ne 
connaît  que  les  titres. 

ALESSANDRO  MAGNO  IN  SIDONE,  Opéra 
italien,  musique  de  Ziaui,  représenté  à  Ve- 
nise en  1679. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Léo,  re- 
présenté à  Rome  en  1727.  L'œuvre  du  cé- 
lèbre poète  romain,  le  Racine  de  l'Italie,  a 
fourni  le  sujet  de  plus  de  quarante  opéras 
italiens,  auxquels  il  faut  encore  ajouter  auel- 


30 


ALES 


ALES 


ques  opéras  français.  Les  plus  illustres  maî- 
tres n'ont  pas  craint  l'écueil  de  la  compa- 
raison en  traitant  à  l'envi  un  sujet  devenu 
banal  en  quelque  sorte,  tant  ils  étaient  sé- 
duits par  l'harmonie  incomparable  des  vers 
de  Métastase.  Il  y  a  eu  toutefois  des  arran- 
gements fréquents  qui  n'ont  qu'un  rapport 
éloigné  avec  la  pièce  originale.  Lorsque 
celle-ci  a  servi  de  livret  au  compositeur  sans 
altération  sensible,  nous  l'indiquons  en  rap- 
pelant le  nom  du  poète. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Porpora ,  représenté  à 
Dresde  vers  1730. 

ALESSANDRO  NELL'  indie,  opéra  italien, 
musique  de  Vinci,  représenté  au  théâtre  Délie 
Dame,  à  Rome,  en  1730. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  italieD, 
musique  de  J.-A.-P.  Hasse,  représenté  à 
Milan  en  1732. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  ita- 
lien, paroles  de  Métastase,  musique  de  Man- 
cini,  représenté  au  théâtre  San  Bartolomeo 
en  1732. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  italien, 
musique  de  Bioni ,  représenté  à  Breslau  en 
1733. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  italien, 
musique  de  Schiassi,  représenté  à  Bologne 
en  1734. 

alessandro  NELL'  indie,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Pescetti,  représen^i  à  Ve- 
nise en  1740. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE.  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Araja,  représenté  à  Saint- 
Pétersbourg  vers  1740. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  ita- 
lien ,  paroles  de  Métastase ,  musique  de 
C.-H.  Graun,  représenté  à  Berlin  en  1744. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Gluck,  re- 
présenté à  Turin  en  1745. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  italien, 
musique  de  Latilla,  représenté  en  1753. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Perez ,  représenté  à  Gênes 
en  1751.  Représenté  aussi  avec  une  nouvelle 
musique,  à  Lisbonne,  en  1755. 

alessandro  nell'  INDIE,  opéra  italien, 
musique  de  Galuppi,  représenté  sur  plusieurs 
scènes  de  l'Italie  en  1755. 


ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Jomelli,  représenté  à  Stutt- 
gard  vers  1757. 

ALESSANDRO  nell'indie,  opéra  italien, 
musique  de  Scolari,  repr.  à  Venise  en  1758. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  italien, 
musique  de  Piccinni,  représenté  à  Rome  en 
1758,  et  à  Naples  en  1775,  avec  une  musique 
nouvelle. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  italien, 
musique  de  J.  Holzbauer,  représenté  à  Milan 
en  1759. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  italien, 
musique  de  Cocchi  (Joachim),  représenté  à 
Londres  en  176 1. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  italien, 
musique  de  Majo,  repr.  à  Naples  en  1767. 

Alessandro  nell'indie,  opéra  italien, 
musique  de  Naumann,  repr.  à  Venise  en  1768. 

ALESSANDRO  NELL'  indie,  opéra  italien, 
musique  de  Sacchini,  représenté  à  Venise 
en  1768,  et  à  Turin  vers  1770,  avec  une  mu- 
sique nouvelle. 

ALESSANDRO  NELLE  indie,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Bertoni,  représenté  en  1770. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  italien, 
musique  de  Cabalone,  représenté  à  Naples 
vers  1770. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  italien, 
musique  de  Paisiello ,  représenté  à  Modène 
de  1773  à  1776. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  italien, 
musique  de  Corri  (Dominique),  représenté  à 
Londres  en  1774. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Rust  (Jacques),  représenté 
en  Italie  en  1775. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  italien, 
musique  de  Mortellari,  représenté  en  1779. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Cimarosa, 
représenté  à  Rome  en  1781. 

ALESSANDRO  nell'  indie,  opéra,  musi- 
que de  Cherubini,  repr.  à  Mantoue  en  1784. 

ALESSANDRO  NELL'  indie,  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  Gresnick,  représenté  à 
Londres  en  1785. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra,  musi- 
que de  Chiavacci,  repr.  à  Milan  vers  1786. 


ALEX 


ALEX 


31 


alessandro  nbll'  indie,  opéra  italien, 
musique  de  Caruso,  représenté  à  Rome,  en 
1787,  pendant  le  carnaval,  et  à  Venise  en  1791. 

ALESSANDRO  nell'  INDIE,  opéra  italien 
musique  de  Bianchi,  repr.  à  Brescia  en  1788. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  italien, 
musique  de  Tarchi,  représenté  à  Londres  en 
1789  et  à  Turin  en  1793. 

ALESSANDRO  NELL'  INDIE,  opéra  de  Pa- 
cini,  un  des  compositeurs  les  plus  féconds  et 
les  plus  populaires  de  l'Italie.  Cet  ouvrage 
fut  représenté  à  Naples  en  1824.  La  cavatine 
5e  d'amor  a  traversé  les  monts,  avec  la 
prière  de  la  Niobe,  du  même  maître. 

ALESSANDRO  SEVERO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Lotti,  représenté  à  Venise  en  1717. 

ALESSANDRO  SEVERO,  opéra,  musique 
de  Chelleri,  représenté  à  Brescia,  en  1718. 

ALESSANDRO  SEVERO,  opéra  italien  avec 
des  intermèdes  bouffes,  musique  de  Sarri,  re- 
présenté au  théâtre  San-Bartolomeo  en  1719. 

ALESSANDRO  SEVERO,  opéra  italien,. mu- 
sique de  Bioni,  représenté  à  Breslau  en  1733. 

ALESSANDRO  SEVERO,  opéra,  musique 
de  Bernasconi,  représenté  à  Venise  en  1741. 

ALESSANDRO  SEVERO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Sacchini,  repr.  à  Venise  vers  1770. 

ALESSANDRO  STRADELLA,  opéra  en  trois 
actes,  livret  imité  des  pièces  portant  le  même 
titre  et  écrites  par  MM.  Emile  Deschamps , 
Emilien  Pacini,  Paul  Duport  et  de  Forges, 
musique  de  M.  de  Flotow,  représenté  d'abord 
en  langue  allemande  à  Hambourg,  dans  le 
mois  de  décembre  1844,  et  en  italien  à  Paris 
le  19  février  1863.  La  partition  est  une  des 
plus  distinguées  de  l'auteur  de  Martha.  Les 
rôles  des  bravi  Malvoglio  et  Barbarino  ont 
un  caractère  fort  saisissant  et  original.  On 
a  applaudi  beaucoup  la  canzone  Beviam  com- 
par,  glu!  glu!  Che  il  buon  vin  è  salutar. 
L'ouvrage  a  été  chanté  par  Naudin,  Zucchini, 
Délie  Sedie,  et  MU«  Battu.  Cet  opéra  a  été 
aussi  représenté  avec  succès  au  théâtre  royal 
de  Munich,  le  29  septembre  1845. 

ALESSANDRO  STRADELLA,  opéra,  musi- 
que de  Doppler,  représenté  à  Vienne  en  1845, 
et  repris  en  1862. 

ALESSANDRO, VINCITOR  DI  SE  STESSO, 

opéra,  musique  de  Cavalli,  représenté  en  1651. 

alexander  I  APPELLES  {Alexandre chez 
Apelle),  opéra  polonais  en  un  acte,  mu- 


sique de  Kurpinski,  repr.  à  Varsovie  en  1815. 

ALEXANDRE,  opéra  sérieux,  musique  de 
Hoszisky,  représenté  au  théâtre  de  Rheins- 
berg  vers  1794. 

ALEXANDRE,  opéra  allemand,  musique  de 
Tayber,  représenté  àVienne  et  à  Léopoldstadt 
vers  1800. 

ALEXANDRE  À  BABYLONE,  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  Lesueur,  reçu  à  l'Opéra  en 
1823,  mais  non  représenté,     j  fy  J3 

ALEXANDRE  À  ÉPHÈSE,  opéra  allemand 
sérieux,  musique  de  Lindpaintner,  représenté 
vers  1811. 

ALEXANDRE  À  SIDON ,  opéra,  musique 
de  Foertsch  (Jean-Philippe),  représenté  en 
Allemagne  en  1688. 

ALEXANDRE  AUX  INDES,  grand  opéra, 
musique  de  Kozeluch,  repr.  à  Prague  en  1774. 

ALEXANDRE  AUX  INDES,  tragédie-opéra 
en  trois  actes,  paroles  de  Morel,  musique  de 
Méreaux,  représentée  à  l'Opérale  26  août  1783. 
Le  sujet  de  cet  ouvrage  est  le  même  que  celui 
de  l'Alexandre  de  Racine.  Mais  évidemment 
celui  de  Métastase  et  la  vogue  extraordi- 
naire obtenue  par  ce  sujet  de  Fautre  côté 
des  Alpes,  l'ont  fait  choisir  par  les  auteurs 
français.  La  musique  a  obtenu  un  certain 
succès,  et  les  airs  de  ballet  ont  été  populaires. 

ALEXANDRE  EN  PERSE,  opéra  en  quatre 
actes,  musique  de  J.-N.-C.  Gœtze,  représenté 
vers  1820. 

ALEXANDRE  L'ORGUEILLEUX,  opéra  al- 
lemand, musique  de  Steffani,  représenté  à 
Hambourg  en  1695. 

ALEXANDRE  SÉVÈRE,  opéra  allemand, 
musique  de  Haendel,  représenté  à  Londres  en 
1737,  et  en  mars  1738,  avec  une  traduction 
anglaise. 

ALEXI,  opéra  italien,  musique  de  Conti 
(Charles),  représenté  au  théâtre  Saint-Char- 
les de  Naples,  le  6  juillet  1828. 

ALEXIS  ou  L'ERREUR  D'UN  BON  PÈRE, 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Mar- 
sollier,  musique  de  Dalayrac,  représenté  aux 
Italiens  le  84  janvier  1798.  Alexis,  maltraité 
par  une  belle-mère,  a  quitté  fort  jeune  la 
maison  paternelle.  Sept  années  se  sont  écou- 
lées. Il  y  revient  comme  neveu  du  jardinier. 
Sa  belle-mère  est  morte  ;  son  père,  qui  croit 
qu'Alexis  n'est  plus  de  ce  monde,  a  adopté 
une  jeune  orpheline.  Il  s'intéresse  à  l'in- 


32 


ALFO 


connu,  lui  fait  raconter  son  histoire,  et  s'em- 
ploie pour  le  réconcilier  avec  sa  famille. 
Il  écrit  même  une  lettre  sous  la  dictée  de 
son  fils  ;  quand  il  s'agit  d'y  mettre  l'adresse, 
tout  se  découvre  :  Alexis  tombe  dans  les  bras 
de  son  père  qui  lui  rend  toute  son  affection  et 
lui  donne  la  main  de  la  jeune  orpheline.  Il 
n'en  fallait  pas  davantage  pour  émouvoir'  le 
parterre  et  inspirer  au  sensible  Dalayrac  des 
petits  airs  gracieux  et  tendres. 

ALEXIS  ET  DAPHNÉ,  opéra  en  un  acte, 
musique  de  Gossec ,  représenté  à  l'Opéra 
le  26  septembre  1775. 

ALEXIS  ET  DAPHNÉ,  opéra-pastorale ,  en 
un  acte,  musique  de  Chabanon  de  Maugris, 
amateur  distingué,  né  à  Saint-Domingue  en 
1736,  mort  le  17  novembre  1780.  Cet  ouvrage 
fut  donné  à  l'Opéra.  Chabanon  de  Maugris 
est  le  frère  de  l'académicien  de  ce  nom,  au- 
teur de  l'excellent  ouvrage  ayant  pour  titre  : 
De  la  musique  considérée  en  elle-même  et  dans 
ses  rapports  avec  la  parole,  les  langues,  la 
poésie  et  le  théâtre,  publié  en  1785. 

ALEXIS  ET  JUSTINE,  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  Monvel,  musique  de 
Dezède,  représenté  le  14  janvier  1785,  à  Ver- 
sailles, et  le  17  à  Paris,  à  la  Comédie-Ita- 
lienne. 

ALEXIS  ET  ROSETTE  OU   LES  UHLANS, 

pièce  républicaine  en  un  acte  et  en  vers  li- 
bres, mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Desriaux, 
musique  de  Porta,  représentée  sur  le  Théâtre 
français  comique  et  lyrique  le  3  août  1793. 

ALFONSO,  opéra  italien,  musique  de  Man- 
cini,  représenté  au  collège  des  Nobles,  dirigé 
par  les  jésuites  en  1697. 

ALFONSO ,  opéra  italien,  musique  de  J.- 
A.-P.  Hasse,  représenté  à  Dresde  en  1738. 

ALFONSO,  opéra  italien,  musique  de  Lam- 
pugnani ,  représenté  à  l'Opéra  italien  de 
Londres  le  3  janvier  1744. 

ALFONSO  D'ARAGONA,  opéra  italien  en 
un  acte,  musique  de  Sarmiento,  représenté 
au  théâtre  Saint-Charles  de  Naples  le  30 
mai  1838. 

ALFONSO  E  CORA,  opéra  italien,  musique 
de  J.-S.  Mayer,  représenté  à  la  Scala  de  Mi- 
lan, en  1803. 

ALFONSO  E  ESTRELLA,  opéra  allemand, 
musique  de  P.  Schubert,  représenté  au 
théâtre  de  la  Cour,  à  \Veimar,le24juin  1854. 
L'accueil  fait  à  cet  ouvrage  a  été  très  froid. 


ALI 

ALFONSO  ED  ELISA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Mercadante,  représenté  à  Mantoue  au 
printemps  de  1823. 

ALFONSO  PRIMO,  opéra,  musique  de  Pol- 
larolo,  représenté  à  Venise  en  1694. 

ALFRED,  tragédie  lyrique,  musique  de 
Pitterlin,  représenté  à  Magdebourg  en  1797. 

ALFRED,  grand  opéra,  paroles  de  Kotze- 
bue,  musique  de  Wolfram,  représenté  à  Dresde 
en  1826. 

ALFRED  DER  GROSSE  (Alfred  le  Grand), 
opéra  héroïque  en  deux  actes,  paroles  de 
Kœrner,  musique  de  Schmidt,  représenté  à 
Berlin  en  1830. 

ALFRED  LE  GRAND,  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  Reuling,  repr.  à  Vienne  en  1840. 

*ALFBEDO  IL  GRANDE,  drame  lyrique, 
musique  de  Jean-Simon  Mayr,  représenté  à, 
Bergame  en  1821. 

alfredo  IL  GRANDE,  opéra,  musique 
de  Donizetti,  représenté  à  Venise  en  1823. 

*  ALGER,  cantate,  paroles  de  Méry.  musi- 
que de  Léo  Delibes,  exécutée  à  l'Opéra  le 
15  août  1865. 

'  ALGÉRIEN  (l'),  opérette  anglaise,  paroles 
de  M.  Mac  Dough,  musique  de  M.  de  Koven, 
représentée  à  Boston  en  novembre  1893. 

ALI-BABA,  opéra  allemand,  musique  de 
Marschner,  représenté  vers  1822. 

*  ALI-baba,  opéra-comique  en  quatre  actes 
et  dix  tableaux,  paroles  de  MM.  Vanloo  et 
W.  Busnach,  musique  de  M.  Charles  Lecocq, 
représenté  à  l'Alhambra  de  Bruxelles  le 
11  novembre  1887,  et  à  Paris,  à  l'Éden-Théâ- 
tre,  le  28  novembre  1889.  Il  va  de  soi  que  le 
sujet  de  cette  pièce  féerique,  qui  appelait  si 
naturellement  le  concours  de  la  musique,  était 
tiré  des  Mille  et  une  Nuits  et  du  joli  conte 
d' Ali- Baba  et  les  quarante  voleurs.  Les  libret- 
tistes ne  s'étaient  pas  mis  en  grands  frais 
d'imagination,  suivant  pour  ainsi  dire  pas  à 
pas  le  récit  qu'ils  s'étaient  chargés  de  traduire 
scéniquement,  et  ne  s'inquiétant  guère  d'y 
apporter  leur  part  d'esprit  ou  d'invention. 
Mais  la  musique  était  charmante,  pleine  de 
piquant,  de  grâce  et  d'agrément,  la  pièce  était 
montée  à  Bruxelles  avec  un  luxe  somptueux, 
et  le  succès  de  l'ouvrage  fut  éclatant,  fort  bien 
joué  qu'il  était  d'ailleurs  par  Mmes  Duparc  et 
Simon-Girard,  MM.  Dechesne,  Larbaudière, 
Simon-Max,  Chalmin  et  Mesmacker.  Il  n'en 
fut  malheureusement  pas  de  même  à  Paris, 


ALI 


ALIG 


33 


malgré  une  interprétation  excellente  aussi 
confiée  à  M°>es  Jeanne  Thibault  et  Argyl,  à 
MMv  Morlet,  Gourdon  et  Désiré.  Le  milieu 
n'était  pas  favorable,  la  trop  vaste  salle  de 
FÉden  ne  convenait  pas  au  genre  de  l'œuvre, 
et  le  résultat  ne  fut  pas  tel  qu'on  eût  pu  l'at- 
tendre. Il  n'en  reste  pas  moins  que  la  partition 
à' Ali-Baba  est  une  des  meilleures  qui  soient 
sorties  de  la  plume  de  M.  Lecocq,  et  qu'on  y 
peut  remarquer  nombre  de  morceaux  char- 
mants, comme  le  duo  dramatique  et  la  chan- 
son des  bûcherons  au  second  acte,  le  finale 
du  troisième  avec  sa  charmante  chanson  du 
Muezzin,  d'une  saveur  orientale  si  fine  et  si 
délicate,  enfin  l'adorable  romance  d'Ali  et  les 
amusants  couplets  du  bois  d'oranger  au  qua- 
trième acte.  Le  tout  avec  l'habileté  technique 
et  la  distinction  de  forme  qui  caractérisent  le 
talent  de  M.  Lecocq.  Je  serais  bien  étonné  si 
Ali-Baba  ne  retrouvait  pas  un  jour  l'occasion 
de  se  montrer  dans  des  conditions  plus  favo- 
rables et  de  rencontrer  le  succès  qu'il  mérite 
à  tous  égards. 

*  ali-baba,  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  M.  E.  Laroche,  musique  de  M.  Charles 
Haring,  représentée  à  Bordeaux  le  9  février 

1891. 

ALI-BABA  OU  LES  QUARANTE  VOLEURS, 

opéra  en  quatre  actes  précédé  d'un  prologue, 
paroles  de  Scribe  et  Mélesville ,  musique  de 
Cherubini,  représenté  à  l'Académie  royale 
de  Musique,  le  22  juillet  1833.  Le  livret  n'était 
que  l'arrangement  d'une  vieille  pièce  écrite 
en  1793,  par  Duveyrier-Mélesville  père,  sous 
le  titre  de  Koukourgi,  et  non  représentée. 
La  partition  n'eut  qu'un  succès  d'estime. 
Elle  était  l'œuvre  d'un  vieillard  de  soixante- 
treize  ans.  M.  Fétis,  qui  l'a  entendue,  assure 
qu'elle  renferme  néanmoins  de  grandes  beau- 
tés, et  que  plusieurs  morceaux  sont  encore 
dignes  du  grand  compositeur.  Cherubini  avait 
introduit  dans  cet  opéra  la  marche  de  Faniska, 
ouvrage  joué  àVienne  en  1805,  et  la  belle  bac- 
chanale de  son  ballet  d'Achille  à  Scyros.  Un 
vers  du  poème  excita  un  scandale  parmi  les 
puristes.  Voici  ce  vers  : 

Au  moka  surtout  je  songeais. 
C'était  un  prétexte  de  plaisanterie  plutôt 
que  d'indignation  littéraire.  Nourrit,  Levas- 
seur ,  Mmes  Falcon  et  Damoreau  créèrent  les 
rôles  principaux. 

ALI  D'AMORE  (le)  [  les  Ailes  d'amour] , 
opéra  italien,  musique  de  Rauzzini,  repré- 
senté à  Munich  en  1770. 

ALI,PACHADEJANINA,opéradeLortzing, 


compositeur  berlinois,  fut  représenté  avec 
succès  en  1826  dans  les  principales  villes  d'Al- 
lemagne. 

ALI  ET  REZIA  OU  LA  RENCONTRE  IM- 
PRÉVUE, opéra-bouffon  en  trois  actes,  tiré  des 
Pépins  de  la  Mecque,  paroles  de  Dancourt 
(comédien),  musique  de  Gluck,  représenté  à 
Vienne  en  1764  et  imprimé.  Cet  ouvrage  a  été 
joué  à  la  Comédie-Italienne  le  1er  mai  1790, 
sous  le  titre  des  Fous  de  Médine  ou  la  Rencon- 
tre imprévue,  avec  une  musique  arrangée  par 
Solié. 

ALIBI  (l'),  opéra-comique  en  trois  actes, 
livret  de  M.  Jules  Moinaux,  musique  de 
M.  Nibelle,  représenté  au  théâtre  de  l'Athé- 
née en  octobre  1872.  Cette  pièce  est  beau- 
coup trop  chargée  d'action  :  un  va-et-vient 
continuel,  des  entrées  et  des  sorties,  vraies  et 
fausses,  une  agitation  bruyante  sur  la  scène 
fatiguent  le  spectateur.  Gaston  de  Mauperché 
a  escaladé  les  murs  du  couvent  où  MUe  Ga- 
brielle,  nièce  du  docteur  Perrinet,  est  aussi 
mal  gardée  que  mal  élevée  :  on  pénètre  de 
tous  les  côtés  dans  cette  maison.  Gaston, 
contraint  à  la  retraite,  se  réfugie  dans  une 
auberge  fréquentée  aussi  irrégulièrement  que 
le  couvent.  Pour  dissimuler  son  escapade, 
de  complicité  avec  une  couturière  compatis- 
sante, il  retarde  l'horloge  et  pourra  ainsi  in- 
voquer un  alibi.  En  outre,  il  fait  constater 
sa  présence  par  tous  les  hôtes  de  l'auberge 
qu'il  réveille  et  fait  sortir  de  leurs  chambres 
en  se  livrant  à  un  tapage  effroyable.  Il  y  a 
aussi  dans  la  pièce  un  bailli  grotesque  assez 
réussi,  avec  sa  harangue  au  roi  et  sa  perru- 
que traditionnelle.  L'oncle  Perrinet  finit 
par  se  laisser  attendrir,  et  Gaston  épouse 
Gabrielle.  La  partition  est  très-touffue  et  a 
été  écrite  avec  beaucoup  de  facilité  ;  le  sujet 
ne  comportait  guère  autre  chose  qu'une  mu- 
sique scénique  animée,  pleine  d'entrain  et 
sans  prétention.  Il  n'y  a  pas  dans  l'ouvrage 
une  seule  scène  de  sentiment.  Je  rappellerai 
une  fanfare  et  un  air  de  soprano  au  premier 
acte;  le  chœur  du  deuxième  acte  :  A  demain, 
monsieur  le  bailli  ;  il  est  bien  traité  et  offre 
des  effets  d'imitation  intéressants  ;  et  le  trio 
de  soprano,  ténor  et  basse,  au  troisième.  L'in- 
strumentation m'a  paru  trop  sonore  ;  on  au- 
rait désiré  plus  de  sobriété  et  de  variété. 
Les  tutti  trop  fréquents  nuisent  à  l'effet  vo- 
cal. Cet  opéra-comique  a  été  chanté  par 
Lary,  Bonnet,  Geraizer,  Vauthier,  Varlet, 
Galabert,  Mlles  Girard  et  Marietti. 

ALICE,  drame  lyrique  en  un  acte,  paroles 
de  M.  le  vicomte  Honoré  de  Sussy  et  Darnay 

3 


34 


ALIM 


ALIN 


de  Laperrière,  musique  de  Frédéric  de  Flo- 
tow ,  représenté  au  théâtre  de  l'hôtel  de 
Castellane  le  8  avril  1837.  On  a  distin- 
gué dans  cet  ouvrage  la  romance  et  l'air 
de  Charles  Stuart,  un  bon  trio  entre  Wil- 
liam Scott,  Charles  Stuart  et  Alice,  ainsi 
qu'un  quatuor  avec  chœurs.  D'après  le  nom 
des  personnages,  on  voit  que  le  livret  a  été 
tiré  du  roman  de  Woodstock.  L'opéra  a  été 
chanté  par  Mme  de  Forges,  le  comte  de  Lu- 
cotte,  le  vicomte  Bordesoulle,  et  M.  Panel, 
baryton  plein  de  verve  comique,  dont  le  nom 
se  retrouve  dans  tous  les  opéras  de  société 
joués  à  cette  époque. 

ALICE  DE  NEVERS,  opéra  fantaisiste,  pa- 
roles et  musique  de  M.  Hervé,  représenté  aux 
Folies-Dramatiques  le  22  avril  1875.  L'in- 
cohérence le  dispute  à  l'extravagance  dans 
ce  château  que  l'auteur  appelle  fort  à  propos 
Visionariskoff.  Les  couplets  de  la  belle  cou- 
sine ont  été  bissés.  Chanté  par  Hervé, 
Mme  Desclauzas  et  MUe  Perrier. 

ALICE  ET  CLARI ,  opéra  en  trois  actes, 
musique  d'Eugène  Prévost,  représenté  à 
New-York  en  1846. 

ALIDIA,  grand  opéra  en  trois  actes,  musi- 
que de  François  Lachner,  représenté  à  Mu- 
nich le  12  avril  1839. 

*  ALIDOR,  drame  lyrique  italien,  musique 
de  M.  Jannotta,  représenté  à  San  Paolo  (Bré- 
sil), en  septembre  1887. 

ALIDORO ,  opéra  italien ,  musique  de  Léo 
(1719-1744). 

*  aliénor,  opéra  en  quatre  actes,  poème 
de  M.  Edmond  Haraucourt,  tiré  de  la  légende 
célèbre  de  Merlin  l'Enchanteur,  musique  de 
M.  Jeno  Hubay,  représenté  avec  un  très  grand 
succès  au  Théâtre-Royal  de  Pesth  le  5  décem- 
bre 1891.  La  musique  de  cet  ouvrage,  fort 
bien  joué  pour  les  deux  rôles  principaux  par 
Mile  Bianca  Bianchi  et  M.  Ney,  a  produit  une 
impression  profonde;  elle  est  l'œuvre  d'un 
artiste  extrêmement  distingué,  compositeur 
aussi  intéressant  que  violoniste  remarquable, 
qui,  après  avoir  été  pendant  plusieurs  années 
professeur  au  Conservatoire  de  Bruxelles,  est 
retourné  dans  sa  patrie,  la  Hongrie,  où  il  a 
su  se  faire  une  situation  considérable. 

ALIMAN  OU  L'ARMÉE  DE  EONAPARTE 
EN  EGYPTE,  opéra  en  deux  actes,  musique 
de  Rumler,  représenté  à  Prague  en  1804. 

ALIMON  ET  ZAYDE,  opéra  en  trois  actes, 


musique  de  Conradin  Kreutzer,  représenté  a 
Stuttgard  en  1813. 

ALINA,  opéra  italien,  musique  de  M.  Gae- 
tano  Braga,  représenté  à  Naples  en  août 
1853. 

ALINA,  opéra  semi-seria,  livret  et  musique 
de  Vicentini,  représenté  au  théâtre  degli  Asili 
de  Vérone  et  chanté  par  des  amateurs,  en 
février  1878. 

*  ALINA  0  IL  MATRIMONIO  D'UNA  CAN- 
TANTE,  opérette-bouffe,  musique  d'Angelo 
Villanis,  représentée  sur  le  théâtre  National 
de  Turin  vers  1853. 

alina,  reginadi  GOLCONDA,  opéra  ita- 
lien de  Donizetti,  représenté  à  Gênes  en 
1828.  Lorsqu'on  en  donna  une  reprise  à  Saint- 
Pétersbourg  en  1851,  avec  le  concours  de  la 
signora  Maray,  de  Tamberlick,  Coletti  et 
Rossi,  la  musique  fut  fort  goûtée. 

ALINE  ET  DUPRÉ  OU  LE  MARCHAND  DE 
MARRONS,  opéra-comique  en  deux  actes, 
musique  deRigel  (Henri-Joseph),  représenté 
au  théâtre  de  Beaujolais  le  9  août  1788. 

ALINE  ET  JULIEN  OU  L'HEUREUX  EXPÉ- 
DIENT, opéra-comique  en  un  acte,paroles  de 
Moline,  musique  de  Lefèvre,  représenté  au 
théâtre  des  Victoires  nationales  en  1799. 

ALINE,  REINE  DE  GOLCONDE,  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  Vial  et 
Favières,  musique  de  Berton,  représenté  au 
théâtre  Feydeau  le  2  septembre  1803.  La  mu- 
sique eut  du  succès  et  fut  arrangée  en  ballet 
vingt  ans  plus  tard  par  G.  Dugazon.  Ce  ballet 
fut  représenté  à  l'Académie  royale  de  mu- 
sique le  1er  octobre  1823.  Il  y  eut  une  re- 
prise de  cet  ouvrage  à  l'Opéra  national,  alors 
dirigé  par  Adolphe  Adam,  le  16  novembre  1847. 

ALINE,  REINE  DE  GOLCONDE,  Opérasué- 
dois,  musique  de  Uttini,  représenté  à  Stock- 
holm en  1755. 

ALINE , REINE  DE  GOLCONDE,opéra-ballet 
en  trois  actes,  paroles  de  Sedaine,  musique 
de  Monsigny,  représenté  le  15  avril  1766.  Un 
conte  de  Bouffi  ers  avait  fourni  le  sujet  à  Se- 
daine, mais  les  paroles  devaient  réussir  moins 
bien  sur  la  scène  qu'à  la  lecture.  Du  reste,  la 
musique  de  ce  ballet  héroïque  n'était  pas  tel- 
lement remarquable  que  l'immense  succès 
du  Déserteur  représenté  trois  ans  après  ne  la 
fît  promptement  oublier. 

ALINE,  REINE  DE  GOLCONDE,  opéra  en 
trois  actes,  musique  de  Schulz,  représenté  à 
Copenhague  en  1789. 


ALLA 


ALMA 


ALINE,  REINE  DE  GOLGONDE  ,  Opéra, 
musique  de  Boieldieu ,  représenté  à  Saint- 
Pétersbourg  en  1808.  Le  sujet  a  été  tiré  de 
l'opéra  déjà  mis  en  musique  par  Berton. 

ALI-POT-DE-RHUM  (à  V 'Hippodrome),  opé- 
rette-bouffe en  un  acte,  musique  de  M.  Fir- 
min  Bernicot,  jouée  àl'Alcazar  d'été,  en  juil- 
let 1870. 

ALISBELLE  ou  LES  CRIMES  DE  LA  FÉO- 
DALITÉ, opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Desforges,  musique  de  L.-E.  Jadin,  représenté 
au  Théâtre-National,  rue  de  la  Loi,  le  27  fé- 
vrier 1794. 

ALISIA  Dl  RIEUX,  opéra  italien ,  musique 
de  Lillo,  représenté  à  Rome  en  1838. 

ALIX  DE  BEAUCAIRE,  drame  lyrique  en 
trois  actes,  paroles  de  Boutillier,  musique 
de  Rigel,  représenté  le  10  novembre  1791 
au  théâtre  Montansier.  C'est  sans  doute 
le  jugement  de  Salomon  qui  a  donné  l'idée 
de  la  pièce.  Le  père  d'Alix  veut  la  marier 
au  comte  d'Egmont  ;  mais  la  malheureuse 
fille  s'est  laissé  séduire  par  sir  Hugues, 
écuyer  du  comte  de  Beaucaire,  et  elle  a 
un  fils.  Le  père  soupçonne  la  vérité,  et, 
pour  en  acquérir  la  certitude ,  il  donne 
l'ordre  simulé  de  précipiter  du  haut  d'un 
rocher  cet  enfant.  Alix  a  déjà  saisi  son 
fils  et  va  se  jeter  avec  lui  dans  l'abîme.  A 
cette  marque  d'amour  maternel ,  le  comte 
d'Egmont  lui-même  est  attendri,  demande 
au  comte  de  Beaucaire  la  grâce  de  sa  fille  et 
obtient  son  consentement  à  l'union  des  deux 
amants.  La  musique  de  Rigel  a  semblé  ex- 
primer convenablement  les  situations  roma- 
nesques de  ce  drame. 

*  ALIX  et  ALEXIS,  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  Poinsinet,  musique  de  Ben- 
jamin de  La  Borde,  représenté  à  Choisy,  de- 
vant le  roi,  le  6  juillet  1709. 

ALKOOL,  opéra-comique  allemand  ,  musi- 
que de  Schneider,  représenté  à    Cobourg  en 

1800. 

*  ALLA  MACCHIA  (En  cachette),  opéra 
sérieux  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Antonio 
Scapolo,  musique  de  M.  Giovanni  Ercolani, 
représenté  au  théâtre  communal  de  Piove  di 
Sacco,  le  25  décembre  1892. 

allan  cameron  ,  opéra  italien  en  trois 
actes,  poème  de  Piave,  musique  de  Giovanni 
Pacini,  représenté  sur  le  théâtre  de  la  Fe- 
nice,  à  Venise,  en  1851. 

ALLAN  MAC  AOL  AT,  opéra  italien  en  trois 


actes,  musique  de  Aspa,  représenté  an  théâ- 
tre Nuovo  dans  l'été  de  1838. 

ALLE  IRREN  SICH  (Tous  se  trompent), 
opéra  allemand  en  trois  actes,  musique  de 
Hubatschek,  représenté  vers  1789. 

ALLE  NEUN,  UND  DER  CENTRUM,  opéra 
allemand ,  musique  de  Haibel,  représenté  à 
Vienne  vers  1797. 

ALLEGRIA  IN  CAMPAGNA  (i/),  opéra 
italien,  musique  de  Bernardini,  représenté 
à  Venise  en  1794. 

ALLEGRO  IL  PENSEROSO  ED  IL  MODE- 
RATO (i/),  opéra  allégorique,  musique  de 
Hœndel,  représenté  à  Londres  en  1740. 

ALLOGIO  MILITARE  (l'),  opéra  italien  en 
un  acte,  musique  de  Pavesi,  représenté  à 
Venise  dans  l'automne  de  1807. 

ALLOGIO  MILITARE  (i/),  opéra  buffa  en 
un  acte,  musique  de  C.-J.  Paiis,  représenté 
à  Vienne  en  1829. 

ALLOGIO  MlLlTARE(L'),opérette  italienne, 
musique  d'Ettore  Deschamps,  représentée  au 
théâtre  délie  Logge  de  Florence  le  25  juin 
1876. 

*  ALLONS  !  ÇA  VA  OU  LE  QUAKER  EN 
FRANCE,  tableau  patriotique  en  un  acte,  mêlé 
de  vaudevilles,  paroles  et  musique  du  Cousin- 
Jacques  (Beffroy  de  Reigny),  représenté  au 
théâtre  Feydeau  le  28  octobre  1793. 

ALMA  L'INCANTATRICE,  opéra  séria,  li- 
vret de  Saint- Georges,  musique  de  M.  F.  de 
Flotow,  représenté  au  Théâtre-Italien  de  Pa- 
ris le  9  avril  1878;  chanté  par  Novelli,  Ver- 
ger, M"»  Albani,  Mme  Sanz.  Cette  partition 
est  le  développement  d'un  ouvrage  du  même 
maître,  l'Esclave  de  Camoëns ,  représenté  à 
Paris  en  1843  et  transformé  plus  tard  pour  le 
théâtre  de  Vienne  sous  le  titre  d'Indra.  Le 
nouveau  livret,  en  quatre  actes,  a  été  arrangé 
pour  la  scène  italienne  par  M.  Achille  de  Lau- 
zières.  Camoëns  est  le  héros  de  la  pièce,  et 
l'héroïne  est  la  belle  enchanteresse  Aima, 
bayadère  que  le  guerrier  poète  a  ramenée  des 
Indes,  qui  le  sert  avec  dévouement,  le  console 
dans  ses  malheurs  et  dédaigne  pour  luil'amour 
de  dom  Sébastien,  le  roi  de  Portugal,  qui  l'a 
remarquée  dans  les  rues  de  Lisbonne.  Enfin 
lorsque,  égaré  par  la  jalousie,  le  pauvre  Ca- 
moëns attente  aux  jours  du  roi  sans  le  con- 
naître, c'est  encore  elle  qui  obtient  sa  grâce. 
Ce  livret  est  poétique,  intéressant  et  très  mu- 
sical. Il  fournit  tout  naturellement  l'occasion 


36 


ALMA 


ALME 


de  faire  briller  le  talent  d'une  cantatrice,  et 
comme  au  Théâtre-Italien,  de  regrettable  mé- 
moire, la  charmeuse  était  Mlle  Albani,  les 
séductions  opérées  dans  l'ouvrage  par  Vincan- 
tatrice  devenaient  vraisemblables.  C'est  à  la 
direction  aussi  intelligente  qu'artistique  de 
M.  Escudier  qu'on  doit  la  représentation  de 
ce  charmant  opéra,  et  les  amateurs  ne  doi- 
vent pas  oublier  non  plus  qu'il  leur  a  fait  en- 
tendre pour  la  première  fois  en  France  l'Aida 
de  Verdi.  Ces  titres  auraient  dû  le  protéger 
contre  l'insouciance  de  la  plus  frivole  admi- 
nistration des  beaux-arts  qu'on  ait  vue  de- 
puis longtemps.  La  musique  de  M.  de  Flotow 
a  des  qualités  un  peu  superficielles  au  pre- 
mier abord;  mais  on  ne  peut  lui  contester  la 
grâce  et  la  mélodie,  un  intérêt  soutenu,  une 
distinction  naturelle  et  une  mesure  de  bon 
goût  dans  l'expression  dramatique;  en  un 
mot,  je  l'appellerais  volontiers  un  Auber  al- 
lemand. Les  morceaux  qui  m'ont  paru  les  plus 
caractérisés  dans  le  premier  acte  sont  :  les 
couplets  de  l'aubergiste  José,  Non  appena  ar- 
rivai di  Lisbona;  l'andante  chanté  par  Ca- 
moëns,  Il  dolor  covri  di  pallor  ;  le  duo  bouffe 
de  Zingaretta  et  de  José,  Corsi  già  dall'  au- 
rora,  et  un  petit  trio  dans  le  finale,  Tutto 
tace  ;  dans  le  second  acte,  la  romance  de  Ca- 
moëns  revoyant  sa  patrie,  O  patria  diletta;ln 
canzone  dei  marinai,  chantée  par  Zingaretta; 
le  boléro  de  dom  Sébastien,  Un  di  di  follia. 
M.  de  Flotow  s'est  rappelé  qu'il  avait  obtenu 
un  de  ses  plus  grands  succès  dans  le  quatuor 
du  Rouet,  de  Martha,  c'est-à-dire  avec  un 
hors-d'œuvre  intercalé  avec  goût  dans  l'ac- 
tion, en  un  mot  avec  un  intermède  musical, 
sorte  d'entr'acte  qu'on  écoute.  Il  a  tenté  la 
même  fortune  dans  Aima  l'incantatrice  en 
écrivant  le  gracieux  terzetto  de  la  cigarette, 
chanté  par  Zingaretta,  José  et  Sebastiano: 

Vien  chiamata  sigaretta 
Questa  foglia  avvolta  e  stretta 
Tra  le  dita,  corne  io  fo 
Fate  voi  pure  corne  io  fo 
Poi  con  grazia,  leggermente 
Aile  labra  dolcemente 
Il  tubetto  io  porterii 
E  prigion  là  lo  terrô 
Con  l'acciar  la  selce  urtan&o 
La  scintilla  va  brillnndo; 
.Accendete  allor  in  fretta 
La  già  fatta  sigaretta, 
Poscia  Foechio  seguirà 
Corne  il  fumo  alV  aria  va. 

Cette  historiette  de  la  première  apparition 
à  Lisbonne  du  tabac  à  fumer  est  bien  acces- 
soire; cependant,  n'en  déplaise  aux  puritains 
du  drame  musical,  ce  terzetto  a  fait  le  plus 
grand  plaisir,  à  cause  de  la  vivacité  du  dialo- 


gue, du  choix  des  idées,  de  la  délicatesse  de 
l'orchestration.  La  première  partie  étant  chan- 
tée par  un  contralto,  le  morceau  est  moins 
brillant  que  le  quatuor  du  Rouet,  mais  il  est 
en  soi  très  agréable  à  entendre.  Après  le  grand 
air  de  virtuosité  d'Alma,  qui  ouvre  le  troi- 
sième acte,  dont  l'allégro  est  fort  mélodieux, 
je  citerai  encore  la  belle  scène  où  Camoëns, 
abandonné  de  tous,  excepté  d'Alma,  entend 
chanter  ses  vers  dans  les  rues  de  Lisbonne  et 
sent  le  courage  renaître  dans  son  cœur,  Ah 
sil  quel  canto  è  mio,  et  le  duo  final.  Le  mor- 
ceau le  plus  saillant  du  dernier  acte  est  la 
prière  touchante  et  pathétique  d'Alma,  Non 
sià  tua  gloria.  Distribution  :  Il  re  dom  Se- 
bastiano, M.  Verger;  dom  Luis;  de  Camoëns, 
M.  Nouvelli;  Aima,  bayadère,  MUe  Albani; 
José,  aubergiste,  M.  Ramini;  Zingaretta, 
femme  de  José,  Mlle  Sanz;  Pedro,  Sylveyra, 
Fernando,  officiers;  Kubli,  chef  d'une  troupe 
de  saltimbanques. 

ALMA  UND  SELMAR,  duodrame,  musique 
de  Ronconi  (Sébastien) ,  représenté  à  Post- 
dam  en  1793. 

*  almansor,  opéra  sérieux,  paroles  de 
M.  Mezzacapo,  musique  de  M.  Antonini,  repré- 
senté à  Rome,  sur  le  théâtre  Costanzi,  en 
mai  1881. 

ALMANZOR,  opéra  italien,  musique  de 
Pollarolo,  représenté  à  Venise  en  1703. 

ALMANZOR,  opéra  italien,  musique  de  Ta- 
dolini,  représenté  à  Trieste  vers  1828. 

*  ALMANZOR  OU  LE  TRIOMPHE  DE  LA 
GLOIRE,  opéra-ballet  en  deux  actes  et  en 
vers  libres,  paroles  de  d'Aumale  de  Corsan- 
ville,  musique  de  Lanctin,  dit  Duquesnoy, 
représenté  à  Bruxelles  en  1787. 

ALMASIS,  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
Moncrif,  musique  de  Royer  (Joseph-Nicolas- 
Pancrace),  représenté  à  Versailles  le  26  fé- 
vrier 1748,  et  à  l'Académie  royale  de  musique 
le  28  août  1750.  Ce  petit  ouvrage,  qui  avait 
pour  interprètes  Mlle  Chevalier  (Almasis), 
Mlle  Lemière  (l'Ordonnatrice),  Chassé  (Zam- 
nis)  et  Le  Page  (un  Indien),  fit  partie,  avec 
deux  autres  opéras  en  un  acte  :  Ismène  et 
Linus,  d'un  spectacle  coupé  dont  on  donna 
vingt-quatre  représentations  consécutives.  Il 
n'en  fut  plus  jamais  question  par  la  suite. 

ALMAZINDE,  opéra  allemand  en  trois  ac- 
tes, musique  de  Bierey,  représenté  à  Breslau 
en  1816. 

ALMERICE  IN  CIPRO,  opéra  italien ,  mu- 
sique de  Gaudio  (Antoine  del),  regr  en  1675- 


ALPE 


ALTE 


almerinda  (l')  ,  opéra,  musique  de  Bo- 
niventi,  représenté  en  1691. 

almina,  opéra  italien,  musique  de  Fran- 
cesco  Cortesi,  représenté  à  Rome  en  janvier 
1859. 

*  ALMINA,  opéra  italien,  musique  de  Fabio 
Campana,  représenté  à  Londres  en  1860.  Le 
principal  rôle  de  cet  ouvrage  était  chanté  par 
la  célèbre  Piccolomini. 

almira  (h'),  opéra,  musique  de  Boniventi, 
représenté  en  169 1. 

ALMIRA,  opéra  allemand,  musique  de 
Hasndel,  représenté  à  Hambourg  en  1704. 

ALMIRA,  opéra  allemand,  musique  de  Kei- 
ser,  représenté  à  Hambourg  en  1706. 

ALMIRO,  RE  Dl  CORINTO,  opéra,  musique 
de  Pignati,  représenté  vers  1695  au  théâtre 
San-Giovanni  et  San-Paolo. 

*  almohaden  (les)  ,  drame  lyrique  en 
quatre  actes,  livret  tiré  du  drame  les  Cloches 
d'Almudaina  de  don  Juan  Palon  y  Coll,  musi- 
que de  J.-J.  Abert,  représenté  sans  grand 
succès,  le  13  avril  1890,  au  théâtre  municipal 
de  Leipzig.  La  renommée  du  compositeur  n'a 
pu  faire  passer  condamnation  sur  le  peu  d'in- 
térêt que  présentait  sa  partition. 

*  ALMONEDA  DEL  DIABLO    (la),  zarzuela 

féerique  en  quatre  actes,  musique  de  Gabriel 
Balart,  représentée  au  Lyceo  de  Barcelone  en 
1884.  Cet  ouvrage  obtint  un  succès  retentis- 
sant, qui  se  traduisit  en  une  longue  série  de 
représentations. 

ALOÏS  GONZAGA,  drame  lyrique,  musique 
de  Kumpf,  représenté  au  collège  des  jésuites 
de  Munich  en  1727. 

ALONSO  E  CORA,  opéra  sérieux,  poème 
de  Bernardini,  musique  de  Simon Mayr,  repré- 
senté  au  théâtre  de  la  Scala,  de  Milan,  en 

1804. 

ALONZO,  opéra,  musique  deL.-G.  Maurer, 
né  en  1789. 

ALOR  OU  LES  HUNS  DEVANT  MERSE- 
BOURG,  opéra  allemand,  musique  de  E.  Hum- 
mel,  représenté  à  Weimar  en  1843. 

ALPENHIRT  (die)  [Le  Pâtre  des  Alpes], 
opéra  allemand,  musique  de  Nohr,  repré- 
senté à  Meiningen  en  1831. 

ALPENHÙTTE  (die)  [La  Chaumière  des 
Alpes],  opéra  allemand,  paroles  de  Kotzebue, 


musique  de  J.  Miller,  représenté  à  Kœnigs- 
berg  vers  1814. 

ALPENHUTTE  (die)  [La  Chaumière  des 
Alpes] ,  opéra  en  un  acte,  paroles  de  Kotze- 
bue, musique  de  Conradin  Kreutzer,  repré- 
senté en  1816. 

ALPENHÙTTE  (die)  [La  Chaumière  des 
Alpes],  opéra  allemand ,  musique  de  Schmidt 
(Samuel),  représenté  à  Kœnigsberg  en  1816. 

ALPENHUTTE  (die)  [La  Chaumière  des 
Alpes] ,  opéra  allemand,  musique  de  Stein- 
kuhler,  représenté  à  Dusseldorf  vers  1840. 

ALPENHÙTTE  (die)  [La  Chaumière  des 
Alpes],  opéra  allemand,  musique  de  Limmer, 
représenté  en  Allemagne  en  1845. 

ALPHÉE  ET  ARÉTHUSE ,  opéra-ballet  en 
un  acte,  tiré  de  l'opéra  d'Are'thuse,  paroles  de 
Danchet  musique  de  Campra,  avec  prologue, 
dont  les  paroles  sont  de  Pellegrin  et  la  mu- 
sique de  Monteclair,  représenté  à  l'Opéra  le 
22  août  1752. 

ALPHONSE  D'ARAGON,  opéra  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  Souriguière,  musique  de 
Bochsa,  représenté  à  l'Opéra -Comique  le 
19  août  1814. 

ALPHONSE  ET  LÉONORE  OU  L'HEUREUX 
PROCÈS,  comédie  en  un  acte  mêlée  d'ariettes, 
paroles  de  C.  Leprévost  d'Iray,  musique  de 
Gresnick,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le 
29  novembre  1797. 

ALPIGIANINA,  opéra  semi-seria,  livret  de 
Golisciani,  musique  de  N.  Cassano,  représenté 
au  Collegio  di  musica,  à  Naples,  le  20  mars 
1880. 

*  AL  POLO,  zarzuela  en  un  acte,  musique  de 
M.  Fernandez  Caballero,  représentée  à  Ma- 
drid, sur  le  théâtre  du  Buen  Retiro,  en  1880. 

ALRUNA ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Spohr.  Cet  ouvrage  fut  écrit  en  1816  ;  mais 
l'ouverture  seule  en  est  connue  ;  elle  fut  exé- 
cutée en  diverses  circonstances  à  Fran- 
kenhausen,  Cassel  et  Berlin. 

ALSINDA  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Zingarelli,  représenté  à  Milan  en  1785. 

ALTEDER  FREYER  [l'Amoureux  suranné], 
opéra,  musique  de  André,  né  en  1741 ,  mort 
en  1799. 

ALTE  ÙBERALL  UND  NIRGEND  (der)  [Le 
vieillard  partout  et  nulle  part],  opérette  alle- 
mande, musique  de  W.  Mûller,  représenté 
vers  1795. 


38 


AMAD 


AMAL 


altenaïde,  opéra,  musique  de  Bono,  re- 
présenté à  Vienne  en  1762. 

*  alvar,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
poème  français  de  M.  Bède,  traduit  en  fla- 
mand par  M.  Em.  Hiel,  musique  de  M.  Paul 
Gilson,  représenté  au  théâtre  Flamand  de 
Bruxelles  le  15  décembre  1895. 

ALVAR  ET  MINCIA  OU  LE  CAPTIF  DE 
RETOUR,  comédie  en  trois  actes  et  en  vers 
libres,mêlée  d'ariettes, paroles  de  M.  de  Cailly, 
musique  de  Saint- Amans,  représentée  à  la 
Comédie-Italienne  le  13  juin  1770. 

ALVARO,  opéra  italien,  musique  de  P.  Gu- 
glielmi,  représenté  à  Vienne  en  1790. 

ALVIDA  IN  ABO,  opéra,  musique  de  An- 
toine Bernabei ,    représenté    à  Munich  en 

1678. 

ALVILDA,  opéra,  musique  de  Galuppi,  re- 
présenté en  1737. 

ALWINS  ENTZAUBERONG  (  le  Désenchan- 
tement d'Alwin),  opéra  allemand,  musique  de 
Schneider,  représenté  à  Leipzig  en  1809. 

ALZIRA,  opéra  italien,  musique  de  J.  Nic- 
colini,  représenté  à  Gênes  en  1797. 

ALZIRA,  opéra  italien,  musique  de  Man- 
froce,  représenté  à  Rome  en  1810. 

ALZIRA,  opéra  italien,  musique  de  Zin- 
garelli,  représenté  à  Naples  vers  1815.  C'est 
dans  cet  ouvrage  que  se  trouve  le  bel  air  : 
Nel  silenzio  i  mesti  passi. 

ALZIRA,  opéra  de  Verdi,  représenté  au 
théâtre  de  San-Carlo  à  Naples  en  1845.  Cet 
ouvrage  échoua  tout  d'abord  et  ne  se  releva 
qu'incompl  ètement. 

ALZIRE ,  opéra  sérieux ,  musique  de  Hos- 
zisky,  représenté  au  théâtre  de  Rheinsberg 
▼ers  1794. 

AM  runeinstein,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  MM.  F.  de  Flotow  et  R.  Gênée,  re- 
présenté à  Prague  le  13  avril  1868. 

*  AM  WŒRTHERSEE,  opéra-comique,  mu- 
sique de  M.  Koxhat,  représenté  à  l'Opéra  de 
Francfort-sur-le-Mein  en  août  isss. 

AMA  PIÙ  CHI  MEN  SI  CREDE ,  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Lotti ,  représenté  à  Venise 
en  1709. 

AMADIS,  opéra,  musique  de  Haendel,  repré- 
senté à  Londres  en  1715. 

AMADIS  DE  GAULE ,  tragédie  lyrique  en 


cinq  actes,  paroles  de  Quinault,  musique  de 
Lulli,  représentée  à  Paris  le  18  janvier  1684, 
et  à  Versailles  l'année  suivante.  Pendant  plus 
d'un  demi-siècle,  cet  ouvrage,  un  des  meilleurs 
du  célèbre  compositeur,  excita  l'admiration 
de  la  cour  et  de  la  ville.  Lorsqu'il  fut  repris, 
en  1731,  laCarmago  y  dansa,  au  quatrième 
acte,  l'entrée  qui  avait  été  exécutée  précé- 
demment par  Mlle  Salle.  Les  gazettes  du 
temps  font  un  pompeux  récit  de  la  septième 
reprise,  qui  eut  lieu  en  1740,  avec  le  chan- 
teur Jélyotte  et  la  gracieuse  Mlle  Lemaure 
qui  jouait  le  rôle  d'Oriane. 

Une  déclamation  noble  et  soutenue,  une 
interprétation  toujours  fidèle  et  expressive 
des  paroles  distinguent  la  partition  d'Amadis. 
L'air  :  Bois  épais,  redouble  ton  ombre,  est  un 
chef-d'œuvre,  et  la  chanson  avec  chœur  : 
Suivons  l'Amour,  offre  une  belle  harmonie 
qui  n'exclut  pas  la  grâce. 

AMADIS  DE  GRÈCE ,  tragédie  lyrique  en 
cinq  actes  avec  prologue,  paroles  de  Lamotte, 
musique  de  Destouches,  représentée  le  26  mars 
1699. 

AMADIS  DES  GAULES,  opéra,  musique  de 
Eerton,  en  collaboration  avec  La  Borde ,  re- 
présenté le  4  décembre  1771.  Berton  avait  été 
chargé  de  refaire  l'opéra  de  Lulli  ;  le  succès 
ne  justifia  point  cette  témérité. 

AMADIS  des  gaules  ,  opéra  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  Devisme  et  Saint -Alphonse, 
musique  de  Chrétien  Bach ,  représenté  à 
l'Opéra  le  10  décembre  1779.  Le  manuscrit,  dit 
M.  Fétis,  fut  payé  à  l'auteur  dix  mille  francs, 
honoraires  bien  considérables  à  cette  époque. 

AMADIS  DES  GAULES,  opéra  allemand, 
musique  de  Stengel,  représenté  au  théâtre 
de  Hambourg  en  1798. 

AMAGE,  REGINA  DE'  SARMATI,  opéra 
italien,  musique  de  Pollarolo ,  représenté  à 
Venise  en  1694. 

AMALASSUNTE,  REGINA  DE'  GOTI  (i/) , 
opéra  italien,  musique  de  Chelleri,  repré- 
senté à  Venise  en  1718. 

AMALASUNTA,  grand  opéra  allemand,  mu- 
sique de  "Wilderer,  représenté  à  Dusseldorf 
en  1713. 

AMALIA,  opéra  italien,  musique  de  Lampe, 
représenté  en  1832. 

AMALIA,  opéra  italien  semi-seria,  musi- 
que de  Maëschini,  représenté  sur  le  théâtre 
Piazza-Vecchia,  à  Florence,  au  mois  de  dé- 
cembre 1837. 


AMAN 


AMAN 


39 


AMALI A  or  THE  LOVE  TEST  {Amélie,  ou 
l'Amour  éprouvé),  opéra  anglais ,  musique  de 
Balfe,  représenté  à  Londres  en  1838. 

AMALIA  CANDIANA ,  opéra,  musique  de 
Lauretis,  représenté  au  théâtre  Saint-Charles 
de  Naples  en  1845. 

AMALIA  DI  VISCARDO,  opéra  italien, 
musique  de  Capoci,  représenté  à  Rome  en  1842. 

AMALIA  E  PALMER,  opéra,  musique  de 
Celli,  représenté  à  Milan  vers  1814. 

AMANDA  OU  COMTESSE  ET  PAYSANNE, 
opéra  allemand  en  deux  actes,  musique  de 
M.  Wermeyer ,  représenté  au  théâtre  de  la 
Cour,  à  Cobourg,  en  mai  1856. 

AMANT  A  L'ÉPREUVE  (i/)  OU  LA  DAME 
INVISIBLE,  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  Moline  et  Fillette,  dit  Loraux.  mu- 
sique de  Berton  (Henri  Montan),  représenté 
aux  Italiens  le  5  décembre  1787.  La  princesse 
Éléonore  éprouve  la  sincérité  de  son  amant, 
don  Carlos,  en  lui  faisant  faire  des  avances  par 
sa  servante  affublée  des  habits  d'une  princesse 
étrangère.  Don  Carlos,  qui  cependant  n'a  vu  sa 
maîtresse  que  sous  le  masque,  résiste  jusqu'au 
moment  où  celle-ci  se  fait  connaître  et  accepte 
l'hommage  de  sa  flamme.  Dans  les  Annales 
dramatiques,  Berton  est  souvent  appelé  Le- 
breton,  ce  qui  montre  une  fois  de  plus  avec 
quelle  négligence  ces  sortes  de  recueils  ont 
été  fabriqués  sous  le  rapport  musical. 

AMANT  ALCHIMISTE  (l')  ,  opéra-comique 
en  trois  actes,  musique  de  Catrufo,  repré- 
senté à  Genève  en  1808. 

AMANT  CORSAIRE  (i/) ,  opéra -comique 
en  deux  actes  et  en  prose,  paroles  d'Anseaume 
et  Salverte,  musique  du  marquis  de  Lasalle 
d'Offemont.  représenté  à  la  Comédie-Italienne 
le  3  juin  1762. 

*  AMANT  d'amanda  (l1),  opérette  en  un 
acte,  paroles  et  musique  de  M.  Lagneau, 
représentée  aux  Folies  -  Bergère  en  octobre 
1876. 

AMANT  DE  TROIS  JEUNES  FILLES  (l'), 

petit  opéra  allemand,  musique  de  Wraniczky, 
représenté  à  Vienne  en  1791. 

AMANT  DÉGUISÉ  (l')  OU  LE  JARDINIER 

SUPPOSÉ,  comédie  en  un  acte,  et  en  vers 
libres,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Favart  et 
de  l'abbé  Voisenon,musique  de  Philidor  (Fran- 
çois-André Danican),  représentée  le  3  sep- 
tembre 1769  à  la  Comédie-Italienne. 

AMANT  Écho  (l'),  opéra-comique  en  un 


acte,  paroles  et  musique  de  Raymont,  repré- 
senté au  théâtre  des  Beaujolais  vers  1785. 

AMANT  ET  LE  FRÈRE  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  de  Leuven ,  musi- 
que de  M.  Van  der  Does  ,  représenté  à  La 
Haye  en  mars  1855. 

AMANT  ET  LE  MARI  (l')  ,  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  d'Etienne  et  Roger, 
musique  de  M.  Fétis,  représenté  au  théâtre 
Feydeau  le  8  juin  1820. 

AMANT  jaloux  (l')  ,  comédie  en  trois 
actes,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  d'Hèle, 
musique  de  Grétry,  représentée  à  Versailles  le 
20  novembre  1778,  et  à  Paris  le  23  décembre 
de  la  même  année.  Cet  opéra  est  un  des 
meilleurs  de  Grétry,  et  il  est  longtemps  resté 
au  répertoire.  La  sérénade  chantée  par  Flo- 
rival  au  second  acte  :  Tandis  que  tout  som- 
meille, est  d'un  sentiment  exquis.  L'ouvrage 
a  été  créé  sous  ce  titre  :  les  Fausses  appa- 
rences ou  V Amant  jaloux,  mais  depuis  long- 
temps il  n'est  plus  connu  que  sous  celui  de 
l'Amant  jaloux. 

AMANT  JALOUX  (l'),  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  Mengozzi,  représenté  au  Théâtre 
des  Variétés-Montansier  le  2  février  1796. 

AMANT  LÉGATAIRE  (l'),  opéra,  musique 
de  Helmont,  représenté  au  Grand-Théâtre  de 
Bruxelles  vers  1780. 

AMANT  POUR  RIRE  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  Wanson ,  représenté 
au  théâtre  de  Liège  en  1835. 

AMANT  RIVAL  DE  SA  MAÎTRESSE  (t/), 
opéra-comique  en  un  acte,  paroles  d'Henrion, 
musique  de  Piccinni  (Alexandre),  représenté 
au  théâtre  delà  Porte-Saint-Martin,  le  14  no- 
vembre 1803. 

*  AMANT  SCULPTEUR  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte  et  en  vers,  paroles  de  Léger,  musi- 
que de  Chardiny,  représenté  au  Théâtre-Fran- 
çais comique  et  lyrique  en  1790. 

AMANT  STATUE  (i/),  opéra-comique  en  un 
acte,  mêlé  d'ariettes,  paroles  de  Guichard, 
musique  de  M.  de  Lusse,  représenté  à  la  foire 
Saint-Laurent  le  18  août  1759. 

AMANT  STATUE  (l'),  opéra-comique  en  un 
acte,  en  vaudevilles,  de  Desfontaines,  repré- 
senté à  la  Comédie-Italienne  le  20  février 
1781,  mis  en  musique  par  Dalayrac  le  4  août 
1785.  Un  amant  s'imagine  de  paraître  en  statue 
aux  yeux  de  sa  maîtresse  ;  cette  statue  s'a- 
nime, et  joue  à  ravir  de  la  flûte;  un  dialogue 
assez  amusant  s'engage.  C'est  une  bagatelle 


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AMAN 


AMAN 


que  Dalayrac  a  traitée  avec  grâce  et  légèreté. 
Mlle  Renaud  aînée  jouait  avec  succès  le  rôle 
de  Célimène. 

AMANT  SYLPHE  (l'),  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  J.-P.-E.  Martini,  représenté  à 
Versailles  en  1785. 

AMANT  TRAVESTI  (l')  OU  LES  MULE- 
TIERS, opéra-comique  en  trois  actes  et  en 
vers  libres,  paroles  de  Dubreuil  tirées  du 
conte  de  La  Fontaine  le  Muletier,  musique  de 
Désaugiers,  représenté  au  théâtre  de  Mon- 
sieur, à  la  foire  Saint-Germain,  le  2  novembre 
1790. 

AMANTE  ASTUTO  (i/),  opéra,  musique  de 
Garcia  (Manuel-del-Popolo-Vicente),  repré- 
senté à  New- York  vers  1826. 

AMANTE  CHE  SPENDE  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  P.  Guglielmi,  représenté  en  Ita- 
lie en  1769. 

AMANTE  COMBATTUTO  DALLE  DONNE 
DI  PUNTO  (l'),  opéra  italien,  musique  de  Ci- 
marosa,  représenté  à  Naples  en  1781. 

AMANTE  CONTRASTATE,  opéra,  musique 
de  Felici  (Bartolomeo) ,  représenté  en  Italie 
en  1768. 

AMANTE  DI  RICHIAMO  (l'),  opéra  buffa, 
livret  de  Dall'Ongaro,  musique  de  Luigi  et 
Federico  Ricci ,  représenté  sans  succès  au 
théâtre  d'Angennes,  à  Turin,  le  13  juin 
1846;  chanté  par  Pancani,  Superchi,  Scapini, 
Mmes  Rebussini  et  Gabussi. 

AMANTE  DI  TUTTE  (l*),  opéra  italien, 
musique  de  Galuppi,  représenté  à  Venise 
en  1762. 

AMANTE  EROE  (l'),  opéra  italien,  musi- 
que de  Ziani,  représenté  à  Venise  en  1690. 

AMANTE  IMPAZZITO  (l'),  opéra  italien, 
mu  sique  de  Ballarotti,  représenté  à  Venise  en 
1714. 

AMANTEPRIGIONIERO  (V),  opéra  italien 
musique  de  Bigatti ,  représenté  à  Milan,  au 
théâtre  de  la  Scala,  en  1809. 

amante  ridicolo  (l')  ,  opéra  italien, 
musique  de  Piccinni  (Nicolas) ,  représenté 
à  Naples  en  1757. 

AMANTE  SANS  LE  SAVOIR  (i/),  opéra  en 
un  acte,  musique  de  Solié,  repr.  vers  1807. 

AMANTE  SCHERNITO  (r/),  opéra-comique, 
musique  de  Lamberti ,  représenté  en  Italie 
vers  la  fin  du  xvme  siècle. 


AMANTE  SERVITORE  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  Paër,  représenté  à  Venise  en 
1795. 

AMANTE  STATUA  (l'),  opéra  italien,  musi- 
que de  Piccinni  (Louis),  représenté  en  1793  à 
Venise. 

AMANTI  ALLA  PROVA  (gli)  ,  opéra  buffa , 
musique  de  Perla,  représenté  à  Naples  vers  le 
milieu  du  xvme  siècle. 

AMANTI  ALLA  PROVA  (gli),  opéra-bouffe, 
musique  de  Piticchio  (François),  représenté 
à  Dresde  en  1784. 

AMANTI  ALLA  PROVA  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Cimarosa,  représenté  au  théâtre 
Nuovo  en  1786. 

AMANTI  ALLA  PROVA  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Caruso,  représenté  à  Venise  en 
1784,  et  à  Milan  en  1790. 

AMANTI  ALLA  PROVA  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Mandanici,  représenté  au  théâtre 
du  Fondo  vers  1827. 

AMANTI  CANUTI  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Anfossi,  représenté  à  Dresde  en 
1784. 

AMANTI  COMICI  (gli),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Cimarosa,  représenté  à  Naples  en 
1778. 

AMANTI  COMICI  (gli),  opéra  italien,  musi- 
que de  Fioravanti  (Valentin),  représenté  à 
Milan  en  1796. 

AMANTI  CONFUSI  (gli),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Bernardini,  représenté  à  Rome  en 
1788. 

AMANTI  CONSOLATI  (gli),  opéra  italien, 
mus.ique  de  Sarti,  représenté  à  Turin  en  1779. 

AMANTI  DI  TERUEL  (gli),  opéra  italien, 
paroles  de  la  senora  Rosario  Zapater,  musi- 
que du  maestro  Avelino  de  Aguirre,  repré- 
senté à  Valence  en  décembre  1865. 

*  AMANTI  DI  TERUEL  (gli),  opéra  en  cinq 
actes,  paroles  et  musique  de  M.  Thomas  Bre- 
ton, représenté  avec  un  vif  succès,  le  12  février 
1889,  sur  le  Théâtre-Royal  de  Madrid.  L'auteur 
avait  tiré  le  livret  de  son  opéra  d'un  drame 
bien  connu  de  Hartzenbusch  qui  porte  le  même 
titre.  Pendant  quatre  années  il  avait  lutté, 
pour  sa  représentation,  contre  le  mauvais 
vouloir  de  l'Académie  des  beaux-arts  de  Ma- 
drid, qui  ne  jugeait  pas  l'œuvre  digne  de 
paraître  sur  la  première  scène  lyrique  de 
cette  ville.  Le  publie  en  jugea  autrement,  et 


AMAN 


AMAR 


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l'accueillit  avec  les  marques  de  la  plus  vive 
sympathie.  La  partition  des  A  mants  de  Teruel, 
conçue  dans  des  formes  d'une  réelle  modernité, 
se  fait  remarquer,  dit-on,  par  des  pages  d'une 
inspiration  puissante,  notamment  en  ce  qui 
concerne  la  scène  finale,  dont  le  caractère 
dramatique  est  très  pénétrant.  L'harmonie  et 
l'instrumentation  ont  été  l'objet  des  plus 
grands  éloges. 

amanti  DISPERATI  (gli),  opéra,  musique 
de  Caruso,  représenté  à  Naples  en  1787,  dans 
l'automne. 

AMANTI  FANATICI  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Liverati,  représenté  vers  1815  à 
Londres. 

AMANTI  FILARMONICI  (gli),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Gnecco,  représenté  en  Ita- 
lie, vers  1810. 

AMANTI  GELOSI  (gli),  opéra  italien,  musi- 
que de  Cocchi  (Joachim),  représenté  à  Lon- 
dres en  1757. 

AMANTI  GENE  ROSI  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Mancini,  représenté  au  théâtre 
San-Bartolomeo  en  1705. 

AMANTI  GENEROSI  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Vinacesi,  représenté  au  théâtre 
San-Angelo  de  Venise  en  nos. 

AMANTI  IN  ANGUSTIE  (gli),  opéraitalien, 
musique  de  Cercia,  représenté  à  Naples  dans 
les  dernières  années  du  dix-huitième  siècle. 

AMANTI  IN  CIMENTO  OSSia  IL  GELOSO 
AUDACE  (gli),  opéra  italien,  musique  de 
Spontini,  représenté  à  Rome  en  1801. 

AMANTI  IN  PUNTIGLIO  (gli),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Tritto  (Jacques),  représenté 
au  théâtre  Nuovo,  à  Naples,  en  179 1. 

AMANTI  MASCHERATI  (gli),  opéraitalien, 
musique  de  Piccinni ,  représenté  à  Naples 
vers  1768. 

AMANTI  RAMINGHI  (gli),  opéraitalien, 
musique  de  Albertazzi,  représenté  vers  1812. 

AMANTI  RIDICOLI  (gli)  ,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Caruso,  représenté  à  Rome  en  1793. 

AMANTI  RIDICOLI  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Palma,  représenté  à  Naples  vers 
1794. 

AMANTI  RIDICOLI   (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Generali,  représenté  à  Rome  en 
1800. 
*    AMANTI    SESSAGENARI     (GLi),     Opéra- 


bouffe,  musique  de  Miceli,  représenté  à  Na- 
ples, sur  le  théâtre  Nuovo,  le  4  août  1853. 
AMANTI  TRAPPOLIERI  (gli)  ,  opéra  italien, 

musique  de  Fabrizi  (Vincent),  représenté  à 

Naples  en  1787. 

*  AMANTS  ABSENTS  (les),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  Quaisain,  représenté 
à  l'Ambigu-Comique  le  il  janvier  1803. 

AMANTS  DE  VÉRONE  (les),  drame  lyrique 
en  cinq  actes  et  six  tableaux,  livret  et  musi- 
que de  M.  le  marquis  d'Ivry,  représenté  pour 
la  première  fois  au  théâtre  Ventadour  le  12  oc- 
tobre 1878.  On  a  applaudi  surtout  le  duo  des 
adieux  de  Roméo  et  Juliette,  au  second  acte. 
Il  est  à  regretter  que  l'auteur  n'ait  pas  cor- 
rigé dans  son  poème  des  expressions  vul- 
gaires qui  le  déparent,  et  dans  sa  musique 
des  formules  peu  nouvelles.  Chanté  par  Ca- 
poul,  Dufriche,  Taskin,  Fromant,  Mlle  Heil- 
bron,  Mme  Lhéritier  et  Mlle  Rey.  Cet  opéra 
a  été  donné  à  la  Gaîté  le  15  février  1879  ; 
MUe  Ambre  a  chanté  le  rôle  de  Juliette, 
M.  Mouret  celui  de  frère  Laurent. 

AMANTS  DE  VILLAGE  (les),  comédie  en 
deux  actes,  en  vers,  mêlée  d'ariettes ,  paro- 
les de  François  Riccoboni,  musique  de  Bam-- 
bini,  représentée  au  nouveau  théâtre  italien, 
le  26  juillet  1764. 

AMANTS  QUERELLEURS  (les)  ,  opéra-c  o ini- 
que, musique  de  Aubery  du  Boulley,reçu  ài'O- 
péra-Comique,  mais  joué  au  Gymnase,  arrangé 
en  vaudeville  en  1824. 

*  AMANTS    RIDICULES    (LES),     Opéra-CO- 

mique  en  un  acte,  paroles  de  Desaudrais, 
musique  de  Bonnay,  représenté  au  théâtre 
des  Beaujolais  en  1790. 

amants  rivaux  (les),  opéra,  musique 
de  L.-C.  Moulinghem,  représenté  en  France 
sur  des  théâtres  de  province,  vers  1790. 

AMANTS  TROMPÉS  (les),  opéra-comique 
en  un  acte,  mêlé  d'ariettes,  par  Anseaume  et 
Marcouville,  joué  à  la  foire  Saint-Laurent  le 
26  juillet  1756. 

AMAPOLA  (l')  [le  Coquelicot],  traduction 
espagnole  de  la  Marjolaine  (voyez  ce  nom)  de 
M.  Ch.  Lecocq,  représentée  au  théâtre  de  la 
Zarzuela,  à  Madrid,  en  novembre  1877. 

*  amapolas  (las),  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Celsio  Lucio  et  Arniches,  musique  de 
M.  Torregrosa,  représentée  au  théâtre  Apolo, 
de  Madrid,  le  21  juin  1894. 

AMAR   PER  vendetta,   opéra  italien. 


42 


AMAZ 


AMBA 


musique  de  Ruggeri,  représenté  à  Venise 
en  1702. 

*  amar  SIN  conocer,  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  Luis  Olona,  musique  de 
Barbieri  et  Joaquin  Gaztambide,  représentée 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le 
24  avril  1858. 

*  A  maria  DE  silves,  opéra-comique, 
paroles  de  M.  Lorjo  Tavares,  musique  de 
M.  Joao  Guerreiro  da  Costa,  représenté  au 
théâtre  de  la  Trinité,  à  Lisbonne,  en  jan- 
vier 1891.  L'auteur  de  la  musique  était  mort 
dès  la  mise  en  répétitions  de  sa  pièce,  lais- 
sant sa  partition  inachevée  quant  à  l'orches- 
tration ;  celle-ci  dut  être  terminée  par  le  pro- 
fesseur Fialho  et  par  le  chef  d'orchestre  du 
théâtre,  M.  Gazul. 

AMARYLLIS,  opéra-ballet,  paroles  de  Dan- 
chet,  musique  de  Campra,  représenté  à  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  10  septembre 
1704.  C'est  un  acte  ajouté  aux  Muses,  opéra- 
ballet  des  mêmes  auteurs  représenté  l'année 
précédente. 

amasili,  drame,  musique  de  Buri, repré- 
senté à  Neuwied  en  1790. 

*  A  MATA  caballo,  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Garcia  Valero,  musique  de 
M.  Ximenès,  représentée  au  théâtre  Martin, 
de  Madrid,  en  novembre  1886. 

amateur  DE  musique  (l'),  opéra,  pa- 
roles et  musique  de  Raymond,  représenté  au 
théâtre  des  Beaujolais  le  3  juillet  1785. 

AMATEURS  AND  ACTORS,  farce  anglaise, 
musique  de  J.  Hart,  représentée  à  Londres 
vers  1818. 

AMAZILIA,  opéra  italien,  musique  de  J. 
Pacini,  représenté  au  théâtre  Saint-Charles 
à  Naples,  dans  l'été  de  1825. 

*  amazilla,  drame  lyrique,  poème  de 
M-  Zanardini,  musique  de  M.  Palminteri,  re- 
présenté au  théâtre  Dal  Verme,  de  Milan,  en 
octobre  1883.  Le  sujet  de  cet  ouvrage,  dont 
l'existence  fut  courte  et  le  succès  médiocre, 
était  le  même  que  celui  de  Fernand  Cortez,  le 
chef-d'œuvre  de  Spontini. 

*  amazonas  DEL  TORMES  (las),  zarzuela 
en  deux  actes,  musique  de  M.  José  Rogel, 
représentée  à  Madrid  en  1865. 

AMAZONE  (i/),  opéra-comique  en  deux  ac- 
tes, musique  d'Amédée  de  Beauplan,  imité  du 
vaudeville  de  Scribe,  Delestre,  Poirson  et  Me- 
lesville  portant  le  nom  de  le  Petit  Dragon,  et 


représenté  à  l'Opéra-Comique  le  15  novem- 
bre 1830. 

AMAZONE  (l'),  opéra,  musique  de  Lind- 
paintner,  représenté  à  Stuttgard  en  1831. 

AMAZONE  (l'),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Thomas  Sauvage,  musique  de 
M.  Thys,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
25  novembre  1845. 

AMAZONES  (les),  opéra  polonais  en  deux 
actes,  musique  de  Elsner,  représenté  à  Brûnn 
en  1795. 

AMAZONES  (les)  ou  LA  FONDATION  DE 
THÈBES,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Jouy,  musique  de  Méhul,  représenté  à  l'Aca- 
démie impériale  de  musique  le  17  décembre 
1811.  Cet  ouvrage,  qui  cependant  n'est  pas 
inférieur  à  d'autres  du  grand  compositeur, 
n'eut  pas  un  succès  marqué. 

AMAZZONE  CORSARA  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  C.  Pallavicino,  représenté  à  Ve- 
nise en  1687. 

AMAZZONE  CORSARA  (l),  opéra  italien, 
musique  de  C.  Monari,  représenté  au  théâtre 
ducal  de  Milan,  vers  1806. 

AMAZZONE D'ARAGONA  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  Cavalli,  représenté  en  1652. 

AMAZZONI  (le),  opéra  italien,  musique  de 
Ottani,  représenté  à  Turin  en  1784. 

AMAZZONI  (le),  opéra  italien  en  deux  ac- 
tes, musique  de  Pavesi,  représenté  pour 
l'ouverture  du  nouveau  théâtre  de  Bergame, 
en  1809. 

ambassade  (l'),  opérette -bouffe,  livret 
de  MM.  Cornély  et  Védi,  musique  de  M.  War- 
necke,  représentée  au  théâtre  de  Tivoli  en 
mars  1872.  Le  rôle  principal  a  été  chanté  par 
Mme  Peretti. 

AMBASSADE  DU  PARNASSE  [h'),  opéra 
allemand,  musique  de  Schauensée,  représenté 
à  Lucerne  en  1746. 

*  ambassadeur  (l'),  opérette,  paroles  de 
MM.  Wittmann  et  Wohlmuth,  musique  de 
M.  E.  Kremser,  représentée  à  Vienne,  sur  le 
théâtre  An  der  Wien,  en  février  1886. 

*  AMBASSADEUR  (l1),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Ridoux,  musique  de  M.  Gan- 
gloff,  représentée  au  Concert-Européen  le 
22  avril  1891. 

AMBASSADRICE  (l'),  opéra-comique  eu 
trois  actes,  paroles  de  Scribe,  musique  d'Au- 
ber ,  représenté  le  21  décembre    183» ,  la 


AMBI 


AMEN 


43 


même  année  qn'Acléon  et  que  les  Chaperons 
blancs.  Cet  ouvrage  peut  être  regardé  comme 
une  des  meilleures  partitions  de  l'illustre 
compositeur.  Au  succès  qu'obtint  tout  d'abord 
l'Ambassadrice  vint  s'ajouter  plus  tard,  en 
1850,  un  intérêt  d'actualité.  Une  célèbre  canta- 
trice, Mlle  Sontag,  avait  quitté  le  théâtre  pour 
épouser  le  comte  de  Rossi.  Le  public  avait 
goûté  vivement  d'abord  les  situations  habile- 
ment présentées  par  M.  Scribe.  La  réappari- 
tion de  Mme  de  Rossi  sur  la  scène,  par  suite 
de  revers  de  fortune,  prouva  que  le  sujet  du 
poème  n'était  pas  invraisemblable.  Cette 
vraisemblance,  dans  un  ouvrage  appartenant 
au  genre  qui  la  comporte  le  moins,  lui  a, 
conservé  un  attrait  piquant.  La  musique 
qu'Auber  a  composée  sur  ce  livret  est  tour 
à  tour  vive,  touchante,  enjouée  et  tendre. 
Sans  nous  arrêter  à  l'ouverture,  qui  est  une 
de  nos  jolies  pièces  instrumentales,  nous 
mentionnerons  les  couplets  du  premier  acte, 
l'air  bouffe  :  Ah!  que  mon  sort  est  beau!  la 
romance  :  Le  ciel  nous  a  -placés  dans  des 
rangs....;  le  duo  si  expressif:  Oui,  c'est  moi 
qui  viens  ici,  Madame  l'ambassadrice,  et  enfin 
l'air  de  Charlotte ,  au  dernier  acte  :  Que  ces 
murs  coquets...  Pendant  longtemps  le  rôle 
d'Henriette  a  servi  aux  débuts  des  jeunes  élè- 
ves sortant  du  Conservatoire.  Il  se  prête  en 
effet  à  faire  valoir  les  qualités  d'une  cantatrice. 
M'ie  Lavoye  y  a  obtenu  son  plus  beau  succès, 
ce  qui  n'est  pas  un  mince  mérite,  quand  on 
songe  à  la  perfection  avec  laquelle  madame  Da- 
moreau  avait  créé  le  personnage  d'Henriette. 

amber  WITCH,  opéra  anglais,  musique 
de  Wallace,  représenté  avec  beaucoup  de 
succès  au  théâtre  de  Sa  Majesté,  à  Londres,  le 
6  mars  1861.  Il  a  été  chanté  par  Sims  Reeves, 
Santley  et  Mme  Lemmens  Sherrington. 

ambizïone  delusa  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  Galuppi,  repr.  en  Italie  en  1744. 

ambizïone  delusa  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  Rinaldo  da  Capua,  représenté 
en  Italie  vers  1745. 

ambizïone  delusa  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  J.  Pacini,  représenté  en  Italie  de 
1818  à-1824. 

ambizïone  depressa  (l'),  opéra,  musi- 
que de  Galuppi,  représenté  en  1735. 

AMBIZÏONE  folminata  (l'),  opéra- 
bouffe,  musique  deTori.rep.àMunich  en  1691. 

ambizïone  pentita  (i/),  opéra, musique 
de  Fioravanti  (Valentin),  représenté  en  Italie 
vers  1804. 


AMBROISE      OU   VOILA   MA   JOURNÉE, 

opéra-comique  en  un  acte ,  paroles  de  Mon- 
vel ,  musique  de  Dalayrac,  représenté  au 
théâtre  Favartle  12  janvier  1793. 

*  AME  DE  LA  patrie  (l1),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Bonnemère,  musique  de 
M.  Toulmouche,  représentée  à  Dinan  le  12  juil- 
let 1892. 

AME  EN  PEINE  (l'),  opéra  en  deux  actes, 
paroles  de  M.  de  Saint-Georges,  musique 
de  M.  de  Flotow  ,  représenté  à  l'Opéra  le 
29  juin  1846.  Plusieurs  airs  d'une  facture 
distinguée,  interprétés  avec  goût  par  Ba- 
roilhet,  ont  fait  apprécier  au  public  parisien  le 
talent  de  l'auteur,  un  peu  oublié,  du  Naufrage 
de  la  Méduse,  opéra  qui  avait  eu  cinquante- 
quatre  représentations  consécutives  sur  le 
théâtre  de  la  Renaissance ,  en  1839.  Le  rôle 
de  ténor  a  été  créé  par  Gardoni,  et  Roger  l'a 
rempli  depuis  avec  beaucoup  de  charme.  Cet 
ouvrage  aété  repris  le  4  novembre  1859.  La  dé- 
licieuse romance  de  Baroilhet  :  Pendant  la  nuit 
j'ai  paré  ma  chaumière ,  a  été  intercalée  dans 
l'opéra  de  Martha,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  18  décembre  1865.  (On  en  a  changé 
les  paroles.) 

AMELIA,  opéra  italien,  musique  de  Rossi 
(Lauro),  représenté  au  théâtre  Saint-Charles 
vers  1834. 

AMELIA,  opéra  italien,  musique  de  Maes- 
trini,  représenté  au  théâtre  Délia  Piazza  de 
Florence,  dans  l'automne  de  1837. 

*  AMELIA,  opéra,  musique  de  M.  Zaytz,  re- 
présenté avec  beaucoup  de  succès  à  Fiume  le 
24  avril  1861. 

AMÉLIA,  opéra  en  quatre  actes,  musique 
de  Zajc,  représenté  sur  le  théâtre  d'Agram 
en  janvier  1873.  Le  livret  a  été  tiré  des  Bri- 
gands de  Schiller. 

*  AMELIA,  opéra,  musique  de  M.  Graziani- 

Walter,  représenté  en  1882  à  Florence. 

AMÉLIE ,  opéra  en  trois  actes ,  paroles  de 
Desfontaines,  musique  de  Louet,  représenté 
au  théâtre  Feydeau  en  1797. 

AMÉLIE  DE  MONTFORT,  opéra  en  trois 
actes ,  paroles  de  Cottereau ,  musique  de 
L.-E.  Jadin,  représenté  au  théâtre  de  Mon- 
sieur (Feydeau),  le  13  février  1792. 

*  AMEN  !  opéra  en  un  acte,  musique  de 
M.  Bruno  Heydrich,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Cologne  en  septembre  1895. 
L'auteur,  qui  faisait  partie  de  la  troupe  de  ce 


44 


AMI 


AMIG 


théâtre  en  qualité  de  fort  ténor,  dirigeait 
lui-même  l'exécution  de  son  œuvre. 

*  AMERICA,  opéra,  paroles  de  M.  Smith, 
musique  de  M.  Ernest  Seiler,  représenté  à 
l'Académie  de  musique  de  Philadelphie  en 
décembre  1888.  On  assure  que  les  frais  de  re- 
présentation de  cet  ouvrage,  y  compris  les  ap- 
pointements des  artistes,  furent  supportés 
par  le  compositeur,  qui  s'en  offrit  ainsi  pour 
5,ooo  dollars,  soit  25,000  francs.  Et  le  résultat 
fut  un  fiasco  solennel  en  trois  soirées. 

*  AMÉRICAINS  (les),  opérette,  paroles  de 
M.  Gustave  von  Moser,  musique  de  M.  Go- 
thoro-Grunecke,  représentée  avec  succès  à 
Gœrlitz,  sur  le  théâtre  Guillaume,  en  jnillê* 

1889. 

AMERICANA  (l'),  opéra  italien,  musique 
de  Gardi,  représenté  à  Venise  en  1788. 

AMERICANA  IN  OLANDA  (l*),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Anfossi,  représenté  à  Dresde 
vers  1793. 

AMERICANI  [su),  opéra  séria,  musique 
de  J.-S.  Mayer,  représenté  à  la  Fenice,  à 
Venise,  en  1806. 

americano  in  fiera  (  l' ) ,  opéra  en 
deux  actes,  musique  du  comte  Nicolas  Ga- 
brielli ,  représenté  au  théâtre  Nuovo  de 
Naples   en    1838. 

AMERICANO  INGENTILITO  (h'),  opéra, 
musique  de  Piccinni,  représenté  à  Naples 
vers  1772. 

AMERICANS,  musique  de  Braham ,  repré- 
senté au  théâtre  de  Covent-Garden  vers  1810. 

A  MEUIRE  A  JE  SEMPRE  TEMP,  opéra  - 

comique  en  dialecte  piémontais,  musique  de 
E.  Dall'Ovo,  représenté  au  théâtre  Rossini,  à 
Turin,  en  mai  1879. 

AMI  DE  LA  MAISON  (1/),  opéra-comique 
en  trois  actes  et  en  vers  libres,  paroles  de  Mar- 
montel ,  musique  de  Grétry ,  représenté  pour 
la  première  fois  à  Fontainebleau  le  26  octobre 
1771,  et  à  Paris,  par  les  comédiens  du  roi, 
le  14  mars  1772.  Grétry  appliqua  avec  bonheur 
dans  cet  ouvrage  sa  théorie  de  l'accord  intime 
de  la  musiqne  avec  le  poème  :  «  Ne  croi- 
rait-on pas,  disait-il  naïvement  à  propos  de 
cette  pièce,  que  c'est  Marmontel  qui  a  fait  la 
musique  et  moi  les  paroles?  »  Les  deux  airs  : 
Je  suis  de  vous  très  mécontente  et  Rien  ne  plaît 
tant  aux  yeux  des  belles,  prouveraient  pres- 
que que  les  accents  de  la  parole  peuvent 
être  copiés  par  lestons  de  la  gamme,  tant  la 
musique  y  est  parlante,  simple  et  naturelle. 


Le  duo  du  troisième  acte  :  Tout  ce  qu'il  vous 
plaira,  est  remarquable  à  cause  du  rythme 
syllabique,  qui  convient  parfaitement  à  la 
situation,  et  que  les  compositeurs  ont  em- 
ployé fréquemment  depuis.  Le  petit  duo  :  Vous 
avez  deviné  cela,  est  du  goût  le  plus  fin; 
aussi  l'auteur,  dans  ses  Essais  sur  la  musique, 
le  recommande-t-il  aux  amateurs.  Malgré  la 
bonne  opinion  qu'en  avait  Grétry,  la  pièce 
de  Marmontel  paraît  longue  et  froide.  Toute- 
fois, la  verve  mélodique  du  musicien  réussit 
à  lui  assurer  du  succès,  à  côté  de  celui 
qu'obtenait  à  la  même  époque  le  délicieux 
opéra-comique  de  Zémire  et  Azor.  L'Ami  de 
la  Maison  n'a  pas  été  repris  au  théâtre  de- 
puis plus  de  trente-cinq  ans. 

*  AMI  D'OSCAR  (l'),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Boucheron,  musique  de  M.  André 
Martinet,  représentée  au  casino  d'Aulus  en 
août  1883. 

*  AMI  FÉLIX  (  l'  ) ,  opérette,  paroles  de 
M.  R.  Gênée,  musique  de  M.  L.  Hermann, 
représentée  au  théâtre  Frédéric-Guillaume  de 
Berlin  en  décembre  1893. 

AMICI  (gli),  opéra  italien,  musique  de  Al- 
bergati,  représenté  en  1699. 

AMICI  de  MARTELLI  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Buini,  représenté  à  Bologne  en 

1734. 

AMICI  DI  SIRACUSA  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Mercadante ,  représenté  à  Rome 
en  1824. 

AMICO  DELL'  UOMO  (l'),  opéra  musique 
de  Farinelli,  représenté  en  Italie  vers  1793. 

AMICO  DELL'  UOMO  (1/),  opéra  italien, 
musique  de  F.  Orlandi,  représenté  en  Italie 
en  1809. 

*  AMICO  DI  CASA  (l'),  opéra-comique,  mu- 
sique de  M.  Cortesi,  représenté  au  théâtre 
Niccolini,  de  Florence,  en  octobre  1881. 

AMico  FIDO  (l')  ,  intermède  italien,  mu- 
sique de  Striggio,  représenté  vers  1566. 

*  AMICO  FRITZ  (l'),  opéra  en  trois  actes, 
livret  de  Suardon  (pseudonyme  deMM.Zanar- 
dini  et  Nicolas  Daspuro),  d'après  la  comédie 
de  MM.  Erckmann-Chatrian  :  l'Ami  Fritz, 
musique  de  M.  Pietro  Mascagni,  représenté 
le  31  octobre  1891  à  Rome,  sur  le  théâtre 
Costanzi.  Après  le  succès  vraiment  extraordi- 
naire qu'on  avait  fait  de  toutes  parts  à  la 
Cavalleria  rusticana  de  M.  Mascagni,  on  at- 
tendait le  jeune  compositeur  à  une  œuvre 
plus  importante  et  plus  solide,  et  l'on  conce- 


AMIC 


AMIT 


45 


vait  sur  lui  les  plus  grandes  espérances.  L  ap- 
parition de  ce  nouvel  ouvrage  fut  donc  pour 
les  Italiens  un  véritable  événement  artistique, 
et  de  tous  les  points  du  pays  les  sommités  de 
Fart  et  de  la  critique  accoururent  à,  Rome  pour 
assister  à  la  première  représentation  de  VAmico 
Fritz,  qui  avait  attiré,  même  de  l'étranger, 
nombre  de  journalistes  et  de  critiques  auto- 
risés. Il  semblait  que  M.  Mascagni  devînt  le 
successeur  désigné  de  toute  cette  grande  li- 
gnée de  compositeurs  italiens,  si  célèbres  de- 
puis deux  siècles,  et  dont  Verdi  restait  le  der- 
nier et  seul  représentant  glorieux.  L'œuvre 
eût  été  faible  qu'on  l'eût  encore  applaudie 
sans  doute,  par  patriotisme  et  par  orgueil  na- 
tional ;  comme,  malgré  ses  réels  défauts,  elle 
n'était  point  sans  valeur,  on  l'acclama  avec 
une  sorte  de  furie  et  l'on  oria  au  chef-d'œuvre, 
ce  qui  était  aller  un  peu  vite  et  un  peu  loin. 
La  vérité  est  que  si  la  forme  laissait  parfois  à 
désirer,  si  le  style  n'était  pas  toujours  très 
élevé  et  très  pur,  l'inspiration  du  moins  n'était 
pas  absente,  et  la  partition  était  empreinte 
d'une  certaine  verve  juvénile  qui  faisait  passer 
condamnation  sur  des  défauts  que  des  specta- 
teurs gagnés  d'avance  à  l'enthousiasme  con- 
sidéraient comme  secondaires.  En  réalité,  le 
succès  fut  très  grand,  en  dépit  de  certaines 
critiques  qu'on  qualifia  de  chagrines,  et  sur 
lesquelles  il  semblait  qu'on  ne  dût  pas  s'ap- 
pesantir. L'œuvre,  acclamée  en  Italie,  ne  le  fut 
pas  moins  en  Allemagne  et  en  Autriche,  par- 
ticulièrement à  Vienne,  où  M.  Mascagni  de- 
vint bientôt  l'enfant  gâté  de  la  population  ar- 
tistique et  fut  l'objet  de  manifestations  ex" 
traordinairement  sympathiques.  Parmi  les 
pages  les  plus  remarquées  et  les  plus  applau- 
dies de  la  partition  de  VAmico  Fritz,  il  faut 
signaler,  pour  le  premier  acte,  l'air  de  Suzel  : 
Son  pochi  fiori,  povere  viole,  un  joli  solo  de 
violon  et  la  fanfare  ;  pour  le  second,  considéré 
généralement  comme  le  meilleur,  la  ballade 
de  soprano,  le  «  duo  des  cerises  »,  l'arrivée  de 
la  calèche  et  le  duo  de  la  fontaine,  dont  la 
forme  fut  louée  d'une  façon  toute  particulière  ; 
enfin,  pour  le  troisième,  l'entr'acte,  une 
chanson  de  baryton,  l'air  du  ténor  et  le  duo 
d'amour.  Un  critique  italien  résumait  son  im- 
pression en  disant  que  dans  la  musique  de 
VAmico  Fritz  «  il  n'y  avait  ni  une  page  vrai- 
ment vulgaire,  ni  une  scène  qui  ne  charme, 
ou  n'intéresse,  ou  n'émeuve  l'auditeur  ». 
Voilà  certes  un  éloge  dont  bien  des  artistes 
se  montreraient  satisfaits.  Constatons  d'ail- 
leurs, au  moins  à  titre  de  curiosité,  que  le  soir 
de  la  première  représentation  M.  Mascagni 
fut  l'objet  de  trente-trois  rappels  sur  la  scène 


(on  sait  quelles  sont  les  coutumes  du  public 
italien  sous  ce  rapport)  et  que  sept  morceaux 
furent  bisses. 

amilcare,  opéra  italien,  musique  de  Co- 
lonna  (Jean-Paul),  représenté  à  Bologne  en 
1693. 

*  AMILDA,  opéra,  musique  de  Prati,  re- 
présenté au  théâtre  Re,  de  Milan,  le  23  mai 
1854. 

*  AMILDA,  opéra  sérieux  italien,  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Biagini,  musique  de 
M.  Walter  Borg,  représenté  à  Alexandrie 
(Egypte),  sur  le  théâtre  Zizinia,  le  26  mars 

1887. 

*  AMINA,  opéra  semi-sérieux,  paroles  de 
Felice  Romani,  musique  de  Rastrelli,  repré- 
senté le  16  mars  1824  sur  le  théâtre  de  la 
Scala,  de  Milan. 

AMINA,  opéra  semi-seria  en  trois  actes, 
musique  de  Charles  Valentini,  représenté  à 
Naples  en  1838.  Cet  ouvrage  n'eut  pas  de 
succès. 

AMIS  desalamanque  (les),  opéra  alle- 
mand en  deux  actes,  paroles  de  Mayrhofer, 
musique  de  François  Schubert.  Cet  ouvrage 
a  été  composé  en  six  semaines,  du  18  novem- 
bre au  30  décembre  1815.  Le  sujet  est  un  im- 
broglio espagnol  qui  se  termine  par  trois 
mariages.  La  partition  renferme  dix-huit 
morceaux  avec  l'ouverture.  Le  manuscrit  est 
entre  les  mains  du  docteur  Schneider,  à 
Vienne.  Cet  ouvrage  n'a  jamais  été  repré- 
senté. 

AMITIÉ  À  L'ÉPREUVE  (i/),  comédie  en 
deux  actes,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Fa- 
vart,  musique  de  Grétry,  représentée  à  Fon- 
tainebleau le  13  novembre  1770,  et  à  Paris, 
aux  Italiens,  le  24  janvier  1771.  Elle  fut  mise 
en  trois  actes  et  jouée  à  Fontainebleau  le 
24  octobre  1786  et  à  Paris  le  30  du  même 
mois.  Grétry,  dans  ses  Essais  sur  la  mu- 
sique, s'efforce  de  justifier  ainsi  le  peu  de 
succès  de  cet  ouvrage  :  «  Aucun  de  mes  ou- 
vrages ne  m'a  coûté  tant  de  peine,  et  jamais 
il  ne  me  fut  plus  difficile  d'exalter  mon  ima- 
gination au  point  convenable;  mes  forces 
diminuaient  de  telle  manière  en  composant 
la  musique  de  ce  poème,  que  je  fus  au  moins 
huit  jours  à  chercher  et  à  trouver  enfin  le 
coloris  que  je  voulais  donner  au  trio  : 

Remplis  nos  cœurs,  douce  amitié. 
Lorsque  ce  morceau  fut  entendu,  à  Fontai- 
nebleau, il  me  réconcilia  avec  les  surinten- 
dants de  la  musique  du  roi,  qui,  sans  me  le 
dire,  me  regardaient  comme  un  innovateur 


46 


AMIT 


AMOR 


sacrilège  envers  l'ancienne  musique  fran- 
çaise. Rebel  et  Francœur  me  dirent  que  c'é- 
tait le  véritable  genre  que  je  devais  adop- 
ter. Cette  pièce  parut  froide  à  Fontainebleau, 
et  elle  n'eut  que  douze  représentations  à 
Paris.  Je  suggérai  à  l'auteur  du  poème 
d'ajouter  un  rôle  comique,  qui  jetterait  de 
la  variété  dans  son  sujet.  Elle  reparut  en 
1786,  avec  des  changements  considérables. 
Une  actrice,  douée  d'une  voix  flexible,  et 
chantant  d'une  manière  exquise  (Mlle  Re- 
naud, aujourd'hui  Mme  d'Avrigny),  reprit  le 
rôle  de  Corali,  que  j'arrangeai  selon  ses 
moyens.  Trial,  l'acteur  le  plus  zélé  et  le  plus 
infatigable  qu'on  vit  jamais,  fut  chargé  d'un 
rôle  de  nègre,  qu'il  rendit  avec  vérité.  Enfin 
cette  reprise  eut  plus  de  succès,  et  le  public, 
satisfait  des  longs  efforts  des  auteurs,  les  ap- 
pela pour  leur  témoigner  son  contentement. 
Quoique  le  public  appelle  trop  fréquemment 
les  auteurs  de  productions  éphémères,  quoi- 
qu'il soit  peu  glorieux  de  partager  des  cou- 
ronnes si  souvent  prodiguées,  quoiqu'on 
n'ignore  plus  le  manège  dont  on  se  sert  pour 
les  obtenir,  je  crus  devoir  présenter  au  pu- 
blic l'auteur  octogénaire  de  tant  d'ouvrages 
estimables,  qui,  hors  d'état  par  sa  cécité  de 
se  présenter  lui-même,  avait  besoin  d'un 
guide  pour  aller  recevoir  du  public  attendri 
un  des  derniers  fleurons  de  sa  couronne.  » 

Il  nous  semble  qu'ici  le  bon  Grétry  manque 
un  peu  de  sincérité,  et  qu'il  n'a  pas  été  fâ- 
ché au  fond  de  partager  avec  le  vieux  Favart 
l'ovation  qu'il  paraît  dédaigner  pour  lui- 
même,  et  dont  il  veut  faire  les  honneurs  à 
son  ami  aveugle.  Il  ajoute  : 

«Tel  est  l'empire  des  circonstances  :  après 
avoir  critiqué  l'abus  des  roulades  où  les  Ita- 
liens se  sont  laissé  entraîner,  je  suis  moi- 
même  répréhensible  pour  ce  même  défaut. 
L'air  que  Corali  chante  pour  prendre  sa  le- 
çon peut  être  aussi  difficile  qu'on  voudra, 
puisqu'il  est  proportionné  au  talent  de  l'é- 
lève ;  mais  celui  qui  commence  le  troisième 
acte  nuit  à  l'action,  et  m'a  paru  de  plus  en 
plus  déplacé  ;  c'est  pourquoi  je  l'ai  retranché. 
Dès  que  Corali  a  eu  le  cœur  déchiré  par  la 
fuite  de  Nelson,  elle  ne  doit  plus  se  livrer  à 
ce  luxe  musical.  Il  revient ,  il  est  vrai,  mais 
accompagné  de  Blanfort,  futur  époux  de  Co- 
rali, dont  l'âme  alors  doit  être  troublée.  » 
Nous  citons  ces  détails  pour  montrer  avec 
quel  soin  Grétry  composait  ses  ouvrages,  et 
combien  il  attachait  d'importance  à  bien 
peindre  le  caractère  de  ses  personnages. 

AMITIÉ  AU  VILLAGE  (l'),  opéra-comique 


en  trois  actes,  paroles  de  Desforges,  musique 
de  Philidor,  représenté  au  Théâtre-Italien 
le  31  octobre  1785.  Un  seigneur  de  Clemencey 
a  fondé  un  prix  de  vertu  dans  son  village. 
Celui  qui  l'aura  mérité  pourra  choisir  une 
épouse  à  son  gré  parmi  les  plus  belles  filles 
du  canton.  Prosper  et  Vincent  sont  rivaux 
en  vertu  et  en  amour.  Le  premier  s'éloigne 
pour  laisser  le  champ  libre  à  son  ami,  qui, 
par  délicatesse,  refuse  le  prix.  A  la  fin  tout 
s'arrange.  C'est  Oreste  et  Pylade  travestis 
en  paysans.  La  donnée  de  la  pièce  est  inepte; 
mais  Philidor  en  a  écrit  la  musique.  Tant 
pis  pour  Philidor. 

amleto  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Scarlatti  (Dominique),  représenté  au  théâtre 
Capranica,  à  Rome,  en  1715. 

AMLETO,  opéra  italien,  musique  de  Gas- 
parini  (Francesco) ,  repr.  à  Rome  en  1735. 

AMLETO  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Caruso,  représenté  à  Florence  en  1790. 

AMLETO,  opéra  italien,  musique  de  Mer- 
cadante,  représenté  à  Milan  dans  l'automne 
de  1822. 

*  AMLETO,  opéra  sérieux,  musique  d'An- 
tonio Buzzola,  représenté  sur  le  théâtre  de  la 
Fenice,  de  Venise,  en  1847. 

AMLETO  ,  opéra  italien  ,  musique  de 
M.  F.  Faccio ,  représenté  sur  le  théâtre 
Carlo-Felice,  à  Gênes,  en  juin  1865. 

AMLETO,  opéra  séria,  livret  de  Boito,  mu- 
sique de  Faccio,  représenté  avec  un  succès 
médiocre  au  théâïre  de  la  Scala,  à  Milan,  le 
9  février  1871. 

AMMALATA  ED  IL  CONSULTO  (l')  [la  Ma- 
lade et  le  médecin],  opéra  italien,  musique  de 
Manusardi,  représenté  à  Milan  en  1S37. 

AMMALATA  PEU  APPRENSIONE  (l'), 
farce  en  un  acte,  musique  de  Sparono,  repré- 
sentée au  théâtre  du  Fondo,  à  Naples.  — 
Sparono  est  né  vers  1780. 

AMMETO,  opéra  italien,  musique  de  Haen- 
del,  représenté  à  Londres  en  1727. 

AMMONITES  (les)  ou  NEPHTALI,  musique 
de  Blangini.  V.  Nephtali. 

AMOR  A  SUON  DI  TAMBURO ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Speranza,  représenté  à  Na- 
ples en  1845. 

AMOR  AGUZZA  L'INGEGNO,  opéra  italien, 
musique  de  Fioravanti  (Valentin) ,  repré- 
senté en  Italie  vers  1792. 


AMOR 


AMOP 


47 


AMOR  ARTIGIANO,  opéra-bouffe,  musi- 
que de  Gherardesca,  représenté  en  1763  à 
Lucques. 

AMOR  ARTIGIANO  (l'),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Gassmann ,  représenté  à  Vienne 
vers  1769.  Opéra  écrit  deux  fois  par  le  même 
compositeur. 

*  AMOR  astuzia  INSEGNA,  opéra-bouffe, 
musique  de  Gardi,  représenté  à  Venise,  sur  le 
théâtre  San  Mosè,  le  18  février  1797. 

AMOR  BIZZARRO  (l'),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Rust  (Jacques),  représenté  en  Italie 
en  1775. 

AMOR  CONJUGALE  (l*),  opéra  semi-se- 
ria,  musique  de  J.-S.  Mayer,  représenté  à 
Padoue  en  1805. 

*  AMOR,  CONSTANCIA  Y  MUJER,  opéra 
espagnol,  musique  de  Gianbattista  Mêle,  com- 
positeur italien,  représenté  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  de  los  Canos,  en  1737. 

AMOR  CONTADINO,  opéra  italien,  musi- 
que de  Lampugnani,  représenté  à  Lodi  en 
1766. 

AMOR  CONTRASTATO  (i/),  opéra  italien, 
musique  de  Cimarosa,  représenté  à  Naples 
en  1782. 

*  AMOR  CONTRASTATO  (l'),  comédie  ly- 
rique, paroles  de  Giuseppe  Palomba,  musique 
de  Paisiello,  représentée  à  Naples,  sur  le 
théâtre  des  Fiorentini,  en  1789. 

AMOR  COSTANTE  (l'),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Cimarosa,  représenté  à  Naples  en 
1778. 

AMOR  D'UN'  OMBRA  E  GELOSIA  D'UN' 
AURA,  opéra  italien,  musique  de  Scarlatti 
(Dominique),  représenté  en  Pologne  en  1714. 

AMOR  DELLA  PATRIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Gasparini  (Francesco),  représenté  à 
Rome  en  1703. 

AMOR  DELLA  PATRIA ,  opéra  italien  , 
musique  de  Chelleri,  représenté  à  Venise 
en  1722. 

AMOR  DI  CURZIO  PER  LA  PATRIA  (l'), 
opéra  italien,  musique  de  Algisi ,  représenté 
à  Venise  en  1690. 

AMOR  DI  FIGLIA  (l*),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Porta  (Jean),  représenté  à  Venise 
en  nis. 

AMOR   DI   FIGLIO   NON    CONOSCIUTO, 


opéra  italien,  musique  de  Albinoni,  repré- 
senté en  1716. 

AMOR  E  DISPETTO,  opéra,  musique  de 
Fioravanti  (Valentin),  représenté  à  Milan  en 
1802. 

AMOR  E  FORTUNA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Porta  (Jean),  repr.  à  Venise  en  1728. 

"  AMOR  E  GENEROSITÀ,  opéra,  musique 
de  Stefano  Pavesi,  représenté  à  Venise  en 
1812. 

*  AMOR  ENAMORADO  (el).  —  Voy.  Helio- 
DORA. 

AMOR  EROICO,  opéra  italien,  musique  de 
Brusa,  représenté  à  Venise  en  1725. 

AMOR  E  SDEGNO,  opéra  italien,  musi- 
que de  Tavelli ,  représenté  au  théâtre  Cas- 
siano  de  Venise  en  1726.  Cet  ouvrage  fut 
d'abord  joué  sous  ce  titre  :  Ottone  amante. 

AMOR  FÀ  L'UOMO  CIECO,  opéra-bouffe 
en  un  acte,  musique  de  Pergolèse,  repré- 
senté au  théâtre  des  Fiorentini,  à  Naples, 
vers  1731. 

amor  FIGLIO  DEL  merito,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Ziani,  représenté  à  Venise 
en  1693. 

AMOR  FRA  GLI  IMPOSSIBILI,  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Campelli ,  représenté  à 
Sienne  en  1693. 

AMOR  GENEROSO,  opéra  italien,  musique 
de  Gasparini  (Francesco),  représenté  à  Rome 
en  1707. 

AMOR  GENEROSO  (i/) ,  opéra  italien , 
musique  de  Scarlatti,  représenté  au  théâtre 
du  Palais-Royal,  à  Naples,  le  1er  octobre 
1714. 

AMOR  GIUSTIFICATO,  opéra  buffa,  mu- 
sique de  Naumann,  représenté  à  Dresde  en 
1792. 

AMOR  IN  CAMPO  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  Sacchini,  représenté  à  Rome  en 
1764. 

AMOR  INDOVINO  (  l'Amour  prophète), 
opéra,  musique  de  Cortonna  (Antoine),  repré- 
senté à  Venise  en  1726. 

AMOR  INDUSTRIOSO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Rutini  (Jean-Marc),  représenté  à 
Modène  en  1767. 

AMOR  ingegnoso  (l*)  ,  opéra  italien, 
musique  de  J.-S.  Mayer,  rep.  à  Venise  en  1799. 


48 


AMOR 


AMOR  innamorato,  opéra  italien,  mu- 
sique de  C.  Pallavicino,  représenté  à  Venise 
en  1787. 

AMOR  INNOCENTE  (l"),  opéra  italien, 
en  deux  actes,  musique  de  Salieri,  représenté 
à  Vienne  en  1770. 

*  amor  LA  vinge,  opéra,  musique  de  Giu- 
seppe  Mazza,  représenté  à  Lucques  en  1826. 

*  AMOR  LA  VINCE,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  d'Enrico  Golisciani,  musique  de 
M.  Vincenzo  Galassi,  représente  au  théâtre 
Bellini,  de  Naples,  le  4  décembre  1S90. 

amor  MARINARO  (i/),  opéra,  musique  de 
Weigl,  représenté  à  Vienne  vers  1792. 

AMOR  MULINARO  (i/)  [L'amour  meunier], 
opéra  italien,  musique  de  Capelletti,  repré- 
senté à  Ferrare  en  1837. 

AMOR  NATO  TRA  L'OMBRE,  opéra,  mu- 
sique de  Caroli,  représenté  à  Bologne  en 
1728. 

amor  NATO  TRA  LE  ombre,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Nelvi,  représenté  à  Bologne 
en  1723. 

AMOR  NON  HA  RIGUARDI,  opéra  italien, 
musique  de  Platone,  représenté  à  Naples 
en  1787. 

AMOR  NON  HA  RITEGNO  (L'amour  est  sans 
défense),  opéra  buffa,  musique  de  J.-S.  Mayer, 
représenté  à  la  Scala,  à  Milan,  en  1804. 

*  AMOR  perpetto  (i/),  opéra,  musique  de 
Stefano  Pavesi,  représenté  à  Venise  en  1808. 

AMOR  PER  FORZA  (i/),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Jérôme  Bassani,  représenté  au  théâtre 
San-Mosè  de  Venise  en  1721. 

AMOR  PER  INTERESSE  (i/),  opéra  italien, 
musique  de  Fioravanti  (Valentin),  représenté 
en  Italie  vers  1804. 

AMOR  PER  ORO,  opéra  italien,  musique 
de  Seydelmann,  représenté  à  Dresde  en 
1790. 

AMOR  PER  VIRTÙ,  opéra  italien,  musique 
de  Draghi  (Antoine),  représenté  à  Vienne  en 
1697. 

AMOR  PLATONICO  (l'),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Puccita ,  représenté  à  Lucques  en 
1800. 

*  AMOR  POR  LOS  cabellos  (el),  zarzuela 
en  un  acte,  musique  de  M.  Gabriel  Balart, 
représentée  au  théâtre  du  Cirque,  de  Madrid, 
en  1867. 


AMOR 

AMOR  PRIGIONIERO  (lj),  opéra  italien  en 
un  acte,  paroles  de  P.  Métastase,  musique 
de  Schuster,  représenté  à  Dresde  vers  isoi. 

*  AMOR  PRODOTTO  DALL'ODIO  (l'),  opéra 

sérieux,  musique  de  Stefano  Pavesi,  repré- 
senté à  Padoue  en  1804. 

*  AMOR    QUE    EMPIEZA    Y    AMOR    QUE 

ACABA,  zarzuela  en  un  acte,  musique  de 
M.  Fernandez  Caballero,  représentée  en  1879, 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela. 

AMOR  RAMINGO  (i/)  [L'amour  fugitif], 
opéra-bouffe,  musique  de  Salari,  représenté 
à  Venise  en  1777. 

AMOR  régnante,  opéra  italien,  musique 
de  Draja,  représenté  à  Rome  en  1731. 

AMOR  RENDE  SAGACE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Cimarosa ,  représenté  à  Vienne  en 
1793. 

AMOR  S  GUCKKASTEN  (l'Optique  de  l'a- 
mour), opéra  allemand,  musique  de  Neefe, 
représenté  à  Leipzig  en  1772. 

AMOR  SENZA  malizia,  opéra  italien, 
musique  de  Piccinni,  représenté  à  Naples  en 
1761. 

AMOR  SENZA  MALIZIA,  opéra  italien, 
musique  de  Ottani,  représenté  à  Venise  en 
1767. 

AMOR  SINCERO  (l'),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Farinelli,  représenté  en  Italie  vers 
1790. 

AMOR  SOLDATO  (l'),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Sacchini ,  représenté  à  Londres  en 
1777. 

AMOR  SOLDATO  (i/),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Santi,  représenté  à  Parme  dans  l'au- 
tomne de  1781. 

AMOR  SOLDATO  (l'),  opéra  italien,  musi- 
que de  Calegari  (Antoine),  représenté  à 
Venise  en  1786. 

*  AMOR  TIRANNICO  OSsia  ZENOBIA  (l'), 
opéra  sérieux,  poème  d'Andréa  del  Po,  mu- 
sique de  Francesco  Feo,  représenté  à  Naples, 
sur  le  théâtre  San  Bartolomeo,  le  18  janvier 
1713.  C'était  le  premier  ouvrage  dramatique 
de  ce  compositeur  destiné  à  devenir  célèbre, 
qui  faisait  ainsi  ses  débuts  sur  un  théâtre 
considéré  alors  comme  la  première  scène 
lyrique  de  Naples,  car,  à  cette  époque,  le 
théâtre  San  Carlo  n'existait  pas  encore. 

AMOR  tiranno  (i/),  opéra  italien ,  mu- 
sique de  Porta  (Jean),  représenté  à  Venise 
en  1722. 


AMOR 


AMOR 


49 


*  AMOR  TITUS  SCHWADRONIKUS,  opéra- 

comique,  musique  de  M.  Wilhelm  Freuden- 
berg,  représenté  à  Mayence  en  mars  1877. 

AMOR  TORNA  IN  CINQUE  AL  CIM- 
QUANTA,     owero      NOZZ'  DLÀ  FLIPPA   E 

D'  BEDETTE,  opéra-comique  dans  le  patois 
bolonais,  musique  de  Aldovrandini,  repré- 
senté à  Bologne  en  1699. 

AMOR  TRA  NEMICI,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Ariosti,  représenté  à  Vienne  en 
1708. 

AMOR  TRA  NEMICI,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Schiassi,  représenté  à  Bologne  en 

1732. 

AMOR  VERO  (l'),  opéra  italien,  musique 
de  Pavesi,  représenté  en  Italie  de  1831  à 
1850. 

AMOR  VOLUBILE  (i/),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Caruso,  représenté  à  Bologne  en 
1779,  au  printemps. 

AMOR  VUOL  GIOVENTÙ,  opéra  italien, 
musique  de  Mariani,  représenté  à  Viterbe 
en  1659. 

AMOR  VUOL  GIOVENTÙ,  opéra  italien, 
musique  de  Moneta,  représenté  à  Florence 
en  1786. 

AMOR  VUOL  SOFFERENZA,  opéra  séria 
italien,  musique  de  Léo,  représenté  vers 
1740. 

*  AMOR  Y  ARTE,  zarzuela  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Zorrilla,  musique  de  Gabriel 
Balart,  représentée  au  théâtre  de  Jovellanos, 
de  Madrid,  en  1858. 

*  AMOR  Y  EL  almuerzo  (el),  zarzuela  en 
un  acte,  paroles  de  Luis  Olana,  musique  de 
Joaquin  Gaztambide,  représentée  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  du  Cirque,  le  23  mars  1856.  Une 
des  œuvres  les  plus  aimables  et  les  plus  tou- 
chantes de  ce  compositeur  fécond  et  très  po- 
pulaire dans  sa  patrie. 

*  AMOR  Y  GLORIA,  zarzuela,  musique  de 
M.  Manuel  Nieto,  représentée  à  Barcelone, 
sur  le  théâtre  Espagnol,  en  août  1882. 

AMORE  AGUZZA  L'INGEGNO  ossia  DON 
timonella  ni  piacenza,  opéra,  musique 
de  Celli,  représenté  au  théâtre  Re,  à  Milan, 
en  1815. 

amore  ALLA  PROVA  (l'),  opéra  italien, 

musique  de  Fabio  Marchetti,  représenté  au 
théâtre  d'Angennes  de  Turin  le  25  mars  1873. 


AMORE  ARTIGIANO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Latilla,  représenté  en  1761. 

amore  ARTIGIANO  (i/) ,  opéra  italien, 
musique  de  Schuster,  représenté  à  Venise 
en  1776. 

AMORE  DÀ  SENNO  {L'amour  donne  de  l'es- 
prit), opéra  italien,  musique  de  Léo,  repré- 
senté au  théâtre  Nuovo  de  Naples  en  1723. 

AMORE  DELUSO  (l'),  opéra  italien,  musi- 
que de  F.  Orlandi,  représenté  à  Florence  en 
1802. 

*  AMORE  DI  UN  ANGELO  (l'),  «  scène  ly- 
rique en  un  acte  »,  tirée  d'un  poème  de 
Thomas  Moore,  paroles  et  musique  de  M.  An- 
dréa Ferretto,  représentée  au  théâtre  Ere- 
tenio,  de  Vicence,  le  8  février  1893,  et  à  l'Al- 
hambra,  de  Milan,  le  il  février  1895.  L'auteur 
était  un  jeune  artiste  qui  quittait  à  peine  les 
bancs  du  Conservatoire  de  Venise,  où  il 
avait  écrit,  comme  devoir  d'école,  ce  petit 
ouvrage. 

*  AMORE  DI  UN  MOZZO  (l')  ,  Opéra-CO- 
mique,  musique  de  M.  Alessandro  Andreoli, 
représenté  au  théâtre  Apollo,  à  Gênes,  en 
avril  1884. 

*  amore  E  disinganno,  opéra-bouffe, 
paroles  de  G.  di  Giurdignano,  musique  de  Vin- 
cezo  Fioravanti,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  Nuovo,  en  1847. 

AMORE  E  dovere,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Pollarolo,  représenté  à  Venise  en 

1697. 

AMORE  E  GELOSIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Buini,  représenté  à  Bologne  en  1729. 

AMORE  E  MAESTÀ  OVvera  L'ARSACE, 
opéra  italien,  musique  de  Buini,  représenté 
à,  Florence  en  1722. 

*  AMORE  E  MAESTÀ,  opéra  sérieux,  mu- 
sique de  Francesco  Gasparini,  représenté  & 
Rome,  sur  le  théâtre  Aliberti,  en  1720. 

AMORE  E  MISTERO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Strepponi,  représenté  à  Turin  en 
1830.  Feliciano  Strepponi,  compositeur  qui 
remplit  pendant  plusieurs  années  les  fonc- 
tions de  maître  de  chapelle  à  Monza,  était 
le  père  d'une  cantatrice  dramatique  fort  re- 
marquable, Giuseppina  Strepponi,  qui  devint 
la  seconde  femme  de  Verdi. 

AMORE  E  PSICHE,  opéra  italien,  musique 
de  Schuster,  représenté  à  Naples  en  1780. 

*  AMORE  E   SCOMPIGLIO  OSSia  LA  FAT- 

4 


59 


AMOR 


AMOR 


TORXA  Dl  montalboddo,  comédie  lyrique, 
paroles  d'Andréa  Passaro,  musique  de  Raein- 
troph,  représentée  à  Naples,  sur  le  théâtre 
Nuovo,  en  1834. 

*  AMORE  E  W1NDETTA,  opéra,  musique  de 
M.  Marchio,  représenté  à  Reggio  d'Emilie  le 
7  février  1875. 

amore  ED  ARMI  (l'),  opéra  italien,  mu- 
sique de  J.  Mosca,  représenté  à  Naples  vers 
1811  et  à  Florence  en  1819. 

AMORE  ET  VENERE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Gassmann,  représenté  en  1772  à 
Vienne. 

amore  immaginario  (l')  ,  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Fioravanti  (  Valentin  ) , 
représenté  en  Italie  en  1793. 

AMORE  IN  BALLO  (i/),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Paisiello,  représenté  à  Venise  en 
1766. 

AMORE  IN  CARICATURA,  opéra  italien, 
musique  de  Ciampi  (François),  représenté  à 
Venise  en  176 1. 

AMORE  IN  gare  col  fasto  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Pollarolo,  représenté  à  Ro- 
vigo  en  1711. 

amore  IN  maschera  (i/),  opéra  italien, 
musique  de  Jomelli,  représenté  à  Naples  en 
1746. 

AMORE  IN  MUSICA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Bertoni,  représenté  en  1763. 

AMORE  IN  MUSICA  (l')  ,  opéra  italien, 
musique  de  Buroni  (Charles),  représenté  à 
Venise  vers  1760. 

AMORE  IN  MUSICA,  opéra  buffa,  musi- 
que de  Ditters  de  Dittersdorf ,  représenté  à 
Gross-Wardein  en  1767. 

AMORE  IN  SOGNO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Draghi  (  Antoine  ) ,  représenté  à 
Vienne  en  1693. 

AMORE  IN  TARENTOLO,  opéra  italien , 
musique  de  Latilla,  représenté  à  Venise  en 
1750. 

AMORE  in  TRAPPOLA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Traetta,  repr.  à  Venise  en  1768. 

*  amore  ingegnoso  (l')  ,  opéra-bouffe, 
paroles  d'Antonio  Palomma,  musique  de  Vin- 
ceazo  Ciampi,  représenté  sur  le  théâtre  des 
Fiorentini,  à  Naples,  en  1745. 

AMORE  INGENIOSO  (l'),  opéra  buffa,  mu- 
sique  de  Paisiello,  repr.  à  Rome  en  1785.- 


AMORE  innamorato,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Cavalli,  représenté  en  1642. 

AMORE  MUTO  (l') ,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Celli,  représenté  à  Florence  en  1828. 

AMORE    NON    SOFFRE     OPPOSIZIONE , 

opéra  buffa,  musique  de  J.-S.  Mayer,  repré- 
senté à  San-Mosè  à  Venise,  en  1810. 

AMORE  per  finzione,  opéra-bouffe  en 
deux  actes,  musique  de  Sogner,  représenté  à 
Naples  vers  1814. 

AMORE  PER  MAGIA  (h'),  opéra  italien, 
musique  de  Bernardini,  représenté  à  Na- 
ples en  1791. 

AMORE  SEGRETO  (l*),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Spontini,  représenté  à  Naples  en 
1799. 

AMORE  SOLDATO,  opéra,  musique  de  Fe- 
lici  (Bartolomeo),  représenté  en  Italie  en  1769. 

AMORE  SOLDATO  (l'),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Felice  Alessandri,  représenté  à 
Dresde  en  1773. 

AMORE  STRAVAGANTE  (i/),  opéra  italien, 
musique  de  F.  Orlandi,  représenté  à  Milan 
au  printemps  de  1802. 

AMORE  VINCE  LO  SDEGNO,  Opéra-bouffe 

italien,  musique  de  Generali,  représenté  à 
Rome  en  1809. 

AMORE  VUOL  SOMlëLIANZA,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Badia,  représenté  à  Vienne 
en  1702. 

*  amores  DE  UN  principe  (los),  zarzuela 
en  trois  actes,  musique  de  M.  Thomas  Breton, 
représentée  au  théâtre  Apolo,  de  Madrid,  en 
mars  1881. 

AMORI  D'APOLLO  CON  CLIZIA  (GLl), 
opéra  italien,  musique  de  Bertali,  représenté 
à  Vienne  en  1660. 

AMORI  D'APOLLO  E  DI  DAFNE  (GLl), 
opéra  italien,  musique  de  Cavalli,  représenté 
en  1640. 

*  AMORI  D'UN  angelo  (gli),  poème  ly- 
rique en  trois  actes,  paroles  d'un  jeune  poète, 
le  comte  Cesare  Pangileoni,  musique  d'un 
tout  jeune  compositeur,  le  violoncelliste  Gual- 
tiero  Sarti,  exécuté  le  29  novembre  1886  à 
Florence,  dans  la  salle  de  la  Philharmonique. 

AMORI  DI   ALESSANDRO   MAGNO  E  DI 
ROSSANE,  opéra  italien,  musique  de  Lucio, 


AMOU 


AMOU 


51 


représenté  au  théâtre  des  Santi  Àpostoli  de 
Venise  en  1652. 

AMORI   DI  APOLLO  E   LEUCOTOE   (GLl), 

opéra  italien,  musique  de  Rovettino,  repré- 
senté au  théâtre  Saint-Paul  à  Venise  en 
1663. 

*  AMORI  DI  DUE  SELVAGGI  (GLl),  Opéra 
sérieux,  musique  d'Antonio  Laudamo,  repré- 
senté à  Messine  vers  1829. 

AMORI  DI  lidiae  CLORI,  opéra  italien, 
musique  de  Alex.  Melani,  représenté  au 
théâtre  de  Bologne  en  1688. 

AMORI  DI  ORFEO  ED  EURIDICE  (gli), 
opéra  italien,  musique  de  Santinelli,  repré- 
senté à  Vienne  en  1660 ,  pour  le  mariage  de 
Léopold  îer. 

AMORI  E  TRAPPOLE  (Amour  et  rusé), 
opéra  italien,  musique  de  M.  Antonio  Cag- 
noni,  représenté  en  1S50  au  théâtre  Carlo- 
Felice,  de  Gênes,  refait  en  grande  partie  par 
son  auteur  et  joué  sous  cette  nouvelle  forme 
à  Rome  en  février  1867. 

AMORI  INPRUTTUOSI  DI  PIRRO,  Opéra 
italien,  musique  de  Sartorio,  représenté  à 
Venise  en  1661. 

AMORI  TRA  GLl  odi  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Ziani ,  représenté  à  Venise  en 
1699. 

AMOROSA  PREDA  DI  PARIDE,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Bassani,  représenté  à  Bo- 
logne en  1684. 

AMOROSO  INGANNO  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  L.  Mosca ,  représenté  à  Naples 
vers  1810. 

AMOUR  (i/),  mélodrame  en  cinq  actes,  pa- 
roles de  M.  Paulin  Niboyet,  musique  de 
M.  Louis  Lacombe,  représenté  en  1859  au 
théâtre  Saint-Marcel,  alors  sous  la  direction 
de  Bocage.  Il  fut  mis  à  l'étude  l'année  sui- 
vante au  théâtre  d'Anvers.  L'Hymne  à 
Schiller,  au  premier  acte,  le  chœur  des  Gar- 
des de  nuit  et  le  Miserere  sont  les  morceaux 
les  plus  caractéristiques  de  la  partition. 

*  AMOUR,  opéra  tragique  en  deux  actes, 
livret  tiré  par  M.  Georges  Fuchs  du  drame  do 
Kœrner  :  Repentir,  musique  de  M.  Antoine 
Béer,  représenté  au  théâtre  municipal  de  Lu- 
beck  en  mars  1894. 

AMOUR  AFRICAIN  (l')(  opéra-comique  en 
deux  actes,  livret  de  M.  Ernest  Legouvé, 
musique  de  M.  Paladilhe,  représenté  à  l'O- 


péra-Comique  le  samedi  8  mai  1875. 1*' Amour 
africain  est  une  des  pièces  bizarres  et  d'un 
goût  détestable  dues  à  l'imagination  peu  fé- 
conde de  Prosper  Mérimée,  et  qu'il  publia 
sous  le  titre  de  Théâtre  de  Clara  Gazul,  comé- 
dienne espagnole.  On  crut  à  une  trouvaille 
littéraire  ;  les    gens  affamés    d'impressions 
prirent  pour  de  la  force  la  violence  et  le  cy- 
nisme, et  pour  un  produit  de  l'imagination 
espagnole  ces  pastiches  qui  auraient  fait  sou- 
rire si  l'auteur,   encore  inconnu,  les   avait 
publiés  sous  son  propre  nom.  V Amour  afri- 
cain ne  convenait  pas  plus  à  fournir  un  livret 
d'opéra-comique  que  Carmen.  M.  Ernest  Le- 
gouvé crut  le  contraire.  Il  jugea  utile  toute- 
fois d'encadrer  la  pièce  dans  un  prologue  et 
un  épilogue  de  sa  façon.  Cette  fantaisie  a  en- 
core contribué  à  lui  enlever  le  peu  d'intérêt 
qu'elle  pouvait  avoir.  Un  riche  amateur,  le 
comte  X,  donne  une  fête  dans  son  château, 
près  de  Nice.  Il  reçoit  la  visite  de  deux  frères 
artistes,  prix  de  Rome,  l'un  peintre  et  l'autre 
musicien.   Le    jeune    compositeur   rapporte 
dans   son  portefeuille  une   partition  d'opéra 
qui  peut  être  exécutée  par  son  frère,  lui  et 
sa  femme.  Le  comte  les  retient  et  organise 
sur-le-champ  une  représentation  de  l'ouvrage 
au  château.  Tel  est  le  premier  acte.  Le  se- 
cond semble  se  passer  dans  une  vraie  ména- 
gerie  d'hommes   féroces.    Les  Maures  Zéïn 
et  Nouman   se   disputent  l'esclave   Moïana. 
Après  une  série  de  scènes  toutes  empreintes 
d'un  caractère  uniforme  de  violence  que  n'in- 
terrompt même  pas  l'air  de  Y  Arabe  et  son 
coursier,  chanté  par  Zeïn,   Nouman  tue  son 
rival   et  ensuite  Moïana  elle-même.  Sur  ce 
dénoûment  plein  d'intérêt,  on  rappelle  agréa- 
blement au  spectateur  par    ces  mots  inat- 
tendus qu'il  est  dans  le  château  du  comte  : 
«  Seigneur,  le  souper  est  prêt  et  la  pièce  est 
finie  1  »  Dans  le  premier  acte,  il  aurait  fallu 
tracer  d'une  main  lég-ère  l'entrevue  du  Mé- 
cène et  des   deux  artistes,  comme  l'a  fait 
Boieldieu  dans  l'acte  analogue  des  Voitures 
versées.  On  n'a  pu   remarquer   que   les  cou- 
plets sur  les  infortunes   des  Prix  de  Rome, 
quelques    passages    d'un    quintette   et  une 
sorte  de  saltarelle  peu  vocale.  La  musique  du 
second  acte  est  bruyante  ;  non-seulement  les 
intonations  échappent  souvent  à  toute  classi- 
fication tonale,  mais  à  ces  phrases  décousues 
s'ajoute  une   instrumentation  excessive,   où 
les  cuivres  luttent  de  sonorité  avec  les  notes 
élevées  des  voix.  On  pourrait  cependant  rap- 
peler de  jolis  effets  de  piccolo  et  de  cymbales 
dans  une  petite  marche  mauresque  et  des 
phrases  expressives  dans  le  trio  final  sur  les 


52 


AMOU 


mots  :  Rends-moi  mon  serment.  Distribution  : 
Raymond-Zeïn,  Melchissédcc  ;  le  comte  Mus- 
tapha, Ismaël;  PaulNicot;  Margarita-Mo'iana, 
MUe  Dalti  ;  la  comtesse,  MUe  Ducasse. 

AMOUR  À  CYTHÈRE  (l')  ,  opéra-comique, 
musique  de  Gresnick,  représenté  en  1793  au 
Grand-Théâtre  de  Lyon. 

AMOUR  À  l'épée  (l'),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Galoppe  d'Onquaire, 
musique  de  M.  Wekerlin,  représenté,  dans  le 
les  salons  de  Mme  Orfila,  le  20  décembre 
1857,  chanté  par  Biéval,  Bussine  et  Mlle  Mira. 

AMOUR  À  L'ÉPREUVE  (l'),  opéra,  musi- 
que de  Halbe,  acteur  allemand,  représenté 
sur  les  théâtres  de  l'Allemagne  dans  la  se- 
conde moitié  du  xvme  siècle. 

AMOUR  AU  VILLAGE  (l'),  opéra  anglais 
en  un  acte,  musique  de  Giardini ,  représenté 
à  Londres  en  1747. 

*AMOUR  AU  VILLAGE  (l'),  opéra-comique 
en  un  aete,  paroles  de  M.  A.  Riondel,  musique 
de  M.  Camys,  représenté  au  théâtre  des 
Menus-Plaisirs  le  21  juin  1888. 

AMOUR  BIZARRE  (i/),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Lesur,  musique  de  Henri 
Berton,  représenté  au  théâtre  Favart  en  1799. 

*  AMOUR  CAPTIF  (l1),  opérette,  musique 
de  M.  Zaytz,  représentée  à  Vienne  vers  1868. 

*  amour  charlatan  (r/),  opérette  en 
un  acte,  musique  d'Henri  Gellot,  représentée 
aux  Folies-Marigny  vers  1869. 

amour  d'un  TROMBONE,  opérette,  mu- 
sique de  M.  de  Croisilles ,  représenté  à  Caen 
le  21  mars  1863. 

AMOUR  DANS  LE  CAMP  (l'),  opéra  alle- 
mand en  un  acte,  musique  de  Bierey,  repré- 
senté vers  1807. 

AMOUR  DANS  L'UKRAINE  (l'),  Opéra- 
comique,  musique  de  Spindler,  représenté 
à  Breslau  et  à  Vienne  vers  1797. 

AMOUR  DE  NOTAIRE  (un),  opérette  de 
salon,  paroles  de  M.  Baraguey,  musique  de 
M.  Auguste  Mey,  jouée  par  MM.  Edouard 
Lyon,  Schumpff  et  Mme  Cambardi,  à  l'Athénée 
de  Paris,  rue  de  Valois,  en  mars  1858. 

*  AMOUR  DÉFENDU  (l'),  opérette,  musique 
de  M.  Mannstadt,  représentée  à  Berlin,  sur 
le  théâtre  Wallersdorf,  en  juillet  1866. 

AMOUR  EN  DÉFAUT  (il),  opéra-comique 
«n  un  acte,  paroles  de  Piquet,  musique  de 


AMOU 

Taix,  représenté  sur  le  théâtre  des  Jeunes- 
Élèves  le  7  mai  1805. 

AMOUR    ENCHAÎNÉ    PAR   DIANE    (l'), 

opéra,  musique  de  Duplessis  (le  chevalier 
Lenoir),  représenté  sur  le  petit  théâtre  des 
Élèves  de  l'Opéra  de  Paris  en  1779. 

*  AMOUR  en  livrée  (l1),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Albert  Carré  et  Paul 
Meyan,  musique  de  M.  Gorges  Street,  repré- 
sentée au  concert  de  l'Eldorado  en  mars  1883. 

AMOUR  ERMITE  (l?),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Blasius,  représenté  à  l'O- 
péra-Comique  en  1793.  Blasius  a  rempli  avec 
talent  à  ce  théâtre  les  fonctions  de  chef  d'or- 
chestre. 

AMOUR  ET  COLÈRE ,  opéra-comique  en 

un  acte,  paroles  de  Longchamps,  musique 
d'Emile  Libert,  représenté  au  théâtre  Fey- 
deau  le  14  avril  1823.  C'est  le  même  ouvrage 
que  A-t-il  perdu?  A-t-il  gagné?  comédie  de 
Longchamps,  représentée  à  l'Odéon  le  2  no- 
vembre 1818. 

*  AMOUR  ET  COQUETTERIE,  opéra-COmi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Coffin-Rosny,  mu- 
sique de  Blanchi,  représenté  au  théâtre  des 
Jeunes-Artistes  le  9  janvier  1806. 

*  AMOUR  ET  COR  DE  CHASSE,  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Laroche,  musique  de 
M.  F.  Wachs,  représentée  au  concert  des 
Porcherons  le  12  novembre  1874.  , 

AMOUR  ET  FIDÉLITÉ,  liederspiel,  musi- 
que de  Reichardt ,  représenté  au  théâtre 
royal  de  Berlin  en  1800.  Le  liederspiel  est 
une  sorte  de  vaudeville  musical  dont  Rei- 
chardt mit  le  genre  à  la  mode. 

*  AMOUR  ET  GIGOT,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Saclé,  musique  de  M.  Georges 
Rose,  représentée  au  concert  de  l'Époque  le 
1er  mars  1890. 

*  AMOUR  ET  LA  NATURE  (l'J,  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Mathelin,  musique 
de  Pételard,  représenté  au  théâtre  des  Jeu- 
nes-Élèves en  1799. 

AMOUR  ET  L'HYMEN  (i/),  divertissement 
composé  d'un  prologue  et  de  huit  scènes, 
musique  de  Colasse ,  exécuté  au  mariage  du 
prince  de  Conti,  dans  l'hôtel  de  Conti,  en  1701. 

AMOUR  ET  L'HYMEN  (i/) ,  prologue,  pa- 
roles et  musique  de  Lescot,  représenté  à 
Auch  en  1761. 

AMOUR  ET  MAUVAISE  TÊTE  ou  LA  RÉ- 
PUTATION, opéra-comique  en  trois  actes, 


AMOU 


AMOU 


53 


paroles  â'Arnoult,  musique  de  A.  Piccinni, 
représenté  à  Feydeau  le  17  mai  1808. 

AMOUR  ET  MYSTÈRE,  opéra-comique, 
musique  de  Boieldieu  d'après  le  livret  du 
vaudeville  français,  représenté  à  Saint-Pé- 
tersbourg en  1806. . 

AMOUR  ET  PSYCHÉ  (l'),  opéra-ballet,  pa- 
roles de  l'abbé  de  Voisenon,  musique  de  Le- 
noble,  non  représenté. 

AMOUR  ET  PSYCHÉ  (l'),  opéra  en  trois  ac- 
tes, musique  de  Candeille,  représenté  en  1780. 

AMOUR  ET  PSYCHÉ  (l'),  opéra  allemand 
en  quatre  actes ,  musique  de  Louis  Abeille» 
représenté  à  Augsbourg  en  1801. 

AMOUR  ET  SON  CARQUOIS  (l'),  opéra- 
bouffe  en  deux  actes,  paroles  de  M.  Marquet, 
musique  de  M.  Ch.  Lecocq,  représenté  à 
l'Athénée  le  30  janvier  1868.  Il  suffit  de  rap- 
procher les  noms  de  Chrysidès,  de  Cupidon, 
de  Thisbé,  de  Zéphire,  de  ceux  de  Laudanum 
et  du  Moulin-Rouge  pour  indiquer  à  quel 
genre  fantaisiste  appartient  cette  pièce.  Il  y 
a  plusieurs  mélodies  agréables  dans  ce  petit 
ouvrage ,  entre  autres  le  duo  de  Cupidon 
avec  Thisbé  et  les  couplets  :  Est-ce  à  moi  de 
vous  apprendre?  Joué  par  Désiré,  Léonce, 
Miles  Irma  Marié,  Lovato  et  Lentz. 

*  amour  ET  spiritisme,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  Léon  Quentin  et  Gédhé, 
musique  de  Victor  Robillard,  représentée  à  la 
Tertullia  en  novembre  1872. 

*  AMOUR  EXILÉ  DE  CYTHÈRE  (i/),  grand 
opéra  en  trois  actes,  paroles  d'Alexandre 
Pieyre,  musique  de  Gresnick,  représenté  à 
Lyon  en  1793. 

AMOUR  FILIAL  (1/),  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  Rosoy,  musique  de 
Ragué,  représenté  à  la  Comédie-Italienne,  le 
2  mars  1786.  L'air  de  Colette  :  Un  sentiment 
cher  et  paisible,  chanté  par  M'le  Desbrosses, 
a  obtenu  un  certain  succès  ;  la  cabalette,  en  si 
bémol  mineur,  ne  manque  pas  de  grâce. 

AMOUR  FILIAL  ou  LA  JAMBE  DE  BOIS 
(l'),  opéra  en  un  acte  de  Demoustier,  mu- 
sique de  Gaveaux  (Pierre),  représenté  à 
Feydeau  le  6  mars  1792. 

AMOUR  fraternel  (l*) ,  opéra-ballet, 
par  Uriot,  musique  de  A.  Baroni,  représenté 
à  Paris  en  juin  1775. 

AMOUR  L'emporte  (i,') ,  opéra-comique, 
musique  de  Bambini,  représenté  au  Théâtre 
des    Beaujolais  vers  1787. 


AMOUR  MANNEQUIN  (l'),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Jules  Ruelle,  musique  de 
M.  Gallyot,  représentée  aux  Fantaisies-Pa- 
risiennes le  16  mars  1867.  La  donnée  du  livret 
n'est  pas  fort  originale  ,  mais  il  y  a  de  l'es- 
prit et  delà  gaieté  dans  le  dialogue,  qualités 
dont  la  musique  a  paru  dépourvue.  Nous 
avons  distingué  une  jolie  modulation  dans 
les  couplets  :  C'est  un  défaut  que  d'être  cu- 
rieuse. Chantée  par  Croué,  Barnolt,  Miles  Bo- 
nelli  et  Rigault. 

AMOUR  MÉDECIN  (1/) ,  comédie  de  Mo- 
lière, musique  de  Lulli,  représentée  à  la 
cour  en  1665. 

*  AMOUR  médecin  (l1),  opéra,  paroles 
arrangées  d'après  Molière,  musique  de  M.  Ber- 
ton,  représenté  au  Théâtre-Français  de  Nice, 
en  avril  1867. 

AMOUR  MÉDECIN  (l')7  opéra-comique  en 
trois  actes,  livret  de  M.  Charles  Monselet, 
d'après  la  comédie  de  Molière,  musique  de 
M.  Ferdinand  Poise,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  20  décembre  1880.  La  pièce,  moins 
chargée  d'incidents  que  le  Médecin  malgré  lui 
et  singulièrement  allégée  par  l'auteur,  a  servi 
la  muse  du  musicien,  plus  élégante  que  forte, 
plutôt  gracieuse  que  caractérisée.  Au  cours 
d'une  introduction  discrètement  orchestrée, 
Mil"  Thuillier,  qui  joue  le  rôle  de  Lisette,  a 
dit  quelques  vers  de  circonstance.  J'en  ai  re- 
tenu ceux-ci: 

Quand  il  écrivait  pour  son  roi 
Une  de  ces  farces  hardies, 
Il  disait  :  -  La  France,  c'est  moi,  • 
Frappant  les  planches  agrandies. 

Eh,  mon  Dieu,  non!  Molière  n'y  a  jamais 
songé.  Ne  prêtons  donc  pas  aux  écrivains  du 
xvne  siècle  l'infatuation  de  nos  littérateurs  du 
xixe.  Il  se  contentait  d'avoir  autant  d'esprit 
qu'il  en  fallait  alors  pour  amuser  des  person- 
nages d'un  goût  difficile  et  d'y  mêler  assez  de 
bon  sens  pour  que  ses  comédies  restassent  une 
peinture  des  travers  de  l'humanité. 

L'instrumentation  des  morceaux  chantés 
dans  le  premier  acte  et  particulièrement  les 
notes  du  cor  accompagnant  la  voix  sont  d'un 
charmant  effet.  La  romance  à  la  fenêtre  demi- 
close  est  écrite  avec  goût.  L'air  de  Sgana- 
relle  est  moins  heureux.  Les  paroles  Em- 
brasse, ma  mignonne,  ton  petit,  petit,  petit 
papa,  ton  papa  mignon,  ton  papa  poupon, 
sont  du  style  d'opérette  ;  c'est  peut-être  ce 
qui  les  a  fait  bisser. 

Le  quatuor  de  la  consultation  est  certaine- 
ment comique;  mais  la  procession  d'une  dou- 
zaine d'apothicaires  munis  de  l'instrument 


54 


AMOU 


AMOU 


classique,  qu'ils  font  mouvoir  avec  toute  la 
dextérité  piquante  que  peuvent  déployer  les 
jeunes  demoiselles  chargées  de  jouer  ce  rôle, 
est  d'un  goût  douteux. 

La  musique  de  M.  Poise  est  mélodique  et 
purement  écrite.  Elle  abonde  en  jolis  détails 
et  en  ingénieuses  combinaisons  d'accompa- 
gnement. Je  dois  signaler  un  agréable  me- 
nuet qui  sert  d'entr'acte;  au  troisième  acte, 
une  brunette,  un  trio  et  un  quatuor  bien 
conduit.  Dans  ce  dernier  morceau,  le  ca- 
ractère de  la  pièce  de  Molière  est  singu- 
lièrement altéré  par  les  paroles.  En  enten- 
dant la  phrase  gracieuse  écrite  par  le  musi- 
cien sur  ces  mots  :  Ainsi  qu'au  pays  des 
aimées,  on  oublie  totalement  que  l'action  se 
passe  au  xvue  siècle.  Distribution  :  Clitan- 
dre,  Nicot;  Sganarelle,  Fugère;  les  quatre 
médecins,  Maris,  Barnolt,  Grivot,  Gourdon; 
M.  Josse,  Davoust  ;  M.  Guillaume,  Teste; 
Lisette,  M»" Thuillier ;  Lucinde,  MU"  Mole. 

AMOUR  mouillé  (l'),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  J.  Barbier  et  Arthur  de  Beau- 
plan,  musique  de  M.  E.  de  Hartog,  repré- 
sentée aux  Fantaisies-Parisiennes  le  30  mai 
1868.  Le  livrel  a  été  tiré  d'une  comédie  des 
mêmes  auteurs  et  de  M.  Michel  Carré,  jouée 
au  Gymnase  le  5  mai  1850.  C'est  l'ode  célèbre 
d'Anacréon  qui  a  inspiré  cette  pièce.  On  a 
applaudi  un  bon  trio;  le  rôle  principal  a  été 
chanté  par  Barnolt. 

*  amour  mouillé  (l'),  opérette-bouffe  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Jules  Varney  et 
Armand  Liorat,  musique  de  M.  Louis  Varney, 
représentée  aux  Nouveautés  le  25  janvier  1887. 
Les  auteurs  du  livret  n'ont  pas  fait  de  grands 
frais  d'imagination.  Il  s'agit  ici  d'un  tuteur 
acariâtre  qui  veut  marier  à  un  sien  neveu, 
absolument  ridicule,  sa  jolie  pupille,  laquelle 
en  aime  un  autre,  qu'elle  finit  par  épouser  àla 
suite  d'une  foule  d'incidents  plus  ou  moins 
comiques  et  spirituels  —  plutôt  moins  que 
plus.  La  musique  vaut  mieux  que  ce  livret 
quelque  peu  indigent;  on  y  a  applaudi  nombre 
de  romances  et  de  couplets  gentiment  tournés, 
et  surtout  un  duo  en  forme  de  valse  avec 
accompagnement  de  chœur,  d'un  effet  piquant 
et  très  heureux.  Les  interprètes  de  V Amour 
mouillé  étaient  Mmes  Nixau,  Desclauzas,  Dar- 
celle,  Blanche-Marie  et  MM.  Brasseur  père  et 
fils  et  Guy. 

AMOUR  MUTUEL  (i/),  comédie  à  ariettes, 
musique  de  Dutartre,  représenté  à  la  Comé- 
die-Italienne en  1729. 

AMOUR  PEINTRE  (l'),  opéra  français,  mu- 
sique de  A.- Jean- David  d'Apell,  amateur 


allemand  distingué,  conseiller  privé  du  prince 
de  Hesse,  représenté  en  1796. 

AMOUR  PHILOSOPHE  (i/),  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  Blangini,  représenté  à 
Cassel  en  I8ii. 

*  amour  PLATONIQUE  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  ***,  musique  d'Herold, 
reçu  et  répété  à  l'Opéra-Comique  en  1819, 
mais  retiré  par  les  auteurs  avant  la  représen- 
tation. 

*  AMOUR  POUR  AMOUR,  comédie  de  La 
Chaussée.  Laujon  ajouta  à,  cet  ouvrage,  pour 
une  reprise  qui  en  fut  faite  sur  le  théâtre  de 
la  Cour  le  10  mars  1777,  un  divertissement 
dont  la  musique  fut  écrite  par  Grétry.  Ainsi 
remanié,  l'ouvrage  fut  médiocrement  accueilli 
à  la  Cour,  et  ne  fut  pas  joué  à  Paris. 

*  AMOUR  QUI  PASSE  (l'),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  F.  Langlé  et  Jules 
Ruelle,  musique  de  M.  A.  Godard,  représentée 
aux  Folies-Dramatiques  le  6  juillet  1883. 

AMOUR  ROMANESQUE  (i/),  opéra- comi- 
que en  un  acte,  paroles  d'Armand  Charle- 
magne ,  musique  de  Woelf ,  représenté  au 
théâtre  Feydeaule  3  mars  1804. 

*  AMOUR  SCOLAIRE,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Cosseret,  musique  de  M.  Félix 
Pardon,  représentée  au  concert  de  l'Époque  le 
13  novembre  1886. 

AMOUR  SEUL  REND  HEUREUX  (l'),  Opéra 
allemand  en  trois  actes,  musique  de  Rei- 
chardt,  représenté  à  Dessau  en  1781. 

*  AMOUR  triomphant  (l'),  opéra  en  un 
acte,  musique  de  M.  Gartevelde,  représente 
à  Moscou  en  novembre  1895. 

AMOUR  VAINQUEUR  (l'),  opéra-comique, 
musique  de  Volkert,  représenté  à  Leopold- 
stadt  en  1814. 

AMOUR  VENGÉ  (i/) ,  opéra-ballet ,  musi- 
que de  Batistin  (Struck),  représenté  à  Ver- 
sailles vers  1709. 

*  AMOUR  VENGÉ  (l'),  opéra-comique  en 
deux  actes,  en  vers  libres,  poème  de  M.  Lucien 
Auge  de  Lassus,  musique  de  M.  Gaston  de 
Meaupou,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
31  décembre  1890.  Ouvrage  aimable,  qui  avait 
été  couronné  au  concours  Cressent.  Pour  pu- 
nir l'Amour  de  ses  taquineries  continuelles, 
Jupiter  a  eu  l'idée  de  l'enchaîner  à  un  arbre 
pour  le  livrer  aux  railleries  des  nymphes, 
des  faunes  et  des  bergers;  mais  Cupidon, 
délivré  par    Silène,  jure  de  se  venger,  en 


AMOU 


AMOU 


55 


même  temps  que  d'exaucer  le  vœu  de  son 
libérateur.  Pour  ce,  il  inspire  à  Antiope  de 
l'amour  pour  Silène,  et  à  Jupiter  de  l'amour 
pour  Antiope.  Le  maître  du  tonnerre,  bafoué 
d'une  façon  ridicule,  blessé  dans  son  orgueil 
et  dans  son  amour,  sollicite  sa  grâce.  Satisfait 
de  son  exploit,  vengé  de  son  humiliation, 
l'Amour  remet  toutes  choses  et  tous  senti- 
ments en  leur  place  ;  Silène  retourne  boire,  et 
Jupiter  sera  heureux  avec  Antiope.  Sur  ce 
poème,  écrit  en  vers  harmonieux,  M.  de  Meau- 
pou  a  brodé  une  musique  agréable,  dans 
laquelle  on  remarquait,  entre  autres  pages 
bien  venues,  un  quatuor  d'un  bon  sentiment 
comique  et  d'une  bonne  facture.  L'Amour 
vengé  était  joué  par  MM.  Fugère  et  Carbonne, 
MU»  Chevalier  et  Mme  Bernaert. 

amour  voleur  (l'),  opéra-comique  en 
un  acte,  livret  de  M.  Henri  de  Lapomme- 
raye,  musique  de  M.  le  marquis  d'Aoust, 
représenté  dans  son  hôtel  en  mars  1S65.  La 
pièce  est  agréable.  Quant  à  la  partition, 
elle  abonde  en  motifs  gracieux  développés 
avec  beaucoup  de  goût  et  dont  l'accompa- 
gnement dénote  la  main  d'un  compositeur 
émérite.  Les  rôles  ont  été  interprétés  par 
Mlle  de  Lapommeraye,  MM.  Bach  et  Maro- 
chetti.  Cet  opéra  a  été  représenté  peu  de 
temps  après  dans  la  salle  Herz,  et  un  excel- 
lent trio  de  tabledeVAmourvoleura,  été  depuis 
exécuté  dans  les  concerts.  Quelques  années 
plus  tard,  en  1876,  ce  gentil  petit  ouvrage 
était  enfin  joué  sur  un  véritable  théâtre,  à 
Douai,  où  le  public  l'accueillait  avec  beau- 
coup de  faveur. 

AMOUREUX  DE  CATHERINE  (LES),  opéra- 
comique  en  un  acte,  livret  de  M.  Jules  Bar- 
bier, d'après  la  nouvelle  de  MM.  Erckmann- 
Chatrian,  musique  de  M.  Henri  Maréchal,  re- 
présenté au  théâtre  de  l'Opéra-Comique  le 
8  mai  1S76.  Catherine  Kœnig,  jeune  et  jolie 
aubergiste  de  la  Carpe  d'or,  en  Alsace,  est 
un  riche  parti  que  se  disputent  bien  des  pré- 
tendants, parmi  lesquels  se  distingue  le  maire 
du  village,  le  quinquagénaire  Rebstock.  Ca- 
therine leur  préfère  Heinrich  Walter,  le 
jeune  maître  d'école,  timide  et  doux,  qui 
brûle  en  cachette  d'une  passion  sincère  et  ré- 
signée, dont  le  cœur  de  la  jeune  fille  est  tou- 
ché. L'intrigue  est  des  plus  simples,  et  ce- 
pendant la  pièce  a  été  trouvée  charmante.  La 
musique  de  M.  Maréchal  l'est  aussi.  On  a 
surtout  applaudi  la  chanson  du  pays  natal 
dont  le  refrain,  Patrie!  s'éteignant  sur  la  do- 
minante accompagnée  par  le  chœur,  a  évoqué 
chez  plus  d'un  auditeur  un  souvenir  sympa- 
thique et  douloureux.  Je  signalerai  aussi  un 


joli  duo  de  femmes,  dans  lequel  se  trouve  un 
andante  gracieux  :  Ce  que  je  voudrais,  Salomé, 
c'est  un  jeune  homme  au  doux  visage;  un  duo 
bouffe  spirituellement  écrit,  chanté  par  Ca- 
therine et  Rebstock  et  interrompu  par  le 
b,  a,  ba,  des  enfants  de  l'école.  En  somme, 
c'est  un  fort  joli  opéra-comique  qui  repose  par 
sa  naïveté,  par  la  couleur  poétique  du  livret, 
par  le  charme  de  la  mélodie,  des  opérettes  ta- 
pageuses et  grossières  dont  les  théâtres  sont 
encombrés.  Le  rôle  de  Catherine  a  été  un 
triomphe  pour  Mlle  chapuy.  Distribution  : 
Salomé,  M™e  Decroix;  Walter,  Nicot;  Rebs- 
tock, Thierry. 

*  AMOUREUX  DE  panchon  (les),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Ad.  Huard  et  Tur- 
pin  de  Sansay,  musique  de  M.  Georges  Douay, 
représentée  aux  Folies-Marigny  le  17  octobre 

1864. 

*  AMOUREUX  DE  LUCETTE  (les),  opérette 
en  un  acte,  musique  de  M.  Borssat,  représen- 
tée au  théâtre  Beaumarchais  en  1867. 

*  AMOUREUX  DE  MARINETTE  (l'),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Fabius 
de  Champville,  musique  de  M'ie  Le  Che- 
vallier de  Boisval,  représenté  dans  un  con- 
cert, à  Paris,  en  juillet  1895. 

AMOUREUX  DE  PERRETTE  (les),  opéra- 

comique  en  un  acte,  musique  de  Louis  Cla- 
pisson,  représenté  à  Bade  en  1855,  et  chanté 
par  Mme  Marie  Cabel  et  ses  deux  beaux- 
frères. 

AMOUREUX  DE  QUINZE  ANS  OU  LA  DOU- 
BLE FÊTE  (l'),  comédie  en  trois  actes,  en 
prose,  mêlée  d'ariettes,  par  Laujon,  musique 
de  Martini ,  représentée  aux  Italiens ,  le 
18  avril  1771.  Ce  charmant  ouvrage  obtint 
beaucoup  de  succès  dès  son  apparition  ;  c'est 
le  chef-d'œuvre  du  doyen  des  vaudevillistes, 
et  le  titre  qui  l'a  fait  recevoir  à  l'Académie 
française. 

*  AMOUREUX  DE  ZÉPHYRINE,  opérette  en 
un  acte,  musique  de  M.  Raphaël  Grizy,  repré- 
sentée aux  Folies-Bergère  en  février  1873. 

*  amoureux  d'une  valse,  opérette  en 
un  acte,  paroles  et  musique  d'Eugène  Moniot, 
représentée  au  théâtre  des  Nouveautés  en' 
octobre  1866. 

*  amoureux  d'yvonne  (les),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Lebreton  et 
Moreau,  musique  de  M.  Albert  Petit,  repré- 
sentée à  l'Éden-Concert  le  4  juillet  1891. 

amoureux  par  surprise  (l')  ou  le 
DROIT  D'AÎNESSE ,   opéra-comique  en   un 


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AMOU 


AMOU 


acte,  paroles  d'Alexis,  musique  de  Louis  Pic- 
cinni,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le  4  oc- 
tobre 1804. 

AMOUREUX  TRANSI  (l')  ,  opéra-comique 
en  un  acte ,  paroles  de  M.  Gaudin ,  musique 
de  Th.  Meneau ,  représenté  sur  le  théâtre  de 
La  Rochelle  en  décembre  1864. 

AMOURS  D'ACIS  ET  GALATÉE  (les), 
opéra,  musique  de  Charpentier  (Marc-An- 
toine), né  en  1634,  mort  en  1702;  non  repré- 
senté. 

AMOURS  D'ANTOINE  ET  DE  CLÉOPÂTRE 
(les),  ballet  pantomime  en  trois  actes,  d'Au- 
mer,  musique  de  Kreutzer,  donné  à  l'Opéra 
le  8  mars  1808.  Cet  ouvrage,  bien  dessiné, 
monté  avec  magnificence  et  parfaitement  exé- 
cuté, a  obtenu  un  immense  succès. On  admirait 
surtout,  dans  le  premier  acte  de  ce  ballet, 
le  beau  spectacle  de  Cléopâtre  remontant  le 
Cydnus,  sur  cette  galère  si  fameuse  dans  l'an- 
tiquité; le  deuxième  est  consacré  aux  fêtes 
que  cette  reine  donne  au  voluptueux  An- 
toine ;  le  troisième  se  termine  par  l'incendie 
du  palais,  sous  les  ruines  duquel  Cléopâtre 
veut  ensevelir  son  vainqueur,  Octave.  Les 
Amours  d'Antoine  et  de  Cléopâtre  ont  fourni 
le  sujet  de  plusieurs  tragédies,  entre  autres 
celle  de  Boistel  (1741),  qui  renferme  quelques 
belles  scènes,  des  expressions  fortes  et  de 
grands  sentiments ,  mais  dont  le  style  et  le 
plan  sont  négligés. 

AMOURS  D'ARLEQUIN  (les),  comédie  ly- 
rique ,  paroles  de  Dominique  (Biancolelli) , 
musique  de  Regnault,  représentée  à  Lunéville 
vers  1704. 

AMOURS  D'UN  SCHAH  (les),  opérette  en 
deux  tableaux,  paroles  de  M.  Gustave  Pérée, 
musique  de  M.  Frédéric  Barbier,  représentée 
à  l'inauguration  du  Chalet  des  Iles,  le  13  juin 
1861.  Ce  petit  ouvrage  amusant  a  été  goûté. 

*  AMOURS  D'UN  VÉNITIEN  (les),  zarzuela, 
paroles  de  M.  Thomas  Caballé,  musique  de 
M.  Giulio  Perez,  représentée  au  théâtre  Prin- 
cipal de  Barcelone,  en  février  1895. 

AMOURS  DE  CHÉRUBIN  (les),  opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  Desfontaines, 
musique  de  Piccinni  (Louis),  représenté  à  la 
Comédie-Italienne  (Opéra-Comique),  le  4  no- 
vembre 1784. 

AMOURS  DE  DIANE  ET  D  ENDYMION 
(les),  opéra  en  cinq  actes,  paroles  de  Gui- 
chard,  musique  de  Sablières ,  représenté  à 
Versailles,  le  3  novembre  1671. 

AMOURS  DE  GONESSE  (les),  comédie  mê- 


lée d'ariettes ,  musique  de  Laborde ,  repré- 
sentée au  nouveau  Théâtre-Italien  le  8  mai 
1765. 

AMOURS  DE  LYSIS  ET  D'HESPÉRIE  (les), 
pastorale  allégorique  pour  la  paix  des  Pyré- 
nées, par  Quinault  (1660);  non  imprimée. 

AMOURS  DE  MARS  ET  VÉNUS  (les)  Opéra- 
ballet  en  trois  actes  avec  prologue ,  paroles 
de  Danchet ,  musique  de  Campra,  représenté 
à  l'Opéra  le  7  septembre  1712. 

amours  de  momus  (les)  ,  opéra-ballet 
en  trois  actes  avec  prologue,  paroles  de  Du- 
ché, musique  de  Desmarets,  représenté  à 
l'Opéra  le  25  mai  1695. 

AMOURS  DE  PROTÉE  (les)  ,  opéra-ballet  en 
trois  actes  avec  prologue ,  paroles  de  Lafont, 
musique  de  Gervais  (Charles-Hubert),  repré- 
senté à  l'Opéra  le  16  mai  1720. 

AMOURS  DE  RAGONDE  (les),  opéra-ballet 
en  trois  actes ,  paroles  de  Néricault  Destou- 
ches, musique  de  Mouret,  représenté  à  l'Opéra 
le  30  janvier  1742. 

AMOURS  DE  SILVIO  (les)  OU  LE  FRUIT 
DÉFENDU,  opéra-comique  en  un  acte,  paro- 
les de  MM.  Jules  Barbier  et  Michel  Carré,  mu- 
sique de  M.  François  Schwab,  représenté  sur 
le  théâtre  du  Salon  Louis  XIV,  à  Bade,  le  25 
septembre  1861,  et  à  Strasbourg  en  mars  1865. 

AMOURS  DE  TEMPE  (les),  opéra-ballet 
en  quatre  actes  avec  prologue,  paroles  de 
Cahusac,  musique  de  Dauvergne,  représenté 
à  l'Opéra  le  7  novembre  1752. 

AMOURS  DE  THEVELINDE  (les),  mono- 
drame  allemand,  musique  de  Meyerbeer, 
représenté  à  Vienne  en  1813. 

AMOURS  DE  VÉNUS  ET  ADONIS  (les), 
tragédie  de  M.  de  Visé,  représentée  le  2  mars 
1670  au  Théâtre  du  Marais.  A  la  reprise  de 
cette  pièce,  qui  eut  lieu  le  3  septembre  16S5, 
on  y  ajouta  des  divertissements  et  des  danses 
dont  Charpentier  composa  la  musique.  En 
cet  état,  cette  pièce  n'eut  que  six  représen- 
tations. 

AMOURS  DÉGUISÉS  (les),  opéra-ballet  en 
trois  actes  avec  prologue,  paroles  de  Fuzelier, 
musique  de  Bourgeois,  représenté  à  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  le  22  août  1713. 

AMOURS  DES  DÉESSES  (les),  opéra-ballet 
en  trois  actes  avec  prologue,  paroles  de  Fuze- 
lier, musique  de  Quinault  (Jean),  représenté 
à  l'Opéra  le  9  août  1729. 


AMPH 


AN 


m 


AMOURS  DES  DIEUX  (les),  acte  d'opéra- 
ballet,  composé  par  Cardonne  et  représenté 
à  l'Académie  royale  de  musique,  sous  ce  titre  : 
Ovide  et  Julie  le  16  juillet  1773. 

AMOURS  DES  DIEUX  (les),  opéra-ballet 
composé  de  quatre  entrées,  avec  prologue, 
paroles  de  Fuzelier,  musique  de  Mouret ,  re- 
présenté à  l'Académie  royale  de  musique  le 
U  septembre  1727. 

AMOURS  DU  DIABLE  (les),  opéra  en  qua- 
tre actes,  paroles  de  M.  de  Saint-Georges, 
musique  de  M.  Albert  Grisar,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  24  août  1863.  Déjà  en- 
tendu, sous  la  forme  d'opéra-comique,  au 
Théâtre-Lyrique,  le  il  mars  1853,  cet  ouvrage 
a  été  remanié ,  retouché  et  abrégé.  Au  nom- 
bre des  heureux  motifs  dus  à  la  veine  tou- 
jours féconde  de  M.  Grisar,  nous  citerons  la 
romance  de  Frédéric  au  premier  acte  :  Bans 
un  rêve  délicieux;  le  trio  du  Chapeau,  au  se- 
cond; l'air  du  Diable  amoureux,  chanté  par 
Mme  Galli-Marié  avec  beaucoup  de  talent. 
Troy,  Barielle,  Potel,  Mlles  Bélia,  Baretti  et 
Tuai  ont  chanté  les  autres  rôles. 

AMOURS  DU  GROS-CAILLOU  (les),  Opéra- 
comique,  paroles  de  Guillemin,  musique  de 
Rigel  père,  représenté  au  théâtre  des  Beau- 
jolais vers  1786. 

AMOURS  DU  PRINTEMPS  (les),  acte 
ajouté  à  l'opéra  -  ballet  des  Caractères  de 
l'amour,  paroles  de  Bonneval,  musique  de 
Colin  de  Blamont,  représenté  à  l'Opéra  le 
1er  janvier  1739. 

AMPHION,  acte  des  Fragments,  paroles  de 
Thomas,  musique  de  La  Borde,  représenté  à 
l'Opéra  le  n  octobre  1767. 

AMPHION,  opéra  en  langue  suédoise,  mu- 
sique de  Naumann,  représenté  à  l'ancien 
théâtre  de  Stockholm  en  1776. 

AMPHITRYON,  opéra  anglais,  musique  de 
Purcell,  représenté  à  Londres  en  1691.  C'est 
un  des  meilleurs  ouvrages  de  ce  compositeur 
distingué. 

AMPHITRYON,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  Sedaine,  musique  de  Grétry,  représenté  à 
l'Académie  royale  de  musique  le  15  juillet 
1788.  Cette  pièce  n'eut  aucun  succès,  et 
prouve,  avec  d'autres  ouvrages  du  même 
genre,  que  le  célèbre  compositeur  liégeois 
manquait  des  qualités  nécessaires  pour  sou- 
tenir le  ton  élevé  d'un  grand  opéra.  Excellent 
dans  la  comédie  mêlée  de  chants,  il  n'a  été 
que  médiocre  chaque  fois  qu'il  a  abordé  le 
grand  théâtre. 


AMPHITRYON,  opéra-comique  en  un  acte, 
livret  de  MM.  Nuitter  et  Beaumont,  musique 
de  M.  Lacome,  représenté  au  théâtre  Tait- 
bout  le  5  avril  1875.  La  scène  se  passe  en  Es- 
pagne et  n'a  pas  de  rapport  avec  la  pièce  de 
Molière.  Quant  à  la  musique,  elle  a  une  cer- 
taine importance  que  le  sujet  ne  comportait 
pas.  Les  morceaux  sont  très-travaillés  et  on  y 
a  remarqué  plusieurs  mélodies  fort  agréables, 
notamment  une  sérénade  et  le  finale  d'un 
duo.  Chanté  par  Mlles  Leclère  et  Tony. 

AMT  UND  WIRTHSHAUS  (das)  [le  Bail- 
liage et  l'Auberge},  opéra  allemand,  musique 
d'Eule,  représenté  à  Hambourg  vers  isoo. 

AMULIO  E  NUMITORE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Tosi,  représenté,  au  théâtre  Saint- 
Jean-Chrysostome  de  Venise,  en  1689. 

AMURAT  SECUNDO,  opéra  italien,  musique 
de  Raimondi,  représenté  à  Rome  vers  1813. 

AMY  ROBSART,  opéra  séria,  musique  de 
Caiani,  représenté  à  Foiano  le  29  septembre 
1878  ;  chanté  par  Brandaglia,  Falciai,  Mmesvi- 
gnati,  Colombini. 

*  AMY  ROBSART,  opéra  français,  musique 
écrite  par  M.  Isidore  de  Lara  sur  un  livret 
anglais  de  M.  Augustin  Harris  traduit  par 
M.  Paul  Milliet,  représenté  au  théâtre  Covent- 
Garden  de  Londres  en  juillet  1893.  Le  sujet  de 
cet  opéra  est  tiré  d'un  des  plus  beaux  romans 
de  sir  Walter  Scott,  Kenilworth  ;  la  musique, 
parfois  agréable,  manque  de  personnalité.  Les 
interprètes  iïAmy  Robsart  étaient  Mmes  Emma 
Calvé  et  Armand,  MM.  Alvarez,  Lassalle, 
Bonnard  et  Castelmary. 

AN  D'avenir  (un),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Fauconnier,  représenté  à 
Bruxelles  vers  1850. 

AN  II  (l'),  opéra  en  cinq  actes,  musique  de 
Lebrun ,  non  représenté  par  des  considéra- 
tions politiques. 

AN  MIL  (l'),  opéra-comique  en  un  acte, 
poëme  de  Mélesville  et  Paul  Foucher ,  musi- 
que de  M.  Albert  Grisar,  représenté  le  23  juin 
1837.  La  croyance  qu'on  touchait  à  la  fin  du 
monde  pendant  le  xe  siècle  donnait  lieu  à  des 
fondations  pieuses  et  non  pas  à  des  insur- 
rections ;  c'est  cependant  une  révolte  des  serfs 
contre  leurs  seigneurs  qui  est  le  sujet  de  ce 
livret.  Il  ne  fait  honneur  ni  à  la  science  his- 
torique ni  à  l'esprit  des  deux  auteurs.  M.  Gri- 
sar n'a  guère  mieux  réussi  pour  la  musique. 
On  ne  peut  citer  qu'une  jolie  romance  : 
Pauvre  fiancée,  chantée  délicieusement  par 
Mme  Rossi. 


58 


ANAR 


ANDR 


anacréon  ,  ballet  héroïque  en  un  acte , 
paroles  de  Gentil-Bernard,  musique  de  Ra- 
meau, représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  31  mai  1757. 

anacréon,  opéra-comique,  paroles  et  mu- 
sique de  Raymond,  représenté  sur  le  théâtre 
des  Beaujolais  vers  1785. 

ANACRÉON,  opéra,  musique  de  Hoszisky, 
représenté  au  théâtre  de  Rheinsberg  vers 
1791. 

ANACRÉON,  opéra,  paroles  de  Gentil-Ber- 
nard, musique  de  Beaulieu,  écrit  vers  1819 
et  non  représenté. 

ANACRÉON  OU  L'AMOUR  FUGITIF,  opéra 
en  deux  actes,  paroles  de  Mendouze,  musi- 
que de  Cherubini ,  représenté  à  Paris  le 
5  octobre  1803.  L'air  :  Jeunes  filles  aux  yeux 
doux,  est  une  charmante  mélodie  et  fait 
encore  partie  du  répertoire  des  chanteurs. 

ANACRÉON  CHEZ  polycrate,  opéra  en 
trois  actes,  paroles  de  J.-H.  Guy,  musique 
de  Grétry,  représenté  à  Paris  le  17  janvier 
1797.  Il  n'est  resté  de  cet  ouvrage  qu'un  air 
intéressant  pour  le  rhythme  et  l'expression: 
Si  des  tristes  cyprès ,  si  du  fatal  rivage,  etc. 

ANACRÉON  EN  IONIE,  opéra  prussien,  en 
trois  actes,  musique  d'Ebell,  représenté  à 
Breslau  en  V810. 

anacreonte  IN  SAMO ,  opéra  italien, 
musique  de  Mercadante,  représenté  à  Saint- 
Charles,  à  Naples,  en  1820. 

anacreonte  tiranno  ,  opéra  italien, 
musique  de  Sartorio,  représenté  à  Venise  en 
1678. 

ANAGILD A,  opéra  italien,  musique  de  Pam- 
pani,  représenté  en  Italie  en  1735. 

*  ANAHNA,  n  conte  humoristique,  fantasti- 
que et  musical  »,  en  quatre  tableaux  et  un 
prologue,  livret  tiré  d'une  légende  indienne, 
musique  de  M.  Hermann  Zumpe,  représenté 
au  Victoria-Theater  de  Berlin  en  décembre 

1881. 

ANARCHIA  DELL'  IMPERO  (i.'),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Legrenzi,  représenté  à  Ve- 
nise en  1683. 

*  anarchie,  opéra,  musique  de  M.  Steete 
Mackaye,  représenté  au  Standard-Theatre,  de 
New- York,  en  janvier  1888.  Le  sujet  de  cet 
ouvrage  était  tiré  d'un  des  épisodes  les  plus 
dramatiques  de  la  Révolution  française. 


*  ANARQUIA  conyugal,  zarzuela  en  un 
acte,  paroles  de  Picon,  musique  de  Joaquin 
Gaztambide,  représentée  sur  le  théâtre  de  la 
Zarzuela,  à  Madrid,  le  17  avril  1861. 

ANATOMIST  Or  SHAM  DOCTOR  (the) 
[L'Anatomiste  ou  le  Docteur  supposé],  paroles 
de  Ravenscraft,  musique  de  Finger,  repré- 
senté au  théâtre  de  Lincoln's-inn-fields  en  1697. 

*ANDA  VALIENTE!  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  Pina,  musique  de  Francisco  Bar- 
bieri,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de 
la  Comédie,  le  31  décembre  1880. 

ANDRÉ  OU  LA  SENTINELLE  PERDUE, 

opéra-comique,  en  un  acte,  paroles  de  M.  de 
Saint-Georges,  musique  de  Rifaut,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  9  décembre  1834. 

ANDRÉ  HOFER,  opéra  allemand,  paroles 
traduites  de  la  pièce  anglaise  de  ce  nom; 
musique  de  l'opéra  de  Guillaume  Tell,  de 
Rossini,  adaptée  à  cet  ouvrage  par  le  baron 
de  Lichtenstein,  représenté  à  Berlin  en  1831. 

ANDRÉ  HOFER ,  opéra  allemand  en  trois 
actes,  livret  d'après  la  pièce  anglaise,  mu- 
sique de  Kirchhoff,  représenté  à  Ulm  le  17  dé- 
cembre 1847. 

ANDRÉA,  opéra,  musique  de  F.  Glœser, 
représeaté  au  théâtre  Kœnigstadt ,  à  Berlin, 
vers  1834. 

*  ANDREA  DEL  SARTO,  drame  lyrique  en 
trois  actes,  paroles  d'Antonio  Ghislanzoni, 
musique  de  M.  Vittorio  Baravalle,  représenté 
au  théâtre  Carignan,  de  Turin,  le  20  novembre 

1890. 

*  ANDREAS  HOFER,  opéra  romantique, 
paroles  et  musique  de  M.  Emile  Kaiser, 
représenté  à  Reichenberg  le  5  février  1886. 

ANDREMO  A  PARIGI,  opéra-pastiche  en 
deux  actes,  livret  de  Balocchi  et  H.  Dupin, 
musique  de  Rossini ,  représenté  au  Théâtre- 
Italien,  à  Paris,  le  26  octobre  1848.  A  cette 
époque,  le  directeur  aux  abois  fit  fabriquer 
une  pièce  de  circonstance  sur  la  musique  de 
il  Viaggio  à  Reims ,  qui  était  entrée  tout 
entière  dans  le  Comte  Ory.  On  ajouta  au  se- 
cond acte  un  charmant  duo  tiré  de  Maria 
Padilla,  opéra  de  Donizetti,  représenté  à 
Milan  en  1841. 

ANDROMACA,  opéra,  musique  de  Cal- 
dara,  représenté  à  Vienne  sur  un  poème 
de  Zeno  en  1724. 

ANDROMACA,  opéra  italien ,  musique  de 
Bioni,  représenté  à  Breslau  en  1729. 


ANDR 


ANEL 


ANDROMACA,  opéra  italien,  musique  de 
Feo  (François  de) Représenté  à  Rome  en  1730. 

ANDROMACA,  opéra  italien,  musique  de 
Sacchini,  représenté  à  Florence  en  1763. 

ANDROMACA,  opéra  italien,  musique  de 
Tozzi,  représenté  à  la  cour  de  Brunswick  en 
1765. 

ANDROMACA,  opéra  italien ,  musique  de 
Bertoni,  représenté  à  Venise  en  1772. 

ANDROMACA,  opéra  italien ,  musique  de 
Nasolini,  représenté  à  Londres  en  1790. 

ANDROMACA,  opéra  italien,  musique  de 
Paisiello,  représenté  à  Naples  vers  1798. 

ANDROMACA,  opéra  sérieux,  musique  de 
Puccita,  représenté  à  Lisbonne  vers  1806. 

ANDROMACA,  opéra  italien  ,  musique 
de  Raimondi ,  représenté  à  Palerme  vers 
1815. 

ANDROMACA,  opéra  italien,  musique 
de  Pavesi,  représenté  à  Milan  en  1822. 

ANDROMACA,  opéra,  musique  d'Eller- 
ton,  représenté  en  Prusse  vers  1S30. 

andromaque,  tragédie  lyrique  en  trois 
actes,  paroles  de  Pitra,  musique  de  Grétry , 
représentée  à  l'Académie  royale  de  musique 
le  6  juin  1780.  Grétry  travailla  à  cet  ouvrage 
avec  plus  de  diligence  que  d'inspiration.  Il  le 
termina  en  trente  jours.  L'opéra  à! Andro- 
maque eut  vingt-cinq  représentations,  qui 
furent  interrompues  par  l'incendie  de  la  salle 
du  Palais-Royal.  Mlle  Levasseur  se  distin- 
gua dans  le  rôle  d'Andromaque  ;  mais  elle 
fut  éclipsée  par  Mlle  Laguerre,  dont  l'organe 
ravissant  semblait,  au  dire  même  du  compo- 
siteur, avoir  emprunté  les  accents  de  la  veuve 
d'Hector.  Le  célèbre  chanteur  Larrivée  rem- 
plit avec  sa  supériorité  ordinaire  le  rôle 
d'Or  este. 

ANDROMEDA,  musique  de  Giacobbi,  re- 
présenté à  Bologne  en  1610. 

ANDROMEDA,  opéra  italien,  paroles  de 
Ferrari  (Benoît),  musique  de  Manelli,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  San-Cassiano,  à  Venise, 
en  1637.  Ce  fut  le  premier  opéra  représenté 
en  public;  jusqu'alors,  ce  genre  de  plaisir 
était  resté  le  privilège  des  palais  et  des 
somptueuses  demeures. 

andromeda,  opéra  italien,  musique  de 
Léo,  représenté  au  nouveau  théâtre  Saint- 
Charles,  de  Naples,  en  1742. 


ANDROMEDA,  opéra  italien,  musique  de 
Paisiello,  représenté  à  Milan  vers  1770. 

ANDROMEDA,  opéra,  musique  de  Fiorillo 
(Ignace),  représenté  à  Cassel  en  1771. 

ANDROMEDA,  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  de  Reichardt,  représenté  à  Berlin  en 
1778. 

ANDROMEDA,  opéra  sérieux  de  Persic- 
chini ,  représenté  au  Théâtre-Royal  de  Var- 
sovie vers  1782. 

ANDROMEDA,  opéra  en  deux  actes,  musi- 
que de  Trento,  représenté  à  Rome  vers  1792. 

ANDROMEDA,  opéra  séria ,  musique  de 
Naumann,  représenté  vers  1795. 

ANDROMEDA,  opéra  sérieux  italien,  mu- 
sique de  Trento,  représenté  au  théâtre  Saint- 
Charles  de  Naples ,  le  30  mai  1805. 

ANDROMEDA  E  PERSEO ,  opéra  sérieux , 
musique  de  Marescalchi ,  représenté  à  Rome 
en  1784. 

ANDROMEDA  E  PERSEO,  opéra  italien, 
musique  de  J.-M.  Haydn, représentévers  1780. 

ANDROMÈDE ,  opéra  allemand  ,  musique 
de  Baumgarten,  représenté  en  1776. 

ANDROMÈDE,  opéra  sérieux  en  un  acte, 
musique  d'Elsner,  ouvrage  polonais,  repré- 
senté à  Varsovie  en  1807. 

ANDROMÈDE  ET  persée  ,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Franck  (Jean-Wolfgang), 
représenté  à  Hambourg  en  1679. 

ANDRONICO,  opéra  italien,  musique  de 
Mercadante,  représenté  en  1822.  Cet  ouvrage 
n'est  plus  connu  des  amateurs  de  musique 
que  par  une  délicieuse  romance  :  Soave  im- 
magine,  et  deux  duos  :  Nel  seggio  placido,  et 
Vanne  sei. 

ANDROS  ET  ALMONA  OU  LE  PHILOSO- 
PHE FRANÇAIS  À  BASSORA,  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Picard  et  Alexan- 
dre Duval,  musique  de  Lemière  de  Corvey, 
représenté  au  théâtre  Favart,  à  Paris,  le 
5  février  1794. 

*  ANELDA  DA  messina,  opéra  sérieux, 
musique  de  Vera,  représenté  sur  le  théâtre 
de  la  Scala,  de  Milan,  le  17  octobre  1843. 

ANELDA  DA  SALERNO  ,  opéra  italien , 
musique  de  Vicini,  représenté  à  Brescia  dans 
le  mois  de  février  1866.  On  a  remarqué  dans 
cet  ouvrage  la  cavatine  du  baryton,  chantée 


60 


ANGE 


ANNA 


par  Carttù,  et  le  duo  pour  soprano  et  ténor, 
par  M"ie  Banti  et  Vizzani ,  ainsi  que  le  trio 
final. 

ANELLO  INCANTATO  (l')  [L'Anneau  en- 
chanté], opéra  italien,  musique  de  Bertoni, 
représenté  en  1771. 

ANES  DE  MENDOSA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Chiaramonte ,  représenté  au  théâtre 
de  la  Scala,  à  Milan,  en  1855. 

ANFITRIONE,  opéra  italien,  musique  de 
Gasparini  (Francesco),  représenté  à  Rome  en 

1707. 

*  ANGE  DE  LA  FORTUNE  (l'),  opéra-bouffe 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Léon  Treptow, 
musique  de  M.  C.  Raida,  représenté  au 
Fûrst-Theater,  de  Vienne,  en  septembre  1885. 

*  ANGE  DE  ROTHESAY  (l'),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  d'Esser  (Serré)  et 
Alexandre  Ducros,  musique  de  Henri  Potier, 
représenté  au  théâtre  International  de  l'Expo- 
sition universelle  le  il  juin  1867. 

ANGÉLA  OU  L  ATELIER  DE  JEAN  COU- 
SIN ,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de 
Monscloux  d'Epinay,  musique  de  Mme  Gail  et 
de  Boieldieu,  représenté  le  il  juin  1814.  On 
signale  dans  cet  ouvrage  un  joli  duo. 

ANGELA  ou  LA  VISION,  opéra,  musique 
de  Th.  Stauffer,  représenté  à  Zurich  en  dé- 
cembre 1876. 

ANGELICA  E  MEDORO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Lampugnani,  représenté  au  théâtre 
Saint-Samuel  de  Venise  en  1738. 

ANGELICA  E  MEDORO,  opéra,  paroles  de 
Villati,  musique  de  C.-H.  Graun,  représenté 
à  Berlin  en  1749. 

ANGELICA  E  MEDORO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Andreozzi ,  représenté  à  Venise  en 
1783. 

ANGELICA  E  MEDORO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Vannacci,  représenté  en  Italie  à  la 
fin  du  xvine.  siècle. 

ANGELICA  E  MEDORO ,  opéra  italien , 
musique  de  J.  Niccolini,  représenté  à  Milan 
en  1811. 

ANGELICA  VENIERO ,  opéra  sérieux,  ita- 
lien, musique  de  Butera,  représenté  au  théâ- 
tre delFondo,  à  Naples,  en  1847. 

ANGELICA  VINÛITRICE  D'ALCINA,  opéra 
italien,  représenté  à  Vienne  en  1716 ,  pour 
l'anniversaire  du  jour  de  naissance  de  l'archi- 
duc Léopold. 


ANGÉLIQUE  ET  MÉDOR ,  opéra-bouffe  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Sauvage,  musique  de 
M.  Ambroise  Thomas,  représenté  pour  la  pre- 
mière fois  à  Paris,  sur  le  théâtre  de  l'Opéra- 
Comique,  le  10  mai  1843.  Angélique  et  Médor 
précéda  de  cinq  ans  le  Caïd ,  dont  le  succès 
populaire  fit  oublier  cette  gracieuse  partition. 
Elle  a  été  publiée  en  grand  format  par  l'édi- 
teur Escudier. 

angelo,  opéra  russe,  musique  de  M.  César 
Cui,  représenté  au  théâtre  Marie  de  Saint- 
Pétersbourg  le  13  février  is~6.  Le  livret  a 
été  tiré  du  drame  de  Victor  Hugo.  La  mu- 
sique n'offre  qu'une  suite  de  récitatifs  dont 
la  mélodie  a  été  bannie  systématiquement. 
M.  Cui,  qui,  quoique  général  et  professeur 
aux  écoles  militaires  de  Saint-Pétersbourg, 
est  un  musicien  instruit  et  distingué,  n'a  ja- 
mais pu  réussir  au  théâtre,  où  il  apporte  des 
idées  préconçues  et  tout  à  fait  bizarres. 

*  ANGELOR,  opérette  burlesque  en  un  acte, 
paroles  de  M.  J.  Horst,  musique  de  M.  C.  Wein- 
berger,  représentée  le  15  février  1890  au 
théâtre  municipal  de  Troppau. 

ANGÉLUS  (l'),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Rey-Dusseuil,  musique  de  Casimir 
Gide,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  7  juil- 
let 1834.  Ce  petit  ouvrage  a  eu  une  vingtaine 
de  représentations.  M.  Gide  a  écrit  la  musi- 
que de  plusieurs  ballets  qui  ont  eu  un  grand 
succès ,  entre  autres  celle  du  ballet  de  la 
Tentation. 

angiolina,  opéra  italien  en  deux  actes, 
musique  de  Salieri,  représenté  à  Vienne  en 
1800. 

*  ANGLA,  opéra  en  un  acte,  musique  de 
M.  Ferdinand  Hummel,  représenté  à  l'Opéra 
royal  de  Berlin  en  juin  1894.  Cet  ouvrage  a 
subi  une  chute  complète,  tant  au  point  de  vue 
du  livret  que  de  la  partition. 

ANGRIFFSPLAN  (der)  [le  Plan  d'attaque], 
opéra  autrichien,  musique  de  Aigner,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  porte  de  Carinthie 
en  1829. 

"ANIMALES  Y  PLANTAS,  «revue  botanico- 
zoologique  »,  paroles  de  M.  Navarro  y  Gon- 
zalvo,  musique  de  MM.  Espino  et  Angel 
Rubio,  représentée  au  théâtre  Martin,  de  Ma- 
drid, en  octobre  1885^ 

*ANITA,  opéra-comique  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Serret,  musique  de  M.  Berger, 
représenté  à  Metz  en  mars  1867. 

*  ANNA  ou  LES  DEUX  CHAUMIÈRES,  opé- 
ra-comique en  un  acte,  paroles  de  Sewrin, 


ANNA 

musique  de  Solié,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
que  le  20  février  1808. 

anna  blondel,  opéra  séria,  musique  de 
P.  Bianchedi,  représenté  à  Corinaldole  4  sep- 
tembre 1879. 

ANNA  BOLENA,  opéra  italien,  poème  de 
Romani ,  musique  de  Donizetti,  représenté  à 
Milan  eu  1822,  et,  à  Paris,  le  1er  septembre 
1831.  Mme  Pasta,  Rubini,  et  surtout  Labla- 
che  dans  le  rôle  d'Henri  VIII,  partagèrent  le 
succès  du  compositeur.  La  partition  d'Anna 
Bolena,  restée  au  répertoire,  se  distingue  par 
un  caractère  élevé  des  autres  ouvrages  de 
second  ordre  de  Donizetti.  Elle  renferme  des 
morceaux  fort  remarquables.  L'air  Vivi  tu 
est  un  des  plus  suaves  qu'on  puisse  entendre. 

anna  DE  LANDSKRON ,  opéra  allemand, 
musique  de  M.  Abert,  représenté  à  Stuttgard 
en  décembre  1858. 

*  anna  di  dovara,  opéra  sérieux  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Visontini,  musique  de 
M.  Zelioli,  représenté  au  théâtre  Philodra- 
matique,  de  Milan,  le  22  juin  1890.  Cet  ouvrage 
était  écrit  depuis  1863  lorsque  l'auteur  put 
enfin  parvenir  à  l'offrir  au  public.  Il  s'en  res- 
sentit, comme  on  peut  le  penser,  et  la  forme 
en  parut  quelque  peu  démodée.  C'est  au  point 
que  la  représentation  excita  chez  certains 
spectateurs  une  gaieté  en  quelque  sorte  scan- 
daleuse, qui  inspirait  ces  réflexions  très  sen- 
sées à  un  journal  spécial,  la  Gazzetta  teatrale  : 
«  Devons-nous  parler  de  cette  malheureuse 
Anna  di  Dovara,  du  maestro  Zelioli,  représen- 
tée une  seule  fois  au  Philodramatique?  Si 
cette  première  et  unique  représentation  a  été, 
pour  certains  critiques,  une  soirée  joyeuse  et 
de  véritable  bonne  humeur,  nous  éprouvons, 
quant  à  nous,  une  peine  sincère  en  songeant  à 
l'amère  désillusion  qu'a  dû  éprouver  ce  pauvre 
vieil  organiste  de  Caravaggio,  qui,  après  avoir 
écrit  il  y  a  près  de  trente  ans  un  opéra  qui  ne 
se  ressent  pas  trop  de  cette  époque,  et  après 
l'avoir  gardé  par  devers  lui  pendant  tant 
d'années  comme  un  trésor,  se  décide  enfin  à 
venir  à  Milan,  sa  partition  sous  le  bras  et  un 
petit  magot  à  la  main,  pour  aspirer  la  volupté 
d'un  succès  et  peut-être  l'espérance  de  la 
gloire.  Et  ce  vieux  maestro  n'a  pas  trouvé  un 
ami  consciencieux  pour  lui  épargner  le  succès 
burlesque  de  cette  infortunée  Anna  di  Dovara  ? 
Et  pendant  la  longue  période  des  répétitions, 
il  ne  s'est  pas  trouvé  un  musicien,  un  profes- 
seur, un  artiste  pour  lui  conseiller  de  retour- 
ner à  son  orgue  de  Caravaggio,  sans  même 
essayer  de  faire  connaître  ce  petit  avorton  de 


ANNE 


61 


piraterie  musicale,  comme  on  a  justement 
qualifié  cette  Anna  di  Dovara?...  N'en  parlons 
donc  pas.  » 

*  ANNA  E  gualberto,  opéra  sérieux  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Fontana,  musique  de 
M.  Luigi  Mapelli,  représenté  au  théâtre  Man- 
zoni,  de  Milan,  le  4  mai  1884.  Ce  petit  ouvrage 
est  l'un  des  premiers  qui  furent  couronnés  au 
concours  ouvert  annuellement  à  Milan  par 
l'éditeur  Sonzogno 

ANNA  LA  PRIE,  opéra  napolitain,  musi- 
que de  Battista,  représenté  au  théâtre  Saint- 
Charles,  à  Naples,  en  1843. 

ANNA  ROSA,  opéra  italien,  musique  de 
M.  Bignami,  représenté  au  théâtre  Paganini, 
de  Gênes,  en  novembre  1872. 

*  annalena,  opéra  sérieux,  paroles  de 
M.  Marrucci,  musique  posthume  de  P.  Meucci, 
représenté  au  théâtre  Pagiiano,  de  Florence, 
en  février  1893. 

anne  de  Bretagne,  opéra  allemand, 
poème  de  M.  Otto  Preschtler,  musique  du 
comte  Gatterbourg,  représenté  à  Gotha  en 
mai  1863. 

*ANNE  mie,  opéra  flamand  en  un  acte, 
musique  de  Charles  Miry,  représenté  au 
Théâtre-Royal  d'Anvers  le  9  octobre  1853. 

ANNEAU  D'ARGENT  (i/),  opéra-comique 
en  un  acte ,  paroles  de  MM.  Jules  Barbier  et 
Léon  Battu,  musique  de  M.  Deffès,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  5  juillet  1S55.  Ce 
petit  ouvrage  a  servi  de  début  à  M.  Deffès 
dans  la  carrière  de  la  composition  lyrique. 
On  a  remarqué  l'harmonie  élégante  et  l'ex- 
pression bien  sentie  de  la  romance  sur  la 
marguerite.  Les  rôles  ont  été  remplis  par  Pon- 
chard,  Bussine,  Mlles  Rey  et  Andréa  Favel. 

ANNEAU  DE  LA  FIANCÉE  (1/),  opéra- 
comique  en  trois  actes ,  paroles  de  Brisset , 
musique  de  Blangini,  représenté  sur  le  théâ- 
tre des  Nouveautés,  le  28  juin  1828. 

ANNEAU  DE  MARIETTE  (i/) ,  Opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Laurencin  et  Cor- 
mon,  musique  de  Gautier,  représenté  sur  le 
théâtre  de  "Versailles,  le  25  novembre  1845. 

ANNEAU    PERDU   ET   RETROUVÉ    (1/), 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Sedaine, 
musique  de  Laborde,  représenté  à  la  Comédie- 
Italienne  le  20  avril  1764. 

"  ANNEAU  PERDU  ET  RETROUVÉ  (l'), 
opéra-comique  en  deux  actes,  paroles  de 
Sedaine.  musique  de  Chardiny,  représenté  à 


62 


ANNE 


ANNI 


la  Comédie-Italienne  le  il  septembre  1788. 
a  Cette  pièce,  disait  le  Calendrier  musical,  fut 
donnée  la  première  fois  à  l'Opéra-Comique  de 
lafoire  Saint-Germain  en  1761,  sous  le  titre  :  les 
Bons  Compères  ou  les  Bons  Amis.  Elle  n'eut 
point  de  succès.  M.  Sedaine  la  retoucha  en 
faveur  des  beautés  de  la  musique,  qui  était  de 
M.  de  La  Borde.  Elle  ne  réussit  pas  mieux. 
Enfin  il  la  refondit  en  totalité  et  la  remit 
en  1764  sous  son  titre  actuel,  toujours  avec  la 
musique  de  M.  de  La  Borde.  Elle  eut  cinq  re- 
présentations. Elle  vient  de  reparaître  le 
n  septembre  avec  de  la  musique  nouvelle, 
pour  la  quatrième  métamorphose.  » 

ANNÉE  galante  (l'),  opéra -ballet  en 
quatre  actes  avec  prologue,  paroles  de  Roy, 
musique  de  Mion,  représenté  à  l'Opéra  le  il 
avril  1747. 

*  annella,  comédie  lyrique,  paroles  de 
Leone-Emanuele  Bardare,  musique  de  Vin- 
cenzo  Fioravanti,  représentée  à  Naples,  sur 
le  théâtre  Nuovo,  en  1854.  Trois  frères  du 
compositeur,  Luigi,  Valentino  et  Francesco 
Fioravanti,  prenaient  part  à  l'interprétation 
de  cet  ouvrage. 

ANNETTA  ossia  VIRTÙ  TRIONFA,  opéra 
italien,  musique  de  Farinelli,  représenté  en 
Italie  vers  1794. 

ANNETTA  E  LUCINDO ,  opéra  italien, 
musique  de  J.  Pacini,  représenté  à  Venise  en 

1814. 

ANNETTE,  opéra,  musique  de  C.-E.  Horn, 
représenté  à  Londres  au  commencement  de 
ce  siècle. 

*  ANNETTE,  opéra-comique,  musique  de 
Joseph  Damse,  représenté  à  Varsovie  vers 
1843. 

ANNETTE,  opéra-comique  en  un  acte,  mu- 
sique de  Tichsen,  représenté  au  Théâtre- 
Royal  de  Berlin,  le  26  décembre  1847. 

*  ANNETTE  DE  THARAU,  opéra,  musique 
de  M.  Heinrich  Hoffmann,  représenté  avec 
succès  au  théâtre  Kroll,  de  Berlin,  en  juin 
1S86. 

ANNETTE  ET  BASILE,  mélodrame,  musi- 
que de  Chardiny,  né  à  Rouen  en  1755,  mort 
à  Paris  en  1793. 

ANNETTE  ET  LUBIN ,  comédie  en  un  acte 
et  en  vers,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Mar- 
montel,  musique  du  chevalier  de  La  Borde, 
représentée  sur  le  théâtre  particulier  du  maré- 
chal de  Richelieu,  le  30  mars  1762.  Cette  pièce 
est  le  conte  de  Marmontel  mis  en  action,  au- 


quel l'auteur  a  ajouté  quelques  scènes  épiso- 
diques.  Il  y  a  là  du  sentiment,  de  la  grâce  et  de 
la  gaieté.  Les  noms  d'Annette  et  Lubin  sont 
restés  deux  types  dans  les  amours  champê- 
tres. 

ANNETTE  ET  LUBIN ,  comédie  en  un  acte 
et  en  vers ,  mêlée  d'ariettes ,  paroles  de 
Mme  Favartet  de  l'abbé  de  Voisenon,  musi- 
que de  Biaise,  représentée  à  la  Comédie-Ita- 
lienne, le  15  février  1762.  Elle  a  été  reprise, 
en  isoo,  avec  une  musique  nouvelle  de  Mar- 
tini ;  le  poème  a-vait  été  retouché  par  Lourdet 
de  Santerre. 

ANNETTE  ET  LUBIN  (la  SUITE  d'),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Favart,  musi- 
que de  Jadin,  représenté  au  théâtre  Feydeau 
le  10  mars  1791. 

*  ANNETTE  ET  LUBIN,  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Martini,  représenté  au 
théâtre  Favart  le  ]8  avril  1800.  C'est  le  poème 
de  Mme  Favart,  représenté  en  1762,  sur  lequel 
Martini  (Schwarzendorf)  écrivit  une  nouvelle 
et  charmante  musique.  Ce  petit  ouvrage  avait 
été  déjà  joué  à  la  cour  leife  février  1789,  et  ce 
n'est  que  onze  ans  après  qu'il  parut  devant  le 
rrand  public. 

ANNIBAL,  opéra,  musique  de  Franck  (Jean 
Wolfgang),  représenté  à  Hambourg  en  1681. 

*  ANNIBAL,  opérette,  paroles  de  M.  Weller, 
musique  de  M.  Otto  Schmidt,  représentée  à 
Stralsund  en  octobre  1887. 

*  ANNIBAL  ET  SCIPION,  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  M.  Jules  Conrardy, 
représenté  à  Liège  en  1860. 

*  annibal  IN  capua,  opéra  sérieux,  pa- 
roles de  Romanelli,  musique  de  Farinelli, 
représenté  sur  le  théâtre  de  la  Scala,  da 
Milan,  le  26  décembre  1810. 

ANNIBALE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Porpora,  représenté  à  Venise  en  173 1. 

ANNIBALE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Zingarelli,  représenté  à  Turin  en  1787. 

ANNIBALE  IN  BITINI A,  opéra  italien,  mu- 
sique de  J.  Niccolini,  représenté  en  Italie 
vers  1815. 

ANNIBALE  IN  CAPUA,  opéra  italien  en 
trois  actes,  musique  de  Salieri,  représenté 
à  Vienne  en  I801. 

ANNIBALE  IN  CAPUA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Cordella  (Jacques),  représenté  au 
théâtre  Saint-Charles  en  1808. 

ANNIBALE  IN  CAPUA,  opéra,  musique 


ANTH 


ANTI 


63 


d'Ellerton ,  représenté  en  Prusse  vers  1830. 

ANNIEALE  IN  ITALIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Paisiello,  représenté  à  Turin  vers 
1773. 

ANNIBALE  IN  TORINO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Ricci  (Louis) ,  représenté  à  Turin 
en  1831. 

*  annina,  opéra  semi-sérieux  en  un  acte 
et  deux  tableaux,  paroles  et  musique  de  M.  le 
Dr  Luigi  Deola,  représenté  au  théâtre  Social 
d'Estie  le  7  novembre  1891. 

annita,  opéra-seria,  livret  de  Salina,  musi- 
que, de  G.  "Vigoni,  représenté  au  théâtre  Ris- 
tori,  de  Vérone,  le  14  août  1880,  sans  succès. 

*  ANNIVERSAIRE  OU  LA  FÊTE  DE  LA  SOU- 
VERAINETÉ (l'),  scène  lyrique,  paroles  de 
Mittrié  et  Cuvelier,  musique  de  Vanden. 
broeck,  exécutée  à  l'Ambigu -Comique  le 
21  mars  1798. 

ANNIVERSAIRE  DE  LA  NAISSANCE  DU 
prince  de  galles  (l'),  opéra  allemand, 
musique  de  Keiser,  représenté  à  Hambourg 

eu  1726. 

ANNO  ED  UN  GIORNO  (un),  opéra,  musi- 
que de  Bénédict,  représenté  à  Stuttgard  en 
1837. 

*anno  1868  e  la  verità  (l'),  revue 
lyrique,  paroles  de  Luigi  Campesi,  musique 
de  Giovanni  Valente,  représentée  en  1869,  à 
Naples,  sur  le  théâtre  de  la  Fenice. 

*  ANNOS  DA  menina  (os),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  Freitas  Gazul,  représen- 
tée au  théâtre  de  la  Trinité,  de  Lisbonne. 

*  A'NO  DE  LA  NAN1TA  (el),  zarzuela,  pa- 
roles de  M.  Larra,  musique  de  M.  Angel  Ru- 
bio,  représentée  au  théâtre  de  la  Zarzuela  de 
Madrid  en  janvier  1886. 

ANONIMO  (l'),  opéra-bouffe  italien  en  un 
acte,  musique  de  Pavesi,  représenté  à  Ve- 
nise en  1803. 

*  ANTES  DEL  BAILE,  EN  EL  BAILE  Y 

DESPUES  DEL  BAILE,  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  Palacio  et  Alvarez,  musique  de 
Joaquin  Gaztambide,  représentée  sur  le  théâ- 
tre de  la  Zarzuela,  à  Madrid,  le  3  juin  1864. 

ANTHEIL  DES  TEUFELS  (der)  [la  Part 
du  Diable],  drame  féerique  allemand,  musi- 
que de  Titl,  représenté  au  Burgtheater  à 
Vienne  en  1850. 

*  anthropophage  (i/),  opérette  en  un 
acte,   paroles    de    M.    Gallay,    musique    de 


M.  Dédé,  représentée  aux  Folies-Bordelaises 
le  19  janvier  1881. 

*  ANTICHAMBRE  OU  LES  VALETS  MAÎ- 
TRES (i/),  opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
de  Dupaty,  musique  de  Dalayrac,  représenté 
à  rOpéra-Comique  le  27  février  1S02.  (Voy.  Pi- 
caras  et  Diego.) 

ANTIGONA ,  opéra  italien ,  musique  de 
Galuppi,  représenté  en  Italie  en  1754. 

ANTIGONA,  opéra  séria,  musique  de  Pa- 
renti,  représenté  en  Italie  vers  1786. 

ANTIGONA ,  opéra  italien  ,  musique  de 
Campobasso,  représenté  à  Milan  en  1789. 

ANTIGONA ,  opéra  italien ,  musique  de 
François Basili,  représenté  à  Venise  versisoo. 

ANTIGONA,  opéra  italien,  musique  de  Or- 
landini,  représenté  à  Bologne  en  1818. 

*  ANTIGONA  E  LAUSO,  opéra  sérieux,  poème 
de  Romanelli,  musique  de  Stefano  Pavesi,  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  la  Scala,  de  Milan, 
le  26  janvier  1822. 

ANTIGONA  ED  ENONE,  opéra  italien,  musi- 
que de  Dutillieu,  représenté  à  Naples  en  1788. 

ANTIGONE ,  opéra  allemand ,  musique  de 
J.-A.-P.  Hasse ,  représenté  au  théâtre- de 
Brunswick  en  1723. 

ANTIGONE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Gandini,  représenté  à  Modène  vers  1725. 

ANTIGONE,  opéra,  musique  de  Bernas- 
coni,  représenté  à  Vienne  vers  1745. 

ANTIGONE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Traetta,  représenté  à  Saint-Pétersbourg  en 
1772. 

ANTIGONE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Mortellari,  représenté  à  Rome  en  1782. 

ANTIGONE,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
musique  de  Hoszisky ,  représenté  au  théâtre 
de  Rheinsberg  vers  1787. 

ANTIGONE,  grand  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  Marmontel,  musique  de  Zingarelli, 
représenté  à  l'Académie  royale  de  musique  le 
30  avril  1790.  Deux  ans  auparavant,  on  avait 
donné  au  Théâtre-Français  une  pièce  imitée  de 
YAntigone  de  Sophocle.  C'est  probablement  la 
raison  qui  fit  appeler  Zingarelli  à  Paris  pour 
écrire  un  opéra  sur  le  même  sujet;  mais  ce 
sentiment  antique  de  piété  fraternelle  pour 
un  corps  privé  de  sépulture  se  prêtait  mal  à 


64 


ANTI 


une  composition  musicale;  aussi  l'opéra  de 
Zingarelli  n'eut-il  qu'un  succès  d'estime. 

ANTIGONE,  opéra,  musique  de  Winter, 
représenté  à  Naples,  en  1791,  pour  la  fête  du 
roi. 

ANTIGONE,  opéra  séria,  musique  dePoissl, 
représenté  en  Bavière  en  1S08. 

ANTIGONE,  tragédie  grecque  de  Sopho- 
cle, avec  les  chœurs  de  Mendelssohn,  repré- 
sentée à  l'Odéon  le  21  mai  1844.  La  traduc- 
tion du  chef  -  d'œuvre  grec  a  été  faite  par 
MM.  Meurice  et  Vacquerie.  La  musique  man- 
que de  simplicité,  de  grandeur,  d'originalité. 
L'Invocation  à  Bacchus  a  seule  obtenu  les 
suffrages  du  public. 

*  antigone,  tragédie  de  Sophocle,  tra- 
duite par  MM.  Paul  Meurice  et  Auguste  Vac- 
querie, avec  chœurs  de  M.  Saint-Saëns,  repré- 
sentée à  la  Comédie-Française  le  ai  novembre 
1894.  Cinquante  ans  juste  après  avoir  donné  à 
l'Odéon  leur  traduction  à'Antigone,  MM.  Meu- 
rice et  Vacquerie  voyaient  reprendre  leur 
œuvre  à  la  Comédie-Française  ;  le  fait  est  as- 
sez rare  pour  être  noté.  Mais  tandis  qu'à 
l'Odéon,  naguère,  on  avait  exécuté  les  chœurs 
de  Mendelssohn,  ces  messieurs  ont  demandé 
cette  fois  de  nouveaux  chœurs  à  M.  Saint- 
Saëns,  qui  s'est  empressé  de  les  satisfaire,  en 
'S'efforçant  de  donner  à  sa  musique  un  carac- 
tère austère  et  en  quelque  sorte  archéologique. 
C'est-à-dire  que  le  compositeur,  en  s'emparant 
de  certains  modes  grecs  et  en  s'éloignant  de 
propos  délibéré  de  la  tonalité  moderne,  a  pris 
à  tâche  d'imprégner  son  œuvre  d'une  couleur 
antique  en  rapport  avec  le  sujet.  «  J'acceptai, 
a-t-il  écrit  lui-même  à  ce  propos,  la  tâche  de 
restaurer  autant  que  possible  la  musique  des 
Grecs,  en  m'appuyant  sur  les  travaux  de 
M.  G-evaert.  Je  connaissais  peu  son  ouvrage, 
l'ayant  seulement  feuilleté  par  curiosité.  Le 
temps  pressait,  et  je  dus  faire  en  quelques 
heures  les  recherches  préparatoires  qui  eus- 
sent demandé  au  moins  une  semaine.  Je  me 
mis  à  l'œuvre  sans  me  dissimuler  les  dangers 
de  l'entreprise,  et  décidé  à  y  renoncer  si  le 
résultat  semblait  dépasser  la  limite  d'austé- 
rité que  le  public  est  capable  de  supporter  ; 
car  il  ne  s'agissait  de  rien  moins  que  de  lui 
faire  entendre  une  musique  privée  de  toutes 
les  ressources  de  l'art  moderne,  si  séduisantes, 
et  auxquelles  il  est  accoutumé.  »  C'est  à  ce 
point  de  vue  des  diverses  tonalités  employées 
et  mises  en  œuvre  que  la  composition  de 
M.  Saint-Saëns  présente  un  intérêt  tout  par- 
ticulier ;  je  ne  saurais   pourtant  l'analyser 


ANTI 

sous  ce  rapport,  sans  entrer  dans  des  déve- 
loppements qui  ne  pourraient  trouver  ici  leur 
place.  Je  dois  me  borner  à  signaler  quelques 
morceaux,  tels  que  le  chœur  final  du  second 
acte,  écrit  sur  le  mode  hypodorien,  l'invoca- 
tion à  Bacchus,  l'hymne  à  Eros,  pour  lequel 
l'auteur  s'est  servi  d'une  des  mélodies  popu- 
laires rapportées  d'Orient  par  M.  Bourgault- 
Ducoudray,  enfin  le  dernier  chœur,  qui  est 
imité  d'un  hymne  de  Pindare.  Tous  ces  chœurs 
sont  accompagnés  par  des  flûtes,  hautbois, 
clarinettes  et  harpes,  avec  quelques  instru- 
ments à  cordes. 

ANTIGONO,  opéra  italien,  musique  de 
J.-A.-P.  Hasse,  représenté  à  Dresde  en  1744. 

ANTIGONO,  opéra  italien,  paroles  de  Métas- 
tase, musique  de  Gluck,  représenté  à  Rome  en 
1754. 

ANTIGONO,  opéra  italien,  musique  de  Ca- 
faro,  représenté  à  Naples  en  1754. 

*  ANTIGONO,  opéra  sérieux  italien,  musique 
de  J.  Duran,  compositeur  espagnol,  représenté 
à  Barcelone  le  10  juillet  1760. 

ANTIGONO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Ciampi  (François),  représenté  à  Venise  en 
1762. 

ANTIGONO,  opéra  italien,  musique  de 
Galuppi,  représenté  en  Italie  en  1762. 

ANTIGONO,  opéra  italien,  musique  de  Za- 
netti  (François),  représenté  à  Livourne  en 
1765. 

ANTIGONO,  opéra  italien,  musique  de 
Majo,  représenté  à  Naples  en  1768. 

ANTIGONO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Santis ,  né  à  Naples  vers  le  milieu  du 
xvnie  siècle. 

ANTIGONO,  opéra,  musique  de  Schwan- 
berg ,  représenté  à  Brunswick  vers  1769. 

ANTIGONO,  opéra  italien,  musique  de  Pic- 
cinni,  représenté  à  Rome  en  1771. 

ANTIGONO,  opéra,  musique  de  J.  Gior- 
dani,  représenté  à  Londres  vers  1773. 

ANTIGONO,  opéra  italien,  musique  de  An- 
fossi,  représenté  à  Venise  en  1773. 

*  antigono,  opéra  sérieux,  paroles  ano- 
nymes, musique  de  Gaetano  Latilla,  repré- 
senté au  théâtre  San  Carlo,  de  Naples,  en  1775. 

ANTIGONO,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Paisiello,  représenté  à 
Naples  vers  1784. 


ANTI 


APEL 


fjo 


ANTIGONO ,  opéra  sérieux,  musique  de 
Righini,  représenté  à  Mayence  en  1788. 

ANTIGONO  ,  opéra  italien,  musique  de  Ca- 
ruso,  représenté  à  Rome,  dans  le  carnaval, 
en  1783  et  à  Venise  en  1794. 

antigono  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Rossi  (Laurent),  représenté  à  Alexandrie  à 
la  fin  du  xvme  siècle. 

ANTIGONO  TUTORE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Albïnoni,  représenté  en  1724. 

ANTIGONO  TUTORE  DI  FILIPPO,  opéra 
italien,  musique  de  Porta  (Jean),  composé 
arec  Albinoni;  représenté  à  Venise  en  1724. 

ANTIOCHUS  ET  STRATONICE,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Graupner,  représenté  à 
Hambourg  en  1708. 

ANTIOCHUS  ET  STRATONICE,  opéra,  mu- 
sique de  Langlé ,  représenté  à  Versailles  en 
1786. 

ANTIOCO,  opéra  italien,  musique  de  Ca- 
valli,  représenté  en  1658. 

ANTIOCO,  opéra  italien,  musique  de  Car- 
pani  (Jean-Luc),  représenté  àBologne  en  1673. 

ANTIOCO,  opéra  italien,  musique  de  Gas- 
parini  (Francesco),  représenté  à  Rome  en 

1705. 

ANTIOCO,  opéra  italien,  musique  de  Tar- 
chi,  représenté  à  Milan  en  1788. 

ANTIOCO  IL  GRANDE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Legrenzi,  représenté  à  Venise  en 

1681. 

ANTIOPE,  opéra  italien,  musique  de  Ro- 
vettino ,  représenté  au  théâtre  Saint-Paul  à 
Venise  en  1649. 

ANTIOPE,  opéra  italien,  musique  de  C.  Pal- 
lavicino  et  Strunck ,  représenté  à  Dresde  en 
1689. 

ANTIPATHIE  (l'),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  David,  musique  de  Foignet, 
représenté  sur  le  théâtre  Montansierle  il  dé- 
cembre 1798. 

ANTIQUAIRE  (l'),  opéra-comique,  musi- 
que d'Anfossi,  représenté  au  théâtre  de  Mon- 
sieur (Feydeau),  le  9  mars  1759. 

antiquari  in  palmira  (ûli),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Rust  (Jacques) ,  représenté 
à  Milan  en  1780. 

*  antiquario  (1/) ,  opéra   semi-sérieux, 


musique  de  M.  Dessy,  représenté  à  Cagliari 
en  1883. 

ANTIQUARIO  E  LA  MODISTA  (l'),  Opéra- 

bouffe  italien,  musique  de  Gagliardi,  repré- 
senté au  théâtre  del  Fondo  le  20  novembre 
1829. 

ANTIQUARY  (the)  [r Antiquaire] ,  opéra 
anglais,  musique  de  Bishop,  représenté  à 
Covent-Garden  en  1820. 

ANTOINE,  opérette,  musique  de  Cartel- 
lieri,  représenté  à  Berlin  en  1793. 

ANTOINE  ET  CAMILLE,  opéra  en  un  acte, 
musique  de  Bernardy  de  Valernes,  repré- 
senté vers  la  fin  du  xvnie  siècle. 

ANTOINE  ET  CLÉOPÂTRE ,  opéra  alle- 
mand, musique  de  J.-C.  Kaffka,  représenté  à 
Breslauvers  1781. 

*  ANTOINE  ET  CLÉOPÂTRE.  dramelyrique, 
musique  de  M.  le  comte  de  Sayn-"Wirtgens- 
tein,  représenté  avec  succès  sur  le  théâtre 
allemand  de  Prague  en  février  1885. 

ANTONINO  E  POMPEIANO,  opéra  italien, 
musique  de  Pollarolo,  représenté  à  Brescia, 
puis  à  Venise  en  1689. 

ANTONINO  E  POMPEJANO,  opéra  italien, 
musique  de  Sartorio,  représenté  à  Venise 
en  1677. 

ANTONIO  FOSCARI,  opéra,  musique  de 
Cohen  (Henri),  représenté  à  Bologne  et  à  Tu- 
rin en  1842,  et  àNaples  en  1S43. 

ANTONIO  FOSCARI,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Petrali,  représenté  à  Mantoue  en 

1845. 

ANTRE  DETROPHONIUS  (l) , farce, musi- 
que de  Storace,  représentée  à  Drury-Lane  en 

1791. 

ANY  THING  NEW?  (Rien  de  nouveau?), 
opéra  anglais,  musique  de  Smith,  représenté 
vers  1811. 

apelle  E  campaspe,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Zingarelli,  représenté  à  Venise  en 

1794. 

APELLE  E  CAMPASPE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Tritto  (Jacques),  représenté  à  Milan 
en  1796. 

*  APELLE  ET  CAMPASPE,  opéra-comique 
en  deux  actes  et  en  vers,  paroles  de  Poinsinet 
jeune,  musique  de  Gibert,  représenté  à  la 
Comédie-Italienne  le  21  avril  1763. 

APELLE   ET   CAMPASPE,   opéra  en    un 

5 


66 


APOL 


APOT 


acte,  paroles  de  Demoustier,  musique  d'Eler, 
représenté  à  l'Opéra,  sans  aucun  succès,  le 
12  juillet  1798. 

APFELDIEB  (der)  [le  Voleur  de  pommes], 
opéra  allemand,  musique  de  J.-C.  Kaffka, 
représenté  à  Breslau  vers  1781. 

*  APHRODITE,  opérette,  musique  de  M.  Ni- 
colas Milan,  représentée  à  Agram  en  jan- 
vier 1S88. 

APOLLO  geloso  ,  opéra,  musique  de 
Perti,  représenté  à  Florence  en  1698. 

APOLLO  IN  TESSAGLIA,  drame,  musique 
de  Franceschini ,   représenté  à  Bologne  en 

1679. 

APOLLO  UNTER  DEN  HIRTEN  (Apollon 
parmi  les  bergers),  prologue  allemand,  musi- 
que de  Schweitzer,  représenté  en  Allemagne 
vers  1778. 

APOLLO  DNTER  DEN  HIRTEN  (Apollon 
parmi  les  bergers),  opéra  allemand  ,  musique 
de  Stegmann,  représenté  à  Hambourg  vers 
1779. 

APOLLON  ET  CORONIS,  troisième  entrée 
des  Amours  des  Dieux,  opéra-ballet,  paroles 
de  Fuzelicr,  musique  de  Jean-Baptiste  Rey, 
représenté  par  l'Académie  royale  de  musique 
le  3  mai  1781.  Bon  musicien,  excellent  chef 
d'orchestre,  Rey  contribua  à  la  réorganisa- 
tion de  la  musique  instrumentale  de  l'Opéra 
sous  la  direction  de  Gluck  et  de  Piccinni. 
Apollon  et  Coronis  fut  accueilli  favorable- 
ment. On  dit  que  Rey  eut  comme  collabora- 
teur son  frère  Joseph,  attaché  comme  violon- 
celliste à  l'Académie  de  musique.  Ce  petit 
ouvrage  faisait  partie  du  spectacle  avec  Or- 
phée, le  chef-d'œuvre  de  Gluck,  le  jour  du 
second  et  terrible  incendie  de  l'Opéra,  le  ven- 
dredi s  juin  17S1. 

APOLLON  ET  DAPHNÉ,  opéra,  musique 
de  Gaillard,  représenté  à  Haymarket  vers 
i7is.  Gaillard,  élève  de  Farinelli,  était  maître 
de  la  chapelle  de  la  reine  douairière  Cathe- 
rine, veuve  du  roi  Charles  II. 

APOLLON  ET  DAPHNÉ ,  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  Pitra,  musique  de  Mayer,  fut 
représenté  par  l'Académie  royale  de  mu- 
sique le  24  septembre  1782,  et  n'eut  aucun 
succès. 

APOLLON  ET  DAPHNÉ,  opéra,  musique 
de  Légat  de  Furcy.  Cet  ouvrage,  écrit  vers 
la  fin  du  xvme  siècle,  ne  fut  pas  représenté. 

APOLLON  ET  HYACINTHE,  comédie  la- 


tine, musique  de  Mozart,  composée  pour  l'uni- 
versité de  Salzbourg.  Cet  ouvrage  est  écrit    ■ 
à  cinq  voix,  et  a  été  représenté  en  1767.  Mo- 
zart avait  alors  onze  ans.  Le  manuscrit  ori- 
ginal a  162  pages. 

*  APOLLON  ET  LES  MUSES,  scène  lyrique, 
paroles  de  Marcelis,  musique  de  Jaspar,  re- 
présentée sur  le  Théâtre-Royal  de  Liège,  pour 
l'anniversaire  de  la  naissance  de  Grétry,  le 
il  février  1821. 

*  APOSTOLES  (los),  à-propos  lyrique,  pa- 
roles de  M.  Calixto  Navarro,  musique  de 
MM.  Espino  et  Angel  Rubio,  représenté  au 
théâtre  du  Prince-Alphonse,  de  Madrid,  en 
juillet  1884. 

apoteosi  d'ercole  (i/),  opéra  italien, 
musique  de  Tarchi,  représenté  à  Venise  en 

1790. 

APOTEOSI  D'ERCOLE  (l),  opéra  italien, 
musique  de  Mercadante,  représenté  à  Saint- 
Charles,  à  Naples,  en  1819. 

APOTHEKE  (die)  [la  Pharmacie],  opéra 
allemand,  musique  de  Neefe,  représenté  à 
Leipzig  en  1772. 

APOTHEKE  (die)  [  la  Pharmacie]  ,  opéra 
allemand  ,  musique  de  Umlauff,  représente 
à  Vienne  vers  1779. 

APOTHÉOSE  DE  BEAUREPAIRE  OU  LA 
PATRIE  RECONNAISSANTE  (l'),  à-propOS  en 

un  acte  de  Lebœuf,  musique  de  Candeille, 
représenté  pour  la  première  fois  à  Paris,  sur  le 
théâtre  de  l'Opéra,  le  3  février  1793.  C'était  un 
hommage  au  commandant  de  Verdun  ;  mais  la 
pièce  devait  être  bien  mauvaise,  puisqu'on  la 
siffla  dans  un  temps  où  les  œuvres  de  ce  genre 
étaient  accueillies  avec  enthousiasme.  Inutile 
d'ajouter  que  l'Opéra,  comme  les  autres 
théâtres,  s'inspirant  de  l'opinion  alors  accré- 
ditée, montrait  le  brave  officier  se  tuant  pour 
ne  pas  signer  la  capitulation  de  la  place.  Les 
estampes  ont  adopté  la  même  version.  Un 
dessin  du  temps,  non  signé,  et  qui,  depuis 
lors,  a  été  reproduit,  porte  la  légende  sui- 
vante :  Trait  de  courage  et  de  dévouement  de 
Beaurepaire  (octobre  1792).  Beaurepaire,  com- 
mandant du  1er  bataillon  de  Maine-et-Loire, 
se  donne  la  mort  à  Verdun,  en  présence  des 
fonctionnaires  publics,  lâches  et  parjures,  qui 
veulent  livrer  à  l'ennemi  le  poste  confié  à  son 
courage. 

•APOTHÉOSE  DE  GRÉTRY  (l'),  à-propOS 
lyrique  en  un  acte,  paroles  de  Latour,  mu- 
sique de  J.  Ansiaux,  représenté  sur  le  Théâtre - 
Royal  de  Liège  le  4  novembre  1820. 


APPA 


APRE 


67 


APOTHÉOSE  DU  JEUNE  BARRA  (l'),  pièce 
lyrique  en  un  acte,  paroles  de  Léger,  musique 
de  Jadin ,  représ,  à  Feydeau,  le  l"  juillet  1794. 

*  APOTHICAIRE  (l');  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  Fabre,  musique  de  Foignet 
père  et  Simon,  représenté  au  théâtre  Mon- 
tansier  en  1793.  L'un  des  auteurs  de  la  mu- 
sique de  cet  ouvrage,  Simon,  est  un  compo- 
siteur absolument  obscur  qui  n'est  connu  que 
par  l'adorable  et  célèbre  romance  :  Il  pleut,  il 
■pleut,  bergère,  qu'il  avait  écrite  sur  les  jolis 
vers  de  Fabre  d'Églantine,  ce  qui  peut  faire 
supposer  avec  beaucoup  de  vraisemblance 
que  le  Fabre  désigné  comme  auteur  du  livret 
de  YÀpothicaire  n'est  autre  que  ce  même 
Fabre  d'Églantine,  qui  ne  devait  pas  tarder 
alors  à  monter  sur  l'échafaud  révolutionnaire. 
Foignet  et  Simon  devaient  devenir,  quelques 
années  plus  tard,  deux  des  cinq  directeurs 
qui  succédèrent  à  la  Montansier  dans  l'admi- 
nistration de  son  théâtre. 

*  APOTHICAIRE  (l'),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Joseph  Haydn.  —  Voy.  Spezialb  (Lo). 

APOTHICAIRE  ET  PERRUQUIER,  opé- 
rette, paroles  de  M.  Elie  Frébault,  musique 
de  J.  Offenbach,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  17  octobre  1861.  On  croira  diffi- 
cilement que  cette  petite  farce  a  du  mérite. 
Les  Bouffes-Parisiens  sont  le  théâtre  de  la 
foire  au  xrxe  siècle,  et  ce  genre  ne  serait  pas  à 
dédaigner  si  les  auteurs  savaient  éviter  la 
trivialité  et  le  burlesque  à  outrance.  MUe  Sem- 
pronia  attend  son  fiancé,  apothicaire  de  son 
état.  M.  Boudinet,  son  père,  prend  pour 
l'apothicaire  le  jeune  Chilpéric,  qui  arrive 
simplement  pour  coiffer  sa  fille.  Le  qui  pro- 
quo  se  prolonge  ainsi  jusqu'au  dénoûment. 
Mlle  Sempronia  choisit  pour  époux  le  beau 
Chilpéric.  Le  compositeur  a  affecté  les  formes 
surannées  du  vieil  opéra-comique,  et  il  a 
fait  preuve  en  cela  de  souplesse.  On  a  re- 
marqué les  couplets  de  Sempronia  :  Une 
fillette  ingénue,  dans  lesquels  l'écho  du  mot 
papa  produit  un  effet  fort  drôle.  Cette  pièce 
a  été  jouée  par  Desmonts,  Potel,  Jean-Paul 
et  MUe  Gervais. 

AFPARENZA INGANNA  (l')  [l'Apparence 
trompeuse],  opéra-bouffe  italien,  musique  de 
Gherardeschi,  représenté  à  Mantoue  en  1782. 
Un  second  acte  a  été  composé  par  Spontoni 
et  représenté  à  Florence  en  1784. 

APPARENZA  INGANNA  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  J.  Mosca,  représenté  à  Venise 
vers  1799. 


APPARENZA  INGANNA  (i/),  opéra,  musi- 
que de  Brambilla,  représenté  à  Milan,  au 
théâtre  Re,  en  1816. 

APPARITION  (i/),  drame  anglais,  musique 
de  Reeve,  représenté  à  Londres  en  1794. 

APPARITION  (1/),  opéra  en  deux  actes, 
paroles  de  Germain  Delavigne,  musique  de 
M.  Benoist,  représenté  sur  le  théâtre  de  la 
Nation  (Opéra)  le  16  juin  1848.  Une  scène  de 
jalousie  espagnole  a  fourni  les  épisodes  du 
livret.  Clara  de  Torellas,  se  croyant  délaissée 
par  un  officier  français,  se  fait  passer  pour 
morte,  et  cherche  par  des  apparitions  noc- 
turnes à  se  venger  de  l'affront  dont  elle  s'i- 
magine être  la  victime.  L'officier  se  justifie 
et  le  fantôme  de  Clara  cesse  d'effrayer  les 
habitants  de  Torellas.  Le  fond  de  ce  poème 
était  bien  léger  et  peu  propre  à  faire  valoir 
les  qualités  sérieuses  de  la  musique  de  M.  Be- 
noist. Le  morceau  le  plus  important  de 
l'ouvrage  est  le  quatuor  de  l'apparition  : 
Quoi!  c'est  Clara;  c'est  elle!  Signalons  en- 
core un  trio  avec  chœurs  :  Nous  restons  dans 
ce  vieux  manoir;  les  deux  airs  de  Roger  :  Ah! 
que  Dieu  me  la  rende  en  ce  triste  séjour,  et 
Toi  qui  vois  tout  du  haut  des  deux.  L'instru- 
mentation est  traitée  avec  cette  science  et 
ce  goût  que  M.  Benoist  a  montrés  dans  tous 
ses  ouvrages,  et  d'une  manière  encore  plus 
digne  de  remarque  dans  l'ouverture,  la  mar- 
che des  Français  et  les  airs  de  ballet.  L'Ap- 
parition a  eu  pour  interprètes  Baroilhet,  Ali- 
zard,  Poultier,  Mlles  Masson  et  Courtot. 

APPLAUSI  FESTOSI  DELLA  SARDEGNA 

(gli),  opéra  italien,  musique  de  Schauensée, 
représenté  en  Sardaigne  en  1744. 

APPRENSIVO  raggirato  (i/),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Cimarosa,  représenté  au 
théâtre  des  Florentins,  à  Naples,  en  1798. 

APRÈS  FONTENOY  OU  MANCHE  À  MAN- 
CHE, opéra-comique  en  un  acte,  livret  de 
M.  Galoppe  d'Onquaire,  musique  de  M.  We- 
kerlin,  représenté  à  l'Opéra-National-Lyrique 
le  28  mai  1877.  L'intrigue  n'est  pas  compli- 
quée. Après  une  bataille  qu'on  a  appelée  Fon- 
tenoy,  question  de  titre,  Belfleur,  maréchal 
des  logis,  a  l'idée  de  s'introduire  dans  un 
château  en  se  faisant  passer  pour  un  officier 
supérieur.  Il  y  est  reçu  par  Marton,  qui, 
sous  les  habits  de  la  marquise,  lui  tient  tête 
comme  il  faut,  et  tout  finit  par  un  mariage. 
La  musique  est  accorte  et  dans  le  carac- 
tère du  sujet.  On  y  remarque  un  joli  duo  : 
Vous  le  voulez,  belle  marquise;  une  chanson 
à  boire  dialoguée  : 


68 


ARAB 


ARAG 


Le  vin  n'est  pas  comme  les  femmes, 
Plus  il  est  vieux,  plus  il  est  bon. 

Le  tour  en  est  gaulois,  la  mélodie  franche 
et  gaie.  Ce  petit  ouvrage,  qui  serait  un 
agréable  lever  de  rideau,  a  été  chanté  par 
Lepers,  Soto  et  M11*  Parent. 

*  après  LA  valse,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  H.  Clouzot,  musique  de 
M.  Auguste  Tolbecque,  représenté  à  Niort  le 
22  décembre  1894. 

après  L'ORAGE,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  Boisseaux,  musique  de  M.  Gali- 
bert,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  en 
mars  1857. 

*  apuros  de  una  patrona,  zarzuela  en 
un  acte,  musique  de  M.  Font,  représentée  sur 
un  des  théâtres  de  Madrid  en  1876. 

*  A  QUELLE  HEURE  S'AMUSE-T-ON  ?  Opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  M.  Guichard, 
musique  d'Herpin,  représentée  au  Concert- 
Européen  le  2  février  1883. 

*  A  QUI  LA  COURONNE  ?  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  et  musique  de  M.  A.  Ritter, 
représenté  à  Weimar  le  8  mai  1890. 

*A  qui  LA  pomme?  opérette-bouffe  en 
un  acte,  musique  de  M.  Solié  fils,  représentée 
à  Nantes  en  février  1885. 

*  A  QUI  LA  trompe  ?  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Raoul  Pugno,  représentée  à 
Asnières  le  13  décembre  1877. 

AQUILE  romane  (l1),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Chelard,  représenté  à  la  Scala,  de 
Milan,  le  10  mars  1864,  trois  ans  après  la  mort 
de  l'auteur. 

ARABELLA,  opéra,  musique  de  M.  Bar- 
bieri,  représenté  au  théâtre  allemand  de 
Pesth  dans  le  mois  de  mai  1862. 

ARABI  NELLE  GALLIE  (gli)  ,  opéra  semi- 
séria,  musique  de  Schoberleohner,  représenté 
à  Florence  en  1815. 

ARABI  NELLE  GALLIE  (gli)  ,  opéra  en 
quatre  actes,  livret  tiré  du  roman  célèbre  de 
M.  d'Arlincourt ,  le  Renégat ,  musique  de 
Giovanni  Pacini,  représenté  à  Milan  en  1827, 
puis  àTurin  le  26  décembre  1828, et  au  Théâ- 
tre-Italien de  Paris,  avec  sept  morceaux  nou- 
veaux, le  30  janvier  1855.  L'action  se  passe 
au  temps  de  Charles-Martel.  Clodomir,  jadis 
fiancé  à  la  belle  Ézilda,  princesse  des  Céven- 
nes,  a  embrassé  le  parti  des  Sarrasins,  et, 
sous  le  nom  d'Agobar,  il  s'avance  victorieux 
et  terrible,  dévastant  tout  sur  son  passage. 
Leodato,  général  de   Charles  -  Martel ,  à  la 


suite  d'un  combat,  va.  perdre  la  vie.  Ezilda 
sort  d'un  monastère,  où  elle  s'était  réfugiée, 
et  vient  implorer  la  clémence  du  vainqueur  en 
faveur  de  Leodato,  qui  lui  a  fait  précédemment 
l'aveu  de  son  amour.  Elle  reconnaît  dans 
Agobar  son  fiancé,  et  tous  deux  sentent  re- 
naître dans  leur  âme  les  tendres  sentiments 
qu'ils  croyaient  éteints  à  jamais.  Agobar 
donne  l'ordre  à  ses  soldats  de  s'abstenir  de 
tout  pillage,  de  ménager  le  pays  habité  par 
sa  maîtresse.  Ceux-ci  murmurent  et  forment 
un  complot  pour  se  défaire  de  leur  chef.  En 
vain  le  généreux  Leodato  avertit  Agobar  du 
du  sort  qui  le  menace.  Il  est  trop  tard.  Clo 
domir  est  poignardé.  Ezilda  se  jette  sur  son 
corps  expirant  en  nommant  son  époux  celui 
qui  devait  monter  au  trône  avec  elle,  et  qui 
a  été  l'ennemi  de  sa  patrie.  Cet  opéra  passe 
pour  le  meilleur  de  Pacini.  On  y  reconnaît 
une  facilité  tout  italienne.  Les  mélodies 
abondent,  mais  elles  offrent  peu  de  chants 
distingués.  En  outre,  le  musicien  ne  s'est  pas 
préoccupé  des  situations  dramatiques  au 
point  de  vue  où  le  public  s'est  placé  depuis 
plus  de  quarante  ans.  Il  y  a  d'excellents  pas- 
sages dans  cette  partition.  Nous  rappellerons 
les  chœurs  des  Montagnards,  des  Soldats 
découragés  de  Leodato,  des  Sarrasins  triom- 
phants. On  s'est  beaucoup  diverti  de  voir  les 
musiciens  arabes  porter,  au  vme  siècle,  des 
feuilles  de  musique  sur  leurs  instruments 
comme  s'ils  avaient  appartenu  à  un  régiment 
de  ligne.  Ce  détail  fait  comprendre  le  peu 
d'importance  que  certains  Italiens ,  les  vrais 
au  fond ,  attachent  à  la  couleur  historique. 
Le  finale  du  second  acte  est  traité  avec  am- 
pleur et  produit  de  l'effet.  Le  duo  du  troi- 
sième, entre  Agobar  et  Ézilda,  Va  menzogner, 
est  le  meilleur  morceau  de  l'ouvrage.  On  a 
reproché  à  Pacini  d'avoir  prolongé  outre  me- 
sure la  scène  de  l'agonie  de  Clodomir. 

Les  rôles  ont  été  chantés ,  à  Paris ,  par 
Baucardé,  Gassier,  remplissant  les  rôles  d'Ago- 
bar et  du  religieux  ;  par  Mmes  Bosio  et  Bor- 
ghi-Mamo,  jouant  ceux  d'Ézilda  et  de  Leo- 
dato. 

ARABO  cortese  (l'),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Paisiello,  représenté  à  Naples  vers 
1773. 

ARAGONESI  IN  NAPOLI  (gli),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Conti  (Charles),  représenté 
au  théâtre  Nuovo  en  décembre  1827. 

ARAGONESI  IN  napoli  (gli),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Charles  Valentini,  repré- 
senté à  Rome  en  1838. 

ARAGONESI  IN  NAPOLI  (gli),  opéra,  mu- 


AEBR 


ARCH 


69 


sique  de  L.  Gordigiani,  représenté  au  théâtre 
de  la  Pergola,  à  Florence,  en  juin  1841. 

ARAMELLA  OU  LES  DEUX  VICE-REINES, 

opéra  allemand,  musique  de  Huttenbrenner, 
écrit  en  Syrie  -vers  1825. 

ARATO  IN  sparta,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Ruggeri,  repr.  à  Venise,  en  1709. 

ARBACE,  opéra  italien,  musique  de  Bian- 
chi,  représenté  à  Venise  en  1783. 

ARBACE,  FONDATORE  DELL'  IMPERO 
DE  PARTI,  opéra,  musique  de  Draghi  (An- 
toine), représenté  à  Vienne  en  1698. 

ARBORE  DI  DIANA,  opéra  italien,  livret 
de  da  Ponte,  musique  de  Martin  y  Solar,  re- 
présenté à  Vienne  vers  1785. 

ARBRE  CREUX  (i/),  opéra,  musique  de 
Jérôme  Payer,  repr.  à  Vienne  vers  1808. 

ARBRE  DE  ROBINSON  (l'),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Michel  Carré,  musique  de 
M.  Erlanger,  représentée  aux  Bouffes-Pari- 
siens le  19  octobre  1857. 

arbre  de  noël  (l'),  féerie  en  trente  ta- 
bleaux, de  MM.  Mortier,  Vanloo  et  Leterrier, 
musique  de  MM.  Charles  Lecocq  et  Jacobi, 
représentée  à  la  Porte-Saint-Martin  le  4  octobre 
1880.  Les  yeux  sont  tellement  occupés  dans  ces 
sortes  d'ouvrages,  que  les  oreilles  se  reposent. 
On  doit  cependant  rappeler  les  couplets  chan- 
tés par  Mlle  Zulma  Bouffar  et  les  airs  de 
ballet. 

arbre  enchanté  (i/)  opéra-comique  en 
un  acte,  sur  un  livret  imité  d'un  vaudeville 
de  Vadé,  le  Poirier,  musique  de  Gluck,  re- 
présenté pour  la  première  fois  à  Vienne  en 
1759  et  à  Versailles  le  20  février  1775.  La 
pièce  duPomerfut  représentée  àl'Opéra-Co- 
mique  le  7  août  1752  et  reprise  à  la  Comédie- 
Italienne  le  20  juin  1772,  avec  une  musique 
nouvelle  de  Saint-Amand.  M.  Martinet  a  fait 
représenter  le  petit  opéra  de  Gluck  à  son 
théâtre  des  Fantaisies-Parisiennes  au  mois 
d'avril  1867.  Dans  la  période  de  sa  vie  qui 
précéda  son  voyage  à  Paris,  Gluck  écrivit  un 
certain  nombre  de  petits  ouvrages  dont  les 
intrigues  et  la  naïveté  ne  convenaient  pas 
à  son  génie.  Les  Pèlerins  de  la  Mecque, 
le  Chasseur  en  défaut,  V Arbre  enchanté  sont 
de  ce  nombre.  Dans  ce  dernier  opéra,  il  s'a- 
git d'un  vieillard  épouseur  que  bernent  de 
concert  deux  villageois  et  Claudine  qui  doit 
être  sa  femme.  Ce  compère  Thomas  est  si 
crédule  qu'on  le  fait  grimper  sur  un  arbre 
d'où  il  assiste  à  un  dialogue  amoureux  entre 
sa  fiancée  et  le  paysan  Biaise,  s'imaginant 


voir  un  tableau  magique  ;  il  redescend  ;  les 
amoureux  ont  repris  leurs  places  ;  il  remonte 
dans  l'arbre;  ceux-ci  se  rapprochent  et  le 
manège  recommence.  De  guerre  lasse,  et 
lorsqu'il  reconnaît  qu'il  a  été  dupe,  il  renonce 
à  Claudine.  La  musique  est  loin  de  répondre 
au  canevas  léger  de  la  pièce.  Elle  manque  de 
vivacité,  de  souplesse  et  de  grâce.  Les  notes 
tenues  par  les  instruments  à  vent,  les  appog- 
giatures  perpétuelles  du  chant  donnent  de  la 
lourdeur  et  de  la  monotonie  à  l'ensemble  de 
la  partition.  Les  couplets  de  Biaise  et  l'ariette 
de  Claudine  sont  les  morceaux  saillants  de  ce 
jetit  acte.  La  scène  dans  laquelle  Lucette,  au 
pied  de  l'arbre ,  interpelle  Thomas  et  lui 
chante  :  Riez  donc!  riez  donc!  est  assez  jolie. 
Mais  qu'il  y  a  loin  de  ce  rire  forcé  avec  la 
verve  naturelle  des  compositeurs  italiens. 
C'est  une  excellente  idée  d'établir,  à  Paris, 
un  théâtre  lyrique  rétrospectif.  U  Arbre  en- 
chanté de  Gluck  ne  vaut  pas  le  Sorcier  de 
Philidor  joué  au  même  théâtre  ;  mais  c'est 
un  service  rendu  à  la  musique  dramatique 
que  de  l'avoir  fait  connaître.  En  montant 
plusieurs  pièces  de  cette  époque,  on  est  Cer- 
tain d'arriver  promptement  à  quelque  grand 
succès,  surtout  en  faisant  faire  de  bonnes 
traductions  des  opéras  italiens.  U  Arbre  en- 
chanté a  été  joué  par  Gourd  on,  Engel,  Bar- 
nolt,  Mmes  Arnaud  et  Geraizer. 

ARBRE  enchanté  (l'),  opéra  allemand, 
musique  de  Stefani,  représenté  à  Varsovie 
en  1797. 

arcadia  in  brenta  (i/),  opéra  italien 
en  trois  actes,  paroles  de  Goldoni,  musique 
de  Ciampi  (Legrenzio-Vincenzo),  représenté 
en  Italie  vers  1739. 

ARCADIA  IN  BRENTA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Galuppi,  représenté  en  Italie  en 
1749. 

ARCHE  marion  (l'),  opérette,  paroles  de 
M.  Albéric  Second ,  musique  de  M.  Adolphe 
Nibelle,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens 
le  30  septembre  1868.  C'est  une  comédie 
amusante.  Deux  individus  sont  sur  le  point 
de  se  jeter  à  l'eau;  une  jeune  fille  passe,  et 
les  voilà  qui  ne  veulent  plus  mourir.  C'est  à 
qui  décidera  l'autre  à  monter  dans  la  barque 
à  Caron;  car  la  jeune  fille,  qui  a  bon  cœur, 
promet  d'épouser  le  survivant.  Enfin  on  boit  ; 
l'un  des  deux  se  grise  et  s'endort;  l'autre 
reste  seul  maître  du  terrain.  11  y  a  dans  cette 
pièce  un  rôle  comique  d'écrivain  public.  La 
partition  renferme  des  mélodies  agréables: 
sous  ce  rapport,  le  compositeur  n'en  est  pas  à 
son  coup  d'essai. 


70 


ARGE 


ARGI 


ARCHELAO  ,  RE  DI  CAPFADOCIA  ,  opéra 
italien,  musique  de  Conti  (François),  repré- 
senté à  Vienne  en  1722. 

*  arghietello  (l'),  comédie  lyrique,  pa- 
roles d'Almerindo  Spadetta,  musique  de  Gio- 
vanni Valente,  représentée  en  1857  à  Naples, 
sur  le  théâtre  Nuovo. 

ARCHITETTO  (l'),  opéra  italien,  musique 
de  Tarchi,  représenté  à  Caserta,  au  théâtre 
de  la  Cour,  en  1781. 

*  archivio  segreto  (i/),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  anonymes,  musique  de 
M.  Antonio  Rizzelli,  représenté  à  Arezzo  le 
30  mars  1887. 

ARCIFANFANO,  re  de  MATTi,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Galuppi,  représenté  en  Ita- 
lie en  1750. 

arco  de  santa-anna  (o),  opéra  portu- 
gais, musique  de  M.  Francisco  de  Sa  Noronha, 
représenté  à  Oporto  en  janvier  1867. 

*  ARDELDA,  opéra,  musique  de  M.  Cari 
Trotzler,  représenté  en  décembre  1894  sur  le 
théâtre  particulier  de  M.  le  comte  Esterhazy, 
en  son  château  féodal  de  Totis,  près  Vienne. 

ARDELINDA,  opéra  italien,  musique  de 
Albinoni,  représenté  en  1732. 

ARÉTHUSE,  opéra-ballet  à  trois  entrées 
avec  un  prologue,  paroles  de  Danchet,  musi- 
que de  Campra,  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  14  juillet  1701.  Cet 
opéra  eut  peu  de  succès,  Campra  était  encore 
inexpérimenté  dans  l'art  d'écrire,  et  ses  pre- 
miers ouvrages  sont  loin  d'offrir  l'intérêt  et 
le  tour  mélodique  qu'on  remarque  encore 
dans  les  barcarolles  de  ses  fêtes  vénitiennes 
et  dans  quelques  scènes  à' Achille  et  Déida~ 
mie,  qu'il  fit  représenter  en  1735. 

*  ARÉTHUSE,  opéra  mythologique,  mu- 
sique de  Mme  de  Montgoméry,  représenté  à 
Monte-Carlo  en  mai  1894. 

ARETINO  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Spreanza,  représenté  à  Turin  en  1840. 

ARETUSA,  comédie  pastorale  de  Lollio, 
musique  de  Délia  Viola,  représentée  dans 
le  palais  de  Schivanoja,  devant  le  duc  de 
Ferrare  Alphonse  II  et  le  cardinal  Louis  sod 
frère,  en  1563. 

ARETUSA,  opéra  italien,  musique  de  C. 
Monari,  représenté  au  théâtre  ducal  de  Mi- 
lan en  1705. 

argene,  opéra  italien,  musique  de  Cesti. 
représenté  à  Venise  en  1668. 


ARGENE,  musique  de  Caldara,  représenté 
à  Venise  en  1689. 

ARGENE,  opéra  italien,  musique  de  Léo, 
représenté  à  Naples  en  1728. 

ARGENE  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Selletti,  représenté  à  Rome  en  1759. 

ARGENE.  opéra  séria,  musique  de  J.-S. 
Mayer,  représenté  à  la  Fenice,  à  Venise,  en 
1801. 

ARGENE,  opéra  italien,  musique  de  Man- 
danici,  représenté  à  Saint-Charles  vers  1825. 

ARGENE  ED  ALMIRA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Stunz,  représenté  à  Turin  en  1822. 

ARGENIDE,  opéra  italien,  musique  de  Ga- 
luppi, représenté  en  1733. 

ARGENIDE  ,  opéra  italien  ,  musique  de 
Chiarini,  représenté  à  Brescia  en  1745. 

ARGENIDE  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Portogallo,  représenté  à  Milan  vers  1801. 

*  ARGENT  ET  L'AMOUR  (l'),  vaudeville- 
opérette  en  trois  actes,  paroles  de  Jaime  fils, 
Colin  et  Polo,  musique  d'Eugène  Déjazet,  re- 
présenté au  théâtre  Déjazet  en  février  1863. 

ARGENT  FAIT  TOUT  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  Ligou ,  compositeur 
avignonnais,  représenté  sur  les  petits  théâ- 
tres de  Paris  vers  1780. 

ARGENTINO  (l'),  opéra  italien,  musique 
de  Felice  Alessandri,  représenté  à  Vienne  en 

1768. 

ARGETE,  opéra,  musique  de  Gnecco,  re- 
présenté à  Naples  vers  1794. 

ARGIA,  opéra  italien,  musique  de  Cesti, 
représenté  à  Venise  en  1669. 

ARGIA,  opéra  séria,  musique  de  Nicollini 
(François),  représenté  à  Venise.  Ce  composi- 
teur, qui  était  aussi  poète,  vécut  à  Venise 
depuis  1669  jusqu'en  1685,  selon  M.  Fétis. 

ARGIA  (l'),  opéra  italien,  musique  d'Apol- 
loni  (Jean),  représenté  en  Italie  vers  1682. 

ARGIA,  opéra ,  musique  de  Raimondi,  re- 
présenté à  Milan  vers  1825. 

ARGIA  IN  ATENE,  opéra  italien,  musique 
de  Corri  (Pierre),  représenté  au  théâtre  Ar- 
gentina,  de  Rome,  en  1846. 

ARGI  OPE,  opéra  italien,  musique  commen- 
cée par  Rovetta  et  terminée  par  Alexandre 
Leardini  d'Urbino,  représenté  au  théâtre 
Saint-Jean-Saint-Paul  en  1649. 


ARGO 


ARIA 


71 


*  argonautes  (les),  poème  lyrique  en 
quatre  parties,  paroles  et  musique  de  Mlle  Au- 
gusta  Holmes,  exécuté  aux  Concerts  popu- 
laires le  24  avril  1881.  Cette  œuvre  remar- 
quable, qui  a  classé  Mlle  Holmes  au  premier 
rang  de  nos  compositeurs,  est  un  véritable 
drame  lyrique,  que  l'auteur  avait  présenté 
en  1880  au  grand  concours  de  composition 
musicale  de  la  ville  de  Paris,  où  il  avait  une 
mention  honorable,  après  avoir  vivement  dis- 
puté le  prix  à  la  Tempête  (Voy.  ce  mot)  de 
M.  Alphonse  Duvernoy.  Le  jugement  du  con- 
cours avait  été  en  effet  très  laborieux  ;  les 
deux  partitions  de  la  Tempête  et  des  Argo- 
nautes étaient  restées  seules  en  présence, 
après  élimination  successive  de  toutes  les 
autres.  Certains  membres  du  jury  auraient 
désiré  qu'on  partageât  le  prix  entre  les  deux 
œuvres  ;  d'autres  s'y  étant  résolument  oppo- 
sés, il  fallut  procéder  au  vote,  qui  donna 
Il  voix  à  la  Tempête  contre  9  aux  Argonautes. 
Le  prix  était  donc  décerné  à  la  première,  et 
l'on  accorda  alors  à  la  seconde  une  mention 
fort  honorable.  A  ce  propos,  le  rapporteur  du 
concours  (c'était  Emile  Perrin,  directeur  de  la 
Comédie-Française)  s'exprimait  en  ces  termes 
au  sujet  de  la  partition  des  Argonautes  :  «  Il 
serait  bien  à  désirer  qu'elle  pût  être  exécu- 
tée en  public  après  que  l'audition  solennelle 
de  la  Tempête  aurait  eu  lieu.  Le  jury  pense 
que  ce  serait  un  argument  de  plus  en  faveur 
du  concours.  Mlle  Holmes  écrit  elle-même 
ses  poèmes  avant  d'en  composer  la  musique. 
Sous  cette  double  forme,  elle  poursuit  un 
idéal  également  élevé.  Il  faut  lui  tenir  compte 
de  cette  tendance,  et,  si  l'œuvre  est  inégale, 
elle  contient  de  réelles  beautés.  L'ampleur 
devient  parfois  de  l'emphase  ;  l'horreur  du 
banal  amène  l'excessive  recherche  et  souvent 
le  manque  de  clarté  ;  mais  il  y  a  des  pages 
d'un  coloris  superbe,  d'autres  d'une  grâce  ex- 
quise. Ce  qui  est  bien  dans  cette  œuvre  est 
de  qualité  supérieure,  et  l'effet  en  serait  très 
grand  sur  le  public.  » 

Mile  Holmes  est  un  vrai  poète,  en  même 
temps  qu'une  musicienne  remarquable.  Son 
vers  a  de  l'ampleur,  du  nombre  et  de  la  soli- 
dité, et  il  exprime  les  sentiments  avec  une 
forme  très  noble,  qui  devient  très  pathétique 
lorsque  la  situation  l'exige.  Comme  composi- 
teur, elle  professe  une  profonde  admiration 
pour  les  théories  et  les  procédés  de  Richard 
Wagner.  Mais,  si  ces  théories  l'entraînent  par- 
fois trop  loin,  il  lui  arrive  de  s'en  dégager 
tout  naturellement  par  ce  fait  que  l'inspira- 
tion étant  chez  elle  riche  et  abondante,  elle 
se  laisse  entraîner  par  elle  et  parle  alors  plus 


volontiers  au  cœur  qu'à  l'imagination.  Le 
jet  mélodique,  en  effet,  est  chez  elle  spontané 
et  plein  de  franchise,  la  phrase  musicale  est 
presque  toujours  large  et  pure,  et  les  inéga- 
lités qu'on  peut  relever  dans  son  œuvre  tien- 
nent précisément  à  l'emploi  de  certains  pro- 
cédés qui  font  tort  à  la  franchise  naturelle  de 
ses  accents. 

Beaucoup  de  pages  seraient  à  citer  dans 
cette  œuvre  si  sincère  et  si  intéressante,  dont 
chacune  des  quatre  parties  porte  un  titre  par- 
ticulier :  1.  Jason  ;  2.  Le  Voyage  ;  3.  Médée  ; 
4.  Les  Argonautes.  Pour  la  première,  le  beau 
chœur  des  matelots  :  Eia-o  !  rompez  les  cor- 
dages, et  la  jolie  cantilène  dite  par  la  jeune 
fille  :  Entendez-vous  ces  voix  profondes  ?  Pour 
la  seconde,  la  scène  curieuse  et  voluptueuse 
des  sirènes,  les  exhortations  de  Jason  à  ses 
compagnons,  et  le  chœur  des  Argonautes  dé- 
couvrant les  rives  de  la  Colchide  :  Oui,  voici 
la  rive  promise...  La  troisième  partie  est  peut- 
être  la  plus  riche  et  la  plus  substantielle,  avec 
la  danse  magique,  d'un  effet  si  pittoresque  et 
si  coloré,  le  chœur  des  compagnes  de  Médée  : 
Mêlez  l'ambre  à  Veau,  et  le  superbe  duo  pas- 
sionné de  Jason  et  de  Médée,  qu'accompagne 
d'une  façon  si  heureuse  le  délicieux  ehœur 
des  femmes  :  Effeuillez  des  roses.  Enfin,  dans 
la  dernière  partie,  il  faut  signaler  encore  le 
beau  chœur  d'introduction,  la  scène  où  Médée 
abandonnée  se  traîne  aux  genoux  de  son 
amant  et  celle  où  Jason  réclame  la  Toison 
d'or.  En  vérité,  l'ensemble  forme  une  belle 
œuvre,  d'un  grand  style  et  d'une  haute  portée 
artistique.  Elle  avait  pour  interprètes  Mlle  Re- 
née Richard  (Médée),  Mme  Panchioni  (la  Si- 
rène), Mme  Rose  Caron  (la  jeune  fille),  toute 
jeune  alors  et  à  ses  débuts,  et  M.  Laurent 
(Jason). 

ARIANA,  opéra  italien,  musique  de  Fer- 
rari (Benoît),  représenté  à  San-Mosè,  de  Ve- 
nise, en  1640. 

ARIANA,  opéra  italien ,  musique  de  Feo 
(François  de),  représenté  à  Rome  en  1728. 

ARIANA,  opéra,  musique  de  Hasndel,  repré- 
senté à  Londres  en  1733. 

ARIANA,  opéra  italien,  musique  de  Adol- 
fati,  représenté  à  Gênes  en  1750. 

ARIANA,  grand  opéra,  musique  de  Winter, 
représenté  à  Vienne  vers  1796. 

ARIANA  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
musique  de  Boniventi,  repr.  à  Venise  en  1719. 

ARIANA  E  BACCO,  opéra  italien,  musi- 
que de  Tarchi,  représenté  à  Turin  en  1785. 


72 


ARIA 


ARIA 


ariana  E  TESEO,  musique  de  Cafaro, 
représenté  à  Naples,  au  théâtre  San-Carlo,  en 
1766. 

ARIANA  E  TESEO,  opéra,  musique  do 
Fiscliietti ,  représenté  à  Dresde  en  1769. 

ARIANA  E  TESEO,  opéra  italien,  musique 
de  Benvenuti,  représenté  à  Pise  en  1810. 

ARIANE,  opéra  en  cinq  actes,  paroles  de 
l'abbé  Perrin,  musique  de  Cambert,  repré- 
senté à  Nantes  en  1687,  après  l'avoir  été  à 
Londres,  où  le  compositeur  s'était  retiré. 

ARIANE,  opéra  allemand,  musique  de  Con- 
radi  (Jean-Georges),  représenté  à  Hambourg 
en  1691. 

ARIANE,  opéra-ballet,  musique  de  Batis- 
tin  (Struck),  représenté  à  Versailles  vers 

1717. 

ARIANE ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1722. 

ARIANE,  scène  lyrique,  musique  de  Ro- 
chefort  (Jean-Baptiste),  représentée  à  l'Opéra 
vers  1785. 

*  ARIANE,  poème  lyrique  pour  voix  seule, 
orchestre  et  chœurs,  musique  de  M.  Léon  de 
Meaupou,  exécuté  aux  concerts  du  Châtelet 
le  30  janvier  1876. 

ARIANE  À  NAXOS,  drame  lyrique  de 
Rinuccini,  composé  pour  les  noces  de  Fran- 
çois de  Gonzague,  prince  de  Mantoue,  et 
de  l'infante  Marguerite  de  Savoie,  et  re- 
présenté à  la  cour  de  Mantoue  en  1607.  Ce 
poème  parut  supérieur  aux  premières  com- 
positions de  l'auteur,  et  fut  mis  en  musique 
par  Claude  Monteverde,  qui  suivit  merveil- 
leusement les  intentions  et  les  inspirations 
du  poète.  Rinuccini  porta  son  Ariane  à  Ve- 
nise, et  l'on  croit  que  c'est  le  premier  opéra 
sérieux  qui  y  ait  été  représenté.  Ce  drame 
lyrique  passa  longtemps  pour  le  vrai  modèle 
du  genre  ;  encore  un  siècle  après,  le  monolo- 
gue d'Ariane  abandonnée  était  cité  comme  un 
chef-d'œuvre.  Écrit  dans  le  registre  du 
mezzo-soprano,  II  pianto  d'Ariane  est  une 
mélodie  extraordinaire,  eu  égard  à  l'époque  à 
laquelle  elle  a  été  composée.  Cette  scène  a  été 
conçue  avec  beaucoup  de  sentiment,  de  na- 
turel et  d'abandon  ;  la  chute  des  vers,  la  coupe 
des  phrases,  le  retour  des  mêmes  expressions 
de  tendresse,  étaient  propres  à  faire  naître 
les  formes  symétriques  et  régulières  du 
chant,  en  même  temps  qu'ils  peignaient  le 
désordre  et  l'agitation  de  l'âme  d'Ariane. 
D'après  son   caractère,  ce  passage  semble 


modelé  sur  les  scènes  pathétiques  des  tragi- 
ques anciens,  et  surtout  d'Euripide.  Il  paraît 
à  son  tour  avoir  servi  de  modèle  à  ces  mo- 
nologues passionnés  qui  ont  fourni  depuis 
de  si  beaux  sujets  au  génie  de  la  musique 
théâtrale;  et  l'éloquent  Métastase  s'en  est 
souvenu  dans  un  air  célèbre.  Les  inspirations 
mélodiques  et  harmoniques  de  Monteverde 
ont  été  si  heureuses  dans  II  pianto  d'Ariane, 
qu'elles  lui  ont  fait  attribuer  certainement 
la  découverte  de  divers  faits  musicaux,  tels 
que  l'emploi  de  la  dissonance  naturelle , 
qui  remontent  bien  plus  haut,  puisqu'on  en 
trouve  déjà  des  traces  dans  les  essais  élé- 
mentaires d'harmonie  au  xme  siècle. 

ARIANE  A  NAXOS,  duodrame,  musique 
de  George  Benda ,  représenté  à  Gotha  vers 
1769,  et  à  Leipzig  en  1778,  puis  traduit  en 
prose  française  par  Dubois  et  joué  à  la  Co- 
médie-Italienne le  20  juillet  1781. 

ARIANE  À  NAXOS ,  opéra  en  deux  actes, 
musique  de  Mme  Paradies,  représenté  à 
Vienne  en  1791.  Mme  Paradies,  aveugle  de- 
puis l'âge  de  cinq  ans,  avait  reçu  des  leçons 
de  composition  musicale  de  Salieri.  Ses  ta- 
lents et  sa  rare  intelligence  lui  valurent  une 
grande  réputation. 

ARIANE  À  NAXOS,  œuvre  dramatique, 
paroles  de  Th.  Krebs,  musique  de  Max  Sel- 
friz,  représenté  à  Lœwensberg  dans  le  mois 
de  décembre  1861 ,  avec  le  concours  de 
M"»  Babnigg  pour  le  rôle  d'Ariane  et  de 
von  Osten  pour  celui  de  Thésée. 

ARIANE  DANS  L  ÎLE  DE  NAXOS,  opéra 
en  un  acte,  paroles  de  Moline,  musique  d\E- 
delmann,  représenté  par  l'Académie  de  mu- 
sique le  24  septembre  1782.  La  célèbre  can- 
tatrice Mme  Saint-Huberti  interpréta  avec 
beaucoup  de  succès  le  rôle  d'Ariane. 

ARIANE  ET  BACCHUS ,  opéra  en  cinq 
actes,  paroles  de  Saint-Jean,  musique  de 
Marais,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  8  mars  1696.  Au  milieu  des  repré- 
sentations de  cet  opéra,  l'acteur  qui  jouait  le 
rôle  de  Bacchus  étant  tombé  malade,  on  prit 
pour  le  remplacer  un  de  ces  chanteurs  su- 
balternes accoutumés  à  être  siffles  quand  ils 
veulent  sortir  de  la  modeste  sphère  où  leur 
talent  les  a  placés.  Ce  dieu  postiche  parut  et 
fut  sifflé  effectivement.  Mais  la  couronne  de 
pampres  dont  son  front  était  orné  lui  donna 
de  l'assurance,  et,  sans  se  déconcerter,  il  dit 
dédaigneusement  au  parterre  :  «  Je  ne  vous 
conçois  pas  ;  pensez-vous  que  pour  six  cents 
livres  qu'on  me  paye  par  année,  j'irais  vous 


ARIO 


ARIS 


73 


donner  une  voix  de  mille  écus.  »  Ces  paroles 
excitèrent  les  applaudissements  de  toute  la 
salle. 

ARIANE  ET  BACCHUS,  opéra,  musique  de 
Bouvard,  représenté  à  la  cour  de  France  en 
1729. 

ARIANE  ET  THÉSÉE,  opéra  en  cinq  actes, 
paroles  de  Lagrange-Chancel  et  Roy,  musi- 
que de  Mouret-,  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  6  avril  1717. 

*  arianna  E  BACCO,  cantate  dramatique 
en  deux  actes,  musique  de  Jean-Simon  Mayr, 
représentée  au  Pio  Istituto  de  Bergame 
en  1817. 

ARIARATE  (i/),  opéra  sérieux  en  trois 
actes,  musique  de  Tarchi,  représenté  à  Mi- 
lan en  1786. 

ARIARATE ,  opéra  italien ,  musique  de 
J.  Giordani,  représenté  à  Turin  en  1788. 

ARIBERTO    E   FLAVIO,    REGI  DE'  LOM- 

BARDI,  opéra  italien,  musique  de  Lonati, 
représenté  au  théâtre  San-Salvador,  de.  Ve- 
nise, en  1684. 

ARICIE,  opéra-ballet  en  cinq  entrées,  pa- 
roles de  l'abbé  Pic,  musique  de  La  Coste,  donné 
à  l'Académie  royale  de  musique  le  9  juin 
1697.  C'est  à  la  représentation  de  cet  opéra 
que  se  rapporte  l'anecdote  suivante ,  si  sou- 
vent citée.  Un  chanteur,  nommé  Thévenard, 
remplissait  le  rôle  principal.  Cet  artiste  avait 
su  gagner  les  faveurs  du  parterre,  à  l'excep- 
tion d'un  fat,  qui  affectait  de  chantonner 
assez  haut  aux  endroits  où  l'acteur  lançait 
ses  phrases  les  plus  applaudies.  Un  Gascon, 
impatienté  de  ce  voisinage,  se  mit  à  dire 
tout  haut  :  «  Ah  !  le  fat,  ah  !  le  bourreau,  le 
bélître,  le  maudit,  le  chien  de  chanteur  l  et 
autres  termes  encore  plus  énergiques.  — 
Monsieur,  reprit  le  fâcheux,  est-ce  à  moi  que 
vous  en  avez?  —  Eh  I  non,  répliqua  le  Gas- 
con, j'en  veux  à  ce  drôle  de  Thévenard,  qui 
m'empêche  de  vous  entendre.  » 

*  ariele,  opéra  semi-sérieux,  musique  de 
Leoni,  représenté  le  30  juin  1855,  à  Milan,  sur 
le  théâtre  Philodramatique. 

*  ABIMANNI  (gli),  opéra  sérieux  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Cavallaro,  musique  de 
M.  Edoardo  Trucco,  représenté  au  théâtre 
Paganini  de  Gênes  le  23  novembre  1890. 

ariodant,  opéra  anglais,  musique  de 
Hœndel,  représenté  à  Londres  en  1734. 

ariodant,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  d'Hoffmann,  musique  de  Méhul,  repré- 


senté pour  la  première  fois  sur  le  théâtre 
Favart,  le  19  vendémiaire  an  VII  (n  octobre 
1798).  Le  sujet  de  cet  opéra  est  emprunté  à 
l'Orlando  de  l'Arioste,  qui  avait  déjà  inspiré 
l'auteur  de  Montano  et  Stéphanie.  Le  succès  du 
chef-d'œuvre  de  Berton  a  pu  nuire  à  celui  de 
l'opéra  de  Méhul  ;  mais  plusieurs  fragments 
d'Ariodant  ont  joui  d'une  popularité  telle, 
qu'aucun  des  ouvrages  estimables  de  Berton 
n'en  a  obtenu  de  semblable  ;  il  suffirait  de 
citer  la  romance  :  Femme  sensible,  entends-tu 
le  ramage?  Le  duo  d'Ariodant  et  d'Ina  :  Dis- 
sipons ce  sombre  nuage;  l'air  de  Dalinde  :  Cal- 
mez, calmez  cette  colère,  ont  été  longtemps 
chantés  dans  les  concerts  et  dans  les  exer- 
cices du  Conservatoire.  D'autres  parties  de 
l'ouvrage  offrent  des  beautés  dramatiques  de 
premier  ordre.  Ariodant  était  l'opéra  favori 
de  Méhul. 

ARIODANTE,  opéra  italien,  musique  de 
Pollarolo,  représenté  à  Venise  en  1716. 

ARIODANTE,  opéra  italien,  musique  de 
Bioni,  représenté  à  Breslau  en  1727. 

ARION,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
paroles  de  Fuzelier,  musique  de  Matho,  re- 
présentée par  l'Académie  royale  de  musique 
le  10  avril  1714.  Matho,  maître  de  musique 
des  enfants  de  France ,  avait  cinquante- 
quatre  ans  lorsqu'il  fit  représenter  Arion. 
Cet  exemple,  joint  à  celui  de  Rameau,  doit 
encourager  à  la  patience  les  compositeurs  de 
notre  temps. 

ARIOVISTO,  opéra  italien ,  musique  de 
Ballarotti ,  en  collaboration  avec  Perti  et 
Magni  (Paolo),  représenté  au  théâtre  ducal 
de  Milan  en  1699. 

ARIOVISTO  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Mancini,  représenté  au  théâtre  San-Barto- 
lomeo  en  1702. 

ARISTEO,  opéra,  musique  de  Cavalli,  re- 
présenté en  1651. 

ARISTEO,  opéra  italien,  musique  de  Pol- 
larolo (Antoine) ,  représenté  à  Venise  en 
1700. 

ARISTEO,  opéra,  musique  de  Gluck,  repré- 
senté à  Parme  en  1769. 

ARISTIDE,  opéra  italien,  musique  de  Ma- 
cari,  représenté  à  Venise  en  1735. 

ARISTIPPE,  opéra  en  deux  actes,  paroles 
de  Giraud  et  Leclerc,  musique  de  Kreutzer, 
représenté  à  l'Académie  impériale  de  musi- 
que le  24  mai  1808.  Cette  pièce  ne  réussit 
guère  qu'en  raison  de  la  position  tout  excep- 
tionnelle de  Kreutzer,   alors  maître  de  la 


74 


ARLÊ 


ARMI 


situation  musicale,  et  de  l'interprétation 
distinguée  de  Lays ,  Derivis ,  Nourrit  et 
Mlle  Hymm.  Los  vaudevillistes  ont  popularisé 
un  air  de  cet  opéra. 

ARISTODEMO,  opéra,  musique  de  Capra- 
nica  (Matteo),  représenté  au  théâtre  Argen- 
tina  vers  1746. 

ARISTODEMO  (l'),  opéra  italien,  musique 
de  Pavesi,  représenté  au  théâtre  Saint-Char- 
les, à  Naples,  en  1808. 

aristo  E  temira,  opéra  italien,  musi- 
que de  Bertoni,  représenté  en  1774. 

*  ARLEQUIN  A  MAROC  OU  LA  PYRAMIDE 

ENCHANTÉE,  opéra-féerie  en  trois  actes,  mu- 
sique de  François  Foignet  fils,  représenté  au 
théâtre  des  Jeunes-Artistes  le  29  juillet  1804. 

arlequin  AU  village,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Leroy,  musique  de  A. 
Piccinni,  représenté  sur  le  théâtre  des  Jeu- 
nes-Artistes de  la  rue  de  Bondy,  le  31  mars 
1801. 

*  arlequin  BON  AMI,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Mellinet  aîné  et  Leroy, 
musique  d'Alexandre  Piccinni,  représenté  au 
théâtre  des  Jeunes-Artistes  le  25  mai  1801. 

ARLEQUIN  CAPTIF  OU  LE  FEU  MAGIQUE, 
pantomime,  musique  de  Linley  (William), 
représentée  au  théâtre  de  Drury-Lane  en 
1796. 

ARLEQUIN  ET  OBERON,  opéra  anglais, 
musique  de  Reeve,  représenté  à  Londres  en 
1796. 

ARLÉSIENNE  (l'),  mélodrame  en  trois 
actes  et  cinq  tableaux  avec  symphonies  et 
chœurs,  de  M.  Alphonse  Daudet,  musique  de 
M.  Georges  Bizet,  représenté  au  théâtre  du 
Vaudeville  en  octobre  1872.  La  donnée  de 
cette  pièce  semble  avoir  été  indiquée  à  l'au- 
teur par  la  lecture  d'un  de  ces  faits  divers 
qui  noircissent  tristement  la  troisième  page 
des  journaux;  c'est  un  suicide  par  amour. 
Un  jeune  paysan  de  la  Camargue,  Frédéri, 
est  amoureux  d'une  Arlésienne  qu'on  dit  être 
fort  belle,  mais  qu'on  ne  voit  pas  dans  la 
pièce.  Au  moment  de  l'épouser,  il  apprend 
qu'elle  en  est  indigne;  des  lettres  produites 
par  un  amant  de  cette  fille  achèvent  de  lui 
faire  perdre  la  raison.  Sa  mère  veut  lui  faire 
épouser  une  charmante  jeune  fille  qui  l'aime. 
Frédéri  repousse  durement  sa  tendresse,  et 
lorsque  sa  mère,  au  désespoir,  accorde  son 
consentement  à  son  union  avec  l'Arlésienne, 
il  refuse  et,  finalement,  va  se  précipiter  du 
haut  d'une  tourelle,  sous  les  yeux  de  sa  mère. 


L'esprit  et  le  sentiment  dont  l'auteur  a  fait 
preuve  dans  les  détails  de  la  pièce  et  dans  le 
dialogue  ont  pu  seuls  faire  accepter  un  fond 
si  pauvre  et  un  dénoûment  si  peu  intéres- 
sant. La  musique  a  été  très-appréciée,  quoi- 
que les  morceaux  de  la  partition  ne  soient 
pas  assez  reliés  à  l'action  dramatique  et  pa- 
raissent des  hors-d'œuvre.  Les  chœurs  sont 
exécutés  dans  les  coulisses;  des  mélodies  pro- 
vençales, avec  imitation  de  galoubet  et  de 
tambourin,  ont  fourni  les  principaux  thèmes, 
entre  autres,  le  noël  attribué  au  roi  René, 
et  qu'on  appelait  dans  le  comtat  d'Avignon 
la  Marche  des  rois. 

La  musique,  écrite  par  M.  Georges  Bizet,  a 
été  aussi  exécutée  au  Concert  populaire.  Le 
genre  pastoral  domine  dans  ces  fragments. 
On  y  a  remarqué  un  joli  menuet  et  un  adagio 
bien  instrumenté.  L'instrumentation  se  com- 
pose de  sept  premiers  violons,  de  deux  altos, 
cinq  violoncelles,  deux  contre-basses,  une 
flûte,  un  hautbois,  un  cornet  à  pistons,  deux 
cors,  deux  bassons,  timbales,  harmonium  et 
piano.  Les  rôles  principaux  ont  été  remplis 
par  Abel,  Parade,  M'ies  Fargueil  et  Bartet. 

ARMANDO  E  MARIA,  opéra  italien,  musi- 
que de  C.  Alberti,  représenté  au  théâtre  des 
Fiorentini,  à  Naples,  dans  le  mois  de  juin 
1869.  C'était  l'ouvrage  d'un  très-jeune  musi- 
cien, auquel  le  public  napolitain,  très-im- 
pressionnable, a  fait  un  accueil  d'autant 
plus  enthousiaste  qu'il  était  l'enfant  de  la 
maison,  le  fils  de  l'imprésario  du  théâtre.  On 
ne  pouvait  faire  moins  que  de  le  rappeler 
vingt-cinq  fois.  Depuis  que  le  Napolitain  ne 
produit  plus  de  Cimarosa,  que  de  triomphes 
sans  lendemain  1 

armando  IL  gondoliere,  opéra,  mu- 
sique de  Chiaramonte, représenté  au  théâtre 
Carlo  Felice,  de  Gênes,  le  20  février  1851. 

ARME  FAMILIE  (die)  [la  Pauvre  Famille'], 
opéra,  musique  de  Fischer  (Antoine),  repré- 
senté à  Vienne  vers  1800. 

ARMÉNIEN  (1/),  opéra  allemand,  musique 
de  Keiser,  représenté  à  Copenhague  en  1722. 

ARMIDA,  paroles  et  musique  de  Ferrari 
(Benoît),  représenté  à  Saint-Jean-et-Saint- 
Paul,  de  Venise,  en  1639. 

ARMIDA,  opéra  italien,  musique  de  Rani- 
pini,  représenté  à  Venise  en  1711. 

ARMIDA,  opéra,  traduit  de  Quinault,  mu- 
sique de  C.-H.  Graun,  repr.  à  Berlin  en  1751. 

ARMIDA  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Traetta,  représenté  à  Vienne  en  1760. 


ARMI 


ARMI 


75 


ARMIDA,  opéra  italien,  musique  de  Mys- 
liweczek,  représenté  vers  1770.  Ce  composi- 
teur, né  à  Prague,  passa  presque  toute  sa 
vie  en  Italie.  Mozart  estimait  sa  musique. 
Ne  pouvant  s'habituer  à  prononcer  son  nom, 
les  Italiens  l'appelaient  il  Boemo  ou  Vena- 
turini. 

ARMIDA,  opéra  italien,  musique  de  Jo- 
melli,  représenté  au  théâtre  Saint-Charles,  à 
Naples  en  1771. 

ARMIDA,  opéra  héroïque  italien  en  trois 
actes ,  musique   de    Salieri ,  représenté  à 

Vienne  en  1771. 

ARMIDA,  opéra  italien,  musique  de  Sac- 
chini,  représenté  à  Milan  en  1772.  Ces  quatre 
derniers  ouvrages  sont  remarquables  à  di- 
vers titres. 

ARMIDA,  opéra,  musique  de  Naumann, 
représenté  au  nouveau  théâtre  de  Padoue 
vers  1773. 

ARMIDA,  opéra  italien,  musique  de  Asta- 
ritta,  représenté  en  1777. 

ARMIDA,  opéra  italien,  musique  de  Gaz- 
zaniga,  représenté  en  Italie  en  1777. 

ARMIDA,  opéra  italien,  musique  de  Rauz- 
zini,  représenté  à  Londres  en  1778. 

ARMIDA,  opéra  italien ,  musique  de  Win- 
ter,  représenté  à  Munich  vers  1778. 

ARMIDA ,  opéra  italien ,  musique  de  Mor- 
tellari,  représenté  à  Milan  en  1778. 

ARMIDA,  opéra  italien,  musique  de  Ber- 
toni,  représenté  au  théâtre  San-Benedetto,  à 
Venise,  en  1781. 

ARMIDA,  opéra  italien ,  musique  de  F.- J. 
Haydn,  représenté  en  1782. 

ARMIDA,  opéra  en  trois  actes,  musique  de 
Cherubini ,  représenté  à  Florence  pendant  le 
carnaval  de  1782. 

ARMIDA,  opéra  italien,  musique  de  An- 
fossi,  représenté  à  Londres  en  1782. 

ARMIDA,  opéra  italien ,  musique  de  Zin- 
garelli,  représenté  à  Rome  en  1786. 

ARMIDA ,  opéra  italien ,  musique  de 
J.  Mosca,  représenté  à  Florence  vers  1799. 

ARMIDA,  opéra  italien,  musique  de  Ri- 
ghini,  représenté  à  Berlin  en  1799. 

ARMIDA,  opéra  italien,  musique  de  Ros- 
sini.  écrit  pour  le  théâtre  de  Naples  et  repré- 


senté à  Saint-Charles  dans  l'automne  de 
1817. 

Ce  fut  dans  cet  ouvrage  que  le  maître 
inaugura  sa  seconde  manière.  Jusque-là,  il 
s'abandonnait  à  sa  verve,  à  sa  facilité,  à  la 
sensibilité  de  sa  riche  nature,  sans  trop  se 
préoccuper  du  caractère  général  de  l'œuvre 
qu'il  avait  à  traiter.  C'est  ainsi  que  la  parti- 
tion d'Othello  offre, à  côté  d'admirables  mor- 
ceaux, des  passages  qu'on  jugerait  peu  di- 
gnes de  l'auteur  de  Guillaume  Tell,  si  on 
n'admettait  pas  la  loi  inévitable  des  tranfor- 
mations  du  talent  chez  les  hommes  supé- 
rieurs. Il  suffit  de  rappeler  le  Mosè,  la  Donna 
del  lago  et  Maometto  II,  qui  devint  plus  tard 
le  Siège  de  Corinthe,  pour  prouver  l'existence 
de  cette  seconde  manière,  et  le  parti  que 
prit  Rossini  de  rechercher  désormais  une  ex- 
pression dramatique  mieux  appropriée  au 
caractère  des  personnages  et  à  la  nature  du 
sujet,  tout  en  demeurant  attaché  aux  formes 
italiennes  de  l'art  musical.  Cette  période  de 
transformation  commence,  selon  nous,  àl'Ar- 
mida  et  s'arrête  à  Sémiramis. 

Dans  Armida,  à  côté  de  suaves  cantilènes, 
on  remarque  des  accents  nobles  et  généreux 
qui  conviennent  à  la  couleur  chevaleresque 
du  livret.  Le  duo  de  soprano  et  ténor  Amor 
possente  nome  est  le  morceau  le  plus  connu 
de  cette  partition,  et  il  a  été  souvent  chanté 
avec  succès  en  dehors  de  la  scène.      • 

ARMIDA  ABEANDONATA,  opéra  italien, 
musique  de  Ruggeri,  représenté  en  1710  à 
Venise. 

ARMIDA  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
musique  de  Buini ,  représenté  à  Florence  en 
1723. 

ARMIDA  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
musique  de  Bioni,  représenté  à  Breslau  en 
1726. 

ARMIDA  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
musique  de  Prati,  représenté  à  Munich  en 
1785. 

ARMIDA  AL  CAMPO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Boniventi,  représenté  à  Venise  en 
1707. 

ARMIDA  AL  CAMPO,  opéra  italien,  musi- 
que de  Bioni,  représenté  à  Breslau  en  1726. 

ARMIDA  AL  CAMPO  D'EGITTO ,  Opéra 
italien,  musique  de  Vivaldi,  représenté  au 
théâtre  San-Mosè,  de  Venise,  en  1718. 

ARMIDA  DELUSA ,  opéra  italien,  musique 
de  Buini,  représenté  à  Venise  en  1720. 


76 


ARMI 


ARMI 


armida  E  rinaldo  ,  opéra  italien ,  mu- 
sique de  Sarti ,  représenté  à  Saint-Péters- 
bourg en  1785. 

*  ARMIDA  E  RINALDO,  opéra  sérieux,  pa- 
roles anonymes,  musique  de  Gaetano  An- 
dreozzi,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre 
San  Carlo,  le  2  septembre  1802. 

ARMIDA  immagin ARIA  (l') ,  opéra  italien, 
musique  de  Cimarosa,  représenté  à  Naples 
en  1778. 

*  ARMIDA  PLACATA,  opéra  sérieux  italien, 
musique  de  Gianbattista  Mêle,  représenté  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  du  Buen  Retiro,  le 
12  avril  1750. 

'  ARMIDA,  REGINA  DI  DAMASCO  ,  opéra 
italien ,  musique  de  Orgiani ,  représenté  à 
Vérone,  dans  l'automne  de  1711. 

armide,  parodie  anonyme,  en  quatre  ac- 
tes, de  l'opéra  de  ce  nom,  par  Laujon  et  Ric- 
coboni  fils ,  représentée  à  la  Comédie-Ita- 
lienne le  il  janvier  1762. 

De  toutes  les  parodies  à.' Armide ,  celle-ci 
est  la  plus  connue  et  celle  qui  a  eu  le  plus  de 
succès.  On  l'a  quelquefois  attribuée  à  Jacques 
Bailli,  garde  des  tableaux  du  roi,  dont  les 
productions  dans  le  genre  bouffon  eurent 
une  vogue  passagère.  Au  lever  du  rideau,  le 
théâtre  représentait  une  place  publique,  avec 
les  apprêts  d'une  fête.  Un  feu  d'artifice,  prêt 
à  être  tiré ,  occupait  le  fond  ,  et  on  lisait  en 
gros  caractères,  à  différentes  fenêtres  des 
maisons  :  Places  k  louer  pour  le  feu.  Ce 
décor  excitait ,  pajaît-il ,  l'hilarité  générale. 
La  métamorphose  du  personnage  de  la  Haine 
en  médecin  était  fort  applandie.  Six  apothi- 
caires apparaissaient,  ayant  chacun  un  mor- 
tier à  la  main ,  sur  lequel  étaient  leurs  ar- 
mes, deux  vipères.  Au  lieu  du  bouclier  de 
diamants  qu'on  présente  à  Renaud,  pour  lui 
ouvrir  les  yeux  sur  la  honte  de  son  esclavage 
et  pour  le  rappeler  à  son  devoir,  le  chevalier 
danois  dit  à  Ubald  :  «  Bats  la  générale,  mor- 
bleu !  il  la  reconnaîtra.  »  Ce  trait  ne  manquait 
pas  son  effet  sur  le  public.  On  bat  la  géné- 
rale, et  Renaud  sort  de  son  long  assoupisse- 
ment. Au  moment  où  il  abandonne  Armide, 
elle  s'écrie:  «  Arrête...  Renaud  1  ô  ciel!  un 
fauteuil,  que  je  m'évanouisse  I  » 

Dans  l'opéra  d'Armide,  Quinault  semble 
trop  accorder  au  charme  puissant  des  yeux 
d' Armide ,  et  trop  peu  à  la  valeur  que  Re- 
naud a  dû  faire  paraître  en  la  quittant.  La 
parodie  relève  ces  deux  défauts,  et  fait  dire  à 
Renaud  dans  l'avant-dernière  scène 


Partons,  mais  généreusement, 
Et  paraissons  être  content. 
Afin  qu'à  jamais  l'on  s'écrie 
Que  Renaud  mille  fois  montra 
Plus  de  cœur  dans  sa  parodie 
Qu'il  n'en  fit  voir  à  l'Opéra. 

ARMIDE,  opéra  en  cinq  actes,  de  Gluck,  et 
l'un  de  ses  principaux  ouvrages,  représenté  le 
23  septembre  1777  à  l'Académie  royale  de  mu- 
sique. Le  suj  et  d'Armide  ne  pouvait  guère  être 
accepté  par  le  public  sans  les  paroles  de  Qui- 
nault, que  Lulli  avait  mises  en  musique  un 
siècle  auparavant ,  et  qui ,  d'ailleurs,  se  prê- 
taient merveilleusement  au  travail  de  la 
composition  musicale.  Aussi  Gluck  les  con- 
serva-t-il  en  les  traitant  selon  la  nature  de 
son  génie,  et  en  usant  des  ressources  que  les» 
progrès  de  l'art  mettaient  à  sa  disposition.  Il 
fit  un  chef-d'œuvre.  Quoique  cet  ouvrage  fût 
représenté  au  moment  le  plus  vif  de  la  que- 
relle des  gluckistes  et  des  piccinnistes,  le  suc- 
cès alla  toujours  croissant  et  devint  un  véri- 
table enthousiasme.  Il  y  a,  dans  la  partition 
à.' Armide,  une  grâce  voluptueuse  et  une  pein- 
ture des  sentiments  tendres,  qui  prouvent  la 
souplesse  du  talent  de  Gluck ,  malgré  l'opi- 
nion de  l'abbé  Arnaud,  qui  disait  à  son  sujet 
qu'Hercule  était  plus  habile  à  manier  la  mas- 
sue que  les  fuseaux.  Les  deux  airs  :  On  s'é- 
tonnerait  moins  que  la  saison  nouvelle,  et  Ah! 
si  la  liberté  me  doit  être  ravie ,  figurent  dans 
tous  les  répertoires  classiques.  Le  chœur  des 
Jardins  d'Armide  :  Les  plaisirs  ont  choisi  pour 
asile...  offre  une  harmonie  rhythmée  d'un 
grand  effet.  Le  menuet  et  la  gavotte  ont  été 
longtemps  populaires.  En  donnant  à  l'acteur 
Larrivée  le  rôle  ingrat  du  chevalier  danois, 
Gluck  lui  avait  dit  :  «  Un  seul  vers  vous  dé- 
dommagera, je  l'espère,  de  votre  complai- 
sance. »  C'était  le  vers  : 

Notre  général  vous  rappelle. 

Jamais  prédiction  ne  fut  mieux  accomplie  ;  le 
vers  en  question  produisit  un  effet  immense'. 
Gluck  écrivait  au  bailli  du  Rollet,  à  propos 
à.' Armide  :  o  L'ensemble  de  Y  Armide  est  si 
différent  de  celui  de  YAlceste,  que  vous  croi- 
riez qu'ils  ne  sont  pas  du  même  compositeur; 
aussi  ai-je  employé  le  peu  de  suc  qui  me  res- 
tait pour  achever  Y  Armide;  j'ai  tâché  d'y 
être  plus  peintre  et  plus  poète  que  musicien  ; 
enfin,  vous  en  jugerez  si  on  veut  l'entendre. 
Je  vous  confesse  qu'avec  cet  opéra  j'aimerais 
à  finir  ma  carrière  ;  il  est  vrai  que,  pour  le 
public,  il  lui  faudra  au  moins  autant  de 
temps  pour  le  comprendre  qu'il  lui  en  a  fallu 
pour  comprendre  YAlceste.  Il  y  a  dansl'Ar- 
mide  une  espèce  de  délicatesse  qui  n'est  pas 


ARMI 


ARMI 


77 


dans  VAlceste;  car  j'ai  trouvé  le  moyen  de 
faire  parler  les  personnages  de  manière  que 
vous  connaîtrez  d'abord ,  à  leur  façon  de  s'ex- 
primer, quand  ce  sera  Armide  qui  parlera  ou 
une  suivante,  etc.  »  Aucun  critique  n'a  mieux 
jugé  Gluck  que  lui-même  en  cette  occa- 
sion. 

Dans  cet  opéra,  Gluck ,  continuant  la  ré- 
volution musicale  qu'il  avait  commencée  en 
subordonnant  le  chant  à  la  vérité  de  l'ex- 
pression dramatique ,  s'écarta  du  plan  suivi 
par  Lulli  et  montra  la  même  énergie  de  style, 
le  même  art  dans  la  distribution  des  instru- 
ments, la  même  science  d'harmonie,  toutes 
choses  qui  avaient  paru  si  nouvelles  dans 
Orphée,  Iphigénie  et  Alceste.  Il  avait  alors 
soixante  et  un  ans,  et  attendait  encore 
qu'on  rendît  justice  à  son  génie.  Les  diatri- 
bes, les  attaques  de  toutes  sortes  contre  sa 
personne  et  sa  musique  semblaient  redoubler 
à  chaque  production  nouvelle  ;  les  musiciens 
et  les  gens  de  lettres  s'acharnaient  après  lui 
avec  une  fureur  sans  exemple,  et  on  ne  lui  par- 
donnait pas  d'avoir  voulu  réformer  le  goût  et 
les  spectacles  de  notre  nation.  Parce  que  Gluck 
plaçait  la  vérité  de  la  déclamation  au-dessus  de 
ces  mélodies  ou  de  ces  airs  de  danse  qui  ne 
s'appliquent  qu'à  charmer  l'oreille  et  qui 
forment  l'essence  de  la  musique  italienne, 
on  lui  reprocha  de  vouloir  bannir  le  chant  de 
la  musique;  le  mot  d'ordre  devint  celui-ci  : 
«  Il  n'y  a  pas  de  chant  dans  la  musique  de 
Gluck.  »  La  preuve  qu'il  y  en  avait,  c'est  que 
toute  l'Europe  a  chanté  les  airs  d'Orphée, 
â'Alceste,  et  ceux  à' Armide.  N'importe,  on  fit 
venir  d'Italie  à  Paris  Piccinni,  qui  devait  ap- 
prendre aux  Français  ce  que  c'était  que  du 
chant,  et  la  guerre  commença,  guerre  incon- 
cevable, qui  jamais  n'eut  sa  pareille  et  qui, 
lorsqu'on  en  suit  les  péripéties  dans  les  mé- 
moires et  les  gazettes  du  temps,  fait  croire  que 
notre  pays  était  devenu  fou.  Rapporter  tout 
ce  qui  s'est  imprimé  de  sottises,  tout  ce  qui 
s'est  échangé  d'injures,  de  quolibets ,  d'épi- 
grammes,  à  propos  de  ces  deux  hommes  de 
génie,  Gluck  et  Piccinni;  décrire  l'acharne- 
ment, le  délire  qui  s'était  emparé  des  com- 
battants, est  impossible.  Plus  d'un,  forcé  de 
mettre  l'épée  à  la  main,  au  café  ou  au  théâ- 
tre, est  resté  sur  le  carreau,  percé  de  part  en 
part,  pour  n'avoir  pas  trouvé  que  Gluck  eût 
suffisamment  de  chant,  ou  Piccinni  suffisam- 
ment d'énergie.  La  querelle  reprit  de  plus 
belle  lorsque  parut  Y  Armide  de  Gluck ,  et  les 
piccinnistes,  se  changeant  en  lullistes,  se  mi- 
rent à  raisonner  devant  le  public  mélopée, 
mélodie,  harmonie,  récitatif  mesuré,   etc., 


employant  tout  l'arsenal  de  ces  mots  préten- 
dus scientifiques,  qui  font  croire  aux  igno- 
rants que  d'autres  ignorants  en  savent  plus 
qu'eux.  Le  plus  infatué  de  tous  les  pédants 
du  xvine  siècle,  La  Harpe ,  était  avec  Mar- 
montel  à  la  têtes  des  lullistes  ;  Arnaud  et  Si- 
card  étaient  les  coryphées  du  parti  des  gluc- 
kistes;  ceux-ci  répandaient  leurs  écrits  sous 
le  couvert  de  Y  Anonyme  de  Vaugirard.  La 
Harpe  ayant  rendu  compte ,  dans  le  Journal' 
de  -politique  et  de  littérature ,  de  la  première 
représentation  à! Armide,  en  cuistre  qui  n'en- 
tend pas  un  mot  à  la  musique  (bien  qu'il 
voulût  prouver  à  Gluck  lui-même  qu'il  igno- 
rait les  éléments  de  son  art),  celui-ci  lui  dé- 
cocha une  lettre  qui  fit  beaucoup  de  bruit,  et 
dans  laquelle  on  remarque  ce  qui  suit  :  «J'ai 
été  confondu  en  voyant  que  vous  aviez  plus 
appris  sur  mon  art  en  quelques  heures  de 
réflexion,  que  moi  après  l'avoir  pratiqué  pen- 
dant quarante  ans.  Vous  me  prouvez,  mon- 
sieur, qu'il  suffit  d'être  homme  de  lettres 
pour  parler  de  tout.  Me  voilà  bien  convaincu 
que  la  musique  des  maîtres  italiens  est  la 
musique  des  maîtres  par  excellence ,  que  le 
chant,  pour  plaire,  doit  être  régulier  et  pé- 
riodique ,  et  que  même  dans  ces  moments  de 
désordre  où  le  personnage  chantant,  animé 
de  différentes  passions,  passe  successivement 
de  l'une  à  l'autre ,  le  compositeur  doit  con- 
server le  même  motif  de  chant.  »  La  Harpe , 
fort  maltraité  dans  cette  affaire ,  riposta  en 
vers.  Voici  la  poésie  qu'on  lui  attribue, 
adressée  à  Y  Anonyme  de  Vaugirard  : 

Je  fais,  monsieur,  beaucoup  de  cas 

De  cette  science  infinie 

Que,  malgré  votre  modestie, 

Vous  étalez  avec  fracas, 

Sur  le  genre  de  l'harmonie 

Qui  convient  à  nos  opéras. 

Mais  tout  cela  n'empêche  pas 

Que  votre  Armide  ne  m'ennuie. 

Armé  d'une  plume  hardie, 

Quand  vous  traitez  du  haut  en  bas 

Le  vengeur  de  la  mélodie, 

Vous  avez  l'air  d'un  lier-à-bras; 

Et  je  trouve  que  vos  débats 

Passent,  ma  foi,  la  raillerie  ; 

Mais  tout  cela  n'empêche  pas 

Que  votre  Armide  ne  m'ennuie. 

Le  fameux  Gluck,  qui,  dans  vos  bras, 

Humblement  se  jette  et  vous  prie, 

Avec  des  tours  si  délicats, 

De  faire  valoir  son  génie, 

Mérite  sans  doute  le  pas 

Sur  les  Amphions  A'Ausonie  : 

Mais  tout  cela  n'empêche  pas 

Que  votre  Armide  ne  m'ennuie. 

A  quoi  il  fut  répondu,  par  une  pièce  intitu- 
lée :  Vers  d'un  homme  qui  aime  la  musique  et 
tous  les  instruments,  excepté  La  Harpe. 


78 


ARMI 


ARMI 


J'ai  toujours  fait  assez  de  cas 
D'une  savante  symphonie, 
D'où  résultait  une  harmonie 
Sans  effort  et  sans  embarras. 
De  ces  instruments  hauts  et  bas, 
Quand  chacun  fait  bien  sa  partie, 
L'ensemble  ne  me  déplaît  pas  ; 
Mais,  ma  foi  !  La  Harpe  m'ennuie. 
Chacun  a  son  goût  ici-bas  : 
J'aime  Gluck  et  son  beau  génie, 
Et  la  céleste  mélodie 
Qu'on  entend  à  ses  opéras.  ' 
De  vos  Amphions  à'Ausonie 
La  période  et  son  fatras 
Pour  mon  oreille  ont  peu  d'appas; 
Et  surtout  La  Harpe  m'ennuie. 

Quant  à  Marmontel ,  comme  il  s'était  aussi 
montré  fort  agressif,  on  n'eut  garde  de  l'ou- 
blier. On  lui  décocha  le  trait  que  voici  : 

Ce  Marmontel  si  long,  si  lent,  si  lourd. 
Qui  ne  parle  pas,  mais  qui  beugle, 
Juge  la  peinture  en  aveugle 
Et  la  musique  comme  un  sourd. 
Ce  pédant  à  si  triste  mine, 
Et  de  ridicules  bardé, 
Dit  qu'il  a  le  secret  des  beaux  vers  de  Racine  : 
Jamais  secret  ne  fut  si  bien  gardé. 

Mais  de  toutes  les  parodies,  brochures,  épi- 
grammes,  chansons,  etc.,  qu'inspira  cette 
querelle  mémorable,  le  morceau  le  plus  spi- 
rituel est  peut-être  certaine  lettre  écrite  à 
La  Harpe  sous  le  nom  ,  dans  le  style  et  avec 
l'orthographe  d'un  serpent  de  village.  On 
ignore  qui  en  est  l'auteur.  »  Monsieur,  y  est-il 
dit,  j'avons  l'honneur  de  vous  faire  une  lettre 
pour  me  dépêcher  de  vous  apprendre  une 
chose  qui  vous  intéressera  beaucoup  :  c'est 
qu'il  faut  vous  dire  que  je  sommes  serpent  de 
ma  paroisse,  et  que  notre  curé,  qui  s'amuse  à 
lire  les  gazettes ,  n'a  pas  de  plus  grand  plai- 
sir que  de  les  lire  tout  haut ,  à  cette  fin  que 
je  l'entendions  et  que  nos  enfants  en  profi- 
tions itou.  L'autre  soir  y  lisait  le  journal 
de...,  j'avons  oublié  son  nom;  car  je  ne  l'a- 
vons entendu  nommer  que  c'te  fois-là.  Tant 
il  y  a  que  ça  part  de  votre  pleume.  Y  avait 
là-dedans  tout  plein  de  belles  choses ,  car  je 
n'y  comprenions  goutte ,  et  de  pauvres  gens 
comme  nous  ne  sont  pas  faits  pour  entendre 
tous  ces  baragouinages-là  ;  ça  parlait  contre 
M.  Guelouque ,  et  ça  disait  comme  ça  que 
gnia  pas  de  chant  dans  ses  airs  ;  que  la  mé- 
lodie est  la  même  chose  que  l'harmonie;  que 
pour  faire  pleurer  le  monde  il  faut  faire  des 
accords  ;  enfin,  tout  plein  d'autres  choses  que 
je  trouvions  bian  dites;  car  tout  ça  venait 
pesle-mesle  l'un  sur  l'autre,  et  moi  je  trouve 
ça  mieux  à  cause  que  je  dis  à  part  moi  :  Eh 
bien,  voyez!  je  n'aurions  pourtant  pas  dit  ça. 
Et  puis,  j'étions  content  encore,  parce  que 
j'étais  fâché  contre  ce  biau  M.  Guelouque,  à 


cause  que  M.  le  curé,  qui  l'aime  bian,  comme 
je  vous  le  disais,  m'avait  prêté  un  air  de  son 
plus  nouveau  opéra,  et  que  ce  diable  d'air  ne 
pouvait  pas  aller  sur  mon  serpent...  »  La  let- 
tre continue  sur  ce  ton  de  plaisanterie  ingé- 
nieuse ;  elle  frappa  si  juste  que  La  Harpe, 
étourdi  du  coup,  et  voyant  bien  d'ailleurs  que 
les  dissertations  musicales  ne  lui  étaient  pas 
favorables,  retourna  à  ses  tragédies. 

Pourtant  cette  Armide  qui  causait  tant  de 
tapage,  Gluck  avait  été  bien  près  de  ne  pas 
la  donner  au  théâtre.  En  dépit  de  La  Harpe 
et  de  sa  critique,  elle  fut  accueillie  avec  l'en- 
thousiasme que  devait  inspirer  un  pareil  chef- 
d'œuvre.  Quelques  vieux  amateurs,  dilettanti 
du  premier  quart  de  ce  siècle,  se  rappellent 
les  reprises  de  cet  opéra  célèbre ,  et  parlent 
encore  avec  chaleur  de  la  rare  perfection  que 
mettaient  Nourrit  et  Mme  Branchu  à  inter- 
préter la  poésie  de  Quinault  et  la  déclamation 
rapide  et  accentuée  de  Gluck. 

ARMIDE ,  opéra,  musique  de  Righini ,  re- 
présenté à  Aschaffenbourg  vers  1789. 

ARMIDE,  opéra  italien,  musique  de  Riario 
Sforza,  né  en  1769,  mort  en  1836.  La  date  et 
le  lieu  de  la  représentation  nous  font  défaut. 

ARMIDE  ET  RENAUD,  tragédie  lyrique  en 
cinq  actes,  paroles  de  Quinault,  musique  de 
Lulli,  représentée  pour  la  première  fois,  à 
l'Opéra,  le  15  février  1686.  Le  style  de  la 
pièce  est  élégant;  les  situations  intéressent; 
l'allégorie  s'y  développe  en  inventions  agréa- 
bles. L'exposition  est  très  belle  :  Armide  est 
plongée  dans  une  sombre  tristesse  ;  deux 
confidentes  lui  vantent  sa  gloire  et  lui  rap- 
pellent ses  succès  dans  le  camp  de  Godefroi, 
où  les  plus  vaillants  guerriers  sont  tombés 
en  sa  puissance.  Mais  elle  reste  insensible  à 
ces  froides  consolations  ;  elle  ne  triomphe  pas 
du  plus  vaillant  de  tous.  Viennent  ensuite  des 
morceaux  admirables  et  des  traits  sublimes, 
qui  rappellent  presque  le  grandiose  cornélien  : 
Le  vainqueur  de  Renaud,  si  quelqu'un  le  peut  être. 
Sera  digne  de  moi. 

Puis,  le  monologue  si  connu  : 
Enfin,  il  est  en  ma  puissance,  etc. 

H  n'a  pas  été  compris  par  Lulli  à  la  façon 
de  Gluck,  ni  traité,  il  est  vrai,  avec  la  passion 
vigoureuse  et  mouvementée  du  maître  alle- 
mand; cependant,  c'est  une  belle  déclama- 
tion. Dans  l'opéra  de  Lulli,  Armide  chante 
comme  une  princesse  ;  dans  celui  de  Gluck, 
l'héroïne  est  une  femme  pleine  de  sa  passion. 

Le  rôle  d' Armide  est  un  de  ceux  qui  se  prê- 


ARMI 


ARMI 


79 


tent  le  mieux  aux  développements  de  la 
passion  tragique,  comme  dans  la  scène  où 
Renaud  se  sépare  d'Armide.  (Voyez  le  IVe  li- 
vre de  l'Enéide).  L'auteur  y  suit  de  près  Vir- 
gile, son  modèle.  Armide  fait  ressortir  son  ca- 
ractère altier,  lorsque,  maîtresse  du  sort  de 
Renaud,  elle  s'indigne  d'être  obligée  de  s'a- 
vouer que  le  héros  ne  doit  qu'à  ses  enchante- 
ments tout  l'amour  qu'il  lui  montre.  Dans 
cette  pensée  humiliante,  elle  voudrait  le  haïr 
et  appelle  la  Haine  à  son  secours.  De  là  une 
magnifique  allégorie,  qui  produisait  un  grand 
effet  sur  la  scène.  Cette  pièce  présente  ce- 
pendant un  défaut  capital  :  le  quatrième  acte 
y  forme  un  épisode,  une  digression,  qui  ra- 
lentit l'action,  pour  donner  plus  de  place  à  la 
danse  et  à  la  mise  en  scène.  L'auteur  s'y  in- 
spire du  Tasse,  faisant  revenir  Renaud  à  lui- 
même,  à  la  seule  vue  du  bouclier  de  diamant 
qui  lui  montre  l'état  d'énervement  où  il  est 
tombé.  Cette  idée  ingénieuse,  excellente  dans 
une  épopée,  aurait  dû  être  remplacée  au 
théâtre  par  les  luttes  intérieures  d'un  jeune 
héros  qui  hésite  entre  l'amour  et  la  gloire. 

Ce  fut  par  l'opéra  à.' Armide  que  Quinault 
termina  sa  carrière  de  poète  lyrique.  Il  eut, 
comme  Racine,  l'avantage  de  finir  par  son 
chef-d'œuvre.  Le  second  acte  est  des  plus 
saisissants  ;  Armide ,  prête  à  poignarder  Re- 
naud endormi,  récite  un  monologue  admira- 
rable  ;  et,  bien  que  Boileau  ait  dit  que  les 
vers  de  Quinault  étaient  des 

...  Lieux  communs  de  morale  lubrique 
Que  Lulli  réchauffa  du  feu  de  sa  musique, 

on  s'accorde  généralement  à  rendre  justice  au 
poète.  Le  quatrième  acte  est  un  chef-d'œuvre 
et  suffirait  seul  à  mettre  tout  l'ouvrage  au 
premier  rang;  il  fut  également  le  triomphe 
de  Quinault,  de  Lulli  et  de  Mlle  Le  Rochois, 
l'actrice  chargée  du  rôle  d'Armide.  On  ra- 
conte que  le  musicien  obligea  le  poète  à  le 
refaire  jusqu'à  cinq  fois.  Soit  par  ce  motif, 
soit,  comme  on  l'a  dit,  par  des  scrupules  re- 
ligieux, il  est  certain  que  Quinault  se  dé- 
goûta du  théâtre,  et  que,  quelques  instances 
que  lui  fit  Lulli ,  il  dit  adieu  pour  toujours  à 
la  scène. 

Le  poème  d' Armide  est  de  ceux  que  Lulli 
a  traités  avec  le  plus  de  bonheur.  Jamais  ou- 
vrage de  musique  n'avait  obtenu  jusque-là 
une  telle  vogue,  car  il  fut  représenté  pendant 
quatre-vingts  ans  avec  un  égal  succès.  Et 
pourtant  la  première  représentation  avait  été 
froidement  accueillie.  La  cour  s'était  abste- 
nue d'y  assister ,  et  le  public  courtisan , 
cruyant  à  quelque  disgrâce  du  musicien,  n'osa 
point  manifester  son  opinion  sur  l'œuvre 


nouvelle.  Le  prologue,  tout  à  la  louange  du 
roi,  comme  le  voulait  l'usage ,  fut  seul  cou- 
vert d'applaudissements;  le  chœur  si  gracieux 

Dès  qu'on  le  voit  paraître, 
De  quel  coeur  n'est-il  pas  le  maître  ? 

pouvait,  sans  compromettre  personne,  être 
bien  reçu.  Mais  le  prologue  terminé,  les  mar- 
ques d'approbation  cessèrent. 

La  fameuse  MUe  Le  Rochois,  qui  jouait  le 
rôle  d'Armide,  était  très  petite  et  d'une 
figure  assez  commune.  Elle  paraissait ,  dans 
le  premier  acte,  entre  les  deux  actrices  les 
plus  belles  et  de  la  plus  riche  taille  qu'on  eût 
encore  vues  au  théâtre,  mu*8  Moreau  et  Des- 
mâtins, qui  lui  servaient  de  confidentes.  Mais 
aussitôt  que  Mlle  Le  Rochois  ouvrait  les  bras, 
et  qu'elle  levait  la  tête  d'un  air  fier  et  irrité, 
en  s'ècriant  : 

Je  ne  triomphe  pas  du  plus  vaillant  de  tous  : 
L'indomptable  Renaud  échappe  à  mon  courroux, 

la  réalité  faisait  place  à  l'illusion,  et  les  deux 
confidentes  étaient  entièrement  éclipsées  ;  on 
ne  voyait  plus  que  la  grande  actrice  sur  le 
théâtre,  qu'à  elle  seule  elle  paraissait  rem- 
plir. Mais  c'est  surtout  dans  la  cinquième 
scène  du  second  acte,  quand  elle  levait  le 
poignard ,  prête  à  percer  le  sein  de  Renaud 
endormi  sur  un  lit  de  verdure,  que  le  ravis- 
sement était  à  son  comble.  La  fureur  l'ani- 
mait à  l'aspect  de  l'infidèle;  puis  l'amour 
s'emparait  de  son  cœur ,  et  ces  deux  senti- 
ments l'agitaient  tour  à  tour;  mais  la  pitié, 
la  tendresse  l'emportaient  à  la  fin,  et  l'amour 
restait  vainqueur.  Alors,  que  de  mouvements, 
que  d'expressions  différentes  dans  les  yeux  et 
le  visage  d'Armide,  pendant  ce  long  mono- 
logue, qui  commence  par  ces  deux  vers  : 

Enfin,  il  est  en  ma  puissance 
Ce  fatal  ennemi,  ce  superbe  vainqueur! 

On  voyait  tous  les  spectateurs  immobiles , 
saisis  de  frayeur,  jusqu'à  ce  que  l'air  de  vio- 
lon qui  termine  la  scène  leur  permît  enfin  de 
respirer.  Cependant,  à  cette  première  repré- 
sentation, aucun  applaudissement  n'osa  écla- 
ter. Lulli ,  désolé ,  crut  s'être  trompé.  Qu'on 
juge  de  l'état  où  il  se  trouvait  en  voyant  s'é- 
couler silencieusement  la  foule,  lui  qui,  de 
son  propre  aveu ,  aurait  tué  l'homme  qui  lui 
aurait  dit  que  la  musique  à'Armide  était 
mauvaise.  En  effet ,  les  airs  de  ballet  offrent 
des  rythmes  vraiment  originaux ,  auxquels 
la  eélèbre  Camargo  devait  prêter  plus  tard 
tant  de  grâce  et  de  légèreté.  Plusieurs  des 
airs  à! Armide  figurent  avec  honneur  dans  les 
répertoires  classiques,  entre  autres  la  mélo- 
die gracieuse  :  La  chaîne  de  l'hymen  m'étonne, 


80 


ARMI 


ARMO 


et  le  récitatif  empreint  d'une  belle  expres- 
sion tragique  :  Le  perfide  Renaud  me  fuit  ; 
tout  perfide  qu'il  est,  mon  lâche  cœur  le  suit. 

Le  lendemain -de  cette  chute  apparente, 
Lulli  fit  jouer  pour  lui  seul  son  opéra.  Cette 
singularité  fut  rapportée  à  Louis  XIV,  qui  ju- 
gea que,  puisque  Lulli  trouvait  l'ouvrage 
bon,  il  devait  l'être  effectivement,  et  il  en 
ordonna  une  nouvelle  exécution.  Alors  la 
cour  et  la  ville  applaudirent ,  et  Armide  ob- 
tint un  succès  prodigieux.  Cette  circonstance, 
mentionnée  dans  quelques  ouvrages  spéciaux 
et  dans  les  mémoires  du  temps ,  a  fourni  le 
sujet  d'une  jolie  nouvelle,  intitulée  le  Musi- 
cien du  roi,  par  M.  Alfred  Deberle. 

Le  poème  de  Quinault  a  inspiré  plusieurs 
partitions,  dont  la  plus  célèbre  est  celle  de 
Gluck  (V. ci-dessus.) Il  en  est  une  que  nous 
rappellerons  seulement  pour  mémoire,  et  qui 
est  due  au  savant  naturaliste  Lacépède. 

Quelques  anecdotes,  plus  ou  moins  authen- 
tiques, se  rattachent  à  cet  opéra  célèbre:  une 
actrice  représentait  Armide  éprise  d'un  feu 
violent  pour  l'infidèle  Renaud;  mais  elle  ne 
mettait  point  dans  son  rôle  la  passion  qu'il 
exigeait.  Une  de  ses  amies,  voulant  lui  faire 
jouer  ce  personnage  avec  succès,  lui  donna 
plusieurs  leçons,  qui  ne  produisirent  point 
l'effet  désiré.  Enfin,  un  jour  cette  amie  lui  dit  : 
«  Ce  que  je  vous  demande  est-il  si  difficile? 
Mettez-vous  à  la  place  de  l'amante  trahie.  Si 
vous  étiez  abandonnée  d'un  homme  que  vous 
aimeriez  tendrement,  ne  seriez-vous  pas  pé- 
nétrée d'une  vive  douleur  ?  Ne  chercheriez- 
vous  point...  —  Moi,  répondit  l'actrice,  je 
chercherais  les  moyens  d'avoir  au  plus  tôt  un 
autre  amant,  n 

La  première  fois  que  le  maréchal  de  Villars 
vint  à  l'Opéra,  après  la  campagne  de  Denain, 
en  1712,  Mlle  Antier,  qui  remplissait  le  rôle 
de  la  Gloire,  dans  le  prologue  à' Armide,  alla 
dans  sa  loge  lui  offrir  une  couronne  de  lau- 
rier. Le  lendemain,  elle  recevait  du  maré- 
chal une  magnifique  tabatière  en  or.  Cet  in- 
cident se  renouvela  pour  le  maréchal  de 
Saxe,  après  la  victoire  de  Fontenoy.  Lorsqu'il 
parut  à  l'Opéra,  Mlle  de  Metz,  nièce  de 
Mlle  Antier,  lui  offrit  également  une  cou- 
ronne de  laurier ,  que  la  modestie  de  l'illus- 
tre maréchal  ne  lui  permit  d'accepter  qu'avec 
peine.  Le  lendemain,  il  envoya  à  l'actrice 
pour  plus  de  dix  mille  francs  de  pierreries. 

ARMIDE  LA  MAGICIENNE ,  opéra,  musi- 
que de  F.  Glœser,  représenté  en  1828  au 
Théâtre-sur-la-Vienne,  à  Vienne. 


ARMIDORO  (i/),  opéra  italien,  musique 
de  Cavalli,  représenté  en  1651. 

ARMIN  (Arminius),  opéra  allemand,  musi- 
que de  Henri  Hofmann,  représenté  au  théâtre 
de  Dresde  le  14  octobre  1877.  Cet  ouvrage, 
assez  bien  accueilli  d'abord,  n'a  pas  obtenu 
un  succès  durable.  Cependant  il  a  été  donné 
l'année  suivante  à  l'Opéra-Royal  de  Berlin,  le 
14  novembre.  Le  ténor  Niemann  a  chanté  le 
rôle  principal. 

ARMINIO  ,  opéra  italien ,  musique  de  Pol- 
larolo  ,  représenté  à  Venise  en  1722 ,  et  à 
Pratolino  en  1703. 

ARMINIO,  opéra  italien  en  trois  actes,  mu- 
sique de  Scarlatti,  représenté  au  théâtre 
San-Bartolomeo,  à  Venise,  le  19  novembre 

1714. 

ARMINIO,  opéra  italien,  musique  de 
J.-A.-P.  Hasse,  représenté  à  Milan  en  1731, 
et  à  Dresde  le  7  octobre  1745. 

ARMINIO,  opéi'a  italien ,  musique  de  Ga- 
luppi,  représenté  sur  les  principaux  théâtres 
d'Italie  en  1747. 

ARMINIO,  opéra  italien,  musique  de  Coc- 
chi  (Joachim),  représenté  à  Rome  en  1749. 

ARMINIO,  opéra  italien,  musique  de  Ot- 
tani,  représenté  à  Turin  en  1781. 

ARMINIO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Tritto,  représenté  au  théâtre  Argentina ,  à 
Rome,  en  1786. 

ARMINIO,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
musique  de  Tarchi,  représenté  à  Mantoue  en 
1786. 

ARMINIO  (l'),  opéra  italien ,  musique  de 
Bianchi,  représenté  à  Florence  en  1790. 

ARMINIO  (i/),  opéra  italien,  musique  de 
Pavesi,  représenté  à  Venise  en  1821. 

*  ARMINIO,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Carlo  d'Ormeville,  musique  de 
M.  Alfonso  De  Stefani,  représenté  au  théâtre 
Social  de  Mantoue  le  24  février  1886. 

ARMINIUS,  opéra  anglais,  musique  de 
Haendel,  représenté  à  Londres  en  1736. 

ARMIODAN  ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Strauss ,  représenté  au  théâtre  de  Carslruhe 
vers  1836. 

armoire  (l'),  opéra-comique,  paroles  et 
musique  de  Raymond,  représenté  vers  17S5  au 
théâtre  des  Beaujolais. 


ARRE 


ARSA 


81 


armorique  (i/)  ,  opéra  en  quatre  actes , 
paroles  et  musique  de  M.  Mériel,  représenté 
à  Toulouse  le  5  mai  1854.  On  a  remarqué 
dans  cet  ouvrage  une  cavatine  pour  voix  de 
basse  :  Comme  la  foudre  mugissante.  Il  a  été 
interprété  par  Cléophas,  Delacombe  et 
Mme  Numa.  M.  Mériel  est  actuellement  di- 
recteur du  conservatoire  de  musique  à  Tou- 
louse. 

ARMURE R  OF  NANTES  (the),  opéra  an- 
glais en  trois  actes,  paroles  de  M.  Bridgman, 
musique  de  Balfe,  représenté  à  Covent-Gar- 
den,  à  Londres,  le  13  février  1863,  chanté  par 
Harrison,  Santley,  "Weis,  Corri,  miss  Pyne  et 
miss  Hiles. 

ARMURIER  (l'),  opéra  allemand,  musique 
de  Lortzing,  représenté  à  Cologne,  avec  suc- 
cès, en  1846.  C'est  un  des  ouvrages  les  plus 
populaires  du  compositeur. 

*  ARNALDO  DE  ERILL,  drame  lyrique,  mu- 
sique de  N.  Guanabens,  représenté  sur  le 
théâtre  du  Lycée  de  Barcelone,  le  12  mai  1859. 
Les  principaux  rôles  de  cet  ouvrage  étaient 
tenus  par  Tiberini,  Beneventano  et  Mme  Or- 
tolani. 

ARNILL  OU  LE  PRISONNIER  AMÉRICAIN, 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Marsol- 
lier,  musique  de  Dalayrac,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  22  novembre  1799.  Cet 
ouvrage  n'était  qu'une  seconde  édition,  cor- 
rigée et  remaniée,  de  celui  que  les  auteurs 
avaient  donné  en  1793  sous  le  titre  d'AsgiU  ou 
le  Prisonnier  de  guerre.  Il  n'eut  pas  plus  de 
succès  sous  cette  seconde  forme  que  sous  la 
première. 

aroldo,  opéra  italien  en  quatre  actes, 
libretto  de  Piave,  musique  de  Giuseppe  "Verdi, 
représenté  pour  l'ouverture  solennelle  du 
nouveau  théâtre  de  Rimini,  pendant  l'été  de 
1857.  Les  morceaux  principaux  de  cet  ou- 
vrage sont  le  chœur  du  premier  acte  :  Toc- 
chiamo!  la  scène  et  la  cavatine  du  ténor: 
Sotto  il  sol;  l'air  du  baryton,  Mina  pensai,  la 
prière  sans  accompagnement  pour  ténor,  et 
baryton,  et  le  chœur ,  Angiol  di  Dio.  Le  rôle 
d'Aroldo  a  été  créé  par  le  ténor  Pancani. 

ARONISBA ,  opéra  italien ,  musique  de 
Draghi  (Antoine),  représenté  à  Vienne  en 
1663. 

ARRAGIO  DI  BENEVENT,  opéra  allemand, 
musique  de  Tayber,  représenté  à  Vienne  el 
à  Léopoldstadt  vers  1800. 

ARRENIONE ,  opéra ,  musique  de  Giaco- 


melli  (Geminiano),  représenté  à  Vienne  vers 
1720. 

arria,  opéra,  musique  de  M.  Stachie,  re- 
présenté au  théâtre  de  la  cour  de  Hesse-Cas- 
sel,  au  mois  de  janvier  1847. 

ARRIGHETTO,  opéra  italien,  musique  de 
Coccia,  représenté  à  Venise  en  1814. 

ARRIGO  II,  opéra-seria  en  quatre  actes, 
livret  de  V.  R.,  musique  de  A.  Palminteri, 
représenté  au  théâti-e  Sociale  de  Mouza,  près 
de  Milan,  le  12  octobre  1878  ;  chanté  par  Gian- 
nini,  Caltagirone,  Bettarini,  Mmes  Garbini, 
Bartolucci. 

ARRIVAL  AT  PORTSMOUTH  {Y Arrivée  à 
Portsmouth) ,  intermède  anglais,  musique  de 
Shield,  représenté  à  Covent-Garden  en  1794. 

ARRIVÉE  DE  JACOB  EN  EGYPTE  (1/), 
drame  lyrique,  musique  de  Rolle  (Henri), 
représenté  à  Leipzig  en  1783. 

ARRIVO  DEL  nepote  (1/) ,  opéra  italien 
de  Moretti,  représenté  au  Teatro-Nuovo , 
à  Naples,  au  mois  de  septembre  1850. 

*  ARRIVO  DEL  SIGNOR  ZIO  (l'),  opéra- 
bouffe,  musique  de  Nicola  De  Giosa,  repré- 
senté à  Turin,  sur  le  théâtre  Sutera,  en  1856. 
Cet  ouvrage  d'un  compositeur  distingué,  mais 
dont  la  carrière  singulièrement  inégale  s'est 
signalée  par  des  succès  éclatants  et  par  des 
chutes  lamentables,  n'a,  je  crois,  jamais  re- 
paru sur  aucun  théâtre,  bien  qu'il  ait  été  ac- 
cueilli à  Turin  avec  une  certaine  faveur. 

*ARRIVO  IN  MILANO  DEGLI  SPOSI  (l'), 
cantate  scénique,  paroles  de  Rossi,  musique 
de  Minoja,  exécutée  sur  le  théâtre  de  la  Scala, 
de  Milan,  le  13  février  1806,  à  l'occasion  de 
l'arrivée  du  prince  Eugène  Beâuharnais  et  de 
la  princesse  Augusta-Amélie  de  Bavière. 

ARSACE,  opéra  italien,  musique  de  Gas- 
parini  (Michel- Ange) ,  repr,  à  Venise  en  1715. 

ARSACE,  opéra  italien ,  avec  des  intermè- 
des bouffes,  suivant  la  mode  de  cette  époque, 
musique  de  Sarri ,  représenté  au  théâtre 
San-Bartolomeo,  à  Venise,  en  1718. 

ARSACE,  opéra  italien,  musique  de  Feo 
(François  de),  représenté  à  Rome  en  173 1. 

ARSACE,  opéra,  musique  de  Giacomelli, 
représenté  à  Turin  en  1736. 

ARSACE,  opéra  italien,  musique  de  Araja, 
représenté  à  Saint-Pétersbourg  vers  1741. 

ARSACE  E  SEMIRAMIDE,  opéra  italieD, 
musique  de  Gnecco,  représenté  vers  1808. 

6 


82 


ARTA 


ABSACIDE  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Chelleri,  représenté  à  Venise  en  1719. 

ARSILDA,  opéra  italien,  musique  de  Vi- 
valdi, représenté  au  théâtre  San-Angiolo,  da 
Venise,  en  1716. 

arsinoe,  dramma  per  musica  en  trois 
actes,  paroles  de  F.  Santurini,  représenté 
à  Venise  vers  1678. 

arsinoé,  opéra  anglais,  musique  de  Clay- 
ton;  premier  ouvrage  représenté  avec  des 
paroles  anglaises  vers  1685. 

ARSINOE,  opéra  italien,  musique  de  Fran- 
ceschini,  représenté  au  théâtre  Formagliari 
en  1677. 

ARSINOÉ,  opéra  allemand,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1710. 

*  ARSINOE,  opéra  sérieux,  paroles  de  M... 
R...,  musique  de  Gaetano  Andreozzi,  repré- 
senté sur  le  théâtre  San  Carlo,  de  Naples,  le 
13  août  1795. 

ARSINOE  VINDICATA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Ruggeri,  représenté  en  1712  à  Venise 

ART  D'AIMER  OU  L'AMOUR  AU  VILLAGE 

(l'),  opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de 
Dancourt,  musique  de  Lebrun,  représenté  au 
théâtre  Montansier  en  1790. 

ART  ET  AMOUR  (l')  ,  liederspiel ,  musi- 
que de  Reichardt,  représenté  au  théâtre  de 
Kcenigstadt. 

ARTABANO,  opéra  italien ,  musique  de 
Bioni,  représenté  à  Breslau  en  1728. 

ARTABANO  RE  DE'  PARTI  (Artabane,  roi 
des  Parthes),  opéra  italien,  musique  de  Vi- 
valdi ,  représenté  au  théâtre  San-Mosè ,  de 
Venise,  en  1718. 

ARTALLO  DI  ALAGONA ,  opéra,  musique 
de  Coppola  (Pierre- Antoine),  représenté  au 
théâtre  del  Fondo  vers  1830.  Cet  ouvrage 
n'eut  pas  de  succès. 

ARTAMENE,  opéra  italien,  musique  de 
Fiorello  (Ignace),  représenté  à  Milan  en  1738. 

artamene,  opéra  italien,  musique  de 
Albinoni,  représenté  à  Venise  en  1741. 

ARTAMENE,  opéra,  musique  de  Gluck,  re- 
présenté à  Crémone  en  1743. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
C.  Grossi,  représenté  au  théâtre  Saint-Jean- 
et-Saint-Paul,  à  Venise,  en  1669. 


ARTA 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Zanetti,  représenté  en  1705  au  théâtre  de 
San-Angiolo,  puis  à  Bologne  en  1711. 

ARTASERSE,  RE  DI  PERSIA,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Mancini,  représenté  en 
1713  à  Naples. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Ariosti,  représenté  à  Londres  en  1724. 

ARTASERSE  ,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  J.-A.-P.  Hasse,  repré- 
senté à  Venise  en  1730  et  à  Dresde  en  1740. 

ARTASERSE ,  opéra  italien ,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Duni,  représenté  vers 
1731  en  Italie. 

ARTASERSE ,  opéra  italien ,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Vinci,  représenté  au 
théâtre  San-Bartolomeo  à  Venise  en  1734. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Léo,  représenté  à  Na- 
ples vers  1740. 

ARTASERSE,  opéra,  musique  de  Feran- 
dini,  représenté  en  1739  à  la  cour  de  Munich. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Porta  (Jean) ,  représenté  à  Munich  en  1739. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Gluck,  représenté  à  Mi- 
lan en  1741. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Adolfati,  représenté  à  Rome  en  1742. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  C.-H.  Graun,  représenté 
en  1743  à  Berlin. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Abos ,  représenté  au  théâtre  Saint-Jean- 
Chrysostome,  à  Venise,  en  1746. 

*  ARTASERSE,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
poème  de  Métastase,  musique  de  Jomelli,  re- 
présenté à  Rome,  sur  le  théâtre  Argentina, 
en  1749. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Pampani,  représenté  en  Italie  en  1750. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Perez,  représenté  à  Lisbonne  en  1753. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Lampugnani,  représenté  en  1757. 

artaserse,  opéra  italien,  musique  de 
Scolari,  représenté  à  Venise  en  1758. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Galuppi,  ditBuranello.repr.  à  Veniseen  1762. 


ARTA 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Majo,  représenté  à  Naples  en  1762. 

ARTASERSE ,  opéra ,  musique  de  Bernas- 
coni,  représenté  à  la  cour  de  Bavière  en 
1763. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Paisiello,  représenté  à  Modène  vers  1765. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Fiorillo  (Ignace) ,  représenté  à  Cassel  en 
1765. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Ponzio,  représenté  à  Naples  en  1766. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Piccinni,  représenté  à  Turin  vers  1766. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Sacchini,  représenté  au  théâtre  Argentina, 
de  Rome,  en  1768. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Vento,  représenté  à  l'Harmonie  meeting  de 
Londres  en  1771.  Cet  ouvrage  n'eut  pas  de 
succès. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
J.  Giordani,  représenté  à  Londres  en  1772. 
On  cite  de  cet  ouvrage  l'air:  Infelice,  ah! 
dove  io  vado,  qui  obtint  un  succès  de  vogue. 
Il  est  probable  que  Giordani  fut  le  collabora- 
teur de  Vento. 

ARTASERSE,  opéra,  musique  nouvelle  de 
Piccinni,  représenté  en  1772  à  Naples. 

ARTASERSE ,  opéra ,  musique  de  Caruso , 
représenté  à  Londres  en  1774,  dans  l'été. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Felice  Alessandri,  représenté  à  Naples  en 
1774. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
P.  Guglielmi,  représenté  en  Italie  vers  1775. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Buroni,  représenté  à  Stuttgard  en  1776. 

ARTASERSE ,  opéra ,  musique  de  Borghi , 
représenté  à  Venise  en  1776. 

ARTASERSE,  opéra,  musique  de  Bertoni, 
représenté  à  Londres  en  1780. 

ARTASERSE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Cimarosa,  représenté  à  Turin  en  1781. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Rust  (Jacques),  représenté  à  Modène  en 
1784. 

ARTASERSE ,  opéra  italien  ,  musique  de 
Bertoni,  représenté  à  Venise  en  1786,  et  dif- 


ARÏE 


83 


férent  de  celui  qui  fut  représenté  à  Londres 
en  1780. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Tarchi,  représenté  à  Mantoue  en  1787. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  d'An- 
fossi,  représenté  à  Rome  en  1788. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Parenti,  représenté  en  Italie  vers  1789. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
Zingarelli,  représenté  à  Turin  en  1794. 

ARTASERSE ,  opéra  italien  en  trois  actes , 
musique  de  Nicolo  Isouard,  représenté  à  Li- 
vourne  en  1795. 

ARTASERSE,  opéra  italien,  musique  de 
J.  Niccolini,  représenté  à  Venise  en  1795. 

ARTASERSE  LONGIMANO  (  Artaxerxès 
Longuemain),  opéra  italien,  musique  de  Paru- 
pani,  représenté  en  Italie  en  1737. 

ARTAXERCE ,  opéra  en  trois  actes,  musi- 
que de  Lesueur  ;  reçu  à  l'Opéra  en  î soi, mais 
non  représenté. 

ARTAXERCES,  opéra  anglais ,  musique  de 
Arne,  représenté  à  Londres  en  1762  (gravé 
en  partition). 

ARTAXERCES,  opéra,  musique  de  Dora 
(Henri-Louis-Edmond),  représenté  à  Berlin 
en  1850. 

*  ARTE  DE  ENAMARAR  (el),  zarzuela,  pa- 
roles de  M.  José  Fola,  musique  de  M.  Ley- 
maria,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
de  la  Zarzuela,  en  décembre  1889. 

*  ARTE  DEL  TOREO  (el),  saynète  comico- 
lyrique,  musique  de  M.  Nieto,  représentée  au 
théâtre  Eslava,  de  Madrid,  en  février  1886. 

ARTE  INGARA  CON  L'ARTE  (l'),  opéra 
italien,  musique  de  Albinoni,  représenté  à 
Venise  en  1702. 

ARTEMISE,  opéra  allemand,  musique  de 
Stvelzel,  représenté  à  Naumbourg  vers  1713. 

ARTÉMISE,  opéra  allemand,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1715. 

artemisia  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Cavalli,  représenté  à  Venise  en  1 6  56.  Cavalli 
fut  appelé  a  Paris  par  le  cardinal  Mazarin 
qui  fit  représenter  son  opéra  de  Xercès  dans 
la  haute  galerie  du  Louvre,  le  22  novembre 
1660,  à  l'occasion  du  mariage  de  Louis  XIV. 

ARTEMISIA,  opéra  italien,  musique  de 


84 


ARTI 


ARTS 


Sarri,  représenté  en  1731  au  théâtre  San- 
Bartolomeo  ,  à  Venise. 

ARTEMISIA  (l'),  opéra  italien  en  trois  ac- 
tes, musique  de  Terradeglias,  représenté  à 
Rome  vers  1741. 

ARTEMISIA,  opéra  italien,  musique  de 
J.-A.-P.   Hasse,   représenté  à  Dresde    en 

1754. 

ARTEMISIA,  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  de  Reichardt,  représenté  à  Berlin 
en  178". 

ARTEMISIA,  opéra  italien,  musique  de  Ci- 
marosa,  représenté  à  Venise  en  1801.  C'est  un 
chef-d'œuvre.  Cimarosa  en  a  refait  cependant 
la  musique  qui  est  restée  en  manuscrit.  Le 
cardinal  Consalvi,  ami  du  compositeur,  donne 
les  plus  grands  éloges  à  la  seconde  Artemise 
dans  ses  mémoires  publiées  récemment  par 
M.  Crétineau-Joly. 

ARTENICE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Traetta,  représenté  à  Venise  en  1778. 

ARTENICE ,  opéra  sérieux ,  musique  de 
Tritto ,  représenté  au  théâtre  Saint-Charles 
en  1785. 

*  article  de  PARIS,  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Maxime  Boucheron,  mu- 
sique de  M.  Edmond  Audran,  représentée  au 
théâtre  des  Menus-Plaisirs  le  17  mars  1892. 
Interprètes  :  MM.  Hérault,  Vandenne,  Das- 
trez,  Mmes  Méaly,  Deval,  Netty. 

*  ARTICLE  324  (l'),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Sauger  et  Averpoul,  musique 
d'Auguste  Léveillé,  représentée  au  concert 
de  la  Scala  le  23  avril  1880. 

*  ARTICULO  TERCERO  (ei.),  «  fantaisie 
musicale  »  en  un  acte,  paroles  de  M.  Pedro 
Gorriz,  musique  de  M.  Espino,  représentée 
au  théâtre  des  Récollets,  de  Madrid,  en  juil 
let  1884. 

artifizi  dAmore  (gli)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Raimondi,  représenté  à  Naples 
vers  1839. 

ARTIGIANI  (gli),  opéra  italien,  musique 
d'Anfossi,  représenté  à  Dresde  vers  1793. 

ARTIGIANI  ARRICHITI  (gli)  [les  Artisans 
enrichis],  opéra  italien  en  deux  actes,  musique 
de  Gaetano  Latilla ,  représenté  par  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  le  23  septembre  1753. 
Pendant  que  le  public  se  livrait  à  des  discus- 
sions oiseuses  au  sujet  de  la  musique  ita- 
lienne, les  artistes  studieux  cherchaient  à 
s'approprier  ses  formes  élégantes,  ses  ca- 


dences harmoniques sinaturelles,  son  rythme 
chaleureux.  Les  ouvrages  de  Latilla  étaient 
d'excellents  modèles  de  correction  et  de  pu- 
reté de  style.  Nul  doute  que  Philidor  n'ait 
puisé  à  cette  source  les  qualités  qu'il  déploya 
dans  ses  ouvrages  dès  l'année  1759. 

ARTISAN  (l'),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Saint-Georges  et  Simonnin,  musi- 
que d'Halévy,  représenté  au  théâtre  Feydeau 
en  janvier  1827.  Ce  fut  le  premier  ouvrage 
qu'Halévy  parvint  à  faire  représenter,  quoi- 
qu'il eût  obtenu  le  grand  prix  de  Rome  en 
1819.  Le  poème  en  est  faible,  mais  la  musi- 
que renferme  quelques  jolis  morceaux;  nous 
citerons,  entre  autres,  les  couplets  chantés 
par  Mme  Casimir  :  Beau  ciel  de  Provence,  et 
le  Chœur  des  Charpentiers,  qui  offre  une  basse 
intéressante.  Ce  premier  opéra,  qui  obtint 
cent  représentations,  servit  de  prélude  à 
d'immortels  chefs-d'œuvre. 

*  ARTISTAS  PARA  LA  HABANA,  zarzuela 
en  un  acte,  paroles  de  Liern,  musique  de 
Francisco  Barbieri,  représentée  au  théâtre  de 
la  Comédie,  à  Madrid,  le  10  avril  1877. 

ARTISTES  PAR  OCCASION  (les),  Opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  d'Alexandre 
Duval,  musique  de  Catel,  représenté  à  l' Opéra- 
Comique  le  22  février  1807.  Cette  partition, 
malgré  un  poème  médiocre,  renferme  un  trio 
si  remarquable  qu'il  a  été  exécuté  souvent 
aux  concerts  du  Conservatoire,  et  toujours 
avec  succès.  Il  a  été  écrit  pour  deux  ténors  et 
une  basse,  et  commence  ainsi  :  Allons,  mon- 
sieur, jouons  la  comédie.  C'est  un  excellent 
spécimen  de  la  manière  du  savant  Catel,  à  qui 
l'enseignement  musical,  en  France,  doit  en 
grande  partie  sa  régularisation  et  ses  déve- 
loppements. 

*  ARTIST'S  MODEL  (an),  opérette,  musique 
de  M.  Sidney  Jones,  représentée  avec  succès 
au  Daly's-Theatre  de  Londres,  le  2  février  1895. 
La  pièce  était  fort  bien  jouée  par  les  misses 
Marie  ïempest,  Lottie  Venne ,  Leonora  Bra- 
ham,  Letty  Lind,  et  MM.  Hayden  Coffin,  Eric 
Lewis,  Yorke  Stephens  et  Robson. 

ARTISTI  ALLA  FIERA  (gli)  [les  Artistes  à 
la  foire],  opéra-comique  italien,  livret  de 
M.  Ghirlanzoni,  musique  de  M.  Lauro  Rossi, 
représenté  sur  le  théâtre  Carignan,  à  Turin, 
le  7  novembre  1868.  Cet  ouvrage  a  réussi. 

*  ARTS  ET  l'amitié  (les),  comédie  en  un 
acte  et  en  vers  de  Bouchard,  mise  en  opéra- 
comique,  musique  de  Jadin,  représentée  à 
l'Opéra-Comique  le  9  juin  1807. 


ASCA 


ASGA 


83 


ARTS  FLORISSANTS  (les),  opéra,  musique 
de  Charpentier  (Marc- Antoine),  représenté 
à  Paris  vers  1673. 

ARTUS  et  RIKEMER,  mélodrame  en  qua- 
tre actes,  musique  de  Lavaine,  représenté  à 
Lille  en  février  1840.  Les  paroles  ont  été 
écrites  par  le  beau-frère  du  compositeur. 

ARVIRE  ET  évelina,  tragédie  lyrique  en 
trois  actes,  paroles  de  Guillard,  musique  de 
Sacchini,  représenté  à  l'Opéra  le  30  avril  1788. 
Le  poème,  imité  du  Caractacus  anglais  de  Ma- 
son,avait  remporté  le  prix  au  concours  de  1787. 
Sacchini  travaillait  à  cette  production  lors- 
que la  mort  vint  le  surprendre.  Le  troisième 
acte  fut  achevé  par  Rey,  chef  d'orchestre  de 
l'Opéra.  Cet  ouvrage  posthume  fut  accueilli 
avec  faveur  et  se  ressentit  même  du  revire- 
ment d'opinion  qui  se  produit  d'ordinaire 
après  la  mort  des  hommes  de  génie  méconnus. 
L'opéra  d'Arvire  et  Evelina  renferme  des 
beautés  de  premier  ordre.  Le  style  en  est 
plein  de  noblesse,  l'harmonie  toujours  pure, 
et  la  mélodie  suave  et  souvent  pathétique. 
Plusieurs  morceaux  ne  sont  pas  inférieurs 
aux  plus  beaux  fragments  à'Œdipe  à  Colone 
du  même  maître.  Nous  citerons  entre  autres 
les  airs  :  A  mes  pleurs  laissez-vous  fléchir  ;  Le 
voilà,  ce  héros  qui  combattait  pour  nous;  Hélas! 
je  ne  quittais  ces  repaires  funestes,  et  la  ma- 
gnifique scène  :  0  jour  affreux! 

*  A  SANTA  LOCIA,  drame  lyrique  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  Enrico  Golisciani,  mu- 
sique de  M.  Pierantonio  Tasca,  représenté 
avec  succès  au  théâtre  Kroll,  de  Berlin,  le 
16  novembre  1892. 

AS  YOU  LIRE  IT?  {Comment  l'aimez-vous?) 
opéra  anglais,  musique  de  Bishop,  représenté 
au  théâtre  de  Covent-Garden  à  Londres,  au 
mois  de  décembre  1824. 

ASCAGNE  ET  IRÈNE ,  drame  allemand  , 
musique  de  Apell,  représenté  à  Cassel  en 
1797. 

ASCANIO,  opéra,  en  un  acte,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Pollarolo,  représenté 
à  Venise  en  1701. 

*  ASCANIO,  opéra  en  cinq  actes  et  six  ta- 
bleaux, paroles  de  M.  Louis  Gallet,  musique 
de .  M.  Camille  Saint-Saëns ,  représenté  à 
l'Opéra  le  21  mars  1890.  Le  poème  de  cet  ou- 
vrage n'était  qu'une  réduction  et  une  adapta- 
tion lyrique  d'un  drame  de  MM.  Paul  Meurice 
et  Auguste  Vacquerie,  Benvenuto  Cellini,  joué 
à  la  Porte-Saint-Martin  en  1852.  Le  drame 
était  touffu,  compliqué,  et  sa  transformation 


musicale  n'était  pas  chose  facile  ;  aussi  ne  fut- 
elle  pas  des  plus  heureuses,  et  l'on  ne  peut 
dire  vraiment  que  ce  fut  la  faute  de  l'arran- 
geur, qui  avait  eu  le  tort  de  consentir  à  se 
charger  d'une  besogne  presque  impossible. 
Le  musicien,  malgré  sa  valeur,  n'avait  pas  été 
beaucoup  plus  fortuné,  et  si  la  partition  d'As- 
canio  contient  quelques  pages  agréables,  on 
peut  lui  reprocher  à  la  fois  son  inégalité  et 
une  assez  choquante  diversité  de  formes.  Jl 
s'est  produit  d'ailleurs,  au  sujet  de  cet  ou-  ! 
vrage,  deux  faits  assez  singuliers  :  le  premier, 
c'est  l'absence,  pendant  les  études  et  la  re- 
présentation de  son  œuvre,  du  compositeur, 
qui  tout  à  coup  avait  quitté  furtivement  Paris 
et  la  France  sans  prévenir  personne,  sans 
dire  où  il  allait,  sans  donner  de  ses  nouvelles 
à.  qui  que  ce  fût,  si  bien  que  nul  ne  savait  ce 
qu'il  était  devenu  ;  le  second,  c'est  que  la  ré- 
pétition générale  avait  été  navrante,  que 
chacun  prévoyait  tristement  pour  le  grand 
jour  une  chute  lamentable,  et  que  la  première 
représentation  fut  au  contraire  brillante, 
vraiment  intéressante  et  confinant  au  succès  ; 
c'est  qu'entre  les  deux  un  travail  de  remanie- 
ments, de  coupures  et  d'arrangement  avait 
été  fait  d'une  façon  très  intelligente,  qui  ren- 
dait l'oeuvre  au  moins  très  présentable  en  en 
faisant  mieux  saillir  et  ressortir  les  bonnes 
parties.  Néanmoins,  la  partition  d'Ascanio  ne 
saurait  compter  parmi  les  meilleures  produc- 
tions de  l'auteur  de  Samson  et  Dalila,  de 
Henri  VIII  et  de  tant  d'oeuvres  sympho- 
niques  qui  révèlent  un  génie  à  la  fois  sisouple^ 
si  mâle  et  si  puissant.  Ce  qu'on  peut  dire  d'elle 
surtout,  et  ce  qui  peut  étonner  de  la  part  d'un 
artiste  comme  M.  Saint-Saëns,  c'est  qu'elle 
manque  essentiellement  de  personnalité.  Les 
meilleures  pages  en  sont  les  pages  épisodiques 
et  courtes,  telles  que  la  cantilène  de  Benve- 
nuto :  Enfants,  je  ne  vous  en  veux  pas,  le  ma- 
drigal de  François  Ier  :  Adieu,  beauté,  ma 
mie,  la  jolie  chanson  florentine  de  Scozzoneet 
la  ballade  de  Colombe  :  Mon  cœur  est  sous  la 
pierre...  Si  l'on  y  joint  l'agréable  duo  chanté 
par  Benvenuto  et  Ascanio,  on  connaîtra  à  peu 
près  tous  les  morceaux  qui  méritent  d'être 
tirés  de  pair  dans  cette  œuvre  de  valeur  se- 
condaire. Les  interprètes  d'Ascanio  étaient 
Mmes  Adiny  (la  duchesse  d'Étampes),  Bosman 
(Scozzone)  et  Eames  (Colomba),  MM.  Las- 
salle  (Benvenuto),  Cossira  (Ascanio),  Plançon 
(François  1er)  et  Bataille  (Charles-Quint). 

*  ASCANIO  IL  GIOIELLIERE,  opéra  semi- 
sérieux,  musique  de  Nicola  De  Giosa,  repré- 
senté sans   grand  succès   à   Turin,   sur  le 


86 


ASPA 


ASRA 


théâtre  d'Angennes,  en  1855.  L'un  des  ou- 
vrages les  moins  heureux  de  ce  compositeur 
aimable,  et  l'un  de  ceux  qui  sont  tombés  dans 
le  plus  complet  oubli. 

ASCENSEUR  (l'),  opérette,  livret  et  musi- 
que de  M.  Raymond  Cartier,  représentée  au 
théâtre  des  Bouffes-Parisiens  le  1er  mai  1877. 

ASCUZti'BRd'D'E'L  (Cendrillon) , opéra  roman- 
tique allemand  en  deux  actes,  livret  de  Beer- 
baum ,  musique  de  Ferdinand  Langer,  repré- 
senté au  théâtre  de  Mannheim  le  7  juillet  1878. 

*  A  SEVILLA  POR  TODO!  zarzuela  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  Xavier  Burgos,  musique 
de  Francisco  Barbieri,  représentée  à  l'Al- 
hambra,  de  Madrid,  le  22  décembre  1880. 

*  ASGILL  OU  LE  PRISONNIER  DE  GUERRE, 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Mar- 
sollier,  musique  de  Dalayrac,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  (théâtre  Favart)  le  2  mai  1793. 
(Voy.  Arnill.) 

*  ASI  EN  LA  TIERRA  COMO  EN  EL  CIELO, 
zarzuela  en  quatre  actes,  musique  de  M.  Ga- 
briel Balart,  représentée  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  des  Bouffes-Madrilènes,  en  1868. 

asilo  d'amore  (l'),  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Caldara, 
représenté  à  Vienne  en  1732. 

ASILO  D'AMORE  (i/) ,  opéra  italien  en 
un  acte,  paroles  de  Métastase,  musique  de 
J.-A.-P.  Hasse,  représenté  à  Dresde  en  1743. 

ASILO  D'AMORE,  opéra  italien  en  un  acte, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Jomelli, 
représenté  à  Stuttgard  vers  1767. 

ASINO  DI  TRENTO  (i/),  opéra-bouffe  ita- 
lien, musique  de  Trento,  représenté  à  Rome 
vers  1793. 

*  ASKET  (der),  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  M.  C.  Schrœder,  représenté  sur 
le  théâtre  municipal  de  Leipzig  en  1893. 

ASPARDI,   PRINCIPE  BATTRIANO,  opéra 

italien,  musique  de  Bianchi,  représenté  à 
Rome  en  1784. 

ASPASIA  ED  AGIDE,  opéra  italien,  musi- 
que de  J.  Niccolini,  représenté  en  Italie  vers 
1817. 

ASPASIE,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Morel,  musique  de  Grétry,  représenté  à  l'O- 
péra, le  17  mars  1789.  Cette  partition,  qui 
n'a  pas  été  gravée,  n'est  plus  connue  que  par 
le  duo  resté  longtemps  célèbre  :  Donne-la-moi, 
dans  nos  adieux. 


ASPASIE,  opéra  -  comique  en  deux  actes, 
musique  de  Saint-Amans,  représenté  à  Paris 
vers  la  fin  du  xvme  siècle. 

ASPASIE  ET  PÉRICLÈS,  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  Viennet,  musique  de  Daussoigne, 
représenté  à  l'Opéra  le  17  juillet  1820.  Cet 
ouvrage  n'obtint  que  seize  représentations. 
Daussoigne  était  néanmoins  un  élève  digne 
de  son  oncle  Méhul;  mais  la  faiblesse  du 
livret  nuisit  au  succès  de  la  partition. 

ASPIRANT  DE  MARINE  (l'),  opéra-comi- 
que  en  deux  actes,  paroles  d'Alexis  Decombe- 
rousse  et  de  Rochefort,  musique  de  Théodore 
Labarre,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
11  juin  1834.  Déjà  connu  du  public  par  des 
romances  populaires  et  par  l'opéra  sérieux  des 
Deux  familles ,  l'élève  de  Boieldieu  fut ,  par 
cette  production,  classé  au  rang  des  compo- 
siteurs les  plus  distingués.  La  musique  de 
l'Aspirant  de  marine  est  vive  et  pleine  de 
verve.  Le  trio  :  Indicatif  présent ,  j'aime;  le 
chœur:  Allons,  chers  camarades,  ont  été  très 
remarqués. 

*  asrael,  «  légende  »  en  quatre  actes, 
poème  de  M.  Ferdinando  Fontana,  musique 
de  M.  le  baron  Alberto  Franchetti,  repré- 
sentée avec  succès  au  théâtre  municipal  de 
Reggio  (Toscane)  le  il  février  1888.  Les  in- 
terprètes étaient  MM.  Mierz-winski  et  Contini, 
Mmes  Novelli,  Damerini  et  Pia.  Le  baron  Al- 
berto Franchetti,  compositeur  ultra-million- 
naire, apparenté  à  la  famille  Rothschild,  a, 
dit-on,  étudié  la  musique  d'une  façon  sérieuse, 
et  avant  de  se  produire  à  la  scène  il  avait 
fait  exécuter,  en  Italie  et  en  Allemagne,  une 
symphonie  écrite  dans  les  formes  classiques. 
On  peut  croire  toutefois  que  sa  situation  de 
fortune  n'a  pas  nui  à  l'éclat  de  son  début 
théâtral  et  à  l'accueil  fait  à  son  opéra  i'As- 
rael  ;  tout  d'abord  elle  lui  a  permis  de  prendre 
momentanément  la  direction  du  théâtre  de 
Reggio,  ville  où  il  réside,  pour  y  produire 
son  œuvre,  et  de  monter  celle-ci  avec  tout  le 
soin  et  tout  le  luxe  qu'exigeait  sa  mise  en 
scène.  Peut-être  n'a-t-elle  pas  été  tout  à  fait 
étrangère  non  plus  à  l'enthousiasme  vraiment 
extraordinaire  qu'elle  suscita  chez  quelques- 
uns  et  dont  on  ne  rencontre  guère  de  preuves 
aussi  éclatantes  lorsqu'il  s'agit  d'un  artiste  de 
profession.  Qu'on  juge  de  la  ferveur  de  cet  en- 
thousiasme par  ce  fragment  du  compte  rendu 
qu'un  journal  spécial,  la  Gazzetta  musicale  de 
Milan,  faisait  de  la  première  représentation  : 
«  Plusieurs  des  morceaux  ont  excité  une 
ivresse  toujours  grandissante.  L'auteur  diri- 


ASRA 


ASSE 


87 


geait  valeureusement  et  avec  énergie.  Il  eut 
cinq  rappels  après  le  premier  acte,  six  après  le 
second,  cinq  après  le  troisième,  sept  après  le 
quatrième.  Il  dut  se  présenter  sur  la  scène 
avec  ses  interprètes,  avec  l'auteur  du  libretto, 
Fontana,  avec  Edel  (le  dessinateur  des  cos- 
tumes), avec  le  décorateur,  avec  le  chef  des 
chœurs.  A  la  fin  de  l'opéra,  des  cris  d'enthou- 
siasme appelèrent  aussi  le  père  du  maestro  (!), 
le  baron  Raimondo  Franchetti,  qui  ne  put  se 
soustraire  à  cette  émouvante  ovation...  La 
musique  de  M.  Franchetti  surprend  par  la 
vastitude  des  pensées,  par  la  beauté,  la  per- 
fection de  l'instrumentation  :  elle  a  beaucoup 
d'affinité  avec  l'école  allemande  moderne,  sa- 
gement tempérée  par  les  idées  et  les  mélo- 
dies italiennes.  Le  premier  acte  est  absolu- 
ment un  chef-d'œuvre  d'art;  on  peut  seule- 
ment faire  quelques  réserves  en  ce  qui  con- 
cerne l'exubérance  de  plusieurs  morceaux,  due 
à  la  fougue  juvénile  et  à  l'amour  de  la  forme. 
Pourtant  l'opéra  n'est  pas  long,  et  il  a  des 
proportions  régulières...  »  Un  autre  journal, 
V Italie,  se  tenait  un  peu  sur  la  réserve,  tout 
en  constatant  l'effet  produit  :  «  Au  dire  de 
correspondants  enthousiastes,  disait  celui-ci, 
cet  opéra  mettrait  son  auteur  au  rang  des 
meilleurs  compositeurs.  On  lui  accorde  des 
idées  neuves,  un  style  élevé,  un  effet  théâtral 
puissant.  A  Reggio,  où  toute  la  population 
aime  beaucoup  la  famille  Franchetti  (vérita- 
bles bienfaiteurs  de  la  ville),  le  succès  a  été  et 
est  indiscutable.  Les  morceaux  qui  ont  fait  le 
plus  d'impression  sont  l'ouverture  et  tout  le 
premier  acte  ;  une  bohémienne,  bissée,  une 
marche  et  le  finale  du  second  acte  ;  dans  le 
troisième  acte,  l'air  du  mezzo-soprano,  bissé  ; 
dans  le  quatrième,  le  prélude  et  le  finale.  As- 
rael  sera  représenté  ce  printemps  à  Bologne, 
et  alors  on  aura  peut-être  un  jui/ement  moins 
partial.  »  L'ouvrage  a  été  en  effet  représenté 
dans  quelques  autres  villes,  entre  autres  à 
Florence,  où  l'auteur  avait  encore  assumé  à, 
ce  sujet  la  direction  du  théâtre  Pagliano.  Et 
voici  ce  que  disait  encore  un  autre  journal,  le 
Trovatore  :  «  Ce  que  dépense  le  baron  Fran- 
chetti !...  Les  répétitions  de  son  opéra  d'As- 
rael  au  Pagliano  de  Florence,  dirigées  par 
lui-même,  ont  duré  environ  un  mois.  Sept 
cents  personnes  y  ont  pris  part,  y  compris  les 
chœurs  et  l'orchestre.  Tamagno  reçoit,  pour 
dix  soirées,  72,000  francs.  Jusqu'à  présent  il 
a  été  déboursé  plus  de  deux  cent  mille  francs 
pour  la  mise  en  scène.  On  a  encaissé  environ 
18,000  francs  par  représentation.  Donc, 
M.  Franchetti  y  mettra  beaucoup  de  sa  poche, 
mais  il  gagne  énormément  de  réputation,  et  il 


le  mérite.  »  Quoi  qu'il  en  soit,  tout  le  bruit 
fait  autour  de  cet  ouvrage  lors  de  son  appa- 
rition semble  aujourd'hui  s'être  beaucoup 
calmé.  L'auteur  a  donné  depuis  un  second 
Opéra,  Cristoforo  Colombo,  qui  ne  paraît  pas 
avoir  excité  les  mêmes  transports  et  un  égal 
débordement  d'enthousiasme. 

assalonte,  opéra  italien,  musique  de 
Caldara,  représenté  à  Vienne  en  1720. 

ASSALONTE,  opéra  italien,  musique  de 
Cimarosa,  représenté  à  Florence  en  1779  et  à 
Rome  en  1780. 

ASSEDIO  DE  LA  ROCHELLE  (l');  opéra  en 
trois  actes,  musique  de  Balfe,  écrit  pour  le 
lycseum  et  représenté  au  théâtre  de  Drury- 
lane  à  Londres  en  1835. 

ASSEDio  Dl  brescia  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  Bajetti,  représenté  en  1844. 

ASSEDIO  DI  CALAIS  (i/)  OU  GIANNI  DI 
CALAIS  (pour  Giovanni),  opéra  italien,  paro- 
les de  Gilardoni,  musique  de  Donizetti,  repré- 
senté pour  la  première  fois  à  Naples  le  3  août 
1828  et  au  Théâtre- Italien  de  Paris,  le  17  dé- 
cembre 1833.  Ainsi  qu'il  est  arrivé  au  sujet 
de  beaucoup  d'ouvrages  de  Donizetti,  l'opéra 
n'a  pas  obtenu  un  grand  succès  à  la  représen- 
tation et  les  morceaux  détachés  de  la  parti- 
tion ont  été  très  goûtés  dans  les  salons  et  les 
concerts.  Nous  signalerons  la  barcarolle  Una 
barchetta  pour  basse,  la  cavatine  Fasti! 'pompe  ! 
pour  ténor;  le  duo  pour  soprano  et  contralto 
lo  l'odo  chiamarmi,  et  le  duo  pour  soprano  et 
basse  Le  fibre  odio. 

*  ASSEDIO  DI  CANELLI  (l'),  opéra  sérieux, 
paroles  de  M.  Vittorio  Molinari,  musique  de 
M.  Delfino  Thermignon,  représenté  à  Canelli 
en  septembre  1894.  L'auteur,  directeur  de 
l'Académie  de  chant  choral  Stefano  Tempia  à 
Turin,  faisait  ses  débuts  à  la  scène  avec  cet 
ouvrage,  qui  avait  pour  interprètes  le  ténor 
De  Negri,  le  baryton  Varesio  et  une  canta- 
trice amateur  nommée  Mme  Bessone. 

ASSEDIO  DI  CESAREA  (l'),  opéra  séria,  li- 
vret de  Vicoli,  musique  de  G.  Persiani,  repré- 
senté au  théâtre  Marrucino,  à  Chieti,  le  8  mai 
1879  ;  chanté  par  Paoletti,  Giraud,  Battistini, 
Mmes  Creny,  Zanchi. 

ASSEDIO  DI  CONSTANTINA,  opéraitalien, 
musique  de  Brancaccio,  représenté  au  théâtre 
de  la  Fenice  en  1844. 

*  ASSEDIO  DI  DIU  (l'),  opéra,  musique  de 
Manuel  Innocencio  dos  Santos,  représenté  au 


88 


ASTA 


ASTI 


théâtre   San  Carlos,   de  Lisbonne,  le  2  mars 
1841. 

ASSEDIO  DI FIRENZE  (l')  [  le  Siège  de  Flo- 
rence], drame  lyrique  en  quatre  actes,  livret 
de  Manetta  et  Corghi,  d'après  le  roman 
célèbre  en  Italie  :  l'Assedio  di  Firenze  de 
F.-D.  Guerrazzi,  musique  de  Giovanni  Botte- 
sini,  représenté  au  Théâtre-Italien  à  Paris  le 
21  février  1856,  et  avec  succès  à  Florence  le 
1er  mai  1861.  L'épisode  de  ce  siège  mémo- 
rable qui  a  servi  de  thème  aux  librettistes 
est  le  combat  singulier  de  Lodovico  Martelli, 
champion  de  la  république,  avec  Giovanni  Ban- 
dini,  qui  tenait  pour  les  Médicis.  L'amour  que 
tous  deux  ressentent  pour  la  belle  Maria  de 
Ricci  augmente  leur  aversion  mutuelle.  Mi- 
chel-Ange intervient  aussi  dans  l'action 
comme  ami  de  Martelli  ;  Lodovico  succombe 
dans  le  combat.  Le  poème  a  le  défaut  de 
n'avoir  pas  de  dénoûment.  La  partition  de 
M.  Bottesini  est  bien  écrite  et  dénote  une 
main  exercée  dans  l'art  d'écrire  pour  l'orches- 
tre. Nous  signalerons  particulièrement  le 
chœur  Viva  la  libertà!  l'air  de  Maria  au  pre- 
mier acte,  le  morceau  chanté  par  Michel- 
Ange  au  second,  qui  est  un  hors-d'œuvre 
bien  conduit  d'ailleurs  et  accompagné  par  le 
chœur;  et  enfin  le  finale  du  troisième  acte. 
Les  rôles  ont  été  remplis  par  Mario,  Graziani, 
Angelini  et  Mme  Penco.  Bottesini,  qui  était 
un  excellent  chef  d'orchestre,  fut  aussi,  avec 
Dragonetti,  l'un  des  virtuoses  les  plus  éton- 
nants qu'on  ait  jamais  entendus  sur  la  con- 
trebasse, et  ses  succès  sous  ce  rapport  furent 
européens. 

*  ASSEDIO  Di  FIRENZE  (l'),  opéra  sérieux 
musique  de  M.  Terziani,  représenté  au  théâtre 
Apollo,  de  Rome,  le  24  février  1883. 

ASSEDIO  DI  leida  (l'),  opéra  sérieux, 
musique  de  Petrella,  représenté  au  théâtre 
de  la  Scala,  de  Milan,  le  4  mars  1856. 

*  ASSEDIO  DI  malta  (i/),  opéra  sérieux, 
musique  de  M.  Graffigna,  représenté  sur  le 
théâtre  Nuovo,  de  Padoue,  le  30  juillet  1853. 

ASTAROTH,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  d'Henri  Boisseaux,  musique  de  M.  De- 
billemont,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  le 
25  janvier  1861.  Il  s'agit,  dans  le  livret,  d'un 
jeune  artiste  corrigé  de  la  passion  du  jeu  et 
arraché  aux  mains  des  usuriers  par  la  présence 
d'esprit  et  l'amour  de  sa  fiancée.  On  a  remar- 
qué de  beaux  vers  dans  la  scène  du  rêve.  La 
partition  atteste  la  facilité  et  la  souplesse  du 
talent  du  musicien.  La  chanson  Vieux  vin, 
seul  ami  fidèle,  est  bien  commune  ;  mais  le 


trio  offre  une  belle  phrase  et  les  musi- 
ciens ont  beaucoup  apprécié  la  petite  sym- 
phonie qui  suit  la  scène  du  rêve.  Les  rôles 
ont  été  remplis  par  Delaunay,  Wartel  et 
Mlle  Giliess. 

ASTAROTH  DER  VERFÙHRER  (Astaroth  le 
Séducteur),  opéra  allemand,  musique  deHai- 
bel,  représenté  à  "Vienne  vers  1799. 

ASTAROTH  DER  VERFÙHRER  (Astaroth 
le  séducteur),  opéra  allemand,  musique  de 
Lickl,  représenté  au  théâtre  Schikaneder 
à  Vienne  vers  1790. 

ASTARTE,  opéra  italien,  paroles  de  Zeno, 
le  premier  poète  lyrique  de  l'Italie  avant 
Métastase,  musique  de  Albinoni,  représenté 
à  Venise  en  1708. 

ASTARTE,  opéra  italien,  musique  de  Pre- 
dieri  (  Luc- Antoine  ) ,  représenté  en  1715  à 
Bologne. 

ASTARTE,  opéra  italien,  paroles  de  Zeno, 
musique  de  Caldara,  représenté  à  Vienne 
en  1718. 

ASTARTE,  opéra  italien,  paroles  de  Zeno, 
musique  de  Buononcini,  représenté  à  Lon- 
dres en  1720. 

ASTARTE,  opéra  allemand,  traduit  du  li- 
vret italien,  musique  de  Treu,  représenté  à 
Breslau  en  1725. 

ASTARTE,  opéra  italien,  paroles  de  Zeno, 
musique  de  Terradeglias  appelé  aussi  Terra- 
dellas,  représenté  à  Naples  en  1739. 

ASTARTE,  opéra  italien,  musique  de  Rauz- 
zini,  représenté  en  1772  à  Munich. 

ASTARTE  A,  opéra  italien,  musique  de  Pe- 
rez,  représenté  à  Palerme  vers  1743. 

ASTARTEA,  opéra  italien,  musique  de 
Martin  y  Solar,  représenté  à  Lucques  vers 
1782. 

ASTERIA,  opéra  italien,  musique  de  Vinci, 
représenté  à  Naples  en  1726. 

ASTERIA,  opéra  italien,  musique  de 
J.-A.-P.  Hasse,  représenté  à  Dresde  en  1734. 

ASTERIA  E  TESEO,  opéra  italien,  musique 
de  P.-C.  Guglielmi,  représenté  au  théâtre 
Saint-Charles  à  Naples  vers  1783. 

ASTI  AGE,  opéra  italien,  musique  de  Vi- 
viani,  représenté  au  théâtre  Saint-Jean  et 
Saint-Paul  à  Venise  en  1677. 


ASTO 


ASTR 


89 


ASTIAGE  (l'),  opéra  italien,  musique  du 
chevalier  Jean  Apolloni,  représenté  sur  les 
théâtres  de  l'Italie  vers  1683. 

*  ASTIANASSE,  opéra  sérieux,  musique  de 
Francesco  Gasparini,  représenté  à  Rome,  sur 
le  théâtre  Aliberti,  en  1719. 

ASTIANASSE ,  opéra  italien ,  paroles  de 
Salvini,  musique  de  Vinci,  représenté  au 
théâtre  San-Bartolomeo  de  Venise  en  1725. 

ASTIANASSE,  opéra  italien,  paroles  de 
Salvini,  musique  de  Léo,  représenté  à  Naples 
en  1725. 

ASTIANASSE, opéra,  musique  de  Buonon- 
cini  (Antoine),  représenté  sur  les  théâtres 
d'Italie  vers  1725,  et  à  Londres  en  1727. 

ASTIANASSE ,  opéra  italien,  paroles  de 
Salvini,  musique  de  Jomelli,  représenté  à 
Rome  en  1741. 

ASTIANASSE,  opéra  italien,  paroles  de  Sal- 
vini, musique  de  Pampani,  représenté  en 
Italie  en  1755. 

ASTINOME  (i/),  opéra  italien,  musique  de 
Pollarolo,  représenté  à  Rome  en  1719.  On 
donne  encore  le  nom  d'astinome  au  chef  de 
la  police  à  Athènes.  Les  officiers  qui  rem- 
plissaient cet  emploi  dans  l'antiquité  étaient 
ainsi  appelés. 

ASTOLFO  cavalcanti  ,  opéra  italien , 
musique  de  Bensa,  représenté  à  la  Pergola 
de  Florence  en  avril  1S72. 

ASTOLPHE  ET  ALBA  OU  A  QUOI  TIENT 
LA  FORTUNE,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Sègur  jeune,  musique  de  Tarchi, 
représenté  à  l' Opéra-Comique  en  1802  ;  n'a  eu 
qu'une  seule  représentation.  C'est  le  dernier 
des  six  ouvrages  que  ce  compositeur  italien, 
qui  était  venu  se  fixer  à  Paris,  fit  représenter 
à  l'Opéra-Comique.  Découragé  par  toute  une 
série  d'échecs  plus  ou  moins  mérités,  il  re- 
nonça complètement  alors  à  écrire  pour  le 
théâtre  et  se  livra  sans  réserve  à  l'enseigne- 
ment. Tarchi  était  loin  pourtant  de  manquer 
de  talent. 

ASTORGA,  opéra  allemand,  musique  de 
Abert,  représenté  pour  la  première  fois  à 
Carlsruhe,  en  l'honneur  du  jour  anniversaire 
de  la  grande-duchesse,  en  décembre  1866. 
Cet  ouvrage,  conçu  dans  les  idées  artisti- 
ques de  ce  qu'on  appelle  la  jeune  Allemagne, 
a  obtenu  un  grand  succès ,  et  a  été  joué  sur 
d'autres  scènes.  Des  fragments  de  cet  opéra, 
entendus  à  Paris .  n'ont  pas  semblé  mériter 


la  réputation  dont  ils  ont  joui  de  l'autre  côté 
du  Rhin. 

*  ASTREA  PLACATA,  composition  drama- 
tique en  deux  actes,  musique  de  Jean-Fran- 
çois de  Majo,  représentée  sur  le  théâtre  San 
Carlo,  de  Naples,  en  1760. 

ASTRÉE,  tragédie  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  La  Fontaine,  musique  de  Colasse, 
représentée  par  l'Académie  royale  de  musique 
le  28  novembre  1691.  Cet  ouvrage  n'offre  d'au- 
tre intérêt  que  celui  de  la  collaboration  de 
notre  grand  fabuliste  avec  un  musicien  mé- 
diocre, élève  de  Lulli,  dont  il  a  imité  trop 
servilement  la  manière.  Cependant  Colasse, 
maître  de  musique  de  la  chambre  du  roi, 
composa  pendant  trente-six  ans  des  motets, 
des  cantiques,  une  dizaine  d'opéras  ou  de 
ballets  qui  lui  firent  une  grande  réputation. 
Mais  qu'en  reste-t-il  aujourd'hui?  Sic  transit 
gloria  mundi. 

On  rapporte  que  le  bon  La  Fontaine,  à  la 
première  représentation  i'Astrée,  se  trouvait 
dans  une  loge,  derrière  des  dames  qui  ne .  le 
connaissaient  point.  A  certains  endroits  du 
poëme  il  s'écriait:  a  Cela  est  détestable!  com- 
ment peut-on  écrire  de  la  sorte  ?  »  Ennuyées 
de  l'entendre  toujours  répéter  les  mêmes 
paroles  :  «  Monsieur,  lui  dirent-elles,  cela  n'est 
pas  si  mauvais  que  vous  le  dites,  l'auteur  est 
un  homme  d'esprit  ;  c'est  M.  de  La  Fontaine. 
—  Eh  t  mesdames,  reprit-il  sans  s'émouvoir, 
la  chose  ne  vaut  pas  le  diable;  et  ce  M.  de  La 
Fontaine,  dont  vous  parlez,  est  stupide:  c'est 
lui-même  qui  vous  le  dit.  »  Il  sortit  de  la 
salle  après  le  premier  acte  joué,  et  s'en  alla 
au  café  de  Marion,  où  il  s'endormit  tout  sim- 
plement dans  un  coin.  Un  de  ses  amis  entra, 
et,  surpris  de  l'apercevoir,  s'écria  :  «Comment 
donc  ?  La  Fontaine  est  ici  !  ne  devrait-il  pas 
être  à  la  première  représentation  de  son 
opéra  ?  »  La  Fontaine  se  réveillait  en  ce  mo- 
ment ;  il  répondit  en  bâillant  bien  fort  :  «  J'en 
viens,  mon  cher  monsieur  ;  j'ai  essuyé  le 
premier  acte,  qui  m'a  si  prodigieusement 
ennuyé  que  je  n'ai  pas  voulu  en  entendre 
davantage.  J'admire  la  patience  du  public.  ■> 

Ce  qui  ajoute  du  prix  à  ces  incroyables 
naïvetés,  c'est  qu'ici  le  bon  La  Fontaine  était 
certainement  sincère. 

*  ASTRELLA,  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  M.  Godefroy  Grunewald,  repré- 
senté au  théâtre  municipal  de  Magdebourg, 
en  décembre  1894. 

ASTROLOGO  (h'),  opéra  italien,  musiquo 
de  Piccinni,  représenté  à  Naples  en  1756. 


90 


ASTR 


ASTU 


ASTROLOGUE  (i/),  opéra  allemand,  musi- 
que de  Spaeth,  représenté  à  Cobourg  en 
1837. 

astrologue  (l'),  opéra-comique  en  deux 
actes ,  musique  de  Wanson ,  représenté  à 
Liège  en  1841. 

*  astrologue  (l'),  opéra-comique  en  un 
acte,  livret  en  dialecte  alsacien  de  M.  Man- 
golot,  musique  de  M.  J.-B.  Weckerlin,  re- 
présenté à  Munster  (Alsace)  en  juin  1894.  Ce 
petit  ouvrage  avait  été  écrit  par  deux  auteurs 
alsaciens  en  vue  de  l'inauguration  d'une  salle 
de  spectacle  particulière  construite  par  les 
soins  d'un  grand  industriel,  M.  Hartmann, 
et  il  était  joué  par  les  employés  et  les  ou- 
vriers de  sa  maison.  Le  public  d'invités  qui 
assistait  à  cette  représentation  était  ravi 
d'entendre  une  œuvre  conçue  dans  sa  langue 
nationale  par  deux  compatriotes,  et  il  fit  un 
grand  succès  à  une  pièce  pleine  d'entrain  et 
de  gaieté,  entremêlée  de  chœurs  et  de  danses 
dont  la  musique  était  charmante. 

ASTRONOME  (l'),  opéra- comique  en  un 
acte,  paroles  de  Desfaucherets,  musique  de 
Lebrun,  représenté  au  théâtre  Feydeau  en 
1798.  Il  fut  d'abord  représenté  en  deux  actes. 

ASTRONOME  DU  PONT -NEUF  (l'),  po- 
chade musicale  en  un  acte,  paroles  M.  Jules 
Moinaux,  musique  de  M.  Emile  Durand,  re- 
présentée sur  le  théâtre  des  Variétés  le  18  fé- 
vrier 1869.  C'est  une  pièce  à  deux  person- 
nages. La  scène  se  passe  sur  le  terre-plein 
du  pont  Neuf,  devant  la  statue  de  Henri  IV. 
Un  individu,  que  l'auteur  a  appelé  Babylone, 
pour  ne  pas  être  reconnu  d'un  quidam  du 
nom  de  Maléclos,  dont  il  courtise  la  femme, 
prend  le  chapeau  et  le  carrick  de  l'astro- 
nome ambulant  et  se  met  à  montrer  la  lune 
aux  passants.  Un  colloque  s'engage,  et  tous 
deux  s'aperçoivent  qu'ils  sont,  en  ménage, 
aussi  trompés  qu'on  peut  l'être.  Le  dialogue 
est  si  lourd,  les  coq-à-1'âne  si  peu  spirituels, 
que  le  jeu  des  acteurs  Dupuis  et  Grenier  a 
seul  pu  rendre  cette  pièce  supportable.  Mais 
la  musique  en  est  jolie,  gaie  et  bien  écrite. 
Le  compositeur  a  profité  de  l'occasion  que  la 
sujet  lui  offrait  pour  faire  preuve  d'habileté 
en  faisant  exécuter  dans  l'ouverture,  par  les 
violons,  une  polka,  pendant  que  les  cors  jouent 
l'air  populaire  :  Au  clair  de  la  lune.  Cet  ar- 
rangement est  d'un  effet  gracieux.  Le  mo- 
tif de  l'air  revient  encore  dans  les  couplets  de 
Babylone,  et  est  partout  bien  traité.  Je  signa- 
lerai encore  une  valse  chantée.  Le  reste  est 


de  la  musique  de  quadrille  ;  le  sujet  ne  com- 
portait guère  autre  chose. 

ASTUCCIO  D'ORO  (l'),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Raientroph,  représenté  au  théâtre 
Nuovo  de  Naples  en  1839. 

AS-TU  déjeuné,  jacquot  ?  opérette  en 
un  acte,  musique  de  M.  Debillemont,  repré- 
sentée au  théâtre  Déjazet  le  29  octobre  1860. 
On  y  a  remarqué  une  mazurka  et  une  polka 
bien  réussies,  ce  qui  est  une  recommandation 
pour  des  pièces  de  ce  genre. 

astuta  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Portogallo,  représenté  à  Florence  en  1789. 

ASTUTA  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Fioravanti  (Valentin),  représenté  en  Italie 
vers  1793. 

ASTUTO  IN  IMBROGLIO  (l'),  opéra  itaT 
lien,  musique  de  J.  Giordani,  représenté  à 
Pise  en  1771. 

ASTUZIA  DI  BETTINA  (i/),  opéra-bouffe, 
musique  de  Stabinger,  représenté  à  Florence 
en  1784,  puis  à  Gênes  et  à  Dresde. 

ASTUZIA  E  prudenza  ,  opéra  italien , 
musique  de  Garcia  (Manuel-del-popolo-Vi- 
cente),  représenté  à  Londres  en  1825. 

ASTUZIA  FELICE  (l'),  opéra  italien,  musi- 
que de  Gherardesca,  représenté  à  Lucques 
en  1767. 

ASTUZIE  AMOROSE  (le),  opéra  buffa,  mu- 
sique de  A.  Mazzoni,  représenté  à  Modène 
en  1754. 

ASTUZIE  AMOROSE  (le),  opéra  italien, 
musique  de  Paisiello,  représenté  à  Naples  vers 
1773. 

ASTUZIE  AMOROSE  (le),  opéra  italien, 
musique  de  Mortellari,  représenté  à  Venise 
en  1775. 

ASTUZIE  AMOROSE  (le),  opéra  italien, 
musique  de  Paër,  représenté  à  Parme  en 
1804. 

ASTUZIE  CONTRA  astuzie,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Bigatti,  représenté  à  Milan 
vers  1817. 

ASTUZIE  DI  FICHETTO  (le),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Trento,  représenté  à  partir 
de  1794  sur  les  théâtres  des  villes  suivantes  : 
Florence,  Parme,  Turin,  Naples,  Venise. 

ASTUZIE  FEMINILI  (le),  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Cimarosa, 


ATAL 


ATEN 


91 


représenté  à  Naples  sur  le  théâtre  del  Fondo 
en  1793.  Cet  ouvrage  fut  donné  à  l'Opéra  ita- 
lien de  Paris,  le  21  octobre  1802,  et  repris  en 
1803  et  en  1814. 

ASTUZIE  IN  amore  (le),  opéra  italien, 
musique  de  Tritto,  représenté  au  théâtre 
Nuovo  de  Naples  en  1785. 

ASTUZIE  PER  astuzzie  ,  opéra-buffa, 
musique  de  Corbellini,  représenté  vers  1765. 

ASTUZIE  VILLANE  (le),  opéra  italien, 
musique  de  P.  Guglielmi,  représenté  en  Ita- 
lie en  1787. 

ASTYANAX,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  Dejaure,  musique  de  Kreutzer ,  représenté 
à  l'Opéra  le  12  avril  1801.  Le  sujet  du  poème 
a  été  puisé  dans  les  Troyennes  d'Euripide 
et  dans  la  Troade  de  Sénèque.  La  musique 
du  second  acte  a  obtenu  beaucoup  de  suc- 
cès. Il  y  a  plus  de  science  dans  cette  par- 
tition, mais  moins  d'inspiration,  que  dans 
celles  de  Paul  et  Virginie  et  de  Lodoïska,  qui 
ont  fait  la  réputation  de  ce  compositeur.  Les 
accompagnements  présentent  des  dessins  peu 
variés  et  affectent  les  formes  de  la  musique 
de  violon.  Rodolphe  Kreutzer  était  en  effet 
un  virtuose  sur  cet  instrument. 

ATAHUALPA,  opéra  italien,  livret  de  Ghis- 
lanzoni,  musique  de  C.-E.  Pasta,  représenté 
au  théâtre  Paganini  de  Gênes  en  novembre 

1875. 

atala,  opéra  italien ,  musique  de  Pacini, 
représenté  en  Italie  vers  1820. 

atala,  opéra  italien,  musique  de  Butera, 
représenté  à  Palerme  en  1851. 

ATALA,  opéra  italien  en  trois  actes,  mu- 
sique de  Gallignani,  représenté  au  théâtre 
Carcano  de  Milan  en  avril  1876. 

*  atala,  grand  opéra  en  cinq  actes,  mu- 
sique de  M.  Fr.  Schauer,  représenté  au 
théâtre  National  de  Budapest  en  décembre 
1881.  L'auteur  appartenait  à  l'orchestre  de  ce 
théâtre. 

*  atala,  opéra  sérieux,  musique  de  M.  Gu- 
glielmi, représenté  au  théâtre  Carcano  de 
Milan  le  13  novembre  1884. 

*  atala,  grand  opéra  en  deux  actes, 
poème  de  M.  Paul  Collin,  musique  de  Mlle  ju. 
liette  Folville,  jeune  artiste  belge,  représenté 
au  théâtre  municipal  de  Lille  le  3  mars  1892. 
L'auteur  dirigeait  en  personne  l'orchestre  à 
cette  représentation. 


ATALANTA,  opéra  italien,  musique  de  Dra- 
ghi  (Antoine) ,  représenté  à  Vienne  en  1669. 

ATALANTA,  opéraitalien,  paroles  deZeno, 
musique  de  Chelleri,  représenté  à  Ferrare 
en  1713. 

ATALANTA,  opéra  italien,  paroles  de  Zeno, 
musique  de  J.-A.-P.  Hasse,  représenté  à 
Dresde  en  1737. 

ATALANTA ,  opéra  italien ,  paroles  de 
Zeno,  musique  de  J.  Giordani,  représenté  à 
Turin  en  1792. 

ATALANTE ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Steffani,  représenté  à  Hambourg  en  1698. 

ATALANTE,  opéra  anglais,  musique  de 
Haendel,  représenté  à  Londres  en  1736. 

ATALANTE  E  MELEAGRO,  fête  théâtrale, 
musique  de  Righini ,  représenté  à  Berlin 
en  1797. 

*  ATALIA,  drame  lyrique,  paroles  de  Felice 
Romani,  musique  de  Simon  Mayr,  représenté 
à  Naples,  sur  le  théâtre  San  Carlo,  en  1822. 

ATAR,  opéra  séria,  musique  de  J.-S. 
Mayer,  représenté  à  la  Scala  de  Milan,  en 
1815. 

ATAR,  opéra,  musique  de  Coccîa,  repré- 
senté à  Lisbonne  en  1820. 

ATAR,  opéra  sérieux,  musique  de  Miro, 
représenté  à  Lisbonne  en  1837. 

*  ATELIER  DE  PRAGUE  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  M.  Bourgault-Ducou- 
dray,  représenté  à  Nantes  en  185S. 

*  ATELIER    DE    ROSIÈRES    (un),   Opérette 

en  un  acte,  paroles  de  MM.  Hugot  et  Celmar, 
musique  de  M.  Albert  Petit,  représentée 
au  concert  de  l'Eldorado  le  18  novembre  188". 

ATENAIDE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Caldara,  représenté  à  Rome  en  1711.  Cet 
ouvrage  a  été  composé  pour  le  célèbre  chan- 
teur Amadori. 

ATENAIDE       ovvero     GLI  AFFETTI  GE- 

NEROSI,  opéra  italien  en  deux  actes,  paroles 
de  P.  Métastase,  musique  de  Ziani  (pour  le 
premier  acte),  représenté  à  Venise  en  1714. 
Métastase  pouvait  avoir  seize  ans  lorsqu'il 
écrivit  cette  pièce. 

*  ATENAIDE,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.   Corrado   Ricci,   musique  de 


92 


ATHA 


ATHA 


M.  P.-A.  Tirindelli,  représenté  au  théâtre 
Rossini,  de  Venise,  le  19  novembre  1892. 

ATENE  EDIFIGATA  (l'),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Cimarosa,  représenté  au  théâtre  de  la 
cour,  à  Saint-Pétersbourg  en  1792. 

athalie,  avec  les  chœurs  mis  en  musique, 

1690-1785-1791-1836-1840-1858-1859-1867. 

Ce  ne  fut  pas  à  Saint-Cyr  qu'Athalie  fut 
représentée  pour  la  première  fois.  Mme  de 
Maintenon ,  cédant  aux  scrupules  qui  lui 
furent  suggérés  par  les  ennemis  de  Racine, 
prit  le  parti  de  supprimer  tous  les  spec- 
tacles qui  devaient  servir  au  délassement 
des  jeunes  pensionnaires  de  Saint-Cyr. 
Cependant,  comme  tout  était  prêt  pour  la 
représentation  à' Athalie ,  elle  ne  voulut  pas 
perdre  le  plaisir  de  la  voir  exécutée  avec 
tous  ses  chœurs.  C'était  vers  la  fin  de  l'année 
1690  :  elle  fit  venir  à  Versailles  lesjeunes  de- 
moiselles qui  en  remplissaient  les  rôles,  et 
elles  la  déclamèrent  en  présence  du  roi,  dans 
une  chambre  sans  théâtre,  vêtues  seulement, 
dit  la  relation  que  nous  suivons,  de  ces  ha- 
bits modestes  et  uniformes  qu'elles  portaient 
dans  leur  maison.  La  musique  des  chœurs 
avait  été  écrite  par  Moreau ,  le  même  musi- 
cien qui  avait  composé  celle  des  chœurs 
d'Esther.  Racine  avait  eu  la  naïve  bonté 
d'exprimer  alors  son  jugement  en  ces  ter- 
mes :  «  Je  ne  puis  me  résoudre  à  finir  cette 
préface  sans  rendre  à  celui  qui  a  fait  la  musique 
la  justice  qui  lui  est  due,  et  sans  confesser 
franchement  que  ses  chants  ont  fait  un  des  plus 
grands  agréments  de  la  pièce.  Tous  les  con- 
naisseurs demeurent  d'accord  que  depuis 
longtemps  on  n'a  point  entendu  d'airs  plus 
touchan  ts  ni  plus  convenables  aux  paroles.  »  Il 
est  à  présumer  que  la  musique  que  Moreau  fit 
pour  la  tragédie  à' Athalie  n'eut  pas  le  même 
succès,  car  Racine  n'en  dit  mot.  Cette  musique 
a  été  publiée,  et  feu  Denne-Baron  possédait  un 
exemplaire  de  cette  édition  devenue  raris- 
sime. Le  style  en  est  simple  et  garde  encore 
l'empreinte  de  la  tonalité  du  plain- chant. 
Cependant  l'expression  y  est  juste  et  bien 
appropriée  au  sens  des  vers. 

Athalie  fut  représentée  de  nouveau  à  la 
cour,  et  avec  les  chœurs,  en  1702,  trois  ans 
après  la  mort  de  Racine.  La  duchesse  de 
Bourgogne  prit  le  rôle  de  Josabeth.  Ceux 
d'Abner ,  d' Athalie ,  de  Joas,  de  Zacharie  fu- 
rent remplis  par  le  duc  d'Orléans,  la  prési- 
dente de  Chailly ,  le  comte  de  L'Esparre  et 
M.  de  Champeron.  Baron  père  fut  chargé  du 
rôle  de  Joad.  Le  comte  d'Ayen  et  la  comtesse, 
sa  femme ,  figurèrent  aussi  dans  cette  repré- 


sentation, qui  aurait  rendu  sans  doute  Racine 
bien  heureux.  Malgré  la  défense  qu'il  avait 
faite  aux  comédiens  du  roi  de  la  jouer  sur 
leur  théâtre,  en  1716,  le  duc  d'Orléans,  alors 
régent,  leur  ordonna  de  faire  connaître  cette 
pièce  au  public.  Elle  obtint  d'emblée  le  plus 
éclatant  succès.  Depuis  1716,  Athalie  figure 
souvent  sur  le  répertoire  de  la  Comédie- 
Française  ;  mais ,  parmi  les  nombreuses  re- 
prises dont  elle  a  été  l'objet,  il  en  est  plu- 
sieurs qu'il  faut  citer  à  cause  de  la  solennité 
toute  particulière  dont  on  les  a  entourées. 

La  première  eut  lieu  en  1791.  Gossec  com- 
posa la  musique  des  chœurs ,  restitués  mo- 
mentanément à  cette  tragédie  biblique,  et  ces 
chœurs  furent  exécutés  par  les  artistes  du 
Théâtre-Italien.  L'œu-re  de  Gossec  se  ressent 
naturellement  des  grands  progrès  accomplis 
pendant  le  xvme  siècle  dans  l'art  musical,  et 
elle  a,  en  outre,  le  caractère  propre  à  la  ma- 
nière de  ce  maître,  c'est-à-dire  qu'elle  est 
forte  d'harmonie  et  bien  rythmée.  En  com- 
posant un  grand  nombre  de  cantates  pour  les 
fêtes  patriotiques  qui  avaient  lieu  à  cette 
époque,  Gossec  avait  acquis  l'habitude  de 
bien  traiter  les  masses  chorales.  La  musique 
de  ses  chœurs  fut  beaucoup  admirée. 

La  seconde  reprise  se  fit,  en  1836,  au 
Théâtre -Français.  La  représentation  était 
donnée  au  bénéfice  de  Mlle  Georges.  On  y 
exécuta  les  chœurs  mis  en  musique  par  Boiel- 
dieu;  Habeneck  conduisait  l'orchestre.  Boiel- 
dieu  avait,  écrit  cette  partition  vers  1810; 
mais  il  ne  voulut  pas  la  faire  connaître  au 
public,  dans  la  crainte  d'entrer  en  rivalité 
avec  Gossec,  pour  lequel  il  professait  une 
estime  particulière.  Ainsi  que  son  prédéces- 
seur, il  avait  introduit  des  voix  d'hommes 
dans  ces  chœurs  de  jeunes  filles  israélites.  Le 
manuscrit  de  cette  partition,  qui  n'a  pas  été 
gravée,  est  resté  entre  les  mains  de  M.  Adrien 
Boieldieu,  fils  du  célèbre  compositeur.  Le  mo- 
tif du  premier  chœur  :  Tout  l'univers  est  plein 
de  sa  magnificence  est  très  beau.  Une  autre 
représentation  eut  lieu,  dans  la  même  année, 
au  théâtre  de  l'Odéon,  pour  les  débuts  de 
Mlle  Héléna  Gaussin.  Beauvallet  s'y  distin- 
gua particulièrement  dans  le  rôle  d'Abner. 
Les  chœurs  de  Boieldieu  y  furent  aussi  exé- 
cutés. 

Mendelssohn  fit  exécuter  en  Allemagne  une 
ouverture  et  des  chœurs  à.' Athalie;  c'était 
vers  l'année  1840.  La  société  des  concerts  du 
Conservatoire  eut  la  pensée  de  faire  entendre 
cette  œuvre  à  ses  abonnés.  Les  répétitions 
commencèrent  ;  mais  on  ne  tarda  pas  à  aban- 
donner ce  projet.  Mendelssohn  avait  composé 


ATHA 


ATHA 


93 


les  chœurs  sur  une  traduction  allemande  des 
vers  de  notre  poète;  il  aurait  donc  fallu  tra- 
duire sa  musique  pour  l'approprier  aux  vers 
français;  d'ailleurs,  l'intérêt  de  ces  chœurs 
ne  consiste  que  dans  le  concours  de  l'harmo- 
nie musicale  avec  l'harmonie  des  vers  et  des 
strophes,  comme  aussi  dans  la  peinture  des 
images  et  des  mots  eux-mêmes,  au  moyen  de 
la  langue  des  sons.  La  partie  essentielle  de 
la  tâche  avait  été  laissée  de  côté  par  Men- 
delssohn,  qui,  dans  ses  symphonies  vocales 
n'a  suivi  que  de  très  loin  les  indications  du 
poème.  Le  public  les  a  entendus  en  partie, 
d'abord,  à  l'Athénée,  le  25  décembre  1866  avec 
l'orchestre  et  les  chœurs  dirigés  par  M.  Pas- 
deloup. 

Le  28  juin  1867,  on  a  représenté  Athalie 
sur  le  théâtre  de  l'Odéon,  avec  cette  même 
musique  de  Mendelssohn,  exécutée  par  le 
même  personnel,  et  en  entier  cette  fois,  sous  la 
direction  de  MM.  Pasdeloup  et  Huraud,  sauf 
quelques  coupures  insignifiantes.  Beauvallet, 
Taillade  et  Mmes  Agar  et  Periga  ont  rempli 
les  principaux  rôles.  L'ouverture  et  la  mar- 
che qui  précède  le  dernier  acte,  traitées  avec 
cette  science  de  l'instrumentation  et  cette 
entente  magistrale  des  effets  qui  caractérisent 
le  talent  de  Mendelssohn,  sont  les  meilleurs 
morceaux  de  la  partition.  Les  premiers 
chœurs  n'offrent  rien  de  saillant  ;  c'est  terne 
et  froid.  Il  faut  attendre  jusqu'aux  vers  : 

O  bienheureux  mille  fois 
L'enfant  que  le  Seigneur  aime. 

Il  y  a  là  un  solo  de  soprano  en  si  bémol,  suivi 
d'un  petit  duo  avec  rentrée  du  chœur  d'un 
effet  délicieux.  La  phrase  :  Sion,  chère  Sion, 
n'est  que  baroque,  et  le  long  récitatif  qui 
suit  est  vulgaire  et  ennuyeux.  Une  mélodie 
pleine  de  sentiment  rend  bien  le  caractère  de 
ces  vers  :  De  tous  ces  vains  plaisirs  où  leur 
âme  se  plonge,  etc.  Que  du  Seigneur  la  voix 
se  fasse  entendre,  est  une  belle  phrase  dite 
par  le  chœur.  La  symphonie  qui  accompagne 
la  prédiction  de  Joad  offre  quelques  phrases 
expressives  sur  les  mots  :  Pleure,  Jérusalem; 
pleure,  cité  perfide.  Les  vers  :  Quelle  Jérusa- 
lem nouvelle,  etc.,  sont  ingénieusement  sou- 
tenus par  les  instruments  à  vent  et  par 
quelques  arpèges  de  harpe.  Mais  le  composi- 
teur a  imaginé,  pour  finir,  une  phrase  mesu- 
rée dite  par  le  cornet  à  pistons,  et  qui  ne 
peut  être  rigoureusement  suivie  par  le  décla- 
mateur  qui  termine  inévitablement  la  ti- 
rade trop  tôt  ou  trop  tard.  Le  parti  qu'a 
pris  Mendelssohn  de  mêler  constamment  des 
voix  d'hommes  aux  voix  de  femmes,  malgré 
les  indications  du  poète,  a  plus  d'un  incon- 


vénient. Ainsi,  lorsque  Joad  a  emmené  les 
lévites  pour  leur  distribuer  des  armes,  et 
qu'il  ne  doit  plus  rester  aucun  homme  sur  la 
scène,  on  entend  des  voix  de  ténor  et  de 
basse  qui  semblent  sortir  des  gosiers  fémi- 
nins. La  phrase  :  O  promesse,  6  menace,  est 
d'ailleurs  fort  belle  ;  mais  le  fragment  qui  a 
obtenu  un  succès  marqué,  et  qui  le  mérite 
bien,  est  le  trio  de  soprani  :  D'un  cœur  qui 
t'aime.  Quant  au  chœur  magnifique  :  Partez, 
enfants  d'Aaron,  il  a  été  complètement  man- 
qué par  le  compositeur.  C'est  un  chœur  d'o- 
péra-comique dépourvu  de  grandeur  et  de 
caractère.  En  somme,  nous  n'avons  là  qu'une 
suite  de  morceaux  dont  la  pièce  de  Racine  a 
fourni  le  prétexte,  et  une  œuvre  hybride 
dépourvue  de  ses  rythmes  originaux.  Non- 
seulement  il  a  fallu  convertir  à  chaque  in- 
stant les  noires  en  croches,  et  les  croches  en 
noires,  pour  adapter  la  musique  aux  vers 
français  ;  mais  ce  travail  a  été  fait  non  sur 
la  traduction  allemande,  mais  sur  une  tra- 
duction anglaise  (Athalias  choruses),  publiée 
chez  Ever,  à  Londres. 

Une  nouvelle  reprise  d' Athalie  eut  lieu  le 
8  avril  1859,  et  elle  fait  époque  dans  les  anna- 
les de  notre  première  scène.  Cette  fois,  les 
chœurs,  mis  en  musique  par  M.  Jules  Cohen, 
l'un  des  meilleurs  élèves  du  regrettable  Ha- 
lévy,  furent  chantés  par  les  élèves  du  Con- 
servatoire de  musique.  Le  succès  le  plus 
complet  récompensa  l'administration  de  la 
Comédie-Française  du  soin  intelligent  qu'elle 
avait  apporté  à  nous  rendre  dans  son  ensem- 
ble l'œuvre  d'un  maître.  Le  poète,  en  met- 
tant des  chœurs  à  sa  tragédie,  voulait  sans 
doute,  comme  le  disait  alors  avec  raison 
M.  Théophile  Gautier,  donner  du  lointain  à 
son  affabulation  et  la  séparer  d'une  réalité 
trop  voisine  par  l'introduction  de  ce  person- 
nage abstrait,  spectateur  de  l'action.  «  Cette 
foule  meublait  le  fond  du  tableau,  remplissait 
les  vides  entre  les  figures  principales,  étoffait 
l'ordonnance  de  la  composition,  et,  aux  mo- 
ments de  repos  du  drame,  exprimait  le  ly- 
risme oriental  et  biblique  que  ne  pouvait 
rendre  entièrement  l'alexandrin  de  la  tragé- 
die, tel  que  le  concevait  le  xvne  siècle.  Oter 
les  chœurs  à.' Athalie,  c'est  en  effacer  la  cou- 
leur. »  Nous  pensons  comme  l'écrivain  que 
nous  venons  de  citer,  et  nous  ne  saurions  trop 
nous  élever,  d'ailleurs,  contre  cette  habitude 
regrettable  des  comédiens,  qui  consiste  à  re- 
trancher les  rôles  d'une  pièce,  à  couper  des  ti- 
rades, à  changer  les  mots  et  les  phrases  d'un 
ouvrage  quelconque;  c'est  faire  preuve  de 
respect  et  de  bon  goût  que  de  donner  une 


m 


ATHA 


ATHA 


œuvre  sans  la  mutiler  et  telle  que  l'auteur 
l'a  conçue.  La  musique  de  M.  Jules  Cohen 
affecte  un  peu  trop  les  allures  des  chœurs 
d'opéra;  elle  ne  se  souvient  pas  assez  qu'elle 
doit  rester  une  mélopée  tragique  et  permet- 
tre à  l'oreille  d'entendre  des  vers  qui  sont 
eux-mêmes  une  harmonie,  qu'on  regretterait 
de  ne  pas  ouïr.  Le  chœur  des  lévites  armes 
se  fait  remarquer  par  son  rythme  entraî- 
nant et  un  beau  motif  bien  plus  heureuse- 
ment conçu  que  celui  de Mendelssohn.—  Cette 
reprise  avait  pour  interprètes  :  Mme  Emilie 
Guyon,  admirable  dans  la  fameuse  scène  du 
songe,  et  qui  continuait  ses  débuts  par  ce 
formidable  rôle  d'Athalie  ;  Mlle  Devoyod 
(Josabeth),  M"e  Stella  Collas  (Zacharie), 
Beauvallet  (Joad),  Maubant  (Abner),  Mlle  Ma- 
thilde  Debreuil  (le  petit  Joas).  Comme  pen- 
dant à  la  reprise  d'Athalie,  il  ne  faut  pas 
oublier  celle  d'Esther  qui  l'a  suivie  de  quel- 
ques années. 

Les  chœurs  d'Athalie  ont  été  également  mis 
en  musique  par  M.  Félix  Clément,  et  exécu- 
tés pour  la  première  fois  par  les  artistes  de 
l'Académie  impériale  de  musique,  dans  la 
salle  Sainte-Cécile,  le  samedi  20  mars  1858. 
Cette  partition  a  été  écrite  pour  des  voix 
égales,  avec  accompagnement  d'instruments 
à  cordes.  Ce  genre  de  distribution  est  con- 
forme aux  intentions  du  poète,  qui  a  écrit  sa 
tragédie  expressément  pour  qu'elle  fût  repré- 
sentée à  Saint-Cyr.  Les  chœurs  n'y  pouvaient 
être  chantés  que  par  des  voix  de  même  na- 
ture. Indépendamment  de  cette  difficulté, 
que  les  compositeurs  apprécieront,  l'auteur 
s'est  efforcé  de  reproduire  le  rythme  si  va- 
rié de  chaque  strophe  et  d'observer  dans  la 
mélodie  l'accent  du  vers.  Les  chœurs  d'Atha- 
lie ont  été  traités  par  le  musicien  avec  l'in- 
tention de  rendre,  au  moyen  de  la  mélodie  et 
de  l'harmonie,  le  vers  de  Racine  plus  péné- 
trant, de  colorer  plus  vivement  les  pensées 
du  poète,  et  non  pas  de  leur  substituer  une 
œuvre  indépendante  et  personnelle.  I)  ne 
faut  pas  oublier  que  le  chœur  est  composé  de 
jeunes  filles  de  la  tribu  de  Lévi.  C'est  une 
jeune  fille,  sœur  de  Zacharie,  qui  introduit  le 
chœur  chez  sa  mère,  qui  chante  avec  lui, 
porte  la  parole  pour  lui,  et  fait  enfin  les  fonc- 
tions de  ce  personnage  des  anciens  chœurs 
qu'on  appelait  le  coryphée.  Il  n'y  avait  donc 
pas  lieu  d'introduire,  parmi  ces  jeunes  Is- 
raélites, des  voix  mâles  de  ténor  et  de  basse, 
qui,  à  coup  sûr,  les  auraient  fort  effrayées. 
Une  telle  licence  ne  peut  s'expliquer  que  par 
la  difficulté  de  soutenir  l'intérêt  pendant  les 
longs  développements  d'une  œuvre  chorale 


de  cette  importance,  en  n'ayant  d'autres  res- 
sources que  des  voix  de  femmes.  La  musique 
du  premier  acte  réduite  à  la  partie  vocale  a 
été  publiée  dans  un  recueil  de  chœurs  im- 
primé chez  Jules  Delalain.  Mais  cette  seule 
musique  du  premier  acte  avait  été  exécutée 
en  1858  ;  celle  des  trois  autres  actes  ne  fut 
composée  que  peu  d'années  après.  A  la  suite 
de  diverses  auditions  dans  la  salle  Érard  et 
ailleurs,  cet  ouvrage  a  été  exécuté  avec  la 
plus  grande  solennité,  cinq  fois,  dans  la  salle 
des  Fêtes  du  palais  du  Trocadéro,  les  24  et 
31  août,  le  7  septembre,  le  30  octobre  1879  et 
le  8  avril  1880,  par  les  artistes  des  chœurs  et 
de  l'orchestre  de  l'Opéra  et  de  la  Société  des 
concerts  du  Conservatoire.  Les  solos  ont  été 
chantés  par  Mmes  Léon  Kerst,  Boidin-Puisais, 
Marie  Fressat,  Watto,  Mlle  Panchioni;  avec 
le  concours,  pour  la  partie  déclamée,  de 
Mme  Marie-Laurent,  de  M'ie  Rousseil,  de 
Mlle  Fayolle,  de  M.  Silvain  de  la  Comédie- 
Française,  de  M.  Jouanni  ;  pour  la  partie 
d'orgue,  de  MM.  Guilmant  et  Andlauer,  et, 
pour  les  solos  d'instruments,  de  MM.  Richard 
Hammer,  Prumier,  Croisez,  Marx,  Mole,  Can- 
tié  et  Corlieu. 

Toute  la  presse  a  accueilli  favorablement 
cet  ouvrage,  et,  à  cause  du  vœu  exprimé  par 
l'un  de  ses  organes  (le  Français,  numéro  du 
6  novembre  1879),  on  donne  ici  un  extrait  de 
son  compte  rendu  :  «  Le  temple  est  entouré 
d'ennemis.  Les  troupes  d'Athalie  vont  l'as- 
siéger. Ces  jeunes  filles  de  Lcvi  ne  sont  pas, 
comme  dans  la  plupart  des  opéras,  des  com- 
parses indifférentes  ;  appartenant  aux  pre- 
mières familles  du  pays,  elles  prennent  part 
aux  destinées  de  leur  patrie,  s'associent  aux 
angoisses  de  Josabeth,  que  Mlle  Fayolle  a 
exprimées  avec  une  sensibilité  touchante. 
Ces  jeunes  Israélites  invitent  les  lévites  à  les 
défendre.  Partez,  enfants  d'Aaron,  s'écrient- 
elles.  Tour  à  tour  elles  font  entendre  des  ac- 
cents belliqueux  et  des  gémissements  ;  elles 
invoquent  les  secours  divins,  et  l'une  d'elles 
retrace  les  dangers  que  court  le  jeune  Joas, 
l'espoir  de  tout  un  peuple  opprimé  par  Atha- 
lie.  Après  un  récit  joué  à  l'unisson  par  tous 
les  violoncelles  et  d'une  tristesse  suprême, 
Mme  Kerst  a  chanté  avec  un  style  excellent 
la  cantilène  en  si  bémol  : 

Triste  reste  de  nos  rois, 
Chère  et  dernière  fleur  d'une  tige  si  belle. 

Rien  n'est  plus  touchant  que  cette  élégie 
d'une  profonde  mélancolie.  Elle  est  braque 
ment  interrompue  par  une  fanfare  des  trom- 
pettes tyriennes,  à  laquelle  répond  un  der- 
nier appel  belliqueux,  qui  termine  avec  éclat 


ATTA 


ATTA 


95 


cette  œuvre  éminemment  dramatique,  d'une 
inspiration  toujours  soutenue,  écrite  avec  une 
pureté  de  forme  toute  racinienne  et  qui,  après 
avoir  été  accueillie  avec  tant  de  succès  dans 
quatre  exécutions,  au  Trocadéro,  par  des  mil- 
liers d'auditeurs,  sans  le  prestige  de  la  mise 
en  scène,  les  costumes  et  les  décors  de  la 
représentation,  devra  certainement,  dans  un 
temps  donné,  recevoir  une  sanction  nouvelle 
sur  la  scène  du  Théâtre-Français,  sa  véritable 
place,  ou  à  l'Opéra.  » 

Nous  devons  mentionner  aussi  les  chœurs 
et  les  entr'actes  KAthalie  composés  par  l'Alle- 
mand SAulz  et  publiés  en  partition  à  Leipzig, 
chez  Breitkopf  et  Hœrtel,  en  1875. 

athalie,  tragédie  lyrique,  musique  de 
Poissl,  représentée  à  Munich  en  1814. 

atide,  opéra  italien,  musique  de  Perti, 
représenté  au  théâtre  Formagiiari  de  Bologne 
en  1679.  Le  premier  acte  a  été  composé  par 
Tossi. 

*  atine  ET  zamorin,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Dancourt,  musique  de 
Rigel  père,  représenté  au  théâtre  des  Beau- 
jolais le  26  septembre  1786. 

ATOMI  eepicure  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Draghi  (Antoine),  représenté  à 
Vienne  en  1672. 

*  atrabilare  (l'),  opéra-bouffe,  paroles 
de  MM.  Gustavo  Pouchain  et  Em.  Bardare, 
musique  de  M.  Salvatore  Pappalardo,  repré- 
senté au  théâtre  Nuovo,  de  Naples,  en  1856. 

*  ATREVIDO  EN  LA  CORTE  (el),  zar- 
zuela,  musique  de  M.  Fernandez  Caballero, 
représentée  à  Madrid  en  1872. 

À  TROMPEUR,  TROMPEUR  ET  DEMI  OU 
LES  torts  DU  sentiment,  comédie  en  un 
acte  et  en  prose,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de 
Billardon  de  Sauvigny,  musique  de  Dezède, 
représentée  à  la  Comédie-Italienne  le  3  mai 
1780.  L'ouvrage  tomba  par  la  faute  du  poème, 
et  Sauvigny  remania  celui-ci  sans  le  rendre 
meilleur.  C'est  ce  qui  fit  dire  à  un  critique  : 

«  L'auteur,  mécontent  du  peu  de  succès  de  son 
ouvrage,  y  fit  des  changements  et  lui  donna 
pour  second  titre  :  les  Torts  du  sentiment,  et 
puis  :  le  Retour  du  sentiment  ;  mais  ces  torts  et 
ce  retour  ne  furent  ni  plus  piquants  ni  plus 
heureux.  » 

ATTALE  ED  ARSINOE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Bioni,  représenté  à  Breslau  en  1727. 


ATTALO,  opéra  italien,  musique  de  Auri- 
sicchio,  représenté  à  Londres  en  1758. 

ATTALO,  opéra  italien,  musique  de  Felice 
Alessandri,  représenté  à  Florence  en  1780. 

ATTALO,  opéra  italien,  musique  de  Caruso, 
représenté  à  Rome  en  1790. 

ATTALO,  RE  Dl  BITINIA,  opéra  italien, 
musique  de  J.-A.-P.  Hasse,  représenté  à  Na- 
ples en  1728. 

ATTALO,  RE  DI  BITINIA,  opéra  italien, 
en  trois  actes ,  musique  de  F.  Alessandri 
représenté  à  Florence  vers  1780. 

ATTALO,  RE  DI  BITINIA,  opéra  italien, 
musique  de  Robuschi,  représenté  à  Padoue  en 
1788. 

*  ATTAQUE  DU  MOULIN  (l'),  drame  ly- 
rique en  quatre  actes,  paroles  de  M.  Louis 
Gallet,  d'après  M.  Emile  Zola,  musique  de 
M.  Alfred  Bruneau,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  23  novembre  1893.  Pour  transporter 
à  la  scène  le  récit  très  dramatique  que 
M.  Zola  a  publié  sous  le  titre  de  V Attaque  du 
moulin,  et  qui  retraçait  l'un  des  épisodes  les 
plus  émouvants  de  la  guerre  de  iS70-i87i,  il 
fallait  lui  faire  subir  une  modification  indis- 
pensable et  changer  sinon  le  lieu,  au  moins 
l'époque  de  l'action.  Dans  le  livret  de 
M.  Gallet,  cette  époque  est  en  effet  indéter- 
minée, de  même  que  la  nationalité  de  l'en- 
nemi, qui  précisément  est  simplement  qua- 
lifié «  l'ennemi  ».  On  peut,  de  cette  façon, 
supposer  que  la  scène  se  passe  aux  environs 
de  1792,  à  la  frontière,  au  moment  de  l'inva- 
sion. Dès  qu'elle  s'ouvre,  nous  voyons  le  brave 
père  Merlier,  le  propriétaire  du  moulin,  qui 
célèbre  les  fiançailles  de  sa  fille  Françoise 
avec  un  honnête  garçon,  Dominique  Penquer, 
un  ouvrier  flamand  qui  est  venu  travailler  à 
la  frontière.  La  joie  est  dans  tous  les  cœurs, 
elle  éclate  sur  tous  les  visages,  lorsque  au 
milieu  du  repas  un  roulement  de  tambour 
vient  tout  assombrir.  C'est  l'annonce  brutale 
et  inattendue  de  la  déclaration  de  guerre. 
Ici,  un  épisode  vocal  complètement  en  dehors 
de  l'action,  un  grand  couplet  tragique,  fort 
bien  venu  d'ailleurs  et  d'une  belle  allure  au 
point  de  vue  musical,  placé  dans  la  bouche 
de  la  servante  Marceline,  et  qui  dépeint  avec 
une  énergie  farouche  l'horreur  de  la  guerre  : 

Ah  !  la  guerre,  l'horrible  guerre, 
Je  l'ai  vue,  oh  !  oui,  j'en  ai  trop  souffert  1 
C'est  le  châtiment  de  la  terre, 
Que  Dieu  punit  par  la  flamme  et  le  fer. 


96 


ATTA 


ATTA 


Au  second,  nous  sommes  dans  le  moulin, 
déjà  dévaste,  où  un  détachement  de  soldats 
français  a  subi  un  assaut  de  l'ennemi,  aidé 
par  Dominique,  qui  a  fait  bravement  le  coup 
de  feu.  Les  Français  s'étant  repliés,  l'ennemi 
revient  en  force,  envahit  le  moulin,  découvre 
Dominique  avec  son  fusil  encore  chaud,  et, 
comme  il  est  étranger,  le  capitaine  lui  dé- 
clare qu'il  est  hors  des  lois  de  la  guerre  et 
qu'il  sera  fusillé.  Puis  il  l'enferme.  On  devine 
la  douleur  et  les  angoisses  de  Françoise,  la 
fiancée.  Elle  trouve  le  moyen  de  venir  le  re- 
joindre par  la  fenêtre,  l'engage  à  la  fuite  en 
lui  indiquant  le  chemin  à  prendre,  et,  comme 
il  voit  un  obstacle  dans  la  sentinelle  qu'on  a 
préposée  à  sa  garde,  elle  lui  présente  un  cou- 
teau bien  affilé  en  lui  disant  :  «  Si  le  soldat 
parle,  s'il  crie,  tu  le  tueras  !  » 

C'est  devant  le  moulin,  où  le  soldat  est  en 
faction,  que  nous  amène  le  troisième  acte.  On 
se  demande  par  quelle  singulière  aberration 
le  librettiste  s'est  avisé  de  faire  de  ce  fac- 
tionnaire ennemi  un  être  sympathique,  et  de 
lui  faire  chanter  une  sorte  de  lied,  très  ex- 
pressif d'ailleurs  musicalement,  dans  lequel 
il  déplore  que  la  guerre  l'ait  éloigné  de  son 
pays  et  de  ses  amours.  Chose  plus  étrange 
encore,  la  servante  Marceline,  à  qui  nous 
avons  vu  si  bien  maudire  la  guerre,  où  ses 
deux  fils  ont  été  tués,  se  prend  de  pitié  pour 
ce  soldat  ennemi,  qu'elle  devrait  haïr  d'ins- 
tinct. «  Qu'il  est  fier,  jeune  et  beau,  »  dit- 
elle, 

Il  se  bat  bien  et  va,  qui  sait?  pauvre  étranger, 

Sans  larmes,  je  n'y  puis  songer, 
Loin  de3  siens  tomber  mort  sur  quelque  route. 

Tout  cela  est  vraiment  singulier,  et  ce  qui  est 
plus  singulier  encore,  c'est  que  la  paysanne 
entame  avec  ce  soldat  une  conversation 
presque  affectueuse,  et  que  celui-ci,  quoique 
sous  les  armes,  ne  fait  aucune  façon  pour 
causer  avec  elle.  Enfin  Marceline  sort  au 
moment  où  Dominique,  s'échappant  par  la  fe- 
nêtre de  la  salle  où  il  était  enfermé,  tombe 
à  terre.  La  sentinelle  l'aperçoit  et  court  à  lui, 
mais  Dominique  lui  plonge  son  couteau  dans 
la  gorge  et  s'enfuit.  Au  cri  poussé  par  le 
soldat,  qui  tombe  mort,  ses  camarades  accou- 
rent avec  leur  officier,  qui  apprend  en  même 
temps  l'évasion  du  prisonnier.  Le  coupable  ne 
peut  être  que  celui-ci.  «  Où  est-il?  demande 
le  capitaine  au  meunier.  —Je  ne  sais  »,  ré- 
pond naturellement  ce  dernier.  Le  capitaine 
lui  déclare  alors  que,  si  le  meurtrier  n'est  pas 
retrouvé,  c'est  lui  qui  sera  fusillé  à  sa  place. 
Au  dernier  acte,  Dominique  revient  secrè- 
tement pour  revoir  Françoise,  qui,  pleine  de 


trouble  et  d'angoisse,  ne  sait  lequel  elle  doit 
sacrifier,  de  son  père  ou  de  son  fiancé.  La  si- 
tuation est  pathétique.  Elle  le  devient  plus 
encore  par  l'héroïsme  du  père  Merlier,  qui  se 
sacrifie  généreusement  pour  sa  fille.  Il  lui  af- 
firme en  effet  que  le  capitaine  lui  fait  grâce 
de  la  vie,  et  qu'il  est  complètement  libre  de 
sa  personne  et  de  ses  actions.  Mais  il  faut, 
lui  dit-il,  que  Dominique  s'enfuie  au  plus  vite, 
afin  qu'on  ne  puisse  mettre  la  main  sur  lui. 
Dominique  s'éloigne  donc,  mais  pour  revenir 
bientôt,  servant  de  guide  à  une  colonne  fran- 
çaise qui  s'apprête  à  débusquer  l'ennemi  du 
moulin.  On  entend  en  effet  au  loin  le  son 
martial  du  clairon,  qui  annonce  l'approche 
des  soldats.  Françoise  pousse  un  cri  de  joie 
et  de  délivrance,  qui  se  change  en  un  cri 
d'horreur  lorsqu'elle  voit  le  capitaine  ennemi, 
avant  de  s'enfuir,  donner  aux  siens  l'ordre  de 
fusiller  Merlier.  Ceux-ci  entraînent  le  brave 
meunier,  on  entend  le  bruit  des  coups  de 
feu,  et  Françoise  tombe  inanimée,  tandis  que 
Dominique  et  les  Français  pénètrent  dans  le 
moulin  pour  en  chasser  les  envahisseurs. 

Tel  est  ce  drame,  assez  habilement  fait, 
mais  dont  le  défaut,  inhérent  au  sujet,  est 
d'être  trop  uniformément  sombre.  On  y 
éprouve  une  sensation  d'angoisse  véritable- 
ment trop  prolongée,  et  que  sa  durée  finit 
par  rendre  énervante.  Quel  qu'il  soit  néan- 
moins, il  a  servi  le  musicien  d'une  façon  sou- 
vent heureuse,  et  la  musique  de  VA  ttaque 
du  moulin  me  paraît  supérieure  à  celle  du 
Rêve,  la  première  œuvre  importante  de 
M.  Bruneau.  Il  faut  constater  tout  d'abord 
que  le  compositeur  a  renoncé  ici,  au  moins 
en  partie,  à  effaroucher  les  oreilles  de  ses 
auditeurs  par  des  harmonies  déchirantes  et 
par  des  successions  sauvages  d'accords 
comme  il  en  avait  tant  prodigué  dans  l'ou- 
vrage précédent.  Non  que  cette  fois  les  suites 
harmoniques  soient  toujours  d'une  extrême 
pureté,  mais  il  est  certain  que  sous  ce  rap- 
port le  parti  pris  de  violence  a  disparu.  Son 
orchestre  aussi  est  moins  cru  et  moins  touffu 
que  par  le  passé,  ex,  s'il  n'est  pas  toujours 
très  bien  équilibré,  si  à  chaque  instant  on  y 
entend  des  entrées  de  cors  ou  de  trompettes 
qui  viennent  on  ne  sait  pourquoi  ni  comment, 
cet  orchestre  est  pourtant  moins  âpre  et 
moins  dur.  D'autre  part,  M.  Bruneau  a  con- 
senti cette  fois,  en  dépit  des  théories  préco- 
nisées par  lui,  à  faire  entendre  simultané- 
ment plusieurs  voix  :  témoin  le  duo  des 
amoureux  au  second  acte,  et  la  scène  en 
quatuor  du  quatrième.  Il  a  enfin  construit  de 
véritables  morceaux,  et  il  a  même  écrit  des 


ATTA 


ATTI 


97 


chœurs,  toutes  choses  auxquelles  il  s'était 
obstinément  refusé  dans  sa  première  œuvre. 
Le  premier  acte  n'est  point  le  meilleur.  Le 
premier  mouvement  de  l'introduction,  qu'on 
retrouve  plus  tard,  au  prélude  du  troisième 
acte,  est  une  pâle  imitation  de  M.  Massenet, 
le  maître  de  M.  Bruneau.  De  même,  la  scène 
de  la  présentation  de  la  fiancée,  calquée  sur 
une  scène  analogue  du  Roi  d'Ys,  est  loin  de 
valoir  celle-ci.  Mais  l'acte  se  termine  d'une 
façon  heureuse,  par  les  stances  vigoureuses 
de  Marceline  sur  la  guerre,  qui  sont  d'un  ca- 
ractère à  la  fois  sobre  et  farouche,  et  que 
M'ie  Delna  a  rendues  d'une  façon  vraiment 
admirable.  Cela  est  d'un  grand  effet.  Ni  le 
prélude  du  second  acte  ni  le  monologue  de 
Dominique  ne  sont  à  signaler  ;  mais  le  duo 
des  deux  amants  est  un  morceau  bien  venu, 
et  il  contient  un  épisode  d'un  sentiment  ex- 
quis et  d'un  effet  délicieux  :  c'est  tout  le  joli 
dialogue  :  Te  le  rappelles-tu  ?...  que  souligne 
un  accompagnement  obstiné  d'alto  d'un  con- 
tour mystérieux  et  plein  de  charme  ;  ici,  un 
dessin  musical  vraiment  mélodique,  une  dic- 
tion naturelle  et  très  simple,  pas  d'autres 
modulations  que  dans  les  tons  relatifs,  et 
l'effet  produit  est  absolument  remarquable. 
Ah  !  si  le  compositeur  voulait  être  simple 
plus  souvent  !  Il  l'est  encore  dans  la  romance 
que  chante  la  sentinelle  au  lever  du  rideau  du 
troisième  acte,  et  cela  lui  réussit  de  nouveau. 
A  cette  romance  succède  la  scène  assez  sin- 
gulière que  j'ai  signalée,  entre  Marceline  et 
cette  même  sentinelle,  scène  bien  comprise 
musicalement,  d'une  couleur  mélancolique  et 
d'un  heureux  accent.  Par  contre,  la  scène, 
pourtant  dramatique,  de  la  découverte  du 
meurtre,  me  semble  tout  à  fait  manquée. 
Pour  ce  qui  est  du  quatrième  acte,  je  n'y  vois 
à  louer  que  la  scène  en  quatuor,  d'un  assez 
bon  effet,  dans  laquelle  Merlier  fait  croire  à 
sa  fille  qu'il  est  libre  et  ne  court  aucun  danger. 
En  résumé,  la  partition  de  V Attaque  du  moulin 
est  une  œuvre  très  inégale,  très  inexpéri- 
mentée encore,  mais  qui  contient  de  bonnes 
pages  et  qui  parfois  est  digne  d'un  véritable 
intérêt.  Elle  ne  nous  donne  pas  encore 
l'homme  de  génie  que  d'aucuns  avaient  voulu 
sacrer  après  le  Rêoe,  mais  elle  parait  révéler 
en  M.  Bruneau  un  tempérament  d'artiste 
qui,  avec  du  travail  et  de  l'étude,  et  lorsqu'il 
sera  maître  de  lui,  pourra  conquérir  les  sym- 
pathies du  public  et  faire  œuvre  durable.  On 
voudrait  plus  de  simplicité  dans  ses  récitatifs, 
plus  de  saveur  et  surtout  'de  correction  dans 
ses  harmonies,  plus  de  personnalité  dans  son 
orchestre  ;  mais,  avec  tous  les  défauts  qu'on 


lui  peut  reprocher,  la  musique  de  son  opéra 
n'est  point  banale  dans  son  ensemble,  et  n'au- 
rait pu  certainement  être  écrite  par  le  pre- 
mier venu.  Elle  semble,  en  un  mot,  consti- 
tuer une  bonne  promesse  d'avenir.  Interpré- 
tation excellente,  de  la  part  de  Mlles  Delna 
et  Leblanc,  de  MM.  Bouvet,  Vergniet,  Clé- 
ment et  Mondaud. 

*  ATTENDEZ-MOI  SOUS  L'ORME,  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Jules 
Prével  et  Robert  de  Bonnières,  musique  de 
M.  Vincent  d'Indy,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
miquele  11  février  1882.  Le  livret  n'était  que 
l'adaptation  musicale  de  la  petite  comédie  de 
Regnard  connue  sous  ce  titre  ;  l'ouvrage  était 
joué  par  MM.  Barré,  Barnolt,  Piccaluga, 
M"es  Thuillier  et  Mole. 

*  ATTENDRE  ET  COURIR,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  deFulgence  et  Henri,  mu- 
sique de  F.  Halévy  et  H.  de  Ruolz,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  28  mai  1830. 

ATTILA,  opéra,  musique  de  Franck  (Jean- 
Wolfgang),  représenté  à  Hambourg  en  1682. 

ATTILA,  opéra  italien,  musique  de  Fari- 
nelli,  représenté  en  Italie  vers  1797. 

ATTILA,  opéra  sérieux ,  musique  de  Per- 
siano,  représenté  à  Parme  en  1827. 

ATTILA,  opéra  italien,  musique  de  Verdi, 
représenté  à  Venise  en  mars  1846.  Cet  opéra, 
l'un  des  plus  faibles  du  maître,  n'a  pas  eu  de 
succès. 

ATTILA,  opéra  italien,  qui  prit  plus  tard 
le  titre  à'Ildegonda  di  Borgogna,  musique  d-3 
Malipiero ,  représenté  au  théâtre  San-Bene- 
detto,  de  Venise,  pendant  le  carnaval  de  1S46. 

*  ATTILA,  drame  lyrique  en  trois  actes  et 
un  prologue,  paroles  de  MM.  Félix  Dahn  et 
K.  Dibbern,  musique  de  M.  Adolphe  Gunkel, 
représenté  au  théâtre  royal  de  Dresde  en 
mai  1895.  L'auteur  faisait  partie,  en  qualité  de 
violoniste,  de  l'orchestre  de  ce  théâtre.  Il 
avait  pour  interprètes  de  son  œuvre  Mme  "Wit- 
tich  et  l'excellent  ténor  Scheidemantel. 

Attila  IN  AQUILEA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  J.  Mosca,  représenté  à  Palerme  vers 
1818. 

ATTILIO  REGOLO,  opéra  italien  en  trois 
actes,  paroles  de  Métastase,  musique  de  Scar- 
latti,  représenté  au  théâtre  Capranica,  de 
Rome,  en  1719. 

ATTILIO  REGOLO,  opéra  italien,  paroles 

7 


98 


ATYS 


ATYS 


de  Métastase,  musique  de  Nasell,  représenté 
à  Palerme  en  1748. 

ATTILIO  regolo,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  J.-A.-P.  Hasse, 
représenté  à  Dresde  en  1750. 

ATTILIO  regolo,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Jomelli,  représenté 
à  Rome  en  1752. 

ATTRAPEUR   DE  RATS  DE  HAMELN  (l') 

[der  Rattenfœnger  von  Eameln],  opéra  fan- 
tastique, représenté  au  théâtre  de  la  Kœ- 
nigstadt,  à  Berlin,  dans  le  mois  de  novembre 
1837.  Le  livret  a  été  emprunté  à  une  légende 
allemande  de  Bùrger;  la  musique  en  a  été 
écrite  par  le  maître  de  chapelle  Glasser,  et 
elle  a  fixé  l'attention. 

ATYS,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes,  paro- 
les de  Quinault,  musique  de  Lulli,  représen- 
tée à  Saint-Germain,  devant  le  roi  le  10  jan- 
vier 1676,  et  à  Paris  au  mois  d'août  1677. 
Quoique  oublié  depuis  longtemps,  cet  ouvrage 
renferme  de  grandes  beautés  ;  nous  citerons 
seulementla  mélodie  Le  soleil  peint  nos  champs 
des  plus  vives  couleurs,  dans  laquelle  on  remar- 
que une  phrase  pleine  de  noblesse  et  de  char- 
me. Louis  XIV  aimait  beaucoup  cet  opéra  ;  il 
le  fit  représenter  en  sa  présence  en  1676,  1678 
et  1682.  A  cette  troisième  reprise,  le  ballet 
fut  dansé  par  les  plus  grands  seigneurs  et  les 
plus  belles  dames  de  la  cour.  Le  dauphin ,  le 
prince  de  La  Roche-sur-Yon ,  le  duc  de  Ver- 
mandois,  le  comte  de  Brionne,  le  marquis  de 
Moiiy  jouèrent  tour  à  tour  les  rôles  d'Egyp- 
tiens et  de  divinités  des  eaux,  tandis  que 
Mme  la  princesse  de  Conti,  Mlles  de  Lille- 
bonne,  de  Tonnerre,  de  Laval  et  de  Lou- 
bes  représentaient  les  Egyptiennes  et  les 
nymphes  des  eaux.  L'Académie  de  musique  a 
repris  Atys  jusqu'à  dix  fois  de  1687  à  1740. 

On  sait  que  Louis  XIV  ayant  demandé  à 
Mme  de  Maintenon  lequel  des  opéras  lui  pa- 
raissait le  plus  à  son  goût,  celle-ci  se  déclara 
en  faveur  à' Atys;  sur  quoi  le  roi  lui  répondit 
galamment  :  «  Madame ,  Atys  est  trop  heu- 
reux. »  Pour  comprendre  l'à-propos  de  cette 
réponse,  il  faut  savoir  que  ce  sont  les  pre- 
mières paroles  d'un  des  airs  chantés  dans 
l'opéra.  Atys  fut  représenté  à  la  cour  le  soir 
même  du  mariage  du  roi  avec  Mmc  de  Main- 
tenon. 

Au  reste,  ce  succès  s'explique  par  les  qua- 
lités véritablement  dramatiques  que  Quinault 
déploya  dans  cet  opéra.  On  citera  toujours 
comme  un  modèle  de  passion  touchante  le 
dialogue  entre  Atys  et  son  amante  Sangaride. 


Celle-ci  reçoit  les  aveux  d'Atys  et  apprend  en 
même  temps  son  désespoir ,  puisqu'un  grand 
roi  doit  être  son  époux.  Elle  répond  : 

C'est  peu  de  perdre  en  moi  ce  qui  vous  a  charmé  ; 
Vous  me  perdez,  Atys,  et  vous  êtes  aimé. 

Il  est  difficile  d'amener  une  déclaration 
avec  plus  d'art  et  d'intérêt.  D'un  aveu  qui  est 
le  bonheur  le  plus  grand  de  l'amour,  faire  le 
comble  de  ses  maux  est  une  idée  très  dra- 
matique. Atys  répond  à  son  tour  : 

Aimez-moi,  s'il  se  peut,  davantage. 

Quand  j'en  devrais  mourir  fient  fois  plus  malheureux. 

Dans  cette  dernière  parole,  il  y  a  du  senti- 
ment et  de  la  passion  ;  cela  sort  des  banalités 
de  l'opéra,  de  ces  fadeurs  éternelles  qui  chan- 
gent de  forme  selon  la  mode,  sans  disparaî- 
tre en  réalité,  car  elles  se  retrouvent  dans 
les  opéras  de  Scribe ,  comme  dans  ceux  du 
xvne  siècle. 

Deux  vers  de  ce  poème ,  au  troisième  acte, 
avaient  le  privilège  d'exciter  singulièrement 
la  bile  de  Boileau;  c'est  lorsque  Idas  et  Doris 
chantent  en  duo  ces  paroles  : 

Il  faut  souvent,  pour  être  heureux. 
Qu'il  en  coûte  un  peu  d'innocence. 

Ce  sont  ces  traits ,  et  d'autres  semblables, 
dont  les  pièces  de  Quinault  sont  remplies,  qui 
ont  fait  dire  au  satirique  : 

Et  tous  ces  lieux  communs  de  morale  lubrique. 
Que  Lulli  réchauffa  des  sons  de  sa  musique. 

Le  même  Despréaux,  assistant  à  l'opéra,  à 
Versailles,  dit  à  l'officier  qui  plaçait  les  spec- 
tateurs :  «  Mettez-moi  dans  un  endroit  où  je 
n'entende  point  les  paroles.  J'estime  fort  la 
musique  de  Lulli,  mais  je  méprise  souverai- 
nement les  vers  de  Quinault.  » 

Dans  Atys,  parodie  en  vaudeville,  paroles 
de  Romagneti  et  Riccoboni  fils,  représentée 
au  nouveau  Théâtre-Italien  le  27  février  1738, 
on  remarque  ce  couplet,  dont  la  forme  a 
vieilli,  mais  dont  le  sens  a  encore  une  cer- 
taine actualité  : 

L'Opéra  met  en  vain 

Du  nouveau  sur  la  scène  : 
Ce  serait  grand'pitié  du  cousin. 

Sans  la  musique  ancienne; 

Il  ne  vit  plus  que  de  gratin. 

ATYS,  opéra  italien,  musique  de  Ariosti, 
représenté  à  Lutzenbourg  en  1700. 

ATYS,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes,  pa- 
roles de  Quinault,  réduite  en  trois  actes  par 
Marmontel,  remise  en  musique  par  Nicolas 
Piccinni,  et  représentée  par  l'Académie  royale 
de  musique,  le  22  février  1780.  Piccinni  était, 
à  cette  époque ,  le  seul  compositeur  capable 
de  détrôner  son  prédécesseur  Lulli.  Le  succès» 


AU 


AUBE 


99 


qui  fut  cependant  assez  grand  pour  faire 
croire  à  Gluck  qu'on  l'oubliait,  ne  se  prolon- 
gea pas  longtemps.  Le  second  acte  renferme 
de  beaux  morceaux.  Les  interprètes  des 
grands  ouvrages,  à  cette  époque,  étaient  :  en 
première  ligne,  M"es  Levasseur  et  Laguerre  ; 
puis  Mlles  de  Beaumesnil,  Duplant,  Durancy. 
Larrivée  et  Moreau  chantaient  les  rôles  de 
basses-tailles  ;  Legros,  Lainez  et  Tirot  ceux 
de  ténors. 

*  A  ultima  hop.  A,  zarzuela  en  un  acte,  pa- 
roles de  José  Olona,  musique  de  Joaquin  Gaz- 
tambide,  représentée  au  théâtre  Basilios,  de 
Madrid,  le  29  mai  1850. 

*  AU  BAL  DU  ROI,  opérette  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  Henri  Covin,  représentée  dans  un 
salon  en  mars  1873. 

AU  CLAIR  DE  LA  LUNE,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  de  Léris,  musique  de 
M.  Renaud  de  Vilbach,  représenté  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  4  septembre  1857.  Après  les 
variations  composées  par  Boieldieu  sur  le 
motif  du  Clair  de  la  lune  ;  O  dolce  concento, 
dans  les  Voitures  versées ,  M.  Renaud  de  Vil- 
bach a  su  en  trouver  de  nouvelles  fort  inté- 
ressantes. 

*  AU  CLAIR  DE  LA  LUNE,  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  M.  Giuseppe  Gari- 
baldi,  représenté  à  Versailles  le  5  septem- 
bre 1872. 

AU  FOND  du  VERRE,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  Dubreuil,  musique  de  M.  Laurent 
de  Rillé,  représentée  en  mars  1861,  au  théâ- 
tre Déjazet. 

*  AU  NOM  DE  LA  LOI,  opéra-comique  en 
trois  actes,  musique  de  M.  Siegfried  Ochs, 
représenté  avec  beaucoup  de  succès  au  théâ- 
tre municipal  de  Hambourg  en  novembre  1888. 
L'action,  intéressante  et  mouvementée,  se 
déroule  en  France,  à  l'époque  du  Directoire, 
et  la  musique,  heureusement  venue,  contient 
nombre  de  pages  à  effet. 

AU  PLUS  BRAVE  LA  PLUS  BELLE,  Comé- 
die mêlée  de  chant  en  un  acte,  paroles  de 
Philippon,  musique  de  Plantade,  représentée 
à  Louvois  (Théâtre  des  amis  de  la  patrie) 
vers  1794.  Cet  ouvrage,  mentionné  dans  la 
biographie  de  Plantade,  n'a  laissé  aucune  au- 
tre trace. 

AU  PORT,  opéra- comique,  livret  de 
MM.  Jules  Ruelle  et  Gaston  Escudier,  musi- 
que de  M.  Etienne  Rey,  représenté  à  Cabourg 
en  août  1875.  Chanté  par  Edouard-Georges  et 
Mme  Peschard. 


AU  TRAVERS  DU  MUR,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  de  Saint-Georges,  mu- 
sique de  M.  le  prince  Poniatowski,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  en  novembre  1861,  après 
l'avoir  été  au  Théâtre-Lyrique  le  9  mai  de  la 
même  année.  La  partition,  bien  écrite  dans 
la  forme  italienne,  renferme  des  morceaux 
agréables,  surtout  les  petits  couplets  Tra  la 
la,  je  n'en  sais  pas  plus  long  que  ça;  joué  par 
Gourdin,  Crosti,  Ambroise,  Mlles  Marimon, 
Pannetrat  et  Tuai. 

AUBERGE  D'AURAY  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Moreau  et  d'Epagny, 
musique  de  Carafa  et  d'Hérold,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  il  mai  1830. 

AUBERGE  DE  BAGNÈRES  (l"),  opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  Jalabert, 
musique  de  Catel,  représenté  à  Paris  le 
16  avril  1807.  La  musique  en  est  charmante, 
et  un  excellent  trio  pour  soprano,  ténor  et 
basse,  est  resté  dans  le  répertoire  des  chan- 
teurs :  Ah  !  monsieur  est  docteur.  Les  formes 
savantes  de  la  musique  de  Catel  en  rendirent 
d'abord  le  succès  difficile  ;  mais  les  reprises 
qu'on  fit  de  cet  ouvrage  prouvèrent  combien 
il  était  apprécié  par  les  véritables  amateurs. 

AUBERGE  DES  ARDENNES  (l'),  Opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Michel 
Carré  et  Jules  Verne,  musique  de  M.  Aristide 
Hignard,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  le 
1er  septembre  1860.  Il  s'agit  d'un  huissier  que 
l'orage  a  contraint  de  se  réfugier  dans  une 
auberge.  Le  fils  de  la  maison  s'amuse  à  ses 
dépens  en  lui  faisant  croire  qu'il  est  tombé 
dans  un  repaire  de  brigands.  C'est  une  suite 
de  scènes  burlesques.  Les  morceaux  les  plus 
remarqués  sont  l'air  bouffe  :  Ah!  quel  doux 
espoir  !  Je  dors  comme  un  loir,  et  la  chanson 
Lisette  est  une  bonne  fille.  Wartel,  Girardot, 
ont  bien  joué  ce  petit  ouvrage. 

AUBERGE  DES  VOLONTAIRES  (i/),  opéra- 
comique,  musique  de  Langlé,  écrite  au  com- 
mencement du  xixe  siècle.  Inédit. 

AUBERGE  EN  AUBERGE  (d')(  opéra  en 
trois  actes,  paroles  de  Dupaty,  musique  de 
Tarchi,  représenté  au  théâtre  Feydeau  en  1800. 

*  AUBERGE  POLONAISE  (l'),  opérette- 
bouffe  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  West 
et  Gênée,  musique  de  M.  H.  Zumpe,  repré- 
sentée au  théâtre  Friedrich- Wilhelmstadt  de 
Berlin  le  26  novembre  1891. 

AUBERGE  SUPPOSÉE  (l'),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Planard,  musique 
de  Carafa,  représenté  le  26  avril  1824. 


100 


AUGA 


AIÏCA 


AUBERGISTES  DE  QUALITÉ  (les),  opéra- 
comiqueen  trois  actes,  paroles  de  Jouy,  mu- 
sique de  Catel,  représenté  le  17  juin  1812. 
Cet  ouvrage  renferme  des  mélodies  agréables 
et  d'un  goût  très-pur. 

*  AUBERGISTES  DE  QUALITÉ  (LES),  Opéra- 
comique  en  trois  actes,  livret  de  M.  Paul 
Schumacher,  musique  de  Bernard  Scholz,  re- 
présenté au  théâtre  municipal  de  Leipzig  le 
10  mars  1883.  Le  poème  de  cet  ouvrage  n'é- 
tait autre  que  la  traduction  de  la  pièce  de 
Jouy  mise  en  musique  par  Catel  et  représen- 
tée à  l'Opéra-Comique  en  1812. 

AUCASSIN  ET  NICOLETTE  OU  LES  MŒURS 
DU  BON  vieux  temps,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Sedaine,  musique  de 
Grétry,  représenté  à  Versailles  le  30  décem- 
bre 1779,  et  à  Paris  le  3  janvier  1780.  Le  sujet 
est  tiré  d'un  charmant  fabliau  du  xme  siècle, 
qui,  de  nos  jours,  a  été  reproduit  en  manu- 
scrit avec  des  miniatures  admirables  par  feu 
Charles  Leblanc.  Cette  série  de  compositions 
charmantes  et  d'une  exécution  merveilleuse 
ferait  la  fortune  d'un  artiste  chromolithogra- 
phe, si  l'amateur  éclairé  qui  s'en  est  rendu 
acquéreur  consentait  à  la  livrer  au  public.  Ce 
même  fabliau  a  été  tout  récemment  imprimé 
avec  une  élégante  traduction  de  M.  Alfred  Del- 
vau.  Pour  revenir  à  la  musique  de  Grétry,  nous 
dirons  que  le  compositeur  a  cru  devoir  em- 
ployer dans  la  partition  des  modulations  de 
plain-chant,  et  les  a  appropriées  aux  paroles 
gothiques  qui  se  trouvent  dans  le  poème,  par- 
ticulièrement sur  cette  cantilène  :  Nicolette, 
ma  douce  amie.  Mais  on  goûte  peu  cet  effort 
plus  ou  moins  archéologique.  Lorsque  l'ou- 
vrage fut  représenté  à  la  cour,  on  rit  aux 
éclats,  dans  les  endroits  que  Sedaine  et  Gré- 
try avaient  crus  les  plus  touchants.  Ne  sa- 
ehant  à  quoi  attribuer  cette  déconvenue, 
l'illustre  compositeur  formule  dans  ses  Es- 
sais l'opinion  singulière  que  voici  :  «  Soyons 
de  bonne  foi  ;  nos  tragédies  en  musique  n'ont- 
elles  pas  produit  presque  tout  leur  effet  mu- 
sical après  le  premier  acte?  et  si  l'action  du 
drame  ne  nous  attachait  aux  actes  suivants, 
peut-être  le  dégoût  s'emparerait-il  des  au- 
diteurs au  point  qu'ils  désireraient  ne  plus 
rien  entendre.  »  Cette  «  bonne  foi  »  qu'invo- 
que Grétry  n'est-elle  pas  plutôt  un  manque 
de  foi  dans  l'art  et  dans  les  effets  qui  lui  sont 
propres?  A  ce  compte,  pourquoi  ne  rempla- 
cerait-on pas  le  dernier  acte  d'Orphée,  le 
troisième  acte  de  Guillaume  Tell,  le  qua- 
trième des  Huguenots  ou  de  la  Juive  par  un 
dialogue  vif  et  animé? 


Cette  pièce  médiocre  peut  servir  à  expli- 
quer dans  quel  sens  il  faut  entendre  ce  qu'on 
a  dit  de  l'opéra-comique  :  que  la  musique  était 
presque  tout  dans  le  succès  de  ces  sortes 
d'ouvrages,  rarement  faits  pour  être  lus.  C'est 
peut-être  ce  que  l'auteur  a  fait  de  plus  mau- 
vais; le  fond  est  d'une  absurdité  qui  révolta 
tout  d'abord  :  quelques  changements,  beau- 
coup de  spectacle ,  et  surtout  le  jeu  de 
MmeDugazon  firent  supporter  une  reprise  de 
la  pièce.  Le  père  d'Aucassin  est  un  imbécile 
odieux,  le  fils  est  un  fou  non  moins  odieux,  et 
le  père  de  Nicolette  un  niais.  Ce  ne  sont  pas 
là  des  caractères  de  chevalerie,  bien  que  l'au- 
teur ait  eu  la  prétention  de  peindre  les 
mœurs  du  bon  vieux  temps. 

Du  reste,  Sedaine  s'est  inspiré  du  vieux 
roman  d'amour,  qui  est,  comme  nous  l'avons 
dit  plus  haut,  une  des  plus  charmantes  pro- 
ductions littéraires  du  moyen  âge.  Nous  al- 
lons en  donner  une  analyse  succincte  : 

Garin,  père  d'Aucassin  et  comte  de  Beau- 
caire,  avait  acheté  aux  Sarrasins  une  jeune 
fille  nommée  Nicolette,  dont  Aucassin  est 
amoureux  et  qu'il  voudrait  épouser.  Garin  les 
fait  enfermer  l'un  et  l'autre;  mais  Nicolette 
parvient  à  s'échapper  et  se  réfugie  dans  une 
forêt  voisine.  Dans  sa  fuite,  elle  reconnaît  la 
voix  d'Aucassin,  qui  se  plaignait  dans  son 
cachot,  et  pour  le  consoler  elle  lui  jette  une 
mèche  de  ses  cheveux.  Bientôt  Aucassin  par- 
vient lui-même  à  sortir  de  sa  prison  ;  il  re- 
joint Nicolette  et  s'éloigne  avec  elle  de  Beau- 
caire.  La  barque  qui  les  emporte  est  assaillie 
par  une  tempête  ;  ils  abordent  sur  un  rivage, 
où  ils  tombent  entre  les  mains  des  Sarras- 
sins,  venus  pour  combattre  le  roi  du  pays. 
Ceux-ci,  après  avoir  lié  les  bras  et  les  mains 
d'Aucassin,  l'abandonnent  dans  une  barque, 
que  les  flots  ramènent  àBeaucaire  juste  au 
moment  où  Garin  vient  de  mourir  :  le  jeune 
homme  est  reconnu  par  les  vassaux  de  son 
père,  qui  le  proclament  seigneur  de  Beau- 
caire.  Cependant  Nicolette,  transportée  h 
Carthage,  y  retrouve  son  père,  qui  est  préci- 
sément le  roi  de  cette  ville  ;  mais  on  veut  lui 
faire  épouser  un  roi  païen  ;  tous  ses  senti- 
ments se  révoltent  contre  cette  indigne  al- 
liance et  elle  se  voit  encore  obligée  de  pren- 
dre la  fuite.  Elle  revient  à  Beaucaire,  y 
retrouve  son  fidèle  amant,  et  l'épouse.  On 
ne  connaît  point  l'auteur  de  ce  roman,  où  des 
couplets  monorimes  en  vers  de  sept  ou  de 
huit  syllabes  sont  entremêlés  à  des  récits  en 
prose.  Tout  y  est  naïf,  tendre  et  gracieux.  La 
Bibliothèque  impériale  en  possède  un  exem- 


AUMO 


AURE 


101 


plaire  manuscrit.  Méon  l'a  publié  dans  son 
Recueil  de  fabliaux. 

AUGASSIN  ET  NICOLETTE,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Schneider  (Georges- 
Abraham),  représenté  à  Berlin  vers  la  fin  du 
xvnie  siècle. 

AUDACIA  DELUSA  (l'),  opéra  italien,  mu- 
sique de  L.  Mosca,  représenté  à  Naples  vers 
1812. 

AUDACIA  FORTUNATA  (i/),  opéra  buffa, 
musique  de  Sapienza,  représenté  au  théâtre 
del  Fondoen  1824. 

AUDACIA  FORTUNATA  (l*),  opéra  italien, 
musique  de  Conti  (Charles),  représenté  au 
théâtre  de  la  Scala,  à  Milan,   en  1831. 

AUGUSTALES  (les),  prologue  remplaçant 
celui  d'Acis  et  Galatée  par  Roy,  musique  de 
Rebel  et  Francœur,  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  15  novembre  1744. 

AUGUSTINE  ET  BENJAMIN  OU  LE  SAR- 
gines  DE  village,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Bernard-Valville  et  Hus,  mu- 
sique de  Bruni  (Antoine-Barthélémy),  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  en  1801. 

AUGUSTINUS  TZUCAMIDONUS  FIDEI  IN 
CHRISTUM     ET     PRINCIPEM     VICTIMA  , 

drame,  musique  de  Eberlin  (Jean),  le  célèbre 
organiste.  Cette  partition  a  été  exécutée  par 
les  étudiants  du  couvent  des  bénédictins  de 
Salzbourg  le  l"  et  le  3  septembre  1756. 

AUJOURD'HUI,  opéra  en  trois  actes,  mu- 
sique de  Mengozzi,  représenté  au  théâtre 
Montansier  en  1791. 

AUMÔNIER  DU  RÉGIMENT  (i/),  opéra- 
comique  en  un  acte,  livret  de  MM.  H.  de  Saint- 
Georges  et  de  Leuven,  musique  de  M.  Hector 
Salomon,  représenté  à  l'Opéra-National-Lyri- 
que  le  13  septembre  1877.  Le  vaudeville  si 
populaire  joué  au  Gymnase  a  formé  le  cane- 
vas et  presque  tous  les  épisodes  de  la  pièce. 
Robert,  maréchal  des  logis,  blessé  dans  un 
combat  en  Italie,  sous  la  première  Républi- 
que, est  logé  chez  Carlo,  jeune  forgeron.  La 
fille  de  ce  vieux  soldat  l'a  accompagné,  on  ne 
sait  trop  comment  ni  pourquoi,  si  ce  n'est  afin 
que  Carlo  en  devienne  amoureux;  mais  Ro- 
bert ne  veut  qu'un  gendre  exerçant  le  métier 
des  armes.  Survient  un  jeune  aumônier  de 
régiment,  ce  qui  était  assez  rare  en  1792.  Le 
vieux  soldat  a  des  rancunes  particulières  con- 
tre les  prêtres,  depuis  que  le  curé  de  son  vil- 
lage d'Alsace  a  frustré  sa  fille  d'un  héritage. 


Il  se  trouve  que  l'aumônier  en  question  est  le 
frère  de  l'auteur  de  cette  mauvaise  action,  et, 
en  homme  de  cœur,  il  va  faire  tous  ses  efforts 
pour  la  réparer.  Il  s'habille  en  soldat,  flatte 
les  goûts  du  vieux  maréchal  des  logis,  au 
point  de  se  laisser  préférer  au  forgeron,  d'ac- 
cepter le  titre  de  futur  gendre  et  même  d'em- 
brasser par  ordre  la  jolie  Marie.  Ce  n'est  pas 
tout  :  on  bat  la  générale  ;  un  combat  va  se  li- 
vrer. Il  prend  la  place  du  vieux  soldat  et  re- 
vient victorieux,  mais  blessé  à  son  tour.  Tout 
se  découvre  enfin;  l'aumônier  répare  de  son 
mieux  la  perte  causée  à  la  famille  de  Robert, 
décide  celui-ci  à  donner  la  main  de  sa  fille  au 
forgeron  et  à  reconnaître  que  la  soutane  peut, 
comme  tout  autre  uniforme,  recouvrir  la  poi- 
trine d'un  homme  de  coeur.  La  partition  est 
très  agréable  à  entendre,  et  la  musique  est 
toujours  spirituellement  associée  aux  situa- 
tions de  la  pièce  et  au  caractère  des  person- 
nages. Les  morceaux  les  plus  remarqués  sont  : 
l'ouverture  ;  diverses  marches  militaires  ;  les 
couplets  de  Marie,  Ce  bon  garçon  est  un  peu 
bête  ;  ceux  dans  lesquels  le  forgeron  fait  une 
énumération  de  ses  propres  mérites,  Un  beau 
jeune  homme;  l'air  de  l'aumônier,  dans  lequel 
la  phrase  de  l'ancien  vaudeville,  Aumônier  de 
régiment,  est  heureusement  rappelée  et  déve- 
loppée, et  un  morceau  d'ensemble.  Chanté  par 
Lepers,  Gresse,  Grivot,  M^e  Sablairolles- 
Caisso. 

AURELIA,  opéra  en  deux  actes,  musique 
de  Conradin  Kreutzer.  Ouvrage  posthume, 
représenté  en  1849. 

aureliano,  opéra  italien,  musique  de  C. 
Pallavicino,  représenté  à  Venise  en  1666. 

AURELIANO  IN  PALMIRA,  opéra  de  Ros- 
sini,  composé  à  Milan  en  1814.  Cet  ouvrage 
n'eut  pas  de  succès  à  la  représentation,  et  on 
n'en  a  conservé  dans  la  forme  originale  que  le 
duetto  Mille  sospiri.  Mais  les  principaux  mo- 
tifs ont  eu  une  destinée  plus  brillante.  La  mé- 
lodie du  premier  chœur,  Sposa  del  grande  Osi- 
ride,  est  devenue  la  délicieuse  cavatine  d'Al- 
maviva,  dans  le  Barbier  :  Ecco  ridente  in  cielo . 
L'ouverture  à' Aureliano  était,  à  juste  titre, 
considérée  par  son  auteur  comme  une  pro- 
duction digne  de  survivre  à  cet  ouvrage.  Il 
en  fit  d'abord  l'introduction  de  la  partition 
d'Elisabetta  regina  d'Inghilterra,  jouée  en 
1815.  Comme  cet  opéra  eut  à  peu  près  le  sort 
du  précédent,  Rossini  persista  heureusement 
à  imposer  au  public  cette  œuvre  admi- 
rable, qui,  en  1816,  devint  et  resta  l'immor- 
telle ouverture  du  Barbier  de  Séville. 


102 


AUTO 


AURORA,  opéra  italien,  musique  de  Gia- 
nettini,  représenté  à  Venise  en  1679. 

AURORA,  opéra  allemand,  paroles  de  Wie- 
iand,  musique  de  Schweitzer,  représenté  en 
Allemagne  vers  1774. 

aurora  ,  opéra  allemand ,  musique  de 
F.  Glaeser,  représenté  au  théâtre Kœnigstadt, 
à  Berlin,  vers  1840. 

aurora  Dl  NEVERS,  opéra  italien  en 
quatre  actes,  li  vret  tiré  du  roman  de  M.  Paul 
Féval  :  le  Bossu;  musique  de  M.  Sinico,  re- 
présenté à  Milan  en  septembre  1863;  chanté 
par  Cotegni  et  Mme  Elvira  Duni. 

AURORA  IN  ATENE ,  opéra  italien,  musi- 
que de  Zanetti,  représenté  au  théâtre  Santi- 
Giovanni-e-Paolo,  à  Venise,  en  1678. 

AURORE  (l'),  opéra  allemand,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1710. 

AURORE  DE  GUSMAN,  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  Leprevost-d'Iray  et  d'Épinay,  mu- 
sique de  Tarchi ,  représenté  au  théâtre 
Feydeau  en  1799. 

AUS  SIBERIEN  (En  Sibérie),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Schubert  (Louis),  repré- 
senté en  Allemagne  vers  1850. 

AUTEUR  À  LA  MODE  (l'),  opéra-comique, 
musique  de  Deshayes,  représenté  au  théâtre 
de  Beaujolais  en  1786. 

AUTEUR  DANS  SON   MÉNAGE  (l'),  opéra 

en  un  acte,  paroles  de  Gosse,  musique  de 
Bruni  (Antoine- Barthélémy),  représenté  au 
théâtre  Feydeau  en  1799. 

auteur  malgré  LUI  (l'),  opéra-comi- 
que,  musique  de  Pauwels,  représenté  à 
Bruxelles  vers  1790. 

auteur  malgré  LUI  (h'),  opéra-comï- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Claparède,  musi- 
que de  Jadin,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  16  mai  1812. 

AUTEUR   MORT   ET  VIVANT   (l'),  opéra- 

comique  en  un  acte,  paroles  de  Planard,  mu- 
sique d'Herold,  représenté  le  18  décembre 
1820.  Le  livret  est  agréable,  mais  ne  four- 
nit pas  au  célèbre  compositeur  l'occasion  d'y 
déployer  ses  qualités.  L'insuccès  de  cet  ou- 
vrage l'affecta  péniblement,  et  le  tint  quel- 
ques années  éloigné  du  théâtre. 

AUTOMAT  (das)  [l'Automate),  opéra  alle- 
mand, musique  de  André,  représenté  à  Berlin 
vers   1780.    André  a  eu  l'honneur    d'avoir 


AVAR 

Gœthe  pour  collaborateur  dans  l'opéra  à'Er- 
vin  et  Elmire. 

AUTOMATE  (i/),  opéra-comique,  musique 
de  Rigel  (Henri-Joseph),  représenté  sur  le 
théâtre  de  Monsieur  vers  1790. 

AUTOMATE  DE  VAUCANSON  (i/),  Opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  de  Leu- 
ven,  musique  de  Bordèse,  représenté  à  l'O- 
péra-Comique au  mois  de  septembre  1840. 
Dans  cette  pièce,  le  chevalier  de  Lancy  prend 
la  place  de  l'automate  joueur  de  flûte  pour 
faire  sa  déclaration  à  la  nièce  du  célèbre  mé- 
canicien. La  musique  dramatique  de  Bor- 
dèse a  moins  réussi  que  ses  jolies  romances. 

AUTUNNO  (l'),  musique  de  Bondineri,  re- 
présenté à  Florence  en  1788. 

*  AUVERGNAT  PAR  AMOUR,  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Saclé,  musique  de 
M.  Georges  Rose,  représentée  au  concert  de 
l'Époque  le  30  novembre  1889. 

*  AUX  AVANT-POSTES,  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  M.  Joseph  Michel,  repré- 
sentée à  Bruxelles,  sur  le  théâtre  de  la  Mon- 
naie, en  avril  1S76. 

AUX  TROIS  PARQUES,  opéra-comique  en 
un  acte,  livret  de  M.  Jules  Ruelle,  musique  de 
M.  Wilhem,  représenté  au  Casino  de  Royan 
en  août  1878.  Cet  ouvrage  a  été  bien  ac- 
cueilli. 

*  AVALANCHE  (l1),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  M.  Charles  Mêlant,  repré- 
senté à  Namur  le  28  mars  1878. 

AVANT  LA  NOCE,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Mestépès  et  Paul  Boisselot, 
musique  de  M.  E.  Jonas,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  24  mars  1865.  C'est  un 
petit  ouvrage  écrit  avec  talent  et  dont  l'in- 
strumentation est  fort  ingénieuse. 

*  AVANT  LA  RETRAITE,  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  Léon  Roques,  représen- 
tée au  concert  de  l'Eldorado  le  24  avril  1875. 

AVANT  les  NOCES,  opérette,  musique  de 
Michaelis,  représenté  au  Wolsterdorf-Thea- 
ter,  à  Berlin,  en  janvier  1867. 

AVARE  PUNI  (l'),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Verneuil,  musique  de  L.-E.  Ja- 
din ,  représenté  au  théâtre  de  Monsieur  en  1792 . 

AVARI  IN  TRAPPOLA  (gli),  opéra  italien 
musique  de  Schuster,  représenté  à  Dresde, 
en  1787. 


AVEN 


AVEN 


103 


AVARO  (l'),  opéra  italien,  musique  d'An- 
fossi,  représenté  en  1775. 

AVARO  (l'),  opéra  italien,  musique  d6 
Sarti,  représenté  à  Venise  en  1777. 

AVARO  (l')  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Rutini  (Ferdinand),  représenté  à  Rome  en 
1789. 

AVARO  (l'),  farce,  musique  de  J.-S.  Mayer, 
représentée  à  San-Benedetto,  à  Venise,  en 
1799. 

AVARO  (l'),  opéra  italien,  musique  de  F. 
Orlandi,  représenté  à  Bologne  en  isoi. 

AVARO  (l),  intermède,  musique  d'Haydn, 
représenté  à  l'Opéra-Italien  de  Paris  le  5  jan- 
vier 1802. 

AVARO  (l'),  intermède,  musique  deBianchi, 
représenté  au  Théâtre-Italien  de  Paris  le 
30  mars  1804. 

AVARO  (l),  opéra  italien,  musique  de  Fio- 
ravanti  (Valentin),  représenté  en  Italie  vers 
1804. 

AVARO  (i/),  opéra-bouffe,  musique  de  Cor- 
della  (Jacques),  représenté  au  théâtre  des 
Fiorentini  en  1810. 

AVARO  (i/),  opéra  italien,  musique  de 
Savi  (Louis),  représenté  à  Parme  en  1810. 

AVARO  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Antoine,  comte  de  Miari,  représenté  à  Ve- 
nise vers  1810. 

avaro  (l'),  opéra  buffa,  livret  de  Romani, 
musique  de  Carlo  Brizzi,  représenté  au  théâ- 
tre Brunetti  de  Bologne  le  19  mai  1877;  chanté 
par  Ramini,  Parolini,  Catani,  Mme»  Cristino, 
Malvezzi.  Ce  livret  a  été  plusieurs  fois  mis  en 
musique,  notamment  par  L.  Savj  et  G.  Qua- 
renghi.  Le  style  de  cet  ouvrage  est  celui  de 
l'ancienne  école  italienne. 

AVARO  burlato  (i/),  opérette  italienne, 
musique  de  S. -A.  Margaria,  représentée  au 
théâtre  de  l'Académie  philodramatique ,  à 
Turin,  le  21  décembre  1877. 

*  ave  do  paraizo  (a),  «  comédie  magi- 
que »  en  un  prologue,  trois  actes  et  vingt  ta- 
bleaux, de  M.  Joaquim  Augusto  d'Oliveira, 
musique  de  M.  Carlos  Calderon,  représentée 
à  Lisbonne,  sur  le  théâtre  d'Avenida,  le 
17  janvier  1895. 

'AVENTURA  DE  UN  GANTANTE, zarzuela 
en  un  acte,  paroles  de  Gutierrez  de  Alba,  mu- 
sique de  Francisco  Barbieri,  représentée  sur 


le  théâtre  du  Cirque,  à.  Madrid,  le  16  avril 
1854. 

AVENTURE  AU  JARDIN  DU  ROI  (une), 
opéra-comique,  musique  de  Weyse,  repré- 
senté à  Copenhague  vers  I8ii. 

*  AVENTURE  D'ARLEQUIN  (une),  opéra- 
comique  en  deux  tableaux,  paroles  de  M.  Louis 
Judicis,  musique  de  MM.  Paul  et  Lucien  Hil- 
lemacher  frères,  représenté  au  théâtre  de  la 
Monnaie  de  Bruxelles  le  22  mars  1S88.  Gentil 
ouvrage,  d'une  forme  très  châtiée,  écrit  avec 
le  plus  grand  soin,  et  tout  empreint  de  verve 
et  d'esprit.  Il  était  joué  par  MM.  Boon,  Isnar- 
don  et  Rouyer,  Mme  Gandubert  et  Mlle  An- 
gèle  Legault. 

*  AVENTURE  D'UNE  NUIT  DE  LA  SAINT  - 
SYLVESTRE  (l'),  opéra-comique  en  trois  ac- 
tes, livret  tiré  par  M.  V.  Schaumann  d'une 
nouvelle  d'HenriZshokke,  musique  de  M.  Heu- 
berger,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Leipzig  le  13  janvier  1886. 

AVENTURE  DE  FAUBLAS  (UNE),  Opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Thomas  Sau- 
vage et  Lecouturier,  musique  de  Douai,  re* 
présenté  au  Gymnase-Dramatique  le  20  février 
1822.  On  ne  laissa  pas  achever  la  première 
représentation  de  cette  pièce.  Elle  avait  été 
jouée  d'abord  au  Vaudeville  le  19  février  1818. 

AVENTURE  DE  HJENDEL  (UNE),  opéra-CO- 
mique  allemand  (Liederspiel),  musique  de  Cari 
Reinecke,  représenté  au  théâtre  de  la  cour,  à 
Schwerin,  en  novembre  1873. 

AVENTURE  DE  SAINT-FOIX  OU  le  COUP 
D'ÉPÉB  (une),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  d'Alexandre  Duval  et  de  Saint-Cha- 
mant,  musique  de  Tarchi,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  27  février  1802. 

AVENTURE  DE  SAINT-FOIX  (une),  opéra- 
comique,  paroles  d'Alexandre  Duval,  musique 
du  comte  Alphonse  de  Feltre,  composé  en  1829  : 
c'est  le  même  livret  qui  avait  été  représenté 
autrefois  avec  la  musique  de  Tarchi.  Cette 
production  de  M.  de  Feltre  est  restée  inédite. 

AVENTURE     DE     SGARAMOUCHE     (une) 

\un'  Avventuradi  Scaramuccid],  opéra-bouffe  en 
trois  actes,  paroles  de  Felice  Romani,  musique 
de  Luigi  Ricci,  représ,  au  théâtre  de  la  Scala 
de  Milan  en  mars  1834.  Ce  charmant  ouvrage 
a  obtenu  du  succès  sur  tous  les  théâtres  de 
l'Europe  et  n'est  pas  assez  connu  en  France. 
Le  livret  met  en  scène  les  mœurs  du  théâtre. 
Les  principaux  personnages  sont  :  Scaramou- 


104 


AVEN 


AVEU 


che,  le  paysan  Beauvisage,  Lélio  et  Sandrina, 
la  servante  espiègle.  La  musique  de  Frédéric 
Ricci  est  gracieuse,  bien  écrite  pour  les  voix, 
son  orchestration  vive  et  élégante.  La  parti- 
tion ne  compte  pas  moins  d'une  vingtaine  de 
morceaux,  parmi  lesquels  nous  citerons  le 
chœur  d'introduction  Che  vi  sembra  ;  le  ter- 
zetto  pour  voix  d'hommes,  la  Scena  è  un  mare, 
l'air  de  basse,  Son  Tomaso;  le  duetto  pour 
voix  de  femmes,  Le  più  leggiadre,  et  le  joli 
duo,  Se  vuol  far  la  banderuola,  pour  soprano 
et  baryton.  M.  de  Forges  a  fait  une  traduc- 
tion française  de  cet  opéra,  qui  a  été  repré- 
sentée, sur  le  théâtre  do  Versailles,  dans  le 
mois  de  juin  1842.  On  en  a  chanté,  dans  les 
concerts,  le  nocturne,  Dans  l'ombre  et  le  mys- 
tère, le  duo,  Va,  Vénus  n'est  pas  ta  mère.  La 
partition  italienne,  retouchée  par  M.  deFlo- 
tow,  a  été  exécutée  au  Théâtre-Italien  le 
26  février  1846. 

AVENTURES  AU  CHÂTEAU  DES  SER- 
PENTS, opéra-comique,  musique  de  Volkert, 
représenté  à  Leopoldstadt  en  1814. 

AVENTURIER  (l'),  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Leber,  musique  de  Catrufo, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  13  novem- 
bre 1813. 

AVENTURIER  (l'),  opéra-comique  en  trois 
actes,  avec  un  prologue,  paroles  de  M.  de 
Saint-Georges,  musique  du  prince  Ponia- 
towski,  représenté  sur  le  Théâtre-Lyrique 
le  26  janvier  1865.  L'action  se  passe  à  Mexico 
pendant  la  domination  des  Espagnols.  La 
toile  se  lève  sur  la  plaza  Mayor,  qui  offre 
une  mise  en  scène  variée  et  brillante.  Au 
milieu  des  gitanos,  des  bandits  et  des  mule- 
tiers confondus  paraît  un  jeune  cavalier,  don 
Manoël,  qui  cherche  fortune,  et,  en  atten- 
dant, chante  sur  la  place  avec  une  jeune  fille 
nommée  Anita,  qu'il  a  protégée  contre  les 
bandits.  La  nièce  du  vice-roi,  dona  Fernanda, 
vient  à  passer,  et  offre  sa  bourse  au  chan- 
teur, qui  ne  l'accepte  qu'en  échange  de  son 
rosaire,  que  la  senora  veut  bien  garder  en 
gage.  Tout  cela  est  aussi  puéril  qu'invrai- 
semblable. Dona  Fernanda  est  fiancée  à  un 
personnage  ridicule,  don  Annibal,  qui  veut 
l'épouser  malgré  elle,  à  moins  qu'il  ne 
voie  à  ses  pieds  un  rival  préféré.  La  prin- 
cesse lui  ménage  cette  surprise  et  don  Ma- 
noël est  choisi  pour  donner  ce  spectacle  à 
don  Annibal,  qui  se  désiste,  il  est  vrai,  mais 
fait  condamner  aux  mines  l'audacieux  cava- 
lier. Enfermé  dans  ces  souterrains,  celui-ci  y 
est  visité  tour  à  tour  par  Anita,  dona  Fer- 


nanda, don  Annibal,  et  par  lô  vice-roi  lui- 
même.  L'idée  de  faire  descendre  toute  la 
cour  dans  un  puits  est  au  moins  originale. 
Un  certain  Quirino,  que  don  Manoël  a  arra- 
ché à  une  mort  certaine,  entreprend  la  déli- 
vrance de  son  bienfaiteur.  Il  a  découvert  un 
gisement  aurifère  d'une  grande  valeur;  il 
donne  à  son  ami  l'honneur  de  cette  décou- 
verte ;  le  vice-roi  lui  accorde  sa  grâce  et  la 
main  de  sa  nièce.  On  reconnaît  à  peine  dans 
ce  livret  l'auteur  si  distingué  de  la  Reine  de 
Chypre  et  du  Val  d'Andorre.  La  musique  du 
prince  Poniatowski  est  bien  faite  et  bien 
écrite  pour  les  voix.  Les  motifs  ne  sont  pas 
très  neufs,  mais  ils  sont  tonjours  bien  pré- 
sentés et  traités  avec  toute  l'intelligence 
scénique  que  donne  une  expérience  consom- 
mée. On  a  remarqué,  au  premier  acte,  l'air 
de  Quirino,  chanté  par  Ismaël  ;  la  chanson  de 
Manoël  et  d' Anita;  au  deuxième,  un  bon 
trio,  et  au  troisième,  la  ballade  du  Mineur 
noir,  chantée  par  Ismaël  et  les  chœurs  ;  la 
romance  de  Manoël,  chantée  par  Monjauze; 
le  boléro,  exécuté  brillamment  par  M'ie  Léon- 
tine  de  Maësen  ;  des  couplets  dits  avec  esprit 
par  Mme  Faure-Lefebvre,  et  un  finale  à 
l'italienne,  très  habilement  conduit.  Le  rôle 
du  vice-roi  a  été  tenu  par  Petit.  Cet  ouvrage 
aurait  pu  avoir  du  succès  si  le  livret  avait 
été  plus  intéressant. 

'  aventurier  (i/),  opérette,  paroles  de 
MM.  A.  Philippe  et  E.  Sondermann,  musique 
de  M.  Cari  Stix,  représentée  au  théâtre  Cari 
Schultze,  de  Hambourg,  en  août  1889. 

AVENTURIERI  (gli)  ,  opéra  italien,  musi- 
que de  Braga,  représenté  au  théâtre  de 
Santa-Radegonda ,  à  Milan ,  en  novembre 
1867.  Bottero  était  chargé  du  rôle  principal 
dans  ce  nouvel  ouvrage  du  célèbre  violoncel- 
liste. 

AVER  MCGLIE  È  POCO,  GUIDARLA  È 
MOLTO,  opéra  italien,  musique  de  Bornacini, 
représenté  au  théâtre  San-Crisostomo  en  1833. 

AVEUGLE  DE  PALMYRE  (i/),  opéra-comi- 
que  en  deux  actes,  paroles  de  Desfontaines, 
musique  de  Rodolphe ,  représenté  le  5  mars 
1767.  L'aveugle  de  Palmyre,aimé  de  Nadine, 
est  traversé  dans  ses  amours  par  le  Destin 
et  par  la  jalousie  d'une  rivale.  Le  prêtre  du 
Soleil  lui  rend  la  vue  ;  l'amant,  conduit  par 
le  sentiment,  reconnaît  sa  maîtresse  confon- 
due parmi  d'autres  jeunes  beautés,  et  l'é- 
pouse. Quelques  traits  de  cette  pièce  ont 
choqué  les  spectateurs  ;  il  eût  été  facile  d'à- 


AVIS 


AVVE 


105 


bréger  l'intrigue,  et  de  la  rendre  aussi  inté- 
ressante que  le  sujet  est  poétique.  Les  ou- 
vrages lyriques  de  Rodolphe  n'ont  pas  eu 
le  succès  de  ses  œuvres  didactiques.  M.  Fétis 
évalue  à  deux  cent  mille  le  nombre  des  exem- 
plaires vendus  du  trop  célèbre  solfège  de 
Rodolphe. 

*  AVEUGLE  PAR  AMOUR,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Bertol-Graivil,  musique 
de  M.  Charles  de  Sivry,  représentée  au  casino 
d'Étretat  le  7  août  1883. 

*  AVEUGLE  PAR  CRÉDULITÉ  (i/1),  opéra- 
comique,  musique  de  Levasseur  l'aîné,  repré- 
senté vers  1772  sur  le  théâtre  particulier  d'un 
grand  seigneur. 

AVEUGLES  DE  PRANCONVILLE  (les) , 
opéra-comique  en  un  acte,  musique  de  Ca- 
trufo,  représenté  à  Genève  en  1809. 

AVEUX  INDISCRETS  (les),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  deLaRibadière,  musique 
de  Monsigny,  représenté  au  théâtre  de  la 
foire  Saint-Germain  le  7  février  1759.  Ce  fut 
le  début  dans  la  carrière  dramatique  de 
l'aimable  compositeur.  Voici,  en  quelques 
lignes,  l'analyse  de  cette  pièce  :  Colin,  qui 
vient  d'épouser  Toinette,  lui  fait  l'aveu  d'une 
inclination  qu'il  a  eue  avant  leur  mariage; 
et  Toinette  fait  à  Colin  la  même  confi- 
dence. Le  mari  se  fâche  de  ne  pas  trou- 
ver un  cœur  aussi  neuf  qu'il  l'avait  espéré; 
la  femme  le  prend  sur  le  même  ton,  et  voilà 
le  trouble  dans  le  ménage.  Lucas  et  Clau- 
dine, père  et  mère  de  Toinette,  accourent 
au  bruit.  Lucas  apaise  Colin;  Claudine  gronde 
sa  fille,  non  pas  d'avoir  aimé,  car  elle  con- 
vient qu'elle  s'est  trouvée  dans  le  même  cas, 
mais  de  l'avoir  déclaré  à  son  mari.  Lucas,  qui 
l'écoute,  apprend  en  frémissant  qu'il  a  eu  le 
même  sort  que  son  gendre.  Il  veut  faire  du 
tapage  ;  mais  le  bailli  rétablit  la  paix.  —  Ce 
conte  de  La  Fontaine  est  rendu  avec  la  cir- 
conspection qu'exigent  les  lois  du  théâtre. 

AVIDITÀ  Dl  MIDÀ,  opéra  italien,  musique 
de  Draghi  (Antoine),  représenté  à  Vienne  en 

1671. 

AVIS  AU  PUBLIC  OU  LE  PHYSIONOMISTE 
en  Défaut,  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  Désaugiers  aîné,  musique  de  Pic- 
cinni  (Alexandre),  représenté  à  Feydeau  le 
22  novembre  1806. 

AVIS  AUX  FEMMES  OU  LE  MARI  COLÈRE, 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Guil- 
bert  de  Pixérécourt,  musique  de  Gaveaux 


(Pierre),  représenté  à  Feydeau  le  27  octobre 
1804. 

AVIS  AUX  JALOUX  OU  LA  RENCONTRE 
IMPRÉVUE,  opéra-comique  en  un  acte,  paro- 
les de  Saint-Remy,  musique  de  Piccinni; 
représenté  à  Feydeau  le  25  octobre  1809. 

AVOCAT  (l'),  opéra-comique,  paroles  de 
Benedix,  d'après  l'Avocat  Patelin,  de  Brueys 
et  Palaprat,  musique  de  Ferd.  Hiller,  repré- 
senté à  Cologne  en  décembre  1854. 

*  AVOCAT  NOIR  (l1),  opérette  en  un  acte, 
musique  d'Octave  Fouque,  représentée  au 
concert  de  l'Alcazar  le  9  décembre  1874. 

*  AVOCAT  PATHELIN  (l'),  opéra-comiqu 
en  deux  actes,  musique  de  Chartrain,  repré- 
senté au  théâtre  Montansier  en  1793- 

AWENIMENTI  DI  ERMINIA  E  CLO- 
RINDA  (gli),  opéra  italien,  musique  de  Pol- 
larolo,  représenté  à  Venise  en  1693. 

AWENIMENTI  DI  CLORINDA  (gli),  Opéra 
italien,  musique  d'e  Castrovillari,  représenté 
à  Venise  en  1659.  Sous  ce  nom  de  Castrovil- 
lari, le  P.  Daniel,  religieux  cordelier  au  grand 
couvent  de  Venise,  a  fait  représenter  plu- 
sieurs opéras. 

AWENIMENTI  DI  RUGGIERO  (gli),  Opéra 
italien,  musique  de  Albinoni,  représenté  à 
Venise  en  1732. 

AV VENTURA  DI  SCARAMUCCIA  (un'), 
opéra  italien  en  trois  actes,  musique  de  Ricci 
(Luigi),  représenté  à  Milan  en  1834,  et  à  Pa- 
ris le  26  février  1846.  [Voyez  Aventure  de 

SCARAMOUCHE  (UNE)]. 

AVVENTURA  TEATRALE  (UN'),  opéra- 
bouffe,  musique  de  Granara,  représenté  à  Ve- 
nise en  1836. 

*  AWENTURE  D'UN  POETA  (le),  Opéra- 
comique,  musique  de  Dalla  Baratta,  repré- 
senté en  1869  à  Padoue. 

AWENTURE    D'UNA   GIORNATA    (le), 

opéra  italien,  musique  de  Morlacchi,  repré- 
senté à  Milan  en  îsio. 

AWENTURE   D'  UNA   GIORNATA    (  le  ), 

opéra  italien,  musique  d'Ursule  Asperi,  re- 
présenté au  théâtre  Valle  à  Rome  le  13  mai 
1827. 

AWENTURE  DI  BERTOLDINO  (le),  opéra 
italien,  musique  de  Fioravanti  (Valentin),  re- 
présenté à  Rome  en  1803. 

AWENTURIERI  (gli),  opéra  italien,  musi- 


106 


AZAK 


AZZA 


que  de  Cordella  (Jacques) ,  représenté  au  théâ- 
tre de  la  Canobbiana,  à  Milan,  en  1825. 

AWENTURIERI  (gli),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Charles  Valentini,  représenté  à 
Lucques  en  1837. 

AWENTURIERI  (gli),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Buzzola,  représenté  à  Venise  en 
1842. 

AVVERTIMENTO  (un),  opéra-bouffe,  musi- 
que de  Balfe,  représenté  à  Florence  en  1832. 

AVVERTIMENTO  AI   GELOSI     (l'),    opéra 

italien  en  un  acte,  musique  de  Pavesi,  repré- 
senté à  Venise  au  printemps  de  1803. 

AVVERTIMENTO  AI  GELOSI  (un)  [Avis  au 
jaloux],  opéra  de  salon,  musique  de  Garcia 
(Manuel-del-Popolo),  représenté  à  Londres 
vers  1825. 

AWISO  Al  MARITATI  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  Cimarosa,  représenté  à  Naples 
en  1780. 

AWISO  AI  maritati,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Nicolo  Isouard,  représenté  à  Flo- 
rence en  1794. 

AWISO  AI  MARITATI,  opéra  buffa,  musi- 
que de  J.-S.  Mayer,  représenté  au  théâtre 
Saint-Samuel,  à  Venise,  en  1798. 

AWISO  Al  maritati,  opéra  italien,  musi- 
que de  Caruso,  représenté  à  Rome  en  1810. 

AWISO  AL  PUBLICO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  J.  Mosca,  représenté  à  Milan  en 
1814. 

*  AWOCATO  IN  ANGUSTIE  (l'),  opéra- 
bouffe,  musique  de  Nicola  Fornasini,  repré- 
senté à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo,  en 
1831. 

*  AXEL,  opéra-comique  en  un  acte,  musique 
de  Justin  Cadaux,  représenté  à  Toulouse,  sur 
le  théâtre  du  Capitole,  en  novembre  1834. 

*  AYO  PARA  EL  NINO  (un),  zarzuela  en  un 
acte,  paroles  de  Garcia  Gutierrez,  musique 
d'Emilio  Arrieta,  représentée  le  6  avril  1861 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque. 

AXUR  RE  D'ORMUS,  opéra  semi-seria  en 
quatre  actes ,  musique  de  Salieri,  représenté 
à  Vienne  en  1788. 

AZACAJA,  opéra  italien,  musique  de  Can- 
nabich  (Chrétien),  représenté  à  Manheim  en 
1778. 

AZAKIA,  opérette,  musique  de  Danzi,  re- 
présenté à  Munich  en  1780. 


AZAKIA,  opéra  allemand,  musique  de 
Kùchler,  représenté  probablement  à  Mayence 
vers  1790  ;  l'auteur  faisait  partie  de  la  cha- 
pelle de  cette  ville. 

AZÉLIE,  opéra  en  trois  actes,  musique  de 
Rigel,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le 

14  juillet  1790. 

AZÉLINE,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  d'Hoffman,  musique  de  Solié,  repré- 
senté à  Feydeau  le  5  décembre  1796. 

AZÉMIA,  opéra-comique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Lachabeaussière,  musique  de  Dalay- 
rac,  représenté  aux  Italiens  le  3  mai  1787.  Il 
n'est  resté  de  cet  ouvrage  qu'un  petit  pont- 
neuf  qui  a  eu  le  succès  d'une  popularité  uni- 
verselle :  Ah!  que  je  sens  d'impatience,  mon 
cher  pays,  de  te  revoir! 

AZEMIA  DI  GRANATA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Rossi,  représenté  en  Italie  en  1846. 

AZEMIRO  E  CIMENE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  F.  Orlandi,  représenté  à  Florence 
en  1801. 

AZEMIRO  E  CIMENE,  opéra  italien,  musi- 
que de  Caruso,  représenté  à  Rome  en  1803. 

AZENDAI,  mélodrame,  musique  de  Schaff- 
ner,  représenté  à  Paris,  au  théâtre  de  la 
Porte-Saint-Martin, vers  1819.  Schaffner  avait 
succédé  à  Alexandre  Piccinni  dans  l'emploi 
de  chef  d'orchestre  à  ce  théâtre. 

AZOLAN  OU  LE   SERMENT    INDISCRET, 

opéra-ballet  héroïque  en  trois  actes,  paroles 
de  Le  Monnier,  musique  de  Floquet,  repré- 
senté par  l'Académie  royale  de  musique  le 

15  novembre  1774.  Le  sujet  a  été  tiré  d'un 
conte  de  Voltaire.  Alcindor,  roi  des  génies, 
Azolan,  son  protégé,  et  Agathine,  qui  lui 
fait  oublier  son  serment  d'insensibilité,  sont 
les  personnages  de  la  pièce.  Legros,  Larrivée, 
Sophie  Arnoult,  la  spirituelle  et  célèbre  can- 
tatrice, furent  les  interprètes  de  cet  ouvrage. 
Cependant  il  ne  réussit  point.  La  musique 
de  Gluck  venait  de  faire  une  impression  trop 
profonde  sur  le  public  pour  que  la  mélodie 
agréable,  mais  décolorée, de  Floquet  pût  l'en 
distraire. 

*  AZON  visconti,  zarzuela  en  trois  actes, 
paroles  de  Garcia  Gutierrez,  musique  d'Emi- 
lio Arrieta,  représentée  le  12  novembre  1858, 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela. 

AZZARDO  PORTUNATO  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  Cordella  (Jacques),  représenté 
au  théâtre  Nuovo,  à  Naples,  en  1812. 


B 


baebeo  E  L'INTRIGANTE  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Sarria,  représenté  au  théâ- 
tre Rossini,  à  Naples,  en  janvier  1872.  Cet  ou- 
vrage a  réussi. 

*  Babette,  opérette  en  trois  actes,  paro- 
les de  MM.  Murray  et  Mosenthal,  musique  de 
M.  Gustave  Michiels,  représentée  sans  succès 
à  Londres,  sur  le  Strand-Theatre,  en  février 
1888. 

BABILAS,  opera-pasticcio,  musique  de  Ce- 
sare  Rossi,  représenté  au  théâtre  del  Fondo, 
à  Naples,  le  10  mai  1879;  chanté  par  Polonini, 
Florio,  Cappelli,  Doria,  Mmes  Musiani,  Pao- 
letti,  Fanti. 

BABIOLE,  opérette  villageoise  en  trois  ac- 
tes, livret  de  MM.  Clairville  et  Gastineau, 
musique  de  M.  Laurent  de  Rillé,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  16  janvier  1878.  L'in- 
trigue n'a  pas  coûté  un  grand  effort  d'imagi- 
nation. Babiole  est  une  fermière  curieuse  et 
rusée  qui,  pour  se  faire  épouser  par  Alain, 
jeune  rustre  qui  aime  ailleurs,  invente  des 
stratagèmes  et  évente  tous  les  secrets  du  vil- 
lage. Les  auteurs  ont  semé  cette  longue  farce 
de  la  menue  monnaie  de  gauloiseries  dont 
leurs  spectateurs  ordinaires  sont  si  friands. 
La  musique  n'a  rien  de  remarquable  et  n'offre 
guère  que  des  réminiscences  et  des  arrange- 
ments de  vieux  airs.  Chantée  par  Daubray, 
Jolly,  Mile»  paola  Marié  et  Albert. 

*  BABOLIN,  opérette  en  trois  actes,  paroles 
de  MM.  Paul  Ferrier  et  Jules  Prével,  musi- 
que de  M.  Louis  Varney,  représentée  aux 
Nouveautés  le  19  mars  1884.  Interprètes  : 
MM.  Bcrthelier,  Morlet,  Albert  Brasseur, 
Mmes  Vaillant-Couturier,  Juliette  Darcourt 
et  Mily-Meyer. 

BABOUC,  opéra-comique  en  quatre  actes, 
musique  de  Lemière  de  Corvey,  écrit  pour 
le  théâtre  Feydeau,  en  1795.  Lemière  de 
Corvey,  qui  n'a  pas  fait  représenter  moins 
d'une  vingtaine  d'opéras -comiques  complè- 
tement oubliés  aujourd'hui,  s'était  fait  con- 
naître en  1793  par  une  composition  originale. 


Il  avait  mis  en  musique  un  article  du  Jour- 
nal du  soir  racontant  la  sommation  faite  au 
général  Custine  de  rendre  Mayence,  et  la 
réponse  du  défenseur  de  la  place.  Engagé 
volontaire,  il  fit  une  partie  des  campagnes  de 
l'Empire  et  devint  lieutenant-colonel. 

*  BABOUCHE  (la),  opéra-comique  en  trois 
actes  et  quatre  tableaux,  paroles  de  M.  Fer- 
nand  Sarrette,  musique  de  M.  Colo-Bonnet, 
représenté  sur  le  Grand-Théâtre  de  Genève 
en  avril  1895.  Les  deux  auteurs  étaient  Fran- 
çais. 

BACCANALI  (i),  opéra  italien,  musique  de 
Pavesi,  représenté  à  Livourne  en  1807. 

BACCANALI  DI  ROMA  (i),  opéra  italien, 
musique  de  J.  Niccolini,  représenté  à  Milan 
en  isoi. 

BACCANALI  DI  ROMA  (i),  opéra  italien 
musique  de  Generali,  représenté  à  Venise  en 
1815. 

*  BACCANALI  DI  ROMA  (i),  opéra  sérieux, 
musique  de  Carlo  Romani,  représenté  en 
1854  au  théâtre  de  la  Pergola,  de  Florence. 

BACCANTI  (i) ,  opéra  italien ,  musique  de 
Paër,  représenté  au  théâtre  de  la  cour,  à 
Paris,  vers  1811. 

*  bacchanale,  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Bertal  et  Jules  Lecocq,  mu- 
sique de  M.  Hervé,  représentée  au  théâtre 
des  Menus-Plaisirs  le  22  octobre  1892.  Inter- 
prètes :  MM.  Charpentier,  Théry,  Berville, 
Jourdan,  Mmes  Lambrecht,  Aussourd,  Derly 
et  Derval. 

BACCHANTE  (la),  opéra-comique,  musi- 
que de  M.  Eugène  Gautier,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  en  1858.  Cet  ouvrage  n'eut 
que  trois  représentations,  et  tomba  malgré 
le  succès  personnel  qu'y  obtint  Mme  Marie 
Cabel. 

BACCHETTA  PORTENTOSA  (la)  [la  Ba- 
guette magique],  opéra  italien,  musique  de 
Portogallo,  représenté  à  Gênes  en  1788. 


108 


BAGA 


BAIS 


BACCHUS  ET  érigone,  deuxième  entrée 
(acte)  des  Fêtes  de  Paphos,  paroles  de  La 
Bruère,  musique  de  Mondonville,  représentée 
à  l'Opéra  le  9  mai  1758. 

BACCHUS  ET  érigone,  entrée  pour  les 
Fêtes  de  Paphos,  dont  la  musique  a  été  écrite 
par  Candeille  en  1780. 

BACCIO  (il)  ,  opéra  italien  ,  musique  cte 
"Vento,  représenté  en  Italie  vers  1765. 

BACCIO  (il),  opéra-bouffe,  musique  de.. 
J.  Giordani,  représenté  à  Londres  vers  1779. 

BACHELIER  ET  ALGUAZIL,  opéra-comique 
en  un  acte,  de  M.  Élie  Brault,  représenté  au 
théâtre  du  Château-d'Eau  en  1880.  Distribu- 
tion :  Pedro,  M.  Leroy;  Pepe,  Géraizer;  Ba- 
zile,  M.  Destez;  Chrisnita,  Mme  Cottin;  Car- 
men, Mme  Montoni. 

*  BACIO  AL  DIAVOLO  (un),  opéra-bouffe, 
'musique  de  M.  Agostino  Sauvage,  représenté 
en  1882  au  théâtre  de  la  Fenice,  de  Trieste. 

*  BACIO   AL    PORTATORE    (UN),     opéra- 

bouffe,  musique  de  M.  Montefiore,  représenté 
au  théâtre  Niccolini  de  Florence  le  15  novem- 
bre 1884.  Comme  l'indique  son  titre,  le  sujet 
de  cet  ouvrage  était  tiré  d'un  ancien  vaude- 
ville français,  le  Baiser  au  porteur. 

*  BACIO  alla  REGINA  (un),  opéra-comi- 
que  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Cammarano, 
musique  de  M.  de  Nardis,  représenté  à  Na- 
ples,  sur  le  théâtre  Sannazzaro,  le  18  juin 
1890. 

BAGARRE  (la),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Guichard  et  Poinsinet  jeune,  mu- 
sique de  Van  Maldere,  représenté  à  la  Comé- 
die-Italienne, le  10  février  1763. 

BAGATELLE,  opérette  en  un  acte,  livret  de 
MM.  Hector  Crémieux  et  E.  Blum,  musique  de 
M.  J.  Offenbach,  représentée  aux  Bouffes-Pa- 
risiens le  21  mai  1874.  Bagatelle  est  une  de- 
moiselle de  café-concert;  elle  a  été  sifflée; 
Georges  a  cherché  querelle  aux  siffleurs  et  a 
vengé  de  cet  outrage  la  chanteuse.  Rentrée 
chez  elle,  Bagatelle,  en  fureur,  voit  escalader 
sa  fenêtre  par  un  inconnu.  Après  avoir  fait 
des  efforts  désespérés  pour  chasser  l'auda- 
cieux ,  elle  apprend  que  c'est  lui  qui  l'a  dé- 
fendue contre  la  cabale,  et  elle  cesse  d'être 
inhumaine.  La  musique  n'est  pas  trop  com- 
mune. On  y  trouve  une  assez  jolie  chanson, 
celle  de  Javotte,  la  soubrette,  intercalée  dans 
un  petit  trio.  Chantée  par  Ed.- Georges, 
Mues  Judic  et  Grivot. 


*  BAGATELLES  DE  LA  PORTE  (LES),  opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  M.  Baër,  musi- 
que de  M.  Hervé,  représentée  au  théâtre  des 
Menus-Plaisirs  le  14  août  1890. 

BAGNI  D'ALBANO  (i),  opéra  italien,  musi- 
que de  Galuppi,  représenté  en  Italie  en  1753. 

BAGNI  D'ALBANO  (i),  opéra  buffa,  musi- 
que de  Paisiello,  représenté  à  Parme  vers 

1765. 

bagno  FREDDE  (un),  opérette  italienne, 
livret  de  Golisciani,  musique  de  De  Nardis, 
représentée  au  Colleggio  di  Musica  de  Naples 
le  24  février  1879.  Chantée  par  les  élèves  du 
collège. 

*  BAILLI  BIENFAISANT  (LE),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Duserre,  musique 
de  Chapelle,  représenté  au  [théâtre  des  Beau- 
jolais le  15  mai  1786. 

BAILLI  DE  VILLAGE  (le),  opéra  en  trois 
actes,  texte  russe,  musique  de  Lvoff,  repré- 
senté à  Saint-Pétersbourg  vers  1820. 

BAIOCCO  E  SERPILLA,  parodie  italienne 
de  l'intermède  du  Joueur,  par  Dominique  et 
Romagnesi,  musique  de  Sody  (Charles),  re- 
présentée à  la  Comédie-Italienne  le  14  juillet 
1729. 

BAISER  (le)  ou  LA  BONNE  FÉE,  comédie 
en  trois  actes,  en  vers,  mêlée  d'ariettes,  pa- 
roles de  Florian,  musique  de  Champein  (Sta- 
nislas), représentée  à  la  Comédie-Italienne 
le  26  novembre  1781. 

*  BAISER  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Gillet,  musique  de  M.  Adolphe 
Deslandres,  représenté  à,  l'Opéra-Comique  le 
23  juin  1884.  Interprètes  :  MM.  Bertin,  Labis, 
Mmes  Molé-Truffier  et  Rémy. 

*  BAISER  (le),  opéra-comique  en  trois  ac- 
tes, musique  posthume  de  Smetana,  repré- 
senté avec  beaucoup  de  succès  à  l'Opéra  im- 
périal de  Vienne  en  février  1894.  On  trouve 
dans  cet  ouvrage  des  mélodies  populaires 
tchèques  que  le  compositeur,  tchèque  lui- 
même,  avait  traitées  avec  un  goût  et  un  art 
délicieux.  La  musique  charmante  de  Smetana, 
qui  était  un  artiste  de  premier  ordre,  a  d'ail- 
leurs fait  passer  condamnation  sur  la  faiblesse 
insigne  du  livret  du  Baiser  et  a  emporté  le 
succès. 

*  BAISER  A  LA  PORTE  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Jules  de  La  Guette,  musi- 


BAIS 


BAJA 


109 


que  de  M.  Charles  Lecocq,  représentée  aux 
Folies-Marigny  vers  1865. 

*  BAISER  A  TITRE  D'ESSAI  (le),  Opérette 
en  trois  actes,  musique  de  M.  Cari  Millœcker, 
représentée  avec  beaucoup  de  succès  à  Vien- 
ne, sur  le  théâtre  An  der  Wïen,  en  décembre 
1894. 

BAISER  au  PORTEUR  (le)  ,  vaudeville  en 
un  acte,  de  MM.  Scribe,  Justin  Gensoul  et 
Frédéric  de  Courcy,  représenté  au  théâtre  du 
Gymnase  le  9  juin  1824.  Nous  ne  mention- 
nons ici  ce  vaudeville  que  parce  qu'il  a  fourni 
à  Adolphe  Adam  l'occasion  de  se  produire 
dans  la  carrière  lyrique.  Le  sujet,  emprunté 
à  un  vieux  conte  grivois,  ne  manque  pas 
d'originalité.  Derville,  jeune  et  aimable  offi- 
cier, doit  épouser  Jenny,  nièce  de  la  baronne 
de  Vervelles.  Certes,  il  aime  sa  fiancée,  mais 
on  ne  renonce  pas  aisément  aux  charmants 
hasards  de  la  jeunesse;  aussi,  le  diable  ai- 
dant, il  obtient  un  baiser  de  la  femme  du 
fermier  Thibaut  ;  celui-ci  arrive  juste  à 
temps  pour  être  témoin  du  méfait.  Grande 
colère  du  mari  !  Derville  s'avise,  pour  l'apai- 
ser, d'un  expédient  aussi  extravagant  que  sa 
conduite.  Il  s'engage  à  laisser  prendre  au 
rustaud  une  revanche  sur  Jenny ,  et  souscrit 
même  un  baiser  au  porteur,  payable  à  Thi- 
baut ou  à  son  ordre.  Ce  baiser  clandestin  a 
retenti  dans  le  village;  il  occasionne  une 
rupture  passagère  entre  les  deux  jeunes  gens, 
et  un  refroidissement  de  la  part  de  Jenny. 
Heureusement  pour  Derville,  le  cœur  ne 
perd  jamais  ses  droits,  et  Jenny  se  laisse 
fléchir.  Mais  tout  n'est  pas  fini  ;  l'inexorable 
Thibaut  se  présente,  son  billet  à  la  main.  Or, 
la  baronne,  qui  s'est  chargée  de  désintéresser 
les  créanciers  de  son  neveu ,  ne  sachant  pas 
de  quelle  dette  singulière  il  s'agit,  s'empare 
du  billet  et  offre  de  faire  honneur  à  la  signa- 
ture de  Derville,  au  grand  regret  du  fer- 
mier, qui,  comme  bien  des  maris ,  se  trouve 
avoir  payé  les  frais  de  l'assaut  donné  à  son 
honneur.  Cette  donnée  scabreuse  inspira  aux 
auteurs  un  amusant  ouvrage  rempli  de  pi- 
quants détails ,  dont  l'audace ,  parfois  ex- 
trême, était  sauvée  par  l'esprit  et  l'habileté. 
Le  succès  fut  complet  et  prolongé.  Il  aida  à 
révéler  le  talent  naissant  d'Adolphe  Adam, 
qui  avait  composé  l'air  du  couplet  final,  air 
devenu  populaire ,  et  reproduit  dans  une  in- 
finité de  vaudevilles. 

*  baiser  dérobé  (le),  opéra  en  deux  ac- 
tes, paroles  de  M.  C.  Hoffmann,  musique  de 
M.  Leschen,  représenté  au  théâtre  municipal 
de  Teplitz  en  avril  1892. 


*  BAISER  DE  SUZON  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Pierre  Barbier,  mu- 
sique de  M.  H.  Bemberg,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  4  juin  1888.  C'est  une  petite  pay- 
sannerie à  l'imitation  des  Noces  de  Jeannette, 
dont  elle  semble  former  comme  une  sorte  de 
contre-partie  ;  le  livret  ne  manque  ni  de  mou- 
vement ni  de  gaieté,  la  musique  ne  manque 
ni  de  grâce  ni  d'expression,  le  tout  avec  une 
certaine  inexpérience,  et  comme  une  espèce 
de  gaucherie  juvénile  qui  décelait  l'âge  des 
deux  auteurs,  tous  deux  à  leurs  débuts.  La 
pièce  était  fort  gentiment  jouée  par  M11*3  Au- 
guez  et  Pierron,  MM.  Galand,  Bernaert  et 
Barnolt. 

*  BAISER  DONNÉ  ET  RENDU  (le),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Guy,  musique 
de  Gresnick,  représenté  au  théâtre  des  Amis 
de  la  Patrie  (Louvois),  le  15  février  1796. 

*  BAISER  EN  DILIGENCE  (UN),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Froyez,  musique 
de  M.  A.  Noël,  représentée  au  théâtre  des 
Menus-Plaisirs  le  5  décembre  1893. 

BAISER  ET  LA  QUITTANCE  (le)  OU  UNE 
aventure  de  GARNISON,  opéra-comique 
en  trois  actes  et  en  prose,  paroles  de  Picard, 
Dieulafoy  et  de  Longchamps,  musique  de 
Méhul,  Boieldieu,  Kreutzer  et  Nicolo,  repré- 
senté à  Feydeau  (Opéra-Comique),  le  18  juin 
1803. 

*  BAISER  SECRET  (le),  opérette,  paroles 
de  M.  Luckacsy,  musique  de  MM.  Bêla  Hegyi 
et  Isidor  Bator,  représentée  avec  succès,  le 
s  décembre  1888,  au  théâtre  national  hongrois 
de  Pesth. 

BAJAZETTE,  opéra  italien,  musique  de 
Gasparini  (Francesco),  représenté  à  Venise 
en  1719. 

BAJAZETTE,  opéra  italien,  musique  de 
Duni,  représenté  en  Italie  vers  1732. 

BAJAZETTE,  opéra  italien,  musique  de 
Léo,  représenté  au  palais  du  vice-roi,  à  Na- 
ples,  en  1736. 

BAJAZETTE,  opéra  italien,  musique  de 
Cocchi  (  Joachim  ) ,  représenté  à  Rome  en 
1746. 

BAJAZETTE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Jomelli,  représenté  à  Turin  vers  1753. 

BAJAZETTE,  opéra  italien,  musique  de 
Bernasconi,  représenté  à  Munich  le  12  octo- 
bre 1754. 


110 


BAL 


BALD 


BAJAZETTE,  opéra  italien,  musique  de 
Andreozzi,  représenté  au  théâtre  ducal  de 
Florence  en  1780. 

BAJAZETTE,  opéra  italien,  musique  de 
Generali,  représenté  à  Turin  en  1814. 

BAJAZETTE,  opéra  en  deux  actes,  musique 
du  comte  de  Westmoreland,  représenté  à 
Florence  en  1821.  Un  choix  de  morceaux  de 
cet  opéra  fut  exécuté  au  théâtre  de  Drury- 
Lane,  à  Londres,  en  1822. 

*  bajazzo  (der)  ,  opérette,  paroles  de 
MM.  V.  Léon  et  H.  de  "Waldberg,  musique  de 
M.  Czibulka,  représentée  à  Vienne,  sur  le 
théâtre  An  der  Wien,  le  7  décembre  1892. 

BAL  BOURGEOIS  (le)  ,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Favart,  musique  de 
Prot,  représenté  à  l'Opéra-Comique  de  la 
foire  Saint-Germain  le  13  mars  1738. 

*  BAL  DE  MADEMOISELLE  ROSE  (LE), 
saynète  en  un  acte,  paroles  et  musique  d'Ed- 
mond Lhuillier,  représentée  à  la  salle  Érard, 
le  12  avril  1874. 

BAL  DE  STRASBOURG  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Favart,  de  La  Garde 
et  Laujon,  joué  à  la  foire  Saint-Laurent  en 
1744.  Cette  pièce,  donnée  à  l'occasion  du  ré- 
tablissement de  la  santé  du  roi  Louis  XV,  ne 
pouvait  manquer,  dans  ces  circonstances, 
d'être  fort  agréablement  reçue.  Mais  ce  qui 
en  fit  le  principal  succès,  c'est  la  scène  tou- 
chante du  courrier ,  que  tous  les  spectateurs 
chantaient  avec  les  acteurs,  et  qui  valut  à 
Favart  une  députation  des  dames  de  la 
Halle  avec  un  présent  de  fleurs  et  de  fruits. 
Ceci  est  de  l'histoire  entrevue  par  une  bien 
petite  ouverture  il  est  vrai;  mais  enfin  ce 
sont  des  faits. 

*  BAL  DES  mendiants  (le),  opéra-comi- 
que  en  quatre  actes,  paroles  de  M.  Benjamin 
Schier,  musique  de  M.  Paul  Mestrozd,  repré- 
senté à  Vienne,  sur  le  théâtre  Josephstadt, 
en  février  1886. 

BAL  DU  SOUS-PRÉFET  (le),  opêra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Paul  Duport  et 
Saint-Hilaire,  musique  de  Boilly,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  8  mai  18J4.  Les  scènes 
de  la  vie  de  province  ont  souvent  défrayé 
l'opéra-comique.  Il  s'agit  cette  fois  d'un  ren- 
tier qui  veut  se  marier,  et  contrefait  le  sourd 
pour  mieux  éprouver  le  caractère  des  demoi- 
selles auxquelles  il  fait  la  cour.  Cette  ruse  le 
fait  assister  aux  doux  entretiens  de  sa  pré- 
tendue, Mlle  Agathe,  avec  un  jeune  commis 


voyageur  qu'elle  épouse,  et  notre  rentier 
,  reste  célibataire.  La  musique  a  de  la  viva- 
cité et  accuse  de  bonnes  études  musicales.  On 
a  remarqué  l'ouverture  et  un  bon  duo  chanté 
par  Grignon  et  Mlle  Prévost.  M.  Boilly  était 
un  ancien  lauréat  de  l'Institut. 

BAL  IMPROMPTU  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Harny,  musique  de  Des- 
brosses, représenté  à  l'Opéra-Comique  (foire 
Saint-Laurent)  le  10  juillet  1760.  Un  homme 
de  condition,  voulant  donner  une  fête  à  la 
campagne,  imagine  de  déguiser  les  valets 
en  maîtres  et  les  maîtres  en  valets.  De 
là,  différentes  scènes,  où  ceux-ci  parlent 
de  leurs  maîtres  comme  s'ils  ne  devaient 
plus  redevenir  leurs  valets,  et,  depuis  le 
Grand  Condé,  on  sait  le  héros  qu'est  un  maî- 
tre pour  son  valet  chambre  ;  mais  les  valets 
redeviennent  Gros -Jean  comme  devant, 
et  les  péripéties  de  cette  transformation 
terminent  la  pièce. 

BAL  MASQUÉ  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Darcis,  représenté  à  la  Co- 
médie-Italienne le  1er  avril  1772. 

BAL  MASQUÉ  (le),  opéra  en  quatre  actes, 
adaptation  française  d'un  Ballo  in  maschera, 
paroles  d'Edouard  Duprez,  musique  de  Verdi, 
représenté  au  Théâtre-Lyrique  le  17  novem- 
bre 1869.  Interprètes  :  Amalia,  Mme  Meillet; 
Oscar,  MU°  Daram;  Riccardo,  M.  Massy; 
Renato,  M.  Lutz.  —  Voyez  un  Ballo  in  mas- 
chera. 

*  BALAYEUR  ET  BALAYEUSE,  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Siegel  et  Bataille, 
musique  de  M.  Paul  Henrion,  représentée  à 
l'Eldorado  en  avril  1873. 

BALDASSAR ,  opéra  italien,  musique  de 
Mabellini,  représenté  à  Florence  en  1852. 

*  BALDASSARE,  opéra  sérieux  italien,  pa- 
roles de  M.  Carlo  d'Ormeville,  musique  de 
M.  Gaspar  Villate,  compositeur  américain, 
représenté  au  Théâtre  royal  de  Madrid  le 
28  février  1885.  Cet  ouvrage  avait  pour  inter- 
prètes MUe  Theodorini,  MM.  Masini,  Rapp  et 
Silvestri. 

BALDASSARI,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Jules  Ruelle,  musique  de 
M.  de  Mortarieu,  représenté  aux  Fantai- 
sies-Parisiennes le  3  août  1867.  La  donnée  du 
livret  est  un  peu  risquée.  La  partition  offre 
de  jolis  couplets  et  un  duo  dans  lequel  l'air 
Au  clair  de  la  lune  a  été  intercalé  et  traité 
avec  goût. 


BALL 


BALL 


111 


BALDER'S  DEATH  (the)  [La  mort  de  Bal- 
der],  opéra,  musique  de  J.  Hartmann,  repré- 
senté en  Danemark  vers  1770. 

BALDOVINO,  opéra  italien,  musique  de 
Zingarelli,  représenté  à  Rome  en  i8io. 

BALDRACCA,  opéra  italien,  musique  de 
Draghi  (Antoine),  représenté  à  Vienne  en 

1679. 

•    BALDUINO ,  opéra  italien ,  musique  de  J. 
Niccolini,  représenté  à  Venise  en  1813. 

BALIK  GOSPODARSKI  {Le  bal  champêtre), 
opéra  polonais,  musique  de  Kamienski,  re- 
présenté à  Varsovie  vers  1780. 

*  BALITTA,  opéra,  musique  de  Kinterland, 
représenté  à  Gênes  en  1S62. 

ballerin A  AMANTE  (la)  ,  opéra  italien» 
musique  de  Cimarosa,  représenté  à  Naples 
au  théâtre  des  Florentins  en  1782. 

BALLERINA  RAGGIRATRÏCE  (la)  [La  bal- 
lerine enjôleuse],  opéra  italien,  musique  de 
Caruso,  représenté  à  Rome  en  1805. 

BALLET  COMIQUE  DE  LA  ROYNE  (Le),  com- 
posé parThéodore-Agrippa  d'Aubigné,  repré- 
senté en  1581  àlacour  de  Henri  III ,  à  l'occasion 
des  noces  du  duc  de  Joyeuse.  L'auteur  avait 
pris  pour  sujet  les  aventures  de  la  magi- 
cienne Circé  ;  de  la  Chesnaye,  aumônier  du 
roi,  rima  les  couplets,  et  la  musique  fut 
écrite  par  Baltasarini,  Italien  amené  par  le 
maréchal  de  Brissac  à  la  cour  de  Catherine 
de  Médicis.  Ce  Baltasarini  prit  en  France  le 
nom  de  Beaujoyeux.  Castil-Blaze  ajoute  que 
les  maîtres  de  la  chapelle  du  roi  furent  les 
collaborateurs  de  Baltasarini  dans  le  Ballet 
comique,  et  que  la  mise  en  scène  de  cet  ou- 
vrage ne  coûta  pas  moins  de  douze  cent  mille 
écus,  c'est-à-dire  trois  millions  six  cent  mille 
francs.  Nous  croyons  ce  chiffre  exagéré.  Ce 
ballet  servit  de  modèle  à  une  foule  d'autres, 
et  c'est  de  là  que  proviennent  tous  ces  airs 
dansés  qui  ont  tant  de  grâce  et  de  carac- 
tère, tels  que  les  pavanes,  les  sarabandes, 
les  brunettes ,  la  basse  danse,  les  branles  de 
Poitou,  etc.,  etc. 

BALLET  DE  LA  paix  (le),  paroles  de  Roy, 
musique  de  Rebel  (François)  et  Francœur, 
représenté  à  l'Opéra  le  29  mai  1738.  Il  ne 
mérite  d'être  signalé  que  parce  qu'il  est  l'ou- 
vrage le  plus  saillant  du  surintendant  de  la 
musique  du  roi,  de  Francœur,  qui  fut  direc- 
teur de  l'Académie  royale  de  musique  de 

1751  à  1767. 


BALLET  DE  VILLENEUVE-SAINT-GEOR- 
GES, opéra  en  trois  actes  avec  un  prologue, 
paroles  de  Banzy,  musique  de  Colasse,  re- 
présenté à  la  cour  le  1er  septembre  1692,  et 
au  théâtre  de  l'Académie  royale  de  musique 
en  1700. 

BALLET   DE   VINGT -QUATRE   HEURES 

(le),  opéra,  paroles  de  Legrand,  musique  de 
Jacques  Aubert ,  représenté  à  l'Opéra  le  5  no- 
vembre 1722. 

BALLET  DES  âges  (le),  opéra  en  trois 
entrées  avec  prologue,  paroles  de  Fuzelier, 
musique  de  Campra,  joué  en  1718.  Le  pro- 
logue représente  les  jardins  d'Hébé,  où  la 
jeunesse  est  invitée  à  mettre  à  profit  les 
douceurs  d'un  asile  agréable.  Chaque  en- 
trée forme  une  petite  comédie  :  la  première 
représente  la  jeunesse  ou  Y  Amour  ingénu; 
la  seconde,  l'âge  viril,  ou  Y  Amour  coquet: 
la  troisième,  la  vieillesse,  ou  Y  Amour  joué. 
La  dernière  scène  montre  la  Folie  triom- 
phant de  tous  les  Ages. 

BALLO  IN  MASCHER A' (il)  [Le  bal  masque"], 
opéra  en  quatre  actes,  paroles  de  M.  Somma, 
musique  de  M.  Verdi,  représenté  pour  la  pre- 
mière fois  à  Rome,  au  théâtre  Apollo,  en 
1859,  et  à  Paris,  au  Théâtre-Italien,  le  13  jan- 
vier 1861.  Le  sujet  d'un  Ballo  in  maschera 
est,  sauf  le  lieu  de  la  scène,  identiquement  le 
même  que  celui  de  Gustave  III  ou  le  Bal 
masqué  de  Scribe,  qui  inspira  à  l'illustre  au- 
teur de  la  Muette  une  de  ses  meilleures  com- 
positions. Le  Galop  de  Gustave  III  est,  entre 
autres  morceaux,  resté  célèbre.  La  mort  tra- 
gique et  mystérieuse  du  prince  devait  frap- 
per l'imagination  de  M.  Verdi,  passionné,  on 
le  sait,  pour  les  situations  fortes,  les  carac- 
tères énergiques  et  les  sombres  dénoûments. 
Chez  nous,  le  côté  chorégraphique  de  ce 
grand  drame  avait  surtout  séduit;  aussi,  au 
bout  de  quelque  temps,  le  ballet  fit  oublier 
l'opéra,  malgré  les  beautés  musicales  que  la 
partition  avait  répandues  sur  le  poème,  et  on 
ne  joua  plus  que  le  cinquième  acte  de  Gus- 
tave dans  des  soirées  extraordinaires.  En  Ita- 
lie, le  drame  devait  l'emporter  sur  la  danse, 
et  le  Bal  masqué  de  Verdi  a  ceci  de  singu- 
lier, pour  un  ouvrage  italien,  et  d'extrême- 
ment rare,  qu'on  n'y  danse  pas  du  tout.  L'au- 
teur du  libretto  est  loin  d'être  un  grand 
poëte,  et  ses  vers  n'ont  guère  plus  de  mérite 
en  italien  que  ceux  de  Scribe  en  français  ; 
Fiorentino  prétend  même  quelque  part  qu'il 
écrit  assez  peu  correctement ,  mais  c'est  un 
auteur  habile,  ingénieux,  plein  de  ressour  - 
ces.  Il  s'est  borné  à  traduire  la  pièce   de 


112 


BALL 


BALL 


Scribe  et  à  la  rendre  méconnaissable.  «  Ce 
qui  étonne,  dit  Fiorentino,  c'est  qu'ayant 
déjà  écrit  pour  le  théâtre  et  n'ignorant  pas  les 
exigences  et  les  susceptibilités  des  différentes 
censures  italiennes ,  il  se  soit  flatté  de  faire 
accepter  à  Naples  son  Ballo  in  maschera,  au 
moment  où  l'on  entendait  de  toutes  parts, 
dans  ce  pays  sourdement  agité,  des  craque- 
ments sinistres,  et  où  l'on  dansait,  à  la  lettre, 
sur  un  volcan.  »  Le  Ballo  in  maschera  était, 
en  effet,  destiné  au  théâtre  de  San-Carlo, 
mais  les  difficultés  et  les  tracasseries  qu'on 
suscita  au  compositeur  firent  que  Verdi,  ra- 
massant les  feuillets  de  sa  partition,  prit  ré- 
solument le  bateau  à  vapeur  et  porta  son 
ouvrage  à  Rome,  où  il  fut  joué  avec  un  grand 
succès.  On  n'avait  rien  changé  au  libretto 
traduit  pour  San-Carlo.  La  scène  était  tou- 
jours à  Boston,  comme  l'avait  exigé  la  cen- 
sure napolitaine,  avec  une  foule  de  détails  qui 
défiguraient  singulièrement  la  pièce  de 
Scribe.  Mais  le  public  italien  ne  fait  pas  la 
moindre  attention  aux  paroles  plus  ou  moins 
ridicules  d'un  livret  d'opéra.  Son  imagina- 
tion supplée  aux  pauvretés  de  l'ouvrage,  et, 
pourvu  que  la  situation  musicale  soit  belle  et 
entraînante,  chacun  met  les  vers  qu'il  rêve 
sous  les  notes  du  compositeur.  Il  faut  suivre 
l'exemple  des  Italiens  si  l'on  veut  bien  juger 
la  partition  d'il  Ballo  in  maschera.  La  pièce 
ne  soutient  pas  l'analyse,  bien  que  sur  notre 
théâtre  Ventadour  l'action  se  passe  à  Naples, 
et  non  plus  à  Boston.  Cette  modification,  qui 
a  nécessité  divers  changements  dans  les  noms 
des  personnages,  est  due  aux  exigences  d'un 
chanteur  alors  fort  à  la  mode.  M.  Mario  n'au- 
rait jamais  voulu  chanter  sa  ballade  du  se- 
cond acte  en  culotte  courte,  bas  de  soie,  habit 
rouge  et  larges  épaulettes  en  filigrane  d'or; 
jamais  il  n'eût  accepté  le  titre  de  comte  do 
Warwick  et  les  fonctions  de  gouverneur  (le 
comte  de  Warwick  remplaçait  Gustave  III 
dans  la  pièce  originale).  Il  a  préféré  être 
grand  d'Espagne,  s'appeler  le  duc  d'Olivarès 
et  se  déguiser  en  pêcheur  napolitain,  s'occu- 
pant  d'ailleurs  assez  peu  de  l'exactitude  du 
rôle  qui  lui  devenait  ainsi  plus  avantageux. 
L'entreprise  de  mettre  en  musique  un  sujet 
déjà  si  heureusement  abordé  par  M.  Auber 
était  audacieuse;  car,  outre  le  larcin  trop 
commode  du  livret  de  Scribe,  elle  ne  suppo- 
sait rien  moins,  de  la  part  de  Verdi,  que  l'in- 
tention de  contre-balancer,  peut-être  même 
de  détrôner  une  partition  que  la  France 
compte  encore  aujourd'hui  dans  son  réper- 
toire musical.  «  Sans  vouloir  entamer  entre 
les  deux  Gustave  un  parallèle  qui  n'abouti- 


rait pas,  puisqu'il  s'agit  de  deux  composi- 
teurs de  tendances  diamétralement  opposées, 
écrivait  M.  Fr.  Schwab  à  propos  d'une  repré- 
sentation du  Ballo  in  maschera  à  Bade,  il  est 
permis  néanmoins  de  reconnaître  que  Verdi 
a  singulièrement  réalisé  dans  cette  circon- 
stance l'adage  Audaces  fortuna  juvat,  et  que 
sa  témérité  a  été  justifiée  par  un  chef-d'œu- 
vre. »  —  «  Quant  à  la  musique  d'Un  Ballo  in 
maschera,  dit  Fiorentino,  elle  est,  certes,  une 
des  meilleures  que  Verdi  ait  écrites,  et  si  elle 
n'a  pas  eu  d'emblée  le  même  succès  que  Bi- 
goletto  et  le  Trovatore,  c'est  que  l'exécution 
a  péché  surtout  par  la  faute  du  ténor ,  qui  a 
la  plus  grande  responsabilité  de  l'ouvrage.  » 
Mario,  en  effet,  avait  eu  de  beaux  moments 
dans  la  soirée,  mais  ses  forces  le  trahirent 
au  dernier  acte.  Verdi  avait  écrit  ce  rôle 
pour  Fraschini. 

Après  l'introduction  et  un  petit  chœur  de 
courtisans,  on  a  surtout  applaudi  la  suave 
romance  de  Richard  , 

La  rivedra  nell'  slasi, 
écrite  dans  la  pénétrante  tonalité  de  fa  dièse 
majeur;  le  cantabile  de  baryton  qui  suit: 

Alla  vita  cke  t'arride 
avec  cor  solo  ;  la  ballata  du  page  : 
Volta  la  terrea  fronte  aile  stelle. 
{Terrea  est  ici  pour  terrena.) 

La  musique  de  cette  ballade  est  pleine  d'au- 
dace et  de  brio.  Le  second  tableau  du  pre- 
mier acte  (car  on  fait  baisser  la  toile  avant 
l'invocation  de  la  sorcière)  contient  d'abord 
une  scène  et  un  air  de  contralto  :  l'entrée  du 
comte  de  Warwick  ou  du  duc  d'Olivarès  ;  un 
fort  beau  trio,  où  Amélie  vient  révéler  à  la 
magicienne  qu'elle  aime  Richard,  tandis  que 
celui-ci  entend  l'aveu ,  caché  dans  un  angle 
de  la  grotte  ;  puis  la  chanson  du  ténor ,  une 
ravissante  mélodie  napolitaine  ,  que  Nicolini 
enlève  avec  beaucoup  de  grâce,  et  un  fort  joli 
quinque  où  les  parties  de  soprano  et  de  té- 
nor, se  détachant  sur  les  basses ,  produisent 
un  effet  délicieux.  L'acte  se  termine  par  une 
sorte  de  God  save  qui  pouvait  avoir  sa  raison 
d'être  quand  il  s'adressait  à  un  gouverneur 
anglais,  mais  qui,  chanté  par  des  pêcheurs 
du  Pausilippe  en  l'honneur  d'un  duc  espa- 
gnol, n'a  plus  aucun  sens.  Parmi  les  plus 
beaux  morceaux  du  second  acte  (ou  du  troi- 
sième, selon  la  nouvelle  distribution),  il  faut 
citer  l'air  du  soprano  : 

Ma  dall'  arido  stelo, 
le  duo,  le  trio  et  surtout  le  quatuor  final,  qui 
rendent  d'une  façon  très  satisfaisante  une  des 
plus  belles  situations  de  l'ouvrage    Ce  qua- 


BANC 


BANT 


113 


tuor  est  une  de  ces  pages  émouvantes  où 
l'auteur  de  Rigoletto  excelle,  et  où,  par  la 
vigueur  du  coloris,  la  variété  du  rythme  et 
la  science  des  oppositions,  l'effet,  déjà  si 
puissant  du  drame  et  de  la  mise  en  scène, 
arrive  au  paroxysme  de  l'expression.  Au 
dernier  acte,  à  l'approche  de  la  catastrophe, 
rien  de  plus  beau  que  la  touchante  supplica- 
tion d'Adelia  ou  d'Amélie  aux  genoux  de  son 
mari  prêt  à  l'immoler  pour  venger  son  hon- 
neur outragé  :  les  pleurs  du  violoncelle,  la  to- 
nalité voilée  de  mi  bémol  mineur,  poussent 
aux  dernières  limites  de  la  douleur  cette  im- 
ploration de  l'épouse  et  de  la  mère  : 

Mono,  ma  prima  in  grazia; 
puis  l'air  du  baryton  : 

Eri  tu  cke  macchiavi  quelV  anima, 
avec  son  lugubre  début  en  ré  mineur,  suivi  du 
pathétique  cantabile  qu'annoncent  la  harpe  et 

la  flûte  : 

0  doleezze  perdute! 

Cette  inspiration  merveilleuse  rend  la  salle 
palpitante  et  est  toujours  redemandée  au 
théâtre.  Le  trio  et  le  quatuor  de  la  conjura- 
tion et  son  vigoureux  unisson,  un  beau  quin- 
que  où  se  détache  le  papillonnant  allegro 
au  page, 

Ah!  di  che  fulgor, 

et  plus  loin  la  canzone, 

Saper  vorreste, 
qu'il  chante  aussi ,  sans  omettre  la  romance 
du  ténor,  sont  les  morceaux  saillants  du  der- 
nier acte.  La  scène  du  bal,  qui,  avec  l'assas- 
sinat, termine  l'ouvrage,  est  relativement 
la  plus  faible  de  la  partition  de  Verdi,  tandis 
qu'elle  est  la  plus  saillante  de  celle  d'Auber. 

Ont  créé  un  Ballo  in  maschera  au  Théâtre- 
Italien  de  Paris  :  MM.  Mario,  le  comte  de 
Warwick  ou  duc  d'Olivarès  ;  Graziani,  Re- 
nato  ;  M>nes  Alboni,  la  devineresse  TJlrica; 
Penco,  Amélie  ou  Adélia  ;  Battu ,  le  page 
Oscar  ou  Edgar.  Fraschini  et  Mlle  Lagruay 
ont  tenu  avec  éclat  les  rôles  principaux  en 
1867. 

baloardo  (il),  opéra  italien,  musique  de 
F.  Orlandi,  représenté  à  Venise  en  1807. 

*  bamboula  (la),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  P.  Didier  et  Rochery,  musi- 
que de  M.  Solié  fils,  représentée  à  Nantes  le 
28  février  1885. 

*  BAN  leget,  opéra,  musique  de  M.Zaytz, 
représenté  à  Agram  vers  1871. 

banc  DE  sable  (le),  mélodrame,  musi- 
que de  Schaffner, représenté  à  la  Porte-Saint- 
Martin  vers  1820. 


BANDIERA  o'OGNi  VENTO,  opéra  italien, 
musique  de  Farinelli,  représenté  en  Italie 
vers  1791. 

BANDIT  (le),  opéra  en  deux  actes,  musi- 
que de  Eykens,  représenté  à  Anvers  en  1836. 

BANDIT  (le)  ,  opéra ,  musique  de  Van 
Bree ,  représenté  au  théâtre  français  de  La 
Haye  vers  1840. 

*  BANDIT  (le),  opéra-comique  en  deux  ac- 
tes, musique  de  Romain  Nihoul,  représenté 
à  Tongres  en  1857. 

*  BANDIT  PAR  AMOUR  (LE),opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Cadinot,  musi- 
que de  M.  Dassonville,  représenté  à  Bourges 
en  février  1881. 

BANDITI  (i) ,  opéra  italien ,  musique  de 
Garcia  (Manuel- del-Popolo-Vicente),  repré- 
senté à  New-York  vers  1827. 

BANDITO  (il),  opéra  italien,  musique  de 
L.  Boccaccio,  représenté  à  Savigliano,  en 
février  1872. 

BANDITO  (il),  opéra  séria  en  trois  actes, 
livret  de  Fontana,  musique  de  Emilio  Fer- 
rari, représenté  à  Casale  le  5  décembre  1880. 
On  a  remarqué  dans  cet  ouvrage  du  jeune 
compositeur  une  belle  romance  de  soprano 
et  le  finale  du  troisième  acte.  Le  héros  de  la 
pièce  est  Salvator  Rosa  ;  chanté  par  Vanzetti, 
Forapan  et  Mme  steffanini. 

BANDOLERO  (le)  ,  opéra  en  cinq  actes , 
paroles  de  Henri  Boisseaux,  musique  de  De- 
billemont,  représenté  à  Dijon  en  1850.  On  y 
remarqua  deux  septuors,  un  boléro  et  une 
intéressante  instrumentation. 

*  BAN  DOS  DE  VILLAPRITA  (LOS),  revue, 
paroles  de  M.  Calixto  Navarro,  musique  de 
M.  Fernandez  Caballero,  représentée  avec 
beaucoup  de  succès  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
des  Récollets,  en  juillet  1884. 

BANNERETS     D'ANGLETERRE      (LES), 

opéra ,  musique  de  Dorn  (Henri-Louis-Ed- 
mond), représenté  à  Cologne  en  1843. 

BANNIÈRE  DU  ROI  (la),  opéra,  musique 
de  M.  Mermet  (Auguste),  joué  à  Versailles 
eu  1839. 

BANNIÈRES  DE  SOUABE  (les),  drame, 
musique  de  Weber  (Bernard -Anselme),  écrit 
à  Hanovre  vers  1780. 

BANTRY  BAY  {la  Baie  de  Bantry) ,  opéra 
anglais,  musique  de  Reeve,  représenté  à 
Londres  en  1797. 

8 


414 


BARB 


BARB 


BARBACOLE   OU  LE  MANUSCRIT  VOLÉ, 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Moram- 
bert  et  de  Lagrange  de  la  Ferté,  musique  de 
Papavoine,  représenté  à  la  Comédie -Ita- 
lienne le  15  septembre  1760. 

BARBARIE  DEL  CASO  (le)  ,  opéra  italier, 
musique  de  Molinari,  rep.  àMuranoen  1664. 

BARBAROSSA,  opéra,  musique  de  G.  Her- 
mann,  représenté  à  Sondershausen  en  1847. 

BARBE-BLEUE,  opéra-bouffe  en;  trois  actes 
et  quatre  tableaux,  paroles  de  MM.  Henri 
Meilhac  et  Ludovic  Halévy,  musique  de 
M.  OfTenbach,  représenté  pour  la  première 
fois,  à  Paris,  sur  le  théâtre  des  Variétés,  le 
5  février  1866.  —  Le  sire  de  Barbe-Bleue 
mis  en  scène  par  les  auteurs  de  la  Belle 
Hélène  n'a  rien  de  commun  avec  le  Barbe- 
Bleue  de  Perrault,  si  ce  n'est  sa  barbe  et  ses 
nombreux  veuvages.  Henri  VIII  jovial,  il 
n'égorge  pas  lui-même  ses  femmes,  il  les 
fait  empoisonner  par  son  chimiste  Popolani, 
Ce  n'est  pas ,  d'ailleurs ,  pour  les  punir 
du  péché  de  curiosité  qu'il  leur  offre  le 
verre  d'eau  sucrée,  c'est  afin  de  pouvoir 
donner  carrière  à  sa  passion  pour  le  chan- 
gement. La  partition  de  Barbe-Bleue ,  dit 
M.  Jouvin,  a  les  qualités  et  les  défauts  des 
cent  partitions  signées  de  ce  nom  qui  a  la 
vogue  :  Jacques  Offenbach...  M.  Offenbach 
avait  écrit  des  finales  très  développés  dans  la 
Belle  Hélène;  dans  Barbe- Bleue,  il  a  surtout 
multiplié  les  petits  airs;  mais  la  veine  mélo- 
dique, pour  être  fragmentée  ,  n'en  est  pas 
moins  abondante.  Je  crois  pourtant  devoir 
mettre  le  compositeur  en  garde  contre  sa 
tendance  à  reproduire  sans  cesse  les  mêmes 
rythmes  ;  mais  j'ai  un  bien  faible  espoir  de 
le  convertir,  attendu  qu'il  réussit  beaucoup, 
qu'il  réussit  surtout  par  le  défaut  que  je  m'ef- 
force de  reprendre.  Le  Bu  qui  s'avance  a  plus 
fait,  pour  le  succès  de  la  Belle  Hélène,  que  le 
joli  duo  : 

Oui,  c'est  un  rêve  d'amour! 
Et,  au  moment  où  je  fais  cette  moralité,  une 
voix  attardée  dans  la  nuit  chante  sous  mes 
fenêtres  : 

Il  faut  qu'un  courtisan  s  incline, 
San  s'incline. 

On  peut  citer  le  duettino  de  l'introduction,  la 
chanson  de  la  batifoleuse,  le  motif  de  la  valse 
du  tirage  au  sort  des  rosières  ;  au  deuxième 
acte,  les  couplets  du  bon  courtisan ,  le  mor- 
ceau du  baise-main.  La  page  la  plus  musicale 
de  l'ouvrage,  c'est  le  grand  duo  de  M.  et 
Mme  Barbe-Bleue,  au  troisième  acte. 


*  BARBE  DE  BÉTASSON  (la),  opérette  en 
un  acte,  musique  de  M.  Georges  Douay,  re- 
présentée aux  Folies-Marigny  en  1864. 

*  BARBERILLO  DE  LAVAPIÈS  (el),  zar- 
zuela  en  trois  actes,  paroles  de  L.-M.  de  Larra, 
musique  de  Francisco  Barbieri,  représentée 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le 
19  décembre  1874. 

*  barberine,  opéra-comique  en  trois  ac- 
tes, poème  arrangé  d'après  la  jolie  comédie 
d'Alfred  de  Musset  par  MM.  Paul  Collin  et 
Lavallée,  musique  de  M.  de  Saint-Quentin, 
représenté  au  théâtre  de  la  Monnaie  de 
Bruxelles  le  10  décembre  1891.  Le  sujet  man- 
que un  peu  de  mouvement  et  d'action  peur 
une  oeuvre  lyrique,  et  la  musique,  élégante 
et  non  sans  grâce,  laisse  un  peu  trop  à  dési- 
rer sous  le  rapport  de  l'originalité.  L'œuvre 
avait  pour  interprètes  MU"  Darcelle,  Savine 
et  Wolf,  MM.  Isouard  et  Gilibert. 

*  BARBIAN  DE  LA  PERSIA  (el),  pochade 
musicale  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Navarro 
Gonzalvo  et  Felipe  Perez ,  musique  de 
MM.  Angel  Rubio  et  Espino,  représentée 
avec  succès  au  théâtre  des  Variétés  de  Ma- 
drid en  décembre  1885. 

BARBIER  DE  BAGDAD  (le),  opéra  alle- 
mand, musique  de  H.-C.  Hattasch,  repré- 
senté au  théâtre  de  Hambourg  vers  1793. 

barbier  DE  BAGDAD  (le),  paroles  et 
musique  de  Cornélius,  représenté  au  théâtre 
de  la  cour,  à  Weimar,  en  décembre  1859. 

BARBIER  DE  BENZING  (le),  opéra-comi- 
que,  musique  de  Jost,  représenté  à  Vienne 
vers  1780. 

barbier  DE  SÈVILLE  (le),  opéra,  musi- 
que de  Louis  Benda,  représenté  à  Hambourg 
en  1782. 

BARBIER  DE  SÉVILLE  (le)  ,  opéra,  musi- 
que d'Elsperger ,  représenté  en  1783,  pour 
célébrer  la  cinquantième  année  du  règne  de 
Charles-Théodore,  duc  de  Sulzbach. 

barbier  de  SÉVILLE  (le),  opéra-comi- 
que  français,  musique  de  Schulz,  représenté 
à  Reinsberg  en  1786. 

BARBIER  DE  SÉVILLE  (le)  [Il  Barbiere 
di  Siviglia],  opéra-bouffe  en  deux  actes,  d'a- 
près Beaumarchais,  paroles  de  Sterbini,  mu- 
sique de  Rossini,  représenté  pour  la  première 
fois  à  Rome,  au  théâtre  Argentina ,  le  26  dé- 
cembre 1816  (jour  où  la  stagione  du  carnaval 
commence  en  Italie) ,  et ,  à  Paris ,  à  la  salle 


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115 


Louvois,  par  la  compagnie  italienne,  le  26  oc- 
tobre 1819. 

L'imprésario    du   théâtre    Argentina,    à 
Rome,  eut  une  heureuse  inspiration  le  jour 
où  il  proposa  à  Rossini  le  libretto  du  Barbier 
de  Séville,  mis  jadis  en  musique  par  Paisiello. 
Aucune  pièce  ne  pouvait  mettre  aussi  bien 
en  lumière  le  côté  spirituel ,  gracieux  et  vif 
de  son  génie,  dont  les  aspects  sont  si  variés. 
Rossini  fut  appelé  à  faire  un  chef-d'œuvre. 
Disons-le  à  sa  louange ,  il  se  trouva  dans  un 
grand  embarras  en  apprenant  que ,  moyen- 
nant quatre  cents  écus  romains,  rémunéra- 
tion stipulée  d'avance  pour  chaque  ouvrage 
qu'il  plairait  à  l'imprésario  de  lui  demander, 
il  devait  mettre  une  partition  nouvelle  à  la 
place  de  la  partition ,  tant  applaudie  autre- 
fois, de  Paisiello.  Le  jeune  compositeur  avait 
trop  d'esprit  pour  ne  pas  honorer  le  vrai 
mérite.  Il  se  hâta  d'écrire   à  Paisiello.  Le 
vieux  compositeur ,  quoiqu'il  passât  pour  avoir 
conçu  de  la  jalousie  contre  le  jeune  maes- 
tro, depuis  le  succès  prodigieux  d'Elisa- 
betta  (Naples,   1815),  lui  répondit  qu'il  ne 
se  formaliserait  en  rien  de  voir  un  autre 
musicien  traiter  le  sujet  de  son  opéra.  Il 
comptait,  au  fond,  dit-on,  sur  une  chute 
éclatante.   Un  libretto    écrit   par  Ferretti 
n'ayant  pas  été  du  goût  de  Rossini ,  et  Fer- 
retti n'ayant  su  rien  trouver  de  meilleur,  on 
recourut  à  Sterbini,  qui  voulait  traiter  le 
Barbier  de  Séville  d'une  manière  toute  nou- 
velle, pour  le  placement  et  la  coupe  des  mor- 
ceaux de  musique.  Rossini  mit  une  préface 
très  modeste  au  libretto,  montra  la  lettre  de 
Paisiello  à  tous  les  dilettanti  de  Rome,  et  en- 
treprit son  travail.  En  treize  jours,  la  musi- 
que du    Barbier  fut   terminée.   «  Rossini , 
croyant  travailler   pour  les    Romains,   dit 
Stendhal,  venait  de  créer  le  chef-d'œuvre  de 
la  musique  française,  si  l'on  doit  entendre 
par  ce  mot  la  musique  qui ,  modelée  sur  le 
caractère  des    Français   d'aujourd'hui ,  est 
faite  pour  plaire  le  plus  profondément  pos- 
sible à  ce  peuple ,  tant  que  la  guerre  civile 
n'aura  pas  changé  son  caractère.  »  Cepen- 
dant, dès  que  le  bruit  se  répandit  que  Ros- 
sini refaisait  l'ouvrage  de  Paisiello,  ses  en- 
nemis se  hâtèrent  d'exploiter  dans  les  cafés 
ce   qu'ils   appelaient    une   mauvaise    action. 
Cela  n'avait  par  le  moindre  sens;   car  les 
drames  lyriques  de  Métastase  ont  été  mis 
en  musique  par  des  centaines  de  composi- 
teurs. Que  de  fois  n'a-t-on  pas  vu  paraître  au 
théâtre,  avec  une  nouvelle  musique,  YArta- 
terse,  l'Adriano  in  Siria,  YOlimpiade,  la  Bi- 
done,    VAlessandro    nell'  Indie,  YAchille  in 


Sciro?  Il  faut  ajouter  que  Sterbini  n'était 
pas  aimé  du  public  romain.  «  Paisiello  lui- 
même  n'était  point  étranger  à  ces  intrigues, 
dit  Castil-Blaze  ;  une  lettre  de  sa  main  fut 
montrée  à  Rossini.  Paisiello  écrivait  de  Naples 
àl'un  de  ses  amis  de  Rome,  et  lui  recommandait 
expressément  de  ne  rien  négliger  pour  que  la 
chute  fût  éclatante.  »  Le  jour  de  la  première 
représentation  arriva,  et  c'est  ici  surtout  que, 
à  travers  tant  de  versions  répandues  sur  le 
sort  de  cet  admirable  ouvrage  à  son  origine, 
il  est  utile  de  demander  la  vérité  à  une 
bouche  contemporaine.  Mme  Giorgi-Righetti, 
actrice  chargée  de  créer  le  rôle  de  Rosina,  va 
nous  servir  de  cicérone.  Cette  cantatrice 
nous  apprend  que  d'ardents  ennemis  se  trou- 
vaient, dès  l'ouverture  du  théâtre,  à  leur 
poste,  tandis  que  les  amis,  intimidés  par  la 
mésaventure  récente  de  Torvaldo  e  Dorliska 
(Rome,  1816) ,  montraient  peu  de  résolution 
pour  soutenir  l'œuvre  nouvelle.  Rossini,  selon 
Mme  Giorgi-Righetti,  avait  eu  la  faiblesse  de 
consentir  à  ce  que  Garcia,  dont  il  aimait 
beaucoup  le  talent,  remplaçât  l'air  qui  se 
chante  sous  le  balcon  de  Rosina  par  une  mé- 
lodie espagnole  de  sa  façon,  pensant  que ,  la 
scène  étant  en  Espagne,  cela  pourrait  con- 
tribuer à  donner  de  la  couleur  locale  à  l'ou- 
vrage; mais  les  dispositions  du  public  rendi- 
rent cet  essai  déplorable.  Par  une  circonstance 
malheureuse,  on  avait  oublié  d'accorder  la 
guitare  avec  laquelle  Almaviva  s'accompagne- 
Garcia  dut  l'accorder  séance  tenante.  Une 
corde  cassa;  le  chanteur  fut  obligé  de  la  re- 
mettre, et,  pendant  ce  temps,  les  rires  et  les 
sifflets  s'en  donnaient,  comme  on  le  pense 
bien,  sans  le  moindre  égard  pour  le  jeune 
maître  de  vingt-cinq  ans,  pour  le  pauvre 
Rossini,  qui,  selon  l'usage,  accompagnait  au 
piano.  Etrangère  aux  habitudes  et  au  goût 
des  Italiens ,  la  mélodie  fut  mal  reçue,  et  le 
parterre  se  mit  à  fredonner  les  fioritures  es- 
pagnoles. Après  l'introduction,  vient  la  cava- 
tine  de  Figaro.  Le  prélude  put  se  faire  eDten 
dre;  mais  lorsqu'on  vit  entrer  en  scène 
l'acteur  Zamboni  sur  ce  prélude,  portant  une 
autre  guitare ,  un  fou  rire  s'empara  des 
spectateurs ,  et  la  cabale  fit  si  bien,  par  son 
vacarme,  que  pas  une  note  de  ce  morceau 
ravissant  ne  put  être  écoutée.  Rosina  se 
montra  sur  le  balcon,  et  le  public,  qui  ché- 
rissait la  cantatrice ,  se  disposait  à  l'applau- 
dir; malheureusement  eile  avait  à  dire  ces 
paroles  : 

Segui,  o  caro,  de'  segui  cosi, 
«  Continue,  mon  cher,  va  toujours  ainsi.  » 
A  peine  les  eut-elle  prononcées  que  l'hil  arité 


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redoubla  dans  la  salle.  Les  sifflets  et  les  huées 
ne  cessèrent  pas  une  minute,  pendant  tout  le 
duo  d'Almaviva  et  de  Figaro  ;  l'ouvrage  dès 
lors  sembla  perdu.  Enfin,  Rosina  entra  en 
scène  et  chanta  la  cavatine  attendue  avec 
impatience.  La  jeunesse  de  Mme  Giorgi-Ri- 
ghetti,  la  beauté  de  sa  voix,  la  faveur  dont 
elle  jouissait  auprès  du  public,  lui  procurè- 
rent une  sorte  d'ovation  dans  cette  cavatine. 
Trois  salves  d'applaudissements  prolongés 
firent  espérer  un  retour  de  fortune  pour  l'ou- 
vrage. Rossini,  assis  au  piano,  se  leva,  salua, 
puis,  se  tournant  vers  la  cantatrice,  il  lui  dit 
à  demi- voix  :  «  Oh!  natura!  —  Rendez -lui 
grâce,  répondit  Mme  Giorgi;  sans  elle,  vous 
ne  vous  seriez  pas  levé  de  votre  chaise.  »  — 
Cette  éclaircie  de  soleil  au  milieu  de  la  tem- 
pête tomba  presque  aussitôt  ;  les  sifflets  re- 
commencèrent de  plus  belle  au  duo  que 
Figaro  chante  avec  Rosina.  Le  tapage  redou- 
blant, il  fut  impossible  d'entendre  une  phrase 
du  finale.  Tous  les  siffleurs  de  l'Italie,  dit 
Castil-Blaze ,  semblaient  s'être  donné  ren- 
dez-vous dans  cette  salle.  Au  moment  du  bel 
unisson  qui  commence  lastrette,  une  voix  de 
stentor  cria  :  »  Voici  les  funérailles  de  don 
Pollione  ,  »  paroles  qui  avaient  sans  doute 
beaucoup  de  sel  pour  des  oreilles  romaines , 
car  les  cris,  les  huées,  les  trépignements  cou- 
vrirent aussitôt  la  voix  des  chanteurs  et  l'or- 
chestre. Lorsque  le  rideau  tomba,  Rossini  se 
tourna  vers  le  public,  leva  légèrement  les 
épaules  et  battit  des  mains.  Les  spectateurs 
furent,  affirme-t-on ,  vivement  blessés  de  ce 
mépris  de  l'opinion;  mais  pas  un  signe  d'im- 
probation  n'y  répondit.  La  vengeance  était 
réservée  pour  le  second  acte  ;  elle  fut  aussi 
cruelle  que  possible ,  car  on  ne  put  entendre 
une  seule  note.  «  Jamais,  s'écrie  avec  raison 
un  auteur,  jamais  pareil  débordement  d'ou- 
trages n'avait  déshonoré  la  représentation 
d'une  œuvre  dramatique.  »  Rossini,  cepen- 
dant, qui,  ainsi  qu'on  en  peut  juger,  n'était  pas 
plus  heureux  à  sa  première  soirée  que  ne 
l'avait  été  Beaumarchais  lui-même ,  ne  cessa 
point  d'être  calme ,  et  sortit  du  théâtre  avec 
la  même  tranquillité  que  s'il  s'était  agi  de 
l'opéra  d'un  de  ses  confrères.  Après  s'être 
déshabillés,  les  chanteurs  :  Mme  Giorgi,  Ro- 
sina; Garcia,  Almaviva;  Zamboni,  Figaro,  et 
Boticelli,  Bartholo,  accoururent  à  son  logis 
pour  le  consoler  de  sa  triste  aventure.  Ils  le 
trouvèrent  endormi  profondément. 

Stendhal ,  qui  a  écrit  une  Vie  de  Rossini, 
prétend  que  les  Romains  trouvèrent  le  com- 
mencement du  Barbier  ennuyeux  et  bien  in- 
férieur à  celui  de,  Paisiello.  «Ils  cherchaient 


en  vain  cette  grâce  naïve ,  inimitable,  et  ce 

style,  le  miracle  de  la  simplicité.  L'air  de 

Rosine, 

Sono  docile, 

parut  hors  de  caractère;  on  dit  que  le  jeune 
maestro  avait  fait  une  virago  d'une  ingénue, 
ce  qui  est  vrai.  «  La  pièce ,  poursuit  Stendhal, 
se  releva  au  duetto  entre  Rosine  et  Figaro , 
qui  est  d'une  légèreté  admirable  et  le  triom- 
phe du  style  de  Rossini.  L'air  de  la  Calunnia 
fut  jugé  magnifique  et  original.  Néanmoins, 
après  le  grand  air  de  Basile,  on  regretta  da- 
vantage encore  la  grâce  naïve  et  quelquefois 
expressive  de  Paisiello.  Enfin,  ennuyés  des 
choses  communes  qui  commencent  le  second 
acte,  choqués  du  manque  total  d'expression, 
les  spectateurs  firent  baisser  la  toile.  En  cela, 
le  public  de  Rome,  si  fier  de  ses  connaissances 
musicales,  fit  un  acte  de  hauteur  qui  se  trouva 
aussi,  comme  il  arrive  souvent,  un  acte  de 
sottise,  u  Le  lendemain,  cependant,  la  pièce 
alla  aux  nues;  on  voulut  bien  s'apercevoir 
que,  si  Rossini  n'avait  pas  les  mérites  de 
Paisiello,  il  n'avait  pas  non  plus  la  languei1^ 
de  son  style,  défaut  énorme  qui  gâte  souvent 
les  ouvrages,  si  semblables  d'ailleurs,  de 
Paisiello  et  du  Guide.  Pour  cette  deuxième 
représentation,  Rossini  remplaça  l'air  malen- 
contreux de  Garcia  par  la  délicieuse  cavatine 

Ecco  ridente  il  cielo, 
dont  il  emprunta  le  début  à  l'introduction  de 
son  Aureliano  in  Palmira.  Cette  introduction 
à.' Aureliano  in  Palmira  (Milan,  1814)  est  un 
des  meilleurs  morceaux  de  l'auteur;  comme 
l'ouvrage  n'avait  pas  eu  de  succès ,  Rossini 
en  avait  fait,  l'année  suivante,  l'ouverture 
d'Elisabetta,  regina  à!  Ingilterra;  or,  elle 
avait  déjà  figuré  dans  sa  partition  de  Ciro  in 
Babilonia,  en  1812.  Cette  symphonie  peu  tra- 
gique, bien  qu'elle  eût  précédé  des  opéras 
sérieux,  annonça  les  joyeusetés  du  factotum 
délia  città ,  devint  l'ouverture  de  il  Barbiere 
di  Siviglia,  et  n'en  fut  pas  moins  applaudie. 
Elle  se  trouve  ainsi  avoir  à  exprimer,  dans 
Elisabetta.  les  combats  de  l'amour  et  de  l'or- 
gueil chez  une  des  âmes  les  plus  hautaines 
dont  l'histoire  ait  gai'dé  la  mémoire,  et,  dans 
il  Barbiere,  les  folies  de  Figaro.  Mais  ne 
sait-on  pas  que  le  moindre  changement  de 
temps  suffit  souvent  pour  donner  l'accent  de 
la  plus  profonde  mélancolie  à  l'air  le  plus 
gai?  Rossini  put  donc  se  servir,  avec  un 
grand  bonheur,  du  motif  du  premier  chœur  : 

Sposa  del  grande  Osiride 
de  son  Aureliano,  pour  en  composer 

Ecco  ridente  il  cielo, 
début  de  la  cavatine  d'Almaviva.  Ce  délicieux 


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andante  nous  offre ,  ainsi  que  le  fait  remar- 
quer Castil-Blaze ,  le  premier  exemple  de  la- 
modulation  au  mode  mineur  que  l'on  ren- 
contre dans  les  opéras  de  Rossini,  modulation 
si  souvent  employée  ensuite  par  ce  maître  et 
par  la  foule  de  ses  imitateurs.  Ce  moyen  har- 
monique, cette  manière  ingénieuse  d'éviter 
la  route  battue  et  la  cadence  prévue ,  appar- 
tient à  Majo,  et  plusieurs  musiciens  s'en 
étaient  emparés  bien  avant  Rossini.  Quoi 
qu'il  en  soit,  la  nouvelle  cavatine,  adaptée  à 
la  hâte  au  Barbiere  si  mal  reçu ,  fut  chantée 
le  soir  même  de  la  seconde  épreuve  par  Gar- 
cia et  vivement  applaudie.  En  outre,  Rossini 
s'était  empressé  d'enlever  de  son  œuvre  tout 
ce  qui  lui  parut  avoir  été  raisonnablement 
improuvé  ;  puis,  il  prétexta  une  indisposition 
et  se  mit  au  lit ,  afin  de  n'être  pas  obligé  de 
paraître  cette  fois  au  piano.  Le  public,  ce 
soir-là ,  se  montra  moins  mal  disposé  que  la 
veille.  Il  voulut  entendre  l'ouvrage,  ce  qu'il 
n'avait  pu  faire  encore ,  avant  de  l'exécuter 
tout  à  fait.  Cette  résolution  assurait  le 
triomphe  du  maestro;  car  «il  était  impossi- 
ble qu'un  peuple  si  bien  organisé  ne  fût  point 
frappé  des  beautés  répandues  à  profusion 
dans  ce  chef-d'œuvre.  »  On  écouta,  et  les  ap- 
plaudissements seuls  rompirent  le  silence 
des  auditeurs  attentifs  ;  il  n'y  eut  pas  d'en- 
thousiasme à  cette  représentation,  mais,  aux 
représentations  suivantes ,  le  succès  grandit, 
et  l'on  en  vint  enfin  à  ces  transports  d'admira- 
tion qui  partout  ont  accueilli  cette  œuvre  du 
génie.  On  raconte  que  bientôt  l'enthousiasme 
prit  de  telles  proportions,  que  Rossini  fut 
conduit  plusieurs  soirs  de  suite  à  son  logis, 
en  triomphe,  à  la  lueur  de  mille  flambeaux, 
par  ces  mêmes  Romains  qui  l'avaient  si 
cruellement  sifflé  précédemment.  Les  pre- 
miers qui  comprirent  tout  le  mérite  du  Bar- 
biere vinrent  entourer  le  lit  de  Rossini  et  le 
félicitèrent  sur  l'excellence  de  son  opéra.  Ce 
revirement  de  fortune  et  d'opinion  n'étonna 
point  le  musicien  :  il  n'était  pas  moins  cer- 
tain de  sa  réussite  le  soir  même  de  sa  chute, 
que  huit  jours  après. 

Fait  singulier,  le  sort  du  Barbiere  di  Sivi- 
gliaivA.  le  même  à  Paris  qu'à  Rome;  les  mê- 
mes causes  produisirent  le  même  effet  dans 
l'une  et  l'autre  ville  :  chez  nous,  l'ouvrage  de 
Paisiello  fut  encore  opposé  à  celui  de  Rossini. 
La  première  représentation  ,  à  la  salle  Lou- 
vois,  se  ressentit  des  articles  publiés  par  des 
journalistes  malveillants  ou  ignorants,  et 
l'impression  de  la  soirée  fut  glaciale.  Il  est 
vrai  que  Mme  Ronzi  deBegnis  échauffait  peu 
le  rôle  de  Rosina,  pour  lequel  son  talent  était 


insuffisant.  Par  une  inspiration  qui  devait 
d'ailleurs  tourner  à  l'avantage  de  Rossini, 
les  dilettanti  parisiens  demandèrent  le  Bar- 
biere de  Paisiello.  Paër ,  directeur  de  la  mu- 
sique au  Théâtre-Italien,  et  que  le  jeune 
maestro  inquiétait,  eut  l'air  de  céder  à  une 
exigence  du  public,  que  peut-être  il  avait 
provoquée  ;  mais  le  contraire  de  ce  qu'il  at- 
tendait arriva.  Déjà  les  traditions  de  l'an- 
cienne musique  que  l'on  ressuscitait  étaient 
perdues;  aucun  artiste  ne  savait  plus  la 
chanter  dans  son  caractère  de  simplicité. 
D'ailleurs,  si  l'on  s'en  rapporte  à  Castil- 
Blaze,  excellent  juge  en  cette  matière,  la 
forme  de  l'ouvrage  était  surannée  ;  il  y  avait 
trop  d'airs,  trop  de  récitatifs,  et  l'instrumen- 
tation parut  maigre.  Ce  fut  un  fiasco  orribile. 
Il  fallut  en  revenir  à  la  partition  de  Rossini, 
qui,  grandie  par  les  avantages  dont  sa  rivale 
était  dépouillée,  ravit  tous  les  connaisseurs. 
Les  rôles  étaient  alors  tenus ,  avec  une  per- 
fection que  l'on  n'a  pas  égalée  depuis,  par 
Garcia,  Almaviva  modèle;  Pellegrini,  joyeux 
et  spirituel  Figaro;  de  Begnis,  Basile  par- 
fait; Graziani,  Bartolo  vivace  et  malin  qui 
n'a  pu  être  vaincu  depuis  lors  que  par  La- 
blache.  Mme  Ronzi  de  Begnis  seule  détrui- 
sait l'harmonie  de  ce  délicieux  ensemble; 
aussi,  quand,  le  14  décembre,  Mme  Main- 
vielle-Fodor  prit  le  rôle  de  Rosina ,  le  succès 
de  l'ouvrage  fut  triplé.  Qu'on  se  figure  la  per- 
fection où  en  était  arrivée  l'exécution  du  Bar- 
biere, en  lisant  les  lignes  suivantes  échappées 
à  la  plume  de  Castil-Blaze  :  «  Pour  vous  don- 
ner une  idée  de  Garcia  dans  ce  rôle  qu'il  a  con- 
fisqué totalement  à  son  profit,  je  vous  dirai 
que  mon  précieux  ami  Rubini  m'a  toujours 
semblé  médiocre  Almaviva,  tant  je  tenais 
dans  mon  oreille  impitoyable  les  traits  har- 
dis, accentués,  perlés  à  pleine  voix  de  Gar- 
cia. Qui  me  rendra  cette  avalanche  sonore  du 
comte  exaspéré ,  maudissant  l'importune 
troupe  de  ses  musiciens  : 

Ah!  malcdetti,  andate  via, 

Ah!  canciijlia  via  di  quà? 

C'était  sublime!  »  L'ouverture  du  Barbiere 
amusa  beaucoup  à  Rome  ;  on  y  vit,  ou  l'on 
crut  y  voir  les  gronderies  du  vieux  tuteur 
amoureux  et  jaloux,  et  les  gémissements  de 
la  pupille.  Le  petit  terzetto 

Zitii,  zilti,  piano,  piano, 
du  second  acte,  fut  applaudi  avec  un  enthou- 
siasme indescriptible.  «Mais  c'est  de  la  petite 
musique,  s'écriaient  les  adversaires  du  jeune 
compositeur;  cela  est  amusant,  sautillant, 
mais  n'exprime  rien.  Quoi  I  Rosine  trouve  un 
Almaviva  fidèle  et  tendre  au  lieu  du  scélérat 


118 


BARB 


BARB 


qu'on  lui  avait  peint,  et  c'est  par  d'insigni- 
fiantes roulades  qu'elle  prétend  nous  faire 
partager  son  bonheur!  » 

Di  sorpresa ,  di  conlento 
Son  vicina  a  deliror. 

Eh  bien,  écrivait  Stendhal  en  1824,  les  rou- 
lades si  singulièrement  placées  sur  ces  pa- 
roles, et  qui  faillirent,  même  le  second  jour, 
entraîner  la  chute  de  la  pièce  à  Rome,  ont  eu 
beaucoup  de  succès  à  Paris  ;  on  y  aime  la  ga- 
lanterie et  non  l'amour.  Le  Barbier,  si  facile 
à  comprendre  par  la  musique,  et  surtout  par 
le  poëme,  a  été  l'époque  de  la  conversion  de 
beaucoup  de  gens.  Il  fut  donné  le  23  septem- 
bre 1819  (Stendhal  se  trompe  de  date,  lisez  : 
26  octobre),  mais  la  victoire  sur  les  pédants 
qui  défendaient  Paisiello  comme  ancien  n'est 
que  de  janvier  1820...  Je  ne  doute  pas  que 
quelques  dilettanti  ne  me  reprochent  de 
m'arrêter  à  des  lieux  communs  inutiles  à 
dire  ;  j  e  les  prie  de  vouloir  bien  relire  les  j  our- 
Daux  d'alors  et  même  ceux  d'aujourd'hui 
(1823), ils  ne  les  trouveront  pas  mal  absurdes, 
quoique  le  public  ait  fait  d'immenses  progrès 
depuis  quatre  ans.  La  musique  aussi  a  fait 
un  pas  immense  depuis  Paisiello  ;  elle  s'est 
défaite  des  récitatifs  ennuyeux,  et  elle  a  con- 
quis les  morceaux  d'ensemble...  Rossini,  lut- 
tant contre  un  des  génies  de  la  musique  dans 
le  Barbier,  a  eu  le  bon  esprit,  soit  par  hasard, 
soit  par  bonne  théorie,  d'être  éminemment 
lui-même.  Le  jour  où  nous  serons  possédés  de 
la  curiosité,  avantageuse  ou  non  pour  nos 
plaisirs,  de  faire  une  connaissance  intime 
avec  le  style  de  Rossini,  c'est  dans  le  Bar- 
bier que  nous  devrons  le  chercher.  Un  des 
plus  grands  traits  de  ce  style  y  éclate  d'une 
manière  frappante.  Rossini,  qui  fait  si  bien 
les  finales,  les  n  morceaux  d'ensemble,»  les 
duetti,  est  faible  et  joli  dans  les  airs  qui  doi- 
vent peindre  la  passion  avec  simplicité.  Le 
chant  spianato  est  son  écueil.  On  sent  bien 
que  Rossini  lutte  avec  Paisiello  ;  dans  le  chœur 
des  donneurs  de  sérénades,  tout  est  grâce  et 
douceur,  mais  non  pas  simplicité.  L'air  du 
comte  Almaviva  est  faible  et  commun;  en 
revanche,  tout  le  feu  de  Rossini  éclate  dans 
le  chœur 

Mille  grazie,  mio  signore  ! 

et  cette  vivacité  s'élève  bientôt  jusqu'à  la 
verve  et  au  brio,  ce  qui  n'arrive  pas  toujours 
à  Rossini.  Ici  son  âme  semble  s'être  échauffée 
aux  traits  de  son  esprit.  Le  comte  s'éloigne 
en  entendant  venir  Figaro  ;  il  dit,  en  s'en 
allant  : 

Già  l'alba  è  appena, 

E  amor  non  si  vergogna. 


Voilà  qui  est  bien  italien.  Un  amoureux  se 
permet  tout,  dit  le  comte.  La  cavatine  de 
Figaro 

Largo  al  factotum 

est  et  sera  longtemps  le  chef-d'œuvre  de  la 
musique  française.  Que  de  feu  !  que  de  légè- 
reté, que  d'esprit  dans  le  trait: 

Per  un  barbiere  di  qualità! 
Quelle  expression  dans 

Colla  donetta... 
Col  cavalière!... 

Cela  a  plu  à  Paris  et  pouvait  fort  bien  être 
sifflé  à  cause  du  sens  leste  des  paroles.  La 
situation  du  balcon  dans  le  Barbier  est  divine 
pour  la  musique  ;  c'est  de  la  grâce  naïve  et 
tendre.  Rossini  l'esquive,  pour  arriver  au  su- 
perbe duetto  bouffe  : 

AU'  idea  di  quel  metalio  ! 

Les  premières  mesures  expriment  d'une  ma- 
nière parfaite  l'omnipotence  de  l'or  aux  yeux 
de  Figaro.  L'exhortation  du  comte  : 
Su,  vediatn  di  quel  métallo, 

est  bien,  au  contraire,  d'un  jeune  homme  de 
qualité  qui  n'a  pas  assez  d'amour  pour  ne  pas 
s'amuser,  en  passant ,  de  la  gloutonnerie  su- 
balterne d'un  Figaro  à  la  vue  de  l'or.  Cima- 
rosa  n'a  jamais  fait  de  duetto  aussi  rapide 
que  celui  d'Almaviva  avec  Figaro  : 
Oggi  arriva  un  reggimento, 

qui  est,  en  ce  genre,  le  chef-d'œuvre  de  Ros- 
sini, et  par  conséquent  de  l'art  musical.  On 
regrette  de  remarquer  une  nuance  de  vulga- 
rité dans 

Che  invenzione  prelibata! 

Un  modèle  de  vrai  comique  se  trouve,  au 
contraire,  dans  ce  passage  relatif  à  l'ivresse 
du  comte  : 

Perché  d'un  che  poco  è  in  se, 
Il  tutor,  credete  a  me, 
Il  tutor  si  federà. 

On  admirait  surtout  la  sûreté  de  voix  de 

Garcia  dans  le  passage 

Vado...  ma  il  meglio  mi  scordavo. 

Il  y  a  là  un  changement  de  ton,  dans  le  fond 

de  la  scène,  sans  entendre  l'orchestre,  qui  est 

le  comble  de  la  difficulté.  La  fin  de  ce  duetto, 

depuis 

La  bottega  ?  non  si  sbaglia, 

est  au-dessus  de  tout  éloge.  La  cavatine  de 

Rosine 

TJna  voce  poco  fa, 

est  piquante;  elle  est  vive,  mais  elle  triom- 
phe trop.  Il  y  a  beaucoup  d'assurance  dans  le 
chant  de  cette  jeune  pupille  persécutée,  et 


BARB 


BARB 


119 


bien  peu  d'amour.  Le  chant  de  victoire  sur 

les  paroles  : 

Lindor  mio  sard 

est  le  triomphe  d'une  belle  voix.  Mme  Fodor 
y  était  parfaite.  L'air  célèbre  de  la  Calomnie 

La  calunnia  è  un  venticello 
ne  semble  à  Stendhal  qu'un  extrait  de  Mo- 
zart, fait  par  un  homme  d'infiniment  d'esprit, 
et  qui  lui-même  écrit  fort  bien.  «  C'est  ainsi 
que  Raphaël  copiait  Michel-Ange  dans  la 
belle  fresque  du  prophète  Isaïe,  à  l'église  de 
Saint- Augustin.  »  L'entrée  du  comte  Alma- 
viva,  déguisé  en  soldat,  et  le  commencement 
du  finale  du  premier  acte ,  sont  des  modèles 
de  légèreté  et  d'esprit.  Il  y  a  un  joli  contraste 
entre  la  lourde  vanité  du  Bartolo  qui  répète 
trois  fois,  d'une  manière  si  marquée, 

Dotlor  Bartolo  ! 
et  l'aparté  du  comte  : 

Ah!  venisse  il  caro  oggetto! 

Délia  mia  félicita; 

Rien  de  plus  piquant  que  ce  finale.  Peu  à  peu, 
à  mesure  qu'on  avance  vers  la  catastrophe, 
il  prend  une  teinte  de  sérieux  fort  marqué. 
L'effet  du  chœur 

La  forza,  aprite  qud, 
est  pittoresque  et  frappant.  On  trouve  ici  un 
grand  moment  de  silence  et  de  repos,  dont 
l'oreille  sent  vivement  le  besoin,  après  le  dé- 
luge de  jolies  petites  notes  qu'elle  vient  d'en- 
tendre. En  Italie,  on  chante,  pour  la  leçon  de 
musique  de  Rosine,  cet  air  délicieux  : 
La  biondina  in  gondoletta. 

A  Paris,  Mme  Fodor  le  remplaçait  par  l'air  de 
Tancrède : 

Bi  tanti  palpiti 
arrangé  en  contredanse.  Nous  avons  vu , 
en  1S63,  au  Théâtre-Italien,  Mme  Borghi- 
Mamo  intercaler  dans  cette  scène  l'air  si 
connu  du  Baccio,  et,  l'année  suivante, 
Mlle  Adelina  Patti  donner  au  même  endroit 
ia  valse  di  Gioia  insolita,  la  Calessera,  chan- 
son espagnole,  et,  en  1867,  le  rondo  de  Manon 
Lescaut  de  M.  Auber ,  qu'on  appelle  l'Eclat 
de  rire.  Le  grand  quintetto  de  l'arrivée  et  du 
renvoi  de  Basile  est  un  morceau  capital;  le 
terzetto  de  la  tempête  est,  aux  yeux  de  beau- 
coup de  personnes,  le  chef-d'œuvre  de  la 
pièce,  qui  est  elle-même  le  chef-d'œuvre  du 
maestro  dans  le  genre  comique ,  après  la  Ce- 
nerentola  toutefois ,  si  l'on  s'en  rapporte 
au  goût  de  certains  amateurs  délicats.  Ce 
que  nous  pouvons  constater ,  c'est  qu'en 
France  le  Barbiere  est  plus  généralement 
connu  que  la  Cenereiitola.  Il  est  resté  au  ré- 
pertoire du  Théâtre-Italien,  où  il  a  été  sou- 


vent l'objet  de  reprises  fort  suivies.  Les  ar- 
tistes les  plus  distingués  ont  tenu  à  honneur 
d'aborder  ce  célèbre  ouvrage,  que  le  monde 
entier  a  applaudi.  Nous  rappellerons  :  Galli, 
Figaro  ;  Mlle  Cinti  (1825)  ;  MUe  Sontag  (1826); 
(1826);  Santini,  Figaro  (1828);  Lablache,  Fi- 
garo; Mme  Malibran  (1831)  ;  MUe  Giulia  Grisi 
(1833);  Morelli;  Lablache,  Bartolo;  Ronconi, 
Basilio;  Salvi;  Mme  Persiani  (1844)  ;  Mlle  Nis- 
sen  (1844)  ;  Mario,  Almaviva  (1845);  Calzolari  ; 
Napoleone  Rossi  ;  Beletti;  Mme  de  La  Grange 
(1853);  Mario  ;  Tamburini  ;  Rossi;  Mme  Ai- 
boni  (1854);  Lucchesi  ;  Gassier  ;  Rossi; 
Mme  Gassier  (1854);  Mario;  Everardi;  Zuc- 
chini;  Angelini;  Mme  Borghi-Mamo  (1855)  ; 
plus  récemment  encore  nous  avons  vu  ou 
revu:  MUe  Adelina  Patti  (1862);  Baragli, 
Almaviva  ;  Mme  Borghi-Mamo  (1863)  ;  Mario  ; 
Scalese,  Bartolo;  MUe  Patti  (1864). 

H  Barbiere  di  Siviglia  ,  traduit  par  Castil- 
Blaze  en  français,  a  été  représenté  à  l'Odéon 
le  6  mai  1824.  En  octobre  1837,  alors  qu'il 
était  question  de  l'adapter  à  la  scène  de  notre 
grand  Opéra,  le  Barbier  de  Séville  fut  exé- 
cuté au  bénéfice  d'un  choriste  basse  de  l'Aca- 
démie de  musique,  qui  s'était  blessé  griève- 
ment, dans  la  salle  Chantereine,  par  Lafont, 
Almaviva;  Alizard,  Basile;  Prosper  Dérivis, 
Figaro;  Bernadet,  Bartholo;  Mme  Dorus, 
Rosine;  Mlle  Flécheux,  Marceline.  Divers 
empêchements  arrêtèrent  la  représentation 
immédiate  à  l'Opéra.  Après  avoir  été  repris 
à  l'Opéra  national  le  28  septembre  1851,  il  ne 
put  être  joué  à  l'Opéra  que  le  9  décembre  1853. 
Le  directeur  du  Théâtre-Italien  s'opposant  à 
la  mise  en  scène  d'une  traduction  du  Barbier 
de  Séville,  le  ministre  n'en  autorisa  qu'une 
seule  représentation  incomplète,  plusieurs 
fragments  ayant  été  supprimés.  Mme  Bosio 
s'y  montra  dans  tout  l'éclat  de  son  talent,  et 
dit  à  ravir  la  cavatine  de  Niobe, 

Bi  tuoi  frequenti  palpiti, 
si  brillante  et  si  difficile.  Chapuis,  Morelli, 
Obin,  Marié  secondèrent  parfaitement  la  vir- 
tuose éminente;  le  chœur  et  l'orchestre  firent 
merveille  dans  le  finale.  Le  deuxième  acte  du 
Barbier  a  reparu  de  nouveau  au  Théâtre-Ly- 
rique en  1857.  Mme  Carvalho  chantait  le  rôle 
de  Rosine.  Enfin,  après  avoir  été  joué  eD 
français  au  Théâtre-Lyrique  de  la  Gaîté  le 
5  décembre  1876,  puis  au  théâtre  du  Château- 
d'Eau  le  14  août  1879,  le  Barbier  de  Séville  fit 
sa  triomphante  apparition  à  l'Opéra-Comique 
le  8  novembre'  1884,  et  depuis  lors  n'a  plus 
quitté  le  répertoire  de  ce  théâtre. 

BARBIER  DE  sievering  Cle],  parodie  du 


120 


BARB 


Barbier  de  Se'ville,  musique  de  A.  Mûller, 
représenté  au  théâtre  An  der  Wien,  à  Vienne, 
vers  1828. 

BARBIER  DE  TROUVILLE  (le),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Henri,  musique  de 
M.  Charles  Lecocq,  représentée  au  théâtre 
des  Bouffes-Parisiens  en  novembre  1871. 
Henri  est  le  pseudonyme  de  M.  Jaime.  Il 
s'agit  dans  cette  farce  d'une  demoiselle  Ca- 
roline, qui  a  la  passion  du  théâtre  et  se  pré- 
pare à  débuter  dans  le  Barbier  de  Trouville, 
d'un  amant  jaloux,  d'un  bourgeois  nommé 
Potard,  à  la  recherche  d'une  cuisinière  qui 
sache  préparer  un  lapin  aux  confitures.  La 
musique  que  nos  artistes  se  donnent  la  peine 
d'écrire  pour  ces  scènes  burlesques  leur  est 
bien  supérieure  et  forme  avec  elles  un  con- 
traste bien  singulier.  M.  Lecocq  a  écrit  pour 
cette  opérette  une  jolie  valse  et  un  boléro 
assez  agréable. 

BARBIER  DE  VILLAGE  (le)  OU  LE  REVE- 
NANT, opéra-comique  en  un  acte,  en  vers 
libres,  paroles  de  Grétry  neveu,  musique  de 
Grétry,  représenté  au  théâtre  Feydeau,  la 
6  mai  1797. 

BARBIER   DE   VILLAGE   (le),  petit  Opéra 

allemand,  musique  de  Wernhammer,  repré- 
senté vers  la  fin  du  xvme  siècle. 

Barbier  du  ROI  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  livret  de  M.  J.  Caccia,  musique  da 
M.  Léopold  Guigou,  représenté  à  Marseille 
eu  mars  1875. 

BARBIER  UND  SCHORNSTEIN  FEYER 
(le  Barbier  et  le  Bamoneur),  opéra  en  un  acte, 
musique  d'Essiger,  représenté  à  Luebben  en 
1798. 

BARBIER  VON  BAGDAD  (der)  [le  Barbier 
de  Bagdad] ,  opéra,  musique  d'André,  repré- 
senté vers  1770. 

barbiere  Dl  gheldria  (iL),opéra  italien 
musique  de  Jean  Belio,  représenté  à  Venise, 
au  théâtre  San-Benedetto,  en  1829. 

BARBIERE  Dl  SIVIGLIA  (il),  opéra-bouffe, 
d'après  Beaumarchais ,  musique  de  Paisiello, 
représenté  pour  la  première  fois  à  Saint- 
Pétersbourg,  en  1780,  à  Paris,  par  les  Ita- 
liens du  théâtre  de  Monsieur,  dans  la  salle 
des  Tuileries,  le  12  juillet  1789  et  au  théâtre 
Feydeau  le  22  juillet  de  la  même  année. 
Beaumarchais,  qui,  dans  la  préface  du  Barbier 
de  Séville,  s'est  élevé  contre  la  musique  dra- 
matique, ne  se  doutait  pas  qu'il  changerait 
bientôt  d'avis,  après  avoir  entendu  le  char- 
mant Barbiere  di  Siviglia  de  Paisiello,  repré- 


BARB 

sente  à  Paris  deux  jours  avant  la  prise  de  la 
Bastille.  Celui  de  Rossini  l'aurait  assurément 
rendu  fou.  L'opéra  de  Paisiello,  dont  le  succès 
fut  européen,  contient  sept  morceaux  remar- 
quables :  la  romance  d'Almaviva,  l'air  de  la 
Calomnie,  celui  de  Bartholo,  le  trio  si  comique 
où  la  Jeunesse  éternue,  où  l'Eveillé  bâille  en 
présence  du  tuteur  ;  le  trio  charmant  de  la 
lettre,  le  duo  d'entrée  du  faux  don  Alonzo,  et 
le  quintetto  de  la  fièvre,  où  le  trait  Buona 
sera  figure  d'une  manière  très  spirituelle. 
Paisiello,  on  le  voit ,  a  su  tirer  parti,  ainsi 
que  le  fait  justement  remarquer  Castil-Blaze, 
des  scènes  musicales  dessinées  par  Beau- 
marchais. —  Viganoni,  Mengozzi,  Mandini, 
Rovedino,  Raffanelli,  Mmes  Morichelli,  Ba- 
letti,  Zerbini,  Mandini  et  leurs  dignes  auxi- 
liaires, chantant,  jouant  il  Barbiere  di  Sivi- 
glia, arrivaient  à  l'idéal  de  la  perfection;  de 
telle  sorte  qu'en  isoi  et  1806,  lorsqu'on  vou- 
lut reprendre  à  la  scène  cet  opéra  qui,  avec 
la  Cosa  rara,  la  Frascatana,  la  Molinara,  par- 
tageait la  faveur  du  public,  le  souvenir  d'une 
exécution  aussi  merveilleuse  l'anéantit.  — 
Ce  fut  par  le  Barbiere  di  Siviglia  que  les  Ita- 
liens, éloignés  des  Tuileries  par  suite  des 
événements  du  6  octobre  qui  ramenèrent  la 
famille  royale  à  Paris ,  et  réfugiés  dans  une 
baraque  nommée  Théâtre  des  Variétés  (la 
nouvelle  salle  de  Nicolet),  sise  à  la  foire 
Saint-Germain,  sur  la  place  où  se  voit  aujour- 
d'hui le  marché  de  ce  quartier,  près  du  care- 
four  de  Buci,  ce  fut  par  cet  ouvrage,  disons- 
nous  ,  qu'ils  débutèrent  le  10  janvier  1790. — 
Lors  de  l'apparition  du  Barbiere  de  Rossini  à 
Paris,  en  1819,  on  remonta,  comme  nous 
l'avons  dit  plus  haut ,  pour  le  lui  oppo- 
ser, celui  de  Paisiello ,  mais  sans  succès.  Ce 
fut  même,  pour  nous  servir  d'une  expression 
qui  ne  manque  pas  d'une  certaine  énergie , 
un  fiasco  orribile.  Le  courant  des  idées  musi- 
cales avait  changé  de  direction.  Malgré  l'op- 
position de  quelques  journalistes,  Rossini 
était  l'homme  du  moment. 

BARBIERE  DI  SIVIGLIA  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Nicolo  (Isouard),  représenté  à 
Malte  vers  1796. 

*  BARBIERE  DI  SIVIGLIA  (il),  Qgéea- 
bouffe,  musique  de  Costantino  DaiTÂrgine, 
représenté  à  Bologne  le  11  novembre  1868. 
Connu  par  plusieurs  ballets  d'une  musique  fa- 
cile et  vulgaire,  ce  compositeur,  alors  âgé  de 
vingt-cinq  ans,  ne  craignit  pas  de  s'attaquer 
au  sujet  traité  naguère  avec  tant  de  supério- 
rité par  Paisiello  d'abord,  par  Rossini  en- 
suite, et  il  se  servit,  sans  même  y  changer 


BARG 


BARG 


121 


une  syllabe,  du  texte  même  sur  lequel  l'au- 
teur de  Guillaume  Tell  l'avait  écrit.  H  agit 
d'ailleurs  à  l'égard  de  Rossini  comme  celui-ci 
avait  agi  à  l'égard  de  Paisiello,  et  il  lui  écri- 
vit, quelques  mois  avant  la  représentation  de 
son  Barbier,  une  lettre  par  laquelle  il  s'excu- 
sait de  la  liberté  qu'il  avait  prise,  et,  faisant 
plus  encore,  le  priait  de  vouloir  bien  accepter 
la  dédicace  de  sa  partition.  Rossini  lui  répon- 
dit avec  bienveillance,  par  une  lettre  d'une 
ironie  fine  et  discrète,  et  en  acceptant  la  dé- 
dicace qui  lui  était  offerte.  LTopéra  de  Dali' 
Argine,  qui,  fort  jeune  encore,  devait  mourir 
peu  d'années  après,  n'avait  aucune  valeur  et 
n'obtint  aucun  succès. 

barbiere  Dl  SIVIGLIA  (il),  opéra-buffa, 
livret  de  Sterbini,  musique  de  A.  Graffigna, 
représenté  au  théâtre  Concordi,  de  Padoue, 
le  17  mai  1879;  chanté  par  Novara,  Catani, 
Mme  Renzi.  L'auteur  a  intitulé  ainsi  modes- 
tement sa  partition,  écrite  sur  le  livret  même 
de  l'opéra  de  Rossini  :  «  Étude  conforme  à 
l'esprit,  au  caractère  et  à  la  couleur  de  l'im- 
mortel chef-d'œuvre  rossinien.  » 

*  barbiere  improvisée  (la),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Burani  et  Montini, 
musique  de  M.  O'Kelly,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  1"  mai  1884. 

BARCA  DI PADOVA  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Caruso,  représenté  à  Venise  en  1779. 

BARCAROLLE  OU  L'AMOUR  ET  LA  MU- 
SIQUE (la),  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Scribe,  musique  de  M.  Auber,  re- 
présenté pour  la  première  fois  à  Paris,  sur  le 
théâtre  de  l'Opéra-Comique,  le  22  avril  1845. 

Si  l'on  y  regardait  à  deux  fois ,  on  verrait 
peut-être  que  la  Barcarolle  avait  déjà  été 
mise  au  théâtre  à  diverses  reprises,  sous  dif- 
férents titres.  Scribe  lui-même,  en  collabo- 
ration avec  Varner ,  a  donné  notamment  un 
vaudeville  intitulé  la  Chanson  ou  l'Intérieur 
d'un  bureau,  dont  le  sujet  est  identiquement 
celui  de  la  Barcarolle.  Ici,  le  librettiste  a  peut- 
être  abusé  un  peu  trop  de  son  habileté  dans 
l'art  de  disposer  les  détails ,  de  susciter  des 
incidents,  de  faire  naître  les  situations  et  les 
mots  autour  d'une  donnée  insuffisante  en 
elle-même  pour  amener  régulièrement  et  jus- 
tifier le  développement  complet  d'une  action 
dramatique.  Personne  n'excelle  plus  que  le 
subtil  auteur  du  Domino  noir  à  construire  un 
édifice  sur  les  bases  les  plus  fragiles,  à  dres- 
ser une  pyramide  sur  la  pointe  d'une  ai- 
guille. Mais  ce  sont  là  des  tours  de  force  qui 
ne  réussissent  pas  toujours,  et  ces  monuments 


à  fondations  douteuses  s'écroulent  bien  vite. 
Le  livret  est  des  plus  simples,  et  même  des 
plus  médiocres.  Dès  le  premier  mot,  vous  de- 
vinez le  dernier  ;  l'action  glisse  sur  des  rou- 
lettes dans  une  rainure  savonnée,  sans  se- 
cousse, sans  cahot.  Vous  n'éprouvez  pas  ces 
affreuses  inquiétudes  que  vous  inspirent  les 
dramaturges  de  l'école  Bouchardy,  dont  le 
char  compliqué  est  à  chaque  pas  près  de  s'em- 
bourber et  de  verser.  Les  coursiers  de  Scribe 
ne  prennent  jamais  le  mors  aux  dents  ;  ils 
vous  mènent  d'un  petit  trot  bien  doux,  et 
conduisent  agréablement  à  destination  le 
sujet  qu'on  leur  confie,  pourvu,  cependant, 
qu'il  n'y  ait  pas  plus  de  trois  postes  ;  car,  au 
delà,  ils  commencent  à  s'essouffler.  Pourtant, 
il  est  notoire  que,  sans  nouveauté  de  concep- 
tion, sans  profondeur  de  pensée  et  sans  style, 
sans  force  comique,  sans  traits  et  sans  mots, 
ce  postillon  dramatique  qui  ne  vise  pas  au 
chef-d'œuvre,  ce  Scribe,  qui  n'aime  ni  les 
coups  d'éperon  ni  les  coups  de  fouet,  parvient 
à  faire  des  ouvrages  que  l'on  peut  compter 
parmi  les  mets  les  plus  agréables  dont  se  com- 
pose le  menu  du  festin  des  théâtres.  Amuser 
le  public,  telle  est  sa  devise.  Or,  il  y  a  dans 
cette  Barcarolle,  qui  ne  supporterait  pas  une 
critique  sérieuse,  tout  ce  qui  suffit,  mais  rien 
que  ce  qui  suffit,  pour  tenir  éveillé  le  specta- 
teur et  fournir  matière  au  compositeur.  En 
Italie,  on  n'en  demanderait  pas  davantage — 
moins  encore  peut-être;  mais,  en  France,  on 
veut  un  peu  d'illusion. 

L'action  de  la  Barcarolle  se  passe  à  Parme. 
Un  ministre  ridicule,  le  marquis  de  Félino, 
a  la  manie  de  vouloir  jouer,  dans  la  petite 
cour  du  grand- duc ,  le  rôle  d'un  Richelieu  ; 
le  ministre  français  a  aimé  Anne  d'Autriche  : 
Félino ,  dans  le  seul  but  de  l'imiter ,  fera  la 
cour  à  la  femme  de  son  souverain.  Il  s'adresse 
à  un  professeur  de  contre-point,  pauvre  dia- 
ble de  maître  de  chapelle,  pour  avoir  une  mé- 
lodie mise  sur  des  paroles  d'amour;  une  bar- 
carolle, selon  lui,  remuera  profondément  le 
cœur  de  la  duchesse.  Le  brave  professeur, 
nommé  Caffarini,  assez  embarrassé  de  la  mis- 
sion, monte  chez  Fabio,  à  la  fois  .son  élève  et 
le  locataire  d'une  des  mansardes  de  sa  mai- 
son; et,  sans  plus  de  gêne,  il  fouille  ses  pa- 
piers et  y  trouve  un  madrigal  qui  conviendra 
on  ne  peut  mieux  au  premier  ministre.  Quel- 
ques variantes  suffiront  à  le  mettre  en  situa- 
tion. Le  billet  doux  est  bientôt  glissé,  sous 
forme  de  barcarolle,  dans  la  corbeille  à  ou- 
vrage de  la  duchesse  par  Félino;  mais  le 
grand-duc  trouve  la  déclaration.  Grand  scan- 
dale I   Qui  a  formé  ce  complot  poétique  et 


122 


BARG 


BARI 


musical  contre  son  honneur?  Il  découvrira  le 
coupable,  coûte  que  coûte ,  et  prompte  jus- 
tice en  sera  faite.  «  Cet  homme,  assurément, 
n'aimait  pas  la  musique  ;  »  mais  les  citadins 
de  Parme  l'adorent,  eux  :  la  musique  et  la 
barcarolle  sont  fredonnées  de  toutes  parts, 
car  le  comte  de  Fiesque  a  eu  grand  soin  de 
les  répandre.  Le  comte  de  Fiesque,  jeune  sei- 
gneur de  la  cour,  amoureux  de  Clélia,  la  fille 
même  du  premier  ministre,  ne  comprend  pas 
d'abord  l'émoi  du  grand-duc  au  sujet  d'une  bar- 
carolle dont  il  est  l'auteur,  lui,  pour  les  paroles 
et  la  musique,  à  quelques  variantes  près  pour- 
tant, et  qu'il  a  composée  pour  Clélia,  la  fille 
du  ministre;  il  n'hésite  donc  pas  à  en  récla- 
mer la  paternité.  Détournée  de  la  tête  du 
marquis  de  Félino,  la  colère  du  grand-duc 
menace  celle  du  comte;  mais  Fabio,  le  jeune 
musicien  chez  qui  a  été  tromvée  l'œuvre  cri- 
minelle de  lèse-majesté,  viendra  au  secours 
de  Fiesque;  par  lui  sera  éclairci  le  mystère 
qui  enveloppe  les  destinées  de  cette  barca- 
rolle, à  laquelle  il  avait  été  chargé  seulement 
d'ajouter  un  accompagnement.  Fabio  s'intro- 
duit, à  cet  effet,  dans  le  jardin  du  palais  du- 
cal ;  il  se  met  aux  écoutes  derrière  les  char- 
milles, et  surprend  une  double  conversation 
entre  Félino  et  son  complice,  il  signor  Caffa- 
rini,  et  entre  celui-ci  et  sa  nièce  Gina,  jeune 
couturière  fort  gentille  et  fort  espiègle.  Pos- 
sesseur du  galant  secret,  il  attache  à  son  si- 
lence deux  conditions  :  la  délivrance  du 
comte  de  Fiesque,  déjà  emprisonné,  et  le 
mariage  du  même  comte  de  Fiesque  avec 
Clélia;  Félino  souscrit  à  teut.  Mais  le  duc 
pourrait  fort  bien  ne  pas  sanctionner  tous  ces 
petits  arrangements  ;  il  lui  faut  un  coupable  ; 
Fabio  se  dévouera.  Eu  sa  qualité  de  musi- 
cien, sa  raison  est  sujette  à  caution  :  c'est 
dans  un  moment  de  folie ,  dit-il,  qu'il  a  com- 
mis cette  insulte  envers  la  femme  de  son  sou- 
verain ;  mais  la  barcarolle,  vers  et  musique, 
est  de  lui,  et  il  la  destinait  à  Gina.  Bref,  le 
comte  de  Fiesque  épouse  Clélia,  et  Fabio 
épouse  Gina  ;  du  même  coup,  voilà  deux  bons 
mariages  arrêtés.  —  La  musique  dont  M.  Au- 
ber  a  brodé  ce  frêle  canevas,  bien  qu'élé- 
gante, facile  et  distinguée,  comme  tout  ce 
qui  vient  de  l'illustre  maître,  n'a  peut-être 
pas  assez  de  nouveauté  ;  plusieurs  motifs 
éveillent  des  réminiscences  ;  M.  Auber  ne  se 
souvient  pas  toujours  —  et  il  est  le  seul  — 
des  airs  charmants  qui  lui  échappent,  et  par- 
fois il  se  pille  lui-même.  Le  thème  de  la  Bar- 
carolle n'a  pas  toute  l'originalité  désirable  ; 
c'est  la  phrase  principale  de  l'ouvrage  ;  elle 
est  prise,  reprise ,  répétée  à  chaque  instant. 


«  Il  aurait  fallu  là,  dit  M.  Théophile  Gautier, 
une  de  ces  mélodies  nettes,  franches,  incisi- 
ves, se  gravant  invinciblement  dans  la  mé- 
moire, comme  M.  Auber  en  rencontre  à  cha- 
que pas,  surtout  lorsqu'il  ne  les  cherche 
point.  Il  est  singulier  que  le  compositeur  qui 
a  fait  tant  de  charmantes  barcarolles ,  dans 
des  pièces  où  elles  n'étaient  qu'accessoires  , 
ait  manqué  celle-ci,  qui  donne  le  titre  à  l'ou- 
vrage ,  et  qui  en  était ,  en  quelque  sorte ,  la 
pensée  musicale.  »  La  critique  ici  n'est  pas 
fondée  ;  car  ce  thème  principal, 

O  toi  dont  l'œil  rayonne, 
est  une  mélodie  facile  qui  a  eu  un  succès  po- 
pulaire. Le  premier  mouvement  de  l'ouver- 
ture, où  est  placé  un  effet  mystérieux  de 
sourdines,  deux  airs  de  femme  et  un  duo 
bouffe,  ont  été  fort  applaudis. 
On  a  remarqué  l'air  de  soprano 
Personne  en  ces  lieux  ne  m'a  vue, 
au  premier  acte ,  puis  le  duo  pour  deux  voix 
de  basse  : 

Viens,  que  par  toi  nos  muses... 
qui  est  d'une  bonne  déclamation  musicale,  et 
enfin  le  chant  de  la  barcarolle  en  quatuor,  à 
la  fin  de  l'ouvrage.  —  Acteurs  qui  ont  créé  la 
Barcarolle  :  MM.  Roger,  Gassier,  Hermann- 
Léon;  M"es  Révilly  et  Delille. 

BARDES  ou  OSSIAN  (les)  ,  opéra  en  trois 
actes ,  paroles  de  Dercy  et  Deschamps,  musi- 
que de  Lesueur,  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique,  le  10  juillet  1804.  La  scène 
se  passe  en  Calédonie.  Rosalmaest  l'héroïne, 
etOssian  le  héros.  Le  songe  dans  lequel  Os- 
sian  croit  voir  tous  les  héros  de  sa  race  est  la 
scène  la  plus  remarquable  de  l'ouvrage.  Les 
décorations  et  la  perspective  des  palais  aériens 
étaient,  dit-on,  d'un  effet  magique.  La  musi- 
que de  Lesueur ,  composée  dans  un  style  qui 
s'écartait  des  idées  reçues,  eut  des  admira- 
teurs enthousiastes  et  des  détracteurs  non 
moins  passionnés.  On  ne  peut  en  méconnaî- 
tre l'originalité  et  le  caractère  grandiose  et 
simple,  mais  plutôt  religieux  que  drama- 
tique. L'empereur  Napoléon  1er  passait  pour 
faire  ses  délices  de  la  lecture  des  poèmes 
d'Ossian,  cette  mystérieuse  compilation  de 
Macpherson.  C'est  par  ce  goût  singulier  de 
mélancolie  rêveuse  et  de  sentiments  vagues 
.qu'il  appartenait  à  la  fin  du  xvme  siècle.  Os- 
car, Malvina  et  Fingal  avaient  le  privilège 
d'émouvoir  sa  sensibilité,  ce  qui  explique 
la  protection  qu'il  accorda  à  l'ouvrage  de 
Lesueur. 

barigel  (le),  opéra-comique,  musique  de 


BARK 


BARN 


123 


M.  Aug.  dePeellaert, représenté  à  Bruxelles. 

BARKOUF,  opéra-bouffe  en  trois  actes,  pa- 
roles de  MM.  Scribe  et  Boisseaux,  musique 
de  M.  Offenbach ,  représenté  à  Paris ,  sur  le 
théâtre  de  l'Opéra-Comique ,  le  24  décembre 
1860.  Le  sujet  de  Barkouf  est  tiré  d'un  conte 
politique  et  philosophique  de  l'abbé  Blanchet, 
qui  a  publié  plusieurs  nouvelles  ingénieuses. 
On  peut  affirmer,  sans  crainte  d'être  démenti, 
que  peu  d'auteurs  eussent  osé  transporter  ce 
sujet  sur  les  planches  et  confier  le  principal 
rôle  à...  un  bouledogue.  Il  a  fallu  l'habileté 
de  Scribe  pour  venir  à  bout  d'une  entreprise 
aussi  étrange.  Une  des  principales  difficultés 
de  l'ouvrage  a  été  plus  ou  moins  spirituelle- 
ment tournée.  L'action  se  passe,  en  grande 
partie,  dans  la  coulisse,  et  le  public  ne  con- 
naît le  héros  que  par  ses  aboiements.  Mais, 
nous  dira-t-on,  plusieurs  chiens  fameux  ont 
joué  leur  personnage  dans  une  foule  de 
pièces,  témoin  le  Juif-Errant,  la  Bergère  des 
Alpes,  le  Chien  de  Montargis  :  cela  est  vrai; 
ils  sont  nombreux,  les  drames ,  les  vaudevil- 
les, les  féeries,  où  les  collègues  de  Barkouf 
firent  leurs  preuves  et  obtinrent  les  bravos 
du  public;  mais  citez-nous  un  terre-neuve 
qui  se  soit  jamais  risqué  dans  un  rôle  musi- 
cal ;  nommez-nous  un  bouledogue  qui  ait  osé 
faire  ronfler  sa  basse  à  la  clarté  du  gaz,  un 
king-charles  qui  se  soit  avisé  de  remplacer  le 
ténor  en  vogue  devant  la  rampe  ?  On  craignait 
donc  l'émotion  inséparable  d'un  premier  dé- 
but. Aussi,  de  peur  que  Barkouf  ne  perdît  la 
tête,  la  voix,  le  ton  et  la  mesure,  au  premier 
coup  d'archet,  on  l'a  laissé  prudemment  à 
l'écart. 

Il  s'agit  d'un  chien  que  le  Grand  Mogol  en- 
voie aux  habitants  de  Lahore,  les  plus  turbu- 
lents, les  plus  séditieux  de  ses  sujets.  «Vous 
n'avez  point  voulu  de  votre  dernier  caïma- 
can,  dit  le  Grand  Mogol  au  peuple  de  Lahore. 
Voici  un  nouveau  gouverneur;  il  a  des  crocs, 
il  a  des  griffes ,  il  aboie  à  merveille  et  saura 
bien  vous  mettre  à  la  raison  si  le  goût  lui  en 
prend.  Tous  les  sujets  du  grand  Mogol  trem- 
blent d'épouvante  à  chaque  aboiement  de 
Barkouf.  Mais  une  jeune  fille  nommée  Maïma 
apprivoise  le  dogue ,  et  gouverne  à  sa  place 
avec  justice  et  bonté.  La  félicité  la  plus  com- 
plète règne  dans  le  royaume  de  Lahore  ; 
malheureusement  Barkouf  est  tué,  et  sa 
mort  est  pleurée  par  son  peuple  reconnais- 
sant. 

La  musique  n'a  pas  répondu  à  l'attente 
des  habitués  de  l'Opéra-Comique.  M.  Offen- 
bach s'est  trouvé  plus  à  l'aise  à  son  petit 


théâtre  des  Bouffes-Parisiens  qu'à  l'Opéra- 
Comique.  Notons  toutefois  quelques  jolis  airs, 
entre  autres  les  couplets  : 

loi,  Barkouf. 
au  deuxième  acte,  et  ceux  du  troisième  : 

Mais  buvez  donc... 
Deux  ou  trois  chœurs  ont  une  facture  légère, 
ingénieuse  et  pimpante;  mais  l'originalité, 
qui  constitue ,  en  définitive,  le  principal  mé- 
rite du  maestro ,  ne  montre  guère  plus  l'o- 
reille en  cette  histoire  de  chien  couronné  que 
le  chien  lui-même.  Tandis  que  la  critique, 
qui  a  toujours  gâté  M.  Offenbach,  se  montrait 
bonne  personne  envers  la  partition  de  Bar- 
kouf,  il  s'élevait,  du  sein  de  la  Bévue  des  Deux 
Mondes,  un  coup  de  sifflet  aigu,  jeté  par  le 
sévère  Scudo.  Le  même  écrivain  s'exprimait 
de  la  manière  suivante  dans  le  deuxième  vo- 
lume de  son  Année  musicale:  «Est-il  possible 
d'imaginer  une  œuvre  plus  misérable,  plus 
honteuse  pour  tous  ceux  qui  y  ont  coopéré  et 
plus  indigne  d'être  représentée  devant  un 
public  qui  a  le  droit  d'être  respecté,  que 
Barkouf,  chiennerie  en  trois  actes,  de  l'in- 
vention de  M.  Scribe  ?  Je  dis  avec  intention 
une  chiennerie,  car  c'est  un  chien,  nommé 
Barkouf,  qui  est  le  héros  de  la  pièce,  et  la 
musique  de  M.  Offenbach  est  digne  du  sujet 
qui  l'a  inspirée.  Comment  l'administration 
d'un  théâtre  subventionné  n'a-t-elle  pas  jugé 
ce  que  valait  l'ouvrage  qu'on  avait  mis  à 
l'étude  et  que  tous  les  artistes  déclaraient 
impossible? Je  ne  serais  pas  étonné,  ce- 
pendant, qu'il  se  trouvât  un  éditeur  assez 
hardi  pour  faire  graver  la  partition  de  Bar- 
kouf. Faut-il  en  vouloir  au  compositeur  qui 
verse  ainsi  la  folie  à  Euterpe  et  l'entraîne  aux 
mauvais  lieux,  sur  les  traces  d'Erato,  ou  bien 
à  ce  public  blasé,  ignorant  et  grossier ,  qui 
ne  trouve  jamais  que  l'orgie  soit  assez  dé- 
colletée, la  farce  assez  grimaçante,  l'épilepsie 
des  auteurs,  des  comédiens  et  des  chanteuses 
assez  complète,  assez  hideuse,  assez  stupide  ?» 

Le  critique  de  la  Presse,  laissant  dormir 
pour  un  jour  son  atticisme  ordinaire,  s'est 
permis,  de  son  côté,  la  phrase  suivante  :  «  Ce 
n'est  pas  le  chant  du  cygne,  c'est  le  chant  de 
l'oie  I  » 

Acteurs  qui  ont  créé  Barkouf  :MM.  Sainte- 
Foy;  Berthelier;  Nathan;  Mmes  Marimon 
(Maïma)  ;  Bélia  ;  Casimir,  etc. 

BARMécide  (le),  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  Peellaert,  rep.  à  Bruxelles  en  1824. 

BARNABO  VISCONTI,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Lucio  Campiani,  représenté  à  Mi- 
lan, au  théâtre  Carcano,  'e  13  juin  1857. 


124 


BARO 


BARO 


BARON  DE  GROSCHAMINET  (le),  opéra- 
bouffe  en  un  acte,  paroles  de  M.  Nuitter, 
musique  de  M.  Duprato,  représenté  aux  Fan- 
taisies-Parisiennes le  24  septembre  1866. 
C'est  une  bouffonnerie  assez  amusante,  dans 
laquelle  on  a  distingué  la  légende  du  baron 
et  des  chœurs  bien  traités.  Chanté  par  Gour- 
don,  Bonnet,  Barnolt  et  Mlle  Bonelli. 

*  Baron  des  tziganes  (le),  opérette  en 
trois  actes,  livret  tiré  d'une  nouvelle  célèbre 
du  romancier  hongrois  Maurice  Jokai,  musi- 
que de  M.  Johann  Strauss,  représentée  à 
Vienne,  sur  le  théâtre  An  der  Wien,  le  28  oc- 
tobre 1885.  Dans  cet  ouvrage,  dont  la  forme 
est  particulièrement  soignée,  -mais  parfois 
aux  dépens  de  l'inspiration,  Fauteur  a  large- 
ment mis  à  contribution  les  czardas  et  les 
chants  populaires  de  la  Hongrie,  et  cela  d'au- 
tant plus  volontiers  que  Faction  se  passe  pré- 
cisément en  ce  pays.  Les  danses  nationales 
de  l'Autriche  lui  ont  fourni  aussi  un  contin- 
gent dont  il  a  su  se  servir  avec  habileté.  Tou- 
tefois, les  amateurs  hongrois  lui  ont  reproché 
d'altérer  un  peu  trop  facilement  les  motifs 
populaires  qu'il  empruntait  à  leur  pays,  en 
transposant  en  majeur  ce  que  les  tziganes 
ont  l'habitude  de  jouer  en  mineur,  et  vice 
versa.  Entre  autres  morceaux  importants,  on 

'  a  applaudi  vigoureusement  le  grand  finale  du 
premier  acte,  traité  largement  et  qui  ne  dé- 
parerait pas  un  véritable  opéra.  Le  principal 
rôle  du  Baron  des  Tsiganes  a  valu  un  très 
grand  succès  à  l'excellent  comique  Girardi. 
Cet  ouvrage  a  été  représenté  à  Paris,  sur  le 
théâtre  des  Folies-Dramatiques,  avec  paroles 
françaises  de  M.  Armand  Lafrique,  en  dé- 
cembre 1895. 

*  BARON  FRICK  (le),  opérette,  paroles  de 
MM.  Ernest  Depré  et  Clairville  fils,  musique 
de  MM.  Ernest  Guiraud,  Alphonse  Duvernoy, 
Francis  Thomé,  André  Wormser,  Clément 
Broutin,  Joncières,  William  Chaumet,  Geor- 
ges Pfeiffer,  Ch.  de  Bériot  et  Ferrand,  repré- 
sentée au  Cercle  artistique  et  littéraire  de  la 
rue  Volney  en  décembre  1885.  Il  va  sans  dire 
que  tous  les  compositeurs  de  ce  petit  ouvrage 
étaient  membres  du  cercle. 

BARON  LUFT  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Conradin  Kreutzer,  repré- 
senté à  Vienne  en  1830. 

BARONE  A  FORZA  (il),  opéra  italien,  musi- 
que de  Bernardini,  représenté  à  Rome  en  1785. 

BARONE  BURLATO  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Cimarosa,  représenté  à  Rome ,  puis 
à  Naples,  avec  des  changements,  en  1784. 


BARONE  BURLATO  (il),  opéra,  musique 
de  Brambilla,  représenté  au  théâtre  Re  à 
Milan  en  1816. 

BARONE  D  ALBA  CHIARA  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Nicolo  Isouard,  représenté 
à  Malte  vers  1798. 

BARONE  DI  DOLSHEIM  (il)  ,  opéra  italien» 
musique  de  J.  Pacini,  représenté  au  théâtre 
de  la  Scala,  à  Milan,  dans  l'automne  de  1818. 

BARONE  DI  DOLSHEIM  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Schoberlechner,  représenté  au 
théâtre  impérial  de  Saint-Pétersbourg  en 
1827. 

BARONE  DI  LAGO  NERO  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Mortellari,  représenté  à 
Florence  en  1780. 

BARONE  DI  ROCCA  (il)  ,  opéra  italien , 
musique  de  Anfossi ,  représenté  à  Rome  en 
1772  et  à  Dresde  en  1774. 

BARONE  DI  ROCCA  ANTICA  (il),  opéra 
italien  en  deux  actes,  musique  de  Salieri, 
représenté  à  Vienne  en  1772. 

BARONE  DI  SARDA  FRITTA  (il),  opéra 
italien,  musique  de  Marinelli,  représenté  à 
Naples  vers  1790. 

BARONE  DI  TERRA  ASCIUTTA  (il)  [Le 
baronde  la  terre  sèche],  opéra  italien,  musi- 
que de  Rust  (Jacques),  représenté  en  Italie 
vers  1776. 

BARONE  DI  TORRE  FORTE  (il),  Opéra, 
musique  de  Piccinni,  représenté  à  Naples  en 
1762. 

BARONE  DI  TORRE  FORTE  (il),  opéra- 
buffa,  musique  de  J.  Michl,  représenté  à 
Munich  vers  1776. 

BARONE  DI  TROCHIA  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Caruso,  représenté  à  Naples  dans 
le  carnaval  de  1773. 

*  BARONE  DI  VIGNALUNGA  (il),  Opéra- 
bouffe,  paroles  d'Antonio  Palomba,  musique 
de  Gaetano  Latilla,  représenté  au  théâtre 
Nuovo,  de  Naples,  en  1747. 

*  BARONE  DI  zampano  (il),  opéra-bouffe, 
paroles  de  Pietro  Trinchera,  musique  de  Nic- 
colo  Porpora,  représenté  sur  le  théâtre  Nuovo 
de  Naples  en  1739. 

BARONE  IN  AUGUSTIE  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Tritto,  représenté  au  théâtre 
Nuovo  à  Naples  en  1788. 


BARR 


BASO 


125 


*  BARONNE  DE  SAN-PRANCISCO  (la),  opé- 
rette en  deux  actes,  paroles  de  Darcy  (pseu- 
donyme d'Hector  Crémieux  et  Ludovic  Ha- 
lévy),  musique  d'Henri  Caspers,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  27  novembre  1861. 
Cet  ouvrage  a  été  très  favorablement  ac 
cueilli. 

BARONNESSA  STRAMBA  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Cimarosa,  représenté  au 
théâtre  Nuovo  à  Naples  en  1786. 

BARQUE  VERTE  (la),  opéra  allemand, 
musique  de  Waldeck,  représenté  à  Fritzlar 
vers  1770. 

barricades  DE  1848  (les),  epéra  patrio- 
tique en  un  acte  et  deux  tableaux,  paroles  de 
MM.  Brisebarre  et  Saint- Yves,  musique  de 
MM.  Pilati  et  Gautier,  représenté  pour  la 
première  fois  à  Paris ,  sur  le  théâtre  de 
l'Opéra-National,  le  5  mars  1848. 

Sur  toutes  les  scènes  parisiennes ,  grandes 
et  petites,  la  République  fut  chantée,  accla- 
mée, fêtée.  Ce  ne  furent  partout  que  cantates, 
que  couplets,  et  des  pièces  de  circonstance 
ne  tardèrent  pas  à  être  données  sur  toute  la 
ligne  des  théâtres.  La  première  qui  parut,  et 
dont  il  serait  presque  impossible  aujourd'hui 
de  retrouver  la  trace  si  M.  Théodore  Muret 
n'avait  eu  soin  de  la  noter  dans  son  Histoire 
par  le  théâtre,  c'est  celle  qui  a  pour  titre  les 
Barricades  de  1848.  Cette  pièce ,  nous  igno- 
rons pourquoi,  ne  figure  pas  dans  les  biogra- 
phies des  auteurs  et  compositeurs.  Voici  ce 
qu'en  dit  M.  Théodore  Muret,  à  qui  nous 
laissons  toute  responsabilité  :  «  Un  demeu- 
rant de  la  première  Révolution  y  personni- 
fiait mil  sept  cent  quatre-vingt-neuf;  son  fils 
représentait  un  homme  de  mil  huit  cent 
trente,  et  son  petit-fils,  un  gamin  de  la  nou- 
velle génération,  car  cette  graine-là  ne  périt 
pas,  représentait  le  24  février.  Comme  en 
1830,  l'élève  de  l'Ecole  polytechnique  avait 
là  son  rôle  ;  gardes  nationaux  et  ouvriers 
étaient  à  l'œuvre  de  concert  ;  les  femmes  fai- 
saient de  la  charpie  pour  les  blessés  ;  un  ser- 
gent de  la  ligne  refusait  de  tirer  sur  le  peu- 
ple, et  dans  un  second  tableau,  le  trône  était 
brûlé ,  comme  il  le  fut  en  effet ,  sur  la  place 
de  la  Bastille.  Mais  au  moins  si,  dans  ces 
quelques  scènes,  la  victoire  populaire  fut 
chantée,  ce  fut  sans  invectives  brutales, 
comme  on  a  le  regret  d'en  trouver  dans  le 
répertoire  de  Juillet.  »  Dans  cette  pièce  de 
circonstance,  Joseph  Kelm  jouait  avec  beau- 
coup de  naturel  le  rôle  du  vieux  vainqueur 
de  la  Bastille. 


bartolomeo  del  piombo,  opéra  ita- 
lien en  deux  actes ,  musique  de  Aspa ,  repré- 
senté au  théâtre  Nuovo  à  Naples  en  1837. 

*  BARTOLOMEO    DELLA    CAVALLA    OSSia 

L'INNOCENTE  in  PERIGLIO,  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  Massimiliano  Quili ci,  repré- 
senté en  1838  au  théâtre  San  Benedetto  de 
Venise. 

*  BARUFPE  CHIOZZOTTE  (le),  comédie 
musicale  en  deux  parties,  livret  tiré  d'une 
ancienne  comédie  de  Goldoni,  musique  de 
M.  Tomaso  Benvenuti,  représentée  au  théâtre 
Pagliano.  de  Florence,  le  31  janvier  1895. 

*  bascule  (la),  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  Le  Roi,  représenté  à  l'Ambigu- 
Comique  en  1791. 

BASILE  OU  À  TROMPEUR  TROMPEUR 
ET  DEMI,  opéra  en  un  acte,  musique  de 
Grétry ,  représenté  à  la  Comédie-Italienne, 
le  17  octobre  1792. 

BASILIO  RE  D'ORIENTE,  opéra  italien, 
musique  de  Navara,  représenté  à  Venise  en 
1696. 

BASILIO  RE  D'ORIENTE,  opéra  italien, 
musique  de  Porpora,  représenté  à  Naples 
vers  1709. 

BASILIUS,  opéra  séria  allemand,  musique 
de  Keiser,  représenté  à  Wolfenbuttel  en 
1693. 

BASKET  MAKER(the)  [le  Faiseur  deCorbeil- 
les],  intermède  anglais,  musique  de  Samuel 
Arnold,  représenté  à  Hay-Market  à  Londres 
en  1790. 

'BASOCHE  (la),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Bugnon,  musique  de  Borghese,  re- 
présenté sur  le  théâtre  des  Beaujolais  en 
1787. 

*  BASOCHE  (la),  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Albert  Carré,  musique 
de  M.  André  Messager,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  30  mai  1890.  Le  livret,  fourmillant 
d'invraisemblances,  mettait  en  scène  d'une 
façon  assez  burlesque,  sinon  ridicule,  le  roi 
de  France  Louis  XII,  son  épouse  Marie 
d'Angleterre,  sœur  de  Henri  VIII,  et  le  gentil 
poète  Clément  Marot,  qu'il  faisait  un  peu  plus 
sot  que  nature;  ce  livret  versait  assez  volon- 
tiers du  côté  de  l'opérette,  mais  en  somme  il 
était  gai,  vif,  mouvementé,  et  ces  qualités, 
aujourd'hui  si  rares,  le  firent  bien  accueillir 
du  public  ;  on  a  si  bien  chassé  la  gaieté  de 
l'Opéra- Comique,   depuis    quelques    années! 


126 


BAST 


BATA 


Pour  ce  qui  est  de  la  musique,  elle  aussi  était 
vive,  alerte,  et  d'une  humeur  agréable.  On  lui 
aurait  bien  souhaité  un  peu  plus  d'origina- 
lité, une  mélodie  non  plus  abondante  et  plus 
facile,  mais  plus  fraîche  et  plus  personnelle  ; 
telle  qu'elle  était  cependant,  on  la  reçut  aussi 
favorablement,  parce  qu'en  somme  livret  et 
musique  cadraient  de  leur  mieux,  que  l'en 
semble  était  agréable,  et  que  les  spectateurs 
de  l'Opéra-Comique  retrouvaient  enfin  dans 
cet  ouvrage  le  genre  aimable  qui  pendant 
plus  d'un  siècle  a  fait  la  fortune  de  ce  théâtre 
et  qu'il  semble  que  les  intéressés  eux-mêmes 
s'efforcent  de  détruire  obstinément  et  mala- 
droitement, en  dépit  du  goût  et  des  désirs 
formels  du  public.  La  Basoche  avait  pour 
interprètes  principaux  M"3*3  Landouzy  et 
Molé-Truffier,  MM.  Soulacroix,  Fugère,  Car- 
bonne,  Barnolt  et  Maris. 

BASSA  VON  TUNIS  (der),  opéra  allemand, 
musique  de  Halbe, représenté  en  Allemagne 
vers  1760. 

BASSA  VON  TUNIS  (der)  [le  Pacha  de  Tu- 
nis], opéra  allemand,  musique  de  Holly,  re- 
présenté en  Allemagne  vers  1770. 

BASSIANO  ossia  IL  MAGGIORE  IMPOS- 
SIBILE,  opéra  italien ,  musique  de  C.  Palla- 
vicino,  représenté  à  Venise  en  1682. 

BASSONISTE  OU  LA  GUITARE  ENCHAN- 
TÉE (le),  opérette  en  trois  actes,  musique  de 
Wenceslas  Mûller,  représentée  à  Vienne  au 
théâtre  de  Léopoldstadt  en  1793. 

BASTIEN  UND  BASTIENNE,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Mozart,  composé  en  1768. 
Mozart  avait  alors  douze  ans.  Ce  joli  petit 
ouvrage,  dans  lequel  on  trouve  déjà  la  grâce 
et  le  charme  séduisant  qui  sont  la  caractéris- 
tique de  l'adorable  génie  de  Mozart,  avait  em- 
prunté son  titre  et  son  sujet  à  une  bluette  de 
Harny  et  de  Mme  Favart,  les  Amours  de  Bastien 
et  de  Bas  tienne,  qui  n'était  elle-même  qu'une 
sorte  d'imitation  du  Devin  du  village,  de  Jean- 
Jacques  Rousseau,  et  qui  fut  représentée  à  la 
Comédie  italienne  le  4  août  1753.  Malgré  ses 
dimensions  modestes,  la  partition  de  Bastien 
et  Bastienne  n'était  pas  sans  quelque  impor- 
tance, car  elle  ne  comportait  pas  moins  de 
seize  morceaux  :  une  introduction,  dix  airs, 
quatre  duos  et  un  trio  final.  Mozart  l'avait 
écrite  à  Vienne  pour  être  représentée,  où  elle 
le  fut  en  effet,  dans  la  maison  de  campagne 
d'un  certain  docteur  Mesmer,  homonyme 
du  fameux  inventeur  du  magnétisme.  Elle 
est  restée  inédite,  ce  qui  n'a  pas  empêché 


qu'on  donnât  à  l'Opéra-Comique,  en  1900 
une  traduction  française  de  ce  gentil  petit 
ouvrage. 

BA-TA-CLAN,  chinoiserie  musicale  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Ludovic  Halévy,  musique 
M.  J.  Offenbach,  représentée  pour  la  pre- 
mière fois,  à  Paris,  sur  le  théâtre  des  Bouffes- 
Parisiens,  le  29  décembre  1855.  Nous  ne  sau- 
rions donner  l'analyse  de  cette  chinoiserie 
par  trop  chinoise ,  où  les  cymbales  ont  tant 
d'esprit  que  les  acteurs  n'en  ont  plus  ;  on  ne 
sait  s'il  faut  rire  ou  avoir  pitié  de  ceux  qui 
ont  perpétré  cette  pièce  bizarre,  s'il  faut  rira 
ou  avoir  pitié  de  ceux  qui  l'exécutent  et 
de  ceux  qui  vont  l'entendre.  Les  person- 
nages de  la  pièce  ont  les  noms  les  plus  spiri- 
tuels qu'il  soit  possible  d'imaginer  :  Fé-ni- 
han,  souverain  de  Ché-i-no-or  ;  Ké-ki-ka-ko  ; 
Ko-ko-ri-ko;  Fé-an-nich-ton  ;  les  acteurs  ont 
le  diable  au  corps  ;  on  les  pourrait  croire  enra- 
gés ;  la  musique  bondit,  voltige,  casse  les  vi- 
tres, fait  tapage  ;  mais  tout  cela  ne  constitue 
pas  une  œuvre  lyrique  ;  c'est  justement  qu'elle 
est  appelée  Ba-ta-clan,  si  le  mot  Ba-ta-clan 
veut  dire  cohue,  tapage,  assemblage  de  choses 
sans  nom.  On  a  prétendu,  et  le  Moniteur  écrit 
en  toutes  lettres,  dans  ses  colonnes  officielles, 
que  Ba-ta-clan  est  «  le  chef-d'œuvre  du  genre 
bouffe  ;  »  qu'il  a  été  accueilli  d'un  bout  à  l'au- 
tre «  par  un  immense  éclat  de  rire  ;  »  que, 
parmi  les  divers  morceaux  de  «  cette  déli- 
cieuse partition,  »  trois,  surtout  ont  enlevé 
toute  la  salle  :  Je  suis  Français,  Il  demande 
une  chaise  et  Ba-ta-clan.  Nous  constatons  ce 
fait,  qui  pourra,  dans  l'avenir,  donner  une 
légère  idée  de  l'extravagance  contemporaine. 
La  muse  de  M.  Offenbach  est  proche  parente 
de  celle  de  Gavarni  ;  elle  en  a  tout  l'entrain 
factice,  le  mauvais  ton,  les  raffinements,  les 
caprices  et  les  trivialités. 

Le  succès  de  Ba-ta-clan  méritait  d'être 
complet  :  un  café-concert  s'ouvrit  aux  alen- 
tours du  Cirque  National  et  prit  pour  ensei- 
gne ce  titre  à  jamais  fameux.  Qu'on  dise, 
après  cela,  que  Paris  n'est  pas  le  cerveau  de 
la  France,  et  que  la  France  n'est  pas  le  pays 
le  plus  civilisé  du  monde. 

BATAILLE  d'amour,  opéra- comique  en 
trois  actes,  musique  de  M.  Vaucorbeil,  paro- 
les de  MM.  Victorien  Sardou  et  Karl  Daclin, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  13  avril  1863. 
Habitué  aux  triomphes,  M.  Sardou  a  dû 
trouver  assez  extraordinaire  que  le  public 
de  l'Opéra-Comique  lui  fasse  subir  un  échec, 
et  le  plus  complet  des  échecs.,  car  la  musique 


BATA 


BATA 


127 


était  parfaitement  réussie  ;  elle  a  été  jugée 
par  tous  les  connaisseurs  comme  une  œuvre 
distinguée  et  faisant  beaucoup  d'honneur  à 
son  auteur.  Malheureusement  elle  n'a  pu  sau- 
ver le  livret  de  M.  Sardou.  Ce  n'est  pas  qu'il 
n'ait  son  mérite.  Le  dialogue  est  piquant,  la 
donnée  amusante  ;  mais  quelques  propos  trop 
lestes  ont  d'abord  indisposé  le  public,  et  une 
scène  de  mauvais  goût  a  tout  gâté.  L'action 
se  passe,  en  1630,  sur  la  terrasse  de  Saint- 
Germain  et  dans  un  pavillon  appartenant  au 
baron  de  Hocquincourt.  Sa  nièce  et  sa  pupille, 
la  charmante  Diane  de  Hocquincourt,  est  de- 
mandée en  mariage  par  le  jeune  comte  Tan- 
crède.  Les  jeunes  gens  s'aiment,  mais  le 
baron  a  promis  la  main  de  Diane  au  cheva- 
lier Ajax  de  Hautefeuille,  ridicule  personnage, 
et  il  refuse.  Tancrède  persiste,  Hocquincourt 
s'entête.  Sentant  qu'il  a  pour  lui  le  cœur  de 
la  jeune  fille,  le  comte  parie  qu'il  triomphera 
de  tous  les  obstacles  au  point  de  faire  sortir 
la  nièce  du  baron  de  son  appartement  avant 
minuit.  Une  gageure  assez  singulière  a  lieu  à 
ce  sujet  entre  les  deux  personnages.  C'est 
ici  que  M.  Sardou  s'est  mis  en  frais  d'inven- 
tion. Il  est  sans  doute  parvenu  à  faire  enlever 
Diane  par  son  amant,  mais  non  pas  àenlever 
les  suffrages.  La  pièce  n'a  eu  que  quatre  re- 
présenta tions. En  écrivant  sa  musique, M.  Vau- 
corbeil  a  fait  l'application  d'une  théorie  qui 
est  sienne  et  que  la  direction  de  ses  études 
lui  permettait  d'aborder  avec  succès;  ayant 
à  mettre  en  musique  une  pièce  dans  le  ca- 
ractère des  comédies  du  xvnie  siècle,  il  a 
pensé  qu'il  devait  adopter  les  formes  de  la 
musique  de  cette  époque.  Est-il  dans  le  vrai 
au  point  de  vue  esthétique  ?  a-t-il  été  partout 
conséquent  avec  sa  doctrine?  Ce  sont  des 
questions  que  nous  ne  voulons  pas  traiter 
ici.  Nous  nous  contenterons  de  dire  que  sa 
partition,  non  seulement  se  recommande  par 
de  fortes  qualités  de  style,  mais  encore  par 
des  motifs  charmants  et  une  instrumentation 
distinguée.  L'ouverture,  qui  affecte  la  forme 
de  la  sonate ,  offre  une  phrase  fort  élégante 
en  fa  dièze  répétée  en  mi  bémol.  L'action 
s'engage  dans  un  joli  trio  d'un  sol  passo  ;  on 
distingue  dans  le  quatuor  qui  suit  les  dessins 
de  l'orchestre  imitant  ingénieusement  le 
gazouillement  des  oiseaux.  Le  rondeau  du 
baron  module  un  peu  trop,  mais  le  motif  est 
heureux.  Le  duo  entre  le  baron  et  Tancrède 
a  eu  du  succès  :  on  y  remarque  une  phrase 
dans  le  style  de  Haendel  d'un  effet  original  et 
comique.  Dans  l'invocation  à  la  Nuit  de  Tan- 
crède, il  y  a  des  phrases  d'un  sentiment  tout 
moderne  d'ailleurs,  pleines  de  chaleur  et  de 


passion.  L'archaïsme  revient  dans  la  pavane 
qui  sert  d'entr'acte.  Le  duettino  a  bien  la 
tournure  gauloise  des  chansons  à  boire  du 
bon  temps  des  Philidor  et  des  Monsigny.  Le 
commencement  du  finale  du  second  acte  qui 
est  d'une  belle  forme  scénique,  le  joli  motif  . 
andante  en  ré  bémol  de  l'air  de  Tancrède  au 
troisième  acte,  le  chant  large  et  mélodieux 
du  quatuor  et  enfin  la  sérénade  d'action  qui 
amène  le  dénoûment  sont  encore  des  mor- 
ceaux saillants.  Cette  partition  est  trop 
intéressante  pour  ne  pas  être  de  nouveau 
soumise  au  public  en  sacrifiant  toutefois  ce 
duo  malencontreux  des  Cotillons  qui  en  a 
motivé  le  séquestre.  L'ouvrage  a  eu  pour 
interprètes  Montaubry ,  Crosti ,  Sainte-Foy , 
Nathan,  MUes  Baretti,  Bélia  et  Révilly. 

*  bataille  DE  bossus,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Péricaud  et  Delormel, 
musique  de  M.  Charles  Malo,  représentée  au 
concert  de  l'Eldorado  en  1877. 

BATAILLE  DE  DENAIN  (la)  ,  Opéra-COmi- 
que  en  trois  actes,  paroles  de  Théaulon,  Dar- 
tois  et  Fulgence,  musique  de  Catrufo,  repré- 
senté à  Feydeau  le  26  août  1816.  C'est  une 
pièce  de  circonstance  faite  à  l'occasion  de  la 
fête  du  roi;  aussi  est-elle  remplie  des  allusions 
les  plus  transparentes.  Comme  dans  toutes 
les  compositions  de  ce  genre,  le  livret  offre 
peu  d'intérêt.  En  voici  le  sujet:  Un  vieux 
gentilhomme,  qui  vit  retiré  dans  son  châ- 
teau ,  a  une  nièce  recherchée  à  la  fois 
par  trois  prétendants;  l'un  d'eux,  qui  est 
préféré,  a  malheureusement  été  fait  pri- 
sonnier, mais  il  trouve  moyen  de  s'échapper 
le  matin  même  de  la  bataille  de  Denain;  il 
s'y  couvre  de  gloire ,  et  il  finit  par  obtenir  la 
main  de  celle  qu'il  aime.  D'après  les  journaux 
du  temps ,  les  auteurs  ayant  eu  l'adresse  de 
prodiguer  des  noms  qui  commandaient  le 
respect,  aucun  signe  de  défaveur  n'osa  se  ma- 
nifester malgré  l'ennui  général.  La  musique 
de  Catrufo  n'est  pas  sans  mérite.  Son  style 
témoigne  des  bonnes  études  qu'il  avait  faites 
à  Naples,  où  les  traditions  des  Scarlatti,  des 
Jomelli,  des  Durante  étaient  encore  dans 
toute  leur  force.  A  l'exception  de  Félicie  ou 
la  Jeune  fille  romanesque ,  opéra-comique  qui 
précéda  celui  de  la  Bataille  de  Denain,  les 
œuvres  dramatiques  de  Catrufo  sont  tombées 
dans  l'oubli  ;  on  ne  connaît  plus  de  cet  au- 
teur que  ses  Solfèges  progressifs  et  ses  Voca- 
lises. 

BATAILLE  DES  DUNES  (la),  mélodrame, 
musique  de  Morange,  représenté  à  Paris 
vers  180?. 


128 


BATT 


BAUG 


bâtard  DE  cerdagne  (le),  opéra  en 
trois  actes,  livret  de  M.  L.  Metjé,  musique 
de  M.  Pierre  Germain,  représenté  au  théâtre 
de  Brest  le  22  novembre  1880,  avec  succès. 

BATERYA  O  IEDNYM  ZOLNIEZU  (Batte- 
rie servie  par  un  seul  soldat) ,  opéra  polonais, 
musique  de  Kurpinski,  représenté  à  Varso- 
vie en  1817. 

BATHMENDl,  grand  opéra  allemand,  pa- 
roles et  musique  du  baron  de  Lichtenstein 
représenté  à  Dessau  le  26  décembre  1798. 

bathylle.  opéra-comique  en  un  acte,  li- 
vret de  M.  Edouard  Blau,  musique  de  M.  Wil- 
liam Chaumet,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  4  mai  1877.  L'auteur  du  poème  a  remporté 
le  prix  au  concours  Crescent,  en  1874,  sur 
98  concurrents.  Le  public  n'a  pas  plus  souscrit 
à  ce  jugemeDt  qu'à  la  plupart  de  ceux  rendus 
par  les  jurys  de  ces  concours.  On  aurait  pu, 
en  effet,  imaginer  une  pièce  plus  intéressante 
et  plus  morale,  d'après  la  gracieuse  poésie 
d'Anacréon,  l'Amour  mouillé.  L'adolescent  Ba- 
thylle  est  l'objet  de  l'amour  jaloux  du  vieux 
poète.  La  Syrienne  Mytila,  reçue  dans  sa 
maison,  inspire  au  jeune  homme  une  vive 
passion.  Anacréon,  dans  sa  fureur,  la  chasse 
de  chez  lui  et  accable  de  ses  reproches  l'ingrat 
Bathylle,  qui,  désespéré,  se  donne  la  mort  par 
le  poison.  Anacréon  comprend  alors  la  puis- 
sance de  l'amour  et  invoque  l'intervention  de 
Cupidon,  qui  apparaît,  ressuscite  Bathylle  et 
le  rend  à  sa  jeune  maîtresse.  Ce  sujet,  trop 
renouvelé  des  Grecs  et  peu  propre  à  l'opéra- 
comique,  a  été  traité  par  M.  William  Chaumet 
avec  beaucoup  d'habileté  et  de  goût;  il  a 
donné  à  sa  musique  un  caractère  plutôt  allé- 
gorique et  descriptif  que  dramatique,  et  c'est 
ce  que  le  sujet  comportait,  ce  qui  a  fait  ad- 
mettre quelques  tonalités  vagues  et  des  into- 
nations plus  instrumentales  que  vocales,  dans 
plusieurs  passages,  selon  les  théories  du  jour, 
auxquelles  M.  Chaumet  paraît  conformer  son 
esthétique.  Les  fragments  les  plus  saillants 
sont  les  couplets  chantés  par  Mytila,  la  chan- 
son à  boire  d'Anacréon,  le  duo  des  jeunes 
amoureux  et  la  scène  de  la  mort  de  Bathylle. 
Chanté  par  Barré,  Mlles  Ducasse  et  Eigen- 
schenk. 

battaglia  de  legnano,  opéra  italien, 
musique  de  Verdi,  représenté  à  Rome  en 
janvier  1849. 

*  battaglia  di  donne,  opéra  sérieuxen 
trois  actes,  paroles  de  M.  Maurizio  Toussaint, 
musique  de  M.  Giovanni  Ferrua,  représenté 


au  Cercle  des  artistes,  à  Turin,  le  6  décembre 

1889. 

battaglia  di  lepante  (la),  opéra, 
musique  de  Genoves,  repr.  à  Rome  en  1836. 

BATTAGLIA  DI  NAVARINO,  opéra  italien, 
musique  de  Staffa,  représenté  au  théâtre 
Saint-Charles  le  25  février  1837. 

*  BATTEZ  PHILIDOR,  opéra-comique  en 
on  acte,  paroles  de  M.  Abraham  Dreyfus, 
musique  de  M.  Dutacq,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  13  novembre  1832.  La  pièce  met 
en  scène  le  grand  compositeur  Philidor,  l'au- 
teur d'Ernelinde,  de  Tom  Jones  et  de  Biaise  le 
Savetier,  qui  n'était  pas  un  moins  grand  joueur 
d'échecs.  La  fille  d'un  cabaretier,  la  gentille 
Doris,  est  aimée  d'un  jeune  homme,  à  qui  son 
père,  admirateur  de  Philidor,  ne  veut  l'accor- 
der que  s'il  réussit  à  gagner  celui-ci  aux 
échecs.  L'amoureux  conte  son  cas  à  Philidor, 
qui  lui  promet  de  faire  tous  ses  efforts  pour 
se  laisser  battre  par  lui.  La  partie  s'engage, 
et  Philidor  est  sur  le  point  de  perdre  lorsque 
Doris,  croyant  le  flatter,  se  met  à  chanter  un 
air  de  son  opéra  à'Ernelinde.  Philidor  est 
heureux  en  effet  d'entendre  sa  musique;  mais 
cela  le  distrait,  sa  distraction  le  fait  jouer 
machinalement,  et  sa  force  est  telle  qu'il 
gagne  alors  malgré  lui.  Il  va  sans  dire  que 
tout  s'arrange  pourtant  grâce  à  lui,  et  que  le 
mariage  est  conclu.  Ce  gentil  badinage,  orné 
d'une  musique  agréable,  a  été  gentiment 
joué  par  MM.  Nicot,  Barré,  Grivot  et 
M'ie  Thuillier. 

BATTISTA,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Caldara,  représenté  à  Vienne  en 
1726. 

BATTLE  OF  BOTHWEL'S  BRIDGE  (THK) 
[la  Bataille  du  pont  de  Bothwell],  opéra  an- 
glais, musique  de  Bishop,  représenté  à  Co- 
vent-Garden  en  1820. 

BATTLE  OP  HEXHAM  (the)  [la  Bataille 
d'Exham],  opéra  anglais,  musique  de  Sa- 
muel Arnold,  représenté  à  Hay-Market  en 
1789. 

*  BATTU  ET  content,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Briant  et.  Faverne, 
musique  de  M.  F.  Wachs,  représentée  à  la 
Gaieté-Rochechouart  le  17  novembre  1888. 

BATTUTO  contento  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Raimondi,  représenté  à  Gênes 
vers  1808. 

bauci  E  filemone,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Gluck,  représenté  à  Parme  en  1769. 


BAVA 


BAVA 


129 


BAUDOIN,  COMTE  DE  SPOLÈTE,  opéra 
allemand,  musique  deBerck,  représenté  à 
Brème  en  1829. 

BAUDOUIN,  bbas  DE  FER,  opéra  allemand 
en  trois  actes  et  cinq  tableaux,  musique  de 
Verdyen,  représenté  en  Belgique  vers  1857. 

BAUDOUIN,  COMTE  DE  FLANDRE,  opéra, 
musique  de  Eberl,  représenté  à  "Vienne  vers 
1802. 

BAUERNHOCKZEIT(tes  Noces  villageoises), 
opéra  allemand,  paroles  de  Kœnig,  musique 
de  M.  Henkel,  représenté  vers  1810. 

BAUNIAN  DAY,  intermède  anglais,  musi- 
que de  Samuel  Arnold ,  représenté  à  Hay- 
Market,  à  Londres,  en  1796. 

BAVARDS  (les),  opéra-bouffe  en  deux  ac- 
tes, paroles  de  M.  Nuitter,  musique  de  M.  Of- 
fenbach,  représenté  à  Paris  sur  le  théâtre  des 
Bouffes-Parisiens,  le  20  février  1863. 

Le  poème  des  Bavards  est  tiré  d'un  inter- 
mède de  Michel  Cervantes,  pétillant  de  sel  et 
d'esprit  local.  Au  lever  du  rideau,  nous  som- 
mes dans  le  pays  des  coups  de  soleil  et  des 
coups  de  rapière.  Les  bretteurs  poussent  çà 
et  là  comme  des  grenades,  et ,  pour  peu  que 
vous  regardiez  un  peu  trop  la  lune  à  l'heure 
où  ronfle  l'alcade ,  il  vous  pleut  toutes  sortes 
d'estafilades  fort  malsaines.  Un  certain  sei- 
gneur Sarmiento  est  condamné  à  200  ducats 
d'amende,  pour  une  écorchure  faite  à  un  voi- 
sin, et  le  juge  qui  a  prononcé  la  sentence 
nous  offre  un  type  parfait  de  sagacité  et  de 
discernement.  «Vous  avez  agi  en  gentilhomme 
en  donnant  cette  estafilade  à  votre  voisin, 
dit-il  à  Sarmiento  ;  en  la  payant,  vous  agis- 
sez en  chrétien  ;  moi,  en  prenant  cet  argent, 
je  suis  satisfait,  et  vous  hors  de  peine.  » 
Quant  au  battu,  qu'il  s'arrange!  Un  bache- 
lier sans  sou  ni  maille,  appelé  Roland,  entend 
sonner  les  ducats  que  l'homme  de  loi  fourre 
en  son  escarcelle,  et  il  accourt  à  ce  tintement 
alléchant,  comme  un  parasite  au  bruit  des 
plats.  Il  s'enquiert  de  ce  qui  se  passe ,  puis, 
s'approchant  de  Sarmiento,  il  lui  propose,  en 
tendant  sa  joue,  une  estafilade  au  rabais  : 
«Monseigneur,  je  suis  un  pauvre  hidalgo, 
quoique  j'aie  vu  des  temps  meilleurs;  je  suis 
nécessiteux,  et  j'ai  vu  que  Votre  Grâce  a 
donné  200  ducats  à  un  homme  qu'elle  avait 
blessé;  si  c'est  pour  vous  un  divertissement, 
je  viens  me  mettre  à  votre  disposition,  et  je 
demanderai  pour  cela  50  ducats  de  moins  que 
l'autre.  «  Notre  gentilhomme  s'imagine  que 
le  pauvre  diable  a  perdu  la  tête,  il  veut  re- 


conduire ,  mais  autant  vaudrait  chasser  une 
mouche  qui  s'obstine  à  s'abattre  sur  le  nez 
d'un  honnête  homme.  S'il  lui  parle  de  sa  ba- 
lafre, le  bachelier,  aussi  tenace  qu'érudit, 
s'écrie  aussitôt  que  «  c'est  ce  que  donna  Caïn 
à  son  frère  Abel,  quoique,  à  cette  époque,  on 
ne  connût  pas  les  épées  ;  que  c'est  aussi  ce 
que  donna  Alexandre  le  Grand  à  la  reine  Pen- 
thésilée,  en  lui  enlevant  Amora,  la  ville  bien 
murée;  et  Jules  César  au  comte  don  Pedro 
Anzuces,  en  jouant  aux  dames  avec  Gaiferos, 
entre  Cavanas  et  Olias.  »  Sarmiento ,  que  ce 
bourdonnement  agace,  déclare  que  le  pauvre 
hidalgo  a  quelque  démon  dans  la  bouche,  sur 
quoi  Roland  reprend  que  «  Qui  a  le  démon  en 
bouche  va  à  Rome ,  et  qu'il  a  été  à  Rome, 
dans  la  Manche ,  en  Transylvanie  et  dans  la 
ville  de  Montauban  ;  que  Montauban  est  un 
château  dont  Renaud  était  le  seigneur  ;  <jue 
Renaud  était  un  des  douze  pairs  de  France, 
de  ceux  qui  mangeaient  avec  l'empereur 
Charlemagne ,  autour  de  la  table  ronde  ,  la- 
quelle n'était  pas  carrée  ni  octogone.  »  N'y 
tenant  plus,  Sarmiento  envoie  au  diable  l'en- 
ragé bavard  ;  mais  aussitôt  ce  dernier  lui  fait 
savoir  que  «le  diable  a  plusieurs  manières  de 
nous  buter  ;  que  la  plus  dangereuse  est  celle 
de  la  chair  ;  que  chair  n'est  pas  poisson  ;  que 
le  poisson  est  flegmoneux  ;  que  les  flegmati- 
ques ne  sont  pas  adonnés  à  la  colère  ;  que 
l'homme  se  compose  de  quatre  éléments .-  de 
colère,  de  sang,  de  flegme,  de  méchanceté  ; 
que  la  mélancolie  n'est  pas  la  joie,  parce  que 
la  joie  consiste  à  avoir  de  l'argent ,  que  l'ar- 
gent fait  l'homme,  que  les  hommes  ne  sont 
pas  des  bêtes,  que  les  bêtes  pâturent,  etc.  » 
L'idée  vient  au  seigneur  Sarmiento  d'utiliser 
cette  langue  infatigable.  Sa  femme,  Béatrix, 
est  bavarde  comme  une  paire  de  castagnettes 
entre  les  mains  d'une  danseuse;  Roland  est 
le  perroquet  qui  fera  taire  cette  pie  borgne'; 
il  va  mettre  aux  prises  ces  deux  animaux  do- 
mestiques, et,  d'avance ,  il  parie  pour  le  ba- 
chelier. C'est  en  effet  le  preux  Roland  qui 
l'emporte  dans  le  duel  singulier  qu'il  engage 
avec  dame  Béatrix.  Il  parle,  il  parle,  il  parle 
encore;  et  lorsque  la  femme  de  Sarmiento 
veut  répliquer ,  il  élève  le  ton ,  il  gesticule. 
Pas  une  pause  et  pas  un  silence  ;  un  quart  de 
mot  ne  passerait  pas  entre  les  intervalles  de 
ses  phrases  effrénées.  «Il enchaîne,  dit  M.  P. 
de  Saint- Victor,  des  kyrielles  de  lazzi  à  des 
chapelets  de  proverbes,  des  ribambelles  de 
coq-à-1'âne  à  des  festons  de  billevesées.  C'est 
le  salmigondis  faisant  le  bruit  d'un  charivari.» 
Béatrix  tient  bon  d'abord  ;  à  la  fin,  elle  tombe 
stupéfiée,  paralysée,  inerte,  sous  cette  douche 

9 


130 


BAVA 


BAYA 


de  paroles  qui  ne  tarit  pas.  Lorsqu'elle  se  re- 
lève, elle  est  guérie  à  jamais  de  l'intempé- 
rance de  sa  glotte.  A  bavarde,  bavard  et  demi. 
Au  scénario  de  Michel  Cervantes ,  M.  Nuitter 
a  ajouté  un  alcade  à  grandes  manches  et  à 
grande  baguette,  avec  une  perruque  qui 
tombe  ébouriffée  sur  ses  gros  yeux  écarquil- 
lés,  un  de  ces  alcades  qui,  ainsi  que  le  fait 
spirituellement  remarquer  le  critique  de  la 
Presse ,  perchent  sur  leurs  fauteuils  comme 
les  épouvantails  sur  les  cerisiers,  et  qui  se 
passent,  de  pièce  en  pièce,  les  dés  du  Bridoie 
de  Rabelais,  et  le  bégayement  du  Brid'oison 
de  Beaumarchais.  Cet  alcade  fait  l'amusement 
de  la  pièce,  car  si  le  type  n'est  pas  neuf,  il 
est  du  moins  de  ceux  qui  sont  toujours  ap- 
plaudis. Dans  les  Bavards,  il  est  complété  par 
la  longue  et  blême  figure  d'un  greffier  qui 
suit  à  pas  comptés  son  doux  maître,  comme 
le  spectre  de  la  maigreur  talonnant  le  dieu  de 
l'obésité.  Sarmiento  a  de  plus  une  pupille 
dont  Roland  est  amoureux,  et  que  le  bavard 
finit  par  épouser  à  force  de  ruses  et  de  stra- 
tagèmes. Une  assez  jolie  scène,  qui  appartient 
aussi  au  librettiste  français,  est  celle  où  dame 
Béatrix  feint  d'être  muette  pour  se  venger 
du  complot  ourdi  contre  son  babil.  Son  mari 
l'interroge  sur  un  cas  urgent  ;  point  de  ré- 
ponse, mais  en  revanche  une  pantomime  ani- 
mée et  vive  :  o  II  pleut  des  soufflets ,  Sar- 
miento 1  »  Ses  valets  et  ses  servantes,  l'alcade 
et  le  greffier  ■  imitent  son  silence  autour 
d'elle  rangés,  »  et  le  bonhomme  se  débat,  stu- 
péfait et  hagard,  au  milieu  de  ces  statues 
vivantes,  qui  grimacent  et  qui  gesticulent. 
«  Sur  ce  joli  poème,  dit  M.  P.  de  Saint- Vic- 
tor, M.  Offenbach  a  jeté  des  airs  à  faire  dam- 
ner l'alcade  de  la  pièce  et  à  défrayer  toutes 
les  sérénades  de  Paris.  Ce  n'est  plus  de  la 
caricature  musicale ,  mais  un  tableau  de 
genre  plein  de  couleur  et  d'esprit.  La  bouf- 
fonnerie en  est  élégante  ;  le  musicien  reste 
léger  dans  sa  charge  ;  ses  coq-à-1'âne  même 
ont  des  ailes.  Le  verre  d'Offenbach  n'est  pas 
grand,  mais  il  boit  toujours  dans  son  verre, 
et  la  liqueur  qu'il  y  verse  gagne  et  s'épure 
tous  les  jours.  »  Parmi  les  airs  que  l'on  a  le 
plus  applaudis  dans  les  Bavards,  nous  cite- 
rons le  chœur  de  créanciers  et  le  petit  trio 
bouffe  du  premier  acte,  qui  trotte  si  joliment 
sur  sa  mesure  syllabique.  Le  second  acte 
contient  un  charmant  quintette,  une  valse 
entraînante  et  d'amusants  couplets  de  table. 
Les  Bavards,  avant  de  paraître  aux  Bouffes- 
Parisiens,  avaient  diverti  la  belle  compagnie 
à  Bade,  pendant  la  saison  de  1863.  Ils  ont 
fourni  à  Mme  TJgalde  un  des  triomphes  de  sa 


carrière  artistique,  et  ont  été  repris  avec 
succès. 

*  bayadère  (r,à),  opéra,  musique  de 
M.  Edmond  Forkas,  représenté  à  Pesth  en 
août  1876. 

BATADÈRES  (les)  ,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  Jouy,  musique  de  Catel,  repré- 
senté pour  la  première  fois  à  l'Opéra  le  7  août 
1810.  Nous  laissons  volontiers  la  parole  à 
l'auteur  du  poème,  qui  explique  habilement 
les  raisons  qui  l'ont  inspiré.  «  La  considéra- 
tion dont  jouit,  dansl'Indoustan,  cette  classe 
de  femmes  connues  en  Europe  sous  le  nom 
de  bayadères,  repose  sur  une  opinion  reli- 
gieuse, présentée  dans  les  livres  indiens 
comme  un  fait  historique.  Le  récit  très  suc- 
cinct que  je  vais  en  faire  paraîtra  d'autant 
moins  déplacé,  qu'on  y  reconnaîtra  la  source 
où  j'ai  puisé  le  dénoûment  et  quelques-unes 
des  situations  du  drame  que  le  lecteur  a  sous 
les  yeux.  On  lit,  dans  un  des pouranas  (poè- 
mes historiques  et  sacrés),  que  Sckirven,  l'une 
des  trois  personnes  de  la  divinité  des  Indes 
orientales,  habita  quelque  temps  la  terre, 
sous  la  figure  d'un  rajah  célèbre,  nommé  De- 
vendren.  En  prenant  les  traits  d'un  homme, 
le  dieu  ne  dédaigna  pas  d'en  prendre  les  pas- 
sions, et  il  fit  de  l'amour  la  plus  douce  occu- 
pation de  sa  vie.  Son  peuple ,  dont  il  n'était 
pas  moins  adoré  pour  ses  défauts  que  pour 
ses  vertus,  le  sollicitait  en  vain  de  donner  un 
successeur  à  l'empire  ,  en  choisissant  du 
moins  une  épouse  légitime  dans  le  grand 
nombre  de  femmes  de  toutes  les  classes  qu'il 
avait  rassemblées  autour  de  lui.  Devendren 
différait  toujours,  parce  qu'il  ne  voulait  épou- 
ser que  celle  dont  il  était  aimé  le  plus  ten- 
drement, et  que,  tout  dieu  qu'il  était,  il  avait 
peine  à  lire  dans  les  cœurs;  à  la  fin  cepen- 
dant, le  rajah  s'avisa,  pour  éclaircir  ses 
doutes,  d'un  stratagème  qui  réussit  au  delà 
de  ses  espérances.  Il  feignit  de  toucher  à  sa 
dernière  heure,  rassembla  toutes  ses  maî- 
tresses autour  de  son  lit  de  mort,  et  déclara 
qu'il  prenait  pour  épouse  celle  qui  l'aimait 
assez  pour  n'être  pas  effrayée  de  l'obligation 
terrible  qu'elle  contracterait  en  acceptant  sa 
foi.  Cette  proposition  ne  tenta  personne  ;  le 
bûcher  de  la  veuve  se  montrait  trop  voisin 
du  trône  et  du  lit  conjugal  :  douze  cents  fem- 
mes gardaient  un  silence  imperturbable, 
lorsqu'une  jeune  bayadère  dont  le  rajah  avait 
été  quelque  temps  épris,  instruite  de  son  état 
et  de  sa  position,  se  présenta  au  milieu  de 
l'assemblée  muette,  s'approcha  du  lit  du 
prince  et  déclara  qu'elle  était  prête  à  payer 


BAYA 


BAYA 


131 


de  sa  vie  l'insigne  faveur  de  porter  un  seul 
moment  le  nom  de  son  épouse.  On  célébra 
leur  hymen  à  l'instant  même,  et  quelques 
heures  après,  Devendren  mourut  ou  du  moins 
feignit  de  mourir.  Fidèle  à  sa  promesse ,  la 
bayadère  fit  aussitôt  les  apprêts  de  sa  mort. 
On  éleva,  par  son  ordre,  un  bûcher  de  bois 
odorant  sur  les  bords  du  Gange;  elle  y  plaça 
le  corps  de  son  époux ,  l'alluma  de  sa  propre 
main  et  s'élança  dans  les  flammes  ;  mais  au 
même  instant  le  feu  s'éteignit;  Devendren, 
debout  sur  le  bûcher ,  tenant  entre  ses  bras 
sa  fidèle  épouse,  se  fit  connaître  au  peuple,  et 
publia  sur  la  terre  l'hymen  qu'il  accomplit 
dans  les  cieux.  Avant  de  quitter  le  séjour  des 
mortels,  il  voulut ,  pour  y  perpétuer  le  sou- 
venir de  son  amour  et  de  sa  reconnaissance, 
qu'à  l'avenir  les  bayadères  fussent  attachées 
au  service  de  ses  autels ,  que  leur  profession 
fût  honorée  et  qu'elles  portassent  le  nom  de 
devadasis  (favorites  de  la  divinité).  » 

Cet  opéra  obtint  un  succès  très  marqué. 
Nourrit  père,  Dérivis  et  Mme  Branchu,  char- 
gés des  rôles  principaux,  s'en  acquittèrent 
avec  un  incomparable  talent.  La  partition, 
constamment  poétique  et  mélodique ,  est  un 
modèle  de  correction  harmonique.  Il  fut  ré- 
duit à  deux  actes,  le  31  août  1821. 

Un  premier  opéra  de  Catel,  Sémiramis, 
donné  en  1802 ,  n'avait  obtenu  qu'un  succès 
d'estime,  quoiqu'il  surpassât  en  mérite  les 
Bayadères  ;  mais  le  théâtre  est  une  loterie,  dit 
M.  Castil-Blaze,  et  un  premier  ouvrage  est 
toujours  accueilli  du  public  avec  défiance.  Le 
succès  des  Bayadères  engagea  l'administration 
à  remettre  en  scène  Sémiramis.  L'infortunée 
reine  de  Babylone  se  montra  deux  fois  seu- 
lement, et  rentra  dans  le  tombeau  de  Ninus 
pour  n'en  plus  sortir.  Les  paroles  et  la  musi- 
que des  Bayadères  sont  depuis  longtemps  ou- 
bliées ;  mais  il  se  rattache  à  la  représentation 
de  cet  opéra  une  anecdote  assez  curieuse,  que 
nous  allons  raconter  ici  :  Napoléon  aimait  la 
musique,  mais  il  n'aimait  qu'une  musique 
douce  et  terne ,  digne  pendant  de  la  plate  et 
ridicule  poésie  de  la  plupart  des  rimeurs 
de  son  règne.  «  N'est-il  pas  singulier,  écrit 
M.  de  Pontécoulant,  que  lui,  aux  oreilles  du- 
quel le  bruit  des  canons  et  de  la  chute  des 
empires  avait  si  souvent  retenti,  n'aimât,  en 
fait  de  musique,  qu'une  harmonie  faible  et 
pour  ainsi  dire  monotone  ?  Au  théâtre  de  la 
cour  et  dans  les  concerts  des  Tuileries ,  tous 
les  instruments  étaient  pourvus  de  sourdi- 
nes. Ce  goût  de  pianissimo  était  bien  éton- 
nant chez  l'homme  du  monde  qui  faisait  le 
plus  de  fracas  et  qui  le  redoutait  le  moins.  » 


On  avait  donc  persuadé  à  l'empereur  que  la 
musique  du  nouvel  opéra  en  vogue,  les  Baya- 
dères, lui  siérait  à  merveille.  Un  jour,  l'au- 
teur et  le  compositeur  sont  avertis  que  Napo- 
léon veut  entendre  leur  ouvrage ,  et  qu'il  se 
rendra  le  soir  même  à  l'Opéra.  Catel  est  heu- 
reux...; mais,  à  la  représentation,  il  reste 
anéanti  ;  il  croit  à  une  cabale,  il  ne  reconnaît 
plus  sa  partition...  C'est  que  l'on  n'avait  pas 
prévenu  le  malheureux  compositeur  que  Per- 
suis,  chef  d'orchestre,  exécutait,  par  ordre,  la 
partition  des  Bayadères  à  la  sourdine.  L'em- 
pereur fut  servi  à  souhait.  «  On  exécuta,  li- 
sons-nous dans  l'Art  musical,  la  belle  musi- 
que de  ce  charmant  opéra  avec  la  plus 
parfaite  monotonie,  sans  crescendo  ni  forte,  et 
ce  fut  à  un  tel  point,  que  le  public,  étonné, 
montra  par  instants  des  velléités  d'impa- 
tience, que  le  respect  imposé  par  la  présence 
du  chef  de  l'Etat  put  seul  comprimer.  »  Na- 
poléon avait,  on  le  voit,  une  façon  toute  par- 
ticulière de  comprendre  l'art  musical,  et  en 
cela  il  n'est  pas  le  seul,  n'y  eût-il  de  son  avis 
que  cet  homme  de  beaucoup  d'esprit  d'ailleurs, 
qui  définissait  la  musique  «  le  plus  désa- 
gréable de  tous  les  bruits.  » 

BAYARD  À  LA  FERTÉ,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Désaugiers  et  de  Gen- 
til, musique  de  Plantade ,  représenté  au 
théâtre  Feydeau  le  3  octobre  I8ii.  Bayard  a 
fait  lever  le  siège  de  Mézières  :  au  lieu  d'al- 
ler porter  à  son  roi  la  nouvelle  de  ce  haut 
fait,  il  se  rend  en  secret  au  château  de  la 
Ferté,  où  l'attire  l'amour  qu'il  ressent  pour 
Mme  de  Randan  ;  il  y  rencontre  le  roi,  que 
les  mêmes  motifs  avaient  amené.  Au  moment 
où  Mme  de  Randan  vient  de  déclarer  fran- 
chement au  roi  ses  sentiments  pour  Bayard, 
surviennent  deux  seigneurs  qui  ont  conspiré 
la  perte  du  héros.  Ils  apportent  une  lettre 
écrite  au  gouverneur  de  Mézières,  offrant 
toutes  les  apparences  de  la  trahison ,  et  ac- 
cusent d'intelligence  avec  les  ennemis  le  che- 
valier sans  peur  et  sans  reproche.  Le  roi, 
quoique  irrité  du  succès  obtenu  par  son  rival 
en  amour,  ne  suspecte  pas  un  seul  instant  la 
loyauté  de  Bayard,  qui  ne  tarde  pas  à  se  jus- 
tifier. La  levée  du  siège  de  Mézières  prouve 
que  la  fameuse  lettre  n'est  qu'une  ruse  de 
guerre  ;  de  plus,  Mme  de  Randan  apprend  au 
roi  que  Bayard  est  non  pas  son  amant ,  mais 
son  mari  ;  ear  elle  l'a  épousé  il  y  a  peu  de 
temps. 

Cet  opéra,  qui  avait  d'abord  trois  actes,  fut 
ensuite  réduit  à  deux.  La  musique  de  Plan- 
tade obtint  quelque  succès;  on  applaudit 
surtout  plusieurs  morceaux  d'ensemble  trai- 


132 


BEAR 


BEAT 


tés  avec  une  certaine  ampleur.  Gavaudan, 
Mme  Gavaudan  et  Mme  Moreau  remplissaient 
les  principaux  rôles  dans  cet  ouvrage,  où  se 
retrouvent  la  grâce,  la  mélodie  facile  et  le 
tour  gracieux  qui  distinguent  les  produc- 
tions de  l'auteur  de  la  romance  si  justement 
populaire  :  Te  bien  aimer,  â  ma  chère  Zélie. 

BAYARD  À  MÉZIÈRES,  opéra-comique  en 
un  acte,  de  Dupaty  et  Chazet,  musique  de 
Boieldieu,  Catel,  Nicolo  et  Cherubini,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  12  février  1814. 

BAYARD  DANS  BRESSE,  opéra  en  deux 
actes  de  Piis,  musique  de  Champein  (Sta- 
nislas) ,  représenté  au  Théâtre  -  Italien  le 
21  février  1791. 

*  bazar  DE  NOVIAS,  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  Cristobal  Oudrid,  représentée  le 
9  mars  1867,  à  Madrid,  sur  le  théâtre  des 
Variétés. 

BEACON  OF  LIBERTY  (the)  [le  Signal  de 
la  liberté),  opéra  anglais,  musique  de  Bishop, 
représenté  à  CovenUGarden  en  1823. 

BÉARNAIS  (LES)  OU  HENRI  IV  EN 
VOYAGE,  opéra  en  un  acte,  parolesdeSewrin, 
musique  de  Kreutzer  et  Boieldieu,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  21  mai  1814. 

béarnais  (le),  opéra-comique  en  trois 
actes, paroles  de  M.  Pellier-Quengsy,  musique 
de  M.  J.-T.  Radoux,  représenté  au  Grand- 
Théâtre  de  Liège  le  14  mars  1866,  et  sur  le 
théâtre  Royal,  à  Bruxelles,  en  janvier  1868.  Il 
est  mutile  de  dire  que  le  bon  roi  est  le  héros 
de  la  pièce.  On  a  dit  que  cet  ouvrage  renfer- 
mait des  morceaux  d'un  mérite  réel.  Nous  le 
croyons  d'autant  plus  volontiers,  que  la  musi- 
que religieuse  de  M.  Radoux  nous  est  connue, 
et  qu'elle  appartient  à  un  ordre  de  composi- 
tions élevé  et  véritablement  religieux.  Le 
Béarnais  a  été  chanté  à  Bruxelles  par  Ricquier- 
Delaunay,  Laurent,  M"»"  Sallard  et  Dumestre. 

*  béarnaise  (la),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Leterrier  et  Vanloo,  musique 
de  M.  André  Messager,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  12  décembre  1885.  Inter- 
prètes :  MM.  Vauthier,  Maugé,  Gerpré, 
Mmes  Jeanne  Granier  et  Mily-Meyer.  La 
pièce  roule  sur  une  intrigue  amoureuse  à 
laquelle  se  trouve  mêlé  le  bon  Henri  IV,  le 
roi  vert-galant,  et  qui  est  assez  fertile  en 
incidents  comiques.  Elle  a  donné  à  M.  Messa- 
ger l'occasion  d'écrire  une  partition  dont  le 
premier  acte  est  peut-être  un  peu  froid,  mais 
dont  les  deux  autres,  le  second  surtout,  sont 
tout  à  fait  charmants  ;  ce  second  acte  est  un 


vrai  bijou,  dont  il  faudrait  énumérer  tous  les 
morceaux  :  les  couplets  :  Très  souvent,  à  la 
devaniure,le  très  gracieux  madrigal  de  Perpi- 
gnac,  l'adorable  petite  berceuse  de  Jacquette  : 
Fais  nono,  mon  bel  enfantoux,  les  couplets 
comiques  de  Bianca  :  Pour  un  détail,  une 
nuance,  un  duo  charmant,  un  trio  exquis, 
enfin  un  bon  finale,  duquel  se  détache  une 
jolie  chanson  villageoise,  très  franche  et  très 
carrée.  Tout  cela  est  excellent,  et  classe 
M.  Messager  au  nombre  de  nos  jeunes  com- 
positeurs les  plus  heureux  et  les  mieux  doués. 

BEATA,  opéra  en  un  acte,  musique  de  Mo- 
niuszko  ;  représenté  à  Varsovie  le  7  fév.  1872. 

*  BÉATRICE  (la),  comédie  musicale,  paroles 
d'Antonio  Federico,  musique  de  Vincenzo 
Ciampi,  représentée  sur  le  théâtre  Nuovo,  de 
Naples,  en  1740. 

BEATRICE,  opéra  allemand  en  deux  actes, 
musique  de  Kastner ,  représenté  en  Allema- 
gne en  1839. 

*  BÉATRICE  CENCi,  opéra  sérieux  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Giuseppe  Rota,  repré- 
senté sur  un  théâtre  d'Italie  en  1863. 

*  BEATRICE  DI  SVEVIA,  drame  lyrique  en 
quatre  parties,  paroles  anonymes,  musique 
de  M.  Tomaso  Benvenuti,  représenté  au  théâ- 
tre de  laFenice,  de  Venise,  le  21  février  1890. 

BEATRICE  DI  TENDA,  opéra  italien  de 
Felice  Romani,  musique  de  Bellini,  repré- 
senté pour  la  première  fois  à  Venise,  en  1833, 
et  à  Paris,  sur  le  théâtre  des  Italiens,  le  8  fé- 
vrier 1841.  Cette  pièce  est  un  mélodrame, 
dans  le  goût  des  livrets  mis  en  musique  par 
M.  Verdi.  Philippe  Visconti,  duc  de  Milan  et 
mari  de  Béatrix  de  Tenda,  croit  celle-ci  cou- 
pable d'infidélité  et  l'envoie  au  supplice,  avec 
Orombello,  son  prétendu  complice.  Agnès  de 
Maino  est  l'âme  de  ce  sombre  drame.  Il  y  a 
dans  cette  pièce  une  scène  de  torture  très 
dramatique,  mais  peu  musicale,  dans  laquelle 
Mario  était  admirable.  La  musique  de  Bellini 
est  inégale  dans  cet  ouvrage;  mais  on  sent 
presque  partout  la  touche  suave  et  pathéti- 
que de  ce  compositeur  distingué.  Cet  opéra, 
chanté  sur  le  théâtre  de  Venise  par  la  Pasta, 
Curioni  et  Cartagenora ,  n'eut  que  quelques 
représentations,  et  cela  parce  que  Bellini  n'a- 
cheva sa  partition  que  deux  jours  avant  la 
fin  de  la  saison ,  c'est-à-dire  le  16  mars  1833. 
Cette  circonstance  donna  lieu  à  une  polémi- 
que entre  le  poète,  le  classique  Romani,  et  le 
compositeur.  Bellini  prétendait  que  Romani 
ne  lui  avait  pas  remis  le  libretto  à  temps ,  et 


BÉAT 


BÉAT 


133 


Romani  accusait  Bellini  de  négligence,  lui 
reprochant  d'aimer  mieux  à  s'amuser  qu'à 
écrire.  A  Venise  comme  à  Florence,  où  fut 
bientôt  donné  cet  ouvrage,  œuvre  de  deux 
talents  distingués ,  bien  faits  pour  se  com- 
prendre, et  qui  restèrent  toujours  unis,  mal- 
gré le  petit  nuage  que  nous  venons  de  signa- 
ler ;  à  Venise  comme  à  Florence,  disons-nous, 
Béatrice  di  Tenda  fut  reçu  avec  froideur. 
Toutefois,  les  avis  furent  partagés  :  les  uns 
soutinrent  que  l'opéra  nouveau  était  plein  de 
réminiscences ,  languissant  et  dénué  d'origi- 
nalité ;  les  autres  prétendaient,  au  contraire, 
y  retrouver  l'unité  de  style  et  la  majestueuse 
sentimentalité  qui  caractérisent  la  manière  du 
maestro.  A  Paris ,  Béatrice  di  Tenda ,  donné 
en  1840,  pour  le  bénéfice  de  M">e  Persiani, 
avec  le  concours  de  cette  cantatrice,  et  de 
Mario ,  transfuge  de  l'Opéra,  n'obtint  qu'un 
assez  médiocre  succès.  Il  ne  fut  guère  plus 
heureux  l'année  suivante ,  malgré  les  efforts 
deRonconi  et  la  curiosité  qu'excitait  le  début, 
dans  le  rôle  d'Orombello,  d'un  ténor  espagnol, 
don  Manuel  Ojeda.  L'opéra  de  Béatrice  di 
Tenda  fut  repris  le  22  avril  1854,  avec  le  con- 
cours de  Graziani  et  de  Mme  Frezzolini  ;  mais 
cet  essai  rétrospectif  ne  servit  qu'à  prouver 
que  l'ouvrage  ne  réussirait  jamais  en  France. 
Il  renferme  pourtant  plusieurs  morceaux  in- 
téressants ;  nous  citerons  surtout  l'air 

Corne  t'adoro, 
pour  ténor;  le  joli  chœur  de  femmes,  encadré 
dans  des  dessins  d'orchestre  dont  l'effet  est 
remarquable;  l'air  de  basse 

Qui  si  accolse  oppresso; 
le  délicieux  terzetto 

Angioli  di  pace, 
chanté  par  les  deux  femmes  sur  la  scène  et 
par  le  ténor  dans  la  coulisse  ;  l'air  de  soprano 

Ah!  se  un'  wrna, 
et,  enfin,  la  romance  chantée  par  Mario, 

Soffrii,  soffrii  tortura. 
Toutefois,  cela  ne  nous  satisfait  qu'à  demi, 
nous  autres  Français.  Béatrice  di  Tenda  peut 
suffire  à  la  nonchalance  italienne;  mais,  par 
égard  pour  la  mémoire  de  Bellini ,  on  aurait 
pu  laisser  cet  opéra  à  l'écart  de  notre  salle 
Ventadour.  La  pièce  en  elle-même ,  nous  en 
demandons  pardon  à  la  mémoire  du  fameux 
Felice  Romani,  comme  l'appellent  ses  compa- 
triotes, est  un  mélodrame  qui  dépasse  la 
somme  de  ridicule  tolérée  dans  les  livrets. 
En  outre,  l'orchestre  est  faible,  négligé,  et, 
comme  l'a  fait  remarquer  M.  Théophile  Gau- 
tier, quelques  mélodies  dans  ce  genre  plaintif 
qu'affectionnait  Bellini  ne  suffisent  pas  à  ra- 
cheter la  pauvreté  harmonique  de  l'ensemble. 


L'ensemble  1  voilà  la  grande  exigence  des 
spectateurs  français;  c'est  aussi  recueil,  le 
grand  écueil  des  compositeurs  italiens,  qui, 
d'ailleurs,  ne  se  croient  nullement  obligés 
d'en  tenir  compte. 

BÉATRICE  et  BÉNÉDICT,  opéra  en  deux 
actes,  livret  et  musique  d'Hector  Berlioz,  re- 
présenté au  théâtre  de  Bade  le  9  août  1862. 
Le  sujet  de  la  pièce  a  été  tiré  de  celle  de 
Shakspeare,  Much  ado  about  nothing.  Berlioz 
écrivait  mieux  en  prose  qu'envers,  et  je  crois 
même  que  sa  musique  doit  beaucoup  de  sa 
célébrité  aux  écrits  de  l'auteur  ;  mais  voici  un 
échantillon  de  sa  poésie.  Il  n'ajoutera  rien  à 
sa  gloire. 

Le  vin  de  Syracuse 

Accuse 
Une  grande  chaleur 
Au  cœur. 
De  notre  ile 
De  Sicile, 
Vive  ce  fameux  vin 
Si  fin! 
La  plus  noble  flamme, 
Douce  à  l'âme 
Comme  au  cœur 
Du  buveur, 
C'est  la  liqueur  vermeille 
De  la  treille 
Des  coteaux  de  Marsala 
Qui  l'a. 
Poète  divin, 
Ta  muse 
Abuse, 
Tu  le  vois. 
De  notre  patience; 
Assez  d'éloquence  ! 
Rimeur  aux  abois, 
Bois! 

On  voit  que  dans  cet  opéra,  Berlioz  a  mêlé 
des  scènes  familières  et  bouffonnes  à  d'autres 
d'un  caractère  élevé;  mais  si  la  pièce  est  bi- 
zarre, la  musique  l'est  encore  davantage.  Des 
modulations  discordantes,  des  sons  heurtés  et 
sans  idée,  des  phrases  décousues  et  mal  écrites 
pour  les  voix,  la  mélodie  rare  et  toujours 
tourmentée,  voilà  ce  que  tous  les  hommes  de 
goût  et  sans  parti  pris  reconnaîtront  dans 
cet  opéra.  Les  trois  morceaux  qui  ont  été  bien 
accueillis,  et  qui  méritaient  de  l'être,  sont 
ceux  dans  lesquels  Berlioz  s'est  conformé  aux 
principes  traditionnels  de  l'harmonie  et  aux 
règles  du  sens  commun,  appliqués  à  la  com- 
position idéale.  Ces  morceaux  sont  :  le  duo 
nocturne  de  Héro  et  Ursule  :  Vous  soupirez, 
madame!  très  poétique  et  d'un  effet  char- 
mant ;  l'air  de  Béatrice  :  Dieu,  que  viens-je  d'en- 
tendre !  et  le  trio  qui  le  suit  :  Je  vais  d'un  cœur 
aimant.  J'ajouterai  l'épithalame  grotesque  : 
Mourez,  tendres  époux!  écrit  dans  le  style  ma- 
drigalesque  des  écoles  flamandes  du  xvie  siè- 


134 


BEAU 


BEAU 


cle,  et  une  sicilienne,  quoique  plutôt  étrange 
qu'agréable  à  entendre.  Distribution  :  Béa- 
trice, Mme  char ton-Demeur;  Héro,  MUeMon- 
rose  ;  Ursule,  Mme  Geoffroy  ;  Bénédict,  Mon- 
taubry;  Claudio,  Lefort;  don  Pedro,  Balan- 
qué;  Somarone,  Prilleux;  Leonato,  Guerrin. 

*  béatrix  DE  ROHAN,  drame  lyrique  en 
trois  actes  et  quatre  tableaux,  poème  de 
M.  O.  Meunier,  musique  de  M.  Edmond  Râ- 
teau, exécuté  le  21  décembre  1894  à  Nantes, 
dans  la  salle  des  Beaux-Arts,  pa*  les  soins  de 
la  Société  académique  de  la  Loire -Inférieure. 

*beatriz,  opéra  en  quatre  actes,  musique 
de  M.  Frederico  Guimaraes,  représenté  une 
seule  et  unique  fois  au  théâtre  San  Carlos,  de 
Lisbonne,  le  29  mars  1882. 

*  beatriz  de  PORTUGAL,  drame  lyrique 
en  quatre  actes,  poème  de  M.  Carlos  Mon- 
thon,  musique  de  M.  Francisco  de  Sa  No- 
ranha,  représenté  avec  succès  le  4  mars 
1863  au  théâtre  Saint-Jean,  de  Porto. 

BEAU  DUNOIS  (le),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Chivot  et  Duru,  musique  de 
M.  Charles  Lecocq;  représentée  au  théâtre  des 
Variétés  le  13  avril  1870.  Les  fables  gracieuses 
et  poétiques  de  la  mythologie  ne  suffisaient 
pas  à  l'appétit  destructeur  de  nos  faiseurs  de 
pièces.  La  chevalerie  devait  avoir  son  tour, 
dussent  nos  gloires  nationales  s'amoindrir  et 
se  ternir  ;  La  Hire  se  transformer  en  Jocrisse, 
LaTrémoille  en  Cassandre,  Dunois  en  Cadet- 
Roussel  1  Après  Orphée  aux  enfers,  le  Sire  de 
Framboisy  ;  après  le  Sire,  Croquefer  ou  le  Der- 
nier des  paladins;  après  Croquefer,  les  Cheva- 
liers de  la  Table  ronde;  après  les  Chevaliers, 
les  Jeanne  d'Arc,  les  Dunois  ;  et  après  toute 
cette  suite  de  grands  noms  et  de  grandes  cho- 
ses, changés  en  pitres  burlesques  et  en  sara- 
bandes grossières,  l'étranger  envahit  notre 
sol  ;  on  a  vu  alors  par  qui  les  Jeanne  d'Arc  et  les 
Dunois  ont  été  remplacés. L'ennemi  s'est  retiré 
en  gardant  deux  de  nos  provinces  et  en  nous 
emportant  cinq  milliards.  Dans  la  pièce  jouée 
en  1870,  trois  mois  avant  la  guerre,  le  brave 
La  Hire  contracte  mariage,  mais  jure  de  ne 
le  consommer  qu'après  avoir  chassé  les  An- 
glais de  Montargis.  La  Trémoillc  et  Xain- 
trailles  sont  les  témoins  de  son  serment.  Il 
confie  la  garde  de  sa  femme  à  Dunois,  qui 
abuse  de  la  confiance  de  son  ami  pour  faire 
sa  cour.  Il  est  accueilli  ;  et  La  Hire,  revenant 
sans  avoir  expulsé  les  Anglais,  est  trop  heu- 
reux de  voir  son  mariage  cassé  par  le  roi.  En 
acceptant  de  pareils  livrets,  en  les  sollicitant 
même  avec  empressement,  les  compositeurs 
n'apprécient  pas  le  tort  qu'ils  se  font  à  eux- 


mêmes;  à  moins  qu'ils  ne  recherchent  le 
succès  que  par  le  scandale,  l'excentricité  et, 
la  drôlerie  des  situations,  la  flagornerie  dess 
instincts  d'un  certain  public;  en  ce  cas,  il  n'y! 
a  rien  à  leur  dire,  il  n'y  a  qu'à  les  plaindre;) 
mais  mieux  vaut  encore  les  avertir.  M.  Char- 
les Lecocq  a  du  talent  et  il  le  gaspille  sur  des 
pièces  ridicules  et  absolument  mauvaises, 
dont  le  moindre  inconvénient  est  celui  d'en- 
traîner la  chute  et  l'oubli  de  ses  partitions» 
Cet  inconvénient  a  cependant  son  impor- 
tance ;  car  la  musique  de  M.  Lecocq  est  bien 
faite,  mélodique,  spirituelle,  écrite  avec  une 
rare  facilité.  Je  citerai,  dans  la  partition  du 
Beau  Dunois,  les  couplets  du  rire,  la  chanson: 
0  mon  Lubin!  les  couplets  de  La  Hire  :  Ami, 
je  te  la  confie,  et  un  trio.  Chanté  ou  plutôt 
joué  par  Dupuis,  Kopp,  Léonce,  Mlles  Aimée 
et  Lucy  Abel. 

*  BEAU  GASPARD  (le),  opérette,  paroles  de 
M.  Zell,  musique  de  M.  J.  Bayer,  représentée 
le  6  avril  1889  à  Munich,  sur  le  théâtre  de  la 
Gaertnerplatz. 

BEAU  NICOLAS  (le)  ,  opéra-comique  en 
trois  actes,  livret  de  MM.  Vanloo  et  Leterrier, 
musique  de  M.  P.  Lacome,  représenté  aux 
Folies-Dramatiques  le  8  octobre  1880.  La  pièce 
est  d'une  telle  invraisemblance,  que  l'analyse 
n'offrirait  aucun  intérêt.  La  musique  lui  est 
bien  supérieure,  écrite  avec  verve  et  esprit. 
On  y  remarque  plusieurs  morceaux  d'une  fac- 
ture distinguée,  notamment  un  madrigal  et 
une  romance  :  Adieu,  ma  douce  amie,  au  pre- 
mier acte  ;  les  couplets  C'est  la  fille  à  Jean- 
Pierre  et  Admirez  le  joli  vainqueur ,  au  second 
acte,  et  une  chanson  à  deux  voix  au  troisième. 
Chanté  par  Mues  Girard,  Reval;  MM.  Mon- 
taubry,  Simon  Max,  Maugé,  Luco,  Bartel. 

*  beau-Père  (le),  opéra-comique,  musique 
de  M.  de  Weinzierl,  représenté  avec  succès 
au  théâtre  municipal  de  Brûnn  le  23  avril 
1893, 

BEAUTÉ  DU  DIABLE  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Scribe  et  Emile 
de  Najac,  musique  de  M.  Jules  Alary,  repré- 
senté au  théâtre  de  l'Opéra-Comique,  le  28 
mai  1861.  Le  titre  de  cet  ouvrage  n'est  bon 
qu'à  dérouter  l'intelligence  du  public.  Il  ne 
s'agit  pas,  en  effet,  de  cet  éclat  printanier  qui 
est  l'apanage  des  jeunes  visages;  mais  tout 
simplement  d'un  moyen  de  plaire,  déjà  indi- 
qué par  Scribe  dans  son  opéra  du  Philtre.  Le 
mineur  Jean  Lenoir  parvient  à  se  faire  aimer 
de  Léopoldine,  non  grâce  à  un  talisman,  ainsi 
qu'il  le  croit  naïvement,  mais  en  rasant  son 
visage  barbu,  en  prenant  un  costume  avan- 


BEID 


BELF 


135 


tageux,  et  surtout  en  s'occupant  de  lui- 
même.  La  beauté  du  diable  serait  donc  celle 
qu'on  doit  à  l'art  plus  qu'à  la  nature?  Singu- 
lière conclusion,  qui  frise  le  paradoxe.  Le  li- 
vret, achevé  par  M.  de  Najac,  attendait  son 
tour  depuis  neuf  ans  dans  les  cartons  de 
l'Opéra-Comique.  Le  succès  médiocre  de  la 
partition  valut  seul  à  l'ouvrage  quelques  re- 
présentations. La  musique ,  bien  écrite  pour 
les  voix,  manquait  d'originalité,  à  part  un 
chœur  de  paysans  et  une  romance.  Scribe,  par 
respect  pour  sa  mémoire,  ne  fut  pas  nommé. 

*  beautés  rivales  (les),  opéra-comique 
anglais,  musique  de  M.  Alberto  Randegger, 
représenté  à  Leeds  en  1863. 

BEE-HIVE  (the)  [la  Ruche  d'abeilles],  opéra 
anglais,  musique  de  C.-E.  Horn,  représenté 
à  Londres  vers  1805. 

*  BEFANA(le),  opéra,  musique  de  M.  Can- 
ti,  représenté  à  Rome,  sur  le  théâtre  Métas- 
tase, le  15  janvier  1883. 

*  [BEFORE  BREAKFAST  (Avant  le  déjeu- 
ner), farce  musicale,  musique  de  John  Bar- 
nett,  représentée  au  Lyceum  de  Londres,  en 
1825. 

BÉGAYEMENTS  D'AMOUR,  Opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Emile  de 
Najac  et  Charles  Deulin,  musique  d'Albert  Gri- 
sar,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  le  8  dé- 
cembre 1864.  C'est  une  bluette  de  bon  goût, 
d'une  touche  délicate,  qui  tient  toutefois  un 
peu  trop  du  marivaudage  ;  la  musique  en  est 
spirituelle,  pimpante,  appropriée  au  sujet, 
La  petite  ouverture,  composée  des  trois  prin- 
cipaux motifs  de  l'ouvrage,  est  instrumentée 
d'une  main  légère  et  habile.  On  y  a  distingué 
un  charmant  effet  de  flûte  se  détachant  sur 
des  pizzicati  de  violoncelles  et  de  contrebas- 
ses. Les  rôles  de  Polynice,  de  Baptiste  et  de 
Caroline  ont  été  chantés  par  MM.  Fromant, 
Guyot  et  Mme  Faure-Lefebvre. 

*  begli  usi  Dl  città  (i),  opéra-bouffe, 
paroles  d'Anelli,  musique  de  Carlo  Coccia, 
représenté  sur  le  théâtre  de  la  Scala,  de  Mi- 
lan, le  n  octobre  1815. 

*  beida,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Ugo  Capetti,  musique  de 
M.  Angelo  Bottagisio,  représenté  au  théâtre 
Dal  Verme,  de  Milan,  le  25  août  1889. 

beiden  galœrensclaven  (piE)[les  Deux 
Galériens],  opéra  allemand,  musique  du  ba- 
ron Mantey  de  Dittmer,  représenté  en  Alle- 
magne vers  1830,  alors  que  ce  compositeur, 


élève  de  Winter,  était  maître  de  chapelle  du 
duc  de  Mecklembourg-Strelitz. 

BEIDEN  GEIZEGEN  (die)  [les  Deux  avares], 
opéra  allemand,musique  de  Fischer  (Antoine) , 
d'après  la  partition  de  Grétry,  représenté  à 
Vienne  vers  1800. 

BEIDEN  TORNISTER  (die)  [les  Deux  mili- 
taires], musique  de  Lortzing,  représenté  à 
Leipzig  le  20  février  1837.  On  substitua  plus 
tard  à  ce  titre  celui  de  Die  Beiden  Schutzen 
(les  deux  Tirailleurs).  Le  sujet  était  tiré  du 
vaudeville  français  les  deux  Grenadiers. 

*  beignets  du  ROI  (les),  opérette  en 
trois  actes,  livret  tiré  par  M.  Albert  Carré 
d'un  ancien  vaudeville  de  Benjamin  Antier, 
musique  de  Firmin  Bernicat,  représentée  à 
l'Alcazar  de  Bruxelles  en  1882.  —  Voyez  Pre- 
mières aemes  de  Louis  XV  (les). 

*  beizadea  epaminonda,  opéra-comi- 
que  roumain  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  J.  Negruzzi,  musique  de  M.  E.  Caudella, 
représenté  au  Théâtre-National  de  Bucharest 
le  1er  avril  1885. 

*  BEL  ADONIS  (le),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Léon  Quentin  et  François, 
musique  de  M.  F.  Wachs,  représentée  aux 
Folies-Bergère  en  novembre  1872- 

bel-boul,  bouffonnerie  musicale  en  un 
acte,  paroles  de  M.  de  Lachesneraye,  musi- 
que de  M.  Laurent  de  Rillé,  représentée  aux 
Folies-Nouvelles  le  14  mars  1857. 

*  BEL  ÉLECTEUR  (le),  opérette,  paroles 
de  M.  Bohrmann-Riegen,  musique  de  M.  Jo- 
seph Hellmesberger  jeune,  représentée  à 
Munich  le  15  mai  1886. 

BELAGERTEN  (die)  [les  Assiégés],  opéra 
allemand,  musique  de  Kanne,  représenté  à 
Vienne  vers  1820. 

BELAGERUNG  VON  GOTHENBURG  (die) 
[le  Siège  de  Gothembourg],  opéra  allemand, 
musique  de  Netzer,  représenté  à  Vienne  en 
1839. 

BELAGERUNG  VON  SOLOTURN  (die)  [le 
Siège  de  la  tour  isolée],  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Branderbourg ,  représenté  à  Leip- 
zig en  1847. 

BELAN  VAN  LOS  ZAGALES  (a)  ,  zarzuela, 

musique  de  Soriano  de  Fuertes,  représenté  à 
Cordoue  vers  1844. 

*  BELFEGOR,  opéra  fantastique,  paroles  de 
Lanari,  musique  de  Jean  Pacini,  représenté  à 


136 


BÉLI 


BÉLI 


Florence,  sur  le  théâtre  de  la  Pergola, 
en  1861.  Les  principaux  interprètes  de  cet 
ouvrage  étaient  Buti,  Nicolas  et  Mme  Lotti. 
Le  succès  fut  médiocre. 

«  belgen  IN  1848  (de),  drame  national 
avec  ouverture,  airs,  duos  et  chœurs,  mu- 
sique d'Edouard  Gregoir,  représenté  à 
Bruxelles  en  1851. 

BELGISGHE  NATIE  (die)  [la  Nation  belge], 
mélodrame  flamand,  musique  de  Benoît,  re- 
présenté au  théâtre  du  Parc,  le  27  juillet 
1856,  à  l'occasion  du  vingt-cinquième  anni- 
versaire du  couronnement  du  roi  Léopold  1er. 

belinda  (la.),  opéra  italien,  musique  de 
Tritto,  représenté  sur  le  théâtre  Nuovo,  à 
Naples,  en  1781. 

bélisaire,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  d'Antilly,  musique  de  Philidor,  repré- 
senté pour  la  première  fois  à  Paris,  sur  le 
théâtre  des  Italiens,  le  3  octobre  1796.  Cet 
ouvrage  est  tiré  du  roman  de  Marmontel  :  le 
moment  choisi  par  le  librettiste  est  celui  où 
Bélisaire,  victime  des  intrigues  de  la  cour  de 
Justinien,  et  privé  de  la  vue,  s'est  retiré  avec 
sa  fille,  le  jeune  Tibère  et  un  enfant  de  douze 
ans,  dans  une  résidence  située  sur  les  fron- 
tières de  l'empire.  Le  plan  est  aussi  mal  conçu 
que  mal  exécuté;  le  dialogue  est  froid,  mais  la 
musique  n'est  pas  indigne  du  talent  de  Phi- 
lidor. Celle  du  second  acte  surtout  a  été  re- 
marquée . 

bélisaire,  mélodrame,  musique  de  LéoD 
de  Saint-Lubin,  représenté  au  théâtre  de 
Josephstadt  à  Vienne  vers  1827. 

BÉLISAIRE,  tragédie,  musique  de  J.-M. 
Maurer,  représenté  à  Bamberg  en  1830. 

BÉLISAIRE  (Belisario),  opéra  italien  en 
trois  actes,  de  Donizetti,  représenté  à  Ve- 
nise, sur  le  théâtre  de  la  Fenice,  le  7  février 
1836,  et  à  Paris,  sur  le  Théâtre-Italien,  le  24 
octobre  1843.  Le  poëme  offre  de  fortes  situa- 
tions musicales.  Bélisaire  revient  en  triom- 
phateur de  la  conquête  de  l'Italie.  Les  séna- 
teurs lui  adressent  des  félicitations,  tandis 
qu'Antonine,  sa  femme,  appelle  sur  sa  tête  la 
vengeance  divine,  parce  qu'il  a  tenté  de  faire 
mourir  ses  fils.  Cette  scène  et  la  cavatine 
chantée  par  l'épouse  du  général  de  Justinien 
sont  des  pages  inspirées.  Le  duo  entre  Béli- 
saire et  le  jeune  chef  des  Barbares,  Alamiro, 
est  plein  de  noblesse  et  d'énergie  ;  c'est  le 
morceau  de  la  partition  le  plus  connu  en 
France.  La  scène  dans  laquelle  Bélisaire  est 
accusé  publiquement  par  sa  femme  fournit  le 


sujet  du  finale  entraînant  du  premier  acte. 
Dans  le  second,  Bélisaire,  aveugle  et  pro- 
scrit, est  consolé  par  sa  fille.  La  situation  rap- 
pelle celle  d'Œdipe  et  d'Antigone.  Donizetti, 
cette  fois,  est  resté  bien  au-dessous  de  Sac- 
chini.  La  scène  magnifique  d'Œdipe  à  Co- 
lorie : 

Ah!  n'avançons  pas  davantage 

ne  se  refait  pas.  Au  troisième  acte,  Alamiro 
amène  des  Barbares  sous  les  murs  de  Byzance, 
pour  venger  l'outrage  fait  à  Bélisaire.  Le  trio 
dans  lequel  celui-ci  retrouve  dans  Alamiro  le 
fils  qu'il  croyait  avoir  perdu  est  le  chef- 
d'œuvre  de  l'opéra.  Bélisaire,  blessé  à  mort 
dans  le  combat,  succombe  aux  yeux  d'Anto- 
nine,  qui,  en  proie  au  remords  et  au  désespoir, 
meurt  à  son  tour.  Cette  dernière  scène  est  de 
toute  beauté. 

Disons,  cependant,  que  le  sujet  si  rebattu 
de  Belisario  rappelle  assez  désagréablement 
le  roman  soporifique  de  Marmontel  et  la  tra- 
gédie de  M.  de  Jouy,  sans  compter  celles  de 
Rotrou  et  de  La  Calprenède,  ainsi  que  l'opéra 
de  Philidor  ;  si  c'était  encore  les  tableaux  de 
David  et  de  Gérard,  à  la  bonne  heure.  Il  est 
d'ailleurs  inutile  de  s'engager  sérieusement 
dans  l'analyse  du  livret  italien,  «  la  chose 
la  moins  importante  qu'il  y  ait  au  monde, 
dit  Théophile  Gautier  ,  même  aux  yeux 
du  poète,  qui  l'écrit  sans  souci  autre  que 
de  faire  des  vers  bien  scandés,  bien  ryth- 
més et  bien  coupés,  genre  de  mérite  tota- 
lement inconnu  des  paroliers  français.  » 
L'opéra  de  Donizetti  obtint  beaucoup  de 
succès  à  Venise.  Lors  de  sa  première  appa- 
rition à  Paris,  il  n'en  fut  pas  de  même. 
Chez  nous,  Belisario,  avant  même  d'avoir  été 
exécuté  aux  Italiens,  n'était  pas  une  nou- 
veauté ;  presquetous  les  morceaux  en  avaient 
été  chantés  dans  les  salons  et  dans  les  con- 
certs ;  ils  étaient,  par  conséquent,  connus  de 
tous  les  dilettanti  ;  en  outre,  une  traduction 
française  de  M.  Hippolyte  Lucas  avait  été 
jouée  en  province.  Malgré  cela,  ou  à  cause  de 
cela ,  la  critique  se  montra  d'une  sévé- 
rité excessive,  injuste  même  à  son  en- 
droit; elle  fut  peu  sympathique  au  sujet,  peu 
sympathique  également  à  la  musique.  Lais- 
sons parler  Théophile  Gautier,  celui  qui, 
de  tous  les  critiques,  passe  pour  apporter  le 
plus  de  bienveillance  dans  ses  jugements  ; 
«L'ouverture,  écrivait-il  en  octobre  1843, 
manque  de  correction  et  de  gravité  ;  nous  sa- 
vons bien  que  la  musique  ne  peut  exprimer 
ni  des  faits  précis ,  ni  des  noms  propres ,  et 
qu'il  n'est  pas  de  combinaisons  de  notes  et 
d'accords  qui  signifient  Narsès,  Bélisaire,  Jus- 


BËLI 


BELL 


137 


tinien.  Cependant  il  nous  semble  que  l'intro- 
duction d'un  opéra  ou  il  s'agit  d'yeux  crevés, 
d'enfant  sacrifié,  de  femme  furieuse  et  autres 
menus  ingrédients  dramatiques ,  ne  devrait 
pas  être  presque  gaie  et  presque  sémillante  ; 
cela  vient  d'une  tendance  de  l'art  italien  de 
s'inquiéter  assez  peu  de  l'appropriation  de  ses 
ressources  au  sujet  qu'il  traite.  Nous  autres 
Français,  nous  sommes  un  peuplus  rigoureux, 
et  nous  aimons  une  mélodie  triste  sur  une  don- 
née triste,  sans  toutefois  tomber  dans  les  quin- 
tescences  des  esthétiques  allemands.  Moins 
délicatement  organisés  que  les  peuples  mé- 
ridionaux, nous  sommes  moins  flattés  par  la 
beauté  des  sons  et  de  la  mélodie  que  par 
l'expression  :  pour  nous  plaire,  il  faut  que  la 
musique  soit  intimement  liée  au  sujet,  c'est- 
à-dire  dramatique  avant  tout.  Nous  ne  com- 
prenons qu'avec  beaucoup  de  peine  ces  en- 
thousiasmes, excités  dans  les  théâtres  d'Ita- 
lie par  des  airs  insérés  au  milieu  de  scènes 
avec  lesquelles  ils  n'ont  aucun  rapport,  et 
que,  souvent  même,  ils  contrarient.  Ces  plai- 
sirs naifs  et  spontanés  nous  sont  presque  in- 
connus. Nous  ne  voulons  être  heureux  qu'à 
bon  escient  :  pour  qu'un  air  nous  charme ,  il 
faut  qu'il  plaise  à  notre  esprit  au  moins  autant 
qu'à  notre  oreille,  et  c'est  ce  qui  explique 
pourquoi  certains  opéras,  qui  ont  obtenu  un 
si  éclatant  succès  au  delà  des  monts,  ont 
réussi  médiocrement  à  Paris.  Les  Français  no 
sont  sérieux  que  dans  leurs  amusements. 
Affaires,  politique,  mœurs,  religion,  ils  trai- 
tent tout  avec  la  plus  grande  légèreté  ;  mais 
ils  trouvent  étrange  qu'on  puisse  rire,  cau- 
ser, faire  des  visites  de  loge  en  loge  pendant 
la  représentation  d'un  opéra,  sauf  à  n'écouter 
que  l'air  de  bravoure  chanté  par  la  cantatrice 
à  la  mode.  Ils  écoutent  depuis  la  première 
note  jusqu'à  la  dernière,  avec  une  intensité 
d'attention  à  laquelle  ne  s'attendent  pas  du 
tout  les  pauvres  opéras  italiens,  composés 
pour  ne  pas  être  entendus.  » 

Disons,  pour  terminer,  que  Belisario  est  un 
peu  de  la  famille  des  Martyrs,  du  même  com- 
positeur ;  un  certain  ennui  gagne  le  spectateur 
le  plus  résolu,  à  l'aspect  des  tuniques,  des 
chlamydes,  des  péplums  et  des  cothurnes.  Çà 
et  là  se  reconnaît  pourtant  la  main  qui  a  écrit 
cette  délicieuse  Lucie,  qui  a  fait  le  tour  du 
monde.  Le  grand  air  du  premier  acte,  que 
chantait  Mme  Giulia  Grisi,  chargée  de  repré- 
senter Antonine,  la  méchante  femme  de  Béli- 
saire,  a  du  mouvement  et  de  l'énergie.  Le 
duo  du  second  acte,  entre  Irène  et  Bélisaire, 

Se  vederla  a  me  non  lice, 
mérite  aussi  d'être  cité.  Mlle  Nissen  et  M.  For- 


nasari  le  chantaient  avec  un  grand  talent.  Be~ 
lisario  servait  de  début  à  ce  dernier,  une  basse 
fort  applaudie  en  Italie  et  en  Angleterre,  et 
qui  nous  promettait  un  digne  successeur  de 
Lablache.  Le  grand  duo  pour  ténor  et  basse 
entre  Alamiro  et  Belisario  est  superbe  ;  le 
cantabile  a  autant  de  suavité  que  la  strette 
de  mâle  énergie.  Morelli,  CorellietMme  Bel- 
Uni  interprétaient  les  autres  personnages  de 
cet  opéra,  que,  malgré  d'éminentes  qualités, 
Paris  n'a  pas  adopté  ;  car  il  n'y  a  qu'une  chose 
que  Paris  n'admet  pas,  c'est  qu'on  l'ennuie, 
même  en  musique 

*  BELLA   OU  LA  FEMME  A  DEUX  MARIS, 

opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  d'A- 
lexandre Duval,  musique  de  Deshayes,  repré- 
senté au  théâtre  Louvois  en  1795. 

BELLA  CARBONARA  (là),  opéra  italien, 
musique  de  Fioravanti  (Valentin),  représenté 
en  Italie  vers  1804. 

BELLA  CELESTE  DE6LI  SPADAJ  (la), 
opéra  italien,  musique  de  Coppola  (Pierre- 
Antoine),  représenté  à  Milan  en  1838. 

*  bella  d'alghero  (la),  drame  lyrique  en 
deux  parties,  paroles  de  M.  A.  Boschini,  mu- 
sique de  M.  Giovanni  Fara-Musio,  représenté 
dans  la  salle  du  lycée  musical  Rossini,  à 
Pesaro,  le  10  août  1892. 

bella  ester  (la),  opéra-bouffe  italien, 
musique  de  M.  Palmieri,  représenté  au  théâ- 
tre délia  Varietà,  à  Naples,  en  novembre  1880. 

BELLA  ET  FERNANDO  OU  LE  SATYRE, 

opéra  en  un  acte,  musique  de  Preu ,  repré- 
senté en  1791  en  Allemagne. 

BELLA  ET  FERNANDO  OU  LE  SATYRE, 

opéra  allemand,  musique  de  Kospoth,  repré- 
senté à  Berlin  à  la  fin  du  xvme  siècle. 

BELLA  ET  FERNANDO,  opéra,  musique 
d'Ebers  (  Charles-Frédéric  ) ,  représenté  à 
Pesth  en  1796. 

BELLA  FANCIULLA  DI  PERTH  (la),  opéra 

séria,  livret  de  Cencetti,  musique  de  Lucilla, 
représenté  au  théâtre  Apollo,  à  Rome,  le 
7  mars  1877;  chanté  par  de  Sanctis,  Brogi, 
d'Ottavi,  Miller,  Mm«  Negroni. 

BELLA  GIROMETTA  (la)  [La  belle  ronde 
villageoise],  opéra  italien,  musique  de  Ber- 
toni,  représenté  à  Venise  en  1761. 

BELLA  INCOGNITA  (la)  [La  belle  inconnue], 
opéra  italien,  musique  de  François  Basili, 
représenté  à  Milan  en  1788. 


138 


BELL 


BELL 


bella  lauretta  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Gardi,  représenté  en  Italie  en 
1786. 

BELLA  MODISTA  DI  CHIAIA  (la),  opéra- 
comique  italien,  livret  d'Avellino,  musique 
de  M.  Giovanni  di  Lorenzo,  représenté  au 
théâtre  Partenope,  à  Naples,  en  déc  1880. 

BELLA  PESCATRICE  (la)  ,  opéra  italien, 
musique  de  P.  Guglielmi,  représenté  en  Ita- 
lie vers  1778. 

BELLA  prigioniera  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Cordella  (Jacques),  représenté 
à  Naples  en  1826. 

BELLA  SELVAGGIA  (la)  [La  belle  sauva- 
gesse],  opéra  italien,  musique  de  Tritto,  re- 
présenté au  théâtre  Valle  à  Rome  en  1788. 

BELLA  SELVAGGIA  (la)  [La  belle  sauva- 
gesse],  opéra  italien  en  deux  actes,  musique 
de  Salieri,  représenté  à  Vienne  en  1802. 

*  BELLA  VERITA  (la),  opéra-bouffe  en 
trois  actes,  musique  de  Nicola  Piccinni,  re- 
présenté (sans  doute  à  Naples)  en  1762. 

BELLE  ARSÈNE  (la),  comédie-féerie  en 
quatre  actes  et  en  vers,  mêlée  d'ariettes,  paro- 
les de  Favart,  musique  de  Monsigny,  repré- 
sentée pour  la  première  fois  par  les  comédiens 
italiens  ordinaires  du  roi,  à  Fontainebleau,  le 
6  novembre  1773,  et  à  Paris,  aux  Italiens,  le 
14  août  1775.  L'idée  de  cette  pièce  est  em- 
pruntée à  la  Bégueule,  conte  de  Voltaire.  La 
Belle  Arsène  désespère  ses  amants  par  son 
indifférence  et  ses  mépris.  Alcindor ,  le  plus 
constant  de  tous  et  le  plus  digne  de  lui  plaire, 
ne  peut  vaincre  sa  fierté  ;  pour  la  corriger,  il 
affecte  d'être  volage  ;  mais  il  offense  son  or- 
gueil, sans  faire  naître  sa  sensibilité.  Cepen- 
dant l'amour-propre  de  la  dame  ne  peut  sup- 
porter les  dédains  de  l'amant;  c'est  alors 
qu'elle  prie  une  fée,  sa  marraine,  de  la  trans- 
porter dans  son  palais,  où  bientôt  elle  com- 
mande en  souveraine ,  où  tout  ce  qu'elle  dé- 
sire s'exécute,  où  chacun  s'empresse  de  la 
divertir  par  des  danses ,  de  l'amuser  par  des 
concerts  ;  mais ,  hélas  !  il  n'y  a  point  d'hom- 
mes dans  le  palais  de  la  fée ,  par  conséquent 
point  de  soupirant.  Elle  n'y  voit  point  Alcin- 
dor, qu'elle  ne  peut  s'empêcher  de  regretter. 
Ces  fêtes,  dont  elle  est  pourtant  la  reine,  ne 
tardent  pas  à  la  fatiguer,  à  l'ennuyer;  elle 
fuit  ce  séjour  brillant,  qui  n'a  plus  d'attraits 
pour  elle,  et  s'égare  dans  une  forêt;  la  fée, 
qui  ne  la  perd  pas  de  vue,  excite  un  orage 
épouvantable.  Un  charbonnier  qu'elle  rencon- 


tre augmente  la  frayeur  de  la  Belle  Arsène 
par  ses  propos .  grossiers  ;  elle  tombe,  acca- 
blée de  crainte  et  de  fatigue,  au  pied  d'un 
arbre.  Pendant  son  évanouissement,  la  scène 
change;  elle  se  trouve  transportée  de  nou- 
veau au  milieu  de  la  cour  brillante  de  sa 
marraine,  où  l'on  va  célébrer  le  mariage 
d' Alcindor.  Elle  laisse  alors  échapper  des  re- 
grets, renonce  à  sa  folle  vanité,  et  assure  son 
bonheur  en  faisant  celui  de  son  fidèle  amant» 
La  Belle  Arsène  fut  jouée  avec  un  très  grand 
succès.  Monsigny,  qui  travaillait  pénible- 
ment ,  avait  été  longtemps  à  en  composer  la 
musique.  Quelques  morceaux  sont  d'un  sen- 
timent exquis.  Citons  le  trio  : 

Doux  espoir  de  la  liberté  ; 
l'air  charmant  : 

L'art  surpasse  ici  la  nature  ; 
celui  du  quatrième  acte  : 

Voici  quel  est  mon  caractère, 
dans  lequel  on  trouve  cette  phrase,  passée  en 
proverbe  :  Charbonnier  est  maître  chez  lui  : 

Je  me  ris  de  toute  la  terre  ; 
Oui,  oui, 

Charbonnier  est  maître  chez  lui. 

Cet  opéra-comique  porte  presque  partout 
l'empreinte  de  la  sensibilité,  caractère  le  plus 
saillant  de  la  musique  de  Monsigny. 

BELLE  ARSÈNE  (la),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Mazzinghi,  représenté  à  Londres 
vers  1797. 

BELLE  ARSÈNE  (la),  opéra  féerique,  mu- 
sique de  Sor,  représenté  à  Londres  vers  1820. 
Sor,  né  en  Espagne,  a  été  le  guitariste  le 
plus  extraordinaire  de  l'Europe  au  commen- 
cement do  ce  siècle.  Ses  compositions  sont 
estimées. 

BELLE  AU  BOIS  DORMANT  (la),  opéra  en 
trois  actes ,  paroles  de  Planard ,  musique  de 
Carafa,  représenté  pour  la  première  fois  à 
Paris,  sur  le  théâtre  de  l'Opéra,  le  2  mars 
1825.  Bien  que  le  livret  fût  de  Planard,  la 
musique  de  Carafa,  les  danses  de  Gaidel ,  les 
décors  de  Ciccri,  la  Belle  au  bois  dormant  en- 
dormit son  auditoire.  Ce  n'était  pas  là,  bien 
certainement,  le  résultat  que  s'était  proposé 
ce  quatuor  de  célébrités. 

belle  au  bois  dormant  (la),  opéra- 
féerie  en  quatre  actes,  livret  de  MM.  Clair- 
ville  et  Busnach,  musique  de  M.  H,  Litolff, 
représenté  au  théâtre  du  Châtelet  le  4  avril 
1874.  La  musique  occupe  une  trop  large  place 
dans  cette  féerie,  et,  quoique  travaillée  avec 
le  soin  qu'apporte  dans  ses  ouvrages  ce  labo- 
rieux musicien,  elle  ne  pouvait  être  remar- 


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quêe  comme  elle  méritait  de  l'être.  Toutefois, 
on  peut  rappeler  les  couplets  du  fuseau,  des 
batteurs  de  blé,  le  trio  du  briquet,  des  airs  de 
ballet.  Chanté  par  René  Jullien,  Laurent, 
Mme  Reboux,  M^e  Paola  Marié. 

BELLE  BOURBONNAISE  (la),  opéra-co- 
mique en  trois  actes,  livret  de  MM.  Dubreuil 
et  Henri  Chabrillat,  musique  de  M.  A.  Cœdès, 
représenté  au  théâtre  des  Folies-Dramati- 
ques le  il  avril  1874.  La  pièce  est  remplie 
d'incidents  amusants,  dont  Manon,  la  belle 
Bourbonnaise,  tient  les  fils.  On  y  trouve  aussi 
quelques  situations  sentimentales,  qui  ont 
fourni  à  l'auteur  de  la  musique  l'occasion 
d'écrire  de  jolies  romances.  On  a  applaudi  un 
bon  quintette  et  un  menuet.  Chanté  par  Mil- 
lier, Raoult,  Sainte-Foy,  MUes  Desclauzas  et 
Tassily. 

*  BELLE  CATHERINE  (la),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  le  marquis  de  Massa  et 
de  Mesgrigny,  musique  de  M.  Jules  Costé, 
représentée  au  cercle  de  l'Union  artistique  le 
6  janvier  1883. 

BELLE  CIARLE  E  TRISTI  FATTI  (Belles 
paroles  et  triste  résultat),  opéra  buffa,  musi- 
que de  J.-S.  Mayer,  représenté  à  la  Fenice, 
à  Venise,  en  1807. 

BELLE  ELLA  (la)  ,  opéra  de  F.  Kind,  mu- 
sique de  Marschner,  représenté  à  Dresde  en 
1822. 

*  BELLE  ÉPICIÈRE  (la),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Paul  Decourcelle  et 
Henri  Kéroul,  musique  de  M.  Louis  Varney, 
représentée  aux  Bouffes -Parisiens  en  no- 
vembre 1895. 

belle  ESCLAVE  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Dumaniant,  musique  de 
Philidor,  représenté  en  1787  à  l'aimable  et 
mignon  théâtre  des  Beaujolais.  La  lecture  de 
la  partition,  qui  a  été  publiée,  nous  prouve 
que  ce  joli  ouvrage  ne  le  cède  en  rien  aux 
meilleures  productions  du  musicien  de  génie, 
aujourd'hui  trop  oublié,  qui  fut  Philidor.  Les 
airs  :  Avant  de  sortir  de  la  vie,  De  l'amante  la 
plus  chérie.  Quel  espoir!  c'est  pour  moi  l'au- 
rore ;  la  chanson  Riches  de  la  terre,  sont  trai- 
tés avec  une  habileté  remarquable  ;  mais  le 
trio  entre  Ali,  Fatmé  et  Zizine  est  peut-être 
le  morceau  le  plus  travaillé  de  tout  l'œuvre 
de  Philidor.  Le  motif  sur  les  paroles  : 
Cher  Ali  !  je  t'ouvre  mes  bras, 

passe  successivement  dans  chaque  partie  sur 
des  marches  harmoniques  fort  intéressantes. 
Nous  signalerons  encore  les  airs  de  danse, 


qui  sont  gracieux  et  dont  le  rythme  a  parfois 
de  l'originalité,  provenant  de  l'emploi  ingé- 
nieux du  contre-point  plus  que  de  la  fraîcheur 
des  motifs  et  de  l'invention. 

*  BELLE  ESPAGNOLE  (la),  saynète  en  un 
acte,  paroles  et  musique  d'Hervé,  jouée  aux 
Folies-Concertantes  en  1855.  Acteurs  :  Hervé 
et  Joseph  Kelm. 

*  BELLE  ÉTOILE  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Georges  Maillard,  mu- 
sique de  M.  Henri  Vaillard,  représenté 
à  Rennes  en  février  1887.  M.  Vaillard  occupe 
les  fonctions  de  second  chef  d'orchestre  au 
théâtre  de  TOpéra-Comique. 

BELLE  GALATÉE  (la),  opéra  allemand, 
livret  imité  de  celui  de  Galatée,  opéra  de 
MM.  Barbier  et  Massé,  musique  de  M.  Sup- 
pé,  représenté  au  Carltheater  de  Vienne  en 
septembre  1865. 

BELLE  GASCONNE  (la)  ,  opéra-comique 
allemand  en  deux  actes ,  musique  de  Schaef- 
fer  (Auguste) ,  représenté  au  théâtre  Fré- 
déric-Guillaume de  Berlin,  le  19  novembre 
1852. 

BELLE  HÉLÈNE  (la),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Henri  de  Meilhac  et 
Ludovic  Halévy,  musique  de  M.  J.  Offenbach, 
représenté  pour  la  première  fois  à  Paris,  sur 
le  théâtre  des  Variétés,  le  17  décembre  1864. 
Après  Orphée  aux  Enfers,  qui  nous  montrait 
les  dieux  de  l'Olympe  en  goguette,  nous 
avons  eu  la  Belle  Hélène  et  son  escorte  obli- 
gée :  Paris,  Ménélas ,  Calchas ,  Agamemnon, 
Achille,  Oreste  et  les  deux  Ajax ,  tous  héros 
de  la  veille ,  devenus  les  grotesques  du  len- 
demain, types  homériques  passés  à  l'état  de 
fantoches.  MM.  H.  Meilhac  et  Halévy  nous 
racontent,  à  leur  façon ,  la  séduction  d'Hé- 
lène par  le  beau  Paris. 

Cette  bouffonnerie,  pleine  d'anachronismes 
burlesques,  est  jouée  et  chantée  par  tous  les 
acteurs  avec  une  verve  irrésistible.  Le  suc- 
cès a  été  complet.  Mais  cette  débauche  d'es- 
prit a  soulevé  des  orages  dans  tous  les  rangs 
de  la  critique.  «  On  a  traité  de  sacrilèges  ces 
facéties  extrêmes  et  d'un  goût  volontaire- 
ment équivoque,  dont  les  dieux  et  les  héros 
d'Homère  font  les  frais,  dit  M.  Vapereau .-  on 
s'est  montré  plus  jaloux  du  culte  de  l'anti- 
quité que  de  l'antiquité  elle-même  ;  on  a  ou- 
blié que  les  Grecs  et  les  Romains  se  mo- 
quaient eux-mêmes,  à  l'occasion,  de  leur 
Olympe.  Sans  descendre  aux  temps  de  Lucien, 
ce  représentant  du  voltairianisme  païen3  le 


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drame  satirique  ne  s'unissait-il  pas,  chez  les 
anciens  Grecs,  dans  l'austère  tragédie,  dans 
la  trilogie  classique?  on  se  fâche  de  voir 
l'Iliade  et  l'Enéide  travesties  ;  on  crie  au 
scandale  ;  on  accuse  notre  génération  d'irré- 
vérence et  de  scepticisme  ;  on  monte  sur  les 
grands  mots  et  les  grandes  phrases  ;  on  dé- 
fend de  toucher  à  l'arche  sainte  de  l'art  anti- 
que, comme  si  on  témoignait  plus  de  respect 
aux  chefs-d'œuvre  en  les  oubliant  qu'en  les 
parodiant!  comme  si  le  rire  et  le  sarcasme 
des  gens  d'esprit  n'étaient  pas,  pour  les  œu- 
vres sublimes,  encore  une  façon  d'hommage  ! 
comme  si,  enfin,  les  poèmes  d'Homère  ne  mé- 
ritaient plus  qu'une  épitaphe  respectueuse 
Sacrés  ils  sont,  car  personne  n'y  touche  !   • 

Ecoutons  à  présent  la  critique  du  Figaro, 
M.  Jouvin  :  «  Dans  le  livret  fantaisiste  de 
MM.  H.  Meilhac  et  Ludovic  Halévy,  Aga- 
memnon,  son  frère  Ménélas,  le  bouillant 
Achille,  Calchas,  Oreste  et  les  deux  Ajax, 
sont  profilés  avec  toute  la  liberté  d'une  cari- 
cature spirituelle  :  le  droit  des  deux  jeunes 
auteurs  était  là  où  pour  eux  était  le  succès. 
Ils  pouvaient  tout  se  permettre,  à  deux  con- 
ditions :  écrire  une  parodie  amusante  et  four- 
nir à  l'imagination  de  leur  collaborateur 
toutes  les  situations  que  comporte  la  musique 
bouffe.  Ces  deux  conditions,  ils  les  ont  rem- 
plies; et  tenir  le  crayon  caricatural  d'une 
main  légère  n'était  pas  chose  aussi  aisée 
qu'on  se  l'imagine.  Mais ,  diront  les  délicats, 
le  procédé  ne  varie  point,  c'est  celui  d'Orphée 
aux  Enfers.  Il  consiste  à  systématiser  les  plus 
violents  anachronismes  et  à  couler  de  force  la 
langue  et  les  héros  d'Homère  dans  les  pale- 
tots modernes.  Cela  est  vrai  ;  mais  l'effet  co- 
mique est  toujours  le  résultat  d'un  défaut 
d'équilibre  dans  la  pensée  ou  dans  l'action. 
Plus  la  chute  qui  fait  l'esprit  en  tombant  est 
profonde,  plus  l'éclat  de  rire  qui  l'accompa- 
gne est  retentissant.  Dans  une  parodie  de 
['Iliade,  c'est  le  rapprochement  violent  de 
deux  civilisations  séparées  par  quarante 
siècles  qui  lâche  la  détente  de  la  gaieté.  » 

Si  pourtant  on  se  plaçait  au  point  de  vue  de 
la  dignité  même  de  l'art,  on  pourrait  trouver 
que  les  applaudissements  obtenus  par  ces 
moyens  forcés,  par  ces  plaisanteries  au  gros 
sel,  qui  tombent  souvent  dans  la  licence  ou 
dans  la  platitude,  sont  peu  à  l'honneur  de 
notre  époque  ;  et  il  est  certain  que  le  siècle 
où  l'on  applaudissait  les  beaux  vers  du  Cid 
ou  ceux  d'Athalie  aura,  dans  l'histoire  litté- 
raire, une  plus  belle  place  que  celui  où  le  pu- 
blic trépigne  d'aise  quand  il  entend  des  cou- 
plets comme  les  suivants  : 


Ces  rois  remplis  de  vaillance, 

Plis  de  vaillance  (bis). 

C'est  les  deux  Ajax, 
Etalant  avec  jactance, 

T'avec  jactance  (bis), 

Leur  double  thorax, 
Parmi  le  fracas  immense 

Des  cuivres  de  Sax  ! 
C'estles  deux  Ajax,  les  deux, les  deux  Ajax! 

Ce  roi  barbu  qui  s'avance. 

Bu  qui  s'avance  [bis). 

C'est  Agamemnon. 
Et  ce  nom  seul  me  dispense, 

Seul  me  dispense  (bis) 

D'en  dire  plus  long; 
J'en  ai  dit  assez,  je  pense, 

En  disant  son  nom. 
C'est  Agamemnon,  Aga,  Agamemnon. 

Parlons  maintenant  de  la  musique.  La  Belle 
Hélène  est,  de  l'avis  de  la  critique ,  une  des 
meilleures  partitions  bouffes  de  M.  Offen- 
bach.  On  y  retrouve  cette  veine  abondante, 
primesautière  et  facile  de  Ba-ta-clan,  d'Or- 
phée et  des  Bavards;  rien  de  plus  vif,  de  plus 
extravagant,  «  Après  quelques  mesures  d'in- 
troduction et  l'attaque  véhémente  d'un  pre- 
mier chœur,  dit  M.  Chadeuil ,  le  jeune 
Oreste  chante  des  couplets  qui  semblent 
avoir  le  mors  aux  dents  ;  puis  viennent 
un  récit  comique  du  berger ,  la  chanson 
d'Hélène,  un  duo  d'amour,  un  trio  bouffe,  et 
un  finale  turbulent  auquel  concourent  toutes 
les  voix,  bouquet  triomphal  qui  vous  fait  aux 
oreilles  ce  qu'un  feu  d'artifice  vous  fait  aux 
yeux.  Les  notes  partent  comme  des  fusées 
volantes.  Tous,  chanteurs  et  instrumentistes, 
ressemblent  aux  artificiers,  les  soirs  de  gala 
public...»  Il  y  a,  dans  la  Belle  Hélène,  des 
finales  développés  et  de  petits  morceaux 
courts  déguisés  en  madrigaux  burlesques,  des 
pages  pour  les  connaisseurs  et  des  refrains 
pour  la  foule.  Le  premier  air  de  Paris ,  dans 
lequel  reviennent  constamment  ces  paroles, 
en  forme  de  ronde  : 

Evohé  !  que  ces  déesses. 
Pour  enjôler  les  garçons, 
Ont  de  drôles  de  façons 

est  très  gracieux,  très  distingué  et  du  tour 
mélodique  le  plus  heureux  :  c'est,  de  l'avis 
de  M.  Jouvin,  un  morceau  de  scène.  Les  deux 
finales  du  premier  et  du  second  acte  sont  de 
l'excellente  charge  musicale.  «  Si  celui  qui 
termine  le  premier  acte  a  plus  de  verve ,  dit 
le  critique  du  Figaro,  l'autre  est  peut-être 
plus  spirituel  ;  il  emprunte  à  la  forme  italienne 
des  clichés  pour  parodier  certains  travers  de 
style  des  chanteurs  italiens.  Le  duo  d'amour 
entre  Paris  et  Hélène  est  également  une  ca- 
ricature ;  mais  il  n'emprunte  pas  uniquement 
son  mérite  à  un  trait  de  parodie  finement 
rencontrée  :  il  a  des  mélodies  et  de  la  grâce.  » 


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Plusieurs  morceaux  de  cette  œuvre  légère 
sont  devenus  rapidement  populaires ,  entre 
autres  les  couplets  chantés  par  les  rois  et  les 
princes  de  la  cour  d'Hélène,  dans  lesquels 
Agamemnon.  Ménélas,  Achille  et  les  deux 
Ajax  font,  sur  des  syllabes  redoublées,  l'éloge 
de  leurs  faits  d'armes.  Rien  n'est  plus  bouf- 
fon. Citons  encore  les  couplets  dont  le  refrain 

est  : 

Et  voilà  comme 
Un  galant  homme 
Evite  tout  désagrément. 

Ceux  également  que  dit  la  belle  Hélène  : 

Il  nous  faut  de  l'amour, 

N'en  fùt-il  plus  au  monde. 
Dis-moi,  Vénus,  quel  plaisir  trouves-tu 
A  faire  ainsi  cascader  la  vertu  ? 

Le  succès  de  la  Belle  Hélène  est  un  des  plus 
grands  que  puissent  compter  les  Variétés. 
Après  avoir  gardé  l'affiche  une  partie  de  l'an- 
née, cet  ouvrage ,  qui  a  été  le  triomphe  de 
Mlle  Schneider,  a  été  repris  au  bout  de  quel- 
ques mois  (décembre  1865),  avec  le  même 
bonheur. 

Les  acteurs  qui  ont  créé  la  Belle  Hélène 
sont  :  MM.  Dupuis,  Paris;  Kopp,  Ménélas; 
Grenier  ,  Calchas  ;  Couder,  Agamemnon  ; 
Guy  on,  Achille;  Hamburger ,  Ajax  1er,  An- 
dof,  Ajax  Ile  ;  Mmes  Schneider,  Hélène;  Silly, 
Oreste,  etc. 

Après  avoir  exposé  les  appréciations  d'une 
critique  très  indulgente,  qu'il  nous  soit  per- 
mis de  donner  à  notre  tour  notre  avis  sur  les 
pièces  de  ce  genre.  La  littérature  s'y  unit  à 
la  musique  pour  remplir  à  l'égard  du  public 
le  rôle  de  proxénète.  Dans  cette  déplora- 
ble association,  la  musique  cesse  d'être  un 
art,  et  c'est  un  devoir  pour  les  artistes  de  la 
répudier,  de  la  chasser  du  sanctuaire.  La 
musique  a  le  don  d'anoblir  tout  ce  à  quoi  elle 
est  mêlée.  Les  paroles  les  plus  fades  gagnent 
de  la  distinction,  les  pensées  triviales  perdent 
de  leur  bassesse  ;  le  son  et  le  rythme  ren- 
dent harmonieux  et  même  décents  les  mou- 
vements du  corps  qui,  privés  de  cet  accom- 
pagnement ,  ne  seraient  plus  que  des 
contorsions  intolérables.  La  danse,  sans  la 
musique,  ne  peut  même  être  imaginée,  tant 
elle  offrirait  de  grossièreté.  Comment  peut-il 
se  faire  que  des  dons  aussi  merveilleux  soient 
profanés  et  systématiquement  transformés 
en  parodies  funestes  au  goût  du  public  et  peu 
honorables  pour  ceux  qui  les  inventent  et  en 
tirent  profit  ?  Dans  la  Belle  Hélène ,  la  musi- 
que est  en  harmonie  avec  les  paroles  et  son 
caractère  de  charge  grossière  rivalise  de  pré- 
cision avec  les  bas  instincts  de  la  gaminerie 
parisienne.  Le  spectateur  se  sent  honteux 


d'assister  à  ces  débauches  de  l'esprit  et  du 
talent.  Pour  se  justifier ,  il  en  rapporte  deux 
ou  trois  lazzi  amusants  et  encourage  les  per- 
sonnes de  sa  connaissance  à  aller  les  enten- 
dre. Il  éprouve  le  besoin  d'avoir  des  compli- 
ces. Dans  un  certain  monde,  l'auditoire  de  la 
chanteuse  Thérésa  s'est  recruté  de  cette  ma- 
nière. 

*  BELLE  HÉLÈNE  DANS  SON  MÉNAGE  (la) 
opérette  en  un  acte,  paroles  de  M.  Morene- 
ville,  musique  de  Georges  Rose,  représentée 
aux  Nouveautés  le  il  juillet  1867. 

*  BELLE  kalitcha  (la),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Armand  Liorat,  musique 
de  M.  F.  "vVachs,  représentée  aux  Folies- 
Bergère  en  décembre  1872. 

BELLE  LAITIÈRE  (la),  opéra  allemand, 
musique  de  Wœlffl,  repr.  à  Vienne  vers  1796. 

BELLE  LIN  A  (la),  opéra- comique  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Paul  Avenel  et  Paul 
Mahalin,  musique  de  M.  Hubans,  représenté 
au  théâtre  de  l'Athénée  le  6  février  1875. 
Chanté  par  Noël  Martin,  Mlles  Sichel  et  Gi- 
rard. 

BELLE  LURETTE,  opérette  en  trois  actes, 
livret  de  MM.  Blum,  Blau  et  Toché,  musique 
de  M.  Jacques  Offenbach ,  représentée  au 
théâtre  de  la  Renaissance  le  30  octobre  1880, 
après  la  mort  du  compositeur.  Les  morceaux 
qui  ont  eu  le  plus  de  succès  sont  :  le  Jabot  du 
colonel,  l'ensemble  -.Nous  sommes  les  amou- 
reux, la  parodie  du  Danube  bleu,  la  ronde  de 
Colette.  Chantée  par  Mlles  Jane  Hading,  Mily 
Meyer,  MM.  Jolly,  Vauthier,  Cooper. 

BELLE  MADELEINE  (la)  ,  opéra-comique 
en  quatre  actes,  paroles  de  MM.  de  Lustières 
et  Dutertre ,  musique  de  M.  G.  Schmitt,  re- 
présenté au  théâtre  Déjazet  le  24  juin  1866. 
La  Belle-Madeleine  est  le  nom  d'un  bâtiment 
qui,  pendant  les  guerres  de  l'Empire,  navi- 
guait de  conserve  avec  un  autre  vaisseau 
nommé  le  Crocodile.  Une  jeune  femme,  dé- 
guisée en  mousse ,  sauve  la  vie  du  capitaine 
de  la  Belle- Madeleine.  La  musique  a  paru 
digne  d'estime,  malgré  l'interprétation  insuf- 
fisante des  nombreux  morceaux  de  la  parti- 
tion. Chanté  par  Gayral  et  Mlle  Longue- 
fosse. 

BELLE  MÉLUSINE  (la),  légende-féerie  al- 
lemande, musique  de  Lehnhardt,  représentée 
au  Victoria-Theater,  à  Berlin,  en  janvier  1877. 

*  BELLE  MEUNIÈRE  (la),  opérette,  mu- 
sique de  Klerr,  représentée  à  Berlin,  sur  le 
théâtre  Friedrich- Wilhelmstadt,  en  mars  1867. 


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BELLE  POULE  (la),  opérette  en  trois  actes, 
livret  de  MM.  Hector  Crémieux  et  Saint- 
Albin,  musique  de  M.  Hervé,  représentée  aux 
Folies-Dramatiques  le  30  décembre  1876.  Cette 
belle  poule  est  une  paysanne  dont  les  amours, 
avec  un  jeune  garçon  nommé  Poulet,  sont 
traversés  par  beaucoup  d'incidents  pendant 
trois  actes.  On  a  remarqué,  au  milieu  des  in- 
cohérences familières  au  compositeur,  la  chan- 
son de  la  Bordelaise,  le  rondeau  dans  lequel 
la  belle  Poule  expose  les  sciences  qu'on  lui 
fait  apprendre  chez  la  marquise  de  Montau- 
brèche,  qui  l'a  adoptée,  et  une  jolie  valse. 
Chantée  par  Simon  Max,  Milher,  Luco, 
Mené  Schneider  et  Mme  Prelly. 

*  belle  rohtrant  (la.),  opéra,  poème 
tiré  d'une  légende  populaire  par  M.  J.  Balz, 
musique  de  M.  Edmond  Kretschmer,  repré- 
senté sur  le  théâtre  Royal  de  Dresde  en 
novembre  1887. 

*  BELLE  SOPHIE  (la),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  P.  Burani  et  Eugène 
Adenis,  musique  de  M.  Edmond  Missa,  repré- 
senté au  théâtre  des  Menus-Plaisirs  le 
il  avril  1888. 

*  BELLE  tonnelière  (la),  opéra-comique 
en  deux  actes,  musique  de  M.  Edmond  Wau- 
campt,  représenté  à  Tournai  en  février  1876. 

*  BELLE  tunisienne  (la),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Bouchor,  musique  de 
M.  Gaston  Lemairc,  représentée  au  Cercle 
des  Mathurins  en  novembre  1889. 

BELLEROFONTE,  opéra  italien ,  musique 
de  Sacrati,  représenté  sur  le  théâtre  Novis- 
simo,  à  Venise,  en  1642. 

BELLEROFONTE ,  opéra  italien ,  musique 
d'Araja,  représenté  à  Saint-Pétersbourg  vers 
1743. 

BELLEROFONTE  (il),  opéra  italien,  musi- 
que de  Mysliweczer,  représenté  à  Naples 
vers  1765. 

BELLÉROPHON,  opéra  en  cinq  actes,  de 
Thomas  Corneille,  Fontenelle  et  Boileau,  mu- 
sique de  Lulli,  représenté  à  Paris,  sur  le 
théâtre  de  l'Opéra,  le  31  janvier  1679 . 

Cet  opéra  fut  annoncé  d'abord  sous  le  titre 
de  :  les  Triomphes  de  Bellérophon  {Mercure 
galant,  décembre  1678 ,  page  124).  Plusieurs 
recueils  lui  donnent  pour  auteur  Corneille 
le  jeune,  quelques-uns  Fontenelle  ;  de  ré- 
cents travaux  sur  l'Académie  de  musique 
nous  renseignent  d'une  manière  certaine  sur 
les  noms  des  librettistes.  Castil-Blaze,  dans 


son  Répertoire  général  du  théâtre  de  l'Opéra, 
n'hésite  pas  à  donner  aux  trois  collaborateurs 
un  droit  égal  de  paternité  sur  le  poëme,  mais 
son  rôle  s'arrête  à  une  simple  mention;  il 
nous  a  donc  fallu  chercher  ailleurs  les  indices 
certains  de  cette  association  poétique.  En  ce 
qui  concerne  Fontenelle,  la  collaboration  est 
parfaitement  établie  ;  on  a  même  été,  nous 
le  répétons ,  jusqu'à  le  présenter  comme  l'u- 
nique auteur  de  l'ouvrage.  Un  des  secrétaires 
de  Lulli,  nommé  Noinville,  a  publié  \me  His- 
toire de  l'Académie  royale  de  musique,  deve- 
nue fort  rare,  mais  que  nous  avons  sous  les 
yeux,  et  dans  laquelle  Bellérophon  figure 
avec  la  seule  signature  de  Thomas  Corneille. 
Toutefois,  une  note  de  l'auteur  nous  apprend 
que  «  tout  le  monde  sait  que  le  rôle  d'Ami- 
sodar  est  entièrement  de  la  composition  de 
M.  de  Fontenelle...  »  Noinville  dit  encore  : 
«Thomas  Corneille,  rebuté  par  le  peu  de  suc- 
cès de  Psyché,  avait  renoncé  au  théâtre  ly- 
rique ;  mais  Racine  et  Despréaux ,  qui  n'a- 
vaient rien  oublié  pour  décrier  Quinault  > 
n'oublièrent  rien  aussi  pour  ramener  Cor- 
neille à  faire  des  opéras  ;  et,  ne  se  flattant 
pas  d'en  venir  à  bout  par  eux-mêmes,  ils 
firent  si  bien,  que  Louis  XIV  lui  fit  l'honneur 
de  lui  témoigner  qu'il  le  souhaitait.  Il  n'en 
fallait  pas  moins  pour  le  rembarquer  sur  une 
mer  qui  lui  paraissait  trop  orageuse.  Cor- 
neille choisit  le  sujet  de  Bellérophon.  Il  en  fit 
le  premier  acte  avec  beaucoup  de  facilité  ;  il 
le  montra  à  Lulli,  à  qui  il  déclara  que  le  plan 
du  quatrième  et  du  cinquième  acte  était 
tracé,  mais  qu'il  ne  savait  comment  disposer 
le  deuxième  et  le  troisième  ;  Lulli  lui  dit  de 
consulter  Quinault.  Ce  dernier  s'y  prêta  de 
bonne  grâce  ;  mais  il  pensa  le  désespérer  par 
la  rigueur  avec  laquelle  il  fit  main  basse  sur 
les  deux  tiers  de  ses  vers,  qu'il  ne  trouvait 
pas  assez  lyriques.  Il  le  tira  enfin  d'embarras. 
Bellérophon  fut  achevé,  et  les  représentations 
emportèrent  également  les  suffrages  de  la 
cour  et  de  la  ville.  »  Ainsi  Quinault,  bien 
que  son  nom  ne  figure  pas  sur  le  titre,  aurait 
aussi  participé  à  la  mise  sur  pied  de  cet 
opéra,  dont  la  fable  lui  était  d'ailleurs  fami- 
lière, puisqu'il  en  'avait  déjà  tiré  une  tragé- 
die intitulée  également  Bellérophon,  laquelle, 
soit  dit  en  passant,  avait  eu  une  superbe 
chute.  Jusqu'à  présent,  nous  n'avons  pas  vu 
quelle  part  Boileau  devait  revendiquer  dans 
la  pièce.  «Ona  dit  que  Despréaux  avait  eu 
une  grande  part  à  ce  poème,  lisons-nous  dans 
les  Annales  dramatiques;  mais  Fontenelle , 
dans  une  lettre  adressée  aux  auteurs  du  Jour- 
nal des  savants ,  a  assuré  bien  positivement 


BELL 


BELT 


143 


qu'à  l'exception  du  prologue,  du  morceau  qui 
ouvre  le  quatrième  acte ,  et  du  canevas,  il  ne 
pouvait  y  avoir  rien  de  Despréaux  dans  Bel' 
léropkon  ;  et  que  Thomas  Corneille,  qui  ne  se 
souciait  pas  trop  de  cette  sorte  de  travail,  lui 
avait  envoyé  à  lui-même  (Fontenelle)  le  plan 
de  cet  opéra  pour  l'exécuter.  »  Il  n'en  est  pas 
moins  vrai  que  Boileau  a  écrit  :  «  Tout  ce  qui 
s'est  trouvé  de  passable  dans  Bellérophon, 
c'est  à  moi  qu'on  le  doit.  »  Le  même  auteur 
prétend  en  somme  que  les  paroles  de  cet  opéra 
ont  été  attribuées  à  tort  à  Corneille ,  et  que 
Fontenelle  les  a  revendiquées.  Quoi  qu'il  en 
soit,  Bellérophon  obtint  un  succès  prodigieux. 
Il  fut  joué  sans  discontinuer  depuis  le  31  jan- 
vier jusqu'au  27  octobre  suivant,  et  repris 
avec  non  moins  de  bonheur  dès  le  milieu  de 
l'année  1680.  Le  3  janvier  16S0 ,  il  avait  été 
représenté  devant  le  roi  à  Saint-Germain-en- 
Laye.  Le  roi  en  avait  fait  répéter  divers 
morceaux  deux  fois  de  suite.  En  outre,  deux 
représentations  extraordinaires  en  avaient 
été  données,  la  première ,  le  21  mai ,  pour  le 
dauphin,  et  l'autre ,  le  6  septembre ,  pour  la 
reine  d'Espagne  (Marie-Louise  d'Orléans), 
fille  de  Monsieur ,  alors  sur  son  départ.  Cet 
opéra  obtint  donc  un  succès  des  plus  mar- 
qués. Un  concours  prodigieux  accueillit  Bel- 
lérophon dès  le  premier  jour,  si  l'on  s'en  rap- 
porte aux  écrits  du  temps.  «  On  peut  assurer, 
dit  le  Mercure,  que  tout  Paris  y  était  (à 
l'Opéra),  et  que  jamais  assemblée  ne  fut  plus 
nombreuse  ni  plus  illustre.  J'entends  crier 
miracle  de  tous  côtés  ;  chacun  convient  que 
M.  Lulli  s'est  surpassé  lui-même,  et  que  ce 
dernier  ouvrage  est  son  chef-d'œuvre,  p  Les 
enthousiastes  pouvaient  parler  de  la  sorte, 
puisque  Armide  n'avait  pas  encore  paru.  La 
fameuse  Mlle  Le  Rochois  donnait  au  rôle  de 
Sténobée  un  grand  éclat. 

Nous  n'entreprenons  pas  l'analyse  du 
poème.  Le  héros  de  la  pièce  est  connu  dans 
l'histoire  poétique  par  son  insensibilité  pour 
les  avances  amoureuses  de  Sténobée ,  et  par 
la  défaite  de  la  Chimère,  dont  il  triompha, 
monté  sur  le  cheval  Pégase.  Le  prologue  est 
entre  Apollon,  les  Muses,  Bacchus  et  Pan. 
•  Passons  présentement  à  un  examen  précis 
des  beautés  et  des  défauts  de  cet  opéra,  dit 
Noinville  ;  l'exposition  de  la  première  scène 
a,  d'un  consentement  universel,  passé  pour  la 
plus  belle  du  théâtre  lyrique.  Le  second  acte 
est  celui  qui  a  le  plus  prêté  au  musicien,  par 
le  moyen  de  la  magie,  qui  est,  sans  contredit, 
la  plus  frappante  qu'on  ait  jamais  vue  au 
théâtre.  Il  y  a  une  singularité  à  observer 
dans  cette  magie,  c'est  qu'elle  est  toute  ver- 


sifiée en  rimes  plates ,  c'est-à-dire  non  croi- 
sées ;  on  ignore  les  raisons  qui  ont  pu  porter 
l'auteur  à  s'imposer  cette  loi,  car  le  hasard  ne 
saurait  avoir  produit  cela  pendant  trente  vers 
de  suite.  On  a  trouvé  les  fêtes  du  troisième 
acte  trop  longues,  et  que  le  quatrième  n'est 
pas  assez  rempli.  On  aurait  aussi  souhaité 
que  la  pièce  eût  fini  par  la  mort  de  Sténobée. 
La  fête  qui  suit  a  paru  hors  de  raison,  après 
une  catastrophe  si  tragique.  »  En  1728,  lors- 
qu'on reprit  Bellérophon ,  on  y  fit  quelques 
changements  ;  on  supprima  le  divertissement 
du  quatrième  acte,  généralement  critiqué,  et 
on  le  remplaça  par  un  divertissement  mieux 
approprié  au  sujet.  Il  avait  été  fait,  d'ail- 
leurs, contre  le  sentiment  du  poète,  et  seu- 
lement pour  fournir  un  sujet  à  la  musique. 
Aujourd'hui,  tout  le  bruit  qui  s'est  fait  jadis 
autour  de  Bellérophon  est  éteint,  bien  éteint. 

BELLÉROPHON,  opéra,  musique  de  Graup- 
ner,  représenté  à  Hambourg  en  1708. 

BELLÉROPHON,  opéra  allemand,  musique 
de  Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1717. 

BELLÉROPHON,  opéra  en  trois  actes,  mu- 
sique de  Terradeglias,  rep.à  Londres  vers  1746. 

BELLÉROPHON ,  opéra  allemand  en  trois 
actes,  musique  de  Winter,  représenté  à  Mu- 
nich en  1782. 

*  BELLMANN,opérette,  paroles  de  MM.  West 
et  Held,  musique  de  M.  Franz  de  Suppé,  re- 
présentée à  Vienne,  sur  le  théâtre  An  der 
Wien,  le  26  février  1887.  La  musique  toujours 
aimable  et  distinguée  de  l'auteur  de  tant 
d'oeuvres  charmantes  obtint  le  plus  vif  succès. 

BELLO  PIACE  A  TUTTI  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Fioravanti  (Valentin),  repré- 
senté en  Italie  vers  1799. 

BELMONT  ET  CONSTANCE,  opéra,  musi- 
que d'André,  représenté  au  grand  théâtre  de 
Berlin  vers  1780. 

BELMONT  ET  constance,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Dietter,  représenté  à 
Stuttgard  vers  1786. 

BELPHÉGOR,  opéra-comique  en  un  acte  et 
en  vers,  paroles  de  M.  Léon  Halévy,  musique 
de  M.  Casimir  Gide,  représenté  dans  le  salon 
du  compositeur ,  rue  Bonaparte ,  le  5  février 
1858.  Ce  petit  ouvrage ,  écrit  avec  science  et 
esprit,  a  été  chanté  par  Bussine  jeune, 
Miles  Mira  et  Rossignon. 

*  BELTRAN  Y  LA  POMPADODR,  zarzuela 
en  trois  actes,  musique  de  M.  Casares,  re- 


144 


BENI 


BENI 


présentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la 
Zarzuela,  le  9  mars  1872. 

BELVÉDER  (le)  OU  LA  VALLÉE  DE  L'ETNA 

mélodrame  en  trois  actes  de  Pixérécourt, 
musique  de  Quaisain,  représenté  à  l'Ambigu, 
le  10  décembre  1818. 

BELZÉBUTH  OU  LES  JEUX  DU  ROI  RENÉ, 

grand  opéra  en  quatre  actes,  musique  de 
Castil-Blaze. 

BÉNÉDICTION  DE  LA  FORCE  (la),  opéra 
allemand,  musique  de  Weber  (Bernard-An- 
selme) ,  représenté  au  théâtre  royal  de  Ber- 
lin en  1806. 

BENEFICENZA  (la),  oeuvre  lyrique  ita- 
lienne, musique  de  Generali,  exécutée  en 
1816  à  Trieste. 

BENEFIS  (  le  Bénéfice),  duodrame  polonais 
en  un  acte,  musique  d'Elsner,  représenté  à 
Varsovie  en  i8io. 

BENIOWSKI  OU  LES  EXILÉS  DU  KAMTS- 

chatka  ,  opéra  en  trois  actes  ,  paroles 
d'Alexandre  Duval,  musique  de  Boieldieu, 
représenté  sur  le  théâtre  de  l'Opéra-Comi- 
que,  le  8  juin  1800.  Cet  opéra  doit  son  exis- 
tence à  un  hasard  singulier.  Alexandre  Du- 
val raconte  en  ces  termes  les  faits  qui  lui 
inspirèrent  son  poème:  «Un  jour  que  plu- 
sieurs représentants  se  trouvaient  réunis 
chez  Talma,  avec  le  général  Dumouriez  ,  qui 
revenait  vainqueur  de  l'armée  du  Nord,  Ma- 
rat  se  présenta ,  seul ,  dans  cette  assemblée. 
Sa  présence  fit  sur  la  société  l'effet  de  la  tête 
de  Méduse...  Il  était  dans  ce  costume  aima- 
ble sous  lequel  on  l'a  représenté,  ce  qui  con- 
trastait beaucoup,  je  ne  dirai  pas  avec  la 
grande  parure,  mais  avec  l'élégante  simpli- 
cité de  toutes  les  personnes  qui  composaient 
la  fête.  Lui ,  sans  se  démonter ,  s'adresse  à 
Dumouriez,  dit  des  injures  aux  représentants 
dont  il  ne  partageait  pas  les  opinions,  et  finit 
enfin  par  avoir,  avec  le  général,  une  assez 
longue  conférence  à  voix  basse.  Dugazon,  l'un 
des  personnages  de  la  fête,  qui  était  toujours 
sûr  d'égayer  la  compagnie  par  son  esprit  et 
ses  bons  mots,  quand  il  ne  se  laissait  pas  aller 
à  toute  son  extravagance ,  fit  une  plaisan- 
terie qui  était  plus  que  hardie ,  et  qui  pensa 
conduire  Talma  et  sa  femme  sur  l'échafaud. 
Il  prit  un  réchaud  embrasé,  y  répandit  des 
parfums ,  et  suivit  Marat  dans  tous  les  mou- 
vements qu'il  faisait,  comme  s'il  voulait  pu- 
rifier l'air  qu'il  empoisonnait  de  sa  présence. 
Marat  n'eut  pas  l'air  d'y  faire  attention  ;  mais, 
dès  le  lendemain,  son  journal  retentit  du  re- 
pas donné  par  Talma  aux  conspirateurs  et  de 


l'insulte  faite  aux  véritables  patriotes. 
Comme  le  temps,  quoique  déjà  noirci  par 
l'orage  qui  devait  éclater  en  1793,  ne  devait 
pas  faire  craindre  que  cette  mauvaise  plai-  ! 
santerie  eût  des  suites ,  Talma  resta  dans  la 
plus  grande  sécurité.  Bientôt  l'orage  éclate, 
nos  amis  communs  périssent  sur  l'échafaud... 
et,  souvent,  à  ce  tribunal  de  sang,  on  de- 
mandait aux  accusés  s'ils  faisaient  partie  des 
conspirateurs  qui  s'étaient  réunis  chez  l'ac- 
teur Talma.  On  juge  quelle  était  sa  situation, 
celle  de  tous  ceux  qui  l'aimaient,  et  certes, 
le  nombre  en  était  grand.  Cependant ,  on  lui 
conseilla  de  se  taire  ;  on  lui  représenta  que  la 
force  de  son  talent ,  que  le  peuple  savait  ap- 
précier, l'empêcherait  toujours  de  faire  partie 
des  victimes...  Cependant,  comme  nos  sales 
tyrans  finirent  par  ne  plus  rien  respecter, 
Talma  fut  instruit  par  un  de  ses  amis  que 
son  nom  était  porté  sur  une  liste  de  pro- 
scription. L'amitié  qui  nous  unissait  dès  ce 
temps-là,  la  conformité  de  nos  opinions, 
l'engagèrent  à  me  confier  ses  craintes.... 
Un  soir  qu'après  avoir  joué  la  tragédie, 
il  me  parut  plus  sombre  qu'à  l'ordinaire,  je 
lui  demandai  le  sujet  de  sa  tristesse  :  il  me 
dit  qu'il  ne  pouvait  se  rendre  compte  de  ses 
pressentiments,  mais  qu'il  craignait  d'être 
arrêté  au  premier  moment,  et  que  ce  n'était 
qu'en  tremblant  qu'il  rentrait  chez  lui  ;  qu'il 
allait  s'y  trouver  seul;  qu'il  avait  envoyé 
sa  femme  dans  une  campagne  écartée...  Le 
voyant  dans  ce  trouble,  qu'il  ne  pouvait  vain- 
cre, je  lui  proposai  d'aller  souper  chez  lui,  et 
même  d'y  passer  la  nuit...  Le  long  de  la 
route,  je  tâchai  de  lui  donner  de  l'espérance  ; 
et  en  soupant ,  et  après  quelques  verres  de 
vin,  nous  finîmes  par  éloigner  tout  à  fait  nos 
trop  justes  inquiétudes.  Mais  quand  je  fus 
retiré  dans  ma  chambre,  ou  plutôt  dans  sa 
bibliothèque,  car  c'était  là  que  je  couchais 
dans  un  très  beau  lit  grec,  très  élégant  sans 
doute,  mais  très  peu  commode,  je  me  mis  à 
réfléchir  sur  la  position  dangereuse  dans  la- 
quelle il  se  trouvait  ;  et,  de  réflexion  en  ré- 
flexion, je  finis  par  me  dire  :  mais  si  par  ha- 
sard on  venait  l'arrêter  cette  nuit!  mes 
opinions ,  moins  connues  que  les  siennes 
peut-être,  mais  qui  néanmoins  le  sont  assez, 
pourraient  me  mériter  l'honneur  de  suivre 
mon  héros  jusque  sur  l'échafaud.  Je  ne  pour- 
rais pas  dire  que  je  ne  suis  pas  de  la  compa- 
gnie de  monseigneur.  Cette  idée  m'attrista  : 
ce  n'est  pas  que  je  redoutasse  d'accompagner 
mon  ami  à  la  mort  (en  ces  temps-là ,  on  te- 
nait peu  à  la  vie)  ;  mais  j'éprouvais  un  senti- 
ment mélancolique  dont  je  ne  me  rendais 


BENI 


BENV 


145 


pas  compte,  qui  ne  suffisait  que  trop  pour 
m'empêcher  de  me  livrer  au  sommeil.  Pour 
comble  de  contrariété,  un  maudit  gros  chien, 
gardien  de  sa  maison  (cette  maison  était  celle 
de  la  rue  de  Chantereine,  que  plus  tard  Talma 
vendit  à  Bonaparte),  par  ses  aboiements  fu- 
rieux, me  faisait  craindre  de  voir  entrer ,  à 
chaque  instant,  la  force  armée,  précédée,  sui- 
vant l'usage  de  ce  temps ,  des  membres  d'un 
comité  révolutionnaire.  Ne  pouvant  espérer 
de  trouver  le  sommeil,  je  saisis  le  premier 
livre  qui  me  tomba  sous  la  main,  et  le  hasard 
me  fit  tomber  sur  les  Mémoires  de  Beniowski. 
Je  lus;  et,  malgré  mes  frayeurs,  je  me  trou- 
vai la  tête  assez  libre  pour  faire  le  plan  d'un 
opéra,  que  le  public  a  accueilli  avec  bien- 
veillance ,  sans  savoir  seulement  que  ce 
malheureux  enfant  était  né  au  milieu  des 
craintes  et  des  alarmes.  Le  lendemain,  je 
contai  à  Talma  mes  terreurs  de  la  nuit  ;  il  en 
rit  avec  moi,  comme  on  riait  dans  ce  temps- 
là.  • 

Les  aventures  du  fameux  chevalier  hon- 
grois Beniowski  avaient  déjà  fourni  àKotze- 
bue  la  matière  d'un  drame.  Le  poëme  de  Be- 
niowski s'écarte  quelque  peu  de  l'histoire, 
comme  on  en  va  juger  par  une  rapide  ana- 
lyse. «  Beniowski ,  général  au  service  de  la 
cause  polonaise,  est  tombé  au  pouvoir  des 
Russes,  qui  l'ont  exilé  au  Kamtschatka.  Ses 
compagnons  d'infortune  forment  le  projet  de 
s'affranchir  ;  ils  le  prennent  pour  chef.  Mais 
appelé  au  château  du  gouverneur,  dont  il 
aime  passionnément  la  nièce,  il  se  trouve 
placé  dans  la  cruelle  alternative  de  trahir  son 
parti  ou  sa  maîtresse  ;  l'amour  l'emporte ,  et 
les  deux  amants  sont  unis.  Cependant  un 
exilé  russe,  Stephanoff,  jaloux  de  Beniowski, 
jette  des  doutes  sur  sa  loyauté  et  se  présente 
ensuite  chez  le  gouverneur ,  à  qui  il  dévoile 
le  secret  de  la  conjuration.  Il  parvient  à  ob- 
tenir la  grâce  de  tous  les  coupables ,  excepté 
celle  du  chef;  or  ce  chef  n'est  autre,  on  le 
sait  déjà,  que  Beniowski.  Traître  à  son  parti, 
coupable  aux  yeux  du  gouverneur,  il  ne  sait 
où  porter  ses  pas  ;  il  fuit  à  travers  mille  dan- 
gers. Enfin,  les  exilés  prennent  les  armes. 
Beniowski,  errant  de  rocher  en  rocher,  de 
précipice  en  précipice,  épuisé  de  fatigue, 
mourant  de  faim,  tombe,  sans  connaissance, 
sur  le  sol.  La  nuit  est  venue.  Les  gens 
de  Stephanoff  le  recueillent  et  le  rappel- 
lent à  la  vie.  Stephanoff,  qui  l'a  reconnu, 
pourrait  se  défaire  de  lui;  mais  il  a  senti 
le  remords,  et  Beniowski  est  sauvé  par  son 
rival  même.  Pour  le  soustraire  à  la  ven- 
geance des  exilés ,  Stephanoff  a  été  forcé  de 


s'avouer  coupable  ;  et,  à  son  tour,  il  se  trouve 
exposé  à  leur  fureur.  Ils  veulent  le  punir  de 
son  crime;  mais  Beniowski  s'y  oppose,  et 
l'un  et  l'autre  font  la  paix.  Enfin ,  on  se  bat; 
les  exilés  triomphent ,  et  le  gouverneur  suit 
Beniowski  en  Pologne.  » 

On  remarque  dans  la  partition  de  Boiel- 
dieu  des  chœurs  d'une  vigueur  et  d'une  éner- 
gie dont  on  ne  l'avait  pas  cru  capable  jus- 
que-là. L'individualité  du  compositeur  s'y 
efface  encore  pourtant  sous  la  pression  du 
grand  style.  Son  génie  va  bientôt  jeter  sa 
première  lueur  dans  le  Calife  de  Bagdad,  et 
déjà  on  peut  le  pressentir.  Beniowski  fut  re- 
monté en  juillet  1824,  avec  d'assez  grands 
changements  :  un  nouvel  air  pour  l'acteur 
Gavaudan,  un  autre  pour  Lemonnier;  une 
ouverture ,  qui ,  selon  l'expression  de  Boiel- 
dieu  lui-même,  sentait  le  cuir  russe  ;  un  finale 
nouveau  au  troisième  acte,  et  une  foule  de 
remaniements  dans  l'orchestre  et  dans  le 
chant.  Dans  une  lettre  adressée  le  i~  juillet 
1824  au  directeur  du  Courrier  des  spectacles  , 
Boieldieu  disait,  en  parlant  de  cette  reprise  : 
«  Je  me  suis  donné  autant  de  mal  que  pour 
un  ouvrage  nouveau.  Puisse  le  succès  de  cette 
reprise  me  dédommager  un  peu,  et  le  public 
me  savoir  gré  de  tant  de  travail  pour  un  ou- 
vrage qu'il  avait  adopté ,  mais  dans  lequel , 
malgré  son  indulgence,  je  sentais  qu'il  y 
avait  à  corriger...  L'ouvrage  a  été  remis  sur 
le  métier ,  »  disait  -  il  en  terminant.  Mal- 
gré cette  refonte  consciencieuse ,  Beniowski 
ne  comptera  jamais  parmi  les  meilleures 
œuvres  de  l'auteur  tant  aimé  de  la  Dame 
blanche.  Quelques  motifs  heureux ,  quelques 
mélodies  originales  méritaient  pourtant  d'être 
conservés.  L'ouvrage,  à  sa  création,  avait 
été  joué  par  Elleviou,  Martin,  Gavaudan, 
Philippe  et  Mlle  Armand,  qui  s'y  étaient  tous 
montrés  excellents. 

benvenuto  cellini,  opéra  en  deux  ac- 
tes, paroles  de  MM.  Léon  Wailly  et  Auguste 
Barbier,  musique  de  M.  Hector  Berlioz. 
V.  Cellini  (Benvenuto.) 

BENVENUTO  CELLINI,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Orsini,  représenté  sans  succès  au 
théâtre  Mercadante  de  Naples  en  mai  1875. 

Benvenuto  CELLINI,  opéra  séria,  livret 
de  Perosio,  musique  de  E.  Bozzano,  repré- 
senté au  Politeama  de  Gênes  le  20  mai  1877; 
chanté  par  Signoretti,  Medica,  Cherubini, 
Mmes  Ollandini,  Mestres.  Cet  ouvrage  a  par- 
tagé le  mauvais  sort  de  tous  les  opéras  re- 
présentés sous  ce  titre. 

10 


146 


BERG 


BERE 


*  BENVBNUTO,  drame  lyrique  en  quatre 
actes  et  six  tableaux,  poème  de  M.  Gaston 
Hirsch,  musique  de  M.  Eugène  Diaz,  repré- 
senté à  TOpéra-Comique  le  3  décembre  1890. 
L"illustre  sculpteur  florentin  n'est  pas  heu- 
reux lorsque  nos  auteurs  veulent  en  faire  le 
héros  d'une  œuvre  lyrique.  Le  Benvenuto  Cel- 
lini  de  Berlioz  n'avait  pu  obtenir  naguère,  à 
l'Opéra,  que  trois  représentations  ;  le  Benve- 
nuto de  M.  Diaz  n'a  pu  dépasser  la  dixième  à 
TOpéra-Comique,  dont  la  scène  n'est  pas 
faite,  d'ailleurs,  pour  donner  asile  aux  élans 
et  aux  fureurs  du  grand  drame  lyrique,  et 
qui  serait  mieux  inspiré  de  s'en  tenir  au 
genre  spécial  auquel  il  doit  son  nom. 

Le  livret  de  M.  Hirsch  nous  montre  Ben- 
venuto aux  prises  avec  une  ancienne  maî- 
tresse, Pasilea  Guasconti,  délaissée  par  lui 
et  qui  veut  empêcher  son  mariage  avec  la 
jeune  Delphade  Montsolm.  Elle  lui  fait  tendre 
un  guet-apens  dans  lequel,  en  se  défendant, 
le  sculpteur  tue  deux  de  ses  adversaires. 
L'affaire  fait  du  bruit,  et  Benvenuto,  obligé 
de  fuir  Florence,  se  rend  à  Rome,  où  il  n'évite 
pas  la  prison  et  où,  mis  en  jugement,  il  est 
condamné  à  mort.  Pendant  ce  temps,  sa 
fiancée  est  empoisonnée  par  une  fausse  lettre 
de  lui  que  lui  a  envoyée  sa  rivale.  Enfin,  la 
peine  de  Benvenuto,  sur  les  instances  de 
l'ambassadeur  de  France,  est  commuée  en 
celle  du  bannissement,  Delpha  renaît  comme 
par  miracle  à  la  vie,  et  Pasilea  se  poignarde 
pour  échapper  au  supplice  du  bûcher  qui 
l'attend  comme  empoisonneuse. 

La  partition  de  M.  Eugène  Diaz  ne  le  cède 
guère  en  valeur  à  ce  livret  poussé  au  noir. 
M.  Diaz  retarde  d'un  quart  de  siècle,  et  la 
forme,  on  pourrait  dire  la  formule  ultra-ita- 
lienne de  sa  musique,  a  paru  un  peu  trop  dé- 
modée. Les  idées  étaient  sans  nouveauté, 
l'orchestre  sans  saveur,  l'harmonie  sans 
originalité,  et  quelques  heureux  motifs  ne 
compensaient  pas  la  fadeur  de  l'ensemble. 
L'ouvrage  était  vaillamment  défendu  par 
Mlles  Blanche  Deschamps  et  Clarisse  Yvel 
(Lévy),  MM.  Renaud,  Carbonne  et  Lorrain. 

BEPPO,  opéra-comique  en  un  acte,  livret 
de  M.  Louis  Gallet,  musique  de  M.  J.  Conte, 
représenté  au  théâtre  national  de  l'Opéra- 
Comique  le  30  novembre  1874.  Le  sujet  de  la 
pièce  a  été  tiré  du  petit  poëme  de  lord  Byron. 
La  partition  renferme  une  jolie  tarentelle  qui 
sert  d'ouverture  et  un  bon  trio.  Chanté  par 
Neveu,  Charelli  et  Mlle  Frank. 

berceau  DE  HENRI  iv  (le),  opéra  en 
deux  actes,  musique  de  Leblanc,  représenté 


au  théâtre  Comique  et  lyrique  de  Paris  en 
1790. 

*  BERENGARIO  D  IVREA,  opéra  sérieux, 
paroles  de  Gazzoletti,  musique  de  Lutti,  re- 
présenté au  théâtre  de  la  Scala,  de  Milan,  le 
22  mars  1858. 

BERENGARIO,  RE  D'ITALIA.  opéra  italien, 
musique  de  Polani,  représenté  à  "Venise  en 
1710. 

BERENICE,  opéra,  musique  de  Freschi , 
représenté  à  Venise  nn  1680. 

BÉRÉNICE ,  opéra  ,  musique  de  Bronner , 
représenté  à  Hambourg  en  1702. 

BERENICE,  opéra  italien,  musique  de  Por- 
pora,  représenté  à  Rome  en  1710. 

BERENICE,  opéra,  musique  de  Fasch, 
représenté  à  Zerbst  vers  1720. 

BERENICE  ,  opéra  italien ,  musique  d'Or- 
landini,  représenté  à  Venise  en  1725. 

BERENICE,  opéra  italien,  musique  de  Fe- 
randini,  représenté  à  la  cour  de  Munich  en 
1730. 

BERENICE,  opéra  italien,  musique  d'Araja, 
représenté  dans  un  château  appartenant  au 
grand-duc  de  Toscane  et  situé  près  de  Flo- 
rence, en  1730. 

BERENICE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Avondano,  représenté  vers  1730. 

BERENICE ,  opéra  anglais ,  musique  de 
Haendel,  représenté  au  théâtre  de  Covent- 
Garden,  à  Londres,  en  1738. 

BERENICE,  opéra  italien ,  musique  de  Ga- 
luppi,  représenté  en  Italie  en  1741. 

BERENICE,  opéra  italien,  musique  de  Pe- 
rillo,  représenté  à  Venise  en  1757. 

BERENICE ,  opéra  anglais ,  musique  de 
Charles-Frédéric  Abel,  représenté  à  Londres 
en  1764. 

BERENICE,  pasticcio,  musique  de  Chré- 
tien Bach,  en  collaboration  avec  Hasse,  Ga- 
luppi  et  Ferradini,  repr.  à  Londres  en  1764. 

BERENICE,  opéra  italien,  musique  de 
Piccinni,  représenté  à  Naples  vers  1764. 

BERENICE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Rust  (Jacques),  représenté  à  Parme  en 
1786. 

BERENICE,  opéra  italien,  musique  de  Zin- 
garelli ,  représenté  au  théâtre  Valle  à  Rome 
en  1811. 


BERG 


BERG 


147 


BERENICE  IN  ARMENIA,  opéra  allemand, 
musique  d'EUerton,  représenté  en  Prusse 
vers  183S. 

BERENICE  IN  ROMA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Raimondi,  repr.  à  Naples  vers  1823. 

BERENICE  IN  SIRIA ,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Carafa  (Michel),  représenté  au  théâ- 
tre Saint-Charles  à  Naples  en  1818. 

BERGENKN  AFFEN  (die)  [les  Mineurs] ,  opéra 
allemand,  musique  de  Wandersleb,  repré- 
senté à  Gotha  en  1846. 

BERGER  DAMPHRISE  (le),  comédie  en 
trois  actes  et  en  prose,  suivie  d'un  divertis- 
sement, de  Delisle,  musique  de  Mouret,  re- 
présentée à  Paris,  au  théâtre  de  la  Comédie- 
Italienne,  le  20  février  1727.  Cette  pièce  fut 
jouée  sans  avoir  été  annoncée.  Apollon  et 
Momus,  exilés  de  l'Olympe,  se  rencontrent  et 
se  reconnaissent  ;  ils  se  proposent  de  se  ren- 
dre utiles  aux  hommes ,  Apollon  en  les  in- 
struisant et  Momus  en  les  corrigeant  ;  ils  sont 
l'un  et  l'autre  à  la  cour  de  Midas.  «  Cette 
pièce,  lisons-nous  dans  l'Histoire  anecdotique 
et  raisonnée  du  Théâtre- Italien  (1769 ,  t.  VII), 
est  très  morale,  et  le  sujet  du  divertisse- 
ment est  la  dispute  entre  les  élèves  d'Apol- 
lon et  ceux  de  Marsyas  :  il  fut  extrêmement 
applaudi  ;  l'on  a  souvent  regretté  qu'on  ne 
l'ait  pas  conservé  et  adapté  à  quelque  autre 
comédie.  »  Mouret,  alors  dans  tout  l'éclat  de 
sa  réputation,  avait  composé  la  musique; 
Gardel,  une  des  célébrités  chorégraphiques 
de  l'Opéra,  avait  réglé  le  ballet;  malgré  cette 
réunion  de  talents,  l'ouvrage  ne  fut  repré- 
senté que  sept  fois.  Le  Berger  d'Amphrîse  n'a 
point  été  imprimé. 

BERGÈRE  CHÂTELAINE  (la),  opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  Planard,  mu- 
sique de  M.  Auber,  représenté  à  Paris,  sur  le 
théâtre  de  l'Opéra-Comique,  le  27  janvier 
1820.  M.  Auber  s'était  essayé  déjà  à  la  com- 
position dramatique  en  donnant  à  Feydeau 
le  Séjour  militaire  et  le  Testament  et  les  Bil- 
lets doux  (1813-1819),  pièces  en  un  acte  qui 
n'avaient  pas  réussi.  On  désespérait  de  l'ave- 
nir artistique  du  célèbre  auteur  de  la  Muette 
et  des  Diamants  de  la  Couronne,  quand  il  re- 
vint à  la  charge  par  la  Bergère  châtelaine, 
qui  ouvrit  enfin  la  longue  série  de  ses  succès. 
Le  librettiste  avait  offert  au  musicien  un 
assez  vaste  cadre  à  remplir,  et  ce  dernier 
avait  donné  essor  à  son  imagination.  •  On 
remarqua  tout  d'abord,  dit  M.  de  Pontécou- 
lant  dans  l'Art  musical  du  20  juillet  1865,,. Que 


le  compositeur  entrait  dans  une  voie  nou- 
velle, et  que,  chose  inusitée  alors,  il  ne  faisait 
pas  chanter  ses  héros  comme  on  faisait  chan- 
ter les  bergers  ;  dans  cette  partition,  chaque 
caractère  avait  le  ton  qui  lui  convient  et  pos- 
sédait une  physionomie  musicale  qui  lui  est 
propre.  La  pièce  offrant  au  jeune  dilettante 
l'occasion  de  rappeler  les  motifs  de  quelques 
anciens  lais,  il  la  saisit ,  mais  si  ces  réminis- 
cences firent  alors  peu  d'effet,  c'est  que  le 
style  de  ces  mélodies  se  retrouvait  dans  toutes 
les  romances  répandues  alors  dans  les  salons. 
Aux  diverses  reprises  que  subit  cet  opéra,  ce 
qui  avait  été  le  moins  apprécié  à  la  première 
représentation  fut  ce  qui  charma;  ce  qui 
était  jadis  considéré  comme  monotone  parut 
depuis  d'une  piquante  originalité.  Les  hon- 
neurs du  bis,  honneurs  qui  n'étaient  pas  pro- 
digués comme  de  nos  jours,  furent  accordés 
à  un  duo  plein  de  vérité,  et  le  finale  du  se- 
cond acte,  traité  avec  délicatesse ,  esprit , 
grâce  et  savoir,  fut  unanimement  redeman  dé.B 
Une  ronde  introduite  dans  la  Bergère  châte- 
laine, et  dont  s'emparèrent  tous  les  vaude- 
villes du  temps,  devint  bientôt  populaire 
et  répandit  le  nom  d'un  musicien  dont  l'in- 
dividualité ne  s'était  pas  encore  complète- 
ment dégagée,  mais  qui  laissait  déjà  aperce- 
voir la  grâce,  la  finesse,  l'esprit  de  son 
talent  si  éminemment  français.  On  trouve, 
il  est  vrai,  dans  cette  partition  de  début 
des  réminiscences  ;  l'imitation  rossinienne 
est ,  en  plusieurs  endroits,  apparente  ;  le 
compositeur  tâtonne  encore ,  manque  de 
franchise,  d'accentuation.  «  On  reprend  çà  et 
là,  dans  la  Bergère  châtelaine,  écrit  M.  Thur- 
ner  (Transformation  de  ? Opéra-  Comique  , 
1865),  quelques  terminaisons  de  phrases, le 
finale  du  premier  acte  notamment,  où  les 
redites  abusives  de  la  tonique,  de  la  sous- 
dominante  et  de  la  dominante ,  décèlent  une 
influence  qui  s'est  surtout  révélée  trois  ans 
plus  tard  dans  la  Neige  (1823).  »  La  critique 
d'alors  vanta  beaucoup  une  imitation  du  tic- 
tac  du  moulin,  dans  l'ouverture.  Cette  ouver- 
ture, offrant  des  motifs  charmants,  pleins  «le 
fraîcheur,  de  légèreté,  frisant  l'afféterie  et 
n'y  tombant  jamais,  agencée  avec  art,  soute- 
tenue  par  une  orchestration  bien  nourrie, 
cette  ouverture  excita  le  plus  vif  enthou- 
siasme. Le  duc  de  Berry,  qui  assistait  à  la 
première  représentation ,  donna  lui-même  le 
signal  des  applaudissements,  ne  se  doutant 
guère  alors  qu'il  devait  tomber  quinze  jours 
plus  tard  sous  le  couteau  de  Louvel.  Ces  ap- 
plaudissements accompagnèrent  tous  les 
morceaux  répandus  dans  l'ouvrage.  Dès  ce 


148 


BERG 


BERG 


moment,  M.  Auber  compta  parmi  nos  meil- 
leurs compositeurs  d'opéras-comiques.  Il  ve- 
nait de  se  révéler,  d'annoncer  une  manière  à 
lui,  dont  il  ne  s'est  jamais  écarté  depuis, 
même  lorsqu'il  a  tenté  de  s'élever  plus  haut. 
C'est  à  la  Bergère  châtelaine  que  l'on  doit  la 
liaison  d' Auber  et  de  Scribe.  Ce  dernier  écri- 
vit au  compositeur  la  lettre  suivante:  »  Mon- 
sieur ,  voulez-vous  me  permettre  de  placer, 
dans  un  vaudeville  que  j'écris  en  ce  moment 
pour  le  théâtre  de  Madame ,  votre  ronde  si 
jolie  et  si  justement  populaire  de  la  Bergère 
châtelaine?  Je  ne  vous  cacherai  pas ,  mon- 
sieur, que  je  me  suis  engagé  auprès  de  mon 
directeur  à  faire  réussir  ma  pièce,  et  que  j'ai 
compté  pour  cela  sur  votre  charmante  musi- 
que. »  M.  Auber  répondit  :  o  Ma  ronde  est 
peu  de  chose,  monsieur ,  et  votre  esprit  peut 
se  passer  de  mon  faible  secours  ;  mais  si, 
avec  la  permission  que  vous  me  demandez,  et 
dont  vous  n'avez  nul  besoin,  je  pouvais  vous 
prêter  la  jolie  voix  et  le  joli  visage  de 
Mœe  Boulanger,  je  crois  que  nous  ferions  tous 
deux  une  bonne  affaire.  »  Voilà  le  point  de 
départ  d'une  collaboration  qui  allait  durer 
près  de  quarante  ans. 

Acteurs  qui  ont  créé  la  Bergère  châtelaine  : 
Huet,  Moreau,  Paul,  M^es  Desbrosses  et 
Boulanger. 

«  BERGÈRE  DE  BOUGIVAL  EN  SUISSE  (la), 

opérette  en  un  acte,  musique  de  M.  Francis 
Chassaigne,  représentée  dans  un  café-concert 
vers  1875. 

BERGÈRE  DBS  ALPES  (la)  ,  pastorale  en 
trois  actes  et  en  vers,  mêlée  d'ariettes,  pa- 
roles de  Marmontel,  musique  de  Kohault, 
représentée  à  la  Comédie-Italienne  le  19  fé- 
vrier 1766.  Cet  ouvrage  eut  beaucoup  de  suc- 
cès. Un  critique  résumait  de  la  façon  sui- 
vante les  mérites  du  poème  :  «  Des  situations 
bien  présentées ,  de  l'adresse  dans  la  liaison 
des  scènes,  beaucoup  d'esprit  dans  les  détails.» 
Mais  il  conclut  étrangement,  en  ajoutant: 
a  Ce  genre  n'était  pas  fait  pour  avoir  de 
grands  succès  au  Théâtre-Italien.  »  Il  nous 
semble  que  les  charmantes  comédies  de  Ma- 
rivaux avaient  depuis  longtemps  frayé  la 
route  au  grave  Marmontel,  qui,  d'ailleurs, 
jouait  à  coup  sûr,  en  arrangeant  pour  la  scène 
un  roman  à  la  mode  et  d'un  naturel  de  con- 
vention. Kohault,  l'auteur  de  la  partition, 
avait  déjà  fait  représenter,  en  1764 ,  un  opé- 
ra-comique intitulé  :  le  Serrurier ,  qui  avait 
réussi  à  souhait.  Grimm  dit  de  lui  qu'il  «  était 
un  homme  sublime  lorsqu'il  touchait  le  luth.  » 
Malheureusement ,  le  luth  n'avait  rien  de 


commun  avec  la  musique  de  la  Bergère,  qui 
parut  d'une  faiblesse  extrême.  La  pièce  n'eut 
que  onze  représentations. 

BERGÈRE  DU  PIÉMONT  (la)  [Die  Hirtin 
von  Piémont] ,  opéra-comique  en  un  acte , 
musique  de  Schaeffer  (Auguste),  représenté 
au  théâtre  royal  de  Berlin  le  23  septembre 
1841. 

bergère  DU  Piémont  (la),  opérette  en 
un  acte,  musique  de  M.  Haertel,  représenté 
à  Schwerin,  en  mai  1859. 

BERGÈRE  SUISSE  (la),  opéra  allemand, 
paroles  de  Breszner,  musique  de  Bierey,  re- 
présenté à  Breslau  en  1819. 

BERGERS  (les),  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Hector  Crémieux  et 
Gille,  musique  de  M.  Offenbach,  représenté 
pour  la  première  fois  à  Paris,  sur  le  théâtre 
des  Bouffes-Parisiens ,  le  il  décembre  1865. 
Quelques  jours  avant  la  première  représen- 
tation, M.  Offenbach ,  enhardi  par  le  succès, 
écrivait  les  lignes  suivantes  au  directeur  du 
Figaro  :  «  Le  poème  de  nos  Bergers  a  trois 
actes  :  c'est  une  série  de  pastorales  encadrées 
dans  une  belle  et  bonne  pièce.  Voilà  mon  opi- 
nion courageuse  sur  l'œuvre  de  mes  collabo- 
rateurs H.  Crémieux  et  Ph.  Gille.  Ils  m'ont 
avoué,  du  reste,  hier,  avec  la  même  rude 
franchise ,  que  ma  partition  était  un  triple 
chef-d'œuvre.  Au  premier  acte,  nous  sommes 
en  pleine  antiquité,  et,  pour  montrer  à  la 
mythologie  que  je  n'avais  pas  de  parti  pris 
contre  elle,  je  l'ai  traitée  en  opéra  séria,  étant 
entendu,  n'est-ce  pas?  que  la  musique  séria 
n'exclut  pas  la  mélodie.  Vous  me  compren- 
drez aisément  quand  vous  saurez  que  les  au- 
teurs du  libretto  se  sont  servis  du  charmant 
épisode  de  Pyrame  et  Thisbé  pour  en  prêter 
la  fable  à  leurs  bergers  Myriame  et  Daphné. 
Je  n'aurais  pas  osé  faire  pleurer  l'amant  par 
l'amante  sur  l'air  du  Boi  barbu,  et  je  me  suis 
cru  obligé,  pour  tout  ce  premier  acte,  d'em- 
boucher mes  pipeaux  sur  un  mode  plus  élevé. 
Au  second  acte,  j'ai  nagé  en  plein  Watteau, 
et  j'ai  mis  tous  mes  efforts  à  me  souvenir 
(c'est  si  bon  de  se  souvenir!)  de  nos  maîtres 
du  xvme  siècle.  Dans  l'orchestre  comme  dans 
la  mélodie,  j'ai  tâché,  autant  que  possible,  de 
ne  pas  m'éloigner  de  ce  style  Louis  XV,  dont 
la  traduction  musicale  me  séduisait  tant.  Au 
troisième  acte,  j'ai  cherché  à  réaliser  la  mu- 
sique Courbet.  Nous  avons  choisi,  autant  que 
possible,  les  tableaux  où  les  femmes  sont  ha- 
billées. Vous  apprécierez  notre  réserve.  Je 
me  résume,  eD  vous  affirmant  que  je  n'ai  ja- 


BERG 


BERG 


149 


mais  écrit  une  partition  avec  plus  d'amour, 
ayant  à  remplir  le  cadre  le  plus  heureux  que 
je  pusse  souhaiter.  Trois  époques,  et  par  con- 
séquent trois  couleurs  différentes  réunies 
dans  le  même  opéra.  Les  décors  sont  splen- 
dides;  ils  sont  de  Cambon,  c'est  tout  dire. 
Bertall  nous  a  composé  des  costumes  ra- 
vissants. Tout  le  bataillon  de  nos  artistes 
aimés  va  donner...  Priez  votre  public  de  de- 
venir le  mien,  de  bien  écouter  le  premier 
acte,  de  rire  beaucoup  au  deuxième  et  de  se 
tordie  au  troisième...  »  Le  directeur  du  Fi- 
garo imprima  la  lettre  du  maestro,  dont  nous 
supprimons  la  moitié;  le  public  la  lut  et 
trouva  la  chose  on  ne  peut  plus  naturelle.  Ne 
soyons  pas  plus  sévère  que  lui ,  et  croyons 
que  ce  compositeur  heureux  a  mis  la  main 
sur  un  libretto  exceptionnel,  et  qu'il  en  a  tiré 
une  partition  qui  est  un  triple  chef-d'œuvre. 
M.  Offenbach  est  d'ailleurs  audacieux.  Il  a 
voulu  conduire  lui-même  son  orchestre,  ce  qui 
équivalait  à  dire  :  «  Je  ne  redoute  rien.  » 
Comme  nous  l'apprend  sa  lettre,  les  Bergers 
se  présentent  sous  trois  aspects  différents; 
le  premier  acte  a  pour  titre  :  l'Idylle,-  le 
deuxième  s'appelle  Trumeau ,  et  le  troisième 
s'annonce  ainsi  :  la  Bergerieréaliste.  Myriame 
et  Daphné  s'aiment  d'un  tendre  amour,  tout 
en  soufflant  dans  leurs  pipeaux,  malgré  leurs 
parents.  O  douleur  sans  pareille  !  un  soir,  par 
un  orage  épouvantable,  l'amant  éperdu  cher- 
che son  amante  égarée.  Il  trouve  son  voile 
souillé  de  sang.  Jugez  de  sa  douleur  ;  il  veut 
se  tuer  ;  il  se  tue.  Cependant  Daphné  n'est 
point  morte,  et  c'est  à  son  tour  de  pleurer  le 
pauvre  Myriame,  qui  s'est  suicidé  un  peu 
trop  vite.  Elle  supplie  Eros  de  lui  rendre  son 
amant  pour  l'éternité.  Son  vœu  s'accomplit, 
et  le  couple  amoureux  est  immortalisé. 
<i  Toute  la  musique  du  premier  acte  est  ex- 
quise, dit  M.  Paul  de  Saint-Victor  ;  un  souf- 
fle d'églogue  antique  y  circule.  On  est  sur- 
pris, et  on  est  charmé  d'entendre  le  joueur  de 
mirliton  de  la  Belle  Hélène  tirer  ces  doux  airs 
de  la  flûte  des  pâtres  de  Théocrite.  Il  faut  ci- 
ter le  duo  d'amour  Nous  nous  aimons...,  rou- 
coulant et  tendre  comme  la  mélodie  d'un  bai- 
ser, et  surtout  les  couplets  d'Eros,  d'une 
malice  si  mélancolique  et  si  fine.  »  Nous  re- 
trouvons les  deux  bergers  en  plein  règne  ro- 
coco,  enrubannés  et  enguirlandés  comme  s'ils 
s'échappaient  d'une  toile  de  Watteau.  Ils 
s'appellent  Annette  et  Colin ,  et  ils  se  trom- 
pent dans  le  style  de  l'époque.  Colin  en 
conte  de  toutes  les  couleurs  à  la  marquise, 
et  Anuette  s'en  laisse  conter  par  le  marquis; 
l'Amour  en  rit  dans  son  rabat  d'intendant 


fripon  ;  et  quand,  plus  tard,  il  se  fâche,  savez- 
vous  ce  qu'ils  lui  répondent ,  les  espiègles  ? 
«  Laissez-nous  vivre  encore  un  siècle,  et  nous 
nous  corrigerons  de  nos  défauts.  »  On  leur 
octroie  ce  siècle.  De  ce  trumeau ,  M.  Offen- 
bach a  fait  un  pastiche  de  la  petite  musique 
chevrotante  et  soupirante  du  xvme  siècle.  Le 
troisième  acte  est  long  et  n'est  guère  réjouis- 
sant ;  les  bergers  réalistes  n'ont  pas  fait  rire. 
Myriame  n'est  plus  Colin,  il  est  Nicot,  un 
rustaud  ;  Daphné  n'est  plus  Annette ,  elle  est 
la  Rouge,  une  maritorne  fagotée  en  épouvan- 
tait à  mettre  sur  un  cerisier  pour  effrayer  les 
moineaux  et  les  amours.  La  vacherie,  la 
basse-cour,  l'abreuvoir,  le  fumier  et  les  bon- 
nets de  coton,  les  vieux  liards  et  les  sabots 
garnis  de  paille  ont  fait  cause  commune  avec 
le  patois  normand,  pour  nous  régaler  d'un 
dessert  inattendu  et  mal  venu  :  la  Bonde  de 
la  soupe  aux  choux.  Si  bien  que  l'on  comprend 
parfaitement  la  lassitude  qui  s'empare  de  nos 
deux  goujats.  «  Regrettez  -  vous  enfin  le 
passé?  leur  demande  Eros,  transformé  cette 
fois  en  gamin  des  rues.  »  Et  sur  leur  désir 
exprimé  d'en  finir  avec  cette  vie,  Eros  les 
emporte  en  plein  Olympe,  malgré  leurs  sa- 
bots, leur  jargon  et  leur  avarice.  Les  voilà 
donc  délivrés  du  toit  à  cochons,  et  nous 
aussi.  Les  deux  premiers  actes  suffisent  lar- 
gement au  succès;  le  troisième,  bien  que 
froidement  accueilli,  n'a  pas  empêché  la  réus- 
site des  Bergers.  Dans  cet  acte,  l'acteur  Désiré 
débite  une  harangue  grotesque  à  des  pay- 
sans ;  monté  sur  un  tonneau,  l'orateur  déclare 
qu'il  s'appuie  sur  les  principes  de  1789  ;  en 
même  temps,  le  tonneau  se  défonce ,  et  l'ac- 
teur fait  remarquer  que  les  principes  de  1789 
ne  sont  pas  très  solides.  Cette  facétie  a 
paru  de  mauvais  goût  en  haut  lieu ,  et 
motiva  de  la  part  du  ministère  de  l'intérieur 
un  communiqué,  duquel  il  résulterait  que 
la  drôlerie  signalée  ne  figurait  pas  dans 
le  manuscrit,  et  qu'elle  était  du  cru  de 
M.  Désiré.  M.  Désiré  a  été  puni  de  ses 
écarts  d'imagination  par  une  amende. 

BERGERS  D'ARCADIE  (les),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Schmittbauer,  représenté 
à  Carlsruhe  vers  1772. 

BERGERS  DES  ALPES  (les),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Walter  (Ignace),  repré- 
senté à  Brème  vers  1794. 

BERGERS  DES  ALPES  (les),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Wollanck,  représenté  à 
Berlin  en  1811. 


150 


BERN 


bergers  trumeaux  (les),  opêra-bouf- 
fon  en  un  acte ,  paroles  de  MM.  Dupeuty  et 
de  Courcy,  musique  de  M.  Clapisson,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  10  février  1845. 
Les  auteurs  du  livret  n'ont  cherché  qu'à  four- 
nir au  compositeur  l'occasion  d'écrire  de  la 
musique  rétrospective,  c'est-à-dire  de  faire 
une  parodie  ingénieuse  des  formules  musi- 
cales des  anciens  maîtres.  M.  Ambroise  Tho- 
mas, dans  la  Double  échelle,  avait  déjà  réalisé 
ce  projet  avec  esprit.  Un  grand  seigneur  du 
temps  de  Louis  XV  veut  faire  jouer  une  co- 
médie dans  son  château,  et  fait  tirer  les  rôles 
au  sort  par  des  comédiens  de  qualité.  Il  en 
résulte  des  situations  comiques  et  même  gro- 
tesques. M.  Clapisson  a  poussé  aussi  loin  que 
possible  le  manque  de  respect  à  l'égard  des 
points  d'orgue ,  des  cadences  surannées  qui 
charmaient  nos  pères.  Le  public  s'est  amusé 
de  cette  caricature.  Il  a  applaudi  une  ou- 
verture plaisante ,  le  duo  des  deux  bergers 
chanté  par  Ml  le  Prévost  et  Henri  ainsi 
qu'au  jeu  désopilant  de  Sainte-Foy. 

BERGGEIST  (der)  [l'Esprit  de  la  monta- 
gne], opéra  allemand,  musique  de  Spohr,  re- 
présenté à  Cassel  en  1825. 

BERGKNAPPEN  (die)  [les  Mineurs],  opéra 
allemand,  musique  de  Umlauff,  représenté  à 
Vienne  vers  1778. 

BERKGNAPPEN  (die)  [les  Mineurs],  opéra 
allemand,  paroles  de  Kœrner,  musique  de 
Hellwig,  représenté  à  Berlin,  au  théâtre  de 
Kœnigstadt,  vers  1820. 

BERGKNAPPEN  (die)  [les  Mineurs],  opéra 
allemand,  musique  de  C.  Œstreich,  repré- 
senté à  Weimar  en  1839. 

BERGKNAPPEN  (die)  [les  Mineurs],  opéra 
en  trois  actes,  musique  de  Berlin,  représenté 
&  Amsterdam  vers  1846. 

BERGKŒNIG  (der)  [le  Roi  de  la  montagne], 
opéra  allemand,  musique  de  Lindpaintner, 
représenté  à  Berlin  en  1830. 

BERLINER  GRISETTE  (eine)  [une  Grisette 
berlinoise],  vaudeville  allemand,  musique  de 
Lortzing,  représenté  à  Berlin,  au  théâtre 
Frédéric-Guillaume,  en  1850. 

BERNABÉ  VISCONTI,  opéra  séria,  musique 
de  G.  Franceschini,  représenté  au  théâtre 
dal  Verme,  à  Milan,  le  3  juillet  1878;  chanté 
par  Botterini,  de  Anna,  Pasetti,  M™»  Aran- 
cio-Guerini,  Merbini.  Cet  ouvrage  n'a  pas 
réussi. 

bernadone,  opéra  allemand,  musique  de 
Lipawsky,  représenté  à  Prague  vers  1800. 


BERT 

BERNARDA,  opéra  italien,  paroles  et  mu- 
sique de  Righi  (François),  représenté  à  Bo- 
logne en  1694. 

*  BERNARDONE  (il),  opéra-bouffe,  musique 
de  Gioacchino  Cocchi,  représenté  vers  1750  à 
Palerme,  sur  le  théâtre  particulier  de  Val- 
guarneri,  marquis  de  Santa  Lucia. 

BERNOISE  (la),  opéra- comique  en  un  acte, 
livret  de  M.  Lucien  Solvay ,  musique  de 
M.  Emile  Matthieu,  représenté  au  théâtre  de 
la  Monnaie  à  Bruxelles  en  avril  1880.  On  a 
applaudi  dans  ce  petit  ouvrage  une  chanson 
bachique  avec  chœur. 

•  berta  Dl  VARNOL,  opéra  sérieux,  pa- 
roles de  Francesco-Maria  Piave,  musique  de 
Jean  Pacini,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  San  Carlo,  le  6  avril  1867.  Cet  ou- 
vrage avait  pour  interprètes  Stigelli,  Colon- 
nese,  Aratî,  Guarnieri,  Donadio,  Benedetti, 
De  Marinis,  et  Mme»  Bendazzi,  Tati  et  Ce- 
trone.  C'est  le  soixante-douzième  et  dernier 
opéra  que  fit  représenter  Pacini.  Celui-ci,  à 
la  vérité,  était  écrit  depuis  plusieurs  années, 
et  avait  dû  être  joué  en  1860  à  Venise,  où  il 
devait  former  la  pièce  de  résistance  de  la 
saison  de  carnaval  au  théâtre  de  la  Fenice. 
Les  événements  en  avaient  décidé  autrement, 
et  la  guerre  avait  fait  obstacle  à  ce  projet 
comme  à  bien  d'autres.  Pour  avoir  été  ainsi 
retardée,  son  apparition  n'en  fut  pas  moins 
heureuse,  et  le  vieux  Pacini  termina  son  ho- 
norable et  féconde  carrière  sur  une  sorte  de 
triomphe.  Le  public  napolitain  fit  fête  en  effet 
à  sa  partition  de  Berta  di  Varnol,  dans  la- 
quelle il  applaudit  particulièrement,  avec 
l'ouverture,  la  cavatine  de  Berta  et  celle  d'Ot- 
tone  dans  le  prologue,  une  scène  avec  chœurs 
et  celle  de  l'orgie  au  premier  acte,  une  ro- 
mance de  contralto  et  une  invocation  chorale 
superbe  au  second,  enfin,  au  troisième,  un 
duo  de  femmes  et  un  finale  d'un  grand  effet. 

*  BERTHE,  comédie  héroï-pastorale  en  trois 
actes  et  en  vers,  paroles  de  Pleinchesne, 
musique  de  Gossec,  Philidor  et  Botson,  re- 
présentée au  théâtre  de  la  Monnaie  de 
Bruxelles  le  18  janvier  1775.  Le  livret  de  cet 
ouvrage,  imprimé  à  Bruxelles  dès  1774,  porte 
seulement,  comme  auteurs  de  la  musique,  les 
noms  de  Gossec  et  de  Philidor  ;  mais  aucun 
doute  ne  peut  rester  sur  la  part  importante 
qu'y  prit  Botson,  lorsqu'on  a  lu  le  curieux 
travail  publié  par  M.  Charles  Piot  sous  ce 
titre  :  Particularités  inédites  concernant  les 
œuvres  musicales  de  Gossec  et  de  Philidor 
{Bulletin  de  VAcadémie  royale  de  Belgique, 


BETL 


BETU 


loi 


«e  'Série,  tome  XI,  n°  il,  novembre  1875). 
Jusqu'à  la  publication  de  ce  travail,  personne 
n'avait  eu  connaissance  de  cet  ouvrage,  auquel 
sont  attachés  les  deux  grands  nom9  de  Gossec 
et  de  Philidor. 

berthe  DE  BRETAGNE,  opéra  allemand, 
musique  de  Rastrelli  (Joseph),  représenté  à 
Dresde  en  1835. 

*  berthe  et  pépin,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Pleinchesne,  musique 
de  Deshayes,  représenté  à  la  Comédie-Ita- 
lienne le  3  novembre  1787. 

berthold  der  weiner  {Bertkold  le 

pleureur) , opéra  allemand  ,musique  de  Strauss, 
représenté  au  théâtre  de  Carlsruhe  vers  1838. 

BERTHOLDE  À  LA  VILLE,  parodie  en  un 
acte,  paroles  d'Anseaume,  musique  du  mar- 
quis Lasalle  d'Offemont ,  représentée  à 
l'Opéra-Comique  le  9  mars  1754. 

bertoldo  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Jérôme  Bassani,  représenté  à  Venise  en  1718. 

BERTOLDO,  opéra  italien,  musique  de 
Piticchio,  représenté  à  Vienne  en  1787. 

BERTOLDO  ALLA  CORTE,  opéra  italien, 
musique  de'  Ciampi  (Legrenzio-Vincenzo), 
représenté  à  Plaisance  vers  1750. 

BERTOLDO  E  BERTOLDINA,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Brunetti  (Jean-Gualbert), 
représenté  à  Florence  en  1788. 

*  BERTOLDO  V  COMPARSA,  zarzuela  en 
.  deux  actes,  paroles  de  M.  Larranaga,  mu- 
sique de  M.  Hernando,  représentée  en  1850  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  des  Basilios. 

BESTIE  IN  UOMINI  (le),  opéra  italien, 
musique  de  J.  Mosea,  représ,  à  Milan  en  1812. 

BETLY,  opéra  italien  en  deux  actes,  pa- 
roles et  musique  de  Donizetti,  représenté 
pour  la  première  fois  à  Naples  en  1836,  et  à 
Paris,  d'après  la  traduction  en  français  de 
M.  Hippolyte  Lucas,  sur  le  théâtre  de  l'O- 
péra, le  27  décembre  1853.  Donizetti  abusa 
souvent  de  sa  prodigieuse  facilité.  Quelques- 
uns  de  ses  ouvrages  sont  acquis  à  la  posté- 
rité ;  les  autres  sont  déjà  oubliés.  Parmi  ces 
derniers,  on  peut  citer,  sans  crainte  d'être 
taxé  de  sévérité,  l'opéra  de  Betly ,  qui  ne 
produisit  qu'un  médiocre  effet  à  l'Académie 
de  musique,  lors  de  son  apparition  en  1853, 
moins  de  cinq  ans  après  la  mort  du  chantre 
inspiré  de  Lucia.  Bornons-nous  donc  à  citer 
pour   mémoire    cette    œuvre    assez  faible, 


dont  on  ne  chante  plus  que  la  tyrolienne  fort 
bien  écrite,  et  d'un  effet  certain  dans  les 
concerts.  La  voix  séduisante  de  Mme  Bosio  ne 
put  sauver  la  partition  du  naufrage.  Donizetti, 
qui  unissait  facilement  le  talent  de  poète  à 
celui  de  musicien,  avait  traduit  lui-même  le  li- 
vret de  Betly  sur  le  Chalet  de  Scribe  et  Mé- 
Iesville,  mis  en  musique  par  Adolphe  Adam 
(1834).  Ajoutons  que  Donizetti  n'avait  rien 
pris,  ou  fort  peu  de  chose,  aux  arrangeurs  fran- 
çais. Ceux-ci  s'étaient  bornés,  en  somme,  à  con- 
vertir en  opéra-comique  le  Betly  de  Goethe, 
qui  remettait  en  lumière  le  Daphnis  et  Alci- 
madure,  pastorale  de  Mondonville ,  imitée 
elle-même  de  l'Opéra  de  Froustignan,  pièce 
languedocienne.  Nous  pourrions  remonter  à 
Longus  et  à  Théocrite. 

BETRUG  DURCH  ABERGLAUBEN  (DIE) 
[la  Fourberie  par  superstition],  opéra  en  un 
acte,  musique  de  Ditters,  représenté  à  Vienne 
en  1786. 

BETTEL  STUDENT  (der)  [le  Pauvre  étu- 
diant], opérette,  musique  de  Winter,  repré- 
sentée à  Munich  en  1781. 

BETTEL  STUDENT  (der)  [le  Pauvre  étu- 
diant], mélodrame,  musique  de  Buchweiser 
représenté  à  Tœlz  par  ses  condisciples  du 
Gymnase  en  1793. 

BETT1NA,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Emile  de  Najac,  musique  de 
M.  Léonce  Cohen,  représenté  aux  Fantaisies- 
Parisiennes  le  14  juin  1866.  La  donnée  de 
cette  pièce  n'est  pas  neuve.  Vieille  histoire 
de  tuteur  et  de  pupille,  mais  compliquée 
d'une  servante  que  son  maître  croit  sotte  et 
qui  est  pleine  de  malice ,  finta  simplice.  Cet 
ouvrage  a  servi  de  pièce  de  début  à  M.  Léonce 
Cohen,  prix  de  Rome.  L'air  de  Bettina  :  Elle 
veut  être  une  fermière  ;  les  couplets  :  Le  plus 
bête  n'est  pas  celui  qu'on  pense,  ont  obtenu  du 
succès.  Chanté  par  Berthé,  Costé,  MU"  Costa 
et  Hermance. 

BETTLERINN  (die)  [la  Mendiante],  opéra, 
musique  de  Dorn  (Henri-Louis-Edmond), 
représenté  au  théâtre  de  Kœnigstadt  vers 
1830. 

BETULIA  LIBER  ATA,  drame  sacré  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Reutler, 
représenté  pour  la  première  fois  dans  la 
chapelle  impériale  à  Vienne  en  1734.  Cet  ou- 
vrage a  été  composé  sur  la  demande  de 
l'empereur  Charles  VI.  Les  morceaux  les  plus 
saillants  sont  les  chœurs  :  Pietà,  se  irato  set 
et  Lodi  al  gran  Dio,  che  oppresse. 


152 


BIAN 


BIAN 


betulia  lieerata,  drame  sacré  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Cafaro  (Pas- 
cal), représenté  à  Naples  vers  1778.  Elève  de 
Léo,  Cafaro  se  distingua  surtout  dans  la  mu- 
sique d'église  dont  le  style  pur  s'allie  à  l'ex- 
pression du  sentiment  des  paroles,  particu- 
lièrement dans  l'air  de  Judith  :  Del  pari  in- 
feconda  d'un  fiume  è  la  sponda,  et  dans  celui 
d'Ozia  :  Se  Dio  veder  tu  vuoi. 

BEVITORE  FORTUNATO  (il)  [L'heureux 
buveur] ,  opéra  italien,  musique  de  Zingarelli, 
fort  joli  ouvrage  représenté  à  Milan  en  1803. 

*  BEY  DU  MAROC  (le),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Victor  Hollander,  représentée 
au  Royal -Opéra-Comique  de  Londres  en  oc- 
tobre 1894. 

BIANCA,  opéra,  musique  de  M.  de  Huls- 
hoff,  représenté  en  Allemagne  vers  1790. 

BIANCA,  opéra-comique  en  trois  actes,  mu- 
sique de  Ignaz  Brûll,  représenté  au  théâtre 
de  Dresde,  le  26  novembre  1879,  avec  suc- 
cès. Chanté  par  Gœtze,  Degele ,  Decarli, 
Mmes  Schuch  et  Rosier. 

*  bianca,  opéra  sérieux,  paroles  de  M.  Go- 
lisciani,  musique  de  M.  Pierantonio  Tasca,  re- 
présenté au  théâtre  de  la  Pergola  de  Flo- 
rence le  il  février  1885,  avec  Mme  Tetraz- 
zini,  MM.  Massanet  et  Visconti  pour  princi- 
paux interprètes. 

BIANCA  CAPELLO,  opéra  italien,  musique 
de  Buzzi,  représenté  à  Rome  en  1842. 

BIANCA  CAPELLO,  opéra  italien,  musique 
de  Dell'Ongara,  représenté  à  Turin  dans  le 
mois  de  novembre  1860. 

*  BIANCA  CAPELLO,  opéra  sérieux,  mu- 
sique de  Dalla  Baratta,  représenté  en  Italie 
vers  1866. 

BIANCA  CAPELLO,  opéra  italien,  musique 
de  M.  Lovati  Cazzulani,  représenté  au  teatro 
Sociale  de  Côme  en  février  1874. 

BIANCA  CAPELLO,  opéra  italien,  musi- 
que de  Badiali,  représenté  sans  succès  à  Flo- 
rence en  avril  1876. 

*  BIANCA  CAPELLO,  grand  opéra  en  cinq 
actes,  paroles  de  M.  Jules  Barbier,  musique 
de  M.  Hector  Salomon,  représenté  sur  le 
théâtre  Royal  d'Anvers  en  février  1886.  Le 
sujet,  tiré  d'un  épisode  très  dramatique  et 
bien  connu  de  l'histoire  des  ducs  de  Florence 
à  la  fin  du  xvne  siècle,  avait  été  traité  en 
Italie  à  diverses  reprises,  mais  ne  l'avait  pas 


été  en  France.  Le  livret  de  M.  Jules  Barbier 
est  pathétique,  intéressant  et  fertile  en  situa- 
tions qui  ont  permis  au  musicien  de  donner  la 
mesure  de  son  talent.  La  partition  de 
M.  Hector  Salomon  est  une  œuvre  puissante 
et  inspirée,  écrite  en  un  style  excellent  et 
instrumentée  avec  une  vigueur  exempte  de 
tout  excès.  Elle  avait  pour  interprètes 
Mmes  Delprato  et  Rémi,  MM.  Cossira,  Se- 
guin, Guillabert,  Jouhanet  et  Kinnel. 

«  BIANCA  CAPPELLO,  opéra  sérieux,  mu- 
sique de  M.  Alberto  Randegger,  représenté  à 
Brescia  en  1854. 

BIANCA  CONTARINI,  opéra  italien,  musi- 
que de  Rossi  (Lauro),  représenté  à  Milan  en 
1847. 

*  BIANCA  DA  CERVIA,  opéra  sérieux,  mu- 
sique de  M.  Antonio  Smareglia,  représenté 
au  théâtre  de  la  Scala,  de  Milan,  en  1882. 

*  BIANCA  degli  albizzi,  opéra  sérieux, 
paroles  de  Marco  Marcello,  musique  d'Angelo 
Villanis,  représenté  à  Milan,  sur  le  théâtre 
de  la  Scala,  en  1865. 

*  BIANCA  de  mauleon,  opéra,  musique 
de  M.  José  Francisco  Arroyo,  représenté  au 
théâtre  Saint-Jean,  de  Porto,  le  n  mars  1846. 

*  BIANCA  Di  BELMONTE,  opéra  sérieux, 
paroles  de  Felice  Romani,  musique  de  Riesck, 
représenté  à  Milan,  sur  le  théâtre  de  la 
Scala,  le  26  décembre  1829. 

BIANCA  Dl  BELMONTE,  opéra  italien, 
musique  de  Genoves,  représenté  à  Venise  en 
1838. 

*  BIANCA  DI  BELMONTE,  opéra  sérieux, 
paroles  de  Carrozzi,  musique  d'Imperatori, 
représenté  à  Milan,  sur  le  théâtre  de  la  Scala, 
le  22  novembre  1842. 

BIANCA  DI  MESSINA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Vaccaj,  représenté  à  Turin  vers  1828. 

*  BIANCA  DI  NEVERS,  drame  lyrique  en 
trois  actes  et  un  prologue,  paroles  de  M.  Go- 
lisciani,  musique  de  M.  Adolfo  Bacci,  repré- 
senté au  théâtre  Social  de  Rovigo  le  1er  no- 
vembre 1889. 

*  BIANCA  DI  SANTAPIORA,  opéra  sérieux, 
musique  du  comte  Giulio  Litta,  alors  âgé  de 
vingt  ans,  représenté  à  Milan,  sur  le  petit 
théâtre  du  Conservatoire  de  cette  ville,  le 
2  janvier  1843. 

BIANCA  E  faliero,  opéra  de  Rossini, 


BIAN 


BIAN 


453 


Teprésentô  à  Milan,  au  théâtre  de  la  Scala, 
le  26  décembre  1819.  De  tous  les  ouvrages  du 
célèbre  maestro,  Bianca  e  Faliero  est  un  des 
moins  réussis,  et,  par  conséquent,  un  des 
moins  connus.  Rossini  venait  de  quitter  Na- 
ples  au  bruit  des  sifflets,  le  4  octobre  1819, 
après  la  tumultueuse  représentation  de  la 
Donna  del  Lago.  Il  comptait  prendre  une 
éclatante  revanche  à  Milan,  mais  son  attente 
fut  trompée  de  tous  points.  Le  sujet  de 
Bianca  e  Faliero  est  à  peu  de  chose  près  ce- 
lui du  Comte  de  Carmagnola,  de  Manzoni. 
Le  Conseil  des  Dix  condamne  à  mort  un 
jeune  général  dont  il  se  défie  parce  qu'il  est 
vainqueur;  mais  Bianca,  la  fille  du  doge, 
aime  le  comte,  ou  plutôt  Faliero.  Le  con- 
traste de  cette  haine  jalouse  et  de  cet  amour 
dévoué  anime  toute  la  pièce.  Mme  Cam- 
poresi  chanta  supérieurement  le  rôle  de 
Bianca;  celui  de  Faliero  était  rempli  par 
M™e  Carolina  Bassi,  la  seule  cantatrice  qui 
rappelât,  mais  de  loin  pourtant,  la  Pasta. 
Les  autres  rôles  étaient  tenus  par  Claudio 
Bonaldi,  Alessandro  de  Angelis,  etc.  La  déco- 
ration représentant  la  salle  du  Conseil  des 
Dix  était,  paraît-il,  d'une  vérité  parfaite.  «  On 
se  sentait  frémir,  dit  Stendhal,  au  milieu  de 
la  magnificence,  dans  cette  salle  immense  et 
sombre,  tendue  en  velours  violet,  et  éclairée 
seulement  par  quelques  rares  bougies  dans 
des  flambeaux  d'or;  on  se  voyait  en  présence' 
du  despotisme  tout-puissant  et  inexorable. 
Notre  insensibilité  ou  notre  pauvreté  a  beau 
dire,  de  belles  décorations  sont  le  meilleur 
commentaire  de  la  musique  dramatique  ;  elles 
décident  l'imagination  à  faire  le  premier  pas 
dans  le  pays  des  illusions.  Rien  ne  dispose 
mieux  à  être  touché  par  la  musique  que  ce 
léger  frémissement  de  plaisir  que  Ton  sent  à 
la  Scala,  au  lever  de  la  toile,  à  la  première 
vue  d'une  décoration  magnifique.  Celle  de  la 
salle  du  Conseil  des  Dix,  dans  Bianca  e  Fa- 
liero, était  un  chef-d'œuvre  de  M.  Sanqui- 
rico.  Quant  à  la  partition  de  Rossini,  tout 
était  réminiscence  ;  il  ne  fut  pas  applaudi ,  il 
fut  presque  sifflé.  »  L'auditoire  milanais  se 
montra  sévère  :  un  air  fort  difficile,  et  chanté 
avec  beaucoup  de  perfection  par  "Violante 
Camporesi,  le  laissa  froid  et  indifférent.  Cet 
air  fut  appelé  l'air  de  guirlande,  parce  que  la 
jeune  fille  tient  une  guirlande  à  la  main  en 
le  chantant.  A  vrai  dire,  il  n'y  avait  de 
neuf,  dans  Bianca  e  Faliero,  qu'un  morceau, 
le  quartetto;  mais  ce  morceau  et  le  trait  de 
clarinette  surtout,  sont  au  nombre  des  plus 
belles  inspirations  qu'aucun  maître  aitjamais 
eues.  Stendhal  ne  voit  rien  dans  Otello,  ou 


dans  la  Gaztà  tadra,  de  comparable  à  ce 
quartetto.  «  C'est,  dit-il,  un  moment  de  gé- 
nie qui  dure  dix  minutes.  Cela  est  aussi  ten- 
dre que  Mozart,  sans  âtre  aussi  profondé- 
ment triste.  Je  mets  hautement  ce  quartetto 
au  niveau  des  plus  belles  choses  de  Tancrède 
ou  de  Sigillara.  »  Stendhal  n'a  pas  assez 
d'admiration  pour  la  cantilène  de  ce  quar- 
tetto, qu'il  se  chantait,  avoue-t-il,  pour  se 
donner  du  courage,  lorsqu'il  écrivait  sur  la 
musique  de  Rossini.  On  plaça,  dès  les  pre- 
miers jours,  ce  morceau  tant  vanté  dans  la 
musique  d'un  ballet  joué  à  la  Scala.  Le  même 
public  l'entendit  ainsi  pendant  six  mois  de 
suite,  tous  les  soirs,  sans  en  être  jamais  ras- 
sasié, l'écoutant  avec  un  profond  silence.  Du 
naufrage  de  Bianca  e  Faliero,  l'auteur  a 
sauvé  de  superbes  débris,  qu'il  a  placés  dans 
de  nouvelles  compositions.  Il  a  souvent  agi 
de  la  sorte,  notamment  pour  Ciro  in  Babilo- 
nia,  Aureliano  in  Palmira,  Sigismondo,  et 
autres  opéras  mal  accueillis  à  leur  apparition. 

BIANCA  E  FERNANDO ,  opéra  sérieux, 
musique  de  Jean  Belio,  repr.  à  l'Académie 
Filodramatica,  à  Trévise,  le  31  mars  1827. 

BIANCA  E  FERNANDO  ,  opéra  italien, 
musique  de  Campiuti,  représenté  à  Pavie,  le 
il  février  1830. 

bianca  E  gernando,  opéra  italien  de 
Bellini,  représenté  à  Naples  le  30  mai  1826. 
La  vocation  de  Bellini  venait  de  se  révéler 
par  le  petit  opéra  A delson  et  Salvini,  joué  en 

1824,  dans  l'intérieur  du  Conservatoire  de  Na- 
ples, et  par  la  cantate  d'Ismène.  Lablache,  té- 
moin de  la  réussite  de  ces  deux  essais,  et  plein 
de  confiance  dans  l'avenir  du  jeune  Bellini, 
alors  âgé  de  vingt  et  un  ans  seulement,  prit 
sous  sa  protection  le  futur  auteur  de  Norma.  La 
reine  de  Naples,  à  qui  Bellini  fut  recom- 
mandé, engagea  l'imprésario  Barbaja,  l'au- 
dacieux entrepreneur  des  théâtres  lyriques 
de  Naples,  Vienne,  Milan,  "Venise,  etc.,  à  lui 
confier  un  libretto.  Barbaja  se  rendit  d'au- 
tant plus  volontiers  au  désir  de  sa  souve- 
raine, que  Lablache  répondait  des  moyens 
de  son  protégé  et  acceptait  d'avance  un  rôle 
dans  l'ouvrage  à  venir.  A  la  fin  de  l'année 

1825,  Bellini  avait  terminé  la  partition  de 
Bianca  e  Gernando,  dont  les  rôles  principaux 
furent  interprétés  par  Rubini,  Lablache  et 
Mme  Méric-Lalande,  trois  célébrités  du  chant, 
trois  étoiles  en  possession  de  la  faveur  du  pu- 
blic-italien. Bianca  e  Gernando  obtint  un  très 
grand  succès.  On  distingua  surtout  un  char- 
mant duo  exécuté  par  Rubini  et  Mme  Méric- 
Lalande,  ainsi  qu'un  air  très  beau  chanté  par 


154 


BIBL 


BIBL 


Lablache.  Enhardi  par  la  réussite  du  nou- 
veau maître,  l'imprésario  Barbaja  envoya 
Bellini  à  Milan,  dont  le  théâtre  était  aussi 
placé  sous  sa  direction,  afin  d'y  écrire  un 
opéra  pour  Rubini  et  Mme  Méric-Lalande, 
sur  un  libretto  de  Romani,  auteur  très 
peu  connu  encore.  C'est  là  qu'il  mit  au 
jour  il  Pirata,  son  premier  chef-d'œuvre, 
qui  lui  acquit  une  réputation  européenne.  Les 
journaux,  lorsque  Bianca  e  Fernando  parut, 
exagérant  son  talent,  avaient  mis  Bellini  au 
rang  de  Rossini  ;  ils  le  placèrent  hardiment 
au-dessus  del  più  gran  maestro  del  mondo, 
dès  l'apparition  du  Pirata.  Nous  savons  à 
quoi  nous  en  tenir  sur  l'em'phase  italienne  : 
sans  doute,  il  Pirata  obtient  encore  aujour- 
d'hui le  succès  dont  il  est  digne,  mais  Bianca 
e  Fernando  est  tombé  dans  un  oubli  mérité. 
Nous  ne  voulons  pas  dire  pour  cela  que  Bianca 
e  Fernando  soit  une  œuvre  sans  valeur: 
quelques  morceaux  mériteraient  à  coup  sûr 
d'être  conservés,  tels  sont  :  la  cavatine  Deh! 
non  ferir,  et  la  romance  délicieuse  Sorgi  o 
padre.  Quant  à  la  partition  tout  entière, 
nous  croyons  qu'elle  n'affronterait  pas  aujour- 
d'hui sans  quelque  danger,  à  Paris  du  moins , 
les  hasards  de  la  rampe. 

BIANCA  E  GUALTIERO,  opéra,  musique  du 
général  Alexis  Lvoff,  représenté  au  théâtre 
italien  impérial  de  Saint-Pétersbourg  le  il  fé- 
vrier 1845.  Mme  Viardot  et  Rubini  remplis- 
saient les  deux  principaux  rôles.  Tamburini 
jouait  un  rôle  secondaire;  les  autres  person- 
nages étaient  représentés  par  Versing,  Pe- 
troff,  Lavia  et  Gallinari.  Cet  ouvrage  eut  du 
succès  dans  la  haute  société  russe.  Comment 
aurait-il  pu  en  être  autrement,  avec  une 
troupe  d'élite  commandée  par  un  général?  Il 
est  à  remarquer  qu'aux  premières  représen- 
tations de  ces  opéras  d'amateurs,  l'enthou- 
siasme va  jusqu'au  délire;  mais  il  faut  bien, 
tôt  ou  tard ,  admettre  le  vrai  public  dans  la 
salle  :  c'est  alors  que  le  compositeur  voit  son 
astre  pâlir  et  s'éclipser  à  jamais.  Le  général 
Lvoff  jouait,  dit-on,  assez  bien  du  violon. 

*  bianca  ORSINI,  opéra  sérieux,  paroles 
de  G.  T.  Cimino,  musique  d'Errico  Petrella, 
rep.  àNaples,  sur  le  théâtre  San  Carlo  en  1874. 

BIANCA  TURENGA,  opéra,  musique  de 
Balducci,  représenté  à  Naples  en  1838. 

BIANTE,  drame  italien  en  prose,  avec  une 
musique  composée  par  Stradella,  représenté 
à  Venise  vers  1668. 

BIBLIS,  opéra  en  cinq  actes,  paroles  de 
Eleury,  musique  de  Lacoste,  représenté  à  Pa- 


ris, sur  le  théâtre  de  l'Opéra,  le  6  novembre 
1732. —  Caunuâ  rient  de  soumettre  la  Cane,  et 
de  la  rendre  à  la  princesse  Ismène,  qu'il  doit 
épouser  ;  mais  son  bonheur  est  troublé  par  le 
chagrin  de  l'inconsolable  Biblis.  Celle-ci  ne 
peut  voir  s'éloigner  son  frère,  qu'elle  aime  d'un 
amour  criminel.  Pour  le  retenir,  elle  lui  offre 
le  trône  d'Ionie,  qu'elle  occupe  par  droit  d'aî- 
nesse et  comme  prêtresse  d'Apollon.  Caunus 
l'accepte,  et  va  prêter,  devant  le  peuple,  le 
serment  accoutumé.  Tout  à  coup  l'oracle 
d'Apollon  se  fait  entendre,  lui  ordonne  de 
laisser  jouir  Biblis  de  la  souveraineté,  et  de 
s'éloigner  d'un  Etat  où  sa  présence  va  causer 
les  plus  grands  malheurs.  Caunus  jure  d'obéir 
aux  dieux.  Il  est  prêt  à  partir,  et  refuse  de 
suivre  Ismène  en  Carie,  craignant  d'y  attirer 
les  malheurs  qui  menacent  l'Ionie.  Mais 
Biblis,  dominée  par  son  étrange  passion,  en- 
gage Iphis,  dont  elle  est  aimée,  à  retenir 
Caunus,  malgré  les  ordres  des  dieux.  Iphis  y 
consent  et  réussit.  Cependant  Biblis  s'est  re- 
tirée dans  le  lieu  où  reposent  ses  ancêtres  j 
là,  elle  gémit  sur  son  amour  criminel.  Iphis 
vient  l'y  retrouver,  et  lui  apprendre  que  Cau- 
nus est  resté.  Elle  lui  reproche  d'avoir  trop 
bien  suivi  ses  ordres,  et  l'engage  à  cacher  la 
retraite  qu'elle  a  choisie.  Iphis  refuse  d'obéir, 
et  court  avertir  Caunus,  tandis  que,  trans- 
portée momentanément  aux  Champs  élysées, 
Biblis  voit  les  tourments  préparés  dans  les 
enfers  à  ceux  qui  se  rendent  coupables  d'in- 
ceste. Caunus  la  retrouve  dans  l'endroit  fu- 
nèbre où  elle  est  venue  se  lamenter.  Ele  en 
sort  à  sa  sollicitation  pour  aller  préparer 
l'hymen  de  son  frère  et  d'Ismène.  Iphis  la 
presse  de  lui  accorder  sa  main  ;  c'est  alors 
qu'elle  lui  déclare  qu'un  autre  a  pris  posses- 
sion de  son  cœur.  Enfin  l'autel  est  préparé 
pour  la  bénédiction  nuptiale  :  on  amène  une 
victime.  Biblis  saisit  le  couteau  des  sacrifices, 
et  va  s'en  frapper,  lorsque  son  frère  lui  re- 
tient le  bras.  Caunus,  touché  des  maux  que 
cause  sa  présence,  s'éloigne  ;  il  va  quitter 
pour  jamais  la  terre  d'Ionie,  lorsque  Biblis 
survient.  Il  veut  lui  rendre  la  couronne; 
mais  elle  lui  laisse  voir  son  amour.  Il  s'en  in- 
digne, et  se  reproche  de  n'avoir  pas  cédé  à 
la  voix  de  l'oracle.  Enfin  Biblis  se  poignarde 
et  meurt.  —  Cet  opéra  parut  à  la  veille  d'une 
révolution  musicale,  une  année  avant  Hip- 
polyte  et  Aricie,  de  Rameau,  qui  fit  une  sen- 
sation extraordinaire,  et  porta  un  coup  déci- 
sif aux  compositions  dramatiques  de  son 
temps.  Il  n'est  ni  meilleur  ni  pire  que 
tous  ceux  dont  notre  Académie  s'était  con- 
tentée depuis  Lulli. 


BIJO 


BILL 


1S5 


•bice  Di  ROCCAFORTE,  opéra  semi-sérieux 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Schiavelli,  mu- 
sique de  M.  Giacomo  Medini,  représenté  au 
Politeama  de  Savone  le  16  octobre  1888. 

BIGLIETTO  E  l'anello  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Aggiutorio,  représenté  à 
Naples,  sur  le  théâtre  del  Fondo ,  en  1839. 
C'est  le  seul  ouvrage  dramatique  que  ce  com- 
positeur ait  donné  au  théâtre.  Il  a  depuis  em- 
brassé la  carrière  du  professorat  à  Paris. 

BIJOU  PERDU  (le),  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  de  Leuven  et  de  For- 
ges, musique  d'Adolphe  Adam,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  le  6  octobre  1853.  La  don- 
née du  livret  n'est  pas  d'un  goût  irréprocha- 
ble. C'est  l'histoire  d'une  montre  qui  passe 
de  main  en  main,  du  boudoir  de  Mme  Coquil- 
lière,  femme  d'un  fermier  général,  dans  la 
poche  du  marquis  d'Angennes,  puis  dans 
celle  du  commissionnaire  Pacôme,  tombe 
entre  les  mains  de  Toinette  la  jardinière,  qui 
la  restitue  au  marquis>  à  la  condition  que 
l'engagement  militaire  contracté  par  son 
amoureux  sera  annulé.  Les  détails  de  ce  ca- 
nevas ne  sont  rien  moins  qu'édifiants.  La  jo- 
lie voix  de  Mme  Cabel,  qui  a  débuté  dans  cet 
opéra,  les  grâces  de  sa  personne,  l'accueil  po- 
pulaire fait  à  la  ronde  de  Toinette  au  second 
acte  ont  décidé  du  succès  de  cet  ouvrage, 
médiocre  sous  tous  les  rapports.  Cet  air  de 
guinguette  : 

Ah!  qu'il  fait  donc  bon, 
Qu'il  fait  donc  bon  cueillir  la  fraise  ! 

chanté  par  Mme  Cabel  est  de  la  même  famille 

que  le 

Oh  !  oh  !  oh  !  qu'il  était  beau, 
Le  postillon  de  Lonjumeau! 

même  trivialité,  même  succès.  Les  idées  mé- 
lodiques d'Adolphe  Adam  sont  d'une  nature 
essentiellement  vulgaire.  C'est  de  la  gaieté 
sans  grâce,  sans  esprit,  sans  finesse;  mais  il 
montrait  une  telle  habileté  dans  l'instrumen- 
tation et  l'accompagnement,  que  la  jolie  ap- 
parence déguisait  la  pauvreté  du  fond,  comme 
la  soie, les  guipures,  la  dentelle,  les  diamants 
et  les  joyaux  dissimulent  souvent  les  formes 
les  plus  chétives  et  les  plus  disgracieuses. 
On  a  remarqué  encore  dans  le  Bijou  perdu 
le  concerto  pour  flûte,  écrit  expressément 
pour  le  virtuose  Rémusat,  et  qui  sert  d'intro- 
duction; la  romance  de  Cupidon  et  la  ro- 
mance de  Pacôme  : 

Ah!  ai  vous  connaissiez  Toinon. 
Les  rôles  ont  été  créés  par  MM.  Meillet,  Su- 
jol,  Menjaud,  Cabel,  Leroy,  Mme  Marie  Ca- 
bel et  M"e  Garnier. 


BIJOUX  DE  JEANNETTE  (les),  opéra- 
comique  en  un  acte,  livret  de  M.  Marc  Con- 
stantin, musique  de  M.  Amêdée  Godard, 
représenté  au  théâtre  de  la  Renaissance  le 
9  août  1878.  Chanté  par  Urbain,  René  Julien, 
Mmes  Blanche  Miroir  et  Davenay. 

BILDERSTÛRMER  (die)  [les  Iconoclastes], 
opéra  allemand,  musique  de  Kittl,  représenté 
en  Allemagne  vers  1820- 

BILLEE  TAYLOR,  opéra-comique  anglais 
en  deux  actes,  livret  de  M.  H.-P.  Stephens, 
musique  de  M.  Edward  Salomon,  représenté 
à  l'Impérial  Théâtre  de  Londres  en  décembre 
1880. 

BILLET  DE  LOGEMENT  (le),  opéra-comï- 
que  en  trois  actes,  livret  de  MM.  Boucheron 
et  Burani,  musique  de  M.  Léon  Vasseur,  re- 
présenté aux  Fantaisies-Parisiennes  le  15  no- 
vembre 1879.  L'aventure  est  singulière.  Le 
baron  de  Montagnac  père  a  substitué  un  de 
ses  bâtards  à  un  enfant  de  sa  femme,  fruit 
des  œuvres  de  François  1er,  et  a  abandonné 
celui-ci  à  un  aventurier  nommé  la  Coliche- 
marde.  Le  fils  illégitime  est  devenu  baron 
de  Montagnac  et  épouse  une  jeune  fille  au 
moment  ou  l'officier  Gontran  vient  loger 
au  château.  Avant  que  le  mariage  ait  été 
consommé  et  après  les  péripéties  sans  les- 
quelles il  n'y  aurait  pas  de  pièce,  duel  avec 
le  colonel,  condamnation  de  l'officier  par  le 
conseil  de  guerre,  Gontran  reprend  son  nom 
et  son  titre  et  épouse  la  baronne.  La  lecture 
d'un  testament  du  vieux  Montagnac  a  suffi 
aux  auteurs  pour  démêler  cet  imbroglio.  La 
partition  renferme  quelques  morceaux  assez 
intéressants  pour  qu'on  regrette  l'emploi  que 
l'artiste  fait  de  son  talent  en  l'associant  à  des 
paroles  aussi  inconvenantes  que  celles,  par 
exemple,  du  duetto  conjugal  d'Hélène  et  Sul- 
pice:  Pour  nous,  plus  d'entraves,  et  les  cou- 
plets d'Hélène  :  Il  faut  tendrement  l'occuper, 
et  à  des  trivialités  telles  que  celles-ci  : 

Ah  !  quel  bel  homme 
Ah!  nom  d'un  chien! 
Mais  voyez  comme 
Comme  il  est  bien! 

On  remarque  dans  l'ouverture  un  agréable 
motif  en  la  majeur;  dans  le  premier  acte,  une 
fughette  andantino  d'un  bon  effet  vocal,  mais 
bien  dépaysée  à  cette  place  ;  les  couplets  de 
Douce:  Oui,  deux  grands  rois;  la  romance  de 
Gontran:  Vous  n'êtes  plus  la  jeune  fille,  dont 
le  dessin  d'accompagnement  par  la  clarinette 
manque  toutefois  de  correction  à  la  fin  du 
morceau,  et  le  finale,  dans  lequel  il  y   a  de 


156 


BILL 


BION 


bonnes  choses  musicales,  notamment  des 
phrases  en  canon  et  un  style  d'imitation  sou- 
tenu et  bien  traité.  Ce  travail  a  été  presque 
entièrement  perdu  à  l'exécution,  car  les  trou- 
pes qui  jouent  ces  ouvrages  ne  se  composent 
pas  de  chanteurs  assez  bons  musiciens  pour 
■bien  exécuter  ce  genre  de  musique.  Les  deux 
autres  actes  ne  contiennent  rien  de  sail- 
lant. Distribution  :  Hélène,  Douce,  Mariette, 
Mme»  Humberta,  Tassily,  Liogier;  Gontran, 
laColichemarde,  le  colonel,  Sulpice,  l'échevin, 
MM.  Denizot,  Sujol,  Jannin,  Bellot. 

BILLET  DE  LOTERIE  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Roger  et  Creuzé  de 
Lesser,  musique  de  Nicolo,  représenté  à  Pa- 
ris, sur  le  théâtre  de  l'Opéra-Comique ,  le 
14  septembre  1811.  Cet  ouvrage,  dont  l'intri- 
gue était  assez  piquante,  obtint,  grâce  sur- 
tout à  la  partition,  un  succès  prolongé,  à 
Paris  et  dans  la  province.  On  trouve,  dans 
cet  opéra,  un  air  de  soprano  qui  est  devenu 
classique. 

BILLET  DE  MARGUERITE  (le),  Opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  de  Leu- 
ven  et  Brunswick,  musique  de  M.  Gevaert, 
représenté  à  Paris,  au  Théâtre -Lyrique,  le 
7  octobre  1854.  La  scène  se  passe  en  Allema- 
gne, aux  environs  de  Bamberg,  et  toute  l'in- 
trigue roule  sur  une  équivoque,  sur  une 
promesse  de  mariage  consignée  dans  une 
sorte  de  billet  à  La  Châtre,  qui  n'amène  que 
des  scènes  insignifiantes  et  un  dénoûment 
fort  peu  intéressant.  L'auteur  de  la  parti- 
tion, jeune  compositeur  belge,  s'était  fait 
connaître  chez  nous,  l'année  précédente,  en 
donnant  au  Théâtre-Lyrique  un  petit  opéra- 
bouffe  en  un  acte,  Georgelte,  où  il  y  avait  du 
talent.  Le  Billet  de  Marguerite,  beaucoup 
plus  important,  se  distinguait  moins  par  la 
nouveauté  des  idées  que  par  l'habileté  et  la 
facilité  du  musicien.  Citons,  au  premier 
acte,  un  joli  chœur  dans  la  manière  de  Weber, 
un  duo  pour  baryton  et  ténor,  qui  est  bien 
coupé  pour  la  scène  ;  au  second  acte,  un  joli 
trio,  spirituellement  conçu,  la  romance  : 

Pauvre  fille, 

Sans  famille, 

qui  est  d'un  bon  sentiment  ;  Gardez-moi,  un 
duo  pour  deux  voix  de  femmes,  dont  le  com- 
mencement est  lourd,  vulgaire,  et  qui  s'a- 
chève par  une  sorte  de  nocturne  plein  de 
grâce  ;  au  troisième  acte,  les  couplets  pi- 
quants du  messager  Jacobus,  et  le  finale, 
morceau  d'ensemble  rempli  d'incidents  sa- 
vamment développés.  Ce  finale  méritait  un 
meilleur  sort  que  la  place  qu'il  occupe  à 


la  fin  d'une  histoire  de  village  dont  il  dépasse 
le  cadre  par  ses  proportions  et  son  dévelop- 
pement. M.  Scudo,  parlant  de  cet  ouvrage, 
que  le  public  accueillit  avec  beaucoup  de  fa- 
veur, écrivait  :  «  Il  y  a  certainement  de 
l'avenir  dans  le  talent  déjà  remarquable  de 
M.  Gevaert,  s'il  parvient  à  se  dépouiller 
d'une  foule  de  vieilles  formules  d'accompa- 
gnement dont  son  instrumentation  est  rem- 
plie. Il  use  et  abuse,  jusqu'à  la  satiété,  d'une 
certaine  progression  ascendante  qu'on  trouve 
dans  tous  les  opéras  de  M.  Verdi,  et  dont 
Meyerbeer  s'est  parfois  servi  en  grand  maî- 
tre. Il  serait  dommage  qu'un  musicien  aussi 
distingué  que  M.  Gevaert  employât  son  talent 
à  rééditer  des  lieux  communs.  »  Le  Billet  de 
Marguerite  a  servi  de  début,  à  Paris,  à  une 
cantatrice  belge  qui  a  partagé  le  succès  de 
son  compatriote,  Mmc  Deligne-Lauters,  élève 
du  Conservatoire  de  Bruxelles,  et  qui  est  de- 
venue Mme  Gueymard.  Léon  Achard  débuta 
aussi  dans  cet  ouvrage. 

*  BILLET  DE  SPECTACLE  (le),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Philibert  et 
Siégel,  musique  de  M.  J.  Uzès,  représentée  à 
l'Eldorado  en  1872. 

billets  DOUX  (les),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Piccinni  (Alexandre),  représenté  au 
théâtre  des  Jeunes-Artistes  de  la  rue  de 
Bondy  vers  1804. 

*  BILLET  TAYLER,  opérette,  musique  de 
M.  Edouard  Salomon,  représentée  avec  beau- 
coup de  succès  à  Londres,  en  1880.  C'était  le 
début  du  compositeur,  qui  mourut  dans  toute 
la  force  de  l'âge,  à  quarante-deux  ans,  en  1895, 
au  moment  où  il  faisait  répéter,  au  Trafalgar- 
Theatre,une  nouvelle  pièce  intitulée  le  Tabou. 

BION,  opéra-comique  en  un  acte  et  en 
vers,  paroles  d'Hoffman,  musique  de  Méhul, 
représenté  pour  la  première  fois,  à  Paris, 
sur  le  théâtre  de  l'Opéra-Comique,  en  1801. 
Agénor,  jeune  Athénien,  voyant  que  Bion 
est  amoureux  de  Nisa,  trouve  plaisant  de  la 
lui  enlever.  Bion,  à  qui  ce  projet  n'échappe 
point,  mystifie  d'abord  Agénor,  et  finit  par 
l'unir  à  celle  dont  il  est  aimé.  Ce  sujet  offre 
peu  d'intérêt,  mais  on  trouve  de  la  fraîcheur 
dans  les  idées  et  de  la  grâce  dans  le  style. 
La  musique  est  digne  du  célèbre  auteur  de 
Stratonice,  et  nous  ne  comprenons  pas  pour- 
quoi la  plupart  des  biographes  ont  omis  de 
citer  cet  ouvrage  dans  la  liste  de  ses  œuvres. 
Il  nous  a  semblé  juste  de  réparer  cet  oubli 
qui  ne  s'explique  point. 

*  BIONDELLA,  drame  lyrique  en  un  acte, 


BLAG 


BLAI 


157 


musique  de  M.  Richard  Eckhold,  représenté 
au  théâtre  de  Mayence  en  janvier  1895.  L'au- 
teur occupait  les  fonctions  de  chef  d'orchestre 
de  ce  théâtre. 

*  BIONDOLINA,  opéra-bouffe,  paroles  d'Al- 
merindo  Spadetta,  musique  de  Giovanni  Va- 
lente,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre 
Nuovo,  en  1850. 

BIORN,  opéra  séria  en  cinq  actes,  composé 
sur  un  livret  anglais  par  Lauro  Rossi,  re- 
présenté au  théâtre  de  la  Reine,  à  Londres, 
le  17  janvier  1877.  Chanté  par  Mottino  et 
Mme  stewart.  L'action  se  passe  en  Norvège 
et  a  beaucoup  d'analogie  avec  le  sujet  de 
Macbeth.  La  musique  est  digne  d'estime. 

*  birichino  (il),  esquisse  dramatique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Enrico  Golisciani,  mu- 
sique de  M.  Leopoldo  Mugnone,  représenté 
au  théâtre  Malibran,  de  Venise,  le  il  août  1892. 

BIRICCHINO  DI  PARIGI  (il)  [le  Vaurien  de 
Paris],  opéra  italien,  musique  de  Manusardi, 
représenté  à  Milan  en  1841. 

BIRTH  DAY  (the)  [Le  jour  de  naissance], 
opéra  pastoral  de  Carter,  représenté  au  théâ- 
tre de  Drury-Lane  en  1787. 

BIRTH  OF  HERCULES  (the)  [la  Naissance 
d'Hercule],  opéra  anglais,  musique  de  Ame, 
représenté  à  Londres,  au  théâtre  de  Drury- 
Lane,  en  1766. 

BITTEN  UND  ERHOKUNG  (Prière  et  exau- 
cement), mélodrame  sérieux  allemand  en  un 
acte,  musique  de  J.-C.  Kaffka,  représenté  à 
Breslau  en  1783. 

BIZARRA  contadina  (hx),  opéra  italien, 
musique  de  Marinelli,  représenté  à  Venise 
vers  1796. 

bizarro  capriccio  (il),  opéra-buffa, 
musique  de  Mellara,  représenté  à  Venise 
vers  1806. 

BIZZARRIE  d'amore  (le),  opéra  italien, 
musique  de  Raimondi,  représenté  à  Gênes 
vers  1807. 

*  BIZZARRO  INGANNO  (cn),  comédie  ly- 
rique, paroles  de  Leone  Tottola,  musique  de 
Pagliani-Gagliardi,  représenté  à  Naples,  sur 
le  théâtre  Nuovo,  en  1826. 

bjorn  jarnsida,  opéra  suédois,  musi- 
que de  Dupuy  (Jean  -  Baptiste  -  Edouard- 
Louis-Camille),  représenté  à  Stockholm  le 
3  avril  1822. 

BLACK  CROOK  (the),  opéra-féerie  anglais 
en  quatre  actes,  musique  de  Jacobi,  chef  d'or- 


chestre, pour  le  1er  et  le  3e  acte,  et  de 
M.  Clay  pour  les  deux  autres,  représenté  sur 
le  théâtre  de  l'Alhambra,  à  Londres,  le  6  jan- 
vier 1873.  Cet  ouvrage,  très  applaudi  chez  nos 
voisins,  a  dépassé  la  centième  représentation 
dans  le  cours  de  l'année. 

*  black-eyed  suzan,  opéra-comique, 
musique  de  M.  Meyer  Lutz,  chef  d'orchestre 
du  théâtre  de  Birmingham,  représenté  sur  ce 
théâtre  en  mai  1887. 

BLAISE  ET  BABET,  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  Monvel,  musique  de 
Dezède,  représenté  pour  la  première  fois  à 
Versailles  le  i  avril  1783,  et  à  Paris  sur 
le  théâtre  de  la  Comédie-Italienne,  le  30  juin 
1783.  Les  mêmes  auteurs  avaient  donné , 
en  1777,  les  Trois  fermiers,  pièce  tirée  d'un 
fait  historique.  Ces  trois  fermiers,  afin  d'em- 
pêcher leur  seigneur  de  vendre  sa  terre, 
lui  prêtent  100,000  écus.  Ce  trait,  consigné 
dans  les  Ephémérides  de  l'année  1769,  avait 
été  fort  bien  accueilli  au  théâtre  ;  aussi  Mon- 
vel songea-t-il  à  lui  donner  une  suite  dans 
Biaise  et  Babet,  qui  obtint  un  succès  très 
marqué.  Babet,  levée  de  grand  matin, 
fait,  en  attendant  Biaise,  son  prétendu,  des 
bouquets  pour  la  fête  de  son  grand-père  Ma- 
thurin.  Piquée  du  retard  de  son  amoureux, 
elle  rentre  chez  elle  au  moment  où  elle  le 
voit  venir.  Biaise  l'appelle  ;  mais  Babet  veut 
se  venger  :  elle  se  cache.  Il  l'appelle  encore; 
elle  ouvre  enfin  sa  fenêtre.  Mais  où  donc  est 
Biaise?  A  son  tour,  elle  appelle  Biaise,  mais 
en  vain  :  alors  elle  prend  le  parti  de  descen- 
dre. A  la  vue  du  bouquet  que  tient  Babet, 
Biaise  devient  jaloux;  Babet  voit  un  ruban 
à  la  boutonnière  de  Biaise,  et  Babet  devient 
jalouse.  Enfin  nos  deux  jeunes  gens  se  brouil- 
lent, et  jurent  de  n'être  jamais  l'un  à  l'autre. 
Cependant  on  annonce  l'arrivée  du  seigneur 
qui  vient  rembourser  les  trois  fermiers  des 
sommes  qu'ils  lui  ont  généreusement  prê- 
tées, pour  conserver  sa  terre  qu'il  allait  être 
obligé  de  vendre.  Il  ajoute  12,000  livres  des- 
tinées à  doter  six  jeunes  filles,  et  deux  an- 
nées du  revenu  de  sa  terre  pour  marier  Biaise 
à  la  petite-fille  de  Mathurin.  Hélas  !  Biaise  et 
Babet  ont  juré  de  ne  plus  s'aimer...  Babet 
apprend  heureusement  que  le  ruban  dont 
Biaise  était  porteur  lui  était  destiné.  De  son 
côté,  Biaise  découvre  que  le  bouquet  de  Ba- 
bet avait  été  cueilli  à  son  intention.  Les 
deux  amants  s'embrassent,  et  la  pièce  finit 
par  un  mariage,  comme  cela  devait  être.  Cet 
ouvrage  est  fort  supérieur  à  celui  dont  il  est 
la  suite.  Les  querelles  d'amour  sont    très 


138 


BLAI 


BLAN 


communes  au  théâtre  ;  mais  celle  qui  fait  le 
fond  de  cette  bluette  est  filée  avec  tant  d'art, 
le  caractère  des  deux  jeunes  villageois  est 
d'une  candeur  et  d'une  naïveté  si  touchantes, 
que  la  situation  paraît  absolument  neuve.  La 
musique  de  Dezède,  de  ce  compositeur  char- 
mant qui  excellait  dans  le  genre  pastoral,  et 
que  l'on  surnomma  avec  raison  l'Orphée  des 
champs,  cette  musique  joint  à  une  expres- 
sion vraie,  toujours  locale,  le  mérite  d'une 
mélodie  douce  et  gracieuse,  souvent  naïve. 
Biaise  et  Babet  est  celui  de  tous  ses  ouvrages 
qui  obtint  le  plus  de  vogue.  Il  peut  être  consi- 
déré comme  son  chef-d'œuvre.  L'ouverture 
est  encore  intéressante  à  entendre,  et  n'est 
pas  inférieure  à  la  plupart  de  celles  des  opéras 
de  Grétry.  Tous  les  motifs  de  Biaise  et  Babet 
ont  été  arrangés  pour  clavecin  et  remplissent 
les  recueils  de  musique  du  temps,  notam- 
ment les  Feuilles  de  Terpsychore  et  le  Journal 
de  clavecin  publié  par  un  de  nos  homonymes, 
Clément,  de  1762  à  1773  et  dédié  à  Laborde. 
_Mme  Dugazon,  très  belle  femme,  et  Michu, 
fort  bel  homme,  jouaient  Biaise  et  Babet. 

elaise  LE  SAVETIER,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Sedaine,  musique  de 
Philidor,  représenté  pour  la  première  fois  à 
Paris,  au  théâtre  de  l'Opéra-Comique  de  la 
foire  Saint-Germain,  le  9  mars  1759.  Biaise 
va  se  rendre  au  cabaret,  malgré  les  remon- 
trances de  sa  femme  Blaisine,  quand  des  re- 
cors, soutenus  de  la  femme  d'un  huissier, 
propriétaire  de  la  maison  où  il  demeure, 
viennent  saisir  ses  meubles.  Biaise  confie  à 
sa  femme  l'amour  de  l'épouse  de  l'huissier 
pour  lui,  et  Blaisine  lui  confie  à  son  tour 
l'amour  de  l'huissier  pour  elle.  Tous  deux 
s'accordent  pour  duper  l'huissier.  Une  ar- 
moire, sur  le  théâtre,  se  prête  merveilleuse- 
ment au  stratagème  qu'ils  imaginent,  et  dont 
la  réussite  est  complète.  L'huissier  en  est 
pour  sa  courte  honte,  et  madame,  de  son 
côté,  se  voit  démasquée.  Biaise  le  savetier 
est  le  premier  ouvrage  dramatique  que  donna 
Philidor,  après  avoir  vainement  sollicité  la 
place  de  surintendant  de  la  musique  du  roi. 
On  y  trouve  de  la  franchise,  du  rythme 
surtout,  et  une  tenue  de  style  qui  contraste 
avec  le  laisser-aller  des  musiciens  d'instinct 
qui  alimentaient  alors  l'Opéra-Comique. 
Mais  la  reprise  de  Biaise  le  savetier,  fort 
intéressante  comme  étude  rétrospective , 
n'aurait  pas  plus  de  chance  d'être  favorable- 
ment accueillie  par  le  public  que  les  autres 
partitions  de  l'auteur  i'Ernelinde,  dont  plu- 
sieurs ont  joui  autrefois  d'une  si  grande 


vogue.  On  remarque  surtout  dans  cette 
pièce  un  quinque  écrit  avec  une  verve  et  un 
talent  hors  ligne. 

*  blanche  DE  MANS,  opéra  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  A.  Duruz,  musique  de 
M.  Ch.  Hœnni,  directeur  de  l'École  de  mu- 
sique de  Sion,  représenté  à  Sion  (Suisse) 
en  1894. 

BLANCHE  DE  NEVERS,  opéra  anglais  en 
trois  actes,  livret  de  J.  Brougham,  musique 
de  Balfe,  représenté  à  Londres,  au  théâtre 
de  Covent-Garden  dans  le  mois  de  décembre 
1863.  Le  sujet  a  été  tiré  du  drame  français 
le  Bossu;  la  musique  se  distingue  par  la  mé- 
lodie facile  et  la  touche  légère  et  gracieuse 
de  l'instrumentation.  Les  interprètes  de  cet 
opéra  ont  été  Harrison  et  Weiss,  M1'"  Pyne 
et  Hexwood. 

BLANCHE  DE  PROVENCE  OU  LA  COUR 

DES  fées,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Théaulon  et  Rancé,  musique  de  Berton, 
Boieldieu,  Cherubini,  Kreutzer  et  Paër,  re- 
présenté pour  la  première  fois  à  Paris,  sur  le 
théâtre  de  l'Opéra  (salle  Favart),  le  3  mai 
1821.  De  cette  pièce  de  circonstance,  compo- 
sée à  l'occasion  de  la  naissance  et  du  baptême 
du  duc  de  Bordeaux,  fils  posthume  du  duc  de 
Berry,  il  n'est  resté  que  le  magnifique  chœur 
final  de  Cherubini  : 

Dors,  cher  enfant,  tendre  fleur  d'espérance  J 

Ce  morceau,  qui  est  encore  exécuté  dans 
les  concerts  du  Conservatoire ,  méritait 
d'être  distingué  des  nombreux  hommages 
en  vers  et  en  chansons  qui  répétaient  à  l'hé- 
ritier des  Bourbons  les  belles  promesses  déjà 
faites,  sur  un  ton  non  moins  chaleureux,  à 
l'héritier  impérial.  Pour  le  duc  de  Bordeaux 
comme  pour  le  roi  de  Rome,  les  prédictions 
des  faiseurs  d'opéras  ne  désarmèrent  point  le 
destin.  Ce  qu'il  y  a  de  plus  piquant,  c'est 
que  l'Italien  Paër,  un  des  compositeurs  qui 
prirent  part  à  la  confection  de  cet  ouvrage, 
avait  été  ramené  de  Vienne  en  France  par 
Napoléon,  qui  l'avait  comblé  de  faveurs  et  qui 
l'avait  fait  son  maître  de  chapelle.  Louis  XVIII, 
il  est  vrai,  se  montra  également  bon  prince 
à  son  endroit,  et,  de  la  chapelle  impériale 
à  la  chapelle  royale,  notre  compositeur  n'eut 
qu'un  saut  à  faire.  Cette  collaboration  à  une 
pièce  de  circonstance  appela  sur  Boieldieu 
les  faveurs  du  gouvernement  :  il  reçut  la 
croix  de  la  Légion  d'honneur,  et  fut  attaché 
à  la  maison  de  la  duchesse  de  Berry  en  qua- 
lité de  compositeur. 


BLIN 


BLUE 


159 


BLANCHE  ET  OLIVIER,  opéra,  musique 
de  Catrufo,reçu  à  l'Opéra-Comique.  (Inédit.) 

BLANCHE  ET  VERMEILLE,  opéra-comi- 
que en  trois  actes ,  paroles  de  Florian,  mu- 
sique de  Rigel,  représenté  sur  le  Théâtre- 
Italien  le  5  mars  1781,  et  réduite  en  un  acte, 
le  26  mai  suivant.  On  trouve  dans  cette 
pièce  l'esprit  et  la  grâce  de  l'auteur  des  Nou- 
velles et  de  Jeannot  et  Colin.  La  musique 
est  agréable  et  bien  écrite  ;  le  style  et  l'har- 
monie sont  dignes  d'un  élève  de  Richter  et 
de  Jomelli.  Les  compositions  de  Rigel  réus- 
sirent mieux  dans  les  concerts  spirituels 
qu'au  théâtre. 

BLANCHE  HAQUENÉE  (la),  opéra-comi- 
que en  trois  actes,  paroles  de  Sedaine,  mu- 
sique de  Porta  (Bernardo),  représentée  à  la 
Comédie-Italienne,  le  24  mai  1793. 

BLANCHISSEUSE     DE    BERG  -  OP  -  ZOOM 

(la),  opéra-comique  en  trois  actes,  livret  de 
MM.  Chivot  et  Duru,  musique  de  M.  Léon 
Vasseur,  représenté  aux  Folies-Dramatiques 
le  27  janvier  1875.  Il  y  est  question  d'un  ri- 
che brasseur,  Van  der  Graff,  forcé  d'épouser 
Guillemine  la  blanchisseuse  par  Van  der 
Pruth,  père  de  celle-ci,  qui  a  surpris  le 
brasseur  escaladant  son  balcon.  L'habile 
blanchisseuse  finit  à  force  de  ruses  par 
vaincre  la  répugnance  de  Van  der  Graff  et 
s'en  faire  adorer.  Je  m'abstiens  ici  de  toute 
réflexion  sur  le  rôle  abaissé  qu'on  fait  jouer 
à  l'art  musical  en  l'associant  à  de  si  pauvres 
sujets.  Quelques  grivoiseries  semées  çà  et  là 
peuvent  seules  les  faire  accepter  du  public,  et 
ce  n'est  pas  ce  qui  les  recommande  le  mieux. 
On  a  applaudi  le  duo  de  l'échelle,  le  duo  de 
Van  der  Graff  et  de  Guillemine,  les  couplets 
du  mari  et  un  chœur  de  blanchisseuses.  Chanté 
par  Luco,  Milher,  Vavasseur,  Mario  Widmer, 
Mme  Tassily  et  M'ie  Vanghell. 

blaubart  {Barbe-Bleue),  opéra  allemand, 
musique  de  Rietz,  représenté  à  Dusseldorf, 
au  théâtre  d'Immermann,  vers  1840. 

BLAUE  BARETT  (das)  [te  Bonnet  bleu], 
opéra-comique  allemand,  musique  de  Telle, 
représenté  à  Vienne  en  1835. 

BLAU  SCHMETTERLING  (der)  [le  Papil- 
lon bleu],  opéra  allemand,  musique  de  Ul- 
brich,  représenté  au  théâtre  de  la  cour  vers 
1775. 

BLIND  BEGGAR  OF  BETHNAL-GREEN 

(the)  [le  Mendiant  aveugle  de  Bethnal-Green], 
opéra  anglais,  musique  de  Arne,  représenté 
au  théâtre  de  Drury-Lane  vers  1740. 


BLIND  BOY  (the)  [le  Garçon  aveugle], 
opéra  anglais,  musique  de  Davy  (John),  re- 
présenté à  Covent-Garden  en  1808. 

BLIND  GARTNER  (der)  [le  Jardinier 
aveugle],  opéra  allemand,  musique  de  Lind- 
paintner,  représenté  en  Allemagne  vers  1820. 

BLIND  GARTNER  Oder  DIE  BLÙMENDE 
ALOE  {ver)  [le  Jardinier  aveugle  ou  l'aloès  en 
fleurs],  opéra  allemand,  musique  de  Schmidt 
(Samuel),  représenté  à  Kœnigsberg  en  1813. 

BLIND  GIRL  (the)  [la  Fille  aveugle],  opéra 
anglais,  musique  de  Reeve,  en  collaboration 
avec  Mazzinghi,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Covent-Garden  à  Londres  vers  1800. 

BLIND  HARFNER  (der)  [le  Harpiste 
aveugle],  opéra  allemand,  musique  de  Gyro- 
wetz,  représenté  au  théâtre  de  Prague  en 
1828. 

BLINDE  KUH  {Colin-Maillard),  opérette 
allemande,  musique  de  Johann  Strauss,  re- 
présentée au  théâtre  An  der  Wien,  à  Vienne, 
le  18  décembre  1878. 

BLINDEN  (die)  [les  Aveugles],  grand  opéra 
allemand,  musique  de  Winter ,  représenté  à 
Munich  en  1810. 

*  BLŒMENBRUID  (de)  [la  Fiancée~des 
fleurs],  opéra  flamand,  paroles  de  M.  Emile 
van  Gœthem,  musique  de  M.  Franz  van  Her- 
zeele,  représenté  au  théâtre  Minard,  de 
Gand,  en  avril  1887.     - 

BLONDE  ET  LA  BRUNE  (la),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  musique  de  Lemière  de  Cor- 
vey,  représenté  à  Feydeau  en  1795. 

*  blondello  (il),  opéra-bouffe,  musique 
de  Paolo  Fabrizi,  représenté  en  1834  à  Naples, 
sur  le  théâtre  Nuovo. 

BLUETS  (les),  opéra-comique  en  quatre 
actes,  paroles  de  MM.  Cormon  et  Trianon, 
musique  de  M.  Jules  Cohen,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  le  23  octobre  1867.  Le  livret 
n'a  pas  été  heureusement  conçu.  Le  roi  don 
Juan  de  Castille  veut  remettre  sa  couronne 
à  son  fils  naturel,  Fabio,  jeune  guerrier  plein 
de  bravoure.  Pour  arriver  à  son  dessein,  il 
fait  éloigner  de  sa  vue  une  jeune  fille  qu'il 
aime  et  qu'il  doit  épouser.  Estelle  est  son 
nom.  Le  roi  la  fait  enfermer  dans  un  cou- 
vent. L'abbesse  de  ce  couvent,  la  sœur  Car- 
men, qu'il  destine  en  mariage  à  Fabio,  est  un 
personnage  comique  et  de  mauvais  goût. 
L'infant  d'Espagne  meurt;  Fabio,  le  fils  na- 
turel, est  proclamé  roi  d'Espagne,  et  il  ou- 


163 


BÔHA 


BOHÉ 


blie  la  pauvre  Estelle  avec  laquelle  il  allait 
cueillir  les  bluets  dans  les  blés.  La  musique 
n'a  pas  produit  une  vive  impression.  On  a 
distingué  plusieurs  morceaux,  chantés  par 
MHe  Nilsson,  un  chœur  au  troisième  acte  et 
une  marche  triomphale,  instrumentée  avec 
habileté.  Cet  ouvrage  a  été  chanté  par  Troy, 
Lutz,  MUes  Nilsson  et  Tuai. 

*  bluette,  opéra-comique  français  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Henri  Gillet  et  Arthur 
Porte,  musique  de  M.  Louis  Mayeur,  repré- 
senté au  théâtre  Royal  de  La  Haye  le 
83  avril  1887. 

blùmende  ALOE  (die)  ,  opéra  allemand, 
musique  de  Theuss,  représenté  à  Weimar  en 
1836. 

BLUMENINSEL  (die)  [l'Ile  fleurie],  opéra 
allemand,  musique  d'Ebers  (Charles-Frédé- 
ric), représenté  à  Pesth  en  1796. 

boabdil,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Moszkowski,  représenté  à 
l'Opéra  royal  de  Berlin  en  mai  1892. 

BOABDIL.  ULTIMO  RE  MORO  DE  GRA- 
NADA,  opéra  espagnol,  musique  de  Saldoni, 
représ,  au  théâtre  de  Barcelone  le  23  avril  1846. 
BOARDING  HOUSE  (la)  [la  Maison  d'édu- 
cation], opéra  anglais,  musique  de  C.-E. 
Horn,  représenté  à  Londres  vers  1810. 

*  bocage  (le),  opéra-comique  en  deux 
actes,  musique  de  M.  Marcellus  Muller,  repré- 
senté à  Caen,  dans  la  grande  salle  de  l'Hôtel 
de  ville,  à  l'occasion  d'une  fête  locale,  le  5  fé- 
vrier 1875. 

BOCCACCIO,  opérette  en  trois  actes,  livret 
de  Zell  et  de  Gênée,  musique  de  Suppé,  re- 
présentée au  Carltheater  de  Vienne  le  1"  fé- 
vrier 1879. 

*  BODAS  DE  CAMACHO(LAS),zarzuelaenun 
acte,  musique  de  M.  Antonio  Reparaz,  repré- 
sentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque,  en 
octobre  1866. 

*  boeren-kermis  (de),  opéra  flamand, 
musique  de  Louis  Hemelsoet,  représenté  à 
G-and  en  1861. 

BŒUF  APIS  (le),  opéra-bouffe  en  deux 
actes,  paroles  de  MM.  Gille  et  Furpille,  mu- 
sique de  M.  Léo  Delibes,  représenté  aux 
Bouffes-Parisiens  en  avril  1865. 

BÔHAMISCHE  AMAZONEN  (die)  [lesAma- 

zones  bohémiennes],  opéra-comique,  musique 
de  Bayer,  représenté  au  théâtre  de  Prague 
vers  1820. 


BOHÉMIEN  (le)  appelé  aussi  LA  CEIN- 
TURE ou  LE  FAUX  ASTROLOGUE ,  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Dueis  et  de 
Meun,  musique  de  Chancourtois,  représenté 
le  26  février  1818  à  Feydeau,  repris  avec  des 
changements  le  15  juillet  1818,  sous  le  titre 
du  Bohémien.  Aucun  des  ouvrages  de  Chan- 
courtois ne  réussit  au  théâtre,  quoique  l'au- 
teur eût  fait  de  très  bonnes  études  musi- 
cales au  Conservatoire  de  Paris.  Après  avoir 
fait  représenter  quatre  opéras  infructueuse- 
ment, il  échangea  volontiers  la  qualité  de 
compositeur  contre  le  titre  d'inspecteur  gé- 
néral des  finances. 

bohémienne  (la),  opéra  -comique  en 
deux  actes,  paroles  de  Favart,  traduites  de 
l'intermède  italien  la  Zingara,  musique  de 
Rinaldo  de  Capoue,  représenté  à  la  Comédie- 
Italienne  le  28  juillet  1755.  Cet  ouvrage  obtint 
beaucoup  de  succès.  Peu  de  jours  auparavant, 
le  14  juillet,  l'Opéra-Comique  de  la  Foire 
avait  donné  lui-même,  mais  sans  succès,  sous 
ce  même  titre  de  la  Bohémienne,  une  autre 
traduction,  celle-ci  en  un  acte,  de  la  Zingara, 
avec  la  musique  de  Rinaldo  de  Capoue.  L'au- 
teur de  cette  traduction  était  Mouston. 

BOHÉMIENNE  (la  jeune)  [the  Bohemian 
Girl],  opéra  anglais  en  trois  actes,  musique 
de  Balfe,  représenté  sur  le  théâtre  de  Drury- 
Lane  à  Londres  en  novembre  1844.  Cet  ou- 
vrage est  un  des  mieux  écrits  du  compo- 
siteur. Il  a  été  joué  successivement  à  Ham- 
bourg, sous  le  titre  de  la  Gitana;  à  Vienne, 
sous  celui  de  die  Zigeunerin,  et  à  Stras- 
bourg en  1863,  interprété  par  Koubly,  Mar- 
chot,  Mm"  Strauski  et  Rozès.  L'opéra  de  la 
Jeune  Bohémienne  a  été  traduit  dans  toutes  les 
langues  de  l'Europe  ;  il  a  obtenu  du  succès 
jusque  de  l'autre  côté  de  l'Atlantique.  La 
réputation  de  M.  Balfe  s'était  affaiblie  pendant 
les  trois  années  d'absence  qu'il  passa  à  Paris. 
Cet  ouvrage  suffit  à  rétablir  sa  popularité,  et 
à  lui  donner  dans  son  pays  une  position  supé- 
rieure à  celle  dont  il  jouissait  avant  son 
départ.  «  The  Bohemian  Girl,  dit  le  biographe 
anglais,  the  most  successful  of  ail  his  works, 
tohich  has  proved,  the  most  universally  popular 
musical  composition  which  has  émanât ed  from 
his  country.  » 

Arrangé  en  quatre  actes  et  un  prologue, 
avec  paroles  françaises  de  Henri  de  Saint- 
Georges,  cet  ouvrage  fut  représenté  au  Théâ- 
tre-Lyrique le  30  décembre  1869,  sons  le  titre 
de  la  Bohémienne,  et  servit  au  début  de 
Mme  Brunet-Lafleur.  Il  est  bon  de  constater 
qu'en  cette  circonstance  Saint-Georges  ne  fit 


BOIT 


BOIT 


161 


que  reprendre  son  bien,  qui  lui  avait  été... 
emprunté  par  le  librettiste  anglais;  il  avait 
en  effet  traité  d'abord  ce  sujet  à  l'Opéra,  en 
1839,  dans  un  ballet  intitulé  la  Gipsy,  dont  la 
musique  avait  été  écrite  par  Benoist,  Mar- 
liani  et  M.  Ambroise  Thomas.  Les  interprètes 
de  la  Bohémienne  au  Théâtre-Lyrique  étaient, 
outre  Mme  Brunet-Lafleur,  MUe  "Wertheim- 
ber,  MM.  Montjauze,  Lutz  et  Bacquié. 

bohémienne  (la),  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  Soubies,  représenté  à  Toulon  en 

1845. 

BOHÉMIENS  (les),  opéra,  musique  de 
Pitterlin,  représenté  en  Allemagne  vers 
1780. 

BOHÉMIENS  (les),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Eberl,  représenté  à  Vienne  vers 

1781. 

BOHÉMIENS  (les),  pastiche  anglais,  ar- 
rangé par  M.  Farnie,  d'après  les  ouvrages 
d'Offenbach,  la  Belle  Hélène,  la  Grande-Du- 
chesse, etc.,  et  représenté  à  l'Opéra-Comique 
du  Strand,  à  Londres,  en  mars  1873.  Ce  pot 
pourri  burlesque  n'a  pas  réussi. 

BOIS  (le),  opéra-comique  en  un  acte,  livret 
de  M.  Albert  Glatigny,  musique  de  M.  Albert 
Cahen,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  il  oc- 
tobre 1880.  C'est  une  idylle  charmante.  La 
nymphe  Doris  compte  trop  sur  le  pouvoir  de 
ses  charmes  ;  le  jeune  faune  Mnazile  y  est  in- 
sensible ;  il  leur  préfère  sa  liberté.  Dons  sait 
si  bien  s'y  prendre,  qu'elle  triomphe  de  la  froi- 
deur de  Mnazile  et  ressent  à  son  tour  les  tour- 
ments de  l'amour  qu'elle  a  fait  naître.  La  mu- 
sique, quoique  un  peu  trop  compliquée  pour 
un  sujet  aussi  simple,  offre  de  jolis  détails. 
L'ouverture  et  la  petite  symphonie  de  la  scène 
du  ruisseau  attestent  le  mérite  du  jeune  com- 
positeur. Les  morceaux  les  plus  remarqués 
sont  l'air  de  Mnazile,  la  phrase:  Vois  ces  grap- 
pes vermeilles  et ,  dans  l'air  des  amours ,  le 
motif:  Dis-moi,  si  tu  voyais.  Chanté  par 
Mlles  xjgalde  et  Thuillier. 

boîte  À  surprise  (la),  opérette,  paroles 
de  MM.  Deforges  et  Laurencin,  musique  de 
M.  Deffès,  représentée  à  Ems  le  2  août  1864, 
et  aux  Bouffes-Parisiens  le  3  octobre  1865. 
On  a  remarqué  une  ronde  provençale  chantée 
par  Mlle  Tostée  (36  représentations). 

boîte  au  lait  (la),  opérette  en  quatre 
actes,  livret  de  MM.  E.  Grange  et  J.  Noriac, 
musique  de  M.  J.  Offenbach,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  3  novembre  1876.  Le  titre 


lui-même  n'a  aucune  signification  dans  la 
pièce  ;  comment  celle-ci  aurait-elle  de  l'inté- 
rêt ?  Francine  vient  au  secours  de  son  amou- 
reux, le  tire  de  quelques  mauvaises  aventures, 
se  bat  en  duel  à  sa  place  et  traverse  victo- 
rieusement des  ateliers  de  peintre,  des  études 
d'huissier.  Les  scènes  sont  décousues,  et  le  jeu 
des  acteurs,  surtout  des  actrices,  a  seul  con- 
tribué à  procurer  à  cette  opérette  un  certain 
nombre  de  représentations.  Quant  à  la  musi- 
que, elle  est  détestable  ;  écrite  avec  négli- 
gence, elle  n'offre  qu'une  suite  de  petites 
phrases  sautillantes,  hachées  en  menus  mor- 
ceaux. On  ne  peut  rappeler  de  ces  quatre 
actes  que  le  rondo  du  lait,  le  chœur  des  nym- 
phes, les  couplets  de  Francine  venant  deman- 
der son  portrait,  ceux  de  l'hirondelle,  le  rondo 
des  huissiers  et  la  fable  de  la  Laitière  et  du 
pot  aulait.  Distribution:  Francine,  MmeThéo; 
Mistigris,  MU  e  Paola  Marié  ;  Paméla,  MUU  Lui- 
gini;  Félicien,  Mlle  Blanche  Miroir;  Poupar- 
det,  Daubray;  Souchard,  Fugère;  Adalbert, 
Colombey;  Pacheco,  Scipion. 

BOÎTE  DE  PANDORE  (la),  opéra,  musique 
de  Fuss  (Jean),  représenté  à  Presbourg 
vers  1800. 

*  BOITE  DE  PANDORE  (la),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Théodore  Barrière^ 
musique  de  Henri  Litolff,  représenté  aux  Fo- 
lies-Dramatiques en  octobre  1871.  Le  musi- 
cien puissant  qui  avait  nom  Henri  Litolff,  l'au- 
teur des  deux  ouvertures  héroïques  des 
Guelfes  et  des  Girondins,  venait  s'essayer 
dans  un  genre  que  semblait  devoir  lui  inter- 
dire son  génie  inégal,  mais  mâle  et  vigou- 
reux. Et  cependant  il  y  déploya;  des  qualités 
et  une  souplesse  de  main  qu'on  ne  se  fût  pas 
attendu  à  trouver  en  lui.  Cet  artiste  à  la  per- 
sonnalité exubérante,  grandiose,  souvent  vio- 
lente, avait  cherché  à  se  faire  coquet,  mignon, 
gracieux,  et  il  n'est  que  juste  de  dire  qu'il  y 
avait  jusqu'à  un  certain  point  réussi.  Sa  par- 
tition, conçue  dans  un  ordre  d'idées  si  diffé- 
rent de  ses  appétits  ordinaires,  renfermait 
certaines  pages  pleines  de  délicatesse  et  de 
fraîcheur.  Par  malheur,  si  la  critique  ne  man- 
qua pas  de  les  signaler  justement,  le  public 
n'en  sut  tenir  grand  compte,  dérouté  qu'il 
était  par  la  sottise  et  l'extraordinaire  médio- 
crité d'un  poème  dont  la  chute  méritée  en- 
traîna celle  de  la  partition.  Car  le  livret  lamen- 
table de  la  Boite  de  Pandore  fut  une  des 
erreurs  les  plus  prodigieuses  de  Théodore 
Barrière.  Aussi,  malgré  les  incontestables  qua- 
lités de  la  musique,  malgré  la  présence  d'un© 
cantatrice  charmante,  Mme  Ferdinand  Sal- 

il 


162 


BON 


BONN 


lard,  qui  en  faisait  ressortir  avec  un  rare  ta- 
lent les  pages  les  plus  heureuses,  l'ouvrage 
n'obtint  aucun  succès  et  disparut  après  un 
petit  nombre  de  représentations. 

*  bola  negra  (la),  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  Rafaël  Aceves,  représentée  & 
Madrid  en  1872  ou  1873. 

*  BON  camarade  (le),  opérette,  musique 
de  M.  Louis  Rota,  représentée  en  octobre  1895 
à  Berlin,  sur  le  théâtre  Unter  den  Linden. 

BON  fermier  (le),  opéra-comique,  musi- 
que de  Rigel  (Henri-Joseph),  représenté  aux 
Beaujolais  vers  1780. 

BON  FILS  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Devaux,  musique  de  Philidor, 
représenté  sur  le  Théâtre-Italien,  le  il  jan- 
vier 1773.  Le  sujet  du  livret  est  une  cri- 
tique assez  plate  dirigée  contre  les  gardes- 
chasse  et  les  baillis.  La  musique  de  Philidor, 
assez  pâle  quoique  bien  faite,  n'était  pas 
de  nature  à  rendre  la  pièce  plus  diver- 
tissante. Les  Bons  fils  étaient  alors  à  la  mode 
au  théâtre. 

BON  FILS  (le),  opéra-comique  en  un  acte 
et  en  prose,  paroles  de  Hennequin,  musique 
de  Lebrun,  représenté  à  Paris,  au  théâtre 
Feydeau,  le  17  septembre  1795. 

*  BON  garçon  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  d'Anicet  Bourgeois  et  Lockroy, 
musique  d'Eugène  Prévost,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  22  septembre  1837. 

*  BON  HERMITE  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Provost-Montfort,  musique 
d'Arquier,  représenté  au  théâtre  de  la  Cité 
en  1793. 

BON  ISMAËL  (le),  drame  lyrique  alle- 
mand, musique  de  Kerle,  représenté  chez  les 
jésuites  de  Munich  en  1750. 

BON  MAÎTRE  (le)  OU  L'ESCLAVE  PAR 
AMOUR,  opéra  en  trois  actes,  musique  de 
Paisiello,  représenté  vers  1790.  On  a  chanté 
longtemps  plusieurs  ariettes  tirées  de  cet  ou- 
vrage :  Je  n'ai  pas  l'âme  si  bonne  ;  Ah!  quelle 
peine  extrême;  D'une  triste  étrangère. 

BON  NÈGRE,  opérette  en  un  acte,  musique 
de  Musard  fils,  représentée  aux  Folies-Nou- 
velles en  mars  1858. 

*  bon  père  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Cambini,  représentée  au 
théâtre  des  Beaujolais  en  1788. 


acte,  paroles  de  Desboulmiers,  musique  de 
Desbrosses,  représenté  à  la  Comédie-Ita- 
lienne le  19  février  1763. 

BON  TON  (le),  opéra-bouffe,  musique  de 
Schuster,  représenté  à  Venise  vers  1779. 

BON  VIEUX  TEMPS  (le),  opéra-comique 
allemand,  musique  de  Joseph  Stefani,  repré- 
enté  à  Varsovie  en  1829. 

BONDOKANI  (el),  opéra  allemand,  musi- 
que de  Zumsteeg ,  représenté  au  théâtre 
Ducal  de  Stuttgard  vers  1792,  partition  gravée 
à  Leipzig. 

BONDUCA ,  opéra  anglais ,  musique  de 
Purcell,  représenté  en  Angleterre  en  1695. 

*  BONHEUR  DU  MÉNÉTRIER  (le),  Opéra 
en  un  acte,  musique  de  M.  J.  Hermann,  re- 
présenté avec  succès  au  théâtre  de  la  Cour, 
à  Cassel,  en  1894. 

*  BONHOMME  OU  POULOT  ET  FANCHON 

(le),  opéra-comique  en  un  acte,  paroles  et  mu- 
sique du  Cousin-Jacques  (Beffroy  de  Reigny), 
représenté  au  théâtre  Montansier  le  II  dé- 
cembre 1799. 

*  bonhomme  BUFFO  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Brun-Lavainne,  musique 
de  M.  H.  Carben,  représentée  dans  un  salon 
le  18  mars  1865. 

*  BONHOMME  DE  neige  (le),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Henri  Chivot  et 
Albert  Vanloo,  musique  de  M.  Antoine  Banès, 
représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le  19  avril 
1894. 

BONIFAZIO  DEI  GEREMEI,  opéra  italien, 
musique  du  prince  Poniatowski,  représenté 
à  Rome  en  1844. 

*  BONNE  AVENTURE  (la.),  opéra-comique 
en  deux  actes,  musique  d'Etienne  Fay,  repré- 
senté sur  le  théâtre  des  Jeunes-Elèves  le 
1er  avril  1802. 

*  BONNE  aventure  (la.),  opérette-bouffe 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Emile  de  Na- 
jac  et  Henri  Bocage,  musique  de  M.  Emile 
Jonas,  représentée  à  la  Renaissance  le  3  no- 
vembre 1882. 

*  BONNE  DE  CHEZ  DUVAL  (la),  vaudeville- 
opérette  en  trois  factes  de  MM.  Hippolyte 
Raymond  et  Antony  Mars,  musique  de 
M.  Gaston  Serpette,  représenté  au  théâtre 
des  Nouveautés  le  6  octobre  1892. 


BON  SEIGNEUR  (le),  opéra-comique  en  un  BONNE  FILLE  (la),  opéra-comique  en  un 


BONS 


BORI 


163 


acte,  musique  de  Duni,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  Comédie-Italienne  en  1762.  Le 
sujet  est  le  même  que  celui  de  la  Cecchina, 
traité  par  plusieurs  compositeurs.  — Voyez  la 

BUONA  FlGLIUOLA. 

BONNE  FORTUNE  (une),  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  Féréol  et  Mennechet,  musique  de 
Adolphe  Adam,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  23  janvier  1834,  et  à  l'Opéra-Natio- 
nal  en  1847. 

BONNE  MÈRE  (la),  petit  opéra  allemand, 
musique  de  "Wraniczky,  représenté  à  Vienne 
en  1794. 

BONNE  MÈRE  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Florian  et  de  Mélesville,  mu- 
sique de  Douai,  représenté  au  Gymnase  le 
6  juillet  1822.  Cet  ouvrage  a  servi  de  début 
au  compositeur  qui  s'est  fait  connaître  depuis 
dans  le  monde  musical  par  plusieurs  produc- 
tions hardies,  savantes,  conçues  d'après  un 
système  d'indépendance  que  le  public  n'a  pas 
goûté. 

BONNE  SŒUR  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Petit  aîné  et  Philippon  de  la 
Madeleine,  musique  de  Bruni,  représenté  au 
théâtre  Feydeau  le  21  janvier  1801.  Cet  opéra 
offre  des  mélodies  agréables,  des  scènes  bien 
traitées  dans  le  goût  sentimental  de  cette 
époque.  Bruni  était  un  musicien  d'un  grand 
mérite,  et  ses  duos  de  violon  surtout  sont 
estimés  des  amateurs. 

*  BONNETS  D'ANE  (lés),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  F.  Wachs,  représentée 
au  concert  de  l'Eldorado  le  28  août  1S75. 

BONS  AMIS  (les),  opéra-comique  en  un 
acte ,  musique  de  Laborde ,  représenté  à 
l'Opéra-Comicrue  le  5  mars  1761. 

BONS  VOISINS  (les),  opéra-comique  en  un 
acte, paroles  de  Planterre,  musique  de  Jadin, 
représenté  à  Feydeau  le  1er  novembre  1797. 
Cet  ouvrage  n'est  ni  pire  ni  meilleur  que  les 
quarante  autres  dus  à  la  fécondité  de  cet  an- 
cien page  de  la  musique  du  roi  Louis  XVI, 
qui  était  un  pianiste  habile,  mais  qui,  comme 
compositeur,  avait  plus  de  facilité  que  d'in- 
spiration. 

BONSOIR,  MONSIEUR  PANTALON,  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Lockroy  et  de 
Morvan,  musique  d'Albert  Grisar,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  19  février  1851.  L'ac- 
tion se  passe  à  Venise,  dans  la  maison  du 
docteur  Tirtoffolo.  Isabelle,  sa  nièce,  doit 
épouser  le  fils  de  M.  Pantalon,  Lélio,  qu'elle 


ne  connaît  pas  encore.  Il  se  fait  introduire 
dans  un  panier  à  l'adresse  de  Colombine,  sui- 
vante de  Mme  Lucrèce,  maîtresse  du  logis. 
Par  une  suite  de  péripéties  assez  bouffonnes, 
le  panier  vient  à  tomber  dans  le  canal  du 
Rialto.  En  apprenant  que  ce  panier  renfer- 
mait un  homme  vivant,  tout  le  monde  est 
dans  la  stupeur.  Un  peu  plus  tard,  Lélio  re- 
paraît, mais  pour  être  presque  empoisonné 
par  une  drogue  du  docteur.  Comment  cacher 
ce  nouveau  meurtre  à  M.  Pantalon,  qui  ar- 
rive pour  célébrer  l'hymen  de  son  fils  ?  Tout 
s'explique  et  finit  bien,  comme  au  théâtre  de 
la  foire.  Cette  pièce  est  imitée  des  Rendez- 
vous  bourgeois,  et  ne  laisse  pas  d'être  fort 
amusante.  La  musique  de  Grisar  est  parfai- 
tement appropriée  aux  situations.  Nous  rap- 
pellerons la  sérénade  chantée  au  lever  du  ri- 
deau, les  couplets  de  mezzo-soprano,  l'air  du 
ténor  :  J'aime,  j'aime,  qui  est  fort  comique 
et  le  quatuor  Bonsoir,  monsieur  Pantalon, 
qui  a  donné  le  nom  à  la  pièce  dont  il  est  le 
morceau  musical  le  plus  intéressant.  Pon- 
chard  fils  a  créé  le  rôle  de  Lélio  ;  Ricquier, 
celui  du  docteur;  les  autres  ont  été  remplis 
par  Mmes  Decroix,  Lemercier  et  Révilly. 

BONSOIR,  VOISIN,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Brunswick  et  Arthur  de 
Beauplan,  musique  de  Poise,  représenté  au 
Théâtre -Lyrique  le  18  septembre  1853.  Ce  fut 
le  début  du  jeune  compositeur,  lauréat  de 
l'Institut.  On  y  remarqua  de  la  verve  et  de  la 
facilité  ;  l'ouvrage  eut  cent  représentations. 
M.  Poise  a  été  l'élève  d'Adolphe  Adam. 

BORGOMASTRO  DI  SAARDAM  (il),  opéra 
italien,  musique  de  Donizetti,  représenté  à 
Naples  en  1827. 

BORGOMASTRO  DI  SAARDAM  (il),  opéra 
italien,  musique  de  Rossi  (Lauro),  représenté 
à  Milan,  au  théâtre  de  la  Scala,  en  1844. 

BORIS,  opéra,  musique  de  Mattheson,  re- 
présenté à  Hambourg  en  mo. 

*  BORIS  GODOUNOFF,  opéra  en  huit  ta- 
bleaux, livret  tiré  des  scènes  dramatiques  de 
Pouchkine  qui  portent  ce  titre,  musique  de 
Moussorgsky,  représenté  au  théâtre  Marie, 
de  Saint-Pétersbourg,  en  1874.  Le  sujet  met 
en  scène  l'un  des  épisodes  les  plus  curieux 
de  l'histoire  de  la  Russie  au  xvne  siècle.  Un 
conseiller  intime  du  tsar  Fédor,  fils  d'Ivan, 
nommé  Boris  Godounoff,  fait  assassiner  le 
jeune  Dimitri,  frère  du  souverain  et  son 
unique  héritier.  A  la  mort  de  Fédor,  Boris, 
qui  n'a  accompli  son  crime  que  dans  le  but 


164 


BORI 


BOSS 


de  s'emparer  du  pouvoir,  se  fait  acclamer 
par  le  peuple  et  monte  sur  le  trône.  Mais 
vers  le  même  temps,  un  jeune  moine  du  nom 
de  Grischka  s'échappe  de  son  couvent,  jette 
le  froc  aux  orties  et  se  rend  en  Pologne,  où 
il  se  fait  passer  pour  le  défunt  tsaréwitch  Di- 
mitri.  Le  gouvernement  polonais  le  reçoit 
d'autant  mieux  qu'il  comprend  tout  l'avan- 
tage qu'un  tel  événement  peut  lui  procurer. 
Bientôt  le  prétendu  Dimitri,  qui  a  épousé  la 
fille  d'un  des  plus  puissants  magnats,  se  met 
à  la  tête  de  l'armée  polonaise  et  marche  avec 
elle  sur  la  Russie.  On  apprend  en  ce  moment 
la  mort  de  Boris,  et  le  faux  Dimitri,  mettant 
les  circonstances  à  profit,  usurpe  à  son  tour 
le  pouvoir,  qu'il  ne  doit  pas  garder  longtemps. 

Tel  est  ce  poème,  dont  la  conduite  est  un 
peu  incohérente  au  point  de  vue  scéuique,  et 
qu'un  historien  de  la  musique  russe,  musi- 
cien lui-même,  M.  César  Cui,  apprécie  en  ces 
termes  :  «  Il  ne  s'agit  pas  ici  d'un  sujet  dont 
les  diverses  parties,  combinées  de  façon  à 
présenter  une  suite  obligée,  découlant  l'une 
de  l'autre,  répondent  dans  leur  ensemble  aux 
idées  d'une  stricte  unité  dramatique.  Chaque 
scène  y  est  indépendante  ;  les  rôles,  pour  la 
plupart,  y  sont  de  passage.  Les  épisodes  que 
nous  voyons  se  succéder  ont  nécessairement 
une  certaine  connexion  entre  eux  ;  ils  se  rap- 
portent tous,  plus  ou  moins,  à  un  fait  géné- 
ral, à  une  action  commune  ;  mais  l'opéra  ne 
souffrirait  pas  d'un  déplacement  de  scènes, 
ni  même  d'une  substitution  de  certains  épi- 
sodes secondaires  à  d'autres.  Cela  tient  à  ce 
que  Boris  Godounoff  n'est,  à  proprement  par- 
ler, ni  un  drame,  ni  un  opéra,  mais  plutôt 
une  chronique  musicale,  à  la  manière  des 
chroniques  dramatiques  de  Shakespeare.  Cha- 
cune des  scènes,  prise  séparément,  éveille  un 
sérieux  intérêt,  qui  n'est  pourtant  pas  activé 
par  des  antécédents,  mais  qui  s'arrête  brus- 
quement sans  trait  d'union  avec  la  scène  qui 
va  suivre...  »  Ajoutons  que  quelques-unes  de 
ces  scènes  sont  entièrement  écrites  en  prose, 
tandis  que  d'autres  sont  en  vers,  et  nous  au- 
rons une  idée  générale  de  la  physionomie  du 
livret  de  Boris  Godounoff,  qui  offrait  d'ailleurs 
au  compositeur  une  série  de  tableaux  très 
favorables  à  la  musique. 

La  partition  de  Moussorgsky  est  inégale 
comme  l'était  son  talent,  mais  n'en  reste  pas 
moins  fort  intéressante  et  dénotant  une  véri- 
table personnalité.  Si  le  compositeur  était 
peu  symphoniste  et  s'entendait  médiocrement 
à  manier  les  ressources  de  l'orchestre,  si  son 
harmonie  est  parfois  étrange  et  rude,  sa  mo- 
dulation incorrecte  et  excessive,  il  avait  du 


moins  pour  lui  la  générosité  d'une  inspiration 
dont  l'abondance  et  la  saveur  sont  faites  pour 
étonner.  C'est  un  musicien  peut-être  de  plus 
d'instinct  que  de  savoir,  qui  marche  droit  de- 
vant lui  sans  s'inquiéter  des  obstacles  et  qui 
parfois  trébuche  en  chemin,  mais  qui  néan- 
moins atteint  le  but,  en  le  dépassant  même 
parfois  à  force  d'audace. 

Peu  symphoniste,  je  l'ai  dit,  Moussorgsky 
ne  s'est  même  pas  donné  la  peine  d'écrire  une 
ouverture  et  des  entr'actes.  Mais  certaines 
pages  de  sa  partition  n'en  sont  pas  moins  re- 
marquables par  leur  accent,  leur  couleur  et 
leur  effet  scénique,  et  surtout  par  le  senti- 
ment national  qui  s'en  dégage  au  point  de  vue 
musical.  Sous  ce  rapport  il  faut  signaler,  au 
premier  acte,  la  grande  scène  militaire,  qui 
est  d'un  éclat  superbe,  et  le  chœur  des  moines 
mendiants  ;  au  second,  toute  la  scène  de  l'au- 
berge, dont  l'intensité  dramatique  ne  faiblit 
pas  un  instant  et  qui  présente  une  étonnante 
variété  de  rythme  et  de  couleur  ;  puis,  au 
troisième,  le  chœur  des  suivantes,  chanté  sur 
un  rythme  de  cracovienne,  l'air  de  Marina  en 
forme  de  mazurka,  et  une  grande  polonaise 
pleine  de  verve  et  de  chaleur  ;  enfin,  tout 
l'épisode  de  la  mort  de  Boris,  qui  est  d'un 
effet  vraiment  saisissant.  C'en  est  assez,  mal- 
gré les  inégalités  et  les  défauts  de  l'œuvre, 
pour  faire  regretter  la  mort  d'un  artiste  doué 
d'une  façon  toute  particulière,  dont  l'instruc- 
tion sans  doute  était  incomplète,  mais  qui 
pourtant  semblait  appelé  à  un  brillant  avenir. 

BOSCAJUOLO  (il)  [le  Forestier] ,  opéra, 
musique  de  Flotow,  représenté  au  théâtre 
Scribe,  de  Turin,  le  30  novembre  1872.  C'est 
une  traduction  italienne  du  livret  de  l'opéra 
représenté  en  France  sous  le  titre  de  Y  Ame 
en  peine.  (Voyez  ce  mot.)  Chanté  par  Minetti, 
Cuyas,  Beretta,  Mmes  Pernin,  Zenoni. 

*  BOSCO  Dl  dafne  (il),  opéra  sérieux,  pa- 
roles anonymes,  musique  de  Nicola  De  Giosa, 
représenté  au  théâtre  San  Carlo,  de  Naples, 
en  1864.  Cet  ouvrage  subit  une  chute  lamen- 
table. De  Giosa,  qui  était  un  artiste  de  talent 
et  de  valeur,  réussissait  peu  dans  le  drame 
lyrique,  tandis  qu'il  déployait  dans  le  genre 
bouffe  une  verve,  une  chaleur  et  un  entrain 
qui  lui  ont  valu  sous  ce  rapport  des  succès 
éclatants  et  mérités. 

*  BOSSU  (le),  opéra-comique  en  quatre  actes 
et  neuf  tableaux,  livret  tiré  du  roman  célèbre 
de  Paul  Féval  par  MM.  Henri  Bocage  et  Ar- 
mand Liorat,  musique  de  M.  Charles  Grisart, 
représenté  au  théâtre  de  la  Gaîté  le  19  mars 
1888.  Le  roman  fameux  de  Paul  Féval  avait 


BOUF 


BOUF 


16S 


déjà  donné  naissance  à  un  drame  intéressant 
que  tout  Paris  avait  voulu  voir  et  qui  avait 
été  l'objet  de  maintes  reprises.  Pour  être 
moins  fortunée,  sa  transformation  en  opéra- 
comique  ne  fut  pas  accueillie  pourtant  sans 
une  certaine  faveur.  On  eût  souhaité  sans 
doute  à  la  musique  plus  de  nerf  et  d'éclat, 
une  vigueur  plus  soutenue  et  un  grain  d'ori- 
ginalité, mais  elle  contenait,  en  somme,  quel- 
ques pages  agréables,  telles  que  la  romance 
des  tourterelles,  les  couplets  caractéristiques 
du  Bossu,  le  ballet  de  Colin-Maillard,  la  scène 
delà  fascination  et  deux  duos  assez  bien  venus. 
L'ouvrage  avait  pour  interprètes  Mmes  Jeanne 
Thibault,  Jane  Leclerc,  Schmidt,  et  MM.  La- 
cressonnière,  Berthelier,  Vauthier,  Emile  Pe- 
tit et  Nohel. 

*  BOTTEGA  DA  CAFPÈ  (la),  opéra-bouffe, 
musique  d'Aniello  Barbati,  représenté  au 
théâtre  Nuovo,  de  Naples,  en  1852. 

BOTTEGA  DI  CAFFÈ  (la),  opéra  italien, 
musique  de    Righini,  représenté  à  Prague 

en  1778. 

BOTTEGA  DI  CAFFÈ  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Gardi,  représenté  à  Venise  en 

1790. 

BOTTLE  OF  CHAMPAGNE  (the)  [la  Bou- 
teille de  Champagne],  opéra  anglais,  musi- 
que de  Bishop,  représenté  au  Wauxhall  en 
1832. 

BOUCHARD  d'avesnes,  opéra  national 
en  cinq  actes  et  sept  tableaux,  paroles  de 
M.  Van  Pée,  musique  de  M.  Miry,  repré- 
senté à  Gand  en  février  1864.  Cet  ouvrage  a 
été  chaleureusement  accueilli.  L'orchestre 
était  conduit  par  M.  Singelée,  l'habile  violo- 
niste. 

BOUCLE  DE  CHEVEUX  (la),  opéra-comi- 
que en  un  acte,  paroles  d'Hoffman,  musique 
de  Dalayrac,  représenté  sur  le  théâtre  Fey- 
deaule  29  octobre  1802.  Cet  ouvrage  éprouva 
une  chute  complète,  malgré  le  talent  des  au- 
teurs et  le  goût  du  public  de  ce  temps  pour 
leurs  productions. 

BOUFFARELLI  OU  LE  PRÉVÔT  DE  MILAN, 

opéra-comique  allemand,  musique  de  Strunz, 
représenté   au    théâtre    de  Bruxelles  vers 

1806. 

BOUFFE  ET  LE  TAILLEUR  (le),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Gouffé  et 
Villiers,  musique  de  Gaveaux,  représenté 
au  théâtre  Montansier  le  21  juin  1804.  Cette 
bluette  est  encore  amusante  après  soixante 


ans  de  date  ;  aussi  a-t-elle  reparu  à  plusieurs 
reprises  à  l'Opéra-Comique ,  et  n'a-t-elle 
jamais  quitté  le  répertoire  de  province.  On  y 
retrouve  la  gaieté  tempérée  et  spirituelle  de 
ce  chansonnier  délicat,  qui  ne  buvait  que  de 
l'eau,  tout  en  célébrant  joyeusement  et  en 
bons  vers  le  jus  de  la  treille.  Les  saillies  du 
dialogue  conservent  leur  effet,  parce  qu'elles 
sont  à  leur  place  et  de  bon  aloi.  Les  situa- 
tions ont  été  bien  comprises  et  bien  traitées 
par  le  musicien.  Gaveaux  avait  un  sentiment 
de  l'art  très  vif.  Il  avait  fait  de  bonnes  études 
littéraires  et  musicales,  et,  avant  l'appari- 
tion d'Elleviou  et  de  Martin,  c'était  le  meil- 
leur chanteur  de  l'Opéra-Comique. 

Il  est  fâcheux  qu'il  ait  éparpillé  ses  inspi- 
rations mélodiques  sur  un  aussi  grand  nom- 
bre d'ouvrages,  car  elles  ont  du  naturel  et  de 
la  grâce;  plusieurs  de  ses  romances  sont  de- 
venues populaires.  Dans  le  Bouffe  et  le  Tail- 
leur, nous  rappellerons  particulièrement  la 
scène  dans  laquelle  l'acteur  chante  un  duo  à 
lui  seul,  s'asseyant  et  se  relevant  pour  faire 
la  demande  et  la  réponse  : 

Monsieur,  vous  avez  une  fille. 

—  Parbleu  !  monsieur,  je  le  sais  bien. 

—  Monsieur,  je  la  trouve  gentille. 

—  Cela,  monsieur,  ne  vous  fait  rien. 

Et  la  romance  dont  les  paroles  et  la  musique 
sont  si  bien  dans  le  vrai  caractère  de  la  co- 
médie à  ariettes  : 

Conservez  bien  la  paix  du  cœur, 
Disent  les  mamans  aux  fillettes  ; 
Sans  la  paix,  adieu  le  bonheur; 
Craignez  mille  peines  secrètes. 
On  tremble,  on  se  promet  longtemps 
De  rester  dans  l'indifférence, 
Et  puis  on  arrive  à  douze  ans. 
Et  le  cœur  bat  sans  qu'on  y  pense. 

On  comprend  la  pensée  du  second  couplet  : 

Et  puis  l'on  arrive  à  seize  ans, 

Et  l'amour  vient  sans  qu'on  y  pense. 

Et  on  devine  aussi  que  ce  sévère  avertisse- 
ment sera  un  peu  corrigé  à  la  conclusion, 
par  cette  morale  plus  douce  enseignée  aux 
fillettes  : 

Si  l'on  n'aime  pas  au  printemps, 
L'hiver  viendra  sans  qu'on  y  pense. 

Ces  petits  ouvrages,  entendus  de  loin  en 
loin,  reposent  l'esprit  des  efforts  trop  bruyants 
du  répertoire  comique  moderne. 

BOUFFE  ET  LE  TAILLEUR  (le),  Opéra, 
musique  de  Winter,  représenté  à  Gênes  en 
1819,  et  à  Munich  en  1820. 

*  BOUFFON  DE  BEBGEN  (le),  opéra  roman- 
tique en  trois  actes,  paroles  et  musique  de 
M.  Fritz  Obar,  représenté  sur  le  théâtre  mu- 


166 


BOUL 


BOUQ 


nicipal  de  Zwickau  en  mars  1895.  L'auteur 
remplissait  les  fonctions  de  chef  d'orchestre 
de  ce  théâtre. 

•BOUFFON  DE  COUR  (le),  opérette  roman- 
tico-comique,  paroles  de  MM.  Hugo  Witt- 
mann  et  Jules  Bauer,  musique  de  M.  Adolphe 
Mûller,  représentée  à  Vienne  le  22  novembre 
1886. 

BOULANGÈRE  A  DES  ECUS  (la),  opéra- 
bouffe  en  trois  actes,  livret  de  MM.  Meilhac 
et  Halévy,  musique  de  M.  J.  Offenbach, repré- 
senté au  théâtre  des  Variétés  le  19  octobre  1875. 
La  boulangère  est  la  belle  Margot,  qui,  enri- 
chie et  vaniteuse,  porte  ses  pains  en  carrosse, 
escortée  de  quatre  laquais  et  d'un  suisse. 
Bernardille,  perruquier  de  la  duchesse  du 
Maine,  a  trempé  dans  la  conspiration  de  Cella- 
mare,  et,  poursuivi  par  la  police,  il  est  sauvé 
par  Margot.  Celle-ci  en  devient  amoureuse; 
mais  Bernardille  aime  Toinon.  La  boulangère 
jalouselivre  à  la  justice  le  pauvre  perruquier 
conspirateur.  Toinon  obtient  du  Régent  la 
grâce  de  son  amant.  Cet  ouvrage  a  eu  un 
grand  succès,  que  l'on  ne  comprendrait 
guère  sans  l'engouement  du  public  pour  la 
musiquette  de  M.  Offenbach  et  surtout  pour 
le  jeu  excitant  et  provocant  des  actrices. 
Les  morceaux  les  plus  applaudis  sont:  la 
chanson  suisse  :  Ah!  Montante,  je  n'étais  pas 
là;  la  romance  :  Elle  est  à  moi;  les  couplets: 
L'Amour,  c'est  un  capital;  les  couplets  du  Coco 
et  l'air  populaire  de  la  Boulangère  a  des  écus. 
Chanté  par  Dupuis,  Pradeau,  Léonce,  Ber- 
thelier,  Baron,  MUes  Schneider,  Paola  Marié, 
Aimée. 

boule-de-neige,  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Nuitter  et  Tréfeu,  mu- 
sique de  M.  Jacques  Offenbach,  représenté 
sur  le  théâtre  des  Bouffes- Pari  siens  en  dé- 
cembre 1871.  Nous  avions  eu  le  chien  Barkouf, 
à  TOpéra-Comique,  que  Scudo  appelait  plai- 
samment une  chiennerie  en  trois  actes.  Ici, 
c'est  un  ours,  appelé  Boule-de-Neige,  qui  est  le 
héros  de  la  pièce.  Cet  ours  est  le  monarque 
imposé  par  le  Grand  Kan  à  un  peuple  in- 
gouvernable et  trop  coutumier  de  révolu- 
tions. Cet  ours,  transformé  en  hospodar,  signe 
de  sa  griffe  les  décrets  les  plus  grotesques, 
sous  l'injonction  d'une  dompteuse  nommée 
Olga.  Un  vitrier  réfractaire,  amant  de  la 
dompteuse,  se  revêt  de  la  peau  d'un  ours 
pour  échapper  aux  sbires  qui  le  pourchassent, 
et  Boule-de-Neige  est  supplanté  par  lui.  Le 
nom  du  premier  ministre  devrait  servir  de 
titre  à  la  pièce.  Il  s'appelle  Balabrelock.  Le 
compositeur  a  formé  sa  partition  de  plusieurs 


morceaux  de  Barkouf  et  d'autres  ouvrages 
de  sa  façon.  On  a  remarqué  la  romance  des 
Souvenirs,  les  couplets  de  la  Muselière,  la 
complainte  de  la  grande  Ourse,  un  quartetto 
et  un  sextuor  syllabique.  Cet  ouvrage  a 
été  joué  par  Désiré,  Berthelier,  Montrouge, 
Edouard  Georges,  Duplessis.Mmes  Peschard, 
Thierret,  Bonelli  et  Nordet. 

'BOUQUET  (le),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  Dubron,  musique  de 
M.  Chaulier,  représenté  à  Boulogne-sur-Mer 
le  27  août  1888.  L'auteur  était  chef  de  musi- 
que d'un  régiment  d'artillerie. 

BOUQUET  DE  COLETTE  (le),  opéra  fran- 
çais en  un  acte,  musique  de  Lemoyne,  re- 
présenté à  Varsovie  en  1775. 

BOUQUET  DE  L'INFANTE  (le),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Pla- 
nard  et  de  Leuven,  musique  de  M.  Adrien 
Boieldieu,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
27  avril  1847.  Le  livret  n'est  pas  heureuse- 
ment imaginé.  Don  Fabio  de  Sylva,  gentil- 
homme portugais  exilé  et  dépouillé  de  ses 
biens  par  le  roi  de  Portugal,  veut  se  venger. 
Il  organise  un  complot  qui  est  découvert.  H 
est  condamné  à  mort  ;  et  la  sentence  va  re- 
cevoir son  exécution,  lorsqu'on  apprend  que 
le  roi  accorde  la  grâce  du  coupable.  C'est  le 
bouquet  de  l'infante  tombant  sur  la  scène  qui 
est  le  symbole  de  l'amnistie  royale. 

M.  Henri  Blanchard  a  jugé  trop  sévère- 
ment cet  ouvrage. 

«  M.  Boieldieu,  dit-il,  n'en  est  pas  à  son 
coup  d'essai,  et  on  aimerait  à  lui  voir  frap- 
per des  coups  de  maître.  Il  a  le  faire  facile, 
mais  quelque  peu  arriéré  par  la  simplicité 
trop  claire  de  sa  mélodie  et  la  naïveté  de  ses 
modulations.  A  Dieu  ne  plaise  que  nous  nous 
fassions  l'avocat  des  idées  romantiques  en 
musique;  mais  il  faut  reconnaître  que  le 
chant  est  devenu  plus  passionné  et  les  ac- 
compagnements plus  complets  qu'ils  ne  l'é- 
taient jadis.  Le  naturel  est  une  belle  qua- 
lité; mais  il  y  a  le  naturel  insignifiant,  niais, 
plat,  comme  il  y  a  le  naturel  élégant,  facile, 
noble,  élevé.  M.  Boieldieu  nous  semble  se 
tenir  au  milieu  de  ces  deux  naturels  :  c'est 
la  pointe  d'originalité,  cet  inattendu  si  né- 
cessaire pour  réveiller  l'auditeur  blasé  par 
les  styles  si  divers  qu'on  essaye  à  présent, 
qui  fait  défaut  à  M.  Boieldieu.  Sa  muse  est 
trop  honnête  fille,  trop  décente  ;  elle  ne  se 
permet  pas  le  plus  petit  écart.  Elle  nous  fait 
l'effet  de  considérer  les  muses  de  Beethoven 
et  de  Weber  comme  ces  dames  trop  hardies 
du  temps  de  la  Régence,  qui  ne  suivaient 


BOUQ 


BOUR 


467 


que  les  caprices  de  leur  imagination.  »  Nous 
avouons  que  la  musique  n'a  pu  relever  le 
mauvais  poème  du  Bouquet  de  l'infante;  mais 
oependant  on  a  pu  apprécier  les  qualités  qui 
distinguent  M.  Adrien  Boieldieu.  Héritier 
d'un  nom  illustre,  il  a  su  en  perpétuer  jus- 
qu'à un  certain  point  la  gloire.  Déjà,  dans 
son  opéra  de  Marguerite,  on  avait  remarqué 
des  élégies  élégantes:  dans  le  Bouquet  de 
l'infante,  les  morceaux  sont  plus  développés 
et  l'instrumentation  plus  riche.  Nous  signa- 
lerons, au  premier  acte,  l'introduction  qui 
mérite  des  éloges,  ainsi  que  la  cachucha,  chan- 
tée avec  un  incomparable  brio  par  Mlle  Louise 
Lavoye  ;  l'habile  cantatrice  dut  bisser  cet  air  ; 
un  charmant  nocturne  à  quatre  voix  ;  la  ro- 
mance :  Vous  voyez  bien  qu'il  est  mon  père, 
chantée  par  MUe  Lavoye;  l'air  de  Pascales; 
et,  dans  le  reste  de  la  partition,  le  trio  avec 
chœurs,  l'air  de  Ginetta  et  la  romance  de 
Fabio  :  Ah!  le  plus  beau  jour  de  ma  vie  sera 
mon  dernier  jour  !  qui  est  d'un  sentiment  no- 
ble et  d'une  expression  touchante.  Audran, 
Mocker  et  MUe  Lavoye  ont  créé  les  rôles  de 
cet  ouvrage. 

*  BOUQUET  DE  violettes  (le),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Grisier  et  Bou- 
cheron, musique  de  M.  André  Martinet,  re- 
présentée au  casino  d'Aulus  le  10  août  1883. 

bouquet  rendu  (le),  opéra,  musique  de 
J.  Miller,  représenté  en  Allemagne  vers  1810. 

bouquetière  (la),  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Hippolyte  Lucas,  musique  d'A- 
dolphe Adam,  représenté  à  Paris,  sur  le 
théâtre  de  l'Opéra,  le  31  mai  1847.  Le  vicomte 
de  Courtenay  achète  tous  les  jours,  au  prix 
d'un  écu  de  6  livres,  un  bouquet  à  Nanette. 
Le  vicomte  est  un  charmant  mauvais  sujet 
qui  se  ruine  au  jeu,  si  bien  qu'il  n'a  pas 
d'autre  ressource  que  d'aller  s'engager  chez 
un  racoleur.  N'ayant  plus  le  moyen  d'acheter 
un  régiment,  il  le  gagnera.  En  chemin,  il 
recontre  la  jolie  bouquetière.  Nanette  lui 
offre  le  bouquet  quotidien  ;  mais  comment  le 
payerait-il?  tout  son  avoir  se  borne  à  vingt 
sous...  Le  vicomte  donne  à  Nanette  un  billet 
de  loterie,  puis  il  lui  fait  ses  adieux  en  dépo- 
sant un  baiser  sur  les  joues  de  la  jeune  fille. 
Nanette  est  émue  et  n'écoute  que  d'une 
oreille  distraite  M.  l'inspecteur  du  marché, 
qui  a  bien  envie  de  lui  décocher  une  déclara- 
tion, mais  en  est  toujours  empêché  au  mo- 
ment décisif  par  quelque  incident  grotesque. 
Le  vicomte  revient,  portant  à  son  chapeau 
les  rubans  des  nouveaux  enrôlés,  s'apprêtant 


à  payer  à  ses  nouveaux  camarades  la  bienve- 
nue d'usage.  Nanette  se  sent  triste  en  son- 
geant qu'un  si  joli  garçon  peut  revenir  de  la 
guerre  boiteux,  estropié,  et  même  ne  pas 
revenir  du  tout.  Heureusement,  la  fortune 
se  montre  favorable.  Avec  le  billet  que  le 
vicomte  lui  a  donné  en  payement,  Nanette 
gagne  20,000  écus  !  Elle  court  vite  racheter 
la  liberté  de  M.  de  Courtenay,  et  veut  ren- 
dre à  sa  pratique  le  surplus  de  la  somme.  Le 
vicomte  refuse;  d'ailleurs  que  pourrait-il 
faire  de  20,000  écus,  lui  qui  a  contracté  la 
vicieuse  habitude  de  manger  200,000  livres 
par  an?  Heureusement  encore,  il  vient  de 
mourir  aux  Indes,  fort  à  point,  un  vieux 
bonhomme,  riche  comme  Crésus,  qui  n'a 
d'autre  héritier  que  le  vicomte  de  Courte- 
nay. Donc  M.  de  Courtenay,  devenu  riche, 
épouse  Nanette,  et  forme  le  projet  d'être 
sage.  Quant  à  M.  l'inspecteur,  il  reste  déci- 
dément garçon,  et  la  toile  tombe. 

L'ouverture  est  le  morceau  le  mieux  réussi 
de  l'opéra.  On  y  trouve  des  idées  gracieuses, 
ce  rhy  thme  et  cette  netteté  rapide  qui  ont  valu 
à  Adolphe  Adam  sa  popularité  ;  on  y  trouve 
aussi  un  charmant  motif  qui  se  reproduit 
plus  tard  dans  l'ouvrage.  Citons  les  couplets 
et  la  cavatine  de  Nanette,  le  trio  de  basse, 
ténor  et  soprano,  le  chœur  des  nouveaux  en- 
rôlés ,  l'entrée  et  la  marche  de  la  loterie.  Le 
livret  est  naturellement  peu  compliqué,  vu 
le  manque  d'espace  ;  mais  les  vers  en  sont 
bons,  et  ne  ressemblent  pas  à  ces  bouts- 
rimés  ridicules  dont  le  public  se  contente 
d'ordinaire.  Acteurs  qui  ont  créé  la  Bouque- 
tière :  Mlle  Nau,  Nanette  ;  Ponchard,  le  vi- 
comte de  Courtenay,  etc.  —  La  décoration, 
qui  représentait  l'ancien  quai  aux  Fleurs, 
était  d'une  grande  finesse  de  ton,  et  a  fait  le 
plus  grand  honneur  à  MM.  Cambon  et 
Thierry. 

*  bouquetière  de  trianon  (la),  opéra- 
comique  en  deux  actes,  paroles  de  MM.  Lau- 
renein  et  Jules  Adenis,  musique  de  M.  Frédé- 
ric Barbier,  représenté  pour  l'inauguration 
du  théâtre  Saint-Germain  (aujourd'hui  théâtre 
Cluny),  le  24  novembre  1864. 

*  bourgeois  de  calais  (le),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Ernest  Dubreuil 
et  Burani,  musique  de  M.  André  Messager, 
représentée  aux  Folies-Dramatiques  le  6  avril 
1887. 

*  BOURGEOIS  DE  NIJNI-NOVGOROD  (LES), 
opéra  en  cinq  actes,  paroles  de  M.  P.  Kalas- 
chnikoff,  musique  de  M.  Edouard  Napravnik, 


168 


BOUR 


BOUR 


représenté  au  théâtre  Marie  de  Saint-Péters- 
bourg le  27  décembre  1868.  Cet  ouvrage  a  été 
désigné  parfois  sous  le  titre  de  Nizegorodnis. 
L'auteur  de  la  musique,  M.  Napravnik,  artiste 
fort  distingué,  originaire  et  natif  de  la  Bo- 
hême, mais  depuis  long-temps  fixé  en  Russie, 
occupe  depuis  1869  les  fonctions  de  premier 
chef  d'orchestre  à  l'Opéra  russe  de  Saint- 
Pétersbourg. 

BOURGEOIS  DE  REIMS  (le),  opéra-comi- 
que en  un  acte,  paroles  de  MM.  Saint-Geor- 
ges et  Ménissier,  musique  de  M.  Fétis,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  7  juin  1825. 
Cet  ouvrage  a  été  composé  à  l'occasion  du 
sacre  de  Charles  X.  L'auteur  n'attache  pas 
une  grande  importance  à  cette  production  de 
circonstance  ;  car  il  ne  donne  aucun  détail 
sur  la  représentation  ni  sur  la  partition  dans 
l'autobiographie  fort  étendue  qu'il  s'est  con- 
sacrée dans  son  ouvrage. 

BOURGEOIS  GENTILHOMME  (le),  comé- 
die-ballet  en  cinq  actes  et  en  prose,  de  Mo- 
lière, avec  des  divertissements,  musique  de 
Lulli,  représentée  à  Chambord  le  \i  octobre 
1670,  et  à  Paris,  sur  le  théâtre  du  Palais- 
Royal,  le  29  novembre  suivant.  Le  Bourgeois 
gentilhomme  obtint  à  Paris  un  grand  succès. 
Chacun  croyait  y  reconnaître  le  portrait  de 
son  voisin,  et  on  ne  se  lassait  point  d'aller 
applaudir  cette  peinture  si  vraie  et  si  natu- 
relle des  vaniteuses  prétentions  de  la  ri- 
chesse roturière.  «  Le  personnage  de  M.  Jour- 
dain, dit  La  Harpe,  est  un  des  plus  vrais  et 
des  plus  gais  qui  soient  au  théâtre.  Tout  ce 
qui  est  autour  de  lui  le  fait  ressortir  :  sa 
femme,  sa  servante  Nicole,  ses  maîtres  de 
danse,  de  musique,  d'armes  et  de  philosophie; 
le  grand  seigneur  son  ami,  son  confident  et 
son  débiteur  ;  la  dame  de  qualité  dont  il  est 
amoureux  ;  le  jeune  homme  qui  aime  sa  fille, 
et  qui  ne  peut  l'obtenir,  parce  qu'il  n'est  pas 
gentilhomme;  tout  sert  à  mettre  en  jeu  la 
sottise  de  ce  pauvre  bourgeois...  Molière  a 
su  tirer  encore  des  autres  personnages  un 
comique  inépuisable;  l'humeur  brusque  de 
Mme  Jourdain,  la  gaieté  franche  de  Nicole,  la 
querelle  des  maîtres  sur  la  prééminence  de 
leur  art,  les  préceptes  de  modération  débités 
par  le  philosophe  qui,  un  moment  après,  se 
met  en  fureur  et  se  bat  en  l'honneur  et  gloire 
de  la  philosophie  ;  la  leçon  de  M.  Jourdain,  à 
jamais  fameuse  par  sa  découverte,  qui  ne 
sera  jamais  oubliée,  que  depuis  quarante  ans 
il  faisait  de  la  prose  sans  le  savoir.  La  galan- 
terie niaise  du  bourgeois  et   le   saner-froid 


cruel  de  l'homme  de  cour...,  la  brouillerie 
des  jeunes  amants  et  de  leurs  valets,  sujet 
traité  si  souvent  par  Molière,  et  avec  une 
perfection  toujours  la  même  et  toujours  dif- 
férente :  tous  ces  morceaux  sont  du  grand 
peintre  de  l'homme,  et  nullement  du  farceur 
populaire.  »  Le  célèbre  Lulli  joua  un  rôle 
dans  cette  pièce,  s'il  faut  en  croire  l'anecdote 
suivante  :  Le  musicien  florentin  avait  acheté 
la  charge  de  secrétaire  du  roi  ;  il  alla  trouver 
la  compagnie  pour  se  faire  recevoir  ;  mais  ces 
messieurs  lui  répondirent  unanimement  qu'ils 
ne  voulaient  pas  d'acteur  parmi  eux.  Il  eut 
beau  leur  dire  qu'il  n'avait  jamais  joué  sur  le 
théâtre  que  trois  fois,  dans  le  Bourgeois  gentil- 
homme, et  cela  devant  le  roi  ;  ils  furent  sourds. 
Il  alla  s'en  plaindre  au  ministre  Louvois,  qui 
lui  dit  que  les  secrétaires  du  roi  avaient  rai- 
son. «  Quoi!  monsieur,  lui  répondit  Lulli,  si 
le  roi  vous  ordonnait,  tout  ministre  que  vous 
êtes,  de  danser  devant  lui,  vous  le  refuse- 
riez? «  D'après  une  autre  version,  la  réplique 
du  musicien  aurait  été  celle-ci  :  »  Eh  !  mon- 
sieur, tout  ministre  que  vous  êtes,  vous  en 
auriez  bien  fait  autant.  »  Louvois,  ne  sachant 
que  répondre,  lui  expédia  un  ordre  qui  le  fi 
recevoir. 

*  BOURGMESTRE  DE  SANT'  ANNA  (LE), 
opéra-comique,  musique  de  M.  Th.  Koschat, 
représenté  sur  le  théâtre  allemand  de  Prague 
en  1894. 

BOURGUIGNONNES  (les),  opéra-comique 
en  un  acte  et  en  prose,  paroles  de  M.  Henri 
Meilhac,  musique  de  M.  Louis  Deffès,  repré- 
senté pour  la  première  fois  à  Bade  en  1861, 
puis  à  l'Opéra-Comique  le  16  juillet  1863. 
Manette  est  venue  passer  quelques  jours 
à  la  ferme  de  son  cousin  par  alliance,  Lan- 
dry, dont  la  femme  Thérèse  a  le  tort  de 
faire  la  besogne  de  son  homme,  ce  qui  per- 
met à  celui-ci  de  se  livrer  à  une  oisiveté  dan- 
gereuse pour  la  paix  du  ménage.  Heureuse- 
ment, Manette  est  une  fine  mouche.  Elle 
éconduit  Landry,  qui  cherche  à  lui  conter 
fleurette,  et,  grâce  à  ses  conseils,  Thérèse 
écarte  à  temps  le  danger  qui  menace  son 
bonheur  conjugal.  Manette  apprend  à  la 
jeune  femme  le  secret  du  ménage,  c'est-à-dire 
l'art  de  tenir  un  époux  en  haleine,  en  inquié- 
tant son  orgueil  et  son  cœur.  La  scène  dans 
laquelle  les  deux  cousines  boivent  du  vin  de 
Bourgogne  pour  se  donner  du  cœur  est  de 
mauvais  goût.  La  chanson  à  boire,  qui  semble 
être  un  accessoire  obligé  de  tous  les  livrets 
d'opéra-comique,  est  déplacée  dans  la  bouche 
d'une  femme.  Ce  petit  livret  ne  manque  ni 


BOUT 


BRAD 


169 


d'esprit  ni  d'habileté.  C'est  un  agréable  ma- 
rivaudage en  sabots.  Le  sujet  est  usé  jusqu'à 
la  corde,  mais  les  variations  ont  presque  le 
mérite  de  la  nouveauté.  Cette  agréable  say- 
nète eut  d'ailleurs  l'avantage  de  servir  de 
début,  à  l'Opéra-Comique,  à  Mlle  Girard,  la 
seule  Dugazon  de  notre  époque,  qui  chantait 
avec  un  brio  incomparable  l'air  :  Tends  ton 
verre,  la  Bourguignonne.  On  remarqua  aussi 
un  trio  excellent,  et  la  partition  se  fixa  au 
répertoire  de  l'Opéra-Comique  ;  ce  qui  dis- 
pense de  tout  autre  éloge. 

BOURSE  DE  L'AVARE  PERDUE  (la)  ,  Opéra. 
comique  allemand,  musique  de  Schauensée, 
représenté  à  Lucerne  en  1754. 

BOURSE  ou  LA  VIE  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Galoppe  d'Onquaire, 
musique  de  M.  Charles  Manry,  joué  aux' 
Néothermes  le  7  juillet  1856. 

*  BOURSE  OU  LA  VIE  (la),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  Francis  Thomé,  repré- 
sentée à  la  salle  Érard,  dans  un  concert,  en 
mars  1872. 

BOUSSIGNEUL  (les),  vaudeville  en  trois 
actes,  de  MM.  Marot,  Pouillon  et  Philippe, 
musique  de  M.  Edouard  Okolowicz,  repré- 
senté au  théâtre  des  Arts  en  février  1880  et, 
depuis,  avec  le  même  succès  aux  Folies-Dra- 
matiques. La  pièce,  amusante  et  spirituelle, 
pouvait  se  passer  de  musique  ;  cependant  on 
a  remarqué  une  valse  chantée:  Mon  cher  par- 
rain, et  la  Ronde  de  Martinot.  Joué  par  Gala- 
berd,  Chamonin  et  Verlé,  Mme*  Cuinet,  Alice 
Brunet,  Valérie  Riva  et  Van  Dyck. 

*  BOUTON  D'OR,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Dharmenon  et  Launay,  mu- 
sique de  M.  Campisiano,  représenté  à  Saint- 
Germain-en-Laye  en  mai  1882. 

*  BOUTON  D'OR,  «  fantaisie  lyrique  »  en 
quatre  actes  et  cinq  tableaux,  paroles  de 
M.  Michel  Carré  fils,  musique  de  M.  Gabriel 
Pierné,  représentée  au  Nouveau-Théâtre  le 
s  janvier  1893.  Il  y  a  de  tout  dans  cette  pièce 
qui  n'en  est  pas  une,  et  qui  n'a  d'ailleurs  d'au- 
tre prétention  que  d'offrir  aux  yeux  un  spec- 
tacle très  varié,  très  curieux  et  souvent  très 
intéressant.  Au  quatrième  tableau,  surtout, 
un  ballet  d'un  effet  et  d'un  genre  tout  à  fait 
neufs,  absolument  séduisant,  a  obtenu  un 
succès  fou,  grâce  à  son  caractère  fantastique 
et  plein  de  poésie.  M.  Pierné,  un  jeune  prix 
de  Rome,  a  écrit  pour  Bouton  d'or  une  parti- 
tion assez  importante,  qui  renferme  des  airs 


de  ballet  délicieux   et  plusieurs  morceaux 
charmants  de  musique  de  scène. 

BOUTON  PERDU  (le),  opérette  en  un  acte, 
livret  de  MM.  Grange  et  Bernard,  musique  de 
M.  Talexy,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens 
le  7  mars  1874.  Comme  la  scène  se  passe  en 
Espagne,  le  musicien  a  donné  un  tour  madri- 
lène à  ses  inspirations.  On  y  remarque  des 
boléros  et  un  charmant  morceau  de  hautbois. 
Chanté  par  Ed. -Georges,  M^es  Peschard  et 
Cuinet. 

*  braconnier  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Lieutaud,  musique  de  Ray- 
mond, représenté  au  théâtre  des  Beaujolais  en 
1785  OU  1786. 

*  BRACONNIER  (le),  opéra  en  un  acte, 
musique  de  M.  Alfred  Wernicke,  représenté 
au  théâtre  municipal  de  Coblentz  en  mars 
1895. 

BRACONNIER  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Vanderburch  et  de  Leu- 
ven,  musique  de  M.  Gustave  Héquet,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  29  octobre  1847. 
Sur  un  livret  très  naïf  et  sans  intérêt,  M.  G  us- 
tave  Héquet  a  écrit  une  partition  bien  mé- 
diocre. On  y  a  remarqué  toutefois  un  bon  qua- 
tuor et  le  duo  entre  le  braconnier  Hébert  et 
Lisa,  fille  du  garde-chasse.  Ce  petit  ouvrage  a 
été  chanté  par  Jourdan,  Chaix  et  Mlle  Le- 
mercier. 

BRACONNIERS  (les),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Chivot  et  Duru,  musique 
de  M.  J.  Offenbach,  représenté  au  théâtre  des 
Variétés  le  29  janvier  1873.  C'est  une  suite  de 
drôleries  qui  se  passent  dans  la  province  du 
gouverneur  de  Bigorre  et  auxquelles  prennent 
part  Rastamagnac,  Marcassou,  Bibletta,  Bibès 
et  la  jolie  barbière  Ginetta,  etc.  La  partition 
se  compose  de  motifs  décousus,  vulgaires  et 
sautillants.  On  a  remarqué  les  couplets  du 
Bouton  de  rose,  une  sérénade,  un  duetto,  le 
quatuor  des  Assassins  et  le  galop  de  la  Mule. 
Chanté  par  Dupuis,  Berthelier,  Grenier, 
Léonce,  Mlles  Bouffar,  Heilbron. 

BRADAMANTE  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Cavalli,  représenté  à  Venise  en  1650. 

BRADAMANTE,  opéra  en  cinq  actes,  paroles 
de  Roy,  musique  de  Lacoste,  représenté  pour 
la  première  fois  à  Paris,  sur  le  théâtre  de 
l'Opéra,  le  2  mai  1707.  L'illustre  nièce  de 
Charlemagne  ne  réussit  pas  mieux  à  l'Opéra 
qu'au  Théâtre-Français.  Elle  n'eut  pas  d'ail- 
leurs, pour  se  faire  accepter,  une  musique 


170 


BRAS 


BRAS 


digne  d'elle.  Cette  musique  était  de  Lacoste, 
chef  d'orchestre  de  notre  première  scène  ly- 
rique de  1710  à  1714,  et  dont  les  sept  parti- 
tions, sans  originalité,  sont  aujourd'hui  com- 
plètement oubliées.  Ne  cherchons  pas  à  les 
tirer  de  la  poussière  où  elles  dorment  du 
sommeil  profond  réservé  aux  œuvres  mé- 
diocres. 

bradamante,  opéra  allemand  en  quatre 
actes,  musique  de  Reichardt,  représenté  à 
"Vienne  en  1808. 

bradamante,  opéra  en  trois  actes,  mu- 
sique de  Tauwitz,  représenté  à  Riga  en  1844. 

BRAMBORI  V  CÈCHACH  (les  Brandebour- 
geois  en  Bohême),  opéra  tchèque ,  de  M.  F. 
Smetana,  représenté  au  théâtre  National  de 
Prague  le  5  janvier  1866. 

bramine  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  Piccinni  (Alexandre),  représenté 
au  Gymnase  le  17  juin  1822. 

BRAMINI  (gli),  opéra  italien,  musique  de 
Gnecco,  représenté  en  Italie  vers  1794< 

*  BRANCHE  CASSÉE  (la),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  Jules  Noriac  et  Adolphe 
Jaime,  musique  de  M.  Gaston  Serpette,  re- 
présentée aux  Bouffes-Parisiens  le  23  janvier 

1874. 

branche  DE  genêt  (la),  opéra-comique, 
livret  de  M.  Jules  Rogeron,  musique  de 
M.  Febvre,  représenté  à  Angers  en  avril  1875. 

*  BRANCHE  NEOPPA  A  NA  MONTAGNA, 

comédie  lyrique  en  dialecte  napolitain,  paro- 
les de  Luigi  Campesi,  musique  de  Giovanni 
Valente,  représentée  à  Naples,  sur  le  théâtre 
de  la  Fenice,  en  1869. 

BRANKOVICS  GYÔRGY,  opéra  hongrois, 
musique  de  Franz  Erkel,  représenté  au  Théâ- 
tre-National de  Pesth  en  juin  1874.  Cotte 
œuvre  nouvelle  du  compositeur  paraît  desti- 
née à  avoir  le  même  succès  populaire  que  son 
Ladislas  Hunyadi. 

BRASSEUR  D'AMSTERDAM  (le),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  de  Najac, 
musique  de  M.  Alary,  représenté  à  Ems  le 
19  août  1861.  Ce  petit  ouvrage  a  un  cachet 
de  sensibilité  bourgeoise  qui  rappelle  les 
pièces  du  commencement  de  ce  siècle.  La 
femme  de  M.  Vanberg  se  croit  incomprise 
par  son  mari  ;  elle  s'abandonne  à  des  idées 
romanesques,  qui  peu  à  peu  revêtent  la  forme 
plus  arrêtée  d'un  certain  Raoul  de  Floriac  ; 


mais,  préférant  le  rôle  de  galant  homme  à 
celui  d'homme  galant,  Raoul,  ami  de  Van- 
berg, l'avertit  du  danger  auquel  son  pro- 
saïsme exagéré  l'expose.  La  femme  du  bras- 
seur comprend  qu'elle  côtoyait  l'abîme,  et  le 
ménage  se  réconcilie,  grâce  au  dévouement 
de  l'amitié.  Plusieurs  morceaux  agréables 
ont  été  distingués  dans  ce  petit  opéra  :  la  ro- 
mance chantée  par  M^e  Cambardi  :  De  cha- 
grin  je  me  meurs;  la  scène  :  Si  je  l'aime,  c'est 
fait  de  moi,  et  le  rondeau  final.  Huet  et 
Caussade  ont  joué  les  rôles  de  Vanberg  et  de 
Raoul. 

BRASSEUR  DE  PRESTON  (le),  opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  de  Leu- 
ven  et  Brunswick,  musique  d'Adolphe  Adam, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  31  octobre 
1838.  Voici  de  quelle  façon  un  critique  ra- 
conte le  libretto  du  Brasseur  :  «  Daniel  Ro- 
binson  a  pour  industrie  de  brasser  de  la  bière 
à  Preston  sous  le  roi  George  II;  c'est  pour- 
quoi on  l'appelle  le  brasseur  de  Preston.  Les 
troupes  royales  sont  auprès  de  la  ville,  à  la 
veille  de  livrer  le  combat  au  prince  Edouard, 
fils  du  prétendant;  mais  Daniel  s'en  soucie 
autant  qu'un  poisson  d'une  pomme.  Le  bras- 
seur va  se  marier,  et  recommande  à  sa  fian- 
cée, Effie,  de  ne  pas  le  confondre  avec  son 
frère  George,  qui  lui  ressemble  de  la  façon  la 
plus  alarmante.  En  revanche,  le  moral  des 
deux  jeunes  gens  diffère  complètement  ■ 
George  est  tapageur ,  bambocheur ,  mais 
brave,  généreux  et  loyal;  Daniel  est  doux 
comme  un  agneau  non  encore  sevré,  et  ti- 
mide comme  un  lièvre.  On  n'attend  plus  pour 
la  noce  que  le  frère  George...  Tout  à  coup  le 
sergent  Toby  se  présente  avec  une  mine  ef- 
farée et  inquiète,  et  demande  à  Daniel  si  le 
lieutenant  George  n'est  pas  à  la  brasserie.  Le 
congé  de  deux  jours  qu'il  avait  obtenu  est 
expiré  sans  qu'il  ait  reparu,  et,  comme  on 
doit  livrer  bataille  le  lendemain,  il  serait 
considéré  comme  déserteur  et  déshonoré,  s'il 
ne  revenait  au  camp  avant  midi.  Cette  triste 
nouvelle  tombe  dans  la  joie  générale  comme 
une  goutte  d'eau  glacée  dans  une  chaude 
vapeur,  et  abat  subitement  l'allégresse  des 
convives;  la  noce  est  interrompue:  Daniel 
veut  courir  à  la  recherche  de  son  frère,  et  il 
monte  en  carriole,  suivi  de  la  jeune  Effie, 
tout  éplorée.  » 

Au  second  acte,  nous  sommes  transportés 
dans  le  camp  anglais.  Daniel  arrive  avec  Effie 
et  le  brave  sergent:  grâce  à  la  miraculeuse 
ressemblance,  les  soldats  prennent  Daniel- 
pour  George  :  cette  méprise  suggère  à  Toby 


BRAS 


BRAU 


171 


l'idée  de  revêtir  le  brasseur  de  l'uniforme  de 
George,  et  de  lui  faire  tenir,  à  la  bataille,  la 
place  de  son  frère  absent.  Daniel  se  prête  de 
bonne  grâce  à  cette  substitution  de  personnes, 
comme  on  dirait  en  argot  judiciaire;  mais  il 
est  peu  martial  de  son  naturel,  et  se  connaît 
médiocrement  en  stratégie.  Toby,  qui  est  un 
homme  expéditif  et  que  rien  n'embarrasse, 
lui  donne  sur  place  une  leçon  de  tenue  mili- 
taire ;  il  lui  apprend  à  marcher  fendu  comme 
un  compas,  à  rouler  de  gros  yeux,  à  porter 
son  chapeau  de  travers,  à  fumer  dans  une 
pipe  culottée,  à  dire  morbleu  !  sacrebleu  I  et 
autres  fleurs  de  rhétorique  soldatesque.  Cette 
leçon  profite  beaucoup  plus  à  Effle  qu'au  dé- 
bonnaire Daniel.  Cependant  le  conseil  a  pro- 
noncé, et  le  lieutenant  George  doit  garder 
pendant  deux  mois  les  arrêts  forcés.  C'est  dur; 
mais  en  comparant  cette  punition  aux  dan- 
gers que  le  rôle  qu'il  a  accepté  pouvait  lui 
faire  courir,  le  brasseur  se  console.  Entre 
Jenkins,  un  vieil  officier  de  marine  :  «  "Vous 
êtes  le  lieutenant  Robinson?  —  Oui,  mon- 
sieur. —  En  ce  cas,  vous  devinez  l'objet  de 
ma  visite.  Ma  sœur,  séduite  et  abandonnée 
par  vous!  Il  me  faut  une  réparation,  le  ma- 
riage ou  un  duel  à  mort,  à  votre  choix;  pre- 
nez votre  épée  et  suivez-moi.  —  Impossible, 
monsieur;  j'ai  dû  rendre  mon  épée,  je  suis 
aux  arrêts.  »  Au  même  instant,  on  crie  :  Aux 
armes!  ce  sont  les  Ecossais.  «  Aux  armes, 
mon  lieutenant,  dit  Toby.  —  Impossible,  ser- 
gent; je  suis  aux  arrêts.  —  Aux  arrêts!  un 
jour  de  bataille  !  Malheur  !  mon  brave  George 
serait  déshonoré.  Je  vais  supplier  le  général 
de  les  lever  ;  il  ne  me  refusera  pas  cette  fa- 
veur, la  première  que  je  lui  demande.  »  En 
effet,  Toby  revient  bientôt  après  avec  le  con- 
sentement du  général.  Le  malheureux  bras- 
seur n'a  pas  été  plus  tôt  hissé  sur  un  cheval, 
que  la  courageuse  bête  (je  parle  du  cheval) 
l'emporte  au  galop  au  milieu  des  rangs  en- 
nemis. Le  bruit  du  canon  lui  a  fait  prendre 
le  mors  aux  dents...  Les  Ecossais  sont  en 
pleine  déroute,  et  le  général,  pour  récompen- 
ser les  prodiges  de  valeur  du  lieutenant  Ro- 
binson, le  nomme  capitaine  sur  le  champ  de 
bataille.  Il  est  déplus  désigné  pour  aller  pré- 
senter au  roi  les  drapeaux  pris  sur  l'ennemi... 
Le  roi,  charmé  de  sa  belle  conduite,  le  charge 
de  la  pacification  de  l'Irlande.  Daniel  ne  peut 
refuser,  et,  par  surcroît  de  désespoir,  il  doit 
partir  le  soir  même;  mais,  comme  un  mal- 
heur n'arrive  jamais  seul,  le  major  Jenkins 
revient  avec  le  contrat  de  mariage  qu'il  a 
préparé  d'avance,  et  somme  le  lieutenant 
supposé  d'accomplir  sa  promesse...  Heureu- 


sement, George  revient,  et,  par  un  coup  de 
théâtre  très  adroit,  se  substitue  à  Daniel  au 
moment  où  celui-ci,  traqué  dans  ses  derniers 
retranchements,  va  épouser  Anna  Jenkins. 
Daniel  se  démet  alors  de  son  métier  de  héros 
improvisé ,  et  retourne  à  sa  brasserie  de 
Preston,  où  il  épouse  son  Effie.  Le  sujet  si 
usé  des  ménechmes  a  fourni  le  sujet  de  cetto 
pièce,  assez  spirituelle  et  habilement  mouve- 
mentée pour  se  passer,  au  besoin,  de  musi- 
que. La  partition  d'Adolphe  Adam  est  une 
des  meilleures  productions  de  ce  compositeur. 
Non  seulement  il  la  jugeait  ainsi  lui-même, 
mais  les  critiques  lui  prédirent  un  succès  au 
moins  égal  à  ceux  du  Chalet  et  du  Postillon 
de  Lonjumeau.  Les  couplets  de  Chollet  au  pre- 
mier acte  ;  le  chœur  des  soldats  ;  la  poétique 
romance  :  Pour  sauver  sa  vie,  et  le  récit  de 
Chollet  racontant  les  prouesses  de  son  che- 
val, sont  des  morceaux  bien  en  situation.  Le 
compositeur  et  les  auteurs  avaient  fait  aussi 
la  part  du  vulgaire ,  dans  la  scène  où  Effie, 
pour  donner  du  cœur  à  son  fiancé,  prend  les 
attitudes  et  la  démarche  militaires.  «  Quand 
Mile  Prévost,  dit  le  critique  anonyme  déjà 
cité,  a  commencé  à  parcourir  le  théâtre  au 
pas  de  charge,  en  chantant  :  Ban  plan  plan, 
le  parterre  s'est  ému;  aux  jurons  véritables 
qu'elle  a  prononcés,  l'enthousiasme  a  éclaté  ; 
mais,  quand  on  l'a  vue  prendre  une  pipe, 
envoyer  des  bouffées  de  fumée  de  vrai  tabac 
de  caporal,  qui  ont  répandu  un  vrai  parfum 
de  taverne  et  de  corps  de  garda,  oh  !  alors, 
les  trépignements  du  parterre  ont  ébranlé  la 
salle.  »  Le  succès  de  la  pièce  se  prolongea 
pendant  plusieurs  années.  Le  Brasseur  de 
Preston  a  été  repris  à  l'Opéra-National  le 
22  janvier  1848.  Mme  Henri  Potier,  char- 
mante comédienne  d'ailleurs,  chantait  faux 
le  plus  agréablement  du  monde.  Musard  a 
tiré  de  cet  ouvrage  un  fort  joli  quadrille. 

BRAUTIGAMSPIEGEL  (der)  [le  Miroir  du 
fiancé] ,  opéra  prussien ,  musique  d'Ebell, 
représenté  à  Breslau  vers  1800. 

BRAUT  IM  SCHLEIER  (die)  [la  Nonne 
fiancée],  opéra  allemand,  musique  de  Bœhm 
(Jean),  représenté  en  Allemagne  vers  1800. 

BRAUTSCHAU  (die)  [la  Dot  de  la  mariée], 
opéra  allemand ,  musique  de  F.  Glaeser,  re- 
présenté à  Berlin,  au  théâtre  Kœnigstadt 
vers  1830. 

*  brautschau  (die),  opéra-comique,  pa- 
roles de  M.  A.  Kasten,  musique  de  M.  O.  Neit- 
zel,  représenté  sur  le  théâtre  de  la  Cour,  à 
Neustrelitz,  en  novembre  1889. 


172 


BRAV 


BRAVO  (il),  opéra  italien  en  trois  actes, 
livret  de  Berettoni,  musique  deMarliani,  re- 
présenté à  l'Opéra-Italien  sans  succès  le  1"  fé- 
vrier 1834.  Quel  que  soit  l'intérêt  d'un  drame 
lyrique,  quelque  émouvantes  qu'en  puissent 
être  les  péripéties,  il  importe,  en  vue  du  suc- 
cès, que  le  dénoûment  vienne  soulager 
l'auditeur  des  émotions  fortes  que  l'auteur 
lui  a  imposées.  Si  le  héros  succombe  à  la 
dernière  scène,  il  doit  mourir  de  désespoir 
ou  de  douleur,  et  exciter  la  pitié  après  avoir 
inspiré  de  la  sympathie  ;  mais  l'amour  par- 
tagé d'un  brigand,  fùt-il  passionné  et  sin- 
cère, ne  suffira  jamais  pour  intéresser  à 
son  sort  les  cœurs  délicats,  et  sa  condamna- 
tion à  mort  ne  fera  pas  verser  une  larme,  ni 
sur  lui  ni  sur  l'objet  de  son  amour.  Au  temps 
d'Eschyle  et  de  Sophocle,  où  régnait  un  autre 
ordre  d'idées  qu'aujourd'hui,  la  croyance  à  la 
fatalité  motivait  ces  sortes  de  dénoûments. 

Voici  le  sujet  du  livret  qui  nous  a  suggéré 
ces  réflexions  : 

La  scène  se  passe  à  Venise.  Une  joute  sur 
l'eau  vient  de  se  terminer  par  le  triomphe 
uu  vieux  pêcheur  Antonio  et  d'un  homme 
masque.  Lorsque  celui-ci  découvre  ses  traits, 
le  peuple  reconnaît  en  lui  un  bravo  redouté, 
et  s'en  éloigne  avec  effroi.  Rubini,  qui  jouait 
ce  rôle,  chantait  à  ce  moment  une  assez  jolie 
cavatine  :  S  ta  a  ciascun  sul  ciglio  accolto. 
Resté  seul,  il  est  bientôt  rejoint  par  le  pa- 
tricien Gradenigo,  qui  lui  propose  de  l'aider 
à  se  défaire  d'un  rival,  amant  de  la  belle 
Vénitienne  Violetta  Tiepolo ,  pupille  de  la 
République.  Or  il  se  trouve  que  ce  rival  pré- 
féré n'est  autre  que  le  bravo  lui-même,  connu 
de  Violetta  sous  le  nom  supposé  de  Bedmaro. 

La  scène,  qui  se  passe  dans  le  palais  Tie- 
polo, est  bien  conduite,  et  M1Ie  Grisi,  dans 
le  rôle  de  Violetta,  la  jouait  avec  beaucoup 
d'expression.  Gradenigo  a  employé  la  ruse 
pour  attirer  Violetta  dans  son  casino,  où  tout 
est  mis  en  œuvre  pour  la  séduire.  Il  y  a  ici 
un  beau  chœur  d'orgie  :  Sommergiamo  gli  af- 
farei  di  Bacco  nel  liquor;  et  des  couplets 
pleins  de  verve,  chantés  par  Tamburini.  Mais 
le  bravo  arrive  ;  Violetta  apprend  de  quelle 
nature  sont  les  services  qu'il  a  promis  de 
rendre  à  Gradenigo;  elle  reconnaît  en  lui 
Bedmaro  son  amant,  et  elle  le  repousse  avec 
horreur.  L'air  chanté  alors  par  M1*6  Grisi 
(au  commencement  du  troisième  acte)  est 
d'une  belle  expression  mélodique.  Le  bravo 
s'efforce  de  la  fléchir;  il  lui  raconte  les  mal- 
heurs qui  l'ont  réduit  à  embrasser  son  odieuse 
profession.  Le  duo  :  Odiar  io  non  saprei,  est 
un  des  meilleurs  morceaux  de  l'ouvrage.  Ac- 


BRAV 

cusé  d'un  meurtre,  le  bravo  comparaît  de- 
vant un  tribunal,  qui  le  condamne  au  der- 
nier supplice,  malgré  les  supplications  que 
Violetta  adresse  aux  juges. 

Le  style  de  la  partition  est  élégant  et  fa- 
cile, l'instrumentation  bien  traitée.  L'œuvre 
de  Marliani  a  été  reprise  en  1S55.  Elle  a  dû 
un  peu  l'accueil  qui  lui  a  été  fait  au  rôle  que 
le  compositeur  venait  de  jouer  à  cette  époque 
dans  la  révolution  italienne. 

BRAVO  (il),  opéra  italien  en  trois  actes, 
libretto  de  Gaetano  Rossi,  musique  de  Mer- 
cadante,  représenté  au  théâtre  de  la  Scala,  à 
Milan,  pendant  le  carême  de  1839,  où  il  fut 
chanté  par  Donzelli,  Castellan;  Mmes  Ta- 
dolini  et  Schoberlechner.  Il  fut  joué  au 
Théâtre-Italien  de  Paris  le  12  mai  1853. 
Le  livret  n'est  qu'un  tissu  de  crimes  et  d'hor- 
reurs ;  mais  la  partition  renferme  de  beaux 
passages  ;  l'air  de  Foscari,  par  exemple  : 

Délia  vita  nel  sentiero 
Vidi  un  angelo  del  cielo, 

et  le  duo  de  ténors  au  premier  acte.  Au  se- 
cond, on  remarque  un  large  morceau  d'en- 
semble, et,  dans  le  troisième,  un  magnifique 
chœur  de  gardes  de  nuit  et  une  scène  finale 
très  dramatique.  Il  a  été  chanté  à  Paris  par 
Belletti,  Giudotti,  Fortini;  Mme  de  Lagrange 
et  Mlle  Beltramelli. 

BRAVO  (le),  opéra  en  trois  actes  et  quatre 
tableaux,  livret  de  M.  Emile  Blavet,  musique 
de  M.  G.  Salvayre,  représenté  à  l'Opéra-Na- 
tional-Lyrique  le  18  avril  1877.  La  pièce  est 
obscure,  compliquée,  bizarre.  Elle  se  passe  à 
Venise.  Contarini,  l'un  des  Dix,  a  séduit  une 
jeune  fille,  Giovanna,  et  est  cause  de  sa  mort. 
Le  père  a  voulu  venger  l'honneur  de  sa  mai- 
son en  tuant  le  ravisseur.  Au  moment  où  le 
conseil  des  Dix  le  condamne  à  la  peine  capitale, 
son  fils,  Jacopo,  revient  de  la  guerre,  et,  grâce 
à  l'intervention  d'un  des  juges,  Tiepolo,  le 
vieillard  vivra,  mais  à  la  condition  que  Ja- 
copo se  dévouera  au  service  de  la  république 
en  acceptant  la  profession  de  bravo.  Fenimore 
Cooper  avait  déjà  imaginé  cette  histoire  ;  mais 
autre  chose  est  un  roman  très  développé,  dans 
lequel  des  choses  invraisemblables  sont  dé- 
duites insensiblement ,  autre  chose  est  un 
opéra,  où  les  situations  doivent  être  claires, 
l'action  concise  et  rapide.  Tiepolo  est  mort 
aussi,  en  laissant  la  tutelle  de  Violetta,  sa 
fille,  à  Contarini.  Celui-ci  veut  qu'elle  soit  sa 
femme  ou  qu'elle  entre  dans  un  couvent.  Mais 
le  jeune  Lorenzo  de  Montfort  possède  le  cœur 
de  Violetta.  Jacopo,  par  reconnaissance  pour 
la  mémoire  de  Tiepolo,  se  fait  un  devoir  de 


BRAZ 


BRIG 


173 


protéger  leurs  amours  et  de  punir  Contarini 
de  ses  méfaits  ;  enfin,  après  bien  des  incidents, 
il  le  provoque  et  le  tue.  Le  peuple  veut  pren- 
dre le  parti  de  Contarini  contre  le  bravo; 
mais  celui-ci  se  fait  ouvrir  les  rangs  en  mon- 
trant le  sceau  du  conseil  des  Dix,  qui  le  pro- 
tège, et,  pendant  que  les  religieuses  sont 
agenouillées  autour  du  cadavre,  il  s'em- 
barque avec  Lorenzo,  Violetta,  Gino  le  gon- 
dolier, Annina  sa  maîtresse,  et...  vogue  la 
galère  I 

La  partition  est  un  mélange  de  tous  les 
styles,  où  domine  une  orchestration  recher- 
chée, précieuse,  incontestablement  ingénieuse, 
mais  souvent  bruyante.  Le  rôle  du  bravo  est 
bien  caractérisé  par  les  timbres  sourds  et  lu- 
gubres des  instruments.  Plusieurs  airs  de 
danse,  surtout  celui  de  la  danse  orientale,  sont 
absolument  dénués  de  charme,  et  la  préten- 
tion à  l'effet  pittoresque  a  égaré  le  musicien  ; 
les  accords  sont  mal  enchaînés  ou  plutôt  ne 
le  sont  pas  du  tout,  et  l'oreille  de  l'auditeur 
est  offensée  gravement.  Quant  à  la  partie  vo- 
cale, qui  est  l'essentielle,  on  y  trouve  aussi 
trop  d'efforts  pour  enlever  les  suffrages  d'un 
public  vulgaire  par  des  cris  et  une  sonorité 
excessive.  Ensuite,  la  succession  des  motifs, 
qui  ne  sont  pas  liés  entre  eux,  nuit  à  l'effet 
de  chacun  d'eux.  On  dirait  que  l'auteur  a 
voulu  faire  servir  à  cet  ouvrage  tout  ce  qu'il 
avait  amassé  dans  ses  cartons.  En  somme, 
l'inspiration  se  fait  difficilement  jour  à  tra- 
vers l'enchevêtrement  musical  dont  elle  est 
surchargée.  Parmi  les  morceaux  qui  ont  plu 
davantage,  on  peut  citer  le  choeur  des  mari- 
niers, les  couplets  de  Gino,  au  troisième  acte  ; 
un  chœur  dansé,  une  tarentelle  et  la  grande 
barcarolle  finale,  morceau  symphonique  très 
travaillé,  qui  a  du  mérite  en  soi,  mais  qui  est 
hors  de  propos.  Chanté  par  MM.  Bouhy,  Lhé- 
rie,  Gresse,  Caisso-,  Mlles  Heilbron,  Berthe  Thi- 
bault; danseuses  :  Mlles  Théodore  et  Maillart. 

*  BRAVO  (le),  opéra  romantique  en  cinq 
actes,  musique  de  M.  Arthur  Kœnnemann, 
représenté  en  avril  1886  au  théâtre  municipal 
de  Munster,  où  Fauteur  remplissait  les  fonc- 
tions de  chef  d'orchestre. 

ERAZEN  BUST  (the)  [la  Tête  de  bronze] , 
opéra  anglais,  musique  de  Bishop,  représenté 
à  Londres,  à  Covent-Garden,  en  1813. 

BRA.ZEN  MASK  (the)  [le  Masque  de  fer], 
opéra,  musique  de  Davy  (John),  représenté 
en  1801  à  Covent-Garden. 

BRAZILEIRO  PANCRACIO  (o),  opérette 
en  trois  actes,  musique  de  M.  Freitas  Gazul, 


représentée  à  Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la 
Trinité. 

BBEF  IL  SORDO,  opéra  italien,  musique 
de  Capotorti,  représenté  au  théâtre  des  Fio- 
rentini  à  Naples  vers  1810,  joué  également 
à  Rome. 

BRENNO,  opéra  sérieux  italien,  musique 
de  Reichardt,  représenté  à  Berlin  en  1787. 

*  BRENNO     ALL'     ASSEDIO     DI    CHIUST, 

opéra  sérieux,  musique  de  M.  Luigi  Forma- 
giio,  représenté  sur  le  théâtre  San  Benedetto, 
de  Venise,  en  1852. 

BRENNO  IN  EFESO,  opéra  italien,  musique 
de  Perti,  représenté  à  Florence  en  1691. 

*  BRETAGNE,  grand  opéra,  musique  de 
M.  Bourgault-Ducoudray.  Cet  ouvrage,  encore 
inédit,  d'un  compositeur  breton,  a  été  exécuté 
par  fragments  à  Nantes,  sa  ville  natale,  en 
décembre  1892,  par  les  soins  et  dans  une 
séance  de  la  Société  musicale  Concordia. 

bretislaus,  opéra  allemand,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1725. 

BREUVAGE  DE  L'IMMORTALITÉ  (le)  , 
opéra  allemand,  musique  de  Walter,  repré- 
senté en  Allemagne  vers  1785. 

BRIC-À-BRAC,  revue  de  l'année  1879,  par 
MM.  Félix  Savard  et  Montréal,  jouée  à  l'A- 
thénée en  février  1880.  Quelques  intermèdes 
de  musique  ont  été  composés  avec  goût  par 
M.  Varney,  le  fils  de  l'auteur  du  Chant  des 
Girondins,  Mourir  pour  la  patrie,  qui  a  été 
adopté  par  les  gardes  nationaux  de  1848.  On 
a  surtout  remarqué  la  musique  de  l'air  sur 
V Asile  de  nuit  et  une  petite  pièce  d'orchestre. 
Montrouge  a  joué  le  rôle  principal  avec  sa 
verve  ordinaire. 

BRIDAL  OF  GERMAIN  (the)  [les  Noces  de 
Germain],  opéra  anglais  en  cinq  actes,  musi- 
que d'Ellerton,  représenté  en  Prusse  vers 
1830. 

BRIDE  OF  SONG  (the)  [la  Fiancée  du 
Chant],  opéra  anglais  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Farnie,  musique  de  M.  Benedict,  repré- 
senté à  Londres,  sur  le  théâtre  de  Covent- 
Garden,  le  3  décembre  1864. 

BRIEF  AN  SICH  SELBST  (der)  [la  Lettre 
écrite  à  soi-même],  opéra  allemand,  musique 
de  F.  Glaeser,  représenté  à  Vienne,  au  Théâ- 
tre-sur-la-Vienne, en  1826. 

BRIGAND  (le),  drame  en  trois  actes  et  en 
prose,  mêlé  de  musique,  paroles  de  Hoff- 
mann, musique  de  Kreutzer,  représenté  pour 


174 


BRIG 


BRIG 


la  première  fois  au  théâtre  de  l'Opéra-Comî- 
que  le  7  thermidor  an  III  (25  juillet  1795). 
C'était  une  pièce  de  circonstance,  destinée  à 
exposer  sur  la  scène  les  crimes  des  agents  de 
la  Révolution,  un  an  après  la  chute  de  Ro- 
bespierre. Quoique  la  pièce  se  passe  dans  les 
montagnes  de  l'Ecosse,  les  allusions  y  sont 
assez  transparentes,  et  les  doctrines  féroces 
des  proconsuls  y  sont  assez  clairement  expo- 
sées, comme,  par  exemple,  à  la  fin  des  cou- 
plets chantés  par  Kirk  au  premier  acte  : 

Les  vaincus  reviennent  encore, 
Mais  les  morts  ne  reviennent  plus. 

La  musique  de  Kreutzer,  plus  connu  comme 
auteur  de  Lodoïska  et  de  Paul  et  Virginie, 
partagea  le  sort  de  ce  drame  de  circonstance, 
et  fut  oubliée  avec  lui.  Nous  mentionnerons 
seulement  le  finale  du  second  acte,  que  les 
auditeurs  contemporains  ont  trouvé  pathéti- 
que et  vrai. 

BRIGAND  HONNÊTE  HOMME  (le),  opéra, 
musique  de  Zeller,  représenté  au  théâtre  du 
duc  de  Mecklembourg  en  1789. 

BRIGANDS  (les),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Henri  Meilhac  et  Lu- 
dovic Halévy,  musique  de  M.Jacques  Offen- 
bach,  représenté  au  théâtre  des  Variétés  le 
10  décembre  1869.  Le  brigand  Falsacappa 
est  informé  que  le  prince  de  Grenade  envoie 
au  prince  de  Mantone  sa  fille  qu'il  doit  épou- 
ser, et  qu'une  somme  de  trois  millions  doit 
être  rapportée  par  l'ambassadeur  chargé  de 
cette  mission.  Il  lui  vient  à  l'esprit  de  substi- 
tuer le  portrait  de  sa  fille  à  celui  de  la  jeune 
princesse,  et  de  se  substituer  aussi  lui-même 
avec  sa  troupe  au  personnel  de  l'ambassade. 
On  comprend  les  quiproquos  et  les  drôleries 
qu'une  telle  situation  amène.  Au  lieu  des 
millions,  dépensés  par  un  caissier  infidèle, 
Falsacappa  ne  trouve  qu'une  somme  insigni- 
fiante. Le  véritable  ambassadeur  survient,  et 
le  brigand  payerait  cher  son  stratagème,  si  le 
prince  de  Mantoue  ne  reconnaissait  dans  la 
fille  du  bandit  une  personne  qui  lui  a  sauvé 
la  vie.  Il  en  résulte  que  les  brigands  sont 
amnistiés  et  retournent  à  leurs  nobles  tra- 
vaux. Le  fond  de  ces  pièces  est,  comme  on 
le  voit,  pauvrement  imaginé,  et  il  semble 
que  les  auteurs  comptent  pour  le  succès  sur 
les  plus  grotesques  invraisemblances.  Les 
détails  accessoires  sont  si  multipliés  et  si 
extravagants,  que  le  spectateur  se  soucie 
d'ailleurs  très  peu  du  canevas  de  l'intrigue. 
Je  ne  trouverais  rien  de  compromettant  pour 
l'art  dans  ces  sortes  de  farces,  si  on  les  pré- 
sentait comme  telles  pour  l'amusement  po- 


pulaire, et  si  les  moyens  employés  étaient 
en  proportion  avec  le  peu  d'importance  du 
genre.  Mais  quand  on  songe  que  l'exploita- 
tion de  ce  genre  de  spectacles  est  devenue  une 
industrie  très  lucrative,  encouragée  pendant 
vingt  ans  de  mille  manières  parles  fonction- 
naires de  l'Etat,  qu'un  compositeur  a  eu  le 
courage  d'écrire  une  partition  de  près  de 
400  pages,  sur  un  livret  comme  celui  des 
Brigands,  il  y  a  là  de  quoi  faire  faire  des 
réflexions  assez  tristes  sur  les  destinées  de 
l'art  musical  et  du  goût  dans  notre  propre 
pays,  et  sur  la  mauvaise  influence  que  nous 
exerçons  ailleurs.  On  a  remarqué,  dans  le 
premier  acte  des  Brigands,  le  chœur  d'intro- 
duction avec  le  dialogue  entre  le  faux  ermite 
et  les  jeunes  filles  :  Bon  ermite,  ah!  dis-nous 
vite,  où  nous  conduis-tu? —  Dans  le  sentier 
de  la  vertu,  etc.;  les  couplets  de  Falsacappa  : 
Quel  est  celui  qui  par  les  plaines...?  et  les  cou- 
plets de  Fiorella,  la  fille  du  bandit  :  Au  cha- 
peau je  porte  une  aigrette.  Le  musicien  se 
défiait  donc  de  son  poète  et  le  poète  de  son 
musicien,  puisque  tous  deux  ont  eu  recours 
à  deux  détonations  de  revolver  pour  faire 
applaudir  ces  couplets.  Du  reste,  M:  Offen- 
bach  met  tout  en  musique,  mêmes  les  bottes 
des  carabiniers.  Dans  le  deuxième  acte,  le 
canon  :  Soyez  pitoyables  et  donnez  du  pain, 
est  le  seul  morceau  qui  ait  quelque  valeur 
musicale.  Dans  le  duetto  du  notaire  qui  le 
suit,le  musicien  revient  à  son  éternel  rythma 
de  polka.  Au  troisième  acte,  j  e  ne  trouve  à  citer 
que  le  chœur  de  fête  :  Y  Aurore  parait.  Les 
Brigands  ont  été  joués  par  Dupuis,  Kopp, 
Léonce,Blondelet,Lanjallais,  Baron,  Miles  Ai- 
mée, Zulma  Bouffar,  etc. 

*  BRIGANDS  (les),  opéra  en  quatre  actes  et 
sept  tableaux,  paroles  françaises  de  Jules 
Ruelle,  musique  de  Verdi,  représenté  au  théâ- 
tre de  l'Athénée  le  3  février  1870.  C'est  la  tra- 
duction de  l'opéra  £  Masnadieri. 

BRIGANDS  ET  LE  CHANTEUR  (LES),  opéra 
allemand,  musique  de  Mlle  Blahetka,  repré- 
senté à  Vienne,  au  théâtre  de  la  porte  de  Ca- 
rinthie,  en  1830. 

BRIGANTI  (i),  opéra  italien  en  trois  actes, 
livret  de  Crescini,  musique  de  Mercadante, 
représenté  pour  la  première  fois  à  Paris,  au 
Théâtre-Italien,  le  22  mars  1836.  Le  sujet  a 
été  emprunté  à  la  pièce  de  Schiller.  Les  deux 
fils  de  Maximilien,  comte  de  Moor ,  sont  ri- 
vaux et  se  détestent.  Ils  aspirent  tous  deux 
à  la  main  d'Amélie,  leur  cousine.  Corrado,  le 
plus  jeune,  fait  enfermer  son  père,  proclame 
<ju'il  est  mort,  et  s'empare  de  la  puissance- 


BRIN 


BROC 


175 


L'aïnè,  Hermann,  dans  un  accès  d'exaltation 
romantique,  se  fait  chef  de  brigands.  Il 
délivre  son  père,  et  se  trouve  être  involon- 
tairement le  meurtrier  de  son  frère,  qu'il  a 
délivré  ainsi  des  remords  qui  aboyaient  dans 
ton  cœur,  selon  l'expression  de  Schiller. 

Un  tel  mélodrame  offrait  sans  doute  des 
situations  musicales,  mais  d'une  interpré- 
tation très-difficile.  Il  n'aurait  pas  été  un  ob- 
stacle au  succès,  malgré  son  invraisemblance, 
car  nous  avons  vu  réussir  le  Trovatore,  dont 
la  conception  est  encore  plus  bizarre.  La  mu- 
sique de  Mercadante  a  des  formes  trop  déve- 
loppées et  trop  classiques  pour  s'associer  à 
des  impressions  brusques  et  sauvages.  Cet 
opéra  a  été  accueilli  sans  enthousiasme  par 
l'auditoire  du  Théâtre-Italien.  On  a  cepen- 
dant remarqué  la  cavatine  dite  par  Tamburini , 
et  précédée  d'une  gracieuse  ritournelle  jouée 
par  le  cor  :  Ove  a  me  tu  volga  un  guardo  ;  un  air 
brillant  et  chaleureux  d'Amélie,  chanté  par 
Mlle  Grisi  ;  la  cavatine  de  Rubini  :  Questi  due 
verdi  salci;  enfin,  le  trio  avec  chœur,  qui 
termine  magistralement  le  premier  acte. 
Dans  les  deux  autres,  on  distingue  la  prière 
d'Hermann,  et  le  duo  qu'il  chante  avec  son 
père.  Lablache  jouait  le  rôle  du  vieux  comte 
de  Moor.  Mercadante,  qui  était  venu  à  Paris 
pour  faire  représenter  cet  opéra,  retourna  à  Mi- 
lan, peu  satisfait  de  l'accueil  fait  à  son  œuvre. 

briganti  (i),  opéra  italien,  musique  de 
Arditi,  représenté  au  Conservatoire  de  Mi- 
lan en  1841. 

brigitta,  opéra  allemand  en  trois  actes, 
musique  de  Miry,  représenté  au  théâtre  Mi- 
nard,  de  Gand,  en  1847. 

BRIGITTA-KIRCHTAG  (der)  -[le  Jour  de 
Sainte-Brigitte],  opéra  allemand,  musique  de 
Lickl,  représenté  au  théâtre  Schikaneder, 
à  Vienne,  vers  1796. 

*  brillant  achillb  (le),  vaudeville-opé- 
rette en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Charles 
Clairville  et  Fernand  Beissier,  musique  de 
M.  Louis  Varney,  représenté  au  théâtre  de  la 
Renaissance  le  21  octobre  1892.  Interprètes  : 
MM.  Huguenet,  Edouard  Georges,  Regnard  ; 
Mmes  Théo,  Saulier,  Roland,  Berthelot,  Isaac, 
Richard. 

*BRlNio,  opéra,  paroles  de  M.  Van  Lo- 
chem,  musique  de  M.  Van  Millingen,  repré- 
senté au  théâtre  du  Parc,  à  Amsterdam,  en 
mai  1889.  Livret  intéressant,  tiré  d'une  nou- 
velle populaire  de  Van  Lennep,  dont  l'action 
de  déroule  sur  la  terre  des  anciens  Bataves, 


au'  temps  de  la  domination  romaine  et  de 
l'empereur  Julien,  musique  sans  caractère  et 
sans  inspiration,  orchestrée  d'une  façon  bru- 
tale. Interprètes  :  Mme  Ophemert-Schweneka, 
MM.  Pariwels,  Orelio  et  Albans. 

BRIOCHES  DU  DOGE  (les),  opérette,  mu- 
sique de  M.  Demarquette,  jouée  aux  Folies- 
Bergère  en  mars  1872. 

BRISEIDE,  opéra  italien,  musique  de  Bian- 
chi,  représenté  à  Turin  en  1784. 

BRISEIDE,  opéra  italien,  musique  de  Ro- 
buschi,  représenté  à  Naples  vers  1790. 

BRITANNIA,  opéra  anglais,  musique  de 
Arne,  représenté  à  Londres,  au  théâtre  de 
Drury-Lane,  en  1744. 

BRITANNICO,  opéra,  livret  imité  de  la 
tragédie  de  Racine,  musique  de  C.-H.  Graun, 
représenté  à  Berlin  en  1752. 

BRITISH  FORTITUDE  (the)  [la  Bravoure 
anglaise],  opéra  anglais,  musique  de  Reeve, 
représenté  à  Londres  en  1794. 

*  BROCÉLIANDE,  opéra  féerique  en  quatre 
actes  et  six  tableaux,  paroles  de  M.  André 
Alexandre,  musique  de  M.  Lucien  Lambert, 
représenté  sur  le  théâtre  des  Arts,  à  Rouen, 
le  25  février  1893.  Encore  un  opéra  dont  le 
sujet  est  emprunté  au  cycle  fameux  des  che- 
valiers de  la  Table  ronde,  si  fréquemment  mis 
à  contribution  depuis  le  moment  où  Richard 
Wagner  a  songé  à  s'en  emparer.  Peut-être  en 
abuse-t-on  un  peu.  Il  est  ici  question  des  kor- 
rigans, des  lutins  et  des  fées,  desdits  cheva- 
liers qui  suivent  l'étendard  du  roi  Arthur  de 
Bretagne,  et  de  la  voluptueuse  Viviane,  et  de 
l'enchanteur  Merlin,  que  sais-je  ?  Le  beau 
chevalier  Gildas,  entraîné  dans  la  forêt  de 
Brocéliande  pour  y  venger  la  défaite  infligée 
à  Morgan,  pénètre  jusque  dans  le  palais  de 
la  fée  Viviane,  près  de  laquelle  il  oublie  sa 
tendre  fiancée,  la  douce  et  séduisante  Enide. 
Mais  Merlin  veille,  Merlin,  qui  est  amoureux 
de  Viviane,  et  c'est  grâce  à  lui  qu'Enide  vient 
trouver  Gildas  dans  sa  retraite  et  qu'elle 
peut  l'arracher  aux  bras  de  sa  rivale.  Le  mé- 
rite de  ce  poème,  écrit  d'ailleurs  en  vers  so- 
nores, est  d'offrir  au  compositeur  des  situa- 
tions puissantes  et  variées,  essentiellement 
favorables  à  une  musique  passionnée,  colorée 
et  pittoresque.  Le  musicien  n'a  pas  failli  à  sa 
tâche,  et  son  œuvre  se  recommande  par  un 
heureux  jet  mélodique  et  un  excellent  sen- 
timent de  la  scène,  que  complète  une  réelle 
habileté  dans  l'instrumentation.    Parmi  les 


476 


BROS 


BRUS 


morceaux  remarqués,  il  faut  d'abord  citer 
l'ouverture,  fréquemment  exécutée  dans  nos 
grands  concerts  symphoniques,  puis,  au  pre- 
mier acte,  le  récit  de  Morgan,  la  belle  phrase 
de  Gildas  :  Vive  Dieu  !  ma  fureur  est  grande, 
le  chœur  plein  de  vigueur  :  Hardi,  Gildas  !  et 
le  charmant  duo  de  Gildas  et  d'Enide  ;  au 
second,  un  chœur  de  lutins  et  l'invocation  de 
Gildas  à  la  source  magique  ;  au  troisième,  qui 
est  particulièrement  riche,  la  mélodie  de  Vi- 
viane :  J'ai  marché  cette  nuit...,  le  grand  duo 
qu'elle  chante  avec  Gildas,  suivi  du  trio  avec 
Merlin,  et  des  airs  de  ballet  fort  élégants  ;  en- 
fin, au  quatrième,  la  cantilène  pleine  de  ten- 
dresse d'Enide  et  un  excellent  finale.  Cet 
ouvrage  important  avait  pour  interprètes 
Mlles  Marguerite  Baux  et  Parentani,  MM.  Cor- 
nubert,  Ceste,  Poitevin,  Corin  et  Corpait. 

BRODEUSE  (la),  opéra  russe  en  un  acte, 
musique  de  Lvoff,  représenté  à  Saint-Péters- 
bourg vers  1840. 

BROSKOVANO,  opéra-comique  en  deux 
actes  et  en  prose,  paroles  de  MM.  Scribe  et 
Henri  Boisseaux,  musique  de  M.  Louis  Deffès, 
représenté  au  Théâtre-Lyrique  le  29  septem- 
bre 1858.  Le  soldat  Constantin,  ayant  tué  sur 
la  grande  route  un  seigneur  richement  vêtu, 
avec  lequel  il  avait  eu  une  querelle,  se  fait 
passer,  aux  yeux  de  l'aubergiste  Jovitza,  pour 
Basile,  le  prétendu  inconnu  de  la  fille  de  Jo- 
vitza. La  jeune  Hélène  devient  l'épouse  de 
Constantin,  et  c'est  alors  que  le  vrai  Basile 
arrive.  On  prend  le  nouveau  marié  pour 
Brosàovano,  un  chef  de  brigands ,  la  terreur 
de  la  contrée  ;  mais  tout  s  eclaircit  enfin  : 
c'est  Constantin ,  au  contraire ,  qui  a  tué  le 
bandit  et  délivré  ainsi  les  habitants  d'un  en- 
nemi implacable.  Le  premier  acte  de  ce  faible 
livret  rappelle,  avec  désavantage,  les  Mé- 
prises par  ressemblance,  de  Patrat.  La  direc- 
tion ne  comptait  guère  sur  cette  pièce,  et 
Scribe  qui,  aux  répétitions,  avait  fini  par 
douter  comme  les  autres,  annonça  qu'il  ne  se 
nommerait  pas.  Or,  pendant  qu'un  succès 
inattendu  se  décidait,  Scribe  était  au  congrès 
de  Bruxelles ,  en  sorte  qu'il  ne  put  revenir 
sur  la  décision  qu'il  avait  prise.  Boisseaux 
fut  donc  nommé  seul.  La  brochure  et  la  par- 
tition portent  le  nom  de  Scribe.  La  musique 
parut  très  agréable,  et  l'on  bissa,  au  premier 
acte,  les  couplets  militaires  de  Constantin, 
dont  le  motif  sert  de  début  à  l'ouverture  de 
l'opéra,  et  la  légende  du  vampire.  Le  quatuor 
du  deuxième  acte  est  d'une  facture  remar- 
quable. 


"BROSSEUR  ET  marquise,  opérette  en 
un  acte,  musique  de  M.  Raphaël  Grizy,  re- 
présentée dans  un  salon  le  21  novembre  1875. 

BROTHER  AND  SISTER  (le  Frère  et  la 
Sœur),  opéra  anglais,  musique  de  Bishop,  en 
société  avec  Reeve,  représenté  à  Covent- 
Garden  en  18 15. 

brouilleries  (les),  comédie  en  trois 
actes  et  en  prose,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de 
d'Avrigny ,  musique  de  Berton ,  représentée 
au  Théâtre-Italien  le  1er  mars  1790.  Cet  im- 
broglio à  la  mode  espagnole  fut  favorable- 
ment accueilli  à  cause  de  la  musique,  quoi- 
qu'elle paraisse  peu  digne  de  l'auteur  de 
Montano  et  Stéphanie,  du  Délire  et  à' Aline. 

BROUILLERIES  (les),  opéra  en  un  acte,  pa- 
roles de  Dumaniant ,  musique  de  Foignet 
(Charles),  représenté  à  Paris  au  théâtre  Mon- 
tansier  en  1799. 

BRUDER  GRAUROK  UND  DIE  PILGERINN 

(der)  [le  Moine  gris  et  la  Pèlerine] ,  opéra 
allemand ,  musique  de  C.-G.  Glœsch ,  écrit  à 
Berlin  vers  1775. 

BRUDER  VON  KAKRAU  (der)  [le  Frère  de 
Kakrau],  opéra  allemand,  musique  de  LicM, 
représenté  au  théâtre  Schikaneder  vers  1800. 

*  BRULEURS  D'EAU-DE-VIE  (les),  opéra, 
paroles  du  comte  Tolstoï,  musique  de  Mme  sie- 
rova,  représenté  sans  aucun  succès  à  Moscou, 
en  juillet  1894. 

BRUNET  ET  CAROLINE,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Ségur  jeune,  musique 
de  Mengozzi,  représenté  à  Montansier  en  1799. 

BRUSCHINO  0  IL  FIGLIO  FER  AZZARDO, 

opéra-bouffe  en  un  acte,  traduit  et  arrangé 
de  l'italien  par  M.  de  Forges,  musique  de 
Rossini,  représenté  pour  la  première  fois  à 
Paris,  sur  le  théâtre  des  Bouffes-Parisiens,  le 
28  décembre  1857.  Cette  bouffonnerie  musi- 
cale n'était  qu'une  reprise  d'une  des  improvi- 
sations les  plus  légères  de  la  jeunesse  de 
Rossini,  il  Figlio  per  azzardo,  donnée  à  Ve- 
nise au  petit  théâtre  de  San-Mosé,  pour  le 
carnaval  de  l'année  1813,  de  cette  année  mé- 
morable qui  vit  naître  à  la  fois  Tancredi  et 
Yltaliana  in  Algieri.  Rossini  avait  déjà,  sur 
cette  scène  microscopique,  successivement 
fait  jouer  la  Cambiale  di  matrimonio  (1810), 
YInganno  felice  (1812),  la  Scala  di  seta  (1812), 
YOccasione  fa  il  ladro  (1812),  opéras  en  un 
acte  ou  farze,  parmi  lesquels  YInganno  felice 
est  un  petit  chef-d'œuvre.  Le  jeune  maestro, 
qui  devait  bientôt  aborder  la  scène  du  grand 


BRUS 


BUCE 


177 


théâtre  «3e  la  Penice,  avait  à  souffrir  les  tra- 
casseries, l'humeur  jalouse  et  l'insolence  d'un 
imprésario  qui,  le  voyant  pauvre,  se  permet- 
tait de  le  traiter  fort  légèrement ,  et  alla  en 
dernier  lieu  jusqu'à  lui  donner  le  plus  mau- 
vais libretto  qu'il  pût  trouver,  celui  de  Brus- 
ehino.  Rossini ,  qui  avait  engagé  son  talent 
naissant  pour  quelques  sequins,  ne  se  décon- 
certa pas.  Il  dit  en  riant  à  son  collaborateur, 
après  avoir  parcouru  le  libretto  :  «  Je  vous 
prouverai  que  je  suis  plus  fort  que  vous,  en 
faisant  de  la  musique  encore  plus  détestable 
que  votre  poema.  »  Telle  est  l'histoire  de 
Bruschino,  qui  précéda  de  quelques  semaines 
l'avènement  de  Tancredi,  le  premier  opéra 
séria  de  Rossini.  Bruschino  ne  fut  exécuté 
que  deux  fois  devant  le  public  vénitien, 
qui,  dès  les  premières  mesures  de  l'ouver- 
ture, manifesta  sa  mauvaise  humeur.  Sten- 
dhal se  trompe  en  attribuant  à  la  Scala  di 
seta  la  plaisanterie  des  coups  d'archet 
frappés  par  les  violonistes  sur  le  fer-blanc 
qui  entoure  la  lumière  aux  pupitres  de 
l'orchestre.  Cette  haute  bouffonnerie  mu- 
sicale se  trouve  marquée  à  la  trentième  me- 
sure de  l'ouverture  de  Bruschino.  Elle  causa 
l'étonnement  et  la  colère  d'un  public  nom- 
breux venu  de  tous  les  quartiers  de  Venise 
pour  écouter  l'opéra  nouveau.  Ce  public  qui, 
deux  heures  avant  la  représentation,  assié- 
geait les  portes,  se  crut  personnellement  in- 
sulté, et  siffla  comme  sait  siffler  un  public 
italien  en  colère.  Rossini  avait  voulu  simple- 
ment jouer  un  mauvais  tour  à  l'imprésario 
qui  se  plaisait  à  l'humilier,  et,  pour  arriver 
à  son  but,  il  n'avait  pas  craint  de  mystifier 
quelque  peu  le  public. 

Qui  se  serait  douté  qu'un  demi-siècle  plus 
tard  Bruschino  ferait  les  délices  des  dilettanti 
parisiens  et  les  attirerait  aux  Bouffes  ?  a  Cette 
jolie  petite  partition,  dit  Scudo,  contient, 
après  l'ouverture ,  un  duettino  pour  so- 
prano et  ténor ,  un  autre  duo  pour  ténor  et 
baryton,  où  l'on  retrouve  les  germes  du  duo 
du  Turc  en  Italie  :  Per  piacere  alla  signora  ; 
un  air  de  basse  dont  les  difficultés  vocales 
étaient  une  malice  à  rencontre  du  pauvre  Raf- 
fanelli,  qui  était  vieux  et  dans  l'impuissance  de 
rendre  le  plus  léger  gorgheggio  ;  puis  vien- 
nent un  air  de  soprano  avec  accompagnement 
obligé  de  clarinette,  un  trio,  un  charmant 
quatuor  et  le  finale,  qui  annonce  tout  ce  que 
Rossini  fera  dans  ce  genre  où  les  Italiens 
n'ont  pas  de  rivaux...  »  Bruschino  ne  fut  pas 
trop  mal  chanté  par  les  grotesques  acteurs 
des  Bouffes ,  plus  accoutumés  à  interpréter 
la  folle  musique  des  Deux  Aveugles  et  d'Or- 


phée aux  enfers,  que  les  gracieuses  cantilènes 
du  chantre  de  Pesaro. 

BRUTO,  opéra  séria ,  musique  de  J.  Nicco- 
lini,  représenté  à  Gênes  en  1799. 

BRUTO  FORTUNATO,  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Bernardini,  représenté  à  Civita- 
Vecchia  en  1788. 

BRUTUS,  tragédie  du  duc  de  Buckingham, 
musique  de  Galliard ,  représentée  dans  Lin- 
coln's-Inn-Fields  en  1745. 

BRUTUS,  opéra  sérieux ,  avec  intermèdes , 
musique  de  Schauensée,  représenté  à  Lu- 
cerne  en  1753. 

BRUTUS  À  ALBE  ou  LE  TRIOMPHE 
D'AUGUSTE,  opéra  anglais,  musique  de  Pur- 
cell  (Daniel),  représenté  à  Dorset-Garden  en 
1697. 

*  BRUTUS  EN  CÉSAR,  opéra-comique  fla- 
mand en  un  acte,  musique  de  Charles  Miry, 
représenté  à  Gand  le  14  octobre  1867. 

*  BRUXA  DAS  RUINAS  (a),  opérette,  pa- 
roles de  M.  Baptista  Machado,  musique  de 
MM.  Dias  Costa  et  Filippe  da  Silva,  repré- 
sentée à  Lisbonne,  au  théâtre  de  l'Avenida, 
en  mai  1893. 

BUCEFALO  (don),  opéra  bouffe  italien  en 
trois  actes,  musique  de  Cagnoni,  représenté 
au  théâtre  d'il  Re  en  1847,  puis  au  théâtre 
Carcano  de  Milan  dans  l'année  1849,  et  au 
Théâtre  -  Italien  de  Paris  le  9  novembre 
1865.  Don  Bucefalo  est  un  compositeur 
acharné,  on  pourrait  dire  enragé.  Il  arrête 
une  troupe  de  villageois  qui  passe  en  chan- 
tant sous  les  fenêtres  du  logement  qu'il  oc- 
cupe à  Frascati,  et  il  les  transforme  en  cho- 
ristes d'opéras.  Il  choisit  pour  prima  donna 
une  jeune  femme  nommée  Rosa,  qui  est  l'ob- 
jet des  adorations  d'un  vieux  podagre,  don 
Marco  Bomba,  et  d'un  jeune  comte.  Rosa, 
pour  goûter  les  douceurs  de  leur  galanterie, 
se  fait  passer  pour  veuve ,  tandis  qu'elle  est 
bien  et  dûment  mariée  à  un  jeune  militaire, 
lequel,  caché  sous  un  travestissement,  observe 
ses  intrigues.  Don  Bucefalo  est  au  comble  de 
l'enthousiasme  ;  il  est  l'auteur  d'un  opéra  qui 
doit  assurer  à  son  nom  une  gloire  immor- 
telle. Il  se  met  au  clavecin,  déclame  le  réci- 
tatif et  s'épanouit  d'aise ,  pavonis  instar.  Il 
fait  répéter  la  prima  donna,  en  imitant  les 
effets  de  chaque  instrument  de  son  orchestre. 
Les  choristes,  habillés  en  guerriers  romains, 
obéissent  à  son  commandement,  et  il  apprend 
à  un  proconsul  son  rôle  et  ses  gestes.  Pen- 

12 


178 


BUCH 


BUIS 


dant  que  tout  marche  au  gré  de  ses  désirs, 
et  sans  qu'il  s'aperçoive  le  moins  du  monde 
de  la  présence  des  soupirants  de  la  belle  Rosa, 
survient  le  mari  de  la  cantatrice  improvisée, 
qui  interrompt  la  répétition  générale  et  em- 
mène sa  femme,  au  grand  désespoir  de  don 
Bucefalo. 

Cet  ouvrage,  fort  amusant,  a  fait  le  tour  de 
l'Italie  avec  un  grand  succès.  La  musique  est 
accorte,  pimpante,  sans  grande  originalité  ; 
c'est  la  menue  monnaie  courante  de  Doni- 
zetti.  Le  rôle  de  don  Bucefalo  a  été  créé  par 
Bottero;  mais  Zucchini  l'a  joué  ici  avec  un 
entrain,  un  esprit,  une  bouffonnerie  qui  ne 
laissaient  rien  à  désirer.  On  y  a  remarqué 
aussi  M'ie  vitali.  Les  autres  rôles  ont  été 
chantés  par  Brignoli,  Mercuriali,  Leroy  et 
Mlle  de  Brigny.  C'est  une  caricature  du 
Maître  de  chapelle  à  ajouter  à  celles  de  la 
Prova  d'un  opéra  séria,  des  Cantatrice  villane, 
du  Fanatico  per  la  musica,  et  enfin  du  Maître 
de  chapelle,  de  Paër. 

BÛCHERON  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Guichard  et  Castet,  musique  de  Phi- 
lidor,  représenté  à  Paris ,  sur  le  théâtre  de 
la  Comédie-Italienne ,  le  28  février  1763.  Su- 
zette  revient  de  la  forêt  en  chantant  ;  Colin 
l'entend  et  accourt;  mais  Suzette  refuse  de 
rester  avec  lui  ;  elle  craint  d'être  surprise  par 
sa  mère,  qui  veut  la  marier  au  fermier  Si- 
mon malgré  son  mari  Biaise,  auquel  Colin 
plairait  pour  gendre.  Quelle  nouvelle  pour 
Colin!  Il  voudrait  témoigner  sa  douleur  à 
Suzette,  mais  on  entend  quelqu'un;  c'est 
Biaise,  le  père  de  Suzette,  qui  revient  de  son 
travail.  Biaise,  qui  est  malheureux  en  mé- 
nage, déplore  sa  triste  situation  :  «  Méchante 
femme  et  point  de  pain!  ah!  quel  destin!  » 
dit-il.  Le  tonnerre  gronde  :  Mercure  paraît 
et  lui  annonce  que  Jupiter,  touché  de  sa  mi- 
sère, remplira  les  trois  premiers  souhaits 
qu'il  voudra  former.  Biaise ,  embarrassé ,  va 
consulter  le  bailli,  avec  qui  il  se  met  à  table. 
On  boit.  Biaise  sait  que  le  bailli  aime  l'an- 
guille, il  voudrait  pouvoir  lui  en  offrir  une; 
à  peine  ce  souhait  est-il  formé  qu'une  an- 
guille paraît  sur  la  table.  Mme  Biaise,  voyant 
que  son  mari  a  si  mal  profité  de  ce  premier 
souhait,  devient  furieuse.  Dans  son  premier 
mouvement,  Biaise  souhaite  de  la  voir 
muette,  ce  qui  s'accomplit  aussitôt;  enfin,  il 
lui  fera  sacrifice  du  troisième  souhait  pour 
lui  rendre  la  langue  qu'elle  a  si  bien  pendue, 
si  elle  consent  au  mariage  de  Suzette  avec 
Colin.  Margot  se  rend  et  recouvre  la  parole. 
On  s'en  aperçoit  bientôt,  car  les  mots  sortent 


en  foule  de  sa  bouche,  ils  se  pressent  jusqu'à 
ce  qu'enfin  la  source  en  soit  épuisée. 

On  voit  que  cette  pièce  est  une  plaisanterie 
de  plus  à  l'endroit  des  femmes  qui  ont  la  dé- 
mangeaison de  trop  parler.  Elle  eut  vingt- 
quatre  représentations  successives,  ce  qui 
était  beaucoup  alors;  mais  pas  assez  pour 
enseigner  aux  femmes  les  avantages  du  si- 
lence; car  on  la  reprit  souvent.  Philidor 
n'avait  pas  encore  donné  de  meilleure  mu- 
sique ;  celle  du  Bûcheron  fut  fort  applaudie  ; 
on  l'entendit  longtemps  avec  plaisir. 

BÛCHERON  (le),  opéra-comique,  musique 
de  Benda,  représenté  à  Gotha  vers  1770  et  à 
Leipzig  en  1778. 

BÛCHERON  (le),  opéra  allemand,  musique 
de  Reichardt,  représenté  en  1775  à  Berlin. 

*  BUENAS  NOCHES,  SENOR  DON   SIMON, 

zarzuela  en  un  acte,  musique  de  Cristobal 
Oudrid  écrite  sur  un  livret  qui  nous  semble 
bien  devoir  être  une  imitation  flagrante  de 
Fopéra-comique  français  Bonsoir,  monsieur 
Pantalon,  représentée  à  Madrid  le  16  avril 
1852. 

*  BUENAVENTURA  (la),  zarzuela,  musique 
de  M.  Joaquin-Maria  Vehils,  représentée  à 
Madrid  en  1880. 

*  BUFFALMACO,  opérette-bouffe  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  B.  Groller,  musique  de 
M.  R.  Glick,  représentée  à  Hambourg  le 
16  mars  1891. 

*BUG-JARGAL,  drame  lyrique  italien,  poème 
de  M.  Valle,  musique  de  M.  José  Gama  Mal- 
cher,  compositeur  brésilien,  représenté  à 
Para  en  août  1890. 

BUISSON  VERT  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  de  Fonteilles,  musique  de 
M.  Léon  Gastinel,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  15  mai  1861.  Le  livret  est  trop 
naïf,  trop  nul  pour  qu'on  en  doive  donner  l'a- 
nalyse. Le  Buisson  vert  est  l'enseigne  de 
l'auberge  où  se  passe  l'action ,  dont  les  per- 
sonnages sont  :  un  paysan  amoureux  et 
poëte,  une  jeune  fille  qui  répond  à  sa  ten- 
dresse, son  père,  vieux  matelot,  qui  se  trouve 
avoir  sauvé  les  jours  du  roi  de  Suède  Gus- 
tave III,  enfin  ce  monarque  lui-même,  qui 
amène  le  dénoûment  par  ses  libéralités  roya- 
les. La  musique  de  M.  Léon  Gastinel,  an- 
cien pensionnaire  de  Rome ,  méritait  un 
poème  plus  favorable  à  l'inspiration.  On  a 
remarqué  le  chœur:  Salut,  monsieur  Cor- 
nélius, et  un  joli  chœur  de  chasseurs.  Cet 


BUON 


BUON 


179 


ouvrage  a  été  chanté  par  Petit,  Legrand,  Le- 
roy, Serène  et  Mlle  Moreau. 

*  bu jenta  (la),  opéra-bouffe,  musique  de 
39.  Tarditi,  représenté  à  Acqui  en  1883. 

*  bulgare:  (le),  opérette,  paroles  et  mu- 
sique de  M.  Cari  DEbern,  représentée  h  Mag- 
debourg,  sur  le  théâtre  d'Été,  en  juillet 
1886. 

BULL'S HEAD (the)  [la Tête  de Bulï],laxc&, 
musique  de  J.  Hart ,  représentée  à  Londres 
vers  1819. 

BUON  marito  (il),  opéra,  musique  de 
Benda,  représenté  à  Gotha  en  1766. 

BUONA  FAMIGLIA  (la),  opéra  italien  en  un 
acte,  paroles  et  musique  de  Garcia  (Manuel- 
del-Popolo-Vicente),  représenté  à  New- York 
vers  1827. 

BUONA  FIGLIUOLA  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Perillo ,  représenté  à  Venise  en 
1759. 

euona  figliuola  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes,  parodié  en  français  par  Cailhava, 
sur  la  musique  de  Piccinni,  et  représentée 
la  Comédie-Italienne  le  17  juin  1771. 

*BUONA  figliuola  (la),  opéra  bouffe, 
poème  ancien  de  Carlo  Goldoni  remis  en  mu- 
sique par  M.  Achille  Graffigna,  représenté  au 
théâtre  Philodramatique  de  Milanle  6  mai  1886. 

BUONA  FIGLIUONA  CREDUTA  VEDOVA 
(la),  opéra,  musique  de  Latilla,  représenté  à 
Venise  en  1766. 

BUONA    FIGLIUOLA    MARITATA    (la), 

opéra  italien,  musique  de  Scolari,  représenté 
à  Venise  en  1762. 

BUONA    FIGLIUOLA    MARITATA    (  LA  )  , 

opéra  italien,  musique  de  Nicolas  Piccinni, 
représenté  à  Rome  le  27  juillet  1769,  et  à 
Paris,  sur  le  théâtre  de  l'Académie  royale  de 
musique,  le  15  avril  1779.  Cet  opéra  fit  partie 
de  la  suite  d'ouvrages  italiens  proposés  à  l'ad- 
miration des  uns ,  aux  sarcasmes  des  autres 
par  le  directeur  De  Vismes,  dans  la  campagne 
glucko-piccinnienne  de  1778-1779.  Le  véri- 
table titre  de  la  pièce  est  :  la  Cecchina,  ossia 
la  buona  Figliuola,  mais  le  sous-titre  a  pré- 
valu. A  Rome,  cet  ouvrage  excita  des  trans- 
ports d'admiration  poussés  jusqu'au  fana- 
tisme :  il  n'y  avait  pas  eu  jusqu'alors  de  succès 
plus  brillant;  celui  de  la  Cecchina  fut  univer- 


sel. Le  livret  était  tiré  du  roman  de  Pame'la, 
qui  a  fourni  au  théâtre  un  grand  nombre  de 
comédies.  La  Bonne  fille  est  une  orpheline 
retirée  dans  un  château  et  élevée  par  une 
dame  qui  en  prend  le  plus  grand  soin.  Sa 
beauté,  ses  vertus,  l'ont  fait  aimer  d'un 
jeune  seigneur;  elle  a  su  plaire  aussi  au  jar- 
dinier, qui  veut  l'épouser.  La  femme  de 
chambre  de  la  dame  et  une  paysanne  co- 
quette, qui  aspirent  toutes  les  deux  à  la  main 
du  jardinier,  répandent  des  soupçons  sur  la 
sagesse  de  la  Bonne  fille.  Le  jeune  seigneur 
en  est  offensé;  la  maîtresse  du  château  veut 
la  faire  enlever  et  l'envoyer  dans  un  couvent 
pour  la  soustraire  à  la  passion  du  marquis 
amoureux  ;  le  jardinier  la  délivre  des  mains 
des  ravisseurs ,  et  la  conduit  en  triomphe  ; 
mais  le  marquis  l'emmène  à  son  tour.  Enfin 
arrive  un  soldat  allemand,  qui  vient  s'infor- 
mer d'un  enfant  que  le  colonel  a  laissé  ma- 
lade, en  passant  dans  le  village,  d'où  il  avait 
été  obligé  de  fuir  avec  précipitation ,  à  cause 
d'une  affaire  d'honneur.  Le  colonel  vient  lui- 
même  ,  et  rceonnaît  sa  fille ,  qu'il  accorde  en 
mariage  au  jeune  seigneur. 

L'opéra  de  Piccinni  s'empara  de  tous  les 
théâtres  d'Italie,  et  partout  il  produisit  la 
même  sensation.  On  ne  voulait  plus  enten- 
dre d'autre  musique;  le  peuple  demandait 
toujours  la  Buona  Figliuola ,  à  l'exclusion  de 
compositions  plus  récentes.  Les  modes,  les 
enseignes  de  cafés,  de  boutiques,  les  coiffures 
étaient  à  la  Cecchina.  Ce  fut  le  premier 
exemple  de  cette  vogue  dont  nous  avons  été 
souvent  témoins  pour  quelques  opéras  mo- 
dernes. "  Ce  fut  dans  la  Cecchina ,  si  l'on  en 
croit  l'historien  de  Y  Opéra-Italien,  que  Pic- 
cinni fit  entendre  pour  la  première  fois  des 
finales  avec  des  changements  de  tons,  de 
rythmes  et  de  mouvements,  qui  renfer- 
maient plusieurs  scènes.  Logroscino,' à  qui 
l'on  devait  l'invention  de  ces  finales  (1730), 
les  écrivait  sur  un  seul  thème.  Cette  idée  ori- 
ginale, précieuse,  de  la  coupe  et  de  la  con- 
duite des  finales  fut  une  des  causes  du  suc- 
cès merveilleux  de  la  pièce.  Jomelli,  passant 
à  Rome,  à  son  retour  de  Stuttgard,  avait  les 
oreilles  fatiguées  des  éloges  prodigués  à  la 
Buona  Figliuola;  d'un  ton  de  mépris,  en  par- 
lant du  compositeur  et  de  son  ouvrage,  il  di- 
sait à  ses  familiers  :  Sarà  qualche  ragazzo  e 
qualche  ragazatta  ;  mais,  après  avoir  entendu 
l'ouvrage,  il  déclara  solennellement,  avec  la 
sincérité  digne  d'un  si  grand  ■  maître,  que 
Piccinni  était  inventeur. 

Une  représentation  de  la  Buona  Figliuola 
maritata  sur  le  théâtre  de  Feltri,  petite  ville 


180 


BURG 


BUTT 


à  sept  lieues  de  Venise ,  fut  signalée  par  un 
déplorable  accident.  Vers  la  fin  du  spectacle, 
un  violent  orage  éclate  tout  à  coup  ;  la  foudre 
pénètre  dans  la  salle  par  les  combles  du  bâ- 
timent, et  éteint  toutes  les  lumières.  Les 
spectateurs  poussent  des  cris  d'effroi  ;  le  tu- 
multe, la  confusion  deviennent  horribles.  On 
se  précipite  dans  les  corridors  ;  chacun  cher- 
che dans  les  ténèbres  une  issue  pour  fuir  ce 
lieu  de  désolation.  Quand  la  salle  est  enfin 
éclairée  de  nouveau,  un  effrayant  tableau 
s'offre  aux  yeux  :  de  tous  côtés,  on  voit  des 
hommes ,  des  femmes  et  des  enfants  privés 
de  sentiment  ;  dix  personnes  étaient  réduites 
en  cendres ,  et  près  de  quatre-vingts  griève- 
ment blessées. 

BUONDELMONTE,  opéra  italien ,  musique 
de  J.  Pacini ,  représenté  à  Florence  en  1844. 

BUONO  D'ANTONA  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique deTraetta,  représenté  à  Florence  en 
1756. 

BUONTEMPONE    DELLA    PORTA    TICI- 

NESE,  opéra-bouffe  italien,  musique  de 
Mandanici,  représenté  à  Milan  en  1841. 

BURBERO  DI BUON  CUORE  (il)  [le  Bourru 
bienfaisant],  opéra,  musique  de  Martini  (Vin- 
cent Martin,  dit),  livret  de  Da  Ponte,  repré- 
senté à  Vienne  en  1785,  et  à  Paris,  au  théâtre 
Feydeau,  le  22  février  1791. 

*  BUREAU  DE  NOURRICES  (us),  Opérette 
en  un  acte,  paroles  de  Francis  Tourte,  mu- 
sique de  M.  Georges  Douay,  représentée  au 
théâtre  Lafayette  le  4  avril  1867. 

BURGERMEISTERIN  VON  SCHORNDORF, 

opéra-comique  allemand,  musique  de  M.  Au- 
guste Reiszmann,  représenté  au  théâtre  Mu- 
nicipal de  Leipzig  en  novembre  1880. 

BURG  FALKENSTEIN  (die)  [le  Bourg  de 
Falkenstein] ,  opéra  allemand,  musique  de 
G.-F.  Grund,  écrit  vers  1820  (non  représenté). 

BURG-PRAU  (die)  [la  Dame  du  château], 
opéra  allemand,  musique  de  Titl,  représenté 
à  Prague  vers  1830. 

BURGRAVI  (i),  opéra  italien ,  musique  de 
Salvi  (Matteo),  représenté  à  la  Scala  de  Mi- 
lan en  1845. 

*  BURGRAVI  (i),  opéra  sérieux,  paroles  de 
M.  Interdonato,  musique  de  M.  Podestà,  re- 
présenté au  théâtre  Riccardi,  de  Bergame,  le 

17  août  1881. 

*  BURGRAVI  (i),  drame  lyrique,  paroles  de 
M.  Carlo  d'Ormeville,  musique  de  M.  Ales- 


sandro  Orsini,  représenté  au  théâtre  Costanzi, 
de  Rome,  le  n  décembre  i88i. 

BÙRGSCHAFT  (die)  [la  Caution] ,  opéra 
allemand ,  musique  de  Blumenrœder ,  repré- 
senté en  Allemagne  en  1824. 

BÙRGSCHAFT  (die)  [la  Caution],  grand 
opéra  en  trois  actes,  musique  de  François 
Lachner,  représenté  à  Munich  en  1834. 

BÙRGSCHAFT  (die)  [la  Caution],  opéra 
allemand ,  musique  de  G.  HellmesbergerJ, 
représenté  à  Hanovre  en  1848. 

BURLA  (la),  opéra  italien,  musique  de 
Aspa,  représenté  au  théâtre  del  Fondo  le  18 
mai  1832. 

BURLA  PER  CORREZIONE  (UNA),  opéra 
italien,  musique  de  Chiaramonte,  représenté 
au  théâtre  Paganini  de  Gênes  en  1855. 

*  BURRO  DO  SENHOR  ALCADE  (o),  opé- 
rette-bouffe,  paroles  de  MM.  Gervasio  Lobato 
et  Joas  da  Camara,  musique  de  M.  Cyriaco  de 
Cardoso,  représentée  au  théâtre  de  TAvenida, 
à  Lisbonne,  en  août  1891. 

BUTTE  DES  moulins  (la),  opéra-comique 
en  trois  actes ,  paroles  de  Gabriel  et  Desfor- 
ges, musique  de  A.  Boieldieu,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  le  6  janvier  1852.  Le  sujet 
est  assez  bizarre  :  il  s'agit  d'une  conspiration 
des  membres  de  la  société  de  l'Epingle  noire 
et  de  l'attentat  commis,  rue  Saint-Nicaise , 
contre  les  jours  du  premier  consul.  Une  fa- 
mille de  porteurs  d'eau  est  compromise,  par 
suite  de  la  transformation  d'un  tonneau  en 
machine  infernale.  Les  personnages  de  la 
pièce  sont  un  comte  de  Saint-Céran,  conspi- 
rateur ;  un  bonhomme  Brichard ,  qui  a  pro- 
mis la  main  de  sa  fille  Mariette  à  trois  pré- 
tendants :  à  son  neveu  Robert ,  tambour- 
major,  revenant  d'Italie  ;  à  Eloi,  son  frère  ; 
au  citoyen  Dorliton,  clerc  du  commissaire  de 
police.  Tout  se  termine  par  la  proclamation 
de  l'innocence  de  ces  pauvres  Auvergnats  et 
par  un  défilé  triomphant  sur  la  Butte  des 
Moulins. 

Dans  le  premier  acte  ,  on  distingue  la  ro- 
mance chantée  par  Eloi  et  un  bon  quatuor 
pour  voix  d'hommes  ;  dans  le  second,  le  com- 
positeur a  montré  autant  d'habileté  que  de 
goût  dans  le  gracieux  chœur  de  la  fon- 
taine, dans  le  duo  entre  Eloi  et  Mariette  : 
A  l'eau,  à  l'eau!  et  dans  les  couplets  du  tam- 
bour-major. Le  finale,  qui  débute  par  un  quin- 
tette sans  accompagnement,  est  remarquable. 
Cet  ouvrage  a  eu  pour  interprètes  :  Meillet, 
Junca,  Neveu  et  M'ie  Rouvroy. 


CABALEUR  (le),  opéra-comique  en  un 
acte ,  paroles  de  Lebrun-Tossa,  musique  de 
Jadin,  représenté  àl'Opéra-Comique,  rue  Fa- 
vart,  le  11  janvier  1795. 

*  caeallero  PARTiCDLAR  (un),  zarzuela 
en  un  acte,  paroles  de  Frontaura,  musique  de 
Francisco  Barbieri,  représentée  sur  le  théâtre 
de  la  Zarzuela,  à  Madrid,  le  28  juin  1858. 

*  CABALLEROS  DE  LA  TORTUGA  (Los), 
zarzuela  en  trois  actes,  paroles  d'E.  Blasco, 
musique  de  Joaquin  Gaztambide,  représentée 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le 
23  décembre  1867. 

CABANE  DE  MONTAINARD  (la)  ,  mélo- 
drame en  trois  actes,  paroles  de  Frédéric  et 
Victor  Ducange,  musique  de  Schaffner,  repré- 
senté à  la  Porte-Saint-Martin  le  26  septem- 
bre 1818. 

*  cabaret  DE  LOUISON  (le),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  Durafour,  musique  de 
Jules  Javelot,  représentée  aux  Délassements- 
Comiques  le  2  février  1867. 

*  CABARET  DE  LUSTUCRU  (le),  opéra- 
comique,  livret  tiré  d'un  vaudeville  d'Etienne 
Arago,  musique  de  Charles  Lemanissier 
représenté  à  La  Rochelle  en  mars  1861. 

*  CABARET  DE  MORIMONT  (le],  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Jules 
Chantepie,  musique  de  M.  Louis  François, 
représenté  à  Dijon  en  mars  1866. 

*  CABARET  DE  RAMPONNEAU  (le),  opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  M.  Paul  Jones, 
musique  de  M.  Charles  Lecocq,  représentée 
aux  Folies-Marigny  le  il  octobre  1867. 

*  CABARET  DE  RAMPONNEAU  (le),  Opera- 

comique  en  trois  actes,  musique  de  M.  Edmond 
Waucampt,  représenté  au  Gymnase  de  Liège 
le  5  janvier  1877. 

CABARET  DE  RAMPONNEAU  (LE),  opéra - 

comique  en  trois  actes,  musique  de  M.  Vau- 
camps,  représenté  au  Gymnase,  à  Liège,  en 
janvier  1877. 

CABARET  DES  AMOURS  (le),  opéra-comi- 


que  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Michel  Carré 
et  Jules  Barbier,  musique  de  M.  Prosper 
Pascal,  représenté  à  l'Opéra-Comiqiie  le  8 
novembre  1862.  Cet  ouvrage  offre  une  parti- 
cularité :  deux  acteurs  yjouent  quatre  person- 
nages. Couderc  et  Mme  Chollet-Byard  se  sont 
acquittés  avec  habileté  de  cette  double 
tâche. 

CABARET  DU  POT-CASSÉ  (le),  opéra- 
bouffe  en  trois  actes,  livret  de  Clairville  et 
Lambert  Thiboust,  musique  de  Mme  Pauline 
Thys,  représenté  aux  Fantaisies-Parisiennes, 
à  Bruxelles,  en  octobre  1878. 

CABINET  (the),  opéra  anglais,  musique  de 
Moorhead,  représenté  sur  le  théâtre  de  Co- 
vent-Garden  à  Londres  en  1802.  Moorhead 
était  irlandais.  Il  eut  pour  collaborateur 
John  Davy  et  Braham;  cette  pièce  paraît 
avoir  joui  d'une  certaine  vogue  chez  nos  voi- 
sins, car  elle  fut  donnée  pendant  quelques 
années  sur  plusieurs  théâtres. 

*  CABO  primero  (el),  zarzuela  en  un  acte 
et  quatre  tableaux,  paroles  de  MM.  Amiches 
et  Lucio,  musique  de  M.  Fernandez  Cabal- 
lero,  représentée  avec  beaucoup  de  succès, 
en  octobre  1895,  à  l'Eldorado  de  Barcelone. 

CABRIOLET  JAUNE  (le),  opéra-bouffon, 
en  un  acte,  paroles  de  Ségur  jeune,  musique 
de  Tarchi,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
6  novembre  1798,  repris  au  même  théâtre 
avec  des  changements  en  isoo. 

*  ÇA  BRULE  !  GARE  AUX  DOIGTS  !  opé- 
rette en  un  acte,  musique  de  M.  Borssat, 
représentée  au  théâtre  Beaumarchais  en  1869. 

CACCIA  D'ENRICO  IV  (la.)  [la  Chasse 
de  Henri IV],  opéra  italien,  musique  de  Bian- 
chi,  représenté  à  Venise  en  1784. 

CACCIA  D'ENRICO  IV  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Tossi,  représenté  à  Barcelone 
en  1788. 

CACCIA  D'ENRICO  IV  (la)  ,  opéra  italien , 
musique  de  Raimondi ,  représenté  à  Naples 
vers  1822. 

CACCIA  DI  ENRICO  IV  (la),  opéra  buffa, 


182 


CACE 


CADE 


musique  de  Tarchï,  représenté  au  thëâtr* 
Nuovo,  à  Naples,  en  1783. 

CACCIA  Dl  HENRico  IV  (la)  ,  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Puccita ,  représenté  au 
théâtre  Italien  de  Paris  le  28  octobre  1815. 

CACCIA  IN  ETOLIA  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Chelleri,  représenté  à  Venise  en  1715. 

CACCIA  INTERROTTA  (la)  [la  Chasseinter- 
rompue],  opéra-bouffe  en  un  acte,  musique 
de  Siri,  représenté  au  théâtre  del  Fondo  à 
Naples  en  1792. 

C&CCIATA     DEL     DUCA     D'ATENE    (LA) 

[l'Expulsion  du  duc  d'Athènes],  opéra  séria, 
livret  de  M.  le  chevalier  Bartolommeo  Fiani, 
musique  de  M.  CesareBacchini,  représenté  au 
théâtre  Pagliano,  à  Florence,  en  février  1874. 
Les  Florentins,  après  la  défaite  du  capitaine 
Malatesta,  dans  la  guerre  contre  les  Pisans, 
donnèrent  le  pouvoir  à  Gualtieri,  duc  d'Athè- 
nes, vassal  du  roi  de  Naples.  Il  exerça  une 
domination  si  cruelle  et  si  despotique  qu'une 
vaste  conspiration  se  forma  contre  lui,  dans 
laquelle  entrèrent  les  principaux  habitants  de 
Florence.  Il  fut  tué  avec  quelques-uns  de  ses 
partisans.  L'auteur  du  livret  a  traité  cet  évé- 
nement historique  du  xive  siècle  en  y  ajou- 
tant divers  incidents  romanesques,  et  particu- 
lièrement l'amour  de  Rinaldo,  capitaine  des 
gardes  de  Gualtieri,  et  de  Matilda,  fille  d'Adi- 
mari,  l'un  des  conspirateurs.  La  musique  de 
M.  Bacchini  a  été  jugée  dramatique,  mais  son 
Instrumentation  lourde  et  bruyante.  Le  succès 
ne  paraît  pas  s'être  maintenu,  malgré  l'inté- 
rêt qu'offrait  le  poème. 

CACCIATOR  DELUSO  (n,)  [le  Chasseur 
trompé],  opéra  italien,  musique  de  Jomelli, 
représenté  à  Stuttgard  vers  1769. 

cacciatore  (il)  [le  Chasseur],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Canovasso,  représenté  au 
théâtre  Santa-Radagonda  de  Milan.  Cet  ou- 
vrage est  tombé  à  plat. 

*  cacciatore  delle  ALPl  (m),  opéra  en 
deux  actes,  paroles  d'Almerindo  Spadetta, 
musique  de  M.  Nicola  d'Arienzo,  représenté 
à  Naples  le  23  juin  1870. 

CACCIATORI  E  LA  DONNA  CHE  VENDE 
LATTE  (i)  [les- Chasseurs  et  la  laitière],  opéra 
italien,  musique  de  Fortunati ,  représenté  à 
Parme  en  1769. 

*  CACERIA  REAL  (la),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  d'Antonio  Garcia  Gutierrez, 
musique  d'Emilio  Arrieta,  représentée  au 
théâtre  du  Cirque,  à  Madrid,  le  il  mars  1854. 


CACHETTE  (la)  ,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Planard,  musique  de  Ernest 
Boulanger,  représenté  à  l'Opéra  -  Comique 
dans  le  mois  d'août  1847.  Cette  pièce  est  une 
sorte  de  mélodrame  dont  la  donnée  est  in- 
vraisemblable. La  scène  se  passe  au  temps 
de  Cromwell.  Le  protecteur  veut  se  faire  li- 
vrer la  fille  d'un  de  ses  ennemis  politiques , 
sir  Arundel.  La  nourrice  de  cette  enfant 
pousse  le  dévouement  à  la  famille  de  son 
maître  jusqu'à  substituer  sa  propre  fille  à 
celle  que  réclame  Cromwell.  Ce  n'est  que 
dix-sept  ans  après  que  la  naissance  et  le  rang 
des  deux  sœurs  de  lait  sont  constatés.  Le 
titre  de  cet  ouvrage  n'est  justifié  que  par  une 
circonstance  accessoire,  c'est-à-dire  par  un 
trésor  que  la  paysanne  Hélène  a  caché  dans 
une  armoire,  et  qui,  tombant  entre  les  mains 
d'un  vertueux  paysan ,  sert ,  comme  dans  la 
Dame  Blanche,  à  racheter  le  château  de  sir 
Arundel.  Nous  signalerons  dans  la  partition 
les  couplets  d'Hélène,  Dieu  sur  toi  veillera; 
ceux  d'Alice,  au  second  acte  :  Chante,  ma 
fillette,  ta  chanson  d'amour  ;  l'air  de  basse, 
Sous  le  toit  paternel ,  et,  au  troisième  acte, 
un  bon  duo  pour  soprano  et  ténor.  Cet  ou- 
vrage n'a  pas  eu  de  succès,  malgré  le  mérite 
de  la  musique  et  l'interprétation  satisfai- 
sante qu'en  ont  faite  Audran,  Hermann-Léon, 
Ricquier,  Sainte-Foy,  MUes  Révilly,  Grimm 
et  Lavoye. 

*  cachucha  (la),  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  M.  Mangiagalli,  représentée  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  du  Buen  Retiro,  en 
juin  1880. 

*  cadeau  de  noces  (le),  opérette-bouffe 
en  quatre  actes,  paroles  de  MM.  Armand 
Liorat,  Stop  et  F.  Hue,  musique  de  M.  P.  La- 
come,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
20  janvier  1893.  Pièce  assez  bon  enfant,  qui 
rappellerait  volontiers  la  forme  du  vaude- 
ville cher  à  nos  pères ,  musique  qui  ne 
manque  pas  d'un  certain  agrément,  et  dans 
laquelle  on  a  distingué  le  madrigal  :  Sur  le 
sable  voyez...,  le  «  trio  des  escarpes  »,  un  ou 
deux  rondeaux  et  le  finale  du  troisième  acte. 
Interprètes  :  Mlles  Samé  et  Duhamel,  MM.  Ro- 
main, Maugé,  Minard,  Lassouche,  Jannin, 
Désiré,  Wolff  et  Dupré. 

*  CADENAS  DE  ORO,  zarzuela  en  trois 
.ctes,  paroles  de  Navarrete  et  Luis  Mariano 

de  Larra,  musique  d'Emilio  Arrieta,  repré- 
sentée le  1er  septembre  1864  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  du  Cirque. 

CADET  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
musiçme  de  Reuling,  représenté  au  théâtre 


GADM 


CADU 


183 


de  la  porte  de  Carinthie,  à  "Vienne,  en  décem- 
bre 1834.  La  pièce  a  pour  sujet  l'enrôlement 
d'une  femme  dans  le  régiment  de  son  mari  et 
diverses  aventures  qui  en  découlent.  C'est 
Mlle  Heinefetter  qui  a  chanté  le  rôle  de  cette 
amazone. 

CADET  DE  marine  (le),  opéra-comique, 
livret  de  Zell,  musique  de  Gênée,  représenté 
aux  Fantaisies-Parisiennes  de  Bruxelles  en 
janvier  1880.  C'est  une  adaptation  faite  par 
M.  G.  Lagye  à  la  scène  française  de  l'opéra 
joué  en  Allemagne  sous  le  titre  de  Der  See- 
kadet.  Le  sujet  de  la  pièce  a  été  tiré  du  vau- 
deville de  Bayard  et  Dumanoir,  le  Capitaine 
Charlotte.  La  musique  en  est  agréable,  et  ce 
petit  ouvrage  a  fait  plaisir. 

*  CADETTO  DI  GUASCOGNA  (il),  opéra- 
bouffe,  musique  de  Serafino  De  Ferrari,  repré- 
senté à  Gênes,  sur  le  théâtre  Carlo  Felice,  le 
9  novembre  1864.  Comme  presque  tous  les 
autres  ouvrages  de  Fauteur,  celui-ci  obtint  un 
très  grand  succès,  bien  qu'on  reprochât  à  sa 
partition  d'être  un  peu  trop  fertile  en  motifs 
de  danse.  Mais  l'ensemble  de  l'œuvre  était  si 
gracieux  et  si  élégant,  il  offrait  tant  de  charme 
et  de  vivacité,  qu'on  lui  pardonnait  aisément 
ce  défaut. 

*CADICH0N  ou  LES  BOHÉMIENNES,  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Pujoulx,  mu- 
sique de  Bruni,  représenté  au  théâtre  Feydeau 
le  12  mars  1792. 

cadi  dupé  (le)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Lemonnier,  musique  de  Mon- 
signy,  représenté  sur  le  théâtre  de  la  foire 
Saint-Laurent,  le  4  février  1761.  Cette  pièce, 
tirée  des  Mille  et  une  Nuits,  a  pour  principal 
ressort  une  double  méprise  fort  piquante.  Le 
poëte  Sedaine  fut  frappé  des  qualités  de  cet 
ouvrage,  et  surtout  de  la  verve  comique  du 
duo  entre  le  cadi  et  le  teinturier  Omar.  Il  se 
lia  d'amitié  avec  le  compositeur ,  et  leur  col- 
laboration produisit  plusieurs  œuvres  re- 
marquables, entre  autres  le  Roi  et  le  Fermier, 
Rose  et  Colas  et  le  Déserteur. 

CADMUS,  opéra  allemand,  musique  de  J.-P. 
Kunzen,  représenté  à  Hambourg  vers  1730. 

CADMUS  ET  hermione,  tragédie  lyri- 
que en  cinq  actes,  avec  un  prologue,  paroles 
de  Quinault,  musique  de  J.-B.  Lulli,  repré- 
sentée par  l'Académie  royale  de  musique 
à  Bel-Air,  près  du  Luxembourg,  au  mois 
d'avril  1673.  Cette  partition  n'eut  pas  moins  de 
six  éditions  in-4°,  publiées  de  1673  à  1737.  Elle 
fut  neuf  fois  reprise  et  toujours  avec  succès. 


Lulli  retoucha  souvent  son  œuvre  et  y  intro- 
duisit des  personnages  et  des  motifs  de  ballets 
nouveaux.  Le  style  en  est  noble  et  soutenu, 
et  si  l'orchestre  n'était  pas  trop  simple  pour 
nos  oreilles  accoutumées  à  une  sonorité  peut- 
être  exagérée ,  nul  doute  que  les  récitatifs  et 
que  plusieurs  mélodies  n'obtinssent  un  suc- 
cès égal  à  ceux  de  nos  chefs-d'œuvre  classi- 
ques. La  scène  d'adieu  de  Cadmus  et  d'Her- 
mione  est  une  des  plus  belles  qu'il  y  ait  eues 
au  théâtre.  C'est  à  la  cinquième  reprise  de 
l'opéra  de  Cadmus  et  Hermione  que  débuta, 
au  mois  de  décembre  1690,  la  célèbre  Mlle  Mau- 
pin,  dans  le  rôle  de  Pallas.  Nous  ne  parlerons 
pas  ici  des  aventures  de  la  débutante,  de  son 
goût  excentrique  pour  l'exercice  des  armes  et 
pour  le  costume  masculin.  Un  manuscrit  du 
temps ,  que  nous  avons  sous  les  yeux,  meni 
tionne  comme  une  hardiesse  inusitée  jus- 
qu'à cette  époque ,  que ,  pour  marquer  au 
public  la  reconnaissance  de  son  bienveillant 
accueil,  MUe  Maupin  se  leva  debout  dans 
sa  machine ,  et ,  levant  son  casque,  salua 
l'assemblée ,  qui  répondit  par  de  nouveaux 
applaudissements.  Cette  actrice,  fort  jo- 
lie, avait  une  voix  de  contralto  magnifique, 
et  possédait  des  qualités  de  tragédienne  as- 
sez distinguées  pour  qu'on  lui  confiât  pres- 
que toujours  les  premiers  rôles  pendant  le 
séjour  qu'elle  fit  à  l'Académie  royale  de  mu- 
sique, de  1690  à  1705.  Les  contemporains  pré- 
tendent qu'elle  n'était  pas  musicienne ,  et 
qu'elle  suppléait  à  cette  ignorance  par  une 
mémoire  prodigieuse. 

CADUTA  D'AMULIO  (la)  [la  Chute  d'Amu- 
iius],  opéra  italien,  musique  de  Pampani, 
représenté  en  Italie  en  1746. 

CADUTA  DE'  DECEMVIRI  (la)  [la  Chute 
des  Bécemvirs],  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  de  Scarlatti,  représenté  à  Naples  en 
1706. 

CADUTA  DE'  DECEMVIRI  (la),  avec  des 
scènes  bouffes,  opéra  italien,  musique  de 
Vinci,  représenté  en  1727  au  théâtre  San-Bar- 
tolomeo  de  Venise. 

CADUTA  DE'  GIGANTI  (la)  [la  Chute  des 
Géants],  opéra,  musique  de  Gluck,  représenté 
à  Londres  en  1746. 

*  caduta  dei  giganti  (la),  cantate  scé- 
nique,  musique  du  chevalier  Antonio  Gandini, 
écrite  à  l'occasion  de  l'arrivée  du  duc  et  de  la 
duchesse  de  Modène  et  exécutée  à  Modène  le 
16  juillet  1814.  Cette  composition  valut  à  son 
auteur  la  nomination  de  maître  de  chapelle 
de  la  cour. 


184 


GAGE 


CAÏD 


*  CADUTA  DELLA  NUOVA  CARTAGINE 

(la),  opéra  sérieux,  musique  de  Farinelli, 
représenté  à  Venise,  sur  le  théâtre  de  la 
Fenice,  le  5  février  1804. 

CADUTA  DI  ELIO  SEJANO  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Sartorio ,  représenté  à  Ve- 
nise en  1667. 

CAERNAVON  CASTLE  (the)  [le  Château  de 
Caernavon  ]  ,  opéra  anglais ,  musique  de 
Attwood,  représenté  à  Hay-Market  en  1793. 

CAFÉ  DU  ROI  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Meilhac,  musique  de 
M.  Deffès,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  le 
16  novembre  1861.  L'auteur  du  livret  a  mis 
en  scène  un  épisode  de  la  j  eunesse  de  Louis  XV. 
C'est  une  pure  invention  à  laquelle  la  musi- 
que de  M.  Deffès  a  donné  quelque  attrait.  La 
chanson  de  table,  le  duo  entre  le  marquis  et 
Gilberte,  l'arrangement  des  couplets  de 
Lulli  et  de  Rameau;  enfin  l'air  chanté  par 
Louis  XV  : 

C'est  un  enfant 
Qui  s'est  endormi  sous  ma  garde... 

ont  mérité  des  applaudissements.  MUe  Gi- 
rard a  chanté,  avec  verve  et  finesse,  le  rôle 
de  Louis  XV,  et  Mlle  Baretti,  celui  de  Gil- 
berte. Cet  ouvrage  avait  obtenu  du  succès  à 
Ems  le  17  août  de  la  même  année.  Il  fut  repris 
plus  tard,  à  FOpéra-Comique,  en  1868. 

CAFFÈ  DI  earcelonna  (il),  opéra,  mu- 
sique de  Fabrizi  (Vincent),  représenté  à  Bar- 
celone en  1788. 


CAFFETIERA  (la),  opéra  italien, 
que  de  Weigl,  représenté  à  Vienne  vei 


musi- 
vers  1788. 

CAFFETIERA  DI  SPIRITO  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Caruso,  représenté  à  Brescia 
en  1777. 

CAFFETIERA  DI  SPIRITO  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Dussek  (François-Benoît) , 
frère  du  célèbre  pianiste,  représenté  à  Milan 
vers  1780. 

caffetiere  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Raimondi,  représenté  à  Naples  vers  1839. 

CAGE  (la),  opéra  allemand,  musique  de 
Kleinheinz ,  représenté  à  Pesth  à  la  fin  du 
xvme  siècle. 

CAGE  (la),  opéra  allemand,  musique  de 
Kocher,  représenté  à  Stuttgard,  au  commen- 
cement du  xixe  siècle. 

CAGE  (la),  opéra  en  un  acte ,  musique  de 
Lobe,  représenté  à  Weimar  vers  1821. 


CAGLIOSTRO  ou  LA  SÉDUCTION ,  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  Saint-Cyr 
et  Dupaty,  musique  de  Dourlen  et  Reicha,  re- 
présenté au  théâtre  Feydeau  le  27  novembre 

1810. 

CAGLIOSTRO ,  opéra  -  comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Scribe  et  Saint-Georges,  mu- 
sique d'Adolphe  Adam,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  10  février  1844.  La  scène  se  passe, 
en  1780,  dans  un  salon  de  Versailles.  Le 
charlatan,  alors  fort  à  la  mode,  veut  profiter 
de  son  crédit  pour  épouser  une  riche  héri- 
tère.  Lui-même  est  marié  à  une  cantatrice 
italienne  devenue  prima  donna  au  théâtre 
San-Carlo,  à  Naples.  Cagliostro  a  pour  rival 
un  jeune  chevalier  qui ,  après  avoir  été  vic- 
time des  machinations  de  l'alchimiste ,  finit 
par  le  démasquer.  Cet  imbroglio  est  intéres- 
sant et  le  dialogue  est  spirituel.  La  musique 
en  est  peu  saillante  ;  on  n'a  guère  remarqué 
que  l'air  de  la  Corilla,  chanté  par  Mme  Anna 
Thillon  C'est  le  caprice  ;  l'air  de  Cagliostro, 
chanté  par  Chollet  :  Fortune  inconstante  et  lé- 
gère, et  des  effets  heureux  d'instrumentation 
dans  la  scène  de  somnambulisme.  Mocker, 
Henri,  Grignon ,  Mm"  Boulanger  et  Potier 
ont  secondé  les  deux  principaux  interprètes. 

CAGLIOSTRO,  opéra-bouffe  en  quatre  actes, 
musique  de  Johann  Strauss,  représenté  au 
théâtre  An  der  Wien,  à  Vienne,  en  mars  1875. 
Le  personnage  est,  comme  on  le  sait,  Joseph 
Balsamo,  l'un  des  plus  fameux  imposteurs  du 
xvme  siècle.  La  scène  se  passe  à  Vienne  en 
1783,  dit  le  livret  ;  on  aurait  dû  choisir  une 
autre  date.  Cagliostro  était  alors  à  Strasbourg. 
Mais  cela  importe  peu.  La  musique  est  fort 
jolie,  gracieuse  et  fourmille  de  motifs.  Chanté 
par  Friese,  Tzika,  Girardi,  Mlle   Geistinger. 

cagliostro  À  vienne,  opéra-bouffe  en 
quatre  actes,  musique  de  Johann  Strauss, 
représenté  au  théâtre  An  der  Wien,  à  Vienne, 
le  27  février  1875.  Le  personnage  est,  comme 
on  le  sait,  Joseph  Balsamo,  l'un  des  plus  fameux 
imposteurs  du  xvme  siècle.  La  scène  se  passe 
à  Vienne  en  1783,  dit  le  livret;  on  aurait  dû 
choisir  une  autre  date.  Cagliostro  était  alors 
à  Strasbourg.  Mais  cela  importe  peu.  La 
musique  est  fort  jolie,  gracieuse  et  fourmille 
de  motifs.  Chanté  par  Friese,  Tzika,  Girardi, 
MUe  Geistinger. 

caïd  (le),  opéra-bouffe  en  deux  actes  et  en 
vers  libres,  paroles  de  M.  Sauvage,  musique 
de  M.  Ambroise  Thomas ,  représenté  pour  la 
première  fois  sur  le  théâtre  de  l'Opéra-Co- 
mique, le  3  janvier  1849.  On  ne  peut  nier  que 


GAID 


GAJO 


185 


cet  ouvrage  ne  soit  amusant  et  la  musique 
très  agréable.  Cependant,  à  notre  avis,  l'en- 
semble a  un  caractère  de  vulgarité,  de  fami- 
liarité et  de  parodie  qui  n'est  pas  celui  de 
l'opéra  bufja,  ni  même  de  l'ancien  opéra-co- 
mique. La  partition  fourmille  de  motifs  char- 
mants. On  retrouve  dans  l'harmonie,  sous 
des  dehors  piquants,  les  formes  scientifiques 
les  plus  pures  ;  l'instrumentation  est  ravis- 
sante. D'où  vient  donc  l'impression  dont  nous 
avons  parlé  plus  haut  ?  Probablement  de  la 
disparate  des  costumes  et  de  ce  genre  de 
pièces  dont  les  gens  de  goût  ont  vu  avec 
peine  le  succès  toujours  croissant  en  France; 
pièces  dans  lesquelles  aucun  sentiment  vrai 
et  pris  au  sérieux  ne  vient  reposer  l'esprit 
du  spectateur  des  bouffonneries  et  des  casca- 
des des  acteurs.  Une  alliance  aussi  continuelle 
du  plus  noble  des  arts  avec  les  côtés  infimes 
du  caractère  humain  nous  paraît  regretta- 
ble. Si  elle  n'a  pas  empêché  M.  Ambroise 
Thomas  d'écrire  une  partition  brillante,  qui  a 
assuré  le  succès  d'une  œuvre  lyrique  telle 
que  celle  du  Caïd ,  elle  a  inspiré  une  quantité 
vraiment  trop  considérable  de  méchantes  pe- 
tites opérettes  qui  ont  imprimé  à  l'art  un 
caractère  trivial  en  désaccord  avec  l'esprit 
français.  Un  barbier,  venu  en  Algérie,  ne 
trouve  pas  à  exercer  son  industrie  :  dans  l'es- 
poir de  se  faire  donner  20,000  boudjous  de 
récompense ,  il  propose  au  caid  de  lui  faire 
connaître  les  gens  qui  se  promettent  de  lui 
donner  des  coups  de  bâton  pendant  l'exercice 
nocturne  de  ses  fonctions  de  magistrat.  Le 
caïd  accepte  le  marché ,  se  promettant  in 
petto  de  substituer  la  main  de  sa  fille  aux 
20,000  boudjous;  mais  le  cœur  de  Biroteau 
appartient  à  Mlle  Virginie,  modiste  de  la  rue 
"Vivienne,  qui  est  aussi  venue  chercher  for- 
tune en  Algérie,  tandis  que  la  fille  du  caïd 
est  éprise  d'un  tambour-major  français.  Pour 
abréger,  après  une  scène  de  méprises  dans 
laquelle  le  barbier  administre  lui-même  au 
caïd  les  coups  de  bâton  dont  il  devait  le  pré- 
server, le  malheureux  est  amené  à  payer  les 
20,000  boudjous  en  échange  d'un  pot  de  pom- 
made, recette  infaillible  contre  la  baston- 
nade. L'ouverture  est  vive  et  originale.  Les 
couplets  de  la  diane ,  Y  Amour,  ce  dieu  pro- 
fane, et  l'air  le  Tambour-major,  ont  de  la  ron- 
deur et  de  la  verve  ;  le  duo  entre  le  barbier 
et  la  modiste  est  un  morceau  charmant  ;  le 
premier  acte  se  termine  par  un  excellent 
quintette,  sans  accompagnement  d'abord,  et 
ensuite  accompagné  par  l'orchestre.  Le  se- 
cond acte  renferme  une  jolie  romance  accom- 
pagnée par  la  harpe  :  un  nocturne  gracieux, 


pour  soprano  et  basse,  0  ma  gazelle;  l'air,  si 
souvent  chanté  dans  les  concerts,  Plaignez  la 
pauvre  demoiselle,  qui  est  très  brillant;  le 
trio  comique  dans  lequel  se  trouvent  quelques 
traits  d'un  goût  douteux,  imposés  au  compo- 
siteur par  la  nature  du  sujet.  Le  finale  est  un 
chef-d'œuvre  de  comédie  musicale.  Le  suc- 
cès du  Caïd  s'est  maintenu  depuis  quinze 
ans,  et  tout  lui  présage  encore  une  longue  et 
brillante  carrière.  Le  rôle  de  Virginie  a  été 
un  des  meilleurs  de  Mme  Ugalde.  Hermann- 
Léon  chantait  et  jouait  très  bien  celui  du 
tambour-major.  Mlle  Decroix,  Sainte-Foy, 
Boulo  et  Henri  complétaient  le  personnel  de 
la  représentation. 

*  caïla  LAPS,  opéra- comique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  W.-A.  Liermur,  musique 
de  M.  Henri  van  den  Berg,  représenté  en 
février  1891  à  Deventer  (Hollande),  sous  la 
direction  de  Fauteur. 

CAÏN  ET  abel,  opéra,  musique  de  Foertsch 
(Jean-Philippe),  représenté  en  Allemagne  en 
1689. 

CAÏN  ET  ABEL,  mélodrame,  musique  de 
Spindler ,  représenté  à  Breslau  et  à  Vienne 
vers  1795. 

CAIO  MARIO,  opéra,  musique  de  Caldara, 
représenté  à  Vienne  en  1717. 

*  CAISSE  DE  SÛRETÉ  (la),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  MM.  J.  Caryll  et  Leslie, 
représentée  au  Princess's-Theatre  de  Lon- 
dres, en  avril  1888. 

*  CAÏUS  GRACCHUS,  scène  lyrique  en  deux 
parties,  paroles  de  M.  Ed.  Guinand,  musique 
de  M.  Alfred  Rabuteau,  exécutée  en  1887 
à  la  salle  Charras.  Les  interprètes  étaient 
Mlles  Fanny  Lépine  et  Dihau,  MM.  Auguez, 
Cazeaux  et  Leroy. 

CAJACCIELLO  DISERTORE  ,  opéra  en  un 
acte ,  musique  de  Catrufo ,  représenté  à 
Malte  en  1792. 

CAJETTO,  drame  musical,  musique  de  Ber- 
toni.  Ce  drame  a  été  joué  et  chanté  par 
des  enfants  dans  le  palais  Labia,  à  Venise 
en  1747. 

cajo  FABRIZIO,  opéra  italien,  paroles  de 
Zeno,  musique  de  Caldara,  représenté  à 
Vienne  en  1729. 

CAJO  FABRIZIO,  opéra  italien,  paroles  de 
Zeno,  musique  de  J.-A.-P.  Hasse,  repré- 
senté à  Rome  en  1731. 

CAJO  FABRIZIO,  opéra  italien,  paroles  de 


186 


GALA 


GALI 


A.  Zeno,  musique  de  C.-H.  Graun,  représente 
à  Berlin  en  1747. 

CAJO  GRACCO,  opéra  italien ,  musique  de 
Léo,  représenté  au  théâtre  San-Bartolomeo 
de  Naples  en  1720. 

CAJO  GRACCO,  opéra  italien,  musique  de 
Buononcini  (Antoine),  représenté  sur  les  théâ- 
tres de  l'Italie  vers  le  milieu  du  xvme  siècle. 

CAJO  MARIO,  opéra  italien,  musique  de 
Bioni,  représenté  à  Ferrare  en  1722. 

CAJO  MARIO,  opéra  italien,  musique  de 
Piccinni,  représenté  à  Naples  en  1757. 

CAJO  MARIO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Seolari,  représenté  à  Milan  vers  1763. 

CAJO  MARIO,  opéra  italien ,  musique  de 
Galuppi,  représenté  en  Italie  en  1764. 

CAJO  MARIO,  opéra  italien,  musique  de 
Anfossi,  représenté  à  Venise  en  1769. 

CAJO  MARIO,  opéra  italien,  musique  de 
Monza,  représenté  à  Venise  en  1777. 

CAJO  MARIO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Cimarosa,  représenté  à  Rome  en  1780. 

CAJO  MARIO,  opéra  italien ,  musique  de 
Bianchi,  représenté  à  Naples  en  1784. 

CAJO  MARIO,  opéra  italien,  musique  de 
Bertoni,  représenté  vers  1788. 

CAJO  MARIO,  opéra,  musique  de  J.  Gior- 
dani,  représenté  à  Venise  en  1790. 

CAJO  MARZIO  CORIOLANO,  opéra  italien, 
musique  de  Pulli,  représenté  au  théâtre 
Saint-Charles  en  1745. 

CAJO  MARZIO  CORIOLANO,  opéra  italien, 
paroles  de  Moniglia,  musique  de  Cattani  (Lo- 
renzo),  moine  augustin,  né  en  Toscane  dans 
la  seconde  moitié  du  xviie  siècle. 

CAJO  OSTILIO,  opéra  italien,  musique  de 
J.  Giordani,  représenté  à  Faenza  en  1788. 

CAJO  OSTILIO,  opéra  italien ,  musique  de 
Bianchi,  représenté  à  Rome  en  1791. 

CALAMITàde'CUORI  (la),  opéra  italien  en 
trois  actes,  musique  de  Salieri ,  représenté  à 
Vienne  en  1774. 

CALAMITÀ  DE'  CUORi  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Galuppi ,  représenté  en  Italie 
en  1752. 

CALAMITÀ  DE'  CUORI  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Cimarosa,  rep.  à  Vienne  en  1793. 


CALANDRINO  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Gazzaniga,  représenté  à  Venise  en  1771. 

CALANDRINO  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Sacchini,  représenté  à  Londres  en  1778. 

*  CALENDAL,  opéra  en  quatre  actes,  livret 
tiré  par  M.  Paul  Ferrier  du  poème  provençal 
célèbre  de  Frédéric  Mistral,  musique  de 
M.  Henri  Maréchal,  représenté  sur  le  théâtre 
des  Arts,  à  Rouen,  le  21  décembre  1894.  Il  y 
avait  plus  de  dix  ans  que  cet  ouvrage  était 
écrit,  que  la  partition  était  gravée  et  publiée, 
lorsque  les  auteurs,  découragés  et  désespé- 
rant de  voir  représenter  leur  œuvre  à  Paris, 
se  décidèrent  à  la  confier  à  une  grande  scène 
départementale.  Ils  n'eurent  pas  à  s'en  repen- 
tir au  point  de  vue  du  succès,  car  elle  fut 
accueillie  à  Rouen  de  la  façon  la  plus  chaleu- 
reuse, et  le  résultat  de  cet  essai  fut  aussi 
satisfaisant  qu'on  eût  pu  le  souhaiter.  Chacun 
connaît  le  sujet  très  dramatique  et  très  émou- 
vant de  Calendal,  dont  M.  Paul  Ferrier  a  su 
tirer  lui-même  un  livret  d'opéra  très  mouve- 
menté et  très  pathétique.  Sur  ce  livret,  M.  Ma- 
réchal a  écrit  une  partition  substantielle, 
vraiment  intéressante,  où  l'élément  pittores- 
que joue  son  rôle  sans  nuire  en  rien  au  carac- 
tère du  drame,  où  l'inspiration  est  abondante 
sinon  toujours  très  neuve,  et  où  la  partie 
chorale  a  pris  une  particulière  importance 
sans  que  ce  soit,  bien  entendu,  aux  dépens 
des  personnages  qui  prennent  une  part  directe 
à  l'action.  Nombre  de  morceaux  seraient  à 
citer  dans  cette  œuvre  de  belle  allure  et  de 
larges  proportions  :  au  premier  acte,  un 
chœur  vigoureux  de  bandits  jouant  aux  dés 
et  un  finale  très  scénique  ;  au  second,  l'air 
de  la  châtelaine  Diane  des  Baux,  un  chœur  de 
paysans  dans  le  lointain  et  le  duo  de  Diane 
et  de  Calendal;  le  troisième  acte,  presque 
entier;  enfin,  au  quatrième,  qui  est  particu- 
lièrement véhément  et  dramatique,  une  scène 
d'incantation ,  traitée  de  main  de  maître 
et  d'un  caractère  saisissant,  et  la  grande 
scène  finale.  Calendal  avait  pour  interprètes 
Mm  es  Bonvoisin,  de  Lega  et  Dupin,  MM.  Illy, 
Soubeyran,  Jahr,  Azaïs,  Michan,  Malzac  et 
Sabiani. 

CALFAT  (le),  opérette ,  paroles  de  M.  Pol 
Mercier,  musique  de  M.  E.  Cahen,  représen- 
tée aux  Folies-Nouvelles  en  novembre  1856. 

CALIFE  DE  BAGDAD  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Saint-Just,  musique 
de  Boieldieu,  représenté  sur  le  théâtre  de 
l'Opéra-Comique  le  16  septembre  1800.  Le  su- 
jet est  emprunté  aux  contes  arabes.  Isaoun, 


GALI 


GALL 


18: 


comme  Jean  de  Paris,  veut  s'assurer  s'il  peut 
être  aimé  pour  lui-même,  et  c'est  sous  un 
travestissement  qu'il  fait  la  cour  à  l'aimable 
\  Zetulbé.  On  le  prend  pour  un  brigand  re- 
douté dans  le  voisinage.  L'effroi  de  Lémaïde, 
mère  de  Zétulbé ,  est  à  son  comble.  Malgré 
les  apparences,  le  cœur  de  la  jeune  fille  reste 
constant.  Il  y  a  dans  la  pièce  naturellement 
un  cadi  ridicule  et  bafoué ,  ainsi  qu'une  sui- 
vante fort  espiègle.  Le  dialogue  est  spirituel, 
la  musique  charmante  et  d'une  grande  fraî- 
cheur. L'ouverture  est  une  des  meilleures 
productions  instrumentales  de  Boieldieu. C'est 
une  délicieuse  fantaisie  que  cet  opéra.  On 
en  a  vanté  longtemps  la  prétendue  couleur 
locale.  Il  faut  s'entendre  :  Boieldieu  avait  trop 
d'esprit  et  de  goût  pour  introduire  au  théâtre 
l'affreux  charivari  connu  sous  le  nom  de  mu- 
sique orientale,  reste  barbare,  dégénéré  et 
presque  méconnaissable  des  antiques  mélo- 
pées. Il  a  cherché  à  exprimer  les  images  que 
peut  produire  en  notre  esprit  la  conception 
idéale:  un  Orient  entrevu  à  travers  le  prisme 
de  notre  civilisation  européenne.  Tout  est  à 
citer  dans  la  partition  :  le  chœur  ravissant  du 
commencement,  dont  M.  Félicien  David  a 
donné,  sans  s'en  douter,  une  charmante  ré- 
miniscence dans  Lalla-Roock ,  l'air  de  Késie, 
les  duos,  les  couplets.  Cet  ouvrage  a  eu  près 
de  huit  cents  représentations  et  continue 
encore ,  de  loin  en  loin,  d'occuper  l'affiche  du 
théâtre  de  l'Opéra-Comique.  M.  Martinet  en 
a  donné  sur  son  théâtre  des  Fantaisies-Pari- 
siennes des  représentations  intéressantes. 
Cette  musique  de  Boieldieu,  d'un  sentiment 
plein  de  fraîcheur  et  de  jeunesse,  fait  double- 
ment plaisir  lorsqu'elle  a  pour  interprètes, 
comme  sur  ce  petit  théâtre ,  des  artistes 
jeunes  tout  récemment  sortis  de  la  volière 
du  Conservatoire. 

CALIFFO  E  LA  SCHIAVA  (il)  [le  Calife  et 
l'Esclave] ,  opéra  italien,  paroles  de  Romani, 
musique  de  Basili,  représenté  au  théâtre  de 
laScalale  il  août  1819. 

califo  di  BAGDAD  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Garcia  (Manuel-del-Popolo-Vi- 
cente),  représenté  au  théâtre  Saint-Charles, 
à  Naples,  en  1812,  et  à  l'Opéra-Italien  de 
Paris,  le  22  mars  1817.  On  introduisit  dans 
cet  ouvrage  un  dialogue  parlé  sans  récitatif. 
Cet  essai  ne  réussit  pas. 

CALIGOLA,  opéra  italien,  musique  de  Braga, 
représenté  à  Lisbonne  le  23  janvier  1873. 

*  CALIGULA,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles    de    M.   E.    Mathias,    musique    de 


M.  A.  Doppler  fils,  représenté  au  théâtre  de 
la  Cour,  à  Stuttgard,  le  31  janvier  1891. 

CALIGULA  DELIRANTS,  opéra  italien, 
musique  de  Pagliardi,  rep.  à  Venise  en  1672. 

*  CALINO  AMOUREUX,  opérette  en  un 
acte,  paroles  d'Auguste  Jouhaud,  musique  de 
Jules  Javelot,  représentée  au  concert  de 
Bataclan  le  27  février  1875. 

CALIPSO  abbandonata  ,  opéra  sérieux 
italien,  musique  de  Romano  (Louis),  repré- 
senté à  Brunn  en  1793. 

CALISTA,  opéra,  musique  de  Cavalli,  re- 
présenté à  Venise  en  1651. 

CALLIAS  OU  NATURE  ET  PATRIE  ,  drame 
héroïque  en  un  acte  et  en  vers,  mêlé  de  mu- 
sique, poème  d'Hoffman,  musique  de  Gré- 
try,  représenté  pour  la  première  fois  sur  le 
théâtre  de  l'Opéra-Comique,  le  19  septembre 
1794.  Cet  ouvrage,  dans  lequel  Hoffman  fit 
acte  de  civisme  littéraire,  présente  des  Grecs 
de  Marathon  et  de  Salamine  plutôt  que 
des  Français  de  l'an  II  de  la  République.  On 
a  fort  remarqué  ce  beau  vers  que  Callias 
adresse  à  l'envoyé  de  Xerxès  : 

Quand  nous  serons  soumis,  nous  n'existerons  plus. 
Grétry  prétend,  dans  ses  Essais  sur  la  musi- 
que, qu'il  a  cherché  à  donner  à  sa  partition 
une  couleur  antique,  en  employant  de  préfé- 
rence des  intervalles  de  quarte.  «  Dans  l'air  de 
Callias,  dit-il,  la  basse  monte  à  la  quarte,  et 
les  compositeurs  savent  que  cette  marche  ap- 
partient au  chant  grégorien.  »  Cette  réflexion 
montre  que  Grétry  ne  savait  pas  un  mot  de 
la  théorie  musicale  des  Grecs.  Quel  rapport 
peut  exister  entre  le  tétracorde ,  le  diatessa- 
ronet  la  mélodie  de  l'air  de  Callias?  —  «  A  la 
fin  de  cet  air ,  continue-t-il ,  le  trait  exécuté 
par  le  chant  et  par  la  basse  est  purement  ec- 
clésiastique ;  je  ne  me  serais  pas  servi  d'au- 
tres intonations  si  j'avais  parlé  de  la  religion 
sainte  qui  unit  nos  cœurs  à  la  divinité.  »  Cette 
prétention  était  au-dessus  du  talent  de  Gré- 
try, auquel  les  sujets  gracieux  et  tendres 
convenaient  mieux  que  les  sujets  antiques. 
Le  célèbre  chanteur  Elléviou  déclamait  avec 
beaucoup  d'art  les  vers  du  poète. 

CALLIRHOÉ,  tragédie-opéra  en  cinq  actes 
avec  prologue ,  paroles  de  Roy,  musique  de 
Destouches,  représentée  à  l'Académie  de  mu- 
sique le  27  décembre  1712.  Le  sujet  de  la  pièce 
est  tiré  des  Achaïques  de  Pausanias.  On  ne  s'ex- 
plique pas  le  goût  de  Louis  XIV  pour  la  mu- 
sique de  Destouches,  qui  n'eut  dans  sa  vie 
qu'un  véritable  succès,  celui  i'Isse',  opéra  joué 


188 


GALY 


GAMA 


en  1697.  Un  couplet  satirique  du  temps  montre 
que  les  partisans  et  les  détracteurs  de  la  mu- 
sique de  Destouches  étaient  en  nombre  à  peu 

près  égal. 

Roy  sifflé, 
Pour  l'être  encore, 

Fait  éclore 
Sa  Callirhoé, 

Et  Destouche 
Met  sur  ses  vers 

Une  couche 
D'insipides  airs. 

Sa  musique, 

Quoique  étique, 

Flatte  et  pique 
Le  goût  des  badauds. 

Heureux  travaux  ! 

L'ignorance 

Récompense 

Deux  nigauds. 

Dauvergue  retoucha  la  musique  de  Callirhoé 
pour  la  représentation  qui  eut  lieu  de  cet 
ouvrage  à  l'Opéra  en  1773.  Les  deux  rôles 
principaux  de  cet  ouvrage,  ceux  de  Callirhoé 
et  du  grand  prêtre  Corisus,  étaient  à  l'origine 
tenus  parla  toute  séduisante  Françoise  Jour- 
net  et  par  le  célèbre  Thévenard. 

calliroe,  opéra  italien,  musique  de  Sac- 
chini,  représenté  à  Stuttgard  en  1770. 

CALLIROE,    opéra    italien,    musique    de 
Felice    Alessandri,   représenté    à   Milan  en 

1778. 

Calonice,  opéra-comïque  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Emile  de  Najac,  musique  de 
M.  Ten  Brink,  représenté  au  théâtre  de  l'A- 
thénée le  19  mai  1870.  La  pièce,  écrite  en  vers 
libres  et  imitée  de  la  comédie  de  M.  Ver- 
consin,  a  pour  sujet  le  conte  si  connu  de  la 
Matrone  d'Ephèse.  Le  soldat  a  été  remplacé 
par  un  petit  joueur  de  flûte.  La  partition  de 
M.  Ten-Brink,  compositeur  lyonnais,  a  été 
très  travaillée  et  les  développements  en  sont 
exagérés  pour  un  petit  acte.  On  a  fait  bon 
accueil  au  brindisi  :  Vive  l'amour  et  la  jeu- 
nesse, et  au  quinque  final  :  Pour  sauver  un  vi- 
vant. Chanté  par  Mlles  Persini  et  Marie  Bia- 
rini. 

CALPURNIA ,  opéra  italien  ,  musique  de 
Heinichen ,  représenté  au  théâtre  San-An- 
gelo,  à  Venise,  en  1713. 

CALPURNIA,  opéra,  musique  de  Bonon- 
cini,  représenté  à  Londres  en  1724. 

CALYPSO,  opéra  allemand,  musique  de 
Kuhn,  inédit.  Commencement  du  xixe  siècle. 

CALYPSO,  opéra,  musique  de  Wiuter,  re- 
présenté à  Londres  au  théâtre  du  Roi  en 

1803. 


CALYPSO  ET  TELEMAQUE,  musique  de 
Galliard,  représenté  à  Hay-Market  à  Londres 
en  1712. 

*  CALZA  (la),  opérette  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  Tillier,  musique  de  M.  Mansour, 
représentée  aux  Fantaisies-Parisiennes  (théâ- 
tre Beaumarchais)  le  8  février  1881.  La  scène 
se  passe  à  Venise,  et  la  Calza  est  une  société 
dé  guitaristes  dont  les  membres  pensent 
autant,  sinon  plus,  à  l'amour  qu'à  la  musique, 
ce  qui  motive  des  chansons,  des  brindisi,  des 
sérénades  et  le  reste.  Le  livret  de  cet  ouvrage 
était  suffisant,  et  la  musique  ne  manquait 
point  de  qualités  ;  on  remarquait,  entre  autres, 
l'air  de  la  Calza,  le  brindisi  :  Buvons  à  Vénus, 
buvons  à  Venise,  le  septuor  du  baiser,  une 
agréable  pavane  et  un  heureux  trio  bouffe. 
Les  acteurs  étaient  MM.  Denizot,  Puget, 
Guyon  fils,  Charvet,  Desnoyer,  Mmes  Landau, 
Ghinassi,  Gabrielle,  Barty  et  Boulanger. 

CALZOLAJA  (la)  [la  Cordonnière],  opéra 
italien,  musique  de  Generali,  représenté  à 
Venise  en  1803. 

CALZOLAJO  DI  STRASBURGO  (il)  [le  Cor- 
donnier de  Strasbourg],  opéra  italien,  musi- 
que de  Sarti,  représenté  à  Modène  en  1769. 

*  CAMARADE  D'OR  (le),  opérette,  musique 
de  M.  Louis  Roth,  représentée  au  théâtre  An 
der  Wien,  de  Vienne,  en  octobre  1895. 

CAMARGO  (la),  opéra-comique  en  trois  ac- 
tes, livret  de  MM.  Vanloo  et  Leterrier,  musi- 
que de  M.  Ch.  Lecocq,  représenté  au  théâtre 
de  la  Renaissance  le  20  novembre  1878.  La 
célèbre  danseuse  Camargo  et  le  non  moins 
célèbre  voleur  Mandrin  défrayent  la  pièce 
qui  offre  cette  particularité  que  les  paroles 
-restent  étrangères  à  tout  genre  de  littéra- 
ture, comme  le  sont  celles  des  opérettes,  tan- 
dis que  la  musique  est  une  véritable  œuvre 
d'art,  gracieuse,  correcte  et  élégante,  fine- 
ment orchestrée,  enfin  très  propre  à  s'associer 
à  un  opéra-bouffon  de  bon  goût.  Le  premier 
acte  se  passe  au  foyer  de  la  danse ,  à  l'Opéra  ; 
le  maître  de  ballet,  Taquet,  fait  répéter  les 
danseuses  récalcitrantes  ;  les  abonnés  arrivent, 
ainsi  que  la  Camargo,  entourée  de  plusieurs 
adorateurs,  Pont-Calé,  riche  personnage,  ami 
du  lieutenant  de  police;  Saturnin,  jeune  dra- 
pier de  Lyon  qui  a  quitté,  pour  suivre  la  dan- 
seuse Colombe,  sa  fiancée,  enfin  Mandrin  lui- 
même,  sous  le  pseudonyme  du  chevalier  de 
Valjoly. 

Pont-Calé  a  donné  à  la  Camargo  un  collier 
de  cent  mille  francs.  Valjoly  et  sa  bande  sont 
là;  le  collier  disparaît  ;  grand  émoi  à  l'Opéra; 


CAMA 


GAMB 


189 


on  fouille  tout  le  monde  ;  Valjoly  passe  le  co- 
lier  à  une  de  ses  maîtresses,  dona  Juana, 
créole  qui  raconte  au  public  la  façon  étrange 
dont  le  voleur  a  fait  sa  connaissance.  L'acte 
finit  par  un  chœur  d'imprécations  contre  Man- 
drin. 11  n'y  a  que  lui  de  capable  de  faire  un 
coup  si  hardi: 

Guerre  à  Mandrin 
A  ce  malandrin, 
Ce  hardi  coquin 
Que  partout  on  craint! 
Que  chacun  demain 
Se  mette  en  chemin, 
Qu'en  un  tour  de  main 
On  prenne  Mandrin  ! 

Le  second  acte  a  lieu  dans  le  château  du 
chevalier  de  Valjoly,  dont  les  hôtes  s'appel- 
lent l'Écureuil,  Filenquatre,  Tournevis,  le 
Philosophe,  Rossignol,  qui  jouent,  fument, 
boivent  et  chantent.  Ils  ont  fait  prisonniers 
Saturnin,  Colombe  et  Péruchot,  son  père. 
Valjoly,  qui  est  épris  delà  Camargo,  l'attend 
sur  la  route  de  Lyon  et,  par  un  stratagème 
de  brigand,  l'amène  à  son  château.  Elle  se 
croit  reçue  par  un  vrai  chevalier  et  lui  donne 
la  représentation  d'un  ballet  complet,  depuis 
l'entrée  de  la  bergère  jusqu'au  triomphe  de  l'a- 
mour. La  fête  est  troublée  par  l'arrivée  des 
soldats  que  Saturnin  a  pu  prévenir;  mais 
Mandrin  s'était  fait  donner  par  Pont-Calé 
une  commission  dont  il  se  sert  pour  faire  ar- 
rêter par  la  troupe  Pont-Calé  lui-même,  dona 
Juana  et  la  Camargo,  malgré  le  duetto  qu'ils 
ont  chanté  ensemble,  et  dont  il  peut  être  utile 
de  citer  un  fragment  pour  montrer  à  quel 
égarement  du  goût  conduit  ce  genre  de 
pièces  : 

LA  CAMARGO 

Ce  serait  une  vie  heureuse 
D'unir  comme  dans  un  roman 
Le  brigand  avec  la  danseuse, 
La  danseuse  avec  le  brigand. 
Certes  lorsque  l'on  n'aime  pas, 
Un  brigand  ne  saurait  vous  plaire; 
C'est  un  amant  en  pareil  cas 
Trop  en  dehors  de  l'ordinaire. 
Loin  d'excuser  ses  attentats, 
En  face  l'on  voudrait  lui  dire 
Toute  l'horreur  qu'il  vous  inspire, 
Toujours  lorsque  l'on  n'aime  pas. 

Mais  quand  on  aime, 
Le  cœur  alors  change  de  ton  ; 
On  n'y  met  plus  tant  de  façon  : 
Au  diable  le  qu'en  dira-t-on! 
On  aime  quand  même 
Celui  qu'on  aime. 

Au  troisième  acte,  qui  se  passe  aux  Porche- 
rons,  chez  Ramponneau,  la  scène  est  occupée 
par  des  gens  de  toute  espèce  :  grands  sei- 
gneurs, marchands,  diseuse  de  bonne  aven- 
ture. Javotte  et  sa  marmotte  en  vie,  gens  de 


la  bande  de  Mandrin  et  tous  les  personnages 
de  la  pièce.  On  s'est  beaucoup  moqué  des 
conventions  de  l'ancien  théâtre.  Combien 
sont-elles  anodines  en  comparaison  des  in- 
vraisemblances puériles  du  théâtre  contem- 
porain 1  L'indifférence  à  cet  égard  est  com- 
plète. Tout  raisonnement  et  tout  sentiment 
naturel  sont  bannis  ;  l'impression  et  la  sen- 
sation les  ont  remplacés. 

Je  passe  sur  les  couplets  de  Louis  le  Bien- 
aimé,  hors-d'œuvre  déplacé,  dont  la  musique 
est  assez  plate.  Pont-Calé  poursuit  toujours 
l'invisible  Mandrin  et  compte  sur  un  limier 
de  police   nommé  Philidor;  mais  ce  limier 
n'est  encore  autre  que  le  brigand ,  lequel  est 
sur  le  point  d'enlever  pour  tout  de  bon  la 
Camargo  lorsqu'enfin  Colombe  réussit  mieux 
que  son  fiancé  à  déjouer  ses  projets.  Camargo 
est  sans    rancune  et   laisse    Mandrin  libre 
d'exercer  ailleurs  ses  talents.  On  voit  qu'à 
proprement  parler  il  n'y  a  pas  là  une  pièce. 
Que  conclure  du  grand  succès  qu'elle  a  obtenu  ? 
Est-il  dû  à  la  musique?  Sans  doute  elle  est 
fort  agréable  ;  mais  les  spectateurs  l'écoutent 
à  peine  et  aucun  des  morceaux  ne  peut  être 
chanté  dans  les  salons  ni  les  concerts.  Ce 
sont  donc  les  parties  accessoires  de  l'ouvrage, 
le  jeu  des  actrices,  la  manière  dont  elles  souli- 
gnent et  miment  les  couplets  égrillards  et  les 
mots  à  double  entente,  leurs  costumes  ou 
souvent  l'absence  de  costume,  qui  attirent  le 
public  et  amènent  le  succès,  succès  d'argent, 
s'entend.  L'air  populaire  de  la  Camargo,  bien 
orchestré ,  sert  de  début  à  l'ouverture  et, 
avec   d'autres  motifs,  donne  la  date  de  la 
pièce.  La  scène  du  foyer  de  la  danse  est  pleine 
d'animation  et  de  gaieté.  Les  morceaux  qui  ont 
le  plus  d'originalité  et  qui  ont  le  mieux  réussi 
sont  :  dans  le  premier  acte,  la  romance  de 
Saturnin ,  Je  vous  ai  dit  mon  ignorance ,  le 
chœur  des  voleurs  ;  dans  le  second,  les  cou- 
plets de  la  Camargo,  Laissez-moi,  monsieur  le 
voleur,  les  airs  de  ballet,  qui  sont  tous  char- 
mants et  variés,  et  le  finale  ;  dans  le  troisième, 
le  petit  pont-neuf  Saute,  Suzon,  le  duetto  de 
Colombe  et  de  Saturnin,  Étais-tu  bête!  dont 
la  mélodie,  gracieuse  et  fine,  contraste  avec 
la  vulgarité  des  paroles,  et  la  ronde  de  la 
marmotte  en  vie,  Eh!  youp!  eh.'youp!  Ja- 
votte; fais  sauter  ta  marmotte.  Les  principaux 
rôles  ont  été  chantés  par  MM.  Vauthier,  Ber- 
thelier,  Lary;  Mmes  Zulma-Bouffar,  Desclau- 
zas,  Milly-Meyer. 

CAMBIALE  DI  MATRIMONIO  (la),  opéra 
en  un  acte ,  composé  par  Rossini ,  alors  âgé 
de  dix-neuf  ans,  et  représenté  à  Venise,  pen- 


Î90 


CAMI 


CAMP 


dant  l'automne  de  1810,  sur  le  théâtre  San- 
Mosè.  Ce  fut  le  premier  pas  du  chantre  de 
Pesaro  dans  la  carrière  qu'il  a  illustrée  par 
tant  de  chefs-d'œuvre. 

*  cambiar  de  rumbo,  «  jeu  lyrique  »  en 
un  acte,  paroles  de  M.  José  Dominguez, 
musique  de  M.  J.  Estarrona,  représenté  sur 
ie  théâtre  des  Merveilles,  à  Madrid,  en  février 
1887. 

*  cambio  de  almas,  zarzuela  fantastique 
en  un  acte  et  quatre  tableaux,  paroles  de 
MM.  Gullan  et  Curros,  musique  de  MM.  Alva- 
rez et  Chalons,  représentée  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  Romea,  en  février  1895. 

cambisio  (il),  opéra  italien,  avec  des  in- 
termèdes bouffes,  musique  de  Scarlatti,  re- 
présenté au  théâtre  San-Bartolomeo  de  Na- 
ples  en  1719. 

GAMBRO-BRITONS,opéra  anglais,  musique 
de  Samuel  Arnold,  représenté  à  Hay-Market, 
à  Londres,  en  1798. 

CAMBYSE,  opéra,  musique  de  C.-L.-P. 
Grua,  représenté  à  Manheim  le  17  janvier 
1742. 

CAMERIERA  ASTUTA  (la)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Paini ,  représenté  en  Italie  vers 

1800. 

*  CAMERIERA  RAGGIRATRICE  (LA)  [la 
Servante  rusée],  opéra-bouffe,  musique  de 
Neri-Bondi,  représenté  à  Florence  en  1794. 

CAMERIERE  Di  spirito  (la)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Gazzaniga,  représenté  à  Ve- 
nise en  1787. 

camilla,  opéra,  musique  de  Buononcini, 
représenté  à  Vienne  vers  1692. 

CAMILLA,  opéra  italien,  paroles  de  Car- 
pani,  musique  de  Paër,  représenté  à  Vienne 
en  1801,  et  à  l'Opéra-Italien  de  Paris,  le 
5  novembre  1804. 

CAMILLA,  opéra,  musique  de  Fioravanti 
(Valentin),  représenté  en  Italie  en  1810. 

CAMILLE,  REINE  DES  VOLSQUES,  tragé- 
die lyrique  en  cinq  actes,  avec  un  prologue, 
paroles  de  Danchet,  musique  de  Campra,  re- 
présentée par  l'Académie  royale  de  musique, 
le  9  novembre  1717.  Voici  la  distribution  de 
la  pièce,  qui  peut  donner  l'idée  des  princi- 
paux éléments  de  la  troupe  de  l'Opéra  à  ce 
moment:  la  nymphe  de  la  Seine,  Mlle  An- 
tier;  Flore, MUe  poussin;  Zéphire,  Murayre, 
Mars,  Le  Myre;  Camille ,  Mlle  Journet;  Al- 


mon,  Thévenard  ;  Rutile,  Mantienne  ;  Aufide, 
Hardouin  ;  Cérite,  Cochereau.  Ballet  :  Bergè- 
res, Volsques,  etc.,  Dumoulin,  Pécourt,  Dan- 
guille,  etc. 

CAMILLE  ou  LE  SOUTERRAIN,  opéra-co- 
mique en  trois  actes,  en  prose ,  paroles  de 
Marsollier,  musique  de  Dalayrac,  représenté 
pour  la  première  fois  aux  Italiens,  le  19  mars 
1791.  Le  sujet  de  cet  ouvrage  est  tiré  du  ro- 
man d'Adèle  et  Théodore ,  de  Mme  de  Genlis. 
Il  y  a  des  scènes  déchirantes  que  la  muse 
gracieuse  de  Dalayrac  semblait  peu  propre  à 
interpréter,  et  dont  cependant  il  se  tira  avec 
honneur.  La  couleur  de  cet  ouvrage  est  juste 
et  les  accompagnements  y  sont  plus  travail- 
lés que  dans  Nina.  La  chanson ,  Notre  meu- 
nier chargé  d'argent,  a  été  populaire.  Paër  a 
traité  le  même  sujet,  mais  moins  heureuse- 
ment. Cet  opéra  a  été  repris,  en  1844,  pour 
le  début  de  Mme  Capdeville. 

*  CAMISARDS  (les),  drame  lyrique  en  qua- 
tre actes,  musique  de  M.  Ferdinand  Langert, 
représenté  au  théâtre  ducal  de  Cobourg  en 
janvier  1888. 

CAMMA,  mélodrame,  musique  de  Blumen- 
thaï,  né  à  Bruxelles  en  1782,  mort  en  1850. 

*  CAMOENS,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
musique  de  Gualtiero  Sanelli,  représenté  au 
théâtre  Royal  de  Turin  en  1852. 

CAMOENS ,  opéra  italien ,  musique  de  Fa- 
rina, représenté  à  Padoue  en  juillet  1857. 

camoens,  opéra  italien,  musique  de  Mu- 
soni,  représenté  à  Naples  au  théâtre  Merca- 
dante  le  19  septembre  1872.  Chanté  par  Mon- 
tanaro  et  Mme  Suardi-Repetto. 

*  CAMOENS,  drame  lyrique  en  un  acte, 
musique  de  M.  Miguel  Marqués,  représenté 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  en 
février  1879. 

CAMP  (le),  mélodrame  mêlé  de  chant,  mu- 
sique de  Linley,  représenté  à  Covent-Garden 
à  Londres  au  mois  d'avril  1776. 

CAMP  DE  GRANDPRÉ  (le)  OU  LE  TRIOM- 
PHE DE  LA  république,  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  Joseph  Chénier,  musique  de 
Gossec,  représenté  à  l'Opéra,  le  27  janvier 
1793.  Cet  ouvrage  caractérise  une  des  époques 
de  notre  histoire.  Avant  la  représentation  à 
l'Opéra,  un  chant  composé  par  les  mêmes 
auteurs  et  connu  sous  le  nom  de  Ronde  du 
camp  de  Grand-Pré,  avait  été  chanté  d'après 
le  titre  que  nous  avons  sous  les  yeux  par 
les  défenseurs  de  la  patrie  dans  la  campagnt 
de  1792,  après  avoir  chassé  les  Prussiens  et  les 


CAMP 


GANA 


191 


Autrichiens  de  la  Champagne.  C'est  une  fort 
jolie  mélodie  villageoise  en  si  bémol  à  deux- 
quatre,  et  accompagnée  comme  tous  les  chants 
de  cette  époque  par  des  clarinettes,  des  cors 
et  des  bassons.  En  voici  le  premier  couplet; 
les  autres  sont  loin  d'être  aussi  pacifiques  : 

Vous,  gentilles  fillettes, 

Et  vous,  jeunes  garçons, 

Au  sod  de  nos  musettes 

Unissez  vos  chansons; 

Si  vous  aimez  la  danse 

Venez,  accourez  tous. 

Boire  du  vin  de  France, 

Et  danser  avec  nous. 

CAMP  demaëstricht  (le),  opéra-comi- 
que en  deux  actes,  paroles  de  M.  Rechenar, 
musique  de  M.  Ed.  Servel,  représenté  à 
Montpellier  en  avril  1859. 

camp  de  silésie,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  Rellstab,  musique  de  G.  Meyerbeer, 
représenté  pour  la  première  fois  à  Berlin  le 
8  décembre  1844.  L'action  est  des  plus  sim- 
ples, mais  l'intérêt  en  a  paru  suffisant  dans  un 
pays  où  le  nom  du  grand  Frédéric  a  conservé 
tant  de  prestige.  On  est  en  pleine  guerre.  Le 
roi,  poursuivi  par  des  pandours,  se  réfugie 
chez  un  vieux  capitaine  nommé  Saldorf.  Tra- 
qué de  tous  côtés,  Frédéric  est  sauvé  par  le 
dévouement  héroïque  de  son  vieux  soldat 
qui  lui  fait  prendre  les  habits  de  son  fils  et 
revêt  celui-ci  des  insignes  royaux.  Le  roi 
échappe  ainsi  au  péril  qui  le  menaçait,  et,  au 
troisième  acte,  il  récompense  son  libérateur 
et  sa  famille.  Les  morceaux  les  plus  saillants 
de  cette  oeuvre,  très-admirée  en  Allemagne, 
sont,  d'abord  le  récit  descriptif  de  l'aventure 
du  roi  par  Conrad;  la  scène  dans  laquelle 
Veilka  la  bohémienne  dit  la  bonne  aventure 
aux  soldats  hongrois;  un  duo  comique  et  un 
trio  dans  le  premier  acte.  Le  deuxième  acte 
renferme,  outre  des  chansons  de  soldats  fort 
originales,  le  magnifique  ensemble  de  quatre 
chœurs  accompagnés  par  quatre  orchestres 
dont  trois  d'harmonie  sur  la  scène.  Enfin  un 
trio  et  un  air  accompagné  par  deux  flûtes 
sont  les  principaux  morceaux  du  troisième 
acte.  G.  Meyerbeer  a  dirigé  lui-même  l'exé- 
cution de  son  ouvrage,  assis  au  pupitre  du 
chef  d'orchestre.  Le  Camp  de  Silésie  n'a  pas 
été  donné  en  France  où  le  sujet  aurait  eu 
peu  de  succès.  Mais  nous  avons  pu  jouir  de 
la  partition  admirable  du  maître  ;  car  il  a  in- 
troduit tous  les  morceaux  que  nous  avons 
signalés  plus  haut  dans  son  opéra  de  l'Etoile 
du  Nord. 

CAMP  DE  sobieski  (lb),  opéra-comique 
en  deux  actes ,  paroles  de  Dupaty  ,  musique 


de  Kreutzer,  représenté  au  théâtre  Fey- 
deau  le  21  avril  1813. 

CAMP  DES  GRENADIERS  (le),  opéra,  mu- 
sique de  Doppler  (Charles),  représenté  à 
Pesth  en  1852. 

CAMP  DU  DRAP  D'OR  (le),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Paul  de  Kock,  mu- 
sique de  Rifaut,  Leborne  et  Batton,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  23  février  1828. 

*  campamento  (el),  zarzuela  en  un  acte 
musique  de  José  Inzenga,  représenté  au  théâ- 
tre du  Cirque,  à,  Madrid,  en  mai  1851. 

*  CAMP  AN  A   DELL'    EREM1TAGGIO     (LA.) 

(la  Cloche  de  l'ermitage),  opéra  semi-sérieux 
en  trois  actes,  livret  calqué,  ou  pour  mieux 
dire  traduit  par  M.  Enrico  Cofino  de  celui  des 
Dragons  de  Villars,  musique  de  M.  Errico 
Sarria,  représenté  avec  le  plus  grand  succès, 
le  25  septembre  1875,  à  Naples,  sur  le  théâtre 
Mercadante  (ex-Fondo).  Accueilli  partout  avec 
la  même  fureur,  cet  ouvrage  a  fait  triompha- 
lement le  tour  de  l'Italie.  Il  est  l'un  des  rares 
opéras  qui,  depuis  vingt  années,  n'aient  jamais 
quitté  le  répertoire  des  théâtres  de  ce  pays, 
où  il  est  constamment  joué  chaque  jour.  Il 
avait  pour  interprètes,  au  théâtre  Mercadante, 
Mme  Rubini-Scalisi,  MM.  Romero,  Panzetta, 
Viganotti  et  Testada. 

*  campanadas  (las),  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Arniches  et  Canto,  musique 
de  M.  Ruperto  Chapi,  représentée  en  1894  au 
théâtre  Apolo,  de  Madrid. 

campanello  (il)  (la  Sonnette),  opéra- 
bouffe  en  un  acte,  paroles  et  musique  de  Do- 
nizetti,  représenté  enltalie  en  1836.  Lorsqu'on 
monta  cet  ouvrage  à  Saint-Pétersbourg,  en 
janvier  1864,  il  fut  encore  trouvé  charmant. 
Traduit  en  français  par  Jules  Ruelle,  il  fut 
joué  sous  son  titre  italien,  il  Campanello,  le 
2  mai  1865,  aux  Fantaisies-Parisiennes,  pour 
l'inauguration  de  ce  théâtre,  disparu  depuis 
lors. 

*  CAMPANERO  Y  SACRISTAIN,  zarzuela 
en  un  acte,  musique  de  MM.  Fernandez  Ca- 
ballero  et  Hermoso,  représentée  à,  Madrid 
vers  1891. 

CAMPASPE,  opéra,  musique  de  Casali,  re- 
présenté à  Venise  en  1740. 

CAMPI  elisi  (i),  opéra  italien,  musique 
de  Caruso,  représenté  à  Milan  en  1788. 

canard  A  trois  BECS  (le),  opéra-bouffe 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Jules  Moinaux, 


192 


CAND 


CANN 


musique  de  M.  Emile  Jonas,  représenté  au 
théâtre  des  Folies-Dramatiques  le  6  février 
1869.  Comment  se  fait-il  que  des  auteurs 
perdent  leur  encre  à  écrire  des  farces  qu'on 
n'aurait  pas  voulu  jouer  au  siècle  dernier 
sur  les  théâtres  de  la  foire  ?  Comment  des 
musiciens  de  talent  les  acceptent-ils?  C'est  là 
un  phénomène  étrange,  un  des  signes  de  ce 
temps.  Je  pense  que  mes  lecteurs  se  conten- 
teront de  savoir  que  ce  canard  à  trois  becs 
était  un  volatile  fort  extraordinaire,  auquel 
les  Brabançons  vouaient  une  sorte  de  culte 
superstitieux,  parce  qu'ils  croyaient  que,  tant 
qu'il  vivrait,  les  Espagnols  ne  reviendraient 
pas  dans  leur  pays.  Or,  cette  bête  a  disparu,  et 
le  bourgmestre,  la  garde  civique,  un  capi- 
taine de  vaisseau  qui  ne  s'est  jamais  embar- 
qué, autre  amiral  suisse,  sont  sur  pied  pour 
conjurer  les  malheurs  qui  menacent  leur  pa- 
trie. Le  capitaine  part,  mais  ne  s'embarque 
pas.  En  son  absence,  les  galants  montent  à 
l'abordage  de  sa  maison;  lorsque  le  marin 
revient  chez  lui,  on  découvre  le  neveu  d'un 
épicier  qu'on  prend  pour  le  fils  du  duc  d'Albe 
et  qu'on  fourre  en  prison.  Quant  au  canard, 
un  cuisinier  libre  penseur  l'a  accommodé  aux 
petits  oignons.  Voilà  ce  que  tout  le  Paris 
mondain  et  dilettante  a  couru  voir  jouer 
pendant  plusieurs  mois.  La  musique  asso- 
ciée à  ce  canard  forme  avec  lui  un  accouple- 
ment bizarre.  Elle  a  de  la  grâce,  une  cer- 
taine distinction  relative  ;  elle  est  ingé- 
nieuse. Les  motifs,  sans  être  bien  originaux, 
sont  présentés  sous  une  forme  qui  ne  man- 
que pas  d'élégance.  L'harmonie  et  l'or- 
chestration décèlent  une  main  expérimentée. 
Si  ce  n'était  la  bouffonnerie  de  l'exécution, 
on  se  serait  cru  à  l'Opéra-Comique  dans  le 
voisinage  d'Albert  Grisar,  moins  toutefois  la 
petite  teinte  de  poésie  que  ce  charmant  com- 
positeur mettait  dans  ses  tableaux  les  plus 
familiers.  Je  citerai  le  duo  d'amour  et  une 
jolie  sérénade  au  2»  acte,  et  dans  le  3e  un 
quatuor  plein  de  brio  et  un  rondo.  Joué  par 
Marcel,  Milher  et  M1^  Lovato. 

CANDACE,  opéra  italien,  musique  de  Lam- 
pugnani,  représenté  au  théâtre  Saint-Chry- 
sostome,  de  Venise,  en  1740. 

CANDALIDE,  opéra  italien,  musique  d'Al- 
binoni,  représenté  à  Venise  en  1734. 

CANDAULE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Ziani,  représenté  à  Venise  en  1679. 

CANDAULE ,  RE  Dl  lidia  ,  opéra  italien, 
musique  de  Sarri ,  représenté  au  théâtre  des 
Fiorentini,  à  Naples,  en  1706. 


*  CANDELADA  (la.),  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  G.  Alvarez  et  Paso,  musique 
de  M.  Pozas,  représentée  au  théâtre  Moderne 
de  Madrid  en  juin  1883. 

CANDIANO  IV,  opéra  italien,  musique  de 
Ferrari  (J.-B.),  représenté  à  Florence  en 
1842,  puis  successivement  à  Milan,  à  Venise, 
à  Trieste  et  enfin  au  théâtre  de  la  Fenice,  à 
Venise,  en  janvier  1858. 

CANDIDAT  INSTITUTEUR  (le)  ,  opéra  en 
un  acte,  musique  de  Mme  Paradies ,  repré- 
senté au  Théâtre  -  National  de  Vienne  en 
1792. 

CANDIDATS  DE  KAFFKA  (les)  ,  opéra  al- 
lemand en  un  acte,  musique  de  Bierey,  repré- 
senté à  Dresde  en  1798. 

CANDOS  OU  LES  SAUVAGES  DU  CANADA, 

opéra  en  trois  actes,  paroles  de  Delrieu,  mu- 
sique de  L.-E.  Jadin,  représenté  à  Feydeau 
en  1797. 

CANENTE ,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes 
avec  prologue,  paroles  de  La  Motte,  musique 
de  Colasse,  représentée  à  l'Opéra,  le  4  novem- 
bre 1700.  Canente,  nommée  ainsi  à  cause  de  la 
beauté  de  sa  voix,  mourut  de  douleur  lorsque 
son  époux,  Picus,  fut  changé  en  pivert.  Tel 
est  le  sujet  de  cet  opéra.  Pour  donner  une 
idée  du  goût  du  temps,  nous  dirons  ici  que  la 
scène  du  prologue  représente  le  château  de 
Fontainebleau,  du  côté  du  parterre  du  Tibre. 
Le  dieu  de  ce  fleuve,  l'Automne  et  Vertumne, 
en  sont  les  interlocuteurs.  Louis  XIV  eut 
assez  de  confiance  dans  le  mérite  de  Colasse 
pour  lui  donner  le  privilège  d'une  Académie 
de  musique  qu'il  fonda  à  Lille  et  qui  ne  réus- 
sit point.  Colasse  s'adonnait  à  la  chimie,  et 
mourut  empoisonné  à  la  suite  d'une  de  ses 
manipulations. 

CANENTE,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
arrangée  par  Cury  d'après  La  Motte ,  musi- 
que de  Dauvergne ,  représentée  par  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  le  il  novembre  1760. 
Colasse  était  l'auteur  de  la  partition  primi- 
tive. La  fréquence  des  fragments  et  la  reprise 
d'anciens  poèmes,  remis  en  musique  par  Dau- 
vergne, La  Borde,  Mondonville,  Berton  et 
Grenier  dénotent  la  stérilité  de  cette  époque. 

CANGE  OU  LE  COMMISSIONNAIRE  DE 
LAZARE,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
de  Marsollier,  musique  de  Dalayrac,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique,  rue  Favart,  le 
18  norembre  1794. 

cannebas,  opérette  allemande,  musique 


GANT 


GAPI 


193 


de  Suppé,  représentée  à  Berlin  sur  le  théâtre 
de  Friedrich-Wilhemstadt  en  octobre  1873. 

CANONICUS  SCHUSTER  (le  Chanoine  cor- 
donnier), opéra  allemand,  musique  de  Blum, 
représenté  à  Berlin  vers  1820. 

*  CANOTIÈRES  DE  SURESNES  (LES),  Opé- 
rette en  un  acte,  musique  de  M.  Georges 
Rose,  représentée  à  Laval  le  15  mars  1885. 

CANTANTE  (la),  opéra  italien,  musique  de 
Sanelli,  représenté  à  Milan  en  1841. 

cantante  (la),  opéra  italien,  musique  de 
Luigi  Vespoli,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  del  Fondo,  le  20  août  1858. 

*  cantar  de  plano,  jeu  «  comico-lyri- 
que  »  en  un  acte,  paroles  de  M.  Enrique  San- 
chez  Sena,  musique  de  MM.  Jimenez  et  Es- 
pino,  représenté  au  théâtre  des  "Variétés  de 
Madrid  en  janvier  1887. 

*  cantate  a  rotrou,  paroles  de  Mme  la 
comtesse  Olympe  Milon  de  Lernay,  musique 
de  M.  Milhès,  exécutée  à  Dreux  en  1S67. 
L'auteur  des  paroles  était  l'arrière-petite- 
nièce  du  poète  Rotrou. 

cantatrice  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Pescetti,  représenté  à  Venise  en  1727. 

cantatrice  bizarra  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Fioravanti  (Valentin)  re- 
présenté en  Italie  vers  1793. 

CANTATRICE  VILLANE  (le),  opéra  bufïa, 
musique  de  Fioravanti,  représenté  pour  la 
première  fois  à  Turin  en  1795,  puis  à  Paris  le 
30  janvier  1806,  et  repris  aux  Italiens  en  fé- 
vrier 1842.  Le  livret  est  dans  le  goût  des 
bouffonneries  napolitaines.  Pour  en  donner 
une  idée ,  nous  nous  bornerons  à  dire  que  le 
gigantesque  Lablache  jouait  le  rôle  d'un 
amoureux  podagre  et  sexagénaire,  et  se  blot- 
tissait dans  un  tonneau  pour  se  dérober  à  la 
fureur  d'un  mari  jaloux.  La  musique  est  un 
peu  commune,  mais  pleine  de  verve  et  comi- 
que au  dernier  point.  L'orchestration  est 
remplie  de  dessins  fort  agréables.  Nous  si- 
gnalerons la  cavatine  Corne  provar  et  un  bon 
duo  de  basses.  Lablache,  M">es  Albertazzi  et 
Persiani  ont  fait  admirablement  valoir  cette 
amusante  farce  musicale. 

cantemir,  opéra  allemand,  musique  de 
Fesca  (Frédéric-Ernest).  Il  est  douteux  que 
cet  ouvrage,  écrit  vers  1820,  ait  été  repré- 
senté. Fesca  est  connu  comme  compositeur 
de  quatuors  excellents. 

*  canterbury  pilgrims  (the),  opéra, 
musique  de  M.  C.  Villiers-Stanford,  repré- 


senté sur  le  théâtre  Drury-Lane,  à.  Londres, 
en  avril  1884. 

CANTERINA  (la),  opéra  italien,  musique 
de  F.  Haydn,  représenté  en  1769. 

CANTERINA  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Tritto ,  représenté  au  théâtre  Valle ,  à 
Rome,  en  1790. 

cantinière  (la),  opérette  en  trois  actes, 
livret  de  MM.  Burani  et  Félix  Ribeyre,  mu- 
sique de  M.  Robert  Planquette,  représentée 
au  théâtre  des  Nouveautés  en  octobre  1880. 
La  pièce  est  une  bouffonnerie  à  outrance  qui 
échappe  à  l'analyse.  On  a  applaudi  surtout  les 
couplets  d'Alcindora,  la  femme  torpille  :  J'suîs 
un'femme  d' tempérament,  ceux  de  Rastagnac  : 
Je  le  coupe  en  deux,  en  trois,  en  quatre;  ceux 
de  Victoire,  la  cantinière:  A  h!  tu  fais  ton 
pacha,  ceux  des  Bottes  et  une  mazurka  au 
troisième  acte.  Jouée  et  chantée  par  Bras- 
seur, Berthelier,  Scipion,  Guyon,  MUes  Silly, 
Piccolo  et  Gilberte. 

cantiverio  APPARENTE  (el),  opéra  es- 
pagnol, musique  de  Garcia  (Manuel-del-Po- 
polo-Vicente) ,    repr.  à  Madrid  vers  1805» 

*  CANTO  DE  angelo,  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  M.  José  Rogel,  représentée  à 
Madrid  en  1870. 

*  canto  republicano  (un),  zarzueia  en 
trois  actes,  musique  de  M.  José  Rogel,  repré- 
sentée à  Madrid  en  1869. 

CANTONSREVISION  (die)  [la  Bévue  can- 
tonale], opéra  allemand,  musique  de  Hatter, 
représenté  au  théâtre  de  Kœnigsberg  en 
1792. 

CAPITAINE  FRACASSE  (le),  opéra-comi- 
que  en  trois  actes  et  six  tableaux,  livret  tiré 
du  roman  de  Théophile  Gautier,  par  M.  Ca- 
tulle Mendès,  musique  de  M.  Emile  Pessard, 
représenté  au  Théâtre -Lyrique  (salle  Venta- 
dour)  le  2  juillet  1878.  Autant  le  talent  d'écri- 
vain du  romancier  est  remarquable,  autant 
ses  conceptions  sont  bizarres  et  fausses.  Le 
sentiment  de  la  nature  est  absent,  et,  comme 
c'est  ce  sentiment  qui  est  l'âme  d'une  œuvre 
dramatique,  celle-ci  est  hybride  et  dénuée  de 
véritable  intérêt.  Cependant  l'auteur  a  su  y 
ajouter  plusieurs  épisodes  ingénieux  et  amu- 
sants. La  partition  de  M.  Emile  Pessard  a,  au 
contraire ,  tous  les  caractères  d'une  œuvre 
consciencieuse,  sincère.  Il  a  exprimé  avec  ta- 
lent les  situations  du  livret,  la  tristesse  du 
sire  de  Sigognac,  pauvre  gentilhomme  vivant 
seul  dans  son  château  délabré  ;  la  verve  des 

13 


194 


GAPI 


CAPI 


comédiens ,  le  défilé  des  personnage»  de  la 
commedia  dell'  arte ,  la  scène  populaire  du 
pont  Neuf,  la  sauvage  nature  de  la  Bohémienne 
Chiquita,  les  sentiments  généreux  d'Isabelle 
la  comédienne,  la  gaieté  de  Zerbine.  Les  mor- 
ceaux les  plus  saillants  de  cet  ouvrage  sont  : 
dans  le  premier  acte,  l'andante  de  Sigognac, 
0  fiers  seigneurs,  guerriers  aux  belles  armes, 
dans  le  second,  l'hymne  à  Bacchus,  plus  gau- 
lois qu'antique  ;  dans  le  troisième,  l'air  pa- 
thétique d'Isabelle,  0  mon  Sigognac!  nom 
aussi  peu  chevaleresque  que  musical;  une  jo- 
lie marche  orchestrale,  le  duettino  d'Isabelle 
et  de  Zerbine,  l'odelette  La  voix  du  rossiano- 
let,  dont  la  forme  archaïque  est  bien  rendue 
et  où  la  suppression  de  la  note  sensible  est 
amenée  avec  beaucoup  de  goût.  Cet  opéra  a 
été  chanté  par  MM.  Melchissédec,  Fromant, 
Taskin,  Paul  Ginet,  Barielle,  E.  Martin,  Doff, 
Rémond,  Jouanny,  Pop;  M"es  G.  Moisset, 
Vergin,  Am.  Luigini. 

*  CAPITAINE  FRACASSE  (LE),  opérette, 
musique  de  M.  Dellinger,  représentée  au 
théâtre  Cari  Schultze,  de  Hambourg,  en  mars 
1889.  L'auteur  exerçait  les  fonctions  de  chef 
d'orchestre  à  ce  théâtre. 

CAPITAINE  HENRIOT  (le),  opéra-comique 
en  trois  actes,,  paroles  de  MM.  Gustave  Vaez 
et  Victorien  Sardou  ,  musique  de  M.  Ge- 
vaert,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  29  dé- 
cembre 1864.  Le  livret,  laissé  inachevé  par 
l'auteur  du  poème  de  la  Favorite,  a  été  terminé 
par  celui  de  la  Famille  Benoiton.  Il  est  assez 
amusant  et  offre  quelques  bonnes  situations 
musicales,  mais  peu  variées.  L'intrigue  est 
compliquée  et  enchevêtrée  de  petits  détails 
assez  puérils;  c'est  du  Scribe  rajeuni.  Il  y 
manque  la  note  émue ,  la  scène  dramatique, 
le  cri  du  cœur.  Le  capitaine  Henriot,  c'est-à- 
dire  le  Béarnais ,  fait  le  siège  de  Paris.  Il  a 
promis  d'aller  souper  chez  une  belle  Pari- 
sienne, émerveillée  de  sa  bravoure;  un  de 
ses  amis,  René  de  Mauléon,  est  fiancé  à 
Blanche  d'Etianges ,  laquelle  se  trouve  elle- 
même  sous  la  domination  d'un  officier  espa- 
gnol nommé  don  Fabrice.  Tout  ce  monde  se 
retrouve  le  soir  à  l'hôtel  d'Etianges.  Don  Fa- 
brice veut  à  la  fois  enlever  à  Mauléon  sa 
maîtresse  et  faire  prisonnier  le  Béarnais. 
Mais,  grâce  à  une  invention  tout  à  fait  in- 
vraisemblable du  librettiste,  Henri  est  pris 
par  le  traître  espagnol  pour  Mauléon.  Celui- 
ci  se  laisse  passer  pour  le  roi,  afin  de  sauver 
son  maître,  quoiqu'il  s'imagine  que  le  capi- 
taine Henriot  est  son  rival  en  amour.  C'est  là 
un  dévouement  plus  héroïque  que  chevale- 


resque. Au  dernier  acte,  Mauléon ,  prisonnier 
des  ligueurs,  arrive  en  parlementaire  auprès 
du  roi,  pour  proposer,  de  la  part  de  Mayenne, 
certaines  conditions.  Il  sera  fusillé  si  Henri 
les  rejette.  Nouveau  Régulus,  il  conseille  de 
ne  pas  les  accepter;  d'ailleurs,  se  croyant 
trahi  par  Blanche  d'Etianges,  il  ne  tient  plus 
à  la  vie.  Le  roi  imagine  un  stratagème  au 
moyen  duquel  il  fait  servir  don  Fabrice  à  la 
délivrance  de  Mauléon,  et  arrache  Blanche 
de  ses  mains,  pour  la  remettre  entre  celles 
de  son  ami.  La  musique  a  été  traitée  avec  la 
science,  le  goût  et  les  ressources  qu'on  pou- 
vait s'attendre  à  rencontrer  chez  un  des  com- 
positeurs les  plus  instruits  de  notre  temps. 
Les  chœurs  surtout  ont  été  fort  goûtés.  Nous 
signalerons  le  chœur  de  la  Chasse,  dont  les 
effets  d'écho  sont  ingénieux;  le  chœur  mili- 
taire des  soldats  du  roi,  au  deuxième  acte  ; 
le  duo  entre  Blanche  et  Valentine,  Aux  sou- 
pirs des  zéphyrs,  et  des  couplets  qui  ont  ob- 
tenu de  suite  quelque  succès,  plutôt  parce 
qu'ils  expriment  le  souhait  de  la  poule  au  pot 
qui  a  rendu  si  populaire  le  bon  roi  Henri -, 
que  par  la  mélodie,  qui  est  un  peu  monotone  : 

Donnons  à  qui  n'a  pas, 
Il  faut  que  tout  le  monde  vive. 

Le  rôle  du  capitaine  Henriot  a  été  créé  avec 
succès  par  Couderc.  Les  autres  rôles  ont  été 
chantés  par  Achard,  Ponchard,  Prilleux; 
MUe  Bélia,  Augusta  Collas  et  M"»e  Galli- 
Marié. 

«CAPITAINE  MASSACRINI  (le),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Théodore  Henry, 
musique  de  M.  Pomposi,  représentée  au 
Gymnase  de  Marseille  le  19  mars  1873. 

*  CAPITAINE  RAYMOND,  (le),  opéra-comi- 
que,  paroles  de  M.  Coveliers,  musique  de 
M.  J.-B.  Colyns,  représenté  le  8  avril  1881  au 
théâtre  de  la  Monnaie  de  Bruxelles,  avec  si 
peu  de  succès  que  les  auteurs  refusèrent  de 
lé  laisser  jouer  une  seconde  fois. 

CAPITAINE  ROCH  (le),  opérette,  musique 
de  M.  Georges  Pfeiffer,  représenté  dans  un 
concert  en  présence  de  Rossini,  le  23  février 
1862. 

*  CAPITAINE  ROLAND  (le),  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Armand  Lafri- 
que,  musique  de  M.  Louis  Gregh,  représenté 
pour  l'inauguration  du  Théâtre-Mondain,  le 
29  mars  1895. 

*  capitaine  sander  (le),  opérette,  mu« 
sique  de  M.  Charles  Dibbern,  représentée  au 
Residenz  Theater,  à  Dresde,  en  mars  1892. 


CAPR 


GAPR 


19; 


*  capitaine  Thérèse  (le),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Alexandre  Bisson 
et  Burnand,  musique  de  M.  Robert  Plan- 
quette,  représentée  sans  grand  succès  à  Lon- 
dres en  juillet  1890. 

capitan  ahlstrôm,  opérette  allemande 
en  deux  actes,  musique  de  Joseph  Hellmes- 
berger  fils,  représentée  au  théâtre  de  Rona- 
cher,  à  Vienne,  en  mai  1880. 

*  capitan  fracasso  (il),  opérette,  pa- 
roles de  Luigi  Campesi,  musique  de  Giovanni 
Valente,  représentée  à  Naples,  sur  le  nouveau 
théâtre  des  Variétés,  en  1881. 

*  capitan  negrero  (el)  ,  zarzuela  en 
trois  actes,  paroles  de  Garcia  Gutierrez,  mu- 
sique d'Emilio  Arrieta,  représentée  le  19  dé- 
cembre 1865  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la 
Zarzuela. 

CAPITANO  NERO  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Magotti,  représenté  à  Bologne,  en 
mars  1872. 

CAPITANO  TENAGLIA  (il)  ,  opéra  buffa, 
musique  de  Moneta,  rep.  àLivourneen  1784. 

*  CAPORAL  ET  LA  RECRUE  (le),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Camoreyt,  musique 
de  M.  Lacoustène,  représentée  à  Agen  en  fé- 
vrier 1867. 

*  CAPORAL  FRACASSA  (il),  opéra-bouffe, 
musique  de  M.  Camerana,  représenté  à  Casal- 
Montferrat  le  3  septembre  1881. 

CAPRICCI  D'UNA  MARCHESA  (i)  [les  Ca- 
prices d'une  marquise],  opéra  italien,  musique 
de  P.  Guglielmi,  représenté  en  Italie  en  .1759. 

CAPRICCI  IN  AMORE  (i),  opéra  italien, 
musique  de  Astaritta,  représenté  à  Venise 
dans  l'automne  de  1791. 

CAPRiccio  Dl  donna  (un),  opéra  italien, 
musique  de  Cagnoni,  représenté  au  théâtre 
Carlo-Felice,  à  Gênes,  en  mars  1870,  avec 
quelque  succès. 

capriccio  dramatico  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Cimarosa,  représenté  à  Tu- 
rin en  1781. 

capriccio  DRAMMATICO  (il),  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Charles  Valentini,  repré- 
senté à  Messine  vers  1827. 

*  capricciosa  (la),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  musique  deNicola  Piccinni,  représenté 
(sans  doute  à  Naples)  en  1776. 

CAPRICCIOSA  (la),  vaudeville,  musique 


de  Dreschsler  (Joseph),  représenté  à  Vienne 
vers  1820. 

capricciosa  (la),  opéra  italien,  musique 
de  M.  Valentin,  représenté  au  théâtre  délie 
Logge  de  Florence  en  mars  1874. 

capricciosa  corretta  (la),  opéra 
buffa  en  deux  actes,  paroles  de  Da  Ponte,  mu- 
sique de  Martini  (Vincent),  représenté  d'a- 
bord en  Italie,  puis  à  l'Opéra  italien  de  Paris 
le  25  mars  1815. 

CAPRICCIOSA  ED  IL  SOLDATO  (la),  opéra 
italien,  musique  de  Carafa  (Michel),  repré- 
senté à  Rome  en  1822. 

CAPRICCIOSA  IN  CAMPAGNA  (la),  Opéra 
bouffe  en  deux  actes ,  musique  de  Santi ,  re- 
présenté à  Florence  en  1781. 

CAPRICCIOSA  PENTITA  (la)  [la  Capri- 
cieuse repentante],  opéra  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Fioravanti,  représenté  pour  la  pre- 
mière fois  à  Turin  en  1797,  puis  à  Milan  en 
1801  et  sur  le  Théâtre  de  l'Impératrice  le 
5  septembre  1805.  Fioravanti,  maître  de  cha- 
pelle de  Saint-Pierre  du  Vatican  et  auteur 
d'un  grand  nombre  de  messes,  a  réussi  prin- 
cipalement dans  la  musique  bouffe.  Le  succès 
qu'obtint  la  Capricciosa  pentita  décida  l'ad- 
ministration du  Théâtre-Italien  à  monter  les 
Cantatrice  villane,  dont  le  trio  est  encore 
connu  des  chanteurs. 

CAPRICCIOSA  PENTITA  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Morlacchi,  représenté  à 
Dresde  en  îsio. 

CAPRICCIOSA  RAWEDUTA  (la)  [la  Ca- 
pricieuse repentante],  opéra  italien,  musique 
de  François  Bianchi,  repr.  à  Venise  en  1793. 

CAPRICCI oso  corretto  (il),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Seydelmann,  représenté  à 
Dresde  vers  1774. 

CAPRICE  AMOUREUX  OU  NINETTE  À  LA 
COUR  (le),  opéra-comique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Favart ,  représenté  au  Théâtre-Ita- 
lien le  12  février  1755.  Cette  pièce  est  imitée 
de  Berthold  à  la  cour.  L'action  se  passe  à 
la  cour  d'Astolphe,  roi  de  Lombardie.  La  mu- 
sique a  été  prise  à  divers  auteurs  italiens. 

CAPRICE  D'ERATO  (le),  ballet-opéra  en 
un  acte,  paroles  de  Fuselier,  musique  de  Co- 
lin de  Blamont ,  représenté  à  l'occasion  de  la 
naissance  du  dauphin,  le  dimanche  8  octobre 
1730,  par  l'Académie  royale  de  musique,  avec 
Chassé,  Mlles  Antier,  Le  Maure,  Eremans,  et 
Mi  le  Camargo  dans  le  ballet. 


196 


CAP'U 


GAPU 


*  caprice  DE  FEMME  (un),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Chazet  et  Lesguillon, 
musique  de  Paër,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
que  le  23  juillet  1834. 

*  CAPRICE  DE  reine,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Adolphe  Brisson  et 
Charles  Foley,  musique  de  M.  Francis  Thomé, 
représenté  à  Cannes  en  avril  1892. 

*  caprice  d'oksane  (le),  opéra  en  quatre 
actes,  musique  de  Pierre  Tschaïkowsky,  re- 
présenté au  théâtre  impérial  de  Moscou  en 
1886. 

CAPRICES   DE   MARGOT    (LES),   opera-CO- 

mique  en  un  acte,  livret  de  M.  Coste,  musiqu 
de  M.  A.  Luigini  fils,  représenté  au  Grand- 
Théâtre  de  Lyon  le  13  avril  1877. 

CAPRICES  DU  POÈTE  (les),  opérette,  mu- 
sique de  Mussini,  représentée  à  Berlin  en 
1803. 

*  capriciosa,  opérette  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  Léon  Treptov,  musique  de  M.  C- 
A.  Raida,  représentée  au  théâtre  du  Walhalla 
de  Berlin,  en  juin  1886. 

captif  (le),  opéra,  livret  tiré  du  roman 
de  Cervantes  El  Captivo,  musique  de  M.Las- 
sen,  représenté  à  Bruxelles  en  mai  1865. 

CAPTIF  (le),  opéra  allemand,  musique  de 
Lassen,  chef  d'orchestre;  représenté  à  Wei- 
mar,  en  avril  1869,  à  l'occasion  de  la  fête  du 
grand-duc.  On  a  apprécié  le  savoir  et  l'ex- 
périence du  compositeur. 

CAPTIVE  (la),  opéra  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  Félicien  David.  Cet  ouvrage  a 
été  mis  en  répétition  au  Théâtre-Lyrique. 
Les  rôles  devaient  être  créés  par  Monjauze 
et  MUe  Saunier.  Il  fut  retiré  la  veille  de  la 
première  représentation.  La  partition  gravée, 
qui  devait  paraître  chez  l'éditeur  Bonoldi, 
n'a  pas  été  mise  en  vente. 

*  capuccio  rosso,  fable  musicale  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Occhetti,  musique  de 
M.  Collina,  représentée  au  théâtre  Victor-Em- 
manuel, de  Turin,  en  décembre  1895.  C'est 
une  sorte  d'opéra-ballet  avec  scènes  mimées, 
qui  aurait  gagné,  par  sa  nature,  à  être  joué 
sur  une  scène  de  moins  vastes  proportions. 

*  CAPUCINS  (LES)  OU  FAISONS  LA  FAIX, 

comédie  en  prose  et  en  deux  actes,  mêlée  de 
quelques  morceaux  de  chant,  paroles  et  mu- 
sique du  Cousin-Jacques  (Beffroy  de  Reigny), 
représentée  au  théâtre  de  Monsieur  le  26  fé- 
vrier 1791.  Ceci  était  une  pièce  politique,  qui 


fut  huée  et  sifflée  à  ce  point  que  sa  première 
et  unique  représentation  ne  put  même  être 
achevée.  Il  s'y  produisit  cependant  un  fait 
rare  et  singulier,  que  l'auteur  rapporte  ainsi 
dans  son  Dictionnaire  néologique,  après  avoir 
constaté  son  échec  :  «  ...  Néanmoins,  on  vit 
une  chose  jusque-là,  dit-on,  sans  exemple  au 
théâtre  :  VaUière  débita  une  tirade  de  deux 
pages  et  demie  en  prose,  en  faveur  du  Roi, 
qu'on  voulut  avoir  bis,  et  qu'il  fut  obligé  de 
épéter  tout  entière  au  milieu  des  applaudis- 
sements universels.  » 

CAPULETTI  ED  I  MONTECCHI  (i)  [les  Ca- 
pulets  et  les  Montaigus],  opéra  italien  en 
trois  actes ,  livret  de  Romani ,  d'après  la 
pièce  de  Shakspeare ,  Roméo  et  Juliette,  mu- 
sique de  Bellini,  représenté  pour  la  première 
fois  à  Venise,  le  12  mars  1830 ,  et  à  Paris,  le 
10  janvier  1833.  Le  drame  émouvant  imaginé 
par  l'auteur  anglais,  où  l'amour  est  exprimé 
avec  plus  de  passion  et  de  bonheur  que  dans 
ses  autres  pièces,  sans  doute  parce  qu'il  a 
écrit  celle-ci  dans  sa  jeunesse,  a  inspiré  plu- 
sieurs compositeurs.  Quoique  leurs  ouvrages 
renfermassent  des  morceaux  saillants,  aucun 
d'eux  n'a  obtenu  un  succès  durable.  Steibelt 
a  écrit  un  ensemble  d'un  beau  caractère  dans 
la  scène  de  la  mort  de  Juliette  :  Grâces,  ver- 
tus, soyez  en  deuil;  Zingarelli  a  laissé  l'air 
célèbre  :  Ombra  adorata,  aspetta  ;  la  Giulietta 
e  Romeo,  de  Vaccaj,  contient  de  beaux  airs. 
Dalayrac  a  vainement  essayé  de  traiter  ce 
sujet  trop  élevé  pour  son  agréable  musette. 
Quant  à  Bellini,  son  ouvrage  se  ressent  du 
peu  de  temps  qu'il  a  employé  à  l'écrire.  Les 
entrepreneurs  du  théâtre,  à  Venise,  ayant 
éprouvé  un  échec ,  prièrent  Bellini  de  les  ti- 
rer d'embarras  en  improvisant  une  partition, 
ce  qu'il  fit  dans  l'espace  de  quinze  jours.  Il 
écrivit  le  rôle  de  Tebaldo  pour  Rubini,  ceux 
de  Roméo  et  Juliette  pour  Judith  et  Giulia 
Grisi.  Le  premier  acte  est  celui  qui  renferme 
Les  plus  beaux  morceaux  :  la  cavatine  de  Te- 
baldo, celle  de  Roméo  et  le  finale,  dans  lequel 
on  remarque  un  trait  pour  deux  voix  de  so- 
prano à  l'unisson ,  accompagné  par  le  chœur 
en  notes  détachées  d'un  heureux  effet.  Dans 
le  second  acte ,  au  moment  où  Roméo  et  Te- 
baldo vont  se  battre,  le  convoi  de  Juliette 
passe  au  fond  de  la  scène  ;  Bellini  a  trouvé  là 
le  motif  d'une  belle  inspiration ,  mais  seule- 
ment à  la  fin  de  la  scène.  L'air  du  Tombeau 
ne  saurait  être  comparé  avec  l'air  de  Zin- 
garelli ,  Ombra  adorata,  que  le  célèbre  so- 
praniste  Crescentini  a  chanté  avec  tant  de 
succès.  Le  réveil  de  Juliette  a  été  mieux 
exprimé.  Mlles  Judith  et  Giulia  Grisi  ont 


GARA 


GARA 


197 


produit  beaucoup  d'effet  dans  cet  opéra.  Deux 
femmes  de  talent  remplissant  des  rôles  aussi 
sympathiques  que  ceux  de  Roméo  et  de 
Juliette  auraient  assuré  aux  Capuletti  un 
succès  immense,  si  le  génie  de  Bellini  eût  été 
entièrement  à  la  hauteur  de  cette  belle  créa- 
tion dramatique.  Les  types  d'Arsace  et  de 
Sémiramide  sont  moins  heureux.  La  scène 
des  tombeaux ,  ayant  paru  manquée ,  fut 
transformée  en  un  quatrième  acte ,  dont 
Vaccaj  a  fourni  la  musique,  et  il  faut  dire 
à  son  honneur  qu'il  réussit  dans  cette  tâche 
difficile.  C'est  sous  cette  dernière  forme  que 
l'opéra  de  Capuletti  a  été  représenté  sur  la 
plupart  des  scènes  italiennes. 

Sous  le  titre  de  Roméo  et  Juliette,  il  existe 
une  partition  française  de  cet  ouvrage , 
édition  augmentée  du  quatrième  acte,  scène 
des  tombeaux,  musique  de  Vaccaj  :  Nous 
voici,  que  le  courroux  céleste,  et  la  grande 
scène  :  La  tombe  est  close,  elle  repose.  C'est 
M.  Crevel  de  Charlemagne  qui  en  a  fait  les 
paroles.  Cette  partition  est  devenue  la  pro- 
priété de  M.  Sylvain  Saint- Etienne. 

caquet  DU  COUVENT  (le)  ,  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Planard  et  de 
Leuven,  musique  de  M.  Henri  Potier,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  5  août  1846.  Ce 
livret,  dont  l'excellent  critique  Henri  Blan- 
chard a  revendiqué  la  propriété,  met  en 
scène  de  jeunes  demoiselles  aussi  naïves  que 
curieuses,  et  l'intrigue  a  le  même  objet  que 
celui  de  la  scène  si  connue  i'Agiiès  dans  l'E- 
cole des  Femmes.  On  a  remarqué ,  à  travers 
quelques  réminiscences,  les  couplets  mysti- 
ques de  don  Mathias  Pacheco  ,  le  chœur  de  la 
cloche,  qui  est  fort  gracieux,  et  l'instrumen- 
tation élégante  de  l'ouvrage.  M^es  Potier  et 
Lavoye  ont  joué  cet  acte  avec  grâce  et  esprit, 
bien  secondées  par  Sainte-Foy. 

CAQUETS  (les),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Mme  Riccoboni  et  Vial,  mu- 
sique de  F.  Berton,  représenté  à  Feydeau  le 
19  février  1821. 

cara  mustapha  ,  opéra ,  musique  de 
Franck  (Jean-Vvolfgang),  représenté  à  Ham- 
bourg en  1686. 

*  cara  roja  (la),  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  M.  José  Rogel,  représentée  à  Ma- 
drid en  1865. 

CARABINIÈRES    DU    ROI    (LES),   opéra-CO- 

mique,  musique  d'Emile  Kaiser,  représenté 
au  théâtre  de  Salzbourg  en  avril  1879. 


CARABINIERS  (  les  ) ,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Keller,  musique  de 
Hœrtel,  représenté  à  Schwérin  le  8  novem- 
bre 1866. 

*  CARABINIERS   DU    ROI    (LES),   Opéra-C0- 

mique  posthume  du  chef  d'orchestre  Hœrtel, 
représenté  sans  succès,  en  mars  1886,  au 
théâtre  municipal  de  Breslau. 

CARACTÈRES  DE  LA  FOLIE  (les),  opéra- 
ballet  en  trois  actes ,  avec  un  prologue ,  pa- 
roles de  Duclos,  musique  de  Bury,  repré- 
senté par  l'Académie  royale  de  musique ,  le 
mardi  20  août  1743.  Cet  ouvrage  valut  au 
compositeur  le  titre  de  maître  de  la  musique 
du  roi.  Il  était  le  neveu  de  Colin  de  Blamont 
et  son  élève.  Il  est  à  remarquer  que  depuis 
le  Dardanus  de  Rameau,  représenté  en  1739, 
jusqu'aux  Fêtes  de  Polymnie ,  du  même  maî- 
tre (1745) ,  on  ne  vit  paraître  aucun  ouvrage 
remarquable. 

CARACTÈRES  DE  L'AMOUR  (les)  ,  ballet 
héroïque  en  trois  actes ,  avec  un  prologue, 
paroles  de  divers  auteurs ,  musique  de  Colin 
de  Blamont ,  exécuté  au  concert  de  la  Reine, 
le  12  et  le  17  décembre  1736,  et  à  l'Académie 
royale  de  musique,  le  15  avril  1738.  Cet  ou- 
vrage eut  du  succès  et  fut  repris  plusieurs 
fois  jusqu'en  1749.  U  Amour  constant,  l'Amour 
jaloux,  l'Amour  volage  sont  les  titres  des  en- 
trées dans  cette  œuvre  médiocre.  On  y  ajouta 
encore  les  Amours  du  printemps,  le  1er  jan- 
vier 1739. 

CARAMO  ou  LE  HARPONNAGE,  opéra  ro- 
mantique, musique  de  Lortzing ,  représenté 
à  Leipzig  le  20  septembre  1839. 

CARATTACO  (Caractacus,  roi  des  Silures), 
opéra,  musique  de  Chrétien  Bach,  repré- 
senté à  Londres  en  1767. 

CARATTACO  (Caractacus),  tragédie  lyri- 
que, paroles  de  A.  Peretti,  musique  de  Ca- 
telani,  représenté  à  Modène  en  1841. 

CARAVANA  DEL  CAIRO  (la)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Fabrizzi,  représenté  à  Na- 
ples  en  1835. 

CARAVANE  (la),  opéra,  musique  deReeve, 
représenté  à  Londres  en  1S03. 

CARAVANE  DU  CAIRE  (la),  opéra  en 
trois  actes,  paroles  de  Morel  de  Chedeville, 
musique  de  Grétry,  représenté  à  Fontaine- 
bleau le  30  octobre  1783  et  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  15  janvier  1784.  L'ou- 
verture de  la  Caravane  a  fait  longtemps  les 
délices  de  nos  pères.  On  y  remarque  un  motif 


198 


CARI 


CARI 


gracieux,  mais  c'est  tout.  L'air  de  tasse  du 
pacha,  C'est  en  vain  qu'Almaïde  encore  à  mes 
yeux  offre  ses  attraits ,  a  eu  un  égal  succès. 
C'est  dans  cet  opéra  que  se  trouve  l'air  si 
connu  et  si  populaire  :  La  Victoire  est  à  nous. 
Malgré  les  prétentions  de  Grétry  à  la  couleur 
locale,  on  ne  saurait  en  découvrir  une  trace 
dans  son  opéra.  Il  est  vrai  que  MM.  Félicien 
David  et  Reyer  nous  ont  rendus  difficiles  sur 
ce  point. 

*  carazon  DE  fuego,  zarzuela,  musique 
de  M.  Nicolau,  représentée  au  Tivoli  de  Bar- 
celone en  novembre  1895. 

careonari  (die),  opérette  allemande,  li- 
vret de  MM.  Zell  et  West,  musique  de  M.  Cari 
Zeiler,  représentée  au  Carltheater  de  Vienne 
en  décembre  1880. 

*  carboneros  (los),  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  Pina,  musique  de  Francisco  Bar- 
bieri,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
de  la  Comédie,  en  décembre  1877. 

CARCERE  D  ILDEGONDA  (il)  [la  Prison 
d'Ildegarde],  opéra  sérieux  en  deux  actes, 
musique  de  Aspa,  représenté  sur  le  théâtre 
Nuovo  au  mois  d'octobre  1831. 

CARCERIERE    DI    SE  MEDESIMO  (il)  [le 

Geôlier  de  soi-même],  opéra  italien,  musique 
de  Alex.  Melani,  repr^  à  Florence  eni68i. 

cardillac,  mélodrame  allemand  ,  musi- 
que de  Schneider  (George- Abraham),  repré- 
senté à  Berlin  vers  1800. 

cardillac,  opéra  en  trois  actes  et  qua- 
tre tableaux,  paroles  de  MM.  Nuitter  et  Beau- 
mont,  musique  de  M.  Lucien  Dautresme,  re- 
présenté au  Théâtre-Lyrique  le  11  décem- 
bre 1867.  Le  sujet  de  la  pièce  a  été  tiré  d'un 
conte  d'Hoffmann,  et  n'est  pas  heureux.  On 
a  remarqué  quelques  morceaux,  entre  au- 
tres :  Si  les  galants  aiment  les  belles,  et  le 
madrigal  :  Celle  que  j'aime.  Chanté  par  Is- 
maël,  Barré,  Bosquin,  MUe  Daram. 

caribald,  opéra  allemand,  musique  de 
Stunz,  représenté  à  Munich  en  1824. 

*  CARILLON  (le),  opéra-comique  en  trois 
actes  et  cinq  tableaux,  paroles  de  MM.  de 
Garât,  Larsonneur  et  Lefèvre,  musique  de 
M.  Julien  Bénard,  représenté  au  Grand- 
Théâtre  de  Genève  en  février  1887. 

*  carillon  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Jules  Méry  et  Ghensi, 
musique  de  M.  TJhrich,  représenté  à  Aix-les- 
Bains  en  septembre  1895. 


*  CARILLON  DE  NOTRE-DAME   DE  CLÉRY 

(le),  opérette  en  un  acte,  musique  de  M.  Fran- 
cis Thomé,  représentée  à  la  salle  Herz  le 
20  mars  1874. 

CARILLONNEUR  DE  BRUGES  (le),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  M.  de 
Saint-Georges,  musique  de  M.  Albert  Grisar, 
représenté  à  l'Opéra-Comique ,  le  20  février 
1852.  L'action  de  ce  sombre  mélodrame  se 
passe  dans  les  Flandres,  au  temps  de  la  domi- 
nation du  duc  d'Albe ,  de  sinistre  mémoire. 
Mathéus  Claës  est  un  honnête  carillonneur 
que  ses  émotions  patriotiques  ont  rendu 
sourd.  Il  recouvre  l'usage  de  l'ouïe  lorsqu'il 
voit  flotter,  sur  les  murs  de  sa  patrie  affran- 
chie, l'étendard  brabançon.  A  l'invraisem- 
blance de  ce  prodige  viennent  se  joindre  des 
épisodes  aussi  exagérés  que  peu  intéressants, 
et  mieux  employés  dans  d'autres  pièces.  Béa- 
trix,  fille  de  Mathéus,  élève  en  secret  un  fils  de 
Marie  de  Brabant,  et  s'expose  ainsi  aux  soup- 
çons, à  la  honte ,  puis  enfin  à  la  malédiction 
de  son  père.  La  princesse  la  justifie  d'un  mot. 
En  même  temps,  le  complot  éclate  et  la 
Flandre  est  délivrée  du  joug  espagnol.  Il  n'y 
a  dans  cette  pièce  qu'un  personnage  sym- 
pathique, c'est  celui  d'une  petite  chanteuse 
nommée  Mésangère,  dont  Mlle  Félix  Miolan 
a  fait  une  de  ses  créations  les  plus  char- 
mantes. La  partition  du  Carillonneur  de 
Bruges  est  une  des  plus  distinguées  de 
M.  Grisar.  Elle  se  recommande  par  un  senti- 
ment dramatique  soutenu,  vrai,  énergique, 
et  par  des  inspirations  vives  et  gracieuses. 
La  souplesse  et  la  variété  des  talents  de 
M.  Grisar  n'ont  pas  été  assez  remarqués. 
L'air  des  cloches,  Sonnez,  mes  cloches  gentilles! 
ah!  pour  d'autres,  sonnez!  joint  à  une  facture 
excellente ,  un  accent  de  mélancolie  péné- 
trant. La  romance  de  Béatrix  ,  le  trio  de  la 
Bible  ont  beaucoup  de  couleur  ;  dans  un  genre 
tout  différent,  le  rôle  de  Mésangère  est 
traité  avec  une  finesse  charmante;  la  chan- 
sonnette du  deuxième  acte  est  un  bijou  mu- 
sical. Mlles  "Wertheimber,  Félix  Miolan 
(Mme  Carvalho)  et  Révilly  ont  créé  les  rôles 
de  femmes,  Bataille  celui  du  carillonneur. 
Les  autres  ont  été  interprétés  par  Boulo, 
Sainte-Foy  et  Ricquier.  La  partition  a  été  ré- 
duite pour  piano  et  chant  par  M.  Vauthrot. 

*  carina,  opéra  -  comique ,  paroles  d» 
MM.  Blanchard  et  Cuningham  Bridgman, 
musique  de  Mme  Julia  Woolf,  représenté  à 
Londres  en  septembre  isss.  Le  snjet  du  li- 
vret avait  été  emprunté  à  une  ancienne  co- 
médie française  de  Facteur-auteur  Dumaniant, 


GARL 


CARM 


199 


Guerre  ouverte  ou  Ruse  contre  ruse.  Quant  à 
l'auteur  de  la  musique,  qui,  bien  que  man- 
quant d'originalité,  ne  laissait  pas  que  d'être 
agréable,  elle  avait  fait  d'excellentes  études 
à  l'Académie  royale  de  musique  de  Londres, 
où  elle  avait  remporté  les  prix  de  piano,  de 
composition  et  d'orchestration.  Son  œuvre, 
fort  bien  accueillie  du  public,  avait  pour  in- 
terprètes Mme  d'Arville,  MM.  Lely,  Snazelle 
■et  Ward. 

caritea  (la),  opéra  séria  en  deux  actes, 
musique  de  Farinelli,  représenté  en  Italie 
vers  1801. 

carline  ,  opéra-comique  en  trois  actes , 
paroles  de  MM.  de  Leuven  et  Brunswick, 
musique  de  M.  Ambroise  Thomas,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  24  février  1840. 
L'invraisemblance  du  livret  n'est  pas  rache- 
tée par  l'agrément  des  détails.  La  baronne  de 
Montbreuse,  jalouse  de  l'actrice  Carline,  qui 
tourne  la  tête  au  vicomte  de  Quincy,  son 
fiancé,  imagine  une  intrigue  dont  elle  est 
dupe  elle-même.  Le  vicomte  n'en  est  que  plus 
épris  de  l'actrice  à  laquelle  il  donne  tous  ses 
biens,  avec  une  promesse  signée  de  l'épouser. 
Carline  a  la  générosité  de  tout  refuser.  La 
partition  porte  l'empreinte  de  cette  facture 
élégante  dont  M.  Ambroise  Thomas  a  fourni 
les  preuves  dans  tous  ses  ouvrages.  On  a  re- 
marqué la  ronde  des  moissonneurs,  un  joli 
nocturne  entre  de  Quincy  et.Carline,  un  bon 
trio,  et  l'air  de  Carline  au  troisième  acte, 
chanté  avec  beaucoup  d'intelligence  par 
Mme  Henri  Potier. 

*  CARLINO  E  MASO  0  RAVVEDIMENTO 
£  PREMIO,  opéra,  paroles  de  Leone  Bardare, 
musique  de  Troylo,  Tondi  et  Palmieri,  repré- 
senté à  Naples,  au  Real  Albergo  de'  Poveri,le 
12  janvier  1856,  pour  l'anniversaire  de  la 
naissance  du  roi. 

CARLO  Di  BORGOGNA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  J.  Pacini,  repr, à  Venise  en  1835. 

*  CARLO  Dl  BORGOGNA,  opéra  sérieux, 
musique  de  P.  Varvaro,  représenté  en  1862  à 
Valladolid. 

CARLO  Dl  BORGOGNA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Musone,  représenté  au  théâtre  Mer- 
cadante,  à  Naples,  en  mars  1876. 

CARLO-FIORAS,  opéra  historique,  musi- 
que de  Fraenzl,  représenté  à  Munich  en 
1810. 

CARLO  IL  GRANDE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Gabrieli  (Domenico) ,  représenté  à 
Venise  en  1688, 


CARLO  IL  TEMERARIO,  drame  lyrique, 
musique  de  M.  Piazzano,  représenté  sur  le 
théâtre  communal  de  Plaisance  vers  1866. 

CARLO  magno,  opéra  italien,  musique  de 
Costanzi,  représenté  à  Rome  en  1729. 

CARLO  MAGNO,  opéra  italien,  musique  de 
J.  Niccolini,  représenté  à  Reggio  vers  1814. 

*  CARLO  magno,  opéra  sérieux,  paroles 
de  Cressoni,  musique  de  Torriani,  représenté 
avec  beaucoup  de  succès  à  Milan,  sur  le 
théâtre  de  la  Scala,  le  17  mars  1852 

CARLO,  RE  D'ALLEMAGNA,  opéra  italien, 
musique  de  Orlandini,  repr.  à  Venise  en  1714. 

CARLO,  RE  D'ALLEMAGNA,  opéra  italien, 
musique  de  Scarlatti,  repr.  à  Naples  en  1716. 

CARLO,  RE  D'ITALIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  C.  Pallavicino,  rep.àVeniseen  1683. 

CARLO  ROSA,  opéra  allemand  en  trois 
actes ,  musique  d'Ellerton ,  représenté  en 
Prusse  vers  1830. 

*  CARLOTTA  N apier  ,  opéra,  musique  de 
M.  P.  Floridia,  représenté  au  Cirque  natio 
nal  de  Naples  en  1882. 

CARLOTTA  E  WERTER  ,  opéra  italien , 
musique  de  Coccia,  repr  j  à  Rome  en  1818. 

CARLOTTA  ED  ENRICO ,  opéra  italien,, 
musique  de  J.  Mosca,  représenté  en  Itaiis 
vers  1813. 

*  CARMELA,  opéra  sérieux,  musique  de 
M.  Luigi  Del  Corona,  représenté  à  Pistoie  le 
15  février  1874. 

CARMELA,  opéra  séria,  livret  de  Burali- 
Forti,  musique  de  C.  Burali-Forti,  représenté 
au  théâtre  Petrarca,  à  Arezzo,  le  17  mars  1880. 

CARMEN,  opéra-comique  en  quatre  actes, 
livret  de  MM.  Henri  Meilhac  et  Ludovic  Ha- 
lévy,  musique  de  Georges  Bizet,  représenté 
au  théâtre  national  de  l'Opéra-Comique  le 
3  mars  1875.  Le  sujet  de  la  pièce  à  été  tiré  de 
la  nouvelle  de  Mérimée  portant  le  même  titre. 
Le  style  du  romancier,  exact  et  froid  comme 
une  photographie,  le  cynisme  de  sa  pensée 
m'ont  toujours  fait  regarder  le  succès  de  ses 
œuvres  littéraires  comme  un  symptôme  alar- 
mant de  démoralisation,  et,  à  l'exception  de 
Colomba,  dont  un  compositeur  pourrait  tirer 
un  excellent  parti,  je  crois  qu'il  n'y  a  au- 
cun profit  à  s'associer  à  ses  conceptions  fan- 
tasques où  le  sentiment  de  la  nature  n'a  au- 
cune part,  où  ne  brille  aucun  élan  généreux, 
dépourvues  enfin  de  toute  inspiration  lyrique. 
M.  Bizet  en  a  fait  la  craelle  expérience.  Son 


200 


GARM 


GARM 


opéra  renferme  de  beaux  fragments,  maïs 
l'étrangeté  du  sujet  l'a  lancé  dans  la  bizarre- 
rie et  l'incohérence.  Il  suffit  de  donner  ici  une 
très  sobre  analyse  de  cette  pièce  pour  justi- 
fier ce  qui  vient  d'être  dit.  Au  premier  acte, 
la  scène  se  passe  à  Séville,  devant  la  porte 
d'une  manufacture  de  tabac,  près  de  laquelle 
est  un  corps  de  garde.  Une  jeune  fille,  Mi- 
caëla,  se  présente  et  demande  à  parler  au  bri- 
gadier don  José,  son  compagnon  d'enfance  et 
son  fiancé.  Les  cigarières  sortent  de  la  fa- 
brique, la  cigarette  aux  lèvres,  et  se  mêlent 
effrontément  à  la  troupe  des  soldats.  Carmen 
paraît  bientôt  ;  c'est  une  fille  de  joie.  Les  sol- 
dats l'entourent,  et  c'est  à  qui  sollicitera  ses 
faveurs. 

Carmen!  sur  tes  pas  nous  nous  pressons  tous! 
Carmen  !  sois  gentille;  au  moins  réponds-nous. 
Et  dis-nous  quel  jour  tu  nous  aimeras! 


Quand  je  vous  aimerai?  Ma  foi,  je  ne  sais  pas. 
Peut-être  jamais  !  peut-être  demain!... 
Mais  pas  aujourd'hui,  c'est  certain. 

Tel  est  le  ton  de  la  pièce.  Carmen  chante 
une  habanera,  chanson  espagnole  :  Y  Amour  est 
enfant  de  bohème,  etc.  Elle  regarde  don  José, 
va  droit  à  lui  et  lui  lance  un  bouquet  qu'elle 
a  détaché  de  son  corsage.  Voilà  cet  homme,  à 
partir  de  ce  moment,  pris  d'une  passion  in- 
sensée pour  cette  vile  créature,  et,  durant 
quatre  actes,  il  deviendra  successivement,  et 
presque  sans  remords,  parjure,  déserteur, 
bandit,  voleur,  contrebandier,  assassin.  Cepen- 
dant Micaëla  lui  remet  une  lettre  de  sa  mère, 
et,  de  sa  part,  naïvement,  trop  naïvement 
même  pour  les  convenances  dramatiques,  lui 
donne  un  baiser  que  José  veut  bien  lui 
rendre,  comme  si  une  mère  pouvait  charger 
une  jeune  fille  de  donner  la  première  un  bai- 
ser à  son  fiancé.  Mais  il  s'agit  bien  de  conve- 
nances dans  le  théâtre  contemporain  !  Il  faut 
reconnaître,  pour  être  juste,  que  don  José 
sent  sa  passion  fléchir  en  présence  de  l'hon- 
nête et  pure  villageoise.  Mais  cela  ne  dura 
que  le  temps  de  chanter  un  duo.  Un  tumulte 
épouvantable  survient  ;  c'est  la  Carmencita 
qui  s'est  battue  avec  ses  compagnes  et  a 
blessé  l'une  d'elles.  L'officier  Zuniga  la  fait 
arrêter,  et  on  lui  lie  les  mains/pendant  qu'elle 
chante  une  séguidille  et  donne  rendez-vous  à 
son  amant  à  l'auberge  de  Lillas  Pastia.  Res- 
tée seule  avec  don  José,  celui-ci  délie  les 
cordes  qui  lui  serrent  les  mains,  et,  lorsqu'elle 
est  emmenée  par  les  soldats,  elle  les  bouscule 
et  s'échappe  en  riant  aux  éclats.  Tel  est  le 
premier  acte. 

Le  deuxième  se  passe  chez  Lillas  Pastia. 


Je  ne  me  rappelle  pas  qu'on  ait  vu  au  théâtre 
de  l'Opéra-Comique  une  scène  d'aussi  mau- 
vais goût  que  celle-ci.  Des  officiers  sont  à 
table  avec  Carmen,  Frasquita,  Mercedes  et 
d'autres  bohémiennes.  Elles  montent  sur  les 
tables,  elles  fument  et  dansent  naturelle- 
ment. L'officier  Zuniga,  le  même  qui  avait 
fait  arrêter  Carmen,  est  dans  les  meilleurs 
termes  avec  sa  prisonnière.  Arrive  le  torero 
Escamillo,  lequel  à  son  tour  s'empare  du 
cœur  de  la  bohémienne  :  et  de  trois  I  en 
deux  actes,  c'est  beaucoup.  Le  dancaïre  pro- 
pose ensuite  un  coup  à  faire,  et  les  soldats 
partis,  cette  aimable  société  lui  offre  le  con- 
cours de  ses  talents  dans  un  quintette  mou- 
vementé. Don  José  vient  rejoindre  Carmen  au 
rendez-vous  qu'elle  lui  a  donné  au  premier 
acte.  Le  clairon  a  beau  sonner  la  retraite,  la 
sirène  de  carrefour  le  retient,  et,  comme  le 
brigadier  veut  partir,  elle  se  fâche  en  ces 
termes  : 

Ah!  j'étais  vraiment  trop  bête! 
Je  me  mettais  en  quatre  et  je  faisais  des  frais; 

Je  chantais!  je  dansais  ! 

Je  crois,  Dieu  me  pardonne, 

Qu'un  peu  plus  je  l'aimais! 
Ta  ra  ta  ta...  c'est  le  clairon  qui  sonne! 
Ta  ra  ta  ta...  Il  part...  il  est  parti! 

Va-t'en  donc,  canari  ! 
Tiens!  prends  ton  shako,  ton  sabre,  ta  giberne, 
Et  va-t'en,  mon  garçon,  retourne  à  la  caserne! 

Et  moi,  qui  me  plaignais  jadis  de  la  négli- 
gence avec  laquelle  Scribe  rimait  les  poèmes 
des  opéras  d'Auber  ! 

Don  José,  séduit  par  tant  d'éloquence,  jure 
à  Carmen  un  éternel  amour,  consent  à  déser- 
ter, et  il  part  en  campagne  avec  les  bohémiens. 

Au  troisième  acte,  les  contrebandiers  cé- 
lèbrent par  leurs  chants  la  gloire  de  leur 
état  et  profèrent  des  maximes  sur  l'incon- 
stance de  la  fortune;  Carmen  et  ses  compa- 
gnes se  tirent  les  cartes.  Micaëla  tente  un 
dernier  effort  pour  arracher  don  José  à  sa  vie 
d'aventures.  Elle  lui  apprend  que  sa  mère 
veut  le  voir,  lui  pardonner  avant  de  mourir. 
Les  scènes  dans  lesquelles  paraît  Micaëla  sont 
touchantes  et  intéressantes  ;  quoiqu'elles  sem- 
blent calquées  sur  des  scènes  analogues  de 
Robert  le  Diable,  elles  sont  accueillies  avec 
un  soupir  de  satisfaction  par  le  spectateur. 
Mais  don  José  est  jaloux  du  toréador.  Il  s'est 
aperçu  que  Carmen  le  lui  préférait.  Il  part 
cependant  avec  Micaëla,  mais  la  rage  dans  le 
cœur  et  jurant  de  se  venger  d'Escamillo,  qu'il 
a  voulu  tuer  déjà,  et  de  Carmen  qu'il  tuera 
au  dernier  acte.  En  effet,  et  pour  terminer 
l'analyse  de  ce  singulier  poème  d'opéra-comi- 
que, au  dernier  acte,  Escamillo,  ayant  auprès 
de  lui  Carmen  radieuse,  se  dispose  à  combat- 


CARM 


GARN 


201 


tre  dans  les  courses  de  taureaux,  et  il  entre 
dans  le  cirque.  Don  José  paraît  ;  il  veut  em- 
mener Carmen.  Celle-ci  résiste  aux  prières, 
aux  menaces.  Elle  déclare  qu'elle  aime  le  to- 
réador, et  au  moment  où,  l'entendant  acclamé 
par  la  foule,  elle  s'élance  vers  la  porte  du 
cirque,  don  José  la  frappe  d'un  coup  mortel, 
et  la  toile  tombe  après  ces  mots  adressés  à 
la  foule  sortant  du  cirque  :  Vous  pouvez 
m'arrêter...  c'est  moi  qui  l'ai  tuée!  Ah! 
Carmenl  ma  Carmen  adorée! 

Il  paraît  qu'on  ne  se  donne  même  plus  la 
peine  de  faire  des  vers,  dans  ce  genre  de  li- 
vrets à  l'usage  des  auteurs  impressionnistes. 
La  recherche  du  pittoresque  et  de  la  couleur 
locale  a  beaucoup  trop  préoccupé  M.  Bizet 
dans  cet  ouvrage;  en  second  lieu,  il  a  voulu 
donner  des  gages  aux  doctrinaires  qui  s'in- 
titulent les  apôtres  de  la  musique  de  l'ave- 
nir, en  rompant  avec  ce  qu'on  regardait 
jusqu'ici  comme  les  traditions  du  goût,  la 
satisfaction  de  l'oreille,  l'harmonie,  dans  le 
sens  concret  et  spécial  du  mot.  Enfin,  lors? 
qu'il  s'est  résigné  à  rester  lui-même,  c'est- 
à-dire  un  musicien  très  bien  doué,  ayant 
fait  de  fortes  études,  possédant  l'art  d'écrire, 
ayant  les  qualités  propres  au  compositeur 
français,  la  clarté,  le  tour  mélodique,  le 
goût,  l'esprit,  la  sensibilité,  il  a  su  tirer  de 
ce  livret,  aussi  mauvais  dans  le  fond  que 
dans  la  forme,  des  idées  musicales  d'une 
valeur  réelle  et  qui  pourront  survivre  à  la 
pièce.  J'espère  qu'un  honneur  posthume  lui 
sera  réservé  et  que  son  œuvre  si  considérable 
sera  protégée  contre  la  mauvaise  impression 
laissée  par  le  poème.  Il  sera  nécessaire  de 
refaire  le  livret,  d'en  retrancher  les  vulgari- 
tés, de  lui  ôter  ce  caractère  de  réalisme  qui 
ne  convient  pas  à  une  œuvre  lyrique,  de  faire 
de  Carmen  une  bohémienne  capricieuse  et 
non  une  fille  de  joie,  de  don  José  un  ensor- 
celé d'amour,  mais  non  pas  un  être  vil  et 
odieux.  Les  deux  rôles  du  toréador  et  de  Mi- 
caëla  sont  excellents;  aussi  le  musicien  les 
a-t-il  bien  traités.  Il  a  trouvé  pour  le  premier 
la  note  énergique,  franche,  sonore,  je  dirai 
presque  fanfaronne,  et  pour  le  second  la  ten- 
dresse émue  et  l'accent  du  cœur.  Laissant 
dans  les  ombres  de  la  musique  sans  avenir  de 
trop  longues  pages  de  la  partition,  j'appelle- 
rai l'attention  du  lecteur  sur  les  passages 
suivants  : 

Dans  le  premier  acte,  le  chœur  en  mi  ma- 
jeur :  II  y  sera  quand  la  garde  montante  rem- 
placera la  garde  descendante.  Que  les  musi- 
ciens devraient  se  trouver  à  plaindre  d'av-ir 
à  mettre  en  musique  de  telles  paroles  t  la 


chanson  espagnole ,  habanera  :  l'Amour  est 
un  oiseau  rebelle;  le  duo  de  Micaëla  et  de 
don  José:  Parle-moi  de  ma  mère;  dans  le 
deuxième  acte,  la  chanson  bohème  :  les  Trin- 
gles des  sisti'es  tintaient  ;  le  petit  chœur  en  ut: 
Vivat  le  torero!  les  couplets  du  toréador; 
l'allégretto  du  duo  de  Carmen  et  de  don 
José  :  Si  tu  m'aimais,  là-bas  tu  me  suivrais  ; 
l'allégretto  de  Carmen  :  Bel  officier  ;  dans  le 
troisième  acte,  le  chœur:  Sans  souci  du  soldat; 
le  trio  des  cartes  ;  l'air  de  Micaëla  :  Je  vais 
voir  de  près  cette  femme  ;  la  phrase  :  Je  te 
tiens,  fille  damnée!  dans  le  finale  ;  enfin,  au 
quatrième  acte,  l'allégro  du  duo  final  :  Mais, 
moi,  Carmen,  je  t'aime  encore.  Distribution  : 
don  José,  Lhérie;  Escamillo,  Bouhy  ;  le 
dancaïre,  Potel;  le  remendado,  Barnolt;  Zu- 
niga,  Dufriche;  Morales,  Duvernoy;  Lillas 
Pastia,  Nathan  ;  un  guide,  Teste;  Carmen, 
Mme  Galli-Marié;  Micaëla,  MUe  Cnapuy; 
Frasquita,  MUe  Ducasse  ;  Mercedes,  Mlle  che- 
valier. 

carmosina,  opéra  italien,  musique  de 
Sarria,  représenté  au  théâtre  Nuovo,  à  Na- 
ples,  en  décembre  1853. 

*  CARMOSINA,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  d'Antonio  Ghislanzoni,  musique  de 
M.  Gomes  d'Araujo,  représenté  au  théâtre 
Dal  Verme  de  Milan  le  x«r  mai  1888. 

carnaval  (le),  opéra-ballet  en  cinq  ac- 
tes, paroles  de  Molière,  Benserade  et  Qui- 
nault,  musique  de  Lulli,  représenté  le  17  oc- 
tobre 1675. 

*  CARNAVAL  (un),  opéra-bouffe  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  P.  Burani  et  Pouillon,  mu- 
sique de  M.  Campisiano,  représenté  à  Saint- 
Germain-en-Laye  en  mai  1883. 

carnaval  À  vienne  (le),  opéra-comi- 
que,  musique  de  Volkert ,  représenté  à  Leo- 
poldstadt  en  1820. 

CARNAVAL  DE  ROME  (le),  opérette  alle- 
mande, musique  de  Johann  Strauss,  repré- 
sentée sur  le  théâtre  An  der  Wien,  à  Vienne, 
le  1er  mars  1873.  Chanté  par  Albin  Swoboda, 
Szika,  Friese,  Mmes  Geistinger  et  Charles. 

*  CARNAVAL  DES  ÉPICIERS  (LE),  opérette 

en  trois  actes,  musique  de  Frédéric  Barbier, 
repr*  aux  Bouffes-du-Nord  le  6  avril  1877. 

CARNAVAL  DES  REVUES  (le),  précédé  du 
SOUPER  DU  MARDI  GRAS,  prologue  en  deux 
actes  et  neuf  tableaux,  paroles  de  MM.  Grange 
et  Gilles,  musique  de  M.  J.  Offenbach,  repré- 
senté au  théâtre  des  Bouffes-Parisiens ,  le  10 
février  1860.  Il  y  a  dans  cet  ouvrage  grotes- 


202 


GARN 


GARO 


que  une  certaine  Tyrolienne  de  l'avenir ,  qui 
a  obtenu  un  succès  de  fou  rire. 

CARNAVAL  D'ÉTÉ  (le)  OU  LE  BAL  AUX 
BOULEVARDS,  parodie  du  Carnaval  du  Par- 
nasse, par  Morambert  et  Sticotti,  musique 
de  Gilbert ,  représenté  à  la  Comédie-Ita- 
lienne, à  Paris,  le  11  septembre  1759.  Cette 
pièce  n'a  eu  qu'une  représentation. 

CARNAVAL  DE  VENISE  (le),  opéra-ballet 
en  trois  actes,  avec  un  prologue,  composé  par 
Regnard ,  musique  de  Campra ,  représenté  à 
l'Académie  royale  de  musique,  le  28  février 
1699.  Il  est  à  remarquer  que  cet  ouvrage  est 
terminé  par  un  petit  opéra  en  un  acte  et  en 
italien,  intitulé  :  Orfeo  nell'  inferni.Les  ou- 
vrages de  Campra  ne  sont  pas  sans  mérite , 
et  on  peut  le  considérer  comme  le  composi- 
teur dramatique  le  plus  habile  de  son  temps, 
à  une  grande  distance  de  Lulli  toutefois,  et 
plus  rapproché  de  Colasse  et  de  Destouches, 
auxquels  il  est  supérieur  par  les  idées  et  la 
facture. 

CARNAVAL  DE  VENISE  (le),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Keiser,  représenté  à  Ham- 
bourg en  1707. 

carnaval  DE  VENISE  (le),  opéra-comi- 
que,  musique  de  Linley,  représenté  à  Drury- 
Lane  en  1781. 

CARNAVAL  DE  VENISE  (le),  opéra-comi- 
que  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Thomas  Sau- 
vage, musique  de  M.  Ambroise  Thomas,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique ,  le  9  décembre 
1857.  Le  canevas  est  assez  embrouillé.  Lelio, 
en  épousant  une  actrice,  a  encouru  la  disgrâce 
de  toute  sa  famille  et  particulièrement  du  si- 
gnor  Pàlifornio.  Celui-ci  a  composé  un  con- 
certo de  violon  qu'il  doit  exécuter  dans  un 
concert.  Sylvia ,  la  cantatrice ,  se  présente  à 
sa  place,  et,  sous  le  titre  d'Ariette  sans  paroles, 
elle  chante  d'un  bout  à  l'autre  le  concerto  de 
violon.  Son  talent  et  son  succès  lui  font  par- 
donner d'être  devenue  la  femme  de  Lelio. 
Cette  pièce  a  été  conçue  pour  Mme  Cabel, 
qui  a  fait  entendre  ses  vocalises  les  plus  har- 
dies et  les  plus  brillantes.  M.  Ambroise  Tho- 
mas, de  son  côté,  lui  avait  préparé  son  succès 
en  écrivant  des  variations  charmantes  sur  le 
Carnaval  de  Venise,  et  les  traits  les  plus  mé- 
lodieux dans  l'Ariette  sans  paroles.  Les  rôles 
ont  été  remplis  par  Stockhausen,  Delaunay- 
Ricquier,  Prilleux,  Beckers,  Mmes  Cabel, 
Félix  et  Mlle  Révilly. 

*  CARNAVAL  D'UN  MERLE  BLANC  (le), 
folie  en  trois  actes,  de  MM.  Chivot  et  Duru, 


musique  de  M.  Charles  Lecocq,  représentés 
au  Palais-Royal  le  30  décembre  1868 

CARNAVAL  DU  PARNASSE  (le),  ballet 
héroïque  en  trois  actes,  avec  un  prologue, 
paroles  de  Fuzelier,  musique  de  Mondonville, 
représenté,  le  mardi  23  septembre  1749,  à 
l'Académie  royale  de  musique,  et  repris  l'an- 
née suivante.  Jelyotte,  Chassé  et  M'ie  Fel  y 
chantèrent;  MUe  Camargo  joua  le  rôle  do 
Terpsichore. 

CARNAVAL  ET  LA  FOLIE  (le),  comédie- 
ballet  en  quatre  actes,  avec  un  prologue,  de 
La  Mothe,  musique  de  Destouches ,  repré- 
senté pour  la  première  fois,  le  jeudi  3  janvier 
1704,  à  l'Académie  royale  de  musique ,  après 
l'avoir  été  à  Fontainebleau,  devant  le  roi,  le 
14  octobre  1703.  Cet  ouvrage  eut  du  succès, 
car  il  fut  repris  en  1719, 1730,  1738  et  1748. , 

CARNEVALE  (il)  ,  opéra  italien ,  musique 
de  Buroni ,  représenté  au  théâtre  de  Dresde 
en  1769. 

carnevale  di  milano(il)  ,  opéra  italien, 
musique  de  J.  Pacini,  représenté  au  théâtre 
Re,  de  Milan,  en  1817. 

*  CARNEVALE  DI  PIRIPICCHIO  (il),  opéra- 
bouffe,  musique  de  M.  Ettore  Spinelli,  repré- 
senté à  Rome,  sur  le  théâtre  Quirino,  en 
mai  1883.  C'était  le  début  à  la  scène  d'un 
jeune  compositeur  à  peine  âgé  de  dix-huit  ans. 

CARNEVALE  DI  VENEZIA  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  P.  Guglielmi,  représenté  à 
Londres  en  1770. 

CARNEVALE  DI  venezia  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Boyle,  représenté  au  théâtre 
Re,  à  Milan,  en  1812. 

CARNEVALE  DI  VENEZIA  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Brambilla,  représenté  à 
Turin  en  1819. 

carnevale  DI  VENEZIA  (il)  ,  opéra  en 
deux  actes ,  musique  d'EUerton,  représenté 
en  Prusse  vers  1832. 

*  CARNIVAL  OF  naples  (the),  bouffon- 
nerie musicale,  musique  de  John  Barnett, 
représentée  au  théâtre  Covent-Garden  de 
Londres  en  1830. 

CAROLINA  E  filandro,  opéra  italien, 
musique  de  Gnecco,  -eprésenté  en  Italie  vers 
1798.  Gnecco,  compositeur  génois,  est  l'au- 
teur de  La  prova  d'un  opéra  séria. 

CAROLINA  E  MENZICOFF ,  opéra  italien, 
musique  de  Zingarelli ,  représenté  à  Venise 
en  1798. 


CASA 


GASI 


203 


CAROLINE,  opéra- comique  en  trois  actes 
■musique  de  Th.  Lefèvre,  représenté  à  la  Co- 
médie-Italienne le  2  décembre  1789. 

CAROLINE  DE  TYTZDENZ,  opéra  en  un 
acte,  musique  de  Luce-Varlet,  représenté  à 
Douai  en  1820. 

CAROLUS  MAGNUS ,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Conradi  (George-Jean),  représenté 
à  Hambourg  en  1692. 

*  CARPE  (la),  opérette,  musique  d'Alfred 
Cellier,  représentée  à  Londres  en  1886. 

CARRETTO  DEL  VENDITOR  D'ACETO  (il) 
[la  Carriole  du  marchand  de  vinaigre],  farce, 
musique  de  J.-S.  Mayer,  représentée  au 
théâtre  Saint- Ange,  à  Venise,  en  1800. 

*  carrozzino  DA  vendere(il),  farce  mu- 
sicale, paroles  de  Bassi,  musique  de  Fron- 
doni,  représentée  à  Milan,  sur  le  théâtre  de 
la  Scala,  le  29  juin  1833. 

*  cartas  DE  ROSALIA  (las),  zarzuela  en 
un  acte,  musique  de  M.  José  Rogel,  repré- 
sentée à  Madrid  en  1865. 

*  CARTOUCHES  A  BLANC    (LES),    Opérette 

en  un  acte,  paroles  de  M.  Dourel,  musique  de 
M.  Février,  représentée  à  Tours  le  21  dé- 
cembre 1893. 

CASA  DA  VENDERE  (Maison  à  vendre), 
opéra  en  un  acte,  musique  de  Chelard,  repré- 
senté à  Naples  en  1815  et  à  l'Opéra-Italien  de 
Paris  le  i"  février  1820. 

CASA  DA  VENDERE  (Maison  à  vendre), 
musique  de  Gagliardi,  représenté  au  théâtre 
Nuovo  en  1834. 

CASA  DEL  ASTROLOGO  (la),  opéra  italien, 
musique  de  J.  Niccolini ,  représenté  à  Milan 
vers  isi2. 

casa  di  campagna  (la),  opéra  italien, 
musique  deGassmann,  rep.à  Vienne  enl772. 

casa  disabitata  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Rossi  (Lauro),  représenté  à  Mi- 
lan vers  1-834.  Cet  opéra  fut  joué  à  Paris  sous 
le  nom  de  /  Falsi  monetari. 

casa  di  tre  artisti  (la),  opéra-bouffe, 
musique  de  Nicola  De  Giosa,  représenté  à 
Naples  en  1845.  Le  livret  était  imité  du  vau- 
deville français  intitulé  la  Mansarde  des  ar- 
tistes. 

casa  nel  bosco  (la),  opéra  buffa  en  un 
acte,  musique  de  Niedermeyer,  représenté  au 
Théâtre-Italien  de  Paris  le  28  mai  1828.  Le 
livret  est  imité  de  celui  de  l'opéra-comique 


Deux  Mots  ou  Une  Nuit  dans  la  forêt,  de  Mar- 
sollier.  Les  formes  musicales  de  cet  ouvrage 
appartiennent  à  l'école  allemande.  La  Casa 
nel  bosco  fut  reçue  froidement  par  les  dilet- 
tanti,  mais  remarquée  par  les  véritables  con- 
naisseurs. M.  Fétis  en  a  fait  l'éloge  immédia- 
tement après  la  première  représentation,  et 
a  annoncé  la  carrière  savante  et  justement 
estimée  que  devait  fournir  le  compositeur. 

*  casado  V  soltero,  zarzuela  en  un 
acte,  paroles  de  Luis  Olona,  musique  de  Joa- 
quin  Gaztambide,  représentée  à  Madrid,  sur 
le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le  8  juin  1858.  On 
cite,  dans  ce  petit  ouvrage,  une  jota  d'un  tour 
charmant  et  d'un  effet  infaillible. 

CASANOVA ,  opéra  allemand ,  de  Albert 
Lortzing,  représenté  sur  la  scène  allemande 
vers  1830.  Ce  fut  un  des  premiers  ouvrages 
de  ce  compositeur. 

*  CASANOVA,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  von  Born  et  Hattendorf,  mu- 
sique de  M.  Pulvermacher,  représenté  à 
Liegnitz  le  21  novembre  1890. 

CASCINA  (la)  [la  Laiterie],  opéra  italien, 
musique  de  Scolari,  repr.  à  Venise  en  1756. 

CASETTA  NEGLI  BOSCHI  (la)  [la  Maison- 
nette dans  les  bois] ,  opéra-bouffe,  musique  de 
Pollini,  représenté  au  théâtre  de  la  Canob- 
biana,  en  1798. 

CASILDA,  opéra  traduit  en  français,  mu- 
sique de  S.  A.  R.  Ernest  II,  duc  de  Saxe-Co- 
bourg-Gotha ,  représenté  au  théâtre  Royal 
de  Bruxelles  en  1855. 

CASIMIR,  opéra  en  deux  actes,  paroles  de 
Charles  Desnoyers ,  musique  de  Adolphe 
Adam,  représenté  au  théâtre  des  Nouveautés 
le  1er  décembre  1831. 

CASIMIR  LE  GRAND,  pièce  à  grand  spec- 
tacle, musique  de  Kurpinski ,  représentée  à 
Varsovie  vers  1824. 

CASIMIR ,  ROI  DE  POLOGNE,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Stahlknecht.  L'ouverture 
de  cet  ouvrage  a  été  exécutée  à  Berlin  en 
1849. 

CASINO  DI  CAMPAGNA  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Gervasi,  repr..  à  Odessa  en  1841. 

CASINO  DI  CAMPAGNA  (il)  [la  Maison  de 
campagne],  opéra  buffa  en  trois  actes,  paroles 
d'Ulysse  Barbieri,  musique  de  M.  Vincent 
Mêla,  représenté  au  Théâtre-Italien  le  sa- 
medi 3  mai  1866.  Cet  ouvrage  avait  été  re- 
présenté déjà  dans  l'été  de  1865  au  théâtre 


204 


GAST 


CAST 


Del  Re,  à  Milan.  Il  n'a  obtenu  aucun  suc- 
cès. Chanté  par  Mercuriali,  Mlle  Sorandi  et 
MUe  Mêla,  fille  du  compositeur. 

*  CASQUE  (le),  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Degrave,  musique  de  M.  Léon 
Schlesinger,  représentée  au  théâtre  des  Me- 
nus-Plaisirs le  30  janvier  1892. 

*  CASQUE  D'OR  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Lemée,  musique  de  M.  Bol- 
laert,  représenté  à  Saint-Malo  le  2  septem- 
bre 1892. 

CASQUE  ET  LES  COLOMBES  (le),  opéra 
en  un  acte  ,  paroles  de  Guillard  et  Collin 
d'Harleville,  musique  de  Grétry,  représenté 
sur  le  théâtre  des  Arts  (Opéra),  le  7  novem- 
bre 1801.  C'est  un  ouvrage  de  circonstance, 
ainsi  que  le  prouve  le  sujet  même  du  poème. 
Des  colombes  font  leur  nid  dans  le  casque  de 
Mars  ;  tel  est  le  symbole  imaginé  par  Guil- 
lard pour  célébrer  les  préliminaires  de  paix 
entre  l'Angleterre  et  la  France,  signés  le 
1er  octobre,  et  qui  préparèrent  le  traité  du 
25  mars  1802,  connu  sous  le  nom  de  Paix 
d'Amiens. 

CASSANDRE ,  tragédie  lyrique  en  cinq 
actes,  avec  un  prologue ,  paroles  de  Chancel 
de  Lagrange,  musique  de  Bouvard  et  Bertin, 
représentée  par  l'Académie  royale  de  musique, 
le  mardi  22  juin  1706.  Apollon  et  les  fleuves 
Scamandre ,  Xanthe  et  Simoïs  ouvrent  le 
prologue.  La  pièce  était  faible  et  la  musique 
n'a  pu  la  maintenir,  malgré  le  talent  signalé 
de  Thévenard,  Cochereau ,  Dun  et  Boutelou, 
chantant  les  rôles  d'Agamemnon ,  d'Oreste, 
d'Egisthe  et  d'Arcas;  de  Mlles  Journet, 
Desmatins,  Poussin  et  Loignon,  dans  les 
rôles  de  Clytemnestre,  de  Cassandre ,  de  Cé- 
phise  et  d'Ilione.  Chancel  a  choisi  pour  son 
sujet  la  première  partie  de  YOrestie  d'Es- 
chyle, dont  M.  Paul  Mesnard  vient  de  donner 
une  remarquable  traduction  envers.  L'oeuvre 
du  vieux  tragique  ne  peut  se  prêter  aux  con- 
venances de  la  scène  lyrique.  Dans  ces  sortes 
de  drames ,  la  musique  doit  céder  la  place  à 
l'action  et  ne  peut  intervenir  que  par  mo- 
ments, dans  des  chœurs ,  ainsi  que  les  poètes 
anciens  l'ont  toujours  compris  et  indiqué. 

CASSETTE  (la),  opéra-bouffon  en  un  acte, 
musique  de  Rochefort  (Jean-Baptiste),  né  en 
1746,  mort  en  1819.  Nous  ignorons  le  lieu  de 
la  représentation. 

*  castellamare,  comédie  lyrique,  pa- 
roles de  Raffaele  d1  Ambra,  musique  de  Raejn- 
troph,  représentée  à  Naples,  sur  le  théâtre 
Nuovo,  en  1857. 


*  castellana  di  thurn,  opéra  sérieux, 
musique  de  M.  Rachele,  représenté  à  Cagliari 
en  1862. 

CASTELLANI  burlati  (i),  opéra-bouffe 
napolitain,  musique  de  Valentini  (Jean),  re- 
présenté à  Parme  en  1786. 

CASTELLI  IN  ARIA  (i)  [les  Châteaux  en 
l'air],  opéra  italien  en  un  acte,  musique  de 
Pavesi,  représenté  à  Vérone  en  1804. 

CASTELLINO  DEGLI  FIORI  (il)  [le  Châ- 
teau des  fleurs],  opéra  italien,  musique  de  Rai- 
mondi,  représenté  à  Naples  vers  1825. 

CASTELLO  DEGLI  INVALIDI  (il),  opéra, 
musique  de  Cordella  (Jacques),  représenté  au 
théâtre  del  Fondo,  à  Naples,  en  1823. 

CASTELLO  DEGLI  INVALIDI   (il)  ,  opéra 

italien,  musique  de  Donizetti,  représenté  '  à 
Palerme  en  1826. 

castello  di  brivio  (il),  drame  lyrique 
en  quatre  actes,  paroles  de  M.  Niccola  Ga- 
biani,  musique  de  M.  Antonio  Fissore,  repr. 
au  théâtre  civique  d'Asti  le  22  octobre  1893. 

CASTELLO  DI  KENILWOTH  (il),  Opéra 
italien,  musique  de  Donizetti,  représenté  à 
Naples  en  1829. 

CASTELLO  di  WOODSTOCK  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Tonassi,  en  collaboration 
avec  Collaro  ,  représenté  au  théâtre  San- 
Benedetto,  à  Venise,  en  1839. 

CASTILLO  FEUDAL  (el)  [le  Vassal  castil- 
lan], opéra  espagnol,  musique  de  M.  Reparez, 
rep.   au  théâtre  de  Saragosse  en  août  1857. 

*  CASTILLOS  EN  EL  AIRE,  zarzuela  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Pina  Dominguez,  musique 
de  M.  Angel  Rubio,  représentée  au  théâtre 
Eslava  de  Madrid  en  décembre  1885. 

*  CASTING-VOTE  (  Vote  burlesque),  opérette- 
bouffe  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Helmore, 
musique  de  M.  "Walter  Haughter,  représentée 
avec  un  insuccès  notable  au  Princess's- 
Theatre  de  Londres  en  octobre  1885. 

CASTLE  OF  ANDALUSIA  (le  Château  d'An- 
dalousie), opéra-comique  anglais,  musique  de 
Samuel  Arnold,  représenté  à  Covent-Garden 
en  1782. 

CASTLE  OF  SORENTO  (the)  [le  Château  de 
Sorento],  opéra-comique  anglais,  musique  de 
Attwood,  représenté  à  Hay-Market  en  1799. 

CASTOR  E  polluce,  opéra  italien,  musi- 
que de  Bianchi,  rep.  à  Florence  en     1780 


GAST 


GATA 


205 


CASTOR  ET  POLLUX,  tragédie  lyrique  en 
cinq  actes,  avec  un  prologue,  poème  de  Gentil 
Bernard ,  musique  de  Rameau,  représentée 
à  l'Académie  royale  de  musique  le  jeudi 
24  octobre  1737.  Mlle  Salle,  danseuse  alors 
célèbre,  y  remplit  le  rôle  d'Hébé.  Jélyotte  y 
chanta  celui  de  Castor,  lors  de  la  seconde 
reprise,  qui  eut  lieu  en  1754.  Quoique  depuis 
longtemps  cet  ouvrage  ne  soit  plus  au  théâ- 
tre, de  beaux  fragments  en  sont  restés, 
entre  autres  le  bel  air  de  Télaïre  :  Tristes 
apprêts,  pâles  flambeaux ,  qui  fait  partie  du 
répertoire  de  la  Société  des  concerts  du  Con- 
servatoire. C'est  un  des  meilleurs  modèles  du 
style  large  et  pathétique  du  maître  français. 

Cette  tragédie  lyrique,  remise  en  musique 
par  Candeille ,  fut  représentée  à  l'Opéra  le 
14  juin  1791.  La  tentative  présomptueuse  de 
ce  compositeur  fut  couronnée  de  succès.  Il  est 
vrai  qu'il  conserva  de  la  partition  de  Ra- 
meau l'air  si  dramatique  Tristes  apprêts,  un 
chœur  au  second  acte  et  la  scène  des  démons 
au  quatrième.  Cet  ouvrage ,  ainsi  refait  et 
animé  du  souffle  du  grand  compositeur  dijou- 
nais,  fut  repris  en  1814,  et  une  dernière  fois  en 
1817.  On  ne  sait  si  on  doit  se  plaindre  du  van- 
dalisme qui  a  eu  pour  effet  de  procurer,  jus- 
qu'à cette  époque,  l'audition  de  trois  chefs- 
d'œuvre.  On  donnait  Castor  etPollux  le  mardi 
20  juin  1791,  jour  où  le  roi  et  la  famille  royale 
allèrent  à  l'Académie  de  musique  pour  la  der- 
nière fois.  Quelques  phrases  du  livret  se  prê- 
taient à  une  allusion  à  la  reine.  Des  specta- 
teurs y  applaudirent  vivement,  et  Marie-An- 
toinette, de  dire  aux  personnes  qui  l'entou- 
raient :  «  Voyez  ce  bon  peuple,  il  ne  demande 
pourtant  qu'à  nous  aimer.  » 

CASTOR  ET  POLLUX,  opéra  allemand, 
musique  de  Vogler,  rep.  àManheimen  1791. 

CASTOR  et  POLLUX ,  tragédie  lyrique  en 
cinq  actes ,  de  Bernard ,  refaite  par  Morel,  et 
remise  en  musique  par  Winter,  représen- 
tée par  l'Académie  impériale  de  musique 
le  19  août  1806.  On  croit  que,  moins  coupable 
que  son  collaborateur,  "Winter  se  pilla  lui- 
même  et  qu'il  appropria  au  poème  qu'on  lui 
avait  confié,  la  musique  d'un  de  ses  opéras 
italiens  représentés  à  Londres.  Sa  partition 
fut  jugée  inférieure,  non  seulement  à  celle  de 
Rameau,  mais  même  à  celle  de  Candeille. 
Winter  était  néanmoins  un  maître ,  un  har- 
moniste supérieur.  Il  a  excellé  dans  la  musi- 
que sacrée. 

CASTORE  E  POLLUCE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Federici,  représenté  à  Milan  en  1803. 


CASTRONI  (i)  [les  Moutons],  opéra  italien, 
musique  de  Robuschi,  rep.  à  Parme  en  1786. 

catacombes  (les)  ,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Hartmann,  musique  de  M.  F. 
Hiller,  représenté  avec  succès  à  Carlsruhe  en 
décembre  1862  et  à  Rotterdam,  le  19  décem- 
bre 1863. 

catalana  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Guglielmo  Branca,  représenté  au  théâtre  de 
La  Pergola,  à  Florence,  en  février  1876. 

CATALANS  (les),  opéra  en  deux  actes,  pa- 
roles de  Burat  de  Gurgy,  musique  de  M.  El- 
wart,  représenté  sur  le  Théâtre  des  Arts,  à 
Rouen,  dans  le  mois  de  janvier  1840.  On  a 
remarqué  dans  cet  ouvrage  plusieurs  mor- 
ceaux bien  traités,  notamment  l'air  de  Pa- 
quita  au  premier  acte,  la  romance  de  Marcel, 
et  le  grand  air  d'Andréa,  qui  a  été  vivement 
applaudi.  Les  interprètes  de  cet  opéra  ont  été 
Wermelen,  Boulard  et  Mm*  Félix. 

*  catalina,  zarzuela  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Luis  Olona,  musique  de  Joaquin 
Gaztambide,  représentée  au  théâtre  du  Cirque, 
à  Madrid,  le  23  octobre  1854.  On  cite  cet  ou- 
vrage comme  Fun  des  plus  complets  et  des 
plus  remarquables  du  compositeur  espagnol  ; 
il  contient  surtout  un  nocturne  et  une  scène 
dramatique  de  la  plus  grande  beauté.  Tout  le 
troisième  acte  est  hors  de  pair,  et  l'on  y  dis- 
tingue, outre  le  chœur  d'introduction,  un  ex- 
cellent duo  comique  et  un  quatuor  qui  est  une 
page  de  premier  ordre. 

CATARINA  CORNARO,  opéra  allemand, 
musique  de  Lachner  (François) ,  fut  repré- 
senté pour  la  première  fois  à  Munich,  où  le 
compositeur  remplissait  les  fonctions  de  maî- 
tre de  chapelle  du  roi  de  Bavière ,  vers  1840. 
Le  sujet  de  cet  opéra  est  le  même  que  celui 
de  la  Reine  de  Chypre;  c'est  une  belle  tragé- 
die lyrique  qui,  sans  avoir  le  grand  mérite 
de  l'opéra  français  du  regrettable  Halévy, 
n'en  est  pas  moins  une  œuvre  fort  intéres- 
sante et  justement  appréciée  en  Allemagne. 
Lachner  s'est  rendu  célèbre  surtout  par  ses 
symphonies  et  par  l'influence  qu'il  exerça  sur 
l'orchestre  du  théâtre  Royal,  qui  devint,  sous 
sa  direction,  l'un  des  meilleurs  de  l'Europe. 
Catarina  Cornaro  fut  représentée  aussi  à 
Vienne ,  à  Berlin ,  à  Francfort,  à  Manheim  et 
à  Bruxelles. 

CATARINA  CORNARO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Donizetti,  représenté  au  théâtre 
San-Carlo,  à  Naples,  pendant  la  saison  du 
carnaval  de  1844.  Cet  ouvrage  avait  été  écrit 


206 


GATA 


GATH 


pour  "Vienne,  et  les  Napolitains,  qui  s'appel- 
lent eux-mêmes  primo  pubblico  del  mondo,  le 
jugèrent  fort  sévèrement.  Il  fut  repris  en 
1845  et  succomba  encore,  malgré  le  talent  des 
interprètes  Ivanoff,  Varesi  et  de  la  prima 
donna  Barbieri.  Cet  opéra  fut  le  chant  su- 
prême du  cygne  de  Bergame.  Déjà  fortement 
ébranlée  par  un  travail  excessif  et  par  l'in- 
succès immérité  de  Don  Sébastien  de  Portu- 
gal, la  santé  de  Donizetti  déclina  sensible- 
ment, et,  en  cette  même  année,  1844,  ses 
facultés  prodigieuses  disparurent  tout  à  coup 
par  suite  d'une  attaque  de  paralysie.  Con- 
sumé par  la  fièvre  de  l'inspiration  et  du  tra- 
vail, ayant  composé  soixante-quatre  opéras 
dans  des  conditions  de  rémunération  telles 
qu'elles  suffisaient  à  peine  aux  premières 
nécessités  de  la  vie,  Donizetti  a  été,  selon 
nous,  calomnié  avec  une  légèreté  cruelle.  On 
a  attribué  sa  mort  prématurée  à  l'excès  des 
plaisirs,  sans  en  fournir  les  preuves.  Le  tra- 
vail et  le  génie  ont  leurs  martyrs,  sans  qu'il 
soit  nécessaire  d'aller  chercher  d'autres  cau- 
ses d'un  épuisement  précoce.  Donizetti  a  eu  le 
sort  de  Mozart.  Ce  dernier  est  mort  à  l'âge  de 
trente-six  ans,  il  est  vrai ,  tandis  que  Doni- 
zetti en  avait  cinquante.  Mais  Mozart  a  com- 
mencé sa  carrière  beaucoup  plus  jeune;  tous 
deux  ont  eu  trente  années  d'existence  artis- 
tique. Quand  on  fait  des  chefs-d'œuvre  comme 
Lucie  et  Bon  Juan,  on  ne  dépasse  guère  ce 
terme  ,  à  moins  qu'on  ne  se  repose  dans  sa 
gloire,  comme  ce  génie  olympien  qui  a  nom 
Rossini. 

catarina  Dl  CLEVES,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Savj  (Louis),  représenté  à  Florence 
en  1838. 

CATARINA  Dl  CLEVES,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Chiaramonte,  représenté  au  théâtre 
del  Fondo,  à  Naples,  au  mois  d'août  1850. 
Cet  ouvrage  a  été  bien  accueilli  par  le  public. 
Ce  compositeur  sicilien  est  l'élève  de  Doni- 
zetti. 

CATARINA  Dl  GUISA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Coccia,  représenté  au  théâtre  de  Gênes 
février  1837 ,  chanté  par  Winter ,  Marini  et 
Mme  Meric  Lalande. 

catarina  Dl  GUISA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Campana,  rep.  à  Livourne  enl838. 

CATARINA  Dl  GUISA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Mazza,  rep.  à  Trévise  en  1838. 

CATARINA  HOWARD ,  opéra  italien ,  mu- 
sique de  Petrella,  représenté  à  Rome  dans  le 
mois  de  février  1866. 


CATCH  HIM  WHO  CAN  (l'Attrape  qui 
pourra),  farce  anglaise,  musique  de  J.  Hooke, 
représentée  à  Hay-Market,  à  Londres,  en  1806. 

CATENA  D'ADONE  (la),  opéra  italien,  li- 
bretto  d'Ottavio  Nonsarelli,musique  de  Dome- 
nico  Mazzochi;  représenté  à  Rome  en  1626. 
Partition  imprimée  à  Venise,  chez  Al.  Vir- 
centi.  (Bibl.  du  Conserv.  de  Paris.) 

CATENE  D'ADONE  (le)  [les  chaînes  d'Ado^ 
nis],  drame  italien,  musique  de  D.  Mazzoc- 
chi,  représenté  en  Italie  vers  1730. 

CATERINA  DA  VINZAGLIO ,  opéra  séria, 
livret  de  Massa,  musique  de  B.  Pozzolo,  re- 
présenté au  théâtre  Civique  de  Verceil  le 
8  février  1879  ;  chanté  par  de  Caprile,  Astori, 
Terzi,  Mmes  Florenza,  Arpisella. 

CATERINA  Dl  BELP,  opéra  italien  en  trois 
actes,  musique  de  Giuseppe  Bozzelli;  repré- 
senté au  théâtre  Balbo,  de  Turin,  le  4  juin 
1872. 

CATERINA  Dl  GUISA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Gandolfi,  représenté  à  Catane,  en 
mars  1872,  avec  succès. 

*  CATERINA  HOWARD,  drame  lyrique, 
musique  d'Antonio  Laudamo,  représenté  à 
Messine  en  1857. 

*  caterina  howard,  drame  lyrique, 
musique  de  M.  Vezzosi,  représenté  à  Catane 
en  1869. 

*  CATERINETTE,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Antony  Mars,  musique  de 
M.  Victor  Roger,  représentée  à  Lunéville  le 
17  juillet  1893. 

CATHERINE,  opéra-comique,  paroles  de 
Fcerster,  musique  de  Eckert,  représenté  sur 
le  théâtre  de  la  cour,  à  Berlin,  en  février 
1837.  Le  jeune  compositeur  n'avait  que  qua- 
torze ans,  et  avait  déj  à  donné  l'exemple  d'une 
précocité  rare  dans  l'oratorio  de  Ruth,  exé- 
cuté à  l'Académie  de  chant  deux  ans  aupara- 
vant. 

*  CATHERINE  OU  LA  BELLE  FERMIÈRE, 

comédie  en  trois  actes  et  en  prose,  de 
MUe  Julie  Candeille,  avec  quelques  morceaux 
de  musique  du  même  auteur,  représentée  le 
27  décembre  1792  non  à  la  Comédie-Française, 
comme  quelques-uns  l'ont  dit  par  erreur,  mais 
au  Théâtre-Français  de  la  rue  Richelieu  (plus 
tard  théâtre  de  la  République).  Mlle  Candeille, 
qui  était  une  femme  charmante,  une  comé- 
dienne distinguée  et  une  excellente  musi- 
cienne, remplissait  le  rôle  principal  de  sa 


GATO 


CATO 


207 


pièce,  celui  de  la  belle  fermière  Catherine,  et 
elle  chantait  plusieurs  morceaux  en  s'accom- 
pagnant  elle-même  sur  le  clavecin,  de  sorte 
qu'elle  se  faisait  applaudir  à  la  fois  comme 
auteur,  compositeur,  comédienne  et  cantatrice. 
Catherine  obtint  un  très  grand  succès,  passa 
plus  tard  au  répertoire  de  la  Comédie-Fran- 
çaise, où  elle  fut  jouée  tour  à  tour  par 
Mme  Talma,  MUe  Georges,  Mlle  Contât,  et  se 
maintint  sur  l'affiche  pendant  plus  de  trente 
ans. 

CATHERINE  DE  HEILBRONN,  opéra  alle- 
mand en  quatre  actes,  paroles  de  Kleist,  mu- 
sique de  J.  Hoven  (Vesque  de  Puttlingen), 
représenté  à  Vienne  vers  1846. 

*  CATHERINE  D'HEILBRONN,  opéra,  mu- 
sique de  M.  Reinthaler,  représenté  sur  le 
théâtre  municipal  de  Francfort-sur-le-Mein  en 
novembre  1881.  Cet  ouvrage  avait  été  cou- 
ronné dans  un  concours. 

CATHERINE  HOWARD,  opéra,  musique 
de  Litolff,  représenté  au  conservatoire  de 
Bruxelles  vers  1847. 

catilina,  opéra  italien,  musique  de  Sa- 
lieri,  représenté  à  Vienne  en  1792. 

*  CATILINA,  drame  lyrique  en  cinq  actes, 
paroles  de  M.  Francesconi,  musique  de 
M.  Federico  Cappellini,  représenté  au  théâtre 
Philharmonique  de  Vérone  le  8  février  1890. 

CATILINA,  AMBITIONIS  VICTIMA,  drame, 
musique  de  Eberlin  (Jean).  Cette  partition  a 
été  exécutée  par  les  étudiants  du  couvent 
des  Bénédictins  de  Salzbourg,  le  3  septem- 
bre 1749. 

CATON,  opéra  allemand,  musique  de  Kei- 
ser,  représenté  à  Hambourg  en  1715. 

CATONE  IL  GIOVANE  (Caton  le  jeune), 
opéra  italien,  musique  de  B.  Monari,  repré- 
senté au  théâtre  Formagliari,  de  Bologne, 
en  1688. 

CATONE  IN  UTICA ,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Giacomelli  (Gemi- 
niano),  représenté  à  Vienne  vers  1720. 

CATONE  IN  UTICA,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Vinci,  représenté 
au  théâtre  délie  Dame ,  à  Rome,  en  1727. 

CATONE  IN  utica  ,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Léo,  représenté  à 
Venise  en  1732.  Les  airs  les  plus  intéressants 
de  cet  opéra  sont  les  suivants  :  l'air  de  Ca- 
ton :  Con  si  bel  nome  in  fronte;  celui  de  Mar- 
zia,  fille  de  Caton;  Non  ti  minaccio  sdegno, 


l'air  d'Arbace  :  Che  legge  spietata;  celui  de 
César  :  Nell'ardire,  che  il  seno  t'accende;  l'air 
d'Emilie,  veuve  de  Pompée  :  0  Nel  sen  di 
qualche  Stella;  l'air  de  Marzia  :  E'  follia,  se 
nascondite,  qui  termine  le  premier  acte; 
dans  le  second,  les  airs  de  Caton  :  Va,  ri- 
torna  al  tuo  tiranno  ;  de  César  :  Soffre  talor 
del  vento  ;  de  Marzia  :  In  che  ti  offen  de  ;  de 
César  :  5e  in  campo  armato;  de  Caton  :  Dovea 
svenarti  allora ,  d'Arbace  :  Che  sia  la  ge- 
losia  à  la  fin  du  second  acte.  Enfin,  au  troi- 
sième acte,  on  peut  comparer  dans  les  ouvra- 
ges de  Léo,  de  Vinci  et  de  Piccinni,  les  airs  de 
Fulvius  :  La  fronde  che  circonda  ;  de  Marzia  . 
Confusa,  smarrita  ;  le  quartetto  :  Deh  in  vita 
ti  serba  ;  l'air  d'Emilie  :  Nacqui  agli  affanni 
in  seno;  enfin  le  chœur  :  Gia  ti  cède  il 
mondo  intero  0  felice  vincitor. 

CATONE  IN  UTICA,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  J.-A.-P.  Hasse, 
représenté  à  Turin  en  1732. 

CATONE  IN  UTICA,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Vivaldi,  représenté 
à  Venise  et  à  Vérone  en  1737. 

CATONE  IN  UTICA,  opéra  italien,paroles  de 
Métastase,  musique  de  Duni,  représenté  en 
Italie  vers  1738. 

CATONE  IN  UTICA,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase ,  musique  de  Verocaj ,  repré- 
senté à  Brunswick  en  1743. 

CATONE  IN  UTICA,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  C.-H.  Graun,  re- 
présenté à  Berlin  en  1744. 

CATONE  IN  utica,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase ,  musique  de  Ferandini',  repré- 
senté pour  la  fête  patronymique  de  l'Elec- 
teur, le  12  octobre  1753. 

CATONE  IN  utica,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Ciampi  (François), 
représenté  à  Venise  en  1756. 

catone  IN  UTICA,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Gassmann,  repré- 
senté en  Italie  vers  1761. 

CATONE  IN  utica,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Majo,  représenté  à 
NapJesen  1763. 

CATONE  IN  utica,  opéra  italien ,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Chrétien  Bach, 
représenté  à  Milan  en  1758  et  à  Londres  en 
1764. 

CATONE  IN  UTICA,  opéra  italien,  paroles 


208 


GAVA 


GAVA 


de  Métastase ,  musique  de  Piccinni,  repré- 
senté à  Naples  en  m®. 

CATONE  IN  UTICA,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  d'Ottani,  représenté  à 
Naples  en  1777. 

CATONE  IN  utica,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  d'Andreozzi,  repré- 
senté à  Milan  en  1782. 

CATONE  IN  utica,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Paisiello,  repré- 
senté à  Naples  vers  1788. 

CATONE  IN  UTICA,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Winter,  représenté 
à  Venise  en  1791. 

CATONE  uticense  ,  opéra  italien ,  musi- 
que de  Pollarolo ,  représenté  à  Venise  en 
1701. 

*  cattarina,  opéra-comique,  musique  de 
Frédéric  Clay,  représenté  à  Londres  en  1874. 

*  cauda  de  belzebuth  (a),  opéra-féerie 
en  trois  actes,  musique  de  M.  Freitas  Gazul, 
représenté  à  Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la 
Rua  dos  Condes. 

*  CAUSE  et  les  effets  (la)  OU  le  ré- 
veil du  peuple  en  1789,  opéra-co- 
mique en  cinq  actes,  paroles  de  Joigny,  mu- 
sique de  Trial  fils,  représenté  au  théâtre 
Favart  le  17  août  1793. 

CAUTION  (la)  ,  opéra  allemand,  musique 
de  François  Schubert,  écrit  en  1816. 

cavalcade  À  PIED  (la),  opéra-comique, 
musique  de  Volkert ,  représenté  à  Leopold- 
stadt  en  1816. 

CAVALIERE  BRETTONE  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Mancini,  représenté  au  con- 
servatoire de  Loreto  en  1720. 

*  cavalière  d'AMORe  (il),  <«  scènes.du 
moyen  âge  »,  paroles  de  M.  Alessandro  Cor- 
tella,  musique  de  M.  Ernesto  Maiani,  repré- 
sentées au  théâtre  Dal  Verme  de  Milan,  le 
17  octobre  1893. 

CAVALIERE  ERRANTE  (il)  [le  Chevalier 
errant],  opéra  italien,  musique  de  Traetta, 
représenté  à  Naples  en  1777 ,  et  à  Paris ,  sur 
le  théâtre  de  l'Académie  royale  de  musique, 
le  4  août  1779.  Ce  compositeur  a  montré 
dans  ses  ouvrages  un  sentiment  dramatique 
plein  de  justesse  et  d'énergie;  ses  opéras  de 
Sémiramide,  de  Didone,  eurent  un  grand  suc- 
cès. On  rapporte  de  lui  qu'il  lui  arrivait  quel- 
quefois, en  dirigeant  au  clavecin  l'exécution 


d'un  de  ses  opéras,  de  s'adresser  au  public  et 
de  dire  naïvement  :  «  Signori,  badate  a  questc 
pezzo  ;  Messieurs,  faites  attention  à  ce  mor- 
ceau. »  On  écoutait  et  on  applaudissait. 

cavalière  magnifico(il)  , opéra  italien , 
musique  de  Caruso,  représenté  à  Florence 
dans  l'automne  de  1777. 

cavalière  per  AMORE  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Piccinni,  représenté  à  Na- 
ples vers  1765. 

CAVALIERE  PER  AMORE  (il)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  d'Anfossi,  représenté  à  Berlin 
vers  1784. 

CAVALIERE  TEUTONICO  IN  NORIM- 
berga  (il),  opéra  allemand,  du  baron  de 
Lichteinstein,  représenté  au  Théâtre  royal 
de  Berlin  en  décembre  1833. 

CAVALIERI  Dl  MALTA  (i),  opéra  séria, 
livret  de  Golisciani,  musique  de  A.  Nani,  re- 
présenté au  théâtre  Royal  de  Malte  le  16  jan- 
vier 1880.. 

*  cavalieri  di  valenza  (i),  opéra-bouffe, 
paroles  de  Gaetano  Rossi,  musique  de  Gio- 
vanni Pacini,  représenté  à  Milan,  sur  le 
théâtre  de  la  Scala,  le  il  juin  1828.  Tandis 
qu'il  écrivait  la  musique  de  cet  ouvrage,  le 
pauvre  Pacini  perdit  sa  femme,  qui,  atteinte 
d'une  fièvre  maligne,  lui  fut  enlevée  en  trois 
jours,  le  laissant  veuf  avec  deux  enfants.  «  Le 
lecteur,  dit-il  dans  ses  Memorie  artistiche, 
imagine  aisément  dans  quel  état  d'abattement 
moral  je  tombai.  Il  me  fallut  pourtant  ter- 
miner l'œuvre  commencée,  qui  fut  d'ailleurs 
très  bien  exécutée.  »  Pacini  avait  en  effet 
pour  interprètes,  avec  le  ténor  Winter  et  la 
basse  Biondini,  deux  des  plus  grandes  et 
des  plus  célèbres  cantatrices  de  ce  temps, 
Mme  Méric-Lalande  et  Carolina  Ungher,  et 
son  opéra  obtint  un  très  vif  succès. 

CAVALIERI  DI  VALENZA  (i),  opéra  sé- 
rieux ,  musique  de  Schira ,  représenté  au 
théâtre  de  Lisbonne  en  1837. 

*  CAVALLERIA  rusticana,  drame  lyri- 
que en  un  acte  et  deux  tableaux,  paroles  de 
MM.  Targioni-Tozzetti  et  Menasci,  musique 
de  M.  Pietro  Mascagni,  représenté  au  théâtre 
Costanzi  de  Rome  le  is  mai  1890.  Les  inter- 
prètes étaient  Mm  es  Gemma  Bellincioni  et 
Guli,  MM.  Roberto  Stagno  et  Salassa.  Traduit 
en  français  par  M.  Paul  Milliet,  l'ouvrage  fut 
produit  à  l'Opéra-Comique  le  19  janvier  1892, 
joué  pour  les  quatre  rôles    principaux  par 


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Miles  Emma  Calvé  et  Villefroy,  MM.  Gibert  et 
Bouvet.  L'histoire  du  succès  étonnant  de  ce 
petit  ouvrage  vaut  d'être  racontée.  Son  auteur 
M.  Mascagni,  alors  âgé  de  vingt-sept  ans  en- 
viron, avait  eu  une  jeunesse  agitée  et  un  peu 
aventureuse.  Après  avoir  été  chef  d'orchestre 
de  diverses  troupes  d'opérette,  il  s'était  en- 
foui dans  une  petite  ville  de  Sicile,  à  Cerignola, 
où  il  avait  accepté  les  fonctions  de  chef  de  la 
musique  municipale.  Il  semblait  que  les  rêves 
d'ambition  qu'il  avait  pu  former  jusqu'alors 
dussent  à  jamais  s'évanouir,  lorsqu'un  jour  il 
apprend,  comme  par  hasard,  qu'un  puissant 
éditeur  de  Milan,  M.  Edouard  Sonzogno, 
avait  ouvert  un  concours  entre  tous  les  musi- 
ciens italiens  pour  la  composition  de  trois 
opéras  en  un  acte,  qu'il  s'engageait  non  seu- 
lement à  récompenser  par  des  prix  en  ar- 
gent, mais  encore,  ce  qui  était  beaucoup  plus 
important  pour  les  auteurs,  à  faire  représen- 
ter sur  un  des  plus  grands  théâtres  d'Italie. 
Mais  deux  mois  seulement  le  séparent  encore 
du  terme  fixé  pour  ce  concours.  Et  comment 
y  prendre  part  ?  Il  n'a  pas  de  poème  !  Où  en 
trouver  un  ?  A  tout  hasard,  il  écrit  à  deux 
amis  qu'il  a  laissés  à  Livourne,  sa  ville  na- 
tale, MM.  Targioni-Tozzetti  et  Menasci,  pour 
leur  peindre  ses  angoisses  et  leur  demander 
s'ils  ne  peuvent  lui  découvrir  ou  lui  fabriquer 
en  toute  hâte  un  livret  d'opéra.  Ceux-ci  ne 
perdent  pas  de  temps.  Sans  prendre  la  peine 
de  chercher  un  sujet,  ils  empruntent  délibé- 
rément à  M.  Giovanni  Verga  celui  d'un  petit 
drame  très  émouvant  et  étonnamment  pathé- 
tique, Cavalleria  rusticana,  dont  le  succès 
avait  été  grand  par  toute  l'Italie,  ils  le  res- 
serrent, le  condensent,  et  en  tirent  un  excel- 
lent poème  d'opéra.  Et  comme  le  temps  pres- 
sait, ils  n'attendent  même  pas  qu'ils  aient 
terminé,  et  jour  à  jour,  à  mesure  qu'ils  avaient 
écrit  une  scène  ou  un  morceau,  ils  envoyaient 
le  texte  à  leur  ami,  sur  simples  cartes  pos- 
tales, afin  qu'il  pût  travailler  de  son  côté. 

C'est  de  cette  façon  singulière,  dans  ces 
conditions  de  rapidité  assez  énervantes,  mais 
particulièrement  excitantes"  aussi,  que  fut 
composée  la  musique  de  Cavalleria  rusticana. 
Le  compositeur,  on  le  comprend,  n'avait  pas 
le  temps  de  flâner,  et  cela  est  si  vrai  que  sa 
partition  arriva  la  dernière  au  siège  du  con- 
cours, et  la  veille  même  de  sa  clôture.  Elle 
n'en  fut  pas  moins  couronnée  avec  deux  au- 
tres, parut  à  la  scène  ainsi  qu'elles,  et  les 
éclipsa  toutes  deux. 

Le  sujet,  tiré,  je  l'ai  dit,  d'un  petit  drame 
de  M.  Verga,  était  d'ailleurs  bien  fait  pour 


inspirer  un  musicien.  L'action  se  passe  en 
Sicile.  Le  paysan  Turridu,  qui  avait  quitté  son 
village  natal  en  y  laissant  sa  fiancée,  la  belle 
Lola,  la  retrouve,  à  son  retour  du  service 
militaire,  mariée  au  charretier  Alfio.  Il  jette 
les  yeux  alors  sur  une  douce  jeune  fille,  la 
gentille  Santuzza,  qu'il  réussit  à  séduire  en 
lui  promettant  de  l'épouser.  Mais  Lola  est 
coquette  et  méchante  à  la  fois.  Jalouse  de 
Santuzza,  elle  devient  provocante  avec  son 
ancien  fiancé,  le  ramène  facilement  à  elle,  et 
en  fait  son  amant.  Santuzza  découvre  tout, 
fait  des  reproches  à  Turridu,  qu'elle  aime 
passionnément,  et  s'efforce  de  le  détacher  de 
Lola;  mais  celui-ci,  rendu  furieux  par  ses 
reproches,  non  seulement  la  repousse,  mais 
la  menace  de  la  tuer.  Folle  alors  de  colère  et 
de  douleur,  Santuzza,  dans  un  moment  d'éga- 
rement, révèle  à  Alfio  l'infidélité  de  sa  femme 
et  sa  liaison  criminelle  avec  Turridu.  Bientôt 
les  deux  hommes  se  trouvent  en  présence, 
une  querelle  s'élève  entre  eux,  ils  se  provo- 
quent mutuellement  et,  dans  un  duel  au  cou- 
teau, Turridu  est  tué  par  Alfio.  Tel  est  ce 
drame,  saisissant,  plein  de  saveur,  et  d'une 
éloquente  rapidité.  Lorsqu'il  parut  à  la  scène 
avec  sa  musique,  le  succès  en  fut  immense, 
et,  il  faut  bien  le  dire,  excessif.  Avec  leur 
enthousiasme  et  leur  expansion  ordinaires, 
les  Italiens  allèrent  trop  loin  dans  l'éloge  et 
dépassèrent  singulièrement  la  mesure.  Il 
semblait,  à  les  entendre  parler  de  la  musique 
du  jeune  Mascagni,  qu'ils  avaient  du  coup  re- 
trouvé un  de  ces  génies  prodigieux  qui  ont 
fait  la  gloire  musicale  de  leur  pays,  un  Per- 
golèse,  un  Cimarosa  ou  un  Rossini.  Il  y  eut 
des  dithyrambes  pompeux  en  l'honneur  du 
jeune  musicien,  on  lui  fit,  dans  les  théâtres, 
des  ovations  inouïes,  on  lui  prépara  des  ré- 
ceptions princières,  on  lui  éleva  des  arcs  de 
triomphe  dans  les  villes  où  il  devait  passer. 
C'était  absurde  et  ridicule.  La  réclame  était 
d'ailleurs  merveilleusement  organisée  en  son 
honneur,  et  l'étranger  lui-même  s'y  laissa 
prendre.  La  politique  aussi  s'en  mêla,  et  l'Al- 
lemagne, en  raison  de  la  triple  alliance,  crut 
devoir  faire  à  l'opéra  de  M.  Mascagni  une  ré- 
ception triomphale  ;  les  Viennois,  de  leur 
côté,  firent  aussitôt  du  jeune  compositeur  leur 
enfant  gâté.  Toute  l'Europe  enfin  entonnait 
un  chant  de  gloire  à  son  égard.  Seule,  l'An- 
gleterre s'était  montrée  froide  pour  Cavalleria 
rusticana,  lorsque  l'ouvrage  vint  se  produire 
à  Paris,  où  la  critique  lui  fit  grise  mine,  ne 
trouvant  pas,  tant  s'en  faut,  le  chef-d'œuvre 
que  d'avance  on  lui  avait  annoncé  avec  tant 
de  fracas.  Car  voilà  précisément  le  tort  :  les 

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Italiens  s'étaient  montrés  si  intempérants, 
si  excessifs  dans  la  louange  envers  leur  jeune 
compatriote,  qu'ils  rendaient  le  public  fran- 
çais d'autant  plus  difficile.  Cavalleria  rusticana 
se  fût  présentée  ici  comme  un  essai  intéres- 
sant, comme  l'œuvre  à  encourager  d'un  com- 
positeur à  ses  débuts,  qu'on  l'eût  jugée  sim- 
plement à  ce  point  de  vue.  Mais  du  moment 
qu'on  voulait  nous  l'imposer  comme  un  chef- 
d'œuvre  et  qu'on  nous  demandait  non  notre 
appréciation,  mais  notre  admiration,  nous, 
regimbions,  parce  qu'évidemment  les  condi- 
tions du  jugement  étaient  faussées. 

En  réalité,  la  partition  de  Cavalleria  rusti- 
cana n'est  autre  chose  que  l'œuvre  d'un  débu- 
tant intéressant,  œuvre  indicatrice  de  cer- 
taines tendances  heureuses,  mais  très  incom- 
plète, très  imparfaite,  et  beaucoup  plus  pleine 
de  promesses  que  de  réalités.  A  la  fois  jeune 
et  ardente,  elle  révèle  chez  son  auteur  un 
sentiment  scénique  assez  remarquable,  et,  ce 
qui  peut  nous  toucher  particulièrement,  c'est 
qu'elle  procède,  au  point  de  vue  général,  des 
principes  qui  guident  notre  jeune  école  fran- 
çaise, à  savoir  le  sentiment  dramatique,  la 
vérité  dans  la  déclamation  et  la  recherche  de 
la  couleur.  A  côté  de  cela,  une  grande  inexpé- 
rience, une  forme  généralement  banale,  une 
harmonie  sans  nouveauté  et  une  instrumen- 
tation enfantine.  En  ce  qui  concerne  le  dé- 
tail, quelques  pages  bien  venues,  telles  que 
la  sérénade  derrière  le  rideau,  et  le  chœur 
religieux  de  l'entrée  à  l'église,  et  d'autres 
détestables,  comme  la  chanson  du  charretier, 
dont  la  vulgarité  est  vraiment  terrible.  Mais 
il  faut  convenir  que  l'évidente  exagération 
de  mauvaise  humeur  avec  laquelle  certains 
critiques  ont  jugé  la  partition  de  Cavalleria 
rusticana  n'a  exercé  sur  le  public  parisien 
aucune  influence.  Je  crois  bien  que  la  musique 
de  M.  Mascagni  a  laissé  les  spectateurs  assez 
froids.  Mais  cette  musique  est  écrite  sur  un 
drame  puissant,  sombre,  pathétique,  d'un  in- 
térêt palpitant,  un  drame  dans  lequel  l'hé- 
roïne était  représentée  d'une  façon  superbe 
par  Mlle  Calvé,  vraiment  admirable  dans  le 
rôle  de  Santuzza,  et  cela  a  suffi  pour  que,  en 
dépit  de  certaines  hostilités,  la  foule  se  por- 
tât à  rOpéra-Comique.  Peutêtre  bien,  même 
à  l'étranger,  le  public  a-t-il  pris  un  peu  le 
change  à  ce  sujet,  et,  sans  presque  s'en  dou- 
ter, a-t-il  applaudi,  et  peut-être  plus  encore, 
ce  drame  si  curieux,  si  intéressant,  que  la 
musique  du  compositeur  qu'on  lui  présentait 
comme  un  héros.  En  tout  état  de  cause,  cette 
petite  histoire  de  Cavalleria  rusticana  restera 
comme  l'un  des  chapitres  les  plus  piquants 


de  l'histoire  générale  de  la  musique  drama- 
tique au  xixe  siècle. 

CAVERNE  (la),  drame  lyrique  en  trois  ac- 
tes ,  paroles  de  Dercy ,  musique  de  Lesueur, 
représenté  à  Feydeaule  15  février  1793.  Pen- 
dant ces  jours,  qui  seront  bien  longtemps 
encore  regardés  comme  les  plus  néfastes  de 
notre  histoire,  il  se  trouvait  à  Paris  un  pu- 
blic capable  de  s'intéresser  à  un  opéra  et  d'y 
applaudir  chaque  soir.  C'est  ce  qui  a  eu  lieu 
notamment  pour  la  pièce  de  la  Caverne,  qui 
obtint,  cette  année  même ,  un  succès  incon- 
testable. On  peut  voir  là  un  trait  de  cette  in- 
souciance qui  avait  envahi  tant  d'esprits  à  la 
fin  du  xvme  siècle ,  insouciance  qui  a  eu  des 
conséquences  si  funestes.  La  Caverne  est  le 
meilleur  ouvrage  dramatique  de  Lesueur. 
Ses  grandes  qualités  s'y  montrent  sans  les 
ambages  et  les  pédantesques  tentatives  d'une 
érudition  aussi  erronée  dans  son  principe  que 
grotesque  dans  ses  applications.  Le  sujet  n'é- 
tant ni  grec  comme  le  Télémaque ,  ni  gaéli- 
que comme  Ossian,  ni  oriental  et  primitif 
comme  Paul  et  Virginie,  devait  préserver 
le  musicien  de  ses  écarts  d'imagination  et 
le  maintenir  dans  les  limites  naturelles  de  sou 
art.  La  donnée  du  livret  n'est  pas  dénuée  d'in- 
térêt; les  situations  sont  fortes  et  pathétiques. 
Elles  ont  évidemment  inspiré  à  Mélesville 
plusieurs  scènes  de  sa  pièce  de  Zampa,  Mais 
la  forme,  le  style,  le  dialogue,  sont  d'une  gau- 
cherie et  d'une  faiblesse  rebutantes,  et  ren- 
dent impossible  la  reprise  de  la  Caverne ,  au 
moins  dans  l'état  primitif.  Le  théâtre  repré- 
sente une  caverne  taillée  dans  le  roc  :  elle  est 
éclairée  par  une  lampe.  Au-dessus  s'élève  une 
forêt  qui  avance  jusqu'aux  premières  cou- 
lisses. Un  épisode  du  Gil  Blas  de  Le  Sage  a 
fourni  le  sujet.  Séraphine,  fille  du  comte  Al- 
var  de  Guzman,  vient  d'être  enlevée  par  des 
voleurs,  et  séparée  de  son  époux  qu'elle  croit 
tué.  Léonarde ,  servante  de  la  bande,  la  con- 
sole à  sa  manière  ;  Gil  Blas  est  touché  de  son 
malheur  et  jure  de  la  délivrer.  Il  trouve  le 
moyen  de  sortir  de  ce  repaire.  Rolando,  le 
capitaine ,  devient  amoureux  de  la  captive, 
qu'il  est  obligé  de  faire  respecter  à  plusieurs 
reprises  par  ses  complices.  Toutefois,  malgré 
l'horreur  que  Séraphine  lui  témoigne,  Ro- 
lando renonce  à  employer  la  contrainte,  et  ce 
farouche  brigand  s'efforce  plutôt  de  se  conci- 
lier son  estime  par  les  procédés  les  plus  déli- 
cats. Alphonse  de  Leiva,  qui  n'a  été  que 
blessé,  s'est  travesti  en  vieil  aveugle,  et  s'in- 
troduit dans  la  caverne,  auprès  de  sa  femme, 
absolument  comme  Blondel  dans  Richard 
Cœur  de  Lion.  Les  voleurs,  irrités  contre 


GAVE 


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leur  chef,  complotent  a  la  fois  contre  sa  vie, 
contre  celle  de  l'aveugle  et  aussi  contre  l'hon- 
neur de  Séraphine.  Un  drame  sanglant  so 
prépare ,  lorsque  Gil  Blas  arrive  en  libéra- 
teur ;  l'entrée  de  la  caverne  est  forcée  par  les 
amis  d'Alphonse  de  Leiva.  Mais  ce  chef  si 
débonnaire  et  si  courtois ,  quel  peut-il  être? 
Ce  Rolando  est  le  propre  frère  de  Séraphine, 
dont  il  voulait  faire  sa  maîtresse  ;  c'est  don 
Juan  de  Guzman  qui,  livré  à  toutes  sortes 
d'égarements,  a  fini  par  devenir  chef  de  ban- 
dits. Il  abjure  ses  torts  et  se  dispose  à  aller 
se  jeter  dans  les  bras  de  son  père.  Passe  en- 
core pour  tant  d'invraisemblances  ;  mais  le 
dialogue  est  d'une  platitude  telle  qu'on  n'au- 
rait pu  rien  imaginer  de  mieux,  si  on  avait 
voulu  écrire  une  parodie.  Heureusement  la 
musique  rachète  tous  ces  défauts.  L'ouver- 
ture est  bien  faite ,  mais  n'a  rien  de  remar- 
quable. Le  désespoir  de  Séraphine  et  la  sym- 
pathie qu'éprouvent  pour  elle  Léonarde  et 
Gil  Blas  sont  parfaitement  exprimés  dans 
un  premier  trio  en  ut  mineur.  L'air  suivant, 
de  Gil  Blas,  est  en  la  mineur.  La  chanson  de 
Léonarde,  qui  est  jolie  d'ailleurs,  est  en  sol 
mineur.  Cette  succession  de  trois  morceaux 
dans  la  tonalité  mineure  donne  de  la  mono- 
tonie au  début  de  l'ouvrage  ;  mais  le  choeur 
des  brigands  de  la  scène  IV,  la  Bonne  aubaine, 
est  traité  de  la  manière  la  plus  intéressante. 
Le  rythme  est  énergique  et  l'harmonie  ori- 
ginale. Ce  chœur  est  resté  longtemps  célèbre. 
Le  duo  entre  Séraphine  et  Rolando  offre  de 
jolies  phrases;  il  n'est  pas  assez  scénique.  Le 
motif  chanté  par  Alphonse,  dans  la  forêt,  est 
plein  d'un  charme  mélancolique.  Dans  le  se- 
cond acte,  l'air  de  Séraphine  se  distingue  par 
sa  largeur ,  celui  du  faux  aveugle  par  le  per- 
pétuel mode  mineur,  et  l'allégretto ,  Il  y  a 
cinquante  ans  et  plus,  chanté  par  Léonarde, 
par  son  bizarre  accompagnement  sur  le  che- 
valet à  toutes  les  parties  et  surtout  par  le 
sens  leste  des  paroles.  L'ensemble  final  est  le 
morceau  le  mieux  réussi  de  cet  acte.  Le  troi- 
sième acte  débute  par  le  chœur  des  voleurs 
révoltés.  L'air  de  Rolando  est  trop  long.  En 
revanche,  le  quatuor  :  Quel  intérêt  vous  faites 
naître,  est  un  des  meilleurs  morceaux  que 
Lesueur  ait  écrits  ;  mais  il  est  plus  musical 
que  dramatique.  Pendant  le  siège  de  la  ca- 
verne, on  entend  un  double  chœur,  celui  des 
voleurs  et  celui  des  assaillants,  lesquels  chan- 
tent derrière  la  scène.  Lorsque  la  mêlée  est 
générale,  lorsque  la  caverne  s'écroule,  que  les 
brigands  sont  tués  ou  mis  en  fuite,  que  Gil 
Blas,  Alphonse  et  ses  amis  apparaissent  en 
libérateurs,  que  Séraphine  se  jette  dans  les 


bras  de  son  époux  et  de  son  frère,  le  publio 
est  peu  disposé  à  prêter  l'oreille  à  des  com- 
binaisons harmoniques  et  rythmiques.  La 
musique  chorale  accompagne  mal  des  actes 
de  violence  et  des  scènes  de  reconnaissance. 
Au  lieu  de  confier  ce  rôle  aux  voix ,  Lesueur 
aurait  mieux  fait  de  le  donner  à  l'orchestre, 
et  surtout  de  ne  pas  refroidir  le  dénoùment 
en  prolongeant  le  finale.  En  somme,  cet  opéra 
est  l'œuvre  d'un  très  grand  musicien. 

CAVERNE  (la),  drame  lyrique  en  trois 
actes,  paroles  de  Forgeot,  musique  de  Méhul, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  4  décembre 
1795.  Le  sujet  est  le  même  que  celui  de  l'o- 
péra de  Lesueur,  qui  l'emporta  dans  la  faveur 
du  public. 

*  CAVERNE  infernale  (la),  opéra-comi- 
que  en  deux  actes,  paroles  de  Moline,  musiqua 
de  Tomeoni,  représenté  sur  le  théâtre  des 
Jeunes-Artistes  le  9  avril  isoi. 

CAVERNE  magique  (la)  ,  opéra  anglais, 
musique  de  Shield,  représenté  à  Covent-Gar- 
den  en  1784. 

*  cazador  SALVAJE  (el),  drame  lyrique, 
musique  de  Guillermo  Alvarez,  représenté  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Risa,  en  août 
1880. 

*  CEBOLA  MYSTERIOSA  (a),  opéra-féerie 
en  trois  actes,  musique  de  M.  Francisco  de 
Freitas  Gazul,  représenté  à  Lisbonne,  sur  le 
théâtre  de  la  Rua  dos  Condes. 

*  CE  BON  roi  DAGOBERT,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Marquet  et  Delbès,  mu- 
sique de  M.  Georges  Douay,  représentée  aux 
Folies-Marigny  le  12  mars  1869. 

CECCHINA  (la),  farce  italienne ,  musique 
de  Generali,  représentée  à  Venise  en  îsio. 

CECCHINA    OSSia  LABUONAFIGLIUOLA 

(la),  opéra  italien,  livret  de  Goldoni,  musi- 
que de  Piccinni,  représenté  à  Rome  en  1760, 
et  à  Paris,  sur  le  théâtre  de  l'Académie 
royale  de  musique,  le  7  décembre  1778.  La 
Cecchina  fut  un  des  premiers  ouvrages  du  cé- 
lèbre compositeur.  Son  opéra  à'Alessatidro 
nelV  Indie  avait  favorablement  disposé  le  pu- 
blic, qui  fit  à  la  Buona  Figliuola  l'accueil  le 
plus  enthousiaste.  C'est  en  effet  le  plus  re- 
marquable opéra-bouffe  qui  ait  été  composé 
avant  le  Matrimonio  segreto,  de  Cimarosa.  La 
coupe  des  airs,  la  variété  du  rythme,  la  fré- 
quence des  modulations,  le  développement 
intéressant  des  finales ,  tout  cela  parut  nou- 
veau. On  admira  aussi  |la  parfaite  intelli- 
gence des  situations  ménagées  par  Goldoni , 


212 


GEGH 


GEIN 


le  premier  auteur  comique  de  l'Italie ,  d'au- 
tant plus  que  Bruni  s'était  exercé  sans  suc- 
cès sur  le  même  sujet.  On  porta  aux  nues 
l'œuvre  nouvelle,  et  modes,  ajustements,  en- 
seignes de  boutiques ,  tout  fut  à  la  Cecchina. 
Ginguenê  prétend  que  Piccinni  ne  mit  que 
dix-huit  jours  à  écrire  cet  opéra.  Cela  est  fa- 
cile à  croire,  puisque  nous  connaissons  les 
titres  de  quatre-vingts  ouvrages  dramatiques 
de  ce  maître.  D'ailleurs  Rossini  et  Donizetti 
ont  donné  l'exemple  d'un  plus  rapide  travail, 
sionsonge  àla  complication  de  l'orchestration 
moderne.  On  raconte  que  Jomelli,  à  son  re- 
tour de  Stuttgard,  fatigué  d'entendre  parler 
de  tous  côtés  de  la  Cecchina ,  n'en  concevait 
pas  une  bonne  opinion  et  disait  :  «  Sarà  qual- 
che  ragazzo  e  qualche  ragazzata,  Je  vais  voir 
un  adolescent  et  entendre  quelque  puérilité.» 
Le  vieux  maître  ne  tarda  pas  à  changer  d'a- 
vis et  à  reconnaître,  avec  la  sincérité  d'un 
grand  artiste,  que  Piccinni  était  doué  d'un  gé- 
nie créateur.  Lors  de  la  représentation  de  la 
Buona  Figliuola  à  Paris,  Piccinni  fut  appelé 
sur  la  scène  et  complimenté  par  le  public. 
Honneur,  si  c'en  est  un,  qu'il  méritait  mieux 
que  Floquet,  l'auteur  de  l'Union  de  l'amour 
et  des  arts.  Indépendamment  des  ensembles, 
dont  la  facture  est  remarquable  pour  l'épo- 
que, nous  appellerons  l'attention  sur  deux 
airs  pleins  de  sensibilité  et  de  grâce.  Le  pre- 
mier :  Una  povera  ragazza,  est  un  andante 
d'un  sol  passo,  mais  assez  développé ,  dont  le 
motif  principal  est  heureusement  ramené  à 
la  fin.  Sacchini  et  Méhul  ont  écrit  plusieurs 
airs  dans  cette  forme.  Le  second,  Vient  il 

mio  seno dolce  riposo,  pourrait  s'appeler 

cavatine  du  sommeil,  si  on  ne  tenait  compte 
que  du  caractère  expressif.  Mais  il  faut  lais- 
ser ce  mot  aux  ouvrages  modernes,  et  parti- 
culièrement à  la  gracieuse  mélodie  de  M.  Au- 
ber  dans  la  Muette.  L'accompagnement  en 
sixains  persistants  de  l'air  de  la  Buona  Fi- 
gliuola augmente  l'effet  de  cette  scène  tou- 
chante. On  a  fait  une  traduction  française  de 
cet  opéra. 

*  cecchina  zitella  (la.),  opéra-bouffe  en 
trois  actes,  musique  de  Nicolo  Piccinni,  re- 
présenté à  Naples.  Cet  ouvrage  formait  sans 
doute  comme  une  sorte  de  suite  à  celui  inti-- 
tulé  la  Cecchina  ossia  la  Buona  Figliuola, 
l'un  des  plus  jolis  chefs-d'œuvre  bouffes  de 
Piccinni,  avec  lequel  on  ne  doit  pas  le  con- 
fondre. 

*  ce  cher  AUGUSTIN,  opérette,  "  paroles 
de  M.  H.  Klein,  musique  de  M.  J.  Brandt,  re- 
présentée à  Vienne  en  janvier  1887. 


CÉCILE,  opéra-comique  en  trois  actes  et 
en  prose,  paroles  de  Mabille,  musique  de  De- 
zède,  représenté  aux  Italiens  le  26  février 
1780.  Le  sujet  est  tiré  des  Lettres  deCatesby, 
de  Mme  Riccoboni.  Il  appartient  au  genre  sen- 
timental. La  musique  en  est  depuis  long- 
temps oubliée. 

CÉCILE,  grand  opéra  allemand  en  trois 
actes,  musique  de  Ferdinand  Kessler,  écrit 
vers  1810. 

CÉCILE  DE  RASCEZNO,  grand  opéra  po- 
lonais, musique  de  Kurpinski ,  représenté  à 
Varsovie  vers  1820. 

CÉCILE     ET    DERMANCÉ.    —    Voyez    LES 

Deux  Couvents. 

CÉCILE  ET  JULIEN  OU  LE  SIÈGE  DE 
LILLE,  opéra-comique  en  trois  actes,  paroles 
de  Joigny,  musique  de  Trial  (fils),  représenté 
au  théâtre  Favart  le  21  novembre  1792.  Le 
succès  de  cette  pièce  fut  tel,  grâce  aux  cir- 
constances (Lille  venait  de  subir  victorieuse- 
ment un  siège  terrible),  qu'on  la  donna  sans 
désemparer  pendant  neuf  jours  consécutifs,  ce 
qui  ne  s'était  jamais  vu  à  ce  théâtre  pour  un 
ouvrage  lyrique. 

CÉCILIA,  opéra-comique  en  trois  actes, 
musique  de  Davaux,  représenté  à  la  Comédie- 
Italienne,  le  14  décembre  1786. 

CÉCILIADE  OU  LE  MARTYRE  DE  SAINTE 
CÉCILE  (la),  tragédie  avec  chœurs,  repré- 
sentée en  1606.  Cette  composition  a  été  faite 
sur  le  modèle  des  anciens  mystères,  et  eut 
un  grand  succès.  Les  chœurs  ont  été  écrits 
par  Nicolas  Soret ,  dont  le  nom  ne  se  trouve 
pas  dans  la  biographie  des  musiciens  de 
M.  Fétis. 

CÉCROPS,  opéra  allemand,  musique  de 
Krieger,  représenté  dans  le  cours  du  xvue 
siècle. 

*  CEDMAR,  opéra  en  un  acte,  musique  de 
M.  Bantock,  représenté  à  TOlympic-Theatre 
de  Londres  en  octobre  1892. 

CEINTURE    DU    DOCTEUR   FAUST    (la), 

opéra,  musique  de  Hanke,  représenté  à  Flens- 
bourg  vers  1796. 

CEINTURE  ENCHANTÉE  (la),  opéra,  mu- 
sique de  Barthélemon,  représenté  à  Londres 
vers  1773. 

CEINTURE  MAGIQUE  (la),  OU  LE  FAUX 
bohémien,  opéra-comique  en  un  acte,  mu- 
sique de  Chancourtois,  représenté  au  théâtre 
Feydeau  le  26  février  1818. 


GELL 


GEND 


213 


CÉLADON,  opéra  allemand,  musique  de 
Fr.  Paradeiser,  représenté  à  Vienne  vers  1767. 

CELANIRA  (la),  opéra  italien,  musique  de 
Pavesi,  représenté  à  Venise  en  1815. 

CELESTE,  opéra  italien,  musique  de  De  Ste- 
fani,  représenté  au  théâtre  Manzoni  de  Mi- 
lan en  juillet  1874.  Le  sujet  est  tiré  d'une 
idylle  de  Leopoldo  Marenco. 

CELESTE,  opéra  semi-seria,  musique  de 
A.  Atibati,  représenté  à  Rimini  le  28  février 
1878;  chanté  par  Sarti,  Palou,  Mme  Renzi.Le 
sujet  de  cet  ouvrage  a  été  tiré  de  l'idylle  de 
Leopoldo  Marenco. 

*  CELESTE,  «  idylle  musicale  »  en  trois 
actes,  paroles  d'Antonio  Ghislanzoni,  musique 
de  M.  Francesco  Spetrino,  représentée  au 
théâtre  National  de  Bucharest  le  7  décem- 
bre 1891. 

célestine,  opéra-comique  en  trois  actes 
et  en  prose,  paroles  de  Magnitot,  musique  de 
Bruni,  représenté  au  Théâtre- Italien  le  15  oc- 
tobre 1787.  La  musique  de  cette  pièce  est  bien 
écrite.  Bruni  était  en  outre  un  excellent  chef 
d'orchestre. 

Céliane,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Souriguière,  musique  de  Gaveaux, 
représenté  à  Feydeau  le  31  décembre  1796. 

*  célibataire  marié  (le),  opérette  en 
an  acte,  paroles  de  M.  Hégésippe  Cler,  mu- 
sique de  M.  Alphonse  Hermann,  représentée 
à  l'Eldorado  le  7  novembre  1874. 

CÉLIME  OU  LE  TEMPLE  DE  L'INDIFFÉ- 
RENCE  DÉTRUIT    PAR    L'AMOUR,    Opéra- 

baliet,  paroles  de  Chennevières ,  musique  du 
chevalier  d'Herbain ,  représenté  par  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  le  28  septembre  1756. 
Cet  ouvrage  n'eut  pas  de  succès.  D'Herbain 
réussit  mieux  à  la  Comédie-Italienne.  Il  avait 
voyagé  en  Italie,  et  un  de  ses  opéras ,  Il  Ge- 
loso,  fut  assez  bien  accueilli  à  Florence. 

CELINDA ,  opéra  italien ,  musique  de 
M.  Petrella ,  représenté  à  San-Carlo  de  Na- 
ples  en  mars  1865,  avec  le  concours  de  Mirate, 
Debassini  et  Mme  Lagrua. 

cellini  ( Benvenuto ) ,  opéra  en  deux 
actes,  paroles  de  L.  de  Wailly  et  A.  Barbier, 
musique  de  Berlioz,  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  3  septembre  1838.  Cet 
ouvrage,  dans  lequel  Berlioz  a  tenté,  pour  la 
première  fois,  de  réaliser  les  hardiesses  de  sa 
ihéorie  musicale,  a  été  l'objet,  de  la  part 
des  musiciens  et  des  critiques ,  d'une  répro- 


bation générale  qui  a  exercé  une  funeste  in- 
fluence sur  la  carrière  du  compositeur  dra- 
matique. Son  opéra  des  Troyens  l'a  dédom- 
magé imparfaitement  du  long  ostracisme 
dont  il  a  été  victime.  On  a  signalé  toutefois, 
parmi  les  morceaux  saillants  de  la  partition 
de  Benvenuto  Cellini,  un  trio  :  0  Thérésa,  vous 
que  j'aime,  et  le  boléro  chanté  par  Mme  Holtz. 
M.  Berlioz  s'est  laissé  à  tort  confondre  avec 
les  prétendus  musiciens  de  l'avenir.  Il  a  pro- 
duit des  œuvres  fort  remarquables,  et  son 
mérite  est  supérieur  de  beaucoup  à  celui  de 
M.  Wagner. 

CELLINI  A  PARIGI ,  opéra  italien ,  de 
Lauro  Rossi,  représenté  à  Turin  dans  le  mois 
de  juin  1S45.  Le  rôle  principal  a  été  écrit 
pour  une  cantatrice  française,  Mlle  de  la 
Grange,  dont  le  talent  n'a  fait  que  grandir 
depuis  cette  époque,  et  qui  a  occupé  avec 
distinction  les  principales  scènes  de  théâtre 
de  l'Europe.  Benvenuto  Cellini  est  une  des 
dernières  partitions  composées  par  Lauro 
Rossi,  élève  de  Zingarelli  et  auteur  d'un  cer- 
tain nombre  d'opéras  dont  un  seul,  la  Casa 
disabitata,  a  franchi  les  Alpes  et  a  été  joué  à 
Paris  en  1834 ,  sous  le  titre  :  I  falsi  monetari 
(les  Faux  monnoyeurs). 

CENDRILLON ,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Anseaume ,  musique  de  Laruette, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  21  février 
1759.  L'auteur  de  la  musique  est  moins  connu 
maintenant  comme  compositeur  dramatique 
que  comme  acteur,  parce  que,  j  ouant  les  rôles 
de  père  et  de  tuteur,  plutôt  qu'il  ne  les  chan- 
tait, il  a  donné  son  nom  à  l'emploi  des  ac- 
teurs sans  voix  dans  ces  sortes  de  person- 
nages. 

CENDRILLON,  opéra  en  trois  actes ,  musi- 
que de  Steibelt ,  représenté  à  Saint-Péters- 
bourg vers  1809. 

CENDRILLON,  opéra  -  comique  en  trois 
actes,  paroles  d'Etienne,  musique  de  Nicolo 
Isouard ,  représenté  à  Feydeau  le  22  février 
1810.  Le  conte  de  Perrault  a  fourni  le  sujet 
de  trois  œuvres  lyriques  :  la  Cendrillon  de 
Laruette,  celle  de  Nicolo  et  la  Cenerentola  de 
Rossini.  Le  livret  d'Etienne  est  le  plus  con- 
forme à  l'idée  originale.  La  féerie  y  tient  une 
large  place.  Quant  à  la  musique,  elle  ne  vaut 
pas,  à  beaucoup  près,  celle  de  Joconde,  du 
même  compositeur.  La  romance  du  premier 
acte  :  Je  suis  modeste  et  soumise,  a  été  popu- 
laire. Nous  citerons  encore  le  trio  de  fem- 
mes :  Vous  l'épouserez;  oui,  vous  l'aimerez.  Le 
reste  est  médiocre.  Les  rôles  de  femmes  ont 


214 


GENE 


CENT 


été  créés  par  Mmes  Duret,  Lemonmer  et 
Mlle  Alexandrine  Saint-Aubin ,  fille  de  la  cé- 
lèbre actrice.  On  a  repris  cet  ouvrage  à 
l'Opéra-Comique  en  1845,  avec  M">«  Casimir 
et  Darcier.  Grignon  et  Sainte-Foy  jouèrent 
les  personnages  du  baron  de  Montefiascone  et 
du  sénéchal  Dandini.  La  musique  fit  peu 
d'effet,  en  raison  même  des  efforts  tentés  par 
l'arrangeur  pour  lui  en  faire  produire.  Adam 
renforça  l'instrumentation  simple  et  quelque 
peu  naïve  de  Nicolo  par  des  cuivres  et  des 
trémolos,  et  ajouta  même,  pour  Mme  Casimir, 
un  air  de  sa  façon  à  la  partition  originale. 

*  CENDRILLONNETTE,  opérette  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  Paul  Ferrier,  musique 
de  MM.  Gaston  Serpette  et  Victor  Roger,  re- 
présentée aux  Bouffes-Parisiens  le  24  janvier 
1890.  M.  Paul  Ferrier,  qui  n'a  aucun  respect 
pour  les  classiques,  avait  déjà  travesti  la  Bible 
et  l'histoire  de  Joseph  dans  Joséphine  vendue 
par  ses  sœurs  ;  de  même  il  a  accommodé  la 
Cendrillon  de  Perrault  à  la  moderne,  en  en. 
faisant  une  petite  héroïne  parisienne  du 
xixe  siècle,  qui,  après  avoir  gagné  sa  fortune 
aux  courses  et  au  baccarat  tout  en  restant  sage, 
épouse  enfin  le  Figaro  qui  a  su  faire  parler 
son  cœur.  La  pièce  est  franchement  amu- 
sante, et  la  musique,  alerte  et  vive,  est  litté- 
ralement bourrée  de  couplets  dont  quelques- 
uns  sont  fort  bien  venus.  On  a  surtout  fait 
fête  à  une  jolie  romance  de  baryton,  au  trio 
bouffe  :  Embrassons-nous  et  qu'ça  finisse,  et  à 
Tentr'acte-gavotte  qui  précède  le  quatrième 
acte.  Cendrillonneite  avait  pour  principaux 
interprètes  Mmes  Mily-Meyer,  Gilberte,  Mau- 
rel,  et  MM.  Dieudonné,  Piccaluga,  Tauffen- 
berger  et  Jannin. 

CENERENTOLA  (la)  [Cendrillon],  opéra  de 
Rossini,  représenté  pour  la  première  fois  sur 
le  théâtre  Valle,  à  Rome,  pendant  le  carna- 
val de  1817,  et  aux  Italiens  de  Paris,  le  8  juin 
1822.  Le  sujet,  emprunté  au  vieux  conte  de 
fées,  a  été  traité  pour  la  scène  italienne  par 
Ferretti.  Sur  ce  livret  usé,  Rossini  a  écrit  une 
de  ses  plus  délicieuses  partitions.  Lors  de  son 
apparition  à  Rome,  cet  ouvrage  charmant  ne 
produisit  pas  tout  l'effet  qu'il  a  produit  depuis 
au  Théâtre-Italien  de  Paris.  La  faute  en  était 
aux  exécutants,  chanteurs  ou  instrumentistes. 
Cenerentola  a  été  mise  sur  la  même  ligne  que 
le  Barbier ,  pendant  quelques  années  ,  par 
quelques  hommes  de  goût.  Plusieurs  mor- 
ceanx  de  la  Pietra  del  Paragone,  du  Tureo  in 
Italia,  de  la  Gazetta  ont  passé  dans  l'opéra 
de  Cenerentola.  L'ouverture  est  charmante  et 
d'une  grâce  légère.  Nous  mentionnerons  l'air 
Miei  rampolli ,  le  duo  Un  soave  non  so  ché, 


le  sextuor  Quesf  è  un  nodo  avvilupato,  la 
strette  si  animée  du  finale,  le  duo  Zitto,  Zitto 
et  le  duo  des  deux  basses  :  Un  segretto  d'im- 
portanza,  chef-d'œuvre  d'expression  bouffe. 
Le  rondo  final  a  été,  pour  MUe  Alboni,  le  su- 
jet d'une  ovation  qui  se  renouvelait  chaque 
soir.  Nous  avons  entendu  bien  des  cantatrices 
dans  ce  rôle.  Mme  Borghi-Mamo  nous  a  paru 
le  chanter  avec  supériorité. 

Lablache  a  laissé  des  souvenirs  dans  le 
rôle  de  don  Magnifiée 

CENERENTOLA  (la.),  opéra,  musique  de 
Garcia  (Manuel-del-Popolo-Vicente),  repré- 
senté à  New- York  vers  1826. 

CENTO  astuzie,  opérette  italienne,  mu- 
sique de  F.  Zanetti,  représentée  au  conserva- 
toire Santa-Anna  de  Pise  en  mars  1877. 

CENTO  BUGIE,  UNA  VERITA  (Cent  men- 
songes pour  une  vérité),  opéra-bouffe  italien, 
musique  de  Siri,  représenté  au  théâtre  del 
Fondo  en  1839. 

CENT    MILLE    FRANCS    ET    MA    FILLE, 

opérette  en  quatre  actes,  musique  de  M.  Jules 
Costé ,  représentée  au  théâtre  des  Menus- 
Plaisirs  le  27  avril  1874.  On  a  applaudi  dans 
cet  ouvrage  un  chœur  de  brigands. 

CENT-SUISSE  (le)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Duport  et  Monnais, 
musique  de  M.  le  prince  de  la  Moskowa,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  7  juin  1840.  Il 
s'agit  dans  cette  pièce  d'un  soldat  du  régi- 
ment des  cent-suisses ,  qui  a  endossé  le  do- 
mino vert  de  son  capitaine  pour  s'introduire 
dans  la  salle  où  Mme  de  Châteauroux  donne 
au  roi  un  bal  travesti.  Rockly,  en  butte  aux 
aventures  et  aux  mésaventures  de  son  maî- 
tre, est  sur  le  point  d'être  honoré  de  la  Bas- 
tille et  se  trouve  trop  heureux,  en  se  débar- 
rassant de  son  domino,  d'éviter  la  schlague. 
On  a  remarqué  dans  la  partition  deux  qua- 
tuors et  un  joli  duo.  M.  le  prince  de  la  Mos- 
kowa était  bon  musicien  et  a  rendu  à  l'art 
musical  des  services  réels,  en  instituant  chez 
lui  des  concerts  de  musique  classique  où  les 
dilettantes  sérieux  se  sont  rencontrés  pen- 
dant de  longues  années. 

CENT  VIERGES  (les),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  livret  de  Chivot,  Duru  et  Clairville, 
musique  de  Ch.  Lecocq  ;  représenté  pour  la 
première  fois  sur  le  théâtre  de  la  Monnaie,  à 
Bruxelles,  le  16  mars  1872.  La  donnée  de  la 
pièce  est  dans  le  goût  du  jour  :  situations 
scabreuses,  scènes  ultra-burlesques,  absence 
de  toute  vraisemblance  et  de  tout  sentiment 


GÉPH 


GERR 


215 


acceptable.  Cent  Anglais  sont  allés  peupler 
une  île,  appelée  l'Ile-  Verte.  Ils  manquent  de 
femmes  et  en  font  demander  à  l'amirauté, 
qui  leur  expédie  cent  vierges  sur  un  navire. 
L'expédition  s'égare  et  on  n'en  a  aucune  nou- 
velle; les  Anglais  renouvellent  leur  requête. 
On  recrute  à  Londres  une  nouvelle  cargai- 
son et  le  navire  fait  voile  pour  l'Ile-Verte. 
Deux  femmes  mariées,  Gabrielle  et  M""  Pou- 
lardot,  s'imaginant  faire  une  promenade  en 
mer,  sont  montées  sur  le  vaisseau,  et  leurs 
maris  voient  du  rivage  avec  désespoir  s'éloi- 
gner leurs  chères  moitiés.  On  relâche  plu- 
sieurs fois  en  route  et,  lorsqu'on  aborde  à 
l'Ile-Verte,  la  cargaison  ne  compte  plus  que 
quatorze  femmes  au  lieu  de  cent.  Le  gouver- 
neur, sir  Plupersonn,  fait  tirer  les  femmes  au 
sort.  Les  deux  maris,  le  duc  Anatole  de  Quil- 
lenbois  et  Pomardot,  qui  s'étaient  embarqués 
à  la  poursuite  de  leurs  femmes,  arrivent  dans 
1  île  et  sont  contraints  de  prendre  des  habits 
féminins.  On  les  tire  au  sort  et  ils  échoient  à 
Plupersonn  et  à  son  secrétaire  Brididick.  Les 
quiproquos  se  multiplient  et  se  prolonge- 
raient indéfiniment,  si  la  première  cargaison 
des  cent  vierges  n'arrivait  enfin  dans  l'île,  à 
la  grande  joie  des  colons.  La  musique  de 
M.  Lecocq  est  vive,  élégante  et  scénique  ; 
l'instrumentation  en  est  habile.  La  valse 
chantée  au  deuxième  acte  est  le  meilleur 
morceau  de  la  partition.  Je  signalerai  encore 
une  gigue,  les  couplets  :  J'ai  la  tête  romanes- 
que, la  chanson  :  Sa7is  femme,  l'homme  riest 
rien,  et  le  chœur  des  cent  vierges.  Chanté  par 
M.  D.  Widmer,  Charlier,  Joly,  Mmes  Gentien 
et  Delorme.  Cette  pièce  a  été  jouée  à  Paris, 
sur  le  théâtre  des  "Variétés,  le  13  mai  1872,  et 
y  a  obtenu  beaucoup  de  succès. 

*centro  E  TRES  (o),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Freitas  Gazul,  représentée  à 
Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la  Trinité 

CÉPHALE,  opéra-ballet,  musique  de  Batis- 
tin  (Struck) ,  représenté  à  Versailles  vers 
1710. 

CÉPHALE  ET  PROCRIS ,  tragédie  lyrique 
en  cinq  actes ,  avec  un  prologue ,  paroles  de 
Duché,  musique  de  M1^  de  La  Guerre,  re- 
présentée le  15  mars  1694. 

CÉPHALE  ET  PROCRIS,  opéra  allemand, 
musique  de  Bronner,  représenté  à  Hambourg 
en  1701. 

CÉPHALE  ET  PROCRIS,  opéra  russe,  le 
premier  qui  ait  été  écrit  dans  cette  langue, 
musique  de  Araja,  représenté  à  Saint-Pé- 
tersbourg en  1755. 


CÉPHALE  ET  PROCRIS ,  tragédie  lyrique 
en  trois  actes,  paroles  de  Marmontel,  musique 
de  Grétry,  représentée  à  Versailles  en  1773, 
et  à  l'Académie  royale  de  musique  le  2  mai 
1775.  Cet  ouvrage  n'eut  aucun  succès.  Gré- 
try, dans  ses  Mémoires,  en  convient,  et  l'at- 
tribue à  l'abondance  des  airs  mesurés,  que 
les  acteurs ,  trop  habitués  aux  récitatifs ,  ne 
pouvaient  chanter  dans  le  même  mouvement 
que  celui  de  l'orchestre. 

CÉPHALE  ET  PROCRIS ,  mélodrame  alle- 
mand ,  musique  de  Kerpen ,  représenté  à 
Mayence  en  1792. 

*  CÉPHALIDE  OU  LES  AUTRES  MARIAGES 

SAMNITES,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  du  prince  de  Ligne,  musique  de  Vitz- 
thumb  et  Cifolelli,  représenté  à  Bruxelles 
en  1777. 

*  CEPILLO  DE  LAS  ANIMAS  (el),  drame 
lyrique  en  trois  actes,  musique  de  M.  Fer- 
nandez  Caballero,  représenté  sur  le  théâtre 
de  la  Zarzuela,  à  Madrid,  en  1879. 

CE  QUI  VIENT  DE  LA  FLÛTE  ,  etc.  (Wie 
gewonnen,  so  zerronnen),  livret  de  M.  Ka- 
lich,  musique  de  M.  Conradi,  représenté  au 
théâtre  Kœnigstadt  de  Berlin  en  juillet  1856. 

CERCATORI  D'ORO  (i)  [les  Chercheurs  d'or], 
vaudeville  italien,  musique  de  Dionigi,  repré- 
senté au  théâtre  Quirino  de  Rome  le  4  dé- 
cembre 1877. 

CERERE  PLACATA,  opéra  italien,  musique 
de  Jomelli,  représenté  en  Italie  en  1760 
M.  Gevaert  a  publié  un  air  de  soprano  tiré 
de  cet  ouvrage  :  Resta,  o  cara. 

*  CERERE  placata,  «  fête  théâtrale  », 
musique  de  Jomelli,  représentée  en  Italie 
en  1772. 

cerisier  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
livret  de  M.  Jules  Prével,  musique  de  M.  Du- 
prato,  représenté  au  théâtre  national  de  l'O- 
péra-Comique  le  15  mai  1874.  Le  conte  de 
Marguerite  de  Navarre,  qui  a  fourni  à  La 
Fontaine  le  sujet  de  sa  Servante  justifiée,  ne 
pouvait  être  mis  à  la  scène  qu'avec  bien  des 
précautions.  La  pièce  a  été  assez  bien  accueil- 
lie. Quant  à  la  musique,  on  y  a  remarqué  çà 
et  là  de  jolis  motifs  traités  avec  goût,  princi- 
palement les  couplets  :  Avant  la  noce,  et  un 
charmant  duo.  Chanté  par  Thierry,  Barnolt, 
Mlles  Révilly,  Reine  et  Chevalier. 

*  CERRETANI  (i)  [les  Charlatans],  opéra- 
bouffe  en  deux  actes  et  un  prologue,  paroles 
anonymes,    musique    de    M.    Rinaldo    Caffi, 


216 


GESI 


GHAI 


représenté  au  théâtre  Ricci,  de   Crémone, 
le  19  mai  1888. 

*  certamen  NACIONAL,  saynète  lyrique, 
paroles  de  MM.  Perrin  et  Palacios,  musique 
de  M.  Manuel  Nieto,  représentée  à  l'Eldorado 
de  Barcelone  en  décembre  1888. 

CESARE  AMANTE,  opéra  italien,  musique 
de  Cesti,  représenté  à  Venise  en  1651. 

*  CESARE  E  cleopatra,  opéra  sérieux 
en  trois  actes,  musique  de  Nicola  Piccinni, 
représenté  (sans  doute  à  Naples)  en  1770. 

CESARE  E  TOLOMEO  IN  EGITTO,  opéra 
italien,  musique  de  Novi,  représenté  en  Ita- 
lie vers  1707. 

CESARE  ÏN  ALESSANDRIA,  opéra  italien, 
musique  d'Aldovrandini,  rep. à  Naples  ennoo. 

CESARE  IN  EGITTO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Giacomelli,  rep.  à  Turin  en  1735, 

CESARE  IN  EGITTO,  opéra  italien,  musi- 
que de  Ercole  Paganini,  écrit  vers  1790. 

CESARE  IN  egitto,  opéra  italien,  musi- 
que de  J.  Pacini,  rep.  en  Italie  vers  1829. 

CESARE  IN  FAMAGOSTA  ,  opéra  italien, 
en  deux  actes,  musique  de  Salieri,  repré- 
senté à  Vienne  en  1800. 

CESARE  NELLE  G  allie,  opéra  italien, 
musique  de  J.  Niccolini,  représenté  en  Italie 
vers  1815. 

CÉSARINE,  opérette  allemande,  paroles 
de  M.  Adolphe  Scliirmer,  musique  de  Max 
Wolff,  représentée  au  ïtingtheater,  à  Vienne, 
en  décembre  1878,  et  au  théâtre  de  Friedrich- 
"Wilhemstadt,  à  Berlin,  en  avril  1879.  C'est 
l'un  des  plus  jolis  ouvrages  de  ce  compo- 
siteur, qui  se  fit  un  renom  très  distingué 
et  très  légitime  dans  le  genre  de  l'opérette 
viennoise. 

CESARIO ,  opéra  allemand  en  trois  actes, 

musique  de  Steinkuhler  ,  représenté  à  Dus- 

seldorf  en  1848. 

cesario,  opéra  allemand,  livret  de 
M.  Emile  Taubert,  d'après  la  pièce  de  Shak- 
speare  As  you  like  (Comme  il  vous  plaira), 
musique  de  Wilhelm  Taubert,  oberkapell- 
meister,  représenté  à  l'Opéra  de  Berlin  le 
13  novembre  1874.  Cet  ouvrage,  d'un  musicien 
de  mérite,  a  été  bien  accueilli.  Chanté  par 
Betz,  Schmidt,  Krolop,  Barth,  Fricke,  Schott, 
Mmes  Mallinger,  de  Voggenhuber,  Lehmann. 

*  CESIRA  d'aragona,  opéra,  musique  de 


M.  Biancbedi,  représenté  au  théâtre  commu- 
nal de  Cordinaldo  en  1882. 

*  C'EST  POURTANT   MON  DOMESTIQUE, 

opérette  en  un  acte,  paroles  de  M.  Couailhac, 
musique  de  M.  Sinsoilliez,  représentée  à  Lille 
en  1886. 

*  c'est  un  prodige,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Laroche,  musique  de  M.  F. 
"Wachs,  représentée  aux  Folies-Bergère  en 
février  1873. 

C'ÉTAIT  MOI  !  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Deulin  ,  musique  de  M.  Debillemont , 
représentée  au  théâtre  des  Bouffes-Parisiens 
le  27  février  1860.  C'est  le  conte  de  la  Ser- 
vante justifiée  qui  a  fourni  le  sujet  de  cette 
pièce,  interprétée  par  Guyot,  Jean-Paul  et 
MHe  Cico.  On  a  remarqué  les  couplets  du  Tic 
toc,  tic  toc,  et  un  quintette  bien  traité. 

chacun  A  SON  plan  ,  opéra-comique , 
musique  de  Saint -Amans ,  représenté  au 
théâtre  de  la  Porte-Saint-Martin  en  1802. 

CHACUN  SON  TOUR,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Justin  Gensoul,  musique  de 
Solié,  représenté  à  l' Opéra-Comique  le  26  oc- 
tobre 1805.  Les  contemporains  de  Solié  ont 
trouvé  de  la  gaieté  et  du  naturel  dans  le  dia- 
logue, et  la  musique  agréable.  On  ne  peut 
nier  que  les  mélodies  faciles  et  peu  dévelop- 
pées des  ouvrages  du  chanteur-compositeur 
n'aient  dû  leur  succès  passager  à  leur  goût 
français,  c'est-à-dire  à  une  touche  un  peu  su- 
perficielle, à  une  allure  preste  et  pimpante, 
enfin  à  la  mauvaise  éducation  musicale  des 
auditeurs,  qui  causait  tant  'd'irritation  et 
même  de  colère  au  doux  et  tendre  Mozart. 
Le  succès  de  la  musette  de  Solié,  qui  a  fait 
entendre  à  peu  près  le  même  air  dans  vingt- 
cinq  opéras-comiques,  doit  nous  faire  appré- 
cier le  chemin  que  nous  avons  parcouru  de- 
puis un  demi-siècle,  et  peut-être  celui  qu'il 
nous  reste  encore  à  faire. 

CHAISES  À  PORTEURS  (les),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Dumanoir  et 
Clairville,  musique  de  M.  Victor  Massé,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  28  avril  1858. 
C'est  un  imbroglio  assez  amusant,  mais  . 
un  peu  leste,  entre  un  financier,  sa  femme, 
une  danseuse  et  deux  chevaliers.  Cherchant  à 
échapper,  l'un  aux  exempts,  l'autre  à  une 
femme  jalouse;  à  surveiller,  celle-ci  son 
mari,  celui-là  sa  femme,  les  personnages 
montent  dans  les  chaises  à  porteurs  les  uns 
des  autres.  Il  en  résulte  des  quiproquos  infi- 
niment grotesques  et  prolongés.  La  musique 
a  de  l'élégance.  On  a  remarqué  les  couplets 


CHAM 


CHAN 


217 


du  chevalier,  le  duo  des  Chaises,  entre  le  che- 
valier et  le  financier ,  et  un  joli  quatuor.  Les 
rôles  ont  été  joués  par  Couderc ,  Ponchard , 
Prilleux  et  MUe  Lemercier. 

*  CHALECO    BLANCO    (EL),     «    épisode    CO- 

mieo-lyrique  »  en  un  acte,  deux  tableaux  et 
un  intermède,  paroles  de  M.  Miguel  Ramos 
Carrion,  musique  de  M.  Cliueca,  représenté  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  Apolo,  en  1894. 

CHALET  (le)  ,  opéra-comique  en  un  acte , 
paroles  de  Scribe  et  Mélesville ,  musique  de 
A.  Adam,  représenté  pour  la  première  fois  à 
Paris  le  25  septembre  1834.  C'est  le  meilleur 
ouvrage  du  compositeur,  ou  du  moins  celui 
qui  a  été  le  plus  populaire.  Le  poème  et  la 
musique  se  valent  et  s'équilibrent  mutuelle- 
ment. Après  le  duo ,  Il  faut  me  céder  ta  maî- 
tresse, qui  a  de  la  chaleur ,  de  l'effet  et  dont 
le  style  est  tout  à  fait  scénique  ,  on  ne  peut 
guère  citer  que  l'air  de  basse  Arrêtons-nous 
ici,  bien  écrit  dans  les  cordes  de  la  voix  de 
basse,  et  devenu  sous  ce  rapport  un  air  clas- 
sique. Tout  le  reste  est  commun  et  trivial  ; 
d'ailleurs  orchestré  avec  ingéniosité ,  à  la 
portée  des  intelligences  musicales  les  plus 
bornées  ;  c'est  de  la  musique  française  dans 
le  sens  assez  abaissé  du  mot,  et  non  pas  telle 
que  l'avait  comprise  et  exprimée  le  maître  de 
l'auteur  du  Chalet ,  l'illustre  Boieïdleu.  L'o- 
péra le  Chalet  a  été  et  est  encore  un  agréable 
lever  de  rideau  ;  il  n'a  que  trois  rôles,  qui  ont 
été  tenus  à  la  création  de  l'ouvrage  par 
Mme  Pradher,  Inchindi  et  Couderc. 

CHAMBELLAN  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Desmares,  musique  de  Mani- 
quet,  représenté  au  Grand-Théâtre  de  Lyon 
en  février  1837.  Parmi  les  scènes  de  province, 
celle  de  Lyon  s'est  toujours  distinguée  par 
une  hospitalité  généreuse,  qui  malheureuse- 
ment n'a  guère  été  payée  de  retour. 

CHAMBRE  À  COUCHER  (la)  OU  UNE 
DEMI-HEURE  DE  RICHELIEU,  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Scribe,  musique 
de  Guenée,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le 
29  avril  1813. 

CHAMBRE  GOTHIQUE  (la),  opéra-comi- 
que en  un  acte,  paroles  de  Carmouche,  mu- 
sique de  M.  Victor  Massé,  joué  aux  Folies- 
Dramatiques  en  1849. 

CHAMPMESLÉ  (la),  pièce  mêlée  de  chants, 
jouée  au  "Vaudeville  le  n  février  1837.  On  a 
remarqué  un  air  chanté  par  Mme  Albert  au 
deuxième  acte,  et  composé  par  M.  de  Flottow. 
Ces  compositions  légères,  exécutées  dans  les 


théâtres  secondaires,  ont  frayé  au  composi- 
teur le  chemin  vers  les  premières  scènes. 

CHAMPS-ELYSÉES  (les),  opéra  allemand; 
musique  de  Hoffmeister,  écrit  à  Leipzig  vers 
1805.  Hoffmeister  a  été  un  des  compositeur» 
les  plus  féeonds  de  l'Allemagne  ;  mais  aucun 
de  ses  ouvrages  dramatiques  n'a  obtenu  de 
succès  durable. 

CHANOINE  DE  MILAN  (le),  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  Schall ,  représenté  à  Co- 
penhague vers  1800. 

CHANOINE  DE  MILAN  (le),  opéra-comi- 
que,  paroles  et  musique  de  E.-T.-G.  Hoff- 
mann, représenté  à  Varsovie  en  1805.  Pen- 
dant son  séjour  en  Pologne,  le  célèbre  ro- 
mancier se  livra  plus  particulièrement  à 
l'étude  de  la  musique  et  composa  plusieurs 
ouvrages  lyriques,  entre  autres  cet  opéra- 
comique  dont  il  avait  emprunté  le  sujet  à  la 
comédie  d'Alexandre  Duval. 

CHANSON  DE  FORTUNIO  (la),  Opérette 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Crémieux  et  Jules 
Servières ,  musique  de  J.  Offenbach ,  repré- 
sentée au  théâtre  des  Bouffes-Parisiens  le  5 
janvier  1861.  Il  y  a  de  la  sensibilité,  de  l'élé- 
gance et  de  la  distinction  dans  la  musique, 
et  en  cela  elle  dépasse  de  beaucoup  la  donnée 
commune  du  livret.  La  Chanson  de  Fortunio, 
qui  est  devenue  populaire,  a  été  écrite  sur  les 
vers  d'Alfred  de  Musset  : 

Si  vous  croyez  que  je  vais  dire 

Qui  j'ose  aimer, 
Je  ne  saurais,  pour  un  empire, 
Vous  la  nommer. 

Désiré,  Bâche,  M^e  Pfotzer  ont  joué  les  rôles 
de  Fortunio,  du  petit  clerc  Friquet  et  de  Va- 
lentin.  Mi'e  Chabert  a  créé  avec  un  talent 
charmant  celui  de  Laurette. 

*  CHANSON  DE  L'AUBÉPIN   (la),   opérette 

en  un  acte,  musique  de  M«ie  Amélie  Perron- 
net,  représentée  à  la  salle  Ventadour  le 
12  mars  1877,  dans  une  représentation  au  bé- 
néfice de  M'ie  Stella  Colas. 

CHANSON  DE  LAUJON  (la)  ,  opéra-corni- 
que  en  un  acte,  musique  de  Lejeune ,  repré- 
senté à  Calais  en  septembre  1862. 

*  CHANSON  de  l'étoile  (la),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Ed.  Blau,  musique  de 
M.  Gérôme,  représentée  aux  Folies-Marigny 
le  4  décembre  1872. 

*  CHANSON  DU  TZIGANE  (LA),  pièce  en  Un 
acte,  en  vers,  de  M.  H.  de  Fleurigny,  avec 
musique  de  scène  de  M.  Paul  Vidal,  représen- 
tée au  'théâtre  des  Nouveautés  en  juiD  1890. 


21! 


GHAN 


GHAN 


*  CHANSONS  DE  MIRZA  SCHAFFY  (LES), 
opérette,  paroles  de  M.  PoM,  musique  de 
M.  Louis  Roth,  représentée  en  novembre  1887 
au  théâtre  Frédéric-Guillaume  de  Berlin. 

*  CHANT  DE  LA  CLOCHE  (le),  légende  dra- 
matique en  un  prologue  et  sept  tableaux, 
poème  et  musique  de  M.  Vincent  d'Indy, 
exécutée  à  l'Éden-Théâtre  le  25  février  1886. 
C'était  l'œuvre  couronnée,  l'année  précédente, 
au  concours  ouvert  périodiquement  par  la 
ville  de  Paris  pour  une  composition  sympho- 
nique  et  vocale  qui  ne  se  rattache  ni  au  théâ- 
tre, ni  à  la  musique  religieuse  ;  mais  ce  ne  fut 
pas  sans  combat  que  celle-ci  fut  victorieuse. 
Dix-sept  partitions  avaient  été  présentées  à 
ce  concours,  par  MM.  Vincent  d'Indy,  Jean 
Cousin,  Georges  Hue,  Gaston  Meynard,  A.Die- 
t.ùch,  Emile  Ratez,  Jules  Lacoustène,  Paul 
Deschamps,  Alfred  Rabuteau,  Charles  Devé- 
ria,  Eugène  Mestres  et  plusieurs  anonymes. 
Après  un  premier  examen  de  ces  dix-sept 
partitions,  le  jury  en  avait  écarté  treize,  ré- 
servant pour  son  jugement  définitif  les  quatre 
œuvres  dont  la  valeur  lui  semblait  supérieure. 
C'étaient  le  Chant  de  la  cloche,  de  M.  Vin- 
cent d'Indy,  Rubezahl,  de  M.  Georges  Hue, 
Merlin  enchanté,  de  M.  Georges  Marty,  et 
une  quatrième  due  à  l'un  des  anonymes,  qui 
était  M.  Chapuis.  Ces  quatre  concurrents 
furent  invités  par  le  jury  à  se  présenter  de- 
vant lui  pour  lui  faire  entendre  leurs  compo- 
sitions au  piano,  après  quoi  il  fut  procédé  au 
vote.  C'est  là  que  la  bataille  fut  chaude.  Les 
votants  étaient  au  nombre  de  dix-neuf;  la 
majorité  absolue  était  donc  de  dix  voix.  Dès 
le  premier  tour  de  scrutin,  la  situation  fut 
nettement  dessinée,  mais  non  établie  :  c'est- 
à-dire  que  deux  des  quatre  œuvres  réservées 
furent  écartées  du  coup  et  que  les  deux  au- 
tres se  partagèrent  également  les  suffrages, 
neuf  contre  neuf  et  un  bulletin  blanc.  Les 
deux  compositions  ainsi  mises  en  présence 
et  en  lutte  étaient  le  Chant  de  la  cloche  et 
Rubezahl.  Un  deuxième  tour  amena  le  même 
résultat,  et  l'on  peut  dire  que  rarement  obs- 
tination pareille  se  produisit  dans  un  vote, 
car  sept  scrutins  successifs  ne  purent  dépar- 
tager les  voix,  qui  se  trouvaient  toujours 
neuf  contre  neuf,  grâce  à  la  persistance  du 
bulletin  blanc,  qui  s'immobilisait  dans  son 
abstention.  Enfin,  au  huitième  tour,  celui-ci 
consentit  à  s'animer,  et  dix  voix  se  pronon- 
cèrent en  faveur  du  Chant  de  la  cloche,  contre 
les  neuf  qui  demeuraient  fidèles  à  Rubezahl. 
M.  V.  d'Indy  était  vainqueur.  Il  était  difficile 
pourtant,  en  de  telles  conditions,  de  déclarer 
que  M.  Hue  était  vaincu.  Le  jury  eut  le  bon 


sens  et  le  bon  goût  de  le  comprendre,  et  il 
résolut  de  décerner  une  prime  de  6,ooo  francs 
en  dehors  du  prix  (10,000  francs)  attribué  au 
Chant  de  la  cloche.  Mais  il  fut  décidé  qu'on 
voterait  de  nouveau,  et,  cette  fois,  dès  le  pre- 
mier tour  de  scrutin,  quatorze  voix  se  décla- 
raient en  faveur  de  Rubezahl,  tandis  que  cinq 
se  réunissaient  sur  le  Merlin  enchanté,  de 
M.  Georges  Marty. 

C'est  dans  la  salle  de  l'Éden-Théâtre,  sous 
la  direction  et  avec  le  personnel  de  M.  La- 
moureux,  Mme  Brunet-Lafleur  et  M.  Van 
Dyck  étant  chargés  des  soli,  qu'eut  lieu  l'au- 
dition officielle  du  Chant  de  la  cloche.  Si  l'on 
ne  considérait  que  la  sûreté  de  main,  l'éton- 
nante habileté  technique,  la  facilité  rare  dans 
le  maniement  de  l'orchestre,  tout  ce  qui  tient 
au  côté  matériel  de  la  musique,  on  ne  pour- 
rait qu'applaudir  au  choix  fait  par  le  jury. 
Mais  ceux  qui  demandent  à  l'art  quelque 
chose  de  plus,  qui  souhaiteraient  parfois  un 
peu  d'inspiration,  d'émotion,  de  sensibilité, 
ceux-là  seraient  évidemment  et  profondément 
déçus  en  écoutant  le  Chant  de  la  cloche,  où  le 
chant  n'est  qu'une  éternelle  déclamation,  où 
l'on  ne  remarque  que  des  recherches  harmo- 
niques incessantes,  des  combinaisons  instru- 
mentales brillantes  et  bruyantes,  une  tension 
continuelle  vers  la  couleur  et  l'effet  brutal. 
Mais  jamais  de  plan  arrêté,  jamais  une  phrase 
dessinée,  jamais  l'ombre  de  sentiment  ni  de 
poésie.  Il  y  a  dans  cette  partition,  certaine- 
ment et  étonnamment  remarquable  au  point 
de  vue  de  la  patte,  pour  me  servir  d'un  terme 
d'argot  artistique,  il  y  a  de  la  grandeur  par- 
fois, de  la  couleur  souvent,  du  bruit  toujours, 
mais  de  l'émotion,  du  sentiment,  de  l'imagi- 
nation, jamais  !  C'est  proprement  le  comble 
de  la  sécheresse  et  de  l'insensibilité,  et  il  ne 
semble  pas  qu'un  tel  résultat  soit  celui  au- 
quel doive  tendre  le  plus  émouvant  et  le  plus 
enchanteur  de  tous  les  arts. 

CHANT  DE  VICTOIRE  EN  L'HONNEUR 
DE  NAPOLÉON,  scène  lyrique,  musique  de 
Persuis,  exécutée  à  l'Opéra  en  1806. 

chant  des  vengeances,  intermède  et 
pantomime,  paroles  de  Rouget  de  l'Isle,  mu- 
sique de  Rouget  de  l'Isle  et  F.  Eler,  exécuté 
à,  l'Opéra  le  7  mai  1798. 

*  chanteur  de  médine  (le),  opéra-co- 
mique en  un  acte,  paroles  de  M.  Delong- 
champs,  musique  de  M.  François  Demol,  re- 
présenté au  théâtre  de  la  Monnaie,  à  Bruxelles, 
le  18  mars  1881. 

*  CHANTEUR  DE  PALERME  (le),  opérette 


GHAN 


CHAP 


219 


paroles  de  M.  Buchbinder,  musique  de  M.  Za- 
mara,  représentée  au  Carl-Theater  de  Vienne 
en  février  1888. 

CHANTEUR  DE  ROMANCES  (le),  opéra- 
comique  en  deux  actes,  paroles  des  frères 
Dartois,  musique  de  Blangini,  représenté  aux 
Variétés  le  5  novembre  mo.  Cette  pièce  est 
aussi  désignée  sous  ce  titre  :  le  Chanteur  de 
société.  A  l'exception  de  Nephtali,  du  Sacri- 
fice d' Abraham ,  les  trente  opéras-comiques 
de  Blangini  n'offrent  que  des  banalités  qui 
correspondaient  au  mauvais  goût  de  la  majo- 
rité du  public  français  à  cette  époque.  On  ne 
peut  nier  qu'il  n'y  ait  de  la  grâce  et  de  l'ex- 
pression dans  ses  romances  et  ses  nocturnes, 
particulièrement  dans  les  Souvenirs,  M'ai- 
meras-tu? Il  faut  partir,  le  Baiser,  le  Retour; 
mais  toutes  ces  compositions  sont  comme 
imprégnées  de  l'atmosphère  chargée  de  sen- 
teurs factices  au  sein  de  laquelle  leur  éclosion 
eut  lieu.  Blangini  fut  le  chanteur  de  roman- 
ces du  Consulat  et  de  l'Empire  et  l'interprète 
des  fadeurs  des  femmes  à  la  mode.  Il  a  eu 
pour  élèves  la  reine  de  Bavière,  la  reine  de 
Westphalie,  le  roi  de  Hollande,  la  reine  Hor- 
tense,  la  princesse  Pauline  Borghèse. 

CHANTEUR  ET  LE  TAILLEUR  (le),  opéra 
allemand,  musique  de  M.  de  Drieberg,  repré- 
senté à  Berlin  vers  1840. 

CHANTEUR  FLORENTIN  (le),  scène  ly- 
rique de  MM.  Alfred  et  Ernest  Blau,  musique 
de  M.  Duprato ,  représentée  aux  Fantaisies- 
Parisiennes  le  29  novembre  1866.  La  scène 
se  passe  à  Florence.  La  signora  Sylvia  reste 
froide  et  insensible  au  milieu  des  jeunes 
seigneurs  qui  forment  sa  cour.  Survient  un 
petit  chanteur.  Son  improvisation  touche  le 
cœur  de  la  belle ,  qui  congédie  son  brillant 
entourage  et  lui  préfère  la  société  du  chan- 
teur florentin.  Sur  ce  canevas  léger,  M.  Du- 
prato a  écrit  une  musique  agréable  et  instru- 
mentée avec  beaucoup  de  délicatesse.  On  a 
remarqué  une  villanelle  à  trois  voix.  Chanté 
par  Engel  et  Mmes  Geraizer,  Bonelli,  Ri- 
gault,  Eléonore  Peyret  et  Arnaud. 

*  CHANTEUSE  DE  CHANSONNETTES  (la), 

opérette,  musique  de  M.  Dellinger,  repré- 
sentée à  Munich  en  février  1895,  avec  un 
grand  succès. 

*  CHANTEUSE  DES  RUES  (la),  Opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Julius  Bach- 
mann,  musique  de  M.  Dœbler,  représenté  sur 
le  théâtre  de  la  cour,  à  Gotha,  en  avril  1890. 
L'auteur  du  livret  était  un  chanteur  qui  te- 


nait l'emploi  de  basse-taille  dans  la  troupe  de 
ce  théâtre. 

CHANTEUSE  VOILÉE  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Scribe  et  Leuven,  mu- 
sique de  M.  Victor  Massé ,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  26  novembre  1850.  Le 
grand  peintre  Velazquez  est  le  principal 
personnage  de  la  pièce.  Il  vit  à  Séville  criblé 
de  dettes.  Palamita,  sa  servante,  sous  le  nom 
de  Lazarilla ,  s'échappe  tous  les  soirs,  cou- 
verte d'un  voile  :  elle  va  chanter  sur  la 
grande  place ,  et  rapporte  dans  le  pauvre  lo- 
gis de  l'artiste  la  recette  de  chaque  soirée. 
Quelques  seigneurs  ont  formé  le  projet  d'en- 
lever la  gitana  qui  se  réfugie  dans  l'atelier 
du  peintre.  Elle  ôte  son.  voile  et  Valazquez 
reconnaît  sa  servante.  Comme  il  l'aimait 
déjà,  ce  trait  de  dévouement  le  détermine  à 
l'épouser.  Malgré  l'invraisemblance  de  ce  ca- 
nevas, l'habileté  des  détails  l'ont  fait  réussir, 
et  surtout  la  musique  gracieuse  du  composi- 
teur dont  cet  opéra  a  été  le  coup  d'essai 
théâtral.  On  a  remarqué  l'ouverture  ,  qui  se 
compose  d'un  solo  de  cornet  à  pistons  d'une 
grande  suavité,  d'un  joli  boléro  et  d'un  allé- 
gro d'un  caractère  espagnol  plein  d'entrain. 
La  cantatille  à  deux  voix  :  Tous  les  soirs  sur  la 
grande  place ,  la  romance  d'Une  lampe  mou- 
rante, le  grand  duo  de  la  scène  de  la  pose  du 
modèle  entre  Velazquez  et  Palamita ,  le  bo- 
léro :  l'Air  au  loin  retentit  du  son  des  casta- 
gnettes, sont  les  morceaux  les  plus  applaudis 
de  ce  charmant  ouvrage,  bien  interprété  par 
Audran,  Bussine  et  par  Mlle  Lefebvre. 

CHAOS  (le),  ambigu-comique  en  quatre 
actes,  en  prose,  avec  un  prologue  et  un  di- 
vertissement, paroles  de  Legrand  et  Domini- 
que, musique  de  Mouret,  représenté  aux  Ita- 
liens le  23  juillet  1725.  Cette  pièce  est  une 
parodie  de  l'opéra  des  Eléments,  ballet  dont 
Lalande  et  Destouches  composèrent  la  musi- 
que, et  dans  lequel  le  roi  dansa  aux  Tuileries 
en  1721. 

CHAPEAU  DU  ROI  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Edouard  Fournier, 
musique  de  M.  Caspers,  représenté  au  Théâ- 
tre-Lyrique le  16  avril  1856.  Il  s'agit  d'un 
chapeau  du  roi  Louis  XI ,  que  le  monarque 
donne  à  un  forgeron,  après  avoir  mis  dans  la 
coiffe  le  brevet  d'une  charge  à  la  cour,  qui 
aide  à  conclure  un  mariage  projeté  entre 
Jeannette,  fille  du  forgeron ,  et  Olivier,  son 
fiancé.  La  musique  a  été  jugée  bien  écrite,  et 
on  a  applaudi  quelques  couplets.  Joué  par 
Meillet,  Achard  et  Mlle  Pannetrat. 


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CHAR 


CHAR 


CHAPEAU  MAGIQUE  (le),  opéra-comique, 
musique  de  Volkert ,  représenté  à  Léopold- 
stadt  en  1812. 

CHAPELLE  ET  BACHAUMONT  ,  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Armand 
Barthet,  musique  de  M.  Jules  Cressonnois, 
représenté  à  l'Opéra  -  Comique  le  18  juin 
1858.  On  suppose  aux  deux  amis  des  aven- 
tures dont  l'histoire,  les  mémoires  du  temps 
et  leur  correspondance  ne  disent  pas  un  mot. 
On  aurait  pu  trouver ,  dans  le  récit  de  leur 
voyage,  plus  d'un  sujet  de  pièce  moins  vul- 
gaire. La  partition  renferme  quelques  jolis 
motifs,  entre  autres  les  couplets  de  Rosette  : 
Je  suis  dans  le  Royal-Dragons. 

CHAPERON  ENCHANTÉ  (le)  ,  pantomime 
allemande,  musique  de  Tuczek  (François), 
représentée  à  Vienne  vers  1806. 

chaperons  blancs  (les),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Scribe,  musique 
d'Auber,  représenté  à  Paris  le  9  avril  1836. 
Malgré  les  situations  fausses  d'un  mauvais 
mélodrame,  l'inspiration  n'a  pas  fait  défaut  à 
M.  Auber  dans  cet  ouvrage.  On  peut  citer  les 
couplets  de  table  chantés  par  M.  Chollet,  le 
quatuor  :  Que  sa  démarche  est  belle,  la  polo- 
naise du  troisième  acte,  et  le  duo:  O trahison! 
ô perfidie!  chanté  par  Chollet  et  Mlle  Prévost. 

CHAPITRE  SECOND,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Dupaty,  musique  de  Solié, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  17  juin 
1799.  La  partition  en  a  été  gravée,  mais  cet 
ouvrage  n'a  pas  été  repris  ;  il  a  eu  le  même 
sort  que  les  vingt-quatre  autres  opéras-comi- 
ques de  ce  chanteur ,  à  l'exception  d'un  ou 
deux  peut-être  ;  les  ariettes  de  Solié  appar- 
tiennent par  leur  facture  au  genre  du  vaude- 
ville et  font  bonne  figure  dans  la  Clef  du  ca- 
veau. 

CHAPLET  (the)  [la  Guirlande],  drame  mu- 
sical, musique  de  Boyce,  représenté  au  théâ- 
tre de  Drury-Lane  à  Londres  en  1749. 

CHAR  (le),  opéra-comique  en  un  acte  et  en 
vers,  livret  de  MM.  Paul  Arène  et  Alphonse 
Daudet,  musique  de  M.  Emile  Pessard,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  18  janvier  1878. 
Scarron  a  semé  de  quelques  traits  d'esprit  son 
Enéide  travestie;  Desmoustiers  a  montré  au- 
tant de  goût  que  de  finesse  dans  ses  Lettres  à 
Emilie  sur  la  mythologie;  Daumier  a  déployé 
un  robuste  talent  de  dessinateur  dans  ses  cari- 
catures des  héros  de  l'antiquité  ;  après  eux, 
des  auteurs  et  des  artistes  modernes  ont  cher- 
ché à  tirer  des  sociétés  grecque  et  romaine 


des  sujets  plus  ou  moins  familiers;  en  pein- 
ture, M.  Gérome,  M.  Hamon;  en  littérature, 
M.  Emile  Augier;  en  musique,  M.  Ambroise 
Thomas  et  M.  Victor  Massé  dans  Psyché  et 
dans  Galatée.  Puis  sont  venues  les  parodies 
grotesques  de  M.  Offenbach  :  Orphée  aux  En- 
fers ,  la  Belle  Hélène;  les  cocasseries  de 
M.  Hervé.  Un  peu  de  réflexion  doit  suffire 
pour  montrer  qu'il  faut  posséder  beaucoup  de 
goût  et  de  mesure  pour  traiter  au  théâtre  et 
dans  des  œuvres  de  demi-caractère  les  épiso- 
des et  les  légendes  antiques.  Dans  la  pièce 
dont  il  s'agit,  Alexandre,  au  milieu  d'une  le- 
çon d'arithmétique  que  lui  donne  Aristote, 
en  est  distrait  par  la  présence  d'une  esclave, 
dite  Gauloise,  malgré  son  nom  grec,  Briséis, 
qui  vient  laver  à  la  fontaine.  Après  une  pe- 
tite scène  de  lutinerie, interrompue  par  l'arri- 
vée du  précepteur,  l'esclave,  menacée  d'être 
congédiée  ,  s'arrange  de  manière  à  rendre 
amoureux  d'elle  le  philosophe  lui-même,  au 
point  qu'elle  l'amène  à  faire  toutes  ses  fan- 
taisies, à  s'atteler  à  un  char,  revêtu  du  har- 
nais et  le  mors  à  la  bouche ,  et  à  la  traîner  ainsi. 
Alexandre  monte  derrière  elle  pendant  le 
trajet,  et  lorsque  Aristote  se  retourne,  étonné 
du  fardeau  qu'il  tire,  il  voit  avec  stupeur  qu'il 
a  été  bafoué  et  comprend  la  puissance  irrésis- 
tible de  l'amour.  Des  détails  vulgaires  et  le 
style  d'opérette  qu'on  lui  a  donné  ont  gâté 
ce  livret  tiré  du  fabliau  d' Aristote.  Les  ima- 
giers du  moyen  âge  représentaient  souvent 
cette  légende  sur  les  vitraux  et  les  sculptures 
des  cathédrales  comme  une  leçon  morale.  On 
y  voyait  un  philosophe,  désigné  par  plaisan- 
terie sous  le  nom  d' Aristote,  mains  et  genoux 
à  terre,  portant  sur  son  dos  une  courtisane. 
On  ne  devait  transporter  au  théâtre  cette 
image  des  influences  de  l'amour  qu'au  moyen 
d'une  affabulation  gracieuse  et  délicate.  On 
comprend  Hercule  aux  pieds  d'Omphale,  Sam- 
son  aux  genoux  de  Dalila  ;  une  Nausicaa  peut 
traverser  un  poème,  mais  elle  ne  saurait  four- 
nir un  sujet  d'opéra-comique,  avec  Aristote 
et  Alexandre  pour  partenaires,  tous  deux  épris 
d'une  blanchisseuse  qui  leur  parle  de  ses  ca- 
marades du  pont  de  Sèvres  : 

Quand  vient  le  temps  des  grandes  eaux, 

Le  bourg  se  voii  à  peine, 
Perdu  qu'il  est  dans  les  roseaux, 

Les  roseaux  de  la  Seine  ; 
C'est  là,  n'en  soyez  pas  surpris, 
Que  fleurit,  parmi  les  iris, 

Une  fleur  peu  commune  : 
La  fillette  de  nos  pays 

Qui  n'est  blonde  ni  brune. 

C'était  sacrifier  toute  littérature  au  genre 
del'opérette  que  de  mettre  en  scène  Alexan- 


CHAR 


CHAR 


221 


dre  déjà  assez  grand  pour  conter  fleurette  et 
de  lui  faire  débiter  un  duo  avec  Aristote  sur 
ces  paroles  :  Deux  fois  trois  font  six,  deux  fois 
cinq  font  dix;  de  lui  faire  étendre  du  linge  et 
baiser  les  bras  d'une  esclave  délurée  pendant 
qu'il  en  reçoit  des  soufflets.  De  telles  plaisan- 
teries auraient  dû  être  écartées  par  un  com- 
positeur d'esprit  et  de  goût  comme  M.  Emile 
Pessard.  Les  morceaux  les  plus  remarqués 
dans  ce  petit  ouvrage  sont  :  l'ouverture,  dont 
les  développements  et  le  caractère  n'ont  au- 
cun rapport  avec  le  sujet,  mais  qui  en  soi  est 
bien  traitée  ;  le  motif  d'accompagnement  du 
premier  duo,  les  couplets  de  Briséis,  la  valse 
chantée,  Mais  je  les  tiens ,  tes  jolis  doigts. 
Distribution  :  Alexandre,  Mme  Galli-Marié; 
Briséis,  Mme  Irma-Marié  ;  Aristote,  M.  A.  Ma- 
ris; le  roi  Philippe,  un  confident,  des  gardes 
complètent  le  personnel  de  la  pièce. 

charbonnier  (le)  ,  opéra ,  paroles  et 
musique  de  Buri,  rep.   à  Neuwied  en  1789. 

CHARBONNIÈRE  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Scribe  et  Mélesville, 
musique  de  Montfort,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  13  octobre  1845.  Le  livret  est 
assez  invraisemblable.  Une  charbonnière 
vendéenne,  nommée  Mme  Bertrand ,  a  sauvé 
la  vie,  en  1793,  à  un  personnage  nommé  Ri- 
gobert.  Elle  doit  prendre  la  fuite  et  confier 
son  enfant  à  des  passants  sur  la  grande 
route.  Elle  arrive  en  "Westphalie,  où  elle  ne 
tarde  pas  à  faire  une  fortune  immense.  Elle 
retrouve  son  fils  colonel ,  portant  le  nom 
de  d'Apremont  et  sur  le  point  de  conclure  un 
mariage  avec  la  fille  d'un  émigré ,  M.  le  duc 
de  Champcarville.  La  révélation  de  la  nais- 
sonce  plébéienne  du  colonel  fait  rompre  cette 
union.  La  charbonnière  reconnaît  heureuse- 
ment, dans  un  prince  régnant  d'Allemagne, 
le  personnage  à  qui  elle  a  sauvé  la  vie.  Rigo- 
bert  1er  donne  des  lettres  de  noblesse  à 
Mme  Bertrand,  et  tout  s'arrange.  La  parti- 
tion n'a  pas  sauvé  le  livret  d'une  chute  com- 
plète. Elle  n'offre  que  des  mélodies  peu  déve- 
loppées et  sans  intérêt,  sauf  une  romanco 
chantée  par  Audran,  et  un  bon  quatuor. 
L'ouvrage  a  été  joué  par  Chaix,  Mocker,  Ric- 
qriier,  Grignon,  MUe  Arthémise  Duval  et 
Prévost. 

CHARBONNIERS  (les),  opérette  en  un  acte, 
livret  de  M.  Ph.  Gille,  musique  de  M.  J.  Costé, 
représentée  aux  Variétés  le  4  avril  1877.  La 
pièce  est  fort  comique  et  amusante.  La  scène 
se  passe  à  Paris,  dans  le  bureau  d'un  commis- 
saire de  police;  Thérèse  Valbrezègue,  char- 
bonnière ,  et  son  voisin  Pierre  Cargouniol, 


charbonnier ,  se  querellent  en  présence  de 
M.  Bidard,  sous-secrétaire  du  commissaire  de 
police  ahuri.  Ces  ennemis  irréconciliables  se 
retrouvent  après  s'être  débarbouillés  et  dé- 
barrassés des  insignes  de  leur  métier.  Ne  se 
reconnaissant  pas,  ils  se  plaisent  l'un  à  l'autre, 
se  le  disent  et  réunissent  dans  un  hymen  bien 
assorti  leurs  sacs  de  charbon.  La  musique  est 
sans  prétention,  comme  il  convenait  à  un  ca- 
nevas aussi  léger.  On  a  remarqué  le  duo  de  la 
galanterie  et  la  chanson,  dite  morvandaise,  du 
coucou.  Si  sa  provenance  est  réelle,  ce  chant 
est  moderne,  car  les  noëls  morvandiots  ont 
un  tout  autre  caractère,  comme  rythme  et 
comme  tonalité.  Distribution  :  Thérèse , 
Mme  Judic  ;  Pierre ,  M.  Dupuis  ;  Bidard, 
M.  Baron;  Tardivel,  M.  Léonce. 

CHARBONNIERS    FIDÈLES    (LES),    Opéra 

allemand,  musique  de  Wolf,  rep.  en  1773. 

CHARBONNIERS  FIDÈLES  (LES),  opérette 
allemande,  musique  deKnecht,  en  manuscrit, 
écrite  à  la  fin  du  xvnie  siècle. 

CHARITINE,  opéra  allemand ,  musique  de 
Franck  (Jean-Wolfgang),  représenté  à  Ham- 
bourg en  1681. 

*  CHARITY  BEGINS  AT  HOME,  opéra-CO- 
mique,  musique  dAlfred  Cellier,  représenté 
à  Londres,  à  la  «  Gallery  of  Illustration  » 
en  1870. 

CHARLATAN  (le),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  Lacombe,  musique  de  Sodi, 
représenté  aux  Italiens  le  17  novembre  1756. 
Cette  pièce  est  imitée  d'un  intermède  italien 
intitulé  le  Médecin  ignorant.  L'auteur,  célè- 
bre virtuose  sur  la  mandoline,  a  été  le  maître 
de  musique  de  Mme  Favart. 

CHARLATAN  (le),  opéra-drame,  musique 
d'Eckert,  représenté  au  théâtre  de  Kœnig- 
stadt  en  1840. 

CHARLES  V,  opéra  allemand ,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1712. 

*  CHARLES  V  ET  DUGDESCL1N,  Opéra  en 
un  acte,  paroles  de  Vial,  Carmouche  et  S..., 
musique  de  Gilbert,  Guiraud  et  Tolbecque, 
représenté  à  l'Odéon  le  3  octobre  1827. 

CHARLES  COYPEL  OU  LA  VENGEANCE 
D'UN  peintre,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Léger ,  musique  de  Jadin.  rep. 
sur  le  théâtre  Montansier  le  25  octobre  1805. 

*  CHARLES  D'ANJOU,  opéra  en  quatre 
actes,  poème  de  M.  Labor,  musique  de 
M.  Dietrich,  rep.  à  Dijon  le  23  février  1893. 


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CHAR 


CHAR 


CHARLES  D  eichenhorst,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Tayber,  représenté  sur 
les  théâtres  de  Ratisbonne,  de  Freysing  et 
d'Augsbourg  vers  1790. 

CHARLES  DE  FRANCE  OU  AMOUR  ET 
GLOIRE,  opéra-comique  en  deux  actes,  pa- 
roles de  Théaulon,  Dartois  et  de  Rancé,  mu- 
sique de  Boieldieu  et  Herold,  représenté  à 
TOpéra-Comique  le  18  juin  1816. 

CHARLES  II,  opéra  en  un  acte,  musique 
de  Bovery ,  représenté  sur  les  théâtres  des 
banlieues  de  Paris. 

CHARLES  II,  opéra  anglais,  musique  de 
Macfarren,  représenté  à  Princess'-Theatre 
en  1849,  ouvrage  distingué. 

CHARLES  XII,  opéra  allemand,  musique  de 
Homann,  représenté  à  Memel  en  1844. 

CHARLES  XII  ET  PIERRE    LE   GRAND, 

opéra-comique  en. trois  actes,  paroles  de  De 
Meun,  musique  de  Chancourtois,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  16  novembre  isi9. 

CHARLES-QUINT  DEVANT  TUNIS  (Karl 

der  Fûnfte  vor  Tunis),  opéra  allemand  en  trois 
actes,  musique  de  Charles  Stœppler,  repré- 
senté avec  succès  sur  le  théâtre  de  Brunswick 
au  mois  de  décembre  1847.  On  a  remarqué 
surtout  l'ouverture  de  cet  ouvrage.  L'auteur 
était  alors  attaché  au  duc  de  Brunswick  en 
qualité  de  musicien  de  la  chambre. 

CHARLES  VI,  opéra  en  cinq  actes,  paroles 
de  Casimir  et  Germain  Delavigne ,  musique 
de  Halévy,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  15  mars  1843.  De  tous  les  livrets 
modernes  d'opéras ,  celui  de  Charles  VI  ren- 
ferme le  plus  de  beaux  vers;  les  situations 
en  sont  dramatiques,  intéressantes.  La  musi- 
que d'Halévy  est  pleine  de  beautés  de  pre- 
mier ordre.  L'ensemble  de  cet  ouvrage  est  de 
nature  à  réveiller  dans  les  âmes  les  senti- 
ments du  plus  pur  patriotisme.  Et  cependant 
on  n'entend  plus  à  Paris ,  depuis  de  longues 
années,  cet  opéra  national,  dans  lequel  on 
voit  nos  aïeux  repousser  l'invasion  étrangère, 
tandis  que  sur  presque  toutes  les  autres 
scènes  on  n'a  fait  aucune  difficulté  de  perpé- 
tuer le  souvenir  de  nos  discordes  civiles.  Nos 
voisins  d'outre -Manche  n'ont  jamais  poussé 
la  courtoisie  à  notre  égard  jusqu'à  étouffer 
les  souvenirs  de  leur  histoire  nationale. 

Au  premier  acte ,  la  jeune  Odette ,  fille  de 
Raymond,  vieux  soldat  d'Azincourt,  quitte  sa 
chaumière  pour  se  rendre  auprès  du  roi,  dont 
elle  est  la  filleule  et  une  sorte  d'ange  gar- 


dien au  milieu  de  ses  accès  de  folie.  Le  chœur 
d'adieux  chanté  par  les  jeunes  filles,  ses  com- 
pagnes, est  d'une  fraîcheur  et  d'une  simpli- 
cité charmantes.  Raymond,  entouré  des 
paysans,  évoque  des  souvenirs  belliqueux, 
excite  leur  haine  contre  l'étranger  en  chan- 
tant avec  le  dauphin  les  strophes  suivantes  : 


La  France  a  l'horreur  du  servage , 
Et,  si  grand  que  soit  le  danger. 
Plus  grand  encore  est  son  courage , 
Quand  il  faut  chasser  l'étranger. 
"Vienne  le  jour  de  délivrance. 
Des  cœurs  ce  vieux  cri  sortira  : 
Guerre  aux  tyrans  !  Jamais  en  France, 
Jamais  l'Anglais  ne  régnera. 

LE  CHŒUR 

Guerre  aux  tyrans  !  Jamais  en  France,  etc. 

LE  DAUPHIN 

RéveiUe-toi,  France  opprimée, 
On  te  crut  morte,  et  tu  dormais; 
Un  jour  voit  mourir  une  armée, 
Mais  un  peuple  ne  meurt  jamais* 
Pousse  le  cri  de  délivrance. 
Et  la  victoire  y  répondra  : 
Guerre  aux  tyrans  !  Jamais  en  France, 
Jamais  l'Anglais  ne  régnera. 

En  France,  jamais  l'Angleterre 
N'aura  vaincu  pour  conquérir; 
Ses  soldats  y  couvrent  la  terre, 
La  terre  doit  les  y  couvrir. 
Poussons  le  cri  de  délivrance, 
Et  la  victoire  y  répondra  : 
"Vive  le  roi!  Jamais  en  France, 
Jamais  l'Anglais  ne  régnera  ! 

Lamusique  et  lapoésie  deces  strophes  suffi- 
sent à  réunir  dans  une  commune  admiration 
les  noms  de  Casimir  Delavigne  et  de  Halévy. 
Le  dauphin,  sous  l'habit  d'un  écuyer,  prend 
part  à  ce  chant  de  délivrance  interrompu  par 
l'arrivée  des  soldats  anglais,  de  Bedford  et  de  la 
reine  Isabeau.  Dans  l'entrevue  de  celle-ci  avec 
Odette,  on  doit  remarquer  la  belle  phrase  : 
Respect  à  ce  roi  qui  succombe,  dont  l'harmonie 
et  le  caractère  sont  d'une  élévation  et  d'une 
distinction  extrêmes.  Le  dauphin ,  que  son 
amour  frivole  pour  Odette  avait  amené,  ne 
tarde  pas  à  apprendre  d'elle  la  mission  qu'elle 
doit  remplir  auprès  de  son  père;  ce  qui 
amène  ce  passage  : 

En  respect  mon  amour  se  change  : 
Reste  pure,  Odette,  et  sois  l'ange 
De  tes  rois  et  de  ton  pays  ! 
Pour  eux,  c'est  en  toi  que  j'espère; 
L'ange  qui  va  sauver  le  père 
Sera  respecté  par  le  fils. 

Quoique  Duprez  n'aimât  pas  ce  rôle  sacrifié, 
il  le  chantait  avec  beaucoup  de  charme,  et 
il  a  laissé  de  bons  souvenirs,  surtout  dans 
ce  duo  :  Gentille  Odette,  eh  quoi?  ton  cœur 
palpite.  Le  dauphin,  reconnu,  est  sauvé  par 
Odette  de  la  poursuite  des  Anglais.  Au  se- 


CHAR 


CHAR 


223 


cond  acte,  on  assiste  à  une  fête  donnée  par 
Isabeau  de  Bavière  au  duc  de  Bedford,  dans 
l'hôtel  Saint-Paul.  Mme  Dorus-Gras  Se  faisait 
applaudir  dans  cette  scène.  Elle  est  suivie  de 
celle  dite  de  la  Folie,  la  plus  remarquable 
page  écrite  par  Halévy.  Les  récitatifs,  le  can- 
tabile  :  C'est  grand'  pitié  que  ce  roi,  que  leur 
père,  portent  l'empreinte  de  l'égarement ,  et 
chaque  phrase  a  le  caractère  qui  convient  au 
sens.  Lorsque  le  musicien  pense  et  sent 
comme  le  poète,  l'œuvre  dramatique  est  par- 
faite. Odette  cherche  à  distraire  Charles  VI  ; 
nous  signalerons  ici  des  couplets  de  la  facture 
la  plus  distinguée  :  Ah!  qu'un  ciel  sans  nuage, 
et  le  grand  duo  des  cartes,  au  moyen  duquel 
la  jeune  fille  cherche  à  faire  vibrer  dans  le 
cœur  du  roi  la  fibre  guerrière  ;  mais  c'est  en 
vain.  Isabeau  parvient  à  lui  faire  signer  à  la 
fois  l'adoption  du  jeune  Lancastre  et  la  dé- 
chéance du  dauphin.  Le  troisième  acte  est 
rempli  en  grande  partie  par  la  marche  du 
cortège  qui  se  rend  au  couronnement  du 
jeune  Anglais.  Le  roi  reprend  ses  sens  et  ar- 
rache la  couronne  du  front  de  l'enfant.  L'air 
de  Raymond,  Fête  maudite,  est  accentué 
avec  énergie.  La  reine  et  Bedford ,  au  qua- 
trième acte,  remettent  sous  les  yeux  de 
Charles  l'acte  d'abdication  qu'il  a  signé.  Le 
roi  le  brûle  et  les  chasse.  Epuisé  par  cet  ef- 
fort, il  s'étend  sur  un  lit  de  repos  et  chante 
cette  phrase  touchante  : 

Avec  la  douce  chansonnette 
Qu'il  aime  tant, 

Berce,  berce,  gentille  Odette, 
Ton  vieil  enfant. 

Suit  alors  une  ballade  admirablement  dite 
par  Mme  Stolz  :  Chaque  soir,  Jeanne  sur  la 
plage.  L'accompagnement  de  hautbois  pro- 
duit un  effet  ravissant.  Le  roi  s'est  endormi, 
mais  dès  qu'il  rouvre  les  yeux ,  Isabeau  fait 
apparaître  des  spectres,  Clisson,  Jean  sans 
Peur,  l'homme  de  la  forêt  du  Mans ,  qui  lui 
déclarent  qu'il  mourra  de  la  main  du  dau- 
phin. Ce  prince  est  arrêté  par  l'ordre  de  son 
père.  Le  cinquième  acte  a  deux  tableaux  :  le 
premier  représente  les  bords  de  la  Seine  où 
se  réunissent  les  chevaliers  fidèles,  Dunois, 
Tanneguy-Duchâtel,  La  Hire,  Xaintrailles. 
Guidés  par  Odette,  ils  iront  à  Saint-Denis 
^opposer  à  ce  qu'on  livre  la  France  à  l'étran- 
ger. Le  second  tableau  montre  le  chœur  de 
l'abbaye  de  Saint-Denis.  Tous  les  person- 
nages s'y  rencontrent.  Odette  saisit  l'ori- 
flamme et  le  place  entre  les  mains  du  roi. 
Une  bataille  s'engage  ;  les  Anglais  sont  re- 
poussés, et  Charles  vient  tomber  mourant 
dans  les  bras  de  son  fils.  Casimir  Delavigne 
n'a  pas  terminé  son  poème  aussi  simplement. 


En  voici  les  derniers  vers  ,  si  la  longueur  du 
spectacle  et  l'horreur  naturelle  du  public  fran- 
çais pour  l'inédit,  l'inusité,  n'y  avaient  mis 
obstacle,  il  eût  été  beau  d'entendre  déclamer 
cette  prosopopée  prophétique,  sur  de  beaux  ac- 
cords, tels  que  Halévy  aurait  pu  les  imaginer. 

BEDFORD 

A  moi,  braves  Anglais. 

LE  DAUPHIN 

France,  à  moi! 

CHARLES 

Sacrilèges , 
N'insultez  pas  aux  divins  privilèges 
De  ces  murs  par  vous  profanés. 
Voyez  se  soulever  les  pierres  sépulcrales, 
D'où  sortent  ces  morts  couronnés! 
Tout  ce  peuple  d'ombres  royales, 
Qui  par  ma  voix  vous  parle  en  m'entourant. 
Vient  de  votre  avenir  dérouler  les  annales 
Aux  derniers  regards  d'un  mourant. 


Respect  à  ces  ombres  royales, 
A  la  voix  sainte  d'un  mourant  ! 

CHARLES 

Bedford,  Bedford,  je  succombe,  et  toi-même 
Bientôt  tu  me  suivras  ;  je  t'ouvre  le  chemin, 

Mais  pour  te  traîner  par  la  main 

Au  pied  du  tribunal  suprême.  [beaux. 

Prêtres,  où  portez-vous,  sans  pompe  et  sans  flam- 

Le  cadavre  de  cette  femme  ? 
Au  peuple  dont  les  mains  la  mettraient  en  lambeaux. 
Cachez  son  corps  :  à  Dieu  cacherez-vous  son  âme  ? 
De  la  justice  humaine  on  peut  la  préserver, 
En  dérobant,  la  nuit,  une  tombe  pour  elle; 
La  justice  éternelle 
Saura  toujours  l'y  retrouver. 

ISABELLE 

Je  tremble  et  me  soutiens  à  peine. 
A-t-il  prononcé  mon  arrêt? 

LE  CHŒUR 

La  reine  !  Il  regardait  la  reine  ; 
Son  œil  vengeur  la  dévorait. 

CHARLES 

A  l'assaut,  chevaliers,  suivez  la  noble  fille 
Qui  brise,  en  les  touchant,  casques  et  boucliers! 
Leurs  soldats  sous  ses  coups  sont  tombés  par  milliers. 
Comme  l'épi  sous  la  faucille. 
Des  fleurs  à  pleines  mains  !  chantez,  jetez  des  fleurs. 
La  couronne  du  sacre  enfin  sur  l'autel  brille. 
Chantez  ;  mais  non,  versez  des  pleurs. , 
Cette  vierge,  elle  est  désarmée; 
Elle  disparait  à  mes  yeux 
Dans  des  torrents  de  flamme  et  de  fumée... 
Anges,  pour  elle  ouvrez  les  cieux! 
(Dans  ce  moment  la  clarté  devient  plus  vive,  et  le 
soleil  semble  briller  d'une  splendeur  nouvelle.) 

LE  CHŒUR 

Quel  jour  pur  l'environne 
De  son  éclat  sacré. 
Et  quel  espoir  rayonne 
Sur  son  front  inspiré. 
[On  entend  le  canon  retentir  dans  le  lointain.) 

CHARLES 

France,  réjouis-toi  :  de  ta  gloire  prochaine 
Le  premier  signal  est  donné. 

LE  DAUPHIN 

Deux  partis  sont  aux  mains. 


224 


CHAR 


CHAR 


On  combat  dans  la  plaine; 
Sous  ces  murs  le  bronze  a  tonné. 

CHARLES 

Oui,  de  Charles  l'infortuné 
Il  annonce  les  funérailles 
Et  l'avènement  glorieux, 
Qui  doit  à  Reims  couronner  les  bataille» 
De  Charles  le  Victorieux  ! 

TOUS  LES  CHEVALIERS  FRANÇAIS 

Tout  notre  sang  dans  les  batailles 
Pour  Charles  le  Victorieux  ! 

CHARLES 

Ouvrez  vos  rangs...  ô  mes  aïeux  ! 
En  bénissant  mon  fils,  je  vous  rejoins...  j'expire. 
(Il  tombe  dans  les  bras  de  ceux  qui  l'entourent;  le 
dauphin  se  jette  sur  son  corps,  qu'il  couvre  de  pleurs.) 

DUNOI3 

Le  roi  n'est  plus. 

TANNEOUT  DUCHATEL,  LE  CHEVALIER  DUNOIS  ET  LE 
PEUPLE 

Vive  le  roi  ! 
bedford,  en  montrant  le  dauphin. 
Qu'il  ose  donc,  ce  roi,  me  disputer  l'empire. 

le  dauphin,  qui  se  relève  et  saisit   l'épèe  d'un  des 
siens. 

Montjole  et  Saint-Denis!  chevaliers,  avec  moi 

Jetez  le  cri  de  délivrance, 

Et  la  victoire  y  répondra. 

Guerre  aux  tyrans  !  jamais  en  France, 

Jamais  l'Anglais  ne  régnera. 

Chœur  général  des  chevaliers  et  du  peuple,   qui 
prêtent  serment  au  dauphin. 
Jetons  le  cri  de  délivrance 
Et  la  victoire  y  répondra. 
Vive  le  roi  !  jamais  en  France, 
Jamais  l'Anglais  ne  régnera. 

L'opéra  de  Charles  VI  a  eu  à  l'origine  plus 
de  cent  représentations.  Barroilhet  s'est  mon- 
tré aussi  bon  chanteur  qu'acteur  intelligent 
dans  le  rôle  difficile  de  Charles  VI.  Mme  Ro- 
sine Stolz ,  tantôt  gracieuse ,  tantôt  énergi- 
que, a  créé  le  rôle  d'Odette  avec  un  talent 
qui  sera  difficilement  égalé.  Duprez  s'est 
promptement  démis  d'un  rôle  trop  jeune  et 
écrasé  par  les  deux  autres.  Mm«  Dorus,  Le- 
vasseur  et  Canaple  ont  interprété  ceux  de 
la  reine,  de  Raymond  et  du  duc  de  Bedford. 
Poultier,  dont  la  voix  était  si  agréable,  se 
faisait  applaudir  dans  les  jolis  couplets  de  la 
sentinelle,  au  cinquième  acte  : 

A  minuit, 
Le  seigneur  de  Nivelle 
Me  mit  en  sentinelle, 
Et  s'en  alla  sans  bruit 
Souper  avec  la  belle 
Qui  m'attendait  chez  elle, 
A  minuit. 

Si  ta  belle 

Est  sans  foi, 

Sentinelle 

Garde  à  toi  ! 

Nous  nous  sommes  étendu  plus  que  nous  ne 


le  faisons  d'ordinaire  sur  cette  œuvre  remar- 
quable ,  parce  qu'elle  fait  le  plus  grand  hon- 
neur à  l'école  française ,  et  qu'elle  sera  d'au- 
tant plus  appréciée  qu'on  la  connaîtra 
mieux. 

CHARLES  THE  BOLD  (  Charles  le  Témé- 
raire), opéra  anglais,  musique  de  C.-E.  Horn, 
représenté  à  Londres  vers  1810. 

*  CHARLES  THE  TWELFTH  (Charles  XII), 
opéra,  musique  de  John  Barnett,  représenté 
à  Londres  vers  1828.  Cet  ouvrage  contenait 
une  ballade  :  Rise  gentle  Moon,  qui  devint  et 
resta  longtemps  populaire. 

charlotte  corday,  drame  historique 
en  huit  tableaux,  de  MM.  Van  der  Ven  et 
Emmanuel  Hiel,  avec  musique  de  M.  Pierre 
Benoît,  représenté  au  théâtre  flamand  d'An- 
vers le  18  mars  1876. 

Ceci  n'est  pas  un  opéra,  mais  un  simple 
drame,  dans  lequel,  néanmoins,  la  musique 
occupe  une  place  importante,  sous  forme  d'ou- 
verture, chœurs,  mélodrames,  etc. 

CHARLOTTE  ET  WERTHER,  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  Dejaure,  musique  de  Kreut- 
zer, représenté  au  théâtre  Favart  le  i"  fé- 
vrier 1792. 

CHARME  DE  LA  VOIX  (le),  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  Gaugiran-Nanteuil,  musique 
de  Henri  Berton,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
quele  24  janvier  îsn. 

*  CHARME  LUNAIRE  (le),  opéra- comique 
romantique,  paroles  et  musique  de  M.  Gr.  Rie- 
menschneider,  rep.  à  Posen  en  mars  1887. 

CHARMES  DE  L'HARMONIE  (les),  diver- 
tissement ,  musique  de]  Chauvon ,  musicien 
ordinaire  de  la  musique  du  roi.  Cet  ouvrage 
a  paru  vers  1740. 

CHARMEURS  (les),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  de  Leuven ,  musique  de 
Ferdinand  Poise,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  n  mars  1855  ;  repris  à  l'Opéra- 
Comique. 

CHARMEUSE  (la),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Edouard  Fournier,  musique  de 
M.  Caspers,  représenté  aux  Bouffes-Parisiens 
le  12  avril  1858. 

CHARMEUSE  (la),  opéra-comique  en  deux 
actes,  musique  de  M.  Alfred  Dard,  représenté 
à  Saint-Etienne  dans  le  mois  de  mars  1 860. 

*  charmeuse  (la.),  opéra  en  quatre  actes, 
livret  de  M.  Schpajinsky,  tiré  d'un  drame  du 
même   auteur,  musique   de   Pierre  Tschaï- 


GHAS 


CHAS 


225 


kowsky,  représenté  au  théâtre  impérial  de 
Saint-Pétersbourg  en  octobre  1887.  L'action 
imaginée  par  M.  Schpajinsky  semble  appar- 
tenir à  la  race  quelque  peu  brutale  de  nos 
vieux  mélodrames  français.  Il  s'agit  ici  d'une 
jeune  femme  fort  belle,  nommée  Nastassia  et 
qu'on  surnomme  «  la  commère  ».  Envieux  de 
sa  fortune,  un  misérable,  nommé  Mamyroff, 
ne  cesse  de  répandre  des  calomnies  sur  son 
compte,  si  bien  que  le  prince  Kourlatieff,  gou- 
verneur de  la  province,  veut  savoir  par  lui- 
même  à  quoi  s'en  tenir.  Mais  à  peine  celui-ci 
s'est-il  trouvé  en  présence  de  Nastassia  qu'il 
en  devient  éperdument  amoureux,  ce  qui 
inspire  à  sa  femme  une  haine  mortelle  contre 
«  la  commère  ».  Par  dévouement  pour  sa 
mère,  Youry,  leur  fils,  se  propose  de  tuer 
Nastassia,  mais,  dès  qu'il  l'aperçoit,  il  s'en 
éprend  follement  à  son  tour.  La  princesse, 
alors,  assouvit  elle-même  sa  vengeance,  et 
empoisonne  celle  qu'elle  considère  comme  sa 
rivale.  Pour  compléter  l'ensemble,  le  père, 
pris  de  fureur,  frappe  son  fils  mortellement. 
Il  y  a  des  sujets  plus  gais.  Celui-ci  est 
éclairci,  de-ci,  de-là,  par  un  certain  nombre 
de  scènes  populaires  et  mouvementées,  qui 
sans  doute  ont  séduit  le  compositeur.  Toute- 
fois, Tsckaïkowskyaété  souvent  plus  heureux 
que  dans  cet  ouvrage,  qui,  malgré  d'indénia- 
bles qualités,  ne  comptera  pas  parmi  ses 
meilleurs.  Son  œuvre  a  été  tout  d'abord  ac- 
cueillie avec  sympathie  par  le  public  russe, 
dont  il  était  un  des  maîtres  préférés,  mais 
son  succès  ne  s'est  pas  soutenu  et  elle  n'est 
point  restée  au  répertoire.  —  On  désigne  par- 
fois cet  ouvrage  sous  le  titre  de  la  Magi- 
cienne. 

CHASSE  (la.),  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Desfontaines,  musique  du  chevalier 
de  Saint-Georges,  représenté  à  la  Comédie- 
Italienne  le  12  octobre  1778.  Cet  ouvrage  n'eut 
pas  de  succès,  malgré  l'intérêt  qui  s'attachait 
à  la  personne  du  chevalier  de  Saint-Georges, 
qui  fit  plus  d'honneur  à  son  maître  d'escrime 
La  Boëssière  qu'à  Gossec,  son  maître  de  com- 
position musicale.  Il  faut  cependant  recon- 
naître que  cet  amateur  a  laissé  des  sonates 
de  violon  assez  estimées. 

CHASSE  (la),  opéra,  musique  de  Schenck, 
représenté  à  Vienne  en  1797. 

CHASSE  (la)  ,  opéra-comique  allemand , 
musique  de  Blumenrœder,  représenté  pour  la 
fête  du  roi  de  Bavière,  au  théâtre  royal  de 
Munich  en  1810. 

CHASSE  (la),  opéra  allemand,  paroles  de 


Weiss,  musique  d'Adam  Hiller,  représenté 
en  Allemagne  à  la  fin  du  xvme  siècle,  repris 
à  Manheim  en  décembre  1855. 

*  CHASSE  AU  BONHEUR  (la.),  opérette,  mu- 
sique de  M.  Franz  de  Suppé,  représentée  en 
octobre  1888  au  Caii-Theater  de  Vienne. 

*  CHASSE  AU  LOUP  (la),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Cosseret  et  Guy,  musi- 
que de  M.  Félix  Pardon,  représentée  à  l'Éden- 
Concert  le  17  septembre  1887. 

*  CHASSE  AU  pierrot  (la),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Blercy,  musique  d'Au- 
guste Léveillé,  représentée  au  théâtre  de  Bel- 
leville  (Paris)  le  27  février  1881. 

CHASSE  AUX  RIVAUX  (la),  opérette  en 
un  acte,  livret  de  M.  Francis  Tourte,  musique 
de  M.  le  marquis  Jules  d'Aoust;  représenté 
dans  la  salle  Herz  le  23  janvier  1876.  La 
scène  se  passe  sur  les  bords  d'un  lac  en 
Suisse.  Dans  cette  pièce  vive  et  gaie,  une 
jeune  aubergiste  se  joue  agréablement  de  la 
jalousie  d'un  riche  voyageur  épris  d'elle,  et 
parvient  à  se  faire  doter  par  lui  pour  épouser 
celui  qu'elle  aime.  La  musique  est  mélodique, 
toujours  gracieuse  et  en  harmonie  avec  le 
sujet.  On  a  applaudi  surtout  un  duo,  la  ro- 
mance du  lac  et  une  jolie  valse.  Chanté  par 
Gallois  et  M"e  Marcus. 

CHASSE  DU  BURGRAVE  (la),  scène  dra- 
matique à  sept  voix  avec  chœurs,  musique 
d'Amédée  de  Roubin,  représentée  dans  des 
solennités  musicales  en  province  vers  1851. 

CHASSE  DU  ROI  CHARLES  (la),  opéra 
suédois ,  musique  de  M.  Fritz  Pacius  d'Hel- 
singfors,  rep.  à  Stockholm  en  janvier  1857. 

CHASSE  MAGIQUE,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Hoffmeister,  écrit  vers  1806. 

CHASSE  princière  (la),  opéra  allemand, 
paroles  de  Kotzebue,  musique  de  Ohmann, 
représenté  à  Revel  vers  1815. 

CHASSE  ROYALE  (la),  opéra  de  genre  en 
deux  actes,  paroles  de  M.  de  Saint-Hilaire, 
musique  de  Godefroid,  représenté  sur  le  théâ- 
tre de  la  Renaissance  le  29  octobre  1839.  Le 
sujet  est  rebattu.  François'  1er,  une  bouque- 
tière nommée  Denise,  la  duchesse  d'Etampes, 
le  comte  de  Saint-Pol  et  le  paysan  Basile  s'é- 
garent, se  poursuivent,  s'évitent  dans  les 
bois  et  se  retrouvent  au  dénoûment.  La  mu- 
sique a  paru  d'ailleurs  agréable.  On  a  remar- 
qué un  duo  entre  le  roi  et  Denise,  et  le  grand 
air  de  celle-ci  chanté  avec  un  brio  charmant 
et  une  grâce  exquise  par  l'actrice  anglaise 

15 


226 


CHAS 


CHAT 


Mme  Anna  Thïllon.  Hurteaux,  à  qui  les  rôles 
de  basse  étaient  échus  au  théâtre  de  la  Re- 
naissance, jouait  le  rôle  de  François  1er. 

chasse  SAXONNE  (la)  ,  opéra ,  musique 
de  Cadaux,  représenté  au  théâtre  de  Tou- 
louse en  1839. 

CHASSEUR  DE  CHAMOIS  (le),  opéra  alle- 
mand ,  musique  de  Bierey,  représenté  à 
Vienne  vers  1808. 

*  CHASSEUR  DE  SOEST  (les),  opéra-comi- 
que  populaire  en  trois  actes,  paroles  de  M.  L» 
Winternitz,  musique  de  M.  A.  Raida,  repré- 
senté au  théâtre  du  Walhalla  de  Berlin,  en 
novembre  1887- 

*  CHASSEUR  DE  TRENTE  (le),  opéra,  li- 
vret tiré  par  M.  Ottomeyer  d'une  légende  al- 
pine de  Baumbach  intitulée  Zlatarog,  musi- 
que de  M.  Albert  Thierfelden,  représenté  avec 
succès  au  théâtre  municipal  de  Rostock  en 
avril  1893. 

*  CHASSEUR  FANTASTIQUE  (le),  Opéra, 
paroles  de  MM.  J.  Wolff  et  G.  Wagner,  mu- 
sique de  M.  A.  Schulz,  représenté  à  Bruns- 
wick en  novembre  1887.  L'auteur  remplissait 
les  fonctions  de  chef  d'orchestre  au  théâtre. 

*  CHASSEUR  MAUDIT  (le)  [Wilde  Jzger], 
opéra  romantique  en  quatre  actes,  livret  tiré 
d'une  légende  de  Julien  Wolff,  musique  de 
Victor  Nessler,  représenté  à  Strasbourg  en 
décembre  1882.  Il  s'agit  ici  d'un  noble  cheva- 
lier, le  comte  Hackelberend,  qui  se  livre  au 
plaisir  de  la  chasse  avec  une  sorte  de  passion 
effrénée  pour  se  distraire  d'un  cuisant  re- 
mords, qui  n'en  commet  pas  moins  un  acte  sa- 
crilège en  lançant  son  poignard  contre  un 
crucifix,  et  qui  meurt  damné  pour  sortir 
bientôt  de  sa  tombe  et  devenir  le  Wilde  Jx- 
ger,  le  chasseur  maudit  créé  par  l'imagination 
populaire  et  qui  hante  l'Odengebirg,  le  Broc- 
ken  et  les  Vosges.  Le  sujet  prête  au  lyrisme, 
et  l'on  a  félicité  le  compositeur  du  parti  qu'il 
en  avait  su  tirer.  Le  rôle  du  chasseur  était 
tenu  à  souhait  par  le  baryton  Heine  ;  les  per- 
sonnages féminins  étaient  représentés  par 
Mmes  Aman,  Marion  et  Mlle  Hoch. 

CHASSEUR  SAUVAGE  (le),  opéra,  musi- 
que de  Payer ,  rep.  à  Vienne  vers  1807. 

CHASSEURS  DE  SIBÉRIE  (les),  opéra 
russe,  musique  d'Antoine  Rubinstein,  repré- 
senté à  Saint-Pétersbourg  vers  1852. 

CHASTE  SUZANNE  (la)  ,  opéra  de  genre 
en  quatre  actes,  paroles  de  Carmouche  et  de 
F.  de  Courcy ,  musique  de  Hippolyte  Moupou, 
représenté  sur  le  théâtre  de  la  Renaissance 


le  27  décembre  1839.  Le  livret  est  d'une  in- 
convenance telle  que  le  public  du  théâtre  de 
la  Renaissance  ne  l'a  pu  tolérer.  Partant  de 
cette  idée  fausse  que  les  sujets  bibliques 
réussissent  rarement  au  théâtre,  parce  qu'ils 
n'offrent  pas  de  scènes  familières  qui  rom- 
pent la  monotonie  du  sujet,  les  auteurs  du 
poème  se  sont  imaginé  de  donner  aux  vieil- 
lards un  caractère  bouffon.  Les  sujets  sacrés 
sont  trop  respectables  pour  qu'on  se  permette 
d'y  introduire,  sous  prétexte  de  variété ,  des 
scènes  comiques,  encore  moins  burlesques, 
et  leur  succès  sera  d'autant  plus  réel  et  dura- 
ble que  les  auteurs  se  seront  maintenus  dans 
le  caractère  de  gravité  et  d'élévation  qu'ils 
comportent.  Si  le  poète  et  le  musicien  sont 
trop  au-dessous  de  leur  tâche ,  la  pièce  est 
lourde  et  monotone;  s'ils  possèdent  au  con- 
traire les  qualités  propres  à  ce  genre  de  com- 
position ,  si  le  souffle  de  l'inspiration  ne  leur 
fait  pas  défaut,  leur  oeuvre  participe  à  la  su- 
blimité du  sujet;  sic  itur  ad  astra.  Les, 
opéras  de  David,  de  Saùl,  de  la  Mort  d'Adam 
n'ont  pas  eu  de  succès,  cela  est  vrai;  mais/o- 
seph,  Moïse  sont  encore  l'objet  de  l'admira- 
tion universelle  ;  et  au  Théâtre-Français  les 
sujets  bibliques  et  chrétiens  i'Athalie,  à'Es- 
ther ,  de  Polyeuete  sont  rangés  parmi  les 
chefs-d'œuvre  du  répertoire.  Au  point  de 
vue  de  l'inspiration  musicale,  l'opéra  de  la 
Chaste  Suzanne  est,  à  notre  avis ,  le  meilleur 
ouvrage  lyrique  d'Hippolyte  Moupou.  Dans 
la  partie  sérieuse,  nous  signalerons  une  ro- 
mance  naïve  et  charmante  de  Daniel,  dans  le 
premier  acte  ;  la  scène  de  l'accusation ,  dans 
le  second  ;  l'air  de  Daniel ,  la  symphonie  du 
sommeil  et  de  la  vision,  dans  le  troisième 
acte.  Le  duo  bouffe  des  vieillards,  écrit  pour 
deux  basses,  a  de  la  verve  et  de  l'originalité. 
MM.  Géraldi  et  Bussine  l'interprétaient  avec 
succès  dans  les  salons.  Cette  partition  offre, 
comme  toutes  celles  de  Moupou,  des  inéga- 
lités et  des  bizarreries  qui  expliquent  la  sé- 
vérité des  connaisseurs;  cependant,  il  faut 
reconnaître  qu'elle  renferme  des  mélodies  dé- 
licieuses et  d'un  cachet  incomparable,  telles 
que  la  phrase  de  Daniel  intercalée  dans  le 
duo  : 

Comment,  dans  ma  jeune  âme, 

Supporter  à  la  fois 
Ce  tendre  regard  de  femme , 
Le  son  charmant  de  cette  voix? 

Les  interprètes  de  cet  ouvrage  ont  été  la' 
haute -contre  Laborde ,  la  basse  Euzet, 
Mme  Anna  Thillon  et  MUe  Ozy. 

CHAT  BOTTÉ  (le),  opéra-comique  en  qua- 
tre actes,  paroles  de  Cuvelier,  musique  de 


CHAT 


CHAT 


227 


Foigaetfils,  représenté  au  théâtre  des  Jeunes 
Artistes  le  19  mars  1802. 

*  CHAT  botté  (le),  féerie-opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Bouvret ,  musique 
de  M.  Adrien  Bérou,  représentée  au  théâtre 
de  la  Galerie-Vivienne  le  24  décembre  1888. 

*  CHAT  BOTTÉ  (le),  opéra- comique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Bellier,  musique  de 
M.  Charles  Haring,  représenté  à  Bordeaux  le 
17  février  1890. 

*  CHAT  DU  DIABLE  (le),  opérette-féerie 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Nuitter  et 
Tréfeu,  musique  de  Jacques  Offenbach,  repré- 
sentée au  théâtre  du  Châtelet  le  19  octobre 
1893.  C'est  l'adaptation  française  de  l'opérette 
Wittington  et  son  chat,  tirée  du  conte  si  fa- 
meux en  Angleterre,  que  le  compositeur  avait 
écrite,  au  prix  de  75,000  francs,  pour  un 
théâtre  de  Londres.  La  musique  n'en  est  pas 
de  la  meilleure  venue,  et  le  sujet  lui-même 
n'a  captivé  que  d'une  façon  très  relative  le 
public  parisien.  En  dépit  d'une  mise  en  scène 
luxueuse,  de  tableaux  somptueux  et  de  bal- 
lets séduisants  comme  le  théâtre  du  Châtelet 
a  coutume  d'en  offrir  à  ses  spectateurs,  le 
succès  a  été  médiocre  et  de  courte  durée. 

*  CHAT  PERDU  (le),  comédie  en  un  acte 
mêlée  d'ariettes,  musique  de  Benjamin  de  La 
Borde.  Cet  ouvrage,  comme  beaucoup  d'au- 
tres du  même  auteur,  avait  sans  doute  été 
écrit  pour  un  théâtre  particulier.  On  ne  sait 
aujourd'hui  où  il  a  été  représenté,  mais  la 
partition  en  a  été  gravée  en  1769. 

CHÂTEAU  À  TOTO  (le)  ,  opéra-bouffe  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Henri  Meilhac  et 
Ludovic  Halévy,  musique  de  M.  Jacques  Of- 
fenbach, représenté  au  Palais-Royal  le  6  mai 
1868.  Bouffonnerie  jouée  par  Gil-Perez,  Bras- 
seur, Hyacinthe  ,  Lassouche  ,  Mlles  Zulma 
Bouffar,  Worms,  Paurelle,  Alphonsine. 

CHÂTEAU  AU  PIED  DU  MONT  ETNA  (le), 
opéra  allemand,  musique  de  Marschner,  re- 
présenté à  Hanovre  en  1836. 

CHÂTEAU  DE  CANDRA  (le)  [Das  schlnss 
Candra],  opéra  allemand,  musique  de  Joseph 
Wolfram,  joué  à  Berlin  en  mai  1833.  On  a 
remarqué  de  beaux  chœurs  dans  cet  ouvrage 
chanté  avec  succès  par  Mil"  Grunbaum. 

*  CHATEAU  DE  COMO  (le),  drame  lyrique, 
musique  de  M.  Cockle,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  de  Londres  en  octobre  1889.  L'au- 
teur de  cet  ouvrage  était  un  pharmacien, 
grand  amateur  de   musique   et  possesseur 


d'une  grande  fortune,  qui,  désireux  de  voir 
représenter  son  œuvre,  avait  loué  à  cet  effet 
le  petit  théâtre  de  l'Opéra-Comique  et  payait 
de  ses  deniers  les  chanteurs,  l'orchestre,  les 
chœurs  et  tout  le  personnel  qui  concourait  à 
son  exécution.  Cette  œuvre,  d'ailleurs,  était 
informe,  et  bientôt  il  n'en  fut  plus  question. 

CHÂTEAU  DE  LA  BARBE  BLEUE  (le), 
opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de  M.  de 
Saint-Georges,  musique  de  M.  Limnander,  re- 
présenté à  FOpéra-Comique  le  1er  décembre 
1851.  Le  livret,  surchargé  de  détails  trop  in- 
vraisemblables, a  causé  autant  de  préjudice 
à  la  musique  de  M.  Limnander  que  les  évé- 
nements politiques  qui  à  cette  époque  préoc- 
cupaient tous  les  esprits.  L'action  se  passe 
d'abord  aux  Grandes-Indes,  dans  les  environs 
de  Madras.  Barbe-Bleue  est  une  femme,  la 
duchesse  de  Lancastre,  nièce  du  roi  Jacques, 
et  qui  est  venue  en  ce  pays  lointain  pour  ral- 
lier des  partisans  à  la  cause  de  son  oncle  dé- 
chu. La  duchesse,  afin  de  déjouer  les  soup- 
çons, se  fait  passer  pour  une  dame  indienne, 
veuve  de  plusieurs  maris.  Quelque  sombre  et 
mal  famé  que  soit  le  château  qu'elle  habite, 
des  intrigues  amoureuses  s'y  donnent  car- 
rière, et  on  y  pousse  de  beaux  sentiments 
qui  trouvent  au  troisième  acte  leur  récom- 
pense dans  le  château  de  Saint-Germain.  La 
partition  renferme  plusieurs  morceaux  réus- 
sis et  distingués.  Le  thème  Tant  douce  pa- 
trie! ôpays  charmant,  chanté  par  le  ténor, 
est  suave  et  mélancolique  ;  un  joli  chœur  de 
femmes,  la  ballade  du  Roi  de  Lahore,  un  air 
brillant  chanté  par  M""  Ugalde,  ont  été  re- 
marqués dans  le  deuxième  acte.  Les  mor- 
ceaux qui  composent  le  troisième  sont  tous 
conçus  heureusement  :  c'est  le  chœur  écos- 
sais en  imitation  pour  voix  d'hommes,  le  duo 
de  l'écho,  le  charmant  trio  Taisez-vous,  et  un 
duo  final  passionné ,  auquel  l'unisson ,  selon 
l'usage  que  Verdi  a  mis  à  la  mode ,  ne  fait 
pas  défaut.  Le  Château  de  la  Barbe-Bleue  a 
eu  pour  interprètes  :  Mme  Ugalde  ,<  Mlle  Le- 
mercier ,  Dufresne ,  Sainte-Foy  ,  Félix ,  Car- 
valho  et  Duvernoy. 

*  CHATEAU  DE  L'ORME  (le),  opéra-comi- 
que, musique  de  M.  Richard  Kleinmichel,  re- 
présenté au  théâtre  municipal  de  Hambourg 
en  octobre  1883. 

CHÂTEAU  DE  PLAISANCE  DU  DIABLE 
(le),  opéra  allemand,  musique  de  Walter,  re- 
présenté vers  1778. 

CHÂTEAU  DE  THAYA  (le),  opéra  aile- 


228 


CHAT 


GHAU 


mand,  musique  de  J.  Hoven  (Vesque  de  Putt- 
lingen),  représenté  à  Vienne  en  1847. 

*  CHATEAU  DE  TIRE -LARIGOT  (le),  Opé- 
rette fantastique  en  trois  actes  et  dix  ta- 
bleaux, paroles  de  MM.  Ernest  Blum  et  Raoul 
Toché,  musique  de  M.  Gaston  Serpette,  re- 
présentée au  théâtre  des  Nouveautés  le 
30  octobre  1884.  Interprètes  :  MM.  Brasseur 
père  et  fils,  Berthelier,  Tony  Riom,  Schmidt, 

Lauret,  Mmes  Jeanne  Andrée,  Juliette  Dar- 

court,  Marcelle. 

CHÂTEAU  D'URTUBY  (le),  opéra-comique, 
paroles  de  MM.  de  Lurieu  et  Raoul,  musique 
posthume  de  Berton  fils,  représenté  àl'Opéra- 
Comique  le  14  janvier  1834.  Cejeune  compo- 
siteur promettait  de  porter  dignement  un 
nom  célèbre.  Il  avait  déjà  du  savoir  et  des 
connaissances  dans  l'instrumentation.  On  a 
remarqué  un  joli  duo,  Montagnes  de  la  Na- 
varre, très  bien  chanté  par  Révial  et  Pon- 
chard.  Mm<*  Pradher  a  joué  le  rôle  de  la  Châ- 
telaine. 

château  enchanté  (le),  opéra  entrois 
actes,  paroles  de  Kotzebue,  musique  de  Rei- 
chardt,  représenté  sur  les  théâtres  allemands 
en  1802.  Reichardt,  quoiqu'il  ne  fût  pas  sans 
talent,  est  plus  connu  et  plus  estimé  pour 
ses  travaux  de  littérature  et  d'histoire  musi- 
cales que  pour  ses  facultés  de  compositeur, 
bien  qu'il  ait  produit  considérablement. 

*  CHATEAU    EN    LOTERIE    (LE),    Opéra-CO- 

mique  en  un  acte,  paroles  de  Gaffé,  musique 
de  Fastré,  représenté  sur  le  théâtre  de  la 
Monnaie  de  Bruxelles  le  30  septembre  1856. 

*  château  maudit  (le),  opéra-comique 
fantastique,  musique  de  M.  Cari  Millœcker, 
représenté  en  août  1881  au  théâtre  Friedrich- 
"Wilhelmstadt  de  Berlin. 

château  trompette  (le),  opéra-comi- 
que en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Cormon  et 
Michel  Carré,  musique  de  M.  Gevaert,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  23  avril  1860. 
Le  château  Trompette  était  un  fort  construit 
du  temps  de  Charles  VII  aux  portes  de  Bor- 
deaux ;  mais,  dans  la  pièce,  c'est  une  auberge 
qui  a  ce  nom  pour  enseigne.  Il  s'agit  d'une 
aventure  d'où  le  duc  de  Richelieu  sort  mys- 
tifié par  une  petite  Bordelaise  qui  tourne  à 
son  profit  l'insuccès  du  galant  maréchal.  La 
partition  de  M.  Gevaert  renferme  de  jolies 
mélodies  ingénieusement  traitées.  Dans  le 
premier  acte,  on  a  remarqué  un  Noël  sur 
M.  de  Richelieu,  avec  refrain  en  chœur,  les 
airs  du  Carillon  de  Dunkerque  et  de  la  Bou- 
langère, arrangés  avec  esprit;  dans  le  second 


acte,  un  charmant  quintette  et  une  chanson 
de  table  au  refrain  malicieux  :  Quand  ils  sont 
vieux,  les  loups  ne  mordent  guère.  Au  troi- 
sième acte,  on  a  applaudi  les  couplets  de 
Champagne  :  Bonjour,  Fanchon,  bonjour,  Su- 
zette.  Mme  Cabel  a  créé,  avec  grâce  et  en- 
train, le  rôle  principal  de  Lise  ;  les  autres 
rôles  ont  été  chantés  par  Mocker,  Sainte- 
Foy,  Berthelier,  Prilleux,  Ponchard,  Le- 
maire  et  Mlle  Lemercier. 

CHÂTELAIN  DE  CRACOVIE  (le)',  opéra 
allemand ,  musique  de  Pabst ,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Kœnigsberg  en  1846. 
Cet  ouvrage  a  du  mérite.  Der  Kastellan  von 
Krakau  fut  accueilli  avec  faveur  ;  ce  qui  dé- 
termina le  compositeur  à  travailler  pour  la 
scène.  Il  donna,  en  1848,  un  second  ouvrage 
au  même  théâtre ,  sous  le  titre  de  :  Unser 
Johann  (Notre  Jean). 

CHATTE  MERVEILLEUSE  (LA.)  ,  opéra- 
comique  en  trois  actes ,  paroles  de  MM.  Du- 
manoir  et  Dennery,  musique  de  M.  Albert 
Grisar,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  le  18 
mars  1862.  Les  auteurs  du  livret  ont  joint  à 
la  fable  de  La  Fontaine  le  conte  de  Perrault, 
le  Chat  botté,  et  cette  pièce  marche,  sans  pré- 
tention à  aucune  vraisemblance  ni  à  un  grand 
intérêt.  La  partition  offre  d'agréables  mor- 
ceaux :  en  première  ligne,  le  chœur  :  Travaille, 
moissonneur,  travaille,  dont  la  bonne  harmo  - 
nie  et  la  belle  sonorité  font  honneur  à  M.  Gri- 
sar; la  romance  d'Urbain,  Tout  cet  éclat  qui 
m'environne ,  et  la  ronde  à  deux  voix  accom- 
pagnée par  le  chœur,  et  qui  est  assez  vulgaire. 
Le  rôle  de  la  chatte  a  été  une  des  plus  glo- 
rieuses créations  de  Mme  Cabel.  Monjauze, 
Lesage,  Leroy,  Wartel,  Vanaud,  M^es  Mo- 
reau,  Vadé  et  Mlle  C.  Vadé  ont  rempli  les 
autres  rôles. 

CHATTE  MÉTAMORPHOSÉE  EN  FEMME 
(  la  ) ,  opérette  en  un  acte ,  paroles  de 
MM.  Scribe  et  Mélesville,  musique  de  M.  J. 
Offenbach,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens 
le  19  avril  1858. 

CHAUMIÈRE  DES  ALPES  (la),  opérette 
en  un  acte ,  musique  de  Loewe ,  représentée 
à  Lœbejûn  vers  1820.    ' 

chaumière  indienne  (la),  opéra  en 
deux  actes,  musique  de  Gaveaux,  représenté 
en  1792.  Cet  ouvrage  a  été  le  début  du  com- 
positeur. Un  air  a  été  populaire  :  J'apprends 
qu'un  jeune  prisonnier. 

*  CHAUVE-SOURIS  (la),  opéra-comique 
français,  musique  de  Nicola  De  Giosa,  resté 
inédit.  Comme  un  grand  nombre  de  composi- 


CHER 


CHE.V* 


229 


teurs  étrangers,  De  Giosa  avait  le  plus  ar- 
dent désir  de  se  produire  devant  le  public 
parisien.  Il  se  mit  en  rapport  avec  la  direc- 
tion de  l'Opéra-Comique,  et  écrivit  pour  ce 
théâtre  l'ouvrage  intitulé  la  Chauve-souris. 
Mais  l'affaire  n'eut  pas  de  suites,  et  cet  opéra 
est  resté  inconnu. 

CHE  ORIGINALI1  farce  italienne,  musique 
de  J.-S.  Mayer,  représentée  à  San-Benedetto 
de  Venise,  en  1798. 

chelonida  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Draghi  (Antoine),  rep.    à  Vienne  en  1677. 

CHÊNE  CREUX  (le),  opéra  allemand,  mu- 
sique d'Eberwein  (Traugott-Maximilien), 
représenté  à  Rudolstadt  en  1829. 

CHÊNE  PATRIOTIQUE  OU  LA  MATINÉE 
DU  14  JUILLET  (le),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  Monvel,  musique  de  Dalay- 
rac,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  10  juil- 
let 1790.  La  scène  se  passe  dans  un  village 
dont  le  seigneur  fait  si  bon  marché  de  sa 
noblesse  qu'il  marie  son  fils  à  une  paysanne, 
et  laisse  choisir  dans  ses  forêts  un  chêne,  que 
les  villageois  vont  replanter  devant  leur 
église ,  en  mémoire  de  la  prise  de  la  Bastille. 
Le  ci-devant  seigneur,  les  officiers  munici- 
paux, la  garde  nationale  et  les  autres  citoyens 
attendent  que  midi  sonne  pour  prêter  le  ser- 
ment fédératif,  ce  qui  s'exécute  avec  beau- 
coup de  zèle  et  d'enthousiasme.  Ce  stupide 
ouvrage,  "  dont  la  sensibilité  fait  le  principal 
mérite,  »  dit  le  Mercure  de  France,  renferme 
des  couplets  qui  naturellement  ont  été  fort 
applaudis. 

CHERCHEUR  D'ESPRIT  (le)  ,  opéra-comi- 
que  en  un  acte  et  en  vers  libres ,  paroles  de 
M.  Edouard  Foussier,  musique  de  Besanzoni, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  26  mars 
1856.  Ce  sont  les  Oies  du  frère  Philippe  qui 
ont  inspiré  le  livret.  La  forme  en  est  agréa- 
ble, la  musique  bien  écrite.  Mlles  Boulart  et 
Decroix  ont  chanté  les  rôles  de  Lélio  et  de 
Stellina. 

CHERCHEURS  D'OR  (les)  ,  opéra  en  trois 
actes ,  musique  d'Elwart,  né  en  1808,  non  re- 
présenté. 

*  CHERCHEUSE  D'ESPRIT  (la),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  d'après  la  pièce  de  Favart, 
musique  de  M.  Edmond  Audran,  représenté 
au  théâtre  du  Gymnase  de  Marseille  au  mois 
d'avril  1866.  Ce  petit  ouvrage  a  été  ensuite 
joué  à  Paris,  au  petit  théâtre  de  l'Alcazar, 
en  1888. 


CHEROKEC,  opéra-comique  ,  musique  de 
Storace ,  représenté  au  théâtre  de  Drury- 
Lane,  à  Londres,  en  1794. 

CHERUBINA,  opéra-comique,  musique  de 
M.  Léon  Bloch,  représenté  au  théâtre  muni- 
cipal d'Aix-la-Chapelle  en  décembre  1894. 
L'auteur  exerçait  les  fonctions  de  chef  d'or- 
chestre à  ce  théâtre. 

CHERUSCI  (i) ,  opéra  séria,  musique  de 
J.-S.  Mayer,  représenté  au  théâtre  Argen- 
tina,  à  Rome,  en  1808. 

CHERUSCI  (i),  opéra  italien,  musique  de 
Pavesi,  représenté  à  Venise  en  1808 

CHEVAL  DE  BRONZE  (le),  opéra-comique 
en  trois  actes ,  paroles  de  Scribe ,  musique 
d'Auber ,  représenté  pour  la  première  fois  à 
l'Opéra-Comique  le  23  mars  1835.  Le  livret 
transporte  le  spectateur  en  Chine  et  en  pleine 
féerie.  Il  était  amusant  à  l'époque  où  il  a  été 
représenté  ;  mais  la  plupart  des  scènes  sont 
devenues  banales  à  force  d'avoir  été  imitées. 
Le  Cheval  de  bronze  se  prêtait  aux  décora- 
tions et  aux  machines,  c'est  pourquoi  on  a  eu 
l'idée  de  monter  cet  ouvrage  à  l'Académie  de 
musique,  où  il  fut  représenté  en  quatre  ac- 
tes avec  des  additions  le  21  septembre  1857. 
La  musique  en  est  vive,  spirituelle,  mais  elle 
n'a  pas  le  caractère  qui  convient  à  notre 
première  scène  lyrique.  Parmi  les  morceaux 
les  plus  agréables  de  la  partition,  on  peut 
citer  la  ballade  Là-bas,  sur  ce  rocher  sauvage, 
et  la  plupart  des  morceaux  du  second  acte, 
qui  est  le  plus  riche  en  motifs  originaux , 
entre  autres  les  couplets  en  la  majeur  : 
Quand  on  est  fille,  hélas!  et  le  duo  Ah!  ciel, 
en  croirai- je  mes  yeux!  Les  modulations  de 
l'orchestre ,  pendant  le  sommeil  du  manda- 
rin, sont  d'une  suavité  tout  orientale. 

CHEVAL  DE  bronze  (le),  féerie  lyrique, 
musique  de  M.  Engelbert  Humperdinck,  re- 
présentée avec  succès  sur  le  théâtre  royal  de 
Cassel  en  septembre  1895.  Le  sujet  de  cet 
ouvrage  n'a  rien  de  commun  avec  celui  de 
l'opéra  de  Scribe  et  Auber. 

CHEVAL  DE  TROIE  (le),  opéra-comique, 
musique  de  Wœlfl,  rep.  à  Vienne  vers  1797. 

CHEVAL  SANS  TÊTE  (le),  opéra-comique, 
musique  de  Volkert ,  représenté  à  Léopold- 
stadt  en  1828. 

CHEVALIER  A  LA  MODE  (le)  ,  opéra-co- 
mique, musique  de  Dalayrac,  représenté  à  la 
cour  en  1781. 
*  CHEVALIER  BIJOU  (le),  opérette  en  un 


230 


GHEV 


GHEV 


acte,  musique  de  M.  Adolphe  Deslandres,  re- 
présentée au  concert  de  l'Eldorado  le  22  oc- 
tobre 1875. 

CHEVALIER  DE  CANOLLE  (le)  ,  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  Mme  So- 
phie Gay,  musique  de  Fontmichel,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  6  août  1836.  Le  sujet 
du  livret  est  emprunté  à  la  guerre  de  la 
Fronde,  et  la  pièce  est  traitée  d'une  manière 
intéressante.  On  a  critiqué  avec  raison  la 
boursouflure  du  style  et  des  expressions 
trop  romantiques,  entre  autres  celle  des 
beautés  aux  longs  regards  de  miel.  Malgré  ses 
défauts ,  le  poème  offrait  au  compositeur  des 
situations  belles  et  variées,  l'enthousiasme 
guerrier,  un  tumulte  populaire ,  un  bal,  la 
condamnation  à  mort  du  chevalier  dont  le 
caractère  est  sympathique  et  une  marche  fu- 
nèbre. L'auteur  de  la  musique,  M.  Court  de 
Fontmichel,  élève  de  Chelard  et  lauréat  de 
l'Institut,  avait  de  la  fortune.  Quoiqu'il  eût 
fait  représenter  l'année  précédente,  à  Mar- 
seille, un  opéra  intitulé  II  Gitano,  il  ne  par- 
vint à  faire  accepter  son  ouvrage  au  direc- 
teur de  l'Opéra  -  Comique  qu'au  prix  de 
sacrifices  d'argent  assez  considérables,  qui 
eurent  sans  doute  le  double  inconvénient 
de  le  faire  accueillir  froidement  par  le  public 
et  de  le  dégoûter  lui-même  d'une  carrière 
dans  laquelle  il  aurait  pu  réussir  avec  plus 
de  persévérance.  La  musique  du  Chevalier  de 
Canolle  a  été  écrite  avec  facilité,  et  trahit 
souvent  l'imitation  des  procédés  de  l'école 
italienne.  Nous  signalerons  l'air  en  mi  bémol 
chanté  par  Jansenne ,  et  qui  est  bien  traité  : 
Dans  cet  heureux  séjour  où  règne  Natalie.  Aux 
airs  et  aux  cavatines  chantés  par  Chollet, 
qui  jouait  le  rôle  du  chevalier ,  et  malgré  la 
virtuosité  qu'il  déployait  en  descendant  rapi- 
dement et  avec  grâce  la  double  octave  i'ut  à 
ut,  on  a  préféré  le  trio  en  mi  bémol  con  sor- 
dini  qui  se  termine  en  quintette  d'une  façon 
très  heureuse.  Les  autres  rôles  ont  été  tenus 
par  Mme  Casimir  et  Mlle  Olivier. 

*  CHEVALIER  DE  LARTIGNAC  (le),  Opéra- 
comique  en  deux  actes,  paroles  de  M.  Bias, 
musique  de  Cœdès,  représenté  au  Casino  de 
Dieppe  en  1877. 

CHEVALIER  DE  LERIGNY   (le),    opéra-CO- 

mique,  paroles  et  musique  de  Raymont,  re- 
présenté au  théâtre  des  Beaujolais  vers  1785. 

*  CHEVALIER  DE  SAN  MARCO  (le),  opé- 
rette en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Bohr- 
mann  et  Riegen,  musique  de  M.  Joseph 
Bayer,  représentée  à  New- York  en  1881,  et 
en  novembre  1882  au  Carl-Theater  de  Vienne. 


CHEVALIER  DE  SENANGES  (le),  opéra 
en  trois  actes,  paroles  d'Alexandre,  musique 
de  Henri  Berton,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
que le  23  juillet  1808. 

CHEVALIER  D'INDUSTRIE  (le),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Saint-Victor, 
musique  de  Pradher  et  Dugazon,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  16  novembre  1804. 

*  CHEVALIER  D'INDUSTRIE  (le),  opérette, 

paroles  de  MM.  Richard  Gênée  et  Mannstaedt, 
musique  de  M.  Alphonse  Czibulka,  représen- 
tée au  Carl-Theater  de  Vienne  en  janvier  1888. 

*  CHEVALIER  DU  BONHEUR  (le),  opérette 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Richard  Gênée, 
Mannstadt  et  Zappert,  musique  de  M.  Czi- 
bulka, représentée  avec  un  très  grand  succès, 
en  août  1888,  au  théâtre  municipal  de  Carls- 
bad. 

CHEVALIER  DU  MIROIR  (le),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Walter,  représenté  vers 
1780  en  Allemagne. 

chevalier  GASTON  (le),  opérette  en  un 
acte,  livret  de  M.  Pierre  Véron,  musique  de 
M.  Robert  Planquette,  représentée  au  théâtre 
de  Monte-Carlo,  à  Monaco,  en  février  1879; 
chantée  par  Ismaêl,  Mmcs  Galli-Marié  et  La- 
combe-Duprez. 

*  chevalier  henri  (le),  opéra,  musique 
de  M.  Charles  de  Perfall,  représenté  au  théâ- 
tre municipal  de  Francfort  en  novembre  1888. 

*  CHEVALIER  JEAN  (le),  drame  lyrique  en 
quatre  actes,  paroles  de  MM.  Louis  Gallet  et 
Edouard  Blau,  musique  de  M.  Victorin  Jon- 
cières,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
n  mars  1885.  On  a  dit  avec  raison  que  le 
sujet  de  cet  opéra  n'est  autre  que  celui  de  la 
Fausse  Adultère,  transportée  au  xne  siècle,  en 
Silésie,  à  l'époque  des  croisades.  Le  chevalier 
Jean,  à  son  retour  de  Palestine,  trouve  la 
femme  qu'il  aimait,  la  comtesse  Hélène,  ma- 
riée au  vieux  comte  Arnold,  qui  n'est  d'ail- 
leurs pour  elle  qu'un  père  affectueux.  Hélène, 
qui  croyait  Jean  mort  en  Terre  Sainte,  n'a 
pourtant  consenti  à  ce  mariage  que  pour 
échapper  aux  poursuites  du  prince  Rudolf, 
renommé  pour  sa  fourberie  et  sa  cruauté. 
Celui-ci  ne  renonce  pas  pour  cela  à  ses  désirs, 
et,  ne  pouvant  parvenir  à  les  assouvir,  il  veut 
au  moins  se  venger.  Après  avoir  décidé  le 
comte  Arnold  à  aller  rejoindre  l'empereur 
Frédéric  dans  sa  guerre  contre  les  Milanais, 
il  emploie  un  moyen  infâme  pour  faire  croire 
à  un  adultère  commis  en  son  absence  par  la 
comtesse.  La  malheureuse  femme,  odieuse- 


CHEV 


GHEV 


231 


ment  accusée,  ne  peut  donner  la  preuve  de 
son  innocence,  et  le  tribunal  devant  lequel 
elle  comparaît  la  condamne  sans  merci,  à 
moins  qu'un  champion  se  présentant  pour 
prendre  sa  défense  contre  son  accusateur,  le 
jugement  de  Dieu  fasse  éclater  son  innocence. 
L'infortunée  se  croit  perdue,  lorsqu'elle  se 
trouve  en  présence  d'un  moine,  qui  n'est 
autre  que  le  chevalier  Jean.  Déçu  dans  son 
amour  en  retrouvant  mariée  la  femme  qu'il 
adorait,  Jean  est  entré  dans  les  ordres.  Mais, 
convaincu  qu'elle  n'a  rien  à  se  reprocher,  il 
vient  pour  la  défendre,  reprend  pour  le  com- 
bat son  armure  de  chevalier,  provoque  Rudolf 
en  champ  clos  et  le  tue.  La  comtesse  est 
ainsi  sauvée,  et,  comme  le  comte  Arnold  est 
mort  à  la  guerre,  Jean  demande  à  être  relevé 
de  ses  vœux,  ce  qui  lui  est  accordé,  et  il 
épouse  Hélène. 

Il  y  a,  dans  ce  drame,  de  bonnes  situations 
musicales,  que  le  compositeur  a  su  mettre  à 
profit.  Sa  partition,  parfois  un  peu  bruyante, 
un  peu  compacte  au  point  de  vue  de  l'orches- 
tre, n'en  décèle  pas  moins  un  artiste  de 
talent,  doué  d'un  véritable  sentiment  scéni- 
que,  comme  il  l'avait  prouvé  déjà  dans  Dimi- 
tri.  Rendons-lui  grâce  tout  d'abord  d'avoir 
consenti  à  écrire  une  ouverture,  o  dont  nos 
musiciens  actuels  se  dispensent  trop  volon- 
tiers. Il  faut  signaler  au  premier  acte  le  joli 
chœur  d'introduction,  le  duo  de  Jean  et  d'Ar- 
nold, le  duo  de  Jean  et  d'Hélène,  et  la  scène 
finale;  au  second,  le  chœur  gracieux  des 
fileuses,  la  chanson  sarrazine  et  l'arioso  de 
Rudolf;  au  troisième,  le  chœur  de  l'orgie  et 
le  grand  duo  de  Jean  et  d'Hélène  ;  enfin,  au 
dernier  acte,  un  sextuor  qui  n'est  pas  sans 
un  souvenir  des  formes  italiennes,  l'invocation 
d'Hélène  pendant  le  combat  et  la  scène  du 
dénouement.  L'interprétation  du  Chevalier 
Jean  était  confiée  à  Mlles  Emma  Calvé  et 
Castagne,  à  MM.  Lubert,  Bouvet,  Fournets 
et  Cambot. 

chevalier  lubin  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Michel  Carré  et  Victor  Per- 
rot .  musique  de  M.  Adrien  Boieldieu,  repré- 
senté sur  le  théâtre  des  Fantaisies-Parisien- 
nes dans  le  mois  de  mai  1866.  Cette  pièce  est 
amusante  et  de  bon  goût.  Le  chevalier  de 
Simiane  est  amoureux  de  la  comtesse  Rosine, 
qui  ne  l'a  jamais  vu  et  qui ,  en  l'absence  de 
son  frère,  ne  veut  recevoir  aucune  lettre 
ni  aucune  proposition  de  mariage.  Le  mar- 
quis de  Beautreillis ,  admis  au  château  en 
qualité  de  parent,  perd  de  son  côté  son  temps 
et  sa  peine.  Rosine  a  renvoyé  son  jardinier  ; 
le  chevalier  se  déguise  en  paysan  et  se  pré- 


sente pour  remplir  cet  emploi.  A  l'occasion 
du  conte  du  Dormeur  éveillé,  que  vient  de 
lire  la  comtesse,  Beautreillis  s'imagine  de 
l'amuser  en  faisant  revêtir  le  faux  Lubin  des 
habits  d'un  gentilhomme.  Le  chevalier  les 
porte  à  merveille,  se  venge  agréablement  du 
marquis  en  le  grisant  et  en  le  faisant  à  son 
tour  habiller  en  jardinier.  Il  achève  de  ga- 
gner le  cœur  de  l'insensible  Rosine  et  ob- 
tient sa  main.  La  musique  est  appropriée 
d'une  manière  charmante  à  ce  marivaudage 
coquet.  L'ouverture,  instrumentée  avec  dé- 
licatesse, offre  de  jolis  motifs.  Après  un  pre- 
mier air  bien  en  situation,  le  marquis 
chante  avec  la  comtesse  un  duo  dont  le  prin- 
cipal motif  à  trois  temps  ne  manque  pas  d'é- 
légance. L'air  de  l'entrée  du  jardinier  a  de  la 
couleur.  L'air  de  Rosine  se  compose  d'un 
cantabile  plein  d'expression.  Il  est  regret- 
table que  l'allure  reproduise  encore  le  mou- 
vement de  valse.  Le  morceau  principal  de 
cet  ouvrage  est  un  excellent  trio  dont  le 
thème,  sur  les  paroles,  Il  croit  rêver,  sans 
doute,  est  développé  avec  science  et  goût. 
M.  Adrien  Eoieldieu  a  eu  l'idée  d'écrire  la 
musique  de  la  chanson  à  boire  dans  le  vieux 
style  du  xvne  siècle.  C'est  large,  bien  accen- 
tué, bien  gaulois.  M'ie  Arnaud  a  chanté  le 
rôle  de  la  comtesse. 

*  chevalier  mignon  (le),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Charles  Clairville 
et  Ernest  Depré,  musique  de  M.  Léopold  de 
Wenzel,  représentée  aux  Bouffes- Parisiens  le 
23  octobre  18S4.  Un  joli  titre,  qui  ne  recou- 
vrait qu'une  pièce  médiocre,  ornée  d'une 
musique  sans  originalité.  Les  interprètes 
étaient  MM.  Maugé,  Germain,  Désiré,  Gerpré, 
Mmes  Grisier-Montbazon  et  Paola  Marié. 

CHEVALIER  NAHEL  (le),  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Litolff,  représenté  à 
Bade  le  10  août  1863.  Le  livret  traite  un  épi- 
sode supposé  de  la  guerre  de  Trente  ans. 
Ce  chevalier  Nahel  est  une  sorte  de  mauvais 
génie  qui  joue  le  rôle  de  traître  et  dont  la 
mort  sert  de  dénoûment  à  la  pièce.  La  partie 
musicale  a  de  l'importance,  autant  par  la 
quantité  des  morceaux  que  par  les  tendances 
hardies  du  compositeur,  et  la  couleur  qu'il  a 
su  approprier  aux  situations.  Après  l'ouver- 
ture, qui  est  remarquable  par  l'ingénieux 
emploi  des  instruments  de  cuivre ,  on  distin- 
gue dans  le  premier  acte  la  ballade  de  la 
Pauvreté,  avec  accompagnement  de  harpe  et 
de  cor;  le  Couvre-feu,  la  ronde  des  Uhlans  et 
l'air  satanique  de  Nahel.  Dans  le  second  acte, 
on  a  applaudi  les  couplets  des  dragons  de 


232 


GHEV 


CHI 


Saxe-Weimar,  chantes  par  Mme  Faure-Le- 
febvre,  le  sextuor  des  Invisibles,  terminé  par 
le  chœur  général  des  Saxons  :  Allons  mourir' 
vour  la  foi  paternelle;  enfin,  dans  le  troi- 
sième acte ,  nous  citerons  un  bon  duo,  des 
couplets  bouffes,  et  une  jolie  valse  chantée. 
Balanqué ,  Jourdan ,  Berthelier,  Mmes  Faure 
etColson  ont  interprété  la  musique  de  M.  Li- 
tolff.      . 

*  chevalier  PAZMAN  (le),  opéra-comi- 
que  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Louis  de 
Doczi,  musique  de  M.  Johann  Strauss,  rep.  à 
TOpéra  impérial  de  Vienne  le  1"  janvier  1892. 

'CHEVALIER  SANS  PEUR  ET  SANS  REPRO- 
CHE   (LE)    OU    LES    AMOURS    DE    BAYARD, 

comédie  en  trois  actes  mêlée  d'intermèdes, 
de  Monvel,  musique  de  Champein,  représen- 
tée à  la  Comédie-Française  le  24  août  1786. 

*  CHEVALIER  TIMIDE  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  W.  Busnach  (d'après 
un  ancien  vaudeville  de  Désaugiers),  musique 
de  M.  Edmond  Missa,  représenté  sur  le  théâ- 
tre des  Menus-Plaisirs  le  1er  septembre  1887. 

CHEVALIERS  DE  LA  TABLE  RONDE  (LES), 
opéra -bouffe  en  trois  actes,  paroles  de 
MM.  Chivot  et  Duru,  musique  de  M.  Hervé, 
représenté  aux  Bouffes-Parisiens  le  17  no- 
vembre 1866.  La  parodie,  l'antithèse,  la  vul- 
garité des  détails,  qui  contrastent  avec  la  no- 
blesse et  la  grandeur  des  noms  et  de  la  con- 
dition sociale  des  personnages,  tels  sont  les 
éléments  comiques  de  ce  genre  de  pièces,  qui 
a  obtenu  depuis  quinze  ans  tant  de  succès 
en  France,  en  Allemagne  et  en  Russie.  Il  y  a 
dans  la  musique  plusieurs  morceaux  traités 
avec  verve  et  esprit.  Le  duo  d'Angélique  et 
Médor,  les  couplets  de  Mme  Rodomont  ont  eu 
du  succès.  Chanté  par  Kelm,  Garnier,  Jannin, 
Léonce,  Desmonts,  Mme  TJgalde,  M'ies  Dar- 
der et  Castello. 

CHEVALIERS  DE  TOLÈDE    (LES),   Opéra- 

comique,  paroles  de  M.  H.  Kirsch,  musique 
de  M.  Michel,  représenté  au  Théâtre-Royal  de 
Liège  en  décembre  1872. 

CHEVALIERS   ERRANTS  (les),   opéra-CO- 

mique  en  un  acte ,  musique  de  Lemière  de 
Corvey,  représenté  à  Paris  en  1792. 

*  CHEVALIERS  MARIENBURG  (LES),  Opéra 

tragique  en  trois  actes,  poème  de  M.  G.  Klei- 
nau,  musique  de  M.  Paul  Geisler,  représenté 
au  théâtre  municipal  de  Hambourg  le  2  mars 
1891. 

chevaliers  POUR  RIRE  (les),  bouffon- 


nerie en  un  acte,  musique  d'Alfred  Lagny, 
représentée  au  théâtre-concert  de  la  Gaîté,  en 
février  1872. 

CHEVRIER  (le),  opéra  allemand,  musique 
de  Gumbert,  représenté  au  théâtre  Wilhelm- 
stadt,  à  Berlin,  en  janvier  1854. 

*  CHEVRONS   DE   JEANNE   (LES),  Opérette 

en  un  acte,  musique  de  M.  Giunti  Bellini, 
rep.  aux  Folies-Marigny  le  2  octobre  1865. 

*  CHEZ   LES   MONTAGNARDS   ÉCOSSAIS, 

opérette  en  un  acte,  paroles  de  J.  Deschamps 
et  Jules  Ruelle,  musique  d'Aaguste  L'Éveillé, 
rep,  aux  Folies-Marigny  le  6  juillet  1866. 

*  CHEZ  LES  PIEUX  PASTEURS,  opéra  ea 
un  acte,  paroles  de  M.  E.  Wichert,  musique 
de  M.  O.  Fiebach,  représenté  sans  succès,  le 
10  mai  1891,  sur  le  théâtre  Royal  de  Dresde. 

CHI  CERCA  TROVA ,  opéra-bouffe ,  musi- 
que d'Anfossi,  représenté  à  Florence  en  1784. 

CHI  D'ALTRUI  SI  VESTE  PRESTO  SI 
SPOGLIA  {Qui  s'habille  aux  dépens  d'autrui 
bientôt  est  dépouillé)',  opéra  italien,  musique 
de  Cimarosa,  représenté  au  théâtre  des  Flo- 
rentins, à  Naples,  en  1783. 

CHI  DURA  vince,  opéra-bouffe  italien  en 
deux  actes ,  musique  de  Louis  Ricci ,  repré- 
senté à  Milan  en  1837.  Cet  ouvrage ,  dont  on 
pourrait  traduire  le  titre  par  Labor  improbus 
omnia  vincit  ou  par  Tout  arrive  à  gui  sait  at- 
tendre, a  été  joué  avec  succès  sur  tous  les 
théâtres  de  l'Italie.  Ce  fut  le  dernier  opéra 
du  compositeur.  Il  le  composa  seul,  sans  la 
collaboration  ordinaire  de  son  frère  Frédéric 
Ricci.  A  partir  de  cette  époque,  il  s'adonna  à 
la  musique  sacrée.  Chi  dura  vince  fut  repré- 
senté à  Vienne,  au  théâtre  de  la  Porte-de- 
Carinthie,  le  6  mai  1845. 

*  chi  LA  dura  la  vince,  opéra-bouffe, 
musique  d'Antonio  Orefice,  représenté  en 
1721  à  Naples,  sur  le  théâtre  des  Fiorentini. 

CHI  LA  FÀ  L'ASPETTA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Polani,    rep.  à  Venise  en  1717. 

CHI  LA  FÀ  L'ASPETTA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Fabrizzi  (Vincent),  représenté  à  Bo- 
logne en  1787. 

CHI  NON  FA  NON  FALLA,  opéra  italien, 
musique  de  Buini,  rep.  à  Bologne  en  1729. 

CHI  NON  RISICA  NON  HA  RIUSCITA  (Qui 
ne  risque  rien  n'a  rien),  opéra  buffa  italien, 
musique  de  Generali ,  représenté  à  la  Scala 
de  Milan  en  1811. 


CHU 


GHIE 


233 


CHI PlU  GUARDA  MENO  VEDE,  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Spontini ,  représenté  à 
Florence  en  1798. 

CHI  PIÙ  GUARDA  MENO  VEDE  (Qui  re- 
garde trop  voit  moins),  opéra  italien,  musique 
de  Bauer,  représenté  à  Turin  en  1843. 

chi  s'È  visto  S'È  visto,  opéra  italien, 
musique  de  Lavigna,  rep.  à  Milan  en  1810. 

chi  SI  contenta  GODE ,  opéra  italien , 
musique  de  J.  Mosca,  représenté  à  Naples 
vers  1792. 

CHI  STA  BENE  NON  SI  MUOVA,  opéra 
italien,  musique  de  Robuschi,  représenté  à 
Florence  en  1789. 

CHI  TUTTO  ABBRACCIA  NULLA 
STRINGE  (Qui  tout  embrasse  mal  étreint), 
opéra  italien,  musique  de  Scarlatti  (Joseph) , 
représenté  à  Venise  en  1756. 

CHI  VUOL  TROPPO  VEDER  DIVENTA 
CIECO  (Qui  veut  trop  voir  devient  aveugle), 
opéra  italien,  musique  de  J.  Mosca,  repré- 
senté à  Milan  en  1803,. 

CHIARA  DI  ROSEMBERG  (Claire  de  Ro- 
semberg),  opéra  italien,  musique  de  Gene- 
rali,  représenté  en  Italie  en  1821. 

CHIARA  DI  ROSEMBERG,  opéra  italien  en 
deux  actes,  livret  de  Gaetano  Rossi,  musique 
de  Luiggi  Ricci,  représenté  d'abord  à  Milan, 
puis  au  Théâtre-Italien  de  Paris ,  le  6  no- 
vembre 1833.  Le  sujet  est  tiré  du  Siège  de  La 
Rochelle,  roman  de  Mme  de  Genlis.  Il  s'agit 
d'une  fille  qui ,  témoin  de  l'assassinat  d'un 
enfant  par  un  homme  qu'elle  croit  son  père , 
est  accusée  de  ce  meurtre  et  n'ose  fournir 
les  preuves  de  son  innocence  dans  la  crainte 
de  perdre  celui  dont  elle  a  reçu  le  jour.  L'in- 
troduction de  scènes  comiques ,  assez  dépla- 
cées dans  un  tel  ouvrage,  a  nui  au  succès.  Le 
trio  des  trois  basses  a  réussi  en  Italie ,  parce 
qu'un  des  personnages  parle  un  patois  qu'on 
rend  tour  à  tour  napolitain ,  bolonais  ou  mi- 
lanais, selon  qu'on  joue  l'opéra  à  Naples  ,  à 
Bologne  ou  à  Milan.  Il  y  a  aussi  un  joli  duo 
chanté  par  Tamburini  et  Santini.  Le  rôle 
principal,  celui  de  Claire,  a  été  chanté  avec 
talent  par  Mlle  Judith  Grisi. 

CHIARA  E  SERAPINA  (Claire  et  Séra- 
phine),  opéra  italien,  musique  de  Donizetti, 
représenté  à  Milan  en  1822. 

CHIARINA  (la),  opéra  italien,  musique  de 
Farinelli,  représenté  à  Milan  en  1816. 


*  CHICHONES  (los),  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  Pina,  musique  de  Francisco  Bar- 
bieri,  représentée  sur  le  théâtre  de  la  Comé- 
die, à  Madrid,  le  23  décembre  1879. 

*  CHIEPTAIN  (the),  opérette  burlesque, 
représentée  à  Londres  en  1894.  —  Voyez 

CONTRABANDISTA  (THE). 

*  CHIEN  DE  montargis  (le),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Paul  Deschamps, 
musique  de  M.  Feautrier  (chef  de  musique 
au  82e  de  ligne),  représentée  à  Montargis  le 

7  juin  1888. 

CHIEN  DU  JARDINIER  (le)  ,  opéra-comi- 
que  en  un  acte ,  paroles  de  Lockroy  et  Cor- 
mon,  musique  de  Albert  Grisar ,  représenté 
àl'Opéra-Comique  le  16  janvier  1855.  C'est 
un  ouvrage  charmant.  La  pièce  est  amu- 
sante, fine  et  spirituelle.  Le  titre  seul  n'est 
pas  heureux,  parce  qu'il  n'exprime  ni  un 
proverbe  ni  un  des  personnages  de  l'action. 
Catherine,  jeune  et  riche  fermière,  doit  épou- 
ser M.  Justin,  jeune  villageois,  riche  aussi  et 
fort  sortable.  Mais  elle  fait  la  coquette ,  pro- 
met, se  dédit  et  promène  le  pauvre  garçon 
de  la  Saint-Martin  à  la  Saint-Jean.  Mais  voilà 
que  la  servante  Marcelle  s'avise  d'aimer,  et 
pour  le  bon  motif,  un  jeune  garçon  de  ferme 
nommé  François.  Catherine  s'en  irrite,  et 
forme  le  projet  de  le  lui  enlever  en  faisant  sa 
conquête  pour  elle-même.  Apprenant  que  le 
petit  pied  de  Marcelle  a  tourné  la  tète  de 
François,  elle  fait  semblant  de  se  donner  une 
entorse,  afin  d'avoir  l'occasion  de  lui  faire 
voir  que  son  pied  est  encore  plus  mignon  que 
celui  de  Marcelle.  Elle  réussit  dans  son  pro- 
jet; mais  le  cousin  Justin  lit  dans  son  jeu  et 
feint  d'être  épris  de  la  servante,  qui,  le  cœur 
gros  de  chagrin  et  de  dépit ,  accepte  sa  dé- 
claration. Tous  deux  ne  tardent  pas  à  s'aper- 
cevoir qu'ils  ne  sont  nullement  faits  l'un  pour 
l'autre.  A  la  fin ,  la  capricieuse  fermière  met 
le  céladon  François  en  loterie.  Elle  gagne  et 
s'empresse  de  le  céder  à  Marcelle,  en  se  ren- 
dant au  raisonnement  solide  et  affectueux  de 
Justin.  Les  détails,  qu'on  ne  saurait  repro- 
duire dans  une  aussi  courte  analyse  ,  ont  de 
la  grâce  et  de  l'intérêt.  La  partition  est  une 
des  meilleures  que  M.  Grisar  ait  écrites.  L'ou- 
verture est  vive  et  sémillante.  La  sonorité 
en  est  délicieuse.  L'emploi  discret  des  instru- 
ments à  percussion ,  notamment  du  triangle, 
amène  des  effets  très  heureux.  La  musique 
de  la  première  scène,  le  Coq  a  chanté  trois 
fois,  a  une  fraîcheur  toute  matinale.  Le  duo 
du  petit  pied  est  fort  piquant  ;  la  chanson  du 
Chien  du  jardinier  a  de  la  rondeur ,  et  Faure 


234 


GHIM 


CHOC 


a  contribué  par  sa  belle  voix  à  la  populariser. 
Ce  chanteur  a  détaillé  avec  goût  deux  cou- 
plets pleins  de  sentiment.  Nous  signalerons 
encore  un  trio,  un  large  quatuor  et  le  duo  de 
la  querelle  des  deux  femmes.  Mlle  Lefebvre 
a  joué  délicieusement  le  rôle  de  la  coquette 
de  village  ;  Faure,  Ponchard  et  MUe  Lemer- 
cier  l'ont  bien  secondée. 

CHIGNON  D'OR  (le),  opérette,  livret  de 
MM.  Grange  et  Tréfeu,  musique  de  M.  Emile 
Jonas,  représenté  sur  le  théâtre  des  Fantai- 
sies-Parisiennes à  Bruxelles,  en  octobre  1874. 
Chanté  par  Joly  et  Mlle  Luigini. 

*  CHIK-KAN-FO,  opérette  en  un  acte,  paro- 
les de  M.  Pouget,  musique  de  M.  Dédé, 
représentée  à  l'Alcazar  de  Bordeaux  le  5  fé- 
vrier 1878. 

CH1LDREN  IN  THE  WOOD  (thb)  [les  En- 
fants dans  le  bois],  intermède,  musique  de 
Samuel  Arnold,  rep.  à  Hay-Market  en  1793. 

CHILFÉRIC,  opéra-bouffe  en  trois  actes, 
paroles  et  musique  de  M.  Hervé,  représenté 
aux  Folies-Dramatiques  le  24  octobre  1868. 
Cette  pièce  a  encore  pour  ressorts  princi- 
paux les  contrastes,  les  antithèses  et  les  ana- 
chronismes.  Frédégonde,  faisant  son  démé- 
nagement du  palais  de  Chilpéric  dans  une 
voiture  à  bras  poussée  par  le  docteur  Ricin, 
tous  les  personnages  de  la  pièce  chantant  un 
finale,  abrités  sous  des  parapluies  de  toutes 
couleurs,  tel  est  l'ordre  d'idées  dans  lequel 
se  déroulent  les  opérettes  modernes.  Les  au- 
teurs, en  somme,  servent  au  public  les  mets 
qu'il  mérite;  puisqu'il  les  digère  et  les  paye, 
on  recommence  le  lendemain.  L'imagination 
musicale  ne  fait  pas  défaut  à  M.  Hervé  ;  seu- 
lement elle  est  mal  réglée.  On  a  applaudi  la 
chanson  du  Papillon  bleu,  des  couplets  bouf- 
fes et  un  joli  boléro.  Chanté  par  Milher , 
Chaudesaigues  ,  Béret ,  Mendasti ,  Monroy, 
Mlles  Blanche  d'Antigny,  Berthall,  Jullien, 
Cuinet,  Massue. 

CHIMène  ou  LE  CID,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  Guillard,  musique  de  Sacchini,  re- 
présenté à  l'Opéra  le  9  février  1784.  L'auteur 
du  livret  n'eut  pas  à  se  mettre  en  frais  d'ima- 
gination pour  tailler  un  opéra  dans  le  chef- 
d'œuvre  de  Corneille.  Le  musicien  avait  une 
tâche  plus  difficile,  et  il  s'en  est  acquitté  avec 
un  mérite  apprécié  des  contemporains,  et 
qu'on  a  trop  tôt  oublié.  L'air  Je  vois  dans  mon 
amant  l'assassin  de  mon  père,  l'allégro  Combats 
pour  soustraire  Chimène  doivent  être  signalés 
aux  amateurs  de  la  musique  pathétique  et 
des  compositions  d'une  belle  facture.  Il  y  a 


dans  cet  ouvrage,  comme  dans  tous  les  opéras 
de  Sacchini,  dans  Œdipe,  Renaud  et  Darda- 
nus,  une  sensibilité  noble,  vraie  et  exempte 
de  l'afféterie  commune  à  cette  époque.  Au 
point  de  vue  du  style,  la  pureté  de  forme  en 
rend  encore  l'audition  très  agréable.  Quoique 
Sacchini  fût  principalement  un  compositeur 
dramatique  et  qu'il  écrivît  mieux  pour  la 
voix  que  pour  l'orchestre,  ses  ouvertures  sont 
bien  traitées.  Celle  de  Chimène  offre  des  ef- 
fets semblables  à  ceux  qu'on  remarque  dans 
l'ouverture  de  la  Caravane,  opéra-comique 
joué  la  même  année  à  Paris.  Mais  il  est  pro- 
bable que  Grétry  a  été  l'imitateur  involon- 
taire de  Sacchini ,  car  il  était  assez  riche  de 
son  propre  fonds  pour  ne  rien  emprunter  à 
personne.  Chimène,  en  effet,  avait  été  déjà 
jouée  à  Rome  en  1762,  puis  à  Londres  en 
1773,  sous  le  titre  de  II  gran  Cid.  Mais  au- 
tant l'ouverture  de  Chimène  est  instrumentée 
avec  correction,  de  manière  à  tirer  du  qua- 
tuor une  sonorité  pleine  et  harmonieuse,  au- 
tant celle  de  la  Caravane  offre  des  détails 
pauvres  et  un  maigre  accompagnement. 

CHIMÈNE ,  grand  opéra  en  trois  actes , 
musique  de  "Wagner  (  Charles  ) ,  représenté  à 
Darmstadt  en  1821. 

CHIMERA  (la.),  opéra  italien,  musique  de 
Draghi  (Antoine),  rep- à  Vienne  en  1682. 

chimère  ET  RÉALITÉ,  opéra-comique 
en  un  acte ,  paroles  de  Aignan ,  musique  de 
Blangini ,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le 
6  janvier  1803. 

CHIMÈRE  ET  RÉALITÉ,  opéra  polonais 
traduit  en  français,  musique  de  Elsner,  re- 
présenté à  "Varsovie  en  1808.  (Uroienie  i  Rzeo 
zywistosi.) 

*  CHIMICO  (il),  comédie  lyrique,  paroles 
d'Antonio  Palomba,  musique  d'Antonio  Pa- 
lella,  représentée  à  Naples,  sur  le  théâtre 
Nuovo,  en  1742. 

CHIOMA  DI  BERENICE  (la)  [la  Chevelure 
de  Bérénice],  opéra  italien,  musique  de  Dra- 
ghi (Antoine),  représenté  à  Vienne  en  1695. 

CHISCIOTTO  ALLA  CORTE.DELLA  DU- 
CHESSA  (don)  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Caldara,  représenté  à  Vienne  en  1727. 

CHLEONIDA ,  opéra  italien,  musique  de 
Ziani,  représenté  à  Venise  en  1709. 

*  CHOCOLATE  Y  mojicon,  folie  carnava- 
lesque, paroles  de  MM.  Ricardo  Blasco  et 
Angel  del  Palacio,  musique   de  M.   Rodé, 


CHRI 


GHR1 


235 


représentée  à,  Madrid,  sur  le  théâtre  Lara,  en 
février  1885. 

CHOICE  OF  HARLEQUIN  (the)  [le  Choix 
d'Arlequin],  opéra  anglais,  musique  de  Ame, 
représenté  au  théâtre  de  Drury-Lane  vers 
1769.  Cet  ouvrage  fort  amusant  est  accompa- 
gné d'une  musique  agréable.  Les  partitions  de 
Ame  deviennent  rares  en  Angleterre.  Ses 
opéras  se  composent  d'une  grande  quantité 
d'airs  très  courts.  C'est  comme  une  suite  de 
couplets. 

CHOISY-LE-ROI,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  de  Leuven  et  Michel 
Carré,  musique  de  M.  Eugène  Gautier,  re- 
prés, au  Théâtre -Lyrique,  le  U  octobre  1852. 

choix  D'ALCIDE  (le)  ,  opéra,  musique  de 
Langlé,  1801  (inédit). 

*  CHORISTE  EN  ÉQUIPAGE  (le),  opéra- 
comique  en  un  acte,  musique  de  Reuling, 
représenté  à  Vienne  en  1832. 

CHORISTE  ET  LIQUORISTE ,  opéra-bouf- 
fon  en  trois  actes ,  musique  de  Castil-Blaze, 
non  représenté. 

*  CHORIZOS  Y  POLACOS,  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  E.-M.  deLarra,  musique  de 
Francisco  Barbieri,  représentée  à  Madrid,  sur 
le  théâtre  du  Prince-Alphonse,  le  24  mai  1876. 

CHOSE  IMPOSSIBLE  (la),  opéra,  musique 
de  Foertsch  (Jean-Philippe),  représenté  en 
Allemagne  en  1685. 

*  chouffinard,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Louis  Reimon,  musique  de 
M.  Matz-Ferrare,  représentée  au  Théâtre- 
Français  de  Bordeaux  le  12  mars  1879. 

*  christ  (le),  opéra  religieux  en  un  prolo- 
gue et  septparties,  texte  allemand  de  M.  Henri 
Bulthaupt,  musique  posthume  d'Antoine  Ru- 
binstein,  représenté  sur  le  théâtre  municipal 
de  Brème  le  25  mai  1895.  C'est  toute  la  vie  de 
Jésus-Christ,  depuis  sa  naissance  jusqu'à  sa 
mort,  qui  se  déroule  devant  le  spectateur 
dans  cet  ouvrage  assez  singulier,  y  compris  la 
fuite  dans  le  désert,  le  baptême  sur  les  bords 
du  Jourdain,  la  prédication  sur  le  mont  des 
Oliviers,  le  miracle  de  la  multiplication  des 
pains,  la  résurrection  de  l'enfant  mort  et 
l'apparition  de  Marie-Madeleine,  la  scène  où 
Jésus  chasse  les  vendeurs  du  temple,  le  juge- 
ment et  la  condamnation  du  Rédempteur  et 
enfin  son  supplice  sur  le  Golgotha.  La  repré- 
sentation eut  lieu  avec  beaucoup  de  solennité. 
C'est  M.  Muck,  chef  d'orchestre  de  l'Opéra 
royal  de  Berlin,  qui  dirigeait  l'exécution,  l'in- 


terprétation des  deux  rôles  principaux  étant 
confiée  à  MM.  de  Zur  Miihlen  et  Sommer,  du 
même  théâtre.  Les  chœurs,  dirigés  par 
MM.  Julius  Ruthardt  et  Martin  Hobbing, 
comprenaient  360  exécutants,  parmi  lesquels 
de  nombreux  amateurs  de  Brème,  hommes 
et  dames,  qui  fournissaient  eux-mêmes  leurs 
costumes  et  avaient  rivalisé  à  cette  occasion 
de  luxe  et  de  pittoresque.  Les  décors,  su- 
perbes, et  pour  lesquels  on  s'était  livré  à 
de  scrupuleuses  recherches  archéologiques, 
étaient  dus  au  pinceau  de  MM.  Gottfried 
Hofer,  de  Hambourg,  et  Georges  Handrick, 
de  Breslau.  Enfin,  la  décoration  de  la  salle 
avait  été  complètement  transformée  pour  la 
circonstance,  les  dorures  et  les  peintures 
étant  cachées  par  des  draperies  sévères  en 
rapport  avec  l'austérité  du  sujet  représenté. 
En  réalité,  pourtant,  le  succès  de  l'œuvre  ne 
fut  pas  aussi  complet  qu'on  l'avait  espéré,  et 
la  musique,  malgré  quelques  pages  superbes, 
ne  produisit  pas  tout  l'effet  attendu. 

CHRISTINA  Dl  SVEZIA,  opéra  italien,  li- 
vret de  Romani,  musique  de  Sigismond  Thal- 
berg,  représenté  au  théâtre  de  la  Cour,  à 
Vienne,  le  3  juin  1855.  Le  sujet  a  été  tiré  de  la 
Christine  d'Alex.  Dumas,  et  du  Monaldeschi 
de  M.  Laube.  L'ouvrage  a  été  bien  accueilli, 
et  l'auteur  rappelé  à  plusieurs  reprises. 
Mmes  Demeric,  Medori,  MM.  Bettini  et  De- 
bassini  ont  joué  les  principaux  rôles. 

CHRISTINE  DE  SUÈDE,  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  M.  de  Redern,  représenté 
au  théâtre  Royal  de  Berlin ,  au  mois  de  jan- 
vier 1860.  Le  rôle  de  Christine  a  été  chanté 
par  Mme  "Wagner. 

CHRISTINE  DE  SUÈDE,  drame  allemand 
de  G.  Conrad,  pseudonyme  du  prince  Georges 
de  Prusse,  musique  de  Théodore  Bradsky, 
représenté  au  National-Theater  de  Berlin  en 
décembre  1872.  La  partition  se  compose  d'une 
ouverture,  de  plusieurs  entr'actes  et  frag- 
ments symphoniques. 

CHRISTLICHE  JUDENBRAUT  (die),  opéra 
allemand,  musique  de  Paneck,  représenté  au 
théâtre  de  Léopoldstadt ,  à  Vienne ,  vers  la 
fin  du  xvnie  siècle. 

CHRISTOPH  COLOMBUS,  opéra  italien, 
musique  de  Barbieri ,  représenté  à  Berlin  le 
îo  décembre  1848. 

CHRISTOPHE,  opéra-bouffe  en  trois  actes, 
livret  de  M.  Bauvin,  musique  de  M.  Marneffe, 
représenté  au  Gymnase,  à  Liège",  le  17  fé- 
vrier 1879. 


236 


GIAR 


GID 


*  Christophe  colomb,  ode-symphonie, 
musique  de  Félicien  David,  exécutée  dans  la 
salle  du  Conservatoire  le  7  mars  1847.  Félicien 
David  s'était  mis  en  lumière,  deux  ans  et 
demi  auparavant,  avec  son  Désert,  dont  le 
succès  avait  été  éclatant.  Peu  de  temps  après 
l'apparition  de  son  nouvel  ouvrage,  Christo- 
phe Colomb  fit  tous  les  frais  d'un  concert 
donné  à  la  cour,  au  palais  des  Tuileries,  et  à 
cette  occasion  le  roi  Louis-Philippe  décora  le 
compositeur,  dit-on,  de  sa  propre  main. 

Christophe  et  JÉRÔME,  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Favières,  musique 
de  Berton ,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
26  octobre  1796. 

CHUTE  DE  EAAL  (la),  opéra ,  musique  de 
Weigl,  représenté  vers  1821  en  Allemagne. 

CHUTE  DE  LA  MONTAGNE  (la),  opéra, 
musique  de  "Weigl ,  représenté  au  théâtre 
Sur-la- Vienne  vers  1819. 

CHUTE  D'ICARE  (la),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Volkert,  représenté  à  Léopoldstadt 
en  1817. 

CIA  BOTTINO  (il)  [le  Chat  botté],  opéra 
italien,  musique  de  Portogallo,  représenté  à 
Lisbonne  vers  1803. 

CIA  BOTTINO  (il)  [le  Chat  botté],  opéra, 
musique  de  Fioravanti  (Valentin),  repré- 
senté au  théâtre  Nuovo  de  Naples  en  1813. 

CIARLATANI  (i),  opéra  italien,  musique  de 
J.  Mosca,  représenté  à  Turin  vers  1801. 

CIARLATANI  (i),  opéra-bouffe  italien,  mu- 
sique de  Cammarano ,  représenté  au  théâtre 
del  Fondo  en  1839. 

CIARLATANI  (i),  opéra  italien,  musique  de 
Panizza,  représenté  en  Italie  en  1840. 

CIARLATANI  (i),  opéra,  musique  de  L.  Gor- 
digiani ,  représenté  au  théâtre  Leopoldo,  à 
Florence,  en  1843. 

ciarlatani  (ij,  opéra  buffa  en  trois  actes, 
musique  de  L  Niccolai,  représenté  au  théâtre 
Nuovo,  à  Pise,  le  27  septembre  1879  ;  chanté 
par  Colucci,  Del  Genovese,  Di  Lolio,  Mmes  Nie- 
coli,  Paolicchi. 

CIARLATANO  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Scolari,  représenté  à  Venise  en  1759. 

CIARLATANO  (il),  opéra-bouffe,  musique 
de  Cordella  (Jacques),  représenté  pendant  le 
carnaval  de  Venise,  au  théâtre  San-Mosè, 
en  1805. 


CIARLATANO  IN  FIERA  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Gazzaniga,  représenté  en 
Italie  en  1774. 

CIARLONE  (il)  [le  Bavard],  opéra  italien, 
musique  de  Paisiello,  représenté  à  Venise 
vers  1766. 

*  CIBELES  y  NEPTUNO,  zarzuela  en  deux 
actes,  musique  de  MM.  Nieto  et  Angel  Rubio, 
représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Buen 
Retiro,  en  août  1880. 

*  CICCO  E  COLA,  opéra-bouffe ,  paroles 
d'Almerindo  Spadetta,  musique  d'Alfonso 
Buonomo,  représenté  au  théâtre  Nuovo,  de 
Naples,  le  8  décembre  1857. 

CICISBEO  BURLATO  (il)  [le  Sigisbée  ba- 
foué], opéra  italien,  musique  de  F.  Orlandi, 
représenté  à  Milan  au  printemps  de  1812. 

CICLOPE  (il),  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase ,  musique  d'Asioli ,  représenté  à 
Naples  en  1787.  Cet  opéra  contient  plusieurs, 
airs  :  Ninfe,  se  liete;  Se  tutto  il  mondo  in- 
sieme  ;  Pace,  amor  torniamo  in  pace  ;  Saprai, 
se  non  ti  spiace;  mio  cor,  tu  prendi  a  schemo; 
E'ver,  mi  piace  ;  deux  duos  :  Bal  mio  sdegno 
il  tuo  dilecto  et  Se  placar  voleté  amore. 

CID  (il),  opéra  italien  en  trois  actes,  livret 
de  Jacopo  Ferreti,  musique  de  Luigi  Savi, 
représenté  à  Parme  le  22  janvier  1834.  Cet 
ouvrage,  chanté  par  le  célèbre  ténor  Moriani, 
Marcolini,  Lega,  M^es  Schoberlechner  et  Ru- 
bin  a  été  assez  bien  accueilli. 

*  CID  (il),  drame  lyrique,  paroles  d'Achille 
de  Lauzières,  musique  de  Jean  Pacini,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Scala  de  Milan  le 
12  mars  1853.  Cet  ouvrage,  qui  avait  pour 
interprètes  Negrini,  Corsi,  Rodas  et  la  Gaz- 
zaniga-Malaspina,  fut  fort  mal  accueilli  du 
publie  et  subit  une  chute  complète. 

CID  (le)  ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Neeb,  représenté  à  Francfort  vers  1857. 

CID  (le),  opéra  allemand,  paroles  et  musi- 
que de  P.  Cornélius,  représenté  à  Weimar 
en  juin  1865. 

*  CID  (il),  drame  lyrique,  paroles  et  musi- 
que de  M.  Raffaele  Coppola,  représenté  au 
théâtre  de  la  Concordia  de  Crémone  le  23  sep- 
tembre 1884.  Chanté  par  Mme  Bazzani, 
MM.  Callieni,  Ughetto  et  Roveri,  cet  ouvrage, 
accueilli  très  favorablement  à  son  apparition, 
n'a  pourtant  pas  vu  son  succès  se  soutenir. 
La  partition  contenait  cependant,  disait-on, 
plusieurs  pages  intéressantes,  entre  autres 
l'ouverture,  un  grand  duo,  une  romance  pour 


GID 


GID 


237 


soprano  et  une  romance  pour  baryton  dont 
l'effet  avait  été  très  grand  et  qui  avaient  été 
bissés  le  premier  soir. 

*  CID  (le),  opéra  en  quatre  actes  et  dix 
tableaux,  poème  de  MM.  d'Ennery,  Louis 
Gallet  et  Edouard  Blau,  musique  de  M.  J. 
Massenet,  représenté  au  théâtre  de  l'Opéra 
le  30  novembre  1885.  Les  auteurs  du  livret  du 
Cid  ont  déclaré,  en  tête  de  celui-ci,  qu'ils 
s'étaient  inspirés  de  Guillen  de  Castro  et  de 
Corneille.  Le  seul  chef-d'œuvre  de  Corneille, 
qui  roule  sur  une  sorte  d'analyse  psycholo- 
gique du  caractère  de  Chimène  et  sur  le  con- 
tinuel combat  des  deux  sentiments  qui  se 
partagent  son  cœur,  ne  leur  eût  point  offert, 
en  effet,  une  action  suffisante  ;  d'autre  part, 
ils  n'y  pouvaient  trouver  le  prétexte  à  appa- 
rat, à  somptuosité,  à  riche  mise  en  scène  que 
l'Opéra  français  est  accoutumé,  depuis  deux 
siècles,  d'offrir  à  son  public.  Ils  ont  donc  eu 
recours  au  poète  espagnol,  qui  leur  offrait 
sous  ce  rapport  les  éléments  désirables,  et 
ils  ont  coupé  leur  livret  d'une  façon  fort  ha- 
bile, de  manière  à  exciter  sans  cesse  l'intérêt 
du  spectateur,  à  ne  jamais  laisser  ralentir 
l'action,  et  à  fournir  au  musicien  les  situa- 
tions et  les  contrastes  qui  lui  sont  néces- 
saires aussi  bien  pour  animer  son  inspiration 
que  pour  varier  ses  couleurs  et  donner  à  son 
œuvre  toute  l'ampleur  désirable. 

Tout  en  donnant  à  l'action  scénique  une 
envergure  nouvelle,  les  auteurs  ont  supprimé 
quelques  personnages  parasites,  tels,  par 
exemple,  que  les  deux  suivantes  de  l'Infante 
et  de  Chimène,  types  et  modèles  des  confi- 
dentes de  notre  ancienne  tragédie.  Du  même 
coup  ils  ont  fait  disparaître  don  Sanche,  ce 
qui  modifie  le  dénouement  et  supprime  la  si- 
tuation créée  par  le  combat  des  deux  amants. 
Mais  ils  ont  mis  en  scène,  avec  beaucoup  d'ha- 
bileté, le  duel  de  Rodrigue  et  de  don  Gormas, 
ce  qui  amène  un  coup  de  théâtre  très  drama- 
tique lorsque  Chimène,  à  qui  l'on  vient  de 
rapporter  le  corps  inanimé  de  son  père,  pa- 
raît, affolée  de  douleur,  et,  cherchant  parmi 
tous  ceux  qui  sont  là  quel  peut  être  le  meur- 
trier, s'avance  jusqu'à  Rodrigue,  et,  à  l'alté- 
ration de  ses  traits,  à  l'anxiété  de  son  re- 
gard, devine  l'horrible  réalité.  La  situation 
est  superbe,  et  bien  rendue  musicalement. 

Les  auteurs  ont  été  bien  inspirés  aussi  en 
reproduisant  le  tableau  dans  lequel  le  roi, 
devant  le  peuple  assemblé  à  l'entrée  de  la 
cathédrale  de  Burgos,  arme  Rodrigue  cheva- 
lier, en  récompense  de  sa  première  victoire. 
Ce  tableau  donne  lieu  à  un  spectacle  pom- 


peux, en  même  temps  qu'il  fournit  vaste  car- 
rière au  musicien  pour  déployer,  à  l'aide  de 
tous  les  éléments  dont  il  dispose,  toutes  les 
ressources  et  les  richesses  de  son  inspiration. 
Comme  contraste,  c'est  à  la  suite  de  cette 
scène  grandiose  que  se  produit  la  querelle  de 
don  Diègue  et  de  don  Gormas,  dans  laquelle 
le  père  de  Chimène  soufflette  le  père  de  Ro- 
drigue. Enfin,  le  dernier  épisode  important 
qu'on  ne  trouve  pas  dans  Corneille  est  celui 
qui  nous  montre  le  camp  des  Espagnols  et  la 
vision  dont  Rodrigue  est  l'objet  lorsque  celui- 
ci,  découragé,  doutant  de  lui-même,  voit  appa- 
raître à  ses  yeux  l'image  de  saint  Jacques  de 
Compostelle,  qui  vient  fortifier  son  cœur,  re- 
lever sa  foi  et  lui  promettre  la  victoire. 

Voici  d'ailleurs,  exactement,  de  quelle  façon 
la  pièce  est  disposée.  1er  acte,  îer  tableau  : 
Chez  le  comte  de  Gormas.  Scène  entre  Chi- 
mène et  l'Infante.  2e  tableau  :  L'entrée  de  la 
cathédrale  de  Burgos.  Rodrigue  est  armé  che- 
valier par  le  roi.  Le  roi  annonce  à  don  Diègue 
qu'il  le  nomme  gouverneur  de  l'Infant.  Que- 
relle de  don  Diègue  et  de  don  Gormas.  Scène 
de  don  Diègue  et  de  don  Rodrigue  :  Rodrigue, 
as-tu  du  cœur  ?  —  2e  acte,  3e  tableau  :  Une 
rue  à  Burgos,  la  nuit.  Stances  de  Rodrigue  : 
Percé  jusques  au  fond  du  cœur...  Rodrigue 
frappe  à  la  porte  de  don  Gormas  :  A  moi, 
comte,  deux  mots!  Provocation  ;  duel  ;  mort 
de  don  Gormas.  Chimène  découvre  que  Ro- 
drigue est  le  meurtrier  de  son  père.  4e  ta- 
bleau :  La  grande  place  à  Burgos.  Fête  po- 
pulaire. Ballet.  Chimène  vient  demander 
justice  au  roi.  Don  Diègue  défend  son  fils.  Un 
envoyé  maure  vient  de  la  part  de  son  maître 
déclarer  la  guerre  au  roi.  Celui-ci  charge  Ro- 
drigue d'aller  combattre  les  Infidèles.  — 
3e  acte,  5e  tableau  :  La  chambre  de  Chimène  : 
Pleurez,  pleurez,  mes  yeux,  et  fondez~vous  en 
eau.  Scène  de  Chimène  et  de  Rodrigue.  6e  ta- 
bleau :  Le  camp  de  Rodrigue.  7e  tableau  :  La 
tente  de  Rodrigue.  La  vision,  saint  Jacques 
lui  apparaît.  8e  tableau  :  Le  camp.  Le  combat. 
Défaite  des  Maures.  —  4e  acte,  9e  tableau  : 
Le  palais  des  rois  à  Grenade.  Rodrigue  est 
cru  mort.  Chimène  le  pleure  :  Éclate,  mon 
amour,  tu  n'as  plus  rien  à  craindre.  10e  ta- 
bleau :  Une  cour  dans  le  palais.  Rodrigue 
revient  vainqueur.  Chimène  lui  pardonne. 
Dénouement. 

La  marche  de  ce  livret  est  nette,  rapide, 
et  ne  laisse  subsister  ni  longueurs  ni  hors- 
d'œuvre.  Il  était  difficile  de  tirer  plus  habile- 
ment parti  de  ce  sujet  superbe,  et  de  faire 
succéder  les  unes  aux  autres  des  situations 
puissantes  sans  se  laisser  entraîner  dans  des 


238 


GID 


GID 


développements  qui  eussent  pu,  en  alanguis- 
sant  l'action,  émousser  l'intérêt  et  fatiguer 
l'auditeur.  Rarement  musicien  a  été  mieux 
servi  par  ses  collaborateurs  ;  rarement  aussi 
il  a  mieux  répondu  à  leur  attente,  il  s'est 
mieux  identifié  avec  leur  œuvre,  avec  le  su- 
jet, avec  le  fond  même  du  drame  auquel  il 
devait  donner  toute  sa  poésie  et  toute  sa 
•grandeur. 

On  peut  dire  cependant  que  l'œuvre  du 
compositeur  n'est  pas  d'une  égalité  complète, 
et  qu'il  ne  s'est  pas  montré  partout  à  la  même 
hauteur.  Mais  —  et  c'est  là  le  point  essen- 
tiel —  elle  est  presque  partout  dramatique 
et  passionnée,  empreinte  d'une  émotion  très 
vive,  et  cette  émotion  atteint  parfois  une 
telle  intensité  qu'elle  a  donné  naissance  à 
des  pages  admirables.  Au  point  de  vue  pure- 
ment dramatique,  le  second  acte,  dans  ses 
deux  épisodes  si  différents,  me  paraît  d'un 
bout  à  l'autre  d'une  beauté  achevée  ;  au  point 
de  vue  de  la  passion  pure,  de  la  tendresse, 
du  pathétique,  je  ne  trouve  rien  de  plus 
noble,  de  plus  touchant,  de  plus  ému  que  le 
cinquième  tableau,  qui  comprend  les  plaintes 
de  Chimène  et  sa  scène  avec  Rodrigue. 
M.  Massenet  n'eût-il  écrit  dans  sa  vie  que 
cette  élégie  désespérée,  son  nom  ne  périrait 
pas. 

En  tête  du  Cid,  M.  Massenet  nous  a  enfin 
donné  ce  que  tous  nos  jeunes  musiciens,  si 
habiles  pourtant  dans  l'art  de  l'instrumenta- 
tion, négligent  volontairement  aujourd'hui  de 
nous  faire  entendre  :  une  ouverture.  Cette 
ouverture,  conçue  dans  la  forme  classique, 
roule  presque  entièrement,  après  Vadagio 
d'introduction,  sur  le  dessin  d'orchestre  vi- 
goureux qui  souligne,  au  commencement  du 
second  acte,  la  belle  scène  du  duel  et  de  la 
mort  de  don  Gormas.  Le  premier  tableau, 
très  court,  ne  met  réellement  en  saillie  que 
le  joli  duo  de  Chimène  et  de  l'Infante,  mor- 
ceau d'un  tour  plein  d'élégance  et  d'abandon, 
et  dans  lequel  les  deux  voix  de  femmes  se 
fondent  dans  une  sonorité  tendre,  douce  et 
harmonieuse.  Toute  l'introduction  du  second 
tableau  est  pleine  de  grandeur.  Elle  débute 
par  un  chœur  du  peuple,  assemblé  devant  la 
cathédrale,  chœur  qu'accompagnent  les  larges 
accords  de  l'orgue  et  la  puissante  sonorité 
des  cloches,  et  qui  est  suivi  de  la  scène,  très 
mouvementée,  dans  laquelle  Rodrigue  est 
armé  chevalier  ;  les  questions  du  roi  :  Jurez- 
vous  d'être  bon  chevalier  ?  et  les  réponses  de 
Rodrigue  :  Je  le  jure!  entrecoupées  par  de 
rapides  mouvements  d'orchestre,  sont  d'un 
excellent  effet.  Puis  vient  la  belle  invocation 


de  Rodrigue  à  son  épée  :  O  noble  lame  ëtin- 
celante!  dont  le  dessin  héroïque,  soutenu 
par  les  harpes  et  les  trompettes,  produit  une 
impression  saisissante,  augmentée  encore 
par  l'adjonction  du  chœur  à  la  reprise  du 
motif.  Je  signalerai  encore  dans  ce  tableau  le 
duo  de  don  Diègue  et  de  Rodrigue,  dont  l'en- 
semble est  plein  de  mouvement  et  très  pa- 
thétique. 

Le  second  acte,  le  plus  complet  à  mon 
sens,  s'ouvre  par  une  sorte  de  traduction  ré- 
sumée des  admirables  stances  de  Rodrigue 
dans  le  Cid,  de  Corneille  ;  la  forme  musicale 
de  ces  stances  est  pleine  d'élégance  ;  elles 
sont  empreintes  d'une  mélancolie  profonde, 
et  la  chute  en  est  délicieuse.  Vient  ensuite  la 
scène  du  défi  et  du  duel,  rapide,  haletante, 
traitée  en  déclamation  vive,  et  dans  laquelle 
on  retrouve  le  jeu  d'orchestre  sur  lequel  l'au- 
teur a  construit  son  ouverture.  L'accent,  le 
mouvement,  la  couleur,  l'énergie  sont  les 
qualités  de  cette  scène  superbe,  où  tout  est 
vibrant,  ardent,  tourmenté,  plein  de  feu.  Le 
comte  est  tué  ;  on  transporte  son  corps  dans 
sa  demeure,  et  Chimène  paraît,  folle  de  dou- 
leur, cherchant  le  meurtrier.  Elle  exhale 
d'abord  son  désespoir  dans  une  phrase  dont 
l'expression  plaintive  est  exquise,  puis  ce 
désespoir  se  change  en  fureur  lorsqu'elle  de- 
vine en  Rodrigue  l'auteur  de  son  malheur. 

De  la  rue  sombre  où  don  Gormas  a  trouvé 
la  mort  dans  un  combat  loyal,  nous  sommes 
transportés  sur  la  place  de  Burgos,  où  le  so- 
leil de  la  vieille  Castille  brille  de  tout  son 
éclat  et  où  le  peuple  est  en  fête.  Après  un 
petit  chœur  de  peu  d'importance,  vient  une 
page  charmante  qui  n'est  qu'un  hors-d'œuvre, 
mais  un  hors-d'œuvre  absolument  exquis. 
C'est  une  espèce  d'idylle  chantée  par  l'In- 
fante, pleine  de  charme  et  de  poésie,  dont  le 
milieu  laisse  entendre  un  délicieux  contre- 
chant  de  flûte,  et  dont  la  chute  adorable  sur 
le  mot  :  alléluia  produit  le  plus  heureux  effet. 
Quant  au  divertissement  dansé  qui  vient  en- 
suite, il  me  paraît  trop  long  de  moitié,  et  sa 
longueur  lui  est  préjudiciable  :  la  castillane, 
avec  son  accompagnement  original  et  doux 
de  claquement  de  doigts  simulant  les  cas- 
tagnettes, est  fort  gracieuse  ;  l'andalouse, 
dont  le  motif,  populaire  en  Espagne,  est  tra- 
vaillé avec  ,un  rare  bonheur,  est  tout  à  fait 
charmante  ;  l'aragonaise  est  piquante,  et 
l'aubade  ne  laisse  rien  à  désirer;  pour  ce 
qui  est  des  trois  derniers  ballabili,  j'en  ferais 
bon  marché  pour  ma  part.  Lorsque  la  fête  est 
terminée,  on  voit  arriver  Chimène,  en  longs 
vêtements  de  deuil,  qui  vient  demander  jus- 


CID 


CIFR 


239 


tice  au  roi  du  meurtre  de  son  père.  Ses 
supplications  ont  un  accent  ardent,  drama- 
tique, impétueux,  et  elles  amènent  une  longue 
réplique  de  don  Diègue,  qui  défend  son  fils 
dans  une  sorte  de  monologue  d'une  déclama- 
tion vivante,  nette,  superbe,  et  d'un  souffle 
plein  de  grandeur.  Sur  cette  réplique,  et  sur 
une  exclamation  de  Chimène,  se  développe  un 
grand  ensemble  avec  chœur  dont  la  forme 
n'est  pas  nouvelle,  mais  dont  l'effet  est  puis- 
sant et  très  dramatique.  Puis  une  fanfare, 
l'arrivée  de  l'envoyé  maure  qui  vient  défier 
le  roi,  et  le  départ  de  Rodrigue  qui  va  se 
mettre  à  la  tête  de  l'armée. 

Nous  arrivons  au  premier  tableau  du  troi- 
sième acte,  le  cinquième,  et  nous  atteignons 
le  point  culminant  de  l'œuvre  du  composi- 
teur. Le  prélude  instrumental  qui  le  précède 
nous  fait  connaître  par  avance  la  mélodie 
d'une  expression  si  plaintive  qui  va  sortir  des 
lèvres  de  Chimène  :  De  cet  affreux  combat  je 
sors  Vâme  brisée,  mélodie  d'un  accent  désolé 
qui  prépare  merveilleusement  la  grande  scène 
de  Rodrigue  et  de  Chimène,  scène  dont 
M.  Massenet  est  sorti  victorieux  malgré  le 
combat  que  lui-même  avait  à  soutenir  contre 
le  souvenir  toujours  vivant  de  Corneille.  Cette 
scène,  ce  long  duo  d'amour  tour  à  tour  tendre 
et  farouche,  de  passion  à  la  fois  expansive  et 
concentrée,  est  divisée  en  trois  parties,  dont 
la  première  est  assurément  la  plus  parfaite, 
bien  que  tout  l'ensemble  soit  excellent.  La 
première  phrase  de  Rodrigue  :  De  ce  que  tu 
peux  faire,  je  ne  reproche  rien,  est  d'un  carac- 
tère tendre  et  touchant  ;  mais  rien  n'est  plus 
pur,  plus  mélancolique,  plus  souverainement 
idéal  que  l'accouplement  des  deux  voix  dans 
l'ensemble  exquis  :  O  jours  de  première  ten- 
dresse! Chimène  dit  ensuite  une  phrase  d'une 
suavité  délicieuse  :  Si  d'un  autre  que  toi 
j'avais  appris  les  larmes...,  et  après  un  nouvel 
ensemble  moins  heureux  que  le  premier,  elle 
retrouve  toute  son  énergie  pour  dire  à  Ro- 
drigue: 

L'ennemi  qui  t'attend  est-il  si  redoutable 

Qu'il  donne  l'épouvante  à  cette  âme  indomptable? 

Ce  long  récit,  dont  tout  le  commencement 
est  chaleureux,  véhément,  pathétique,  se 
termine  sur  une  phrase  pleine  de  tendresse  : 
Si  jamais  je  t'aimai,  cher  Rodrigue...  et  la  re- 
prise à  deux  voix  se  fait  sur  le  motif  final  du 
grand  morceau  d'ensemble  du  second  acte. 
Toute  cette  scène  me  semble  d'une  beauté  su- 
prême, et  je  la  trouve  absolument  admirable. 

A  partir  de  ce  moment,  le  drame  se  préci- 
pite. Les  trois  derniers  tableaux  de  cet  acte, 
qui  D'en  forment  qu'un  en  réalité,  n'offrent 


d'intéressant,  au  point  de  vue  musical,  que  la 
vision  de  Rodrigue  et  l'apparition  de  saint 
Jacques  de  Compostelle  ;  mais  cette  scène 
encore  est  fort  belle,  largement  écrite,  et  il 
s'en  dégage  une  émotion  sincère.  Peut-être 
aurait-on  pu  resserrer  le  dernier  acte  ;  mais 
on  voulait  un  cortège,  un  défilé,  une  marche, 
des  chœurs,  et  cette  recherche  excessive  du 
spectacle  a  rendu  la  fin  de  l'œuvre  un  peu 
banale  relativement.  Je  citerai  cependant,  au 
neuvième  tableau,  le  cri  de  désespoir  de  Chi- 
mène lorqu'elle  croit  Rodrigue  mort  :  Éclate, 
6  mon  amour,  cesse  de  te  contraindre  !  Ici,  la 
voix  et  l'orchestre,  se  poursuivant  l'un  l'autre, 
mouvementés,  tourmentés,  haletants,  pro- 
duisent une  impression  saisissante.  Enfin  le 
drame  se  termine,  après  l'arrivée  de  Rodrigue, 
sur  un  chant  triomphal. 

En  résumé,  cette  partition  du  Cid  est  une 
œuvre  pleine  de  charme,  de  poésie,  de  ten- 
dresse et  de  passion,  dont  la  vigueur  n'est 
pas  exclue,  et  qui  atteint  parfois  à  la  véri- 
table grandeur.  Elle  est  assurément  signée 
d'un  maître,  et  celui  qui  l'a  conçue  a  droit  à 
tous  les  respects  et  à  toutes  les  sympathies. 
Ses  interprètes  à  l'Opéra  avaient  droit  à  tous 
les  éloges.  Mme  Fidès-Devriès  s'est  montrée 
admirable  dans  le  rôle  de  Chimène,  M.  Jean 
de  Reszké  tout  à  fait  supérieur  dans  celui  de 
Rodrigue,  et  les  autres  étaient  tenus  d'une 
façon  remarquable  par  Mme  Bosman  (l'In- 
fante), MM.  Edouard  de  Rezké  (don  Diègue), 
Melchissédec  (le  roi)  et  Plançon  (don  Gormas). 

*  CID  (le),  drame  lyrique,  poème  de  M.  Man- 
kopff,  musique  de  M.  W.  Bohme,  représenté 
au  théâtre  de  la  cour  à  Dessau,  en  février 
1887.  Conçu  dans  le  style  italien  et  renfer- 
mant des  pages  très  dramatiques,  cet  opéra 
fut  accueilli  avec  beaucoup  de  faveur. 

CID  DELLE  SPAGNE  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Farinelli,  représenté  en  Italie 
vers  1797. 

CIDIPPE,  opéra  italien,  musique  de  Draghi 
(Antoine),  représenté  à  Vienne  en  1671. 

*  CIECA  (la)  [l'Aveugle],  opéra  sérieux, 
paroles  et  musique  de  M.  Ercole  Cavazza,  re- 
présenté au  théâtre  Dal  Verme  de  Milan  le 
29  mai  1886. 

CIECO  DEL  VOLO  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Fioravanti  (Vincent),  représenté  à 
Naples  en  1834. 

CIECO  GELOSO  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Polani,  représenté  à  Venise  en  1708. 

CIFRA  (la),  opéra  italien  en  deux  actes, 


240 


CIGA 


CINE 


musique  de  Salieri,  repr.    à   Vienne  en  1789. 

*  cigale  et  bourdon,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Jacques  Maillet,  musique 
de  M.  Louis  Deffès,  représenté  à  la  salle 
Taitbout,  dans  une  matinée  intime,  le  3  fé- 
vrier 1878. 

*  CIGALE  ET  LA  FOURMI  (la),  opéra-CO- 
mique  en  trois  actes  et  dix  tableaux,  paroles 
de  MM.  Chivot  et  Duru,  musique  de  M.  Ed- 
mond Audran,  représenté  au  théâtre  de  la 
Gaîté  le  30  octobre  1886.  C'est  la  fable  de  La 
Fontaine  mise  en  action  d'une  façon  un  peu 
trop  simple  et  sans  grands  efforts  d'imagina- 
tion. H  s'agit  de  deux  cousines,  dont  l'une, 
rangée,  modeste,  économe,  a  assuré  tranquil- 
lement son  existence,  c'est  la  fourmi  ;  l'autre, 
la  cigale,  a  voulu  vivre  avec  éclat,  jouir  de 
toutes  choses,  dépenser  sans  compter,  si 
bien  qu'un  beau  jour  la  misère  arrive  et 
qu'elle  est  trop  heureuse  de  trouver  un  asile 
chez  la  fourmi,  qui  est  heureusement  plus  prê- 
teuse que  celle  de  la  fable.  Sur  ce  canevas 
que  les  auteurs  ont  laissé  assez  incolore, 
M.  Audran  a  écrit  une  partition  aimable, 
dont  on  peut  citer  avec  éloges  nombre  de 
morceaux,  entre  autres  la  ronde  :  Un  jour, 
Margot,  la  jolie  gavotte  :  Ma  mère,  j'entends 
le  violon,  un  duo  agréable,  un  gracieux  qua- 
tuor et  le  chœur  piquant  de  la  kermesse.  Les 
deux  rôles  de  la  cigale  et  de  la  fourmi  étaient 
tenus  à  souhait  par  MUe  Jeanne  Granier  et 
Mme  Thuiïlier-Leloir. 

*  cigale  madrilène  (la),  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Léon  Bernoux 
(Mme  Amélie  Perronnet),  musique  de 
M.  Joanni  Perronnet,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  15  février  1889.  Interprètes  : 
Mmes  Degrandi,  Bernaert  et  Pierron,  MM.  Fu- 
gère,  Galand,  Grivot  et  Bernaert.  L'histoire 
de  la  naissance  de  cette  pièce  est  assez  ori- 
ginale. On  a  raconté  que  lorsqu'une  de  ses 
futures  interprètes,  Mme  Degrandi,  désirant 
un  engagement  à  l'Opéra-Comique,  avait  sol- 
licité une  audition  à  ce  théâtre,  elle  s'était 
fait  entendre,  non,  comme  cela  se  fait  d'habi- 
tude, dans  un  air  du  répertoire,  mais  dans 
une  simple  chanson,  et  que  le  directeur  fut 
séduit  autant  par  la  grâce  de  la  cantatrice 
que  par  le  charme  de  la  chanson.  Ce  n'était 
pas,  en  effet,  une  chanson  ordinaire  que  cette 
Cigale  madrilène  ;  elle  avait,  disait-on,  une 
verve  endiablée  de  jeunesse,  avec  des  caresses 
par- ci  et  des  élans  par-là.  Il  fallait  y  danser, 
y  jouer  des  castagnettes,  y  souffler  dans  ses 
doigts  en  imitant  la  bise,  et  autre  chose  en- 
core. Bref,  tout  un  petit  poème  en  quelques 


mesures  et  quelques  couplets.  Le  directeur, 
ravi,  engagea  la  chanteuse  et  demanda  le 
nom  de  l'auteur  de  la  chanson  :  Joanni  Per- 
ronnet, ayant  le  désir  de  lui  faire  écrire  une 
pièce  dont  celle-ci  serait  le  prétexte  et  le 
pivot.  Là-dessus,  la  mère  du  compositeur, 
Mme  Amélie  Perronnet,  se  chargea  de  faire  la 
pièce,  qu'elle  donnerait  sous  un  pseudonyme, 
et  M.  Joanni  Perronnet  écrivit  la  musique, 
qu'il  fit  connaître  sous  son  nom.  L'une  et 
l'autre  sont  un  peu  enfantines  peut-être,  sans 
grande  consistance,  mais  enfin  le  public  les 
accueillit  sans  défaveur  et  applaudit  même 
plusieurs  morceaux  de  la  partition,  entre  au- 
tres un  agréable  duo  bouffe,  un  quintette  as- 
sez ingénieux  et  une  valse  chantée  qui  obtint 
un  véritable  succès. 

*  CIGANA  (a),  opérette  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  Freitas  Gazul,  représentée  à  Lis- 
bonne, sur  le  théâtre  de  la  Trinité. 

*  CIGARETTE,  opérette  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  Saint-Léger,  musique  de  M.  J.' 
Haydn  Parry,  représentée  au  Lyric-Theatre, 
de  Londres,  en  septembre  1892. 

Cimarosa,  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  Bouilly,  musique  de  Nicolo,  re- 
présenté au  théâtre  Feydeau  le  28  juin  1808. 

*  CIMBELINO ,  drame  lyrique  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  Eurico  Golisciani,  musi- 
que de  M.  Van  Westerhout,  représenté  à 
Rome,  sur  le  théâtre  Argentina,  en  avril 
1892. 

CIMBRIA,  opéra,  musique  de  Foertsch 
(Jean-Philippe),  rep.  en  Allemagne  en  1689. 

*CIME  DU  DÉSIR  (la)  [Ver fui  eu  dor], 
opéra,  paroles  de  P.  de  Laroc,  musique  de 
M.  Lioubitch  Skibinski,  représenté  à  Bucha- 
rest  le  6  février  1879.  On  assure  que  cet  ou- 
vrage est  le  premier  opéra  qui  ait  été  écrit 
et  représenté  sur  texte  roumain.  L'auteur  des 
paroles,  qui  dissimulait  sa  personnalité  sous 
le  pseudonyme  de  P.  de  Laroc,  n'était  autre 
que  la  princesse  régnante  Elisabeth  de  Rou- 
manie. 

cimento  FELICE  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Prota  (Jean),  né  vers  le  commence- 
ment du  xixe  siècle,  représenté  à  Naples. 

CIMONA,  opéra  anglais,  musique  de  Arne, 
représenté  à  Londres  en  1753. 

CIMOTEA  (la),  drame  lyrique,  musique  de 
Araja,  représenté  vers  1765. 

CINESE  rimpatri  ato  (il)  ,  intermède  ita- 


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CINQ 


241 


lien,  représenté  par  l'Académie  royale  de  mu- 
sique le  19  juin  1753.  Castil-Blaze  attribue  cet 
ouvrage  à  Selletti.  M.  Fétis  ne  désigne  sous 
son  nom  que  trois  opéras  :  Nitocri,  l'Argene 
et  la  Finta  Pazza. 

CINESI  (le),  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Cimarosa,  d'Asioli  et 
i  d'autres  maîtres  italiens.  On  remarque  dans 
cet  ouvrage  un  quartetto  important  :  Voli  il 
piede  in  lieti  giri,  et  les  airs  :  Non  so  dir, 
te  pena  sia;  prenditi  il  figlio...  ah  !  no  son 
lungi,  e  non  mi  brami;  non  sperar,  non  lusin' 
garti;  ad  un  riso,  ad  un'  occhiata. 

CINESI  (le),  opéra  de  salon,  musique  de 
Garcia  (Manuel-del-Popolo-Vicente). 

CINNA,  opéra,  paroles  de  Villati,  musique 
de  C.-H.  Craun,  représenté  à  Berlin  en  1748. 

CINNA,  opéra  italien,  musique  de  Paër, 
représenté  à  Padoue  en  1797. 

CINNA,  opéra  séria  en  deux  actes,  musique 
de  Asioli,  représenté  au  théâtre  de  la  Scala 
en  1801. 

*  CINNA,  opéra  sérieux,  musique  de  Marc- 
Antoine  Portogallo,  représenté  à  Florence  en 
1807. 

CINQ  ANS  D'ENTR  ACTE ,  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  Féréol,  musique  de 
Leborne,  représenté  à  l'Opéra-Comique  lo 
15  juin  1833.  Il  est  bien  rare  qu'un  auteur 
fasse  preuve  d'invention  lorsqu'il  s'improvise 
auteur  dramatique.  La  mémoire ,  qui  est  un 
des  mérites  de  sa  profession,  au  lieu  de  lo 
servir,  le  trahit,  et  les  scènes  qu'il  croit  ima- 
giner ne  sont  pour  la  plupart  que  des  rémi- 
niscences. Féréol  reproduisit  dans  son  livret 
les  situations  qui  avaient  joui  d'une  grande 
vogue  au  temps  de  Gresnich  et  de  Dalayrac. 
La  mère  Simone  a  deux  fils,  Pierre  et  Julien; 
tous  deux  sont  amoureux  de  la  jeune  orphe- 
line Annette;  mais  Pierre  passe  pour  un 
idiot,  un  pauvre  être  disgracié ,  tandis  que 
Julien  est  beau  parleur  et  présomptueux.  La 
scène  se  passe  en  1812 ,  et  le  beau  parleur, 
préféré  par  Annette ,  est  désigné  par  le  sort. 
Pierre  se  dévoue  et  part  à  la  place  de  son 
frère.  Cinq  ans  se  passent.  Julien  a  dédai- 
gné la  main  d' Annette  et  s'est  conduit  en 
mauvais  fils.  Pierre  revient  couvert  da 
gloire,  réconcilie  tout  le  monde  et  reprend  sa 
charrue.  L'auteur  de  la  musique  était  na- 
guère encore  un  professeur  distingué  du  Con- 
servatoire. On  lui  doit  la  musique  d'un  autre 
ouvrage,  le  Camp  du  drap  d'or,  et  surtout  de 


bons  élèves.  Leborne  était  bibliothécaire  do 
l'Opéra. 

CINQUANTAINE  (la),  opéra  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  Desfontaines,  musique  de  De- 
laborde,  représenté  à  l'Opéra  le  23  août  1771. 
Comme  toutes  les  productions  de  cet  amateur, 
cet  ouvrage  est  médiocre,  et  il  parut  tel  aux 
artistes  chargés  de  l'interpréter.  Le  chanteur 
Legros  se  refusait  à  remplir  le  rôle  principal. 
On  le  menaça  de  l'enfermer  au  Fort-1'Évêque, 
et  il  dut  se  résigner.  Delaborde,  qui  était 
fermier  général  et  valet  de  chambre  de 
Louis  XV,  s'occupait  d'art  en  amateur  qui  ne 
manquait  pas  de  distinction.  Il  est  l'auteur 
d'un  ouvrage  important,  Essai  sur  la  musique 
ancienne  et  moderne  (1780,  4  vol.  in-4°),  et  on 
connaît  son  vaste  recueil  de  Chansons,  célè- 
bre par  le  luxe  apporté  à  sa  publication.  De- 
laborde mourut  sur  l'échafaud  révolution- 
naire, le  22  juillet  1794. 

CINQ-MARS,  opéra  en  quatre  actes  et  cinq 
tableaux,  livret  de  MM.  Paul  Poirson  et  Louis 
Gallet,  musique  de  M.  Charles  Gounod,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  5  avril  1877.  La 
pièce,  tirée  du  roman  d'Alfred  de  Vigny,  offre 
des  défauts  graves  qui  auraient  pu  compro- 
mettre le  succès,  si  le  musicien  ne  les  avait 
fait  oublier  en  partie  par  la  chaleur  commu- 
nicative  de  son  inspiration,  la  variété  des 
motifs  mélodiques  et  une  intelligence  con- 
sommée des  effets  dramatiques.  Les  auteurs 
du  poème  en  ont  écarté  les  figures  historiques 
principales,  c'est-à-dire  la  reine  et  le  cardinal 
Richelieu;  le  roi  lui-même  ne  fait  que  tra- 
verser silencieusement  la  scène.  Ils  ont  cru 
devoir  ressusciter  le  Père  Joseph,  appelé  de 
son  temps  YÉminence  grise,  pour  lui  confier 
l'action  politique  et  essentielle  du  drame.  Cet 
ami  du  cardinal,  homme  de  grands  talents, 
était  mort  cinq  ans  avant  la  conspiration  de 
Cinq-Mars.  Il  est  aussi  contraire  à  la  vrai- 
semblance qu'aux  convenances  que  Marie  de 
Gonzague,  désignée  pour  porter  la  couronne 
de  Pologne,  aille  et  vienne  seule  sur  la  scène, 
le  jour  et  la  nuit,  sans  être  même  accompa- 
gnée d'une  suivante.  On  aura  beau  dire  que 
les  confidentes  ont  fait  leur  temps  au  théâtre, 
le  bon  goût  et  les  bienséances  sont  de  tous 
les  temps. 

Au  premier  acte,  qui  se  passe  au  château 
de  la  famille  d'Effiat,  Cinq-Mars,  appelé  à  la 
cour  par  le  cardinal,  reçoit  les  vœux  et  les 
conseils  de  ses  amis.  Affligé  de  quitter  Marie 
de  Gonzague  qu'il  aime,  inquiet  de  sa  des- 
tinée future,  il  ouvre  un  livre  et  tombe  sur 
un  passage  de  la  vie  de  deux  saints  subissant 

16 


242 


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ensemble  le  martyre.  Il  fait  part  à  son  ami  de 
Thou  de  ses  pressentiments.  Le  Père  Joseph 
se  présente  et,  de  la  part  du  roi,  annonce  à 
Marie  de  Gonzague  qu'elle  devra  accepter 
d'être  reine  de  Pologne.  Le  chœur  souhaite 
à  Cinq-Mars  un  heureux  voyage.  Ce  chœur, 
écrit  pour  voix  d'hommes,  est  d'un  joli  effet  : 
Allez  par  la  nuit  claire,  allez,  beau  voyayeur. 
Marie  arrive  au  rendez-vous  sollicité  par  Cinq- 
Mars  et  chante  une  cantilène,  Nuit  resplendis- 
sante, à  laquelle  la  mesure  à  douze-huit  donne 
une  ampleur  expressive.  Dans  le  duo  qui  suit, 
on  remarque  une  jolie  phrase  : 

Faut-il  donc  oublier  les  beaux  jours  envolés, 
Les  furtives  rougeurs  trahissant  nos  pensées, 
Les  paroles  d'adieu  lentement  prononcées 
Et  les  aveux  muets  de  nos  regards  troublés  ? 

Le  premier  tableau  du  deuxième  acte  re- 
présente un  des  vestibules  du  palais  du  roi. 
Marion  Delorme  et  Ninon  viennent  se  plain- 
dre auprès  de  Cinq-Mars,  nommé  grand  écuyer, 
de  ce  que  le  cardinal  les  menace  de  les  exiler. 
Ici  se  place  une  chanson  un  peu  verte  contre 
Richelieu  chantée  par  un  jeune  seigneur 
nommé  Fontrailles  : 

On  ne  verra  plus  dans  Paris 
Tant  de  plumes  ni  de  moustaches, 
Ni  de  batailleurs  aguerris  ; 
Adieu,  les  jeux,  adieu,  les  ris, 
Adieu,  raffinés  et  bravaches! 
Gardons  Marion  et  Ninon 
Et  que  le  cardinal  en  crève; 
Que  la  corde  après  le  bâton 
Lui  soit  une  bonne  leçon. 
Quand  donc,  mon  Dieu,  le  verra-t-on 
Tout  pantois  en  place  de  Grève  I 
Gardons  Marion  et  Ninon 
Et  que  le  cardinal  en  crève! 

La  reprise  du  chœur  est  très  harmonieuse- 
ment disposée  pour  les  voix.  Le  chœur  des 
courtisans  sollicitant  le  crédit  du  grand  écuyer 
a  un  caractère  de  platitude  et  de  banalité  qui 
convient  à  la  situation.  Le  Père  Joseph,  dans 
un  récitatif  très  digne  et  d'une  déclamation 
pleine  de  noblesse,  annonce  à  Cinq-Mars  qu'il 
doit  renoncer  à  obtenir  la  main  de  la  prin- 
cesse qu'il  a  sollicitée.  Le  grand  écuyer  dé- 
clare qu'il  n'obéira  pas  à  l'ordre  du  cardinal. 
Une  fête  chez  Marion  remplit  le  second  ta- 
bleau. On  entend  d'abord  une  sorte  de  menuet 
excellemment  traité.  Le  roman  de  la  Clélie 
fait  les  frais  de  tout  le  divertissement.  L'air 
chanté  par  Marion  est  un  pastiche  habilement 
présenté  : 

Bergers  qui  le  voulez  connaître 

Ce  pays  dont  l'amour  est  maître 

Et  dont  l'aspect  charme  nos  yeux, 

11  est  pour  arriver  à  Tendre 

Deux  chemins  que  vous  pouvez  prendre; 

Voyez  lequel  vous  plaît  le  mieux. 


Tous  deux  ils  suivent  les  rivages 
Du  beau  fleuve  Inclination  ! 
Sur  l'un,  d'abord,  on  trouve  deux  villages, 
Qui  sont  :  Complaisance  et  Discrétion! 
Petits  soins  vient  après,  Empressement  vous  mène 

A  Sensibilité  ; 
De  Sensibilité  vous  arrivez  sans  peine 
A  Bonheur  convoité. 
L'autre  chemin,  sur  l'autre  rive. 
Passe  par  Jolis  vers  et  par  Billet  galant  ! 
Ainsi  sûrement  on  arrive, 
Et  peut-être  d'un  pas  moins  lent. 
Ah  !  gardez-vous  surtout  de  Négligence 
Qui  vous  pousse  à  Tiédeur,  puis  à  Légèreté! 
Malheur  au  voyageur  dans  ce  chemin  jeté  : 
Il  s'en  va  se  noyer  au  lac  à.' Indifférence  ! 

La  scène  de  la  conjuration,  qui  vient  en- 
suite, n'offre  pas  un  intérêt  suffisant.  D'une 
part,  le  glorieux  Cinq-Mars,  de  l'autre,  ces 
jeunes  libertins  ont  assez  mauvaise  grâce  à 
chanter  Sauvons  le  roi,  sauvons  la  noblesse  et 
la  France,  Délivrons  le  trône  et  l'autel,  lors- 
qu'ils s'engagent  à  signer  un  traité  d'alliance 
avec  l'Espagne  pour  renverser  Richelieu.  Une 
conspiration  aussi  ridicule  ne  pouvait  guère 
inspirer  un  bon  compositeur  tel  que  M.  Gou- 
nod  ;  aussi  ce  finale  n'offre  d'intéressant  que 
les  reproches  bien  sentis  de  de  Thou,  épou- 
sant cependant  une  cause  que  sa  conscience 
désavoue. 

Le  troisième  acte  débute  par  le  vieil  air  de 
trompe  Tonton,  tontaine,  tonton  et  un  chœur 
de  chasseurs.  Les  deux  amants  vont  se  fiancer 
l'un  à  l'autre  dans  une  chapelle  voisine;  le 
fidèle  de  Thou  assiste  seul  à  ce  rendez-vous. 
Ce  trio  n'est,  à  proprement  parler,  qu'un  duo, 
car  la  belle  phrase,  la  mieux  inspirée  de  tout 
l'ouvrage,  est  chantée  à  l'octave  par  Cinq- 
Mars  et  Marie  :  Ah!  venez,  que  devant  l'autel 
Un  serment  d'amour  immortel  nous  lie!  Les 
conjurés  ont  assisté  aux  fiançailles  et  sortent 
de  la  chapelle.  Le  Père  Joseph  chante  un  air 
de  basse  d'un  style  superbe  : 


Dans  une  trame  invisible 
Nous  t'avons  enveloppé  ; 
Sur  ton  front  s'étend  une  main  terrible, 
Au  moment  choisi  tu  seras  frappé  ! 


Quelle  qu'ait  été  l'intention  des  auteurs  d 
rendre  odieuse  l'Éminence  grise,  c'est  ce  ca- 
pucin qui  a  le  rôle  le  plus  intéressant,  et  le 
caractère  de  ce  personnage  a  été  tracé  de  main 
de  maître  par  M.  Gounod.  Le  P.  Joseph  fait 
de  grands  efforts  pour  détacher  Marie  de  Cinq- 
Mars;  mais  c'est  en  vain;  elle  a  lié  son  sort 
au  sien  et  elle  lui  sera  fidèle  jusqu'à  la  mort. 
Suit  un  hallali  vocal  qui  occupera  une  bonne 
place  dans  le  répertoire  des  orphéons. 

Au  quatrième  acte,  les  deux  conjurés  sont 
enfermés  dans  la  prison  du  château  de  Pierre» 
Encise.  La  musique  de  cet  acte  porte  le  carac* 


. 


GIRG 


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243 


tère  de  mysticité  vers  laquelle  se  retourne 
volontiers  M.  Gounod  ;  l'expression  en  est  juste 
jusqu'à  la  fin.  La  cavatine  chantée  par  Cinq- 
Mars,  0  chère  et  vivante  image!  est  pathéti- 
que ;  elle  est  suivie  d'une  strette  avec  Marie, 
qui  a  pénétré  dans  la  prison  pour  sauver  son 
amant  ;  cet  ensemble  est  dans  la  forme  ita- 
lienne et  cependant  ne  fait  aucune  disparate, 
parce  qu'il  se  trouve  d'accord  avec  le  mou- 
vement passionné  du  morceau.  L'opéra  se  ter- 
mine par  l'arrivée  du  chancelier,  qui  lit  la 
sentence  de  mort.  Cinq-Mars  rappelle  à  son 
ami  le  pressentiment  que  leur  a  causé  la  lec- 
ture du  martyre  des  deux  chrétiens,  au  pre- 
mier acte  ;  tous  deux  chantent  un  dernier 
cantique  et  marchent  au  supplice  ;  Marie  de 
Gonzague  tombe  évanouie.  La  presse  s'esl 
montrée  à  ce  point  distraite,  qu'elle  a  à  peine 
remarqué  les  défauts  choquants  du  livret  et 
a  passé  sous  silence  les  beautés  de  cette  parti- 
tion. On  a  même  critiqué  la  prétendue  négli- 
gence de  l'orchestration.  Celle-ci  est,  au  con- 
traire, aussi  soignée  dans  les  détails  que  les 
autres  ouvrages  de  M.  Gounod.  Cet  opéra  a 
été  chanté  par  Dereims,  Giraudet,  Stéphane, 
Barré,  Mlle  Chevrier,  Mme  Franck-Duvernoy, 
Mlle  Philippine  Lévy. 

cinq  minutes  TROP  tard,  bouffonnerie 
musicale,  paroles  de  M.  Vernon,  musique  de 
M.  Villebichot ,  représentée  aux  Folies-Nou- 
velles en  mai  1857. 

CINQUIÈME  ACTE  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Michel  Delaporte ,  musi- 
que de  M.  Léveillé ,  représentée  aux  Folies- 
Nouvelles  le  25  octobre  1856. 

CIPRIANO  IL  SURTO  (Cyprien  le  tailleur), 
opéra-comique,  musique  de  Placenza,  repré- 
senté au  théâtre  Apollo,  à  Gênes,  en  no- 
vembre 1857. 

CIRCASSIAN  BRIDE  (the)  [la  Fiancée  cir- 
cassienne],  opéra  anglais,  musique  de  Bishop, 
représenté  au  théâtre  de  Drury-Lane,  à  Lon- 
dres, le  22  février  1809. 

*  CIRCASIANOS  (los),  zarzuela  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  Luis  Olona,  musique  d'Emilio 
Arrieta,  représentée  le  8  avril  1860  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela.  Cet  ouvrage, 
augmenté  d'un  acte  par  les  auteurs,  fut  re- 
produit sous  cette  nouvelle  forme  et  sous  un 
nouveau  titre  :  el  Caudillo  de  Baza,  quelques 
années  plus  tard,  sur  l'un  des  théâtres  de 
Barcelone.  Mais  il  ne  fut  pas  repris  à  Madrid, 
et,  chose  assez  singulière,  le  compositeur  ne 
l'entendit  jamais  ainsi  transformé. 


CIRCASSIENNE  (la)  ,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Scribe,  musique  de 
M.  Auber ,  représenté  au  théâtre  de  l'Opéra- 
Comique  le  2  février  1861.  La  scène  se  passe 
dans  le  Caucase.  Des  officiers  russes  s'ima- 
ginent de  jouer  l'opéra  de  Marsollier  :  Adolphe 
et  Clara;  Alexis  Zouboff,  le  plus  imberbe 
d'entre  eux,  qui  déjà,  sous  le  nom  de  Pras- 
covia,  et  sous  un  costume  féminin,  a  inspiré 
une  passion  à  un  général ,  doit  jouer  le  rôle 
de  Clara.  On  l'affuble  d'un  costume  de  Cir- 
cassienne.  Les  comédiens  sont  surpris  par  le 
général  Orsakoff ,  inflexible  en  ce  qui  touche 
la  discipline.  Il  reconnaît  dans  Alexis  sa  bien- 
aimée  Prascovia,  et  on  comprend  que  la  mys- 
tification menace  d'aller  loin.  Fort  habile  à 
sortir  des  situations  scabreuses,  Scribe  a  pro- 
longé celle-ci  outre  mesure ,  ce  qui  a  décidé 
de  l'insuccès  de  l'ouvrage,  malgré  le  mérite 
de  la  partition.  Après  avoir  abusé  plus  qu'il 
ne  convient  de  l'aveugle  passion  de  Orsakoff, 
Alexis  parvient  à  obtenir  de  lui  la  main  de 
sa  pupille  et  à  reprendre  impunément  son 
uniforme.  L'ouverture  a  pour  motif  une  re- 
dowa  qui  reparaît  plus  loin  dans  la  scène  du 
harem,  où  Alexis  et  la  jeune  Olga  ont  été  en- 
fermés. Le  morceau  le  plus  saillant  du  pre- 
mier acte  est  le  choeur  Bravo!  bravo!  dans 
lequel  M.  Auber  a  spirituellement  enchâssé 
l'air  d'Adolphe  et  Clara  :  Jeunes  filles  qu'on 
marie.  La  romance  d'Alexis,  Vous  rappelez  à 
l'instant  même,  est  fort  distinguée  ;  elle  a  été 
écrite  très-haut  d'après  les  moyens  de  Mon- 
taubry,  qui  a  créé  le  rôle.  Au  deuxième  acte, 
le  chœur  des  odalisques  est  délicieux.  M.  Au- 
ber n'a  rien  écrit  de  plus  vaporeux  ,  de  plus 
éthéré.  Les  couplets  du  peintre  Lanskoï  por- 
tent l'empreinte  de  la  finesse  un  peu  mali- 
cieuse du  compositeur.  Ils  ont  été  bissés. 
Quant  à  l'instrumentation,  c'est  constamment 
une  fête  pour  l'oreille  que  d'entendre  cette 
harmonie  originale  et  pénétrante.  Montau- 
bry  a  réussi  à  jouer  le  rôle  exceptionnel 
d'Alexis,  grâce  à  son  physique  et  à  ses  notes 
de  tête.  Peu  de  ténors  peuvent  l'aborder 
victorieusement  comme  lui.  Ccuderc  a  débité 
le  rôle  du  peintre  Lanskoï  avec  la  cordialité 
sympathique  qui  lui  est  habituelle.  Barielle, 
Troy,  Ambroise,  Laget  ont  créé  ceux  du  gé- 
néral Orsakoff,  d'Aboul-Kazim ,  du  maréchal 
des  logis  et  de  l'eunuque.  Les  rôles  de  femmes 
ont  été  remplis  par  Mlle»  Montrose,  Prost  et 
Bousquet. 

CIRCÉ,  tragédie  ornée  de  machines,  de 
changements  de  théâtre  et  de  musique,  pré- 
cédée d'un  prologue,  paroles  de  Thomas  Cor- 
neille, musique  de  Charpentier,  représentée 


244 


GIRO 


GIRO 


sur  le  théâtre  de  la  rue  Guénégaud ,  le  di- 
manche 17  mars  1675.  Cette  pièce  a  été  re- 
maniée par  Dancourt  en  1705,  et  la  musique 
en  fut  refaite  par  Gilliers.  Robert  de  Visée  ou 
de  Visé,  guitariste  habile,  composa  aussi  une 
musique  pour  la  même  tragédie. 

CIRCE,  opéra  anglais,  musique  de  Banis- 
ter,  représenté  au  théâtre  de  Dorset-Garden 
en  1676. 

CIRCE,  opéra  italien,  musique  de  Freschi 
(Jean-Dominique),  représenté  à  Venise  en 
1679. 

CIRCÉ,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes,  avec 
un  prologue,  paroles  de  Mme  de  Saintonge, 
musique  de  Desmarets,  représentée  à  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  1er  octobre  1694 

CIRCE ,  opéra  allemand ,  musique  de  Kei- 
ser,  représenté  à  Hambourg  en  1734. 

CIRCE,  opéra  italien,  musique  de  Albertini, 
représenté  à  Hambourg  en  1785. 

CIRCE,  opéra  italien,  musique  de  Gazza- 
niga,  représenté  à  Venise  en  1786. 

CIRCE ,  grand  opéra ,  musique  de  "Winter, 
représenté  à  Munich  en  1788. 

CIRCE,  opéra  séria ,  musique  de  Paër,  re- 
présenté à  Venise  en  1791. 

CIRCE  abbandonata,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Pollarolo,  représenté  à  Plaisance  en 
1692,  puis  à  Parme  dans  la  même  année,  et 
à  Venise  en  1697. 

CIRCE  delusa,  opéra  italien,  musique  de 
Boniventi,  représenté  en  Italie  en  1711. 

CIRCE  ET  ULYSSE,  opéra  italien,  musique 
de  Astaritta ,  représenté  en  Allemagne  vers 
1787. 

cirene,  opéra  italien,  musique  de  P.  Pel- 
legrini,  représenté  à  Venise  en  1742.  Cette 
pièce  avait  été  représentée  à  Naples  long- 
temps auparavant,  d'après  la  Dranmaturgia 
d'Allaci. 

CIRO,  opéra  italien,  musique  de  Cavalli 
et  Matiolli,  représenté  sur  les  théâtres  de 
l'Italie  en  1665. 

CIRO,  opéra  italien,  musique  de  Conti 
(François),  représenté  à  Vienne  en  1716. 

CIRO ,  opéra  italien ,  musique  de  Ariosti, 
représenté  à  Londres  en  1721. 

CIRO,  opéra  italien,  musique  de  Duni,  re- 
présenté en  Italie  vers  1733. 


CIRO,  opéra  italien,  musique  de  Capotorti, 
représenté  au  théâtre  Saint-Charles  à  Naples 
en  1805. 

CIRO  IN  armenia,  opéra  italien,  musi- 
que de  Marie-Thérèse  Agnesi,  représenté  sur 
les  théâtres  de  la  Péninsule  en  1771. 

CIRO  IN  BABILONIA  {Cyrus  à  Babylone), 
cinquième  opéra  composé  par  Rossini ,  alors 
âgé  de  vingt  etunans.  Il  fut  représenté,  pen- 
dant le  carême  de  1812,  sur  le  théâtre  Comu- 
nale  à  Ferrare.  Il  est  resté  de  cette  partition 
la  délicieuse  ariette  T'abbraccio.  Une  autre 
cavatine  s'est  transformée  plus  tard  et  est 
devenue  YEceo  ridente  du  Barbier  de  Séville, 
c'est-à-dire  une  des  plus  gracieuses  canti- 
lènes  du  maître. 

CIRO  IN  BABILONIA,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase ,  musique  de  Raimondi,  repré- 
senté à  Rome  vers  1820. 

CIRO  RICONOSCIUTO ,  opéra  italien,  en 
trois  actes,  paroles  de  Métastase,  musique  de 
Albinoni,  représenté  à  Rome  en  1710.  Afin  de 
rendre  plus  faciles  les  recherches  des  mor- 
ceaux principaux  de  ce  célèbre  ouvrage,  et 
de  favoriser  la  comparaison  entre  les  douze 
partitions  que  l'œuvre  du  poeta  Cesareo  a 
inspirées,  nous  donnons  ici  la  suite  des  airs 
et  des  chœurs  :  Si ,  ben  mio ,  saro ,  quai  vuoi  ; 
Si  varia  in  ciel  talora;  Se  un  core  annodi; 
Basta  cosi ,  fentendo;  Par,  che  di  giubilo; 
Già  l'idea  del  giusto  seempio  ;  Ognor  tu  fosti 
il  mio  ;  Sciolto  dal  suo  timor ,  Non  piangete, 
amati,  rai;  Rendimi  il  figlio  mio;  le  duetto 
Sappi,  che  al  nascer  mio  ;  Non  sdegnarti,  a  te 
mi  fido;  Non  so  con  dolce  moto;  Guardalo  in 
volto,  e  poi;  Cauto  guerrier  pugnando;  Par- 
ler o,  non  è  permesso;  Men  bramosa  di  stragi 
funeste  ;  Porto,  non  ti  sdegnar;  Quel  nome  se 
ascolto  ;  So,  che  presto  oguun  s'awede;  Dimmi, 
crudal,  dov'  è;  Perfidi,  non  godete;  Dammi,  o 
sposa,  un  solo  amplesso  ;  Benchè  l'angel  s'as- 
conda;  No  ,  non  vedrete  mai;  Chi  a  ritrovare 
aspira;  le  chœur  Le  tue  selve  in  abbandono ; 
et  l'air  final  Astro  felice,  ah  splendi. 

CIRO  RICONOSCIUTO,  opéra  italien,  en 
trois  actes,  paroles  de  Métastase,  musique  de 
Scarlatti,  représenté  à  Rome  en  1712. 

CIRO  RICONOSCIUTO,  opéra  italien,  pa- 
roles de  Métastase ,  musique  de  Léo ,  repré- 
senté à  Naples  en  1727. 

CIRO  RICONOSCIUTO,  opéra  italien,  pa- 
roles de  Métastase,  musique  de  Caldara,  re- 
présenté à  Vienne  le  28  août  1736. 


GLAI 


GLAR 


245 


CIRO  RICONOSCIUTO ,  opéra  italien ,  pa- 
roles de  Métastase,  musique  de  Jomelli,  re- 
présenté en  Italie  vers  1744. 

CIRO  RICONOSCIUTO  (il),  opéra  italien  en 
trois  actes,  paroles  de  Métastase,  musique  de 
Smith,  représenté  vers  1747. 

CIRO  RICONOSCIUTO,  opéra  italien,  paro- 
les de  Métastase,  musique  de  J.-A.-P.  Hasse, 
représenté  à  Dresde  en  1751. 

CIRO  RICONOSCIUTO ,  opéra  italien,  pa- 
roles de  Métastase,  musique  de  Sarti,  repré- 
senté à  Copenhague  en  1756. 

CIRO  RICONOSCIUTO,  opéra  italien,  pa- 
roles de  Métastase,  musique  de  Benda,  repré- 
senté à  Gotha  en  1766. 

CIRO  RICONOSCIUTO,  opéra  italien,  pa- 
roles de  Métastase,  musique  de  Borghi,  repré- 
senté à  Venise  en  1771. 

CIRO  RICONOSCIUTO,  opéra  italien,  pa- 
roles de  Métastase,  musique  de  Brizio,  né  en 
1737,  mort  en  1825,  représenté  à  Ferrare. 

CIRO  RICONOSCIUTO  (il)  ,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Tarchi,  re- 
présenté à  Plaisance  en  1796. 

CISEAUX  MAGIQUES  (les),  opéra-comi- 
que ,  musique  de  Volkert ,  représenté  à  Léo- 
poldstadt  en  1823. 

*  cisterna  encantada  (la),  zarzuela 
en  trois  actes,  paroles  de  V.  de  la  Vega,  mu- 
sique de  Joaquin  Gaztambide,  représentée  au 
théâtre  du  Cirque,  à  Madrid,  le  17  novembre 
1853.  Les  compatriotes  de  Gaztambide  ne 
parlent  qu'avec  une  sorte  de  respect  de  cet 
ouvrage,  qu'ils  tiennent  pour  l'une  de  ses 
productions  les  plus  intéressantes  et  les  plus 
achevées. 

citerne  (la),  mélodrame  allemand,  mu- 
sique de  Seyfried,  représenté  vers  1815. 

*  citta  nuova  (la),  opéra-bouffe,  musi- 
que de  Cristiani,  représenté  sur  le  théâtre  de 
la  Scala,  de  Milan,  en  1798. 

*  clair  de  lune,  opérette-bouffe  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Ernest  Dubreuil  et 
Henri  Bocage,  musique  d'Auguste  Cœdès, 
représentée  aux  Folies  -  Dramatiques  le 
Il  mars  1875. 

CLAIRETTE  ANGOT  EN  TURQUIE,  opé- 
rette en  un  acte,  livret  de  MM.  Roustan  et 
Isch,  musique  de  M.  Emmanuel  Baumann, 
rep.  à  l'Alcazar  de  Marseille  en  mai  1874. 


*  CLAIRON  (la),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Gaston  Marot,  Élie  Frébault 
et  Edouard  Philippe,  musique  de  M.  Georges 
Jacobi,  chef  d'orchestre  de  l'Alhambra,  de 
Londres,  représentée  à  la  Renaissance  le 
7  novembre  1883.  «  La  »  Clairon,  c'est  la 
célèbre  tragédienne,  que  les  auteurs  ont  trans- 
portée en  Hongrie,  où  ils  la  font  passer  pour 
l'impératrice  Marie-Thérèse,  tandis  qu'une 
certaine  princesse  Cornikoff  se  fait  passer 
elle-même  pour  l'impératrice  Catherine  de 
Russie.  Inutile  de  prendre  des  personnages 
historiques  pour  amener  des  quiproquos  qui 
n'offrent  ni  gaieté,  ni  intérêt.  Les  interprètes 
de  cet  ouvrage  étaient  MM.  Jolly,  Alexandre, 
Mercier,  Guillot,  Mmes  Thuillier-Leloir  et 
Mary  Pirard. 

*  CLApperman  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  J.  Borremans,  représenté 
au  théâtre  de  la  Monnaie  de  Bruxelles  le 
31  octobre  1804. 

*  CLARA,  opéra  sérieux  en  trois  actes  et 
un  épilogue,  paroles  et  musique  de  M.  Pa- 
nizza-Pagnalini,  représenté  au  théâtre  Man- 
zoni,  de  Milan,  le  19  septembre  1889. 

Clara  del  mainland ,  opéra  italien, 
musique  de  Pedrotti,  représenté  à  Vérone 
en  1840. 

*  CLARA  dettin,  opéra,  musique  de 
M.  Meyer-Abbersleben,  représenté  sur  le 
théâtre  ducal  de  Weimar  en  1893. 

CLARA,  DUCHESSE  DE  BRETAGNE,  Opéra 
allemand  en  trois  actes ,  musique  de  Bierey, 
paroles  de  Bi-eszner,  représenté  à  Leipzig  en 
1803. 

CLARI,  opéra  anglais,  musique  de  Bishop, 
représenté  à  Covent-Garden  en  1823. 

CLARI ,  opéra  italien  semi-seria  en  trois 
actes,  musique  de  Haïévy,  représenté  à  Paris 
le  9  décembre  1828,  avec  le  concours  de 
Mme  Malibran.  Le  sujet  est  tiré  du  ballet  de 
Clari,  qui  avait  réussi  à  l'Opéra  français,  et 
dans  lequel  M'ie  Bigottini  s'était  fort  distin- 
guée. Déjà  apprécié  comme  compositeur  dans 
son  opéra-comique  l'Artisan,  Halévy  déploya 
dans  Clari,  pour  la  première  fois,  son  grand 
talent  scénique.  Le  second  acte  est  fort  re- 
marquable. Nous  signalerons  l'excellent  trio  : 
Deh!  silenzio,  non  parlate.  Malgré  la  réserve 
apportée  par  les  habitués  du  Théâtre-Italien 
aux  débuts  d'un  compositeur  français,  Halévy 
est  sorti  triomphant  de  cette  épreuve. 

CLARICE  ET  BELTON,  opéra,  musique  de 


246 


GLAU 


GLAU 


Grétry ,  représenté  à  l'Opéra  -  Comique  le 
23  mars  1793.  C'est  le  Prisonnier  anglais,  te- 
rnis au  théâtre  avec  changements. 

*  clarice  visconti,  opéra  sérieux,  mu- 
sique d'Antonio  Laudamo,  représenté  à  Mes- 
sine en  1845. 

CLARISSE,  opéra  allemand,  musique  de 
Stegmann,  représenté  à  Hambourg  vers  1781. 

Clarisse,  opéra-comique  en  deux  actes, 
musique  de  Catrufo,  représenté  à  Genève  en 
1806. 

CLARISSE  ou  LA  SERVANTE  INCONNUE, 

opéra-comique  allemand,  représenté  à  Bres- 
lau  en  1772. 

CLARISSE  OU  LA  DOMESTIQUE  INCON- 
NUE ,  opéra-comique  français ,  musique  de 
Schulz,  représenté  au  théâtre  de  Reinsberg 
en  1783. 

CLARISSE  HARLOWE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  M.  Natale  Perelli,  représenté  à 
Vienne  en  juin  1858.  Chanté  par  Bettini  et 
Mme  Medori. 

*  CLARY  ET  CLARA,  opérette  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  MM.  Hippolyte  Raymond  et 
Antony  Mars,  musique  de  M.  Victor  Roger, 
représentée  aux  Folies  -  Dramatiques  le 
20  mars  1894. 

*  CLAUDIA,  opéra  sérieux,  musique  d'Ema- 
nuele  Muzio,  représenté  à  Milan  vers  1855. 

CLAUDIA,  opéra  séria,  livret  de  Marcello, 
musique  de  Cagnoni,  représenté  au  théâtre 
de  la  Scala,  à  Milan,  le  29  mai  1866,  avec 

succès. 

"CLAUDIA,  grand  opéra  en  cinq  actes  et 
sept  tableaux,  paroles  de  M.  Emile  Barbier, 
musique  de  M.  Gustave  Perronet,  représenté 
au  Grand-Théâtre  de  Marseille  le  20  avril 
1882.  Cet  ouvrage  paraît  avoir  obtenu  un  cer- 
tain succès,  et  Ton  a  cité,  parmi  les  meilleurs 
morceaux  de  la  partition,  au  premier  acte, 
un  quatuor  et  une  marche  très  applaudis,  au 
second,  un  duo  et  le  finale,  au  troisième,  une 
prière,  un  trio  et  une  grande  marche  avec 
chœur,  enfin  au  quatrième  un  fort  joli  ballet. 
Le  compositeur,  ancien  élève  du  Conserva- 
toire de  Paris,  où  il  avait  obtenu  naguère  un 
brillant  premier  prix  de  piano,  était  alors 
professeur  au  Conservatoire  de  Marseille. 

*  CLAUDIA,  drame  lyrique  en  deux  actes, 
livre  imité  de  Claudie,  drame  de  George  Sand, 
par  M.  Bartocci-Fontana,  musique  de  M.  Gellio 
Coronaro  (qu'il  ne  faut  point  confondre  avec 


son  frère,  M.  Gaetano  Coronaro,  compositeur 
aussi),  représenté  au  Théâtre-Lyrique-Inter- 
national  de  Milan  le  5  novembre  1895.  Les  inter- 
prètes étaient  Mmes  cialia  et  Lukaszewska, 
MM.  Bieletto,  Broggi-Muttini  et  Barbieri. 

CLAUDINE,  opéra,  musique  de  André,  né 
en  1741,  mort  en  1799.  Ouvrage  non  repré- 
senté. 

CLAUDINE  OU  LE  PETIT  COMMISSION- 
NAIRE, opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
de  Deschamps,  musique  de  Bruni,  repré- 
senté à  Feydeau  le  6  mars  1794.  C'est  la  jolie 
nouvelle  de  Florian  qui  a  fourni  le  sujet  de 
la  pièce. 

CLAUDINE  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Coccia,  représenté  à  Turin  en  1817. 

CLAUDINE ,  opéra  allemand ,  livret  de 
Goethe,  musique  de  M.  Franz,  représenté  au 
théâtre  de  la  Cour,  à  Schwérin,  en  mars 
1864. 

CLAUDINE  DE  VILLA-BELLA,  opéra,  li- 
vret de  Goethe ,  musique  de  Weber  (Gode- 
froid),  représenté  au  théâtre  de  la  cour  de 
Wurtemberg  en  1783. 

CLAUDINE  DE  VILLA-BELLA ,  opéra  alle- 
mand en  trois  actes,  paroles  de  Goethe,  mu- 
sique de  Reichardt,  représenté  en  1788. 

CLAUDINE  DE  VILLA-BELLA,  opéra  alle- 
mand en  trois  actes,  paroles  de  Goethe ,  mu- 
sique de  Stolze,  né  en  1801. 

CLAUDINE  DE  VILLA-BELLA ,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Blum,  représenté  à  Ber- 
lin en  1810. 

CLAUDINE  DE  VILLA-BELLA,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Eberwein  (Traugott-Maxi* 
milien),  représenté  à  Rudolstadt  en  1815. 

CLAUDINE  de  VILLA-BELLA,  opéra  alle- 
mand de  Gœthe,  musique  de  Kienlen,  repré- 
senté à  Augsbourg  de  1815  à  1820. 

CLAUDINE  DE  VILLA-BELLA ,  opéra  alle- 
mand de  Gœthe,  musique  de  Drechsler  (Jo- 
seph), représenté  à  Vienne  vers  1830. 

CLAUDINE  DE  VILLA-BELLA,  opéra  alle- 
mand, musique  de  François  Schubert,  inédit. 

*  Claudine  DE  villa-bella,  opéra  ro- 
mantique en  trois  actes,  poème  de  Karti, 
d'après  la  pièce  de  Gœthe,  musique  de  Franz 
(pseudonyme  du  comte  de  Hochberg),  repré- 
senté au  théâtre  de  Breslau  en  mars  1866. 

CLAUDINE   DE   VILLA-BIANCA ,    opéra. 


CLEF 


GLEM 


247 


musique  de  Beecke ,  représenté  à  Vienne  en 

1784. 

CLAUDIO  cesare,  opéra  italien,  musique 
de  Boretti,  représenté  en  1672. 

claudius,  opéra  allemand,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1703. 

*  CLAVE  (la),  zarzuela,  musique  de  M.  Fer- 
nandez  Caballero,  représentée  au  cirque  de 
Rivas,  à  Madrid,  en  1875. 

CLAVECIN  (le)  ,  opéra-comique,  musique 
de  Chardiny,  représenté  au  théâtredesBeau- 
jolais  en  1787. 

CLEARCO  IN  NEGROPONTE,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Domenico  Gabrieli ,  repré- 
senté à  Venise  en  1685. 

CLEF  DES  CHAMPS  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  H.  Boisseaux,  musique  de 
Deffès,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  20  mai 
1857.  Il  s'agit  dans  la  pièce  d'une  fuguette 
de  Mme  du  Barry,  qui  revient  dans  son  pays 
natal,  à  Noisy,  où  son  ingénuité  apparente 
a  failli  lui  faire  décerner,  par  un  bailli  ridi- 
cule, le  titre  de  rosière.  La  donnée  est  ex- 
travagante ,  comme  on  voit.  On  a  remarqué, 
dans  la  partition  de  M.  Deffès ,  les  couplets 
des  Filles  de  Nanterre ,  et  un  joli  trio.  Joué 
parCouderc,  Jourdan,  Lemaire,  Nathan  et 
Mlle  Lemercier,  cet  ouvrage  n'a  pas  eu  moins 
de  quarante-quatre  représentations. 

CLEF  D'OR  (la),  comédie  lyrique  en  trois 
actes  et  quatre  tableaux,  paroles  de  MM.  Oc- 
tave Feuillet  et  L.  Gallet,  musique  de  M.  Eu- 
gène Gautier,  représentée  à  l'Opéra-National- 
Lyrique  le  14  septembre  1877.  Le  roman  de 
M.  Octave  Feuillet  est  une  étude  psycholo- 
gique, délicate  et  quintessenciée  qui  ne  con- 
venait pas  à  un  ouvrage  lyrique.  Malgré  tout 
ce  qu'on  lui  a  ajouté  pour  donner  de  la  variété 
et  de  l'action  à  cette  pièce,  elle  a  été  jugée 
insupportable,  à  cause  de  sa  monotonie  et  de 
son  peu  d'intérêt.  Eût-elle  été  mieux  traitée 
par  le  musicien,  qu'elle  n'aurait  pu  réussir. 
Suzanne  vient  d'épouser  Raoul  d'Athol,  à  qui 
elle  a  remis  une  petite  clef  d'or,  symbole  de 
la  possession  de  son  cœur.  Son  indigne  mari, 
loin  de  se  montrer  reconnaissant  de  cette 
marque  ingénue  de  l'amour  fidèle,  ne  dissi- 
mule pas  son  indifférence.  Suzanne  reprend 
sa  clef,  mais  son  mari  ne  tarde  pas  à  revenir 
à  de  meilleurs  sentiments  envers  sa  femme 
et  se  la  fait  rendre.  Il  y  a  naturellement  dans 
cette  pièce  des  amoureux  éconduits,  un  ami, 
Georges  Vernon ,  dont  la  concurrence  est  assez 
redoutable;  mais  elle  se  serait  passée  aisé- 


ment de  hors-d'oeuvre  tels  que  des  airs  de 
trompe,  un  air  à  roulades  interminable,  dit 
Chanson  du  rossignolet,  et  un  ballet  placé  à  la 
fin  du  deuxième  acte  sans  aucun  motif.  La 
musique  a  paru  aussi  prétentieuse  que  dé- 
pourvue d'inspiration.  On  sent  que  cette  par- 
tition est  l'œuvre  d'un  musicien  laborieux, 
mais  sans  idées.  Dans  le  premier  acte,  les 
meilleurs  morceaux  sont  le  duo  entre  Des 
Tournels  et  Laubriant,  la  romance  Là- bas  elle 
passait,  et,  dans  le  second,  une  autre  romance, 
toutes  deux  chantées  par  Vernon.  Distribu- 
tion :  Frédéric  Achard,  Bouhy,  Grivot,  Chris- 
tian, Mlles  Marimon  et  Sablairolles.  La  chute 
de  cet  ouvrage  a  été  complète. 

CLEF  DU  JARDIN  (la)  ,  opéra  en  un  acte, 
musique  de  Eykens  représenté  à  Anvers  en 
1837. 

CLEF  DU  SECRÉTAIRE  (la),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  livret  de  Mme  Caroline  Berton 
et  Henri  Boisseaux,  musique  de  M.  Charles 
Poisot,  représenté  à  Paris  le  19  mars  1853, 
Chanté  par  Mazeau,  Nadaud,  Mlles  Dubois, 
Jouassain,  Thomas. 

CLEMENCE  ou  LES  EAUX  DE  LA  MA- 
LOU,  opéra-comique  en  un  acte ,  musique  de 
Miquel,  exécuté  à  Béziers  en  février  1837. 

CLÉMENTINE  ou  LA  BELLE-MÈRE,  opéra- 

comique  en  un  acte,  paroles  de  Vial,  musique 
de  Fay,  représenté  au  théâtre  de  la  rue  Fey- 
deau  en  1799.  Fay  eut  des  succès  comme  té- 
nor à  Louvois  et  au  théâtre  Favart.  Il  com- 
posa plusieurs  opéras -comiques  ;  celui  de 
Clémentine  est  son  meilleur  ouvrage ,  et  il  a 
joui  de  la  faveur  du  public. 

CLÉMENTINE  OU  LES  ROCHERS  D'A- 
RONA,  opéra  allemand ,  musique  de  Rœsler, 
représenté  à  Prague  vers  1800. 

CLEMENZA  DI  AUGUSTO  (la),  opéra- 
drame,  musique  de  Fux  (Jean-Joseph),  repré- 
senté pour  la  fête  patronale  de  l'empereur 
Léopold  1er,  en  1702. 

CLEMENZA  DI  scipione  (la),  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Chrétien  Bach ,  représenté 
à  Breslau  vers  1773. 

CLEMENZA  DI  TITO  (la),  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Caldara, 
représenté  à  Vienne  le  4  novembre  1734.  La 
pièce  du  premier  poète  lyrique  de  l'Italie  et 
du  monde  entier  a  séduit  les  vingt  composi- 
teurs les  plus  renommés  du  xvme  siècle. 
En  prenant  comme  au  hasard  l'un  des  airs 
dont  nous  donnons  la  nomenclature ,  on  peut 


248 


CLEM 


CLEO 


être  certain  de  trouver  une  œuvre  intéres- 
sante, souvent  même  d'une  grande  beauté  : 
Deh  se  •placer  mi  vuoi;  Io  sento ,  cke  in  peno; 
Opprime  te  i  coutumuci;  le  chœur  Serbate,  o 
Dei  custodi  ;  Del  più  sublime  solio;  Amo  te 
solo,  te  solo  amai;  Ah  perdona  al  primo  af- 
fetto  ;  Ah  se  fosse  intorno  al  trono ;  Non  ti  la- 
gnar,  s' io  parto,  Parto ,  ma  tu  ben  mio; 
Quando  sarà  quel  di;  Sia  lontano  ogni  ci- 
mento ;  Almen  se  non  poss  'io;  Corne  potesti, 
ohDio;  Fra  stupido,  e  pensoso  ;  Tu,  infedel, 
non  hai  difese;  Non  odo  gli  accenti;  ch' io 
parto  reo,  lo  vedi;  Se  mai  senti  spirarti  sul 
volto;  Tremo  fra'  dubbj  miei;  Tardi  s'awde; 
Pietà,  signor,  di  lui;  Vo  disperato  a  morte, 
Se  all'impero,  amici  dei  ;  S'altro,  che  lagrime  ; 
Getta,  il  nocchier  talora,  et  le  chœur  final  Che 
dei  ciel,  che  degli  Dei. 

CLEMENZA  DI  TITO  (la)  ,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Léo,  repré- 
senté en  1735. 

CLEMENZA  ditito  (la),  opéraitalien,  pa- 
roles de  Métastase,  musique  de  J.-A.-P.Hasse, 
représenté  à  Dresde  en  1737. 

CLEMENZA  DI  TITO  (la),  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase ,  musique  de  Pampani, 
représenté  en  Italie  en  1748. 

CLEMENZA  DI  TITO  (la),  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Perez,rep. 
au  théâtre  Saint-Charles,  à  Naples,  en  1749. 

CLEMENZA  Di  TITO  (la),  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Gluck,  re- 
présenté à  Naples  en  1751. 

CLEMENZA  DI  TITO  (la),  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Jomelli, 
représenté  à  Stuttgard  vers  1758. 

CLEMENZA  DI  TITO  (la),  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Cocchi 
(Joachim) ,  représenté  à  Londres  en  1760. 

CLEMENZA  DI  TITO  (la),  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Scarlatti 
(Joseph) ,  représenté  à  Vienne  en  1760. 

CLEMENZA  DI  TITO  (la),  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Nàumann, 
représenté  à  Dresde  vers  1768. 

CLEMENZA  DI  tito  (la)  ,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Bernasconi, 
représenté  à  la  cour  de  Bavière  en  1768. 

clemenza  El  TITO  (la),  opéraitalien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Anfossi, 
représenté  à  Rome  en  1769. 


CLEMENZA  DI  TITO  (la),  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Sarti ,  re- 
présenté à  Padoue  en  1771. 

CLEMENZA  DI  TITO  (la),  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase ,  musique  de  J.  Holz- 
bauer,  représenté  vers  1780. 

CLEMENZA  DI  TITO  (la),  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  P.  Gu- 
glielmi,  représenté  à  Turin  en  1785. 

CLEMENZA  DI  TITO  (la),  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Apell,  re- 
présenté vers  1786. 

CLEMENZA  DI  TITO  (la),  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Ottani,  re- 
présenté à  Turin  en  1789. 

CLEMENZA  DI  TITO  (la),  opéra  italien  en 
deux  actes,  paroles  de  Métastase,  musique  de 
Mozart,  représenté  à  Prague  le  6  septembre 
1791.  Cet  ouvrage  fut  composé  à  la  demande 
des  états  de  Bohême,  désireux  de  fêter  le 
couronnement  de  l'empereur  Léopold  II.  Ha- 
bitué par  le  compositeur  à  des  beautés  plus 
fortes,  le  public  ne  rendit  pas  justice  à  tout 
ce  qu'il  y  avait  de  charme,  de  délicatesse  et 
de  pureté  dans  cette  suave  partition.  Mozart, 
déjà  malade,  fut  très  sensible  à  cet  échec.  Il 
mourut  trois  mois  après.  Chose  à  peine 
croyable,  et  qui  ne  le  serait  en  aucune  façon 
s'il  ne  s'agissait  de  ce  génie  prodigieux  et 
merveilleux  qui  avait  nom  Mozart,  la  Cle- 
menza di  Tito  fut  composée,  écrite,  orches- 
trée, étudiée,  mise  en  scène  et  offerte  au  pu- 
blic dans  l'espace  de  dix-huit  jours  !  Le  rôle 
de  Tito  était  chanté  par  le  ténor  Baglione, 
«elui  de  Vitellia  était  tenu  par  Mme  Mar- 
chetti-Fantozzi,  Mme  Antonini  jouait  celui  de 
Servilia,  tandis  que  ceux  de  Publio,  de  Sesto 
et  d'Annio  étaient  confiés  à  Campi  et  à 
Mmes  Perini  et  Bedini. 

CLEMENZA  DI  tito  (la)  ,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase ,  musique  de  J.  Nicco- 
lini,  représenté  à  Livourne  en  1797. 

CLEMENZA  DI  VALOIS,  opéraitalien,  mu- 
sique de  Gabussi  (Vincenzo),  représenté  au 
théâtre  de  la  Fenice,  à  Venise,  en  1841. 

CLEOBULO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Gabrieli  (Domenico),  représenté  à  Bologne 
en  1683. 

CLEOFILE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Buini,  représenté  à  Venise  en  1721. 

CLEOFILE ,  opéra  italien ,  musique  de 
I.-A.-P.  Hasse,  représenté  à  Dresde  en  1731. 


CLEO 


CLEO 


249 


cleofile,  opéra  allemand,  musique  de 
Jean-Frédéric  Agricola ,  représenté  à  Berlin 
en  1754. 

CLEOMENE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Albinoni,  représenté  à  Rome  en  1718. 

CLEOMENE ,  opéra  sérieux,  musique  de 
Sarti,  représenté  à  Modène  en  1770. 

cleonice,  pasticcio,  musique  de  Giardini, 
représenté  à  Londres  en  1764. 

CLEONICE,  REGINA  Dl  siria,  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Saldoni ,  représenté  au 
théâtre  de  la  Croix,  le  21  janvier  1840. 

CLEOPATRA ,  opéra  italien,  musique  de 
Castrovillari  (le  P.  Daniel) ,  représenté  à  Ve- 
nise en  1662. 

CLEOPATRA,  opéra  allemand,  musique  de 
C.-H.  Graun,  représenté  à  Berlin  en  1742. 

CLEOPATRA,  opéra  italien,  musique  d'An- 
fossi,  représenté  à  Milan  en  1778. 

CLEOPATRA,  opéra  italien,  musique  de 
Cimarosa,  représenté  à  Saint-Pétersbourg 
en  1790. 

CLEOPATRA,  opéra  italien,  musique  de 
Weigl,  représenté  au  théâtre  de  la  Scala,  à 
Milan,  vers  1807. 

CLEOPATRA,  opéra  italien,  musique  de 
Paër,  représenté  au  théâtre  de  la  Cour,  à  Pa- 
ris, en  1809. 

CLEOPATRA,  opéra  italien,  musique  de 
Lauro  Rossi,  représenté  au  Teatro  regio  de 
Turin  en  mars  1876.  Chanté  par  Patierno 
Moriami,  Nannetti,  M">es  Singer  et  Ebe 
Trêves. 

CLEOPATRA,  opéra  séria  en  trois  actes, 
musique  de  Nasolini,  représenté  au  Théâtre- 
Italien  de  Paris,  le  l"  décembre  1813. 

CLEOPATRA,  opéra  italien,  musique  de 
Combi,  représenté  à  Gênes  en  1842. 

CLEOPATRA,  opéra  séria,  livret  de  Rabitti, 
musique  de  V.  Sacchi,  représenté  au  théâtre 
Carcano  de  Milan  le  23  novembre  1877  ;  chanté 
par  Baldini,  Acconci,  Mmes  Antuani,  Donati. 

cleopatra,  opéra  séria,  musique  de  F. 
Bonamici,  représenté  au  théâtre  de  la  Fenice, 
à  Venise,  le  8  février  1879. 

*  CLEOPATRA,  drame  lyrique  en  quatre  ac- 
tes, paroles  de  M.  Nino  Tomasucci,  musique 
de  M.  Giuseppe  Bensa,  représenté  au  théâtre 
Dal  Verme  de  Milan  le  1er  juin  1889. 


*  CLEOPATRA,  drame  lyrique  italien  en 
quatre  actes,  paroles  d'Antonio  Ghislanzoni, 
musique  de  M.  Melesio  Morales,  compositeur 
mexicain,  représenté  au  théâtre  National  de 
Mexico  le  16  novembre  1891. 

cléopâtre,  opéra  en  quatre  actes ,  pa- 
roles de  M.  Bogros,  musique  de  Mme  ]a  ba- 
ronne de  Maistre.  Cet  ouvrage,  dont  plusieurs 
fragments  ont  été  entendus  par  un  auditoire 
d'élite  et  ont  produit  la  plus  favorable  im- 
pression, a  été  remarqué  et  signalé  par  le 
jury  chargé  de  l'examen  des  partitions  en- 
voyées au  concours  du  Théâtre  -  Lyrique. 
C'est  à  ce  double  titre  que  nous  mentionnons 
cet  opéra.  Les  compositions  musicales  de 
Mme  la  baronne  de  Maistre  se  distinguent 
par  la  force  et  la  vérité  de  l'expression  dra- 
matique, par  l'originalité  des  idées  et  l'em- 
ploi intelligent  des  ressources  de  l'harmonie. 
Le  livret  offre  du  reste  des  situations  favo- 
rables à  une  belle  mise  en  scène.  Au  pre- 
mier acte,  l'atrium  du  palais  d'Antoine;  les 
rois,  reines  et  peuples  de  TAsie  vaincue  dé- 
filent devant  lui  ;  ce  qui  rappelle  les  beaux 
spectacles  des  opéras  de  Quinault  et  de  Lulli; 
l'arrivée  de  Cléopâtre  dans  sa  galère  ;  la  salle 
du  festin  ;  l'arrivée  inattendue  d'Octavie.  Au 
deuxième  acte,  les  jardins  de  l'île  de  Méosie, 
des  scènes  de  passion  et  de  désespoir.  Au 
troisième,  le  golfe  d'Ambracie  au  lendemain 
de  la  célèbre  bataille  d'Actium.  Au  qua- 
trième, l'intérieur  du  tombeau  de  Ptolémée  ; 
dans  un  deuxième  tableau,  les  jardins  d'A- 
lexandrie  ;  la  mort  d'Antoine ,  celle  de  Cléo- 
pâtre et  l'arrivée  de  César  triomphant.  La 
partition  renferme  des  morceaux  remarqua- 
bles ;  parmi  les  plus  saillants ,  nous  signale- 
rons dans  le  premier  acte  :  le  chœur  d'intro- 
duction, l'air  du  grand-prêtre  :  Déesse  au 
front  paré  d'étoiles,  le  chœur  des  esclaves,  la 
romance  de  ténor  :  Un  soir  d'été  calme  et 
tranquille.  Dans  le  deuxième  acte,  l'air  de 
Cléopâtre  :  le  Soleil  décline;  un  duo  entre 
Antoine  et  la  reine.  Dans  le  troisième ,  le 
chœur  des  soldats  :  Le  vent  gémit,  la  mer  pro- 
fonde ;  la  grande  scène  du  désespoir  de 
Cléopâtre.  Dans  le  dernier  acte,  l'air  de  la 
reine  :  Accueille -moi,  dernier  asile  ;  le  trio 
syllabique  :  la  Nuit  sombre,  de  son  ombre;  le 
duo  entre  Octavie  et  Cléopâtre  :  Trop  grande 
est  ton  audace  ;  enfin  la  scène  de  la  mort  de 
Cléopâtre. 

CLÉOPÂTRE,  opéra  allemand,  musique  de 
Mattheson,  représenté  à  Hambourg  en  1704. 

CLÉOPÂTRE ,  mélodrame ,  musique  de 
Danzi,  représenté  à  Manheim  en  1779. 


230 


GLIT 


CLÉ 0 pâtre,  monodrame  allemand,  musi- 
que de  Truhn ,  représenté  au  théâtre  Royal 
de  Berlin  en  1853. 

*  cléopatre,  drame  lyrique,  musique  de 
M.  Freudenberg,  représenté  au  théâtre  mu- 
nicipal de  Magdebourg  le  12  janvier  1882. 

*  CLÉOPATRE,  drame  lyrique,  musique  de 
M.  Auguste  Enna,  représenté  sur  le  théâtre 
Royal  de  Copenhague  en  1894.  Malgré  la  re- 
nommée du  compositeur  et  la  sympathie  qu'il 
inspire  tout  naturellement  à  ses  compatrio- 
tes, son  œuvre  a  été  accueillie  avec  froideur. 
On  a  reproché  à  sa  partition  de  laisser  trop 
paraître  la  double  influence  de  Wagner  et  de 
Verdi,  tout  en  rendant  justice  à  la  maîtrise 
d'une  instrumentation  prodigieuse. 

CLIMENE ,  opéra  italien ,  musique  de  Ca- 
pelli  (l'abbé),  représenté  à  Rovigo  vers  noo. 

CLIMENE,  opéra  italien,  musique  de  Bioni, 
représenté  à  Naples  en  1721. 

CLIMENE,  opéra,  musique  de  Farinelli, 
représenté  en  Italie  vers  1800. 

*  CLIQUETTE,  opérette-bouffe  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  M.  W.  Busnach,  musique  de 
M.  Louis  Varney,  représentée  aux  Folies- 
Dramatiques  le  il  juillet  1893.  C'est  l'his- 
toire d'un  mariage  accompli  la  veille  entre 
un  jeune  paysan  et  une  jeune  villageoise 
qui  a  la  main  leste  et  qui,  dès  le  lende- 
main des  noces,  gifle  vigoureusement  son 
époux.  Mais  le  mariage  est  nul  par  ce  fait 
que  le  maire  qui  l'a  célébré  était  révoqué 
sans  le  savoir  et  n'avait  plus  aucune  auto- 
rité. Les  deux  époux  se  séparent  alors  et 
convolent  de  nouveau  chacun  de  leur  côté  ; 
or,  ce  second  mariage  devient  nul  comme  le 
premier,  par  suite  d'un  nouvel  incident,  si 
bien  qu'à  la  fin  chacun  reprend  sa  chacune  et 
se  marie  enfin  d'une  façon  sérieuse.  Sur  ce 
canevas,  qui  manque  un  peu  trop  de  vrai- 
semblance, mais  non  d'une  certaine  gaieté, 
M.  Varney  a  écrit  une  partitionnette  gentille, 
alerte  et  vive,  à  son  habitude,  franchement 
rythmée  et  abondante  en  chansons  gracieuses, 
en  romances  aimables  et  en  couplets  bien 
troussés.  Une  artiste  mignonne,  transfuge  de 
l'Opéra-Comique,  Mlle  Samé,  remplissait  à 
ravir  le  rôle  de  Cliquette,  bien  secondée  par 
Mlles  Tusini  et  Bade,  MM.  Gauthier,  Riga, 
Lamy,  Vavasseur  et  Dacheux. 

CLIT ANDRE  ET  CÉPHISE,  opéra-comique, 
musique  de  Chardiny,  représenté  au  théâtre 
des  Beaujolais  en  1788. 


GLOG 

CLITEMNESTRA,  opéra  italien,  musique 
de  Zingarelli,  représenté  à  Milan  en  isoi. 

CLOCHE  DE  SCHILLER  (la),  mélodrame 
sur  le  sujet  de  la  célèbre  ballade,  musique  de 
Lindpaintner,  exécuté  vers  1830  en  Alle- 
magne. 

*  cloche  DU  DIABLE  (la),  opéra,  musique 
de  M.  R.  Fuchs,  représenté  sans  succès  au 
théâtre  municipal  de  Leipzig  en  avril  1893. 

cloches  de  corneville  (les),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Clair- 
ville  et  Ch.  Gabet,  musique  de  M.  Robert 
Planquette,  représenté  aux  Folies-Dramati- 
ques le  19  avril  1877.  Il  serait  oiseux  d'ana- 
lyser une  telle  pièce,  qui  n'a  aucune  existence 
propre.  C'est  un  plagiat  des  livrets  de  Martha 
et  de  la  Dame  blanche,  à  l'usage  des  amateurs 
de  grivoiseries.  Un  enfant  perdu  qu'on  re- 
trouve, Henri  de  Corneville,  revenant  dans  le 
château  de  ses  ancêtres,  après  vingt  ans  d'ab- 
sence, au  son  des  cloches;  des  servantes  qui 
se  trouvent  être  vicomtesses  et  marquises, 
tout  cela  ne  paraît  pourtant  pas  assez  inté- 
ressant pour  expliquer  un  succès  qui  a  rap- 
porté aux  auteurs  des  bénéfices  tels  qu'aucun 
chef-d'œuvre  de  grand  musicien  n'en  produit 
de  semblables  dans  le  même  espace  de  temps. 
La  raison  de  cet  engouement  est  dans  le  carac- 
tère abaissé  de  cet  ouvrage,  qui  répond  exac- 
tement à  la  mesure  d'esprit,  de  goût  et  d'art 
de  la  plus  notable  portion  du  public  français, 
tel  que  le  genre  de  l'opérette  l'a  façonné, 
dressé,  modelé  et  perverti.  Il  trouve,  en  effet, 
du  plaisir  â  entendre  des  chœurs  de  valets,  de 
cochers  et  de  servantes,  des  gauloiseries  telles 
qu'en  contient  la  Chanson  du  cidre,  qu'il  fait 
bisser  deux  fois  par  jour,  car  on  a  joué  sou- 
vent cette  pièce  en  matinée,  sans  préjudice  du 
spectacle  ordinaire  ;  il  se  délecte  à  entendre 
une  toute  jeune  fille  (Serpolette)  débiter  des 
mots  scabreux  et  à  double  entente.  Quand 
sortira-t-on  de  cette  situation  si  inquiétante 
pour  l'avenir  de  l'art  musical,  si  nuisible  aux 
intérêts  des  véritables  compositeurs?  La  par- 
tition n'est  qu'une  suite  de  chansonnettes,  de 
couplets  et  de  valses,  entremêlés  de  plusieurs 
ensembles.  Parmi  les  morceaux  les  plus  ap- 
plaudis, nous  mentionnerons  la  Chanson  des 
cloches,  le  trio  Fermons  les  yeux,  les  Oui  et 
les  Non,  le  rondeau  Je  regardais  en  l'air,  enfin 
la  Chanson  du  cidre.  Chanté  par  Milher,  Simon- 
Max,  Vois,  Luco,  Vavasseur,  Mlles  Girard, 
Gélabert. 

CLOCHETTE  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  en  vers,  paroles  d'Anseaume,  musique 


CLOT 


GOGH 


251 


de  Duni,  représenté  le  14  juillet  1766  à  la 
Comédie-Italienne.  Elève  de  Durante  et  de 
ce  célèbre  conservatoire  de  Naples  qui  a  pro- 
duit tant  d'illustres  maîtres,  Duni  a  écrit  ses 
ouvrages  dans  un  bon  style  ;  mais  on  y  re- 
marque plus  de  verve  comique  et  de  senti- 
ment dramatique  que  de  génie  et  d'invention. 
Par  une  erreur  assez  fréquemment  constatée 
dams  l'histoire  de  l'art ,  ses  contemporains 
l'ont  préféré  à  Pergolèse.  La  postérité  a  fait 
justice  de  cette  injuste  appréciation,  tout  en 
conservant  à  Duni  une  place  distinguée  parmi 
les  compositeurs. 

CLOCHETTE    (la)    OU  LE  DIABLE  PAGE, 

opéra -comique  en  trois  actes,  paroles  de 
Théaulon,  musique  d'Herold,  représenté  à 
Paris  le  18  octobre  1817.  Cette  partition  est 
une  des  premières  productions  d'Herold.  On 
y  remarque  l'air  d'Azolin,  le  motif  gracieux 
de  l'air  :  Me  voilà,  me  voilà,  le  finale  du  pre- 
mier acte,  un  duo  au  deuxième,  et  partout 
une  instrumentation  neuve,  riche  et  élé- 
gante. Cet  opéra-comique  a  été  plusieurs  fois 
repris,  notamment  dix  ans  après,  en  1827, 
avec  succès. 

CLOCHETTE  DE  L'ERMITE  (la),  opéra- 
comique  de  M.  A.  Maillart.  C'est  sous  ce  titre 
que  l'opéra  les  Dragons  de  Yillars  a  été  joué 
avec  succès  à  Kœnigsberg,  à  Berlin,  à  Ham- 
bourg et  sur  les  principaux  théâtres  de  l'Al- 
lemagne. 

CLOE,  opéra  séria,  livret  de  Stecchetti, 
musique  de  Giulio  Mascanzoni,  représenté  au 
théâtre  Communale  de  Bologne  le  15  novem- 
bre 1879  ;  chanté  par  Barbacini,  "Vaselli,  Sil- 
vestri,  Mmes  Contarini,  "Vigna.  Joué  deux  fois. 

CLORis,  opéra  allemand,  musique  de  Kei- 
ser,  représenté  à  Hambourg  vers  1724. 

•  clos-fleuri,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  Maxime  Dubreuil  et  Guy,  mu- 
sique de  M.  Petrus  Martin,  représentée  au 
casino  de  Luxeuil  le  30  septembre  1888,  et 
ensuite  à  Paris,  au  théâtre  des  Menus-Plai- 
sirs, le  10  décembre  de  la  même  année. 

*  CLOSIÈRE  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Kohault,  représenté  à  Fon- 
tainebleau, sur  le  théâtre  de  la  Cour,  le  10  no- 
vembre 1770. 

CLOTAIRE ,  opéra  en  trois  actes ,  musique 
de  Catrufo,  reçu  à  l'Opéra-Comique  (inédit). 

CLOTILDE,  opéra  italien,  musique  de  Rug- 
geri,  représenté  à  Venise  en  1696. 

CLOTILDE,  opéra,  musique  de  Conti  (Fran- 
çois), représenté  à  Londres  en  1709. 


CLOTILDE,  opéra ,  musique  de  Coccia ,  re- 
présenté à  Venise  en  1816. 

*  CLOTILDE  D'AMALFI  ossia  I  CORSARI, 
drame  lyrique  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Domenico  Crisafulli,  musique  de  M.  Fran- 
cesco  Guardiane,  représenté  à  Milan,  sur  le 
théâtre  Pezzana,  le  7  mai  1891. 

CLOTILDE  DIE  SPRACHLOSE  (Clotilde  la 
muette),  drame  autrichien,  musique  de  Kess- 
ler,  représenté  à  Vienne  en  1824. 

*  CLUB  DE  LOS  Peas  (el),  «  extravagance 
musicale  »  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Pala- 
cios  et  Perrin,  musique  de  MM.  Espino  et 
Angel  Rubio,  représentée  au  théâtre  des  Va- 
riétés de  Madrid  en  décembre  1886. 

CLUB  DES  BONNES  GENS  (LE),  opéra-co- 
mique,  paroles  et  musique  de  Beffroy  de  Rei- 
gny,  représenté  au  théâtre  de  Monsieur  (Fey- 
deau),  le  24  septembre  1791. 

CLUB  DES  femmes  (le),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  Lhuillier,  jouée  au  Château- 
des-Fleurs  en  1846,  et  chantée  par  M»e  Ma- 
rie Cabel. 

CNOTLIWA  PROSTOTA  (Simplicité  ver- 
tueuse ) ,  opéra  polonais ,  musique  de  Ka- 
mienski,  représenté  à  Varsovie  en  1779. 

*  COCARDE  TRICOLORE  (la),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  Cogniard  frères  et 
M.  Maurice  Ordonneau,  musique  de  M.  Ro- 
bert Planquette,  représentée  aux  Folies- 
Dramatiques  le  12  février  1892.  La  Cocarde 
tricolore  était  un  vaudeville  militaire  d'Hip- 
polyte  et  Théodore  Cogniard  qui  avait  été 
joué  précisément  aux  Folies-Dramatiques  le 
19  mars  1831,  aux  premiers  jours  de  l'exis- 
tence de  ce  théâtre,  et  qui  avait  dû  l'immense 
succès  qu'il  obtint  alors  au  récit  des  premiers 
exploits  de  nos  soldats  à  la  conquête  de  l'Al- 
gérie. L'idée  de  la  transformation  de  ce  vau- 
deville en  opérette  par  les  soins  de  M.  Mau- 
rice Ordonneau  ne  parut  pas  très  heureuse, 
soit  parce  que  l'œuvre  avait  vieilli,  soit  parce 
qu'elle  n'offrait  plus  l'attrait  de  l'actualité, 
soit  enfin  parce  que  la  musique  (qui  n'était 
pas  des  meilleures)  alanguissait  et  alourdis- 
sait une  action  qui  demandait  avant  tout  du 
mouvement  et  de  la  rapidité.  En  fait,  cette 
adaptation  n'obtint  qu'un  succès  médiocre, 
quoique  la  pièce  fût  bien  jouée  par  Mmcsxhuil- 
lier-Leloir,  Zelo-Duran  et  Tusini,  MM.  Vau- 
thier,  Gobin,  Guyon  et  Larbaudière. 

*  COCHER  VIENNOIS  (le),  opérette  en 
quatre  actes,  paroles  de  M.  J.  Wimmer,  mu- 
sique de  M.  Julius  Stern,  représentée   sans 


252 


GŒU 


GOFF 


succès  à  Vienne,  au  théâtre  Josephstadt,  en 
janvier  1890. 

*  cocinero  (un),  zarzuela,  musique  de 
M.  Fernandez  Caballero,  représentée  à  Ma- 
drid, sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  en  1858. 

COCO,  opéra,  musique  de  Payer,  repré- 
senté à  Vienne  vers  1834. 

*  cocornero  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Barthélémy,  musique  de 
M.  A.  Thouret,  représenté  à  Versailles  en  1876. 

CODE  NOIR  (le)  ,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Scribe ,  musique  de  Clapis- 
son  ,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  9  juin 
1842.  La  scène  se  passe  à  la  Martinique.  Une 
Cafresse,  nommée  Zamba,  favorite  d'un  co- 
lon de  la  Grenade,  s'est  séparée  de  son  enfant 
pour  le  soustraire  à  l'esclavage,  et  a  pris 
elle-même  la  fuite.  Cet  enfant  est  devenu  un 
brillant  officier.  A  la  suite  de  péripéties  plus 
ou  moins  vraisemblables,  la  mère  et  le  fils 
sont  reconnus,  et,  en  vertu  du  Code  noir,  ils 
vont  être  vendus  au  profit  de  l'Etat ,  lorsque 
le  vieux  colon  de  la  Grenade  reparaît,  affran- 
chit son  ancienne  esclave ,  et  fait  épouser  à 
l'officier  Donatien,  son  fils,  la  jeune  mulâ- 
tresse Zoé,  qu'il  aime.  Si  ce  poème  est  d'une 
couleur  désagréable,  la  musique  renferme  de 
charmants  morceaux,  entre  autres  un  trio  de 
femmes,  chanté  par  Mmes  Rossi ,  Darcier  et 
Révilly  ;  un  duo,  qui  sert  de  finale  au  premier 
acte,  chanté  par  Mme  Rossi  et  Roger;  l'au- 
bade originale  donnée  par  les  nègres ,  et  les 
couplets  chantés  par  Mocker,  dans  lesquels 
le  compositeur  a  offert  le  contraste  d'une 
bamboula  et  d'un  menuet.  On  a  admiré  dans 
cet  ouvrage  la  belle  voix  de  Grard.  Grignon 
y  jouait  aussi  un  rôle  avec  bonhomie  et  fran- 
chise. 

codicille  (le)  ,  petit  opéra ,  musique  de 
Vandenbroeck ,  représenté  au  théâtre  des 
Beaujolais  vers  1790. 

*  CODRILLE,  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  M.  R.  Wurmb,  représenté  sur  le 
théâtre  particulier  du  comte  Eszterhazy,  près 
Vienne,  en  décembre  1891,  et  joué  l'année 
suivante  au  théâtre  municipal  d'Elberfeld. 

*  CŒUR  d'ange,  opérette,  musique  de 
M.  Raoul  Mader,  représentée  au  Carl-Theater 
de  Vienne  en  janvier  1895.  L'auteur  remplit 
les  fonctions  de  chef  du  chant  à  l'Opéra  impé- 
rial de  Vienne  ;  on  a  regretté  que  son  agréable 
musique  fût  écrite  sur  un  livret  absolument 
dépourvu  d'intérêt. 

*  cœur  DE  pierre  (le),  opéra  roman- 


tique, livret  tiré  par  M.  Widmann  d'un  conte 
charmant  et  bien  connu  de  Hauff,  musique  de 
M.  Ignace  Brull,  représenté  au  théâtre  alle- 
mand de  Prague  en  décembre  1888.  M.  Ignace 
Briill,  qui  avait  remporté  un  succès  éclatant 
avec  son  joli  opéra-comique  la  Croix  d'or,  ne 
fut  pas  moins  heureux  avec  ce  nouvel  ou- 
vrage, que  le  public  et  la  critique  accueillirent 
de  la  façon  la  plus  favorable.  «  Sa  nouvelle 
partition,  disait  un  critique  allemand,  se  dis- 
tingue par  la  même  fraîcheur  et  la  même  ama- 
bilité d'invention  musicale;  elle  fait  aussi 
preuve  d'une  plus  grande  maturité  et  d'une 
plus  grande  énergie  dramatique.  On  y  trouve 
des  pages  délicieuses,  et  tous  les  rôles  prin- 
cipaux sont  traités  avec  une  grande  entente 
de  l'effet  théâtral.  L'orchestre  ne  dédaigne 
pas  les  effets  modernes,  mais  ne  prime  jamais 
les  voix  comme  cela  arrive  si  souvent  de  nos 
jours,  où  tout  le  monde  veut  imiter  Richard 
Wagner.  L'œuvre,  en  résumé,  a  obtenu  un 
succès  éclatant  et  mérité.  » 

*  CŒUR  ET  LA  MAIN  (le),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Nuitter  et  Beau- 
mont,  musique  de  M.  Charles  Lecocq,  repré- 
sentée au  théâtre  des  Nouveautés  le  19  oc- 
tobre 1882.  Peu  ou  point  de  nouveauté  dans  le 
livret  de  cette  aimable  opérette,  mais  de  la 
gaieté,  de  la  grâce,  de  la  bonne  humeur,  avec 
une  habileté  réelle  à  rafraîchir  et  à  renouveler 
des  situations  connues  ;  musique  charmante, 
pleine  d'élégance  et  de  charme,  toujours  scé- 
nique,  et  écrite  avec  le  savoir  et  le  tour  de 
main  habituels  au  compositeur.  Presque  tout 
serait  à  citer  dans  cette  partition,  dont  le 
succès  a  été  très  vif  et  très  mérité  :  le  joli 
chœur  des  paysannes  cueillant  des  fleurs 
d'oranger,  une  chanson  à  boire  d'un  rythme 
excellent,  une  ronde  à  la  fois  franche  et  gra- 
cieuse, les  couplets  délicats  de  l'alcôve,  une 
pavane  tout  à  fait  charmante,  et  par-dessus 
tout  le  grand  duo  qui  termine  le  second  acte 
et  qui  pourrait  facilement  prendre  place  dans 
une  œuvre  plus  ambitieuse  et  plus  importante. 
En  réalité,  cette  partition  du  Cœur  et  la  Main 
est  une  de  celles  qui  font  le  plus  d'honneur  à 
M.  Charles  Lecocq.  L'ouvrage  servait  de  début 
à  une  aimable  artiste,  Mme  Vaillant-Coutu- 
rier, qui  avait  pour  partenaires  excellents 
Mlle  Élise  Clary,  MM.  Montaubry  fils,  Ber- 
thelier  et  Vauthier. 

COFFRET  DE  SAINT-DOMINGUE  (le), 
opéra-comique  en  un  acte,  paroles  d'Emile 
Deschamps ,  musique  de  Louis  Clapisson , 
publié  dans  le  Magasin  des  demoiselles  en 

1854. 


GOLE 


GOLO 


253 


COGNATE  IN  CONTESA  (le),  opéra-bouffe 
italien,  musique  de  Zanetti  (François),  repré- 
senté à  Alexandrie  en  1783. 

COGNATE  IN  CONTESA  (le),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Trento,  représenté  àPadoue, 
dans  l'automne  de  1791. 

COIFFEUR  DE  madame  (le),  opéra-bouffe 
en  un  acte,  livret  de  M.  Edouard  Duprez, 
musique  du  Mis  de  Colbert-Chabannais,  ar- 
rangé pour  piano  et  orchestre  par  M.  Nicou- 
Choron,  représenté  sur  le  théâtre  Duprez  le 
5  mai  1879,  chanté  par  MM.  Engel,  Léon  Du- 
prez, Mlles  Legault  et  Lefranc. 

COIFFURE  DE  CASSANDRE  (la),  opérette 
en  un  acte ,  musique  de  M.  Montaubry ,  re- 
présentée aux  Folies-Nouvelles  en  mai  1857. 

COIN  DU  FEU  (le)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Favières,  musique  de  Jadin, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  10  juin  1793. 

COIN  DU  FEU  (le),  opéra  de  salon  en  un 
acte,  musique  de  M.  Charles  Poisot,  inédit. 

COLA  Dl  RIENZI,  opéra  italien,  musique 
de  Persichini,  repr.  à  Rome  en  juillet  1874. 

Il  n'est  pas  à  ma  connaissance  que  ce  suj ét- 
ait été  l'occasion  d'un  succès.  Un  opéra  de 
Rienzi  reste  à  faire,  même  et  surtout  après 
celui  de  M.  Richard  "Wagner.  Plus  intéres- 
sant, plus  sympathique  que  Masaniello, 
Rienzi  a  eu  pour  confident  de  ses  pensées, 
pour  ami,  un  grand  poète,  l'un  des  plus  cé- 
lèbres de  l'Italie,  et  ce  personnage  a  été  ou- 
blié. Ce  poète,  ce  personnage  lyrique,  c'est 
Pétrarque  ! 

COLA  DI  RIENZI ,  opéra  séria,  livret  de 
Bottura,  musique  de  Luigi  Ricci  fils,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Fenice,  à  Venise,  le 
21  février  1880.  Chanté  par  Vincentelli,  Va- 
selli,  Silvestri  et  M™e  Borsi  de  Giuli. 

*  cola  rienzi,  drame  lyrique,  musique 
d'Hermann-George  Dam,  représenté  à  Berlin 
vers  1836. 

*  COLAS  ET  COLETTE,  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Cambini,  représenté  au 
théâtre  des  Beaujolais  en  1788. 

*  COLAS  ET  COLINETTE  OU  LE  BAILLI 
DUPÉ,  opéra-comique  en  trois  actes,  musique 
de  J.  Quesnel,  représenté  à  Montréal  (Canada) 
en  1790. 

*  COLEGIALES  T  SOLDADOS,  zarzuela,  pa- 
roles de  MM.  Pina  et  Lambreros,  musique  de 
M.  Hernando,  représentée  avec  beaucoup  de 
succès  à  Madrid,  le  27  mars  1849. 


*  COLEGIAL  TOTO  (el),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Pina,  musique  de  M.  An- 
drès  Vidal,  représentée  au  théâtre  Tivoli,  de 
Barcelone,  en  juin  1894. 

COLETTE ,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Planard,  musique  de  Justin  Ca- 
daux,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  20 
octobre  1853.  L'auteur  a  mis  en  scène  Sedaine, 
qui  s'intéresse  au  sort  d'une  jeune  paysanne, 
en  fait  une  comédienne  improvisée  et  la  ma- 
rie à  son  amoureux  M.  Pierrot.  La  musique 
a  le  caractère  rétrospectif  que  M.  Cadaux  a 
su  déjà  bien  exprimer  dans  son  petit  opéra 
des  Deux  gentilshommes.  La  jolie  romance  de 
Monsigny,  Une  fille  est  un  oiseau,  chantée  au 
lever  du  rideau ,  donne  le  ton  au  reste  de 
l'ouvrage.  On  a  remarqué  les  couplets  sur  le 
Baiser  joli ,  sur  les  propriétés  de  l'éventail , 
sur  la  Baguette  de  la  fée,  et  un  duo  scénique 
dont  le  sujet  est  une  leçon  de  déclamation. 
Cet  opéra  a  été  chanté  par  Ricquier,  Sainte- 
Foy  et  MUe  Lefebvre. 

*  COLIN  ET  COLETTE,  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Bonnay,  représenté  au 
théâtre  des  Beaujolais  le  8  juin  1786. 

COLIN  ET  COLETTE ,  opéra ,  musique  de 
Vandenbroeck ,  représenté  au  théâtre  des 
Beaujolais  vers  1789. 

*  COLINETTE  A  LA  COUR,  opéra  en  trois 
actes,  en  vers,  paroles  de  Lourdet  de  Santerre, 
musique  de  Grétry.  —  Voyez  Double 
Épreuve  (la). 

*  colin-maillard  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Jules  Verne  et  Mi- 
chel Carré,  musique  de  M.  Aristide  Hégnard, 
représenté  au  Théâtre- Lyrique  le  28  avril 
1853. 

COLLERICA  (la),  opéra  italien,  musique  de 
Panizza,  représenté  à  Milan  en  1831. 

*  COLLES  DES  FEMMES  (les),  vaudeville- 
opérette  en  quatre  actes,  de  MM.  Adolphe 
Jaime  et  H.  Kéroul,  musique  de  M.  Louis 
Ganne,  représenté  au  théâtre  des  Menus- 
Plaisirs  le  29  septembre  1893. 

COLMAN,  grand  opéra,  musique  de  Win- 
ter,  représenté  à  Munich  en  1809. 

*  COLOMBA,  opéra  en  quatre  actes,  livret 
tiré  de  la  nouvelle  de  Prosper  Mérimée  pat 
M.  Francis  Hueffer,  critique  musicai  du  Times, 
musique  de  M.  Mackenzie,  représenté  au 
théâtre  Drury-Lane,  de  Londres,  en  avril 
1883.  Œuvre  un  peu  hybride,  avec  de  larges 
tendances  -wagnériennes,  [et  surtout  un  em- 

noi  abusif  du  leitmotiv,  mais  non  sans  talent. 


254 


GOLO 


Simple  «  succès  d'estime  ».  L'auteur  dirigeait 
en  personne  l'exécution.  Le  rôle  de  Colomba 
était  tenu  par  une  excellente  artiste,  Mme  Val- 
leria,  superbe  comme  chanteuse  et  comme 
actrice. 

*  colomba,  «  scènes  corses  »  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Ferdinando  Fontana, 
musique  de  M.  Vittorio  Radeglia,  représen- 
tées au  théâtre  Dal  Verme  de  Milan  le 
15  juin  1887.  Le  livret  était  tiré  de  la  célèbre 
nouvelle  de  Prosper  Mérimée  qui  porte  le 
même  titre  ;  la  musique,  première  œuvre  scé- 
nique  d'un  jeune  compositeur  qui  était  venu 
terminer  en  France  ses  études,  manquait 
d'originalité,  mais  non  de  fraîcheur  et  d'une 
certaine  grâce  dans  l'inspiration.  Parmi  les 
morceaux  les  mieux  venus,  on  signalait  sur- 
tout le  petit  chœur  :  Sta  ben!...  ZittiJ...  Si- 
lenzio  !  et  une  agréable  romance  de  ténor  : 
Caro  asilo  ;  mais  on  reprocha  à  l'auteur  l'em- 
ploi abusif  des  tonalités  mineures,  jusque 
dans  les  airs  de  danse.  Colomba  était  jouée 
par  Mme  Rossini,  MM.  De  Marchi,  Fumagalli, 
Buti  et  Roveri. 

COLOMBA  FERITA  (la),  drame  sacré,  mu- 
sique de  Provenzale,  représenté  au  mona- 
stère de  Santa -Rosalia  en  1669. 

COLOMBE  (la),  opéra-comique  en  deux  ac- 
tes, paroles  de  MM.  Jules  Barbier  et  Michel 
Carré,  musique  de  M.  Charles  Gounod,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  7  juin  1866. 
Cet  ouvrage  avait  été  joué  plusieurs  années 
auparavant  à  Bade;  mais  le  compositeur  a 
ajouté  à  la  partition  primitive  quelques  nou. 
veaux  morceaux.  Le  sujet  a  été  tiré  du  conte 
de  La  Fontaine  intitulé  le  Faucon.  Mais,  tout 
en  conservant  le  canevas ,  on  a  changé  l'oi- 
seau. Un  jeune  seigneur,  fort  pauvre,  et 
nommé  Horace ,  possède  une  charmante  co- 
lombe. Sylvie  en  a  envie,  et  fait  proposer  par 
son  intendant  de  l'acheter.  Sur  le  refus  d'Ho- 
race, elle  se  rend  dans  la  maison,  espérant 
obtenir  ce  qu'elle  désire  en  jouant  une  petite 
scène  de  coquetterie.  Le  pauvre  gentilhomme, 
qui  ne  se  doute  pas  des  convoitises  de  la  belle, 
voudrait  la  bien  recevoir;  mais  il  n'a  pas 
même  de  quoi  lui  donner  à  dîner.  Dans  un 
accès  de  dépit  et  de  désespoir,  il  ordonne 
qu'on  fasse  rôtir  la  colombe.  On  dîne,  et  Syl- 
vie se  décide  à  faire  connaître  à  Horace  l'ob- 
jet de  sa  visite.  Le  malheureux  est  consterné. 
Mais  Sylvie,  touchée  de  tout  ce  qu'elle  a  vu 
et  entendu,  lui  offre  de  l'épouser  ;  ce  qu'il  ac- 
cepte de  grand  cœur.  Quant  à  la  colombe, 
elle  a  dû  la  vie  à  l'esprit  du  valet  d'Horace 
qui  a  immolé  un  perroquet  à  sa  place.  La  mu- 


COLO 

sique  de  cet  ouvrage  est  spirituelle,  élégante. 
On  lui  a  fait  le  plus  favorable  accueil.  On  a 
applaudi  les  couplets  :  Oh!  les  femmes,  les 
femmes!  et  l'air  Blanche  colombe,  votre  faim! 
chantés  par  le  petit  valet  (Mlle  Girard)  ;  la 
romance  d'Horace  (Capoul);  un  entr'acte 
gracieux  con  sordini;  le  terzetto  et  le  finale 
du  premier  acte;  dans  le  second,  l'air  du 
majordome  (  Bataille  )  ;  un  air  de  Sylvie 
(M'ie  cico),  et  un  duo  entre  Horace  et  le  pe- 
tit Mazet.  La  partition  de  la  Colombe  a  été 
publiée  par  l'éditeur  Choudens.  C'est  le  pre- 
mier ouvrage  de  M.  Gounod  qui  ait  été  joué 
à  l'Opéra-Comique,  et  il  fait  bonne  figure  au 
milieu  de  son  spirituel  et  élégant  répertoire. 

*  colombine,  opérette,  paroles  de  M.  Buch- 
binder,  musique  de  M.  le  baron  Hans  von 
Zois,  représentée  à  Gratz  en  novembre  1887. 

*  colombine,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Sarlin,  musique  de  M.  Michiels, 
représenté  àrOpéra-Comique  le  4  octobre  1890. 

COLOMBINE  ET  CASSANDRE  LE  PLEU- 
REUR, opéra-comique  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Champein  (Stanislas),  représenté  à 
la  Comédie-Italienne  le  2  février  1785.  Cet 
ouvrage  est  encore  désigné  sous  le  nom  de 
Colombine  douairière.  C'est  un  mauvais  cane- 
vas italien,  peu  digne  d'être  mis  en  musique 
par  l'auteur  de  la  Mélomanie  et  de  Don  Qui- 
chotte, qui  fut  d'ailleurs  entravé  dans  sa  car- 
rière artistique  par  la  platitude  des  livrets  qui 
lui  furent  confiés. 

COLOMBO,  opéraitahen,  musique  de  Fabriz 
(Vincent),  représenté  à  Rome  en  1789. 

COLOMBO,  opéra  italien,  musique  de  Mor- 
lacchi,  représenté  à  Gênes  en  1828. 

COLOMBO,  opéra  italien,  musique  de  Ricci 
(Louis)  et  de  son  frère  Frédéric ,  représenté 
à  Parme  en  1830. 

COLOMBO,  opéra,  musique  de  Carnicer, 
compositeur  espagnol ,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Madrid  en  1831. 

COLOMBO,  opéra  italien,  musique  de  San- 
giorgi,  représenté  à  Parme  en  1840. 

COLOMBO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Giambini,  dont  il  a  été  exécuté  des  fragments 
à  Gênes  en  1846. 

COLOMBO,  opéra  italien,  musique  de  Bar- 
bieri,  représenté  à  Berlin  le  26  décembre 
1848.  Les  principaux  rôles  étaient'  remplis 
par  Labocetta  et  M^e  Fodor.  Cet  ouvrage  a 
eu  du  succès.  M.  Charles  de  Barbieri  a  été 
appelé  à  Berlin  pour  diriger  la  musique  de 


COLP 


COMA 


2oo 


l'Opéra  italien.  Christophe  Colomb  est  le  seul 
ouvrage  dramatique  que  nous  connaissions 
de  ce  compositeur.  Il  a  été  représenté  égale- 
ment au  théâtre  de  Hambourg  en  1850. 

'COLOMBO,  opéra  sérieux  italien  en  un  acte, 
écrit  à  l'occasion  des  fêtes  du  centenaire  de 
Christophe  Colomb,  paroles  de  M.  Enrico  Go- 
lisciani,  musique  de  M.  Julio  Morales,  repré- 
senté au  théâtre  National  de  Mexico  le  12  oc- 
tobre 1892. 

COLON  (el),  opéra,  musique  de  Carnicer, 
compositeur  espagnol,  représenté  à  l'Opéra 
italien  de  Barcelone  en  1818. 

*COLONEL(le)  OU  L'HONNEUR  MILITAIRE, 
opéra-comique  en  un  acte,  paroles  d'Alexandre 
Duval,  musique  d'Estourmel,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  29  novembre  1813.  Malgré 
l'expérience  et  le  talent  très  réel  d'Alexandre 
Duval,  le  poème  de  ce  petit  ouvrage  était  si 
profondément  médiocre  que  le  public  ne  voulut 
pas  connaître  les  noms  des  auteurs  et  qu'il 
reçut  la  pièce  de  telle  façon  qu'on  ne  put 
même  la  jouer  une  seconde  fois. 

COLONBLLO  (il),  opéra  semi-seria,  livret 
de  Ferretti,  musique  de  Luigi  et  Federico 
Ricci,  représenté  au  théâtre  del  Fondo  de 
Naples  le  14  mars  1835,  avec  quelque  suc- 
cès; chanté  par  Duprez,  Pedrazzi,  Porto, 
Mmes  Ungher  et  Duprez. 

COLONIE  (la),  opéra-comique  en  deux  ac- 
tes ,  paroles  de  Framery,  musique  de  Sac- 
chini,  représenté  aux  Italiens  le  16  août  1775. 
On  remarque  dans  cette  pièce  des  situations 
vraiment  comiques.  La  musique  en  est  déli- 
cieuse, le  chant  toujours  agréable,  l'expres- 
sion vraie,  l'accompagnement  piquant  et  pit- 
toresque. Le  succès  en  a  été  éclatant  et  pro- 
longé. 

color  fà  LA  regina  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Pollarolo,  repr.  à  Venise  en  1700. 

COLPA  del  cuore  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Cortesi,  représenté  au  théâtre 
delà  Pergola,  de  Florence,  en  novembre  1870. 

*  COLPA  E  CASTIGO  {Faute  et  Châtiment), 
opéra  sérieux  en  trois  actes,  paroles  et  mu- 
sique de  M.  Costantino  Parravano,  représenté 
sur  le  théâtre  Bellini,  de  Naples,  le  26  sep- 
tembre 1867. 

COLPEVOLE  SALVATO  DELLA  COLPA 

(il),  opéra  italien,  musique  de  Farinelli,  repré- 
senté en  Italie  vers  1793. 

COLPORTEUR  (le)  OU  L'ENFANT  DU  BÛ- 
CHERON, drame  lyrique  en  trois  actes,  pa- 


roles de  Planard,  musique  de  Onslow  ^re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  22  novembre 
1827.  Le  poème,  dont  le  sujet  est  tiré  des 
vieilles  chroniques  russes,  offre  un  heureux 
mélange  de  situations  dramatiques  et  comi- 
ques favorable  à  la  musique.  Œuvre  d'un  ex- 
cellent musicien,  qui  a  surtout  réussi  dans  la 
symphonie  et  le  quatuor,  le  Colporteur  ren- 
ferme beaucoup  de  beaux  morceaux,  entre 
autres  le  trio:  Ah!  depuis  mou  jeune  âge, 
chanté  par  Lafeuillade,  Ferréol  et  Mme  Prad- 
her  ;  la  ronde  à  deux  voix,  C'est  la  fêle  du 
village,  et  la  jolie  cavatine  de  la  fin  du  troi- 
sième acte  :  Modèle  d'innocence.  Malgré  le 
succès  que  cet  ouvrage  a  obtenu  en  1837,  il 
n'a  pas  encore  été  repris. 

COLUMBA  DI  BARCELONA  (la),  opéra 
italien,  musique  de  Gianetti,  représenté  au 
théâtre  Nuovo,  de  Naples,  en  mars  1855. 

COLUMELLA,  opéra-bouffe  italien,  paroles 
d'Andréa  Passaro,  musique  de  Vincenzo  Fio- 
ravanti  (et  non  de  son  père  Valentino  Fiora- 
vanti,  comme  on  l'a  souvent  écrit  par  erreur), 
représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo,  le 
27  décembre  1837.  Ce  n'est  point  sous  ce  titre, 
mais  sous  celui  d'il  Ritorno  di  Pulcinella  da 
Padova,  que  cet  ouvrage  vit  le  jour  à  Naples  ; 
mais  son  succès  fut  tel  en  cette  ville  qu'il  fit 
bientôt  victorieusement  le  tour  de  tous  les 
théâtres  d'Italie,  sous  cette  nouvelle  dénomi- 
nation de  Colurnella,  qui  lui  est  restée  depuis 
lors.  Il  est  certain  que  c'est  la  meilleure  par- 
tition de  Vincenzo  Fioravanti,  l'un  des  der- 
niers compositeurs  italiens  qui  aient  eu  le 
véritable  sentiment  de  la  musique  bouffe 
telle  que  l'avaient  comprise,  dans  leurs  in- 
comparables chefs-d'œuvre,  les  grands  maî- 
tres de  ce  pays  :  Pergolèse,  Piccinni,  Cima- 
rosa,  Guglielmi,  Paisiello,  etc.  Colurnella 
obtint  trente-cinq  représentations  consécuti- 
ves lors  de  son  apparition  à  Naples,  et  eut, 
comme  disent  les  Italiens,  un  succès  de  fa- 
natismo.  Un  biographe  italien  raconte  que  le 
roi  Ferdinand  n,  qui  aimait  beaucoup  la  mu- 
sique de  Fioravanti,  et  à  qui  surtout  cet  ou- 
vrage plaisait  d'une  façon  toute  particulière, 
adressa  de  grands  éloges  à  l'auteur,  en  lui 
montrant  le  désir  d'en  avoir  la  partition.  Fio- 
ravanti s'empressa  d'en  faire  relier  riche- 
ment un  exemplaire  et  de  l'offrir  à  Sa  Ma- 
jesté, dont  la  munificence  se  borna  à  un 
simple  mille  grazie. 

COMALA,  opéra  anglais,  musique  de  Busby, 
représenté  à  Covent-Garden  en  1800. 

COMALA,  poème  dramatique,  musique  de 
Gade  (Niels-Guillaume),  né  en  1817  (inédit). 


256 


COMM 


GOMP 


»  comandante  LEON  (el),  zarzuela  en 
deux  actes,  musique  de  M.  José  Rogel,  repré- 
sentée à  Madrid  en  1874. 

COMBAT  DE  LA  FIDÉLITÉ  (le),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Krieger,  représenté  à  Ham- 
bourg en  1694. 

COMBAT  DE  LA  POÉSIE ,  DE  LA  MUSI- 
QUE ET  DE  LA  PEINTURE  (le),  prologue, 
musique  de  Linike,  représenté  au  théâtre  de 
Hambourg  vers  1725. 

COMBAT  DES  AMAZONES  (le),  opéra-CO- 
mique,  musique  de  Volkert,  représenté  à 
Léopoldstadt  en  1820. 

COMBATTIMENTO  D'APPOLINE  COL 
SERPENTE,  opéra,  musique  de  Jules  Cac- 
cini,  représenté  à  Florence ,  dans  la  maison 
du  poète  Bardi,  auteur  des  paroles,  en  1590. 
Cet  ouvrage  n'a  pas  été  publié.  Il  appartient 
par  sa  date  à  la  première  période  de  l'his- 
toire des  opéras. 

*  COMEDIANTES  DE  ANTANO  (LOS),  zar- 
zuela  en  trois  actes,  paroles  de  Pina,  musique 
de  Francisco  Barbieri,  représentée  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le  13  février 
1874.  Ici,  comme  dans  plusieurs  autres  de  ses 
ouvrages,  le  compositeur  a  fait  un  emploi 
fréquent  des  chants  populaires  espagnols, 
qui  donnent  à  sa  musique  une  saveur  et  un 
caractère  pleins  d'originalité. 

comédie  À  LA  ville  (la.)  ,  opéra-comi- 
que,  musique  de  M.  Gevaert,  représenté  à 
Gand  en  1848. 

*  comédie  EN  VOYAGE  (la),  opéra-co- 
mique en  un  acte,  musique  de  M.  Louis 
Deffès,  représenté  au  Kursaal  d'Ems  en  juil- 
let 1867. 

COMÉDIENS  AMBULANTS  (les),  opéra- 
comique  en  deux  actes,  paroles  de  Picard, 
musique  de  Devienne,  représenté  au  théâtre 
Feydeau,  le  28  décembre  1798,  avec  un  très 
grand  succès. 

COMÉDIENS  DE  QUIRLEWITSCH  (les), 
opéra  allemand,  musique  de  Pfaff,  représenté 
à  Dessau  en  1795. 

COMEDY  OF  ERRORS  (the)  [la  Comédie 
des  erreurs],  opéra  anglais,  musique  de  Bis- 
hop,  représenté  à  Covent-Garden  en  1819. 

*  COMMANDANT  DE   KŒNIGSTEIN    (le), 

opéra-comique  en  un  acte,  musique  de 
M.  Miihldorfer,  représenté  à  Leipzig  le 
30  mars  1869. 


COMMANDO  NON  INTESO  ED  UBBIDÏTO, 
opéra  italien,  musique  de  Lotti,  représenté  à 
Venise  en  1709. 

COMMANDO  NON  INTESO  ED  UBBIDÏTO 

(il),  opéra  italien,  musique  de  Sarri,  représ, 
au  théâtre  des  Fiorentini,  à  Naples,  en  1713. 

COMMEDIA  IN  COMMEDIA  (la),  opéra 
italien,  musique  de  Rinaldo  da  Capua,  repré- 
senté à  Venise  en  1749. 

COMMEDIA  IN  COMMEDIA  (la),  opéra 
italien,  musique  de  Latilla,  représenté  à 
Rome  à  la  fin  du  xvme  siècle. 

COMMÈRES  (les),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Grenvalet,  musique  de 
M.  Montuoro,  représenté  au  Théâtre-Lyrique 
en  juin  1857.  La  pièce  est  amusante  et  sans 
prétention.  La  fable  de  La  Fontaine,  la  Femme 
et  le  secret ,  en  a  fourni  '  la  donnée.  Il  est  ' 
question  d'un  chevreuil  tué  par  un  bracon- 
nier. Les  commérages  transforment  le  che- 
vreuil en  un  être  humain  à  qui  Gregorio  a 
passé  sa  bêche  au  travers  du  corps.  La  justice 
informe,  ex  tout  finit  par  s'expliquer.  La  mu- 
sique est  facile,  agréable,  bien  écrite  pour  les 
voix.  On  a  distingué  l'air  de  ténor  :  Enfant 
de  village,  et  les  couplets  de  soprano,  Ce  ma- 
tin, sous  une  treille.  L'ouvrage  a  été  chanté 
par  Fromant  et  MUe  Girard. 

*  COMMUNAUTÉ  DE  COPENHAGUE    (LA), 

Opéra-comique,  musique  de  Jadin,  représenté 
au  théâtre  Montansier  en  1791. 

COMPAGNIA  D'OPERA  IN  NANCHINO  (la), 

opéra-bouffe  italien,  musique  de  Felice  Ales- 
sandri,  représenté  à  Potsdam  en  1788. 

COMPAGNONS  DE  LA  MARJOLAINE  (les)  , 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Mi- 
chel Carré  et  Verne,  musique  de  M.  Aristide 
Hignard,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  en 
juin  1855.  On  a  remarqué  la  mélodie  :  Je  suis 
le  passeur  du  bac  de  l'Isère,  et  la  ronde  pro- 
vençale ,  A  la  foire  de  Beaucaire.  Chanté  par 
Achard  et  Mlle  Girard. 

*  compère  guillERI,  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Burani  et  Jean  Cava- 
lier, musique  de  M.  Henri  Perry,  rep^-sentée 
au  théâtre  des  Menus-Plaisirs  le  18  sep- 
tembre 1891. 

COMPÈRE  LUC  (le),  opéra-comique  en  deux 
actes,  musique  de  Lemoyne,  représenté  au 
théâtre  Feydeau,  le  19  février  1794. 

COMPONIMENTO  DRAMATICO  PER  L'IN- 
CORONAZIONE  DELL  A  SACRA  CESAREA  E 


GOMT 


GO.MT 


257 


REAL  MAESTÀ  DI  CAROLO  SETTIMO  IM- 
PERATORE   DEI   ROMANI,    SEMPRB   AU- 

GUSTO,  musique  de  Ferandini ,  représenté  à 
la  cour  de  Munich  en  1742. 

COMPONIMENTO  SACRO  A  QUATRE  VOCI 
DA  CANTARE  IN  CORTE  NEL  GIORNO 
DELL'  ELBZ1IONE  DEL  ARCIVESCOVO  GIA- 
COBBE    ERNESTO  ,    CONTE    DI  LICHTEN- 

STEIN,  drame,  musique  de  Eberlin  (Jean). 
Cette  partition  a  été  exécutée  par  les  étu- 
diants du  couvent  des  bénédictins  de  Salz- 
bourg,  en  1747.  Une  autre  exécution  de  cet 
ouvrage  fut  faite,  pour  la  fête  du  jour  de 
naissance  de  l'archevêque  Sigismond-Christo- 
phe  ,  comte  de  Schrattenbach,  en  1754. 

COMPOSITEUR  TOQUÉ  (le),  opérette  en 
un  acte,  paroles  et  musique  d'Hervé,  repré- 
senté aux  Folies-Concertantes  en  1855. 

*  COMPROMISOS  del  NOVER,  zarzuela  en 
un  acte,  paroles  de  Pina,  musique  de  Fran- 
cisco Barbieri,  représentée  sur  le  théâtre  de 
la  Zarzuela.  à  Madrid,  le  14  octobre  1859. 

COMTE  BENIOWSKI  (le),  opéra  polonais, 
musique  de  Doppler  (Albert-François),  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Pesth  en  1847. 

COMTE  D'ALBERT  (le),  drame  en  deux 
actes,  et  la  suite  en  un  acte ,  paroles  de  Se- 
daine,  musique  de  Grétry,  représenté  à  Fon- 
tainebleau le  13  novembre  1786,  et  à  Paris, 
aux  Italiens ,  le  8  février  1787.  Cet  ouvrage 
est  un  des  plus  singuliers  qui  aient  paru  au 
théâtre,  à  cause  du  bouleversement  de  toutes 
îes  conventions  dramatiques,  de  la  multipli- 
cité des  détails  et  du  décousu  des  situations. 
Aussi  l'imagination  de  Grétry  s'y  est  donné 
libre  carrière.  On  peut  citer  le  duo  :  Oui,  mon 
devoir  est  de  mourir  ;  la  prière  de  la  comtesse  : 
0  mon  Dieu,  je  vous  implore,  qui  est  continuée 
par  l'orchestre  en  contre-point  d'église.  A 
l'occasion  de  cet  ouvrage,  Grétry  fait,  en  ces 
termes ,  l'éloge  de  Mme  Dugazon  :  o  Cette 
femme  admirable  ne  sait  point  la  musique  ; 
son  chant  n'est  ni  italien  ni  français,  mais 
celui  de  la  chose.  Elle  m'oblige  à  lui  ensei- 
gner les  rôles  que  je  lui  destine,  et  j'avoue 
que  c'est  en  tremblant  que  je  lui  indique  mes 
inflexions ,  de  peur  qu'elle  ne  les  substitue  à 
celles  que  lui  inspire  un  plus  grand  maître 
que  moi.  »  —  Voyez  Suite  du  comte  d'Al- 
bert (la). 

comte  DE  carmagnola  (le),  opéra  en 
deux  actes,  paroles  de  Scribe,  musique  de 
M.  Ambroise  Thomas,  représente  à  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  le  19  avril  1841.  La 


faiblesse  du  livret,  le   mauvais  goût  de  la 
donnée  principale  n'ont  pas  empêché  M.  Am- 
broise Thomas  d'écrire  une  partition  fort  dis- 
tinguée et  remplie  de  motifs  gracieux.  Sans 
s'inquiéter  de  l'histoire  de  Carmagnola,  qui 
aurait  pu  lui  fournir  des  situations  et  une 
catastrophe  vraiment  dramatiques,  Scribe  a 
mieux  aimé   forger  un   oonte  ridicule.    La 
scène  se  passe  à  Brescia.  Sous  le  nom  du 
marquis  de  Riparda,  le  comte  Carmagnola 
s'introduit  dans  le  palais  du  gouverneur  pour 
attenter  à  son  honneur  de  mari.  Il  y  réussit, 
et  la  toile  tombe  sur  le  vice  triomphant.  Les 
épisodes  secondaires  sont  ou  mal  traités  ou 
peu  intéressants.    La  scène   dans    laquelle 
Stenio,  le  marin,  et  Bronzino,  le  condottiere, 
jouent  aux    dés  leur   existence  contre  six 
mille  écus,  n'est  qu'une  aiiequinade  triste. 
Scribe  n'a  pas  seulement  exercé  une  influence 
funeste  sur  l'art  en  général,  en  substituant 
l'expédient  à  l'imagination,  la  musa  pedestris 
à  la  poésie  ailée,  ce  qui  veut  dire,  dans  la 
langue  des  arts,  le  mot  à  la  chose;  mais  sur 
la  carrière  de  plusieurs  compositeurs ,  parmi 
lesquels  se  distingue  M.  Ambroise  Thomas, 
qui  entrait  alors  dans  la  lice  avec  un  talent 
si  fin,  si  nourri  de  fortes  études.  Il  a  pris  de- 
puis d'éclatantes  revanches.  Les  rôles  étaient 
ainsi  distribués  dans  cet  opéra  :  Carmagnola, 
Dérivis;  Stenio,  Marié;  Bronzino,  Massol; 
le  gouverneur,  Ferdinand  Prévôt;   Nizza, 
Mme  Dorus  ;  Lucrezia,  Mlle  Dobré.  Les  mor- 
ceaux les  plus  applaudis  oDt  été,  dans  le  pre- 
mier acte,  la  mélodie  intercalée  dans  l'intro- 
duction et  chantée  par  MHe  Dobré  ;  la  romance 
de  Nizza,  Protégez-moi,  chantée  par  Mme  Do- 
rus ;  le  chœur  Grand  Dieu,  quelle  audace! 
Dans  le  second  acte,  le  beau  trio  exécuté  au 
lever  du  rideau;   la  cantilène  de  Marié,  Je 
vais  m' unir  à  toi  ;  un  grand  air  brillant  pour 
soprano,  et   particulièrement  le   duo   entre 
Stenio  et  Nizza  (Marié  et  Mme  Dorus). 

COMTE  DE  CHAROLAIS  (le),  pièce  en 
trois  actes  de  Duport  et  Deforges,  représen- 
tée au  théâtre  du  Palais-Royal,  le  19  no- 
vembre 1836.  M.  de  Flotow  a  placé  dans  cet 
ouvrage  un  chœur  et  une  jolie  valse. 

*  COMTE  DE  SAINT-MÉGRIN  (le),  grand 
opéra  en  trois  actes,  musique  posthume  de 
F.  de  Flotow,  écrite  sur  un  livret  français 
qu'on  attribue  à  Saint-Georges,  exécuté  sous 
forme  de  concert  à  Berlin,  dans  une  assem- 
blée privée,  en  juin  1883. 

COMTE  DE  SANTAREM ,  opéra  allemand , 
livret  imité  de  la  pièce  française,  musique  de 

17 


258 


GOMT 


CON 


Schliebner,  représenté  à  Leipzig  au  mois 
d'avril  1861. 

COMTE  DE  WALTRON  (le),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Walter,  représenté  vers 
1780. 

*  COMTE  NOUDINE  (le),  opéra,  musique 
de  Grégoire  Lyschine,  représenté  en  Russie 
aux  environs  de  1880. 

COMTE  ORY  (le),  opéra  en  deux  actes, 
paroles  de  Scribe  et  Delestre-Poirson,  musi- 
que de  Rossini,  représenté  pour  la  première 
fois  à  l'Académie  royale  de  musique  le  20 
août  1828.  Le  livret  était  un  nouvel  arran- 
gement d'une  pièce  que  Scribe  et  Poirson 
avaient  donnée  au  théâtre  du  Vaudeville  en 
1816.  La  musique  avait  été  en  grande  partie 
composée  'pour  un  opéra  de  circonstance  en 
l'honneur  du  sacre  de  Charles  X,  et  intitulé 
Il  viaggio  à  Reims.  Cet  ouvrage ,  représenté 
à  l'Opéra  italien  pendant  l'été  de  1825 ,  avait 
eu  pour  interprètes  :  M""  Pasta,  Cinti-Da- 
moreau,  et  MM.  Bordogni,  Pellegrini  et  Le- 
vasseur.  Quoi  qu'il  en  soit ,  et  malgré  les  re- 
maniements auxquels  le  livret  et  la  partition 
durent  être  soumis,  le  Comte  Ory  passe,  avec 
raison,  pour  un  des  meilleurs  opéras  de  Ros- 
sini. Parmi  les  morceaux  composés  expressé- 
ment pour  l'opéra  français,  nous  mention- 
nerons le  bel  air  de  basse  Veiller  sans  cesse, 
dont  l'accompagnement  est  rhythmé  d'une 
manière  neuve  et  piquante;  le  chœur  des 
chevaliers,  Ah!  la  bonne  folie;  le  chœur  des 
buveurs,  qui  est  un  chef-d'œuvre,  Qu'il  avait 
de  bon  vin,  le  seigneur  châtelain,  et  le  trio  :  A 
la  faveur  de  cette  nuit  obscure.  Tout  le  reste 
de  l'ouvrage  offre  de  ravissantes  mélodies.  La 
cavatine  du  premier  acte,  Que  les  destins  pros- 
pères, est  d'une  facture  tout  italienne  de  la 
première  manière  du  compositeur.  La  prière, 
Noble  châtelaine,  est  d'une  harmonie  et  d'un 
rhythme  délicieux.  Nulle  part,  peut-être,  le 
compositeur  n'a  fait  preuve  de  plus  d'esprit, 
ni  obtenu  des  effets  plus  variés  que  dans  l'in- 
strumentation du  Comte  Ory.  Adolphe  Nour- 
rit, Mme  Damoreau  et  Levasseur  ont  été  les 
interprètes  les  plus  applaudis  de  cette  riche 
partition. 

*  comte  POLONAIS  (le),  opérette,  pa- 
roles de  MM.  Fritsche  et  Richard  Gênée, 
musique  de  M.  Louis  Roth,  représentée  au 
théâtre  Frédéric-Guillaume,  de  Berlin,  en  oc- 
tobre 1889. 

COMTESSE  (la),  opéra-comique  allemand, 
musique  de  Kurzinger ,  représenté  à  Munich 
en  1773. 


COMTESSE  D'ALBANY  (la),  opéra-comîque 
en  trois  actes,  livret  de  M.  Kirsch,  musique 
de  M.  J.-B.  Rongé,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Liège  en  janvier  1877.  On  a  remar- 
qué dans  cet  ouvrage  les  qualités  rythmiques 
qui  résultent  des  études  -^eciales  auxquelles 
le  musicien  s'est  livré  sur  cetteçartie  de  l'art; 
et,  en  outre,  les  deux  premiers  finales,  un 
quatuor  en  canon  et  le  duo  dramatique  du 
troisième  acte. 

COMTESSE  DE  LAMARCK  (la)  OU  TOUT 
PAR  AMOUR,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Saint-Cyr  et  Dartois ,  musique  de 
Blangini,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
16  avril  1818. 

COMTESSE  DE  TROUN  (la),  opéra-comi- 
que  en  trois  actes ,  paroles  de  Scribe,  musi- 
que de  Guenée,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
que,  le  17  janvier  1816. 

COMTESSE  EVA  (la),  opéra,  musique  de 
Mme  la  vicomtesse  de  Grandval,  représenté  à 
Bade  en  août  1864. 

*  COMTESSE  HERMANCE  (la),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Couailhac 
et  Vehl,  musique  de  M.  Sinsoilliez,  représenté 
à  Lille  le  15  février  1890. 

COMTESSE  ROSE  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  livret  de  M.  J.  Ruelle,  musique  de 
M.  Mansour,  représenté  au  Casino  de  Dieppe 
le  22  août  1877.  M.  J.  Ruelle  a  traité  avec  es- 
prit une  idylle  provençale.  La  musique  a  été 
également  bien  accueillie.  Chanté  par  Lepers, 
Cooper,  Gaussins,  Mlles  Soubre  et  Blanche 
Méry. 

*  COMTESSE  wildfang  (la),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  L.  Ordemann,  mu- 
sique de  M.  W.  Behre,  représentée  à  Berlin 
au  théâtre  Frédéric-Guillaume,  en  octobre 
1888.  Les  deux  auteurs  faisaient  avec  cet  ou- 
vrage leur  début  à  la  scène,  et  il  ne  fut  pas 
heureux. 

*  comuneros  (los),  zarzuela  en  trois  actes, 
paroles  d'Ayala,  musique  de  Joaquin  Gaz- 
tambide,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
du  Cirque,  le  14  novembre  1855. 

COMUS,  comédie-féerie,  paroles  de  Milton, 
musique  de  H.  Lawes,  représenté  à  Ludlow- 
Castle  en  1634. 

COMUS,  opéra  anglais ,  musique  de  Arne, 
représenté  à  Londres  en  1738. 

CON  AMORE  NON  SI  SCHERZA  (On  ne 

badine  pas  avec  l'amour),  opéra  italien,  mu. 
sique  de  J.  Mosca,  repr.  à  Milan  en  1811# 


GONF 


CONN 


239 


CON  I  MATTI  IL  SAVIO  LA  PERDE  owero 
LE  PAZZIE  A  VICENDA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Fioravanti  (Valentin),  représenté  au 
théâtre  délia  Pergola  en  1791. 

*CON  QUIÉN  CASO   A  MI   MIMER  ?  zar- 

zuela  en  trois  actes,  musique  de  M.  Salvador 
Giner,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de 
la  Zarzuela,  le  10  novembre  1875. 

CONCERT  À  LA  COUR  (le)  OU  LA  DÉBU- 
TANTE, opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de 
Scribe  et  de  Mélesville,  musique  d'Àuber,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  3  juin  1824. 

CONCERT  INTERROMPU  (le),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Marsollier  et 
Favières  ,  musique  de  Berton,  représenté  au 
théâtre  Feydeau  le  30  mai  1802. 

CONCILIO  DEI  PIANETTI  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Albinoni,  représenté  à  Rome 
en  1729. 

CONCINO  CONCINI ,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  M.  Th.  Loewe,  représenté  à  Prague 
dans  le  mois  de  janvier  1863  et  sur  le  théâtre 
delà  Cour,  à  Vienne,  le  1er  février  1865. 

CONCORSO  DELLE  SPOSE  (il),  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Marinelli ,  représenté  à 
Venise  en  1795. 

CONDANNATO  DI  SARAGOSSA  (il),  opéra 
semi-seria,  musique  de  Gabrielli  (le  comte 
Nicolas),  représenté  au  théâtre  Nuovo,  de  Na- 
ples,  dans  l'été  de  1842. 

*  CONDE  ¥  EL  CONDENADO  (el),  zarzuela 
en  trois  actes,  musique  de  MM.  José  Inzenga 
et  José  Rogel,  représentée  à  Madrid  en  1872. 

*  CONDOR,  «  action  lyrique  »  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Mario  Canti,  musique  de 
M.  Carlos  Gomes,  représentée  au  théâtre  de  la 
Scala,  de  Milan,  le  20  février  1891. 

CONFESSION  DE  ROSETTE  (LA),  opérette 
en  un  acte  pour  un  seul  personnage,  livret  de 
M.  Pierre  Véron,  musique  de  M.  R.  Plan- 
quette,  jouée  sur  des  théâtres  de  société  en 
1876  par  Mme  Théo,  chantant  les  quatre  mor- 
ceaux de  la  partition.  Le  jeu  de  l'actrice  a  pu 
seul  donner  quelque  intérêt  à  cet  ouvrage. 

CONFIDENCES  (les)  ,  opéra-comique  en 
deux  actes ,  paroles  d'Hoffmann,  musique  de 
Kicolo  Isouard,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  30  mars  1803.  Le  dialogue  est  rapide  et 
spirituel.  La  musique,  quoique  bien  négligée, 
a  fortifié  la  réputation  du  compositeur. 


"CONFITERA  (la),  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  Pina,  musique  de  Francisco  Bar- 
bieri,  représentée  au  théâtre  de  la  Comédie,  à 
Madrid,  le  22  décembre  1876. 

*  CONFURO  (el),  zarzuela  en  un  acte,  pa- 
roles d'Ayala,  musique  d'Emilio  Arrieta,  re- 
présentée le  2  novembre  1866,  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  des  Variétés. 

*  CONGÉ  DES  VOLONTAIRES  (LE),  opéra- 
comique  en  un  acte,  musique  d'Arquier,  re- 
présenté au  théâtre  Montansier  en  1793. 

*  CONGIURA  (una),  opéra  sérieux,  musique 
de  M.  Biagi,  représenté  à  Florence  en  1883. 

*  CONGIURA  DI  CHEVREUSE  (la),  opéra 
italien  sérieux,  paroles  et  musique  de 
Mme  Pauline  Thys,  compositeur  français,  re- 
présenté avec  succès  au  théâtre  Nuovo  de 
Florence,  le  3  décembre  1881.  Malgré  la  diffé- 
rence des  titres,  cet  ouvrage  était  la  traduc- 
tion italienne  du  Mariage  de  Tabarin  du 
même  auteur.  —  Voyez  Mariage  de  Tabarin. 

*  CONGIURA  DI  venezia  (la),  opéra  sé- 
rieux italien,  musique  de  V.  Sanchez  de  la 
Madrid,  représenté  au  théâtre  de  la  Cruz,  à 
Madrid,  le  27  janvier  1841. 

CONGIURA  PISONIANA  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Tarchi,  représenté  à  Milan  en 
1797. 

CONGRÈS  DES  MODISTES  (le),  opérette 
en  un  acte ,  paroles  de  M.  Laurencin,  musi- 
que de  M.  Fr.  Barbier,  représenté  aux 
Bouffes-Parisiens  le  16  février  1865. 

CONGRÈS  DES  ROIS  (le),  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  Kreutzer,  Grétry ,  Méhul , 
Dalayrac,  Deshayes,  Solié,  Devienne,  Berton, 
Jadin,  Trial  fils,  Cherubini  et  Blasius,  repré- 
senté au  théâtre  Favart  le  26  février  1793. 
Voilà  bien  des  noms  célèbres  associés  pour  la 
confection  d'une  œuvre  misérable,  qui  fit 
scandale  dès  son  apparition,  et  dont  les  re- 
présentations furent  interdites  par  le  Comité 
de  Salut  public.  Les  paroles  étaient  de  Des- 
maillots, l'inventeur  du  type  burlesque  de 
madame  Angot. 

CONJURÉS  (les),  opéra  allemand,  musique 
de  François  Schubert,  né  en  1797  (inédit). 

CONNÉTABLE  DE  CLISSON  (le),  opéra  en 
trois  actes,  paroles  d'Aignan,  musique  de 
Porta, représenté  au  théâtre  des  Arts  (Opéra), 
le  9  février  1804.  Cet  ouvrage  se  soutint  tant 
bien  que  mal  pendant  dix-huit  représenta- 
tions, quoiqu'on  ne  ménageât  pas  le  compo- 


260 


GONQ 


CONS 


siteur.  Oh  fit  sur  son  compte  une  chanson  sa- 
tirique avec  ce  refrain  : 

Porte  ailleurs  ta  musique,  Porta, 
Porte  ailleurs  ta  musique. 

Castil-Blaze  prétend  plaisamment  que  la  pu- 
nition n'était  pas  proportionnée  au  crime. 

*  CONQUÊTE  DU  MOGOL  PAR  THAMAS 
KOULIK.AN,  ROI  DR  PERSR,  ET  SON 
TRIOMPHE  (la),  «  spectacle  à  machines  »,  de 
l'invention  de  Servandoni,  musique  de 
Charles-Guillaume  Alexandre,  représenté  sur 
le  théâtre  du  palais  des  Tuileries  le  4  avril 
1756.  C'était  une  des  pièces  muettes,  moitié 
pantomime,  moitié  panorama,  que  le  célèbre 
Servandoni,  qui  en  imaginait  les  machines  et 
en  peignait  les  décors,  donnait  à  son  fameux 
«Spectacle  en  décorations  »  qui  faisait  l'admi- 
ration des  Parisiens. 

*  CONQUISTA  DE  GRANADA  (la),  opéra 
sérieux  en  trois  actes,  paroles  de  Temistocle 
Solera,  musique  d'Erailio  Arrieta,  représenté 
à  Madrid,  au  théâtre  del  Palacio,  le  10  oc- 
tobre 1850,  puis  au  Théâtre-Royal,  le  18  dé- 
cembre 1S55.  Cet  ouvrage  a  été  parfois  dé- 
signé, mais  à  tort,  sous  le  titre  (Tlsqbel  la 
Cattolica. 

*  conquista  de  MADRID  (la),  zarzuela  en 
trois  actes,  paroles  de  Larra,  musique  de  Joa- 
quin  Gaztambide,  représentée  à  Madrid,  sur 
le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le  23  décembre  1863. 

CONQUISTA  DELLE  INDIE ,  opéra  italien, 
musique  de  Federici,  représenté  à  Turin  en 
1808. 

CONQUISTA  DEL  MESSICO  (la)  [la  Con- 
quête du  Mexique],  opéra  italien,  musique  de 
Vento,  représenté  en  Italie  vers  1770. 

CONQUISTA  DEL  MESSICO  (la),  opéra 
italien ,  musique  de  E.  Paganini,  représenté 
à  la  Scala,  de  Milan,  en  1808. 

CONQUISTA  DEL  VELLO  D'ORO  IN  COLCO 
(la)  [la  Conquête  de  la  toison  d'or  à  Cholcos], 
opéra  italien,  musique  de  Bernabei,  repré- 
senté en  Bavière  en  1674. 

CONQUISTA  DEL  VELLO  D'ORO  (la),  opéra 
italien,  musique  de  Draghi  (Antoine),  repré- 
senté à  Vienne  en  1678. 

CONQUISTA  DEL  VELLO  D'ORO  (la),  opéra 
italien,  musique  de  Isola,  représenté  au  théâ- 
tre de  Turin  en  1791. 

CONQUISTA  Dl  MALACCA  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  J.  Niccolini ,  représenté  en 
H?lie  vers  1S2S. 


CONRAD  LANGART  DE  FRIEDBOURG , 

opéra  allemand,  musique  de  Henneberg,  né  en 
1768,  mort  en  1822. 

CONRADIN,  drame,  musique  de  C.-E.  He- 
ring,  représenté  à  Leipzig  vers  1835. 

CONRADIN  OU  LE  DERNIER  DES  HOHEN- 
STAUFEN,  opéra  allemand,  livret  de  Rei- 
nick,  musique  de  Ferdinand  Hiller,  repré- 
senté à  Dresde  le  13  octobre  1847.  Le  sujet  est 
tiré  du  drame  de  Raupach.  Le  caractère  élé- 
giaque  domine  dans  la  musique.  Formé  à 
l'école  de  Hammel ,  M.  Ferdinand  Hiller  n'a 
cessé  d'élever  son  style  par  des  études  persé- 
vérantes. Il  se  rattache  à  la  France  par  les  suc- 
cès qu'il  y  a  obtenus  comme  pianiste,  comme 
professeur  à  l'école  Choron  et  comme  auteur 
d'une  grande  symphonie  exécutée  aux  con- 
certs du  Conservatoire.  Il  est  actuellement 
directeur  du  conservatoire  de  Cologne. 

CONRADIN  DE  SOUABE,  drame  lyrique  en 
Trois  actes,  musique  de  Conradin  Kreutzer, 
représenté  à  Stuttgard  en  1812. 

CONRADIN  DE  SOUABE,  opéra  allemand 
en  quatre  actes,  livret  de  la  princesse  Véra, 
versifié  par  Ernst  Pasqué,  musique  de  Gott- 
fried  Linder,  représenté  au  théâtre  Royal  de 
Stuttgard  en  janvier  1879. 

CONSALVO,  opéra  séria,  livret  de  Catelli, 
musique  de  Italo  Azzoni,  représenté  au  théâ- 
tre dal  Verme  de  Milan  le  17  septembre  1878; 
chanté  par  Bellotti,  Corti,  Borgioli,  Mmes  Mos- 
coni,  Raiewsky. 

CONSEIL  DES  DIEUX  (le),  opéra,  musique 
do  F.-J.  Haydn,  représenté  en  1780. 


CONSEIL  DES  DIX  (le)  OU  LES  DIX 
opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  de 
Leuven  et  Brunswick,  musique  de  Girard 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  23  août  1S42. 
Le  sujet  de  la  pièce  est  loin  de  répondre  au 
sombre  titre  qu'elle  porte.  Un  jeune  fat,  le 
chevalier  de  Lucienne,  a  compromis  plusieurs 
dames  de  Venise.  Celles-ci  se  concertent  pour 
donner  une  leçon  à  l'émule  de  Lauzun.  Elles 
se  masquent,  s'affublent  d'amples  robes  rou- 
ges et  font  comparaître  le  chevalier  à  leur  tri- 
bunal. Il  est  amené  à  faire  amende  honorable 
et  s'entend  condamner  au  bannissement.  Ce 
petit  acte  est  fort  léger,  et  la  musique  n'est 
pas  de  nature  à  lui  donner  une  plus  grande  im 
portance.  On  a  remarqué  toutefois  un  jo' 
duettino  de  femmes  et  la  scène  du  tribunal, 
qui  est  bien  traitée.  Mmes  Félix  et  Darcier 
Mocker ,  Grignon  et  Ricquier  ont  inte: 
prêté  agréablement  ce  faible  ouvrage. 


: 


CONT 


GONT 


261 


CONSEJO  DE  guerra  (un),  zarzuela  en 
deux  actes,  musique  de  M.  Gabriel  Balart,  re- 
présentée sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  à 
Madrid,  en  1865. 

*  consejo  DE  la  diez  (el),  zarzuela, 
musique  posthume  de  Cristobal  Oudrid,  re- 
présentée avec  beaucoup  de  succès,  en  mai 
1884,  au  théâtre  Apolo,  de  Madrid.  Oudrid, 
artiste  fort  distingué  et  l'un  des  zarzuelerisies 
les  plus  populaires  de  l'Espagne,  était  mort 
en  1877.  Cette  dernière  œuvre  due  à  sa  plume 
reproduisait,  dit-on,  toutes  les  qualités  de 
charme,  de  grâce  et  de  vivacité  qui  avaient 
toujours  distingué  ses  œuvres. 

CONSPIRATION  À  VENISE  (la),  opéra  es- 
pagnol, musique  de  Sanchez,  représenté  à 
Madrid  en  1840. 

CONSTANCE  ,  opéra  en  un  acte ,  musique 
de  Lemière  de  Corvey  ,  représenté  à  Rennes 
en  1790. 

*  CONSTANCE,  opéra-comique,  musique  de 
Frédéric  Clay,  représenté  à  Londres  en  1865. 

CONSTANCE  ET  GERMOND,  opéra-COmi- 
que  en  un  acte,  musique  de  L.-E.  Jadin,  re- 
présenté au  théâtre  des  Jeunes-Artistes  en 

1790. 

constance  et   Théodore,   opéra   en 

deux  actes,  musique  de  Kreutzer,  représenté 
à  TOpéra-Comique  le  22  novembre  1813. 

CONSTANT  MAID  (the)  ,  opéra  anglais , 
musique  de  Carter,  représenté  au  théâtre  de 
Drury-Lane  en  178S. 

CONSTANTIN,  opéra  hollandais,  musique 
de  Ten  Cate,  représenté  à  Amsterdam. 

constanza,  opéra  séria,  musique  de  A. 
Nicolau,  représenté  au  théâtre  du  Lycée,  à 
Barcelone,  en  avril  1878. 

CONSUELO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Jean  -  Baptiste  Gordigiani ,  représenté  au 
théâtre  de  Prague  en  1846.  Ce  fut  dans  cet 
ouvrage  que  Marietta  Alboni  émerveilla  le 
public  de  la  capitale  de  la  Bohême  par  sa 
voix  splendide  et  son  admirable  vocalisation. 

*  CONSUELO,  opéra  en  trois  actes,  livret 
tiré  du  roman  de  George  Sand,  musique  de 
M.  Giacomo  Orefice,  représenté  au  théâtre 
communal  de  Bologne  en  novembre  1895. 

CONTADINA  ABRUZZESA  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Pavesi,  représenté  au  théâ- 
tre del  Fondo,  à  Naples,  en  îsil. 

CONTADINA  ACCORTA  (la),  opéra-bouffe, 
musique  de  G.  Monti,  repr.  à  Dresde  en  1782. 


CONTADINA  ASTUTA  (la)  ,intermède  ita- 
lien, musique  de  Pergolèse ,  représenté  aux 
Fiorentini  de  Naples  dans  l'automne  de  1734. 

CONTADINA  RIZARRA  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Piccinni,  repr.  à  Naples  en  1761. 

*  contadina bizzarra(la),  opéra-bouffe, 
paroles  de  Romanelli,  musique  de  Farinelli, 
représenté  sur  le  théâtre  de  la  Scala,  de 
Milan,  le  16  août  îsio. 

CONTADINA  DI  SPIRITO  (la)  ,  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Paisiello,  représenté  à  Na- 
ples vers  1799. 

CONTADINA  DI  SPIRITO  (la)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Farinelli,  représenté  en  Ita- 
lie vers  1803. 

CONTADINA  fedele  (la)  ,  opéra  italien 
musique  de  Sarti ,  représenté  à  Padoue  en 
1771. 

CONTADINA  FEDELE  (la),  opéra-bouffe, 
musique  de  Ditters ,  représenté  à  Johannis- 
berg  en  1785. 

CONTADINA  IN  CORTE  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Rust  (Jacques) ,  représenté 
à  Venise  en  1764. 

contadina  IN  CORTE  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Sacchini,  représenté  à  Rome 
en  1765. 

CONTADINA  IN  CORTE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Felice  Alessandri ,  en  société 
avec  Sacchini,  représenté  à  Londres  en  1775. 

CONTADINA  IN  CORTE  (la)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Anfossi,  représenté  à  Rome 
en  1775. 

CONTADINA  NOBILE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Perotti  (Jean-Augustin),  repré- 
senté à  Pise  en  1795. 

CONTADINA  VIVACE  (la)  ,  opéra-bouffe 
italien,  musique  de  Asioli,  représenté  à  Na- 
ples vers  1786. 

CONTADINO  D'AGLIATE  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Solera,  représenté  au  théâ- 
tre de  la  Scala  de  Milan  en  1842 ,  et  l'année 
suivante ,  à  Brescia ,  sous  ce  titre  :  la  Fan- 
ciulla  di  Castel-Gandolfo. 

CONTARINI,  opéra,  musique  de  M.  Pier- 
son,  représenté  à  Hambourg  le  16  avril  1872. 

CONTE  caramela  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Galuppi,  représenté  en  Italie  en 
1752. 


262 


GONT 


GONT 


CONTE  D'AUTREFOIS  (on)  ,  Opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  de  Leuven 
et  Brunswick,  musique  de  Monpou,  représenté 
à  Topera-Comique  le  28  février  1838.  On  a  re- 
marqué des  idées  originales  dans  cet  ouvrage, 
qui  cependant  n'eut  pas  de  succès. 

conte  de  savagna  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Mabellini,  représenté  à  Florence 
au  théâtre  de  la  Pergola  en  1843. 

CONTE  D'ESSEX  (il),  opéra  italien,  musi- 
que de  Mercadante,  représenté  à  Milan  en 
1833. 

CONTE  D'HIVER  (un)  [Winter's  taie]  , 
opéra  allemand,  paroles»  de  M.  Dingelstedt, 
d'après  Shakspeare,  musique  de  M.  de  Flot- 
tow,   repr.  à  Weimar   en  novembre  1859. 

CONTE  D'HIVER  (un),  opéra  allemand, 
paroles  de  Dingelstedt,  d'après  la  pièce  de 
Shakespeare,  musique  de  M.  de  Flotow,  re- 
présenté avec  succès  au  théâtre  de  la  cour, 
à  Dresde,  en  1863. 

conte  Di  BACHEVILLE  (il),  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Bassani ,  représenté  à  Pis- 
toie  en  1696. 

conte  Dl  BELL'  UMORE  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Bernardini,  représenté  à  Rome 
en  1786. 

CONTE  Dl  BEUZEVAL  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Lucilla,  représenté  à  Ferrare  le 
23  janvier  1873. 

CONTE  Dl  CASTRO  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Cattani  (Lorenzo),  poésie  de  Moni- 
glia.  Cattani,  moine  augustin,  naquit  en  Tos- 
cane dans  la  seconde  moitié  du  xvne  siècle. 

CONTE  Dl  CHALAIS  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Lillo ,  représenté  au  théâtre 
Saint-Charles,  à  Naples,  en  1840. 

*  CONTE  Dl  chatillon  (il),  opéra,  mu- 
sique de  M.  Nicolas  Massa,  représenté  au 
théâtre  municipal  de  Reggio  d'Emilie,  en  1882. 

*  conte  di  gleichen  (il),  drame  lyrique 
en  un  prologue  et  trois  actes,  paroles  de 
M.  Auteri  Pomar,  musique  de  M.  Auteri 
Manzocchi,  représenté  au  théâtre  Dal  Verme, 
de  Milan,  le  16  octobre  1887. 

*  CONTE  Dl  kœnigsmark  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  d'Apolloni,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  Pergola,  de  Florence,  le  17  mars 
1866.  Interprètes  :  Graziani,  De  Bassini, 
Mmes  palmieri  et  De  Marini. 

CONTE  Dl  LARA  (il),  opéra  italien,  musi- 


que de  Venturelli,  représenté  au  théâtre  Pa- 
gliano  de  Florence  en  février  1876. 

CONTE  Dl  LENNOS  (il),  opéra  italien 
musique  de  J.  Niccolini,  représenté  à  Parme 
vers  1814. 

CONTE  Dl  MONTREAL  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Gandolfi,  représenté  à  Gênes  en 
mars  1872. 

*  CONTE  DI  RYSOOR  (il),  drame  lyrique, 
paroles  de  M.  Catelli,  musique  de  M.  Rasori, 
représenté  au  théâtre  Carcano,  de  Milan,  le 
22  avril  1885. 

CONTE  Dl  SALDAGNA  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Tarchi,  représenté  avec  succès, 
à  Paris,  par  les  chanteurs  italiens,  au  théâtre 
de  la  foire  Saint-Germain,  en  1790. 

CONTE  DI  SALDAGNA  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Zingarelli ,  représenta  à  Venise 
en  1795. 

*  conte  Dl  SALTO  (il),  opéra  italien  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Francesco  Mottino, 
musique  de  M.  Giovanni  Consolini,  représenté 
le  21  janvier  1894  au  théâtre  Chiabrera,  de 
Savone. 

CONTE  DI  SAN-GERMANO  (il),  opéra  ita- 
lien, livret  de  M.  de  Lauzières,  musique  de 
M.  Braga,  repr.  à  Vienne  en  septembre  1856. 

CONTE  Dl  SAN  ronano  (il),  opéra  séria, 
livret  de  Golisciani,  musique  de  De  Giosa,  re- 
présenté au  théâtre  Bellini ,  à  Naples ,  le 
12  mai  1878;  chanté  par  Pantaleoni,  Mozzi, 
Mmes  Lablanche,  Maccaferri-Scarlatti. 

CONTE  DI  SAVERNA  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Fabrizzi,  représenté  à  Naples  en 
1837. 

CONTE  DI  STEUNEDOFP  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Benedetto  Zaban,  représenté 
à  Venise  en  décembre  1858. 

CONTE  lentichia  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de   Platone,  représenté   à  Naples   en 

1788. 

CONTE  POLICRONIO  (il),  opéra  buffa,  mu- 
sique de  Moneta,  représenté  à  la  résidence 
royale  de  Poggio  en  1791. 

*  CONTE  ROSSO  (il),  drame  lyrique  entrais 
actes,  paroles  de  M.  Capannari,  musique  pos- 
thume de  Domenico  Lucilla,  représenté  au 
théâtre  Carignan  de  Turin  le  23  mai  1886. 

CONTE  VERDE  (il),  opéra  italien,  musi- 
que de  Libani,  représenté  à  Rome  en  1872. 


GONT 


GONT 


263 


CONTES  BLEUS  (les),  opéra-comique  en 
trois  actes,  livret  de  Lockroy  et  Cogniard, 
musique  d'Albert  Grisar;  ouvrage  posthume 
et  inédit. 

*  CONTES  D'HOFFMANN  (les),  opéra  fan- 
tastique en  quatre  actes,  paroles  de  MM.  Mi- 
chel Carré  et  Jules  Barbier,  musique  pos- 
thume de  Jacques  Offenbach,  représenté  à 
rOpéra-Comique  le  10  février  1881.  Les  Contes 
d'Hoffmann  avaient  été  joués  trente  ans  au- 
paravant, le  31  ma^rs  1851,  à  l'Odéon,  sous 
forme  de  comédie.  Telle  qu'elle  avait  été  con- 
çue, la  pièce  offrait  un  cadre  excellent  pour 
la  musique,  en  mettant  en  scène,  sous  leur 
forme  fantastique,  trois  des  plus  jolis  récits 
du  conteur  allemand,  reliés  entre  eux  d'une 
façon  ingénieuse,  avec  des  contrastes  qui  se 
présentaient  d'eux-mêmes.  L'adaptation  lyri- 
que semblait  donc  toute  naturelle,  et  elle 
fut  faite  avec  beaucoup  de  goût.  Offenbach 
avait  à  peu  près  complètement  terminé  sa 
musique  lorsque  la  mort  vint  le  surprendre. 
Toutefois,  il  n'avait  pas  orchestré  sa  par- 
tition, et  c'est  Ernest  Guiraud  qui  fut  chargé 
de  mettre  celle-ci  au  point  et  d'en  écrire  l'ins- 
trumentation, ce  dont  il  fut  facile  de  s'aperce- 
■voir  à  l'audition,  Guiraud  étant  un  musicien 
autrement  instruit  que  l'auteur  de  la  Belle 
Hélène  et  d'Orphée  aux  enfers.  Il  est  juste  de 
dire  que  plusieurs  morceaux  des  Contes  d'Hoff- 
mann étaient  bien  venus,  et  témoignaient 
d'un  véritable  effort  du  compositeur.  Si  l'on 
joint  à  cela  l'intérêt  qu'offrait  le  livret  et 
l'excellence  d'une  interprétation  confiée  à 
M1,e  Adèle  Isaac  (Stella,  Olympia,  Antonia), 
à  MM.  Talazac  (Hoffmann),  Taskin  (Lindorf, 
Coppélius,  le  docteur  Miracle),  Belhomme 
(Crespel),  Grivot  (Andrès,  Cochenille,  Frantz), 
Gourdon  (Spallanzani) ,  Collin  (Wilhelm), 
Mlles  Marguerite  Ugalde  (Nicklause),  Mole 
(la  Muse),  on  comprendra  le  succès  qui  ac- 
cueillit l'ouvrage.  Les  Contes  d'Hoffmann  fu- 
rent repris  en  1893  à  la  Renaissance,  pendant 
la  direction  éphémère  de  M.  Détroyat,  qui 
avait  donné  à  ce  théâtre  le  titre  de  Théâtre- 
Lyrique. 

CONTENTO  PER  AMORE  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Casella  (Pierre),  représenté 
à  Rome  vers  1800. 

CONTESA  DELL'  AMORE  E  DELLA  VIRTÙ 
(la)  [le  Combat  de  l'amour  et  de  la  vertu], 
opéra  italien  de  Léo,  représenté  à  Naples  en 
1740. 

CONTESA  DEI  NUMI  (la)  [la  Querelle  des 
dieux],  opéra  italien,  paroles  de  Métastase, 


musique  de  Paisiello,  représenté  à  Naples 
en  1773.  Dans  cet  ouvrage  remarquable,  on 
distingue  les  airs  suivants  :  Oggi  per  me  non 
sudi;  Se  la  cura  é  a  me  negata  ;  Per  me  la 
greggia  errante;  Del  scudo  bellicoso;  Con 
umil  ciglio;  Perché  viva  felice  un  régnante; 
Del  giglio  nascente  ;  Timida  si  scolora;  Non 
meno  risplende;  Se  vorrà  ftdarsi  ail'  onde  ; 
Non  si  vedrà  sublime;  Fra  le  memorie,  et  le 
choeur  final  Accompagni  dalla  cuna. 

CONTESSA  D'ALTENBERG  (la),  opéra 
italien ,  musique  de  G.  Rossi,  représenté  à 
Borgo-San-Donnino,  près  de  Parme,  le  4  oc- 
tobre 1871. 

CONTESSA  D'AMALFI  (la),  opéra  italien 
musique  de  Petrella,  représenté  au  théâtre 
Regio  ,  à  Turin  ,  par  Graziani ,  Colonese  , 
Junca,  Mmes  Benduzzi  et  Grosso,  en  mars 
1864.  Cet  opéra  a  eu  un  succès  de  vogue. 

CONTESSA  DI  BIMBINPOLI,  opéra  italien, 
musique  de  Astaritta,  représenté  à  Rome  en 
1772. 

CONTESSA  DI  BOCCADORO  (la),  Opérette 
italienne,  musique  d'Alessio,  représentée  au 
théâtre  Métastase  de  Rome  en  octobre  1877, 
sans  succès.  Cette  pièce  n'est  qu'un  arrange- 
ment de  l'opérette  française  la  Grande-Du- 
chesse de  Gérolstein,  à  laquelle  le  musicien  a 
ajouté  plusieurs  morceaux  de  sa  composition. 

CONTESSA  DI  COLLE  ERBOSO  (la),  opéra 
italien,  musique  de  Generali,  représenté  à 
Turin  en  1814. 

CONTESSA  DI  MEDINA  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Chessi,  représenté  à  la  Scala  de 
Milan  en  octobre  1873.  Cet  ouvrage  n'a  eu 
qu'une  seule  représentation. 

CONTESSA  DI  MONS  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Lauro  Rossi,  représenté  au  Teatro 
regio  de  Turin  en  février  1874.  Cet  ouvrage 
a  obtenu  un  brillant  succès,  et  il  se  distingue 
par  l'accent  dramatique  et  par  une  science 
consommée  dans  l'art  d'écrire. 

CONTESSA  DI  NUOVA  LUNA  (la),  Opéra 
italien ,  musique  de  Gazzaniga,  représenté  à 
Dresde  en  1778. 

CONTESSA  DI  NUOVA  LUNA  (la),  Opéra, 
musique  de  Fabrizi  (Vincent) ,  représenté  à 
Bologne  en  1786. 

*  CONTESSA  DI  SAN  ROMANO  (la),    opéra 
sérieux,  musique  de  M.  Franzini,  représente 
sur  le  théâtre  Alfieri,  de  Florence,  en  1874. 
CONTESSA  PER   EQUIVOCO  (la),  opéra 


264 


CONT 


GONV 


italien,  musique   de  Fortunati,  représenté  à 
Turin  vers  1746. 

contessina  (la)  ,  opéra-bouffe  italien, 
musique  de  Maccari,  représenté  au  théâtre 
San-Samuele  en  1743. 

CONTESSINA  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Gherardesca.  représenté  à  Lucques  en  1766. 

CONTESSINA  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Cimarosa,  représenté  à  Naples  en  1777. 

CONTESSINA  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Astaritta,  représenté  à  Rome  vers  1780. 

CONTESSINA  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Capelletti,  représenté  à  Bologne  en  1830. 

CONTESSINA  (la)  ,  opéra  semi-seria  en 
trois  actes,  paroles  italiennes  de  M.  de  Lau- 
zières,  d'après  un  livret  de  MM.  de  Saint- 
Georges  et  Jules  Adenis,  musique  de  M.  le 
prince  J.  Poniatowski,  représenté  aux  Ita- 
liens le  28  avril  1868.  Le  livret  repose  au 
fond  sur  la  donnée  la  plus  vulgaire,  puis- 
qu'un héritage  intervient  au  dénoûment  pour 
faire  épouser  au  jeune  comte  d'Alteriva,  qui 
est  sans  fortune,  la  jeune  fille  qu'il  aime  et 
qui  est  devenue  millionnaire.  Seulement  les 
auteurs  ont  introduit  un  épisode  piquant, 
une  véritable  invention.  La  scène  se  passe 
au  bord  de  la  mer.  Un  vaisseau  échoue.  Une 
jeune  fille  est  sauvée  des  flots  par  le  jeune 
comte;  mais  la  frayeur  l'a  rendue  muette; 
de  telle  sorte  que,  pendant  la  plus  grande 
partie  de  la  pièce ,  l'héroïne  mime  son  rôle. 
Elle  recouvre  la  parole  à  l'heure  du  dénoû- 
ment. La  musique  est  bien  écrite  pour  les 
voix,  instrumentée  avec  goût  et  d'un  style 
italien  agréable.  Nous  avons  remarqué  le 
chœur  des  serviteurs,  un  joli  quatuor,  un 
duo,  un  menuet  bien  traité  et  la  chanson  du 
matelot.  Il  convient  de  signaler,  en  outre,  les 
airs  de  ballet ,  que  le  prince  compositeur 
traite  toujours  avec  verve  et  talent.  Quoique 
inférieurs  à  ceux  de  Pierre  de  Médicis,  du 
même  auteur,  on  les  entend  avec  un  vif 
plaisir.  L'ouvrage  a  été  interprété  par  M.  et 
Mme  Tiberini,  Verger,  Scalese  et  Mme  Grossi. 
Le  rôle  de  Stella  a  été  mimé  avec  beaucoup 
de  grâce  par  Mlle  Urban. 

CONTESTABILE  DI  CHESTER  (il),  opéra 
italien ,  musique  de  Sangiorgi ,  représenté 
à  Reggio  en  1840. 

CONTI  SENZA  L'OSTE  (i)  [Compter  sans 
son  hôte],  opéra  italien,  musique  de  Tacchi- 
nardi,  représenté  à  Florence,  au  Teatro- 
Nuovo,  le  22  octobre  1872.  Cet  ouvrage  a  été 
bien  accueilli. 


CONTINENCE  DE   BAYARD  (LA)     OU  LES 

SAVOYARDS,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Piis,  musique  de  Propiac,  représenté 
à  la  Comédie-Italienne  le  30  mai  1789. 

*  CONTRABANDISTA  (the),  opérette  bur- 
lesque en  deux  actes,  paroles  de  M.  Burnand» 
musique  de  M.  Arthur  Sullivan,  représentée 
à  Londres,  au  Saint-Georges-Opera,  le  18  dé- 
cembre 1867.  Plus  tard  cet  ouvrage  fut,  de  la. 
part  des  auteurs,  l'objet  de  remaniements 
importants,  à  la  suite  de/quels  il  fut  repris, 
le  12  décembre  1894,  au  Savoy-Theatre,  sous 
le  nouveau  titre  de  the  Chieftain. 

CONTRABBANDIERE  (il)  ,  opéra  en  deux 
actes,  musique  deCesarePugni,  joué  à  Turin 
le  12  juin  1833,  par  Frezzolini  et  Marini.  Cet 
ouvrage  a  paru  trop  bruyant. 

CONTRABBANDIERE  (il)  ,  opéra  italien , 
musique  de  Perelli ,  représenté  à  Turin  en 
1842. 

CONTRACCAMBIO  (il),  opéra  italien,  mu- 
si  que  de  Cordella  (Jacques),  représenté  au 
théâtre  Valle,  de  Rome,  en  1813. 

CONTRACT  (the),  opéra  irlandais,  musi- 
que de  Stevenson,  repr.  à  Dublin  vers  1799. 

*  CONTRAT  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Jules  Ruelle,  musique  de  M.  Pé- 
navaire,  représenté  au  casino  de  Boulogne- 
sur-Mer  le  12  septembre  1889. 

*  CONTRAT  DE  MARIAGE  (le),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  musique  de  Francheville, 
représenté  au  théâtre  Lazzari  en  1797. 

*  CONTRAT  SIGNÉ  D'AVANCE  (le)  OU  LA- 
QUELLE EST  MA  FEMME  ?  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Ligier,  musique  de  Bian- 
chi,  représenté  au  théâtre  Molière  le  29  sep- 
tembre 1804. 

CONTRATEMPI  (1),  opéra  italien,  musique 
de  Sarti,  représenté  à  Venise  en  1767. 

*  CONTREBANDIER  (le),  grand  opéra,  mu- 
sique de  Joseph  Damse,  représenté  à  Varsovie 
en  1844. 

CONVENIENZE  TEATRALI  (le),  opéra 
italien,  musique  de  P.  Guglielmi,  représenté 
en  Italie  vers  1766. 

CONVENIENZE  TEATRALI  (le)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Donizetti,  représenté  à  Na- 
ples en  1827. 

CONVERSATION  DANS  LA  CUISINE  (la), 
opéra-comique,  musique  de  Volkert,  repré- 
senté à  Léopoldstadt  en  1825. 


CONV 


COQ 


265 


CONVERSAZIONE  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Scolari ,  représenté  à  Venise  en 
1758. 

CONVERSAZIONE  FïLARMONICA  (là), 
opéra-bouffe,  musique  de  Gnecco,  né  en  1769, 
mort  en  îsio.  (Resté  inachevé.) 

CONVERSIONE  DI  SAN  PAOLO  (LA.)   [la 

Conversion  de  saint  Paul],  drame  religieux  ou 
plutôt  mystère,  musique  de  Baverini,  repré- 
senté par  ordre  du  cardinal  Raphaël  Riario,  à 
Rome,  en  1480. 

*  CONVIDADO  DE  PIEDRA  (el),  zarzuela 
en  trois  actes,  musique  de  M.  Manent,  repré- 
sentée avec  un  vif  succès  à  Madrid,  au  théâ- 
tre du  Cirque,  en  1875. 

CONVIENE  ADATTARSI,  opéra-bouffe  ita- 
lien, musique  de  François  Basili ,  représenté 
au  théâtre  San-Mosè  de  Venise  vers  1800. 

'  .  CONVITATO  DI  PIETRA  (ïl)  [le  Convive  de 
pierre],  opéra  italien,  musique  de  Tritto,  re- 
présenté au  théâtre  des  Fiorentini,  à  Naples, 
en  1783. 

CONVITATO  DI  PIETRA  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Gazzaniga,  représenté  à 
Bergame  en  1788  et  au  théâtre  Feydeau  le 
10  octobre  1791. 

*  CONVITATO  DI  PIETRA  (il),  opérette- 
bouffe,  musique  de  Jean  Pacini,  représentée 
en  1832  à  Viareggio  sur  le  théâtre  particulier 
de  la  famille  Belluomini.  Cette  pochade, 
écrite  sans  doute  pour  une  circonstance  in- 
time et  qui  ne  parut  jamais  sur  un  théâtre  pu- 
blic, était  jouée  par  le  père  de  Pacini,  bouffe 
qui  jouit  en  Italie  d'une  immense  renommée, 
par  sa  sœur  Claudia,  son  frère  Francesco,  la 
femme  de  celui-ci  et  un  nommé  Bilet. 

CONVITO  (il),  opéra  italien,  musique  de 
Cimarosa,  représenté  à  Venise  en  1782. 

CONVITO  DEGLI  DEI  (il)  [le  Banquet  des 
dieux],  opéra  italien  allégorique,  musique  de 
Liverati,  représenté  à  Vienne  vers  1799. 

CONVITO  DEGLI  SPIRITI  (il)  ,  opéra-mo- 
nodrame  italien,  représenté  au  théâtre  de 
Munich  en  1819  (auteur  inconnu). 

CONVITO  DI  BALDASSARE  (il)  [le  Festin 
de  Balthazar],  opéra  italien,  livret  de  Cano- 
vai,  musique  de  Antonio  Buzzi,  représenté 
au  théâtre  de  la  Scala,  à  Milan,  le  26  décem- 
bre 1853. 

CONVITO  DI  BALDASSARRE  (il),  opéra 
séria,  livret  de  Dall'Ongaro,  musique  de  G. 


Miceli,  représenté  au  théâtre  San-Carlo  do 
Naples  le  12  mars  1878;  chanté  par  Medica, 
Guidotti,  Mmes  singer,  Melia.  Cet  ouvrage  a 
réussi.  Les  morceaux  les  plus  appréciés  sont: 
dans  le  premier  acte,  la  romance  de  Sebaste 
(ténor),  Per  te  morrô;  dans  le  deuxième  acte, 
l'air  de  Dina  (soprano),  Lieve  farfalla,  et  l'air 
de  Baldassarre  (baryton),  Figlio  del  sole;  en- 
fin, dans  le  troisième  acte,  la  grande  scène  et 
l'air  de  Daniele  (mezzo-soprano),  Un  d'i  quando 
regnava. 

CONVITO  DI  PIETRA  OSSÎa  IL  D.  GIO- 
VANNI, opéra  italien,  musique  de  Gardi,  re- 
présenté à  Venise  en  1787. 

CONVIVE  DE  PIERRE  (le)  [Don  Juan], 
opéra  russe,  livret  de  Pouschkine,  musique 
de  Dargomirschky;  représenté  au  théâtre 
Marie,  de  Saint-Pétersbourg,  le  28  février 
1872.  Cet  ouvrage  était  resté  inachevé. 
M.  Kuï  a  écrit  le  prélude,  et  M.  Rimsky-Kor- 
sakoff  a  instrumenté  la  partition.  La  musi- 
que de  Dargomirschky  a  paru  manquer  d'in- 
spiration, et  appartenir  au  genre  si  vanté  de 
la  nouvelle  école  allemande.  Cet  ouvrage  n'a 
pas  réussi. 

*  CONVIVE  PALE  (le),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  V.  Léon  et  H.  de  Wald- 
berg,  musique  de  MM.  A.  Zamara  et  Hell- 
mesberger  jeune,  représentée  sans  aucun  suc- 
cès, le  6  septembre  1890,  au  théâtre  Carl- 
Schultze  de  Hambourg. 

*  convive  sans  gêne  (un),  opérette  en 
un  acte,  musique  de.  M.  Georges  Moniot,  re- 
présentée en  1877  aux  Folies-Bergère. 

CONVULZIONI  (le),  opéra  italien,  musique 
de  Platone,  représenté  à  Naples  en  1787. 

COPISTA  BURLATO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Sacchini ,  représenté  au  théâtre 
Nuovo,  à  Milan,  dans  l'automne  de  1759. 

*  COQ  (le),  opérette  en  trois  actes,  paroles 
de  MM.  Paul  Ferrier  et  Ernest  Depré,  mu- 
sique de  M.  Victor  Roger,  représentée  au 
théâtre  des  Menus-Plaisirs  le  30  octobre  1891. 
Jouée  par  Mlles  Mathilde  Auguez,  Méaly  et 
Berthe  Legrand,  MM.  Huguenet,  Perrin, 
Saint-Léon  et  Vandenne. 

*  COQ  DE  blésigny  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Grill,  musique  de  M.  L.  Col- 
lin,  repr.  à  FÉden-Concert  le  20  octobre  1888. 

*  COQ  DE  SOUVIGNY  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  J.  Gringoire,  mu- 
sique de  M.  Raoul  Boischot,  représenté  à 
Rennes  en  1891. 


266 


GORA 


CORD 


COQ  DU  VILLAGE  (le)  ,  opéra-comique  en 
un  acte  de  Favart ,  arrangé  par  Achille  Dar- 
tois,  musique  de  Kreubé,  représenté  àl'Opéra- 
Comique  le  il  septembre  1822. 

*  coq  EN  jupons  (un),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  Francis  Chassaigne,  re- 
présentée au  concert  de  l'Alcazar  en  1876. 

*  coquelicot,  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Armand  Silvestre  (d'après  un 
ancien  vaudeville  de  Théodore  et  Hippolyte 
Cogniard),  musique  de  M.  Louis  Varney,  re- 
présentée aux  Bouffes-Parisiens  le  2  mars 
1882.  Interprètes  :  MM.  Hittemans,  Lamy, 
Riga,  Sujol,  Mmes  Degrandi,  Susini,  Berthe 
Legrand. 

COQUETTE  DE  VILLAGE  (la)  OU  LE  BAI- 
SER PRIS  ET  RENDU,  comédie  en  deux 
actes,  mêlée  d'ariettes,  paroles  d'Anseaume, 
musique  de  Saint-Amand,  représentée  à  la 
Comédie-Italienne  le  19  septembre  1771. 

COQUETTE  TROMPÉE  (la),  opéra-comi- 
que,  musique  de  Dauvergne,  représenté  à  la 
Cour  en  1753. 

COQUILLE  DE  PERLES  (la)  ,  opéra-comi- 
que,  musique  de  Volkert,  représenté  à  Léo- 
poldstadt  en  1822. 

COR  DE  LA  VENGEANCE  (le)  [das  Eorn 
der  Rache],  opéra  allemand,  musique  de  Sa- 
loman,  représenté  à  Weimar  le  12  juin  1850. 
L'opéra  du  compositeur  danois  Saloman  n'a 
pas  eu  le  succès  de  sa  Croix  de  diamants, 
jouée  sur  plusieurs  théâtres  du  nord  de  l'Eu- 
rope. 

CORA,  opéra  en  langue  suédoise ,  musique 
de  Naumann,  représenté  pour  l'ouverture 
du  nouveau  théâtre  de  Stockholm,  en  1780. 

CORA   OU    LA  PRÊTRESSE  DU    SOLEIL, 

opéra,  musique  de  Cambini  (Jean -Joseph), 
représenté  au  théâtre  des  Beaujolais  en  1787. 

cora,  opéra  en  trois' actes,  musique  de 
Henri  Berton.  Cet  ouvrage  a  eu  une  répéti- 
tion générale  à  l'Académie  royale  de  musique 
en  juillet  1789,  mais  la  représentation  en  fut 
empêchée  par  les  troubles  révolutionnaires. 

CORA,  opéra  en  quatre  actes,  paroles  de 
Valadier,  musique  de  Méhul,  représenté  à 
l'Opéra  le  15  février  1791.  Le  sujet  de  cet 
opéra  est  tiré  des  Ineas,  de  Marmontel.  La 
musique  fut  trouvée  un  peu  froide,  et  l'ou- 
vrage n'a  pu  se  maintenir  au  répertoire. 

*  CORA,  opéra  sérieux,  paroles  anonymes, 
musique  de  Simon  Mayr,  représenté  au  théâ- 


tre San  Carlo  de  Naples  le  1er  mars  1815.  Les 
trois  principaux  rôles  de  cet  ouvrage  étaient 
tenus  par  le  célèbre  ténor  Nozzari,  par  Ma- 
nuel Garcia,  le  père  de  la  Malibran,  et  par  la 
séduisante  Isabelle  Colbran,  qui  peu  d'années 
après  allait  devenir  la  femme  de  Rossini. 

CORA  E  ALONZO  ,  opéra  italien  ,  musique 
de  Winter ,  représenté  à  Munich  vers  1779. 

CORA  ET  alonzo,  grand  opéra  allemand, 
musique  de  Lasser,  représenté  à  Munich  à  la 
fin  du  xvme  siècle. 

CORADIN ,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Magnitot,  musique  de  Bruni,  re- 
présenté aux  Italiens  le  19  janvier  1786.  Au 
théâtre,  le  nom  de  Coradin  est  synonyme  de 
mari  ou  de  tyran  jaloux.  On  voit  ainsi  quel 
est  le  sujet  de  la  pièce.  La  musique  de  Bruni 
est  peu  développée,  mais  les  mélodies  ont  une 
grâce  tout  italienne. 

*  CORALI  OU  LA  LANTERNE  MAGIQUE, 
opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Grétry 
neveu,  musique  de  Bianchi,  représenté  au 
théâtre  Molière  le  7  juillet  1804. 

*  corde  (la),  comédie  en  trois  actes  mêlée 
de  chants,  tirée  d'une  nouvelle  de  M.  Jules 
Claretie  par  M.  Lucien  Puech,  musique  de 
M.  Léon  Vasseur,  représentée  à  Lyon,  sur  le 
théâtre  des  Célestins,  en  juin  1894. 

*  CORDE  DE  PENDU  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Dumoulin,  musique 
de  M.  Surleau,  représenté  en  mars  1881  à 
Saint-Étienne,  où  l'auteur  de  la  musique  oc- 
cupait les  fonctions  de  directeur  de  la  succur- 
sale de  la  Banque  de  France. 

CORDÉLIA,  drame  lyrique  en  un  acte,  pa- 
roles de  P.  Wolff,  musique  de  Conradin 
Kreutzer,  repr.  à  Donaueschingen  en  isi9. 

CORDÉLIA ,  opéra ,  paroles  de  MM.  Emile 
Deschamps  et  E.  Pacini,  musique  de  M.  Sé- 
méladis ,  représenté  à  Versailles  en  avril  1854. 
Le  rôle  du  roi  Lear  a  été  chanté  par  Coulon. 

*  CORDELIA,  opéra  sérieux,  paroles  de 
M.  Carlo  d'Ormeville,  musique  de  M.  Gobatti, 
représenté  au  théâtre  communal  de  Bologne 
le  6  décembre  1881. 

*  CORDELIA,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  M.  Bronnikoff,  musique  de  M.  N.  T.  Solo- 
view,  représenté  à  l'Opéra  russe  de  Saint- 
Pétersbourg  le  24  novembre  1885.  Le  sujet  de 
cet  ouvrage  est  tiré  du  drame  si  pathétique 
de  M.  Victorien  Sardou,  la  Haine,  et  le  livret 
est  bien  construit.  La  partition  de  M.  Solo» 
view,  qui  est  un  musicien  instruit  en  même 


CORI 


GORO 


267 


temps  qu'un  critique  exercé,  se  distingue  par 
de  sérieuses  qualités  et  a  obtenu  un  brillant 
succès.  Elle  est  conçue  dans  les  formes  con- 
sacrées de  l'opéra  sérieux,  bien  qu'une  large 
place  y  soit  assignée  à  l'arioso  et  à  la  mélo- 
pée. Parmi  les  morceaux  les  mieux  venus,  il 
faut  surtout  signaler,  au  premier  acte,  un 
beau  trio  avec  chœurs,  et  un  arioso  d'un  joli 
sentiment  poétique,  au  second  un  vigoureux 
chœur  de  soldats,  un  cantique  religieux  d'un 
beau  caractère  et  une  ballade  de  ténor  d'un 
tour  mélodique  plein  de  fraîcheur,  enfin,  au 
troisième,  un  air  et  un  duo  excellents.  L'œu 
vre,  en  son  ensemble,  manque  sans  doute  un 
peu  d'originalité,  mais  non  de  force,  d'énergie 
et  de  grandeur. 

*  cordelia  DEI  neri,  opéra  sérieux,  pa- 
roles de  M.  Golisciani,  musique  de  M.  Aldieri, 
repr.  au  théâtre  Royal  de  Malte  le  9  mai  1884. 

CORDONNIER  ALERTE  (le)  ,  opéra-comi- 
que, musique  de  Weber  (Frédéric- Auguste), 
né  en  1753,  rep.  sur  des  théâtres  d'amateurs. 

CORDONNIER  DE  STRASBOURG  (le),  Opé- 
rette en  un  acte,  musique  d'Otto  Wernhard, 
représentée  à  Vienne  le  19  octobre  187 1.  Otto 
"Wernhard  est  le  pseudonyme  du  duc  régnant 
de  Saxe-Cobourg-Gotha,  grand  amateur  de 
musique,  l'auteur  de  Santa-Chiara,  rep.  à 
l'Opéra,  et  de  plusieurs  autres  ouvrages. 

*  CORI,  opéra  sérieux,  musique  de  Jean- 
Simon  Mayr,  représenté  sur  le  théâtre  San 
Carlo,  de  Naples,  en  1815. 

CORILDA  0  L'AMORTRIONFANTE  DELL  A 
VENDETTA,  opéra  italien,  musique  de  Rossi 
(l'abbé  François),  représenté  au  théâtre  San- 
.Mosè,  à  Venise,  en  1688. 

*  corinna,  opéra  sérieux,  musique  de 
M.  Nino  Rebora,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  Mercadante,  le  13  février  1875. 

CORIOLANO,  opéra  italien,  musique  de 
Cavalli,  représenté  à  Parme  en  1660. 

coriolano,  opéra  italien,  musique  de 
Caldara,  représenté  à  Vienne  en  1717. 

coriolano,  opéra  italien,  musique  de 
Ariosti,  représenté  à  Londres  en  1723. 

CORIOLANO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Treu,  représenté  à  Breslau  vers  1726. 

CORIOLANO,  opéra  italien,  paroles  de  Vil- 
lati,  musique  de  C.-H.  Graun ,  représenté  à 
Berlin  en  1750. 

CORIOLANO,  opéra  italien,  musique  de 
Lavigna,  représenté  à  Parme  en  1806. 


CORIOLANO  ,  opéra  italien,  musique  de 
J.  Niccolini,  représenté  à  Milan  en  1809. 

CORISANDRE ,  comédie-opéra  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  MM.  de  Linières  et  Lebailly, 
musique  de  Langlé ,  représentée  à  l'Opéra  le 
8  mars  179 1.  Le  sujet  de  la  pièce  est  tiré  de 
la  Pucelle  de  Voltaire.  Les  scènes  de  folie 
sont  comiques  ;  mais  la  musique  en  a  été 
promptement  oubliée,  quoique  cet  ouvrage 
ait  été  repris  l'année  suivante.  On  sait  que 
Langlé  était  plutôt  un  professeur  de  contre- 
point qu'un  compositeur  dramatique. 

CORISANDRE    OU     LA    ROSE    MAGIQUE, 

opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de  An- 
celot  et  Saiutine,  musique  de  Berton,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  29  juillet  1820. 

CORISPERO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Stradella,  représenté  à  Venise  vers  1665. 

*  CORNARINO,  opérette  en  un  acte,  en 
vers,  paroles  de  M.  F.  Cohen,  musique  de 
M.  Rosellen,  représentée  aux  Bouffes-Pari- 
siens le  19  novembre  1889. 

*  CORNEILLE  SCHUTT,  opéra  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  M.  Luigi  Illica,  musique  de 
M.  Antonio  Smareglia,  représenté  sur  le  théâ- 
tre tchèque  de  Prague  le  20  mai  1893,  puis  à 
l'Opéra  impérial  de  Vienne  le  23  novembre 
1894.  Les  deux  auteurs  étaient  l'un  et  l'autre 
italiens.  Leur  œuvre,  froide  et  sans  mouve- 
ment, n'obtint  à  Vienne  que  ce  qu'on  appelle 
chez  nous  un  succès  d'estime,  en  dépit  de  la 
présence  du  chanteur  Van  Dyek,  le  ténor 
chéri  des  Viennois,  qui  en  remplissait  le  rôle 
principal.  La  traduction  allemande  du  livret 
avait  été  faite  par  M.  Hartmann. 

CORNELIO  bentivoglio,  opéra  italien, 
musique  de  Mirecki ,  représenté  à  Milan  en 
1844. 

*  CORNETTE  (le),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  Firmin  Bernicat,  représentée  à 
l'Eldorado  en  1877. 

*  CORO  de  senoras,  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Ramos,  Carrion,  Pina  Domin- 
guez  et  Vital  Aza,  musique  de  M.  Manuel 
Nieto,  représentée  au  théâtre  Eslava,  de  Ma- 
drid, en  avril  1886. 

CORONA  (la),  opéra,  paroles  de  Métastase, 
musique  de  Gluck ,  représenté  à  Vienne  en 
1765. 

*  CORONA  CONTRA  CORONA,  zarzuela  en 
trois  actes,  musique  de  M.  Thomas  Breton, 
représentée  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  à 
Madrid,  en  novembre  1879. 


268 


GORR 


GORS 


CORONA  D'ARIANNA  (là),  opéra  italien, 
musique  de  Fux  (Jean- Joseph),  représenté  a 
"Vienne  en  1726. 

"  cobona  d'oro  (la),  opéra,  musique  de 
M  Ferdinando  Maglioni,  représenté  à  Flo- 
rence en  1882. 

CORONATION   OF  CHARLES  X   (THE)  [le 

Couronnement  de  Charles  X],  opéra  anglais, 
musique  de  Bishop,  représenté  à  Covent- 
Garden  en  1825. 

CORONIS ,  pastorale  héroïque  en  trois  ac- 
tes, avec  un  prologue,  paroles  de  Chappu- 
zeau  de  Beaugé,  musique  de  Théobald  Gatti, 
représentée  à  l'Académie  royale  de  musique 
le  23  mars  1691.  Cet  ouvrage  offre  une  imita- 
tion du  style  de  Lulli,  dont  Gatti  était  l'élève. 

*  CORPUS  DE  SANGRE  (el),  drame  lyrique 
en  trois  actes,  musique  de  M.  Fernandez  Ca- 
ballero,  représenté  en  1879,  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  de  la  Zarzuela- 

CORRADINO,  opéra  italien,  musique  de 
Morlacchi,  représenté  à  Parme  en  1808  et  re- 
pris à  Dresde,  avec  une  musique  nouvelle,  en 
1810. 

CORRADINO ,  opéra  italien  en  deux  actes, 
musique  de  Pavesi,  représenté  à  Venise  en 
1810. 

CORRADO,  opéra  italien,  musique  de  F.  Or- 
landi,  représenté  à  Turin  en  1806. 

CORRADO  D'ALTAMURA ,  opéra  séria  en 
trois  actes,  musique  de  Frédéric  Ricci,  repré- 
senté au  Théâtre-Italien ,  à  Paris,  le  15  mars 
1844.  C'est  un  bon  ouvrage  du  compositeur 
de  Scaramuccia,  et  dans  un  genre  tout  diffé- 
rent. Il  renferme  des  mélodies  élégantes  et 
bien  écrites  pour  les  voix.  Le  morceau  le 
plus  saillant  et  réellement  distingué  est  la 
prière  à  trois  voix  dont  le  style  est  fort  reli- 
gieux. La  cavatine  Oh  !  tara  tu  sei  fait  par- 
tie du  répertoire  des  chanteurs. 

CORRIOOLO  (le)  ,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Labiche  et  Delacour, 
musique  de  M.  Ferdinand  Poise,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  28  novembre  1868.  C'est 
un  vaudeville  excentrique,  invraisemblable, 
mais  assez  amusant.  La  partition  renferme 
de  fort  jolis  motifs,  notamment  la  romance  : 
Faut-il  que  sitôt  on  oublie,  et  l'arrangement 
de  l'air  :  Il  pleut,  il  pleut,  bergère.  Chanté 
par  Sainte-Foy,  Barré,  Laurent,  Prilleux, 
Mme  Cabel,  Mlle  Heilbron. 

CORRIERE  (il)  ,  opéra  italien,  musique  de 
Catrufo,  représenté  à  Malte  en  1792. 


CORRIVO  (il),  opéra  italien,  musique  de 
J.  Giordani,  représenté  à  Naples  en  1788. 

CORSAIR  (the),  opéra  anglais,  livret  tiré  da 
poème  de  Byron,  musique  de  M.  Charles  Def- 
fell,  représenté  à  l'Opéra  du  Crystal  Palace  le 
1er  avril  1873. 

CORSAIRE  (le)  ,  opéra-comique  en  trois 
actes,  en  vers,  paroles  de  La  Chabeaussière, 
musique  de  Dalayrac,  représenté  au  Théâtre- 
Italien  le  17  mars  1783.  L'action  est  romanes- 
que et  parut  alors  compliquée  ;  on  la  trouve- 
rait probablement  trop  simple  aujourd'hui. 
Les  imbroglios  de  Scribe  ont  modifié  sensi- 
blement le  genre  de  l'opéra-comique.  Le  Cor- 
saire était  le  second  opéra-comique  repré- 
senté de  Dalayrac.  La  musique  parut 
spirituelle  et  expressive;  le  succès  qu'elle 
obtint  décida  le  jeune  compositeur  à  se  vouer 
à  la  carrière  dramatique. 

CORSAIRE  (the),  opéra  anglais  musique 
de  Samuel  Arnold,  rep,àHay-Marketenl80i. 

CORSAIRE  (the)  ,  opéra  anglais ,  musique 
de  Jonathan  Blewitt,  représenté  à  Londres 
vers  1812. 

CORSAIRE  (le),  opéra  allemand  en  quatre 
actes,  musique  de  Rietz,  représenté  à  Leip- 
zig le  28  décembre  1850. 

corsaire  NOIR  (le)  ,  opéra-bouffe  en 
trois  actes,  livret  et  musique  de  J.  Offen- 
bach  ;  représenté  à  Vienne,  au  théâtre  An-der- 
Wien,  le  21  septembre  1872.  Le  sujet  est 
banal.  Une  sorte  de  fantoche,  le  Corsaire  noir, 
fait  trembler  de  peur  un  bon  bourgeois 
nommé  Lambrequin;  les  amants  des  deux 
nièces  du  bonhomme  exploitent  à  leur  profit 
ses  terreurs.  C'est  une  série  de  travestisse- 
ments et  de  trucs  qui  forme  la  pièce.  La  mu- 
sique ne  vaut  ni  plus  ni  moins  que  les  autres 
ouvrages  du  compositeur.  Les  Viennois  lui 
ont  fait  un  bon  accueil  ;  ils  ont  applaudi  les 
couplets  de  Suzanne  au  premier  acte,  et  son 
air  au  second  ;  la  valse  de  Marinette  et  la 
barcarolle  du  troisième  acte.  Chanté  par  Swo- 
boda,  Mme  Geistinger  et  MU"  Mila  Rœder. 

*  CORSAIRE  noir  (le),  opéra  de  demi-ca- 
ractère, paroles  et  musique  de  M.  Luscorabe 
Searelle,  représenté  au  Globe-Theatre  de  Lon- 
dres en  septembre  1890.  Le  livret  de  cet  ou- 
vrage n'est  autre  chose,  paraît- il,  qu'une 
sorte  de  faible  imitation  de  celui  du  Vaisseau 
fantôme  de  Richard  Wagner,  entremêlé  de 
certains  incidents  comiques  qui  semblent  peu 
en  situation.  La  partition  est  à  peu  près  in- 
signifiante. 


GORT 


GOSA 


269 


CORSAIRES  (les)  ,  opéra  danois,  musique 
de  J.-P.-E.  Hartmann  ,  représenté  à  Copen- 
hague en  1836. 

CORSARA  (la),  opéra  italien,  musique  de 
Piccinni,  représenté  à  Naples  vers  1772. 

CORSARI  (i),  opéra  italien,  musique  de 
Mazzucato,  représenté  à  la  Scala,de  Milan, 
en  1839. 

CORSARO  (il),  opéra  italien,  musique  de 
Celli ,  représenté  à  Rome  en  1823. 

CORSARO  (il)  ,  opéra  italien,  musique  de 
J.  Pacini,  représenté  à  Rome  en  1831. 

CORSARO  (il)  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Pappalardo,  représenté  au  théâtre  del  Fondo, 
à  Naples,  en  1846. 

CORSARO ,  opéra  italien,  musique  d'A- 
lexandre Misi ,  représenté  au  théâtre  de  Ca- 
rignan,  à  Turin,  le  25  septembre  1847.  Cet 
ouvrage  eut  quelque  succès  ;  le  ténor  Julien 
Dobrski,  Mmes  Ansotegui  et  Vigliardi,  et  la 
basse  Luciano  Caliero  remplissaient  les  prin- 
cipaux rôles. 

CORSARO  (il),  opéra  italien,  musique  de 
Verdi,  représenté  à  Trieste ,  au  mois  d'octo- 
bre 1848,  sans  succès.  Le  compositeur  en  a 
repris  plusieurs  fragments  qui  ont  reparu 
depuis  dans  d'autres  ouvrages. 

CORSARO  DELXA  GUADALUPA  (il),  Opéra 
napolitain ,  musique  de  Battista ,  représenté 
au  théâtre  Nuovo  de  Naples  le  16  octobre 
1853. 

CORSEN  (die)  [les  Corses],  opéra  allemand, 
musique  de  Cari  Goetze,  représenté  à  Wei- 
mar  dans  le  mois  de  mai  1866. 

*  CORTE  DE  MONACO  (la),  zarzuela  en  un 
acte  et  deux  tableaux,  paroles  de  Ramon  de 
Navarreta,  musique  de  Baltasar  Saldoni,  re- 
présentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zar- 
zuela, le  16  février  1857. 

*  CORTE  DEL  RE  PIMPAO  (a),  opéra-bouffe 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Anacleto  d'Oli- 
veira,  musique  de  MM.  Frederico  Ferreira  et 
Julio  Neuparth,  représenté  au  théâtre  de  la 
Trinité,  à  Lisbonne,  le  22  octobre  1892. 

CORTEGIANA  INNAMORATA  (la)  [la  Cour- 
tisane amoureuse],  opéra  buffa,  livret  de  Mas- 
simo  Trojano,  musique  de  Roland  de  Lattre 
(Orlando  Lasso),  représenté  le  lundi  8  mars 
1568  à  la  cour  du  duc  de  Bavière  Albert,  pen- 
dant les  fêtes  qui  eurent  lieu  à  l'occasion  du 
mariage  de  son  fils  Guillaume  VI,  comte  pala- 
tin, avec  la  princesse  Renée  de  Lorraine. 


Cette  pièce  ne  paraît  pas  avoir  été  impro- 
visée la  veille,  comme  le  rapporte  trop  com- 
plaisamment  l'un  des  auteurs  dans  le  récit  de 
ces  fêtes  splendides,  imprimé  à  Venise  l'an- 
née suivante  (1569).  En  effet,  cet  ouvrage  se 
compose  de  trois  actes  et  d'un  prologue,  avec 
des  morceaux  de  musique  écrits  dans  le 
style  du  temps,  c'est-à-dire  dans  la  forme  sco- 
lastique  du  canon  et  de  l'imitation,  qui  ne 
s'improvise  pas.  Voici  la  distribution  de  cette 
pièce  :  le  Magnifique  Vénitien,  sous  le  nom 
de  Pantaleone,  Orlando  Lasso;  buffone,  Gio- 
van-Battista  Scolari  de  Trente  ;  un  paysan  ; 
Polidoro,  amoureux  de  Camilla;  don  Diego 
de  Mendoza,  amant  rebuté  de  Camilla,  trois 
rôles  joués  par  Massimo  Trojano;  Camilla,  la 
courtisane;  le  marquis  de  Malaspina.  C'est  une 
succession  de  scènes  comiques  reliées  sans 
beaucoup  d'art,  comme  il  convient  à  une  pièce 
de  circonstance,  faite  pour  récréer  plutôt  que 
pour  intéresser.  Camilla  est  amoureuse  du 
bouffon,  et  tous  deux  se  concertent  pour  trom- 
per les  trois  prétendants.  La  partie  musicale 
était  assez  développée  ;  elle  se  composait  d'a- 
bord d'un  madrigal  à  cinq  voix,  d'une  séré- 
nade chantée  par  Orlando,  avec  accompagne- 
ment de  luth.;  d'une  petite  symphonie  exé- 
cutée par  cinq  violes  ;  d'un  concert,  composé 
d'un  quatuor  vocal,  de  deux  luths,  d'un  cem- 
balo,  d'une  flûte  et  d'une  basse  de  viole;  enfin 
d'airs  à  danser.  M.  Henri  Lavoix  fils  a  publié 
d'intéressants  articles  sur  ces  fêtes  musicales 
données  au  xvie  siècle  dans  la  Gazette  musi- 
cale, mois  de  mars  1879. 

CORTEJO  DE  LA  IRENE  (el).  zarzuela  en 
un  acte  et  quatre  tableaux,  paroles  de  M.  Car- 
los Fernandez  Shaw,  musique  de  M.  Ruperto 
Chapi,  représentée  avec  beaucoup  de  succès 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  Eslava,  en  jan- 
vier 1896. 

CORTESIANO  fanatico  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Tritto,  représenté  au  théâ- 
tre Nuovo  de  Naples  en  1783. 

CORTEZ,  opéra  anglais,  musique  de  Bishop, 
représenté  au  théâtre  de  Covent-Garden,  à 
Londres  en  1823. 

CORTIGIANA  (la),  drame  musical  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  G.  T.  Cimino,  musique  de 
M.  Antonio  Scontrino,  représenté  au  théâtre 
Dal  Verme  de  Milan,  le  30  janvier  1896. 

*  COSAQUE  (la),  vaudeville-opérette  en 
trois  actes,  de  MM.  Henri  Meilhac  et  Albert 
Millaud,  musique  de  M.  Hervé,  représenté 
aux  Variétés  le  i"  février  1884.  Interprètes  : 
MM.  Dupuis,  Christian,  Léonce,  Lassouche, 


270 


GOSI 


COST 


Edouard-Georges,  M">es  Anna  Judic  et  Beau- 
maine. 

COSAQUE  ET  LE  VOLONTAIRE  (le), 
opéra  allemand ,  paroles  de  Kotzebue,  musi- 
çue  de  Ohmann,  représenté  à  Kœnigsberg 
rers  1820. 

COSAQUE  ET  LE  VOLONTAIRE  (le), 
opéra-comique,  paroles  deKotzebue,  musique 
de  Braux  (Joseph),  représenté  à  Kœnigsberg 
en  1825.  Ce  dernier  ouvrage  fut  aussi  repré- 
senté à  Brème  quelques  années  après. 

COSAQUE  POÈTE  (le),  opéra,  musique  de 
Cavar,  rep.  à  Saint-Pétersbourg  en  1808. 

COSA  rara  (la),  opéra  buffa  en  deux  ac- 
tes, livret  de  Lorenzo  Da  Ponte,  musique  de 
Martini,  représenté  à  Vienne  vers  1785  ;  puis 
au  théâtre  Feydeau  le  2  novembre  1791,  et 
enfin,  à  l'Opéra  italien  le  30  décembre  1803. 

COSA  RARA  (suite  de  la),  opéra,  musique 
de  Schack,  représenté  à  Vienne  vers  1800.  Il 
n'a  cessé  de  paraître  sur  la  scène  qu'en  1814. 

*  COSAS  DE  JUAN,  zarzuela  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Hernando,  représentée  à  Ma- 
drid vers  1850. 

coscoletto,  opérette  en  un  acte,  musi- 
que de  M.  Offenbach,  représentée  à  Ems  le 
16  juillet  1865. 

COSCRITTI  (i),  opéra-comique  italien,  livret 
de  Rocca,  musique  de  G.  Dalbesio,  représenté 
au  Cercle  artistique  de  Turin  en  avril  1878; 
chanté  par  des  amateurs. 

COSCRITTO  (il),  opéra-bouffe  italien,  mu- 
sique de  Bielati,  rep.  dans  la  petite  ville  de 
Saint-Pierre  d'Arena  (Piémont),  en  1841. 

*  coscritto  (il),  opéra,  paroles  d'Alme- 
rindo  Spadctta,  musique  de  Mario  Aspa, 
représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre  du  Fondo, 
en  1851. 

COSI  FAN  TUTTE,  OSSia  LA  SCUOLA 
DEGLI  AMANTI  (C'est  ainsi  qu'elles  font  tou- 
tes, ou  l'Ecole  des  amants),  opéra-bouffe  en 
deux  actes,  musique  de  Mozart,  représenté 
à  Vienne  le  26  janvier  1790.  Cette  partition, 
qui  n'est  qu'un  délicieux  ramage  d'un  bout  à 
l'autre,  eut  un  succès  immense,  mais  passager. 
On  savait  que  l'empereur  Joseph  II  en  avait 
fait  la  commande  à  Mozart  ;  mais  ce  prince 
mourut  avant  la  première  représentation  et 
le  pauvre  grand  compositeur  ne  put  retirer  de 
son  œuvre  les  avantages  qu'il  en  espérait,  c'est- 
à-dire  sa  nomination  comme  second  maître  de 
chapelle  de  la  cour.  Les  morceaux  les  plus 


admirés  de  Cosi  fan  tutte  sont  le  quintetto .« 
Di  scrivermi  ogni  giorno  giurami,  l'air  Per 
pietà,  ben  mio,  perdona  !  la  romance  Un'  aura 
amorosa.  Malheureusement  la  donnée  peu 
morale  du  livret  a  été  cause  qu'en  1807,  quand 
on  voulut  connaître  cet  ouvrage  à  Paris,  on 
en  adapta  la  musique  à  une  pièce  intitulée  ] 
Le  laboureur  chinois.  Les  paroles  originales 
ont  été  entendues  aux  Italiens  en  1862.  Le 
poème  restant  toujours  désagréable  au  public, 
MM.  Michel  Carré  et  Jules  Barbier  arrangè- 
rent pour  le  Théâtre-Lyrique  la  comédie  de 
Shakspeare  Love's  labours  lost  et  en  firent  un 
opéra-comique  en  quatre  actes,  qui  fut  joué 
sous  ce  titre  :  Peines  d'amour  perdues,  le 
31  mars  1863.  Mais,  en  changeant  l'intrigue,  le 
lieu  et  l'époque  de  l'action,  les  épisodes,  tout 
l'ancien  canevas  en  un  mot,  les  auteurs  de  la 
traduction  ont  gâté  la  musique  de  Mozart.  La 
romance  de  ténor  Un'  aura  amorosa,  chantée 
par  M.  Léon  Duprez,  a  obtenu  le  même  succès 
qu'aux  représentations  du  Théâtre-Italien. 

COSIMO ,  opéra-bouffe  en  deux  actes,  pa- 
roles de  Saint-Hilaire  et  Paul  Duport ,  musi- 
que d'Eugène  Prévost,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  13  octobre  1835.  Le  livret  est  une 
imitation  d'un  canevas  italien.  Un  prince 
échange  ses  vêtements  avec  ceux  d'un  ouvrier 
peintre  nommé  Cosimo,  etc.,  etc.  La  musique 
est  agréable.  Après  une  sémillante  ouverture, 
on  remarque  un  air  de  basse  bien  traité  :  O 
mon  auguste  maître;  l'air  de  Cosimo,  Avec 
mon  Angéla ,  j'ai  perdu  le  courage ,  et  le 
chœur  des  vieilles  douairières,  au  premier 
acte  ;  dans  le  second,  une  valse  en  duo  et  une 
saltarelle,  chantée  par  Chollet  et  Mme  Rifaut. 

COSMO  DI  medici,  opéra  italien,  musique 
de  Combi,  représenté  à  Padoue  en  1840. 

COSROE,  opéra  italien ,  musique  de  Polla- 
rolo  (Antoine) ,  représenté  à  Venise  en  1723. 

COSTANTINO,  opéra  italien,  livret  de  Zeno 
(Apostolo),  musique  de  Gasparini  (Fran- 
cesco),  représenté  au  théâtre  San-Cassiano, 
à  Venise,  en  1711. 

COSTANTINO,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Stunz,  représenté  au  théâtre 
de  la  Fenice,  à  Venise,  en  février  1820. 

COSTANTINO  IN  ARLES,  opéra  italien, 
musique  de  Persiani,  représenté  à  Venise,  au 
carnaval  de  1829. 

COSTANTINO  PIO,  opéra  italien,  musique 
de  Pollarolo,  représenté  à  Venise  en  1710. 

COSTANZA  COMBATTUTA  IN  AMORE 
(la),  opéra  italien,  musique  de  Porta  (Jean), 
représenté  à  Venise  en  17 1 6. 


COUP 


COUP 


271 


costanza  d'aragona,  opéra  italien, 
musique  de  Sarmiento,  représenté  au  théâtre 
del  Fondo  en  1843. 

COSTANZA  DI  PRANCAVILLA,  opéra  ita- 
lien, musique  de  ***,  représenté  à  Cagliari, 
au  Teatro-Civico,  en  février  1872. 

costanza  m  ROSMONDA,  opéra  italien, 
musique  de  Rovettino,  représenté  au  théâtre 
Saint-Paul,  à  Venise,  en  1659. 

COSTANZA  E  FORTEZZA,  opéra  italien, 
musique  de  Fux  (Jean-Joseph)  en  collabora- 
tion  avec  Conti  (François),  représenté  à  Pra- 
gue, à  l'occasion  du  couronnement  de  Char- 
les VI  comme  roi  de  Bohême,  en  1723. 

COSTANZA  ED  ORINGALDO,  opéra  italien, 
musique  de  Lauro  Rossi,  représenté  à  Naples 
en  1830. 

COSTANZA  IN  AMORE  VINCE  L'INGANNO 

(la),  opéra  italien,  musique  de  Mazzoni,  re- 
présenté à  Rome  en  1694. 

COSTANZA  IN  AMORE  VINCE  L'INGANNO, 

opéra  italien,  musique  de  Caldara,  repré- 
senté à  Macerata  en  1710. 

COSTANZA  IN  CIMENTO  COLLA  CRU- 
DELTÀ ,  opéra  italien ,  musique  de  Aresti, 
représenté  à  Venise  en  1712. 

COSTANZA  IN  TRIONFO  (la)  ,  opéraitalien, 
musique  de  Ziani,  représenté  à  Venise  en  1696 . 

COSTANZA  IN  TRIONFO  (la)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Peli,  représenté  à  Munich 
en  1737. 

COSTANZA  TRIONFANTE  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Partenio ,  représenté  à  Ve- 
nise en  1673. 

COSTANZA  TRIONFANTE  (la),  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Vivaldi ,  représenté  au 
théâtre  San-Mosè  de  Venise  en  1716, 

COSTANZA  VINCE  IL  DESTINO  (la),  opéra 
italien,  musique  de  Pignati ,  représenté  an 
théâtre  San-G-iovanni  et  San-Paolo,  à  Ve- 
nise, en  1695. 

*  cotorra  (la),  zarzuela  en  un  acte,  pa- 
roles de  Luis  Olona,  musique  de  Joaquin 
Gaztambide,  représentée  au  théâtre  du  Cirque, 
à  Madrid,  le  26  avril  1853. 

*  COUCOU  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Sewrin,  musique  de  Jadin,  repré- 
senté au  théâtre  Montansier  en  1798. 

coup  DE  pistolet  (le)  ,  opéra-comique 
en  un  acte ,  musique  de  Peellaert,  représenté 
à  Bruxelles  dans  le  mois  de  mai  1836. 


COUPE  ENCHANTÉE  (la),  opéra-comique 
en  deux  actes,  musique  de  Th.  Radoux;  re- 
présenté au  théâtre  de  la  Monnaie,  à  Bruxel- 
les, le  16  janvier  1872.  On  a  reproché  à  cet 
ouvrage  de  manquer  de  caractère  dramati- 
que, M.  Radoux,  directeur  du  conservatoire 
de  Liège,  a  été  plus  heureux  comme  compo- 
siteur de  musique  sacrée. 

*  coupe  ET  les  lèvres  (la),  opéra  en 
cinq  actes,  paroles  de  M.  Ernest  d'Hervilly 
d'après  Alfred  de  Musset,  musique  de  M.  Gus- 
tave Canoby,  représenté  à  Rouen,  sur  le 
théâtre  des  Arts,  le  3  mai  1890.  Cet  ouvrage 
distingué  avait  été  présenté  par  ses  auteurs 
au  concours  ouvert  au  Théâtre-Lyrique  et 
classé  par  le  jury  d'une  façon  très  favorable. 
Fort  bien  accueilli  par  le  public  rouennais,  il 
arriva  malheureusement  à  la  fin  d'une  saison, 
ce  qui  ne  lui  permit  d'être  joué  qu'un  petit 
nombre  de  fois. 

COUPE  DU  ROI  DE  THULÉ  (la),  opéra  en 
trois  actes  et  quatre  tableaux,  livret  de 
MM.  Louis  Gallet  et  Edouard  Blau,  musique 
de  M.  Eugène  Diaz,  représenté  au  théâtre  na- 
tional de  l'Opéra  le  10  janvier  1873. 

Cet  ouvrage  a  été  couronné  au  concours 
ouvert  par  le  ministre  des  beaux-arts  en  1867. 
Je  ne  sais  où  les  membres  du  jury  avaient 
l'esprit  le  jour  ou  ils  ont  imposé  aux  musi- 
ciens un  livret  aussi  peu  scénique  et  conçu  sur 
une  donnée  aussi  bizarre  que  celle  de  la 
Coupe  du  roi  de  Thulé.  Ce  titre,  pris  à  la 
chanson  que  Marguerite  fredonne  dans  le 
Faust  de  Gœthe,  et  dont  MM.  Barbier  et 
Gounod  ont  fait  une  ballade  intéressante  dans 
leur  opéra  de  Faust,  a  servi  de  prétexte  pour 
imaginer  un  poème  d'un  caractère  moitié 
germain,  moitié  Scandinave,  qui  n'est  ni 
franchement  mythologique,  ni  soumis  aux 
conditions  de  l'existence  humaine,  où  l'huma- 
nité se  trouve  en  communauté  d'action  avec 
des  divinités  marines.  Ce  livret  n'est  ni  chair 
ni  poisson.  Le  spectateur  est  transporté  de 
l'intérieur  d'un  palais  dans  le  sein  des  flots. 
C'est  un  opéra  amphibie.  Comme  on  va  le 
voir  dans  une  courte  analyse,  les  auteurs 
eussent  pu  éviter  les  inconvénients  de  cette 
impression  vague  et  double  en  prenant  le 
parti  d'idéaliser  davantage  l'action  humaine 
et  de  ne  pas  introduire  dans  des  tableaux 
poétiques  qui  ne  manquent  pas  de  charme 
des  scènes  réalistes,  des  idées  trop  modernes 
et  des  allusions  fréquentes  aux  émotions  flot- 
tantes du  forum  populaire. 

Cette  coupe  du  roi  de  Thulé,  d'accessoire 
purement  symbolique  qu'elle  était,  est  deve- 


272 


COUP 


COUP 


nue  une  coupe  enchantée  à  la  possession  de 
laquelle  le  pouvoir  est  attaché.  Le  vieux  roi 
de  l'île  de  Thulé  meurt  et  lègue  cette  coupe 
à  Paddock,  son  bouffon,  de  préférence  à  An- 
gus,  son  ministre,  avec  l'injonction  de  la 
donner  au  plus  digne,  absolument  comme 
Alexandre  le  Grand  avait  fait  remettre  son 
anneau  royal.  Paddock,  qui,  tout  bouffon 
qu'il  est,  est  chargé  d'être  dans  la  pièce  l'or- 
gane de  la  morale,  comme  Triboulet  dans  le 
Roi  s'amuse,  et  beaucoup  d'autres  qui  valaient 
moins  encore  que  lui  dans  une  foule  d'ouvra- 
ges dramatiques,  Paddock  donne  une  leçon 
aux  courtisans  et  jette  la  coupe  à  la  mer.  La 
belle  Myrrha,  la  complice  d'Angus,  et  qui  es- 
pérait régner,  partage  plus  que  tous  la  fureur 
générale  et  promet  son  amour  à  qui  lui  rap- 
portera cette  coupe  précieuse.  Myrrha  exerce 
sur  tous  un  charme  de  séduction  irrésistible. 
Le  vieux  roi  est  mort  de  douleur  de  n'avoir 
pu  triompher  de  son  indifférence.  Un  jeune 
pêcheur,  Yorick,  qui  en  est  amoureux  en  se- 
cret, saisit  l'occasion  qui  lui  est  offerte  de 
prouver  sa  passion  à  Myrrha. 


Sans  la  coupe,  présent  de  la  reine  des  ondes, 
La  légende  le  dit,  nul  ne  triomphera! 
Ce  talisman  perdu  sous  les  vagues  profondes, 
Ah!  mon  amour  à  qui  me  le  rapportera  I 


Myrrha,  la  brise  est  forte 
Et  le  flot  écumant; 
Si  la  mer  me  rapporte, 
Garde-moi  ton  serment. 

Et  il  se  précipite  dans  la  mer.  La  reine  des 
ondes,  Claribel,  a  déjà  conçu  un  tendre  senti- 
ment pour  le  jeune  pêcheur  ;  elle  a  fait  mettre 
dans  ses  filets  des  perles  précieuses  qu'il  s'est 
empressé  d'offrir  à  Myrrha.  Elle  veut  donc 
faire  oublier  à  Yorick  ses  amours  terrestres; 
elle  lui  fait  voir  dans  une  barque  Angus  et 
Myrrha  chantant  leur  amour.  Le  pêcheur,  hors 
de  lui,  demande  à  retourner  sur  la  terre.  Cla- 
ribel lui  remet  la  coupe  en  lui  disant  que,  s'il 
n'est  pas  aimé  de  Myrrha,  il  n'aura  qu'à  l'in- 
voquer trois  fois  en  buvant  dans  cette  coupe, 
et  qu'elle  le  vengera.  Il  promet  de  revenir 
auprès  de  Claribel  après  cette  épreuve.  Yorick 
trouve  l'île  de  Thulé  en  proie  aux  factions. 
Chacun  veut  s'emparer  du  pouvoir.  Il  y  a 
même  là  une  scène  assez  comique  qui  pour- 
rait avoir  quelque  raison  ailleurs  que  dans  un 
opéra  : 

HAROLD 

lia  coupe  étant  perdue, 
Nous  demandons,  et  le  peuple  avec  nous, 

Que  toute  voix  soit  entendue 
Pour  choisir  celui-là  qui  doit  régner  sur  nous. 


Eh!  croyez-vous  que  l'on  hésite? 
Quel  autre  nom  vaudrait  le  mien? 


Sans  contester  votre  mérite, 
Chacun  n'a-t-il  donc  pas  le  sien? 

LE   CHŒUR 

Il  pense  bien,  il  parle  bien. 

Pendant  que  chacun  brigue  les  faveurs  du 
suffrage  universel,  Yorick  rapporte  la  coupe 
qu'il  offre  à  Myrrha.  Celle-ci  se  contente  de 
remercier  notre  pêcheur,  lui  promet  une  ré- 
compense honnête,  remet  la  coupe  à  Angus 
et  le  peuple  les  acclame  dans  ces  vers  qui 
ne  brillent  pas  par  la  logique  : 

Notre  voix  a  fixé  la  fortune  indécise  ; 

Salut  à  la  beauté,  près  de  la  force  assise  ; 
Angus  et  Myrrha,  devant  vous, 
Peuple  et  seigneurs  sont  à  genoux. 

C'est  alors  que  Yorick  se  souvient  de  la 
promesse  faite  à  Claribel.  Lorsque  son  tour 
est  venu  de  boire  dans  la  coupe,  il  chante  les 
invocations  à  la  déesse  des  ondes  :  le  palais 
s'écroule,  Myrrha  est  foudroyée  et  le  pêcheur 
se  range  sous  les  lois  de  Claribel. 

La  partition  de  M.  Diaz  offre,  à  côté  de  dé- 
fauts résultant  d'études  incomplètes  et  de 
l'inexpérience  dans  l'art  d'écrire,  des  mélo- 
dies bien  appropriées  au  sujet.  C'est  une  mu- 
sique faite  avec  intelligence  et  qui  n'est  pas 
dépourvue  d'inspiration.  La  nature  des  idées, 
le  goût  apporté  dans  l'expression  des  paroles 
me  portent  à  penser  que  le  talent  de  M.  Diaz 
pourrait  se  déployer  avec  plus  de  succès  dans 
l'opéra-comique  et  dans  les  ouvrages  de 
demi-caractère  que  sur  la  scène  de  l'Opéra. 
Son  harmonie  n'est  pas  assez  forte,  ses 
chœurs  manquent  de  puissance,  de  chaleur, 
d'effet. 

Il  y  a  aussi  quelque  monotonie  dans  l'en- 
semble, à  cause  de  la  fréquence  de  la  tonalité 
de  si  majeur  que  le  compositeur  semble  affec- 
tionner ;  quelques  incorrections  çà  et  là  (page 
27  de  la  partition,  dernière  ligne)  et  des  ap- 
pogiatures  dont  M.  Offenbach  a  trop  abusé 
pour  qu'on  aime  à  les  rencontrer  dans  un  ou- 
vrage distingué,  d'une  portée  sérieuse  et  d'un 
sentiment  poétique  comme  l'opéra  de  M.  Diaz. 
Je  signalerai,  parmi  les  morceaux  les  plus  in- 
téressants :  dans  le  premier  acte,  la  romance 
d'Yorick  :  la  Nature  entière  me  semble  un  doux 
reflet  de  sa  beauté  ;  la  phrase  :  Myrrha,  la 
brise  est  forte  et  le  flot  écumant  dans  le  finale, 
ainsi  que  rensemble  dans  lequel  Paddock 
brave  les  courtisans  ;  dans  le  deuxième  acte, 
le  choeur  à  bouches  fermées  ;  l'air  de  Claribel: 


COUR 


COUR 


273 


Pour  le  laisser  venir  vers  nous,  souffles  des  mers, 
apaisez-vous/  le  chœur  dansé  :  Nouons  et  dé- 
nouons la  chaîne;  l'andante  en  la  majeur  du 
ballet.  La  mesure  à  sept  temps  employée  par 
le  compositeur  dans  le  duo  de  Claribel  et 
d'Yoïrick  ne  me  paraît  pas  heureuse.  Il  faut 
que  ces  incartades  soient  couronnées  par  le 
succès  pour  être  amnistiées,  comme  on  l'a  vu 
dans  l'air  de  George  au  deuxième  acte  de  la 
Dame  blanche.  Le  duo  de  la  vision  et  le  chœur 
des  sirènes  :  0  Zéphire,  dieu  léger,  terminent 
avec  beaucoup  de  charme  le  deuxième  acte. 
Dans  le  troisième,  on  a  remarqué  l'air  de 
Myrrha  et  le  finale  du  premier  tableau  :  Heu- 
reux pêcheur,  double  aubaine,  en  style  d'imi- 
tation. Distribution  :  Paddock,  Faure  ;  Yorick, 
Léon  Achard  ;  Angus,  Bataille  ;  Harold,  Gas- 
pard; l'intendant,  A  uguez  ;  Myrrha,  Mme  Guey- 
mard;  Claribel,  Mme  Rosine  Bloch;  une  si- 
rène, Mlle  Arnaud. 

COUR  DE  CÉLIMÈNE  (là),  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Rosier,  musique 
de  M.  Ambroise  Thomas,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  il  avril  1855.  M.  Rosier  n'a  pas 
donné  moins  de  quatorze  soupirants  à  la  co- 
quette Célimène.  Un  commandeur  et  un 
jeune  officier  se  disputent  sa  main.  Ce  der- 
nier se  révolte  des  caprices  de  la  comtesse 
Célimène,  et  finit  par  épouser  la  baronne,  sa 
sœur.  Quoique  plusieurs  incidents  dramati- 
ques dissimulent  la  trop  grande  simplicité 
du  fond ,  la  donnée  de  la  pièce  est  peu  musi- 
cale. Une  étude  psychologique  ne  convient  nul- 
lement à  une  œuvre  lyrique.  La  partition  est 
pleine  de  morceaux  intéressants.  L'ouverture 
a  une  sonorité  délicieuse  et  est  formée  des 
dessins  les  plus  ingénieux.  Les  chœurs  des 
prétendants,  au  commencement  et  à  la  fin  du 
premier  acte ,  sont  traités  avec  esprit  et  ha- 
bileté. On  a  applaudi  les  airs  chargés  de 
toutes  les  fioritures  propres  à  faire  valoir  le 
talent  des  interprètes,  et  expressément  écrits 
pour  eux,  c'est-à-dire  pour  Mmes  Miolan- 
Carvalho,  Colson  et  pour  Bataille.  Jourdan 
a  joué  le  rôle  du  chevalier. 

*  cour  D'OGNON,  «  tableau  naturaliste  » 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Henri  Simon, 
musique  de  M.  Sylvain  Dupuis,  représenté  au 
Gymnase  de  Liège  en  juillet  1888. 

cour  du  roi  pétaud  (la.),  opéra-bouffe 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Adolphe  Jaime 
et  Philippe  Gille,  musique  de  M.  Léo  Delibes, 
représenté  au  théâtre  des  Variétés  le  24  avril 
1869.  Il  est  à  remarquer  qu'à  l'époque  même 
de  la  première  Révolution  française,  on  n'a 
pas  joué  de  pièces  dans  lesquelles  les  rois, 


les  princes  et  les  sommités  sociales  aient  été 
l'objet  d'un  plus  grand  mépris,  de  la  plus 
bouffonne  dérision  que  dans  celles  qu'on  a  fait 
représenter  à  Paris  pendant  les  dernières 
années  du  second  Empire,  et  particulièrement 
en  1867, 1868  et  1869.  Le  roi  Pétaud  VIII  vient 
d'être  battu  par  son  voisin,  le  tyran  Alexi- 
bus.  Après  un  combat  dans  lequel  il  a  perdu 
sa  couronne,  il  arrive  sur  la  scène,  en  di- 
sant qu'il  n'est  pas  fâché  d'avoir  vu  ça.'...  Les 
favoris  s'appellent  Volteface,  Zéro,  etc.;  la 
princesse  héréditaire  s'appelle  Girandole; 
c'est  elle  qui,  fiancée  au  fils  d'Alexibus,  a  été 
élevée  comme  une  Agnès,  et  dont  son  fiancé 
Léo  s'efforce  de  se  faire  aimer  en  se  dégui- 
sant en  berger  d'Arcadie.  La  musique  écrite 
sur  cette  pièce  est  gracieuse,  vive  et  ingé- 
nieuse ;  on  a  remarqué  le  duo  du  troisième 
acte,  et  une  mélodie  chantée  par  Léo  der- 
rière la  statue  de  l'Amour.  Joué  par  Grenier, 
Léonce,  Christian,  Destombe;  Mlles  Zulma 
Bouffar  et  Aimée. 

COUREUR  DE  VEUVES  (le),  opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  Brisset,  musique  de  Blan- 
gini,  représenté  au  théâtre  des  Nouveautés 
le  1er  mars  1827. 

COURONNE  DE  LA  MOISSON  (la),  opéra, 
musique  de  Schenck ,  représenté  au  théâtre 
Schikaneder  à  Vienne  en  179 1. 

COURONNE  DE  LA  MOISSON  (la),  opé- 
rette allemande,  musique  de  Knecht,  écrite  à 
la  fin  du  xvme  siècle  (inédite). 

COURONNEMENT  DE  NUMA  POMPILIUS 
(le),  opéra  en  deux  actes,  musique  de  Scheyer- 
mann,  composé  pour  le  théâtre  de  Nantes 
vers  1820. 

COURSES  DE  NEWMARKET  (les),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Jouy  et  Merle, 
musique  de  Struntz,  représenté  à  l'Opôra- 
Comique,  le  26  décembre  1818. 

*  COURSE  DE  NOUNOUS  (une),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Léon  et  Frantz  Beau- 
vallet,  musique  de  M.  Georges  Rose,  repré- 
sentée au  concert  de  l'Epoque  le  19  avril  1890. 

COURSES  DE  tempe  (les)  ,  pastorale  en 
un  acte,  en  vers,  suivie  d'un  divertissement, 
paroles  de  Piron  ,  musique  de  Rameau ,  re- 
présenté au  Théâtre-Français  le  30  août  1734. 
Les  airs  de  danse  composés  par  Rameau  sont 
d'autant  plus  agréables,  que  le  rythme  gra- 
cieux est  rendu  plus  vif  par  de  bonnes  suc- 
cessions harmoniques.  En  effet,  lorsque  le 
changement  d'accord  est  amené  sur  les  temps- 
forts  avec  science  et  goût ,  il  en  résulte  une 

18 


274 


COUR 


COUS 


cadence  qui  nous  paraît  être  la  condition 
essentielle  de  ce  genre  de  composition. 

*  COURT  AND  COTTAGE,  opéra-comique, 
paroles  de  Tom  Taylor,  musique  de  Frédéric 
Clay,  représenté  à  Londres,  au  théâtre  Co- 
vent-Garden,  en  1862.  C'était  le  premier  et 
heureux  début  devant  le  grand  public  du 
compositeur,  qui  n'avait  encore  écrit  que 
deux  opérettes  pour  des  scènes  d'amateurs  : 
l'une,  the  Pirate's  Isle,  en  1859,  et  l'autre, 
Oui  of  sight,  en  1860. 

courte  échelle  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes,  livret  de  M.  Ch.  de  La  Rounat, 
musique  de  M.  Edmond  Membrée,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  10  mars  1879.  La  pièce 
est  intéressante,  pleine  d'action  et  de  belle 
humeur,  et,  si  la  musique  ne  l'eût  pas  alour- 
die par  des  développements  exagérés  et  des 
complications  vocales  et  instrumentales  en 
dehors  de  son  caractère,  elle  aurait  réussi  fa- 
cilement. La  scène  se  passe  au  temps  de 
Louis  XIII.  Le  vicomte  de  Chamilly,  viveur 
élégant  et  insouciant,  est  sur  le  point  de  ré- 
parer sa  fortune  en  épousant  une  riche  héri- 
tière qu'il  n'a  jamais  vue ,  Mlle  Diane  de 
Beaumont.  Celle-ci  partage  les  sentiments 
que  lui  a  voués  Henri  de  Chavanne,  ami  du 
vicomte.  Elle  a  pour  tuteur  un  vieux  galant 
qui,  ne  pouvant  plus  avoir  de  bonnes  fortunes 
pour  son  propre  compte,  favorise  volontiers 
celles  des  autres.  Chamilly,  enterrant  la  vie 
de  garçon  dans  un  repas,  a  reçu  de  Chavanne 
la  confidence  de  ses  amours,  sauf  le  nom  de 
la  belle.  Il  se  divertit  de  ses  scrupules,  et, 
pour  empêcher  le  mariage  projeté,  le  sien 
propre,  il  propose  un  enlèvement,  idée  à  la- 
quelle le  vieux  tuteur  applaudit,  au  point  de 
vouloir  même  prendre  part  à  son  exécution. 
En  effet,  au  deuxième  acte,  Chamilly  fait  la 
courte  échelle  au  jeune  Chavanne  pour  pé- 
nétrer auprès  de  Diane.  Le  guet  vient  à 
passer;  les  gentilshommes  sont  provisoire- 
ment arrêtés.  Chavanne  et  Diane  de  Beau- 
mont  se  sont  réfugiés  dans  une  auberge,  où 
se  déroule  le  troisième  acte.  M.  de  Beaumont, 
le  tuteur,  a  appris  les  détails  de  l'aventure 
dont  il  a  été  un  des  acteurs.  Dans  son  empor- 
tement contre  lui-même  et  contre  le  ravis- 
seur, il  provoque  Chavanne  et  le  blesse  légè- 
rement, comme  doit  toujours  l'être  un  jeune 
premier  à  l'Opéra-Comique.  Chamilly,  qui  va 
redevenir  riche  par  l'héritage  d'une  tante, 
renonce  à  la  main  de  Diane  en  faveur  de  son 
ami.  Quelques  épisodes  comiques  agrémen- 
tent cette  pièce,  à  laquelle  on  pourrait  peut- 
être  reprocher  de  ne  pas  offrir  quelques  situa- 


tions relativement  sérieuses  où  la  sensibilité 
ait  son  tour;  car  cet  élément  est  indispen- 
sable dans  un  ouvrage  musical  en  trois  actes. 
Il  y  a  dans  la  partition  de  nombreuses  rémi- 
niscences et  plutôt  des  imitations  du  style 
d'autres  musiciens  qu'un  travail  personnel  et 
spontané.  Je  signalerai  toutefois  une  romance, 
Je  suivais  triste  et  solitaire,  au  premier  acte  ; 
dans  le  second,  la  marche  du  guet  et  la  séré- 
nade chantée  par  le  ténor.  Chanté  par  Morlet, 
Bertin,  Maris,  Bacquié,  Caisso,  Barnolt,  Teste, 
Collin,  Bernard,  Davoust,  MU«  Chevrier, 
Dupuis,  Decroix. 

*  COURTIER  DE  MARIAGES  (le),  Opérette, 
musique  de  M.  Max  Gabriel,  représentée  avec 
succès,  le  16  novembre  1890,  au  théâtre  de  la 
Résidence,  à  Hanovre,  où  l'auteur  remplis- 
sait les  fonctions  de  chef  d'orchestre. 

COUSIN  BABYLAS  (le),  opéra-comique  en. 
un  acte,  paroles  de  M.  Emile  Caspers,  musique 
de  M.  Henri  Caspers,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  8  décembre  1864.  C'est  encore  un 
docteur  grotesque  qu'on  a  mis  en  scène.  Il  a 
essayé  son  traitement  sur  le  cousin  Babylas, 
et  lui  a  fait  perdre  tous  ses  agréments  phy- 
siques. Aussi ,  la  fille  du  docteur  lui  préfère- 
t-elle  un  faux  client,  Pédrille,  de  joyeuse  hu- 
meur. Le  docteur  veut  aussi  faire  de  celle-ci  une 
victime  de  son  abominable  médecine,  et  il  est 
sur  le  point  de  lui  ouvrir  le  crâne,  par  amour 
pour  la  science ,  lorsque  Isabelle  accourt  et 
empêche  l'opération  fatale.  Un  dénoûment 
aussi  brusque  que  banal  vient  mettre  un 
terme  à  l'ennui  des  spectateurs.  La  déclama- 
tion offre  des  fautes  de  prosodie  choquantes, 
particulièrement  dans  le  duo  Nous  danserons, 
dans  lequel  Pédrille  vante  à  Isabelle  les  plai- 
sirs du  mariage.  Cette  opérette  a  été  jouée 
avec  grâce,  d'ailleurs,  par  M'ie  Albretch,  et 
convenablement  chantée  par  Wartel ,  Fro- 
mant  et  Gerpré. 

*  COUSIN  benoist  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Gaspari,  musique  de 
M.  A.  Mansour,  représenté  au  Havre  le  31  oc- 
tobre 1885. 

*  cousin-cousine,  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Maurice  Ordonneau  et  H.  Ké- 
roul,  musique  de  M.  Gaston  Serpette,  repré- 
sentée aux  Folies-Dramatiques  le  23  décem- 
bre 1893.  La  pièce  nous  offre  une  nouvelle 
édition  des  anciennes  Visitandines,  et  surtout 
des  plus  modernes  Mousquetaires  au  couvent. 
Un  pensionnat  de  jeunes  filles  se  trouve  à 
portée  d'une  caserne  de  chasseurs  à  pied  ;  le 
feu  se  déclare  au  couvent,  les  chasseurs  vo- 


cous 


CRÊM 


275 


lent  à  son  secours,  et  l'officier  qui  commande 
ceux-ci  se  trouve  en  présence  d'une  sienne 
cousine,  dont  il  devient  aussitôt  amoureux. 
On  devine  le  reste  et  le  mariage  final,  qui  ne 
se  conclut  pourtant  qu'à  la  suite  de  toute  une 
série  d'incidents  et  de  quiproquos  d'ailleurs 
toujours  gais  et  parfois  spirituels.  Il  y  a  sur- 
tout une  histoire  d'orphéon,  d'un  orphéon  di- 
rigé par  un  notaire,  qui  à  tout  moment  fait 
éclater  ses  chœurs  sans  qu'on  sache  pourquoi 
et  de  la  façon  la  plus  burlesque,  qui  est  iné- 
narrable. La  musique  de  M.  Serpette,  toujours 
fine  et  bien  écrite,  rehausse  ce  livret  fantasque 
de  ses  accents  les  plus  aimables.  On  y  a  re- 
marqué surtout,  avec  nombre  de  couplets 
amusants  et  faciles,  un  chœur  de  l'orphéon 
signalé  ci-dessus  dont  l'effet  comique  est  étour- 
dissant. 

COUSIN  DE  BRÈME  (le),  opérette,  musi- 
que d'Adolphe  Mohr,  livret  tiré  de  Kœrner, 
représenté  au  Stadtheater  de  Hambourg  en 
mars  1872. 

COUSIN  DE  DENISE  (le)  ,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Lubis,  musique  de 
M.  Paris,  représenté  sur  le  théâtre  Beau- 
marchais le  21  juin  1849.  Il  s'agit  dans  le  li- 
vret d'une  promesse  de  mariage  et  d'un  dra- 
gon du  9e  régiment,  se  substituant  à  un 
autre  dragon  du  6e.  dont  il  prend  la  place  et 
le  nom.  Ce  canevas  est  léger  ;  on  a  trouvé  la 
musique  de  M.  Paris ,  ancien  prix  de  Rome, 
bien  faite  et  non  sans  mérite. 

COUSIN  DE  MARIVAUX  (le),  opéra-co- 
mique  en  deux  actes,  musique  de  M.  Victor 
Massé,  représenté  au  théâtre  de  Bade  en  1S57. 

COUSIN  DE  PODSKAL  (le),  opéra  alle- 
mand en  un  acte,  musique  de  Woytissek,  re- 
pnau  théâtre  National  de  Prague  en  1798. 

COUSIN  DE  RETOUR  DE  L'INDE  (un),  Opé- 
rette, musique  de  Bovery,  représentée  au 
théâtre  de  Cluny  en  avril  1868. 

cousin  don  césar  (le),  opéra-comique 
en  deux  actes,  livret  de  M.  de  Saint-Alme, 
musique  de  M.  Georges  Rose,  représenté  au 
théâtre  Tivoli  en  février  1873.  Le  sujet  a  été 
tiré  de  Gil  Blas. 

COUSIN  DU  DOCTEUR  FAUST  (le),  Opéra 
allemand,  musique  de  Saint-Lubin,  représenté 
à  Berlin  vers  1830. 

*  cousin  et  la  cousine  (le),  opéra-co- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Pigault-Lebrun, 
musique  de  Lélu,  représenté  au  théâtre  Fey- 
deau  le  îer  avril  1798  et  si  mal  accueilli  par  le 
public  qu'on  ne  put  le  jouer  une  seconde  fois. 


*  COUSIN  placide  (le),  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  M.  L.  Belleville,  mu- 
sique de  M.  Edmond  Diet,  représentée  à  la 
salle  de  la  rue  Charras  le  17  décembre  1887. 

*  COUTEAU  DE  CASTILLE  (le),  opéra- 
bouffe  en  un  acte,  musique  de  M.  Ferdinand 
Berré,  représenté  à  Bruxelles,  sur  le  théâtre 
des  Galeries-Saint-Hubert,  le  22  avril  1868. 

*  CRAIN  NON,  opérette  en  deux  actes,  pa- 
roles de  M.  V.  Alesandri,  musique  de  M.  Cy- 
prien  Porumbescu,  représentée  à  Bucharest, 
par  une  société  d'amateurs,  en  mars  1893. 

*  CREACION  REFUNDIDA  (la),  zarzuela  en 
trois  actes,  musique  de  M.  José  Rogel,  repré- 
sentée à  Madrid  en  1872. 

CRÉANCIERS  OU  LE  REMÈDE  À  LA 
GOUTTE  (les)  ,  opéra-bouffon  en  trois  actes, 
paroles  de  Vial ,  musique  de  Nicolo ,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  en  1807.  La  partition 
des  Créanciers ,  écrite  dans  le  temps  où  Ni- 
colo régnait  sans  compétiteur  sérieux  sur  la 
scène  de  l'Opéra-Comique,  offre  de  nombreu- 
ses traces  de  négligence.  De  1805  à  i8ii , 
c'est-à-dire  dans  l'espace  de  six  ans,  Nicolo 
ne  composa  pas  moins  de  quatorze  opéras 
d'ailleurs  courts,  et  dont  les  morceaux  sont 
peu  développés. 

CREATO  FAUZO  (lo),  opéra-bouffe  italien, 
musique  de  Vinci,  en  dialecte  napolitain,  re- 
présenté au  théâtre  des  Fiorentini,  à  Naples, 
en  1719. 

CREDULO  (il),  opéra  italien,  musique  de 
Cimarosa,  représenté  au  théâtre  Nuovo  de 
Naples  en  1785. 

*  credulo  deluso  (il),  opéra-bouffe,  pa- 
roles anonymes,  musique  de  Paisiello,  repré- 
senté à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo,  en  1774. 

CREDULO  DELUSO  (il),  opéra  italien,  musi- 
que de  Tadolini,  représenté  à  Rome  vers  1820 

CREDUTA  INFEDELE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Gazzaniga ,  représenté  à  Naples 
en  1783. 

CREDUTA  PASTORELLA  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Caruso,  représenté  à  Rome, 
dans  le  carnaval,  en  1778. 

creduto  PAZZO  (il),  opéra-bouffe,  musi- 
que de  Favi  (André) ,  représenté  à  Florence 
en  1790. 

*  crémaillère  (la),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Paul  Buraniet  Alber'' 
Brasseur,  musique  de  M.  Robert  Planquette, 
représentée  au  théâtre  des  Nouveautés  lo 
28  novembre  1885. 


276 


GRÉO 


CRÉP 


*  crème  fouettée,  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Georges  Douay,  représentée 
au  concert  de  la  Tertullia  en  1 871. 

creola  (la),  opéra  séria,  livret  de  Torelli- 
Viollier,  musique  de  G.  Coronaro,  représenté 
au  théâtre  Comunale  de  Bologne  le  24  no- 
vembre 1878;  chanté  par  Petrovich,  Kusch- 
man,  Dondi,  M<"«s  Fricci,  Gargano.  Cet  ou- 
vrage a  obtenu  un  succès  complet. 

CREOLES  (les),  drame  lyrique  en  trois 
actes,  paroles  deLacour,  musique  de  Berton, 
repr.à  l'Opéra-Comique  le  14  octobre  1826. 

CRÉOLE  (la),  opéra-comique  en  trois  actes, 
livret  de  M.  Albert  Millaud,  musique  de 
M.  J.  Offenbach,  représenté  aux  Bouffes-Pa- 
risiens le  3  novembre  1875.  L'action  se  passe 
au  temps  de  Louis  XIV.  Le  commandant 
Adhémar  de  Feuilles-Mortes  veut  marier  An- 
toinette, sa  pupille,  à  son  neveu  René,  le 
mousquetaire.  Antoinette  est  aimée  de  Fron- 
tignac,  l'ami  de  René.  Pendant  que  le  com- 
mandant est  en  pleine  mer,  René  presse  le 
mariage  de  son  ami  avec  Antoinette,  car  il  a 
laissé  à  la  Guadeloupe  l'objet  de  ses  amours, 
la  belle  créole  Dora.  Adhémar  revient  brus- 
quement et  ramène  à  son  bord  la  maîtresse 
de  son  neveu.  Comment  lui  annoncer  que  ses 
ordres  d'hyménée  ont  été  méconnus?  Dora 
se  charge  d'obtenir  son  consentement  en 
s'emparant  d'une  lettre  de  Duguay-Trouin, 
qui  contient  un  avis  important,  et  en  ne  la 
remettant  à  Adhémar  qu'à  la  condition  qu'il 
approuvera  le  double  mariage.  Sur  ce  livret 
peu  intéressant,  M.  Offenbach  a  brodé  une 
musiquette  dénuée  de  toute  originalité;  ce 
sont  toujours  les  mêmes  phrases  écourtées  et 
jetées  dans  le  même  moule  rythmique.  Le 
deuxième  acte  a  été  le  mieux  accueilli  ;  la 
villanelle  :  Je  croyais  que  tu  m'aimais,  chantée 
au  clavecin  par  Antoinette,  a  quelque  peu  le 
caractère  archaïque,  mais  l'accompagnement 
en  est  bien  pauvre.  La  romance  de  Dora  :  Il 
vous  souvient  de  moi,  j'espère,  est  monotone, 
et  ses  couplets  :  Si  vous  croyez  que  ça  m'a- 
muse, sont  d'aussi  mauvais  goût  que  le  duo 
d'amour  qui  les  suit.  La  chanson  créole  ne 
vaut  guère  mieux.  M.  Offenbach  s'obstinait 
à  des  enfantillages  qui  ont  fini  par  fatiguer  le 
public,  tels  que  des  répétitions  de  mots  et  de 
syllabes.  Ici,  c'est  un  chœur  sur  les  paroles  : 
René,  René,  René,  René;  là,  c'est  :  je  faim', 
t'aim',  t'aim',  faim';  ailleurs,  c'est  :  qui?  qui? 
plus  loin,  c'est  :  Coco.  Dans  le  dernier  acte,  la 
chanson  des  Dames  de  Rordeaux  a  été  bissée. 
Distribution  :     Dora,    Mme    Judic;    René, 


Mme  Van-Ghell  ;  Antoinette,  Mme  Luce  ;  le 
commandant,  Daubray;  Frontignac,  Cooper; 
Saint-Chamas,  Fugère. 

CREONTE,  opéra  italien,  musique  de  Ziani, 
représenté  à  Venise  en  1690. 

*  CRÊPES  DE  LA  MARQUISE  (les),  opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  M.  Turpin  de 
Sansay,  musique  de  M.  Georges  Douay,  repré- 
sentée aux  Bouffes-  Parisiens  le  18  mars  1865. 

*  CRÉPUSCULE  DES  DIEUX  (le)  [Gœtter- 
dœmmerung],  drame  musical,  un  prologue  en 
trois  actes,  paroles  et  musique  de  Richard 
"Wagner,  représenté  pour  la  première  fois  sur 
le  théâtre  wagnérien  de  Bayreuth  le  17  août 
1876.  C'est  la  dernière  partie  de  la  fameuse 
tétralogie  de  Y  Anneau  du  Nibelung,  qui,  on  le 
sait,  est  ainsi  divisée  :  l<>  L'Or  du  Rhin 
(Rheingold),  prologue;  2»  La  Valkyrie ; 
3°  Siegfried  ;  4°  Le  Crépuscule  des  Dieux.  Il 
est  difficile  de  se  faire  une  idée  de  l'incohé- 
rence et  de  l'enfantillage  du  livret  de  ce  der- 
nier ouvrage,  de  ses  longueurs  accablantes, 
de  l'ennui  qui  s'en  dégage  ;  c'est  le  fruit  d'une 
imagination  malade,  qui  se  contente  de  tous 
les  prétextes  scéniques  pour  former  le  sem- 
blant d'une  action  qui  n'a  véritablement  ni 
queue  ni  tête,  d'une  action  dont  on  peut  dire 
que  le  dévergondage  confine  à  la  folie.  Et  le 
rôle  de  la  musique  n'est  point  de  nature  à 
calmer  la  fatigue  et  l'ennui  du  spectateur,  au 
moins  jusqu'au  troisième  acte,  où  l'homme  de 
génie  se  retrouve,  et  dont  les  beautés  rachè- 
tent en  partie  la  souffrance  que  causent  les 
précédents.  Voici  ce  qu'un  des  plus  fanatiques 
admirateurs  de  Richard  "Wagner,  M.  Charles 
Tardieu,  dans  les  lettres  qu'il  adressait  de 
Bayreuth  à  l'Indépendance  belge  lors  des  pre- 
mières représentations  de  la  tétralogie,  écri- 
vait à  propos  du  Crépuscule  des  Dieux  : 

«  N'était  son  troisième  acte,  la  Gœtter- 
dœmmerung,  ce  crépuscule  des  dieux,  serait 
aussi  le  crépuscule  de  la  tétralogie.  On  assure 
que  c'est  une  question  d'exécution,  que  les 
artistes  étaient  fatigués,  le  public  aussi,  non 
pas  à  cause  de  l'œuvre,  car  le  Siegfried  de  la 
veille  avait  ranimé  tous  les  courages,  mais  à 
cause  de  la  chaleur,  qui  sévit  ici  comme  par- 
tout, chaleur  terrible  en  dépit  d'une  brise  lé- 
gère qui  rendrait  le  soleil  supportable,  si  elle 
n'avait  l'inconvénient  de  déchaîner  dans  l'at- 
mosphère une  poussière  énervante  et  aveu- 
glante. Pourtant  la  fatigue  de  tous  était  bien 
plus  accablée  au  commencement  du  troisième 
acte  qu'au  début  de  cette  quatrième  journée 
dramatique  ;  la  température  de  la  salle  s'était 
élevée  à  un  diapason  fantastique,  et  cela  n'a 


GRÉP 


GRÉP 


277 


pas  empêché  ce  troisième  acte  de  renouveler 
et  de  dépasser  les  plus  hautes  impressions 
des  premiers  jours.  N'est-on  pas  en  droit  d'en 
conclure  que  les  deux  premiers  actes  sont  in- 
finiment moins  heureux,  et  que  l'auteur,  for- 
çant la  mesure  de  son  génie,  a  trop  exigé  de 
la  tension  cérébrale  du  public  ?  Heil  dir,  sie- 
gendes  Licht  !  (Honneur  à  toi,  lumière  victo- 
rieuse !)  tel  est  le  salut  de  Brunnhilde  au  hé- 
ros qui  la  délivre  du  sommeil  divin  et  la  con- 
quiert à  l'amour  terrestre.  On  pourrait  dire 
que  les  trois  premières  partitions  de  la  tétra- 
logie sont  une  conquête  par  la  lumière,  l'hé- 
roïsme et  l'amour,  mais  que  dans  les  deux 
premiers  actes  de  la  Gœtterdœmmerung,  dans 
le  premier  surtout,  Richard  Wagner  n'est 
plus  le  Siegfried  allègre  et  rayonnant  que 
nous  venons  d'applaudir  d'enthousiasme  ;  il 
a  coiffé  le  sombre  Tarnhelm  du  Nibelung,  il  a 
pris  le  masque  de  Gunther  ;  c'est  par  la  vio- 
lence qu'il  impose  à  la  foule  comme  à  la  Wal- 
kure  sa  domination  intraitable,  et  la  foule, 
révoltée  mais  vaincue,  n'a  plus  qu'à  pousser 
le  cri  de  détresse  impuissante  de  Brunnhilde: 
Was  koenntest  du  wehren,  elendes  Weib  ?  (Mi- 
sérable femme,  misérable  foule,  que  pourrais- 
tu  encore  refuser?)  Le  fait  est  qu'elle  ne  refuse 
pas  son  admiration  au  troisième  acte.  L'exor- 
de  ne  serait-il  encore  ici  qu'un  repoussoir 
pour  faire  ressortir  la  péroraison,  et  Richard 
Wagner  se  serait-il  une  fois  de  plus  inspiré 
de  cet  aphorisme  qui  pourrait  servir  d'épi- 
graphe à  son  œuvre  :  Il  faut  payer  son  bon- 
heur ?  Peut-être  ;  mais  cette  fois  nous  l'avons 
payé  avec  usure.  » 

Je  répète  que  c'est  un  des  plus  furieux  ad- 
mirateurs de  Wagner  qui  parle  ainsi.  Que 
peuvent  bien  penser  les  autres  ? 

Tandis  que  la  Walkyrie  nous  fait  assister 
aux  élans  de  la  passion  incestueuse  de  Sieg- 
mund  et  de  Sieglinde  et  au  châtiment  infligé 
par  le  dieu  Wotan  à  sa  fille  Brunnhilde,  que 
Siegfried  nous  fait  contempler  les  amours  de 
ce  fils  posthume  de  Siegmund  et  de  la  Wal- 
kyrie Brunnhilde,  qu'il  délivre  du  sommeil 
auquel  l'a  condamnée  son  père,  le  Crépuscule 
des  Dieux,  à  l'aide  d'une  action  invraisem- 
blable, folle,  odieuse  et  répugnante  par  in- 
stants, nous  fait  contempler  successivement 
la  mort  de  tous  ces  héros,  tous  plus  sots  et 
plus  scélérats  les  uns  que  les  autres  :  Sieg- 
fried, Gunther,  Hagen,  et  Brunnhilde  elle- 
même,  la  seule  figure  touchante  et  intéres- 
sante de  ce  mélodrame  enfantin,  qui  se  ter- 
mine par  l'incendie  et  la  destruction  du 
Walhalla,  cet  Olympe  des  dieux  de  la  mytho- 
logie Scandinave. 


Le  prologue  et  le  premier  acte  du  Crépus- 
cule des  Dieux,  qui  comprennent  à  eux  deux 
quatre  tableaux,  se  jouent  tout  d'une  traite. 
Ci,  deux  heures  de  musique,  sans  désempa- 
rer, et  quelle  musique  1  «  Sombres  harmonies, 
rythmes  traînants  et  insaisissables  qui  atro- 
phient et  asphyxient  les  motifs  principaux  du 
Rheingold  ;  cela  ne  manque  pas  de  caractère, 
mais  c'est  bien  long  »,  dit  l'écrivain  que  j'ai 
déjà  cité,  M.  Charles  Tardieu.  Et  il  ajoute  : 
«  Malgré  quelques  beautés  que  je  n'ai  point 
dissimulées,  malgré  la  puissance  d'un  talent 
qui  se  manifeste  jusque  dans  la  ténacité  de  la 
fatigue  écrasante  que  ce  premier  acte  fait  su- 
bir à  l'auditoire,  l'impression  générale  était 
défavorable,  pour  ne  pas  dire  hostile.  »  Voilà 
ce  qu'un  wagnérien  ultra-convaincu  écrivait, 
à  Bayreuth  même  et  du  vivant  même  de  Wa- 
gner !  Le  second  acte  ne  le  trouve  pas  plus 
indulgent,  mais  ici  il  s'en  prend  surtout  au 
poème,  et  surtout  la  grande  scène  entre  Sieg- 
fried et  Brunnhilde  est  considérée  par  lui 
comme  «  inacceptable  au  théâtre  » .  Et  il  dit: 
«  Nous  sommes  non  pas  dans  la  réalité  mo- 
derne, mais  dans  la  fantaisie  légendaire  et 
symbolique.  Soit!  Mais  pour  qu'une  légende 
fournisse  le  sujet  d'un  drame  ou  seulement 
d'une  situation  dramatique,  encore  faut-il 
qu'elle  soit  scénique,  et  celle-ci  ne  l'est  pas...» 
Nous  voilà  loin  des  pâmoisons  de  ceux  qui 
prétendent  faire  de  Wagner  un  plus  grand 
poète  encore  qu'un  grand  musicien,  et  qui 
font  pâlir  devant  lui  les  mâles  figures  de 
Sophocle,  de  Shakspeare  et  de  Corneille.  En 
parlant  ainsi  je  n'invente  rien,  et  l'on  n'a  qu'à 
lire,  pour  s'en  convaincre,  les  divagations  en- 
fiévrées et  folles  auxquelles  se  livrent,  sous 
prétexte  de  gloses ,  de  commentaires  et 
d'éclaircissements,  certains  wagnériens  fran- 
çais qui,  dans  les  élans  d'une  admiration 
poussée  jusqu'au  fétichisme,  semblent  avoir 
perdu  le  sens  des  mots  et  des  choses. 

Le  troisième  acte  du  Crépuscule  des  Dieux, 
s'il  n'est  point  meilleur  que  les  précédents  en 
ce  qui  concerne  le  poème,  rachète  du  moins, 
au  point  de  vue  musical,  la  souffrance  cruelle 
que  ceux-ci  ont  infligée  à  l'auditoire.  Il  y  a  là 
des  beautés  d'un  ordre  absolument  supérieur, 
et  Wagner  s'y  retrouve  avec  toute  la  puis- 
sance d'un  génie  magnifique  dont  l'intempé- 
rance était  le  vice  original.  Il  faut  signaler 
ici  le  retour  exquis  des  filles  du  Rhin,  leur 
scène  exquise  avec  Siegfried,  qui  refuse  de 
leur  donner  l'anneau  du  Nibelung,  celle,  déli- 
cieuse encore,  où  ce  même  Siegfried,  se  re- 
trouvant avec  ses  compagnons,  leur  raconte 
sa  jeunesse  et  ses  exploits,  et  enfin,  après  le 


278 


GRÉS 


meurtre  de  celui-ci  par  Hagen,  l'épisode  de  la 
marche  funèbre  qui  l'accompagne  jusqu'au 
palais  des  Gibichungen  pendant  un  long  chan- 
gement à  vue,  page  symphonique  admirable 
et  qui  resplendit  de  lumineuses  beautés.  Mal- 
gré ces  beautés,  qui,  hélas  1  se  font  trop  at- 
tendre et  désirer,  il  n'est  pas  probable  que  le 
Crépuscule  des  Dieux  atteigne  jamais  à  la  po- 
pularité qu'ont  acquise  certaines  œuvres  du 
maître  saxon.  Il  y  a  des  limites  à  l'ennui,  et 
c'est  ce  dont  Wagner  ne  s'est  pas  assez  rendu 
compte  dans  cet  ouvrage.  Les  principaux 
rôles  du  Crépuscule  des  Dieux  étaient  tenus, 
à  Bayreuth,  par  les  artistes  dont  voici  les 
noms  :  Siegfried,  M.  Unger  ;  Hagen,  M.  Gus- 
tave Sielir  ;  Gunther,  M.  Gura  ;  Brunnhilde, 
Mme  Amélie  Materna  ;  Gutrune,  Mme  Wec- 
kerlin. 

crescendo  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Sevrrin,  musique  de  Cheru- 
bini,  représenté  à  l'Opéra- Comique  le  l"  sep- 
tembre 1810. 

CRESCENDO  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Coccia,  représenté  à  Venise  en  1815. 

CRESO ,  opéra  italien  en  trois  actes,  mu- 
sique de  Draghi  (Antoine) ,  représenté  à 
Vienne  en  1678. 

CRESO,  opéra  italien,  musique  de  Le- 
grenzi,  représenté  à  Venise  en  1681. 

CRESO,  opéra  italien,  musique  de  Jo- 
melli,  représenté  en  Italie  en  1743. 

CRESO,  opéra  italien  en  trois  actes,  mu- 
sique de  Abos ,  représenté  au  théâtre  italien 
de  Londres  en  1758. 

CRESO,  musique  de  Cafaro,  représenté  à 
Turin  en  1768. 

CRESO ,  opéra  italien ,  musique  de  Felice 
Alessandri,  représenté  à  Pavie  en  1774. 

CRESO,  opéra  italien,  musique  de  Sac- 
chini,  représenté  à  Londres  en  1775. 

CRESO,  opéra  italien,  musique  de  Anfossi, 
représenté  à  Rome  en  1787. 

CRESO,  opéra  italien,  musique  deTerziani, 
représenté  à  Venise  en  1788. 

CRESO  IN  MEDIA,  opéra  italien ,  musique 
de  Schuster,  représenté  à  Naples  en  1779. 

CRESO  IN  MEDIA,  opéra  italien ,  musique 
de  Schirer,  représenté  au  théâtre  Saint- 
Charles  à  Naples  en  1779. 

CRESO  TOLTO  ALLE  FIAMME,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Polani,  représenté  à  Venise 
en  1705. 

CRÉsus ,  opéra  allemand,  paroles  et  mu- 


CRIS 

sique  de  Foertsch,  représenté  en  Allemagne 
en  1634. 

CRÉSUS,  opéra  allemand,  musique  de  Kei- 
ser,  représenté  à  Hambourg  en  mi. 

CREUSA  IN  DELFO ,  opéra  italien,  musi- 
que de  Rauzzini ,  repr.  à  Londres  en  1782. 

CREUSE  L'ATHÉNIENNE,  tragédie  lyrique 
en  cinq  actes ,  avec  un  prologue ,  paroles  de 
Roy  ,  musique  de  Lacoste,  représentée  par 
l'Académie  royale  de  musique ,  le  mardi 
5  avril  1712.  Cet  ouvrage  n'a  pas  été  repris. 
Hardouin  chantait  le  rôle  du  roi  d'Athènes, 
Thévenard  celui  de  Phorbas ,  roi  des  Phlé- 
giens. 

*  CRI  DE  LA  NATURE  (le)  OU  LE  FILS 
REPENTANT,  comédie  en  deux  actes,  en  vers, 
mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Charles-Louis 
Tissot,  musique  de  Navoigille,  représentée 
au  théâtre  de  la  Cité  le  31  octobre  1793. 

*  CRI  DE  LA  PATRIE  (le),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Moessard,  musique 
de  Parenti,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
(théâtre  Favart)  le  29  décembre  1793. 

CRI  DE  LA  VENGEANCE  (le),  opéra,  mu- 
sique de  Foignet  (Charles),  représenté  à  Pa- 
ris en  1799. 

*  CRIADAS  (las),  saynète  lyrique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Monasterio,  musique  de 
MM.  Isidoro  Hernandez  et  Blasquez,  repré- 
sentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  Eslava,  en  fé- 
vrier 1887. 

CRIADO  FINGIDO  (el),  opéra  espagnol  en 
un  acte,  musique  de  Garcia  (Manuel-del-Po- 
polo-Vicente),  représenté  à  Madrid  vers  1805. 

crime  sous  LES  toits  (un),  opérette  en 
un  acte,  paroles  et  musique  de  M.  Chirac, 
sous  le  pseudonyme  de  Jean  des  Gaules  ;  jouée 
au  théâtre  des  Nouveautés,  en  novembre  1871. 

*  criminel,  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Armand  Tejero,  vice-consul  d'Espagne, 
musique  de  M.  Edouard  Lafargue,  représentée 
au  théâtre  municipal  de  Carcassonne  en  jan- 
vier 1896. 

*  CRINOLINE  A  LA  MER  (une),  opérette 
en  un  acte,  musique  de  M.  Georges  Moniot, 
repr.  aux  Folies-Marigny  le  24  mars  1877. 

CRISIPPO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Aresti,  représenté  à  Ferrare  en  1711. 

CRISPIN  RIVAL,  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Lemière  de  Corvey,  repré- 
senté au  théâtre  Montansier ,  à  Paris ,  en 
1793. 


GRIS 


GROG 


279 


CRISP1N  RIVAL  DE  SON  MAITRE,  opéra- 
comique  en  deux  actes,  livret  arrangé  d'après 
la  comédie  de  Le  Sage,  musique  de  M.  Selle- 
nick,  représenté  au  Théâtre-Lyrique,  le 
1er  septembre  1860.  Interprètes:  Fromant, 
Wartel ,  Balanqué ,  Mlles  Faivre  et  Durand. 
Trop  d'esprit  dans  le  livret  ;  pas  assez  de  ces 
situations  morales  qui  seules  conviennent  à 
la  musique.  Cervantes,  Le  Sage,  Balzac  ne 
valent  pas,  pour  un  compositeur,  un  Zeno,  un 
Métastase,  ni  même  un  Lorenzo  da  Ponte. 

CBISPINO  E  LA  GOMARE,  opéra-bouffe 
italien  en  trois  actes,  livret  de  Piave ,  musi- 
que des  frères  Louis  et  Frédéric  Ricci,  repré- 
senté à  Naples  en  1836 ,  et  pour  la  première 
fois  au  Théâtre-Italien  de  Paris,  le  4  avril 
1865.  La  pièce  appartient  à  ce  genre  de  farces 
italiennes  qu'on  jouait  sur  le  théâtre  de  la 
foire  Saint-Laurent,  et  elle  n'en  est  pas  moins 
amusante  pour  cela.  Crispino  est  un  savetier 
vénitien  qui,  à  bout  de  ressources  et  pour- 
suivi par  ses  créanciers,  veut  en  finir  avec  la 
vie  et  se  jeter  dans  un  puits ,  quand  tout  à 
coup  il  en  voit  sortir  la  Comare ,  c'est-à-dire 
la  Mort  en  personne,  qui  lui  promet  la  for- 
tune, mais  aune  condition  :  c'est  qu'il  se  fera 
passer  pour  médecin.  Elle  lui  trace  en  consé- 
quence sa  ligne  de  conduite.  On  apporte  sur 
la  scène  un  maçon  tombé  d'un  toit.  Les  mé- 
decins s'accordent  à  dire  que  c'est  un  homme 
mort.  Crispino  promet  hardiment  de  le  gué- 
rir. Le  maçon  revient  à  la  vie,  et  Cris- 
pino est  acclamé  docteur  infaillible.  Devenu 
riche,  Crispino  est  insolent  envers  tout  le 
monde ,  querelle  sa  femme ,  qui  de  son  côté 
fait  la  grande  dame.  La  Comare  le  fait  des- 
cendre aux  enfers,  et  ne  le  rend  à  sa  famille 
qu'après  qu'il  a  juré  d'être  plus  raisonnable. 
La  partition  est  remplie  de  motifs  agréables; 
la  musique  est  tout  à  fait  scénique,  toujours 
vive  et  sémillante.  Nous  rappellerons,  dans 
le  premier  acte ,  l'air  de  la  femme  de  Cris- 
pino, marchande  de  chansons,  Istorie  belle  à 
légère,  et  le  duo  entre  Crispino  et  Annetta, 
dont  la  stretta  est  d'une  gaieté  communica- 
tive.  Le  trio  du  second  acte,  entre  Crispin, 
le  pharmacien  Mirobolan  et  le  docteur  Fa- 
brice, est  le  meilleur  morceau  de  l'ouvrage. 
On  a  encore  remarqué  le  brindisi  en  patois 
vénitien:  Piero,  miro,  go  quà  una  fritola ,  et  le 
rondo  final  chanté  par  Annetta.  Zucchini  a 
été  excellent  dans  le  rôle  de  Crispino ,  et 
Mile  vitali,  charmante  dans  celui  d' Annetta. 
Les  autres  rôles  ont  été  chantés  par  Agnesi, 
Mercuriali  et  Brignoli. 

CRISPO,  opéra  italien,  musique  de  Buonon- 
cini,  représenté  à  Londres  en  1722. 


CRISPUS,  CONSTANTINI  MAGNI  FILIUS, 

drame ,  musique  de  Eberlin  (Jean).  Cette 
partition  a  été  exécutée  par  les  étudiants  du 
couvent  des  Bénédictins  de  Salzbourg,  le 
31  août  et  le  2  septembre  1757. 

*  CRISTIANA  (la),  drame  lyrique,  musique 
de  Nicola  De  Giosa,  resté  inédit.  Cet  ouvrage 
avait  été  écrit  par  son  auteur  pour  le  théâtre 
de  la  Fenice,  de  Venise,  où  il  devait  être  re- 
présenté en  1858.  J'ignore  par  suite  de  quelles 
circonstances  il  ne  put  paraître  sur  ce  théâtre, 
et  surtout  comment  il  se  fait  que  De  Giosa  ne 
l'ait  jamais  fait  jouer  ailleurs. 

GRISTINA  Dl  SVEZIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Nini,  représenté  à  Gênes  en  1840. 

CRISTINA  DI  SVEZIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Lillo,  représenté  à  Naples  en  1841. 

CRISTINA  Dl  svezia  ,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Thalberg.  Date  de  repr,  inconnue. 

*  CRISTINA  Dl  SVEZIA,  opéra  sérieux,  mu- 
sique de  Paolo  Fabrizi,  représenté  à  Spolète 
en  1844. 

*  CRISTOBAL  COLON,  drame  lyrique,  mu- 
sique de  M.  Francisco  Vidal  y  Careta,  repré- 
senté sur  le  théâtre  du  Liceo  de  Barcelone  en 
septembre  1892,  à  l'occasion  des  fêtes  du  cen- 
tenaire de  Christophe  Colomb.  Cet  ouvrage 
subit  une  chute  lamentable. 

*  CRISTOFORO  COLOMBO,  opéra  italien, 
musique  de  Mlle  Casella,  représenté  à  Nice 
en  1865. 

*  CRISTOFORO  Colombo,  opéra  sérieux, 
musique  posthume  de  C.  Marcora,  représenté 
à  Bahia  en  1869. 

*  CRISTOFORO  COLOMBO,  opéra  sérieux, 
musique  de  MM.  Penco  et  Bignami,  repré- 
senté à  Gênes  en  1883. 

*  CRISTOFORO  COLOMBO,  drame  lyrique 
en  quatre  actes  et  un  épilogue,  musique  de 
M.  le  baron  Alberto  Franchetti,  représenté  à 
Gênes,  sur  le  théâtre  Carlo-Felice,  à  l'occasion 
des  fêtes  du  centenaire  de  Christophe  Colomb, 
le  6  octobre  1892.  Cet  ouvrage  avait  été  com- 
mandé au  compositeur  par  la  municipalité  de 
Gênes,  qui  voulait,  par  sa  représentation, 
compléter  l'éclat  des  fêtes  superbes  qu'elle 
préparait  pour  solenniser  le  souvenir  et  la 
gloire  de  l'illustre  navigateur. 

critica  teatrale  (la)  ,  opéra  italien , 
musique  de  Astaritta,  représenté  à  Rome 
vers  1775. 

CROCIATO  IN  EGITTO  (il)  ,  opéra  héroï- 


280 


CROI 


GROI 


que,  paroles  de  Rossi,  musique  de  Meyerbeer, 
représenté  à  la  Fenice,  à  Venise,  en  1824.  Cet 
ouvrage  appartient  à  la  première  manière 
tout  italienne  du  maître.  Il  lui  valut  les  ro- 
domontades de  son  ami  "Weber.  C'est  dans  le 
Crociato  que  se  révèle  le  génie  musical  de 
Meyerbeer.  A  travers  les  formules  et  le  style 
imité  de  Rossini,  on  distingue  des  concep- 
tions harmoniques  puissantes  et  variées. 
Nous  ne  parlons  pas  du  chœur  des  croisés  qui 
est  devenu  populaire,  non  pas  de  cette  po- 
pularité digne  et  enviable  des  chœurs  des 
chasseurs  à'Euryanthe  et  de  Freyschûtz,  mais 
de  la  vulgarité  des  vaudevilles  de  Scribe. 
Mais  nous  rappellerons  surtout  l'air  magni- 
fique de  soprano  :  Ah!  corne  rapida,  qni  se- 
rait un  chef-d'œuvre  si  la  musique  de  la 
strette  convenait  à  la  situation  et  aux  émo- 
tions du  cœur  d'une  mère. 

CROCIATI  IN  PTOLEMAÏDE  (i),  Opéra 
italien,  musique  de  J.  Pacini,  représenté  à 
Trieste  vers  1827. 

CROISADE  (la),  opéra  historique  anglais, 
musique  de  Shield,  représenté  à  Covent- 
Garden  en  1790. 

croisade  DES  DAMES  (là),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  française  de  M.  Vic- 
tor Wilder,  musique  de  Franz  Schubert,  re- 
présenté pour  la  première  fois  à  Paris,  sur  le 
théâtre  des  Fantaisies-Parisiennes,  le  3  février 
1868.  Ce  ne  sera  pas  un  des  moindres  ti- 
tres de  M.  Martinet  au  souvenir  des  amis 
des  arts  ,  que  d'avoir  fait  représenter 
pour  la  première  fois  en  France  ce  petit 
chef-d'œuvre  de  l'auteur  du  Roi  des  Aulnes. 
La  Croisade  des  darnes  a  porté  originairement 
le  titre  de  la  Guerre  domestique  ou  les  Con- 
jurés. (V.  la  Guerre  domestique.)  Le  sujet  a  pu 
être  suggéré  par  la  pièce  d'Aristophane,  in- 
titulée :  Lysistrata;  mais  on  n'y  remarque 
aucune  trace  des  obscénités  qui  rendent  illi- 
sible la  comédie  de  l'auteur  grec.  De  braves 
chevaliers  reviennent  de  la  croisade.  Les  châ- 
telaines, irritées  par  la  longue  absence  de  leurs 
maris,  complotent  de  se  venger  en  les  dé- 
concertant par  la  froideur  de  leur  accueil  ; 
mais  plusieurs  des  conjurées  trahissent  en  se- 
cret leur  serment,  et  la  réconciliation  de- 
vient bientôt  générale.  L'ouverture,  quoique 
peu  développée,  est  une  page  magistrale. 
Schubert  est,  à  notre  avis,  supérieur  à  la 
plupart  des  compositeurs  allemands  dans 
l'art  d'écrire  pour  les  voix.  Les  chœurs,  dans 
ce  petit  opéra,  ont  une  sonorité  magnifique. 
Belle  harmonie  au  service  d'idées  originales, 
des  formes  variées  d'accompagnement,  un 


sentiment  poétique  et  toujours  conforme  aux 
règles  du  goût  le  plus  pur,  telles  sont  les 
qualités  maîtresses  de  François  Schubert.  Od 
les  retrouve  toutes  dans  son  petit  opéra. 
Nous  recommandons  aux  amateurs,  dans  l'é- 
dition française  publiée  par  M.  Gérard,  la 
lecture  du  délicieux  lieder  :  Hélas!  verrai- je 
encore,  du  morceau  d'ensemble  :  Seigneurs, 
dans  vos  domaines,  l'ariette  du  baron  Thra- 
sybule  :  Pour  toi,  j'ai  souffert,  et  le  finale. 
Cet  ouvrage  a  été  chanté  par  Geraizer,  Lau- 
rent, Masson,  Guyard,  Mmes  Decroix,  Ar- 
naud, Vois  etDeneux. 

CROISÉE  (la),  opéra  en  deux  actes,  musi- 
que de  Cambini  (Jean- Joseph),  représenté 
au  théâtre  des  Beaujolais  en  1785. 

CROISÉS  (les),  mélodrame  de  Kotzebue, 
musique  de  Reichardt ,  représenté  en  Al- 
lemagne en  1809.  La  partition  écrite  par 
Reichardt  pour  ce  mélodrame  comprenait 
une  ouverture,  une  marche  pour  orchestre 
et  plusieurs  chœurs  dun  bon  effet. 

CROISÉS  (les),  opéra  allemand,  musique  de 
Spohr,  représenté  à  Berlin  en  1845  avec  un 
grand  succès.  Meyerbeer  estimait  beaucoup 
cette  partition  de  l'auteur  de  Faust. 

CROISÉS  (les)  [the  Crusaders]  ou  LE 
VIEUX  DE  LA  MONTAGNE,  opéra  anglais  en 
trois  actes ,  livret  de  M.  de  Saint-Georges, 
musique  de  Benedict ,  représenté  à  Londres, 
au  théâtre  de  Drury-Lane,  en  1846,  et  à  Mu- 
nich en  1853.  Cet  ouvrage  a  eu  du  succès  en 
Angleterre,  où  le  compositeur  occupe  depuis 
de  longues  années  une  haute  position  musi- 
cale. 

CROIX  DE  DIAMANTS ,  opéra  danois ,  pa- 
roles de  M.  Thomas  Overskou ,  musique  de 
M.  Saloman ,  représenté  à  Copenhague  le 
20  mars  1847.  Le  style  de  cet  ouvrage  est  sé- 
vère, l'instrumentation  travaillée.  La  partie 
mélodique  est  faible  et  manque  d'invention. 
Les  interprètes  principaux,  MUe  Tuczek  et 
Kraus ,  ont  fait  valoir  cet  ouvrage  et  y  ont 
obtenu  un  grand  succès  ,  tant  à  Copenhague 
qu'au  théâtre  Royal  de  Berlin,  où  la  Croix  de 
diamants  (Das  Diamant-Kreuz)  ne  tarda  pas 
à  être  représentée.  Les  ouvrages  du  com- 
positeur danois  lui  valurent  une  certaine  ré- 
putation dans  le  nord  de  l'Europe  ,  en  Suède 
et  jusqu'en  Finlande.  Le  livret  de  Overs- 
kou offre  une  action  intéressante  et  drama- 
tique. 

croix  DE  PEU  (la),  opéra  allemand, 
musique  de  Payer,  représenté  à  Vienne  vers 

1833. 


CROQ 


CRUC 


281 


*  CROIX  DE  JEANNETTE  (la),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Maurice 
Bouquet,  musique  de  M.  Hugh-Cass,  repré- 
senté au  Grand-Théâtre  de  Marseille  le  17  jan- 
vier 1865.  M,  Hugh-Cass  était  alors  chef  d'or- 
chestre au  Casino  de  Marseille. 

CROIX  DE  L'ALCADE  (la),  opéra-bouffe  en 
trois  actes,  livret  de  MM.  Vast-Ricouard  et 
Favin,  musique  de  M.  Henri  Perry,  repré- 
senté au  théâtre  des  Fantaisies-Parisiennes 
le  29  août  1878.  La  pièce  repose  sur  l'inven- 
tion fantaisiste  d'un  édit  assez  désagréable 
pour  les  maris  trompés,  qui  ordonnait  de 
tracer  une  croix  sur  la  porte  de  leur  de- 
meure. Le  promoteur  de  cette  ordonnance 
devait  nécessairement  subir  la  peine  du  ta- 
lion. Une  Espagnole  fort  délurée,  la  senora 
Dolorès,  se  charge  de  faire  afficher  la  sen- 
tence à  la  porte  de  l'alcade.  Des  incidents 
plus  burlesques  que  comiques  émaillent  cet 
ouvrage  qui  n'est  qu'une  opérette.  La  musi- 
que se  recommande  plus  particulièrement 
par  la  correction  que  par  l'originalité.  Ce- 
pendant il  y  a  beaucoup  de  naturel  dans  l'ex- 
pression des  scènes  ;  les  couplets  de  Dolorès  . 
Me  prends-tu  pour  une  novice,  ont  de  la  ron- 
deur ;  ceux  de  Rosita  :  Ah  !  papa,  pitié  pour 
moi!  de  la  gentillesse;  le  duo  de  Rosita  et 
Pablo,  du  naturel.  La  valse  et  le  boléro  du 
troisième  acte  ont  assez  d'entrain;  mais  le 
meilleur  morceau  de  la  partition  est  le  me- 
nuet en  fa  exécuté  pendant  le  premier  en- 
tr'acte.  11  est  traité  avec  goût  et  a  du  carac- 
tère. C'est  un  joli  hors-d'œuvre  qui  repose 
l'auditeur  des  vulgarités  de  l'ouvrage.  Distri- 
bution :■  Pablo,  Mme  Rose  Mérys  ;  Rosita, 
Mile  Maria  Thève;  Gertrude,  Ml'e  J.  Dalby; 
Dolorès,  Mme  Julian;  don  Antonio,  don  Bar- 
tholomé,  Rolando,  José,  MM.  Soto,  Caillât, 
Bonnet,  Sujol. 

*  CROIX  DE  MA  MÈRE  (la),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Edouard  Varney,  mu- 
sique de  M.  Lafaye,  représentée  à  Périgueux 
en  1864  OU  1865. 

CROIX  DE  MARIE  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes ,  paroles  de  MM.  Lockroy  et  Den- 
nery,  musique  de  M.  Aimé  Maillart ,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  19  juillet  1852. 

CROIX  D'OR  (la),  opéra-comique  allemand, 
livret  de  Mosenthal,  tiré  du  vaudeville  fran- 
çais :  Catherime  ou  la  Croix  d'or,  de  Brazier 
et  Mélesville,  musique  de  Ignaz  Brûll,  repré- 
senté à  l'Opéra  de  Berlin  ea  décembre  1875. 
Cet  ouvrage  a  obtenu  un  très  grand  succès. 

CROQUEFER  OU  LE  DERNIER  DES  PALA- 


DINS, bouffonnerie  en  un  acte ,  paroles  de 
MM.  Jaime  et  Trefeu,  musique  de  M.  Offen- 
bach,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
12  février  1857.  Le  succès  du  Sire  de  Fram- 
boisy  a  fait  croire  aux  auteurs  patentés  de  ce 
théâtre,  que  le  même  sujet  pourrait  être  dé- 
veloppé dans  une  pièce.  Croquefer  a  paru  fas» 
tidieux,  et  a  peu  déridé  le  public,  malgré  les 
excentricités  de  son  écuyer  Boutefeu,  du  ba- 
ron Mousse-à-mort,  de  l'amoureux  Ramasse- 
ta-tête  et  de  la  belle  Fleur-de-soufre.  La  par- 
tition a  été  traitée,  dit-on,  con  amore  par 
l'imprésario  compositeur.  Elle  renferme  des 
motifs  agréables ,  une  instrumentation  tra- 
vaillée et  surtout  un  air  à  boire  en  quin- 
tette habilement  écrit.  La  pièce  a  été  jouée, 
sinon  chantée, par  Pradeau,  Léonce ,  Michel, 
Mile  Maréchal. 

*  CROQUEUSES  DE  pommes  (les),  opé- 
rette en  cinq  actes,  musique  de  M.  Louis 
Deffès,  représentée  au  théâtre  des  Menus- 
Plaisirs  le  29  septembre  1868. 

*  croquignole  xxxvi,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  De  Forges  et  Gastineau, 
musique  d'Ernest  Lépine,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  u  janvier  IS60. 

*  croyance  bretonne  (une),  opéra-comi- 
que en  un  acte,  paroles  de  M.  Humbert,  mu- 
sique de  M.  Balthazar-Florence,  représenté 
le  5  avril  1867  au  théâtre  de  la  Monnaie  de 
Bruxelles. 

*  CRUCHE  (la),  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  d'Alphonse  Pellet,  représenté  à  Nî- 
mes le  12  mai  1884. 

CRUCHE  CASSÉE  (la),  opéra-comique  en 
un  acte  et  en  vers,  paroles  de  MM.  Hippo- 
lyte  Lucas  et  Emile  Abraham,  musique  de 
M.  Emile  Pessard,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique en  février  1870.  Tous  les  genres  sont 
bons,  sauf  le  genre  ennuyeux.  Une  dame  sen- 
timentale ne  consent  à  donner  sa  main  à  un 
vieux  soupirant  qu'à  la  condition  qu'il  lui 
fera  voir  un  exemple  d'amour  vrai  et  désin- 
téressé. Un  villageois  est  amoureux  d'une 
charmante  fille  que  courtise  un  riche  rival  ; 
un  vieil  oncle  avare  s'oppose  au  bonheur  des 
jeunes  gens  ;  une  scène  d'amour  a  lieu  près 
de  la  fontaine  où  la  jeune  paysanne  vient 
emplir  sa  cruche.  Mme  Dorothée  assiste  à 
l'entrevue,  et  peut  se  convaincre  que  l'amour 
sincère  existe  encore.  L'épisode  de  la  cruche 
cassée  sert  de  prétexte  au  titre  de  la  pièce. 
Mme  Dorothée  dote  les  paysans,  et  un  double 
mariage  a  lieu.  Il  n'y  a  pas  d'autre  rapport 
avec  la  toile  célèbre  du  peintre  Greuze  qu'un 


282 


GUBL 


GURI 


titre  pris  au  hasard.  Tels  sont  les  livrets 
qu'on  réserve  aux  anciens  pensionnaires  de 
Rome.  M.  Pessard  a  écrit  sur  cette  baliverne 
une  musique  agréable  ;  l'ouverture  a  un  ca- 
ractère archaïque  ;  on  a  remarqué  un  duo  et 
une  romance.  Chanté  par  Leroy,  Bernard, 
Lignel,  MUe  Moisset  et  Mme  Révilly. 

CRUCHE  cassée  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes,  livret  de  MM.  Moinaux  et  Noriac, 
musique  de  M.  L.  Vasseur,  représenté  au 
théâtre  Taitbout  le  27  octobre  1875.  La  pièce 
est  un  commentaire  fort  détaillé  du  célèbre 
tableau  de  Greuze.  Aux  sous-entendus,  aux 
réticences,  aux  équivoques  vient  s'ajouter  le 
jeu  des  actrices  tel  que  la  liberté  ou  plutôt 
la  licence  des  théâtres  l'a  permis.  Un  couplet 
eût  suffi  ;  trois  actes,  c'est  vraiment  trop.  La 
musique  est  très-faible.  On  n'a  remarqué 
qu'une  chanson  espagnole  au  troisième  acte. 
Chanté  par  Bonnet,  Luguet,  Mme  Chaumont 
et  Mlle  Montaland. 

CRUCHE  CASSÉE  (la)  OU  LES  RIVAUX  DE 
VILLAGE,  opéra-comique  en  deux  actes,  pa- 
roles et  musique  de  Lemière  de  Corvey,  re- 
pr.à  l'Opéra-Comique  le  24  décembre  isi8. 

CRUCIFIEMENT  DE  JÉSUS  (le),  drame, 
musique  de  Eberlin  (Jean).  Cette  partition  a 
été  exécutée  par  les  étudiants  du  couvent  des 
Bénédictins  de  Salzbourg  vers  1756. 

CRUSADERS  (the),  opéra  anglais.  V.  Croi- 
sés (les). 

*  CRUZ  DE  FUEGO  (la),  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Miguel  Margués,  repr. 
le  8  octobre  1883,  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
Apolo.  Cet  ouvrage  subit  une  chute  complète. 

*  cruz  de  ouro  (a),  opéra-comique  en 
deux  actes,  musique  de  M.  Augusto  Machado, 
représenté  sur  le  théâtre  de  la  Trinité,  de 
Lisbonne,  le  22  octobre  1873. 

*  CRUZ  del  VALLE  (la),  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  Antonio  Reparaz,  repré- 
sentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque,  en 
octobre  1866. 

*  CUADRO,  UN  MELONAR  Y  DOS  BODAS 
(un),  zarzuela  en  deux  actes,  musique  de 
José  Rogel,  José  Inzenga  et  Cepeda,  repré- 
sentée à  Madrid  en  1866. 

*  CUBIERTOS  A  CUATRO  REALES,  zarzuela 
en  un  acte,  musique  de  M.  José  Inzenga, 
représentée  à  Madrid  le  27  octobre  1866. 

CUBLAI,  GRAN  CAN  DE'  TARTARI,  opéra 
italien  en  deux  actes,  musique  de  Salieri,  re- 
présenté à  Vienne  en  1788. 


CUCù  SCOPRE  TUTTO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Trento,  représenté  à  Florence,  à 
Parme,  à  Turin,  à  Naples,  à  Venise  vers  1796. 

*  CUENTO  DE  BOCCACIO  (un),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Cuartero,  musique  de 
M.  Taboada,  représentée  à  l'Alhambra  de 
Madrid  en  juin  1884. 

*  CUENTO  del  ano,  revue  mêlée  de  musi- 
que, paroles  de  M.  Navarro  Gonzalvo,  musi- 
que de  MM.  Angel  Rubio  et  Espino,  représen- 
tée sur  le  théâtre  des  Variétés  de  Madrid,  en 
février  1887. 

CUFFIARA  (la), opéra  italien,  musique  de 
Paisiello,  représenté  à  Naples  vers  1790. 

CUISINIER  (le),  opéra  allemand,  musique 
de  Schack,  représenté  à  Salzbourg  vers  1780. 

CUNEGONDA ,  opéra  italien ,  musique  de 
Vivaldi,  représenté  au  théâtre  San-Angiolo, 
de  Venise,  en  1726. 

*  CUOCO  (il)  [le  Cuisinier],  opéra-bouffe  en 
trois  actes,  paroles  d'Almerindo  Spadetta, 
musique  de  Nicolas  d'Arienzo,  représenté  au 
théâtre  Rossini,  de  Naples,  en  1873. 

*  CUOCO  Dl  PARIGI  (il),  opéra-bouffe,  mu- 
sique de  Dalla  Baratta,  représenté  en  Italie 
vers  1865. 

CUORE  Dl  MARINARO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Sessa,  représenté  à  Reggio  d'Emilia 
enjuin  1876. 

*  CUORE  Dl  MARMO  (un),  opéra  sérieux, 
musique  de  Battista  Dessy,  représenté  à  Ca- 
gliari  vers  1872. 

CUPID'S  REVENGE  (the)  [la  Vengeance  de 
l'amour],  opéra  anglais,  musique  de  J.  Hooke, 
repr^  à  Hay-Market,  à  Londres,    en  1772. 

*  CURA  del  REGIMENTO  (el),  zarzuela  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Emilio  Sanchez  Pas- 
tor,  musique  de  M.  Ruperto  Chapi,  représ,  au 
théâtre  Eslava,  de  Madrid,  en  mars  1895. 

*  CURÉ  DE  MEUDON  (le),  opéra  en  un 
acte,  musique  de  M.  Frédéric  von  Woyrsch, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Hambourg 
le  22  novembre  1866. 

CURE  merveilleuse  (la),  opéra-bouffe, 
livret  de  M.  Dessolins,  musique  de  M.  Ch.-L. 
Hess,  représenté  au  Théâtre  -  Français  de 
Rouen  en  janvier  1875. 

CURIEUX  PUNIS  (les),  opéra-comique, 
musique  de  Bonnay,  représenté  au  théâtre 
des  Beaujolais  vers  1787. 


GYDI 


GZER 


283 


CURIOSO  ACCIDENTE  (un),  opéra-bouffe 
en  deux  actes,  arrangé  sur  la  musique  de 
Rossini,  représenté  au  Théâtre-Italien  de 
Paris  le  26  novembre  1859.  C'est  un  pastiche 
sans  intérêt,  composé  de  lambeaux  des  pre- 
mières productions  du  maître,  jouées  de  îsio 
à  1812  sous  les  titres  de  l'Occasione  fa  il 
ladro,  de  II  cambiale  di  matrimonio  et  de  la 
Pietra  di  Paragone.  Cette  malencontreuse 
bouffonnerie  a  été  chantée  par  Badiali,  Zuc- 
chini,  Lucchesi,  Patriossi,  Mmes  Alboni  et 
Cambardi,  sans  aucun  succès. 

CURIOSO  ACCIDENTE  (un),  opéra  italien, 
musique  de  Ricci,  représenté  au  théâtre 
Carlo-Felice,  à  Gênes,  en  octobre  187 1.  Ce 
compositeur  est  le  neveu  de  Frédéric  Ricci, 
l'auteur  de  Crispino  e  la  Comare  et  de  beau- 
coup d'autres  ouvrages.  On  a  fait  bon  accueil 
à  la  musique  du  jeune  artiste.  Chanté  par 
Montanari  et  Cesare  Ristori,  frère  de  la  célè- 
bre tragédienne. 

CURIOSO  DEL  SUO  PROPRIO  DANNO  (il), 
opéra  italien,  musique  de  Piccinni  (Nicolas), 
représenté  à  Naples  en  1755. 

CURIOSO  indiscretto  (il)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Gherardesca,  représenté  à 
Lucques  en  1764. 

CURIOSO  INDISCRETTO  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Anfossi,  représenté  à  Milan 
en  1778  ,  et  à  Paris ,  sur  le  théâtre  de  l'Aca- 
démie royale  de  musique ,  le  13  août  de  la 
même  année.  La  musique  de  ce  maître  fit 
moins  d'impression  que  celle  de  Piccinni  et 
de  Paisiello,  qu'on  entendit  pour  la  première 
fois  à  l'occasion  de  la  querelle  des  gluckistes 
et  des  piccinistes. 

*  CURIOSO  STRATAGEMMA  (un),  comédie 
lyrique,  paroles  d'Andréa  Passaro,  musique 
de  Giovanni  Moretti  et  plusieurs  autres  com- 
positeurs, représentée  en  1838  à  Naples,  sur 
le  théâtre  de  la  Fenice. 

CUSTODE  DI  SE  STESSO  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Rœsler,  représenté  à  Prague 
vers  1800. 

CUVIER  (le),  opérette  de  M.  J.  de  Préma- 
ray,  musique  de  M.  Hassenhut ,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  25  octobre  1856.  Le 
conte  de  La  Fontaine  a  fourni  le  sujet  de  la 
pièce. 

*  cydippe,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Bouteiller,  musique  de  Froment, 
représenté  au  théâtre  des  Beaujolais  le  20  juil- 
let 1785. 


CYGUNIA  (les  Bohémiens) ,  opéra  polonais, 
musique  de  Mirecki ,  représenté  à  Varsovie 
en  1820. 

*  CYMBIA,  opéra  anglais,  musique  de 
M,  Florian  Pascal,  représenté  à  Londres,  sur 
le  théâtre  du  Strand,  en  mars  1883. 

CYMON,  opéra  anglais,  musique  de  Michel 
Arne,  représenté  à  Londres  en  1767. 

CYRUS,  grand  opéra  allemand,  musique  de 
Seyfried,  représenté  en  1803. 

CYRUS  ET  CASSANDRE ,  opéra  allemand, 
musique  de  J.-D.  Hensel,  représenté  à  Vienne 
vers  1798. 

CYTHère  ASSIÉGÉE,  ballet  en  trois  actes, 
par  Favart ,  musique  de  Gluck,  représenté  à 
l'Opéra  le  1er  août  1775.  Cette  pièce  avait  été 
composée  d'abord  en  prose  mêlée  de  couplets, 
par  Favart,  en  société  avec  Fagan,  et  repré- 
sentée à  Paris,  sur  le  théâtre  de  la  foire 
Saint-Laurent  en  1744.  Les  critiques  de  ce 
temps  s'accordent  à  en  trouver  la  musique 
monotone  et  triste.  Il  faut  dire  que  Gluck 
avait  peu  d'aptitude  pour  des  ouvrages  de  ce 
genre,  et  qu'il  n'y  réussit  jamais,  si  ce  n'est 
peut-être  dans  les  Pèlerins  de  la  Mecque. 

CZAR  ET  CHARPENTIER,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Lortzing,  représenté  à 
Berlin  en  1854 ,  et  souvent  repris.  Cet  opéra 
a  joui  d'une  grande  réputation  en  Allemagne. 
Il  a  été  joué  à  Saint-Pétersbourg  sous  le  ti- 
tre de  :  Aventures  flamandes.  La  partition  a  été 
publiée  en  France. 

*  czarina  (la),  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  M.  José  Estremera,  musique  de  M.  Ruperto 
Chapi,  représentée  en  1894  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  Apolo. 

*  CZARINE  (la),  grand  opéra  en  cinq  actes, 
musique  de  Gaspar  Vilate,  représenté  au 
théâtre  Royal  de  la  Haye  le  2  février  1880. 

Le  sujet,  tiré  de  l'histoire  de  Catherine  II, 
est  traité  d'une  manière  intéressante.  La 
musique,  tout  italienne  dans  la  forme,  offre 
quelques  morceaux  très  dramatiques,  no- 
tamment le  trio  du  premier  acte  et  le  duo 
du  troisième.  Les  airs  de  ballet  sont  pleins 
de  vivacité  et  de  brio.  Chanté  par  M.  Devriès 
et  Mme  Laville-Ferminet. 

CZAROMYSI,,  opéra  polonais  en  trois  actes, 
musique  de  Kurpinski,  représenté  à  Varsovie 
en  1618. 

CZERNI  GEORGES,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  De  Miltitz,  repr.  à  Dresde  en  1839. 


D 


*  DADA  (le),  vaudeville  en  trois  actes.,  mu- 
sique nouvelle  de  M.  Jules  Costé,  représenté 
aux  Variétés  le  18  février  1875. 

daemqna  LA  fripière  ,  opéra  féerique 
en  trois  actes,  musique  de  Tuczek,  repré- 
senté à  Vienne  vers  1803. 

DAFNE ,  drame  de  Rinuccini ,  musique 
de  Jules  Caccini,  en  société  avec  J.  Péri,  re- 
présenté à  Florence  chez  Jacques  Corsi  en 
1594,  et  non  publié. 

DAFNE,  opéra  italien,  musique  de  Gagliano 
(Marco  di  Zanobi  de),  représenté,  pour  les 
noces  du  prince,  fils  aîné  du  duc  de  Mantoue, 
avec  la  fille  du  duc  de  Savoie,  en  1607. 

DAFNE,  opéra  italien,  musique  de  Ariosti, 
représenté  à  Venise  en  1686. 

DAFNE ,  opéra  italien,  musique  du  oaron 
d'Astorga,  représenté  à  Vienne  en  1705. 

DAFNE,  opéra  italien,  musique  de  Aldo- 
vrandini,  représenté  à  Bologne  en  1696. 

DAFNE,  opéra  italien,  musique  de  Polla- 
rolo,  représenté  à  Venise  en  i?05. 

*  DAGOBERT  ET  FRAMBOISY,  Opéra- 
bouffe  en  un  acte,  paroles  de  M.  Louis  Péri- 
caud,  musique  de  M.  Byron  d'Orgeval,  repré- 
senté au  théâtre  du  Gymnase  de  Marseille  le 
13  mars  1866. 

DA  IST  NICHT  GUT  ZU  RATHEN  {Il  est 
dangereux  de  conseiller  ici) ,  opéra-comique, 
musique  de  Barta ,  représenté  à  Vienne  en 
1780. 

DAL  FINTO  IL  VERO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Paisiello,  représenté  à  Naples  vers 
1776. 

DALIBOR,  opéra  en  trois  actes,  musique 
de  M.  Smetana,  chef  d'orchestre,  représenté 
au  Neustcedler-Theater,  à  Prague,  en  mai 
1868. 

DALISA,  opéra  italien,  musique  de  J.-A.-P. 
Hasse,  représenté  à  Venise  en  1730. 

DALLA  BEFFA  IL  DISINGANNO ,  opéra 
italien,  musique  de  J.  Pacini,  représenté  au 
théâtre  Re,  de  Milan,  en  1817. 

DAMA  BIZZARRA  (la.),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Bianchi,  représenté  à  Rome  en 

1791. 


DAMA  COLONELLO  (la) ,  opéra  italien, 
musique  de  Ricci  (Louis) ,  représenté  à  Na- 
ples dans  l'automne  de  1834. 

*  DAMA  DEL  CASTELLO  (la),  opéra  italien, 
musique  d'E.  Dominguez,  compositeur  espa- 
gnol, représenté  sur  le  Théâtre-Principal  de 
Barcelone  le  6  septembre  1845.  Les  inter- 
prètes étaient  Milessi,  Martorell,  Oller,  Mo- 
relli  et  Carlotta  Cattinari. 

*  DAMA  DEL  REY  (la),  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  Navarro  Villoslada,  musique 
d'Emilio  Arrieta,  représentée  à  Madrid,  sur 
le  théâtre  du  Cirque,  le  7  février  1855. 

DAMA  ED  IL  ZOCOLAJO  (la),  opéra,  mu- 
sique de  Fioravanti  (Vincent),  représenté  à 
Naples  en  1840. 

DAMA  IMMAGINARI A  (  la  ) ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Astaritta,  représenté  à 
Naples  en  1777. 

DAMA  INCOGNITA  (la)  ,  opéra  italien , 
musique  de  Gazzaniga,  représenté  à  Venise 
en  1787. 

DAMA  IRLANDESE  (la)  ,  opéra  italien , 
musique  de  Mazza ,  représenté  à  Naples  en 
1836. 

'DAMA  LOCANDIERA  (la),  opéra-bouffe, 
livret  de  Romanelli  (sans  doute  tiré  de  la  Lo- 
candiera  de  Goldoni),  musique  de  Mosca,  re- 
présenté au  théâtre  de  la  Scala  de  Milan  le 
s  avril  1822. 

DAMA  FASTORELLA  (la)  ,  opéra  italien 
en  deux  actes,  musique  de  Salieri,  repré- 
senté à  Milan  en  1780.  Cet  ouvrage  jouit  d'un 
moment  de  vogue. 

DAMA  soldato  (la),  opéra  buffa  italien, 
musique  de  Naumann ,  représenté  à  Dresde 
en  1791. 

DAMA  SOLDATO  (La),  opéra  italien,  mu- 
sique de  F.  Orlandi ,  représenté  à  Gênes  an 
printemps  de  1808. 

*  DAMAGANTI,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Gheusi,  musique  de  M.  Lucien 
Fontagne,  représenté  au  Grand-Théâtre  de 
Marseille  en  mai  1895,  et  joué  par  Mlle  Dal- 
mour,  MM.  Cornubert  et  Bégué. 


DAME 


DAME 


285 


«  DAME  AU  BOIS  DORMANT  (la),  Opéra-C0- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  T.  Marc  et 
H.  Delorme,  musique  de  M.  F.  Le  Rey,  re- 
présenté au  Petit-Théâtre-Lyrique  de  la  ga- 
lerie Vivienne  en  février  1895. 

DAME  AU  PORTRAIT  (la)  OU  LES  PRO- 
PHÉTIES DE  TUIRIBI,  opéra-comique,  livret 
de  Gênée  et  Zell,  musique  de  Max- Wolff,  repré- 
senté au  théâtre  de  Friedrich-Wilhelmstadt 
en  1877. 

DAME   BLANCHE  (la),   opéra-comique  en 

trois  actes,  paroles  de  Scribe,  musique  de 
Boieldieu,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
10  décembre  1825.  Ce  chef-d'œuvre  d'esprit  et 
de  goût  brille  depuis  cette  époque  au  premier 
rang  des  opéras-comiques  français.  Tout  s'est 
transformé  au  théâtre  autour  de  cet  ouvrage. 
La  vogue   des  troubadours   est  passée;   la 
galanterie  est  devenue  à  tort  ou  à  raison 
chose  ridicule  ;  la  musique  ne  consiste  plus, 
depuis   longtemps,    dans  un  heureux  choix 
de  mélodies  naturelles  et  expressives  accom- 
pagnées   avec    clarté  par  l'orchestre,   sans 
fracas,  sans  faire  parade  de  science,  et  con- 
çues   généralement    dans    les    tons    princi 
paux  et  d'après  les  procédés  les  plus  directs 
et  les  plus  conformes  aux  lois  de  l'oreille.  Le 
genre  de  l'opéra-comique  s'est  modifié  com- 
plètement. La  partie  vocale  réclame  la  vir- 
tuosité du  grand  opéra  ;  l'orchestration  y  est 
devenue   aussi  chargée ,  aussi  compliquée. 
Quant  aux  livrets  en  général ,  surtout  ceux 
en  trois  actes,  ils  offrent  les  péripéties  les 
plus  fortes,  les  plus  dramatiques,  et  ne  com- 
portent plus  la  touche  légère,  déliée,  délicate, 
qui  caractérisait  les  bons  ouvrages  de  l'an- 
cien répertoire.  Si  la  Dame  blanche  est  encore 
actuellement  la  planche  de  salut  des  direc- 
teurs dans  l'embarras  ;  si,  en  province  comme 
à  Paris ,  cet  opéra-comique  attire  encore  la 
foule,  c'est  que  les  impressions  qu'il  produit 
correspondent  au  caractère  permanent  de 
l'esprit   français.    Aucun    compositeur    n'a 
mieux  pratiqué  que  Boieldieu  cette  maxime 
familière  aux  gens  de  goût:  Glissez, n'appuyez 
pas.  Une  mise  en  scène  agréable ,  un  soldat 
aimable,  facilement  amoureux  et  non  pas- 
sionné, des  situations  qu'on  ne  prend  jamais 
au  sérieux  ,  des  épisodes  gracieux  et  variés 
avec  un  grain  léger  de  poésie  et  de  senti- 
ment, une  science  musicale  sans  pédantisme 
et  mise  à  la  portée  de  tout  le  monde,  une 
mélodie  perpétuelle  dans  les  voix  et  dans 
l'orchestre,  tels  sont  les  éléments  qui  expli- 
quent le  succès  constant  de  l'opéra  de  la 
Dame  blanche.  Tout  en  ayant  l'inspiration  fa- 


cile, Boieldieu  travaillait  beaucoup  ses  ou- 
vrages et  cherchait  à  leur  donner  une  vérité 
mélodique  absolue.  Il  refaisait  plusieurs  fois 
chaque  morceau,  et  ses  partitions,  livrées  au 
théâtre  chargées  de  ratures,  attestent  le  soin 
qu'il  y  apportait  et  la  sévérité  de  son  tra- 
vail. Ce  ne  fut  qu'après  un  silence  de  sept 
années  qu'il  donna  son  opéra  de  la  Dame 
blanche.  Le  public  attendait  avec  impatience 
cette  nouvelle  production  de  l'auteur  du  Ca- 
life de  Bagdad,  de  Ma  Tante  Aurore  et  des  Voi- 
tures versées,  et  lui  fit  un  accueil  enthousiaste. 
La  scène  se  passe  en  Ecosse,  en  1759,  d'après 
l'indication  mentionnée  sur  la  partition.  Mais 
quoique  Scribe  ait  emprunté  le  sujet  du  livret 
au  roman  de  Walter  Scott,  la  couleur  lo- 
cale n'y  brille  pas  d'un  vif  éclat  et  le  dialogue 
n'a  rien  de  remarquable;  c'est  au  musicien 
que  revient  l'honneur  de  l'expression  vraie 
et  soutenue  des  caractères.  Chaque  phrase 
mélodique  peint  admirablement  chaque  per- 
sonnage. L'entrain  chevaleresque  et  l'insou- 
ciance toute  militaire  de  Georges,  la  cupidité 
de  l'intendant  Gaveston,  la  poltronnerie  du 
fermier  Dikson,  la  tendresse  quasi  maternelle 
de  la  bonne  vieille  Marguerite,  la  gentillesse 
de  Jenny,  jusqu'à  l'infatuation  du  juge  de 
paix  Mac-Irton,  tout  est  rendu  avec  une  pré- 
cision parfaite  et  avec  mesure.  On  peut  répé- 
ter à  cet  égard  le  mot  de  Mozart  s'adressant 
à  l'empereur  Joseph,  qui  critiquait  son  opéra 
de  Y  Enlèvement  au  sérail  :  «  Il  y  a  là  autant 
de  notes  qu'il  en  faut.  »  Le  personnage 
d'Anna  ne  nous  paraît  pas  représenté  avec  le 
même  bonheur,  et  le  musicien  a  manqué 
l'occasion  qui  s'offrait  à  lui  d'en  rehausser  le 
caractère;  en  effet,  l'air  qu'elle  chante  au 
commencement  du  troisième  acte  est  des  plus 
médiocres.  Le  travail  délicat  de  l'orchestra- 
tion et  le  charme  qu  on  éprouve  à  l'entendre 
ne  nous  empêcheront  pas  de  faire  remarquer 
que  l'ouverture  de  la  Dame  blanche  n'est  en 
somme  qu'un  développement  de  deux  motifs 
tirés  de  la  partition  vocale ,  et  qu'elle  n'ap- 
partient plus  au  genre  de  composition  instru- 
mentale auquel  on  a  donné  ce  nom  depuis 
Gluck  jusqu'à  Rossini.  Après  Boieldieu ,  Hè- 
rold  est  entré  dans  cette  voie,  sauf  pour  l'ou- 
verture du  Pré  aux  Clercs,  et  la  plupart  des 
compositeurs  l'y  ont  suivi.  Voulant  nous 
borner  à  rappeler  les  principaux  morceaux 
de  ce'i  opéra,  nous  citerons  seulement,  dans  le 
premier  acte,  le  chœur  d'introduction  :  Son- 
nez, cors  et  musettes;  l'air  si  caractéristique 
de  Georges,  Ah!  quel  plaisir  d'être  soldat; 
la  ballade  D'ici  voyez  ce  beau  domaine;  le  duo 
de  la  peur  et  le  trio  final,  dont  l'harmonie 


286 


DAME 


est  merveilleuse  de  simplicité,  de  force  et 
d'effet.  On  y  sent  l'élève  et  l'admirateur  de 
Méhul.  Le  second  acte  s'ouvre  par  les  cou- 
plets ,  Pauvre  dame  Marguerite ,  remplis 
de  sensibilité  et  ingénieusement  encadrés 
dans  une  imitation  idéale  du  rouet.  Le  trio 
C'est  la  cloche  de  la  tourelle  est  d'une  ampleur 
qu'on  ne  retrouve  pas  fréquemment  dans  les 
ouvrages  de  Boieldieu.  La  cavatine  Viens, 
gentille  dame,  etle  duo  de  la  main  achèvent 
de  peindre  le  caractère  de  Georges;  c'est  son 
côté  tendre  et  galant.  La  scène  de  la  vente 
est  un  tour  de  force  exécuté  avec  une  grâce 
qui  n'a  pas  été  surpassée.  C'est  à  la  fois  des- 
criptif et  seénique.  L'expression  des  person- 
nages intéressés  à  l'action ,  les  émotions  des 
spectateurs,  leurs  réflexions  malicieuses,  tout 
cela  est  aussi  naturel  que  possible,  et  cepen- 
dant quelle  variété  dans  les  détails,  quelle 
richesse  de  combinaisons  rythmiques  !  Ha- 
bitués que  nous  sommes  aux  modulations 
fréquentes  et  éloignées  du  ton  principal,  nous 
sommes  confondus  en  voyant  que,  pendant 
une  scène  aussi  développée ,  l'auteur  ne  s'é- 
loigne presque  jamais  du  ton  d'ut.  Le  troi- 
sième acte  présente  quelques  longueurs; 
mais  elles  sont  compensées  par  le  chœur 
Chantez,  joyeux  ménestrels ,  dont  Boieldieu  a 
emprunté  le  motif  à  un  air  écossais.  Cet  en- 
semble, accompagné  par  les  harpes ,  produit 
toujours  un  gracieux  effet.  Le  rôle  de  Georges 
a  été  créé  par  Ponchard,  qui  y  a  laissé  de 
longs  souvenirs  jusqu'à  ce  que  Roger  l'ait 
repris  en  lui  donnant  une  ampleur  et  un  ca- 
ractère qui  lui  ont  valu  un  de  ses  plus  beaux 
succès  comme  chanteur  et  comme  comédien 
sur  les  principales  scènes  de  l'Europe.  Voici 
la  première  distribution  des  personnages: 
Gaveston  ,  Henri  ;  Anna ,  Mme  Rigaut  ; 
Georges,  Ponchard  ;  Dikson,  Féréol  ;  Jenny» 
Mme  Boulanger;'  Marguerite,  Mme  Desbros- 
ses; Gabriel,  Belnié  ;  Mac-Irton,  Firmin.  Au 
mois  de  mai  1841 ,  ie  théâtre  de  l'Opéra-Co- 
mique  a  donné  une  reprise  de  la  Dame  blan- 
che avec  Masset  et  Mn>e  Rossi-Caccia  dans  les 
rôles  de  Georges  et  d'Anna.  Tous  deux  y  ont 
mérité  des  applaudissements.  Achard  a  dé- 
buté avec  succès  dans  le  rôle  de  l'aimable 
sous-lieutenant.  La  Dame  blanche  est  le  seul 
opéra-comique  qui  n'ait  jamais  quitté  le  ré- 
pertoire depuis  son  apparition. 

Voilà  donc  soixante-dix  ans  passés  que  fût 
joué  pour  la  première  fois  cet  opéra- comique, 
et  rien  n'a  pu  affaiblir  encore  le  succès  qui 
l'accueillit  lors  de  son  apparition.  Des  révo- 
lutions successives  sont  venues  remuer  pro- 
fondément le  monde  politique  et  littéraire, 


DAME 

les  milieux  dans  lesquels  nous  vivions  se  sont 
transformés,  les  idées  se  sont  modifiées,  do 
nouvelles  théories  artistiques  ont  remplacé, 
ou  plutôt  succédé  à  des  principes  établis  et 
reconnus,  et  cet  ouvrage  n'a  cessé  d'exciter 
l'admiration  qui  lui  est  si  légitimement  due. 
A  quoi  doit-il  donc  cet  heureux  privilège 
de  ne  pas  avoir  eu  à  souffrir  des  injures 
du  temps,  qui  flétrit  tout,  qui  s'appesantit 
sur  toutes  choses,  en  y  laissant  la  trace 
inneffaçable  de  son  passage,  les  rides,  mar- 
ques de  la  vieillesse?  A  quoi  attribuer  cette 
jeunesse  éternelle  dont  il  semble  posséder  le 
secret  ? 

C'est  que ,  dans  les  œuvres  de  l'esprit  hu- 
main, il  y  en  a  de  deux  espèces.  Les  unes,  em- 
preintes exclusivement  des  goûts  de  l'époque 
des  idées,  des  sentiments,  des  ridicules  qui 
sont  alors  en  cours  de  circulation  dans  le 
monde,  peuvent  avoir,  lors  de  leur  apparition, 
et  même  pendant  quelque  temps,  un  très- 
grand  succès  qui  naît  de  l'actualité  ;  mais  il 
est  rare  qu'elles  survivent  aux  circonstances 
qui  les  ont  fait  naître,  et  elles  tombent  alors 
dans  un  profond  oubli;  les  autres,  au  con- 
traire, conçues  et  exécutées  dans  un  ordre 
d'idées  tout  à  fait  opposé ,  ne  sacrifiant  en 
rien  aux  goûts  dominants  du  jour,  mais  pui- 
sant sans  cesse  aux  sources  éternelles  et  in- 
tarissables du  beau  et  du  vrai  les  éléments 
qui  constituent  leur  existence ,  apparaissent 
aux  regards  des  populations ,  non  comme 
l'expression  exclusive  d'une  époque ,  mais 
comme  un  rayonnement  dont  l'éclat  semble 
grandir  et  prendre  plus  de  force  avec  le 
temps. 

Voici  l'analyse  du  poème.  Au  premier  acte, 
Dikson,  fermier  des  comtes  d'Avenel,  est  sur 
le  point  de  baptiser  un  fils  qui  vient  de 
naître ,  lorsqu'il  apprend  que  le  shérif , 
qu'il  avait  choisi  pour  parrain,  est  ma- 
lade. Le  baptême  ne  peut  avoir  lieu  ; 
grande  douleur  de  Dikson,  de  sa  femme  et 
des  invités.  Arrive  Georges,  un  jeune  sous- 
lieutenant  d'infanterie  au  service  du  roi 
d'Angleterre,  qui  vient  leur  demander  l'hos- 
pitalité. Il  est  très  bien  accueilli  par  ces  bra- 
ves fermiers,  et  Jenny,  femme  de  Dikson, 
mue  par  une  idée  subite ,  lui  propose  d'être 
le  parrain  de  leur  fils.  Georges  accepte  au 
grand  plaisir  des  deux  époux ,  et,  resté  seul 
avec  Dikson ,  il  lui  raconte  son  histoire.  Il  ne 
sait  rien  ni  de  sa  famille  ni  de  son  enfance; 
tout  ce  dont  il  se  souvient,  c'est  de  grands 
domestiques  qui  le  portaient  dans  leurs  bras, 
d'une  petite  fille  avec  laquelle  il  jouait,  et 
d'une  vieille  femme  qui  lui  chantait  des 


DAME 


DAME 


287 


chansons.  Puis  il  fut  transporté  sur  un  vais- 
seau ,  sous  les  ordres  de  Duncan ,  son  oncle, 
qui  lui  enseignait  le  service  maritime;  mais, 
rebuté  par  les  mauvais  traitements  qu'il  re- 
cevait, il  s'échappa  et  se  fit  soldat.  Sa  bra- 
voure lui  valut  l'estime  et  l'affection  de  son 
colonel,  qui  le  considérait  comme  son  fils  ; 
mais,  dans  une  bataille  où  ils  combattaient 
l'un  à  côté  de  l'autre,  ils  furent  tous  les  deux 
blessés,  et  il  eut  la  douleur  de  perdre  celui 
qui  lui  servait  de  père.  Quant  à  lui,  recueilli 
dans  une  chaumière,  il  reçut  les  soins  les 
plus  empressés  et  les  plus  touchants  d'une 
jeune  fille  dont  le  souvenir  est  resté  gravé 
dans  son  cœur,  et  dont  il  cherche  à  découvrir 
les  traces,  car  il  a  appris  qu'elle  n'habitait 
pas  le  pays.  Dikson,  interrogé  à  son  tour  par 
Georges  sur  les  curiosités  de  la  contrée,  lui 
parle  du  château  des  comtes  d'Avenel ,  et  lui 
apprend  comment  le  dernier  comte ,  qui  ap- 
partenait au  parti  des  Stuarts,  a  été  proscrit, 
et  s'est  réfugié  avec  sa  famille  en  France,  où 
il  est  mort,  et  que  pendant  ce  temps  Gaves- 
ton,  l'ancien  intendant  du  comte,  a  si  bien 
embrouillé  les  affaires  de  son  maître,  qu'il 
s'est  enrichi ,  que  le  domaine  d'Avenel  doit 
être  vendu  le  lendemain  à  la  requête  des 
créanciers,  et  que  l'intendant  espère  bien  s'en 
rendre  possesseur,  et  par  là  devenir  seigneur 
d'Avenel.  Mais  tous  les  fermiers  du  pays, 
qui  n'aiment  pas  M.  l'intendant ,  se  sont 
réunis  pour  se  rendre  acquéreurs  du  château 
d'Avenel,  afin  de  le  conserver  et  de  le  resti- 
tuer à  son  véritable  propriétaire ,  et  Dikson 
est  chargé  par  eux  de  cette  mission.  Du  reste, 
quelque  chose  de  singulier  doit  arriver ,  car 
un  garçon  de  ferme  a  vu ,  le  soir  précédent, 
la  Dame  blanche  d'Avenel ,  qui  se  promenait 
sur  les  ruines  du  château.  Georges  dit  en 
riant  qu'il  voudrait  bien  faire  sa  connais- 
sance. Dikson  se  récrie  en  disant  qu'il  n'y  a 
pas  lieu  de  plaisanter  sur  une  croyance  du 
pays  dont  on  a  fait  une  légende,  et  que  du 
reste  la  Dame  blanche  existe ,  puisqu'il  lui  a 
parlé.  Jenny  et  Georges  demandent  dans 
quelle  circonstance.  Alors  il  leur  raconte  que, 
dans  un  moment  de  découragement  où  tous 
les  malheurs  semblaient  fond?e  sur  lui,  et  ne 
trouvant  personne  pour  lui  venir  en  aide  ,  il 
errait  un  soir  dans  la  campagne ,  lorsque  ses 
pas  le  conduisirent  vers  les  ruines  du  château 
d'Avenel,  qu'il  y  pénétra,  et  que,  ne  sachant 
plus  que  devenir,  il  appela  la  Dame  blanche 
à  son  aide ,  se  livrant  corps  et  biens  à  elle, 
si  elle  voulait  le  secourir,  en  lui  donnant 
deux  mille  livres  d'Ecosse.  Quel  ne  fut  pas 
son  étonnement,  et  surtout  son  effroi,  lors- 


qu'il entendit  une  voix  lui  dire  :  «  J'accepte,  » 
et  qu'il  sentit  une  bourse  tomber  à  ses  pieds. 
Saisi  d'effroi,  il  fut  longtemps  cloué  à  la 
place  qu'il  occupait;  puis  enfin  il  saisit  la 
bourse,  et,  tremblant,  éperdu,  il  sortit  des 
ruines,  doutant  encore  de  tout  ce  qui  lui  ar- 
rivait ;  mais  la  vue  des  pièces  d'or  qui  étaient 
en  sa  possession  lui  rendit  le  courage.  Il  se 
remit  à  l'œuvre,  et,  depuis,  ses  affaires  ont  si 
bien  prospéré ,  qu'il  est  devenu  le  plus  riche 
fermier  de  la  contrée.  Toutefois ,  une  idée 
l'obsède ,  c'est  l'engagement  qu'il  a  pris  vis- 
à-vis  de  la  Dame  blanche  ,  d'autant  plus 
qu'il  est  obligé  de  le  remplir  ,  car  tout  à 
l'heure ,  en  reconduisant  les  fermiers  qui 
l'ont  chargé  de  leur  procuration  pour  les  en- 
chères du  lendemain ,  lorsqu'il  revenait  par 
le  carrefour,  un  lutin  s'est  dressé  devant  lui, 
lui  a  remis  un  papier  et  a  disparu  soudain. 
Or  ce  billet  émane  de  la  Dame  blanche  :  elle 
lui  rappelle  sa  promesse  et  lui  ordonne  de  se 
présenter  au  château ,  à  minuit ,  en  deman- 
dant l'hospitalité  au  nom  de  saint  Julien  d'A- 
venel. Dikson  est  atterré ,  Jenny  dans  la  dé- 
solation ;  mais  Georges ,  que  tout  ce  mystère 
intrigue,  offre  de  prendre  la  place  de  Dikson. 
Les  deux  époux  s'y  opposent,  mais  Georges 
insiste  énergiquement  pour  l'accomplisse- 
ment de  son  projet,  et  il  part,  accompagné 
des  vœux  des  deux  époux. 

Deuxième  acte  :  la  scène  se  passe  dans  un 
grand  salon  gothique  du  château  d'Avenel.  La 
nuit  arrive.  Miss  Anna  Jeune  orpheline  élevée 
par  les  soins  du  comte  d'Avenel,  est  revenue 
depuis  la  veille  au  château,  accompagnée  de 
Gaveston,  son  tuteur.  Elle  raconte  à  Margue- 
rite les  événements  qui  se  sont  passés  depuis 
leur  départ  d'Ecosse;  comment  le  comte 
d'Avenel  rejoignit  l'armée  des  montagnards, 
et  comment  le  jeune  Julien  fut  embarqué 
pour  la  France  avec  son  gouverneur,  et  bien- 
tôt disparut  sans  que  l'on  pût  savoir  ce  qu'il 
était  devenu.  Quant  à  la  comtesse  d'Avenel , 
elle  ne  la  quitta  pas,  et,  pendant  huit  ans, 
elle  lui  prodigua  les  soins  les  plus  empressés, 
lorsque  la  mort  vint  la  frapper  tout  à  coup. 
Alors  elle  dut  suivre  Gaveston,  son  tuteur, 
et  dans  un  voyage  qu'il  fit  en  Allemagne, 
où  elle  l'accompagna,  il  la  laissa  pendant 
quelque  temps  chez  une  de  ses  parentes.  La 
guerre  venait  d'éclater,  on  se  battait  non  loin 
de  l'habitation  qu'elle  occupait,  et  l'on  trouva 
près  de  là ,  un  matin ,  un  jeune  officier  dan- 
gereusement blessé.  Elle  le  fit  transporter 
dans  une  chaumière  et  lui  prodigua  tous  les 
soins  que  réclamait  son  état  ;  mais  Gaveston 
revint  tout  à  coup,  il  fallut  partir  sur-le- 


288 


DAME 


DAME 


champ,  et  il  lui  fut  impossible  de  revoir  celui 
auquel  elle  s'intéressait  si  vivement.  «  Éloi- 
gnons ces  souvenirs,  dit-elle  à  Marguerite  ; 
pour  l'instant,  je  dois  faire  taire  mon  cœur, 
pour  ne  m'occuper  que  de  la  réalisation  de 
mon  projet;  dans  quelques  instants ,  peut- 
être,quelqu'un  de  la  contrée  viendra  demander 
l'hospitalité  au  nom  de  saint  Julien  d'Avenel  ; 
tâche  de  lui  donner  cet  appartement.  »  Gaves- 
ton  paraît  et  annonce  à  Anna  la  vente  du 
château ,  qui  doit  avoir  lieu  le  lendemain  ;  il 
lui  demande  en  outre  qu'elle  lui  donne  con- 
naissance du  papier  que  lui  a  remis,  à  son  lit 
de  mort,  la  comtesse  d'Avenel;  mais  Anna 
s'y  refuse  obstinément.  On  sonne  à  la  tou- 
relle. Plus  de  doute,  pense  Anna,  c'est  Dik- 
son.  Marguerite  vient  annoncer  à  Gaveston 
qu'un  jeune  homme  demande  l'hospitalité  au 
nom  des  comtes  d'Avenel,  et  qu'elle  lui  a  ou- 
vert les  portes  du  château.  Gaveston  entre 
en  fureur,  et  veut  qu'il  soit  expulsé  sur-le- 
champ.  Anna  intercède  en  sa  faveur,  et  pro- 
met à  Gaveston,  s'il  veut  pratiquer  cette  an- 
tique hospitalité  des  comtes  d'Avenel ,  de  lui 
donner  connaissance  du  billet  de  la  com- 
tesse. Gaveston  se  radoucit,  ordonne  à  Anna 
de  rentrer  dans  son  appartement  et  fait  intro- 
duire le  jeune  étranger.  Georges  paraît,  dé- 
cline son  nom  et  ses  qualités,  ce  qui  tranquil- 
lise Gaveston,  qui  craignait  que  ce  ne  fût  un 
acquéreur,  et  lui  dit  qu'il  vient  lui  rendre 
service ,  que  dans  le  pays  il  n'entend  parler 
que  de  la  Dame  blanche,  et  qu'il  serait  bien  aise 
d'avoir  une  entrevue  avec  elle  ;  que  du  reste 
il  y  compte ,  puisqu'elle  lui  a  donné  un  ren- 
dez-vous. Gaveston  le  raille  sur  sa  croyance, 
et ,  le  prenant  pour  un  original  ou  un  fou ,  il 
se  retire  ainsi  que  Marguerite.  Georges,  resté 
seul,  invoque  et  appelle  la  Dame  blanche, 
lorsque  tout  à  coup  il  entend  un  bruit  de 
pas,  et  la  Dame  blanche  paraît.  Elle  l'inter- 
pelle en  appelant  Dikson.  «Non,  ce  n'est  pas 
lui,  répond  Georges.  —  Mais  qui  donc  êtes-vous 
alors,  s'écrie  la  Dame  blanche?  —  Comment) 
toi  qui  es  un  lutin,  ne  sais-tu  pas  qui  je  suis? 
faut-il  te  dire  mon  nom  :  Georges  Brown  ?»  A 
ce  nom  et  au  son  de  cette  voix  qu'il  lui  sem- 
blait reconnaître,  la  Dame  blanche  reste  stupé- 
faite; mais  elle  se  remet  bien  vite  et  lui  ra- 
conte tout  ce  qui  lui  est  arrivé  dans  le  Ha- 
novre. A  son  tour ,  Georges  interdit  veut  se 
précipiter  vers  elle  ;  elle  l'en  empêche  en  lui 
disant  qu'elle  va  disparaître  à  jamais,  tandis 
que,  s'il  lui  promet  de  lui  obéir  en  tout 
point ,  elle  lui  fera  voir  la  jeune  fille  qui  l'a 
soigné  et  à  laquelle  il  pense  encore.  Georges 
s'engage  à  exécuter  tout  ce  qu'on  lui  com- 


mandera, du  moment  qu'il  est  certain  de  re- 
trouver sa  belle  inconnue;  alors  la  Dame 
blanche  disparaît.  Gaveston  vient  avertir 
Georges  que  le  jour  est  levé,  et  lui  demande 
en  riant  des  nouvelles  de  la  Dame  blanche. 
Georges  lui  dit  qu'il  l'a  entrevue  et  qu'il  lui 
a  parlé  ;  qu'elle  est  dans  des  dispositions  hos- 
tiles vis-à-vis  de  lui,  et  qu'elle  espère  bien 
l'empêcher  de  devenir  propriétaire  du  do- 
maine d'Avenel  ;  qu'au  reste,  elle  doit  lui  en- 
voyer ses  ordres,  et  qu'il  s'est  engagé  à  les 
exécuter.  Gaveston  le  prend  pour  un  fou ,  et 
engage  Georges,  qui  voulait  aller  faire  un 
tour  de  parc ,  à  assister  à  la  vente  publique 
qui  va  bientôt  commencer  ;  de  cette  façon,  il 
verra  qui  des  deux  aura  raison ,  de  la  Dame 
blanche  ou  de  lui. 

Mac-Irton,  le  juge  de  paix,  arrive,  accom- 
pagné des  gens  de  justice;  d'un  autre  côté, 
les  fermiers,  ayant  Dikson  à  leur  tête,  vien- 
nent pour  disputer  à  Gaveston  le  manoir  des 
comtes  d'Avenel.  La  vente  commence.  Le 
domaine  est  mis  à  prix  à  vingt  mille  écus, 
et,  par  les  enchères  alternatives  de  Gaveston 
et  de  Dikson,  monte  à  cent  mille  écus  ;  les 
fermiers  ne  peuvent  plus  aller  au  delà ,  et  le 
château  va  être  adjugé  à  Gaveston,  lorsque 
Anna,  qui  est  sortie  de  son  appartement  et 
qui  est  venue  se  placer  derrière  Georges,  lui 
ordonne  de  mettre  une  enchère.  Georges  se 
retourne  et  reconnaît  celle  qu'il  aime ,  la 
jeune  fille  qui  l'a  soigné  lorsqu'il  était  blessé  ; 
mais  elle  lui  fait  signe  de  se  contraindre,  en 
lui  rappelant  celle  qui  l'envoie.  Alors  Geor- 
ges met  une  enchère  de  mille  livres.  Grande 
stupéfaction  dans  l'assistance,  puis  la  lutte 
continue  entre  Gaveston  et  Georges,  et,  lors- 
que ce  dernier  semble  découragé ,  Anna  est 
là  qui  l'excite.  Enfin  le  domaine  d'Ave- 
nel est  adjugé  pour  la  somme  de  cinq  cent 
mille  livres  à  Georges  Brown,  sous-lieute- 
nant d'infanterie. 

Troisième  acte.  Au  troisième  acte,  la  scène 
représente  l'intérieur  du  château  dont  on 
vient  de  lever  les  scellés  ;  Anna  et  Margue- 
rite y  pénètrent,  et  Marguerite  reconnaît  les 
lieux  où  elle  a  élevé  le  fils  de  ses  anciens  maî- 
tres, ainsi  qu'Anna,  sa  compagne  inséparable. 
Elle  s'informe  avec  anxiété  auprès  d'Anna  si 
c'est  pour  son  compte  que  Georges  a  acheté 
le  domaine  ;  mais  Anna  la  rassure  en  lui  af-< 
firmant  que  c'est  d'après  ses  ordres  que  la 
jeune  officier  a  surenchéri,  et  qu'il  compte 
sur  elle  pour  payer  les  cinq  cent  mille  li- 
vres, puisqu'il  ne  possède  pas  une  obole.  Elle 
demande  à  Marguerite,  qui  connaît  parfaite- 
ment le  château,  puisqu'elle  l'a  habité  depuis 


DAME 


DAME 


289 


son  enfance ,  si  elle  se  rappelle  ou  se  trouve 
placée  la  statue  de  la  Dame  blanche.  Mar- 
guerite lui  répond  que  c'était  dans  la  salle  de 
réception,  à  droite  ;  elles  y  portent  leurs  re- 
gards ;  mais,  hélas  !  le  piédestal  est  veuf  de 
sa  statue.  Grand  désespoir  d'Anna,  dont  tous 
les  projets  sont  renversés ,  puisque  la  statue 
de  la  Dame  blanche  renfermait  un  coffret 
contenant  toute  la  fortune  du  comte  d'Avenel, 
et  c'est  ce  secret  que  la  comtesse  lui  avait 
confié  à  son  lit  de  mort.  Anna  supplie  Mar- 
guerite de  recueillir  ses  souvenirs  afin  de  lui 
faire  retrouver  la  statue.  Alors  Marguerite 
se  rappelle  qu'un  soir,  la  veille  du  départ  des 
comtes  d'Avenel ,  elle  a  vu  la  statue  descen- 
dre lentement  le  grand  escalier  et  disparaî- 
tre dans  les  entrailles  de  la  terre ,  près  d'un 
passage  secret.  Nul  doute,  ce  sont  des  vo- 
leurs qui ,  ayant  connaissance  du  trésor  que 
renfermait  la  statue,  l'auront  emportée.  Anna 
entraîne  avec  elle  Marguerite  pour  aller  à  la 
découverte  de  la  statue.  Paraît  Georges  ;  il 
est  tout  aussitôt  entouré  par  tous  les  habi- 
tants du  canton  qui  viennent  saluer  leur 
nouveau  seigneur,  et  lui  apportent  le  tribut 
de  leurs  hommages  et  de  leurs  respects.  A  un 
signe  de  Georges,  ils  s'éloignent,  et  celui-ci, 
resté  seul,  contemple  ce  riche  salon  gothique 
que,  dans  son  souvenir  confus,  il  croit  avoir 
déjà  vu,  lorsque  arrive  Gaveston,  venant  lui 
demander  l'explication  de  sa  conduite,  et 
comment  il  se  fait  qu'un  militaire  emploie 
ainsi  la  ruse  pour  déguiser  ses  projets.  A  ces 
paroles,  Georges  s'emporte  et  répond  qu'il 
n'a  servi  que  d'intermédiaire  à  la  Dame 
blanche,  et  que  c'est  pour  son  compte  qu'il  a 
acheté  le  château  ;  que  c'est  elle  qui  payera, 
et  que,  quant  à  lui,  il  est  parfaitement  étran- 
ger à  toute  cette  affaire  ;  qu'il  ne  tient  pas  à 
ce  domaine  et  qu'au  besoin  il  le  lui  cède 
à  prix  coûtant.  Voyant  arriver  Mac-Irton , 
il  s'éloigne,  laissant  Gaveston  étonné  de  sa 
franchise  et  de  son  indifférence,  et  le  croyant 
plus  fou  que  jamais.  Mac-Irton  dit  à  Gaves- 
ton qu'il  a  des  choses  importantes  à  lui  révé- 
ler; mais  auparavant  il  faut  s'assurer  si  per- 
sonne ne  peut  les  surprendre.  Pendant  ce 
temps,  Anna  vient  d'entr'ouvrir  un  panneau 
de  la  galerie  ;  mais,  voyant  Gaveston  avec 
Mac-Irton,  elle  le  referme  bien  vite  et  les 
écoute.  Mac-Irton  vient  apprendre  à  Gaves- 
ton que  Julien,  le  fils  du  comte  d'Avenel,  est 
de  retour.  Une  lettre  de  Londres  porte  que 
Duncan  ,  le  gouverneur  de  Julien,  a  signé  à 
son  lit  de  mort  une  déclaration  qui  prouve 
que  Julien,  comte  d'Avenel,  sert  dans  un  ré- 
giment d'infanterie  sous  le  nom  de  Georges 


Brown.  Il  est  facile  de  s'expliquer  mainte- 
nant pourquoi  il  a  surenchéri  la  veille  pour 
le  domaine  d'Avenel  ;  mais  Gaveston  rassure 
Mac-Irton ,  en  lui  apprenant  que  Georges  ne 
sait  encore  rien  de  son  nom  ni  de  sa  nais- 
sance, qu'il  n'a  pas  d'argent,  et  que  par  ce 
moyen,  en  le  mettant  en  demeure  de  payer, 
il  a  le  temps  d'arriver  à  la  possession  du  do- 
maine d'Avenel.  «Oui,  mais  il  faut  se  hâter; 
allons  donc  préparer  tout  ce  qu'il  faut  pour 
cela.»  Et  ils  s'éloignent.  Anna  sort  par  la 
porte  creusée  dans  la  boiserie  :  elle  est  déses- 
pérée de  ce  qu'elle  vient  d'apprendre  ;  Geor- 
ges, celui  qu'elle  aime,  c'est  Julien,  comte 
d'Avenel.  Marguerite  accourt  lui  apprendre 
une  bonne  nouvelle  ;  le  fils  de  ses  anciens 
maîtres,  le  comte  Julien  ne  peut  tarder  à  re- 
venir, car  en  descendant  dans  la  chapelle  sou- 
terraine pour  faire  une  prière ,  elle  a  revu  la 
statue  de  la  Dame  blanche.  Quel  bonheur  !  «  Et 
puis  il  va  vous  marier  avec  Georges,  ce  bel 
officier  que  vous  aimez.  »  Anna  comprime  les 
battements  de  son  cœur,  et  ordonne  à  Mar- 
guerite de  tout  préparer  pour  un  prompt  dé- 
part... dans  l'intérêt  de  Julien.  Marguerite 
se  hâte  alors.  Anna  accomplira  son  sacrifice 
jusqu'au  bout,  elle  veut  que  Julien  ignore 
que  c'est  elle  qui  lui  rend  sa  fortune  ;  elle  sa- 
crifiera son  bonheur  et  payera  ainsi  la  dette 
qu'elle  a  contractée  vis-à-vis  de  ceux  qui  ont 
pris  soin  de  son  enfance.  Jenny  accourt  tout 
effrayée;  voici  encore  M.  Mac-Irton  suivi 
d'hommes  de  loi  qui  se  présente  au  château. 
Il  n'y  a  pas  de  temps  à  perdre.  Anna  se  pré- 
cipite vers  la  chapelle  et  laisse  là  Jenny 
étonnée.  Arrive  Georges,  qui  cherche  par- 
tout son  apparition ,  et  Dikson,  qui  se  plaint 
du  tort  que  Georges  lui  a  fait  en  prenant  sa 
place  ;  car  sans  cela,  il  aurait  vu  la  Dame 
blanche  qui  lui  aurait  donné  le  château  et 
une  grosse  somme  d'argent.  Georges  lui  ré- 
pond qu'il  lui  cède  volontiers  le  domaine,  et 
qu'il  n'a  qu'à  s'en  dire  le  propriétaire  devant 
les  personnes  qui  arrivent.  En  effet,  entrent 
à  ce  moment  Mac-Irton  et  les  gens  de 
justice ,  qui  viennent  sommer  Georges  de 
payer  sur-le-champ,  ou  sans  cela,  on  va  le 
conduire  en  prison.  Dikson  alors  refuse  la 
propriété,  et  Georges  répond  qu'il  attend 
tout  de  la  Dame  blanche.  Un  prélude  do 
harpe  se  fait  entendre ,  et  l'on  voit  la  Dame 
blanche  traverser  la  galerie,  descendre  l'es- 
calier et  venir  se  placer  sur  le  piédestal  vide. 
Tout  le  monde  se  retourne ,  la  reconnaît  et 
se  prosterne.  Alors  la  Dame  blanche  annonce 
à  l'assistance  que  le  descendant  des  comtes 
d'Avenel  est  au  milieu  d'eux,  elle  désigne 

19 


290 


DAME 


DAME 


Georges,  et,  lui  montrant  le  coffret  qu'elle 
tient  caché  sous  son  voile ,  lui  apprend  qu'il 
renferme  toute  la  fortune  du  comte  d'Ave- 
nel.  Elle  descend  lentement  du  piédestal , 
passe  près  de  Julien  en  lui  disant  un  éternel 
adieu ,  et  se  dirige  vers  la  porte  du  fond  ; 
mais  Gaveston  la  saisit  par  le  bras,  la  ra- 
mène sur  le  devant  du  théâtre  et  lui  arrache 
son  voile.  Cri  de  surprise  en  reconnaissant 
Anna  qui  se  jette  aux  pieds  de  Julien.  Celui- 
ci  s'empresse  de  la  relever ,  reconnaissant  la 
jeune  fille  qui  occupe  seule  sa  pensée;  mais 
Anna  lui  dit  qu'elle  ne  peut  être  à  lui,  puis- 
qu'elle est  orpheline  et  sans  fortune.  Julien 
la  décide  en  lui  disant  qu'il  renonce  aux  hon- 
neurs et  aux  richesses  qu'elle  lui  a  fait  re- 
couvrer, si  elle  ne  consent  à  les  partager  avec 
lui.  Tel  est  libretto  sur  lequel  Boieldieu  a 
composé  sa  musique;  musique  ravissante 
d'un  bout  à  l'autre ,  n'ayant  pas  de  parties 
faibles  et  où  règne  un  ensemble,  une  har- 
monie, une  entente  des  lois  musicales  qui 
assurent  à  son  œuvre  une  éternelle  durée.  On 
peut  dire  que,  dans  cette  partition,  il  s'est 
surpassé  lui-même,  et  aucun  des  opéras-co- 
miques qu'il  avait  donnés  précédemment , 
même  les  plus  remarquables ,  comme  Ma 
Tante  Aurore  et  les  Voitures  versées,  ne  peut 
entrer  en  comparaison  avec  la  Dame  blan- 
che, qui  est  un  véritable  chef-d'œuvre.  Et 
pour  arriver  à  un  pareil  résultat,  les 
moyens  qu'il  emploie  sont  simples ,  les  res- 
sorts faciles  et  légers  ;  il  ne  fait  pas  un  ample 
bagage  de  ces  formules  savantes  et  pénibles 
avec  lesquelles  certains  compositeurs  pen- 
sent produire  de  l'effet.  Non  ;  chez  lui,  point 
de  recherche,  point  d'affectation  ;  la  mélodie 
passe  avant  la  science,  l'inspiration  remplace 
les  formules  toutes  préparées  ;  chez  lui,  tout 
est  dicté  par  le  goût,  l'expression  et  le  senti- 
ment ;  ses  effets ,  il  les  cherche  dans  son  su- 
jet même,  dans  l'harmonie  intime  qui  existe 
entre  la  musique  et  les  paroles  auxquelles 
elle  est  appropriée  ;  tout  est  en  situation  ,  et 
dès  lors  le  sentiment  de  la  vérité  jaillit  de  ce 
sublime  et  mystérieux  accord.  Sa  musique, 
loin  d'être  maniérée ,  travaillée ,  visant  à  la 
prétention,  est  abondante,  claire,  limpide, 
facile  et  légère;  facile  surtout,  parce  qu'il 
veut  que  les  oreilles  les  plus  rebelles  à  l'har- 
monie puissent  sans  difficulté  la  comprendre 
et  la  retenir.  Il  n'écrit  point  pour  une  classe 
de  gens  que  l'on  est  convenu  d'appeler  di- 
lettantes, comme  qui  dirait  les  élus  de  la 
science  musicale,  ceux  qui  seuls  en  com- 
prennent et  en  apprécient  les  beautés.  Mais 
la  musique  de  Boieldieu,  et  surtout  celle  de 


la  Dame  blanche,  s'adresse  à  tout  le  monde  • 
elle  possède  au  plus  haut  degré  le  don  de 
passionner  le  public,  parce  qu'elle  vient  émou- 
voir la  fibre  du  cœur ,  et  que  l'on  ne  peut 
rester  insensible  à  ce  qui  est  l'expression  la 
plus  complète  et  la  plus  vraie  des  sentiments 
humains. 

Aussi  la  musique  de  la  Dame  blanche  est- 
elle  populaire  ;  elle  n'est  point  restée  le  do- 
maine privilégié  d'un  cercle  restreint  d'ama- 
teurs; tout  le  monde  la  chante;  la  France 
entière  redit  à  l'écho  ces  mélodies  et  ces  airs 
qui  ont  fait  le  tour  du  monde,  chaque  géné- 
ration les  redit  à  celle  qui  lui  succède,  et  le 
théâtre  qui  l'a  vu  naître  entretient  cette  fer- 
veur en  offrant  souvent  à  l'admiration  des 
spectateurs  empressés  ce  chef-d'œuvre  de 
grâce,  de  sentiment  et  de  style  dont  plus  de 
quinze  cents  représentations  n'ont  pu  affaiblir 
le  succès. 

En  1864,  on  donna  la  millième  représen- 
tation de  la  Dame  blanche,  et  ce  fut  une 
fête  pour  le  théâtre  de  l'Opéra -Comique, 
ainsi  que  pour  le  public.  Le  1er  septembre 
de  la  même  année,  après  deux  mois  de  fer- 
meture exigée  par  des  réparations  importan- 
tes, le  théâtre  rouvrit  ses  portes  au  public,  et 
ce  fut  par  la  Dame  blanche  et  le  Tableau  par- 
lant qu'il  inaugura  sa  réouverture. 

Les  départements  consacrèrent  le  succès 
que  cette  œuvre  avait  obtenu  dans  la  capitale; 
et  à  RoueD,  patrie  du  compositeur,  où  elle  fut 
représentée  sur  le  théâtre  des  Arts,  pour  la 
première  fois  le  25  février  1826,  précédée  d'un 
prologue  en  un  acte  et  en  prose ,  intitulé 
Monsieur  Balcon  ou  le  Dilettante,  composé 
exprès  pour  la  solennité  par  M.  Ulric  Guttin- 
ger ,  elle  obtint  un  véritable  triomphe.  C'est 
que  la  musique  de  cette  œuvre  est  essentiel- 
lement française,  et  qu'on  peut  l'offrir  comme 
modèle  aux  jeunes  compositeurs  qui  débu- 
tent dans  la  carrière.  Ils  ne  sauraient  choisir 
un  meilleur  guide. 

La  Dame  blanche  a  donné  naissance  à  quel- 
ques parodies.  Le  5  janvier  1826,  on  repré- 
senta au  théâtre  du  Vaudeville  une  pièce  de 
MM.  Gersain,  Gabriel  et  Brazier,  intitulée  : 
les  Dames  à  la  mode.  Au  reste,  c'était  plutôt 
une  critique  générale, parce  qu'àcette  époque 
la  scène  des  principaux  théâtres  de  Paris 
était  occupée  par  des  pièces  dont  le  person- 
nage principal  était  une  femme.  Ainsi  l'on  re- 
présentait en  même  temps  Armide,  Sémiramis, 
la  Dame  du  Lac,  la  Dame  blanche,  la  Fille  du 
musicien  ;  mais  on  ne  saurait  y  voir  une  cri- 
tique de  l'œuvre  de  Boieldieu,  puisque, au  con- 
traire, les  plus  grands  éloges  lui  étaient  pro- 


DAME 


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291 


digues.  Honoré  fit  représenter  à  Bordeaux, 
en  1827 ,  une  imitation  burlesque  de  la  Dame 
blanche,  en  deux  actes  et  demi,  en  prose, 
mêlée  de  couplets ,  sous  le  titre  de  :  la  Dame 
noire  ou  le  Tambour  et  la  grisette.  Elle  est 
imprimée  (Paris,  Barba,  1828,  in-8°). 

Citons  encore  la  Dame  blanche  de  Blacknels, 
divertissement  impromptu  en  trois  actes  et 
en  prose,  mêlé  de  couplets.  Cette  pièce,  com- 
posée par  le  marquis  de  Lally-Tollendal , 
pour  une  fête  de  famille,  et  qui  fut  repré- 
sentée sur  le  théâtre  de  l'hôtel  de  Noailles,  à 
Saint-Germain,  en  octobre  1827,  n'a  de  rap- 
port avec  l'opéra-comique  de  ce  nom  que  son 
titre  et  quelques  couplets  parodiés  sur  les 
airs  de  la  Dame  blanche.  Ce  divertissement 
est  imprimé  (Paris,  Jules  Didot  aîné,  1827, 
in-8°)  ;  mais  il  est  fort  rare,  parce  qu'il  n'a 
été  tiré  qu'à  cinquante  exemplaires  destinés 
à  être -offerts  en  présent. 

*  dame  de  monsobeau  (la),  opéra  en 
cinq  actes  et  sept  tableaux,  paroles  d'Auguste 
Maquet,  musique  de  M.  Gaston  Salvayre,  re- 
présenté à  l'Opéra  le  30  janvier  1888.  C'était 
une  idée  au  moins  singulière  de  bâtir  un 
opéra  sur  un  tel  sujet.  On  connaît  le  roman 
fameux  signé  du  nom  d'Alexandre  Dumas, 
roman  aimable,  familier,  charmant,  où  l'on 
retrouve  à  chaque  pas  la  main  de  cet  enchan- 
teur qui  pendant  quarante  ans  a  été  la  joie  de 
ses  contemporains,  mais  où  la  passion  est  à 
fleur  de  peau  et  où  le  lyrisme  nécessaire  à  un 
poème  d'opéra  brille  par  son  absence  la  plus 
complète.  On  aurait  pu,  de  ce  roman,  tirer  un 
livret  pittoresque  d'opéra-comique  à  la  ma- 
nière du  Pré  aux  Clercs,  surtout  en  conser- 
vant leur  place  aux  deux  figures  si  amusantes 
de  Chicot  et  de  Gorenflot,  qui  ne  faisaient 
qu'apparaître,  et  même  inutilement,  sui  la 
scène  de  l'Opéra;  mais  c'était  une  chimère' 
d'y  chercher  le  sujet  d'un  drame  lyrique.  Tout 
d'abord,  ce  sujet  manque  de  grandeur  et  de 
poésie,  les  amours  de  Diane  de  Méridor  et  de 
Bussy  d'Amboise  ne  suffisant  pas  à  lui  donner 
l'envergure  nécessaire.  En  second  lieu,  les 
types  manquent  absolument,  et  il  n'en  est  pas 
un,  même  Bussy,  à  qui  le  musicien  puisse 
essayer  de  donner  l'apparence  d'un  caractère. 
Enfin,  l'action  du  roman,  pour  être  contenue 
dans  les  limites  de  cinq  actes  d'opéra,  doit 
être  tellement  resserrée  qu'elle  en  devient 
obscure  et  inintelligible.  Le  livret  de  la  Dame 
de  Monsoreau  ne  pouvait  donc  être  bon,  et  en 
vérité  il  était  loin  de  l'être.  La  musique,  par 
malheur,  n'était  pas  meilleure,  et  l'ensemble 
de  l'œuvre  était  tel  qu'elle  ne  pouvait  exciter 


ni  la  sympathie,  ni  l'intérêt.  Elle  se  traîna 
misérablement  pendant  quelques  représenta- 
tions et  disparut  bientôt  pour  jamais,  en  dépit 
des  efforts  de  ses  excellents  interprètes,  dont 
les  trois  principaux  n'étaient  autres  que 
M»e  Bosman,  MM.  Jean  de  Reszké  et 
Delmas,  chargés  des  rôles  de  Diane,  de 
Bussy  et  de  Monsoreau. 

DAME  DE  PIQUE  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Scribe,  musique  de 
Halévy,  représenté  à  l'Opéra-Comiquo  le  28 
décembre  1850.  Le  sujet  de  la  pièce  a  été  tiré 
d'une  nouvelle  du  célèbre  poète  russe  Pousch- 
kine,  que  M.  Mérimée  avait  déjà  fait  con- 
naître au  public.  Comme  il  arrive  assez  fré- 
quemment, la  même  histoire,  en  passant'  du 
cabinet  de  lecture  à  la  scène,  perd  beaucoup 
de  son  intérêt.  Les  entrées  et  sorties  des  per- 
sonnages dramatiques,  les  ressorts  ingénieux 
qu'il  faut  imaginer  et  faire  mouvoir  s'accom- 
modent souvent  mal  à  la  nature  de  la  con- 
ception primitive.  Telle  situation,  amenée  en 
deux  ou  trois  chapitres,  doit  être  produite  au 
théâtre  dans  un  court  délai,  et  devient  de 
suite  forcée  et  invraisemblable.  Dans  ce  cas , 
le  compositeur  subit  les  conséquences  de 
l'erreur  du  librettiste.  L'opéra  de  la  Dame  de 
Pique  renferme  des  beautés  musicales  incon- 
testables, et  néanmoins  il  n'a  obtenu  qu'un 
succès  d'estime.  La  princesse  Poloska  pos- 
sède un  secret  au  moyen  duquel  on  est  sûr 
de  gagner  au  jeu  ;  elle  l'a  appris  de  l'impéra- 
trice Catherine,  qui  trichait  à  l'aide  du  trois, 
du  dix  et  de  la  dame  de  pique.  L'intrigue  re- 
pose sur  ce  secret  diabolique  que  surpren- 
nent deux  joueurs,  le  colonel  Zizianow  et  le 
geôlier  Roskaw.  Un  jeune  sous  -  officier , 
Constantin  Nélidoff ,  aimé  de  la  princesse  et 
rival  du  colonel,  gagne  à  ce  dernier  300,000 
roubles,  somme  qui  lui  sert  à  acquitter  la 
dette  de  son  père,  à  recouvrer  ses  droits  à  la 
liberté  et  à  la  main  de  Poloska.  On  voit 
combien  un  tel  sujet  s'accordait  peu  avec  le 
genre  d'inspiration  si  élevée  et  si  poétique  du 
musicien.  L'ouverture  renferme  un  andante 
en  sourdine  avec  accompagnement  de  clo- 
ches d'un  joli  effet,  et  deux  charmants  motifs 
reproduits  dans  l'ouvrage.  Dans  le  premier 
acte,  on  remarque  un  air  de  basse  d'un  beau 
caractère  :  C'est  un  feu  qui  brûle  sans  cesse; 
l'air  du  ténor,  Quand  la  blanche  neige;  un 
chœur  de  mineurs,  un  chœur  d'officiers  et  l'air 
de  soprano,  Toit  maternel.  Au  second  acte,  le 
chœur  des  joueurs ,  la  romance  du  ténor,  Ma 
tentence  est  prononcée  ;  le  dialogue  de  la  pri- 
son et  le  finale  plein  d'énergie,  offrent  des 


292 


DAME 


DAME 


beautés  variées  et  une  instrumentation  élé- 
gante. Des  couplets  ravissants,  Non  seulement 
je  suis  bossue,  dans  le  troisième  acte,  ont  été 
bissés  â  chaque  représentation.  Mme  Ugalde 
a  fait  du  rôle  de  Poloska  une  de  ses  meil- 
leures créations.  Les  autres  personnages  ont 
été  joués  par  Bataille,  Boulo,  Couderc,  Ric- 
quier  et  Mlle  Meyer. 

*  DAME  DE  PIQUE  (la),  opéra  en  trois 
actes,  livret  tiré  de  la  nouvelle  célèbre  de 
Pouchkine  par  M.  Modes  Tschaïkowsky,  mu- 
sique de  Pierre  Tschaïkowsky  son  frère,  re- 
présenté au  théâtre  Marie  de  Saint-Péters- 
bourg, en  novembre  1890.  C'est  l'un  des  der- 
niers ouvrages  du  célèbre  compositeur  mort 
si  prématurément  et  dont  son  pays  était  si 
justement  lier.  Le  sujet  du  drame  mis  en 
musique  par  lui  est  lugubre  ;  il  roule  sur  les 
effets  funestes  de  la  passion  du  jeu.  Hermann, 
joueur  endurci,  apprend  qu'une  vieille  com- 
tesse, surnommée  «  la  Dame  de  pique  »,  qui 
a  fait  naguère  un  long  séjour  à  la  cour  de 
Versailles,  connaît  une  combinaison  de  cartes 
qui  assure  la  fortune  au  joueur  qui  les  réunit 
dans  sa  main.  Cette  vieille  comtesse  a  une 
petite-fille  nommée  Lise,  dont  Hermann  est 
épris  et  qui  répond  à  son  amour.  Mais  la  pas- 
sion du  jeu  prime  chez  lui  tout  autre  senti- 
ment. Une  nuit,  il  pénètre  chez  «  la  Dame  de 
pique  »  et  la  somme,  sous  peine  de  la  mort, 
de  lui  révéler  son  secret;  mais  la  vieille 
femme,  terrifiée  par  ses  menaces,  meurt  de 
frayeur  sans  avoir  le  temps  de  lui  obéir,  et  sa 
petite-fille,  devant  cette  mort  causée  par  son 
fiancé,  rompt  pour  jamais  avec  lui.  Cepen- 
dant, émue  du  désespoir  dans  lequel  elle  le 
voit  plongé,  elle  se  rapproche  d'Hermann  et 
lui  offre  de  partager  sa  vie,  mais  à  la  condi- 
tion qu'ils  iront  chercher  une  autre  patrie, 
qu'il  transformera  son  existence  et  deviendra 
un  honnête  travailleur.  Mais  Hermann,  dans 
une  vision,  voit  lui  apparaître  «  la  Dame  de 
pique  »,  qui  lui  apprend  que  les  trois  cartes 
fatidiques,  celles  qui  gagnent  à  tout  coup, 
sont  celles-ci,  dans  l'ordre  suivant  :  le  trois, 
le  sept  et  l'as  de  pique.  Se  croyant  sûr  alors 
■de  la  fortune,  il  refuse  de  renoncer  au  jeu,  il 
abandonne  Lise,  qui  se  noie  de  désespoir,  et 
retourne  tenter  la  chance,  persuadé  qu'elle 
lui  sera  cette  fois  favorable.  Le  hasard  veut 
que  précisément  on  lui  distribue  le  trois,  le 
sept  et  l'as  de  pique;  il  est  au  comble  de  ses 
■  vœux  et  il  joue  l'as,  lorsque  son  adversaire 
lui  répond  par  la  dame  de  pique,  qui  lui  fait 
perdre  la  partie  et  qui  le  ruine  en  un  instant. 
H  envisage  alors  la  situation  qu'il  s'est  faite, 


et,  fou  de  honte  et  de  douleur,  il  se  perce  le 
cœur  d'un  coup  de  poignard. 

Sur  ce  drame  sombre,  éclairé  par  instants 
d'une  lueur  d'amour,  le  compositeur  a  écrit 
une  partition  dont  certaines  parties  sont  d'une 
grâce  captivante,  mais  dont  l'ensemble  est 
d'une  couleur  profondément  tragique.  L'œuvre 
est  puissante,  sans  doute  inégale  parfois, 
mais  décèle  chez  le  musicien  un  véritable 
tempérament  scénique,  servi  par  une  rare 
connaissance  des  procédés  techniques  de  son 
art.  Elle  s'impose  d'ailleurs  à  l'attention  sinon 
par  une  grande  originalité,  du  moins  par  la 
générosité  de  l'inspiration  et  par  la  distinc- 
tion de  la  forme.  Elle  a  obtenu  auprès  des 
compatriotes  du  compositeur  un  succès  écla- 
tant, dont  ont  pris  leur  part  ses  deux  princi- 
paux interprètes,  le  ténor  Figner  et  sa  femme, 
Mme  Medea-Figner.  Le  succès  de  la  Dame  de 
pique  n'a  pas  été  moindre  à  Moscou  qu'à 
Saint-Pétersbourg,  et  l'ouvrage  fait  aujour- 
d'hui partie  du  répertoire  de  toutes  les 
scènes  musicales  russes. 

DAME  D'HONNEUR  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  livret  de  MM.  Paul  Duport  et 
Edouard  Monnais,  musique  de  Despréaux, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  4  octobre 
1838.  La  pièce  n'a  pas  eu  de  succès.  On  a  re- 
marqué dans  la  partition  l'air  chanté  par 
Mile  Prévost,  et  un  bon  trio  finissant  en 
quatuor.  Le  rôle  principal  a  été  tenu  par 
Jansenne. 

DAME  DU  LAC  (la)  ,  opéra  en  quatre  actes, 
paroles  de  d'Epagny,  Auguste  Rousseau  et 
Horace  Raisson,  musique  de  Rossini,  arran- 
gée par  Lemière  de  Corvey,  représenté  à 
l'Odéon  le  31  octobre  1825.  (V.  la  Donna  del 
Lago.) 

DAME  INVISIBLE  (la)  OU  L'AMANT  À 
L'ÉPREUVE ,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  Moline  et  Loraux,  musique  de  Henri  Ber- 
ton,  représenté  à  la  Comédie-Italienne  le 
5  décembre  1787. 

*  DAME  invisible  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Daudet  et  Randon,  mu- 
sique de  Boieldieu,  représenté  à  Saint-Pé- 
tersbourg en  1808. 

*  DAME  JEANNE,  opéra,  musique  de 
Lange-Muller,  représenté  au  théâtre  Royal 
de  Copenhague  en  mars  1891. 

DAME  KOBOLD,  opéra-comique  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Joachim  Raff,  repré- 
senté à  Weimar,  le  9  avril  1870,  pour  la  fête 
de  S.  A.  la  grande-duchesse  ;  c'est  l'œuvre 
d'un  musicien  de  mérite. 


DAMN 


DAMN 


293 


DAME  VOILÉE  (la)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Ségur  jeune,  musique  de 
Mengozzi,  représenté  à  l'Opéra-Çomique  le 
28  novembre  1799. 

DAMES  CAPITAINES  (les),  opéra-comi- 
que  en  trois  actes ,  paroles  de  Mélesville , 
musique  de  M.  Reber,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  3  juin  1857.  L'action  se  passe  au 
temps  de  la  Fronde  ;  la  duchesse  de  Châtillon 
en  est  l'héroïne.  C'est  un  tissu  d'invraisem- 
blances sans  intérêt.  C'est  une  véritable  infor- 
tune pour  un  compositeur  que  d'avoir  eu  à 
traiter  un  tel  livret.  M.  Reber  a  déployé  beau- 
coup de  savoir,  de  goût,  d'habileté,  dans  la 
partition,  sans  pouvoir  triompher  des  situa- 
tions ingrates  du  poème,  si  poème  il  y  a.  On 
a  remarqué  l'ouverture  militaire,  le  refrain  de 
Bischoff  :  Vive  le  vin  du  Rhin  !  le  finale  bien 
rythmé  du  premier  acte  ;  dans  le  second,  le 
joli  duo  de  Guitaut  et  de  la  duchesse,  les  cou- 
plets de  Gaston  avec  accompagnement  de 
harpe,  et  dans  le  troisième  acte,  un  petit 
trio.  Les  rôles  ont  été  chantés  par  Barbot, 
Couderc,  Sainte-Foy,  Mme  Vandenheuvel-Du- 
prez  et  Mlle  Lemercier. 

DAMète  ET  zulmis,  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  Desriaux ,  musique  de  Mayer, 
représenté  à  l'Académie  royale  de  musique 
le  2  juille+  1780,  à  la  suite  de  Laure  et  Pétrar- 
que, de  Candeille.  Il  partagea  le  sort  de  ce 
dernier  ouvrage  et  n'eut  aucun  succès. 

DAMINA  plaçât  A  (la),  opéra  italien , 
musique  de  Acciajuoli,rep.  à  Venise  en  1680. 

*  damnaçao  do  fausto  (a),  opérette  en 
quatre  actes,  musique  de  M.  Freitas  Gazul, 
représentée  à  Lisbonne  sur  le  théâtre  du 
Prince-Royal. 

DAMNATION  DE  FAUST  (la),  légende  en 
quatre  parties,  paroles  de  MM.  Hector  Berlioz, 
Gérard  et  Gandonnière,  musique  de  M.  H.  Ber- 
lioz. Cet  ouvrage  a  été  exécuté  dans  la  salle 
de  l'Opéra-Comique  le  6  décembre  1846.  Cette 
œuvre  appartient  au  genre  descriptif  et  a 
été  conçue  sous  l'influence  des  idées  de  la 
nouvelle  école  allemande.  Des  musiciens  su- 
périeurs comme  M.  Berlioz  peuvent  tirer  un 
grand  parti  de  cet  étrange  système,  qui  con- 
siste à  considérer  comme  non  avenues  les 
règles  de  la  composition  musicale  établies 
successivement  par  les  maîtres  italiens  et  al- 
lemands des  trois  derniers  siècles,  parce  qu'il 
ne  peut  se  soustraire  toujours  ni  entière- 
ment aux  conséquences  de  son  éducation  mu- 
sicale et  du  milieu  dans  lequel  il  vit,  et  qu'il 
se  retrouve  à  son  insu ,  tout  en  protestant , 


sur  la  grande  route  et  en  bonne  compagnie. 
Mais  dans  quel  labyrinthe,  au  fond  de  quelles 
ténèbres  ne  nous  conduiraient  pas  les  secta- 
teurs médiocres  de  cette  doctrine  romanti- 
que, aussi  éloignée  du  sentiment  de  la  nature 
que  du  pur  idéal?  Les  poètes  et  les  littéra- 
teurs qui  se  sont  fait  une  légitime  réputation 
depuis  1830  la  doivent  à  un  mérite  d'autant 
plus  grand ,  plus  personnel ,  plus  exception- 
nel, que  les  nuages  et  les  travestissements 
bizarres  dont  ils  se  sont  affublés  ne  l'ont  pu 
obscurcir  ni  étouffer.  Tout  peindre ,  tout  ex- 
primer avec  le  plus  de  réalité  possible,  pho- 
tographier les  impressions  morales ,  dissiper 
la  pénombre  qui  enveloppe  toujours  un  peu 
les  sentiments  humains,  encombrer  le  tableau 
d'une  foule  de  détails  accessoires  et  minu- 
tieusement indiqués,  tel  est  le  point  de  dé- 
part et  le  programme  de  la  symphonie  ro- 
mantique. C'est  une  hérésie  matérialiste  au 
fond.  Mais  il  ne  suffit  pas  de  formuler  un 
programme,  il  faut  l'exécuter,  et  c'est  ici  que 
se  manifeste  une  contradiction  bien  singu- 
lière. Nos  musiciens  se  mettent  à  l'œuvre. 
Ils  répudient  comme  insuffisant  l'héritage  de 
Haydn,  de  Mozart,  de  Gluck  et  de  Beetho- 
ven. Ils  sont  si  riches  de  leur  propre  fonds  t 
Us  démolissent  l'édifice  harmonique,  et  quand 
tous  les  matériaux  sont  à  leurs  pieds,  ils  ten- 
tent de  le  reconstruire  d'après  un  nouveau 
plan.  Mais  ils  négligent  de  numéroter  les 
pierres,  de  sorte  qu'au  lieu  de  la  vérité  d'ex- 
pression, ils  trouvent  l'hyperbole;  ils  rem- 
placent les  contrastes  naturels  par  des  anti- 
thèses outrées,  et  ils  font  de  la  lumière  se- 
reine un  jourblafard.  Ils  substituent  àl'idiome 
de  l'art,  à  la  langue  sacrée ,  un  vocabulaire 
polyglotte  dont  ils  possèdent  seuls  la  clef.  Les 
tonalités  sont  décousues ,  les  relations  et  les 
affinités  détruites  :  c'est  le  chaos.  M.  Berlioz, 
comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  s'est  dé- 
gagé maintes  fois  de  ces  obscures  théories,  et, 
dans  sa  Damnation  de  Faust,  dans  son  orato- 
rio de  l'Enfance  du  Christ,  et  surtout  dans  la 
plus  grande  partie  de  l'opéra  des  Troyens,  il 
a  écrit  des  morceaux  d'un  goût  exquis,  dans 
lesquels  l'originalité  n'exclut  pas  la  parfaite 
satisfaction  de  l'oreille,  de  l'intelligence  et  du 
cœur.  Afin  que  le  lecteur  se  rende  compte  du 
but  que  s'est  proposé  le  compositeur  dans 
l'ouvrage  dont  il  est  ici  question ,  nous  en 
reproduisons  le  livret. 

Première  partie  :  les  Plaines  de  Hongrie.,  pas- 
torale ;  Faust  seul,  ronde  de  paysans;  chœur, 
récitatif  ;  Marche  hongroise  (orchestre  seul). 

Deuxième  partie  :  Faust  dans  son  cabinet  de 
travail,  récitatif  sur  une  fugue  instrumentale; 


294 


DAMO 


DAND 


Hymne  de  la  fête  de  Pâques,  chœur  ;  récitatif. 
Cave  de  Leipzig,  chœur  de  buveurs  ;  chanson 
de  Brander,  ivre  ;  chanson  de  Méphistophé- 
lès,  —  Bosquets  et  prairies  du  bord  de  l'Elbe. 
Sommeil  de  Faust  ;  chœur  de  sylphes  et  de 
gnomes;  ballet  des  sylphes  ;  récitatif;  chœur 
de  soldats;  chanson  latine  d'étudiants;  la 
chanson  et  le  chœur  ensemble. 

Troisième  partie  :  Retraite  militaire  (or- 
chestre seul)  ;  Faust  dans  la  chambre  de  Mar- 
guerite, air;  le  Roi  de  Thulé ,  chanson  gothi- 
que; Marguerite  seule;  récitatif  de  Méphis- 
tophélès  ;  Devant  la  maison  de  Marguerite; 
évocation  ;  danse  de  follets  (orchestre  seul), 
sérénade  de  Méphistophélès  ;  finale  :  duo,  trio, 
chœur  (Marguerite,  Faust,  Méphistophélès, 
bourgeois  et  artisans). 

Quatrième  partie  :  air  :  Marguerite  seule; 
récitatif  mesuré  avec  le  chœur  des  soldats  et 
la  retraite.  —  Forêts  et  cavernes,  Faust  seul; 
Invocation  à  la  nature  ;  récitatif  de  Méphis- 
tophélès (chasse  lointaine)  ;  la  course  à  l'a- 
bîme (Faust  et  Méphistophélès ,  chœur  et  or- 
chestre); pandœmonium  ;  chœur  infernal; 
épilogue  (sur  la  terre  et  dans  le  ciel)  ;  récita- 
tif à  six  voix  ;  chœur  d'esprits  célestes  ;  apo- 
théose de  Marguerite. 

Les  morceaux  les  plus  remarquables  de 
cette  épopée  sont  :  la  Marche  hongroise,  le 
duo  :  Ange  adoré  dont  la  céleste  image,  la  séré- 
nade de  Méphistophélès,  l'air  de  Marguerite 
au  rouet,  le  chœur  des  esprits  célestes  et  la 
course  à  l'abîme.  L'ouvrage  a  été  interprété 
par  Roger,  Hermann-Léon,  Henri,  Mme  Du.- 
flot-Maillard  et  deux  cents  musiciens  dirigés 
par  Berlioz  en  personne. 

Depuis  la  mort  de  Berlioz,  une  réaction 
puissante  s'est  produite  en  faveur  du  compo- 
siteur et  de  ses  œuvres.  Parmi  celles-ci, 
la  Damnation  de  Faust  a  surtout  excité  l'en- 
thousiasme et  l'admiration  du  public.  On  vit 
alors  ce  qu'on  n'avait  encore  jamais  vu  :  un 
poème  musical  exécuté  cent  fois  au  concert 
(au  Châtelet)  avec  un  succès  qui  ne  s'est  pas 
démenti  un  seul  instant  et  qui,  loin  de  s'affai- 
blir, semblait  croître  au  contraire  à  chaque 
nouvelle  audition,  où  il  était  accueilli  par  des 
applaudissements  frénétiques.  Et  ce  succès  ne 
s'est  pas  borné  à  Paris  et  à  la  France  ;  la 
Damnation  de  Faust  a  triomphé  également  à 
l'étranger,  en  Allemagne,  en  Russie,  en  An- 
gleterre et  jusqu'en  Italie.  On  l'a  même,  en 
certaines  villes,  représentée  sous  forme  d'ac- 
tion dramatique,  avec  décors  et  costumes. 

DAMOISELLE  DE  LA  HOCHE  TROMBLON 
(la),  bouffonnerie  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Jules  Moinaux,    musique  de  M.  Laurent 


de  Rillé,  représentée  aux  Folies-Nouvelles  en 
novembre  1857. 

DAMON  AND  PHILLIDA  (Damon  et  Phillis), 
opéra-comique  anglais,  musique  de  Dibdin, 
représenté  à  Londres  vers  1767. 

DANAE,  opéra  italien,  musique  de  Bono,  re- 
présenté à  Vienne  en  1744. 

*  DANAÉ  et  sa  bonne,  opérette  en  un 
acte,  paroles  d'Hippolyte  Lefebvre,  musique 
de  Sylvain  Mangeant,  représentée  au  Palais- 
Royal  en  juillet  1862. 

DANAIDE  (le),  opéra  italien ,  musique  de 
Tarchi,  représenté  à  Milan  le  26  décembre 

1794. 

danaide  (le),  opéra  italien,  musique  de 
Morlacchi,  représenté  à  Rome  en  1810. 

DANAIDE  ROMANE  (le),  opéra  italien, 
musique  de  Pavesi,  représenté  à  Venise  en 

1816. 

danaïdes  (les),  tragédie-opéra  en  cinq 
actes,  paroles  du  bailli  du  Rollet  et  de 
Tschudy ,  musique  de  Salieri,  représentée  à 
l'Opéra  le  26  avril  1784.  Malgré  les  affirma- 
tions légères  de  Castil-Blaze,  qui  prétend  que 
cstte  pièce  est  une  imitation  pitoyable  et 
barbare  de  Y Ipermnestra  de  Calsabigi ,  nous 
louerons  ici  ce  poème,  qui  offre  les  qualités 
d'un  bon  livret.  Il  a  de  la  force ,  de  la  cou- 
leur et  de  l'imagination.  Pendant  douze  re- 
présentations ,  le  nom  de  Gluck  fut  livré  au 
public  comme  celui  de  l'auteur  de  la  musique; 
lorsque  le  succès  fut  bien  établi ,  Gluck  écri- 
vit qu'il  n'avait  fait  qu'aider  de  ses  conseils 
son  élève  Salieri.  La  musique  appartient  en 
effet  à  la  grande  manière  de  ce  créateur  de 
l'opéra  dramatique.  L'expression  est  toujours 
forte,  rapide  et  vraie.  Les  chœurs  Descends 
dans  le  sein  d'Amphitrite,  Gloire,  Evan,  Evohe, 
sont  d'un  effet  grandiose.  Nous  citerons  en- 
core l'air  d'Hypermnestre ,  Par  les  larmes 
dont  votre  fille,  et  l'air  de  Danaùs,  Jouissez 
d'un  destin  prospère ,  dont  la  facture  est  tout 
à  fait  remarquable. 

*  DANAIDI  (le),  opéra  sérieux,  musique  de 
Jean-Simon  Mayr,  représenté  en  1819  à  Rome, 
sur  le  théâtre  Argentina. 

DANAO,  RE  d'argo,  opéra  séria  italien  en 
deux  actes,  musique  de  Persiani ,  représenté 
au  théâtre  de  la  Pergola  en  1827,  et  à  Milan 
le  26  octobre  1833,  avec  assez  de  succès.  Il  fut 
chanté  par  Genero  et  M™e  Tacchinardi-Per- 
siani. 

*  DANDY  DICK  WHITTINGTON,  opérette 

burlesque,  paroles  de  M.  George  R.  Sims, 


DANS 


DANT 


295 


musique  de  M.  Ivan   Cary  11,  représentée  à 
l'Avenue-Theatre  de  Londres  le  2  mars  1895. 

DANIEL  ou  LA  FOSSE  AUX  LIONS,  pan- 
tomime dialoguée  en  trois  actes,  de  Frédéric, 
musique  de  Schaffner,  représentée  à  la  Porte- 
Saint-Martin,  le  9  juillet  1817. 

DANIELLO,  opéra  italien,  musique  de  Cal- 
dara,  représenté  à  Vienne  en  1731. 

DANILOWA,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Vial  et  Duport ,  musique  de  Adol- 
phe Adam,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
î3  avril  1830.  Cet  ouvrage  n'ajouta  rien  à  la 
réputation  du  compositeur. 

DANKOPFER  (das)  [la  Fête  de  la  recon- 
naissance], prologue,  musique  de  Schmidt 
(Samuel),  représenté  à  Koenigsberg  en  1792. 

DANS  LA  FORÊT,  opéra-comique  en  un 
acte,  livret  de  M.  Ruelle,  musique  de  M.  Cons- 
tantin, représenté  au  théâtre  de  l'Athénée 
en  décembre  1872.  C'est  un  lever  de  rideau 
sans  grande  importance.  Pour  éviter  un  ma- 
riage qu'on  lui  propose,  un  jeune  gentil- 
homme se  dérobe  à  toute  société  et  cherche 
la  solitude  dans  les  bois.  Il  rencontre  dans 
ses  courses  une  hamadryade  qui  fait  impres- 
sion sur  son  cœur;  il  en  devient  amoureux  et 
cette  nymphe  n'est  autre  que  la  jeune  per- 
sonne qu'on  voulait  lui  faire  épouser.  La  mu- 
sique a  paru  peu  en  harmonie  avec  la  simpli- 
cité du  livret.  Elle  a  trop  de  solennité  et  de 
sonorité  ;  on  a  remarqué  le  quatuor  et  une 
romance  de  soprano.  Chanté  par  Lefebvre, 
Troy  et  M^e  Marietti. 

DANS  LA  RUE,  pochade  musicale  en  un 
acte ,  paroles  de  MM.  Léonce  et  A.  de  Bar, 
musique  de  M.  H.  Caspers ,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  8  septembre  1859. 

DANS  LES  GARDES  FRANÇAISES,  opéra- 
comique,  paroles  de  MM.  Minne  et  Carie,  mu- 
sique de  M.  E.  Pichoz,  compositeur  lyonnais, 
repr.  au  Grand-Théâtre  de  Lyon  en  janv.  1868. 

*  DANS  LES  NUAGES,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Jules  Rostaing  et  Pros- 
per  Mignard,  musique  de  M.  Le  Roy,  repré- 
senté sur  le  théâtre  des  Arts,  à  Rouen,  le 
26  décembre  1885.  M.  Le  Rey  était  élève  de 
Léo  Delibes.  Son  petit  ouvrage  avait  pour 
interprètes  Mlle  Villeraie  et  MM.  Bonhivers 
et  Durand. 

DANS  LES  VIGNES  ,  opéra-comique  en  un 
acte  et  à  deux  personnages ,  paroles  de 
MM.  Arthur  de  Beauplan  et  Brunswick,  mu- 
sique de  Clapisson,  représenté  au  Théâtre- 


Lyrique  le  31  décembre  1854.  Le  canevas  est 
léger.  Deux  ivrognes  se  querellent  au  sujet 
de  leurs  vestes  et  de  leurs  portes  qu'ils  ne 
reconnaissent  pas.  Il  en  résulte  même  une 
scène  de  jalousie  conjugale  qui  se  termine 
par  l'arrivée  des  deux  ménagères.  La  musi- 
que de  cette  bluette  a  paru  agréable.  Elle  a 
été  jouée  par  Meillet  et  Colson. 

DANS  LES  VIGNES  DU  SEIGNEUR,  Opé- 
rette, musique  d'Auguste  Conradi,  repré- 
sentée au  théâtre  Friedrich- Wilhelmstadt,  de 
Berlin,  en  novembre  ou  décembre  1867. 

*DANS  UNE  GRANDE  ÉPOQUE,  opéra, 
paroles  de  M.  Hausmann,  musique  de  M.  Er- 
nest Heuser,  représenté  à  Elberfeld  en  jan- 
vier 1896. 

DANSEUR  DU  ROI  (le),  opéra-ballet  en 
deux  actes  et  trois  tableaux,  par  MM.  Alboize 
et  Saint-Léon,  représenté  au  Théâtre-Lyri- 
que le  22  octobre  1853.  Le  sujet  de  la  pièce 
est  la  disgrâce  de  Cramoisi,  maître  des 
ballets  de  la  cour  sous  Louis  XIII,  et  qui 
doit  à  son  talent  de  violoniste  la  rentrée  en 
possession  de  son  titre  de  danseur  du  roi. 
Saint-Léon ,  chorégraphe ,  virtuose  sur  le 
violon  et  compositeur,  a  obtenu  un  succès 
personnel  dans  ce  petit  ouvrage.  On  n'y  a 
guère  remarqué  que  des  airs  de  danse  bien 
tournés  et  un  bon  trio.  Cette  pièce  a  été 
plus  tard  réduite  à  deux  actes. 

*  DANTE  (le),  grand  opéra  en  cinq  actes, 
musique  de  M.  le  marquis  de  Massa,  dont  des 
fragments  ont  été  exécutés  en  une  séance 
donnée  par  l'auteur,  le  28  mars  1868,  dans  la 
salle  du  Conservatoire  de  musique. 

*  DANTE,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Edouard  Blau,  musique  de 
Benjamin  Godard,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique le  13  mai  1890.  —  Il  y  avait  peut-être 
quelque  audace,  de  la  part  d'un  librettiste,  à 
prendre  le  grand  Florentin,  l'auteur  de  la 
Divine  Comédie,  du  Banquet,  de  la  Vila  nuova, 
pour  héros  d'une  œuvre  lyrique,  et  à  présenter 
à  la  scène  un  Dante  jeune  et  amoureux;  car,  si 
nous  savons  par  lui-même  que  Dante  a  été 
passionnément  amoureux,  si  nous  pouvons 
raisonnablement  supposer  qu'il  fut  un  temps 
où  il  était  jeune,  nous  avons,  en  esprit,  quel- 
que peine  à  nous  le  figurer  ainsi,  et  nous  ne 
nous  le  représentons  guère  qu'au  déclin  de 
son  existence  dramatique  et  tourmentée, 
vieilli  avant  l'âge  (il  mourut  à  peine  âgé  de 
cinquante-six  ans),  la  physionomie  austère,  le 
front  sombre  et  sillonné  de  rides,  tel  enfin  que 
nous  le  font  connaître  la  tradition  et  les  por- 


296 


DANT 


DANT 


traits  fort  authentiques  qui  sont  restés 
de  lui.  Voyons  cependant  de  quelle  façon 
M.  Edouard  Blau  a  mis  en  scène  l'illustre  et 
immortel  amant  de  Béatrice. 

Au  premier  acte  de  l'action  imaginée  par 
lui,  on  voit  Dante,  en  pleine  jeunesse,  de 
retour  à  Florence  d'un  voyage  entrepris  pour 
ses  études,  sans  doute  à  l'époque  où  il  fré- 
quentait l'Université  de  Padoue.  Il  revient  le 
cœur  plein  d'amour  pour  sa  Béatrice,  anxieux 
de  la  revoir,  mais  juste  au  moment  où  Guelfes 
et  Gibelins  se  disputent  la  prééminence  dans 
la  vieille  cité  reconstruite  par  Charlemagne. 
Un  seigneur  influent,  son  ami,  Simeone  Bardi, 
voulant  le  rendre  utile  à  son  parti,  le  fait  élire 
prieur  de  Florence.  Mais  Simeone,  qui  a  rendu 
un  éminent  service  au  vieux  Portinari,  le 
père  de  Béatrice,  et  qui  en  a  obtenu  la  pro- 
messe de  la  main  de  sa  fille,  s'aperçoit  que 
celle-ci  aime  Dante  et  qu'elle  en  est  aimée.  11 
jure  donc  de  défaire  ce  qu'il  a  fait,  et  de  pré- 
cipiter le  nouveau  prieur  de  la  situation  où  il 
l'a  élevé.  Au  second  acte,  Simeone  ourdit  un 
complot  qui  doit  amener  le  renversement  de 
Dante.  Il  est  confirmé  dans  ses  projets  par 
une  confidence  de  Gemma,  l'amie  de  Béatrice, 
qui  vient  le  supplier  de  renoncer  à  celle-ci, 
dont  la  santé  est  mise  en  péril  par  l'annonce 
d'un  mariage  qui  lui  est  odieux.  Bientôt  Béa- 
trice et  Dante  se  retrouvent  ensemble,  et  leur 
passion  éclate  dans  toute  son  intensité.  Au 
moment  où  ils  échangent  un  serment  d'éter- 
nel amour,  Simeone  paraît  à  la  tête  des  con- 
jurés, qui  ont  envahi  le  palais,  prêt  à  faire 
poignarder  Dante  si  Béatrice  ne  jure  de  se 
consacrer  à  Dieu  et  d'entrer  au  couvent.  Béa- 
trice jure  et  son  amant  est  sauvé  ;  mais  un 
ordre  de  Charles  de  Valois,  qui  entre  dans 
Florence  avec  les  soldats  français,  prononce 
l'exil  de  Dante,  qui  est  obligé  de  s'éloigner. 
Le  troisième  acte  fait  assister  le  spectateur 
au  songe  du  poète,  qui  a  revêtu,  un  peu  tôt 
au  gré  de  l'histoire,  le  costume  de  moine  sous 
lequel  son  image  nous  est  si  familière.  Lascène 
est  aux  environs  de  Naples,  au  pied  du  Pau- 
silippe,  près  du  tombeau  de  Virgile,  où  Dante 
vient  chercher  tout  à  la  fois  l'inspiration  pour 
ses  vers  et  la  consolation  pour  ses  malheurs. 
Brisé  de  fatigue  et  de  douleur,  il  s'endort  sur 
une  pierre,  et  là  voit  Virgile  lui  apparaître  en 
songe,  drapé  de  blanc,  le  front  ceint  du  lau- 
rier d'or.  Le  chantre  de  VÉnéide  dicte  alors  à 
l'amant  de  Béatrice  le  poème  qu'il  devra  écrire, 
et  pour  l'inspirer,  après  avoir  fait  paraître  à 
ses  yeux  l'enfer  et  ses  horreurs,  il  évoque  le 
ciel  et  lui  montre,  resplendissante  au  milieu 
d'un  nuage  azuré  qu'entourent  de  lumineux 


rayons,  l'image  de  sa  bien-aimée  qui  semble 
l'appeler  aux  cercles  de  lumière.  Puis  la 
vision  disparaît,  Dante  s'éveille  et  le  paysage 
reprend  sa  forme  première.  Le  quatrième  acte 
représente  le  couvent  oùs'estretirée  Béatrice, 
qui  n'a  pas  encore  pris  le  voile  et  prononcé 
ses  vœux.  Le  chagrin  a  miné  sa  santé,  malgré 
les  soins  de  son  amie  Gemma,  qui  ne  l'a  pas 
abandonnée.  Aumomentoùl'infortunée  exhale 
ses  plaintes  douloureuses,  paraissent  Dante 
et  Simeone.  Celui-ci,  repentant  et  contrit  de 
sa  mauvaise  action,  vient  la  relever  du  ser- 
ment que  par  la  force  il  lui  a  arraché  et  la 
jeter  dans  les  bras  de  celui  qu'elle  aime. 
Dante  et  Béatrice  entrevoient  le  bonheur 
prochain,...  mais  il  est  trop  tard.  Cette 
suprême  émotion  a  brisé  dans  l'âme  de  la 
jeune  fille  ce  qui  restait  de  force  à  son  corps 
épuisé.  Après  un  élan  de  joie  irrésistible,  elle 
chancelle  tout  à  coup  et  tombe  pour  ne  plus 
se  relever.  Le  ciel  seul  peut  désormais  réunir 
les  deux  amants. 

Il  n'y  a  pas  à  chicaner  M.  Blau  sur  les 
entorses  qu'il  a  volontairement  données  à 
l'histoire,  sur  la  façon  dont  il  a  travesti  ou 
méconnu  certains  faits  parfaitement  avérés. 
Il  a  usé  là,  et  tout  à  sa  guise,  de  son  droit 
absolu  de  poète  dramatique.  Qu'il  ait  oublié 
le  mariage  très  authentique  de  Béatrice  Por- 
tinari avec  Simeone  Bardi,  celui,  non  moins 
certain,  de  Dante  avec  Gemma,  dont  le  poète 
n'eut  pas  moins  de  sept  enfants,  c'est  ce 
qu'on  ne  saurait  lui  reprocher.  On.  aurait 
désiré  seulement,  dans  son  livret,  une  action 
plus  serrée  et  plus  vive,  un  mouvement  moins 
factice,  plus  de  vie  réelle,  et,  par-dessus  tout, 
plus  de  situations  dramatiques  et  réellement 
scéniques.  Il  est  certain,  pour  ne  citer  qu'un 
exemple,  que  le  finale  du  premier  acte  est 
insuffisant  sous  ce  rapport  et  n'offre  pas  les 
éléments  nécessaires  au  développement  natu- 
rel et  majestueux  de  l'idée  musicale  telle 
qu'elle  doit  se  présenter  dans  un  tableau  de 
ce  genre.  Ce  n'est  assurément  pas  la  passion 
qui  manque  dans  ce  livret,  c'est  la  mise  en 
œuvre  et  en  action  de  l'élément  passionnel. 
Cette  réserve  faite,  il  est  permis  de  constater 
que  le  poème  de  Dante  est  construit  et  écrit 
avec  beaucoup  de  soin. 

H  est  peut-être  difficile  d'en  dire  autant  de 
son  collaborateur.  M.  Godard  est  certainement 
au  nombre  de  nos  artistes  les  mieux  doués  et 
les  plus  dignes  d'estime.  Mais  en  regard  de 
ses  rares  qualités,  on  peut  lui  reprocher  un 
grand  défaut  :  c'est  d'avoir  en  lui-même  une 
trop  grande  confiance,  de  ne  pas  se  surveiller 
assez  scrupuleusement,  de  croire  avec  trop  de 


DANT 


DAPH 


297 


facilité  que  tout  ce  qu'il  fait  est  excellent,  et 
par  conséquent  de  livrer  sans  contrainte  au 
public  des  œuvres  hâtives,  qui  ne  sont  pas  au 
point  ou  qui  ne  méritent  pas  de  lui  être  offer- 
tes. M.  Godard  ne  sait  pas  raturer,  ne  sait 
pas  se  corriger,  semble  ne  pas  reconnaître  la 
valeur  du  travail  et  de  la  réflexion  qui,  d'une 
idée  parfois  médiocre,  savent  tirer  les  élé- 
ments d'une  page  excellente,  soit  par  la  grâce 
ou  la  nouveauté  de  l'agencement  harmonique, 
soit  par  l'ingéniosité  des  développements, 
soit  par  le  soin  apporté  à  l'accent  rythmique, 
soit  enfin  par  la  puissance,  ou  la  délicatesse, 
ou  le  relief  donné  à  l'instrumentation.  C'est 
là  certes  un  défaut  grave,  et  qui  fait  tort  à 
plus  d'une  de  ses  productions. 

Pour  en  venir  à  sa  production  de  Dante,  on 
peut  être  étonné  qu'un  artiste  de  son  âge  et 
de  sa  génération  y  ait  montré  si  peu  de  souci 
des  progrès  et  de  l'évolution  qui  se  sont  pro- 
duits dans  la  musique  depuis  un  quart  de 
siècle.  Il  semble  que  cette  partition  date  de 
trente  ans,  tellement  les  procédés  en  sont 
arriérés  et  surannés.  Je  ne  parle  pas  du  man- 
que d'originalité  ;  c'est  là  son  péché  mignon. 
On  y  rencontre  des  imitations  flagrantes  de 
Gounod,  comme  dans  le  duo  du  second  acte 
entre  Dante  et  Béatrice,  ou  de  Verdi,  comme 
dans  le  finale  de  ce  même  acte,  qui  nous 
reporte  aux  jours  triomphants  de  l'ancienne 
école  italienne,  ou  d'Auber,  comme  dans  le 
duo  du  quatrième  acte,  ou  enfin  d"Halévy, 
comme  en  divers  autres  endroits.  On  voit  ce 
que  peut  devenir  l'unité  d'une  œuvre,  avec  de 
pareilles  façons  d'agir.  Quant  à  l'inspiration 
générale,  elle  est  souvent  bien  pauvre,  et 
cette  pauvreté  n'est  pas  relevée  par  l'habileté 
de  la  main,  par  la  fermeté  du  travail.  Ce  n'est 
pas  donner  du  piquant  à  son  inspiration  que 
de  terminer  la  plupart  de  ses  morceaux  sur 
la  méchante  ou  la  dominante,  au  lieu  de  les 
faire  tomber  tout  naturellement  sur  la  toni- 
que; ce  n'est  pas  donner  de  la  force  à  son 
instrumentation  que  de  la  bourrer  à  tout  pro- 
pos de  trombones,  de  grosse  caisse  et  de  tim- 
bales, mais  simplement  de  la  brutalité  ;  ce  n'est 
pas  relever  l'idée  mélodique  que  d'abuser, 
sans  rime  comme  sans  raison,  des  oppositions 
éternelles  de  forte  au  piano  et  de  piano  au 
forte  ;  ce  n'est  pas  corriger  la  mollesse  de  la 
déclamation  que  de  placer  les  temps  forts  de 
la  phrase  musicale  sur  les  syllables  faibles  de 
la  phrase  poétique,  et  vice  versa.  Tout  cela 
seulement  dénote  le  manque  de  soin,  le  man- 
que de  travail,  voire  le  manque  de  conscience 
artistique  et,  comme  je  le  disais,  le  trop  de 
confiance  en  soi. 


L'auditeur  attentif  aurait  pourtant  été  bien 
disposé  par  les  premières  pages  de  cette  par- 
tition de  Dante,  malheureusement  trop  bâclée. 
Tout  le  chœur  d'introduction,  très  crâne  d'al- 
lure, avait  semblé  très  coloré,  plein  de  mou 
vement  et  de  chaleur,  et  lacantilène  de  Dante  : 
Le  ciel  est  si  bleu  sur  Florence!  avait  paru 
d'une  inspiration  délicate  et  charmante,  avec 
son  caressant  accompagnement  de  harpe. 
Mais  bientôt  on  tombait,  et  pour  n'en  presque 
plus  sortir,  dans  le  vide  et  la  banalité.  Non 
seulement  certains  morceaux  sont  insigni- 
fiants, mais  ils  sont  manques,  comme  l'inter- 
minable duo  de  Dante  et  de  Simeone  et  l'air 
de  Dante  au  premier  acte,  comme  la  romance 
de  Béatrice  au  second,  comme  l'air  éternel 
qu'elle  chante  au  quatrième.  On  ne  trouve 
guère  à  signaler,  comme  dignes  de  quelque 
attention,  que  la  péroraison  du  duo  des  amants 
au  second  acte,  l'invocation  de  Dante  à  Vir- 
gile, qui  ne  manque  ni  d'élan  ni  d'ampleur, 
certains  fragments  de  la  scène  des  enfers  et 
du  chœur  des  damnés,...  et  c'est  tout.  C'est 
trop  peu,  on  peut  l'affirmer,  pour  une  œuvre 
de  cette  importance,  dont  les  interprètes 
étaient  M"e  Simonnet  (Béatrice),  MUe  Nardi 
(Gemma),  MM.  Gibert  (Dante)  et  Lhérie 
(Simeone). 

*  dante  E  BEATRICE,  opéra  sérieux,  mu- 
sique de  Carrer,  représenté  sur  le  théâtre 
Carcano,  de  Milan,  le  24  août  1S52. 

DANZA  (la),  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Gluck,  représenté  au 
château  de  Luxembourg  en  1755.  Les  airs  les 
plus  remarquables  de  cet  ouvrage  sont .-  Che 
ciascun  per  te  sospiri;  Che  chicdi,  che  brami, 
et  le  duetto  :  Mille  volte,  mio  tesoro. 

DANZA  IRLANDESE  (la.),  opéra  italien, 
paroles  de  Romani,  musique  de  Mazza,  repré- 
senté à  Naples  dans  le  mois  de  mai  1836. 

DAPHNÉ ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Haendel,  représenté  à  Hambourg  en  1708. 

DAPHNÉ ,  opéra  allemand ,  musique  de 
J.-D.  Hensel,  représenté  à  Goldbergen  1799. 

DAPHNIS  ET  ALCIMADURE,  pastorale 
languedocienne  en  trois  actes ,  avec  un  pro- 
logue ,  paroles  et  musique  de  Mondonville , 
représentée  à  l'Opéra  le  29  décembre  1754. 
C'est  l'œuvre  la  plus  connue  de  ce  faible, 
mais  habile  musicien. 

DAPHNIS  et  chloé,  pastorale,  paroles 
de  Laujon,  musique  de  Boismortier,  repré- 
sentée à  l'Académie  royale  de  musique  le 
28  septembre  1747. 


298 


DARD 


DART 


DAPHNIS  ET  CHLOÉ,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Clairville,  musique  de  M.  Offen- 
bach,  représentée  au  théâtre  des  Bouffes-Pa- 
risiens le  27  février  1860.  C'est  une  parodie 
de  la  charmante  pastorale  de  Longus.  Quel- 
ques mélodies  cependant  font  plaisir  aux 
gens  de  goût,  entre  autres  l'air  d'entrée  de 
Chloé,  la  jolie  romance  :  Même  en  fermant  les 
yeux,  la  chanson  de  Neréa  et  le  trio  de  la  le- 
çon de  flûte.  Mlle  Chabert  a  chanté  délicieu- 
sement le  rôle  de  Chloé.  Celui  de  Daphnis  a 
été  rempli  par  Mlle  Juliette  Beau. 

daphnis  ET  églé,  opéra-ballet,  paroles 
de  Collé,  musique  de  Rameau,  représenté  à 
Versailles  en  1753. 

DAPHNIS  ET  HORTENSE,  opéra,  paroles 
du  commandeur  de  Saint-Priest,  musique  de 
Arquier,  représenté  au  théâtre  du  Pavillon, 
à  Marseille,  en  1789. 

DAPHNIS  ET  thémire,  pastorale ,  musi- 
que de  Saint-Amans,  représentée  à  Bruxelles 
en  1778. 

DAPHNIS  GRAB  (le  Tombeau  de  Daphnis), 
opéra  allemand  en  un  acte,  musique  de  Kittl, 
représenté  à  Prague  en  1825.  L'auteur  était 
alors  âgé  de  seize  ans.  Il  devint  plus  tard  un 
des  compositeurs  les  plus  distingués  de  l'Alle- 
magne. 

DARDANE,  opéra  italien,  musique  de  Pai- 
siello,  représenté  à  Naples  en  1773. 

DARDANUS,  tragédie-opéra  en  cinq  actes, 
paroles  de  La  Bruëre ,  musique  de  Rameau, 
représentée  à  l'Académie  royale  de  musique 
le  19  novembre  1739.  Le  poète  a  tiré  son  su- 
jet d'un  passage  de  Virgile  dans  lequel  il  est 
dit  que  Dardanus  vint  s'établir  en  Phrygie  et 
qu'il  y  bâtit  la  ville  de  Troie,  de  concert  avec 
Teucer,  dont  il  épousa  la  fille.  Il  suppose  une 
guerre  allumée  entre  les  deux  princes,  et  il 
donne  à  Dardanus,  amant  d'Iphise,  Anténor 
pour  rival.  La  prison  de  Dardanus ,  la  mort 
d'Anténor  et  la  réconciliation  des  deux  héros 
terminent  la  pièce,  qui  offrait  au  compositeur 
de  belles  situations.  On  peut  signaler,  entre 
autres  beaux  morceaux,  l'air  d'Iphise  :  Arra- 
ches de  mon  cœur  le  trait  qui  le  déchire.  La 
musique  de  Rameau  ne  plaisait  pas  à  tout  le 
monde.  «J'ai  appris,  écrivait  Rousseau  à  Ra- 
cine le  fils,  le  sort  de  l'opéra  de  Rameau.  Sa 
musique  vocale  m'étonne.  Je  voulus,  étant  à 
Paris,  en  entonner  un  morceau;  mais,  y 
ayant  perdu  mon  latin,  il  me  vint  à  l'idée  de 
faire  une  ode  lyricomique.  En  voici  une 
strophe  : 


Distillateurs  d'accords  baroques. 
Dont  tant  d'idiots  sont  férus, 
Chez  les  Thraces  et  les  Iroques 
Portez  vos  opéras  bourrus. 
Malgré  votre  art  hétérogène, 
Lulli,  de  la  lyrique  scène, 
Est  toujours  l'unique  soutien. 
Fuyez,  laissez-lui  son  partage, 
Et  n'écorchez  pas  davantage 
Les  oreilles  des  gens  de  bien. 

DARDANUS,  opéra  allemand,  musique  de 
Stamitz,  représenté  à  Saint-Pétersbourg  vers 
1770. 

DARDANUS,  tragédie  lyrique,  poème  de  La 
Bruëre ,  avec  des  changements  par  Guillard, 
musique  de  Sacchini,  représentée  à  l'Opéra  le 
30  novembre  1784.  Le  succès  de  cet  ouvrage 
fut  très-contesté  ;  cependant  on  y  remarque 
de  fort  beaux  morceaux.  Nous  citerons  spé- 
cialement l'air  d'Iphise  :  Cesse,  cruel  amour,  de 
régner  sur  mon  âme;  l'air  de  Dardanus,  Jours 
heureux,  espoir  enchanteur,  et  la  magnifique 
scène  :  Il  me  fuit,  il  ne  m'écoute  plus,  dans  la- 
quelle Iphise  peint  les  angoisses  que  lui  cause 
la  lutte  engagée  entre  son  père  et  son  amant. 
Les  scènes  sont  beaucoup  plus  développées 
que  dans  l'opéra  de  Rameau,  et  les  mouve- 
ments plus  pathétiques.  C'est  une  très  belle 
musique  et  qui  ne  manquerait  pas  d'être  en- 
core goûtée  de  nos  jours.  L'ouverture  en  ut 
mineur  est  bien  traitée.  On  remarque  encore 
dans  la  partition  un  air  de  ballet  en  sol  et 
une  galante  en  ré  d'un  effet  gracieux. 

DARIO,  opéra  italien,  musique  de  Freschi 
représenté  à  Venise  en  1685. 

DARIO,  opéra  italien,  musique  de  Ariosti, 
représenté  à  Londres  en  1725. 

DARIO,  opéra  italien  en  trois  actes,  musi- 
que de  Smith,  représenté  à  Genève  en  1746. 

DARIO,  opéra  italien,  musique  de  Felic 
Alessandri,  représenté  au  Grand-Théâtre  de 
Berlin  en  1791. 

DARIO  IN  BABILONIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Boretti,  représenté  à  Parme  en  1671. 

DARIO  istaspe  ,  opéra  italien,  musique 
de  J.  Niccolini,  représenté  à  Turin  en  1810. 

DARK  DIAMOND  (the)  [le  Diamant  noir) 
opéra-comique  en  trois  actes,  musique  d'A- 
dolphe Adam  ;  représenté  au  théâtre  de  Co- 
vent-Garden,  à  Londres,  en  1833. 

*  D  artagnan,  opéra-comique,  paroles  de 
M.  G.  Ferruzzi,  musique  de  M.  Romeo  Dio 
nesi,  représenté  au  Politeama  de  Gênes  en 
juillet  1888. 


DAVI 


DE 


299 


DASH  (the)  [la  Rixe],  opéra-bouffe  an- 
glais, musique  de  Heeve,  représenté  à  Lon- 
dres en  1804. 

DAUGHTER  OF  SAINT-MARC  (the)  [la  fille 
de  Saint-Marc],  opéra  anglais,  de  Balfe,  re- 
présenté à  Londres  en  1845.  Cet  ouvrage  est 
écrit  dans  le  goût  italien  et  a  obtenu  du 
succès. 

*  DA  UN  ORDINE  NASCE  UN  DISORDINE, 

opéra-bouffe,  paroles  d'Antonio  Federico,  mu- 
sique de  Vincenzo  Ciampi,  représenté  à  Na» 
pies,  sur  le  théâtre  des  Fiorentini,  en  1737 

*  daunia  FELICE  (la),  «  fête  théâtrale  », 
musique  de  Paisiello,  représentée  à  Foggia 
en  1797. 

DAVID,  opéra  biblique  en  trois  actes,  paro- 
les de  Alexandre  Soumet  et  F.  Mallefille,  mu- 
sique de  M.  Mermet,  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  3  juin  1846.  Le  livret  a 
été  extrait  de  la  tragédie  de  Saut,  que  Sou- 
met fit  représenter  à  l'Odéon.  Les  auteurs 
ont  pris  de  singulières  libertés  avec  la  Bible 
en  faisant  périr  Jonathas  de  la  main  de  son 
père,  qui  croit  tuer  David.  Tout  le  monde 
sait  que  le  jeune  prince  a  succombé  avec  son 
père  dans  une  bataille  sur  la  montagne  de 
Gelboé.  La  partition  de  M.  Mermet  renferme 
plusieurs  morceaux  qui  ont  été  remarqués, 
notamment  la  marche  orchestrale  qui  termine 
l'ouverture,  le  duo  entre  David  et  Michol: 
Mon  âme  est  enivrée;  l'air  de  David  au  troi- 
sième acte  :  Ma  harpe,  il  faut  te  dire  adieu; 
enfin  les  couplets  de  Jonathas,  accompagnés 
avec  beaucoup  de  charme  par  la  flûte,  le  haut- 
bois et  le  basson.  Mme  Stoltz  a  interprété 
poétiquement  le  rôle  de  David;  les  autres 
rôles  de  Saùl,  Jortathas,  Michol  et  de  la  py- 
thonisse  ont  été  chantés  par  Brémont,  Gar- 
doni,  MHes  Nau  et  Moisson. 

*  David  riccio,  opéra  sérieux,  paroles  du 
grand  poète  Andréa  Maffei,  musique  de  Cape- 
celatro,  représenté  le  9  mars  1850,  à  Milan, 
sur  le  théâtre  de  la  Scala.  Malgré  le  grand 
nom  de  Maffei,  malgré  la  présence  de  Sophie 
Cruvelli,  qui  remplissait  le  principal  rôle 
féminin  et  qui  joignait  à  son  opulente  beauté 
un  rare  tempérament  dramatique,  cet  ouvrage 
n'obtint  aucun  succès. 

DAVID  TENIERS,  opéra  allemand,  musi- 
que de  F. -A.  Maurer,  représenté  à  Vienne 
Ters  1782. 

*  DAVID  TÉNIERS,  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Charles  Ots,  représenté  & 
Gand  le  28  octobre  1818. 


DAVIDE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Caldara,  représenté  à  Vienne  en 
1724. 

DAVIDE ,  opéra  italien  en  deux  actes,  li- 
vret de  Zeno,  musique  de  Liverati ,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  cour  à  Vienne  vers 
1802. 

DAVIDE  RIZZIO,  opéra  italien,  musique. 
de  M.  Canepa,  représenté  au  théâtre  Ca- 
reano  de  Milan  en  novembre  1872. 

DAY  IN  TURKEY  (a)  [Une  Journée  en  Tur- 
quie] ,  opéra-comique  anglais ,  musique  de 
Mazzinghi,  représenté  à  Covent-Garden  vers 
1791. 

DÉ  (le),  opérette  en  un  acte,  livret  fran- 
çais du  duc  de  Dino  Talleyrand,  musique  de 
Hackensôllner,  représentée  dans  la  salle  de  la 
Società  filarmonica,  à  Florence,  en  février  1 876. 

DE  GYTHÈRE  À  gatschina,  intermède 
lyrique,  livret  de  M.  le  comte  Fredro,  musi- 
que de  M.  Lévy,  représenté  par  des  dames  de 
la  société  aristocratique  à  Saint-Pétersbourg 
en  novembre  1862. 

*  DÉ  DE  LA  MORT  (le)  [Dice  of  death], 
opéra,  musique  d'Edward  Loder,  représenté 
à  Londres,  sur  le  théâtre  du  Lyceum,  en  183B. 

*  DE  FUENLABRA  Y  A  PRUEBA,  «  jeu  CO- 

mico-lyrique  »  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Re- 
dondo  et  Menduina,  musique  de  M.  Reig, 
représenté  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  Mara- 
villas,  en  juin  1887. 

*  DE  getafe  AL  PARAiso,  zarzuela  en 
deux  actes,  paroles  de  M.  Ricardo  de  la  Vega, 
musique  de  Francisco  Barbieri,  représentée 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  des  Variétés,  le 
5  janvier  1883. 

DE  GUSTIBUS  NON  EST  DISPUTANDUM 
opéra  latin,  musique  de  Scarlatti  (Joseph), 
représenté  à  Venise  en  1756. 

*  DE    INSPECTOR    A    EMPERADOR,    zar- 

zuela,  musique  de  M.  Isidoro  Fernandez,  re- 
présentée au  théâtre  Martin,  de  Madrid,  en 
mai  1884. 

*  de  LA  tierra  al  SOL,  zarzuela  en  trois 
actes,  musique  de  M.  François  Manent,  re- 
présentée à  Barcelone  en  septembre  1879. 

*  DE  MADRID  A  Biarritz,  zarzuela  en 
deux  actes,  paroles  de  Ramos  Carrion  et 
Coello,  musique  d'Emilio  Arrieta,  représentée 
en  décembre  1870  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de 
la  Zarzuela. 

*  DE  MADRID  A  LA  LUNE,  zarzuela  en 
deux   actes,  paroles  de  M.  Carlos  Luis  da 


300 


DÉA 


DEGI 


Cuença,  musique  de  MM.  Fernan  de  Granjal 
frères,  représentée  au  théâtre  des  Merveilles, 
de  Madrid,  en  juillet  1886. 

DE  par  LE  roi,  opéra-comique,  paroles  de 
M.  Laurencin,  musique  de  M.  Gustave  Héquet, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Bade  le  18  juil- 
let 1864. 

*  DE  TAL  PALO  TAL  ASTILLA,  zarzuela  en 
un  acte,  paroles  de  Seteas,  musique  d'Emilio 
Arrieta,  représentée  le  îer  septembre  1864  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque. 

*  DE  TEJAS  arriba,  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  Pastorfîdo,  musique  de  Francisco 
Barbieri,,  représentée  sur  le  théâtre  des  Va- 
riétés, de  Madrid,  le  22  décembre  1866.  Ce 
petit  ouvrage  n'eut  qu'une  seule  et  unique  re- 
présentation par  la  faute  du  poème,  qui  fut 
impitoyablement  sifflé,  tandis  qu'on  applau- 
dissait la  musique. 

*  DE  VUELTA  DE  argel,  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  Taboada,  représentée  à 
Madrid  en  isso. 

DÉA,  opéra-comique  en  deux  actes,  paro- 
les de  MM.  Cormon  et  Michel  Carré,  musi- 
que de  M.  Jules  Cohen,  représenté  à  l'O- 
péra-Comique  le  30  avril  1870.  La  donnée 
de  la  pièce  rappelle,  par  son  invraisemblance 
-et  sa  sentimentalité,  les  sujets  qu'affection- 
naient nos  pères  au  commencement  de  ce 
siècle.  Une  pauvre  Péruvienne  pleure  depuis 
plusieurs  années  sa  fille  enlevée  par  des  In- 
diens. Son  fils  se  rend  chaque  année  dans  les 
tribus  indiennes  et  tente  d'y  découvrir  sa 
sœur.  Il  fait  la  rencontre  d'un  naturaliste 
français,  qui  a  été  délivré  de  grands  dangers 
par  une  jeune  indigène.  Le  Péruvien  croit 
reconnaître  en  elle  sa  sœur  et  en  envoie  por- 
ter la  nouvelle  à  sa  mère  par  le  naturaliste. 
Mais  Fernand  et  Déa  s'aperçoivent  qu'ils  se 
sont  mépris,  qu'aucunlien  de  parenté  n'existe 
entre  eux,  et  ils  conçoivent  l'un  pour  l'autre 
l'amour  le  plus  tendre.  Dans  la  crainte  ce- 
pendant que  la  mère  ne  succombe  à  une  dé- 
ception cruelle,  Déa  consent  à  passer  pour  sa 
fille  et  Fernand  va  s'éloigner,  voyager,  ou- 
blier son  amour,  laisser  celle  qu'il  aime 
épouser  le  voyageur  français.  Mais,  heureu- 
sement, la  mère  surprend  leur  secret  et  con- 
sent à  leur  bonheur;  la  botanique  consolera 
le  naturaliste.  La  partition  de  M.  Jules 
Cohen  a  été  écrite  avec  beaucoup  de  soin 
et  de  goût  ;  on  y  a  relevé  plusieurs  réminis- 
cences de  la  musique  d'Auber  et  de  Félicien 
David.  L'introduction  et  l'air  de  ténor  :  Sur 
les  flots  bleus  de  l'Amazone,  ont  une  couleur 


poétique  ;  l'entr'acte  est  finement  orchestré  ; 
on  a  remarqué  dans  le  deuxième  acte  un  joli 
trio,  une  valse  et  un  bon  duo  dramatique. 
Cet  ouvrage  a  servi  aux  débuts  de  MUe  Zina 
Dalti;  les  autres  rôles  ont  été  tenus  par 
Leroy,  Barré  et  M^e  Ugalde. 

*  dea,  opéra  en  quatre  actes,  livret  de 
M.  Golisciani,  musique  de  M.  Pollione  Ronzi, 
représenté  à  Vienne  le  i  août  1894,  et  chanté 
par  Mmes  Ronzi-Checchi  et  Chizzoli,  MM.  Fer- 
rari et  Melossi. 

DEA  RISORTA  (la)  [la  Maîtresse  ressus- 
citée],  opéra  italien,  musique  de  M.  Th.  Rit- 
ter,  représenté  à  Florence  en  juin  1865. 

DE  AD  IN  LIVE  (the)  [le  Mort  vivant], 
opéra-comique,  musique  de  Samuel  Arnold, 
représenté  à  Hay-Market  en  1781. 

DEBITORE  (il),  opéra  italien,  musique  de 
Altavilla,  représenté  au  théâtre  Nuovo  à  Na- 
ples,  vers  1848. 

DEBORA  ET  SISARA,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Kozeluch,  Vienne,  fin  du  xvme  siècle. 

*  debora,  drame  lyrique,  livret  tiré  d'un 
roman  de  Mosenthal,  musique  de  M.  J.-B. 
Forster,  représenté  avec  un  brillant  succès, 
en  mars  1893,  sur  le  théâtre  National  de 
Prague.  C'est  la  propre  femme  du  composi- 
teur, Mme  Forster-Lauterer,  qui  remplissait 
le  rôle  principal,  dans  lequel  elle  a  déployé  un 
talent  plein  d'éclat. 

Déborah,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Adolphe  Favre  et  Edouard 
Plouvier,  musique  de  M.  Devin-Duvivier,  re- 
présenté au  Théâtre-Lyrique,  à  Paris,  le 
14  janvier  1867.  Le  sujet  a  été  tiré  d'un  ro- 
man de  Walter  Scott.  Le  livret  n'a  pas  été 
jugé  favorablement.  Quant  àla  musique,  plu- 
sieurs morceaux  ont  été  remarqués,  entre 
autres  la  romance  :  Les  voilà  bien,  ces  in- 
grats qu'on  adore.  Chanté  par  Puget,  Lutz, 
Mme  Talvo-Bedogni,  Mlles  Daram  et  Demay. 

Début  au  concert  (le),  opéra  allemand, 
musique  de  J.  Huber,  représenté  à  Vienne 
en  1838. 

DECEMBER  AND  MAY  (Décembre  et  mai), 
opérette  anglaise,  musique  de  Bishop,  repré- 
sentée à  Covent-Garden  en  1818. 

*  decemviri  (i),  opéra  sérieux  en  trois 
actes,  musique  de  Nicola  Piccinni,  représenté 
(sans  doute  à  Naples)  à  une  date  inconnue. 

DECIMA  FATICA  DI  ERCOLE  ovvero  LA 
SCONFITTA  DE  GERIONE   IN  SPAGNA  (la) 


DÉGU 


DÉLÉ 


301 


[le  Dixième  travail  d'Hercule  ou  la  Défaite 
de  Grégoire  en  Espagne],  drame  historieo- 
pastoral,  musique  de  Fux  (Jean- Joseph),  re- 
présenté le  jour  de  l'anniversaire  de  la  nais- 
sance de  Charles  JJI,  roi  d'Espagne. 

DECRETO  DEL  FATO  (il)  [le  Décret  du 
destin],  opéra  italien,  musique  de  Paradies, 
représenté  à  Venise  en  1740. 

DÉDICACE  (la)  ,  prologue  musical ,  musi- 
que de  Ritter  (Pierre),  représenté  à  Manheim 
en  1792. 

*  DÉDIT  (le),  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  Montigny,  musique  de  Gauthier, 
représenté  au  théâtre  des  Jeunes-Artistes  le 
17  juin  1798. 

*  déesse  DE  MARBRE  (la),  opérette  à 
spectacle,  paroles  de  M.  S.  Flatow,  musique 
de  M.  F.  Krause,  représentée  au  théâtre  cen- 
tral de  Carlsruhe  en  septembre  1887. 

DÉESSE  ET  LE  BERGER  (la),  Opéra-CO- 
mique  en  deux  actes  et  en  vers ,  paroles  de 
M.  Camille  du  Locle,  musique  de  M.  Jules 
Duprato,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
21  février  1863.  C'est  une  pièce  mythologique 
gracieuse,  amusante  dans  les  détails  et  qui  a 
de  la  valeur  littéraire.  La  musique  se  distin- 
gue surtout  par  l'instrumentation,  qui  est  co- 
lorée, ingénieuse.  On  a  reproché  à  celle-ci  de 
tenir  lieu  d'inspirations  mélodiques.  Néan- 
moins, le  chœur  OMaïa,  déesse  charmante,  est 
en  tous  points  un  morceau  parfaitement 
réussi.  Chanté  par  Capoul,  Crosti,  Gourdin, 
Prilleux,  M'ie  Baretti  et  M™e  Ferdinand.  . 

*  Déesses  DU  battoir  (les),  opérette  en 
un  acte,  musique  de  Frantz  Hitz,  représentée 
aux  Fantaisies-Oller  en  mai  1877. 

Défauts  de  jacotte  (les),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Duru  et  Chivot, 
musique  de  M.  V.  Robillard,  représentée 
aux  Fantaisies-Parisiennes  le  27  avril  1867. 
Chantée  par  Bonnet ,  Croué  ,  Géraizer  , 
Mmes  Decroix,  Gourdon  et  M"e  Mathilde. 

DÉFI  (le),  opéra-comique,  paroles  de  Del- 
rieu,  musique  de  Jadin,  représenté  au  théâ- 
tre Louvois  le  8  août  1796.  La  musique  de 
Jadin  est  très  faible. 

'DÉGUISEMENT  PASTORAL  (le),  Opéra- 
comique  en  deux  actes,  musique  de  Van  Mal- 
der,  repr*  à  Bruxelles  le  12  décembre  1759. 

DÉGUISEMENTS  AMOUREUX  (les),  opéra 
en  deux  actes,  musique  de  Champein  (Sta- 
nislas), représenté  au  théâtre  de  Beaujolais 
vers  1783. 


DEI  BIRBI  (i)  [les  Dieux  fripons],  divertis- 
sement musical  de  Fini,  rep.à  Venise  en  1732. 

DEIDAMIA,  opéra  italien,  musique  de  Ca- 
valli,  représenté  à  Rome  en  1644. 

DEIDAMIE ,  opéra  anglais ,  musique  de 
Haendel,  représenté  à  Londres  en  1739. 

*  déidamie,  opéra  en  deux  actes,  paroles 
de  M.  Edouard  Noël,  musique  de  M.  Henri 
Maréchal,  représenté  sur  le  théâtre  de  l'Opéra 
le  15  septembre  1893.  Le  sujet  de  Déidamie, 
emprunté  au  poète  latin  Stace,  est  suffisam- 
ment connu  pour  qu'il  soit  inutile  de  l'analyser 
longuement.  La  façon  dont  il  a  été  traité  par 
M.  Edouard  Noël  n'était  pas  pour  lui  rendre 
un  grand  vernis  de  nouveauté,  et  la  forme 
assez  banale  du  livret  ne  pouvait  guère  ins- 
pirer le  musicien.  La  partition  de  M.  Maré- 
chal, écrite  soigneusement  et  avec  élégance, 
était  en  effet  un  peu  trop  pâle  et  incolore,  et 
semblait  un  peu  en  retard  sur  son  temps  ; 
elle  manquait  de  relief,  aussi  bien  au  point  de 
vue  de  la  forme  générale  de  l'œuvre  qu'en 
ce  qui  concerne  la  recherche  et'  le  piquant 
de  l'instrumentation.  Œuvre  honorable  sans 
doute,  mais  un  peu  trop  dépourvue  de  nerf 
et  de  personnalité.  Les  interprètes  étaient 
Mlle  Chrétien,  MM.  Vaguet,  Renaud  et  Du- 
bulie. 

*  DÉJANICE,  opéra  sérieux,  musique  d'Al- 
fredo  Catalani,  représenté  au  théâtre  de  la 
Scala  de  Milan  en  mars  1883.  C'est  un  ténor 
français,  M.  Vergnet,  qui  remplissait,  avec 
son  talent  accoutumé,  le  principal  rôle  mas- 
culin de  cet  ouvrage,  qui  d'ailleurs  n'obtint 
aucun  succès  et  ne  fut  joué  que  trois  fois.  Il 
reparut  pourtant  devant  le  public  le  21  oc- 
tobre 1884,  cette  fois  au  théâtre  Royal  de 
Turin,  avec  Mmes  Pantaleoni  et  Bellincioni, 
MM.  Mierzwinski,  Menotti  et  Vecchioni,  et  fut 
plus  favorablement  accueilli.  La  musique,  du 
reste,  trouvait  d'ardents  défenseurs  et  té- 
moignait d'un  véritable  talent  ;  par  malheur, 
le  poème  sur  lequel  elle  était  écrite,  long  et 
languiss  ant,  était  absolument  dépourvu  de 
mouvement  et  d'intérêt. 

DÉJEUNER  DE  CHASSE  (le)  ,  petit  opéra 
allemand,  musique  de  Weissflog,  représenté 
à  Leipzick  vers  1766. 

DÉJEUNER  DE  GARÇONS  (le),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Creuzé  de  Les- 
ser,  musique  de  Nicolo  Isouard,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  24  avril  1805. 

*  DÉLÉGUÉS  (les),  vaudeville-opérette  en 
quatre  actes,  de  MM.  Emile  Blavet  et  Fabrice 


302 


DELM 


DEME 


Carré,  airs  nouveaux  de  M.  Antoine  Banès, 
représenté  à  la  Renaissance  le  30  novembre 

1887. 

*  DELIA,  opéra-comique  anglais,  musique 
de  M.  Procida  Bucalossi,  compositeur  italien, 
représenté  au  Princess's-Theatre  de  Bristol 
en  mars  1889. 

délia  et  verdikan,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Elleviou,  musique  de  Ber- 
ton,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le  8  mai 
1805. 

DELIA  ossia  LA  SERA  SFOSA  DEL  SOLE 

(Délie  ou  l'épouse  nocturne  du  soleil),  opéra 
italien,  musique  de  Sacrati,  représenté  au 
théâtre  de  Saint- Jean-et-Saint- Paul,  à  Ve- 
nise, en  1639. 

DÉLIRE    OU  LES  SUITES  D'UNE  ERREUR 

(le),  opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de 
Reveroni  Saint-Cyr,  musique  de  Berton,  re- 
présenté le  6  décembre  1799.  Cette  pièce,  qui 
est  plutôt  un  drame  qu'un  opéra-comique, 
offre  des  scènes  déchirantes  qui  ont  mis  en 
relief  les  qualités  dramatiques  du  talent  de 
l'auteur  de  Montana  et  Stéphanie.  C'est  un 
des  meilleurs  ouvrages  de  Berton.  La  chan- 
son Jouer  toujours,  changer  d'amour,  a  eu  du 
succès  ;  mais  les  morceaux  les  plus  remar- 
quables sont  la  romance  :  Email  des  prés , 
verdure,  l'air  C'est  là  qu'elle  sera,  et  la  scène 
Non,  pour  moi ,  non  plus  d'espoir.  Le  rôle  si 
difficile  de  Murville,  toujours  en  proie  à  des 
accès  de  frénésie,  a  été  le  triomphe  de  Ga- 
vaudan. 

DELIRIO  COMUNE  PER  L'INCOSTANZA 
DE'  genii,  opéra  italien,  musique  de  Polla- 
rolo,  représenté  à  Venise  en  1701. 

*  DÉLIVRANCE  DE  LEYDE  (la),  drame  ly- 
rique, paroles  de  M.  Van  der  Ven,  musique 
de  M.  Van  den  Linden,  représenté  à  Amster- 
dam eu  avril  1893.  Le  succès  de  cet  opéra  pa- 
triotique fut  complet. 

DELIZIOSO  RITIRO  DI  LUCULLO  (la  Déli- 
cieuse retraite  de  Lucullus),  opéra  italien, 
musique  de  Draghi  (Antoine),  représenté  à 
Vienne  en  1698. 

DELMIRA,  opéra  séria,  livret  de  Gr.  Bac- 
chini,  musique  de  C.  Bacchini,  représenté  au 
théâtre  Pagliano  de  Florence  le  5  décembre 
1878;  chanté  par  Caldani,  Byron,  Mme  Lue. 

DELMITA  E  DALISO ,  opéra  italien  en 
deux  actes,  musique  de  Salieri,  représenté  à 
Vienne  en  1776. 

DELMON  ET  NADINE,  opéra-comique  en 


deux  actes,  paroles  de  Delrieu,  musique  de 
Gaveaux,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le 
13  juin  1795.  Une  anecdote  du  tribunal  révo- 
lutionnaire a  fourni  le  sujet  de  la  pièce. 

*  DEL  PALACIO  A  LA  TABERNA,  zarzuela 
en  trois  actes,  paroles  de  Camprodon,  mu- 
sique de  Joaquin  Gaztambide,  représentée  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le 
20  décembre  1861. 

delphis  ET  MOPSA,  opéra  en  deux  actes, 
paroles  de  Guy,  musique  de  Grétry,  fut  re- 
présenté à  l'Opéra  le  15  février  1S03.  Cette 
pastorale  a  été  le  dernier  effort  de  la  muse  de 
Grétry. 

demetrio  ,  opéra  italien,  musique  de  C. 
Pallavicino,  représenté  à  Venise  en  1666. 

DEMETRIO,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Caldara,  représenté  à 
Vienne  en  173 1. 

Cet  ouvrage  du  poêla  Cesareo  a  défrayé  les 
scènes  d'Italie  pendant  plus  de  soixante  ans. 
Les  airs  mis  en  musique  par  les  principaux 
maîtres  de  ce  temps  sont  les  suivants  :  Di 
quell'  ingiusto  sdegno  ;  Misero  tu  non  sei;  Ogni 
procella  infida,  Aima  grande,  è  nata  al  ré- 
gna; le  chœur  :  Ogni  nume,  ed  ogni  diva;  Se 
libéra  non  sono  ;  Se  fecondo ,  e  vigoroso  ; 
Scherza  il  nocchier  talora;  Che  mi  giova  l'onor 
délia  cuna;  Dal  suo  gentil  semblante  ;  Vorrei 
da  i  lacci  sciogliere;  Non  v'  è  più  barbaro;  E 
la  fede  degli  amante  ;  Dicè  che  t'è  fedele;  Nac- 
qui  agli  affanni  in  seno;  So,  che  per  gioco; 
Non  fidi  al  mar,  che  freme;  Non  so  frenare  il 
pianto;  Afanca  sollecita;  Saria  placer,  non 
pena;  Disperato  in  mar.turbato;  Pensa,  che 
sei  crudele  ;  lo  so,  quai  pena  sia;  Quel  labbro 
adorato;  Piùnonsembraardito,  e  fiero ;  Giusti 
Dei,  da  voi  non  chiede;  Più  liete  immagini; 
Se  tutti  i  miei  pensieri;  Semplicetta  torto- 
rella;  le  duetto  Deh  risplendi  o  chiaro  nume  ; 
le  chœur  Quando  scende  in  nobil  petto;  Per  te 
con  giro  eterno  ;  Fra  tanti  pensieri. 

DEMETRIO,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  J.-A.-P.  Hasse,  repré- 
senté à  Venise  en  1732. 

DEMETRIO,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Pescetti,  représenté  à 
Londres  en  1738. 

DEMETRIO,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Duni,  représenté  en  Ita- 
lie vers  1740. 

demetrio  ,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Gluck,  représenté  à  Ve- 
nise en  1742. 


DEME 

DEMETRIO,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Nasell,  représenté  à  Na- 
ples  en  1749. 

DEMETRIO,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Perez,  représenté  à  Tu- 
rin en  1752. 

demetrio,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Jomelli,  représenté  à 
Parme  vers  1753. 

DEMETRIO,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Piccinni,  représenté  à 
Naples  en  1762. 

DEMETRIO,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Paisiello,  représenté  à 
Modène  vers  1765. 

DEMETRIO,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Pampani,  représenté  en 
Italie  en  1768. 

DEMETRIO,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Perillo,  représenté  à  Ve- 
nise en  1769. 

DEMETRIO,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Bernasconi,  représenté  à 
la  cour  de  Bavière  en  1772. 

DEMETRIO,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  P.  Guglielmi,  représenté 
à  Turin  en  1773. 

DEMETRIO,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Gresnick,  repré- 
senté à  Londres  en  1785. 

DEMETRIO,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  d'Angelo  Tarchi,  représenté  à 
Milan  en  1788.  Cet  ouvrage  est  le  même  que 
YAntioco  (voyez  ce  mot).  M.  Gevaert  a  pu- 
blié dans  les  Gloires  de  l'Italie  le  duetto  de 
Cleonice  et  d' Alceste,  écrit  pour  deux  soprani  : 
Mille  volte,  mio  tesoro,  se  H  dissi  che  t'adoro. 
L'adagio  en  est  agréable  ;  mais  l'allégro  est 
sans  intérêt.  La  forme  du  canon,  qui  produit 
des  effets  de  voix  charmants  et  que  Tarchi 
employait  avec  une  grande  souplesse,  est 
certainement  le  seul  titre  qui  recommande 
ses  ouvrages. 

DEMETRIO,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Caruso,  représenté  à  Ve- 
nise en  1791. 

*  demetrio,  opéra  sérieux,  musique  de 
Jean-Simon  Mayr,  représenté  en  1824  sur  le 
théâtre  Royal  de  Turin. 

demetrio,  opéra  séria,  musique  de  Raf- 
faele  Coppola,  représenté  au  théâtre  de  Victor- 


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303 


Emmanuel,  à  Turin,  le  4  décembre  1877; 
chanté  par  Augusti,  Valle,  Mmes  Blume, 
V.  Ferni. 

DEMETRIO  A  RODI ,  opéra  italien ,  musi- 
que de  E.  Paganini,  repr.en  Italie  vers  1810. 

Demetrio  A  RODI,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Pugnani,  représenté  pour  le  mariage 
du  duc  d'Aoste,  à  Turin,  en  1789. 

DEMETRIO  E  polibio,  troisième  opéra 
composé  par  Rossini ,  âgé  alors  de  vingt  et 
un  ans.  Il  fut  représenté  sur  le  théâtre  Valle, 
à  Rome,  dans  l'automne  de  1812.  Cet  ouvrage 
renferme  un  beau  quatuor  dont  la  musique  a 
été  introduite  depuis  dans  d'autres  ou- 
vrages. 

DEMETRIUS  MOSCOVITE  SOLIO  RESTI- 
TUTUS,  drame,  musique  de  Eberlin  (Jean). 
Cette  partition  a  été  exécutée  par  les  étu- 
diants du  couvent  des  Bénédictins  de  Salz- 
bourg,  le  3  et  le  5  septembre  1755. 

DEMITRI  DU  DON,  opéra  russe  en  trois 
actes,  musique  de  Rubinstein ,  représenté  à 
Saint-Pétersbourg  en  1852. 

DEMOCRITO  CORRETTO,  opéra-bouffe, 
musique  de  Ditters,  repr.à  Vienne  en  1786. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Caldara,  représenté 
à  Vienne  en  1733. 

Cet  opéra  est  l'un  des  plus  célèbres  de  Mé- 
tastase. On  ne  compte  pas  moins  d'une  tren- 
taine de  compositeurs  qui  se  sont  exercés 
sur  cette  tragédie  lyrique  du  poeta  César eo. 
Le  sujet  fut  aussi  traité  à  l'Opéra  français  et 
valut  à  Vogel  et  à  Cherubini  de  beaux  suc- 
cès. Les  airs  du  Demofoonte  qui  abondent 
dans  le  répertoire  italien  sont  les  suivants  : 
T'intendo,  ingrata;  O  più  tremor  non  voglio; 
In  te  spero,  0  sposo  amato  ;  Per  lei  fra  l'armi 
dorme  il  guerriero;  Non  euro  l'affetto;  Il  suo 
leggiadro  viso;  Padre,perdona...  oh  pêne;  Se 
ardire,  e  speranza;  Tu  sai,  chi  son,  tu  sai. 
Prudente  mi  chiedi;  Se  tronca  un  ramo,  un 
flore;  E'  soccorso  d'incognita  mano;  Se  tutti  i 
mali  miei;  No,  non  chiedo,  amate  stelle;  Fe- 
lice  etâ  dell'  oro;  le  duetto  La  destra  ti 
chiedo;  Non  odi  consiglio ;  Ah  che  ne  mal  ve- 
race;  Miser 0  pargoletto;  Odiô  il  suono  de 
queruli  accenti;  Che  mai  risponderti  ;  Non 
dura  una  aventura;  Par  maggiore  ogni  di- 
letto;  Aspira  a  facil  vanto. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien ,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Schiassi,  représenté  à 
Bologne  en  1735. 


304 


DEMO 


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DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Duni,  représenté  en 
Italie  vers  1735. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Ferandini,  représenté 
à  la  cour  de  Munich  en  1737. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Latilla,  représenté  à 
Naples  en  1738. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Lampugnani,  repré- 
senté à  Plaisance  en  1738. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Léo,  représenté  au 
nouveau  théâtre  Saint- Charles  de  Naples  en 

1741. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Gluck,  représenté  à 
Milan  en  1742. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Verocaj,  représenté 
à  Brunswick  en  1743. 

demofoonte,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase  ,  musique  de  C.-H.  Graun,  repré- 
senté à  Berlin  en  1746. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  J.-A.-P.  Hasse,  repré- 
senté à  Dresde  en  1748. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Perez,  représenté  à 
Lisbonne  en  1752. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  Métastase,  musique  de  Sarti, 
représenté  à  Florence  vers  1753. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Cocchi  (Joachim),  re- 
présenté à  Venise  en  1754. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Jomelli,  représenté  à 
Stuttgard  vers  1760. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Piccinni,  représenté  à 
Naples  en  1762. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Majo,  représenté  à 
Rome  en  1764. 

demofoonte,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Pampani,  représenté 
en  Italie  en  1764. 


DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Bernasconi,  repré- 
senté à  la  cour  de  Bavière  en  1765. 

DEMOFOONTE ,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Vento,  représenté  en 
Italie  vers  1765. 

demofoonte,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Wanhal,  représenté  à 
Rome  vers  1770. 

demofoonte  ,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Anfossi,  représenté  à 
Rome  en  1773. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Paisiello,  représenté 
à  Venise  en  1773. 

demofoonte,  opéra,  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Schuster,  écrit  pour 
le  nouveau  théâtre  de  Forli,  en  1776. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien ,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Bianchi,  représenté  à, 
Venise  en  1783. 

demofoonte,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Felice  Alessandri,  re- 
présenté à  Padoue  en  1783. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  Métastase,  musique  de  Tar- 
chi,  représenté  pour  la  foire  de  Crema  en 
1786. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Gatti  (Louis),  repré- 
senté à  la  foire  de  Mantoue  en  1787. 

DEMOFOONTE ,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Prati,  représenté  à 
Venise  en  1787. 

demofoonte,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Pugnani,  représenté 
à  Turin  en  1788. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Brunetti  (Jean-Gual- 
bert),  représenté  en  1790. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Federici,  représenté 
à  Londres  vers  1791. 

DEMOFOONTE,  opéra  italien ,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Portogallo,  représenté 
à  Milan  en  1794. 

DEMOGORGONE  ossia  IL  FILOSOFO 
CONFUSO,  opéra  italien,  musique  deRighini, 
représenté  à  Vienne  en  1785. 


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305 


*  DEMOISELLE  DE  BELLEVILLE  (là),  Opé- 
rette en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Nuitter 
et  Beaumont,  musique  de  M.  Cari  Millœcker., 
représentée  aux  Folies-Dramatiques  le  29  fé- 
vrier 1888.  Sous  le  titre  de  V Agnès  de  Belle- 
ville,  Paul  de  Kock  et  Cogniard  frères  avaient 
tiré  d'un  roman  bien  connu  du  premier  un 
vaudeville  en  trois  actes  qu'ils  avaient  donné 
en  1835  sur  ce  même  théâtre  des  Folies-Dra- 
matiques. Traduite  plus  tard  en  allemand  et 
adaptée  à  la  forme  de  l'opérette,  avec  musique 
du  compositeur  autrichien  Millœcker,  cette 
pièce  fut  jouée  avec  succès  à  Vienne,  sur  le 
théâtre  Friedrich-Wilhelmstadt,  en  septembre 
1882.  L'  «  adaptation»  française  de  cette  adap- 
tation n'en  obtint  aucun  à  Paris,  où  cette 
Demoiselle  de  Belleville  reparaissait  après 
plus  d'un  demi-siècle.  Elle  était  jouée  alors 
par  MM.  Gobin,  Guyon  fils,  Marquetti, 
Mmes  Mily-Meyer  et  Fanny  Génat. 

*  DEMOISELLE  DE  LA  HOCHE-TROMBLON 

(la),  opérette  en  un  acte,  paroles  de  M.  Jules 
Moinaux,  musique  de  M.  Laurent  de  Rillé, 
représentée  au  théâtre  des  Folies-Nouvelles 
en  octobre  1857.  Interprètes  :  MM.  Joseph 
Kelm,  Dupuis,  MUe  Géraldine. 

DEMOISELLE  D'HONNEUR  (la),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Mes- 
tepès  et  Kauffmann,  musique  de  M.  Théo- 
phile Semet,  représenté  au  Théâtre-Lyrique 
le  30  décembre  1857.  C'est  un  mélodrame 
assez  émouvant  dans  lequel  on  se  donne  un 
peu  trop  de  coups  d'épée ,  et  où  l'on  voyage 
beaucoup  trop.  La  musique  est  l'oeuvre  d'un 
musicien  habile.  On  a  surtout  remarqué  l'ac- 
compagnement instrumental  de  la  chanson 
de  Ronsard  intercalée  dans  le  second  acte  : 

Mignonne,  allons  voir  si  la  rose 
Qui,  ce  matin,  avait  déclose 
Sa  robe  de  pourpre  au  soleil 
N'a  point  perdu  cette  vesprée, 
Son  teint  au  vôtre  pareil. 

La  mélodie,  toutefois,  n'a  rien  de  saillant.  Au 
troisième  acte,  ïe  chœur  des  chasseurs,  la  ca- 
vatine  de  Reinette  et  de  jolis  couplets  ont 
fait  réussir  cet  ouvrage,  qui  a  été  chanté  par 
Audran,  Balanqué,  Grillon,  Mlle*  Marimon, 
Faivre,  Amélie  Rey  et  Mme  Vadé. 

*  DEMOISELLE  DU  TÉLÉPHONE  (la),  vau- 
deville en  trois  actes,  de  MM.  Maurice  Des- 
vallières  et  Antony  Mars,  avec  airs  nouveaux 
de  M.  Gaston  Serpette,  représenté  au  théâtre 
des  Nouveautés  le  2  mai  1891. 

DEMOISELLE  EN  LOTERIE  (la),  opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  M.  Jaime  fils, 
musique  de  M.  Offenbach ,  représentée  aux 


Bouffes-Parisiens  le  7  juillet  1857.  C'est  dans 
cette  pièce  qu'a  débuté,  à  Paris,  MU"  Tautin. 

*  DEMOISELLES  DE  SCHILDA  (les),  opéra- 
comique,  paroles  de  M.  Bunge,  musique  de 
M.  A.  Fœrster,  représenté  à  Neustrelitz  en 
février  1887. 

*  DEMOISELLES   DU  CONNÉTABLE   STIG 

(les),  drame  lyrique,  paroles  de  Ludvig  Jo- 
sephson,  musique  de  M.  Auguste  Sœderman, 
représenté  vers  1870  au  théâtre  Royal  de 
Stockholm,  où  cet  artiste  fort  distingué  rem- 
plissait les  fonctions  de  premier  chef  d'or- 
chestre. 

*  DÉMON  (le),  opéra  en  trois  actes,  livret 
tiré  par  M.  Wiskowatoff  d'un  des  poèmes  les 
plus  saisissants  et  les  plus  populaires  de  Ler- 
montoff,  musique  de  M.  Antoine  Rubinstein, 
représenté  au  théâtre  Marie,  de  Saint-Péters- 
bourg, le  25  janvier  1875.  C'est  l'une  des 
œuvres  les  plus  importantes  de  M.  Rubins- 
tein, et  celle  peut-être  à  laquelle  le  succès  est 
toujours  resté  le  plus  fidèle.  Le  sujet  est 
l'éternelle  lutte  du  bien  et  du  mal,  de  l'ange 
et  du  démon.  La  scène  se  passe  au  Caucase. 
La  belle  Circassienne  Tamara,  fiancée  au 
prince  de  Sinodal,  est  poursuivie  par  le  Dé- 
mon, qui  lui  apparaît  souvent  et  cherche  à 
la  charmer  par  des  paroles  d'amour.  Au  pre- 
mier acte,  où  tout  d'abord  le  Démon  lance  un 
défi  à  l'éternel  Créateur,  on  voit  bientôt  le 
prince  de  Sidonal  voyager  avec  son  escorte 
pour  aller  trouver  sa  fiancée.  Son  camp  est 
surpris  par  des  ennemis  poussés  par  le  Dé- 
mon, et  le  jeune  prince  est  tué  par  celui-ci. 
On  voit  que  dès  ce  premier  acte  disparaît  le 
.personnage  qui  semblait  devoir  être  l'un  des 
principaux  de  l'action  ;  il  en  sera  de  même 
par  la  suite,  et  tous  disparaîtront  ainsi  suc- 
cessivement, pour  ne  laisser  finalement  en 
présence  que  les  deux  vrais  héros  du  drame  : 
la  vierge  et  le  Démon. 

Le  deuxième  acte  transporte  l'action  dans 
le  palais  du  prince  de  Goudal,  père  de  Tamara, 
où  se  donne  une  fête  en  l'honneur  du  prochain 
mariage  de  la  jeune  fille.  Au  milieu  des  ré- 
jouissances, un  messager  vient  apporter  la 
nouvelle  de  la  mort  tragique  du  fiancé.  En 
présence  d'un  tel  malheur,  Tamara  prend  la 
résolution  de  renoncer  au  monde  et  d'ense- 
velir sa  douleur  au  fond  d'un  cloître.  C'est 
dans  ce  cloître  que  nous  la  retrouvons  au 
troisième  acte.  Le  Démon  pénètre  dans  sa 
cellule,  renouvelle  auprès  d'elle  ses  tenta- 
tions, lui  parle  le  langage  le  plus  ardent  et  le 
plus  passionné  ;  il  la  saisit  et  l'embrasse  au 

20 


306 


DÉMO 


DÉMO 


moment  ou  il  croit  l'avoir  vaincue  par  ses  sé- 
ductions, mais  la  jeune  fille  tombe  morte  à 
ses  pieds  ;  et,  comme  il  s'apprête  à  enlever 
celle  qu'il  considère  comme  sa  proie,  un  ange 
paraît,  qui  la  lui  ravit. 

Ce  livret  est  peut-être  conçu  plutôt  dans  la 
forme  de  l'oratorio  que  dans  celle  du  vrai 
drame  lyrique.  Mais  le  musicien  en  a  fait  une 
œuvre  virile,  passionnée  et  vivante,  à  qui 
l'on  a  pu  parfois  reprocher  un  certain  manque 
d'originalité,  mais  à  qui  l'on  ne  saurait  re- 
fuser la  grandeur,  la  puissance  et  le  senti- 
ment pathétique.  Le  sujet  offrait  d'ailleurs  au 
compositeur  un  élément  pittoresque  dont  il  a 
su  tirer  un  parti  superbe,  et  ses  chœurs, 
comme  ses  airs  de  danse,  ont  une  couleur  et 
un  éclat  qu'on  ne  saurait  dépasser. 

H  faut  remarquer,  au  premier  tableau  du 
premier  acte,  le  chœur  des  esprits  de  la  terre, 
la  grande  imprécation  du  Démon,  qui  est  une 
page  grandiose,  et  le  joli  chœur  des  femmes 
qui  viennent  puiser  de  l'eau  au  torrent  ;  au 
second  tableau,  toute  la  scène  de  la  caravane 
et  celle  de  la  surprise  du  camp,  avec  l'épisode 
si  dramatique  de  la  mort  de  Sinodal.  Les 
danses  orientales  du  second  acte  sont  d'une 
couleur  et  d'une  originalité  saisissantes,  et 
elles  forment  un  contraste  frappant  avec  la 
grande  scène  de  l'annonce  de  la  mort  du 
prince,  où  le  compositeur  montre  toute  la 
puissance  avec  laquelle  il  sait  manier  les 
forces  chorales  et  instrumentales.  Quant  au 
dernier  acte,  il  ne  comprend  qu'une  scène, 
un  duo  singulièrement  développé  entre  Ta- 
mara et  le  Démon,  mais  ce  duo  est  d'une 
puissance  et  d'un  effet  indescriptibles. 

Interprété  par  Mm"  Raab,  Krutikoff  et 
Schrœder,  MM.  Komissarewski  et  Melnikoff, 
le  Démon  obtint  dès  son  apparition  dans  la 
patrie  de  l'auteur  un  immense  succès,  qui  ne 
s'est  jamais  démenti  depuis  lors  et  qui  s'est 
renouvelé  partout  où  il  a  été  représenté.  On 
le  joue  couramment  en  Allemagne,  où  la  mu- 
sique de  Rubinstein  est  d'ailleurs  très  appré- 
l  ciée,  et  c'est  avec  un  véritable  enthousiasme 
que  l'ouvrage,  traduit  en  italien,  fut  accueilli 
au  théâtre  Covent-Garden  de  Londres,  lors- 
qu'il y  parut  pour  la  première  fois  le  21  juin 
1881.  Il  était  joué  alors  par  Mme  Albani  (Ta- 
mara), M.  Lassalle  (le  Démon),  M.  Edouard 
de  Reszké  (le  prince  de  Goudal),  M.  Marini 
(Sinodal)  et  Mme  Trebelli  (l'Ange  de  la  lu- 
mière). 

Chose  assez  singulière,  le  Démon,  prêt  à 
être  représenté  à  Saint-Pétersbourg  en  dé- 
cembre 1871,  fut  interdit  préventivement 
pour  motifs  politiques  (!).  Il  dut  attendre 


trois  années  pour  obtenir  enfin  l'autorisation 
de  paraître  en  public. 

*  DÉMON  (le),  opéra  en  quatre  actes,  mu- 
sique de  M.  Boris  Scheel,  représenté  au 
théâtre  Marie,  de  Saint-Pétersbourg,  en  mars 
ou  avril  1885.  Cet  ouvrage  était  écrit  depuis 
plus  de  vingt-cinq  ans  lorsqu'il  put  enfin  pa- 
raître à  la  scène,  d'où  l'avaient  écarté  des 
obstacles  sans  nombre.  Dès  l'année  1860,  l'ou- 
verture en  avait  été  exécutée  sous  la  direction 
de  M.  Antoine  Rubinstein.  Après  diverses 
tentatives  infructueuses,  l'auteur  avait  ob- 
tenu, en  1870,  que  l'administration  des 
théâtres  impériaux  prît  connaissance  de  son 
œuvre,  mais  il  se  trouva  qu'à  ce  moment 
M.  Rubinstein  venait  d'achever  un  opéra  por- 
tant le  même  titre,  ce  qui  fit  écarter  celui  de 
M.  Boris  Scheel,  qui  dut  attendre  encore 
quinze  ans  pour  voir  représenter  son  Démon. 
DÉMON  DE  LA  NUIT  (le)  ,  opéra  en  deux 
actes ,  paroles  de  Bayard  et  Etienne  Arago, 
musique  de  M.  Rosenhain,  représenté  sur 
le  théâtre  de  l'Académie  nationale  de  mu- 
sique le  17  mars  1851.  Les  morceaux  les  plus 
saillants  de  cet  opéra  sont  la  ballade  chan- 
tée par  Mme  Laborde  :  Le  soir,  à  l'heure,  etc.; 
le  chœur  syllabique  de  voix  d'hommes  et 
de  femmes  qui  ouvre  le  second  acte  et  dont 
la  modulation  du  majeur  au  mineur  est  d'un 
effet  original  ;  le  grand  air  de  soprano  Sur 
cette  terre  je  n'ai  que  lui  ;  la  romance  Ombre 
du  mystère ,  chantée  délicieusement  par  Ro- 
ger, et  la  scène  de  nuit  dans  laquelle  se 
trouvent  des  effets  musicaux  fort  intéres- 
sants, et  particulièrement  la  phrase  char- 
mante Quand  de  la  neige,  qui  le  protège,  dite 
aussi  par  Roger.  Cet  opéra  a  été  très  bien 
interprété  par  Mme  Laborde,  Mlle  Nau,Bré- 
mont  et  Marié.  M""«  Cabel  a  chanté  aussi 
cet  ouvrage  à  Bruxelles. 

DEMONE  AMANTE     0  GIUGURTA,  opéra 

italien,  musique  de  Pollarolo,  représenté  à 
Venise  en  1686. 

DEMON'S  BRIDE  (the)  [la  Fiancée  du 
diable],  opéra- bouffe  anglais,  livret  de 
MM.  Leterrier  et  Vanloo,  musique  de  M.  G. 
Jacobi,  représenté  à  l'Alhambra  de  Londres 
le  7  septembre  1874,  avec  un  grand  succès. 

DÉMOPHON ,  tragédie  lyrique  en  trois 
actes ,  paroles  de  Marmontel ,  musique  de 
Cherubini ,  représentée  à  l'Opéra  le  1er  dé- 
cembre 1788.  Le  poème  a  été  inspiré  par  le 
Demofoonte  de  Métastase.  La  musique  n'ob- 
tint pas  le  succès  qu'elle  méritait.  Démo- 
phon  est  le  premier  ouvrage  français  mis  en 


DEMO 


DEPA 


307 


musique  par  le  célèbre  compositeur  floren- 
tin. Il  renonça,  pour  l'écrire,  au  style  italien 
qu'il  avait  adopté  dans  ses  précédents  opéras 
représentés  en  Italie  et  à  Londres.  Il  s'ef- 
força de  faire  concourir  à  l'intérêt  dramatique 
les  ressources  de  sa  science  harmonique.  Mais 
le  public  de  ce  temps  n'était  pas  encore  pré- 
paré à  cette  transformation  de  l'art,  que  con- 
sommèrent avec  plus  de  succès  Méhul,  Ber- 
ton,  Spontini.  On  peut  constater  le  droit 
d'invention  qui  appartient  à  Cherubini ,  en 
analysant  le  beau  chœur  de  Démophon  :  Ah! 
vous  rendez  la  vie. 

démophon  ,  tragédie  lyrique  en  trois 
actes,  paroles  de  Desriaux,  musique  de  Vo- 
gel  (Jean-Christophe),  représentée  le  22  sep- 
tembre 1789.  Comme  le  Démophon  de  Mar- 
montel,  cet  ouvrage  est  une  imitation  du 
drame  de  Métastase.  Vogel  partagea  l'admi- 
ration qu'excitaient  alors  les  œuvres  de 
Gluck,  et  s'efforça  d'imiter  son  style.  Son 
opéra  de  la  Toison  d'or  avait  obtenu  un  suc- 
cès qui  disposait  le  public  à  accueillir  favo- 
rablement la  partition  de  Démophon.  Le  com- 
positeur mourut  avant  la  représentation  de 
son  opéra.  Il  avait  trente-deux  ans.  Malgré 
l'intérêt  qu'on  portait  à  l'œuvre  posthume, 
elle  n'eut  que  vingt-quatre  représentations. 
Elle  fut  cependant  reprise  en  1793.  L'ouver- 
ture peut  être  considérée  comme  un  chef- 
d'œuvre.  La  richesse  du  tissu  harmonique,  la 
noblesse  du  caractère,  les  traits  déchirants  et 
pathétiques  en  font  un  superbe  tableau  qui 
prépare  l'âme  des  spectateurs  aux  émotions 
les  plus  douloureuses.  Cette  ouverture  fut 
placée  par  Gardel  dans  le  ballet  de  Psyché. 
Elle  a  été  souvent  exécutée  dans  les  concerts, 
et  notamment  au  Champ-de-Mars  en  1791, 
dans  la  cérémonie  funèbre  des  officiers  tués 
à  Nancy.  Douze  cents  instruments  à  vent 
furent  réunis  en  cette  circonstance.  La  par- 
tition de  Démophon,  que  nous  avons  sous  les 
yeux,  nous  offre  des  morceaux  bien  dignes 
d'être  signalés  aux  amateurs  de  musique 
dramatique.  L'andante  Ah!  que  sa  tendresse 
m'est  chère,  la  scène  Venez,  jeunes  amants, 
sous  ces  berceaux  de  fleurs,  l'air  en  si  bémol 
Hélas!  que  ne  puis- je  vous  dire  quel  est  l'ex- 
cès de  mes  malheurs!  le  larghetto  Cher  en- 
fant, tes  malheurs  ne  f  épouvantent  guère;  en- 
fin la  scène  de  désespoir  Quelle  fatalité, 
allegro  terrible  dans  lequel  le  souffle  de 
Gluck  semble  avoir  passé;  telles  sont  les 
principales  parties  d'une  œuvre  fort  remar- 
quable ,  presque  oubliée  et  qu'un  directeur 
pourrait  reprendre  avec  quelques  chances  de 
succès.  En  effet ,  le  style  du  Démophon  est  si 


élevé,  les  accompagnements  sont  tellement 
intéressants,  variés,  et  l'inspiration  est  si  na- 
turelle et  si  vraie ,  qu'aucune  partie  n'a 
vieilli  ;  ce  qu'on  ne  peut  dire  que  d'un  petit 
nombre  d'opéras  composés  à  cette  époque. 

démophon  ,  grand  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Kozeluch,  représenté  à  Prague  vers 
la  fin  du  xvme  siècle. 

DÉMOPHON,  opéra  allemand  ,  musique  de 
Lindpaintner,  représenté  à  Munich  en  1811. 

DEN  EERGTANO  (la  Montagnarde  enlevée), 
opéra  suédois,  musique  d'Ivar  Hallstrom,  re- 
présenté à  Stockholm  en  août  1874 

DENKMAL  IN  ARKADIEN  (das)  [le  Monu- 
ment en  Arcadie],  opéra  allemand,  paroles  de 
Weisse ,  musique  de  C.  Hunt ,  représenté  à 
Dresde  vers  1785. 

DÉNOÛMENT  INATTENDU  (  LE  )  ,  opéra 
en  un  acte,  musique  de  Henri  Berton,  repré- 
senté à  Favart  en  1798. 

*  dent  de  SAGESSE  (la),  opérette  en  un 
acte,  paroles  d'Ed.  Martin,  musique  de  Louis 
Heffer  (pseudonyme  d'Hervé),  représentée 
aux  Folies-Nouvelles  en  1857. 

DENYS  LE  TYRAN ,  MAÎTRE  D'ÉCOLE  A 
CORINTHE,  opéra  historique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Sylvain  Maréchal ,  musique  de  Gré- 
try,  représenté  à  l'Opéra  national  le  23  août 
1794.  Cette  bouffonnerie,  dans  laquelle  Denys 
fait  la  classe  à  des  enfants  qui  le  maltraitent, 
s'enivre  avec  un  savetier,  laisse  tomber  son 
diadème,  et  est  condamné  à  être  battu  de 
verges  au  pied  de  la  statue  de  la  Liberté,  ne 
fait  pas  honneur  à  l'esprit  du  librettiste.  Si, 
comme  l'indique  assez  la  date  de  la  représen- 
tation, cette  pièce  a  été  une  saturnale  de  cir- 
constance, Grétry  a  commis  une  mauvaise 
action  en  lui  prêtant  le  concours  de  son  ta- 
lent, car  il  avait  été  comblé  des  bienfaits  de 
la  cour.  Louis  XVI,  le  tyran,  comme  on  disait 
alors,  lui  avait  fait  accorder  une  pension  de 
mille  francs  sur  la  caisse  de  l'Opéra,  et  y 
avait  ajouté  une  autre  pension  de  mille  écus 
sur  sa  cassette.  Grétry  a  eu  la  pudeur  tar- 
dive de  ne  pas  laisser  graver  cette  partition. 

DEODATA,  opéra  de  Kotzebue,  musique  de 
Weber  ( Bernard- Anselme ) ,  représenté  à 
Vienne  en  1810. 

*  de  P  P  Y  W,  «  jeu  comico-lyrique  »  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Felipe  Perez,  musique  de 
M.  Angel  Rubio,  représenté  au  théâtre 
Romea,  de  Madrid,  en  1895. 

départ  DE  grétry  (le),  opéra,  musique 
d'Eykens,repr.  sur  le  théâtre  de  Liège  en  1829. 


308 


DERN 


DERN 


DÉPIT  Généreux  (le)  ,  opéra  en  deux 
actes,  paroles  d'Anseaume  et  Quêtant,  mu- 
sique de  Laruette,  représenté  à  la  Comédie- 
Italienne  le  16  juillet  1761. 

DÉPUTÉS  DU  VILLAGE  (les)  ,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Wolf ,  représenté  à  Wei- 
mar  en  1773. 

*  déraillement  (un),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  Edmond  "Waucampt,  re- 
présentée à  Tournai  vers  1875. 

*DERELITTA  (la)  [V Abandonnée],  opéra 
sérieux  italien,  paroles  de  M.  Paravicini, 
musique  de  M.  le  vicomte  d'Arneiro,  repré- 
senté au  théâtre  San  Carlos  de  Lisbonne  le 
14  mars  1885.  Le  sujet  de  l'ouvrage  était  tiré 
d'un  roman  anglais  d'Anne  Radcliffe  ;  les  in- 
terprètes étaient  Mme  Borelli,  MM.  Ortisi, 
Devoyod,  David  et  Solda. 

*  DERNIER  ABENCÉRAGE  (le),  opéra-CO- 
mique  en  deux  actes,  musique  de  M.  Régnier, 
rep..  chez  M.  le  comte  "Wiard  le  21  mai  1874. 

*  DERNIER  AMOUR  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Paul  Berlier,  musique 
de  Mme  Gabrielle  Ferrari,  représenté  dans 
un  concert,  au  Théâtre-Mondain,  le  11  juin 
1895. 

*  dernier  APPEL  (le),  <■  épisode  drama- 
tique de  la  vie  moderne  »  en  un  acte,  paroles 
de  Mme  de  Waltershausen,  musique  de 
M.  Marie-Joseph  Erb,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Strasbourg  le  31  octobre  1895. 

*  dernier  des  abencérages(le),  drame 
lyrique,  poème  de  M.  L.  Bartok,  musique  de 
M.  Franz  Sarodi,  représenté  à  l'Opéra  de 
Pesth  le  4  janvier  1887. 

*  DERNIER  DES  MUFLHAUSEN  (le),  Opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  M.  Maurice  Le- 
fèvre,  musique  de  M.  Georges  Street,  repré- 
sentée au  concert  de  la  Scala  en  1886. 

DERNIER  DES  SORCIERS  (le)  ,  opéra 
allemand,  musique  de  Mme  Pauline  Viardot  ; 
représenté  sur  le  théâtre  de  Weimar,  en 
avril  1869,  à  l'occasion  de  la  fête  du  grand- 
duc;  la  célèbre  cantatrice  a  reçu  des  per- 
sonnes de  la  cour  les  éloges  qu'elle  désirait 
obtenir  comme  compositeur  de  musique. 

DERNIER  JOUR  DE  MISSOLONGHI  (le), 
drame  en  trois  actes  et  en  vers  libres  de  Oza- 
neaux ,  musique  d'Herold,  représenté  sur  le 
théâtre  de  l'Odéon  le  10  avril  1828.  Le  poème 
est  très  émouvant  et  bien  traité.  La  forme 
littéraire  est  noble  et  digne  du  sujet.  Mais  il 
faut  reconnaître  qu'Herold  a  été  inférieur  à 


lui-même  en  cette  circonstance,  soit  que  son 
talent  ne  pût  s'élever  à  exprimer'  les  plus 
grands  sentiments,  tels  que  ceux  du  patrio- 
tisme et  du  désespoir,  soit  qu'il  se  sentît  dé- 
concerté par  les  souvenirs  écrasants  du  Siège 
de  Corinthe,  qui,  joué  deux  ans  auparavant, 
avait  offert  des  situations  analogues  à  celles 
du  Siège  de  Missolonghi. 

DERNIER  JOUR  DE  POMPÉI  (le)  [Il  ul- 
timo  giorno  di  Pompei],  opéra  italien  en  deux 
actes,  livret  de  Tottola,  musique  de  Pacini, 
représenté  à  Naples  le  19  novembre  1825,  et 
à  Paris  le  2  octobre  1830. 

DERNIER   JOUR   DE  POMPÉI   (le),  Opéra 

en  quatre  actes,  musique  de  M.  A.  Gabst,  re- 
présenté à.Breslau  le  16  avril  186Ï. 

DERNIER  JOUR  DE  POMPÉI  (le),  opéra 
en  quatre  .actes  et  cinq  tableaux,  livret  de 
MM.  Nuitter  et  Beaumont,  musique  de 
M.  Victorin  Joncières,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  21  septembre  1869.  Ce  sujet  a  été 
traité  plusieurs  fois  à  la  scène,  et  les  épisodes 
du  roman  de  Bulwer  Lytton  ont  servi  à  plus 
d'un  auteur,  non  seulement  à  propos  de  Pom- 
pei et  d'Herculanum,  mais  presque  chaque 
fois  qu'il  a  été  question  d'une  ville  embrasée 
ou  d'un  palais  en  flammes.  Seulement,  dans 
ce  livret-ci,  les  auteurs  ont  perdu  le  filet  qui 
sert  à  les  lier.  Il  en  est  résulté  une  suite  de 
scènes  décousues,  des  personnages  peu  ca- 
ractérisés et  une  action  languissante  ;  une 
meilleure  musique  aurait  triomphé  difficile- 
ment d'un  aussi  mauvais  poème.  Au  pre- 
mier acte,  après  une  scène  où  les  gladiateurs 
jouent  un  rôle  épisodique,  Hermès  arrache 
une  jeune  esclave,  nommée  Nydia,  à  la  bruta- 
lité de  son  maître,  le  gladiateur  Milon,  et  la 
lui  achète.  Nydia  témoigne  sa  reconnaissance 
à  son  nouveau  maître  et  devient  immédiate- 
ment éprise  de  lui,  ce  qui  n'est  pas  invrai- 
semblable, mais  blesse  les  mœurs  de  l'art 
dramatique.  L'auteur  qui  commet  cette  faute 
ne  comprend  donc  pas  que  le  public  ne  s'in- 
téresse à  une  passion  qu'autant  qu'elle  est 
suffisamment  préparée,  amenée,  fortifiée  dans 
un  cœur  honnête,  c'est-à-dire  capable  de  la 
ressentir  et  de  la  contenir  surtout  dans  de 
justes  réserves.  Enfin,  en  quatre  vers  de  ré- 
citatif, et  séance  tenante,  voilà  Nydia  jalouse 
d'Ione,  amante  d'Hermès.  On  célèbre  les 
fêtes  d'Isis,  la  bonne  déesse.  Païens  et  chré- 
tiens sont  en  présence.  Le  prêtre  Pythêas 
apostrophe  Diophas,  nouveau  converti  au 
christianisme,  et  excite  contre  lui  la  fureur 
populaire.  Diophas  renverse  l'idole.  Le  peu- 
ple, effrayé  d'une  telle  audace  et  en  proie  à 


DERN 


DERN 


309 


une  terreur  superstitieuse,  s'enfuit.  Pythéas 
jure  de  punir  Diophas.  Il  est  distrait  de  sa 
vengeance  à  la  vue  d'Ione  qu'il  aime  en  se- 
cret. Hermès  arrive  au  rendez-vous  et  chante 
avec  Ione  un  duo  d'amour.  Nydia  les  voit, 
tombe  accablée  de  douleur  sur  les  marches  du 
temple.  Pythéas  comprend  qu'il  peut  trou- 
ver en  elle  un  instrument  de  sa  vengeance. 
Dans  le  deuxième  acte,  une  sorcière,  la  Saga, 
prédit  la  destinée  de  Pompéi  et  se  livre  à  des 
incantations.  Ione  et  Hermès,  au  milieu  de  la 
tempête  qui  mugit  au  dehors,  viennent  lui 
demander  asile  et  la  consulter  sur  leur 
sort.  La  Saga  leur  annonce  les  plus  grands 
malheurs;  Ione  s'en  effraye  et  Hermès  se 
raille  de  la  sorcière  qui  les  poursuit  de  ses 
imprécations.  Pythéas  a  assisté  caché  à  cette 
scène;  voilà  la  troisième  fois  que  cela  lui 
arrive  ;  c'est  trop  de  deux.  Il  prend  en  main 
la  cause  de  la  sorcière  méprisée,  et  obtient  de 
celle-ci  un  breuvage  qui  rendra  son  rival 
fou  et  débile;  ensuite  a  lieu  une  orgie  en 
l'honneur  de  Vesta.  Diomède,  bien  nommé, 
parle  ainsi  aux  convives  réunis  : 

Voici  venir  un  mets  que  je  vous  recommande, 
Des  murènes  !  Dans  mes  viviers 

Pour  les  nourrir  trois  mois, 

Je  leur  ai  fait  jeter 

Dix  esclaves  gaulois. 
[On  apporte  solennellement  les  murènes.) 

Il  me  semble  que  M.  Jourdain  n'avait  pas 
tort  de  s'étonner  de  ce  que  tout  ce  qui  n'est 
point  prose  est  vers.  Voici  un  échantillon  du 
poème  du  dernier  jour  de  Pompéi  qui  est 
l'idéal  entrevu  par  le  bourgeois  de  Molière. 
Le  musicien  n'en  a  pas  moins  écrit  une  mar- 
che bien  contre-pointée  pour  l'entrée  des  mu- 
rènes, et  l'a  fait  suivre  d'un  chœur  agréable, 
appelé  dans  l'ouvrage  Chœur  des  gourmets. 
Mais  on  a  donc  perdu  toute  espèce  de  goût 
artistique  et  littéraire  dans  notre  malheu- 
reux pays  ?  Qui  pourrait  prêter  l'oreille  à  la 
plus  jolie  musique  et  en  même  temps  habi- 
tuer son  esprit  et  ses  nerfs  au  repas  de  ces 
espèces  d'anthropophages  ?  Après  que  les  dix 
esclaves  gaulois  ont  été  mangés,  on  danse  et 
on  tire  une  loterie.  Pythéas  arrête  Nydia  qui 
porte  à  Hermès  des  tablettes  d'Ione.  Il  lui 
dit  qu'il  a  deviné  son  amour  pour  son  maî- 
tre. Il  excite  sa  jalousie,  et  finit  par  lui  faire 
accepter  le  philtre  préparé  par  les  mains  de 
la  sorcière,  et  qui  doit  la  faire  triompher  de 
sa  rivale.  Elle  le  verse  à  Hermès  dans  la 
scène  suivante.  Il  produit  un  effet  instan- 
tané. Hermès,  il  est  vrai,  oublie  Ione  et  donne 
des  marques  de  tendresse  à  Nydia;  mais  il 
a  perdu  la  raison.  Pendant  ce  temps,  Ione 


attend  son  amant  dans  le  bosquet  de  Cybèle  ; 
pourquoi  pas  Cythère  ?  Pythéas  donne  à  deux 
esclaves  noirs  l'ordre  d'enlever  Ione  et  de  la 
transporter  dans  sa  maison  des  champs.  Dio- 
phas se  présente  ;  le  prêtre  d'Isis  cherche  à  le 
ramener  au  culte  des  idoles  par  les  promes- 
ses de  l'ambition  et  les  séductions  de  la  vo- 
lupté. Diophas  résiste  à  tout,  et  Pythéas  dans 
sa  fureur  le  frappe  de  deux  coups  de  stylet 
pendant  qu'on  voit  les  esclaves  enlever  Ione. 
Hermès  paraît,  toujours  sous  le  charme  du 
philtre.  Pythéas  l'accuse  du  meurtre  qu'il  a 
lui-même  commis  ;  le  malheureux  est  hors 
d'état  de  se  justifier.  Il  succombe  sous  la 
vindicte  publique  et,  malgré  les  efforts  de 
Nydia,  il  est  condamné  à  mort  par  le  pré- 
teur; ainsi  finit  le  quatrième  acte.  Les  au- 
teurs ont  eu  le  tort  de  faire  commencer  le 
quatrième  acte  par  un  chœur  sur  les  mots  : 
A  mort;  une  œuvre  dramatique  ne  comporte 
jamais  ces  répétitions,  séparées  par  un  ên- 
tr'acte.  Nydia  s'introduit  dans  la  prison  où 
Hermès  a  été  jeté.  En  vain  elle  veut  se  faire 
reconnaître  ;  en  vain  le  peuple  au  dehors  ré- 
clame que  le  coupable  soit  livré  aux  lions  du 
cirque  :  Hermès  ne  parle  que  de  se  couronner 
de  fleurs.  Ione,  qui  s'est  rendue  libre,  entre 
en  scène.  Nydia,  renonçant  à  ses  propres  ef- 
forts, traîne  Hermès  devant  Ione,  espérant 
que  sa  vue  et  sa  voix  lui  feront  reprendre 
l'usage  de  la  raison  ;  c'est  ce  qui  arrive  en 
effet.  Pythéas  à  son  tour  est  démasqué  et 
convaincu.  Il  résiste  inutilement  ;  il  est  mau- 
dit par  tous.  Un  tremblement  de  terre  se  dé- 
clare ;  des  flammes  envahissent  le  théâtre. 
Pythéas  est  renversé  par  la  chute  d'une  co- 
lonne, une  symphonie  descriptive  succède; 
elle  doit  exprimer  l'éruption  du  Vésuve. 
Lorsque  les  nuages  se  dissipent,  on  voit  en 
pleine  mer,  sur  une  barque,  Nydia,  Hermès 
et  Ione  ;  les  deux  amants  sont  endormis.  Ici 
commence  une  scène  fort  belle,  la  meilleure 
des  trois  derniers  actes.  Nydia  fait  ses  adieux 
à  la  vie  ;  elle  a  sauvé  Hermès  et  Ione.  Elle 
ne  peut  supporter  la  vue  de  leur  bonheur, 
qui  cependant  a  été  son  œuvre,  et,  après  avoir 
longtemps  contemplé  celui  qui  est  l'objet  de 
sa  passion  fatale,  l'infortunée  se  précipite 
flans  les  flots.  Cette  scène  a  un  caractère 
de  simplicité  antique  qui  aurait  décidé  du 
succès  de  l'ouvrage,  si  le  reste  du  livret 
y  eût  répondu.  M.  Joncières  a  eu  la  main 
malheureuse  ;  mais  il  prendra  sa  revanche 
s'il  consent  à  entrer  dans  la  voie  qui  lui  est 
propre,  d'abord ,  et  s'il  ne  fait  pas  traîner  à 
sa  muse,  plus  gracieuse  que  tragique,  un  si 
lourd  boulet.  L'introduction  est  pleine  d'en- 


310 


DERN 


DERN 


train  et  de  verve.  Le  style  et  la  liaison  des 
idées  ne  laisseraient  rien  à  désirer,  si  on  n'y 
remarquait  pas  de  nombreuses  réminiscen- 
ces des  opéras  d'Herold,  en  particulier  de 
Zampa.  Les  procédés  de  composition  sont 
identiques.  La  scène  de  l'achat  de  l'esclave, 
la  romance  de  Nydia  :  C'est  toi  dont  la  clé- 
mence, ont  un  bon  sentiment  ;  mais  l'expres- 
sion n'en  est  pas  assez  forte  pour  un  grand 
opéra.  La  scène  de  l'Opéra-Comique  et  les  li- 
vrets qui  lui  conviennent,  voilà  quel  devrait 
être  l'objectif  de  M.  Joncières.  Je  ne  sais  s'il 
brillerait  là  au  premier  rang,  mais,  à  coup 
sûr,  il  occuperait  dignement  le  second.  La 
marche  des  prêtres  d'Isis  a  de  la  chaleur,  de 
l'ampleur.  Quant  à  la  couleur  de  l'orchestra- 
tion, elle  se  rattache  à  la  manière  de  Wagner 
et  n'ajoute  rien  à  l'effet.  Le  morceau  d'en- 
semble :  Quelle  audace  inouïe,  qui  procède  par 
imitations  à  l'octave,  est  ultra-classique  et 
n'en  est  pas  moins  un  des  passages  les  mieux 
réussis  de  l'ouvrage.  Le  style,  cette  qualité 
si  rare,  semble  naturel  à  M.  Joncières.  Il 
donne  même  à  quelques  morceaux  les  appa- 
rences du  plagiat,  comme  par  exemple  à  la 
grande  scène  dans  laquelle  Diophas  brave  les 
sectateurs  d'Isis  ;  dans  d'autres  endroits,  le 
musicien  cherche,  au  contraire,  des  effets 
étranges,  comme  dans  le  chœur  :  Voici  les 
jours  fêtés,  sur  des  quintes  à  la  pédale,  et  n'ar- 
rive qu'à  offenser  l'oreille.  Le  duo  qui  termine 
le  premier  acte  est  poétique  et  mélodieux.  Là 
aussi  quelques  réminiscences  de  la  musique  de 
M.  Gounod  ;  cet  acte  est  bien  supérieur  aux 
autres.  Le  deuxième  débute  chez  la  Saga  (la 
sorcière).  La  scène  fantastique  est  faible; 
toutes  ces  septièmes  diminuées,  employées 
de  diverses  manières,  ne  produisent  plus  d'ef- 
fet, tant  le  procédé  est  usé.  Dans  le  trio  qui 
suit,  au  milieu  de  souvenirs  de  l'Hercula- 
num  de  M.  Félicien  David,  on  distingue  une 
jolie  phrase  :  Nulle  autre  femme.  J'ai  parlé 
plus  haut  du  Chœur  des  gourmets.  Le  premier 
allegretto  du  ballet  est  fort  gracieux.  M.  Vic- 
torin  Joncières  écrit  avec  élégance  et  facilité 
la  musique  de  danse.  Je  signalerai  la  ro- 
mance d'Ione  qui  ouvre  le  troisième  acte  ;  la 
pensée  en  est  soutenue;  c'est  un  cantabile 
suave  et  bien  écrit  pour  la  voix  ;  en  général, 
les  morceaux  du  Dernier  jour  de  Pompéi  sont 
courts  et  ont  à  peine  les  proportions  des 
morceaux  d'opéra-comique:  le  motif  du 
choeur  de  femmes  n'a  rien  de  neuf,  mais  il  est 
bien  présenté  et  bien  accompagné  ;  le  finale  a 
de  la  véhémence,  mais  pourquoi  se  termine- 
t-il  par  une  strette  à  l'unisson,  à  la  manière 
de  la  nouvelle  école  italienne  inaugurée  par 


M.  Verdi?  Il  n'y  manque  que  le  cornet  à 
pistons,  l'hôte  assidu  de  la  Traviata,  qui  suit 
le  chant  comme  un  barbet  suit  son  maître. 
Le  commencement  du  quatrième  acte  offre 
une  réminiscence  du  Pré  aux  Clercs.  Le  mor- 
ceau d'ensemble  :  Muet  d'horreur  et  de  sur- 
prise, est  pathétique  ;  l'éruption  du  Vésuve, 
dont  on  s'est  beaucoup  moqué  à  la  repré- 
sentation, à  cause  de  l'insuffisance  des  dé- 
cors, comme  on  s'est  amusé  autrefois  de  la 
fameuse  mer  Rouge  du  Mosè,  a  fourni  à  l'au- 
teur l'occasion  qu'il  semble  rechercher  d'é- 
crire une  symphonie.  Il  y  a  sans  doute  plu- 
sieurs banalités  harmoniques  ;  mais  elle  est 
bien  écrite  et  dans  le  caractère  dramatique 
du  sujet.  Quant  à  la  scène  de  la  barque,  il 
me  semble  qu'il  était  inutile  de  chercher  à 
imiter  le  bruit  de  la  rame,  ou  de  la  vague, 
ou  de  je  ne  sais  quoi,  par  des  quintes  disso- 
nantes. M.  Joncières,  qui  a  beaucoup  de  ta- 
lent, peut  sans  se  faire  tort  laisser  ces  enfan- 
tillages aux  musiciens  qui  se  défient  de  la 
fécondité  de  leur  imagination.  La  dernière 
scène,  dans  laquelle  Nydia  fait  ses  adieux  à 
la  vie,  est  touchante  et  poétique.  Le  Dernier 
jour  de  Pompéi  ne  pouvait  pas  réussir  ;  mais 
le  compositeur  a  donné  de  son  mérite  une 
preuve  suffisante  pour  qu'on  lui  confie  à  l'O- 
péra-Comique un  poème  de  demi- caractère. 
Sur  ce  terrain,  il  peut  faire  honneur  à  l'école 
française.  Le  Dernier  jour  de  Pompéi  a  eu 
pour  interprètes  principaux  :  Massy,  Bac- 
quié,  Grignon,  Mmes  Schrœder,  Wercken, 
Alice  Ducasse,  Borghèse. 

*  DERNIER  JOUR  DE  THULÉ   (LK),  opéra, 

musique  de  M.  G.  Rauchenecher,  représenté 
au  théâtre  municipal  d'Elberfeld  le  2  avril 
1889. 

DERNIER  ROI  DE  JUDA  (le),  opéra  bibli- 
que en  deux  actes,  poème  de  M.  Maurice 
Bourges,  musique  de  M.  Georges  Kastner, 
exécuté  dans  la  salle  du  Conservatoire  le 
1er  décembre  1844.  Cette  composition  lyrique 
est,  à  proprement  parler,  un  oratorio  ou  une 
suite  de  scènes  offrant  au  musicien  l'occasion 
d'employer  les  ressources  diverses  de  son  art 
sans  être  gêné  par  les  exigences  de  l'action 
dramatique.  A  une  ouverture  très  dévelop- 
pée succède  l'introduction  en  ré  mineur  dans 
laquelle  le  prophète  Jérémie  et  le  chœur  des 
Hébreux  gémissent  sur  l'état  de  Jérusalem,  et 
les  voluptueuses  profanations  de  la  ville  sainte. 
L'orchestre ,  que  M.  Georges  Katsner  traite 
magistralement ,  exprime  à  la  fois  le  double 
effet  des  accents  du  prophète  et  des  chants 
de  joie  des  filles  de  Syrie.  On  a  remarqué  en- 


DESE 


DÉSE 


311 


suite  un  duo  entre  Amitala,  mère  du  roi 
Sédécias ,  et  Jérémie  ;  un  autre  duo  entre 
Sédécias  et  Jémina  ;  la  romance  de  Sédécias, 
Ma  bien-aimée,  où  donc  est-elle?  délicieuse- 
ment accompagnée  par  la  harpe  et  le  cor  an- 
glais, que  Roger  a  chantée  avec  beaucoup 
d'expression,  et  un  chœur  guerrier.  Cet  ora- 
torio, dans  lequel  on  a  surtout  admiré  l'habi- 
leté dont  le  compositeur  a  fait  preuve  dans 
l'usage  des  instruments  à  vent,  a  été  chanté 
par  Roger,  Hermann-Léon,  Massol,  M™es  Do- 
rus  Gras,  Mondutaigny  et  Hortense  Maillard. 

*  dernier  romain  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  et  musique  d'Eugène  Moniot, 
rep.  aux  Folies-Marigny  le  il  octobre  1867. 

DERNIÈRE  BATAILLE  (la),  opérette  en 
un  acte,  musique  de  M.  Félix  Godefroid,  jouée 
dans  les  salons  en  1861. 

*  dernière  crinoline  (la),  opérette  en 
un  acte,  musique  de  M.  Georges  Moniot,  re- 
présentée en  1877  aux  Folies-Marigny. 

DERNIÈRE    DÉBAUCHE    DE    L'IVROGNE 

(la),  opéra,  musique  de  Mederitsch,  repré- 
seaté  à  Vienne  vers  1795. 

*  dernière  folie  (une),  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Faure,  musique 
de  M.  Frédéric  Lecocq,  représenté  à  Lille  le 
26  avril  1883. 

*  dernière  nuit  (la),  opérette,  paroles 
de  MM.  Heidm ûller  et  Cassmann,  musique  de 
M.  Emile  Christiani,  représentée  au  théâtre 
Cari  Schultze,  de  Hambourg,  en  janvier  1888. 

dernières  grisettes  (les),  opérette  en 
trois  actes,  livret  de  MM.  Nuitter  et  Beau- 
mont,  musique  de  M.  Legouix,  représentée 
sur  le  théâtre  des  Fantaisies-Parisiennes,  à 
Bruxelles,  le  12  décembre  1874.  La  musique  a 
été  goûtée,  et,  quoique  cet  ouvrage  n'ait  pas 
obtenu  un  grand  succès,  néanmoins  plusieurs 
morceaux  ont  été  bissés  en  raison  de  l'extra- 
vagance du  sujet,  entre  autres  un  chœur 
d'emballeurs  !  L'incohérence  des  idées,  les 
coq-à-1'âne  semblent  être  les  éléments  de  ce 
genre  de  littérature.  Des  modistes  de  Paris 
transportées  dans  le  palais  d'un  monarque 
d'Asie,  l'une  d'elles  montant  sur  le  trône, 
puis  épousant  un  photographe,  tout  cela  n'est 
pas  très  lyrique.  Chantée  par  Verdellet,  Gi- 
net,  M'les  Massue,  Howey  et  Laurent. 

DÉROUTE  DE  CULLODEN  (la),  opéra  en 
trois  actes,  musique  de  Berlyn  (Antoine), 
représenté  à  Amsterdam  en  1846. 

DÉSENCHANTEMENT  (le),  opéra-comique, 


avec  des  ballets,  musique  de  Schubert  (Jo- 
seph), représenté  à  Dresde  vers  178 1. 

*  DESENGANY  (lo),  opéra-comique  en  deux 
actes,  livret  en  dialecte  catalan  de  M.  C.  Roure. 
musique  de  M.  A.  Bassatta,  représenté  en 
juin  1885  à  Barcelone,  avec  si  peu  de  succès 
que  cette  première  représentation  fut  aussi 
la  dernière. 

DÉSERT  (le),  ode-symphonie  en  trois  par- 
ties, poésie  de  A.  Colin,  musique  de  Félicien 
David,  exécutée  dans  la  salle  du  Conserva- 
toire le  8  décembre  1844,  puis  à  l'Opéra-Co- 
mique.  Cette  œuvre,  dont  la  partie  des- 
criptive est  très  remarquable,  a  excité  un 
enthousiasme  général  et  a  enfin  ouvert  à 
M.  Félicien  David  un  accès  aux  faveurs  de 
l'opinion  publique. 

Parmi  les  nombreuses  productions  musi- 
cales auxquelles  l'admiration  de  la  nature 
orientale  a  donné  naissance,  celle-ci  est  sans 
contredit  la  plus  remarquable  et  la  mieux 
caractérisée.  C'est  que  l'auteur  a  fait  mieux 
que  de  lire  les  Voyages  en  Orient  de  Cha- 
teaubriand, de  M.  de  Lamartine,  les  Récits 
de  lord  Byron,  les  Orientales  de  Victor  Hugo; 
il  a  lui-même  visité  l'Orient  à  l'époque  où  il 
faisait  partie  de  la  secte  saint-simonienne. 
Alors  fort  jeune  et  doué  d'une  imagination 
disposée  à  recevoir  vivement  les  impressions 
d'un  spectacle  nouveau  pour  lui,  M.  David 
tira  un  grand  profit  artistique  de  son  voyage. 
Mélodiste  partout  et  toujours,  il  sut  s'empa- 
rer de  tout  ce  que  les  mélopées  sauvages  et 
abâtardies  des  Arabes  ont  conservé  de  leur 
caractère  primitif.  Il  a  cherché  l'effet  en  ar- 
tiste, et  là  où  l'un  de  ses  prédécesseurs,  Vil- 
loteau,  n'avait  recueilli  que  des  notions  con- 
fuses, contradictoires,  des  observations  ar- 
chéologiques de  quelque  valeur  sans  doute, 
mais  subordonnées  à  un  système  préconçu , 
le  compositeur  rapporta  des  mélodies  et  des 
rythmes    d'un  effet  qui  parut  nouveau. 

Dans  son  ode-symphonie  du  Désert,  M.  Da- 
vid ne  s'est  pas  seulement  montré  musicien, 
mais  il  s'est  révélé  poète.  L'orchestration  de 
cette  partition  est  imagée,  pleine  d'inten- 
tions. Nous  ne  nous  étendrons  pas  sur  les  mé- 
rites d'une  œuvre  qui  a  fait  sensation  lors- 
qu'elle a  été  exécutée  pour  la  première  fois  et 
qu'on  entend  toujours  avec  un  vif  intérêt. 
Nous  nous  bornerons  à  en  indiquer  les  prin- 
cipales divisions  :  1°  chœur  Allah!  Allah! 
2°  Marche  de  la  caravane;  3°  La  tempête  au 
désert  ;  4°  Hymne  à  la  nuit  ;  5°  Fantaisie  arabe, 
danse  des  aimées  ;  6°  La  liberté  au  désert  ;  7°  La 
rêverie  du  soir;  8°  Le  lever  du  soleil;  9°  Chant 


312 


DÉSE 


DESG 


du  muezzin;  10°  Le  départ  de  la  caravane. 
Les  motifs  les  plus  remarqués  sont  la  Marche 
de  la  caravane,  sur  un  rythme  original  ;  0 
nuit!  6  belle  nuit!  cantilène  empreinte  d'une 
vague  langueur  ;  Ma  belle  nuit,  ô  sois  plus 
lente,  charmante  rêverie.  Il  est  à  remarquer 
que  presque  tous  les  motifs  de  M.  Félicien 
David  procèdent  de  l'intervalle  de  quarte  ; 
depuis  la  célèbre  romance  des  Hirondelles 
jusqu'aux  thèmes  de  Lalla-Roockh,  c'est  tou- 
jours cette  succession  mélodique  qui  est  le 
point  de  départ  de  son  inspiration.  C'est  un 
fait  que  nous  signalons,  sans  vouloir  accuser 
pour  cela  M.  Félicien  David  de  monotonie. 
Enfin,  nous  rappellerons  le  Lever  du  soleil  : 

Des  teintes  roses  de  l'aurore 

La  base  des  cieux  se  colore  ; 
L'astre  du  jour 
Rayonne  tout  à  coup  comme  un  hymne  sonore 
Et  remplit  le  désert  de  lumière  et  d'amour. 

Les  violons  exécutent  un  trémolo  sur  le  mi 
à  l'aigu  de  la  chanterelle  pendant  que  les 
autres  instruments  font  leur  rentrée  gra- 
duellement et  déterminent  à  la  fin  un  tutti 
éîlatant.  En  1844,  c'était  une  trouvaille  mu- 
sicale ;  depuis,  ce  procédé  a  été  reproduit  à 
satiété  et  est  tombé  dans  le  domaine  des  ef- 
fets communs  :  Assueta  vilescunt.  Il  en  sera 
toujours  de  même  des  procédés  d'imitation 
en  musique.  Le  plagiat  est  si  facile,  en  pa- 
reille matière  !  Il  suffit  de  lire  la  partition 
d'orchestre.  Ce  qui  l'est  moins,  c'est  de  s'em- 
parer de  l'inspiration  du  maître,  de  ses  idées 
personnelles  ;  celles-ci  restent  et  resteront 
toujours  la  propriété  de  M.  Félicien  David. 
C'est  un  compositeur  original. 

En  1846,  on  a  représenté  à  Aix-la-Cha- 
pelle, dans  la  salle  de  spectacle,  cette  œuvre 
lyrique  en  costumes  Quarante  figurants  et 
deux  chameaux  en  carton  ont  paru  dans  la 
représentation.  C'était  pousser  un  peu  loin 
l'amour  de  la  couleur  locale. 

DÉSERT  ou  L'OASIS  (le),  opéra-comique, 
musique  de  Arquier,  représenté  à  la  Nou- 
velle-Orléans vers  1802. 

Déserteur  (le),  drame  en  trois  actes,  en 
prose,  mêlé  de  musique ,  paroles  de  Sedaine, 
musique  de  Monsigny,  représenté  aux  Ita- 
liens le  6  mars  1769.  Cet  ouvrage  est  assuré- 
ment le  meilleur  qui  soit  sorti  de  la  plume 
de  ce  compositeur.  C'est  au  moins  celui  dans 
lequel  sa  sensibilité  exquise  s'est  manifestée 
avec  le  plus  de  force  et  de  charme.  Tout  le 
monde  connaît  l'air  d'Alexis  :  Adieu ,  chère 
Louise  ;  le  récit  du  gendarme  Courchemin , 
le  Roi  passait,  au  milieu  duquel  se  trouve 


cette  phrase  touchante  :  C'est  mon  amant,  et 
s'il  faut  qu'il  expire ,  que  Adolphe  Adam  a  si 
malheureusement  refaite  pour  la  reprise  de 
cet  ouvrage  à  l'Opéra-Comique  le  30  octobre 
1843.  Monsigny  a  traité  fort  heureusement 
aussi  la  partie  comique  ;  le  duo,  en  forme  de 
canon,  chanté  par  le  grand  cousin  et  Montau- 
ciel,  est  amusant,  ainsi  que  la  leçon  de  lec- 
ture et  l'air  Je  ne  déserterai  jamais,  qui  a 
été  chanté  avec  beaucoup  de  verve  et  de  suc- 
cès par  Mocker. 

DÉSERTEUR  (le)  ,  opéra  prussien  en  deux 
actes,  musique  de  Ebell,  représenté  à  Berlin 
en  1799. 

DÉSERTEUR  (le),  opéra  en  trois  actes, 
livret  de  M.  Ernest  Pesqué ,  musique  de 
M.  F.  Hiller,  représenté  à  Cologne  le  17  fé- 
vrier 1865.  Le  sujet  est  différent  de  celui  de 
l'opéra  de  Monsigny.  La  partition  de  M.  Hil- 
ler a  été  jugée  remarquable. 

DÉSERTEUR  OU  LA  MONTAGNE  DE  HAM 

(le),  opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de 
Dejaure,  musique  de  Kreutzer,  représenté  au 
théâtre  Favart  le  6  février  1793. 

DESERTOR  (the)  [le  Déserteur] ,  opéra- 
comique  anglais ,  livret  traduit  du  français , 
musique  de  Dibdin,  représenté  à  Londres 
vers  la  fin  du  xvme  siècle. 

DESERTORE  (il),  opéra  italien,  musique 
de  P.  Guglielmi,  représenté  en  Italie  en  1772. 

DÉSESPÉRÉS  (les)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  de  Leuven  et  Jules  Moi- 
neaux, musique  de  M.  Fr.  Bazin,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  26  janvier  1858.  Ces 
Désespérés  sont  deux  individus  qui  se  pen- 
dent, l'un  pour  avoir  perdu  sa  place  de  ser- 
pent à  la  paroisse;  l'autre,  qui  est  un  lord 
anglais,  dans  un  accès  de  spleen.  En  gaulant 
des  noix,  la  jeune  villageoise  Stéphanette 
fait  tomber  les  corps  des  deux  pendus,  les 
rappelle  à  la  vie,  et  sait  si  bien  s'y  prendre 
que  tous  deux  s'engagent  à  ne  plus  recom- 
mencer. Une  telle  extravagance,  peu  digne 
de  l'Opéra-Comique,  n'a  eu  aucun  succès.  On 
a  remarqué  cependant  une  petite  symphonie 
qui  accompagne  la  première  scène  et  exprime 
le  lever  du  jour,  une  chanson  de  Stéphanette, 
l'air  de  Fabrice,  avec  accompagnement  de 
serpent,  et  une  chanson  anglaise  de  lord 
Flamborough.  Cet  ouvrage  a  été  joué  par 
Sainte-Foy,  Berthelier  et  Mlle  Lemercier. 

*  DESGELO  (  o  ),  opérette,  musique  de 
M.  Augusto  Machado,  représentée  à  Lisbonne 
en  1875. 


DEUG 

DESIDERIUS,  opéra  allemand,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1709. 

*  DÉSIRÉ,  sire  DE  champigny,  fantaisie, 
musique  arrangée  par  M.  Emile  Jonas,  repré- 
sentée aux  Bouffes-Parisiens  le  il  avril  1869. 

*DESPIETTE  d'ammore  (li)  ,  comédie 
musicale,  paroles  d'Antonio  Palomma,  mu- 
sique de  Nicola  Logroscino  et  de  Nicola  Ca- 
landro,  représentée  à  Naples,  sur  le  théâtre 
délia  Pace,  en  1748.  Logroscino  avait  écrit  la 
musique  des  deux  premiers  actes,  Calandro 
l'ouverture  et  tout  le  troisième  acte. 

*  DESPOERTA  Y  dormida,  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  José  Rogel,  représentée  à 
Madrid  en  1865. 

DESTIN  DU  NOUVEAU  SIÈCLE  (le),  mu- 
sique de  Campra,  divertissement  représenté 
à  l'occasion  de  la  nouvelle  année  1700. 

*  DETTE  DE  JACQUOT  (la),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Amédée  de  Jallais  et 
Emile  Thierry,  musique  d'Eugène  Moniot, 
représentée  aux  Bouffes-Debureau le  1"  sep- 
tembre 1858. 

DETTES  (les)  ,  comédie  en  deux  actes,  en 
prose,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Forgeot, 
musique  de  Champein,  représentée  au  Théâtre- 
Italien  le  8  janvier  1787.  Une  mélodie  souple 
et  facile,  une  bonne  entente  des  effets  scéni- 
ques  se  font  remarquer  dans  cette  partition 
qui,  avec  celle  de  la  Mélomanie,  mérite  de 
fixer  l'attention. 

DEUCALION  ET  PYRRHA,  opéra  en  cinq 
actes ,  paroles  de  Sainte-Foix  et  Morand , 
musique  de  Berton  en  collaboration  avec  Gi- 
raud,  représenté  par  l'Académie  royale  de 
musique  le  30  septembre  1755.  Pierre-Mon- 
tan  Berton  débuta  par  cet  ouvrage  dans  la 
carrière  que  devaient  parcourir  après  lui ,  et 
non  sans  gloire,  son  fils  et  son  petit-fils,  Henri 
et  François  Berton.  Pierre  a  eu  l'honneur  de 
travailler  avec  Rameau  et  de  contribuer , 
sous  la  direction  de  Gluck,  à  une  organisa- 
tion mieux  entendue  de  l'orchestre  de  l'Opéra, 
qu'il  dirigea  longtemps. 

DEUCALION  et  pyrrha  ,  opéra ,  paroles 
de  Watelet,  musique  de  Gibert,  écrit  pour 
l'Académie  de  musique  vers  1770. 

deucalion  et  pyrrha,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Michel  Carré  et 
Jules  Barbier ,  musique  de  M.  Montfort,  re- 
présenté à  l'Opéra -Comique  le  8  octobre 
1855.  C'est  la  bêtise  du  plus  idiot  arlequin 
qui  défraye  cette  pièce.  Il  croit  à  la  réalité  des 
métamorphoses  d'Ovide   et  s'efforce  de  les 


DEUX 


313 


mettre  en  action.  Il  va  sans  dire  que,  dans 
l'espèce ,  il  est  lui-même  simplement  lapidé, 
au  lieu  de  repeupler  la  terre  à  l'aide  de  cail- 
loux. On  a  applaudi  de  jolis  couplets  finissant, 
le  premier  par  ces  mots  :  Pour  un  baiser  ;  le 
second  par  ceux-ci  :  Pour  un  soufflet.  Les  rôles 
ont  été  joués  par  Mocker  et  Mlle  Lemercier. 

DEUKALION  UND  PYRRHA  {Deucalion  et 
Pyrrha) ,  mélodrame  allemand ,  musique  de 
Holly,  représenté  en  Allemagne  vers  1776. 

*  DEUTSCHE  MICHEL  (der),  opéra-comi- 
que,  paroles  et  musique  de  M.  Adolphe  Mohr, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Breslau 
le  8  mai  1887.  Le  livret  était  une  adaptation 
lyrique  du  drame  de  Nœtel. 

DEUTSCHEN    HERREN     IN     NÙRNBERG 

(die),  opéra  allemand,  musique  du  baron  de 
Lichtenstein,  représenté  à  Berlin  en  1833. 

DEUTSCHER  SINN  {Esprit  allemand), 
opéra  allemand,  musique  de  Kanne,  repré- 
senté vers  1820. 

DEUX  alcades  (les),  opérette  en  un  acte, 
livret  de  M.  Chauvin,  musique  de  M.  Georges 
Douay,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
10  avril  1879;  chantée  par  Desmonts,  Pes- 
cheux,  Maxnère,  Mmes  Calderon,  Luther,  Blot. 

*  deux  alcides  (les),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Broguit,  musique  de  M.  Cha- 
deigne,  représentée  au  concert  des  Ternes  le 
2  avril  1887. 

deux  AMIS  (les),  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  de  Rosoy,  musique  tirée  de 
divers  ouvrages  italiens,  représenté  à  la  Co- 
médie-Italienne le  15  mars  1779. 

DEUX  AMOURS,  opéra  en  un  acte,  paroles 
MM.  Eugène  Cormon  et  Amédée  Achard, 
musique  de  M.  Gevaert,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  Maison  de  Conversation,  à  Bade, 
le  31  juillet  1861,  par  Jourdan,  Prilleux, 
Grillon,  Mlles  Montrose  et  Faivre. 

DEUX  ANTOINE  (les),  opéra,  musique  de 
Schack,  représenté  à  Vienne  vers  1790. 

DEUX  archers  (les),  opéra-comique  al- 
lemand de  Lortzing ,  représenté  en  Alle- 
magne vers  1830. 

DEUX  arlequins  (les),  opéra-comique  eD 
un  acte,  paroles  de  M.  Mestépès,  musique  de 
M.  Emile  Jonas ,  représenté  aux  Fantaisies- 
Parisiennes  le  29  décembre  1865.  Le  livret 
est  une  suite  de  bouffonneries  inexpressibles. 
Arlequin,  de  retour  d'un  long  voyage,  veut 
s'assurer  de  la  fidélidé  de  Colombine  ;  il  se 


314 


DEUX 


DEUX 


fait  passer  pour  mort,  et,  sous  le  costume  de 
Gilles ,  il  vient  annoncer  cet  événement  à  sa 
femme.  Celle-ci ,  qui  a  connaissance  du  stra- 
tagème, reçoit  la  nouvelle  avec  une  joie  ap- 
parente, et  déclare  à  Gilles  que  son  mari  a 
déjà  un  successeur  dans  la  personne  d'un 
autre  arlequin;  elle  ne  tarde  pas  à  paraître 
elle-même  sous  ce  costume  hardi.  Gilles  est 
berné  de  cent  manières.  Colombine  est  aidée 
dans  sa  ruse  vengeresse  par  tous  les  autres 
personnages  de  la  comédie  italienne.  Gilles 
reprend  son  rôle  d'Arlequin,  ce  qui  produit 
un  couple  d'arlequins,  mâle  et  femelle,  d'un 
effet  assez  piquant.  Après  avoir  irrité  au 
dernier  point  la  jalousie  de  son  mari,  Colom- 
bine cesse  d'être  son  Sosie,  reprend  les  habits 
de  son  sexe  et  pardonne  au  pauvre  arlequin 
battu,  mais  content  en  somme  du  résultat  de 
l'épreuve.  La  musique  de  cette  fantaisie  est 
charmante  d'esprit,  de  verve  et  d'originalité. 
C'est  surtout  dans  les  formes  rythmiques 
que  ces  qualités  se  montrent  avec  plus  d'évi- 
dence. On  pourrait  reprocher  à  M.  Jonas 
d'abuser  de  l'unisson  aussi  bien  dans  son 
orchestration  que  dans  les  chœurs.  On  a  sur- 
tout applaudi  une  phrase  vive  et  élégante 
dans  le  duo ,  une  romance  d'expression  bien 
accompagnée  par  les  cors  et  la  clarinette ,  et 
une  modulation  heureusement  amenée  dans 
le  dernier  ensemble.  Les  deux  rôles  ont  été 
joués  par  Bonnet  et  Mlle  q.  Fontanel. 

DEUX  AVARES  (les),  opéra,  musique  de 
Halbe,  représenté  en  Allemagne  vers  1770. 

DEUX  AVARES  (les),  comédie  en  deux 
actes,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Fenouillot 
de  Falbaire,  musique  de  Grétry,  représentée 
à  la  Comédie-Italienne  le  6  décembre  1770, 
après  l'avoir  été  devant  la  cour,  à  Fontaine- 
bleau, le  17  octobre  de  la  même  année.  Le 
sujet  de  la  pièce  est  fort  plaisant,  mais  le 
dialogue  est  si  faible  qu'on  le  supporterait 
difficilement  de  nos  jours.  Serait-ce  donc  une 
œuvre  blâmable  que  de  le  refaire?  La  mu- 
sique est  une  des  meilleures  de  Grétry,  et  le 
public  n'est  plus  admis  à  l'entendre  !  Nous 
citerons  l'air  Sans  cesse,  auprès  de  mon  tré- 
sor, le  duo  si  parfaitement  comique  :  Prendre 
ainsi  cet  or,  ces  bijoux  ;  la  marche  La  garde 
passe,  il  est  minuit,  qui  eut  un  grand  succès, 
et  le  chœur  des  janissaires,  Ah!  qu'il  est 
bon,  qu'il  est  divin,  morceau  excellent  et  de- 
venu classique. 

deux  AVARES  (les),  opéra  traduit  du 
français ,  musique  de  Nicolo  Isouard,  repré- 
senté à  Malte  vers  1797. 

DEUX  AVARES  (les),  opéra-comique,  mu- 


sique de  M.  Agnelli,  représenté  au  théâtre 
de  Marseille  dans  le  mois  de  mars  1860. 
M.  Agnelli  a  conservé  l'ancienne  pièce,  mais 
a  adapté  une  autre  musique ,  sauf  pour  le 
chœur  célèbre:  La  Garde  passe,  il  est  minuit, 
que,  dans  sa  modestie  sans  doute,  il  n'a  pas 
cru  pouvoir  remplacer  de  manière  à  le  faire 
oublier. 

DEUX  AVARES  (les),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Louis  Schubert,  représenté 
sur  le  théâtre  de  la  Cour,  à  Wiesbaden,  en 
mai  1874. 

DEUX  AVEUGLES  (les),  bouffonnerie  en 
un  acte,  paroles  de  Jules  Moinaux ,  musique 
d'Offenbach ,  représentée  aux  Bouffes-Pari- 
siens le  5  juillet  1855.  (Voyez  aveugles.) 

DEUX  AVEUGLES  DE  BAGDAD  ( LES ) , 

opéra-comique  en  deux  actes,  de  Marsollier, 
musique  de  Fournier  (A.-G.),  représenté  à 
la  Comédie-Italienne  le  9  septembre  1782. 

DEUX  AVEUGLES  DE  FRANCONVILLE 

(les),  opéra-comique  en  un  acte,  musique  de 
Ligon,  représenté  à  Paris  vers  1780. 

DEUX  AVEUGLES  DE  TOLÈDE  (LES),  Opéra- 

comique  en  un  acte,  paroles  de  Marsollier, 
musique  de  Méhul,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  28  janvier  1S06.  On  chante  encore, 
de  cet  ouvrage,  le  joli  duo  :  Vous  dont  le  cœur 
n'a  pas  parlé,  et  l'ouverture,  quoique  moins 
populaire  que  celle  du  Jeune  Henri,  fait  par- 
tie du  répertoire  de  tous  les  orchestres  qui 
se  soucient  de  faire  entendre  de  bonne  mu- 
sique. 

DEUX  BAMBINS  (les)  ,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  de  Leuven  et  Bruns- 
wick, musique  de  M.  Bordèse,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  4  décembre  1848.  La 
pièce  appartient  au  genre  de  celles  qu'on 
joue  au  Palais  -  Royal ,  et  n'offre  pas  de 
situations  musicales.  Un  sieur  Frapolin , 
après  avoir  épousé  une  veuve ,  apprend  qu'il 
a  deux  beaux-fils.  Il  les  croit  encore  en  bas- 
âge  et  se  prépare  à  les  accueillir  en  bon 
homme  qui  aime  les  enfants  lorsqu'ils  se  pré- 
sentent à  lui,  l'un  sous  l'uniforme  d'un  soldat 
aux  gardes,  l'autre  avec  les  dettes  d'un  com- 
mis aux  gabelles.  Telle  est  la  donnée  de  ce 
livret  assez  comique,  mais  nullement  ly- 
rique. 

DEUX  BERGÈRES  (les),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Planard,  musique  de 
M.  Ernest  Boulanger ,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  3  février  1843.  Le  livret  est  des 
plus  simples.  Un  officier  de  marine  a  reçu . 


DEUX 


DEUX 


315 


au  liai  masqué  de  la  cour,  l'aveu  des  senti- 
ments qu'une  charmante  bergère  éprouve 
pour  lui.  Il  court  le  monde  à  la  recherche  de 
sa  belle  inconnue  et ,  après  avoir  failli  être 
dupe  d'une  mystification,  il  retrouve  dans  sa 
cousine  la  bergère  masquée  du  bal.  On  a  re- 
marqué dans  ce  petit  ouvrage  la  romance  de 
la  bergère,  reproduite  dans  l'ouverture,  et 
tra  joli  trio  en  si  mineur. 

DEUX  BILLETS  (les),  opéra  de  salon,  pa- 
roles de  Florian,  musique  de  M.  Charles  Poi 
sot,  représenté  dans  la  salle  Beethoven  en 
avril  1858. 

DEUX  BILLETS  (les),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Florian,  musique  de 
M.  Adolphe  Blanc,  représenté  dans  la  salle 
Herz  et  dans  la  salle  Pleyel  en  avril  186S. 
Cette  pièce,  à  trois  personnages,  fait  partie 
des  arlequinades  dans  lesquelles  l'ancien  page 
du  duc  de  Penthièvre  a  plutôt  roucoulé  ses 
propres  sentiments  qu'il  ne  s'est  inspiré  des 
lazzi  vifs  et  spirituels  des  personnages  de  la 
comédie  italienne;  c'est  tout  autre  chose, 
et  cela  est  charmant.  Pour  mettre  en  musi- 
que cette  jolie  pièce,  il  fallait  du  goût,  de  la 
finesse  et  de  la  sensibilité.  L'auteur  en  a 
donné  des  marques  dans  sa  partition  dont 
l'éditeur  Escudier  a  donné  une  édition.  On  a 
remarqué  l'air  de  ténor  :  Aux  jours  de  go- 
guette, ma  fortune  est  faite,  et  le  duo  entre 
Argentine  et  Arlequin.  Chanté  par  Laurent, 
Lepers  et  M^e  Derasse. 

deux  billets  (les),  opéra-comique  en 
Tin  acte,  paroles  de  Florian,  musique  de 
Ferd.  Poise,  représenté  au  théâtre  de  l'A- 
thénée le  19  février  1870.  L'arlequinade  de 
Florian  a  été  bien  comprise  par  le  musicien. 
On  sait  que  le  genre  des  pièces  écrites  par  le 
Théocrite  de  Sceaux  est  tempéré,  et  que  son 
arlequin  ne  ressemble  en  rien  à  celui  de  la 
Commedia  dell'  arte;  autant  ce  dernier  est  vif, 
insolent,  égoïste,  sensuel,  malicieux  et  fai- 
seur de  mauvais  tours,  autant  l'autre  est 
doux,  amoureux  pour  de  bon,  sensible,  cré- 
dule et  bon  enfant.  C'est  pourquoi  on  a  eu 
tort  de  changer  les  noms  des  acteurs  de  cette 
comédie  des  Deux  billets,  et  de  substituer  aux 
dénominations  d'Arlequin  et  de  Scapin  celles 
de  Mezzetin  et  de  Scaramouche.  Pauvre  Ar- 
lequin !  il  fait  tour  à  tour  sourire  et  pleurer 
lorsqu'il  se  laisse  enlever  le  billet  d'Argen- 
tine, faute  qu'il  paye  chèrement  par  sa  brouille 
avec  sa  maîtresse  ;  puis  encore  son  billet  de 
loterie  qui  lui  faisait  gagner  30,000  livres;  et 
ce  n'est  pas  ce  dernier  qu'il  regrette  le  plus. 
La  gentillesse  d'Argentine,  sa  ruse  et  sa 


tendresse  pour  le  pauvre  Arlequin  donnent 
lieu  à  des  scènes  fort  agréables.  Monsigny, 
dont  la  sensibilité  égalait  celle  de  Florian, 
aurait  fait  un  petit  chef-d'œuvre  de  ce  li- 
vret, bien  simple,  bien  dénué  d'action,  mais 
d'un  sentiment  vrai  à  travers  l'affabulation 
et  la  couleur  de  convention  propre  à  la  fin  du 
xvme  siècle.  M.  Poise  a  écrit  une  assez  jolie 
partition  sur  ce  sujet.  On  a  remarqué  la  ro- 
mance d'Argentine  :  Depuis  longtemps,  je 
t'aime;  le  trio  :  Je  l'avais  dans  ma  poche;  le 
duo  entre  Mezzetin  et  Argentine  :  Je  t'aime, 
et  enfin  le  trio  final.  Chanté  par  Soto,  Bar- 
nolt  et  MUe  persini. 

*DEUX  BILLETS  DOUX  (les),  opéra-co- 
mique  en  un  acte,  musique  dAlexandre  Pic- 
cinni,  représenté  au  théâtre  des  Trouba- 
dours (théâtre  Louvois)  le  28  octobre  1800. 

DEUX  BRACELETS  (les),  opéra  danois,  li- 
vret et  musique  d'Axel  Grandjean,  représenté 
à  Conenhague  en  avril  1876. 

DEUX  BRIGANDS  (les),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Anezo  et  Gaston,  mu- 
sique de  M.  La  Gravelière,  représentée  à  la 
Tertullia  en  mars  1873. 

DEUX  CADIS  (les),  opéra -bouffe  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Furpille  et  Ph.  Gille, 
musique  de  M.  Ymbert,  représenté  au  Théâ- 
tre-Lyrique le  8  mars  1861.  Sur  le  livret,  qui 
est  amusant,  M.  Ymbert  a  écrit  une  parti- 
tion pleine  de  mélodies  agréables.  On  a  re- 
marqué surtout  l'ouverture,  l'air  d'Aminé, 
Comme  il  m'a  regardée!  la  chanson  à  boire 
des  deux  cadis  et  leur  duo.  L'ouvrage  a  été 
chanté  par  Wartel,  Girardot,  Grillon  et 
Mlle  Faivre. 

*  DEUX    CHAMBELLANS    (LES;,     opéra-CO- 

mique,  musique  de  Reuling,  représenté  à 
Vienne  le  29  juillet  1833. 

DEUX  CHARBONNIERS  (LES;,  Opéra-CO- 
mique  en  deux  actes,  paroles  et  musique  du 
Cousin-Jacques  (Beffroy  de  Reigny),  repré- 
senté au  théâtre  Montansier  en  1799. 

DEUX  charlatans  (les)  ,  opérette ,  pa- 
roles de  M.  Doyen,  musique  de  M.  Ducellier, 
représentée  chez  M.  et  M™e  de  Forges  en  mars 
1865. 

DEUX    CHASSEURS    ET    LA    LAITIÈRE 

(les),  comédie  en  un  acte,  mêlée  d'ariettes, 
paroles  d'Anseaume,  musique  de  Duni,  re- 
présentée aux  Italiens  le  23  juillet  1763.  Les 
couplets  sont  assez  agréables  et  ont  plus  con- 
tribué que  le  fond  de  la  pièce  à  son  succès. 

DEUX    CHASSEURS    ET    LA    LAITIÈRE 


316 


DEUX 


DEUX 


(la  suite  des),  opéra-comique,  musique  de 
Piccinni  (Louis),  représenté  à  Paris  en  1788. 

*  deux  choristes  (les),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  Frédéric  Barbier,  repré- 
sentée au  concert  de  l'Eldorado  le  11  sep- 
tembre 1875. 

*  DEUX      CLOCHETTES     (les),      Opéra-CO- 

mique,  musique  de  Lardinois,  représenté  à 
Nancy  en  1764. 

*  DEUX  COCOTTES  DU  No  22  (les),  opé- 
rette en  un  acte,  paroles  et  musique  de 
M.  Edé,  représentée  aux  Folies-Bergère  le 
15  septembre  1874. 

DEUX  COMPÈRES  (les),  opéra-comique 
en  deux  actes,  de  Lourdet  de  Santerre ,  mu- 
sique de  Laruette,  représenté  à  la  Comédie- 
Italienne,  le  24  août  1772. 

*  DEUX  COMPOSITEURS  OU  UNE  PASTO- 
RALE A  VERSAILLES,  opéra-comique,  mu- 
sique de  M.  Hagen,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Dresde  en  avril  1893.  Le  sujet  de  cet 
ouvrage  mettait  en  scène  un  épisode  de  la  vie 
de  Grétry  ;  l'auteur  était  le  chef  d'orchestre 
tlu  théâtre. 

DEUX  comtesses  (les),  opéra-comique, 
musique  arrangée  par  Framery,  représenté 
à  Paris  vers  1755. 

deux  consultations  (les),  opéra-co- 
mique en  vers,  paroles  de  M.  Gransart,  mu- 
sique de  F.  Schwab,  représenté  au  Lycée  de 
la  ville  de  Strasbourg  en  août  1867. 

DEUX  contrats  (les),  opéra  français  en 
deux  actes,  de  Planard,  musique  de  Garcia 
(Manuel-del-Popolo-Vicente),  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  6  mars  1824. 

*  deux  coqs  pour  une  poule,  opérette 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  de  Saulnier, 
musique  de  M.  Rugliano,  représentée  à  Bé- 
ziers  le  3  avril  1879. 

deux  cousines  (les)  ,  comédie  en  un 
acte,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  La  Ribar- 
dière,  musique  de  Desbrosses,  représentée 
aux  Italiens  le  21  mai  1763.  C'est  une  œuvre 
médiocre  d'un  acteur  de  la  Comédie-Italienne 
qui  ne  peut  figurer  au  rang  des  compositeurs 
de  musique. 

deux  couvents  (les),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Desprez  et  Rouget  de 
Lisle,  musique  de  Grétry,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  (théâtre  Favart)  le  16  jan- 
vier 1792.  On  croit  que  cet  ouvrage  fut  repris 
quelques  années  plus  tard  au  même  théâtre, 
sous  le  titre  de  Cécile  et  Dermancé.  Il  n'eut 


d'ailleurs  jamais  aucun  succès,  sous  quelque 
appellation  que  ce  soit.  La  partition  n'en  a 
jamais  été  publiée  que  nous  sachions,  et  l'on 
peut  croire,  étant  donnée  l'obscurité  dans  la- 
quelle est  resté  cet  ouvrage,  qu'il  est  l'un  des 
plus  faibles  de  l'auteur  de  tant  d'aimables 
chefs-d'œuvre. 

DEUX  CRISPINS  (les)  ,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  et  musique  de  Lemière  de 
Corvey,  représenté  au  théâtre  Molière,  à  Pa- 
ris, en  1798. 

DEUX  dachels  (les)  ,  opéra  allemand, 
musique  de  Tuczek,  représenté  au  théâtre  de 
Léopoldstadt  vers  1802. 

DEUX  DISTRAITS  (les),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  et  musique  de  M.  An- 
toine de  Kontski,  représenté  pour  la  pre- 
mière fois  à  Londres,  à  Saint-Georges-Hall, 
en  1872.  On  a  remarqué  la  romance  chantée 
par  Mme  Conneau  :  0  doux  ami,  le  duo  co- 
mique :  A  h!  monsieur  du  recrutement,  et  le 
quatuor  scénique  :  Ah!  ma  fille!  quel  malheur 
pour  un  -père.  Je  ne  puis  parler  de  auditu  que 
de  la  marche  triomphale  pour  musique  mi- 
litaire, que  l'auteur  m'a  fait  entendre  au 
piano,  et  qui  m'a  paru  brillante,  pleine  de 
mouvement  et  d'une  harmonie  riche  et  va- 
riée. 

*  deux  drôles  de  CORS,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Lassouche,  musique  de 
M.  Victor  Robillard,  représentée  au  concert 
de  l'Eldorado,  en  1877. 

DEUX  DUÈGNES  (les)  ,  opéra-comique , 
musique  de  Kirchner,  représenté  à  Stras- 
bourg en  1834. 

DEUX  épagneuls  (les)  ,  opéra-comique 
en  un  acte  et  en  vers,  paroles  de  M.  Edouard 
Fournier,  musique  de  M.  Charles  Manry,  re- 
présenté dans  la  salle  des  Néothermes,  rue 
de  la  Victoire,  le  19  décembre  1854.  L'action 
se  passe  au  temps  de  Mme  de  Pompadour,  et 
l'auteur  met  en  scène  deux  king's- Charles 
dont  les  faits  et  gestes  donnent  lieu  à  des 
quiproquos  plaisants.  La  musique,  du  regret- 
table amateur  M.  Charles  Manry,  a  été  vive- 
ment goûtée  par  l'auditoire  d'élite  qui  assis- 
tait à  cette  représentation.  On  a  remarqué  le 
solo  de  hautbois  de  l'ouverture ,  et  une  pas- 
torale accompagnée  par  M.  Verrous  t.  Ce  petit 
ouvrage  a  été  joué  par  MM.  Guyot,  Bélouet, 
M"e  de  Joly. 

DEUX  ERMITES  (les),  opéra  -  comique 
en  un  acte,  de  Planterre,  musique  de  Ga- 
veaux  (Pierre),  représenté  à  Feydeau  le 
12  avril  1793. 


DEUX 


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317 


DEUX  FAMILLES  (les),  drame  en  trois 
actes,  paroles  de  Planard,  musique  de  La- 
barre,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  il  jan- 
vier 1831.  Le  sujet  est  tiré  de  l'histoire  du 
Cid.  La  musique  est  bien  faite ,  mais  offre  un 
trop  grand  nombre  de  petits  airs  dans  la  fac- 
ture desquels  Labarre  a  toujours  fait  preuve 
d'un  talent  incontestable.  L'air  de  basse  des 
Deux  familles  :  Non,  de  ma  juste  colère,  est 
classique  et  si  bien  écrit  dans  les  cordes  de 
ce  genre  de  voix,  que  les  professeurs  de 
chant  l'ont  universellement  adopté  pour 
leurs  élèves.  C'est  un  des  beaux  airs  du  ré- 
pertoire français. 

DEUX  FIGARO  (les),  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  Tirpenne,  musique  de  Carafa,  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  l'Odéon  le  22  août 
1827.  Malgré  le  mérite  de  la  partition,  qui 
renferme  de  jolis  motifs  et  des  ensembles  dé- 
veloppés avec  une  habileté  toute  magis- 
trale, cet  opéra  ne  peut  lutter  avec  avan- 
tage contre  les  souvenirs  des  Nozze  di  Fi- 
garo de  Mozart ,  et  du  Barbier  de  Rossini, 
pas  plus  que  la  pièce  écrite  par  Martelly  n'a 
triomphé  de  celle  de  Beaumarchais,  dont  ce 
littérateur  voulait  faire  la  critique.  M.  Ca- 
rafa présente  le  phénomène  d'un  compositeur 
d'un  très  grand  talent  qui  a  constamment 
trouvé  sur  sa  route  des  pierres  d'achoppement 
qui  lui  ont  valu  les  chutes  les  plus  doulou- 
reuses et  les  moins  méritées. 

DEUX  FIGARO  (les),  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Conradin  Kreutzer,  écrit  vers  1840. 

*  deux  FLÛTES  (les),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Henri  Buguet  et  Florval, 
musique  de  M.  Jouffroy,  représentée  au 
Cercle  de  la  Presse  le  îer  décembre  1887. 

DEUX  FORÇATS  (les)  ,  mélodrame ,  musi- 
que du  baron  de  Lannoy,  écrit  à  Vienne  vers 
1824. 

DEUX  FORÇATS  (les),  mélodrame  italien, 
musique  de  Aspa ,  représenté  avec  succès  au 
théâtre  del  Fondo  de  Naples  en  décembre 
1837. 

DEUX  FRÈRES  (les)  OU  LA  REVANCHE, 

opéra ,  musique  de  Cambini  (Jean-Joseph), 
représenté  au  théâtre  de  Beaujolais  en  178S. 

DEUX  GENTILSHOMMES  (les)  ,  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Planard,  musi- 
que de  M.  Justin  Cadaux,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  17  août  1844.  Ce  petit  ouvrage  a 
obtenu  quelque  succès.  Ce  n'est  pas  toute- 
fois que  le  livret  soit  intéressant.  Deux  vieux 
gentilshommes  ruinés  se  piquent  d'honneur 


en  se  disputant  une  place  sur  un  banc  dans 
le  bois  de  Saint-Germain.  Un  coup  du  sort 
leur  rend  la  fortune  qu'ils  avaient  perdue  ;  ils 
se  réconcilient  et  dotent  deux  jeunes  amou- 
reux de  village.  Mais  la  musique  est  bien 
faite,  instrumentée  avec  goût  et  écrite  dans 
un  style  archaïque  approprié  au  sujet.  Le 
duo  des  deux  gentilshommes  se  recom- 
mande par  des  détails  comiques  de  bon  goût. 
Le  rythme  et  l'harmonie  dans  les  ritour- 
nelles de  ce  duo  ont  un  caractère  franche- 
ment vieillot  qu'il  n'est  pas  aisé  d'imiter  à  ce 
point.  Nous  signalerons  encore  le  morceau 
brillant,  en  forme  de  tyrolienne,  chanté  par 
la  laitière. 

DEUX  GILLES  (les),  saynète  lyrique,  pa- 
roles et  musique  de  M.  Mélesville  fils,  repré- 
senté aux  Folies-Nouvelles  en  août  1855. 

*  DEUX  GOUTTES  d'eau,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  P.  Cosseret,  musique  de 
M.  A.  Millet,  représentée  au  théâtre  des 
Menus-Plaisirs  le  il  mai  1891. 

DEUX  HOUSARDS  (les),  opéra-comique  en 
deux  actes,  musique  de  Doppler  (Albert- 
François),  représenté  à  Pesth  en  1853. 

DEUX  ISSUES  (les)  ,  opéra-comique ,  mu- 
sique de  Piccinni  (Alexandre),  représenté  au 
théâtre  des  Jeunes-Artistes  de  la  rue  de 
Bondy  vers  1804. 

*  deux  ivrognes  (les),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Sewrin,  musique  de 
Quaisain,  représenté  à  l'Ambigu-Comique  le 
27  octobre  isoo. 

DEUX  jaket  (les)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Planard,  musique  de  M.  Jus- 
tin Cadaux,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
12  août  1852. 

DEUX  JALOUX  (les),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Bonnay,  représenté  au  théâtre  de 
Beaujolais  vers  1787. 

DEUX  JALOUX  (les),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Dufresny  et  Vial,  musique 
de  Mme  Gaïl,  représenté  au  théâtre  Feydeau 
le  27  mars  1813. 

DEUX  JARDINIERS  (les),  opéra-comique, 
musique  de  Chapelle  (Pierre-David-Augus- 
tin), rep.  à  la  Comédie-Italienne  en  1787. 

DEUX  JEANNE  (les),  opéra  en  cinq  actes, 
livret  de  M.  Edouard  Duprez,  musique  du 
Mis  de  Colbert-Chabannais,  représenté  sur  le 
théâtre  Duprez  en  mai  1878. 

DEUX  JOCKEYS  (les),  opéra-comique  en 


318 


DEUX 


DEUX 


un  acte,  musique  de  Gaveaux  (Pierre) ,  re- 
présenté à  Feydeau  en  janvier  1799. 

DEUX  journées  (les),  comédie  lyrique 
en  trois  actes,  paroles  de  Bouilly,  musique  de 
Cherubini,  représentée  au  théâtre  Feydeau  le 
16  janvier  isoo.  La  scène  se  passe  au  temps 
du  cardinal  Mazarin,  et  le  petit  Savoyard 
Antonio  en  est  le  héros.  L'auteur  du  livret 
a  tellement  multiplié  les  incidents  que  l'in- 
térêt est  partagé  et  ne  peut  se  fixer  sur 
aucun  personnage  de  la  pièce.  H  n'y  a  ni 
unité  de  temps,  ni  unité  de  lieu,  ni  unité 
d'action.  Le  belle  musique  du  maître  flo- 
rentin ne  pouvait  sauver  un  pareil  poème.  Ce- 
pendant, on  a  conservé  de  beaux  fragments  de 
la  partition.  Nous  citerons  l'air  du  petit  Sa- 
voyard, les  couplets  de  Mikély  :  A  leurs  yeux 
3 'dérobe  madame,  un  beau  chœur  de  soldats 
sur  ces  paroles  absurdes  : 

Méritons  la  bienveillance 
Du  célèbre  Mazarin  ; 
Surveillons  et  servons  bien 
Son  Éminence. 

Les  défauts  du  poème  n'ont  pu  d'ailleurs 
faire  tort  à  la  musique  en  Allemagne,  où  la 
plupart  des  opéras  du  vieux  maître  ont  été 
depuis  longtemps  traduits  et  n'ont  jamais 
cessé  de  faire  partie  du  répertoire,  alors 
qu'ils  sont  maladroitement  et  injustement 
délaissés  chez  nous.  Toutes  les  scènes  alle- 
mandes jouent  couramment  les  Deux  Jour- 
nées, auxquelles  elles  ont  donné  pour  titre  : 
le  Porteur  d'eau. 

DEUX  JUMEAUX  DE  BERGAME  (LES),  co- 
médie en  un  acte,  de  Florian,  représentée  à 
la  Comédie-Italienne  le  13  août  1782.  Cette 
pièce  contenait  quelques  couplets  dont  la 
musique  était  écrite  par  Désaugiers  père. 

deux  JUMELLES  (lbs),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Planard,  musique  de  Fé- 
tis,  représenté  en  juillet  1823.  On  a  remarqué 
dans  cet  ouvrage  le  duo  des  sœurs,  l'air: 
Est-ce  vous?  est-ce  toi?  et  le  sextuor  final. 

deux  lettres  (les)  ,  opéra  en  deux  ac- 
tes, musique  de  L.-E.  Jadin,  représenté  à 
Favart  en  1797. 

*  DEUX  locataires  (les),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  d'Alphonse  Pellet,  repré- 
senté au  Grand-Théâtre  de  Nîmes  le  20  mars 
1874. 

deux  loups  de  mer  (les),  opérette, 
musique  de  M.  Hubans,  représentée  au  théâ- 
tre d'Enghien  le  1er  juillet  1876. 

DEUX  MAÎTRES  (les),  opéra-comique , 
musique  de  Piccinni  (Alexandre) ,  représenté 


au  théâtre  des  Jeunes-Artistes  de  la  rue  de 
Bondy  vers  1804. 

*  DEUX  mandarins  (les),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  Martin  Lazare,  représ,  à 
Bruxelles,  dans  un   salon,  le  9  février  1878. 

DEUX  MARIS  (les)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  d'Etienne,  musique  de  Nicolo 
Isouard,  représenté  à  l'Opéra -Comique  le 
18  mars  1816. 

*  deux  mauvaises  bonnes,  opérette  en 
un  acte,  musique  de  M.  Francis  Chassaigne, 
représentée  au  concert  de  l'Eldorado  en  1876. 

DEUX  MEUNIERS  (les),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Balzac  (Charles-Louis), 
musique  de  H.  Rigel ,  représenté  au  théâtre 
du  Caire  (en  Egypte)  en  1799.  Ce  Balzac,  ar- 
chitecte et  littérateur,  fit  partie  de  l'expédi- 
tion française  en  Egypte. 

DEUX  MILICIENS  (les),  opéra-comique  en 
un  acte,  d'Azemard,  musique  de  Fridzeri,  re- 
prés.à  la  Comédie-Italienne  le  24  août  1771. 

*DEUX  MORTS  QUI  SE  VOLENT,  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Dorvigny,  mu- 
sique de  Porta,  représenté  à  l' Ambigu-Comi- 
que le  26  avril  1800. 

DEUX  MOTS  OU  UNE  NUIT  DANS  LA  FO- 
RÊT (les),  opéra  en  un  acte,  musique  de 
Conradin  Kreutzer,  reprj  à  Vienne,  en  1803. 

DEUX  MOTS  OU  UNE  NUIT  DANS  LA  FO- 
RÊT ,  comédie  en  un  acte ,  en  prose ,  paroles 
de  Marsollier,  musique  de  Dalayrac ,  repré- 
sentée à  l'Opéra-Comique  le  9  juin  1806.  Le 
sujet  a  été  tiré  du  roman  le  Moine.  M.  Fé- 
tis  place  en  1798  la  première  représentation 
de  cet  ouvrage,  dont  il  n'est  resté  qu'un 
agréable  souvenir. 

DEUX  MOUSQUETAIRES  ou  LA  ROBE  DE 
CHAMBRE  (les),  opéra-comique  en  un  acte, 
livret  de  Gensoul  et  Vial,  musique  de  Berton, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  22  décembre 
1824.  Les  morceaux  les  plus  remarqués  dans 
cet  ouvrage  sont  :  Je  suis  confus,  en  vérité  ; 
l'air  d'Amélie  :  Il  va  venir,  celui  que  je  pré' 
(ère;  le  rondeau  :  Ah!  quel  bonheur  extrême! 

*  DEUX  NICODÈME  (les)  OU  LES  FRAN- 
ÇAIS SUR  LA  PLANÈTE  DE  JUPITER,  opéra- 
folie  en  prose  et  en  deux  actes,  paroles  et 
musique  du  Cousin-Jacques  (Beffroy  de  Rei- 
gny),  représenté  au  théâtre  Feydeau  le  21  no- 
vembre 1791.  —  «  Tout  Paris,  lit-on  dans  Y  AU 
manach  général  de  tous  les  spectacles,  a  -SU 
l'éclat  de  la  première  représentation  de  cette 
pièce,  qui  a  été  si  tumultueuse  que  l'officier 
municipal  a  paru  sur  le  théâtre  pour  rappeler 


DEUX 


DEUX 


319 


les  spectateurs  au  bon  ordre.  Une  cabale  pré- 
méditée depuis  six  mois  a  occasionné  tout  ce 
trouble.  L'auteur  ayant  retranché  tout  ce  qui 
pouvait  servir  de  prétexte  aux  malintention- 
nés pour  troubler  le  repos  public,  la  seconde 
représentation  a  complètement  réussi,  et  la 
troisième,  la  quatrième,  la  cinquième  pareil- 
lement... »  Le  fait  est  que  l'esprit  réaction- 
naire, quoique  fort  honnête,  qui  animait  les 
pièces  du  Cousin-Jacques,  en  rendait  très  sou- 
vent la  représentation  fort  orageuse.  En  tout 
cas,  avec  Nicodème  dans  la  lune,  Nicodème 
aux  enfers  et  les  Deux  Nicodème,  on  voit  que 
ledit  Cousin-Jacques  exploitait  vigoureuse- 
ment ce  type  de  Nicodème  créé  par  lui,  comme 
Dorvigny  avait  fait  pour  Janot  et  Pompigny 
pour  Barogo. 

DEUX  NUITS  (les),  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Scribe  et  Bouilly,  musique  de 
Boieldieu,  représenté  à  Paris  le  20  mai  1829. 
Un  livret  sur  un  sujet  usé  ,  des  ruses  de  va- 
let, des  invraisemblances  qui  ne  sont  rache- 
tées par  aucune  invention  piquante,  neuve 
ou  même  gracieuse,  tout  semblait  réuni  pour 
empêcher  le  succès  de  cet  opéra,  qui  fut  le 
dernier  de  Boieldieu  et  dont  la  chute  contri- 
bua à  aggraver  la  maladie  qui  l'enleva  peu 
d'années  après.  Et  cependant ,  que  de  choses 
charmantes  dans  cet  ouvrage,  et  dignes  de 
l'immortel  auteur  de  la  Dame  blanche!  Au 
premier  acte  ,  l'introduction  et  le  chœur, 
du  festin,  si  brillants  et  de  la  bonne  ma- 
nière de  Boieldieu ,  intéressants  par  le 
rythme  sans  le  secours  de  modulations  im- 
prévues ,  car  ce  long  morceau  ne  sort  pas  du 
ton  d'ut;  les  couplets,  le  Beau  pays  de  France; 
l'air  de  l'évocation  des  valets,  qui  n'a  que  le 
tort  d'être  une  imitation  des  effets  de  Ylrato 
de  Méhul.  Chollet  s'y  faisait  applaudir.  L'or- 
gie qui  termine  est  pleine  d'entrain  et  de  vi- 
gueur. Au  second  acte,  le  duo  entre  Carill  et 
Betty  est  un  des  plus  jolis  que  le  composi- 
teur aii  écrits  ;  l'ensemble  Charmante  solitaire 
surtout  est  d'un  effet  agréable.  Mentionnons 
encore  les  couplets  Prends  garde  à  toi,  chan- 
tés par  Mme  Pradher;  les  stances  des  mé- 
nestrels et  le  finale,  d'une  harmonie  sérieuse 
et  riche.  L'interrogatoire  des  deux  valets  est 
la  scène  principale  du  troisième  acte ,  et  elle 
est  traitée  avec  autant  d'esprit  que  celle  de 
la  Vente  dans  la  Dame  blanche.  Il  est  fort  re- 
grettable qu'un  opéra-comique  de  cette  im- 
portance paraisse  à  jamais  rayé  du  répertoire. 
Les  amateurs  et  les  musiciens  lui  prédisaient 
le  plus  bel  avenir  lors  de  la  première  repré- 
sentation. Boieldieu  fut  obligé  de  venir  sur 
la  scène  recevoir  les  félicitations  du  public. 


DEUX  NUITS  (les),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  Cofin-Rosny  et  Béraud,  mu- 
sique de  Leblanc,  représenté  au  théâtre  de  la 
Gaîté  le  31  mai  1802. 

*  DEUX  nuits  A  VENISE,  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  M.  Franz  von  Holstein,  re- 
présenté en  Allemagne  en  1845. 

*  DEUX  OMAR  (les),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Jedhé  et  W.  Busnach,  musi- 
que de  Firmin  Bernicat,  représentée  aux  Fan- 
taisies-Oller  le  4  avril  1876. 

DEUX  oncles  (les),  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  Grétry  neveu,  musique  de  Solié, 
repr.  à  l'Opéra-Comique  le  3  janvier  1805. 

DEUX  ORFÈVRES  (les),  opéra,  musique  de 
Stasny,  représenté  au  théâtre  de  Mayence  en 
avril  1879. 

DEUX  ORPHELINES  (les),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  Lemière  de  Corvey, 
repr.  au  théâtre  Molière  à  Paris  en  1798. 

DEUX  PAGES  (les),  comédie  en  deux  actes, 
en  prose,  mêlée  de  chant,  de  Dézède  (paroles 
et  musique),  représentée  à  la  Comédie-Fran- 
çaise le  6  mars  1789. 

*  DEUX  panthères,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  de  Bussy  et  Collache,  musi- 
que de  M.  Oscar  de  Lagoanère,  représentée 
aux  Bouffes-du-Nord  le  24  mars  1877. 

deux  pêcheurs  (les),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Bourget  et  Dupeuty% 
musique  de  M.  Offenbach,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  13  novembre  1857. 

*  DEUX  PÊCHEURS   ET  LA  BELLE-MÈRE 

(les),  opérette  en  un  acte,  paroles  de  M.  Ver- 
rier, musique  de  M.  Lafage,  représentée  à 
Angers  en  avril  1887. 

DEUX  PETITS  aveugles  (les)  ,  comédie 
en  un  acte,  en  prose,  mêlée  d'ariettes,  pa- 
roles de  Noël,  musique  de  Trial  fils,  repré- 
sentée aux  Italiens  le  28  juillet  1792. 

DEUX  PETITS  savoyards  (les)  ,  opéra- 
comique  en  un  acte  et  en  prose,  mêlé  d'a- 
riettes, paroles  de  Marsollier,  musique  de 
Dalayrac,  représenté  à  la  Comédie-Italienne 
le  mercredi  14  janvier  1789.  Un  seigneur  a  la 
fantaisie  de  donner  une  foire  dans  son  parc. 
Il  y  remarque  deux  Savoyards  qui  l'intéres- 
sent et  qu'il  veut  adopter;  mais  il  veut  au- 
paravant éprouver  leurs  sentiments.  Tous 
deux  aiment  tant  leur  mère  qu'ils  refusent 
les  offres  qui  leur  sont  faites  d'une  existence 
heureuse  que  leur  mère  ne  doit  pas  partager. 


320 


DEUX 


DEUX 


On  les  enferme  pour  vaincre  leur  obstination. 
Ils  grimpent  dans  la  cheminée  et  se  sauvent 
par  les  toits.  On  les  arrête  ;  on  trouve  dans 
leur  sac  une  boîte  renfermant  un  anneau,  un 
cachet,  un  portrait.  Le  seigneur  reconnaît  le 
portrait  comme  lui  appartenant  ;  mais  il  est 
dupe  lui-même  de  l'accusation  ;  il  ne  possède 
que  la  copie  du  portrait  d'une  femme  que  son 
frère  a  aimée.  Les  deux  petits  Savoyards  sont 
ses  neveux ,  et  il  se  trouve  qu'il  a  bien  placé 
ses  bienfaits.  Ce  livret,  malgré  l'empreinte, 
familière  à  cette  époque,  de  sensiblerie  un  peu 
niaise,  a  de  la  gaieté  et  du  charme.  La  mu- 
sique est  fort  agréable  et  d'un  accent  plein  de 
vérité  et  de  grâce.  Les  rôles  des  deux  Sa- 
voyards ont  été  joués  de  la  manière  la  plus 
piquante  par  Mm«  Saint-Aubin  et  Mlle  Re- 
naud cadette.  Solié  jouait  avec  talent  le  rôle 
du  seigneur.  La  chanson  des  Deux  Savoyards 
a  été  longtemps  popnlaire  : 

Escouto,  d'Jeannetto, 
Veux-tu  d '  biaux  habits  ? 
Laridetto. 
Escouto,  d'Jeannetto, 
Pour  aller  à  Paris? 
Oui-da,  monsieur,  dit  la  filletta, 
Per  que  faire  mi  donner  ça  ? 
Eh!  comment,  d'Jeannetto, 
Tu  n'  douvinés  pas  ? 

Escouto,  d'Jeannetto, 
Veux-tu  de  l'argent? 
Laridetto. 
Escouto,  d'Jeannetto, 
Tiens,  prends,  mon  enfant. 
Ah!  ah!  monsieur,  dit  la  filletta, 
Comment  faire  pour  gagner  ça? 
Eh!  comment,  d'Jeannetto, 
Avec  tant  d'appas, 
Laridetto, 
Eh!  comment,  d'Jeannetto, 
Tu  n'  douvinés  pas  ? 

Escouto,  d'Jeannetto, 
Baille  me  un  baiser, 
Laridetto, 
Escouto,  d'Jeannetto, 
Et  sans  me  r'fuser. 
Ah!  ah!  monsieur,  dit  la  filletta, 
Comment  faire  per  vous  dir'  ça? 
Sachez  que  d'Jeannetto, 
Quand  elle  aimo  bien, 
Laridetto, 
Sachez  que  d'Jeannetto 
Donno  ça  per  rien. 

Dalayrac  a  arrangé  avec  goût  ce  vieil  air 
des  montagnes  de  la  Savoie. 

DEUX    PETITS    TROUBADOURS   (  LES  )  , 

opéra-comique,  musique  de  Arquier,  repré- 
senté au  théâtre  des  Jeunes-Elèves  en  1800. 
*  DEUX  PHILOSOPHES  (les),  opéra-comi- 
que,  paroles  de  M.  Villain,  musique  de  Krantz, 
représenté  à  Mulhouse  le  10  juillet  1893,  en 
réunion  privée,  par  les  soins  de  la  Société  de 
chant  la  Sainte-Cécile.  On  sait  que  les  spec- 


tacles en  langue  française  sont  absolument 
interdits  en  Alsace-Lorraine  ;  c'est  pourquoi, 
malgré  la  demande  faite  à  ce  sujet  aux  auto- 
rités administratives,  cette  œuvre  d'un  com- 
positeur mulhousien  n'a  pu  être  représentée 
publiquement  dans  sa  ville  natale. 

DEUX  PIÈCES  NOUVELLES  (les)  ,  opéra- 
comique  en  un  acte ,  musique  de  H.  Messe- 
mackers,  représenté  au  théâtre  Royal  de 
Bruxelles  vers  1822. 

*  deux  postillons  (les),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  de  Villebichot,  repré- 
sentée au  concert  de  l'Eldorado  le  6  novembre 
1875. 

deux  PRINCES  (les)  ,  opéra ,  musique  de 
M.  Henri  Esser ,  joué  à  Munich  au  théâtre 
Royal  en  1844.  Le  compositeur  fut  rappelé 
deux  fois  sur  la  scène  ;  ce  qui  fait  supposer 
que  le  public  reçut  une  vive  impression  de 
cet  ouvrage. 

DEUX  PRINCESSES  (les)  ,  opéra-comique, 
paroles  de  M.  Emilien  Pacini,  musique  de 
M.  le  comte  Wilfrid  d'Indy,  chanté  dans  plu- 
sieurs salons  du  faubourg  Saint-Germain  par 
Lefort ,  Mmes  Gaveaux-Sabatier  et  Barthe, 
en  février  1859. 

DEUX  pupilles  (les)  ,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  et  musique  de  Beaumefort, 
représenté  au  théâtre  des  Jeunes-Elèves  le 
6  juin  1807. 

DEUX  REINES  (les),  opéra-comique  en  un 
acte ,  paroles  de  Frédéric  Soulié  et  Arnould , 
musique  de  Hippolyte  Monpou,  représenté 
pour  la  première  fois  sur  le  théâtre  de 
l'Opéra-Comique  le  6  août  1835.  Tout,  dans 
ce  petit  ouvrage,  est  intéressant  :  le  com- 
positeur de  l'école  romantique  y  a  écrit  de 
fort  beaux  couplets  qui  ont  été  populaires  : 
Adieu,  mon  beau  navire  au  grand  mât  pavoisé; 
ils  étaient  chantés  au  théâtre  par  Inehmdi. 
Le  trio  :  Las  !  je  suis  une  pauvre  fille ,  le  duo 
J'avais  rêvé  que  sous  mon  toit  modeste ,  et  le 
chœur  Allons,  vite  à  table,  sont  d'une  origi- 
nalité réelle.  Aussi  cet  ouvrage  pourrait-il 
être  repris  avec  chance  de  succès.  Le  livret 
offre  des  quiproquos  assez  plaisants  entre  les 
deux  reines  de  Suède  et  de  Danemark,  voya- 
geant incognito  et  sous  un  travestissement. 

DEUX  REINES  DE  FRANCE  (les),  drame 
en  quatre  actes,  de  M.  Ernest  Legouvé,  mu- 
sique de  M.  Charles  Gounod,  représenté  au 
Théâtre-Italien  le  27  novembre  1872.  Cette 
pièce  devait  être  représentée  en  1865.  L'au- 
teur, ayant  étudié  consciencieusement  son 


DEUX 


DEUX 


321 


sujet,  a  donné  à  la  lutte  engagée  entre  le  roi 
de  France,  Philippe-Auguste,  et  le  pape  Inno- 
cent III,  le  véritable  caractère  que  l'histoire 
impartiale  lui  attribue. 

a  On  est  habitué  à  voir,  écrit  M.  Le- 
gouvé,  dans  cette  lutte  entre  Philippe  et  In- 
nocent, la  rivalité  de  deux  puissances  tem- 
porelles ;  aux  yeux  de  beaucoup  de  lecteurs, 
l'interdit  n'est,  dans  la  main  du  pape,  qu'une 
arme  politique,  un  instrument  de  domina- 
tion. Philippe  représente  l'indépendance  de 
la  France  ;  Innocent,  l'ambition  papale.  Son 
seul  but  est  l'abaissement  de  la  couronne  de- 
vant la  tiare.  La  lecture  attentive  des  lettres 
d'Innocent  m'a  convaincu  de  l'inexactitude 
de  cette  opinion.  Cette  longue  correspon- 
dance est  un  monument  d'équité,  d'huma- 
nité, de  patience,  de  douceur  ;  le  pape  dé- 
fend évangéliquement  la  plus  évangélique 
des  causes  ;  ce  n'est  qu'après  de  longues  an- 
nées de  supplications  et  de  remontrances 
paternelles  qu'il  se  décide  à  lancer  l'excom- 
munication ;  et  si  le  moyen  qu'il  emploie  est 
excessif,  et  même,  selon  moi,  inique,  il  ne 
combat  pas  du  moins  pour  le  pouvoir,  il 
combat  pour  le  droit.  » 

Les  politiques  du  régime  impérial  s'effarou- 
chèrent de  certains  vers  inspirés  au  poète;  et 
prenant  prétexte  d'une  tirade  satirique  sur 
les  impôts,  interdirent  la  représentation  des 
DeuxReines,  tandis  qu'ils  encourageaient  de 
toutes  les  manières  les  pièces  immorales  de 
M.  Offenbach  :  la  Belle  Hélène,  la  Grande- 
Duchesse  de  Gerolstein ,  et  tutti  quanti.  Il 
n'entre  pas  dans  le  plan  de  cet  ouvrage  d'a- 
nalyser ce  drame.  Il  a  obtenu  un  certain  suc- 
cès, quoique  les  circonstances  fussent  peu  fa- 
vorables. Plusieurs  scènes  ont  été  trouvées 
belles, et  d'autres  trop  familières.  L'intro- 
duction de  morceaux  de  musique  dans  ce 
drame  historique  aurait  pu  être  très  heu- 
reuse si,  d'une  part,  on  leur  eût  fait  une  part 
plus  large  et  ménagé  des  développements 
dignes  d'un  aussi  grand  sujet  historique,  et 
si,  d'autre  part,  le  compositeur  s'était.montré 
mieux  inspiré.  Ce  n'est  pas  que  le  nombre 
de  morceaux  ne  fût  suffisant  :  il  y  en  a 
on2e  ou  douze;  mais  l'ensemble  en  est 
terne,  les  idées  pauvres  et  languissantes.  La 
scène  de  la  bénédiction  du  temple,  air  de 
basse  :  0  toi  que  l'univers  ne  peut  pas  contenir, 
est  une  sorte  d'hymne  religieux  qui  a  du  ca- 
ractère; les  chœurs  des  femmes  danoises  de 
la  suite  d'Ingelburge  et  des  Françaises, 
compagnes  d'Agnès  de  Méranie,  sont  man- 
ques. Il  y  avait  là  une  occasion  d'obtenir  des 
effets  intéressants  et  variés.  M.  Gounod  a 


préféré  donner  une  imitation  de  son  chœur 
des  Sabéennes,  dans  la  Reine  de  Saba  ;  c'est 
monotone  et  froid.  Quant  à  la  Bataille  des 
vins,  l'idée  en  était  originale  ;  l'exécution  n'y 
a  pas  répondu  ;  le  changement  ingénieux  des 
rythmes,  les  modulations,  les  intentions, 
une  instrumentation  très  intelligente  et  d'une 
science  consommée,  tout  a  été  mis  en  œuvre  ; 
et,  cependant,  il  n'y  a  dans  ce  long  intermède 
aucun  entrain,  aucune  trace  de  cette  franche 
gaieté  gauloise  qui  eût  été  si  bien  à  sa  place. 
Le  chœur  des  pèlerins  n'a  rien  de  saillant  ; 
la  meilleure  scène  est  celle  de  l'interdit  ;  la 
phrase  d'Ingelburge  :  Depuis  dix  jours,  j'erre 
de  ville  en  ville,  est  touchante  ;  le  finale,  dans 
lequel  le  peuple  supplie  le  roi  de  céder  à 
l'autorité  religieuse,  offre  des  fragments  qui 
révèlent  le  compositeur  dramatique  ;  et  ce- 
pendant il  est  resté  au-dessous  des  senti- 
ments qu'il  avait  à  exprimer.  Telle  qu'elle 
est,  la  pièce  de  M.  Legouvé  est  très  inté- 
ressante, et,  pour  ma  part,  je  serais  heureux 
de  voir  ce  genre  nouveau  dans  notre  pays  se 
faire  une  place  sur  nos  scènes  lyriques. 
Weber,  Beethoven,  Meyerbeer,  pour  ne  citer 
que  les  plus  célèbres,  ont  trouvé  pour  des 
tragédies  et  des  drames  de  magnifiques  in- 
spirations. Je  désire  voir  nos  musiciens  imi- 
ter leur  exemple,  quand  ce  ne  serait  que 
pour  échapper  à  la  mauvaise  influence  des 
livrets  d'opérettes  bouffonnes  et  ultra-bur- 
lesques, dénuées  de  tout  esprit  et  de  tout 
sentiment.  Les  DeuxReines  de  France  ont  eu 
pour  interprètes  Mmes  Dica-Petit  et  Tholer 
(Ingelburge  et  Agnès);  les  autres  rôles  de 
Philippe-Auguste,  du  comte  de  Landresse, 
du  cardinal,  du  comte  de  Nevers,  ont  été 
joués  par  Brésil,  Berton  père,  Dupont- Ver  - 
non  et  Debray.  Le  rôle  de  l'évêque  a  été 
chanté  par  Colonnese  ;  celui  du  Jongleur,  par 
Lutz. 

*  deux  roses  (les),  opérette  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  MM.  Clairville,  Eugène  Grange 
et  Victor  Bernard,  musique  d'Hervé,  repré- 
sentée aux  Folies-Dramatiques  le  20  octo- 
bre 1881.  La  trop  célèbre  guerre  des  deux 
Roses,  la  rivalité  des  maisons  d'York  et  de 
Lancastre,  qui  ont  inspiré  à  Shakspeare  son 
Richard  III  et  à  Casimir  Delavigne  ses  En- 
fants d'Edouard,  ne  semblaient  pas  de  nature 
à  fournir  un  heureux  sujet  d'opérette.  Aussi 
les  Deux  Roses  des  Folies-Dramatiques  so 
sont-elles  flétries  rapidement.  Elles  étaient 
présentées  au  public  par  MM.  Luco,  Maugé, 
Lepers,  Simon-Max,  Ambroise,  M^es  Simon. 
Girard  et  Noémie  Vernon. 

21 


322 


DEUX 


DEUX 


DEUX  RUBANS  OU  LE  RENDEZ-VOUS  (LÉS), 

opéra-comique  en  deux  actes,  paroles  de  Pa- 
riseau,  musique  de  Deblois,  représenté  à  la 
Comédie-Italienne  le  11  août  1784. 

DEUX  salem  (i,es),  opéra,  paroles  de 
Paulin  de  Lespinasse ,  musique  de  Daussoi- 
gne-Méhul,  représenté  à  l'Académie  royale 
de  musique  le  12  juillet  1824.  La  ressem- 
blance des  deux  Nourrit,  père  et  fils,  donna 
l'idée  de  cette  pièce  imitée  des  Ménechmes. 
Elle  n'eut  pas  de  succès. 

deux  savants  (les),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  P...  et  L...,  musique 
de  M.  Félix  Clément ,  représenté  dans  la 
salle  Sainte-Cécile  le  samedi  20  mars  1858  et 
dans  plusieurs  hôtels  du  faubourg  Saint-Ger- 
main. Les  personnages  de  la  pièce  sont  :  Ma- 
thurin, écrivain  public;  Marguerite,  sa  fille; 
André,  amoureux  de  Marguerite,  et  Simon, 
magister,  qui  élève  des  prétentions  ridicules 
à  la  main  de  la  jeune  paysanne.  Pendant 
qu'André  fait,  avec  moins  de  malice  que  d'in- 
génuité, la  déclaration  de  son  amour  à  Mar- 
guerite, dans  une  lettre  qu'elle  écrit  sous  sa 
dictée,  en  l'absence  de  son  père,  Mathurin  et 
Simon,  jusque-là  parfaitement  d'accord,  ne 
tardent  pas  à  se  brouiller  au  sujet  de  leurs 
connaissances  littéraires  et,  comme  dans  la 
scène  de  Vadius  et  Trissotin,  ils  finissent  par 
se  dire  de  gros  mots  ;  grâce  à  cette  rivalité  des 
deux  lettrés  du  village,  André  et  Marguerite 
font  agréer  leurs  vœux  au  père  Mathurin. 
Cet  opéra-comique,  écrit  en  une  vingtaine  de 
jours,  dans  une  société  d'amis  à  la  campagne, 
se  compose  de  dix  morceaux  assez  dévelop- 
pés. Le  public  l'a  accueilli  favorablement.  On 
a  remarqué  la  romance  de  Marguerite,  le 
duo  de  la  lettre  et  le  duo  bouffe  des  deux  sa- 
vantasses,  qui  a  constamment  été  bissé.  Le 
rôle  de  Marguerite  a  été  créé  par  Mlle  Cha- 
bert  et  repris  par  Mlle  Faivre,  du  Théâtre- 
Lyrique;  les  autres  rôles  ont  été  chantés  par 
Lafont,  Quesne  et  Verdellet.  La  partition 
(chant  piano  et  quatuor)  a  été  gravée. 

deux  sentinelles  (les),  comédie  en  un 
acte,  mêlée  d'ariettes,  paroles  d'Andrieux, 
musique  de  Bcrton ,  représentée  aux  Italiens 
le  27  mars  1791.  C'est  une  pièce  de  circon- 
stance dont  la  musique  est  d'un  bon  style  et 
offre  de  gracieux  dessins  d'accompagnement. 

DEUX  sérénades  (les),  comédie  en  deux 
actes  et  en  prose,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de 
Goulard,  musique  de  Dalayrac,  représentée 
aux  Italiens  le  23  janvier  1788.  C'est  une  ba- 
gatelle  qui   renferme   quelques  traits  gra- 


cieux, mais  qui  ne  figure  pas  parmi  les  œu- 
vres capitales  de  l'aimable  compositeur. 

DEUX  SERGENTS  (les),  opéra-comique, 
musique  de  N.  Louis,  représenté  sur  la  scène 
d'Orléans  au  mois  de  juillet  1850.  Cet  ouvrage 
fut  aussi  représenté  à  Metz  au  mois  de  no- 
vembre de  la  même  année. 

DEUX  SŒURS  (les),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Pariseau,  musique  de  Plan- 
tade,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le  22 
mai  1792.  Le  livret  est  écrit  dans  un  style 
pur,  soigné,  et  le  ton  du  dialogue  est  celui 
de  la  bonne  compagnie.  Ce  fut  le  début  de 
Plantade,  l'heureux  auteur  de  la  romance  Te 
bien  aimer,  6  ma  chère  Zélie ,  le  directeur  de 
la  musique  de  la  reine  Hortense ,  et  plus 
tard,  le  maître  de  musique  de  la  chapelle  de 
Louis  XVIÏI  et  de  Charles  X. 

*  DEUX  SŒURS  (les)  [Twee  Zusters],  opé- 
rette en  un  acte,  sur  paroles  flamandes,  mu- 
sique de  Charles  Miry,  représentée  à  Gand  on 
à  Anvers  vers  1870 

DEUX  SOUS  DE  CHARBON ,  saynète  mu- 
sicale, musique  de  M.  Léo  Delibes,  repré- 
sentée aux  Folies-Nouvelles  en  février  1856. 
C'est  le  premier  ouvrage  dramatique  du 
compositeur.  Il  a  été  interprété  par  Hervé  et 
par  Mlle  zélie  Cornet. 

DEUX  SOUS-LIEUTENANTS  (les),  opéra 
en  deux  actes,  paroles  de  Favières,  musique 
de  Henri  Berton,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  19  mai  1792. 

*  deux  statues  (les),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Milcent,  musique  de  Porta, 
repr.  à  r  Ambigu-Comique  le  29  avril  1800. 

deux  sylphes  (les;,  comédie  en  un  acte, 
mêlée  d'ariettes,  paroles  d'Imbert,  musique 
de  Désaugiers,  représentée  aux  Italiens  le 
18  octobre  1781.  Il  n'est  resté  de  cet  ouvrage 
qu'un  couplet  assez  bien  tourné  : 

Pourquoi  pleurer,  pourquoi  gémir, 
Quand  on  a  vu  fuir  son  bel  âge? 
Chaque  âge  amène  son  plaisir. 
Tant  la  nature  est  bonne  et  sage. 
Au  passé,  comme  à  l'avenir, 
Elle  attache  une  jouissance; 
Si  lajeunesse  a  l'espérance, 
La  vieillesse  a  le  souvenir. 

DEUX  talents  (les),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Bastide,  musique  de  d'Her- 
pain,  représenté  à  la  Comédie-Italienne  le 
10  août  1763. 

DEUX  tantes  (les),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Michelot,  représenté  à  Strasbourg 
vers  1816. 


DEVA 


DEVI 


323 


DEUX  TUTEURS  (les),  comédie  en  deux 
actes,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Fallet, 
musique  de  Dalayrac,  représentée  au  Théâ- 
tre-Italien le  8  mai  1784.  Le  sujet  est  assez 
comique;  mais  l'histoire  des  tuteurs  trom- 
pés par  leurs  pupilles  avait  été  déjà  si  sou- 
vent mise  au  théâtre,  que  l'intrigue  n'excita 
pas  un  grand  intérêt. 

*  deux  valises  (les),  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  M.  Mouzin,  représenté  à 
Metz  le  23  février  1866. 

*  DEUX  VEUVES  (les),  opéra-comique,  mu- 
sique posthume  de  Frédéric  Smetana,  repré- 
senté avec  un  grand  succès  à  Hambourg,  en 
novembre  1894. 

deux  vieilles  gardes,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  de  Villeneuve  et  Lemon- 
nier,  musique  de  M.  Delibes,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  8  août  1856.  C'est  une 
triste  plaisanterie  que  le  spectacle  de  Mme  p0- 
tichon  et  de  Mme  Vertuchoux,  se  livrant  à 
leurs  instincts  les  plus  rapaces  et  les  plus 
grossiers  au  chevet  du  moribond  supposé 
qu'elles  ont  été  appelées  à  soigner  et  à  gar- 
der. On  ne  peut  signaler  dans  la  musique  que 
le  duo  du  punch  et  une  polka  dansée  par  les 
deux  vieilles  gardes. 

deux  vizirs  (les)  ,  opéra-comique,  mu- 
sique de  Mengozzi,  représenté  à  Montansier 
vers  1791. 

DEUX  VOISINS  (les),  opéra-comique ,  mu- 
sique de  Piccinni  (Alexandre),  représenté  au 
théâtre  des  Variétés  vers  1804. 

DEUX  voleurs  (les),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  de  Leuven  et  Bruns- 
wick ,  musique  de  Girard ,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  26  juin  1841.  Cette  pièce 
serait  mieux  intitulée  :  l'Amant  et  le  voleur, 
puisque  la  jeune  mariée ,  l'héroïne  de  la 
pièce,  se  trouve  aux  prises  avec  le  premier 
qui  veut  la  séduire  et  le  second,  qui  n'en  veut 
qu'à  ses  diamants.  La  musique  n'offre  rien 
de  bien  saillant.  Il  semble  que  l'excellent 
chef  d'orchestre  ait  voulu  prouver  simple- 
ment qu'il  possédait  les  secrets  de  la  facture 
musicale.  On  a  joué  longtemps  ce  petit  ou- 
vrage comme  lever  de  rideau  à  l'Opéra-Co- 
mique, et  le  public  a  accueilli  avec  plaisir  un 
solo  de  violon  d'une  expression  assez  pi- 
quante ,  les  couplets  de  Jean  de  Beauvais  et 
un  bon  duo  pour  voix  d'hommes.  Cette  pièce 
a  été  bien  jouée  par  M'ie  Darcier,  Mocker, 
Moreau-Sainti  et  Ricquier. 

*  devadacy   (la),  opéra-bouffe,  paroles 


anonymes,  musique  de  Giovanni  Valente,  re- 
présenté à  Naples,  sur  le  théâtre  de  la  Fenice, 
en  1874. 

DEVIL'S  BRIDGE  (the)  [le  Pont  du  Diable], 
opéra  anglais,  musique  de  C.-E.  Horn,  re- 
présenté à  Londres  vers  1816. 

DEVIL'S  BRIDGE  (the),  opéra  anglais, 
musique  de  Braham,  représenté  à  Londres 
vers  1820. 

DEVIL'S  OPERA  (the)  [l'Opéra  du  diable], 
opéra  anglais,  musique  de  Macfarren,  repré- 
senté à  l'Opéra  anglais  de  Londres  en  1837. 

DEVIN  DU  VILLAGE  (le),  petit  opéra  pas- 
toral en  un  acte,  paroles  et  musique  de  J.-J. 
Rousseau.  Cette  bluette  lyrique  serait  ou- 
bliée depuis  longtemps,  si  l'auteur  n'avait  eu 
que  ce  titre  au  souvenir  de  la  postérité;  elle 
a  été  pourtant  un  des  grands  événements  de 
sa  vie.  Elle  fut  représentée  pour  la  première 
fois  à  Fontainebleau  le  18  octobre  1752,  devant 
le  roi  et  toute  la  cour  et  elle  obtint  un  grand 
succès.  «  Elle  fut,  dit  Rousseau,  très  mal 
jouée,  quant  aux  acteurs,  mais  bien  chantée 
et  bien  exécutée,  quant  à  la  musique.  Dès  la 
première  scène,  qui  véritablement  est  d'une 
naïveté  touchante,  j'entendis  s'élever  dans 
les  loges  un  murmure  de  surprise  et  d'ap- 
plaudissements jusqu'alors  inouï  dans  ce 
genre  de  pièces.  La  fermentation  croissante 
alla  bientôt  au  point  d'être  sensible  dans 
toute  l'assemblée.  A  la  scène  des  deux  petites 
bonnes  gens,  cet  effet  fut  à  son  comble.  J'en- 
tendais autour  de  moi  un  chuchotement  de 
femmes  qui  s'entrèdisaient  à  demi-voix  :  — 
«  Cela  est  charmant,  cela  est  ravissant.  Il  n'y 
»  a  pas  un  son  là  qui  ne  parle  au  cœur.  »  J'ai 
vu  des  pièces  exciter  de  plus  vifs  transports, 
mais  jamais  une  ivresse  aussi  pleine,  aussi 
douce,  aussi  touchante,  régner  dans  tout  un 
spectacle,  et  surtout  à  la  cour  un  jour  de 
première  représentation.  »  Le  Devin  du  vil- 
lage renferme,  il  est  vrai,  quelques  chan- 
sonnettes qui  ne  sont  pas  dénuées  de  senti- 
ment et  de  naturel;  mais  les  connaisseurs 
attachent  plus  de  prix  au  recueil  musical  in- 
titulé :  Consolations  des  misères  de  ma  vie.  Il 
comprend  près  de  cent  romances  et  petits 
airs  que  Jean-Jacques  composa  ou  arrangea 
sous  l'impression  des  divers  sentiments  dont 
il  était  affecté.  Disons  toutefois  que  l'ariette 
J'ai  perdu  tout  mon  bonheur  est  presque  de- 
venue populaire.  Le  Devin  du  village  fut 
représenté  le  1er  mars  1753  à  l'Académie 
royale  de  musique.  Les  grands  talents  litté- 
raires de  Rousseau ,  sa  liaison  avec  Diderot 


324 


DEVI 


DIAB 


et  d'Alembert,  la  collaboration  qu'il  venait 
d'apporter  à  l'Encyclopédie,  enfin  les  rela- 
tions qu'il  entretenait  avec  des  personnes 
influentes  à  la  cour  et  à  l'Opéra ,  toutes  ces 
circonstances  contribuèrent  à  fixer  l'atten- 
tion du  public  sur  une  œuvre  plus  que  mé- 
diocre, qui  serait  oubliée  depuis  longtemps, 
si  elle  avait  eu  pour  auteur  quelqu'un  des 
compositeurs  secondaires  du  xvme    siècle , 
Gresnick ,  Dezède  ou  Solié  ;  et  encore  Rous- 
seau ne  saurait-il,  comme  musicien,  leur  être 
comparé.  Il  nous  semble  puéril,  même  sur 
l'autorité  de  Rameau,  de  contester  au  philo- 
sophe la  paternité  de  ses  compositions  musi- 
cales, d'attribuer ,  par  exemple,  la  musique  du 
Devin  du  village,  à  Granet,  de  Lyon;  celle  de 
Pygmalion  à  un  nommé  Horace  Coignet;  une 
partie  de  celle  des  Muses  galantes  à  quel- 
que autre  musicien.  Il  est  possible  que  Rous- 
seau n'ait  pas  eu  l'habileté  de  dissimuler  ses 
réminiscences;  mais  il  est  certain  que  son 
Devin  du  village  a  emprunté  son  succès  beau- 
coup plus  à  la  renommée  de  l'auteur  qu'au 
mérite  intrinsèque  de  la  musique.  Le  sujet 
du  poème  est  une  bergerie  fade  entre  les  plus 
fades,  sans  caractères  tracés  et  sans  émotions 
dramatiques.  Quant  aux  mélodies,  elles  ont 
un  cachet  de  simplicité  et  de  gaucherie  qui 
dénote  à  la  fois  une  complète  inexpérience 
dans  l'art    d'écrire  la  musique,  et  en  même 
temps   un   instinct  de  l'expression  des  sen- 
timents à  l'aide  des  sons.  Mais  tout  cela  est 
à  l'état  rudimentaire.  Autant  la  mélodie  est 
mal  prosodiée,  mal  accentuée ,  autant  l'har- 
monie est  pauvre,  boiteuse  et  incorrecte.  Les 
musiciens  protestèrent  un  peu  violemment 
contre  le  succès  fait  au  Devin  du  village.  Ils 
allèrent  jusqu'à  pendre   l'auteur   en  effigie 
dans  la  cour  de  l'Opéra.  Rousseau  dit  à  ce 
sujet  :  t  Je  ne  suis  pas  surpris  qu'on  me 
pende,  après  m'avoir  mis  si  longtemps  à  la 
question,  »  Il  est  au  moins  singulier  que  l'ar- 
chitecte du  nouvel  Opéra  ait  placé  le  buste 
de  J.-J.  Rousseau  au  milieu  des  grands  mu 
siciens.  L'auteur  du  Devin  du  village  fait  une 
bien  triste  figure  entre  Lulli  et  Rameau.  L'ami 
ingrat  de  Mme  d'Epinay  vivait  au  milieu  de 
gens  de  finance  qui  eux-mêmes  avaient  leurs 
grandes  et  petites  entrées  à  l'Opéra.  Le  di- 
recteur de  l'Académie  de  musique  Francœur, 
le  chanteur  Jélyotte  étaient  les  commensaux 
de  la  marquise  d'Epinay,  de  Mme  d'Houdetot, 
de  la  famille  de  la  Live  de  Bellegarde.  Ces 
circonstances  expliquent  pourquoi  le  Devin 
du  village  put  être  monté  à  l'Opéra  et  sou- 
tenu d'abord  par  une  coterie  assez  influente 
pour  lui  faire  un  succès.  Plus  tard,  cet  ou- 


vrage se  maintint  au  répertoire  par  cette 
force  de  l'habitude  et  cette  routine  dont  on 
voit  de  fréquents  exemples  au  théâtre.  Enfin 
la  réputation  littéraire  et  philosophique  de 
l'auteur  contribua  à  éterniser  cette  œuvre 
chétive  jusqu'à  ce  qu'un  beau  soir,  un  plai- 
sant jetât  une  perruque  sur  la  scène  au  mi- 
lieu d'une  représentation  du  Devin  du  village. 
Ge  fut  la  dernière.  Depuis,  on  en  a  tenté  plu- 
sieurs reprises  qui  n'ont  eu  qu'un  intérêt 
archaïque.  C'est  comme  homme  de  goût  et 
en  sa  'qualité  d'écrivain  que  J.-J.  Rousseau 
exerça  une  influence  sur  la  destinée  de  l'art 
musical  en  France.  On  trouve,  dans  son  Die- 
tionnaire  de  musique,  à  côté  d'erreurs  mani- 
festes, des  vues  élevées  et  une  critique  ingé- 
nieuse. Il  a  été  des  premiers  à  sentir  les 
beautés  de  la  musique  de  Gluck,  et  son  ana- 
lyse de  l'opéra  à'Alceste  prouve  la  vivacité 
et  la  justesse  de  ses  impressions. 

DEVINETTE  (une),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  Th.  Julian  (Mme  pilati)  et  Vasseur,' 
musique  de  Pilati,  représentée  aux  Folies- 
Nouvelles  en  septembre  1857. 

*  DÉVOTION  A  SAINT  ANDRÉ  (la.)  ,  «  petit 
mystère»  en  un  acte,  en  vers,  de  M.  Maurice 
Bouchor,  avec  musique  de  M.  Paul  Vidal,  re- 
présenté au  petit  théâtre  des  Marionnettes 
(galerie  Vivienne)  en  février  1892. 

*  DE  voelta  DE  vivero,  zarzuelaenun 
acte  et  trois  tableaux,  paroles  de  M.  Fiacro 
Iraysos,  musique  de  M.  Geronimo  Gimene?, 
représentée  à  l'Eldorado  de  Barcelone  en 
janvier  1896. 

*  DÎ  Dl  SAN  MICHELE  (il),  opéra-bouffe, 
paroles  de  Felice  Romani,  musique  de  Gu- 
glielmo  Quarenghi,  représenté  sans  succès  à 
Milan  en  mars  1853. 

Dl  LOCANDA  IN  LOCANDA  {D'auberge  en 
auberge),  farce  italienne,  musique  de  J.-S. 
Mayer,  représentée  au  théâtre  San-Mosè,  à 
Venise,  en  1805. 

DI  POSTA  IN  POSTA,  opéra  italien,  tra- 
duction du  Conteur  de  Picard ,  musique  de 
Lavigna,  représenté  à  Milan  en  1808. 

*  DIA  DE  reinado  (un),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  G.  Gutierrez  et  Luis  Olona, 
musique  de  Barbieri,  Gaztambide,  Inzenga  et 
Oudrid,  représentée  au  théâtre  du  Cirque,  à 
Madrid,  le  il  février  1854. 

DIABLE  ou  LA  bohémienne  (le),  pan- 
tomime dialoguée,  musique  de  Vandenbroeck, 
représentée  à  l'Ambigu-Comique  en  1798. 


DIAB 


DIAB 


325 


DIABLE  À  L'ÉCOLE  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Scribe,  musique  de 
M.  Ernest  Boulanger',  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  17  janvier  1842.  L'idée  du  livret, 
sans  être  bien  neuve,  est  assez  piquante  et 
bien  développée.  Le  diable  Babylas  a  été  en- 
voyé sur  la  terre  par  Satan,  son  maître,  pour 
séduire  une  âme  et  la  ramener  dans  les  en- 
fers. La  scène  se  passe  en  Italie.  Le  jeune 
Stenio  a  joué  sa  fortune  contre  Babylas,  et 
l'a  perdue.  Celui-ci  la  lui  rend,  à  la  condition 
qu'il  se  livrera  à  lui  à  minuit.  Le  marché  est 
signé  en  bonne  forme  ;  mais  sa  sœur  de  lait , 
Fiamma,  qui  l'aime,  propose  au  démon  de 
prendre  sa  place.  Au  moment  fatal ,  elle  se 
met  sous  la  protection  de  sa  patronne,  et 
Babylas,  impuissant  contre  elle  et  déçu  dans 
sa  criminelle  espérance,  retourne  seul  au 
sombre  empire.  La  musique  de  cet  acte  est 
fort  agréable,  et  plusieurs  morceaux  ont  un 
bon  style  dramatique.  Nous  citerons  parti- 
culièrement la  romance  pour  ténor ,  em- 
preinte d'une  mélancolie  charmante,  chan- 
tée par  Stenio  au  lever  du  rideau  ;  la  prière 
de  Fiamma,  accompagnée  par  les  instruments 
à  vent  ;  les  couplets  chantés  par  Babylas,  et 
le  trio  final,  dont  la  situation  est  la  même 
que  celle  du  cinquième  acte  de  Robert  le 
Diable.  Malgré  cette  analogie  redoutable,  le 
compositeur  a  su  trouver  des  phrases  origi- 
nales larges,  pathétiques,  et  les  traiter  avec 
une  harmonie  colorée  et  intéressante.  Roger 
a  obtenu  beaucoup  de  succès  dans  le  rôle  de 
Stenio;  Henri  et  M1^  Descot  ont  joué  ceux 
de  Babylas  et  de  Fiamma. 

DIABLE  A  l'école  (le),  opéra,  musique 
de  Boubée,repr.  à  la  Société  philharmonique 
dei  Nobili,  à  Naples,  le  n  février  1880. 

DIABLE  A  QUATRE  (le),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Sedaine,  musique  de 
divers  compositeurs,  représenté  à  TOpéra- 
Comique  de  la  Foire  le  19  août  1756. 

DIABLE  A  QUATRE  (le),  opéra-comique, 
musique  de  Porta  (Bernardo) ,  écrit  pour  le 
Théâtre-Italien  vers  1788. 

*  DIABLE  A  QUATRE  (le)  OU  LA  FEMME 
ACARIATRE,  opéra-féerie  en  trois  actes, 
poème  de  Sedaine,  retouché  par  Creuzé  de 
Lesser,  musique  nouvelle  de  Solié,  repré- 
senté avec  beaucoup  de  succès  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  30  novembre  1809.  Le  personnage 
de  Margot  fut  un  des  triomphes  de  la  char- 
mante Mme  Gavaudan;  les  autres  rôles  étaient 
tenus  par  Gavaudan,  Chenard,  Darancourt, 
Solié  (l'auteur  de  la  musique),  Saint-Aubin, 
Mlles  Regnault,  Aglaé  Gavaudan  et  Lesage. 


DIABLE  A  SÉVILLE  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Cave  et  Hurtado,  mu- 
sique de  Gomis ,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  29  janvier  1831. 

*  DIABLE  A  YVETOT  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Stark,  musique  de 
M.  Gessler,  repr.àRouen  le   21  mars  1888. 

*  DIABLE  AU  CORPS  (le),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Ernest  Blum  et  Raoul 
Toché,  musique  de  M.  Marenco,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  19  décembre  1884. 
Interprètes  :  MM.  Piccaluga,  Maugé,  Ger- 
main, Mesmacre,  Desmonts,  M^es  Deval, 
Noémie  Vernon  et  Dorel. 

DIABLE  AU  MOULIN  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Cormon  et 
Michel  Carré,  musique  de  M.  Gevaërt,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  13  mai  1859. 
La  donnée  de  la  pièce  est  la  contre-partie  de 
celle  de  la  Jeune  femme  colère ,  comédie  d'E- 
tienne; au  lieu  d'une  femme,  c'est  le  meunier 
Antoine  qui  s'abandonne  à  des  accès  de  colère 
tels,  qu'il  s'attire  chaque  jour  une  nouvelle  et 
méchante  affaire.  MUe  Marthe  le  guérit  de  sa 
fureur  en  feignant  de  l'admirer,  de  l'approu- 
ver et  en  l'imitant  avec  usure.  S'il  casse 
un  meuble,  elle  en  casse  un  autre  ;  s'il  donne 
un  soufflet  à  son  garçon  de  moulin,  elle  en 
donne  deux  à  sa  servante.  Le  diable  de  meu- 
nier ne  tarde  pas  à  changer  d'humeur  et  de- 
vient doux  comme  un  agneau.  On  a  remar- 
qué deux  ou  trois  jolis  morceaux  dans  la 
partition,  très-joliment  interprétée  par  Pon- 
chard,  Mocker,  Prilleux ,  Mlles  Lemercier  et 
Lefebvre. 

DIABLE  BOITEUX  (le)  ,  opéra-comique, 
musique  de  F.-J.  Haydn,  représenté  à  Vienne 
vers  1770, 

DIABLE  COULEUR  DE  ROSE  OU  LE  BON- 
HOMME MISÈRE  (le),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Gaveaux  (Pierre) ,  représenté  au 
théâtre  Montansier  en  1804. 

*  DIABLE  DÉCHAÎNÉ  (le)  [der  Teufel  ist 
los],  opérette,  musique  du  chevalier  Stanislas 
Duniecki,  représentée  au  théâtre  Kroll,  de 
Berlin,  en  1866. 

DIABLE  EN  VACANCES  (le),  suite  du  DIA- 
BLE COULEUR  DE  ROSE,  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Gaveaux  (Pierre),  re- 
présenté à  Montansier  en  1805. 

DIABLE  EST  LÀ  (le),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Weber  (Frédéric- Auguste),  repré- 
senté sur  des  théâtres  d'amateurs,  en  Alle- 
magne, vers  1790. 


323 


DIAD 


DIAM 


diable  hydraulique  (le),  opéra-comi- 
que,  musique  de  Metke,  représenté  au  théâ- 
tre du  duc  de  Brunswick-Oels  vers  1797. 

DIABLE  ROSE  (le)  ,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Pol  Mercier  et  Ed.  Fournier, 
musique  de  Mlle  Hermine  Déjazet,  repré- 
senté au  théâtre  Déjazet  en  novembre  1859. 

*  diablo  cojuelo  (el),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  R.  Carrion  et  Pina 
Dominguez,  musique  de  Francisco  Barbieri, 
représentée  sur  le  théâtre  du  Prince- Alphonse, 
à  Madrid,  le  18  j  uin  1878. 

*  diablo  EN  EL  foder  (el),  zarzuela  en 

trois  actes,  paroles  de  Camprodon,  musique 
de  Francisco  Barbieri,  représentée  à  Madrid 
sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le  il  décembre 

1856. 

*  diablo  las  carga  (el),  zarzuela  en 
trois  actes,  paroles  de  Camprodon,  musique 
de  Joaquin  Gaztambide,  représentée  à  Ma- 
drid, sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le  21  jan- 
vier 1860. 

DIABLO  predicator  (el),  opéra  espa- 
gnol, musique  de  Basili  (Basilio),  représenté 
à  Madrid  en  1846. 

DIADESTÉ  (le),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  Priot  et  de  V.  de  Saint- 
Hilaire,  musique  de  Jules  Godefroid ,  repré- 
senté à  l'Opéra  -  Comique  le  7  septembre 
1836.  Le  diadesté  est  un  jeu  arabe.  Les  deux 
joueurs,  homme  et  femme ,  ne  doivent  rece- 
voir aucun  objet  de  la  main  l'un  de  l'autre 
pendant  un  temps  déterminé,  sans  prononcer 
le  mot  diadesté.  Si  on  l'oublie,  on  perd  et  on 
paye.  Il  n'était  réellement  pas  nécessaire 
d'aller  chercher  si  loin  un  mot  singulier  pour 
exprimer  une  chose  si  commune ,  d'autant 
mieux  que  la  scène  se  passe  à  Venise,  et  non 
pas  en  Arabie,  entre  un  mari  jaloux  et  une 
jeune  femme  fort  sage  d'ailleurs,  lesquels  ont 
eu  la  fantaisie  de  jouer  un  beau  soir  au  dia- 
desté. Un  accès  de  jalousie  porte  le  mari  à 
oublier  le  jeu  dans  lequel  il  s'est  engagé  pour 
cinq  cents  écus,  pour  demander  obstinément 
la  clef  d'un  certain  pavillon  où  se  cache  un 
certain  Sténo.  Il  perd  la  gageure,  et,  au  lieu 
d'un  amoureux  de  sa  femme ,  il  trouve  dans 
le  pavillon  le  jeune  homme  et  sa  fiancée. 
Dans  l'histoire  des  conceptions  dramatiques 
que  nous  ébauchons  ici,  nous  sommes  exposé 
à  rencontrer  bien  des  élucubrations  maladi- 
/  ves  de  l'esprit  humain.  Passons  donc.  La 
-musique  est  celle  que  pouvait  faire  ud  homme 
de  talent.  Tout  y  est  convenable,  régulier, 


bien  harmonisé,  bien  instrumenté.  Mme  Bou- 
langer y  a  chanté  le  rôle  principal.  Jules  Go- 
defroid était  le  frère  du  célèbre  harpiste, 
Félix  Godefroid. 

DIADESTÉ  (le),  opéra  anglais,  musique  de 
Balfe,  représenté  à  Londres  en  1839. 

DIAMANT  (le),  petit  opéra,  musique  de 
Wolfram,  écrit  vers  1830. 

DIAMANT  DU  ROI  DES  ESPRITS  (le), 
opérette,  musique  de  Drechsler  (Joseph),  re- 
présenté à  Vienne  vers  1815. 

DIAMANTKREUZ  (das)  [la  Croix  de  dia- 
mants], opéra  danois  en  trois  actes,  musique 
de   Saloman,   repr.  à  Copenhague  en  1846. 

*  DIAMANTES  DE  LA  CORONA  (LOS),   zar- 

zuela  en  trois  actes,  paroles  de  Camprodon, 
effrontément  imitées  de  l'opéra  français  du 
même  titre,  musique  de  Francisco  Barbieri, 
représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du 
Cirque,  le  15  septembre  1854.  Il  n'est  que' 
juste  de  constater  que  la  musique  de  cet  ou- 
vrage obtint  en  Espagne  autant  de  succès 
qu'en  avait  obtenu  en  France  celle  des  Dia- 
mants de  la  couronne  d'Auber. 

*  DIAMANTES  negros  (los),  zarzuela  en 
trois  actes,  musique  de  M.  Gabriel  Balart, 
représentée  à  Madrid  en  1863. 

*  diamanti  della  corona  (i),  opéra- 
comique,  livret  consciencieusement  traduit  de 
celui  de  l'opéra  français  qui  porte  le  même 
titre,  musique  de  Carlo  Romani,  représenté 
au  théâtre  de  la  Pergola,  de  Florence,  en  1856. 

*  DIAMANTS  DE  FLORINETTE  (LES),  Opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  MM.  Ordonneau 
et  Ernest  Hamm,  musique  de  M.  Desormes, 
représentée  au  concert  de  la  Pépinière  le 
20  mars  1875. 

DIAMANTS  DE  LA  COURONNE  (les), 
opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de 
Scribe  et  Saint-Georges,  musique  de  M.  Au- 
ber,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  6  mars 
1841.  Rien  n'est  plus  invraisemblable  que 
cette  pièce,  qui  a  cependant  obtenu  un  grand 
succès,  qu'elle  doit  certainement  à  la  musique... 
Unejeune  reine  de  Portugal  veut  vendre  ses 
diamants  pour  réparer  l'épuisement  du  tré- 
sor ;  mais ,  pour  tromper  son  peuple,  elle  en 
fait  fabriquer  de  faux,  et  ne  craint  pas  de  visi- 
ter la  caverne  où  des  bandits  se  livrent  à  cette 
industrie.  Sous  le  nom  de  Catarina,  elle 
tourne  la  tête  à  don  Henrique,  aux  yeux  du- 
quel elle  semble  se  multiplier  ,  apparaissant 
tour  à  tour  au  milieu  de  faux  monnayeurs  et 


DIAN 


DIAN 


527 


de  courtisans ,  sur  la  grande  route  et  sur  le 
trône.  On  comprend  que  don  Henrique  de 
Sandoval  devient  l'époux  de  la  reine  de  Por- 
tugal. L'opéra  des  Diamants  de  la  couronne 
offre  les  plus  piquantes  fantaisies  musicales. 
L'ouverture  rappelle  plusieurs  motifs  de 
l'ouvrage  ;  les  premières  phrases  en  pianis- 
simo sont  d'un  effet  charmant.  Le  chœur  des 
brigands ,  déguisés  en  moines ,  termine  le 
premier  acte  d'une  manière  heureuse.  C'est 
de  la  religiosité  d'opéra-comique  que  M.  Au- 
ber  a  su  traiter,  dans  plusieurs  de  ses  ou- 
vrages, avec  une  grâce  infinie.  Dans  le  second 
acte,  nous  signalerons  le  joli  boléro  à  deux 
voix  de  femmes ,  Dans  les  défilés  des  monta- 
gnes, l'air  de  la  prima  donna  :  Ah!  je  veux 
briser  ma  chaîne,  et  dans  le  troisième  acte,  un 
excellent  quintette.  Les  personnages  de  cet 
imbroglio  ont  été  représentés  par  Couderc, 
Mocker,  Ricquier,  Henri  et  Mmes  AnnaThil- 
lon  et  Darcier.  On  a  beaucoup  dansé  sur  les 
motifs  des  Diamants  de  la  couronne. 

DIANA,  opérette-bouffe ,  musique  de  Mil- 
lœcker ,  représentée  au  théâtre  de  l'Harmo- 
nie, à  Vienne,  le  2  janvier  1867. 

*  DIANA,  opéra-comique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  MM.  Jacques  Normand  et  Henri  Ré- 
gnier, musique  de  M.  Emile  Paladilhe,  re- 
présenté à  rOpéra-Comique  le  23  février  1885. 
Un  drame  un  peu  noir,  dont  l'action  se  passe 
en  Angleterre,  sous  le  règne  de  Guillaume  III, 
alors  que  les  partisans  de  Jacques  II  exilé  se 
livrent  à  leurs  conspirations  en  sa  faveur. 
Dans  ce  cadre  historique,  les  auteurs  ont 
imaginé  une  intrigue  à  la  fois  amoureuse  et 
politique  dont  l'intérêt  est  mince  et  qui  est  un 
peu  plus  sombre  qu'il  ne  faudrait.  Ce  sujet 
n'a  malheureusement  pas  inspiré  le  musicien 
aimable  à  qui  l'on  doit  les  deux  jolies  parti- 
tions du  Passant  et  de  Suzanne.  La  musique 
de  Diana,  qui  ne  manque  point  certainement 
de  qualités  de  forme  et  de  facture,  laisse  à, 
désirer  au  point  de  vue  de  la  personnalité. 
Certaines  pages  en  sont  bien  venues  sans 
doute,  mais  l'ensemble  est  un  peu  terne,  un 
peu  froid  et  un  peu  lourd,  et  on  y  souhaite- 
rait quelque  chose  de  l'élégance  qui  donnait 
un  si  grand  charme  à  sa  gracieuse  partition 
de  Susamie.  L'œuvre,  il  faut  le  constater,  a 
laissé  le  public  indifférent  et  n'a  point  obtenu 
de  succès,  bien  qu'elle  fût  vaillamment  dé- 
fendue par  ses  interprètes  :  Mlles  Cécile  Mé- 
zeray,  Chevalier  et  Esposito,  MM.  Talazac, 
Taskin,  Belhomme,  Grivot,  Isnardon  et  Dulin. 

*  diana  d'almeida,  opéra  semi-sérieux 
en   deux  actes,  paroles  de  M.   Berninzone 


musique  de  M.  Raffaele  Ranco,  représenté 
au  théâtre  Carlo-Felice  de  Gênes,  le  22  fé- 
vrier 1888.  L'auteur  avait  pourvu  lui-même 
aux  frais  de  représentation  de  son  œuvre,  ce 
qui  faisait  dire  à  un  journal  italien  :  «  Certes, 
la  direction  du  théâtre  Carlo-Felice  n'a  pas  à 
se  plaindre,  car  le  maestro  Ranco  a  déboursé 
une  belle  somme  pour  faire  son  début  sur  ce 
grand  théâtre.  Il  est  fort  heureux  pour  lui  que 
sa  bourse  le  lui  ait  permis.  » 

DIANA  DI  CHAVERNI,  opéra  italien ,  mu- 
sique de  Sangiorgi,  représenté  au  théâtre 
Argentina  de  Rome  en  décembre  1875. 

*  DIANA  DI  VIZILLE,  opéra  sérieux  en 
deux  parties,  musique  de  M.  Giulio  Buzenac, 
représenté  au  théâtre  Guidi,  de  Pavie,  le 
29  mars  1893. 

DIANA  ED  ENDIMIONE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Scarlatti,  représenté  en  Italie  vers 
1676. 

DIANA  ED  ENDIMIONE,  opéra  italien, 
musique  de  Fiorillo  (Ignace),  représenté  à 
Cassel  en  1763. 

DIANA  PLACATA,  opéra  italien,  musique 
de  Ferandini,  représenté  à  la  cour  de  Mu- 
nich en  1758. 

*  DIANA  VERNON,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Dervilly,  musique  de  Henri 
Blanchard,  représenté  aux  Nouveautés  la 
4  avril  1831. 

DIANE,  opéra  allemand,  musique  de  Kei- 
ser,  représenté  à  Hambourg  en  1712. 

DIANE,  opéra-ballet,  musique  de  Batistin 
(Struck),  représenté  à  Versailles  vers  1714. 

DIANE  DE  SOLANGES,  opéra,  musique  du 
duc  de  Saxe-Cobourg-Gotha ,  représenté  à 
Cobourg  le  6  décembre  1858,  à  Dresde  en 
janvier,  à  Gotha  en  mai  1859.  Des  cinq  ou 
six  opéras  écrits  par  ce  compositeur  cou- 
ronné, c'est  celui  qui  parait  avoir  obtenu  du 
public  l'accueil  le  plus  favorable.  C'est  aussi 
celui  qui  semblait  mériter  le  plus  d'indul- 
gence. 

*  DIANE  DE  SPAAR,  opéra- comique  en 
deux  actes,  paroles  de  M.  Armand  Silvestre, 
musique  de  M.  Adolphe  David,  représenté 
au  Grand-Théâtre  de  Nantes  le  3  décembre 
1887 

DIANE  ET  endymion,  opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  Liroux,  musique  de  Pic- 
cinni,  représenté  à  l'Académie  royale  de  mu- 
sique le  7  septembre  1784.  Le  sujet,  ayant 


328 


DIAN 


DIAN 


beaucoup  de  ressemblance  avec  celui  d'Atys, 
si  connu  du  public,  nuisit  au  succès  de  la  mu- 
sique, qui  est  cependant  assez  remarquable. 
On  commençait  à  être  saturé  des  sujets  my- 
thologiques, qui  depuis  plus  d'un  siècle  ré- 
gnaient sur  la  scène.  On  introduisit  alors  deux 
éléments  en  quelque  sorte  nouveaux  ;  le  pre- 
mier était  la  musique  descriptive,  indice  d'un 
sentiment  plus  vif  de  la  nature;  le  second 
consistait  dans  une  participation  plus  fré- 
quente et  même  constante  de  l'orchestre  aux 
péripéties  du  drame  lyrique.  Les  gluckistes 
ont  reproché  à  Piccinni  d'avoir  méconnu 
l'importance  de  ces  deux  puissants  auxi- 
liaires et  de  n'avoir  recherché  que  la  mélo- 
die dans  ses  opéras.  Cette  querelle  d'Alle- 
mand n'a  pris  d'aussi  grands  développements 
qu'à  cause  de  l'imperfection  des  connaissances 
musicales  de  ceux  qui  l'ont  soulevée.  Il  n'y  a 
pas  de  bonne  mélodie  sans  une  bonne  har- 
monie, et  loin  d'avoir  séparé  ces  deux  choses, 
Gluck  et  Piccinni  les  ont  constamment  réu- 
nies dans  leur  pensée.  Piccinni  seulement  a 
conservé  les  formes  traditionnelles  des  mor- 
ceaux lyriques  ;  tandis  que  Gluck,  plus  hardi, 
a  introduit  une  coupe  d'airs  différents  et  a 
donné  plus  souvent  la  parole  à  l'orchestre. 
Les  procédés  restent  absolument  les  mêmes 
et  portent  chez  tous  deux  le  cachet  du  maître. 
Chacun  en  a  varié  l'usage  selon  le  caractère 
de  son  génie  et  d'après  l'influence  des  cir- 
constances. En  outre,  Piccinni,  non  seulement 
n'a  pas  négligé  le  rôle  de  l'orchestre,  mais  il 
l'a  développé  au  contraire,  et  l'a  mis  en  rap- 
port intime  avec  le  sujet.  C'est  ainsi  que , 
dans  la  partition  de  Diane  et  Endymion ,  qui 
nous  occupe ,  la  toile  se  lève  dès  le  commen- 
cement de  l'ouverture.  La  scène  est  vide ,  le 
théâtre  représente  un  paysage  terminé  par 
le  mont  Latma,  sur  le  sommet  duquel  on 
aperçoit  un  temple.  Un  ruisseau  tombe  en 
cascade  du  haut  de  la  montagne  et  la  sépare 
du  lieu  de  la  scène.  Le  théâtre ,  sombre ,  s'é- 
claire successivement ,  pendant  que  l'ouver- 
ture peint  la  fraîcheur  de  l'aurore,  le  chant 
des  oiseaux,  toute  la  nature  ranimée  par  la 
présence  de  l'astre  du  jour.  On  aperçoit  dans 
le  lointain  des  groupes  de  pasteurs  ,  condui- 
sant leurs  troupeaux  sur  le  penchant  de  la 
colline.  Endymion  paraît ,  et  la  première 
scène  commence.  On  ne  peut  dire  que  l'ou- 
verture soit  comparable  à  la  première  partie 
de  celle  de  Guillaume  Tell  ou  à  la  Symphonie 
■pastorale  de  Beethoven  ;  mais  on  doit  voir, 
dans  cette  circonstance,  la  preuve  que  Pic- 
cinni ne  reculait  pas  devant  une  conception 
hardie  et  une  infraction  aux  règles  du  théâ- 


tre, lorsqu'elle  lui  paraissait  utile  à  l'expres- 
sion de  sa  pensée.  On  se  rappelle  que  la 
symphonie,  placée  par  M.  Gounod  dans  son 
opéra  de  la  Nonne  sanglante,  a  été  considérée 
comme  une  innovation.  On  en  trouve  plu- 
sieurs autres  exemples  depuis  1784.  Nous  si- 
gnalerons le  récit  d'Endymion,  dans  lequel 
l'orchestre  joue  un  accompagnement  fort  élé- 
gant ;  la  musique  du  ballet  d'action,  dont  le 
sujet  est  le  triomphe  d'Isménie ,  et  sa  récep- 
tion de  nymphe  de  Diane,  «  imitée  du  rit  an- 
tique, »  comme  le  déclare  l'auteur  avec  naï- 
veté. Le  second  acte  offre  des  longueurs  dé- 
nuées d'intérêt;  l'hymne  des  prêtresses  ne 
suffisait  pas  pour  en  conjurer  l'ennui.  Le 
dernier  acte  renferme  de  beaux  récitatifs 
auxquels  il  ne  manque  qu'une  situation  dra- 
matique plus  forte,  plus  émouvante.  La  scène 
dernière  contient  quelques  phrases  gracieu- 
ses en  duo,  et  un  joli  chœur  final;  mais  l'ou- 
vrage en  général  est  froid  et  ne  se  recom- 
mande que  par  la  partie  descriptive,  celle 
qu'il  importait  de  mettre  en  lumière ,  do 
faire  connaître  à  nos  lecteurs,  pour  rectifier  la 
fausse  opinion  que  plusieurs  peuvent  s'être 
faite  de  la  musique  du  rival  de  Gluck,  vaincu 
par  lui,  mais  non  sans  honneur. 

Diane  ET  endymion,  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  Rey  (Jean-Baptiste),  re- 
présenté à  l'Opéra  en  1791. 

DIANE  ET  L'AMOUR,  opéra-comique,  m 
sique  de  Bouvard,  rep,  à  la  cour  en  1730 

*  DIANE  ET  L'AMOUR,  opéra-ballet  en  un 
acte,  paroles  de  Moline,  musique  posthume 
d'Edelmann,  représenté  au  théâtre  des 
Jeunes-Élèves  le  6  mars  1800.  Edelmann, 
musicien  fort  distingué,  qui  fut  l'un  des  maî- 
tres de[Méhul,  se  vit  compromis  sous  la  Révo- 
lution, fut  envoyé  de  Strasbourg  à  Paris  pour 
y  être  jugé,  comparut  en  effet  devant  le  tri- 
bunal révolutionnaire  le  17  juillet  1794  et,  le 
même  jour,  monta  sur  Téchafaud. 

DIANORA,  opéra-comique  en  un  acte,  livret 
de  M.  Chantepie,  musique  de  M.  Samuel  Rous- 
seau, représenté  à  l'Opéra-Comique  le  22  dé- 
cembre 1879.  Pour  avoir  été  couronné  au  con- 
cours Crescent,  cet  ouvrage  n'a  pas  mieux 
réussi  que  tous  ceux  que  les  jurys  des  con- 
cours analogues,  ouverts  par  la  ville  de  Paris 
et  par  des  sociétés  diverses,  ont  signalés  à 
l'admiration  publique.  Le  livret  est  par  trop 
naïf.  Fantino  le  pâtre ,  ne  pouvant  décider 
Dianora  à  partager  sa  flamme,  feint  de  s'em- 
poisonner. La  belle  est  dupe  de  ce  stratagème 
et  se  rend  à  cette  marque  de  désespoir  amou- 
reux. On  n'a  pas  compris  ce  que  le  jury  avait 


ax 

: 


DIDO 


DIDO 


329 


trouvé  d'intéressant  dans  cette  partition,  dont 
la  monotonie  a  causé  la  chute  précipitée  de 
l'ouvrage. 

DIAVOLESSA  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Galuppi,  représenté  en  Italie  en  1755. 

DIAVOLO  (IL)  OU  IL  CONTE  DI  SAN-GER- 
mano,  opéra  italien  en  quatre  actes,  paroles 
de  G.  Peruzzini,  d'après  un  drame  français, 
musique  de  A.  Traversari,  représenté  au 
théâtre  Carcano,  à  Milan,  le  10  juillet  1861. 

DIAVOLO  A  QUATTRO  (il)  OSsia  LE 
DONNE  cambiate,  opéra  italien,  musique  de 
Portogallo,  représenté  à  Bologne  vers  1796. 

DIAVOLO  COLOR  DI  ROSA  (il),  opéra 
italien,  musique  de  Petrella,  représenté  au 
collège  royal  de  musique  San-Pietro  a  Ma- 
jella  en  1829. 

DIAVOLO  CONDANNATO  A  PRENDER 
MOGLIE  (il)  [le  Diable  condamné  à  prendre 
femme] ,  opéra  italien ,  musique  de  Ricci 
(Louis),  représenté  à  Naples  en  1832. 

DIAVOLO  DELLA  NOTTE  (il)  [le  Diable  de 
la  nuit],  opéra  italien,  musique  de  Bottesini, 
l'habile  contre  bassiste,  représenté  au  théâtre 
de  Sainte-Radegonde,  à  Milan,  en  décembre 
1859. 

*  DIAVOLO  ZOPPO  (il),  revue-opéra,  mu- 
sique de  Costantino  DalTArgine,  représenté 
le  10  décembre  1867  au  théâtre  Fossati,  de 
Milan. 

DICHLER  EN  Z1JN  DROOMBEELD  (DER), 

[le  Poète  et  sa  vision],  opéra  belge,  livret  de 
Henri  Conscience,  musique  de  M.  Charles 
Miry,  exécuté  dans  la  salle  Marugg,  à  Bruxel- 
les, en  décembre  1872. 

DIDIO  GIULIANO,  opéra  italien  en  trois 
actes ,  musique  de  Sabadini ,  représenté  à 
Plaisance  en  1687. 

DIDO,  opéra  italien,  musique  de  Andreozzi, 
représenté  à  Saint-Pétersbourg  en  1784. 

DIDO  AND  £!NEAS ,  opéra  anglais,  musi- 
que de  Purcell,  représenté  en  Angleterre  en 
1695. 

DIDON ,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
avec  prologue,  paroles  de  Mme  Gillotde  Sainc- 
tonge,musique  de  Desmarest,  représentée  à 
l'Opéra  le  5  juin  1693.  Cet  ouvrage,  entière- 
ment oublié,  se  terminait  nécessairement  par 
la  mort  de  la  reine  de  Carthage  qui  se  per- 
mettait cette  singulière  métaphore,  en  se 
frappant  d'un  poignard  : 

Perçons  au  moins  son  image, 
Puisqu'elle  est  encore  dans  mon  cœur. 


DIDON,  opéra,  musique  de  Graupner,  re- 
présenté à  Hambourg  en  1707. 

DIDON,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Marmontel,  musique  de  Piccinni,  représenté 
à  l'Académie  royale  de  musique  le  î"  dé- 
cembre 1783.  Le  quatrième  livre  de  l'Enéide 
et  la  tragédie  de  Didon,  par  Lefranc  de  Pom- 
pignan,  ont  fourni  le  plan  et  les  situations  de 
cet  ouvrage.  La  musique  fit  une  si  grande 
impression  à  la  cour  de  Fontainebleau,  que 
Louis  XVI  voulut  l'entendre  trois  fois  de 
suite.  Les  mélodies  sont  pleines  de  grâce  et 
de  tendresse,  et  les  accompagnements  offrent 
une  harmonie  pure  et  élégante.  Le  rôle  de 
Didon  est  admirablement  traité.  La  grande 
scène  :  Non!  ce  n'est  plus  pour  moi,  c'est  pour 
lui  que  je  crains,  est  un  chef-d'œuvre  ;  quant 
à  l'air  :  Ah!  que  je  fus  bien  inspirée ,  il  figure 
à  bon  droit  dans  tous  les  recueils  classiques. 

DIDON ,  opéra  sérieux  en  trois  actes ,  mu- 
sique de  Storace,  représenté  au  théâtre  de 
Drury-Lane,  à  Londres  en  1792. 

DIDON,  grand  opéra  allemand,  musique 
le  Klein,  écrit  vers  1823. 

DIDON,  opéra  allemand,  de  Lampert,  re- 
présenté à  Gotha  au  mois  d'avril  1845. 

didon,  opéra-bouffe  en  deux  actes  et  qua- 
tre tableaux,  paroles  de  M.  Belot,  musique 
de  M.  Blangini  fils ,  représenté  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  5  avril  1866.  C'est  encore  une 
parodie  de  l'histoire  de  la  reine  de  Carthage. 
Les  titres  des  tableaux  sont  les  suivants  .- 
1"  les  Anthropophages  ;  2°  le  Bouclier  de  la 
vertu;  3°  la  Grotte  mystérieuse  ;  4°  le  Bûcher 
de  l'amour.  Chacun  de  ces  tableaux  sert  de 
prétexte  aux  farces  les  moins  attiques.  Il  y  a 
des  marques  de  talent  dans  la  musique,  un 
bon  duo  entre  Énée  et  Didon,  ainsi  que  quel- 
ques airs  rythmés  avec  verve;  mais  un 
compositeur  qui  porte  le  nom  de  l'auteur  de 
tant  de  gracieux  et  poétiques  nocturnes  ne 
devrait  pas  s'abaisser  à  ce  genre  de  pièces. 
Chanté  par  Désiré,  Tayau,  Mlles  Silly,  Zulma 
Bouffar ,   Théric  ,  Valentine. 

DIDON  ET  ÉNÉE,  grand  opéra  suédois, 
musique  de  Kraus ,  représenté  à  Stockholm 
en  1792. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
musique  de  Cavalli,  représenté  à  Venise  en 
1641. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
musique  de  P.  Mattioli,  représenté  à  Bologne 
en  1656. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 


330 


DIDO 


DIDO 


paroles  de  Métastase,  musique  de  Galuppi, 
représenté  à  Naples  vers  1724. 

Ce  fut  en  1724  que  Métastase  fit  représen- 
ter, à  Naples ,  la  tragédie  de  Didone  abban- 
donata,  qui  excita  un  enthousiasme  univer- 
selle poète  a  suivi  exactement  le  récit  de 
Virgile.  Ce  sujet,  souvent  traité  parles  ima- 
giers et  les  peintres  sur  vélin  du  moyen  âge, 
venait  de  défrayer  les  livres  imprimés  au 
xvie  siècle,  dans  lesquels  les  ystoires  de  Didon 
et  d'JEneas  sont  représentées  dans  de  nom- 
breuses gravures  sur  bois.  On  voit  que, 
dès  l'apparition  du  drame  lyrique,  le  théâtre 
s  empare  du  personnage  de  Didon  ;  mais  la 
pièce  de  Métastase  resta  pendant  un  siècle 
entier  en  possession  de  l'intérêt  public  sur 
toutes  les  scènes  de  l'Italie,  et  fut  mise  en 
musique  par  plus  de  quarante  compositeurs 
de  talent.  La  matière  est  inépuisable.  Ce  qu'il 
y  a  de  remarquable  dans  cet  opéra ,  qui  fut 
presque  le  début  du  grand  poète ,  c'est  qu'il 
ne  renferme  que  des  airs.  Plus  tard  il  intro- 
duisit des  duetti  et  des  chœurs  dans  ses  ou- 
vrages, mais  ce  fut  toujours  avec  une  re- 
grettable réserve.  Tel  était  le  goût  à  cette 
époque.  Une  belle  déclamation,  expressive 
et  harmonieuse ,  était  considérée  comme  le 
principal  attrait  de  la  partie  musicale.  Voici 
l'indication.de  ces  airs  : 

Dans  le  premier  acte,  les  airs  d'Enea  : 
Dovrei....  Ma  no...;  de  Selene,  Diro,  che  fida 
sei;  de  Didone,  Son  Megina,  e  sono  amante  ; 
d'Osmida,  Tu  mi  seorgi  al  gran  disegno, 
de  Jarba,  Fra  lo  splendor  del  trono  ;  d'Araspe, 
5e  dalle  stelle  tu  non  sei  guida;  d!Enea, 
Quando  sapraî,  chi  sono  ;  de  Jarba ,  Son  quel 
fiume,  che  gonfio  d'umori;  de  Didone,  Non  ha 
ragione,  ingrato. 

Dans  l'acte  second,  les  airs  de  Selene  : 
Ardi  per  me  fedele;  de  Didone ,  Ah!  non  las- 
ciarmi ,  no  ;  de  Jarba ,  Fosca  nube  il  sol  rico- 
pra  ;  d'Araspe  ,  Tacerà  ,  se  tu  lo  brami , 
d'Enea,  Tormento  il  piû  crudele;  de  Selene, 
Ogni  amator  suppone  ;  de  Jarba,  Chiamami 
pur  cosi ;  de  Didone,  Va  lusingando  Amore. 

Dans  le  troisième  acte ,  les  airs  de  Jarba  : 
La  caduta  d'un  régnante;  d'Osmida,  Quando  ' 
fonda,  che  nasce  dal  monte;  d'Enea,  A  trion- 
far  mi  chiama;  de  Selene,  lo  d' amore,  oh  Dio! 
mi  moro;  de  Didone,  Va  crescendo;  de  Jarba, 
Cadra  fra  poco  in  cenere  :  de  Didone,  Vado... 
Ma  dove?  Oh  Dio  !  Le  long  récitatif  et  l'air  de 
Neptune  qui  servent  de  finale ,  Tacete,  o  mie 
procelle. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Sarri,  re- 


présenté au  théâtre  San-Bartolomeo,  à  Ve- 
nise, en  1724. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Scarlatti, 
représenté  à  Rome  en  1724. 

DIDONE  ABBANDONATA ,  opéra  italien , 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Albinoni, 
représenté  à  Rome  en  1725. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Vinci ,  re- 
pr.  à  Rome  au  théâtre  délie  Dame  en  1730. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Schiassi, 
représenté  à  Bologne  en  1735. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Duni,  re- 
présenté en  Italie  vers  1739. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  J.-A.-P. 
Hasse,  représenté  à  Dresde  en  1742. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Porpora, 
représenté  vers  1742. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Jomelli, 
représenté  à  Vienne  en  1745. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Manna,  re- 
présenté à  Venise  en  1751. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Perez,  re- 
présenté à  Gênes  en  1751. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Ciampi 
(Legrenzio-Vincenzo),  représenté  à  Londres 
en  1754. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  itanen, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Bernasconi, 
représenté  à  la.  cour  de  Bavière  en  1756. 

DIDONE  ABBANDONATA  (la)  ,  opéra  ita- 
lien ,  paroles  de  Métastase ,  musique  de 
Traetta,  représenté  à  Parme  en  1764. 

didone  abbandonata,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Schwan- 
berg,  représenté  à  Brunswick  en  1765. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  François 
Zanetti ,  représenté  à  Livourne  en  1766. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Sarti ,  re- 
présenté à  Venise  en  1767. 
DIDONE   ABBANDONATA,   opéra  italien. 


DIDO 


DIFF 


331 


paroles  de  Métastase,  musique  de  Piccinni, 
représenté  à  Naples  vers  1767. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Majo,  re- 
présenté à  Naples  en  1769. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Mortellari, 
représenté  à  Naples  en  1771. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Colla  (Jo- 
seph)^ représenté  à  Turin  en  1773. 

didone  abbandonata,  opéra  italien , 
paroles  de  Métastase,  musique  de  D.  Mom- 
belli ,  représenté  à  Crescentino  en  1775. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien  en 
deux  actes,  paroles  de  Métastase,  musique 
de  Schirer,  représenté  à  Naples  en  1776. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Schuster, 
représenté  à  Naples  en  1776.  Il  en  refit  la 
musique  et  cet  ouvrage  fut  donné  de  nou- 
veau à  Naples  en  1779. 

DIDONE  ABBANDONATA  (la),  opéra  ita- 
lien, paroles  de  Métastase,  musique  de  Pi- 
ticchio  (François),  rep.  à  Brunswick  en  1780. 

didone  abbandonata,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Ottani,  re- 
présenté au  théâtre  de  Forli  vers  1780. 

DIDONE  ABBANDONATA ,  opéra  italien , 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Anîossi, 
représenté  à  Naples  en  1785. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  P.  Gu- 
glielmi,  représenté  à  Venise  en  1785. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase ,  musique  de  Gazza- 
niga,  représenté  à  Venise  en  1787. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Federici , 
représenté  à  Londres  vers  1794. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Paisiello, 
représenté  à  Naples  vers  1797. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  do  Métastase,  musique  de  Kozeluch, 
représenté  à  Vienne  vers  1795. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Paër,  re- 
présenté au  théâtre  de  la  Cour,  à  Paris,  en 

1810. 

didone  abbandonata  ,  cantate  compo- 
sée par  Rossini,  pour  Esther  Mombelli,  en 
1811. 


DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Reissiger, 
représenté  à  Dresde  en  1823. 

DIDONE  ABBANDONATA,  opéra  italien, 
paroles  de  Métastase,  musique  de  Merca- 
dante,  représenté  à  Turin  en  1823. 

DIDONE  DELIRANTE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  C.  Pallavicino ,  représenté  à  Ve- 
nise en  1686. 

DIE  PILGER  (les  Pèleriiis),  opérette  alle- 
mande en  trois  actes,  musique  de  Max  Wolff, 
représentée  à  Vienne,  au  théâtre  An-der- 
Wien,  le  6  septembre  1872. 

*  DIEF  IN  HUIS  (een),  opéra-comique  fla- 
mand en  un  acte,  musique  de  M.  Florimond 
Van  Duyse,  représenté  à  Anvers  en  186 1. 

DIEM  LA  ZINGARA,  opéra  italien,  musi- 
que d'Emilio  Bozzano,  représenté  avec  suc- 
cès le  20  juin,  au  théâtre  Doria  de  Gênes 
en  1872. 

DIESMAL  HAT  DER  MANN  DEN  WILLEN 
[Cette  fois,  l'homme  est  le  maitrê\,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Ordonetz,  né  dans  la  pre- 
mière moitié  du  xvme  siècle. 

DIEU  ET  LA  bayadère  (le),  opéra-bal- 
let en  deux  actes,  paroles  de  Scribe,  musique 
de  M.  Auber,  représenté  à  l'Académie  royale 
de  musique  le  13  octobre  1830.  Autant  Fe- 
nella  avait  excité  un  intérêt  sympathique 
dans  la  tragédie ,  dont  elle  a  été  la  victime, 
autant  la  Bayadère  a  su  captiver  le  public 
par  des  impressions  toutes  différentes.  Sans  le 
succès  de  Fenella,  malheureuse  et  désolée, 
nous  n'aurions  pas  eu  la  piquante  et  vive 
Zoloé.  L'ouverture  de  cet  opéra  est  une  des 
jolies  pièces  instrumentales  du  compositeur. 
Nous  citerons,  parmi  les  morceaux  les  plus 
remarqués,  le  petit  duo  pour  ténor  et  so- 
prano :  Aux  bords  heureux  du  Gange ,  chanté 
par  Nourrit  et  Mme  Damoreau.  Levasseur 
joua  le  rôle  du  juge  Olifour.  M"e  Tagliom 
électrisa  la  salle  par  sa  légèreté  et  ses  grâces 
décentes.  Elle  était  secondée  par  Ml  le  No- 
blet.  Cet  ouvrage  n'a  jamais  quitté  le  réper- 
toire. 

DIEUX  RIVAUX  (les)  OU  LES  FÊTES  DE 
CYTHÈRE,  opéra-ballet  en  un  acte,  paroles 
de  Briffaut  et  Dieulafoy,  musique  de  Ber- 
ton,  Kreutzer,  Persuis  et  Spontini.  Il  fut 
représenté  à  l'Académie  royale  de  musique, 
à  l'occasion  du  mariage  du  duc  de  Berry,  le 
21  juin  1816. 

DIFFA  (la.),  opéra-bouffe  en  trois  actes» 


332 


DMA 


DIMI 


musique  d'Albert  Grand,  représenté  à  Oran 
le  24  février  1872.  Le  sujet  est  algérien  ;  cet 
ouvrage  a  obtenu  un  succès  local. 

DILETTANTE  D'AVIGNON  (le)  ,  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  d'Hoffman  et  de 
Léon  Halévy,  musique  de  F.  Halévy ,  repré- 
senté pour  la  première  fois  à  Paris  le  7  no- 
vembre 1829.  Le  littérateur  Hoffman,  le  col- 
laborateur de  Méhul  et  de  Grétry,  goûtait 
peu  la  musique  italienne ,  et  son  antipathie 
lui  avait  inspiré  une  spirituelle  boutade  que 
Léon  Halévy  arrangea  pour  la  scène  de 
l'Opéra-Comique.  Faisant  allusion  à  l'insi- 
gnifiance des  livrets  italiens,  Hoffman  pro- 
posait au  maestro  de  mettre  en  musique  ces 
vers  attribués  ironiquement  à  Malebranche  : 
Il  fait  en  ce  beau  jour  le  plus  beau  temps  du  monde, 
Pour  aller  à  cheval  sur  la  terre  et  sur  l'onde. 

Ce  qu'il  y  a  de  singulier,  c'est  que  le  maestro 
Halévy  a  réussi  à  déguiser  ce  distique  gro- 
tesque sous  une  fort  jolie  musique.  L'ouver- 
ture est  élégante  ;  le  chœur  syllabique,  Vive 
l'Italie,  est  plein  de  verve,  et  le  compositeur 
a  rendu  des  points  au  caustique  Hoffman, 
en  terminant  son  Dilettante  par  un  canon  sur 
l'air  :  Malbrough  s'en  va-t-en  guerre. 

DILETTANTI  DE  HAUT  PARAGE  (les) 
OU  LA  RÉPÉTITION  D'UN  OPÉRA-BOUFFE, 

opéra-comique  allemand,  musique  de  Albert 
Lortzing.  Ce  compositeur  de  mérite  écrivit 
cet  ouvrage  pour  le  Grand-Théâtre  deFranc- 
fort-sur-le-Mein,  où  il  obtint  beaucoup  de 
succès  en  1840. 

DILIGENZA  (la),  opéra  italien,  musique  de 
J.  Mosca,  représenté  à  Naples  vers  1812. 

DILUVIO  universale  (il),  opéra,  musi- 
que de  Donizetti ,  représenté  à  Naples  en 
1830. 

dimanche  ET  LUNDI,  opéra-comique  en 
un  acte,  livret  de  M.  Henri  Gillet,  musique 
de  M.  Deslandres,  représenté  au  théâtre  de 
l'Athénée  le  21  octobre  1872.  Le  livret  est 
une  paysannerie  agréable.  Elle  est  un  peu 
invraisemblable,  puisqu'on  fait  accroire  à  une 
villageoise  qu'elle  a  dormi  quarante-huit 
heures.  La  musique  est  gracieuse,  spirituelle 
et  bien  appropriée  aux  situations  de  la  pièce. 
Il  serait  à  souhaiter  que  les  opéras-comiques 
en  un  acte  et  les  opérettes  restassent  dans 
la  mesure  que  les  auteurs  ont  observée  dans 
ce  petit  ouvrage  qui  n'est  pas  un  chef-d'œu- 
vre assurément,  mais  qu'on  entend  avec  plai- 
sir. Le  public  a  fait  répéter  une  chanson  à 
boire,  et  a  fait  bon  accueil  aux  autres  mor- 
ceaux de  la  partition. 


*  DIMANCHE  MATIN ,  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  M.  Schjelderup,  repré- 
senté à  Munich  en  1893. 

DIMITRI,  opéra  en  cinq  actes  et  sept  ta- 
bleaux, livret  de  MM.  Henri  de  Bornier  et  Ar- 
mand Silvestre,  musique  de  M.  Victorin  .fon- 
cières, représenté  à  l'Opéra-National-Lyrique 
(Gaîté)  le  5  mai  1876.  Les  auteurs  de  la  pièce  ont 
fait  un  opéra  de  la  tragédie  de  Schiller  restée 
inachevée  et  intitulée  :  Démétrius.  Dimitri,  sous 
le  nom  de  Vasili,  a  été  élevé  dans  un  monas- 
tère qu'il  a  quitté  pour  suivre  Vanda;  cette 
femme  voulait  en  faire  l'instrument  de  son 
ambition.  Mais  Dimitri  a  conçu  une  passion 
sincère  pour  Marina,  fiancée  au  comte  de 
Lysberg.  Il  a  tué  le  comte  en  duel,  et,  plongé 
dans  un  cachot,  il  en  a  été  tiré  par  Vanda.  Le 
comte  de  Lusace  révèle  au  prieur  du  monas- 
tère que  ce  jeune  Vasili  dont  il  lui  a  confié 
l'éducation  n'est  autre  que  Dimitri,  le  fils  du 
tzar  Ivan  ;  que  Boris  a  usurpé  le  trône  et  rè- 
gne dans  Moscou,  que  le  moment  est  venu  de 
le  renverser  et  de  rendre  la  couronne  à  l'héri- 
tier légitime.  Dimitri  fait  connaître  ce  secret 
à  Marina  et  lui  demande  de  se  rendre  au 
château  de  Wiksa,où  la  tzarine  Marpha,  veuve 
d'Ivan  IV,  pleure  son  fils  qu'elle  croit  mort  et 
est  captive  de  Boris.  Le  comte  de  Lusace  les 
surprend  au  moment  où  ils  échangent  leurs 
serments  d'amour. 

Au  deuxième  acte ,  le  comte  de  Lusace  an- 
nonce à  Vanda  que  Dimitri  va  être  reconnu 
roi  et  qu'il  faut  qu'elle  obtienne  sa  foi  pour 
monter  avec  lui  sur  le  trône.  Resté  seul  avec 
le  jeune  prince,  il  l'exhorte  à  abandonner  Ma- 
rina et  fait  tous  ses  efforts  pour  faire  dominer 
dans  son  âme  la  passion  du  pouvoir  et  l'am- 
bition. Le  roi  de  Pologne,  arbitre  alors  des 
destinées  de  la  Russie,  se  déclare  le  protec- 
teur des  droits  de  Dimitri  contre  l'usurpateur 
Boris ,  et  lui  conseille  d'épouser  Vanda. 

Au  troisième  acte,  Marina  est  auprès  de 
la  tzarine  Marpha  ;  elle  lui  apprend  que  sou 
fils  vit  encore  et  qu'il  lui  a  juré  sa  foi.  Mar- 
pha passe  tour  à  tour  des  transports  de  la 
joie  aux  angoisses  du  doute.  Job,  archevêque 
de  Moscou  et  ami  de  Boris,  vient  dire 
Marpha  qu'un  aventurier  prétend  être  son 
fils  et  qu'elle  doit  le  désavouer.  Marpha, 
quoique  hésitant  intérieurement,  est  dési- 
reuse de  se  venger  de  Boris.  Elle  congédie 
l'archevêque  en  lui  laissant  croire  que,  loin 
de  désavouer  Dimitri,  elle  le  reconnaîtra  pour 
son  fils.  Dans  un  second  tableau,  Dimitri  se 
plaint  au  prieur  de  s'être  laissé  arracher  le 
serment  d'épouser  Vanda,  il  est  vrai,  pour 
sauver  sa  patrie  et  sa  mère.  Un  soulèvement 


DIMI 


DIMI 


333 


militaire  a  lieu  contre  Boris,  qui  est  tué  dans 
son  palais. 

Au  quatrième  acte,  on  célèbre  l'avène- 
ment de  Dimitri,  et  Lusace  porte  la  santé 
de  la  nouvelle  tzarine,  Vanda.  Dimitri  l'ar- 
rête. Lorsque  la  foule  s'est  éloignée,  Lu- 
sace raconte  au  nouveau  tzar  sa  propre  his- 
toire :  quinze  ans  auparavant,  Boris  était  ré- 
gent de  Russie  ;  il  restait  deux  fils  du  tzar 
Ivan;  l'aîné  mourut;  son  frère  devait  régner. 
Boris  proposa  pour  une  forte  somme  à  Lusace 
de  tuer  Dimitri.  Ce  crime  fut  commis,  et 
comme  le  prix  du  meurtre  ne  fut  pas  payé, 
Lusace  choisit  un  enfant  parmi  ses  esclaves, 
le  fit  élever  secrètement,  avec  la  pensée  d'en 
faire  un  tzar.  Cet  enfant,  connu  longtemps 
sous  le  nom  de  Vasili,  n'est  autre  que  le  tzar 
lui-même,  qui  doit  épouser  Vanda  ou  être  dé- 
claré par  Lusace  un  esclave,  fils  d'esclave. 
A  ce  récit,  Dimitri  frappe  le  comte  de  son 
poignard.  Sur  ces  entrefaites,  Vanda  arrive, 
se  précipite  sur  le  corps  de  son  père  et  té- 
moigne qu'il  respire  encore.  Marpha  entre 
sur  la  scène  et  voit  emporter  le  corps  de  celui 
qui  a  tué  son  fiis.  Resté  seul  avec  Marpha, 
Dimitri  l'interroge,  lui  demande  s'il  est  bien 
son  fils.  Il  se  refuse  à  paraître  devant  le  peu- 
ple qui  réclame  sa  présence,  si  Marpha  ne  lève 
ses  doutes. 

Dans  l'acte  cinquième,  Vanda,  le  cœur  dé- 
voré par  la  jalousie,  profère  des  menaces 
contre  les  deux  amants  qui  semblent  con- 
fiants dans  leur  fortune  heureuse;  Lusace  pa- 
raît sur  les  marches  de  l'église  ;  il  n'est  pas 
mort  de  sa  blessure.  Il  fait  répandre  dans  le 
peuple  le  bruit  de  l'usurpation  du  trône  par 
un  faux  Démétrius,  le  fils  d'un  esclave,  un 
moine  apostat,  et,  lorsque  le  couronnement  du 
tzar  va  avoir  lieu,  l'archevêque  Job  arrête  Di- 
mitri, lui  fait  connaître  les  doutes  dont  sa 
naissance  est  l'objet  dans  le  peuple  et  demande 
à  Marpha  de  jurer  sur  l'Évangile  et  sur  la 
croix  que  le  tzar  est  bien  son  fils.  Mon  fils, 
dit-elle;  hélas!  et  elle  répète  très  poétique- 
ment les  propres  termes  dans  lesquels  Dimi 
tri  l'aidait  à  vaincre  ses  doutes  : 

Si  Dieu,  Marpha,  qui  nous  compte  les  heures, 
Te  l'a  ravi,  ton  espoir,  ton  enfant, 
Je  ne  prends  rien  à  ce  fils  que  tu  pleures, 
Je  ne  prends  rien  au  noble  fils  d'Yvan. 
Elle  hésite  encore,  et  ce  moment  d'hésita- 
tion précipite   le    dénoûment.   Lusace   armé 
d'une  arquebuse  paraît  au  balcon  du  Kremlin; 
Vanda  lui  indique  du  doigt  Dimitri.  Marpha 
l'aperçoit,  s'élance  vers  l'église  pour  jurer;  le 
coup  part,  Dimitri  tombe  et,  en   expirant, 
s'écrie  :  Marina!   ma   mère,   hélas!  la  vérité, 
mon  Dieu,  toi  seul  me  la  diras! 


Le  drame,  comme  on  le  voit,  est  compliqué 
plutôt  qu'obscur.  Bien  des  spectateurs  ne 
l'ont  pas  compris  tout  de  suite,  ce  qui  est  une 
preuve  que  l'exposition  laisse  à  désirer.  La 
forme  littéraire  en  est  trop  négligée.  Une  re- 
cherche excessive  de  l'effet  pittoresque,  des 
hors-d'œuvre  développés,  des  chœurs  en  lan- 
gue grecque  ont  plutôt  nui  à  l'intérêt  de 
l'action  qu'ils  ne  lui  ont  servi.  Néanmoins  les 
situations  sont  fortes  et  on  sent  que  le  souffle 
de  Schiller  a  passé  par  là. 

La  partition  est  l'œuvre  d'un  musicien  fort 
habile,  doublé  d'un  homme  d'esprit.  Les 
récitatifs  sont  phrasés  et  accentués  avec  in- 
telligence et  une  volonté  de  les  rendre  expres- 
sifs qui  ne  se  dément  nulle  part.  Quant  au 
style  et  à  la  perception  idéale  familière  au 
compositeur,  ils  accusent  l'influence  des  théo- 
ries et  des  exemples  du  maître  de  Bayreuth. 

Quoi  qu'il  en  soit,  une  harmonie  torturée, 
des  passages  chromatiques  employés  dans 
le  mouvement  contraire,  les  tonalités  bri- 
sées systématiquement,  un  usage  perpétuel 
d'altération,  des  notes  tenues  qui  n'ont  qu'une 
analogie  très  éloignée  avec  le  ton  des  autres 
parties,  ce  ne  sont  pas  là  des  éléments  de 
beauté  ;  en  eux-mêmes,  ils  en  sont  la  négation. 
Toutefois,  il  n'est  rien  que  le  goût  ne  puisse 
transformer,  et  bien  des  maîtres  ont  poussé 
l'audace  aussi  loin  que  possible  sans  compro- 
mettre l'art  véritable.  Ceux  qui  connaissent 
le  vieil  Haydn  le  savent  bien.  Il  ne  s'agit  pas 
seulement  de  poser  des  problèmes,  il  faut  les 
résoudre.  Il  ne  faut  pas  entreprendre  des  sauts 
périlleux  si  on  n'est  pas  sûr  de  retomber  sur 
ses  pieds.  Un  trop  grand  nombre  de  morceaux 
ont  été  conçus  et  exécutés  d'après  cette  théo- 
rie qui  remplace  le  jugement  de  l'oreille  et 
le  goût  par  des  idées  a  priori,  par  des  efforts 
d'imagination  en  dehors  du  domaine  de  l'art 
musical.  Ces  morceaux  sont,  dans  le  premier 
acte,  le  chœur  des  tsiganes,  le  double  chœur  : 
Sainte  patronne;  dans  le  second,  le  chœur  de 
femmes  :  Palais  plein  de  lumière  ;  l'air  de  Lu- 
sace :  Pauvre  femme  ;  dans  le  troisième,  les 
strophes:  Regardes  dans  les  campagnes  vertes; 
l'air  de  ballet,  la  Kolomyika;  dans  le  qua- 
trième acte,  le  duo  :  Voici  la  vérité.  Pour  en 
finir  avec  la  critique,  on  pourrait  trouver  que 
le  duo  de  Marina  et  de  Dimitri  dans  le  pre- 
mier acte  manque  de  distinction,  que  le  motif 
du  finale  du  deuxième  acte  :  Amour,  verse  en 
mon  âme,  est  un  peu  commun,  comme  aussi 
l'air  de  Vanda  au  cinquième  acte  :  Tout  à 
l'heure,  à  cette  fenêtre,  où  se  trouvent  des 
fausses  relations  qui  ne  charmeront  jamais 
les  oreilles  de  personne.  Le  mérite  du  com- 


334 


DIMI 


DINA 


positeur,  sa  sensibilité  et  son  intelligence  de 
l'art  dramatique  se  manifestent  pleinement 
dans  les  autres  parties  de  l'ouvrage,  dont  les 
plus  appréciées  sont  :  le  cantabile  de  Marina  : 
Vasili,  mon  seul  amour;  la  prière  :  Exauce- 
nous,  Seigneur;  le  début  du  duo  de  Lusace  et 
du  prieur  ;  la  rêverie  de  Marina:  Pâles  étoiles; 
les  couplets  de  Lusace  :  J'ai  pour  toute  philo- 
sophie, qui  sont  réussis  et  montrent  quelles 
seraient  les  aptitudes  du  compositeur  pour  le 
genre  de  l'opéra-comique  s'il  ne  préférait  pas 
la  nébuleuse  esthétique  allemande  au  goût 
français,  aussi  brillant  que  solide,  aussi  délicat 
que  sûr.  Je  signalerai  encore  comme  un  duo 
d'un  bon  accent  dramatique  celui  de  Marina 
et  de  Marpha  :  Pourquoi  parler  d'espérance  ? 
l'arioso  pathétique  de  Marpha:  Mon  fils!  il 
est  mon  fils!  dont  la  répétition  du  thème  à 
l'octave  grave  produit  un  bel  effet  si  l'artiste 
possède  une  voix  de  contralto  suffisante;  le 
ballet  hongrois  et  une  jolie  valse  en  fa.  Le 
chœur  qui  suit  est  d'une  bonne  sonorité. 
Quant  à  la  chanson  slave,  ce  n'est  qu'un 
pont-neuf  qui  se  dissimule  mal  derrière  l'ar- 
mure de  la  clef  et  les  doubles  dièses.  La  ro- 
mance de  Dimitri  :  Si  Dieu,  Marpha,  qui  nous 
compte  les  heures, est  expressive;  on  aurait  pu 
cependant  donner  à  cette  mélodie  une  impor- 
tance en  rapport  avec  la  situation  et  en  faire 
la  note  caractéristique  de  l'opéra.  Dans  le 
cinquième  acte,  presque  tout  est  à  louer.  Le 
trio  dans  lequel  Marina  et  Dimitri  chantent 
leur  amour,  tandis  que  la  jalouse  Vanda  erre 
dans  la  nuit,  en  proie  à  ses  pensées  de 
vengeance,  est  très  beau.  Le  chœur  qui  suit 
offre  dans  l'orchestre  une  marche  harmo- 
nique d'un  excellent  effet;  la  forme  sco- 
lastique  ne  l'atténue  en  rien.  Le  morceau 
qui  précède  le  finale,  d'ailleurs  fort  court,  est 
le  meilleur  de  tout  l'opéra;  c'est  la.  Marche  du 
couronnement.  Unité  dans  la  composition , 
clarté  et  puissance  de  l'harmonie,  variété  des 
détails,  instrumentation  brillante,  allure  so- 
lennelle ,  cette  marche  réunit  toutes  les  qua- 
lités requises  dans  ce  genre  de  morceaux. 
L'opéra  de  M.  Joncières  a  obtenu  un  légitime 
succès.  Distribution:  Dimitri,  Duchesne  ;  Lu- 
sace, Lasalle  ;  Job,  Gresse;  le  prieur,  Comte; 
le  roi  de  Pologne,  Lepers;  Marpha,  Mme  En- 
galli  ;  Marina,  Mlle  ZinaDalti  ;  Vanda,  Mlle  Bel- 
girard. 

*  dimitri,  drame  lyrique,  poème  de 
Mme  Czerwinka,  musique  de  M.  Anton 
Dvorak,  représenté  avec  succès  sur  le  théâtre 
National  de  Prague  en  octobre  1882. 

DIMITRI  DONSKOÏ,  opéra  russe  en  trois 


actes,  musique  de  Fubenstein,   représenté  à 
Saint-Pétersbourg  en  1852. 

*  dinah,  opéra  en  quatre  actes,  paroles 
de  MM.  Michel  Carré  fils  et  Paul  de  Chou- 
dens,  musique  de  M.  Edmond  Missa,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Comédie-Parisienne 
le  27  juin  1894.  Le  livret  de  cet  opéra  a  été 
inspiré,  dit-on,  par  la  Cymbeline  de  Shaks- 
peare.  A  la  vérité  il  n'y  paraît  guère,  et  le 
génie  du  grand  poète  n'a  guère  laissé  de 
trace  dans  ce  scénario  dépourvu  tout  à  la 
fois  de  vraisemblance  et  d'intérêt.  La  scène 
se  passe  à  Venise  au  moyen  âge.  Au  lever  du 
rideau,  nous  sommes  en  pleines  fêtes  aristo- 
cratiques :  les  gondoles  glissent  silencieuse- 
ment sur  l'onde,  tandis  que  les  chansons  ef- 
fleurent les  lèvres  des  belles  courtisanes.  Tout 
à  coup,  une  querelle  éclate  entre  deux  jeunes 
seigneurs,  Mentano  et  Pachimo,  le  premier 
amoureux  et  aimé  de  la  belle  Dinah,  tandis 
que  le  second,  amant  rebuté,  ne  cherche  qu'à, 
se  venger.  La  querelle  s'envenime,  et  les 
deux  rivaux  en  viennent  aux  mains.  Un  ami 
les  sépare  au  moment  où  l'épée  de  Mentano 
vient  de  tomber  sous  un  furieux  coup  de  son 
adversaire.  Celui-ci  offre  alors  une  gageure  à 
Mentano  :  il  laissera  toute  sa  fortune  entre 
ses  mains  si,  dans  vingt-quatre  heures,  il  ne 
peut  lui  rapporter  le  bracelet  que  Dinah 
tient  de  Mentano  lui-même  et  qui  sera  la 
preuve  de  son  succès  auprès  d'elle.  Mentano 
accepte  le  pari.  Au  second  acte,  Pachimo,  qui 
n'est  pas  à  cela  près  d'une  infamie,  s'intro- 
duit  la  nuit,  clandestinement,  dans  les  appar- 
tements de  Dinah,  et  lui  vole  le  fameux  bra- 
celet. Puis,  à  l'heure  dite,  il  le  montre  à 
Mentano,  qui  perd  ainsi  sa  fiancée  et  sa  for- 
tune. A  partir  de  ce  moment,  l'action  devient 
tellement  obscure  et  embrouillée  qu'il  est 
impossible  d'y  rien  comprendre.  Toujours 
est-il  que  Mentano  et  Dinah  finissent  par 
s'expliquer,  et  qu'au  moment  où  on  s'y  at- 
tend le  moins,  Pachimo,  provoqué  en  duel 
par  un  ami  de  Mentano,  Philario,  est  tué  par 
celui-ci.  Ici  finit  la  pièce.  La  musique,  par 
malheur,  n'est  pas  faite  pour  excuser  les  dé- 
fauts de  celle-ci  :  aussi  confuse  que  le  livret, 
elle  offre  le  plus  singulier  mélange  de  style 
orné  et  d'aspirations  -wagnériennes  qui  se 
puisse  concevoir.  Tout  le  rôle  de  la  courtisane 
Flora  est  écrit  à  l'italienne,  comme  la  chanson 
du  premier  acte  et  l'air  désespérément  banal 
du  troisième,  mais  dans  le  mauvais  style  ita- 
lien, que  ne  relèvent  point  la  grâce  des  con- 
tours et  la  saveur  de  l'idée.  Pour  tout  le 
reste,  on  tombe  dans  un  empâtement  mu- 
sical sans  intérêt  et  sans  vigueur,  dans  une 


DINE 


DION 


335 


déclamation  creuse  où  le  compositeur  semble 
avoir  pris  à  tâche  d'accumuler  sans  raison 
les  duretés  harmoniques  les  plus  cruelles,  les 
heurts  d'instruments  les  plus  fâcheux,  sans 
souci  des  oreilles  de  ses  auditeurs  et  surtout 
des  règles  les  plus  élémentaires  de  la  gram- 
maire musicale.  En  revenant  à  Shakspeare, 
premier  inspirateur  de  cette  œuvre  manquée, 
on  peut  dire  qu'il  y  a  là  dedans  beaucoup  de 
bruit  pour  rien.  La  seule  page  vraiment  inté- 
ressante delà  partition  est  un  fort  joli  mélo- 
drame qui  souligne,  au  second  acte,  le  mo- 
ment où  Dinah  se  prépare  au  sommeil.  Cela 
est  vraiment  musical  et  d'un  très  heureux 
sentiment.  Pourquoi  faut-il  que  ce  soit  si 
court  !  L'ouvrage  était  joué  par  Mlles  Marco- 
lini  (Dinah)  et  Lambrecht  (Flora),  MM.  Engel 
(Mentano),  Manoury  (Pachimo)  et  Robert 
Lafon  (Philario). 

*  DINER  DE  MADELON  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  livret  tiré  du  vaudeville  de  Dé- 
saugiers,  musique  de  Charles  Lemanissier, 
représenté  à  la  Rochelle  en  mars  1859. 

*  DINER  DE  MADELON  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  d'après  l'ancien  vaudeville  de  Dé- 
saugiers,  musique  de  M.  Lefèvre,  représenté 
au  théâtre  de  la  Monnaie  de  Bruxelles  le 
6  mars  1888. 

*  DINER  DE  madelon  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  adaptation  lyrique  du  vieux  vau- 
deville de  Désaugiers  par  M.  d'Aubran,  mu- 
sique de  M.  A.  Charles,  représenté  à  Nantes 
en  février  1894. 

*  DINER  DE  pierrot  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Millanvoye  (et de 
M.  Truffier,  de  la  Comédie-Française),  mu- 
sique de  M.  Ch.-L.  Hess,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  25  septembre  1 893.  Ce  petit  ouvrage 
n'est  que  l'adaptation  lyrique  d'une  gentille 
comédie  en  un  acte  qui,  jouée  d'abord  à 
l'Odéon  par  M.  Porel  et  Mlle  Chartier,  était 
passée  ensuite  au  répertoire  de  la  Comédie 
française,  où  elle  avait  pour  interprètes 
M.  Berr  et  Mlle  Ludwig.  C'est  un  badinage 
aimable,  sans  grande  consistance,  qui  vaut 
surtout  par  la  grâce  de  la  forme  et  la 
finesse  des  détails.  La  partition  que  M.  Hess, 
pour  son  début  scénique,  a  juxtaposée  sur 
cette  saynète,  n'est  peut-être  pas  d'une 
grande  abondance  mélodique,  mais  elle  est 
écrite  avec  soin,  avec  distinction,  et  orches- 
trée d'une  façon  délicate  et  fine.  Elle  débute 
de  la  façon  la  plus  heureuse  par  une  petite 
ouverture  charmante,  vive  et  fringante,  d'un 
Style  un  peu  rococo,  dans  laquelle  les  violons 


font  merveille,  et  qui  ajuste  la  sonorité  et'les 
proportions  voulues.  Mais  ce  n'est  pas  là  le 
seul  morceau  à  signaler  ;  il  faut  tirer  de  pair 
aussi  la  jolie  romance  de  Colombine  :  Autre- 
fois par  les  soirs  de  lune...  qui  est  d'un  tour 
plein  de  grâce  et  de  mélancolie,  le  gentil  duo 
des  époux,  les  couplets  alertes  de  Colombine  : 
Enfin,  voici  l'heure,  la  chanson  du  vin,  dont  le 
rythme  très  franc  est  bien  accompagné  par 
les  pizzicati  des  violons,  et  surtout  le  ma- 
drigal plein  de  grâce  de  Pierrot  :  Tls  sont  si 
bleus,  vos  grands  yeux  !  qui  est  d'un  sentiment 
tout  à  fait  pénétrant.  Tout  cela  est  bien  venu, 
bien  conçu,  dans  la  note  juste  et  dans  la  juste 
mesure,  sans  qu'on  puisse  reprocher  au  com- 
positeur un  écart  ou  un  excès.  Il  y  avait 
longtemps  qu'on  n'avait  vu  àl'Opéra-Comique 
un  petit  acte  aussi  gentiment  troussé.  Celui-ci 
était  joué  à  souhait  et  d'une  façon  délicieuse 
par  M.  Périer  et  Mme  Molé-Truffier. 

*  DINEROS  DEL  SACRISTAN  (LOS),  zar- 
zuela  en  un  acte,  musique  de  M.  Fernandoz 
Caballero,  représentée  au  Tivoli  de  Barcelone 
en  juin  1894. 

dioclete,  opéra  italien ,  musique  de  Or- 
giani,  représenté  au  théâtre  San-Angelo,  à 
Venise,  en  1687. 

dioclétien  ,  opéra ,  musique  de  Franck 
(Jean-Wolfgang),  repr.  à  Hambourg  en  1682. 

DIOCLÉTIEN  OU  LE  PROPHÈTE,  opéra 
anglais,  musique  de  Purcell,  représenté  à 
Londres  en  1690. 

DIOCLEZIANO,  opéra  italien ,  musique  de 
C.  Pallavicino ,  représenté  à  Venise  en  1674. 

diogène,  opéra  allemand,  musique  de 
Conradi  (Jean-Georges) ,  représenté  à  Ham- 
bourg en  1691. 

DIOGÈNE  ET  Alexandre,  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  Grétry  (non  représenté). 

DIOMEDE,  opéra  italien,  musique  de  Novi, 
représenté  en  Italie  vers  le  commeneement 
du  xvme  siècle. 

DIOMÈDE,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
avec  un  prologue,  paroles  de  Laserre,  musi- 
que de  Bertin,  représentée  par  l'Académie 
royale  de  musique  le  lundi  28  avril  1710.  Le 
personnage  de  Diomède  fut  chanté  par  Thé- 
venard. 

DIOMEDE  PUNITO  DA  ALCIDE,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Albinoni,  rep. à  Rome  en  1701. 

DIONISIO,  opéra  italien,  musique  de  Par- 
tenio,  représenté  à  Venise  en  1681. 


336 


DISE 


DISS 


*  DIONISIO,  opéra,  musique  de  Jacques- 
Antoine  Perti,  écrit  en  1707  pour  le  service  de 
Ferdinand  de  Médicis,  duc  de  Toscane. 

DIONISIO  ovvero  LA  VIRTÙ  TRION- 
FANTE  DEL  VIZIO,  opéra  italien,  musique  de 
FrancescMni ,  représenté  à  Venise  en  1681. 
Une  partie  de  la  musique  avait  été  composée 
par  Partenio. 

*  DIPLOMATES  DE  L'AMOUR  (LES),  opé- 
rette en  trois  actes,  paroles  de  MM.  H.  Ka- 
delburg  et  Cari  Dibbern,  musique  de  M.  Cari 
Dibbern,  représentée  au  théâtre  municipal  de 
Carlsbad  en  août  1888. 

DIPLOMATES    TIMIDES     (les),     Opérette, 

musique  de  M.  Frédéric  Reichel,  représentée 
en  1875  sur  le  théâtre  Royal  de  Dresde. 

DIPORTI  D'AMORE  IN  VILLA  (l),  opéra 
italien,  musique  de  Sibelli,  représenté  au 
théâtre  public  de  Bologne  en  i6Si. 

DIPORTI   D'AMORE   IN  VILLA  (i),    opéra 

italien,  musique  de  Buini,  représenté  à  Bo- 
logne en  1719. 

DIRGÉ,  opéra,  musique  de  C.-E.  Horn,  re- 
présenté à  Londres  vers  1816. 

DIRCÉ,  opéra  italien,  musique  de  A.  Péri, 
représenté  à  Reggio  en  mai  1843. 

DIRECTEUR  DE  THÉÂTRE  (le),  opéra  de 

Mozart,  représenté  souvent  sur  les  théâtres 
allemands.  Voir  l'Imprésario  (Der  Schaus- 
piel-Director). 

*  DISCIPLINE  RÉPUBLICAINE  (la),  opéra- 

comique  en  un  acte,  paroles  de  Plancher- Val- 
cour,  musique  de  Foignet  père,  représenté  au 
théâtre  Favart  le  20  avril  1794. 

DISCORDIA  FORTUNATA  (la)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Paisiello ,  représenté  à  Ve- 
nise en  1773. 

discordiaTeatrale  (la),  opéra-bouffe, 
musique  de  Asioli,  représenté  à  Milan  vers 
1786. 

DISEGNI  DELLA  DIVINA  SAPIENZA  (i) , 

oratorio ,  musique  de  Sabadini ,  représenté  à 
Parme  en  1698. 

DISERTORE  (il)  [le  Déserteur] ,  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Bianchi,  représenté  à  Ve- 
nise en  1785. 

DISERTORE  (il)  [le  Déserteur],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Tarchi,  représenté  à  Lon- 
dres en  1789. 

DISERTORE  (il),  opéra  italien,  musique  de 
Fiodo  (Vincent),  représenté  à  Rome  en  1808. 


DISERTORE  (il)  ossia  L  AMORE  FILIALE, 
opéra    semi-seria,  musique  de  J.-S.   Mayer,  . 
représenté  à  San-Mosè,  à  Venise,  en  1811. 

DISERTORE  SVIZZERO  (il),  opéra  ita-   / 
lien,  musique  de  Rossi  (Lauro),  représenté  à 
Rome  en  1832. 

DISERTORE  SVIZZERO  (il)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Pugni,  représenté  à  Milan  en 
1833. 

DISERTORE  SVIZZERO,  opéra  italien, 
musique  de  Ricci  (Louis)  et  Ricci  (Frédéric), 
représenté  à  Naples  vers  1836. 

DISERTORE  SVIZZERO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  A.  Pellegrini,  représenté  à  Como 
en  septembre  1841. 

*  DISERTORE  SVIZZERO  (il),  opéra,  mu- 
sique de  Meiners,  représenté  sur  le  théâtre 
National  de  Turin  en  1851. 

DISERTORI  FELICI  (1),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Marescalchi ,  représenté  à  Plaisance    ' 
en  1784. 

DISFATTA  DI  DARIO  (la)  [La  défaite  de 
Darius],  opéra  italien,  musique  de  Cafaro, 
représenté  à  Naples  en  1756. 

DISFATTA  DI  DARIO  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Paisiello ,  représenté  à  Rome  de 

1773  à  1776. 

DISFATTA  DI  DARIO  (la)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Traetta ,  représenté  à  Naples  en 
1778. 

DISFATTA  DI  DARIO  (la),  opéra  italien, 
musique  de  J.  Giordani,  représenté  à  Milan 
en  178S. 

DISFATTA  DI  MORI  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Gazzaniga,  représenté  à  Turin  en 
1791. 

DISPERATO  PER  ECCESSO  DI  BUON 
CUORE  (il),  opéra  italien,  musique  de  Mor- 
lacchi,  représenté  à  Dresde  en  1829. 

*  DISPETTI  AMOROSI  (1),  opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Luigi  Illica,  musique  de 
M.  Gaetano  Luporini,  représenté  le  27  fé- 
vrier 1894  au  théâtre  Royal  de  Turin. 

DISSIPATEUR  (le),  drame,  musique  de 
Conradin  Kreutzer,  représenté  à  Venise  vers 
1830. 

DISSIPATEUR  SANS  ARGENT  (le),  opéra, 
musique  de  E.-M.  Jouve,  représenté  à  Stras- 
bourg le  15  novembre  1827. 

DISSOLUTO  PUNITO  (il),  opéra  italien, 


DIVA 


DIVO 


337 


musique  de  Raimondi,  représenté  à  Rome 
vers  1818. 

DISTRISSED  INNOCENCE  Or  THE  PRIN- 
CESS  OF  PERSIA  (l'Innocence  malheureuse  ou 
la  Princesse  de  Perse) ,  opéra  anglais ,  musi- 
que de  Purcell ,  représenté  en  Angleterre  en 

1691. 

DISTRUZZIONE  DI  GERUSALEMME  (la), 

opéra  italien,  musique  de  Giordani,  repré- 
senté à  Naples  en  1788. 

DISTRUZZIONE  DI  GERUSALEMME  (la), 
opéra  religieux,  musique  de  Zingarelli ,  re- 
présenté à  Rome  en  1810. 

DISTRUZZIONE  DI  GERUSALEMME  (la)  , 
opéra  italien,  musique  de  Rastrelli  (Joseph), 
représenté  à  Ancône  en  1816 

DISTRUZZIONE  DE'  MASNADIERI,  opéra 
italien  en  un  acte,  musique  de  Diamanti,  re- 
présenté au  théâtre  de  Bologne  en  1838. 

DIVA  (la),  opéra-bouffe  en  trois  actes,  pa- 
roles de  MM.  Henri  Meilhac  et  Ludovic  Ha- 
lévy,  musique  de  M.  Jacques  Offenbach,  re- 
présenté au  théâtre  des  Bouffes-Parisiens  le 
22  mars  1869.  Les  auteurs  ont  dédié  leur  ou- 
vrage à  Hortense  Schneider,  laquelle,  dit-on, 
a  inspiré  la  pièce.  Chacun  choisit  son  Bgérie 
suivant  son  goût.  Cette  Diva  est  une  des 
quinze  demoiselles  qui  font  l'ornement  d'un 
des  magasins  de  Paris.  Elle  s'appelle  d'abord 
Jeanne  Bernard,  et  est  sur  le  point  de  se  ma- 
rier ;  son  prétendu  ne  se  présentant  point 
pour  la  conduire  à  la  mairie,  elle  se  décide 
à  aborder  la  carrière  du  théâtre  ;  elle  devient 
une  actrice  célèbre,  et  voit  défiler  à  ses  pieds 
ducs,  marquis  et  financiers.  Tout  se  termine 
comme  d'usage,  par  un  souper  et  une  bac- 
chanale dans  laquelle  on  danse  : 

Le  pas  sans  rival 
Le  pas  sans  pareil, 
Le  joli  pas  du  lézard  au  soleil. 

La  musique  est  bien  appropriée  à  un  tel  li- 
vret ;  c'est  une  suite  de  petites  phrases  ha- 
chées menu,  dépourvues  de  toute  originalité. 
Lorsqu'un  motif  se  présente  sous  la  plume 
du  compositeur,  il  le  répète  à  satiété  ;  et  ce 
motif  n'en  est  un  que  sous  le  rapport  du 
rythme  ;  ce  n'est  de  la  musique  que  dans  le 
sens  le  plus  abaissé  du  mot.  En  me  plaçant 
à  ce  point  de  vue  restreint,  je  signalerai  le 
duo  :  Je  suis  l'ami  de  Raphaël,  le  duo  des 
aides  de  camp  du  duc  de  Gerolstein  :  Nous 
avons  vu  l'Observatoire,  la  valse  chantée  par 
la  Diva,  le  choeur  des  huit  jeunes  filles  tra- 
vesties en  clairons.  Il  y  a  dans  cette  parti- 


tion un  fort  joli  duetto  :  Tu  la  connais,  ma 
douce  maîtresse,  la  blonde  Lischen;  c'est  une 
tyrolienne  populaire  en  Alsace,  dont  la  mé- 
lodie poétique  a  été  déshonorée  par  le  con- 
tact impur  de  la  muse  grossière  qui  s'éter- 
nise sur  nos  théâtres  depuis  vingt  ans.  Les 
principaux  interprètes  de  la  Diva  ont  été  : 
Désiré,  Hamburger,  Bonnet,  M^es  Schnei- 
der, Thierret,  Bonelli. . 

DIVERTIMENTO    IN     CAMPAGNA    (il), 

opéra  buffa,  musique  de  Astaritta,  représenté 
à  Dresde  en  1783. 

DIVERTIMENTO  IN  CAMPAGNA  (il)  ,  opéra 
italien  en  un  acte,  musique  de  Liverati ,  re- 
présenté en  Italie  en  1790. 

DIVERTISSEMENT  THÉÂTRAL,  musique 
de  Purcell,  représenté  à  Londres  en  1683. 

DIVERTISSEMENTS  DE  L'ENDRÎAGUE  , 
comédie  de  Piron,  musique  de  Rameau,  com- 
posée pour  l'Opéra-Comique  de  la  foire  Saint- 
Germain  et  exécutée  le  3  février  1723. 

DIVERTISSEMENTS  POUR  L'ENRÔLE- 
MENT D'ARLEQUIN ,  comédie,  musique  de 
Rameau,  composée  pour  l'Opéra-Comique 
de  la  foire  Saint-Germain  et  exécutée  le  3  fé- 
vrier 1726. 

DIVERTISSEMENTS  POUR  LA  ROSE,  co- 
médie de  Piron,  musique  de  Rameau,  compo- 
sée pour  l'Opéra-Comique  de  la  foire  Saint- 
Germain  et  jouée  le  5  mars  1744. 

DIVERTISSEMENTS  POUR  LE  FAUX  PRO- 
DIGE, comédie  de  Piron,  musique  de  Rameau, 
composée  pour  l'Opéra-Comique  de  la  foire 
Saint-Germain  et  jouée  le  7  septembre  1726. 

*  DiviNA  ZARZUELA  (la),  zarzuela,  mu- 
sique de  M.  Llanos,  représentée  au  théâtre 
Martin  de  Madrid  en  octobre  1885. 

DIVISIONE  DEL  MONDO  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Legrenzi,  représenté  à  Ve- 
nise, sur  le  fameux  théâtre  San  Salvatore,  en 
1675.  Cet  opéra,  dont  le  poème  avait  été  écrit 
par  Giulio  Cesare  Corradi,  fut  monté  avec 
un  luxe  de  mise  en  scène  qui  en  faisait  un 
spectacle  merveilleux. 

•DIVORCE  DE  PIERROT  (le),  opéra-co- 
mique  en  deux  tableaux,  paroles  de 
MM.  André  Lenéka  et  Gandrey,  musique  de 
M.  N.  T.  Ravera,  représenté  au  théâtre  de  la. 
galerie  Vivienne  le  5  avril  1894. 

*  DIVORCÉE,  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Raoul  Toché,  musique  de  M.  Louis 
Varney,  représentée  à  Cabourg  le  1 1  août  1888. 

22 


338 


DJAM 


DJAM 


DIVORZIO    PERSIANO    (il)      0    IL  GRAN 

bazzaro  Dl  BASSORA,  opéra-bouffe ,  mu- 
sique de  Generali,  représenté  à  Trieste  en 
1829. 

*  Dix  contre  UN,  opérette  en  un  acte, 
musique  de  Henri  Cellot,  représentée  au  Pa- 
lais-Royal le  4  mai  1865. 

*  DIX  JOURS  AUX  PYRÉNÉES,  «  voyage 
circulaire  »  en  cinq  actes  et  dix  tableaux,  de 
M.  Paul  Ferrier,  musique  de  M.  Louis  Varney, 
représenté  à  la  Gaité  le  22  novembre  1887.  Il 
s'agit  ici  de  toute  une  petite  caravane  de 
voyageurs  qui  sont  partis  de  Paris,  sous  la 
conduite  d'un  des  agents  spécialement  pré- 
posés à  cet  effet,  pour  un  voyage  circulaire  de 
dix  jours  dans  les  Pyrénées.  Parmi  les  clients 
momentanés  de  cet  agent,  nommé  Piperlin, 
se  trouve  un  brave  pharmacien  de  la  rue  des 
Petits-Carreaux,  M.  Chaudillac,  orné  d'une 
gentille  petite  femme,  son  épouse  légitime, 
qui  est  sur  le  point  de  lui  être  infidèle. 
Celle-ci,  en  effet,  a  noué  un  commencement 
d'intrigue  avec  un  certain  Perdrigeot,  qui 
fait  partie  de  la  caravane  ;  elle  s'est  décidée  à 
retourner  subrepticement  à  Paris  avec  lui  en 
abandonnant  son  mari,  et,  au  moment  d'aller 
prendre  le  train,  elle  remet  au  garçon  d'hôtel 
une  lettre  dans  laquelle  elle  annonce  à 
M.  Chaudillac  sa  résolution.  Mais  il  se  trouve 
qu'elle  change  d'avis  avant  d'avoir  commis 
une  faute  irréparable,  et  toute  la  pièce  roule 
sur  le  sort  de  cette  lettre,  qu'elle  veut  ravoir 
avant  que  son  mari  ait  pu  la  lire,  et  que 
celui-ci,  sans  le  savoir,  promène  avec  lui  tout 
le  long  du  voyage,  laissant  la  jeune  femme 
infortunée  dans  des  transes  continuelles.  Le 
point  de  départ  était  ingénieux,  la  pièce  est 
trop  longue,  et  se  traîne  misérablement  pen- 
dant cinq  actes  dans  le  seul  but  de  dérouler 
sous  les  yeux  du  spectateur  une  série  de  ta- 
bleaux plus  ou  moins  pittoresques,  de  lui 
faire  voir  comme  une  sorte  de  grande  féerie, 
une  machine  à  décors,  à  costumes  et  à  trucs. 
La  musique  de  M.  Varney,  sans  ambition,  est 
aussi  sans  grande  saveur,  et  l'auteur  a  fait 
souvent  beaucoup  mieux.  Des  vingt  et  quel- 
ques morceaux  dont  se  compose  la  partition, 
on  n'en  peut  guère  citer  que  deux  de  quelque 
valeur,  le  petit  trio  bouffe  de  la  chasse,  pour 
trois  voix  d'hommes,  très  amusant,  et  les 
couplets  vraiment  gais  de.  Chaudillac  :  C'est 
un  bonbon  fondant,  qui  sont  accompagnés  par 
un  gentil  contrepoint  de  violons,  vivace  et 
élégant.  De  tout  le  reste  il  n'y  a  rien  à  dire. 

djamilEh,  opéra-comique  en  un  acte, 


paroles  de  M.  Louis  Gallet,  musique  de 
M.  Georges  Bizet,  représenté  à  l'Ûpéra-Co- 
mique  le  22  mai  1872.  La  donnée  du  livret, 
tirée  d'un  poème  d'Alfred  de  Musset,  Na- 
mouna,  n'était  pas  favorable  à  la  musique. 
C'est  la  destinée  de  tous  les  livrets  emprun- 
tés à  ce  poète,  le  moins  naturel  de  tous  les 
poètes,  malgré  le  matérialisme  qui  fait  le 
fond  de  ses  affabulations.  L'art  dramatique 
en  général,  la  musique  dramatique  surtout 
ne  peuvent  se  passer  des  sentiments  de  la 
nature  humaine,  et,  quelque  dissimulés  et  dé- 
guisés qu'ils  soient  par  une  mauvaise  prose 
ou  de  mauvais  vers,  ils  suffisent  souvent  à 
inspirer  le  musicien  et,  dans  tous  les  cas,  ils 
donnent  un  certain  intérêt  à  la  pièce. 
MM.  Louis  Gallet  et  Bizet  auront  été  sans 
doute  amenés,  par  l'accueil  fait  à  leur  œuvre 
collective,  à  réfléchir  sur  ses  défauts  et  à 
modifier  leur  itinéraire.  Que  peut  avoir  d'in- 
téressant ce  jeune  Égyptien,  Haroun,  qui 
change  de  maîtresse,  c'est-à-dire  d'esclave, 
chaque  mois,  qui  est  sceptique,  énervé,  en 
un  mot  qui  possède  les  qualités  morales  et 
physiques  de  ce  qu'on  appelle  sur  le  boule- 
vard «  un  petit  crevé?  »  Djamileh,  sa  der- 
nière esclave,  le  juge  plus  favorablement  et, 
au  moment  de  recevoir  son  congé,  elle  con- 
çoit pour  lui  une  passion  que  je  peux  à 
juste  titre  qualifier  d'insensée.  Haroun  ne 
la  renvoie  pas  moins.  La  jeune  personne  tient 
bon  et  obtient  du  marchand  d'esclaves  que, 
sous  un  déguisement,  elle  sera  de  nouveau 
présentée  à  son  maître.  Touché  d'une  ardeur 
si  obstinée,  Haroun  se  décide  enfin  à  aimer 
cette  créature;  il  le  dit  du  moins  et  le  ri- 
deau tombe.  A  cette  occasion ,  on  a  cru 
faire  une  chose  agréable  au  public  en  lui 
offrant  sur  la  scène  une  reproduction  du 
tableau  de  M.  Giraud:  Un  marchand  d'es- 
claves; comme  si  les  véritables  dilettanti  et 
les  gens  de  goût  se  souciaient  de  voir  cette 
gracieuse,  spirituelle  et  poétique  scène  de 
l'Opéra-Comique  transformée  en  un  marché 
de  chair  humaine  !  Au  sujet  de  ce  livret,  je 
ferai  observer  que  la  musique  prête  son 
langage  à  l'amour,  à  la  passion,  à  la  ten- 
dresse, comme  aussi  à  la  coquetterie,  à  la 
galanterie  qui  sont  des  formes  de  la  grâce; 
qu'on  la  fait  servir  aussi  trop  souvent  dans 
le  genre  bouffe  à  des  idées  grivoises  et  à  la 
gaudriole  ;  mais  j'ajouterai  qu'elle  résiste  à 
exprimer  la  volupté  charnelle  et  les  impres- 
sions grossières  de  l'amour  physique,  parce 
que  ces  choses  sont  hors  de  son  domaine  ; 
parce  que  là  il  n'y  a  ni ,  sentiments,  ni  idées, 
ni  esprit,  ni  cœur.   Quels   sont  les  cava- 


DJEL 


DJEL 


339 


Unes,  les  duos,  que  l'Orient  nous  a  envoyés î 
Quelles  sont  les  mélodies  passionnées  ou 
touchantes  qui  nous  sont  venues  du  pays  des 
harems  et  de  la  polygamie?  C'est  à  nous 
autres,  Occidentaux,  qu'il  revient  encore  de 
mettre  en  musique  les  amours  de  ces  gens- 
là,  en  leur  supposant  notre  manière  de  sen- 
tir, nos  idées,  les  caprices  de  notre  imagina- 
tion, toutes  choses  qui  leur  sont  étrangères. 
La  musique  que  M.  Georges  Bizet  a  écrite  sur 
ce  livret  est  si  extraordinaire,  si  bizarre,  en 
un  mot  si  désagréable,  qu'on  dirait  qu'elle 
est  le  résultat  d'une  gageure.  Égaré  sur  les 
traces  de  M.  Richard  Wagner,  il  a  dépassé 
son  modèle  en  bizarrerie  et  en  étrangeté. 
Que  la  mélodie  soit  absente,  passe  en«ore  ; 
c'est  la  faute  de  la  muse  qui  souffle  uu  elle 
veut  :  Spirat  ubi  vult.  Mais  que  la  succes- 
sion des  sons  et  des  accords,  que  les  procé- 
dés harmoniques  de  l'accompagnement  n'ap- 
partiennent la  plupart  du  temps  à  aucun 
système  de  composition  connu  et  classé,  c'est 
là  une  erreur  de  jugement  fort  regrettable 
chez  un  musicien  habile  comme  l'est  M.  Geor- 
ges Bizet.  La  forme  rythmique  de  l'ouver- 
ture est  des  plus  connues  et  des  plus  moder- 
nes ;  mais  la  concordance  des  sons  est  si  sin- 
gulière, que  la  musique  entendue  au  temps 
de  Ramsès  et  de  Sésostris  ne  paraîtrait  pas 
plus  extraordinaire  à  des  oreilles  modernes. 
Dans  le  cours  de  l'ouvrage,  à  peine  peut-on 
citer  une  phrase  d'un  duo  d'hommes  :  Que 
l'esclave  soit  brune  ou  blonde;  une  autre 
phrase  du  trio  :  Je  voyais  au  loin  la  mer  s'ë- 
tendre;\e  chœur  :  Quelle  est  cette  belle?  et 
quelques  lueurs  de  mélodie  et  d'expression 
dans  le  duo  final.  Le  reste  m'a  paru  hérissé 
de  dissonances  et  de  cacophonies  harmoni- 
ques, en  comparaison  desquelles  les  hardies- 
ses de  Berlioz  n'étaient  que  jeux  d'enfant. 
Distribution  :  Djamileh,  Mme  Prelly;  Ha- 
roun,  Duchesne;  Splendiano,  Potel;  un  mar- 
chand d'esclaves,  Julien. 

*  djelma,  opéra  en  trois  actes,  poème  de 
M.  Charles  Lomon,  musique  de  M.  Charles 
Lefebvre,  représenté  à  l'Opéra  le  25  mai  1894. 
Encore  une  histoire  d'Orient,  encore  un  poème 
qui  n'a  ni  sens,  ni  rime,  ni  raison,  encore  une 
de  ces  fables  dramatiques  qui  n'offrent  ni  in- 
térêt, ni  émotion  d'aucune  sorte.  C'est  l'his- 
toire d'un  jeune  et  riche  seigneur  indien, 
Raïm,  dont  la  femme  et  les  biens  sont  con- 
voités par  un  misérable  nommé  Kairam. 
Celui-ci  entraîne  Raïm  dans  une  chasse  au 
tigre,  avec  l'espoir  et  la  pensée  de  se  débar- 
rasser de  lui  d'une  façon  quelconque.  De  fait, 


Raïm  disparaît,  emporté  au  loin  par  son 
cheval  dans  une  course  folle;  puis,  blessé, 
presque  mourant,  il  est  emmené  par  des  bri- 
gands en  esclavage  (!),  et  passe  ainsi  deux 
années,  au  boutdesquellesilréussitàs'évader. 
Il  trouve  alors  le  moyen  de  revenir  chez  lui 
au  moment  où  Kairam  espère  venir  à  bout  des 
scrupules  de  Djelma,  qui  se  croit  veuve,  mais 
qui  pense  toujours  à  son  époux.  Raïm  se  fait 
reconnaître  à  elle,  et  châtie  Kairam  en  le 
tuant  d'un  coup  de  poignard.  Tels  sont  les 
lieux  communs  de  morale  scénique  que 
M.  Lefebvre  a  été  appelé  à  réchauffer  des 
sons  de  sa  musique.  Je  n'ose  dire  qu'il  y  a 
complètement  réussi,  en  dépit  de  son  talent 
fin  et  délicat,  et  j'ajoute  que  la  tâche  était  au 
moins  malaisée.  Point  d'intérêt  dans  ce 
poème,  aucune  situation  musicale,  mais  des 
incidents  presque  burlesques,  une  absence 
complète  de  sentiment  passionné,  et  la  mé- 
connaissance absolue  des  éléments  néces- 
saires à  toute  action  lyrique.  Vraiment  c'est 
bien  mal  servir  un  compositeur  que  de  lui 
offrir  un  poème  pareil,  et  faut-il  encore  savoir 
gré  au  musicien  de  l'habileté  qu'il  a  su  dé- 
ployer dans  certaines  pages  d'une  partition 
dont  la  teinte  générale  est  sans  doute  un  peu 
grise,  un  peu  monotone,  mais  dont  quelques 
épisodes  se  détachent  heureusement  de  l'en- 
semble et  lui  font  vraiment  honneur.  Ce  qui 
manque  à  cette  partition  de  Djelma,  c'est 
l'élan,  c'est  la  couleur,  c'est  le  mouvement  et 
la  verve  scéniques,  mais  je  dois  convenir  que 
ces  qualités  étaient  bien  difficiles  à  déployer 
sur  une  action  si  maigre,  si  débile  et  si  incon- 
sistante. Au  premier  acte,  très  court,  il  faut 
signaler  l'agréable  cantilène  de  Raïm  :  Tu  sais 
trop  bien  lire  en  mon  âme...  dont  l'accent  de 
tendresse  est  pénétrant,  et  le  récit  de  la 
nourrice  Ourvaci,  qui  ne  manque  ni  de  cha- 
leur ni  de  caractère.  Au  second,  on  souhaite- 
rait plus  d'élan  à  l'air  à  deux  mouvements  de 
Djelma  :  Jour  fatal.'  Mais  il  s'en  dégage  un 
sentiment  plein  de  mélancolie,  auquel  n'est 
pas  étrangère  la  tonalité  sourde  dans  laquelle 
il  est  écrit.  Un  peu  plus  loin,  son  invocation 
à  la  déesse  Lackmé  :  Est-ce  toi  dont  je  sens 
la  divine  présence  ?  se  fait  remarquer  par  son 
tour  plein  de  grâce  et  par  son  caractère  vrai- 
ment poétique;  cette  page  intéressante  est 
accompagnée  d'une  façon  heureuse,  avec  de 
discrets  arpèges  de  harpe  qui  en  font  res-  Ç 
sortir  tout  le  charme  rêveur  et  contenu.  La 
dernier  acte,  court  comme  le  premier,  n'offre 
de  saillant  que  l'hymne  à  Brahma  chanté  par 
Nouraly  ;  mais  c'est  là  la  meilleure  page  do 
l'œuvre,  une  page  d'une  belle  et  noble  inspi- 


340 


DOGT 


DOGT 


ration,  franche  d'allure,  d'un  dessin  large  et 
puissant,  qui  s'impose  à  l'attention  et  dont 
l'effet  est  immanquable.  Établi  par  la  seule 
voix  de  ténor,  le  motif  est  repris  ensuite  par 
les  trois  voix  réunies  de  Nouraly,  de  Raïm  et 
de  Djelma  et  soutenu  vigoureusement  par 
l'orchestre,  et  produit  ainsi  une  impression 
grandiose  et  pleine  de  majesté.  Le  rideau 
tombe  sur  ce  bel  ensemble,  auquel  viennent 
encore  se  joindre,  dans  le  lointain,  les  voix 
d'un  chœur  invisible.  Cela  forme  un  excellent 
Snale,  d'un  excellent  caractère.  Les  inter- 
prètes de  l'ouvrage  étaient  Mme  Caron 
(Djelma),  Mlle  Héglon  (Ourvaci),  MM.  Renaud 
(Raïm),  Saléza  (Nouraly),  Dubulle  (Kairam) 
et  Douaillier  (Eschady). 

DJIHAN-ARA,  opéra  en  quatre  actes,  livret 
de  M.  Edouard  Duprez,  musique  du  Mis  de 
Colbert-Chabannais,  représenté  sur  le  théâtre 
Duprez  en  1868. 

DO  DE  LA  rue  (les)  ,  saynète ,  paroles  de 
M.  Adam,  musique  de  M.  Rosenboom,  repré- 
sentée sur  le  théâtre  Deburau,  aux  Champs- 
Elysées,  en  septembre  1858. 

DOCTEUR  CRISPIN  (le),  adaptation  fran- 
çaise de  Crispino  e  la  Comare,  opéra-bouffe  en 
quatre  actes,  paroles  de  MM.  Nuitter  et  Beau- 
mont,  d'après  le  livret  de  Piave,  musique  des 
frères  Ricci,  représenté  au  théâtre  de  l'A- 
thénée le  18  septembre  1869.  Cette  traduction 
a  été  habilement  faite.  L'exécution  en  a  été 
convenable.  Mile  Marimon  a  parfaitement 
chanté  le  rôle  d'Annette  :  le  trio  des  basses  a 
obtenu  son  succès  ordinaire. 

*  DOCTEUR  D...  (le),  opérette  anglaise, 
musique  de  M.  Cotsford  Dicfe,  représentée  à 
Londres  en  juin  1885.  Le  livret  de  ce  petit 
ouvrage  était  misérable,  mais  la  musique, 
gracieuse  et  charmante,  dit-on,  obtint  un  vif 
succès. 

DOCTEUR  ET  L'APOTHICAIRE  (le),  opéra 
anglais,  musique  de  Storace,  représenté  à 
Londres  au  théâtre  de  Drury-Lane  en  1788. 

DOCTEUR  FAUST  (LE)r  opéra  allemand, 
musique  de  Walter,  écrit  vers  1788. 

DOCTEUR  MAGNUS  (le),  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Cormon  et  Michel  Carré,  mu- 
sique de  M.  Ernest  Boulanger ,  représenté  à 
l'Opéra  le  9  mars  1864.  Le  sujet  appartient 
au  genre  fantaisiste.  C'est  une  suite  de  scènes 
assez  décousues  et  qui  n'intéressent  que  mé- 
diocrement. Le  docteur  Magnus  est  un  pré- 
dicateur zélé ,  mais  non  infatigable  ;  après 
avoir  endormi  son  auditoire,  il  s'endort  à  son 
tour.  Son  neveu  Daniel,  jeune  étudiant  alle- 


mand, arrive  sur  ces  entrefaites  ;  il  profite  de 
ce  sommeil  général  pour  déposer  un  baiser 
sur  la  joue  d'une  fillette  nommée  Rosa,  qui 
donne  un  soufflet  à  son  voisin;  celui-ci  jette 
de  hauts  cris,  et  voilà  tout  l'auditoire  ré- 
veillé. Daniel  met  tout  le  village  sens  dessus 
dessous  ;  il  fait  libéralement  les  honneurs  de 
la  cave  de  son  oncle ,  et  des  ballots  d'un  col- 
porteur dont  il  distribue  les  marchandises 
aux  jeunes  filles;  il  grise  même  le  docteur, 
qui  raconte  ses  peccadilles  de  jeunesse.  Après 
avoir  mis  tout  le  village  en  liesse,  Daniel 
part  pour  la  guerre,  Magnus  reprend  son 
prêche  et  les  auditeurs  se  remettent  à  ron- 
fler de  plus  belle.  La  musique  a  paru  aussi  lé- 
gère que  le  livret  ;  les  couplets  du  docteur  ; 
l'allégro  du  duo  entre  Daniel  et  Rosa  :  Pour 
M.  Fritz,  ma  foi ,  tant  pis .'  un  chœur  de  bu- 
veurs et  de  jeunes  filles  choisissant  des  den- 
telles, tels  sont  les  fragments  les  plus  remar- 
qués pour  leur  facture  élégante  et  facile. 
L'ouvrage  a  été  chanté  par  Warot ,  Bonnes- 
seur  et  MUe  Levielli. 

DOCTEUR  miracle  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Léon  Battu  et  Ludovic 
Halévy,  musique  de  MM.  Lecocq  et  Bizet, 
représenté  aux  Bouffes-Parisiens  en  avril 
1857.  Ce  sont  deux  partitions  différentes  écri- 
tes sur  le  même  livret  à  l'occasion  d'un  con- 
cours ouvert  par  M.  Offenbach.  Le  jury  a  dé- 
cerné le  premier  prix  ex  œquo  à  MM.  Lecocq 
et  Bizet,  et  leurs  partitions  ont  été  exécutées 
successivement. 

docteur  mirobolan  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Cormon  et 
Trianon,  musique  de  M.  E.  Gautier,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  28  août  1860.  Le 
sujet  de  la  pièce  a  été  emprunté  à  une  co- 
médie d'Hauteroche,  intitulée  :  Crispin  méde- 
cin, et  représentée  à  l'hôtel  de  Bourgogne  en 
1674,  à  une  époque  où  Molière  avait  mis  à  la 
mode  les  plaisanteries  à  l'endroit  des  méde- 
cins. La  scène  la  plus  divertissante  est  celle 
dans  laquelle  Crispin ,  s'étant  introduit  chez 
le  docteur  Mirobolan,  est  obligé  dépasser 
pour  un  pendu,  et  se  voit  en  danger  d'être 
disséqué.  Le  jeu  des  acteurs  fait  un  peu  tort 
à  l'audition  de  la  musique,  qui  est  bien  faite 
et  porte  la  marque  d'études  fortes  et  conscien- 
cieuses. On  a  remarqué  le  quintette  de  la 
demande  en  mariage,  les  couplets  de  Géralde : 
La  joie  et  la  mélancolie  ;  l'air  de  Crispin  et  les 
couplets  du  grand  Simon.  Les  rôles  ont  été 
créés  par  Couderc,  Lemaire,  Berthelier,  Pril- 
leux,  Warot,  Duvernoy,  M^es  Lemercier, 
Révilly,  Bousquet  et  Prost. 


DOGT 

DOCTEUR  MURNER  (le),  opéra  allemand 
en  deux  actes,  musique  de  Schuster,  repré- 
senté à  Vienne  vers  1778. 

docteur  ox  (le),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Philippe  Gille  et  Mor- 
tier, musique  de  M.  Jacques  Offenbach,  re- 
présenté au  théâtre  des  Variétés  le  26  jan- 
vier 1877.  Le  sujet,  tiré  d'un  conte  de  M.  Jules 
Verne,  est  des  plus  bizarres.  Le  docteur  Ox 
arrive  dans  la  ville  de  Quiquendone,  restée 
étrangère  jusque-là  à  tout  progrès  scienti- 
fique ;  il  est  accompagné  de  son  domestique 
ou  préparateur,  nommé  Ygène.  Un  fragment 
donnera  au  lecteur  le  ton  de  cette  opérette  : 

LE  DOCTEUR  OX 

Sachez  donc,  ô  chers  inférieurs, 
Que  vous  péririez  dans  la  gêne 
Sans  les  talents  bien  supérieurs 
Du  docteur  Ox. 


Et  puis  d'Ygènel 
Sans  Ox,  Ygène  (bis), 
Que  deviendrait  l'espèce  humaine? 

Le  bourgmestre  Van  Tricasse  promet  au 
docteur  la  main  de  sa  fille;  mais  une  Circas- 
sienne,  Prascovia,  que  le  docteur  avait  sé- 
duite, survient  avec  une  troupe  de  bohémiens, 
fait  manquer  les  expériences  du  docteur,  le 
brouille  avec  Van  Tricasse  et  l'oblige  à  tenir 
sa  promesse  et  à  l'épouser.  Ce  canevas  est 
bien  faible  et  la  musique  l'est  aussi.  La  scène 
dans  laquelle  le  gaz  produit  par  le  docteur 
excite  toute  la  population,  échauffe  les  têtes 
et  trouble  les  cerveaux  des  habitants  de 
Quiquendone  n'est  pas  amusante.  On  com- 
mence, un  peu  tard  à  mon  avis,  à  se  lasser 
des  agencements  grotesques  de  syllabes  in- 
ventés par  M.  Offenbach,  tels  que  les  habi- 
tants de  Qui,  de  Qui,  de  Quiquendone ,  et 
d'entendre  chanter  dans  un  chœur  les  mots 
trente  fois  répétés  :  Le  thé  bout,  le  thé  bout  ; 
comme  aussi  de  subir  un  chant  développé  sur 
le  mot  Thesaurochrysonicochrysidès.  Les  seuls 
morceaux  qui  aient  quelque  originalité  dans 
cet  ouvrage  sont  la  légende  de  la  Guzla,  les 
couplets  du  docteur  Ox  :  Je  suis  ému  par  vos 
souhaits,  la  Marche  bohémienne,  chantée  par 
Prascovia,  ainsi  que  les  couplets  :  Tout  s'éveille 
dans  la  nature,  dans  le  premier  acte;  dans  le 
second,  le  duo  flamand  de  Prascovia  et  du 
docteur  Ox.  Chanté  par  MM.  Dupuis,  Pradeau, 
Léonce,  Baron;  Mm"  Judic,  A.  Duval,  Angèle, 
Baumaine,  etc. 

DOCTEUR  pyramide  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  livret  de  MM.  L.  Braud  et  Jala- 


DOGT 


341 


bert,  musique  de  M.  Haring,  représenté  à 
Toulouse  en  janvier  1877. 

docteur  rose  (le)  ,  opéra-bouffe  en 
trois  actes  et  quatre  tableaux,  paroles  d'E- 
mile de  Najac,  musique  de  Ricci,  repré- 
senté au  théâtre  des  Bouffes-Parisiens  le 
19  février  1872.  La  pièce  offre  bien  peu  d'in- 
térêt à  cause  surtout  de  son  invraisem- 
blance. Le  docteur  Rose  a  la  spécialité  des 
résurrections.  Il  tue  les  malades,  mais  il  les 
ressuscite.  Un  ténor  de  théâtre,  nommé  Ze- 
roli,  est  le  bourreau  des  cœurs  sensibles,  à 
Venise.  Il  délaisse  sa  camarade,  la  Gardi- 
nella,  pour  courir  de  belle  en  belle.  Il  s'in- 
troduit même  dans  le  palais  du  doge,  qui 
le  surprend  et  le  condamne  à  être  pendu. 
Zeroli  se  prépare  à  devancer  l'exécution  de 
la  sentence;  mais,  au  moment  où  il  va  se 
passer  la  corde  au  cou,  la  jolie  pupille  du 
docteur  Rose  s'attendrit  sur  son  sort,  au 
point  de  le  cacher  dans  sa  gondole  et  de  le 
faire  passer  pour  mort.  Le  docteur  Rose, 
chez  qui  Zeroli  a  été  transporté,  s'imagine 
qu'il  le  rend  à  la  vie.  Mais  le  séducteur  de 
la  dogaresse  n'a  garde  de  se  montrer,  et  le 
docteur  est  contraint  de  l'héberger,  quoi- 
qu'il fasse  la  cour  à  sa  pupille.  Par  bonheur, 
il  découvre  en  lui  un  fils  qu'il  a  eu  dans  sa 
jeunesse  et  consent  à  son  mariage.  La  mu- 
sique est  agréable  et  aurait  obtenu  du  suc- 
cès si  la  pièce  eût  été  mieux  faite.  Elle  est 
bien  inférieure  à  celle  de  Crispino  e  la  Co- 
mare,  à  celle  d'Une  folie  à  Rome  ;  mais  les 
mélodies  sont  gaies,  facilement  écrites,  et 
l'entente  de  la  scène  s'unit  à  une  verve  in- 
contestable. Je  citerai,  dans  le  premier  acte, 
le  finale  :  Il  est  mort  ;  dans  le  second,  le  trio, 
et,  dans  le  troisième,  qui  est  de  beaucoup  le 
meilleur,  une  charmante  romance  et  un  bon 
trio  bouffe.  Le  rôle  du  ténor  Zeroli  a  été 
écrit  pour  une  voix  de  soprano,  ce  qui  est 
singulier  et  même  absurde  ;  c'est  Mme  Pes- 
chard  qui  a  joué  ce  rôle  travesti.  Les  au- 
tres ont  été  joués  par  Désiré,  Berthelier, 
Mlles  Fonti,  Bonelli,  Peyron  et  Mme  Thier- 
ret. 

DOCTEUR  SANGRADO  (le), opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  d'Anseaume,  musique  de 
Duni  et  Laruette,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  13  février  1758. 

*  DOCTEUR  VIEUXTEMPS  (le),  opérette, 
musique  de  M.  Jules  Goetinck,  représentée  à 
Bruges  en  janvier  1886.  Le  compositeur  s'est 
servi  sans  façon  du  livret  que  l'excellent 
chansonnier  Gustave  Nadaud  avait  écrit  pour 


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DOM 


DOM 


lui  et  dont  il  avait  composé  lui-même  la  mu- 
sique. 

"  docteur  vieuxtemps  (le),  opérette 
de  saloa  en  un  acte,  paroles  et  musique  de 
Gustave  Nadaud,  publiée  chez  l'éditeur 
Heugel. 

*  dodici  tabarri  (i),  opéra-bouffe,  mu- 
sique de  Giuseppe  Curci,  représenté  à  Naples, 
sur  le  théâtre  du  Fondo,  en  1834. 

doje  lettere  (le),  opéra  buffa,  en  dia- 
lecte napolitain,  musique  de  Vinci,  repré- 
senté au  théâtre  de  Fiorentini,  à  Naples,  en 
1719. 

DOKTOR  UND  APOTHEKER  (der)  [le  Mé- 
decin et  l'Apothicaire],  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Ditters,  représenté  à  Vienne  en  1786. 

DOLORES,  opéra  italien,  musique  de  Au- 
teri-Manzocchi,  représenté  d'abord  à  Flo- 
rence, puis  au  théâtre  dal  Verme  de  Milan,  en 
juin  1875.  La  partition  de  ce  jeune  composi- 
teur sicilien  a  été  très  applaudie. 

*  DOLORES  (la),  opéra  espagnol  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  José  Félin,  musique  de 
M.  Tomas  Breton,  représenté  à  Madrid,  sur 
le  théâtre  de  la  Zarzuela,  en  mars  1895.  Une 
parodie  de  cet  ouvrage,  intiutlée  Delores.... 
de  cabesa  o  el  colegial  atvevido,  paroles  de 
M.  Granés,  musique  de  M.  Arnedo,  a  été 
jouée  peu  après  sur  le  théâtre  Apolo,  de 
Madrid. 

*  DOM  MENDOCE  OU  LE  TUTEUR  PORTU- 
GAIS, opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de 
***,  musique  de  Romberg ,  représenté  à 
TOpéra-Comique  le  15  février  1802. 

DOM  SÉBASTIEN  DE  PORTUGAL,  opéra 
en  cinq  actes,  paroles  de  Scribe,  musique  de 
Donizetti,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  13  novembre  1843.  Cette  parti- 
tion, pleine  de  vie,  de  chaleur  et  de  grâce, 
a  été  enterrée  par  Scribe  dans  un  poème 
lugubre,  absurde,  monotone.  Le  premier  acte 
se  passe  à  Lisbonne.  Le  roi  dom  Sébastien 
va  s'embarquer  pour  une  expédition  aven- 
tureuse en  Afrique,  laissant  son  royaume 
à  la  merci  de  ses  ennemis ,  dom  Antonio 
et  dom  Juan  de  Silva.  Le  poète  Camoëns 
sollicite  la  faveur  d'accompagner  le  roi  et 
en  même  temps  la  grâce  d'une  captive  afri- 
caine qu'on  nomme  Zaïda.  Au  second  acte, 
on  est  en  Afrique  ;  Zaïda,  rendue  à  son  père, 
le  gouverneur  de  Fez  ,  repousse  l'amour 
d'Abayaldos,  chef  d'une  tribu.  Les  indigènes 
se  préparent  à  combattre  les  Portugais.  Dans 
un   autre  tableau ,  dom  Sébastien,  vaincu, 


blessé,  va  être  massacré,  lorsqu'un  de  ses 
officiers,  dom  Enrique,  se  donne  pour  le  roi  et 
tombe  frappé  à  sa  place.  Mais  ce  n'est  pas 
assez  d'un  seul  dévouement  ;  Zaïda ,  par  re- 
connaissance, s'interpose  encore  entre  le  roi 
et  Abayaldos ,  et  échange ,  contre  un  hymen 
qu'elle  déteste,  la  vie  et  la  liberté  de  dom 
Sébastien. 

Quelle  musique,  fût-elle  céleste,  résisterait 
à  des  situations  aussi  ridicules?  Au  troisième 
acte,  Scribe  fait  assister  le  public  de  l'Opéra 
et  dom  Sébastien  lui-même  au  convoi  funè- 
bre du  roi  de  Portugal ,  qu'on  croit  mort ,  et 
qui,  malgré  le  témoignage  de  Camoëns,  ne 
peut  se  faire  reconnaître.  On  passe  du  spec- 
tacle des  pompes  funèbres  à  celui  du  tribu- 
nal de  l'inquisition.  Zaïda  déclare  que  dom 
Sébastien  a  été  sauvé  par  elle  ;  elle  est  accu- 
sée d'adultère  par  Abayaldos ,  qui  les  fait 
condamner  tous  deux  à  être  brûlés.  Enfin  le 
cinquième  acte  arrive  et  représente  dom  Sé- 
bastien et  Zaïda  cherchant  à  s'évader  de  leur 
prison,  aidés  par  le  fidèle  Camoëns  (quel  rôle 
singulier  Scribe  fait  jouer  à  l'auteur  desZu- 
siades!).  Ils  confient  leur  salut  à  une  échelle 
de  corde;  lorsqu'ils  s'y  sont  engagés,  des 
soldats  coupent  les  cordes  et  les  malheureux 
tombent  dans  la  mer.  Abayaldos  ajoute  en- 
core à  l'effet  de  ce  dénoûment  en  leur  tirant 
des  coups  de  fusil  au  jugé  ;  la  toile  tombe. 
Nous  nous  sommes  résigné  à  donner  cette 
analyse  dans  le  but  de  dégager  la  responsa- 
bilité du  compositeur  et  de  faire  attribuer  au 
seul  librettiste  la  chute  de  l'ouvrage.  L'in- 
troduction fait  entendre  un  fragment  de  la 
marche  funèbre.  La  cavatine  chantée  par 
Camoëns  :  Soldats,  j'ai  cherché  la  victoire,  est 
le  morceau  le  plus  saillant  du  premier  acte. 
Dans  le  second  se  trouve  un  bon  duo  pour 
soprano  et  ténor,  et  la  romance  que  Duprez 
a  rendue  célèbre  :  Seul  sur  la  terre.  Le  troi- 
sième acte  renferme  la  mélodie  si  mélancoli- 
que, si  expressive,  chantée  par  Baroilhet  : 
0  Lisbonne,  à  ma  patrie!  et  le  duo  pathétique 
entre  le  roi  et  Camoëns  :  C'est  un  soldat  gui 
revient  de  la  guerre.  Au  point  de  vue  de  la 
haute  critique  musicale ,  la  scène  de  l'inqui- 
sition, au  quatrième  acte,  a  toujours  passé 
pour  un  chef-d'œuvre  qu'on  peut  comparer 
aux  beaux  ensembles  de  Luciaei  de  Poliuto. 
Nous  avons  hâte  d'arriver  au  cinquième  acte 
pour  signaler  le  duo  de  la  prison,  et  cette 
ravissante  barcarolle,  Pécheur  de  la  rive, 
chantée  avec  tant  de  goût  par  Baroilhet.  Le 
rôle  de  Zaïda  fut  un  des  meilleurs  de 
Mme  stoltz.  Celui  d'Abayaldos  a  été  joué 
par  Massol.  Cette  partition  est  considérable! 


DOMI 


DON 


343 


abondante  en  motifs ,  orchestrée  avec  une 
grande  intelligence  des  effets.  Il  n'a  pas  dé- 
pendu de  la  bonne  volonté  des  amateurs  de 
musique  qu'elle  n'eût  un  meilleur  sort  ;  car 
les  premières  représentations  ont  été  suivies 
avec  enthousiasme.  Donnons  un  regret  à  cette 
nouvelle  victime  de  Scribe. 

*  domador  de  fieras  (el),  zarzuela  en 
on  acte,  paroles  de  MM.  R.  Carrion  et  Campo 
Arana,  musique  de  Francisco  Barbieri,  re- 
présentée sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  à 
Madrid,  le  14  avril  1874. 

domenica  ,  opéra  anglais  en  deux  actes , 
musique  d'Ellerton,  représenté  en  Prusse 
vers  1830. 

DOMICIO,  opéra  italien,  musique  de  Ziani, 
représenté  à  Venise  en  1695. 

*  DOMINGO  DE  RAMOS  (el),  zarzuela  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Miguel  Echagaray, 
musique  de  M.  Tomas  Breton,  représentée 
au  théâtre  Apolo,  de  Madrid,  en  février  1895. 
Malgré  le  nom  de  ses  auteurs,  bien  connus 
par  leurs  succès  à  la  scène,  malgré  une  excel- 
lente interprétation,  confiée  à  M"""  Vidal, 
Pino  et  Alba,  à  MM.  Mesejo  et  Rodriguez, 
cet  ouvrage  fut  peu  fortuné  et  se  vit  accueilli 
froidement  par  le  public,  auquel  il  causa 
comme  une  sorte  de  déception.  Quoique  écrit 
dans  une  langue  élégante,  on  trouva  le  livret 
un  peu  trop  dépourvu  d'action  et  d'intérêt  ; 
quant  à  la  musique,  elle  a  paru  trop  ambi- 
tieuse pour  le  sujet,  et  elle  fit  adresser  au 
compositeur  le  reproche  d'employer  avec 
excès  et  hors  de  propos  toutes  les  forces  d'un 
orchestre  qui  aurait  gagné  à  être  plus  sobre 
et  plus  ménagé. 

*  DOMINGO  GORDO  (el),  saynète  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Richardo  Vega,  musique 
de  M.  Chapi,  représentée  au  théâtre  des  Va- 
riétés de  Madrid  en  janvier  1886. 

DOMINIQUE  BALDI,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Neeb,  repr.  à  Francfort  vers  1856. 

*  DOMINO  AZUL  (el),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  Camprodon,  musique 
d'Emilio  Arrieta,  représentée  au  théâtre  du 
Cirque,  à  Madrid,  le  19  février  1853.  L'un  des 
meilleurs  ouvrages  de  ce  compositeur  extrê- 
mement distingué,  et  l'un  de  ceux  qui  lui  va- 
lurent le  succès  le  plus  éclatant.  Arrieta 
fut,  avec  Barbieri  et  quelques  autres,  l'un 
des  promoteurs  de  la  renaissance  de  la 
zarzuela,  et  l'un  des  musiciens  les  plus  actifs, 
en  même  temps  que  les  plus  remarquables, 
de  l'Espagne  moderne. 


DOMINO  NERO  (il)  [le  Domino  noir],  opéra 
italien,  musique  de  Rossi  (Lauro),  représenté 
à  Milan  en  1849,  d'après  le  livret  français. 

DOMINO  NOIR  (le),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Scribe,  musique  d'Au- 
ber,  représenté  pour  la  première  fois  le  2  dé- 
cembre 1837.  Le  livret  est  un  des  meilleurs 
du  fécond  vaudevilliste  sous  le  rapport  de  la 
complication  de  l'intrigue  et  des  épisodes 
scéniques  dont  l'invraisemblance  ne  diminue 
pas  l'intérêt.  Le  choix  du  sujet  toutefois  n'est 
pas  du  meilleur  goût ,  et  porte  l'empreinte 
des  idées  qui  avaient  cours  en  ce  temps-là.  Le 
Domino  noir  est  l'opéra-comique  le  plus  ori- 
ginal d'Auber,  celui  dans  lequel  il  s'est  le 
plus  abandonné  à  sa  fantaisie  charmante  et 
à  sa  grâce  mélodique.  Les  deux  romances  :  Le 
trouble  et  la  frayeur,  et  Amour,  viens  finir 
mon  supplice,  sont  d'une  suavité  et  d'une  dis- 
tinction enchanteresses  ;  les  couplets  :  Une 
fée,  un  bon  ange,  ont  les  mêmes  qualités.  Les 
couplets  de  dame  Brigitte  :  S'il  est  sur  terre, 
ont  de  la  rondeur  et  de  l'entrain  ;  ceux  d'Iné- 
sille  :  D'où  venez-vous,  ma  chère,  beaucoup 
d'ingénuité;  le  grand  air  et  les  couplets  syl- 
labiques:  Ah!  quelle  nuit!  peignent  avec  bon- 
heur les  émotions  de  l'imprudente  abbesse. 
Enfin  la  situation  dramatique  du  dernier 
acte  a  fourni  au  compositeur  une  de  ses  plus 
belles  inspirations.  Le  cantique  avec  chœur  : 
Heureux  qui  ne  respire ,  est  de  nature  à  dé- 
sarmer les  esprits  timorés  qui  seraient  tentés 
de  reprocher  aux  auteurs  d'avoir  traité  les 
choses  saintes  un  peu  trop  sans  façon.  L'em- 
ploi que  M.  Auber  a  fait  des  rythmes  de  la 
musique  espagnole  donne  à  l'ensemble  de  la 
partition  une  couleur  locale  fort  bien  appro- 
priée au  sujet.  Mme  Damoreau  a  chanté  le 
rôle  d'Angèle  avec  le  plus  grand  succès;  ce- 
lui d'Horace  a  été  un  des  meilleurs  de  Roger, 
qui,  par  son  jeu  et  sa  voix  sympathique,  par- 
venait à  faire  prendre  presque  au  sérieux 
par  le  public  la  scène  de  la  prise  de  voile. 

Le  Domino  noir  a  obtenu  à  l'Opéra-Comi- 
que  près  de  700  représentations. 

DOMINO  ROUGE  (le),  opéra,  musique  de 
Lobe,  représenté  à  Weimar  en  1830. 

DOMIZIANO,  opéra,  musique  de  Boretti, 
représenté  en  1673. 

DON  almanzor,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Labat  et  Ulbach,  musi- 
que de  Renaud  de  Vilbac,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  le  16  avril  1858.  Joué  par 
Cibot,  Wartel  fils,  Mlles  Moreau  et  Girard. 


344 


DON 


DON 


*  DON  alvaro,  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Duroy,  musique  de  M.  Baselt, 
représenté  au  théâtre  du  Château,  à,  Anspach, 
en  novembre  1892. 

DON  AMBROGIO ,  opéra  italien  ,  musique 
de  P.  Guglielmi,  représenté  en  Italie  en  1762. 

DON  ANCHISE  CAMPANONE,  opéra  italien, 
musique  de  Paisiello,  représenté  à  Naples 
vers  1773. 

DON  ANCHISE  CAMPANONE,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Raimondi,  représenté  à  Na- 
ples vers  1827. 

DON  BUCEFALO,  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Antoine  Cagnoni.  — 
Voyez  Bucefalo. 

DON  calandrino,  opéra -bouffe  ita- 
lien, musique  de  Domenico  Cimarosa,  re- 
présenté à  Naples  en  1778.  Il  est  resté 
de  cet  ouvrage  un  air  plein  de  verve  à 
deux  mouvements  :  Vedrai  la  forte  Monda 
Allemagna,  la  Francia  bella,  la  ricca  Spa- 
gna,  etc. 

DON  CALASCIONE,  opéra  italien,  musique 
de  Latilla  (fin  du  xvme  siècle). 

*  DON  canuto,  zarzuela  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  José  Rogel,  représentée  à  Ma- 
drid en  1856. 

DON  carlo,  opéra  italien,  musique  de 
Bona  (Pietro),  représenté  à  la  Scala  de  Milan 
en  1847. 

*  don  carlo,  opéra  sérieux,  musique  de 
Serafino  de  Ferrari,  représenté  au  théâtre 
Carlo-Felice,  de  Gênes,  en  1853.  Quoique  cet 
ouvrage  ait  été  fort  bien  accueilli,  l'auteur 
eut  la  fâcheuse  idée  de  le  remanier  et  de  le 
reproduire  quelques  années  plus  tard  ainsi 
modifié,  sur  le  même  théâtre  et  sous  le  titre 
nouveau  de  Filippo  II.  Il  ne  retrouva  pas  son 
premier  succès. 

DON  CARLO,  opéra  italien,  livret  de  M.  Be- 
ninzone,  d'après  le  Filippo  d'Alfieri,  musique 
du  chevalier  de  Ferrari,  représenté  au  théâ- 
tre Scribe,  à  Turin,  en  juin  1863. 

DON  CARLOS  OU  LA  BELLE  INVISIBLE, 

opéra,  musique  de  Duplessis  (le  chevalier 
Lenoir) ,  représenté  sur  le  petit  théâtre  des 
Elèves  de  l'Opéra  de  Paris  en  1780. 

DON  CARLOS ,  opéra-comique  en  un  acte , 
paroles  de  Léger  et  du  Tremblay,  musique 
de  Deshayes,  représenté  au  théâtre  de  l' Opéra- 
Comique  le  il  janvier  1800. 

*  DON  CARLOS,  opéra,  musique  d'Eugène 
Nordal,  représenté  à  Linz  en  1843. 


DON  CARLOS,  opéra,  musique  de  Costa 
(Michel),  repr,  à  Londres  le  29  juin  1844. 

DON  CARLOS ,  opéra  italien ,  musique  de 
Vincenzo  Moscuzza,  représenté  au  théâtre 
Saint-Charles,  à  Naples,  le  25  mai  1862. 

DON  CARLOS,  opéra  en  cinq  actes,  livret 
de  Méry  et  Camille  du  Locle,  musique  de 
M.  Verdi,  représenté  à  l'Opéra  le  il  mars 
1867.  On  a  généralement  remarqué  que,  dans 
cet  ouvrage  ,  M.  Verdi  avait  modifié  son 
style ,  qu'il  avait  cherché  à  se  plier  au  goût 
français  ;  et  là-dessus  on  s'est  lancé  dans  des 
théories  auxquelles  probablement  le  maî- 
tre lombard  n'a  jamais  pensé.  On  a  semblé 
oublier  qu'il  n'avait  écrit  qu'une  seule  fois 
pour  notre  scène,  et  il  y  a  longtemps  :  c'était 
son  opéra  des  Vêpres  siciliennes.  Celui  de  Jé- 
rusalem n'était  qu'un  arrangement.  Dans 
l'espace  de  douze  années,  il  est  bien  naturel 
de  penser  que  M.  Verdi ,  dont  les  relations 
avec  nos  théâtres  sont  constantes ,  a  dû  ac- 
quérir une  connaissance  plus  parfaite  de  no- 
tre langue,  une  expérience  plus  sûre  du  pu- 
blic français.  Il  n'a  nullement  modifié  son 
tempérament  artistique  ;  seulement  il  a  com- 
posé sur  des  paroles  françaises,  et  consé- 
quemment  la  déclamation ,  les  effets  scéni- 
ques  auxquels  la  bonne  accentuation  du 
texte  n'est  pas  étrangère,  la  diction  lyrique, 
tout  cela  est  plus  frappant  de  vérité ,  plus 
saisissant  que  dans  les  autres  ouvrages  dont 
la  traduction ,  quelque  habile  qu'elle  soit,  ne 
peut  que  dissimuler  les  qualités  de  cette  na- 
ture. Les  fragments  les  plus  beaux  de  cet 
ouvrage  de  M.  Verdi  sont  la  cavatine  du 
marquis  de  Posa,  la  scène  du  troisième  acte, 
dans  laquelle  l'infant  Carlos  embrasse  la 
cause  des  députés  flamands ,  l'air  de  Phi- 
lippe  II: 

Je  dormirai  sous  ces  voûtes  de  pierre, 
plein  d'une  sombre  mélancolie,  et  l'air  de  la 
princesse  d'Eboli.  Don  Carlos  est  l'œuvre 
d'un  grand  musicien;  mais  il  y  a  des  lon- 
gueurs, peu  de  variété,  et  moins  de  mélodie 
que  dans  les  autres  ouvrages  du  maître.  En 
outre,  la  pièce,  quoique  empruntée  au  drame 
de  Schiller ,  est  d'un  ennui  mortel  et  n'offre 
au  public  que  des  impressions  pénibles  et 
désagréables. 

Voici  la  distribution  de  cet  ouvrage  :  Phi- 
lippe II,  Obin  ;  don  Carlos,  Morère  ;  le  mar- 
quis de  Posa,  Faure  ;  le  grand  inquisiteur 
Belval  ;  un  moine,  David  ;  Elisabeth  de  Valois, 
Mme  Sass;  la  princesse  Epoli,  Mme  Guey- 
mard;  un  page,  M"e  Levieilli. 


DON 


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(Test  à  l'occasion  de  l'Exposition  univer- 
selle que  la  direction  de  l'Opéra  avait  invité 
M.  Verdi  à  écrire  Don  Carlos.  Malgré  sou 
admirable  interprétation,  le  succès  de  l'ou- 
vrage ne  répondit  pas  à  l'attente  générale  et 
se  borna  à  une  série  de  quarante-trois  repré- 
sentations. Don  Carlos  n"a  jamais  été  repris. 

DON  CÉSAR  DE  bazan  ,  opéra  -  comi- 
que en  trois  actes  et  quatre  tableaux,  li- 
vret de  MM.  Dennery,  Dumanoir  et  Chan- 
tepie,  musique  de  M.  J.  Massenet;  repré- 
senté à  l'Opéra  -  Comique  le  30  novembre 
1872. 

Le  sujet  de  cet  opéra  est  emprunté  à 
un  drame  en  cinq  actes  et  en  prose,  écrit 
par  les  mêmes  auteurs  et  représenté  au 
théâtre  de  la  Porte-Saint-Martin  en  1844. 
A  une  époque  où  le  romantisme  était  en- 
core en  faveur,  où  Frederick  Lemaître  était 
le  Talma  du  boulevard,  les  personnages  du 
drame  de  Victor  Hugo,  Buy  Blas,  Mari- 
tana,  Don  César  de  Bazan  devinrent  assez 
facilement  célèbres.  "Wallace,  le  composi- 
teur irlandais,  a  même  fait  preuve  d'un 
rare  mérite  dans  son  opéra  de  Maritana 
(voyez  ce  mot).  Il  me  semble  que  c'était 
assez  d'honneur  pour  cet  hidalgo  dépe- 
naillé. D'ailleurs,  le  sujet  n'est  pas  lyrique. 
L'œuvre  littéraire,  débarrassée  de  ses  ti- 
rades et  de  ses  récits  descriptifs ,  n'offre 
que  peu  d'incidents  dramatiques;  l'action 
est  pauvre  et  les  épisodes  dépourvus  de 
cette  sensibilité  qui  est  la  principale  source 
de  l'inspiration  chez  le  compositeur.  La  mu- 
sique de  cet  ouvrage  est  plutôt  sympho- 
nique  que  dramatique  ;  la  partie  vocale  est 
sacrifiée  à  des  effets  harmoniques  ou  ryth- 
miques qui  lui  ôtent  souvent  toute  expres- 
sion et  tout  caractère.  Le  coloris  instrumen- 
tal est  la  faculté  maîtresse  du  compositeur. 
Les  idées  sont  rares,  l'inspiration  dramati- 
que peu  naturelle.  Tout  ce  que  le  sujet  renfer- 
mait de  motifs  pittoresques,  au  point  de  vue 
littéraire,  a  été  exploité  par  le  musicien  ; 
ce  procédé  est  plus  ingénieux  qu'efficace  dans 
un  opéra.  Beaucoup  de  nos  compositeurs, 
égarés  par  l'enseignement  qui  leur  a  été 
donné  et  par  les  exemples  de  leurs  maîtres, 
se  sont  fait  une  idée  erronée  de  la  musique 
dramatique.  Ils  y  ont  fait  une  part  trop 
grande  au  genre  descriptif.  Ce  qui  est  admi- 
rablement à  sa  place  dans  les  symphonies  de 
Beethoven  et  dans  les  Saisons  d'Haydn  est 
un  hors-d'œuvre  dans  un  opéra  où  l'action, 
la  passion  et  la  sensibilité  doivent  dominer. 
Cela  me  fait  l'effet  du  concert  qui  précède  le 
bal.    Les  jeunes  danseuses  n'écoutent  pas 


et  trépignent  d'impatience.  Elles  sont  dans 
leur  droit.  Motifs  espagnols,  fandangos,  bo- 
léros, sévillanes,  séguidilles,  sont  traités  avec 
beaucoup  de  science  et  de  talent.  Mais  à 
peine  trouve-t-on  dans  cet  ouvrage,  en  trois 
actes,  quatre  ou  cinq  mélodies  qui  capti- 
vent ;  et  encore  il  n'y  en  a  aucune  qui  soit 
complète,  qui  ait  un  commencement,  un  mi- 
lieu et  une  fin,  tant  l'auteur  paraît  avoir  hor- 
reur de  la  cavatine,  dont  les  jeunes  musiciens 
s'éloignent  comme  d'une  vipère.  Qu'ils  se 
rassurent;  elle  ne  leur  fera  jamais  de  mal. 
On  a  remarqué  l'introduction,  le  premier 
entr'acte,  une  berceuse  fort  jolie:  Dors,  ami, 
dors,  et  que  les  songes  t'apportent  leurs  riants 
mensonges;  la  scène  de  la  mariée  dans  la- 
quelle l'orgue  et  les  effets  de  cloches  pro- 
duisent un  effet  charmant,  et  un  trio  assez 
dramatique.  Cet  opéra-comique  a  été  chanté 
par  Bouhy,  Lhérie,  Neveu,  Mme  Galli-Marié 
et  MUe  Priola. 

*  DON  CÉSAR  DE  BAZAN,  opéra,  musique 
de  Grégoire  Lyschine,  représenté  en  Russie 
aux  environs  de  1880. 

*  DON  CESARE  DI  BAZAN,  drame  lyrique 
en  quatre  actes,  paroles  de  M.  Luigi  Scalchi, 
musique  de  M.  Senatore  Sparapani,  repré- 
senté au  théâtre  Manzoni,  de  Milan,  le  8  sep- 
tembre 1886. 

*  DON  CHECCO,  «  scherzo  comique  »  en 
deux  actes,  paroles  d'Almerindo  Spadetta, 
musique  de  Nicola  De  Giosa,  représenté  à 
Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo,  eu  1850.  Un 
des  plus  grands  succès  de  l'opéra-bouffe  ita- 
lien contemporain,  l'ouvrage  le  plus  heureux 
du  compositeur  et  son  meilleur  titre  à  la  re- 
nommée. De  Giosa  a  fait  preuve,  dans  la  par- 
tition de  Don  Checco,  d'une  verve,  d'un  brio, 
d'une  chaleur  dont  les  Italiens  de  nos  jours 
semblent  avoir  perdu  le  secret,  en  dépit  des 
modèles  merveilleux  que  leur  ont  légués  leurs 
ancêtres,  et  il  y  a  déployé  une  inspiration 
toute  juvénile.  Parmi  les  meilleures  pages  de 
l'œuvre,  on  cite  surtout  un  ak'  de  don  Checco, 
dont  l'effet  a  toujours  été  irrésistible.  Ce  qui 
est  certain,  c'est  que  le  succès  de  Don  Checco 
a  été  éclatant,  non  seulement  à  Naples,  où  il 
a  vu  le  jour,  mais  par  toute  l'Italie,  et  qu'il 
est  constamment  resté  au  répertoire  des 
scènes  lyriques  de  ce  pays.  Je  ne  sache  pas, 
toutefois,  qu'il  en  ait  franchi  les  frontières,  et 
qu'il  se  soit  produit  sur  aucun  théâtre 
étranger. 

DON  CHISCIOTTE,  opéra  talien,  musique 
de  Treu,  représenté  à  Breslau  en  1727. 


346 


DON 


DON 


DON  CHISCIOTTE,  opéra  italien,  musique 
de  J.  Holzbauer,  représenté  à  Vienne  vers 

1756. 

DON  CHISCIOTTE,  opéra  italien,  musique 
de  Piccinni,  représenté  à  Naples  en  1770. 

DON  chisciotte,  opéra  italien  en  un 
acte,  musique  de  Salieri,  représenté  à  Vienne 
en  1771. 

DON  CHISCIOTTE,  opéra  italien,  musique 
de  Tarchi,  représenté  à  Paris  en  1791. 

DON  CHISCIOTTE,  opéra  italien,  musique 
de  Generali,  représenté  à  Milan  en  1806. 

DON  CHISCIOTTE,  opéra  en  deux  actes, 
musique  de  Garcia  (Manuel-del-Popolo-Vi- 
cente),  représenté  à  New- York  vers  1827. 

DON  CHISCIOTTE,  opéra  italien,  musique 
de  Mazzucato,  représenté  au  théâtre  de  la 
Canobbiana,  le  26  avril  1836.  Cet  ouvrage  n'eut 
aucun  succès. 

*  DON  CHISCIOTTE ,  «  opéra  héroï-co 
mique  »,  paroles  de  MM.  Fiorentino  et  Gallo, 
musique  de  M.  Luigi  Ricci,  représenté  au 
théâtre  Malibran,  de  Venise,  le  4  février  1881. 

DON  CHISCIOTTE  DELLA  MANCIA,  opéra 

italien,   musique  de  Paisiello,  représenté  à 
Naples  vers  1776. 

DON  CHISCIOTTE  IN  SIERRA  MORENA, 

opéra,  musique  de  Conti  (François),  traduit 
par  Miiller,  et  joué  à  Hambourg  en  1722. 

DON  CICCIO,  opéra  italien,  musique  de 
Vinci,  représenté  au  théâtre  de'  Fiorentini  à 
Naples  en  1724. 

don  cocagno,  opéra  italien,  musique  de 
Dx-ieberg,  représenté  à  Berlin  vers  1810. 

*  don  crescendo,  opéra-bouffe,  musique 
de  Picchi  et  Fiori,  représenté  le  8  septembre 
1851  à  Florence,  sur  le  théâtre  de  la  Piazza 
vecchia. 

*  don  DECUBITO,  opéra  semi-sérieux  en 
trois  actes,  paroles  et  musique  de  M.  A.  G.  Car- 
boni,  représenté  à  Venise,  sur  le  petit 
théâtre  du  Lido,  le  25  août  1887. 

*  DON  DESIDERIO,  opéra-bouffe,  musique 
de  Giuseppe  Curci,  représenté  au  théâtre 
Apollo,  de  Venise,  vers  1838. 

DON  desiderio,  opéra -bouffe  en  deux 
actes ,  livret  du  comte  Giraud  ,  d'après  la 
pièce  intitulée  l'Obligeant  maladroit,  musique 
du  prince  Joseph  Poniatowski,  représenté  à 
Pise  en  1839,  et  au  Théâtre-Italien  le  16  mars 


1858.  Cet  opéra  fut  joué  à  Rome  pour  la  pre- 
mière fois  en  1842.  La  pièce  est  amusante.  Il 
s'agit  d'un  malencontreux  personnage  qui  ne 
fait  que  des  maladresses.  Il  croit  mort  un  de 
ses  amis  qui  se  porte  bien,  annonce  à  sa 
femme  brusquement  son  veuvage,  contribua 
à  la  faire  déshériter;  puis,  afin  de  réparer  le 
mal  qu'il  a  fait,  lui  propose  sa  main  et  sa  for- 
tune ;  mais  le  défunt  n'est  pas  mort  et  revient 
pour  lui  sauter  à  la  gorge.  La  droiture  des  in- 
tentions de  don  Desiderio  est  aussi  manifeste 
que  sa  mauvaise  chance,  et  tout  ce  mondo 
l'embrasse.  La  musique,  écrite  par  le  prince 
amateur,  est  dans  le  goût  italien;  facile,  cou- 
rante, correcte,  vive  et  assez  superficielle. 
L'instrumentation  est  un  peu  bruyante.  On 
a  remarqué  la  romance  d'Angiolina,  le  sex- 
tuor Lo  dico  ;  Non  lo  dico,  qui  rappelle  les 
meilleures  scènes  bouffes  de  l'ancien  réper- 
toire italien.  Don  Desiderio  a  été  joué  par 
Zucchini,  Corsi,  Mario,  Mme  Salvini  Donati. 

*  DON  diego  di  mendoza,  opéra  sérieux, 
paroles  de  Francesco-Maria  Piave,  musique 
de  Jean  Pacini,  représenté  au  théâtre  de  la 
Fenice,  de  Venise,  en  janvier  1867.  Cet  ou- 
vrage avait  pour  interprètes  Tiberini,  Bene- 
ventano,  Poli-Lenzi  et  Mme  Tiberini.  Lors- 
qu'il fut  représenté,  Pacini,  âgé  d'environ 
soixante-dix  ans,  semblait  avoir  renoncé  com- 
plètement à  la  scène,  où  il  n'avait  plus  rien 
donné  depuis  six  années.  Aussi  le  public  vé- 
nitien, à  qui  il  avait  donné  la  primeur  de  plu- 
sieurs opéras,  entre  autres  Ivanhoé,  Carlo  di 
Borgogna,  il  Duca  d'Alba,  l'E/jrea,  la  Puni- 
zione,  etc.,  fit  une  véritable  fête  à  Don  Diego 
di  Mendoza  et  accueillit  cette  nouvelle  œuvre 
du  vieux  maître  avec  une  chaleur  qui  confi- 
nait à  l'enthousiasme.  On  citait  d'ailleurs'  dans 
la  partition  nombre  de  morceaux  bien  venus, 
entre  autres  un  air  de  soprano,  deux  duos 
pour  soprano  et  ténor,  la  romance  du  ténor, 
l'invocation  du  barj'ton,  et  surtout  le  largo  du 
finale  du  second  acte,  «  qui  chaque  soir,  di- 
sait un  journal,  soulève  les  applaudissements 
d'un  enthousiasme  sans  mélange  ». 

DON      FABIANO     DEI      CORBELLI,    Opéra 

buffa,  musique   de  Luigi   Camerana,   repré-  ! 
sente  au  théâtre  Balbo  de  Turin,  le  10  juin 
1874. 

DON  FABIO,  opéra  buffa,  paroles  et  musi- 
que de  Giuseppe  Penso,  représenté  au  théâ- 
tre Goldoui,  à  Livourne,  en  octobre  1862. 

DON  FALLOPIO,  opéra  italien,  musique  de 
Tarchi,  représenté  au  théâtre  Valle,  à  Rome, 
en  1784. 


DON 


DON 


347 


DON  FERNANDO  EL  EMPLAZADO,  opéra 
espagnol  en  trois  actes,  musique  de  don  V.  Zu- 
biaurre,  représenté  au  théâtre  de  l'Alham- 
v  fera,  à  Madrid,  le  12  mai  1871,  et  au  théâtre 
du  Cirque.  Cet  ouvrage  a  été  bien  accueilli. 
L'auteur  a  dédié  sa  partition  à  son  maître 
don  Hilarion  Eslava. 

DON  FINOCCHIO,  opérette  italienne,  mu- 
sique de  Cotti  Caccia,  représentée  sur  le 
théâtre  Doria,  à  Gènes,  en  octobre  1873. 

DON  GARZIA,  opéra  italien ,  musique  de 
Costamagna,  représenté  au  théâtre  Carlo- 
Felice,.de  Gênes,  le  26  décembre  1838. 

DON  GIOVANNI,  opéra  semi-seria,  musique 
de  Albertini,  représenté  à  Venise  en  1784. 

DON  GIOVANNI  OSSÎa  IL  CONVITATO 
DI  PIETRA,  opéra  en  deux  actes,  livret  de 
Da  Ponte,  musique  de  Mozart.  Voir  don 
juan. 

don  giovanni  ossïa  il  convitato 
DI  PIETRA,  opéra  italien,  musique  de  Ri- 
ghini,  représenté  à  Prague  vers  1779. 

DON  GIOVANNI  OSSÏa  IL  CONVITATO 
DI  PIETRA,  opéra  italien,  musique  de  Fabrizi 
(Vincent),  représenté  à  Fano  en  1788. 

DON  GIOVANNI  d'austria,  opéra  séria, 
livret  de  M.  d'Ormeville,  d'après  la  pièce  de 
Casimir  Delavigne,  musique  de  Filippo  Mar- 
chetti,  représenté  au  théâtre  Royal  de  Turin 
le  il  mars  1880.  Les  morceaux  les  plus  sail- 
lants de  cet  ouvrage  sont  :  dans  le  second 
acte,  le  duetto  de  Pablo  et  Giovanni,  Più  bassa 
la  favella,  pour  soprano  et  ténor,  et,  dans  le 
troisième,  la  ballata  de  Pablo,  Se  fossi  un  an- 
gellino.  Chanté  par  Vergnet,  Manoury,  de 
Reszké,  Migliara,  Viganotti  et  Mmes  Bram- 
billa-Ponchielli,  Bordato,  Barovetti. 

DON  GIOVANNI  TENORIO,  opéra  italien, 
musique  de  Gazzaniga,  représenté  à  Lucques 
en  1792.  C'est  Tavant-dernier  et  l'un  des 
meilleurs  des  trente  opéras  écrits  par  ce 
musicien  fort  distingué,  qui  avait  été  l'élève 
de  trois  maîtres  illustres  :  Porpora,  Piccinni 
et  Sacchini,  et  qui  avait  su  profiter  de  leurs 
leçons.  Don  Giovanni  Tenorio  obtint  un  suc- 
cès éclatant. 

DON  GONZAB  DE  CORDOBA,  opéra  espa- 
gnol, musique  de  Reparaz  (D.  Antonio),  re- 
présenté à  San-Juan  de  Oporto  en  1857. 

DON  GREGORIO  IN  IMBARRAZZO,  Opéra 

italien,  musique  de  J.  Mosca,  représenté  en 
Italie  vers  1813. 


DON    GREGORIO    NELL'   IMBARRAZZO, 

opéra-bouffe,  musique  de  Airoldi,  représenté 
à  Venise  en  1850. 

DON  GREGORIO  OU  LE  PRÉCEPTEUR 
DANS  L'EMBARRAS,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Sauvage  et  de  Leuven, 
musique  de  M.  le  comte  Gabrielli,  représenté 
àTOpéra-Comique  le  17  décembre  1859.  La 
comédie  du  comte  Giraud,  le  Précepteur  dans 
Vembarras,  a  fourni  la  plupart  des  scènes  de  cet 
opéra-comique,  comme  elle  avait  déjà  défrayé 
l'opéra  de  Donizetti,  YAjo  nell'  imbarrazzo. 
La  musique  est  agréable  et  écrite  avec  faci- 
lité. On  a  remarqué  la  complainte  de  Daniel 
dans  la  fosse  aux  lions,  avec  accompagnement 
d'orgue ,  et  le  trio  de  la  répétition  du  Diable 
amoureux.  Joué  par  Couderc,  Crosti,  Warot, 
Lemaire,  Nathan,  Mlles  Pannetrat,  Lemer- 
cier  et  Prost. 

*  DON  GRIFONE,  opéra-bouffe,  musique  de 
C.-A.  Gambini,  représenté  à  Turin,  sur  le 
théâtre  Rossini,  en  1856. 

DON  GUALTERIO  IN  CIVETTA,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Mortellari,  représenté  à 
Florence  en  1776. 

*  DON  gusmano,  opéra,  musique  de  Ste- 
fano  Pavesi,  représenté  à  Venise  en  1819. 

*  DON  IPPAZIO,  opéra,  musique  de  Vin- 
cenzo  Magnetta,  représenté  en  1876  à  Naples, 
sur  le  théâtre  de  la  Fenice. 

*  DON  JOSÉ  DE  GUADIANA,  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  J.  Charton,  musique 
de  M.  E.  Bach,  représentée  à  Marseille,  sur 
le  théâtre  du  Gymnase,  le  4  décembre  1S73. 

DON  JUAN  (IL  DISSOLUTO  PUNITO  OS- 
sia  DON  GIOVANNI),  opéra  en  deux  actes, 
paroles  de  l'abbé  Da  Ponte ,  musique  de  Mo- 
zart, représenté  pour  la  première  fois  à  Pra- 
gue, le  4  novembre  1787.  Mozart  fut  si  satis- 
fait de  la  manière  dont  la  troupe  de  Bondini 
avait  chanté  ses  Noces  de  Figaro,  écrites  en 
1786  pour  Vienne,  qu'il  convint,  avec  le  di- 
recteur de  cette  troupe,  de  charger  l'abbé  Da 
Ponte,  qui  avait  déjà  arrangé  pour  la  scène 
lyrique  le  Mariage  de  Figaro  de  Beaumar- 
chais, de  tailler  un  livret  dans  le  Festin  de 
Pierre  de  Molière ,  et  d'en  faire  un  opéra, 
da  metersi  in  musics.  Mozart  s'engageait  à 
remettre  la  partition  achevée  pour  la  sai- 
son d'automne,  moyennant  le  prix  de  îoo  du- 
cats (1,200  fr.).  Mozart  revint  à  Prague  vers 
la  fin  de  l'été,  et  il  livra  son  opéra  le  28  oc- 
tobre. Il  est  bien  extraordinaire  qu'un  tel 


348 


DON 


DON 


ouvrage  ait  pu  être  appris  en  sept  jours. 
Mais  ce  sont  les  dates  de  l'histoire. 

Le  sujet  de  Don  Juan  appartient  originai- 
rement au  poète  espagnol  Tirso  de  Molina. 
Nous  venons  de  voir  qu'il  a  été  traité  succes- 
sivement par  Albertini,  Righini,  Fabrizzi  et 
Gazzaniga.  Scudo,  dans  la  Revue  des  Deux 
Mondes  d'abord,  puis  dans  son  livre  intitulé  : 
Critique  et  littérature  musicale  ,  a  publié  un 
travail  long  et  bien  fait  sur  Don  Juan.  Comme 
il  a  résumé  tout  ce  qui  a  été  écrit  sur  les  dif- 
férentes parties  de  ce  chef-d'œuvre  depuis  un 
demi-siècle,  nous  en  donnons  des  extraits  en 
retranchant  les  tirades  soi-disant  philosophi- 
ques et  les  citations  peu  exactes  qui  étaient 
familières  à  l'écrivain.  «  Le  caractère  de  don 
Juan  a  été  le  sujet  de  nombreux  commen- 
taires. La  critique  a  souvent  agité  la  ques- 
tion de  savoir  si  Tirso  de  Molina  était  le  vé- 
ritable créateur  de  ce  type  de  la  passion 
révoltée,  et  quels  étaient  les  emprunts  qu'a 
pu  faire  à  l'écrivain  espagnol  l'auteur  du  Mi- 
santhrope. Il  ne  saurait  y  avoir  de  doute  pour 
nous  sur  l'origine  de  ce  caractère  étrange.:  il 
est  sorti  tout  vivant  de  la  légende  du  moyen 
âge  fécondée  par  l'imagination  espagnole,  du 
mélange  de  la  foi  chrétienne  et  de  la  fantaisie 
populaire.  C'est  là  que  le  premier  et  obscur 
chroniqueur  espagnol  qui  s'est  occupé  de  ce 
personnage  héroïque  en  a  puisé  l'histoire. 
C'est  aussi  dans  la  légende  chrétienne ,  mo- 
difiée par  l'imagination  du  peuple  allemand, 
que  Gœthe  a  trouvé  le  caractère  tout  méta- 
physique du  docteur  Faust.  Trois  conditions 
sont  nécessaires,  en  effet,  pour  que  le  carac- 
tère de  don  Juan  puisse  exister  et  se  pro- 
duire :  1°  un  dogme  qui  refrène  les  appétits 
de  la  chair,  qui  fasse  du  mariage  une  institu- 
tion divine  ,  et  de  la  vie  future  une  consé- 
quence du  gouvernement  de  la  Providence  ; 
2°  le  respect  de  la  femme  ordonné  par  la  re- 
ligion, sanctionné  par  les  lois  et  les  mœurs  ; 
30  la  fougue  des  passions,  l'impérieuse  viva- 
cité des  désirs ,  l'instinct  de  la  liberté  enfin 
prenant  sa  source  dans  la  rigueur  de  la  règle 
même  qui  en  comprime  l'essor  ;  car,  pour 
qu'il  y  ait  de  l'héroïsme  à  braver  la  loi,  il  faut 
qu'elle  existe  ,  appuyée  de  toutes  les  forces 
de  la  société ,  et  qu'on  ne  puisse  échapper  à 
la  pénalité  qu'elle  inflige  dans  ce  monde 
qu'en  tombant  sous  les  coups  de  la  justice 
éternelle.  Il  faut  qu'il  y  ait  au-dessus  de  la 
vie  un  juge  suprême,  qui  donne  raison  à  la 
conscience  et  rétablisse  l'ordre  troublé  par  le 
vice  triomphant.  Don  Juan  était  un  caractère 
impossible  chez  les  Grecs  et  chez  les  Ro- 
mains. Il  est  un  produit  de  la  poétique  du 


christianisme;  et  sans  la  religion  qui  con- 
damne l'abus  des  plaisirs  et  qui  enseigne 
l'immortalité  de  l'âme ,  les  crimes  de  ce  hé- 
ros moderne  ne  seraient  que  les  peccadilles 
d'un  sybarite  ou  d'un  bel  esprit  de  l'anti- 
quité. » 

Mozart  avait  trente  et  un  ans.  Il  venait  de 
perdre  son  père,  pour  lequel  il  n'avait  jamais 
cessé  d'avoir  la  plus  tendre  affection,  et  qua- 
tre mois  après,  son  plus  intime  ami ,  le  doc- 
teur Sigismond  Barisani ,  premier  médecin 
de  l'hôpital  de  Vienne.  Mozart,  dont  la  santé 
était  depuis  longtemps  chancelante,  ressen- 
tit un  chagrin  profond  et  une  atteinte  mor- 
telle de  cette  double  perte.  «  C'est  dans  de 
telles  dispositions  qu'il  partit  pour  Prague 
avec  le  libretto  de  Don  Giovanni,  dont  il  avait 
tracé  les  principales  idées  et  achevé  même 
plusieurs  morceaux.  Suivi  de  sa  femme,  il 
descendit  d'abord  à  l'hôtel  des  Trois-Lions, 
sur  la  place  au  Charbon.  Quelques  jours 
après,  il  accepta  un  logement  dans  la  maison 
de  son  ami  Dussek,  située  à  l'extrémité  d'un 
faubourg  pittoresque  qui  domine  la  ville. 
C'est  là,  dans  une  chambre  bien  éclairée, 
ayant  sous  ses  fenêtres  l'aspect  réjouissant 
des  beaux  vignobles  de  Kosohirz  chargés  de 
fruits,  de  parfums  et  de  feuilles  jaunissantes, 
où  venaient  expirer  les  rayons  mélancoliques 
du  soleil  d'automne  ;  c'est  là  que  Mozart  a 
terminé  le  poème  où  gémit  encore  son  âme 
immortelle.  C'est  pendant  les  heures  tran- 
quilles de  la  nuit  que  Mozart,  comme  Beetho- 
ven, aimait  à  travailler,  et  qu'il  trouvait  ses 
plus  heureuses  inspirations.  Séparé  ainsi  du 
monde  extérieur,  débarrassé  des  soucis  vul- 
gaires de  la  vie ,  promenant  son  regard  ému 
dans  l'infini  des  cieux ,  en  face  de  son  piano 
et  de  son  idéal,  il  s'abandonnait  au  souffle  du 
sentiment  qui  l'enlevait  sur  ses  ailes  divines.» 
La  composition  de  la  troupe  Bondini,  pour 
laquelle  Mozart  a  écrit  son  chef-d'œuvre,  était 
des  plus  satisfaisantes.  Voici  quelle  était  la 
distribution  des  rôles  :  don  Giovanni ,  signor 
Bassi ,  âgé  de  vingt-deux  ans ,  belle  voix  de 
baryton ,  chanteur  et  comédien  excellent  ; 
dona  Anna,  signora  Teresa  Saporiti,  voix 
magnifique  de  soprano  sfogato  ;  dona  Elvira, 
signora  Catarina  Micelli,  talent  d'expression  ; 
Zerlina,  signora  Catarina  Bondini,  femme  du 
directeur;  don  Ottavio,  signor  Antonio  Ba- 
glioni,  voix  de  ténor  douce  et  flexible  ;  Le- 
porello,  signor  Felice  Ponziani ,  basso  comico 
excellent:  don  Pedro  et  Masetto,  signor  Giu- 
seppe  Lolli.  Mozart  dirigeait  toutes  les  répé- 
titions. Il  appelait  chez  lui  les  chanteurs  pour 
les  faire  étudier,  leur  donnant  ses  conseils  sur 


DON 


DON 


349 


la  manière  d'exécuter  tel  ou  tel  passage ,  les 
éclairant  sur  le  caractère  du  personnage 
qu'ils  représentaient ,  et  se  montrant  très 
difficile  sur  le  fini  des  détails  et  la  précision 
de  l'ensemble.  Il  reprochait  souvent  aux  vir- 
tuoses de  presser  trop  les  mouvements  et 
d'altérer  par  leur  pétulance  italienne  la 
grâce  de  ses  mélodies.  A  la  première  répéti- 
tion générale,  peu  satisfait  de  la  manière 
dont  la  signora  Bondini  exprimait  la  terreur 
de  Zerlina  dans  le  finale  du  premier  acte, 
lorsque,  entraînée  par  don  Juan,  elle  jette  le 
cri  sublime  de  la  pudeur  au  désespoir ,  Mo- 
zart quitta  subitement  l'orchestre  et  monta 
sur  la  scène.  Il  fit  recommencer  le  finale  à 
partir  du  minuetto.  Caché  derrière  une  cou- 
lisse ,  il  attendit  le  passage  en  question ,  et 
puis  s'élança  tout  à  coup  sur  la  Bondini,  qui, 
fort  effrayée,  poussa  un  cri  aigu,  t Voilà  qui 
est  bien ,  dit-il  :  c'est  ainsi  qu'il  faut  crier.  » 
Quand  on  fut  arrivé  à  la  scène  du  second 
acte,  où  don  Juan  apostrophe  la  statue  du 
commandeur  ,  qui  lui  répond  :  Di  rider  fini- 
rai... ce  récitatif  mesuré,  d'un  si  admirable 
caractère,  n'était  d'abord  accompagné  que 
par  trois  trombones.  Comme  l'un  des  trom- 
bonistes attaquait  toujours  faux  la  note  qui 
lui  était  confiée,  Mozart  s'approcha  de  son 
pupitre  pour  lui  expliquer  la  manière  de  s'y 
prendre.  Blessé  dans  son  amour-propre,  le 
musicien  lui  répliqua  avec  aigreur  :  «  On  ne 
joue  pas  ainsi  du  trombone ,  et  ce  n'est  pas 
de  vous  que  je  l'apprendrai.  —  Vous  avez  rai- 
son, lui  répondit  en  riant  Mozart  ;  Dieu  me 
garde  de  vouloir  vous  enseigner  ce  que  vous 
savez  mieux  que  moi  !  Mais  veuillez  avoir  la 
bonté  de  me  donner  un  instant  votre  partie, 
j'arrangerai  cela  d'une  manière  plus  com- 
mode... »  Et  d'un  trait  de  plume  il  ajouta  à 
l'accompagnement  primitif  trois  hautbois  , 
trois  clarinettes  et  trois  bassons. 

•  On  sait  comment  fut  écrite  l'ouverture  de 
Don  Juan.  La  veille  de  la  première  représen- 
tation, Mozart  passa  gaiement  la  soirée  avec 
quelques  amis.  L'un  de  ceux-ci  lui  dit  : 
t  C'est  demain  que  doit  avoir  lieu  la  pre- 
mière représentation  de  Bon  Giovanni ,  et  tu 
n'as  pas  encore  terminé  l'ouverture!  »  Mo- 
zart feignit  un  peu  d'inquiétude,  se  retira 
dans  sa  chambre,  où  l'on  avait  préparé  du 
papier  de  musique ,  des  plumes  et  de  l'encre, 
et  se  mit  à  composer  vers  minuit.  Sa  femme, 
qui  était  à  côté  de  lui,  lui  avait  apprêté  un 
grand  verre  de  punch,  dont  l'effet,  joint  à  la 
fatigue  extrême,  assoupissait  fréquemment 
le  pauvre  Mozart.  Pour  le  tenir  éveillé ,  sa 
femme  se  mit  à  lui  raconter  des  contes  bleus. 


et  trois  heures  après  il  avait  terminé  cette 
admirable  symphonie.  Cependant,  ainsi  que 
le  fait  observer  très  judicieusement  M.  Ou- 
libicheff  ,  ce  miracle  est  peut-être  moins 
grand  qu'on  ne  le  pense,  Mozart,  comme  Ro- 
sini,  ayant  l'habitude  de  composer  de  tête  ses 
plus  grands  morceaux,  les  gardait  très  long- 
temps dans  sa  mémoire,  et,  lorsqu'il  se  met- 
tait à  écrire,  il  ne  faisait  guère  que  copier.  Il 
est  au  moins  probable  que  c'est  ainsi  qu'a  été 
composée  l'ouverture  de  Don  Juan.  Le  lende- 
main à  sept  heures  du  soir,  un  peu  avant  le 
lever  du  rideau  ,  les  copistes  n'avaient  pas 
encore  fini  de  transcrire  les  parties  d'orches- 
tre. A  peine  avaient-ils  apporté  les  feuilles 
encore  humides,  que  Mozart  fit  son  entrée  à 
l'orchestre  et  se  mit  au  piano  ,  salué  par  de 
nombreux  applaudissements.  Quoique  les 
musiciens  n'eussent  pas  eu  le  temps  de  répé- 
ter l'ouverture ,  conduits  par  un  chef  habile , 
Strobach,  ils  l'exécutèrent  à  première  vue 
avec  une  telle  précision,  que  l'assemblée 
éclata  en  transports  d'enthousiasme.  Pendant 
que  Leporello  chantait  l'introduction,  Mozart 
dit  en  riant  à  ses  voisins  :  Quelques  notes  sont 
tombées  sous  les  pupitres;  néanmoins  l'ouver- 
ture a  bien  marché. 

»  Le  succès  de  Don  Juan  fut  immense  :  cha- 
que morceau  fut  redemandé ,  et  la  ville  de 
Prague  se  montra  digne  du  grand  homme 
qui  lui  avait  donné  un  pareil  chef-d'œuvre. 
L'opéra  de  Don  Juan ,  après  avoir  été  repré- 
senté pendant  une  quinzaine  d'années  consé- 
cutives par  une  troupe  de  chanteurs  italiens 
qui  desservait  les  villes  de  Leipzig  et  de 
Prague,  fut  traduit  en  langue  bohème,  et 
mis  ainsi  à  la  portée  du  peuple,  qui  s'en 
montra  tout  aussi  bon  appréciateur  que  les 
classes  supérieures  pour  lesquelles  il  avait  été 
composé. 

»  Don  Juan  fut  représenté  à  Vienne  en  1788. 
Mozart  ajouta  alors  à  la  partition  primitive 
quatre  nouveaux  morceaux  :  1°  l'air  de  Le- 
porello, au  second  acte  :  Ah!  pieta  signori 
miei!  2°  le  duo  entre  Leporello  et  Zerlina: 
Per  queste  tue  manine;  3°  l'air  de  dona  Elvira  : 
Mi  tradi  quell'  aima  ingrata!  4°  celui  de  don 
Ottavio  :  Délia  sua  pace.  Cette  partition  n'eut 
pas  à  Vienne  le  retentissement  qu'elle  avait 
obtenu  dans  la  capitale  de  la  Bohême.  Com- 
prise par  quelques  esprits  d'élite  et  par  les 
maîtres  de  l'art ,  le  public  resta  presque  in- 
différent devant  une  si  grande  merveille.  Il 
courait  en  foule  applaudir  la  Tarare  de  Sa- 
lieri,  dont  on  a  oublié  jusqu'au  nom,  et  lais- 
sait dona  Anna  exhaler  sa  douleur  dans  une 
salle  déserte.  Mozart,  qui  a  toujours  eu  la 


3S0 


DON 


DON 


conscience  de  son  génie,  et  qui  savait  que 
Don  Juan  en  était  l'expression  la  plus  par- 
faite, disait,  pour  se  consoler  de  l'indifférence 
du  public  viennois  :  m  Don  Juan  a  été  composé 
pour  les  habitants  de  la  ville  de  Prague,  pour 
quelques-uns  de  mes  amis  et  surtout  pour 
moi.  »  Un  jour  que  l'opéra  de  Don  Juan  était 
critiqué  avec  amertume  devant  Haydn,  celui- 
ci  répondit  avec  la  modestie  d'un  grand  maî- 
tre :  «  Il  est  difficile  de  décider  qui  de  vous  a 
raison,  messieurs;  tout  ce  que  je  puis  dire  , 
c'est  que  Mozart  est  le  plus  grand  composi- 
teur qui  existe  en  ce  moment.  » 

»  Don  Juan  fut  représenté  à  Berlin  le  12  oc- 
tobre 1791.  Excepté  deux  critiques  célèbres, 
Reichard  et  Runzen,  qui  apprécièrent  digne- 
ment le  chef-d'œuvre  de  Mozart ,  cette  ma- 
gnifique création  passa  inaperçue  du  public 
ordinaire.  Mozart  n'a  pu  jouir  du  bonheur 
ineffable  d'entendre  interpréter  comme  il  l'a- 
vait conçu  le  drame  de  son  cœur.  Il  en  est 
presque  toujours  ainsi  de  ces  grandes  con- 
ceptions de  l'esprit  humain  qui  devancent  le 
temps,  et  qui  sont  destinées  à  faire  l'éduca- 
tion de  la  postérité.  Ce  n'est  qu'après  la  mort 
du  sublime  compositeur,  et  à  partir  des  pre- 
mières années  de  ce  siècle  ,  que  les  compa- 
triotes de  Mozart  commencèrent  à  goûter  la 
musique  de  Don  Juan ,  qui  dès  lors  se  répan- 
dit dans  tout  le  nord  de  l'Europe.  A  Moscou, 
à  Saint-Pétersbourg  ,  à  Londres,  Don  Juan 
devint  l'opéra  favori  de  cette  partie  des  clas- 
ses supérieures  qui  cultive  les  beaux-arts.  Il 
ne  pénétra  en  Italie  que  vers  1814.  Il  fallut 
des  mois  entiers  de  pénibles  études  avant 
qu'une  société  d'amateurs  d'élite  parvînt  à 
le  déchiffrer  d'une  manière  supportable;  mais 
jamais  la  nation  italienne  ni  les  autres  peu- 
ples du  Midi  n'ont  pu  se  familiariser  avec 
cette  musique  d'un  spiritualisme  si  profond. 
Les  virtuoses  italiens  ,  sauf  de  rares  excep- 
tions, se  sont  toujours  montrés  hostiles  au 
génie  de  Mozart ,  et  il  n'y  a  pas  longtemps 
qu'une  cantatrice  célèbre  disait,  à  une  répé- 
tition générale  de  Don  Juan  :  Non  capiseo 
niente  a  questa  maledetta  musica.  » 

L'ouverture  en  ré  mineur  est  une  vérita- 
ble introduction  instrumentale  au  drame  lui- 
même.  Elle  en  reproduit  le  caractère  domi- 
nant, et  telle  était  bien  l'intention  de  Mozart, 
puisqu'il  ne  lui  a  pas  donné  de  terminaison  , 
mais  l'a  enchaînée  à  l'air  de  Leporello  ,  qui 
sert  de  début  à  l'ouvrage.  «  Les  quatre  prin- 
cipaux personnages  apparaissent  successive- 
ment sous  les  traits  les  plus  saillants  de  leur 
caractère,  et  le  choc  qui  les  rapproche  et  en- 
gage l'action  fait  jaillir  de  sombres  pressen- 


timents. Cette  introduction  se  divise  en  qua» 
tre  épisodes.  Enveloppé  de  son  manteau  et 
assis  devant  la  porte  d'une  maison  espagnole 
où  don  Juan  a  pénétré  furtivement  pendant 
la  nuit ,  Leporello  se  lamente  sur  le  sort  qui 
le  condamne  à  servir.  Il  chante  une  sorte  de 
récitatif  mesuré  d'un  rythme  franc,  d'un  ca- 
ractère plein  de  rondeur.  La  phrase  incidente 
par  laquelle  Leporello  exprime  l'intention 
d'abandonner  son  état  et  de  se  faire  aussi 
homme  de  qualité  : 

Voglio  far  il  gentiluomo 
E  non  voglio  più  servir, 

se  distingue  par  l'élégance  de  la  mélodie 
comme  par  le  brio  des  accompagnements. 
Rien  n'échappe  au  génie  de  Mozart. 

«Une  gamme  ascendante  et  rapide,  parcou- 
rue diatoniquement  par  les  premiers  violons, 
annonce  le  second  épisode  et  l'arrivée  de  don 
Juan,  poursuivi  par  dona  Anna  qui  se  sus- 
pend à  son  bras.  —  Il  en  résulte  un  trio  où  le 
désespoir  de  la  femme  outragée  ,  le  trouble 
du  séducteur  et  la  poltronnerie  de  Leporello 
sont  exprimés  à  la  fois  et  tour  à  tour  ànme 
manière  admirable.  —  Je  m'attacherai  à  tes 
pas  comme  une  furie  désespérée  (corne  furia 
disperata),  s'écrie  dona  Anna  en  poussant  un 
cri  héroïque  qui  se  prolonge  depuis  le  si  bé- 
mol du  médium  jusqu'au  la  bémol  en  haut  ;  et 
cette  phrase  isolée,  d'une  vigueur  singulière, 
amène  la  rentrée  de  Leporello ,  tout  trem- 
blant, dans  le  milieu  harmonique.  Le  trio 
s'achève  avec  une  plénitude  d'ensemble  qui 
se  concilie  avec  l'aisance  des  parties  et  la  di- 
versité des  caractères.  Survient  tout  à  coup 
le  commandeur ,  tenant  une  épée  dans  sa 
main  tremblante.  Il  provoque  don  Juan  ,  qui 
lui  répond  avec  le  dédain  de  la  jeunesse.  — 
Tu  n'échapperas  pas  à  ma  vengeance  1  s'écrie 
le  vieillard.  —  Miserol  réplique  don  Juan 
avec  un  mélange  d'orgueil  et  de  pitié,  appro- 
che donc,  puisque  tu  veux  mourir!  Ces  quel- 
ques paroles  de  récitatif  mesuré  sont  d'une 
incomparable  beauté.  Il  est  impossible  d'ex- 
primer avec  plus  de  profondeur  et  moins  de 
notes  l'ivresse,  l'intrépidité  de  la  passion  qui 
s'indigne  des  obstacles  qu'on  oppose  à  ses 
transports.  Le  combat  s'engage.  L'orchestre 
en  marque  les  coups  périodiques  par  une  suc- 
cession de  gammes  que  les  premiers  violons 
échangent  avec  les  basses ,  et  qui  fuient  de- 
vant l'oreille  comme  l'éclair  précurseur  de 
l'orage.  Une  suspension  sur  l'accord  mélan- 
colique de  septième  diminuée  annonce  la  fin 
de  la  lutte.  Le  trio  qui  succède,  entre  don 
Juan ,  le  commandeur  expirant  et  Leporello; 


DON 


DON 


331 


est  un  morceau  unique  dans  l'histoire  de  l'art 
musical.  Le  génie  de  Mozart,  tendre,  profond, 
pathétique  et  religieux,  s'y  révèle  tout  en- 
tier. Ecrit  dans  un  rythme  solennel  et  dans 
le  ton  de  fa  mineur;  si  propre  à  disposer 
l'âme  à  une  douce  tristesse ,  ce  trio,  qui  ne 
dure  que  dix-huit  mesures,  renferme,  dans 
un  cadre  resserré  et  comme  dans  un  accord 
suprême,  l'idée  fondamentale  de  ce  drame 
mystérieux.  Pendant  que  le  commandeur 
exhale  le  dernier  souffle  de  la  vie ,  en  pous- 
sant quelques  notes  entrecoupées  de  longs  si- 
lences, dona  Anna,  qui,  pendant  le  combat  du 
commandeur  avec  don  Juan,  était  allée  cher- 
cher du  secours ,  revient  accompagnée  de 
domestiques  et  de  don  Ottavio.  Elle  jette 
un  cri  de  terreur  en  apercevant  le  corps 
inanimé  de  son  père.  Le  récitatif  qui  ex- 
prime son  désespoir  est  de  la  plus  grande 
beauté;  le  duo  qu'elle  chante  ensuite  avec 
son  fiancé  est  de  ce  style  à  la  fois  énergique 
et  tendre  qu'on  admire  à  toutes  les  pages  de 
cette  admirable  partition.  La  partie  de  don 
Ottavio  est  empreinte  de  cette  délicatesse  de 
sentiment,  de  cette  réserve  respectueuse  d'un 
jeune  homme  bien  né  qui  console  la  femme 
promise  à  son  amour.  Quoi  de  plus  exquis, 
par  exemple,  que  le  passage  suivant  : 

Lascia,  o  cara, 
La  rimembranza  amara! 

Donna  Anna  et  don  Ottavio  partis,  une  ritour- 
nelle vive  et  brisée  annonce  l'arrivée  de  dona 
Elvira.  L'air  qu'elle  chante  est  un  morceau 
remarquable  qui  exprime  une  nuance  très- 
compliquée  de  la  passion.  En  effet,  donna  El- 
vira est  la  femme  légitime  de  don  Juan.  Il 
n'a  pu  la  séduire  qu'en  touchant  son  cœur, 
qu'en  l'attachant  à  sa  destinée  par  un  lien 
solennel.  Il  y  a  dans  les  cris  et  dans  les  larmes 
de  cette  femme  non  seulement  la  douleur 
d'uue  amante  qui  implore,  mais  aussi  l'indi- 
gnation de  l'épouse  qui  revendique  la  foi  pro- 
mise, son  droit  méconnu.  Lorsqu'elle  s'écrie 
avec  transport  : 

Ah!  cki  mi  dice  mai 
Quel  barbaro  dov'è  ? 

on  sent  que,  malgré  les  éclats  de  sa  colère, 
elle  est  toute  prête  à  pardonner ,  si  un  sou- 
rire de  regret  lui  rappelle  dans  l'époux  infi- 
dèle l'homme  qui  a  su  la  charmer.  Les  im- 
précations de  donna  Anna  nous  apprennent 
qu'elle  a  été  la  proie  de  la  ruse  et  de  la  force, 
tandis  que  les  larmes  de  donna  Elvira  témoi- 
gnent qu'elle  est  une  victime  de  l'amour. 
La  phrase  qui  forme  la  conclusion  de  ce  bel 
air,  écrite  en  notes  syncopées  qui  se  poursui- 


vent et  s'enflamment  en  se  heurtant,  est  une 
explosion  du  cœur  où  la  fureur  se  mêle  à  la 
tendresse.  Don  Juan,  qui  entend  de  loin  la 
voix  d'une  femme  éplorée ,  s'en  approche  en 

disant  : 

Cerchiam  di  consolare 
Il  suo  tormento. 

Ah  !  oui,  murmure  tout  bas  Leporello  : 
Cosi  ne  consola 
Mille  e  otto  cento. 

Ces  derniers  mots  nous  préparent  très  bien 
à  la  scène  qui  suit.  Leporello  est  chargé  par 
don  Juan,  qui  s'esquive,  d'expliquer  adonna 
Elvira  les  raisons  qui  lui  ont  fait  déserter  la 
maison  conjugale.  Il  s'acquitte  de  sa  mission 
en  valet  complaisant  qui  se  joue  de  la  dou- 
leur et  de  la  crédulité  de  cette  pauvre  femme. 
C'est  alors  qu'il  chante  l'air  si  fameux  de 
Madamina ,  où  il  énumère  avec  l'emphase  et 
la  malignité  d'un  historiographe  les  nom- 
breuses conquêtes  de  son  maître  dans  les  dif- 
férentes parties  du  monde. 

Dès  les  premières  mesures,  on  sent  la 
verve  comique  pétiller  dans  l'accompagne- 
ment et  préparer  ainsi  l'auditeur  au  récit 
pompeusement  ironique  que  va  faire  Lepo- 
rello. Tandis  que  les  basses  et  les  violons 
parcourent  en  trépignant  les  notes  intégran- 
tes de  l'accord  de  ré  majeur,  les  seconds  vio- 
lons et  les  altos  remplissent  le  vide  en  pla- 
quant tout  entier  l'accord  parfait  de  la  même 
tonalité.  Survient-il  une  image  gracieuse, 
un  éclair  de  sentiment  qui  élève  le  récit  à  un 
degré  plus  lyrique,  aussitôt  la  mélodie  se  dé- 
veloppe, l'orchestre  se  colore  et  se  remplit 
d'harmonies  charmantes  et  mystérieuses. 
Ainsi,  à  la  dix-septième  mesure  de  la  pre- 
mière partie,  lorsque  Leporello  s'attache  à 
spécifier  le  nombre  de  victimes  que  don  Juan 
a  faites  dans  chaque  contrée ,  les  hautbois  et 
les  cors  font  entendre  un  joyeux  ramage  de 
tierces  qui  égayé  l'oreille,  de  même  qu'un 
bouquet  de  fleurs  printanières  charme  le  re- 
gard. Pendant  ce  temps,  les  violons  et  les 
basses  se  défient  et  se  répondent  par  des 
gammes  diatoniques  que  les  premiers  des- 
cendent et  que  les  secondes  remontent  avec 
une  étincelante  rapidité.  Ce  dernier  trait 
d'accompagnement  se  trouve  aussi  dans  l'air  : 
Non  piû  andrai  du  Mariage  de  Figaro.  Tout 
à  coup  le  mouvement,  la  tonalité  et  la  me- 
sure changent.  Leporello,  voulant  décrire  les 
qualités  physiques  et  morales  qui  attirent 
son  maître  auprès  de  chaque  femme ,  se  met 
à  chanter  un  cantabile  à  trois  temps  où  brille 
cette  finesse  tempérée  de  grâce  qui  est  Tune 
des  qualités  intimes  du  génie  de  Mozart. 

L'air  de  Madamina  est  un  morceau  parfait 


352 


DON 


DON 


dans  son  genre.  C'est  un  mélange  exquis  de 
grâce  et  de  finesse,  d'ironie  et  de  sentiment, 
de  déclamation  comique  et  de  mélodie,  le 
tout  relevé  par  la  poésie  et  la  science  des  ac- 
compagnements. Rien  de  trop ,  rien  d'exces- 
sif, tous  les  éléments  concourent  à  l'harmonie 
de  l'ensemble  :  chaque  mot  est  illuminé  par 
l'imagination  du  compositeur ,  sans  que  ces 
clartés  de  détail  nuisent  à  l'effet  général.  La 
gaieté  de  Mozart  est  une  gaieté  bénigne, 
qui  s'attaque  aux  vices  et  aux  ridicules  de  la 
grandeur  sans  fronder  l'autorité,  qui  se  mo- 
que des  résultats  sans  pénétrer  jusqu'au 
principe;  c'est  une  gaieté  sereine  qui  s'atten- 
drit parfois,  qui  n'a  rien  de  l'âcreté  de  la 
gaieté  moderne. 

Leporello  et  don  Juan  ayant  quitté  succes- 
sivement la  scène  ,  l'on  voit  arriver  une 
troupe  de  joyeux  paysans.  C'est  une  noce  de 
village,  c'est  la  jeune  et  jolie  Zerlina  avec 
son  fiancé  Masetto  et  leurs  amis  qui  chantent 
et  dansent  en  l'honneur  de  leur  prochain  ma- 
riage. Le  chœur  et  le  petit  duo  qui  s'en  dé- 
tache sont  d'une  mélodie  vive  et  gracieuse  î 
c'est  une  idylle  charmante,  respirant  la  fraî- 
cheur du  printemps  et  les  douces  illusions  de 
la  vie.  Don  Juan  et  le  ministre  de  ses  plaisirs 
surviennent  au  milieu  de  cette  folle  et  simple 
jeunesse.  Après  avoir  jeté  un  regard  de  con- 
voitise sur  Zerlina,  après  avoir  éveillé  sa  co- 
quetterie par  des  propos  galants ,  il  ordonne 
à  Leporello  de  le  débarrasser  de  la  jalousie 
de  Masetto  en  conduisant  tout  ce  monde  dans 
son  château.  Leporello  exécute  en  murmu- 
rant les  ordres  perfides  de  son  maître  ;  et  don 
Juan,  resté  seul  avec  Zerlina,  chante  avec 
elle  un  duo  qui  est  le  joyau  le  plus  adorable 
qui  soit  sorti  des  mains  de  Mozart.  » 

Ce  dernier  jugement  de  Scudo  nous  semble 
empreint  d'exagération  ;  il  y  a  dans  l'œuvre 
du  maître  mille  choses  plus  remarquables  que 
ce  petit  duo.  La  situation  est  une  des  plus 
hardies  qu'on  ait  mises  au  théâtre  et  une  des 
moins  poétiques  au  fond.  Mozart  a  jeté  sur 
ces  rudesses  comme  un  voile  de  distinction 
mélancolique.  Don  Juan  en  est  moins  odieux, 
et  la  crédulité  de  Zerline  plus  excusable,  voilà 
tout  :  ce  n'est  pas  là  un  chef-d'œuvre.  L'air  de 
Chérubin  Voi  che  sapete  lui  est  bien  supérieur. 

BON  GIOVANNI 

Là  ci  darem  la  mono  ! 
Le  mi  dirai  di  si, 
Vcdi,  non  è  lontano 
Fartiam  ben  mio  da  qui. 

ZERLINA 

Vorrei,  e  non  vorrei. 
Mi  tréma  un  poco  il  cor, 
Felice  è  ver  sarei. 
Ma  puà  burlarmianoor. 


DON  GIOVANNI 

Vieni,  mio  bel  diletto, 

ZERLINA 

Mi  fa  pietà  Masetto. 

DON  GIOVANNI 

Lo  cangiero  tua  sorte. 

ZERLINA 

Presto  non  son  più  forte. 

DON  GIOVANNI 

Vieni,  vieni. 

ZERLINA  e  DON  GIOVANNI 

Andiam,  mio  bene, 
A  ristorar  pêne 
D'un  innocente  amor. 

Les  deux  phrases  les  plus  caractérisées  de 
ce  duo  célèbre  sont  dans  la  bouche  de  Zer- 
line :  Mi  fa  pietà  Masetto,  et  Presto  non  son 
più  forte.  Elles  expriment  parfaitement  l'aveu 
d'un  cœur  qui  ne  lutte  plus  et  se  rend  à 
merci.  Cette  première  partie  est  ravissante, 
mais  l'allégro  n'a  rien  de  saillant. 

Donna  Elvira  paraît  et  démasque  le  traître  : 
Ah!  fuggi  il  iraditore.  Donna  Anna  et  don  Ot- 
tavio  entrent  en  scène,  et  alors  se  développe 
ce  quartetto  admirable  : 

Non  ti  fidar.  o  misera, 
Di  quel  ribaldo  cor  l 
h  la  suite  duquel  dona  Anna  reconnaît  dans 
don  Juan  l'assassin  de  son  père. 

Le  récit  de  cette  nuit  affreuse,  fait  par  la 
fille  du  commandeur,  est  d'une  déclamation 
aussi  forte,  aussi  tragique  que  les  plus  beaux 
récitatifs  de  Gluck.  Cependant  don  Juan  fait 
les  préparatifs  de  la  fête  qui  doit  réunir  tous 
les  plaisirs  ;  il  donne  ses  ordres  à  Leporello 
dans  un  air  resté  populaire  : 
Fin'  ch'  han  dal  vino 
Calda  la  testa, 
Una  gran  festa 
Fà  preparar  ! 

Rien  de  plus  chaleureux  et  de  plus  mouve- 
menté que  l'instrumentation  de  ce  presto. 
L'air  de  Zerline  implorant  le  pardon  de  Ma 
setto  est  d'une  suavité  enchanteresse  : 

Batti,  batli,  o  bel  Masetto 

La  tua  povera  Zerlina 

Starà  qui  corne  agnellina 

Le  tue  botte  ad  aspettar. 

Le  violoncelle  suit  la  gracieuse  mélodie 
accompagnée  con  sordini  par  les  instruments 
à  cordes,  jusqu'à  ce  que  la  réconciliation  ait 
eu  lieu  entre  la  villageoise  et  son  fiancé. 

Ah  !  lo  vedo 

Non  liai  core. 

L'allégro  Pace,  paee,  o  vita  mia,  offre  dans 
l'accompagnement  des  gammes  ascendantes 
et  descendantes  produisant  l'effet  le  plus 
harmonieux.  C'est  comme  une  image  du 
fleuve  de  félicité  que  se  promettent  ces  deux 

amants  : 

in  contenti  ed  allegria 
Natte  e  di  vogliam  passar. 


DON 


DON 


353 


Le  finale  du  premier  acte  passe  à  bon  droit 
pour  un  des  chefs-d'œuvre  de  la  musique  dra- 
matique. Il  se  compose  de  neuf  motifs  ou  épi- 
sodes principaux.  Une  querelle  de  ménage 
entre  Zerlina  et  Masetto  ;  un  petit  duo  entre 
don  Giovanni  et  la  Contadina,  suivi  d'un  en- 
semble à  trois  voix  accompagné  par  le  petit 
orchestre  sur  le  théâtre;  l'entrée  de  dona 
El  vira,  de  dona  Anna  et  de  don  Ottavio,  mas- 
qués ;  ces  trois  personnages  viennent  otoser- 
ver don  Juan  et  s'assurer  de  sa  culpabilité, 
sinon  de  sa  personne.  Laissons  la  parole  à 
Scudo  : 

«  Leporello  ayant  ouvert  une  fenêtre  pour 
laisser  pénétrer  dans  la  salle  du  festin  la 
fraîcheur  du  soir,  on  entend  les  violons  du 
petit  orchestre,  qui  est  derrière  les  coulisses, 
dégager  les  premiers  accords  d'un  menuet 
adorable.  «  Voyez  un  peu,  monseigneur,  les 
beaux  masques  que  voilà ,  s'écrie  Leporello. 
—  Eh  bien,  fais-les  entrer,  répond  don  Juan 
d'un  air  dégagé  et  courtois.  —  Approchez 
donc,  signore  maschere,  réplique  le  major- 
dome; mon  maître  serait  heureux  si  vous 
daigniez  prendre  part  à  la  fête.  »  Après  un 
moment  d'hésitation ,  après  s'être  consultés 
et  avoir  comprimé  un  tressaillement  d'hor- 
reur qu'ils  éprouvent  à  la  vue  de  l'homme  fa- 
tal qui  pèse  sur  leurs  destinées,  dona  El  vira, 
donna  Anna  et  don  Ottavio  se  décident  à 
poursuivre  jusqu'au  bout  leur  dangereuse 
entreprise  ;  mais,  avant  d'entrer  dans  le  châ- 
teau qui  cache  tant  de  mystères,  ils  s'arrê- 
tent sur  le  seuil,  et,  l'âme  émue  d'une  sainte 
terreur,  ils  adressent  au  ciel  l'une  des  plus 
touchantes  prières  qui  aient  été  écrites  par 
la  main  des  hommes.  L'hymne  qu'ils  chantent 
est  le  fameux  trio  des  Masques  ;  c'est  un  de 
ces  rares  morceaux  qui,  par  la  clarté  de  la 
forme,  par  l'élégance  et. la  profondeur  des 
idées,  émeuvent  la  foule  et  charment  les 
doctes.  Satisfaire  à  la  fois  l'intelligence  des 
forts  et  le  cœur  de  tous,  n'est-ce  pas  avoir 
atteint  le  but  suprême  de  l'art? 

Un  changement  de  décoration  nous  intro- 
duit dans  la  salle  du  festin  magnifiquement 
illuminée.  Des  deux  côtés  de  la  scène,  on  voit 
deux  orchestres  qui  n'attendent  qu'un  ordre 
du  maître  pour  donner  le  signal  de  la  fête. 
Don  Juan,  plein  de  verve  et  de  bonne  hu- 
meur, se  promène  au  milieu  de  ses  nomtoreux 
convives  qu'il  excite  à  la  joie.  Le  thème  à 
six-huit  et  en  mi  bémol  majeur,  sur  lequel 
don  Juan  torode  ses  propos  galants,  est  plein 
de  franchise  et  d'élégance.  Les  réponses  de 
Zerlina ,  le  dialogue  de  Leporello  avec  Ma- 
setto, dont  la  jalousie  est  constamment  en 


éveil,  les  éclats  de  la  foule,  tout  cela  forme  un 
ensemble  où  se  dessinent  harmonieusement 
les  apartés  des  divers  personnages.  Cette 
brillante  conversation  est  interrompue  par 
l'arrivée  des  trois  masques  que  nous  avons 
laissés  à  la  porte  du  château,  et  dont  la  pré- 
sence est  annoncée  par  un  nouveau  change- 
ment de  mesure  et  de  tonalité.  Leporello, 
puis  don  Juan,  vont  au-devant  d'eux  avec 
courtoisie ,  et  les  engagent  à  prendre  leur 
part  au  plaisir  commun.  «  Ma  maison  est  ou- 
verte à  tout  le  monde,  ajoute  le  maître  avec 
l'ostentation  d'un  grand  seigneur,  et  tout  ici 
invite  à  la  liberté.  »  Sur  un  ordre  de  don 
Juan ,  le  bal  commence  par  le  délicieux  me- 
nuet dont  le  rythme  onduleux  à  trois-huit, 
confié  au  grand  orchestre,  se  prolonge  indé- 
finiment comme  une  pensée  fondamentale. 
Peu  à  peu,  et  successivement,  les  deux  petits 
orchestres  qui  sont  sur  le  théâtre  entament, 
l'un  une  contredanse,  et  l'autre  une  valse, 
dont  les  rythmes  différents ,  venant  se  su- 
perposer sur  le  rythme  primitif  du  menuet, 
agacent  l'oreille  et  piquent  l'attention.  Pen- 
dant que  don  Juan  danse  avec  Zerlina  en  lui 
disant  mille  douceurs,  que  Leporello  cherche 
à  distraire  Masetto ,  les  trois  personnages 
masqués  observent  dans  un  coin  la  conduite 
de  don  Juan ,  qui  leur  arrache  de  temps  en 
temps  des  soupirs  douloureux  et  des  excla- 
mations d'horreur. 

Un  cri  perçant  s'élève  tout  à  coup  du  mi- 
lieu de  cette  foule  enivrée.  Gente,  aiuto! 
aiuto!  s'écrie  Zerlina  éperdue,  que  don  Juan 
vient  d'entraîner  dans  une  chambre  voisine. 
Les  musiciens  s'enfuient  épouvantés ,  et  les 
convives  irrités  enfoncent  la  porte  d'où  s'é- 
chappent les  cris  de  la  victime.  Don  Juan  en 
sort  précipitamment,  l'épée  à  la  main,  tenant 
par  les  cheveux  Leporello,  qu'il  feint  de  vou- 
loir immoler  pour  détourner  sur  lui  les  soup- 
çons des  assistants  ;  mais  sa  ruse  infernale  ne 
trompe  personne.  Donna  Anna,  donna  Elvira 
et  don  Ottavio  se  découvrent  et  apostrophent 
don  Juan  d'une  voix  terrible  en  lui  disant  : 
Tutto  già  si  sa.  (  On  sait  tout  et  vous  êtes 
connu.)  Surpris  d'abord  et  décontenancé,  don 
Juan  se  rassure  bientôt;  et,  se  retournant 
tout  à  coup  comme  un  lion  poursuivi  dans 
son  dernier  refuge  ,  il  affronte  la  multitude 
courroucée ,  qu'il  brave  et  défie.  L'orage 
monte  dans  l'orchestre,  qui  se  soulève  par  un 
crescendo  et  un  unisson  formidables ,  spirale 
infinie  qui  sillonne  l'espace ,  et  qui ,  comme 
la  buffera  infernal,  balaye  les  cieux  et  en 
obscurcit  les  clartés.  Le  tonnerre  gronde  dans 
les  basses ,  les  éclairs  jaillissent  de  toutes 


23 


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DON 


DON 


parts  ;  et  don  Juan,  intrépide,  impavidus ,  au 
milieu  de  cette  conflagration  de  tous  les 
éléments  harmoniques  et  de  la  colère  des 
hommes  ,  puisant  dans  l'idéal  qui  l'illumine 
une  force  héroïque,  se  fraye  un  passage  à 
travers  la  foule  tremblante  qu'il  accable  de 
son  mépris. 

Tel  est  ce  morceau  incroyable  qui,  par  la 
multiplicité  des  épisodes  ,  par  la  variété  des 
caractères,  par  l'infinie  délicatesse  des  dé- 
tails, par  la  grandeur  du  plan  et  la  puissance 
des  effets ,  ne  peut  être  comparé  qu'au  Juge- 
ment dernier  de  Michel-Ange.  C'est  tout  un 
drame  où  la  passion  se  mêle  au  sourire  et  à 
la  tristesse  religieuse  ,  conçu  et  exécuté  par 
un  génie  qui  unissait  la  grâce  de  Raphaël,  la 
mélancolie  de  Virgile ,  à  la  sombre  vigueur 
de  Dante  et  de  Shakspeare.  Rien  de  ce  qui  a 
été  fait  depuis  ne  s'approche  de  ce  finale  in- 
comparable, où  tous  les  maîtres  ont  puisé  à 
larges  mains,  et  Rossini  plus  que  tous  les 
autres.  La  stretta  qui  termine  le  finale  du 
Barbier  de  Séville  procède  évidemment  du 
premier  finale  de  Don  Juan ,  où  Mozart  a 
concentré  toutes  les  beautés  partielles  de  son 
œuvre. 

Le  second  acte  s'ouvre  par  un  petit  duo  : 
Eh!  via  buffone,  entre  don  Juan  et  Leporello, 
querelle  de  ménage  lestement  traitée  et  qui 
n'a  pas  de  suites  fâcheuses.  Le  trio  qui  suc- 
cède :  A  h!  taci  ingiusto  core,  chanté  par  donna 
Elvira,  Leporello  et  don  Giovanni,  est  un 
morceau  exquis  par  les  détails  de  l'art  et  par 
la  profondeur  du  sentiment.  Donna  Elvira, 
tristement  accoudée  sur  un  balcon,  laisse  er- 
rer son  regard  mélancolique  dans  la  pâle 
clarté  de  la  lune,  qui  enveloppe  sa  taille 
élancée  d'une  ombre  transparente.  Malgré  la 
scène  horrible  à  laquelle  elle  vient  d'assister, 
malgré  les  torts  de  don  Juan ,  elle  ne  peut 
encore  le  haïr  et  en  effacer  l'image  dans  son 
cœur.  Elle  essaye  vainement  de  refouler  les 
soupirs  qui  s'échappent  de  son  sein  ,  et  qui 
sont  un  témoignage  de  la  durée  et  d  es  incon- 
séquences de  son  amour.  Don  Juan,  qui  a  re- 
connu donna  Elvira  et  qui  n'a  rien  de  mieux 
à  faire  pour  le  moment,  s'amuse  à  lui  adres- 
ser de  nouvelles  protestations  de  fidélité 
avec  une  telle  exagération  de  fausse  sensibi- 
lité, que  Leporello  a  bien  de  la  peine  à  con- 
tenir son  hilarité.  Aux  sons  de  cette  voix  ai- 
mée qui  lui  rappelle  les  plus  doux  souvenirs 
de  sa  vie,  la  pauvre  donna  Elvira  ouvre  son 
âme  à  l'espérance  et  pardonne  à  l'ingrat  qui 
l'a  tant  fait  souffrir.  » 

Don  Juan,  sous  le  costume  de  Leporello, 
chante  alors  la  sérénade  Deh.'vieni  alla  fines- 


tra,  accompagnée  en  pizzicati ,  morceau  qui 
affecte  le  caractère  espagnol  tout  en  conser- 
vant une  grande  originalité.  Ici,  le  librettiste 
s'est  mis  en  frais  de  scènes  bouffonnes,  et  le 
pauvre  Masetto  reçoit  les  coups  de  bâton  ré- 
servés au  faux  don  Juan  Leporello.  Tout  con- 
tusionné, il  est  consolé  de  sa  mésaventure 
par  la  compatissante  Zerlina.  Cet  air  : 

Yedrai  carino. 
Se  sei  buonino, 
Che  bel  rimcdio 
Ti  voglio  dar, 

est  plein  de  délicatesse  et  d'esprit.  La  mélo- 
die et  l'expression,  la  sonorité  et  le  rythme, 
le  mot  et  la  chose ,  tout  cela  forme  un  en- 
semble d'une  perfection  qui  défie  toute  ana- 
lyse. Le  littérateur  peut  faire  là-dessus  des 
phrases  à  perte  d'haleine  ;  le  compositeur  ad- 
mire en  silence.  Après  le  beau  sextuor  et 
l'air  du  poltron  Leporello  ,  arrive  encore  un 
air  bien  célèbre  :  //  mio  tesoro  intanto,  au  su- 
jet duquel  on  a  épuisé  tous  les  genres  d'éloges 
et  qui  est  la  pietra  di  paragone  des  ténors.  » 

ïl  y  a  deux  airs  complètement  passés  sous 
silence  par  Scudo  dans  sa  remarquable  étude 
sur  Don  Juan.  Il  est  vrai  que  la  plupart  du 
temps  on  ne  les  chantait  pas  aux  Italiens, 
faute  d'artistes  suffisants.  C'est  d'abord  l'air 
de  don  Ottavio,  Délia  sua  pace,  andante  d'une 
suavité  exquise,  et  c'est  ensuite  l'air  de  donna 
Elvira  :  In  quali  eccessi.  o  numi!  dont  l'allé- 
gretto en  croches  liées,  Mi  tradi  quell'  aima 
ingrata  ,  chanté  au  Théâtre  -  Lyrique  par 
Mlle  Nilsson,  a  été  un  des  fragments  les  plus 
applaudis  de  ce  grand  ouvrage. 

Le  châtiment  de  don  Juan  se  prépare  :  il 
aperçoit  la  statue  du  commandeur  érigée  sur 
sa  tombe.  Il  profère  des  blasphèmes  et  des  ri- 
canements sacrilèges. La  statue  fait  entendre 
ces  paroles  sur  une  harmonie  lugubre  :  Diri- 
der  finirai  pria  dell'  aurora.  (  Tu  auras  cessé 
de  vivre  avant  l'aurore.  )  Don  Juan  continue 
ses  insultes  et  fait  inviter  sa  victime  à  souper 
par  Leporello.  Au  grand  effroi  de  celui-ci,  la 
statue  fait  un  signe  de  tête  affirmatif.  A  son 
tour,  don  Juan  l'interpelle  :  Parlate!  se  po- 
tete  :  verete  a  cena?  «  Si,  »  répond  le  convive 
de  pierre.  «  La  scène  est  bizarre  en  vérité; 
allons-nous-en  d'ici.  »  Telle  est  la  seule  ré- 
flexion que  ce  prodige  fait  faire  à  l'endurci 
don  Juan.  Pendant  les  préparatifs  de  ce  fes- 
tin suprême,  Mozart  n'a  pas  voulu  probable- 
ment trop  distraire  le  spectateur  de  sa  préoc- 
cupation. Il  fallait  là  une  sorte  d'intermède 
sans  grand  intérêt.  C'est  ce  qui  explique  la 
présence  d'un  air  assez  long,  chanté  par  donna 
Anna  :  Non  mi  dir,  bell'  idol  mio,  air  mélo- 


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dieux  plutôt  que  scénique ,  mais  qui  ne  mé- 
rite pas  le  jugement  inconcevable  qu'en  a 
porté  Scudo.  Il  l'appelle  un  air  »  chargé  de 
fades  vocalises  qui  prouvent  que  les  plus 
beaux  génies  sont  obligés  de  payer  un  tribut 
aux  caprices  du  mauvais  goût.  »  Mozart  sa- 
vait bien  ce  qu'il  faisait  en  écrivant  cet  air. 
Celui  de  la  comtesse  :  Dove  sono ,  dans  les 
Nozze,  précède  aussi  le  dénoûment. 

Don  Juan  se  met  à  table  et  chante  les  plai- 
sirs de  la  vie  :  les  musiciens  d'un  petit  or- 
chestre font  entendre  de  gaies  ritournelles. 
Donna  Elvira  arrive  encore  pour  faire  un  inu- 
tile appel  aux  sentiments  de  son  époux  et 
l'avertir  du  châtiment  qui  le  menace.  En  s'é- 
loignant,  elle  pousse  un  cri  :  Va  a  veder  che 
eos'  è  stato  (Va  voir  ce  que  c'est),  dit  don 
Juan  à  Leporello.  Celui-ci  revient  en  trem- 
blant de  tous  ses  membres.  Il  a  vu  le  com- 
mandeur, l'uom  di  sasso,  l'uomo  bianco,  qui  se 
rend  à  l'invitation  de  don  Juan.  Ici  l'orchestre 
exprime  cette  scène  avec  une  puissance  et  une 
énergie  singulières.  Don  Giovanni,  a  cenar 
teco  m'invitasti  !  e  son  venuto.  Abrégeons  :  Don 
Juan  ordonne  à  Leporello  de  faire  servir  un 
souper  au  convive  inattendu.  «  Arrête  un 
peu  !  dit  l'ombre  :  celui  qui  assiste  au  banquet 
céleste  ne  mange  plus  un  pain  mortel;  d'au- 
tres soins  m'appellent  ici.  Tu  m'as  invité  ;  tu 
connais  ton  devoir;  viendras-tu  à  ton  tour 
souper  avec  moi  ?  —  J'irai.  —  Donne-moi  la 
main  comme  gage  de  ta  promesse.  —  La 
voici  !  Holà  !  quelle  étreinte  glaciale  !  —  Re- 
pens  -  toi  1  change  de  conduite  à  ton  heure 
dernière.  —  Non,  loin  de  moi  cette  pensée. 

—  Repens-toi ,  scélérat  I  —  Non,  vieux  fou. 

—  Repens-toi.  —  Non.  —  Le  temps  n'est 
plus  à  toi.  —  Oh  !  quel  tremblement  s'empare 
de  moi  !  Je  sens  les  démons  qui  me  saisis- 
sent ;  d'où  sortent  ces  flammes  ?  quelles  hor- 
ribles angoisses!  Chœur  des  spectres.  C'est 
trop  peu  pour  tes  crimes  ;  viens ,  tu  éprou- 
veras un  mal  pire  encore.  —  Oh  !  qui  me  dé- 
chire à  la  fois  l'âme  et  les  entrailles?  O  ter- 
reur !  c'est  l'enfer  !  » 

Rien  n'est  saisissant  en  musique  comme 
toute  cette  scène.  Les  effets  d'instrumenta- 
tion, l'emploi  des  timbres  divers,  la  nature  des 
accords  employés,  les  syncopes  et  les  autres 
artifices  de  la  composition,  des  réminiscences 
même  d'autres  parties  du  drame,  tout  cela  a 
servi  merveilleusement  Mozart  dans  l'ex- 
pression d'une  peinture  si  forte.  Et  cepen- 
dant il  a  obtenu  l'effet  tout  en  observant  la 
langue  de  l'art ,  sans  innover  rien,  sans  con- 
fusion, en  écrivant  avec  la  plus  parfaite 
clarté.  L'observance  la  plus  exacte  des  règles 


de  l'harmonie  et  du  rythme  ne  l'a  pas  plus 
gêné  que  la  correction  du  dessin  n'a  af- 
faibli l'œuvre  du  Jugement  dernier  de  Michel- 
Ange.  Un  tel  exemple  n'est-il  pas  une  réfu- 
tation de  la  nouvelle  esthétique  qui  s'intitule 
Musique  de  l'avenir? 

D'après  le  code  des  idées  modernes,  l'inté- 
rêt et  la  sensation  forte  doivent  l'emporter 
sur  le  plaisir  et  la  satisfaction  du  cœur. 
Aussi  la  toile  tombe  ordinairement  sur  la 
disparition  dans  l'abîme  de  don  Juan  et 
de  la  statue  du  commandeur.  Il  n'en  était 
pas  de  même  dans  l'ancienne  société.  On 
ne  voulait  pas  renvoyer  les  gens  chez  eux 
avec  des  idées  aussi  lugubres.  Une  fois  le 
châtiment  du  coupable  assuré,  la  moralité 
du  drame  confirmée,  on  ne  voyait  aucun 
inconvénient  à  ce  que  les  honnêtes  gens 
de  la  pièce  vinssent  se  féliciter  sur  la  scène 
et  se  réjouir  avec  le  public  d'avoir  été  déli- 
vrés d'un  monstre.  Dussions-nous  passer  pour 
un  esprit  rétrograde,  nous  approuvons  ce 
vieil  usage  considéré  en  lui-même  ,  et  aussi 
par  rapport  à  l'intégrité  de  l'œuvre  originale. 

Don  Juan  a.  été  nommé  à  juste  titre  l'opéra 
des  opéras.  Après  l'audition  de  Don  Giovanni  h 
Vienne,  Haydn1,  consulté  sur  le  mérite  de 
cet  ouvrage,  répondit  :  «Tout  ce  que  je  sais  et 
puis  vous  affirmer,  c'est  que  Mozart  est  le 
plus  grand  compositeur  de  notre  époque.  » 

Mozart  a  fourni  la  preuve  de  la  justesse  de 
cette  belle  définition,  qui  devait  être  don- 
née par  le  P.  Félix  dans  la  chaire  de  Notre- 
Dame  :  «  L'art  est  l'expression  de  la  beauté 
idéale  sous  une  forme  créée.  » 

Un  Don  Juan,  opéra  en  trois  actes,  arrangé 
d'après  Don  Giovanni  de  Da  Ponte  et  de  Mo- 
zart, par  Thuring  et  Baillot  pour  les  paroles, 
et  par  Kalkbrenner  pour  la  musique ,  fut 
représenté  à  l'Académie  impériale  de  mu- 
sique le  17  septembre  1805.  Rien  n'est  plus 
ridicule  que  ce  Don  Juan  français.  Les  situa- 
tions dramatiques  sont  changées,  le  duel  sup- 
primé ,  ainsi  que  la  scène  dans  laquelle  donna 
Anna  reconnaît  l'assassin  de  son  père  ;  le  trio 
des  masques  est  remplacé  par  un  trio  de  sbi- 
res ;  des  sopranos  le  sont  par  des  ténors  ;  il 
y  a  des  inversions  sans  nombre.  En  revan- 
che, des  motifs  de  Kalkbrenner  ont  été  in- 
tercalés ;  en  voilà  plus  qu'il  n'en  faut  pour 
qualifier  cette  entreprise  de  vandalisme. 
Malgré  de  telles  dégradations,  l'œuvre  de 
Mozart  resta  ainsi  plusieurs  années  au  réper- 
toire. Voici  quelle  était  la  distribution  des 
rôles: Don  Juan,  Roland;  Leporello,  Huby; 
Ottavio,  Laforêt  ;  Masetto,  Dérivis  ;  la  Sta- 
tue, Bertin  ;  Elvire,  Zerline,  Anna,  Mlles  Ar- 


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mand,  Ferrière,  Pelet.  Martin  chantait  la 
partie  d'un  des  sbires  dans  le  trio. 

Don  Giovanni  fut  représenté  pour  la  pre- 
mière fois,  à  Paris,  le  12  octobre  îsn,  sur 
le  Théâtre-Italien ,  où  il  a  été  maintenu  au 
répertoire  avec  un  succès  toujours  croissant 
•et  interprété  par  les  artistes  les  plus  célè- 
bres :  M>°es  Mainvielle-Fodor, Sontag,  Mali- 
bran  ,  Méric  Lalande,  Giulia  Grisi,  Persiani, 
Frezzolini,  MM.  Garcia,  Lablache,  Rubini, 
Mario. 

L'opéra  de  Don  Juan  a  été  arrangé  en  quatre 
actes,  pour  la  scène  française,  par  Castil-Blaze, 
et  représenté  àl'Odéon  le  24  décembre  1827. 
Cette  traduction  a  été  faite  avec  goût.  Le 
dialogue  reproduit  une  partie  de  la  pièce  de 
Molière.  Cependant  les  paroles  italiennes  ont 
toujours  été  préférées;  c'est  pour  cette  raison 
que  nous  nous  en  sommes  servi  pour  désigner 
les  morceaux  les  plus  saillants  de  cette  œuvre 
merveilleuse,  dans  laquelle  on  ne  sait  ce  qu'on 
doit  le  plus  louer.  La  science  musicale  au  ser- 
vice de  l'expression  dramatique  n'a  jamais 
été  poussée  plus  loin.  Toute  la  finesse  et  la 
mobilité  des  sentiments  les  plus  divers  sont 
exprimées  dans  un  langage  d'une  harmonie 
incomparable. 

Don  Juan,  traduit  et  disposé  en  cinq  actes 
par  Castil-Blaze,  A.-H.  Castil-Blaze  et  E.  Des- 
champs, fut  représenté  à  l'Académie  royale 
de  musique  le  10  mars  1834. 

Distribution  :  Don  Juan,  Nourrit,  faute  de 
baryton  suffisant  ;  Mazetto,  Levasseur  ;  Otta- 
vio,  Lafont;  Commandeur,  Dérivis;  donna 
Anna,  MUe  Falcon;  Zerline,  Mme  Damoreau  ; 
Elvire,  Mme  Dorus  Gras. 

La  reprise  de  ce  chef-d'œuvre ,  faite  en 
1866,  concurremment  à  deux  théâtres,  à  l'O- 
péra et  au  Théâtre-Lyrique,  a  remis  en  lu- 
mière les  beautés  de  cette  partition.  Faure 
a  obtenu  un  grand  succès  dans  le  rôle  de  don 
Juan,  à  l'Opéra;  mais  l'exécution  a  été  beau- 
coup plus  satisfaisante  au  Théâtre-Lyrique. 
Mme  Charton-Demeur,  MUe  Nilsson,  Michot 
ont  exécuté  le  trio  des  Masques  comme  nous 
ne  l'avons  jamais  entendu  aux  Italiens,  même 
par  les  artistes  les  plus  célèbres.  Mme  car- 
valho  a  rendu  le  rôle  de  Zerline  avec  sa  fi- 
nesse habituelle  et  le  charme  particulier  que 
possède  sa  voix.  Les  barytons  Barré  et  Lutz 
ont  été  satisfaisants  dans  les  rôles  de  don 
Juan  et  de  Masetto  ;  celui  de  Leporello  a  été 
aussi  convenablement  chanté  par  Troy. 

L'auteur  du  livret,  l'abbé  Da  Ponte,  mou- 
rut, presque  centenaire,  vers  1840,  à  New- 
York,  où  il  avait,  quelques  années  aupara- 


vant, rempli  les  fonctions  de  directeur  du 
théâtre  italien. 

*  DON  JUAN  DE  VILLAGE  (le),  opéra-co- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Chazot,  musi- 
que de  Byron  d'Orgeval,  représenté  à  Bruxel- 
les, sur  le  théâtre  de  la  Monnaie,  le  6  mai 
1863. 

DON  juan  ET  haïdée,  scène  lyrique,  li- 
vret de  M.  Edmond  Delière,  musique  du  prince 
Edmond  de  Polignac,  exécutée  à  Saint-Quentin 
le  26  novembre  1877.  On  a  remarqué  dans  cet 
ouvrage  les  romances  d'Haïdée  et  de  don  Juan, 
ainsi  qu'un  chœur  bien  traité. 

DON  JUAN  TENORIO ,  opéra ,  musique  de 
Carnicer,  compositeur  espagnol,  représenté  à 
l'Opéra  italien  de  Barcelone  en  1818. 

*  DON  MARTINO  D'ARAGONA,  Opéra  sé- 
rieux, musique  de  Battista  Dessy,  représenté 
à  Cagliari  aux  environs  de  1870. 

DON  MARZIO,  opéra  italien,  musique  de 
Rasori;  représenté  à  Milan,  au  théâtre  Fos- 
sati,  en  août  1872,  sans  succès. 

DON  micco  E  lesbina  ,  opéra  italien  en 
trois  actes ,  représenté  sur  le  théâtre  de 
l'Académie  royale  de  musique ,  le  7  juin 
1729.  Cet  intermède  comique  contribua, 
avec  celui  de  Serpilla  e  Bajocco,  à  former  le 
dilettantisme  italien  au  xvme  siècle.  La 
prima  donna ,  si  on  peut  lui  donner  ce  nom, 
était  la  signorina  Rosa  Ungarelli.  Dominique 
©t  Romagnesi  ne  manquèrent  pas  de  traduire 
Don  Micco  e  Lesbina  pour  leur  théâtre ,  en  y 
ajoutant  force  lazzi.  Le  nom  de  l'auteur  de 
la  musique  de  Don  Micco  ne  nous  est  pas  par- 
venu. 

DON  mitrillo  contrastato,  opéra 
italien,  musique  de  J.  Giordani,  représenté  à 
Venise  en  1791. 

DON  mugarade,  opéra-bouffe,  livret  de 
MM.  Jules  Barbier  et  Michel  Carré,  musique 
de  M.  Ernest  Boulanger,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  en  mai  1875.  Il  s'agit  d'un  tuteur 
ridicule  qui,  après  s'être  opposé  au  mariage  de 
Pablo  et  de  Pépita,  finit  par  les  marier  en- 
semble. On  a  remarqué  un  duo  et  un  air  de 
basse  dans  ce  petit  ouvrage  où  régnent  une 
gaieté  franche  et  une  mélodie  facile. 

DON  PABLO,  opéra-comique  allemand  en 
trois  actes,  musique  de  Theobald  Rehbaum, 
représenté  au  théâtre  Royal  de  Dresde  le 
16  septembre  1880,  avec  un  succès  d'estime. 

*  don  PACIFICO,  zarzuela  en  un  acte,  pa- 
roles de  Segovia,  musique  de  Francisco  Bar- 


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bieri,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
de  laZarzuela,  le  14  octobre  1871. 

*  don  PAEZ,  drame  lyrique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Bartocci-Fontana,  musique  de 
M.  Brnesto  Boezi,  représenté  au  théâtre  de 
la  Fenice  de  Venise  le  25  mars  1893.  Cet  ou- 
vrage n'obtint  aucun  succès,  bien  qu'ayant 
été  couronné  dans  un  concours  ouvert  par  le 
fameux  éditeur  Edouard  Sonzogno. 

DON  PAPIRIO ,  opéra  italien ,  musique  de 
p.  Guglielmi,  représenté  en  Italie  en  1774. 

DON  PAPIRIO  SINDACO,  opéra  italien, 
musique  de  Degola  (Giocondo) ,  représenté  à 
Milan  en  1841. 

DON  PASQUALE,  opéra  butta  en  trois  actes, 
musique  de  Donizetti,  représenté  au  Théâtre- 
Italien  le  4  janvier  1843.  Le  sujet  de  la  pièce 
n'est  pas  neuf,  puisqu'il  s'agit  d'un  vieillard 
épouseur  ;  mais  les  scènes  épisodiques  lui 
donnent  de  l'agrément.  Don .  Pasquale  est 
vieux  et  riche  ;  il  se  met  en  tête  de  prendre 
femme.  Son  ami,  le  docteur  Malatesta,  ne 
pouvant  l'en  dissuader,  feint  d'entrer  dans  ses 
vues,  et  lui  propose  sa  propre  sœur,  fille  ti- 
mide et  naïve  ;  fille  élevée,  dit-il,  dans  un 
couvent.  Celle-ci,  qui  n'est  autre  que  No- 
rina,  jeune  veuve  fort  rusée  et  aimée  d'Er- 
nesto,  neveu  de  don  Pasquale,  entre  dans  le 
complot.  L'entrevue  a'  lieu;  les  grâces  pudi- 
ques de  la  pensionnaire  éblouissent  le  vieil- 
lard; le  mariage  est  précipitamment  célébré 
par  les  soins  de  Malatesta.  Mais  aussitôt 
après,  la  douce  Agnès  devient  une  tigresse 
indomptable.  Elle  fait  une  dépense  d'enfer, 
met  tout  son  plaisir  à  torturer  le  pauvre 
don  Pasquale  'qui,  ayant  osé  faire  quelques 
observations,  reçoit  un  soufflet.  Il  ne  lui  reste 
plus  qu'à  s'aller  pendre  de  désespoir.  Alors 
seulement ,  on  lui  apprend  qu'il  a  été  dupe  : 
que  notaire  et  contrat  ont  été  simulés,  et 
qu'il  est  libre.  C'est  avec  une  explosion  de 
joie  qu'il  se  décharge  sur  son  neveu  du  far- 
deau conjugal.  Le  fond  de  ce  livret  appar- 
tient à  un  opéra  intitulé  Ser  Marc  Antonio, 
représenté  le  10  juillet  1813,  et  dont  la  musi- 
que est  de  Pavesi.  La  partition  de  l'opéra  de 
Don  Pasquale  est  charmante  et  offre  quatre 
morceaux  tout  à  fait  hors  ligne  :  le  duo  de  la 
répétition,  au  premier  acte,  entre  Norina  et 
le  docteur;  le  beau  quatuor  final  du  second; 
le  duo  du  soufflet  et  la  délicieuse  sérénade  au 
troisième  acte  Cam'  è  gentil.  On  trouve  dans 
tout  l'ouvrage  des  qualités  scéniques  supé- 
rieures, une  entente  des  effets  d'orchestration 
qui  résultent  de  l'expérience  du  compositeur  ; 
mais  la  sérénade  est  une  inspiration  d'une  fraî- 


cheur et  d'une  originalité  charmantes.  Labla- 
che  était  d'un  comique  achevé  dans  le  rôle  de 
don  Pasquale  ;  Mario,  Tamburini  et  Mme  Grisi 
ont  chanté  avec  succès  les  rôles  de  Ernesto, 
de  Malatesta  et  de  Norina.  Quoique  Donizetti 
ait  composé  cet  opéra  expressément  pour  le 
public  parisien ,  il  était  plus  connu  dans  la 
province  que  dans  la  capitale ,  où  il  n'était 
représenté  que  trois  ou  quatre  fois  pendant 
la  saison  des  Italiens.  M.  Carvalho  a  eu  la 
bonne  pensée  de  donner  Don  Pasquale,  tra- 
duit en  français,  au  Théâtre-Lyrique.  Is- 
maël  et  Mlle  de  Maesen  ont  chanté  les  rôles 
créés  par  Lablache  et  Mme  Grisi.  Don  Pas- 
quale fut  représenté ,  avec  la  version  fran- 
çaise de  MM.  Alphonse  Royer  et  Gustave 
Vaëz,  le  9  septembre  1864.  Troy  a  bien  vo- 
calisé le  rôle  du  docteur;  Ismaël  était  bon 
dans  celui  de  don  Pasquale  ;  quant  à  Mlle  de 
Maesen,  elle  n'a  pas  trouvé  là  un  rôle  qui  lui 
convînt  ;  ses  moyens  comportent  l'opéra  sé- 
ria. Le  rôle  de  Gilda,  dans  Rigoletto ,  donne 
la  mesure  de  ses  aptitudes. 

DON  pèbre,  drame  en  cinq  actes,  musique 
de  Blanchard,  représenté  au  théâtre  Molière 
après  la  révolution  de  Juillet  1830. 

DON  PEDRO,  opéra,  musique  de  Franck 
(Jean-Wolfgang),  représenté  à  Hambourg  en 
1679. 

DON  PEDRO,  opéra  anglais,  musique  de 
Bishopp,représentéàCovent-Garden  en  1828. 

*  don  PEDRO  Dl  CASTIGLIA,  opéra  sé- 
rieux en  trois  actes  et  un  prologue,  paroles 
de  M.  Volebele,  musique  de  M.  Alvise  Cas- 
tegnaro,  représenté  au  Politeama  de  Vicence 
le  20  juin  1888.  Cet  opéra  avait  été  assez  bien 
accueilli  à  son  apparition  en  cette  ville  ;  il 
n'en  fut  pas  de  même  lorsqu'on  voulut  le 
jouer  peu  de  mois  après,  en  février  1889,  au 
théâtre  Dal  Verme  de  Milan.  Là,  au  contraire, 
il  subit  une  chute  épouvantable,  agrémentée 
de  cris,  de  sifflets,  de  hurlements  atroces,  si 
bien  que  la  représentation  ne  put  même  être 
terminée. 

don  PEDRO  EL  CRUEL,  opéra  espagnol, 
musique  de  Reparaz  (D.  Antonio),  représenté 
à  San-Juan  de  Oporto  en  1857. 

DON  peperone,  opéra  buffa,  musique  de 
Gazzera,  représenté  au  Politeama  de  Savone 
en  avril  1877. 

DON  PIRLONE,  opéra  buffa,  livret  de  Giu- 
licchi,  musique  de  L.  Cuoghi,  représenté  au 
théâtre  d'Udine  en  janvier  1879. 

DON  PROCOPIO,  opéra  italien,  musique  de 


358 


DON 


DON 


Tritto,  représenté  au  théâtre  Nuovo,  de  Na- 
ples,  en  1782. 

*  DON  PROSPERO  L'OTTIMISTA,  opéra- 
bouffe,  musique  de  M.  Cipriano  Pontoglio, 
représenté  à  Florence,  sur  le  théâtre  Rossini, 
en  novembre  1867. 

DON  QUICHOTTE,  opéra  allemand ,  mu- 
sique de  Foertsch  (Jean-Philippe),  repré- 
senté en  Allemagne  en  1690. 

DON  QUICHOTTE,  opéra  anglais,  musique 
de  Purcell,  représenté  à  Londres  en  1694. 

DON  Quichotte,  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  Hubatschek,  écrit  à  Hermann- 
stadt  vers  1791. 

DON  QUICHOTTE  (en  italien),  opéra,  mu- 
sique de  Ditters  ,  représenté  à  Oels  en  1795. 

DON  Quichotte,  opéra  italien,  musique 
de  Miari,  représenté  à  Venise  vers  1810. 

DON  QUICHOTTE,  opéra  anglais,  musique 
de  M.  Macfarren ,  représenté  à  Londres,  au 
théâtre  de  Drury-Lane,  en  1846.  Cet  ouvrage 
a  eu  du  succès  ;  on  a  remarqué  la  chanson  : 
Pourquoi  aimons-nous,  très  bien  chantée  par 
MUe  Rainsforth. 

DON  QUICHOTTE,  opéra-comique  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Jules  Barbier  et  Michel 
Carré,  musique  de  M.  Ernest  Boulanger,  re- 
présenté au  Théâtre-Lyrique  le  10  mai  1869. 
On  a  remarqué  le  duo  du  sommeil,  les  cou- 
plets de  Sancho  et  l'air  de  Dulcinée. 

*  DON  QUICHOTTE,  opérette-bouffe  en  un 
acte,  paroles  de  M.  J.  Deschamps,  musique 
de  M.  Emile  Pessard,  représentée  à  la  salle 
Érard  le  13  février  1874. 

*  DON  QUICHOTTE,  opéra-comique,  musi- 
que de  Frédéric  Clay,  représenté  à  Londres 
en  1875. 

DON  QUICHOTTE  CHEZ  LA  DUCHESSE, 

opéra-ballet ,  paroles  de  Favart,  musique  de 
Boismortier,  représenté  à  l'Académie  royale 
de  musique  le  12  février  1743.  Le  compositeur 
est  moins  connu  par  ses  opéras  et  ses  airs 
répandus  à  profusion  de  son  vivant  dans  le 
public,  que  comme  auteur  d'un  motet  célèbre, 
Fugit  nox,  exécuté  au  concert  spirituel,  le 
jour  de  Noël,  pendant  plusieurs  années,  et 
qui  mérite  sa  renommée.  Boismortier  a  in- 
troduit, dans  l'ensemble  choral  traité  dans  la 
manière  de  Lalande,  des  noëls  populaires. 
Cette  idée  ingénieuse  a  été  reproduite  avec 
bonheur  par  Lesueur,  dans  le  Gloria  in  ea> 
celsis  de  sa  messe  de  Noël. 


DON  RIEGO,  opéra,  musique  de  Pauer,  re- 
présenté à  Mayence  vers  1849. 

DON  riego,  opéra  séria,  livret  de  Ghislan- 
zoni,  musique  de  C.  Dall'Olio,  représenté  au 
théâtre  Argentina,  à  Rome,  le  29  novembre 
1879;  chanté  par  Cappelletti,  Lalloni,  Cheru- 
bini,  Mmes  Milani-Vela,  Cristofani. 

DON  SANCHE  OU  LE  CHATEAU  D'AMOUR, 

opéra  en  un  acte,  paroles  de  Théaulon  et  de 
Rancé,  musique  du  célèbre  virtuose  Franz 
Liszt,  représenté  à  l'Opéra  le  17  octobre  1826. 
Il  éprouva  une  chute  complète,  mais  sans 
gravité,  attendu  que  l'enfant-prodige  ne 
tomba  pas  de  bien  haut.  Liszt,  dont  on  n'a 
jamais  connu  l'âge  au  juste,  n'était  cependant 
en  effet  qu'un  enfant  encore  à  cette  époque, 
et  ne  devait  pas  avoir  dépassé  une  douzaine 
d'années. 

DON  SAVERIO,  opéra  italien ,  musique  de 
Anora,  représenté  à  Venise  en  1744. 

DON  saverio,  opéra  anglais ,  musique  de 
Arne,  représenté  à  Londres  en  1749. 

*  DON  saverio,  opéra  semi-sérieux  ea 
trois  actes,  paroles  du  comte  Cesare  Cerroni, 
musique  de  M.  Nicola  Alberini,  représenté  à 
Rome  en  août  1875. 

DON  SILVIO  DE  ROSALBA,  opéra  en  deux 
actes,  musique  d'Emmert,  représenté  à  Ans- 
pach  en  1801. 

DON  SILVIO  DE  ROSALBA,  opéra  roman- 
tique en  deux  actes,  musique  de  Blumenthal, 
écrit  vers  1805. 

DON  SILVIO  DE  ROSALBA,  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  Hellwig,  représenté  au 
théâtre  de  Kœnigstadt,  à  Berlin,  vers  1825. 

DON  SILVIO  DE  ROSALVA,  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  Phanty,  représenté  au 
théâtre  de  Sleswig  en  février  1796. 

DON  SILVIO  DE  ROSALVA,  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  Bachmann ,  représenté  à 
Brunswick  en  1797. 

*  don  simplicio  BOBADiLLA,zarzuela  en 

trois  actes,  paroles  de  MM.  Tamayo  frères, 
musique  de  MM.  Barbieri,  Gaztambide.  Her- 
nando  et  Inzenga,  représentée  au  théâtre  du 
Cirque,  à  Madrid,  le  7  mai  1853. 

*  DON  SPAVENTO,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Morand  et  Wattier, 
musique  de  Deléhelle,  représenté  sur  le  théâ- 
tre Royal  de  la  Haye  le  13  janvier  1SS3. 

*  DON  TIBURZIO,  opéra  semi-sérieux,  mu- 


DONN 


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359 


sique  de  M.  Trigana,  représenté  à  Catane, 
sur  le  théâtre  du  Prince-de-Naples,  en  dé- 
cembre 1895. 

*  DON  A  casimira,  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  M.  JoséRogel,  représentée  à  Ma- 
drid en  1861. 

*  DONA  FLOR,  opéra  en  un  acte,  livret  de 
M.  Arturo  Colautti,  musique  de  M.  Nicolo 
van  Westerhout,  représenté  au  théâtre  de 
Mola  di  Bari  le  18  avril  1896. 

DONA  JUANA,  opéra,  musique  de  Hœrger, 
représenté  au  théâtre  de  Dusseldoff  en  1838. 

DONA     MARIA,     INFANTE      D'ESPAGNE, 

opéra  en  deux  actes,  musique  de  MM.  Tesier 
et  Langert,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Brunswick  en  janvier  1865.  Tesier  était  le 
pseudonyme  anagrammatique  du  vicomte  de 
Reiset,  ministre  de  France  près  la  cour  de 
Hanovre. 

DONAUWEIBCHEN  (das)  [la  Fille  du  Da- 
nube], opéra  allemand,  musique  de  Kauer, 
représenté  à  Vienne  vers  1785. 

DONAUWEIBCHEN  (das)  [la  Fille  du  Da- 
nube], opéra  romantique  allemand,  musique 
de  Frédéric-Adam  Hiller,  représenté  au  théâ- 
tre national  d'Altona  en  1802. 

*DONCELLA  de  encargo  (una),  zarzuela, 
paroles  de  M.  Florez  Garcia,  musique  de 
M.  Angel  Rubio,  représentée  au  théâtre  des 
Récollets,  de  Madrid,  en  juin  1884. 

DONNA  AL  SUO  PEGGIOR  SEMPRE  S'AP- 
PIGLIA  (la),  opéra  italien,  musique  de  Ci- 
marosa,  représenté  sur  le  théâtre  Nuovo  à 
Naples  en  1785. 

DONNA  AL  SUO  PEGGIOR  SEMPRE  S'AP- 
PIGLIA  (la),  opéra  italien ,  musique  de  P. 
Guglielmi,  représenté  à  Naples  en  1786. 

DONNA  AMANTE  DI  TUTTI  E  FEDELE  A 
NESSUNO  (la),  opéra  italien,  musique  de 
P.  Guglielmi,  représenté  à  Naples  en  1784. 

donna  aurora,  opéra  buffa,  musique  de 
Morlacchi,  représenté  à  Dresde  en  1819. 

DONNA  BIANCA  D'AVENELLO  (la)  [la 
Dame  blanche  d'Avenel],  opéra  italien,  mu- 
sique de  Pavesi,  représenté  à  Milan  en  1830. 

DONNA    BIANCA    D'AVENELLO    (la)  [la 

Dame  blanche  d'Avenel],  opéra  italien  en  trois 
actes,  livret  traduit  de  l'opéra-comique  fran- 
çais ,  musique  de  Galliero ,  représente  au 
théâtre  Carcano.  à  Milan,  en  février  1855. 


Cette  idée  singulière  et  prétentieuse  de  re- 
faire la  musique  de  Boieldieu  n'a  pas  porté 
bonheur  au  compositeur.  La  Donna  Bianca 
s'est  évanouie  comme  une  brume  légère. 

*  DONNA  BIANCA,  opéra,  musique  de 
M.  Reznicek,  représenté  à  Leipzig  en  no- 
vembre 1895. 

DONNA  BIZZARRA  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Bernardini,  représenté  à  Vienne  en 
1793. 

DONNA  BIZZARRA  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Caruso,  représenté  à  Rome  en  1800. 

*  DONNA  branca,  drame  lyrique  italien 
en  un  prologue  et  quatre  parties,  paroles  de 
M.  Cesare  Fereal,  musique  de  M.  Alfredo 
Keil,  représenté  au  théâtre  San  Carlos  de 
Lisbonne  le  10  mars  1888.  M.  Alfredo  Keil 
est,  avec  M.  Augusto  Machado  et  le  vicomte 
d'Arneiro,  un  des  rares  compositeurs  portu- 
gais qui  aient  abordé  la  scène.  Son  opéra, 
qui  avait  pour  interprètes  M1""  Teodorini  et 
Figuet,  MM.  Meroles  et  d'Andrade  frères,  ob- 
tint un  succès  très  vif  auprès  de  ses  compa- 
triotes. 

DONNA  CAMBIATA  (la)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Paër,  représenté  à  Vienne  en 
1800. 

DONNA  CAPRICCIOSA  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Gazzaniga ,  représenté  à  Dresde 
en  1780. 

DONNA  CAPRICCIOSA  (la),  opéra-bouffe, 
musique  de  Degola  (Giocondo) ,  représenté  à 
Gênes  en  1839. 

DONNA  CARITEA  (la)  [la  Dame  de  cha- 
rité], opéra  italien,  musique  de  Coccia,  re- 
présenté à  Turin  en  1818. 

DONNA  CARITEA(la)  [laDame  de  charité], 
opéra  italien,  musique  de  Mercadante,  repré- 
senté à  Venise  au  printemps  de  1826. 

DONNA  COLONELLA  (la)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Raimondi ,  représenté  à  Naples 
vers  1821. 

DONNA  CORRETTA  (la)  [la  Dame  corrigée], 
opéra  buffa,  musique  de  A.  Meissonnier ,  re 
présenté  sur  un  théâtre  d'amateurs,  à  Na- 
ples, vers  1799. 

DONNA  DEL  LAGO  (la)  [la  Dame  du  lac], 
opéra  italien  en  deux  actes,  de  Rossini,  repré- 
senté pour  la  première  fois  sur  le  théâtre  de 
San  Carlo,  à  Naples,  pendant  l'automne  de 
1819.  Ce  vingt  -  septième  opéra  sorti  de  la 
plume  féconde  du  compositeur  offre  des  effets 


360 


DONN 


DONN 


d'une  fraîcheur  incomparable  et  des  mélodies 
si  distinguées  qu'elles  n'ont  pu  être  comprises 
et  appréciées  à  la  première  audition,  pas  plus 
le  4  octobre  1819  à  Naples,  que  le  7  septembre 
1824  à  Paris.  Les  amateurs  n'ont  pas  tardé 
cependant  à  sentir  les  beautés  de  ce  poétique 
ouvrage  qui,  avec  Mahomet  II,  devenu  de- 
puis le  Siège  de  Corinthe,  marque  le  point 
culminant  de  la  seconde  manière  de  Rossini. 
Le  livret  a  été  écrit  d'après  le  roman  de 
Walter  Scott,  par  Tottola,  auteur  des  livrets 
de  Mosè  et  de  Zelmira,  La  Donna  del  lago 
est  restée  au  répertoire  pendant  plus  de 
trente  ans,  sans  que  le  parterre  s'enthousias- 
mât pour  cette  musique  si  large,  si  pittores- 
que, si  empreinte  de  couleur  locale.  On  a 
donné  à  l'Opéra-Français  un  pastiche  intitulé 
Robert  Bruce ,  et  dans  lequel  on  a  fait  passer 
en  grande  partie  la  musique  de  la  Donna  del 
lago.  On  a  applaudi  à  la  scène  des  bardes; 
les  chanteurs  ont  retenu  l'air  si  pathétique 
Anges,  sur  moi  penchés ,  et  néanmoins  Robert 
Bruce  est  tombé.  La  Donna  del  lago  paye  avec 
usure  le  succès  de  Guillaume  Tell,  dans  lequel 
la  couleur  locale  et  pittoresque  a  plus  de  force 
et  d'éclat.  Le  duo  et  le  quatuor  de  Bianca  e 
Faliero  ont  été  introduits  dans  la  partition 
de  la  Donna  del  lago ,  et  y  produisent  un 
grand  effet.  La  cavatine  0  matutini  albori, 
est  une  des  plus  charmantes  inspirations  du 
Cygne  de  Pesaro.  Nous  citerons  encore  l'air 
Oh  !  quante  lagrime ,  et  le  magnifique  finale 
du  premier  acte ,  avec  le  chœur  des  bardes  : 
Già  un  raggio  forier,  dont  le  motif  a  été  porté 
par  les  musiques  militaires  sur  tous  les  points 
de  l'Europe.  Dans  le  second  acte,  nous  men- 
tionnerons le  terzetto,  qui  est  rempli  des  ac- 
cents les  plus  dramatiques;  l'air  avec  chœur, 
Oh!  si  pera!  Il  n'y  a  rien  de  plus  beau  dans 
Se'miramis;  et  enfin  l'andante  d'Elena,  Tanti 
affetti. 

*  DONNA    DI    BELL'UMORE   (LA),     Opéra- 

bouffe  en  trois  actes,  paroles  anonymes,  mu- 
sique de  Nicola  Piccinni,  représenté  à  Naples, 
sur  le  théâtre  des  Fiorentini,  en  1771. 

DONNA  DI  BESSARABIA  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Farinelli,  représenté  à  Ve- 
nise en  1819. 

DONNA  DI  BUON  CARATTERE  (LA.),  opéra 
italien,  musique  de  Casella  (Pierre),  repré- 
senté à  Rome  vers  1800. 

DONNA  DI  CATTIVA  UMORE  (la.)  [la  Dame 
de  mauvaise  humeur],  opéra  italien,  musique 
de  Gresnick,  représenté  à  Londres  en  1785. 

DONNA    DI    GENIO    VOLUBILE    (LA.)     [la 


Dame  à  l'esprit  mobile],  opéra  italien,  musi- 
que de  Portogallo ,  représenté  à  Parme  en 

1791. 

DONNA  DIGOVERNO  (la)  [la  Femme  de 
charge],  opéra  italien,  musique  de  Galuppi, 
représenté  en  Italie  en  1764. 

DONNA  DI  SPIRITO  (la)  [la  Femme  d'es- 
prit], opéra  italien,  musique  de  Piocinni, 
représenté  à  Naples  vers  1768. 

DONNA  DI  SPIRITO  (la)  [la  Femme  d'es- 
prit], opéra  italien,  musique  de  Bernardini, 
représenté  à  Rome  en  1788. 

DONNA  DI  TUTTI  CARATTERI  (la)  [la 
Femme  qui  a  tous  les  caractères],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Cimarosa,  représenté  à  Na- 
ples en  1775. 

*  DONNA  DIANA,  opéra-comique,  paroles 
de  M.  Wittkowski,  musique  de  M.  Heinrich 
Hoffmann,  représenté  à  l'Opéra  royal  de  Ber- 
lin le  15  novembre  1886. 

*  DONNA  DIANA,  opéra-comique,  poème 
tiré  d'une  comédie  espagnole  de  Moreto,  mu- 
sique de  M.  E.  von  Reznicek,  représenté  au 
théâtre  grand-ducal  de  Carlsruhe  en  mai 
1895.  On  a  remarqué  l'instrumentation  de  cet 
ouvrage,  dont,  par  malheur,  le  sentiment  mé- 
lodique laisse  un  peu  trop  à  désirer. 

DONNA  GIRANDOLA  (la)  [la  Femme  gi- 
rouette], opéra  italien,  musique  de  Perillo,  re- 
présenté à  Venise  en  1763. 

DONNA  GIUDICE  (la)  [la  Femme  juge], 
opéra-bouffe  italien,  musique  de  Trente,  re- 
présenté à  l'Opéra  italien  d'Amsterdam  vers 
1807. 

*  DONNA  INES,  opéra-comique,  musique  de 
M.  Luigi  Ricci,  représenté  au  Politeama  de 
Florence  en  septembre  1883.  L'auteur  était 
le  fils  de  Luigi  Ricci  et  le  neveu  de  Federico 
Ricci,  les  heureux  auteurs  de  Crispino  e  la 
Comare. 

DONNA  INNAMORATA  (la)  [la  Femme 
amoureuse],  opéra  italien,  musique  de  J.  Nic- 
colini,  représenté  à  Venise  en  1796. 

DONNA  INSTABILE  (la)  [la  Femme  incon- 
stante], opéra  italien,  musique  de  Borghi, 
représenté  à  Rome  en  1776. 

DONNA  INSTABILE  (la)  [la  Femme  in- 
constante], opéra  italien,  musique  de  Buroni, 
représenté  à  Stuttgard  en  1776. 

DONNA  JUANITA,  opérette  en  trois  actes, 
musique  de  Fr.  von  Suppé,  représentée  au 


DONN 


DORA 


361 


Carltheater  de  Vienne  le  21  février  1880  et  au 
théâtre  de  Friedrich-Wilhelmstadt,  à  Berlin, 
en  octobre  de  la  même  année. 

DONNA  LAURA ,  drame  allemand  en  trois 
actes,  paroles  de  Sophie  de  Knorring,  musi- 
que de  Kienlen,  représenté  à  Berlin  vers 
1810. 
*  DONNA    MANUELA    0    LA  VECCHIA  IN- 

NAMORATA,  comédie  lyrique,  paroles  de 
M.  Gaetano  Miccio,  musique  de  M.  Errico 
Sarria,  représentée  en  1856  au  théâtre  Nuovo, 
de  Naples. 

DONNA  NOBILE  (la)  [la  Dame  noble], 
opéra  italien,  musique  de  Orlandini ,  repré- 
senté en  Italie  en  1730. 

*  DONNA  ROMANTICA  E  IL  MEDICO 
OMEOPATICO  (la),  opéra-bouffe,  paroles 
d'Almerindo  Spadetta,  musique  de  MM.  Al- 
fonso  Buonomo,  Campanella,  Ruggi  et  Va- 
lente,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre 
Nuovo,  en  1858. 

DONNA  SCALTRA  (la)  [la  Femme  rusée], 
opéra  italien,  musique  de  P.  Guglielmi,  re- 
présenté à  Rome  vers  1768. 

DONNA  SENSIBILE  (la)  [la  Femme  sensi- 
ble], opéra  italien,  musique  de  Tritto,  re- 
présenté au  théâtre  del  Fondo,  à  Naples,  en 
1792. 

DONNA  SOLDATO  (la)  [la  Femme  soldat], 
opéra  italien,  musique  de  Gazzaniga,  repré- 
senté en  Italie  vers  1774. 

DONNA  STRAVAGANTE  (la)  [la  Femme 
extravagante],  opéra  italien,  musique  de  Sco- 
lari,  représenté  à  Venise  en  1766. 

DONNA  SUPERBA  (la)  [la  Femme  orgueil- 
leuse], intermède  italien  en  deux  actes,  re- 
présenté par  l'Académie  royale  de  musique 
le  19  décembre  1752.  On  sait  que  le  goût  des 
opéras  italiens  s'implanta  en  France,  non 
sans  une  vive  opposition,  en  1752  et  en  1753. 

DONNA  VENDICATIVA  (la)  [la  Femme  vin- 
dicative], opéra  italien,  musique  de  Rinaldo 
da  Capua,  représenté  en  Italie  vers  1740. 

DONNE  BISBETICHE     OSSia    L'ANTIQUA- 

RIO  FANATICO  (le),  opéra  italien,  musique 
de  Bernardini,  représenté  à  Rome  vers  1785. 

DONNE  CURIOSE  (le)  [les  Femmes  curieu- 
ses], opéra  italien,  musique  de  Rastrelli  (Jo- 
seph), représenté  à  Dresde  en  1821. 

DONNE  CURIOSE  (le),  opéra  buffa,  livret 
de  Zanardini,  musique  de  E.  Usiglio,  repré- 


senté au  théâtre  Royal  de  Madrid  le  il  février 
1879  ;  chanté  par  Gayarre,  Verger,  Nannetti, 
Fiorini,  M^es  Borghi-Mamo,  Vitali-Augusti, 
Sanz.  Cet  ouvrage  a  obtenu  un  grand  succès. 

DONNE  DISPETTOSE  (le)  [les  Femmes  co- 
lères], opéra,  musique  de  Piccinni  (Nicolas), 
représenté  à  Naples  en  1754. 

DONNE  FANATICHE  (le)  [les  Femmes  fa- 
natiques], opéra  italien,  musique  de  Gazza- 
niga, représenté  à  Venise  en  1786. 

*  DONNE  GUERRIERE  (le),  opérette- 
bouffe,  musique  de  M.  Pasquale  Piacenza,  re- 
présentée à  Venise,  sur  le  théâtre  Apollo, 
vers  1873. 

DONNE  LETTERATE  (le)  [les  Femmes  let- 
trées], opéra-bouffe  en  trois  actes,  musique 
de  Salieri,  représenté  à  Vienne,  pendant  le 
carnaval,  en  1770. 

DONNE  SEMPRE  DONNE  (le)  [les  Femmes 
sont  toujours  femmes],  opéra  italien,  musique 
de  Lucchesi,  représenté  à  Venise  en  1766. 

DONNE  VENDICATE  (le)  [les  Femmes  ven- 
gées], opéra  italien,  musique  de  Cocchi  (Joa- 
chim),  représenté  à  Naples  en  1752. 

DONNE  VENDICATE  (le)  [les  Femmes  ven- 
gées], opéra  italien,  musique  de  Piccinni,  re- 
présenté à  Naples  en  1759. 

DONNE  VENDICATE  (le)  [les  Femmes  ven- 
gées], opéra  buffa,  musique  de  G.  Monti,  re- 
présenté à  Naples  en  1784. 

DONNERNDE  LEGION  (die)  [la  Légion 
fulminante],  opéra-comique  en  deux  actes, 
musique  de  Earta,  représentée  à  Vienne  vers 
1796. 

DOPPELFLUCHT  (die)  [la  Double  évasion], 
opéra-comique  allemand  en  trois  actes,  avec 
danses,  musique  de  Schmidt  (Samuel),  re- 
présenté au  théâtre  Frédéric-Guillaume,  à 
Berlin,  vers  1836. 

*  DOPPELGCENGER,  opéra-comique,  musi- 
que de  M.  Alfred  Zamara,  représenté  à  Vien- 
ne, sur  le  théâtre  An  der  Wien,  en  septembre 
1887. 

DOPPELHOCHZEIT  (die)  [la  Double  noce], 
opéra-comique  allemand,  musique  de  Kùster, 
représenté  à  l'Académie  de  chant  de  Berlin 
en  1843. 

*  DORA,  opéra  sérieux,  paroles  de  M.  R... 
S...,  musique  de  M.  Guerrera,  représenté  au 
théâtre  Dal  Verme,  de  Milan,  en  janvier  1SS1. 


362 


DORI 


DORN 


doralice,  opéra  italien  en  deux  actes, 
musique  de  Mercadante,  représenté  à  Vienne 
en  1824. 

DORFBARBIER  (der)  [le  Barbier  de  vil- 
lage], opéra  allemand,  musique  de  J.-A.  Hil- 
ler,  représenté  en  Allemagne  vers  1758. 

DORFBARBIER  (le  Barbier  de  village) , 
opéra  allemand,  musique  de  Neefe ,  gravé  en 
partition  à  Leipzig  en  1772. 

DORFBARBIER  (der)  [le  Barbier  de  village], 
opéra  allemand,  musique  de  Seidel  (Louis), 
représenté  au  théâtre  National  de  Berlin,  le 
14  décembre  1817. 

DORFDEPUTIRTEN  (die)  [les  Députés  de 
village],  opéra  allemand,  musique  de  Dietter, 
représenté  à  Stuttgard  vers  1788. 

DORFDEPUTIRTEN  (die)  [les  Députés  de 
village],  opéra  allemand,  musique  de  Schuh- 
bauer,  représenté  à  Munich  vers  isoo. 

DORFGALA  (die)  [le  Gala  de  village]to$êra,- 
comique  allemand ,  musique  de  Schweitzer, 
représenté  à  Leipzig  en  1777. 

DORFMUSIKANTEN  (die)  [ les  Méné- 
triers], opérette  allemande,  musique  de  Ri- 
chard Thiele,  représentée  au  Wilhemtheater 
de  Hambourg  en  novembre  1872 

DORI    ossia   LO  SCHIAVO  REGIO  (Boris 

ou  l'Esclave  royal),  opéra  italien,  musique  de 
Cesti,  représenté  à  Venise  en  1663. 

DORI  ossia  LO  SCHIAVO  regio,  opéra 
italien,  musique  de  Apolloni,  représenté  à 
Rome  vers  1680. 

doria,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Legouvé  et  L'Œillard  d'Avrigny,  musique  de 
Méhul,  représenté  au  théâtre  Favart  le 
12  mars  1795. 

*  doria  (i),  opéra  sérieux  italien,  en  qua- 
tre actes,  poème  d'Antonio  Ghislanzoni,  mu- 
sique de  M.  Augusto  Machado,  représenté  au 
théâtre  San  Carlos  de  Lisbonne  le  15  janvier 
1887.  M.  Machado,  l'un  des  rares  composi- 
teurs portugais  qui  aient  abordé  le  théâtre, 
est  aujourd'hui,  depuis  1894,  directeur  du 
Conservatoire  de  Lisbonne.  Son  opéra  avait 
pour  interprètes  M""es  Stahl  et  Teodorini, 
MM.  Valero,  Dufriche  et  Vidal.  Le  sujet  de 
son  opéra  était  tiré  de  la  célèbre  tragédie  de 
Schiller,  la  Conjuration  de  Fiesque. 

doriclea,  opéra  italien ,  musique  de  Ca- 
valli,  représenté  à  Roms  en  1645. 


doriclea  ripudiata  di  creso  ,  opéra 
italien,  musique  de  Porta  (Jean),  représenté 
à  Venise  en  1729. 

DORILLA  IN  TEMPE,  opéra  italien,  musi- 
que de  Vivaldi ,  représenté  au  théâtre  San- 
Angiolo,  de  Venise,  en  1726. 

DORINDA,  opéra  italien,  musique  de  Pes- 
cetti,  représenté  à  Venise  en  1729. 

DORINDA,  opéra  italien,  livret  de  Mar- 
cello, musique  de  Galuppi,  représenté  au 
théâtre  de  Sant'-Agnelo  à  Venise,  en  1729,  | 
pendant  la  foire  de  l'Ascension.  Ce  fut  le  pre- 
mier ouvrage  dramatique  de  ce  compositeur 
plein  de  verve,  dont  les  opéras  défrayèrent 
pendant  de  longues  années  les  principaux  I 
théâtres  de  la  Péninsule. 

DORIS  ,  opéra  allemand  ,  musique  de 
Strungk,  représenté  à  Hambourg  vers  1680. 

*  doris,  opérette,  musique  d'Alfred  Cel- 
lier, représentée  à  Londres  vers  1887. 

DORMEUR  ÉVEILLÉ  (le),  opéra-comiquo  - 
en  quatre  actes,  paroles  de  Marmontel ,  mu- 
sique de  Piccinni ,  représenté  à  la  Comédie- 
Italienne  en  1784.  Le  compositeur  jouissait 
alors  de  ses  triomphes,  et  le  public  était  bien 
disposé  à  son  égard.  Le  Dormeur  éveillé  eut 
du  succès.  Il  est  inutile  de  dire  que  le  sujet 
a  été  tiré  des  Mille  et  une  nuits,  car  il  a  re- 
paru au  théâtre  plus  de  dix  fois  sous  diffé- 
rents titres. 

DORMEUR  ÉVEILLÉ  OU  ABOU-HASSAN, 
opéra-comique  en  trois  actes ,  paroles  de 
M.  Alexandre  Rolland,  musique  de  M.  Félix 
Clément,  reçu  au  Théâtre-Lyrique  en  1847. 

*  DORMEUSE  ÉVEILLÉE  (ta),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Chivot  et  Duru, 
musique  de  M.  Edmond  Audran,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  29  décembre  1883. 
Les  Mille  et  une  Nuits  nous  ont  familiarisés 
avec  le  joli  conte  du  Dormeur  éveillé,  qui  ja- 
dis donna  naissance  à  un  opéra-comique  ;  en 
connaît  aussi  le  sujet  du  Diable  à  quatre,  que 
Sedaine  tirait  naguère  d'une  pièce  anglaise. 
Il  y  avait  de  l'un  et  de  l'autre  dans  cette  Dor- 
meuse éveillée,  qui  malheureusement  man- 
quait de  nerf  et  d'entrain  et  qui  semblait 
avoir  communiqué  à  la  musique  une  sorte  de 
somnolence  langoureuse.  La  pièce  était  néan- 
moins bien  jouée  par  MM.  Piccaluga,  Maugé, 
Charles  Lamy,  Gerpré,  Désiré,  Desnionts, 
Mmes  Montbazon,  Gélabert  et  Lucy  Darly. 

*  DORNRŒSCHEN,  opéra  romantique,  mu- 
sique de  M.   Ferdinand  Langer,  représenté 


DORO 


DOT 


363 


avec  beaucoup  de  succès,  le  18  mai  1873,  sur 
le  théâtre  municipal  de  Manheim.  Le  sujet 
de  cet  ouvrage  était  tiré  du  joli  conte  de  Per- 
rault, la  Belle  au  bois  dormant. 

DORNRŒSCHEN  (la  Rose  à  épines),  opéra 
allemand,  musique  de  Charles  Mangold,  re- 
présenté à  Darmstadt  ver3  1830. 

*  DORNRCESCHENS  BRAUTFARHT,  opéra, 
musique  de  Victor  Nessler,  représenté  au 
théâtre  municipal  de  Leipzig  vers  1878. 

DORNRÔSCHEN  (l'Eglantine),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Gottfried  von  Linder,  re- 
présenté à  Stuttgard,  le  i.«  janvier  1872, 
avec  succès. 

*  DOROTHY,  «  comédie-opéra»,  ou  plutôt 
opérette  en  trois  actes,  paroles  de  M.  B.-C. 
Stephenson,  musique  d'Alfred  Cellier,  repré- 
sentée avec  un  succès  étourdissant  à  Londres, 
sur  le  théâtre  du  Prince  of  Wales,  le  25  sep- 
tembre 1886.  Une  seconde  édition  du  livret, 
faite  Tannée  suivante,  portait  que  la  300e  re- 
présentation avait  été  donnée  à  ce  théâtre  le 
27  juillet  1887.  Mais  ce  n'est  pas  tout  :  trans-. 
portée  peu  après  du  Prince  of  Wales  au  Lyric- 
Theatre,  Dorothy,  loin  de  voir  décroître  son 
succès,  ne  le  vit  que  s'accentuer,  si  bien  que 
le  chiffre  total  de  ses  représentations  consé- 
cutives s'éleva  à  931.  Et  cette  fortune  ne  se 
borna  pas  à  Londres,  comme  on  peut  le  pen- 
ser ;  les  provinces  s'emparèrent  à  leur  tour 
de  l'ouvrage,  qui  fit  ainsi  triomphalement  le 
tour  du  Royaume-Uni,  retrouvant  partout 
l'accueil  enthousiaste  qui  avait  signalé  son 
apparition  dans  la  métropole.  Ceci,  toutefois, 
n'est  pas  le  plus  curieux  encore,  et  l'histoire 
du  succès  de  cette  opérette  met  singulière- 
ment en  relief  les  hasards  du  théâtre.  La 
musique  de  Dorothy  avait  été  écrite  non  pour 
cette  pièce,  mais  pour  une  autre  du  même 
genre,  dont  l'auteur  était  M.  Farnie,  qui  avait 
pour  titre  Nell  Gwynne  et  qui  fut  jouée  à 
Manchester  sans  le  moindre  succès.  Convaincu 
que  cette  musique  avait  fait  tort  à  son  livret, 
M.  Farnie,  lorsqu'il  voulut  faire  jouer  Nell 
Gwynne  à  Londres,  paya  10,000  fr.  à  M.  Cel- 
lier pour  qu'il  reprît  sa  partition,  fit  faire  une 
musique  nouvelle  à  M.  Planquette,  et  donna 
ainsi  l'ouvrage  à  l'Avenue-Theatre,  quelques 
années  plus  tard,  sans  grand  succès,  si  bien 
que  M.  Planquette  put  se  servir  ensuite  de 
sa  partition  pour  la  Princesse  Colombine,  opé- 
rette française  représentée  aux  Nouveautés. 
Pendant  ce  temps  (tout  cela  est  assez  compli- 
qué), M.  Cellier,  de  son  côté,  faisait  adapter  à 
sa  musique,  dont  il  était  redevenu  maître,  le 


nouveau  livret  de  Dorothy,  et  l'on  a  vu  ce 
qu'il  en  advint  et  s'il  fut  bien  inspiré  en  agis- 
sant de  la  sorte. 

*dorpsmeeting  (de),  opéra  flamand  en 
un  acte,  musique  de  Van  den  Acker,  repré- 
senté à  Anvers  le  21  octobre  1857. 

*  DORVAL  E  Virginia,  opéra-bouffe,  mu- 
sique d'Angelo  Tarchi,  représenté  à  Madrid 
le  10  janvier  1795. 

*  DOS  CANARIOS  DE  CAFÉ,  «jeu  COmicO- 
lyrique  »  en  un  acte,  paroles  de  M.  R,afael 
Maria  Liern,  musique  de  MM.  Angel  Rubio 
et  Espino,  représenté  à,  Madrid,  sur  le  théâ- 
tre Romea,  en  1895. 

*  DOS  CIEGOS  (Los),  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  Luis  Olona,  musique  de  Francisco 
Barbieri,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
du  Cirque,  le  26  octobre  1855. 

"  DOS  comicosde  provincia,  zarzuela, 
musique  de  M.  Aceves,  représentée  à  Ma- 
drid. 

*  DOS  coronas,  zarzuela  en  trois  actes, 
paroles  de  Garcia  Gutierrez,  musique  d'Emi- 
lio  Arneta,  représentée  en  décembre  1861,  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque. 

*  DOS  exentricos,  zarzuela,  musique  de 
M.  Rubio,  représentée  au  théâtre  Eslava,  de 
Madrid,  en  octobre  1883. 

*  DOS  NOSAS  (las),  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  José  Rogel  et  Allu,  représentée 
à  Madrid  en  1858. 

*  DOS  PICHONES  DEL  TORIA,  zarzuela  en 
un  acte,  paroles  de  Liern,  musique  de  Fran- 
cisco Barbieri,  représentée  sur  le  théâtre  de 
la  Zarzuela,  à  Madrid,  le  28  novembre  1863. 

*  DOS  PRINGESAS  (las),  zarzuela  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Fernandez  Caballero, 
représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la 
Zarzuela,  en  janvier  1879. 

*  DOS  trochas  EN  SECO,  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  José  Rogel,  représentée 
à  Madrid  en  1869. 

DOT  (la),  comédie  en  trois  actes,  en  prose, 
mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Desfontaines, 
musique  de  Dalayrac ,  représentée  aux  Ita- 
liens le  21  novembre  1785.  Le  livret  offre  des 
détails  pleins  d'esprit  et  de  gaieté.  L'ouver- 
ture est  peut-être  la  meilleure  qu'ait  écrite 
Dalayrac.  Nous  citerons  les  jolis  couplets 
chantés  par  Mme  Dugazon  :  Dans  le  bosquet, 
l'autre  matin,  je  cherchais  la  rose  nouvelle  ,-le 


364 


DOTT 


DOUB 


petit  air,  J'allais  lui  dire  que  je  l'aime;  la 
marche  en  sol,  et  enfin  l'air  chanté  par  le 
magister,  Jeunes  bergerettes ,  de  par  un  sei- 
gneur e'minent ,  entrecoupé  par  des  reprises 
du  chœur.  C'est  de  la  petite  musique ,  mais 
pimpante  et  spirituelle,  telle  enfin  que  Dalay- 
rac  sut  toujours  l'écrire,  sans  autre  ambition 
que  de  toucher  le  cœur  et  de  charmer  l'oreille, 
ce  qui,  après  tout,  est  bien  quelque  chose. 

DOT  (LA)  OU  LE  MARI  D'UN  JOUR,  Opéra- 
comique  en  un  acte,  musique  de  Quaisain, 
représenté  à  l'Ambigu-Comique  le  27  août 
1801. 

*  DOT  DE  BRIGITTE  (la),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Paul  Ferrier  et  Antony 
Mars,  musique  de  MM.  Gaston  Serpette  et 
Victor  Roger,  représentée  avec  succès  aux 
Bouffes-Parisiens  le  6  mai  1895.  Interprètes  : 
Mmes  Simon  -  Girard  ,  Gallois  et  Bonheur, 
MM.  Huguenet,  Charles  Lamy,  Barrai  et 
Théry. 

dot  DE  Régine  (la),  opéra-comique  eu 
deux  actes,  musique  de  Barwolf ,  représenté 
au  théâtre  de  la  Monnaie,  à  Bruxelles,  en 
février  1872.  Cet  ouvrage  a  été  bien  accueilli. 

DOT  DE  SUZETTE  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Fiévée,  musique  de  Boiel- 
dieu,  représenté  à  Feydeau  le  6  septembre  1798. 
C'était  le  septième  ouvrage  du  composi- 
teur; la  pièce  réussit,  le  sujet  était  agréable, 
la  musique  pleine  de  promesses,  et  l'actrice, 
Mmo  Saint- Aubin,  fit  valoir  par  son  talent 
toutes  les  qualités  de  cette  œuvre  qui  obtint 
un  succès  décidé. 

DOT  MAL  PLACÉE  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes,  livret  de  M.  Mancel,  musique  de 
M.  P.  Lacome,  représenté  au  Théâtre-Ly- 
rique (Athénée)  le  28  février  1S73.  Cette  farce 
est  un  peu  trop  gauloise.  El  senor  Santa-Ma- 
rina  possédait  une  collection  de  médailles 
rares  qui  constituait  toute  sa  fortune.  Sur  le 
point  de  tomber  dans  les  mains  de  pirates,  il 
l'a  avalée.  Pour  doter  sa  fille,  il  éprouve  une 
grave  difficulté  dont  M.  Purgon  le  débarrasse 
en  un  tour  de  main.  Cette  dot  était  en  effet 
bien  mal  placée,  surtout  dans  un  livret  d'opéra- 
comique.  La  musique  a  été  trouvée  agréable 
et  irigénieuse.  On  a  applaudi  un  duo  sur  la 
medicina. 

DOTS  (les),  opéra  -  comique ,  musique  de 
C.-L.-J.  Hanssens ,  représenté  à  Gand  en 
1804. 

DOTTI  PER  FANATISMO  (i),  opéra-bouffe, 
musique  de  Gabrielli  (le  comte  Nicolas),  re- 


présenté au  théâtre  Nuovo,  à  Naples,  en  sep- 
tembre 1835. 

DOTTOR  BOBOLO  (il),  opéra-bouffe ,  mu- 
sique de  Rossi  (Lauro),  représenté  à  Naples 
en  1845. 

*  DOTTOR  COSMOS  (il),  opéra-bouffe,  mu- 
sique de  M.  Bttore  De  Champs,  représenté 
au  théâtre  de  la  Pergola,  de  Florence,  en  1882. 

*  dottor  cdrzio  (il),  opéra-bouffe,  pa- 
roles d'Almerindo  Spadetta,  musique  de 
De  Ruo,  représenté  à  Naples  en  1856. 

*  DOTTOR  SABBATO  (il),  opéra-bouffe  en 
trois  actes,  paroles  d'Almerindo  Spadetta, 
musique  de  Giuseppe  Puzone,  représenté  sur 
le  théâtre  du  Fondo,  à  Naples,  en  1852.  Cet 
ouvrage  tomba  lourdement,  par  suite  des 
défauts  du  livret,  qui  n'était  qu'une  imitation 
fâcheuse  et  maladroite  du  Barbier  de  Séville. 

DOTTORATO  DI  PULCINELLA  (il)  [le  Doc- 
torat de  Polichinelle],  opéra-farce,  musique 
de   Farinelli,  représenté  en  Italie  vers  1802. 

*  DOUBLE  apothéose  (la),  pièce  en  deux 
actes,  de  Piïs,  musique  de  Propiac,  représen- 
tée au  théâtre  des  Troubadours  (salle  Lou- 
vois)  le  13  décembre  isoo. 

DOUBLE  CLEF  (la)  OU  COLOMBINE  COM- 
MISSAIRE, «  parade  »  en  deux  actes,  mêlée 
d'ariettes,  paroles  de  Desfaucherets,  musique 
de  Louette,  représentée  à  l'Opéra-Comique 
le  26  juin  1786. 

*  DOUBLE  CLEF  (une),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Francis  Chassaigne,  repré- 
sentée dans  un  café-concert  vers  1876. 

DOUBLE  DEALER  (the)  [le  Fourbe] ,  opéra 
anglais,  musique  de  Purcell,  représenté  à 
Londres  en  1694. 

DOUBLE  DÉGUISEMENT  (le),  opéra-co- 
mique en  un  acte ,  musique  de  Gossec,  repré- 
senté à  la  Comédie-Italienne,  à  Paris,  en 
1767. 

double  Échelle  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Planard,  musique 
d'Ambroise  Thomas,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  23  août  1837.  Le  poème  est  fort 
agréable  et  d'une  gaieté  de  'bon  goût.  C'est 
le  premier  échelon  de  la  carrière  si  brillam- 
ment fournie  par  M.  Ambroise  Thomas.  La 
partition  de  la  Double  Échelle  renferme  des 
morceaux  très  jolis,  entre  autres  un  duo,  des 
couplets  chantés  par  Couderc,  un  trio  origi- 
nal et  un  quintette  sur  le  motif  d'un  ancien 
menuet,  et  qui  est  fort  bien  traité.  Les  deux 


DOUB 


DRAG 


368 


rôles  principaux  de  ce  petit  ouvrage  plein  de 
jeunesse,  de  grâce  et  d'élégance  étaient  tenu  s 
à  ravir  par  deux  artistes  fort  distingués, 
Couderc,  et  Mlle  Prévost,  qui  surent  en  faire 
ressortir  toutes  les  qualités.  Le  public  lui  fit 
le  meillear  accueil,  et  le  succès  très  franc  de 
la  Double  Échelle  se  traduisit  à  l'Opéra-Co- 
raique  par  un  ensemble  de  deux  cent  quatre- 
vingt-sept  représentations. 

DOUBLE  ÉPREUVE  (la)  OU  COLINETTË  A 
LA  COUR,  comédie  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  (anonymes)  de  Lourdet  de  Santerre, 
musique  de  Grétry,  représentée  à  l'Opéra  le 
1er  janvier  1782.  Le  sujet  est  tiré  d'une  pièce 
italienne,  Bertoldo  in  corte,  d'où  Favart  avait 
déjà  pris  celui  de  sa  jolie  comédie  le  Caprice 
amoureux  ou  Ninette  à  la  cour,  représentée  à 
l'Opéra-Comique  en  1755,  et  que  Gardel  avait, 
de  son  côté,  utilisé  une  première  fois  à  l'Opéra 
dans  son  ballet  de  Ninette  à  la  cour  (1778). 
L'œuvre  de  Grétry  est  plus  connue  sous  son 
second  titre  de  Colinette  à  la  cour.  La  musique 
en  est  charmante,  pleine  de  grâce  et  de  fraî- 
cheur, et  obtint  un  succès  aussi  vif  que 
mérité.  Ce  n'est  point  un  opéra,  mais  une 
véritable  comédie  lyrique,  du  genre  aimable 
et  léger,  qui  atteignit  presque  le  chiffre  de 
150  représentations.  Les  interprètes  étaient 
Laine,  Chéron  et  Lays,  M11"  Laguerre,  Audi- 
not  et  Gavaudan. 

double  ÉPREUVE  (la.),  opéra-comique  en 
un  acte,  livret  de  M.  Ernest  Dubreuil,  musi- 
que de  M.  Léon  Vercken,  représenté  dans  les 
salons  de  MM.  Mangeot  frères  le  29  janvier 
1880. 

DOUBLE  MARIAGE  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Duserre,  musique  de  Cha- 
pelle, représenté  au  théâtre  des  Beaujolais 
en  1786. 

DOUBLE  MARIAGE  (le),  opéra  en  un  acte, 
musique  de  Chapelle  (Pierre-David-Augus- 
tin) ,  représenté  à  la  Comédie-Italienne  en 
1786. 

DOUBLE  PIÈGE  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Mme  Mélanie  Waldor,  musi- 
que de  M.  G.  Douay,  représenté  dans  la  salle 
Herz  en  juin  1868.  Chanté  par  Ducellier,  Au- 
rèle,  Neveu,  Mlles  Regnault  et  Ducasse. 

DOUBLE  RÉCOMPENSE  (la)  ,  opéra-comi- 
que,  musique  de  Simon,  représenté  au  théâ- 
tre Montansier  en  1797. 

DOUBLE  RÉCOMPENSE  (la)  ,  opéra-comi- 
que,  musique  de  Devismes,  représenté  au 
théâtre  Montansier  vers  1805. 


■  DOUBROWSKY,  opéra  en  quatre  actes, 
livret  tiré  d'une  nouvelle  de  Pouchkine,  mu- 
sique de  M.  E.  Napravnik,  représente  au 
théâtre  Impérial  de  Saint-Pétersbourg  en 
janvier  1895,  avec  M.  et  Mme  Figner  et 
M.  Yakovlew  comme  principaux  interprètes. 
Cet  ouvrage  du  très  remarquable  chef  d'or- 
chestre du  théâtre  Impérial  n'a  obtenu  qu'un 
succès  d'estime.  Les  trois  premiers  actes 
sont  languissants  et  ne  dénotent  de  la  part 
du  compositeur  aucune  personnalité  ;  au  der- 
nier seulement  l'inspiration  se  fait  jour, 
pour  aboutir  à  un  duo  passionné  dont  les  ac- 
cents sont  très  pathétiques. 

*  DOUZE  FEMMES  DE  JAPHET  (LES),  vau- 
deville-opérette  en  trois  actes,  paroles  de 
MM.  Mars  et  Desvallières,  musique  de  M.  Vic- 
tor Roger,  représenté  au  théâtre  de  la  Re- 
naissance le  16  décembre  1890. 

DOUZE  innocentes,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  de  Najac,  musique  de  M.  Albert 
Grisar,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
19  octobre  1865. 

DOV'È  AMORE  E  PIETÀ,  opéra  italien, 
musique  de  B.  Pasquini,  représenté  pour 
l'ouverture  du  théâtre  Capranica,  à  Rome, 
en  1679. 

DRAGEDUCKKEN,  opéra  danois ,  musique 
de  F.  Kunzen,  représenté  à  Copenhague  en 
1797. 

DRAGÉES  DE  SUZETTE  (les),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Jules  Bar- 
bier et  J.  Delahaye,  musique  de  M.  Hector 
Salomon,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  le 
13  juin  1866.  Le  canevas  de  la  pièce  est  fort 
léger.  C'est  un  imbroglio  entre  un  fermier 
général,  une  actrice  de  l'Opéra,  sa  camériste 
et  un  jeune  villageois.  Les  dragées  en  ques- 
tion renferment  chacune  une  perle  ;  c'est  un 
moyen  de  séduction;  employé  par  le  financier. 
La  partition  est  traitée  avec  science  et  habi- 
leté. Elle  est  l'œuvre  d'un  musicien  instruit  et 
d'un  homme  de  goût.  Elle  renferme  de  jolis 
morceaux,  entre  autres  des  couplets  sur  un 
temps  de  valse,  Laissez-là  vos  bijoux,  bien 
chantés  par  Mlle  Tuai. 

DRAGÉES  DU  BAPTÊME  (LES),  opérette, 
paroles  de  MM.  Charles  Dupeuty  et  Bourget, 
musique  de  M.  Offenbach.  C'est  une  pièce  de 
circonstance,  dont  le  baptême  du  prince  im- 
périal a  fourni  le  prétexte.  On  y  a  remarqué 
les  Couplets  de  la  cloohe.  Jouée  par  Guyot  et 
par  Mlle  Mareschal,  débutante. 


366 


DRAG 


DRAM 


*  DRAGON  DE  LA  REINE  (LE),  opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Pierre 
Decourcelle  et  Frantz  Beauvallet,  musique 
de  M.  Léopold  de  Wenzel,  représenté  au  théâ- 
tre de  l'Alhambra  de  Bruxelles  le  25mars  1888, 
et  à  Paris,  au  théâtre  de  la  Gaîté,  le  31  mai 
suivant.  Les  auteurs  ont  eu  l'idée  de  nous 
montrer  Sedaine,  jeune  ouvrier  maçon,  de- 
venant amoureux  d'une  jeune  fille,  tandis 
que  s'éprend  de  lui  une  grande  dame  sur  le 
retour,  la  comtesse  de  Bellardoise.  Comment 
il  devient  dragon  de  la  reine,  puis  spadassin 
émérite,  puis  chef  d'une  troupe  de  comédiens 
de  campagne,  c'est  ce  qu'il  est  assez  difficile 
d'expliquer.  Mais  ce  qui  est  bien  plus  inex- 
plicable, c'est  que  ce  dragon,  chargé  d'une 
dépêche  militaire  d'une  extrême  importance, 
oublie  tranquillement  son  uniforme  en  chan- 
geant de  costume  pour  servir  ses  amours,  et 
perd  la  susdite  dépêche.  On  a  beau  être  au 
théâtre ,  l'invraisemblance  a  des  bornes. 
Quant  au  mariage  final  de  la  comtesse  de  Bel- 
lardoise avec  un  vieil  officier  ridicule  qu'elle 
n'a  jamais  vu,  c'est  le  comble  de  l'audace 
scénique.  La  musique  ne  sauve  pas  les  imper- 
fections de  ce  livret  mal  venu.  M.  de  Wenzel, 
dont  la  réputation  s'est  surtout  faite  avec 
une  chanson  devenue  populaire,  le  P'tit  bleu, 
ne  manque  pourtant,  à  l'occasion,  ni  de  verve, 
ni  de  quelque  imagination.  Il  n'en  a  guère 
dépensé  dans  la  partition  du  Dragon  de  la 
reine,  qui  ne  sort  point  des  banalités  les  plus 
ordinaires  et  dont  il  n'y  a  rien  à  retenir.  La 
pièce  a  été  montée  avec  beaucoup  de  luxe  à 
Paris,  où  elle  avait  pour  interprètes  Mlles  Gé- 
labert  et  Jane  Evans ,  MM.  Berthelier, 
Alexandre,  Riga  et  Simon-Max. 

dragon  DE  WANTLEY  (le),  opéra  bur- 
lesque anglais,  musique  de  Lampe,  repré- 
senté au  théâtre  de  Covent-Garden ,  à  Lon- 
dres, après  1830. 

DRAGONNETTE,  opérette  militaire  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Mestepès,  musique  de 
.M.  Offenbach,  représentée  aux  Bouffes-Pari- 
siens en  avril  1857. 

DRAGONS  DE   VILLARS    (LES),    Opéra-CO- 

mique  en  trois  actes ,  paroles  de  Cormon  et 
Loekroy,  musique  de  M.  Aimé  Maillart,  re- 
présenté au  Théâtre-Lyrique  le  19  septem- 
bre 1856.  Cette  pièce  est  fort  intéressante , 
quoique  la  plupart  des  situations  soient  des 
lieux  communs  au  théâtre  ;  mais  elles  sont 
disposées  avec  habileté ,  et  forment  un  en- 
semble plein  de  mouvement  et  de  variété.  Le 
type  de  Rose  Friquet  est  original  et  bien 


rendu.  C'est  une  jeune  fille  que  la  bizarrerie 
de  son  caractère  a  rendue  un  objet  de  mé- 
fiance et  d'aversion  pour  tout  le  pays.  Cepen- 
dant elle  cache,  sous  ces  dehors  singuliers,  un 
excellent  cœur  et  un  esprit  pénétrant.  Grâce 
à  elle,  de  malheureux  proscrits  peuvent  sor- 
tir d'une  grotte  des  Cévennes  où  ils  ont 
trouvé  un  refuge  et  gagner  la  Savoie.  Elle  sait 
préserver  à  temps  le  fermier  Thibaud  d'une 
infortune  conjugale  ;  enfin  elle  inspire  au 
jeune  villageois  Sylvain  un  amour  sincère  et 
passionné,  et  tous  deux  sont  heureux  de  s'é- 
pouser. La  partition  des  Dragons  de  Villars  a 
fait  beaucoup  d'honneur  à  M.  Aimé  Maillart. 
Elle  abonde  en  mélodies  charmantes,  et  on  y 
remarque  même  des  beautés  d'un  ordre 
élevé.  Nous  citerons  en  première  ligne  la 
prière  :  Soutien  de  l'innocent,  dont  la  mâle 
harmonie  et  le  chant  large  expriment  bien 
le  caractère  énergique  et  la  ferveur  re- 
ligieuse de  ces  habitants  des  Cévennes  ;  et 
ensuite,  l'air  de  Rose  Friquet,  qui  se  com- 
pose de  trois  mouvements  excellemment 
traités.  L'andante  :  Espoir  charmant,  Syluain 
m'a  dit  :  je  t'aime,  est  suave  et  expressif;  le 
petit  allegretto,  Ah!  voyez,  voyez  cette  figure, 
est  piquant,  et  la  cabalette,  Oui,  c'est  moi 
qu'il  a  choisie,  a  de  la  passion  et  de  la  grâce. 
Nous  rappellerons  aussi  un  petit  duo  :  Quelle 
folie,  moi  jolie,  dont  l'effet  est  gracieux,  mais 
qui  pèche  par  trop  de  mignardise,  et  les  Cou- 
plets de  la  cloche.  Les  rôles  ont  été  créés  par 
Scott,  Grillon,  Girardot,  Mlles  Borghèse  et 
Girard. 

DRAHOMIRA,  opéra,  musique  de  L.  Sche- 
bor,  représenté  au  théâtre  National  bohème, 
à  Prague,  en  octobre  1867. 

*  DRAME     DANS    L'ARRIÈRE-BOUTIQUE 

(un),  opérette  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Paul 
Avenel  et  Philibert,  musique  de  M.  Charles 
Moreau,  représentée  au  concert  de  l'Eldorado 
en  1877. 

*  drame  DU  GRAL  (le),  opéra,  musique 
de  M.  Auguste  Reissmann,  représenté  sans 
aucun  succès  à  Dusseldorf  en  janvier  1895. 

drame  en  L'AIR  (on),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  E.  Abraham,  A.  Marx 
et  Cartier,  musique  de  M.  G.  Canoby,  repré- 
sentée aux  Bouffes-Parisiens  le  8  avril  1865. 

*  DRAMMA    IN    VENDEMMIA,     «  esquisse 

musicale  en  un  acte,  paroles  de  M.  E.  R.,  mu- 
sique de  M.  'Vincenzo  Fornari,  représentée  à 
Florence,  sur  le  théâtre  Pagliano,  le  13  fé- 
vrier 1896. 


DROI 


DUG 


367 


DRAPIER  (le),  opéra  en  trois  actes,  paro- 
les de  Scribe,  musique  d'Halévy,  représenté 
à  l'Académie  royale  de  musique  le  6  janvier 
1840.  L'action  se  passe  au  temps  de  la  Ligue. 
Le  livret  présente  des  péripéties  tour  à  tour 
burlesques  et  tragiques.  Il  a  assez  mal  servi 
le  génie  du  regrettable  maître ,  qui  se  plai- 
sait dans  les  régions  élevées ,  tendres  et  pa- 
thétiques. Tout  ce  que  chantait  Mario,  alors 
de  passage  à  l'Opéra,  était  intéressant,  no- 
tamment la  romance  et  la  cavatine.  Levas- 
seur  jouait  le  rôle  du  Drapier,  de  manière  à 
se  faire  applaudir.  Les  autres  artistes  qui  ont 
paru  dans  cet  opéra  étaient  Massol,  Alizard, 
Mlles  Nau  et  Annette  Lebrun. 

DREI  PACHTER  (die)  [les  Trois  fermiers], 
opéra  en  trois  actes,  musique  d'Esser  (Char- 
les-Michel) ,  représenté  au  théâtre  de  Gotha 
en  1791. 

DREI  WITTFRAUEN  (die)  [les  Trois  veu- 
ves], petit  opéra  allemand,  musique  de  Bin- 
der,  représenté  au  théâtre  de  Josephstadt,  à 
Vienne,  vers  1841. 

DREIFACH    HOCHZEIT   IM  BESENTHAL 

(die)  [les  Trois  noces  dans  la  vallée  des  ba- 
lais], opéra-comique  en  trois  actes  et  en  pa- 
tois alsacien ,  représenté  au  théâtre  de  Col- 
mar  le  17  septembre  1863. 

DRIEKONINGENFEST  (HET)  [la  Fêle  des 
(rois  rois],  opéra-comique  flamand,  musique 
de  M.  Charles  Miry,  représenté  au  théâtre 
flamand  de  Bruxelles  en  janvier  1876. 

*  DRITTO  E  ROVESCIO  OSSÏa  UNA  DELLE 
SOLITE   TRASFORMAZIONI   DEL    MONDO, 

opéra-bouffe,  musique  de  Gardi,  représenté 
le  13  mai  isoi  sur  le  théâtre  San  Benedetto, 
de  Venise. 

DRITTO  E  ROVESCIO  (A  l'endroit  et  à 
l'envers),  opéra-bouffe,  musique  de  Celli,  re- 
présenté au  théâtre  Re ,  de  Milan,  en  1815. 

*droit  d'aînesse  (le),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Leterrier  et  Vanloo, 
musique  de  M.  Francis  Chessaigne,  repré- 
sentée aux  Nouveautés  le  27  janvier  18S3. 
Interprètes  :  MM.  Berthelier,  Vauthier, 
Albert  Brasseur,  Bonnet,  Scipion,  MU"  Mar- 
guerite Ulgade  et  Dharcourt. 

droit  du  PLUS  FORT  (le),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Walter,  représenté  vers 

1780. 

droit  du  seigneur  (le),  comédie  en 
trois  actes,  en  prose,  mêlée  d'ariettes,  paro- 
les de  Desfontaines,  musique  de  Martini ,  re- 


présentée aux  Italiens  le  29  décembre  1783. 
Le  compositeur  écrivit  sur  ce  livret  absurde 
une  musique  gracieuse  qui  valut  à  l'ouvrage 
un  succès  de  vogue.  On  n'y  trouve  pas  néan- 
moins la  sensibilité  exquise  dont  il  a  fait 
preuve  dans  la  jolie  partition  d'Annette  et 
Lubin ,  et  dans  la  romance  si  connue  :  Plaisir 
d'amour.  Le  sujet  ne  le  comportait  pas. 

DROIT  DU  SEIGNEUR  (le),  opéra-comique 
en  trois  actes,  livret  de  MM.  P.  Burani  et 
Boucheron,  musique  de  M.  Léon  Vasseur,  re- 
présenté au  théâtre  des  Fantaisies-Pari- 
siennes le  13  décembre  1878.  On  s'est  souvent 
diverti  au  théâtre  au  sujet  de  cette  ridicule 
légende  ;  mais  les  anciens  librettistes  le  trai- 
taient d'une  main  plus  légère  que  ceux  d'au- 
jourd'hui. Il  suffit  de  rappeler  les  couplets  du 
Nouveau  seigneur  du  village  . 

Ah!  vous  avez  des  droits  superbes 
Comme  seigneur  de  ce  canton. 

Dans  l'opérette  dont  il  s'agit,  l'expression  est 
aussi  crue  que  l'intention  est  peu  voilée  : 

Le  vassal  doit  à  son  seigneur 
De  tout  réserver  la  primeur; 
Le  blé  qu'il  rentre  dans  sa  grange, 
La  vigne  dont  il  fait  vendange,  etc. 
Et  s'il  prend  une  ménagère 
Ayant  vertu,  beauté,  fraîcheur, 
Il  en  doit  aussi  la  primeur, 
Et  voilà  le  droit  du  seigneur. 

C'est  sur  cette  donnée  que  se  sont  évertués 
les  auteurs  pendant  trois  actes.  La  musique 
ne  rachète  pas  la  vulgarité  du  sujet.  Les 
idées  manquent  d'originalité  ;  l'harmonie 
n'est  pas  toujours  correcte.  Cependant  quel- 
ques morceaux  sont  assez  bien  traités  ;  tels 
sont  :  la  Légende  des  ancêtres,  dont  le  motif  est 
répété  trois  fois  dans  l'ouvrage  ;  le  terzetto 
Oui,  je  suis  depuis  ma  naissance,  dans  lequel 
se  trouve  une  fort  jolie  phrase  dite  par  Luci- 
nette,  Vite,  il  faut  partir;  le  motif  à  deux- 
quatre  de  l'orchestre  dans  le  finale  du  second 
acte,  et  le  trio  bouffe  du  troisième.  Chanté  par 
Mm8S  Humberta,  Rose  Méryss,  Cuinet  ;  MM.  Cy- 
riali,  Denizot,  Sujol,  Bonnet. 

druides  (les)  ,  grand  opéra  allemand, 
musique  de  Seyfried,  représenté  à  Vienne 
en  1801. 

DUC  d'aquitaine  (le),  opéra  en  un  acte, 
musique  de  Blangini,  représenté  au  théâtre 
Feydeau  en  1823. 

DUC  DE  Normandie  (le),  opéra,  musi- 
que de  Bronner,  représenté  à  Hambourg  on 
1703. 


368 


DUG 


DUCH 


*  DUC  de  séville  (le),  opérette,  paroles 
de  M.  A.  J.Nordtmaim,  musique  de  M.  F.  Ba- 
selt,  représentée  au  théâtre  municipal  de 
Nuremberg  en  août  1888. 

*DUC  DE  tyrol  (le),  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  Mathieu  Nagiller,  repré- 
senté à  Munich  en  1860. 

DUC  DE  woltza  (le),  opéra-comique, 
musique  de  L.-E.  Jadin,  représenté  au  théâ- 
tre Montansier  en  1791. 

DUC  D'OLONNE  (le)  ,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Scribe  et  Saintine,  mu- 
sique de  M.  Auber ,  représenté  à  l'Opéra-Co  - 
mique  le  4  février  1842.  C'est  un  imbroglio 
espagnol  dans  lequel  les  événements  poli- 
tiques servent  de  prétexte  aux  intrigues  les 
plus  invraisemblables.  Le  duc  d'Olonne  s'est 
marié  avec  une  jeune  fille,  donna  Bianca , 
sans  la  connaître ,  sans  l'avoir  vue,  au  mo- 
ment de  s'expatrier  et  pour  conserver  ses 
biens.  Cette  jeune  fille  est  aimée  du  cheva- 
lier de  Villehardouin,  qui  l'épouse  au  dernier 
acte,  après  que  le  duc  d'Olonne  a  fait  casser 
son  mariage.  Les  situations  épisodiques  et 
les  ressorts  ingénieux,  que  Scribe  a  ménagés 
avec  son  habileté  ordinaire,  ont  donné  un 
certain  intérêt  à  cette  pièce  absurde.  La  par- 
tition est  une  des  meilleures  que  le  célèbre 
compositeur  ait  écrites.  L'ouverture  offre  les 
principaux  motifs  de  l'ouvrage  agencés  avec 
habileté.  Les  couplets  chantés  par  Mme  Anna 
Thillon,  Fleurs  fraîches  et  jolies,  sont  d'une 
harmonie  suave  et  vaporeuse.  Ils  sont  suivis 
d'un  trio  gracieux.  Les  couplets ,  pour  voix 
de  basse,  chantés  par  Henri,  forment  une 
sorte  de  boléro  dont  la  ritournelle  imite  le 
galop  d'un  cheval  d'une  façon  originale  et  co- 
mique. Le  second  acte  est  le  meilleur.  On  y 
remarque  le  chœur  des  nonnes  et  celui  des 
soldats,  dont  le  contraste  est  exprimé  avec 
une  recherche  d'harmonie  dans  l'orchestre 
tout  à  fait  remarquable.  La  scène  du  souper, 
un  trio  dramatique,  et  le  finale  Guerriers  de 
l'Espagne  et  de  France ,  ont  été  très-applau- 
dis.  La  phrase  0  France,  6  ma  patrie!  est  une 
des  belles  inspirations  du  compositeur.  Le 
morceau  le  plus  saillant  du  troisième  acte 
est  la  sérénade:  Vers  tonbalcon,  je  cherche  l'au- 
réole,  traitée  en  quatuor.  Indépendamment 
des  artistes  que  nous  avons  cités,  Mocker, 
Roger,  Grignon  et  MHe  Révilly  ont  inter- 
prété cet  ouvrage. 

DUC  et  PAYSAN,  opéra-comique  en  un 
acte,  livret  de  M.  H.  Yvert,  musique  de 
M.  Brion  d'Orgeval,  représenté  au  théâtre 
d'Amiens  en  avril  1877. 


DUCA  D'ALBA  (il),  opéra  italien,  musique 
de  J.  Pacini,  représenté  à  Venise  en  1842. 

*DUCA  D'ALBA  (il),  opéra  semi-sérieux, 
musique  posthume  de  Donizetti,  représenté  à  I 
Rome,  sur  le  théâtre  Apollo,  en  18S2.  Doni-  ' 
zetti  avait  écrit  cet  ouvrage  sur  un  livret 
français  de  Scribe,  pour  le  théâtre  de  l'Opéra- 
Comique;  il  mourut  avant  de  l'avoir  vu 
représenter,  et  Scribe  n'y  pensa  plus  sans 
doute.  C'est  plus  de  trente  ans  après  la  mort 
du  compositeur  qu'on  eut  l'idée  de  jouer  le 
Duc  d'Albe  en  Italie  :  le  livret  fut  traduit,  la 
partition  fut  revue  par  Salvi,  qui  y  fit  les 
modifications  et  les  corrections  nécessaires, 
et  l'ouvrage  parut  enfin  devant  le  public;  qui 
l'accueillit  avec  respect,  mais  sans  enthou- 
siasme. 

*  DUCA  DI  FOIX  (il),  opéra  sérieux,  mu- 
sique d'Achille  G-alli,  représenté  à  Padoue  le 
17  juillet  1852. 

*  DUCA  di  scilla  (il),  opéra  sérieux,  pa- 
roles de  Giovanni  Peruzzini  et  Leone  Fortis, 
musique  d'Errico  Petrella,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  Scala,  à  Milan,  le  24  mars  1-859. 
Chanté  par  le  ténor  Pancani  et  les  sœurs 
Marchisio. 

DUCA  Di  TAPIGLIANO  (il),  opéra-comique 
italien,  livret  de  Ghislanzoni,  musique  de 
M.  Cagnoni,  représenté  avec  succès  à  Lecco 
en  octobre  1874.  Chanté  par  Bottero,  Fiora- 
vanti,  Parasini  et  Mme  Bellini. 

DUCA  E  PAGGio,  opérette,  livret  de  Go- 
lisciani,  musique  de  Giovanni  Guarro,  re- 
présentée au  Collegio  di  Musica,  à  Naples, 
le  28  février  1880. 

*  ducatenprinz  (der),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Jacoby,  musique  de 
M.  B.  Triebel,  représentée  au  théâtre  muni- 
cipal de  Leipzig  le  12  septembre  1887. 

DUCHESSA  Di  GUISA  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Serrao,  représenté  au  théâtre 
San  Carlo,  de  Naples,  dans  le  mois  de  dé- 
cembre 1866. 

DUCHESSA  DI  SAN-GIULIANO  (la),  opéra 
italien  en  trois  actes,  livret  de  MM.  Peruz- 
zini et  Marcello,  musique  de  A.  Graffigna, 
représenté  au  Théâtre-Italien  le  mercredi 
22  mars  1865. 

*  DUCHESSA  DI  SVEVIA  (la),  drame  lyri- 
que en  trois  actes,  musique  de  M.  Moritz 


DUE 


DUE 


369 


Jaffé,  compositeur  allemand,  écrite  sur  un 
livret  allemand  de  M.  Ludwig  Bussler  traduit 
en  italien  par. M.  Ugo  Sogliani,  représenté  à 
l'Alhambra  de  Milan  le  18  octobre  1893. 

*  DUCHESSE  DE  FERRARE  (la),  Opérette 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Maxime  Bouche- 
ron, musique  de  M.  Edmond  Audran,  repré- 
sentée aux  Bouffes-Parisiens  le  25  janvier  1895. 

duchesse  de  guise  (la),  opéra  en  trois 
actes  ,  paroles  de  M.  de  la  Bouillerie,  musi- 
que de  M.  de  Flotow,  représenté  sur  le  théâ- 
tre de  la  Renaissance  au  mois  d'avril  1840. 

Cette  pièce  a  été  imitée  de  Henri  III  et  sa 
cour,  drame  d'Alexandre  Dumas.  La  repré- 
sentation unique  de  cet  ouvrage  a  eu  lieu  au 
profit  des  Polonais  indigents,  sous  le  patro- 
nage de  la  princesse  Czartoryska ,  et  sous  la 
direction  dramatique  de  M.  le  comte  de  Cas- 
tellane.  Les  noms  les  plus  aristocratiques  ont 
figuré  dans  le  personnel  de  cette  représenta- 
tion, qui  a  laissé  dans  le  monde  élégant  de 
durables  souvenirs.  Quelques  amateurs  et 
une  artiste  débutante  de  premier  ordre  ont 
chanté  les  rôles  principaux.  Saint-Mégrin, 
l'amant  de  la  duchesse  de  Guise,  était  repré- 
senté par  M.  Lac-,  le  duc ,  par  M.  Panel;  le 
magicien  Ruggieri,  par  M.  Laurence,  et  la 
duchesse  de  Guise,  par  Mme  de  Lagrange, 
qui  depuis  a  parcouru  si  brillamment  la  car- 
rière théâtrale.  On  a  remarqué  le  chœur 
d'introduction,  chanté  par  de  jeunes  sei- 
gneurs, une  romance  de  ténor  en  si  bémol 
majeur  et  un  trio  assez  dramatique. 

DUCHESSE  DE  LA  VALLIÈRE  (la),  opéra, 
musique  de  M.  Genoves ,  joué  au  théâtre  de 
Santa-Cruz,  à  Madrid,  en  1845. 

DUE  AUGUSTE  (le),  opéra  italien,  musi- 
que de  Aldovrandini ,  représenté  à  Bologne 
en  1700. 

DUE  BARONI  (i),  opéra  italien,  musique  de 
Sacchini ,  représenté  aux  Fiorentini  en  1762. 

DUE  BARONI  (  i  ) ,  opéra  italien ,  musique 
de  Cimarosa,  représenté  à  Rome  en  1777. 

DUE  BURLE  (le),  opéra  italien,  musique 
de  Rœsler,  représenté  à  Prague  vers  1800. 

DUE  caporali  (i) ,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Fioravanti  (Vincent),  représenté  à 
Naples  vers  1835. 

DUE  CASTELLANI  BURLATI  (i),  opéra 
italien,  musique  de  Fabrizi  ("Vincent),  re- 
présenté à  Bologne  en  1785. 

DUE  CESARI  (i),  opéra  italien,  musique  de 
Legrenzi,  représenté  à  Venise  en  1683. 


'DUE  ciabattini  (i) ,  opéra-bouffe,  paro- 
les d'Almerindo  Spadetta,  musique  de  Ruggi, 
représenté  à  Naples  en  1860. 

DUE  COGNATE  IN  CONTESA  (le)  [la  Que- 
relle des  deux  beaux-frères],  opéra  italien, 
musique  de  Rossi  (Laurent),  représenté  à  Ve- 
nise en  1790. 

DUE  COMPARI  (i)  [les  Deux  compères] , 
opéra-bouffe,  musique  de  Catugno,  repré- 
senté au  théâtre  Nuovo  de  Naples  vers  1819. 

DUE     CONSIGLI     DI     GUERRA     IN    UN 

GIORNO  [Deux  conseils  de  guerre  en  un  jour], 
mélodrame  en  un  acte ,  musique  de  Sogner, 
représenté  à  Naples  vers  1815. 

DUE  CONTESSE  (le)  [les  Deux  comtesses]  , 
opéra  italien ,  musique  de  Paisiello,  repré- 
senté pour  la  première  fois  à  Rome  en  1777, 
et  ensuite  sur  le  théâtre  de  l'Académie  royale 
de  musique,  à  Paris,  le  9  juin  1778,  par  les 
soins  de  Devismes,  alors  directeur  de  l'Opéra, 
et  qui  voulait  satisfaire  les  partisans  de  la 
musique  italienne.  Les  Due  confesse  avaient 
obtenu  à  Rome  un  grand  succès.  A  Paris,  où 
on  en  avait  fait  suivre  la  représentation  d'un 
ballet  de  Noverre,  intitulé  les  Petits  riens,. 
on  fit  cette  épigrarome  : 

Avec  son  opéra  bouffon, 

L'ami  Devismes  nous  morfond  ; 

Si  c'est  ainsi  qu'il  se  propose 

D'amuser  les  Parisiens, 

Mieux  vaudrait  rester  porte  close , 

Que  de  donner  si  peu  de  chose, 

Accompagné  de  petits  riens. 

DUE  dittatori  (i),  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  Caldara,  représenté  à 
Vienne  en  1726. 

*  DUE  DUCHESSE  (le)  ossia  LA  CACCIA 
DE'  LUPI,  opéra  semi-sérieux,  musique  de 
Jean-Simon  Mayr,  représenté  à  Milan,  sur  le 
théâtre  de  la  Scala,  en  1814. 

due  DUCHESSE  (le)',  opéra  italien,  mu- 
sique de  Celli,  représenté  à  Florence  en  1826. 

DUE  FIGARO  (  i  ),  opéra  italien,  musique 
de  Carafa  (Michel) ,  représenté  à  Milan  en  1 820. 

DUE  FIGARO  (i),  opéra  italien,  musique  de 
Speranza,  représenté  à  Naples  en  1838,  puis 
en  Italie,  en  Espagne  et  même  en  Russie. 

DUE  FORZATI  (i)  [les  Deux  forçats],  opéra 
italien,  musique  de  Mirecki,  représenté  à 
Lisbonne  en  mars  1826. 

DUE  FORZATI  (i),  opéra  italien  en  deux 
actes,  musique  de  Aspa,  représenté  au  théâ- 
tre del  Fondo,  à  Naples,  vers  1834. 


370 


DUE 


DUE 


*  DUE  FORZATI  (i),  opéra  sérieux,  musique 
de  Salvatore  Agnelli,  représenté  à  Païenne, 
sur  le  théâtre  Carolino,  en  1839. 

DUE  FORZATI  (i),  opéra  italien,  musique 
de  F.  Moretti,  représenté  au  théâtre  Nuovo, 
à  Naples,  en  1842. 

DUE  FOSCARI  (i),  opéra  italien  en  trois 
actes,  poème  de  Piave,  musique  de  M.  Verdi, 
représenté  pour  la  première  fois  à  Florence 
en  février  1845 ,  et  à  Paris ,  au  Théâtre-Ita- 
lien, le  17  décembre  1846.  L'action  se  passe  à 
Venise  au  xve  siècle ,  et  l'ensemble  de  l'ou- 
vrage a  ce  caractère  mélodramatique  à  haute 
dose,  qui  convient  au  genre  de  talent  du  com- 
positeur. Nouveau  Brutus,  le  doge  Francesco 
Foscari  est  contraint  de  souscrire  à  la  con- 
damnation capitale  de  son  fils  Jacopo  Fos- 
cari. Le  conseil  des  Dix  impose  cette  loi 
cruelle  au  malheureux  père.  La  femme  de 
Jacopo,  Lucrezia  Contarini,  cherche  en  vain 
à  attendrir  les  juges  par  le  spectacle  de  son 
désespoir  et  de  ses  larmes,  et  en  leur  pré- 
sentant ses  deux  jeunes  enfants.  L'arrêt  fatal 
s'exécute,  et  le  vieux  Foscari  meurt  à  son 
tour.  Tout  est  sombre  et  monotone  dans  cet 
opéra.  La  musique  offre  sans  doute  des  mor- 
ceaux traités  avec  un  sentiment  dramatique 
puissant,  j'allais  dire  violent,  mais  ils  ne  pro- 
duisent pas  l'effet  qu'ils  méritent ,  parce 
qu'ils  ne  se  détachent  pas  assez  de  ce  fond 
continuellement  lugubre.  D'autres  parties 
sont  vulgaires  et  banales.  Le  rôle  du  vieux 
doge  est  celui  qui  a  le  mieux  inspiré  le  mu- 
sicien. Le  morceau  saillant  de  l'opéra  est  le 
terzetto  :  Nel  tuo  paterno  amplesso  ,  bien 
chanté  par  Mario,  Coletti  et  Mlle  Grisi.  On 
peut  encore  signaler  le  duo  qui  termine  le 
premier  acte  :  Ne  non  morrai,  chè  i  perfidi,  et 
l'air  de  basse  avec  chœurs  du  troisième, 
Questa  adunque  e  l'iniqua. 

due  fratelli  (i),  opéra  italien,  musique 
de  Felice  Alessandri ,  repr.à  Cassel  en  1785. 

*  DUE  FRATELLI  CASTRACANI  (Ll),  opéra, 
musique  de  Gaetano  Marinelli,  représenté  à 
Padoue  en  1798. 

due  fratelli  CEFFATI  (i),  opéra  italien, 
musique  de  Sacchini ,  représenté  au  théâtre 
Nuovo,  à  Naples,  en  1760. 

DUE  FRATELLI  ORIGINALI  (i),  opêra- 
eomique,  musique  de  Lamberti,  représenté 
à  Naples  vers  1790. 

DUE  FRATELLI  PAPPAMOSCA  (i)  ,  Opéra- 
houffe  italien,  musique  de  Tarchi,  représenté 
au  théâtre  Capranica,  à  Rome,  vers  1783. 


DUE  FRATELLI  RIDICOLI  (i) ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Rossi  (Laurent),  représenté 
à  Turin  vers  1790. 

DUE  FRATELLI  RIDICOLI  (i) ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  J.  Niccolini,  représenté  à 
Rome  dans  l'automne  de  1798. 

DUE  FRATELLI  RIVALI  (i),  opéra  italien, 
musique  de  Nasolini,  représenté  en  Italie  de 
1792  à  1799. 

DUE  furbi  (i),  opéra-bouffe,  musique  de 
Cordelia  (Jacques) ,  représenté  au  théâtre 
Nuovo  de  Naples  en  îsii. 

DUE  gemelle  (le)  ,  opéra  italien,  musi- 
que de  J.  Niccolini,  représenté  à  Rome  eu 
1808. 

DUE  GEMELLE  (le),  opéra  italien,  de  Ga- 
gliardi,  représenté  au  théâtre  Nuovo,  de  Na- 
ples, en  1831.  Cet  ouvrage  reproduit  le  livret 
de  Planard,  les  Deux  sœurs  jumelles,  mis  en 
musique  par  M.  Fétis  et  représenté  àropéra- 
Comique  en  1823. 

DUEGEMELLI  (i) ,  opéra  italien,  musique 
de  Tritto,  représenté  au  théâtre  de'  Fioren- 
tini,  à  Naples,  en  1783. 

DUE  GEMELLI  (i) ,  opéra  italien,  musique 
de  P.  Guglielmi,  représenté  à  Rome  en  1787. 

*due  gemelli  (i),  opéra,  musique  de 
Salvatore  Agnelli,  représenté  sur  le  théâtre 
Carolino,  de  Palerme,  en  1839. 

DUE  GIORNATE  (le)  [les  Deux  journées], 
opéra  semi-seria,  musique  de  J.-S.  Mayer, 
représenté  à  la  Scala,  à  Milan,  en  isoi. 

DUE  GOBBI  (i)  [les  Deux  bossus],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Gherardesca,  représenté  à 
Pise  en  1769. 

DUE  GOBBI  OSSia  LE  CONFUSIONI 
NATE  DALLA  SOMIGLIANZA  [tes  Deux  bos- 
sus ou  La  confusion  née  de  la  ressemblance), 
opéra  italien,  musique  de  Portogallo,  re- 
présenté à  Venise  en  1795. 

DUE  GOBBI  (i)  [les  Deux  bossus],  opéra- 
bouffe,  musique  de  Sussmayer,  représenté 
sur  le  théâtre  de  la  Cour,  à  Vienne,  en  1796. 

DUE  GUIDE  (le)  ,  opéra  italien ,  musique 
de  Giosa,  représenté  au  théâtre  Nuovo,  à 
Naples,  en  janvier  1855.  Cet  ouvrage,  qui  avait 
obtenu  un  succès  très  franc  lors  de  son  ap- 
parition à  Naples,  fut,  au  contraire,  accueilli 
avec  une  extrême  froideur  lorsqu'on  le  re- 
produisit à  Florence,  sur  le  théâtre  de  la  Per- 
gola, vers  1859. 


DUE 


DUE 


371 


DUE  ILLUSTRE  RIVALI  (i),  opéra  de 
Mercadante ,  représenté  au  tnèâtre  Princi- 
pal, à  Barcelone ,  en  février  1846.  La  Goggi 
et  la  Catinari  remplissaient  les  deux  pre- 
miers rôles. 

DUE  incogniti  (i),  opéra  itab'en,  mu- 
sique de  Bornacini,  représenté  à  Venise  en 
1834. 

*DUE  mariti  (i),  opéra-bouffe  avec  dia- 
logue parlé,  livret  en  dialecte  napolitain 
d'Almerindo  Spadetta,  musique  de  M.  Nicola 
d'Arienzo,  représenté  au  théâtre  Bellini,  de 
Naples,  en  février  1866.  Traduit  en  italien, 
avec  des  récitatifs  remplaçant  le  dialogue 
primitif,  cet  ouvrage  parut  ensuite  à  Milan, 
sur  le  théâtre  Re,  en  1871. 

DUE  MOGLIE  IN  UN  a  (Deux  femmes  en  une); 
musique  de  M.  Cesare  Dominicetti,  repré- 
senté au  théâtre  des  Filo-Dramatici,  à  Mi- 
lan, en  juillet  1853.  Le  principal  rôle  a  été 
chanté  par  Mlle  Martinetti. 

DUE  NOZZE  ED  UN  SOL  MARITO  (Deux 
noces  et  un  seul  mari),  opéra  italien,  musique 
de  P.  Guglielmi,  représenté  à  Naples  en  1774. 

DUE  ORANG-OUTANG  (i),  opérette  ita- 
lienne, musique  de  N.  Coccon,  représentée  à 
l'Orfanotrofio-Gesuati,  à  Venise,  le  17  avril 
1879  ;  jouée  par  les  élèves  de  l'orphelinat. 

DUE  ORSI  (i),  opéra  italien,  musique  Dali' 
Argine,  représenté  au  théâtre  Santa  Rade- 
gonda,  à  Milan,  dans  le  mois  de  février  1867. 
Le  sujet  de  cet  ouvrage  a  été  tiré  de  l'Ours 
et  le  Pacha,  de  Scribe.  Bottero  et  Altiui  ont 
chanté  les  principaux  rôles. 

*  DUE  PASCARELLE  (le),  comédie  lyrique 
en  trois  actes,  paroles  de  Gaetano  Miccio, 
musique  de  Giovanni  Moretti,  représentée  à 
Naples,  en  1857,  sur  le  théâtre  Nuovo. 

DUE  pedanti  (i),  opéra  italien,  musique 
de  Agnelli,  représenté  à  Naples  vers  1840. 

•due  possidenti  (i),  opéra-bouffe,  mu- 
sique de  M.  Cavagnado,  représenté  au  Cercle 
philodramatique  de  Rome  en  février  1881. 

DUE  prigionieri  (i),  opéra  italien,  mu-  : 
sique  de  Puccita,  représenté  à  Rome  en 

1802. 

'DUE    PULCINELLI     SIMILI     (i),    Opéra- 

bouffe,  musique  de  Salvatore  Agnelli,  repré- 
senté à  Naples,  sur  le  théâtre  de  la  Fenice,  en 
1841. 

DUE  RE  ROBOAMO  E  GfiROBOAMO  (i) 


{les  Deux  rois  Roboam  et  Je'robaam],  opéra 
italien,  musique  de  Porsile,  représenté  à 
Vienne  en  1731. 

DUE  REGINE  (le)  [les  Deux  reines],  d'a- 
près le  livret  français,  opéra  italien,  musique 
de  Muzio,  représenté  à  Milan  pendant  le  car- 
naval de  1855 

DUE  RITRATTI  (i),  opéra  Ituffa,  livret  et 
musique  de  Federico  Ricci ,  représenté  au 
théâtre  San-Benedetto,  à  Venise,  le  21  no- 
vembre 1850;  chanté  par  Giuglini,  Gorin- 
Zucchini  et  Mme  Gassier. 

DUE  rivali  (i),  opéra  buffa,  musique 
de  Tarchi,  représenté  à  Rome  en  1787. 

DUE  RIVALI  (i),  opéra  buffa,  musique 
de  Palione,  représenté  à  Rome  en  1802. 

DUE  RIVALI  IN  AMORE  (i),  opéra  italien, 
musique  de  Albinoni,  repr.  à  Rome  en  1728. 

*due  savojardi  (i),  opéra-bouffe,  mu- 
sique de  M.  Antonio  Cagnoni,  représenté  à 
Milan  en  1846. 

DUE  SAWIARDI  (r)  {les  Deux  Savoyards], 
opéra  italien  en  deux  actes,  musique  de  Aspa, 
représenté  au  théâtre  del  Fondo,  à  Naples, 
le  16  mars  1838. 

DUE  SERGENTI  (i),  musique  de  Ricci  re- 
présenté à  la  Scala,  de  Milan,  en  septembre 
1833. 

DUE  SERGENTI  (i),  drame  lyrique  italien, 
musique  de  Mazzucato ,  représenté  au  théâ- 
tre Re,  à  Milan,  en  1841. 

DUE  SERGENTI  (i),  opéra  italien,  musique 
de  Sanelli,  représenté  à  Turin  en  1842. 

*  DUE  SOCI  (i),  opéra-bouffe  en  trois  actes 
et  un  prologue,  paroles  de  M.  E.  Fiorentino, 
musique  de  M.  Gialdino  Gialdini,  représenté 
au  théâtre  Brunetti,  de  Bologne,  le  24  fé- 
vrier 1892. 

DUE  SOLDATI  (i) ,  opéra  italien ,  musique 
de  P.  Guglielmi,  représenté  en  Italie  en 
1760. 

DUE  SORDI  (i)  [les  Deux  sourds],  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Paër,  représenté  à  Venise 
en  1796. 

DUE  SPOSE  IN  CONTRASTO  (le)  [la  Que- 
relle des  e'poux],  opéra  italien,  musique  de 
Caruso,  représenté  à  Rome  en  1789. 

DUE  SUPPOSTI  CONTI  (i)  [les  Deux  com- 
tes supposés],  opéra  italien,  musique  de  Ci- 
marosa,  représenté  à  Milan  en  1784. 


372 


DUEL 


DUKE 


due  supposti  conti  (i) ,  opéra-bouffe, 
musique  de  Anelli ,  représenté  à  Vérone  en 
1786. 

DUE  SVIZZERI  (i)  [les  Deux  Suisses],  opéra 
italien,  musique  de  Ferrari  (Jacques-Gode- 
froid),  représenté  à  Londres  vers  1798. 

DUE  TIRANNI  AL  SOGLIO  (i),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Sertorio,  représenté  à  Ve- 
nise en  1679. 

DUE  TUTORI  (i)  [les  Deux  tuteurs],  opéra 
italien,  musique  de  Moneta,  représenté  à 
Rome  en  1791. 

DUE  valdomiri  (i) ,  grand  opéra ,  musi- 
que de  Winter,  représenté  à  Milan  en  1817 

DUE  VECCHI  ED  UN  ALBERO  (i)  [les  Deux 
vieillards  et  l'arbre],  opéra  italien,  musique 
de  Bauer,  représenté  à  Cagliari  en  1836. 

DUE  VEDOVI  (i)  [les  Deux  veufs],  opéra- 
bouffe,  musique  de  Winter,  représenté  à 
Vienne  en  1796. 

*DUEL   (le)  OU   UNE  LOI   DE  FRÉDÉRIC, 

opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de 
Pélissier  et  Desessart,  musique  de  Rifaut, 
représenté  à  l'Opéra- Comique  le  4  juillet  1826. 

DUEL  COMIQUE  (le),  opéra-comique  en 
deux  actes ,  traduit  de  l'italien,  paroles  de 
Moline,  musique  de  Méreaux  et  Paisiello,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  16  septembre 
1776. 

*  DUEL  DE  BAMBIN  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Dumaniant,  musique  de 
Foignet  père,  représenté  au  théâtre  Mon- 
tansier  en  isoo.  Ce  petit  ouvrage  obtint  un 
très  vif  succès,  grâce,  d'une  part,  à  sa  valeur 
propre,  et,  de  l'autre,  à  la  présence  du 
célèbre  comique  Brunet,  alors  dans  toute  sa 
jeunesse,  qui  en  remplissait  le  principal  rôle. 

DUEL  DE  BENJAMIN  (le),  saynète  lyri- 
que, paroles  de  M.  Mestépès,  musique  de 
M.  Emile  Jonas ,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  en  octobre  1855,  et  jouée  par  Ber- 
thelier,  Guyot  et  Mlle  Macé.  M.  Jonas  a  écrit 
pour  cette  bluette  une  musique  agréable , 
mélodique  et  naturelle.  On  a  remarqué  dans 
l'ouverture  un  joli  solo  de  clarinette. 

DUEL  DES  AMANTS  (le)  [Der  Zweikampf 
mit  der  Geliebten],  opéra  allemand,  musique 
de  Spobr,  représenté  à  Francfort  en  1819. 

DUEL  DU  COMMANDEUR  (le)  ,  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Henri  Boisseaux, 
musique  de  M.  Théodore  de  Lajartej  repré- 


senté au  Théâtre-Lyrique  le  10  juin  1857; 
cet  ouvrage  ne  réussit  point. 

DUEL  NOCTURNE  (le)  ,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Longchamps,  musique  de 
Rigel,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le 
23  décembre  1805. 

*DUEL  PAR  AMOUR  (un),  opéra  en  un 
acte,  musique  de  M.  E.  Meyer-Helmund, 
représenté  sans  succès  au  théâtre  Royal  de 
Dresde  en  mai  1892.  Ce  n'est  autre  chose 
qu'une  imitation  de  Cavalleria  rusticana, 
sans  valeur  appréciable. 

DUELLO  (il)  ,  opéra  italien,  musique  de 
Candio ,  représenté  à  Vérone  en  1837. 

DUELLO  ALLA  PISTOLA  (un)  [Un  duel  au 
pistolet],  opéra-bouffe,  musique  de  Degola 
(Giocondo),  représenté  à  Milan  en  1842. 

DUELLO  COMICO  (il)  ,  opéra  italien  ,  mu- 
sique de  Paisiello,  représenté  àNaples  en  1775. 

DUELLO  D'AMORE  E  DI  VENDETTA  (il), 
opéra  italien,  musique  de  Ziani,  représenté  à 
Venise  en  1700. 

DUELLO  PER  COMPLIMENTO  (il),  opéra 
italien,  musique  de  Cimarosa,  représenté  à 
Rome  en  1779. 

DUELLO  PER  COMPLIMENTO  (il),  opéra 
italien,  musique  de  Farinelli,  représenté  en 
Italie  vers  1795. 

DUELLO  PER  COMPLIMENTO  (il)  ,  opéra 
italien,  musique  de  Puccita,  représenté  à 
Milan  vers  1807. 

DUELLO  SOTTO  RICHELIEU  (un)  [Un  duel 
sous  Richelieu],  d'après  la  pièce  française, 
opéra  italien,  musique  de  Ricci  (Frédéric), 
représenté  à  Milan  en  1839. 

*DUENDE  (el),  zarzuela  en  deux  actes,  pa- 
roles de  M.  Olona,  musique  de  M.  Luis  Her- 
nàndo,  représentée  le  6  juin  1849  au  théâtre 
des  Variétés  de  Madrid,  avec  un  tel  succès 
qu'on  la  joua  cent  vingt  fois  de  suite.  La 
musique  fut  trouvée  charmante. 

DUENNA  (the)  [la  Duègne],  opéra  anglais 
musique  de  Linley,  représenté  à  Covent-Gar 
den  en  1775. 

DU  JE  VASTASI  DI  PORTO  (i),  opéra  en 
dialecte  napolitain ,  musique  de  Brancaccio, 
représenté  à  Naples  vers  1830. 

DUKE  OF  SAVOYE  (the)  [le  Duc  de  Savoie], 
opéra  anglais,  musique  de  Bishop,  représenté 
à  Covent-Garden  en  1817. 


EAU 


EAU 


373 


DUMME  GAERTNER  (der)  [le  Stupide  jar- 
dinier] ,  opéra  -  comique  musique  de  Gerl , 
représenté  au  théâtre  Schikaneder,  à  Vienne, 
en  1794. 

DUO  DE  CAPONS  (un),  opérette  ,  musique 
de  M.  Rosenboom,  représentée  au  théâtre  des 
Champs-Elysées  en  juillet  1858. 

*DUO  de  LA  africana  (el),  zarzuela, 
musique  de  M.  Ruperto  Chapi,  représentée 
avec  un  énorme  succès,  en  1894,  à  l'Eldorado 
de  Barcelone.  Ce  succès  s'est  traduit  par  une 
série  de  plus  de  trois  cents  représentations 
consécutives. 

DUO  DE  SERPENTS*  (  le  ) ,  opérette ,  de 
MM.  Commerson  et  Furpille,  musique  de 
M.  Cottin,  représentée  au  théâtre  des  Bouf- 
fes-Parisiens en  septembre  1856. 

DUPE  DE  SON  ART  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Sapey,  musique  de  Dour- 
len,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le  9  sep- 
tembre 1809. 


"  DUQUE  DE  GRANDIA  (el),  zarzuela,  pa- 
roles de  M.  Dicenta,  musique  de  MM.  Llanos 
et  Chapi,  représentée  à  Santander  en  no- 
vembre 1895. 

*  DUQUE  DE  VISEO  (o),  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Ettore  Bono,  composi- 
teur italien,  représenté  à  Para  en  avril  1892. 

DURCHMARSGH  (der)  [la  Traversée],  opéra 
allemand ,  musique  de  Lickl ,  représenté  au 
théâtre  Schikaneder  à  Vienne,  vers  1800. 

"DU VAL  OU  UNE  ERREUR  DE  JEUNESSE; 
opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Grétry 
neveu,  musique  de  Marini,  représenté  à 
l'Ambigu-Comique  le  3  juin  1800. 

DWIE  CHATKI  [les  Deux  chaumièr es),  opéra 
polonais,  musique  de  Kurpinski,  représenté 
à  Varsovie  en  i8ii. 

DZIADEK  {l'Aïeul),  opéra  polonais  en  un 
acte,  musique  de  Kurpinski,  représenté  à 
Varsovie  en  1816. 


È  PAZZA  (elle  est  folle),  opéra-bouffe  ita- 
lien, musique  de  Antonio  Costa,  représenté 
sur  le  théâtre  Carlo-Felice ,  à  Gênes,  dans  le 
mois  de  novembre  1837.  Le  sujet  a  été  em- 
prunté à  un  vaudeville  français  portant  le 
même  titre. 

*  EARLY  ENGLISH  RING  (THE),  opéra-CO- 
mique  anglais,  musique  de  M.  T.  Rowley, 
représenté  à  Manchester  en  mai  1891. 

EAU  DE  JOUVENCE  (l1),  opéra  allemand 
en  un  acte,  paroles  françaises  de  Duvert  et 
Xavier  Saintine,  musique  de.  Conradin 
Kreutzer,  représenté  au  théâtre  de  TOdéon, 
le  13  octobre  1827. 

eau  ET  LE  feu  (l')  ,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Gaugiran-Nanteuil,  mu- 
sique de  Bianchi,  représenté  à  Montansier  le 

8  août  1804. 

EAU  merveilleuse  (l'),  opéra-bouffe  en 
deux  actes,  paroles  de  Thomas  Sauvage,  mu- 
sique de  M.  Albert  Grisar,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  Renaissance  le  30  janvier  1839. 
Cet  agréable  ouvrage  a  été  taillé  sur  le  plan 


des  opéras  buffas  de  second  ordre.  Scaramou- 
che,  Argentine,  le  docteur  Tartaglia  en  sont 
les  personnages.  Le  docteur  est  possesseur 
d'une  eau  merveilleuse  et  d'une  pupille  char- 
mante qu'il  veut  épouser.  Scaramouche  est 
son  rival,  et,  pour  le  déconsidérer,  il  se  pro- 
clame aussi  possesseur  du  secret  de  l'eau  mer- 
veilleuse; mais,  sommé  de  le  faire  connaître, 
il  indique  simplement  la  fontaine  voisine.  Le 
peuple  le  traite  d'imposteur,  le  chasse,  et 
Tartaglia  triomphe.  Au  second  acte,  Scara- 
mouche prend  sa  revanche.  Argentine  feint 
de  le  repousser  et  promet  sa  main  à  son  tuteur. 
Scaramouche, désespéré,  avale  six  onces  de 
mort-aux-rats  ;  mais,  avant  d'expirer,  il  veut, 
dit-il,  se  faire  regretter  d'Argentine,  en  la 
faisant  son  héritière.  Il  résulte  de  ce  strata- 
gème un  [mariage  in  extremis,  auquel  Tarta- 
glia se  prête  par  cupidité  ;  car  il  s'agit  de 
trente  mille  écus.  Mais  voilà  qu'Argentine, 
pour  apaiser  la  soif  de  l'agonisant,  va  cher- 
cher la  cruche  dont  l'eau  rappelle  merveil- 
leusement Scaramouche  à  la  vie.  Le  docteur, 
ébahi,  se  console  en  apprenant  aux  Napoli- 
tains qu'il  a  fait  une  cure  nouvelle.  La  musi- 
que est  des  plus  gaies  et  des  mieux  réussies. 


374 


EBRE 


EGLA 


Les  deux  airs  des  charlatans ,  pour  ténor  et 
pour  basse ,  montrent  la  souplesse  du  talent 
du  compositeur,  qui  a  su  exprimer  deux  ca- 
ractères différents  dans  la  même  situation. 
Au  second  acte,  les  couplets  chantés  par  Ar- 
gentine ,  Près  de  l'époux ,  sont  pleins  de 
grâce  et  de  malice;  le  trio  qui  suit  est 
développé  avec  un  art  exquis.  Enfin,  nous 
devons  mentionner  le  duo  :  Ah!  quel  martyre, 
dont  le  succès  musical  a  été  très  grand. 
Mme  Anna  Thillon ,  Hurtaux  et  Féréol  ont 
créé  les  rôles  d'Argentine,  de  Scaramouche  et 
de  Tartaglia.  Cet  ouvrage  a  été  repris  à 
l'Opéra-Comique,  le  18  novembre  1842. 

*  EAUX  D'EMS  (les),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Hector  Crémieux  et  Ludovic 
Halévy,  musique  de  Léo  Delibes,  représentée 
aux  Bouffes- Parisiens  le  9  avril  1863. 

EBEN-ARI,  opéra- comique,  musique  de 
G.  Dullo,  représenté  à  Kœnigsbergle  24  mars 
1876. 

EEEN  RECHT  (le  Bon  chemin),  opéra-comi- 
que allemand  en  un  acte ,  paroles  de  Charles 
Blum ,  musique  de  Schaeffer  (Auguste),  re- 
présenté au  théâtreRoyal  de  Berlin,  le  28  fé- 
vrier 1847. 

*  EBREA  (i/)  [la  Juive'],  drame  lyrique,  pa- 
roles de  Sacchero,  musique  de  Jean  Pacini, 
représenté  sur  le  théâtre  de  la  Scala,  de 
Milan,  le  27  février  1844,  avec  un  médiocre 
succès.  Les  écrivains  dramatiques  italiens 
ne  se  sont  jamais  gênés  pour  «  emprunter  » 
leurs  sujets  à  leurs  confrères  français;  ici, 
l'emprunt  était  assez  audacieux  et  aussi  peu 
dissimulé  que  possible,  l'énorme  succès  de 
la  Juive  de  Scribe  et  Halévy  datant,  à  notre 
Opéra,  de  quelques  années  à  peine.  L'ou- 
vrage avait  pour  interprètes  Ivanoff,  Ferlotti, 
Marini,  l'Alboni  dans  toute  la  grâce  de  sa 
jeunesse,  et,  pour  l'héroïne,  une  nouvelle 
cantatrice,  la  Monténégro,  qu'on  avait  en 
quelque  sorte  imposée  à  Pacini,  et  dont  il 
se  montrait  médiocrement  satisfait.  Elle  était 
d'ailleurs  si  peu  musicienne,  qu'il  s'écrie  dans 
ses  Mémoires  :  «  Chose  à  ne  pas  croire  !  on 
ne  fit  pas  moins  de  trente-cinq  répétitions 
au  piano  de  VEbrea,  et  pendant  tout  un  mois 
il  fallut  deux  accompagnateurs  pour  lui  faire 
entrer  son  rôle  dans  la  mémoire.  »  Et  elle 
chanta  faux  d'un  bout  à  l'autre  de  la  pièce  à 
la  première  représentation! 

ebreo  (i/)  [le  Juif],  opéra  italien ,  musique 
de  Apolloni,  représenté  à  Naples  en  1855  et  à 
Padoue  en  juin  1856. 


•ÈCAILLÉRÊ  africaine  (l'),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Marquet  et  Delbès, 
musique  de  M.  Georges  Douay,  représentée 
aux  Folies-Saint-Germain  (aujourd'hui  théâtre 
Cluny)  le  18  avril  1867. 

ECCESSI  DELLA  GELOSIA  (gli)  [les  Excès 
de  la  jalousie],  opéra  italien,  musique  de  Al- 
binoni ,  représenté  à  Rome  en  1722. 

*  ÉCHANGE  (i/),  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  M.  Emile  Mathieu,  représenté 
à  Liège  le  25  avril  1863. 

*  ÉCHEC  AU  ROI,  opéra-comique  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Ignace  Brûll,  représenté 
avec  beaucoup  de  succès  au  théâtre  Royal  de 
Munich  en  novembre  1893. 

ÉCHELLE  DE  SOIE  (l1),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Planard,  musique  de 
P.  Gaveaux,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  22  août  1808. 

éohevin  BRASSART  (l')  ,  opéra-comique 
en  trois  actes ,  musique  de  Denefve,  repré-  ' 
sente  au  théâtre  de  Mons  en  1845. 

ECHO ,  drame  polonais  en  un  acte ,  musi- 
que d'Elsner,  représenté  à  Varsovie  en  1808. 

*  ÉCHO  DU  BOSQUET  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  A.  Lapointe,  mu- 
sique de  M.  F.  Lamolié,  représenté  au  Grand- 
Théâtre  de  Lille  le  13  avril  1874. 

ÉCHO  ET  NARCISSE,  opéra  dramatique, 
musique  de  Bronner,  représenté  à  Hambourg 
en  1693. 

Écho  et  narcisse,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  du  baron  de  Tschudy,  musique  de 
Gluck,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  24  septembre  1779.  Le  poème 
était  monotone  et  triste,  et  le  compositeur 
n'a  pu  varier  son  style.  Le  rôle  d'Echo  est 
cependant  traité  avec  originalité,  et  celui  de 
l'Amour  offre  des  chants  d'un  beau  caractère. 
Cet  opéra  eut  peu  de  succès.  Ce  fut  le  chant 
du  cygne  du  grand  compositeur.  Il  retourna 
peu  de  temps  après  à  Vienne ,  où  il  passa  les 
dernières  années  de  sa  vie.  L'air  :  O  transi 
port;  6  désordre  extrême!  est  digne  encore  de 
l'auteur  â'Iphigénie. 

ECKEHARD,  opéra  allemand,  livret  de 
M.  L.  Bussier,  musique  de  M.  Moritz-Jaffé 
représenté  au  théâtre  Kroll  de  Berlin  en 
août  1875,  sans  succès. 

ÉCLAIR  (l'),  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  Saint-Georges  et  Planard ,  musi- 
que d'Halévy,    représenté  pour  la  première 


ÉGLA 


ÉCOL 


37o 


fois  sur  le  théâtre  de  l'Opéra-Comique ,  le  30 
décembre  1835.  Cette  délicieuse  partition 
prouve  toute  la  souplesse  du  talent  du  com- 
positeur qui,  par  son  magnifique  opéra  de 
l&  Juive,  dix  mois  auparavant,  avait  étonné 
le  monde  musical.  Les  auteurs  du  poème  ont 
imaginé  qu'un  jeune  officier  de  marine  a  été 
aveuglé  par  l'éclat  de  la  foudre  dans  une  tem- 
pête ;  qu'il  a  été  l'objet  des  soins  d'une  jeune 
fille  habitant,  avec  sa  sœur,  un  château  au 
bord  de  la  mer  ;  qu'ayant  recouvré  la  vue ,  il 
se  méprend  sur  l'objet  de  sa  reconnaissance; 
mais  que  bientôt  les  sentiments  de  son  cœur 
l'emportent  sur  l'erreur  de  ses  yeux.  Sur  ce 
livret  plus  ou  moins  vraisemblable  ,  Halévy 
a  écrit  une  musique  charmante ,  pleine  de 
science  et  de  goût.  La  donnée  du  livret  est 
originale,  le  dialogue  spirituel  et  les  person- 
nages sympathiques.  La  partition  de  V Eclair 
a  achevé  de  consacrer  la  réputation  d'Halévy. 
L'ouverture  est  étincelante  de  verve.  A 
peine  le  rideau  est-il  levé,  qu'on  entend  le 
duo  charmant  des  deux  sœurs.  Le  caractère 
rêveur  et  doux  d'Henriette ,  et  l'humeur  sé- 
millante de  Mme  Darbel ,  y  forment  le  plus 
piquant  contraste.  Le  trio  qui  suit  est  pres- 
que entièrement  syllabique  et  a  été  écrit 
dans  le  goût  des  meilleurs  morceaux  de  l'an- 
cien opéra-comique.  L'air  de  Lionel  :  Partons, 
la  mer  est  belle,  est  charmant  et  plein  de 
sentiment.  La  prière,  l'air  du  sommeil,  la 
grande  scène  de  l'orage ,  le  trio  dramatique 
qui  suit,  enfin  les  accents  de  douleur  du 
jeune  marin  frappé  de  cécité,  tout  cela  forme 
une  suite  de  tableaux  d'un  intérêt  toujours 
croissant  jusqu'à  la  fin  du  premier  acte. 
Dans  le  deuxième,  on  distingue  surtout  le 
quatuor  plein  de  finesse ,  et  le  duo  d'amour  : 
Comme  mon  cœur  bat  et  palpite.  La  romance 
délicieuse  du  troisième  acte ,  chantée  par 
Chollet  : 

Quand  de  la  nuit  l'épais  nuage 
Couvrait  mes  yeux  de  son  bandeau... 

est  une  mélodie  inspirée  et  accompagnée 
avec  un  goût  exquis  par  la  clarinette.  Dans 
le  quatuor  scénique  qui  suit ,  le  compositeur 
a  déployé  les  ressources  d'une  harmonie 
neuve,  riche  en  modulations  imprévues  et 
toujours  agréables.  Nous  rappellerons  encore 
la  prière  du  marin, -la  chanson  provençale  et 
l'air  au  refrain  si  connu  : 

Car  j'ai  fait  ma  philosophie 
A  l'université  d'Oxford. 

Les  rôles  ont  été  créés  par  Chollet ,  Couderc, 
Mmes  pradher  et  Camoin.  Lors  de  la  reprise 
de  cet  ouvrage,  en  mars  1847,  Roger  a  été 
admirable  dans  le  rôle  de  Lionel,   comme 


chanteur  et  comme  acteur.  Il  a  été  bien  se- 
condé par  Jourdan ,  Mlles  Grimm  et  Levas- 
seur. 

ÉCLIPSE  TOTALE  (l')?  comédie  en  un 
acte,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  La  Cha- 
baussière,  musique  de  Dalayrac,  représentée 
aux  Italiens  le  7  mars  1782.  Il  s'agit  encore 
d'un  tuteur  qui ,  cette  fois,  est  astrologue  et 
s'éclipse  totalement  dans  un  puits  pendant 
qu'on  lui  enlève  sa  pupille.  Cet  ouvrage  fut 
le  début  de  Dalayrac  dans  la  carrière  drama- 
tique ,  et  il  ouvre  la  série  de  ses  cinquante- 
six  opéras. 

ÉCLIPSE  TOTALE  DE  LUNE,  opéra-comi- 
que,  musique  de  Weber  (Godefroid),  repré- 
senté au  théâtre  de  la  cour  de  Wurtemberg 
en  1786. 

ÉCOLE  DE  LA  JEUNESSE  (l'),  comédie  en 
trois  actes  et  en  vers ,  mêlée  d'ariettes ,  pa- 
roles d'Anseaume,  musique  de  Duni,  repré- 
sentée à  la  Comédie-Italienne  le  24  janvier 
1765.  Le  livret  est  tiré  d'une  tragédie  an- 
glaise de  Thompson,  intitulée  :  Barnevelt  ou 
le  Marchand  de  Londres.  C'est  plutôt  un 
drame  sentimental  qu'un  opéra-comique.  La 
musique  de  Duni  convenait  mieux  aux  su- 
jets légers  et  gracieux,  dépourvue  qu'elle 
était  d'accent  dramatique.  Cette  pièce  a  été 
remise  en  musique  par  Prati,  et  représentée 
à  l'Opéra-Comique  le  il  octobre  1779.  Ce 
compositeur  était  maître  de  chapelle  de  l'é- 
lecteur palatin.  Son  ouvrage  eut  du  succès  et 
la  partition  en  fut  gravée. 

ÉCOLE  DE  MARS  (l'),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Bouvard,  écrit  pour  la  cour  de 
France  en  1733. 

ÉCOLE  de  ROME  (l')  ,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  L3ssagne,  Rochefort  et 
Vulpian,  musique  de  Panseron  et  Roll,  re- 
présenté à  l'Odéon  le  4  novembre  1826. 

ÉCOLE  DE  VILLAGE  (i/).,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Sewrin,  musique  de 
Solié,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  10  mai 
1794. 

ÉCOLE  DES  AMANTS  (l'),  opéra-ballet  en 
trois  actes,  avec  un  prologue,  paroles  de  Fu- 
zelier,  musique  de  Niel,  représenté  par  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  jeudi  n  juin 
1744.  On  ajouta,  le  7  juillet  suivant,  un  qua- 
trième acte,  intitulé  :  l'Innocence.  Les  titres 
de  chaque  entrée  sont  singuliers  :  ire  leçon, 
l'Absence  surmontée  ;  2">e  leçon,  la  Grandeur 
sacrifiée;  3me  leçon,  la  Constance  couronnée; 


376 


ÉCOS 


EDEN 


4me  leçon,  les  Sujets  indociles.  Tei  était  le 
goût  du  temps. 

*  ÉCOLE  DES  PÈRES  (i/),  opéra-co mique 
en  un  acte,  livret  tiré  par  M.  Eugène  Landoy 
d'une  ancienne  comédie  d'Etienne,  musique 
de  M.  Albert  de  Vleeschouver,  représenté  à 
Anvers  en  mars  1893 

écolier  EN  vacances  (l'),  opéra-comi- 
que  en  un  acte ,  en  prose ,  paroles  de  Picard, 
musique  de  Jadin  et  Loraux,  représenté  à 
l'Opéra-Comique,  le  13  octobre  1794.  Le  titre 
de  cette  pièce  n'indique  pas  le  caractère  du 
sujet,  qui  appartient  au  genre  vertueux  et 
sentimental  qu'affectionnait,  par  un  effet  de 
contraste,  le  public  de  ce  temps-là. 

écossais  de  chatou  (l'),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Ad.  Jaime  et  Ph. 
Gille,  musique  de  M.  Léo  Delibes,  représen- 
tée au  théâtre  des  Bouffes-Parisiens  le  16  jan- 
vier 1869.  Cet  Ecossais  est  un  bourgeois  ridi- 
cule, nommé  Ducornet,  qui,  à  force  d'avoir 
vu  jouer  la  Dame  blanche  et  entendu  chan- 
ter la  phrase  célèbre  : 

Chez  les  montagnards  écossais, 

L'hospitalité  se  donne 

Et  ne  se  vend  jamais, 

Non,  jamais,  jamais,  jamais, 

veut  imiter  le  fermier  Dickson.  Il  fait  bâtir 
à  Çhatou  un  chalet  hospitalier,  et  annoncer 
dans  les  journaux  que  tous  les  étrangers  y 
seront  hébergés  gratuitement.  Malgré  des 
offres  si  séduisantes,  personne  ne  se  pré- 
sente. Ducornet  n'y  comprend  rien.  Il  vient 
frapper  lui  -même  à  la  porte  de  sa  maison. 
Il  découvre  alors  que  ses  valets  imaginent 
toutes  sortes  de  tours  pour  éloigner  les  étran- 
gers et  couler  des  jours  heureux,  dans  un 
doux  farniente.  Il  met  a  la  porte  maître  Le- 
pic et  Mlle  Palmyre,  qui  rentrent  dans  le 
chalet  sous  des  costumes  écossais.  Un  amou- 
reux de  Palmyre  s'introduit  aussi  sous  le  dé- 
guisement d'un  malade  d'hôpital.  Tout  se 
termine  par  une  scottisch  dansée  par  tous 
les  acteurs.  Cette  farce  a  servi  de  prétexte  à 
une  musique  animée,  ingénieuse,  un  peu 
bruyante  parfois,  presque  toujours  sautil- 
lante et  dansante.  Je  mentionnerai  de  préfé- 
rence la  romance  de  Palmyre  :  Ah!  reste  au- 
près de  moi ,  la  ronde  :  Dans  les  Tuileries. 
Quant  à  la  scène  finale,  elle  ressemble  à 
celle  de  toutes  les  opérettes  représentées  en 
France,  depuis  Orphée  aux  enfers,  où  les  ac- 
teurs achèvent,  dans  une  sarabande  aussi 
laide  à  voir  qu'insensée,  de  faire  perdre  à 
l'art  lyrique  toute  dignité,  toute  grâce,  et 
toute  décence. 


Le  public  ne  pouvait  manquer  de  se  com- 
plaire  à  ces  exhibitions  plastiques  et  les  di- 
recteurs ont  compté  sur  ce  ragoût  pour  en- 
lever le  succès  des  plus  mauvaises  pièces. 
Quand  comprendra-t-on  qu'en  matière  d'art, 
comme  en  toute  autre,  le  public  des  théâtres 
secondaires  est  et  sera  toujours  un  éternel 
enfant,  dont  il  faut  diriger  et  régler  le  goût 
et  les  appétits,  au  lieu  de  s'en  montrer  les 
dociles  courtisans  et  de  le  suivre  jusqu'au 
dernier  terme  où  l'entraînent  ses  instincts 
naturellement  grossiers?  La  pièce  de  l'écos- 
sais de  Chatou  a  été  jouée  par  Désiré,  Bon- 
net, Hamburger  et  MUe  Fonti. 

*  ÉCRITS  DU  MAJOR  (les),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Garât  et  Larsonneur, 
musique  de  Frantz  Liouville,  représentée  au 
concert  de  Bataclan  le  19  avril  1884. 

*  EDAD  EN  LA  BOCA  (la),  zarzuela  en  un 
acte,  paroles  de  Serra,  musique  de  Joaquin 
Gaztambide,  représentée  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  de  la  Zarzuela,  le  il  mai  1861. 

EDDA,  opéra  allemand,  musique  de  M.  Rein- 
thaler,  représenté  au  théâtre  de  la  ville  de 
Brème  le  22  février  1875. 

*  EDDYSTONE,  opéra,  musique  de  M.  Adol- 
phe Wallncefer,  représenté  avec  succès  sur 
le  théâtre  allemand  de  Prague,  en  septem- 
bre 1889.  L'auteur  était  un  des  chanteurs  de 
la  troupe  de  ce  théâtre. 

EDELMUTH  UND  LIEBE  (Magnanimité  et 
amour),  opéra  en  un  acte,  musique  de  Franz 
(Jean-Chrétien),  représenté  à  Berlin  en  1805. 

*  EDELWEISS,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
avec  prologue  et  épilogue,  paroles  de  M.  Fio- 
rentino,  musique  de  M.  le  comte  Castracane, 
représenté  au  théâtre  philharmonique  de  Vé- 
rone le  15  février  1887. 

*  edelweiss,  «  opéra  populaire  » ,  paroles 
de  M.  Brackl,  musique  de  M.  Komzak,  re- 
présenté à  Salzbourg  en  décembre  1891. 

éden  (l'),  mystère  en  deux  parties, 
poème  de  Méry ,  musique  de  M.  Félicien  Da- 
vid, exécuté  sur  le  théâtre  de  la  Nation 
(Opéra),  le  25  août  1848.  C'est  principalement 
une  œuvre  de  musique  descriptive.  Dans  la 
symphonie  d'ouverture,  le  compositeur  a 
cherché  à  exprimer  les  bouleversements  et 
les  révolutions  du  globe  avant  l'homme  : 

L'air  est  voilé  de  brume,  et  l'océan  inonde 
La  planète,  volcan  où  doit  fleurir  le,  monde. 
Aucun  être  ne  voit  ces  bouleversements, 
Ce  globe  désolé,  sous  de  lugubres  teintes. 
Ces  montagnes  en  feu,  ces  montagnes  éteintes. 
Ces  cratères  morts  ou  fumants. 


EDIT 


ÉDUC 


377 


Combien  a-t-il  duré  cet  âge  de  la  terre, 
Quand  la  planète  en  deuil,  l'océan  solitaire, 
Ensemble  mugissaient  pour  notre  enfantement? 
Dieu,  pour  qui  jamais  rien  ne  finit,  ne  commence, 
Connaît  seul  la  longueur  de  ce  travail  immense  ; 
Mille  siècles  pour  lui  ne  durent  qu'un  moment. 

Une  peinture  du  paradis  terrestre  succède. 
Adam  se  livre  au  sommeil.  Un  chœur  d'an- 
ges chante  à  demi- voix  : 

Adam,  tu  vas  voir  ton  Eve, 

Dans  les  fleurs  elle  se  lève; 

C'est  la  femme  de  ton  rêve. 

C'est  la  grâce  et  la  bonté. 

Eve  est  créée  ;  les  Fleurs  chantent.  La  se- 
conde partie  commence  par  un  chœur  de  dé- 
mons. Satan  invite  Eve  à  cueillir  le  fruit  dé- 
fendu. Les  démons  chantent  leur  victoire. 
Adam  reparaît,  et  cette  œuvre  se  termine 
par  un  trio  entre  Adam,  Eve  et  Lucifer.  Nous 
signalerons  particulièrement  la  partie  sym- 
phonique  de  la  description  du  paradis,  le 
chœur  et  le  ballet  des  Fleurs.  Poultier,  Ali- 
zard,  Portehault  et  M^e  Grimm  ont  été  les 
interprètes  de  cet  ouvrage. 

*  EDGAR,  opéra  sérieux  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Ferdinando  Fontana,  musique 
de  M.  Giacomo  Puccini,  représenté  à  Milan, 
sur  le  théâtre  de  la  Scala,  le  21  avril  1889. 
Cet  ouvrage,  joué  ensuite  sur  diverses  autres 
scènes  italiennes,  a  obtenu  généralement  un 
succès  très  flatteur,  qui  a  mis  son  auteur  au 
nombre  des  jeunes  artistes  sur  lesquels  leurs 
compatriotes  fondent  les  espérances  les  plus 
sérieuses. 

EDIPO  a  COLONA,  opéra  italien,  musique 
de  Zingarelli,  représenté  à  Venise  en  1799. 

*  EDIT  ROYAL  (l'),  opéra-ccmique  en  un 
acte,  musique  de  M.  Paul  Ruben,  représenté 
au  théâtre  municipal  de  Limoges  en  avril  1894. 

*  editha,  drame  lyrique  en  deux  actes, 
paroles  de  M.  Arkel,  musique  de  M.  Emilio 
Pizzi,  représenté  au  théâtre  Dal  Vernie  de 
Milan  le  4  juin  1890. 

EDITTA,  opéra  italien,  musique  de  Buzzi, 
représenté  au  théâtre  de  la  Fenice,  à  Venise, 
en  1855. 

editta,  opéra  espagnol,  musique  de  M.Ma- 
riano  Obiols,  représenté  sur  le  théâtre  du 
Liceo,  à  Barcelone,  en  février  1874. 

*  editta  Di  belcourt,  opéra  sérieux 
italien,  musique  de  Mariano  Obiols,  repré- 
senté à  Barcelone,  sur  le  théâtre  du  Liceo, 
le  28  janvier  1874. 

*  EDITTA  DI  LORMO,  opéra  en  quatre 
actes,  musique  du  comte  Giulio  Litta,  repré- 


senté à  Gênes,  sur  le  théâtre  Carlo-Felice, 
en  1853. 

EDLE  RACHE  (die)  [la  Noble  vengeance], 
opéra-comique  allemand ,  musique  de  Suss- 
mayer,  représenté  à  Vienne  en  1795. 

*  EDMEA,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  d'Antonio  Ghislanzoni,  musique  d'Al- 
fredo  Catalani,  représenté  au  théâtre  de  la 
Scala  de  Milan  le  27  février  1886. 

EDMOND  ET  CAROLINE  OU  LA  LETTRE 
ET  LA  réponse,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Marsollier,  musique  de  F.  Kreubé, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  5  août  1819. 

EDMOND  ET  CLARA,  drame  suédois,  mu- 
sique de  Brendler,  représenté  en  1845. 

"  EDMOND  ET  HENRIETTE  OU  LA  RÉ- 
CONCILIATION, opéra-comique,  musique  de 
Ch.  F.  Gildemyn,  représenté  à  Bruges  le 
15  septembre  1819. 

EDMONDO  KEAN ,  opéra  italien ,  livrer 
tiré  du  drame  d'Alexandre  Dumas,  musique 
de  Sangiorgi,  représenté  au  théâtre  Argen- 
tina,  à  Rome,  en  mars  1855. 

EDOARDO  IN  SCOZIA,  opéra  de  Coccia, 
représenté  à  Bologne  en  automne  1833. 

*  EDOARDO  STUART,  drame  lyrique  en 
quatre  actes,  paroles  d'Antonio  Ghislanzoni, 
musique  de  M.  Cipriano  Pontoglio,  représenté 
au  théâtre  Manzoni  de  Milan  le  21  mai  1887. 

EDOUARD  OU  LE  FRÈRE  SUPPOSÉ,  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Mme  Lespa- 
rat,  musique  de  Barni,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  18  février  1812. 

EDOUARD  ET  CAROLINE,  opéra-comique, 
musique  de  Weigl,  représenté  vers  1825. 

EDUARDO  E  CRISTINA,  opéra  italien, 
musique  de  Pavesi ,  représenté  à  Naples  en 
1811. 

EDUARDO  E  CRISTINA,  opéra  de  Rossini, 
représenté  sur  le  théâtre  de  San-Benedetto, 
à  Venise ,  pendant  le  printemps  de  1819. 
C'est  le  vingt-sixième  opéra  du  compositeur. 
Il  n'a  pas  été  représenté  à  Paris. 

EDUCANDE  DI  SORRENTO  (le),  opéra 
italien,  musique  d'Usiglio,  représenté  au 
théâtre  de  Pise  en  mars  1870;  on  a  remar- 
qué dans  cet  ouvrage  le  brindisi  chanté  par 
Mlle  Linda  Caracciolo. 

*  ÉDUCATION  D'ACHILLE  (l'),  Opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Georges 
Duval,  musique  de  Mme  Pauline  Thys,  re- 


378 


EGIS 


EGMO 


présenté  au  Grand-Théâtre  de  Nantes  en 
mars  1884. 

*  ÉDUCATION  DE  L'ANCIEN  ET  DU  NOU- 
VEAU Régime  (l'j,  hymne,  paroles  de  De- 
sorgues, musique  de  Jadin,  exécuté  à  l'O- 
péra le  11  octobre  1794. 

EDWARD  or  THE  BLACK  PRINCE  (E- 
douard  ou  le  Prince  Noir),  opéra  anglais,  mu- 
sique de  Bishop,  représenté  à  Covent-Garden 
en  1828. 

EDWIN,  opéra-comique  anglais,  musique 
de  Clifton,  représenté  au  théâtre  de  Crow- 
streeten  1815. 

EEN  AVONTUER  VAN   KEISER    KAREL 

{Une  aventure  de  l'empereur  Charles-Quint), 
opéra  flamand ,  livret  de  M.  N.  Destanberg, 
musique  de  Van  den  Acker,  représenté  à 
Anvers  au  Nationael-Tonneel  en  1856. 

*  EEN  ENGEL  OP  WACHT  (l'Ange  en  sen- 
tinelle), opéra-comique  flamand  en  un  acte, 
musique  de  Charles  Miry,  représenté  sur  le 
théâtre  Royal  d'Anvers  le  8  décembre  1869. 

*  eerekruis  (het),  opéra-comique  fla- 
mand, musique  de  M.  van  Hoey,  représenté 
à  Louvain  en  1868. 

EFFET  électrique  (un),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  M.  Alexandre  Her- 
man,  représenté  à  la  Rochelle  en  avril  1857. 

EFFETTI  DELL  A  GRAN  MADRE  NATURA 

(gli)  ,  opéra  italien ,  musique  de  Scarlatti 
(Joseph),  représenté  à  Venise  en  1754. 

EFFETTI  DELLA  SOMIGLIANZA  (GLl)  , 

opéra  italien,  musique  de  Generali,  repré- 
sente à  Venise  en  1805. 

EFFETTO  naturale  (un),  opéra  italien, 
musique  de  Farinelli,  représenté  en  Italie 
vers  1793. 

*  EGELINA,  opéra  sérieux,  musique  de  Bor- 
ghi,  représenté  sur  le  théâtre  de  la  Scala  de 
Milan  en  1793. 

EGILDA  Dl  PROVENZA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Pavesi,  représenté  à  la  Fenice,  à 
Venise,  en  1823. 

EGINARDO  E  LISBETTA,  opéra  italien, 
musique  de  Generali,  représenté  à  Naples  en 
1813. 

EGISTO,  opéra  italien,  musique  de  Ca- 
valli,  représenté  à  Rome  en  1643. 

EGISTO ,  opéra  italien ,  musique  de  Polla- 
rolo  représenté  à  Venise  en  1708. 


EGISTO,  RE  DI  CIPRO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Ziani ,  représenté  à  Venise  en  1698. 

ÉGLÉ,  pastorale  en  un  acte,  paroles  de 
Laujon,  musique  de  Lagarde,  représentée  à 
l'Opéra  le  18  février  1751. 

ÉGLÉ,  opéra  français,  musique  de  Vogler, 
représenté  à  Stockholm  en  1787. 

ÉGLOGUE  de  Versailles  (l1),  divertis- 
sement en  un  acte,  paroles  de  Quinault,  mu- 
sique de  Lulli,  représenté  à  la  cour  à  Ver- 
sailles, puis  à  l'Opéra,  en  1685. 

EGMONT,  drame  allemand ,  de  Goethe,  re- 
présenté sur  les  théâtres  allemands  avec  la 
musique  de  Beethoven.  Le  grand  composi- 
teur écrivit  l'ouverture  i'Egmont  en  1811. 
Elle  appartient  à  la  plus  belle  manière  du 
maître.  Aussi  n'a-t-on  qu'à  admirer  d'un  bout 
à  l'autre  la  belle  ordonnance  de  l'ensemble, 
la  vigueur  du  coloris  instrumental  et  l'habile 
développement  de  la  pensée. 

EGMONT,  tragédie  de  Goethe ,  musique  de 
Reichardt,  représentée  à  Berlin  en  1790. 

EGMONT,  opéra  séria,  livret  de  Faragha. 
musique  de  G.  Dell'Orefice ,  représenté  au 
théâtre  San-Carlo,  à  Naples,  le  14  mai  1878; 
chanté  par  Medica,  Silvestri,  Marini ,  Mmes  Me- 
lia,  de  Giuli. 

*  EGMONT,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
paroles  d'Albert  "Wolff  et  Albert  Millaud,  mu- 
sique de  M.  Gaston  Salvayre,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  6  décembre  1886.  On  con- 
naît l'histoire  du  comte  d'Egmont  et  le  noble 
rôle  joué  par  lui  dans  les  troubles  et  la 
guerre  d'affranchissement  des  Pays-Bas  pour 
échapper  à  la  domination  espagnole.  Il  y  avait 
certes  là  le  sujet  d'un  beau  drame  lyrique,  et 
l'on  sait  si  ce  sujet  a  magistralement  inspiré 
Beethoven  pour  l'admirable  ouverture  écrite 
par  lui  pour  la  tragédie  de  Goethe  qui  porte 
ce  titre  d'Egmont.  Mais  deux  vaudevillistes 
eu  rupture  de  couplets  étaient  évidemment 
mal  préparés  pour  tirer  d'un  épisode  aussi 
poignant  tout  le  parti  possible.  De  fait,  leur 
livret  n'offrait  aucune  des  qualités  qu'on  était 
en  droit  d'en  exiger  :  ni  grandeur  dans  l'ac- 
tion, ni  sentiment  dramatique,  ni  couleur  his- 
torique, ni  peinture  de  caractères.  Il  était 
difficile  de  plus  mal  servir  un  musicien.  L'ou- 
vrage, néanmoins,  avait  été  reçu  à  l'Opéra, 
et  c'est  par  suite  de  diverses  circonstances 
qu'il  passa  de  ce  théâtre  à  celui  de  l'Opéra- 
Comique,  où  il  n'était  dailleurs  à  sa  place  en 
aucune  façon.  La  partition  de  M.  Salvayre  se 
ressentait  de  la  faible  qualité  du  poème  qui 


EINE 


ELDA 


379 


loi  avait  été  confié.  Non  qu'elle"  fût  sans  va- 
,  leur  ;  on  pouvait  remarquer  même  que  ie 
^  compositeur  avait  fait  un  effort  pour  se  rap- 
procher des  tendances  ayant  cours  et  pour 
montrer  qu'il  prenait  sa  part  dans  l'évolution 
que  poursuit  l"art  musical  depuis  un  quart  de 
siècle.  Malheureusement,  l'inspiration  était 
restée  rebelle  à  son  effort,  et  l'œuvre,  pâle  et 
sans  relief,  n'était  pas  de  nature  à.  exciter 
l'intérêt.  On  n'en  distingua,  chose  singulière 
dans  un  ouvrage  de  ce  genre,  qu'un  petit  bal- 
let placé  au  troisième  acte  et  dont  la  musi- 
que produisit  un  effet  délicieux.  Les  inter- 
prètes d'Egmont  étaient  M""  Adèle  Isaac  et 
Blanche  Deschamps,  MM.  Talazac,  Soula- 
croix,  Taskin  et  Fournets. 

*  ÉGOÏSTE  (l'),  opéra-comique  flamand  en 
vn  acte,  musique  de  M.  Joseph  Mertens,  re- 
présenté à  Anvers  en  1873. 

*  égyptienne  (l'),  opérette  en  trois  actes 
et  onze  tableaux,  paroles  de  MM.  Chivot, 
Nuitter  et  Beaumont,  musique  de  M.  Charles 
Lecocq,  représentée  aux  Folies-Dramatiques 
le  8  novembre  1890.  Interprètes  :  MM.  Gobin, 
Hérault,  Guyon,  Montaubry,  Mnes  Pierny, 
Nesville,  Aciana. 

EHRLICHE  SCHWEIZER  (der)  [l'Honnête 
Suisse],  opérette,  musique  de  Mainberger, 
représentée  sur  plusieurs  théâtres  particu- 
liers vers  1 800. 

EIN  ABEND  IN  MADRID  (Une  soirée  à  Ma- 
drid), opéra  allemand  en  un  acte,  musique  de 
Schmidt  (Samuel),  représenté  à  Berlin  en 
1824.  C'est  une  traduction  abrégée  de  l'opéra- 
comique  français  la  Fenêtre  secrète. 

EIN  BESUCH  IN  SAINT-CYR  {Une  visite  à 
Saint-Cyr),  opéra-comique  allemand,  musi- 
que de  Dessaûer,  représenté  à  Dresde  en 
1838. 

EINKUSS  (Un  baiser),  opéra  tchèque  en 
deux  actes,  musique  de  Smetana,  représenté 
à  Prague  en  novembre  1876.  C'est  probable- 
ment le  dernier  ouvrage  du  jeune  composi- 
teur, qui  est  devenu  sourd.  Cet  opéra  a  été 
favorablement  accueilli. 

EINE  BRAUTSCHAU  (la  Recherche  d'une 
femme) ,  pièce  de  circonstance  en  trois  actes, 
représentée  au  théâtre  Koenigstadt,  de  Ber- 
lin, le  7  février  1858. 

EINER  JAGT  DEN  ANDERN  (L'un  chasse 
Vautre) ,  opéra  allemand,  musique  de  Kop- 
prasch,  représenté  à  Dessau  vers  la  fin  du 
xvme  siècle. 


EINQUARTERUNG  (die)  {l'Entrée  en  quar- 
tier], opéra  allemand,  musique  de  Hutten- 
brenner,  représenté  vers  1820. 

EINSPRUCH  (die)  [l'Opposition] ,  opéra  al- 
lemand, musique  de  Neefe,  représenté  à 
Leipzig  en  1773. 

EINZUG  IN   DER  FRIEDENS  QUARTIER 

(der),  opéra  allemand,  musique  de  Haibel, 
représenté  à  Vienne  vers  1795. 

EISERNE  JUNGPRAU  (die)  [la  Vierge  de 
fer],  opéra  allemand,  musique  de  Kanne,  re- 
présenté vers  1810. 

*  EKKEHARD,  opéra,  musique  de  J.-J. 
àbert,  représenté  avec  succès,  en  mai  1882, 
au  théâtre  Royal  de  Municn.  Le  rôle  princi- 
pal de  cet  ouvrage  était  chanté  par  le  fa- 
meux ténor  Nachbaur. 

*  EL  QUE  VA  A  MORIR  TE  SALUDA,  zar- 
zuela  en  un  acte,  musique  de  M.  Gabriel  Ba- 
lart,  représentée  sur  le  théâtre  du  Cirque  de 
Barcelone  en  1874. 

*  ELAINE,  opéra  français  en  six  tableaux, 
livret  tiré  par  M.  Paul  Ferrier  d'un  des  poè- 
mes les  plus  célèbres  des  Idylles  du  Roi,  de 
Tennyson,  musique  de  M.  Bemberg.  Le  sujet 
nous  ramène  encore  aux  héros  des  fameux 
romans  de  la  Table  Ronde,  dont  on  abuse 
tant  depuis  qu'il  a  plu  à  Richard  Wagner  de 
s'abreuver  à,  cette  source  féconde.  Mais  l'ac- 
tion mise  à  la  scène  par  M.  Paul  Ferrier  est 
loin  de  manquer  d'intérêt,  et  la  musique  de 
M.  Bemberg,  compositeur  roumain  qui  a  fait 
son  éducation  en  France,  ne  manque  pas  de 
certaines  qualités,  si  elle  est  un  peu  trop  dé- 
pourvue d'originalité.  On  en  a  signalé  plu- 
sieurs morceaux  :  au  premier  tableau,  le  duo 
de  Lancelot  et  de  la  reine  Genièvre  ;  au  se- 
cond, la  ballade  d'Elaine  :  L'amour  est  pur 
comme  la  flamme;  au  quatrième,  un  duo  d'a- 
mour qui  est  le  morceau  capital  de  l'œuvre  ; 
enfin,  au  dernier,  la  scène  de  la  mort  d'Elai- 
ne, qui  est  d'un  grand  sentiment  pathétique. 
L'interprétation  de  l'ouvrage,  particulière- 
ment remarquable,  était  confiée  à  Mmes  Mel- 
ba  et  Deschamps,  à  MM.  Jean  et  Edouard  de 
Reszké,  Plariçon,  Montariol,  Dufriche  et 
Ceste. 

ELATO,  opéra  italien,  musique  de  Gene- 
rali,  représenté  à  Bologne  en  1817. 

elbondokani  ,  opérette  ,  musique  de 
Danzi,  représentée  à  Munich  en  1800. 

ELDA,  opéra-comique  italien  en  quatre  ac- 
tes, musique  de  G.  Tirindelli,  représenté  au 


380 


ÉLÉM 


théâtre  de  l'Académie,  à  Conegliano,  le  2  oc- 
tobre 1877  ;  chanté  par  Carnelli,  Giannini,  Pa- 
pini,  Pozzi  et  Mmes  (jescati,  Tancioni. 

ELDA,  opéra  séria,  livret  de  d'Ormeville, 
musique  de  A.  Catalani,  représenté  au  théâtre 
Royal,  à  Turin,  le  31  janvier  1880.  Chanté  par 
Barbacini,  Athos,  de  Reszké,  M™es  Garbini 
et  Boulitschoff. 

*  ELDA,  opéra-comique,  paroles  et  musi- 
que de  M.  Carmalo  De  Barberi,  représenté 
au  théâtre  Sainte-Cécile,  de  Palerme,  en  jan- 
vier 1893. 

ÉLECTIONS  (les)  ,  opéra  anglais,  musique 
de  C.-E.  Horn,  représenté  à  Londres  vers 
1820. 

*  ELECTRE,  tragédie  avec  chœurs  de  Ro- 
chefort,  musique  de  Gossec,  représentée  à  la 
cour,  devant  le  roi,  en  1783.  Cet  ouvrage,  qui 
n'obtint  à  cette  occasion  aucun  succès,  ne  fut 
jamais  joué  sur  un  théâtre  public. 

Electre,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Guillard,  musique  de  Lemoyne,  représenté  à 
l'Académie  royale  de  musique  le  2  juillet 
1782.  Guillard  ne  s'est  pas  contenté  d'écrire 
un  poème  d'opéra  sur  le  sujet  le  moins  pro- 
pre à  la  musique,  il  a  rendu  le  dénoûment 
plus  terrible  que  dans  l'œuvre  du  poète 
grec,  en  faisant  égorger  Clytemnestre  par 
son  fils  sur  la  scène.  Si  l'accomplissement 
du  parricide  a  été  soustrait  aux  yeux  du 
spectateur  dans  des  tragédies,  à  plus  forte 
raison  doit-on  proscrire  des  scènes  lyriques 
ud  tableau  aussi  affreux.  Lemoyne  venait 
d'arriver  en  France  en  s'annonçant  comme 
un  élève  de  Gluck.  Sa  partition  ne  réussit 
pas.  Eût-il  eu  plus  de  génie ,  il  n'aurait  pas 
triomphé  des  difficultés  qu'offrait  le  sujet 
d' 'Electre.  On  peut  signaler ,  dans  cet  opéra, 
une  belle  scène  de  récitatif  et  deux  chœurs 
pleins  d'énergie.  La  tragédie  de  Sophocle  a 
excité  l'émulation  de  plusieurs  auteurs  dra- 
matiques. L'insuccès  des  imitations  qu'en  ont 
•faites  Guillard ,  Voltaire  et  Crébillon  n'a  pas 
découragé  M.  Léon  Halévy,  qui,  il  y  a  quel- 
ques années,  a  remis  Electre  sur  la  scène. 

ELECTRE,  opéra,  musique  de  Hasrîner,  re- 
présenté au  théâtre  Royal  de  Stockholm  vers 
1785. 

Electre  ,  opéra  en  trois  actes ,  musique 
de  Grétry  (non  représenté). 

Éléments  (les)  ,  opéra-ballet  en  quatre 
actes  avec  un  prologue,  paroles  de  Roy,  mu- 
sique de  Lalande  et  Destouches,  représenté 


ELEN 

à  l'Opéra  le  29  mai  1725.  Le  roi  dansa  dans 
ce  ballet,  lorsqu'on  le  donna  dans  le  palais 
des  Tuileries,  le  22  décembre  1721.  L'acte  du 
Feu  a  été  souvent  joué  séparément  avec  suc- 
cès. Le  Destin,  Vénus,  une  Grâce  ouvrent  le 
prologue.  Voici  l'indication  des  personnages  : 
première  entrée  (l'Air)  :  Ixion,  Junon,  Jupi- 
ter,Mercure,  Zéphyrs  ;  seconde  entrée  (l'Eau): 
Leucosie,  Doris,  Arion,  Neptune,  un  matelot  ; 
troisième  entrée  (le  Feu)  :  Emilie,Vestale,Va- 
1ère,  l'Amour,  un  chevalier  romain  ;  quatrième 
entrée  (la  Terre):  Pomone,  Vertumue,  Pan, 
une  bergère,  chasseresses.  Ce  ballet,  dont  la 
musique  offrait  des  passages  très  agréables, 
a  eu  un  grand  succès.  Il  a  été  repris  en  1727, 
en  1734,  et  joué  pendant  l'année  1742  presque 
sans  interruption.  Au  ballet  des  Eléments  se 
rattachent  les  noms  les  plus  connus  de  l'ancien 
opéra  :  ceux  de  Thévenard,  Chassé.  Tribou, 
Murayre,  Dubourg,  Jelyotte,  Martin,  Dun, 
Person  ;  ceux  des  chanteuses  Lambert,  An- 
tier,  Eremans,  Souris,  Dun,  Lemaure,  Fel  ; 
et  des  danseuses  Petitpas,  Mariette,  Ca- 
margo. 

ELENA,  opéra  italien,  musique  de  Cavalli, 
représenté  à  Venise  en  1659. 

ELENA  Di  feltre,  opéra  italien ,  musi- 
que de  Mercadante,  repr.  àNaples  vers  1840. 

ELENA  Dl  TOLOSA,  opéra  italien,  musi- 
que de  M.  Petrella ,  représenté  à  Milan  en 
juillet  1858. 

ELENA  E  COSTANTINO,  opéra  séria,  mu- 
sique de  J.-S.  Mayer,  représenté  à  la  Scala, 
à  Milan,  en  1816. 

ELENA  E  costantino,  opéra  semi-seria, 
musique  de  Coccia,  représenté  à  Lisbonne  en 
1821. 

ELENA  E  MALVINA,  opéra  italien ,  musi- 
que de  Carnicer,  compositeur  espagnol,  re- 
présenté au  théâtre  Royal  de  Madrid  en 
1828. 

ELENA  E  MALVINA ,  opéra  italien ,  musi- 
que de  Schira ,  représenté  au  théâtre  de  lo. 
Scala,  de  Milan,  en  1833. 

ELENA  E  MALVINA,  opéra  italien ,  musi- 
que de  Mazza,  représenté  à  Rome  en  1835. 

*  elena  e  malvina,  opéra-bouffe,  musi- 
que d'Egisto  Vignozzi,  représenté  à  Venise, 
sur  le  théâtre  San  Benedetto,  en  1835. 

ELENA  ED  ALFREDO,  opéra  italien ,  mu- 
sique de  Generali,  repr.  en  Italie  eni82i. 


ÉLÈV 


ÉLFR 


381 


ELBNA  in  troia,  opérette  en  trois  actes, 
musique  d'Alessio,  représenté  au  Politeama 
de  Florence,  en  juillet  1875. 

ELBNA  RAPITA  DA  PARIDE,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Freschi  (Jean-Dominique), 
représenté  à  Venise  en  1677. 

ELENA  rapita  DA  teseo,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Cavalli,  représenté  à  Venise 
en  1653. 

ELENA  Y  CONSTANTIN©,  opéra,  musique 
de  Carnicer,  compositeur  espagnol,  repré- 
senté à  l'Opéra  italien  de  Barcelone  en  1818. 

ELENAURA  FUGGITIVA ,  opéra  italien, 
musique  de  Sibelli ,  représenté  au  théâtre 
Formagliari,  à  Bologne,  en  1684. 

*  eleonora  d'arborea,  opéra  sérieux, 
paroles  et  musique  de  MUe  Carlotta  Ferrari, 
représenté  en  1871  à  Cagiiari  avec  un  succès 
très  vif. 

*  eleonora  da  romano,  opéra  sérieux, 
musique  de  M.  Paolo  Soraci,  représenté  à 
Messine  le  30  août  1871. 

ELEONORA  di  san-bonifazio,  opéra 
italien,  musique  de  Graffigna,  représenté  au 
théâtre  de  Vérone  en  1842. 

ELEONORA  dori  ,  opéra  italien ,  musique 
de  Battista,  représenté  au  théâtre  de  Naples 
le  7  février  1847.  Cette  pièce  n'eut  pas  un 
grand  succès;  cependant  Fraschini  et  la 
Frezzolini  remplissaient  les  deux  principaux 
rôles. 

ÉLÉONORE  ET  DORVAL  OU  LA  SUITE 
DE  LA  cinquantaine  ,  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Lebrun,  représenté  au 
théâtre  Montansier;  à  Paris,  en  1800. 

éléphant  blanc  (l'),  opérette  en  quatre 
actes,  livret  de  MM.  Élie  Frébault  et  Cha- 
brillat,  musique  de  M.  Grisy,  représentée 
aux  Menus-Plaisirs  en  septembre  1873.  Cette 
bouffonnerie  promène  le  spectateur  de  Siam 
à  Paris  et  à  Saint-Flour,  du  palais  du  roi  au 
Jardin  d'acclimatation  et  devant  une  parade 
de  queues-rouges.  La  musique  offre  de  jolis 
détails.  Chantée  par  Thévelin  et  M!'e  Max 
Ferrari. 

*  ÉLÈVE  DE  L'ÉCOLE  CHARLES  (l1),  Opé- 
rette en  trois  actes,  musique  de  M.  Charles 
Weinberger,  représentée  avec  un  succès  re- 
tentissant à  Vienne,  sur  le  théâtre  An  der 
Wien,  en  mars  1895. 

ÉLÈVE  DE  PRESBOURG  (i/) ,  opéra-comi- 


que  en  un  acte,  paroles  de  Vial  et  Théodore 
Muret,  musique  de  Luce  Varlet ,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  24  avril  1840.  Cet  élève 
de  Presbourg  n'est  autre  que  le  grand  Haydn, 
sur  la  jeunesse  duquel  les  auteurs  ont  forgé 
un  conte  peu  intéressant.  Haydn  est  pauvre 
et  vend  sa  musique.  Il  aime  la  fille  du  maî- 
tre de  chapelle  de  l'empereur  ;  mais  il  a  un 
rival  dans  la  personne  d'un  musicien  sans  ta- 
lent qui  lui  dérobe  une  sonate  ,  s'attribue  le 
mérite  de  sa  composition  et  la  fait  exécuter 
devant  l'empereur.  La  fraude  est  découverte, 
et  Haydn  est  proclamé  l'auteur  du  chef- 
d'œuvre.  On  a  remarqué  dans  ce  petit  ou- 
vrage un  chant  de  violoncelle  assez  mélo- 
dieux dans  l'ouverture,  un  duo  bouffe  entre 
Haydn  et  son  compétiteur,  et  l'air  d'Haydn, 
chanté  par  Roger. 

*  ÉLÈVE  DU  CONSERVATOIRE  (i/),  vau- 
deville-opérette  en  trois  actes,  de  MM.  Paul 
Burani  et  Henri  Kéroul,  musique  de  M.  Léo- 
pold  de  Wenzel,  représenté  au  théâtre  des 
Menus -Plaisirs  le  29  novembre  1894. 

ELFEN  KCENIGIN  (die)  [la  Reine  des 
Elfes] ,  opéra  allemand ,  musique  de  Henne- 
berg,  représenté  vers  1800. 

ELFEN  KŒNIGIN  (die)  [la  Reine  des 
Elfes] ,  opéra  allemand ,  musique  de  Kanne, 
représenté  vers  1804. 

ELFENSIEG  (der)  [le  Triomphe  des  Elfes], 
opéra  allemand,  musique  de  Pierson,  re- 
présenté au  théâtre  de  Briinn  le  7  mai  1845. 

*  ELFES  (les),  légende  dramatique  en  trois 
parties,  poème  de  M.  Ed.  Guinand,  musique 
de  M.  Gabriel  Pierné,  exécutée  le  22  décembre 
1887  au  Conservatoire,  dans  la  séance  d'audi- 
tion des  envois  de  Rome. 

ELFRIDA  ,  opéra  anglais  ,  musique  de 
Arne,  représenté  à  Londres  vers  1763. 

ELFRIDA,  drame  héroïque  en  trois  actes, 
en  vers,  mêlé  de  chants,  paroles  de  Guillard, 
musique  de  Lemoyne,  représenté  à  la  Comé- 
die-Italienne le  17  décembre  1792.  L'action 
reproduit  un  épisode  de  la  vie  d'Edgar,  roi 
d'Angleterre  en  959.  Elle  est  intéressante, 
mais  le  dénoûment  est  choquant.  Lemoyne, 
exagérant  le  genre  des  opéras  de  Gluck,  re- 
cherchait les  situations  terribles. 

ELFRIDA ,  opéra  italien ,  musique  de  Pai- 
siello,  représenté  à  Naples  vers  1793. 

*  ELFRIDA  DI  SALERNO,  drame  lyrique, 
poème  de  Sesto   Giannini,  musique  de  Giu- 


382 


ELIS 


ELIS 


seppe  Puzone,  représenté    au  théâtre  San 
Carlo  de  Naples  en  1849. 

*  élianthe,  opéra,  musique  de  M.  Adal- 
bert  Goldschmidt,  représenté  au  théâtre  mu- 
nicipal de  Leipzig  le  26  mars  1884. 

ELIAS  RIPS  RAPS,  opéra  allemand  en  un 
acte,  musique  de  Bierey ,  représenté  à  Bres- 
lau  en  i8io.  Le  texte  est  de  Haeser. 

eliogabale,  opéra,  musique  deBoretti, 
représenté  à  Naples  en  1668. 

ELISA,  opéra ,  musique  de  Fux  (Jean-Jo- 
seph), représenté  pour  l'anniversaire  de  la 
naissance  de  l'archiduchesse,  tante  de  l'em- 
pereur Charles  VI,  en  1714. 

ELISA,  opéra  anglais,  musique  de  Arne, 
représenté  à  Londres  en  1750. 

ELISA,  opéra  semi-seria,  musique  de  Nau- 
mann,  représenté  à  Dresde  vers  1775. 

ÉLISA  OU  LE  VOYAGE  AU  MONT  BER- 
NARD (sic) ,  comédie  en  deux  actes,  paroles 
de  V.  Reveroni  Saint-Cyr ,  musique  de  Che- 
rubini ,  représentée  au  théâtre  Feydeau  en 
décembre  1794.  La  scène  se  passe  au  mi- 
lieu des  glaciers  et  des  orages  ;  une  avalan- 
che vient  hâter  le  dénoûment.  Dans  cette 
pièce,  l'invraisemblance  le  dispute  au  ridi- 
cule. Cherubini,  sans  paraître  se  préoccuper 
du  tort  considérable  que  d'aussi  mauvais 
poèmes  faisaient  à  sa  musique,  continuait 
toujours  son  œuvre,  perfectionnant  son  style 
et  revêtant  des  formes  harmoniques  les  plus 
savantes  et  les  plus  distinguées  des  élucubra- 
tions  banales  ou  extravagantes. 

ELISA,  opéra  allemand,  musique  de  Win- 
ter,  représenté  à  Vienne  en  1797. 

ELISA,  opéra  semi-seria,  musique  de  J.-S. 
Mayer,  représenté  à  San-Benedetto ,  à  Ve- 
nise, en  1804. 

ELISA,  opéra  danois,  musique  de  Kuhlau, 
représenté  à  Copenhague  vers  1810. 

ELISA,  opéra  séria,  livret  de  Astraldi,  mu- 
sique de  G.  Tessitore,  représenté  au  théâtre 
Vittorio-Emanuele,  à  Turin,  le  4  décembre 
1829;  chanté  par  Patierno,  Putô,  Vecchioni, 
Mmes  Tellini,  Barovetti. 

ELISA  DI  FRAUVAL,  opéra  italien  en  trois 
actes,  musique  de  Selli,  représenté  à  Rome 
ainsi  qu'à  Turin  en  1840. 

ELISA  El  MONTALTIERI,  opéra  italien, 
musique  de  Granara,  représenté  à  Gênes  en 
1832. 

ELISA  E  CLAUDIO,  opéra  italien,  musique 


de  Mercadante ,  représenté  a  Milan  en  1821, 
C'est  un  des  meilleurs  ouvrages  du  maître. 
Le  beau  duo  Se  un'  istante,  ail'  offerta  d'un 
soglio  a  obtenu  un  grand  succès  et  est  encore 
chanté  par  les  amateurs.  L'andante  Ah! 
senti  pietà  est  d'une  simplicité  touchante  et 
bien  accompagné  par  la  basse  formant  sous 
le  chant  des  notes  de  passage  heureusement 
groupées.  Mercadante  est  un  des  derniers 
représentants  du  vrai  style  italien.  Elisa  e 
Claudio  a  été  représenté  à  Paris  le  22  no-, 
vembre  1823. 

ELISA,  REGINA  DI  TIRO,  opéra  italien, 
musique  de  Galuppi,  représenté  à  Naples  en 
1736. 

ELISA  VALASCO  OU  LORENZINO  DI  ME- 
DICIS,  opéra  italien,  musique  de  Pacini,  re- 
présenté à  Rome  en  janvier  1854 ,  à  Vienne 
en  juin  1859. 

ELISABETH,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
françaises  de  MM.  Brunswick  et  de  Leuven, 
musique  de  Donizetti,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  31  décembre  1853.  C'est  l'adapta- 
tion d'un  opéra  italien  du  compositeur,  gli 
Esiliati  in  Siberia  ovvero  Otto  mesi  in  due 
ore,  représenté  au  théâtre  Nuovo  de  Naples 
en  1828  et  dont  le  sujet  était  tiré  du  célèbre 
roman  de  Mme  Cottin,  Elisabeth.  C'est  l'his- 
toire d'une  jeune  fille  qui  vient  du  fond  de 
la  Sibérie  demander  au  czar  la  grâce  de  son 
père.  Les  auteurs  français  en  ont  fait  une 
pièce  fort  intéressante.  La  musique  du  maître 
de  Bergame  a  été  adaptée  à  la  pièce  fran- 
çaise par  M.  Fontana,  son  élève.  On  a  remar- 
qué l'andante  de  l'ouverture,  l'air  de  Dani- 
koff,  la  cavatine  et  la  romance  d'Elisabeth  : 
FautM,  hélas!  sans  espérance,  la  prière  à 
quatre  voix,  en  canon,  dans  le  premier  acte. 
Au  second,  les  couplets  d'Ivan  et  un  chœur 
de  cosaques.  Le  troisième  acte  n"offre  de 
saillant  qu'une  suite  de  motifs  de  danse 
exécutés  dans  un  petit  ballet,  et  le  duo  de 
reconnaissance  du  père  Danikoff  et  d'Elisa- 
beth. Les  rôles  ont  été  remplis  par  Talion, 
Laurent,  Colson,  Junca  et  Mme  colson. 

ELISABETH  IN  DERBISHIRE,  opéra,  mu- 
sique de  Carafa  (Michel),  représenté  à  Venise 
le  26  décembre  1818. 

ELISABETTA,  opéra  italien ,  musique  de 
Pavesi,  représenté  à  Turin  en  1810. 

ELISABETTA  A  KENILWORTH,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Donizetti,  représenté  à  Na- 
ples en  1828. 

*  ELISABETTA  DI  VALOIS,  opéra  sérieux 


ÉLIS 


ÉLIX 


383 


musique  d'Antonio  Buzzola,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  Fenice,  de  Venise,  vers  1850. 

ELISABETTA  D'UNGHERIΠ (Sainte  Eli- 
sabeth de  Hongrie),  opéra  séria  en  quatre 
actes,  livret  de  Saint -Georges,  musique 
de  Béer  ;  représenté  sans  aucun  succès  au 
théâtre  de  la  Scala,  à  Milan,  le  15  février 
1871.  Le  même  ouvrage  a  été  représenté  au 
théâtre  de  la  Monnaie,  à  Bruxelles,  en  mars 
1871.  Cet  ouvrage  du  neveu  du  grand  com- 
positeur y  a  été  assez  bien  accueilli;  il 
offre  les  marques  de  sérieuses  études.  Une 
certaine  facilité  mélodique  et  le  sens  dra- 
matique s'y  révèlent  dans  les  ensembles.  Il 
a  été  chanté  par  Warot,  Lasalle,  Arsandaux, 
MUe  sternberg. 

ELISABETTA ,  REGINA  D'INGHILTERRA 
(Elisabeth),  quinzième  opéra  composé  par 
Rossini,  sur  un  livret  de  Schmidt.  Le  maître 
de  Pesaro  était  alors  âgé  de  vingt-quatre 
ans.  L'opéra  d'Elisabeth  a  été  écrit,  en  1815, 
pour  le  théâtre  Saint-Charles  de  Naples ,  où 
il  fut  représenté  pendant  l'automne  de  cette 
même  année.  L'imprésario  Barbaja  attacha 
Rossini  à  ce  théâtre  moyennant  12,000  francs 
par  année.  C'est  à  partir  de  cet  engagement, 
dans  la  ville  alors  la  plus  célèbre  du  monde 
pour  les  arts ,  que  la  fortune  du  compositeur 
alla  toujours  croissant.  Une  prima  donna  re- 
marquable par  sa  beauté  et  son  talent , 
M'ie  Elisabeth  Colbran,  se  consacra  à  l'in- 
terprétation des  œuvres  de  Rossini,  qui  écri- 
vit pour  elle  neuf  opéras ,  depuis  Elisabeth, 
reine  d'Angleterre,  j  usqu'à  Sémiramis,  et  lui 
fit  partager  son  nom  et  sa  fortune  en  1822. 
MUe  Colbran  affectionnait  les  grands  rôles, 
qu'elle  jouait  en  véritable  tragédienne;  elle 
détermina  son  mari  à  abandonner  l'opéra- 
buffa  pour  l'opéra  séria,  et  exerça,  sous  ce 
rapport,  sur  son  génie  une  influence  qui  doit 
être  acquise  à  l'histoire.  L'opéra  d'Elisabeth 
fut  donné  aux  Italiens  le  lu  mars  1822,  et  fut 
repris  plusieurs  fois,  chanté  successivement 
par  Garcia,  Bordogni,  Mmes  Mainvielle-Fo- 
dor,  Cinti,  Pasta,  et  MUe  Sabine  Heinefetter. 

ELISABETTA,  REGINA  D'INGHILTERRA, 

opéra  italien,  musique  de  Giacometti,  repré- 
senté à  Trieste  en  août  1853.  Mme  Sadowski 
a  chanté  avec  succès  le  rôle  du  comte 
d'Essex. 

ÉLISCA  ou  L'AMOUR  MATERNEL,  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  Favières, 
musique  de  Grétry,  représenté  au  théâtre 
Favart  le  1er  janvier  1799.  Cet  ouvrage, 
écrit  nar  le  compositeur  liégeois  à  la  fin  de  sa 


carrière  musicale,  a  été  à  peine  remarqué. 
Lui-même  ne  le  fait  pas  figurer  dans  le  cata- 
logue de  ses  oeuvres.  Il  porte  aussi  le  titra 
iVElisca  ou  l'Habitante  de  Madagascar. 

ÉLISE,  opéra  allemand,  musique  de  Spœth, 
représenté  à  Cobourg  en  1833. 

ÉLISE-hortense,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Marsollier,  musique  de  Da- 
layrac,  représenté  à  l'Opéra- Comique  le 
26  septembre  1809. 

ELISIRE  D'AMORE  (1/),  opéra-bouffe  ita- 
lien en  deux  actes,  musique  deDonizetti,  re- 
présenté en  Italie  en  1829,  et  à  Paris  au 
Théâtre-Italien  le  17  janvier  1839.  Le  sujet 
de  cet  ouvrage  a  été  souvent  traité.  Scribe 
et  Auber  l'ont  approprié  à  la  scène  de  l'Opéra 
sous  le  nom  du  Philtre,  représenté  en  1831, 
ce  qui  nous  dispense  d'une  nouvelle  analyse. 
La  partition  de  YElisire  d'amore  est  une  des 
plus  agréables  que  le  compositeur  de  Ber- 
game  ait  écrite  dans  le  genre  bouffe.  Elle 
abonde  en  motifs  charmants ,  en  mélodies 
gracieuses.  Au  premier  acte,  le  duo  pour 
ténor  et  basse,  entre  le  jeune  villageois  Ne- 
morino  et  le  docteur  Dulcamara,  est  un  pe- 
tit chef-d'œuvre  de  verve,  dont  l'accompa- 
gnement est  aussi  intéressant  que  la  partie 
chantée.  Les  morceaux  les  plus  saillants  du 
second  acte  sont  :  le  chœur  :  Cantiamo,  fac- 
ciam  brindisi;  la  barcarolle  à  deux  voix  :  la 
son  ricco  e  tu  sei  bella;  le  quartetto  :  Dell' 
elisir  mirabile  ;  le  duo  entre  Adina  et  Dul- 
camara, Quanto  amore,  et  enfin  la  romance 
fraîche  et  suave  de  Nemorino  :  Una  furtiva 
lagrima,  qui  est  une  des  inspirations  les  plus 
distinguées  de  Donizetti. 

ELISIUM ,  drame  musical  allemand,  mu- 
sique de  Schweitzer,  représenté  à  Kœnigs- 
berg  en  1774. 

ELISONDA,  opéra  en  un  acte,  musique  de 
Dietter,  représenté  à  Stuttgard  en  1794. 

*ELIXIR  DA  JUVENTUDE,  opéra,  musique 
de  M.  le  vicomte  d'Arneiro,  représenté  sur 
le  théâtre  San  Carlos,  de  Lisbonne,  le 
31  mars  1876. 

*ELIXIR  DE  AMOR(o),  parodie  lyrique  en 
trois  actes,  musique  de  M.  Francisco  de 
Freitas  Gazul,  représentée  sur  le  théâtre  de 
la  Rua  das  Condes,  à  Lisbonne. 

ÉLIXIR  DE  CORNELIUS  (l'),  opéra-comi- 
que en  un  acte ,  paroles  de  MM.  Henri  Mei- 
lhac  et  Arthur  Delavigne ,  musique  de 
M.  Emile  Durand ,  représenté  sur  le  tneâtre 


384 


ELOI 


EMBA 


des  Fantaisies-Parisiennes  le  3  février  1868. 
La  donnée  de  la  pièce  est  ultra-originale.  Le 
docteur  Cornélius  possède  un  élixir  au  moyen 
duquel  les  âmes  changent  de  corps.  Un  mi- 
litaire, qui  aime  Frédérique,  la  nièce  du  doc- 
teur, exploite  sa  manie,  et  se  fait  passer  pour 
avoir  été  fille  jadis  et  séduite  par  Frédêric- 
que,  alors  qu'elle  était  garçon.  Il  demande, 
après  cinq  cents  ans  de  distance ,  la  répara- 
tion, et  Cornélius  consent  au  mariage.  La 
partition  offre  de  jolies  mélodies ,  écrites 
avec  facilité  et  harmonisées  avec  goût.  L'air 
chanté  par  Cornélius,  la  chanson  militaire  et 
la  sérénade  ont  été  applaudis.  Ce  petit  ou- 
vrage a  été  chanté  par  Bonnet,  Derval, 
Mmes  Decroix  et  Labarre. 

*  elle  A  DES  BOTTES,  opérette  en  un 
acte,  paroles  d'Audray-Deshorties,  musique 
de  G.  Albert,  représentée  aux  Folies-Nou- 
velles le  30  mars  1859. 

*  ELLISHORN  (der),  opérette,  paroles  de 
MM.  Philippi  et  Buchbinder,  musique  de 
M.  Raimann,  représentée  à  Munich  en  mai 
1887. 

*  ELLORE  OU  REINE  ET  BERGÈRE,  opéra 
en  deux  actes,  musique  de  M.  Charles  Amou- 
roux,  exécuté  dans  un  salon,  à  Bordeaux,  en 
novembre  1865. 

ELMIRE,  opéra-comique,  musique  de  An- 
dré, représenté  en  1782. 

ELMIRE,  opéra,  musique  de  Ruprecht,  re- 
présenté à  Vienne  vers  la  fin  du  xvine  siècle. 

ELMIRE  ET  MILTON ,  opéra ,  musique  de 
J.  Michl,  représenté  à  Munich  vers  1776. 

ELMIRO ,  RE  DI  CORINTO,  opéra  italien, 
musique  de  C.  Pallavicino,  représenté  à  Ve- 
nise en  1687. 

*  ELODIA  DI  SAN  MAURO,  opéra  sérieux, 
musique  de  Meiners,  représentée  à  Milan, 
sur  le  théâtre  Carcano,  le  15  juin  1855. 

ÉLODIE   OU    LE   FORFAIT    NOCTURNE  , 

opérette  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Léon 
Battu  et  Crémieux,  musique  de  Léopold 
Amat,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  en 
janvier  1856.  Le  forfait  commis  par  Mme  Gi- 
gonnard  est  la  noyade ,  non  pas ,  comme  le 
croit  M.  Gigonnard,  d'un  enfant  clandestin  ; 
mais  du  pauvre  Azor,  victime  des  nouvelles 
mesures  fiscales  prises  à  l'égard  de  la  race 
canine.  La  musique  de  M.  Amat  a  paru  aussi 
drolatique  que  le  livret. 

.  *  eloisa  d'aix,  opéra  sérieux,  paroles  de 


M.  Bassini,  musique  de  M.  Codivilla,  repré- 
senté à  Bologne,  au  théâtre  du  Corso,  le  9  mai 
1885. 

ELOISA  WERNER,  opéra  italien,  musique 
de  Raimondi,  représenté  à  Florence  vers 
1810. 

*  ÉLOGE  DES  FEMMES  (l'),  opéra,  musi- 
que de  M.  R.  Beckcr,  représenté  avec  succès 
au  théâtre  Royal  de  Dresde  en  décembre 
1892. 

ELPINIGE,  opéra  italien,  musique  de  J. 
Giordani,  représenté  à  Bologne  en  1784. 

*  ELSA,  opéra  sérieux,  paroles  et  musique 
de  M.  G.-A.  Carraroli,  représenté  au  théâtre 
Nuovo  de  Vérone  le  3  mai  1891. 

ELSBETH  ,  opéra-comique  allemand,  mu- 
sique de  F.  Glaeser,  représenté  au  théâtre 
Sur-la- Vienne,  à  Vienne,  en  1828. 

ELVERHOHE  [la  Montagne  des  Elfes),  opéra 
danois,  musique  de  Kuhlau,  représenté  à 
Copenhague  en  1828. 

elvers  vanda,  ballade  avec  chœurs  et 
orchestre ,  musique  de  Gade ,  exécutée  à  Co- 
penhague en  mai  1854. 

ELVEZI  (gli)  [les  Suisses],  opéra  italien, 
musique  de  J.  Pacini,  représenté  à  Naples 
en  1833. 

*  ELVEZI  (gli),  drame  lyrique  en  quatre 
actes,  paroles  et  musique  de  M.  Antonio  Cac- 
cia,  représenté  au  Politeama  de  Tïieste  en 
octobre  1886. 

ELVIDA,  opéra  italien,  musique  de  Doni- 
zetti,  représenté  à  Naples  en  1826. 

ELVINO,  drame  lyrique,  musique  de  De 
Giosa,  représenté  à  Naples  en  1845. 

ELVIRA,  opéra  italien,  musique  de  Pai- 
siello,  représenté  à  Naples  vers  1793. 

*  ELVIRA,  drame  lyrique,  poème  d'Alme- 
rindo  Spadetta,  musique  de  Nicola  De  Giosa, 
représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre  du  Fondo, 
en  1854. 

ELVIRA  E  LUGINDO,  opéra  italien ,  musi- 
que de  Stunz ,  représenté  au  théâtre  de  la 
Scala,  à  Milan,  au  mois  de  juin  1821. 

ELYSÉE  DE  JACOBI  (l'),  opéra  allemand, 
musique  de  Weber  (Godefroid),  représenté  au 
théâtre  de  la  cour  de  Wurtemberg  en  1781. 

EMBARCATION  (l'),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Reeve,  représenté  à  Londres  en 

1799. 


EMIL 


EMMA 


385 


EMBARRAS  {h'),  opéra  allemand,  musique 
de  Gyrowertz,  représenté  en  Allemagne  vers 
1848. 

EMBARRAS  DES  RICHESSES  (i,'),  comé- 
die en  trois  actes ,  en  vers,  paroles  de  Lour- 
det  de  Santerre,  musique  de  Grétry,  repré- 
sentée à  l'Opéra  le  26  novembre  1782.  Le 
sujet  a  fourni  la  matière  de  plusieurs  pièces  : 
de  Grégoire,  par  le  P.  Ducerceau  ;  du  Finan- 
cier et  du  Savetier;  de  la  comédie  de  Dallain- 
val  ;  seulement  la  mythologie  et  le  merveil- 
leux tiennent  une  plus  grande  place  dans  la 
pièce  qui  nous  occupe.  Plutus  donne  à  Myrtile 
le  talisman  qui  le  rend  riche  et  lui  fait  ou- 
blier Rosette.  Le  style  est  négligé  et  pres- 
que trivial;  ce  qui  explique  les  vers  qui 
furent  adressés  à  Grétry  au  sujet  de  la  mu- 
sique de  cet  ouvrage  : 

De  la  nature,  enfant  gâté, 
Des  plus  beaux  dons  elle  t'a  fait  largesse; 
Grétry,  tu  sais  répandre  la  richesse 

Dans  le  sein  de  la  pauvreté. 

EMBARRAS  DU  CHOIX  (i/),  opéra-comi- 
que  en  un  acte ,  paroles  de  Lachabeaussière 
et  Fabre  d'Eglantine,  musique  de  Théodore 
Lefèvre,  représenté  à  la  Comédie-Italienne 
le  10  décembre  1788. 

EMBRASSONS-NOUS,  FOLLEVILLE,  Opéra- 
comique  en  un  acte,  livret  de  MM.  Labiche 
et  Lefranc,  musique  de  M.  Avelino  Valenti, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  6  juin  1879; 
l'ancien  vaudeville  joué  en  1850  ne  comportait 
pas  les  développements  d'un  ouvrage  lyrique. 
On  n'a  retenu  qu'un  joli  menuet  et  un  duo 
dont  le  vieux  menuet  d'Exaudet  a  fait  les 
frais.  Chanté  par  Barré ,  Barnolt ,  Maris, 
Mlle  Clerc 

*  emerich  fortunat,  opéra  en  trois  ac- 
tes, musique  de  M.  E.  N.  von  Reznicek,  re- 
présenté sur  le  théâtre  allemand  de  Prague 
en  novembre  1889. 

EMERIKA,  opéra,  musique  de  Gyrowetz , 
représenté  en  Allemagne  vers  1834. 

ÉMIGRÉS  (les),  opéra-comique,  musique 
de  Volkert,  représenté  à Léopoldstadt  en  1817. 

EMILIA,  opéra  italien,  musique  de  Fran- 
çois Canetti,  représenté  à  Vicence  en  1830. 

EMILIA  DI  LIVERPOOL,  opéra  italien, 
musique  de  Donizetti,  représenté  à  Naples 
en  1824. 

Emilie,  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
Guillard,  musique  de  Grétry,  représenté  à 
l'Opéra,  à  Paris,  le  22  février  1781. 


EMILIE  ET  MELCOUR,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  L.  Hennequin,  musique 
de  Lebrun,  représenté  salle  Louvois  le  3  juil- 
let 1795. 

EMIRA,  opéra  italien,  musique  de  Léo, 
avec  des  intermèdes  d'Ignace  Prota,  repré- 
senté au  théâtre  San-Bartolomeo,  de  Naples, 
en  1735. 

EMIRA,  opéra  italien,  musique  de  Cocchi 
(Joachim),  représenté  à  Venise  en  1756. 

EMIRO,  opéra  italien,  musique  de  J.  Mosca, 
représenté  à  Milan  vers  1822. 

EMMA  ou  LE  SOUPÇON,  opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  Marsollier,  musique  de  Fay, 
représenté  au  théâtre  Feydeau  le  16  octobre 
1799. 

EMMA  OU  LA  PROMESSE  IMPRUDENTE  , 

opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de 
Planard,  musique  de  M.  Auber,  représenté  à 
Feydeau  le  7  juillet  1821.  Cet  ouvrage,  qui 
renferme  de  jolis  motifs,  fortifia  la  réputa- 
tion naissante  du  compositeur.  Il  était  sorti 
de  page  l'année  précédente  seulement,  en 
donnant  la  Bergère  châtelaine. 

EMMA,  opéra  italien,  musique  de  Celli, 
représenté  à  Bologne  en  1822.  (Sur  le  même 
sujet  que  la  pièce  de  Planard.) 

EMMA,  opéra  séria,  livret  de  Romani,  mu- 
sique de  E.  Cavazza,  représenté  au  théâ- 
tre Brunetti,  de  Bologne,  le  6  juin  1877; 
chanté  par  Byron,  Valle,  Mme  Pozzi-Ferrari. 
Le  livret  est  le  même  que  celui  à' Emma  d'An- 
tiochia ,  déjà  mis  en  musique  par  Mercadante. 

EMMA  D'ANTIOCHIA,  opéra  italien  en 
trois  actes,  de  Mercadante,  représenté  à  Ve- 
nise sur  le  théâtre  de  la  Fenice  en  mars 
1834.  Cet  ouvrage  contient  une  belle  ouver- 
ture, un  bon  quatuor  et  deux  finales  remar- 
quables. Il  a  été  chanté  par  Donzelli,  Carta- 
genova  et  par  M^m  Pasta  et  Tadolini. 

EMMA  DE  FALKENSTEIN,  opéra  en  trois 
actes ,  livret  de  Kotzebue  ,  musique  de 
Schœffer  (Auguste),  représenté  au  théâtre 
Kœnigsstadt  en  1839. 

EMMA  DI  RESBURGO,  opéra  séria ,  musi- 
que de  Meyerbeer,  représenté  à  San-Bene- 
detto,  à  Venise,  dans  l'été  de  1819  ;  traduit 
en  allemand  sous  le  titre  de  Emma  di  Lei- 
cester. 

EMMA  DI  RESBURGO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Mme  Uccelli,  représenté  à  Naples 
en  1832. 

23 


386 


EMPE 


EN 


*  emma  liona,  opéra  en  trois  actes,  pa- 
roles anonymes,  musique  de  M.  Antonio 
Lozzi,  représenté  à  Venise,  sur  le  théâtre  de 
la  Fenice,  le  25  mai  1895.  C'était  le  début  à 
la  scène  du  compositeur,  qui  avait  pour  in- 
terprètes Mmes  Del  Torre  et  Borlinetto,  et 
MM.  Beduschi  et  Blanchart. 

EMMELINE  OU  LA  FAMILLE  SUISSE, 
opéra  en  trois  actes,  paroles  de  Sewrin,  mu- 
sique de  Weigl,  représenté  pour  la  première 
[ois  en  France  sur  le  théâtre  de  l'Odéon,  le 
6  février  1827..  Cet  ouvrage  était  fort  estimé 
en  Allemagne,  longtemps  avant  qu'on  son- 
geât à  le  traduire  pour  la  scène  française. 
L'impératrice  Marie-Louise,  qui  l'affection- 
nait particulièrement,  en  fit  faire  une  pre- 
mière traduction,  et  la  Famille  suisse  fut 
jouée  en  îsn,  sur  le  théâtre  de  Saint-Cloud, 
par  la  troupe  de  l'Opéra-Comique.  Le  carac- 
tère de  la  musique  de  Weigl  se  distingue 
par  l'originalité  de  la  phrase  mélodique  et 
par  la  pureté  de  l'harmonie.  Le  quatuor  du 
premier  acte  :  Ciel!  où  sitis-je;  le  duo  d'Em- 
meline  et  de  son  père,  Profitons,  ma  chère; 
les  couplets,  J'avais  un  champ ,  et  le  trio  du 
troisième  acte,  l'Ombre  fuit,  sont  les  mor- 
ceaux les  plus  remarquables  de  cette  par- 
tition. 

EMMELINE,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Planard,  musique  d'Hérold,  re- 
présenté à  Paris  le  28  novembre  1829.  L'Fm- 
meline  anglaise  a  moins  réussi  que  YEmme- 
line  suisse  de  Weigl.  Le  sujet  n'a  pas  été 
trouvé  heureux,  et  le  public  s'est  montré 
d'aussi  mauvaise  humeur  que  le  lord  Arun- 
del  de  la  pièce  ;  la  chute  du  poëme  a  entraîné 
celle  de  la  musique  d'Hérold ,  quoiqu'elle  fût 
remplie  de  détails  charmants. 

EMMY  TEELS,  mélodrame,  musique  du 
baron  de  Lannoy,  écrit  à  Vienne  vers  1830. 

EMO,  opéra  napolitain,  musique  de  Bat- 
tista,  représenté  à  Naples  en  1846. 

*  empailleur  (l'),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Emile  Max  et  Leclerc,  musi- 
que de  M.  Raoul  Schubert,  représentée  au 
concert  de  l'Époque  le  23  mars  1889. 

*  empailleur  du  roi  (l'),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Riffey  et  Moullet, 
musique  de  M.  Gangloff,  représentée  au 
concert  de  Bataclan  le  25  avril  1891. 

EMPEREUR  ADOLPHE  DE  NASSAU  (l'), 

opéra  allemand,  de  Marschner,  représenté  au 
théâtre  de  Hambourg  au  mois  d'avril  1845. 
Parmi  les  morceaux ,  on  a  remarqué  un  bel 


Ave,  Maria,  un  chœur  de  soldats  et  une  ro- 
mance chantée  par  Imogine ,  l'épouse  de 
l'empereur.  La  célèbre  cantatrice  Sophie 
Lowe  se  fit  applaudir  dans  cet  ouvrage. 

EMPEREUR  ADRIEN  (l'),  opéra,  musique 
de  Weigl,  représenté  en  Allemagne  vers 
1820. 

*  EMPEREUR  D'ARLES  (l'),  drame  en  vers, 
de  M.  Mouzin,  avec  musique  de  M.  Eugène 
de  Bricqueville,  représenté  sur  le  théâtre  an- 
tique d'Orange  le  28  août  1886.  La  musique 
de  cet  ouvrage  consistait  surtout  en  chœurs, 
qu'exécutaient  les  200  chanteurs  de  l'Orphéon 
vauclusien,  accompagnés  par  un  corps  de 
25  trompettes,  une  bande  de  flûtes  et  un 
groupe  de  10  harpes. 

EMPIRE  DE  L'AMOUR  (1/),  ballet  héroïque 
en  trois  actes ,  avec  un  prologue,  paroles  de 
Moncrif,  musique  du  marquis  de  Brassac,  re- 
présenté par  l'Académie  royale  de  musique  le 
mardi  I4avril  1733.11  estàremarquer  que, dans 
ces  sortes  de  pièces ,  les  mêmes  acteurs 
jouaient  dans  la  même  soirée  plusieurs  rôles 
différents.  C'est  ainsi  que  Chassé  représen-# 
tait  tour  à  tour  Bacchus ,  Adonis  ;  Mlle  Le- 
maure,  Ariane,  Ismène;  Mlle  pélissier,  Vé- 
nus et  Phèdre  ;  MUe  Julie,  Clydé,  puis  une 
Salamandre  ;  Jelyotte ,  qui  remplaça  Chassé 
en  1741,  Adonis,  Linus.  Il  est  assez  singulier 
de  voir  un  ténor  remplacer  une  "basse.  Ce- 
pendant il  faut  songer  qu'on  écrivait  alors 
très  haut  les  rôles  de  basse.  Les  artistes  de 
talent  étaient  d'abord  fort  rares  ;  ensuite  les 
rôles  étaient  plus  courts  et  moins  écrasants 
que  ceux  de  nos  opéras  modernes.  Il  en  ré- 
sultait que  la  carrière  lyrique  des  chanteurs 
était  beaucoup  plus  longue.  La  distribution 
des  rôles  nous  offre  les  mêmes  noms  pendant 
une  période  de  vingt  à  trente  ans. 

*  EMPIRICI  (gli),  opéra-bouffe,  musique  de 
Giovanni  Franchini,  représenté  en  1841  sur  le 
théâtre  Carlo-Felice,  de  Gênes. 

EMPLOI  PENDANT  QUATRE  ANS  (un), 
opéra  allemand ,  musique  de  François  Schu- 
bert, écrit  en  1815.  Cet  ouvrage,  qui  estauss; 
intitulé  :  la  Sentinelle  de  quatre  ans,  est  resté 
en  manuscrit  chez  le  docteur  Schneider. 

EMPRUNT  secret  (l'),  opéra- comi que  en 
un  acte,  paroles  de  Planard,  musique  de  Pra- 
dher ,  représenté  à  Feydeau  le  25  juillet  1812. 

EN  ATTENDANT  LE  SOLEIL,  opéra-CO- 
mique  en  un  acte ,  à  trois  personnages,  pa- 
roles de  M.  Francis  Tourte,  musique  de  M.  B. 
Hocmelle,  représenté  dans  le  salon  de  M.  La- 


EN 


ENGO 


387 


vallée,  directeur  de  l'Ecole  centrale,  le  17  fé- 
vrier 1856.  Interprété  par  Damien,  Lafontet 
M"e  Dupuy. 

*  EN  chasse,  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  MM.  Lartigue  et  Roussel,  musique  de 
M.  GanglofT,  représentée  au  Concert- Euro- 
péen le  1"  décembre  1890. 

*  EN  contravention,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Gresset,  musique  de 
M.  Bovery  fils,  représentée  au  théâtre  des 
Batignolles  (Paris)  le  17  juillet  1880. 

*  EN  EL  NOMBRE  DEL  PADRE,  zarzuelaen 

deux  actes,  paroles  de  M.  Granès,  musique 
de  M.  Angel  itubio,  représentée  au  théâtre 
des  Récollets,  de  Madrid,  en  juillet  1886. 

en  Espagne,  opérette  de  M.  P.  Lacome, 
jouée  à  la  Tertulia  le  28  mai  1872.  Il  y  a  dans 
cet  ouvrage  diverses  chansons  espagnoles  en- 
cadrées dans  la  partition  ;  le  rôle  principal  a 
été  chanté  par  Mme  Mariano. 

EN  ÉTAT  DE  SIÈGE,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Galoppe  d'Onquaire,  mu- 
sique de  M.  Jules  Béer,  représenté  chez  le 
compositeur  en  janvier  1859;  chanté  par 
MM.  Jules  Lefort,  Edmond  CabeletMme  Ga- 
veaux-Sabatier.  Ce  petit  ouvrage  a  été  joué 
aussi  chez  M.  Pereire. 

*EN  FLAMME,  opéra  en  un  acte,  livret  de 
M.  Emile  Strauss,  musique  de  M.  Max  Mars- 
chalk,  représenté  à  Gotha,  sur  le  théâtre  de 
la  Cour,  en  février  1893. 

*  EN  LAS  ASTAS  DEL  TORO,  zarzuela  en 
un  acte,  paroles  de  Frontaura,  musique  de 
Joaquin  Gaztambide,  représentée  sur  le  théâ- 
tre de  la  Zarzuela,  à  Madrid,  le  30  août  1862. 
C'est,  dit-on,  l'une  des  œuvres  les  mieux  ve- 
nues et  les  plus  pathétiques  de  cet  artiste  fé- 
cond et  distingué.  Selon  un  critique  espa- 
gnol, En  las  astas  del  toro  est  un  vrai  poème 
rempli  de  sentiment,  plein  de  passion,  drama- 
tique et  éloquent.  On  en  cite  surtout  Pair 
écrit  sur  ces  paroles  :  De  los  toros  que  he 
eorrio,  comme  une  page  d'une  beauté  tout  à 
fait  remarquable. 

EN  MARAUDE,  opérette  en  un  acte,  livret 
de  M.  Emile  Mendel,  musique  de  M.  Ettling, 
représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le  2  mai 
1877.  On  a  applaudi  dans  ce  petit  ouvrage  le 
duo  des  dragons. 

en  prison,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Chaigneau  et  Boverat,  mu- 
sique de  M.  Guiraud;  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  en  mars  1869.  Le  livret  a  dû  être  ima- 


giné pour  les  Bouffes-Parisiens;  on  ne  peut 
en  donner  une  analyse  intéressante.  Il  suffit 
qu'on  sache  qu'un  mal  de  dents  est  le  pivot 
de  l'intrigue.  La  faiblesse  de  la  pièce  a  nui 
au  succès  de  la  musique,  quoiqu'elle  fût 
l'œuvre  d'un  jeune  compositeur  qui  depuis 
a  produit  des  Ouvrages  bien  plus  importants. 
On  y  a  remarqué  divers  morceaux  traités 
avec  goût  et  une  certaine  entente  dramati- 
que, entre  autres  la  romance  de  ténor  :  Voici 
le  jour  ;  l'air  de  soprano  :  J'irai  chez  ma  tante. 
Cette  pièce  n'a  pas  réussi.  Elle  a  été  jouée 
par  Gabriel,  Verdellet,  Legrand,  Guyot  et 
MUe  Ducasse. 

EN  REVENANT  DE  PONTOISE,  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Mestépès,  musique 
de  M.  Dufresne ,  représenté  aux  Bouffes-Pa- 
risiens le  20  février  1856.  On  a  applaudi  l'air  : 
Bonjour,  mon  oncle,  et  les  couplets  du  ca- 
rillon. 

*  EN  ROUTE  POUR  CHICAGO,  opéra-bouffe 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Gothi,  musique  de 
M.  Campisiano,  représenté  à  Saint-Cloud  en 
mai  1882. 

ENCHANTED  CASTLE  (the)  {le  Château 
enchanté],  pantomime  anglaise,  musique  de 
Schield,  représentée  à  Covent-Garden ,  à 
Londres,  en  1786. 

ENCHANTEMENTS  D'ARLEQUIN  (les), 
opéra-comique,  musique  de  Volkert,  repré- 
senté à  Léopoldstadt  en  1811. 

ENCHANTERESSE  (i/),  opéra-comique  an- 
glais, musique  de  Balfe,  représenté  à  Lon- 
dres en  1845. 

ENCHANTEUR  DE  VILLAGE  (l'),  opérette 
russe,  musique  de  Kergel,  représenté  vers  la 
fin  du  xvme  siècle. 

*  enclume  (l'),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Pierre  Barbier,  musique  de 
M.  Georges  Pfeiffer,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  23  juin  1884.  Interprètes  : 
MM.  Mouliérat,  Belhomme,  Maris  et 
Mlle  vial. 

encore  des  savoyards,  comédie  en 
deux  actes  de  Pujoulx,  représentée  à  la  Co- 
médie-Italienne le  25  septembre  1789;  ré- 
duite en  un  acte  et  mise  en  musique  par 
Devienne,  elle  fut  représentée  au  théâtre 
Feydeau  le  6  février  1792. 

ENCORE  UN  TOUR  DE  CALIFE,  opéra  en 
un  acte  ,  musique  de  Blangini,  représenté  à 
Munich  en  1805. 

ENCORE  UNE  VICTOIRE,  opéra-comique 


388 


ENDI 


ENEA 


en  un  acte,  paroles  d'Antilly ,  musique  de 
Kreutzer,  représenté  au  théâtre  Favart  le 
7  novembre  1794. 

ENDE  GUT ,  ALLES  GUT  {Tout  est  bien  qui 
finit  bien),  opéra  allemand  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Ferdinand  d'Antoine,  représenté  en 
1794. 

ENDE  GUT,  ALLES  GUT  (Tout  est  bien  qui 
finit  bien),  opérette  allemande,  musique  du 
baron  de  Lichtenstein,  rep.  à  Dessau  en  isoo. 

ENDIMIONE,  opéra  italien,  musique  de 
Tricarico,  représenté  à  Ferrare  en  1665. 

ENDIMIONE,  opéra  italien,  musique  de 
Boniventi,  représenté  à  Naples  en  1702. 

ENDIMIONE,  opéra  italien,  musique  de 
Bononcini,  représenté  à  Vienne  en  1706. 

ENDIMIONE,  pastorale  italienne,  musique 
de  Bioni,  représentée  a  Breslau  en  1727. 

ENDIMIONE,  opéra  italien,  musique  de 
Buini,  paroles  de  Métastase,  représenté  à  Bo- 
logne en  1729, 

ENDIMIONE,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Jomelli,  représenté  à 
Stuttgard  vers  1763. 

Les  airs  contenus  dans  cet  ouvrage  célèbre 
sont  les  suivants  : 

Non  ti  celar  con  me ,  chanté  par  Diane  ; 
Perché  copra  al  sole  il  volto,  par  Nice;  Quel 
ruscelletto,  solo  chanté  par  l'Amour;  Dimmi, 
che  vaga  sei ,  par  Endymion  ;  Nell'  amorosa 
face  ,  par  Nice  ;  Quell'  aima  severa  ,  par 
l'Amour;  Non  so  dir  se  sono  amante,  par  En- 
dymion; Semplice  fanciulletto,  par  Diane  ;Se 
non  m'inganna  (duetto) ,  par  l'Amour  et  En- 
dymion; Fra  le  stelle,  o  fra  le  piante,  par 
Diane;  Vado  per  un  momento,  par  Endymion  ; 
Se  s'accende  in  flamme  ardenti ,  solo  par  l'A- 
mour; O  fa,  che  m'  ami,  solo  par  Nice;  Dali' 
aima  mia  costante ,  par  Endymion;  Chiedi  in 
vano  amor  da  me  (duetto),  par  Endymion  et 
Nice;  Chi  proualo  ha  la  procella ,  chanté  par 
Diane  ;  Amor,  che  nasce,  par  Diane  ;  Cosi  talor 
rimira,  par  Nice  ;  et  le  chœur  final  : 

Fuggan  da  noi  gli  aftanni, 
Bi  torbido  pensier; 
Il  riso  ed  il  viacer 
Ci  resti  in  seno. 
Ne  venga  a  disiurbar 
Chi  bene  amar  desia 
La  fredda  gelosia 
Col  suo  veleno. 

ENDIMIONE,  opéra  italien,  paroles  de  Mé- 
tastase, musique  de  Bernasconi,  représenté  à 
la  cour  de  Bavière  en  1766. 


ENDIMIONE,  opéra  italien,  paroles  de 
Métastase,  musique  de  Sigismondi,  représenté 
à  Vienne  vers  1767. 

ENDYMION,  opéra  allemand ,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hombourg  en  1701. 

ENDYMION,  pastorale  héroïque  en  cinq 
aetes  et  un  prologue,  paroles  de  Fontenelle, 
musique  de  Colin  de  Blamont,  représentée  à 
l'Opéra  le  17  mai  1731.  Le  poète  Roy  se 
vengea  ainsi  des  épigrammes  dont  lui-même 
avait  été  si  souvent  l'objet  : 

Fontenelle,  ce  vieux  bedeau 

Du  temple  de  Cythère, 
Fait  remonter  sur  le  tréteau 

Sa  muse  douairière. 
Si,  de  ce  ballet  avorté, 
Vous  daignez  faire  une  critique, 
Cher  Dominique; 

Je  dis  qu'en  vérité. 
Vous  aurez  bien  de  la  bonté. 

Dominique  était  le  grand  faiseur  de  parodies 
au  théâtre  de  la  Foire,  et  Fontenelle  avait 
alors  soixante-quatorze  ans. 

ENDYMION,  opéra  allemand,  musique  de 
J.-M.  Haydn,  écrit  à  Vienne  vers  1770. 

endymion  ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Schmittbauer,  représenté  à  Carlsruhe  vers 
1772. 

ENEA  E  LAVINIA,  opéra  italien ,  musique 
de  Giardini,  représenté  à  Londres  en  1746. 

ENEAE  LAVINIA,  opéra  italien,  musique 
de  Sacchini,  représenté  à  Londres  en  1779. 

enea  E  lavinia,  opéra  italien,  musique 
de  P.  Guglielmi,  représenté  à  Naples  en 
1785. 

ENEA  IN  CARTAGINE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Colla  (Joseph),  représenté  à  Turin 
en  1770. 

ENEA  IN  CARTAGINE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Liverati ,  représenté  au  théâtre  de 
la  Cour,  à  Vienne,  vers  1796. 

ENEA  IN  CARTAGINE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Capotorti,  représenté  au  théâtre 
Saint-Charles,  à  Naples,  en  1805. 

*  enea  in  cuma,  opéra  sérieux  en-  trois 
actes,  paroles  de  Pasquale  Mililotti,  musique 
de  Nicola  Piccinni,  représenté  à  Naples,  sur 
le  théâtre  des  Fiorentini,  en  1775. 

ENEA  IN  ITALIA,  opéra  italien,  musique 
de  C.  Pallavicino ,  représenté  à  Venise  en 
1675. 

ENEA  IN  ITALIA,  opéra  italien,  musique 
de  Draghi  (Antoine),  repr.  à  Vienne  en  1678. 


ENEM 


ENFA 


389 


ENEA  IN  ITALIA,  opéra  italien,  musique 
de  Bernabei  (Antoine) ,  représenté  à  Munich 
en  1679. 

*  ENEA  IN  ITALIA,  opéra  sérieux,  musique 
de  Jacopo  Melani,  représenté  dans  le  palais 
du  duc  de  Toscane  en  1698. 

ENEA  IN  ITALIA ,  opéra  italien ,  musique 
de  Perez,  représenté  à  Lisbonne  en  1759. 

ENEA  NEGLI  ELISI  (Éne'e  aux  Champs- 
Elysées) ,  opéra  italieD ,  musique  de  Fux 
(Jean- Joseph) ,  représenté  à  Vienne  en  1731. 

ENEA  NEL  LAZIO,  opéra  italien,  musique 
de  Jomelli,  représenté  à  Stuttgard  en  1755. 

ENEA  NEL  LAZIO,  opéra  italien,  musique 
de  Gardi,  représenté  à  Modène  en  1786. 

ENEA  NEL  lazio,  opéra  italien,  musique 
de  Righini,  représenté  à  Berlin  en  janvier 
1793. 

ÉNÉE,  opéra,  musique  de  Franck  (Jean- 
Wolfgang),  représenté  à  Hambourg  en  1680. 

ÉNÉE  A  CARTHAGE,  opéra  suédois,  musi- 
que de  Uttini,  représ,  à  Stockholm  vers  1756. 

*  ÉNÉE  ET  OIDON,  opéra,  musique  de 
M.  Otto  Neitzel,  représenté  à  Brème  en 
juin  1884. 

ÉNÉE  ET  lavinie,  tragédie-opéra  en 
cinq  actes  et  un  prologue,  paroles  de  Fonte- 
nelle,  musique  de  Colasse,  représentée  à 
l'Opéra  le  16  décembre  1690. 

Le  poème  en  avait  été  critiqué.  On  repro- 
chait à  l'auteur  d'avoir  trop  compté  sur  l'ef- 
fet des  machines  et  du  merveilleux ,  comme 
aussi  d'avoir  rendu  Enée  moins  intéressant, 
en  faisant  apparaître  l'ombre  de  Didon.  Cet 
ouvrage  était  donc  promptement  tombé , 
malgré  le  talent  déployé  par  Mlle  Le  Ro- 
chois,  dans  le  rôle  de  Lavinie,  et  de  M"e  Des- 
mâtins dans  celui  de  Junon.  Lorsque  Dau- 
vergne  annonça  le  projet  d'en  refaire  la  mu- 
sique à  Fontenelle,  alors  presque  centenaire, 
celui-ci  lui  répondit:  «Monsieur,  vous  me 
faites  beaucoup  d'honneur;  mais  il  y  a 
soixante  ans  que  cet  opéra  fut  représenté 
pour  la  première  fois;  il  tomba,  et  personne 
alors  ne  me  dit  que  ce  fût  la  faute  du  musi- 
cien. »  Dauvergne  était  alors  le  musicien  à  la 
mode  ;  sa  partition,  représentée  le  14  février 
1758,  eut  un  succès  passager. 

*  enemigos  domesticos  (los),  zarzuela 
en  deux  actes,  paroles  de  José  Picon,  musique 
d'Emilio  Arrieta,  représentée  le  16  novem- 


bre 1867  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque. 

ENFANCE  DE  J.-J.  ROUSSEAU  (l'J,  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  d'Andrieux,  mu- 
sique de  Dalayrac,  représenté  au  théâtre  de 
l'Opéra-Comique  le  23  mai  1794.  Rousseau, 
écrivant  à  treize  ans  des  articles  de  politique 
dans  le  journal  de  Genève,  accusé  devant  le 
conseil  et  renvoyé  avec  les  honneurs  d'une 
couronne  décernée  à  ses  talents,  voilà  bien 
un  des  livrets  les  plus  grotesques  qu'on 
puisse  imaginer.  Nous  n'en  connaissons  point 
la  musique,  et  nous  ne  pouvons  nous  figurer 
celle  que  Dalayrac  a  pu  écrire  sur  un  pareil 
sujet. 

*  ENFANCE  DE  ROLAND  (l1),  drame  lyri- 
que en  trois  actes  et  six  tableaux,  paroles  et 
musique  de  M.  Emile  Mathieu,  représenté  à 
Bruxelles,  sur  le  théâtre  de  la  Monnaie,  le 
16  janvier  1895.  Le  sujet  de  cet  opéra,  in- 
spiré de  deux  ballades  de  Ulhand  :  Klein  Ro- 
land et  Roland  Schildtraeger,  relève  directe- 
ment des  innombrables  légendes  que  les  trouT 
vères  du  moyen  âge  ont  greffées  sur  l'histoire 
du  paladin  de  Roncevaux,  neveu  de  Charle- 
magne.  Il  s'agit  ici  de  la  conquête  de  l'es- 
carboucle  magique  que  gardait,  au  fond  de  la 
forêt  des  Ardennes,  le  fameux  géant  Fafner. 
Roland  entreprend  cette  conquête  pour  com- 
plaire à  son  oncle,  persuadé  que  s'il  ne  la 
possède  il  ne  se  ralliera  pas  les  Saxons  vain- 
cus, et  il  y  réussit,  à  la  grande  joie  de  sa 
cousine,  la  princesse  Imma,  que  Charlema- 
gne,  grâce  à  cet  exploit,  peut  unir  au  jeune 
chevalier  Sigmar,  qu'elle  aime  et  dont  elle 
est  aimée.  Cette  légende,  par  elle-même  un 
peu  enfantine,  a  surtout  le  tort  de  rappeler, 
par  les  petits  côtés,  les  aventures  grandioses 
de  Sigurd,  de  Siegfried  et  de  Parsifal,  qui  ont 
donné  lieu  aux  larges  créations  de  Richard 
Wagner.  Le  livret  de  M.  Emile  Mathieu, 
d'ailleurs  bien  agencé,  se  ressent  de  ce  carac- 
tère un  peu  puéril.  De  même,  sa  musique 
manque  un  peu  d'ampleur.  La  partition  n'est 
pas  sans  intérêt  cependant,  l'auteur  étant  en 
possession  d'un  talent  très  réel.  Le  succès  de 
l'œuvre  a  été  surtout  pour  le  second  acte, 
qui  présente  le  tableau  fantastique  de  la  con- 
quête de  Fescarboucle,  précédée  du  combat 
de  Roland  contre  les  "Willis  et  les  Kobolds  de 
la  forêt  enchantée.  Ce  tableau,  presque  en- 
tièrement symphonique,  est  d'une  forme  très 
châtiée,  d'une  couleur  exquise  et  d'un  effet 
délicieux.  L'ouverture  a  été  aussi  très  goûtée. 
ISEnfance  de  Roland  avait  pour  interprètes 
Mme  Belina  (Roland),  Mlle  Lejeune  (Imma), 
MM.  Seguin  (Charlemagne)  et  Casset. 


390 


ENFA 


ENFA 


*  enfant  de  Munich  (l'),  opérette-bouffe, 
paroles  de  MM.  Landesberg  et  E.  Stein,  mu- 
sique de  M.  Weinberger,  représentée  à  Berlin, 
au  théâtre  Sous-les-Tilleuls,  en  décembre 
1893. 

*  enfant  DES  flots  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  M.  Hugh  Cass,  re- 
présenté au  Gymnase  de  Marseille  en  1868. 

*  ENFANT  DU  DIMANCHE  (i/),  opéra-CO- 
mique,  paroles  de  M.  Bulthaupt,  musique  de 
M.  Albert  Dietrich,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Brème  le  21  mars  1886. 

*  ENFANT    DU   DIMANCHE    (l')  ,   Opérette, 

musique  de  M.  Millœcker,  représentée  avec 
un  vif  succès  à  Vienne,  sur  le  théâtre  An  der 
Wien,  en  février  1892. 

*  enfant  JÉSUS  (l'),  mystère  en  trois 
actes,  en  vers,  de  M.  Charles  Grandmougin, 
avec  musique  de  M.  Francis  Thomé,  repré- 
senté au  théâtre  d'Application  le  14  décem- 
bre 1891. 

enfant  gâté  (l'),  opéra,  musique  de 
François  Krafft,  représenté  à  Liège  à  la  fin 
du  xvme  siècle. 

ENFANT  prodigue  (l'),  mélodrame,  mu- 
sique de  Morange,  représenté  à  Paris  vers 

1810. 

enfant  prodigue   (i/),  opéra-comique 
•  en  trois  actes,  paroles  de  Riboutté  et  Souri- 
guière,  musique  de  Gaveaux,  représenté  à 
TOpéra-Comique  le  23  novembre  1811. 

ENFANT  PRODIGUE  (l');  mélodrame,  mu- 
sique de  Drechsler  (  Joseph  ) ,  représenté  à 
Vienne  vers  1820. 

ENFANT  PRODIGUE  (l'),  opéra  en  cinq 
actes,  paroles  de  Scribe,  musique  de  M.  Auber, 
représenté  sur  le  théâtre  de  l'Académie  na- 
tionale de  musique  le  6  décembre  1850.  Dans 
le  poëme  ,  Scribe  s'est  permis  avec  la  para- 
bole de  l'Evangile  les  mêmes  inexactitudes 
capitales  qu'avec  les  histoires  les  plus  con- 
nues du  moyen  âge,  celle  de  Jean  de  Leyde, 
par  exemple.  Azaël  est  le  fils  unique  d'un 
pauvre  vieillard.  Il  quitte  la  maison  pater- 
nelle et  sa  fiancée  Jephtèle,  pour  aller  jouir 
de  tous  les  plaisirs  que  lui  promet  la  ville  de 
Memphis.  Il  se  ruine  au  jeu;  il  se  laisse  sé- 
duire par  la  courtisane  Nephté,  par  la  dan- 
seuse Lia.  Il  pénètre  dans  le  temple  d'Isis,  où 
sont  célébrés  les  mystères  de  la  bonne 
déesse.  Les  Egyptiens  lui  font  expier  son  sa- 
crilège en  le  précipitant  dans  le  Nil.  Il  en  est 
retiré  par  le  chef  d'une  caravane,  et  il  est 


réduit  à  garder  les  troupeaux.  C'est  alors 
que  l'enfant  prodigue  rentre  en  lui-même  et 
revient  se  jeter  dans  les  bras  de  son  père.  On 
a  reproché  à  l'auteur  de  ce  poëme  d'avoir  af- 
faibli toutes  les  situations  dramatiques  que 
le  sujet  comportait,  en  multipliant  les  épi- 
sodes ,  les  tableaux ,  les  impressions  pure- 
ment physiques  d'une  mise  en  scène  exagé- 
rée. La  promenade  du  bœuf  Apis  ,  entre 
autres  détails,  a  paru  d'une  puérilité  peu  di- 
gne d'un  ouvrage  sérieux.  La  musique  ren- 
ferme plus  de  mélodies  élégantes  que  de 
scènes  d'opéra  proprement  dites.  Les  détails 
de  l'orchestration  offrent  au  musicien  des  ob- 
servations pleines  d'intérêt  et  de  charme  qui 
échappent  à  la  majorité  des  auditeurs.  Parmi 
les  morceaux  les  plus  remarqués,  nous  men- 
tionnerons ,  au  premier  acte ,  la  romande  de 
Jephtèle,  chantée  par  Mlle  Dameron  :  Allez, 
suives  votre  pensée;  l'entrée  de  Massol  au 
bruit  des  clochettes  des  troupeaux;  la  ro- 
mance, au  deuxième  acte  :  Il  est  un  enfant 
d'Israël;  au  troisième  acte,  la  scène  de  l'é- 
preuve, parfaitement  interprétée  par  Roger, 
et  le  quintette  final.  Les  couplets  du  chame- 
lier, chantés  par  Mn«  Petit-Brière,  ont  eu 
du  succès,  et  l'andante  de  l'air  d' Azaël  :  J'ai 
tout  perdu,  Seigneur,  oui,  tout  perdu,  jusqu'à 
l'honneur ,  a  une  expression  touchante.  L'air 
final  de  la  reconnaissance  :  Mon  fils,  c'est  toi, 
est  peut-être  le  morceau  le  plus  pathétique 
de  cet  ouvrage.  On  a  remarqué  aussi  l'effet 
pittoresque  du  solo  de  hautbois  pendant  le 
passage  de  la  caravane. 

*  ENFANT  prodigue  (l'),  «  parabole  bi- 
blique »  en  sept  parties,  paroles  et  musique 
de  M.  Georges  Flagerolles,  tableaux  de 
M.  Henri  Rivière,  représentée  au  théâtre  du 
Chat-Noir  en  décembre  1894. 

ENFANT  TROUVÉ  (l'),  opéra,  musique  de 
Benda,  représenté  à  Gotha  vers  1777. 

*  ENFANTS  DE  LA  BALLE  (LES),   Opérette 

en  un  acte,  paroles  de  MM.  Péricaud  et  De- 
lormel,  musique  de  M.  Francis  Chassaigne, 
représentée  au  concert  de  l'Eldorado  en  1877. 

ENFANTS    DE    MAÎTRE    PIERRE    (LES), 

opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de  Paul 
de  Kock,  musique  de  Kreubé ,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  de  Paris  le  6  août  1825. 

ENFANTS  DES  LANDES  (les),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Rubinstein ,  représenté  à 
Vienne,  sur  le  théâtre  de  la  Porte-de-Carin- 
thie,  le  23  février  1861 ,  avec  le  concours  de 
Ander  et  de  Mme  Gillag. 


ENGU 


ENLE 


391 


ENGELBERTA  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Albinoni,  représenté  à  Venise  en  1690. 

engelberta  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Gasparini  (Francesco),  représenté  à  Rome  en 
1709. 

ENGELBERTA,  opéra  italien ,  musique  de 
Bioni,  représenté  à  Breslau  en  1729. 

engelberto,  opéra  italien,  musique  de 
Mancini,  représenté  à  Naples ,  au  palais  du 
vice-roi,  en  1709. 

ENGLAND'S  GLORY  (Gloire  de  l'Angle- 
terre), opéra  anglais,  musique  de  Kremberg, 
représenté  à  Londres  en  1706. 

ENGLISCHE  PATRIOT  (der)   [le  Patriote 

anglais] ,  opéra  allemand,  musique  de  J.-M. 
Haydn,  écrit  à  Vienne  vers  1770. 

*  ENGLISCHEN  WAAREN  (die),  (les  Mar- 
chandises anglaises),  opéra,  musique  d'Her- 
mann-George  Dam,  représenté  à  Berlin  en 
1844. 

ENGLISH  FLEET  (the)  [la  Flotte  anglaise], 
musique  de  Braham,  représenté  à  Londres 
vers  1825. 

ENGLISHMAN  IN  INDIA  (the)  [l'Anglais 
dans  l'Inde] ,  opéra  anglais ,  musique  de 
Bishop,  représenté  à  Covent-Garden  en  1827. 

*  ENGUERRANDE,  drame  lyrique  en  quatre 
actes,  paroles  de  MM.  Emile  Bergerat  et  Vic- 
tor Wilder,  musique  de  M.  Auguste  Chapuis, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  9  mai  1892. 
M.  Emile  Bergerat  avait  publié,  avec  un  cer- 
tain luxe,  un  poème  dramatique  intitulé  En- 
gverrande.  De  ce  poème  il  eut  l'idée  de  tirer 
un  jour,  avec  l'aide  de  M.  Victor  Wilder,  un 
livret  d'opéra.  Mais  un  tel  ouvrage  n'est  pas 
si  facile  à  faire  que  quelques-uns  se  l'imagi- 
nent communément,  et  il  s'est  trouvé  que  ce- 
lui-ci n'eut  pas  l'heur  de  plaire  considérable- 
ment au  public.  Il  s'agit  des  amours  de  Gaé- 
tan, neveu  de  Jean  III,  roi  de  Sicile,  avec  la 
princesse  Enguerrande,  reine  de  Corse. 
Jean  III  est  mort,  et  son  neveu  est  appelé  à 
lui  succéder  ;  on  veut  donc  le  faire  monter  sur 
le  trône,  et  le  marier  en  même  temps  avec  la 
belle  Enguerrande,  qu'il  ne  connaît  pas  ;  mais 
il  a  la  couronne  en  horreur,  ainsi  que  le  ma- 
riage, et  refuse  l'une  et  l'autre.  Cependant, 
le  hasard  le  met  en  présence  d'Enguerrande, 
dont  il  devient  aussitôt  amoureux  fou  ;  il  lui 
déclare  sa  passion,  et  celle-ci  lui  déclare  de 
son  côté  qu'elle  n'épousera  qu'un  roi.  La  con- 
dition paraît  trop  dure  à  Gaétan,  qui  se  dé- 


robe. Il  me  serait  difficile  de  dire  comment 
ils  se  retrouvent  ensuite  et  comment  Enguer- 
rande, éprise  à  son  tour,  renonce  à  son  trône 
pour  appartenir  à  celui  qu'elle  aime.  Tout  à 
coup,  la  guerre  se  déchaîne  sur  le  pays;  le 
peuple  entier  court  aux  armes  pour  défendre 
son  indépendance,  Gaétan  juge  qu'il  est  temps 
de  faire  preuve  de  cœur,  il  se  met  à  la  tête 
de  l'armée  et  meurt  dans  un  combat  où  les 
siens  triomphent.  Tel  est  le  livret  à  la  fois 
incohérent  et  enfantin  dontles  auteurs  avaient 
chargé  un  jeune  compositeur,  M.  Chapuis, 
d'écrire  la  musique  pour  son  début  au  théâtre. 
Celle-ci  était  inexpérimentée  sans  doute  et 
fort  inégale,  mais  elle  décelait  pourtant  la 
main  d'un  artiste  et  n'était  point  sans  quel- 
ques réelles  qualités.  Elle  se  fût,  en  somme, 
honorablement  soutenue  à  la  scène,  si  la 
chute  d'un  poème  par  trop  médiocre  ne  l'eût 
fait  sombrer  avec  lui.  La  première  partie  du 
premier  acte,  en  particulier,  était  bien  venue 
et  solidement  construite.  Entre  autres  pages 
intéressantes,  il  faut  citer,  dans  ce  premier 
acte,  la  ballade  des  Goélands  ;  au  second,  le 
chant  caractéristique  du  bûcheron,  puis  un 
grand  duo  d'amour  et  l'appel  aux  armes,  qui 
n'est  ni  sans  élan  ni  sans  vigueur.  C'est  sur- 
tout dans  la  façon  de  traiter  l'orchestre  que 
le  compositeur  laissait  percer  sa  jeunesse  et 
son  inexpérience,  car  cet  orchestre  était  tan- 
tôt lourd  et  pâteux,  tantôt,  au  contraire,  vide 
et  sans  consistance.  L'œuvre,  pourtant,  je  le 
répète,  était  estimable  en  certaines  parties, 
et  non  indigne  d'encouragements.  Enguer- 
rande avait  pour  interprètes  Miles  Boucart 
pour  ses  débuts)  et  Horwitz,  MM.  Gibert  et 
Fugère. 

ENIGMA  DISCIOLTA  (i/)  [l'Enigme  divul- 
guée], opéra  italien,  musique  de  Pollarolov 
représenté  à  Venise  en  1705. 

ENIGMA  DISCIOLTA  (l/)  [l'Enigme  divul- 
guée], opéra  italien,  musique  de  Aresti,  re- 
présenté à  Bologne  en  1710. 

ÉNIGME  (l'),  opérette  allemande  en  deux 
actes ,  musique  de  Kerpen,  représentée  à 
Mayence  en  1791. 

ENLÈVEMENT  (l'),  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Saint -Victor,  Scribe  et 
d'Epagny,  musique  de  Zimmermann  ,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  26  octobre  1830. 

ENLÈVEMENT  AU  SÉRAIL  (i/)  [Die  ent- 
fûhrung  aus  dern  sérail] ,  opéra  allemand  en 
trois  actes,  paroles  de  Stéphani,  d'après  la 
pièce  de  Bretzner,  musique  de  Mozart,  re- 


392 


ENLÈ 


ENLÈ 


présenté  à  "Vienne  le  12  juillet  1782.  Mozart 
avait  vingt-six  ans  lorsqu'il  écrivit  cet  ou- 
vrage. Les  musiciens  le  proclamèrent  un 
chef-d'œuvre.  La  partition  allemande  ren- 
ferme trois  actes,  dont  le  dernier  a  été  sup- 
primé à  la  représentation.  Elle  a  été  exécu- 
tée pour  la  première  fois  à  Paris  au  lycée  des 
Arts,  le  26  septembre  1798  ;  puis,  en  1801,  sur 
une  traduction  de  Moline;  ensuite  en  1830, 
mais  en  allemand.  M.  Prosper  Pascal  en  a 
fait  une  traduction  pour  la  scène  française  , 
et  l'Enlèvement  au  sérail  a  été  représenté 
au  Théâtre-Lyrique,  le  il  mai  1859,  avec 
beaucoup  de  succès.  Tout  est  charmant  dans 
cet  opéra.  De  tous  les  opéras  du  maître, 
l'Enlèvement  au  sérail  est  celui  qui  a  joui  de 
la  plus  longue  vogue  sur  les  théâtres  de 
l'Allemagne.  Le  livret  n'est  qu'un  canevas 
presque  puéril ,  aussi  invraisemblable  que 
possible ,  et  qui  n'offre  qu'une  seule  jolie 
scène,  celle  de  la  bouteille.  L'action  se  passe 
dans  le  sérail  du  pacha  Sélim,  où  se  trouvent 
réunis  la  belle  Espagnole  Constance ,  sa  ca- 
mériste  Blondine,  son  valet  Pédrille,  sous  la 
surveillance  de  l'intendant  Osmin.  Belmonte, 
amant  de  Constance,  s'est  mis  à  sa  recherche 
et  a  fini  par  pénétrer  dans  le  sérail.  Dans  le 
but  de  favoriser  une  évasion  générale,  Pé- 
drille tente  d'endormir  Osmin  en  lui  faisant 
boire  du  vin  dans  lequel  il  a  versé  un  narco- 
tique. L'intendant  a  compris  son  dessein. 
Tous  deux  font  semblant  de  boire  à  pleines 
rasades,  tandis  qu'ils  jettent  par-dessus  leur 
épaule  le  contenu  du  flacon.  La  mèche  est 
donc  éventée ,  et  les  captifs  seraient  empalés 
ou  pendus,  si  le  pacha  Sélim  ne  reconnaissait 
en  Belmonte  un  citoyen  de  Burgos  qui  lui  a 
autrefois  sauvé  la  vie.  Dans  sa  reconnais- 
sance, il  les  fait  mettre  tous  en  liberté. 

Mozart  a  écrit  cet  opéra  à  Vienne ,  sur  la 
demande  de  l'empereur  Joseph  II.  Mais  la 
cour,  habituée  alors  à  la  musique  des  maîtres 
italiens,  fit  un  froid  accueil  à  ce  chef-d'œuvre. 
L'empereur  dit  même  à  Mozart,  après  la  re- 
présentation :  «  Cela  est  trop  savant  pour  nos 
oreilles  ;  je  trouve  qu'il  y  a  là-dedans  trop  de 
notes.  »  On  rapporte  que  Mozart  répondit  har- 
diment :  «  Sire,  il  y  a  autant  de  notes  qu'il  en 
faut.  »  Il  reçut  cinquante  ducats  pour  la  com- 
position de  cet  opéra.  L'abbé  Da  Ponte  ra- 
conte dans  ses  mémoires  que  l'empereur  Jo- 
seph, lui  parlant  de  l'Enlèvement  au  sérail,  lui 
dit  :  o  Que  ce  n'était  pas  grand'chose  :  Non  era 
gran  cosa;  que  Mozart  avait  beaucoup  de  ta- 
lent pour  la  musique  instrumentale ,  mais 
que  pour  la  vocale,  c'était  bien  différent.  »  Ce 
jugement  impérial,  quoique  entaché  de  lé- 


gèreté et  de  partialité,  indique  assez  bien 
que  le  compositeur  n'était  pas  encore  arrivé 
au  degré  de  perfection  qu'il  devait  attein- 
dre. L'instrumentation,  en  effet,  est  traitée 
avec  une  habileté  consommée,  tandis  que  les 
morceaux  de  chant  n'ont  pas  encore  cette 
simplicité  de  conception ,  cette  facilité  d'in- 
tonation jointes  à  cette  grâce  variée  qu'on 
distingue  à  chaque  page  des  partitions  de  la 
Flûte  enchantée,  de  Don  Juan  et  des  Nozze. 
Signalons  d'abord,  parmi  les  fragments  les 
plus  saillants ,  l'ouverture ,  le  chœur  des  es- 
claves du  sérail  et  le  duo  de  la  bouteille  entre 
Osmin  et  Belmonte.  Viennent  ensuite  les 
deux  airs  bouffes  d' Osmin ,  et  le  quatuor  qui 
termine  le  second  acte  et  dont  l'orchestration 
révèle  déjà  l'auteur  de  Don  Juan  et  des  Nozze. 
Les  rôles  de  femmes  ont  été  écrits  par  le 
compositeur  pour  des  voix  exceptionnelles. 
C'est  pour  cette  raison  qu'on  les  transpose  et 
même  qu'on  fait  des  suppressions  regretta- 
bles lorsqu'on  donne  cet  ouvrage  au  Théâtre- 
Lyrique.  Mmes  Ugalde  et  Meilletont  chanté 
les  rôles  de  Constance  et  de  Blondine  ;  Ba- 
taille, Michot  et  Fromant,  ceux  d'Osmin ,  de 
Belmonte  et  de  Pédrille. 

ENLÈVEMENT  AU  SÉRAIL  (i/)  ,  Opérette 
allemande,  musique  de  Knecht,  écrite  à  la  fin 
du  xvnie  siècle  et  restée  en  manuscrit. 

ENLÈVEMENT  D'ARGENTINE  (l'),  Opéra- 
bouffe,  musique  de  Salvator,  représenté  à 
Toulon  en  février  1862. 

*  ENLÈVEMENT  DE  LA  TOLEDAD  [L1), 
opérette-bouffe  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Fabrice  Carré,  musique  de  M.  Edmond 
Audran,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens 
le  17  octobre  1894.  Un  livret  alerte  et  amu- 
sant, plein  de  mouvement,  d'esprit  et  de 
gaieté,  avec  un  joli  grain  d'aimable  fantaisie, 
une  musique  facile,  claire  et  piquante,  ont  fait 
le  succès  très  franc  de  cette  pièce,  qui  sem- 
ble renouveler  un  genre  que  des  fabricateurs 
de  bas  étage  avaient  fait  tomber  dans  une 
fange  presque  ignominieuse.  Plusieurs  mor- 
ceaux de  la  partition  de  M.  Audran  ont  été 
franchement  et  justement  applaudis  :  la 
habanera  et  la  lecture  de  la  lettre  au  premier 
acte,  au  second  la  ronde  si  comique  de 
l'huissier,  le  duo  espagnol  si  amusant,  enfin, 
au  troisième,  un  duo  plein  de  grâce  et  d'es- 
prit à  la  fois.  Les  interprètes,  excellents, 
étaient  Mmes  Simon-Girard,  Germaine  Gallois, 
Maurel  et  Burty,  et  MM.  Huguenet,  Lamy, 
Barrai  et  Bartel. 

*  ENLÈVEMENT  DES   SABINES   (l/),  opé- 


ENRI 


ENTR 


393 


rette   en   trois    actes,   musique    de   Zaytz, 
représentée  à  Vienne  vers  186S. 

enlèvement  D'EUROPE  (l'),  opéra,  mu- 
sique de  J.  Laurent  de  Béthisy,  écrit  vers  1769. 

ENLÈVEMENT  SOUS  L'ŒIL  DE  DIEU  (l')( 
opéra  allemand,  livret  de  Langer,  musique 
arrangée  d'après  les  œuvres  de  Mozart  par 
F.  von  Suppé,  représenté  au  Carltheater  de 
Vienne  en  mai  1873.  Le  sujet  du  livret  est  le 
mariage  de  Mozart  avec  Constance  "Weber. 
Ces  sortes  de  pastiches  ne  réussissent  jamais, 
fort  heureusement  pour  la  gloire  des  grands 
maîtres  et  les  intérêts  bien  compris  de  l'art. 

*  ENNEMI  DE  LA  MUSIQUE  (l'),  opérette, 
musique  de  Gênée,  représentée  à  Vienne,  sur 
le  théâtre  de  l'Harmonie,  en  mai  1866. 

*ENNEMIDES  FEMMES  (l1),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  Reuling,  représenté  à 
Vienne  le  6  novembre  1883. 

«ENNEMIE  DES  HOMMES  (L1),  Opérette- 
bouffe,  musique  de  MmB  la  comtesse  O'Don- 
nel,  représentée  en  mai  1886  à  Stuhlweissen- 
burg  (Autriche). 

*  ENOCH  ARDEN,  opéra  en  un  acte, 
paroles  inspirées  d'un  poème  de  Tennyson, 
musique  de  M.  Robert  Erben,  représenté  en 
février  1895  au  théâtre  municipal  de  Franc- 
fort-sur-le-Mein,  où  l'auteur  remplissait  les 
fonctions  de  chef  d'orchestre. 

ENONE,  opéra  italien,  musique  de  Cal- 
dara,  représenté  à  Vienne  en  1735. 

ENONE  E  PARIDE,  opéra  italien,  musique 
de  Morlacchi,  représenté  à  Livourne  en  1808. 

ENRAGED  MUSICIAN  (the)  [le  Musicien 
enragé] ,  intermède  anglais ,  musique  de  Sa- 
muel Arnold,  représenté  à  Hay-Market  en 
1788. 

ENRICHETTA  Dl  baienfeld,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Coppola  (Pierre- Antoine), 
représenté  à  Vienne  en  1836 . 

enrico,  opéra  italien,  musique  de  Ga- 
luppi  ;  représenté  à  Venise  en  1743.  M.  Ge- 
vaert  a  publié  un  air  de  mezso  soprano  tiré 
de  cet  ouvrage  :  Son  troppo  vezzose. 

*  ENRICO,  opéra,  musique  de  M.  Miguel 
Angelo,  représenté  sur  le  théâtre  San  Carlos, 
de  Lisbonne,  le  23  février  1870. 

ENRico,  opéra  portugais,  livret  tiré  du 
roman  du  poëte  portugais  Herculano,  musique 
de  Miguel-Angelo  Pereira,  représenté  à  Porto 
en  février  1874.  Le  sujet  est  héroïque,  puis- 


qu'il se  rapporte  aux  exploits  de  Pelage  con- 
tre les  Maures.  La  musique  témoigne  de  fortes 
études  et  d'un  sentiment  très  dramatique. 

ENRICO,  CONTE  Dl  BORGOGNA ,  opéra 
italien,  musique  de  Donizetti,  représenté  au 
théâtre  San-Luca  à  Venise  en  1818. 

ENRICO  IV  AL  PASSO  DELLA  MARNA, 

opéra  italien,  musique  de  Balfe,  représenté  à 
Milan  au  théâtre  Carcano  en  1833. 

ENRICO  DETTO  IL  LEONE  {Henri  dit  le 
Lion),  opéra  italien ,  musique  de  Steffani. 
représenté  à  Brunswick  en  1689. 

*  ENRICO  Dl  CHARLIS  owero  IL  RITORNO 
DALLA  RUSSIA,  opéra  sérieux  en  quatre 
actes,  musique  d'Antonio  Mazzolani,  repré- 
senté à  Ferrare  le  25  novembre  1876. 

ENRICO  Dl  MONTFORT,  opéra  séria,  mu- 
sique de  Coccia,  représenté  à  Milan  en  1833. 

ENRICO  HOWARD,  opéra  italien,  paroles 
de  Francesco  Guidi,  musique  de  A.  Basevi, 
amateur  distingué,  docteur  en  médecine  déjà 
connu  par  quelques  écrits  philosophiques. 
Cet  ouvrage  fut  représenté  à  Florence ,  sur 
le  théâtre  de  la  Pergola,  le  5  juin  1847.  La 
partition  fut  jugée  digne  d'estime. 

ENRICO  ODOARDO,  opéra  italien,  musique 
de  Basevi,  représenté  au  théâtre  de  la  Per- 
gola en  1847. 

ENRICO  II ,  opéra  italien ,  musique  de 
Otto  Nicolaï,  représenté  à  Trieste  en  1840. 

ENTFÙHRUNG  AUS  DEM  SERAIL  (die) 
[l'Enlèvement  du  sérail],  opéra-comique  alle- 
mand en  deux  actes,  représenté  à  Vienne  en 
1782.  (Voir  plus  haut  l'Enlèvement  au  sé- 
rail.) 

ENTHOUSIASTE  (l'),  opéra-comique ,  mu- 
sique de  "Weber  (Godefroid),  représenté  au 
théâtre  de  la  cour  de  Wurtemberg  en  1787. 

ENTLARNTEN  (die)  [les  Démasqués],  opéra 
allemand,  musique  de  Fischer  (Antoine),  re- 
présenté à  Vienne  vers  1804. 

*  ENTR' ACTE  (l'),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Maxime  Boucheron,  musique  de 
M.  André  Martinet,  représenté  au  théâtre 
des  Menus-Plaisirs  en  février  1890. 

ENTRE  CEUTA  Y  MARRUECOS,  zarzuela 
en  un  acte,  musique  de  M.  José  Rogel,  repré- 
sentée à  Madrid  en  1860. 

*  ENTRE  DEUX  ACTES  {Ira  Zwischenakte), 
opéra-comique,  musique  de  M.  Mûhldorfer, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Cologne 
en  novembre  1894. 


594 


ENTW 


EPIS 


*  ENTRE  DOS  AGUAS,  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  A.  Hurtado,  musique  de 
Barbieri  et  Joaquin  Gaztambide,  représentée 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque,  le  4  avril 
1856. 

*  entre  DOS  Tios,  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  M.  Manuel  Nieto,  représentée  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  Apolo,  en  mars  1879. 

*  ENTBE  EL  ALCADE  Y  EL  REY,  zarzuela 
en  trois  actes,  paroles  de  Nunez  de  Arco, 
musique  d'Emilio  Arrieta,  représentée  le 
23  décembre  1875  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de 
la  Zarzuela. 

*  ENTRE  MI  MUJER  Y  EL  NEGRO,  zarzuela 
en  deux  actes,  paroles  de  Luis  Olona,  musique 
de  Francisco  Barbieri,  représentée  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le  uoctobre  1859, 
avec  un  succès  éclatant. 

*  ENTRE  ONZE  HEURES  ET  MINUIT, 

opérette  en  un  acte,  paroles  de  De  Bruges, 
musique  de  Georges  Rose,  représentée  aux 
Nouveautés  le  10  octobre  1866. 

'ENTRE  VOLEURS,  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  d'Antoine  Rubinstein,  repré- 
senté au  théâtre  municipal  de  Hambourg  en 
novembre  1883.  C'est  une  fantaisie  spirituelle 
due  à  la  plume  d'un  artiste  accoutumé  à  des 
travaux  d'un  genre  plus  sérieux  et  plus  grave. 
Au  dire  d'un  critique,  la  partition  de  ce  petit 
ouvrage  est  pleine  d'humour  et  de  couleur; 
on  y  a  surtout  applaudi  de  charmantes  danses 
espagnoles. 

entrée  (l'),  opéra-comique,  musique  de 
M.  de  Hushoff,  représenté  en  Allemagne  vers 
1792. 

*  ENTRÉE  DU  SEIGNEUR  (l),  Opéra-CO- 
mique,  paroles  de  Lebas,  musique  de  Rigel 
père,  représentée  au  théâtre  des  Beaujolais 
vers  1786. 

ENTREZ,  MESSIEURS  1  ENTREZ,  MES- 
DAMES I  prologue,  paroles  de  Méry  et  Lu- 
dovic Halévy,  musique  de  Offenbaeh,  repré- 
senté pour  l'ouverture  du  théâtre  des  Bouffes- 
Parisiens  le  5  juillet  1855. 

ENTREPRISE  FOLLE  (l'),  opéra-comique, 
musique  de  Solié,  représenté  à  Paris  en  17S5. 

ENTRESOL  (i/),  opérette,  musique  de  Le- 
moyne  fils  et  d'Alex.  Piccinni,  représentée  au 
théâtre  des  Variétés,  de  Paris,  en  1802. 

ENTWAFFNETE  RACHE  (der)  [la  Ven- 
geance désarmée],  opéra  allemand,  musique 
de  Remde,  représenté  à  Breslau  vers  1812. 


ENVIE  DE  CLARINETTE  (une),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Paul  Avenel,  mu- 
sique de  M.  Paul  Henrion,  représentée  au 
théâtre  des  Nouveautés,  en  novembre  1871. 

EPAMINONDAS,  opéra  italien,  musique  de 
Giacomelli  (Geminiano),  représenté  au  théâ- 
tre Saint-Charles,  à  Naples,  en  1731. 

*ÉPÉE  DU  ROI  (l'),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  Armand  Silvestre,  mu- 
sique de  M.  Arthur  Coquard,  représenté  à 
Angers  le  20  mars  1884.  L'ouvrage  obtint  un 
vrai  succès,  qui  pourtant  n'a  pas  réussi  à  lui 
ouvrir  les  portes  d'un  théâtre  parisien.  Le 
livret  est  aimable  et  fort  intéressant,  la 
musique  claire  et  mélodique,  tout  en  tenant 
compte  des  tendances  modernes.  A  signaler, 
au  premier  acte,  la  ballade  héroïque  de  l'Épéa 
et  la  jolie  complainte  d'Isabelle  ;  le  second 
acte,  qui  s'ouvre  par  un  intermezzo  charmant 
pour  violoncelle-solo  et  orchestre,  est  complet 
d'un  bout  à  l'autre. 

*  épée  DU  ROI  (l'),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  F.  Bittang,  mu- 
sique de  M.  Th.  Hentschel,  représenté  au 
théâtre  municipal  de  Brème  le  25  décem- 
bre 1890. 

ÉPÉE  ENCHANTÉE  (l'),  opéra,  musique 
d'Eybler,  représenté  au  théâtre  de  Léopold- 
jtadt  vers  1790. 

EPHESIAN    MATRON   (the)    [la  Matrone 

d'Ephèse],  opéra-comique  anglais,  musique 
deDibdin,  représenté  à  Londres  vers  1767. 

,  ÉPICURE,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Demoustier,  musique  de  Méhul 
et  Cherubini,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  14  mars  isoo.  L'ouvrage  fut  vertement 
sifflé  à  sa  première  représentation,  en  dépit 
de  l'immense  renommée  des  deux  compo- 
siteurs, qui  d'ailleurs  n'avaient  nullement 
démérité.  Aussi  n'est-ce  point  leur  musique 
qu'on  siffla,  mais  le  poème  de  Demoustier, 
qui  fut  justement  jugé  détestable. 

EPISODIO  DEL  SAN  MICHELE  (un),  Opéra 

buffa  en  trois  actes,  musique  de  M.  Repetto, 
représenté  au  théâtre  Royal  de  Nice  le  11  fé- 
vrier 1855. 

EPISODIO  DI  SAN  MICHELE  (un),  opéra- 
bouffe ,  musique  de  Pugni,  représenté  à  Mi- 
lan en  1834. 

EPISODIO  DI  SAN  MICHELE  (un'),  opéra 
italien,  musique  de  Concone,  représenté  à 
Turin  en  1836. 


ÉPRE 


EQUI 


59o 


EPISODIO  DI  SAN  MICHELE  (un')  ,  Opéra 
italien,  musique  de  Savj  (Louis),  représenté 
à  Gênes  en  1841. 

*  epistola  DE  SAN  PABLO  (la),  zarzuela 
en  un  acte,  musique  de  M.  José  Rogel,  repré- 
sentée à  Madrid  en  1865. 

eponine  et  sabinus  ,  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  Gresnick,  représenté  au 
théâtre  de  la  rue  de  Louvois,  à  Paris,  en 
1796. 

ÉPOQUE  DE  LA  BATAILLE  DE  HAM- 
BOURG (l'),  opéra  allemand,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1725. 

*  ÉPOUSEUX  DE  MARIANNE  (LES),  Opérette 

en  un  acte,  paroles  et  musique  d'Eugène  Mo- 
niot,  représentée  aux  Folies-Bergère  en 
mars  1873. 

époux  de  seize  ANS  (les),  opéra  en  un 
acte,  musique  de  Castels  de  Labarre ,  repré- 
senté au  théâtre  de  Molière,  à  Paris,  en  1798. 

Époux  GÉNÉREUX  (i/),  opéra  en  un  acte, 
musique  de  Solié,  représenté  à  Paris,  en  1 803. 

ÉPOUX  INDISCRETS  (les)  ,  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  Saint-Alme  et  Saint-Yon, 
musique  de  Benineori,  représenté  à  Paris  le 
16  janvier  1819. 

ÉPOUX  PAR  HASARD  (i/),  opéra,  musique 
de  Gyrowetz,  représenté  en  Allemagne  vers 
1836. 

EPPONINA,  opéra  séria  en  trois  actes, 
musique  de  Sarti,  représenté  à  Turin  en  1777. 

epponina,  opéra  italien,  musique  de  J. 
Giordani,  représenté  à  Novare  en  1783. 

'ÉPREUVE     (l')    OU     UN    CHAPITRE     DE 

zadig,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de 
Radet,  musique  de  Catrufo,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  27  octobre  ISIS. 

ÉPREUVE  (l'),  opéra,  musique  de  Gy- 
rowetz ,  représenté  en  Allemagne  vers  1838. 

*  épreuve  (l1),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Victor  Jotillon  et  Paul  Cha- 
mussy,  musique  de  M.  Chassin,  représentée  à 
Roanne  en  janvier  1S66. 

*  épreuve  amoureuse  (i/),  opéra- 
comique,  musique  d'Otto  Bach,  réprésenté  à 
Salzbourg  en  1869. 

*  épreuve  amoureuse  (l'),  opéra-co- 
mique en  trois  actes,  paroles  de  M.  J.  Zahler, 
musique  de  M.  Alphonse  Maurice,  représenté 
au  théâtre  Kroll,  de  Berlin,  en  avril  1892. 


ÉPREUVE  VILLAGEOISE  (l'),  vaudeville 
en  deux  actes,  en  vers,  paroles  de  Desforges, 
musique  de  Grétry,  représenté  au  Théâtre- 
Italien  le  24  juin  1784.  Le  sujet  n'est  qu'un 
épisode  d'une  autre  pièce,  intitulée  Théodore 
et  Paulin ,  qui  avait  échoué.  Cet  épisode  est 
charmant  de  grâce  et  de  naïveté.  Pour  ceux 
qui  admettent  le  genre  opéra  -  comique 
comme  un  vaudeville  dans  lequel  la  musique 
tient  non  seulement  la  plus  large  place,  mais 
domine  dans  la  comédie ,  sans  toutefois  ab- 
sorber tout  l'intérêt,  l'Epreuve  villageoise 
doit  être  considérée  comme  un  chef-d'œuvre. 
Dans  aucun  de  ses  ouvrages  Grétry  n'a  mon- 
tré un  goût  plus  fin,  n'a  gardé  une  mesure 
plus  parfaite  et  n'a  trouvé  une  mélodie  mieux 
appropriée  au  sujet.  On  ne  voit  pas  non  plus, 
dans  la  partition,  ces  gaucheries  vocales,  ces 
défaillances  dans  les  accompagnements,  si 
fréquentes  ailleurs.  L'ouverture  est  vive  et 
gracieuse.  Les  couplets  :  Bon  Dieu,  bon  Dieu! 
comme  à  c'te  fête,  ont  été  chantés,  dansés 
pendant  vingt  ans;  l'air,  Adieu,  Marton, 
adieu,  Lisette,  a  du  caractère  ;  enfin  le  qua- 
tuor, Il  a  déchiré  vot'  billet,  est  une  des  plus 
jolies  fuguettes.  Dans  une  des  meilleures  re- 
prises qu'on  a  faites  de  cet  ouvrage , 
Mme  Faure-Lefebvre  a  donné  au  rôle  de  De- 
nise une  ingénuité  malicieuse  qui  lui  a  valu 
un  légitime  succès. 

ÉPREUVES  DE  L'AMOUR  (les),  Opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  d'Anseaume, 
musique  de  Laborde,  représenté  à  la  foire 
Saint-Germain  le  1er  octobre  1759.  Le  public 
des  boulevards  raffolait  des  airs  composés 
par  Laborde  pour  la  pièce  de  Gilles,  garçon 
peintre,  jouée  l'année  précédente  ;  on  espérait 
donc  un  grand  succès  en  les  encadrant  dans 
un  ouvrage  composé  exprès.  Mais  cette  ten- 
tative échoua  complètement. 

ÉPREUVES     DU     RÉPUBLICAIN    (  LES  )  , 

opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de 
Laugier,  musique  de  Champein ,  représenté 
au  théâtre  Favart  le  4  août  1794. 

ÉQUIPAGE  À  bord  (l'),  opéra  allemand, 
musique  de  G.  Zaytz ,  représenté  au  Karls- 
theater,  à  Vienne,  en  janvier  1864. 

EQUIVOCI  (gli),  opéra-comique  italien,  li- 
vret de  Golisciani,  musique  de  E.  Sarria,  re- 
présenté au  théâtre  Nuovo,  à  Naples,  le  17  fé- 
vrier 1878;  chanté  par  Montanaro,  Morelli, 
Manzoli,  Mme  Giorgio. 

EQUIVOCI  DAMORE  E  D'INNOCENZA 
(gli),  opéra  italien,  musique  de  Gasparini 
(Francesco),  représenté  à  Venise  en  1730. 


396 


ERAG 


ERGO 


equivoci  del  CASO  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Baseggio,  représenté  à  Venise  en 
1712. 

EQUIVOCI  NEL  SEMBIANTE  (GLl),  opéra 
italien,  musique  de  Scarlatti,  représenté  à 
Naples  en  1700 

EQUIVOCO  (i/) ,  opéra  italien,  musique  de 
Pollarolo,  représenté  à  Rome  en  1711. 

EQUIVOCO  (l'),  opéra-bouffe,  musique  de 
Casella  (Pierre),  repr.à  Naples  en  1789. 

EQUIVOCO  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Tritto,  représenté  au  théâtre  del  Fondo,  à 
Naples,  en  1792. 

EQUIVOCO  (l'),  opéra  buffa,  musique  de 
J.-S.  Mayer,  représenté  à  la  Scala,  à  Milan, 
en  1800. 

*  EQUIVOCO  (L')  O  LE  VICENDE  DI 
MORTINACCIO,  opéra-bouffe,  musique  de 
Carlo  Coccia,  représenté  au  théâtre  Marsigli, 
de  Bologne,  en  1S09. 

EQUIVOCO  CURIOSO  (i/) ,  opéra-bouffe 
musique  de  Cercia,  représenté  à  Naples  dans 
les  dernières  années  du  xvme  siècle. 

EQUIVOCO  DEL  NASTRO  (i/),  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Moneta ,  représenté  à  Flo- 
rence en  1786. 

*  EQUIVOCO  DELLA  LETTERE  (i/)  0  LA 
FIDANZATA  DI  PULCINELLA,  opéra-bouffe, 
paroles  d'Andréa  Passaro,  musique  de  Gio- 
vanni Moretti,  représenté  en  1834  à  Naples,  sur 
le  théâtre  Nuovo. 

EQUIVOCO  DELLI  SPOSI  (i/),  opéra  ita- 
lien, musique  de  P.-C.  Guglielmi ,  repré- 
senté sur  le  théâtre  des  Florentins,  à  Naples, 
vers  1789. 

EQUIVOCO  DI  DUE  ANELLI  (i/),  opéra 
italien,  musique  de  Trento,  représenté  à 
Rome  en  1818. 

EQUIVOCO  PORTUNATO  (l'),  opéraitalien, 
musique  de  Marinelli ,  représenté  à  Milan  en 
1811. 

EQUIVOCO  STRAVAGANTE,  second  opéra 
composé  par  Rossini,  alors  âgé  de  vingt  ans. 
Il  fut  représenté  sur  le  théâtre  Del  Corso,  à 
Bologne,  dans  l'automne  de  1811. 

ERACLEA,  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  de  Sabadini,  représenté  à  Parme  en 

1696. 

ERACLEA,  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  de  Scarlatti,  repr.  à  Naples  en  1700. 


ERACLEA ,  opéra  italien  ,  musique  de 
Vinci,  représenté  au  théâtre  San-Bartolomeo, 
à  Venise,  en  1724. 

ERACLIO,  opéra  italien,  musique  deBer- 
nabei  (Vincent) ,  représenté  à  Munich  en 
1690. 

ERACLIO,  opéra  italien,  musique  de  Ber- 
nardoni  (Francesco),  dont  Gasparini  a  fait  le 
deuxième  acte,  et  Pollarolo  le  troisième,  re- 
présenté à  Venise,  en  1712. 

ERACLITO,  opéra  italien,  musique  de  F. 
Niccolini ,  représenté  à  Venise  vers  1680. 

ERACLITO  E  DEMOCRITO,  opéra  italien 
en  deux  actes,  musique  de  Salieri,  repré- 
senté à  Vienne  en  1785. 

ERALDO  ED  EMMA,  opéra  séria,  musique 
de  J.-S.  Mayer,  représenté  à  la  Scala  de  Mi- 
lan en  1805. 

ERAN  DUE,  ED  OR  SON  TRE  (Ils  étaient, 
deux,  et  ils  sont  trois),  opéra  buffa,  de  Luigi 
Ricci,  représenté  à  Turin,  sur  le  théâtre 
d'Angennes,  en  juin  1834.  C'est  un  joli  ou- 
vrage, dans  lequel  se  sont  distingués  Sca- 
lese,  Frezzolini,  le  ténor  Moriani  et  une 
jeune  cantatrice  française,  Mlle  Vial.  Il  a  été 
joué  avec  succès  sur  toutes  les  scènes  d'Italie, 

ERBE  VON  HOHENCK  (der)  [l'Héritier 
d'Bohenck  ]  ,  opéra  allemand ,  musique  de 
M.  Hauser,  représenté  à  Kœnigsberg  vers  1855 

ERBERTO  DI  VALTELLINA,  opéra  italien, 
musique  de  Gatti,  représenté  à  Messine  en 
1841. 

ERCOLE  ACQUISITATOR  DELLA  IMMOR- 
TALITÀ  (Hercule  s'emparant  de  l'immorta- 
lité), opéra  italien,  musique  de  Draghi  (An- 
toine), représenté  à  Vienne  en  1667. 

ERCOLE  AL  TERMODONTE,  opéra  italien, 
musique  de  Piccinni,  représenté  à  Naples  en 
1792. 

ERCOLE  AL  TERMODONTE,  opéra  italien, 
musique  de  Nasolini,  représenté  à  Trieste 
vers  1794. 

*  ERCOLE  AMANTE  (Hercule  amoureux), 
opéra  italien,  poème  de  Buti,  musique  attri- 
buée à  Francesco  Cavalli,  représenté  à  la 
cour  de  France,  au  palais  des  Tuileries,  le 
7  février  1662.  C'était  l'époque  de  la  grande 
importation  des  opéras  italiens  en  France, 
sous  l'influence  du  cardinal  Mazarin.  On  avait 
déjà  joué  la  Finta  Pazza,  Orfeo,  Serge,  lors- 
que vint  YErcole  amante,  auquel  on  crat  bon 
d'adapter  un  ballet  dont  la  musique  fut  écrite 


ERGO 


ERIG 


397 


par  Lully  et  qui  avait  pour  sujet  Yorigine  et 
la  grandeur  de  la  maison  de  France.  Le  jeune 
roi,  la  reine  et  plusieurs  grands  personnages 
du  royaume  ne  craignaient  pas  de  se  mon- 
trer, dans  ce  ballet,  auprès  des  chanteurs  et 
des  danseurs  de  profession,  Lambert,  Dun, 
Desbrosses,  Beauchamps  :  Verpré,  Villedieu, 
Miles  Hilaire,  de  La  Barre,  Girault,  etc. 
Louis  XIV  y  parut  en  Soleil,  la  tête  coiffée 
d'une  perruque  dorée,  et  y  obtint,  naturelle- 
ment, un  très  grand  succès. 

Voici  comment  le  journal  de  Renaudot,  la 
Gazette,  rendait  compte  de  cette  fête  théâ- 
trale :  —  «  Le  7  février,  le  ballet  royal,  aux 
apprests  duquel  on  travailloit  depuis  si  long- 
temps, pour  en  faire  un  divertissement  digne 
d'une  Cour  que  la  victoire  et  la  paix  ont 
rendu  la  plus  éclatante  et  la  plus  glorieuse 
de  l'Europe,  fut  dansé  par  Leurs  Majestez  et 
les  principaux  seigneurs  et  dames,  en  pré- 
nence  de  la  Reyne  mère  et  de  tous  les 
Ambassadeurs  et  Ministres  estrangers,  qui 
ne  furent  pas  moins  surpris  que  les  autres 
spectateurs  d'y  voir  tant  d  e  pompe  et  de  magni- 
ficence... Le  14,  le  ballet  royal  fut  dansé  pour 
la  seconde  fois,  en  présence  de  la  Reyne  mère 
et  de  Madame  :  et  il  ne  parut  pas  seulement 
admirable  à  cette  princesse  qui  ne  l'avoit  point 
encore  vu,  mais  à  tous  ceux  qu'il  avoit  déjà 
charmez.  En  effet,  c'est  la  voix  publique  que 
jamais  rien  ne  fust  mieux  concerté,  ni  si 
auguste,  que  ce  beau  spectacle,  qui  efface 
tout  ce  qu'ont  eu  de  plus  rare  en  ce  genre 
l'ancienne  Rome  et  la  Grèce.  On  ne  sauroit 
voir  qu'avec  un  ravissement  extraordinaire 
la  sale  où  il  se  fait,  qui  semble  un  palais 
enchanté,  par  son  architecture  et  sa  richesse  : 
et  l'on  n'est  pas  moins  surpris  de  tant  de 
changemens  soudains  et  imperceptibles  de 
palais,  de  bois,  de  mers,  d'une  estendue  im- 
mense, sur  un  théâtre  de  vingt-cinq  toises  de 
profondeur.  On  ne  peut  non  plus  voir  sans  le 
dernier  estonnement  un  grand  nombre  de 
machines  descendre  avec  tant  d'artifice  et 
quelques-unes,  par  où  l'on  peut  juger  de  leur 
grandeur,  avec  non  moins  d'hommes  qu'en 
contenoit  celle  du  cheval  de  Troye...  Ce  sont 
les  instruments  de  la  musique  dont  le  mer- 
veilleux nombre  produit  encor,  en  ce  diver- 
tissement, tant  de  rares  merveilles  avec  les 
meilleures  voix  de  France  et  d'Italie  que  rien 
n'est  comparable  à  ces  excellents  concerts...  » 

ercole  IN  lidia,  opéra  italien,  musique 
de  Rovetta,  représenté  au  théâtre  délia  Ca- 
vallerezza,  à  Venise,  en  1645. 


de  J.-S.  Mayer,  représenté  à  Vienne  en  1803. 

ERCOLE  IN  tebe,  opéra  italien,  musique 
deBoretti,  représenté  à  Rome  en  1671. 

ERCOLE  NELL'  erimanto,  opéra  italien, 
musique  de  Manelli ,  représenté  à  Plaisance 
en  1651. 

ERCOLE  SUL  TERMODONTE,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Sartorio,  représenté  à  Ve- 
nise en  1678. 

ERCOLE  SUL  TERMODONTE  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Rampini,  représenté  à  Ve- 
nise en  1715. 

ERCOLE  SUL  TERMODONTE,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Bioni,  représenté  à  Breslau 
en  1730. 

*  ercole  m,  opéra-comique,  paroles  de 
M.  Castelmezzano,  musique  de  M.  Buonomo, 
représentée  au  théâtre  Nuovo,  à  Naples,  le 
29  janvier  1881. 

*  erebo,  drame  lyrique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  MM.  E.  Golisciani  et  D.  Crisafulli, 
musique  de  M.  Giovanni  Giannetti,  repré- 
senté au  théâtre  San  Carlo  de  Naples  le 
9  avril  1891. 

EREDE  DI  BEL  PRATO  (l'),  opéra  buffa, 
musique  de  P.-C.  Guglielmi,  représenté  en 
Italie  vers  1799. 

EREDE  SENZA  eredità  (l'),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Palma,  représenté  en  Italie 
vers  1799. 

eredità  in  CORSICA  (un'),  opéra  italien, 
musique  de  L.  Gordigiani,  représenté  au 
théâtre  Cocomero,  à  Florence,  en  1847. 

eredità  IN  CORSICA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  M.  Luvini,  représenté  à  Turin  en 
août  1865. 

*  ereditiera  (i/),  opérette-bouffe,  pa- 
roles de  M.  Zanardini,  musique  de  M.  Do- 
miniceti,  représentée  au  théâtre  Dal  Verme, 
de  Milan,  le  14  février  1881. 

ergilda,  opéra  italien,  musique  de  Ga- 
luppi,  représenté  à  Venise  en  1736. 

erginda,  opéra  italien ,  musique  de  Sar- 
torio, représenté  à  Venise  en  1652. 

ERGINDA,  opéra  italien,  musique  de  Coc- 
chi  (Joachim),  représenté  à  Londres  en  1760. 

Eric  ejegad,  grand  opéra  danois,  musi- 
que de  Fréd.  Kunzen,  représenté  à  Copen- 
hague en  1798. 


ercole  in  lidia,  opéra  séria,  musique  *  ericarda  Di  vargas,  opéra  sérieux, 


398 


ÉRIN 


ERIN 


paroles  de  M.  Bidera,  musique  de  M.  Mi- 
chielli,  représenté  à  Pise  le  16  avril  1881. 

*  ericleto,  opéra-comique  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Ciro  Bello,  représenté  à  Cal- 
tanisetta,  sur  le  théâtre  du  Prince-Amédée, 
le  6  décembre  1892. 

erifile,  opéra  italien,  musique  de  Ariosti, 
représenté  à  Venise  en  1697. 

erifile,  opéra  italien ,  musique  de  Mys- 
liweczer,  représenté  à  Munich  en  1773. 

erifile,  opéra  italien,  musique  de  Sac- 
chini,  représenté  à  Londres  en  1776. 

erifile,  opéra  italien,  musique  de  J. 
Giordani,  représenté  à  Bergame  en  1783. 

ERIFILE,  opéra  italien,  musique  de  Monza, 
représenté  à  Turin  en  1786. 

ERINDO,  opéra,  musique  de  Cousser,  re- 
présenté à  Hambourg  en  1693. 

ÉRINNYES  (les),  drame  antique  en  deux 
parties,  de  M.  Leconte  de  Lisle,  d'après  Es- 
chyle, musique  de  M.  J.  Massenet,  représenté 
à  l'Odéon  le  6  janvier  1873.  Le  poète  a  fait 
passer  dans  notre  langue  les  fortes  images  de 
VOrestie,  et  toutes  les  personnes  versées  dans 
la  connaissance  des  œuvres  du  génie  grec  ont 
apprécié  son  oeuvre  consciencieuse  et  son  in- 
telligence des  beautés  de  l'original.  Mais  une 
traduction  aussi  littérale,  sans  un  mélange 
des  pensées  que  d'autres  civilisations  ont  ac- 
cumulées dans  les  âmes  et  des  sentiments 
qu'un  développement  plus  complet  a  mis  dans 
les  cœurs,  ne  pouvait  longtemps  captiver  le 
public.  Au  point  de  vue  esthétique,  je  crois 
que  le  système  suivi  par  nos  anciens  auteurs 
dramatiques  valait  mieux  :  Corneille,  Racine, 
Crébillon,  Voltaire,  Lebrun  et  aussi  Shak- 
speare,  Métastase,  Alfieri.  Je  doute  qu'Auguste 
et  les  Horaces  aient  eu  les  grandes  pensées 
que  leur  a  prêtées  Corneille. 

Je  sais  que,  bien  différente  de  la  Phèdre  de 
Racine,  la  Phèdre  antique  était  loin  d'avoir 
une  conscience  aussi  troublée  et  une  telle  hor- 
reur d'elle-même  ;  qu'importe  1  si  l'art  dra- 
matique s'enrichit  de  chefs-d'œuvre  nouveaux 
et  si  les  types  anciens  s'embellissent  ou  s'a- 
grandissent, deviennent  plus  intéressants  en 
se  transformant.  Cela  n'empêche  en  aucune 
façon  de  lire  les  tragédies  grecques  dans  l'o- 
riginal ou  dans  une  traduction  littérale. 

La  musique  que  M.  Massenet  a  écrite  pour 
cette  tragédie  se  compose  d'une  introduction, 
de  deux  intermèdes  et  d'un  mélodrame.  On 


n'y  a  employé  que  des  instruments  à  cordes, 
sauf  dans  l'introduction,  où  on  entend  quel- 
ques accords  de  trombones.  Je  ne  parle  pas 
des  timbales  et  du  tam-tam.  Le  premier 
morceau  a  un  caractère  de  tristesse  soutenu. 
La  succession  d'accords  un  peu  vagues  et 
dans  des  tonalités  indécises  trouvait  ici  sa 
place  beaucoup  mieux  que  dans  le  cours  d'une 
œuvre  essentiellement  lyrique.  L'auteur  a 
déployé  dans  l'espèce  de  déchaînement  des 
éléments  et  des  passions  violentes  qu'il  a  voulu 
exprimer  les  ressources  d'une  science  d'orches- 
tration consommée.  Il  y  a  employé  les  gam- 
mes stridentes  des  violons  et  les  effets  variés 
du  rhythme.  L'un  des  intermèdes  offre  une 
cantilène  dont  la  mélodie  n'a  rien  de  bien 
original ,  sur  un  accompagnement  d'an  sol 
passo  dont  l'effet  est  excellent.  Cette  forme 
d'accompagnement  persistant  a  un  peu  passé 
de  mode  ;  Méhul  et  Sacchini  en  ont  usé  et 
peut-être  abusé  ;  mais  il  donne  de  l'ampleur  à 
une  composition,  et  ce  procédé  convenait  à' 
un  sujet  antique,  dont  les  décorations  mêmes 
ont  une  harmonie  calme  et  majestueuse. 
J'aime  beaucoup  moins  le  morceau  exécuté 
pendant  qu'Electre  va  pleurer  sur  le  tombeau 
de  son  père  Agamemnon  ;  il  manque  de  ca- 
ractère. Pour  bien  accompagner  ces  théories 
de  jeunes  filles  qui  s'avancent  enS  cortège 
avec  des  lyres  et  des  coupes  d'or,  il  aurait 
fallu  une  sorte  de  marche  funèbre  sans  du- 
reté, gracieuse  sans  mollesse,  sur  un  rhythme 
lent.  Il  m'a  semblé  voir  un  des  admirables 
paysages  de  Poussin  :  le  péristyle  d'un  tem- 
ple ou  d'un  palais  à  gauche  ;  à  droite,  des  ro- 
chers presque  inaccessibles;  au  fond,  les  mon- 
tagnes de  l'Argolide  formant  trois  plans  jus- 
qu'à l'horizon ,  et  au  pied  de  la  première  col- 
line le  tertre  sous  lequel  gît  le  corps  du 
Roi  des  rois,  entouré  des  jeunes  Grecques 
la  tête  ceinte  d'une  couronne  de  fleurs.  Le 
mélodrame,  pendant  lequel  Electre  se  plaint 
des  malheurs  de  sa  famille  et  gémit  sur  le 
sort  de  son  père  et  de  son  frère,  est  pa- 
thétique ;  c'est  un  récit  de  violoncelle  avec 
sourdine,  dans  lequel,  par  deux  fois,  une 
gamme  chromatique  descendante  produit  un 
effet  d'expression  douloureuse  bien  en  situa- 
tion. En  résumé,  la  musique  tient  sa  place 
honorablement  dans  l'œuvre  dramatique  si 
distinguée  de  M.  Leconte  de  Lisle.  Quant  à 
lutter  de  puissance  et  d'intérêt  avec  la  tragé- 
die du  vieil  Eschyle,  il  n'y  fallait  pas  penser. 
Gluck  lui-même  s'y  serait  montré  inférieur, 
quoiqu'il  ait  écrit  les  deux  Iphigénie  et 
YAlceste,  et  l'Orphée.  Le  bailli  du  Rollet  avait 
passé  par  là  et  aplani  les  obstacles.  Pourquoi 


ERME 


ERMO 


399 


cette  défaillance  en  présence  de  l'original? 
parce  que  notre  système  musical  ne  saurait 
se  prêter  à  ces  idées  simples  et  fortes,  d'une 
grandeur,  d'une  passion  si  réelles  et  si  extra- 
ordinaires à  la  fois,  que  nos  rythmes  et  nos 
formules  modernes  contrasteraient  trop  avec 
elles.  Je  crois  que  la  mélopée  liturgique  du 
moyen  âge  et  les  harmonies  des  Morales  et 
des  Palestrina  s'en  rapprocheraient  davan- 
tage. Il  n'est  pas  si  facile  d'exprimer  dans 
l'art  des  sons  ces  quatre  choses  qui  forment 
la  trame  de  YOrestie  :  la  terreur,  la  pitié,  la 
fatalité  et  la  crainte  des  dieux. 

Les  Erinnyes  ont  reparu  à  l'Opéra-National- 
Lyrique  le  15  mai  1876  avec  une  musique 
beaucoup  plus  développée  et  des  chœurs. 
M.  Massenet  a  ajouté  des  morceaux  et  une 
instrumentation  nouvelle,  des  clarinettes,  des 
hautbois,  des  trompettes,  des  flûtes,  des 
harpes  ;  il  a  introduit  sa  danse  des  Saturnales 
dans  un  ballet  peu  à  sa  place  dans  YOrestie. 
L'effet  de  la  tragédie  a  été  beaucoup  plus 
grand  et  plus  réellement  artistique  à  l'Odéon 
aveclesmoyens  restreints  d'une  orchestration 
sobre  ;  au  Théâtre-Lyrique,  la  musique  devient 
la  partie  principale  de  l'œuvre  qu'elle  affaiblit 
en  perdant  elle-même  son  caractère.  Joué  par 
Taillade,  Laute,  Sicard,  Mme  Marie  Laurent, 
MUes  Régnard,  Broisat,  Defresne  et  Volsy. 

ERISMENA ,  opéra  italien ,  musique  de 
Cavalli,  représenté  à  Venise  en  1655. 

ERISMONDA,  opéra  italien,  musique  de 
Tosi,  représenté  au  théâtre  Formagliari,  de 
Bologne,  en  1681. 

ERITREA,  opéra  italien,  musique  de  Ca- 
valli, représenté  à  Venise  en  1652. 

ÉRIXÈNE  OU  L'AMOUR  ENFANT,  opéra 
en  un  acte,  paroles  de  Voisenon,  musique  de 
Désaugiers,  représenté  par  l'Académie  royale 
de  musique  le  24  septembre  nso;  n'eut  au- 
cun succès. 

ERMELINDA,  opéra  italien,  musique  de 
Galuppi,  représenté  à  Venise  en  1752. 

ERMELINDA,  REGINA  DI  LONGOSARDI, 

opéra  italien,  musique  de  Sartorio,  repré- 
senté à  Venise  en  1670. 

*  ERMELINDA,  opéra  sérieux,  musique  de 
Battista,  représenté  à  Naples  vers  1855. 

ERMENEGILDA ,  opéra  italien ,  musique 
de  Porpora,  représenté  à  Naples  en  1729. 

*  ermengarda,  drame  lyrique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Pietro  Martini,  musique 
de  M.  Auguste  Azzali,  représenté  au  théâtre 


Andreani  de  Mantoue  le  27  novembre  1886. 

ERMINGARDA,  opéra  italien,  musique  de 
Sanelli,  représenté  à  Milan  en  1845. 

ERMINGARDA,  opéra  italien,  musique  de 
Buzzi ,  représenté  au  Grand -Théâtre  de 
Trieste  en  1855. 

ERMINGARDA,  opéra  italien ,  musique  de 
Albinoni,  représenté  à  Rome  en  1723. 

ERMINIA,  opéra  italien,  musique  de  Buo- 
noncini,  représenté  à  Londres  en  1723. 

ERMINIA,  opéra  italien,  musique  de  Gan- 
dini,  représenté  à  Modène  vers  1725. 

ERMINIA  SOL  GIORDANO,  opéra  italien, 
musique  de  Rossi  (  Michel-Ange  )  ,  repré- 
senté à  Rome,  dans  une  société  d'amateurs, 
en  1625. 

ERMIONE,  opéra,  musique  de  Bernabei 
(Antoine),  représenté  à  Munich  le  il  juillet 
1680. 

ERMIONE,  opéra  italien,  musique  de  Gia- 
nettini,  représenté  à  Venise  en  1695. 

ERMIONE,  opéra  de  Rossini,  représenté 
sur  le  théâtre  de  San-Carlo,  à  Naples,  pen- 
dant le  carême  de  1819.  C'est  le  vingt-cin- 
quième opéra  du  compositeur,  par  ordre  de 
date.  Il  n'a  pas  été  représenté  à  Paris  ;  mais 
Rubini  chantait  la  cavatine  d'Ermione  dans 
la  Donna  del  Lago. 

ERMIT  AUP  TORMENTERA  (der)  [l'Er- 
mite de  Tormentera],  opéra  allemand,  musi- 
que de  Heinz,  représenté  à  Waldenburg  vers 
la  fin  du  xvme  siècle. 

ERMIT  ACE  DES  PYRÉNÉES  (i/),  opéra- 
oomique  en  un  acte,  paroles  de  René  Périn, 
musique  de  Arquier,  représenté  sur  le  théâ- 
tre des  Jeunes- Artistes  le  4  mars  1805. 

ermite  (i/),  petit  opéra  allemand,  musi- 
que de  Weissflog,  représenté  à  Vienne  vers 
1771. 

ermite  (l'),  opéra-comique,  musique  de 
Weigl,  représenté  vers  1823. 

ERMITE  (l'),  opéra  allemand,  musique  de 
Ulrich,  représenté  à  Weimar  en  1841. 

*  ERMITE  (l'),  «  pièce  lyrique  »  en  un  acte, 
poème  de  M.  Durocher,  musique  de  M.  E.-F. 
Le  Tourneux,  représentée  au  Théâtre-Mon- 
dain, pour  son  inauguration,  le  29  mars  1895. 

ermo  DI  SENLOPH  (l')  ,  opéra  italien, 
musique  de  L.  Orsini,  représenté  au  théâtre 
Nuovo,  à  Naples,  dans  l'automne  de  1834. 


400 


ERNE 


ERO 


ernani,  opéra  séria  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Rossi ,  musique  de  Gabussi ,  repré- 
senté sur  le  Théâtre-Italien,  de  Paris,  le 
25  novembre  1834.  Nous  mentionnerons  l'air 
chanté  par  Rubini  :  Di  ripente  per  me  il  cielo  ; 
l'air  :  VOra  estrema  per  te  suona,  et  la  cava- 
tine  :  Vedete  in  me  la  vittimat 

ERNANI,  opéra  italien,  musique  de  Verdi, 
représenté  à  Venise  en  mars  1844,  et  à  Paris, 
le  6  janvier  1846,  sous  le  titre  de  il  Pro- 
scritto  (Voyez  ce  mot).  Cet  ouvrage  a  été 
joué  plus  tard  sous  le  nom  primitif.  Le  grand 
septuor  0  sommo  Carlo  est  une  des  meilleures 
pages  que  le  compositeur  ait  écrites. 

ERNANI,  opéra  italien ,  musique  de  Maz- 
zucato,  représenté  à  Gênes  en  1844. 

*  ERNANI  IN  CONTUMAGIA,  drame  lyri- 
que, musique  d'Antonio  Laudamo,  représenté 
à  Messine  en  1849. 

ERNELINDA ,  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  de  Vinci,  représenté  à  Florence  et  à 
Naples  en  1726. 

ERNELINDA ,  opéra  italien,  musique  de 
Battista,  représenté  sur  le  théâtre  Nuovo,  à 
Naples,  en  1851.  Cet  ouvrage  a  été  chanté  par 
M.  et  Mme  Evrard,  élèves  du  Conservatoire 
de  Paris. 

ERNELINDE,    PRINCESSE   DE  NORVÈGE, 

opéra  en  trois  actes,  paroles  de  Poinsinet, 
musique  de  Philidor  (Danican),  représenté  à 
l'Académie  royale  de  musique  le  29  novembre 
1767.  Le  sujet  est  imité  d'un  livret  italien  in- 
titulé Ricimero,  mis  en  musique  par  Pergo- 
lèse  et  Jomelli.  Le  poème  a  paru  chargé  d'in- 
cidents et  dénué  d'intérêt.  La  partition  est 
une  des  meilleures  qu'ait  composées  Philidor. 
Elle  renferme  des  chœurs  très  beaux,  no- 
tamment celui-ci  :  Jurons  sur  nos  glaives  saw- 
glants.  L'air  :  Né  dans  un  camp,  était  chanté 
avec  succès  par  Larrivée,  ce  qui  prouve  qu'à 
cette  époque  on  écrivait  très  haut  pour  les 
voix  de  basse,  même  en  tenant  compte  de 
l'élévation  du  diapason,  car  l'air  de  Ricimer 
monte  jusqu'au  sol.  Le  duo  d'introduction  : 
Quoi!  vous  m'abandonnes,  mon  père!  mérite 
encore  d'être  signalé.  Les  autres  rôles  furent 
joués  par  Legros,  Gélin  et  Mme  Larrivée.  Ves- 
tris,  Gardel  et  Mlle  Guimard  se  distinguè- 
rent dans  le  ballet. 

Cet  ouvrage  extrêmement  remarquable  fut 
repris  deux  ans  après  son  apparition,  le  24jan- 
vier  1769,  sous  le  nouveau  titre  de  Sandomir, 
prince  de  Danemark.  La  faiblesse  du  poème 
nuisait  pourtant  à  la  musique,  dont  on  appré- 


ciait lès  beautés  sans  que  l'ensemble  de  l'ou- 
vrage satisfît  les  spectateurs.  Sedaine  se  mit 
de  la  partie,  étendit  l'ouvrage  en  le  portant 
de  trois  actes  à  cinq,  Philidor  remania  de 
nouveau  et  compléta  sa  partition,  et  Erne- 
linde,  reprenant  son  premier  titre,  parut  sous 
cette  nouvelle  forme  à  Versailles,  devant  la 
cour,  le  il  décembre  1773,  et  à  l'Opéra  le 
8  juillet  1777.  Cette  fois,  le  succès  fut  complet, 
et  le  public  rendit  pleine  justice  au  style 
mâle  et  à  la  haute  valeur  de  l'œuvre  de  Phi- 
lidor. 

ERNEST,  COMTE  DE   GLEICHEN,  opéra- 

comique,  musique  de  Volkert,  représenté  à 
Leopoldstadt  en  1815. 

ERNESTA  E  CARLINO,  drame,  musique 
de  Capotorti,  représenté  au  théâtre  des  Fio- 
rentini,  à  Naples,  en  1815. 

ERNESTINE ,  opéra  ,  livret  de  Choderlos 
de  Laclos,  musique  de  Saint-Georges,  repré- 
senté à  la  Comédie -Italienne  le  19  juillet 
1777. 

*  ERNESTO,  DUCA  DI  SICILIA,  opéra  sé- 
rieux italien,  musique  de  G.  Piqué,  composi- 
teur espagnol,  représenté  au  Théâtre-Princi- 
pal de  Barcelone  le  14  novembre  1S44.  Cet 
ouvrage  avait  pour  interprètes  Verger,  Su- 
perchi,  Astort,  Novello,  Emilia  Goggi  et  Ma- 
rietta  Zambelli. 

ERNESTO  E  GIAC1NTA,  opéra-bouffe,  mu- 
sique de  Bénédict,  représenté  à  Naples  en 
1829. 

ERNESTO  E  PALMIRA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  P.-C.  Guglielmi,  représenté  en  Ita- 
lie vers  1814. 

*  ernesto  E  ZELINDA,  opéra  sérieux, 
paroles  de  Giovanni  Schmidt,  musique  de 
Pagliani-Gagliardi,  représenté  sur  le  tnéàtre 
du  Fondo,  de  Naples,  en  1832. 

ERO  E  LEANDRO ,  opéra  italien ,  musique 
de  Paër,  représenté  à  Naples  en  1795. 

ERO  E  LEANDRO  ,  opéra  italien,  musique 
de  Raimondi ,  représenté  à  Gênes  vers  1809. 

ERO  E  LEANDRO ,  opéra  séria ,  livret  de 
Boito,  musique  de  G.  Bottesini,  représenté  au 
théâtre  Royal  de  Turin  le  il  janvier  1879; 
chanté  par  Barbacini,  Roveri,  M^e  Bruschi- 
Chiatti.  Cet  ouvrage  a  obtenu  beaucoup  de 
succès.  On  a  surtout  applaudi,  dans  le  troi- 
sième acte,  la  scène  dramatique,  chantée  par 
Ero  :  Splendil  erma  facella. 


EROE 


EROS 


401 


ERO  I  LEANDER,  scène  lyrique  polonaise, 
musique  de  Kurpinski,  représentée  à  Varso- 
vie en  1816. 

EROBERUNG  VON    GRANADA    (die)    [la 

Conquête  de  Grenade],  opéra  allemand,  musi- 
que de  Netzer ,  représenté  en  Allemagne  en 

1844. 

ERODE  ossia  MARIANNA,  opéra  italien, 
musique  de  Mercadante  ,  représenté  à  Gênes 
en  1835. 

EROE  CINESE  (l'),  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Bono,  représenté 
à  Vienne  en  1752.  Cette  œuvre  dramatique 
du  célèbre  poète  lyrique  a  obtenu  un  im- 
mense succès,  et  a  été  mise  en  musique  par 
plusieurs  maîtres  illustres. 

Il  y  a  dans  cet  opéra  cinq  personnages,  qui 
sont  :  Leango,  régent  de  l'empire  de  la 
Chine  ;  Siveno,  fils  supposé  de  Leago,  amant 
de  Lisinga  ;  Lisinga,  princesse  tartare,  pri- 
sonnière des  Chinois,  amante  de  Siveno  ;  Ula- 
nia,  sœur  de  la  précédente,  amante  de  Min- 
teo  ;  Minteo,  mandarin  chargé  du  comman- 
dement de  l'armée,  amant  d'Ulania  et  ami  de 
Siveno.  On  y  remarque  les  morceaux  sui- 
vants :  airs  chantés  par  Leango  :  Nel  cam- 
min  di  nostra  vita;  Perdona  l'affetto  ;  Re  non 
sei,  ma  senza  regno ;  Ah  sia  de'  giorni  met; 
airs  chantés  par  Lisinga  :  Da  quel  semblante 
appresi;  Agitata  per  troppo  contenta;  Se  fra 
catene  il  core;  In  mezzo  a  tanti  affama;  Fra 
quante  vicende;  airs  chantés  par  Ulania  :  Io 
del  tuo  cor  non  voglio  ;  Quando  il  mar  bian- 
cheggia,  e  freme  ;  Se  per  tutti  ordine  amore; 
airs  chantés  par  Siveno  :  Ah  se  in  ciel  béni- 
gne stelle  ;  Il  mio  dolore  vedete;  frena  le 
belle  lagrime;  airs  chantés  par  Minteo  :  Il 
padre  mio  tu  sei;  Oh  quanto  mai  son  belle  ; 
Avran  le  serpi,  o  car  a;  enfin  le  chœur  final  : 
Sara  nota  al  mondo  intero,  dans  lequel  on  cé- 
lèbre la  loyauté  chevaleresque  du  héros  chi- 
nois. 

EROE  CINESE  (l')  ,  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Perez,  représenté 
à  Lisbonne  en  1753. 

EROE  CINESE  (i/),  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Gluck,  représenté 
à  Schœnbrunn  en  1754. 

EROE  CINESE  (l'),  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Rauzzini,  repré- 
senté à  Munich  en  1770. 

EROE  CINESE  (l'),  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Sacchini,  repré- 
senté à  Munich  en  1771. 


EROE  CINESE  (i/),  opéra  italien ,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Majo,  représenté 
à  Naples  en  1771. 

EROE  CINESE  (i/),  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Cimarosa,  repré- 
senté au  théâtre  Saint-Charles  pour  le  jour 
de  la  naissance  de  la  reine  Marie-Caroline 
d'Autriche,  le  13  août  1783. 

EROE  cinesb  (l'),  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Portogallo,  repré- 
senté à  Turin  en  1788. 

EROE  CINESE  (l'),  opéra  italien,  paroles 
de  Métastase,  musique  de  Checchi,  représenté 
à  Livourne  vers  1810. 

*  EROE  delle  ASTURIE  (i/),  opéra  sé- 
rieux, musique  de  Domenico  Lucilla,  repré- 
senté à  Reggio  en  1862. 

EROE  DELL'INDIE  (l'),  opéra  italien,  mu- 
sique de  J.-S.  Mayer  ,  représenté  au  théâtre 
de  Plaisance  en  1804. 

EROE  DI  LANCASTRO  (i/),  opéra  italien, 
musique  de  J.  Niccolini,  représenté  en  Italie- 
vers  1817. 

EROE  DI  LANCASTRO  (l'),  opéra  sérieux 
en  deux  actes ,  musique  du  comte  de  West- 
moreland,  représenté  par  les  élèves  de  l'Aca- 
démie royale  de  musique  au  théâtre  de  Hay- 
market  en  1826. 

EROE  SCOZZESE  (i/),  opéra  italien,  musi- 
que de  J.  Pacini,  représenté  en  Italie  en  1818. 

EROINA  DE  MESSICO  OSSia  IL  FER- 
NANDO CORTEZ  (l'),  opéra  Italien,  musique 
de  Ricci  (Louis),  ei  de  son  frère  Frédéric,  re- 
présenté à  Rome ,  au  théâtre  Tordinone ,  le 
9  février  1830. 

EROINA  DI  RAAB  (i/) ,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Ferrari  (Jacques-Godefroi) ,  repré- 
senté à  Londres  vers  1799. 

EROISMO  Di  scipione  (i/),  opéra  italien, 
musique  de  Perez ,  repr.  à  Palerme  en  1741. 

EROISMO  IN  AMORE  (l')  ,  opéra  italien , 
musique  de  Paër,  représenté  à  Milan  en  1816. 

EROISMO  RIDICOLO  (l'),  opéra  italien,, 
musique  de  Spontini,  repr^  à  Rome  en  1797. 

EROS,  opéra-comique  en  un  acte  et  en  vers, 
livret  de  MM.  J.  Goujon  et  Daniel,  musique 
de  M.  A.  Boucquin,  représenté  au  théâtre  du 
Cirque,  à  Rouen,  le  19  février  1878. 

*  EROS,  opéra-comique,  musique  de  M.  Fré- 

26 


402 


ÉROS 


ERRE 


déric  Le  Rey,  représenté  à  Rouen,  sur  le 
théâtre  des  Arts,  en  décembre  1888. 

*  EROS,  fantaisie  lyrique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  MM.  Jules  Noriac,  Ad.  Jaime  et 
Maurice  Bouchor,  musique  de  M.  Paul  Vi- 
dal, représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
22  avril  1892. 

*  EROS,  opéra  en  quatre  actes,  livret  de 
Mme  Gemma  Bellincioni  mis  en  vers  par 
M.  Enrico  Golisciani,  musique  posthume  de 
Niccolo  Massa,  représenté  à  Florence,  sur  le 
théâtre  Pagliano,  le  21  mai  1895.  Interprè- 
tes :  M^es  Gemma  Bellincioni  et  Franchini, 
MM,  Rosati,  Foggi,  Galli  et  Checchi. 

EROSINE ,  opéra-comique ,  musique  de 
Berton,  paroles  de  Moncrif,  représenté  en 
1768. 

EROSTRATE,  opéra  en  deux  actes,  paroles 
de  Méry  et  Pacini,  traduction  allemande  de 
Draxler  et  Pasqué,  musique  de  E.  Reyer, 
représenté  pour  la  première  fois  sur  le  théâtre 
de  Bade,  le  21  août  1852,  et  à  l'Opéra  de  Paris 
le  16  octobre  1871.  La  fable  plus  que  l'histoire 
a  fourni  les  incidents  du  livret.  Erostrate 
essaye  vainement  de  se  faire  aimer  de  la  belle 
Athénaïs  :  les  plus  riches  présents,  les  solli- 
citations de  sa  suivante  Rhodina  sont  sans 
effet  sur  le  cœur  de  Faîtière  courtisane.  C'est 
au  sculpteur  Scopas  qu'elle  a  promis  son 
amour,  parce  que  celui-ci,  par  un  chef-d'œuvre 
de  son  art,  vient  de  la  rendre  immortelle.  Il  a 
modelé  une  statue  de  Vénus  d'après  sa  maî- 
tresse :  c'est  la  Vénus  dite  «  de  Milo.  »  Mais  la 
chaste  Diane,  ennemie  des  plaisirs,  ne  peut 
supporter  dans  Ephèse,  la  ville  qui  lui  est 
consacrée,  une  statue  érigée  à  sa  rivale.  La 
foudre  éclate  et  la  Vénus  de  Milo  perd  ses 
deux  bras.  On  comprend  le  désespoir  de  l'ar- 
tiste qui  retrouve  son  œuvre  ainsi  mutilée. 
Athénaïs  est  plus  irritée  encore  de  l'affront 
qui  atteint  la  reproduction  de  ses  charmes; 
elle  somme  son  amant  d'user  de  représailles 
en  brisant  la  statue  de  Diane.  A  la  pensée 
d'un  pareil  sacrilège,  Scopas  se  trouble,  il 
refuse.  Sa  maîtresse  alors  le  maudit  et  le 
chasse  de  sa  présence.  C'est  maintenant  au 
tour  d'Érostrate  à  triompher.  Pour  posséder 
Athénaïs,  il  n'est  rien  qu'il  ne  fasse,  et  il  ne 
craint  pas  d'incendier  le  temple  de  la  déesse. 
Cependant  le  peuple  furieux  réclame  la  mort 
des  coupables.  Scopas  essaye  encore  de  sauver 
Athénaïs,  mais  celle-ci  résiste  à  ses  instances 
et  préfère  s'abîmer  dans  les  flammes  avec 
celui  qui  par  son  audace  a  su  conquérir  son 
amour. 


La  partition,  quoique  inférieure  en  mérite 
à  celle  de  la  Statue  du  même  auteur ,  offre 
des  morceaux  intéressants.  Dans  le  premier 
acte  ,  on  remarque  le  chœur  des  suivantes  : 
Sur  7ios  luths  d'Ionie,  fort  simple  et  d'un 
gracieux  effet  ;  le  duo  amoroso  entre  Athé- 
naïs et  Scopas  :  Oui,  nous  irons  à  Mytilène, 
auquel  on  pourrait  reprocher  une  langueur 
un  peu  morbide,  et  les  couplets  de  Scopas  : 

O  Vénus  la  blonde. 
Qui  sortis  de  l'onde 
Pour  charmer  le  monde 
Et  sourire  aux  dieux. 

Après  un  assez  long  mélodrame ,  le  duo  et  le 
chœur  qui  servent  de  finale  ont  seuls  le  ca- 
ractère dramatique.  Le  reste  porte  l'em- 
preinte de  la  voluptueuse  langueur  qui  règne 
dans  ce  livret  mythologique.  Au  deuxième 
acte,  l'air  d'Erostrate  (rôle  de  basse)  :  le  \ 
Dieu  Plutus  à  ma  naissance,  a  de  l'originalité 
et  de  l'énergie.  Le  plus  beau  morceau  de  la 
partition  est,  à  notre  avis,  le  duo  scénique  : 
la  foudre  a  brisé  ma  statue ,  entre  Athénaïs 
et  Scopas.  L'accent  dramatique  y  domine  avec 
force,  et  la  mélodie  n'y  fait  pas  défaut.  On 
voit  que  M.  Reyer  subit  l'influence  des  théo- 
ries nouvelles  bruyamment  préconisées  en 
Allemagne  par  M.  Wagner,  et  inaugurées  en 
France,  avec  un  bien  grand  mérite  person- 
nel, par  M.  Berlioz,  il  y  a  plus  de  trente  ans. 
Plusieurs  morceaux  auxquels  M.  Reyer  donne 
les  noms  consacrés  par  la  tradition  de  cou- 
plets, duettinos,  trios,  ne  sont  souvent  que 
des  récitatifs,  des  motifs  très  courts,  privés 
des  développements  ordinaires  qui  les  clas- 
sent dans  la  nomenclature  des  diverses  com- 
positions. Néanmoins ,  quoi  qu'il  fasse , 
M.  Reyer  est  mélodiste,  et  lorsque  le  cau- 
chemar wagnérien  aura  passé  comme  un 
mauvais  rêve,  on  peut  attendre  des  œuvres 
remarquables  de  son  imagination  et  de  son 
talent. 

erostrate,  opéra,  musique  de  Fr.  Ha- 
lévy,  ouvrage  posthume  et  inédit. 

ERREUR  D'UN  MOMENT  (l)  OU  LA  SUITE 
DE  JULIE,  comédie  en  un  acte,  mêlée 
d'ariettes,  paroles  de  Monvel,  musique  de 
Dezède,  représentée  à  la  Comédie-Italienne 
le  14  juin  1773. 

*  erreur  suisse  (i/),  opéra-comique,  pa- 
roles de  M.  Meyer,  musique  de  M.  Girard, 
représenté  en  mai  1895  à  Passy  (Paris),  dans 
un  hôtel  particulier,  par  Mlle  Laisné,  MM.  Fu- 
gère,  Carbonne  et  Artus,  tous  artistes  du 
théâtre  de  l'Opéra-Comique. 


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errore  amoroso  (l')  ,  opéra  italien 
musique  de  Jomelli,  repr.  à  Naples  en  1737. 

*ERSILIA,  opéra,  musique  de  M.  Cesare 
Pascucci,  représenté  à  l'Alhambra  de  Rome, 
en  1832. 

ERSTE  FALTE  (die)  [la  Première  ride], 
opéra-comique  allemand  en  un  acte,  musi- 
que de  Leschetitzky ,  représenté  au  théâtre 
allemand,  à  Prague,  le  9  octobre  1867.  Cet 
ouvrage  est  à  quatre  personnages. 

ERSTE  TON  (der)  [le  Premier  son] ,  drame 
lyrique  allemand,  musique  de  Weber,  repré- 
senté à  Stuttgard  vers  1808. 

ERTEKRANZ  (der)  [la  Couronne  de  la  mois- 
son], opéra  allemand,  musique  de  J.-A.  Hil- 
ler,  représenté  en  Allemagne  vers  1758. 

ERWIN  ET  ELMIRE,  opéra-comique  alle- 
mand en  deux  actes,  paroles  de  Gœthe,  mu- 
sique de  Scfrweitzer,  représenté  à  Stuttgard 
vers  1780. 

ERWIN  ET  ELMIRE,  opéra,  musique  de 
André,  représenté  vers  1764. 

ERWIN  ET  ELMIRE,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Stegmann ,  représenté  à  Hambourg 
en  1780. 

ERWIN  ET  ELMIRE,  musique  de  Agt'he, 
représenté  en  Allemagne  vers  1789. 

ERWIN  ET  ELMIRE,  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  Gœthe,  musique  de  Bergt,  repré- 
senté vers  1840. 

erwin  UND  ELMIRE ,  opéra  allemand, 
musique  de  Anne -Amélie,  femme  du  duc 
Charles  de  Saxe-Weimar,  fille  du  duc  Charles 
de  Brunswick,  représenté  à  Weimar  en  1776. 

ESALTAZIONE    DI    MARDOCHEO    (i/), 

opéra  italien  ,  musique  de  Raimondi,  repré- 
senté à  Naples  vers  1817. 

*  ESCADRON  VOLANT  DE  LA  REINE  (L1), 

opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de 
MM.  Ad.  d'Ennery  et  Jules  Brésil,  musique 
d'Henri  Litolff,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  n  décembre  1888.  On  sait  que  Catherine 
de  Médicis  avait  toujours  auprès  d'elle  tout 
un  petit  groupe  déjeunes  filles  de  haute  no- 
blesse, qu'elle  mettait  volontiers,  sans  qu'elles 
en  eussent  conscience,  au  service  de  sa  poli- 
tique cauteleuse  et  de  sa  ténébreuse  diplo- 
matie. C'est  ce  qu'on  appelait  «  l'escadron 
volant  de  la  reine  »  et  ce  qui  a  donné  nais- 
sance à  la  pièce  qui  porte  ce  titre.  Le  mal- 
heur est  que  cette  pièce  n'offre  ni  saveur,  ni 


action,  ni  intérêt,  si  bien  qu'elle  resta  pen- 
dant près  de  vingt  ans  dans  les  cartons  de  la 
direction  de  FOpéra-Comique,  et  que  c'est  de 
guerre  lasse  qu'un  beau  jour  enfin  on  se  dé- 
cida à  la  monter.  Ce  livret  mal  venu  trans- 
porte le  spectateur  à  Saint-Germain,  à  l'épo- 
que de  la  minorité  de  Charles  IX  et  de  la 
toute-puissance  de  Catherine  de  Médicis.  11 
s'agit,  bien  entendu,  d'une  conspiration  our- 
die par  les  Guise  pour  enlever  le  jeune  roi  et 
le  soustraire  ainsi  à  l'influence  de  la  reine- 
mère.  Celle-ci,  qui  a  vent  de  la  chose,  lance 
son  «  escadron  volant  »  sur  la  trace  des  con- 
spirateurs, et  parvient  ainsi  à  être  complète- 
ment informée  de  leur  projet  et  à  le  faire 
échouer.  Il  va  sans  dire  qu'une  histoire  d"a- 
mour  est  greffée  sur  ce  fond  pseudo-histo- 
rique, et  que  tout  se  termine  d'ailleurs  de  la 
façon  la  plus  bénigne.  La  musique  valait 
assurément  mieux  que  ce  poème  traité  de 
façon  enfantine,  bien  qu'elle-même  ne  fût  pas 
de  qualité  supérieure;  l'inspiration  n'en  était 
ni  bien  neuve  ni  très  abondante,  mais  on 
y  retrouvait  du  moins  la  main  habile  et  la 
grande  expérience  de  cet  artiste  de  race  qui 
avait  nom  Henri  Litolff,  dont  la  renommée 
n'a  pas  à  souffrir  d'un  échec  dû  surtout  à  ses 
collaborateurs.  L'Escadron  volant  de  la  reine 
était  joué  par  Mmes  Vaillant-Couturier,  Che- 
valier, Pierron,  Degrandi,  Bréan  et  MM.  Du- 
puy,  Fugère  et  Soulacroix. 

*ESCAVAZIONE  DEL  TESORO  (l')  (la  Dé- 
couverte du  trésor),  petit  opéra-bouffe,  musi- 
que de  Jean  Pacini,  représenté  à  Pise  en  1814. 
C'était  la  seconde  production  scénique  de  ce 
compositeur  si  prodigieusement  fécond,  alors 
à  peine  âgé  de  dix-sept  ans.  Lui-même  dit 
dans  ses  Mémoires,  tout  en  en  constatant 
l'heureuse  réussite,  que  sa  partition  valait 
mieux  au  point  de  vue  de  la  forme  et  de  la 
correction  qu'en  raison  de  son  mérite  réel.  Il 
ajoute  qu'elle  ne  lui  rapporta  que  la  modique 
somme  de  cinquante  francs,  fruit  de  la  troi- 
sième représentation,  donnée  à  son  bénéfice. 

*ESCENAS  EN  CHAMBERI,  zarzuela  en 
un  acte,  paroles  de  José  Olona,  musique  de 
Barbieri,  Gaztambide,  Hernando  et  Oudrid, 
représentée  au  théâtre  des  Variétés,  de  Ma- 
drid, le  19  novembre  1850. 

*  ESCLARMONDE,  «  opéra  romanesque  »  en 
quatre  actes  et  huit  tableaux,  dont  un  prolo- 
gue et  un  épilogue,  poème  de  MM.  Alfred 
Blau  et  Louis  de  Gramont,  musique  de 
M.  J.  Massenet,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
que  le  15  mai  1889.  —  Esclarmonde!  un  joli 
nom,  plein  de  douceur  et  d'harmonie,  à  la 


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sonorité  tendre  et  pénétrante,  à  la  couleur 
vague  et  Monde  des  jeunes  épis  mûrissant 
au  soleil  !  Il  semble  que  ce  nom,  qui  à  lui 
seul  est  une  trouvaille,  engendre  à  la  fois  la 
poésie,  l'amour  et  la  mélancolie.  Et,  de  fait, 
il  y  a  un  peu  de  tout  cela  dans  le  livret  de 
MM.  Blau  et  de  Gramont;  on  regrette  seule- 
ment qu'ils  n'y  aient  pas  joint  un  peu  plus  de 
nouveauté,  et  que  leur  imagination,  portée 
surtout  du  côté  de  la  matérialisation  scéni- 
que,  n'ait  pas  fait  une  plus  grande  dépense 
d'invention  en  ce  qui  concerne  la  portée  pas- 
sionnelle de  l'œuvre,  la  peinture  des  carac- 
tères, et  aussi  l'enchaînement  naturel  et  lo- 
gique des  événements.  L'idée  première  de 
leur  opéra  n'est  d'ailleurs  que  la  contre-par- 
tie de  celle  qui  forme  le  fond  du  Lohengrin  de 
Richard  Wagner,  et  Esclarmonde  n'est  autre 
chose  qu'un  Lohengrin  féminin.  La  situation 
des  deux  amants  est  simplement  retournée. 
Seulement,  moins  cruels  que  le  maître  alle- 
mand, les  auteurs  ont  voulu  finalement  les 
réunir  et,  au  lieu  de  faire  mourir  l'un  d'eux, 
ont  arrangé  les  choses  de  façon  à  leur  accor- 
der et  à  leur  permettre  une  félicité  éternelle. 

Le  prologue  transporte  le  spectateur  à  By- 
zance,  où  l'empereur  Phorcas  explique  au 
peuple  assemblé  que,  pour  avoir  voulu  péné- 
trer trop  profondément  les  mystères  de  la 
magie,  le  ciel  l'oblige  à  renoncer  à  son  trône 
en  faveur  de  sa  fille  Esclarmonde.  Il  se  reti- 
rera dans  une  solitude  profonde,  pendant  que 
celle-ci  héritera  de  sa  puissance  et  de  son 
autorité.  La  nouvelle  impératrice  se  montre 
au  peuple  prosterné,  qui  lui  jure  obéissance. 
Esclarmonde  a  été  instruite  par  son  père  dans 
l'art  de  commander  aux  esprits,  et  elle  pos- 
sède la  puissance  magique  qui  lui  a  été  si  fa- 
tale à  lui-même;  mais,  pour  la  conserver, 
elle  doit  rester  voilée  jusqu'à  l'âge  de  vingt 
ans  et  dérober  la  vue  de  son  visage  à  tout 
être  humain.  Le  jour  où  elle  atteindra  sa 
vingtième  année,  un  tournoi  solennel  aura 
lieu  à  Byzance,  dont  le  vainqueur  deviendra 
son  époux. 

Esclarmonde  est  mélancolique.  Un  nom  re- 
vient sans  cesse  sur  ses  lèvres,  celui  d'un 
chevalier  français  (!),  le  comte  Roland  de 
Blois,  dont  elle  est  vivement  éprise,  sans 
qu'on  sache  comment  et  par  quelles  circon- 
stances a  pu  naître  au  cœur  de  cette  jeune 
princesse  orientale  une  passion  brûlante  pour 
ce  personnage...  éloigné.  Tout  à  coup  elle 
apprend  que  Roland  est  sur  le  point  d'épou- 
ser la  fille  du  roi  de  France  Cléomer  (!!),  et 
elle  se  décide  à  user  de  son  pouvoir  magique 
pour  empêcher  ce  mariage.  Pour  le  dire  en. 


passant,  cette  confusion  arbitraire  de  la  fable 
et  de  l'histoire  —  une  histoire  elle-même  fa- 
buleuse —  cette  invention  d'un  roi  de  France 
imaginaire,  ce  mélange  de  surnaturel  et  d'un 
semblant  de  réalité,  cet  abandon  de  toute  lo- 
gique même  apparente,  tout  cela  trouble  l'es- 
prit et  affaiblit  considérablement  l'intérêt  que 
peut  exciter  une  action  si  étrange. 

Quoi  qu'il  en  soit,  Esclarmonde  évoque  les 
esprits  de  l'air,  de  l'onde  et  du  feu,  c'est-à- 
dire  qu'elle  mobilise  du  coup  toute  son  armée. 
«  Dociles  à  sa  voix  (dit  l'analyse  imprimée 
du  livret),  ils  font  apparaître  dans  la  lune, 
comme  dans  un  miroir,  Roland,  qui,  en  ce 
moment,  chasse  avec  Cléomer  dans  la  forêt 
des  Ardennes.  Au  milieu  de  la  chasse,  un 
cerf  blanc  entraîne  à  sa  poursuite  le  preux. 
Bientôt  Roland  se  trouve  au  bord  de  la 
mer  (H!).  Un  navire  paraît,  sans  équipage. 
Le  héros  y  monte,  et,  sur  l'ordre  d'Esclar- 
monde,  le  vaisseau  va  le  conduire  dans  une 
île  enchantée.  C'est  là  qu'Esclarmonde  ira  le 
rejoindre,  emportée  par  un  char  magique.  » 
Roland  aborde  en  effet  dans  cette  île,  et  ici 
ce  n'est  plus  de  Lohengrin,  mais  de  Parsifal 
que  les  auteurs  se  sont  inspirés,  car  ils  font 
passer  sous  les  yeux  du  spectateur  la  scène 
célèbre  des  filles-fleurs,  enguirlandant  Roland, 
comme  Wagner  leur  fait  enguirlander  son 
héros.  Roland  s'endort,  il  est  réveillé  par  un 
baiser  d'Esclarmonde.  A  cette  question  du 
chevalier  :  »  Qui  es-tu  ?  »  l'impératrice  ma- 
gicienne répond  :  «  Je  suis  une  femme  qui 
t'aime  et  qui  veut  s'unir  à  toi;  mais  à  une 
condition  expresse  :  c'est  que  tu  ne  verras 
pas  mon  visage  et  que  tu  ignoreras  mon 
nom.  »  On  devine  ce  qui  s'ensuit. 

Le  lendemain,  dès  l'aube,  Esclarmonde  et 
Roland  s'éveillent.  Celui-ci  se  rappelle  qu'il 
doit  aller  au  secours  du  vieux  Cléomer, 
assiégé  dans  Blois  par  les  Sarrasins  (!!!!), 
que  commande  le  cruel  Sarwégur.  (On  se 
rappelle  que  la  veille  il  a  quitté  Cléomer, 
chassant  tranquillement  dans  la  forêt  des 
Ardennes;  les  événements  et  les  hommes 
marchent  vite  dans  ce  monde  singulier.)  Es- 
clarmonde lui  rappelle  son  serment  de  gar- 
der à  jamais  le  silence  sur  leur  mystérieux 
hymen,  puis  elle  le  renvoie  à  son  devoir,  en 
lui  promettant  que  chaque  nuit,  quel  que  soit 
le  lieu  où  il  se  trouve,  sa  bien-aimée  ira  l'y 
rejoindre.  A  partir  de  ce  moment,  les  événe- 
ments les  plus  étranges  s'accumulent  et  se 
précipitent,  jusqu'à  ce  qu'enfin,  à  la  suite  de 
péripéties  sans  nombre,  après  la  perte  par 
Esclarmonde  de  son  pouvoir  magique,  après 
une  foule  d'incidents  qui  semblent  devoir  se- 


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405 


parer  les  deux  amants,  ils  se  trouvent  réu- 
nis et  s'enchaînent  l'un  à  l'autre  d'une  façon 
indissoluble. 

La  partition  à' Esclarmonde,  malgré  de  réel- 
les qualités,  n'est  pas  une  des  meilleures 
qu'ait  écrites  M.  Massenet.  Il  me  paraît  s'être 
trompé  en  prenant  pour  de  l'inspiration  des 
formules  musicales  qui,  trop  prodiguées  de- 
puis longtemps  de  tous  côtés,  sont  tombées 
dans  le  domaine  publie,  en  usant  et  en  abu- 
sant du  leit  motiv  pour  relever  ces  formules, 
et  en  accompagnant  le  tout  à  l'aide  d'un  or- 
chestre toujours  en  fureur,  toujours  frémis- 
sant, toujours  porté  à  un  maximum  de  sono- 
rité tel  que  les  oreilles  de  l'auditeur  en  sont 
endolories.  Ce  qu'il  y  a  de  timbales,  de  cym- 
bales et  de  grosse  caisse  dans  cette  musique 
est  inénarrable.  Quant  au  leit  motiv,  il  me 
semble  que  M.  Massenet  aurait  pu  faire  aux 
théories  et  aux  procédés  de  Richard  Wagner 
des  emprunts  plus  intéressants.  La  partition 
à'Esclarmonde  est  remplie  de  dessins  de  ce 
genre,  et  l'on  pourrait  citer  tel  d'entre  eux 
qui  a  véritablement  hanté  l'esprit  du  compo- 
siteur :  par  exemple  celui  que  les  instru- 
ments à  cordes  établissent  dès  le  commen- 
cement de  la  première  scène  du  prologue  sur 
cette  phrase  de  Phorcas  :  J'abandonne  mon 
trône  à  ma  fille  Esclarmonde,  qui  parcourt 
sans  interruption  tout  l'ouvrage,  passant  in- 
cessamment de  l'orchestre  aux  voix  et  des 
voix  à  l'orchestre,  et  que  l'on  retrouve  encore 
au  plus  fort  de  l'épilogue. 

Il  semble  que  l'inspiration,  cette  inspira- 
tion chaude,  neuve,  vivace,  dont  ailleurs  il  a 
donné  tant  de  preuves,  ait  manqué  à  M.  Mas- 
senet lorsqu'il  écrivait  cette  partition  d'2?s- 
clarmonde.  On  la  rencontre  assurément  de 
temps  à  autre,  mais  non  pas  précisément  où 
l'on  serait  heureux  d'être  saisi  par  elle.  C'est 
surtout  dans  les  pages  épisodiques  que  le 
maître  s'est  laissé  franchement  emporter  sur 
les  ailes  de  son  imagination,  par  exemple 
dans  les  airs  de  ballet  et  dans  les  entr'actes, 
qui  ont  été  soignés  par  lui  et  d'où  disparaît 
l'insupportable  leit  motiv.  Sous  ce  rapport  on 
doit  signaler  particulièrement  le  fragment 
symphonique  élégant  et  clair,  plein  de  grâce 
et  de  fraîcheur,  qui  ouvre  le  sixième  tableau, 
avec  son  large  soli  de  violoncelles  qu'accom- 
pagne si  bien  le  contre-chant  des  premiers 
violons,  et  parmi  les  airs  de  ballet  celui  de  la 
danse  des  Esprits,  au  second  acte,  avec  ses 
échappées  de  chœur  invisible,  dans  lequel  les 
flûtes  et  les  harpes  se  font  entendre  avec  une 
rare  délicatesse. 


Je  ne  saurais  vouloir  dire,  d'ailleurs,  qu'il 
n'existe  point  de  pages  intéressantes  dans  la 
partition  à'Esclarmonde  ;  il  en  est  certaine- 
ment, mais  elles  sont  clairsemées,  et  l'œuvre 
pèche  par  l'ensemble,  la  cohésion  et  l'unité. 
Parmi  les  épisodes  les  mieux  venus,  il  faut 
citer,  au  premier  acte,  la  cantilène  mélanco- 
lique d'Esclarmonde  :  Comme  il  tient  ma 
pensée,  qui  est  d'un  caractère  caressant  et 
tendre;  puis  la  scène  en  trio  qui  contient 
cette  jolie  phrase  de  Parséïs  :  Oui,  je  permets 
Vespoir  ;  puis  encore  l'ensemble  des  deux 
sœurs,  qui  ne  manque  ni  de  chaleur  ni  de 
mouvement,  et  la  scène  de  l'évocation  des 
Esprits,  malgré  certaines  excentricités  voca- 
les uniquement  destinées  à  faire  briller  le 
gosier  d'une  cantatrice.  Au  second  acte,  la 
grande  scène  de  Roland  et  d'Esclarmonde  se 
termine  par  un  ensemble  dont  l'effet  vocal 
serait  excellent  s'il  n'était  étouffé  par  un  or- 
chestre d'une  violence  vraiment  cruelle.  Le 
tableau  du  siège  de  Blois,  à  part  le  premier 
chœur,  qui  est  court  et  vigoureux,  ne  me 
paraît  pas  heureux.  On  voudrait  plus  de  net- 
teté et  de  fermeté  dans  la  déclamation,  et 
aussi  une  prosodie  moins  fâcheuse,  surtout 
dans  la  prière  dite  par  l'évêque,  auquel  le 
chœur  répond  par  des  phrases  d'une  rapidité 
choquante.  On  ne  saurait  louer  non  plus,  an 
tableau  suivant,  la  scène  de  la  confession, 
que  précède  néanmoins  une  bien  jolie  mélo- 
die dite  par  Roland  :  La  nuit  bientôt  sera  ve- 
nue, d'un  dessin  large  et  d'un  beau  senti- 
ment. Ce  qui  est  exquis,  par  exemple,  c'est 
la  plainte  si  touchante  exhalée  par  Esclar- 
monde lorsque,  découverte  par  l'évêque  qui 
vient  de  lui  arracher  son  voile,  elle  s'adresse 
à  son  amant  :  Regarde-les,  ces  yeux,  plus  purs 
que  les  étoiles...  Cela  est  absolument  déli- 
cieux. D'une  jolie  couleur  aussi  la  phrase  dite 
par  Esclarmonde  au  quatrième  acte  :  Hélas! 
en  retrouvant  la  vie  et  la  pensée,  que  suit 
malheureusement  un  quatuor  où  toutes  les 
forces  de  l'orchestre  sont  déchaînées  avec 
une  implacable  fureur.  On  ne  pourrait  signa- 
ler ensuite  que  le  duo  des  deux  amants,  qui 
forme  un  ensemble  très  harmonieux  et  qui 
est  peut-être  la  seule  page  de  l'œuvre  où  se 
fasse  sentir  le  souffle  d'une  véritable  passion. 
En  résumé,  on  le  voit,  cette  œuvre  est  in- 
complète et  profondément  inégale. 

L'ouvrage  était  ainsi  distribué  :  Esclar- 
monde, Mlle  Sybil  Sanderson,  qui  faisait  ses 
premiers  pas  en  public  dans  ce  rôle  impor- 
tant; Parséïs,  MUe  Nardi;  Roland,  M.  Gibert, 
qui  débutait  à  l'Opéra-Comique,  venant  du 
théâtre  des  Arts  de  Rouen  ;  Phorcas,  M.  Tas- 


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kin  ;  l'Evèque,  M.  Bouvet;    Enéas,  M.  Her 
bert  ;  Cléomer,  M.  Boudouresque. 

ESCLAVAGE  DE  CAMOËNS  (l'),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  musique  de  "Van  der  Does, 
représenté  au  théâtre  de  La  Haye  vers  1850. 
*  ESCLAVE  (ii'),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Gosse,  musique  de  Bruni,  repré- 
senté au  théâtre  Feydeau  le  16  mars  1800. 

ESCLAVE  (l'),  opéra  en  quatre  actes  et 
cinq  tableaux,  livret  de  MM.  Ed.  Foussier  et 
Got,  musique  de  M.  Edmond  Membrée,  re- 
présenté au  théâtre  national  de  l'Opéra  le 
mercredi  15  juillet  1874.  Le  livret  peu  inté- 
ressant, rempli  de  trop  fortes  invraisem- 
blances, où  l'action  repose  sur  des  conven- 
tions locales  étrangères  à  nos  idées  et  oblige 
le  spectateur  à  admettre  des  hypothèses  diffi- 
ciles à  comprendre  du  premier  coup,  a  en- 
traîné dans  sa  chute  une  'partition  fort  dis- 
tinguée, remplie  de  mélodies  agréables  et  of- 
frant plusieurs  belles  pages.  Le  prince  cau- 
casien Kaledji  est  devenu  l'esclave  du  comte 
russe  Vassili;  poursuivi  par  son  maître,  il  a 
trouvé  un  asile  chez  le  pope  Paulus,  dont  la 
fille,  la  belle  Paula,  sollicite  la  grâce  du  fugi- 
tif. Vassili  confie  Kaledji,  blessé,  aux  soins  du 
pope  et  se  propose  de  séduire  Paula  ou  de 
l'enlever.  La  reconnaissance  et  le  dévouement 
Ont  produit  l'amour  que  se  jurent  les  deux 
jeunes  gens.  Le  comte  les  surprend  dans  un 
moment  où  ils  se  font  la  promesse  de  vivre 
ou  de  mourir  ensemble.  Il  humilie  son  esclave 
de  toutes  sortes  de  manières  pour  le  désho- 
norer aux  yeux  de  sa  maîtresse.  Moraskeff, 
ami  de  Kaledji,  informe  celui-ci  du  prochain 
soulèvement  des  esclaves.  Vassili  a  fini  par 
enlever  Paula;  dans  une  orgie,  les  seigneurs 
ont  choisi  leurs  maîtresses  pour  enjeu;  Vas- 
sili a  perdu  et  est  obligé  de  leur  livrer  Paula. 
L'esclave  intervient  pour  la  défendre;  mais 
que  peut-il  contre  ses  ennemis?  Le  pope  se 
présente  armé  d'un  ukase  de  l'empereur  qui 
somme  le  comte  de  comparaître  pour  se  jus- 
tifier de  sa  conduite;  Vassili  offre  au  pope 
d'épouser  sa  fille.  Celui-ci  est  flatté  d'une  si 
illustre  alliance  et  donne  son  consentement. 
Paula  refuse  le  sien  et  déclare  devant  tous 
qu'elle  aime  l'esclave.  La  loi  russe  ordonnant 
qu'en  pareil  cas  la  femme  libre  devienne 
esclave  à  son  tour,  le  comte  réclame  Paula, 
et,  à  minuit,  il  viendra  la  chercher.  Paulus, 
irrité  du  refus  de  sa  fille,  va  la  tuer;  sa 
femme,  Prascovia,  se  précipite  au-devant  du 
poignard.  Les  esclaves  se  sont  soulevés;  ils 
ont  été  vaincus  et  massacrés.  Paula  retrouve 
parmi  leurs  cadavres  celui  de  son  bien-aimé; 


elle  se  donne  la  mort,  et  lorsque  Vassili  re- 
vient, le  pope  lui  montre  le  corps  inanimé 
de  sa  fille  et  lui  dit  :  a  Prends-la  !  » 

Dans  le  premier  acte,  il  y  a  une  scène  reli- 
gieuse d'un  beau  caractère,  quand  le  pope 
explique  à  sa  famille  le  récit  biblique  dans  le 
sens  de  la  rigueur  et  avec  exaltation;  sa 
femme  et  sa  fille  l'interrompent  par  des  ac- 
cents d'amour  et  de  charité  émue.  La  ro- 
mance de  Paula  ne  manque  pas  de  charme. 

Le  deuxième  acte  offre  un  joli  chœur  dansé: 
C'est  le  mois  des  roses,  et  le  duo  de  Paula  et 
de  Kaledji. 

La  romance  chantée  par  Vassili  :  Pleure 
aujourd'hui,  demain  tu  souriras,  et  l'air  de 
Kaledji  implorant  le  comte  et  les  seigneurs 
pour  sauver  l'honneur  de  celle  qu'il  aime 
sont  les  meilleurs  fragments  du  troisième 
acte.  Toutefois,  on  peut  reprocher  au  musi- 
cien de  ne  pas  avoir  mis  plus  de  variété  dans 
cette  dernière  scène  et  d'avoir  fait  répéter  aux 
seigneurs  la  même  phrase  que  l'esclave,  puis- 
que  les  sentiments  sont  différents. 

Le  duo  du  quatrième  acte  entre  la  mère  et 
la  fille  est  pathétique  et  rempli  de  belles 
phrases,  d'une  expression  tendre  et  dramati- 
que à  la  fois.  Le  trio  qui  suit  avec  le  pope 
et  le  quatuor  avec  Kaledji  sont  bien  conduits 
et  surtout  bien  accompagnés  par  l'orchestre. 
Ce  qui  a  nui  peut-être  à  l'effet  musical  de  cet 
opéra,  c'est  qu'il  est  trop  exclusivement  vocal. 
Les  personnages  y  chantent  constamment  sans 
intermittence  ;  l'attention  de  l'auditeur  se  fa- 
tigue à  la  longue  de  suivre  les  paroles,  d'une 
part,  et,  d'autre  part,  des  sonorités  vocales  trop 
prolongées.  Néanmoins,  la  critique  s'est  mon- 
trée injuste  à  l'égard  d'un  compositeur  à  qui 
ne  manquent  ni  la  science,  ni  l'inspiration,  ni 
le  goût.  Elle  s'est  montrée  plus  indulgente 
à  l'égard  d'autres  auteurs  qui  ne  possèdent 
que  la  première  de  ces  qualités.  Chanté  par 
Sylva,  Gailhard,  Bataille,  Lasalle,  Mlle  Mau- 
duit,  M°»e  Geismar.  Dans  le  ballet,  on  a  re- 
marqué MUMBeaugrand.Montaubry,  Pallier, 
Piron,  Stoïchoff,  Parent,  Valain,  Lapy. 

ESCLAVE  DE  CAMOËNS  (l')  ,  opéra  en  un 
acte  ,  paroles  de  Saint-Georges ,  musique  de 
M.  de  Flottow,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  îer  décembre  1843.  Le  poëme  est  assez  in- 
téressant. Camoëns,  dont  les  vers  sont  chan- 
tés dans  les  rues  de  Lisbonne,  est  proscrit  et 
mourant  de  faim.  Une  esclave,  qu'il  a  rame- 
née de  ses  voyages  dans  l'Inde,  s'est  attachée 
à  lui,  et  va  chanter  le  soir  pour  nourrir  le 
poëte  malheureux.  Le  roi  dom  Sébastien  s'a- 
mourache de  la  gitana  et  la  suit  jusqu'à  la 
posada  où  Camoëns  se  tient  caché.  Celui-ci 


ESME 


ESPA 


407 


donne  au  roi  une  leçon  d'honneur,  et  l'es- 
clave fait  appel  à  ses  sentiments  de  justice 
en  faveur  de  son  maître  persécuté.  Camoëns 
rentre  en  faveur ,  affranchit  son  esclave  et 
l'épouse  par  reconnaissance ,  avec  le  consen- 
tement du  roi.  L'idée  de  ce  livret  offre  des 
situations  musicales,  et  il  aurait  pu  aisément 
fournir  trois  actes.  La  partition  de  M.  de  Flot- 
tow  renferme  des  morceaux  fort  agréable- 
ment traités,  particulièrement  l'air  chanté 
par  Mme  Darcier  au  commencement  de  l'acte, 
la  scène  du  poëte  Camoëns,  interprétée  par 
Grard,  et  sa  romance ,  qui  est  d'une  expres- 
sion noble  et  touchante.  Mocker,  dans  le  rôle 
du  roi,  a  chanté  un  assez  joli  boléro. 

esilio  D'AMORE  (l'),  opéra  italien,  mu- 
sique du  P.  Mattioli ,  rep.  à  Ferrare  en  1650. 

esmeralda,  opéra  italien,  musique  de 
Mazzucato ,  représenté  à  Mantoue  vers  1738. 

esmeralda  (la),  opéra  en  quatre  actes, 
poëme  de  Victor  Hugo,  musique  de  MUeLouise 
Bertin,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  14  novembre  1836.  La  pensée  de 
tirer  un  livret  d'opéra  du  roman  de  Notre- 
Dame  de  Paris  n'était  pas  heureuse.  Les  vers 
du  grand  poëte  ne  sont  pas  favorables  au  dé- 
veloppement indispensable  du  discours  mu- 
sical sur  la  scène  et  dans  l'orchestre.  La  mu- 
sique a  paru  bien  faite,  mais  bruyaute  et 
dépourvue  d'imagination.  Cet  opéra  tomba 
immédiatement. 

ESMERALDA,  opéra  italien,  musique  de 
Poniatowski,  représenté  à  Livourne  en  1847. 

ESMERALDA ,  opéra  en  quatre  actes , 
poëme  de  Victor  Hugo ,  musique  de  Dargo- 
mysky,  représenté  à  Moscou  en  1847 ,  puis  à 
Pétersbourg. 

ESMERALDA,  opéra  en  quatre  actes  et 
sept  tableaux,  paroles  de  Victor  Hugo,  musi- 
que de  M.  Lebeau  ,  représenté  à  Bruxelles, 
au  théâtre  des  Galeries  Saint  -  Hubert ,  le 
!8  avril  1857. 

*  esmeralda,  opéra  sérieux  italien,  mu- 
sique de  Fabio  Campana,  représenté  avec 
beaucoup  de  succès  à  Londres,  vers  1862.  Ce 
succès  ne  fut  pas  moindre  lorsque  l'ouvrage 
fut  joué  en  1869  à  Saint-Pétersbourg,  où  il 
produisit  une  très  grande  impression. 

"esmeralda,  grand  opéra,  musique  de 
M.  Wetterhahn,  représenté  à  Chemnitz  le 
24  novembre  1866. 

*  esmeralda  ,  opéra  en  quatre  actes  , 
poème  imité  par  M.  Marzials   de  celui  que 


Victor  Hugo  avait  écrit  naguère  pour 
M'ie  Louise  Bertin,  musique  de  M.  Goring 
Thomas,  représenté  sur  le  théâtre  Drury- 
Lane,  à  Londres,  en  mars  18S3.  Cet  ouvrage 
servait  à  l'inauguration  de  la  grande  campa- 
gne d'opéra  anglais  ouverte  par  le  fameux 
manager  Cari  Rosa  et  que  le  public  considé- 
rait comme  une  entreprise  patriotique.  Les 
circonstances  l'avaient  bien  servi,  et  il  avait 
mis  la  main  sur  une  œuvre  vraiment  intéres- 
sante au  point  de  vue  musical,  et  dont  les 
spectateurs  se  montraient  d'autant  plus  en- 
chantés qu'elle  émanait  d'un  jeune  artiste  an- 
glais auquel  elle  semblait  présager  un  bril- 
lant avenir,  avenir  qu'une  mort  précoce  l'em- 
pêcha de  réaliser.  De  fait,  la  partition  i'Es- 
meralda  obtint  un  succès  éclatant .  dû  à 
d'incontestables  qualités.  Si  elle  trahissait 
encore  quelque  indécision  et  quelque  inexpé- 
rience, elle  renfermait  des  pages  pleines  de 
grâce,  d'une  inspiration  vaporeuse  et  char- 
mante, et  plusieurs  morceaux  remarquables 
par  la  vigueur  dramatique  et  le  sentiment 
passionné,  tels  que  le  quintette  du  second 
acte.  Ce  qui  prouve  la  valeur  de  l'œuvre,  c'est 
qu'elle  fut  aussitôt  adoptée  en  Allemagne,  où 
elle  ne  se  vit  pas  moins  favorablement  ac- 
cueillie. Jouée  à  Cologne  vers  la  fin  de  la  même 
année,  à  Hambourg  en  1885,  puis  dans  di- 
verses autres  villes,  elle  y  obtint  le  même 
succès  qu'à  Londres,  où  on  la  reprit  en  fran- 
çais, sur  la  scène  de  Covent-Garden,  au  bout 
de  quelques  années,  le  12  juillet  1890.  A  Drury- 
Lane  elle  avait  eu  pour  interprètes  miss 
Burns,  MM.  Mac  Guckin,  Ludwig  et  Crotty; 
à  Covent-Garden,  avec  la  version  française 
de  M.  Paul  Milliet,  elle  était  jouée  par 
Mme  Melba,  MM.  Jean  de  Reszké  et  Lassalle. 
Goring  Thomas,  qui  avait  fait  son  éducation 
musicale  en  France ,  au  Conservatoire  de 
Paris,  était  assurément  un  artiste  distingué. 

*  ESMERALDA  la  gitana,  opéra,  musi- 
que d'Oscar  Camps  y  Soler,  exécuté  sous 
forme  de  concert  en  1879  au  théâtre  Solis,  de 
Montevideo. 

ÉSOPE  À  CYTHÈRE,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Dancourt,  musique  de  Trial 
et  Vachon,  représenté  à  la  Comédie-Italienne 
le  15  décembre  1766. 

ÉSOPE  EN  PHRYGIE,  opéra-comique , 
musique  de  Conradin  Kreutzer,  rep.  en  1808. 

ESOPO,  opéra  italien,  musique  de  Ziani, 
représenté  à  Venise  en  1703. 

*  espada  DE  satanas  (la),  zarzuela-fée- 
rie   en  quatre  actes,  musique   de   Cristobal 


408 


ESTA 


ESTH 


Oudrid,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
des  Variétés,  le  23  février  1867. 

ESPADA  DI  BERNARDO  (la)  [l'Epée  de 
Bernardo],  opéra  espagnol  en  trois  actes,  mu- 
sique de  Barbieri ,  représenté  au  théâtre  du 
Cirque  de  Madrid  vers  1853. 

*  ESPERANZA,  «  ballade  lyrique  et  drama- 
tique »  en  deux  actes,  musique  de  M.  Guiller- 
mo  Cereceda,  représentée  en  1872  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela ,  où  l'auteur 
remplissait  les  fonctions  de  chef  d'orchestre. 

ESPIAZONE  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Péri,  représenté  à  la  Scala  de  Milan  dans  le 
mois  de  février  1861 ,  avec  Mme  Borghi- 
Mamo,  MM.  Tiberini  et  Beneventano. 

*  ESPIÈGLE,  opéra-comique  en  deux  actes, 
musique  de  M.  C.  Kistler,  représenté  sur  le 
théâtre  municipal  de  Wùrzbourg  en  avril  1889, 
avec  un  insuccès  complet. 

ESPIÈGLERIES  DE  GARNISON  (les), 
opéra  en  trois  actes,  paroles  de  Favières, 
musique  de  Champein  (Stanislas),  représenté 
à  la  Comédie-Italienne  le  21  septembre  1791. 

*  ESPIRIDION  en  VOLCANO ,  zarzuela  en 
deux  actes ,  musique  de  M.  Isidoro  Her- 
nandez,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
du  Recreo,  en  avril  1879. 

ESPRIT  DE  CONTRADICTION  (1/)  ,  opéra- 
comique  en  un  acte,  musique  de  Rochefort 
(J.-B.),  représenté  à  la  Comédie-Italienne 
vers  1776. 

ESPRIT  DES  MONTAGNES  (i/) ,  vaude- 
ville, musique  de  Drechsler  (Joseph),  repré- 
senté à  "Vienne  vers  1812. 

ESPRIT  du  FOYER  (i/),  opéra  de  salon, 
musique  de  M.  Salvator ,  représenté  à  Bade 
en  septembre  1858 ,  et  chanté  par  Jules  Le- 
fort  et  Mme  Gaveaux  Sabatier. 

ESPRIT  du  jour  (i/),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  d'Harny,  musique  de 
Charles-Guillaume  Alexandre,  représenté  à 
la  Comédie-Italienne  le  22  janvier  1767. 

ESPRIT  DU  VOÏEVODE  (l'),  opéra  polonais, 
musique  de  Louis  Grossmann,  représenté  à 
Varsovie  en  novembre  1873,  avec  succès. 

*  ESPRITS  forts  (les),  opérette,  musique 
de  Franz  de  Suppé,  représentée  au  Carl-Thea- 
ter,  de  Vienne,  au  mois  d'octobre  1866. 

*  estafetta,  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Viteau,  musique  de  M.  Bovery  fils,  re- 


présentée au  théâtre  de  Montmartre  (Paris) 
le  23  août  1879. 

*  ESTEBANILLO,  zarzuela  en  trois  actes, 
paroles  de  V.  de  la  Vega,  musique  de  Joa- 
quin  Gaztambide  et  Cristobal  Oudrid,  repré- 
sentée au  théâtre  du  Cirque,  à  Madrid,  le 
5  octobre  1855. 

*  estella,  opéra  semi-sérieux,  musique 
de  Giuseppe  Marcarini,  représenté  au  théâtre 
Social  de  Viadana  le  28  septembre  1856. 

de 


ESTELLA  ,    opéra    italien  ,    musique 
Braga,  représenté  à  Vienne  en  mai  1857. 

ESTELLA  DI  MURCIA,  opéra  italien,  mn 
sique  de  Ricci  (Frédéric),  représenté  à  Mi 
lan  en  1846. 


ESTELLE ,  comédie  en  trois  actes ,  en 
prose,  mêlée  de  chants  et  d'ariettes ,  paroles 
de  Villebrune,  musique  de  Persuis,  repré- 
sentée au  Théâtre  National  en  1794.  Le  joli 
roman  de  Florian  a  fourni  la  matière  de  cet 
ouvrage,  qui  n'eut  d'ailleurs  aucun  succès. 

*  ESTELLE  ET  NÉMORIN,  opéra-comique 
en  deux  actes,  musique  de  Francheville,  re- 
présenté au  théâtre  Lazzari  en  1797. 

ESTELLE  ET  NÉMORIN,  opérette,  paroles 
de  M.  Jallais,  musique  de  M.  Ancessy,  repré- 
senté aux  Folies-Nouvelles  en  juin  1856. 

ESTELLE  ET  némorin,  opéra-bouffe,  li- 
vret de  M.  de  Jallais,  musique  de  M.  Hervé, 
représenté  à  l'Opéra-Bouffe  (ancien  théâtre 
des  Menus-Plaisirs)  le  2  décembre  1876.  L'œu- 
vre charmante  et  pleine  de  sensibilité  de  Flo- 
rian y  a  été  indignement  travestie  et  a  dis- 
paru sous  les  bouffonneries  grotesques  dont 
on  l'a  affublée.  Chanté  par  Audran,  Gabel  et 
Mme  Matz-Ferrare. 

ESTELLINA,  opéra  italien,  musique  de 
Sarria,  représenté  au  Théâtre  del  Fondo ,  à 
Naples,  en  août  1858. 

ESTER,  opéra  italien ,  musique  de  Tarchi, 
représenté  à  Florence  en  1792. 

ester  D'ENGADDI ,  opéra ,  musique  de 
Graffigna,  représenté  à  l'Opéra  italien  d'O- 
dessa en  1845. 

*  ESTER  d'engaddi,  opérasérieux,  paroles 
de  Guidi,  musique  de  Jean  Pacini,  représenté 
en  1847  au  théâtre  Royal  de  Turin,  où  il  était 
chanté  par  Sinico,  Ferri,  Dérivis  et  Mme  Gar- 
cia. 

esther  ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Strungk ,  représenté  à  Hambourg  vers  1679. 


ESTH 


ETEL 


409 


esther,  tragédie  en  trois  actes ,  avec  des 
chœurs,  par  Racine,  représentée  par  les  de- 
moiselles de  la  maison  royale  de  Saint-Cyr 
en  1689,  et  à  Paris,  au  Théâtre-Français,  le 
jeudi  8  mai  1721.  Nous  ne  rappellerons  pas 
que  c'est  à  la  demande  de  Mme  de  Maintenon 
que  Racine  composa  ce  chef-d'œuvre  impéris- 
sable dans  lequel  la  beauté  du  style  et  des 
vers,  la  grandeur  des  images  s'accordent  avec 
l'intérêt  de  l'action.  Nous  rapporterons  seu- 
lement le  jugement  que  le  grand  poëte  lui- 
même  a  porté  de  la  musique  des  chœurs, 
composés  par  Moreau,  dans  la  préface  de  la 
tragédie  à! Esther  :  «  Je  ne  puis  me  résoudre, 
dit-il,  à  finir  cette  préface,  sans  rendre  à  ce- 
lui qui  a  fait  la  musique  la  justice  qui  lui  est 
due,  et  sans  confesser  franchement  que  ses 
chants  ont  fait  un  des  plus  grands  agréments 
de  la  pièce.  Tous  les  connaisseurs  demeurent 
d'accord  que  depuis  longtemps  on  n'a  point 
entendu  d'airs  plus  touchants  ni  plus  conve- 
nables aux  paroles.  Quelques  personnes  ont 
trouvé  la  musique  du  dernier  chœur  un  peu 
longue,  quoique  très  belle  ;  mais  qu'aurait^ 
on  dit  de  ces  jeunes  Israélites  qui  avaient 
tant  fait  de  vœux  à  Dieu  pour  être  délivrées 
de  l'horrible  péril  où  elles  étaient,  si,  ce 
péril  étant  passé  ,  elles  lui  en  avaient  rendu 
de  médiocres  actions  de  grâces  ?  »  Mo- 
reau, dont  la  musique  a  reçu  d'un  de  nos 
premiers  poëtes  un  témoignage  si  flatteur, 
était  maître  de  musique  de  la  chambre  du 
roi.  Il  était  sorti  de  la  maîtrise  de  la  cathé- 
drale d'Angers  et  avait  été  maître  de  chapelle 
à  Langres ,  puis  à  Dijon.  La  dauphine ,  "Vic- 
toire de  Bavière,  le  recommanda  au  roi.  Mo- 
reau avait  déjà  composé  une  pastorale,  les 
Bergers  de  Marly,  et  les  chœurs  de  Jonathas, 
tragédie  de  Duché  ,  lorsque  Racine  le  choisit 
pour  écrire  les  chœurs  i'Esther  et  d'Athalie. 
M.  Jules  Cohen  en  a  refait  la  musique  à  l'oc- 
casion de  la  reprise  de  ces  deux  tragédies  au 
Théâtre-Français.  On  a  remarqué  le  chœur  : 
0  rives  du  Jourdain!  qui  a  du  caractère.  La 
sonorité  toute  moderne  de  l'orchestration,  la 
coupe  des  motifs  et  quelquefois  une  sorte  de 
virtuosité  et  de  recherche  dans  l'emploi  des 
instruments  à  vent,  ont  ôté  comme  à  plaisir 
toute  couleur  biblique  à  la  partition  de 
M.  Cohen.  Perne  s'était  exercé  sans  succès 
sur  le  même  sujet. 

esther,  opéra  italien ,  musique  de  Arri- 
goni,  représenté  à  Vienne  en  1738. 

esther,  opéra,  musique  de  J  ester,  repré- 
senté à  Berlin  vers  1775. 

ESTHER  d'engaddi,  opéra  italien,  mu- 


sique de  Péri  (Achille),  représenté  à  Parme 
en  février  1843,  et  au  théâtre  de  la  Cruz,  à 
Madrid,  en  1845. 

*  estrella  DE  MADRID  (la.),  zarzuela  en 
trois  actes,  paroles  d'Ayala,  musique  d'Emi- 
lio  Arrieta,  représentée  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  du  Cirque,  le  13  octobre  1853. 

ESTRELLA  DE  SORIA,  opéra  suédois,  mu- 
sique de  M.  Berwald,  représenté  au  théâtre 
de  la  Cour  à  Stockholm  en  mai  1862. 

*  ESTRELLA  DE  UN  CHINO  (LA),  zarzuela, 
musique  de  MM.  Pethengui  et  Angel  Rubio, 
représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Prince- 
Alphonse,  en  août  1880. 

*  ESTRENO  DE  UN  artista  (el),  zarzuela 
en  un  acte,  paroles  de/V.  de  La  Vega,  musique 
de  Joaquin  Gaztambide,  représentée  au  théâ- 
tre du  Cirque,  à  Madrid,  le  5  juin  1852. 

*  ESTUDIANTE  ENDIABLADO  (el),  zar- 
zuela, musique  de  M.  Vidal  y  Llimona,  re- 
présentée à  l'Eldorado  de  Barcelone  en 
novembre  1895. 

esule  Dl  GRANATA  (l'),  opéra  séria,  pa- 
roles de  Romani,  musique  de  Meyerbeer,  re- 
présenté à  la  Scala,  à  Milan,  le  12  mars  1822. 

ESULE  Dl  ROMA  (l'),  opéra,  musique  de 
Donizetti,  représenté  à  Naples  en  1829. 

*  ÉTAPE  D'UN  RÉSERVISTE  (l'),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  de  Bussy,  musique 
de  M.  Oscar  de  Lagoanère,  représentée  aux 
Folies-Marigny  le  3  décembre  1876. 

etelinda,  opéra,  musique  de  Coccia,  re- 
présenté à  Venise  en  1817. 

ETELINDA,  opéra,  musique  de  Winter, 
représenté  à  Milan  en  1818. 

ETELINDA ,  opéra  italien ,  musique  de 
A.  Pellegrini,  représenté  à  Como,  dans  l'au- 
tomne de  1831. 

*  ETELINDA,  opéra  italien  en  trois  actes, 
paroles  d'un  poète  américain,  M.  A.-E.  Jessup, 
musique  de  M.  Marion  (pseudonyme  de 
Mme  Jessup,  épouse  du  poète,  née  Marion 
Minored).  Encore  un  opéra  tiré,  comme  ceux 
de  Richard  Wagner,  de  la  légende  fameuse 
des  chevaliers  du  Saint-Graal.  La  musique 
elle-même  est  conçue  dans  une  sorte  de  style 
wagnérien,  sévère,  tendant  au  romantisme, 
avec  une  surabondance  de  déclamation  qui 
n'est  pas  sans  quelque  fatigue  pour  l'auditeur. 
L'ouvrage  a  été  représenté  le  3  avril  1894  au 
théâtre  de  la  Pergola,  de  Florence,  où  il  avait 
pour  interprètes  Mme   Bordalba  (Etelinda), 


410 


ÉTIE 


ÉTIE 


MM.  Russitano  (Conrad),  Sammarco  (Elver) 
et  Galli  (Lionel). 

*  ETELKA,  opéra  en  deux  actes,  musique 
de  M.  Buongiorno ,  représenté  à  Naples  le 
31  mai  1887,  puis  au  théâtre  allemand  de 
Prague  en  avril  1894.  L'auteur  est  un  compo- 
siteur italien  qui  avait  écrit  cet  ouvrage  alors 
qu'il  était  encore  sur  les  bancs  du  Conserva- 
toire de  Naples.  Son  opéra,  qui,  paraît-il,  ré- 
vélait un  talent  sérieux  quoique  manquant  un 
peu  d'originalité,  n'en  fut  pas  accueilli  avec 
moins  de  faveur. 

ETEOCLE  E  POLINICE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Legrenzi,  repr.  à  Venise  en  1675. 

eteocleo,  opéra  italien,  musique  deBo- 
noncini,  représenté  sur  les  théâtres  de  l'Ita- 
lie vers  le  milieu  du  xvme  siècle. 

ETHELWINA  ou  L'EXILÉ  ,  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Paul  de  Kock  et  de 
M°»e  Lemaignan,  musique  de  Batton,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  31  mars  1827. 

ETIENNE  MARCEL,  opéra  en  quatre  actes 
et  six  tableaux,  livret  de  M.  Louis  Gallet, 
musique  de  M.  Camille  Saint-Saëns,  repré- 
senté au  théâtre  de  Lyon  le  8  février  1879.  La 
pièce  est  intéressante  et  offre  des  situations 
très  dramatiques,  dont  plusieurs  rappellent 
celles  des  Huguenots  et  de  la  Juive.  Elle  était 
de  ;,nature  à  fournir  à  un  compositeur  doué 
d'inspiration  l'occasion  d'ajouter  un  ouvrage 
au  répertoire  français.  Les  personnages  sont  : 
Etienne  Marcel,  prévôt  des  marchands  ;  sa 
fille  Béatrix,  Robert  de  Loris,  écuyer  du  dau- 
phin et  amoureux  de  Béatrix  ;  Eustache, 
aventurier  et  âme  damnée  du  prévôt  ;  Jean 
Maillard,  quartenier  ;  le  dauphin  ;  Robert  de 
Clermont,  maréchal  de  Normandie  ;  Margue- 
rite, femme  d'Etienne  Marcel  ;  l'évêque  de 
Laon,  Robert  Lecocq  ;  Pierre,  ami  de  Robert 
de  Loris.  Au  premier  acte,  les  hommes  du 
peuple ,  excités  par  Eustache ,  témoignent 
leur  aversion  pour  les  gens  du  roi  et  se  dispo- 
sent à  la  révolte.  Béatrix,  insultée  par  quel- 
ques soldats,  est  protégée  et  délivrée  par  Ro- 
bert de  Loris.  Etienne  Marcel  arrive  sur  ces 
entrefaites,  remercie  froidement  le  libérateur 
de  sa  fille  et  soupçonne  les  sentiments  qu'ils 
éprouvent  l'un  pour  l'autre.  Un  crieur  annonce 
lacondamnationd'unbourgeois  nommé  Perrin 
Marc,  qui  a  assassiné  le  trésorier  du  dauphin. 
Cette  nouvelle  est  accueillie  avec  fureur  par 
les  mécontents,  qui,  excités  par  l'évêque  de 
Laon  et  Eustache,  demandent  à  Etienne  Mar- 
cel de  se  mettre  à  leur  tête.  Celui-ci  accepte, 
malgré  les  remontrances  de  Jean  Maillard: 


Prends  garde,  compagnon, 
Dangereux  sont  tes  rêves; 
Sers  notre  liberté,  mais  sans  trahir  le  roît 
Les  colères  que  tu  soulèves 
Se  retourneront  contre  toi  i 

Etienne  Marcel  répond  par  le  cri  :  Aux  armes  ! 
répété  par  les  gens  qui  l'entourent.  Dans  le 
second  acte,  le  dauphin  confie  à  son  écuyer 
les  ennuis  qui  l'obsèdent  : 

Parfois  je  songe  en  ma  tristesse 

A  m'enfuir  loin  de  cette  cour, 

Libre  de  soins,  l'âme  en  liesse, 

Ivre  de  soleil  et  d'amour. 

Mais  hélas!  que  cette  heure  est  brevet 

Ma  grandeur,  à  tous  les  instants, 

Brisant  les  ailes  de  mon  rêve, 

Fait  s'évanouir  ce  printemps. 

Chaque  matin,  sous  le  jour  pâle, 

Se  dresse  le  même  horizon . 

Et  cette  demeure  royale 

Est  morne  comme  une  prison. 

Le  musicien  aurait  pu  rendre  le  dauphin 
intéressant  en  lui  faisant  chanter  sur  ces  pa- 
roles un  air,  une  cavatine  développée,  au  lieu 
d'un  cantabile  syllabique  dont  la  mélodie  est 
écourtée.  Mais  l'école  à  laquelle  il  s'est  affilié 
affecte  de  supprimer  dédaigneusemeet  les  dé- 
nominations usuelles  des  morceaux  d'une 
partition  pour  ne  les  désigner  que  par  le  nu- 
méro de  la  scène,  de  sorte  qu'il  n'y  a  ni  duos, 
ni  trios,  ni  quatuors,  mais  une  suite  de  ré- 
cits coupés  de  loin  en  loin  par  des  chœurs; 
cette  théorie,  qui  transforme  une  œuvre  dra- 
matique en  une  mélopée  récitante,  est  com- 
mode pour  dissimuler  la  pénurie  d'idées  ; 
mais  elle  ne  saurait  être  appliquée  avec  lo- 
gique par  ceux-là  même  qui  la  préconisent 
faute  d'avoir  en  eux  les  inspirations  néces- 
saires pour  intéresser  et  plaire.  Ils  placent 
dans  l'orchestre  et  çà  et  là  dans  la  partie  vo- 
cale tout  ce  que  leur  imagination  avare  leur 
fournit  de  mélodie,  et  l'on  n'est  pas  peu  surpris 
de  la  banalité  et  du  style  plat  de  ces  phrases 
courtes,  dont  la  valeur  s'accorde  si  peu  avec 
les  prétentions  novatrices  de  ces  messieurs, 
qui  se  sont  nommés  eux-mêmes  musiciens  de 
l'avenir  pour  escompter  dans  le  présent  les 
avantages  qu'un  public  facile  à  séduire  at- 
tribue volontiers  à  ceux  qui  lui  promettent 
du  nouveau. 

Les  insurgés  envahissent  le  palais  et  mas- 
sacrent aux  pieds  du  dauphin  Robert  de 
Clermont,  maréchal  de  Normandie.  L'histoire 
fait  mention  d'une  autre  victime  de  la  fureur 
populaire,  de  Jean  de  Conilans,  maréchal  de 
Champagne;  mais  le  librettiste  a  pensé  avec 
raison  que  le  meurtre  d'un  seul  personnage 
était  suffisant  dans  un  opéra  ;  seulement,  au 
dénouement,  il  aurait  peut-être  mieux  obéi 
aux  convenances  dramatiques  en  faisant  pu* 


ÉTIE 


ÉTOI 


41  i 


nir  Etienne  Marcel  de  sa  trahison  sur  la  scène 
plutôt  que  dans  la  coulisse.  Robert  de  Loris 
veut  venger  la  mort  du  maréchal  ;  la  populace 
va  lui  faire  un  mauvais  parti;  Etienne  Marcel 
s'acquitte  de  sa  dette  envers  lui  en  le  proté- 
geant à  son  tour.  La  scène  du  chaperon  aux 
couleurs  de  la  ville  de  Paris,  placé  sur  la  tête 
du  dauphin,  n'a  pas  été  omise.  Dans  un  se- 
cond tableau,  une  scène  domestique  a  lieu 
entre  le  père  qui  annonce  la  fausse  nouvelle 
de  la  mort  de  Robert  de  Loris,  et  sa  fille,  dont 
la  douleur  trahit  l'amour.  Les  paroles  du  li- 
vret sont  très  négligées  en  cet  endroit  pa- 
thétique. Etienne  Marcel  accable  Béatrix  de 
reproches  et  la  menace  de  tuer  celui  qu'elle 
ose  aimer.  Marguerite  intercède  en  vain.  La 
musique  de  cette  scène  n'est  que  violente 
et  n'a  aucune  valeur  musicale.  Le  chant  de 
Béatrix  restée  seule  :  O  beaux  rêves  évanouis  ! 
sans  offrir  d'idée  neuve,  est  d'une  expression 
juste.  Ici  se  place,  désigné  sous  le  nom  de 
scène  v,  un  véritable  duo  d'amour.  Robert 
est  auprès  de  sa  bien-aimée;  il  veut  l'entraî- 
ner, et,  au  moment  où  elle  va  céder  à  ses 
instances  et  quitter  la  demeure  de  ses  pa- 
rents, on  frappe  à  la  porte  et  des  insurgés  ap- 
pellent Marcel.  Béatrix  décide  son  amant  à 
fuir  leur  colère  en  passant  par  une  porte 
dérobée  ;  mais,  au  moment  où  il  va  la  fran- 
chir, Etienne  Marcel  entre,  ouvre  la  porte  du 
fond  qui  donne  passage  à  la  foule  ;  on  se  pré- 
cipite sur  Robert  qui  se  fait  place  l'épée  à  la 
main  et  saute  par  la  fenêtre.  Ce  finale  est, 
comme  on  le  voit,  assez  mal  conduit,  et  la 
jeune  fille  y  joue  un  rôle  peu  convenable. 
Quant  à  la  musique,  on  remarque  dans  le  duo 
une  phrase  adagio  :  Interroge  les  astres  d'or, 
et  une  autre  phrase  :  O  pure  extase;  le  reste 
n'offre  que  des  effets  de  sonorité  obtenus  par 
de  fréquents  unissons. 

Le  troisième  acte  alieu  devant  Notre-Dame. 
On  fête  la  Saint- Jean.  Le  peuple  est  en  liesse  ; 
on  danse.  Le  ballet  est  fort  long  et  varié. 
Le  meilleur  morceau  est  intitulé  :  Musette 
guerrière.  Etienne  Marcel,  entouré  des  éche- 
vins,  est  reçu  par  l'évèque  de  Laon  avec  une 
grande  solennité.  Robert,  déguisé  en  men- 
diant, s'approche  de  Béatrix,  lui  dit  que  la  fin 
du  pouvoir  usurpé  par  son  père  est  prochaine, 
qu'il  sauvera  ses  jours,  mais  qu'elle  doit  fuir 
avec  lui.  Au  moment  où  Béatrix  donne  son 
consentement  à  un  nouveau  projet  de  fuite 
avec  son  amant,  Robert  est  reconnu  par  Eus- 
tache  et  encore  une  fois  livré  à  la  colère  de  Mar- 
cel ;  mais  il  s'est  produit  dans  le  peuple  un  revi- 
rement subit  contre  le  prévôt.  Jean  Maillard 
lui  tient  tête,  et,  appuyé  par  le  populaire  à 


son  tour,  délivre  le  prisonnier.  Eustache, 
espion  du  roi  de  Navarre  Charles  le  Mauvais, 
profite  de  la  sombre  tristesse  et  des  appréhen- 
sions du  prévôt  des  marchands  pour  l'engager 
à  lui  ouvrir  les  portes  de  Paris.  Après  quelques 
hésitations,  celui-ci  se  décide  à  commettre 
cette  trahison.  Dans  cet  acte,  Marcel  chante 
un  récit  mesuré  qui  ne  manque  pas  de  carac- 
tère :  Ce  soir  on  me  dédaigne  et  peut-être  on 
m'oublie.  Le  dialogue  entre  Marcel  et  Eustache 
est  aussi  bien  traité;  mais  la  scène  de  la  déli- 
vrance du  prisonnier  n'a  pas  un  sens  suffisant. 
On  peut  admettre  une  grande  sonorité  dans 
une  scène  populaire,  mais  encore  faut-il  que 
le  jugement  de  l'oreille  ne  perde  pas  ses  droits. 
On  se  transporte  au  dernier  acte  à  la  bastille 
Saint-Denis.  Jean  Maillard  veille  et  s'assure 
de  la  fidélité  des  gardes  du  poste.  Lorsque 
Etienne  Marcel  demande  les  clefs  de  la  ville, 
elles  lui  sont  refusées.  Robert  a  surpris  le  secret 
de  Marcel  ;  n'écoutant  que  sa  générosité  et  son 
amour  pour  Béatrix,  il  lui  garantit  le  pardon 
du  dauphin  s'il  veut  renoncer  à  ses  projets. 
Béatrix  et  Marguerite  joignent  leurs  prières 
aux  siennes  ;  cette  scène  de  famille  touche 
au  ridicule.  Etienne  Marcel  résiste  à  tout,  se 
précipite  au  dehors  suivi  de  quelques  parti- 
sans et  tombe  frappé  par  Jean  Maillard.  La 
pièce  se  termine  par  l'entrée  triomphale  du 
dauphin.  Les  morceaux  à  signaler  dans  cet 
acte  sont  :  une  marche  orchestrale  assez  alam- 
biquée,  l'air  de  ténor  chanté  par  Robert  et  un 
quatuor  final  qui  souvent  n'est  qu'un  trio  à 
cause  des  unissons  prolongés.  Cet  ouvrage  a 
été  chanté  à  Lyon  par  MM.  Delrat,  Stéphanne, 
Echetto,  Plançon;  Mmes  Reine  Mézeray,  Legé- 
nisel-Monnier,  Amélie  Luigini. 

Etienne  Marcel  a  été  représenté  à,  Paris, 
à  l'Opéra  populaire  momentanément  installé 
au  théâtre  du  Château-d'Eau,  et  malheureu- 
sement dans  des  conditions  d'exécution  telle- 
ment déplorables  qu'elles  n'ont  pas  laissé  au 
public  la  possibilité  de  se  rendre  compte  de 
la  véritable  valeur  de  l'œuvre. 

ÉTOILE  (l'),  opéra -bouffe  en  trois  actes, 
livret  de  MM.  Leterrier  et  Vanloo,  musique 
de  M.  Emmanuel  Chabrier,  représenté  aux 
Bouffes-Parisiens  le  28  novembre  1877.  C'est 
une  grosse  farce  désopilante.  Il  est  d'usage 
dans  un  pays  qu'on  ne  nomme  pas,  et  pour 
cause,  de  célébrer  la  fête  du  roi  Ouf  1er  en 
offrant  au  peuple  le  spectacle  d'un  empale- 
ment. On  cherche  un  coupable  ;  il  se  présente 
dans  la  personne  du  jeune  Lazuli,  qui  a  donné 
une  gifle  au  roi  sans  le  connaître.  Il  va  subir 
le  supplice,  lorsque,  heureusement  pour  lui, 


412 


ÉTOI 


ÉTRA 


l'astrologue  Sirocco  informe  Ouf  I«  que  son 
existence  est  liée  à  celle  de  Lazuli  et  qu'il 
doit  finir  ses  jours  en  même  temps  que  lui. 
Alors  le  roi  ne  songe  plus  qu'à  entourer  La- 
zuli de  toutes  ses  prévenances  et  d'une  solli- 
citude dont  on  comprend  toutes  les  extrava- 
gantes péripéties.  La  musique  a  paru  exprimer 
assez  heureusement  les  situations  bouffonnes 
de  cette  donnée.  On  a  bissé  le  duetto  bouffe 
du  troisième  acte.  Chanté  par  Daubray,  Sci- 
pion,  Jolly,  Mmes  Paola  Marié,  Berthe  Stuart, 
Mlle  Luce. 

*  ÉTOILE  (iP) ,  idylle  antique ,  poème  de 
M.  Paul  Collin,  musique  de  M.  Henri  Maré- 
chal, écrite  pour  la  Société  chorale  d'amateurs 
et  exécutée  par  elle  le  12  mars  1881. 

ÉTOILE  DE  SÉVILLE  (l'),  opéra  en  quatre 
actes ,  paroles  de  Hippolyte  Lucas  ,  musique 
de  M.  Balfe,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  17  décembre  1845.  Le  sujet  de  cet 
ouvrage  a  été  tiré  d'une  pièce  de  Lope  de 
Vega,  déjà  imitée  et  donnée  au  Théâtre- 
Français,  par  M.  Lebrun,  sous  le  titre  du  Cid 
d'Andalousie.  Don  Sanche  se  dévoue  pour 
sauver  l'honneur  de  son  roi  ;  il  se  bat  à  sa 
place  et  il  tue  don  Bustos,  le  père  d'Estrella, 
qu'il  aime  ;  la  situation  dramatique  est  ici 
plus  belle  que  la  scène  analogue  ne  l'est  dans 
Don  Juan;  quant  à  la  musique,  c'est  une  au- 
tre affaire.  Estrella  demande  justice  au  roi; 
mais  un  testament  de  don  Bustos  prouve 
qu'elle  n'est  point  sa  fille,  et  elle  peut  s'unir 
à  don  Sanche,  qu'elle  a  cru  le  meurtrier  de 
son  père.  La  partition  de  cet  ouvrage  a  été, 
dit-on,  écrite  par  Balfe  en  deux  mois.  On 
s'est  aperçu  de  cette  précipitation  ;  le  compo- 
siteur a  dû  la  regretter.  Il  y  a  des  motifs 
heureux,  des  mélodies  charmantes,  qui  ne 
sont  pas  assez  bien  agencées,  ni  reliées  entre 
elles.  La  chanson  mauresque  de  Zaïda,  la  ro- 
mance d'Estrella,  le  quatuor  du  second  acte, 
sont  les  morceaux  saillants  de  cet  opéra,  qui 
à  été  parfaitement  interprété  par  Mme  Stolz, 
Mlle  Nau,  Baroilhet  et  Gardoni. 

ÉTOILE  DE  TURAN  (1/),  opéra  en  quatre 
actes,  musique  de  M.  Richard  Wuerst,  re- 
présenté à  Berlin  en  décembre  1864. 

ÉTOILE  DU  NORD  (l'),  opéra  de  demi- 
caractère  en  trois  actes,  paroles  de  Scribe, 
musique  de  Meyerbeer,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  16  février  1854.  UEtoile  du  nord 
est  une  des  partitions  les  plus  riches  de 
Meyerbeer  ;  c'est  peut-être  celle  où  il  a  fait  le 
plus  de  dépense  de  combinaisons  harmoni- 
ques  et  rythmiques,  ainsi  que  d'effets  sin- 


guliers d'orchestre.  Le  livret  a  l'inconvénient 
de  mettre  en  scène  des  héros  fort  peu  propres 
à  figurer  dans  un  opéra-comique  :  Catherine 
et  Pierre  le  Grand.  Les  détails  n'ont  aucun 
intérêt  ;  la  pièce  marche  mal.  Aucune  scène 
n'éveille  la  sensibilité  du  spectateur.  La  ro- 
mance de  Pierre  :  0  jours  heureux,  est  le  seul 
morceau  réellement  pathétique  de  la  parti- 
tion. Il  a  bien  l'empreinte  de  cette  sombre 
mélancolie  que  Meyerbeer  savait,  mieux  que 
tout  autre,  donner  à  la  musique.  L'air  de 
Danilowitz  a  de  l'entrain  si  l'on  veut,  mais 
nullement  la  gaieté  telle  qu'on  la  comprenait 
à  Feydeau.  Quant  au  cosaque  Gritzensko,  on 
le  trouve  grotesque,  tout  en  accordant  qu'il 
chante  de  fort  bonne  musique.  On  demande- 
rait volontiers  la  suppression  des  paroles. 
Cet  habitant  de  l'Ukraine  est  au  service  du 
czar.  M.  Scribe  s'avise  de  le  faire  parler  en 
patois  alsacien.  Puisque  tous  les  Russes  par- 
lent et  chantent  en  français,  pourquoi  le  co- 
saque du  Don  parle-t-il  le  langage  des  bords 
du  Rhin?  Le  rôle  de  Catherine  est,  sous  le  rap- 
port du  chant,  fort  difficile  à  interpréter.  Cha- 
que phrase  exprime  un  ordre  d'idées  diffé- 
rent. Jamais  la  musique  imitative  dans  l'ac- 
ception élevée  et  véritablement  artistique  du 
mot  n'a  été  poussée  plus  loin.  C'est  comme 
une  suite  de  tableaux,  un  polyorama,  un  ka- 
léidoscope musical,  mais  point  un  opéra; 
chœur  de  buveurs,  ronde  bohémienne,  prière, 
baroarolle,  couplets  de  cavalerie,  couplet  de 
l'infanterie,  chœur  des  conjurés,  couplets  des 
vivandières ,  air  concertant  avec  deux  flûtes 
et  chœur ,  une  polonaise ,  que  n'y  a-t-il  pas 
dans  cet  opéra?  Et  tout  cela  est  traité  avec 
une  science  consommée  et  une  patiente  re- 
cherche. Un  souffle  plein  de  grâce  vient  heu- 
reusement rafraîchir  cette  haute  atmosphère, 
c'est  le  délicieux  duettino  :  Sur  son  bras  m' ap- 
puyant, La  partition  de  V Etoile  du  nord  est 
celle  qui  a  été  étudiée  avec  le  plus  de  fruit  par 
les  chefs  d'orchestres  et  par  tous  les  artistes 
qui  s'occupent  de  la  musique  d'harmonie. 

La  partition  de  l'Etoile  du  nord  renferme 
la  plupart  des  morceaux  du  Camp  de  Silésie 
(Ein  feldlager  in  Sehlesien) ,  opéra  allemand 
en  trois  actes,  représenté  le  7  décembre 
1844,  à  Berlin,  à  l'occasion  de  l'inauguration 
du  nouveau  Théâtre-Royal. 

*  ÉTOILES  (les),  opéra-ballet  en  un  acte  et 
deux  tableaux,  paroles  de  Clairville  et  Bar- 
rez, musique  de  Pilati,  représenté  au  Théâ- 
tre-Lyrique le  6  février  1854. 

ETRA  (i/)[Ze  Ciel],  opéra  italien,  musique 
de  Cortesi,  représenté  à  Sienne  en  août  1857. 


ÉTUD 


EUFE 


413 


*ÉTOURDERIE  (UNB)  OU  L'UN  POUR  L'AU- 
TRE, opéra-comique  en  un  acte  et  en  vers, 
paroles  de  "Vial,  musique  de  Quaisain,  repré- 
senté au  théâtre  Feydeau  le  28  février  1801. 

*  ÉTOURDERIES  DE  POULIGAN  (LES),  Opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  M.  Faure,  musi- 
que de  M.  Dédé,  représentée  à  l'Alcazar  de 
Bordeaux  le  26  novembre  1878. 

*  ETTORE  FIERAMOSCA,  opéra  sérieux, 
musique  d'Antonio  Laudamo,  représenté  à 
Messine  en  1839. 

*  ETTORE  FIERAMOSCA,  tragédie  lyrique, 
poème  de  Domenico  Bolognese,  musique  de 
Nicola  De  Giosa,  représentée  au  théâtre  San 
Carlo,  de  Naples,  en  1855.  Moins  heureux 
qu'avec  le  premier  ouvrage  (Folco  dArles 
qu'il  avait  donné  à  ce  théâtre  quatre  ans  au- 
paravant, le  compositeur  vit  celui-ci  tomber 
avec  fracas,  et  de  telle' sorte  qu'il  n'en  fut 
plus  jamais  question. 

*  ETTORE  FIERAMOSCA,  opéra  sérieux, 
musique  de  M.  Cesare  Dall'Olio,  représenté 
sur  le  théâtre  communal  de  Bologne  en  no- 
vembre 1875. 

*  ETTORE  FIERAMOSCA,  drame  lyrique, 
musique  de  M.  Benacchio,  représenté  à  Pa- 
doue  en  1883. 

*ettore  fieramosca,  drame  lyrique  en 
quatre  actes,  musique  de  M.  Giuseppe  Cer- 
quetelli,  représenté  au  théâtre  communal  de 
Terni  le  15  mai  1895.  Inteprètes  :  Mmes  Miot- 
ti  et  Manferdini,  MM.  Bmiliani,  Gregoretti 
et  Roveri. 

*  ETTORE  FIERAMOSCA,  drame  lyrique 
en  trois  actes,  paroles  et  musique  de  M.  Vin- 
cenzo  Ferroni,  professeur  de  composition  au 
Conservatoire  de  Milan,  représenté  au  Théâtre 
social  de  Côme  le  24  janvier  1896. 

*  ÉTUDIANT  DE  KASSAN  (l')  [Kassai 
Diak],  opéra-comique,  musique  de  M.  Alexis 
Erkel,  représenté  au  théâtre  populaire  de  Bu- 
dapest en  novembre  1890.  Cette  œuvre  nou- 
velle du  plus  populaire  des  compositeurs  hon- 
grois a  obtenu,  comme  les  précédentes,  un 
succès  éclatant  auprès  de  ses  compatriotes. 
Elle  est  de  premier  ordre,  disait  un  critique, 
d'une  rare  élégance  de  forme,  d'un  sentiment 
mélodique  plein  d'originalité,  et  elle  a  été 
accueillie  avec  enthousiasme.  Elle  avait  d'ail- 
leurs pour  interprète  principale  une  artiste 
exquise  et  charmante,  Mme  Blaha  (baronne 
Splényi),  celle  qu'on  appelle  «  le  rossignol  de 
la  Hongrie  » ,  dont  le  talent  plein  de  verve  et 
de  grâce  n'a  pas  peu  contribué  à  son  succès. 


ÉTUDIANT  DE  SALAMANQUE  (L*),  opéra, 

musique  de  Fuchs  (Ferdinand),  représenté  à 
Vienne  vers  1843. 

ÉTUDIANT  D'IÉNA  (l'),  opéra,  musique 
de  Chelard,  traduit  en  anglais,  représenté  à 
Drury-Lane  le  4  juin  1833.  Mme  Malibran 
remplissait  le  rôle  principal,  ce  qui  n'empê- 
cha pas  la  chute  de  cet  ouvrage. 

étudiant  mendiant  (i/),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Schenck ,  représenté  à 
"Vienne  en  1796. 

*  Étudiant  pauvre  (l'),  opérette  en 
trois  actes,  livret  imité  d'un  ancien  vaude- 
ville de  Scribe,  musique  de  M.  Cari  Millœc- 
ker,  représentée  avec  un  très  grand  succès 
sur  le  théâtre  An  der  Wien  à  Vienne,  en 
1882,  et  au  théâtre  Friedrich- Wilhelmstadt, 
de  Berlin,  en  janvier  1883.  Cet  ouvrage,  l'un 
des  meilleurs  du  genre,  fit  en  peu  de  temps 
triomphalement  le  tour  de  tous  les  théâtres 
d'Allemagne,  où  sa  musique  fine,  aimable  et 
gracieuse,  enchantait  les  auditeurs.  Il  fut 
pourtant  moins  heureux  à  Paris,  où  son  suc- 
cès fut  mince  lorsqu'on  le  représenta  au 
théâtre  des  Menus-Plaisirs,  le  18  janvier 
1889,  avec  une  version  française  de  MM.  Her- 
mil  (Milher)  et  Numès. 

*  ÉTUDIANTS  BORDELAIS  (LES),  Opérette 
en  un  acte,  musique  de  M.  Dédé,  représentée 
aux  Folies-Bordelaises  le  22  décembre  1883. 

*  ÉTUDIANTS  D'IÉNA  (les),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  C.  Crome-Schwie- 
ning,  musique  de  M.  H.  A.  Platzbecker,  repré- 
sentée à  Leipzig  le  4  avril  1891. 

*  étudiants  DU  RHIN  (les),  opérette, 
musique  de  M.  Joseph  Goldstein,  représentée 
avec  succès  à  Pesth  en  janvier  1886. 

*  ÉTUDIANTS  ESPAGNOLS  (les),  Opéra- 
comique,  musique  de  M.  E.  Lange-Mùller, 
représenté  au  théâtre  Royal  de  Copenhague 
en  novembre  1883.  Quelques  mois  après,  en 
mars  1884,  cet  ouvrage  paraissait  sur  la  scène 
du  théâtre  municipal  de  Hambourg,  où  il 
était  favorablement  accueilli. 

EUFEMIO  DA  MESSINA,  opéra  séria  en 
trois  actes,  livret  de  Catelli,  musique,  de  Primo 
Bandini ,  représenté  au  théâtre  Royal  de 
Parme  le  15  février  1878;  chanté  par  Vincen- 
telli,  Lalloni,  Petit,  Mme  Guinti-Barbera. 

EUFEMIO  DE  MESSINA  (el),  opéra  espa- 
gnol, musique  de  Carnicer,  représenté  à  l'O- 
péra italien  de  Barcelone  en  1818. 


414 


EUPH 


EURI 


EUFEMIO  DI MESSINA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Carafa  (Michel),  représenté  à  Rome 
en  1822. 

EUFEMIO  DI  MESSINA,  opéra  italien, mu- 
sique de  Persiani,  repr.à  Lucques  en  1829. 

EUFEMIO  DI  MESSINA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Gambini,  représenté  au  théâtre 
Careano  en  1853. 

EUGÈNE,  opéra  en  trois  actes,  musique  de 
Henri  Berton,  représenté  au  théâtre  Fey- 
deau  en  1792. 

EUGENIA,  opéra  italien,  musique  de  Naso- 
lini,  représenté  à  Vicence  vers  1793. 

*  EUGENIA  DEGLI  ASTOLFI,  opéra,  musi- 
que de  Stefano  Pavesi,  représenté  à  Naples 
en  1820. 

EUGÉNIE,  opéra,  musique  de  Fœrtsch 
(Jean-Philippe),  représenté  en  Allemagne  en 
1688. 

EUGÉNIE  ET  LINVAL  OU  LE  MAUVAIS 
FILS,  opéra-comique  en  deux  actes,  musique 
de  Lachnith,  représenté  au  théâtre  Montan- 
sier,  en  1798. 

EULENSPIEGEL  (l'Espiègle),  opéra  alle- 
mand ,  livret  de  Kotzebue ,  musique  de 
Schmidt  (Samuel),  représenté  à  Kœnigsberg 
en  1806. 

EUMENE,  opéra  italien,  musique  de  Ziani, 
représenté  à  Venise  en  1696. 

eumene,  opéra  italien,  musique  de  Albi- 
noni,  représenté  à  Rome  en  1717. 

EUMENE,  opéra  italien,  musique  de  Por- 
pora,  représenté  à  Rome  en  1721. 

EUMENE,  opéra  italien ,  musique  de  Jo- 
melli,  représenté  à  Naples  en  1746. 

eumene,  opéra  italien,  musique  de  Manna, 
représenté  à  Turin  en  1750. 

EUMENE,  opéra  italien,  musique  de  Sac- 
chini,  représenté  à  Rome  en  1763. 

eumene,  opéra,  musique  de  Borghi,  re- 
présenté à  Turin  en  1778. 

EUMENE,  opéra  italien,  musique  du  Bu- 
roni,  représenté  à  Stuttgard  en  1778. 

eumene,  opéra  italien,  musique  de  Ber- 
toni,  représenté  à  Venise  en  1784. 

EUPHROSINE  ET  CORADIN  OU  LE  TYRAN 
corrigé,  opéra-comique  en  trois  actes  et 
en  vers,  paroles  d'Hoffman,  musique  de  Mé- 


hul,  représenté  pour  la  première  fois  à  la 
Comédie-Italienne  le  4  septembre  1790.  Méhul 
avait  vingt-sept  ans  et  luttait  encore  contre 
la  fortune  lorsque  Hoffman  lui  confia  le  poème 
d'Euphrosine  et  Coradin.  Le  génie  du  com- 
positeur se  révéla  tout  à  coup  dans  cet  ou- 
vrage et  ce  fut  le  point  de  départ  de  sa 
brillante  carrière.  Le  duo  :  Gardez-vous  de 
la  jalousie,  au  deuxième  acte,  est  un  chef- 
d'œuvre  d'expression  dramatique.  Nous  tran- 
scrivons ici  le  jugement  qu'en  portait  Gré- 
try  :  «  Le  duo  à'Euphrosine  est  peut-être 
le  plus  beau  morceau  d'effet  qui  existe.  Je 
n'excepte  pas  même  les  beaux  morceaux  de 
Gluck.  Ce  duo  est  dramatique  :  c'est  ainsi  que 
Coradin  furieux  doit  chanter  ;  c'est  ainsi 
qu'une  femme  dédaignée  et  d'un  grand  carac- 
tère doit  s'exprimer;  la  mélodie  en  premier 
ressort  n'était  point  ici  de  saison.  Ce  duo  vous 
agite  pendant  toute  sa  durée;  l'explosion 
qui  est  à  la  fin  semble  ouvrir  le  crâne  des 
spectateurs  avec  la  voûte  du  théâtre.  »  Quand 
on  sait  que  les  Essais  sur  la  musique,  de  Gré- 
try,  ne  sont  que  l'éloge  de  la  musique  de 
Grétry,  on  comprend  combien  cet  enthou- 
siasme du  musicien  pour  l'œuvre  de  son  con- 
frère a  de  valeur.  Nous  mentionnerons  aussi 
l'air  d'Alibour,  médecin  de  Coradin,  air  qui 
est  fort  bien  traité  : 

Quand  le  comte  se  met  à  teble, 
De  monseigneur  j'observe  l'appétit 
Et  selon  qu'il  est  faible,  ou  qu'il  est  indomptable, 
Je  vois  hausser  ou  baisser  mon  crédit. 

euridamante,  opéra  italien,  musique  de 
Lucio,  représenté  au  théâtre  San-Mosè,  de 
Venise,  en  1654. 

EURIDICE,  drame  de  Rinuccini,  musique 
de  Jules  Caccini,  imprimé  sous  ce  titre  il'Eu- 
ridice  composta  in  musica  in  stile  rappresenta- 
tivo  da  Giulio  Caccini  detto  Romano ,  repré- 
senté à  Florence  en  1595.  UEuridice  a  été 
mise  en  scène  à  la  cour,  le  6  du  même  mois. 
Plusieurs  morceaux  de  cet  ouvrage  furent 
intercalés  dans  celui  de  Péri,  qui,  sous  le 
même  titre,  fut  représenté  au  palais  Pitti, 
à  l'occasion  des  noces  de  Marie  de  Médicis 
.avec  Henri  IV,  en  1600. 

EURIDICE,  opéra  italien,  livret  de  Ri- 
nuccini, musique  de  Jacopo  Péri,  représenté 
à  Florence  en  1600.  M.  Gevaert  a  publié  ré- 
cemment une  canzone  d'Orfeo  tirée  de  cet 
ouvrage  :  Gioite  al  canto  mio,  selve  frondose. 
Elle  a  pour  objet  de  peindre  les  transports 
d'Orphée  revoyant  Eurydice,  et  c'est  un 
cantique  monotone,  sans  chaleur  et  sans 
expression. 


EURY 


EURY 


415 


EURIPO  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Cavalli,  représenté  à  Venise  en  1649. 

EURISTEO,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Ristori,  représenté  en  Italie  vers 
1714. 

EURISTEO,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Caldara,  représenté  à  Vienne  en 
17Ï3. 

EURISTEO,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  J.-A.-P.  Hasse ,  représenté  à 
Varsovie  en  1733. 

EURISTEO,  opéra,  livret  de  Zeno,  musique 
de  Coccia,  représenté  à  Venise  en  1815. 

EUROPA  RICONOSCIUTA,  opéra  sérieux 
italien  en  trois  actes,  musique  deSalieri,  re- 
présenté à  Vienne  en  1776. 

EUROPE  galante  (l'),  opéra-ballet  eu 
quatre  actes,  paroles  de  la  Motte ,  musique 
de  Campra ,  représenté  à  l'Académie  royale 
de  musique  le  24  octobre  1697.  Campra  étant 
maître  de  chapelle  de  la  cathédrale  de  Paris 
a  fait  représenter  ses  premiers  ouvrages  sous 
le  nom  de  son  frère.  On  dit  que,  s'étant  en- 
dormi pendant  les  vêpres,  un  sous-chantre 
lui  entonna  selon  l'usage  les  premiers  mots 
de  l'antienne  ;  Campra,  réveillé  en  sursaut, 
répondit  en  chantant  ces  paroles  qui  termi- 
nent la  prière  de  son  Europe  galante  :  Yi- 
tiii,  vivis,  gran  sultana.  Cette  anecdote,  si 
elle  est  vraie,  prouve  qu'il  y  a  quelque  in- 
convénient à  mêler  le  sacré  au  profane. 

EUROPE  GALANTE,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  C.-H.  Graun,  représenté  à  Berlin 
en  1748. 

EURYANTHE,  grand  opéra  allemand  en 
trois  actes,  paroles  de  Mme  de  Chezy ,  musi- 
que de  Weber  (Charles-Marie  de),  représenté 
à  Vienne  le  25  octobre  1823.  Le  sujet  du 
poème,  ayant  déjà  été  souvent  traité,  avait 
perda  beaucoup  de  son  intérêt.  La  belle  Eu- 
rianthe ,  trahie  par  une  rivale ,  est  aban- 
donnée par  son  amant  à  qui  elle  n'a  cessé  de 
rester  fidèle.  Sur  ce  livret  dépourvu  d'inci- 
dents dramatiques,  Weber  a  composé  une 
admirable  musique  qui  ne  fut  que  médiocre- 
ment comprise,  même  en  Allemagne.  L'ou- 
verture ,  le  choeur  des  chasseurs ,  d'un 
rythme  si  original ,  le  duo  de  femmes  sont 
des  morceaux  partout  applaudis,  souvent 
bissés.  Weber  était  un  penseur.  Il  cherchait 
les  moyens  de  s'affranchir  des  marches  har- 
moniques, des  procédés,  des  usages  d'orches 
tration  employés  à  son  époque.  Aussi  écri-r 
vait-il  lentement.  Euryanthe  lui  coûta  dix- 


huit  mois  de  travail.  Freyschûtz,  Oberon, 
Preciosa;  Euryanthe,  tel  est,  selon  nous,  l'or- 
dre de  mérite  des  principales  partitions  de 
Weber.  Castil-Blaze  a  eu  la  bonne  pensée  de 
faire  connaître  en  France  divers  opéras  étran- 
gers au  nombre  desquels  se  trouve  Euryan- 
the. Il  a  poussé  trop  loin  l'appréhension  de 
déplaire  au  public ,  et  il  s'est  trop  défié  du 
goût  français  ,  en  bouleversant  l'ordre  de  la 
partition  originale,  en  introduisant  par  exem- 
ple des  morceaux  d'Obe'ron ,  la  barcarolle,  le 
duo  du  troisième  acte  et  la  marche  turque. 
Une  telle  représentation  n'est  qu'un  concert; 
elle  eut  lieu ,  avec  un  succès  fort  contesté,  le 
6  avril  1831,  à  l'Académie  royale  de  musique. 
M.  et  Mme  Dabadie,  Nourrit  et  Mme  Damo- 
reau  dans  le  rôle  d'Euryanthe,  interprétèrent 
cet  ouvrage;  mais  il  le  fut  plus  fidèlement, 
dans  la  même  année,  au  théâtre  allemand, 
par  Mme  Schrœder-Devrient  et  les  choristes 
allemands,  qui  ont  conservé  encore  la  tradi- 
tion de  cette  musique  d'un  caractère  sombre, 
énergique,  quelquefois  bizarre ,  toujours  di- 
gne d'être  étudiée  par  les  hommes  intelli- 
gents. 

MM.  de  Saint-Georges  et  de  Leuven  ont 
refait  un  nouveau  livret  pour  le  Théâtre-Ly- 
rique, où  a  eu  lieu  la  première  représentation 
à' Euryanthe,  le  1er  septembre  1857.  Ils  ont 
repris  la  donnée  d'un  vieux  roman  de  la  Bi- 
bliothèque bleue.  Elle  est  naïve  et  presque 
brutale.  La  belle  Euryanthe  est  fiancée  à  son 
amant,  le  chevalier  Odoard.  Ce  dernier  a 
pour  rival  le  traître  Reynold.  Une  Egyptienne 
nommé  Zara,  qu'Odoard  a  ramenée  de  la  Pa- 
lestine, est  jalouse  d'Euryanthe.  Elle  est  ma- 
gicienne et  devineresse,  possède  toutes  sortes 
de  charmes,  excepté  celui  qui  la  ferait  aimer 
de  son  maître.  Elle  révèle  à  Reynold  un  se- 
cret dont  il  se  fera  une  arme  contre  l'hon- 
neur d'Euryanthe.  Elle  lui  apprend  que  la 
jeune  fille  porte  au  -  dessous  du  sein  l'em- 
preinte d'une  églantine.  Ce  détail  un  peu  ris- 
qué a  déjà  été  mis  en  œuvre  au  théâtre.  C'est 
une  violette  dont  l'héroïne ,  dans  l'opéra  de 
Carafa,  porte  la  marque.  Pour  convaincre 
Reynold ,  Zara  découvre  Euryanthe  couchée 
et  profondément  endormie,  ce  qui  n'était  pas 
nécessaire.  Le  traître  n'a  pas  honte  de  four- 
nir, comme  une  preuve  de  ses  relations  avec 
Euryanthe,  la  connaissance  de  ce  détail  caché, 
et  cela  en  présenced'un  tribunal  de  trente  che- 
valiers. Ici  les  bienséances  ont  été  omises  par 
les  auteurs.  Euryanthe  se  trouble,  Odoard  la 
croit  coupable  ;  elle  est  couverte  d'opprobre 
et  en  proie  aux  invectives  de  tout  le  chœur. 
Odoard,  sans  être  complètement  revenu  de 


416 


ÉVA 


EVAN 


son  erreur,  se  fait  néanmoins  le  champion  de 
cette  pauvre  fille,  et  provoque  Reynold.  Ce- 
lui-ci reçoit  de  Zara  une  épée  magique  ;  mais, 
au  moment  où  il  va  s'en  servir  contre  son  ad- 
versaire, la  perfide  Egyptienne,  pour  sauver 
les  jours  d'Odoard  qu'elle  aime,  avoue  sa 
faute.  L'innocence  d'Euryanthe  est  procla- 
mée. Il  y  a  dans  la  pièce  française  des  per- 
sonnages épisodiques  qui  divertissent  le  pu- 
blic par  leurs  lazzi;  mais  c'est  encore  là  une 
nouvelle  atteinte  portée  au  caractère  de  la 
musique  de  Weber,  qui  ne  comporte  nulle- 
ment l'élément  comique.  En  suivant  l'ordre 
de  l'édition  française  ,  celle  qui  de  nos  jours 
est  seule  représentée,  nous  indiquerons  som- 
mairement les  morceaux  les  plus  saillants. 
La  romance  d'Odoard  a  trois  couplets  dans 
l'œuvre  originale,  et  ils  sont  accompagnés 
d'une  manière  différente.  On  a  supprimé  le 
dernier  au  Théâtre-Lyrique.  La  mélodie  en 
est  expressive  et  gracieuse.  Dans  la  scène  du 
défi  des  chevaliers  rivaux  se  détache  une 
phrase  magnifique  qui  sert  de  début  à  l'ou- 
verture. La  cavatine  chantée  par  Euryanthe 
est  le  chef-d'œuvre  de  la  partie  vocale  de  cet 
opéra.  Rien  n'égale  la  suavité  rêveuse,  la 
mélancolie  charmante  de  ce  morceau.  Le  duo 
d'Euryanthe  avec  Zara,  et  le  finale  du  pre- 
mier acte  sont  aussi  remarquables.  Le  duo 
d'Odoard  et  d'Euryanthe,  au  second  acte,  est 
très  beau;  mais  la  scène  dans  laquelle  les 
chevaliers  reprochent  à  Euryanthe  son 
déshonneur  apparent  est  plus  que  faible ,  et 
n'offre  qu'une  suite  d'effets  heurtés  et  vio- 
lents. Le  troisième  acte  renferme  le  célèbre 
chœur  des  chasseurs,  une  des  plus  belles  in- 
spirations de  Weber ,  et  une  jolie  ronde  en 
la  majeur  avec  un  refrain  en  chœur  qui  est 
le  pendant  de  celle  de  Freyschûtz.  Les  rôles 
ont  été  chantés  par  Michot ,  Balanqué , 
Mlles  Rey  et  Borghèse.  Il  existe  une  traduc- 
tion exacte  de  Y  Euryanthe  allemande,  par 
M.  Maurice  Bourges. 

euthyme  ET  LYRIS,  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  Boutillier,  musique  de  Désormery, 
représenté  par  l'Académie  royale  de  musique 
le  1"  octobre  1776.  Cet  ouvrage  eut  vingt- 
six  représentations ,  ce  qui  était  un  succès  à 
une  époque  où  l'on  jouait  les  œuvres  immor- 
telles de  Gluck. 

ÉVA,  drame  lyrique  en  deux  actes,  paroles 
de  MM.  de  Leuven  et  Brunswick,  musique  de 
de  Coppola  et  Girard,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  9  décembre  1839.  Le  sujet  est 
imité  de  Nina  ou  la  Folle  par  amour,  opéra 
de  Marsollier  et  de  Dalayrac.  Eva,  jeune  Sué- 


doise, a  perdu  la  raison  à  la  vue  de  son  fiancé 
mourant  dans  un  combat  contre  les  Russes. 
La  scène  se  passe  sous  Charles  XII.  Mais, 
comme  dans  Nina,  le  défunt  n'est  pas  mort , 
et  le  colonel  Gustave  vient  rendre  la  raison 
à  la  pauvre  insensée.  Cet  ouvrage  se  com- 
pose musicalement  des  fragments  de  Nina 
pazza  per  amore ,  opéra  écrit  à  Rome  par 
Coppola  en  1835 ,  et  représenté  dans  toute 
l'Europe  avec  un  grand  succès.  Girard,  qui 
fut  depuis  l'habile  chef  d'orchestre  de  l'Opéra 
et  de  la  Société  des  concerts,  fut  chargé  alors 
d'en  former  une  pièce  française  pour  les  dé- 
buts de  Mme  Eugénie  Garcia ,  qui  y  obtint 
un  grand  succès  comme  cantatrice ,  tandis 
que  la  musique  de  Coppola  fut  assez  étourdi- 
ment  vilipendée  par  la  presse  entière. 

EVA  HLYNA,  opéra  bohémien,  musique  de 
Doerstling,  représenté  à  Prague  au  théâtre 
National  en  novembre  1862. 

EVACUAZIONE  DEL  TESORO  (l'),  farce 
italienne,  musique  de  J.  Pacini,  représentée 
à  Pise  en  1815. 

*  EVALDO,  opéra,  musique  de  M.  Tozzi, 
représenté  au  Politeama  national  de  Pise  en 
novembre  1895. 

evandro  IN  pergamo,  opéra  séria,  mu- 
sique de  Mirecki,  représenté  à  Gênes  en  dé- 
cembre 1824. 

*  EVANGELINA,  opéra  sérieux  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  M.  Alessandro  Cortella,  mu- 
sique de  M.  Arturo  Berutti,  représenté  à 
l'Alhanibra  de  Milan  le  19  septembre  1893. 

*  EVANGELIMANN  (dbr)  [VEomme  de 
l'Evangile],  «  comédie  musicale  »,  paroles  et 
musique  de  M.  "Wilhelm  Kienzl,  représentée 
à  l'Opéra  royal  de  Berlin  le  4  mai  1895.  Le 
sujet  de  cette  «  comédie  musicale  » ,  dont  un 
crime  forme  le  fond,  a  été,  paraît-il,  tiré  par 
l'auteur  des  Mémoires  d'un  commissaire  de 
police,  et  n'en  offre  pas  pour  cela  plus  d'inté- 
rêt. «  Quant  à  la  musique,  disait  un  critique 
allemand,  il  serait  difficile  de  dire  à  quel 
genre  elle  appartient.  C'est  une  olla  podrida, 
dans  laquelle  se  trouve  mêlé  un  peu  de  Mas- 
cagni,  un  peu  de  Nessler  (l'auteur  du  trop  fa- 
meux Trompette  du  Sackingen),  un  peu  de 
Wagner,  et  ensuite,  comme  condiment,  une 
pincée  de  Bach  avec  une  bonne  dose  de  Schu- 
mann.  En  somme,  il  y  en  a  pour  tous  les 

■  goûts,  ce  qui  veut  dire  qu'aucun  ne  s'y  trouve 
pleinement  satisfait.  M.  Kienzl  est  un  éclec- 
tique qui  prend  son  bien  où  il  le  trouve,  en 
donnant  la  preuve  qu'il  a  une  connaissance 


ÉVEN 


EXPI 


417 


profonde  de  la  musique  depuis  Bach  jusqu'à 
Wagner.  Son  opéra  est  une  véritable  antho- 
logie... »  Les  deux  principaux  rôles,  ceux  de 
Jean  et  de  Mathias,  ont  été  tenus  à  souhait 
par  MM.  Bulss  et  Silva. 

*  ÉVANGÉLINB,  «légende  canadienne»  en 
quatre  actes,  paroles  de  MM.  Louis  de 
Gramont,  G.  Hartmann  et  André  Alexandre, 
musique  de  M.  Xavier  Leroux,  représentée 
avec  succès  à  Bruxelles,  sur  ile  théâtre  de  la 
Monnaie,  le  28  décembre  1895.  M.  Xavier 
Leroux  est  un  de  nos  jeunes  Prix  de  Rome, 
dont  ce  début  à  la  scène  a  été  fort  remarqué. 
Son  œuvre,  fort  intéressante,  avait  pour  inter- 
prètes MUes  Armand,  Merey  et  Milcamps, 
MM.  Bonnard  et  Gélibert. 

*  EVANTHIA,  opéra  en  un  acte,  musique 
de  M.  Umlauf,  représenté  à  Gotha  en  août 
1S93.  Ce  petit  ouvrage  avait  été  couronné  dans 
un  concours  ouvert  par  le  duc  de  Saxe-Co- 
bourg-Gotha,  concours  auquel  avaient  pris 
part  cent  vingt-quatre  compositeurs.  Il  a  été 
fort  bien  accueilli. 

*  evelia,  opéra  sérieux,  musique  de 
M.  Cappelli,  représenté  au  Politeamo  de  Pis- 
toiele  n  juillet  1885. 

EVELINA,  opéra,  musique  de  Coccia,  re- 
présenté à  Milan  en  1815. 

EVELINA,  opéra  italien  de  Giosa,  repré- 
senté à  Naples  au  mois  de  juin  1845. 

EVELINA,  opéra  italien,  musique  de  Cor- 
rado,  représenté  à  Casale-Monferrato  en  fé- 
vrier 1872. 

Événements  IMPRÉVUS  (les),  comédie 
en  trois  actes ,  mêlée  d'ariettes ,  paroles 
de  d'Hèle,  musique  de  Grétry,  représentée  à 
Versailles  le  il  novembre  1779,  et  à  Paris, 
aux  Italiens,  le  13  novembre  de  la  même 
année.  Ce  fut  la  dernière  production  de  l'in- 
fortuné littérateur,  mort  jeune,  et  dont  le  ca- 
ractère bizarre  a  été  dépeint  par  Grétry 
d'une  manière  intéressante  dans  ses  Essais 
sur  la  musique.  d'Hèle  avait  fait  pour  son  ami 
les  poëmes  du  Jugement  de  Midas  et  de  l'A- 
mant jaloux.  La  partition,  qui  n'est  pas  des 
meilleures,  renferme  deux  airs  qui  ont  obtenu 
un  certain  succès  ;  celui  de  Philinte  :  Qu'il 
est  cruel  d'aimer,  et  celui  du  marquis  de  Ver- 
sac  :  Dans  le  siècle  où  nous  sommes. 

ÉVÉNEMENTS  IMPRÉVUS  (les),  musique 
de  Ferrari  (I.-G.) ,  représenté  au  théâtre 
Montansier  en  1791.  C'est  la  même  pièce 
qui  avait  été  mise  en  musique  par  Grétry. 


ÉVENTAIL  (l'),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Jules  Barbier  et  Michel 
Carré,  musique  de  M.  Ernest  Boulanger,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  mardi  4  dé- 
cembre 1860.  Rosalinde,  jeune  veuve,  sa  sœur 
Phébé  ,  le  capitaine  Annibal  et  le  poète  Fa- 
brice sont  les  personnages  de  cette  petite 
pièce.  Dans  le  cours  de  l'intrigue ,  Rosalinde 
laisse  tomber  son  éventail  aux  pieds  d'Anni- 
bal,  afin  qu'il  le  lui  rapporte  chez  elle  ;  ce  qui 
a  motivé  assez  légèrement  le  titre.  La  par- 
tition, traitée  avec  esprit ,  renferme  de  jolis 
détails  :  la  séguidille  :  Bel  astre  aux  doux  yeux, 
et  l'air  agréable  de  Rosalinde  :  J'ai  vingt  ans, 
je  suis  veuve.  Les  rôles  ont  été  créés  par 
Crosti,  Ponchard,  Mme  Faure-Lefebvre  et 
Mlle  Angèle  Cordier. 

EVENTI  DI  FILANDRO  ED  EDESTA,  opéra 
italien,  musique  de  Uccellini,  représenté  à 
Parme  en  1675. 

*  everel,  opérette,  paroles  de  M.  E.  Cres» 
wicke,  musique  de  M.  Sutherland,  représen- 
tée à  Londres  en  mai  1884. 

EVERGETE,  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  de  Léo,  repr.  à  Naples  vers  1730. 

EWIGE  JUDE  (der)  [le  Juif  errant],  drame 
allemand,  musique  de  Uber,  représenté  à 
Dresde  vers  1819. 

*  EXEMPLE  (l'),  opérette  en  un  acte,  paro- 
les d'Adolphe  Jaime,  musique  d'Eugène  Mo- 
niot,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
1er  janvier  1873. 

EXIL  DE  ROCHESTER  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Moreau  et  Dumolard, 
musique  de  Raphaël  Russo,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  29  novembre  1828.  Cet 
ouvrage  était  la  transformation  d'une  petite 
pièce  à  couplets  jouée  au  Vaudeville  en  sep- 
tembre 1811.  Le  compositeur,  Raphaël  Russo, 
est  resté  complètement  inconnu. 

EXILÉ  (l')>  opéra-comique,  musique  de 
Mazzinghi,  représenté  à  Londres  vers  1805. 

EXILÉ  (l'),  opéra-comique  en  deux  actes, 
musique  de  De  Pellaert,  représenté  à  Bruxel- 
les en  1827. 

*  EXPERIENCIA  (a),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Freitas  Gazul,  représentée  à 
Lisbonne,  sur  le  théâtre  du  Prince- Royal. 

*  EXPIATION  DE  SAVELÉ  (l'),  drame  ly- 
rique en  cinq  actes,  paroles  de  Mme  Henry 
Gréville,  musique  de  M.  Sinsoilliez,  représenté 
au  Grand-Théâtre  de  Lille  le  18  janvier  1881. 


27 


418 


EZIO 


EZIO 


EXPLOITS  DE  bandits,  opéra-bouffe , 
musique  de  Suppé,  représenté  au  théâtre  de 
Friedrich- Wilhelmstadt,  à  Berlin,  en  décem- 
bre 1867. 

explosion  (l'),  opérette  en  un  acte,  livret 
de  M.  Jouhaud,  musique  de  M.  Georges  Douay, 
représenté  aux  Bouffes-Parisiens  en  novem- 
bre 1877. 

EXTRAVAGANCES    DE    LA    VIEILLESSE 

(les),  opéra  en  un  acte,  musique  de  Gres- 
nick,  représenté  au  théâtre  Montansier,  à 
Paris,  en  1796. 

EZIO,  opéra  italien ,  musique  de  Porpora , 
représenté  à  Venise  en  1728. 

Cette  tragédie  émouvante,  l'une  des  plus 
belles  du  grand  poète,  a  inspiré  les  vingt 
compositeurs  les  plus  célèbres  de  l'Italie.  En 
voici  l'argument  :  Aétius,  capitaine  des  ar- 
mées impériales  sous  le  règne  de  Valenti- 
nien  III,  revenant  triomphant  des  Champs 
catalauniques ,  fut  accusé  injustement  de 
trahison  et  condamné  à  mort  par  l'empereur 
lui-même.  Maxime,  patricien  romain,  irrité 
déjà  contre  Valentinien,  qui  avait  cherché  à 
attenter  à  l'honneur  de  sa  femme,  veut  se 
servir  d' Aétius  pour  tuer  l'odieux  tyran  ; 
mais  il  ne  peut  réussir  à  gagner  le  général. 
Alors  il  feint  de  le  croire  coupable  et  il  de- 
mande son  supplice  dans  le  dessein  de  soule- 
ver contre  Valentinien  le  peuple  dont  Aétius 
était  l'idole,  et  son  plan  dicté  par  la  ven- 
geance réussit  pleinement.  La  scène  se  passe 
à  Rome.  La  pompe  du  spectacle  contribuait 
aussi,  avec  les  beaux  vers  de  Métastase  et  la 
musique  des  Porpora ,  des  Jomelli ,  des 
Traetta,  des  Guglielmi  et  des  Sacchini,  à  ex- 
citer l'intérêt  des  Italiens.  C'est  ainsi  que, 
dès  le  lever  du  rideau,  on  se  trouvait  trans- 
porté dans  le  forum  romain  où  s'élevait  le 
trône  impérial,  et  un  arc  triomphal,  et  on 
contemplait  la  vue  de  Rome  illuminée  pen- 
dant la  nuit  de  mille  feux.  On  assistait  aux 
apprêts  somptueux  des  fêtes  décennales  et 
des  honneurs  préparés  pour  fêter  le  retour 
d' Aétius,  vainqueur  d'Attila. 

Les  morceaux  principaux  de  cet  ouvrage 
sont  les  suivants  :  dans  le  premier  acte,  les 
airs  d'Ezio  :  Pensa  a  serbarmi,  o  car  a;  de 
Fulvia  :  Caro  padre,  a  me  non  Dei;  de  Mas- 
simo  :  Il  nocckier,  che  si  figura;  de  Varo  :  Se 
un  beW  ardire  ;  d'Onoria  :  Quanto  mai  felici 
sieti;  de  Massimo  :  Se  povero  il  ruscello;  de 
Valentiniano  :  So,chi  t'accese;  d'Ezio  :  Se  fe- 
dele  mi  brama  il  régnante;  d'Onoria  :  Ancor 
non  premi  il  soglio;  dans  le  second  acte,  les 


airs  de  Valentiniano  :  Vi  fîda  la  sposa  ;  de 
Massimo  :  Va  dal  furore  portata  ;  d'Ezio  : 
Recagli  quell'  acciaro;  de  Fulvia  :  Quel  fin- 
gere  affetto  ;  de  Varo  :  Nasce  al  bosco  in  rozza 
cuna;  d'Onoria  :  Finchè  per  te  mi  palpita; 
d'Aétius  :  Ecco  aile  miè  cutene;  de  Fulvia  : 
La  mia  eostanza;  de  Massimo  :  Col  volto  ri- 
pieno;  enfin  le  dernier  morceau  du  second 
acte  chanté  par  Valentinien  :  Che  mi  giova, 
impero,  e  soglio;  dans  le  troisième  acte  :  les 
airs  d'Ezio  :  Guarda  pria,  se  in  questa  fronte; 
de  Valentinien  :  Peni  tu  per  un'  ingrata,  et 
Con  le  procelle  in  seno  ;  d'Ezio  :  Se  la  mia 
vita  ;  de  Valentinien  :  Per  tutto  il  timoré  ;  de 
Massino  :  Tergi  l'ingiuste  lagrime;  de  Ful- 
via :  Ah  t  non  son  io,  ed  io  respiro  ?  de  Varo  ; 
Già  risonar  d'intorno,  et  pour  finir  le  chœur  : 
Délia  vita  hel  dubbio  cammino. 

EZIO,  opéra  sérieux ,  musique  de  Auletta, 
représenté  à  Rome  en  1728. 

EZIO,  opéra  italien,  musique  de  Haendel,, 
représenté  à  Londres  en  1733. 

EZIO,  opéra  italien ,  musique  de  Lampu- 
gnani ,  représenté  au  théâtre  Sant'  Angiolo 
de  Venise  en  1737. 

EZIO,  opéra  italien,  musique  de  Jomelli, 
représenté  à  Bologne  en  1741  et  à  Naples  en 
1748. 

EZIO,  opéra,  musique  de  Pescetti,  repré- 
senté à  Venise  en  1747. 

EZIO,  opéra  italien ,  paroles  de  Métastase, 
musique  de  Bono,  maître  de  la  chapelle  im- 
périale à  Vienne ,  représenté  à  Vienne  en 
1749. 

EZIO,  opéra  italien,  musique  de  Traetta, 
représenté  à  Rome  au  théâtre  Aliberti  en 

1754. 

EZIO,  opéra  italien ,  musique  de  Scarlatti 
(Joseph),  représenté  à  Naples  en  1754. 

EZIO,  opéra  italien,  musique  de  Perez,  re- 
présenté à  Londres  en  1755. 

EZIO,  opéra  italien,  paroles  de  Métastase, 
musique  de  C.-H.  Graun ,  représenté  à  Ber- 
lin en  1755. 

EZIO,  opéra  italien,  musique  de  Gassmann, 
représenté  en  Italie  vers  1761  ;  opéra  écrit 
deux  fois  par  le  même  compositeur. 

EZIO,  opéra  italien ,  musique  de  Schwan- 
berg,  représenté  à  Brunswick  en  1763. 

EZIO,  opéra  italien,  paroles  de  Métastase, 
musique  de  Gluck ,  repr.  à  Vienne  en  176Î. 


FABI 


FADE 


419 


EZio,   opéra  italien,  musique  de  Felice 
Alessandri,  représenté  à  Vérone  en  1767. 

ezio,  opéra  italien,  musique  de  Chrétien 
Bach,  représenté  en  Allemagne  en  1769. 

ezio,  opéra  italien,  musique  de  P.  Gu- 
glielmi,  représenté  à  Londres  en  1770. 

EZIO,  opéra  italien,  musique  de  Sacchini, 
représenté  à  Naples  vers  1770. 

*  ezio,  opéra  sérieux  en  trois  actes,  musi- 
que de  Jomelli,  écrit  et  représenté  en  1771 
pour  les  fêtes  du  jour  de  naissance  de  Jo- 
seph 1er,  roi  de  Portugal.  Cette  partition 
n'est  point  la  même  que  celle  déjà  composée 
par  Jomelli  sous  le  même  titre  et  sur  le  même 
sujet. 

EZIO,  opéra  italien,  musique  de  Gazza- 
niga,  représenté  à  Venise  en  1772. 


EZIO,  opéra  italien ,  musique  de  Bertoni, 
repr.  à  Venise  à  l'occasion  de  l'arrivée  du  duc 
de  Wurtemberg  dans  cette  ville  en  1777. 

EZIO,  opéra  italien,  musique  de  Mortel- 
lari,  représenté  à  Milan  en  1777. 

EZIO,  opéra  italien,  musique  de  Calvi 
(Jean-Baptiste),  représenté  à  Pavie  en  1784. 

EZIO,  opéra  italien,  musique  de  Tarchi , 
représenté  à  Vicence  en  1790. 

EZIO,  opéra  italien,  musique  de  Merca- 
dante,  représenté  à  Turin  en  1826. 

EZIO,  opéra  italien,  musique  de  Celli,  re- 
présenté à  Florence  en  1830. 

*  EZZELINO  DA  romano,  opéra  sérieux  en 
quatre  actes,  musique  de  Vincenzo  Noberasco, 
représenté  sans  succès  à  Gênes,  sur  le  théâ- 
tre Carlo-Felice,  en  1863. 


FABBRICA  DE  TABACÔS  DE  SEVILLE 
(la),  opéra-comique,  musique  de  Soriano 
Fuertes,  représenté  au  grand  théâtre  de 
San-Fernando,  à  Madrid,  vers  1848. 

FABBRICA  Di  corone  (la),  opéra,  musi- 
que de  Bernabei,  repr.  en  Bavière  en  1674. 

*  Fabien  et  Sébastien,  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  M.  Adolphe  Klager, 
représenté  au  théâtre  ducal  de  Brunswick  en 
juillet  1895. 

FABIER  (die)  [les  Fabius],  opéra  allemand 
en  cinq  actes,  livret  de  M.  G.  de  Meyern, 
d'après  le  drame  classique  de  Gustave  Frey- 
tag,  musique  de  M.  Langert,  représenté  à 
l'opéra  Royal  de  Berlin  en  mars  1868.  Cet 
ouvrage  avait  été  joué  à  Cobourg  en  1867; 
mais  il  ne  reçut  sa  forme  définitive  que  pour 
la  représentation  sur  la  scène  berlinoise.  Il 
obtint  un  succès  décisif.  Le  style  en  est  élevé 
et  en  harmonie  avec  ce  sujet  antique.  L'a- 
mour du  plébéien  Icilius  avec  la  jeune  pa- 
tricienne Fabia  est  le  sujet  du  poème.  On  a 
applaudi  le  finale  du  premier  acte,  un  duo 
dans  le  second,  les  saturnales  et  la  marche  au 
troisième.  Le  quatrième  acte  a  paru  le  plus 


saillant.    Chanté  par  "Woworsky,  Betz  et 
Mlle  Grûn. 

FABIUS,  tragédie  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  J.  Martin,  dit  Barouillet,  musi- 
que de  Méreaux,  représentée  à  l'Opéra  le 
9  août  1793.  Cet  ouvrage  ne  dut  son  succès 
qu'aux  circonstances. 

FABRO  PARIGINO  (il),  opéra,  musique  de 
Fioravanti  (Valentin),  représenté  à  Milan  en 
1796. 

*  FACTION  DE  QUATRE  ANS  (la),  opéra- 
comique  en  deux  actes,  livret  d'après  Kœr- 
ner,  musique  de  M.  O.  Wœber,  représenté 
sans  aucun  succès  au  nouveau  théâtre  alle- 
mand de  Prague  le  22  février  1891. 

*  FADA  DO  amor,  opérette  fantastique, 
paroles  de  MM.  Acacio  Antunes  et  Sousa 
Bastos,  musique  de  M.  Freitas  Gazul,  repré- 
sentée à  Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la  Tri- 
nité, le  13  avril  1895. 

*FADETTE,  opéra-comique,  paroles  et  mu- 
sique de  M.  Dario  de  Rossi,  représenté  au 
théâtre  national  de  Rome,  le  28  janvier  1896, 
avec  un  insuccès  complet. 


420 


FALG 


FALS 


PAEOSTLING  UND  MARGARETH'L,  paro- 
die de  Faust,  paroles  et  musique  de  Julius 
Hopp  ;  jouée  au  théâtre  de  Friedrich-Wilhem- 
stadt,  de  Berlin,  en  mai  1872. 

*  FAILLITE  RÉPARÉE  (LA.)  OU  L'ÉCOLE 
DES  FILS,  opéra-comique  en  un  acte,  musi- 
que de  Raymond,  chef  d'orchestre  du  théâtre 
de  Lille,  représenté  à  ce  théâtre  le  6  septem- 
bre 1789. 

*  FAIM  D'AMOUR,  mystère  en  trois  actes 
et  quatre  tableaux,  de  M.  Jules  Bonnet,  avec 
musique  de  MUe  Le  Chevalier  de  Boisval,  re- 
présenté au  théâtre  d'Application  le  il  no- 
vembre 1893. 

FAIR  AMERICAN  (the)  [le  Bel  Américain], 
opéra-comique,  musique  de  Carter,  repré- 
senté au  théâtre  de  Drury-Lane  vers  1791. 

FAIR   MAID    OF    ISLINGTON    (thb)    [la 

Belle  fille  d'Islington] ,  opéra  anglais ,  musi- 
que de  Rimbault ,  représenté  à  Londres  en 
1838. 

FAIR  PERUVIAN  (the)  [la  Belle  Péru- 
vienne, opéra-comique  anglais,  musique  de  J. 
Hooke,  représenté  à  Covent-Garden,  à  Lon- 
dres, en  1786. 

FAIR  rosamond  (the),  opéra  anglais  en 
quatre  actes,  musique  de  Barnett,  repré- 
senté à  Londres  au  théâtre  de  Drury-Lane  le 
28  février  1837.  Cet  ouvrage  a  obtenu  un 
certain  succès. 

FAIRIES  (the)  [les  Fées],  opéra  anglais 
en  trois  actes,  musique  de  Smith,  représenté 
à  Londres  en  1756. 

FAIRIES  FUGITIVES  (les  Fées  fugitives), 
opéra  anglais,  musique  de  Busby,  représenté 
à  Covent-Garden  en  1803. 

FAIRY  QUEEN  (the)  [la  Reine  des  fées], 
opéra  anglais,  musique  de  Purcell,  repré- 
senté en  Angleterre  en  1692. 

*  FAISEURS  D'OR  DE  STRASBOURG  (les), 

opéra,  paroles  de  M.  Otto  Kamp,  musique  de 
M.  Mûhldorfer,  représenté  au  théâtre  muni- 
cipal de  Hambourg  le  6  novembre  1886. 

FALARIDE  ,     TIRANNO      D'AGRIGENTE 

(Phalaris,  tyran  d'Agrigente),  opéra  italien, 
musique  de  Bassani ,  repr.  à  Venise  en  1684. 

FALCONIERE  (il),  opéra  -séria  en  trois 
actes,  livret  de  X...,  musique  de  T.  Benve- 
nnti,  représenté  au  théâtre  Rossini,  à  Venise, 
le  16  février  1878  ;  chanté  par  Devillier,  Astori, 
Ulloa,  Mme  Conti-Foroni-  Cet  ouvrage,  d'un 


compositeur  estimé  en  Italie,  n'a  pas  obtenu 
à  la  scène  un  grand  succès;  toutefois,  plu- 
sieurs morceaux  ont  été  remarqués  et  exé- 
cutés en  dehors  de  la  représentation  ;  ce  sont  : 
dans  le  premier  acte,  le  duetto  d'Adelasia  et 
d'Aleramo,  Dacchè  ti  vidi,  et  l'adagio  chanté 
par  Adelasia,  Yieni,  mio  ben;  dans  le  second, 
la  romance  de  ténor  d'Aleramo,  Sogni  del  mio 
passato  ;  et ,  dans  le  troisième  acte ,  l'adagio 
chanté  par  Ottone,  Sogni  di  gloria,  et  le  mono- 
logue d'Adelasia,  Vivra,  dolce  Aleramo. 

FALEGNAME  (il)  [le  Menuisier],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Cimarosa,  représenté  à  Na- 
ples  en  1780. 

FALEGNAME  Di  LIVONIA  (il),  opéra,  mu- 
sique de  Donizetti,  représenté  au  théâtre  de 
San-Luca  à  Venise  en  1819. 

FALEGNAME  DI  LIVONIA  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  J.  Pacini,  représenté  en  Ita- 
lie en  1824.  Refait  en  partie  pour  la  foire  de 
Bergame ,  en  1832. 

FALKENSTEINER  (die),  drame  lyrique, 
musique  de  Franz  (pseudonyme  du  comte  de 
Hochberg),  représenté  à  Hanovre  en  1876. 

FALKNERS  BRAUT  (der)  [la  Fiancée  du 
Fauconnier],  opéra  allemand,  musique  de 
Marschner,  représenté  à  Leipzig  en  1832. 

FALL  OF  PHAETON  (la  Chute  de  Phaéton), 
opéra  anglais,  musique  de  Ame,  repiésenté 
vers  1742. 

*  FALOTE  (la),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Armand  Liorat  et  Maurice 
Ordonneau,  musique  de  M.  Louis  Varney,  re- 
présentée aux  Folies-Dramatiques  le  17  avril 
1896. 

FALSCHE  WERBER  (dee)  [le  Faux  enrâ- 
leur],  intermède  allemand,  musique  de  Uber, 
représenté  à  Cassel  vers  1808. 

FALSE  ALARMS  (the)  [les  Fausses  alar~ 
mes],  opéra  anglais,  musique  de  King,  repré- 
senté à  Londres  vers  1790. 

FALSE  ALARMS  (the),  opéra-comique  an- 
glais, musique  de  Braham,  représenté  à 
Londres  vers  1815. 

FALSE  AND  TRUE  (le  Faux  et  le  vrai), 
opéra  anglais ,  musique  de  Samuel  Arnold , 
représenté  sur  le  théâtre  de  Hay-Market,  à 
Londres,  en  1798. 

FALSE  MAGIE  PER  AMORE  (le)  [la  Fausse 
magie  par  amour],  opéra-bouffe,  musique  de 
Cercia,  représenté  à  Naples  dans  les  derniè- 
res années  du  xvme  siècle. 


FALS 


FALS 


421 


FALSI  GALANTUOMI  (i),  opéra  italien, 
musique  de  Gnecco,  représenté  au  théâtre 
Carcano  de  Milan  en  1809. 

FALSIRENA,  opéra  italien,  musique  de 
Ziani,  représenté  à  Venise  en  1690. 

FALSO  TIBERINO  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Pollarolo ,  représenté  à  Venise  en 
1709. 

FALSTAFF,  opéra  en  deux  actes,  musique 
de  Salieri,  représenté  à  Vienne  en  1798. 

FALSTAFF,  opéra  anglais,  musique  de 
Balfe,  représenté  à  Londres  en  1838. 

FALSTAFF,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  de  Saint-Georges  et  de  Leuven, 
musique  de  A.  Adam,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  18  janvier  1856.  Cet  ouvrage  mé- 
diocre a  servi  aux  débuts  d'Hermann-Léon  sur 
la  scène  du  Théâtre-Lyrique. 

*  FALSTAFF,  comédie  lyrique  en  trois  actes 
et  six  tableaux,  livret  de  M.  Arrigo  Boito, 
d'après  Shakspeare,  musique  de  Verdi,  re- 
présentée sur  le  théâtre  de  la  Scala,  de  Milan, 
le  9  février  1893,  et  ensuite  à  Paris,  à  l'Opéra- 
Comique,  sur  paroles  françaises  de  MM.  Paul 
Solanges  et  Arrigo  Boito,  le  18  avril  1894.  La 
comédie  célèbre  de  Shakspeare,  les  Joyeuses 
Commères  de  Windsor  (the  Merry  Wives  of 
Windsor),  n'en  était  pas  à  sa  première  adap- 
tation lyrique  lorsque  l'auteur  de  Rigoletto 
et  i'Aida  conçut  la  pensée  de  la  traiter  à  son 
tour  musicalement.  Sans  compter  un  opéra 
de  Salieri,  Falstaff,  représenté  à  Vienne  en 
1798,  non  plus  qu'un  autre  Falstaff,  du  chan- 
teur-compositeur Balfe,  donné  à  Londres  en 
1838,  le  compositeur  allemand  Otto  Nicolaï  fit 
jouer  à  Berlin,  en  mai  1849,  un  opéra  médio- 
cre qui  portait  le  titre  exact  de  la  pièce  du 
vieux  Will,  dont  une  traduction  française,  due 
à  M.  Jules  Barbier,  parut  sans  succès  à  notre 
ancien  Théâtre-Lyrique  le  25  mai  1866.  On 
peut  rappeler  aussi  que  le  personnage  rubi- 
cond et  rabelaisien  de  Falstaff  a  clé  mis  deux 
fois  à  la  scène  chez  nous  ;  la  première,  dans 
le  Songe  dhiue  nuit  d'été  de  M.  Ambroise 
Thomas,  où  le  type  a  été  traité  de  main  de 
maître  et  où,  particulièrement,  il  a  fourni  un 
premier  acte  qui  est  un  pur  chef-d'œuvre  de 
nvisique  bouffe  ;  la  seconde,  dans  un  petit 
acte  sans  conséquence  d'Adolphe  Adam,"  Fal- 
staff, représenté  au  Théâtre-Lyrique  en  1856 
et  dont  l'existence  fut  éphémère. 

La  comédie  des  Commères  n'a  pourtant  pas 
seule  été  mise  à  contribution  par  Fauteur  du 
livret  mis  en  musique  par  Verdi,  car  en  tête 


de  la  partition  de  FaCstaff  se  trouve  cette 
note  :  «  La  présente  comédie  est  tirée  des 
Joyeuses  Commères  de  Windsor  et  de  plusieurs 
passages  du  Henri  IV  de  Shakspeare.  » 
C'est  qu'en  effet  le  personnage  de  Falstaff  a 
été  placé  aussi  par  le  grand  poète  dans  son 
drame  de  Henri  IV,  qui,  il  n'est  pas  besoin 
de  le  dire,  est  autrement  sérieux  que  ses 
amusantes  Commères.  A  ceux  qui  pourraient 
s'en  étonner,  il  faut  rappeler  que  Falstaff  est 
une  figure  historique,  qu'il  fut  un  vaillant 
homme  de  guerre  à  qui  les  nôtres  eurent  af- 
faire en  plus  d'une  occasion,  qu'il  vint  en 
France  avec  ses  compatriotes,  qu'il  fut  gou- 
verneur d'Honfleur,  prit  une  part  importante 
à  la  bataille  d'Azincourt,  et  qu'il  assista  à  ■ 
toutes  celles  qui  se  livrèrent  sous  les  murs 
d'Orléans,  où  il  dut  enfin  fuir  devant  Jeanne 
d'Arc  triomphante.  Sir  John  Falstaff,  cheva- 
lier banneret,  mourut  à  quatre-vingt-deux 
ans  dans  le  comté  de  Norfolk,  son  pays  natal, 
après  nombre  de  vaillants  exploits,  occupant 
sa  vieillesse  à  entourer  de  soins  les  deux  uni- 
versités d'Oxford  et  de  Cambridge,  à  la  fon- 
dation desquelles  il  avait  largement  contri- 
bue. 

Comment  ce  personnage,  à  l'aspect  on  ne 
peut  plus  respectable,  a-t-il  pu  devenir,  entre 
les  mains  de  Shakspeare ,  l'être  vantard, 
poltron,  glouton,  ivrogne,  pansu  comme  une 
outre  et  vorace  comme  Gargantua,  que  celui- 
ci  nous  montre  dans  ses  Joyeuses  Commères?... 
Que  nous  ayons,  nous  autres  Français,  ridi- 
culisé à  loisir  un  autre  homme  de  guerre  son 
compatriote,  qui  fut  aussi  notre  ennemi 
acharné,  c'était  notre  droit  et  notre  rôle  ;  en- 
core n'avons-nous,  dans  une  chanson  célèbre, 
ni  sali  ni  calomnié  le  duc  de  Marlborough. 
Tandis  que  Shakspeare  a  fait  de  Falstaff  le 
plus  piètre  drôle  et  le  plus  fieffé  coquin  qui  se 
puisse  imaginer.  Mais  ceci,  en  somme,  n'est 
point  notre  affaire.  L'essentiel,  puisqu'il  s'a- 
git de  théâtre,  est  que  la  physionomie  du 
personnage  ainsi  transformé  par  le  poète  ait 
le  relief,  la  couleur  et  la  vigueur  que  réclame 
absolument  la  scène  lorsqu'il  s'agit  d'un  type 
de  cette  sorte.  Sous  ce  rapport,  on  peut  affir- 
mer qu'il  est  complet,  et  que  rien  ne  lui  fait 
défaut.  On  n'en  saurait  tout  à  fait  dire  autan 
de  la  pièce  dont  M.  Boito  a  emprunté  les  élé- 
ments à  Shakspeare,  pièce  dont  certains  in- 
cidents sont  réjouissants  sans  doute,  mais 
dont  l'intrigue  est  un  peu  trop  menue,  l'inté- 
rêt un  peu  trop  absent,  et  qui  se  termine  par 
des  bouffonneries  d'une  simple  parade  carna- 
valesque un  peu  trop  prolongée. 

Le  premier  tableau  montre  au  spectateur 


422 


FALS 


FALS 


Falstaff  dans  une  salle  de  l'hôtellerie  à  ren- 
seigne de  la  Jarretière  ;  il  est  en  compagnie 
de  deux  vauriens  à  son  service,  Bardolphe  et 
Pistolet,  polissons  dépenaillés  qu'il  traite  avec 
tous  les  égards  dus  à  leur  moralité.  Entre  un 
certain  Caïus,  personnage  qui  traverse  toute 
l'action,  bien  qu'il  soit  parfaitement  inutile.  Ce 
Caïus  vient  se  plaindre  que  Falstaff  l'ait  fait 
griser,  puis  voler,  ce  qui  le  fait  mettre  à  la 
porte  par  le  sire  Falstaff ,  qui ,  malgré  sa 
barbe  grise,  est  aussi  libertin  qu'ivrogne,  écrit 
ensuite  deux  lettres  qu'il  envoie  à  deux  fem- 
mes dont  il  se  dit  amoureux,  mistress  Alice 
Ford  et  mistress  Meg  Page,  en  demandant  à 
chacune  un  rendez-vous.  La  scène  change 
alors,  et  l'on  se  trouve  en  présence  des  qua- 
tre «  commères  »  :  Alice  Ford  et  sa  fille  Na- 
nette  d'une  part,  mistress  Meg  et  mistress 
Quiekly  de  l'autre.  Le  théâtre  représente  d'un 
côté  le  jardin  de  l'habitation  de  la  famille 
Ford,  de  l'autre  la  voie  publique.  En  compa- 
gnie de  Quiekly,  Meg  est  venue  rendre  visite 
à  Alice  pour  lui  montrer  une  lettre  qu'elle 
vient  de  recevoir  de  Falstaff  ;  Alice  lui  ap- 
prend qu'elle  en  a  reçu  une  aussi.  Les  quatre 
femmes  prennent  alors  lecture  des  deux  mis- 
sives, qui  sont  exactement  semblables,  les 
noms  seuls  étant  changés  ;  elles  en  font  des 
gorges  chaudes,  en  promettant  de  se  venger 
du  drôle.  Pendant  ce  temps,  Ford  vient  se 
promener  devant  sa  maison,  en  compagnie  de 
Caïus,  du  jeune  Fclton,  qui  est  amoureux  de 
sa  fille,  et  de  quelques  autres.  Il  a  appris  — 
comment?  —que  Falstaff  poursuit  sa  femme, 
et  lui  aussi  médite  une  vengeance.  Cepen- 
dant, les  hommes  disparaissent  bientôt,  à 
l'exception  de  Felton,  qui  embrasse  Nanette 
à  travers  la  grille  du  jardin  et  qui  chante 
avec  elle  un  duo  d'amour.  Lui-même  s'enfuit 
à  son  tour,  et  l'on  revoit  les  quatre  femmes 
qui  ourdissent  ensemble  leur  complot. 

Le  second  acte  (troisième  tableau)  ramène 
la  scène  à  l'hôtellerie  de  la  Jarretière,  où 
Falstaff  est  toujours  attablé.  On  lui  annonce 
une  visite  féminine.  C'est  Quiekly,  qu'il  ne 
connaît  point,  et  qui  vient,  de  la  part  d'Alice, 
lui  donner  le  rendez-vous  qu'il  a  sollicité  ;  ce 
sera  chez  elle,  de  deux  à  trois  heures,  son 
mari  étant  alors  toujours  sorti.  Joie  de  Fal- 
staff, qui  promet  d'être  exact.  A  peine  Qui- 
ekly est-elle  partie  qu'on  voit  arriver  Ford, 
qui  se  fait  annoncer  à  sir  John  sous  le  nom  de 
Fontaine.  Ford,  qui  est  très  jaloux,  veut  sa- 
voir à  quoi  s'en  tenir  sur  les  relations  de 
Falstaff  avec  sa  femme.  Il  lui  apporte  donc  un 
sac  d'argent  pour  l'amorcer,  lui  raconte  que 
lui-même  est  amoureux  de  Mme  Ford,  dont  il 


ne  peut  vaincre  la  rigueur,  et  le  supplie  de 
devenir  son  amant,  ce  qui,  par  suite,  lui  ren- 
drait sans  doute  le  chemin  plus  facile,  à  lui, 
Fontaine.  Falstaff  lui  apprend  alors  qu'il  a  un 
rendez-vous  d'Alice.  C'est  ce  que  Ford  voulait 
savoir,  et  ce  qui  le  rend  furieux.  Il  sait  main- 
tenant ce  qu'il  a  à  faire.  Le  tableau  suivant 
se  passe  dans  la  maison  de  Ford,  où  les  qua- 
tre commères  s'apprêtent  à  faire  à  Falstaff 
une  réception  selon  ses  mérites.  C'est  ici  seu- 
lement qu'on  apprend,  comme  en  passant,  que 
Ford  veut  marier  sa  fille  Nanette  au  vieux 
Caïus,  tandis  qu'elle  ne  veut  épouser  que  Fel- 
ton, dont  elle  est  éprise.  Sa  mère,  à  qui  ellô 
fait  cette  confidence,  la  tranquillise  et  lui  J 
promet  de  servir  ses  projets.  Bientôt  on  an- 
nonce l'arrivée  de  Falstaff.  Quiekly,  Meg  et 
Nanette  laissent  Alice  seule  avec  lui,  mais  se 
cachent  pour  être  prêtes  à  arriver  au  moindre 
signal.  Mais  voici  que  pendant  l'entretien 
Ford  arrive  à  son  tour.  Vite,  il  faut  cacher  le 
vieil  amoureux.  On  déploie  un  paravent,  qui 
le  dissimule  à  tous  les  yeux.  Ford  entre  avec 
ses  amis,  voulant  surprendre  le  paillard.  Il 
cherche  avec  eux  de  tous  côtés ,  mais  ne 
trouve  rien.  Pendant  qu'il  va  explorer  une 
autre  partie  du  logis,  les  femmes  obligent 
Falstaff  à  s'enfouir  au  fond  d'un  énorme  pa- 
nier à  linge,  qu'elles  ferment  sur  lui.  A  peine 
y  est-il  entré  que  Ford  revient,  songeant  au 
paravent.  Justement,  il  entend  un  bruit  de 
baisers  derrière  ce  meuble  léger.  Plus  de 
doute  !  Falstaff  est  là,  caché  avec  sa  femme. 
Il  abat  le  paravent  et  que  trouve-t-il  derrière? 
Nanette  et  Felton,  tout  penauds  d'être  ainsi 
surpris.  Ford,  de  plus  en  plus  furieux,  va 
continuer  ses  recherches  ;  pendant  qu'il  dis- 
paraît un  instant,  Alice  et  ses  amies  font 
prendre  le  panier  par  des  serviteurs  vigou- 
reux et  le  font  lancer,  par  la  fenêtre,  dans  la 
Tamise,  qui  coule  en  bas  (elles  ont  la  ven- 
geance farouche,  les  femmes  de  Windsor  ! }. 
Et  quand  Ford  revient  de  nouveau,  sa  femme 
le  conduit  à  la  fenêtre  et  lui  montre  Falstaff 
se  débattant  au  milieu  du  fleuve. 

Ici,  on  pourrait  croire  que  la  pièce  est  vir- 
tuellement finie.  Elle  ne  se  continue  que  par 
le  renouvellement  d'une  situation  qui  n'a  plus 
de  sel,  puisqu'elle  a  produit  précédemment 
tout  son  effet.  En  effet,  au  troisième  acte,  on 
retrouve  Quiekly  venant,  de  la  part  d'Alice, 
donner  un  nouveau  rendez-vous  à  Falstaff,  qui 
s'est  tiré  comme  il  a  pu  des  bras  humides  de 
la  Tamise.  Celui-ci,  bien  entendu,  n'en  veut 
plus  entendre  parler.  Mais  Quiekly  l'endoc- 
trine si  bien,  en  trouvant  maintes  excuses 
pour  Alice,  qu'elle  le  décide  à  se  rendre,  à 


FALS 


FALS 


423 


minuit,  dans  la  grande  clairière  du  parc 
royal!!  déguisé  en  cerf!!!  Décidément,  ce 
Falstaff  est  par  trop  bête.  Et  la  pièce  se  ter- 
mine sur  une  énorme  scène  carnavalesque, 
qui  n'est  plus  bouffonne,  mais  grotesque. 
Falstaff,  dans  la  forêt,  est  entouré  des  com- 
mères, de  toute  la  famille  Ford  et  d'une  cen- 
taine d'individus,  tous  travestis  et  masqués, 
qui  se  réunissent  pour  le  mystifier,  le  duper, 
le  frapper,  lui  faire  endurer  mille  vexations  ; 
jusqu'à  ce  qu'enfin  il  voie  à  qui  il  a  affaire,  et 
qu'il  est  le  jouet  d'une  immense  plaisanterie. 
Et  comme  il  faut  que  tout  finisse  par  un  ma- 
riage, c'est  là  que  Mme  Ford  obtient  de  son 
mari  qu'il  renonce  à  prendre  Caïus  pour  gen- 
dre et  qu'il  accorde  sa  fille  Nanette  au  jeune 
Felton.  Tout  cela,  il  faut  le  répéter,  n'est  plus 
drôle,  mais  simplement  grotesque,  la  fantai- 
sie passant  d'une  façon  trop  grossière  les 
bornes  du  vraisemblable. 

La  forme  générale  de  la  musique  de  Fal- 
staff est  une  innovation.  Ici,  nous  n'avons 
plus  affaire  à  l'ancien  opéra-bouffe  italien,  di- 
visé en  morceaux  régulièrement  construits  et 
séparés  par  des  récitatifs  rapides  ;  comme 
chez  nous,  dans  l'opéra-comique,  ils  sont  sé- 
parés par  le  dialogue  parlé.  Dans  Falstaff, 
plus  de  morceaux  (jusqu'à  un  certain  point, 
pourtant),  et  surtout  plus  de  récitatifs.  Toutes 
les  scènes  s'enchaînent  les  unes  aux  autres, 
sans  solution  de  continuité,  comme  dans  la 
méthode  wagnérienne,  ainsi  transportée  dans 
un  genre  tout  différent.  Est-ce  là  la  comédie 
lyrique,  est-ce  l'opéra-comique  de  l'avenir? 
J'en  doute  un  peu  ;  car  il  faut  tout  le  génie 
et  toute  l'expérience  scénique  d'un  artiste 
comme  Verdi,  dont  on  peut  dire  qu'il  a  le 
théâtre  dans  le  sang,  pour  venir  à  bout  d'un 
tel  procédé  et  l'employer  d'une  façon  heu- 
reuse. Toutefois,  l'évolution  est  remarquable, 
et  ce  qu'on  peut  dire  d'un  tel  essai,  tenté  par 
un  tel  artiste,  c'est  qu'il  est  singulièrement 
intéressant.  Ce  qu'il  faut  constater,  d'autre 
part,  c'est  le  sentiment  comique  dont  Verdi  a 
fait  preuve  dans  cette  œuvre  d'un  genre  si 
nouveau,  écrite  par  lui  à  l'âge  de  près  de 
quatre-vingts  ans.  Il  a  déployé  dans  toute 
cette  partition  de  Falstaff  une  jeunesse,  une 
verve,  un  brio,  une  grâce  véritablement  in- 
comparables. Dirai-je  toute  ma  pensée?  Au 
regard  de  l'inspiration  pure,  je  suis  obligé  de 
constater  qu'on  ne  trouve  pas  dans  cette  par- 
tition la  fraîcheur  d'imagination,  l'abondance 
d'idées  dont  il  donnait  autrefois  tant  de  preu- 
ves. On  y  chercherait  en  vain  un  de  ces  motifs 
di prima  intenzione,  comme  la  romance  de  Ger- 
mond  dans  la  Traviala,  comme  la  canzone  du. 


duc  de  Mantoue  dans  Rigoletto,  comme  le 
Miserere  du  Trovatore  et  tant  d'autres  qu'on 
pourrait  citer.  En  revanche,  une  pureté  de 
forme  remarquable,  une  sveltesse,  une  légè- 
reté étonnantes  dans  l'allure  toujours  vive  du 
discours  musical,  enfin  un  orchestre  char- 
mant, enjoué,  aimable,  varié,  plein  de  coquet- 
terie, où  l'on  retrouve  tout  le  brillant  et  toute 
la  facilité  de  la  facture  rossinienne. 

J'ai  dit  que  l'œuvre  n'était  pas  divisée  en 
morceaux  distincts,  au  point  de  vue  général. 
Il  serait  cependant  bien  étonnant  qu'un  ar- 
tiste comme  Verdi  n'eût  pas  cherché  et  trouvé 
le  moyen  de  concentrer  son  attention  et  celle 
de  l'auditeur  sur  certains  épisodes  caracté- 
ristiques, se  détachant  de  l'ensemble,  et  le 
fait  s'est  produit  effectivement  à  diverses  re- 
prises. Je  ne  parlerai  pas  de  la  dissertation 
sur  l'honneur  que  Falstaff,  au  premier  ta- 
bleau, fait  à  ses  deux  acolytes,  Bardolphe  et 
Pistolet,  et  qui  n'est  pas  la  page  la  mieux 
venue  de  la  partition.  Mais  je  citerai  ce  qu'on 
peut  appeler  le  quatuor  de  la  lettre,  dit  par 
les  quatre  commères,  et  qui  est  d'un  tour  ex- 
quis ;  puis,  le  petit  épisode  syllabique  de 
Falstaff  dans  sa  scène  avec  Alice  :  Quand 
fêtais  page  du  sire  de  Norfolk...,  dont  le  sen- 
timent comique  est  à  ce  point  irrésistible 
que  le  public  veut  toujours  l'entendre  deux, 
trois,  et  jusqu'à  quatre  fois;  puis  encore  la 
romance  de  Nanette  au  troisième  acte,  dont 
les  deux  couplets  sont  entrecoupés  par  le 
chœur  ;  puis,  enfin,  la  fugue  qui  termine  la 
pièce.  Ce  sont  là  certainement  des  morceaux 
caractéristiques  et  caractérisés.  Mais,  d'autre 
part,  combien  d'autres  pages  à  mentionner 
avec  éloges!  Au  second  acte,  toute  la  scène 
de  Quickly  et  de  Falstaff  :  Révérence...,  qui 
est  charmante,  pleine  d'esprit  et  construite 
de  main  de  maître  ;  après  l'air  de  Ford,  qui 
est  d'un  dramatique  exagéré  avec  des  rap- 
pels de  Rigoletto  et  un  accompagnement  bru- 
tal, la  petite  scène  du  départ  de  Ford  et  do 
Falstaff,  qui  est  soulignée  par  un  gentil  et 
très  élégant  dialogue  d'orchestre  ;  au  tableau 
suivant,  l'entrée  de  Quickly  et  le  récit  de  son 
entrevue  avec  Falstaff  :  De  deux  heures  à  trois, 
qui  est  d'un  style  tout  rossinien  et  d'une 
gaieté  folle,  puis  l'un  des  épisodes  de  la  pour- 
suite de  Ford  après  Falstaff  :  Je  te  happe,  je 
t'attrape!  bien  italien  de  forme  et  extrême- 
ment comique  ;  et  encore,  au  troisième  acte, 
la  scène  dans  laquelle  Alice  indique  à  chacun 
le  rôle  qu'il  doit  remplir  dans  la  grande  mys- 
tification, scène  que  supporte  un  bien  joli  ac- 
compagnement instrumental  ;  enfin,  le  grand 
morceau  d'ensemble  syllabique  de  la  forêt, 


424 


FAMI 


FAMI 


dont  l'effet  est  excellent,  et  la  grande  fugue 
finale. 

Que  si  Ton  veut  résumer  en  peu  de  mots 
l'impression  d'ensemble  produite  par  cette 
œuvre  d'un  caractère  si  étranger  aux  coutu- 
mes de  l'artiste  qui  l'a  écrite,  le  premier  acte 
est  intéressant  avec  quelques  pages  excel- 
lentes, le  second  acte  est  exquis  et  d'une 
couleur  délicieuse,  le  troisième,  par  la  faute 
du  poème,  est  trop  long  et  affaiblit  l'effet  du 
précédent.  Il  n'en  est  pas  moins  vrai  que 
l'œuvre  est  d'un  maître,  qu'elle  est  digne  de 
son  brillant  et  noble  passé,  et  qu'elle  forme 
l'heureux  couronnement  de  sa  longue  et  glo- 
rieuse carrière.  Elle  est  d'ailleurs  faite  pour 
étonner  autant  que  pour  charmer,  si  l'on 
songe  que  c'est  à  quatre-vingts  ans  que  ce 
maître  a  transformé  ainsi  son  génie,  et  que 
ce  génie,  jusqu'ici  puissant  et  profondément 
dramatique,  s'est  fait  ainsi  tout  à  coup  léger, 
coquet,  plein  de  grâce,  et  déployant  une 
gaieté  irrésistible. 

On  ne  verra  pas  sans  intérêt  la  double  dis- 
tribution de  l'ouvrage,  tel  qu'il  fut  joué  à  Mi- 
lan d'abord,  à  Paris  ensuite  ;  la  voici  : 


Falstaff.  . 
Felton.  .  . 
Ford  .... 
Caïus  .... 
Pistolet.  . 
Bardolphb. 
Alice  Ford. 

QOICKLY.  .    . 

Nanettê .  . 
Meg  Page  . 


MM.  Maurel 
Clément 
Sou  Lacroix 
Carrell 
Belhomme 
Barnolt 


MM.  Maurel 

Garbin 

Pini-Corsi 

Paroli 

Arimondi 

Pelagalli 
MmesZilli       Mmes  Grandjean 

Pasqua  Delna 

Stehla  Landouzy 

Guerrini  Chevalier 


C'est  le  même  artiste,  un  chanteur  français, 
M.  Maurel,  qui,  on  le  voit,  joua  successive- 
ment le  rôle  de  Falstaff  à  Milan  et  à  Paris. 
Lors  de  la  création  de  l'ouvrage  à  Milan, 
Verdi,  en  effet,  avait  exigé  l'engagement  de 
M.  Maurel  à  la  Scala  pour  établir  ce  rôle  à  ce 
théâtre.  Et  il  ne  consentit  à  la  représentation 
de  Falstaff  à  l'Opéra-Comique  qu'à  la  condi- 
tion expresse  que  ce  serait  encore  le  même 
artiste  qui  personnifierait  son  héros,  telle- 
ment celui-ci  l'avait  satisfait  sous  tous  les 
rapports. 

FAMA  DELL'  ONORE  E  DELLA  VIRTÙ  (la) 
[la  Réputation  de  l'honneur  et  de  la  vertu], 
opéra  italien,  musique  de  Apollini,  repré- 
senté à  Venise  en  1727. 

FAMIGLIA  IN  SCOMPIGLIO  (la)  [la  Fa-> 
mille  en  désarroi],  opéra,  musique  de  Cocchi 
(Joachim) ,  représenté  à  Londres  en  1762. 


FAMIGLIA  IN  SCOMPIGLIO  (la)  [la  Fa- 
mille en  désarroi],  opéra  italien  ,  musique 
de  Scolari,  représenté  à  Dresde  vers  1765. 

FAMIGLIA  INDIANA  (la),  opéra  italien, 
musique  de  F.  Moretti ,  représenté  au  théâ- 
tre Nuovo  à  Naples  en  1831. 

FAMIGLIA  STRAVAGANTE  (la),  opéra 
italien,  musique  de  J.  Niccolini,  représenté  à 
Parme  en  1793. 

FAMILLE  AMÉRICAINE  (la)  ,  Opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Bouilly,  musi- 
que de  Dalayrac ,  représenté  au  théâtre  Fa- 
vart  (Opéra-Comique)  le  20  février  1796. 

*  FAMILLE  DE  PAMÉLA  (la),  opérette  en 
un  acte,  musique  de  M.  Francis  Chassaigne, 
représentée  à  l'Eldorado  en  1877. 

*  FAMILLE  DES  QUAKERS  (la),  Opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  musique  de  Reuling,  re- 
présenté à  Vienne  le  5  janvier  1835. 

*  FAMILLE  DU  PERRUQUIER  (la),  opéra- 
comique  en  deux  actes,  musique  de  M.  Ad. 
Honhon,  représenté  à  Tongres ,  au  cercle 
Concordia,  en  octobre  1878. 

*  FAMILLE  DUVERGLAS  (la),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Auguste  Roussel,  mu- 
sique de  Georges  Rose,  représentée  au  théâ- 
tre Saint-Pierre  en  novembre  1868. 

*  FAMILLE  JEROME  ou  LA  FERME  SUR 
LA  FRONTIÈRE  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Marty,  chef  d'orchestre  du 
théâtre  de  Lille,  représenté  sur  ce  théâtre  le 
22  août  1815.  Ce  petit  opéra  était  une  pièce 
de  circonstance  destinée  à  célébrer  le  retour 
des  Bourbons.  Il  fut  joué  dans  une  représen- 
tation de  gala  à  laquelle  assistait  le  duc 
de  Berry. 

FAMILLE  INDIGENTE  (la),  opéra-eomi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Planterre,  mu- 
sique de  Gaveaux,  représenté  au  théâtre 
Feydeau  le  24  mars  1794.  Cette  pièce ,  tirée 
d'une  idylle  de  Gessner ,  offre  des  situations 
intéressantes  et  des  élans  de  sensibilité.  La 
musique  a  été  écrite  avec  la  verve  scénique 
et  la  facilité  ordinaire  de  cet  aimable  musi- 
cien, qui  n'a  pas  composé  moins  de  trente- 
cinq  ouvrages  pour  l'Opéra-Comique,  dont  un 
seul,  le  Bouffe  et  le  Tailleur,  a  survécu. 

FAMILLE  réunie  (la),  comédie  en  un 
acte  et  en  prose  ,  mêlée  d'ariettes ,  paroles 
de  Favart  fils  ,  musique  de  Chapelle ,  repré- 
sentée aux  Italiens  le  30  novembre  1790.  C'est 
la  fable  de  La  Fontaine  le  Laboureur  et  ses 


FANA 


FANC 


425 


enfants,  mise  en  action.  La  musique  est  insi- 
gnifiante. 

FAMILLE  SAVOYARDE  (la), opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  Mme  de  Montanclos, 
musique  de  Fay,  représenté  au  théâtre  Fey- 
deau  le  13  février  1801. 

FAMILLE  SUISSE  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Godart  d'Ancourt,  dit 
Saint-Just,  musique  de  Boieldieu,  repré- 
senté au  théâtre  Feydeau  le  12  février  1797. 
Cette  œuvre  lyrique  eut  un  brillant  succès, 
grâce  aux  détails  gracieux  de  la  partition. 

FAMILLE  SUISSE  (la),  opéra  allemand, 
musique  de  Weigl,  représenté  vers  1816. 

FAMILLE  trouillat(la),  opérette-bouffe 
en  trois  actes,  livret  de  MM.  Hector  Crémieux 
et  E.  Blum,  musique  de  M.  Vasseur,  repré- 
sentée au  théâtre  de  la  Renaissance  le  10  sep- 
tembre 1874.  Cette  farce  n'a  pas  eu  de  succès, 
la  musique  en  a  paru  remplie  de  réminis- 
cences des  opérettes  de  M.  Offenbach.  Chantée 
par  Paulin  Ménier,  Vauthier,  Mlle  Thérésa. 

'FAMILLE  VÉNUS  (la),  opérette-vaude- 
ville  en  trois  actes  et  quatre  tableaux,  paroles 
de  MM.  Charles  Clairville  et  R.  Bénédite, 
musique  de  M.  Léon  Vasseur,  représentée  au 
théâtre  de  la  Renaissance  le  2  mai  1891.  Point 
de  souvenir  mythologique  ici,  comme  pour- 
rait le  faire  croire  le  titre  inscrit  en  tête  de 
cette  pièce  d'une  fantaisie  très  actuelle  et  un 
peu  folle.  La  famille  Vénus  est  tout  simple- 
ment celle  qui  comprend  un  groupe  d'Italiens 
dont  les  membres  servent  de  modèles  dans 
les  ateliers  de  peintres  et  dont  un  des  plus 
aimables,  une  fort  jolie  fille,  doit  à  sa  beauté 
de  poser  particulièrement  pour  les  Vénus.  La 
pièce  est  suffisamment  amusante,  et  la  mu- 
sique alerte  et  suffisamment  facile.  On  en  a 
remarqué  surtout  un  gentil  duo,  une  chanson 
dialoguée  et  une  valse  d'un  rythme  agréable. 
Interprètes  :  Mlles  Decroza,  Rolland,  Ber- 
thier  Aubrys,  MM.  Charles  Lamy,  Regnard, 
Georges,  Victorin  et  Gildès. 

FAMILY  QUARRELS,  opéra  anglais,  musi- 
que de  Braham,  représenté  à  Londres  vers 

1825. 

fanal  (le),  opéra  en  deux  actes,  paroles 
de  M.  de  Saint-Georges,  musique  d'Adolphe 
Adam,  représenté  sur  le  théâtre  de  la  Nation 
(Opéra),  le  24  décembre  1849.  Le  sujet  du 
poëme  est  d'une  faible  invention.  Martial, 
gardien  du  fanal  de  Pornic ,  et  le  pilote  Va- 
lentin,  sont  rivaux.  Celui-ci,  rapportant  dans 
sa  barque  l'héritage  d'un  oncle  qui  doit  lui 


assurer  son  union  avec  Yvonne,  est  sur  le 
point  de  faire  naufrage  par  la  trahison  de 
Martial,  qui  a  éteint  les  feux  du  fanal.  Mal- 
gré cette  cruelle  vengeance,  Valentin  a  la 
générosité  d'abandonner  à  celui  qui  a  été  son 
ami  ses  droits  sur  Yvonne,  et  même  la  moi- 
tié de  sa  petite  fortune.  Ce  drame,  essentiel- 
lement bourgeois,  ne  pouvait  réussir  à  l'O- 
péra. La  musique  d'Adolphe  Adam  a,  dans 
cette  partition  ,  ses  inégalités  ordinaires. 
Pour  ne  signaler  que  les  assez  bons  mor- 
ceaux, nous  nous  bornerons  à  indiquer  le 
chœur  du  commencement  de  l'ouvrage  :  Le 
soleil  se  lève;  le  trio  chanté  par  Yvonne, 
Martial  et  Valentin  :  Que  Dieu  vous  entende  et 
vous  fasse  heureux  !  Dans  le  second  acte  ,  une 
jolie  romance  chantée  par  Poultier  :  Adieu, 
mon  pays!  adieu,  mes  amours!  Mlle  Dameron, 
Brémond  et  Portheaut,  ont  interprété  cet  ou- 
vrage qui  n'est  pas  resté  au  répertoire. 

FANATICO  (il),  opéra-bouffe ,  musique  de 
Bigatti,  représenté  à  Marseille  en  1804. 

FANATICO  BURLATO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Cimarosa,  représenté  au  théâtre 
del  Fondo  en  1787. 

FANATICO  DELUSO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Raimondi,  représenté  à  Naples 
vers  1812. 

FANATICO  IN  BERLINA  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Paër,  représenté  à  Vienne 
en  1797. 

FANATICO  PER  GLI  ANTICHI    ROMANI 

(il)  [le  fanatique  des  anciens  Romains],  opéra 
italien,  musique  de  Cimarosa,  représenté  à 
Naples  au  théâtre  de'  Fiorentini  en  1777. 

FANATICO  PER  LA  MUSICA  (il),  opéra, 
musique  de  Caruso ,  représenté  à  Rome  en 
1781. 

FANATICO  PER  LA  MUSICA  (il),  opéra 
italien  en  un  acte,  musique  de  Mayer,  repré- 
senté au  Théâtre-Italien  de  Paris  en  1815. 

FANCHETTE  OU  L'HEUREUSE  ÉPREUVE, 

opéra-comique  en  trois  actes ,  paroles  de 
Desfontaines,  musique  de  Dalayrac,  re- 
présenté à  l'Opéra -Comique  le   13   octobre 

1788. 

FANCHETTE ,  opéra-comique  en  un  acte  , 
paroles  et  musique  de  M.  Eugène  Déjazet, 
représenté  au  théâtre  Déjazet  le  4  février 
1860.  La  musique  est  gracieuse.  C'est  un  pe- 
tit tableau  villageois  agréablement  animé 
par  de  jolis  motifs  de  valse  et  de  joyeuses 
chansons. 


426 


FANG 


FANP 


*  FANCHETTE,  opérette,  musique  de  Wil- 
liam-Charles Levey,  représentée  à  Londres, 
sur  le  théâtre  de  Covent-Garden,  en  1862. 
L'auteur  occupait  les  fonctions  de  chef  d'or- 
chestre à  ce  théâtre.  , 

fanchon  LA  vielleuse,  opéra  alle- 
mand, paroles  de  Kotzebue,  musique  de  Him- 
mel,  représenté  à  Berlin  en  1805. 

fanchonnette  (la),  opéra- comique  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  de  Saint-Georges 
et  de  Leuven,  musique  de  M.  Clapisson,  re- 
présenté au  Théâtre-Lyrique  le  1er  mars 
1856.  Les  auteurs  du  livret  ont  mis  en  scène 
une  marchande  de  chansons  à  qui  le  prince 
de  Listenay  a  légué  son  immense  fortune  en 
déshéritant  son  jeune  neveu.  La  légataire, 
sans  se  faire  connaître,  protège  la  victime  de 
ses  beaux  yeux,  lui  fait  parvenir,  chaque 
mois  mille  pistoles,  puis  obtient  pour  lui  le 
brevet  de  colonel  ;  enfin  s'engage  à  lui  faire 
épouser  la  nièce  de  M.  Boisjoly ,  riche  finan- 
cier. Touché  de  tant  de  bienfaits,  le  jeune 
Listenay,  qui  les  attribue  à  la  tendresse  d'une 
tante,  est  enfin  admis  en  sa  présence  ,  et  son 
illusion  est  rendue  complète,  grâce  à  un  tra- 
vestissement qui  donne  quatre-vingts  ans  à 
Fanchonnette.  C'est  un  tour  de  force  que 
d'avoir  obtenu  un  succès  avec  une  donnée 
aussi  invraisemblable.  Mais  le  dialogue  est 
fin,  semé  de  mots  heureux,  les  scènes  sont 
habilement  disposées.  Ce  qui  a  fait  surtout 
réussir  la  pièce,  c'est  la  musique  et  l'inter- 
prétation merveilleuse  de  Mme  Miolan-Car- 
valho.  C'est  dans  le  rôle  de  la  Fanchonnette 
qu'elle  a  montré  le  talent  le  plus  souple ,  le 
plus  fin  comme  actrice ,  et  sa  vocalisation  la 
plus  correcte  et  la  plus  brillante.  C'est  aussi 
la  meilleure  partition  de  M.  Clapisson.  Le 
début  de  l'ouverture  est  tout  à  fait  heureux  ; 
le  duo  des  deux  clarinettes  est  une  trouvaille 
musicale.  Les  morceaux  les  plus  brillants 
sont  :  la  romance  de  Listenay,  la  Plus  belle 
fille  du  monde  ne  peut  donner  que  ce  qu'elle  a; 
l'air  de  Fanchonnette  :  Belle  jeunesse,  et  la 
chanson  qui  sert  de  finale  :  la  Fanchonnette 
vous  chansonnera  ;  la  romance,  avec  accompa- 
gnement de  violon  solo,  qui  commence  le  se- 
cond acte  :  Chaque  nuit  je  voyais  en  songe;  la 
délicieuse  romance  du  troisième  acte  :  Près 
du  fauteuil  où  la  souffrance ,  et  le  beau  duo 
chanté  aussi  par  Fanchonnette,  déguisée  en 
vieille,  et  Listenay.  Les  autres  principaux 
rôles  ont  été  créés  par  Hermann-Léon  et  Mon- 
jauze.  La  reprise  de  cet  ouvrage  a  eu  lieu  au 
Théâtre-Lyrique  en  1867. 


FANCIULLA  DELLE  ASTURIE  (la),  opéra 
italien,  musique  de  M.  Secchi,  représenté  au 
théâtre  de  la  Canobbiana  de  Milan,  le  23  oc- 
tobre 1856.  Il  y  a  un  beau  chœur  de  victoire, 
Vittoria,  dans  cet  ouvrage,  qui  a  été  repris  à 
Rome  en  janvier  1865. 

*  FANCIULLA    DI   CASTELGUELFO    (la), 

opéra  sérieux,  musique  de  Temistocle  Solera, 
représenté  à  Modène  en  1842. 

fanciulli  venduti  (i),  opéra  italien, 
musique  de  Parisini,  représenté  à  Bologne  en 
mars  1876. 

FANFAN  ET  colas,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Bcaunoir  et  Jadin  fils,  musi- 
que de  L.  Jadin,  représenté  à  l'Opéra- Comi- 
que  le  29  octobre  1822.  C'est  une  assez  jolie 
pièce  dont  la  musique  a  beaucoup  vieilli. 
Jadin  a  un  peu  mieux  réussi  dans  les  qua- 
tuors. 

*  FANFAN  ET  COLAS,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Boirvret,  musique  de 
M.  Mirecki,  représenté  au  théâtre  de  la  Ga- 
lerie Vivienne  le  1er  décembre  1892. 

*  FANFAN  LA  tulipe,  comédie-opérette 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Ernest  Laroche, 
musique  de  M.  Charles  Haring,  représentée 
au  Grand- Théâtre  de  Bordeaux,  dans  une 
soirée  de  bienfaisance,  en  mars  1892. 

*  FANFRELUCHE,  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Burani,  Gaston  Hirsch  et 
Raoul  de  Saint-Arroman,  musique  de  M.  Gas- 
ton Serpette,  représentée  à  la  Renaissance 
le  16  décembre  1883.  Jouée  aux  Fantaisies- 
Parisiennes  de  Bruxelles  le  20  mars  1880, 
sous  le  titre  de  la  Nuit  de  Saint-Germain,  cet 
ouvrage  avait  été  remanié  par  les  auteurs 
pour  son  apparition  à  Paris.  La  pièce,  assez 
mouvementée,  n'en  était  pas  beaucoup  meil- 
leure, mais  la  musique,  joliment  écrite  par  un 
ancien  prix  de  Rome,  ne  manquait  ni  de 
charme  ni  de  grâce,  si  elle  manquait  parfois 
un  peu  de  relief  et  de  nouveauté.  On  en 
pourrait  citer  nombre  de  morceaux  agréables  : 
au  premier  acte,  la  jolie  ronde  enfantine  : 
Quand  Biron  voulut  danser;  les  couplets  : 
Que  la  Fanfreluche  est  pleine  d^appas  ;  au  se- 
cond, la  romance  :  Tircis  chantait  sous  la 
branche;  les  couplets  égrillards  :  Vous  aveu 
la  parole  tendre,  et  un  final  assez  corsé  ;  au 
troisième,  un  chœur  d'estafiers,  une  jolie  ro- 
mance de  baryton  et  une  bourrée  auvergnate 
très  amusante.  L'interprétation  de  Fanfre- 
luche, confiée  à  MM.  Morlet,  Jolly,  Germain, 
Mercier,  Pujol,  à  M'ie  Jeanne  Granier,  toute 


FANT 


FANT 


427 


charmante  dans  un  rôle  à  tiroirs,  et  àMUe  Silly, 
était  excellente  de  tout  point. 

FANISKA,  opéra  en  trois  actes,  musique 
de  Cherubini,  représenté  à  Vienne  sur  le 
th.  de  la  Porte-de-Carinthie,  le  25  févr.  1806. 

FANNY  MORNA,  opéra  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Favières,  musique  de  Persuis ,  re- 
présenté à  Favart  le  22  août  1799. 

FANTASIO,  opéra-comique  en  trois  actes, 
d'après  la  comédie  d'Alfred  de  Musset,  musi- 
que de  J.  Offenbach,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  18  janvier  1872.  La  réputation 
littéraire  d'Alfred  de  Musset,  le  succès  de 
quelques-unes  de  ses  pièces  ont  fait  croire 
qu'on  pourrait  transporter  au  théâtre  les 
scènes  dialoguées  que  son  imagination  capri- 
cieuse lui  avait  dictées  ;  les  essais  tentés  au 
Théâtre-Français  et  à  l'Odéon  n'ont  pas  réussi  ; 
celui  qu'on  a  renouvelé  à  l'Opéra- Comique  a 
également  échoué.  On  oublie  trop  souvent 
que,  dans  un  ouvrage  musical  en  trois  actes, 
il  faut  autre  chose  que  du  marivaudage,  que 
quelques  mots  spirituels  ne  suffisent  pas  ;  or, 
il  n'y  a  dans  le  Fantasio  d'Alfred  de  Musset 
ni  grâce  ni  sentiment.  Ses  personnages  ne 
vivent  pas,  fort  heureusement  d'ailleurs. 
Leurs  actions  sont  absurdes,  leur  langage 
cynique,  leur  cœur  absent  ;  ce  sont  des  ma- 
rionnettes de  mauvaise  compagnie.  Il  faut 
convenir,  cependant,  que  la  musique  de 
M.  Offenbach  les  a  encore  abaissées  d'un  de- 
gré. Je  ne  connais  rien,  dans  le  répertoire  de 
l'Opéra-Comique,  de  moins  digne  d'une  scène 
lyrique  que  cette  partition.  L'ouverture  est 
d'un  style  si  haché  menu,  qu'on  l'a  appelée 
Introduction  ;  mais,  avec  ce  titre,  elle  est 
trop  longue.  Les  couplets  de  l'étudiant 
Spark,  avec  imitation  des  cloches  par  le 
chœur,  n'offrent  rien  d'original  ;  si  le  musi- 
cien avait  le  talent  que  les  gens  qu'il  amuse 
lui  accordent,  n'aurait-il  pas  trouvé  une 
occasion  de  le  montrer  dans  la  ballade  à  la 
lune  ? 

Voyez  dans  la  nuit  brune, 
Sur  le  clocher  jauni 

La  lune 
Comme  un  point  sur  un  i. 

Au  lieu  de  Fantasio,  chantant  une  mélodie 
humoristique  et  poétiquement  bizarre,  on 
croirait  entendre  Patachon,  dans  les  Deux 
aveugles,  ou  Trombalcazar.  La  romance  d'Els- 
beth  : 

Pourquoi  ne  puis-je  voir  sans  plaisir  et  sans  peine 
Les  baisers  du  zéphyr  trembler  sur  la  fontaine, 
Et  l'ombre  des  tilleuls  passer  sur  mes  bras  nus? 
Hier  j'étais  une  enfant  et  je  ne  le  suis  plus, 


a  été  mieux  traitée.  Mais  il  aurait  fallu  une 
autre  muse  que  celle  de  l'auteur  de  la  Belle 
Hélène  pour  exprimer  le  second  couplet,  bien 
préférable  au  premier  : 

L'eau,  la  terre  et  les  vents,  tout  s'emplit  d'harmonie; 
Un  jeune  rossignol  chante  au  fond  de  mon  cœur; 
J'entends  sous  les  roseaux  murmurer  les  génies; 
Tout  me  parle  d'amour,  d'ivresse  et  de  bonheur! 

Le  duo  entre  Elsbeth  et  Fantasio  est  une 
toute  petite  valse,  tout  au  plus  digne  du  Ma- 
riage aux  lanternes.  Il  y  a  un  morceau  qui 
vaut  le  texte  du  livret  ;  c'est  le  chœur  des 
pénitents  : 

0  saint  Jean  !  ta  joyeuse  face 
A  fait  sa  dernière  grimace, 
Toi  qui  chantais,  toi  qui  raillais, 
Grand  Docteur  en  plaisanterie. 

Ici  le  parolier  et  le  musicien  sont  d'accord  ; 
appeler  un  bouffon  saint  Jean,  c'est  dépasser 
les  bornes  de  la  raillerie.  Le  duo  de  Marinoni 
et  du  prince  :  Je  médite  un  projet  d'impor- 
tance, écrit  avec  des  répétitions  burlesques 
qui  rappellent  le  roi  barbu  qui  s'avance,  bu, 
qui  s'avance,  aurait  réussi  sans  doute  aux 
Variétés.  Le  chœur  des  étudiants  : 

Tout  bruit  cesse 
Le  jour  fuit 
Dans  le  calme  de  la  nuit, 

est  le  morceau  le  mieux  traité  de  l'ouvrage, 
musicalement  parlant.  Je  passe  sur  la  chan- 
son des  fous  qui  n'a  ni  brio  ni  élégance.  Le 
deuxième  acte  est  encore  plus  faible  que  le 
précédent;  à  peine  peut-on  citer  une  assez 
mauvaise  romance,  chantée  par  le  prince  :  Je 
ne  serai  donc  jamais  aimé  pour  moi-même  ;  et 
les  couplets  de  Fantasio  :  C'est  le  nouveau 
bouffon  du  roi.  Dans  le  troisième  acte,  la  mé- 
lodie de  la  romance  d'Elsbeth  :  Psyché,  pau- 
vre imprudente,  montre  que  le  musicien  fait 
rentrer  dans  des  moules  mélodiques  qui  lui 
sont  familiers  les  strophes  quelconques  de 
son  livret.  Quel  rapport  a  cet  air  à  trois 
temps  avec  la  forme  de  la  strophe  formée  de 
vers  de  six  syllabes  et  de  deux  syllabes  : 

Psyché,  paavre  imprudente, 

Voici 
Que  ton  désir  me  tente 

Aussi; 
Pourtant  j'étais  heureuse; 

Pourquoi 
Suis-je  aussi  curieuse 

Que  toi  ? 

Le  duo  qui  suit  entre  Fantasio  et  Elsbeth,  et 
dans  lequel  revient  cette  phrase  banale  sur- 
un  temps  de  valse,  que  nous  avons  entendue 
au  premier  acte  :  Regarde-toi,  la  jeune  fille, 
me  remet  en  mémoire  cette  situation  ana- 
logue  dans  l'opéra  de  Grétry,  où  Azor  re- 


428 


FANT 


FARF 


doute  l'effet  de  sa  laideur  sur  le  cœur  de 

Zémire  : 

Du  moment  qu'on  aime 
On  devient  si  doux, 
Et  je  suis  moi-même 
Plus  tremblant  que  vous. 

Que  de  chemin  parcouru  dans  le  sens  de 
l'idéal  au  rebours,  de  la  laideur  morale,  de- 
puis ce  temps  !  Cet  opéra  se  termine  par  la 
répétition  de  la  ronde  des  fous  : 

Le  sort  des  fous  est  agréable, 

Le  sort  des  fous  est  trop  heureux! 

FANTASMA  (il)  ,  opéra ,  musique  de  Mi- 
chel Carafa,  composé  vers  1802. 

*  fantasma  (il),  opéra,  musique  de  Sal- 
vatore  Agnelli,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  de  la  Fenice,  en  1842. 

fantasma  (il)  ,  opéra  séria  italien  en 
trois  actes,  musique  de  Persiani,  représenté 
au  Théâtre-Italien,  à  Paris,  le  14  décem- 
bre 1843.  Il  s'agit  d'un  duc  de  Sicile  qui, 
après  avoir  assassiné  son  frère  aîné,  laisse 
peser  l'accusation  de  ce  meurtre  sur  un  jeune 
chevalier  nommé  Adolfo,  qui  est  obligé  de 
s'exiler.  Sa  fille  aime  le  proscrit,  dont  l'in- 
nocence est  reconnue  au  milieu  d'une  scène 
de  somnambulisme  du  duc,  qui  avoue  son 
crime,  et  se  fait  pardonner  en  unissant 
Adolfo  à  sa  fille.  Le  compositeur  était  le  mari 
de  la  célèbre  cantatrice  M™e  Persiani.  Sa 
musique  est  assez  travaillée,  mais  manque 
d'originalité.  Il  Fantasma  a  été  exécuté  avec 
beaucoup  de  talent  et  de  zèle  par  Mme  per- 
siani ,  Ronconi  et  Fornasari ,  mais  sans  suc- 
cès. L'auteur  a  été  plus  heureux  dans  son 
opéra  d'Inès  de  Castro,  qui  renferme  plusieurs 
bons  morceaux  de  chant. 

*  FANTASMA  DE  fuego  (el),  opéra-comi- 
que,  livret  de  MM.  Gullon  et  Larra,  tiré  d'un 
roman  de  M.  Jules  Verne,  les  Indes  noires, 
musique  de  M.  Fernandez  Caballero,  repré- 
senté à  Madrid  en  décembre  1891. 

*  FANTASMA  DE  LOS  AIRES  (el),  zarzuela 
en  deux  actes,  livret  inspiré  par  une  nou- 
velle française  de  M.  Jules  Verne,  musique  de 
M.  Ruperto  Chapi,  représentée  avec  beau- 
coup de  succès  à  Madrid,  sur  le  théâtre  des 
Variétés,  en  mai  1S87.  Les  principaux  inter- 
prètes de  cet  ouvrage,  qui  a  valu  au  compo- 
siteur une  sorte  de  triomphe,  étaient  Mme  Llo- 
rens,  MM.  Vallès,  Bosch,  Rochel  et  Castro. 

*FANTIK,  opéra- comique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  d'Essai,  musique  de  M.  Le  Rey, 
représenté  au  Havre  le  10  septembre  1892. 


FANTOME  (le),  opéra,  musique  de  Gy- 
rowetz ,  représenté  en  Allemagne  vers  1842. 

FARAMONDO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Pollarolo,  représenté  à  Venise  en  1699. 

FARAMONDO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Porpora,  représenté  à  Naples  en  1719. 

*  FARAMONDO,  opéra  sérieux,  musique  de 
Franceseo  Gasparini,  représenté  à  Rome,  sur 
le  théâtre  Aliberti,  en  1720. 

Faramondo,  opéra  italien,  musique  de 
Buzzola,  représenté  à  Venise  en  1837. 

FARASMANE,  opéra  italien,  musique  de 
Orlandini,  représenté  à  Rome  en  1710. 

FARASPE ,  opéra  italien ,  musique  de  Vi- 
valdi, représenté  à  Venise  en  1738. 

FARCE  DE   MAÎTRE  VILLON  (LA.),  opéra- 

comique  en  un  acte,  musique  de  M.  Th.  de 
Lajarte,  représenté  au  théâtre  de  l'Athénée 
le  31  décembre  1872.  On  aurait  pu  tirer  un 
meilleur  parti  de  la  vie  accidentée  du  rimeur, 
et  faire  une  farce  plus  spirituelle  et  moins 
lugubre  que  celle  qui  consiste  à  laisser  arra- 
cher sept  dents  à  un  cuisinier  par  un  char- 
latan, pour  lui  faire  payer  le  dîner  de  l'au- 
teur de  la  Ballade  des  dames  du  temps  jadis. 
Si  la  pièce  n'a  pas  été  goûtée,  on  a  remarqué 
la  musique  vive  et  gracieuse  que  M.  de  La- 
jarte a  écrite  pour  elle. 

FARFADET  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Planard,  musique  d'Adol- 
phe Adam,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
19  mars  1852.  Comme  la  Poupée  de  Nurem- 
berg, cette  folie  de  carnaval  a  réussi.  La 
scène  se  passe  dans  un  moulin ,  et  le  B'arfa- 
det  n'est  autre  qu'un  batelier  qui,  après 
avoir  été  fait  prisonnier  par  les  Espagnols, 
revient  pendant  une  nuit  d'orage,  et  cause 
involontairement  une  panique  qui  se  ter- 
mine par  une  reconnaissance  générale  entre 
tous  les  poltrons  de  la  pièce.  La  musique  est 
piquante,  écrite  avec  la  plus  grande  facilité 
et  non  sans  élégance.  Nous  rappellerons  le 
joli  quatuor  syllabique ,  le  duo  pour  voix  dé 
femmes:  Il  me  cajolait;  l'air  de  basse  du  lu- 
tin :  Personne  en  bas,  dans  le  moulin,  et  le  duo 
tout  à  fait  comique  :  Que  ta  peur  est  imbécile! 
dont  les  phrases ,  C'est  le  vent!  et  Hou  hou, 
hou  hou!  ont  décidé  du  succès  de  cette  bouf- 
fonnerie. Adam  introduisait  souvent  d'heu- 
reux à-propos  dans  ses  partitions.  Dans  une 
scène  où  un  sac  de  farine,  renfermant  le  lu- 
tin, s'avance  contre  les  acteurs  terrifiés,  il  a 
imaginé  de  reproduire  la  marche  de  la  statue 
du  commandeur  de  Don  Juan. 


FARN 


FATI 


429 


Le  Farfadet  a  été  interprêté  par  Bussine, 
Jourdan ,  Lemaire ,  Mlles  Lemercier  et  Tal- 

!  mon.  Cette  pièce  a  été  reprise  en  lever  de  ri- 
deau, en  1867,  au  théâtre  des  Fantaisies-Pa- 

!  risiennes. 

,     farinelli,  opéra  en  deux  actes,  musique 

1  de  Barnett,  représenté  au  théâtre  Anglais,  à 

i  Londres,  en  1839. 

i  FARMER  (the)  [le  Fermier],  farce  anglaise, 
musique  de  Shield,  représentée  à  Covent- 
Garden  en  1798. 

I  . 

FARMER  WIFE  (the)  [la  Fermière],  opéra 
anglais,  musique  de  Bishop,  représenté  à 
Covent-Garden,  à  Londres,  en  1814.  Bishop, 
l'un  des  compositeurs  anglais  les  plus  fé- 
conds, et  dont  la  renommée  fut  grande  en 
son  pays,  n'a  pas  mis  son  nom  à  moins  de 
quatre-vingt-dix  ouvrages  dramatiques  :  opé- 
ras, opérettes,  ballets,  intermèdes,  etc.  Quel- 
ques-uns de  ces  ouvrages  ne  sont  guère,  à 
la  vérité,  que  de  simples  vaudevilles,  et 
d'autres  sont  des  pastiches  arrangés  avec  la 
musique  de  divers  compositeurs  célèbres. 

FARNACE,  opéra  italien,  musique  de  Cal- 
dara ,  représenté  à  Venise  en  1703. 

FARNACE,  opéra  italien,  musique  de  Pol- 
larolo,  représenté  à  Venise  en  17  is. 

FARNACE ,  opéra  italien,  musique  de  Bo- 
noncini,  représenté  à  Londres  en  1723. 

FARNACE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Vinci,  représenté  à  Venise  en  1724. 

FARNACE ,  opéra  italien ,  musique  de  Vi- 
valdi, représenté  au  théâtre  San-Agiolo  de 
Venise  en  1726. 

FARNACE ,  opéra  italien ,  musique  de  Ri- 
naldo  da  Capua,  représenté  en  Italie  en  1739. 

FARNACE,  opéra  napolitain,  musique  de 
Arena,  représenté  à  Rome  en  1742. 

farnace  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Traetta,  représenté  au  théâtre  Saint-Charles 
de  Naples  en  1750. 

farnace  ,  opéra  italien ,  musique  de  Pe- 
rez,  représenté  au  théâtre  délie  Dame,  à 
Rome,  en  1750. 

Farnace,  opéra  italien,  musique  de  P.  Gti- 
glielmi,  représenté  en  Italie  vers  1765. 

Farnace,  opéra  italien,  musique  de  Sarti, 
représenté  à  Venise  en  1776. 

farnace,  opéra  allemand,  musique  de 
Sterkel,  représenté  à  Naples  en  1780. 


FARNACE,  opéra  italien  ,  musique  de  Ur- 
bani,  représenté  à  Dublin  en  1784. 

FASSBINDER  (der)  [le  Tonnelier],  opéra- 
comique,  musique  de  Rœhm,  représenté  en 
Allemagne  vers  1780. 

FASSBINDER  (der)  [le  Tonnelier],  opéra 
en  un  acte,  musique  de  Fraenzl,  représenté 
à  Munich  en  1824. 

FATA  ALCINA  (la.)  [la  Fée  Alcine],  opéra 
italien,  musique  de  Tadolini,  représenté  à 
Venise  en  1814. 

FATA  BENEFICA  (la)  [la  Bonne  Fée], 
opéra  italien ,  musique  de  Mortellari,  repré- 
senté à  Varèse  en  1784. 

FATA  CAPRICÏOSA  (la)  [la  Fée  capri- 
cieuse], opéra  italien,  musique  de  Gardi,  re- 
présenté à  Venise  en  1789. 

FATA  MARAVIGLIOSA  (la)  [la  Fée  mer- 
veilleuse],  opéra  italien,  musique  de  Scolari, 
représenté  en  Italie  en  1746. 

FATE  (le),  opéra  italien,  musique  de  Va- 
lenza,  représenté  au  théâtre  Camploy  de  Ve- 
nise en  janvier  1873. 

FATHER  AND  HIS  CHILDREN  (the)  [le 
Père  et  ses  enfants] ,  mélodrame  anglais,  mu- 
sique de  Bishop,  représenté  à  Covent-Garden 
en  1817. 

FATIMA,  opéra  séria ,  musique  de  Ottam, 
représenté  à  Turin  en  1779. 

FATIMA,  opéra  italien,  musique  de  Bru- 
netti  (Jean-Gualbert) ,  représenté  à  Brescia 
en  1791. 

FATIMA,  opéra  italien,  musique  d'Impol- 
lomeni;  représenté  à  Palerme,  au  théâtre 
Garibaldi,  en  février  1872. 

*  FATIMA  E  SELIM,  opéra  semi-sérieux, 
poème  imité  des  Trois  Sultanes,  de  Favart, 
par  Leone  Tottola,  musique  de  Pagliani-Ga- 
gliardi,  représenté  à  Naples  ,.  sur  3e  théâtre 
Nuovo,  en  1824. 

FATINITZA,  opéra-comique  en  trois  actes, 
livret  de  MM.  A.  Delacour  et  Victor  Wilder, 
d'après  celui  de  la  Circassienne,  opéra-comique 
de  Scribe  et  Auber  (voyez  ce  mot),  sur  le- 
quel le  compositeur,  M.  Fr.  de  Suppé,  avait 
écrit  sa  partition.  Les  auteurs  français  ont 
donné  à  une  femme  le  rôle  du  jeune  officier 
russe  de  la  pièce  de  Scribe,  et  ils  ont  eu  rai- 
son; en  outre,  ils  ont  traité  ce  sujet  dans  le 
genre  de  l'opérette,  qu'il  comportait.  La  mu- 
sique est  intéressante,  bien  écrite  et  abonde 


430 


FAUL 


FAUS 


en  détails  ingénieux  dans  l'instrumentation  ; 
elle  témoigne  d'une  grande  facilité  dans  l'ar- 
rangement des  Toix.  On  a  applaudi,  dans  le 
premier  acte,  le  rondeau  du  reporter,  les  cou- 
plets de  Wladimir  et  un  bon  quatuor  ;  dans 
le  second,  la  chanson  moresque,  accompagnée 
par  an  chœur  à  bouches  fermées  ;  dans  le  troi- 
sième, un  duettino  et  un  trio  qui  a  obtenu  un 
franc  succès.  Chanté  par  Vois,  Paul  Ginet, 
Pradeau,  Ed.  Georges,  Scipion,  Mlles  Pre- 
ziosi,  J.  Nadaud,  Périer. 

FATMA,  opéra-comique  en  un  acte,  livret 
de  M.  Devoisin,  musique  de  M.  Flégier,  re- 
présenté au  grand  théâtre  de  Marseille  en 
avril  1875. 

FATMÉ  OU  LE   LANGAGE  DES  FLEURS, 

opéra  en  deux  actes,  paroles  do  Razins  de 
Saint-Marc,  musique  de  Dezède,  représenté 
à  l'Opéra  le  5  décembre  1777.  Cet  ouvrage 
fit  peu  d'impression. 

*fattughiera  (la),  drame  lyrique  en  trois 
actes,  musique  de  Vicente  Cuyas,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Santa  Cruz  le  17  juillet  1838. 
Cet  opéra,  qui  obtint  un  très  vif  succès,  était 
l'œuvre  d'un  jeune  musicien  à  peine  âgé  de 
vingt-deux  ans,  et  devait  rester  l'unique  ma- 
nifestation d'un  talent  qui  s'annonçait  de  la 
façon  la  plus  heureuse.  Atteint  de  phtisie 
pulmonaire,  Vicente  Cuyas  mourait  en  effet 
au  bout  d'une  année,  le  soir  du  7  mai  1839, 
précisément  à  l'heure  où  l'on  applaudissait 
encore  au  théâtre  sa  Fattuchiera. 

FAUBLAS,  opéra-comique  allemand  en  trois 
actes,  musique  de  Richard  Wiiertz,  repré- 
senté à  Berlin,  sur  le  théâtre  de  Friedrich- 
Wilhemstadt,  le  23  janvier  1873,  avec  succès.' 

*  faublas,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  anonymes  (de  MM.  Edouard  Cadol  et 
Georges  Duval),  musique  de  M.  François  Lui- 
gini,  représenté  au  théâtre  Cluny  le  25  octo- 
bre 1881. 

FAUCHEUR  (  le  ) ,  opéra ,  musique  de 
Schack,  représenté  à  Salzbourg  vers  1785. 

FAUCON  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Sedaine,  musique  de  Monsigny, 
représenté  aux  Italiens  le  19  mars  1772.  Le 
sujet  est  tiré  d'un  conte  de  Boccace.  Cet  ou- 
vrage, donné  à  une  époque  où  le  Déserteur, 
opéra  du  même  compositeur,  jouissait  encore 
de  la  vogue,  était  trop  léger  pour  en  parta- 
ger le  succès. 

*  faulo  corbe  como  vuela,  zarzuela 
en  un  acte,  musiqus  de  M.  José  Rogel,  re- 
présentée à  Madrid  en  1866. 


*  FAUSSE  apparence  (la)  ,  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  musique  de  Dubuat,  repré- 
senté au  théâtre  des  Jeunes-Artistes  en  isoi. 

FAUSSE  artôt  (la),  pochade  exécutée  au 
théâtre  "Wilhelmstadf,  à  Berlin,  en  juin  1862. 

FAUSSE  AVENTURIÈRE  (la),  Opéra-CO- 
mique  en  deux  actes,  paroles  de  Anseaume 
et  Marcouville,  musique  de  Laruette,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  22  mars  1757. 

FAUSSE  CROISADE  (la)  ,  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  Lepoitevin  de  Saint- 
Alme  et  d'Épagny,  musique  de  Lemière  de 
Corvey,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
12  juillet  1825. 

FAUSSE  DÉLICATESSE  (la),  opéra  en  un 
acte,  musique  de  Hinner ,  représenté  à  la 
Comédie-Italienne  en  1776. 

FAUSSE  DUÈGNE  (la)  ,  opéra-comique  en 
trois  actes ,  paroles  de  Moncloux  d'Epinay, 
musique  de  Délia  Maria,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  24  juin  1802.  Le  titre  indique  as- 
sez la  nature  de  l'intrigue.  Le  jeune  composi- 
teur était  mort  à  l'âge  de  trente-six  ans,  et 
son  opéra  le  Prisonnier  avait  rendu  son  nom 
populaire.  Toutefois,  la  partition  de  la  Fausse 
duègne  était  trop  faible  pour  rester  au  réper- 
toire; elle  fut  écoutée  avec  intérêt,  mais 
promptement  oubliée.  Délia  Maria  a  eu  le 
bonheur  d'avoir  pour  interprètes  de  ses  ou- 
vrages Elleviou,  Mmes  Saint- Aubin  et  Duga- 
zon.  On  croit  que  Blangini  a  collaboré  avec 
Délia  Maria  pour  cet  ouvrage. 

FAUSSE  MAGIE  (la),  opéra-comique  en 
deux  actes  et  en  vers,  paroles  de  Marmontel, 
musique  de  Grétry,  représenté  à  la  Comé- 
die-Italienne le  1er  février  1775.  La  pièce  est 
détestable  et  n'aurait  eu  aucun  succès  si  Gré- 
try ne  s'était  surpassé,  surtout  dans  le  pre- 
mier acte.  Elle  fut  même. réduite  à  un  acte 
et  représentée  ainsi  le  18  mars  1776.  Il  y  a 
un  morceau  d'ensemble  dont  l'harmonie,  for- 
tement conduite  et  colorée,  a  surpris  les  au- 
diteurs lors  de  la  reprise  qui  a  eu  lieu  à 
l'Opéra-Comique.  Parmi  les  meilleurs  mor- 
ceaux de  la  Fausse  magie,  citons  le  trio  : 
.  Vous  aurez  affaire  à  moi,  morceau  à  trois  su- 
jets; l'air  :  C'est  un  état  bien  pénible  que  ce- 
lui d'un  jeune  cœur,  etc.  ;  le  duo  :  Quoi  !  ce 
vieux  coq!  quoi  !  ce  milan  !  le  ravissant  duo 
des  vieillards,  si  gai  et  si  entraînant  :  Quoi! 
c'est  vous  qu'elle  préfère  !  Il  est  syllabique  et 
produit  toujours  de  l'effet,  à  cause  de  la  vérité 
de  l'expression,  et  enfin  les  couplets  qui  ter- 
minent la  pièce.  La  Fausse  magie  a  été  reprise 


FAUS 


FAUS 


431 


en  1828  ex  en  1863.  Dans  cette  dernière  re- 
prise, Carrier  a  chanté  le  rôle  de  ténor, 
Gourdin  celui  de  l'oncle,  Mlle  Girard,  l'air 
célèbre  du  second  acte  :  Comme  un  éclair,  la 
flatteuse  espe'rance. 

C'est  une  des  pièces  où  l'auteur  a  montré 
le  plus  de  verve.  Bernardin  de  Saint-Pierre 
raconte  que  ce  fut  à  une  représentation  de 
la  Fausse  magie  que  Grétry  fut  présenté  à 
J.-J.  Rousseau.  «  Je  veux  vous  connaître., 
lui  dit  celui-ci  ;  ou,  pour  mieux  dire,  je  vous 
connais  déjà  par  vos  ouvrages  ;  mais  je  veux 
être  votre  ami.  »  Qu'on  juge  du  bonheur  de 
Grétry  à  ces  paroles  !  Ils  sortirent  ensemble. 
Des  pierres  embarrassant  la  rue,  Grétry  sai- 
sit le  bras  de  Rousseau  et  l'avertit  de  prendre 
garde.  Rousseau  retira  brusquement  son 
bras ,  et  s'écria  d'une  voix  fâchée  :  «  Laissez- 
moi  me  servir  de  mes  propres  forces!  »  Des 
voitures  les  séparèrent,  et  jamais  ils  ne  se 
revirent. 

FAUSSE  PAYSANNE  (la)  OU  L'HEUREUSE 
INCONSÉQUENCE,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Piis,  musique  de  Propiac, 
repr.  à  la  Comédie-Italienne  le  26  mars  1789. 

FAUSSE  PEUR  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  deMarsollier,  musique  de  Dar- 
cis,  représenté  à  la  Comédie-Italienne  le 
18  juillet  1774. 

FAUSSE  PRIMA  donna  (la)  ,  opéra  alle- 
mand en  un  acte ,  musique  de  Kirchner ,  re- 
présenté à  Vienne  en  1827. 

FAUSSE  VEUVE  (la),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Saint- Amans,  représenté  à  Bruxel- 
les en  1778. 

FAUSSES  APPARENCES  (LÉS),  V.  L'AMANT 
JALOUX. 

FAUSSES  NOUVELLES  (lbs),  comédie  en. 
deux  actes,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Fal- 
let, musique  de  Champein,  représentée  à  la 
Comédie-Italienne  le  26  août  1786. 

FAUST,  opéra  allemand  en  deux  actes, 
texte  tiré  de  Goethe,  musique  de  Spohr,  écrit 
à  Vienne  en  1814,  et  représenté  à  Francfort 
en  1818,  et  depuis  sur  les  principales  scènes 
de  l'Allemagne  et  à  Londres.  Faust  est  un  des 
chefs-d'œuvre  de  l'école  allemande.  Il  s'est 
maintenu  pendant  plus  de  trente  ans  au  ré- 
pertoire sans  rien  perdre  de  l'admiration 
qu'il  a  excitée.  Le  célèbre  chanteur  Devrient 
a  interprété  avec  un  grand  succès  le  rôle  de 
Faust  dans  les  représentations  qui  ont  eu  lieu 
à  Berlin.  Cette  partition  est  considérée  en 
France  comme  un  ouvrage  classique.  Les 


chœurs  sont  d'une  grande  beauté,  et  l'instru- 
mentation est  traitée  avec  une  science  con- 
sommée. 

Il  fut  représenté  ensuite  au  théâtre  de 
la  cour,  à  Cassel.  Lorsqu'on  reprit  plus  tard 
cet  ouvrage,  on  substitua  des  récitatifs  au 
dialogue  et  on  distribua  la  pièce  en  trois 
actes. 

FAUST,  mélodrame  allemand,  musique  du 
chevalier  de  Seyfried,  joué  à  Vienne  en  1820. 

FAUST,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Théaulon  et  Gondelier,  d'après  Gœthe,  mu- 
sique de  Béancourt,  représenté  au  théâtre 
des  Nouveautés  le  27  octobre  1827.  Cette  ma- 
gnifique et  puissante  conception  du  génie  de 
Gœthe  a  été  transportée  alors  pour  la  pre- 
mière fois  sur  la  scène  française.  Théaulon 
s'avisa  d'en  faire  un  opéra  pastiche. 

FAUST,  opéra  allemand,  texte  tiré  de 
Gœthe,  musique  de  Lindpaintner,  représenté 
à  Stuttgard  en  1831,  et  à  Berlin  en  1854. 

FAUST,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Théaulon,  d'après  l'œuvre  de  Gœthe,  musique 
de  M.  de  Pellaert,  représenté  à  Bruxelles  au 
mois  de  mars  1834.  M  de  Pellaert,  amateur 
distingué,  composa  sur  ce  livret  une  musique 
à  grands  développements  qui  fut  appréciée 
comme  l'œuvre  d'un  musicien  instruit  et  d'un 
homme  de  goût.  Elle  obtint  un  brillant  succès 
à  Bruxelles.  Chollet  et  Mile  Prévost  chantè- 
rent les  rôles  de  Faust  et  de  Marguerite.  Il 
serait  difficile  d'imaginer  un  travestissement 
plus  complet  que  celui  que  l'arrangeur  Théau- 
lon a  fait  subir  à  l'ouvrage  de  Gœthe.  Les 
noms  des  personnages  seuls  ont  été  conservés 
par  lui  ;  tous  les  épisodes  ont  disparu  pour 
faire  place  à  des  inventions  de  son  choix. 

*  FAUST,  opéra  en  trois  actes,  musique  de 
Porphire-Désiré  Hennebert,  représenté  au 
théâtre  royal  de  Liège  le  3  avril  1835. 

FAUST,  opéra  allemand,  texte  tiré  de 
Gœthe,  musique  de  Rietz ,  représenté  au 
théâtre  d'Immermann,  à  Dusseldorf,  vers  1836. 

FAUST,  opéra  en  cinq  actes,  paroles  de 
MM.  Michel  Carré  et  Jules  Barbier,  d'après 
le  premier  Faust  de  Gœthe,  musique  de 
M.  Charles  Gounod ,  représenté  au  Théâ- 
tre-Lyrique le  19  mars  1859.  Depuis  plus  de 
soixante  ans,  le  chef-d'œuvre  du  grand  écri- 
vain allemand  a  été  traduit  de  bien  des  ma- 
nières et  il  a  fait  vivre  bien  des  gens.  Il  a  été 
joué,  chanté,  mimé,  dansé.  Théaulon  en  a  fait 
une  pièce  jouée  aux  Nouveautés  ;  Spohr,  un 
opéra  allemand;  Mlle  Bertin,  un  opéra  ita- 


432 


FAUS 


FAUS 


lien;  Frédérick-Lemaître,  un  succès  d'acteur 
à  la  Porte-Saint-Martin  ;  M.  Berlioz,  une 
symphonie  fantastique  pleine  d'impétuo- 
sité, de  passion  et  de  paradoxes  musicaux. 
Enfin,  MM.  Michel  Carré  et  Jules  Barbier 
donnèrent  à  cette  œuvre  psychologique  une 
forme  dramatique  fort  convenable  et  de  bon- 
nes proportions.  Eliminant  tout  ce  qui  leur 
paraissait  extra-lyrique,  ils  ont  conservé  les 
principaux  personnages  et  les  épisodes  ca- 
ractéristiques de  l'action.  Dans  le  premier 
acte,  le  docteur  Faust  est  rajeuni  par  Mé- 
phistophélès,  qui  lui  montre  dans  un  trans- 
parent magique  Marguerite  à  son  rouet  et 
qui  chante  en  filant.  Dans  le  second ,  on;  voit 
la  kermesse,  la  sortie  de  l'église,  Faust  abor- 
dant Marguerite.  C'est  dans  le  troisième  acte 
qu'on  assiste  à  la  scène  de  la  promenade ,  à 
la  déclaration  d'amour  de  Siebel,  à  la  séduc- 
tion de  Marguerite.  Le  quatrième  acte  débute 
par  le  chœur  des  soldats  revenant  de  la 
guerre  ;  il  est  rempli  par  la  sérénade  de  Mé- 
phistophélès,  le  duel  et  la  mort  de  Valentin, 
la  scène  de  l'église  et  les  remords  de  Margue- 
rite. Quant  a  la  nuit  de  Walpurgis  et  aux 
dernières  scènes  de  l'ouvrage,  qu'on  a  d'ail- 
leurs retouchées  et  abrégées,  l'effet  en  a 
paru  manqué.  L'arrangement  de  la  pièce  est, 
à  cette  exception  près ,  très  habilement  fait. 

Nous  ne  voudrions  pas  trop  restreindre  la 
part  du  musicien  dans  le  succès  presque  uni- 
versel de  l'opéra  de  Faust.  Il  est  incontesta- 
ble qu'il  a  déployé  dans  cette  œuvre  des  fa- 
cultés remarquables;  d'abord  une  science 
harmonique  de  premier  ordre  ;  ensuite  une 
grande  intelligence  scénique  et  l'appropria- 
tion la  plus  ingénieuse  des  couleurs  de  l'or- 
chestre aux  différents  caractères  des  person- 
nages et  aux  situations  si  variées  de  ce 
drame  émouvant.  Mais  il  faut  reconnaître 
qu'il  y  a  des  conceptions  littéraires  qui  par- 
lent si  fort  au  cœur  des  spectateurs,  dont 
l'intérêt  est  si  constant  et  les  applications  si 
directes,  malgré  les  apparences  fantastiques 
qu'il  a  plu  à  l'auteur  de  donner  à  son  poème, 
que  le  compositeur  est  soutenu,  fortifié,  pro- 
tégé par  son  collaborateur.  C'est  évidemment 
un  sort  heureux  que  de  se  laisser  porter  sur 
les  ailes  du  génie.  Il  faut  cependant  rester  à 
la  hauteur  de  cette  situation  périlleuse  et  ne 
pas  être  pris  de  vertige.  M.  Gounod  a  tou- 
jours su  profiter  du  choix  habile  qu'il  a  fait 
d'œuvres  dramatiques  ou  simplement  poéti- 
ques très-autorisées.  Soit  qu'il  traitât  le  Mé- 
decin malgré  lui ,  le  Conte  du  Faucon  sous  le 
titre  de  la  Colombe,  Philémon  et  Baucis,  la 
Mireïo  de  Mistral  ou   le  Faust  de  Gœthe, 


M.  Gounod  était  un  interprète  fidèle,  et 
montrait  autant  de  goût  que  de  savoir  dans 
cette  tâche  difficile.  Son  succès  était  plus 
contesté  lorsqu'il  se  trouvait  aux  prises  avec 
des  livrets  d'une  provenance  plus  modeste 
et  d'un  mérite  plus  contestable,  tels  que 
ceux  de  Sapho,  de  la  Nonne  sanglante  ou  de 
la  Reine  de  Saba.  Il  semble  qu'un  composi- 
teur n'a  gagné  ses  éperons  que  lorsqu'il  a 
triomphé  d'un  mauvais  poème.  L'ensemble 
de  l'œuvre  musicale  est  intéressant  dans 
Faust,  surtout  à  cause  de  sa  remarquable 
appropriation  aux  diverses  situations  du 
drame.  Chaque  morceau  offre  une  phrase 
ordinairement  courte,  mais  d'une  vérité 
d'expression  forte  ou  ingénieuse;  au  point 
de  vue  de  l'art  proprement  dit,  on  désire- 
rait que  ces  phrases  fussent  plus  dévelop- 
pées, au  lieu  d'être  souvent  répétées  à  sa- 
tiété, comme  le  fait  jusqu'à  seize  fois  Siebel 
dans  ses  couplets  :  Faites-lui  mes  aveux. 
Nous  mentionnerons  ici  les  fragments  les 
plus  saillants  de  Faust.  D'abord  la  ronde 
bizarre  du  Veau  d'or,  la  phrase  des  vieil- 
lards pendant  la  kermesse  :  Aux  jours  de 
dimanche;  la  valse,  la  cavatine  de  Faust  : 
Salut,  demeure  chaste  et  pure;  phrase  déli- 
cieuse accompagnée  par  un  violon  solo,  mais 
dont  les  développements  manquent  d'inté- 
rêt; la  ballade  :  Il  était  un  roi  de  Thulê, 
dans  laquelle  le  compositeur  a  introduit  un 
emprunt  caractéristique  fait  à  la  tonalité 
grégorienne;  l'air  brillant  des  bijoux,  la 
scène  de  la  fenêtre  :  Laisse-moi  contempler 
ton  visage;  le  duo  passionné  :  0  nuit  d'amour, 
ciel  radieux,  et  enfin  le  chœur  des  soldats, 
devenu  populaire  :  Gloire  immortelle  de  nos 
aïeux.  Le  rôle  de  Marguerite,  rêveuse,  pas- 
sionnée et  mystique,  a  été,  pour  son  habile 
interprète,  Mme  Carvalho,  l'occasion  d'une 
suite  de  succès  et  d'ovations  prolongées. 
Celui  de  Faust  a  été  rendu  d'abord  par  Bar- 
bot,  puis  par  Monjauze  et  Miehot.  Le  per- 
sonnage de  Méphistophélès  a  été  bien  rendu 
par  Balanqué  et  Petit.  M»e  Faivre  chantait 
fort  agréablement  le  rôle  du  jeune  Siebel. 
Ismaël  a  joué  Valentin  avec  l'énergie  et  l'in- 
telligence dramatique  qui  en  ont  fait  un  de 
nos  premiers  sujets  lyriques.  L'opéra  de 
Faust  a  eu  autant  de  succès  à  l'étranger 
qu'en  France.  Il  a  élevé  Gounod  au  rang  de 
nos  premiers  compositeurs  dans  l'opinion 
populaire. 

FAUST,  drame  musical  allemand,  musique 
de  M.  F.  de  Roda,  exécuté  par  l'Académie 
de  chant  et  les  orchestres  de  Rostock  et  do 
Schwerin  en  mars  1872. 


FAUS 


FAUV 


433 


FAUST,  drame  de  Goethe,  musique  de 
Edouard  Lassen,  représenté  à  "Weimar,  sur  le 
théâtre  Grand-Ducal,  le  6  mai  1S76.  Le  drame 
a  été  complètement  joué,  avec  les  prologues 
et  l'épilogue.  La  partition  de  M.  Lassen,  com- 
positeur belge,  contient  quarante-six  mor- 
ceaux. Le  succès  a  été  très  grand,  malgré  la 
longueur  du  spectacle. 

*  FAUST,  grand  opéra,  musique  de  M.  Hein- 
rich  Zoellner,  représenté  au  théâtre  royal  de 
Munich  en  octobre  1887.  Après  Spohr,  après 
Schumann,  après  Berlioz,  après  Gounod,  un 
jeune  musicien  ne  craignait  pas  de  s'attaquer 
à  ce  sujet  redoutable  de  Faust,  qui  avait  tenté 
aussi  jusqu'à  Boieldieu,  à  Rossini  et  à  Meyer- 
beer.  Le  procédé  employé  par  ce  jeune  ar- 
tiste était  d'ailleurs  nouveau,  en  ce  sens  qu'il 
se  servait  du  texte  même  de  Gœthe;  c'est- 
à-dire  que,  avec  les  raccourcissements  néces- 
saires, le  livret  mis  en  musique  par  lui  était 
tiré  tout  entier  du  drame  du  grand  poète, 
dont  les  vers  même  avaient  été  conservés. 
Quelque  bruit  se  fit  d'abord  autour  de  cet 
ouvrage,  par  suite  d'une  protestation  véhé- 
mente de  l'archevêque,  qui,  dès  le  lendemain 
de  la  première  représentation,  réclamait  la 
suppression  immédiate  du  «  prologue  dans  le 
ciel,  »  qu'il  considérait  comme  un  sacrilège; 
mais  les  autorités  civiles  répondirent  au  pré- 
lat que  sa  protestation  était  mal  fondée,  et 
laissèrent  continuer  les  représentations  dans 
leur  intégralité.  Celles-ci  ne  furent  pas  très 
nombreuses,  du  reste,  l'œuvre  du  musicien 
étant  estimable,  sans  plus,  ce  qui  était  insuf- 
fisant pour  un  pareil  sujet,  traité  déjà  de  di- 
verses façons  par  plusieurs  artistes  de  génie. 
Les  deux  rôles  de  Faust  et  de  Marguerite 
étaient  tenus  par  M.  Gura  et  Mlle  "Weckerlin, 
qui  surent  s'y  faire  applaudir. 

*  FAUST  ET  MARGUERITE,  drame  fantas- 
tique avec  musique  (ouverture  et  entr'actes) 
de  J.-L.  Hatton,  représenté  à  Londres  vers 
1850. 

FAUST  LEBEN,  THATEN  UND  HŒLLEN- 
FAHRT  (la  Vie,  les  actions  et  la  descente  de 
Faust  aux  enfers),  opéra  allemand,  texte 
tiré  de  Gœthe,  musique  de  Lickl,  représenté 
au  théâtre  Schikaneder  en  1815. 

FAUST'S  LEBEN  UND  THATEN  (la  Vie  et 

les  actions  de  Zaust) ,  opéra  allemand,  texte 
tiré  de  Gœthe,  musique  de  Strauss,  représenté 
dans  la  province  de  Transylvanie  vers  1814. 

FAUSTA,  opéra  italien,  de  Donizetti,  joué  à 
Naples  en  1831,  et  plus  tard  au  théâtre  de  la 
Fenice  à  Venise ,  et  chanté  par  Mme  Pasta, 


Donzelli  et  Cartagenova.  Il  y  a  dans  cet  ou- 
vrage, comme  dans  toutes  les  œuvres  de  Do- 
nizetti,  même  dans  les  plus  faibles,  de  jolies 
cavatines  et  de  beaux  duos. 

*  FAUSTA,  opéra-ballet  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Parmenio  Bettoli,  musique  de 
M.  Primo  Bandini,  représenté  au  théâtre  Dal 
Verme  de  Milan  le  15  septembre  1886.  Cet 
ouvrage,  écrit  dans  les  formes  italiennes  et 
qui  dénotait  un  excellent  sentiment  de  la 
scène,  fut  très  bien  accueilli  par  le  publie  et 
vivement  loué  par  la  critique. 

*  FAUSTINA  (la),  comédie  musicale,  pa- 
roles d'Antonio  Palomma,  musique  de  Giro- 
lamo  Cordella,  représentée  à  Naples,  sur  le 
théâtre  des  Fiorentini,  en  1747. 

FAUSTO,  opéra  en  quatre  actes,  texte  tiré 
de  Gœthe,  musique  de  MHe  Louise  Bertin,. 
représenté  à  Paris,  au  Théâtre-Italien,  le 
8  mars  1831. 

FAUSTO,  opéra  italien,  musique  de  L.  Gor- 
digiani,  représenté  au  théâtre  de  la  Pergola, 
à  Florence,  en  1837. 

*  FAUSTO,  opéra-bouffe,  paroles  de  Luigi 
Campesi,  musique  de  Giovanni  Valente,  re- 
présenté à  Naples,  sur  le  théâtre  de  la  Fe-  - 
nice,  en  1875. 

FAUSTO  ARRIVO  (il)  [l'Heureux  retour], 
opéra  italien,  musique  de  Raimondi,  repré- 
senté à  Naples  vers  1837. 

FAUSTUS  ,  opéra  anglais  ,  musique  de 
Bishop,  représenté  au  théâtre  de  Covent- 
Garden,  à  Londres,  en  1825. 

faute  PAR  AMOUR  (une),  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  Vial,  musique  de  Mengozzi, 
représenté  au  théâtre  Feydeau  le  16  mai  1795. 
FAUTEUIL  DE  MON  ONCLE  (le),  Opérette 
en  un  acte ,  paroles  de  M.  René  de  Rovigo , 
musique  de  M'ie  Collinet,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  8  septembre  1859. 

*  FAUVETTE  DU  TEMPLE  (la),  opérette 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Burani  et 
Humbert,  musique  de  M.  André  Messager, 
représentée  aux  Folies-Dramatiques  le  17  no- 
vembre 1885.  C'était  une  pièce  semi-popu- 
laire, semi-militaire,  du  caractère  de  celles 
qu'on  jouait  jadis  à  l'ancien  Cirque  du  boule- 
vard du  Temple;  la  musique,  sans  grande 
originalité,  était  du  moins  alerte  et  vive,  et 
écrite  par  un  vrai  musicien.  L'ouvrage  était 
joué  à  souhait  par  MM.  Simon  Max,  Gobin, 
Jourdan,  Riga,  Chauvreau  et  Mmes  Simon- 
Girard  et  Vialda. 


28 


434 


FAVO 


FAUX  FAUST  (le),  opérette-bouffe,  musi- 
que de  M.  Stephan  (Frédéric  Barbier),  repré- 
sentée aux  Folies -Nouvelles  en  novem- 
bre 1S58. 

*  FAUX  HÉRITAGE  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Théaulon,  musique  de 
Frédéric  Kreubé,  représenté  à  l'Opéra-Co* 
mique  le  29  décembre  1817.  Le  2  janvier  1818 
on  change  le  titre  de  cet  ouvrage,  qui  prend 
celui  de  Y  Héritière. 

FAUX  INQUISITEUR  (le)  ,  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Viennet,  musique 
de  Daussoigne,  représenté  à  Paris  dans  le 
mois  de  décembre  1817. 

*  FAUX  LORD  (le),  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Parmentier,  musique  de 
Gossec,  représenté  à  la  Comédie-Italienne  le 
27  juin  1765. 

FAUX  LORD  (le),  comédie  en  deux  actes,  en 
prose,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Piccinni  fils, 
musique  de  Piccinni  père,  représentée  à  l'O  - 
péra-Comique  le  6  décembre  1783.  L'intrigue 
consiste  dans  une  supercherie  d'assez  mau- 
vais goût.  La  musique  a  été  jugée  digne  du 
maître.  Nous  trouvons,  dans  le  récit  de  la 
première  représentation,  la  preuve  que  les 
exhibitions  de  la  personne  des  auteurs  avait 
lieu  au  xvme  siècle  chez  nous  comme  en  Ita- 
lie, et  comme  on  en  veut  généraliser  la  fâ- 
cheuse coutume.  Le  public  demanda  l'auteur, 
Piccinni  fils  parut.  On  demanda  l'auteur  de 
la  musique  ;  Piccinni  père  parut  à  son  tour 
aux  applaudissements  de  la  salle. 

FAUX  MENDIANTS  (les),  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  Lebrun  -Tossa,  musique  de 
Gresnick,  représenté  au  théâtre  de  la  rue 
de  Louvois,  à  Paris,  le  23  novembre  1797. 

FAUX  MONNAYEURS  (LES)  OU  LA  VEN- 
GEANCE, drame  lyrique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Cuvelier,  musique  de  Gresnick, 
représenté  au  théâtre  Montansier,  à  Paris, 
le  2  mai  1797. 

*  FAUX  PARENTS  (les),  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Dubarrois,  représenté 
au  théâtre  des  Jeunes-Artistes  le  27  août  1803. 

FAUX  RECRUTEUR  (le),  opéra-comique, 
musique  de  Frédéric  Neumann,  représenté  à 
Vienne  vers  1800. 

FAUX  serment  (le),  opéra-comique , 
musique  de  Deshayes,  représenté  au  théâtre 
des  Beaujolais  en  1786. 

FAVORE  DEGLI  DEI  (la)  [la  Faveur  des 


FAVO 

dieux],  opéra  italien,  musique  de  Sabadini, 
représenté  à  Venise  en  1689. 

*FAVORi  (le),  opérette,  musique  de  M.  Cari 
Grau,  représentée  au  Residenz-Theater  de 
Hanovre  en  mars  1886.  L'auteur  occupait  les 
fonctions  de  chef  d'orchestre  au  théâtre  du 
Wallhalla  de  Berlin. 

FAVORITE  (la),  opéra  en  quatre  actes, 
paroles  de  A.  Royer  et  Gustave  Waëz,  musi- 
que de  Donizetti,  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  2  décembre  1840.  Cet 
ouvrage  devait  être  joué  eu  trois  actes  au 
théâtre  de  la  Renaissance,  sous  le  titre  de  : 
l'Ange  de  Nisida.  La  fermeture  de  ce  théâtre 
fit  transporter  la  pièce  à  l'Opéra.  Ce  fut  alors 
qu'on  ajouta  un  quatrième  acte  auquel  Scribe 
collabora  :  ce  qui  explique  pourquoi  le  nom 
de  cet  auteur  se  trouve  dans  les  premières 
éditions  de  la  partition.  Le  sujet  de  cet  ou- 
vrage est  intéressant.  Les  auteurs  l'ont  em- 
prunté à  la  tragédie  de  Baculard-Darnaud, 
intitulée  :  le  Comte  de  Comminges.  Fernand, 
novice  au  couvent  de  Saint-Jacques  de  Com- 
postelle ,  se  sent  troublé  à  la  vue  d'une  femme 
qu'il  rencontre  au  sortir  de  l'église.  Son  ima- 
gination s'exalte,  et,  malgré  les  avertisse- 
ments de  son  supérieur,  il  renonce  à  la  vie 
monastique.  Celle  dont  il  est  épris  n'est  autre 
que  Léonore  de  Gusman,  la  favorite  du  roi 
Alphonse  XI ,  roi  de  Castille  ;  mais  Fernand 
l'ignore,  et,  pour  mériter  sa  main,  il  prend 
l'épée  et  rend  au  monarque  des  services  si- 
gnalés ;  à  titre  de  récompense,  il  demande 
et  obtient  d'épouser  celle  qu'il  aime.  Al- 
phonse découvre  la  trahison  de  sa  maîtresse, 
et  presse  le  moment  de  cette  union  funeste. 
A  son  tour,  Fernand  apprend  de  la  bouche 
des  seigneurs  de  la  cour  le  déshonneur  dont 
il  vient  de  se  couvrir.  Le  message  par  lequel 
il  aurait  pu  connaître  la  vérité  avait  été  in- 
tercepté. Révolté  du  rôle  que  le  roi  lui  a 
fait  jouer,  il  brise  son  épée  à  ses  pieds,  car, 
dit-il,  il  est  le  roi;  il  se  dépouille  de  ses  in- 
signes et  de  ses  titres,  et  revient  pleurer 
dans  le  cloître  ses  illusions  perdues;  mais 
Léonore,  brisée  par  la  douleur,  s'est  traînée 
jusqu'au  monastère.  Elle  entend  la  voix  de 
son  amant  prononcer  des  vœux  éternels,  et 
lorsqu'il  sort  du  temple,  elle  tombe  expirante 
à  ses  pieds.  Une  réconciliation  in  extremis  a 
lieu  entre  les  deux  amants. 

La  musique  de  Donizetti  est  constamment 
à  la  hauteur  de  ces  situations  dramatiques, 
passionnées,  émouvantes.  Le  souffle  de  l'hon- 
neur, qui  circule  dans  le  poème,  anime  aussi  la 
partition.  Les  aristarques  peuvent  signaler  ci 


FAVO 


FEDE 


435 


et  là  les  traces  du  laisser-aller  italien  ;  mais  il 
est  impossible  d'admettre  qu'un  ouvrage  qui 
est  resté  à  la  scène  pendant  vingt-huit  ans 
sans  interruption  soit  une  œuvre  médiocre. 
L'introduction ,  qui  n'est  autre  chose  qu'une 
gamme  ascendante  et  descendante,  est  ryth- 
mée et  accompagnée  de  manière  à  satisfaire 
le  goût  des  harmonistes  les  plus  sévères.  La 
cavatine  :  Un  ange  ,  une  femme  inconnue,  est 
suave  et  touchante  ;  le  duo  qui  suit  offre  une 
phrase  inspirée  :  Idole  si  douce  et  si  chère. 
Un  chœur  fort  gracieux  précède  un  duo  plein 
de  passion,  où  se  trouve  encore  une  phrase 
distinguée,  à  trois  temps  larghetto: Ah!  que 
dit-elle  ?  L'air  de  bravoure  du  ténor  :  Oui,  ta 
voix  m'inspire,  d'une  allure  un  peu  commune 
peut-être,  exprime  l'ardeur  belliqueuse  d'un 
jeune  capitaine.  Le  second  acte  s'ouvre  dans 
les  jardins  de  l'Alcazar.  Le  roi  y  chante  un  air 
dont  le  début  est  empreint  d'une  langueur 
voluptueuse ,  d'une  morbidesse  orientale  ; 
mais  la  fin  manque  de  distinction.  Le  petit 
duo  qui  suit  est  d'une  mélancolie  à  laquelle 
l'emploi  des  grandes  ressources  harmoniques 
n'aurait  rien  ajouté.  Nous  accordons  que  les 
airs  du  ballet  sont  insignifiants,  et  que  le 
finale  du  deuxième  acte  est  bruyant  et  rendu 
presque  intolérable  par  la  façon  dont  on 
l'exécute.  Dans  le  troisième  acte ,  le  compo- 
siteur se  relève  par  le  trio  pathétique  avec 
voix  récitante  :  Pour  tant  d'amour  ne  soyez 
pas  ingrate,  et  par  l'andante  :  0  mon  Fer- 
nand,  précédé  d'une  ritournelle  exécutée  par 
les  cors.  Le  chœur  :  Déjà  dayis  la  chapelle,  est 
un  joli  hors-d'œuvre,  et  le  finale  du  troisième 
acte,  malgré  quelques  phrases  banales,  ne 
manque  pas  d'ampleur  et  de  noblesse.  Le 
quatrième  acte  est  le  plus  beau  de  tous;  le 
caractère  des  personnages  est  profondément 
senti  et  la  déclamation  juste  ;  le  chœur  : 
Frères,  creusons  l'asile,  écrit  sur  une  seule 
note,  a  l'expression  convenable,  et  la  phrase  : 
Les  deux  s'emplissent  d'étincelles,  est  aussi 
religieuse  qu'une  phrase  peut  l'être  au  théâ- 
tre. Nous  terminerons  en  rappelant  la  cava- 
tine délicieuse  :  Ange  si  pur ,  et  le  duo  final, 
dont  la  phrase,  devenue  populaire,  n'est  cer- 
tainement pas  la  plus  belle;  la  mélodie  chan- 
tée par  Léonore,  en  la  bémol  mineur,  est  ra- 
vissante, et  en  somme  l'action  dramatique  y 
est  partout  exprimée  avec  force  et  vérité.  Le 
plus  beau  rôle  de  Mme  stoltz  a  été  celui  de 
Léonore.  Baroilhet  a  laissé  des  souvenirs 
dans  celui  d'Alphonse,  et  Roger  a  toujours 
chanté  avec  la  plus  grande  distinction  le  rôle 
de  Fernand,  créé  par  Duprez. 

favorito  (il),  opéra  italien,  musique  de 


Carlo  Pedrotti,  représenté  au  théâtre  Royal 
de  Turin  en  mars  1870;  cet  ouvrage  a  été 
bien  accueilli.  Les  principaux  rôles  ont  été 
interprétés  par  Carpi,  Cotogni  et  Mme  Tere- 
sina  Stolz. 

FAY'S  TALE  (tue)  [le  Conte  de  fées],  opér a 
anglais,  musique  de  Michel  Arne  et  de  Bat- 
tisbill,  représenté  au  théâtre  de  Drury-Lane 
en  1764. 

FAYEL,  opéra  italien,  musique  de  Coccia, 
représenté  à  Florence  en  1819. 

•  FAYEL,  opéra,  musique  de  M.  Caronna, 
représenté  sur  le  théâtre  Costanzi,  à  Rome, 
en  juin  1882. 

FAZZOLETTO  (il)  [le  Mouchoir],  opéra  en 
un  acte,  musique  de  Garcia  (Manuel-del-Po- 
polo-Vicente),  représenté  au  Théâtre-Italien 
le  23  mai  1820. 

FEDE  IN  CIMENTO  (la)  [la  Fidélité  à 
l'épreuve],  opéra  italien,  musique  de  Gaspa- 
rini,  représenté  à  Venise  en  1730. 

FEDE  IN  CIMENTO  (la)  [la  Fidélité  à 
l'épreuve],  opéra  italien,  musique  de  Lapis, 
représenté  à  Venise  en  1730. 

FEDE  NE'  TRADIMENTI  (la)  [la  Fidélité 
dans  la  trahison],  opéra  italien,  musique  de 
Pollarolo,  représenté  à  Venise  en  1705. 

FEDE  NE'  TRADIMENTI  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Sarri,  représenté  au  théâtre 
San-Bartolomeo  en  1718. 

FEDE  NE'  TRADIMENTI,  opéra  italien, 
musique  de  Schiassi,  représenté  à  Bologne 
en  1732. 

FEDE  NELL'  INCOSTANZA(la)  OSsia  GLI 
AMICI  RIVALI  [la  Fidélité  dans  l'incon^ 
stance  ou  les  Amis  rivaux),  opéra-bouffe,  mu- 
sique de  Galuppi,  représenté  à  Venise  vers 
1723.  Cet  ouvrage  fut  mal  accueilli,  malgré 
le  mérite  et  la  réputation  du  musicien. 

FEDE  PUBBLICA  (la)  ,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Buononcini,  représenté  à  Vienne  en 
1699. 

FEDE  TRA  GLI  INGANNI  (la)  [la  Fidélité 
gardée  sous  des  apparences  trompeuses,  opéra 
italien  ,  musique  de  Albinoni,  représenté  à 
Rome  en  1707. 

FEDE  TRADITA  (la)  [la  Foi  trahie],  opéra 
italien,  musique  de  Vivaldi,  représenté  au 
théâtre  San-Angiolo,  de  Venise,  en  1726. 

FEDE  TRADITA  E  VENDICATA  (la),  opéra 
italien,  musique  de  Gasparini  (Francesco), 
représenté  à  Rome  en  1704. 


436 


FEDR 


FÉE 


FEDE  TRADITA  E  VENDICATA  (la)  [la 
Foi  trahie  et  vengée],  opéra  italien,  musique 
de  Orlandini,  représenté  à  "Venise  en  1713. 

FEDE  TRADITA  E  VENDICATA  (LA.),  Opéra 

italien,  musique  de  Bioni,  représenté  à  Bres- 
lau  en  1729. 

FEDELTÀ  CORONATA  (la)  [la  Fidélité 
récompensée],  opéra  allemand ,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1706. 

FEDELTÀ    D'AMORE  ALLA  PROVA  (la) 

[la  Fidélité  de  l'amour  à  l'épreuve],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Gazzaniga,  représenté  en 
Italie  en  1776. 

FEDELTÀ  E  GENEROSITÀ,  opéra  italien, 
musique  de  Draghi  (Antoine),  représenté  à 
Vienne  en  1692. 

FEDELTÀ  in  amore  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Schuster,  représenté  à  Dresde 
vers  1770. 

FEDELTÀ  NELLE  SELVE  (LA)  [la  Fidélité 
chez  les  sauvages],  opéra  italien,  musique  de 
Trento ,  représenté  à  Florence ,  Parme ,  Tu- 
rin, Naples,  Venise,  vers  1797. 

FEDELTÀ  PREMIATA  (la)  [la  Fidélité  ré- 
compensée], opéra  italien,  musique  de  F.-J. 
Haydn,  représenté  à  Vienne  vers  1784. 

FÉDÉRATION  DU  PARNASSE  (la),  diver- 
tissement en  un  acte,  mêlé  de  vaudevilles  et 
d'airs  nouveaux,  paroles  et  musique  du  Cou- 
sin Jacques  (Beffroy  de  Reigny),  représenté 
au  théâtre  des  Beaujolais  en  juillet  1890.  — 
Voy.  Retour  du  Champ-de-Mars  (le). 

FEDERICO  SECONDO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  J.  Mosca ,  représenté  à  Palerme 
vers  1817. 

FEDERIGO,  opéra  danois  en  trois  actes, 
musique  de  Rung ,  représenté  au  théâtre  de 
Copenhague  en  1848. 

FEDONTE  (il)  [le  Phédon],  opéra  italien, 
musique  de  JomeHi,  représenté  à  Stuttgard 
vers  1761. 

FÉDOR  ET  MARIE,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Kuhn,  inédit.  (Commencement  du 
xixe  siècle.) 

FEDRA  [Phèdre),  opéra,  musique  de  Gluck, 
représenté  à  Milan  en  1744. 

FEDRA,  opéra  italien,  musique  de  Pai- 
siello,  représenté  à  Naples  vers  1787. 

FEDRA,  opéra  italien,  musique  de  F.  Or- 
landi,  représenté  en  Italie  en  1814. 


FEDRA,  opéra  sérieux  en  deux  actes ,  mu- 
sique du  comte  de  Westmoreland,  repré- 
senté à  Florence  en  1828. 

FEDRA     ossia      IL  RITORNO  DI  TESEO 

[Phèdre  ou  le  Retour  de  Thésée],  opéra  italien, 
musique  de  J.  Niccolini,  représenté  à  Rome 
en  1804. 

*  fedra,  opéra  sérieux,  poème  de  Roma- 
nelli,  musique  de  Simon  Mayr,  représenté  au 
théâtre  de  la  Scala,  de  Milan,  le  26  décembre 
1820.  Deux  des  plus  grands  artistes  de  ce 
temps,  le  ténor  Tacchinardi  et  la  célèbre 
cantatrice  Mme  Giorgi-Belloc,  dont  le  talent 
seénique  était  aussi  de  premier  ordre,  rem- 
plissaient les  deux  principaux  rôles  de  cet 
ouvrage. 

FÉE  (la),  opéra-comique  en  un  acte,  livret 
de  MM.  Octave  Feuillet  et  L.  Gallet,  musique 
'de  M.  Hémery,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  14  juin  1880.  Le  proverbe  de  l'académicien 
ne  pouvait  faire  un  bon  sujet  de  pièce.  C'est 
un  thème  littéraire  ingénieusement  traité, 
mais  dont  la  donnée  ne  pouvait  avoir  aucune 
prise  sur  les  spectateurs  et  encore  moins  sur 
des  amateurs  de  musique  dramatique.  Com- 
ment admettre  au  théâtre  une  jeune  fille 
jouant  seule,  dans  son  château,  un  rôle  de 
vieille  maniaque  pour  éprouver  l'amour  de 
l'élégant  comte  de  Comminges ,  reprenant 
ensuite  ses  traits  juvéniles  pour  achever  sa 
conquête?  Tout  est  faux,  gauche  et  guindé 
dans  cette  étrange  pièce.  Si  la  jeune  fée  bre- 
tonne est  osée  dans  ce  rôle  fantasque,  le  comte 
est  d'une  crédulité  qui  touche  à  la  niaiserie. 
La  musique  a  une  couleur  vieillotte  et  affecte 
des  tonalités  vagues  qui  sont  loin  de  satis- 
faire l'oreille.  Lorsqu'on  veut  traiter  en  mu- 
sique le  genre  légendaire,  comme  dans  l'es- 
pèce la  ballade  des  Chiens  danois,  il  faut  le 
faire  d'une  manière  idéale  et  ne  pas  s'abaisser 
à  des  imitations  trop  crues.  Dès  que  l'inspira- 
tion est  remplacée  par  le  pastiche,  l'intérêt 
cesse.  La  Fée  n'a  eu  que  peu  de  représenta- 
tions; elle  s'est  promptement  évanouie  ceu 
fumus  in  auras.  Chanté  par  Nicot,  Morlet, 
Barnolt,  Mlle  Thuillier. 

*FÉE  aux  chèvres  (la),  opérette  à  spec- 
tacle en  trois  actes  et  quatre  tableaux,  pa- 
roles de  MM.  Paul  Ferrier  et  Albert  Vanloo, 
musique  de  M.  Louis  Varney,  représentée  à 
la  Gaîté  le  18  décembre  1890.  L'idée  première 
de  cette  pièce  est  directement  empruntée  à 
l'un  des  plus  jolis  contes  de  Perrault,  le  Chat 
botté,  dont  on  a  pourtant  usé  et  abusé  au 
théâtre  Dieu  sait  comme,  mais  que  les  au- 


FEE 


FEE 


437 


teurs  ont  rajeuni  d'une  certaine  façon.  Entre 
leurs  mains,  le  Chat  botté  est  devenu  une 
toute  gentille  chevrière  nommée  Yvette,  et 
le  marquis  de  Carabas  a  pris  le  nom  de  Ro- 
ger de  Saint-Luz.  Toute  dévoué  au  jeune 
Roger,  Yvette  remplit  auprès  de  lui  le  rôle 
du  maître  chat,  et,  par  ses  efforts,  lui  pro- 
cure une  fortune  considérable,  que  celui-ci 
finit  par  lui  faire  partager  en  l'épousant.  Sur 
ce  canevas  de  peu  de  consistance,  mais  assez 
habilement  brodé  et  d'ailleurs  agrémenté  d'un 
luxe  inouï  de  mise  en  scène,  M.  Varney  a 
écrit  une  partition  qui  comptera  parmi  ses 
meilleures,  bien  que  parfois  elle  montre  un 
peu  trop  de  prétention.  Mais  il  en  faut  citer 
au  moins  avec  éloges  les  deux  trios  du  pre- 
mier et  du  second  acte,  la  chanson  alerte  des 
tambourinaires,  et  surtout  des  airs  de  ballet 
d'une  grâce  délicate  et  charmante.  La  Fée 
des  chèvres  avait  pour  interprètes  principaux: 
Mlle  Samé,  une  artiste  aimable  qui  sortait  de 
FOpéra-Comique,  Mlle  Gélabert,  MM.  Alexan- 
dre, Vauthier,  Mesmacker,  P.  Fugère,  Riga, 
et  Bartel. 

FÉE  aux  PERLES  (la),  opérette,  livret  de 
MM.  d'Ennery  et  Burani,  musique  de  M.  Oli- 
vier Métra,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens 
en  îsso. 

FÉE  AUX  ROSES  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Scribe  et  de  Saint- 
Georges,  musique  d'Halévy,  représenté  pour 
la  première  fois  à  l'Opéra-Comique  le  i«r  oc- 
tobre 1849.  L'action  se  passe  dans  la  Perse. 
Un  magicien  possède  une  jolie  esclave  nom- 
mée Nérilha.  Il  voudrait  s'en  faire  aimer, 
mais  Nérilha  n'aime  que  les  roses,  dont  elle 
est  la  reine,  la  fée  souveraine,  à  la  condition 
qu'elle  restera  pure  de  tout  amour  humain. 
Au  moment  même  où  elle  avouerait  la  fai- 
blesse de  son  cœur,  elle  deviendrait  subite- 
ment une  laide  et  vieille  créature.  Cepen- 
dant le  prince  de  Delhy  voit  Nérilha  au  milieu 
de  ses  fleurs  chéries  ;  il  l'aime  et  il  ne  tarde 
pas  à  lui  faire  partager  ses  sentiments.  La 
pauvre  fée  éprouve  donc  le  sort  prédit  par  le 
magicien.  D'un  autre  côté,  le  prince  de  Delhy 
est  sous  l'empire  d'une  fatale  destinée.  Il  ne 
doit  hériter  du  pouvoir  suprême  qu'à  la  con- 
dition d'épouser  une  princesse  nommée  Gui- 
nare,  si  toutefois  le  cœur  de  celle-ci  n'a  pas 
déjà  parlé.  Cette  princesse,  dont  on  a  perdu 
la  trace  depuis  son  enfance ,  se  retrouve 
parmi  les  compagnes  de  Nérilha.  Mais  loin 
de  remplir  les  conditions  du  testament ,  elle 
est  aimée  en  secret  par  le  grand  vizir  du 
prince.  Un  bouquet  de  fleurs  blanches  ,  pré- 


sent du  magicien,  tombe  entre  ses  mains  ;  se 
changeant  subitement  en  fleurs  rouges,  il  ré- 
vèle aux  yeux  de  tous  l'indignité  de  la  fian- 
cée. Le  bouquet  avait  été  offert  à  Gulnare 
par  la  pauvre  esclave  Nérilha.  Le  prince  de 
Delhy  lui  donne  un  oaiser  pour  la  remercier. 
Au  même  moment,  la  fée  aux  roses  reparaît 
dans  tout  l'éclat  de  sa  j  eunesse  et  de  sa  beauté, 
et  devient  la  princesse  de  Delhy.  Ce  conte 
oriental  est  trop  chargé  d'incidents  et  d'in- 
vraisemblances pour  captiver  le  spectateur 
et  émouvoir  sa  sensibilité.  La  partition  est 
remplie  de  pensées  délicieuses,  d'inspirations 
suaves,  d'ingénieux  détails  d'orchestration. 
L'ouverture  se  compose  d'un  andante  et  d'un 
boléro  traités  magistralement.  Nous  rappel- 
lerons, dans  le  premier  acte,  l'air  de  basse 
d'Atalmuck  le  magicien  :  Art  divin  qui  fai- 
sait ma  gloire;  le  trio  entre  Nérilha,  Kadige 
et  Gulnare  :  Désir  de  fille ,  feu  qui  pétille, 
qui  est  d'une  verve  charmante  ;  le  duo  pour 
basse  et  soprano  :  Si  tu  pouvais  devenir  plus 
traitable;  dans  le  second  acte,  le  grand  air 
de  Nérilha,  le  quintette  ;  enfin  dans  le  der- 
nier, l'air  d'Atalmuck  :  Ne  crois  pas  que  je 
te  cède;  le  duo  entre  Nérilha  et  le  sultan: 
Ah.'  monseigneur ,  à  la  vieillesse  on  ne  saurait 
rien  refuser,  et  les  couplets  si  fins ,  si  spiri- 
tuels :  Au  temps  de  la  jeunesse.  Mme  Ugalde 
et  Bataille  ont  admirablement  interprété  les 
rôles  de  la  fée  aux  roses  et  du  magicien.  Les 
autres  personnages  ont  été  représentés  con- 
venablement par  Audran,  Sainte-Foy  et  par 
Mlles  Lemercier  etMeyer. 

FÉE  CARABOSSE  (la.),  opéra-comique  en 
trois  actes,  précédé  d'un  prologue,  paroles  de 
MM.  Lockroy  et  Cogniard ._  musique  de 
M.  Victor  Massé,  représenté  au  Théâtre-Ly- 
rique le  28  février  1859.  C'est  une  de  ces  pièces 
qu'on  voit  sans  ennui,  mais  auxquelles  on  ne 
s'intéresse  pas  assez  pour  retourner  les  en- 
tendre. La  partition  renferme  de  jolies  cho- 
ses, notamment  l'air  du  comte  Albert  :  Ro- 
cher, bois  solitaire,  et  le  chant  du  sommeil: 
Dormez,  mes  amis  chéris.  Mme  Ugalde  a  joué 
avec  son  talent  habituel  le  rôle  de  la  fée  Ca- 
rabosse.  Les  autres  ont  été  chantés  par  Mi- 
chot,  Meillet  et  MU°  Faivre. 

*  FÉE  COCOTTE  (la),  féerie  en  trois  actes, 
de  MM.  Gaston  Marot  et  Edouard  Philippe, 
musique  nouvelle  de  MM.  Raoul  Pugno  et 
Bourgeois,  représentée  au  Palace-Theatrc  le 
26  janvier  1881. 

FÉE  D'ELVERSHOCH  (la),  opéra  romanti- 
que en  trois  actes,  texte  de  Leffler,  musique 
de  Reiter,  rep.  à  Wiesbaden  le  26  janv.  1S65. 


438 


FÉE 


FÉES 


*  FÉE  DE  LA  NEIGE  (la.),  opéra-comique, 
paroles  de  Mme  Adèle  Wette,  musique  de 
M.  Etigelbert  Hunperdinck,  représentée  eu 
avril  1895  à  Darmstadt,  dans  une  soirée  de  la 
Société  «  Richard  Wagner  »  de  cette  ville.  On  a 
loué  beaucoup  la  facture  de  cet  ouvrage,  mais 
non  son  inspiration,  qui  a  semblé  manquer 
un  peu  trop  de  nouveauté  et  de  personnalité. 

*  FÉE  DE  LA  PRINCESSE  LISE  (la),  opéra- 
comique  en  deux  actes,  pour  enfants,  musique 
de  Mme  Marie  "Wurm,  représenté  à  Lubeck 
en  1895. 

FÉE  DES  BRUYÈRES  (la.),  opéra-comique 
en  trois  actes,  livret  de  M.  J.  Adenis,  musique 
de  M.  Samuel  David,  représenté  au  théâtre 
des  Fantaisies-Parisiennes,  à  Bruxelles,  en 
février  1878  ;  chanté  par  Géraizer,  Ginot, 
M1  Ie  Marguerite  d'Aulnay,  et,  à  Paris,  au 
théâtre  du  Château-d'Eau  le  7  juillet  1880, 
chanté  par  Chavelli  et  Leroy,  Durât,  Saint- 
Jean,  MUes  Nau  et  Cottin.  L'idée  de  cette 
pièce  est  sénile.  Une  jeune  veuve,  tour  à  tour 
fée  et  duchesse,  tantôt  au  milieu  de  la  société 
de  son  rang,  tantôt  parmi  des  brigands, 
comme  la  jeune  reine  des  Diamants  de  la  cou- 
ronne;  un  paysan  poltron,  comme  Dickson  de 
la  Dame  blanche;  une  lettre  qui  amène  un 
dénouement  subit  et  imprévu,  ce  qui  a  rem- 
placé, au  xvme  sièele,  le  dens  ex  machina  des 
opéras  du  xvne,  tel  est  le  poème  livré  au 
musicien;  il  en  a  tiré  tout  le  parti  possible, 
comme  on  pouvait  s'y  attendre  delà  part  d'un 
compositeur  expérimenté.  On  a  remarqué 
l'ouverture,  pièce  instrumentale  importante; 
le  duo  de  Suzanne  et  de  Saturnin  et  l'air  de 
baryton  :  Madame,  à  vos  genoux.  Cet  ouvrage, 
assez  mal  accueilli  à  Bruxelles,  a  rencontré  à 
Paris  plus  de  sympathie. 

*  FÉE  DU  LAC  (la),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  C.  Frédricx,  musique  de 
MM.  Alfred  Crombé  et  W.  Poschen,  repré- 
senté à  Tournai  en  février  1895. 

FÉE  DU  RHIN  (ta)  [Rhein  Nixen~\,  opéra, 
musique  de  M.  offenbach ,  représenté  à 
Vienne  le  8  février  1864.  La  cour  a  fait  un 
accueil  favorable  à  cet  ouvrage,  dans  lequel 
on  remarque  un  chœur  d'elfes  et  le  chant  de 
la  patrie  {Waterland). 

FÉE  RADIANTE  (la),  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Stein,  représenté  au  théâtre  de  Léo- 
pold  à  Vienne  vers  1806. 

FÉE  URGÈLE  (la)  ou  CE  QUI  PLAÎT 
AUX  DAMES,  opéra-comique  de  Favart,  en 
quatre  actes,  mêlé  d'ariettes,  dont  la  musi- 


que est  de  Duni,  représenté  pour  la  première 
fois  à  la  Comédie-Italienne  le  4  décembre  1765. 
Il  obtint  un  grand  succès.  Cette  pièce  n'est 
pas  néanmoins  restée  au  répertoire.  On  y  re- 
marque surtout  l'ariette  de  la  fée  :  C'est  une 
misère,  que  nos  jeunes  gens,  etc.  Elle  fut  ré- 
duite à  un  acte  et  reprise  au  Gymnase,  le 
6  janvier  1821,  avec  une  ouverture  et  des 
chœurs  nouveaux  de  Léopold  Aimon. 

FÉE  URGÈLE  (la)  ,  opéra-comique  alle- 
mand, d'après  la  pièce  française,  musique  de 
Schulz,  représenté  au  théâtre  de  Reinsberg 
en  1782. 

FÉE  URGÈLE  (la),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Fortia  de  Piles,  représenté  à  Nancy 
en  1784. 

FÉE  URGÈLE  (la),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Arquier,  représenté  à  Brest  en  1804. 

FÉE  URGÈLE  (la),  opéra-comique,  paroles 
de  Favart,  musique  de  Catrufo,  représenté 
à  Genève  en  1807. 

FÉE  URGÈLE  (la),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Blangini,  représenté  à  Cassel  en 

1812. 

*  FÉES  (les),  opéra,  paroles  et  musique  da 
Richard  Wagner,  représenté  à  Munich  le 
29  juin  1888.  Ceci  est  une  œuvre  posthume, 
qui  date  de  la  première  jeunesse  de  l'auteur 
de  Lohengrin  et  de  Parsifal,  et  que  le  public 
pourtant  n'a  été  à  même  de  connaître  qu'après 
sa  mort.  Wagner  avait  vingt  ans  à  peine  lors- 
qu'il écrivit  le  poème  des  Fées,  sur  le  sujet 
d'une  des  comédies  fiabesques  de  Carlo  Gozzi, 
la  Femme  serpent  ;  quant  à  la  musique,  com- 
mencée le  6  août  1833,  elle  fut  terminée  au 
bout  de  cinq  mois,  le  1er  janvier  1834.  L'ou- 
verture seule  avait  été  exécutée  une  fois,  à 
Magdebourg;  mais,  absorbé  par  d'autres  tra- 
vaux et  d'autres  projets,  Fauteur  oublia  com- 
plètement cet  ouvrage  jusqu'en  1866,  époque 
à  laquelle  il  en  envoya  la  partition,  avec  celle 
de  son  second  opéra,  la  Défense  d'aimer,  au  roi 
Louis  II  de  Bavière.  C'est  le  baron  de  Per- 
fall,  surintendant  des  théâtres  royaux  de 
Munich,  qui  eut  l'idée  de  mettre  les  Fées  à 
la  scène,  en  dépit  de  l'opposition  de  certains 
wagnériens,  qui  craignaient  que  cette  «  œu- 
vre de  jeunesse  »,  comme  l'appelait  l'auteur 
lui-même,  ne  portât  tort  à  la  gloire  du  maî- 
tre. Voici  ce  qu'en  disait,  après  la  représen- 
tation, un  critique  allemand  : 

«  Le  sujet  des  Fées  n'est  pas  plus  insensé 
que  le  sujet  d'Oôe'ron  de  Weber,  et  offre  même 


FÉES 


FEU 


433 


des  côtés  plus  dramatiques  et  plus  humains  ; 
du  moment  où  l'on  admet  le  chef-d'œuvre  de 
Weber  et  les  opéras  de  Marschner  et  de  Lot- 
tzing  qui  figurent  encore  au  répertoire  des 
scènes  lyriques  de  l'Allemagne,  on  doit  for- 
cément accepter  le  sujet  des  Fées  et  la  pro- 
miscuité desdites  fées  avec  de  simples  cheva- 
liers. La  fable  d'un  homme  devenu  immortel 
par  l'amour  d'une  fée  est,  du  reste,  très  an- 
cienne ;  c'est  à  peu  près  l'histoire  du  héros 
indien  Puruvavas  et  de  la  nymphe  Urvaci, 
qu'on  a  pu  lire  entrés  beau  sanscrit  bien  avant 
les  Fées  de  Wagner.  La  musique  du  jeune 
compositeur  n'est  d'ailleurs  pas  dépourvue 
d'intérêt.  Wagner  raconte  lui-même  que  Bee- 
thoven et  Weber  lui  ont  servi  de  modèles 
dans  cette  entreprise;  il  y  faut  ajouter  aussi 
Marschner;  mais  on  trouve  déjà  dans  la  par- 
tition beaucoup  de  traits  caractéristiques 
qui  annoncent  le  futur  maître  de  Bayreuth. 
La  longue  ouverture  en  mi  majeur  est  taillée 
sur  le  patron  des  grandes  ouvertures  de  We- 
ber ;  mais  certains  motifs,  et  la  tournure  har- 
monique, n'appartiennent  qu'au  futur  com- 
positeur de  Tannhâuser.  Déjà,  dans  les  Fées, 
Wagner  donne  au  récitatif  une  ampleur  et 
une  importance  qu'on  ne  connaissait  plus  en 
Allemagne  depuis  la  disparition  de  Gluck;  il 
traite  ce  récitatif  avec  une  singulière  force 
dramatique,  et  sa  déclamation  est  pleine  de 
sentiment  juste.  L'orchestre  est  traité  savam- 
ment, mais  n'offre  pas  encore  les  effets  que 
Wagner  a  trouvés  plus  tard  sous  l'influence  des 
partitions  de  Berlioz.  La  part  des  chœurs 
n'est  pas  considérable,  mais  on  trouve  parmi 
les  plus  belles  pages  de  la  partition  un  quin- 
tette avec  chœur  a  capella  d'une  facture  ad- 
mirable et  d'un  charme  symphonique  qui  a 
soulevé  des  applaudissements  enthousiastes. 
Les  airs  et  cavatines  ne  manquent  pas  dans 
les  Fées,  et  plusieurs  sont  d'un  grand  effet; 
mais  en  général  ces  morceaux  n'offrent  pas 
de  particularités  saisissantes.  Un  duo  comi- 
que, au  contraire,  entre  le  chasseur  du  che- 
valier et  une  pimpante  femme  de  chambre, 
laisse  pressentir  le  futur  auteur  des  Maîtres 
chanteurs  de  Nuremberg.  On  a  applaudi  à  tout 
rompre,  après  ce  morceau  d'une  saveur  parti- 
culière. Somme  toute,  la  partition  doit  être 
appréciée  comme  le  travail  d'un  compositeur 
à  peine  arrivé  à  sa  vingtième  année  ;  mais, 
après  la  mort  de  Beethoven  et  celle  de  We- 
ber, personne  en  Allemagne  n'était  capable 
d'écrire  un  opéra  comme  celui-ci;  dès  1833, 
on  peut  dire  que  ce  tout  jeune  musicien,  in- 
connu alors,  mais  qui  devait  faire,  quinze  ans 
après  tant  de  tapage,  était  déjà  le  plus  im- 


portant des  compositeurs  allemands  au  point 
de  vue  de  la  musique  théâtrale.  » 

Toutefois,  dès  cette  époque,  Wagner  man- 
quait de  ce  sentiment  de  la  mesure  et  de 
l'équilibre  qui  se  fait  sentir  si  cruellement 
dans  toutes  ses  œuvres  ;  si  bien  qu'on  dut 
pratiquer  de  larges  coupures  dans  la  parti- 
tion des  Fées  pour  la  rendre  possible  à  la 
scène.  Il  en  résulta  même  un  conflit  assez 
singulier  entre  l'intendance  de  l'Opéra  de 
Munich  et  l'éditeur  Heckel,  propriétaire  de 
la  partition.  L'intendance  désirait  que,  en 
raison  de  ces  coupures,  la  maison  Heckel  pu- 
bliât un  nouveau  livret,  ce  que  celle-ci  refusa 
net.  L'intendance  fit  alors  apposer  aux  portes 
du  théâtre  un  avis  ainsi  conçu  :  a  Le  bureau 
de  location  ne  fournit  plus  de  livret  des  Fées, 
attendu  que  la  maison  K.  F.  Heckel  refuse  de 
les  publier  dans  la  forme  et  avec  les  cou- 
pures nécessitées  par  les  représentations  ac- 
tuelles, et  que  l'intendant  royal  juge  déloyal 
de  mettre  en  vente  des  livrets  qui  ne  con- 
cordent pas  avec  le  spectacle.  » 

FEINDIN  DES  CARDINALS  (diej  [V Ennemie 
du  cardinal],  traduction  allemande  de  l'opé- 
rette de  M.  Lecocq,  la  Petite  Mademoiselle, 
représentée  au  théâtre  de  Friedrich- Wilhem- 
stadt,  à  Berlin,  le  20  mars  ISSO;  chantée  par 
Swoboda,  Sehulz,  Mmes  Stubel,  Kopka.  Ce 
genre  d'ouvrage  obtient  dans  ia  haute  société 
berlinoise  le  même  succès  qu'à  Paris. 

FELDLAGER,  opéra  allemand ,  représenté 
à  Berlin  le  25  septembre  1862. 

*  FELICE  imeneo  (il),  cantate  scénique, 
vers  de  Gaetano  Rossi,  musique  de  Jean  Pa- 
cini,  exécutée  en  1S32  à  Naples,  sur  le  théâtre 
San  Carlo,  dans  une  représentation  de  gala 
donnée  à  l'occasion  du  mariage  du  roi  Ferdi- 
nand II  avec  la  princesse  Christine  de  Sa- 
voie. Les  soli  de  cette  cantate  étaient  chan- 
tés par  Mmes  Ronzi  de  Begnis  et  Raimbaux, 
par  Lablache,  David,  Basadonna,  Santolini, 
Ambrogi  et  Ivanoff,  tandis  que  les  coryphées 
étaient  tenus  par  les  autres  artistes  de  la 
troupe  :  Ronzi,  Salvetti,  Ambrosini,  Tauro, 
Fioravanti,  Andaver,  Benedetti,  Paolella, 
jimes  Eden,  Manzi,  Cardini,  Ricci,  Grassi, 
Santolini,  et  que  les  chœurs  étaient  renfor- 
cés par  tous  les  élèves  du  Conservatoire  de 
Naples. 

FÉLICIE  OU  LA  JEUNE  FILLE  ROMANES- 
QUE, opéra-comique  en  trois  actes,  paroles 
de  Dupaty,  musique  de  Catrufo,  représenté 
pour  la  première  fois  à  l'Opéra-Comique  le 
28  février  1815. 


440 


FÉLI 


félicie,  opéra,  musique  de  Dupuy  (Jean 
Baptiste-Edouard-Louis-Camille) ,  représenté 
à  Stockholm  vers  1824. 

FELICITA  COMPITA  (la)  [la  Félicité  com- 
plète], opéra  italien,  musique  de  Ruggi,  re- 
présenté à  Naples  à  la  fin  du  xvme  siècle. 

FELICITA  COMPITA  (la)  [la  Félicité  com- 
plète], opéra  italien,  musique  de  Cimarosa, 
représenté  au  théâtre  des  Florentins,  à  Na- 
ples, en  1798. 

FELICITA  INASPETTATA  (la)  [le  Bonheur 
inespéré],  cantate,  musique  de  Cimarosa,  re- 
présentée à  Saint-Pétersbourg,  au  théâtre 
de  la  Cour,  pour  le  jour  de  la  Saint-André  en 
1791. 

FÉLICITÉ  (la),  opéra-ballet  en  trois  actes, 
musique  de  Rebel  et  Francœur ,  représenté 
à  la  cour  le  io  juillet  1745. 

FÉLIX  ET  ADÈLE,  opéra-comique,  mu- 
sique de  Gyrowetz,  représenté  en  Allemagne 
vers  1846. 

FÉLIX  ET  gertrude  ,  opéra-comique , 
musique  de  Volkert,  représenté  à  Leopold- 
stadt  en  1826. 

FÉLIX  et  léonore,  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  Saint-Marcellin,  musique  de  Be- 
noist,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  27  no- 
vembre 1821. 

FÉLIX  ou  l'enfant  trouvé,  comédie  en 
trois  actes,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de 
Sedaine,  musique  de  Monsigny,  représen- 
tée à  la  Comédie-Italienne  le  24  novem- 
bre 1777,  après  l'avoir  été  à  Fontaine- 
bleau, devant  la  cour,  le  10  novembre. 
Cet  ouvrage  fut  le  dernier  du  composi- 
teur, et,  sans  être  inférieur  à  l'opéra  du 
Déserteur  du  même  maître,  il  résume  les 
qualités  et  les  défauts  qui  constituent  son 
style ,  c'est-à-dire  un  naturel  saisissant,  une 
sensibilité  vraie,  de  la  passion  même,  comme 
aussi  une  mélodie  contournée,  des  phrases 
maladroitement  écrites  pour  les  voix,  une 
harmonie  maigre  et  souvent  défectueuse. 
Monsigny  possédait  l'intelligence  musicale  de 
la  scène  ;  c'est  à  elle  qu'il  a  dû  ses  succès. 
L'opéra  de  Félix  ne  fut  pas  tout  d'abord 
goûté  par  le  public.  Monsigny  en  éprouva  du 
dépit  et  cessa  de  composer;  il  avait  alors 
quarante-huit  ans.  M.  Fétis  rapporte  que 
lorsqu'il  le  questionna,  en  1810,  sur  la  cause 
de  son  silence,  Monsigny  répondit  :  «Du  jour 
où  j'ai  achevé  la  partition  de  Félix,  la  musi- 
que a  été  comme  morte  pour  moi;  il  ne 


FEMM 

m'est  plus  venu  une  idée.  »  Le  sujet  de  la 
pièce  est  empreint  de  cette  sensiblerie  exa- 
gérée qui  a  inspiré  les  tableaux  de  Greuze. 
Un  jeune  .homme,  recueilli  dès  son  bas  âge 
par  un  honnête  villageois ,  est  en  butte  à  la 
haine  des  fils  de  ce  dernier,  et  contraint  de 
fuir  son  toit  hospitalier ,  où  demeure  la  gen- 
tille Thérèse  qu'il  aime.  Mais  Félix  sauve  les 
jours  d'un  seigneur  inconnu  qui  se  trouve  être 
à  la  fois  le  père  de  l'enfant  trouvé  et  le  pro- 
priétaire d'une  somme  considérable  que  le  vil- 
lageois a  entre  les  mains,  et  qu'il  restitue.  Fé- 
lix épouse  Thérèse.  Cet  opéra  abonde  en  mor- 
ceaux peu  développés,  mais  traités  avec  force 
et  pathétiques.  L'air  :  Non,  je  ne  serai  point 
ingrat,  a  été  célèbre  dans  son  temps.  Le  trio  : 
Ne  vous  repentez  pas ,  mon  père ,  dans  lequel 
se  trouvent  ces  phrases  : 

Nous  travaillerons, 
Nous  vous  nourrirons, 

faisait  verser  des  larmes.  Le  quatuor  :  Ociel, 
est-il  possible?  est  fort  remarquable  et  traité 
avec  beaucoup  d'habileté.  Nous  rappellerons 
encore  le  duo  plein  de  passion  :  Adieu,  Félix, 
adieu,  Thérèse.  Après  ces  morceaux  de  pre- 
mière importance ,  il  en  est  d'autres  dans  la 
partition  qui  ne  sont  pas  sans  mérite,  par 
exemple,  l'air  de  l'abbé  :  Qu'on  se  batte,  qu'on 
se  déchire;  l'air  de  Thérèse  :  Quoi!  tu  me 
quittes?  la  scène:  Non,  je  pars,  et  enfin  le 
quintette  très  -  agréable ,  original  et  d'un 
grand  effet  :  Finissez  donc,  monsieur  le  mili- 
taire. Le  rôle  de  Félix  a  été  créé  par  Clair- 
val  et  repris  avec  éclat  par  Elleviou.  Les  au- 
tres rôles  étaient  chantés  par  Nain  ville,  Trial, 
Narbonne,  Julien,  Meusnier  et  Mmes  Duga- 
zon  et  Trial.  Od  a  donné  cet  ouvrage  à  l'Opéra- 
National  (Théâtre-Lyrique)  en  1847 ,  aveo 
Lapierre,  Junca,  Lecourt,  Pedorlini,  Del- 
sarte,  Cabel,  Mlles  Préti  et  Octave.  L'opéra 
de  Félix  est  un  de  ceux  qui  peuvent  encore 
plaire  au  public.  Cette  musique  a  des  ac- 
cents qui  seront  toujours  sympathiques.  Doué 
de  moins  de  génie  et  de  moins  d'invention 
que  Grétry,  Monsigny  a  une  sensibilité  plus 
profonde,  parce  qu'elle  est  plus  réelle.  Il 
émeut  avec  moins  d'art,  et  on  comprend  que 
Sedaine  ait  dit  en  entendant  son  premier 
ouvrage,  le  Cadi  dupé  :  «  Voilà  mon  homme  1  » 

FELSENMÙHLE  ZU  ETALIERES  (die)  [le 
Moulin  du  rocher],  opéra  allemand,  musique 
de  Reissiger,  représenté  à  Dresde  vers  1829. 

FEMME  À  PAPA  (la),  comédie-opérette  en 
trois  actes,  de  MM.  Hennequin  et  Albert 
Millaud,  musique  de  M.  Hervé,  représentée  au 
théâtre  des  Variétés  le  s  décembre  1879.  La 


FEMM 


FEMM 


441 


pièce  est  amusante.  Elle  appartient  plutôt  au 
genre  des  comédies  du  Palais-Royal  qu'à  celui 
de  l'opérette.  Le  ton  en  est  fort  leste,  comme 
on  peut  le  voir  dans  la  Chanson  du  Colonel, 
qui  a  obtenu  un  grand  succès  puisqu'on  la 
chante  dans  beaucoup  de  salons. 

Le  compositeur  possède  le  sens  comico- 
musical  et  parodie  toute  chose  avec  une  ha- 
bileté qui  lui  est  naturelle.  Il  y  a  des  idées, 
assez  courtes  il  est  vrai,  dans  sa  musique,  et 
autant  il  est  inférieur  à  ses  confrères  en  opé- 
rettes dans  les  morceaux  développés,  autant 
il  réussit  parfaitement  dans  les  petites  scènes 
d'une  cinquantaine  de  mesures.  Les  autres 
fragments  les  plus  saillants  de  cet  ouvrage 
sont:  le  duetto  Oui,  touchez-là,  mon  cher  élève; 
les  couplets  du  Champagne  et  du  Souvenez- 
vous.  Distribution  :  Anna,  baronne  de  La  Bou- 
kanière ,  Mme  Judic  ;  Aristide ,  Florestan , 
M.  Dupuis  ;  Bodin-Bridet,  M.  Baron. 

FEMME  A  VENDRE,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  Paul  de  Kock,  musique  de  M.  Bré- 
mond  (Hervé),  représentée  aux  Folies-Nou- 
velles le  4  octobre  1856. 

FEMME  CROATE   (la)  OU   LES   RIVAUX, 

opéra  allemand ,  musique  de  Dutsch ,  repré- 
senté à  Varsovie  avec  succès  il  y  a  peu  d'an- 
nées. 

*  FEMME  DE  CLAUDE  (la),  drame  lyrique 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Louis  Gallet, 
d'après  le  drame  d'Alexandre  Dumas  fils,  mu- 
sique de  M.  Albert  Cahen,  représenté  àl'Opéra- 
Comique  le  23  juin  1896.  Interprètes  :  MM.  Bou- 
vet, Jérôme,  Isnardon,  Mmes  Nina  Packet, 
Pascal. 

*  femme  DE  NARCISSE  (la),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Fabrice  Carré,  musi- 
que de  M.  Louis  Varney,  représentée  au  théâ- 
tre de  la  Renaissance  le  14  avril  1891.  Interprè- 
tes :  MM.  Huguenet,  Simon  Max,  Barrai,  Re- 
gnard,  M^es  Simon-Girard,  Diony,  Roland. 

FEMME  DE  QUARANTE-CINQ  ANS  (la), 
opéra-comique  en  un  acte  ,  paroles  de  HofT- 
man,  musique  de  Solié,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  (salle  Favart),  le  19  novembre  1798 

femme  du  CAUCASE  (la),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Conradin  Kreutzer,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Hambourg  en  1846. 

'FEMME  du  diable  (la),  opérette  fan- 
tastique, livret  traduit  du  français  de 
MM.  Henri  Meilhac  et  Arnold  Mortier  (Voyez 
Madame  le  Diable)  par  M.  Théodore  Herzl, 
musique  de  M.  A.  Mûller,    représentée  au 


théâtre  An  der  Wien,  à  Vienne,  le  22  novem- 
bre 1890,  avec  un  succès  complet. 

FEMME  DU  PÊCHEUR  (la),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Birnbach ,  représenté  à 
Breslau  vers  1783. 

FEMME  DU  pêcheur  (la)  ,  opéra-comi- 
que  allemand,  musique  de  Witt,  représenté 
à  Wûrzbourg  en  1806. 

FEMME  ET  FEMME,  opérette,  musique  de 
M.  Morillon ,  représentée  au  théâtre  des 
Champs-Elysées  en  juillet  1858. 

*  FEMME  IMPROMPTU  (la),  opéra-comique- 
en  un  acte,  paroles  de  Villiers,  musique  de 
J.  Borremans,  représenté  à  Bruxelles,  sur  le 
théâtre  de  la  Monnaie,  le  5  janvier  1809. 

FEMME  JUSTIFIÉE  (la),  opéra-comique, 
musique  de  Piccinni  (Alexandre),  représenté 
au  théâtre  des  Jeunes-Artistes  de  la  rue  de 
Bondy  vers  1804. 

FEMME  ORGUEILLEUSE  (la),  parodie  de 
la  Donna  superba,  musique  de  Sodi,  repré- 
sentée à  Paris  vers  1760. 

*  FEMME  QUI  GRINCE  (one),  opérette  en 
un  acte,  musique  de  M.  Rouvier,  représentée 
au  Casino  de  Marseille  en  octobre  1876. 

*  FEMME  QUI  SAIT  SE  TAIRE  (la),  Opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Lavallée,  mu- 
sique de  Foignet  père,  représenté  au  théâtre 
National  le  30  décembre  1793.  Ce  théâtre 
National  était  celui  que  la  fameuse  comé- 
dienne Montansier,  qui  possédait  déjà  celui 
des  Variétés  actuelles,  auquel  elle  avait  donné 
son  nom,  avait  fait  construire  rue  de  Richelieu, 
sur  l'emplacement  actuel  de  la  place  Louvois. 
C'est  dans  ce  théâtre,  dont  elle  fut  violem- 
ment dépossédée  pendant  la  période  révolu- 
tionnaire, qu'en  1794  on  installa  l'Opéra,  qui 
y  resta  jusqu'en  1820,  c'est-à-dire  jusqu'au 
jour  où  le  duc  de  Berry  y  fut  frappé  à  mort 
par  le  poignard  de  l'assassin  Louvel.  M.  de 
Quélen,  archevêque  de  Paris,  exigea  alors  sa 
destruction,  non  à  cause  du  crime  qui  y  avait 
été  commis,  mais  parce  que  ce  prélat  ne  pou- 
vait admettre  qu'un  édifice  où  un  ministre  du 
culte  (le  curé  de  Saint-Roch)  avait  pénétré 
pour  remplir  son  ministère  auprès  d'un  mou- 
rant pût  encore  servir  à  des  spectacles  pu- 
blics. La  salle  fut  rasée  en  effet,  et  l'Opéra, 
sans  asile  alors,  dut  se  réfugier  provisoire- 
ment à  la  salle  Favart,  inoccupée  à  cette 
époque,  en  attendant  qu'on  lui  construisît 
celle  de  la  rue  Le  Peletier,  incendiée  en  1873. 


442 


FENÊ 


FERI 


FEMMES  D'ALI -BABA  (LES  400),  opéra 
bouffe  en  deux  actes,  livret  de  M.  Élie  Fré- 
bault,  musique  de  M.  Adolphe  Nibelle,  repré- 
senté au  théâtre  des  Folies-Marigny  en  1872. 
Cet  ouvrage,  dont  le  canevas  léger  a  été 
agrémenté  par  le  musicien  de  mélodies  faciles 
auxquelles  il  a  su  donner  une  couleur  quelque 
peu  orientale,  a  obtenu  du  succès  sur  plusieurs 
autres  théâtres  à  Paris  et  à  Bordeaux.  Le 
personnage  du  chamelier  Alkendi  a  été  chanté 
par  Mlle  clémence  Leclerc  et  Mme  Ugalde. 

FEMMES  DE  WEINSBERG  (les),  opéra  al- 
lemand ,  paroles  de  M.  Apel ,  musique  de 
Schnabel,  représenté  au  théâtre  de  Breslau 
en  mai  1856. 

FEMMES  DE  WEINSBERG  (les),  opéra  aile* 
mand  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Apel,  mu- 
sique de  M.  Conrad,  représenté  à  Leipzig  en 
décembre  1854  ,  et  à  Inspruck  en  mars  1858. 

FEMMES  DE  WEINSBERG  (LES)  ,  opéra 
allemand,  paroles  de  M.  Apel,  musique  de 
Schmidt,  représenté  à  Munich  en  janvier 
1859. 

FEMMES  ET   LE   SECRET  (les),  comédie 

en  un  acte,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Quê- 
tant, musique  de  Vachon,  représentée  aux 
Italiens  le  9  novembre  1767.  Ce  compositeur 
ne  manquait  pas  d'un  certain  talent  mélo- 
dique. 

FEMMES  VENGÉES  (les),  opéra-comique 
en  un  acte  et  en  vers,  paroles  de  Sedaine, 
musique  de  Philidor,  représenté  aux  Ita- 
liens le  20  mars  1775.  Le  sujet  de  la  pièce  est 
tiré  des  Rémois,  conte  de  La  Fontaine.  Quel 
que  fût  le  mérite  dont  le  musicien  ait  fait 
preuve  dans  cet  ouvrage,  il  ne  put  être  sup- 
porté à  la  scène.  Lorsqu'il  fut  donné  à  Tou- 
louse, un  capitoul  demanda  une  autre  pièce 
«  afin,  disait-il,  que  les  dames  pussent  rire 
sans  le  secours  de  l'éventail.  »  La  troupe  n'é- 
tant pas  préparée  pour  le  satisfaire,  il  fit  fer- 
mer le  théâtre  pour  huit  jours. 

FEMMES  vengées  (les),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Sedaine,  musique  nou- 
velle de  Blangini,  représenté  à  TOpéra-Co- 
mique  le  22  octobre  1808. 

FENELLA  0  LA  MUTA  DI  PORTICI   (Fe- 

nella  ou  la  Muette  de  Portici),  opéra  italien, 
musique  de  Pavesi,  représenté  à  Venise  en 
1831. 

FENELLA,  drame,  musique  de  Karzynski, 
représenté  à  Wilna  en  1840. 

fenêtre  secrète  (la),  opéra-comique 


en  trois  actes,  paroles  de  Des  Essarts  d'Am- 
breville ,  musique  de  Batton ,  représenté  au 
théâtre  Feydeau  le  17  novembre  18 18. 

*  FENICE,  opéra,  musique  de  M.  Pierson, 
représenté  à  Dessau  le  24  avril  1883. 

FENICIA,  opéra  italien,  musique  de  Chia- 
ramonte,  représenté  en  Italie  en  1849. 

*  FENZEUNE  ABBENTORATE  (le),  opéra- 
bouffe,  paroles  de  Pietro  Trinchera,  musique 
de  Pietro  Cornes,  représenté  en  1745,  à  Na- 
ples,  sur  le  théâtre  délia  Pace. 

FEODATA,  opéra,  musique  de  C.  Guhr,  re- 
présenté à  Cassel  le  28  juillet  1815. 

FÉODOR     ou    LE     BATELIER   DU   DON, 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Clapa- 
rède,  musique  de  Berton,  représenté  à  TO- 
péra-Comique  le  15  octobre  1816. 

FEODORA,  opéra-comique  en  un  acte ,  pa- 
roles de  Kotzebue,  musique  de  Conradin 
Kreutzer,  représenté  à  Stuttgard  en  1811. 

*  FERAMORS,  opéra  en  trois  actes,  poème 
de  M.  Rodenberg,  musique  d'Antoine  Rubin- 
stein,  représenté  à  Vienne  le  24  avril  1872. 
Cet  ouvrage  est  un  remaniement  et  une  am- 
plification d'un  autre  opéra  des  mêmes  au- 
teurs, Lalla-Roukh,  en  deux  actes,  qui  avait 
été  joué  à  Dresde  en  1863.  Il  a  obtenu  du  suc- 
cès sur  plusieurs  scènes  allemandes,  et  les 
airs  de  ballet,  particulièrement  la  Danse  des 
fiancés  de  Cachemire,  ont  été  accueillis  dans  les 
concerts  avec  la  plus  grande  faveur. 

FERDINAND  OU  LA  SUITE  DES  DEUX 
PAGES,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
de  Mantauffel,  musique  de  Dezède,  repré- 
senté à  la  Comédie-Italienne  le  19  juin  1790. 

FERDINAND  ET  YORIC,  opéra  allemand, 
musique  de  F.-C.  Neubauer,  représenté  au 
théâtre  de  Sdiikaneder,  à  Vienne,  vers  1786. 

FERDINANDO,  opéra  italien,  musique  de 
Porpora,  représenté  à  Londres  en  1734. 

FERDINANDO,  DUCA  DI  VALENZA,  opéra 

italien,  musique  de  J.  Pacini,  représenté  à 
Naples  en  1833. 

FERDUSI,  opéra,  musique  de  Eberwein 
(Traugott-Maximilien) ,  représenté  à  Rudol- 
stadt  en  1821. 

*  FERIA  DE  SAN  LORENZO  (la),  zarzuela 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  PinaDominguez, 
musique  de  M.  Manuel  Nieto,  représentée  au 
théâtre  du  Buen  Retiro,  de  Madrid,  en  juillet 
18S4. 


FERN 


FERN 


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FERITA  MORTALB  (la)  [la  Blessure  mor- 
telle] ,  opéra  italien,  musique  de  Dussek  (Fran- 
çois), écrit  en  Italie  vers  1785. 

FERME  (la),  opéra-comique ,  musique  de 
M.  Stoumon,  représenté  à  Liège  et  à  Bruxel- 
les dans  le  mois  de  mai  1862. 

FERME  DE  KILMOOR  (la),  opéra-comique 

en  deux  actes,  paroles  de  Charles  Deslys  et 

Eugène  Woestyn,  musique  de  Varney,  re- 

r     présenté  au  Théâtre-Lyrique  le  27  octobre 

1852. 

FERME  DE  MIRAMAS  (la),  opéra  comique 
en  un  acte,  livret  de  ***,  musique  de  M.  le 
marquis  Jules  d'Aoust,  représenté  à  l'Athénée 
le  n  avril  1874. 

*  FERME  DU  DIABLE  (la),  opéra-comique 
en  deux  actes,  musique  d'Henri  "Waelput,  re- 
présenté à  Gand  en  1865. 

FERME  DU  MONT  CENTS  (la),  opéra  en 
trois  actes,  paroles  de  Lamartellière,  musi- 
que de  Champein  (Stanislas),  représenté  à 
l'Opéra- Comique  le  20  mai  1809. 

FERME  ET  LE  CHÂTEAU  (la)  ,  Opéra  en 
un  acte,  musique  de  Herdliska,  représenté  à 
Bordeaux  vers  18 19. 

FERMIER  BELGE  (le)  ,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Lesbroussart,  musique  de 
J.-H.  Mees,  représenté  au  théâtre  du  Parc,  à 
Bruxelles  en  1816. 

FERMIER  CRU  SOURD  (le),  opéra-comi- 
que  en  trois  actes,  paroles  de  Laujon,  musi- 
que de  Martini ,  représenté  à  la  Comédie- 
Italienne  le  7  décembre  17.72. 

FERMIER  ROBERT  (le),  opéra  -  comique 
en  un  acte ,  musique  de  Rœth ,  représenté  à 
Munich  en  1811. 

*  FERMIÈRE  DE  BOLBEC  (la),  opéra-vau- 
deville,  paroles  de  de  Leuven  et  de  Forges, 
musique  dePilati,  représenté  au  Palais-Royal 
le  24  décembre  1835. 

*  FERNAND  OU  LES  MAURES,  opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  Bussy,  mu- 
sique de  "VVœlffl,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  il  février  1805. 

*  FERNAND  CORTEZ  OU  LA  VESTALE  DU 
MEXIQUE,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
paroles  de  Belfort,  musique  de  Mellier,  repré- 
senté au  Théâtre-Français  comique  et  lyrique 
en  1791. 


'FERNAND  CORTEZ  OU  LA  CONQUÊTE  DU 
MEXIQUE ,  opéra  en  trois  actes ,  paroles  de 
Jouy  et  Esménard,  d'après  la  pièce  de  Piron, 
musique  de  Spontini ,  représenté  à  l'Acadé- 
mie impériale  de  musique  le  28  novembre 
1809.  Soit  que  l'intérêt  du  livret  ne  se  sou- 
tienne pas  assez,  soit  que  le  public  ait  tenu  à 
vouer  à  la  Vestale  un  culte  exclusif,  l'opéra 
de  Fernand  Cortez  réussit  peu  dès  l'abord  ; 
mais  il  prit  bientôt  sa  revanche,  et  réunit  à 
l'Opéra  un  total  de  248  représentations.  On  y 
déployait  un  grand  luxe  de  costumes,  de  dé- 
cors, de  chevaux,  etc.  La  scène  de  la  révolte 
est  un  chef-d'  œuvre  impérissable  ;  nous  ci- 
terons aussi  l'air  d'Amazili,  chanté  par 
Mme  Branchu.  Laiuez  et  Lays  jouèrent  les 
rôles  de  Fernand  Cortez  et  de  Telasco.  La 
reprise  de  cet  opéra  eut  lieu  le  28  mai  1817 
avec  plus  de  succès  que  la  première  fois.  Spon- 
tini avait  revu  sa  partition,  et,  depuis  cette 
époque,  Fernand  Cortez  a  eu  plusieurs  bril- 
lantes représentations.  Il  a  été  représenté 
aussi  à  Stockholm,  en  mai  1826,  puis  repris 
en  1838;  à  Vienne,  en  septembre  1854,  avec 
Steger,  Berk,  Muller  et  M'ie  Lagrua,  et  ob- 
tint un  immense  succès.  La  distribution  eut 
lieu  comme  il  suit  :  Telasko,  Beck  ;  Ama- 
zili,  Mlle  Lagrua;  Fernand  Cortez,  Steger. 

*  FERNAND  CORTEZ,  drame  lyrique,  mu- 
sique d'Ignacio  Ovejero,  représenté  au  théâ- 
tre du  Cirque,  à  Madrid,  le  18  mars  1848. 
L'auteur  de  cet  ouvrage,  qui  se  fit  surtout 
remarquer  plus  tard  comme  organiste  et 
compositeur  de  musique  religieuse,  était  à 
peine  âgé  de  vingt  ans,  et  il  avait,  comme 
principale  interprète  de  son  opéra,  cette  ado- 
rable artiste  qui  avait  nom  Angiolina  Bosio 
et  qui,  quelques  années  plus  tard,  devait  aller 
mourir  sous  les  neiges  de  la  Russie,  dans 
tout  l'éclat  de  sa  jeunesse,  de  son  talent  et 
de  sa  beauté. 

*  FERNANDE,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Golisciani,  musique  de  M.  Fer- 
ruccio  Ferrari,  représenté  au  théâtre  Ristori, 
de  Vérone,  en  octobre  1S84.  Le  poème  était 
tracé  sur  le  sujet  de  la  Favorite  ;  la  musique 
était  estimable,  sans  plus.  Les  interprètes 
étaient  Mmes  Berri  et  Bassi,  le  ténor  Papes- 
chi  et  le  baryton  de  Bernis. 

FERNANDO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Arrigoni,  représenté  à  Londres  en  1734. 

FERNANDO,  opéra  allemand  en  un  acte, 
musique  de  François  Schubert,  écrit  à  Vienne 
en  1815.  Cet  ouvrage  a  été  composé  en  six 
jours.  La  partition  originale,  qui  renferme 


444 


FEST 


FÊTE 


sept  morceaux,  est  entre  les  mains  du  docteur 
Schneider,  à  Vienne. 

*  fernando  de  LA  cruz,  opéra  sérieux, 
paroles  de  M.  Carlo  d'Ormeville,  musique  de 
M.  G.  Sansone,  représenté  au  théâtre  Dal 
Verme,  de  Milan,  le  19  février  1884. 

*  FERNANDO,  DUCA  DI  VALENZA,  drame 

lyrique,  paroles  de  Paolo  Pola,  musique  de 
Jean  Pacini,  représenté  à  Naples ,  sur  le 
théâtre  San  Carlo,  le  30  mai  1833.  Cet  ouvrage 
avait  une  interprétation  de  premier  ordre, 
qui  réunissait  les  noms  du  ténor  Reina,  du 
célèbre  Lablaehe  et  de  la  séduisante  et  remar- 
quable MmeRonzi-De  Begnis,  auxquels  se  joi- 
gnaient Andaver,  Lombardi  et  Mme  Spe- 
ranza.  Malgré  tout,  iln'obtint  aucun  succès. 

FERNANDO  E  ADELAÏDE,  opéra  italien, 
musique  de  Miari,  écrit  en  Italie  vers  1820. 

*  fernando  El  galderero,  zarzuela  en 
trois  actes,  musique  de  M.  José  Rogel,  re- 
présentée à  Madrid  eu  1S61. 

fernando  IN  messico,  opéra  italien, 
musique  de  Portogallo,  représenté  à  Rome 
en  1797. 

FERNANDO  NEL  MESSICO  {Fernand  au 
Mexique),  opéra  italien,  musique  de  J.  Gior- 
dani,  représenté  à  Rome  en  1786. 

FEST  DER  LIEBE  (das)  [les  Fêtes  de  l'a- 
mour"], opéra  prussien,  musique  d'Ebell,  re- 
présenté à  Breslau  vers  1802. 

FEST  DER  GRAZIEN  (das)  [la  Fête  des 
Grâces],  opéra  allemand,  musique  de  Fischer 
(Charles),  représenté  au  théâtre  de  Hanovre 
en  1795. 

FEST  DER  THALIA  (das)  [la  Fête  de  Tha- 
lie],  opéra  allemand,  musique  de  Sehweitzer, 
représenté  vers  1770. 

*  festa  A  marina,  esquisse  lyrique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  V.  Fontana,  musique 
de  M.  Gellio  Coronaro,  représentée  au  théâtre 
de  la  Fenice  de  Venise,  le  21  mars  1893.  Ce 
petit  ouvrage  avait  été  couronné  dans  un 
concours  ouvert  l'année  précédente  par  l'édi- 
teur-impresario  Edouard  Sonzogno  ;  il  n'en  a 
pas  paru  meilleur  au  public,  qui  l'a  accueilli 
avec  la  plus  grande  froideur. 

FESTA  D'ALESSANDRO  (la),  drame  ita- 
lien, musique  de  Asioli,  représenté  à  Turin 
vers  1790. 

FESTA  DEL  IMENEO  (la)  [la  Fête  de 
l'hymen],   opéra-ballet,   musique  de  Rieck 


(Charles-Frédéric)  ;  il  n'écrivit  que  les  airs 
et  l'ouverture.  Ariosti  composa  le  reste. 

FESTA  DEL  VILLAGIO  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Puccita,  représenté  à  Rome  vers 
1820. 

FESTA  della  ROSA  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Pavesi ,  représenté  à  Venise  en 

1809. 

FESTA  DELLA  ROSA  (la),  opéra-bouffe, 
musique  de  Coccia,  représenté  à  Lisbonne 
en  1822. 

FESTA  DELLA  ROSA  (la),  opéra,  musique 
de  Coppola  (Pierre-Antoine) ,  représenté  à    I 
Milan,  puis  à  Gênes  et  à  Florence  vers  1831. 

/FESTA  DI  CARDITIELLO  (la),  opéra- 
bouffe,  musique  de  Paolo  Fabrizi,  représenté 
à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo,  en  1833. 

FESTA  d'imenei,  intermède,  musique  de 
Ariosti,  représenté  à  la  maison  de  plaisance 
de  l'électrice  de  Brandebourg,  près  de  Berlin, 
à  l'occasion  de  l'anniversaire  du  mariage  du 
prince  Frédéric  de  Hesse-Cassel  avec  la  fille 
de  l'électrice,  en  1700. 

FESTA  D'ISIDE  (la),  opéra  italien,  musi- 
que de  Nasolini,  représenté  en  Italie  vers 
1792. 

FESTA  TEATRALE ,  opéra  italien,  musi- 
que de  Léo,  représenté  à  Naples  en  1739. 

*  FESTINO  (il),  opéra-bouffe  en  trois  actes, 
paroles  de  Marco  d'Arienzo,  musique  de  Gio- 
vanni Moretti,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  Nuovo,  en  janvier  1854. 

FESTE  D'APOLLO  (le),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Gluck,  représenté  à  Parme  en  1769. 

FESTE  D'APOLLO  (le),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Cimarosa,  représenté  au  théâtre  del 
Fondo  en  1787. 

FESTE  galante  (  le),  opéra,  paroles  de 
Duché,  musique  de  C.-H.  Graun,  représenté 
à  Berlin  en  1747. 

FESTE  NAPOLITANE  (le),  opéra  italien 
en  trois  actes,  musique  de  Vinci,  représenté 
au  théâtre  des  Florentins  à  Naples  en  1721. 

FESTUNG  AN  DER  ELBE  (die)  [la  Forte- 
resse sur  l'Elbe],  opéra  allemand,  musique  de 
Fischer  (Antoine),  représenté  à  Vienne  vers 
1800. 

*FÊTE  A  GUDULE  (la),  opérette  en  lin 
acte,  paroles  de  M.  Gothi ,  musique  de  M.  A» 


FETE 


FÊTE 


44o 


de  Villebichot,  représentée  aux  Folies-Ram- 
buteau  le  10  octobre  1885. 

fête  A  VENISE  (une),  opéra-bouffe  en 
quatre  actes,  paroles  de  Nuitter  et  Beauraont, 
musique  de  Federico  Ricci,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  (Athénée),  le  15  février  1872. 

Cet  ouvrage  avait  déjà  été  joué  en  Italie  sous 
le  titre  :  II  marilo  e  l'amante.  Le  sujet  n'était 
pas  neuf,  car  il  était  emprunté  à  une  pièce 
d'Etienne  et  Roger,  mise  en  musique  par  Fétis 
et  représentée  à  Feydeau  en  1820.  (Voyez 
F  Amant  et  le  mari.)  Dans  l'opéra  dont  il  est  ici 
question,  une  comtesse  arrive  à  Venise  pour 
y  retrouver  son  mari,  jeune  capitaine  qui  ou- 
blie gaiement  ses  devoirs  au  milieu  des  folies 
du  carnaval,  en  compagnie  de  son  lieutenant 
et  cousin  Gustave,  lequel  va  se  marier  et  ce- 
pendant poursuit  de  ses  assiduités  un  domino 
rose.  Ce  domino,  c'est  la  comtesse  qui  se 
venge  en  encourageant  un  peu  les  ardeurs 
du  lieutenant.  Le  capitaine  aide  son  lieute- 
nant dans  sa  conquête  au  point  de  lui  dicter 
la  déclaration  qu'il  fait  à  sa  femme.  Le  mas- 
que tombe  et  le  mari  reste  confondu.  Le  pu- 
blic a  eu  cette  fois  le  bon  goût  de  ne  pas  ad- 
mettre cette  plaisanterie.  Le  musicien  n'a 
pas  contribué  à  le  désarmer;  les  mélodies 
sont  communes  et  rebattues,  l'orchestration 
bruyante  et  dépourvue  de  toute  élégance.  Çà 
et  là  on  retrouve  cependant  l'auteur  d'une 
Folie  à  Borne;  au  premier  acte,  dans  le  duo 
de  femmes  ;  au  troisième  dans  un  quintette 
scénique,  et  au  quatrième  dans  l'air  de  Za- 
netta.  Cet  ouvrage  a  été  chanté  par  Duwast, 
Aubéry,  Odezenne,  Solon,  Mmes  G-anetti  et 
Douau. 

FÊTE  ANNIVERSAIRE  DE  LA  NAISSANCE 

DU  poète  (la),  vaudeville  avec  des  airs 
nouveaux,  musique  de  Bergt,  représenté  à 
Leipzig  vers  1820. 

FÊTE  CHAMPÊTRE  ET  GUERRIÈRE  (la), 
opéra,  musique  de  Jacques  Aubert,  repré- 
senté à  Paris  en  1746. 

Fête  D'AVRIL  À  ROME  (la)  ,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Keiser,  représenté  à  Ham- 
bourg en  1716. 

fête  d'eichtale  (la),  opéra  allemand 
en  trois  actes,  musique  de  Ebell,  représenté 
à  Breslau  en  1812. 

Fête  de  diane  (la)  ,  opéra-ballet  en  un 
acte,  paroles  de  Fuselier,  musique  de  Colin 
de  Blamont ,  représenté  à  la  suite  du  ballet 
des  Fêtes  grecques  et  romaines,  le  mardi  9  fé- 
vrier 1734.  Jélyotte  et  Mlle  Camargo  en  fu- 
rent les  principaux  interprètes. 


FÊTE  DE  DIANE  (la),  opéra-ballet,  paro- 
les de  Néricault-Destouches,  musique  de  Mou- 
ret ,  représenté  à  la  cour  le  30  janvier  1743. 

FÊTE  DE  CYTHÈRE  (la),  opéra  en  un  acte, 
paroles  du  chevalier  de  Laurès,  musique  de 
Blavet,  représenté  à  Berny  en  1753. 

FÊTE  DE  FLORE  (la)  ,  opéra  en  un  acte , 
paroles  de  Saint-Marc,  musique  de  Trial,  re- 
présenté par  l'Académie  royale  de  musique 
le  18  juin  1771.  Ce  compositeur  a  été  direc- 
teur de  l'Opéra  avec  Berton,  et  maître  de 
la  musique  du  prince  de  Conti.  Il  mourut 
assez  jeune.  Il  était  frère  de  l'acteur  qui  créa 
les  rôles  désignés  sous  le  nom  de  trials. 

fête  DE  FLORE  (la),  opéra  en  un  acte, 
musique  de  Saint-Amans,  écrit  pour  l'Opéra 
vers  1784. 

FÊTE  DE  kenilworth  (la),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Seidelmann,  représenté 
au  théâtre  de  Breslau  en  1843. 

FÊTE  DELA  CINQUANTAINE  (la),  opéra- 
comique  en  deux  actes,  paroles  de  Faur,  mu- 
sique de  Dezède,  représenté  au  théâtre  Lou- 
vois  le  9  janvier  1796. 

*FÊTE  DE  LA  jeunesse  (la),  opéra,  mu- 
sique de  M.  E.  Kempter,  chef  d'orchestre  du 
théâtre  de  Zurich,  représenté  sur  ce  théâtre 
en  décembre  1S95. 

Fête  de  LA  PAIX  (la)  ,  opéra  allemand, 
musique  de  Schauensée',  représenté  à  Lu- 
cerne  en  1751. 

FÊTE  DE  la  récolte  (la)  ,  petit  opéra 
allemand,  musique  de  Weissflog ,  représenté 
à  Bautzen  vers  1767. 

FÊTE  DE  l'arquebuse  (la),  opéra-co- 
mique,  musique  de  Bonnay,  représenté  au 
théâtre  des  Beaujolais  vers  1787. 

*  FÊTE  de  l'égalité  (la),  mélodrame 
pantomi-lyrique,  en  un  acte  et  en  vers,  pa- 
roles de  Planterre,  musique  de  Desvignes, 
représenté  au  théâtre  de  la  Cité  le  14  no- 
vembre 1793. 

*  fête  de  l'être  suprême  (la),  scènes 
patriotiques,  mêlées  de  chants,  pantomimes 
et  danses,  paroles  de  Cuvelier,  musique 
d'Othon  Vandenbroeck,  représentées  au 
théâtre  de  la  Cité  le  8  juin  1794. 

FÊTE  DE  L'ÎLE-ADAM  (la),  divertisse- 
ment, musique  de  Campana,  représenté  sur 
un  théâtre  particulier  en  1722. 


446 


FÊTE 


FÊTE 


FÊTE  DE  MARS  (la)  ,  intermède  musical, 
paroles  d'Esménard,  musique  de  Steibelt, 
composé  pour  le  retour  de  Napoléon  après  la 
campagne  d'Austerlitz,  représenté  à  l'Opéra 
le  4  février  1806. 

FÊTE  DE  PAMILIE  OU  LA  NAISSANCE 
D'OSIRIS,  églogue  sur  la  naissance  du  duc 
de  Bourgogne,  paroles  de  Cahusac,  musique 
de  Rameau,  exécutée  à  Versailles  en  1751,  et 
au  théâtre  de  l'Académie  royale  de  musique 
en  1754. 

FÊTE  DE  RUEL  (la),  opéra  de  circon- 
stance, musique  de  Charpentier  (Marc-An- 
toine), écrit  vers  1690,  non  représenté. 

«FÊTE  DE  SAINT-ANDRÉ  (la),  opéra,  mu- 
sique de  M.  Cari  Grammann,  représenté  au 
théâtre  Royal  de  Dresde  le  30  novembre  1882. 
Les  deux  rôles  principaux  de  cet  ouvrage 
étaient  tenus  par  deux  artistes  de  premier 
ordre,  Mme  Malten  et  le  ténor  Gudehus. 

FÊTE  DE  SAINT-CLOUD  (la),  Opéra-C0- 
mique,  musique  de  Goblain,  représenté  à  la 
Comédie-Italienne  à  Paris. 

*FÊTE  de  saint-Jean  (une),  opéra  en 
un  acte,  musique  de  M.  Th.  Verhey,  représenté 
en  Hollande  en  1880. 

TÊTE  DE  SAINT-WERNER  (la),  Opéra-CO- 
mique  eu  deux  actes,  paroles  de  M.  O.  Justinius, 
musique  de  M.  J.  Maunheimer,  représenté  et 
bien  accueilli  au  théâtre  municipal  de  B  reslau 
en  mai  1893 . 

*FÊTE  DE  solhang  (la),  drame  d'Henri 
Ibsen,  mis  en  musique  par  M.  Hans  Pfitzner» 
et  représenté  sous  forme  d'opéra,  en  décem- 
bre 1895,  sur  le  théâtre  municipal  de  Mayence. 

FÊTE  DE  THÉMIRE,  pastorale  en  un  acte, 
paroles  et  musique  de  Lescot,  représentée  à 
Auch  en  1761. 

Fête  DE  VILLAGE  (la),  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  Desfontaines,  musique  de  Gossec, 
représenté  par  l'Académie  royale  de  musique 
le  26  mai  1778.  Cet  ouvrage  se  distingue  par 
des  morceaux  d'une  facture  habile  et  d'une 
harmonie  bien  conduite. 

FÊTE  DE  WALPURG  (la),  opéra  allemand, 
musique  de  Markull,  représenté,  à  Dantzig 
vers  1840. 

FÊTE  DES  ARTS  (la),  intermède  musical, 
paroles  de  Méry,  musique  d'Adolphe  Adam, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  16  novem- 
bre 1852.  Chanté  par  Bataille,  Mmes  Ulgalde, 
Lefebvre. 


FÊTE  DES  LANTERNES  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Schuster ,  représenté  à  Dresde 
vers  1790.  La  musique  de  cet  auteur  est  à 
peine  connue  en  France  et  cependant  Schus- 
ter peut  être  considéré  comme  le  Grétry  de 
l'Allemagne,  à  cause  de  sa  fécondité  et  de  sa 
verve  mélodique. 

FÊTE  DES  LANTERNES  (la),  opéra-COmi- 
que,  musique  de  M.  Talexy,  représenté  au 
théâtre  des   Folies  -  Marigny    le  2  octobre 

1872. 

FÊTE  DES  LAZZARONI  (la),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Wraniczky ,  représenté  à 
Vienne  en  1795. 

fête  des  nations  (LA),à-propos  allégo- 
rique, paroles  de  M.  Arthur  Pougin,  musique 
de  M.  Boieldieu  fils,  représenté  aux  Fan- 
taisies-Parisiennes le  27  avril  1867.  C'est  une 
cantate  plutôt  qu'une  scène.  La  France, 
l'Art  et  l'Industrie  dialoguent  entre  eux,  et 
un  chœur  cosmopolite  chante  l'union  paci- 
fique  des  peuples.  La  musique  a  bien  le  ca- 
ractère qui  convient  à  ce  genre  de  compo- 
sition. 

FÊTE  DES  ROSES  (la),  opéra  allemand, 
musique  de  "Wolf  (Ernest-Guillaume),  repré- 
senté à  Leipzig  en  1771. 

*FÊTE  des  souvenirs  (la),  intermède  en 
vers,  avec  chants  et  danses,  paroles  de 
Du  Mersan,  musique  de  Félix  Blangini,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  16  avril  1818.  Cet 
intermède,  dont  ce  fut  Tunique  apparition, 
avait  été  imaginé  et  fut  donné  pour  la  repré- 
sentation de  retraite  d'une  des  meilleures  ac- 
trices de  ce  théâtre,  Mme  Crétu,  qui  lui 
appartenait  depuis  le  26  mai  1788,  jour  de  ses 
débuts. 

FÊTE  DES  VERTUS  ET  DES  GRACES 

(la),  opéra,  musique  de  C.-G.  Glcesch,  repré- 
senté à  Berlin  en  1773. 

FÊTE  DU  VILLAGE  (la),  comédie  en  deux 
actes  mêlée  d'ariettes ,  paroles  de  Dorvigny, 
musique  de  Désormery,  représentée  aux  Ita- 
liens le  28  juin  1775.  Ce  compositeur  a  peu 
écrit.  Ses  deux  opéras  à'Euthyme  et  Lyris,  de 
Myrtile  et  Lycoris  avaient  obtenu  un  grand 
nombre  de  représentations.  Il  paraît  qu'il  fut 
découragé  par  l'insuccès  de  la  Fête  du  village, 
dont  le  livret  d'ailleurs  était  détestable. 

FÊTE  DU  VILLAGE  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  d'Etienne,  musique  de 
Nicolo  Isouard,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique le  31  mars  1811. 


FÊTÉ 


FÊTE 


447 


FÊTE  DU  VILLAGE  VOISIN  (la),  Opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  Sewrin, 
musique  de  Boieldieu,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  5  mars  1816. 

La  conception  du  livret  n'était  pas  heu- 
reuse, mais  le  compositeur  sut  interpréter 
avec  un  goût  exquis  et  la  grâce  qui  lui  était 
familière  d'assez  fades  épisodes.  Le  premier 
et  le  troisième  acte  se  passent  dans  le  châ- 
teau du  baron  de  Fonviel  ;  le  second,  dans 
un  village  à  une  lieue  du  château.  Mme  de 
Ligneul,  veuve  jeune  et  jolie,  s'ennuie  dans 
ce  vieux  manoir.  En  l'absence  de  son  oncle, 
et  quoiqu'elle  attende   la  visite  d'un  pré- 
tendu, M.  de  Renneville,  le  besoin  d'une  dis- 
traction l'emporte,  et  elle  se  rend  sous  un 
déguisement  à  la  fête  d'un  village  voisin,  non 
pas  sans  être  accompagnée  de  Rose ,  sa  sui- 
vante, et  de  Geneviève,  jardinière  du  châ- 
teau. A  peine  est-elle  partie,  que  M.  de  Ren- 
neville arrive,  et  est  fort  surpris  de  ne 
trouver  personne  au  château.  En  faisant  cau- 
ser Rémi,  le  jardinier,  il  apprend  l'escapade 
de  Mme  de  Ligneul,  et,  prenant  à  son  tour 
des  habits  de  paysan,  il  se  rend  avec  son  va- 
let à  la  fête.  Là ,  une  intrigue  assez  pâle  et 
sans  intérêt  se  noue  entre  les  personnages 
pour  se  dénouer  plus  platement  encore,  au 
troisième  acte,  dans  le  château.  Il  n'y  a  que 
les  rôles  de  femmes  qui  soient  bien  traités 
dans  cet  ouvrage.  Nous  remarquerons  qu'il 
en  est  de  même  en  général  pour  tous  les  opé- 
ras du  compositeur.  Aucun  n'a  mieux  que  lui 
exprimé  en  musique  la  galanterie,  la  douce 
et  fine  gaieté ,  la  coquetterie  et  la  frivolité 
gracieuse  et  insouciante  du  sexe  faible.  C'est 
chez  Boieldieu  un  art  exquis.  En  revanche , 
à  l'exception  des  trois  rôles  de  Georges,  de 
Gaveston  et  de  Dickson,  dans  la  Dame  blan- 
che, pourrait-on  citer  d'autres  rôles  d'hommes 
étudiés  et  fortement  caractérisés.  Nous  ne  le 
croyons  pas.  Prenons  donc  la  Fête  du  village 
voisin  pour  ce  qu'elle  est,  c'est-à-dire  pour  une 
gracieuse  fantaisie.  L'ouverture  est  peu  sail- 
lante. Dans  le  premier  acte,  le  boléro  chanté 
par  Mme  de  Ligneul  est  un  hors-d'ceuvre  peu 
réussi.  Ce  genre  de  composition,  d'ailleurs 
fort  difficile  à  traiter,  n'aurait  pas  dû  tenter 
Boieldieu,  qui  excellait  dans  le  rondeau,  té- 
moin celui  que  chante  Rose  :  La  gaité  sied  à 
notre  âge.  Le  trio  qui  suit ,  dans  lequel  Gene- 
viève apprend  à  Mme  de  Ligneul  à  s'exprimer 
et  à  agir  en  paysanne,  n'est  qu'ingénieux.  Il 
n'en  est  pas  de  même  des  couplets  à  boire , 
dont  l'air  est  devenu  populaire  et  a  défrayé 
bien  des  vaudevilles.  Si  la  franchise  de  la  mé- 
lodie plaît  aux  esprits  gaulois,  la  finesse  de 


l'instrumentation  délecte  les  connaisseurs  : 

Amusez-vous,  oui,  je  vous  le  conseille; 
Allez  à  c'te  fête  sans  moi, 
Mais,  par  bonheur,  j'ai  là  de  quoi 
M'en  dédommager  à  merveille. 

Les  jolis  glouglous. 

Les  glouglous  si  doux. 
Les  glouglous  de  la  bouteille. 
Me  plaisent  bien  plus   (bis) 
Que  tous  les  fronfrons  d'un  violon. 
Que  tous  les  zigzags  d'un  rigodon, 
Que  tous  les  lonlas  d'un'  chanson. 

Le  trio  d'hommes  a  l'inconvénient  d'être  la 
reproduction  de  la  même  leçon  de  paysan- 
nerie donnée  précédemment  aux  femmes  par 
Geneviève.  Il  est  traité  d'ailleurs  avec  esprit. 
La  phrase  charmante  :  O  ma  tendre  musette, 
entendue  seule,  puis  répétée  à  trois  voix,  est 
d'un  à-propos  ingénieux.  Au  second  acte, 
à  partir  du  quintette,  la  mélodie  pétille  et 
abonde.  C'est  l'air  de  la  petite  marchande  : 

Je  suis  la  petite  marchande, 
Tout  o'  que  j'ai,  c'est  de  bon  aloi. 

C'est  le  quintette  final  :  Quand  la  mémoire  est 
infidèle;  dans  le  troisième  acte,  c'est  la  cava- 
tine  délicieuse  chantée  par  Henri  : 
Simple,  innocente  et  joliette. 
N'emprunte  pas  d'autres  secours, 
Rose,  pour  me  plaire  toujours, 
Sois  toujours,  sois  toujours  Perrette. 

C'est  enfin  le  duo  de  Renneville  et  de  Mme  de 
Ligneul  :  Attraits  divins,  simple  parure.  Ce 
dernier  morceau  est  d'une  facture  un  peu  ma- 
niérée ;  mais,  quoiqu'elle  soit  bien  démodée, 
son  archaïsme  même  la  rend  intéressante  en 
nous  faisant  connaître  les  habitudes  de  goût 
et  d'esprit  de  la  société  française  au  com- 
mencement de  la  Restauration. 

FÊTE  DI  PIEDIGROTTA  (la),  Opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  musique  de  Louis 
Ricci,  représenté  au  théâtre  de  l'Athénée  le 
23  décembre  1869.  C'est  un  imbroglio  qui 
avait  déjà  été  joué  à  Naples  il  y  a  quelques 
années,  et  dont  l'analyse  n'offre  pas  d'intérêt. 
Il  y  est  question  de  deux  soldats  amoureux 
de  deux  jeunes  filles,  de  deux  voisins  des 
jeunes  filles  et  de  leurs  femmes.  Tous  ces 
couples,  après  bien  des  rivalités,  des  péripé- 
ties et  des  aventures,  finissent  par  danser 
une  tarentelle  entraînante.  La  musique  de 
M.  Ricci  a  suffi  pour  animer  cette  intri- 
gue banale;  cette  musique  a  beaucoup  de 
grâce  et  d'entrain;  toujours  mélodieuse,  scé- 
nique,  bien  écrite  pour  les  voix,  elle  charme 
l'oreille  et  amuse  l'esprit.  Je  signalerai  au 
premier  acte  une  sérénade  ;  au  deuxième,  qui 
est  le  meilleur,  la  chanson  bachique  et  le 
chœur  ;  un  air  bouffe  :  Amour,  patron  des  scé- 
lérats, et  un  quinque  pour  voix  de  femmes. 


448 


FETE 


FÊTE 


qui  est  une  trouvaille  ;  au  troisième  acte,  la 
tarentelle  finale.  Cet  ouvrage  a  été  chanté 
par  Aubéry,  Justin  Née,  Soto,  Barnolt,  Da- 
voust,  MUes  Singelée,  Ceronetti,  Lyonnel. 
Biarini  et  Mme  Decroix. 

FÊTE  française  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Delestre-Poirson,  mu- 
sique de  Piccinni  (Alexandre),  représenté 
au  Gymnase  le  24  août  1823. 

*  FÊTE  INTERROMPUE  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Edmond  Delière, 
musique  de  M.  Amédée  Marié,  représenté  à 
Saint-Quentin  le  il  février  1875. 

«FÊTE  TROUBLÉE  PAR  LA  PLUIE  (la), 
opéra-bouffe  en  langue  wallonne,  musique  de 
Jehan-Noël  Hamal,  représenté  à  Liège  en 
1758. 

Fêtes  bolonaises  (les),  opéra-ballet, 
musique  de  Batistin  (Struck),  représenté  à 
Versailles  vers  1718. 

FÊTES  d'euterpe,  opéra-ballet  en  quatre 
actes,  composé  de  la  Sibylle,  paroles  de  Mon- 
crif;  de  Alphée  et  Aréthuse,  paroles  de  Dan- 
chet;  de  la  Coquette  trompée,  paroles  de  Fa- 
vart;  du  Rival  favorable,  paroles  de  Brunet. 
Dauvergne  composa  la  musique  de  cet  ou- 
vrage, qui  fut  représenté  par  l'Académie 
royale  de  musique  le  8  août  1758. 

FÊTES  D'HÉBÉ  (les)  OU  LES  TALENTS 
LYRIQUES,  opéra-ballet  en  trois  entrées  avec 
un  prologue,  paroles  de  Gaultier  de  Mon- 
dorge,  musique  de  Rameau,  représenté  à  l'A- 
cadémie royale  le  21  mai  1739.  L'acte  de 
Tyrtée  a  un  caractère  héroïque  qui  met  en 
relief  les  qualités  énergiques  du  talent  de 
Rameau.  C'était  alors  une  insurrection  que 
de  renoncer,  dans  une  composition  de  ce 
genre,  à 

Développer,  en  des  scènes  dolentes, 

Du  doux  Quinault  les  pandeotes  galantes- 

FÊTES  DE  CORINTHE  (les),  opéra,  musi- 
que de  Campra,  non  représenté. 

*  fêtes  de  grenade  (les),  opéra-bal- 
let  en  un  acte,  musique  de  Desmazures, 
représenté  au  Concert  de  Dijon  le  12  jan- 
vier 1752. 

FÊTES  DE  L'AMOUR  ET  DE  BACCHUS , 

pastorale  en  trois  actes ,  avec  un  prologue , 
paroles  de  Molière,  Benserade,  Quinault,  etc., 
mise  au  théâtre  par  ce  dernier  avec  la  mu- 
sique de  Lulli,  et  représentée  par  l'Académie 
royale  de  musique  au  théâtre  du  Bel- Air,  rue 
de  Vaugirard,  le  15  novembre  1672.  On  attri- 


bue à  divers  auteurs,  on  fixe  à  diverses  épo- 
ques l'introduction  du  genre  bouffon  dans  les 
ouvrages  composés  pour  l'Académie  royale 
de  musique.  Le  ton  épique  solennel  et  la  mise 
en  scène  mythologique  furent  quelquefois 
sacrifiés  au  dialogue  familier  de  personnages 
contemporains  peu  au  courant  des  usages  de 
l'Olympe.  C'est  ainsi  qu'en  1672,  nous  voyons 
figurer,  dans  la  distribution  des  rôles  de  l'o- 
péra de  Lulli,  un  homme  du  bel  air,  une 
femme  du  bel  air ,  un  Gascon ,  un  Suisse ,  de 
vieux  bourgeois,  leur  fille,  un  donneur  de 
livres,  des  importuns.  Les  Fêtes  de  l'amour 
et  de  Bacchus  n'eurent  pas  moins  de  six  re- 
prises de  1672  à  1738.  Elles  eussent  été  plus 
que  suffisantes  pour  acclimater  le  genre  comi- 
que, si  on  l'eût  jugé  alors  compatible  avec 
la  nature  même  du  spectacle  lyrique. 

FÊTES  DE  L'ÉTÉ  (les)  ,  opéra-ballet  en 
trois  actes,  avec  un  prologue,  paroles  de  l'abbé 
Pellegrin  (sous  le  nom  de  Mlle  Barbier),  mu- 
sique de  Montéclair,  représenté  par  l'Académie  , 
royale  de  musique  le  vendredi  12  juini7i6. 
Ce  ballet  fut  joué  avec  succès  jusqu'à  l'année 
1748.  On  y  admira  la  belle  voix  du  ténor  Mu- 
rayre  ,  le  talent  et  la  beauté  de  MUe  Antier, 
qui  prit  possession  des  rôles  de  Vénus  et 
d'Armide.  Montéclair  était  un  musicien  labo- 
rieux. Son  opéra  de  Jephté  renferme  de  beaux 
chœurs  qui  ont  eu  de  la  réputation. 

FÊTES  DE  L'HYMEN  ET  DE  L'AMOUR  (LES) 
ou  LES  dieux  D'EGYPTE,  ballet  héroïque  en 
trois  actes,  avec  un  prologue,  paroles  de 
Cahusac,  musique  de  Rameau,  représenté  à 
Versailles  le  mercredi  15  mars  1747 ,  et  au 
théâtre  de  l'Académie  royale  de  musique  le 
mardi  5  novembre  1748.  Jélyotte  chanta  deux 
rôles  dans  cet  ouvrage,  celui  d'Osiris  et  celui 
d'Arneris,  dieu  des  arts. 

*  FÊTES  DE  LA  PAIX  (les),  à-propos  en  un 
acte,  paroles  de  Favart,  musique  de  Philidor, 
représenté  à  la  Comédie-Italienne  le  4  juil- 
let 1763. 

fêtes  DE  paphos  (les),  opéra-ballet  en 
trois  actes,  composé  de  Vénus  et  Adonis,  de 
Bacchus  et  Erigone,  de  YAmour  et  Psyché, 
paroles  de  Collé,  La  Bruère  et  Voisenon, 
musique  de  Mondonville ,  représenté  par 
l'Académie  royale  de  musique  le  9  mai  1758. 
La  musique  de  cet  auteur  est  faible,  et  on 
s'étonne  qu'il  ait  été  un  jour  choisi  pour  re- 
présenter le  parti  de  la  musique  française, 
le  Coin  du  roi,  contre  celui  de  la  musique  ita- 
lienne. Il  est  vrai  qu'il  était  protégé  par 
Mme  de  Pompadour. 


FETE 


PEU 


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FÊTES  DE  POLYMNIE  (les),  opéra-ballet 
en  trois  actes  et  un  prologue,  paroles  de 
Cahusac,  musique  de  Rameau,  représenté  à. 
l'Opéra  le  12  octobre  1745.  On  y  remarque 
surtout  l'air  de  soprano  :  Hélas!  est-ce  assez  ? 

FÊTES  DE  THALIE  (les)  ,  opêra-ballet  en 
trois  actes ,  avec  un  prologue  par  Lafont , 
musique  de  Mouret,  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  14  août  1714.  Ce  ballet 
est  divisé  en  trois  entrées.  La  première  a 
pour  titre  la  Fille;  la  seconde  la  Veuve,  et  la 
troisième  la  Femme.  Il  eut  beaucoup  de  suc- 
cès. On  le  reprit  en  1722,  et  l'auteur  y  ajouta 
alors  l'acte  de  la  Provençale. 

FÊTES  DE  THÉTIS ,  opéra-ballet  en  deux 
actes,  paroles  de  Roy ,  musique  de  Colin  de 
Blamont,  représenté  à  Versailles  le  20  novem- 
bre 1750. 

FÊTES  NOCTURNES  DU  COURS  (LES),  co- 
médie en  un  acte,  en  prose,  précédée  d'un 
prologue  et  suivie  d'un  divertissement,  par 
Dancourt,  musique  de  Gilliers,  représentée 
aux  Français  le  5  septembre  1714. 

FÊTES  galantes  (les)  ,  opéra-ballet  en 
trois  actes,  avec  un  prologue,  paroles  de  Du- 
ché, musique  de  Desmarets,  représenté  le 
10  mai  1698. 

FÊTES  GRECQUES  ET  ROMAINES  (LES), 

ballet  héroïque  en  trois  actes ,  avec  un  pro- 
logue, paroles  de  Fuselier,  musique  de  Colin 
de  Blamont ,  représenté  le  mardi  13  juillet 
1723.  Les  Jeux  olympiques,  les  Bacchanales, 
les  Saturnales  sont  les  trois  entrées  de  ce 
ballet,  dans  lequel  MU e  Camargo  joua  aveG 
succès  le  rôle  de  Terpsichore. 

FÊTES  LACÉDÉMONIENNES  (LES)  ,  Opéra 

en  trois  actes ,  musique  de  Blangini,  écrit 
vers  1807,  non  représenté. 

FÊTES  LACÉDÉMONIENNES  (les),  Opéra 
en  trois  actes,  musique  de  Lachnith,  écrit 
vers  1808,  non  représenté. 

Fêtes  lyriques  (les)  ,  ballet  héroïque 
en  trois  entrées ,  par  différents  auteurs ,  re- 
présenté à  l'Opéra  le  30  août  1766.  La  mu- 
sique de  la  première  entrée ,  Lindor  et  Is- 
mène,  a  été  composée  par  Francœur  neveu  ; 
celle  de  la  seconde,  Anacréon,  par  Rameau; 
celle  de  la  troisième,  Erosine,  par  Berton. 

Fêtes  nouvelles  (les),  opéra-ballet  en 
trois  actes ,  avec  un  prologue ,  paroles  de 
Massip,  musique  de  Duplessis,  représenté  par 
l'Académie  royale  de  musique  le  jeudi  22  juil- 


let 1734.  Dupré  et  Mlle  Camargo,  pour  la, 
danse;  Jélyotte, M^es  Julie,  Antier,  Eremans, 
pour  le  chant,  soutinrent  pendant  quelque 
temps  ce  faible  ouvrage  d'un  violoniste  de 
l'Opéra. 

FÊTES  VÉNITIENNES  (i-es)  ,  opéra- 
ballet  en  trois  actes ,  avec  un  prologue ,  pa- 
roles de  Danchet,  musique  de  Campra,  re- 
présenté par  l'Académie  royale  de  musique 
le  mardi  17  juin  1710.  Quarante  ans  suffirent 
à  peine  pour  épuiser  le  succès  de  cet  ouvrage, 
qui  fut  repris  huit  fois.  La  musique  en 
est  intéressante  ;  elle  a  du  mouvement  et  de 
la  gaieté.  On  entend  encore  avec  plaisir  les 
sérénades  et  les  barcarolles  des  Fêtes  véni- 
tiennes. 
*  FÉTICHE  (le),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Paul  Ferrier  et  Charles  Clair- 
ville,  musique  de  M.  Victor  Roger,  repré- 
sentée au  théâtre  des  Menus-Plaisirs  le 
13  mars  1890.  Interprètes  :  MM.  Germain, 
Dekernel,  Bartel,  Charles  Lamy,  Vavasseur, 
Mmes  Decroza,  Peyral,  Gillet,  Dubos. 

FEU  (le),  acte  tiré  du  ballet  des  Eléments, 
de  Roy ,  remis  en  musique  par  Edelmann, 
représenté  par  l'Académie  royale  de  musique 
le  24  septembre  1782.  Pianiste  distingué,  bon 
musicien  parcourant  sans  trop  d'obstacles  le 
chemin  de  la  gloire ,  cet  Edelmann  se  lança 
éperdûment  dans  les  fureurs  révolution- 
naires ,  et  en  fut  lui-même  victime  en  1794. 
Sa  musique  réussit  à  l'Opéra. 

FEU  DE  vesta  (le),  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Weigl,  représenté  au  théâtre  Sur- 
la- Vienne  vers  1818. 

FEU  FOLLET  (  le  ) ,  opéra-comique  alle- 
mand, musique  de  Preu,  représenté  en  Al- 
lemagne en  1786. 

FEU  FOLLET  (le)  ,  opéra  -  comique  alle- 
mand, musique  de  Ruprecht,  représenté  à 
Vienne  vers  la  fin  du  xvme  siècle 

*  FEU  FOLLET,  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  M.  Cari  Grammann,  représenté 
avec  un  vif  succès  au  théâtre  Royal  de  Dresde 
en  octobre  1894. 

FEU  mon  ONCLE,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Noirot,  musique  de  De- 
billemont,  représenté  à  Dijon  le  24  novembre 
1851.  Les  ouvrages  montés  sur  les  théâtres 
de  province  ne  jouissent  pas  sans  doute  d'une 
interprétation  aussi  satisfaisante  qu'à  Paris, 
mais  ils  y  laissent  des  souvenirs  plus  dura- 
bles. C'est  ainsi  que  les  amateurs  dijonnais. 

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450 


FIAN 


FIAN 


citent  encore,  de  ce  petit  ouvrage,  le  trîo 
bouffe  :  Il  est  mort!  le  duetto  :  Te  souviens-tu 
quand  ma  grand'mère,  et  les  couplets  :  Du, 
Dieu  qu'on  adore  à  Cythère. 

*  FEU  MONSIEUR  NOTRE  COUSIN,  opéra- 
bouffe  en  un  acte,  paroles  de  M.  C.  Schuttes, 
musique  de  M.  Miroslaw  Weber,  représenté 
à  Wiesbaden  en  octobre  1893. 

FEUDATARIA  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Dussek  (François-Benoît),  représenté  en 
Italie  vers  1780. 

FEUDATARIA  (la),  opéra  italien,  musique 
de  J.  Niccolini,  représenté  à  Plaisance  en 

1812. 

*  FEUDATARIO  (il-),  opéra,  musique  de 
M.  Ettore  Veronesi,  représenté  à  Valeggio 
en  février  1896. 

*  FEUDATARIO  DI  MARGATE  (il),  Opéra 
sérieux,  paroles  de  Marco  d'Arienzo,  musique 
de  Giovanni  Moretti,  représenté  à  Naples,  sur 
le  théâtre  Nuovo,  en  1839. 

FEUER  PROBE  (die)  [l'Epreuve par  le  feu], 
opéra  allemand,  musique  de  J.-F.  de  Mosel , 
représenté  au  théâtre  de  la  cour,  à  Vienne, 
en  18H. 

fexiadisanti  ponce  (la),'  opéra-comi- 
que,  appelé  en  Espagne  Zarzuela,  musique  de 
Soriano  Fuertes,  représenté  vers  1842. 

FIAMETTA,  opéra  italien,  musique  deMa- 
bellini,  représenté  à  la  Pergola  de  Florence 
en  1857. 

*FIAMMA,  opéra-ballet  en  quatre  actes, 
paroles  d'Antonio  Ghislanzoni,  musique  de 
M.  N.-T.  Rovera,  représenté  au  théâtre 
municipal  d'Alexandrie  le  26  octobre  1890. 

*  fiamma,  opéra  sérieux  italien,  paroles 
d'Antonio  Ghislanzoni,  musique  de  M.  Vin- 
cenzo  Cicognagni,  représenté  à  Buenos-Ayres 
en  mars  1892. 

FIAMMINA  (la),  opéra' italien;  musique  de 
Magnetta,  représenté  au  théâtre  Rossini  de 
Naples  en  mai  1873. 

*  fiançailles  (les),  opéra  en  un  acte, 
musique  de  M.  Bruno  Oelsner,  représenté  sur 
le  théâtre  de  la  Cour,  à  Darmstadt,  en  jan- 
vier 1894.  Le  compositeur  était  un  tout  jeune 
artiste  appartenant  à  l'orchestre  de  ce 
théâtre. 

*  FIANÇAILLES  DANS  LA  CAVE  (les), 
opéra- comique    en    un    acte,    musique    de 


M.   Henri    Werdt,    représenté    à  Pesth.  lo 
28  mars  1864. 

FIANÇAILLES  DES  ROSES  (les),  opéra- 
comique  en  deux  actes,  paroles  de  Deslys 
et  Jules  Seveste,  musique  de  Villeblanche, 
représenté  au  Théâtre-Lyrique  le  21  février 
1852.  Stat  rosa  pristina  nomine;  nomina  nuda 
tenemus.  C'est  tout  ce  que  nous  pouvons  dire 
de  cet  ouvrage  dont  le  livret  mit  en  scène 
une  légende  hongroise  qui  a  peu  intéressé  le 
public. 

*  FIANÇAILLES  DU  ROI  OTHON  (LES), 
opéra  en  trois  actes,  musique  de  M.  Ueberlee, 
représenté  sans  aucun  succès  au  théâtre 
Royal  de  Berlin  en  mai  1881. 

FIANCÉ  (le),  opéra  allemand,  musique  de 
Pauer,  représenté  à  Manheim  en  1861. 

FIANCÉE  (la)',  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Scribe,  musique  de  M.  Auber, 
représenté  à  Paris  le  10  janvier  1829.  La 
livret,  dont  le  sujet  est  dramatique  et  offre 
des  situations  favorables  à  la  musique  ,  n'en 
est  pas  moins  mauvais.  Une  jeune  fille  in- 
nocente, qui  s'avoue  coupable  ,  un  comte  de 
Lowenstein,  qui,  après  avoir  joué  un  double 
rôle ,  finit  par  épouser  une  fille  qui  s'est 
déshonorée  aux  yeux  du  public,  toutes  ces 
turpitudes  ont  toujours  rendu  difficile  la 
reprise  d'un  opéra  qui  fourmille  de  motifs 
heureux,  d'une  inspiration  fraîche  et  vraie. 
Nous  citerons,  parmi  les  morceaux  les  plus 
saillants,  les  couplets  :  Que  de  mal ,  de  tour- 
ments; le  duo  -.Entendez-vous ,  c'est  le  tam- 
bour; le  chant  de  la  patrouille  :  Garde  à 
vous!  avançons  en  silence,  et  la  tyrolienne: 
Montagnard  ou  berger.  Tous  ces  motifs  ont 
joui  d'une  longue  popularité. 

C'était  le  septième  opéra  dû  à  la  collabo- 
ration trop  féconde  de  MM.  Scribe  et  Auber. 
Il  a  eu  pour  interprètes  Chollet,  Tilly ,  Le- 
monnier,  M"»es  Pradher  et  Lemonnier.  On 
peut  dire  que  l'habile  auteur  aurait  pu  tirer 
un  meilleur  parti  du  sujet  qu'il  a  emprunté 
aux  Contes  de  l'atelier,  de  MM.  Michel  Masson 
et  Raymond  Brucker,  car  c'est  un  des  plus 
émouvants  et  des  mieux  conduits.  Lors  de  la 
reprise  qu'on  a  faite  de  cet  ouvrage,  le  10  fé- 
vrier 1858,  les  défauts  de  la  pièce  ont  paru 
beaucoup  plus  choquants  qu'à  l'origine,  mais 
lapartition,  au  contraire,  avait  conservé  toute 
sa  fraîcheur.  A  côté  des  mélodies  dont  les  go- 
siers populaires  se  sont  immédiatement  em- 
parés, il  y  a  aussi  des  morceaux  pour  les 
délicats ,  entre  autres  le  charmant  canon  : 
Où  trouver  le  bonheur!  le  chœur  d'introduc- 


FIAN 


FIAN 


4SI 


tlon  :  Travaillons,  mesdemoiselles  ;  la  cavatine 
Un  jour  encore,  et  la  romance  :  Aux  jours 
heureux  que  mon  cœur  se  rappelle.  Cette  œu- 
vre, selon  nous ,  clôt  la  série  de  la  première 
manière  du  maître.  Avec  Fra  Diavolo,  l'hori- 
rizon  musical  s'élargit  et  s'éclaire  de  plus 
chauds  rayons. 

FIANCÉE  D'ABYDOS  (la),  opéra  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  Jules  Adenis,  musique 
de  M.  Adrien  Barthe,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  30  décembre  1865.  Le  livret  a  été 
tiré  du  poème  de  lord  Byron.  Zuléika ,  la 
vierge  d'Abydos ,  est  destinée  au  bey  Oglou 
par  l'ambitieux  Giaffir ,  parent  du  bey.  Elle 
est  aimée  de  Sélim,  fils  d'Abdallah  et  neveu 
de  Giaffir,  meurtrier  de  son  frère.  Ce  Giaffir 
tue  son  amant,  et  Zuléika  se  soustrait  par  la 
mort  à  un  odieux  hymen.  Tel  est  le  dénou- 
aient dans  le  poème  de  Byron.  Il  est  rem- 
placé dans  l'opéra  par  un  assoupissement  lé- 
thargique de  la  fiancée  d'Abydos  et  par  son 
union  avec  Sélim.  La  partition  est  l'œuvre 
d'un  musicien  de  mérite.  On  a  remarqué  la 
chanson  mauresque,  la  marche  turque,  la 
ronde  de  nuit,  la  scène  de  la  conjuration  et 
la  marche  nuptiale.  M™e  Carvalho  a  obtenu 
un  grand  succès  dans  cet  ouvrage,  qui  a  été 
interprété  en  outre  par  Monjauze,  Ismaël  et 
Lutz. 

fiancée  dAzola  (la)  opéra  allemand, 
paroles  de  MM.Linden  et  Adolphe  Katsch,  mu- 
sique de  M.  Louis  Liébé,  représenté  à  Carls- 
ruhe  le  9  septembre  1868.  On  a  applaudi  l'a- 
riette :  Fin  guter  Ehemann,  une  cavatine  avec 
accompagnement  de  cor  anglais  et  un  chœur 
arrangé  sur  l'air  de  la  Romanesca.  Cet  ou- 
vrage a  réussi.  Il  a  été  chanté  par  Stolzem- 
berg,  Kœrner,  Oberhofer,  Mlles  Formaneck 
3t  Hauser. 

fiancée  de  corinthe5  (la),  opéra  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Camille  du  Locle,  mu- 
sique de  M.  J.Duprato,  représenté  à  l'Opéra 
le  21  octobre  1867. 

La  ballade  de  Gœthe  est  devenue  l'œuvre 
lyrique  fort  distinguée  qui  a  traversé  trop 
rapidement  la  scène  de  l'Opéra.  Polus,  pê- 
cheur du  golfe  de  Corinthe,  avait  deux  filles, 
dont  la  ressemblance  était  si  extraordinaire 
qu'on  les  prenait  aisément  l'une  pour  l'autre. 
Daphné,  fiancée  à  Lysis,  a  trouvé  la  mort 
accidentellement  dans  les  flots  pendant  une 
absence  de  son  amant.  Chloris,  sa  sœur,  qui 
ressent  une  passion  fatale  pour  Lysis,  use  de 
plusieurs  stratagèmes  pour  lui  laisser  igno- 
rer, à  son  retour,  la  perte  de  sa  bien-aimée. 
Elle  obtient  de  son  père  qu'il  gardera  aussi 


le  silence  sur  cet  événement.  Lysis,  qui  est 
revenu  àla  chute  du  jour,  prend  Chloris  pour 
Daphné  ,  et  lui  témoigne  sa  joie  et  sa  ten- 
dresse. A  peine  Polus  et  sa  fille  ont-ils  dis- 
paru, que  Lysis  interroge  son  cœur,  et  s'é- 
tonne de  ne  plus  ressentir  auprès  de  soa 
amante  le  même  charme  qu'autrefois.  Il 
s'endort  et,  pendant  son  sommeil,  l'ombre  de 
Daphné  lui  apparaît.  Ce  n'est  pas  une  ombre, 
mais  un  personnage  fantastique  qui  agit, 
parle,  marche  et  même  boit  comme  un  être 
vivant.  Cette  licence  dans  le  régime  des  om- 
bres a  nui  beaucoup  à  l'effet  du  poème. 
Daphné  révèle  à  Lysis  la  jalousie  de  sa  sœur, 
et  lui  fait  jurer  de  préférer  la  mort  à  l'in- 
fidélité. Daphné  s'éloigne  ;  Lysis  se  rendort. 
Le  jour  paraît;  le  chœur  chante  une  au- 
bade : 

Eh  quoi  !  l'amoureux  fiancé 
Est  encore  là,  paupières  closes  ? 
Quand  pour  lui  nous  avons  tressé. 
En  gais  festons,  myrtes  et  roses. 

Lysis  se  réveille,  Polus  et  Chloris  se  pré- 
sentent. Celle-ci  fait  connaître,  en  vraie  fille 
de  Corinthe  [sit  venia  verbo),  les  secrets  de 
son  cœur  : 

Lysis...  je  t'ai  trompé  !..-  la  triste  Daphné  dort 
Au  sein  des  flots  amers,  dans  les  bras  de  la  mort. 
Je  suis  Chloris  !  la  volonté  suprême 
M'a  donné  de  ma  sœur 
Le  visage...  et  le  cœur! 
Viens  et  sois  mon  époux...  je  t'aime!... 

Lysis  se  rappelle  son  serment,  qu'un  chœur 
invisible  l'invite  à  tenir.  Il  invoque  Daphné 
et  meurt ,  simplement  parce  qu'il  désire  aller 
la  rejoindre,  sans  que  l'auteur  du  poème  ait 
daigné  recourir  à  la  moindre  fleur  de  mance- 
nilier,  comme  dans  l'Africaine,  ou  à  un  des 
mille  moyens  usités  en  pareille  circonstance. 
Il  me  semble  qu'on  aurait  pu  tirer  de  ce  sujet 
un  très  beau  poème  d'opéra,  en  développant 
davantage  les  épisodes,  en  caractérisant  plus 
profondément  les  personnages,  et  en  ayant 
soin  d'atténuer  ce  que  la  donnée  offre  de  bles- 
sant et  de  trop  corinthien. 

Non  cuivis  homini  continyit  adiré  Corinthum. 

Le  public  de  l'Opéra  ne  tolère  pas  encore 
cette  crudité  dans  la  passion,  heureusement 
pour  les  destinées  du  goût  français.  La  par- 
tition que  M.  Duprato  a  écrite  sur  ce  livret 
est,  comme  je  l'ai  dit,  une  œuvre  de  beau- 
coup de  mérite  et  je  regrette  qu'elle  ait  été 
entraînée  par  lachute.de  la  pièce. 

Je  citerai  les  stances  de  Chloris  :  Tu  ne  re~ 
verras  plus  ta  belle  et  jeune  amante  ;  le  chœur 
des  matelots,  à  cinq  temps,  ne  répond  pas  à 


452 


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l'effet  que  Fauteur  attendait  de  l'emploi  de 
cette  mesure  bizarre.  Le  trio  :  0  délices,  et 
tout  le  finale  offrent  des  passages  pleins  de 
charme  et  d'une  harmonie  pénétrante.  Cet 
ouvrage  a  été  chanté  par  David,  Mlles  r.  Bloch 
et  Mauduit. 

*  FIANCÉE  DE  FRASCATI  (la),  opéra-bal- 
iet  en  quatre  actes,  paroles  de  M.  J.  Monkell, 
musique  de  M.  A.  Arenson,  représenté  au 
théâtre  municipal  de  Hambourg  en  no- 
vembre 1889. 

*  fiancée  DE  gaël  (la),  drame  lyrique, 
poème  de  M.  A.  de  Carné,  musique  de 
de  Mlle  célanie  Carissan,  exécuté  dans  un 
concert,  à  Paris,  en  avril  1892. 

*  FIANCÉE  DE  KERNOËL  (la),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Meslin,  mu- 
sique de  M.  Agide  Carrara,  représenté  à 
Cherbourg  le  2  février  1893. 

FIANCÉE  DE  KYNAST  (la),  opéra  en  trois 
actes ,  musique  de  M.  Litolff,  représenté  à 
Brunswick  en  octobre  1847.  Cet  ouvrage  a  eu 
du  succès. 

FIANCÉE  DE  LAMMERMOOR  (la),  Opéra 
danois,  musique  de  Brédal,  représenté  au 
théâtre  de  Copenhague  en  1833. 

FIANCÉE  DE  MESSINE  (la)  ,  musique  de 
Weber  (Bernard- Anselme),  sur  le  drame  de 
Schiller,  représenté  à  Berlin  en  1794. 

fiancée  DE  messine  (la)  ,  drame  de 
Schiller,  musique  de  Urban,  représenté  à 
Berlin  en  1825. 

fiancée  de  messine  (la),  opéra,  mu- 
sique de  Bonewitz,  représenté  à  l'Académie 
de  musique  de  Philadelphie  en  mai  1874. 

*  FIANCÉE  DE  MESSINE  (la),  drame 
lyrique,  livret  tiré  du  drame  célèbre  de 
Schiller,  musique  de  M.  Hostinsky,  repré- 
senté à  Prague  en  avril  1884. 

FIANCÉE  DE  VENISE  (la),  opéra,  musi- 
que de  Bénédict,  représenté  à  Londres  en 
1844. 

*  FIANCÉE     DES    VERTS-POTEAUX    (LA), 

opérette  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Mau- 
rice Ordonneau,  musique  de  M.  Edmond 
Audran,  représentée  au  théâtre  des  Menus- 
Plaisirs  le  8  novembre  1887.  Interprètes  : 
Miles  Lardinois,  Berthier,  Vallette,  MM.  Jac- 
quin,  Jourdan,  Bartel,  Bonnet,  Dorman. 

FIANCÉE  DU  BRIGAND  (la),  opéra  alle- 
mand en  trois  actes,  paroles  de  C.-G.  Hseser, 


musique  de  Ferdinand  Ries,  représenté  à 
Berlin  en  1830  avec  un  grand  succès  et  sur 
les  principaux  théâtres  de  l'Allemagne. 

fiancée  du  diable  (la),  opéra-comique 
en  trois  actes ,  paroles  de  Scribe  et  Romand, 
musique  de  M.  Victor  Massé,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  5  juin  1854.  L'action  a 
lieu  à  Avignon.  Il  s'agit  d'une  pauvre  fille 
que  la  crédulité  populaire  fait  passer  pour 
avoir  été  fiancée  au  diable,  par  son  père,  afin 
d'échapper  à  la  misère.  Un  marquis  de  Lan- 
geai veut  exploiter  à  son  profit  cette  croyance 
superstitieuse.  Il  est  pris  dans  ses  filets,  et 
on  le  contraint  d'épouser  une  paysanne  sans 
fortune,  qu'il  a  compromise.  Il  y  a  quel- 
que esprit  dans  le  dialogue,  mais  la  concep- 
tion du  livret  est  tout  à  fait  défectueuse.  La 
partition  renferme  des  morceaux  intéressants; 
d'abord  la  romance  sentimentale  de  Gillette, 
qui  vient  s'unir  très  heureusement  aux  cou- 
plets bien  rythmés  chantés  par  l'armurier 
Andiol,  son  frère;  l'air  de  Catherine,  au  < 
deuxième  acte  :  Ah!  qu'on  a  de  peine  à  trou- 
ver un  mari!  et  le  duo  des  deux  mariés  au 
troisième  acte.  Les  rôles  ont  été  créés  par 
Couderc,  qui  a  su  sauver,  par  son  jeu  habile, 
le  côté  odieux  du  caractère  de  Langeai;  Bus- 
sine,  Sainte-Foy,  Puget,  Mlles  Boulart  et 
Lemercier. 

fiancée  du  forestier  (la),  opéra  al- 
lemand, musique  d'Ad.  Millier,  chef  d'orches- 
tre, représenté  sans  succès  le  15  février  1873 
au  Stadttheater,  à  Hambourg. 

FIANCÉE  DU  GNOME  (la),  opéra-comique 
allemand,  musique  de  Skraup,  représenté  au 
théâtre  National  de  Prague  en  1836. 

*  fiancée  du  GNOME  (la),  opéra  fantas- 
tique, musique  de  M.  Ivar  Hallstrœm,  repré- 
senté sur  le  théâtre  Royal  de  Stockholm  en 
novembre  1875.  Le  sujet  de  cet  ouvrage  était 
emprunté  à  une  de  ces  nombreuses  légendes 
norvégiennes,  si  colorées,  si  tendres  et  si 
poétiques,  et  la  partition  se  faisait  remarquer 
par  Télégance  et  la  grâce  exquise  de  Tinspira- 
tion.  Aussi,  la  Fiancée  du  Gnome  réunit-elle 
toutes  les  sympathies  et  reçut-elle  du  public 
un  accueil  enthousiaste. 

*  fiancée  du  guelfe  (la),  opéra  roman- 
tique, musique  de  M.  Wittgenstein,  repré- 
senté à  Nuremberg  le  17  avril  1881. 

*  FIANCÉE  DU  GUELFE  (la),  opéra,  musi- 
que de  M.  Zamora,  représenté  sans  succès  à 
Hambourg  en  avril  1894. 


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433 


*  FIANCÉE  DU  LION  (la),  opérette,  musi- 
que de  M.  Cari  Krafft-Lortzing,  représentée  à 
Nordhausen  en  août  1886.  L'auteur  était  le 
neveu  de  Fexcellent  compositeur  Albert  Lort- 
zing,  connu  par  plusieurs  opéras,  dont  un  sur- 
tout, Csar  et  Charpentier,  est  depuis  long- 
temps célèbre. 

*  fiancée  DU  MARIN  (la),  opéra  en  trois 
actes,  paroles  et  musique  de  M.  Aspestraud, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Gotha  en  mai  1894. 
Cetouvrage  est  tombé  lourdement.  L'au- 
teur est  un  artiste  suédois,  dont  l'œuvre  a 
paru  tellement  ridicule,  littérairement  et  mu- 
sicalement, qu'elle  a  disparu  sous  les  rires  et 
les  quolibets  du  public. 

'FIANCÉE  DU  ROI  (la),  opéra  comique  et 
romantique,  musique  de  M.  Robert  Fuchs, 
représenté  à  TOpéra  impérial  de  Vienne  en 
avril  1S89.  C'était  le  début  à  la  scène  du  com- 
positeur, à  qui  l'on  reprocha  des  tendances 
trop  visibles  vers  le  genre  de  l'opérette,  en 
même  temps  que  le  défaut  de  ne  pas  savoir 
développer  ses  idées.  Le  succès  fut  négatif. 

FIANCÉE  DU  ROI  DE  GARBE  (la),  opéra- 
comique  en  trois  actes  et  six  tableaux,  pa- 
roles de  MM.  Scribe  et  Saint-Georges,  musi- 
que de  M.  Auber ,  représenté  à  l'Opéra- Comi- 
que le  n  janvier  1864.  Le  sujet  a  été  emprunté 
à  un  conte  de  Boccace  rimé  par  La  Fontaine. 
Chanté  par  Achard,  Prilleux,  Sainte-Foy, 
Nathan,  Duvernoy,  Bataille,  MUes  Cico,Tual, 
Bélia,  cet  ouvrage  n'eut  aucun  succès. 

FIANCÉE  DU  ROI  DE  GARBE  (la),  opéra- 
comique  en  trois  actes  et  quatre  tableaux,  li- 
vret de  MM.  Ad.  Dennery  et  H.  Chabrillat, 
musique  de  M.  Henri  Litolff ,  représenté  au 
théâtre  des  Folies-Dramatiques  le  29  octobre 
1874.  Le  conte  de  Boccace  a  si  souvent  dé- 
frayé la  scène  française  qu'il  devait  être  mis 
en  opérette.  La  musique  en  est  soignée,  tra- 
vaillée aussi  consciencieusement  que  s'il 
s'était  agi  d'un  ouvrage  d'importance.  L'in- 
strumentation surtout  offre  des  effets  intéres- 
sants. Les  princiDaux  morceaux  sont  l'ouver- 
ture, un  quintette  des  filles  du  Soudan,  un 
chœur  de  soldats  et  le  duo  du  troisième  acte. 
Distribution  :  Alaciel,  Mlle  Vanghel  ;  Mamo- 
lin,  Milher;  Zaïr,  Luco;  Hispal,  Widmer; 
Hamburger. 

*  FIANCÉE  DU  SOLDAT  (la),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  et  musique  de  M.  Charles 
Scheumann,  riche  industriel  et  grand  ama- 
teur de  musique,  représentée  avec  succès  à 
Wiener-Mustadt  au  commencement  de  1890, 


puis  au  Carl-Th.  de  Vienne,  en  janvieri894. 

*  FIANCÉE  DU  TONKIN  (la),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Guillaume  Livet,  mu- 
sique de  M.  Georges  Fragerolles,  représentée 
au  concert  des  Batignolles  (Paris)  le  n  jan- 
vier 1886. 

*  FIANCÉE  EN  LOTERIE  (la),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Camille  de  Rod- 
daz  et  Alfred  Douane,  musique  de  M.  André 
Messager,  représentée  aux  Folies-Dramati. 
ques  en  février  1896. 

FIANCÉE  HUSSITE  (la),  opéra  tchèque 
en  cinq  actes,  musique  de  M.  Schebor,  re- 
pr-.  avec  succès  à  Prague  en  octobre  1868. 

*  FIANCÉE  jaune  (la),  opérette,  musique 
de  M.  Ivan  Caryll,  représentée  à  Londres,  en 
janvier  1895,  par  une  troupe  de  minstrels 
{Moore  and  Burgens),  dans  le  patois  des  nè- 
gres de  la  Louisiane. 

FIANCÉS  DE  CASTILLE  (les)  ,  opéra  de 
Gastaldi ,  représenté  à  Madrid  au  théâtre  de 
la  Cruz  en  1845. 

FIANCÉS  DE  ROSA  (les)  ,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Adolphe  Choler, 
musique  de  Mme  Clémence  Valgrand  (com- 
tesse de  Grandval) ,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  1er  mai  1863.  Le  livret  est  faible- 
ment conçu.  On  a  remarqué  dans  la  musique 
les  couplets  comiques  de  Nigel  :  Comptant  sur 
la  promesse  de  l'auteur  de  vos  jours,  et  l'air  de 
Jenny.  Joué  par  Wartel,  Girardot,  Legrand, 
Mlles  Faivre  etRoyer. 

*  FIASCO  ALLA  MODA  (un),  opéra-bouffe, 
musique  d'Antonio  Laudamo,  représenté  à 
Messine  en  1842. 

FIDA  NINFA  (la)  [la  Nymphe  fidèle],  opéra 
italien,  musique  de  "Vivaldi,  représenté  à 
Vérone  en  1732. 

FIDANZATA  (la)  [la  Fiancée],  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Miceli,  représenté  à  Naples 
en  août  isss. 

FIDANZATA  CORSA  (la)  [la  Fiancée  corse] 
opéra  italien  en  trois  actes,  musique  de  Pa- 
cini,  représenté  à   Naples  en   1841,  et   au 
Théâtre-Italien  le  17  novembre  1846.  Le  ro- 
man de  M.  Mérimée,  Columba,  a  fourni  l'idée 
du  poème,  mais  l'auteur  n'a  pas  su  en  tirer 
un  parti  intéressant.  La  pièce  a  été  trouvée 
presque  ridicule,  et  a  été  traitée  sévèrement 
par  les  habitués  des  Bouffes  ,  dont  l'indul- 
gence en  matière  de  libretti  va  cependant 
jusqu'aux  plus  extrêmes  limites.  L'ouvrage 


434 


FIDE 


FIDE 


est  divisé  en  trois  parties  :  la  Disfida,  la 
Fuga ,  la  Vendetta.  Plusieurs  morceaux  ont 
été  applaudis ,  notamment  au  premier  acte, 
la  cabalette  tirée  du  duo  :  Ahil  sciagurata,  et 
chantée  par  Mme  Persiani;  l'allégro  du  duo 
final;  au  second  acte,  l'andante  du  duo  :  China 
guaggiù  dell'  etere,  chanté  par  Mme  Persiani 
et  Coletti.  Le  rôle  principal  a  été  rempli  par 
Mario. 

FIDANZATA  D'ABIDO  (la)  [la  Fiancée  d'A- 
byd os],  opéra  italien,  musique  de  M.  Sandi, 
représenté  à  Milan  en  juin  1858. 

FIDANZATA  DEL  PARRUCHIERE  (la)  [la 
Fiancée  du  perruquier],  opéra  italien,  musique 
de  Raimondi,  représenté  à  Naples  vers  1826. 

FIDANZATA  DELL'  ISOLE  (la)  [la  Fiancée 
des  îles],  opéra  italien,  musique  de  Candio, 
représenté  à  Vérone  en  1836. 

fidanzata  Dl  crossey  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Siri ,  représenté  au  théâtre 
Nuovo  de  Naples  en  1842. 

FIDANZATA  DILAMMERMOOR  (LA),opéra 

italien,  musique  de  Mazzucato,  représenté  à 
Padoue  vers  1836. 

*  FIDANZATA    Dl    MARCO    BOZZARI  (LA1, 

opéra  sérieux,  musique  de    Frontini,  repré- 
senté à  Palerme  en  1863. 

FIDANZATI  (i)  [les  Fiancés],  opéra  italien 
d'après  le  célèbre  roman  de  Manzoni,  musique 
de  J.  Pacini,  représenté  à  Milan  en  1830. 

*  FIDANZATI  (i),  drame  lyrique  en  trois 
actes,  musique  d'Achille  Péri,  représenté  au 
théâtre  Carlo  Felice,  de  Gênes,  en  1856* 

FIDARSI  È  BEN  ,  MA  NON  FIDARSI  È 
MEGLIO  (Il  est  bon  d'avoir  confiance,  mais  se 
méfier  est  encore  meilleur),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Buini,  représenté  à  Venise  en  1731. 

FIDÈLE  BERGER  (le)  ,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Scribe  et  Saint-Geor- 
ges, musique  d'Adolphe  Adam,  représenté  à 
l'Opéra-Comiquele  6  janvier  1838.  Un  con- 
fiseur, une  parfumeuse,  des  poissardes,  voilà 
un  personnel  bien  peu  lyrique.  L'opéra-co- 
mique s'accommode  mieux  des  bergers  avec 
des  rubans  roses,  fussent-ils  moins  fidèles 
que  le  confiseur  Coquerel,  comme  aussi  de 
l'Epreuve  villageoise,  de  Grétry,  que  des  tri- 
vialités parisiennes  de  ce  compositeur  facile. 

FIDELIO,  opéra  allemand,  connu  primi- 
tivement sous  le  nom  de  Léonore ,  musique 
de  Beethoven,  représenté  pour  la  première 
fois  à  Vienne  en  1805.  Souleithner.  conseiller 


de  régence ,  arrangea  pour  le  théâtre  de 
Vienne,  en  trois  actes ,  la  pièce  française  in- 
titulée Léonore.  Les  principales  situations  de 
l'œuvre  originale  de  Bouilly,  mise  en  musi- 
que par  Gaveaux ,  ont  été  conservées.  On  a 
seulement  élevé  le. rang  des  personnages  et 
déplacé  le  lieu  de  l'action.  Plus  tard,  on  rédui- 
sit l'opéra  en  deux  actes  et  on  lui  donna  le 
titre  de  Fidelio ,  qui  lui  est  demeuré.  Bee- 
thoven était  dans  toute  la  plénitude  de  son 
talent  lorsqu'il  composa  Fidelio.  Cependant 
cet  opéra  eut  peu  de  succès  à  Vienne.  Peu  à 
peu  les  grandes  beautés  qu'il  renferme  furent 
comprises;  le  public  y  fut  initié  par  l'audi- 
tion fréquente  des  immortelles  symphonies 
du  maître ,  et  Fidelio  fut  considéré  comme 
un  chef-d'œuvre  de  la  scène  allemande.  La 
scène  dans  laquelle  Léonore  défend  son  époux, 
lorsque  le  gouverneur  vient  pour  l'assassi- 
ner, est  la  plus  belle  de  toutes.  Le  finale  du 
dernier  acte  est  d'un  effet  puissant;  les  chœurs 
et  l'orchestre  font  entendre  une  des  plus  belles 
inspirations  du  grand  symphoniste.  Cepen- 
dant, sans  manquer  de  respect  envers  le  gé- 
nie de  Beethoven,  on  peut  dire  que  si  on  se 
place  au  point  de  vue  de  la  musique  vocale 
et  du  genre  dramatique,  Fidelio  ne  réunit 
pas  les  conditions  de  l'œuvre  lyrique  telle 
que  Gluck ,  Mozart ,  Rossini  et  Meyerbeer 
nous  l'ont  fait  concevoir.  L'instrumentation 
domine  les  parties  essentielles  de  l'œuvre,  et 
les  formes  mélodiques  ne  sont  pas  assez  fa- 
ciles à  saisir.  C'est  pourquoi,  lorsque  la  troupe 
allemande  représenta  Fidelio  dans  la  salle 
Favart,  en  1829  et  en  1830,  il  eut  peu  de  suc- 
cès, malgré  le  talent  du  ténor  Haitzinger,  le 
jeu  dramatique  et  la  belle  méthode  de 
Mme  Schrœder-Devfient.  Il  fut  représenté 
en  1852  aux  Italiens,  et  Mlle  Sophie  Cruvelli 
y  fit  admirer  sa  belle  voix. 

Fidelio,  traduit  par  MM.  Jules  Barbier  et 
Michel  Carré,  et  mis  en  trois  actes,  fut  re- 
présenté au  Théâtre-Lyrique  le  5  mai  1860. 
L'interprétation  intelligente  de  Mme  viardot, 
l'exécution  remarquable  de  la  scène  du  ca- 
chot et  du  chœur  magnifique  en  ut  majeur 
n'ont  pu  suffire  pour  maintenir  cet  opéra  au 
répertoire.  Bataille  a  chanté  le  rôle  du  geô- 
lier Rocco  ;  Serène,  celui  de  Ludovic  le  More  ; 
Guardi  et  Ml'e  Faivre,  ceux  de  Jean  Galéas- 
et  de  Marceline. 

FIDÉLITÉ  DES  FEMMES  (la)  [Weiber 
Treue],  opéra  allemand,  musique  de  Gustave 
Schmidt,  représenté  au  théâtre  Royal  de 
Berlin  en  novembre  1859.  et  à  Mayence  en 
mars  1862. 


FIER 


FIFR 


455 


*  FIDÈS.  «  drame  mimé  »  en  un  acte,  avec 
chœurs,  de  MM.  Roger  Milhès  et  Egidio 
Rossi,  musique  de  M.  Georges  Street,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  28  février  1894.  Ce 
«  drame  mimé  »,  que  le  public  a  paru,  non 
sans  quelque  raison,  assez  surpris  de  voir 
figurer  sur  la  scène  de  l'Opéra-Comique,  n'é- 
tait en  réalité  qu'une  contre-partie  (réduite!) 
du  Polyeucte  de  Corneille,  où  Polyeucte  était 
remplacé  par  une  chrétienne  du  nom  de  Fidès, 
tandis  qu'un  nommé  Hyphax  remplaçait  Pau- 
line et  se  laissait  convertir  par  celle  qu'il  ai- 
mait. La  musique  de  la  pantomime  et  des 
chœurs  invisibles  n'était  pas  faite  pour  égayer 
beaucoup  ce  sujet  sombre,  dont  l'action  se 
passait  dans  les  murs  d'un  cachot.  Ce  qu'on 
y  trouvait  de  plus  intéressant  était  la  pré- 
sence de  Mlle  Laus,  l'excellente  danseuse  de 
l'Opéra,  qui  mimait  d'une  façon  vraiment  re- 
marquable le  rôle  difficile  de  Fidès,  celui 
d'Hyphax  étant  joué  par  M.  Rossi. 

FIERA  (la)  [la  Foire],  opéra  italien,  mu- 
sique de  Caruso,  représenté  à  Rome  en  1779. 

FIERA  (la)  [la  Foire],  opéra  buffa, musique 
de  P.-C.  Guglielmi,  représenté  au  théâtre 
des  Florentins,  à  Naples,  vers  1785. 

FIERA  (là),  opéra  italien,  musique  de  Pa- 
vesi,  représenté  à  Venise  vers  1830. 

FIERA  (la),  melodramma  giocoso  en  trois  ac- 
tes, musique  de  Delfico;  représenté  à  Naples, 
au  théâtre  Mercadante,  en  août  1872.  On  a  re- 
marqué de  jolies  mélodies  dans  cet  ouvrage. 

*  FIERA  (la),  opéra  semi-sérieux  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Salvatore  Di  Giacomo, 
musique  de  M.  Nicola  d'Arienzo,  représenté 
au  théâtre  Nuovo  de  Naples  en  mars  1887. 

*  fiera  Di  BRINDISI  (la),  opéra-bouffe, 
musique  de  Stefano  Pavesi,  représenté  à  Mo- 
dène  en  1815. 

fiera  Di  forlipopoli  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Bernardini,  représenté  à 
Rome  en  17S9. 

FIERA  DI  FRASGATI  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Bresciani ,  représenté  au  théâtre 
San  Benedetto,  à  Venise,  en  mars  1830. 

FIERA  DI  VENEZIA  (la)  [la  Foire  de  Ve- 
nise], opéra  italien  en  trois  actes,  musique  de 
Salieri,  représenté  à  Vienne  en  1772. 

FIERABRAS,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  Joseph  Kupelwieser,  musique  de  Fran- 
çois Schubert,  composé  en  1S23  et  non  re- 


présenté. Cet  ouvrage  passe  pour  le  chef- 
d'œuvre  dramatique  du  maître.  Nous  suppo- 
sons qu'il  renferme  de  grandes  beautés  ;  car, 
à  nos  yeux,  la  place  de  Schubert  est  sur  le 
même  rang  que  les  plus  illustres  musiciens, 
et  lorsqu'on  connaîtra  plus  complètement  ses 
œuvres,  ce  rang  ne  lui  sera  disputé  par  per- 
sonne. En  attendant,  nous  rapportons  ce  que 
ses  compatriotes  ont  affirmé  relativement  à 
son  opéra  de  Fierabras.  Le  sujet  est  em- 
prunté à  l'histoire  des  Chevaliers  de  la  Table 
ronde.  Les  amours  d'Eginhart  avec  Emma, 
fille  de  Charlemagne,  ceux  de  Roland  avec 
Florinde ,  fille  du  roi  des  Maures,  forment  le 
tissu  du  poème  ;  mais  la  figure  principale  est 
celle  de  Fierabras,  frère  de  Florinde  et  l'hon- 
neur de  la  chevalerie  de  son  temps.  L'ou- 
verture a  un  caractère  énergique  et  sombre. 
La  partition  abonde  en  morceaux  impor- 
tants, chœurs,  marches,  airs  et  duos  dévelop- 
pés. Plusieurs  fragments  furent  exécutés  à 
Vienne  par  l'association  des  Chanteurs  vien- 
nois, sous  la  direction  de  M.  Herbeck. 

FIESCHI  (i),  opéra  séria,  livret  de  Gian- 
nini,  musique  de  Montuoro,  représenté  au 
théâtre  de  la  Scala,  à  Milan,  le  20  mars  1869. 
On  sait  que,  dans  la  nuit  même  où  Fiesque, 
à  la  tête  de  ses  conjurés,  se  rendit  maître 
de  la  ville  de  Gênes,  le  2  janvier  1547,  ce 
conspirateur,  en  mettant  le  pied  sur  une 
planche  pour  entrer  dans  une  galère,  tomba 
à  la  mer  et  y  trouva  la  mort.  L'opéra  de 
Montuoro  eut  le  même  sort. 

*  FIESTA  DE  LA  GRAN  VIA  (la),  revue 
mêlée  de  musique,  paroles  de  M.  Pina  Do- 
minguez,  musique  de  M.  Manuel  Nieto,  re- 
présentée au  théâtre  Eslava,  de  Madrid,  en 
février  1887. 

*  fifi  ET  nini,  opérette  en  un  acte,  paro- 
les d'Albert  Monnier,  musique  d'Hervé,  re- 
présentée aux  Folies-Concertantes  en  1855- 

*  FIFRE   DE   DURENBACH    (le),  Opéra    en 

trois  actes,  paroles  de  MM.  W.  Wulff  et 
W.  "Wennacke,  musique  do  M.  Richard  Klcin- 
michel,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Hambourg,  le  21  mars  1891.  Livret  tiré  d'une 
légende  chevaleresque  du  moyen  âge,  parti- 
tion estimable  sans  originalité,  succès  mé- 
diocre. 

*  FIFRE  DE  HARDT  (le),  opéra,  livret  tiré 
par  M.  Haas  d'un  conte  de  Hauff  intitulé 
Lichtenstein,  musique  de  M.  Langer,  repré- 
senté avec  un  très  grand  succès  sur  le  théâ- 
tre Royal  de  Stuttgard,  en  présence  du  roi  et 
de  toute  la  cour,  en  janvier  1894. 


456 


FIGL 


FIGL 


FIFRE  ENCHANTÉ  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Nuitter  et  Tréfeu,  mu- 
sique de  M.  Jacques  Offenbach,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  30  septembre  1868. 

*  FIFRE  ET  LE  TAMBOUR  (LE),    opéra-CO- 

mique  en  deux  actes,  paroles  de  Mellinet  aîné 
et  Sewrin,  musique  de  Solié  fils,  représenté 
au  théâtre  des  Jeunes-Artistes  le  17  juin  1801. 

*  figarella,  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  MM.  Charles  Grandmougin  et  Méry,  mu- 
sique de  M.  Justin  Clérice,  représentée  aux 
Bouffes-Parisi6ns  le  3  juin  1889. 

FIGARO ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Tost,  représenté  à  Presbourg  en  1795. 

*  FIGARO  OU  LE  JOUR  DES  NOCES,  Opéra 

en  trois  actes,  poème  de  Beaumarchais  ar- 
rangé par  Dartois  frères,  musique  de  Mozart 
et  Rossini  adaptée  par  Blangini,  représenté 
aux  Nouveautés  le  16  août  1827. 

*  FIGARO  A  LA  COUR,  opéra-comique  en 
trois  actes,  texte  de  M.  Bohrmann-Riegen, 
musique  de  M.  U.  Mûller-Norden,  représenté 
au  Central-Theater  de  Berlin  en  mai  1S95. 

*  FIGLE  ENAMOBADO  (el),  zarzuela  en  un 
acte,  paroles  de  Ramos  Carrion,  musique 
d'Emilio  Arrieta,  représentée  le  24  décembre 
1867  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque. 

FIGLI  DEI  BOBGIA  (î),  opéra  séria,  livret 
de  Barattani,  musique  de  Strigelli;  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Scala,  de  Milan,  le 
29  septembre  1866.  Succès  médiocre. 

FIGLIA  DEL  DIAVOLO  (la),  opéra  semi- 
seria,  livret  de  Landi,  musique  de  N.  d'A- 
rienzo,  représenté  au  théâtre  Bellini,  à  Na- 
ples,  le  16  novembre  1879  ;  chanté  par  Deliliers, 
Barbieri,  M™«  Musiani,  Rossi. 

*  FIGLIA  del  DOGE  (la.),  drame  lyrique  en 
quatre  actes  et  un  prologue,  musique  de 
M.  Salvatore  Pappalardo,  représenté  à  Catane 
en  1855. 

FIGLIA  DEL  MARINAJO  (la),  opéra  ita- 
lien., musique  de  Clodio  Conti,  représenté  au 
théâtre  Bellini,  de  Naples,  dans  le  mois  de 
mai  1866.  Le  premier  rôle  a  été  chanté  par 
la  prima  donna  Mancusi. 

*  FIGLIA  DEL  PROSCRITTO  (la),  opéra  sé- 
rieux, musique  d'Angelo  Villanis,  représenté 
au  théâtre  Carignan,  de  Turin,  en  1851. 

*  FIGLIA  DEL  sergente  (la),  opéra  en 
deux  actes,  musique  de  M.  Emmanuel  de 
Roxas,  représenté  à  Naples,  en  1848,  sur  un 


petit  théâtre  aujourd'hui  disparu.  L'auteur,  à 
peine  âgé  de  21  ans,  sortait  du  Conservatoire 
de  Naples,  où  il  avait  fait  ses  études  et  où  il 
devait  se  retrouver  plus  tard  comme  profes- 
seur. Son  opéra  fut  fort  bien  accueilli  par  le 
public. 

FIGLIA  DEL  BEGGIMENTO  1(LA),  opéra- 
comique  en  deux  actes,  musique  de  Donizetti. 
Voyez  la  Fille  du  régiment. 

FIGLIA  DEL  SOLDATO  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Raientroph,  représenté  au  théâtre 
Nuovo,  de  Naples,  en  1842. 

FIGLIA  DELL'  ARCIERE  (la)  [la  Fille  de 
l  archer],  opéra  italien,  musique  de  Coccia, 
représenté  à  Naples  en  1834. 

FIGLIA  DELL'ARCIERE  (la)  [la  Fille  de 
l'archer],  opéra  italien,  musique  de  Pedrotti, 
représenté  à  Mantoue  en  1845. 

FIGLIA  DELL'  ARIA  (la)  [la  Fille  de  l'Air], 
opéra  italien,  musique  de  Paini,  représenté' 
en  Italie  vers  1790. 

FIGLIA  DELL'  ARIA  (la)  [la  Fille  de  l'Air], 
opéra  italien,  musique  de  Garcia  (Manuel- 
del-Popolo-Vicente),  représenté  à  New- York 
vers  1826. 

*  FIGLIA  Dl  cheope  (la),  opéra-bouffe  en 
dialecte  napolitain,  paroles  de  Luigi  Cam- 
pesi,  musique  de  GiovanniValente,rep.  sur  le 
théâtre  de  la  Fenice,  à  Naples,   en  1874. 

FIGLIA  Dl  DOMENICO  (la),  opéra  italien, 
musique  du  comte  Belgiojoso,  représenté  au 
théâtre  Re,  de  Milan,  en  1845. 

*  FIGLIA  Di  domenico  (la),  opéra-bouffe, 
livret  imité  du  vaudeville  français,  musique 
de  M.  Michèle  Panico,  représenté  à  Naples, 
sur  le  théâtre  Nuovo,  en  1857. 

*  FIGLIA  Dl  DOMEWico(LA),  opéra-bouffe, 
livret  imité  du  vaudeville  français  la  Fille  de 
Dominique,  musique  de  M.  Alberti,  représenté 
au  théâtre  Nuovo,  de  Naples,  en  1873. 

*  figlia  di  DON  libobio  (la),  opéra,  mu- 
sique d'Antonio  Cagnoni,  représenté  sur  le 
théâtre  Carlo  Felice,  de  Gênes,  en  1856. 

FIGLIA  DI  FIGARO  (la)  [la  Fille  de  Fi' 
garo],  opéra  italien,  musique  deLauro  Rossi, 
donné  à  Vienne  en  1846,  à  Turin  en  1847,  et 
repris  avec  quelque  succès  au  théâtre  Car- 
cano,  à  Milan,  en  1850. 

*  FIGLIA  Dl  JEFTE  (la);  opéra  sérieux, 
paroles  de  M.  Caputo,  musique  de  M.  Giorgio 


FIGL 


FIGU 


4S7 


Miceli,  représenté  au  théâtre  San  Carlo  do 
Naples  le  21  avril  1886. 

FIGLIA  DI  MADAMA  ANGOT   (la),    Opéra 

buffa,  musique  de  Fischetti,  représenté  au 
théâtre  Goldoni  de  Naples  en  août  1874.  Cet 
ouvrage  ne  faisait  pas  une  concurrence  re- 
doutable à  l'opéra  de  M.  Lecocq,  joué  en 
même  temps  au  Teatro-Nuovo. 

figlio  BANDITO  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Coppola  (Pierre-Antoine) ,  repré- 
senté au  théâtre  del  Fondo,  à  Naples,  en  1816. 
Cet  ouvrage  annonçait  un  compositeur  d'un 
bel  avenir,  mais  l'admiration  publique  était 
exclusivement  réservée  aux  opéras  de  Ros- 
sini. 

FIGLIO  DEL  SIGNOR  PADRE  (il)    [le  Fils 

de  Monsieur  son  père] ,  opéra-bouffe  italien 
en  deux  actes,  musique  de  Valentini  (Charles), 
repr^  au  théâtre  Nuovo,  de  Naples,  en  1831. 

*  FIGLIO  DELLA    SCHIAVA  (il),    opéra  se 

rieux,  musique  de  Lillo,  représenté  le  9  juil- 
let 1853  à  Naples,  sur  le  théâtre  du  Fondo. 

FIGLIO  DELLE  SELVE  (il)  [l'Enfant  des 
bois],  opéra  italien,  musique  de  Scarlatti,  re- 
présenté à  Naples  en  1702. 

FIGLIO  DELLE  SELVE  (il)  [l'Enfant  des 
bois],  opéra  italien,  musique  de  J.  Holzbauer, 
repr<  au  théâtre  de  Sehwetzingen  en  1753. 

*  FIGLIO  dello  schiavo  (il),  opéra  sé- 
rieux, paroles  de  Marco  d'Arienzo,  musique 
de  Giuseppe  Puzone,  représenté  sur  le  théâ- 
tre du  Fondo,  à  Naples,  en  1845. 

FIGLIO  PER  AZZARDO  (il),  neuvième 
opéra  composé  par  Rossini ,  âgé  alors  de 
vingt-deux  ans.  Il  fut  représenté  sur  le  théâ- 
tre San-Mosè,  à  Venise,  pendant  le  carna- 
val de  1813.  Quoiqu'il  soit  un  des  opéras  les 
moins  connus  de  Rossini,  Il  figlio  per  azzardo 
n'en  est  pas  moins  mémorable,  car  c'est  le  soir 
de  l'unique  représentation  qu'eut  cet  ouvrage 
qu'éclata  dans  la  salle  du  théâtre  San-Mosè 
une  tempête  dont  on  a  gardé  longtemps  le 
souvenir  à  Venise.  Voici  quelle  en  fut  l'occa- 
sion. Rossini  préparait  alors  son  Tancredi 
pour  le  théâtre  de  la  Fenice,  au  grand  dé- 
plaisir de  l'imprésario  Cera,  qui  aurait  voulu 
confisquer  les  talents  du  maître  au  profit  du 
San-Mosè,  dont  il  était  le  directeur.  Pour  se 
venger,  il  donna  à  Rossini  le  livret  pitoyable 
du  Figlio  per  azzardo,  certain  qu'il  éprou- 
verait une  chute  complète.  Le  compositeur 
jura  à  part  lui  qu'il  ferait  une  musique  plus 
détestable  encore.  Entre  autres  plaisanteries 


instrumentales,  il  imagina  de  faire  frapper 
par  les  violonistes  un  coup  d'archet,  à 
chaque  mesure,  sur  les  réverbères  en  fer- 
blanc  fixés  à  leur  pupitre.  Le  public,  igno- 
rant la  vengeance  noire  des  parties,  crut  à 
une  mystification.  On  enjamba  les  ban- 
quettes, on  envahit  l'orchestre,  on  brisa  les 
pupitres  et  les  instruments,  et  Rossini,  qui 
conduisait  avec  un  imperturbable  sang-froid 
cette  débauche  de  sons,  crut  prudent  de  se 
dérober  a  l'indignation  comique  des  specta- 
teurs. Quelques  semaines  plus  tard,  le  spiri- 
tuel musicien  se  faisait  pardonner  son 
irrespectueuse  audace  en  donnant  aux  Véni- 
tiens la  primeur  du  Di  tanti  palpiti,  qui  fit 
promptement  le  tour  de  l'Europe. 

*  FIGLIUOL  PRODIGO  (il),  opéra  sérieux, 
paroles  d'Achille  de  Lauzières,  musique  de 
M.  Paolo  Serrao,  représenté  le  23  avril  1868  à 
Naples,  sur  le  théâtre  San  Carlo. 

FIGLIUOLO  PRODIGO  (il)  [l'Enfant  pro- 
digue], opéra  italien,  musique  de  Biffi,  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  Venise  en  1704. 

FIGLIUOLO  PRODIGO  (il),  melodramma 
en  4  actes,  livret  de  M.  A.  Zanardini,  mu- 
sique de  M.  A.  Ponchielli,  représenté  au 
théâtre  de  la  Scala,  à  Milan,  le  26  décembre 
1880.  Cet  ouvrage  a  obtenu  un  grand  succès. 
Les  morceaux  qui  ont  été  le  plus  applaudis 
sont  le  finale  du  premier  acte  et  le  prélude  du 
quatrième.  Chanté  par  Tamagno,  de  Reszké, 
Salvati,  Mmes  d'Angeri  et  Prasini. 

*  FIGON  DE  LAS  DESDICHAS  (el),  «jeu 
lyrique»  en  un  acte,  paroles  de  M.  Llanos, 
musique  de  M.  Ruperto  Chapi,  représenté  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  Estava,  en  janvier  1887. 
La  musique  obtint  un  très  grand  succès. 

FIGURANTE  (la)  ,  opéra-comique  en  cinq 
actes,  paroles  de  Scribe  et  Dupin ,  musique 
de  Clapisson,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  24  août  1838.  Quoiqu'il  ne  fût  connu  alors 
que  par  des  chansonnettes  qui  n'ont  été  que 
trop  populaires,  telles  que  le  Postillon  de 
marri  Ablou,  etc.,  M.  Clapisson  a  été  assez 
heureux  pour  montrer,  dès  sa  première 
épreuve  au  théâtre,  qu'il  était  un  excellent 
musicien.  Le  livret  de  la  Figurante  était  mal 
conçu  et  encore  plus  mal  exécuté;  il  présen- 
tait des  trivialités  choquantes;  cependant, 
malgré  d'aussi  mauvaises  conditions,  M.  Cla- 
pisson trouva  des  mélodies  charmantes,  con- 
serva pendant  toute  la  durée  de  l'ouvrage  un 
style  très  élégant  et  fit  preuve  d'une  grande 
habileté  d'instrumentation.  Nous  mention- 
nerons, au  premier  acte,  l'air  d'entrée  de  Ju- 


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FILL 


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dith,  chanté  par  Jenny  Colon,  devenue  alors 
Mme  Leplus;  au  second  acte,  un  joli  duo 
chanté  par  Mme  J.  Colon  et  Mlle  Rossi  :  Al- 
lons, ma  chère,  point  de  mystère  !  la  romance 
chantée  par  Roger  :  Elle  m'aimait;  nous  ci- 
terons encore ,  dans  la  suite  de  l'opéra  de  la 
Figurante,  les  couplets  de  la  quêteuse  et  le 
boléro  final. 

fileno  E  clorinda,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Bianchi  (Antoine),  représenté  à 
Breslau  en  1797. 

*  filha  de  AR  (a.),  pièce  fantastique  et 
lyrique  en  trois  actes  et  six  tableaux  précédés 
d'un  prologue,  livret  imité  du  vaudeville  fran- 
çais la  Fille  de  l'air,  musique  de  M.  Joaquim 
Casimiro,  représentée  avec  un  très  grand 
succès  au  théâtre  du  Gymnase,  de  Lisbonne, 
le  17  juin  1S56,  et  reprise  ensuite  sur  celui  de 
la  Rua  dos  Condes. 

*  FILHA  DE  THOMÉ  FEIJORA(A),opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  parolesde  MM.  Severino 
d'Almeida  et  Eduardo  de  Abreu,  musique  de 
M.  Placido  Stichini,  représenté  sur  le  théâtre 
Avenida,  de  Lisbonne,  en  juillet  1894. 

FILINDO,  opéra  italien,  musique  de  Buini, 
représenté  à  Venise  en  1720. 

FILINDO,  pastorale  eroica,  opéra  italien, 
musique  de  Bioni,  repr.  à  Breslau  en  1728. 

FILIPPO,  opéra  italien,  livret  tiré  de  la 
tragédie  d'Alfieri,  dont  on  n'a  reproduit  que 
trois  actes,  musique  du  baron  Crescimanno 
d'Albafiorita,  représenté  à  la  Pergola  de  Flo- 
rence le  21  avril  1875. 

FILIPPO,  RE  DI  GRECIA,  opéra  italien, 
musique  de  Pollarolo,  repr,  à  Venise  en  1706. 

FILIPPO,  RE  DI  MACEDONIA,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Vivaldi,  représenté  au  théâ- 
tre San  Angiolo,  de  Venise,  en  1721. 

*  FILLE  A  TRUCS  (une),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Péricaud  et  Villemer, 
musique  de  M.  A.  de  Villebichot,  représentée 
au  concert  de  l'Eldorado  en  1876. 

FILLE  AVEC  LA  BAGUE  (la)  ,  opéra ,  mu- 
sique de  F.  Neumann,  repr.  à  Altona  en  1798. 

*  FILLE  COUPABLE  (la),  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  Boieldieu  père,  musi- 
que de  Boieldieu,  représenté  à  Rouen,  sur  le 
théâtre  des  Arts,  le  2  novembre  1793. 

FILLE   DANS   LE  BOIS  DE  CHÊNES  (la), 

opéra-comique  allemand ,    musique    de   G. 
Lampe,  représenté  à  la  fin  du  xvme  siècle» 


*  FILLE  DE  CACOLET  (la),  pièce  en  trois 
actes  et  cinq  tableaux,  de  MM.  Chivot  etDuru, 
airs  nouveaux  de  M.  Edmond  Audran,  repré- 
sentée au  théâtre  des  Variétés  le  10  juillet 
1889. 

*  FILLE  de  dagobert  (la),  opérette  en 
un  acte,  paroles  d'Hermil,  musique  d'Eugène 
Moniot,  représenté  aux  Folies-Bergère  le 
18  février  1874. 

*  FILLE  DE  FANCHON  LA  VIELLEUSE  (la), 
opérette  en  quatre  actes  et  cinq  tableaux, 
paroles  de  MM.  Armand  Liorat,  "W.  Busnach 
et  Fortuny,  musique  de  M.  Louis  Varney,  re- 
présentée aux  Folies-Dramatiques  le  3  nor 
vembre  1891.  Il  y  a  plus  de  quatre-vingts  ans 
que  tout  Paris  courait  au  Vaudeville  pour  y 
voir  Fanchon  la  Vielleuse,  pièce  sentimentale 
du  vertueux  et  filandreux  Bouilly,  dont  le 
succès  était  colossal.  Elle  n'était  pourtant  pas 
bonne,  la  pièce  ;  mais  l'héroïne  était  comme 
une  sorte  de  personnage  historique,  que  cha- 
cun avait  pu  contempler  naguère  au  boule- 
vard du  Temple,  en  compagnie  des  bateleurs 
et  des  histrions  qui  faisaient  la  joie  de  ce 
coin  du  Paris  populaire  et  pittoresque,  et  elle 
était  représentée  au  Vaudeville  par  une  ac- 
trice aimée,  la  gracieuse  Mme  Belmont,  si  jo- 
pie  sous  sa  petite  marmotte  savoyarde,  et 
qm,  de  sa  voix  charmante,  chantait  d'une 
façon  séduisante  les  couplets  anodins  de 
M.  Bouilly. 

Fanchon  la  vielleuse  eut  donc,  en  son  genre, 
autant  de  succès  que  Madame  Angot ;  et  de 
même  que  trois  auteurs  eurent  l'idée  de  don- 
ner à  celle-ci  une  suite  sous  le  titre  de  la 
Fille  de  madame  Angot,  trois  auteurs  aussi 
se  sont  avisés  de  donner  une  suite  à  celle-là 
sous  le  titre  de  la  Fille  de  Fanchon  la  viel- 
leuse. La  seconde  imitation  ne  vaut  peut-être 
pas  la  première  ;  cependant,  on  y  rencontre 
plus  d'un  détail  vraiment  aimable  et  quelques 
scènes  bien  venues.  Quant  à  la  musique,  qui 
affecte  les  formes  de  l'opéra-comique,  elle 
n'est  certes  pas  indigne  du  genre,  et  fait 
honneur  à  l'artiste  qui  l'a  signée.  Il  en  faut 
faire  ressortir  surtout,  au  premier  acte,  un 
chœur  charmant  :  La  voilà,  cette  caisse  mys- 
térieuse, fort  joliment  accompagné  à  l'orches- 
tre, et  la  romance  :  Aux  montagnes  de  la  Sa- 
voie, à  laquelle  sa  naïveté  n'enlève  rien  de 
sa  grâce  séduisante;  au  second,  un  gentil 
duo,  un  petit  quatuor  spirituellement  con- 
struit sur  des  thèmes  populaires,  et  la  scène 
charmante  dans  laquelle  le  soprano  dialogue 
avec  la  flûte;  puis  encore,  pour  le  reste,  une 
chansonnette  d'un  ton  vraiment  comique  et 


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un  rondeau  très  agréable.  La  Fille  de  Fan- 
chon  la  vielleuse  était  fort  bien  jouée  par 
Mmes  Thuillier-Leloir,  Zelo-Duran  et  Freder, 
MM.  Larbaudière,  Gobin,  Guyon,  Bellucci, 
Lacroix,  Lamy  et  Mesmacken 

FILLE  D'EGYPTE  (la),  opéra-comique  en 
deux  actes  et  trois  tableaux  ,  paroles  de 
M.  Jules  Barbier,  musique  de  M.  Jules  Béer, 
représenté  au  Théâtre-Lyrique  le  23  avril 
1862.  Le  livret  n'a  pas  réussi.  La  musique,  du 
neveu  de  Meyerbeer,  a  été  trouvée  bien  faite, 
surtout  sous  le  rapport  de  l'instrumentation. 

*  fille  DE  grenade  (la),  opéra,  paroles 
de  M.  Christiernsson,  musique  de  M.  J.  Hal- 
Istrœm,  représenté  au  théâtre  Royal  de  Stoc- 
kholm le  30  novembre  1892. 

*  FILLE  DE  JAÏRE  (la),  scène  lyrique, 
poème  de  M.  Paul  Collin,  musique  de  Mme  la 
marquise  de  Grandval,  exécutée  dans  la  salle 
des  concerts  du  Conservatoire  le  10  février 
1881.  Cette  composition  avait  été  couronnée 
au  concours  Rossini  de  1880.  Elle  était  chan- 
tée par  Mme  Brunet-Lafleur,  MM.  Bosquin  et 
Lauwers. 

FILLE  DE  JEPHTÉ  (la),  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  Meyerbeer,  représenté  à 
Munich  vers  1812.  Cet  ouvrage,  dans  lequel 
l'élève  de  l'abbé  Vogler  avait  montré  plus  de 
science  que  d'inspiration,  fut  accueilli  froi- 
dement. C'était  plutôt  un  oratorio  qu'un 
opéra. 

*  FILLE  DE  jephté  (la),  grande  'scène 
lyrique,  paroles  de  M.  Ed.  Guinand,  musique 
de  Clément  Broutin,  exécutée  à  Lille  le  20  dé- 
cembre 1S7S.  C'était  la  cantate  qui,  dans  le 
cours  de  la  même  année,  avait  valu  le  grand 
prix  de  Rome  au  jeune  compositeur.  Jules- 
Clément  Broutin,  né  à  Orehies  le  4  mai  1851, 
devenu  directeur  de  l'École  nationale  de  mu- 
sique de  Roubaix,  mourut  en  cette  dernière 
ville  le  28  mai  1889,  à  peine  âgé  de  trente- 
huit  ans. 

FILLE  DE  LA  HONGRIE  (la)  ,  opéra  an- 
glais, musique  de  Wallace,  représ,  à  Londres 
au  théâtre  de  Drury-Lane  le  22  février  1847. 

*  Fille  DE  L'AIR  (la),  opérette-féerie  en 
trois  actes  et  sept  tableaux,  paroles  de  Co- 
gniard  frères,  couplets  nouveaux  de  M.  Ar- 
mand Liorat,  musique  de  M.  P.  Lacome,  re- 
présentée aux  Folies-Dramatiques  le  20  juin 
1890.  Ctte  pièce  n'était  que  la  transformation 
musicale  d'un  ancien  vaudeville  créé  en  1837 
au  même  théâtre,  où  il  avait  pour  interprète 


principale  MUe  Nathalie,  qui  fut  plus  tard  so- 
ciétaire de  la  Comédie-Française.  Sous  sa  pre- 
mière forme,  la  Fille  de  Cair  avait  fait  cou- 
rir tout  Paris  et  obtenu  naguère  un  succès 
éclatant,  succès  qu'elle  ne  retrouva  pas  même 
en  partie  sous  l'aspect  nouveau  qu'on  avait 
cru  pouvoir  lui  donner.  On  trouva  la  pièce 
vieillote  et  sans  intérêt,  et  la  musique  fut 
impuissante  à  lui  prêter  des  grâces  nouvelles. 
Elle  était  jouée  cette  fois  par  M'ies  Nesville, 
Stella,  Pieval,  Génat,  Vernon  et  MM.  Ger- 
main, Larbaudière  et  Vandenne. 

FILLE  DE  LA  PLACE   SAINT-MARC  (la), 

opéra  anglais,  musique  de  Balfe,  représenté 
à  Londres  vers  1845. 

*  FILLE  DE  LA  prairie  (la),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  H.  Bohrmann,  mu- 
sique de  M.  Weissleder,  représentée  au  Tha- 
lia-Theater  de  Chemnitz  en  août  1891. 

*  FILLE  DE  L'EMPEREUR    (la)    [die   Kai- 

sertochter],  opéra,  paroles  de  M.  Guillaume 
Jacoby,  musique  de  M.  Wilhem  de  Haan,  re- 
présenté à  Darmstadt  le  1"  février  1885. 

•  FILLE  DE  L'ORFÈVRE  (la),  opéra,  paroles 
de  MM.  Foussier  et  Leroy ,  musique  de 
M.  Edmond  Membrée,  représenté  à  Bade  le 
27  juillet  1863.  Le  sujet  a  été  tiré  d'une  bal- 
lade de  Uhland.  La  fille  d'un  orfèvre  de  Nu- 
remberg s'est  laissé  aimer  par  un  jeune  étu- 
diant, qui  a  disparu  et  n'a  plus  donné  signe 
de  vie.  Pendant  plusieurs  années,  la  jeune 
fille  s'abandonne  au  chagrin,  au  désespoir. 
Voilà  qu'un  jour  il  n'est  bruit  dans  la  ville 
que  du  retour  de  la  croisade  du  comte  Hu- 
bert. Suivi  d'un  brillant  cortège,  il  s'arrête 
devant  la  boutique  de  l'orfèvre.  Il  entre  et 
choisit  des  bijoux  et  une  parure  pour  sa  fian- 
cée. La  jeune  fille  est  frappée  de  stupeur  en 
reconnaissant  dans  le  comte  l'étudiant  à  qui 
elle  a  donné  son  cœur,  et  cette  surprise  se 
change  bientôt  en  humiliation  profonde  et 
douloureuse ,  lorsque  le  comte  l'invite  à  es- 
sayer les  parures  destinées  à  une  rivale.  C'en 
est  trop  :  elle  s'évanouit.  Mais  le  comte  Hu- 
bert n'a  point  oublié  son  amour;  il  n'a  voulu 
que  s'assurer  du  constant  souvenir  et  de  la 
fidélité  de  sa  bien-aimée.  C'est  pour  elle- 
même  qu'il  a  acheté  ces  joyaux.  C'est  elle  qui 
doit  les  porter  avec  ia  couronne  de  comtesse. 
M.  Membrée,  l'auteur  de  la  charmante  com- 
position Page,  écuyer,  capitaine,  a  traité  cette 
ballade  con  amore.  Chaque  morceau  a  son 
caractère  propre.  Les  mélodies  de  M.  Membrée 
ont  de  la  couleur,  sans  rien  emprunter  au  pa- 
thos de  la  musique  de  l'avenir.  Il  nous  rap- 


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FILL 


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pelle  Hippoiyte  Monpou,  mais  avec  des  études 
musicales  plus  fortes  et  une  manière  d'écrire 
plus  correcte.  On  a  applaudi  le  chœur  des 
ouvriers  orfèvres ,  l'air  de  la  Paresse,  et  le 
duo  final  entre  Marie  et  le  comte.  Cet  ouvrage 
a  été  chanté  par  Balanqué,  Mengal,  Fromant, 
Mlles  Henrion  et  Faivre. 

FILLE   DE    MADAME    ANGOT  (la),  Opér&- 

bouffe,  paroles  de  MM.  Clairville,  Siraudin  et 
Koning,  musique  de  M.  Ch.  Lecocq;  joué  au 
théâtre  des  Fantaisies-Parisiennes,  à  Bruxel- 
les, en  novembre  1872.  La  pièce  est  très  amu- 
sante. La  fille  de  Mme  Angot,  Clairette,  est 
une  jolie  fleuriste  que  les  dames  de  la  halle 
ont  prise  sous  leur  protection  et  veulent  ma- 
rier à  un  perruquier,  le  sieur  Pomponnet; 
mais  Clairette  aime  le  chansonnier  Ange 
Pitou;  celui-ci,  fort  inconstant,  sacrifie  son 
amie  aux  beaux  yeux  de  Mlle  Lange,  la  célè- 
bre comédienne;  Clairette,  après  toutes  sor- 
tes de  péripéties,  après  s'être  même  fait 
mettre  en  prison  pour  avoir  chanté  une  chan- 
son satirique  de  son  amant,  se  console  de 
son  infidélité  en  accordant  sa  main  à  Pom- 
ponnet. La  musique  de  cet  ouvrage  est  agréa- 
ble, facilement  écrite  et  expressive.  Le  public 
a  fait  bon  accueil  aux  couplets  sur  Mme  An- 
got :  Très  jolie,  peu  polie,  au  chœur  des  con- 
spirateurs :  Quand  on  conspire,  à  la  valse  : 
Tournez,  tournez,  et  à  la  scène  finale  du  troi- 
sième acte,  dont  ce  qu'on  appelle  le  caté- 
chisme poissard  a  fait  les  principaux  frais. 
Cet  opéra-bouffe  a  été  chanté  par  "Widmer, 
Jolly,  Mlles  Desclauzas,  Luigini,  Mme  De- 
lorme.  La  Fille  de  madame  Angot  a  obtenu 
depuis  un  immense  succès  à  Paris,  lors- 
qu'elle fut  jouée  aux  Folies-Dramatiques,  le 
23  février  1873.  Les  interprètes  étaient  alors 
Mlles  Paola  Marié,  Desclauzas  et  Toudouze, 
MM.  Mcndasti  et  Dupin,  et  la  pièce,  dont  les 
principaux  morceaux  devinrent  aussitôt  po- 
pulaires, obtint  une  série  consécutive  de 
quatre  cents  représentations,  qui  est  aujour- 
d'hui bien  plus  que  doublée. 

*  pille  de  paillasse  (la),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Armand  Liorat 
et  Louis  Leloir,  musique  de  M.  Louis  Var- 
ney,  représentée  aux  Folies-Dramatiques  le 
20  avril  1894.  La  scène  est  en  1815,  sur  le 
boulevard  du  Temple,  où  la  foule  encombre 
le  théâtre,  ou  pour  mieux  dire  la  baraque  de 
Paillasse.  La  fille  de  celui-ci,  Marianne,  va 
épouser  le  jeune  Frédéric,  un  enfant  perdu 
que  le  saltimbanque  a  recueilli  en  1792.  Il  se 
trouve  que  ce  dernier  est  reconnu  par  son 
oncle,  un  grand  seigneur,  le  marquis  de  Lau- 


bépin,  qui  le  ramène  à  lui  et  veut  lui  faire 
épouser  une  jeune  fille  de  grande  famille. 
Frédéric  résiste,  le  marquis  s'entête,  les  cho- 
ses s'embrouillent,  et  enfin  le  jeune  homme, 
devenu  riche,  finit  par  retrouver  Marianne  et 
en  faire  sa  femme.  Tout  cela  n'est  pas  très 
neuf,  mais  tout  cela  est  assez  gai,  et  agré- 
menté d'une  musique  aimable  et  frétillante. 
Interprètes  :  Mmes  Thuillier-Leloir  et  de  Bè- 
rio,  MM.  Guy,  Vauthier,  Guyon,  Perrin  et 
Riga. 

*  FILLE  DE  SAÙL,  grand  opéra,  musique 
de  M.  Félix  Godefroid,  non  représenté,  mais 
exécuté  par  fragments  en  diverses  circon- 
stances et  publié  en  1883 

*  PILLE  des  bruyères  (la),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Jules  de  Wailly,  mu- 
sique de  Georges  Rose,  représentée  aux  Nou- 
veautés le  5  avril  1867. 

FILLE  DES  ÉTOILES  (la),  opéra  allemand, 
musique  de  Payer ,  représenté  à  Vienne  vers 
1810. 

FILLE  DES  FLEURS  (la),  opéra  allemand, 
texte  de  Rochlitz,  musique  de  Bierey,  repré- 
senté à  Dresde  en  1802. 

FILLE  du  Danube  (la),  opéra  russe,  mu- 
sique de  Cavos ,  représenté  à  Saint-Péters- 
bourg en  1806. 

FILLE  DU  GOLFE  (la),  opéra-comique  en 
an  acte,  paroles  de  M.  Charles  Nuitter,  mu- 
sique de  M.  Léo  Delibes,  publié  dans  le  Ma~ 
gasin  des  Demoiselles  en  1852. 

FILLE  DU  MAÎTRE  DE  CHAPELLE  (la), 
opéra-comique  en  trois  actes ,  paroles  de 
MM.  Mestépès  et  Vauzanges,  musique  de 
M.  Ventéj  oui,  représenté  au  théâtre  Déjazet  le 
9  juillet  1864. 

FILLE  DU  MONDE  DES  FÉES  (la),  vau- 
deville allemand,  musique  de  Drechsler  (Jo- 
seph), représenté  à  Vienne  vers  1820. 

*  FILLE  DU  SACHA  ;la),  opéra,  musique 
de  M.  P.  Heise,  représenté  sur  le  théâtre 
Royal  de  Copenhague  en  septembre  1869. 
Tout  jeune  encore  et  à  l'aurore  de  sa  car- 
rière, l'auteur  n'avait  pas  dû  lutter  moins  de 
cinq  années  pour  pouvoir  présenter  son  œu- 
vre au  public.  Ses  efforts  furent  heureuse- 
ment couronnés  de  succès,  et  son  opéra  fut 
iccueilli  avec  la  plus  grande  faveur. 

FILLE  DU  PASTEUR  DE  TAUBENHEIM 
(la),  opéra-comique  allemand,  musique  de 
Lœwe  (Jean-Henri),  repr^  à  Berlin  vers  1795. 


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*  FILLE  DU  pêcheur  (la),  opéra-comique, 
paroles  de  M.  Montgomery  Ward,  musique 
de  M.  G.  Adye  Curan,  représenté  au  théâtre 
de  la  Reine,  à  Dublin,  en  février  1892. 

FILLE  DU  RÉGIMENT  (la),  opéra  en  deux 
actes,  paroles  de  Bayard  et  Saint-Georges, 
musique  de  Donizetti ,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  il  février  1840.  Parmi  les  ou- 
vrages de  demi-caractère  du  compositeur  de 
Bergame,  celui-ci  brille  au  premier  rang  par 
le  nombre  des  motifs  heureux ,  par  la  grâce 
touchante  des  mélodies.  Le  livret  est  inté- 
ressant. L'action  se  passe  dans  le  Tyrol.  Une 
pauvre  enfant,  abandonnée  sur  un  champ  de 
bataille,  a  été  recueillie  par  un  brave  sergent 
nommé  Sulpice ,  qui  l'a  fait  adopter  par  son 
régiment.  Marie  a  grandi,  entourée  de  la 
tendresse  et  du  respect  des  grenadiers  du  2ie. 
Elle  est  devenue  une  gentille  vivandière.  Elle 
est  aimée  d'un  jeune  Tyrolien  qui  lui  a  sauvé 
la  vie  dans  une  circonstance  où  elle  était  en 
péril.  Mais  le  mystère  de  sa  naissance  se  dé- 
couvre, et  sa  mère,  une  marquise,  l'enlève 
naturellement  à  la  vie  des  camps,  l'emmène 
dans  son  château,  où  elle  l'élève  avec  soin  en 
la  faisant  passer  toutefois  pour  sa  nièce.  Au 
second  acte,  la  fille  du  régiment,  qui  regrette 
ses  habitudes  martiales,  se  prête  difficile- 
ment à  l'éducation  conforme  à  son  rang,  et 
encore  moins  au  riche  mariage  qu'on  veut 
lui  faire  contracter.  Elle  revoit  son  cher  Ty- 
rolien, devenu  lieutenant  dans  le  fameux  2ie, 
son  régiment  adoptif.  Après  bien  des  tra- 
verses et  des  péripéties,  sa  mère  ne  résiste 
plus  à  une  union  à  laquelle  est  attaché  le 
bonheur  de  sa  fille.  L'ouverture  est  gracieuse 
et  en  rapport  avec  le  ton  général  de  l'ou- 
vrage. Le  duo  entre  Marie  et  Sulpice  est  ori- 
ginal et  bien  écrit  pour  les  voix.  Les  cou- 
plets sur  le  2ie  et  le  finale  du  premier  acte 
sont  traités  avec  cette  facilité  mélodique  par- 
ticulière à  Donizetti.  On  sait  que  dans  les 
villes  de  garnison  il  arrivait  souvent  qu'on 
substituât  au  21e  le  numéro  du  régiment 
présent.  C'était  une  galanterie  toujours  bien 
accueillie  par  les  abonnés  du  théâtre.  La  can- 
tilène  des  Adieux,  chantée  par  Marié,  est 
d'une  sensibilité  vraie;  la  scène  de  la  ro- 
mance de  Garât,  trio  entre  la  marquise,  sa 
fille  et  le  sergent,  est  d'un  comique  de  bon 
goût  ;  la  valse  exécutée  dans  la  coulissé  a  une 
délicatesse  de  touche  tout  aristocratique. 
Nous  signalerons  aussi  un  petit  trio  d'un  bon 
effet  scénique  et  dans  lequel  l'agencement 
des  voix  produit  un  harmonieux  ensemble. 
L'opéra  de  la  Fille  du  régiment ,  traduit  en 
italien,  a  été  représenté  à  la  salle  Ventadour 


en  1850.  Mme  Sontag,  après  être  restée  éloi- 
gnée de  la  scène  par  suite  de  son  mariage 
avec  le  comte  Rossi,  a  reparu  avec  éclat  dans 
la  Figlia  del  regimento.  A  l'Opéra-Comique, 
Mlle  Borghèse  a  créé  le  rôle  de  Marie,  et  les 
autres  ont  été  interprétés  par  Marié,  Henri 
et  Mme  Boulanger. 

*  FILLE  DU  ROI  (la.),  opéra-comique,  mu- 
sique de  M.  W.  de  Haan,  représenté  à  Darm- 
stadt  en  1885,  puis  à  Rotterdam  en  janvier 
1886.  Le  compositeur,  qui  était  natif  de  Rot- 
terdam, occupait  les  fonctions  de  maître  de 
chapelle  à  la  cour  de  Darmstadt. 

*  FILLE  DU  ROI  DES  AULNES  (la),  opéra, 
musique  de  M.  Johan-Peter  Hartmann,  re- 
présenté au  théâtre  Royal  de  Copenhague  en 
1867.  M.  Hartmann,  le  patriarche  des  compo- 
siteurs européens,  né  en  1805,  a  célébré  en 
1874,  à  Copenhague,  sa  cinquantaine  artisti- 
que, et  en  1895,  le  9oe  anniversaire  de  sa 
naissance.  Directeur  du  Conservatoire,  orga- 
niste d'une  église  importante,  maître  de  cha- 
pelle du  roi  de  Danemark,  il  est  considéré 
comme  le  plus  grand  musicien  et  le  plus  po- 
pulaire de  son  pays. 

FILLE  DU  TAMBOUR-MAJOR  (la),  Opéra- 
eomique  en  trois  actes,  livret  de  MM.  Chivot 
et  Duru,  musique  de  M.  J.  Offenbach,  repré- 
senté aux-Folies-Dramatiques  le  13  décembre 
1879.  Le  sujet  de  la  pièce  diffère  peu  de  celui 
du  charmant  opéra-comique  la  Fille  du  ré- 
giment, si  on  la  regarde  à  travers  une  lor- 
gnette dont  on  aurait  sali  les  verres.  Des  cou- 
plets grivois,  des  cocasseries  de  tout  genre, 
surtout  de  mauvais  genre,  sont  encadrés  dans 
un  Cantique  à  la  Madone,  et  le  chant  patrio- 
tique et  superbe  de  Méhul,  le  Chant  du  dé- 
part. Tout  cela  passe  à  notre  époque  sans 
qu'aucune  autre  protestation  que  celle-ci 
s'élève  dans  la  presse.  Des  soldats  français 
sont  introduits  dans  un  couvent  par  une  jeune 
pensionnaire  nommée  Stella.  Elle  est  la  fille 
du  sergent-major  le  beau  Monthaboret  d'une 
femme  avec  laquelle  il  a  divorcé  et  qui  est  de- 
venue l'épouse  du  comte  délia  Volta.  Celui-ci 
veut  marier  Stella  avec  le  marquis  Bambini  ; 
mais  elle  est  éprise  d'un  officier  français 
qu'elle  finit  par  épouser,  après  beaucoup 
d'incidents  burlesques  à  la  suite  desquels 
cette  jeune  délurée  s'est  faite  vivandière 
pour  suivre  dans  les  camps  son  bien-aimé 
Robert.  La  musique  n'a  rien  d'original.  Ce 
sont  des  phrases  sautillantes,  de  fort  courte 
haleine  et  d'un  caractère  enfantin.  On  a  dis- 
tingué dans  l'ouverture  une  jolie  valse,  les 
couplets  du  Fruit  défendu,\&  chanson  de  l'Ane. 


462 


FILL 


FILO 


les  couplets  du  Tailleur,  une  sorte  de  ségui- 
dille  et  une  gigue.  Chanté  par  Luco,  Le- 
pers,  Simon-Max,  Maugé,  Bertell,  Henriot; 
Mmes  Simon-Girard,  Girard,  Vernon,Listrelle, 
Réval. 

fille  ermite  (la),  petit  opéra  en  un 
acte,  musique  de  Vandenbroeck ,  représenté 
aux  Italiens  en  1776. 

fille  gArçon  (la),  comédie  en  deux 
actes,  mêlée  d'ariettes,  paroles  d'Eve,  mu- 
sique de  Saint-Georges,  représentée  aux  Ita- 
liens le  18  août  1787.  Ce  fut  le  troisième  ou- 
vrage lyrique  du  compositeur,  qui  avait  l'am- 
bition de  briller  dans  tous  les  genres.  Il  eut 
quelques  représentations. 

FILLE  INVISIBLE  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes  et  quatre  tableaux,  paroles  de 
MM.  de  Saint-Georges  et  Dupin,  musique  de 
Boieldieu  fils,  représenté  au  Théâtre-Lyrique 
le  24  février  1854.  Il  s'agit  dans  la  pièce 
d'une  pauvre  folle  par  amour,  enfermée  dans 
un  vieux  manoir  et  confiée  à  un  docteur 
qui  finit  par  lui  rendre  la  raison  ,  en  lui  fai- 
sant épouser  celui  qu'elle  aime  ;  mais  les  in- 
vraisemblances sont  si  fortes  que  l'ouvrage 
n'a  pu  fournir  une  longue  carrière,  malgré  le 
mérite  de  la  musique.  On  a  applaudi  un  char- 
mant duo  bouffe,  les  couplets  de  Conrad: 
C'est  un  ami,  et  une  jolie  valse.  Les  rôles  ont 
été  créés  par  Meillet,  Menjaud,  Cabel,  Tal- 
ion, Mlle  Girard  et  Mme  Meillet. 

FILLE  mal  gardée  (la),  parodie  de  la 
Provençale,  quatrième  entrée  de  l'opéra  des 
Fêtes  de  Thalie,  par  Mme  Favart  et  Lourdet 
de  Santerre,  musique  de  Duni,  représentée  à 
la  Comédie-Italienne  le  4  mars  1758. 

FILLES  de  cécrops  (les),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Strungk ,  représenté  à 
Hambourg  vers  1681.- 

filles  des  roses  (les),  opéra  allemand, 
musique  de  Lindpaintner,  représenté  en  Al- 
lemagne vers  1840. 

*  filles  d'honneur  de  la  reine  (LES), 

opéra-comique  en  trois  actes,  musique  d'un 
compositeur  amateur,  le  colonel  Hardy,  re- 
présenté sur  le  théâtre  d'Alger  en  décembre 
1854.  Peu  de  temps  après  l'apparition  de  son 
œuvre,  le  colonel  Hardy,  qui  était  en  garnison 
à  Alger,  dut  partir  pour  la  Crimée  à  la  tête  de 
son  régiment,  appelé  à  prendre  part  aux  opé- 
rations du  siège  de  Sébastopol.  Il  trouva  là 
une  mort  glorieuse  et  se  fit  bravement  tuera 
la  tête  de  ses  soldats,  lors  de  l'attaque  du 
Mamelon-Vert,  i 


FILLES  du  lac  (les),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Lambert,  musique  d'Adolphe 
Nibelle,  représentée  aux  Folies-Nouvelles  en 
décembre  1858.  La  musique  est  gracieuse  et 
bien  écrite.  On  a  remarqué  un  boléro  et  une 
ballade  d'une  coupe  intéressante. 

*  filleule  DE  polydore  (la),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Clément  Privé, 
musique  de  M.  Brun,  représentée  à  Auxerre 
en  janvier  1867. 

filleule  du  ROI  (la),  opéra-comique  ea 
trois  actes,  livret  de  MM.  Cormon  et  R.  Des- 
landes, musique  de  M.  A.  Vogel,  représenté 
sur  le  théâtre  des  Fantaisies-Parisiennes  à 
Bruxelles,  en  avril  1875,  et  au  théâtre  de  la 
Renaissance  à  Paris  le  23  octobre  1875.  La 
filleule  du  roi  Henri  IV  est  la  fille  de  Camescas, 
l'ancien  cuisinier  du  roi  ;  elle  doit  épouser 
Phœbus,  marquis  de  Pibrac.  Une  Béarnaise 
nommée  Marion  vient  réclamer  en  faveur  de 
sa  sœur,  à  qui  Phœbus  a  fait  une  promesse  de 
mariage.  Celui-ci  laisse  la  filleule  du  roi  épou- 
ser un  gars  nommé  Andréol,  qu'elle  lui  pré- 
fère, et  épouse  Marion.  Quant  à  la  sœur  dé- 
laissée, on  ne  s'en  occupe  plus.  S'il  n'y  avait 
pas  des  épisodes  comiques  qui  occupent  l'at- 
tention, une  telle  pièce  n'offrirait  aucun  inté- 
rêt. On  regrette  de  voir  un  musicien  de  mé- 
rite, comme  M.  Vogel,  employer  son  talent  à 
de  pareils  enfantillages.  On  a  surtout  remar- 
qué les  couplets  d'Henriette,  une  romance  au 
troisième  acte  et  un  excellent  trio.  Chanté 
par  Vauthier, Dailly,  Mrae  Peschard,  Mlle  Lui- 
gini. 

FILOSOFI  (i)  [les  Philosophes],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Paisiello,  représenté  à  Tu- 
rin vers  1776. 

FILOSOFI  AL  CIMENTO  (i)  [les  Philoso- 
phes dans  l'embarras],  opéra  italien,  musique 
de  E.  Paganini,  représenté  à  la  Scala,  de  Mi- 
lan, en  1810. 

FILOSOFI  IMMAGINARI  (i) ,  opéra  italien, 
musique  de  Paisiello,  représenté  à  Saint-Pé- 
tersbourg vers  1777. 

FILOSOFI  IMMAGINARI  (i),  opéra  italien, 
musique  de  Astaritta,  représenté  à  Naples 
en  1788. 

FILOSOFO  (il)  ,  opéra  italien,  musique  de 
J.  Mosca,  représenté  à  Vicence  en  18 19. 

FILOSOFO  CONVINTO  (il)  [le  Philosophe 
convaincu],  opéra-bouffe  italien,  musique  de 
Agricola  (Jean -Frédéric),  représenté  au 
théâtre  de  Potsdam  en  1750. 


FILS 


FINE 


463 


FILOSOFO  Dl  CAMPAGNA  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Galuppi,  représenté  à  Ve- 
nise en  1754. 

FILOSOFO  IMPOSTORE  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Chiavacci,  représenté  à  Milan 
vers  1801. 

FILOSOFO  INNAMORATO  (il)  [le  Philo- 
sophe amoureux],  opéra  italien,  musique  de 
Gassmann,  représenté  à  Venise  vers  1768.  Le 
compositeur  en  écrivit  une  seconde  fois  la 
musique  à  Vienne  en  1771. 

FILOSOFO  SEDUCENTE  (il)  [le  Philosophe 
séducteur],  opéra  italien,  musique  de  Porto- 
gallo ,  représenté  à  Venise  vers  1793. 

*  FILOXERA  (la),  zarzuela  en  un  acte,  pa- 
roles de  Pina,  musique  de  Francisco  Barbieri, 
représentée  sur  le  théâtre  Lara,  à  Madrid,  le 
23  décembre  1882. 

FILS  BANNI  (le),  mélodrame,  musique  de 
Quaisain,  représenté  à  Paris  vers  1820. 

*  FILS  DE  MADAME  ANGOT  (le),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  musique  de  M.  Angelo 
Frondoni,  représenté  sur  le  théâtre  du  Prince- 
Royal,  à  Lisbonne,  le  5  mai  1875.  Cet  ouvrage 
était  évidemment  une  imitation  et  comme 
une  sorte  de  contre-partie  de  l'opérette  de 
M.  Charles  Lecocq,  la  Fille  de  Madame  Angot, 
qui  était  alors  au  plus  fort  de  son  succès  à 
l'étranger  et  dont,  précisément  à  cette  épo- 
que, on  donnait  une  traduction  portugaise 
sur  un  autre  théâtre  de  Lisbonne,  celui  de  la 
Trinité. 

*  FILS  DES  INCAS  (les),  opéra  en  quatre 
actes,  paroles  et  musique  de  M.  Wilhelm 
de  Haan,  représenté  à  Darmstadt,  sur  le  théâ- 
tre de  la  Cour,  en  avril  1895.  L'auteur  rem- 
plissait les  fonctions  de  chef  d'orchestre  à  ce 
théâtre.  L'action  de  cet  ouvrage  se  déroule  au 
Pérou,  avant  la  conquête  de  cette  contrée  par 
les  Espagnols,  et  donne  lieu  à  une  mise  en 
scène  pleine  de  richesse  et  d'éclat.  Le  succès 
a  été  bruyant. 

*  FILS  D'ULYSSE  (le),  opérette  en  un  acte 
et  en  vers  libres,  paroles  et  musique  d'Eugène 
Moniot,  représentée  aux  Délassements-Comi- 
ques le  5  mai  1866. 

FILS  DU  BRIGADIER  (le),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Eugène  Labi- 
che et  Delacour,  musique  de  M.  Victor  Massé, 
représenté  à  l'Opéra-Comique,  à  Paris,  le 
25  février  1S67.  La  scène  se  passe  en  Espagne, 
pendant  le  siège  de  Burgos.  C'est  une  sorte 
de  mc'lodrame  dans  lequel  sont  encadrées 


plusieurs  scènes  très  comiques  ;  mais,  en 
somme,  le  livret  n'a  pas  été  goûté.  Quant  à 
la  musique,  elle  est  pleine  de  motifs  ingé- 
nieux et  colorés.  Toute  la  première  partie  de 
l'ouverture  est  charmante.  11  était  difficile 
de  mieux  poétiser  la  formule  militaire  et  ba- 
nale de  la  retraite.  Nous  signalerons  dans  le 
premier  acte  une  valse  chantée, la  romance: 
Trembler  ,  quand  on  est  militaire;  un  refrain 
populaire  :  Les  Flamands,  les  Saxo?is,  et  un 
rondo  bouffe.  Dans  le  troisième  acte,  un  bon 
trio  et  la  romance  :  Pardonne-moi,  avec  ac- 
compagnement de  cor  anglais.  Chanté  par 
Crosti,  Montaubry,  Sainte-Foy,  Prilleux, 
Mlles  Girard,  Roze  et  Révilly. 

*  FILS  DU  CROISÉ  (le),  drame  en  trois  ac- 
tes, en  vers,  avec  chœurs,  de  M.  Croiset,  mu- 
sique de  M.  Charles  Planchet,  représenté  au 
Cercle  catholique  de  Versailles  le  26  avril 
1885. 

FILS  DU  PRINCE  (le),  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  Scribe,  musique  du 
comte  Alphonse  de  Feltre,  représenté  à  l'O- 
péra-Comique le  28  août  1834.  En  donnant  à 
un  amateur  titré  un  livret  formé  de  mau- 
vaises imitations  de  deux  autres  pièces,  le 
Précepteur  dans  l'embarras  et  la  Fiancée, 
Scribe  a  cru  faire  assez  pour  satisfaire  une 
velléité  d'homme  du  monde.  Le  vaudevilliste 
s'est  trompé.  La  musique  du  Fils  du  prince, 
fort  bien  faite,  était  digne  d'une  collaboration 
sérieuse  ;  les  mélodies  en  sont  fraîches  et  dis- 
tinguées. Nous  remarquons  au  premier  acte 
les  couplets  chantés  par  Féréol  :  Pour  braver 
l'orage  qui  gronde  ;  au  second,  une  romance 
qui  a  eu  son  jour  de  vogue  :  Palais  pompeux, 
riches  demeures,  et  un  trio  final.  M.  de  Feltre 
était  un  des  meilleurs  élèves  de  Reicha. 

FILS  DU  RICHE  (le)  OU  LE  MANTEAU 
ROUGE,  opéra  allemand,  musique  d'Elber- 
wein  (Charles),  représenté  à  Weimar  vers 
1845. 

FILS  RECONNAISSANT  (le)  ,  opéra-comi- 
que,  musique  de  Rheineck,  représenté  dans 
un  théâtre  de  société  à  Lyon  vers  1788. 

FIN  de  BAIL  (une),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Paul  Dorcy,  musique  de  Var- 
ney,  représentée  aux  Bouffes -Parisiens  le 
20  janvier  1862. 

*  FIN  DU  JOUR  (la.),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Rouhier-Deschamps,  musique 
de  Deshayes,  représenté  au  théâtre  de  la  Cité 
en  1793. 

*  FINE  MOUCHE  (une),  opérette  en  un  acte, 


464 


FINT 


FINT 


paroles  de  M.  Baneux,  musique  de  M.  Blétry, 
représentée  à  l'Éden-Concert  le  26  février 
188S. 

FINEZZE  D'AMORE  (le)  0  LA  FORZA 
NON  SI  FA,  MA  SI  PROVA  (les  Finesses  de 
l'amour  ou  La  force  échoue,  mais  l'expérience 
réussit),  opéra  italien,  musique  de  Astaritta, 
représenté  à  Naples  en  1773. 

FINEZZE  DELL'  AMICIZIA  E  DELL' 
ONORE  (le)  [les  Délicatesses  de  l'amitié  et  de 
l'honneur],  opéra  italien,  musique  de  Draghi 
(Antoine),  représenté  à  Vienne  en  1699. 

FINGAL,  opéra  italien,  musique  de  Coppola 
(Pierre-Antoine),  représenté  à  Palerme  en 
1844. 

FINGAL,  opéra,  musique  de  M.  Edmond 
Membrée,  joué  au  Théâtre -Italien  en  1861. 

FINGALLO  E  COMALA ,  opéra  italien, 
musique  de  Pavesi,  représenté  au  théâtre  de 
la  Fenice,  à  Venise,  en  1805. 

*finimondo  (il),  comédie  lyrique,  paroles 
de  Luigi  Campesi,  musique  d'Achille  Valenza, 
représentée  à  Naples,  sur  le  théâtre  de  la 
Fenice,  en  1872. 

FINTA  AMANTE  (la)  [l'Amante  supposée], 
opéra  italien,  musique  de  Paisiello ,  repré- 
senté à  Mohilow  vers  1778. 

FINTA  AMANTE  (la),  opéra  buffa,  musique 
de  Palione ,  représenté  au  théâtre  des  Fio- 
rentini,  à  Naples,  vers  1800. 

*  FINTA  BARONESSA  (la),  opéra-bouffe  en 
trois  actes,  paroles  anonymes,  musique  de 
Nicola  Piccinni,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  des  Kiorentini,  en  1767. 

FINTA  CAMERIERA  (la)  [la  Fausse  sui- 
vante], intermède  italien  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Latilla,  représenté  à  Naples  en  1743, 
et  à  l'Académie  royale  de  musique  le  mardi 
30  novembre  1752.  Cet  ouvrage  est  un  de  ceux 
qui  contribuèrent  à  développer  en  France  le 
goût  de  la  musique  italienne.  Latilla,  auteur 
de  la  Finta  cameriera,  était  un  des  meilleurs 
compositeurs  de  ce  temps.  Les  noms  des  per- 
sonnages et  des  acteurs  donneront  une  idée 
du  sujet  de  la  pièce  et  des  interprètes  : 
Pancrace,  vieillard,  père  d'Erosmine,  An- 
toine Lazzari  ;  Erosmine,  promise  à  D.  Calis- 
son, amante  de  Joconde,  Anne  Lazzari;  Jo- 
conde,  déguisé  en  suivante  chez  Pancrace, 
Jeanne  Rossi  ;  Babet,  jardinière  de  Pancrace, 
Anne  Tonnelli;  D.  Calisson,  jeune  Romain  ex- 
travagant ,  l'ierre  Manelli;  Filinte,  frère  de 


Calisson,  Guerrieri.  Parmi  ceux-ci,  deux  sont 
restés  célèbres  :  Lazzari  et  la  Tonnelli. 

FINTA  CECITÀ  D'ANTIOCO  GRANDE  (la) 
[la  Fausse  cécité  d'Antiochus  le  Grand],  opéra 
italien,  musique  de  Draghi  (Antoine),  repré- 
senté à  Vienne  en  1695. 

FINTA  FILOSOFA  (la)  [la  Fausse  Philo- 
sophie], opéra  italien  en  trois  actes,  paroles 
de  Domenico  Piccinni,  musique  de  Spontini, 
représenté  sur  le  théâtre  Nuovo,  de  Naples, 
dans  l'été  de  1799.  Cet  ouvrage  n'était  que 
l'amplification  d'une  petite  farsa  des  mêmes 
auteurs,  l'Eroismo  ridicolo,  qu'ils  avaient 
donnée  l'année  précédente  au  même  théâtre. 
Les  rôles  de  la  Finta  Filosofa  étaient  tenus 
par  Carlo  Casaccia,  Giovanni  Pace,  Pietro 
Sambati,  Antonio  Chies  et  les  signore  Serafina 
Candia,  Vincenza  Fede  et  Angela  Albertini. 
Ce  joli  opéra,  qui  avait  obtenu  un  franc  suc- 
cès en  Italie,  où  il  commença  la  réputation  du 
futur  auteur  de  la  Vestale  et  de  Fernand  Cor- 
tes,  n'en  rencontra  pas  moins  à  Paris,  lorsque 
la  troupe  italienne  qui  occupait  la  salle  Fa- 
vart  l'y  représenta,  le  10  février  iso4.  On  y 
applaudit  surtout  une  cavatine  charmante, 
chantée  à  ravir  par  une  des  meilleures  artis- 
tes de  cette  troupe,  Mme  Fedi.  et  qui,  selon 
l'expression  d'un  critique  du  temps,  vola  aus- 
sitôt de  bouche  à  bouche. 

FINTA  FILOSOFA  (la)  [la  Fausse  philo- 
sophé], opéra  italien  en  trois  actes,  musique 
de  Spontini,  représenté  à  Naples  en  1799, 
puis  au  Théâtre-Italien  de  Paris  le  10  février 
1804.  Cet  ouvrage  fut  bien  accueilli  partout. 
Il  appartient  à  la  première  manière  tout  ita- 
lienne de  l'auteur  de  la  Vestale. 

FINTA  FRASCATANA  (la)  [la  Fausse  étour- 
die], opéra  italien,  musique  de  Léo,  repré- 
senté au  théâtre  Nuovo,  de  Naples,  en  1744; 
ouvrage  terminé  par  Capranila,  à  cause  de 
la  mort  de  l'auteur. 

FINTA  GALATEA  (la)  [la  Fausse  Galatée], 
opéra  italien,  musique  de  Bernardini,  repré- 
senté à  Naples  en  1789. 

FINTA  GIARDINIERA  (la)  [la  Jardinière 
supposée],  opéra,  musique  de  Piccinni,  repré- 
senté à  Naples  en  1770. 

FINTA  GIARDINIERA  (la)  [la  Jardinière 
supposée],  opéra  italien,  musique  d'Anfossi, 
représenté  au  théâtre  délie  Damme,  à  Rome, 
en  1774,  et  sur  le  théâtre  de  l'Académie 
royale  de  musique,  le  12  novembre  177S.  Cet 
ouvrage  ne  fit  pas  une  grande  sensation. 


FINT 


FINT 


465 


FINTA  GIARDINIERA  (la)  [la  Jardinière 
supposée],  opéra  italien,  musique  de  Mozart, 
représenté  avec  succès  à  Munich  le  13  jan- 
vier 1775. 

FINTA  GRECA  (la)  ,  farce  en  un  acte,  mu- 
sique de  Aspa,  représentée  au  théâtre  del 
Fondo,  à  Naples,  vers  1834. 

FINTA  MAGA  (la)  [la  Fausse  magicienne], 
opéra  italien,  musique  de  Paisiello ,  repré- 
senté à  Naples  en  1776. 

FINTA  MATTA  (la)  [la  Folle  supposée], 
opéra   italien,  musique   de  Palma,  repré- 


sente  à  Naples  vers  1791. 


FINTA  NOEILE  (la)  [la  Femme  gui  se  fait 
passer  pour  noble],  opéra  italien,  musique  de 
Bondineri,  représenté  à  Florence  en  1787. 

FINTA  PARISINA  (la)  [la  Fausse  Pari- 
sienne], opéra-bouffe,  musique  de  Cimarosa, 
représenté  au  théâtre  Nuovo  de  Naples,  en 

1773. 

FINTA  PAZZA  (la)  [la  Folle  supposée],  co- 
médie lyrique  en  cinq  actes,  de  Giulio  Strozzi, 
musique  de  Francesco  Sacrati,  de  Parme,  dé- 
cors de  Torelli,  représentée  au  théâtre  No- 
vissimo  de  Venise  en  1641,  puis  à  Bologne  en 
1645,  enfin  dans  la  salle  du  Petit-Bourbon,  le 
14  décembre  1645,  par  une  troupe  italienne 
que  le  cardinal  Mazarin  avait  fait  venir  pour 
l'amusement  du  roi  Louis  XIV.  Giovan-Bat- 
tista  Balbi  semble  avoir  retouché  la  pièce 
pour  cette  représentation.  On  peut  considérer 
la  Festa  teatrale  dell'  Finta  Pazza  comme  le 
premier  opéra  représenté  en  France  ;  musi- 
que ,  chant ,  ballet ,  mise  en  scène  et  ma- 
chines, elle  en  offrait  tous  les  éléments. 

FINTA  pazza  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Selletti,  représenté  à  Rome  en  1765. 

FINTA  pazza  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Puccita,  représenté  à  Milan  vers  1804. 

FINTA  PAZZIA  D'ULISSE   (la)  [la  Folie 

supposée  d'Ulysse],  opéra  italien,  musique 
de  Ziani,  représenté  à  Venise  en  1694. 

FINTA  PELLEGRINA  (la  Fausse  pèlerine), 
opéra  italien,  musique  d'Antoine  Olivo,  con- 
tinué par  Sarri,  représenté  à  Venise  en  1734. 

FINTA  PRINCIPESSA  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Marinelli,  représenté  à  Milan  en 
1811. 

FINTA  PRINCIPESSA  (la),  opéra-bouffe  en 
deux  actes,  musique  de  Cherubini,  repré- 
senté au  théâtre  du  Roi,  à  Londres,  en  1785. 


FINTA  PRINCIPESSA  (la)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Felice  Alessandri ,  représenté  à 
Ferrare  en  1786. 

FINTA  SCEMA  (la)  [la  Niaise  supposée], 
opéra  italien  en  trois  actes ,  musique  de  Sa- 
lieri,  représenté  à  Vienne  en  1775. 

FINTA  SEMPLICE  (la)  [la  Fausse  ingénue], 
opéra  italien,  musique  de  Perillo,  représenté 
à  Venise  en  1764. 

FINTA  SEMPLICE  (la)  [la  Fausse  ingénue], 
opéra-bouffe  italien,  musique  de  Mozart.  Ce 
fut  à  la  fin  de  l'année  1767  que  cet  ouvrage 
fut  écrit,  sur  la  demande  de  l'empereur  Jo- 
seph II.  Mozart  avait  alors  douze  ans.  L'im- 
présario Affligio  avait  promis  de  le  faire 
jouer  par  sa  troupe  et  de  le  payer  cent  du- 
cats. Les  compositeurs  viennois  s'émurent. 
On  désirerait  ne  pas  rencontrer  le  nom  de 
Gluck  dans  la  cabale  qui  s'organisa  contre 
l'enfant  de  génie.  On  prétendit  que  la  par- 
tition était  l'œuvre  de  son  père,  Léopold 
Mozart.  Le  directeur  Affligio,  circonvenu ,. 
traîna  les  choses  en  longueur,  et  finit  par  dé- 
.clarer  qu'il  ferait  siffler  l'opéra  si  on  le  for- 
çait à  le  monter.  "Wolfgang  et  son  père  furent 
désolés  de  ne  pas  rencontrer  dans  leur  pays 
la  protection  à  laquelle  ils  avaient  tant  d&: 
titres.  Ils  partirent  l'année  suivante  pour 
l'Italie,  où  ils  furent  amplement  dédommagés- 
à  Vérone,  à  Mantoue,  à  Naples  et  à  Rome, 
par  le  pape  lui-même,  de  l'indifférence  de 
Joseph  IL 

FINTA  SPOSA  OLANDESE  {la  Fausse 
épouse  hollandaise),  opéra  italien  ,  musique 
de  Bernardini,  représenté  à  Rimini  en  1784. 

''  FINTA  SPOSA  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Farinelli,  représenté  en  Italie  vers  1793. 

FINTA  ZINGARA  (la)  [la  Fausse  bohé- 
mienne], opéra  italien,  musique  de  P.  Gu- 
glielmi,  représenté  en  Italie  en  1774. 

FINTA  ZINGARA  (la)  [la  Fausse  bohé- 
mienne], opéra-bouffe  italien  en  deux  actes, 
musique  de  Gasse,  représenté  à  Naples  en 
janvier  1812. 

FINTE  AMAZZONI  (le),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Raimondi ,  repr.  à  Milan  vers  1821. 

FINTE  GEMELLE  (le)  [les  Fausses  sœurs 
jumelles],  opéra  italien,  musique  de  Piccinni, 
représenté  à  Naples  en  1775,  puis  à  Paris,  sur 
le  théâtre  de  l'Académie  royale  de  musique, 
le  11  juin  1778,  lorsque  Devisme  était  direc- 
teur de  l'Opéra.  Cet  ouvrage  eut  peu  de 
succès. 

30' 


466 


FINT 


FINT 


FINTI  AMMALATI  (i)  [les  Malades  imagi- 
naires], opéra  italien,  musique  de  Catugno, 
représenté  au  théâtre  Nùovo  de  Naples  vers 

.1815. 

FINTI  AMORI  (i)  [les  Amours  supposés], 
opéra  italien,  musique  de  P.  Guglielmi,  re- 
présenté à  Palerme  en  1786. 

FINTI  EREDI  (i)  [les  Faux  héritiers],  opéra 
italien,  musique  de  Sarti,  représenté  à  Pa- 
doue  en  1773. 

FINTI  NOBILI  (i),  opéra  italien  ,  musique 
de  Cimarosa ,  représenté  au  théâtre  des  Flo- 
rentins en  1778. 

FINTI  PADRONI  (i),  opéra  italien ,  musi- 
que de  Tritto,  représenté  au  théâtre  Valle,  à 
Rome,  en  1788. 

FINTI  RIVALI  (i)  [les  Mivaux  suppose's], 
opéra-buffa,  musique  de  J.-S.  Mayer,  repré- 
senté à  la  Scala  de  Milan,  en  1803. 

FINTI  SAVOIARDI  (i),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Cordella  (Jacques),  représenté  au 
théâtre  San-Mosè  de  Venise  en  1822. 

*  finta  vedova  (la),  opéra-bouffe,  paro- 
les de  Pietro  Trinchera,  musique  de  Niccolo 
Conforto,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre 
des  Fiorentini,  en  1746. 

FINTI  VIAGGIATORI  (i)  [les  Faux  voya- 
geurs], opéra  italien,  musique  de  L.  Mosca, 
représenté  à  Naples  vers  1814. 

FINTO  ASTROLOGO  (il)  [le  Faux  astro- 
logue], opéra  italien,  musique  de  Bianchi,  re- 
présenté à  Turin  en  1792. 

FINTO  CIECO  (il)  [le  Faux  aveugle],  opéra 
italien,  musique  de  P.  Guglielmi,  représenté 
en  Italie  en  1762. 

FINTO  CIECO  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Gazzaniga,  représenté  à  Vienne  vers  1771. 

FINTO  CIECO  (il),  opéra  italien,  musique 
d'Andreozzi,  représenté  au  théâtre  de  Saint- 
Charles,  à  Naples,  en  1790. 

FINTO  ESAU  (il)  [le  Faux  Esaù],  opéra 
italien,  musique  de  Pacelli,  représenté  à  Ve- 
nise en  1698. 

*  finto  FRATELLO  (il),  opéra,  musique 
de  Domenico  Fischietti,  représenté  en  Italie 
vers  1750. 

*  finto  laccheo  (lo),  opéra-bouffe,  mu- 
sique de  Joseph  de  Majo,  représenté  à  Na- 
ples, sur  le  théâtre  des  Fiorentini,  en  1725. 

*  FINTO  NNAMORATO  (lo),  opéra-bouffe, 


paroles  (en  dialecte)  de  Pietro  Trinchera,  mu- 
sique d'Antonio  Corbisiero,  représenté  à  Na- 
ples, sur  le  théâtre  des  Fiorentini,  en  1751. 

FINTO  PAZZO  (il)  [le  Fou  supposé],  opéra, 
musique  de  Piccinni,  représenté  à  Naples  en 
1771. 

FINTO  PITTORE  (il)  [le  Faux  peintre], 
opéra  italien,  musique  de  Spontini,  repré- 
senté à  Rome  en  1798. 

FINTO  PRINCIPE  (il)  [le  Prince  supposé], 
opéra  italien,  musique  de  Paisiello ,  repré- 
senté à  Florence  vers  1776. 

FINTO  SORDO  (il)  [le  Faux  sourd],  opéra 
italien,  musique  de  Farinelli,  représenté  en 
Italie  vers  1791. 

FINTO  SORDO  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Bertuzzi,  représenté  à  Pavie  en  1841. 

FINTO  STANISLAO  (il)  [le  Faux  Stanis- 
las], opéra  italien, musique  de  J.  Mosca,  re- 
présenté à  Venise  vers  1811. 

FINTO  STANISLAO  (il),  opéra  italien  en 
deux  actes,  musique  de  Gyrowetz,  représenté 
à  Vienne  vers  1820. 

FINTO  STANISLAO  (  il  ) ,  mélodrame 
bouffe  en  deux  actes,  livret  de  Felice  Romani, 
musique  de  M.  G.  Verdi,  représenté  à  Milan 
vers  1841.  Cet  ouvrage  venait  de  subir  une 
chute  complète  sous  le  titre  de  Un  giorno  di 
regno  (v.  ce  nom);  c'était  le  second  opéra  re- 
présenté du  compositeur.  Il  Finto  Stanislao 
doit  donc  prendre  place  entre  Oberto,  Conte 
di  San  Bonifazio  et  Nabuchodonosor,  quoique 
la  partition  ait  subi  des  modifications  impor- 
tantes. Le  genre  de  l'opéra-bouffe  ne  conve- 
nait nullement  au  tempérament  de  M.  Verdi, 
qui  n'a  pas  le  rire  facile  et  qui,  parmi  les  dons 
qu'il  a  reçus  du  ciel,  ne  compte  pas  celui  de 
la  verve  spirituelle  et  finement  railleuse  dont 
les  compositeurs  napolitains  ont  tant  usé 
avant  et  après  Cimarosa.  Le  duetxino  :  Teso- 
riere  garbatissimo  est  presque  absolument 
mauvais  ;  la  cavatine  :  Compagnoni  di  Parigi 
offre  un  andante  agréable  dont  l'accompagne- 
ment est  bien  rythmé  ;  le  duetto  en  ut  :  Pro- 
verà  che  degnoio  sono  del  favor,  etc.,  est  très- 
commun;  la  cavatine  :  Grave  a  core  innamo- 
rato  présente  déjà  dans  l'andante  en  mi 
bémol  les  effets  de  contretemps  de  l'ac- 
compagnement avec  la  voix  dont  M.  Verdi 
a  tiré  si  admirablement  parti  dans  les 
scènes  dramatiques  ;  le  rythme  des  cou- 
plets de  la  Traviala  se  trouve  aussi  dans 
l'allégro;  la  cavatine  :  Non  san  quant'io  nel 


FIOR 


FIOR 


467 


petto,  avec  chœur,  est  dans  le  goût  de  Bellini, 
et  l'effet  en  est  réussi  ;  d'autres  parties  de 
l'œuvre  suffiraient  à  annoncer  un  maître.  Il 
Finto  Stanislao  est  un  ouvrage  extrêmement 
médiocre,  surtout  parce  qu'il  est  sorti  de  la 
plume  de  l'auteur  de  Iiigoletto  et  du  Trova- 
tore.  Mais  tel  qu'il  est,  et  malgré  la  vulgarité 
de  quelques  motifs,  il  est  encore  bien  autre- 
ment écrit  que  la  plupart  des  petits  ouvrages 
dont  les  compositeurs  français  ont  inondé 
tous  nos  théâtres  depuis  vingt  ans. 

*  FINTO    TURCO    (il)    [le    Turc  supposé], 

opéra-bouffe,  paroles  d'Antonio  Palomba,  mu- 
sique de  Cocchi,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  des  Fiorentini,  en  1753. 

*  FINTO  TURCO  (il),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  musique  de  Nicola  Piccinni,  repré- 
senté (sans  doute  à  Naples)  à  une  date  in- 
connue. 

FIOR  d'aliz A ,  opéra-comique  en  quatre 
actes  et  sept  tableaux,  paroles  de  MM.  Hip- 
polyte  Lucas  et  Michel  Carré,  musique  de 
M.  Victor  Massé,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
que  le  5  février  1866.  C'est  un  ouvrage  qui 
renferme  des  morceaux  excellents  et  des  mé- 
lodies fort  agréables,  mais  que  les  défauts 
du  livret  ont  malheureusement  écarté  de  la 
scène.  Le  sujet  delà  pièce  a  été  tiré  du  roman 
si  connu  de  M.  de  Lamartine,  Graziella.  Les 
principaux  événements  amenés  dans  un  livre 
avec  des  ménagements  et  des  circonstances 
qui  les  préparent,  les  motivent  et  les  rendent 
vraisemblables,  sont  ici  dans  la  pièce  brus- 
qués, décousus  et  sans  intérêt.  Géronimo  et 
Fior  d'Aliza  ont  été  élevés  ensemble  dans 
une  cabane  qu'abrite  un  châtaignier  sécu- 
laire. Ils  s'aiment,  et  leurs  parents  consentent 
à  les  unir.  Mais  un  capitaine  de  gendarmes 
de  la  ville  voisine  demande  en  mariage  la 
jeune  fille.  Ne  pouvant  vaincre  la  résistance 
des  parents,  il  ne  songe  qu'à  se  venger.  Il 
achète  la  propriété  louée  aux  pauvres  gens, 
et  veut  faire  abattre  le  châtaignier.  Géro- 
nimo, indigné  et  cédant  à  l'emportement  de 
son  amour  et  de  la  colère,  décharge  son  arme 
sur  le  capitaine  et  le  tue.  Il  est  conduit  en 
prison,  et  peu  après  condamné  à  la  mort. 
L'infortunée  Fior  d'Aliza,  pour  sauver  son 
amant,  se  déguise  en  pifferaro  et  se  fait  in- 
troduire chez  le  geôlier  ou  bargello ,  dont  la 
fille  se  marie.  Elle  entre  dans  la  maison  avec 
les  gens  de  la  noce  ;  elle  est  reconnue  par  le 
prisonnier  à  l'aide  d'une  cantilène  qu'ils 
chantaient  ensemble  aux  jours  de  bonheur. 
Ils  parviennent  à  se  voir,  et  un  bon  religieux 
les  unit  quelques  heures  avant  le  moment 


désigné  pour  l'exécution.  Un  incident  étrange 
et  fort  bien  traité  complique  la  situation  et, 
à  la  fois,  amène  un  heureux  dénoûment.  Une 
jeune  fille,  dont  le  père  était  bandit  et  la 
mère  bohémienne,  a  été  élevée  dans  la  pri- 
son. Sa  raison  paraît  un  peu  altérée.  Elle  de- 
vient amoureuse  de  Géronimo  et  le  fait  éva- 
der. Fior  d'Aliza,  de  son  côté,  lorsqu'on  vient 
chercher  le  condamné,  se  revêt  de  la  robe 
préparée  pour  lui  et  marche  au  supplice.  Ce 
qui  est  d'une  invraisemblance  choquante. 
Arrivée  sur  les  remparts,  elle  va  mourir, 
lorsque  Géronimo  accourt  pour  réclamer  son 
sort,  et  aussi  le  bon  religieux,  qui  est  allé 
chercher  et  qui  a  obtenu  la  grâce  du  jeune 
condamné.  L'ouverture  offre  des  effets  de 
rythme  piquants  et  se  termine  par  une  sal- 
tarelle  animée.  Dans  le  premier  acte,  on  a 
remarqué  la  romance  :  C'est  l'amour ,  dont 
l'accompagnement  imitatif  est  d'une  grâce 
ingénieuse,  et  le  quintette  du  châtaignier. 
Les  formes  du  finale  sont  belles,  mais  trop 
ptmpeuses  pour  le  cadre  étroit  de  l'action. 
Dans  le  second  acte ,  il  y  a  une  farandole  ac- 
compagnée de  tambours  de  Basque  d'un  char- 
mant effet.  Dans  le  troisième ,  la  saltarelle , 
dont  le  motif  termine  l'ouverture,  revient  à 
l'occasion  de  la  noce  de  la  fille  du  geôlier,  et 
elle  a  été  fort  applaudie.  C'est  le  principal  mor- 
ceau de  chant  de  l'ouvrage.  On  a  remarqué 
aussi  l'air  de  la  jeune  bohémienne,  qui  a  de 
l'originalité.  Nous  signalerons  encore,  dans  le 
quatrième  acte,  la  marche  funèbre.  Le  rôle 
de  Fior  d'Aliza  a  été  admirablement  inter- 
prété par  Mme  Vandenheuvel- Duprez  ; 
Mme  Galli-Marié  a  joué  celui  de  Piccinina, 
Achard  et  Crosti,  ceux  de  Géronimo  et  du 
moine. 

*  fior  dalpe,  opéra  sérieux  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  M.  Léo  di  Castelnuovo  (Leo- 
poldo  Pullè),  musique  de  M.  Alberto  Fran- 
chetti,  représenté  au  théâtre  de  la  Scala,  de 
Milan,  le  15  mars  1894. 

*  fior  d'harlem  (il),  opéra  en  trois  ac- 
tes, musique  de  Frédéric  de  Flotow,  repré- 
senté sur  le  théâtre  Victor-Emmanuel,  de 
Turin,  le  18  novembre  1876.  Le  compositeur 
avait  écrit  cet  ouvrage  en  vue  de  notre 
Opéra-Comique,  sur  un  livret  français  d'Henri 
de  Saint-Georges  qui  était  intitulé  la  Tulipe 
noire.  La  représentation  à  Paris  se  faisant 
sans  doute  trop  attendre  à  son  gré,  il  se  dé- 
cida à  faire  traduire  ce  livret  et  à  porter  son 
opéra  en  Italie,  où  le  succès  paraît  en  avoir 
été  médiocre. 

fior  DI  ROSA,  opéra-bouffe  italien,  livret 


468 


FIOR 


FITZ 


arrangé  sur  celui  de  Fleur  de  thê,  musique  de 
Galleani,  représenté  au  théâtre  de  Barcelone 
en  février  1877. 

FIORAIA  (la),  opéra -bouffe,  musique  de 
Cagnoni,  représenté  au  théâtre  National  de 
Turin  le  24  novembre  1853. 

*  Pioraia  di  lugano  (la),  opéra  italien, 
musique  de  M.  Ortia  de  Zarate,  compositeur 
chilien,  représenté  à  Santiago  (Chili)  en  dé- 
cembre 1895. 

FIORE  (il)  [la  Fleur],  opéra  italien ,  mu- 
sique de  F.  Orlandi,  représenté  à  Venise 
dans  l'été  de  1803. 

FIORE  D'ARLEM  (il)  [Fleur  de  Harlem], 
livret  de  MM.  de  Leuven  et  de  Saint-Georges, 
tiré  de  la  Tulipe  noire  d'Alexandre  Dumas  et 
traduit  en  italien,  musique  de  M.  de  Flotow, 
représenté  à  Turin  en  novembre  1876,  avec 
un  grand  succès. 

*  FIORE  FATALE,  opéra  sérieux  italien, 
musique  de  M.  Krotkoff,  représenté  au  théâ- 
tre privé  de  Moscou  le  20  mars  1886. 

FIORELLA,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Scribe  ,  musique  d'Auber,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  mardi  28  novembre 
1826.  Le  livret  a  quelque  ressemblance  avec 
celui  de  la  Favorite ,  mais  le  dénoûment  est 
heureux,  comme  il  convient  à  Feydeau,  et  il 
y  a  en  outre  des  scènes  fort  comiques.  Fio- 
rella  ,  aimée  par  Rodolphe ,  s'est  laissé  sé- 
duire par  un  grand  seigneur  qui  lui  promet- 
tait de  l'épouser.  Son  amant,  désespéré,  va 
pleurer  dans  un  cloître  l'infidélité  de  sa  maî- 
tresse. Diverses  circonstances  y  amènent  Fio- 
rella,  dont  les  pleurs,  le  repentir  touchent  le 
cœur  mal  raffermi  de  Rodolphe,  qui  pardonne 
et  réhabilite  la  pauvre  créature  en  lui  ren- 
dant son  amour  et  en  l'épousant.  On  a  ap- 
plaudi une  scène  assez  burlesque ,  dans  la- 
quelle Rodolphe  brise  sa  guitare  et  en  fait  du 
feu  pour  réchauffer  les  membres  engourdis  de 
Fiorella.  C'était  en  1826.  On  soupirait  encore 
la  romance  en  s'accompagnant  sur  la  guitare. 
Bien  des  Malvina  et  des  Edgar  protestèrent 
contre  ce  manque  de  respect  envers  la  confi- 
dente de  leurs  secrètes  pensées.  La  musique 
de  Fiorella  appartient  naturellement  à  la 
première  manière  du  maître.  L'inspiration 
mélodique  s'y  manifeste  sans  prétention  et 
sans  arrière-pensée  de  chercher  l'effet.  Aussi 
la  popularité  ne  se  fit  pas  attendre.  On  fre- 
donna de  tous  côtés  la  ronde  de  Fiorella: 
Espérance ,  confiance ,  et  ces  mots  pouvaient 
à  juste  titre  s'appliquer  à  l'avenir  du  compo- 
siteur français. 


*  FIORELLA,  opérette  en  un  acte,  musique 
de  M.  Ben  Tayoux,  représentée  aux  Fantai- 
sies-Oller  en  1877. 

*  fioretta,  opérette,  paroles  de  M.  A. 
Strasser,  musique  de  M.  Max  von  Weinzierl, 
représentée  à  Baden  (près  Vienne),  en  octo- 
bre 1887. 

FIORINA  0    LA  FANCIULLA    DI  GLARIS, 

opéra  italien  en  trois  actes,  musique  de  Carlo 
Pedrotti,  représenté  au  théâtre  Nuovo,  de 
Vérone,  le  22  novembre  1851,  au  Théâtre-Ita- 
lien, de  Paris,  le  8  décembre  1855,  et  à  Vien- 
ne en  1859.  Le  canevas  de  cette  pièce  est  très 
simple  :  Fiorina,  fille  d'un  aubergiste  de  Gla- 
ris,  recherchée  en  mariage  par  Ermanno, 
jeune  et  riche  villageois,  courtisée  par  Giu- 
liano,  artiste  peintre,  fat  et  poltron,  se  moque 
de  ce  dernier,  et  préfère  à  l'autre  Rodingo,  le 
chasseur  des  Alpes.  La  musique  est  légère  et 
très  mélodique  ;  chaque  situation  est  rendue 
avec  une  expression  facile,  mais  sans  pro- 
fondeur. Parmi  les  jolis  morceaux  qui  ont  fixé 
l'attention  du  public  sur  la  partition  de 
M.  Pedrotti,  nous  citerons  un  quatuor,  la  sé- 
rénade chantée  par  Srmanno,  le  nocturne  de 
Fiorina  et  de  Rodingo,  et  la  valse  chantée 
par  Fiorina.  Les  rôles  ont  été  remplis  à  Paris 
par  Zucchini,  Everardi,  Carrion,  Mme  Penco. 

FIRE  AND  WATER  (le  Feu  et  l'Eau),  opéra- 
ballet,  musique  de  Samuel  Arnold,  repré- 
senté à  Londres  au  théâtre  de  Hay-Market  en 
1780. 

*  FIRMA  DEL  REY  (la),  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  Carreras,  représentée  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  de  Jovellanos,  en  avril 
1868. 

FIRST  CAMPAIGN  (the)  [la  Première  cam- 
pagne], opéra-comique  anglais,  en  deux  actes, 
musique  d'Adolphe  Adam;  représenté  au 
théâtre  de  Covent-Garden ,  à  Londres,  en 
1831.  Le  beau-frère  du  compositeur,  M.  La- 
porte,  était  alors  directeur  de  ce  théâtre. 

FISCHER  (die)  [les  Pêcheurs] ,  opéra  alle- 
mand, musique  de  J.  Hartmann,  représenté 
en  Danemark  vers  1780. 

FISCHER  MÀDCHEN  (das)  [la  Fille  du 
Pêcheur],  opéra  allemand,  poëme  de  Théo- 
dore Kœrner,  musique  de  Schmidt  (Sa- 
muel), représenté  à  Kœnigsberg  en  1818. 

*  FISCHER  MADCHEN  (das)  [la  Fille  du 
pêcheur],  opéra,  musique  d'Hermann-George 
Dam,  représenté  à  Berlin  en  1831. 

*  FITZLI-PUTZLI,  opérette,  musique  de 


FLEU 


FLEU 


469 


M.  Zaytz,  représ,  b,  Vienne  le  5  décembre  1864, 

FLAMINIO,  opéra  italien,  musique  deDra- 
glii  (Antoine),  représenté  à  "Vienne  en  1679 

FLAMINIO,  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  de  Pergolèse,  repr.-  Naples  en  1735. 

flaminius  À  corinthe,  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  Guilbert  de  Pixérécourt  et 
Lambert,  musique  de  Kreutzer  et  Nicolo,  re- 
présenté à  l'Opéra  le  28  février  1801.  Il  eut 
peu  de  succès. 

*  FLAVIA,  opéra,  musique  de  M.  Sauvinet, 
représenté  avec  succès  à  Lisbonne,  sur  le 
théâtre  Dona  Maria,  en  mai  1889. 

FLAVIO,  opéra  italien,  musique  de  Perti, 
représenté  à  Florence  en  1686. 

FLAVIO,  opéra  italien,  musique  de  Hsen- 
del,  représenté  à  Londres  en  mai  1723. 

FLAVIO  ANICIO  olierio  ,  opéra  italien, 
musique  de  Gasparini  (Francesco),  représenté 
à  Rome  en  1708. 

FLAVIO  ANICIO  OLIBRIO,  opéra  italien, 
musique  de  Porpora,  repr.à  Naples  en  1711. 

FLAVIO  ANICIO  OLIBRIO ,  opéra  italien, 
musique  de  Vinci ,  représenté  au  théâtre 
San-Bartolomeo,  de  Venise,  en  1728. 

FLAVIO  CUNIBERTO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Partenio,  repr^à  Venise  eni6S2. 

FLAVIO  PERTARIDO  ,  RE  DE  LONGO- 
BARDI,  opéra  italien,  musique  de  Pollarolo, 
représenté  à  Venise  en  1706. 

FLAVIO  rachis,  opéra  sérieux,  musique 
de  Louis  Badia,  représenté  sans  succès  au  • 
Grand  théâtre  de  Trieste  le  15  février  1853. 

FLÉAUX  PUBLICS  (les)  OU  LE  MONSTRE 
BLEU,  opéra-comique ,  musique  de  Schubert 
(Joseph),  représenté  à  Schwedt  en  1780. 

FLEDERMAUS  (die)  [la  Chauve-souris],  opé- 
rette en  trois  actes,  livret  de  Haffner  et  Ri- 
chard Gênée,  d'après  la  pièce  intitulée  :  le 
Réveillon,  de  MM.  Meilhac  et  Halévy,  musi- 
que de  M.  Johann  Strauss,  représentée  à 
Vienne  et  sur  le  théâtre  de  Friedrich-Wil 
helmstadt  de  Berlin  le  5  avril  1874. 

fleur  D'ÉPINE ,  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  l'abbé  Voisenon,  musique 
de  Mme  Louis,  représenté  à  la  Comédie-Ita- 
lienne le  19  août  1776. 

*  fleur  d'Islande,  opéra,  musique  de 
M.  Vant  Krujs,  représenté  à  l'Opéra  néerlan- 
dais d'Amsterdam  en  mai  1891. 


*  FLEUR  D'ORANGER,  vaudeville  en  trois 
actes,  de  MM.  Alfred  Hennequin  et  Victor 
Bernard,  musique  nouvelle  d'Auguste  Ccedès, 
représenté  au  théâtre  des  Nouveautés  le 
7  décembre  1878. 

FLEUR-de-baiser,  opérette  en  trois  actes 
et  quatre  tableaux,  livret  de  M.  Alexandre 
jeune,  musique  de  M.  Cœdès,  représentée  au 
théâtre  des  Folies-Dramatiques  le  24  février 
1876.  Fleur-de-Baiser  a  promis  sa  foi  à  son 
cousin  Gaston  ;  mais  celui-ci  ayant  disparu  et, 
selon  les  apparences,  ayant  été  mangé  parles 
sauvages,  son  amie  se  décide  à  épouser  le 
comte  Rigobert  de  Présalé.  Gaston  reparaît 
et,  après  bien  des  péripéties,  épouse  sa  cou- 
sine. La  musique  est  accorte  et  légère.  On  a 
remarqué  le  chœur  des  marins  :  Nous  venons 
de  Madagascar;  le  chœur  des  pensionnaires, 
les  couplets  de  Fleur-de-Baiser  :  Je  partis  un 
jour.  Chantée  par  Mlle  jane  May  et  Simon 
Max. 

*  FLEUR  DE  LIS,  opéra-comique,  paroles 
de  M.  Cherver  Goodwin,  musique  de  A.  Wil- 
liam Furst,  représenté  au  Palmer's  Théâtre 
de  New-York  en  août  1895.  C'est  une  imi- 
tation grossière  de  Fleur  de  thé,  notre  jolie 
opérette  française. 

fleur  DE  LOTUS  (la),  opéra-comique, 
paroles  de  M.  Jules  Barbier,  musique  de 
M.  Prosper  Pascal,  représenté  à  Bade  le 
29  juillet  1864. 

*  FLEUR  DE  LOTUS  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Guillaume  Livet,  musique  de 
M.  Georges  Fragerolle,  représentée  au  Casino 
des  Arts,  de  Lyon,  le  16  février  1887. 

FLEUR  DE  THÉ,  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Chivot  et  Duru,  musi- 
que de  M.  Charles  Lecocq ,  représenté  à  l'A- 
thénée le  n  avril  1868.  C'est  une  bouffonne- 
rie amusante.  Plusieurs  scènes  sont  comiques 
et  semées  de  quelques  mots  spirituels.  On  a 
applaudi  les  couplets  du  mandarin  :  Je  suis 
clairvoyant  comme  un  sphinx;  l'air  de  Césa- 
rine  :  En  tous  pays,  et  un  joli  duo  au  troi- 
sième acte  :  Rappelle-toi.  Joué  par  Désiré , 
Léonce,  Sylter,  Mlles  Irma  Marié  et  Lucie 
Cabel. 

*  FLEUR  DE  VERTU,  vaudeville-opérette 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Ernest  Depré, 
musique  de  M.  Edmond  Diet,  représenté  aux 
Bouffes-Parisiens  en  mai  1894. 

FLEUR  DES  BOIS  (la),  opéra  national  dont 
le  sujet  est  tiré  de  la  guerre  de  l'indépen- 


470 


FLIB 


FLIB 


dance ,  musique  de  M.  Sobolewski ,  repré- 
senté à  Philadelphie  en  octobre  1859. 

FLEUR  DU  DÉSERT  (la),  opéra  anglais, 
paroles  de  Harris ,  musique  de  Wallace ,  re- 
présenté à  Londres  en  octobre  1863.  Le  livret 
reproduit  celui  de  Jagnarita  l'Indienne,  opéra 
de  M.  Halévy.  La  musique  de  la  Fleur  du  dé- 
sert a  été  fort  goûtée  des  amateurs. 

fleur  DU  VAL  SUZON  (la),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  M.  Turpin  de  San- 
çay,  musique  de  M.  Georges  Douay,  repré- 
senté au  Théâtre-Lyrique  le  25  avril  1862. 

*  fleurette,  opéra-comique  en  deux  ac- 
tes, musique  de  Victor  Nessler,  représenté  à 
Strasbourg  en  mars  1864. 

FLEURETTE,  opérette,  livret  de  M.  Ascher, 
musique  de  J.  Offenbach  ;  représentée  au  Carl- 
Theater,  à  Vienne,  en  mars  1872.  M'ie  Mila 
Roeder  a  chanté  le  rôle  principal. 

fleurs  animées  (les),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  Jerrmann,  musique  de  Telle, 
représenté  au  théâtre  Frédéric- Wilhelmstadt, 
à  Berlin,  en  novembre  1853. 

*  fleurs  animées  (les),  opérette,  musi- 
sique  de  Klerr,  représentée  à  Vienne,  sur  le 
théâtre  An  der  Wien,  en  décembre  1866. 

FLEUVE  scamandre  (le),  pastorale,  pa- 
roles de  Renout,  musique  de  Barthélemon, 
représenté  à  Paris  le  28  décembre  1768. 

*  flibustier  (le),  opéra  en  trois  actes, 
poème  de  M.  Jean  Richepin ,  musique  de 
M.  César  Cui,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  22  janvier  1894.  Ceci  n'est  point,  comme  on 
pourrait  le  croire,  une  adaptation  lyrique  de 
la  comédie  que  M.  Richepin  donna  sous  ce 
titre,  le  Flibustier,  le  14  mai  1888  à  la  Comé- 
die-Française, mais  une  simple  transforma- 
tion de  cette  pièce  en  opéra.  Le  compositeur, 
en  effet,  n'a  demandé  au  poète  ni  un  rema- 
niement, ni  un  changement,  ni  une  modifica- 
tion quelconque.  Il  s'est  borné  à  mettre  en 
musique,  de  l'un  à  l'autre  bout,  les  vers  de  la 
comédie  telle  qu'elle  avait  été  conçue,  écrite 
et  jouée  dans  sa  forme  originale.  L'entreprise 
était  ardue,  et  je  n'ose  dire  que  l'artiste  y  a 
complètement  réussi,  mais  elle  était  nou- 
velle assurément,  et  curieuse  en  plus  d'un 
point. 

M.  César  Cui,  fils  d'un  Français  établi  en 
Russie  et  d'une  Moscovite,  est  général  dans 
l'armée  russe  et  professeur  de  fortification  à 
l'École  militaire  de  Saint-Pétersbourg.  Il 
n'est  donc  point  musicien  de  profession,  ce 


qui  ne  l'empêche  pas  d'avoir  reçu  une  instruc- 
tion musicale  complète  et  d'avoir  écrit  plu- 
sieurs opéras  représentés  en  Russie.  Il  s'est 
en  même  temps  beaucoup  occupé  de  critique 
musicale,  et  il  est  même  curieux  de  voir  avec 
quelle  âpreté,  on  pourrait  dire  avec  quel  dé- 
dain, il  a  souvent  traité  de  grands  artistes,  ses 
compatriotes,  tels  que  Antoine  Rubinstein  et 
Tschaïkowsky.  C'est  avec  le  désir  ardent  de 
le  faire  jouer  en  France  qu'il  avait  mis  en 
musique  le  Flibustier  de  M.  Richepin,  met- 
tant en  œuvre,  dans  cette  partition,  certains 
procédés  qui  touchent  de  très  près  à  ceux  de 
Richard  Wagner,  bien  qu'il  s'en  défende  ab- 
solument, entre  autres  celui  qui  consiste  à  ne 
jamais  répéter  une  phrase  musicale  et  à  ne 
jamais  interrompre  le  discours  mélodique.  Sa 
partition,  il  faut  le  reconnaître,  était  lourde, 
grise  de  ton,  et,  si  elle  ne  manquait  pas  d'uu 
certain  accent  personnel,  elle  n'arrivait  pas 
pourtant  à  l'originalité  ;  son  orchestre  même 
était  hésitant,  sans  couleur  et  sans  relief.  On 
peut  croire  d'ailleurs  que,  par  elle-même,  la 
tentative  de  M.  Cui  était  d'avance  vouée  à 
l'insuccès,  la  pièce  de  M.  Jean  Richepin  étant 
écrite  non  en  vers  libres,  mais  en  alexandrins, 
forme  poétique  manifestement  hostile  à  la 
musique,  surtout  lorsqu'elle  se  prolonge, 
comme  c'était  ici  le  cas,  pendant  trois  actes 
entiers.  Quelques  morceaux  de  cette  partition 
du  Flibustier  étaient  bien  venus  cependant, 
entre  autres  la  gentille  chanson  de  Janik  au 
premier  acte,  le  récit  de  la  bataille  fait  par 
Jacquemin  et  surtout  Y  Angélus  à  deux  voix 
de  femmes  qui  était  une  trouvaille  mélodique 
vraiment  délicieuse,  et  qui  était  accompagnée 
d'une  façon  exquise.  Mais  cela  ne  suffit  pas  à 
sauver  l'œuvre  d'un  échec  à  peu  près  complet, 
en  dépit  d'une  excellente  interprétation  con- 
fiée à  Mmes  Landouzy  et  Tarquini  d'Or,  à 
MM.  Clément,  Fugère  et  Taskin. 

FLIBUSTIERS  (les)  [Die  flibustier],  opéra 
allemand  en  trois  actes,  paroles  de  Gehr, 
musique  de  J.-C.  Lobe,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  Cour,  à  Weimar,  en  1831,  et  sur 
les  principales  scènes  de  l'Allemagne.  Le  ■ 
style  de  cet  ouvrage  porte  l'empreinte  du 
caractère  de  l'école  allemande  moderne,  dont 
Weber  est  regardé  comme  le  chef  ou  l'initia- 
teur :  Miraturque  novas  frondes  et  non  sua 
poma.  Le  chœur  des  Flibustiers ,  en  si  mi- 
neur, a  de  la  couleur,  et  le  rythme  en  est 
original.  Les  rôles  principaux,  qui  sont  ceux 
d'Alonso  et  de  Marie ,  ne  sont  pas  bien  écrits 
pour  les  voix;  mais  le  sentiment  dramatique 
et  l'harmonie  caractérisée  qui  vivifient  cet 
onéra  leur  donnent  néanmoins  de  l'intérêt. 


FLIG 


FLOR 


471 


Homme  instruit  et  théoricien  distingué,.  Lobs 
a  fait  preuve  d'une  grande  sincérité  de  con- 
viction dans  les  principes  et  les  destinées  de 
son  art,  tels  qu'il  les  concevait.  Il  s'efforça  de 
les  démontrer  dans  une  symphonie  à  grand 
orchestre,  exécutée  à  Weimar,  et  qu'il  inti- 
tula Peinture  des  sons. 

FLIBUSTIERS  (les),  opéra  allemand,  mu- 
sique d'Ebell,  représenté  à  Magdebourg  en 
1847. 

FLIGENDE  HOLLANDER  (der)  [le  Hollan- 
dais volant  ou  le  Vaisseau  fantôme],  opéra 
allemand,  paroles  et  musique  de  M.  Wagner 
(Richard),  représenté  à  Dresde  le  2  janvier 
1843,  puis  dans  plusieurs  villes  d'Allemagne, 
et  repris  à  Munich  en  janvier  1865.  La  don- 
née de  la  pièce  est  la  même  que  celle  du 
Vaisseau  fantôme  représenté  à  l'Opéra  en 
1842.  M.  Wagner  avait  cédé  le  poème  à 
M.  Léon  Pillet,  qui  en  confia  la  musique  à 
Dietsch.  Le  Hollandais  volant  fut  froidement 
accueilli  à  Dresde,  et  fit  une  lourde  chute  à 
Berlin.  M.  de  Gasperini  a  apprécié  beaucoup 
mieux  que  nous  la  musique  du  célèbre  nova- 
teur; aussi  nous  lui  donnons  la  parole  sur  le 
Vaisseau  fantôme.  «  Dans  cet  opéra,  a-t-il  dit, 
Wagner  se  révèle ,  pour  qui  sait  lire,  avec 
ses  vives  préoccupations  du  drame,  de  la 
matière  scénique  ;  en  même  temps  que  le  mu- 
sicien jeune,  plein  d'idées,  de  chaudes  convic- 
tions, déborde  à  chaque  instant  le  poète.  L'ou- 
verture, qu'on  a  entendue  quelquefois  à  Paris, 
est  une  des  plus  curieuses  pages  de  la  parti- 
tion. Weber  est  manifestement  encore  l'uni- 
que modèle  du  compositeur;  mais,  sous  les 
formes  de  l'auteur  à'Oberon  ,  il  est  facile  de 
reconnaître  le  tempérament  propre  du  dis- 
ciple, la  puissance  de  ses  développements , 
les  hardiesses  de  ses  combinaisons  harmoni- 
ques et  orchestrales.  Au  premier  abord ,  en 
écoutant  cette  lrongue  ouverture,  vous  ne 
distinguez  que  difficilement  des  points  d'é- 
claircie  dans  cet  immense  ouragan  ;  ce  va- 
carme, ces  vociférations  des  basses  haletan- 
tes, tumultueuses,  fatiguent  vite  et  indispo- 
sent l'auditeur.  Peu  à  peu  la  lumière  se  fait  ; 
dans  ce  chaos  des  éléments  déchaînés,  vous 
reconnaissez  un  point  central,  une  lumière, 
un  phare  ;  c'est  la  mélodie  que  chantera  plus 
tard  celle  qui  attend  le  capitaine  maudit  et 
qui  aspire  à  se  dévouer  pour  lui.  Cette  mé- 
lodie revient  sans  cesse,  tantôt  pleine,  en- 
tière ,  retentissante ,  tantôt  tronquée  et  af- 
faiblie, comme  si  le  marin  que  le  destin  pour- 
suit voyait  tour  à  tour  se  rapprocher  et 
s'éloigner  de  lui  la  terre  de  salut.  A  la  fin, 


la  mélodie,  dépouillée  de  tous  ses  ornements 
harmoniques  et  portée  par  les  harpes,  s'élève 
et  expire  dans  un  lointain  céleste;  le  salut  est 
assuré  et  la  fatalité  vaincue.  » 

*  FLIK  E  FLOK,  «  spectacle  comico-fantas- 
tique  »,  paroles  de  Luigi  Campesi,  musique 
de  Giovanni  Valente,  représenté  à  Naples, 
sur  le  théâtre  de  la  Fenice,  en  i87i! 

FLITCH  OF  BACON  (the),  opéra  anglais, 
musique  de  Shield,  représenté  à  Londres  en 
1778. 

FLITTERWOCHEN  IN  GEBIRGE  (die)  [les 
Semaines  de  plaisir  dans  la  montagne'] ,  opéra 
allemand  en  un  acte,  musique  de  Rintel ,  re- 
présenté au  théâtre  Frédéric-Wilhemsstadt 
en  1854. 

*  FLOR  DE  LIS,  zarzuela  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  Ruperto  Chapi,  représentée  sans 
succès  à  l'Eldorado  de  Madrid  en  nov.1895. 

FLORA,  opéra  italien,  musique  de  Serto- 
rio,  représenté  à  Venise  en  1681. 

FLORA  or  JOB  IN  THE  WELL  (Flora  OU 
Job  dans  un  puits),  opéra  anglais,  musique  de 
Bâtes,  représenté  à  Londres  vers  1791. 

FLORA,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Dubuisson,  musique  de  Fay ,  représenté  sur 
le  théâtre  de  la  rue  de  Louvois,  le  4  février 
1792.  Fay  était  alors  acteur  à  ce  théâtre. 

*  FLORA  MAC-DONALD,  opéra  sérieux, 
musique  de  M.  John  Urich,  compositeur  an- 
glais, représenté  au  théâtre  communal  de 
Bologne  en  décembre  1882. 

*  FLORA  mirabilis,  «  légende  »  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Ferdinando  Fontana,  mu- 
sique de  M.  Spiro  Samara,  représentée  au 
théâtre  Carcano  de  Milan  le  16  mai  1886.  Le 
compositeur  était  un  jeune  artiste  grec  qui 
avait  fait  son  éducation  musicale  à  Paris,  sous 
la  direction  de  Léo  Delibes.  Flora  mirabilis  a 
obtenu  en  Italie  un  incontestable  succès,  qui 
jusqu'ici  pourtant  n'a  pas  franchi  les  fron- 
tières du  pays  où  cet  ouvrage  a  vu  le  jour. 
C'était  le  début  de  l'auteur,  début  qui  semble 
d'un  heureux  augure  pour  la  suite  de  sa  car- 
rière. 

FLORE,  opéra  allemand,  musique  de  Krie- 
ger,  représenté  vers  la  fin  du  xvne  siècle. 

FLORE,  opéra-ballet,  musique  de  Batistin 
(Struck),  représenté  à  Versailles  vers  1715. 

FLORE  ET  ZÉPHIRE,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  de  Leuven  et  Des- 


472 


FLOR 


lys,  musique    de    Gautier,   représenté    au 
Théâtre-Lyrique  le  2  octobre  1852. 

FLORENTIN  (le),  opéra-comique,  livret 
de  M.  de  Saint-Georges,  musique  de  M.  Emile 
Pichoz  ;  représenté  au  théâtre  de  la  Monnaie, 
à  Bruxelles,  le  29  avril  1870. 

FLORENTIN  (le),  opéra-comique  en  trois 
actes,  livret  de  M.  H.  de  Saint-Georges,  musi- 
que de  M.  Ch.  Lenepveu,  représenté  au  théâtre 
national  de  l'Opéra-Comique  le  mercredi 
25  février  1874.  Cet  ouvrage,  couronné  en 
1869  dans  le  concours  ouvert  entre  les  com- 
positeurs, n'a  été  connu  du  public  que  cinq 
ans  plus  tard.  La  pièce  est  peu  intéressante, 
comme  toutes  celles  dans  lesquelles  on  met 
en  scène  des  artistes  peintres,  sculpteurs  ou 
musiciens.  Il  n'y  a  rien  de  plus  froid  au  théâ- 
tre que  ces  rivalités  d'amour-propre  et  ces 
glorifications  du  génie.  Andréa  Galeotti,  vieux 
maître  florentin,  a  pour  élève  Angelo  Palma. 
Un  concours  est  proposé  par  Laurent  le  Ma- 
gnifique. Galeotti  a  éclipsé  tous  ses  rivaux; 
mais  un  inconnu  a  osé  se  mesurer  avec  lui, 
et  son  tableau,  représentant  Hébé,  obtient 
les  suffrages.  Cet  inconnu,  c'est  Angelo,  qui 
triomphe  malgré  lui  ;  car  si  en  secret  il  avait 
peint  cette  toile,  il  avait  ordonné  au  modèle 
Polpetto  de  la  détruire,  pour  ne  pas  entrer 
en  lutte  avec  son  vieux  maître.  Polpetto 
s'était  trompé  et  avait  brûlé  le  tableau  de 
Galeotti.  A  cette  cause  de  fureur  vient  s'ajou- 
ter l'amour  qu'Angelo  a  conçu  pour  la  pu- 
pille du  maître,  pour  Paola,  qui  est  aussi 
l'objet  de  la  tendresse  et  des  vœux  du  vieil- 
lard. Celui-ci,  ne  se  possédant  plus  de  rage  et 
de  jalousie,  aposte  des  assassins  pour  tuer 
Angelo;  mais  Polpetto  lui  sauve  la  vie.  Le 
duc  apprend  à  Galeotti  la  méprise  dont  il  a 
été  victime.  Celui-ci  n'a  pas  autre  chose  à 
faire  pour  effacer  le  souvenir  de  sa  vengeance 
que  d'accorder  au  jeune  artiste  la  main  de 
Paola. 

La  partition  de  M.  Lenepveu  atteste  de 
bonnes  études  musicales,  du  goût,  de  l'habi- 
leté dans  l'art  d'écrire,  plutôt  que  de  l'ima- 
gination. Les  dessins  variés  de  l'accompa- 
gnement, les  altérations  multipliées  des  in- 
tervalles, les  dissonances  ingénieusement 
employées  ne  peuvent  tenir  lieu  de  l'inspi- 
ration; les  modulations  sortent  rarement  des 
formules  familières  au  compositeur,  quoiqu'il 
semble  s'être  complu  dans  les  tons  chargés 
d'accidents.  Les  réminiscences  sont  fréquentes, 
et  les  procédés  qu'il  met  en  usage  pour  dé- 
velopper une  idée  sentent  trop  l'école.  L'in- 
dividualité  n'apparaît  pas   encore  dans  cet 


FLOR 

ouvrage,  fort  estimable  d'ailleurs.  Les  mor- 
ceaux qui  m'ont  paru  les  plus  saillants  sont  : 
dans  le  premier  acte,  le  prélude  d'orgue,  le 
trio  en  ré:  0  jour  heureux!  par  toi  j'oublie  ; 
l'air  d'Angelo:  Comme  un  enfant;  le  chœur 
des  forgerons;  dans  le  second  acte,  le  chœur: 
Riante  Italie;  l'air  de  Paola:  La  nuit  est 
l'heure  du  mystère;  la  romance  d'Angelo: 
Lorsque  j'abandonnai  Florence;  le  sextuor, 
morceau  capital  de  l'ouvrage;  dans  le  troi- 
sième acte,  la  barcarolle,  la  jolie  romance 
d'Angelo  :  Songes  aimés;  les  couplets  de  Ca- 
rita  :  Voulez-vous  des  fruits?  un  duo  d'un  ac- 
cent très  dramatique  de  Paola  et  d'Andréa, 
et  la  scène  du  dénouaient,  qui  a  été  bien 
traitée.  Distribution  :  Andréa  Galeotti,  Is- 
maël;  le  duc  Laurent  de  Médicis,  Neveu;  An- 
gelo Palma,  Lhérie;  Polpetto,  Potel;  Pie- 
trino,  Laurent;  Paola,  M'ie  Priola;  Carita, 
Mlle  Ducasse. 

FLORESTAN  OU  LE   CONSEIL  DES  DIX, 

opéra  en  trois  actes,  paroles  de  Delrieu,  mu- 
sique de  Garcia,  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  26  juin  1822.  Cet  ou- 
vrage tomba ,  et  l'administration  de  l'Opéra 
renonça  définitivement  à  produire  les  com- 
positions du  célèbre  chanteur. 

FLORETTE,  opéra  allemand,  musique  de 
Pohlei,  représenté  à  Leipzig  en  1836. 

FLORETTE  ET  COLIN,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Lebas,  musique  de  Cham- 
pein,  représenté  au  théâtre  des  Beaujolais 
vers  1786. 

FLORETTE  ET  COLIN ,  opéra  en  un  acte, 
musique  de  Champein,  représenté  au  théâtre 
des  Beaujolais  vers  1790. 

FLORETTO,  opéra  allemand,  musique  de 
Strungk,  représenté  à  Hambourg  vers  1685. 

*  FLORIAN,  opéra  en  quatre  actes,  paroles 
de  Mme  ***,  musique  de  Mlle  Ida  Walter,  re- 
présenté au  Novelty-Theatre  de  Londres  le 
27  juillet  1886.  Cet  opéra  était  le  premier 
ouvrage  dramatique  écrit  en  Angleterre 
par  une  femme.  Son  auteur,  miss  Ida  Wal- 
ter, nièce  du  directeur  du  Times,  avait  été 
élève  de  l'Académie  royale  de  musique  de 

.  Londres  et  ne  s'était  encore  fait  connaître 
auparavant  que  par  quelques  chansons.  Flo- 
rian,  qui  fut  assez  favorablement  accueilli, 
était  chanté  par  Mlles  Griswold  et  Dorothy 
Dickson  et  M.  Ben  Davies.  L'ouvrage,  toute- 
fois, n'obtint  que  deux  représentations. 

*  FLORIAN  AMOUREUX,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de   M.   Leclerc,  musique  de 


PLUT 


FLUT 


473 


M.  J.  Bénard,  représentée  à  la  salle  Herz  le 
12  avril  1S83. 

FLORIBELLA,  opéra  en  trois  actes,  musi- 
que de  Weyse,  repr.  à  Copenhague  vers  isio. 

FLORIDANTE,  opéra  italien,  musique  de 
Haendel,  repr-  à  Londres  en  décembre  1721. 

FLORINDA,  opéra  espagnol,  musique  de 
Garcia  (Manuel-del-Popolo-Vicente) ,  repré- 
senté à  Madrid  vers  1805. 

FLORINDA,  opéraitalien,  paroles  de  Scribe, 
musique  de  Thalberg,  représenté  au  théâtre 
italien  de  Londres  en  1851. 

*  FLORINDA,  zarzuela  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  Miguel  Marqués,  représentée  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  en 
mars  1880. 

FLORINDO,  opéra  allemand,  musique  de 
HaBndel,  représenté  à  Hambourg  en  1708. 

FLORINE,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Imbert,  musique  de  Désaugiers , 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  15  juin  1780. 

FLORIS  VON  NAMUR,  opéra  allemand, 
musique  de  Oberthur,  représenté  à  Wiesba- 
den  vers  1840. 

FLUCHT  (die)  [la  Fuite],  opéra  allemand, 
musique  de  Stœr,  représenté  au  théâtre  delà 
Cour,  à  Weimar,  en  1843. 

FLUCHT  NACH  DER  SCHWEIZ  (die)  [la 
Fuite  vers  la  Suisse],  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Kiicken,  représenté  à  Berlin  en  1839. 

FLÛTE  ENCHANTÉE  (la)  [Die  Zauberflœte], 
opéra  allemand  en  deux  actes,  musique  de 
Mozart,  représenté  à  Vienne  le  30  septembre 
1791.  Cette  partition,  composée  dans  les  der- 
niers mois  de  son  existence ,  est  comptée  au 
nombre  de  ses  chefs-d'œuvre.  Elle  appartient 
au  genre  romantique  et  fantastique.  Schi- 
kaneder,  alors  directeur  du  théâtrede  Vienne, 
se  trouvait  dans  une  situation  financière  fort 
embarrassée.  Il  s'adressa  à  Mozart  pour  lui 
demander  une  partition.  L'excellent  artiste 
se  mit  à  l'œuvre ,  et,  au  bout  de  quelques 
semaines,  il  livrait  au  directeur  du  théâtre 
cet  ouvrage  admirable,  sans  exiger  de  lui 
d'autres  honoraires  que  la  promesse  de  ne 
laisser  prendre  aucune  copie  de  sa  musique, 
se  réservant  comme  bénéfice  le  prix  de  la 
vente  de  la  partition  à  d'autres  théâtres ,  si 
l'ouvrage  réussissait.  Le  Zauberflœte  eut  cent 
vingt  représentations  de  suite.  Les  copies  se 
répandirent  de  toutes  parts ,  et  Mozart;, 
trompé,  n'éleva  aucune  réclamation.  Ce  fut 
pour  lui  le  chant  du  cygne,  et  ce  dernier  ef- 


fort devait  être  entièrement  désintéressé. 
La  Flûte  enchantée  fut  accueillie  très  favora- 
blement par  le  public  viennois  ;  mais  Mozart, 
à  cause  de  son  état  de  faiblesse,  ne  put  di- 
riger l'orchestre  que  pendant  environ  dix 
représentations.  Il  mourut  trois  mois  après. 
Dix  ans  plus  tard,  Morel  et  Lachnith  firent 
représenter  sur  le  théâtre  des  Arts  (Opéra) 
un  opéra  sous  le  titre  des  Mystères  d'Isis , 
dans  lequel  ils  introduisirent  la  majeure  par- 
tie des  morceaux  du  Zauberflœte,  en  y  ajou- 
tant des  fragments  tirés  d'autres  ouvrages 
de  Mozart,  de  Don  Juan,  de  la  Clémence  de 
Titus,  des  Noces  de  Figaro,  et  même  quelques 
morceaux  des  symphonies  d'Haydn.  Cet  ar- 
rangement singulier  eut  alors  un  grand  suc- 
cès. Les  Mystères  d'Isis  avaient  pour  inter- 
prètes Chéron ,  Lainez  Lays ,  Dufresne , 
Mmes  Maillart,  Henry,  Armand.  En  isi6,cet 
ouvrage  fut  repris  avec  Lays,  Derivis,  Nour- 
rit père,  Mmes  Branchu,  Armand,  Albert. 
Enfin  les  Mystères  d'Isis  furent  encore  chan- 
tés en  1827  par  Dabadie,  Alexis  Dupont, 
Serda,  Mmes  Grassari,  Quincy,  Jawureck. 
Mentionnons  encore  pour  mémoire  les  re- 
présentations de  cette  œuvre  données  au 
Théâtre-Italien  en  1829,  par  la  troupe  alle- 
mande d'Aix-la-Chapelle,  sous  la  direction  de 
Roeckel.  Quoique  la  plupart  des  critiques 
aient  trouvé  ridicules  les  scènes  naïves  et 
fantastiques  de  Schikaneder,  il  faut  convenir 
que  cette  fantaisie  allemande  n'était  pas 
complètement  dépourvue  de  situations  mu- 
sicales, puisque  Mozart  y  a  déployé  les  tré- 
sors de  son  imagination  et  de  son  cœur  avec 
une  richesse,  je  dirai  même  une  profusion 
plus  grande  que  dans  ses  autres  ouvrages. 

La  Flûte  enchantée,  mise  en  quatre  actes, 
avec  des  paroles  nouvelles  de  MM.  Nuit- 
ter  et  Beaumont,  fut  représentée  au  Théâtre- 
Lyrique  le  23  février  1865.  Le  nouveau  livret 
reproduit  presque  exactement  la  pièce  pri- 
mitive de  l'auteur  allemand  ;  mais  c'est  dans 
la  partition  allemande  qu'il  faut  chercher 
l'inspiration  vraie  de  Mozart.  Quoi  qu'il  en. 
soit,  voici  une  courte  analyse  du  livret.  Un 
prince  égyptien,  nommé  Tamino,  doit  épou- 
ser Pamina,  sa  fiancée  ;  mais  la  Reine  de  la 
Nuit  s'oppose  à  leur  bonheur,  et,  par  sa  puis- 
sance magique,  fait  surgir  les  plus  formidables 
obstacles  sous  les  pas  de  Pamina.  D'un  autre 
côté,  Papageno,  l'oiseleur,  court  après  la 
jeune  Papagena,  qui  échappe  à  sa  poursuite, 
et  il  partage  le  sort  du  prince.  Trois  petites 
fées  s'intéressent  à  leur  destinée,  et,  pour  con- 
trarier les  desseins  de  la  Reine  de  la  Nuit,  font 
cadeau  aux  deux  amants  d'une  flûte  et  d'une 


474 


FLUT 


FLUT 


sonnette  magiques.  Cependant  Pamina  a  été 
enlevée  par  un  farouche  Nubien,  appelé  Mo- 
nostatos,  qui  habite  un  palais  inaccessible. 
Les  talismans  seraient  eux-mêmes  impuis- 
sants pour  la  délivrer ,  si  le  prêtre  d'Isis  ne 
s'intéressait  au  sort  des  amants.  Les  scènes, 
tour  à  tour  imposantes  et  gracieuses,  même 
un  peu  comiques,  se  succèdent  jusqu'à  ce 
que  la  protection  des  trois  fées  bienfaisantes 
et  du  grand  prêtre  Sarastro  triomphe  des 
méchants  desseins  de  la  Reine  de  la  Nuit  et 
de  Monostatos.  Après  tant  d'infortunes  et 
d'épreuves  subies  avec  constance,  sinon  avec 
un  courage  égal,  les  deux  couples  sont  réu- 
nis dans  la   Vallée  merveilleuse.  A  voir  le 
parti  que  Mozart  a  tiré  du  livret  de  la  Flûte 
enchantée,  on  sent  qu'il  a  dû  y  travailler  de 
concert  avec  Schikaneder.  Il  est  impossible, 
en  effet,  d'imaginer  un  accord  plus  parfait 
entre  l'auteur   dramatique  et  le  musicien. 
D'ailleurs,  l'idée  n'en  est  pas  si  mauvaise, 
et  elle  ne  paraît  pas  avoir  été  bien  saisie  par 
les  feuilletonistes  qui  l'ont  critiquée  ou  plu- 
tôt dédaignée.  Les  contrastes  des  caractères, 
la  variété  des  scènes  et  la  marche  de  l'action 
ont  fourni    au    compositeur  des   situations 
musicales  fort  heureuses:  d'une  part,  l'a- 
mour pur,  chaste,  éthéré  du   prince  pour 
Pamina;  dans  la  sphère  au-dessous,  les  per- 
sonnages moins  mystiques  de  Papageno  et 
Papagena  ;  d'autre  part,  la  brutalité  sauvage 
du  tyran  africain  Monostatos  ;  d'un  côté,  la 
Reine  de  la  Nuit,  puissance  malfaisante  et 
jalouse  du  bonheur  des  mortels  ;  de  l'autre, 
les  bonnes  petites  fées  qui  forment  un  triple 
personnage  de  la  plus  gracieuse  invention. 
Enfin  l'élément  hiératique  est  magnifique- 
ment représenté  par  le  cortège  des  prêtres 
d'Isis,  et  dans  la  personne  du  pontife  du  grand 
Osiris,  dont  l'influence  souveraine  confond  le 
mensonge,  s'oppose  à  la  tyrannie  homicide 
et  protège  l'innocence,  la  beauté ,  l'amour 
vertueux.  Le  fantastique,  chez  Mozart,  n'est 
point  lugubre  et  désespéré  comme  chez  "We- 
ber,  mais  il  a  une  originalité  piquante  et  une 
grâce  un  peu  étrange.  L'esprit  en  est  occupé 
sans  malaise,  et  l'oreille  toujours  charmée. 
Mozart  reste  constamment  musicien  et  s'ex- 
prime en  sa  langue.  Plusieurs  compositeurs 
contemporains  ont  changé  tout  cela.  Il  se  sont 
mis  à  la  remorque  des  romanciers  et  des  cri- 
tiques littéraires.  Ils  ont  cherché  l'effet,  et 
peu  à  peu  les  procédés  d'imitation  puérile  ont 
remplacé  l'inspiration.  Ces  procédés  bientôt 
connus,  imités,  sont  reproduits  partout  et  en 
toute  occasion ,  fatiguant  l'auditoire  et  l'obsé- 
dant. Ce  genre,  que  nous  avons  vu  naître,  a 


même  déjà  vieilli,  tandis  que  la  muse  de  Mo- 
zart porte  gaiement  son   siècle  d'existence. 
L'ouverture  de  la  Flûte  enchantée  est  une  des 
compositions  instrumentales  les  plus  inté- 
ressantes de  l'œuvre  du  maître  et  fait  partie 
du  répertoire  classique  de  la  Société  des  con- 
certs du  Conservatoire.  Le  trio  des  Fées,  la 
chanson  de  Y  Oiseleur,  l'air  chanté  par  la  Reine 
de  laNuit,  et  le  célèbre  quintette  Hm,  hm,  hm, 
forment  le  premier   acte.   Ces   deux  der- 
niers morceaux  offrent  des  effets  bizarres 
bien  appropriés  au  sujet.  Dans  l'air  de  la  Vi- 
sion, ce  sont  des  sons  saccadés,  stridents,  qui 
ne  sortent  pas  d'ordinaire  du  gosier  d'une 
mortelle;  dans  le  quintette,  c'est  une  imita- 
tion comique  des  sons  inarticulés  que  peut 
produire  un  muet.  Après  l'entrée  de  l'oise- 
leur dans  la  volière ,  au  second  acte ,  on  en- 
tend un  duo  dialogué  délicieux  dans  le  sen- 
timent du  Voi  che  sapete  des  Nozze  di  Fi- 
garo.  Mme    Carvalho    et   Troy   ont  chanté 
excellemment  le  motif:  Ton  cœur  m'attend! 
le  mien  t'appelle!  La  scène  dans  laquelle  la 
clochette  magique  fait  fuir  en  cadence  Mo- 
nostatos et  sa  troupe  est  fort  gaie,  sans  bouf- 
fonnerie exagérée.  Le  troisième  acte  s'ouvre 
par  l'invocation  chantée  par  le  grand  prêtre  : 
Isis,  c'est  l'heure  où  sur  la  terre.  On  ne  peut 
rien  concevoir  de  plus  majestueux,  de  plus 
hiératique  que  ces  belles  phrases,  dites  par 
une  voix  de  basse  profonde,  auxquelles  répon- 
dent en  pianissimo  quatre  mesures  du  qua- 
tuor vocal,  harmonieuses  et  suaves.   Nous 
rappellerons,  dans  ce  troisième  acte,  l'air  de 
la  Reine  de  la  Nuit  :  Oui,  devant  toi  tu  vois 
une  rivale,  où   se  trouvent  accumulés   des 
tours  de  force  et  des  traits  aigus  qui  mon- 
tent jusqu'au  contre-/a;  ce  qui  prouve,  aussi 
bien  que  les  airs  de  basse  dans  leur  genre, 
que  Mozart  ne  dédaignait  pas  d'écrire  pour 
la  virtuosité  vocale  lorsque  les  circonstances 
l'exigeaient.  Il  ne  fallait  rien  moins  que  le 
soprano  aigu  d'Aloysia  Weber,  belle-sœur  de 
Mozart,  et  celui  de  Mlle  Nilssonpour  interpré- 
ter cet  air  singulier.  Le  second  air  de  basse  : 
La  haine  et  la  colère,  était  resté  dans  la  mé- 
moire de  tous  ceux  qui  avaient  entendu  les 
Mystères  d'Isis.  C'est  un  morceau  d'un  grand 
style.  Quant  au  chœur  des  prêtres  d'Isis  qui 
termine  le  troisième  acte,  nous  ne  craignons 
pas  de  dire,  qu'à  notre  avis,  il  n'a  rien  été 
écrit  au  théâtre  de  plus  religieux,  de  plus 
noble,  de  plus  grand.  Les  couplets  :  La  vie  est 
un  voyage,  ont  eu  un  succès  populaire  ;  mais 
on  est  encore  surpris  de  l'intérêt  nouveau 
qu'ils  excitent  lorsqu'on  les  entend  accom- 
pagnés par  le  travail  de  l'orchestre  le  plus 


FOIR 


FOLI 


475 


fin,  le  plus  spirituel  qu'on  puisse  imaginer; 
la  clochette  magique  y  joue  aussi  son  rôle. 
Le  dernier  morceau  de  la  partition  est  un 
duo  bouffe  entre  Papagena  et  Papageno, 
que  le  public  ne  se  lasse  point  de  redeman- 
der. La  partition  de  la  Flûte  enchantée  man- 
que sans  doute  d'unité;  le  sujet  s'y  opposait; 
mais,  au  point  de  vue  purement  musical,  elle 
est  la  plus  riche  qui  soit  sortie  de  la  plume 
de  Mozart.  Il  semble  que ,  se  sentant  arrivé 
au  terme  de  sa  carrière  terrestre,  il  ait  semé 
avec  profusion  toutes  ses  idées  sans  en  réser- 
ver pour  d'autres  ouvrages ,  si  tant  est  qu'il 
y  ait  jamais  songé.  L'interprétation  de  cet 
opéra  a  été  excellente  au  Théâtre-Lyrique. 
M.  Carvalho  n'a  pas  économisé  non  plus  ses 
richesses  vocales.  L'ouvrage  ne  compte  pas 
moins  de  dix-huit  rôles,  dont  voici  la  distri- 
bution : 

Tamino  ,  Michot;  Papageno,  Troy;  Saras- 
tro,  Depassio;  Monostatos,  Lutz;  Psammis, 
Fromant;  Manès,  Petit  ;  Bamboloda,  Gerpré; 
Gardiens  du  temple,  Péront  et  Gilland.  Pa- 
mina,  Mme  Carvalho;  Papagena,  Mme  Ugalde; 
la  Reine  de  la  Nuit,  Mlle  Nilsson;  trois  fées, 
Mlles  Albrecht,  Estagel  et  Fonti;  trois  ini- 
tiés :  Mmes  Daram ,  Willème  et  Peyret. 

Une  belle  édition  de  la  partition,  avec  pa- 
roles françaises  et  conforme  à  la  représenta- 
tion du  Théâtre-Lyrique,  a  été  publiée  chez 
Heugel,  en  1865.  Elle  est  ornée  d'un  portrait 
intéressant  de  Mozart. 

FOI  GARDÉE  (la),  opéra-comique ,  mu- 
sique de  Boxberg,  représenté  à  Onolzback 
en  1698. 

FOIRE  ANNUELLE  (la),  opéra  allemand, 
musique  de  J.  Michl,  représenté  à  Munich 
vers  1777. 

FOIRE  ANNUELLE  DE  HAMBOURG  (LA  ) 

opéra  allemand,  musique  de  Keiser,  repré- 
senté à  Hambourg  en  1725. 

FOIRE  ANNUELLE   DE  PLAUDERSWEI- 

LER  (la),  opéra,  musique  de  Eberwein 
(Traugott-Maximilien) ,  représenté  à  Rudol- 
stadt  en  1818. 

foire  d'cheux  nous  (la),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Bordet  et  Henriot,. 
musique  de  M.  Hagel,  représentée  aux  Folies- 
Belleville  le  10  avril  1885. 

FOIRE  DE  LEIPZIG  (la)  ,  opéra  allemand, 
musique  de  Keiser,  représenté  à  Hambourg 
en  i7io. 

foire  DE  smyrne  (la),  opéra-comique, 
musique  de  Sor,  repr.  à  Londres  vers  1 802. 


FOIRE  DE  VILLAGE  (la),  opéra-comique, 
musique  de  Benda ,  représenté  à  Gotha  vers 
1767. 

*  FOIRE  DE  VILLAGE  (la),  opéra-comique 
en  deux  actes,  musique  de  Vitzthumb,  repré- 
senté à  Bruxelles  en  1786. 

FOIRE  SAINT-LAURENT  (la),  opéra-bouffe 
en  trois  actes,  livret  de  MM.  H.  Crémieux  et 
Saint-Albin,  musique  de  M.  Jacques  Offen- 
bach,  représenté  aux  Folies-Dramatiques  le 
10  février  1877.  Le  héros  de  cette  trop  longue 
farce  est  Bobèche,  dont  l'ex-danseuse  Malaga 
est  la  maîtresse,  tout  en  étant  la  femme  légi- 
time du  prince  Ramollini,  berné  et  trompé. 
Les  amours  de  Nicolas  ,  fils  de  Curtius, 
l'homme  aux  figures  de  cire,  et  de  Carlinette  ; 
une  scène  de  fantasmagorie,  une  parade,  une 
valse  des  chats,  une  parodie  du  duo  des  Hu- 
guenots forment  une  série  d'enfantillages  ca- 
pables peut-être  de  distraire  des  désœuvrés, 
mais  auxquels  les  gens  de  goût  ne  prennent 
aucun  plaisir.  Le  public  des  Folies-Dramati- 
ques a  applaudi,  au  premier  acte,  le  trio  mili- 
taire, la  ronde  de  la  foire  Saint-Laurent;  au 
second,  le  rondeau  de  Carlinette;  au  troi- 
sième, la  ronde  de  «  Lucrèce  et  Tarquin.  .> 
Chanté  par  Max-Simon,  Milher,  Luco,  Haymé, 
Vavasseur,  Mlles  Vanghel,  Juliette  Girard, 
Mme  Geoffroy. 

*  FOLCO  D'ARLES,  drame  lyrique,  poème 
de  Salvatore  Cammarano,  musique  de  Nicola 
De  Giosa,  représenté  au  théâtre  San  Carlo,  de 
Naples,  en  1851.  C'était  le  début,  sur  cette 
scène  importante,  d'un  musicien  fort  distin- 
gué qui,  l'année  précédente,  avait  obtenu  un 
succès  brillant  au  théâtre  Nuovo  avec  un  joli 
opéra-bouffe  intitulé  Don  Checco.  Il  n'eut  qu'à 
se  réjouir  de  l'accueil  fait  par  le  public  napo- 
litain à  ce  nouvel  ouvrage,  qui  avait  pour  in- 
terprètes Arati,  de  Bassini,  Memmi,  Baldanza 
et  Mmes  Tadolini  et  Salvetti. 

FOLIE  (une),  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  Bouilly,  musique  de  Méhul,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  4  avril  1802.  Cette 
pièce  est  amusante.  Il  s'agit,  comme  dans  le 
Barbier  de  Se'ville,  d'un  tuteur  trompé,  mais 
les  épisodes  sont  heureusement  variés.  On  y 
remarque  surtout  la  scène  dans  laquelle  une 
correspondance  amoureuse  s'établit  au  moyen 
d'une  chaîne  de  rubans  qui  se  déroule  d'une 
fenêtre.  L'ouvrage  débute  par  une  ouverture 
telle  qu'on  a  cessé  d'en  écrire  depuis  long- 
temps. Le  premier  duo  :  De  l'intrigue,  6  vastes 
mystères  !  a  été  écrit  pour  le  chanteur  Martin, 
c'est-à-dire  qu'il  est  inabordable  pour  nos 


476 


FOLI 


FOLI 


ténors  modernes.  La  romance  du  premier 
acte  :  Je  suis  encore  dans  mon  printemps,  a  été 
populaire.  Dans  le  second  acte ,  l'air  picard  : 
Si  jamais  je  prends  femme,  est  très-naïf  et  le 
duo  qui  le  termine  produit  bon  effet.  Dans  le 
trio  entre  Cerberti,  Armantine  et  Carlin , 
Méhul  a  montré  une  verve  comique ,  un  es- 
prit, une  vivacité  de  déclamation  incontesta- 
bles. Le  quatuor  final  est  aussi  remarquable. 
Nous  ne  comprenons  pas  le  jugement  sé- 
vère que  M.  Fétis  a  porté  sur  les  œuvres  de 
Méhul.  Une  folie  et  Ylrato  valent  mieux  as- 
surément que  la  plupart  des  petits  opéras 
italiens  composés  à  cette  époque.  Une  folie 
est  restée  longtemps  au  répertoire.  On  a  re- 
pris cette  pièce  à  l'Opéra-Comique  en  1843, 
avec  le  concours  de  Chollet,  Audran,  Ric- 
quier,  Henri  et  MUe  Révilly. 
FOLIE  A  ROME  (une),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Victor  Wilder,  musique 
de  M.  Federico  Ricci  ;  représenté  au  théâtre 
des  Fantaisies-Parisiennes  le  30  janvier  1S69. 
Le  libretto  italien  adapté  à  la  scène  française 
a  conservé  les  qualités  et  les  défauts  originels 
de  l'opéra  buffa  :  la  verve,  la  malice,  l'enfan- 
tillage dans  les  scènes  comiques,  et  aussi  la 
faiblesse  de  l'intrigue,  l'absence  de  toute  sen- 
sibilité vraie,  la  longueur  des  épisodes.  Don 
Pacifico  de  Bergame  arrive  à  Rome  pour 
épouser  Laurence,  jeune  héritière,  qui  ne 
peut  jouir  de  la  fortune  qui  lui  a  été  léguée 
qu'à  la  condition  de  se  marier  avec  ce  don 
Pacifico,  vieil  ami  du  testateur.  Laurence  a 
donné  son  cœur  à  Maurice,  et  tous  deux  se 
concertent  avec  deux  de  leurs  amis  et  une 
suivante,  pour  berner  et  dégoûter  le  pauvre 
Bergamasque,  qui  tient  beaucoup  plus  à  la 
dot  qu'à  Laurence.  Enfin,  on  imagine  une 
créature  millionnaire  en  faveur  de  laquelle 
don  Pacifico  se  désiste  de  ses  projets  à  l'égard 
de  Laurence.  Il  a  signé  une  renonciation  qui 
lui  est  enlevée  habilement  au  milieu  d'une 
mascarade  sur  la  place  du  Corso,  et  rien  ne 
s'oppose  plus  à  l'union  des  deux  jeunes  gens. 
La  musique  de  cet  ouvrage  a  de  la  vivacité 
et  de  l'élégance,  du  brio  sans  banalité  ;  elle 
est  ingénieuse  et  toujours  scénique  ;  l'orches- 
tration, qui  est  la  mise  en  scène  de  l'idée 
musicale,  est  partout  soignée  et  intelligente. 
Toutefois,  cette  idée  ne  brille  pas  par  l'origi- 
nalité et  l'invention.  Chaque  fois  même  que 
le  compositeur  veut  aborder  les  régions  plus 
hautes  de  l'art  musical,  il  ne  réussit  pas.  Je 
ne  parle  pas  de  l'ouverture,  qui  n'a  aucun 
rapport  d'expression  avec  la  pièce,  parce  que 
ces  sortes  de  morceaux  sont  quelquefois  em- 
pruntés à  d'autres  ouvrages;  mais  je  citerai 


la  fin  du  premier  acte  et  le  duo  entre  Mau- 
rice et  Laurence  au  deuxième  acte.  En  re- 
vanche, le  trio  de  femmes  :  Dans  l'ombre  et 
le  silence,  est  fort  joli;  le  trio  bouffe  qui  le 
suit  et  le  duo  entre  don  Pacifico  et  Laurence  : 
O  fleur  d'amour,  sont  traités  avec  esprit  et 
produisent  le  plus  charmant  effet.  L'air  de  la 
Folie  est  le  morceau  capital  du  deuxième  acte 
et  de  tout  l'ouvrage  au  point  de  vue  du  chant. 
Le  troisième  acte,  qui  débute  par  une  gra- 
cieuse valse  chantée,  est  le  plus  chargé  de 
musique;  le  quintette  de  la  bonne  aventure 
et  un  quatuor  accompagné  par  les  chœurs 
doivent  être  rangés  au  nombre  des  meilleures 
inspirations  de  M.  Federico  Ricci.  L'interpré- 
tation d'Z/rae  folie  à  Morne  a  été  si  heureuse 
que  cet  opéra  a  eu  un  succès  de  vogue. 
Mlle  Marimon  a  brillamment  chanté  le  rôle  à 
vocalises  de  Laurence  ;  les  autres  rôles  ont 
été  chantés  par  Soto ,  Arsandaux,  Léopold 
Ketten,  MUe  Persini  et  Mme  Decroix. 

*  FOLIE  espagnole  (la),  divertissement 
en  un  acte,  de  M.  Francesco,  musique  de 
M.  Pénavaire,  représenté  aux  Folies-Bergère 
le  18  mars  1874. 

FOLIE  MUSICALE  (la)  OU  LE  CHANTEUR 
PRISONNIER,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Francis  d'Allarde,  musique  de  Prad- 
her,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le  24  sep- 
tembre 1807. 

FOLIES  AMOUREUSES  (les),  opéra-comi- 
que  en  trois  actes ,  paroles  de  Regnard , 
retouchées  par  Castil-Blaze,  musique  de  Mo- 
zart, Cimarosa,  Paër,  Rossini,  Generali  et 
Steibelt,  représenté  au  Gymnase  le  3  avril 
1823  et  àl'Odôon  le  5  juin  1824. 

*  FOLIES  AMOUREUSES  (les),  Opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  d'après  Regnard,  pa- 
roles de  MM.  André  Lénéka  et  Matrat,  mu- 
sique de  M.  Emile  Pessard,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  15  avril  1891.  Les  Folies 
amoureuses,  l'une  des  plus  plaisantes  et  des 
plus  aimables  comédies  de  Regnard,  furent 
représentées  à  la  Comédie-Française  le  15  jan- 
vier 1704  ;  l'ouvrage  était  précédé  d'un  prolo- 
gue en  vers  libres  et  suivi  d'un  divertisse- 
ment intitulé  le  Mariage  de  la  folie,  qui,  l'un 
et  l'autre,  furent  bientôt  supprimés.  C'est  la 
grande  tragédienne  Adrienne  Le  Couvreur  qui 
établit  dans  cette  pièce  le  rôle  d'Agathe,  et 
voici  ce  qu'un  chroniqueur  contemporain  disait 
à  ce  sujet:  «  M,le  Le  Couvreur  voulut  faire, 
dans  cette  pièce,  le  rôle  de  la  folle  ;  mais  elle 
ne  sçavoit  pas  jouer  de  la  guitare.  Un  nommé 
Chabrun,   fameux  maître  de  guitare,  étoit 


FOLL 


FOR 


477 


dans  le  trou  du  souffleur  et  accompagnoii  l'air 
italien  pendant  que  M"e  Le  Couvreur  touchoit 
àvuide.  Malgré  toutes  ces  précautions,  on  ne 
put  faire  illusion  au  public,  et  cela  donna  un 
petit  ridicule  à  Mu«  Le  Couvreur  » .  Cela  n'a 
pas  empêché  l'illustre  artiste  de  laisser  un 
nom  immortel. 

Castil-Blaze,  qui  avait  la  rage  des  pastiches, 
eut  l'idée  un  jour  de  transformer  les  Folies 
amoureuses  en  opéra-comique  en  les  réduisant 
en  un  acte,  et  de  plaquer  les  vers  qu'il  faisait 
chanter  sur  des  airs  de  Mozart,  Cimarosa, 
Paër,  Generali,  Rossini  et  Steibelt.  Cet  arran- 
gement ridicule  ne  fut  pas  cependant  sans  ob- 
tenir quelque  succès,  grâce  surtout  à  la  pré- 
sence de  l'artiste  qui  en  jouait  le  rôle  principal 
et  qui  n'était  autre  que  MUe  Lalande,  qui  se 
fit  plus  tard  une  si  grande  et  si  légitime  re- 
nommée sous  le  nom  de  Mme  Méric-Lalande. 
Plus  justement  respectueux  que  Castil-Blaze, 
MM.  Lénéka  et  Matrat  ont  conservé  la  mar- 
che et  la  coupe  du  chef-d'œuvre  de  Regnard, 
en  se  bornant  aux  remaniements  nécessités 
par  sa  transformation  en  opéra-comique.  L'ou- 
vrage, agrémenté  par  une  musique  fort  ai- 
mable de  M.  Emile  Pessard,  dont  plusieurs 
morceaux  sont  fort  bien  venus,  fait  ainsi  très 
bonne  figure  sur  la  scène  de  l'Opéra-Comique, 
dont  le  cadre  lui  est  particulièrement  favora- 
ble. L'interprétation,  excellente,  en  était  con- 
fiée à  Mines  Landouzy  et  Molé-Truffier,  à 
MM.  Fugère,  Carbonne,  Soulacroix,  Clément 
et  Thierry. 

*  FOLIES  DANSANTES  (lbs),  opéra-comi- 
que en  deux  actes,  paroles  et  musique  du 
Cousin-Jacques  (Beffroy  de  Reigny),  repré- 
senté au  Délassement-Comique  en  1790. 

FOLIES-marigny  (les),  prologue  d'ou- 
verture d'Albert  Glatigny,  musique  de  Del- 
phin  de  Nesles,  exécuté  aux  Folies-Marigny 
en  mars  1872. 

FOLKUNGER  (die),  opéra  allemand,  musi- 
que de  M.  Kretzschmer,  représenté  au  théâtre 
de  la  Cour,  à  Dresde,  en  avril  1874. 

FOLLE  DE  GLARIS  (la),  opéra  en  deux 
actes,  traduction  de  Cordelia,  paroles  de  Tho- 
mas Sauvage,  musique  de  Conradin  Kreut- 
zer et  J.-M.  Payer,  représenté  à  l'Odéon  le 
81  avril  1827. 

FOLLE  gageure  (la),  opéra,  paroles  de 
Léger,  musique  de  Leblanc,  représenté  au 
Théâtre  comique  et  lyrique  de  Paris  en  1790. 

FOLLETTO  (il),  opéra  italien,  musique  de 
■Coppola  (Pierre-Antoine), repi  à  Romeen  1843. 


FOLLETTO  Dl  GRESY  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Petrella,  représenté  au  théâtre 
Cerbino,  à  Turin,  en  septembre  1863. 

FOLLIA  (una), opéra-bouffe,  livret  tiré  de  la 
pièce  de  Bouilly,  musique  de  Cordelia  (Jac- 
ques), représenté  au  théâtre  des  Fiorentini, 
àNaples,  en  1809. 

FOLLIA  (una),  opéra  italien,  musique  de 
Donizetti,  représenté  à  Venise  en  1823. 

*  FOLLIE  amorose  (le),  opéra-bouffe  en 
un  acte,  paroles  d'Almerindo  Spadetta,  mu- 
sique d'Alfonso  Buonomo,  représenté  au  théâ- 
tre Bellini,  de  Naples,  le  8  décembre  1865. 

FONDAZIONE  DI  VENEZIA  (la)  [la  Fon- 
dation de  Venise],  opéra  italien,  musique  de 
Macari,  représenté  à  Venise  en  1736. 

FONTAINE  de  BERNY  (la),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  M.  Albéric  Second, 
musique  de  M.  Adolphe  Nibelle.  C'est  un  joli 
petit  acte  brodé  sur  une  fantaisie  ingénieuse: 
le  paysan  Thibault  a  été  ruiné  ;  le  docteur 
Tronchin ,  qui  lui  doit  la  vie,  imagine  de 
lui  faire  faire  sa  fortune  ;  il  déclare  que  la 
fontaine  de  Berny  a  des  propriétés  curatives 
merveilleuses  ;  il  y  envoie  aussi  bien  ceux  de 
ses  clients  qui  veulent  engraisser  que  ceux 
qui  veulent  maigrir,  et,  entre  autres,  son 
neveu  Lysidas  et  Mme  la  présidente  ;  la  belle 
veuve,  dont  le  jeune  homme  est  épris,  se 
laisse  persuader  au  bord  de  cette  fontaine, 
et  le  fermier  fait  son  profit  de  cette  source 
devenue  une  station  thermale.  La  musique 
est  fort  agréable  et  abonde  en  motifs  ingé- 
nieux, habilement  accompagnés.  Je  citerai 
de  préférence  l'ouverture,  dont  le  caractère 
est  bien  approprié  au  sujet  de  la  pièce ,  le 
quatuor  de  la  fontaine  et  l'air  du  docteur. 
L'idée  de  faire  jouer  le  rôle  de  Lysidas  par 
un  mezzo-soprano  travesti  n'a  pas  été  heu- 
reuse. Cet  ouvrage  a  été  chanté  par  MM.  Cou- 
derc,  Ponchard,  Potel,  Thierry,  Mlles  Belia 
et  Moisset. 

FONTAINEBLEAU,  opéra-comique  anglais, 
musique  de  Shield,  représenté  à  Covent- 
Garden  en  1784. 

FONTE  D'ACQUA  GIALLA  (il)  ossia  IL 
TRIONFO  DELLA  PAZZIA  (la  Source  d'eau 
jaune  ou  le  Triomphe  de  la  folie),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Bernardini,  représenté  à 
Rome  en  1787. 

FOR  ENGLAND  HO  1  [Hurrah  -pour  V An- 
gleterre!) opéra  anglais,  musique  de  Bishop, 
repr.  à  Covent-Garden,  à  Londres,  en  1813. 


478 


FORE 


*  forains  (les),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Maxime  Boucheron  et  Antony 
Mars,  musique  de  M.  Louis  Varney,  repré- 
sentée aux  Bouffes  -  Parisiens  le  9  février 
1894.  C'est  une  histoire  d'amour  qui  se  dé- 
ïoule  d'une  façon  assez  gaie  et  non  sans  agré- 
ment dans  le  milieu  des  saltimbanques,  des 
belluaires  et  des  athlètes,  des  «  forains  »  en 
un  mot,  et  qui  donnait  aux  auteurs  un  cadre 
assez  ingénieux  pour  y  faire  mouvoir  leurs 
personnages  et  pour  lâcher  la  bride  à  leur  fan- 
taisie. Sur  cette  historiette,  M.  Varney  a  écrit 
une  partitionnette  qui  ne  comptera  pas  sans 
doute  parmi  ses  meilleures,  mais  qui  pour- 
tant ne  manque,  elle  non  plus,  ni  d'agrément 
ni  de  vivacité.  La  pièce  était  jouée  à  souhait 
par  Mmes  Simon-Girard,  Sully,  Maurel,  Bar- 
rot  et  Darcy,  et  MM.  Huguenet,  Charles 
Lamy,  Bartel,  Dupré  et  Leriche. 

*  FORBAN  (le),  opérette  en  un  acte,  paro- 
les de  MM.  Dorfeuil  et  Mey,  musique  de 
Firmin  Bernicat,  représentée  à  la  Gai  té-Mont- 
parnasse le  23  avril  1882. 

FORCE  délie  (la),  opéra  russe,  musique 
de  Cavos,  représenté  à  Saint-Pétersbourg  en 
1801. 

FORCE  DU  SANG  (la.),  drame  lyrique,  mu- 
sique de  Rochefort  (Jean-Baptiste),  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Cité  vers  1794. 

FOREST  BONDY  (the)  [la  Forêt  de  Bondy], 
mélodrame  anglais  ,  musique  de  Bishop ,  re- 
présenté à  Covent-Garden  en  1816. 

FORESTA  D'HERMANSTADT  (la),  opéra, 
musique  de  Fioravanti  (Valentin),  repré- 
senté en  Italie  vers  1805. 

FORESTA  Dl  NICOLOR  (la),  opéra  italien 
en  un  acte,  musique  de  Trento,  représenté  à 
Naples  vers  1805. 

FORESTA  D'OSTROPOL  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Sampieri ,  représenté  au  théâtre 
del  Fondo  le  23  février  1822. 

FORESTIER  (le),  opéra  polonais  en  deux 
actes,  musique  de  Kurpinski,  représenté  à 
Varsovie  en  1819. 

FORESTIER  (le),  opéra-comique,  musique 
de  Flotow,  représenté  au  théâtre  de  la  Cour, 
à  Vienne,  le  10  janvier  1847. 

FORÊT  D'HERMANSTADT  (la),  opéra  al- 
lemand en  trois  actes,  musique  de  M.  West- 
meyer,  représenté  à  Leipzig  en  avril  1S59, 
et  au  théâtre  de  la  Cour  à  Dresde,  le  10  avril 
1861. 


FORT 

FORÊT  DE  BONDY  (la),  mélodrame  alle- 
mand, musique  de  Seyfried,  représenté  à 
Vienne  vers  1814. 

FORÊT  DE  BRAHMA  (la),  opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  Mm»  Bourdic-Viot,  musique 
de  Gresnick  ;  reçu  à  l'Opéra  et  non  joué. 

FORÊT  DE  SÉNART  (la),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Castil-Blaze,  musi- 
que de  Beethoven,  Weber  et  Rossini,  repré- 
senté à  l'Odéon  le  14  janvier  1S26. 

forêt  de  SICILE  (la),  opéra  en  deux  ac- 
tes, paroles  de  Guilbert  de  Pixërécourt,  mu- 
sique de  Gresnick,  représenté  au  théâtre 
Montansier,  à  Paris,  le  24  avril  1798.  C'est 
l'un  des  meilleurs  ouvrages  de  cet  artiste 
très  intéressant  et  fort  distingué,  dont  le 
nom  est  injustement  tombé  dans  l'oubli. 

FORÊT  ENCHANTÉE  (la),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Bierey,  représenté  à  Bres- 
lau  vers  1812. 

FORGERON  DE  BASSORA  (le),  opéra-co- 
mique  en  deux  actes,  paroles  de  Sewrin,  mu- 
sique de  Kreubé,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  16  octobre  1813. 

FORGERON  DEGRETNA-GREEN  (le),  opé- 
rette allemande,  musique  de  M.  Ellmenreich, 
représentée  au  théâtre  grand  -  ducal  de 
Schwerin  vers  1850. 

*  FORGERON    DE    GRETNA-GREEN    (le), 

opéra-comique,  musique  de  M.  Oscar  Bolck, 
représenté  à  Rostock  en  mars  1884. 

*  FORGERON    DE    GRETNA-GREEN    (le), 

Opéra  romantique  en  trois  actes,  paroles  da 
M.  Félix  Dahn,  musique  de  M.  Johannes  Dœb" 
ber,  représenté  au  théâtre  Kroll,  de  Berlin, 
en  août  1893. 

*  Forgeron  DE  ruhla  (le),  opéra,  mu- 
sique de  M.  Lux,  représenté  à  Mayence  en 
mars  1882. 

*  FORNaretto  (il),  opéra  sérieux,  musi- 
que de  Gualtiero  Sanelli,  représenté  à  Parme 
le  24  mars  1851. 

FORTERESSE  (la),  opéra-comique,  musi- 
que de  Piccinni  (Alexandre) ,  représenté  au 
théâtre  des  Variétés  vers  1804. 

FORTERESSE  (la),  opéra  anglais,  musi- 
que de  J.  Hooke,  représenté  à  Hay-Market, 
à  Londres,  .en  1807. 

FORTEZZA  AL  CIMENTO  (la)  [la  Bra- 
voure à  l'épreuve],  opéra  italien,  musique  de 
Aldovrandini,  représenté  à  Venise  en  1699. 


FORT 


FORZ 


479 


•FORTUNA  D'un  poeta  (la.),  opéra-bouffe, 
paroles  de  Marulli,  musique  de  Francesco 
Palmieri,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre 
Rossini,  en  I87i. 

FORTUNA  PER  DOTE  (la)  [la  Fortune  par 
le  talent],  opéra  italien,  musique  de  Polla- 
rolo,  représenté  à  Venise  en  1704. 

FORTUNA  TRA  LE  DISGRAZIE  (la  Fortune 
à  travers  les  disgrâces),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Biego,  représenté  à  "Venise  vers  1688. 

FORTUNAT  MIT  DEN  SŒCKEL  UND 
WUNSCHÙTSEIN  (le  Tabouret  et  le  chapeau 
magique  de  Fortunatus),  opéra  allemand  fée- 
rique, musique  de  Schnyder  Wartensée,  re- 
présenté à  Francfort  en  1829. 

FORTUNATA  COMBINAZIONE  (la)  [l'Heu- 
reuse combinaison],  opéra  italien,  musique  de 
Fioravanti  (Valentin),  représenté  en  Italie 
vers  1798. 

FORTUNATA  COMBINAZIONE  (LA),  opéra 
italien,  musique  de  J.  Mosca,  représenté  à 
Milan  en  1802. 

FORTUNATE  ISLES  (the)  [les  Iles  fortu- 
nées], opéra  anglais,  musique  de  Bishop,  re- 
présenté à  Covent-Garden  en  1840. 

*  FORTUNATO,  opéra-comique,  musique  de 
M.  Adolphe  Mohr,  repr.  à   Berlin  en  1885. 

FORTUNATO  INGANNO  (il)  [l'Heureux 
stratagème],  opéra  italien,  musique  de  Doni- 
zetti,  représenté  à  Venise  en  1823. 

FORTUNATO  SUCCESSO  (il)  [l'Heureux 
dénoûment],  opéra  italien,  musique  de  Dus- 
sek  (François-Benoît) ,  représenté  en  Italie 
vers  1790. 

FORTUNATUS,  mélodrame  anglais,  musi- 
que de  Bishop,  représenté  à  Covent-Garden 
en  1819. 

FORTUNE  AU  VILLAGE  (la),  parodie  en 
un  acte  mêlée  d'ariettes  de  l'opéra  à'Égle', 
par  Mme  Favart  et  Bertin  d'Antilly,  musique 
de  Gibert ,  représenté  à  la  Comédie-Ita- 
lienne, à  Paris,  le  8  octobre  1760. 

FORTUNE  ET  LA  CHUTE  DE  SÉJAN  (la), 

péra  allemand,  musique  de  Strungk,  repré- 
enté  à  Hambourg  en  1678. 

FORTUNE  VAINCUE  PAR  L'AMOUR  (la), 
opéra  allemand,  musique  de  Stvelzel,  repré- 
senté à  Prague  vers  1716. 

*  FORTUNIO,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
livret  de  M.  Scalinger,  inspiré  par  la  nouvelle 
célèbre  de  Théophile  Gautier,   musique  de 


M.  Nicolas  van  Westerhout,  représenté  avec 
succès  au  Théâtre-Lyrique-International  de 
Milan  le  16  mai  1895.  Cet  ouvrage,  conçu, 
dans  sa  forme  générale,  selon  les  données  de  la 
théorie  wagnérienne,  et  dont  l'instrumenta- 
tion surtout  était  remarquable,  était  joué  par 
Mmes  Adelina  Stehle,  Lukazewska,  Ponzano, 
Boffa  et  Scarlatti,  MM.  Giannini,  Buti  et  de 
Beaumont. 

FORZA  D'AMORE  (la)  [la  Puissance  de 
l'amour],  opéra  italien,  musique  de  Polla- 
rolo,  représenté  à  Venise  en  1697. 

FORZA  DEI  SIMPATICI  (la),  farsa  per 
musica,  musique  de  Steffano  Pavesi,  repré- 
sentée à  Vérone,  dans  le  carvanal  de  1804. 
M.  Fétis  indique  la  date  de  1813.  Mais  le 
manuscrit  de  cet  ouvrage  porte  celle  que 
que  nous  donnons  ici.  Il  y  a  de  la  verve  et 
une  grande  facilité  mélodique  dans  cet  opéra. 
Nous  signalerons  l'air  de  basse  chanté  par 
Pistone  :  Quando  in  catena  un'  aima;  l'air  de 
Lucindo  :  Ho  penetrati  a  fondo  gli  arcani  di 
natura;  le  trio  :  A  Bidone  abbandonata,  chanté 
par  Lucindo,  Pistone  et  Purgone;  le  quatuor, 
dont  la  strette  : 

Corne  in  mezzo  à  una  tempesld 
Il  mio  cor  balzando  va, 

qui  est  d'un  comique  achevé,  tout  en  restant 
parfaitement  musical.  Le  grand  air  d'Enri- 
chetta  :  Sempre  fida,  o  caro  bene,  vi  serbai 
questa  aima  mia  ;  enfin  un  grand  finale  scé- 
nique  très  développé. 

FORZA  DEL  DENARO  (la)   [le  Pouvoir  de 

l'argent],  opéra  italien,  musique  de  Scarrano, 
représenté  au  Teatro-Nuovo  de  Naples  en 
mars  1873. 

FORZA  DEL  DESTINO  (la)  ,  opéra  italien 
en  quatre  actes,  livret  de  Piave,  musique  de 
Verdi,  représenté  pour  la  première  fois  au 
théâtre  italien  de  Saint-Pétersbourg,  le 
30  octobre  (le  il  novembre)  1862.  Le  duc  de 
Rivas,  don  Angelo  Saavedra,  a  fait  représen- 
ter sous  ce  même  titre  un  drame  romantique 
en  cinq  actes,  à  Madrid,  en  1835.  Cette  pièce 
a  obtenu  le  plus  grand  succès.  C'est  de  cet 
ouvrage  que  M.  Piave  a  tiré  le  livret  du  nou- 
vel opéra  dont  M.  Verdi  a  écrit  la  musique. 
L'action  se  passe  en  Espagne.  Don  Alvarès, 
fils  d'un  vice-roi  du  Pérou,  est  épris  de  dona 
Leonora  de  Vargas ,  fille  du  marquis  de  Ca- 
latrava,  et  celle-ci  répond  à  son  amour.  Elle 
s'apprête  à  fuir  avec  son  amant,  lorsque  son 
père  se  présente,  et,  l'épée  à  la  main,  provo- 
que don  Alvarès,  qui  à  sa  vue  s'est  armé  d'un 
pistolet.  Leonora  pousse  un  cri  déchirant  qui 


480 


FORZ 


FOSG 


désarme  don  Alvarès.  L'arme  est  jetée  à 
terre,  mais  le  coup  part  et  va  frapper  le  vieil- 
lard. Leonora,  qui  croit  que  son  amant  a  tué 
son  père,  prend  la  fuite  et  va  demander  un 
asile  au  couvent  de  la  Madone  des  Anges,  où 
elle  obtient  de  passer  ses  jours  dans  un  ermi- 
tage voisin ,  au  milieu  des  roches  escarpées. 
Son  frère,  don  Carlos,  jure  de  venger  la  mort 
de  son  père,  et  poursuit  les  fugitifs.  A  quel- 
que temps  de  là ,  don  Alvarès  est  devenu  ca- 
pitaine de  grenadiers  espagnols ,  et  guerroie 
en  Italie.  Un  jour,  il  entend  un  cliquetis  d'é- 
pées  ;  ce  sont  des  bandits  qui  attaquent  un 
officier.  Il  vole  à  son  secours,  le  délivre.  Cet  of- 
ficier n'est  autre  que  don  Carlos;  mais,  comme 
tous  deux  ne  se  connaissent  pas  et  portent  des 
noms  supposés,  ils  se  jurent  une  amitié  éter- 
nelle et  partent  ensemble  pour  combattre  les 
Autrichiens.  Don  Alvarès,  blessé  dans  une  ren- 
contre et  croyant  sa  fin  prochaine,  confie  à  son 
ami  un  paquet  cacheté  et  un  médaillon.  Don 
Carlos  reconnaît  dans  ce  médaillon  le  por- 
trait de  sa  sœur.  Il  attend  le  rétablissement 
de  don  Alvarès,  et,  malgré  ses  protestations, 
il  lui  fait  mettre  l'épée  à  la  main.  Le  sort 
trahit  encore  son  projet  de  vengeance.  Il  est 
frappé  par  son  adversaire  qui  s'enfuit.  Cinq 
années  se  passent.  Don  Alvarès  s'est  fait  re- 
ligieux dans  le  couvent  de  la  Madone  des 
Anges.  Don  Carlos ,  guéri  de  sa  blessure  ,  se 
met  à  la  recherche  de  son  ennemi ,  découvre 
sa  retraite  et  vient  l'y  insulter.  Le  religieux, 
qui  porte  le  nom  de  Père  Raphaël,  supporte 
d'abord  ses  injures  avec  la  plus  sainte  pa- 
tience ;  mais  un  dernier  outrage  réveille  en 
lui  l'honneur  du  gentilhomme.  Il  saisit  l'épée 
apportée  par  don  Carlos,  franchit  l'enceinte 
du  monastère  et  tous  deux  se  livrent  un 
combat  à  outrance  au  pied  même  de  l'ermi- 
tage habité  par  Leonora.  Celle-ci  accourt  sur 
le  lieu  de  la  lutte  au  moment  où  son  frère 
reçoit  le  coup  mortel,  et,  tandis  qu'elle  se 
penche  sur  lui  pour  le  secourir,  le  blessé  ras- 
semble ses  forces  et  plonge  son  poignard  dans 
le  sein  de  Leonora.  Don  Alvarès  ,  témoin  de 
cette  horrible  scène,  perd  la  raison,  gravit 
les  rochers  et  se  précipite  dans  l'abîme.  Ainsi 
se  trouve  justifié  le  titre  de  l'ouvrage  par  la 
mort  tragique  des  quatre  personnages  du 
drame.  Il  faut  remonter  au  théâtre  antique 
pour  trouver  une  telle  suite  de  catastrophes. 
La  teinte  générale  de  la  partition  du  maî- 
tre n'a  pas  semblé  répondre  à  la  sombre  cou- 
leur du  drame  espagnol.  Il  n'y  a  ni  trio  ni 
quatuor ,  aucun  de  ces  ensembles  puissants 
que  le  sujet  paraissait  exiger.  Parmi  les 
morceaux  les  plus  remarqués,  on  cite  un 


chant  guerrier  :  E  bella  la  gaerra;  le  récit 
de  don  Carlos  ;  la  phrase  Pietà  di  me,  signore; 
le  finale  du  deuxième  acte.  Dans  le  troisième, 
on  a  distingué  la  canzone  de  la  scène  du 
camp,  et  la  scène  des  imprécations  de  don  Al- 
varès contre  le  destin.  Le  quatrième  offre 
une  scène  bouffe  bien  traitée,  un  bon  duo, 
et  de  fort  belles  phrases  dans  le  duo  de  la 
provocation.  Le  travail  de  l'instrumentation 
a  été  jugé  supérieur  à  celui  des  autres  opé- 
ras du  compositeur.  L'ouvrage  a  eu  pour  in- 
terprètes Tamberlick,  Debassini ,  Angelini, 
Graziani  et  Mme  Nantier-Didiée. 

FORZA  DEL  SANGUE  (la)  [la  Force  du 
sang],  opéra  italien,  musique  de  Lotti,  repré- 
senté à  Venise  en  1711. 

FORZA  DEL  SANGUE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Buini ,  représenté  à  Bologne  en 
1728. 

FORZA  DELL'  AMICIZIA  (la)  [la  Force  de 
l'amitié], opéra,  musique  de  Draghi  (Antoine), 
représenté  à  Vienne  en  1681. 

FORZA  DELL'  AMICIZIA  (la),  opéra  ita- 
lien, poème  de  Zeno,  musique  de  Caldara,  re- 
présenté à  Vienne  en  17)8. 

FORZA  DELL'  AMICIZIA,  opéra  italien, 
musique  de  Reuter,  représenté  à  Vienne  en 
1728.  Il  n'écrivit  que  le  premier  acte,  Caldara 
écrivit  les  deux  autres. 

FORZA  DELL'  AMORE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Rœsler,  représenté  à  Venise  en 
1798. 

FORZA  DELLA  VIRTO  (la)  [la  Force  de  la 
vertu],  opéra  italien,  musique  de  Pollarolo, 
représenté  à  Venise  en  1693. 

FORZA  DELLA  VIRTÙ  (la)  [la  Force  de  la 
vertu],  opéra  allemand,  musique  de  Keiser, 
représenté  à  Hambourg  en  1701. 

FORZA  DELLE  DONNE  (la)  [la  Puissance 
du  sexe],  opéra  italien,  musique  de  Anfossi, 
représenté  à  Milan  eni780. 

FORZA  D'AMORE  (la)  [la  Puissance  de 
l'amour],  opéra  italien,  musique  de  Galuppi, 
représenté  à  Venise  en  1745. 

fosca,  opéra  italien,  musique  de  Carlos 
Gomés,  représenté  le  16  février  1873  sur  le 
théâtre  de  la  Scala  à  Milan.  Cet  ouvrage  n'a 
pas  justifié  le  présage  qu'avait  fait  concevoir 
l'opéra  11  Guarany  du  compositeur  brésilien. 
Chanté  par  Bulterine,  Maurel,  Maini  et  M'** 
Krauss. 


FRA 


FRAG 


481 


FOSCARI  (i),  opéra  italien,  musique  de 
Zenger,  représenté  sur  le  théâtre  de  la  Cour, 
à  Munich,  en  janvier  1803. 

*  FOU  chopine  (le),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Erckmann-Chatrian,  musique 
de  M.  Sellenick,  représenté  à  la  Renaissance 
le  29  septembre  1SS3. 

*  FOU  DE  LA  COUR  (le),  opérette,  paroles 
de  MM.  Wittmann  et  J.  Bauer,  musique  de 
M.  Adolphe  Mûller,  représentée  au  théâtre 
An  der  "Wien,  de  Vienne,  en  novembre  1886. 

*  FOU  DE  saint-james  (le),  opéra  en 
trois  actes,  musique  de  M.  Ange  Manticelli, 
représenté  au  Grand-Théâtre  de  Marseille  le 
Si  mai  1851. 

FOU  DU  ROI  (le)  ,  opéra-comique  ,  musi- 
que de  Verdyen,  représenté  au  théâtre  de 
Liège  le  22  mars  1858. 

FOURBERIE  DÉCOUVERTE  (la),  opéra- 
comique,  musique  de  L.-G.  Maurer,  écrit  en 
Allemagne  vers  1840. 

FOURBERIES     DE    MARINETTE     (  LES  )  , 

opéra-comique  en  un  acte ,  paroles  de  M.  de 
Chazot  et  Michel  Carré,  musique  de  M.  Creste, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  2  juin  1858. 
Joué  par  Berthelier ,  Nathan  et  Mlle  Lhéri- 
tier;  sans  succès. 

FOURBERIES  DE  MATHURIN  (les),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Davesne,  mu-* 
sique  de  Bambini,  représenté  au  théâtre  des 
Beaujolais  le  5  août  1786. 

FOURBISSEUR  (le)  [Waffenschmid],  opéra 
allemand,  musique  de  Lortzing,  représenté 
à  Cologne,  en  1846,  et  depuis  sur  tous  les 
théâtres  de  l'Allemagne.  Voyez  l'Armurier. 

FOUS  DE  MÉDINE  (les),  opéra-comique 
en  trois  actes,  extrait  des  Pèlerins  de  la  Mec- 
que, paroles  de  Daucourt,  comédien  de  pro- 
vince, musique  de  Gluck,  représenté  au  théâ- 
tre Favart  le  1er  mai  1790. 

FOUS  divertissants  (les),  comédie  en 
trois  actes  et  en  vers  de  Raymond,  musique 
de  Charpentier  (Marc- Antoine),  représentée 
à  la  Comédie-Française  le  14  novembre  1680. 

FRA  diavolino,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Amédée  de  Jallais,  musique  de 
Roques,  représentée  aux  Folies-Nouvelles  le 
4  décembre  1858. 

FRA  DIAVOLO  OU  L'HÔTELLERIE  DE 
TERRACINE  ,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Scribe,  musique  de  M.  Auber,  repré- 


senté pour  la  première  fois,  à  Paris ,  le  28  jan- 
vier 1830.  Le  livret  est  un  des  plus  divertis- 
sants du  fécond  vaudevilliste,  et  la  partition 
une  des  meilleures  de  M.  Auber.  Les  mélodies 
ont  conservé,  après  trente  ans  de  succès,  une 
fraîcheur  qui  prouve  la  véritable  originalité 
du  maître.  La  ronde  :  Voyez  sur  cette  roche, 
la  barcarolle  :  Agnès,  la  jouvencelle,  sont  des 
motifs  charmants.  Les  couplets  de  l'Anglais, 
au  premier  acte ,  et  le  trio  qui  ouvre  le  se- 
cond acte,  sont  de  la  haute  comédie  musicale. 
Le  chœur  de  Pâques  fleuries  est  d'un  excel- 
lent effet. 

FRA  DONATO,  intermède  en  deux  parties, 
musique  de  Sacchini ,  représenté  au  conser- 
vatoire de  Santo-Onofrio,  à  Naples,  en  1756. 

FRA  I  DUE  LITIGANTI  IL  TERZO  GODE 

(Entre  deux  querelleurs  un  troisième  survient 
qui  tire  profit  du  différend) ,  opéra  italien, 
musique  de  Sarti,  représenté  à  Turin  en  1780. 

*FRAGAMLE  DAGE,  opéra,  musique  de 
M.  J.  Harklan,  représenté  avec  succès  k 
Christiana  en  juin  1883. 

.  FRAGMENTS,  composés  de  Amasis,  paroles 
de  Moncrif,  musique  de  Royer;  û'Ismène,  de 
Moncrif,  Rebel  et  Francœur  ;■  de  Linus,  acte 
détaché  du  ballet  l'Empire  de  l'amour ,  re- 
présentés par  l'Académie  royale  de  musique 
le  28  août  1750,  et  repris  plusieurs  fois.  Sous  ce 
titre  de  Fragments,  on  entendait  une  repré- 
sentation composée  de  plusieurs  actes  ou  di- 
vertissements appartenant  à  des  ouvrages 
différents. 

FRAGMENTS,  composés  du  prologue  d'Eglé, 
musique  de  Lagarde,  et  de  la  première  re- 
présentation de  l'Amour  et  Psyché ,  opéra  de 
Mondonville,  exécutés  par  l'Académie  royale 
de  musique  le  24  juin  1760.  Ce  dernier  musi- 
cien refit  cet  ouvrage,  qui  fut  représenté  sous 
le  nom  de  Psyché',  à  Versailles,  devant  la  cour 
en  1762,  et  à  l'Opéra  en  1769. 

FRAGMENTS  à'Ismène,  de  Tithon  et  l'Au- 
rore, de  Roy  et  Cury,  et  d'Eglé,  de  Laujon 
et  de  Lagarde,  donnés  à  l'Académie  royale 
de  musique  le  21  septembre  1751. 

FRAGMENTS,  de  Destouches  et  Mouret, 
exécutés  à  l'Académie  royale  de  musique  le 
15  novembre  1755.  Les/Va^menisdontilestici 
question  étaient  composés  d'un  prologue  et 
d'un  acte  du  Carnaval  et  la  Folie,  opéra-ballet 
de  Destouches;  de  l'Enjouement,  entrée  du 
ballet  des  Grâces,  paroles  de  Roy,  musique  de 
Mouret ,  représenté  pour  la  première  fois  en 
1735,  et  du  Temple  de  Gnide,  aussi  composé  par 

31 


482 


FRAN 


FRAN 


Mouret.  Notre  Académie  de  musique  n'a  pas 
perdu  l'usage  de  ces  représentations,  qui  rap- 
pellent l'habit  d'Arlequin.  Le  Comte  Ory, 
Guillaume  Tell,  Lucie,  le  Serment,  le  Philtre, 
ont  servi  à  compléter  une  soirée  avec  Giselle, 
le  Diable  à  quatre,  etc.;  dans  les  représenta- 
tions données  au  bénéfice  des  artistes,  on 
groupe  avec  moins  d'ordre  encore  qu'au 
xviue  siècle  des  fragments  tirés  de  tous  les 
répertoires. 

fragments  DE  LULLi,  en  quatre  actes, 
avec  prologue ,  extraits  de  plusieurs  opéras 
de  ce  maître,  mis  au  théâtre  le  10  septembre 
1702,  par  Campra,  sur  un  poème  arrangé  par 
Danchet. 

FRAGMENTS  DE  MOURET ,  se  composant 
de  la  pastorale  du  Temple  de  Gnide,  de  la  Fête 
de  Diane  et  du  Mariage  ou  les  Amours  deRa- 
gonde,  comédie  en  trois  actes ,  dont  les  pa- 
roles sont  de  Destouches.  Ils  furent  donnés 
le  30  janvier  1742,  et  repris  deux  fois. 

FRAGMENTS  DES  MODERNES  OU  TÉLÉ- 
MAQUE,  pièce  extraite  des  opéras  du  temps, 
arrangée  par  Danchet  pour  les  paroles,  et  par 
Campra  pour  la  musique.  Elle  fut  représentée 
à  l'Académie  royale  de  musique  le  il  novem- 
bre 1704. 

FRAGMENTS  HÉROÏQUES  (LES),  formés 
de  Phaéton,  paroles  de  Fuzelier  ;  de  Zémide, 
paroles  du  chevalier  de  Laurès;  la  musique 
de  cet  ouvrage  fut  composée  par  Iso  et  exé- 
cutée par  l'Académie  royale  de  musique  le 
20  juillet  1759.  Elle  eut  peu  de  succès. 

Il  existe  un  grand  nombre  de  Fragments  ; 
nous  n'avons  indiqué  que  les  principaux,  afin 
de  faire  connaître  ce  genre  de  représenta- 
tions, qui  obtint  quelque  vogue  au  commen- 
cement du  xvnie  siècle. 

FRANC  BRETON  (le),  opéra  en  un  acte, 
livret  en  vers  libres  de  Dejaure,  musique  de 
Kreutzer  et  Solié.  C'est  une  pièce  où  la  sen- 
sibilité brille  plus  que  le  talent.  Montalde 
est  un  poète  pauvre  qui,  dans  sa  détresse,  a 
été  recueilli  par  un  riche  armateur  de  Nantes, 
M.  Plemer,  surnommé  le  franc  Breton.  Com- 
blé des  bienfaits  de  cet  homme,  qui  est  de- 
venu son  ami,  Montalde  a  l'occasion  de  s'ac- 
quitter envers  lui  en  le  retirant  de  la  mer 
où  il  était  tombé.  L'homme  de  lettres  de- 
vient l'idole  de  la  famille  de  Plemer  et  le  hé- 
ros de  la  bonne  ville  de  Nantes.  Mais  il  s'avise 
d'être  éperdument  amoureux  de  Gabrielle, 
la  fille  de  son  bienfaiteur,  et,  mû  par  un  sen- 
timent de  délicatesse,  il  veut  quitter  une 
maison  et  des  amis  dont  il  rougirait  de  tra- 


hir la  confiance.  M.  Plemer  a  deviné  son  se- 
cret et,  à  la  suite  d'une  scène  de  séparation 
entre  les  deux  amis,  qui,  dans  la  pensée  des 
auteurs,  devait  être  pathétique,  et  qui  est 
d'un  ridicule  achevé,  le  franc  Breton  et  sa 
femme  accordent  à  Montalde  la  jeune  Ga- 
brielle, laquelle,  en  fille  aussi  ingénue  que  ré- 
servée, a  attendu  la  dernière  scène  de  l'ou- 
vrage pour  révéler  les  secrets  de  son  cœur. 
Une  telle  pièce  ne  pourrait  avoir  de  nos  jours 
qu'une  représentation.  La  musique  est  aussi 
d'une  faiblesse  extrême.  A  une  plate  ouver- 
ture succèdent  des  morceaux  assez  courts, 
dont  l'harmonie  est  peu  digne  du  nom  de 
Kreutzer.  Nous  ne  pouvons  guère  signaler 
que  les  couplets  chantés  par  Mme  Plemer  : 
Le  doux  sentiment  charme  l'existence,  dont  la 
mélodie  est  agréable  et  l'harmonie  intéres- 
sante, et  où  l'on  sent  la  main  du  célèbre  vio- 
loniste. Tout  le  reste  semble  appartenir  à 
Solié  et  tient  plutôt  du  vaudeville  que  de 
l'opéra-comique. 

FRANC  MARIN  (le)  ,  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  Pompigny,  musique  de 
Foignet,  représenté  au  théâtre  des  Amis  de 
la  patrie  le  3  décembre  1795. 

FRANÇAIS  À  VENISE  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Gensoul,  musique  de 
Nicolo  Isouard,  représenté  àl'Opéra-Comique 
le  14  juin  1813. 

FRANÇAIS  EN  ANGLETERRE  (les),  can- 
tate, paroles  de  Saulnier ,  musique  de  Kalk- 
brenner,  représentée  à  l'Opéra  en  1798. 

FRANÇAIS  EN  ESPAGNE  (les),  opéra  en 
trois  actes,  musique  de  Fesca  (Alexandre), 
représenté  à  Carlsruhe  en  1841. 

FRANCASTOR,  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  MM.  Labottière  et  A.  Lafont,  musique  de 
M.  Barbier,  représentée  aux  Folies-Nouvelles 
en  mai  1858,  et  au  théâtre  du  Chalet-des- 
Iles  en  août  1861. 

FRANCE  RÉGÉNÉRÉE  (la),  opéra  en  un 
acte,  musique  de  Scio,  représenté  au  théâtre 
Molière  en  1791. 

*  FRANCESCA  DA  RIMINI,  drame  lyrique 
en  trois  actes,  musique  de  Giovanni  Franchini, 
représenté  au  théâtre  San  Carlos,  de  Lis- 
bonne, en  1857. 

FRANCESCA  DA  RIMINI,  opéra-seria,  mu- 
sique de  V.  Moscuzza,  représenté  à  Malte  en 
mai  1877. 

FRANCESCA  DA  RIMINI,  opéra-seria  en 
quatre  actes,  livret  de  Ghislanzoni,  musique 


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483 


de  A.  Cagnoni,  représenté  au  théâtre  Royat 
de  Turin  le  19  février  1878  ;  chanté  par  Abru- 
gnedo,  Carnili,  Polonini,  M">«  Missorta,  Az- 
zalini.  Cet  ouvrage  a  été  bien  accueilli. 

*FRANCESCA  DE  RIMINI,  opéra,  musi- 
que d'Eugène  Nordal,  représenté  à  Linz  le 
X7  février  1840. 

FRANCESCA  DI  FOIX,  opéra  italien ,  mu- 
sique de  Donizetti,  repr.  à  Naples  en  1830. 

FRANCESCA  Di  RIMINI,  opéra  italien, 
musique  de  Mercadante  ;  représenté  sur  les 
théâtres  d'Italie  en  1828,  et  à  Madrid  en  1829, 
avec  quelque  succès. 

*  FRANCESCA  DI  RIMINI,  opéra  sérieux, 
musique  de  Massimiliano  Quilici,  représenté 
à  Lucques  le  2  septembre  1829. 

FRANCESCA  DI  RIMINI  (Françoise  de  Bi- 
mini) ,  opéra  italien,  musique  de  Generali, 
représenté  au  théâtre  de  laFenice,  à  Venise, 
le  26  décembre  1829. 

FRANCESCA  Di  rimini,  opéra  napolitain, 
musique  de  Staffa,  représenté  au  théâtre 
Saint-Charles,  à  Naples,  le  12  mars  1831. 

FRANCESCA  DI  RIMINI,  opéra  italien, 
musique  de  Fournier-Gorre,  représenté  à  Li- 
vourne  en  1832. 

FRANCESCA  DI  RIMINI,  opéra  italien, 
musique  de  Borgatta,  représenté  à  Gênes  en 
1837. 

francesca  DI  rimini,  opéra  italien, 
musique  de  Devasini,  représenté  au  conser- 
vatoire de  Milan  en  1841. 

FRANCESCA  DI  RIMINI,  opéra  italien, 
musique  de  François  Canetti,  représenté  à 
Vicence  en  1843. 

FRANCESCA  DI  RIMINI,  opéra  italien, 
musique  de  Brancaccio ,  représenté  au  théâ- 
tre de  la  Fenice  à  Venise  vers  1844. 

*  FRANCESCA  DI  RIMINI,  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  Marius  Boullard,  repré- 
sentée à  l'École  lyrique  le  3  avril  1866. 

francesca  DI  rimini  ,  opéra  italien, 
musique  de  M.  Marcarini;  représenté  au 
théâtre  Carcano,  de  Milan,  en  décembre 
1871. 

francesco  DONATO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Raimondi,  représenté  à  Païenne 
vers  1841. 

francesco  donato,  opéra  de  Merca- 
dante ,  représenté  au  théâtre  San-Carlo,  à 


Naples,  en  1845.  Cet  ouvrage  n'eut  pas  de 
succès  marqué. 

FRANCESE  À  MALAGHERA  (la),  opéra 
italien,  musique  de  Traetta,  représenté  à 
Parme  en  1762, 

FRANCESE  BIZZARRO  (il)  [le  Français 
original],  opéra-bouffe,  musique  de  Gresnick, 
représenté  à  Savona  en  1784. 

FRANCESE  BIZZARRO  (il),  opéra  buffa, 
musique  de  Astaritta,  représenté  à  Dresde 
en  1786. 

FRANCESE  M  ALIGNA  (la)  [la  Française 
malicieuse],  opéra  italien,  musique  de  Pic- 
cinni,  représenté  à  Naples  vers  1767. 

*FRANCIFREDO,  DUX  DE  VENECIA,  Opéra 
espagnol,  paroles  de  M.  Mariano  Pinel,  mu- 
sique de  M.  José  Rogel,  représenté  à  Madrid 
le  29  janvier  1867. 

FRANCO  bersagliere  (il),  opéraitalien, 
musique  de  M.  Antonietti  ;  représenté  en 
Russie,  au  théâtre  de  Taganrog,  en  janvier 
1872. 

'FRANÇOIS  LES  BAS -BLEUS,  opérette 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Ernest  Du- 
breuil,  Eugène  Humbert  et  Burani,  musique 
posthume  de  Firmin  Bernicat,  terminée  par 
M.  André  Messager,  représentée  aux  Folies- 
Dramatiques  le  s  novembre  1883.  Ce  titre  de 
François  les  Bas-bleus  n'était  qu'une  enseigne 
—  l'enseigne  d'une  chanson  populaire  —  des- 
tinée à  couvrir  une  intrigue  assez  vulgaire, 
celle  des  amours  d'un  jeune  écrivain  public  et 
d'une  chanteuse  des  rues  qui  se  trouve  la  fille 
d'un  marquis,  ce  qui,  grâce  au  14  juillet  1789 
et  à  la  prise  de  la  Bastille,  n'empêche  pas  leur 
union.  La  musique  valait  bien  mieux  que  le 
livret;  elle  était  l'œuvre  d'un  jeune  composi- 
teur qui,  après  s'être  fait  connaître  dans  les 
cafés -concerts,  avait  eu  l'ambition  de  tra- 
vailler pour  le  théâtre,  où  il  aurait  certaine- 
ment réussi.  Malheureusement,  poitrinaire  au 
dernier  degré,  Bernicat  mourut  avant  d'avoir 
pu  mettre  la  dernière  main  à  sa  partition, 
qui  dut  être  terminée  et  mise  au  point  par 
M.  André  Messager.  Elle  n'en  contenait  pas 
moins  des  pages  fort  aimables  et  d'une 
rare  distinction.  François  les  Bas-bleus  était 
joué  par  MM.  Bouvet,  Montrouge,  Dekernel, 
Mmes  Jeanne  Andrée  et  d'Harville. 

FRANÇOIS  1er  ou  LA  FÊTE  MYSTÉ- 
RIEUSE, comédie  en  deux  actes  et  en  vers, 
mêlée  d'ariettes ,  paroles  de  Sewrin  et  Cha- 
zet ,  musique  de  Kreutzer ,  représentée   à 


484 


FRAN 


FRAN 


Feydeau  le  14  mars  1S07.  Cet  ouvrage  appar- 
tient à  la  seconde  période  de  la  vie  de  ce 
compositeur  laborieux,  et  n'obtint  qu'un  suc- 
cès d'estime.  Ainsi  que  le  fait  judicieusement 
observer  M.  Fétis,  l'imagination  de  Kreutzer 
fut  comme  paralysée  lorsqu'il  s'efforça  de 
devenir  savant  en  musique.  De  ses  trente- 
deux  opéras,  il  n'est  resté  que  ceux  qu'il 
écrivit  d'inspiration  et  avec  de  faibles  notions 
d'harmonie  et  de  contrepoint,  c'est-à-dire 
Paul  et  Virginie  et  Lodoïska. 

*  FRANÇOIS  Ier,  opéra,  musique  d'Edward 
Loder,  représenté  à  Londres,  sur  le  théâtre 
de  Drury-Lane,  en  1838. 

FRANÇOIS  1er  À  CHAMBORD,  opéra  en 
deux  actes,  paroles  de  Moline  de  Saint-Yon 
et  Fougeroux,  musique  de  Prosper  de  Gines- 
tet,  représenté  à  l'Académie  royale  de  mu- 
sique le  15  mars  1830.  M.  de  Ginestet  était 
un  officier ,  ancien  garde  du  corps  du  roi 
Louis  XVIII. 

FRANÇOIS  VILLON,  opéra  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Got,  musique  de  M.  Edmond 
Membrée,  représenté  à  l'Académie  impériale 
de  musique  le  20  avril  1857.  Le  livret  n'était 
pas  des  mieux  réussis.  Dans  un  jour  de  bonne 
humeur,  Louis  XI  a  fait  grâce  de  la  potence 
à  Villon  ;  ce  pauvre  diable,  bohémien  lui- 
même,  a  été  consolé  dans  son  cachot  par  une 
petite  bohémienne  nommée  Aïka.  Son  imagi- 
nation poétique,  ses  malheurs,  touchent  le 
cœur  de  la  jeune  fille,  qui  lui  assure  qu'elle 
l'aime  malgré  ses  cinquante  ans.  Villon  fait 
un  retour  sur  lui-même,  sur  sa  vie  d'aven- 
tures ;  il  a  honte  de  la  faire  partager  à  cette 
crédule  enfant,  et  il  a  le  courage  de  refuser 
le  bonheur  qu'elle  lui  offre.  Cette  magnani- 
mité est  peu  en  rapport  avec  l'idée  qu'on 
peut  se  faire  du  patron  des  Enfants  sans-souci. 
M.  Membrée  a  écrit  une  partition  intéres- 
sante, pittoresque  et  qui  renferme  des  mor- 
ceaux bien  traités,  entre  autres  la  ballade  si 
connue  :  Mais  où  sont  les  neiges  d'antan?  les 
couplets  de  Gossoyn  :  S'il  est  sur  la  machine 
ronde,  et  le  chœur  de  l'orgie  :  Rions,  buvons, 
chantons,  compères.  Cet  ouvrage  a  été  joué 
par  Obin ,  Boulo ,  MUe  Delisle. 

FRANÇOISE  DE  FOix,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Bouilly  et  Dupaty, 
musique  de  Berton,  représenté  au  théâtre 
Feydeau  le  28  janvier  1809.  Cet  ouvrage, 
complètement  oublié  aujourd'hui ,  obtint 
alors  un  certain  succès. 

Françoise  de  FOix ,  opéra,  musique  de 
Weigl,  rep*1.  à  Vienne  et  à  Milan  vers  1810- 


FRANÇOISE  DE  rimini,  opéra  allemand 
en  cinq  actes,  livret  et  musique  de  Hermann 
Gotz,  représenté  à  Mannheim  le  30  septem- 
bre 1877.  Le  compositeur  était  mort,  laissant 
son  œuvre  inachevée.  Elle  a  été  revue  et 
complétée  par  Johannes  Brahms  et  Franck. 

*  FRANÇOISE  DE  rimini,  opéra  en  quatre 
actes  avec  prologue  et  épilogue,  poème  de 
Michel  Carré  et  M.  Jules  Barbier,  musique 
d'Ambroise  Thomas,  représenté  à  l'Opéra 
le  14  avril  1882.  On  connaît  la  légende  fa- 
meuse de  Francesca  da  Rimini,  immortalisée 
par  Dante  et  qui  a  servi  de  sujet  au  présent 
opéra.  Mais,  ce  qui  est  à  remarquer  ici,  c'est 
que  les  librettistes  ont  mis  en  action  la  fiction 
par  laquelle  Dante,  au  cinquième  chant  de  son 
Jnferno,  se  représente  lui-même  visitant  l'en- 
fer en  compagnie  de  Virgile  et,  appelant  à  lui 
les  ombres  désolées  de  Paolo  Malatesta  et  de 
Francesca  da  Rimini,  se  fait  raconter  par 
elles  leur  navrante  histoire.  Le  prologue  nous 
montre  en  effet  les  deux  poètes  immortels, 
l'un  guidant  l'autre,  sur  les  bords  de  l'Aché- 
ron,  dans  les  profondeurs  de  l'enfer,  au  milieu 
des  cris  et  des  convulsions  des  damnés.  Deux 
ombres  passent,  celles  de  Paolo  et  de  Fran- 
cesca, se  tenant  enlacées  comme  dans  un  lien 
éternellement  amoureux.  Dante  les  ques- 
tionne :  «  —  Qui  êtes-vous  ?  »  leur  dit-il.  Et, 
quand  elles  se  sont  fait  connaître,  et  que 
l'auteur  de  la  Divine  Comédie  a  exprimé  le  dé- 
sir d'entendre  leur  histoire,  Virgile  lui  dit  : 
a  —  Tu  t'intéresses  au  sort  de  ces  infortunés? 
Eh  bien,  leur  passé  va  revivre  à  tes  yeux.  » 
C'est  alors  que  l'action  véritable  commence, 
et  que  le  spectateur  voit  se  dérouler  devant 
lui  les  épisodes  successifs  de  cette  histoire  si 
touchante  et  si  passionnée  des  amours  de 
Francesca  da  Rimini  et  de  Paolo  Malatesta. 

Au  premier  acte,  on  voit  les  deux  amants, 
pleins  de  jeunesse  et  de  beauté,  assis  devant 
une  table  et  lisant  ensemble  le  fameux  livre 
qui  doit  les  perdre,  le  livre  qui  raconte  les 
amours  du  beau  Lancelot  avec  sa  souveraine. 
«  Qu'il  était  heureux!  s'écrie  Paolo.  —  Et 
toi,  donc,  répliqua  Francesca,  puisque  je 
t'aime  !  »  Soudain  entre  le  père  de  Francesca, 
Guido  de  Polenta,  qui  vient  annoncer  à  sa 
fille  que  les  Guelfes,  déjà  maîtres  de  Milan  et 
de  Florence,  sont  arrivés  devant  Rimini,  qui 
sera  dans  l'impossibilité  de  se  défendre.  Paolo, 
indigné,  veut  pourtant  courir  aux  remparts. 
Avant  de  le  laisser  s'éloigner,  Francesca  avoue 
leur  amour  à  son  père,  et  lui  demande  de  les 
bénir.  Mais  les  Guelfes  sont  conduits  par  le 
propre  frère  de  Paolo,  Malatesta,  un  traîtrei 


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un  banni,  qui  a  juré  de  tirer  vengeance  des 
injures  que  lui  ont  prodiguées  naguère  ses 
compatriotes  de  Rimini  en  retour  de  la  félo- 
nie dont  il  s'était  rendu  coupable.  Malatesta, 
à  la  tête  des  armées  de  l'empereur,  pénètre 
dans  la  ville,  dont  il  s'empare  malgré  les 
efforts  de  Paolo,  qui  lui  jette  l'injure  à  la  face 
en  lui  reprochant  son  infamie.  Usant  du  droit 
du  plus  fort,  le  traître  va  punir  son  frère, 
lorsque  Francesca  se  jette  à  ses  genoux  pour 
implorer  sa  clémence.  En  la  voyant  si  belle, 
Malatesta  oublie  sa  colère  pour  ne  songer 
qu'à  user  à  son  profit  de  son  rôle  de  vain- 
queur. Il  exige  que  Francesca  lui  soit  donnée 
pour  épouse,  et  Paolo,  au  désespoir,  s'élance 
au  dehors  pour  aller  au  secours  d'une  autre 
ville  menacée  par  les  armes  impériales. 

Bientôt  on  célèbre  les  fiançailles  des  deux 
époux.  Au  moment  où  Francesca  va  se  rendre 
à  l'autel,  un  page  de  Paolo,  le  jeune  Ascanio, 
lui  apporte  la  nouvelle  de  la  mort  de  celui-ci, 
qui  dans  la  dernière  bataille  a  reçu  une  bles- 
sure à  laquelle  il  devait  succomber.  Mais  tout 
à  coup,  à  l'instant  même  où  l'église  retentit 
des  chants  de  la  cérémonie  nuptiale,  arrive 
Paolo.  Guéri  de  sa  blessure,  sauvé  de  la  mort, 
il  a  voulu  revoir  Francesca;  mais,  la  trouvant 
unie  à  un  autre,  il  tombe  de  douleur  et  s'éva- 
nouit. Francesca  pourtant  a  appris  le  retour 
de  celui  qu'elle  aime,  elle  l'a  vu,  elle  le  sait 
vivant,  et  pour  rien  au  monde  elle  ne  veut 
appartenir  à  Malatesta.  Son  père,  le  vieux 
Guido  de  Polenta,  est  allé  trouver  l'empereur 
pour  lui  demander  justice  et  protester  contre 
les  exactions  et  les  indignités  de  ce  dernier; 
elle  espère  un  résultat  favorable  de  cette  dé- 
marche, et  quand  Malatesta,  venant  s'humilier 
devant  elle,  la  supplie  de  répondre  à  son 
amour,  elle  lui  dit  avec  hauteur  qu'elle  lui  a 
donné  sa  main,  mais  ne  lui  a  pas  vendu  son 
âme.  On  devine  à  ces  mots  la  fureur  de  Mala- 
testa, fureur  qui  ne  connaît  plus  de  bornes 
lorsque  Guido,  revenant  d'auprès  de  l'empe- 
reur à  la  tête  des  patriotes  qui  l'ont  accom- 
pagné, apporte  un  message  du  souverain 
ordonnant  à  son  lieutenant  de  se  rendre 
immédiatement  auprès  de  lui  pour  justifier  sa 
conduite.  Malatesta  ne  peut  se  soustraire  à 
cet  ordre.  Il  part,  confiant  sa  femme  à  Paolo, 
ce  qui  peut  sembler  d'autant  plus  étrange 
qu'il  n'ignore  pas  l'amour  qui  unit  l'un  à 
l'autre. 

Au  dernier  acte,  nous  retrouvons  Francesca 
seule,  relisant  le  livre  fatal  qui  a  fait  naître 
en  son  cœ-ur  une  passion  qu'elle  doit  com- 
battre désormais.  Elle  s'éloigne  un  instant, 
pour  échapper  aux  obsessions  d'une  chanson 


amoureuse  qu'elle  entend  sous  ses  fenêtres  et 
qui  trouble  sa  raison.  On  voit  apparaître  alors 
Paolo,  qui,  trouvant  le  livre  ouvert,  le  prend 
à  son  tour,  puis,  entendant  du  bruit,  le  re- 
ferme et  se  cache  derrière  une  draperie.  Fran- 
cesca revient,  et,  s'apercevant  qu'on  a  touché 
au  livre,  devine  que  c'est  son  amant.  Éperdue, 
tremblante,  elle  lui  crie,  sans  chercher  à  le 
voir  :  n  Fuyez,  fuyez  t  »  Mais  Paolo  se  préci- 
pite à  ses  pieds.  Elle  le  conjure  de  partir, 
puis,  sous  ses  paroles  enflammées,  elle  ne 
sait  plus  résister,  et  bientôt  tous  deux  re- 
lisent ensemble  le  livre  qui  leur  rappelle  de 
si  doux  et  de  si  amers  souvenirs.  C'est  alors 
que,  sans  qu'ils  le  puissent  voir,  on  voit 
s'avancer  Malatesta.  La  rage  est  dans  ses 
yeux,  la  haine  dans  son  cœur,  il  tire  son  épée 
et  va  venger  son  honneur  outragé. 

Puis  tout  disparaît,  le  théâtre  se  tranforme, 
et  le  spectateur  se  retrouve  en  présence  de 
l'enfer  qu'il  a  vu  au  prologue.  Dante  et  Vir- 
gile sont  toujours  à  la  même  place,  et  les 
deux  ombres  de  Paolo  et  de  Francesca  vien- 
nent de  terminer  le  récit  de  leur  lamentable 
histoire.  _Virgile  leur  annonce  que  l'ange  du 
pardon  va  mettre  fin  à  leurs  tourments.  Cet 
ange  apparaît  en  effet,  sous  les  traits  de  Béa- 
trice, la  bien-aimée  de  Dante,  et  les  deux 
amants  sont,  grâce  à  elle,  transportés  dans 
un  paradis  merveilleux,  où  ils  pourront  enfin 
jouir  des  délices  d'un  éternel  amour. 

En  dépit  de  quelques  défauts  et  de  quelques 
erreurs,  on  peut  dire  du  moins  de  ce  poème 
qu'il  est  bien  coupé,  et  il  semble  que  c'était 
une  idée  heureuse  que  ce  mélange  du  drame 
et  de  la  fiction  qui  consistait  à  encadrer  l'ac- 
tion de  la  légende  proprement  dite  dans  ces 
deux  tableaux  si  curieux  du  prologue  et  de 
l'épilogue,  qui  lui  donnent  une  saveur  étrange 
et  un  caractère  fantastique  tout  particulier. 
La  tâche  du  musicien  était  lourde,  et  l'œuvre 
est  certainement  l'une  des  plus  importantes 
et  des  plus  travaillées  qui  soient  sorties  de 
la  plume  d'Ambroise  Thomas.  On  y  recon- 
naît la  main  exercée  et  habile  d'un  artiste 
sincère,  amoureux  de  son  art,  qui  n'a  cessé 
de  marcher  avec  son  temps,  qui  a  pris  sa  part 
dans  l'évolution  que  la  musique  a  subie  depuis 
un  quart  de  siècle,  mais  qui  n'a  jamais  voulu 
se  laisser  entraîner  au  delà  des  bornes  qu'il 
croyait  raisonnables  et  permises,  et  qui  est 
resté  volontairement  dans  les  voies  tracées 
parle  génie  même  du  pays  auquel  il  appartient. 
La  partition  de  Françoise  de  Rimini  est  une 
œuvre  en  quelque  sorte  éclectique,  empreinte 
de  grandeur  et  de  passion,  écrite,  on  peut  le 
dire,  de  main  de  maître,  mais  à  qui  l'on  sou- 


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FRAN 


FRAS 


haiterait  parfois  une  inspiration  plus  libre, 
plus  spontanée,  et  un  souffle  plus  animé. 

Telle  qu'elle  est,  elle  est  digne  d'étude  et 
d'intérêt,  et  se  fait  remarquer  surtout  par  son 
grand  sens  dramatique  et  scénique,  par  son 
style  large  et  soutenu,  par  son  instrumenta- 
tion puissante  et  colorée.  Parmi  ses  pages  les 
mieux  venues,  il  faut  signaler  d'abord  toute 
la  musique  du  prologue,  qui  donne  une  sensa- 
tion exquise,  et  tout  particulièrement  le  joli 
morceau  symphonique  qui  annonce  l'arrivée 
de  Virgile  ;  il  y  a  là  un  dessin  de  violons  d'un 
sentiment  et  d'une  couleur  adorables.  Au  pre- 
mier acte,  je  citerai  la  strette  très  chaude  du 
trio  :  Italie!  Italie!  le  chœur  qui  ouvre  le 
second  tableau,  les  strophes  véhémentes  du 
jeune  page  Ascanio  accusant  la  lâcheté  de  ses 
compatriotes,  et  la  belle  phrase,  pleine  de 
noblesse  et  de  fierté,  dite  par  Paolo  :  Réveillez 
dans  votre  âme  un  courage  endormi.  Il  y  a  de 
la  grandeur,  de  la  franchise  et  un  sentiment 
très  mâle  dans  cette  objurgation,  que  suit  un 
ensemble  choral  d'un  beau  caractère.  Quant 
au  finale  de  ce  premier  acte,  auquel  prend  part 
la  musique  militaire,  il  est  plein  de  couleur  et 
d'éclat.  Au  second  acte,  il  faut  tirer  de  pair 
toute  la  scène  nuptiale,  qui  est  tout  à  fait 
charmante,  et  dont  le  dessin  initial,  qui  ne 
cesse  de  se  faire  entendre  pendant  tout  le 
cours  du  morceau,  est  d'une  extrême  élégance. 
La  prière  avec  accompagnement  d'orgue  est 
d'un  heureux  caractère,  et  le  joli  chœur  des 
pages,  si  fin  et  si  distingué,  avec  son  jeu  pi- 
quant d'orchestre,  est  d'un  effet  excellent.  Ce 
tableau  se  termine,  d'une  façon  peu  usitée, 
par  un  air  que  chante  Francesca,  sur  un 
rythme  haletant  et  dramatique,  lorsqu'elle 
apprend  que  Paolo,  dont  on  lui  avait  annoncé 
la  mort,  est  encore  vivant.  Le  divertissement 
du  troisième  acte  est  délicieux,  et  la  musique 
en  est  charmante  ;  il  y  a  là  une  suite  de  mor- 
ceaux :  Adagio,  Scherzo,  Capriccio,  Pas  de 
six,  Sallarelle  et  Sevillana,  Marche  des  ban- 
nières,  qui  sont  de  véritables  bijoux.  Le  finale 
dramatique  qui  termine  cet  acte  contient  de 
fort  belles  parties,  et  il  y  faut  remarquer  sur- 
tout le  dialogue  enflammé  qui  s'échange  entre 
les  deux  chœurs,  composés  l'un  des  partisans, 
l'autre  des  ennemis  de  Malatesta.  Au  qua- 
trième, enfin,  je  signalerai  la  sérénade  d'Asca- 
nio  et  tout  le  duo  amoureux  de  Francesca  et 
de  Paolo,  qui  renouvelle  la  scène  du  livre  du 
premier,  et  dont  l'effet  est  pathétique  et 
puissant. 

L'exécution  de  Françoise  de  Rirnini  était  gé- 
néralement satisfaisante,  et  parfois  excellente. 
Le  rôle  de  Francesca  était  tenu  par  MUt  Salla 


et  celui  de  Paolo  par  M.  Sellier,  tandis  que 
M.  Lassalle  représentait  Malatesta,  MUe  Ri- 
chard le  page  Ascanio  et  M.  Gailhard  le  vieux 
Guido  de  Polenta.  Quant  aux  deux  person- 
nages épisodiques,  mais  importants,  du  pro- 
logue et  de  l'épilogue,  Dante  et  Virgile,  ils 
étaient  confiés  à  M.  Giraudet  et  à  Mme  Barbot. 

FRANZ  ACKERMAN ,  opéra  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  Distemberg ,  musique 
de  Miry,  représenté  au  théâtre  Flamand,  à 
Bruxelles,  en  octobre  1867.  Le  sujet  est  tiré 
des  annales  de  la  ville  de  Gand.  La  scène  se 
passe  au  xive  siècle,  à  l'époque  où  les  com- 
munes flamandes  étaient  assez  organisées 
pour  tenir  tête  au  roi  de  France.  La  musi- 
que est  agréable,  quoique  peu  originale;  elle 
a  obtenu  assez  de  succès.  Le  principal  rôle  a 
été  chanté  par  M.  Warnots. 

FRANZ  SCHUBERT,  opéra-comique  alle- 
mand, musique  de  M.  Suppé,  représenté  au 
Carltheater  de  Vienne  en  septembre  1864. 
Cinq  des  mélodies  de  l'immortel  Schubert 
ornent  la  partition  de  M.  Suppé. 

FRASCATANA  (la),  opéra  italien,  musi- 
que de  P.  Guglielmi,  représenté  en  Italie  en 

1773. 

FRASCATANA  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Paisiello ,  représenté  d'abord  à  Venise 
avec  succès  en  1776,  puis  sur  le  théâtre  de 
l'Académie  royale  de  musique,  à  Paris,  le 
10  septembre  1778.  C'était  le  premier  ouvrage 
de  ce  maître  qu'on  entendait  à  Paris.  Il  était 
chanté  par  Gherardi,  Pinetti  et  par  Mme  chia- 
vacci,  alors  prima  donna  fort  brillante.  La 
Frascatana  obtint  un  succès  d'enthousiasme. 
La  partition  renferme  des  morceaux  traités 
avec  une  grâce  exquise.  La  direction  artis- 
tique de  la  troupe  italienne  réunie  alors  à 
l'Opéra  était  confiée  au  rival  de  Gluck,  à 
l'excellent  et  modeste  Piccinni,  qui  s'occupait 
de  cette  fonction  avec  un  zèle  et  une  conscience 
exemplaires. 

FRASCATANA  NOBILE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Cimarosa,  repr.  à  Naples  en  1776. 

FRASQUITA,  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Alfred  Tranchant,  musique  de  M.  Lau- 
rent de  Rillé,  représentée  aux  Bouffes-Pari- 
siens le  3  mars  1859. 

*  FRASQUITA,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Sipeck,  musique  et  premier 
ouvrage  de  M.  Kovarovic,  représenté  au 
théâtre  national  tchèque  de  Prague  en  dé- 
cembre 1892. 


FRÉD 


FRÉD 


487 


"FRASQUITO,  zarzuela  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  Fernandez  Caballero,  repré- 
sentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  des  Variétés, 
le  io  mars  1867. 

FRATE  INNAMORATO  (il)  [le  Frère  amou- 
reux], opéra  buffa  en  dialecte  napolitain,  mu- 
sique de  Pergolèse,  représenté  au  théâtre  des 
Fiorentini,  à  Naples,  en  1732. 

FRATELLI  MACCABEI  (i)  [les  Frères  Mac- 
chabées], opéra  italien,  musique  de  Trento, 
représenté  à  Rome  en  1818. 

FRATELLI  NEMICI  (i)  [les  Frères  ennemis], 
opéra  italien,  musique  de  C.-H.  Graun,  re- 
présenté à  Berlin  en  1756. 

FRATELLI  PAPPA  MOSCA  (i),  opéra  ita- 
lien, musique  de  P.  Guglielmi,  représenté  à 
Milan  en  1783. 

FRATELLI  RIVALI  (i)  [les  Frères  rivaux], 
opéra  italien,  musique  de  Winter,  repré- 
senté à  "Venise  en  1792. 

FRAUENBUND  (l'Alliance  des  femmes), 
opéra  allemand,  musique  de  Winter,  repré- 
senté à  Munich  en  1805. 

FRAUENLOB  (l'Éloge  des  femmes),  opéra  en 
trois  actes,  paroles  de  Pasqué,  musique  de 
Lassen  ,  repr.  au  théâtre  de  Weimar  en  1860. 

*  frauenlob,  opéra  en  quatre  actes,  mu- 
sique de  M.  Robert  Schwalm,  représenté  au 
théâtre  municipal  de  Leipzig  en  décem- 
bre 18S5. 

*  FRAUENLOB  (Panégyriste  des  femmes), 
opéra  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Franz 
Koppel-Ellfeld,  musique  de  M.  Reinhold  Bec- 
ker,  représenté  à  l'Opéra  royal  de  Berlin 
le  18  mai  1895.  Le  livret,  assez  faible,  repro- 
duit l'histoire  légendaire  de  ce  maître  chan- 
teur allemand  auquel  ses  poésies  valurent  le 
surnom  de  Frauenlob  et  dont  le  corps  fut 
porté  par  des  femmes  à  sa  dernière  demeure. 
La  musique,  qui  ne  laisse  pas  que  d'être 
agréable,  a  reçu  du  public  un  accueil  assez 
encourageant. 

*  fredaines  DE  PAGES,  opérette,  paroles 
de  M.  H.  Wittmann,  musique  de  Cari  Wein- 
berger,  représentée  au  théâtre  An  der  Wien 
de  Vienne,  en  avril  1888. 

FREDEGONDA,  opéra  italien ,  musique  de 
Gasparini  (Francesco),  représenté  à  Rome 
en  1705. 

FRÉDÉGONDE,  opéra  allemand,  musique 
de  Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1715. 


*  FRÉDÉGONDE,  opéra  en  chiq  actes, 
poème  de  M.  Louis  Gallet,  musique  d'Ernest 
Guiraud  et  de  M.  Camille  Saint-Saëns,  repré- 
senté à  l'Opéra  le  18  décembre  1895.  Ernest 
Guiraud  avait,  en  mourant,  laissé  inachevé 
la  partition  de  Frédégonde,  dont  trois  actes 
seulement  avaient  été  écrits  par  lui,  sans 
que  l'instrumentation  même  en  fût  complète, 
Dans  un  sentiment  d'affection  pieuse  et  fra- 
ternelle, M.  Saint-Saëns  n'hésita  pas  à  ter- 
miner l'œuvre  de  son  ami,  pour  qu'elle  pût 
être  offerte  au  jugement  du  public.  Il  faut 
bien  le  dire,  quelque  regret  qu'on  en  puisse 
éprouver,  Guiraud  n'avait  pas  été  heureuse- 
ment inspiré  par  le  sujet  cruel  et  brutal  dont 
il  avait  accepté  la  donnée  des  mains  de  son 
collaborateur  Gallet.  Guiraud  n'était  pas 
l'homme  des  drames  puissants  et  des  grandes 
épopées.  En  vain  voulait-il  emboucher  la 
trompette  guerrière  ;  les  élans  héroïques 
n'étaient  pas  son  fait.  Ce  qu'il  lui  fallait, 
c'étaient  les  murmures  de  la  passion  discrète 
les  accents  à  demi  voilés  de  la  tendresse,  le 
langage  délicat  et  simple  des  jeunes  couples 
amoureux.  Ces  physionomies  farouches  de 
Gaulois  sauvages,  ces  figures  de  monstres 
sanguinaires,  étaient  plutôt  faites  pour  épeu- 
rer  sa  plume  que  pour  échauffer  son  esprit  et 
exciter  en  lui  l'inspiration.  Les  trois  pre- 
miers actes  de  Frédégonde,  écrits  par  lui, 
étaient  donc,  il  faut  le  coustater,  d'une  valeur 
très  secondaire.  Il  n'en  était  pas  de  même 
des  deux  derniers,  où  M.  Saint-Saëns,  au 
contraire,  avait  fait  preuve  d'une  imagina- 
tion riche  et  puissante,  soutenue  par  une 
forme  d'une  incomparable  splendeur.  Par 
malheur,  le  sujet  du  drame  était  antipathique 
au  spectateur,  qui  ne  savait  où  reposer  son 
intérêt  en  présence  de  ces  figures  barbares 
de  Frédégonde,  de  Hilpéric  et  de  Brunhilda. 
L'ouvrage  n'eut  point  le  succès  qu'on  en 
avait  espéré,  et,  après  quelques  représenta- 
tions à  peine  Frédégonde,  disparut  delà  scène, 
sans  doute  pour  n'y  jamais  reparaître.  L'ou- 
vrage était  ainsi  distribué:  Merowig,  M.  Al- 
varez ;  Hilpérik,  M.  Renaud  ;  Prétextât, 
M.  Fournets  ;  Fortunatus,  M.  Gaudubert  ; 
Lendéric,  M.  Ballard;  Frédégonde,  Mme  Ré- 
gion ;  Brunhilda,  Mlle  Lafargue. 

FRÉDÉRIC  A  LA  poche  VIDE,  opéra,  mu- 
sique de  Mathieu  Nagiller,  représenté  à  Mu- 
nich vers  1855. 

FRÉDÉRIC  DE  MINSKY,  mélodrame  alle- 
mand, musique  de  Seyfried,  représenté  à 
Vienne  vers  1820. 

FRÉDÉRIC  LE  VICTORIEUX,  mélodrame 


488 


FREI 


FREI 


allemand,  musique  de  Lindpaintner,  repré- 
senté en  Allemagne  vers  1835. 

FRÉDÉRIQUE  ET  ADOLPHE,  opéra-COmi- 

que,    musique   de    Gyrowetz,   représenté    à 
Prague  vers  1832. 

FREE  AND  EASY  (the)  [le  Franc  luron}, 
opéra  anglais,  musique  de  Addisson,  repré- 
senté au   théâtre  du  Lycée,  à  Londres,  vers 

1819. 

FREE  KNIGHTS  {les  Chevaliers  errants), 
opéra  anglais,  musique  de  Mazzinghi,  repré- 
senté à  Londres  vers  1810. 

FREEMANN,  opéra  allemand,  musique  de 
Jester,  représenté  à  Berlin  vers  1800. 

FREIBRIEF  (dbr)  [le  Privilège],  opéra  al- 
lemand, musique  de  J.  Miller,  représenté  au 
théâtre  de  la  Cour,  à  Sleswig,  en  1802. 

*  FREI  LUIZ  DE  SOUZA,  opéra  portugais  en 
quatre  actes,  poème  tiré  d'un  drame  fameux 
en  Portugal  d'Almeida  Garreti,  musique  de 
M.  Francisco  de  Freitas  Gazul,  représenté 
avec  succès  au  théâtre  San  Carlos  de  Lisbonne 
le  21  mars  1891.  Sous  le  bénéfice  des  suppres- 
sions nécessitées  par  l'intervention  de  la 
musique,  le  drame  original  a  été  suivi  presque 
pas  à  pas  par  l'adaptateur.  Quant  à  la  parti- 
tion, elle  paraît  être  d'une  grande  importance 
et  d'une  réelle  valeur.  On  en  vante  surtout  la 
facture,  et  tout  particulièrement  l'instrumen- 
tation, qui  l'une  et  l'autre  sont  d'un  sentiment 
moderne  très  accusé,  y  compris  l'emploi  du 
leitmotiv  à  la  manière  de  Richard  Wagner. 
«  Le  personnage  de  Magdalena,  disait  à  ce 
propos  un  journal  portugais,  est  toujours  ac- 
compagné par  une  phrase  mélodique  qui  se 
présente  en  premier  lieu  sur  la  quatrième 
corde  des  violons,  et  qui  ensuite  se  reproduit 
sous  diverses  formes,  selon  la  situation.  C'est 
elle  qui  caractérise  tous  les  élans  dramatiques 
d'une  importance  capitale.  »  L'ouvrage  a  été 
accueilli  avec  transports  par  un  public  qui,  à 
la  [question  d'art,  mêlait  une  sorte  de  senti- 
ment de  patriotisme  d'ailleurs  assez  naturel, 
et  le  succès  du  compositeur  a  été  aidé  par  une 
interprétation  absolument  remarquable,  qui 
réunissait  les  noms  de  Mmes  Helena  Théo- 
dorini  et  Linda  Brambilla  et  de  MM.  Gabrie- 
lesco,  Menotti,  Wûlmann  et  Mastrobuono. 

FREISCHUTZ  (der)  [le  Franc  tireur],  opéra 
allemand "sen  trois  actes,  texte  de  Kind,  mu- 
sique de  Charles-Marie  de  Weber,  repr.  pour 


la  première  fois  à  Berlin  le  18  juin  1821.11 
avait  été  composé  à  Dresde.  Traduit  par  E.  Pa- 
cini  et  arrangé  pour  la  scène  française  par 
M.  Hector  Berlioz,  cet  opéra  fut  représenté 
à  l'Académie  royale  de  musique  le  7  juin  1841. 
Dans  une  traduction  antérieure,  faite  par 
M.  Sauvage  et  donnée  à  l'Odéon  sous  le 
titre  de  Robin  des  bois,  les  noms  des  person- 
nages qui  paraissaient  inséparables  du  ca- 
ractère musical  des  rôles,  avaient  été  chan- 
gés, ainsi  que  le  lieu  de  l'action.  Castil-Blaze 
avait  imaginé  de  tronquer  le  dénoûment,  en 
remplaçant  l'entrée  de  l'ermite  par  la  reprise 
du  chœur  des  chasseurs,  sans  doute  avec 
l'intention  toute  française  de  renvoyer  les 
spectateurs  plus  gaiement  chez  eux.  MM.  E. 
Pacini  et  Berlioz  ont  rétabli  judicieusement 
l'ordonnance  du  livret  primitif.  Le  dialogue 
de  la  pièce  allemande  a  été  mis  en  récitatif 
par  M.  Berlioz,  qui  s'est  acquitté  de  cette 
tâche  délicate  avec  beaucoup  de  goût  et  tout 
le  succès  désirable.  Crevel  de  Charlemagne  a 
aussi  publié  une  traduction  du  Freischùtz, 
et  elle  n'est  pas  sans  mérite.  Lorsque  le 
Freischùtz  fut  représenté  à  Berlin,  il  obtint 
un  succès  immense  qui  se  renouvela  dans 
toute  l'Allemagne,  et  rendit  populaire  le 
nom  du  compositeur. 

Un  chasseur  nommé  Bartoch,  qui  vivait  au 
xvie  siècle,  s'était  rendu  célèbre  dans  toute 
l'Allemagne  par  son  habileté.  Il  s'était  telle- 
ment distingué  par  son  grand  art  au  tir, 
qu'on  disait  de  lui  qu'il  avait  fait  un  pacte 
avec  le  diable,  et  qu'il  en  avait  reçu  des  balles 
fondues  exprès  pour  lui  ;  mais  la  chronique 
ajoute  que,  grâce  aux  sages  conseils  d'un 
moine,  il  avait  sauvé  son  âme  des  étreintes 
de  Satan.  Ce  Bartoch,  d'abord  au  service  de  la 
famille  Mezericki  de  Lomnitz,  alla  ensuite 
en  Autriche  ,  où  il  se  fixa  comme  chasseur. 
Un  de  ses  descendants,  François  Bartoch,  ap- 
prenti cordonnier,  vient  de  mourir  à  Vienne. 

C'est  donc  ce  célèbre  tireur  qui  a  donné 
lieu  aux  nombreuses  légendes  populaires  sur 
le  Chasseur  noir,  sur  Robin  des  bois,  sur  le 
Freischùtz  enfin.  Saluons  donc  en  passant 
l'ombre  de  ce  Bartoch ,  qui  nous  a  valu  un 
chef-d'œuvre. 

L'ouverture  est  admirable  de  tout  point,  et 
c'est  depuis  longtemps  la  pièce  la  plus  en  fa- 
veur à  la  Société  des  concerts  du  Conserva- 
toire. Elle  est  aussi  la  plus  parfaite  que  Weber 
ait  écrite.  L'adagio,  d'une  harmonie  grave  et 
douce,  annonce  par  le  timbre  de  l'instrumen- 
tation le  caractère  étrange  de  l'ouvrage  ;  Y  al- 
legro vivace  qui  lui  succède  est  formé  de  deux 
idées  principales,  développées  avec  une  fou- 


FREM 


FRÉR 


489 


gue,  un  souffle  impétueux,  qui  en  font  une 
œuvre  à  part,  originale  et  caractéristique.  Il 
faudrait  citer  la  majeure  partie  des  morceaux 
qui  composent  la  partition,  si  on  voulait  en 
signaler  les  beautés.  Nous  nous  contenterons 
de  rappeler  les  couplets  de  basse  avec  chœur; 
la  scène  de  désespoir  de  Max ,  suivie  de  la 
chasse  ;  la  valse  du  Freischùtz,  dite  de  Robin 
des  bois,  qui  est  populaire  ;  le  grand  air  chanté 
par  Max,  dont  l'allégro  a  été  placé  par  We- 
ber  dans  l'ouverture  ;  la  ronde  en  si  mineur, 
la  plus  bizarre  et  la  mieux  réussie  des  rondes 
fantastiques  ;  la  scène  de  la  Fonte  des  balles 
magiques,  où  le  compositeur  a  su  imaginer 
les  timbres  les  plus  bizarres  et  les  dessins 
d'orchestre  les  mieux  appropriés  à  la  situa- 
tion. Dans  le  second  acte,  nous  rappellerons 
le  duo  d'Annette  et  d'Agathe,  appelé  le  duo  des 
Deux  cousines,  dans  lequel  la  tendresse  mé- 
lancolique de  l'une  forme  un  contraste  char- 
mant avec  le  gracieux  enjouement  de  l'au- 
tre ;  la  magnifique  scène  tout  empreinte  de 
la  poésie  rêveuse,  mystique  et  passionnée  de 
la  vieille  Allemagne.  Dans  le  troisième  acte, 
la  cavatine  d'Annette,  d'un  sentiment  si 
pur  ;  la  fraîche  mélodie  de  la  ronde  des  jeunes 
filles;  le  chœur  si  connu  des  chasseurs; tels 
sont  les  principaux  fragments  de  cette  œu- 
vre de  génie.  Conçue  avec  unité  de  sentiment 
et  de  plan,  quoique  écrite  laborieusement,  elle 
n'en  offre  pas  moins  des  contrastes  heureux, 
mais  insuffisants  pour  notre  goût  français.  Ces 
contrastes  se  font  remarquer  entre  l'élément 
féminin,  tendre,  doux,  un  peu  craintif,  touj  ours 
gracieux  et  confiant,  et  les  rôles  d'hommes, 
qui  sont  tous  âpres  et  farouches.  Le  compo- 
siteur a  pu  d'autant  mieux  rendre  de  telles 
nuances,  qu'il  en  avait  le  type  sous  les  yeux 
à  l'époque  surtout  où  il  écrivait,  époque  d'a- 
gitation et  de  renouvellement  pour  l'Allema- 
gne. Mme  Stolz  a  créé  avec  beaucoup  de 
charme  le  rôle  d'Agathe  à  l'Opéra  français  ; 
son  duo  avec  Ml  le  Nau  (Annette)  était  d'un 
effet  délicieux.  Bouché ,  Marié  et  Massol  ont 
interprété  les  autres  rôles. 

FREIWILLIGEN  (die)  [  les  Volontaires], 
drame  avec  chant ,  musique  de  Sussmayer, 
représenté  à  Vienne  en  1796. 

freluchette,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Pol  Mercier ,  musique  de  Mon- 
taubry  ,  représentée  au  théâtre  des  Folies- 
Nouvelles  le  27  mars  1856.  Interprétée  par 
Kelm,  Camille  Michel  et  Mlle  Géraldine. 

FREMDEN  (die)  [les  Étrangers],  opéra- 
comique  allemand  en  trois  actes ,  livret 
de  Wilhelm   Hoxar,  musique  de  Johannes 


Starke,  repr.  à  Mannheim  le  1er  niai  187". 

FREMOR  ET  MELINE,  drame  allemand, 
musique  de  J.  Michl,  représenté  à  Munich 
vers  1777. 

FRENESIE  D'AMORE  (le),  opéra  italien, 
musique  de  Buini,  représenté  à  Bologne  en 
1728. 

FRENETICO  PER  AMORE  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Cordella  (Jacques),  repré- 
senté au  théâtre  Nuovo,  de  Naples,  en  1824. 

FRÈRE  ET  MARI ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Th.  Polak  et  Humbert, 
musique  de  M.  Clapisson ,  représenté  à  l'O- 
péra-Comique  le  7  juillet  1841.  Un  artiste 
peintre,  marié  à  une  femme  qu'il  aime ,  en- 
gage celle-ci  à  passer  pour  sa  sœur  afin  de 
ne  pas  perdre  les  bonnes  grâces  d'une  cer- 
taine comtesse  qui  le  protège,  et  doit  lui 
procurer  une  place  de  conservateur  dans  un 
musée.  Telle  est  la  donnée  aussi  plate  qu'im- 
morale de  cette  pièce,  qui  n'a  obtenu  aucun 
succès.  La  musique  en  est  jolie.  On  a  remar- 
qué dans  l'ouverture  un  élégant  solo  de  cor, 
le  nocturne  :  Restons  amis,  et  le  finale,  qui  est 
d'un  bel  effet  dramatique. 

FRÈRE  PHILIPPE  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  d'Auguste  Duport,  musique 
de Dourlen,  représenté  salle  Feydeau le  20  jan- 
vier 1818. 

*  FRÈRES  AVARES  (les),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Georges  Richard,  musique 
de  M.  Matz,  représentée  au  Gymnase  de  Bor- 
deaux le  n  mai  1866,  puis  à  Paris,  au  théâtre 
des  Menus-Plaisirs,  le  15  octobre  1873,  sous 
ce  titre  :  les  Deux  Avares. 

*  FRÈRES  CORSES  (les),  opéra,  livret  tiré 
du  roman  d'Alexandre  Dumas,  musique  de 
M.  Fox,  représenté  au  théâtre  du  Crystal 
Palace,  à  Londres,  en  novembre  1888. 

FRÈRES  JUMEAUX  (les),  opéra-bouffe 
allemand  en  un  acte,  musique  de  François 
Schubert,  représenté  au  théâtre  de  la  porte 
de  Carinthie,  à  Vienne,  vers  1815.  C'est  tou- 
jours la  pièce  des  Ménechmes  qui  fournit  la 
donnée  de  tels  sujets.  Ces  jumoaux  se  res- 
semblent et  sont  pris  l'un  pour  l'autre.  L'ou- 
vrage fut  chanté  par  Vogl  qui  remplit  le 
double  rôle  des  frères  ;  il  réussit,  et  l'auteur 
fut  acclamé  à  la  fin  du  spectacle.  On  a  perdu 
de  vue  la  partition  du  maître,  qui  n'a  pas  été 
imprimée.  Il  avait,  à  l'égard  de  ses  œuvres,  la 
touchante  imprévoyance  de  beaucoup  d'hom- 
mes de  génie. 


490 


FRIS 


FRON 


*FRESCO  DE  JORDAN,  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  Isidoro  Hernandez,  re- 
présentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  Breton, 
le  i"  octobre  1875. 

FREUDEN  DER  REDLICHEN  (les  Plaisirs 
des  justes  ) ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Pfeiffer,  représenté  à  Leipzig  en  1789. 

PREUND     DEUTSCHER     SITTEN     (DER) 

[l'Ami  des  mœurs  allemandes],  opéra-comique 
allemand  ,  musique  de  Kospoth ,  représenté 
à  Berlin  vers  la  fin  du  xvme  siècle. 

*  FREYHIR,  symphonie-cantate  pour  voix 
seule,  chœur  et  orchestre,  paroles  et  musique 
de  M.  Emile  Mathieu,  exécutée  le  16  novem- 
bre 1884  à  Louvain,  où  l'auteur  occupe  les 
fonctions  de  directeur  de  l'Académie  de  mu- 
sique. 

FRIDOLIN ,  opéra  allemand,  d'après  Schil- 
ler, musique  de  Conradin  Kreutzer,  écrit  à 
Vienne  vers  1832. 

FRIDOLIN,  opéra  allemand,  d'après  la 
ballade  de  Schiller,  musique  de  Schoenfeld, 
représenté  à  Neu-Strelitz  en  1832. 

fridolin,  drame  lyrique  en  un  acte,  d'a- 
près Schiller,  musique  de  Terry,  représenté 
à  Liège  vers  1861. 

*  fridolin,  opérette  en  un  acte,  musique 
de  M.  Adolphe  Deslandres,  représentée  au 
concert  de  l'Eldorado  le  ior  mars  1876. 

FRIEDENS  FEYER  (das)  [la  Fête  de  la 
paix],  opéra  allemand,  musique  de  André, 
écrit  à  Berlin  vers  1780. 

FRIEDRICH  DER  HEITZBARE,  opéra  alle- 
mand en  deux  actes,  musique  de  Franz  Mœ- 
gele,  représenté  au  théâtre  du  Kûnstlerhaus 
en  mars  1873.  Le  sous-titre  :  «  Grand  opéra 
du  passé,  du  présent  et  de  l'avenir,  »  montre 
que  cet  ouvrage  est  une  sorte  de  parodie  des 
ouvrages  de  M.  "Wagner. 

*frine  od  amore  e  CAPRICCIO,  opéra  sé- 
rieux en  deux  actes,  paroles  d'Antonio  Ghis- 
lanzoni,  musique  de  M.  Giovanni  Carpaneto, 
représenté  au  théâtre  Carlo  Felice  de  Gênes, 
le  7  février  1893. 

*  FRIQUETTE  ET  BLAISOT,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Charles  Narrey 
et  Michel  Carré  fils,  musique  de  M.  Aubert 
Meillet,  représenté  au  Casino  de  Cabourg, 
le  12  août  1888,  et  ensuite,  le  13  janvier  1890, 
au  théâtre  des  Bouffes-Parisiens. 

*friscoff  l'américain  opérette  en  un 


acte,  musique  de  M.  Félix  Pardon,  représen- 
tée au  café-concert  de  l'Alcazar  en  février  1879. 

*  FRITHJOF,  opéra  romantique,  musique 
de  M.  Bernard  Hoppfer,  représenté  à  l'Opéra 
royal  de  Berlin,  le  il  avril  1871.  C'était  le 
début  scénique  du  compositeur,  très  avanta- 
geusement connu  jusqu'alors  en  dehors  du 
théâtre,  et  son  œuvre  était  attendue  par  le 
public  avec  une  sorte  d'impatience.  Elle  ne 
répondit  pas,  malheureusement,  aux  espé- 
rances qu'on  en  avait  conçu,  et  ce  nouveau 
Frithjof  (Dieu  sait  si  ce  sujet  a  été  mis  à  con- 
tribution par  les  musiciens  allemands  !)  n'ob- 
tint qu'un  mince  succès,  malgré  la  présence 
des  deux  artistes  aimés  qui  en  remplissaient 
les  principaux  rôles,  M.  Niemann  (Frithjof)  et 
Mm0  Mallinger  (Ingeborg). 

*  FRITHJOF,  opéra,  musique  de  M.  Rin« 
gler,  représenté  au  théâtre  municipal  de  Nu- 
remberg, le  10  janvier  1882. 

FRITJOF ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Tschirch,  représenté  à  Stettin  en  1852. 

*frivoli,  opérette  anglaise,  musique 
d'Hervé,  représentée  au  théâtre  Drury-Lane, 
à  Londres,  en  juin  1886. 

*  FRŒDE,  opéra,  musique  de  M.  Jules 
Bechgaard,  représenté  avec  un  très  grand 
succès  au  théâtre  Royal  de  Copenhague  en 
mai  1893. 

FRŒHLICHE    WIEDERSCHEIN   (dEr)   [la 

Joyeuse  clarté],  opéra  allemand ,  musique  de 
J. -Michel  Haydn,  écrit  à  Salzbourg  vers  1760. 

FRŒHLICHKEIT   UND    SCHW.ŒRMEREI 

(Gaieté' et  extravagance),  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Himmel,  représenté  à  Berlin  en  1802. 

FROHE  TAG  (der)  [le  Jour  heureux] ,  petit 
opéra  allemand,  musique  de  Uber,  repré- 
senté à  Mayence  vers  1815. 

*  FRONDA  (la),  opéra  sérieux  italien,  mu- 
sique de  Pasta,  représenté  sur  le  théâtre 
principal  de  Lima  le  i  septembre  1872. 

FRONDE  (la),  opéra  en  cinq  actes,  paroles 
de  MM.  Auguste  Maquet  et  Jules  Lacroix, 
musique  deNiedermeyer,  représenté  à  l'Opéra 
le  2  mai  1853.  Cet  ouvrage  important  n'a  pas 
eu  le  succès  qu'il  méritait.  Il  y  a  plus  de  mu- 
sique, d'harmonie,  de  mélodie  dans  une  seule 
scène  de  la  Fronde  que  dans  tout  l'opéra  de 
Roland  à  Boncevaux;  et  cependant  ce  der- 
nier a  été  porté  aux  étoiles  à  l'époque  où  il 
parut,  tandis  que  l'autre  a  sombré  presque 
aussitôt  dans  le  gouffre  de  l'oubli.  Le  li- 


FRUH 


FUME 


491 


vret  manquait  bien  un  peu  d'intérêt  et  de 
ces  situations  fortes  qui  conviennent  à  notre 
scène  lyrique.  Deux  dames  de  la  cour  éprou- 
vent une  passion  violente  pour  le  jeune  fron- 
deur Richard  de  Sauveterre.  Loïse  de  Champ- 
villiers,  par  sa  curiosité,  le  perd,  le  fait 
mettre  en  prison  ;  Hélène  de  Thémines  lui  of- 
fre des  moyens  honteux  d'évasion,  et  le  pau- 
vre Richard  se  précipite  de  désespoir  du  haut 
de  la  plate-forme  du  château  et  trouve  la 
mort.  Le  duc  de  Beaufort  joue  aussi  un  rôle 
dans  la  pièce;  mais  cette  figure  n'a  aucun  in- 
térêt, parce  qu'elle  est  en  contradiction  con- 
stante avec  l'histoire.  L'introduction,  formée 
d'un  chœur  chanté  par  la  faction  des  impor- 
tants, est  belle,  mouvementée,  magistrale; 
la  phrase  de  Richard  :  Ce  cœur ,  jadis  à  vous, 
je  ne  puis  vous  le  rendre ,  a  de  la  noblesse  ;  le 
chœur  :  Ah!  quelle  fête!  a  de  la  chaleur.  L'air 
de  Thémines,  au  second  acte  ;  la  prière  des 
deux  fiancés  :  Oui,  notre  voix  supplie  ;  le  finale 
magnifique  du  quatrième  acte,  plein  de  gran- 
deur et  de  passion  ;  les  récitatifs  traités  dra- 
matiquement et  presque  partout  mesurés., 
ce  qui  n'empêche  pas  le  chanteur  de  les  dé- 
clamer ;  tout  cela  aurait  suffi  pour  faire  clas- 
ser la  Fronde  parmi  les  premiers  ouvrages 
du  second  ordre,  si  cet  opéra  eût  été  joué 
vingt  ans  plus  tôt,  avant  l'invasion  du  ro- 
mantisme, de  l'effet  recherché  et  obtenu  par 
les  sensations  fortes,  nous  allions  dire  parles 
commotions.  Au  milieu  d'un  tel  courant ,  les 
compositeurs  doués  de  génie  peuvent  seuls 
dominer  les  vagues;  les  musiciens  même  ex- 
cellents, doués  même  à  un  haut  degré  de  sen- 
sibilité et  de  goût,  comme  Niedermeyer,  ap- 
paraissent à  peine  à  la  surface.  Roger,  Obin, 
Marié,  Lucien,  Kœnig,  Prévôt,  Guignot, 
Mme  Tedesco,  Mlle  La  Grua  formaient  un  en- 
semble assez  satisfaisant. 

*FROSINE  OU  LA  NÉGRESSE,  Opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Dorvigny, 
musique  de  Gauthier,  représenté  au  théâtre 
des  Jeunes-Artistes  le  21  décembre  1801. 

FROSINE ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Stefani,  représenté  à  Varsovie  en  1806. 

*  frossini,  opéra  italien,  musique  de 
M.  Paul  Carrer,  compositeur  grec,  représenté 
au  théâtre  Foscolo,  deZante,  en  1889. 

fructos  de  oiro  (os),  opérette,  musique 
de  M.  Augusto  Machado,  représentée  à  Lis- 
bonne en  1876. 

FRÛHLING  (des)  [le  Printemps] ,  opéra- 
comique  allemand,  musique  de  Feige  (Jean- 
Théophile)  ,  représenté  à  Breslau  vers  1780. 


FRUHLING  UND  LIEBE  (le  Printemps  et 
l'amour),  opéra  allemand,  musique  de  Ul- 
brich ,  représenté  au  théâtre  de  la  Cour,  à 
Vienne,  vers  1774. 

FRUIT  DÉFENDU  (le)  ,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Gosse,  musique  de  Persuis, 
représenté  au  théâtre  Favartle  7  mars  18OO. 

*  FRUTOS  COLONIALES,  zarzuela  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Merino,  musique  de  M.  Ar- 
nedo,  représentée  au  théâtre  des  Variétés  de 
Madrid  en  décembre  1885. 

FUCINE  DI  NORVEGIA  (le)  [les  Forges 
de  Norvège],  opéra  italien,  musique  de  Vac- 
caj  ,  représenté  à  Milan  vers  1826. 

FUCINE  DI  BERGEN  (le),  opéra  italien  en 
deux  actes ,  livret  de  Giacopo  Ferretti ,  mu- 
sique de  Lauro  Rossi,  représenté  à  Rome  en 
décembre  1833.  Ecrite  avec  talent,  cette  par- 
tition renferme  de  jolies  cavatines  qui  ont  été 
chantées  par  Paggi,  Ronconi  et  la  signora 
Spech  ;  un  chœur  de  mineurs  à  effet ,  et  un 
bon  quatuor. 

*  fuentès  DEL  PRADO  (las),  zarzuela  en 
un  acte,  paroles  de  Moreno  Godino,  musique 
d'Kmilio  Arrieta,  représentée  le  6  mai  1870  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque. 

FUGA  (la)  [la  Fuite],  opéra  italien,  mu- 
sique de  Caruso,  représenté  à  Rome  en  1809. 

FUGA  IN  MASCHERA  (la)  [la  Fuite  en 
masque],  opéra  italien,  musique  de  Spontini, 
représenté  à  Naplesen  1798. 

*  fuggitivi  (1),  opéra  en  deux  actes,  pa- 
roles de  M.  Francesco  Mottino,  musique  de 
M.  Cesare  Rossi,  représenté  au  théâtre  Social 
de  Trente  le  11  avril  1896. 

FUGITIF  (le),  opéra  russe,  musique  de  Ca- 
vos,  représenté  à  Saint-Pétersbourg  en  1S07. 

*  FUGITIF  (le),  opéra,  musique  de  M.  Kret 
schmer,  représenté  à  Ulm  en  mars  1881. 

'FUGITIFS  (les),  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Buchbinder,  musique  de 
M.  Raoul  Mader,  représenté  à  l'Opéra  impé- 
rial de  Vienne  le  19  février  1891. 

FUITE  DE  CHARLES  II  (la),  opéra  danois, 
paroles  du  professeur  Overskou,  musique  de 
Siboni,  représenté  à  Copenhague  dans  le  mois 
de  décembre  1866. 

FUMEURS  D'OPIUM  (les),  opérette,  paro- 
les et  musique  de  M.  Oscar  Stoumon;  jouée 
à  Bruxelles  en  1869. 


492 


FURI 


*FONERALI  DI  5?ULCINELLA  (i),  Opéra- 
bouffe,  paroles  de  Bencivenga,  musique  de  Gio- 
vanni Valente,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  de  la  Fenice,  en  1878. 

FUNF  UND  ZWANZIGTAUSEND  GULDEN 
(Vingt-cinq  mille  florins),  opéra  allemand, 
musique  de  Walter.rep.  àRatisbonneen  1804* 

FUOGO  ETERNO  CUSTODITO  DALLE  VES- 
TALI  (il)  [le  Feu  sacré  gardé  par  les  ves- 
tales], opéra  italien,  musique  de  Draghi  (An- 
toine), représenté  à  Vienne  en  1674. 

FUORUSCITI  (i)  [les  Exilés],  opéra  italien, 
musique  de  P.  Guglielmi ,  représenté  à  Cas- 
tel-Nuovo  en  1785. 

FUORUSCITI  DI  FIRENZE  (i)  [les  Bannis 
de  Florence],  opéra  italien,  musique  dePaër, 
représenté  à  Vienne  en  1800. 

FUORUSCITO  (il)  [le  Banni],  opéra  italien, 
musique  de  Puccita,  repr.  à  Milan  en  1801. 

FURBI  AL  CIMENTO  (i)  [les  Fourbes  à 
l'épreuve],  opéra-bouffe  italien,  musique  de 
Bigatti,  représenté  à  Venise  en  1819. 

*  FURBi  AL  CIMENTO  (i),  opéra,  musique 
le  Vincenzo  Gabussi,  représenté  à  Modène 
le  12  février  1825 

FURBI  ALLE  NOZZE  (i)  [les  Fourbes  à  la 
noce],  opéra  italien,  musique  de  F.  Orlandi, 
représenté  à  Rome  en  1S02. 

FURBI  AMANTI  (i)  [les  Amants  fourbes], 
opéra  italien,  musique  de  Palma,  représenté 
en  Italie  vers  1800. 

*  furbi  burlati  (i),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  paroles  anonymes,  musique  de  Nicola 
Piccinni,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre 
des  Fiorentini,  en  1773. 

FURBO  CONTRA  IL  FURBO  (il)  [Fourbe 
contre  fourbe],  opéra-bouffe  en  deux  actes, 
musique  de  Catrufo,  représenté  au  théâtre 
d'Arezzo,  pendant  le  carnaval,  en  1799. 

FURBO  CONTRA  IL  FURBO  (il)  [Fourbe 
contre  fourbe],  opéra  italien,  musique  deFio- 
ravanti  (Valentin),  représenté  àTurin  en  1795. 

FURBO  MAL  ACCORTO  (il)  [le  Fourbe  mal 
avisé],  opéra  italien,  musique  de  Paisiello, 
représenté  à  Naples  vers  1771. 

*  FURIA  DOMATA  (la),  comédie  lyrique 
en  trois  actes,  poème  imité  de  la  Mégère  ap- 
privoisée de  Shakspeare  par  MM.  Butté  et 
Macchi,  musique  de  M.  Spiro  Samara,  repré- 
sentée au  Théâtre-Lyrique-International  de 
Milan  le  19  novembre  1895. 


FUSI 

FURIA  LUCREZIA,  opéra  italien,  musique 
de  Pollarolo  (Antoine) ,  représenté  à  Venise 
en  1726. 

*  FURIAS  DO  AMOR,  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Freitas  Gazul,  représentée  à 
Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la  Trinité. 

FURIO  CAMILLO,  opéra  italien  en  trois 
actes ,  musique  de  Sabadini ,  représenté  au 
théâtre  de  Parme  en  1686. 

FURIO  CAMILLO,  opéra  italien,  musique 
de  Perti,  représenté  à  Florence  en  1692. 

FURIO  CAMILLO ,  opéra  italien ,  musique 
de  J.  Pacini,  représenté  à  Naples  en  1841. 

*FURIOSA,  LA  FILLE  DE  L'ENFER,  opé- 
rette en  quatre  actes,  paroles  de  M.  Fritz 
Lafontaine,  musique  de  M.  Théodore  Vogt, 
compositeur  allemand,  représentée  avec  un 
grand  succès,  à  l'Opéra-Tivoli  de  San-Fran- 
cisco,  en  février  1890. 

FURIOSO  NELL'  ISOLA  DI  SAN-DOMINGO 

(il)  [l'Emporté  dans  Vile  de  Saint-Domingue], 
opéra  en  trois  actes ,  musique  de  Donizetti, 
représenté  à  Rome  en  1833,  puis  au  théâtre 
Carcano,  à  Milan,  et  enfin  à  Paris  au  Théâtre- 
Italien,  le  2  février  1862.  Cet  ouvrage  contient 
de  beaux  fragments  :  la  romance  de  Cardenio, 
Raggio  d'amor  parca  ;  l'air  de  Leonora  :  Vedea 
languir  quel  misero;  le  finale  du  deuxième 
acte  et  le  duo  du  troisième.  C'est  Ronconi 
qui  a  créé  le  rôle  principal.  La  romance  a 
été  chantée  délicieusement  par  Salvatori,  et 
le  rondeau  final  par  Mme  Boccadabati.  L'o- 
péra de  II  Furioso  renferme  aussi  de  beaux 
chœurs. 

FÙRST  IM  HŒCHSTEN  GLANZE  (der)  [le 
Prince  dans  toute  sa  splendeur],  opéra  alle- 
mand, musique  de  André,  représenté  à  Ber- 
lin vers  1780. 

•FÙRST  MALAKOFF,  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Stern,  musique  de  M.  Zell, 
représentée  avec  succès  au  Carl-Theater  de 
Vienne  en  octobre  1894. 

FURST  UND  SEIN  VOLK  (der)  [le  Prince 
et  son  peuple],  opéra-comique  allemand,  mu- 
sique de  Ferdinand  d'Antoine,  amateur  dis- 
tingué, élève  de  Marpurg.  Cet  ouvrage  pa- 
raît avoir  été  écrit  à  Cologne  vers  1793. 

•fusileros  (los),  zarzuela  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Pina  Dominguez,  musique  de 
M.  Barbieri,  représentée  avec  un  très  grand 
succès  à  Madrid,  sur  le  théâtre  des  Jovellanos, 
en  janvier  1885. 


GABBAMONDO  (il)  [l'Imposteur],  opéra 
italien,  musique  de  Generali,  représenté  à 
Venise  en  1821. 

GABBIA  DE'  MATTI  (la)  [l'Hôpital  des 
fous],  opéra  italien,  musique  de  Ricci  (Louis), 
représenté  à  Rome,  puis  à  Milan  en  1833. 

GABBIA  DE'  PAZZI  (la)  [l'Hôpital  des 
fous], intermède  italien,  musique  de  Asioli, 
représenté  à  Venise  vers  1785. 

GABEN  DES  GENIUS  (die)  [les  Dons  du  gé- 
nie], opéra  allemand,  musique  de  Ebell,  re- 
présenté à  Breslau  vers  1803. 

*  GABRIELLA,  opéra  sérieux  italien  en 
deux  actes,  musique  de  M.  Emilio  Pizzi, 
représenté  à  Boston  en  novembre  1893.  Cet 
ouvrage  avait  été  commandé  au  compositeur 
par  Mme  Adelina  Patti  pour  une  grande  tour- 
née qu'elle  faisait  en  Amérique,  où  elle  le  mit 
à  la  scène  en  en  remplissant  le  principal  rôle. 

GABRIELLA  CANDIANO,  opéra  séria,  li- 
vret de  Golisciani,  musique  de  A.  Moroder, 
représenté  au  théâtre  dal  Verme,  à  Milan,  le 
25  mai  1878  :  chanté  par  Devillier,  Bertolasi, 
Mme  Contarmi. 

GABRIELLA  DI  BELLE-ISLE,  opéra  semi- 
seria,  livret  de  d'Ormeville,  musique  de  Paolo 
Maggi,  représenté  à  Milan,  au  théâtre  Car- 
cano,  le  3  mars  1880  ;  chanté  par  De  Luca, 
Ulman  de  Veiga  et  Mme  Human. 

GABRIELLA  DI  FALESIA,  opéra  italien, 

■raid    T&b.N.,l<U? 

hâve  been  opéras  based  on  the 
'Gabriella   di   Vergi,"    by   Caraf a alienj  mu. 
i,  1S16),   an  opéra  that  Stendhal.       +,-. 
s  written  in  servile   imitation  ofeau'tnea- 
"Gabriella  di  Vergi,"  by  Ducasi    1816' 
el839)  ;  "Gabriella  di  Vergi,"  by 
Ee    (Milan    about    1840).     I   do  ^rieux  îta- 
v    whethei-    "Fayel,"    music   by  >mpositeur 
lorence.  1S19),  and  "Fayel,"  by  Itre    de  la 
(Rome.    lSs.2).    are    cc-nnected 


■ack  as  Aug.  30,  1777,  a  bur- 
■^brielle  de  Passy;'*  in  one  act 
Gbse  with  songs,  was  produced 
■  it  contained  a  criticism  on 
■igedy.    The  refrain  of  the  last 

Wtil  n'est  pas  de  fête, 
HE  COEUR  n'en  est  pas. 
Iby  Ussieux  and  Imbert,  was 
|jn  two  acts.  "The  first  had  a 
■bs;  the  second  was  found  too 
phe  dénouement  more  gloomy 
■ting  than  that  which  was 
■Some  of  thèse  faults  were 
»y  reducing  the  pièce  to  one 

î  de  Vergy,"  an  operette- 
lisic  by  Demarquette,  was  pro- 
Ihe  Folies-Marigny,  Paris,  Nov. 
Phis,   too,   was  a  parody  of  the 


alien,  mu- 
Milan  vers 


.  AMOURS 

|  paroles  de 
lusique  de 
bmique  le 


25  juin  1806.  Les  allusions  politiques  qu'on 
trouva  dans  cette  pièce  n'ont  pas  été  étran- 
gères au  succès  qu'elle  obtint,  mais  il  dura 
peu.  Elle  renferme  des  tirades  sur  les  agita- 
tions de  la  France,  sur  le  chef  qui  lui  a  rendu 
le  bonheur  et  la  tranquillité,  et  qui,  passant 
dans  les  travaux,  dit  un  journaliste  de  cette 
époque,  le  temps  que  la  jeunesse  perd  dans 
les  plaisirs  (comme  cela  est  de  saison  dans 
l'opéra  qui  a  pour  titre  Gabrielle  d'Estrées!) 
ne  cessa  de  rencontrer  ce  qui  forme  et  déclare 
(sic)  les  grands  hommes,  etc.,  etc. 

gabrielle  D'ESTRÉES ,  opéra-comique 
allemand  en  deux  actes,  musique  de  M.  Georg 
Lordan,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  de 
Luisenstadt  le  18  août  1880,  avec  un  succès 
médiocre. 

GABRIELLE  DE  VERGY,  opérette-bouffe, 
paroles  de  MM.  Blondeau  et  Monréal,  musi- 
que de  M.  Demarquette,  représentée  au  théâ- 
tre des  Folies-Marigny  le  il  novembre  1871. 
C'est  encore  là  une  parodie  d'une  légende 
poétique,  dramatique  et  touchante.  Le  public 
qui  fréquente  ce  théâtre  et  se  gaudit  de  ce 
genre  de  pièces  a  applaudi  le  duo  entre  la 
dame  de  Fayel  et  le  troubadour,  ainsi  que 
la  marche  des  chevaliers. 

GABRIELLE  ET  PAULIN,  opéra-comique, 
musique  de  Leblanc,  représenté  au  théâtre 
des  Beaujolais  en  1788. 

GABRIELLO  CHIABRERA,  opéra  italien, 
musique  de  Camerana,  représenté  à  Savone 
en  mars  1876. 

G£iRTNERM£iDCHEN  (das)  [la  Fille  du 
jardinier],  opéra  allemand,  musique  de  Holly, 
représenté  en  Allemagne  vers  1772. 

GAGEURE  (la),  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  Weber  (Bernard- Anselme),  re- 
présenté à  Berlin  en  1807. 

*  GAGEURE  D'ADRIENNE  (la),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Eugène  Ade- 
nis,  musique  de  M.  Jules  Duprato,  publié, 
mais  non  représenté. 

*  gagne-petit  (le),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Bouveret  et  de  Fortière,  mu- 
sique de  M.  Georges  Rose,  représentée  au 


492 


FURI 


*FUNERALI  DI  S>ULCINELLA  (i),  Opéra- 
bouiïe,  paroles  de  Bencivenga,  musique  de  Gio- 
vanni Valente,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  de  la  Fenice,  en  1878. 

FÙNF  UND  ZWANZIGTAUSEND  GULDEN 

(Vingt-cinq  mille  florins),  opéra  allemand, 
musique  de  Walter,  rep.  à  Ratisbonne  en  1804. 

FUOGO  ETERNO  CUSTODITO  DALLE  VES- 
TALI  (il)  [le  Feu  sacré  gardé  par  les  ves- 
tales], opéra  italien,  musique  de  Draghi  (An- 
toine), représenté  à  Vienne  en  1674. 

FUORUSCITI  (i)  [les  Exilés],  opéra  italien, 
musique  de  P.  Guglielmi ,  représenté  à  Cas- 
tel-Nuovo  en  1785. 

FUORUSCITI  DI  FIRENZE  (i)  [les  Bannis 
de  Florence],  opéra  italien,  musique  dePaër, 
représenté  à  Vienne  en  1800. 

FUORUSCITO  (il)  [le  Banni],  opéra  italien, 
musique  de  Puccita,  repr.  à  Milan  en  1801. 

FURBI  AL  CIMENTO  (i)  [les  Fourbes  à 
l'épreuve],  opéra-bouffe  italien,  musique  de 
Bigatti,  représenté  à  Venise  en  1819. 

*  Furbi  AL  CIMENTO  (i),  opéra,  musique 
le  Vincenzo  Gabussi,  représenté  à  Modène 
le  12  février  1825 

FURBI  ALLE  NOZZE  (i)  [les  Fourbes  à  la 
noce],  opéra  italien,  musique  de  F.  Orlandi, 
représenté  à  Rome  en  1802. 

FURBI  AMANTI  (i)  [les  Amants  fourbes], 
opéra  italien,  musique  de  Palma,  représenté 
en  Italie  vers  isoo. 

•furbi  burlati  (i),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  paroles  anonymes,  musique  de  Nicola 
Piccinni,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre 
des  Fiorentini,  en  1773. 

FURBO  CONTRA  IL  FURBO  (il)  [Fourbe 
contre  fourbe],  opéra-bouffe  en  deux  actes, 
musique  de  Catrufo,  représenté  au  théâtre 
d'Arezzo,  pendant  le  carnaval,  en  1799. 

FURBO  CONTRA  IL  FURBO  (il)  [Fourbe 
contre  fourbe],  opéra  italien,  musique  de  Fio- 
ravanti(Valentin),  représenté  àTurin  en  1795. 

FURBO  MAL  ACCORTO  (il)  [le  Fourbe  mal 
avisé],  opéra  italien,  musique  de  Paisiello, 
représenté  à  Naples  vers  1771. 

*  FURI  A  DOMATA  (la),  comédie  lyrique 
en  trois  actes,  poème  imité  de  la  Mégère  ap- 
privoisée de  Shakspeare  par  MM.  Butté  et 
Macchi,  musique  de  M.  Spiro  Samara,  repré- 
sentée au  Théâtre-Lyrique-International  de 
Milan  le  19  novembre  1895. 


FUSI 

FURIA  LUCREZIA,  opéra  italien,  musique 
de  Pollarolo  (Antoine) ,  représenté  à  Venise 
en  1726. 

*  FURIAS  DO  AMOR,  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Freitas  Gazul,  représentée  à 
Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la  Trinité. 

FURIO  CAMILLO,  opéra  italien  en  trois 
actes ,  musique  de  Sabadini ,  représenté  au 
théâtre  de  Parme  en  1686. 

FURIO  camillo,  opéra  italien,  musique 
de  Perti,  représenté  à  Florence  en  1692. 

FURIO  CAMILLO ,  opéra  italien ,  musique 
de  J.  Pacini,  représenté  à  Naples  en  1841. 

*FURIOSA,  LA  FILLE  DE  L'ENFER,  opé- 
rette en  quatre  actes,  paroles  de  M.  Fritz 
Lafontaine,  musique  de  M.  Théodore  Vogt, 
compositeur  allemand,  représentée  avec  un 
grand  succès,  à  TOpéra-Tivoli  de  San-Fran- 
cisco,  en  février  1890. 

FURIOSO  NELL'  ISOLA  DI  SAN-DOMINGO 

(il)  [l'Emporté  dans  l'île  de  Saint-Domingue], 
opéra  en  trois  actes ,  musique  de  Donizetti, 
représenté  à  Rome  en  1833,  puis  au  théâtre 
Carcano,  à  Milan,  et  enfin  à  Paris  au  Théâtre- 
Italien,  le  2  février  1862.  Cet  ouvrage  contient 
de  beaux  fragments  :  la  romance  de  Cardenio, 
Raggio  d'amor  parca  ;  l'air  de  Leonora:  Vedea 
languir  quel  misero;  le  finale  du  deuxième 
acte  et  le  duo  du  troisième.  C'est  Ronconi 
qui  a  créé  le  rôle  principal.  La  romance  a 
été  chantée  délicieusement  par  Salvatori,  et 
le  rondeau  final  par  Mme  Boccadabati.  L'o- 
péra de  II  Furioso  renferme  aussi  de  beaux 
chœurs. 

FÙRST  IM  HŒCHSTEN  GLANZE  (der)  [le 
Prince  danstÊMU  >'     Jun 

mand,  musicff  0    | 
lin  vers  1780  > 

AN    (COMPOSER  OF   "SARI") 

*  FURST    BiENEBY   BY   JOSEPH   URBAN 

acte  s ,  p  ar  oie  s—^ i^—bb^™^— ■« 
représentée  - 
Vienne  en  oci^'  S. 


FURST  UK 

et  son  peuple 
sique  de  Fer< 
tingué,  élève 
raît  avoir  ôù\f\f*  q 

•FUSILERCvs  in 


00      CANINE 
COJIEDIANS 

Back   Home." 


naroles  de  M        FRANK   WHITTIER   &  CO. 
paroles  aem^  Playiet,  «The  Bank  Roll 

M.  Barbien,  :        "PEARL   OF   THE    AR.MY" 
succès  à  Madt      ttili.      £leventh  Episode. 

n    "The   Bevil's   Payday" 
en  janvier  18  w.  B.  HART  in  "The  GunFighte 

CONCKRT — 7     TO     10:30 


MenryJe 


GABBAMONDO  (il)  [l'Imposteur],  opéra 
italien,  musique  de  Generali,  représenté  à 
Venise  en  mi. 

GABBIA  DE'  MATTI  (la)  [l'Hôpital  des 
fous},  opéra  italien,  musique  de  Ricci  (Louis), 
représenté  à  Rome,  puis  à  Milan  en  1833. 

GABBIA  DE'  PAZZI  (la)  [l'Hôpital  des 
fous],  intermède  italien,  musique  de  Asioli, 
représenté  à  Venise  vers  1785. 

GABEN  DES  GENIUS  (die)  [les  Dons  du  gé- 
nie], opéra  allemand,  musique  de  Ebell,  re- 
présenté à  Breslau  vers  1803. 

*  GABRIELLA,  opéra  sérieux  italien  en 
deux  actes,  musique  de  M.  Emilio  Pizzi, 
représenté  à  Boston  en  novembre  1893.  Cet 
ouvrage  avait  été  commandé  au  compositeur 
par  Mme  Adelina  Patti  pour  une  grande  tour- 
née qu'elle  faisait  en  Amérique,  où  elle  le  mit 
à  la  scène  en  en  remplissant  le  principal  rôle. 

GABRIELLA  CANDIANO,  opéra  séria,  li- 
vret de  Golisciani,  musique  de  A.  Moroder, 
représenté  au  théâtre  dal  Vernie,  à  Milan,  le 
25  mai  1878  :  chanté  par  Devillier,  Bertolasi, 
jlme  contanni. 

GABRIELLA  DI  BELLE-ISLE,  Opéra  semi- 
seria,  livret  de  d'Ormeville,  musique  de  Paolo 
Maggi,  représenté  à  Milan,  au  théâtre  Car- 
cano,  le  3  mars  1880;  chanté  par  De  Luca, 
Ulman  de  Veiga  et  Mme  Human. 

GABRIELLA  DI  FALESIA,  opéra  italien, 
musique  de  M.  Carlini,  représenté  à  la  Per- 
gola de  Florence  en  juin  1865. 

GABRIELLA  DI  vergi,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Carafa  (Michel),  représenté  au  théâ- 
tre del  Fondo,  à  Naples,  le  3  juillet  1816. 

*  GABRIELLA  DI  VERGI,  opéra  sérieux  ita- 
lien, musique  de  M.  Ducasi,  compositeur 
espagnol,  représenté  sur  le  théâtre  de  la 
Cruz,  à  Madrid,  le  25  mai  1839. 

gabriella  DI  VERGI,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Mercadante,  représenté  à  Milan  vers 
1840. 

gabrielle  d'estrées  OU  les  amours 
de  HENRI  iv,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Saint-Just  (Godard  d'Aucourt),  musique  de 
Méhul,  représenté    à   l'Opéra- Comique  le 


25  juin  1806.  Les  allusions  politiques  qu'on 
trouva  dans  cette  pièce  n'ont  pas  été  étran- 
gères au  succès  qu'elle  obtint,  mais  il  dura 
peu.  Elle  renferme  des  tirades  sur  les  agita- 
tions de  la  France,  sur  le  chef  qui  lui  a  rendu 
le  bonheur  et  la  tranquillité,  et  qui,  passant 
dans  les  travaux,  dit  un  journaliste  de  cette 
époque,  le  temps  que  la  jeunesse  perd  dans 
les  plaisirs  (comme  cela  est  de  saison  dans 
l'opéra  qui  a  pour  titre  Gabrielle  d'Estrées!) 
ne  cessa  de  rencontrer  ce  qui  forme  et  déclare 
(sic)  les  grands  hommes,  etc.,  etc. 

gabrielle  d'estrées,  opéra-comique 
allemand  en  deux  actes,  musique  de  M.  Georg 
Lordan,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  de 
Luisenstadt  le  18  août  1880,  avec  un  succès 
médiocre. 

GABRIELLE  DE  VERGY,  opérette-bouffe, 
paroles  de  MM.  Blondeau  et  Monréal,  musi- 
que deM.Demarquette,  représentée  au  théâ- 
tre des  Folies-Marigny  le  il  novembre  1871. 
C'est  encore  là  une  parodie  d'une  légende 
poétique,  dramatique  et  touchante.  Le  public 
qui  fréquente  ce  théâtre  et  se  gaudit  de  ce 
genre  de  pièces  a  applaudi  le  duo  entre  la 
dame  de  Fayel  et  le  troubadour,  ainsi  que 
la  marche  des  chevaliers. 

GABRIELLE  ET  PAULIN,  opéra-comique, 
musique  de  Leblanc,  représenté  au  théâtre 
des  Beaujolais  en  1788. 

GABRIELLO  CHIABRERA,  opéra  italien, 
musique  de  Camerana,  représenté  à  Savone 
en  mars  1876. 

GJERTNERM-ffiDCHEN  (das)  [la  Fille  du 
jardinier],  opéra  allemand,  musique  de  Holly, 
représenté  en  Allemagne  vers  1772. 

GAGEURE  (la),  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  Weber  (Bernard-Anselme),  re- 
présenté à  Berlin  en  1807. 

*  GAGEURE  D'ADRIENNE  (la),  Opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Eugène  Ade- 
nis,  musique  de  M.  Jules  Duprato,  publié, 
mais  non  représenté. 

*  gagne-petit  (le),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Bouveret  et  de  Fortière,  mu- 
sique de  M.  Georges  Rose,  représentée  au 


404 


GALA 


GALA 


concert  de  l'Époque  lei2octobre  1889,  et  en- 
suite au  petit  théâtre  lyrique  de  la  Galerie 
Vivienne  le  24  mars  1895. 

*  GAI  FRITZ  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Reuling,  représenté  à 
Vienne  en  1S32. 

*GAIETY  GIRL  (the),  opérette- bouffe,  mu- 
sique do  M.  Sidney  Jones,  représentée  au 
théâtre  Prince  of  Wales,  à  Londres,  en  no- 
vembre 1893. 

'  GAITERO  (el),  zarzuela,  musique  de 
M.  Manuel  Nieto,  représentée  à  Madrid  en 

1895. 

•  GALANTE  AVENTURE,  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Louis  Davyl 
et  Armand  Silvestre,  musique  d'Ernest  Gui- 
raud,  représenté  à  l'Opéra -Comique  le 
23  mars  1S82.  Il  n'est  pas  très  facile  d'analyser 
le  livret  incohérent  et  assez  mal  venu  de  cet 
ouvrage.  Le  marquis  de  Chandor,  argentier 
du  roi  François  1er,  vieux,  sot  et  ridicule,  ne 
s'en  est  pas  moins  marié  à  une  jeune  femme, 
et  pousse  la  prétention  jusqu'à  rechercher  des 
intrigues  amoureuses,  et  même  à  se  livrer  à 
l'enlèvement  des  femmes  et  des  filles  qui  peu- 
vent lui  convenir.  Aidé  d'un  certain  Vigile,  à 
la  fois  militaire,  poète  et  larron,  il  complote 
précisément  le  rapt  d'une  jeune  veuve  char- 
mante, Mme  de  Narsay,  dont  la  conquête  le 
classerait  au  nombre  des  galants  les  plus 
accomplis  de  la  cour.  Mais  la  soubrette  de 
Mme  de  Chandor  a  surpris  le  projet;  elle 
prévient  sa  maîtresse,  laquelle  est  l'amie  de 
Mme  de  Narsay,  les  deux  femmes  convien- 
nent de  se  substituer  l'une  à  l'autre,  si  bien 
qu'au  moment  délicat,  l'indélicat  argentier  se 
trouvera  enlever  sa  propre  épouse.  Ce  n'est 
pas  tout.  Vigile,  qui  doit  être  la  cheville 
ouvrière  de  l'enlèvement,  fait  la  rencontre  de 
son  ancien  capitaine,  M.  de  Bois-Landry,  qui, 
à  la  tête  de  sa  compagnie,  vient  d'arriver  à 
Paris,  qu'il  ne  connaît  pas.  C'est  ici  que  l'af- 
faire s'embrouille  un  peu  plus  qu'il  ne  fau- 
drait. Tout  ce  qu'on  peut  croire,  c'est  que 
Bois-Landry  lui-même  se  substitue  au  bouil- 
lant argentier,  c'est  que  Mme  de  Chandor, 
voyant  le  danger,  réussit  à  s'esquiver,  c'est 
qu'enfin  le  capitaine  pénètre  dans  la  place  et 
emporte  d'assaut...  le  cœur  de  la  soubrette, 
demeurée  seule  au  logis.  Telle  est  la  «  galante 
aventure  »  qui  fournit  le  titre  de  la  pièce.  Le 
fond  des  deux  actes  suivants  repose  sur  ce 
fait  que  la  jeune  veuve,  Mme  de  Narsay,  et 
le  capitaine  de  Bois-Landry  s'aiment  depuis 
longtemps,  et  depuis  longtemps  sont  séparés 


par  les  événements.  Ils  se  retrouvent,  mais 
Vigile  vient  jeter  la  mort  au  cœur  de  Bois- 
Landry,  en  lui  disant  que  l'héroïne  de  la 
galante  aventure  n'est  autre  que  cette  jeune 
veuve  dont  il  est  féru  ;  il  est  de  bonne  foi  dans 
son  assertion,  ignorant  le  chassé-croisé  au- 
quel les  trois  femmes  se  sont  livrées.  D'au- 
tre part,  Chandor,  qui  sait  que  des  événe- 
ments se  sont  produits  sans  sa  participation, 
apprend  la  bonne  fortune  de  Bois-Landry,  et 
soupçonne  la  fidélité  de  sa  femme,  à  laquelle 
pourtant  rien  n'est  à  reprocher.  Enfin,  le  ca- 
pitaine, qui  croit  avoir  été  plus  heureux  qu'il 
ne  l'eût  désiré,  reproche  à  Mme  de  Narsay 
d'avoir  reçu,  nuitamment,  un  homme  qu'il  se 
plaint  à  lui-même  de  trop  connaître,  et  les 
deux  amoureux  rompent  violemment  toutes 
relations.  Tout  cependant  finit  par  s'arranger, 
grâce  à  Mme  de  Chandor,  qui  fait  son  possi- 
ble pour  expliquer  la  situation  et  jeter  un 
rayon  de  lumière  sur  les  obscurités  de  ca  . 
quiproquo,  ce  à  quoi  elle  ne  réussit  que  mé- 
diocrement vis-à-vis  du  spectateur,  princi- 
pal intéressé  dans  la  question.  En  résumé, 
Mme  de  Narsay  et  Bois-Landry  finissent  par 
s'épouser,  et  Chandor  est  content,  après  avoir 
craint  un  instant  d'être  autre  chose. 

Tel  est  le  texte  entortillé,  et  malheureuse- 
ment peu  émouvant,  sur  lequel  le  composi- 
teur devait  exercer  son  inspiration.  Il  fallait 
de  la  bonne  volonté  à  un  musicien  pour 
exciter  les  accents  de  sa  muse  sur  un  sujet 
aussi  peu  poétique  et  à  ce  point  dénué  de 
vraisemblance.  Aussi,  malgré  sa  rare  valeur 
personnelle,  son  œuvre  s'en  est-elle  ressen- 
tie. Guiraud  a  donc  écrit  une  œuvre  élé- 
gante, substantielle,  qui  brille  par  certains 
détails,  mais  dans  laquelle  —  et  ce  n'est  pas 
sa  faute  —  on  chercherait  vainement  les 
conditions  d'ensemble  et  d'équilibre  si  néces- 
saires au  théâtre.  Toutefois,  si  la  partition 
de  Galante  aventure  manque  un  peu  trop 
d'originalité,  de  personnalité,  elle  est  du 
moins  écrite  de  main  de  maître,  en  même 
temps  qu'elle  est  d'une  clarté  absolue,  d'une 
rare  facilité  de  compréhension,  tout  en 
faisant  leur  part  à  tous  les  éléments  qui 
constituent  la  musique  moderne  et  en  se 
tenant,  si  l'on  peut  dire,  au  cours  technique 
et  théorique  de  l'heure  présente.  C'est  bien 
là  de  la  musique  d'opéra-comique  actuelle, 
très  corsée  sans  être  ambitieuse,  avec  des 
harmonies  piquantes  et  neuves  sans  être 
bizarres ,  avec  une  instrumentation  nourrie 
et  colorée  sans  fracas  et  sans  sonorités 
outrées,  avec  une  forme  générale  très  châtiée 
sans  viser  à  la  nouveauté  et  à  l'excentricité 


GALA 


GALA 


495 


des  effets.  Ce  qui  manque  donc  à  l'œuvre, 
c'est  la  cohésion,  c'est  l'ensemble,  c'est  la 
couleur  unique  et  fondue  qui  doit  se  répandre 
sur  une  production  artistique  et  lui  donner, 
avec  un  cachet  personnel,  la  marque  de  la 
main  qui  l'a  créée  et  mise  au  jour.  Galante 
aventure  avait  pour  interprètes  M™"  Bil- 
baut-Vauchelet,  Chevalier  et  Dupuy,  MM.  Ta- 
lazac,  Taskin,  Grivot  et  Barnolt. 

*  GALANTEOS  en  VENECIA,  zarzuela  en 
trois  actes,  paroles  de  Luis  Olona,  musique 
de  Francisco  Barbieri,  représentée  sur  le 
théâtre  du  Cirque,  à  Madrid,  le  24  décem- 
bre 1853.  L'un  des  plus  grands  succès  obte- 
nus par  ce  compositeur. 

GALANTUOMINI  EALSI  (i)  [les  Faux  gen- 
tilshommes}, opéra-bouffe ,  musique  de  Gerli, 
représenté  à  Milan  en  1834. 

GALATEA,  opéra  italien  en  deux  actes,  li- 
vret de  Métastase.  Cet  ouvrage  célèbre  a  été 
mis  en  musique  par  Bianchi,  Naumann,  Hœn- 
del,  Haydn  (v.  Acis  et  Galatée).  Sous  le  titre 
de  Galatea  vindicata  {Galatée  vengée),  Fran- 
çois Conti  fit  jouer  cet  opéra  à  Vienne  en  1727. 
Il  paraît  avoir  été  le  premier  qui  en  ait  écrit 
la  musique.  Les  personnages  de  la  pièce  sont  : 
Galatea,  Acide,  Polifemo,  Glauce,  Tetide. 
L'action  se  passe  en  Sicile,  près  de  la  mer,  au 
pied  du  mont  Etna.  Les  airs  les  plus  remar- 
quables de  cette  charmante  pastorale  sont  les 
suivants  :  Timor  mi  scaceia  ;  Varca  il  mar  di 
sponda  in  sponda:  La  Tortora  innocente,  par 
Galatea;  Quel  languidetto  giglio;  Vieino  a 
quel  ciglio;  Alla  stagion  novello ;  CM  sente 
intorno  al  core  ,  par  Acide;  Se  scordato  il 
primo  amore;  Sanno  l'onde,  e  fan  l'arène; 
Mira  il  monte,  e  vedi,  corne;  Dalla  spelunca 
uscite,  par  Polifemo;  Benchè  ti  sia  crudel;  Se 
in  traccia  del  piacer;  Le  Diro ,  che  vago  sei, 
par  Glauce  ;  Più  bella  aurora  ,  par  Tetide  ;  le 
duetto  Se  vedrai  co'  primi  ulbori,  par  Galatea, 
et  enfin  le  chœur  final  :  Facciam  di  lieti  ac- 
centi.  Le  dénoûment  terrible  de  la  fable  a  été 
nécessairement  épargné  aux  spectateurs  trop 
sensibles  du  xvme  siècle.  Thétis  protège  les 
deux  amants  et  soustrait  Acis  à  la  jalousie  du 
cyclope.  Tous  deux  fuient  l'île  inhospitalière 
sur  la  conque  marine  de  la  déesse. 

galatée,  pastorale,  musique  de  Schurer, 
représentée  à  Dresde  en  1746. 

GALATÉE,  mélodrame,  par  Poultier  d'Al- 
motte,  musique  de  Bruni,  représenté  au 
Théâtre-Français  au  mois  de  février  1795. 
Cette  pièce  fait  suite  au  Pygmalion  de  J.-J. 


Rousseau.  La  musique  n'y  joue  qu'un  rôle 
secondaire. 

GALATÉE  ,  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  MM.  Jules  Barbier  et  Michel  Carré, 
musique  de  M.  Victor  Massé,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  14  avril  1852.  Le  théâtre 
représente  l'atelier  de  Pygmalion.  Le  célè- 
bre statuaire  a  chargé  son  serviteur  Gany- 
mède,  être  paresseux  et  gourmand,  de  la 
garde  de  la  statue  de  Galatée,  qu'il  vient 
d'achever  et  dont  il  est  éperdument  épris. 
Midas ,  opulent  sybarite ,  arrive  et  demande 
à  voir  le  chef-d'œuvre.  L'infidèle  Ganymède, 
corrompu  par  quelques  écus ,  écarte  le  ri- 
deau qui  voile  la  statue.  Pygmalion  entre 
sur  ces  entrefaites,  il  s'emporte  contre  son 
esclave  et  chasse  Midas  de  chez  lui.  Resté 
seul  avec  son  idole,  l'artiste  s'exalte  :  il  veut 
qu'elle  réponde,  à  son  ardeur  insensée  ou  dé- 
truire l'œuvre  de  ses  mains.  Un  chœur  in- 
visible chante  les  vers  suivants  : 

O  Vénus,  des  amours  suivie. 
Ton  haleine  aux  douces  chaleurs 
Pénètre  les  bois  et  les  fleurs, 
O  Vénus!  source  de  la  vie! 

PYGMALION 

O  Vénus!  sois-moi  clémente! 
Exauce  les  vœux 
D'un  coeur  malheureux! 
Sur  cette  beauté  charmante, 
Bépands  en  ce  jour 
La  vie  et  l'amour! 
O  Vénus,  que  ma  voix  tremblante 
Monte  jusqu'à  toi! 
La  lumière  pour  elle  et  le  bonheur  pour  moi  ! 
Que  par  toi  sa  bouche  respire, 
Que  ton  sohffle  vienne  enflammer 
Cette  lèvre  qui  peut  sourire 
Et  ce  regard  qui  peut  aimer! 
Que  par  toi  ce  marbre  soit  femme! 
Et  que  par  ton  pouvoir  vainqueur 
Il  reçoive  une  âme, 
Il  reçoive  un  cœur! 
O  ciel!  que  vois-je!  est-ce  un  prestige! 
Est-ce  une  fièvre  de  mes  yeux? 
Sur  elle,  sur  son  front,  sur  sa  bouche...  ô prodige! 
La  vie  et  la  chaleur  semblent  tomber  des  cieux! 
Déjà  dans  son  œil  étincelle 

Un  regard  frais  et  pur  1 
Déjà,  déjà  le  sang  ruisselle 

Dans  ses  veines  d'azur  ; 
Dans  son  corps,  une  âme  nouvelle 
Semble  se  révéler, 
Elle  écoute  et  cherche  autour  d'elle  ! 
Dieux!  elle  va  parler! 

Le  livret  de  Galatée  a  des  qualités  litté- 
raires incontestables  et  il  offre  de  fort  beaux 
vers.  Mais  la  partie  trop  comique,  la  fami- 
liarité, nous  dirions  presque  la  bassesse  du 
dialogue,  gâtent  un  sujet  éminemment  ly- 
rique, qui  pouvait  rester  intéressant  et  réus- 
sir sans  ces  concessions  faites  à  la  portion  la 
moins  éclairée   du  public,   Galatée,  à  peine 


496 


GALA 


GALL 


devenue  femme,  a  mille  caprices,  désespère 
Pygmalion  par  son  ingratitude;  elle  préfère 
à  son  amant  mélancolique  l'imbécile  Gany- 
mède;  elle  accepte  les  présents  du  vieux 
Midas,  dont  elle  se  moque.  Elle  fait  pis  en- 
core :  elle  s'enivre  de  vin  de  Chio. 

Ah  !  verse  encore  ! 
Vidons  l'amphore! 
Qu'un  flot  divin, 
De  ce  vieux  vin, 
Calme  la  soif  qui  me  dévore! 
Le  vin 
Est  un  trésor  divin  ! 

Enfin,  après  cent  tours  de  sa  façon ,  elle  se 
dispose  à  fuir  avec  Ganymède ,  lorsque  Pyg- 
malion, guéri  à  jamais  de  sa  passion  par  ce 
nouvel  outrage  ,  demande  que  Galatée  re- 
devienne statue  : 

O  toi  qui  donnas  la  vie  et  la  beauté, 
Pour  la  seconde  fois  que  ne  peux-tu  m'entendre, 
Vénus  !  que  ne  peux-tu  lui  rendre 
Son  immobilité  ! 

L'artiste  est  exaucé,  et  il  vend  sans  regret  la 
statue  à  Midas.  Ses  amis  entrent,  et  Pyg- 
malion leur  promet  de  se  consoler  en  leur 
compagnie  de  sa  déception.  Cette  fin  est  vul- 
gaire et  dépare  le  caractère  de  l'auteur  du 
chef-d'œuvre. 

Oui,  mes  amis,  soyez  contents, 
Dans  la  coupe  aux  flots  écumants, 
Je  veux  noyer  une  folle  chimère, 
Et  j'ai  retrouvé  mes  vingt  ans! 

A  moi,  folles  maîtresses, 

Ephémères  tendresses, 

Qui  ne  durent  qu'un  jour, 

M.  Jules  Barbier  aurait  dû  laisser  à  M.  Scribe 
cette  lapalissade,  ces  éphémères  qui  ne  du- 
rent qu'un  jour,  comme  aussi  ne  pas  imiter 
de  si  près  la  coupe  du  brindisi  de  la  Heine  de 
Chypre  : 

Tout  n'est  dans  ce  bas  monde 
Qu'un  jeu, 
dans  cette  strophe  du  finale  : 

Loin  des  esprits  moroses, 

Vivons; 
Et  sur  des  lits  de  roses, 

Buvons. 

La  pièce  de  Galatée  renferme ,  comme  nous 
l'avons  dit,  des  choses  charmantes  et  des 
inégalités  regrettables. 

La  partition  de  M.  Victor  Massé  a  été  fort 
goûtée  ;  elle  renferme  des  mélodies  heu- 
reuses, d'un  tour  élégant,  et  instrumentées 
avec  esprit.  Les  couplets  de  la  paresse  : 

Ah  !  qu'il  est  doux 
De  ne  rien  faire, 
Quand  tout  s'agite  autour  de  nous  ! 

et  le  brindisi  :  Ah!  verse  encore,  ont  obtenu 
le  plus  grand  succès.  Les  rôles  de  Pygmalion 
et  de  Galatée  ont  été  créés  par  MUe  Ver- 


theimber  et  Mme  Ugalde  ;  ceux  de  Midas  et 
de  Ganymède,  par  Sainte-Foy  et  Mocker.  Cet 
ouvrage  estresté  au  répertoire.  La  partition  . 
en  a  été  réduite  pour  le  piano  par  M.  Vau- 
throt. 

GALENO,  opéra  italien,  musique  de  C.  Pal- 
lavicino,  représenté  à  Venise  en  1676. 

GALEOTTO  MANFREDI,  drame  lyrique  en 
trois  actes,  musique  de  Corri  (Pierre),  re- 
présenté au  théâtre  Valle,  à  Rome  ,  en  1839. 

GALEOTTO  MANFREDI ,  opéra  italien , 
musique  de  Perelli ,  représenté  à  Pavie  en 
1839. 

GALEOTTO  MANFREDI,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Petrella,  représenté  à  Modène  en 
1843. 

*  GALIANA,  opéra  sérieux  en  quatre  actes, 
paroles  anonymes,  musique  de  M.  Angelo 
Medori,  représenté  à  Viterbe  le  s  septem- 
bre 1887. 

GALILEO  GALILEI,  opéra  en  cinq  actes, 
livret  de  E.  Pasqué,  musique  de  G.  Dahlwitz, 
représenté  à  Cobourg  en  janvier  1877. 

GALLEGO ,  opéra  en  quatre  actes,  musique 
de  J.-N.-C.  Gœtze,  représenté  à  "Weimar  en 
1834. 

*  GALLEGUITA  DEL  VALLE  (LA),  zarzuela, 
musique  de  Guillermo  Alvarez,  représentée  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Eisa,  en  septem- 
bre 1880. 

*  GALLIA,  cantate  dramatique  pour  voix 
seule,  chœur  et  orchestre,  paroles  et  musique 
de  Charles  Gounod,  exécutée  dans  l'Albert- 
Hall,  à  Londres,  le  1er  mai  1871,  sous  la  di- 
rection de  l'auteur,  pour  l'inauguration  de 
l'Exposition  universelle.  Quatre  grandes  com- 
positions avaient  été  demandées,  en  cette 
occasion,  à  quatre  artistes  différents  : 
M.  Arthur  Sullivan  pour  l'Angleterre,  Gou- 
nod pour  la  France,  Ferdinand  Hiller  pour 
l'Allemagne,  et  M.  Ciro  Pinsuti  pour  l'Italie. 
Gounod,  qui  s'était  réfugié  en  Angleterre 
aux  approches  de  la  guerre  franco-allemande, 
traduisit  lui-même,  à  cet  effet,  un  épisode  des 
Lamentations  de  Jérémie  qui  s'appliquait 
dans  son  esprit  à  la  situation  cruelle  de  la 
France  à  cette  époque,  et  c'est  sur  ce  texte 
qu'il  écrivit  sa  musique,  musique  vraiment 
inspirée,  d'un  accent  douloureux  et  d'un 
style  plein  de  noblesse,  dont  le  succès  fut 
très  grand  en  France  lorsqu'on  l'y  put  con- 
naître. Voici  le  titre  inscrit  par  l'auteur  sur 
la  partition  originale  de  son  œuvre  :  i  Gallia, 


GAND 


GARD 


497 


élégie  biblique  avec  chœurs,  soli,  orchestre 
et  orgue,  composée  pour  l'ouverture  de  l'Ex- 
position internationale  de  Londres  et  exécu- 
tée pour  la  première  fois  le  1"  mai  1871  dans 
Royal-Albert-Hall.  Charles  Gounod.  » 

*  GALLINA  GIEGA  (la),  zarzuela  en  deux 
actes,  musique  de  M.  Fernandez  Caballero, 
représentée  sur  le  the'âtre  de  la  Zarzuela,  à 
Madrid,  en  1873. 

*  gamine  DE  PARIS  (la),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Leterrier  et  Vanloo, 
musique  de  M.  Gaston  Serpette,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  30  mars  1887.  M.  Ser- 
pette, qui,  en  sa  qualité  d'ancien  prix  de 
Rome,  vaut  beaucoup  mieux  que  le  genre 
auquel  il  s'est  volontairement  condamné,  se 
fait  toujours  remarquer  par  le  soin  et  l'élé- 
gance avec  lesquels  est  écrite  même  la  mu- 
sique de  ces  piécettes  sans  grande  valeur;  il 
y  a,  dans  la  Gamine  de  Paris,  plusieurs  mor- 
ceaux pleins  d'esprit  et  d'une  forme  piquante, 
tels  que  le  duo  du  premier  acte  :  Je  ne  vous 
■promets  pas,  ma  belle,  l'autre  duo  :  Hercule, 
vous  manques  d'audace,  l'air  de  la  baronne, 
la  scène  amusante  de  la  rencontre,  enfin 
le  duo  des  deux  femmes  :  Vrai  Dieu!  je 
saurai  bien,  ma  chère...  La  pièce  était  fort 
bien  jouée  par  M'ie*  Ugalde,  Mily-Meyer, 
Gilberte  et  Tassilly,  MM.  Piccaluga,  Maugé, 
Lamy,  Gourdon  et  Jannin. 

*  gammes  D'oscar  (les),  folie  musicale 
en  un  acte,  paroles  de  M.  W.  Busnach,  mu- 
sique de  M.  Georges  Douay,  représentée  aux 
Folies-Marigny  le  20  mai  1865. 

GANDOLFO,  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  MM.  Chivot  etDuru,  musique  de  M.  Char- 
les Lecocq,  représentée  aux  Bouffes- Pari- 
siens en  janvier  1869.  Le  livret  a  été  tiré 
d'un  conte  de  Boccace.  La  nature  de  l'intri- 
gue, le  choix  des  personnages  donnent  à  ce  pe- 
tit ouvrage  un  caractère  archaïque  qui  ne 
manque  pas  d'intérêt ,  et  idéalise  un  peu  ce 
que  la  donnée  du  scénario  offre  de  trop  hardi. 
Angela,  épouse  du  vieux  juge  Gandolfo,  se 
pique  de  se  montrer  plus  habile  qu'une  cer- 
taine femme  qui  s'est  laissé  surprendre  avec 
son  amant  par  le  juge,  son  mari.  Elle  est 
courtisée  elle-même  par  deux  amants,  Stenio 
et  le  capitan  Sabrino-Sabrinardini  ;  Gandolfo 
intervient  inopinément  au  milieu  de  ce  trio; 
Angela  s'y  prend  de  telle  sorte  que  Gandolfo 
complète  le  quatuor  en  invitant  ces  messieurs 
à  souper;  lejuge  prend  même  lejeuneStenio 
a  son  service,  comme  secrétaire.  La  musique 
de  M.  Charles  Lecocq  est  jolie,  animée,  cor- 


recte, et  toujours  en  rapport  avec  les  situa- 
tions. Ce  compositeur  paraît  doué  de  beau- 
coup de  facilité  pour  ce  genre  d'ouvrages.  J'ai 
remarqué  la  sérénade  chantée  par  Stenio  ; 
l'air  du  matamore  :  C'est  moi  qui  suis  l'Invin- 
cible; et  un  brindisi  plein  de  verve.  Jouée 
par  Désiré,  Lanjallais,  M'les  Périer,  Bonelli, 
Breton. 

GARA  D'AMORE  (Rivalité  d'amour),  opéra 
italien,  musique  d'Eliodoro  Bianchi,  repré* 
sente  avec  succès  à  Bari  en  juillet  1873. 

GARAPER  LA  GLORIA  (la)  [le  Combat 
pour  la  gloire],  opéra  italien,  musique  de  La- 
tilla,  représenté  à  Venise  en  1744. 

GARÇON  de  cabinet,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  de  Najac,  musique  de 
M.  Talexy,  représenté  aux  Folies-Marigny 
en  mai  1872. 

*  GARÇON  prodige  (le),  opérette,  musi- 
que de  M.  Eugène  de  Taund,  représentée  à 
Vienne,  sur  le  théâtre  An  der  "Wien,  en  mars 
1896. 

*  GARDE-CHASSE  (le),  opérette  en  un  acter 
paroles  de  MM.  Guy  et  Meliot,  musique  de 
M.  Collin,  représentée  à  TEden-Concert  le- 
24  mars  1888. 

GARDE  DE  NUIT  (la)  ,  opéra-comique  en 
trois  actes,  musique  de  Wanson ,  représenté 
à  Liège,  au  mois  de  mars  1836. 

GARDE  DE  NUIT  (la)  ,  opéra-comique  en 
trois  actes,  musique  du  comte  de  Feltre,  re- 
présenté chez  la  princesse  de  Vaudemont  en 
1831. 

GARDE  DE  NUIT  DE  LIEBESCHAU  (la), 
opéra  en  un  acte,  musique  de  Woytissek, 
représenté  au  théâtre  National  de  Prague 
vers  1804. 

*  GARDENIA,  opérette,  paroles  de  M.  Co- 
lomer,  musique  de  M.  Perez  Cabrero,  repré- 
sentée au  théâtre  Granvia,  de  Barcelone,  en 
juin  1894. 

*  gardes  DU  ROI  (les),  opéra,  paroles  de 
M.  Brandès,  musique  de  M.  Emile  Bach,  re- 
présenté sans  succès  au  théâtre  municipal  de 
Cologne  en  janvier  1895. 

*  gardes-françaises  (les),  comédie  en 
un  acte  mêlée  de  chants,  paroles  et  musique 
d'Hervé,  représentée  à  FOdéon  le  16  décem- 
bre 1849. 

*  GARDES-FRANÇAISES  (les),  opéra- co- 
mique en  un  acte,  musique  de  M.  José  Protti 

32 


498 


GARN 


GAST 


compositeur  espagnol,  représenté  au  Grand- 
Théâtre  de  Marseille  le  13  avril  1856. 

*  GARDEUR  DE  POURCEAUX  (le),  Opéra- 
comique,  musique  de  M.  Johan  Bartholdy, 
représenté  auDagmar-Theatre  de  Copenhague 
en  octobre  1886.  Le  sujet  de  cet  ouvrage  était 
tiré  d'un  des  jolis  contes  d'Andersen. 

*  GARDEUSE  D'OIES  (la)  opérette-bouffe 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Leterrier  et 
Vanloo,  musique  de  M.  P.  Lacome,  repré- 
sentée à  la  Renaissance  le  26  octobre  1888. 
Interprètes  :  MUes  Mily-Meyer,  Aussourd  et 
Mathilde,  MM.  Maugé,  Jacquin,  Lamy.  M.  La- 
come n'est  généralement  pas  heureux  avec 
ses  livrets,  de  la  valeur  desquels  il  se  montre 
trop  peu  soucieux.  La  partition  qu'il  a  écrite 
pour  la  Gardeuse  d'oies  valait  beaucoup  mieux 
que  le  texte  informe  qui  lui  avait  servi  de 
prétexte.  Ceci  a  tué  cela. 

GARE  DELL'  INGANNO  (le)  [les  Querelles, 
suite  de  l'imposture],  opéra  italien,  musique 
de  Orgiani,  représenté  au  théâtre  San-Mosè, 
à  Venise,  en  1689. 

GARE  DI  POLITICA  E  D'AMORE  (le)  [les 
Querelles  de  la  politique  et  de  l'amour],  opéra 
italien ,  musique  de  Ruggeri,  représenté  à 
Venise  en  1711. 

GARE  FRA  LIMELLA  E  VE  LA  FICCO  (le), 

farce  en  patois  vénitien,  musique  de  J.  Mosca, 
représentée  à  Venise  vers  isoo. 

GARE  GENEROSE  (le)  [le  Débat  généreux], 
opéra  italien,  musique  de  Albinoni,  repré- 
senté à  Venise  en  1712. 

GARE  GENEROSE  (le)  [le  Débat  généreux], 
opéra  italien,  musique  de  Paisiello,  repré- 
senté à  Naples  vers  1785. 

GARE  GENEROSE  FRA  CESARE  E  POM- 
PEO  (le)  [le  Débat  généreux  entre  César  et 
Pompée],  opéra  italien,  musique  de  Sarri, 
représenté  à  Naples  en  1706. 

*  garin,  opéra  en  quatre  actes,  livret  tiré 
d'une  légende  catalane,  musique  de  M.  Tho- 
mas Breton,  représenté  au  théâtre  du  Liceo 
de  Barcelone  en  mai  1892.  La  musique  de  cet 
ouvrage,  pleine  d'intérêt,  est  plus  remar- 
quable par  la  grâce  et  la  délicatesse  que  par 
la  force  et  la  puissance  ;  son  instrumentation 
décèle  un  véritable  talent.  L'ouvrage,  dont  le 
principal  rôle  féminin  était  tenu  par  Mme  Eva 
Tetrazzini.  a  obtenu  un  grand  succès. 

*  GARNEMENT  DE  BERGEN  (le),  Opérette, 

livret  tiré  d'un  conte  de  van  der  Traun,  par 
MM.    C.  Lœwe  et  C.  Lindau,  musique  de 


M.  Alfred  Œlschlegel,  représentée  à  Vienne, 
sur  le  théâtre  An  der  Wien,  en  octobre  1S88. 

*  garnisaire  (le),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Georges  Douay,  représentée 
en  1872. 

*  GARRA  DE  LEÂO,  opérette,  paroles  de 
M.  Francisco  Palha,  musique  de  M.  Francisco 
de  Freitas  Gazul,  représentée  sur  le  théâtre 
de  la  Trinité  de  Lisbonne,  le  9  janvier  1886. 

*  GARRAS  DEL  DIABLO  (las),  zarzuela  en 
un  acte,  musique  de  M.  José  Rogel,  repré- 
sentée à,  Madrid  en  1856. 

*  GASCON,  GASCON  MALGRÉ  LUI  (  LE), 
opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Guillet 
et  Eugène  Hus,  musique  de  Bianchi,  joué 
aux  Variétés  le  30  novembre  1807, 

*  GASCON  TEL  QU'IL  EST  (le),  comédie 
lyrique  en  trois  actes,  paroles  de  Pompigny, 
musique  de  Foignet  père,  représentée  au 
théâtre  Montansier  le  10  juillet  1797. 

GASCONNADE  (la)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Leroi,  musique  de  Gaveaux 
(Pierre),  représenté  à  Feydeau  en  1795. 

*  GASCONS  (les),  opéra-comique  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Franz  de  Suppé,  repré- 
senté à  Vienne,  sur  le  théâtre  Frédéric- 
Wilhelm,  le  24  septembre  1881. 

GASPARD  LE  TYROLIEN,  opéra- comique, 
musique  deVolkert,  représenté  à  Leopoldstadt 
en  1815. 

GASPARO,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Desforges  et  Vanderburch,  musique 
de  Rifaut,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
14  janvier  1836,  sans  succès. 

*  GASPARONE,  opérette  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  Cari  Millœcker,  représentée  au 
théâtre  Friedrich- Vilhelmstadt,  de  Berlin,  en 
septembre  1884. 

GASTALDA  (la),  farce  en  patois  vénitien, 
musique  de  J.  Mosca,  représentée  à  Venise 
vers  isoo. 

GASTIBELZA,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  Dennery  et  Cormon,  musique  de  M.  Mail- 
lart,  représenté  à  l'Opéra-National  le  15  no- 
vembre 1847.  La  musique  de  Monpou  a  rendu 
populaire  la  ballade  de  Gastibelza,  le  fou  de 
Tolède ,  l'homme  à  la  carabine ,  et  tous  les 
carrefours  ont  retenti  de  ce  refrain  : 

Le  vent  qui  souffle  à  travers  la  montagne, 
Me  rendra  fou. 

Cette  chanson  a  fourni  le  sujet  de  la  pièce. 
Gastibelza,  le  chasseur,  assiste  à  une  fête  que 


GAZZ 


GAZZ 


499 


donne  au  roi  d'Espagne  le  comte  de  Salda- 
gne.  Dona  Sabine,  noble  dame  aimée  de  Gas- 
tibelza, pénètre  dans  le  palais  pour  y  recher- 
cher les  preuves  de  l'innocence  de  son  père, 
accusé  d'avoir  tué  le  fils  du  roi.  Comme  elle 
s'est  procuré  l'anneau  du  comte,  Gastibelza 
soupçonne  sa  fidélité ,  devient  fou  et  croit  se 
-venger  en  emportant  les  papiers  qui  justi- 
fient le  père  de  dona  Sabine.  Ils  ne  se  retrou- 
vent, ainsi  que  la  raison  du  farouche  chasseur, 
qu'au  moment  où  s'apprête  le  supplice  du 
prétendu  meurtrier.  La  partition  de  Gasti- 
belza a  fait  concevoir  des  espérances  que  son 
auteur  a  pleinement  justifiées.  Le  trio  du 
premier  acte ,  dont  la  situation  est  imitée  du 
duo  de  V Honnête  homme  de  Robert  le  diable, 
renferme  des  phrases  d'un  accent  dramatique 
I  excellent.  On  a  remarqué  le  chœur  ironique 
i  des  seigneurs,  et,  au  troisième  acte,  l'air  pa- 
thétique de  Gastibelza.  Les  rôles  ont  été 
créés  par  Chenets,  Junca,  Pauly,  Fosse,  Del- 
sarte,  frère  de  l'habile  professeur  de  ce  nom, 
Mlles  chérie  Couraud  et  Hetzel. 

GASTON  DE  CLEAULEY,  opéra  italien, 
livret  de  Mme  Capecelatro  ,  musique  de 
M.  Capecelatro,  compositeur  napolitain, re- 
présenté à  Florence  en  janvier  1855. 

GASTON  DE  FOIX ,  opéra  séria ,  musique 
de  Persiani ,  représenté  au  théâtre  de  la  Fe- 
nice,  à  Venise,  en  1828. 

GASTONE  E  BAJARDO  [Gaston  et  Bayard), 
opéra  italien,  musique  de  Liverati,  repré- 
senté à  Londres  vers  1815. 

*  gato  POR  liebre,  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  Hurtado,  musique  de  Francisco 
Barbieri,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
du  Cirque,  le  21  juin  1856. 

GATTO  (il)  [le  Chat],  opéra  italien ,  mu- 
sique de  Bianchi,  repr.  à  Brescia  en  1789. 

GAULO  ED  ojtono  ,  opéra  italien,  musi- 
que de  Generali,  représenté  à  Naples  en  1812. 

gazette  DE  vienne  (la),  opéra,  musi- 
que de  Schack,  repr.  à  Vienne  vers  1785. 

GAZZA  LADRA  (la)  [la  Pie  voleuse],  opéra 
en  deux  actes,  libretto  de  Gherardi,  musique 
de  Rossini,  représenté  pour  la  première  fois, 
sur  le  théâtre  de  la  Scalaà  Milan,  pendant  le 
printemps  de  1817,  et  ensuite  à  Paris,  le 
18  septembre  1821.  L'orchestration  de  ce 
ouvrage  abonde  en  détails  ingénieux.  Le 
crescendo  y  est  pratiqué  de  manière  à  pro- 
duire des  effets  que  le  public  de  ce  temps  af- 
fectionnait particulièrement.  La  Gasza  ladra 


eut  un  succès  d'enthousiasme,  préparé,  il  faut 
le  dire,  par  celui  de  la  Pie  voleuse,  à  la  Porte- 
Saint-Martin.  L'ouverture  est  ravissante  de 
verve  et  de  brio.  On  dit  que  ce  fut  dans  cet 
ouvrage  qu'on  vit  employer  pour  la  première 
fois  le  tambour  comme  instrument  dans  l'or- 
chestre. 

Cette  œuvre  produisit  un  effet  immense  ; 
toutefois  certains  aristarques,  tels  que  Ber- 
ton  et  plusieurs  critiques,  reprochèrent  au 
compositeur  certaines  formules  trop  négli- 
gées, des  crescendos  trop  multipliés ,  des 
rythmes  trop  animés.  La  Gasza  ladra  reçut 
à  la  fois  le  blâme  et  l'éloge  de  ceux  qui  s'ap- 
pelaient alors  «  gens  de  goût.  »  Depuis,  le  suc- 
cès de  cet  ouvrage  n'a  plus  trouvé  l'ombre 
d'un  contradicteur  ;  tout  le  monde  s'accorde 
maintenant  à  regarder  cet  opéra  comme  un 
des  chefs-d'œuvre  de  Rossini.  Les  mélodies, 
tantôt  bouffes,  tantôt  sérieuses,  brillent  con- 
tinuellement par  l'inspiration  véritable ,  et 
le  compositeur  a  su ,  par  l'effet  de  sa  musi- 
que, élever  un  médiocre  mélodrame  au  rang 
de  la  tragédie  poignante.  Les  rôles  y  sont 
écrits  avec  une  finesse  remarquable.  On  rit 
en  entendant  le  podestat,  on  pleure  en  enten- 
dant Ninette,  ou  Pippo,  ou  Fernando.  Il  y 
a  parfois  une  grâce  villageoise  toute  char- 
mante dans  les  morceaux  ;  parfois  aussi,  le 
spectateur  est  profondément  ému  par  des  ac- 
cents pathétiques  :  tels  sont  l'air  de  Fer- 
nando, le  duo  de  Ninette  et  de  Pippo,  dans 
la  prison,  et  la  fameuse  marche  du  supplice, 
et  la  prière  de  la  condamnée.  Nous  citerons 
encore,  pour  le  chant,  la  cavatine  Di  piacer 
mi  balza  il  cor,  air  de  triomphe  de  Mme  Ma- 
libran,  et  tout  récemment  pour  Mlle  Patti  ; 
le  trio  du  premier  acte  ;  l'air  du  podestat  :  Si, 
si,  Ninetta,  si  admirablement  chanté  par  La- 
blache.  La  Gazza  ladra  a  fait  briller  le  talent 
de  bien  des  chanteurs  ;  c'est  une  des  parti- 
tions qui  plaisaient  le  plus  autrefois  aux  habi- 
tués du  Théâtre-Italien.  Alors  on  admettait 
la  grâce  dans  la  douleur  et  les  larmes;  dans 
une  soirée  consacrée  aux  plaisirs  délicats  de 
la  sensibilité  et  du  goût,  on  admettait  en- 
core que  des  intermèdes,  des  mélodies  déve- 
loppées, des  hors-d'œuvre,  si  l'on  veut,  vins- 
sent distraire  pendant  quelques  instants 
l'esprit  des  sombres  péripéties  du  drame. 
Maintenant,  on  a  remplacé  tout  cela  par  un 
réalisme  impitoyable  qui  intéresse  peut-être, 
mais  qui  fatigue  sans  charmer. 

GAZZETTA  OSSia  IL  BAGGIANO  DELUSO 
(la)  [la  Gazette  ou  le  Badaud  trompé],  opéra 
italien,  musique  d'Anfossi,  représenté  à  Rome 
en  1789. 


800 


GEIS 


GELO 


GAZZETTA  (la),  opéra  italien,  musique  de 
J.  Mosca,  représenté  à  Venise  vers  1812. 

GAZZETTA  (la),  opéra  en  un  acte,  musique 
de  Rossini,  représenté  sur  le  théâtre  des  Fio- 
rentini,  à  Naples,  dans  l'été  de  1816.  Cet  ou- 
vrage de  peu  d'importance,  le  sixième  opéra 
du  maître,  précéda  immédiatement  le  Bar- 
bier de  Séville. 

GÉANT  raillé  (le),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Volkert ,  représenté  à  Léopoldstadt 
en  1823. 

GEBESSERTE  HAUSTEUFEL  (der)  [le  Dé- 
mon domestique  corrigé,  imitation  de  l'opéra 
français  le  Diable  à  quatre} ,  opéra  allemand, 
musique  de  Lipawsky,  représenté  à  Kornen- 
bourg  vers  1S10. 

GEBESSERTE  LORENTZ  (der)  [Laurent 
corrigé],  opéra  allemand,  musique  d'Eulen- 
stein  ,  représenté  à  Vienne  vers  181 0. 

GEBURTSTAG  (der)  [l'Anniversaire  de  nais- 
sance], opéra  allemand,  musique  de  J.-G.  Ni- 
colaï,  écrit  en  Allemagne  vers  1790. 

GEBURTSTAG  (der)  [l'Anniversaire  de  nais- 
sance] ,  opéra  allemand ,  musique  de  C.-G. 
Hœser,  représenté  à  Stuttgard  en  1814. 

GEDOR  OU  LE   RÉVEIL   POUR   UNE  VIE 

MEILLEURE,  drame  lyrique,   musique  de 
Rolle  (Henri),  représenté  à  Leipzig  en  1786. 

GEFANGEN  VON  BOLOGNA  (der)  [le  Pri- 
sonnier de  Bologne],  opéra  en  trois  actes,  mu- 
sique de  W.  de  Goethe,  petit-fils  du  grand 
poète,  représenté  à  Weimar  en  1846. 

GEHEIME  FENSTER  (das)  [la  Fenêtre  se- 
crète] ,  opéra-comique,  musique  de  Aigner, 
représenté  à  Vienne  en  1826. 

GEHEIMNISS  (das)  [le  Secret],  opéra-comi- 
que en  trois  actes,  musique  de  Smetana,  re- 
présenté à  Prague  le  18  septembre  1878  et 
bien  accueilli.  Ce  compositeur  est  atteint  de 
surdité  depuis  plusieurs  années  et  n'a  pas 
interrompu  ses  travaux. 

*  geisha  (la),  opérette  japonaise,  paroles 
de  MM.  Owen  Hall  et  Harry  Greenbank, 
musique  de  M.  Sidney  Jones,  représentée 
avec  beaucoup  de  succès  à  Londres,  sur  le 
théâtre  Daly,  en  avril  1896. 

GEIGER  ZU  GMÙND  (der)  [le  Violoniste  de 
Gmiind],  opéra  romantique  allemand,  musique 
de  Joseph  Stich,  représenté  à  Dusseldorff  en 
avril  1875. 

GEISTERBRAUT  (die)  [la  Fiancée  des  es- 


prits], opéra  allemand,  musique  de  Eugène, 
représenté  à  Breslau  en  îsii. 

GEISTERINSEL  ( l'Ile  des  esprits),  opéra 
allemand,  paroles  de  Gotter,  musique  de 
Fleischmann  (Frédéric),  représenté  à  Ratis- 
bonne  en  1796. 

*  GEISTERRING  (der)  [la  Bonde  du  Sab- 
bat], opéra  romantique,  musique  d'Hermann- 
George  Dam,  représenté  à  Berlin  en  1842. 

GEISTERTHURM  (der)  [la  Tour  des  re- 
venants] ,  opéra  allemand,  musique  de  Ignace 
Lachner,  représenté  à  Stuttgard  en  1847. 

GEKOPFTE  BR£1UTIGAM  (der),  opéra  al- 
lemand, musique  de  Ditters,  représenté  à 
Oels  en  1795. 

GELEGENHEIT  MACHT  DIEBE  (l'Occasion 
fait  le  larron) ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Holly,  représenté  en  Allemagne  vers  1774. 

GELIDAURA,  opéra  italien,  musique  de 
Puesdena,  représenté  à  Venise  en  1692. 

GELMINA  0  COL  FUOCO  NON  SI  SCHER- 

ZA  (On  ne  joue  pas  avec  le  feu) ,  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Carlo  Pedrotti ,  représenté 
au  théâtre  de  la  Scala,  à  Milan,  le  3  novem- 
bre 1853. 

GELMINA,  opéra  italien,  livret  de  Rizelli, 
musique  du  prince  J.  Poniatowski  ;  repré- 
senté au  théâtre  de  Covent-Garden,  à  Lon- 
dres, en  1872.  Cet  ouvrage  a  été  écrit  par  le 
maître  pour  Mme  Patti,  qui  l'a  interprété 
avec  succès,  en  compagnie  de  Naudin,  Coto- 
gni,  Bagagiolo  et  Tagliafico. 

GELOSIA  (la)  [la  Jalousie],  opéra  italien, 
musique  de  Caruso,  représenté  à  Rome  dans 
le  carnaval  de  1783. 

GELOSIA  CORRETTA  (la)  [la  Jalousie  cor- 
rigée], opéra  italien,  musique  de  Carafa  (Mi- 
chel), représenté  au  théâtre  des  Florentins, 
à  Naples,  en  1815. 

GELOSIA  CORRETTA  (la),  opéra  italien, 
musique  de  J.  Pacini,  représenté  à  Milan 
vers  1826. 

GELOSIA  PER  GELOSIA,  opéra  italien, 
musique  de  Piccinni,  représenté  à  Naples 
vers  1768. 

GELOSIE  (le),  opéra  italien,  musique  de 
Tritto,  représenté  au  théâtre  Valle,  à  Rome, 
en  1786. 

GELOSIE  (le),  opéra  italien,  musique  de 
Piccinni  (Nicolas),  repr,  à  Naples  en  1755. 


GEMÉ 


GENE 


501 


GELOSIE  DI  GIORGIO  (le),  farce  italienne, 
musique  de  Generali ,  représentée  à  Bologne 
en  1802. 

GELOSIE  FORTUNATE  (le),  opéra  italien, 
musique  d'Anfossi,  représenté  à  Bellune  en 
1788. 

GELOSIE  VILLANE  (le),  opéra-bouffe  en 
deux  actes  ,  musique  de  Sarti,  représenté  à 
Venise  en  1776. 

*  geloso  (il),  comédie  lyrique,  paroles  de 
Domenico  Macchia,  musique  d'Antonio  Pa- 
lella,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre  des 
Fiorentini,  en  1751. 

*  geloso  CORRETTO  (il)  ,  opéra-bouffe, 
musique  de  Gnecco,  représenté  le  18  avril  1804 
à  Venise,  sur  le  théâtre  Saint-Jean-Chrysos- 
tome. 

GELOSO  DISPERATO  (il)  [le  Jaloux  au  dé- 
sespoir], opéra  italien,  musique  de  Robuschi, 
représenté  à  Rome  en  1788. 

GELOSO  DI  SE  STESSO  (il)  [le  Jaloux  de 
lui-même],  opéra  italien,  musique  de  Palma, 
représenté  en  Italie  vers  1800. 

GELOSO  E  LA  SUA  VEDOVA  (il)  [le  Ja- 
loux et  sa  veuve],  opéra  italien,  musique  de 
Giosa,  représenté  au  théâtre  Carlo-Felice,  à 
Gênes ,  le  14  novembre  1857. 

GELOSO  IN  CIMENTO  (u.)  [le  Jaloux  à 
l'épreuve],  opéra  italien,  musique  d'Anfossi, 
représenté  à  Rome  en  1775 ,  et  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  18  janvier  1779.  Au  mi- 
lieu des  ouvrages  offerts  aux  amateurs  de  la 
musique  italienne  par  le  directeur  De  Vismes, 
ceux-ci  préférèrent ,  et  avec  raison,  la  Fras- 
catana  de  Paisiello ,  et  la  Buona  figliuola  de 
Piccinni,  aux  opéras  d'Anfossi,  quoique  ce 
compositeur  ne  manquât  pas  assurément  de 
mérite. 

GELOSO  IN  CIMENTO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Rossi  (Laurent),  représenté  à 
Monza  vers  1790. 

GELOSO  RAVVEDUTO  (il)  [le  Jaloux  re- 
pentant] ,  opéra  buffa ,  musique  de  Merca- 
dante,  représenté  à  Rome  en .1820. 

GELOSO  SCHERNITO  (il)  [le  Jaloux  ba- 
foué], opéra  italien,  musique  de  Pergolèse, 
représenté  à  Naples  vers  1751. 

GELOSO  SINCERATO  (il)  [le  Jaloux  jus- 
tifié], opéra  italien,  musique  de  J.  Niccolini, 
représenté  à  Naples  au  printemps  de  1805. 

*  GEMÉA,  opéra,  musique  de  M.  G.  Hoh- 


mann,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Reichenberg  (Bohême)  en  avril  1895. 

GEMELLE  (le)  [les  Jumelles],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Piccinni,  représenté  à  Na- 
ples vers  1774. 

GEMELLI  RIVALI  (i)  [les  Jumeaux  rivaux], 
opéra  italien,  musique  de  Sarri,  représenté 
au  théâtre  des  Fiorentini,  de  Naples,  en  1713. 

GEMELLO  (il)  [le  Jumeau],  opéra-bouffe  en 
deux  actes,  musique  du  comte  Nicolas  Ga- 
brielli,  représenté  au  théâtre  du  Fondo,  à 
Naples,  au  printemps  de  1845. 

*  GEMINO  AMORE  (il),  opéra,  musique 
d'Antonio  Orefice,  représenté  en  1718  àNaples, 
sur  le  théâtre  des  Fiorentini. 

GEMMA  DI  VERGY,  opéra  italien,  musi- 
que de  Donizetti,  représenté  à  Milan  en  1835 
et  au  Théâtre-Italien  de  Paris  le  16  décembre 
1845,  pour  les  débuts  du  ténor  Malvezzi.  On 
remarque  dans  cet  ouvrage  une  belle  cava- 
tine  d'un  bon  sentiment  dramatique  :  Mi  to- 
glieste  a  un  sole ,  que  le  ténor  Pietro  de 
Unanne  a  chantée  avec  un  grand  succès  à 
Bergame,  patrie  du  compositeur. 

*  GENERAL  BUMBUM  (el),  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  José  Rogel,  représentée 
à  Madrid  en  1868. 

*  général  GOGO  (le),  opérette,  musique 
de  M.  Adolphe  Miiller  fils,  représentée  à 
Vienne,  sur  le  théâtre  An  der  Wien,  en  jan- 
vier 1896. 

*  GÉNÉRAL  SUÉDOIS  (le),  opéra-comique 
en  deux  actes,  musique  de  Tarchi,  repré- 
senté à  TOpéra-Comique  (théâtre  Favart), 
le  84  mai  1799. 

GENEROSE  GARE  TRA  CESARE  E  POM- 

PEO  (le)  [les  Généreux  débats  entre  César  et 
Pompée],  opéra  italien,  musique  de  Gabrieli 
(Domenico),  représenté  à  Venise  en  1686. 

GENEROSITÀ D'ALESSANDRO  (la],  opéra 
italien ,  musique  de  Tricarico  ,  représenté  à 
Vienne  en  1662. 

GENEROSITÀ  DI  tiberio  (la),  opéra  ita- 
lien,  musique  de  Lapis  et  de  Barth.  Cor- 
dans,  représenté  à  Venise  en  1729. 

GENEROSITÀ  E  VENDETTA,  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Sogner ,  représenté  au 
théâtre  du  Fondo,  à  Naples,  le  9  mars  1824. 

GENEROSITÀ  politica  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Marchi,  représenté  au  théâtre 
Saint-Samuel,  de  Venise ,  en  1736. 


502 


GÉNI 


GENT 


*  GENESIUS,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
et  musique  de  M.  Félix  Weingaertner,  repré- 
senté à  l'Opéra  royal  de  Berlin  le  15  no- 
vembre 1892  et  retiré  par  l'auteur  après  la 
seconde  représentation,  en  présence  de  l'ac- 
cueil peu  encourageant  du  public. 

GENEVIÈVE  DANS  LA  TOUR,  mélodrame, 
musique  de  Junker,  représenté  à  Dettingen 
en  1790. 

GENEVIÈVE  DE  BRABANT,  Opéra-bOUffe 
en  deux  actes  et  sept  tableaux,  paroles  de 
MM.  H.  Crémieux  etTréfeu,  musique  de  Jac- 
ques Offenbach,  représenté  au  théâtre  des 
Bouffes-Parisiens,  le  19  novembre  1859.  Même 
parti  pris  de  parodier  les  allégories  les  plus 
gracieuses,  les  légendes  les  plus  touchantes, 
en  les  faisant  voir  travesties  par  le  gros  côté 
de  la  lorgnette  et  en  prenant  soin  d'en  salir 
les  verres.  Cet  ouvrage,  agrandi  et  remanié 
par  ses  auteurs,  fut  repris  au  théâtre  des 
Menus-Plaisirs  le  20  décembre  1867.  Un  peu 
plus  tard,  il  fut  l'objet  d'une  transformation 
presque  complète  et,  sous  la  forme  d'un 
opéra-féerie  en  cinq  actes  et  quatorze  ta- 
bleaux, il  fut  joué  de  nouveau,  le  25  fé- 
vrier 1875,  à  la  Gaîté,  dont  Offenbach  était 
devenu  le  directeur.  Les  rôles  principaux 
étaient  joués  alors  par  MM.  Christian,  Mon- 
taubry,  Habay,  Grivot,  Legrenay,  Gabel, 
Scipion,  Mmes  Thérésa,  Berthe  Perret  et 
Matz-Ferrare. 

GÉNIE  ASOUF  (le),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Vandenbroeck,  représenté  au  théâtre 
de  la  Cité  en  1798. 

GÉNIE  DE  LA  BOURGOGNE  (le),  diver- 
tissement, musique  de  Campra,  représenté 
à  l'Académie  royale  de  musique  en  1732. 

*  GÉNIE  DE  la  France  (le),  cantate,  pa- 
roles de  M.  d'Erville,  musique  de  M.  Hector 
Salomon,  exécutée  au  Théâtre-Lyrique  le 
15  août  1866. 

GÉNIES  (les)  ,  opéra  composé  d'un  prolo- 
gue et  de  quatre  entrées,  paroles  de  Fleury, 
musique  de  Mlle  Duval,  représenté  à  l'Opéra 
le  18  octobre  1736.  Les  entrées  ont  pour  ti- 
tres :  les  Nymphes  ou  l'Amour  indiscret;  les 
Gnomes  ou  l'Amour  ambitieux;  les  Salaman- 
dres ou  l'Amour  violent  ;les  Sylphes  ou  l'Amour 
venge'.  Voilà  bien  des  amours  dans  un  seul 
ouvrage.  L'auteur  accompagna  elle-même  son 
opéra  sur  le  clavecin  de  l'orchestre,  singula- 
rité qui  fut  alors  très  remarquée  ;  mais  le 
succès  n'en  fut  pas  plus  brillant. 

génies  tutélaires  (les),  divertisse- 


ment en  un  acte ,  composé  à  l'occasion  de  la 
naissance  du  duc  de  Bourgogne,  parMoncrif, 
musique  de  Rebel  et  Francœur  ,  représenté 
à  l'Opéra  le  21  septembre  1751. 

GENIO  DI HOLSAZIA  (il),  opéra  allemand, 
musique  de  Keiser,  représente  à  Hambourg 
en  1706. 

GENIO  E  SVENTURA  {Génie  et  infortune), 
opéra  italien ,  musique  de  Solera,  représenté 
au  théâtre  de  Padoue  en  1843. 

*  GENNARIELLO ,  drame  lyrique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Antonio  Cipollini,  mu- 
sique de  M.  Gaetano  Cipollini,  représenté  au 
théâtre  Manzoni  de  Milan  le  1"  juin  1891. 

GÉNOISE  (la),  opéra  en  trois  actes,  musi- 
que de  Lindpaintner,  joué  à  Vienne  au  mois 
de  décembre  1838. 

GENOVEVA ,  opéra  allemand ,  musique  de 
L.  Huth,  représenté  à  Neustrelitz  en  1838. 

*  GENOVEVA  DE  BRABANTE,  zarzuela  en 
trois  actes,  livret  évidemment  imité  de  l'opé- 
rette française  de  ce  nom,  musique  de  M.  José 
Rogel,  représentée  à  Madrid  en  1868. 

GENSERICO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Cesti,  représenté  à  Venise  en  1669. 

GENSERICO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Partenio,  représenté  à  Venise  en  1669. 

GENSERICO,  mélodrame,  musique  de  F. 
Niccolini ,  représenté  à  Venise  vers  1685. 

GENSERICUS,  opéra  allemand,  musique  de 
Conradi  (Jean-George),  représenté  à  Ham- 
bourg en  1693. 

*  GENTILHOMME   DE   LA  VÉNERIE  (le), 

opéra-bouffe  en  trois  actes,  musique  de  M.  Czi- 
bulka,  représenté  au  Walhalla-Theater  de 
Berlin,  en  décembre  1885.  L'auteur,  tchèque 
de  naissance,  dirigeait  en  personne  l'exé- 
cution de  son  œuvre,  dont  le  succès,  dû  à 
une  musique  fine,  élégante  et  gracieuse,  a  été 
complet  et  spontané. 

*  GENTILHOMME  PAUVRE  (le),  Opérette 
entrais  actes,  paroles  de  MM.  Philipp  et  Son- 
dermann,  musique  de  M.  A.  Doundorff,  repré- 
senté au  théâtre  Cari  Schulz,  à  Hambourg, 
en  novembre  1892. 

GENTLE  SHEPHERD  {le  Pâtre  bien  né), 
pastorale  anglaise,  musique  de  Linley,  repré- 
sentée à  Drury-Lane  en  1781 

*  GENTLEMAN  IN  BLACK  (thé),  Opéra- 
comique,  musique  de  Frédéric  Clay,  repré- 
senté à  Londres  en  1870. 


GÊOR 


GESP 


503 


GEORG    NEUMARK    UND    DIE   GAMBE  , 

opéra-comique  allemand  en  un  acte,  musique 
de  Rietz,  représenté  au  théâtre  de  la  Cour, 
à  Weimar,  le  25  mai  1859. 

*  GEORGE  gandin,  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Antonio  Gordon,  représentée 
aux  Folies-Bergère  le  15  novembre  1876. 

GEORGES  DANDIN,  opéra-comique  en  deux 
actes,  musique  de  M.  Emile  Matthieu;  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Monnaie,  à  Bruxelles, 
en  décembre  1877.  La  pièce  a  été  taillée  dans 
celle  de  Molière  par  M.  Coveliers.  L'ouvrage 
n'a  pas  réussi. 

GEORGET  ET  GEORGETTE ,  opéra-COmi- 
que  en  un  acte ,  en  prose ,  mêlé  d'ariettes  et 
de  vaudevilles ,  représenté  sur  le  théâtre  de 
la  foire  Saint-Laurent,  le  28  juillet  1761. 
Cette  pièce,  fort  plaisante,  a  pour  auteur 
Harny  de  Guerville.  Le  fond  en  est  puisé 
dans  le  conte  des  Oies  du  frère  Philippe;  une 
des  scènes  reproduit  celle  du  rendez-vous  de 
Joconde;  enfin  les  scènes  v  et  vi  sont  imitées 
d'une  pièce  anglaise ,  The  tempest ,  qu'on 
trouve  dans  les  Fragments  de  Destouches.  On 
voit  que  Harny  ne  s'est  pas  mis  en  frais  d'i- 
magination ;  il  s'est  contenté  de  donner  des 
noms  nouveaux  à  ses  personnages.  La  musi- 
que a  été  composée  par  Alexandre,  violoniste 
distingué  du  xvme  siècle ,  qui  a  fait  repré- 
senter trois  opéras  à  la  Comédie-Italienne. 

GEORGETTE  OU  LE  MOULIN  DE  FONTE- 
NOY,  opéra-bouffe  en  un  acte ,  paroles  de 
G.  "Vaez  et  Alphonse  Royer,  musique  de 
M.  Gevaërt,  représenté  au  Théâtre-Lyrique 
le  28  novembre  1853.  La  jolie  meunière  a 
quatre  prétendants  :  le  notaire,  M.  Corbin, 
le  régisseur,  M.  Clovis ,  fermier,  et  André, 
son  neveu.  Il  va  sans  dire  que  les  trois  pre- 
miers sont  vieux ,  ridicules ,  bafoués,  bernés 
de  mille  manières,  et  qu'André  seul  a  su  ré- 
gner sur  le  cœur  de  Georgette.  La  pièce  est 
amusante.  La  musique  a  fixé  sur  son  auteur 
l'attention  du  monde  musical.  Après  une  pe- 
tite ouverture  vive  et  accorto,  instrumentée 
avec  élégance,  on  a  remarqué  les  couplets  de 
Georgette,  le  trio  des  prétendants  :  Pour  cou- 
ronner  un  si  beau  feu,  qui  est  écrit  dans  un 
Style  bouffe  excellent  ;  le  duo  :  Le  cœur  me  bat, 
le  mien  de  même,  et  un  quatuor  comique  bien 
traité.  Ce  petit  ouvrage  a  été  chanté  par  Pu- 
jol,  Cabel,  Grignon,  Leroy  et  Mlle  Girard. 

Géorgiennes  (les),  opérette,  paroles  de 
M.  Jules  Moineaux,  musique  de  M.  Offenbach, 
représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le  16  mars 


1864.  La  scène  se  passe  dans  un  petit  village 
de  Géorgie ,  dont  un  pacha  fait  le  siège  pour 
remonter  son  sérail.  Les  femmes  font  une 
sortie  et  s'emparent  du  pacha  lui-même.  Cette 
pièce  burlesque  n'a  pas  eu  de  succès.  La  mu- 
sique en  a  paru  assez  agréable  ;  on  a  remar- 
qué le  chœur  des  Géorgiennes,  l'air  du  pa- 
cha, les  couplets  du  capitaine  Zulma-Bouffar, 
et  enfin  une  espèce  de  Marseillaise,  chantée 
par  des  femmes.  Cette  opérette  a  été  jouée 
par  Léonce ,  Pradeau  et  Mlle  Saint-Urbain. 

GERETTETE  TROJA  (die)  [Troie  sauvée], 
opéra  allemand,  musique  de  J.-A.  Hiller,  re- 
présenté en  Allemagne  vers  1758. 

GERMANICO ,  opéra  italien,  musique  de 
Pollarolo,  représenté  à  Venise  en  1716. 

GERMANICO  IN  GERMANIA,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Porpora,  représenté  à  Rome 
en  1732. 

GERMANICO  SUL  RENO  (Germanicus  sur 
le  Rhin),  opéra  italien,  musique  deLegrenzi, 
représenté  à  Venise  en  1676. 

GERMANICUS,  tragédie  lyrique ,  musique 
de  Kienlen ,  représentée  à  Berlin  en  1818. 

GERMONDO  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Traetta,  représenté  à  Londres  en  1776. 

GEROMA  LA  CASTANECA  (  Ge'roma  la 
joueuse  de  castagnettes),  opéra-comique  ap- 
pelé en  Espagne  zarzuela,  en  un  acte,  mu- 
sique de  Soriano-Fuertes,  représenté  à  Ma- 
drid vers  1840. 

GERUSALEMME  CONVERTITA  (Jérusalem, 
convertie),  opéra  italien,  musique  de  Caldara, 
représenté  à  Vienne  en  1734. 

GERUSALEMME  LIBERATA  (Jérusalem  dé- 
livrée, opéra  italien,  musique  de  C.  Pallavi- 
cino,  représenté  à  Venise  en  16SS;  traduit  en 
allemand  par  Fiedeler  ,  et  représenté ,  sous 
le  titre  de  Armida,  à  Hambourg  en  1695. 

GERUSALEMME  LIBERATA,  opéra  italien, 
musique  de  Righini,  représenté  à  Berlin  en 
1802. 

GERVAIS  OU  LE  JEUNE  AVEUGLE  ,  opéra 
en  un  acte,  musique  de  Beauvarlet-Charpen- 
pentier ,  représenté  au  théâtre  des  Jeunes- 
Artistes  en  1802.  Ce  compositeur  était  un  or- 
ganiste d'une  certaine  réputation,  mais  dont 
les  ouvrages  sont  bien  médiocres. 

GESPENST  (das)  [le  Spectre],  opéra  alle- 
mand, musique  de  Holly ,  représenté  en  Al- 
lemagne vers  1774. 


504 


GIAF 


GIAN 


GESPENST  MIT  DER  TROMMEL  (DAS) 
[le  Spectre  jouant  du  tambour],  opéra  alle- 
mand, musique  de  Ditters,  repr.  à  Oels  en  1794. 

GESPENST  MIT  DER  TROMMEL  (das)  [le 
Spectre  jouant  du  tambour] ,  opéra-comique , 
musique  de  Grœtz,repr.  à  Munich  vers  isoo. 

GESSLERBESCHWŒRUNG  {la  Conjuration 
contre  Gessler) ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Cartellieri  (Casimir- Antoine),  représenté  à 
Berlin  en  1793. 

GESSNER,  opéra  polonais,  musique  de  Ni- 
decki,  représenté  à  Varsovie  vers  1845. 

* GESÛSOTTOIL  PESO  DELLA  CROCE, 

«  action  sacrée,  »  musique  de  Jean-François 
de  Majo,  représentée  à  Naples  en  1764. 

GESÙ  PRESENTATO  NEL  TEMPIO,  œuvre 
lyrique  religieuse,  musique  de  Caldara,  exé- 
cutée à  Vienne  en  1735. 

K  GETA,  «  opéra  idyllique,  »  musique  de 
M.  Morgigni,  représenté  à  Naples,  dans  la 
résidence  de  Mme  la  baronne  Giunti  Fazio, 
en  mars  1885. 

GHEYSA,  opéra  en  quatre  actes,  musique 
de  M.  Paul  Aube,  représenté  à  Toulon  en 
janvier  1875. 

* ghiselle,  drame  lyrique  en  quatre  ac- 
tes, poème  de  M.  Gilbert  Augustin-Thierry, 
musique  posthume  de  César  P'ranck,  repré- 
senté au  théâtre  de  Monte-Carlo  en  avril 
1896.  La  partition  de  cet  ouvrage  était  com- 
plètement terminée,  moins  l'instrumentation, 
qui  était  écrite  seulement  pour  le  premier 
acte,  avec  de  simples  indications  pour  le  reste. 
A  l'aide  de  ces  indications,  plusieurs  élèves 
du  vieil  artiste,  MM.  de  Bréville,  Chausson, 
Arthur  Coquard,  V.  d'Indy  et  Samuel  Rous- 
seau, se  sont  chargés  d'écrire  l'orchestre  des 
trois  autres  actes,  en  se  conformant  exacte- 
ment à  ses  volontés.  L'interprétation  de 
Ghiselle  était  confiée  à  Mmes  Emma  Eames 
(Ghiselle),  Deschamps-Jehin  (Gudruhna)  et 
Ada  Adiny  (Frédégonde),  à  MM.  Vergnet 
(Gontran),  Melchissédec  (Teudebert)  et  Mau- 
zin  (révêque  Ambrosius). 

GIACOBBE,  opéra  italien,  musique  de  Rai- 
mondi,  représenté  à  Palerme  vers  1848. 

GIAELE,  opéra  italien,  musique  du  P.  Dio- 
genio  Bigaglia,  religieux  bénédictin,  repré- 
senté à  Venise  en  1731. 

GIAFFAR  ET  zaïde  ,  opéra ,  musique 
d'Eule,  représenté  à  Hambourg  en  1800. 


*  GIANBATTISTA  PEBGOLESI,  opéra  semi- 
sérieux  en  trois  actes,  musique  de  M.  Paolo 
Serrao,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre  du 
Fondo,  en  1857.  Les  paroles  étaient  ûe  M.  Fe- 
derico Quercia. 

GIANGUIR,  opéra  italien,  livret  de  Zeno , 
musique  de  Caldara,  repr. à  Vienne  en  1724. 

GIANGUIR,  opéra  italien,  livret  de  Zeno , 
musique  de  Brivio,  repr.  à  Londres  en  1742. 

GIANGUIR,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Ciampi  (François) ,  représenté  à 
Venise  en  1761. 

*  GIAN-MARIA  VISCONTI,  drame  lyrique, 
musique  de  M.  Luigi  Vicini,  représenté 
en  1871  à  Bergame. 

GIANNI  Dl  CALAIS,  opéra-bouffe,  livret  de 
Gilardoni,  musique  de  Donizetti,  représenté 
à  Naples  en  1824,  et  sur  le  Théâtre-Italien,  à 
Paris,  le  17  décembre  1833.  Cet  ouvrage  est 
court ,  mais  renferme  de  jolies  choses,  entre 
autres  un  duo  chanté  par  Rubini  et  Tambu- 
rini,  une  charmante  barcarolle  :  Una  bar- 
chetta,  et  une  cavatine  fort  gracieuse  chantée 
par  Rubini  :  Fasti  !  pompe  ! 

GIANNI  Dl  CALAIS ,  opéra  italien ,  musi- 
que de  Panizza,  repr.  à  Trieste  en  1834. 

*  gianni  Dl  nisida,  opéra  sérieux,  poème 
de  Checchetelli,  musique  de  Jean  Paccini, 
représenté  à  Rome,  sur  le  théâtre  Argentina 
en  1860.  Chanté  par  Bettini,  Squarcia  et 
Laterza,  par  M™es  Ponti  et  Barlani-Dini,  qu 
lui  donnaient  une  interprétation  extrêmement 
remarquable,  cet  ouvrage  obtint,  à  son  appa 
rition  à  Rome,  un  succès  éclatant,  qui  ne  se 
reproduisit  pas  Tannée  suivante  à  la  Pergola 
de  Florence,  où  il  fut  reçu  avec  une  froideu 
complète.  Il  est  aujourd'hui  complètement 
oublié. 

GIANNI  Dl  PARIGI  {Jean  de  Paris),  opéra 
italien,  paroles  de  Felice  Romani,  d'après  la 
pièce  française,  musique  de  Morlacchi,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Scala,  de  Milan,  en 
1818.  Dans  le  premier  acte,  on  a  applaudi 
l'introduction,  le  terzetto,  le  duetto  et  le 
finale  ;  dans  le  second ,  un  duo  bouffe  et  une 
romance.  Les  rôles  de  Gianni,  du  sénéchal, 
de  l'aubergiste ,  de  la  princesse  de  Navarre 
et  du  page,  ont  été  chantés  par  David,  Am- 
brosi,  Pacini ,  la  Camporesi  et  la  Gallianis. 
L'ouvrage  fut  donné  à  Dresde  dans  le  mois 
de  mars  1819.  Morlacchi  a  joui  d'une  grande 
réputation  au  delà  des  monts.  Le  comte  Rossi- 
Scotti  a  consacré  à  la  mémoire  de  ce  compo- 


GIBB 


GIL 


505 


siteur  une  étude  développée  et  fort  intéres- 
sante. 

gianni  Dl  parigi,  opéra  italien  d'après 
le  livret  français,  musique  de  Speranza,  re- 
présenté au  tliéàtre  Nuovo,  à  Naples,  en 
1836,  et  à  Gênes  en  1837. 

gianni  Dl  PARIGI,  opéra  italien,  imité 
de  l'opéra-comique  français,  musique  de  Do- 
nizetti,  représenté  à  Milan  en  1839. 

giannina  E  BERNADONE,  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  Cimarosa,  représenté  au 
théâtre  Nuovo,  de  Naples,  en  nss,  et  à  Pa- 
ris le  îs  juillet  1801.  C'est  l'un  des  plus  ado- 
rables chefs-d'œuvre  de  ce  musicien  au  génie 
plein  de  grâce  et  d'élégance,  et  dont  l'imagi- 
nation semblait,  on  peut  le  dire,  d'une  iné- 
puisable fertilité.  Les  Italiens  d'aujourd'hui, 
toujours  respectueux  sans  doute,  mais  un  peu 
trop  oublieux  des  gloires  de  leur  passé,  ont 
cependant  exhumé  ce  chef-d'œuvre  et  l'ont 
remis  à  la  scène  en  oes  dernières  années. 

GIAOUR  (le),  opéra,  musique  de  M.  Her- 
mann,  représenté  à  Bordeaux  dans  le  mois  de 
janvier  1866.  Le  principal  rôle  a  été  chanté 
par  Wicart. 

GIARDINIERA  BRILLANTE  (la),  opéra 
italien,  musique  de  Sarti,  représenté  en 
Italie  en  1758. 

GIARDINIERA  BRILLANTE  (la),  opéra 
italien,  musique  de  Paini,  représenté  en  Ita- 
lie vers  1800. 

GIARDINIERA  CONTESSA  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Latilla,  représenté  à  Venise 
▼ers  1790. 

GIASONE  (Jason),  opéra  italien,  musique 
de  Cavalli,  représenté  à  Venise  en  1649. 

GIASONE  E  medea,  opéra  italien  ,  musi- 
que de  Andreozzi,  représenté  à  Saint-Pé- 
tersbourg en  1784. 

GIBBY  LA  CORNEMUSE,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  de  Leuven  et 
Brunswick,  musique  de  M.  Clapisson,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  19  novembre  1846. 
Le  roi  Jacques  VI ,  fils  de  Marie  Stuart ,  se 
trouve  entouré  de  courtisans  qui  conspirent 
sa  perte.  Un  pauvre  berger  écossais,  joueur 
de  cornemuse,  déjoue  le  complot  et  sauve  les 
jours  du  monarque,  en  même  temps  qu'il 
charme  ses  ennuis  en  lui  chantant  des  bal- 
lades nationales.  Jacques,  à  son  tour,  dissipe 
les  scrupules  superstitieux  de  Gibby  le  pâtre, 
et  lui  fait  épouser  la  gentille  Marie  Pattison, 


qu'il  aime.  Cet  opéra  renlerme  des  morceaux 
remarquables  et  abonde  en  heureuses  mélo- 
dies. L'ouverture  a  de  la  couleur  locale;  un  air 
montagnard  dialogué  entre  le  hautbois,  les 
flûtes  et  les  violoncelles,  lui  donne  de  l'unité  et 
de  l'intérêt.  Les  couplets  :  Dans  mon  métier  de 
tavernier,  le  duo  syllabique,  l'imitation  de 
l'orage  par  l'orchestre,  sont  les  parties  les  plus 
saillantes  du  premier  acte.  Le  morceau  capital 
du  second  acte,  et  même  de  tout  l'ouvrage, 
est  le  duo  du  déjeuner  entre  le  roi  et  le  pâ- 
tre. Le  compositeur  y  a  introduit  un  air  na- 
tional d'un  beau  caractère.  Roger  jouissait 
alors  de  tout  l'éclat  de  sa  voix  sympathique  et 
vibrante.  Il  électrisait  la  salle  en  chantant 
cette  phrase  :  l'Ennemi  a  pâli  ;  le  trio  qui 
suit  :  Non,  ce  n'est  point  un  rêve,  offre  des  har- 
monies suaves  et  distinguées  ;  le  chœur  :  Oui^ 
cet  hymen-là  bientôt  se  fera,  est  un  canon  d'un 
joli  effet.  Le  troisième  acte  contient  encore 
deux  beaux  morceaux  :  l'air  pathétique  de 
Roger  -.Non,  non,  je  n'ai  pas  le  courage  de  de'- 
soler  ainsi  son  cœur,  et  son  duo  avec  Marie 
Pattison.  Grignon,  Bussine  et  Hermann- 
Léon,  Henri  et  Mlle  Delille  ont  créé  les  rôles 
dans  cet  opéra,  qui  nous  paraît  avoir  été, 
avec  celui  de  la  Fanchonnette,  la  meilleure 
partition  écrite  par  M.  Clapisson. 

*  GIBRALTAR  EN  1890,  zarzuela  en  un 
acte,  paroles  de  Picon,  musique  de  Francisco 
Barbieri,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
de  la  Zarzuela,  le  22  janvier  1865. 

GIGE  IN  LIDIA  (Gygès  en  Lydie),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Gabrieli  (Domenico),  repré- 
senté à  Bologne  en  1683. 

GIL  BLAS,  opéra-comique  en  cinq  actes, 
paroles  de  MM.  Michel  Carré  et  Jules  Bar- 
bier, musique  de  M.  Semet,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  le  23  mars  1860.  Quelque 
séduisant  que  soit  le  titre  ,  la  pièce  manque 
d'intérêt.  Ce  n'est  qu'une  suite  d'aventures, 
d'épisodes  qui  exigent  une  exposition  nou- 
velle, une  nouvelle  mise  en  scène.  De  tous 
les  romans ,  celui  de  Le  Sage  se  prêtait  le 
moins  à  un  arrangement  dramatique ,  parce 
que,  d'une  part,  il  offre  plutôt  une  étude  psy- 
chologique qu'une  action ,  et ,  d'autre  part , 
parce  qu'on  n'y  rencontre  aucune  trace  de 
sensibilité.  Le  GilBlas  de  M.  Semet  est  d'ail- 
leurs une  partition  importante  et  qui  ren- 
ferme de  fort  jolis  morceaux  :  la  chanson  à 
boire  de  Gil  Blas;  les  couplets  d'Aurore  : 
Quel  dommage;  ceux  de  la  soubrette  et  du 
comédien  Zapata,  au  troisième  acte  ;  et  enfin 
ceux  que  chante  Gil  Blas  pour  se  faire  con- 
fier au  festin  et  qui  ont  obtenu  un  grand 


506 


GILL 


GILL 


succès.  Le  morceau  qui  a  le  plus  de  valeur 
comme  inspiration  musicale  est  le  petit  chœur 
de  valets  au  cinquième  acte.  Mme  Ugalde  a 
joué  et  chanté  le  rôle  de  Gil  Blas  avec  un 
talent  remarquable.  Elle  a  été  secondée  par 
Mlle  Girard  et  par  Meillet. 

GIL  BtAS  DE  SANTILLANE,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Kochler,  représenté  à 
Brunswick  vers  1845. 

*  GIL  BLAS  DE  SANTILLANE,  opérette, 
paroles  de  MM.  Zell  et  West,  musique  d'Al- 
phonse Czibulka,  représentée  au  théâtre 
Cari  Schultze  de  Hambourg  le  23  novembre 
1889. 

GILDA,  opéra  italien,  musique  de  Salomé; 
représenté  sur  le  théâtre  Mercadante,  à  Na- 
ples,  en  janvier  1872. 

*  gilet  DE  FLANELLE  (le),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Savard  et  Sauger, 
musique  de  M.  Charles  Pourny,  représentée 
au  concert  de  l'Eldorado  en  1877. 

gille  ET  gillotin,  opéra-comique  en  un 
acte,  en  vers,  livret  de  M.  Thomas  Sauvage, 
musique  de  M.  Ambroise  Thomas,  représenté 
au  théâtre  national  de  l'Opéra- Comique  le 
22  avril  1874.  Le  succès  du  Caïd,  dont  la  mu- 
sique est  de  M.  A.  Thomas,  et  celui  de  Gilles 
ravisseur,  dont  le  livret  a  été  composé  par 
M.  Sauvage ,  avaient  sans  doute  engagé  les 
deux  auteurs  à  donner  au  public  un  opéra 
bouffon,  d'autant  plus  que  ce  genre  prenait 
chaque  jour  plus  d'extension.  Mais,  soit  que 
la  situation  du  compositeur  ne  s'accordât  plus 
avec  un  canevas  aussi  léger  que  celui  de 
Gille  et  Gillotin,  soit  que  sa  collaboration 
avec  Gœthe  dans  Mignon,  avec  Shakspeara 
dans  Hamlet  l'ait  engagé  à  suivre  l'exemple 
de  M.  Gounod  et  à  donner  à  ses  inspirations 
personnelles  le  concours  de  ces  poëtes  de  gé- 
nie, M.  Thomas  s'opposa  à  ce  qu'on  jouât  cet 
ouvrage,  et  il  fallut  un  jugement  du  tribunal 
de  première  instance  de  la  Seine  pour  triom- 
pher de  sa  répugnance.  L'intrigue  de  la  pièce 
est  mince  et  commune.  Gille  est  au  ser- 
vice de  M.  Roquentin,  dont  la  nièce  est  ma- 
riée secrètement  à  un  sergent  aux  gardes. 
Ayant  un  matin  oublié  son  sabre  chez  sa 
femme,  celle-ci  le  lui  jette  par  la  fenêtre, 
enveloppé  dans  une  veste  appartenant  à 
Gillotin,  le  fils  de  Gille.  Ce  vêtement  est  la- 
céré dans  le  trajet.  Roquentin,  que  le  bruit 
a  attiré ,  soupçonne  le  propriétaire  de  la 
souquenille  de  vouloir  séduire  sa  nièce.  Le 
pauvre  Gillotin  n'aspire  pas  si  haut.  Il  aime 
MUe  Jacquette,  la  chambrière,  et  supplie  Ro- 


saure,  sa  maîtresse,  de  l'aider  à  obtenir  le 
consentement  de  son  père.  Dans  son  ardeur, 
il  lui  baise  les  mains.  Surpris  dans  cette  au- 
dacieuse attitude,  il  est  dénoncé  par  la  jalouse 
Jacquette,  non  seulement  comme  un  séduc- 
teur, mais  pour  avoir  mangé  le  godiveau  com- 
mandé par  M.  Roquentin  en  l'honneur  du 
sergent,  son  convive.  L'affaire  s'embrouille  de 
plus  en  plus,  et  le  sergent  en  arrive  à  décla- 
rer son  mariage  avec  la  nièce  de  Roquentin. 
Gille,  qui  garde  depuis  quinze  ans  une  lettre 
qu'il  ne  doit  remettre  à  son  maître  que  le  jour 
où  il  le  verra  de  bonne  humeur,  se  décide. 
M.  Roquentin  apprend  par  cette  lettre  que 
Brisacier,  le  sergent  aux  gardes,  est  son  fils. 
Il  ne  peut  donc  que  se  féliciter  de  son  mariage 
clandestin  avec  sa  nièce.  La  partition  de  Gille 
et  Gillotin  fourmille  de  jolis  détails,  et  il  est 
regrettable  que  le  musicien  se  soit  donné 
tant  de  peine  inutile  pour  traduire  des  situa- 
tions aussi  peu  intéressantes,  des  puérilités 
dépourvues  d'esprit,  des  scènes  de  mangeaille 
d'une  longueur  démesurée.  Que  Gille  vole  un 
gâteau,  qu'il  l'avale  gloutonnement  ou  qu'il 
s'en  emplisse  la  bouche  de  façon  à  étouffer, 
c'est  bien  dans  le  rôle  des  Gilles  passés,  pré- 
sents et  futurs  ;  mais  qu'on  soit  obligé  d'en- 
tendre la  longue  description  d'un  godiveau,  et 
dans  des  couplets  en  la,  et  dans  un  duo  en  mi 
bémol,  c'est  vraiment  faire  la  part  trop  grande 
aux  gillotinades.  On  comprend  difficilement 
qu'un  compositeur  se  résigne  à  traiter  avec 
une  conscience  scrupuleuse  et  un  soin  minu- 
tieux dans  les  détails  de  l'harmonie  et  de 
l'orchestration  des  vers  tels  que  ceux-ci  : 

EOSAURE 

Non  !  ce  n'est  pas  l'alouette 
Qui  t'invite  à  la  retraite, 
C'est  la  voix  du  rossignol. 
Qui,  la  nuit,  chante  en  bémol 
Comme  un  galant  Espagnol. 

Au  mauvais  goût  de  cette  parodie  de  la 
scène  du  balcon  de  Roméo  et  Juliette  s'aj  outent 
encore  la  vulgarité  et  l'ineptie  des  paroles; 

L'ouvrage  débute  par  une  petite  introduc- 
tion instrumentale  sur  le  motif  de  la  re- 
traite délicatement  orchestré.  Les  morceaux 
les  plus  goûtés  sont  le  duo  de  Jacquette  et 
Gillotin  :  Jacquette,  entends -moi!  le  qua- 
tuor, les  couplets  de  Gillotin:  Oh!  oh!  ohl 
quel  gâteau!  et  les  couplets  militaires  de 
Brisacier  :  Ne  me  déchire  pas,  6  ma  Toi- 
non  fidèle!  Quant  au  sextuor,  c'est  un  pas- 
tiche de  ces  beaux  finales  si  dramatiques, 
si  pathétiques  que  tout  le  monde  a  admi- 
rés dans  les  opéras  de  Donizetti.  L'inten- 
tion des  auteurs  est  ici  manifeste.   Ils  ont 


GILL 


GILL 


507 


pensé  obtenir  un  grand  effet  comique  en  fai- 
sant chanter  à  tout  ce  petit  monde  de  Gilles 
et  de  Jacquettes  des  phrases  pompeuses  ré- 
servées aux  sujets  héroïques  du  grand  opéra. 
Les  formes  amples  de  ces  chefs-d'œuvre  de 
style,  d'inspiration,  de  passion,  tels  que  le 
septuor  de  Lucie  ou  le  finale  d'Emani,  sont  pa- 
rodiés avec  beaucoup  d'habileté  sans  doute  ; 
mais  depuis  que  M.  Ambroise  Thomas  a  inau- 
guré dans  son  Caïd,  en  1849,  en  collaboration 
du  même  M.  Sauvage,  ce  genre  de  parodie 
musicale,  la  voie  qu'il  a  ouverte  a  été  telle- 
ment fréquentée  que  Gille  et  Gillotin  n'ont 
plus  été  en  1874  que  des  passants  attardés  et 
à  peine  remarqués.  Je  considère  cette  idée  de 
tourner  en  ridicule  les  procédés  dont  tel  ou 
tel  grand  maître  s'est  servi  pour  écrire  des 
chefs-d'œuvre,  comme  de  nature  à  dessécher 
dans  l'âme  des  jeunes  artistes  cette  fleur  de 
l'admiration  qui  doit  s'épanouir  librement, 
cette  foi  qui,  sans  être  aveugle,  se  laisse  empor- 
ter sur  les  ailes  du  génie  ;  l'habileté,  l'élégance, 
la  ciselure  des  détails  ne  sont  pas  des  qualités 
maîtresses.  Il  vaudrait  mieux  développer  les 
facultés  supérieures  par  l'amour  de  l'art  et. 
le  respect  des  maîtres.  Distribution  :  Roquen- 
tin,  Thierry;  Rosaure,  Mlle  Reine;  Brisacier, 
Neveu;  Gille, Ismaël  ;  Gillotin,  Mlle  Ducasse ; 
Jacquette,  M' le  Nadaud. 

GILLES  DE  BRETAGNE,  opéra  en  quatre 
actes  et  cinq  tableaux,  livret  de  Mme  Amélie 
Perronnet,  musique  de  M.  Henri  Kowalski, 
représenté  à  l'Opéra  -  National  -  Lyrique  le 
24  décembre  1877.  C'est  un  mélodrame  som- 
bre, dont  le  dénouement  n'est  que  fatal.  Le 
duc  François  a  fiancé  sa  pupille,  la  comtesse 
de  Dinan,  au  seigneur  deMontauban;  mais  la 
jeune  comtesse  a  donné  son  cœur  à  Gilles  de 
Bretagne,  frère  du  duc,  qui,  de  retour  d'une 
ambassade  en  Angleterre,  demande  sa  main. 
Le  duc  refuse.  La  comtesse  imagine  alors  de 
se  compromettre  :  elle  donne  un  narcotique  à 
son  amant  et  le  montre  à  toute  la  cour  en- 
dormi chez  elle.  Le  mariage  est  donc  inévi- 
table. Le  seigneur  de  Montauban  fait  accuser 
son  rival  de  trahison  et  de  sorcellerie.  On  in- 
struit le  procès,  et  Gilles  de  Bretagne  va  être 
exécuté.  La  comtesse  implore  la  clémence  du 
duc  François  en  faveur  de  son  époux.  Il  n'est 
rendu  à  la  liberté  que  pour  tomber  frappé  à 
mort  par  Montauban.  Le  duc  reconnaît  trop 
tard  qu'il  a  été  trompé  par  ce  traître  et  le 
fait  arrêter. 

Quoique  ce  livret  pèche  sur  plus  d'un  point, 
et  surtout  sous  le  rapport  littéraire,  il  offre 
des  situations  poétiques  et  dramatiques.  Les 
rôles  secondaires  sont  intéressants.  Il  y  a  un 


seigneur' de  Richemont,  oncle  de  Gilles,  qui 
est  sympathique;  une  suivante,  Agnèle,  gra- 
cieuse; un  archer,  Gildas,  jeune  et  amoureux. 
Des  airs  nationaux  bretons  donnent  une  cou- 
leur locale  suffisante. 

La  partition  de  Gilles  de  Bretagne  est  un 
ouvrage  sérieux,  consciencieusement  travaillé, 
et  renferme  beaucoup  de  mélodies  agréables 
et  plusieurs  morceaux  remarquables.  On  pour- 
rait reprocher  à  l'auteur  d'avoir  donné  la 
forme  de  la  romance  à  de  nombreux  passages 
et  d'avoir  abusé  de  points  d'orgue  trop  con- 
nus. Je  signalerai,  da^.s  le  premier  acte  :  le 
joli  allegretto  C'est  ton  Agnèle;  le  duo  de 
Gildas  et  de  Richemont,  dans  le  style  de 
l'opéra-comique  ;  l'andante  religioso  ;  dans  le 
second  acte  :  le  duo  de  la  comtesse  et  de 
Gilles,  A  vos  pieds  pour  ma  folle  audace,  dont 
l'andante  est  poétique,  mais  que  des  modula- 
tions discordantes  déparent  lorsque  la  com- 
tesse propose  à  son  amant  le  breuvage  pré- 
paré pour  elle-même;  le  finale  allegro  vivo, 
l'insulte  et  la  menace,  très  dramatique  et  bien 
conduit;  dans  le  troisième  acte:  un  chœur 
charmant,  Jour  d'hymen,  jour  d'allégresse,  sur 
un  motif  d'orchestre  alla  polacca;  un  autre 
chœur  dansé  ;  de  jolis  airs  de  ballet  ;  dans  le 
quatrième  acte  enfin,  le  fabliau  en  duo 
Comme  un  passereau  fidèle  et  le  trio  Ne  sois 
pas  en  peine,  plus  vocal  que  scénique.  Les  airs 
bretons,  dont  l'authenticité  n'est  rien  moins 
que  certaine,  n'ont  pas  été  heureusement  har- 
monisés par  M.  Kowalski.  Il  est  tombé  dans 
l'erreur  commise  par  plusieurs  compositeurs 
à  cet  égard  :  pour  donner  une  forme  archaïque 
à  la  mélodie  et  même  à  l'accompagnement,  il 
a  supprimé  certains  demi-tons  et  imaginé  des 
agencements  de  sons  baroques.  Pour  que  ces 
sortes  d'effets  soient  acceptables  pour  l'oreille, 
il  faut  qu'ils  appartiennent  aux  modes  qui 
leur  sont  propres,  tels  que  le  dorien  et  l'hypo- 
dorien.  La  note  sensible,  qu'on  appelait  d'un 
autre  nom  au  moyen  âge,  était  pratiquée  plus 
fréquemment  qu'on  ne  le  croit.  En  somme, 
l'opéra  de  Gilles  de  Bretagne  ne  peut  man- 
quer de  plaire  aux  amateurs  de  la  mélodie 
sans  parti  pris.  Le  tissu  musical  en  est  serré 
et  les  phrases  du  chant  sont  trop  touffues, 
trop  continues.  L'attention  de  l'auditeur  a 
besoin  de  se  diviser  entre  l'orchestre  et  les 
voix;  les  chanteurs  eux-mêmes  doivent  laisser 
reposer  leur  organe  pendant  quelques  mesures 
assez  fréquemment,  surtout  pendant  un  ou- 
vrage d'une  aussi  longue  durée. 

Distribution  :  Gilles  de  Bretagne,  M.  Val- 
déjo;  Montauban,  M.  Lauwers;  le  duc  Fran- 
çois, M.  Garnier;  Gildas,  M.  Caisso;  Riche- 


>08 


GILL 


GINE 


mont,  M.  Gresse;  la  comtesse,  Mme  Boidin- 
Puisais  et  ensuite  MUe  Thérèse  Panchioni; 
Agnèle,  Mlle  Rebel  ;  un  héraut,  M.  Labarre. 

GILLES  EN  DEUIL,  opéra-comique,  musi- 
que de  Piccinni  (Alexandre) ,  représenté  au 
théâtre  des  Variétés  vers  1804. 

GILLES,  GARÇON  PEINTRE,  Z' AMOU- 
REUX ET  rival  ,  parodie  en  un  acte  du 
Peintre  amoureux  de  son  modèle ,  par  An- 
seaume,  musique  de  Laborde,  représentée  au 
théâtre  de  la  foire  Saint-Germain,  le  2  mars 
1758.  L'acteur  Bouret  jouait,  dit-on,  très  bien 
le  rôle  de  Gilles ,  et  faisait  à  un  mannequin 
l'aveu  de  sa  flamme  d'une  façon  fort  plai- 
sante. La  musique  fut  l'oeuvre  de  début 
de  Benjamin  de  Laborde ,  l'auteur  de  l'Essai 
sur   la  musique  ancienne  et  moderne, 

GILLES  RAVISSEUR,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Thomas  Sauvage,  musique  de 
Albert  Grisar,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  21  février  1848.  Dans  cette  charmante  fan- 
taisie, on  voit  reparaître  les  personnages  si 
aimés  du  public  de  l'ancien  théâtre  de  la  foire, 
Léandre,  Gilles,  Crispin,  Cassandre  et  Colom- 
bine.  Le  beau  Léandre  enlève  la  pupille  de 
Cassandre,  en  même  temps  que  Crispin,  valet 
de  celui-ci,  vole  une  pendule  à  son  maître. 
Le  tuteur,  furieux,  poursuit  les  ravisseurs, 
qui  troquent  leurs  habits  ;  les  équivoques  les 
plus  bouffonnes  se  succèdent.  Pupille  et  pen- 
dule se  retrouvent;  celle-ci  dans  les  mains 
du  tuteur,  et  celle-là  épouse  de  Léandre. 
Gilles  reste  ébahi  comme  toujours,  et  ne 
comprend  pas.  La  musique  que  M.  Grisar  a 
écrite  sur  ce  canevas  est  d'une  grâce ,  d'une 
finesse  et  d'un  sentiment  exquis.  Le  style  est 
de  convention ,  ainsi  que  la  donnée  de  la 
pièce  l'exigeait,  mais  cette  difficulté  n'eu  est. 
jamais  une  pour  le  talent  souple  et  ingé- 
nieux de  M.  Grisar.  Après  l'ouverture ,  fort 
jolie,  nous  rappellerons  le  trio  :  Voici  l'heure 
où  ma  belle,  qui  résume  les  qualités  les  plus 
saillantes  de  la  comédie  musicale  ;  le  duo 
bouffe  entre  Gilles  et  Crispin  :  Pour  cette  af- 
faire; les  couplets  de  Colombine  :  Le  gros 
Mondor,  et  l'air  bouffe  de  Gilles  :  Joli  Gilles, 
joli  Jean.  Ce  petit  ouvrage  est  resté  long- 
temps au  répertoire  comme  lever  de  rideau. 
Il  a  été  interprété  par  Mocker,  Hermann- 
Léon,  Sainte-Foy,  Emon  et  Mlle  Lemercier. 

*  GILLETTE  DE  NARBONNE,  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Chivot  et  Duru, 
musique  de  M.  Edmond  Audran,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  il  novembre  1882. 
Interprètes   :    MM.   Morlet,   Maugé,  Lamy, 


Riga,  Desmonts,  Mmes  Montbazon  et  Géla- 
bert. 

*  GINA,  «  drame  idyllique  »  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Golisciani,  musique  de  M.  Fran- 
cesco  Ciléa,  représenté  dans  la  salle  du  Con- 
servatoire, à  Naples,  le  9  février  1889.  C'était 
l'œuvre  d'un  élève  de  composition  du  Conser- 
vatoire, qui  avait  pour  interprètes  ses  jeunes 
camarades  de  Fécole. 

*  GINEVRA,  opéra,  musique  de  Jacques- 
Antoine  Perti,  écrit  en  1708  pour  le  service 
du  duc  de  Toscane  Ferdinand  de  Médicis. 

GINEVRA,  opéra  italien,  musique  de  Ber- 
toni,  représenté  à  Venise  en  1753. 

GINEVRA,  opéra  italien,  musique  de  Soraci, 
représenté  au  théâtre  de  Santa-Radagonda,  à 
Milan,  en  octobre  1876. 

*  GINEVRA,  opéra-ballet  en  quatre  actes, 
paroles  de  Mme  la  marquise  Teresa  Venuti, 
musique  de  M.  Giuseppe  Vigoni,  représenté  au 
théâtre  Pagliano  de  Florence,  le  28  avril  189U 

GINEVRA  DEGLI  almieri,  opéra  italien, 
musique  de  Farinelli,  représenté  à  Turin  vers 
1798. 

GINEVRA  DEGLI  ALMIERI,  opéra  italien, 
musique  de  Paër,  repr,  à  Dresde  en  1 802. 

GINEVRA  DEGLI  ALMIERI,  opéra  italien, 
musique  de  Levi ,  repr.  à  Trieste  en  1838. 

GINEVRA  DEGLI  ALMIERI,  opéra  italien, 
musique  de  Mabellini,  représenté  au  théâtre 
de  Carignan,  à  Turin,  dans  l'automne  de 
1841. 

GINEVRA  DI  MONREALE,  opéra  italien, 
musique  de  Combi,  repr.  à  Gênes  en  1839. 

*  GINEVRA  DI  MONREALE,  drame  lyrique 
en  quatre  actes,  paroles  de  M.  Enrico  Golis- 
ciani, musique  de  M.  Bonavia,  représenté  au 
Théâtre  Royal  de  Malte  le  22  avril  1890. 

GINEVRA  DI  MONREALE,  opéra  séria,  li- 
vret de  Golisciani,  musique  de  C.  Parravano, 
représenté  au  théâtre  dal  Vernie,  à  Milan,  le 
18  novembre  1878  ;  chanté  par  Devilliers,  Ber- 
tolasi,  Tamburlini,  Mmes  Contarini,  Beronat. 

GINEVRA  DI  SCOZIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Sarri,  représenté  au  théâtre  San- 
Bartolomeo,  de  Venise,  en  1720. 

GINEVRA  DI  SCOZIA  (Ginèvre  d'Ecosse), 
opéra  italien,  musique  de  Isouard  Nicolo,  re- 
présenté à  Malte  vers  1798. 


GTOA 


GIOG 


509 


GINEVRA  Dl  scozia,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Tritto,  représenté  au  théâtre  Saint- 
Charles,  à  Naples,  en  1800. 

GINEVRA  Dl  SCOZIA,  opéra  italien,  musi- 
que de  J.-S.  Mayer,  représenté  à  Trieste  en 
1801. 

GINEVRA  Dl  SCOZIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  J.  Mosca,  représenté  à  Turin  vers 
1801. 

GINEVRA  Dl  SCOZIA ,  opéra  italien ,  mu- 
'  sique    de   Giuseppe    Rota ,    représenté   au 
Theatro-Grande,  à  Turin,  en  octobre  1862. 

ginevra  di  scozia,  opéra  séria,  musique 
de  F.  Lombardi,  représenté  au  théâtre  du 
Prince-Humbert,  à  Florence,  le  8  septembre 
1877  ;  chanté  par  Manfrini,  Acconci,  Mme  ru- 
bini-Guerra. 

GINEVRA,  INFANTA  DI  SCOZIA,  opéra 
italien,  musique  de  Bassani,  représenté  à 
Ferrare  en  1690. 

GINEVRA,   PRINCIPESSA     DI     SCOZIA  , 

opéra  italien ,  musique  de  Vivaldi ,  repré- 
senté à  Florence  en  1736. 

gino  corsini  ,  opéra  séria ,  musique  de 
M.  Morales,  représenté  à  Mexico  le  21  juillet 
1877  ;  chanté  par  Frapolli  et  Mme  Peralta. 


GIOAS,  RE  DI  GIUDA  {Joas,  roi  de 
opéra  italien  en  deux  actes ,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Caldara,  représenté  à  Vienne 
en  1726.  Racine  avait  écrit  sa  tragédie  à'Athalie 
en  1 690 ,  le  célèbre  poeta  César eo  paraît  s'en  être 
inspiré  dans  son  Gioas,  re  di  Giuda.  Le  plan  de 
la  pièce  est  à  peu  près  le  même  ;  Abner  est 
remplacé  par  un  des  chefs  des  lévites  nommé 
Ismaël,  et  Josabeth,  par  Sebia  di  Bersabea, 
veuve  du  roi  Ochosias.  Il  y  a  aussi  des  chœurs 
de  jeunes  filles  Israélites  et  de  lévites.  Les 
airs  chantés  dans  cet  ouvrage  sont  les  sui- 
vants :  Figlia,  rasciuga  il  pianto;  Ho  spa- 
vento  d'ogn  'aura,  d'ogn  'ombra;  Ah  l'aria 
d'intorno ,  par  Atalia;  Penso  nel  tuo  dolor; 
Ah.'  se  ho  da  vivere,  par  Gioas  ;  D'insolito  va- 
lore  ;  Tu  compir  cosï  proccura,  par  Giojada; 
Nel  mirar  le  soglie,  oh  Dio;  Armati  di  fu- 
rore;  Ah  ehe  vuol  dir  quest'\ira,  par  Sebia; 
Planta  cosi,  che  pare,  par  Ismaele  ;  Là  nel  suo 
tempio  istesso ,  par  Matan  ;  et  les  chœurs  de 
lévites  :  Lietra  régna,  e  lieta  vivi;  Fè  giu- 
riamo,  e  Dio  ne  privi. 

GIOAS,  RE  DI  GIUDA  (Joas,  roi  de  Juda), 
opéra  biblique,  musique  de  Wageneil,  écrits 
à  Vienne  vers  1762-. 


GIOCASTA,  REGINA  D'ARMENIA  (Jocaste, 
reine  d'Arménie),  opéra  italien,  musique  de 
C.  Grossi,  représenté  à  Florence  en  1698. 

GIOCONDA  (la),  opéra  en  quatre  actes,  li- 
vret de  M.  Tobia  Gorrio  (Arrigo  Boito),  mu- 
sique de  M.  Amilcare  Ponchielli,  représenté 
pour  la  première  fois  au  théâtre  dejla  Scala, 
à  Milan,  le  8  avril  1876.  L'opéra  de  la  Gio- 
conda est,  depuis  Y  Aida  de  M.  Verdi,  l'œu- 
vre dramatique  la  plus  saillante  qu'ait  pro- 
duite l'école  moderne  italienne.  Ce  n'est  pas 
que  la  pièce  offre  quelque  originalité,  quel- 
qu'une de  ces  créations  qui  restent  à  l'état 
de  type  dans  l'imagination  du  spectateur,  ni 
qui  réponde  aux  sentiments  naturels  les  plus 
forts  et  les  plus  vrais  ;  non,  tout  y  est  exa- 
géré, enflé,  gonflé,  boursouflé,  excessif,  hy- 
perbolique ;  en  un  mot,  c'est  un  amalgame 
des  procédés  dramatiques  de  Schiller,  de 
Byron,  de  Victor  Hugo  et  de  M.  Somma. 
Luereszia  Borgia,  Angelo,  Ernani,  un  Ballo 
in  mascherà  semblent  avoir  fourni  à  l'auteur 
du  livret  les  situations  les  plus  fortes  de  son 
drame. 

La  Gioconda  est  une  cantatrice  qui  s'est 
éprise  d'un  proscrit  caché,  à  Venise,  parmi 
les  mariniers  de  l'Adriatique,  Enzo  Grimaldo, 
prince  génois.  Celui-ci  aime,  de  son  côté, 
Laura  Adorno,  sa  compatriote,  femme  d'Al- 
vise  Badoero,  l'un  des  chefs  de  l'Inquisition 
de  l'État  vénitien,  et  il  en  est  aimé.  Le  traî- 
tre du  drame  est  Barnabà,  personnage  odieux, 
espion  à  la  solde  des  inquisiteurs.  La  Gioconda 
a  une  mère  aveugle,  et  la  cieca  joue  dans  la 
pièce  un  rôle  sympathique  et  touchant.  Dans 
le  premier  acte,  la  scène  représente  une  cour 
du  palais  ducal;  au  fond,  l'escalier  des  Géants 
et,  sur  le  côté,  la  Bocca  dei  leoni,  où  l'on  jetait 
les  dénonciations  anonymes  contre  les  enne- 
mis de  la  république  et  contre  les  citoyens 
qu'on  voulait  signaler  à  la  vindicte  du  conseii 
des  Dix.  C'est  un  jour  de  fête  populaire.  Les 
mariniers  donnent  le  spectacle  des  régates. 
La  Gioconda  guide  la  cieca,  et,  pendant  qu'elle 
prodigue  ses  soins  à  sa  mère,  Barnabà  lui  dé- 
clare son  amour,  qu'elle  repousse.  Cet  homme 
se  venge  de  son  mépris  en  ameutant  le  peuple 
contre  la  pauvre  vieille,  qu'il  accuse  de  sor- 
cellerie. Enzo  prend  sa  défense.  Le  magistrat 
Alvise  arrive  avec  sa  femme  Laura,  qui  est 
masquée.  Il  fait  arrêter  la  cieca  et  va  la  livrer 
au  tribunal  ;  Laura  intercède  en  sa  faveur  et 
obtient  sa  liberté.  Enzo  et  Laura  échangent 
des  signes  d'intelligence  amoureuse,  que  sur- 
prend Barnabà.  Celui-ci  dicte  à  l'écrivain 
Isépo  une  dénonciation  à  l'adresse  d'Al- 
vise  et  la  jette  dans  la  «  gueule  des  lions.  » 


510 


GIOC 


GIOG 


Gioconda  a  entendu  cet  entretien  et  apprend 
ainsi  que  Laura,  à  qui  elle  doit  la  vie  de  sa 
mère,  est  sa  rivale.  Barnabà,  resté  seul  avec 
Enzo,  lui  dit  qu'il  connaît  son  véritable  nom 
et  sa  passion  pour  l'épouse  d'Alvise;  qu'il  ne 
le  trahira  pas;  qu'il  servira  même  ses  amours 
en  lui  ménageant  une  occasion  d'enlever 
'Laura,  mais  à  la  condition  qu'il  cessera  de 
protéger  Gioconda.  Le  second  acte  se  passe 
sur  la  rive  d'une  petite  île  voisine  et  aussi  à 
bord  d'un  brigantin.  Il  fait  nuit.  Barnabà 
amène  Laura  au  rendez-vous.  Enzo  et  son 
amante  se  préparent  à  s'enfuir  à  Gênes.  Pen- 
dant que  Laura  est  restée  seule  sur  le  pont  du 
navire,  Gioconda  paraît;  dans  un  accès  de 
jalousie,  elle  veut  poignarder  sa  rivale,  lors- 
qu'elle la  voit,  dans  son  effroi,  prendre  un 
rosaire  pour  prier.  Gioconda  reconnaît  ce  ro- 
saire, que  sa  mère,  dans  sa  reconnaissance 
pour  sa  libératrice,  lui  a  donné.  Cette  vue 
change  tout  à  coup  ses  sentiments,  ou  plutôt 
sa  résolution.  Elle  ne  veut  plus  que  sauver  sa 
rivale  de  la  fureur  de  son  époux,  qui,  averti 
par  Barnabà,  se  dirige,  dans  une  barque,  vers 
le  brigantin  d'Enzo.  Elle  force  Laura  à  pren- 
dre son  voile  et  à  descendre  dans  la  barque 
qui  l'a  amenée  et  où  se  trouvent  des  mari- 
niers qui  lui  sont  dévoués,  et  elle  s'écrie  :  È 
salva!  O  madré  mia,  quanto  mi  costi!  Ce  mou- 
vement dramatique  est  d'une  grande  beauté. 
Enzo  revient,  trouve  sur  le  pont  Gioconda,  au 
lieu  de  sa  maîtresse  ;  il  apprend  d'elle  la  tra- 
hison de  Barnabà  et  que  le  mari  outragé  est  à 
sa  poursuite.-  Un  coup  de  canon  retentit.  Les 
matelots  accourent  avec  des  torches.  Enzo  en 
saisit  une  et  met  le  feu  à  son  bâtiment.  La 
toile  tombe  sur  cette  scène,  où  règne  la  plus 
grande  confusion.  Le  troisième  acte  a  lieu 
dans  le  palais  d'Alvise.  Celui-ci  accuse  Laura 
de  son  infidélité  et  lui  annonce  les  apprêts  de 
sa  mort;  son  cercueil  est  préparé;  le  poison 
va  mettre  fin  à  ses  jours;  il  ne  lui  accorde 
que  quelques  instants  pour  accomplir  ce  sui- 
cide et  la  laisse  seule  à  son  désespoir.  Mais 
Gioconda  veille  sur  sa  rivale,  qui  a  été  la  bien- 
faitrice de  sa  mère.  Elle  accourt,  prend  la  fiole 
qui  contient  le  poison  et  propose  à  Laura  un 
narcotique  :  nouvelle  Juliette,  elle  s'endormira 
dans  son  cercueil;  des  amis  de  Gioconda  l'en- 
lèveront et  la  transporteront  en  lieu  sûr.  Al- 
vise  donne  une  fête,  dans  laquelle  on  exécute 
même  un  ballet,  la  Dansa  délie  Ore,  pendant 
que  le  drame  de  la  mort  s'achève,  à  ce  qu'il 
croit,  dans  la  chambre  funèbre.  Barnabà  fait 
connaître  à  Enzo  le  sort  présumé  de  son 
amante.  Le  prince  se  découvre  à  Alvise  et  le 
brave  en  présence  de  tous.  La  cieca  accuse 


Barnabà  d'avoir  ourdi  cette  trahison.  Barnabà 
jure  de  se  venger  d'elle,  et,  en  effet,  profitant 
du  tumulte  de  cette  scène,  il  la  fait  disparaître 
par  une  porte  secrète.  Enzo,  en  se  découvrant, 
s'est  voué  à  une  perte  certaine.  Sa  douleur  et 
sa  fureur  sont  égales.  Barnabà,  voyant,  de  son 
côté,  Gioconda  trembler  pour  les  jours  de  ce- 
lui qu'elle  adore  toujours,  renouvelle  auprès 
d'elle  ses  obsessions.  Elle  lui  promet  enfin 
d'être  à  lui  s'il  sauve  Enzo.  Cette  scène 
peut  être  fort  dramatique,  mais  elle  blesse 
les  convenances  et  est  d'une  invraisemblance 
choquante.  Pour  comprendre  le  dénouement 
de  cet  opéra,  dont  la  mise  en  scène  est 
très  compliquée,  il  faut  savoir  que,  au  qua- 
trième acte,  la  scène  représente  le  canal 
Orfano  et  le  vestibule  de  l'habitation  de  Gio- 
conda, située  dans  l'île  délia  Giudecca.  Dans 
un  angle  de  cette  pièce  est  un  lit,  dissimulé 
derrière  un  paravent  ;  un  couloir  règne  sur 
un  des  côtés  de  la  scène;  on  voit  dans  le 
fond  la  lagune  et  la  place  de  Saint-Marc.  Les 
amis  de  Gioconda  lui  rendent  compte  de  leur 
mission.  Laura  est  apportée  par  eux  avec  tout 
le  mystère  que  réclamait  une  semblable  opé- 
ration. Gioconda  les  remercie  et  les  envoie  à 
la  recherche  de  la  cieca,  disparue.  Demeurée 
seule,  elle  se  livre  aux  pensées  les  plus  di- 
verses. Sa  rivale  est  là,  en  son  pouvoir.  S'im- 
molera-t-elle  jusqu'au  bout  à  cet  amour  de 
deux  êtres  dont  elle  chérit  l'un,  dont  l'autre 
est  la  cause  de  ses  maux?  Le  poison  est  sur 
la  table,  un  poignard  aussi;  la  lagune  est 
profonde  ;  il  n'y  a  aucun  témoin  ;  elle  peut  se 
défaire  de  sa  rivale.  Elle  repousse  cette  pen- 
sée avec  horreur.  Elle  se  résignera  à  être  té- 
moin d'une  félicité  qui  aura  été  son  ouvrage. 
En  effet,  Enzo,  qui  a  été  délivré  de  ses  fers, 
accourt  chez  Gioconda.  Laura  se  réveille  de 
sa  léthargie.  Tous  deux  se  jettent  aux  pieds 
de  Gioconda,  à  qui  ils  doivent  d'avoir  échappé 
à  tant  de  périls.  Ils  s'embarquent  et  vont  ca- 
cher leur  union  sous  d'autres  cieux.  Mais  Gio- 
conda se  souvient  de  l'engagement  qu'elle  a 
pris  envers  Barnabà.  Elle  veut  fuir  : 

Vergine  santa,  allontana  il  demonio 
Ebben,  perché  son  cosi  affranta  e  tarda; 
La  fuga  è  il  mio  riscatto! 

Mais  Barnabà  se  présente  et  vient  rappeler  à 
Gioconda  qu'elle  lui  a  promis  d'être  à  lui.  Elle 
ne  peut  lui  échapper  qu'en  se  donnant  la  mort, 
ce  qu'elle  fait  en  lui  disant  : 

Volesti  il  mio  corpo,  dimon  maladetto  ! 
E  il  corpo  ti  do! 

Barnabà  se  précipite,  furieux,  sur  son  cadavre. 


GIOO 


GIOG 


511 


Il  lui  crie  aux  oreilles  qu'il  a  noyé  sa  mère,  se 
plaint  de  ce  qu'elle  ne  l'entend  plus  et  dispa- 
raît de  la  scène  en  poussant  un  cri  de  rage. 

Tel  est  ce  sombre  drame,  qui  a  obtenu,  grâce 
à  la  musique  de  M.  Ponchielli,  un  succès  in- 
contestable en  Italie,  en  attendant  qu'il  vienne 
s'installer  dans  un  pays  où  l'on  n'est  plus  diffi- 
cile. Je  doute  cependant  que  le  public  de  l'O- 
péra français  approuve  une  donnée  aussi  im- 
morale; car  c'est  le  triomphe  de  l'adultère; 
l'héroïne  est  victime  de  son  amour  filial;  sa 
mère,  innocente,  est  sacrifiée  ;  le  crime  reste 
impuni.  Il  faut  espérer  que  les  auteurs  com- 
prendront qu'il  est  nécessaire  de  changer  le 
dénouement.  La  musique  de  M.  Ponchielli  a 
plus  contribué  que  le  poème  au  succès  de  cet 
ouvrage  ;  elle  a  du  caractère  et  de  la  variété  ; 
l'harmonie,  tout  en  étant  un  peu  surchargée 
de  dissonances  et  de  complications,  comme  le 
comporte  la  manière  d'écrire  aujourd'hui, n'en 
est  pas  moins  claire  et  conforme  aux  principes, 
souvent  méconnus  actuellement,  de  la  langue 
des  sons.  Le  prélude  est  formé  de  deux  phrases 
tirées  l'une  du  rôle  de  Barnabà,  l'autre  de 
celui  de  la  cieca;  elles  sont  caractéristiques, 
et  le  musicien  les  a  répétées,  ainsi  que  quel- 
ques autres,  dans  le  cours  de  sa  partition.  La 
phrase  satanique  de  Barnabà,  Sovr'  essa  sten- 
dere  la  man,  dans  le  trio  du  premier  acte;  la 
«antilène  gracieuse  Tu  canti  agi'  uomini,  dans 
le  même  morceau  ;  le  chant  fatidique  de  la 
cieca,  A  te  questo  rosario,  donnent,  il  est  vrai, 
l'impression  concise  et  forte  du  drame.  Cette 
idée  est  une  des  plus  raisonnables  que  M.  Wag- 
ner ait  émises  dans  sa  théorie.  Ce  procédé  n'est 
pas  nouveau,  car  la  plupart  des  compositeurs 
l'ont  employé  ;  seulement,  la  répétition  du  mo- 
tif était  subordonnée  à  l'action  elle-même  ;  on 
l'entendait  de  nouveau  seulement  lorsqu'il 
était  ramené  par  une  raison  dramatique:  telle 
la  phrase  du  cor  à'Oberon,  telle  la  romance  de 
la  rose  dans  Martha,  tel  le  choral  de  Luthei- 
dans  les  Huguenots;  tandis  que,  dans  la  théo- 
rie nouvelle,  la  phrase  répétée  caractérise  le 
personnage,  de  sorte  qu'elle  l'annonce  et  ex- 
prime la  pensée  de  son  rôle.  En  apparence, 
cela  paraît  assez  logique;  mais  c'est  encore 
plus  commode  pour  le  compositeur,  qui  se 
dispense  ainsi  de  trouver  des  motifs  nouveaux 
et  de  varier  l'expression,  tout  en  conservant  à 
chacun  de  ses  personnages  son  caractère.  Ce 
procédé  est,  du  reste,  conforme  à  l'objectif  de 
la  nouvelle  esthétique,  puisqu'il  remplace  l'idée 
par  la  sensation.  Après  le  chœur  d'introduction, 
■vif  et  gai,  le  premier  morceau  frappe  tout 
de  suite  l'attention  par  sa  mélodie  charmante 
et  l'heureux  arrangement  des  voix;  c'est  un 


terzettino  traité  dans  la  forme  rossinienne 
(je  donne  à  cette  expression  le  sens  relevé 
que  comporte  une  allusion  à  Sémiramide), 
Figlia  che  reggi  il  tremulo  piè,  et  qui,  n'en 
déplaise  aux  détracteurs  du  goût  italien,  sera 
chanté  dans  les  concerts  et  obtiendra  du  suc- 
cès en  France  aussitôt  que  la  Gioconda  y  aura 
été  représentée.  Une  romanza  touchante  de  la 
cieca,  Voce  di  donna  o  d'angelo  ;  le  duo  d'Enzo 
et  de  Barnabà,  dans  lequel  on  distingue  la 
belle  phrase  O  grido  di  quest'  anima!  et  une 
jolie  furlana  donnent  au  premier  acte  un  in- 
térêt qui  se  soutient  sans  défaillir  un  seul 
instant. 

Dans  le  premier  finale,  M.  Ponchielli  a  opéré 
un  mélange  habile  de  chœurs  religieux  et  d'ac- 
cents passionnés.  Sur  un  fond  calme  et  doux 
se  détachent  des  phrases  dramatiques  presque 
violentes.  Il  a  peut-être  abusé  de  ces  sortes  de 
contrastes.  Le  deuxième  acte  s'ouvre  par  une 
marinesca  originale  ;  la  romance  d'Enzo,  L'an- 
giol  mio,  est  un  peu  alambiquée;  le  duo  de 
Laura  et  d'Enzo  offre  une  fort  belle  phrase, 
mais  elle  ne  tarde  pas  à  se  perdre  dans  de 
fausses  relations.  Dans  le  troisième  acte,  on 
remarque  encore  un  contraste  saisissant  en- 
tre les  danses  insouciantes  du  dehors  et  l'o- 
rage terrible  qui  gronde  dans  la  maison  d'Al- 
vise.  L'entrevue  de  Gioconda  et  de  Laura  est 
des  plus  dramatiques;  les  phrases  s'y  succè- 
dent avec  une  intensité  d'expression  remar- 
quable. Le  musicien  a  déployé  dans  cette 
scène  un  talent  du  premier  ordre.  L'entrée 
des  cavaliers  se  fait  sur  un  motif  élégant  et 
distingué.  Quant  au  ballet,  à  la  «  danse  des 
Heures  » ,  il  m'a  semblé  que  c'est  plutôt  un 
tableau  pour  les  yeux  et  que  les  oreilles  se 
reposent.  Le  finale  est  dramatique,  bien  con- 
duit et  mérite  tous  les  éloges.  Le  dernier  acte 
est  fort  court.  Le  combat  intérieur  qui  se  li- 
vre dans  l'âme  de  Gioconda  est  exprimé  par 
le  musicien  avec  une  intelligence  supérieure. 
Il  y  a  quelque  chose  de  neuf  dans  ce  chant 
désespéré  :  Ultima  voce  del  mio  deslino.  Il 
serait  difficile  de  trouver  des  accents  plus 
douloureux. 

Quoique  cet  opéra  doive,  à  mon  avis,  occu- 
per une  place  distinguée  dans  le  grand  réper- 
toire, cependant  tout  ne  porte  pas  au  même 
degré;  il  y  a  bien  des  suites  d'accords  qui 
n'ont  d'autre  but  que  de  donner  des  commo- 
tions acoustiques  et  des  soubresauts  à  l'o- 
reille. C'est  là  un  élément  dramatique  d'une 
nature  secondaire,  fort  à  la  mode,  je  n'en  dis- 
conviens pas,  mais  qui  accuse  plus  de  savoir- 
faire  que  d'inspiration.  Je  crois  qu'il  ne  faut 
pas  laisser  s'introduire  trop  de  mélodrame 


512 


GIOR 


GIOV 


dans  l'opéra.  Dans  la  Gioeonda,  l'orchestre  et 
les  voix  sont  traités  avec  maestria  et  un  senti- 
ment de  l'art  dramatique  très  élevé.  Les  mé- 
lodies abondent;  elles  sont  tour  à  tour  ten- 
dres, passionnées  et  d'un  caractère  toujours 
approprié  à  chaque  situation.  Le  mouvement 
et  la  vie  circulent  dans  cette  œuvre  puissante. 
L'agitation  de  la  vie  publique  à  Venise,  l'ex- 
pansion amoureuse,  la  mélancolie  et  la  grâce, 
la  pitié  et  la  terreur,  les  contrastes  drama- 
tiques, tout  cela  est  exprimé  dans  la  vraie 
langue  musicale. 

Distribution  :  La  Gioeonda,  Mariani-Masi 
Maddalena;  Laura  Adorno,  Biancolini-Rodri- 
guez;  Alvise  Eadoero,  Maini  Ormondo;  la 
cieca,  Barlani-Dini  Eufemia;  Enzo  Grimaldo, 
Gayarre  Giuliano  ;  Barnabà,  Aldighieri  Got- 
tardo. 

GIOIELLO  (il)  [le  Joyau] ,  opéra  italien, 
musiqve  de  Lillo ,  représenté  au  théâtre 
Nuovo,  de  Naples,  en  1836. 

*  GIOJA  DE'  SUDDITI  (la),  «  action  théâ- 
trale » ,  paroles  de  Leone  Tottola,  musique  de 
Giovanni  Moretti,  représentée  à  Naples,  sur 
le  théâtre  Nuovo,  en  mo,  a  pour  fêter  le 
retour  du  roi  François  1er.  » 

GIOJA  DOPO  IL  DUOLO  (la)  [la  Joie  après 
la  douleur],  opéra  en  deux  actes,  musique  de 
Reichardt,  représenté  à  Berlin  en  1776. 

GIOJA  PUBBLICA  (la)  [la  Joie  publique], 
opéra  italien,  musique  de  Raimondi,  repré- 
senté à  Naples  vers  1831. 

GIONATA  (Jonathas) ,  opéra  italien ,  livret 
de  Zeno ,  musique  de  Caldara ,  représenté  à 
Vienne  en  1728. 

*  GIORDANO  BRUNO ,  drame  lyrique,  pa- 
roles de  M...,  musique  de  M.  A.  Bartolucci, 
représenté  à  Pistoja,  le  9  février  1881. 

GIORDANO  PIO,  opéra  italien,  musique  de 
Ziani,  représenté  à  Venise  en  1700. 

*  GIORGIO  DANDIN,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Agostino  Tipaldi, 
musique  de  M.  Carlo  Sebastiani,  représenté 
au  théâtre  Bellini,  de  Naples,  le  22  juillet  1893. 

*  GIORGIO  IL  bandito  ,  opéra  sérieux 
italien,  musique  de  G.  Foschini,  représenté 
à  Constantinople  en  1854. 

*  giorgione  ,  opéra  sérieux,  paroles  de 
M.  Fantuzzi,  musique  de  M.  Magnanini,  re- 
présenté au  théâtre  municipal  de  Reggio 
d'Emilie  le  25  mai  1881. 


*  GIORNATA  a  napoli  (una),  opéra- 
bouffe,  musique  d'Alfonso  Buonomo,  repré- 
senté à  Naples,   sur  le  théâtre   Nuovo.   en 

1871. 

GIORNATA  CRITICA  (una),  opérette,  mu- 
sique de  G.  Tartagiione,  représentée  au  Dilet- 
tant's  Cercle,  à  Londres,  en  1880. 

*  GIORNATA  PERICOLOSA  (una),  Opéra- 
bouffe,  musique  de  Stefano  Pavesi,  repré 
sente  à  Venise  en  1813. 

GIORNO  DEGLI  EQUIVOCI  (il)  [la  Journée 
aux  équivoques],  opéra  italien  ,  musique  de 
Fabrizzi ,  représenté  au  théâtre  Nuovo,  de 
Naples,  en  1831. 

*  GIORNO  DELLE  NOZZE  (il)  Owero  PUL- 
CINELLA  MARITO  E  NON  MARITO,    Opéra- 

bouffe,  paroles  de  Leone  Tottola,  musique 
d'Errico  Petrella,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  Nuovo,  en  1830. 

GIORNO  DELLE  NOZZE  (il)  [le  Jour  des 
noces],  opéra  italien,  musique  de  Ortolani, 
représenté  à  Sienne  en  1837. 

GIORNO  DI  NOZZE  (il)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Pollarolo,  repr.àVenise  eni704. 

GIORNO  DI  NOZZE  (un)  [Un  jour  de  noces], 
opéra-bouffe  italien,  musique  de  Devasini, 
représenté  au  conservatoire  de  Milan  en  1842. 

*  GIORNO  DI  QUARANTENA    (un),    opéra- 

bouffe,  musique  de  Fr.  M.  Albini,  représenté 
à  Bologne,  sur  le  théâtre  Contavalli,  le 
6  mars  1866. 

GIORNO  DI  REGNO  (un)  [Un  jour  de  rè- 
gne], opéra  italien,  traduit  du  vaudeville  fran- 
çais le  Faux  Stanislas,  musique  de  M.  Verdi, 
représenté  au  théâtre  de  la  Scala  de  Milan  le 
5  septembre^  1S40.  Ce  fut  un  des  premiers  ou- 
vrages du  maître.  Il  n'en  est  pas  resté  de 
trace  visible. 

"giorno  onomastico  (un),  opéra  semi- 
sérieux,  musique  de  M.  Piacenza,  représenté 
à  Novi-Ligure  en  1883. 

GIOVANETTO  (il),  opérette  italienne,  mu- 
sique de  G.  Bajola,  représentée  au  théâtre 
Nuovo  de  Naples  en  juillet  1877  ;  chantée  par 
des  dilettantes. 

GIOV anna  D'ARGO  ,  opéra  italien',  musi- 
que de  Andreozzi ,  représenté  au  Grand- 
Théâtre  de  Venise  en  1793. 

.  GIOVANNAD'ARGO,  opéra  italien,  musique 
de  Vaccaj,  représenté  à  Venise  vers  1827. 


GIOV 


GIOV 


513 


GIOV  ANNA  D'ARCO ,  opéra  italien  ,  musi- 
que de  J.  Pacini,  représenté  à  la  Scala,  à 
Milan,  le  12  mars  1830. 

GIOV  ANNA  D'ARCO,  opéra  italien  en  trois 
actes,  livret  de  M.  Solera,  musique  de 
M.  Verdi,  représenté  pour  la  première  fois  à 
la  Scala  de  Milan,  en  février  1845.  La  pre- 
mière représentation  de  cet  ouvrage  a  eu 
lieu  aux  Italiens  de  Paris,  le  samedi  28  mars 
1868,  avec  une  pompe  et  des  frais  de  mise  en 
scène  inusités  et  qui  auraient  pu  être  mieux 
employés. 

Il  est  impossible  d'imaginer  un  livret  qui 
offense  plus  outrageusement  l'histoire  de 
France  que  celui  de  M.  Solera.  Il  a  l'air  d'une 
gageure.  En  deux  mots,  Jeanne  d'Arc  est 
aimée  du  dauphin,  et  elle  répond  à  son 
amour;  son  propre  père  joue  un  double  rôle, 
aussi  ignoble  que  invraisemblable,  et  livre  sa 
fille  aux  Anglais.  Le  dénouement  se  passe  à 
Compiègne.  Jeanne  revient  blessée  au  troi- 
sième acte,  et,  après  avoir  embrassé  l'ori- 
flamme, elle  meurt  de  sa  blessure,  dans  les 
bras  de  Charles  VII  et  de  son  père. 

Laissons  donc  là  le  poème  ;  oublions-le  s'il 
est  possible.  M.  Verdi ,  d'ailleurs ,  nous  ren- 
dra la  tâche  assez  facile;  car  sa  musique 
semble  se  soucier  assez  peu  de  l'interpréter 
fidèlement,  et  c'est  le  cas  de  dire  ici  :  Tra- 
duttore,  traditore.  Elle  en  fait  ressortir  en 
maint  endroit  la  conception  fausse  et  ridi- 
cule. Que  l'on  ne  soit  pas  surpris  de  la  viva- 
cité de  notre  critique.  C'est  un  patriote  qui 
répond  à  des  patriotes.  Les  morceaux  les  plus 
saillants  du  premier  acte  sont  le  récit  et  la 
cavatine  :  Sotto  una  quercia  parvemi,  chanté 
par  Niceolini  ;  la  cavatine  :  Sempre  ail'  alba 
edalla  sera,  chantée  par  Mlle  Adelina  Patti, 
qui  a  revêtu  l'armure  de  l'héroïne  et  qui  a 
prêté  son  admirable  talent  au  rôle  le  plus  in- 
grat de  son  répertoire  ;  un  trio  sans  accom- 
pagnement. Dans  le  second  acte,  l'air  de  ba- 
ryton :  Franco  son  io ,  et  la  romance  :  Speme 
al  vecchio ,  chantés  par  le  père  de  Jeanne 
(Steller)  ;  mais  la  marche  triomphale  et  les 
chœurs  d'anges  et  de  démons  produisent 
bien  peu  d'effet.  Ce  finale  est  manqué.  Le  com- 
positeur se  relève  au  troisième  acte.  Après 
la  description  orchestrale  assez  médiocre 
d'une  bataille,  on  remarque  la  romance  de 
Carlo  :  Quale  piu  fido  amico  et  une  belle  mar- 
che funèbre  avec  chœurs.  Les  masses  chorales 
y  sont  employées  avec  la  plus  heureuse  ha- 
bileté. L'effet  musical  est  excellent  ;  mais  ce 
morceau,  d'une  qualité  supérieure ,  est  lié 
trop  intimement  à  une  situation   absurde 


pour  garantir  l'avenir  de  cet  ouvrage  mal 
venu,  qui  ne  saurait  rien  ajouter  à  la  gloire 
du  noble  artiste  qu'on  peut  appeler  le  der- 
nier des  grands  musiciens  italiens,  et  auquel 
on  ne  connaît  pas  de  successeur. 

GIOVANNA  DI  CASTIGLIA  {Jeanne  de  Cas- 
iille),  opéra  italien,  musique  de  Chiaramonte, 
représenté  au  théâtre  Carlo-Felice  de  Gênes 
le  12  février  1852. 

*  giovanna  di  castiglia,  opéra  sérieux, 
musique  de  Battista,  représenté  à  Naples,  sur 
le  théâtre  San  Carlo,  en  1863. 

giovanna  di  castiglia,  opéra  italien, 
musique  de  M.  Giovanni  Magnanini,  repré- 
senté à  Carpi  le  15  août  1874. 

*  GIOVANNA  Di  FIANDRA,  opéra  sérieux, 
paroles  de  Piave,  musique  de  Boniforti,  re- 
présenté à  Milan,  sur  le  théâtre  de  la  Scala, 
le  8  février  1848.  Bien  qu'oublié  complète- 
ment aujourd'hui,  cet  ouvrage  obtint  pour- 
tant un  grand  succès  lors  de  son  apparition. 
Il  était  chanté  d'ailleurs  d'une  façon  remar- 
quable par  la  charmante  Mmo  Tadolini,  l'ex- 
cellent ténor  Mirate  et  le  fameux  baryton 
Corsi. 

GIOVANNA  Di  napoli,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Petrella,  représenté  sur  le  théâtre 
San  Carlo,  à  Naples,  le  27  février  1869.  Chanté 
par  Burgio,  Padovani,  Mmos  Pasqua  et  Conti- 
Foroni. 

giovanna  GREY,  opéra  italien,  musique 
de  M.  Mack,  représenté  à  Calcutta  en  mai 
1872. 

GIOVANNA  LA  FAZZA  (Jeanne  la  Folle), 
opéra  italien  en  trois  actes,  musique  d'Em- 
manuel Muzzio,  représenté  au  théâtre  ita- 
lien de  Bruxelles  en  1851.  Il  a  été  inter- 
prété par  Lucchesi  Morelli,  Mmes  Medori  et 
Aldini. 

*  GIOVANNA  LA  PAZZA  (Jeanne  la  Folle), 
drame  lyrique  italien  en  quatre  actes,  musi- 
que de  M.  Emilio  Serrano,  représenté  au 
théâtre  Royal  de  Madrid  le  2  mars  1890. 

GIOVANNA  PRIMA,  REGINA   DI   NAPOLI 

(Jeanne  7re,  reine  de  Naples),  opéra  italien, 
musique  de  Granara,  représenté  au  théâtre 
de  la  Fenice,  à  Venise,  au  mois  de  janvier 
1836  ;  cet  ouvrage  n'eut  aucun  succès,  malgré 
le  talent  de  MUe  Ungher,  de  Salvadori  et 
d'Ambrogi. 

33 


514 


GIOV 


GIRA 


GIOV  ANNA  PRIMA,  REGINA  DI  NAPOLI 

{Jeanne  Ire,  reine  de  Naples),  opéra  italien, 
musique  de  Coppola  (Pierre-Antoine),  repré- 
senté à  Lisbonne  en  1841. 

GIOVANNA  PRIMA,  REGINA  DI  NAPOLI 

(Jeanne  ire,  reine  de  Naples),  opéra  sérieux, 
musique  de  Malipiero,  représenté  à  Padoue 
en  1842. 

GIOVANNA  II,  REGINA  DI  NAPOLI 

(Jeanne  II,  reine  de  Naples),  opéra  italien, 
musique  de  Coccia,  repr*  à  Naples  en  1836. 

GIOVANNA  SHORE  (Jane  Shore),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Conti  (Charles) ,  représenté 
au  théâtre  de  la  Scala,  à  Milan,  en  1830. 

GIOVANNA  SHORE,  opéra  italien,  musi- 
que de  Bonetti,  représenté  à  Barcelone  en 
mars  1853 ,  et  repris  à  Cadix  en  septembre 
1864. 

GIOVANNA  VALLESE  (Jeanne  de  Valois), 
opéra  italien,  musique  de  Agnelli,  représenté 
à  Naples  vers  1840. 

GIOVANNI  BANIER  OSSia  IL  CASTELLO 
DI  AROLTE  ,  opéra  en  fleux  actes ,  musique 
de  Aspa,  représenté  au  théâtre  del  Fondo,  à 
Naplesj  en  1830. 

GIOVE  (Jupiter),  opéra  italien,  musique 
de  Rust  (Jacques),  repr.  en  Italie,  en  1776. 

GIOVE  DI  elide  fulminato,  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Uccellini ,  représenté  à 
Parme  en  1677. 

GIOVEDI  GRASSO  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Donizetti,  repr.  à  Naples  en  1827. 

GIOVENTÙ  DI  cesare(la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Pavesi,  représenté  à  Milan 
en  1817. 

GIOVENTÙ  DI  ENRICO  QUINTO(la), opéra 
italien  en  deux  actes,  musique  de  L.-J.-F. 
Hérold,  représenté  au  théâtre  del  Fondo,  à 
Naples,  en  1815.  Cet  opéra  buffa  fut  écrit  par 
le  célèbre  compositeur  la  troisième  année  du 
séjour  qu'il  fit  en  Italie,  où  il  avait  été  en- 
voyé à  titre  de  pensionnaire  de  l'Académie. 
C'était  une  entreprise  hardie  que  de  donner 
un  ouvrage  dans  une  ville  où  ceux  de  Pai- 
siello,  de  Zingarelli  et  de  Mever  jouissaient 
de   la  faveur  du   public,   le   résultat  justi- 
fia cette  tentative.  Son  opéra  réussit,  quoi- 
qu'il fût  écrit   dans   le   style  français.    Les 
Napolitains,  qui  se  piquaient  alors  d'avoir 
le  goût  difficile,    trouvèrent  originale  une 


facture  qui  reproduisait  les  formes  de  mé- 
lodie et  d'accompagnement  qui  signalaient 
l'élève  de  Méhul.  La  partition  pour  chant 
et  piano  de  la  Gioventù  di  Enrico  quinto, 
réduite  avec  le  plus  grand  soin  par  M.  Char- 
les René,  a  été  publiée  il  y  a  quelques 
années. 

GIOVENTÙ  DI  ENRICO  V  (la)  [la  Jeu- 
nesse de  Henri  V],  opéra  italien,  musique 
de  J.  Mosca,  représenté  à  Païenne  vers 
1817. 

GIOVENTÙ  DI  ENRICO  V  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Carlini,rep.  à  Naples  en  1821. 

GIOVENTÙ  DI  enrico  V  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Morlacchi,  représenté  à 
Dresde  en  1821. 

GIOVENTÙ  DI  ENRICO  V  (la)  [la  Jeunesse 
de  Henri  V],  opéra  italien,  musique  de  J.  Pa- 
cini,  représenté  en  Italie  vers  1824. 

GIOVENTÙ  DI  ENRICO  V  (la)  [la  Jeunesse 
de  Henri  V),  opéra  en  deux  actes,  musique 
de  Garcia  (Manuel-del-Popolo-Vicente),  re- 
présenté à  New- York  en  1827. 

GIOVENTÙ  DI  ENRICO  v  (la)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Mercadante,  représenté  à 
Venise  vers  1837.    . 

GIRAFE  (  la  ) ,  vaudeville ,  musique  de 
Drechsler  (Joseph),  repr.  à  Vienne  vers  1835. 

GIRALDA  OU  LA  NOUVELLE  PSYCHÉ, 

opéra-comique  en  trois  actes ,  paroles  de 
Scribe ,  musique  d'Adolphe  Adam ,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  20  juillet  1850. 
Cet  ouvrage  est  le  meilleur,  au  point  de  vue 
musical,  du  compositeur  populaire.  Les  si- 
tuations variées  et  piquantes  du  livret  lui 
ont  offert  une  occasion  excellente  de  s'aban- 
donner à  sa  verve  ingénieuse  et  à  de  jolis 
détails  d'instrumentation.  La  donnée  de  la 
pièce  est  aussi  invraisemblable  et  aussi  peu 
poétique  que  celle  de  la  plupart  des  autres 
opéras-comiques  de  Scribe.  Les  scènes  en  sont 
toutefois  généralement  amusantes.  Un  roi 
d'Espagne  accompagne  la  reine  dans  un  pèle- 
rinage à  Saint-Jacques-de-Compostelle,  et 
s'arrête  dans  la  ferme  de  Ginès ,  fiancé  de  Gi- 
ralda.  Celle-ci  aime  en  secret  un  cavalier 
qu'elle  rencontre  sans  cesse  sur  son  chemin, 
mais  dont  elle  n'a  pu  connaître  les  traits.  Ce 
cavalier,  d'ailleurs  nommé  don  Manoël ,  est 
obligé  de  se  cacher  pour  je  ne  sais  quel  délit 
politique.  Il  donne  au  meunier  Ginès  six  cents 
ducats  pour  prendre  sa  place  à  l'autel,  et  il 


GIRO 


GIRO 


515 


devient  l'époux  de  Giralda.  Apprenant  l'arri- 
vée du  roi,  le  nouveau  marié  prend  la  fuite. 
Pendant  son  absence,  mille  incidents  se  suc- 
cèdent ,  et  la  pauvre  Giralda  se  croit  tour  à 
tour  l'épouse  de  Ginès,  d'un  vieux  seigneur 
nommé  don  Japhet,  jusqu'à  ce  que  la  reine, 
ayant  accordé  la  grâce  de  don  Manoël,  celui-ci 
vienne  enfin  se  déclarer  le  vrai  mari  de  celle 
qu'il  aime.  L'ouverture  se  compose  d'un  fan- 
dango  assez  joli.  On  y  remarque  un  passage 
chromatique  d'un  bel  effet.  Au  premier  acte, 
on  distingue  un  chœur  accompagné  de  casta- 
gnettes, une  ariette  de  Giralda,  un  duo 
bouffe  et  un  autre  duo  charmant  :  Dans  l'é- 
glise du  village,  dont  la  reprise  :  Ah!  l'excel- 
lente affaire  a  beaucoup  d'entrain.  L'air  de 
basse ,  chanté  par  Bussine  ,  est  d'une  bonne 
facture.  Au  second  acte ,  nous  signalerons  le 
duo  :  Dieu  d'amour  et  de  mystère,  et  le  finale 
dans  lequel  MUe  Miolan  exécutait  des  tours 
de  force  d'agilité  vocale.  Le  troisième  acte 
renferme  aussi  un  quintette  bouffe  :  Eh!  eh! 
eh!  bien  traité,  et  les  couplets  de  Giralda: 
Mon  mari,  mon  vrai  mari.  MUe  Miolan, 
MUe  Meyer,  Bussine,  Audran,  Sainte-Foy  et 
Ricquier  ont  interprété  avec  talent  cette  ai- 
mable partition,  qui  a  été  réduite  pour  le 
piano  par  M.  Vauthrot. 

GIRALDA,  livret  imité  de  la  pièce  fran- 
çaise, musique  de  Cagnoni,  représenté  à  Mi- 
lan au  mois  de  mai  1852. 

GIRELLO  (il)  [le  Toton],  Dramma  burlesco 
per  musiea ,  opéra  italien ,  paroles  et  mu- 
sique de  Acciajuoli,  représenté  à  Modène  en 
1675  et  à  Venise  en  1682. 

girofle  girofla,  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Vanloo  et  Leterrier,  mu- 
sique de  M.  Charles  Lecocq ,  représenté  à 
Bruxelles  au  théâtre  des  Fantaisies- Parisien- 
nes le  21  mars  1874,  et  à  Paris  au  théâtre  de 
la  Renaissance  le  il  novembre  1874.  Le  succès 
qu'a  obtenu  cet  ouvrage  témoigne  de  la  na- 
ture des  goûts  du  public  et  des  concessions 
que  font  les  auteurs  pour  les  satisfaire  et  en 
tirer  profit.  La  donnée  de  la  pièce  n'est  tolé- 
rable  qu'à  cause  de  son  invraisemblance.  Ce- 
pendant il  y  a  des  hypothèses  qu'il  n'est  pas 
louable  de  traiter  devant  le  public.  Dans 
quelle  intention  les  auteurs  ont-ils  imprimé 
sur  leur  partition  que  la  scène  se  passe  du- 
rant les  trois  actes  en  Espagne,  vers  1250  ?  Il 
me  semble  qu'il  était  bien  inutile  de  choisir  la 
glorieuse  époque  des  croisades  pour  faire  pa- 
rader leurs  pitres  et  leurs  queues-rouges. 

Don  Boléro  d'Alcarazas   a  deux  filles  ju- 


melles, Girofle  et  Girofla.  Il  a  donné  la  pre- 
mière en  mariage  au  banquier  Marasquin  et 
la  seconde  à  Mourzouk,  guerrier  maure.  Pen- 
dant la  cérémonie  du  mariage  de  Girofle,  les 
pirates  surviennent  et  enlèvent  Girofla.  Le 
père  l'apprenant  et  redoutant  le  courroux  de 
Mourzouk,  obtient  de  gré  ou  de  force  que  Gi- 
rofle se  substitue  à  sa  sœur,  espérant  que 
bientôt  Matamoros,  l'amiral,  poursuivant  les 
pirates,  lui  ramènera  sa  seconde  fille.  La  mère, 
le  gendre,  Girofla  se  prêtent  à  la  supercherie, 
et  les  situations  les  plus  scabreuses  se  succè- 
dent jusqu'à  ce  qu'enfin  Matamoros,  victo- 
rieux des  pirates,  ramène  Girofla.  Je  ne  pense 
pas  que  l'art  musical  ait  à  progresser  par  ce 
contact  avec  la  bouffonnerie  à  outrance,  et  il 
me  semble  que  les  compositeurs  devraient 
hésiter  à  mettre  en  musique  des  paroles 
comme  celles-ci  : 

Pour  un  tendre  père 
Ayant  un  enfant, 
Pouvoir  s'en  défaire 
Est  un  doux  moment; 
Mais  quelle  infortune, 
Quand  on  en  a  deux!  etc. 

Souligner  par  la  diction  lyrique  l'embarras 
de  cette  jeune  fille  à  qui  l'on  donne  deux 
maris,  et  qui  demande  à  sa  mère  si  elle  devra 
avoir  pour  tous  deux  la  même  obéissance!  Il 
faut  convenir  que  M.  Lecocq  a  une  muse  com- 
plaisante ;  il  est  vrai  que  cette  muse  n'est 
qu'une  musette  ;  toutefois  cette  musette  n'est 
pas  tendre  : 

Q1ROFLÊ 

Papa,  papa,  ça  n'  peut  pas  durer  comme  ça. 


Il  faut  de  la  prudence, 
Il  y  va  de  mon  existence. 


LA  FILLE 

J'  m'en  flch'  pas  mal. 


Ah!  tu  me  désespère; 
Tu  vois,  tu  fais  pleurer  ton  père. 


J'  m'en  fich'  pas  mal. 
Ça  n'  peut  pas  durer  comm'  ça. 

LE  PÈRE 

Veux-tu  bien  n'  pas  crier  comm'  ça. 

Tous  deux  réunissent  même  leurs  voix  dans 
ce  charmant  duo  pour  crier  :  Oh!  la,  la! 

Les  couplets  de  la  jarretière  ne  sont  qu'é- 
grillards ;  passe.  Mais  la  narration  de  la  nuit 
des  noces  par  Girofle  dépasse.  Je  n'avais  pas 
encore  trouvé  dans  aucun  ouvrage  lyrique  un 
tel  sujet  traité  avec  de  si  prosaïques  détails. 


516 


GISE 


GITA 


La  Fille  de  il/me  Angot  a  débuté  à  Bruxelles 
avant  d'obtenir  en  France  son  immense  suc- 
cès. C'est  également  à  Bruxelles  que  les  auteurs 
de  Giroflé-Girofla  ont  fait  réussir  leur  ou- 
vrage. Cette  précaution  était  bien  inutile. 
L'abaissement  du  goût  est  tel  en  France,  de- 
puis qu'on  a  rapporté  sous  l'Empire  la  loi  sur 
les  privilèges  accordés  aux  théâtres,  qu'on  a 
pu  tout  oser.  Ce  qu'on  appelle  la  meilleure  so- 
ciété est  allé  applaudir  Giroflé-Girofla,  et  on  a 
même  initié  des  jeunes  filles  du  grand  monde 
aux  embarras  conjugaux  de  l'intéressante  fa- 
mille de  don  Boléro.  Elles  ont  pu  y  apprendre 
qu'on  tirait  le  canon  en  1250. 

La  partition  ne  renferme  pas  moins  de  vingt- 
trois  morceaux.  L'ouverture  n'offre  aucune 
qualité  saillante.  Dans  le  premier  acte,  on  peut 
signaler  la  ballade  sur  les  pirates,  dont  l'ac- 
compagnement est  d'un  bon  effet;  les  cou- 
plets :  Pour  un  tendre  père;  les  gentils  couplets 
de  Girofle  répétés  par  G-irofia  :  Père  adoré; 
ceux  de  Marasquin  :  Mon  père  est  un  très  gros 
banquier  ;  le  chœur  :  A  la  chapelle;  le  chœur 
des  pirates  et  le  sextuor.  Le  second  acte  est 
sans  doute  plein  d'entrain  et  de  gaieté  ;  mais 
les  idées  musicales  se  ressentent  de  la  vulga- 
rité des  paroles,  ce  qu'on  peut  remarquer  dans 
le  duetto  de  Girofle  et  de  Boléro,  dont  j'ai  donné 
plus  haut  quelques  vers,  dans  la  scène  d'or- 
gie et  dans  celle  du  canon  ;  le  quintette  :  Ma- 
tamoros,  grand  capitaine,  est  le  meilleur  mor- 
ceau de  l'ouvrage  ;  l'harmonie  en  est  intéres- 
sante. Dans  le  troisième  acte,  l'aubade  sans 
accompagnement  n'offre  guère  qu'une  habile 
disposition  des  voix.  Les  couplets  dialogues  : 
En  entrant  dans  notre  chambrelte,  sont  suivis 
d'un  petit  nocturne  qui  pourrait  être  agréable 
si  cette  scène  n'offensait  pas  le  goût.  Au 
nombre  des  morceaux  les  mieux  réussis  il 
faut  encore  compter  l'air  de  Marasquin: 
Beau-père,  une  telle  demande,  le  chœur  et  les 
couplets  du  départ.  Distribution  :  Maras- 
quin, Puget  (Félix)  ;  Mourzouk,  Vauthier  ; 
Boléro  d'Alcarazas,  Alfred  Jolly  ;  chef  des 
pirates,  Gobereau  ;  Giroflé-Girofla,  Mlle  Jane 
Granier  ;  Aurore,  Mlle  Alphonsine  ;  Paquita, 
Augusta  Colas;  Pedro,  Laurent. 

*  GIROUETTE  (la),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Henri  Bocage  et  Emile  Hé- 
mery,  musique  d'Auguste  Cœdès,  représen- 
tée aux  Fantaisies-Parisiennes  (théâtre  Beau- 
marchais) le  3  mars  1880. 

*GISELLA,  opéra-bouffe  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  Emmanuel  de  Roxas,  représenté 
avec  succès  à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo, 
en  juillet  1852. 


GISELLE,  opéra  anglais  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  Edward  Loder ,  représenté  à 
Londres  à  Princess-Theatre  en  1846.  Cet  ou- 
vrage n'a  pas  eu  de  succès. 

*  gismonda  (la),  opéra-bouffe,  paroles 
d'Antonio  Palomma,  musique  de  Gioacchino 
Cocchi,  représenté  en  1750  à  Naples,  sur  le 
théâtre  des  Fiorentini. 

*  gismonda,  opéra  sérieux,  musique  d'An- 
tonio Mazzolani,  représenté  à  Ferrare  en  1853. 

GISMONDA  DI  MENDRISIO,  tragédie  ly- 
rique, musique  de  De  Paolis,  représentée  au 
théâtre  Valle,  à  Rome,  dans  l'été  de  1843. 

*  GISMONDA  DI  MENDRISIO,  drame  lyri- 
que en  trois  actes,  musique  de  M.  Luigi  For- 
maglio,  représenté  au  théâtre  Apollo,  de  Ve- 
nise, en  1854. 

GISMONDA  DI  SORRENTO,  opéra  italien, 
musique  de  Piazzano ,  représenté  au  théâtre 
Coccia  de  Novare  en  février  1876. 

*  GISMONDO,  opéra-bouffe,  paroles  et  mu- 
sique anonymes,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  des  Fiorentini,  en  1737.  L'auteur 
«  anonyme  »  de  la  musique  de  cet  ouvrage 
était  l'excellent  compositeur  Gaetano  Latilla. 

*  GISMONDO  DALMONTE,  drame  lyrique 
italien  en  quatre  actes,  paroles  et  musique 
de  Salvatore  Sabatelli,  représenté  en  Russie 
en  1860.  Le  sujet  en  avait  été  tiré  par  l'au- 
teur d'un  roman  d'Altavilla  intitulé  la  Male- 
detta.  Un  an  après  sa  mort  et  trente-quatre 
ans  après  l'apparition  de  l'ouvrage,  le 
14  mai  1894,  Gismonda  Dalmonte  était  joué 
pour  la  première  fois  en  Italie,  au  Politeama 
de  Casal-Monferrat  ;  les  interprètes  étaient 
MM.  Tromben  et  Giacomello,  Mmes  Elvira 
Pellegrini  et  Italia  Giorgio. 

GISMONDO  DI  MENDRISIO,  opéra  italien, 
musique  de  Louis  Badia ,  représenté  à  Bolo- 
gne en  1846. 

*  GITA  A  pompei  (una),  opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  Gaetano  Miccio,  musique  de 
Giovanni  Moretti,  représenté  à  Naples,  en 
1856,  sur  le  théâtre  Nuovo. 

GITANA  (la)  [la  Bohémienne] ,  opéra  en 
quatre  actes,  musique  de  M.  Rey,  représenté 
à  Bordeaux  en  mars  1864. 

GITANA  (la),  opéra  italien,  musique  de 
Pisani ,  représenté  à  la  Fenice  de  Venise  le 
29  décembre  1876. 

*  GITANILLA  (la),  zarzuela  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  Antonio  Reparaz,  représentée  à 


GIUD 


GIUL 


517 


Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque,  en  octo- 
bre 1866. 

GITANO  (il)  [le  Bohémien],  opéra  en  quatre 
actes,  paroles  de  Partouneaux ,  musiqae  de 
Fontmichel ,  représenté  à  Marseille  au  mois 
d'avril  1834.  Le  sujet  est  tiré  du  roman  d'Eu- 
gène Sue  Plick  et  Plock.  Fontmichel  a  été 
élève  de  Chelard  et  a  obtenu  le  deuxième 
grand  prix  de  l'Institut. 

*  GITANO  (il),  opéra  sérieux,  musique  de 
Nicola  De  Giosa,  resté  inédit.  C'est  en  1859,  et 
pour  le  théâtre  San  Carlo,  de  Naples,  que  De 
Giosa  avait  écrit  cet  ouvrage.  Malgré  l'échec 
qu'il  avait  subi  à  ce  théâtre,  peu  d'années  au- 
paravant, avec  Ettore  Fieramosea,  la  situa- 
tion artistique  de  De  Giosa  était  assez  bril- 
lante pour  qu'on  ne  redoutât  pas  de  lui  voir 
tenter  une  nouvelle  épreuve  et  de  lui  offrir 
une  revanche.  Pourtant,  son  Gitano  ne  fut 
jamais  représenté,  ni  à  Naples,  ni  ailleurs. 

gïubilo  della  salza  (il)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Caldara,  représenté  à  Salz- 
bourg  en  1716. 

GIUDITTA,  opéra  sacré,  musique  de  Ci- 
marosa,  exécuté  à  Rome  en  1770. 

GIUDITTA,  opéra  sacré,  musique  de  Rai- 
mondi,  représenté  à  Naples  vers  1830. 

GIUDITTA,  opéra  sacré,  musique  de  Péri, 
représenté  à  Florence  en  septembre  1861 ,  et 
sur  le  théâtre  Communal  de  Trieste  le  23  sep- 
tembre 1865. 

*  giuditta,  opéra  sérieux,  paroles  de 
M.  Marcello,  musique  de  M.  Silveri,  repré- 
senté au  théâtre  communal  de  Catane  le 
8  avril  1885. 

*  GIUDITTA,  drame  lyrique  en  quatre 
actes,  paroles  de  MM.  Brigiuti  et  Mancini, 
musique  de  M.  Stanislaso  Falchi,  représenté  à 
Rome,  sur  le  théâtre  Apolio,  le  12  mars  1887. 

GIUDIZIO  DI  NUMA  (il)  [le  Jugement  de 
Huma],  opéra  italien,  musique  de  Federici, 
représenté  à  Milan  en  1803. 

GIUDIZIO  DI  PARIDE  (il)  [le  Jugement  de 
Paris],  opéra  italien ,  musique  de  Pollarolo, 
représenté  à  Venise  en  1699. 

GIUDIZIO  DI  PARIDE  (il)  [le  Jugement  de 
Paris],  opéra  italien,  paroles  de  "Villati,  mu- 
sique de  C.-H.  Graun,  représenté  à  Berlin 
en  1752. 

GIUDIZIO  DI  PARIDE  (il)  [le  Jugement  de 
Pa?-is],  opéra  italien,  musique  de  Fioravanti 
(Valent in),  représenté  en  Italie  vers  1803. 


GIUDIZIO  DI  SALOMONE  (il)  [le  Jugement 
de  Salomon],  opéra  italien,  musique  de  Ziani, 
représenté  à  Venise  en  1697. 

GIUDIZIO  UNIVERSALE  (il)  [le  Jugement 
dernier],  oratorio,  poésie  d'Onofrio  Abbate, 
musique  de  Raimondi,  exécuté  à  Palerme  en 

1848. 

GIULIA  DI  TOLOSA ,  opéra  semi-sérieux , 
musique  de  Gabrielli  (le  comte  Nicolas),  re- 
présenté au  théâtre  delFondo  en  1847. 

GIULIA  E  SESTO  POMPEO  (Julie  et  Sextus 
Pompée),  opéra  sérieux,  musique  de  Soliva, 
représenté  en  1818. 

GIULIA  ou  LES  CORSES ,  opéra  allemand, 
musique  de  Lindpaintner  ,  représenté  au 
théâtre  Royal,  à  Stuttgard,  en  décembre  1S53, 

GIULIETTA,  opéra  italien,  musique  de 
Farinelli,  représenté  en  Italie  vers  1792. 

GIULIETTA  E  PICROTTO,  opéra  italien, 
musique  de  Weigl,  représenté  à  "Vienne  vers 
1790. 

GIULIETTA  E  ROMEO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Marescalchi ,  représenté  à  Rome  en 

1789. 

GIULIETTA  E  ROMEO ,  opéra  italien, 
musique  de  Zingarelli,  représenté  à  Milan  en 
1796.  Il  y  a  dans  cet  ouvrage  un  beau  duo  : 
Dunque  mio  ben,  pour  soprano  et  contralto, 
et  un  air  célèbre  :  Ombra  adorata,  aspetta. 
Crescentini,  Bianchi  et  Mme  Grassini  en 
créèrent  les  rôles  principaux. 

GIULIETTA  E  ROMEO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Vaccaj,  représenté  à  Milan  en  1826 
et  à  Paris  le  il  septembre  1827.  La  scène 
des  tombeaux  est  très  belle  et  a  été  substi- 
tuée à  celle  que  Bellini  a  écrite  dans  son 
opéra  de  /  Capuletti. 

GIULIO  CESARE ,  opéra  italien ,  musique 
de  Hamdel ,  représenté  à  Londres  en  1723. 

GIULIO  CESARE ,  opéra  italien ,  musique 
de  Perez,  représenté  à  Lisbonne  en  1762. 

GIULIO  CESARE  IN  ALESSANDRIA,  opéra 
italien,  musique  de  Novi,  représenté  à  Milan 
en  1703. 

GIULIO  CESARE  IN  EGITTO,  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Sartorio ,  représenté  à  Ve- 
nise en  1677. 

GIULIO  CESARE  TRIONFANTE,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Freschi,  représenté  à  Ve- 
nise en  1682. 
*  GIULIO  D'ESTE,  opéra  sérieux,  musiqua 


518 


GIUL 


GIUO 


de  Fabio  Campana,  représenté  à  Rome,  sur 
le  théâtre  Apollo,  en  1841. 

GIULIO  D'ESTE,  opéra  italien,  musique 
ie  Fontana  (Uranio) ,  représenté  à  Padoue 
en  1842. 

giulio  flavio  crispo,  opéra  italien, 
musique  de  l'abbé  Capelli,  représenté  à  Ro- 
vigo  en  1722. 

giulio  sabino,  opéra  italien  en  trois  actes 
livret  de  Métastase ,  musique  de  Giuseppe 
Sarti,  représenté  au  théâtre  de  San-Benedetto 
de  Venise  en  1781.  L'ouverture  est  assez  déve- 
loppée pour  le  temps,  quoiqu'elle  ait  été  écrite 
avec  des  éléments  fort  simples,  le  quatuor,  des 
hautbois,  des  trompettes  et  une  contrebasse. 
Ecrite  en  ut,  elle  est  suivie  d'un  andante  en  fa 
qui  sert  d'introduction.  Les  personnages  sont: 
Giulio  Sabino,  Arminio,  Annio,  Tito,  Voa- 
dice,  Epponina.  Parmi  les  airs  les  plus  inté- 
ressants que  nous  offre  la  partition ,  nous 
citerons  ceux  de  Giulio  Sabino ,  la  cavatine 
Pensieri  funesli  et  son  allegro  très  drama- 
tique ;  l'air  d'Arminio  :  Già  al  mormorar  del 
vento ,  orné  de  hardies  vocalises  ;  l'air  d'Ep- 
ponina  :  Tréma  il  cor ,  qui  est  écrit  très  haut 
et  monte  au  ré  plusieurs  fois  ;  l'air  de  Voadice  : 
5e  quesla  o  cor  tiranno  ;  l'air  magnifique  de 
Tito  :  Già  vi  sento  e  già  v'intendo  ;  celui  de 
Sabino  :  Là  tù  vedrai  chi  sono  ,  d'une  virtuo- 
sité vocale  extraordinaire.  Ce  rôle  a  été  écrit 
pour  le  chanteur  Pacchierotti,  et  celui  d'Ep- 
ponina,  pour  la  signora  Pozzi.  Leur  grand 
duo  du  premier  acte,  Corne  partir  poss'io,  est 
d'un  grand  intérêt  artistique.  Il  est  mouve- 
menté, dramatique,  et,  n'était  une  suite  de 
gorgeggi  qui  accuse  trop  le  goût  du  temps,  il 
ferait  encore  beaucoup  d'effet.  Dans  le  second 
acte,  nous  nous  contenterons  de  citer  l'air 
d'Annio,  le  ténor  de  l'ouvrage  :  Quando  il 
pmsier;  celui  d'Arminio,  haute  contre  :  De 
quel  di;  l'air  de  Tito,  d'un  beau  caractère  .- 
Tigre  irc.ana  in  selva  ornbrosa,  chaleureuse- 
ment soutenu  par  le  quatuor.  Un  très  beau 
largo,  chanté  par  Sabino  :  Cari  figli,  et  un 
terzetto  final  peu  saillant.  Le  troisième  acte 
est  le  moins  considérable  de  cette  volumi- 
neuse partition.  On  y  remarque  l'andante 
chanté  par  Epponina,  et  la  scène  dans  laquelle 
les  deux  époux ,  privés  de  leurs  enfants ,  se 
préparent  à  mourir  ensemble.  Titus  les  leur 
rend,  et  accorde  à  Sabinus  sa  grâce  ;  ce  qui, 
peu  conforme  à  la  légende  romaine ,  était  le 
dénoument  alors  nécessaire  en  Italie,  et  tout 
se  termine  par  un  chœur  médiocre.  Quoique 
Giulio  Sabino  soit  un  ouvrage  de  second 
ordre,  il  caractérise  bien  la  manière  d'écrire 


des  maîtres  vénitiens  et  ce  qu'était  alors  l'art 
du  chant.  En  outre,  il  montre  que  les  quali- 
tés dramatiques  ne  manquaient  pas  à  Sarti. 

GIULIO  SABINO,  opéra  italien  en  trois 
actes,  livret  de  Métastase,  musique  de  Che- 
rubini,  représenté  au  théâtre  du  Roi,  à  Lon- 
dres, en  17S6. 

GIULIO  SABINO ,  opéra  italien  en  trois 
actes,  livret  de  Métastase,  musique  de  Tarchi, 
représenté  à  Turin  en  1791. 

GIULIO  SABINO  IN  LANGRES ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Trento ,  représenté  à  Bolo- 
gne en  1824. 

GIUNIO  BRUTO,  opéra  italien,  musique 
de  Tosi,  représenté  au  théâtre  Formagliari, 
de  Bologne ,  en  1686. 

GIUNIO  BRUTO,  opéra  italien,  musique  de 
Logroscino,  représenté  à  Naples  vers  1750. 

GIUNIO  BRUTO,  opéra  italien,  musique 
de  Caruso,  représenté  à  Rome  dans  le  car- 
naval de  1785. 

GIUNONE  LUCINA,  cantate  dramatique, 
musique  de  Paisiello,  exécutée  à  Naples  vers 
1789. 

GIUOCATORE  (il)  [le  Joueur],  intermède, 
musique  de  Auletta,  repr.  à  Paris  en  1752. 

GIUOCATORE  (il)  [le  Joueur],  opéraitalien, 
musique  de  Paisiello, repr.  à  Turin  vers  1776. 

*  GIUOCATORE  (il),  opéra,  musique  de 
Stefano  Pavesi,  représenté  à  Rome  en  1806. 

GIUOCATORE  AMOROSO  (il)  [le  Joueur 
amoureux],  intermède  à  deux  personnages, 
musique  de  Lucchesi,  repr.  à  Venise  vers  1772. 

GIUOCATORE  FORTUNATO  (il)  [le  Joueur 
heureux],  opéra  italien,  musique  de  Tritto, 
représenté  au  théâtre  Nuovo,  à  Naples,  eu 
1788. 

GIUOCATORE  DEL  LOTTO  (il)  [le  Joueur 
à  la  loterie],  opéra  italien,  -musique  de  Ca- 
ruso, représenté  à  Rome  en  1795. 

GIUOCATORE  E  LA  BACCHETTONA  (il) 
[le  Plaisant  et  la  prude],  opéraitalien,  musi- 
que de  Reichert,  représenté  à  Dresde  en  1755. 

GIUOCCHI  D'AGRIGENTO  (i)  [les  Jeux  d'A- 
grigente],  opéra  italien  en  trois  actes,  livret  de 
Métastase,  musique  de  Paisiello,  représenté 
sur  le  théâtre  de  la  Fenice,  à  Venise,  en  1796. 

Les  principaux  personnages  sont  :  Aspasia 
(soprano),  Clearco  (haute  contre),  Filosseno 
(ténor),  Eraclide  (ténor),  Cleone  (basse.  L'ou- 


GIUR 


GIUS 


319 


vrage  commence  par  l'air  d'Eraclide  :  Vedrô 
ridente  il  sole,  suivi  du  chœur  :  Délia  zeffiria 
Locri,  et  de  l'air  d'Egesta  :  Sô  che  tacer  do- 
vrei.  Après  une  tempête  accompagnée  de 
tonnerre  et  de  grêle,  on  entend  l'air  d'Aspa- 
sia  :  Stridea  da  un  lato  il  vento,  hérissé  de 
brillantes  vocalises  ;  les  airs  de  Cleone  :  In 
van  di  pianto  amaro,  et  de  Clearco  :  Sognai 
tormenti,  sont  peu  brillants  ;  mais  le  terzetto 
entre  Aspasia,  Clearco  et  Eraclide  :  Gelido 
palpitante,  est  très-dramatique;  il  termine 
le  premier  acte.  Le  second  acte  débute  par 
un  chœur  d'un  joli  effet  :  Fortunati  naviganti, 
suivi  d'un  autre  chœur  de  jeunes  filles  non 
moins  gracieux  :  Vieni ,  o  real  donzella,  et 
d'une  preghiera  à  trois  voix.  La  scène  dans 
laquelle  l'obscurcissement  du  ciel,  les  éclats 
de  la  foudre  annoncent  la  colère  de  la  divi- 
nité, est  rendue  faiblement  par  l'orchestre. 
Ces  choses  n'ont  été  bien  exprimées  que  par 
Gluck  et  par  Spontini.  Il  y  a  encore  un  bon 
air,  avec  chœurs  ,  chanté  par  Eraclide  :  Stu- 
pido  ioson;  puis  vient  celui  d'Aspasie  :  Che 
vi  faci  averse  stelle,  qui  est  pathétique  et 
digne  de  l'auteur  de  la  Nina;  l'air  de  Clearco  : 
Nuove  ognor  funeste  pêne,  termine  le  second 
acte.  Les  morceaux  les  plus  saillants  du  troi- 
sième sont  le  duetto  d' Aspasia  et  de  Clearco  : 
Si  scorda ,  6  cara ,  et  un  terzetto  encadré 
dans  le  finale. 

GIURAMENTO  (il)  [le  Serment],  drame  ly- 
rique en  quatre  actes,  livret  de  Rossi  imité 
de  la  pièce  de  Victor  Hugo  intitulée  :  An- 
gelo ,  tyran  de  Padoue,  musique  de  Merca- 
dantc,  représenté  pour  la  première  fois  à 
la  Scala  de  Milan  le  il  mars  1837,  et  au 
Théâtre-Italien  de  Paris,  le  22  novembre  1858. 
La  scène  ne  se  passe  pas  à  Padoue  dans  le  li- 
vret italien,  mais  à  Syracuse.  Venise  est  deve- 
nue Agrigente  ;  la  comédienne  Tisbé  est  une 
dame  étrangère  ;  ce  n'est  plus  un  crucifix  qui 
doit  l'aider  à  retrouver  sa  rivale,  mais  un 
médaillon.  Malgré  toutes  ces  appropriations 
au  goût  italien,  la  pièce  est  restée  un  mé- 
lodrame sombre ,  monotone ,  rempli  de  péri- 
péties lugubres;  mais  la  partition  est  une 
des  meilleures  qu'ait  écrites  Mercadante. 
Elle  se  distingue  par  la  richesse  de  l'instru- 
mentation, la  science  des  effets  harmoniques, 
et  la  facilité  avec  laquelle  elle  est  écrite  pour 
les  voix.  Le  morceau  le  plus  important  du 
premier  acte  est  un  andante  à  trois  voix, 
chanté  par  Viscardo  ,  Manfredo  et  Elaisa.  Le 
second  acte  renferme  un  joli  chœur  de  fem- 
mes :  Era  Stella  del  mattino,  et  un  finale  d'un 
grand  effet,  avec  des  phrases  guerrières  en- 
tonnées par  Manfredo.   C'est  au  troisième 


acte  qu'existe  le  morceau  capital  de  l'ou- 
vrage, l'air  de  baryton  avec  chœurs  :  Tremi, 
cada  l'altéra  Agrigento  ;  Graziani  l'a  chanté 
souvent  pendant  les  entr'actes  d'autres  opé- 
ras. Le  quatrième  acte  offre  un  délicieux 
duo  de  femmes.  Il  Giuramento  a  été  inter- 
prété, à  Milan,  par  Cartagenova,  Pedrazzi, 
Mmes  Schoberlechner  et  Marietta  Brambilla, 
et  à  Paris  par  Prancesco  et  Lodovico  Gra- 
ziani, M"»es  Penco  et  Alboni. 

GIUSEPPE,  opéra  italien,  musique  de  Cal- 
dara,  sur  un  poëme  de  Zeno,  représenté  à 
Vienne  en  1722 

GIUSEPPE  BALSAMO,  opéra  italien,  musi- 
que de  Sangiorgi ,  représenté  sur  le  théâtre 
dal  Verme,  à  Milan,  en  novembre  1873.  On  a 
remarqué  un  duo  de  «  magnétisme.  »  M.  San- 
giorgi est  chef  de  musique  de  la  garde  natio- 
nale de  Rome. 

GIUSEPPE  GIUSTO,  opéra  italien,  musique 
de  Raimondi,  représenté  àPalerme  vers  1847. 

GIUSEPPE  RICONOSCIUTO  {Joseph  re- 
connu par  ses  frères),  opéra  italien,  livret  de 
Métastase,  musique  de  Porsile,  représenté  à 
Vienne  en  1733.  On  voit  que,  pour  le  sujet  de 
Joseph  reconnu  par  ses  frères,  Méhul  a  eu  des 
prédécesseurs;  leurs  ouvrages,  qui  renfer- 
maient certaines  beautés,  n'ayant  pas  été  gra- 
vés, se  sont  effacés  de  la  mémoire  des  hom- 
mes. Mais  de  nombreuses  copies  en  ont  été 
faites  ;  le  nom  de  Métastase  les  protège  contre 
l'oubli,  et  les  indications  que  nous  allons  don- 
ner pourront  servir  à  en  réunir  les  fragments. 
Les  airs  chantés  dans  cet  ouvrage  sont  les 
suivants  :  Sarô  quai  madré  amante;  Vederti 
io  bramerei;  E'  legge  di  natura,  par  Giuseppe  ; 
Ma  parla  quel  pianto;  Nell'  orror  d'atra  }o- 
resta;  D'ogni  planta  palesa  l'aspetto,  par 
Aseneta;  So,  che  la  gloria  perde;  Se  a  ciascun 
l'interno  affanno ,  par  Tanete;  Voi,  se  pietà 
provate,  par  Beniamino  ;  Oh  Dio ,  che  sem- 
brami,  par  Simeone;  Portiamo  in  tributo,^a.v 
Giuda. 

GIUSEPPE  RICONOSCIUTO  [Joseph  re- 
connu par  ses  frères),  opéra  italien,  livret  de 
Métastase,  musique  de  Cocchi  (Joachim),  re- 
présenté à  Naples  en  1748. 

GIUSEPPE  RICONOSGIUTO  (Joseph  re- 
connu par  ses  frères),  opéra  italien,  livret  de 
Métastase,  musique  de  Fornasari,  représenté 
à  Reggio  en  1750. 

GIUSTINA,  opéra  italien,  musique  de  Al- 
binoni,  représenté  à  Bologne  en  171 1. 

GIUSTINO,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 


520 


GLOR 


GODO 


musique  de  Lotti,  représenté  à  Venise  en  1693. 

GIUSTINO,  tragédie  lyrique  en  trois  actes, 
de  Métastase.  Cet  ouvrage  offre  cette  parti- 
cularité qu'il  ne  renferme  que  des  choeurs 
disposés  dans  l'ordre  suivant  :  Spira  pur  dal 
Greco  lido;  No,  non  ti  dei  lagnar,  dans  le 
premier  acte;  Al  vostro  pianto;  Benchè  in 
seno  del  porto  fedele,  dans  le  deuxième  acte  ; 
Non  ancora  uman  pensiero  ;  Se  soffri,  o  sommo 
Giove  ;  D'amor  nel  regno  ;  Fu  il  mondo  allor  fe- 
lice;  Altra  nube ,  ombroso  errore;  Scherzo 
lieto  agit  amanti  d'intorno ,  dans  le  dernier 
acte.  Il  est  probable  que  ce  fut  Caldara  qui  en 
écrivit  la  musique  vers  1730. 

GIUSTIZIA  PLACATA  (la),  intermède  ita- 
lien, musique  de  Cafaro,  représenté  à  Turin 
en  1769. 

GIUSTO  AFFLITO  (il)  opéra  italien,  mu- 
sique de  Conti  (Ignace),  représenté  à  Vienne 
en  1736. 

*  glaces  ET  COCO,  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Giunti  Bellini,  représentée  au 
théâtre  Saint-Germain  (aujourd'hui  théâtre 
Cluny)  le  5  octobre  1865. 

GLADIATEURS  (les),  opéra,  musique  de 
Foroni,  représenté  à  Stockholm  vers  1855. 

*  GLAMOUR,  opéra-comique,  paroles  de 
MM.  Farnie  etMurray,  musique  de  M.W.  Hut- 
chinson,  représenté  au  théâtre  Royal  d'Edim- 
bourg en  septembre  1886. 

GLOCKENGIESSER  (der)  [le  fondeur  de 
cloches],  opéra  allemand,  musique  de  Lue- 
beke,  représenté  à  Gotha  en  1832. 

*  GLOIRE   ARTISTIQUE    DES    FLANDRES 

(la)  [Vlaanderens  Kunstroerri],  cantate,  mu- 
sique de  M.  Peter  Benoît,  exécutée  à  Anvers, 
en  août  1877,  pour  le  300e  anniversaire  de  la 
naissance  de  Rubens. 

GLOIRE  DU  NORD  (la),  opéra  en  langue 
russe,  musique  de  Sarti,  représenté  à  Saint- 
Pétersbourg  en  1794. 

GLORIA  D'AMORE(la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Sabadiiii,  repr,  à  Venise  en  1690. 

GLORIA  ED  IL  piacere  (la)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Adolfati,  représenté  à  Gê- 
nes en  1752. 

GLORIA  PESTEGGIANTE  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Bernabei  (Antoine),  repré- 
senté à  Mudch  le  17  janvier  1688. 

GLORIA  TRIONFANTE  D'AMORE  (la), 
opéra  italien,  musique  de  Rampini,  repré- 
senté à  Venise  en  1712. 


*  GLORIA  VICTIS,  grande  ballade  pour 
voix  seules,  chœurs  et  orchestre,  paroles  de 
M.  Eugène  Rostand,  musique  de  M.  Alexis 
Rostand,  exécutée  avec  un  très  grand  succès, 
le  16  février  1875,  au  Cercle  artistique  de 
Marseille,  et  plus  tard  à  Aix,  à  Montpellier, 
à  Paris  et  à  Angers. 

*  gloria  Y  peluca,  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  Villa  del  Valle,  musique  de  Bar- 
bieri,  représentée  le  9  mars  1850  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  des  Variétés.  C'était  le  début 
à  la  scène  de  ce  compositeur  très  fécond  et 
fort  distingué,  l'un  des  artistes  les  plus  remar- 
quables de  l'Espagne;  ce  début  futures 
heureux,  le  succès  fut  très  grand  et  la  plupart 
des  morceaux  de  ce  petit  ouvrage  devinrent 
populaires. 

GLORIE  DI  POMPEO  (le)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Novi,  représenté  à  Pavie  en  1703. 

GLÙCKLICH  ZUSAMMEN  GELOGEN  (DER) 

[l'Heureux  mensonge  mutuel), opéra  allemand, 
musique  de  Dietter,  représenté  à  Stuttgard 
vers  1787. 

GLÙCKLICHE  MASKARADE  (die)  [l'Heu- 
reuse mascarade'],  opéra  allemand,  musique 
de  Lasser,  représenté  à  Munich  en  1791. 

GLUCKLICHE  TAG  (der)  [l'Heureux  jour], 
petit  opéra  allemand,  musique  de  Tuch,  écrit 
à  Dessau  vers  1800. 

GLÙCKLICHEN  JjEGER  (die)  [les  Heureux 
chasseurs],  opéra  allemand,  musique  de  Um- 
lauff,  représenté  à  Vienne  en  1786. 

GNOME  KING  (the)  [le  Roi  des  Gnomes], 
opéra-comique  anglais,  musique  de  Bishop, 
représenté  à  Covent-Garden  en  1819. 

*  GNOMES  DE  LA  ALHAMBRA  (LOS),  lé- 
gende musicale  en  trois  parties,  musique  de 
Chapi,  exécutée  à  Madrid  en  janvier  1891. 

*  GOBURGE     DANS    L'ÎLE    DES    FALOTS, 

parodie-opéra  de  Panurge  dans  l'île  des  Lan- 
ternes (opéra  de  Grétry),  en  trois  actes,  paroles 
de  Mayeur-Saint-Paul,  musique  de  Froment, 
représenté  au  théâtre  des  Jeunes-Artistes 
le  10  janvier  1797. 

GODEFROID  DE  MONTFORT,  opéra  fran- 
çais, musique  de  Reicha  (Antoine),  repré- 
senté à  Hambourg  en  1794. 

GODOLPHIN,  opéra  anglais,  musique  de 
C.-E.  Horn,  représenté  à  Londres  vers  1814. 
Le  comte  de  Sydney  était  mort  en  1712.  Il 
est  rare  qu'en  Angleterre  on  mette  sur  la 


GOND 


GOTI 


521 


scène  des  personnages  politiques  considé- 
rables. 

*  gcedcellœ,  opérette,  paroles  de  M.  Gross, 
musique  de  M.  A.-H.  Mayer,  représentée  au 
théâtre  municipal  de  Presbourg  le  18  jan- 
vier 1890.  Ce  petit  ouvrage,  avant  de  paraître 
ainsi  devant  le  grand  public,  avait  été  joué 
précédemment  sur  le  théâtre  particulier  du 
comte  Esterhazy. 

GCETZ  DE  lerlichingen,  drame  alle- 
mand, musique  de  F.-J.  Haydn,  écrit  à  Vienne 
vers  1784. 

GCETZ  DE  berlichingen  ,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Schulz,  représenté  à  Co- 
penhague vers  1787. 

GOLDEN  AGE  RESTORED  (the)  [le  Retour 
de  l'âge  d'or],  paroles  de  Ben  Johnson,  musi- 
que de  Ferrabosco,  représenté  à  Londres  en 
1615. 

GOLDENE  WIDDER  (die)  [la  Toison  d'or], 
opéra  allemand ,  musique  de  Urban ,  repré- 
senté à  Dantzig  en  1824. 

GOLDENEN  HŒRNER  (die)  [ les  Cornes 
d'or],  opéra  allemand,  musique  de  J.-P.-E. 
Hartmann,  représenté  à  Copenhague  en  1834. 

GOLIATH,  opérette,  musique  de  Conradin, 
jouée  au  Karltheater  de  Vienne,  en  mai  1864. 

*  golo,  opéra,  musique  de  Bernard  Scholz, 
représenté  en  Allemagne  en  1875. 

gondoliere  Di  venezia  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Coppola  (Pierre-Antoine), 
représenté  à  Florence  vers  1850. 

gondoliers  (les),  opéra,  musique  de 
Foignet  (François) ,  représenté  à  Paris  en 

1801. 

gondoliers  (les),  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  Champeaux  et  Bréant 
de  Fontenay,  musique  de  Blangini,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  19  avril  1833. 

*  gondoliers  (the),  opérette  burlesque 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  S.-W.  Gilbert, 
musique  de  M.  Arthur  Sullivan,  représentée 
au  Savoy-Theatre  de  Londres  en  décem- 
bre 1889.  C'est  le  premier  des  ouvrages  de  ce 
genre,  parus  à  ce  théâtre,  que  la  reine  d'An- 
gleterre ait  exprimé  le  désir  de  voir  repré- 
senter devant  elle.  Son  succès,  toutefois,  fut 
loin  d'être  aussi  vif  et  aussi  considérable 
que  celui  de  diverses  autres  productions  des 
mêmes  auteurs,  telles  que  Pinafore,  le  Mikado 
et  Utopia  limited. 


*  GONNELLA,  opéra  en  trois  actes,  paro- 
les de  M.  Ceci,  musique  de  M.  Manganelli, 
représenté  au  théâtre  communal  de  Todi  en 
février  1896. 

GONSALVO,  opéra  italien,  musique  de  Sa- 
pienza,  représenté  à  Milan  vers  1831. 

GONSALVO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Bajetti ,  représenté  au  théâtre  de  la  Scala ,  à 
Milan,  le  19  mars  1841 ,  et,  l'année  suivante, 
au  théâtre  San- Carlo,  àNaples. 

*  gonzales  davilla,  opéra  sérieux, 
musique  de  M.  Vincenzo  Moscuzza,  réprésenté 
à  Syracuse  le  20  août  1869. 

GONZALVO  DI  CORDOVA  (Gonzalve  de 
Cordoue),  opéra  italien,  musique  de  Biagi, 
représenté  au  théâtre  Leopoldo,  à  Florence, 
en  mars  1855. 

*  GONZALVO  DI  CORDOVA,  opéra  italien, 
musique  de  M.  Antonio  Reparaz,  représente 
au  théâtre  San-Juan,  d'Oporto  (Portugal] 
en  1856.  L'auteur  occupait  à  ce  théâtre  les 
fonctions  de  chef  d'orchestre. 

:  GORDIAN  KNOT  UNLIED  (the)  [le  Nœud 
gordien  délié),  opéra  anglais,  musique  de 
Purcell,  représenté  à  Londres  en  1691. 

GORDIANO,  opéra  italien,  musique  de  Ga- 
brieli  (Domenico),  repr.  à  Venise  en  1688. 

*  GORRO  FRIGIO  (el),  saynète  lyrique, 
paroles  de  MM.  Limoureux  et  Lucio,  musique 
de  M.  Manuel  Nieto,  représentée  à  l'Eldorado 
de  Barcelone  en  décembre  1888. 

GOSTO  E  MEA,  opérette  italienne,  musique 
d'Ettore  Deschamps ,  représentée  au  Teatro 
délie  Logge  de  Florence  le  25  juin  1876. 

GOTI  (i),  opéra  séria,  musique  de  Gobati, 
représenté  sur  les  théâtres  d'Italie  en  1874. 
Amalasonthe,  reine  des  Goths,  doit  épouser 
Teodato.  Celui-ci  a  un  rival  qui  est  aimé  de  la 
reine.  Le  jour  des  noces,  qui  est  aussi  celui 
du  couronnement  de  Teodato,  Sveno,  l'amant 
préféré,  appelle  aux  armes  ses  partisans.  La 
cérémonie  se  change  en  tumulte.  Amalasonthe 
se  réfugie  dans  un  château  près  du  lac  de 
Trasimène.  La  pièce  se  termine  par  la  mort  de 
Sveno,  suivie  de  celle  de  la  reine  qui  n'a  pas 
voulu  lui  survivre.  Le  compositeur  a  fait 
preuve  d'un  talent  incontestable.  On  cite, 
parmi  les  morceaux  les  mieux  réussis,  un 
chœur  déjeunes  filles  :  Un  giorno;  une  mar- 
che triomphale,  le  duo  :  Vieni,  propizia  è  la 
tempesta  a  noi;  le  chœur  :  Fuggite,  %  nemici 
già  infranser  le  porte,  et  la  scène  finale. 


522 


GRAG 


GRAN 


GOTT  MARS   Oder    DER  EISERNE  MANN 

(le  dieu  Mars  ou  l'Homme  insensible),  opéra 
allemand  en  deux  actes,  musique  de  Ditters, 
représenté  à  Oels  en  1795. 

GÛTTERDÀMMERUNG  (die)  [le  Crépus- 
cule des  dieux],  opéra  de  M.  Richard  Wagner. 
Voy.  Crépuscule  des  dieux  (le}. 

GOTTER  STREIT  (der)  [le  Combat  des 

dieux],  opéra  allemand,  musique  de  Schindler, 
représenté  à  Copenhague  le  15  avril  1689. 

*  gouverneur  (le),  opérette,  paroles  de 
MM.  Karpa  et  Legwarth,  musique  fort  agréa- 
ble de  M.  E.  von  Taund,  représentée  au  théâ- 
tre municipal  de  Graetz  le  18  octobre  1890. 

"GOUVERNEUR    DE    STRALSUND    (le), 

opéra,  musique  de  Gustave  Dullo,  représenté 
à  Kœnigsberg  en  1869. 

'GOUVERNEUR  DE  TOURS  (le),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  M.  E.  Bor- 
mann,  musique  de  M.  Carie  Reinecke, 
représenté  avec  beaucoup  de  succès,  le 
20  novembre  1891,  sur  le  théâtre  grand-ducal 
de  Schwerin. 

GOVERNATORE  (il),  opéra  buffa  italien 
en  deux  actes,  musique  de  Logroscino,  re- 
présenté à  Naples  vers  1740. 

GOVERNATORE  DELL'  ISOLE  CANARIE 

(il)  [le  Gouverneur  des  îles  Canaries],  musique 
de  Ghinassi,  représenté  à  Dresde  en  1785. 

GOVERNATRICE  SCALTRA  (la)  [la  Gou- 
vernante rusée],  opéra  italien,  musique  de 
Cocchi  (Joachim) ,  repr.  à  Naples  en  1752. 

GOVERNO  DELL'   ISOLA  PAZZA  (il)   [le 

Gouverneur  de  l'île  de  la  Folie] ,  opéra  italien, 
musique  de  J.  Masi,  représenté  à  Rome  vers 

1770. 

GRAB  DES  MUFTI  (das)  [le  Tombeau  du 
mufti],  opéra  allemand,  musique  de  J.-A. 
Hiller,  représenté  en  Allemagne  vers  1750. 

GRÂCES  (les),  ballet  héroïque  en  trois 
actes,  avec  un  prologue,  de  Roy,  musique  de 
Mouret,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  jeudi  5  mai  1735 ,  et  repris ,  avec 
des  changements,  le  mardi  7  février  1744.  Cet 
ouvrage,  dont  la  valeur  musicale  est  chétive, 
a  eu  un  grand  succès  à  cause  de  sa  mise  en 
scène  et  des  interprètes,  dont  les  principaux 
étaient:  Chassé,  Jéiyotte,  Tribou,  Latour, 
Mlles  Eremans,  Fel,  Antier,  Pélissier,  et 
pour  la  danse  :Dupré,  Javillier,  Dumoulin, 
Matignon,  Gherardi,  Mlles  Lebreton,  Rabou, 


Carville,  Mariette,  Petitpas,  Bourbonnais  et 
enfin  la  Camargo.  Les  entrées  ont  pour  titres: 
l'Ingénue,  la  Mélancolique,  l'Enjouée.  A  la 
reprise,  on  fit  de  nouvelles  entrées  pour  l'In- 
nocence et  la  Délicatesse,  qu'on  avait  oubliées 
la  première  fois. 

*GRACIAS    A  DIOS    QUE    ESTA    PUESTA 

LA  MESA,  zarzuela  en  un  acte,  paroles  de 
Luis  Olona,  musique  de  Francisco  Barbieri, 
représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du 
Cirque,  le  24  décembre  1852. 

*  graciosa,  opérette  en  trois  actes,  paroles 
de  M.  Massiac,  musique  de  M.  Grillet,  repré- 
sentée au  théâtre  des  Menus-Plaisirs  la 
15  février  1892. 

GRAF  BALBARONE  oder  DIE  MASKE- 
RADE(te  Comte  Balbarone  ou  la  Mascarade), 
opéra-comique  allemand,  musique  de  Gerl, 
représentée  à  Brûm  en  1796. 

GRAF  ERNST  VON  GLEICHEN  [le  Comte 
Ernest  de  Gleichen) ,  opéra  allemand,  musi- 
que de  Wandersleb  ,  représenté  à  Gotha  en 
1847. 

GRAF  VON  GLEICHEN  (le  Comte  de  Glei- 
chen), opéra  allemand,  musique  d'Eberwein 
(Charles),  représenté  à  Weimar  vers  1843. 

GRÂFIN  DUBARRY  (la  Comtesse  Dubarry), 
opérette  en  trois  actes,  livret  de  Zell  et  Gê- 
née, musique  de  Cari  Millôcker,  représentée 
au  Carltheater,  à  Vienne,  en  novembre  1879. 

*  GRAIN  de  beauté,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Léon  Laroche,  musique  de 
M.  F.  Wachs,  représentée  au  théâtre  des 
Familles  le  26  janvier  1875. 

*GRAIN    DE    FOLIE    (un)   OU   LES    DEUX 
ÉTUIS,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  . 
Cuvelier,  musique   de  Morange,  représenté 
au  théâtre  des  Jeunes-Artistes  le   14  dé- 
cembre 1797. 

GRAN  ALESSANDRO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Chelleri,  représenté  à  Crémone 
en  170S. 

GRAN  CID  (il),  opéra  italien,  musique  de 
Piccinni,  représenté  à  Naples  vers  1763. 

GRAN  CID  (il)  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Sacchini,  représenté  à  Rome  en  1764.  Cet  ou- 
vrage excellent  fut  aussi  représenté  à  Lon- 
dres en  janvier  1773,  et  plus  tard  Sacchini 
le  disposa  pour  la  scène  française,  où  il  fut 
représenté  sous  le  nom  de  Chimène.  (Voy.  ce  ^ 
mot.) 


GRAN 


GRAN 


523 


GRAN  CID  (il)  ,  opéra  italien,  musique  de 
Paisiello,  représenté  à  Florence  vers  1776. 

*  GRAN  DUQUESA  (la),  zarzuela  en  trois 
actes,  livret  imité  de  la  Grande  Duchesse  de 
Gerolstein,  musique  de  M.José  Rogel,  repré- 
sentée à  Madrid  en  1868. 

GRAN  MACEDONE  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Boniventi,  repr.  à  Rome  en  1690. 

GRAN  NASO  (il)  [le  Grand  nez],  opéra 
buffa,  musique  de  Pavesi,  représenté  au 
théâtre  Nuovo  de  Naples,  en  1820. 

*  GRAN  TAMERLAN   DE   PERSIA  (El),  zar- 

zuela  en  trois  actes,  musique  de  M.  Fernan- 
dez  Caballero,  représentée  au  Cirque  de 
Rivas,  à  Madrid,  en  août  1882. 

GRAN  TAMERLANO  (il)    [le  Grand  Ta- 

merlan],  opéra  italien,  musique  de  Ziani,  re- 
présenté à  Venise  en  1689. 

*  GRAN  TAMERLANO  (il),  opéra  sérieux, 
musique  de  Jean  Porta,  représenté  à  Flo- 
rence en  1730. 

*  GRAN  VIA  (la),  zarzuela  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Felipe  Perez,  musique  de 
MM.  Chueca  et  Valverde,  représentée  au 
théâtre  Felipe  de  Madrid,  en  juillet  1886.  Tra- 
duit en  français  par  M.  Maurice  Ordonneau, 
ce  petit  ouvrage  a  paru  avec  succès  à  l'Olym- 
pia, de  Paris,  le  25  mars  1896. 

GRANADA,  opéra  allemand  en  trois  actes, 
musique  de  Schloesser,  représenté  à  Vienne 
vers  1826. 

grand  alliance  (the),  opéra  anglais, 
musique  de  Bishop ,  représenté  à  Covent- 
Garden  en  1814. 

GRAND  AMIRAL  (le),  opéra  allemand  en 
trois  actes,  musique  de  Lortzing,  représenté 
à  Leipzig  au  mois  de  décembre  1847. 

GRAND  Casimir  (le),  opérette  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Jules  Prével  et  Albert 
de  Saint-Albin,  musique  de  M.  Ch.  Lecocq, 
représentée  au  théâtre  des  Variétés  le  il  jan- 
vier 1879.  Cette  pièce  est  amusante  et  très  ani- 
mée. Le  beau  Casimir,  amoureux  d'Angélina, 
écuyère  et  directrice  du  Cirque  de  l'avenir,  a 
perdu  pour  elle  sa  fortune  et  sa  place  de  sous- 
préfet.  Il  l'épouse  et  se  fait  dompteur  d'animaux 
féroces.  Angélina,  tout  en  aimant  Casimir,  se 
laisse  conter  fleurette  par  un  grand-duc,  par 
son  régisseur  et  même  par  un  jongleur.  Casi- 
mir, poursuivi  par  ses  créanciers,  se  fait  pas- 
ser pour  mort  et  se  rend  en  Corse.  Là,  il  com- 


promet une  jeune  fille  du  pays  et  se  trouve 
avoir  affaire  à  la  vendetta  hyperbolique  de 
349  Galetti,  parents  de  Ninetta  Galetti;  il  est 
obligé  de  l'épouser.  Les  hasards  de  sa  carrière 
équestre  amènent  Angélina  à  Bastia,  suivie 
de  ses  trois  adorateurs.  Elle  retrouve  son 
Casimir  marié.  Après  des  incidents  multipliés, 
le  mariage  forcé  est  rompu  ;  l'écuyère  et  le 
grand  Casimir  se  rapatrient  dans  la  même 
ménagerie. 

La  musique  de  cette  pièce  est  accorte,  gaie 
et  très  bien  écrite  pour  les  voix  et  l'orchestre. 
Dans  le  premier  acte,  on  a  remarqué  le  duo 
d'Angélina  et  de  Casimir  :  Soit,  auparavant 
que  je  meure;  dans  le  second,  le  chœur  des 
demoiselles  corses;  la  polka  du  cheval,  très 
caractérisée;  les  rondeaux  d'Angélina  :  Il  le 
savait  bien,  le  perfide,  et  Deux  pigeons  s'ai- 
maient d'amour  tendre.  Les  principaux  inter- 
prètes de  cette  opérette  ont  été  MM.  Dupuis, 
Léonce,  Baron,  Mmes  Céline  Chaumont,  Bau- 
maine. 

grand  chef  (le),  opérette  en  un  acte, 
livret  de  M.  Louis  Thomas,  musique  de  M.  P. 
Génin  ,  représentée  à  la  Tertulia,  à  Paris,  le 
12  janvier  1873.  Chantée  par  Mme  Andreani. 

GRAND  DEUIL  (le),  opéra-bouffon  en  un 
acte,  paroles  de  Vial  et  Etienne,  musique  de 
Berton ,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  20 
janvier  1801.  Ce  fécond  compositeur,  qui  n'a 
pas  écrit  moins  d'une  quarantaine  d'opéras , 
n'a  montré  avec  éclat  ses  grandes  qualités 
scéniques  que  de  1799  à  1803.  Le  Grand  deuil 
appartient  à  cette  période  de  sa  vie  artis- 
tique. 

*  GRAND-DUC  OU  LE  DUEL  FORCÉ  (le), 
opérette,  paroles  de  M.  Gilbert,  musique  de 
M.  Arthur  Sullivan,  représentée  à  Londres, 
sur  le  Savoy-Théâtre,  en  mars  1896. 

GRAND-DUC   DE    MATAPA    (le)  ,    Opéra- 

bouffe  en  trois  actes  et  cinq  tableaux ,  paro- 
les de  MM.  Clairville  et  Octave  Gastineau, 
musique  de  M.  Debillemont,  représenté  au 
théâtre  des  Menus-Plaisirs  le  16  novembre 
1868.  On  a  applaudi  les  couplets  :  On  a  vu  des 
rois  épouser  des  bergères,  et  un  quintette. 
Chanté  par  Gourdon,  Aurèle,  Paul  Ginet, 
Mmes  Bebrigny-Varney,  Marchand  et  Mi'e  Sé- 
chel. 

'GRAND  DUKE  (the),  opéra-comique  an- 
glais en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Farnie 
et  Murray,  musique  de  M.  Tito  Mattei,  com- 
positeur italien,  représenté  à.  Londres,  à 
l'Avenue-Theatre,  le  10  octobre  1889. 


524 


GRAN 


GRAN 


*grand  genre  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  et  musique  du  Cousin-Jacques 
(Beffroy  de  Reigny),  représenté  à  l' Ambigu- 
Comique  le  13  janvier  1799. 

GRAND  HAREM  (le),  opéra-comique  alle- 
mand, musique  de  Poil,  représenté  à  Ratis- 
bonne  vers  1775. 

*  grand  karakaka  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Queyriaux  et  Chicot, 
musique  de  M.  Albert  Petit,  représentée  au 
Concert-Parisien  le  28  décembre  1893. 

GRAND'MÈRE  (la),  opéra-comique  en  deux 
actes  ,  paroles  de  Favières  ,  musique  de  Ja- 
din,  représenté  sur  le  théâtre  Molière  le 
16  octobre  1804. 

GRAN  MOGOL  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Mancini,  représenté  au  théâtre  San-Bene- 
detto  de  Venise  en  1713. 

*  GRAND  MOGOL  (le),  opérette-bouffe  à 
grand  spectacle,  en  quatre  actes,  paroles  de 
MM.  Chivot  et  Duru,  musique  de  M.  Edmond 
Audran,  représentée  au  théâtre  de  la  Gaîté 
le  19  septembre  1884.  Cet  ouvrage  avait  été 
joué  primitivement  à  Marseille  le  24  fé- 
vrier 1877,  avant  les  débuts  à  Paris  du  compo- 
siteur, et  c'est  alors  Mlle  Jane  Hading,  qu'on 
a  vue  depuis  à  la  Renaissance,  au  Gymnase 
et  à  la  Comédie-Française,  qui,  toute  jeune 
fille,  en  remplissait  le  principal  rôle  féminin. 
Pour  la  représentation  sur  la  vaste  scène  de 
la  Gaîté ,  les  auteurs  remanièrent  profondé- 
ment leur  œuvre,  de  manière  à  lui  donner 
plus  d'importance  et  à  la  rendre  digne  du 
cadre  somptueux  qu'on  lui  préparait,  le  sujet 
prêtant  plus  que  tout  autre  à  de  riches  dé- 
ploiements scéniques.  Le  sujet  de  la  pièce,  où 
une  petite  saltimbanque  parisienne,  débar- 
quée on  ne  sait  comment  dans  les  Indes,  finit 
par  épouser  un  des  plus  opulents  souverains 
de  ces  contrées,  n'était  pas  d'une  nouveauté 
excessive,  mais  l'intrigue  était  menée  avec 
habileté,  le  dialogue  ne  manquait  pas  de  viva- 
cité, et  le  tout  était  aidé  par  une  musique 
aimable,  légère  et  parfois  pleine  d'entrain. 
Brochant  sur  le  tout,  la  splendeur  du  spec- 
tacle assurait  à  l'œuvre  un  succès  complet. 
Parmi  les  meilleurs  morceaux  de  la  partition 
de  M.  Audran,  il  faut  citer  surtout,  au  premier 
acte,  la  chanson  de  Kéribi,  au  second,  un  joli 
duo  :  Dans  ce  beau  palais  de  Delhi,  puis  en- 
core la  chanson  du  «  chou  et  la  rose  »,  la 
chanson  du  fakir,  quelques  chœurs  bien  ve- 
nus, et  enfin,  au  dernier  acte,  un  excellent 
quatuor.  Le  Grand  Mogol  était  fort  agréable- 
ment joué  par  Mmes  Thuillier-Leloir  et  Géla- 


bert,  MM.  Cooper,  Alexandre,  Mesmacker  et 
Scipion. 

GRAND-PÈRE    (le)    OU   LES  DEUX  ÂGES  , 

opéra  en  un  acte,  paroles  de  Favières  fils, 
musique  de  L.-E.  Jadin,  représenté  à  Fey- 
deau  le  14  octobre  1805. 

GRAND  PRIX  (le)  OU  LE  VOYAGE  À 
FRAIS  COMMUNS,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Gabriel  et  Masson,  musique 
d'Adolphe  Adam,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  9  juillet  1831.  La  pièce  est  une  co- 
médie assez  spirituelle.  Un  jeune  musicien 
brûle  du  désir  d'aller  à  Rome ,  car  il  aime  la 
fille  du  directeur  de  l'Ecole  française  des 
beaux-arts.  Il  concourt  pour  le  prix  de  l'In- 
stitut, et  échoue.  Un  peintre  de  ses  amis, 
plus  heureux  que  lui,  part  pour  la  ville  éter- 
nelle, mais  suggère  au  musicien  l'idée  de 
voyager  à  frais  communs  avec  un  individu 
qui  est  attendu  à  Rome  pour  s'y  marier. 
Après  plusieurs  péripéties  assez  amusantes 
dans  une  auberge  des  Alpes,  nos  amis  dé- 
couvrent que  le  compagnon  de  voyage  va 
épouser  justement  la  jeune  personne  dont  le 
musicien  est  amoureux.  On  le  devance,  et» 
au  moyen  d'un  quiproquo,  le  directeur  do 
l'Ecole  est  amené  à  consentir  à  l'union  des 
deux  jeunes  gens.  La  musique  de  cet  ouvrage 
a  été  écrite  avec  facilité.  L'instrumentation 
est  habile  et  pleine  d'effets  agréables  ;  mais 
c'est  de  la  musique  sans  caractère,  sans  idées 
saillantes.  Le  trio  pour  voix  d'hommes  :  Com- 
ment un  tableau  de  bataille,  est  bien  traité;  nous 
citerons  les  jolis  couplets  :  Je  n'étais  encore  que 
fillette,  et  la  prière  à  deux  voix  :  Douce  ma- 
done, qui  est  un  nocturne  gracieux. 

GRAND  ROI  D'YVETOT  (le),  vaudeville- 
pantomime  en  trois  actes  et  cinq  tableaux, 
paroles  de  MM.  Vanderburch  et  Guinon,  mu- 
sique de  M.  Fr.  Barbier,  représenté  au  théâ- 
tre Déjazet  en  décembre  1859. 

GRAND'  tante  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  J.  Adenis  et  Ch.  Grand- 
vallet,  musique  de  M.  Jules  Massenet,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  3  avril  1867. 
Le  sujet  n'est  pas  lyrique.  Un  oncle  avare  a 
épousé  une  jeune  fille  à  laquelle  il  a  laissé  en 
mourant  toute  sa  fortune  ;  mais  il  n'avait  pas 
signé  son  testament.  Son  neveu  arrive  d'A- 
frique dans  le  château,  qu'il  veut  vendre  im- 
médiatement. Il  voit  la  jeune  femme,  sa 
grand'  tante.  Il  en  est  épris  et  fasciné.  Il  ne 
songe  plus  qu'à  prolonger  son  séjour  dans  le 
château.  Il  va  même  jusqu'à  contrefaire 
signature  de  son  oncle  au  bas  du  testament; 


GRAN 


GRAN 


525 


ce  qui  est  une  licence  trop  forte.  Aussi  la 
grand'  tante  le  déchire.  Après  un  combat  de 
générosité  mutuelle,  la  grand'  tante  cède  aux 
prières  du  jeune  militaire  et  promet  de  res- 
ter. La  musique  est  bien  faite,  intéressante, 
révèle  de  fortes  études  musicales.  On  a  re- 
marqué un  air  chanté  par  le  ténor  :  Allons 
camarade  ;  la  jolie  phrase  du  duo  :  Fée,  ange 
ou  femme  ;  les  couplets  de  la  corvette  :  File, 
corvette  agile.  Chanté  par  Capoul ,  M'ies  Gi- 
rard et  Heilbron. 

GRANDE-BRETAGNE  EN  ALLÉGRESSE 

(la),  opéra  allemand,  musique  de  Keiser, re- 
présenté à  Hambourg  en  1724. 

GRANDE-DUCHESSE  (la),  opéra  en  quatre 
actes,  paroles  de  Mélesville  et  Merville,  musi- 
que de  Carafa,  représenté  sur  le  théâtre  de 
l'Opéra-Comique  le  16  novembre  1835.  Le 
succès  du  poëme  a  été  emprunté  à  une  nou- 
velle de  Frédéric  Soulié.  11  s'agit  d'un  ma- 
riage odieux ,  d'un  évanouissement  léthargi- 
que, de  funérailles  et  d'une  heureuse  résur- 
rection. On  voit  que  Carafa  n'a  pas  eu  de 
chance  dans  le  choix  de  ses  livrets.  Au  con- 
tact de  la  légende  allemande ,  la  muse  du 
compositeur  s'est  évanouie,  mais  ne  s'est  ja- 
mais réveillée  depuis.  Et  cependant,  malgré 
les  dédains  d'une  critique  aveugle,  injuste  et 
partiale  ,  la  musique  de  ce  dernier  opéra  de 
Carafa  n'était  pas  dénuée  de  beauté,  de  grâce 
et  de  caractère  dramatique.  Si  Carafa  avait 
imité  Rossini,  et  fait  servir  les  plus  beaux 
fragments  de  ses  opéras  tombés  à  de  nou- 
veaux poèmes  plus  heureusement  composés, 
nous  aurions  pu  entendre  avec  plaisir  deux 
beaux  duos  de  la  Grande-duchesse,  la  prière  : 
Vierge  Marie ,  et  une  belle  marche  funèbre, 
dans  laquelle  on  a  signalé  des  effets  alors 
nouveaux  qui  auraient  été  imités  ou  repro- 
duits, sans  intention  de  plagiat  d'ailleurs, 
par  M.  Verdi,  dans  son  Miserere  du  Trovatore. 

GRANDE  -  DUCHESSE  DE  GÉROLSTEIN 
(la),  opéra-bouffe  en  trois  actes  et  quatre 
tableaux ,  paroles  de  MM.  H.  Meilhac  et  Lu- 
dovic Halévy,  musique  de  M.  Jacques  Of- 
fenbach,  représenté  aux  Variétés  le  12  avril 
1867.  Cette  pièce  a  obtenu  un  succès  euro- 
péen. Nous  ne  pouvons  en  donner  qu'une 
courte  analyse,  car  le  jeu  de  la  scène,  les  ex- 
centricités des  acteurs  et  les  hardiesses  des 
actrices  ont  formé  la  pièce  elle-même  bien 
plus  que  l'invention  du  scénario.  Cependant, 
le  voici  en  peu  de  mots  :  La  grande-duchesse 
a  donné  le  commandement  de  ses  troupes  au 
général  Boum.  En  passant  une  revue,  elle 


remarque  un  soldat  de  haute  et  de  belle  pres- 
tance. C'est  le  soldat  Fritz,  dont  elle  fait  son 
favori.  Il  devient  presque  en  un  clin  d'œil 
sergent,  comte,  général  en  chef,  et  il  remplace 
Boum.  Une  conspiration  s'ourdit  contre  lui  ; 
mais  il  détruit  lui-même  sa  fortune  en  préfé- 
rant épouser  la  petite  paysanne  Wanda,  qu'il 
aime,  plutôt  que  d'accepter  les  faveurs  que 
lui  offre  la  grande-duchesse.  Fritz  est  l'objet 
de  mille  mystifications  pendant  la  première 
nuit  de  ses  noces.  On  lui  donne  successive- 
ment des  aubades,  des  charivaris  ;  enfin  on  le 
force  de  se  mettre  à  la  tête  d'une  troupe  de 
soldats  et  d'aller  attaquer  un  château  voisin. 
Là,  on  le  prend  pour  un  galant,  et  il  est  roué 
de  coups.  Il  perd  toutes  ses  dignités.  Le  ba- 
ron Grog  lui  succède  un  moment  ;  mais,  en 
apprenant  que  cet  homme  est  marié  et  père 
de  quatre  enfants,  la  grande-duchesse  lui  en- 
lève le  panache,  symbole  du  commandement, 
et  le  rend  au  général  Boum. 

Si  toutes  les  trompettes  de  la  renommée 
ont  sonné  une  fanfare  en  l'honneur  du  com- 
positeur, nous  ne  voyons  rien  dans  la  parti- 
tion qui  ait,  musicalement  parlant,  assez  de 
valeur  pour  être  détaché  du  cadre  théâtral. 
Nous  nous  contenterons  de  citer  les  morceaux 
les  plus  applaudis  à  la  scène  :  ce  sont,  dans 
le  premier  acte,  les  couplets  du  Piff  paff,  la 
Chronique  de  la  Gazette  de  Hollande,  les 
couplets  du  Sabre  de  mon  père,  la  chanson  : 
Allez,  jeunes  fillettes,  lerondo  :  Ah!  que  j'aime 
les  militaires  ;  dans  le  second  acte,  l'air  des 
billets  doux,  le  récit  de  la  bataille,  le  duo 
entre  la  duchesse  et  Fritz ,  le  Carillon  de  ma 
grand'  mère,  qui  est  une  sorte  de  bacchanale 
échevelée.  Dans  le  troisième  acte,  les  cou- 
plets -.Tout  ça  pour  que  cent  a7is  après;  le 
quintette  :  Sortes  de  ce  couloir,  le  chœur  des 
conjurés,  parodie  sur  la  Bénédiction  des  poi- 
gnards des  Huguenots;  la  Légende  du  verre, 
etc.  Interprètes  :  Dupuis,  Couderc,  Grenier, 
Kopp,  Baron,  Gardel,  Miles  Schneider,  Ga- 
rail,  Legrand,  Morosini,  Véron  et  Marcourt. 

GRANDE  SERENATA  {la  Grande  sérénade) , 
opéra  italien,  musique  de  Cocchi  (Joachim), 
représenté  à  Londres  en  1761. 

*  GRANDE  VITESSE,  PORT  DÛ,  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Philibert,  musique  de 
M.  Louis  Gregh,  représentée  au  concert  de 
la  Cigale  le  19  septembre  1890. 

'GRANDES  MANŒUVRES  (les),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  A.  Cahen  et  Norès 
musique  de  M.  Chadeigne,  représentée  au 
concert  des  Ternes  le  24  janvier  1885. 


526 


GRÉG 


GREN 


GRANDUCA  DI  GEROLSTEIN  (il),  Opéra 
italien,  musique  de  Bernardi;  représenté  au 
Teatro-Milanese  et  au  petit  théâtre  des  Giar- 
dini-Pubblici,  en  1871  et  1872. 

GRAUE  MANNLEIN  (das)  [le  Petit  homme 
gris],  drame  allemand,  musique  de  Taubert, 
représenté  à  Dresde  vers  1833 

*  grave  affaire  (une),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  Gothi,  musique  de  Victor 
Robillard,  représentée  au  concert  du  café 
Parisien  le  12  février  1876. 

GRAZIE  VENDICATE  (le)  [les  Grâces  ven- 
gées], intermède  italien,  livret  de  Métastase, 
musique  de  Caldara,  représenté  à  Vienne  le 
28  août  1735.  C'est  une  petite  pièce  de  circon- 
stance, écrite  pour  célébrer  la  naissance  de 
la  princesse  Elisa  ;  elle  a  trois  personnages, 
qui  sont  :  Euphrosine,  Aglaja,  Talia.  L'action 
se  passe  au  milieu  d'un  bosquet  de  lauriers, 
arrosé  par  l'eau  de  la  fontaine  Acidalie,  dans 
la  campagne  de  la  Béotie.  La  déclamation  est 
interrompue  par  quelques  chants  intéres- 
sants; l'air  d'Euphrosine  :  No,  no,  di  tanto  or- 
goglio  ;  celui  d'Aglaja  :  Talor  di  sdegno  ar- 
dente; celui  de  Talia  :  lo  lo  so,  lo  veggo  anch' 
io,  et  le  chœiar  final  :  Esci  dal  gange  fuora, 
Esci,  felice  aurora. 

*  graziella,  opéra  semi-sérieux,  musique 
de  M.  Moscatelli,  représenté  à  Terni  en  mai 
1884. 

*graziella,  comédie  lyrique  en  trois  actes, 
poème  anonyme,  tiré  du  roman  célèbre  de 
Lamartine,  musique  de  M.  Salvatore  Auteri- 
Manzocchi,  représenté  au  Théâtre-Lyrique- 
International  de  Milan  le  23  octobre  1894. 

*  graziella,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
tiré  du  roman  de  Lamartine,  paroles  et  mu- 
sique de  M.  Rinaldo  Caffl,  représentée  sans 
grand  succès  sur  le  théâtre  Guillaume,  de 
Bresciale  1"  novembre  1894. 

GRAZIOSA,  opéra  italien,  musique  de  Dol- 
zauer  (Juste-Jean-Frédéric),  représenté  à 
Dresde  en  1841. 

GREENEYED  MONSTER  (the)  [le  Monstre 
aux  yeux  verts],  farce  anglaise,  musique  de 
Welsh,  représentée  au  théâtre  du  Lycée,  à 
Londres,  vers  isoo. 

*gredin  DE  pigoche,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  Michel  Masson  et  Georges 
Fath,  musique  de  Vogel,  représentée  aux 
Folies-Marigny  le  19  octobre  1866. 

Grégoire  (Mme)  ?  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Scribe  et  Boisseaux,  musi- 


que de  Louis  Clapisson,  représenté  au  Théâ- 
tre-Lyrique le  8  février  1861.  La  pièce  est  une  ■. 
des  plus  embarrassées  et  des  plus  chargées 
d'intrigue  du  théâtre  de  Scribe.  La  scène  se 
passe  au  temps  de  Mme  de  Pompadour,  con- 
tre laquelle  on  a  fait  circuler  la  satire  qui 
commence  ainsi  : 

Cotillon  deux  de  son  endroit 
Un  jour  vint  par  le  coche  ; 
On  dit  qu'aux  mains  elle  avait  froid; 
EU'  les  mit  dans  nos  poches. 

Le  lieutenant  de  police  a  été  chargé  de  dé- 
couvrir l'auteur  de  cette  impertinence.  C'est 
dans  le  cabaret  de  Mme  Grégoire  que  se 
passe  une  partie  de  l'action ,  et  elle-même  y 
joue  un  rôle  essentiel.  Le  compositeur,  ne 
trouvant  pas  de  situations  musicales  dans 
cette  pièce,  a  fait  de  grands  frais  de  musique 
et  d'orchestration.  C'est  sa  partition  la  plus 
riche  en  morceaux  longs  et  développés,  sinon 
la  plus  heureuse.  Nous  citerons  l'air  :  0  mon 
ange ,  inspire-moi ,  et  le  trio  :  Mais  voici  le 
soir,  bonsoir.  Il  y  a  aussi  plusieurs  scènes  co- 
miques bien  traitées.  Les  rôles  ont  été  rem- 
plis par  Wartel,  Lesage,  Gabriel,  Mlles  Roziès 
et  Moreau. 

GRELOT  (le),  opérette  en  un  acte,  livret 
de  MM.  E.  Grange  et  Victor  Bernard,  musique 
de  M.  Léon  Vasseur ,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  21  mai  1873.  Le  conte  de  La  Fon- 
taine, intitulé  la  Clochette,  a  fourni  le  sujet 
de  la  pièce.  Au  lieu  d'une  vache,  c'est  un 
mouton  que  Glycère  a  perdu  ;  au  lieu  d'une 
clochette,  c'est  un  grelot  que  Myrtil  fait  tinter 
pour  attirer  la  bergère.  Mais  j'ajouterai  qu'au 
lieu  d'un  badin  âge  rapide  et  fin  dont  la  lecture 
ne  dépasse  pas  cinq  minutes,  on  a  à  supporter 
pendant  une  heure  un  sujet  scabreux,  auquel 
viennent  s'ajouter  des  détails  épisodiques 
sans  intérêt  et  des  gravelures  plus  que  trans- 
parentes. On  a  remarqné  une  villanelle,  un 
duo,  la  romance  :  Je  l'ai  perdu,  et  les  couplets 
du  grelot.  Chantée  par  Georges,  Mmes  Judic 
et  Peschard. 

GRENADIER  (der)  [le  Grenadier],  petit 
opéra  allemand,  musique  de  Michel  Umlauff, 
représenté  à  Vienne  vers  1810. 

GRENADIER  DE  WAGRAM  (le),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Hippolyte 
Lefebvre  et  Saint-Amans,  musique  de  Eu- 
gène Prévost,  représenté  sur  le  théâtre  de 
l'Ambigu  le  14  mai  1831.  Le  lendemain  de  la 
journée  de  "Wagram,  un  grenadier  en  faction 
a  abandonné  son  poste  pour  voler  au  secours 
d'une  jeune  fille  poursuivie  par  des  soldats. 
Napoléon,  trouvant  la  guérite  déserte ,  avait 


GRIS 


GRIS 


527 


pris  la  P^ce  du  factionnaire  libérateur.  II 
fait  appeler  Georges,  le  grenadier,  et  lui  an- 
nonce qu'il  ne  fait  plus  partie  de  la  grande 
armée.  Mais,  apprenant  que  ce  soldat  s'est 
conduit  valeureusement,  la  veille,  pendant  la 
bataille,  il  lui  pardonne  sa  faute  ;  il  fait  plus 
encore,  en  le  nommant  officier.  Cette  pièce 
a  eu  assez  de  succès.  C'était  le  second  ouvrage 
lyrique  de  Eugène  Prévost,  lauréat  de  l'In- 
stitut; on  y  a  remarqué  des  motifs  agréa- 
bles, une  jolie  romance  et  des  couplets  qui 
ont  eu  leur  jour  de  vogue. 

"GRENADIERS DE  MONT-CORNETTE(les), 
opérette  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Dau- 
nis,  Delorme  et  Edouard  Philippe,  musique 
de  M.  Charles  Lecocq,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  4  janvier  1887. 

gretna-GREEN  ,  farce  anglaise,  musique 
de  Samuel  Arnold,  représentée  à  Hay-Market 
de  Londres  en  1783. 

*  GRÈVE  DES  FILLES  (la),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  et  musique  de  M.  Ro- 
bert Kratz,  représenté  avec  succès,  en  mai 
1892,  au  théâtre  municipal  de  Dusseldorf. 

GRILLE  DU  PARC  (la),  opéra  -  comique 
en  un  acte,  paroles  de  Pain,  Ancelot  et  Au- 
dibert,  musique  de  Panseron  ,  représenté  à 
Feydeau  le  9  septembre  1820. 

*  grilletta,  opéra-bouffe,  musique  de 
M.  Pastore,  représenté  à  Messine,  par  la 
Société  philharmonique,  en  octobre  1884. 

*  GRILLO  DEL  FOCOLARE  (il)  [le  Grillon 
du  foyer],  opéra-bouffe,  musique  de  M.  Gal- 
lignani,  représenté  à  Gênes,  dans  la  salle 
Sivori,  en  1873. 

*  GRILLON  (le),  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Hector  Grard,  musique  de  M.  Marius 
Boullard,  représentée  au  théâtre  des  Nou- 
veautés le  9  mars  1867. 

*  GRILLON  DU  FOYER  (le),  opéra,  livret 
de  M.  Willner,  musique  de  M.  Cari  Gold- 
mark,  représenté  à  l'Opéra  impérial  de 
Vienne  le  17  mars  1896.  Cet  ouvrage  a  obtenu 
beaucoup  de  succès. 

*gringoire,  opéra  en  un  acte,  livret  imité 
de  la  comédie  française  de  Théodore  de  Ban- 
ville, musique  de  M.  Ignace  Brûll,  représenté 
avec  un  vif  succès  au  théâtre  Royal  de  Munich 
en  mars  1892. 

griselda,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Pollarolo  (Antoine),  représenté  à 
Venise  en  1701. 


GRISELDA,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Chelleri,  représenté  à  Plaisance 
en  1707, 

GRISELDA,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  l'abbé  Capelli,  représenté  à  Ro- 
vigo  vers  1710. 

GRISELDA,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Predieri  (Luc- Antoine),  repré- 
senté à  Bologne  en  1711. 

GRISELDA,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Orlandini,  représenté  à  Bologne 
en  1720. 

GRISELDA,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Scarlatti,  représenté  à  Rome  en 
1721. 

GRISELDA,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Bononcini  (Antoine),  représenté 
snr  les  théâtres  d'Italie  vers  1700  et  à  Lon- 
dres en  1722. 

GRISELDA,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Conti  (François),  représenté  à 
Vienne  en  1725. 

GRISELDA,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Caldara,  représenté  à  Vienne  en 
1725. 

GRISELDA,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Albinoni,  représenté  à  Rome  en 
1728. 

GRISELDA,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de.  Vivaldi,  représenté  à  Venise  en 
1735. 

GRISELDA,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Latilla,  représenté  à  Rome  en 
1747. 

GRISELDA,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Piccinni,  représenté  à  Venise  en 
1793. 

GRISELDA,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Paër,  représenté  à  Parme  en 
1796  et  à  Paris  le  18  juin  1803. 

GRISELDA ,  opéra  séria,  livret  de  Piave, 
musique  de  Federico  Ricci,  représenté  au 
théâtre  de  la  Fenice,  à  Venise,  pendant  le 
carnaval  de  1847;  chanté  par  Badiali,  Fer» 
retti,  Crivelli  et  Mme  Hayez. 

*  griselda,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Giulio  Cottrau,  représenté  avec 
succès  au  théâtre  Niccolini,  de  Florence,  vers 
1890.  C'est  une  œuvre  intéressante,   émue, 


528 


GRUM 


GUAR 


dans  laquelle  on  a  signalé  plusieurs  pages 
dignes  d'attention  et  de  sympathie,  entre 
autres  un  air  de  ténor  et  un  air  de  soprano, 
une  belle  prière,  le  finale  du  second  acte  et 
celui  du  troisième.  Elle  a  retrouvé,  sur  diverses 
scènes  d'Italie,  le  succès  très  franc  qui  l'avait 
accueillie  à  son  apparition  à  Florence.  Elle 
était  jouée  ici  par  Mmes  Borronat,  Riso  et 
Checchi,  MM.  Da  Caprile,  Casini  et  Baldelli. 

GRISELDA    0   LA  MARCHESANA   DI    SA- 

LUZZO,  opéra  semi-seria,  livret  de  Golisciani, 
musique  de  O.  Scarano,  représenté  au  théâtre 
Nuovo,  à  Naples,  le  6  janvier  1878;  chanté 
par  Montanaro,  Morelli,  Fajella  et  Mmes  Gior- 
gio, Trêves. 

grœntovoi,  opéra  national  russe,  musi- 
que de  M.  Werstowski,  représenté  à  Moscou 
en  février  1857. 

GROS  lot  (le)  ,  opéra  allemand,  musique 
de  Wolf,  représenté  à  Weimar  en  1776. 

GROSSFURSTINN  (die)  [la  Grande-du- 
chesse], opéra  allemand  en  quatre  actes,  li- 
vret de  Mme  pfeiffer,  représenté  à  Berlin  le 
19  novembre  1850. 

GROTIUS  ou  LE  CHÂTEAU  DE  LŒWEM- 
stein,  opéra  en  trois  actes,  musique  de  Cam- 
penhout,  représenté  à  Amsterdam  en  1808. 

GROTTA  DEL  MAGO  MERLINO  (la)  [la 
Grotte  du  magicien  Merlin],  intermède,  mu- 
sique de  Amiconi,  représenté  à  Rome  en  1787. 

GROTTA  DI  TROFONIO  (la)  [l'Antre  de 
Trofonius],  opéra  italien  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Salieri,  représenté  à  Vienne  en  1785. 

GROTTA  DI  TROFONIO  (la)  [l'Antre  de 
Trofonius],  opéra  italien  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Paisiello ,  représenté  à  Naples  vers 
1785  et  à  Paris  le  30  juillet  1S04. 

grotta  DI  trofonio  (la),  opéra  buffa, 
musique  de  G.  Ercolani,  représenté  au  théâ- 
tre Mariani  à  Ravenne  au  mois  de  septembre 

1880. 

GROTTE  DE  WAVERLEY  (la),  opéra,  mu- 
sique de  Conradin  Kreutzer,  représenté  vers 
1830. 

GROTTE  DES  CÉVENNES  (la),  opéra  en 
un  acte,  musique  de  Gresnick,  représenté  au 
théâtre  Montansier,  à  Paris,  en  1798. 

GRUMETE  (el),  zarzuela  en  un  acte,  paroles 
de  Garcia  Guttierrez,  musique  d'Emilio  Ar- 
rieta,  représentée  sur  le  théâtre  du  Cirque, 
à  Madrid,  le  17  iuin  1853. 


GRUMETE  (el)  [le  Matelot],  opéra  espa- 
gnol en  deux  actes,  musique  de  Arrieta,  re- 
présenté au  théâtre  d'opéra-comique  espa- 
gnol à  Madrid  en  1854. 

*  GUALTIERO  de  monzonis,  zarzuela  en 
trois  actes,  musique  de  M.  François  Manent, 
représentée  au  théâtre  du  Liceo  de  Barcelone 
le  23  mai  1857. 

*  Gualtiero  SWARTEN,  opéra  en  deux 
actes  et  un  prologue,  paroles  d'Antonio  Ghis- 
lanzoni.  musique  de  M.  Andréa  Gnaga, 
représenté  au  théâtre  Costanzi,  de  Rome,  la 
15  novembre  1892. 

GUAR  AN  Y  (il),  opéra  en  quatre  actes, 
musique  de  M.  Carlos  Gomes,  représenté  au 
théâtre  de  la  Scala  de  Milan  le  19  mars 
1870.  Le  sujet  a  été  tiré  de  l'histoire  du  Bré- 
sil, patrie  du  compositeur,  alors  que  les  Por- 
tugais l'occupèrent  en  1560.  Des  aventuriers 
espagnols  entourent  de  leurs  pièges  un  no- 
ble portugais,  à  qui  ils  veulent  enlever  ses  ' 
trésors  et  sa  fille.  Un  chef  indien,  de  la  tribu 
des  Guaranis,  protège  cette  famille  et  finit 
par  triompher  de  ces  flibustiers.  Quoiqu'on 
ait  signalé  dans  cet  opéra  des  réminiscences 
des  ouvrages  de  M.  Verdi,  de  Meyerbeer,  de 
Weber  même,  ou  a  distingué  divers  mor- 
ceaux qui  ont  fait  concevoir  des  espérances 
pour  l'avenir  du  jeune  compositeur  brésilien. 
M.  Gomes  a  d'ailleurs  fait  de  bonnes  études 
au  Conservatoire  de  Milan.  On  peut  citer  une 
ballade,  un  A  ve  Maria,  deux  duos  et  des  airs 
de  ballet.  Il  Guarany  a  été  très  bien  inter- 
prété par  le  baryton  Maurel  et  Mme  Marie 
Sass  ;  Villani  a  chanté  le  rôle  du  ténor.  On  a 
donné  des  représentations  de  cet  ouvrage  à 
Rome.  Il  a  été  joué  au  théâtre  de  Covent- 
Garden,  à  Londres,  le  13  juillet  1872,  par 
Faure  ,  Nicolini ,  Cotogni ,  Bagagiolo  et 
MUe  Sessi. 

*guardia  AL  MORTO  (la),  opéra,  musique 
de  M.  Chiappani,  représenté  sans  succès  au 
théâtre  social  de  Trieste  en  juillet  1885. 

*  guardia  notturna(la),  opérette,  mu- 
sique du  comte  Carlo  Fossati,  riche  dilettante 
et  compositeur  amateur,  représentée  au  théâ- 
tre Balbo,  de  Turin,  en  1876. 

GUARDIAN  OUTWITTED  (the)  [le  Tuteur 
dupé] ,  opéra  anglais ,  musique  de  Arne ,  re- 
présenté à  Londres  en  1765.  Gravé  en  par- 
tition. C'est  une  suite  de  morceaux  très- 
courts,  de  petits  airs  de  vaudevilles. 

*GUARDIAS  DEL  REY  DE  SIAM  (LOS),  zar- 
zuela en  un  acte,  musique  de  Gabriel  Balart, 


GUER 


GUER 


529 


représentée  à  Madrid,  au  théâtre  du  Cirque, 
en  1866. 

gudrun,  opéra  allemand,  musique  de 
M.  Reissmann,  représenté  à  Leipzig  en  oc- 
tobre 1871. 

*  gudrun,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Cari  Niemann,  musique  de  M.  Auguste 
Klughardt,  représenté  à  Neustrelitz  le  27  jan- 
vier 1882,  et  à  l'opéra  Royal  de  Berlin  au 
mois  de  septembre  suivant. 

*  GUDRUN,  opéra,  paroles  de  M.  Etienne 
Boni,  musique  de  M.  Hans  Huber,  repré- 
senté sur  le  théâtre  municipal  de  Bâle  en 
février  1896. 

GUELFEN  (die)  [les  Guelfes],  prologue, 
musique  de  Ditters,  représenté  à  Oels  en 
1795. 

GUERILLAS  (les),  opéra  danois,  musique 
de  Brédal,  représenté  à  Copenhague  en  1836. 

GUERILLERO  (le),  opéra  en  deux  actes,  pa- 
roles de  Théodore  Anne,  musique  de  M.  Am- 
broise  Thomas,  représenté  à  l'Académie  royale 
de  musique  le  22  juin  1842.  L'action  se  passe 
en  1 64  o ,  lors  de  la  guerre  qui  sépara  le  Portugal 
de  l'Espagne.  Un  guérillero,  qu'on  nomme 
Fernand ,  fait  passer  un  de  ses  soldats  pour  le 
roi  dom  Juan  de  Bragance,  et  se  sert  de  luipour 
épouser,  par  son  ordre,  une  pauvre  fille  qu'il 
a  enlevée.  Mais  ce  faux  roi  n'est  autre  que  le 
frère  de  Thérésa,  qui  fait  fusiller  Fernand  et 
unit  sa  sœur  à  Francesco,  son  fiancé.  On  a 
surtout  remarqué  le  chœur  qui  ouvre  le  se- 
cond acte,  un  joli  duo  chanté  par  Mme  Na- 
than-Treillet  et  Octave ,  et  un  boléro  chanté 
par  Massol.  La  scène  française  était  alors  oc- 
cupée par  Meyerbeer,  Halévy,  Donizetti. 
M.  Thomas  a  cru  devoir  se  rejeter  sur  des 
ouvrages  de  demi-caractère,  qui  lui  ont  valu 
de  beaux  succès  assurément.  Mais  il  est  re- 
grettable qu'il  y  ait  eu  vingt-six  ans  d'in- 
tervalle entre  le  Guérillero  et  Hamlet,  cet 
ouvrage  de  premier  ordre. 

*guernica,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Pierre  Gailhard  et  B.-P. 
Gheusi,  musique  de  M.  Paul  Vidal,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  7  juin  1895.  Il 
s'agit  ici,  paraît-il,  d'un  épisode  historique  de 
la  guerre  carliste  qui  ensanglanta  l'Espagne 
en  1873.  La  scène  se  passe  en  pays  basque. 
Nella,  fille  du  riche  fermier  Marco,  doit  épou- 
ser prochainement  un  jeune  officier  de  l'armée 
espagnole,  le  capitaine  Mariano,  ami  d'enfance 
de  son  frère  Juan.  La  maison  est  en  fête,  et 
tous  sont  heureux  de  cette  union.  Mais  Juan, 


qui  est  affilié  aux  carlistes  sans  qu'aucun  des 
siens  en  soit  informé  et  qui  a  été  désigné 
comme  l'un  des  chefs  du  soulèvement  qui  se 
prépare,  reçoit  secrètement  l'avis  que  le  mou- 
vement doit  éclater  le  lendemain.  «  Déjà  !  » 
s'écrie-t-il,  et  il  frémit  à  la  pensée  qu'il  peut 
se  rencontrer  dans  la  montagne,  à  la  tête  de 
ses  hommes,  avec  son  ami  Mariano,  celui  qui 
doit  être  son  frère,  se  trouver  face  à  face  avec 
lui,  que  l'un  des  deux  peut  tuer  l'autre  peut- 
être...  Cette  pensée  l'obsède  et  le  poursuit. 
Il  fera  pourtant  ce  qu'il  considère  comme  son 
devoir  et  se  rend  à  Guernica,  la  ville  sainte 
des  fueros  basques,  où  les  futurs  combattants 
carlistes  sont  assemblés.  Il  les  harangue 
devant  le  palais  forai,  leur  demande  s'ils  sont 
prêts  à  se  battre,  prêts  à  mourir  pour  défen- 
dre leurs  libertés,  leurs  privilèges,  pour  sou- 
tenir les  prétentions  de  leur  roi  don  Carlos. 
Tous  l'acclament  avec  frénésie,  et,  à  la  suite 
de  cette  harangue  brûlante,  courent  aux 
armes  en  chantant  l'hymne  basque,  le  chant 
national  de  Guernica.  Bientôt  nous  retrouvons 
Juan  à  la  tête  de  ses  hommes,  au  sommet  de 
la  montagne  d'Elorio,  déjà  cernée  par  les 
troupes  régulières.  Nella,  qui  a  surpris  le 
secret  et  la  retraite  de  son  frère,  vient  le 
supplier,  mais  vainement,  d'abandonner  l'in- 
surrection. Juan  refuse.  Voici  qu'on  entend 
au  loin  le  clairon  des  soldats  espagnols  ;  ceux- 
ci  s'approchent,  le  combat  s'engage,  le  capi- 
taine Mariano  commande  le  feu,  et  Juan 
tombe  mortellement  frappé.  Nella  accourt, 
fond  en  larmes  en  voyant  le  corps  inanimé 
de  son  frère,  et,  devant  son  fiancé  dont  le 
désespoir  égale  le  sien,  jure  de  dire  adieu 
au  monde  et  de  se  cloîtrer  pour  la  vie. 

Sur  cette  action,  qui  pourrait  être  plus 
émouvante  et  dont  les  auteurs  n'ont  pas  tiré 
tout  le  parti  possible,  M.  Vidal  a  écrit  une 
partition  un  peu  trop  dépourvue  du  mouve- 
ment, de  la  vie  et  de  l'éclat  sans  lesquels  il 
n'est  pas  d'œuvre  robuste.  L'inspiration  en 
est  courte,  et,  si  l'arrangement  est  habile,  il 
ne  saurait  suppléer  à  la  richesse  de  l'imagi- 
nation. Ce  n'est  pas  à  dire  qu'il  n'y  ait  rien 
à  distinguer  dans  une  composition  si  impor- 
tante et  si  touffue;  mais  c'est  par  fragments, 
par  épisodes,  qu'il  faut  faire  ressortir  ce  qui 
mérite  d'être  signalé,  et  l'on  chercherait  en 
vain  une  page  vraiment  complète  sur  laquelle 
l'attention  puisse  se  fixer  et  s'arrêter.  Ainsi, 
l'on  peut  noter  quelques  passages  agréables 
dans  le  duo  d'introduction  entre  Nella  et  son 
père,  de  même  que  dans  son  duo  avec  Mariano, 
dont  l'ensemble  finalne  manque  pas  de  grâce; 
la  meilleure  page  de  ce  premier  acte  est  le 

34 


530 


GUER 


GUGL 


chœur  féminin  qui  le  termine.  Au  troisième 
en  peut  mentionner  l'entracte,  qui  est  inté- 
ressant, la  scène  où  Juan  indique  à  ses 
nommes  la  position  qu'ils  doivent  prendre 
pour  le  combat,  et  le  duo  de  Nella  et  de 
Mariano,  où  le  musicien  a  paru  s'émouvoir 
quelque  peu.  Enrésumé,  l'ensemble  de  l'œuvre  ■ 
est  faible,  et  la  personnalité  y  fait  trop  com- 
plètement défaut.  Guernica  avait  pour  inter- 
prètes M11"  Lafargue  et  Elven.  MM.  Bouvet, 
Jérôme  et  Mondaud. 

*  GUERRA  A  muerte,  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  d'Ayala,  musique  d'Emilio  Ar- 
rieta,  représentée  sur  le  théâtre  du  Cirque,  à, 
Madrid,  le  22  juin  1855. 

GUERRA  APERTA  (la)  [Guerre  ouverte], 
opéra  italien,  musique  de  P.  Guglielmi,  re- 
présenté à  Florence  en  1787. 

GUERRA  APERTA  (la.),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Ruggi,  représenté  à  Kaples  vers 
1790. 

GUERRA  APERTA  (la),  opéra  buffa,  mu- 
sique de  Mussini,  représenté  à  Postdam  et  à 
Charlottenbourg  en  1796. 

*  GUERRA  d'amore,  opéra-bouffe,  musique 
de  F.  d'Arcais,  représenté  sur  le  théâtre  Nic- 
colini,  de  Florence,  le  7  décembre  1870.  L'au- 
teur, écrivain  instruit  en  même  temps  que 
musicien  distingué,  était  l'un  des  critiques 
musicaux  les  plus  écoutés  de  l'Italie,  bien 
que  ses  idées  fussent  un  peu  arriérées  et  qu'il 
manquât  parfois  de  hardiesse  et  de  largeur 
dans  les  vues.  Pendant  plus  d'un  quart  de 
siècle  il  rédigea  avec  distinction  le  feuilleton 
d'un  journal  politique  fort  important,  l'Opi- 
nione,  dont,  sur  la  fin  de  sa  vie,  il  était  devenu 
le  rédacteur  en  chef. 

GUERRA  IN  QUATTRO ,  opéra-bouffe  ita- 
lien, musique  de  Pedrotti,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  Canobbiana,  à  Milan,  au  mois 
de  juin  1861. 

*  GUERRA  SANTA  (la),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  Luis  Mariano  de  Larra,  mu- 
sique d'Emilio  Arrieta,  représentée  le  4  mars 
1879,  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela. 

*  GUERRE  DES  FEMMES  (la),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  et  musique  de  M.  F.  de 
Woyrsch,  représenté  à  Hambourg  le  12  avril 
1890. 

guerre  DOMESTIQUE  (la)  ,  opéra-comi- 
que  allemand  en  un  acte ,  texte  de  Castelli, 
musique  de  Franz  Schubert.  Cette  œuvre  ne 
paraît  pas  avoir  été  représentée  du  vivant 


de  l'auteur,  mort  en  1828.  Ce  ne  fut  qu'en 
septembre  1861  qu'on  en  donna,  à  Francfort 
sur-le-Mein ,  une  représentation,  qui  révéla 
aux  amateurs  les  beautés  réelles  de  cette 
partition.  Sous  le  titre  de  :  la  Croisade  des 
Dames,  cet  ouvrage  fut  représenté  pour  la 
première  fois  à  Paris,  sur  le  théâtre  des  Fan- 
taisies-Parisiennes, le  3  février  1868. 

*  GUERRE  JOYEUSE  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Zell  et  Gênée, 
musique  de  M.  Johann  Strauss,  représenté 
avec  un  très  grand  succès  à  "Vienne,  sur  le 
théâtre  An  der  Wien,  le  25  novembre  issi. 

GUERRE  OUVERTE  OU  RUSE  CONTRE 

RUSE,  opéra  en  trois  actes,  de  L.-E.  Jadin, 
représenté  au  théâtre  de  la  Cour  en  1788. 

*  guerrillero.  (bl),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Frédéric  Mufioz,  musique 
de  MM.  Arrieta,  Fernandez  Caballero  et  Chapi, 
représentée  au  théâtre  Apolo,  de  Madrid,  en 
janvier  1885. 

GUETTEUR  DE  NUIT  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Léon  Beauvallet  et  de 
Jallais,  musique  de  M.  Paul  Blaquières ,  re- 
pr;  aux  Bouffes-Parisiens  le  30  août  1S56. 

GUEUSEN  IN  BREDA  (die)  [les  Gueux  à 
Bréda],  opéra-comique  allemand,  musique 
de  Decker  (Constantin),  représenté  à  Halle 
en  1838. 

guglielmo  colman,  opéra  italien  en 
deux  actes ,  musique  de  Aspa,  représenté  à 
Naples  en  1843. 

*  GUGLIELMO  RATCLIFF,  drame  lyrique  eu 
quatre  actes,  poème  de  Henri  Heine,  traduit 
en  italien  par  Andréa  Maffei,  musique  de 
M.  Pietro  Mascagni,  représenté  au  théâtre 
de  la  Scala  de  Milan  en  février  1895.  On  assure 
que  c'est  là  le  premier  ouvrage  de  M.  Mas- 
cagni, écrit  en  très  grande  partie,  sinon  entiè- 
rement, avant  même  sa  CaOalleria  rusticana, 
qui  l'a  rendu  célèbre  à  assez  bon  compte. 
L'œuvre  est  faible,  inégale,  non  sans  quelques 
qualités,  mais  peu  scénique  et  d'une  inspi- 
ration difficile.  Le  musicien,  il  est  vrai,  a  eu 
la  singulière  idée  de  mettre  en  musique,  d'un 
bout  à  l'autre,  toute  la  tragédie  de  Henri 
Heine  sur  la  belle  traduction  d'Andréa  Maffeii 
et,  dans  ces  conditions,  il  n'est  pas  étonnant 
qu'on  ait  pu  lui  reprocher  la  longueur  et  la 
lourdeur  de  sa  partition.  En  fait,  Guglielmo 
Ratcliff  n'a  point  obtenu  de  succès,  malgré 
tout  le  bruit  fait  autour  de  sa  naissance  et 
avant  même  son  apparition  à  la  scène. 


GUID 


GUIL 


531 


GUI  DE  CHÊNE  (le)  OU  LA  FÊTE  DES 
DRUIDES ,  pastorale  en  un  acte ,  en  vers 
libres ,  avec  des  ariettes ,  paroles  de  Jun- 
quières,  musique  de  Laruette,  représentée 
aux  Italiens  le  26  janvier  1763.  La  cérémonie 
de  la  récolte  du  gui  sacré,  célèbre  dans  l'his- 
toire de  la  Gaule,  a  fourni  l'idée  de  la  pièce. 
La  musique  de  Laruette  est  tout  à  fait  ou- 
bliée. Il  était  bon  acteur  dans  les  rôles  de 
père  ou  de  tuteur,  et  il  a  donné  son  nom  à 
cet  emploi  lorsqu'il  est  tenu  par  des  artistes 
privés  de  moyens  vocaux  et  chez  lesquels  le 
jeu  supplée  à  l'insuffisance  de  la  voix. 

*GUIA  ILUSTRADA,  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Ruesga  et  Arango,  musique  de  M.  Jime- 
nez,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de 
la  Zarzuela,  en  décembre  18S9. 

guidetta,  opéra  italien,  musique  de  Sar- 
ria ,  représenté  au  théâtre  Mercadante  de  Na- 
ples  en  juin  1875.  Cet  ouvrage  a  eu  un  certain 
succès. 

GUIDO  ET  GINEVRA  OU  LA  PESTE  DE 
FLORENCE,  opéra  en  cinq  actes ,  paroles  de 
Scribe,  musique  d'Halévy,  représenté  à  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  5  mars  1838. 
Le  sujet  du  livret  reproduit  un  épisode  ra- 
conté par  M.  Delécluze  dans  son  histoire  de 
Florence.  Ginevra,  fille  de  Cosme  de  Médicis, 
tombe  évanouie  pendant  la  célébration  de 
son  mariage  avec  le  duc  de  Ferrare  ,  par  le 
contact  d'une  écharpe  empoisonnée.  On  la 
croit  victime  du  fléau  qui  vient  de  s'abattre 
sur  Florence ,  et  on  l'ensevelit.  Comme  dans 
Roméo  et  Juliette,  Ginevra  se  réveille  ;  elle 
s'échappe  du  caveau,  et,  repoussée  partout 
où  elle  se  présente  dans  cette  ville  terrifiée 
et  presque  déserte ,  elle  est  recueillie  par  un 
jeune  sculpteur  qui  l'aime  et  qu'on  a  vu  au 
premier  acte.  Cosme  de  Médicis,  retrouvant 
sa  fille,  consent  à  son  mariage  avec  Guido.  Ce 
drame  abonde  certainement  en  situations 
fortes  et  saisissantes  ;  mais  il  appartient  à  un 
ordre  d'idées  qui  heureusement  ne  s'est  pas 
conservé  dans  les  esprits  et  qui  n'a  envahi 
qu'accidentellement  nos  scènes  lyriques.  Des 
tombeaux,  des  condottieri  qui  chantent  :  Vive 
la  peste!  une  femme,  une  prima  donna  qu'on 
croit  pestiférée  et  morte,  qui  ne  ressuscite  que 
pour  recevoir  des  coups  de  fusil  tirés  de  la 
maison  paternelle,  tout  cela  est  odieux  comme 
spectacle,  et  antimusical  ;  et  c'est  ce  qui  ex- 
plique pourquoi  l'opéra  de  Guido  et  Ginevra 
n'a  pas  été  repris  ;  car,  en  ce  qui  concerne  la 
musique,  il  renferme  des  beautés  de  premier 
ordre.  Le  rôle  de  Guido  est  ausssi  remarqua- 
blement traité  que  celui  d'Eléazar  dans  la 


Juive,  et  Duprez  l'a  interprété  avec  une  ex- 
pression admirable.  L'air  :  Pendant  la  fête, 
une  inconnue,  a  obtenu  un  immense  succès  ; 
le  récitatif  en  est  d'une  sensibilité  exquise  ; 
le  grand  air  :  Quand  renaîtra  la  pâle  aurore, 
est  écrit  avec  des  larmes,  et  aussi  la  mélodie 
chantée  par  Médicis  :  Sa  main  fermera  ma 
paupière.  Nous  rappellerons  aussi  le  duo  du 
deuxième  acte,  le  chœur  des  condottieri  et  le 
grand  trio  final  :  Ma  fille,  à  mon  amour  ravie. 
Le  talent  de  Mme  Rosine  Stoltz  fut  remar  • 
que  pour  la  première  fois  dans  le  rôle  de  Ric- 
ciarda.  Cet  opéra  a  été  repris,  en  quatre 
actes,  le  23  octobre  1840. 

GUILLAUME  DE  babertany,  opéra,  mu- 
sique de  M.  Coll ,  représenté  à  Perpignan  en 
avril  1875. 

*  GUILLAUME  DE  NASSAU,  grand  opéra 
français,  musique  de  Mézeray,  représenté  au 
théâtre  Royal  de  la  Haye  en  1832. 

GUILLAUME  D'ORANGE,  opéra  allemand, 
paroles  de  Foerster,  musique  de  Eckert ,  re- 
présenté à  Postdam  le  12  novembre  1846, 
puis  à  Berlin.  La  musique  en  a  été  goûtée. 

GUILLAUME  TELL,  drame  lyrique  en  trois 
actes  et  en  prose,  paroles  de  Sedaine,  musique 
de  Grétry  ,  représenté  aux  Italiens  le  9  avril 
1791.  Parler  du  poème  de  Sedaine,  de  la  mu- 
sique de  Grétry,  lorsqu'il  s'agit  de  Guillaume 
Tell,  serait  employer  mal  notre  temps,  si  nous 
ne  tracions  ici  l'histoire  des  diverses  concep- 
tions de  l'esprit  humain  sous  le  rapport  poé- 
tique et  musical.  Lemière  avait  déjà  traité  ce 
sujet  au  Théâtre-Français.  Grétry,  dans  ses 
Essais,  s'exprime  ainsi  :  «  Je  cherchai  dans 
Guillaume  Tell  à  renforcer  le  coloris  musical, 
c'est-à-dire  l'harmonie  et  le  travail  de  l'or- 
chestre. L'énergie  révolutionnaire  devait  se 
faire  sentir;  mais  à  travers  ce  senti  ment  ter- 
rible, quelques  traits  champêtres,  indiquant  la 
candeur  des  habitants  de  la  Suisse,  s'y  font 
partout  entendre  ;  ils  semblent  dire  :  «  C'est 
»  pour  conserver  nos  vertus  que  nous  nous  in- 
»  surgeons.  »  Nous  avons  vu  depuis  le  véritable 
génie  à  l'oeuvre.  Grétry  s'est  donné  beaucoup 
de  peine  pour  atteindre  à  la  hauteur  de  son 
sujet.  Il  a  complètement  échoué.  Ce  qu'il  y 
a  de  singulier ,  c'est  que  les  contemporains 
ne  comprenaient  pas  mieux  que  lui  tout  ce 
qu'on  pouvait  tirer  d'un  drame  si  élevé ,  si 
pittoresque  et  si  pathétique.  Les  critiques  do 
ce  temps  sont  unanimes  pour  vanter  le  style 
large  et  profond,  l'originalité  du  composi- 
teur. On  ne  peut  aujourd'hui  ratifier  un  tel 
jugement.   Nous    remarquerons   seulement 


GUIL 


GUIL 


qu'au  lever  du  rideau,  Grétry  fait  jouer  au" 
jeune  Tell,  assis  sur  les  montagnes,  le  Ranz 
des  vaches  sur  sa  cornemuse ,  d'après  la  ver- 
sion qu'en  a  donnée  Rousseau  à  la  fin  de  son 
Dictionnaire  de  musique.  Toutefois,  un  mor- 
cean  a  survécu  à  l'oubli  dans  lequel  la  par- 
tition est  tombée  depuis  longtemps;  c'est 
le  quatuor,  qui  est  un  petit  chef-d'œuvre. 

GUILLAUME  TELL,  de  Schiller,  musique 
de  Weber  (Bernard-Anselme) ,  représenté  à 
Berlin  en  1795. 

GUILLAUME  tell,  opéra  en  quatre  actes, 
paroles  de  Hippolyte  Bis  et  Jouy,  musique  de 
Rossini,  représenté  pour  la  première  fois  à 
l'Académie  royale  de  musique,  le  3  août  1829. 
Chef-d'œuvre  incomparable  du  plus  grand 
compositeur  de  ce  siècle,  Guillaume  Tell  offre 
un  ensemble  merveilleux  de  toutes  les  riches- 
ses mélodiques  et  harmoniques  que  l'art  musi- 
cal moderne  semble  pouvoir  produire.  En  sor- 
tant de  la  première  représentation  de  cet  ou- 
vrage ,  M.  Fétis  écrivait  ceci  :  «  Guillaume 
Tell  manifeste  un  homme  nouveau  dans  le 
même  homme,  et  démontre  que  c'est  en  vain 
qu'on  prétend  mesurer  la  portée  du  génie. 
Cette  production  ouvre  une  carrière  nouvelle 
à  Rossini.  Celui  qui  a  pu  se  modifier  ainsi 
peut  multiplier  ses  prodiges,  et  fournir  long- 
temps un  aliment  à  l'admiration  des  vrais 
amis  de  l'art  musical.  »  Malheureusement, 
Guillaume  Tell  a  été  le  dernier  ouvrage  sorti 
de  la  plume  du  cygne  de  Pesaro.  C'était  son 
trente-septième  opéra  ;  ce  fut  le  dernier. 

Les  principales  péripéties  du  drame  de  Schil- 
ler ont  inspiré  au  musicien  une  suite  de  ta- 
bleaux tour  à  tour  agrestes,  guerriers,  gra- 
cieux, passionnés,  sombres,  éclatants,  doulou- 
reux, patriotiques  et  triomphants.  A  la  grâce 
de  la  cavatine  et  du  duo  italien  est  venue  se 
joindre  l'harmonie  savante  et  profonde  des 
chœurs  allemands  ;  mais  ce  qui  domine  dans 
tout  l'ouvrage  et  ce  qui  le  distingue,  c'est  la 
clarté  et  l'énergique  précision  du  génie  fran- 
çais. Avant  de  passer  à  la  citation  des  mor- 
ceaux principaux,  nous  devons  faire  connaître 
quels  furent  les  premiers  interprètes  de  cette 
œuvre  immortelle.  Adolphe  Nourrit,  Arnold; 
—  Dabadie,  Guillaume  Tell  ;  —  Alexis  Du- 
pont, le  pêcheur; —  Mme  Dabadie,  Jemmy  ;  — 
Mme  Damoreau,  Mathilde;  — Mlle  Mori,  Hed- 
wige. 

Chacun  de  ces  rôles  a  été  tenu  depuis  par 
bien  des  artistes  célèbres.  Nous  nous  borne- 
rons à  nommer  notre  grand  chanteur  Duprez, 
pour  lequel  le  rôle  d'Arnold  a  été  une  suite  de 
triomnhes  éclatants  et  mémorables.  Toutes 


les  traditions  de  cet  éminent  artiste  ont  été 
scrupuleusement  conservées,  et  c'est  dans 
Guillaume  Tell  qu'il  a  opéré  la  réforme  salu- 
taire de  l'ancien  récitatif;  Duprez  a  donné  à 
chacune  des  phrases  du  récit  la  valeur  musi- 
cale et  l'accent  dont  Rossini  n'a  cessé  de  pour- 
suivre et  de  rechercher  les  formes,  depuis  son. 
opéra  de  Tancredi  jusqu'à  celui  de  Guillaume 
Tell,  qui  en  offre  le  plus  parfait  modèle, 
Mlle  Nau  a  lai  ssé  de  bons  souvenirs  dans  le  rôle 
de  Mathilde  ;  Barroilhet  était  excellent  dans 
celui  de  Guillaume.  Doué  d'une  voix  sympa- 
thique et  vibrante  dont  il  savait  user  avec 
une  rare  intelligence  artistique,  il  enlevait 
la  salle  lorsqu'il  disait  cette  phrase  :  Il  chante 
et  l'Helvétie  pleure  sa  liberté'.  Nul  n'a  été  plus 
pathétique  que  lui  dans  la  scène  de  la  pomme  : 
Je  te  bénis  en  répandant  des  larmes. 

Le  caractère  général  du  drame  est  parfaite- 
ment exprimé  dans  l'ouverture,  divisée  en 
quatre  parties.  D'abord  uncantabile  de  violon- 
celle, plein  d'une  majesté  suave,  fait  respirer 
le  calme  des  solitudes  alpestres  ;  puis  un  Ranz 
des  vaches  se  fait  entendre,  au  milieu  de  dé. 
tails  délicieux  de  cor  anglais  et  de  petite 
flûte.  En  troisième  lieu,  de  larges  gouttes 
d'eau  tombent  sur  les  feuilles ,  l'ouragan  s'a- 
vance ,  l'orage  se  déclare ,  tous  les  éléments 
sont  déchaînés.  Cette  tempête  est  aussi  une 
image  des  passions  qui  grondent  dans  ce 
pays.  Enfin  le  clairon  sonne ,  la  lutte  s'en- 
gage et  les  chants  de  victoire  retentissent. 
Qu'on  nous  permette  de  dire  notre  mot  sur 
le  poème  de  Guillaume  Tell.  L'a-t-on  assez 
critiqué  ?  s'en  est-on  assez  moqué  ?  Sans  doute 
on  peut  relever  çà  et  là  quelques  naïvetés, 
telles  que  dans  le  duo  :  Cet  écueil  qui  s'élève 
entre  nous  de  toute  sa  puissance;  quelques 
vers  emphatiques^  etc.  Cependant,  malgré  le 
dédain  peu  réfléchi  des  aristarques,  nous 
sommes  d'avis  que  le  livret  de  Guillaume 
Tellestnon  seulementle  mieux  fait,  le  mieux 
coupé  pour  la  scène ,  l'un  des  plus  intéres- 
sants qui  soient  au  théâtre,  mais  encore  qu'il 
est  un  de  ceux  qui  renferment  le  plus  de  cea 
vers  lyriques  qui  se  gravent  fortement  dans  la 
mémoire  avec  la  phrase  musicale.  Un  specta- 
teur retient  à  la  première  audition  une  foule 
de  passages  dont  l'accent  lyrique  l'a  frappé. 
Tantôt  c'est  cette  phrase  de  Guillaume  : 
Contre  les  feux  du  jour,  que  moii  toit  solitaire, 

Vous  offre  un  abri  tutélaire  ; 
C'est  là  que  dans  la  paix  ont  vécu  mes  aïeux, 
Que  je  fuis  les  tyrans, que  je  cache  à  leurs  yeux, 
Le  bonheur  d'être  époux,  le  bonheur  d'être  père. 

Tantôt  cette  phrase  suave  d'Arnold  : 

O  Mathilde,  idole  de  mon  âme. 
et  cette  autre  : 


GUIL 


GUIL 


533 


O  ciel,  tu  sais  si  Mathilde  m'est  chère. 
Il  est  évident  qu'ici  la  force   du   rythme  et 
l'effet   de   quinte  augmentée  à  la  seconde 
mesure  contribuent   à   rendre  l'impression 
plus  vive.  Plus  loin,  le  récitatif  de  Guillaume 
termine  bien  la  troisième  scène  : 
Je  ne  vois  plus  Arnold.... 
Je  cours  l'interroger,  toi,  ranime  les  jeux. 

HEDWIGE 

Tu  me  glaces  de  crainte,  et  tu  parles  de  fête. 

GUILLAUME 

Qu'elle  cache  aux  tyrans  le  bruit  de  la  tempête; 
Etouffez-la  sous  vos  accents  joyeux, 
Elle  ne  doit  gronder  pour  eux 
Qu'en  tombant  sur  leur  tête. 
Il  fallait  que  le  poète  sût  assouplir  son  vers  à 
la  coupe  si  neuve  des  mélodies  du  maître. 
Sans  les  vers  de  mirliton,  si  l'on  veut  : 

Hyménée, 

Ta  journée 

Fortunée 

Luit  pour  nous, 
nous  n'aurions  pas  eu  ce  chœur  si  parfumé  de 
grâces  chastes  et  charmantes. 

Le  librettiste  a  été  moins  heureux  pour  le 
chœur  :  Enfants  de  la  nature.  Il  fallait  au 
musicien  un  accent  sur  le  second  temps  de  la 
mesure,  et  partout  cet  accent  porte  à  faux 
sur  le  texte.  La  scène  de  Leuthold  est  belle  : 

JEMMY 

Pâle  et  tremblant,  se  soutenant  à  peine, 
Ma  mère,  un  pâtre  accourt  vers  nous. 

LE  PÊCHEUR 

C'est  le  brave  Leuthold  !  quel  malheur  nous  l'amène? 

LEUTHOLD 

Sauvez-moi  ! 

HEDWIGE 

Que  crains-tu  ? 

LEUTHOLD 

Leur  courrous. 

HEDWIGE 

Leuthold,  quel  pouvoir  te  menace? 

LEUTHOLD 

Le  seul  qui  n'ait  jamais  fait  grâce, 
Le  plus  cruel,  le  plus  affreux  de  tous. 
O  mes  amis,  sauvez-moi  de  ses  coups  ! 

MELCHTAL 

Qu'as-tu  fait  ? 

LEUTHOLD 

Mon  devoir  :  de  toute  ma  famille, 
Le  ciel  ne  me  laissa  qu'un  enfant,  qu'une  fille; 

Du  gouverneur,  un  indigne  soutien, 
Un  soldat  l'enlevait,  elle,  mon  dernier  bien. 
Hedwige,  je  suis  père,  et  j'ai  su  la  défendre. 
Ma  hache  sur  son  front  ne  s'est  pas  fait  attendre; 
Voyez-vous  ce  sang,  c'est  le  sien. 
Toute  cette  scène  est  bien  terminée  par  l'ex- 
clamation de  Guillaume  : 

Ah!  ne  crains  rien,  Hedwige, 
Les  périls  sont  bien  grands,  mais  le  pilote  est  là  I 

Le  finale  du  premier  acte ,  dans  lequel  les 
soldats  oppresseurs  forment  un  contraste  vi- 
goureux avec  la  population  suisse  suppliante 
et  terrifiée,  est  une  conception  magnifique 


dont  la  première  partie  surtout  est  dune  in- 
comparable beauté. 

Le  deuxième  acte  nous  transporte  dans  les 
solitudes  alpestres.  La  cloche  du  soir  sert  d'ac- 
compagnement à  un  chœur  dans  lequel  l'em- 
ploi des  quintes  consécutives,  qui  faisaient 
tant  rire  Berton,  produit  l'effet  le  plus  doux, 
le  plus  original  et  le  plus  heureux. 

Mais  du  sein  de  la  nuit,  à  la  clarté  de  la 
lune,  s'élève  une  voix  pure,  celle  de  Ma- 
thilde ;  c'est  dans  ce  récitatif  et  dans  la  ro- 
mance aussi  distinguée  qu'harmonieuse  de 
Sombres  forêts,  que  toutes  les  nuances  les  plus 
exquises  d'un  premier  amour  chaste  et  pur, 
qui  ose  à  peine  s'avouer,  sont  rendues  avec 
une  délicatesse  racinienne.  C'est  la  grâce  émue 
jusque  dans  les  détails  de  l'orchestration. 

A  partir  de  ce  moment,  on  remarque  dans 
les  morceaux  qui  suivent  un  crescendo  d'effet 
qui  laisse  à  peine  au  spectateur  le  temps  de 
respirer.  C'est  le  duo  d'amour  de  Mathilde  et 
d'Arnold  : 

Oui,  vous  l'arrachez  à  mon  âme 
Ce  secret  qu'ont  trahi  mes  yeux, 

accompagné  en  triolets  et  suivi  d'un  andante  : 

Doux  aveu,  ce  tendre  langage, 
dans  lequel  toute  la  grâce  du  chant  italien  avec 
ses  broderies  légères,  n'atténue  en  rien  la 
force  de  l'expression.  L'amour ,  dans  la  par- 
tition de  Guillaume  Tell,  n'a  rien  de  mor- 
bide ni  de  voluptueux  ;  c'est  une  passion  gé- 
néreuse et  qui  ne  cesse  de  s'estimer.  Aussi 
l'accent  héroïque  se  fait  entendre  avec  éclat 
dans  l'allégro  du  duo.  Aussitôt  après  les  der- 
nières mesures  de  cette  strette  brillante,  le 
trio  commence  ;  ce  célèbre  trio,  qui  à  lui  seul 
vaut  un  opéra  : 

GUILLAUME 

Quand  l'Helvétie  est  un  champ  de  supplices 

Où  l'on  moissonne  ses  enfants, 
Que  de  Gessler  tes  armes  soient  complices! 

Combats  et  meurs  pour  nos  tyrans  ! 

WALTER 

Pour  nous,  Gessler,  préludant  aux  batailles, 
D'un  vieillard  a  tranché  les  jours  ; 
Cette  victime  attend  des  funérailles, 
Elle  a  des  droits  à  tes  secours. 

ARNOLD 

Ah  !  quel  affreux  mystère  ! 
Un  vieillard,  dites-vous? 

WALTER 

Que  la  Suisse  révère, 

ARNOLD 

Son  nom? 

WALTER 

Je  dois  le  taire. 

GUILLAUME 

Parler,  c'est  le  frapper  au  cœur. 

ARNOLD 

Mon  pire? 


534 


GUIL 


GUIL 


WALTER 

Oui,  ton  père  !  Mechtal,  l'honneur  de  nos  hameaux. 
Ton  père  assassiné  par  la  main  des  bourreaux! 

ARNOLD 

Qu'entends-je  !  6  crime  !  hélas,  j'expire  ! 
Ces  jours,  qu'ils  ont  osé  proscrire. 
Je  ne  les  ai  pas  défendus  !... 
Mon  père,  tu  m'as  dû  maudire. 
De  remords  mon  cœur  se  déchire, 
O  ciel,  je  ne  te  verrai  plus  ! 

C'est  une  des  situations  les  plus  fortes  et 
aussi  une  des  plus  belles  qu'un  compositeur 
ait  eu  à  traiter.  Rossini  y  a  montré  son  gé- 
nie, et  lorsque  cette  scène  était  dite  par  Du- 
prez,  Baroilhet  et  Levasseur,  c'est-à-dire  par 
des  interprètes  d'un  talent  supérieur,  nous 
avons  vu  des  spectateurs  verser  des  larmes, 
d'autres  se  lever  de  leurs  fauteuils  d'orches- 
tre pour  acclamer  l'œuvre  et  les  artistes,  des 
dames  agiter  leurs  mouchoirs  dans  les  loges, 
enfin  un  enthousiasme  indescriptible.  Je  ne 
sais  si  je  reverrai  de  pareils  succès,  mais, 
pour  les  hommes  de  ma  génération ,  c'était 
alors  l'âge  d'or  de  l'opéra  français. 

Toute  la  sonorité  de  l'orchestre  a  fait  place 
à  un  profond  silence,  bientôt  discrètement 
troublé  par  l'arrivée  des  Suisses  conjurés;  ils 
débouchent  des  forêts,  ou  bien  ils  abordent 
sur  la  rive. 

WALTER 

Du  seul  canton  d'Uri  nous  regrettons  l'absence. 

GUILLAUME 

Pour  dérober  la  trace  de  leurs  pas, 
Pour  mieux  cacher  nos  saintes  trames, 
Nos  frères  sur  les  eaux  s'ouvrent  avec  leurs  rames, 
Un  chemin  qui  ne  trahit  pas. 

LE  CHŒUR 

Amis  de  la  patrie  ! 
Une  fuguette  pleine  d'énergie  atteste  les  dis- 
positions de  ces  montagnards  vigoureux  ;  des 
mélodies  plaintives  témoignent,  au  contraire, 
du  découragement  d'autres  bandes;  Guil- 
laume s'efforce  d'échauffer  leur  courage  : 

Amis,  contre  ce  joug  infâme. 

En  vain  l'humanité  réclame. 

Nos  oppresseurs  sont  triomphants. 

Un  esclave  n'a  point  de  femme, 

Un  esclave  n'a  point  d'enfants  ! 

Puis  on  entend  ce  finale  merveilleux  :  Jurons 
par  nos  dangers ,  formé  d'un  échafaudage  de 
quatre  chœurs,  qui  se  réunissent  dans  une 
formidable  unisson  sur  ce  vers  :  Si  parmi  nous 
il  est  des  traîtres,  pour  s'épanouir  de  nouveau 
et  se  disperser  sur  le  cri  :  Aux  armes/ 

Aucun  ouvrage  n'a  joui  assurément  d'une 
réputation  plus  universelle  et  plus  méritée; 
aucun,  non  plus,  n'a  été  mutilé  plus  outrageu- 
sement. On  a  supprimé  à  la  représentation  un 
grand  nombre  de  morceaux  et ,  pendant  de 
longues  années,  un  acte  tout  entier.  N'insis- 
tons pas  sur  ces  honteuses  concessions  faites 


â  la  frivolité  d'un  certain  public ,  et  pour- 
suivons cette  analyse. 

Gessler  entre  en  scène,  accompagné  par  des 
fanfares  chorales,  et  chante  quelques  phrases 
courtes  et  bien  caractérisées.  C'est  dans  la 
fête  qu'il  ordonne  que  l'on  entend  ces  déli- 
cieux airs  de  ballets  dont  on  ne  se  lasse  pas 
d'admirer  les  mélodies  gracieuses,  la  variété 
des  rhythmes  et  la  finesse  de  l'instrumenta- 
tion. Il  est  inutile  de  rappeler  la  tyrolienne 
chantée  et  dansée  :  Toi  que  l'oiseau  ne  suivrait 
pas.  L'air  de  ballet  suivant  se  distingue  par 
l'emploi  ingénieux  des  deux  flûtes,  puis  vient 
le  pas  de  soldats  mouvementé  et  rapide.  La 
scène  du  chapeau  est  suivie  d'un  quatuor  ad- 
mirable, où  la  voix  pathétique  du  père  s'unit 
aux  plus  touchants  accents  de  Jemmy.  La 
tendresse  de  Guillaume  pour  son  enfant 
éclaire  la  vengeance  de  Gessler  : 

GESSLER 

Pour  un  habile  archer,  partout  on  te  renomme  ; 
Sur  la  tête  du  fils  qu'on  place  cette  pomme. 
Tu  vas  d'un  trait  certain  l'enlever  à  mes  yeux. 
Ou  vous  périrez  tous  les  deux. 

Ce  qui  a  contribué  à  la  prédominance  de 
l'opéra  de  Guillaume  Tell  sur  tous  les  opéras 
modernes,  c'est  qu'on  y  trouve  exprimés, 
avec  le  même  bonheur,  les  sentiments  les 
plus  forts  de  la  nature ,  je  veux  dire  l'amour 
paternel,  l'amour  filial,  la  tendresse  conju- 
gale, la  sainte  amitié,  la  haine  de  l'injustice 
et  enfin  l'amour  de  la  patrie. 

Le  cantabile  de  Guillaume,  accompagné  par 
le  violoncelle,  résume  ce  que  l'imagination  peut 
concevoir  pour  exprimer  de  telles  angoisses  : 
Sois  immobile,  et  vers  la  terre 
Incline  un  genou  suppliant. 

Invoque  Dieu,  c'est  lui  seul,  mon  enfant, 

Qui  dans  le  fils  peut  épargner  le  père. 

Demeure  ainsi,  mais  regarde  les  cieux, 

En  menaçant  cette  tête  si  chère, 
Cette  pointe  d'acier  peut  effrayer  tes  yeux. 
Le  moindre  mouvement...  Jemmy,  songe  à  ta  mère; 
Elle  nous  attend  tous  les  deux. 
S'il  est  vrai  qu'une  œuvre  humaine  doit  tou- 
jours se  trahir  par  quelque  imperfection, 
c'est,  croyons-nous,  dans  le  finale  du  troisième 
acte  qu'on  peut  en  trouver  la  marque.  Dans 
la  scène  de  confusion  qui  suit  l'arrestation 
inique  et  impitoyable  de  Guillaume,  lorsque 
Gessler  et  ses  soldats  étrangers  menacent  ce 
peuple,  qui  crie  Anathème  à  Gessler,  la  mélo- 
die absolue  (nouveau  style  à  l'usage  des  mu- 
sico-prophètes  de  l'avenir),  la  mélodie,  disons- 
nous,  abonde  au  détriment  de  l'effet.  Mais  le 
quatrième  acte  nous  tient  en  réserve  de  nou- 
velles beautés. 

On  accordera  qu'il  soit  difficile  que  la  mu- 
sique exprime  le  silence.  Ce  problème  cepen- 
dant est  ici  résolu.  Quelques  phrases  entre- 


GUIS 


GUIT 


533 


coupées  du  quatuor  donnent  une  idée  du 
silence  qui  règne  dans  la  chaumière  de  Mech- 
tal,  restée  déserte  depuis  le  meurtre  du  vieil- 
lard. Arnold  chante  alors  cet  air  merveilleux 
de  grâce  et  de  douleur  profonde  : 

Asile  héréditaire 
Où  mes  yeux  s'ouvrirent  au  jour. 

lequel,  supprimé  par  Nourrit  comme  trop 
fatigant  sans  doute  pour  l'état  de  sa  voix, 
fut  rétabli  par  Duprez  avec  un  succès  éclatant. 

Les  stances  guerrières  avec  chœur  qu'Ar- 
nold adresse  à  ses  compatriotes  qu'il  vient 
d'armer  ont  le  caractère  qui  convient  à  cette 
situation.  C'est  dans  cette  scène  que  Duprez 
a  fait  entendre  pour  la  première  fois  ce  fa- 
meux ut  de  poitrine  qui  depuis  a  été  le  point 
de  mire  de  tous  les  ténors  et  aussi  une  pierre 
d'achoppement  pour  beaucoup  d'entre  eux. 

Il  nous  reste  à  signaler  le  trio  de  femmes 
en  canon  à  l'unisson,  petit  joyau  presque  ou- 
blié au  milieu  d'une  rivière  de  diamants  :  Je 
rends  à  votre  amour  un  fils  digne  de  vous ,  et 
la  scène  de  la  tempête,  traitée  avec  une 
telle  maestria  dans  l'orchestration,  qu'elle  n'a 
pas  été  surpassée,  quoi  qu'on  dise.  Les  deux 
voix  d'Hedwige,  la  femme  de  Guillaume,  et 
de  Mathilde,  la  protectrice  de  son  fils,  scin- 
tillent au  milieu  de  l'orage,  comme  deux 
étoiles  tutélaires  dans  cette  prière  : 

Toi  qui  du  faible  es  l'espérance , 
Sauve  Guillaume,  ô  Providence  ! 

Enfin,  pour  clore  cette  analyse  incomplète 
d'une  œuvre  qui,  à  nos  yeux,  est  l'opéra  des 
opéras  modernes,  comme  Don  Juan  est  l'opéra 
des  opéras  anciens,  nous  appelons  l'attention 
des  amateurs  sur  les  effets  de  sonorité  du 
dernier  tableau,  où  les  harpes  et  les  triolets 
des  violons  à  l'aigu  donnent  à  l'hymne  de  dé- 
livrance des  Suisses  les  teintes  d'une  aurore 
qui  se  lève  radieuse  et  triomphante. 

GUILLERY  LE  TROMPETTE,  opéra-comi- 
que  en  deux  actes ,  paroles  de  MM.  de  Leu- 
ven  et  Arthur  de  Beauplan,  musique  de  Sar- 
miento,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  le 
8  décembre  1852. 

GUIRLANDE  (la)  OU  LES  FLEURS  EN- 
CHANTÉES, opéra-ballet  en  un  acte,  paroles 
de  Marmontel,  musique  de  Rameau,  repré- 
senté par  l'Académie  royale  de  musique  le 
21  septembre  1751 ,  précédé  de  plusieurs  en- 
trées appartenant  à  d'autres  ballets.  Jélyotte 
et  Mlle  Fel  chantèrent  les  principaux  rôles  : 
Vestris  et  sa  fille  se  distingèrent  dans  le 
ballet. 

*  GUISE  OU  LES  ÉTATS  DE  BL01S,  Opéra- 


comique  en  trois  actes,  paroles  de  Planard  et 
Saint-Georges,  musique  d'Onslow,  représenté^ 
à  l'Opéra-Comique  le  8  septembre  1837. 

GUISEMBERGA  Dl  SPOLETO,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Filippo  San-Giorgi,  repré- 
senté à  Spoleto  en  septembre  1864. 

GUITARERO  (le),  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Scribe,  musique  d'Halévy, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  21  janvier 
1841.  L'action  de  la  pièce  se  passe  à  Santa- 
rem.  Un  pauvre  guitariste  aime  sans  espoir 
une  jeune  et  fière  princesse ,  Zarah  de  Villa- 
réal.  Un  prétendant  éconduit ,  don  Alvar , 
pour  se  venger  des  mépris  de  la  belle  Zarah, 
fait  passer  le  guitarero  pour  don  Juan  de 
Guymarens  ,  jeune  seigneur  qu'on  attend  à 
Santarem.  Vêtu  magnifiquement,  il  est  pré- 
senté et  accueilli ,  d'autant  mieux  qu'il  a  su, 
sans  se  montrer ,  charmer  de  sa  musique  et 
de  sa  voix  l'oreille  de  Zarah  et  émouvoir  son 
cœur.  Le  troubadour  populaire  est ,  comme 
dans  beaucoup  de  libretti  de  Scribe,  l'instru- 
ment aveugle  d'une  conspiration  politique 
qui  a  pour' objet  d'affranchir  le  Portugal  du 
joug  espagnol.  On  presse  le  mariage.  Nous 
devons  dire,  à  l'honneur  du  pauvre  artiste, 
qu'il  a  fait  tous  ses  efforts  pour  informer  Za- 
rah de  sa  véritable  condition.  Après  la  dé- 
couverte du  statagème ,  inventé  par  la  ven- 
geance de  don  Alvar  et  consommé  par  l'igno- 
rance des  deux  époux,  tout  s'arrange  au 
moyen  de  titres  de  noblesse  délivrés,  séance 
tenante ,  au  guitarero ,  devenu  comte  de 
Santarem.  La  partition  d'Halévy  renferme 
des  morceeaux  élégants  et  empreints  d'une 
expression  toujours  dramatique  et  distinguée. 
Nous  signalerons  dans  l'ouverture  les  deux 
motifs  confiés  au  violon  et  à  la  clarinette.  Au 
premier  acte,  la  sérénade  chantée  par  le  gui- 
tarero (Roger)  :  N' entends-tu  pas,  à  maîtresse 
chérie,  est  simple  et  gracieuse  ;  elle  est  ac- 
compagnée par  l'orchestre  avec  un  goût  ex- 
quis. L'air  de  Zarah  :  Il  existe  un  être  ter- 
rible, a  une  coupe  originale;  il  a  servi  de  début 
à  Mlle  Capdeville.  Le  second  acte  s'ouvre  par 
un  solo  de  violon,  dont  le  principal  motif  re- 
vient accompagner  la  scène  dans  laquelle  le 
jeune  Guitarero  s'abandonne  aux  rêves  heu- 
reux de  sa  mystérieuse  aventure  : 

D'un  songe  heureux  goûtant  les  charmes. 
Une  scène  des  plus  intéressantes  est  celle 
dans  laquelle  Riccardo  n'ose  se  décider  à  faire 
connaître  sa  modeste  condition  à  la  belle  et 
noble  Zarah.  Il  y  a  là  des  nuances  d'expression 
que  le  compositeur  excellait  à  peindre  et 
qu'il  a  dépensées  là  en  pure  perte  ; 


536 


GULN 


GUNT 


Et  par  un  mot  peut-être 
La  perdre  sans  retour. 

Le  sextuor.:  Voici  l'instant  du  mariage,  est 
travaillé  ;  mais  l'invraisemblance  de  la  situa- 
tion lui  fait  perdre  une  partie  de  son  effet. 
Toutefois,  le  finale  est  très  dramatique  et  de 
nature  h  produire  toujours  de  fortes  impres- 
sions. La  cavatine  en  la  de  Zarah  :  Je  n'ose 
lire  dans  mon  âme  et  de  honte  je  rougis,  et  la 
romance  dramatique  qui  suit  :  Je  connais  mes 
devoirs,  dont  les  derniers  mots  :  Partez,  mon- 
sieur, partez,  impressionnaient  l'auditoire, 
sont  les  morceaux  saillants  du  troisième  acte. 
Grignon,  Botelli,  Moreau-Sainti  complétaient 
le  personnel  de  la  représentation. 

Halévy  a  dû  éprouver  le  regret  d'avoir 
consacré  un  travail  considérable,  des  idées 
pleines  de  recherches  et  d'études  à  un  aussi 
mauvais  livret.  Faire  épouser  une  princesse 
par  un  pauvre  guitariste  des  rues!  Voilà 
donc  le  problème  qu'a  cherché  à  résoudre 
l'auteur  qu'on  appelle  depuis  quarante  ans  le 
fécond  et  spirituel  vaudevilliste  !  Projet  vrai- 
ment digne  d'éloges  1  Autrefois,  les  composi- 
teurs, cédant  au  prestige  du  nom  et  de  la 
réputation ,  ambitionnaient  un  poëme  de 
Scribe.  Pour  combien  d'entre  eux,  et  je  n'en 
excepte  pas  M.  Auber,  ce  nom  n'a-t-il  pas 
été  une  jettatura? 

*  guitarra  (a),  opérette,  musique  de 
M.  Augusto  Machado,  réprésentée  à  Lisbonne 
en  1878. 

GULISTAN  OU  LE  HULLA  DE  SAMAR- 
cande,  opéra-comique  en  trois  actes,  paroles 
d'Etienne  et  de  La  Chabeaussière,  musique 
de  Dalayrac,  représenté  à  TOpéra-Comique  le 
30  septembre  1805.  Le  sujet  de  cet  ouvrage  a 
été  tiré  des  Mille  et  une  Nuits.  La  partition 
est  une  des  dernières  qu'ait  écrites  le  gra- 
cieux compositeur.  Elle  contient  deux  mor- 
ceaux qui  ont  eu  un  succès  universel,  l'air  si 
bien  chanté  depuis  par  Ponchard,  père  :  Cent 
esclaves  ornaient  ce  superbe  festin,  et  la  ro- 
mance de  Gulistan  : 

Le  point  du  jour 
A  nos  bosquets  rend  toute  leur  parure. 
Flore  est  plus  belle  à  son  retour; 
L'oiseau  redit  son  chant  d'amour  ; 
Tout  célèbre  dans  la  nature 

Le  point  du  jour. 

Cette  mélodie  est  pleine  de  sentiment  et  de 
fraîcheur.  Les  critiques  moroses  auront  beau 
dédaigner  ce  genre  de  composition  naturel  et 
gracieux,  on  ne  saurait  disconvenir  qu'il  est 
difficile,  autant  que  rare  d'y  exceller  et  d'y 
plaire. 
GULNARA,  opéra  séria,  musique  de  A.  Guar- 


neri,  représenté  au  théâtre  Carlo-Felice  de 
Gênes  le  28  février  1877;  chanté  par  Capelli. 
Delilliers,  Maini,  Mme  Capozzi.  Cet  ouvrage 
n'a  pas  réussi. 

GULNARE     OU    L'ESCLAVE     PERSANE, 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Mar- 
sollier,  musique  de  Dalayrac ,  représenté  au 
théâtre  Favart  (Opéra-Comique),  le  9  jan- 
vier 1798.  Ce  petit  ouvrage  renferme  une 
des  plus  jolies  romances  que  le  compositeur 
ait  écrites  :  Rien ,  tendre  amour,  ne  résiste  à 
tes  charmes.  Après  avoir  été  chantée  dans 
tous  les  salons ,  sur  les  paroles  les  plus  ten- 
dres, cette  suave  mélodie  a  été  adoptée  pour 
les  cantiques  pieux  des  confréries  de  jeunes 
filles,  et  elle  a  conquis  sous  cette  forme  une 
nouvelle  popularité  qui  dure  encore.  Nous 
citerons  aussi  un  air  assez  joli  :  Sexe  char- 
mant, j'adore  ton  empire. 

GULNARE ,  opéra-bouffe  allemand ,  musi- 
que de  Sussmayer,  représenté  au  théâtre  de 
la  Cour  à  Vienne  en  1800.. 

*  GUNARD,  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Joseph  Walter,  musique  de  M.  Jules 
Laubner,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Stettin  en  avril  1896. 

GUNDELBERGO,  opéra  italien,  musique  de 
Draghi  (Antoine),  représenté  à  Vienne  en 
1672. 

*  GONLOED,  opéra  en  trois  actes,  ouvrage 
posthume  de  Peter  Cornélius,  l'auteur  du 
célèbre  Barbier  de  Bagdad,  qui  en  avait  écrit 
les  paroles  et  la  musique.  La  partition  toute- 
fois n'était  pas  complètement  terminée,  et 
elle  dut  être  achevée  d'après  les  esquisses 
du  compositeur  (mort  en  1874)  par  M.  Edouard 
Lassen,  le  savant  maître  de  chapelle  du  grand- 
duc  de  Saxe-Weimar.  C'est  précisément  au 
théâtre  grand-ducal  de  Weimar  que  fut 
donnée  la  première  représentation  de  Gunloed, 
dont  l'effet  fut  médiocre  sur  le  public.  Le 
sujet,  emprunté  aux  Eddas  Scandinaves, 
offrait  de  fréquentes  analogies  avec  les  Nibe- 
lungen  de  Richard  Wagner,  et  les  comparai- 
sons que  l'œuvre  provoquait  tout  naturelle- 
ment n'étaient  pas  à  son  avantage. 

GUNTHER  DE  SCHWARTZBOURG,  opéra 
allemand,  musique  de  J.  Holzbauer,  repré- 
senté au  Grand-Théâtre  de  Manheim  en  1775. 

*  guntram,  opéra  en  trois  actes,  paroles  et 
musique  de  M.  Richard  Strauss,  représenté 
au  théâtre  grand-ducal  de  Weimar  en  mai 
1894.  L'action  est  extrêmement  dramatique, 


GUST 


GUZM 


537 


et  Ton  assure  que  le  livret  est  d'une  réelle 
valeur  littéraire.  La  scène  se  développe  en 
Allemagne,  au  cours  duxme  siècle.  Un  jeune 
chevalier,  Guntram,  sorte  de  ménestrel, 
arrive,  en  voyageant,  à  la  cour  d'un  souverain 
farouche,  le  duc  Robert,  dont  la  femme  veut 
se  suicider  pour  échapper  aux  traitements 
cruels  qu'il  lui  fait  subir.  Le  duc,  dont  la 
jalousie  est  féroce,  veut  l'empoisonner,  soup- 
çonnant de  sa  part  une  intrigue  avec  la  du- 
chesse, mais  Guntram  le  tue  et  délivre  ainsi 
son  infortunée  victime.  Toutefois,  et  malgré 
les  marques  de  reconnaissance  qui  lui  sont 
témoignées  de  toutes  parts  pour  son  acte  de 
courage,  le  jeune  chevalier  se  donne  la  mort, 
parce  que  les  lois  de  l'ordre  auquel  il  appar- 
tient interdisent  le  meurtre.  Sur  ce  drame 
sanglant,  le  compositeur  (qui  n'appartient 
point  à  la  famille  des  fameux  Strauss  de 
"Vienne)  a  écrit  une  musique  puissante,  ner- 
veuse et  colorée.  Mais,  wagnérien  jusqu'aux 
moelles,  on  lui  reproche  d'exaspérer  encore 
les  moyens  déjà  excessifs  employés  par  son 
modèle,  d'écrire  une  musique  toujours  et  ab- 
solument furieuse,  et  d'exiger  tant  des  chan- 
teurs et  de  l'orchestre  que  l'exécution  de  son 
œuvre  en  devient  presque  impossible. 

GUSTAVE-ADOLPHE,  opéra,  musique  de 
Vogler,  représenté  à  Stockholm  en  mars 
1792. 

GUSTAVE  III  OU  LÉ  BAL  MASQUÉ,  opéra 
en  cinq  actes,  paroles  de  Scribe,  musique  de 
M.  Auber,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  27  février  1833.  L'auteur  du  livret 
a  imaginé  que  Gustave  III  a  été  assassiné 
par  un  mari  outragé.  C'était  traiter  un  peu 
sans  façon  et  l'histoire  et  le  public,  qui  ne  pou- 
vait ignorer  les  circonstances  d'un  événement 
arrivé  dans  la  nuit  du  15  au  16  mars  1792. 
Le  roi  de  Suède  n'a  dû  la  mort  qu'à  des  con- 
jurés politiques,  poussés  à  cet  attentat  par  la 
noblesse,  dont  il  venait  de  détruire  un  des 
plus  anciens  privilèges,  celui  de  décider  de  la 
paix  ou  de  la  guerre.  Le  livret,  d'ailleurs,  ne 
manque  pas  d'intérêt.  Les  décors  et  les  cos- 
tumes ont  été  très  admirés.  Le  troisième 
acte  avait  été  conçu  dans  le  goût  des  roman- 
tiques de  1830.  La  scène  se  passe  au  milieu 
de  gibets,  sorte  de  Montfaucon  aux  environs 
de  Stockholm.  En  revanche,  rien  n'égalait  la 
magnificence  du  bal  au  cinquième  acte.  On  a 
souvent  représenté  cet  acte  isolément  à  la 
fin  d'un  spectacle.  La  musique  offre  des  cou- 
plets agréables,  et  surtout  des  airs  de  danse, 
qui  ont  eu  le  plus  grand  succès.  Le  galop  de 
Gustave  a  fait  le  tour  du  monde. 


GUSTAVE  wasa,  opéra  en  langue  sué- 
doise, musique  de  Naumann,  représenté  à 
Stockholm  vers  1780. 

GUSTAVE  WASA ,  opéra  allemand  en  cinq 
actes,  musique  de  Georges  Kastner,  repré- 
senté à  Strasbourg  en  1831. 

*  GUSTAVE  WASA,  drame  lyrique,  poème 
de  M.  Rost,  musique  de  M.  Gotze,  représenté 
à  Dusseldorf  en  janvier  1884. 

*  GUSTAVE  WASA,  drame  lyrique,  musique 
de  Bernard  Scholz,  représenté  à  Cassel  en 
novembre  1886. 

GUSTAVO,  opéra  séria  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Asioli,  représenté  au  théâtre  Royal 
de  Turin  en  1794. 

gustavo  io,  re  Dl  svezia,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Galuppi,  représenté  à  Ve- 
nise en  1740. 

GUSTAVO,  RE  Dl  SVEZIA,  opéra  italien, 
musique  de  Andreozzi,  repr.  à  Madrid  en  1791. 

GUSTAVO  WASA,  opéra  italien,  musique 
de  M.  Apolloni,  représenté  au  Théâtre  Com- 
munale de  Trieste  en  décembre  1872. 

GUSTAVO  WASA,  opéra  italien,  musique 
de  Marchetti ,  représenté  à  la  Scala  de  Milan 
en  février  1875.  Chanté  par  Bolis,  Maini  et 
Mme  Mariani-Masi. 

GUTENBERG ,  opéra  allemand ,  paroles  de 
M.  O'Prechtler,  musique  de  M.  F.  Fûchs,  re- 
présenté à  Vienne  le  io  décembre  1846.  Cette 
partition  a  réussi;  les  chœurs  surtout  ont  été 
remarqués  ;  le  style  du  compositeur  se  rap- 
proche en  général  de  l'école  italienne. 

GUY  MANNering,  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  Mlle  Angélique  Bertin,  composé 
vers  1825  et  non  représenté. 

GUY  MANNERING,  mélodrame  anglais, 
musique  de  Bishop ,  représenté  à  Covent- 
Garden  en  1816.  Cet  ouvrage  a  été  repris  au 
théâtre  d'Oxford-street  en  1845. 

GUZLA  DE  L'Émir  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  livret  de  MM.  J.  Barbier  et  Carré,  mu- 
sique de  M.  Théodore  Dubois,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  (Athénée)  le  30  avril  1873. 
Joué  par  Mas,  Vauthier  et  Mlle  Girard. 

GUZMAN  EL  bueno,  opéra  espagnol  en 
un  acte,  musique  de  Breton ,  représenté  au 
théâtre  Apollo  de  Madrid  en  décembre  1876. 

*GUZMAN  IL  BUONO,  opéra  sérieux  italien, 
poème  de  Domingo  Aracri,  musique  de  Bal- 


538 


GWEN 


GWEN 


tasar  Saldoni,  représenté  sur  le  théâtre  Royal 
de  Madrid  en  juillet  1867. 

•gwendoline,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  M.  Catulle  Mendès,  musique  d'Emma- 
nuel Chabrier,  représenté  au  théâtre  de  la 
Monnaie  de  Bruxelles  le  10  avril  1886,  et  à 
Paris,  sur  le  théâtre  de  l'Opéra,  le  27  décem- 
bre 1893.  Cet  ouvrage  offre  un  exemple  des 
difficultés  que  rencontrent  nos  compositeurs 
pour  se  produire  dans  leur  propre  pays.  Avant 
de  recevoir,  sur  notre  grande  scène  lyrique, 
l'hospitalité,  Gwendoline  avait  dû,  comme  on 
vient  de  le  voir,  se  réfugier  à  Bruxelles,  pour 
se  faire  jouer  ensuite  en  Allemagne,  à  Carl- 
sruhe  d'abord  (1889), puis  à  Munich  (1890).  Et 
ce  n'est  enfin  qu'après  avoir  été  représentée 
a  Lyon  qu'elle  put  décidément  paraître  à 
l'Opéra.  Mais  déjà  le  compositeur,  dont  la 
santé  avait  été  altérée  par  les  chagrins,  en 
était  à  ses  derniers  jours,  et  il  s'éteignait  peu 
de  mois  après  avoir  pu  jouir  d'un  succès  si 
chèrement  acheté  par  tant  de  déboires. 

Le  poème  de  Gwendoline  sort  volontiers 
des  banalités  ordinaires,  et  l'on  sent  que  les 
vers,  généralement  fort  jolis,  à  part  quelques 
excentricités  voulues  et  quelques  truculences 
inutiles,  sont  écrits  par  un  vrai  poète.  Le 
fonds  en  est  dramatique,  mais  l'écrivain  a  su 
y  introduire  fort  habilement  d'aimables  scènes 
de  grâce  et  de  légèreté.  La  scène  se  passe, 
nous  dit  le  livret,  «  sur  les  côtes  de  la  Grande- 
Bretagne,  aux  temps  barbares  » .  Gwendoline, 
enfant  de  seize  ans,  douce  et  rieuse,  est  la 
fille  du  vieil  Armel,  chef  de  pêcheries,  qui 
semble  comme  une  sorte  de  petit  souverain 
de  la  côte.  Toute  cette  petite  population  est 
paisible;  les  hommes  vont  partir  pour  la 
pêche,  les  femmes  restent,  les  unes  à  filer,  les 
autres  à  s'occuper  des  soins  domestiques. 
Elles  jasent  entre  elles,  et  Gwendoline,  au 
milieu  de  leurs  sourires,  leur  raconte  qu'elle 
a  vu  dans  un  songe  un  Danois  l'emporter  avec 
lui  sur  la  mer.  Tout  à  coup  une  panique  se 
produit,  de  grands  cris  se  font  entendre. 
Qu'est-ce  donc?  Les  pêcheurs,  prêts  à  prendre 
la  mer,  accourent  en  foule,  le  visage  plein 
d'épouvante,  poursuivis  par  les  Danois,  l'épée 
nue,  se  préparant  à  mettre  tout  à  feu  et  à 
sang.  Ceux-ci  arrivent,  avec  leur  jeune  chef 
Harald.  Ils  viennent  de  débarquer  et  com- 
mencent leurs  prouesses.  Harald  ordonne  au 
vieil  Armel  de  lui  livrer  ses  richesses;  ce 
dernier  refuse  fièrement,  et  le  Danois,  au 
comble  de  la  fureur,  s'avance  sur  lui  la  hache 
levée,  lorsque  Gwendoline  se  jette  au-devant 
de  son  père  pour  lui  faire  un  rempart  de  son 
corps,  A  la  vue  de  la  jeune  fille,  Harald  se 


trouble  et  s'apaise.  Il  chasse  tout  le  monde,  et 
veut  rester  seul  avec  elle.  Ici,  une  scène 
aimable  et  toute  juvénile.  Gwendoline,  qui 
n'a  pour  toute  force  que  sa  jeunesse  et  sa 
grâce,  dompte  ce  monstre  farouche  et  brutal, 
qui  se  prend  aux  premiers  feux  de  l'amour  et 
bientôt  se  laisse  conduire  par  elle  comme  un 
enfant.  Elle-même  se  sent  touchée  par  l'em- 
pire qu'elle  exerce  sur  cette  nature  abrupte, 
et  lorsque  Armel  revient,  Harald  le  supplie 
de  lui  donner  sa  fille  pour  épouse.  Le  vieillard 
y  consent,  mais  il  a  son  projet.  Au  milieu  des 
fêtes  nuptiales,  alors  que  les  Danois,  séparés 
de  leurs  armes,  se  livreront  à  l'ivresse,  les 
Saxons  fondront  sur  eux,  les  massacreront  et 
,  mettront  le  feu  à  leur  flotte.  Ainsi  seront-ils  à. 
la  fois  sauvés  et  vengés. 

Le  second  acte  fait  précisément  assister  le 
spectateur  à  la  cérémonie  nuptiale.  Armel 
donne  ouvertement  sa  bénédiction  aux  jeunes 
époux,  puis,  en  secret,  glisse  un  poignard  dans 
la  main  de  sa  fille  en  lui  disant  :  «  S'il  échappe 
à  nos  coups,  tu  frapperas  l'époux  endormi' 
dans  tes  bras.  »  Gwendoline  est  épouvantée. 
Restée  seule  avec  Harald,  qu'elle  aime,  elle 
le  supplie  de  partir,  en  lui  apprenant  qu'un 
grand  danger  le  menace,  ainsi  que  les  siens» 
Celui-ci  n'en  croit  rien  et  ne  veut  rien  enten- 
dre. Il  presse  sur  son  cœur  la  tendre  épousée, 
lorsque  de  grands  cris  éclatent  au  dehors. 
Ce  sont  ses  compagnons,  qui  tombent  sous 
les  coups  des  Saxons  et  qui  appellent  leur 
chef.  Harald  s'élance....  Le  théâtre  change  et 
nous  nous  retrouvons  au  bord  de  la  mer.  Les 
Danois  fuient,  en  pleine  déroute,  devant  leurs 
ennemis,  qui  les  frappent  de  leurs  propres 
armes.  Harald  accourt,  essayant  de  les  rallier 
et  de  se  défendre,  mais  il  est  frappé  à  mort 
par  le  vieil  Armel  et  il  est  expirant  lors- 
que arrive  Gwendoline,  qui  suivait  ses  pas. 
Elle  jette  un  grand  cri,  puis,  s'élançant  vers 
Harald,  elle  se  frappe  elle-même  mortellement 
et  tombe  dans  les  bras  de  son  époux,  tandis 
qu'au  loin  la  flotte  embrasée  des  Danois  rou- 
geoie aux  yeux. 

La  partition  très  inégale  de  Gwendoline  est 
une  oeuvre  fort  intéressante  dans  ses  inéga- 
lités. Elle  renferme  des  pages  excellentes  et, 
pourquoi  ne  pas  le  dire  ?  d'autres  qui  sont 
d'une  incontestable  faiblesse.  Elle  fait  hon- 
neur à  son  auteur  en  plus  d'un  point,  et  ne 
part  d'ailleurs  d'aucun  principe  préconçu,  car 
elle  est  fort  éclectique.  Si  l'on  y  sent  l'influence 
de  Wagner  dans  l'instrumentation  de  l'ou- 
verture, qui  est  véritablement  fracassante, 
on  y  rencontre  aussi  celle  de  Donizetti  et  de 
Bellini  dans  le  grand  ensemble  du  second 


HABI 


IIABI 


539 


acte,  qui  est  conçu  absolument  dans  la  forme 
des  grands  finales  italiens,  et  qui  n'en  fait  pas 
pour  cela  moins  bon  effet.  Au  point  de  vue 
général,  on  sent  que  le  compositeur  est  un 
exubérant  et  un  excessif.  Il  veut  faire  parler 
tous  les  instruments  à  la  fois,  et  il  veut  les 
faire  chanter  tous,  comme  il  veut  mettre  du 
chant  à  toutes  les  voix,  même  à  toutes  les 
parties  de  chœurs;  il  en  résulte  que  la  sono- 
rité Don  seulement  s'exaspère,  mais  devient 
confuse,  et  que  le  musicien,  en  voulant  tout 
mettre  en  dehors,  entasse  les  retards  et  pro- 
digue les  appogiatures  d'une  façon  peu  agré- 
able à  l'oreille.  Sous  ce  rapport,  on  peut  citer 
l'ouverture  comme  un  exemple  de  musique 
furieuse;  l'oreille  finit  par  se  perdre  dans 
cette  orgie  de  sonorité. 

Cette  ouverture  mise  de  côté,  le  premier 
acte  —  le  meilleur  des  trois —  est  intéressant 
d'un  bout  à  l'autre,  et  parfois  excellent.  Le 
premier  chœur,  joliment  annoncé  et  accom- 
pagné par  les  harpes,  est  très  harmonieux. 
Un  autre  chœur,  dialogué  et  dit  par  les 
femmes,  Gwendoline  a  grand'peur,  précède  la 
légende  de  Gwendoline  même  :  Ils  sont  rudes.. 
Cette  légende,  qui  est  d'un  sentiment  ryth- 
mique plein  de  verve  et  de  crânerie,  est  mal- 
heureusement accompagnée  par  toutes  les 
forces  de  l'orchestre,  ce  qui  est  un  contre- 
sens d'autant  plus  cruel  que  cet  accompagne- 
ment couvre  en  partie  la  voix  de  la  cantatrice. 
Toute  la  scène  d'entrée  des  Danois  est  d'un 
grand  caractère,  aussi  bien  le  chant  des  épées 
que  la  longue  phrase  d'Harald,  qui  se  termine 
par  ces  mots  trois  fois  répétés  :  Dans  le  soleil, 
et  qui  est  d'une  belle  envergure.  Puis  vient 
la  scène  souriante  d'Harald  et  de  Gwendoline, 
où  le  sauvage  est  maté  par  la  jeune  fille,  qui 
finit  par  le  faire  asseoir  à.  son  rouet  :  c'est 
Hercule  filant  aux  pieds  d'Omphale.  Elle  est 
charmante,  cette  scène,  pleine  de  détails 
aimables  et  discrets,  et  il  faut  signaler  par- 
ticulièrement la  belle  cantilène  d'Harald  : 


Peut-être  l'heure  était  venue...  qui  se  déroule, 
large  et  bien  en  dehors,  jusqu'à  une  conclusion 
superbe  ;  aussitôt  après,  vient  une  délicieuse 
phrase  de  soprano  :  On  prend  des  églantines 
blanches,  soulignée  par  les  harpes  d'une  façon 
exquise.  Le  prélude  du  second  acte,  beaucoup 
trop  long,  est  une  page  symphonique  inutile. 
Le  meilleur  morceau  de  cet  acte  est  l'épisode 
de  la  bénédiction  paternelle,  grand  ensemble 
vocal  à  l'italienne,  les  voix  seules  planant  avec 
éclat  sur  un  ensemble  choral  serré  et  soutenu. 
Quant  à  la  scène  des  deux  époux,  qui  devrait 
être  la  page  capitale  et  le  point  culminant  de 
l'œuvre,  il  faut  [bien  avouer  qu'elle  est  com- 
plètement manquée.  Ici,  point  d'inspiration; 
du  bruit,  des  cris,  et  c'est  tout.  Beaucoup 
trop  développée  d'ailleurs  et  sans  que  rien 
vienne  réellement  réchauffer,  cette  scène 
voit  fuir  l'intérêt  de  l'auditeur  au  lieu  de  l'ex- 
citer. A  signaler  seulement  le  petit  chœur 
dans  la  coulisse  des  compagnons  d'Harald, 
qui  vient  la  partager  en  deux  et  qui  est  ferme 
et  bien  rythmé.  Le  troisième,  très  court,  ne 
contient  rien  de  saillant.  On  voit  que,  ainsi 
que  je  l"ai  dit,  l'œuvre  en  son  ensemble  est 
très  inégale.  Elle  mérite  néanmoins  grande- 
ment l'attention,  car,  à  côté  d'épisodes  faibles 
et  mal  venus,  on  y  trouve  des  pages  char- 
mantes et  d'autres  superbes.  Elle  a  été  remar- 
quablement jouée,  à  Paris,  par  M11"  Berthet 
(Gwendoline),  MM.  Renaud  (Harald)  et  Vaguet 
(Armel). 

GYPSY'S  WARNING  (the)  [la  Prédiction 
de  la  bohémienne] ,  opéra  romantique  ,  musi- 
que de  Bénédict,  représenté  à  Londres  en 
1838,  puis  à  Berlin  et  dans  d'autres  villes  de 
l'Allemagne. 

*GYPTIS,  «légende  lyrique»  en  deux  actes, 
paroles  de  MM.  Boniface  et  Bodin,  musique 
de  M.  Noël  Desjoyaux,  représentée  au  théâtre 
des  Arts,  à  Rouen,  le  16  décembre  1890,  et 
deux  ans  plus  tard  au  théâtre  de  la  Monnaie 
de  Bruxelles. 


H 


*  HABIT  DE  L'EMPEREUR  (l'),  opérette, 
musique  de  M.  Kjerulf,  représentée  au  casino 
de  Copenhague  en  février  1888. 

HABIT  DE  MYLORD  (i/) ,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Thomas  Sauvage 
et  de  Léris ,  musique  de  M.  Paul  Lagarde , 
représenté  à  l'Opéra  -  Comique  le   16  mai 


1860.  La  donnée  de  la  pièce  est  un  qui- 
proquo assez  bien  intrigué,  mais  sans  situa- 
tions musicales.  A  la  suite  de  la  bataille  de 
Culloden ,  le  jeune  officier  James  Gordon, 
poursuivi,  s'est  réfugié  dans  une  taverne  où 
est  aussi  accouru  un  garçon  coiffeur  à  la  suite 
d'une  querelle.  Là,  ils  échangent  leurs  habits, 
qu'ils  avaient  quittés  pour  éviter  d'être  re- 


340 


HADD 


HALT 


connus.  Sous  un  habit  d'artisan ,  l'officier 
gagne  le  port  et  s'embarque,  tandis  que  le 
coiffeur  est  bientôt  arrêté  par  le  shérif.  Il  a 
beau  offrir  de  raser  un  certain  lord  Cokman, 
qui  a  fait  à  l'habit  d'officier  qu'il  portait  les 
honneurs  d'un  excellent  dîner;  il  va  être 
passé  par  les  armes,  lorsqu'une  lettre  de 
James  Gordon  arrive  à  point  pour  faire  con- 
stater sa  parfaite  innocence.  La  partition  est 
écrite  avec  goût  ;  la  mélodie  est  gracieuse  et 
les  motifs  sont  appropriés  au  canevas  léger 
de  l'ouvrage.  On  a  remarqué  l'air  de  soprano  : 
Je  ne  suis  pas  coquette  ;  le  duo  entre  John  et 
Jenny  :  Je  le  sais ,  dans  notre  Angleterre  ,  et 
les  jolis  couplets  -.Passe,  passe,  aimable  liqueur. 
Les  rôles  ont  été  chantés  par  Ponchard,  Pril- 
leux,  Holtzem,  Nathan,  M^e  Zoé  Bélia.  La 
partion,  piano  et  chant,  a  été  arrangée  par 
M.  Soumis. 

HABIT  DE  NOCES  (l')  ,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Dennery  et  Bignon, 
musique  de  M.  Paul  Cuzent,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  le  29  décembre  1855.  Ancien 
écuyer  de  Franconi  au  Cirque  -  Olympique, 
M.  Cuzent  n'en  est  pas  moins  compositeur, 
et  son  petit  acte  a  eu  quelques  représenta- 
tions. 

HABIT  DU  CHEVALIER  DE  GRAMMONT 

(L'),opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de 
Bins  de  Saint-Victor,  musique  d'Eler,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  8  janvier  1808  et 
resté  longtemps  au  répertoire. 

*  HABIT  NE  FAIT  PAS  LE  MOINE  (l'),  Say- 
nète en  un  acte,  musique  d'Alphonse  Pellet, 
représentée  à  Nîmes  le  18  novembre  1882. 

HABIT  RETOURNÉ  (i/),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Mendibourg,  musique  de 
Maresse,  représ,  à  Feydeau  le  il  sept.  1821. 

*  HABITANO  HACE  AL  MONGE  (EL),  zar- 
zuela  en  deux  actes,  musique  de  M.  José 
Rogel,  représentée  à  Madrid  en  1869. 

HABITANTS  DE  VAUCLUSE  (les)  ,  Opéra- 
comique  en  deux  actes,  musique  de  Men- 
gozzi,  représenté  à  Montansier  en  1800. 

HABLADOR  (el),  opéra  espagnol,  musique 
de  Garcia  (Manuel-del-Popolo-Vicente),  re- 
présenté à  Madrid  vers  1805. 

*  haddon  HALL,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Grundy,  musique  de- 
M.  Arthur  Sullivan,  représenté  au  Savoy- 
Theatre  de  Londres,  en  septembre  1892.  Malgré 
la  renommée  de  l'auteur,  très  coté  en  Angle- 
terre et  qui  dirigeait  lui-même  l'exécution  de 


son  œuvre,  malgré  une  Interprétation  excel- 
lente de  la  part  de  Mm"  Lucile  Hill  et  Bran- 
dram  et  de  M.  Barrington,  Haddon  Hall  n'ob- 
tint aucun  succès. 

*HAGBARTH  ET  SIGNE,  opéra,  musique 
de  M.  Mihalowich,  représenté  sans  succès  au 
théâtre  Royal  de  Dresde  en  mars  1882. 

*  HAGEROOS     DE     GEITENWACHTSTER, 

opéra-comique  flamand  en  deux  actes,  musique 
de  Van  den  Acker,  représenté  à  Anvers  le 
5  janvier  1862. 

*  haideschacht  (der),  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Franz  von  Holstein, 
représenté  avec  succès  à  Dresde  en  1869. 

*  haidouck  (le),  opéra  en  trois  actes, 
paroles  écrites  sur  un  sujet  roumain  emprunté 
au  poète  Alexandri,  musique  de  M.  Oreste 
Bimboni,  compositeur  italien,  représenté  à 
Bukarest  en  janvier  1884.  Le  compositeur 
avait  habilement  introduit  dans  sa  partition 
divers  chants  populaires  de  la  Roumanie,  et 
son  œuvre  obtint  un  très  vif  succès. 

HAINE  ET  RÉCONCILIATION,  opéra- co- 
mique, musique  de  Gruger,  représenté  à 
Breslau  vers  1796. 

*  halimah,  opéra  en  deux  actes,  musique 
de  M.  Arthur  Roesel,  représenté  au  théâtre 
grand-ducal  de  Weimar  en  mai  1895. 

HALKA,  opéra  polonais,  musique  de 
M.  Moniuszko,  représenté  à  Varsovie  en  jan- 
vier 1858  et,  plus  tard,  sur  le  théâtre  Natio- 
nal de  Prague  en  février  1868.  Le  sujet  de 
la  pièce  a  été  emprunté  à  l'histoire  de  la 
Bohême. 

*  HALLING  OU  UNE  VENGEANCE  DANS 
LE  NORD,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Gustave  Weinberg,  musique  de  M.  Antoine 
Eberhardt,  représenté  à  Stettin  en  janvier 
1895.  On  cite  comme  un  tour  de  force  de  la 
part  du  compositeur  le  fait  d*avoir  pu  main- 
tenir sans,  faiblesse  l'intérêt  pendant  tout  le 
cours  du  troisième  acte,  avec  deux  seuls  per- 
sonnages. 

HALTE  AU  MOULIN  (une),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Constant  Jardry, 
musique  de  Mme  Ugalde,  représenté  aux 
Bouffes-Parisiens  le  il  janvier  1867.  Le  livret 
a  peu  d'intérêt.  Une  certaine  grande  dame, 
marraine  de  Micheline  la  meunière,  lui  a  pro- 
mis une  somme  de  mille  écus,  si  elle  restait 
pendant  un  an  maîtresse  au  logis  et  condui- 
sait à  sa  guise  Magloire,  son  mari.  Celui-ci 


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est  soumis  à  de  rudes  épreuves,  surtout  lors- 
qu'il voit  arriver  au  moulin  un  galant  mous- 
quetaire, neveu  de  la  capricieuse  marraine  et 
fort  disposé  à  courtiser  la  meunière.  Mais 
Micheline,  qui  se  soucie  peu  de  la  jalousie  de 
son  mari ,  veille  sur  son  honneur  et  sait  le 
préserver  de  toute  atteinte.  Mme  Ugalde  a 
fait  preuve  d'imagination  mélodique  dans 
cette  composition  légère.  Nous  avons  remar- 
qué une  assez  jolie  romance  de- baryton: 
Dans  une  douce  rêverie;  l'air  :  Je  ne  suis  pas 
poltron,  sur  un  temps  de  valse  ;  un  agréable 
duo  dont  la  strette  :  Versez  ce  vin  exquis ,  a 
de  l'entrain.  Chanté  par  Mme  Ugalde,  Beaucé, 
son  frère,  et  Garnier. 

halte  DU  ROI  (la),  opéra-comique  en 
deux  actes,  livret  de  M.  Nuitter,  musique  de 
M.  Adrien  Boieldieu  ,  représenté  à  Rouen  le  16 
décembre  1875,  à  l'occasion  du  centenaire  de 
Boieldieu.  Le  héros  de  la  pièce  est  Henri  III. 
Il  n'est  encore  que  roi  de  Pologne  et  veut  re- 
venir en  France.  Les  Polonais,  avertis  de  sa 
fuite,  se  mettent  à  sa  recherche.  Un  bourg- 
mestre prend  un  batelier  pour  le  roi.  Il  en 
résulte  des  quiproquos  qui  se  terminent  par  le 
mariage  du  batelier  avec  une  jeune  paysanne. 
La  musique  est  agréable  et  bien  faite.  Les 
morceaux  les  plus  applaudis  ont  été  des 
couplets  au  premier  acte,  un  quintette  au 
deuxième  et  un  air  de  ténor.  Chanté  par  Su- 
jol,  Engel  et  Mme  Naddi-Vallée. 

HAMADRYADEN  (den)  [les  Hamadryades'], 
opéra-comique  allemand  en  deux  actes,  mu- 
sique d'Adolphe  Adam,  représenté  à  Berlin 
le  28  avril  1840. 

hamlet,  tragédie  de  Shakspeare.  L'abbé 
Vogier  en  a  composé  l'ouverture  et  les  en- 
tr'actes  vers  1791.  La  partition  de  cet  ou- 
vrage a  été  gravée  et  publiée  à  Spire. 

HAMLET,  opéra  en  trois  actes  d'après  la 
tragédie  de  Shakspeare,  musique  de  Ma- 
reczek,  représenté  à  Brûnn  en  1843. 

hamlet,  opéra  allemand  d'après  la  tra- 
gédie de  Shakspeare,  musique  d'Alexandre 
Stadtfeld,  représenté  au  théâtre  de  Darm- 
stadt  en  1857,  quatre  ans  après  la  mort  de 
l'auteur. 

*  hamlet,  drame  de  Shakspeare,  traduit 
par  Alexandre  Dumas  et  M.  Paul  Meurice,  avec 
musique  de  M.  Victorin  Joncières,  représenté 
au  Grand-Théâtre  de  Nantes  le  21  septembre 
1867.  La  musique  comprenait  une  ouverture, 
une  marche,  des  entr'actes  et  des  mélo- 
drames. L'auteur  dirigeait  lui-même  l'orches- 


tre. Le  rôle  d'Hamlet  était  joué  par  Mm8  Ju- 
dith, ex-sociétaire  de  la  Comédie-Française. 

hamlet,  opéra  en  cinq  actes,  paroles  de 
MM.  Michel  Carré  et  Jules  Barbier ,  d'après 
la  tragédie  de  Shakespeare,  musique  de 
M.  Ambroise  Thomas;  représenté  à  l'Opéra 
le  9  mars  1868.  Cet  ouvrage  est  le  plus  re- 
marquable qui  soit  sorti  de  l'école  française 
et  qui  ait  été  écrit  pour  notre  première  scène 
musicale  depuis  les  grandes  tragédies  lyri- 
ques de  M.  Halévy.  Nous  nous  servons  à  des- 
sein de  cette  dénomination  de  tragédie  lyri- 
que, appliquée  aux  œuvres  de  l'auteur  de  la 
Juive,  de  Charles  VI,  de  la  Heine  de  Chypre, 
afin  d'établir  entre  les  genres  une  différence 
dont  on  doit  tenir  compte.  C'est  un  drame 
romantique  que  M.  Ambroise  Thomas  avait 
à  traiter,  et,  de  tous  les  drames,  celui  qui 
paraissait  se  prêter  le  moins  aux  exigences 
d'un  opéra ,  à  cause  de  la  portée  philosophi- 
que qu'à  tort  ou  à  raison  l'opinion  publique 
lui  attribue.  Il  a  fallu  nécessairement  que  les 
auteurs  de  la  pièce  française  missent  de  côté 
un  grand  nombre  d'épisodes  ,  les  longs  mo- 
nologues ,  les  dialogues  grossiers ,  les  scènes 
rebutantes  qu'on  trouve  dans  l'auteur  an- 
glais, afin  que  le  spectateur  se  trouvât  en 
présence  d'une  action  forte,  simple  et  que  les 
situations  fussent  compatibles  avec  la  musi- 
que. Je  sais  bien  que,  depuis  la  conception  de 
certaines  théories  nouvelles,  on  a  attribué  à 
l'art  des  sons  une  virtualité  universelle,  je 
veux  dire  la  puissance  de  tout  exprimer, 
même  les  plus  subtils  problèmes  psycholo- 
giques; mais  il  ne  suffit  pas  d'émettre  des 
théories ,  il  faut,  pour  qu'elles  ne  restent  pas 
à  l'état  de  logomachie  stérile,  qu'elles  aident 
à  l'éclosion  de  belles  œuvres  qui  s'imposent 
sans  violence  et  par  leur  mérite  intrinsèque 
à  une  admiration  publique,  durable  et  crois- 
sante. Or  il  n'est  sorti  jusqu'à  présent  de 
ces  larves  si  vantées  que  d'assez  vilains  pa- 
pillons de  nuit  au  vol  lourd  et  à  l'aspect  peu 
sympathique.  J'approuve  donc  entièrement 
MM.  Michel  Carré  et  Jules  Barbier  d'avoir 
refondu  le  drame  de  Shakespeare  à  l'usage 
de  l'œuvre  lyrique.  Je  regrette  même  qu'ils 
aient  cru  devoir  conserver  le  to  be  or  not  to 
be  du  célèbre  monologue  à' Hamlet,  et  la  scène 
des  fossoyeurs,  qui  sera  toujours  insuppor- 
table aux  yeux  des  gens  de  goût.  Je  leur  re- 
proche aussi  de  n'avoir  pas  puni  Polonius,  le 
complice  du  crime,  dont  le  châtiment  est  le 
sujet  de  l'opéra  entier. 

A  part  ces  réserves,  nous  ne  faisons  au- 
cune difficulté  de  louer  le  mérite  littéraire  de 
la  pièce,  la  beauté  des  vers  et  le  choix  heu- 


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reux  des  expressions  dans  les  passages  carac- 
téristiques. En  somme,  la  division  de  l'ou- 
vrage en  cinq  actes  est  ainsi  motivée  :  Pre- 
mier acte  :  Couronnement  de  la  reine  Ger- 
trude,  veuve  du  feu  roi,  et  devenue  la  femme 
de  -Claudius,  roi  de  Danemark,  son  beau- 
frère  ;  tristesse  d'Hamlet  ;  scène  et  duo  d'a- 
mour entre  Ophélie  et  Hamlet;  départ  de 
Laerte,  frère  d'Ophélie;  scène  de  l'esplanade 
du  château  d'Elseneur  ;  apparition  de  l'ombre 
du  feu  roi  ;  révélation  du  crime  ;  Hamlet  jure 
de  venger  son  père.  Deuxième  acte  :  Ophélie 
se  plaint  de  ce  que  le  prince  ne  lui  témoigne 
plus  la  même  tendresse  ;  elle  confie  sa  peine 
à  la  reine  et  lui  demande  de  quitter  la  cour 
pour  cacher  sa  douleur  dans  un  cloître.  La 
reine,  déjà  en  proie  aux  plus  sombres  pres- 
sentiments, s'efforce  de  retenir  la  jeune  fille: 

Ne  pars  pas,  Ophélie, 

C'est  une  mère  qui  supplie, 
Je  n'espère  qu'en  toi  pour  guérir  sa  folie; 

duo  entre  le  roi  et  la  reine  ;  Claudius  cherche 
en  vain  à  apaiser  les  remords  de  sa  com- 
plice. Hamlet  se  présente  ;  au  milieu  de  dis- 
cours simulant  la  folie,  il  annonce  un  spec- 
tacle qu'il  a  préparé  pour  divertir  la  cour  ; 
chœur  des  histrions  ;  chanson  bachique  ;  mar- 
che danoise.  Hamlet  fait  représenter  devant 
Claudius  et  Gertrude  la  scène  de  l'empoi- 
sonnement du  vieux  roi  Gonzague,  et,  les 
yeux  fixés  sur  les  coupables,  il  décrit  à  haute 
voix  la  pantomime  : 

C'est  le  vieux  roi  Gonzague  et  la  reine  Genièvre  ! 
En  ce  lieu  solitaire,  elle  guide  ses  pas, 
De  doux  serments  d'amour  que  nous  n'entendons  pas 

S'échappent  de  sa  lèvre. 
Le  roi  cède  au  sommeil  et  s'endort  dans  ses  bras. 
Mais,  regardez;  voici  paraître 
Le  démon  tentateur,  le  traître  i 
Il  s'approche,  il  tient  le  poison  ! 
La  reine,  dont  sa  voix  perfide 
Egara  la  faible  raison, 
Lui  tend  une  coupe  homicide... 
Il  la  saisit  et  sans  effroi 
Verse  la  mort  au  coeur  du  roi. 
C'en  est  fait!  Dieu  reçoit  son  âme. 
Et  lui,  le  meurtrier,  calme  et  debout  encor, 
A  la  face  du  jour  prend  la  couronne  d'or 
Et  la  met  sur  son  front  infâme. 

Le  roi  pâlit  ;  la  colère  d'Hamlet  fait  explo- 
sion ;  on  le  croit  fou.  Il  en  résulte  une  scène 
de  désordre  et  de  confusion  qui  termine  le 
deuxième  acte. 

Troisième  acte  :  Monologue  d'Hamlet.  Le 
roi  entre  en  scène.  Hamlet  se  cache  derrière 
une  tapisserie.  Claudius  essaye  de  prier;  il 
croit  voir  l'ombre  de  son  frère  ;  il  appelle  ; 
Polonius  accourt.  Tous  deux,  en  quelques 
mots,  achèvent  de  faire  connaître  à  Hamlet 
l'affreuse  vérité.  La  douleur  d'Hamlet,  ap- 
prenant que   le  père  d'Ophélie   a  participé 


au  crime,  aurait  pu  être  plus  accentuée.  Il  y 
avait  là  un  air  à  placer,  air  bien  plus  drama- 
tique et  plus  émouvant  que  le  to  be  or  not  to  be, 
et  qui  amenait  naturellement  le  trio  suivant, 
dans  lequel  Hamlet  repousse  durement  l'a- 
mour d'Ophélie  pour  accomplir  sa  terrible  mis- 
sion. Le  duo  entre  la  mère  et  le  fils,  qui  termine 
le  troisième  acte,  est  la  scène  la  mieux  traitée 
du  scénario.  Gertrude  rappelle  le  spectacle 
de  ces  reines  des  tragédies  du  vieil  Eschyle, 
qui,  toutes  criminelles  qu'elles  sont ,  appa- 
raissent si  misérables ,  qu'elles  excitent  en- 
core plus  la  pitié  que  la  haine  des  specta- 
teurs. Hamlet,  nouvel  Oreste,  irait  jusqu'à 
tuer  sa  mère,  si  l'ombre  du  vieux  roi  ne  ve- 
nait lui  ordonner  de  respecter  sa  vie.  Jus« 
qu'au  quatrième  acte,  on  le  voit,  les  sombres 
tableaux  se  succèdent,  l'âme  du  spectateur 
est  oppressée  par  la  vue  de  ces  personnages 
qui  s'accusent,  tremblent,  se  menacent,  et 
par  cette  terrible  vengeance  suspendue  sur 
leurs  têtes. 

Le  quatrième  acte,  dont  le  premier  ta- 
bleau est  un  divertissement  qui  a  pour  ob- 
jet de  représenter  la  Fête  du.  printemps,  au- 
rait dû  offrir  plus  de  variété  et  plus  de  gaieté, 
ou  être  beaucoup  plus  court  et  se  rattacher 
immédiatement  à  la  scène  de  la  mort  d'O- 
phélie. Si  les  auteurs,  et  ici  le  musicien  est 
aussi  en  cause,  avaient  résolument  adopté  le 
principe  de  l'intermède  de  danses,  pour  re- 
poser le  public  d'émotions  fortes  et  déjà  pro- 
longées outre  mesure  par  les  développe- 
ments musicaux  qui  maintiennent  le  système 
nerveux  dans  un  état  de  tension  plus  pé- 
nible encore  que  trois  actes  en  vers  alexan- 
drins, les  auteurs,  dis-je,  auraient  été  d'ac- 
cord avec  la  tradition  et  la  raison.  On  a  blâmé 
avec  justice  la  longueur  des  ballets  plus  que 
l'introduction  du balletlui-mêmedansles  opé- 
ras. Au  temps  florissant  des  tragédies  lyri- 
ques en  cinq  actes,  telles  que  celles  de  Qiri- 
nault  et  de  Lulli,  les  intermèdes  de  danse 
étaient  bien  plus  fréquents  que  dans  les  ou- 
vrages modernes,  mais  ils  étaient  plus  courts. 
Au  contraire,  les  auteurs  à'Hamlet  ont  voulu 
que  leur  divertissement  ne  s'éloignât  pas 
trop  du  caractère  général  de  leur  œuvre,  et 
le  compositeur  lui  a  même  donné  comme  une 
couleur  Scandinave.  Les  motifs  en  sont  élé- 
gants, poétiques,  originaux  ;  mais,  encore  une 
fois,  ils  manquent  de  vivacité  et  d'entrain. 
De  telle  sorte  que  le  spectateur  n'est  pas  suf- 
fisamment reposé,  lorsque  le  deuxième  tableau 
lui  montre  la  pauvre  Ophélie  ,  folle  ,  au  mi- 
lieu des  roseaux,  où  elle  trouve  innocemment 
la  mort.  Cette  scène  n'existe  pas  dans  l'œu- 


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vre  de  Shakespeare,  et  c'est  une  heureuse 
idée  de  l'avoir  imaginée.  La  ballade  :  Pâle  et 
blonde,  dort  sous  l'eau  profonde  la  Willis  aux 
regards  de  feu,  est,  dit-on,  une  traduction 
d'une  poésie  suédoise.  Ophélie  s' étant  ense- 
velie sous  les  flots  du  lac  bleu ,  qu'était-il 
besoin  de  la  faire  revenir  dans  un  cercueil , 
escortée  d'un  cortège  funèbre ,  et  de  diviser 
ainsi  le  dénoûment,  que  la  mort  donnée  à 
Claudius  par  Hamlet  rendait  assez  saisissant? 
Nous  le  répétons,  parce  que  nous  aurions  dé- 
siré que  cet  ouvrage  si  distingué  fût  par- 
fait ;  après  quatre  actes,  remplis  par  les  plus 
sombres  pensées  et  terminés  par  la  mort 
gracieuse,  si  l'on  veut,  mais  enfin  par  la 
mort  d'Ophélie ,  il  fallait ,  dans  un  court  ta- 
bleau, se  contenter  de  l'arrivée  d'Hamlet,  lui 
faire  dire  le  récitatif  et  l'arioso  :  Comme  une 
pâle  fleur  éclose  au  souffle  de  la  tombe,  lui 
apprendre  la  mort  de  celle  qu'il  a  aimée, 
faire  apparaître  une  dernière  fois  le  spectre 
ex  terminer  brièvement  par  la  mort  de  Clau- 
dius. Nous  croyons  que  cet  ouvrage  vivra 
longtemps  et  qu'on  renoncera  définitivement 
à  la  scène  des  fossoyeurs,  odieuse  au  théâtre. 
Au  début  de  cette  analyse,  nous  avons  fait  al- 
lusion à  des  doctrines  qui  ont  fait  grand  bruit 
et  que  nous  ne  partageons  pas.  Il  faut  convenii 
cependant  qu'elles  auront  produit  un  bon  ré- 
sultat. Des  compositeurs,  les  plus  indépen- 
dants par  leur  propre  talent  et  leurs  succès , 
se  sont  préoccupés  de  toutes  ces  théories  de 
mélodie  infinie  et  indéfinie,  du  bruit  qu'on  en- 
tend dans  la  forêt,  de  musique  psychologique 
et  de  modulations  hardies,  inattendues,  con- 
çues en  dehors  de  toute  tonalité  antérieure 
et  postérieure.  Ces  compositeurs,  troublés 
peut-être  par  les  critiques  qu'on  faisait  de 
leurs  œuvres,  impressionnés  plus  qu'il  ne  fal- 
lait par  le  nombre  des  adhérents  au  nouveau 
système  ,  ont  voulu  essayer  de  se  placer  sur 
ce  nouveau  terrain,  et  de  mettre  en  œuvre 
les  libertés  nouvelles,  peu  nécessaires  celles- 
là.  Qu'est-il  arrivé?  Deux  maîtres  français 
et  deux  italiens  se  sont  mesurés  avec  le 
sphinx  germanique.  M.  Gounod ,  dans  plu- 
sieurs ouvrages  célèbres,  a  remporté  la  vic- 
toire; M.  Ambroise  Thomas,  en  traitant  le 
sujet  redoutable  à'Hamlet,  avait  des  raisons 
légitimes  de  s'éloigner  des  traditions  au- 
tant que  les  règles  du  goût  le  lui  permet- 
taient. Il  a  battu  ses  adversaires  sur  leur 
propre  terrain,  et  jamais  les  Tannhauser,  les 
Lohengrin  et  les  Rienzi,  dont  les  poèmes  ont 
été  écrits  pour  les  partitions ,  n'auront  le 
nombre  de  représentations  à' Hamlet ,  dont 
la  partition  a  été  écrite  pour  le  poème.  On 


sait  que  M.  Verdi  a  cherché  aussi  à  faire  des 
concessions  à  l'esprit  du  jour  dans  Don  Car- 
los; mais  il  a  été  moins  heureux.  Quant  à 
Rossini ,  il  s'est  donné ,  sur  ses  vieux  jours, 
la  satisfaction  de  livrer,  sur  ce  nouveau 
champ  de  bataille  hérissé  de  chausses-tra- 
pes,  de  cavaliers  de  frise  et  miné  à  chaque  pas, 
un  combat  en  règle.  En  fait  de  modulations 
hardies,  éloignées,  de  constructions  savantes 
et  pleines  d'audace,  nous  doutons  qu'on  dé- 
passe jamais  l'heureuse  habileté  de  l'auteur 
de  la  Messe  solennelle.  Et  cependant,  jamais 
la  mélodie  n'est  absente,  jamais  l'oreille  n'est 
affectée  durement.  C'est  à  de  telles  conditions 
que  le  véritable  progrès  existe. 

La  partition  de  M.  Ambroise  Thomas , 
comme  toutes  les  œuvres  d'un  mérite  supé- 
rieur, gagne  à  être  lue  après  avoir  été  en- 
tendue. Nous  ne  pouvons  qu'en  indiquer 
sommairement  les  principaux  morceaux.  La 
marche  du  couronnement  et  le  chœur  inau- 
gurent le  premier  acte  d'une  manière  gran- 
diose. Les  récitatifs  portent  l'empreinte  d'une 
mélancolie  profonde,  quelquefois  un  peu  mor- 
bide ;  beaucoup  de  phrases  ont  un  charme 
pénétrant.  Dans  le  duo  déjà  célèbre  entre 
Ophélie  et  Hamlet  :  Doute  de  la  lumière,  la 
phrase  principale  est  d'une  inspiration  cha- 
leureuse et  les  arpèges  qui  l'accompagnent 
en  augmentent  encore  l'effet.  Dans  la  scène 
de  l'esplanade ,  le  compositeur  a  fait  usage 
d'instruments  de  cuivre  récemment  perfec- 
tionnés par  M.  Sax,  et  dont  la  sonorité,  un 
peu  lugubre,  convenait  bien  à  une  apparition 
spectrale.  Toute  la  scène  est  admirablement 
traitée.  Dans  le  deuxième  acte,  nous  rappe- 
lons le  poétique  et  naïf  fabliau  d'Ophélie, 
l'arioso  chanté  par  la  reine  :  Dans  son  regard 
plus  sombre,  qui,  de  tous  les  airs  de  la  parti- 
tion, est  celui  que  je  préfère,  à  cause  de  l'am- 
pleur et  de  l'unité  du  style  ;  le  chœur  pitto- 
resque des  comédiens  :  Princes  sans  apanages; 
la  chanson  bachique;  la  marche  danoise  et  le 
mélodrame.  Le  troisième  acte  renferme  un 
trio  excellent,  dont  la  phrase  de  baryton  : 
Allez  dans  un  cloître,  Ophélie,  est  bien  ca- 
ractérisée. Le  duo  scénique  entre  Hamlet  et 
sa  mère  était  la  pierre  de  touche  pour  le 
compositeur.  Il  s'est  élevé  à  la  hauteur  d'un 
tel  sujet.  La  force  de  l'expression  dramatique 
ne  le  cède  en  rien  à  la  parfaite  possession  des 
moyens  musicaux  mis  en  œuvre.  Il  fallait 
être  un  maître  d'une  expérience  consommée 
pour  se  tirer  aussi  victorieusement  d'une  si- 
tuation si  périlleuse.  La  Fête  du  printemps, 
qui  ouvre  le  quatrième  acte,  les  romarins  et 
les  pervenches  que  distribue  Ophélie  à  ses 


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compagnes,  son  genre  de  mort  au  milieu  des 
joncs,  des  nénufars  en  fleur,  tout  cela  forme 
un  contraste  un  peu  forcé  avec  les  frimas 
du  premier  acte  et  les  effets  de  neige  sur  les 
tour  du  château  d'Elseneur.  L'action  a  donc 
duré  six  mois.  Rien  ne  l'indique  dans  le 
poème,  mais  passons. 

Le  quatrième  acte  a  décidé,  dit-on,  le  suc- 
cès de  l'opéra,  tant  il  a  plu  au  public,  et  à 
cause  du  charme  personnel  de  Mlle  Nilsson,  et 
de  son  interprétation  poétique  du  rôle  de  la 
blonde  Ophélie.  Les  décors  du  lac  Bleu,  une 
mise  en  scène  qui  fait  aussi  beaucoup  d'hon- 
neur à  M.  Coleuille,  tout  cela  a  pu  contribuer 
à  la  vogue  dont  ce  quatrième  acte  a  joui  ;  mais 
ce  sont  là,  il  faut  en  convenir,  des  causes  ex- 
tra-musicales ;  elles  ne  nous  touchent  que 
médiocrement.  J'insisterai  sur  l'expression 
de  l'andante  chanté  par  Ophélie  :  Un  doux 
serment  nous  lie,  sur  le  :rythme  de  la  valse 
chantée  :  Partagez-vous  mes  fleurs,  sur  l'ori- 
ginalité de  la  ballade  dont  la  mélodie  est  con- 
tinuée par  un  choeur  invisible  de  Willis,  à 
bouche  fermée,  pendant  la  disparition  de  la 
jeune  fille  dans  les  flots  du  lac  Bleu.  Toute 
cette  scène  est  d'un  musicien  poète,  et  n'a 
pas  besoin  pour  réussir  de  l'idolâtrie  des  gens 
du  monde  pour  la  cantatrice  qui  a  eu  la  bonne 
fortune  d'en  être  l'interprète.  Nous  avons 
dit  ce  que  nous  pensions  de  la  présence  des 
fossoyeurs  au  cinquième  acte.  C'est  un  ta- 
bleau de  M.  Courbet.  Les  oreilles  ne  sont  pas 
plus  satisfaites  que  les  yeux  par  leur  mau- 
vais plain-chant.  M.  Ambroise  Thomas, 
comme  M.  Gounod  dans  la  ballade  du  roi  de 
Thulé,  a  cru  que,  pour  écrire  dans  la  tonalité 
du  plain-chant,  il  suffisait  de  supprimer  la 
note  sensible  et  même  d'introduire  l'inter- 
valle de  triton.  C'est  une  erreur.  Le  sol  na- 
turel, dans  l'échelle  de  la  mineur,  ne  peut 
produire  son  effet  plagal  qu'autant  que  la 
mélodie  sera  formée  des  notes  de  la  quarte 
au-dessous  de  la  tonique  et  de  la  quinte  au- 
dessus.  Nous  n'avons  que  de  l'admiration  pour 
le  récit  et  l'air  d'Hamlet  :  Comme  une  pâle 
fleur;  c'est  un  cantabile  d'une  grande  tris- 
tesse. La  marche  funèbre  et  le  choeur  des 
jeunes  filles  ont  un  beau  caractère.  Si  on 
ajoute  à  la  composition  idéale  si  intelligente, 
si  poétique  de  cet  ouvrage,  un  coloris  instru- 
mental puissant  et  varié,  une  richesse  de 
combinaisons  qui  apparaît  à  chaque  audition 
plus  intéressante  encore,  on  reconnaîtra  que 
l'opéra  d'Hamlet  a  conquis  sa  place  au  rang 
des  premiers  ouvrages  du  répertoire.  Le  rôle 
d'Hamlet  a  été  chanté  avec  distinction  et  ta- 
lent par  Faure  ;  ceux  de  la  reine  et  d'Ophé- 


lie,  par  Mme  Gueymard  et  Mlle  Nilsson.  Les 
autres  rôles  ont  été  créés  par  Belval,  Co- 
lin, David,  Grisy,  Castelmary,  Ponsard,  Gas- 
pard et  Mermant.  La  partition  a  été  réduite 
au  piano  par  M.  Vauthrot. 

*  hamlet,  drame  lyrique,  musique  de 
M.  Alexandre  Stadtfeldt,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  Cour,-  à  Weimar,  en  juin  1882. 
M.  Stadtfeldt  était  un  compositeur  belge,  qui 
avait  écrit  sa  partition  sur  un  texte  français 
de  M.  Jules  Guilliaume,  secrétaire  du  conser- 
vatoire de  Bruxelles.  Ne  pouvant  parvenir  à 
produire  son  œuvre  devant  ses  compatriotes, 
il  fit  traduire  le  poème  pour  la  faire  repré- 
senter en  Allemagne. 

*  HA.MLET,  drame  lyrique  en  cinq  actes, 
livret  imité  de  Shakspeare  par  M.  Pierre 
de  Garai,  musique  de  M.  Aristide  Hignard, 
représenté  au  Grand -Théâtre  de  Nantes  le 
21  avril  1888.  M.  Hignard,  qui  est  un  artiste 
fort  distingué,  venait  de  terminer  cette  par- 
tition d'Hamlet,  avec  l'espoir,  bien  entendu, 
de  la  produire  à  la  scène,  lorsqu'il  apprit  que, 
de  son  côté,  M.  Ambroise  Thomas  avait  traité 
le  même  sujet  et  que  l'œuvre  du  maître  allait 
être  mise  à  l'étude  à  l'Opéra,  ce  qui  était  la 
ruine  de  toutes  ses  espérances.  Il  y  a,  dans  la 
carrière  artistique,  de  ces  déceptions  cruelles, 
et  celle-ci  devait  être  d'autant  plus  cuisante 
pour  le  compositeur  qu'il  avait,  dans  une 
œuvre  profondément  étudiée  et  longuement 
caressée,  fait  un  effort  pour  chercher  et  trou- 
ver une  forme  nouvelle,  sur  l'effet  de  laquelle 
il  croyait  pouvoir  compter.  Cette  forme  nou- 
velle consistait  en  ceci,  que  M.  Hignard  avait 
imaginé  d'intercaler  dans  le  chant  de  son 
œuvre  une  large  déclamation  qui  remplaçait 
les  récitatifs  et  qui  était  soutenue  par  des 
mouvements  d'orchestre.  Ce  procédé,  que 
M.  Massenet  devait  employer  quelques  années 
plus  tard  dans  3fanon,  était  alors  nouveau,  et 
l'honneur  en  revient  incontestablement  à 
M.  Hignard.  Quoi  qu'il  en  soit,  M.  Hignard, 
justement  découragé,  devait  renoncer,  devant 
le  succès  obtenu  par  YHamlet  de  M.  Ambroise 
Thomas,  à  l'espoir  de  voir  représenter  le  sien 
sur  une  scène  parisienne,  mais  il  publia  aus- 
sitôt sa  partition,  non  seulement  pour  la  faire 
connaître,  mais  pour  prouver  que  l'œuvre 
avait  été  conçue  par  lui  en  même  temps  que 
son  illustre  confrère.  Enfin,  au  bout  de  vingt 
ans,  elle  put  voir  le  jour  à  Nantes,  sa  ville 
ûatale,  et  le  succès  qu'elle  y  obtint  put,  jus- 
qu'à un  certain  point,  offrir  une  consolation  à 
l'artiste  si  durement  éprouvé  par  les  circons- 
tances. C'est  qu'en  vérité  YHamlet  de  M.  Hi- 


HANS 


HARE 


545 


gnard  est  remarquable  à  plus  d'un  titre,  et 
qu'on  y  trouve  des  pages  d'une  facture  solide 
et  d'une  inspiration  très  élevée.  Dans  le  nom- 
bre il  faut  surtout  mentionner  la  scène  de 
l'esplanade,  qui  est  largement  traitée  et  d'un 
sentiment  très  dramatique,  le  beau  septuor 
qui  succède  à  la  représentation  des  comédiens 
devant  le  roi  Claudius,  et  particulièrement  le 
tableau  émouvant  des  funérailles  d'Ophélie, 
où  le  musicien  a  su  trouver  des  accents  d'un 
superbe  mouvement  pathétique.  Puis,  ça  et 
là,  dans  les  entr'actes,  dans  les  ballets,  dans 
les  passages  de  demi-caractère,  on  rencontrait 
des  épisodes  charmants,  les  uns  pleins  de 
grâce,  les  autres  d'une  couleur  très  pitto- 
resque. En  résumé,  l'œuvre  est  celle  d'un 
artiste  à  la  fois  instruit  et  inspiré,  et  qui  fait 
le  plus  grand  honneur  à  la  main  qui  l'a  signée. 
Elle  avaitpour  excellents  interprètes  Mm8  Vail- 
lant-Couturier (Ophélie),  Mme  Mounier  (la 
reine),  MM.  Laurent  (Hamlet),  Couturier 
(Laerte)  et  Malzac  (Claudius). 

*  HAMMERSTEIN,  opéra,  musique  de  Jules 
de  Swert,  repr, à  Mayence  en  février  1884. 

*  HANi  JÙRGE,  opéra  romantique  en  un 
acte,  livret  de  M.  J.  Brack,  inspiré  du  Collier 
de  perles  de  Holtei,  musique  de  M.  Hans 
Chemin-Petit,  représenté  au  théâtre  muni- 
cipal d'Augsbourg  en  janvier  1893. 

HANNETON  DE  LA  CHÂTELAINE  (LE), 
opérette -bouffe,  livret  de  M.  Lassouche,  mu- 
sique de  M.  G.  Douay,  représentée  au  théâtre 
Taitbout  le  28  mars  1875.  C'est  une  farce  sans 
aucun  intérêt,  accompagoée  de  lazzi  musi- 
caux, d'airs  parodiés  des  opéras  et  de  tyro- 
liennes incohérentes.  Chantée  par  Mercier, 
Mey,  Simon  Max  et  MUe  Léa  Lescot. 

hannetons  (les),  revue  de  printemps,  li- 
vret de  MM.  Eugène  Grange  et  Albert  Mil» 
laud,  musique  de  M.  J.  Offenbach ,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  22  avril  1875.  C'est 
une  revue  du  printemps  dans  laquelle  défilent 
les  incidents  de  l'hiver,  depuis  la  Fille  de  Ro- 
land jusqu'aux  peintures  du  nouvel  Opéra, 
avec  la  musique  des  plus  populaires  fredons  de 
M.  Offenbach.  Chanté  par  Daubray.Mmes  Théo, 
Peschard,  etc. 

hans  bleibt  HANS  (Jean  reste  Jean) , 

opéra  allemand  en  trois  actes,  musique  de 
Hubatschek,  rep.  à  Hermannstadt  vers  1789. 

hans  heiling,  opéra  romantique,  pa- 
roles de  Ed.  Devrient,  musique  de  Marsch- 
ner,  représenté  à  Hanovre  le  24  mai  1833,  re- 
pris en  mars  1855,  et  à  Vienne  en  sept,  1862. 


HANS  IST  DÀ  (Jean  est  là),  opera-comique 
allemand,  paroles  de  M.  Bonn,  procureur  du 
roi  à  Donauwœrht,  musique  du  bourgmestre 
Fcerg,  d'Augsbourg,  représenté  au  théâtre  de 
la  ville  d'Augsbourg,  le  20  décembre  1845.  Les 
deux  magistrats  n'ont  pas  dédaigné  de  pa- 
raître sur  la  scène  après  la  représentation. 

hans  klachel,  opéra  allemand,  musi- 
que de  Tuczek,  représenté  à  Prague  en  1797. 

HANS  MAX  GIESBRECHT,  opéra  allemand, 
musique  de  Lindpaintner,  représenté  à  Stutt- 
gard  en  1830. 

HANS  MAX  GIESBRECHT  DE  HUMPEN- 
BOURG,  opéra-comique ,  paroles  de  Kotze- 
bue,  musique  de  Gurrlich,  représenté  à  Ber- 
lin en  1815. 

HANS  SACHS,  opéra-comique  allemand, 
musique  de  Albert  Lortzing,  représenté  avec 
succès,  en  Allemagne,  vers  1830,  et  repris  à 
Leipzig  le  23  juin  1840.  C'est  un  des  meil- 
leurs ouvrages  de  ce  maître. 

HANSCHEN  UND  GRETCHEN,  opéra-comi- 
que d'après  Rose  et  Colas ,  musique  de  Rei- 
chardt,  représenté  à  Leipzig  en  1772. 

*HANSEL  ET  GRETEL  (Jeannot  et  Margot), 
opéra-féerie  en  trois  tableaux,  paroles  de 
Mm0  Adelheid  Wette,  musique  de  M.  Engel- 
bert  Humperdinck,  représenté  avec  beaucoup 
de  succès  à  Weimar  en  1894.  C'était  le  pre- 
mier ouvrage  dramatique  du  compositeur, 
dont  le  livret  lui  avait  été  fourni  par  sa  pro- 
pre sœur.  On  a  vanté  surtout,  dans  la  parti- 
tion, la  richesse  et  la  fraîcheur  des  idées 
mélodiques,  en  même  temps  que  la  bonne 
disposition  des  rôles.  Après  son  apparition  à 
Weimar,  l'ouvrage  fut  joué  à  Vienne  et  à 
Berlin,  avec  un  tel  succès,  que  par  ordre  de 
l'empereur  Guillaume  II,  l'Opéra  royal  de 
Berlin  passa  avec  le  compositeur  un  traité  par 
lequel  celui-ci  s'engageait,  pendant  cinq  ans, 
à  offrir  toutes  ses  œuvres  nouvelles  à  ce 
théâtre.  M.  Humperdinck  était  âgé  de  qua- 
rante-deux ans  lorsqu'il  fit  à  la  scène  ce  début 
si  heureux  et  si  remarqué. 

"  HAPPY  ARCADIA,  opéra-comique,  mu- 
sique de  Frédéric  Clay,  représenté  à  Londres 
en  1872.  . 

;  •  HARALD  ET  THEAUS,  drame  lyrique  en 
quatre  actes,  paroles  de  M.  Dahn,  musique  de 
M.  Lorenz,  représenté  avec  succès  à  Hanovre 
en  avril  1893. 

*  HARENG-SAUR  SUR  LE  GRIL  (LE),  opé- 


£ec.?ô, 


35 


546 


HARO 


HATM 


rette  en  quatre  actes,  paroles  de  MM.  A.  Ran 
et  Saur  (Alfred  Tranchant  et  ***),  musique 
de  Georges  Rose,  représentée  à  la  salle  Saint- 
Laurent  en  avril  1873. 

HARIADAN  BARBEROUSSE ,  opéra  histo- 
rique, musique  de  Fraenzl,  représenté  à  Mu- 
nich en  1815. 

harlequin  AND  FAUST'JS ,  pantomime 
anglaise,  musique  de  Samuel  Arnold,  repré- 
sentée à  Covent-Garden  de  Londres  en  1793. 

HARLEQUIN  AND  FAUSTUS,  opéra-COmi- 
que  anglais,  musique  de  Galliard,  représenté 
à  Hay-Market  de  Londres  en  1816. 

harlequin  MAGNET,  opéra  -comique  an- 
glais, musique  de  Davy  (John),  en  société  de 
Ware,  représenté  à  Covent-Garden  de  Lon- 
dres en  1805. 

HARLEQUIN  QUICKSILVER  (Arlequin  vif- 
argent),  pantomime  anglaise,  musique  de 
Davy  (John),  repiésentée  à  Covent-Garden 
de  Londres  en  1804. 

HARLEQUIN'S  MUSEUM  (le  Musée  d'Arle- 
quin) pantomime  anglaise,  musique  de  Shield, 
représentée  à  Covent-Garden  en  1792. 

HAROLD ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Kleinheinz,  représenté  à  Pesth  vers  1790. 

HAROLD,  LE  DERNIER  ROI  SAXON,  opéra 
allemand,  musique  de  Gustave  Dullo  ;  repré- 
senté à  Kœnigsberg  le  2  décembre  1872. 

*  HAROLD,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
musique  de  M.  Naprawnik,  représenté  au 
théâtre  Marie,  de  Saint-Pétersbourg,  le  23  no- 
vembre 1886.  Le  sujet  de  cet  opéra  était 
traité  d'une  façon  non  seulement  dramatique, 
mais  lugubre,  et  n'attirait  que  difficilement 
la  sympathie  du  public;  la  musique,  au  con- 
traire, excita  de  vifs  applaudissements,  sur- 
tout aux  deux  derniers  actes,  les  plus  remar- 
quables, et  qui  contiennent,  entre  autres, 
deux  chœurs,  une  prière  et  un  chant  de  ré- 
volte, du  plus  puissant  et  du  meilleur  effet. 
On  signalait  aussi,  comme  page  symphonique 
d'une  rare  valeur,  la  tempête  qui  ouvre  le 
dernier  tableau.  M.  Naprawnick,  qui  occupe 
depuis  longtemps  les  fonctions  de  chef  d'or- 
chestre de  l'Opéra  russe,  dirigeait  lui-même 
l'exécution  de  son  œuvre. 

*  HAROLD,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
paroles  de  M-  Paul  Krone,  musique  de  M.  Cari 
Pfeffer,  représenté  à  l'Opéra  impérial  de 
Vienne  en  mars  1887.  La  première  représen- 
tation de  cet  ouvrage  était  donnée  au  bénéfice 


de  la  caisse  de  retraite  des  artistes  de  l'Opéra; 
l'auteur,  chef  des  chœurs  à  ce  théâtre,  avait 
écrit  sa  partition  dans  le  plus  pur  style  wag- 
nérien,  mais  en  négligeant  d'y  laisser  la 
moindre  trace  d'inspiration;  poème  et  mu- 
sique étaient,  paraît- il,  formellement  en- 
nuyeux, et  l'accueil  du  public  fut  glacial,  en 
dépit  d'une  interprétation  excellente. 

*  HAROLD,  opéra  anglais  en  trois  actes, 
paroles  de  sir  Edward  Malet,  musique  do 
M.  Frédéric  Cowen,  représenté  au  théâtre 
Covent-Garden,  de  Londres,  le  8  juin  1895,  et 
joué  par  Mmes  Albani  et  Meisslinger,  MM.  Bro- 
zel,Bispham,  Devers,  Jacques  Bars  et  Richard 
Green. 

haroun  al  RASCHID,  opéra  anglais,  mu- 
sique de  Bishop,  représenté  à  Covent-Garden 
de  Londres  en  1813. 

HARPE  D'OR  (la),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  MM.  Jaime  fils  et  Dubreuil, 
musique  de  M.  Félix  Godefroid,  représenté 
au  Théâtre-Lyrique  le  8  septembre  1858.  La 
donnée  du  livret ,  qui  fait  intervenir  sainte 
Cécile,  n'a  été  imaginée  que  pour  faire  va- 
loir le  grand  talent  de  harpiste  de  M.  Gode- 
froid,  qui  a  exécuté  dans  la  coulisse  plusieurs 
morceaux  avec  cette  virtuosité  et  ce  charme 
qui  lui  ont  valu  tant  de  succès  ;  mais  l'ouvrage 
a  été  trouvé  long  et  froid.  Michot  a  déployé, 
dans  le  rôle  principal  d'Horatio,  une  voix  ma- 
gnifique qui  n'a  pas  tenu  toutes  ses  promes- 
ses. Les  autres  rôles  ont  été  joués  par  Serène 
et  Mme  Willème. 

HARPE  d'ossian  (la),  opéra  danois  en 
trois  actes,  musique  de  F.  Kunzen,  repré- 
senté à  Copenhague  en  1799. 

HARPE  ENCHANTÉE  (la),  opéra  danois, 
musique  de  Kuhlau,  représenté  à  Copenhague 
vers  1830. 

HARRY  LE  ROI,  opéra  anglais,  musique 
de  Bishop,  représenté  à  Covent-Garden  de 
Londres  en  1815. 

HARTFORD  BRIDGE  (le  Pont  d' Hartford), 
farce  anglaise,  musique  de  Shield,  représentée 
à  Covent-Garden  de  Londres  en  1792. 

HASARD  (le),  opéra  allemand  en  trois 
actes,  musique  de  Bierey,  représenté  àBres- 
lau  vers  1820. 

HASS  UND  LIEBE  (la  Haine  et  l'amour), 
opéra  allemand,  musique  de  Steinacker ,  re- 
présenté à  Leipzig  vers  1811. 

*  hatmanul  BALTAG,  opéra,  paroles  de 


HAYD 


HAYD 


547 


MM.  J.  Ncgruzzi  et  Cargnali,   musique  de 
M.  Candella,  représenté  à  Bukarest,  en  1884. 

HAUNTED  TOWER  (the)  [la  Tour  enchan- 
tée], opéra-comique  anglais,  musique  de  Sto- 
race ,  représenté  à  Londres  au  théâtre  de 
Drury-Lane  en  1789. 

HAUS  IST  ZU  VERKAUFEN  (das)  [Maison 
à  vendre],  opéra  allemand  en  un  acte  d'après 
la  pièce  française,  musique  de  J.-N.  Hummel, 
représenté  à  Vienne  vers  1812. 

HAUS  IST  ZU  VERKAUFEN  (das)  {Maison 
à  vendre],  opéra  allemand,  musique  de  Pen- 
tenrieder,  représenté  à  Munich  en  1847. 

HAUSGESINDE  (das)  [le Domestiqué],  opéra 
allemand,  musique  de  Fischer  (Antoine),  re- 
présenté à  Vienne  vers  1811. 

HAUS-HAHN  (der)  [le  Coq  domestique], 
opéra-comique  allemand,  musique  de  Hoff- 
meister,  représenté  à  Leipzig  vers  1805. 

*  HAUSIRER(dkr)  [le  Colporteur],  opérette, 
musique  de  G.-A.  Hœrtel,  représentée  à 
Schwerin  vers  1870. 

haydée  ou  LE  SECRET,  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Scribe,  musique  de 
M.  Auber ,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
28  décembre  1847.  Cet  ouvrage  est  la  pro- 
duction la  plus  distinguée  de  M.  Auber  dans 
la  troisième  phase  de  sa  carrière.  Le  livret 
est  intéressant ,  les  situations  poétiques ,  la 
donnée  neuve  et  originale  -,  elle  a  été  em- 
pruntée à  une  nouvelle,  traduite  du  russe 
par  M.  Prosper  Mérimée.  Lorédan ,  jeune 
amiral  de  la  république  de  Venise,  après 
avoir  enlevé  aux  Turcs  l'île  de  Chypre,  re- 
tourne dans  sa  patrie,  emmenant  avec  lui 
une  jeune  Grecque  prisonnière,  nommée 
Haydée.  Lorédan,  au  milieu  de  ses  succès, 
est  poursuivi  par  des  remords  ;  car,  entraîné 
par  la  passion  du  jeu  et  cédant  à  une  pensée 
coupable,  il  a  ruiné  frauduleusement  son  ami 
Donato,  qui  s'est  tué  de  désespoir.  Pour  ré- 
parer sa  faute ,  il  a  adopté  Rafaela ,  nièce 
de  sa  victime,  et  se  dispose  à  l'épouser.  Il 
cherche  aussi  le  fils  de  Donato,  qui  a  disparu 
et  dont  il  a  fait  son  héritier  par  un  testament 
qu'il  porte  toujours  sur  lui.  Ce  jeune  homme 
a  pris  le  nom  d'Andréa  et  vient,  sans  se 
faire  connaître  autrement,  demander  du  ser- 
vice à  l'amiral.  Le  conseil  des  Dix  a  placé 
près  de  Lorédan  un  espion  nommé  Malipieri, 
homme  ambitieux  et  lâche,  qui  convoité  l'al- 
liance de  Rafaela  pour  refaire  sa  fortune. 
Dans  un  accès  de  somnambulisme ,  l'amiral 
révèle  le  secret  fatal  de  la  scène  du  jeu,  tire 


le  testament  de  son  sein  et  l'offre  à  l'ombre 
du  fils  de  Donato,  qui  se  dresse  devant  kfi. 
Malipieri  est  là,  qui  s'en  empare,  et  forme  le 
projet  de  s'en  servir  pour  perdre  Lorédan. 
Tel  est  le  nœud  de  l'action.  Les  deux  autres 
actes  offrent  des  épisodes  qui  se  rattachent 
habilement  au  sujet,  comme  la  capture  d'une 
galère  turque  par  le  jeune  Andréa,  l'aveu 
que  fait  Haydée  de  ses  sentiments  pour  son 
maître,  le  duel  entre  Malipieri  et  le  jeune  Do- 
nato, l'élévation  de  Lorédan  à  la  dignité  de 
doge  de  Venise.  Le  héros  de  la  pièce  accorde 
Rafaela ,  sa  pupille ,  à  Donato ,  et  épouse 
Haydée,  qui  se  trouve  être  de  sang  royal. 
L'effet  général  de  la  musique  est  dramatique 
et  parfaitement  approprié  à  la  nature  du  su- 
jet. L'inspiration  y  circule  abondamment; 
l'instrumentation  en  est  colorée ,  toujours 
élégante ,  et  l'harmonie  offre  des  effets  neufs 
et  piquants.  Après  l'ouverture,  dans  laquelle 
on  remarque  un  charmant  solo  de  hautbois, 
des  morceaux  assez  peu  développés,  mais 
d'un  intérêt  mélodique  charmant,  se  succè- 
dent pendant  tout  le  premier  acte.  La  chan- 
son :  Enfants  de  la  noble  Venise ,  est  énergi- 
quement  rythmée.  Les  couplets  chantés  par 
Haydée  :  Il  dit  qu'à  sa  noble  patrie,  sont  gra- 
cieux. Quant  à  la  romance  de  basse  :  A  la, 
voix  séduisante ,  au  regard  virginal,  la  décla- 
mation en  est  vraie  et  la  mélodie  d'une  rare 
distinction.  Les  couplets  dits  par  Andréa  de- 
mandant à  servir  sur  le  bord  de  l'amiral  ont 
de  la  chaleur  :  Ainsi  que  vous ,  je  veux  me 
battre.  Le  duettino  :  C'est  la  fête  au  Lido, 
chanté  par  Haydée  et  Rafaela  pendant  que 
Lorédan  s'endort,  sont  d'une  demi -teinte 
délicieuse.  La  scène  du  rêve  est  riche  de  dé- 
tails et  puissamment  dramatique.  Roger  y  a 
déployé  un  talent  d'expression  admirable.  Le 
second  acte  se  passe  à  bord  du  vaisseau 
amiral  après  la  bataille.  Les  morceaux  les 
plus  saillants  sont  l'air  de  Rafaela,  qui  repro- 
duit le  solo  de  hautbois  de  l'ouverture,  et  la 
charmante  barcarolle  chantée  par  Haydée  : 
C'est  la  corvette,  avec  accompagnement  du 
chœur  des  matelots  à  bocca  chiusa ,  dans  le 
genre  des  Brummlieder  si  employés  en  Alle- 
magne. N'oublions  pas  le  beau  duo  profondé- 
ment dramatique  entre  Lorédan  et  Malipieri  : 
Je  sais  le  débat  qui  s'agite;  c'est  le  meilleur,  à 
notre  avis,  que  le  maître  ait  écrit;  l'intérêt 
mélodique  et  dramatique  y  est  soutenu  d'un 
bout  à  l'autre;  ce  qu'on  ne  trouve  pas  au 
même  degré  dans  celui  de  la  Muette.  Le 
troisième  acte  offre  encore  deux  bons  duos 
et  une  jolie  barcarolle.  La  phrase  de  la  scène 
du  second  acte  :  Ahl  que  Venise  est  belle, 


848 


HEIR 


est  devenue  promptement  populaire.  On  voit 
que  cette  partition  est  une  des  plus  riches 
de  l'écrin  du  compositeur.  La  création  du 
rôle  de  Lorédan  a  fait  le  plus  grand  hon- 
neur à  Roger.  Les  autres  rôles  ont  été  te- 
nus par  Hermann-Léon,  Audran,  Ricquier, 
Miles  Lavoye  et  Grimm. 

*  HAYDÉE,  opéra  portugais,  paroles  de 
Luiz  Filipe  Leite,  musique  de  Mm8  Casella, 
représenté  au  théâtre  Dona  Maria,  de  Lis- 
bonne, le  16  juin  1853.  L'auteur  delà  musique 
remplissait  le  principal  rôle  de  son  opéra. 

HAYDÉE,  opéra  en  quatre  actes,  livret  tiré 
du  Don  Juan  de  Byron,  par  Mme  Agnès  Schulz, 
musique  de  M.  Zdenko  Fiebich,  représenté 
avec  succès  à  Prague  en  février  1896. 

*  HAZANAS  DE  HERCULES  (LAS),  zarzuela 
en  trois  actes,  musique  de  M.  Fernandez 
Caballero,  représentée  en  juin  1880  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela. 

HEART  OF  MID-LOTHIAN  (THE) ,  opéra 
anglais,  musique  de  Bishop,  représenté  à  Co- 
vent-Garden  en  1819. 

*  HECHICERA  (la),  zarzuela  en  trois  actes, 
paroles  de  Rubi,  musique  de  Barbieri,  re- 
présentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque, 
le  24  avril  1852. 

hécube.  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Milcent ,  musique  de  Granges  de  Fontenelle, 
représenté  à  l'Opéra  le  5  mai  1800.  On  repro- 
chait à  ce  musicien  de  nombreux  plagiats , 
ce  qui  fit  dire  plaisamment  que  le  poème 
était  de  Milcent  et  que  la  musique  était  de- 
Cent  mille. 

HEERSCHAU  (die)  [l'Inspecteur  de  l'armée], 
opéra  alllemand,  musique  de  Eberwein  (Char- 
les), représenté  à  Weimar  vers  1842. 

HEILIGE  KLEEBLATT  (das)  [la  Sainte 
feuille  de  trèfle],  opéra  allemand,  musique  de 
Grosheim,  représenté  à  l'Opéra  de  Cassel  vers 

1801. 

HEINRICH  DER  LOWE  (Henri  le  Lion), 
opéra  allemand  en  quatre  actes,  livret  et  mu- 
sique d'Edmond  Krestchmer,  représenté  au 
.Stadttheater  de  Leipzig  le  8  décembre  1877. 
Mélopée  conforme  à  la  théorie  de  M.  Wa- 
gner. 

HEIR  OP  VERONA  (l'Héritier  de  Vérone) , 
opéra  anglais,  musique  de  Bishop,  en  société 
avec  Wittaker,  représenté  à  Covent-Garden 
de  Londres  en  1817. 

HEIRATH  AUS  LIEBE  (die)  [le  Mariage 


HELI 

par  amour],  opéra  allemand,  musique  de  Hoe- 
nicke,  représenté  à  l'Opéra  de  Hambourg 
vers  1795. 

HÉLÉNA,  opéra  en  trois  actes ,  paroles  de 
Révérony  Saint-Cyr  et  de  Bouilly,  musique 
de  Méhul,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
1er  mars  1803.  L'histoire  d'Eponine  et  de  Sa- 
binus  paraît  avoir  fourni  le  sujet  de  ce  roman 
en  action.  Les  épisodes  sont  si  multipliés  que 
le  compositeur  n'a  pu  fixer  l'attention  du  pu- 
blic sur  aucun  morceau  de  sa  partition.  Méhul 
était  mal  à  son  aise  en  traitant  un  mélo- 
drame. Il  lui  fallait  surtout  des  situations 
simples,  fortes  et  favorables  aux  grands  dé- 
veloppements des  formes  musicales. 

HÉLÈNE,  opéra  allemand,  musique  de  Kei- 
ser,  représenté  à  Hambourg  en  1709. 

HÉLÈNE,  opéra  allemand,  musique  de  Gy- 
rowetz,  représenté  à  Vienne  vers  1830. 

HÉLÈNE  ET  PARIS,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Heinichen,  repr.  à  Leipzig  en  1709. 

HÉLÈNE  ET  PARIS,  opéra  allemand  en 
trois  actes,  musique  de  Winter,  représenté  à 
Munich  en  1780. 

*  HELFRIED,  drame  lyrique,  paroles  et  mu- 
sique de  M.  Sigmund  von  Hausegger,  repré- 
senté avec  beaucoup  de  succès  à  Graetz  en 
avril  1893 

*  HÉLIANTHUS,  grand  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Adalbert  de  Goldschmidt,  re- 
présenté à  Leipzig  en  mars  1884.  Cet  ouvrage, 
conçu  musicalement  d'après  les  tendances  les 
plus  accusées  de  Richard  Wagner,  dont  l'au- 
teur est  un  adepte  déterminé,  donna  lieu  à 
de  vives  discussions  et  à  des  polémiques 
d'une  extrême  violence  :  tandis  que  les  uns 
le  traînaient  aux  gémonies,  d'autres  l'exal- 
taient au  delà  de  toute  expression,  et  les 
journaux  spéciaux  d'Allemagne  étaient  sin- 
gulièrement divisés  à  son  sujet.  Il  semble 
aujourd'hui  que  tout  ce  bruit  soit  oublié, 
comme  l'œuvre  elle-même,  dont  l'existence  n'a 
pas  été  longue. 

HÉLIAS  ET  OLYMPIE ,  opéra  allemand , 
musique  de  Keiser ,  représenté  à  Hambourg 
vers  1712. 

HÉLINDOR,  opéra  féerique,  musique  de  F. 
Glœser,  représenté  au  théâtre  Sur-la-Vienne, 
à  Vienne,  en  1826. 

*  heliodora,  zarzuela  en  trois  actes, 
paroles  de  Hartzembusch,  musique  d'Emilio 
Arrieta,  représentée  le  28  septembre  1880  au 


HÉLO 


HÊLO 


849 


théâtre  Apolo,  de  Madrid.  Cet  ouvrage  a  par- 
fois été  désigné  et  peut  être  représenté  sous 
le  titre  de  el  Amor  enamorado. 

HELLÉ,  tragédie  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  Laboullaye  (Lemonnier),  musique 
de  Floquet,  représentée  à  l'Opéra  le  5  jan- 
vier 1779. 

*  HELLÉ,  opéra  en  quatre  actes,  paroles  de 
MM.  Camille  du  Locle  et  Charles  Nuitter, 
musiqje  de  M.  Alphonse  Duvernoy,  représenté 
à  l'Opéra  le  23  avril  1896.  Dans  cet  ouvrage, 
dont  l'action  se  passe  au  milieu  du  xive  siècle, 
les  auteurs  ont  eu  l'idée  singulière  de  mon- 
trer au  public  un  coin  de  la  Grèce  qui  est 
resté  étranger  aux  efforts  du  christianisme  et 
où  règne  encore  le  culte  païen,  consacré  par 
des  prêtresses  de  la  chaste  Diane.  Des  prê- 
tresses de  Diane,  dans  la  Grèce  du  moyen 
âge,  au  temps  de  la  conquête  des  Turcs,  voilà 
qui  est  bizarre  assurément,  et,  sans  être  plus 
scrupuleux  que  de  raison  touchant  l'exacti- 
tude historique  requise  dans  les  œuvres  théâ- 
trales, on  peut  trouver  que  sous  ce  rapport  le 
point  de  départ  de  l'opéra  A' Sellé  présente  un 
caractère  de  familiarité  un  peu  excessive.  Et 
cela  d'autant  plus  que  cette  énorme  entorse 
donnée  à  l'histoire  était  parfaitement  inutile, 
qu'elle  n'apporte  aucune  aide  à  l'action,  et 
que  sans  grand  effort  les  auteurs  eussent  pu 
amorcer  celle-ci  de  façon  différente.  Au  reste, 
la  fable  dramatique  est  sans  valeur  comme 
sans  intérêt.  La  musique,  sans  être  originale, 
est  supérieure  au  poème.  Des  quatre  actes 
qui  composent  la  partition,  les  deux  meilleurs 
sont  le  premier  et  la  troisième.  Ce  sont  au 
moins  ceux  où  l'inspiration  de  l'auteur  paraît 
la  plus  tendre  et  la  plus  délicate,  car  il  semble 
avoir  mieux  réussi  les  épisodes  de  grâce  et 
de  passion  que  ceux  qui  exigent  de  la  force  et 
de  la  vigueur.  En  résumé,  au  point  de  vue 
musical,  l'œuvre  est  parfaitement  honorable, 
sans  qu'on  y  rencontre,  malheureusement, 
une  trace  de  véritable  personnalité.  Belle 
avait  pour  interprètes  Mme  Caron  (Hellé), 
MM.  Delmas  (Gauthier,  duc  d'Athènes),  Al- 
varez (Jean)  et  Fournets  (Roger). 

héloïse,  monodrame,  musique  de  Miche- 
lot,  représenté  au  théâtre  de  Bruxelles  vers 
1820. 

HÉLOÏSE  ET  ABAILARD,  opéra-comique  en 
'  trois  actes,  livret  de  MM.  Clairville  et  William 
Busnach, musique  de  M.  Henri Litolff;  repré- 
senté au  théâtre  des  Folies-Dramatiques  le 
19  octobre  1872.  Cette  pièce  a  partagé  avec 
celle  de  la  Timbale  d'argent  les  faveurs  du  pu- 


blic, pendant  presque  toute  l'année  ;  succès  qui 
s'explique  naturellement  par  la  grossièreté  des 
situations,  les  équivoques  nombreuses,  la  pro- 
fanation de  l'habit  monastique,  la  moquerie  et 
la  dérision  des  choses  respectables;  depuis  que 
les  auteurs  recherchent  avant  tout  le  succès 
d'argent,  en  sacrifiant  au  public  tout  scrupule 
de  goût  et  de  conscience,  la  littérature  et  l'art 
musical  ne  nous  offrent  plus  que  des  œuvres 
d'autant  mieux  récompensées  qu'elles  sont  en- 
tachées de  plus  de  bassesse  et  de  lâcheté  ;  Sic 
itur  ad  irna.  Les  auteurs  ont  forgé  un  conte 
indécent  et  d'une  grossièreté  outrée,  même 
pour  un  théâtre  ambulant  de  queues-rouges, 
et  ils  lui  ont  donné  le  titre  à'Héloïse  el 
Abailard.  Le  chanoine  Fulbert  est  un  pro- 
priétaire dont  le  locataire,  un  barbier,  lui 
doit  plusieurs  termes.  Il  propose  à  la  femme 
de  ce  dernier  l'adultère,  en  échange  d'une 
quittance  de  loyer.  Il  affecte  des  habitudes 
d'austérité  et  se  livre  en  secret,  c'est-à-dire 
devant  le  public,  à  des  festins  succulents.  Il 
passe  pour  un  savant,  et  c'est  sa  nièce  Hé- 
loïse qui  lui  fabrique  ses  thèses.  Il  convoite 
la  fortune  de  sa  nièce,  et  c'est  pour  se  l'attri- 
buer qu'il  forme  le  projet  de  traiter  Abailard 
comme  on  sait.  Héloïse,  de  son  côté,  est  un 
bas  bleu  qui  s'amourache  de  son  professeur, 
se  fait  enlever  par  lui  ;  mais  Abailard  est  jeté 
en  prison.  Un  certain  amoureux  de  la  per- 
ruquière  est  saisi,  au  lieu  d'Abailard,  par  les 
hommes  qu'a  apostés  le  chanoine.  Mais,  en 
somme,  Abailard  est  sorti  de  prison  sain  et 
sauf;  les  calculs  de  Fulbert  sont  déjoués  et 
cette  stupide  pièce  n'a  pu  même  être  accep- 
table qu'à  la  condition  de  mentir  à  son  titre 
et  d'être  réduite  à  une  étiquette  :  Héloïse  et 
Abailard.  Scribe  avait  déjà  essayé  de  faire 
un  vaudeville  sur  ce  sujet  scabreux.  Il  n'eut 
aucun  succès.  On  ne  parviendra  jamais  à 
faire  un  bon  ouvrage  dramatique  avec  ce 
titre  :  Abailard.  Ce  personnage  ne  sera  ja- 
mais un  héros  intéressant.  Sa  mésaventure 
donnera  toujours  lieu  à  des  plaisanteries  de 
mauvais  goût,  sans  doute,  mais  inévitables. 
C'est  dans  la  nature  des  choses  ;  tout  au  plus 
pourrait-on  s'intéresser  à  Héloïse.  En  somme, 
Abailard  était  un  bel  esprit  et  un  pauvre  carac- 
tère. Il  était  plus  rhéteur  que  théologien,  plu- 
tôt poète  que  savant.  J'ai  publié  de  lui,  dans 
thés  Carmina  e  poetis  christianis  excerpta,  des 
■vers  charmants.  Il  y  a  cependant  un  moment 
Où  cette  figure  singulière  mérite  une  certaine 
sympathie  ;  c'est  lorsqu'elle  se  profile  sur  les 
murailles  du  monastère  de  Cluny  et  qu'elle 
excite  une  grande  commisération.  C'est  lors- 
que, revenu  de  ses  erreurs,  affaibli  par  les 


550 


HEMM 


HENR 


souffrances,  ce  vieil  athlète,  dompté  et  soumis, 
est  venu  se  jeter  dans  les  bras  de  son  ami 
fidèle,  le  savant  et  pieux  Odon,  poète  aussi, 
qui  le  console  et  le  ramène  tout  doucement 
au  port  après  les  orages  de  la  vie.  Si  Héloïse 
avait  pu  vivre  sur  la  scène,  Paër  n'aurait  pas 
manqué  de  faire  représenter  son  Eloisa  ed 
Abelardo, dont  il  ne  reste  qu'une  cantate:  Se 
t»  queste  piage  amené,  qui  a  été  chantée  avec 
succès  dans  les  salons  pendant  le  premier  Em- 
pire. Mais  ce  n'est  point  de  Paër  que  nous 
avons  à  parler  ici,  c'est  de  Litolff,  qui  a 
écrit  sur  ce  livret  au  moins  singulier  d'Bé- 
loïse  et  Abailard  une  partition  non  seule- 
ment charmante,  mais  qui  montrait  son 
talent  sous  un  jour  absolument  nouveau  et 
certainement  inattendu.  Ce  musicien,  à  la 
personnalité  exubérante,  grandiose,  souvent 
violente,  avait  cherché  à  se  faire  coquet,  mi- 
gnon, gracieux,  et  il  n'est  que  juste  de  dire 
qu'il  y  avait  presque  entièrement  réussi. 
Déjà,  dans  une  oeuvre  précédente,  la  Boite 
de  Pandore,  conçue  dans  un  ordre  d'idées 
si  différent  de  ses  appétits  ordinaires,  le 
compositeur  avait  mis  des  pages  pleines 
de  délicatesse  et  de  fraîcheur  ;  la  critique 
les  avait  signalées,  mais  le  public  n'en  avait 
pu  tenir  grand  compte,  la  musique  ayant 
succombé  sous  l'irrémédiable  faiblesse  du 
poème.  Cette  fois  le  progrès  était  réel,  évi- 
dent, palpable,  et  si  la  partition  d'Béloïse  et 
Abailard  n'était  point  une  œuvre  parfaite, 
c'était  du  moins  une  production  fort  dis- 
tinguée, remarquable  à  beaucoup  d'égards, 
écrite  dans  la  note  qui  convenait  au  genre 
adopté,  et  qui,  si  elle  manquait  peut-être  un 
peu  d'unité,  possédait  cette  qualité  rare  de 
ne  point  viser  plus  haut  qu'il  ne  faut,  en 
même  temps  qu'elle  restait  toujours  très 
élégante  de  forme  et  très  pure  de  lignes. 
C'était,  en  un  mot,  un  véritable  opéra-bouffe, 
et  non  une  de  ces  productions  débraillées 
et  triviales  comme  l'opérette  nous  en  a 
donné,  musicalement,  tant  d'exemples  fâ- 
cheux. 

HELSA  ET  ZÉLINE ,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  H.-C.  Hattasch,  représenté  au  théâ- 
tre de  Hambourg  en  1795. 

helvellyn,  opéra  anglais,  paroles  de 
M.  Oxenford,  d'après  le  drame  de  Mosenthal, 
Der  sonnenivendhof,  musique  de  M.  Macfar- 
ren,  représenté  sur  le  théâtre  royal  de  Co- 
vent-Garden,  à  Londres,  le  3  novembre  1864. 

HEMMELIGHEDEN  (le  Secret) ,  opéra  da- 
nois, musique  de  F.-Kunzen,  représenté  à 
Copenhague  en  1796. 


*HENNINGS  VON  TREFFENFELD,  opéra 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Henschl,  musique 
de  M.  Otto  Findeisen,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Magdebourg  le  31  mars  1891. 

*  HENRI  DE  BAVIÈRE,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Léger,  musique  de 
Deshayes,  représenté  au  théâtre  Molière  le 
22  août  1804. 

HENRI  ET  FÉLICIE ,  opéra-comique  en 
trois  actes  ,  musique  d3  Lemière  de  Corvey, 
représenté  en  province  en  1808. 

HENRI  ET  FLEURETTE  ,  opéra-comique 
allemand,  musique  de  Schmidt  (Marie-Henri), 
représenté  au  théâtre  de  Detmold  en  1846. 

HENRI  ET  LYDA,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Neefe,  gravé  en  partition  à  Leipzig 
en  1777. 

*  HENRI  VIII,  opéra  en  quatre  actes  et  six 
tableaux,  paroles  de  MM.  Armand  Silvestre 
et  Léonce  Détroyat,  musique  de  M.  Saint- 
Saëns,  représenté  à  l'Opéra,  le  5  mars  1883. 
Le  titre  de  l'œuvre  en  indique  à  lui  seul  le 
sujet.  Il  s'agit  des  amours  d'Anne  de  Boleyn 
et  de  Henri  VIII,  roi  d'Angleterre,  lequel,  après 
avoir  épousé  Catherine  d'Aragon,  fille  du  roi 
d'Espagne,  prétend  faire  prononcer  son  di- 
vorce pour  pouvoir  épouser  en  toute  liberté 
celle  qui,  plus  tard,  sera  sa  victime  d'une  façon 
plus  cruelle  encore.  Le  pape  s'étant  refusé  à 
soutenir  ses  desseins  et  ayant  lancé  contre 
lui  une  bulle  d'excommunication,  Henri  se 
révolte  contre  l'autorité  pontificale,  convoque 
le  synode,  fait  déclarer  la  nullité  de  son  ma- 
riage par  l'archevêque  de  Cantorbéry,  et 
déclare  le  schisme  qui  le  fera  chef  de  la  reli- 
gion anglicane.  Mais  à  peine  a-t-il  épousé 
Anne  de  Boleyn  qu'il  conçoit  des  doutes  sur 
sa  fidélité  :  il  a  connaissance  de  l'existence 
d'une  lettre  qu'elle  aurait  naguère  écrite  à 
Catherine  pour  lui  recommander  un  jeune 
Espagnol  qui  lui  était  cher.  Cette  lettre  est 
toujours  en  la  possession  de  Catherine;  Henri, 
Anne  présente,  vient  la  lui  demander  ;  Cathe- 
rine, noble  et  fière,  se  refuse  à  perdre  celle 
qui  lui  a  succédé;  toutes' les  instances  du  roi 
sont  inutiles,  et  Catherine,  brisée  par  les 
chagrins  et  la  maladie,  finit  par  prendre  la 
lettre  et  la  jeter  au  feu,  puis,  épuisée  par  cet 
effort,  est  prise  d'une  faiblesse  et  tombe  pour 
ne  plus  se  relever,  «  Morte  !  »  s'écrie  alors 
Henri, 

Morte  avec  son  secret!  mais  si  j'apprends  jamai» 
Qu'on  s'est  raillé  de  moi,  la  hache  désormais! 

La  pièce  est  mal  conçue,  mal  construite,  et. 


HENR 


HENR 


5151 


à  part  la  dernière  scène,  qui  est  d'un  senti- 
ment vraiment  dramatique,  les  auteurs, 
comme  sans  s'en  douter,  ont  passé  à  côté  de 
toutes  les  situations  sans  en  indiquer  aucune. 
On  n'en  voudrait  pour  preuve  que  le  premier 
acte  et  l'annonce  qu'ils  font  de  ce  cortège  qui 
conduit  Buckingham  au  supplice,  alors  qu'il 
était  si  naturel  de  se  servir  de  cet  épisode 
pour  provoquer,  de  façon  ou  d'autre,  un  mou- 
vement et  une  action  si  véritablement  scé- 
niques. 

Quoi  qu'il  en  soit,  c'est  à,  ce  livret  de  Henri 
VIII  que  nous  devons  le  début  de  M.  Saint- 
Saëns  à  l'Opéra,  et  ne  fût-ce  qu'à  ce  titre  nous 
lui  devrions  quelque  reconnaissance,  car  il 
n'était  que  juste  de  voir  enfin  un  artiste  de 
cette  taille  et  de  cette  envergure  admis  à 
fouler  les  planches  de  notre  première  scène 
lyrique.  Et  c'est  à  propos  de  Henri  VIII  que 
Charles  Gounod  portait  ce  jugement  général 
sur  le  talent  de  M.  Saint-Saëns  :  «  M.  Saint- 
Saëns,  disait  l'auteur  de  Faust,  est  une  des 
plus  étonnantes  organisations  musicales  que 
je  connaisse.  C'est  un  musicien  armé  de  toutes 
pièces.  Il  possède  son  métier  comme  per- 
sonne ;  il  sait  les  maîtres  par  cœur;  il  joue  et 
se  joue  de  l'orchestre  comme  il  joue  et  se 
joue  du  piano  ;  c'est  tout  dire.  Il  est  doué  du 
sens  descriptif  à  un  degré  tout  à  fait  rare  ;  il 
a  une  prodigieuse  faculté  d'assimilation  :  il 
écrirait,  à  volonté,  une  œuvre  à  la  Rossini,  à 
la  Verdi,  à  la  Schumann,  à  la  Wagner  ;  il  les 
connaît  tous  à  fond,  ce  qui  est  peut-être  le 
plus  sûr  moyen  de  n'en  imiter  aucun.  Il  n'est 
pas  agité  par  la  crainte  de  ne  pas  produire 
l'effet  (terrible  angoisse  des  pusillanimes)  ; 
jamais  il  n'exagère  ;  aussi  n'est-il  ni  mièvre, 
ni  violent,  ni  emphatique.  Il  use  de  toutes 
les  combinaisons  et  de  tous  les  ressources 
sans  abuser  ni  être  l'esclave  d'aucune.  Ce 
n'est  point  un  pédant,  un  solennel,  un  trans- 
cendanteux  ;  il  est  resté  bien  trop  enfant  et 
devenu  bien  trop  savant  pour  cela.  Il  n'a  pas 
de  système;  il  n'est  d'aucun  parti,  d'aucune 
clique  :  il  ne  se  pose  pas  en  réformateur  de 
quoi  que  ce  soit  ;  il  écrit  avec  ce  qu'il  sent  et 
ce  qu'il  sait.  Mozart  non  plus  n'a  rien  ré- 
formé ;  je  ne  sache  pas  qu'il  en  soit  moins  au 
sommet  de  l'art.  Autre  mérite  (sur  lequel 
j'insiste,  par  le  temps  qui  court),  M.  Saint- 
Saëns  fait  de  la  musique  qui  va  en  mesure  et 
qui  ne  s'étale  pas  à  chaque  instant  sur  ces 
ineptes  et  odieux  temps  d'arrêt  avec  lesquels 
il  n'y  a  plus  d'ossature  musicale  possible,  et 
qui  ne  sont  que  de  l'affectation  et  de  la  sen- 
siblerie. Il  est  simplement  un  musicien  de  la 
grande  race  :  il  dessine  et  il  peint  avec  la 


liberté  de  main  d'un  maître,  et,  si  c'est  être 
soi  que  de  n'imiter  personne,  il  est  assuré- 
ment lui.  » 

Gounod  avait  raison  :  M.  Saint-Saëns  est 
un  musicien  de  la  grande  race,  et  il  l'a  prouvé 
dans  sa  partition  de  Henri  VIII,  qui  pourtant 
est  loin  d'être  un  chef-d'œuvre  ;  mais  c'est  une 
œuvre  mâle,  puissante,  dans  laquelle  l'artiste 
a  donné  tout  son  effort,  et  qui,  si  elle  manque 
un  peu  trop  d'émotion,  ne  manque  du  moins 
ni  de  grandeur,  ni  de  couleur,  ni  de  caractère. 
Elle  a  ses  parties  faibles,  de  même  qu'elle  a 
ses  beautés.  On  peut  trouver,  par  exemple, 
que  la  grande  scène  du  synode  est  d'un  rendu 
insuffisant,  cette  scène  qui  semble  appeler 
immédiatement  la  comparaison  avec  celle  du 
concile  au  premier  acte  de  Y  Africaine,  qui 
est  empreinte  d'une  si  incomparable  majesté. 
En  revanche,  il  faut  signaler  à  l'admiration 
le  quatrième  acte  et  son  superbe  quatuor,  qui 
est  une  page  digne  des  plus  grandes  maîtres  et 
où  l'on  trouve  ce  qui  manque  le  plus  souvent 
à  M.  Saint-Saëns,  l'émotion  dont  je  parlais 
tout  à  l'heure.  D'autres  épisodes  encore  peu- 
vent être  mis  en  relief  :  au  premier  acte,  la 
jolie  cantilène  du  roi  :  Qui  donc  commande 
quand  il  aime?  et  le  chœur  plein  d'élégance 
des  femmes  à  l'entrée  d'Anne  de  Boleyn  : 
Salut  à  toi  qui  nous  viens  de  la  France!  au 
second,  un  prélude  d'une  instrumentation 
exquise,  et  le  grand  duo  entre  Anne  et  le  roi  ; 
puis,  ça-  et  là,  quelques  passages  aimables, 
ou  sévères,  ou  vigoureux.  C'est  l'unité  peut- 
être,  c'est  l'équilibre  dans  l'ensemble  qui 
manque  à  cette  partition  de  Henri  VIII,  œuvre 
considérable  néanmoins,  et  qui  ne  laisse  pas 
que  de  faire  honneur  à  son  auteur.  Elle  était 
jouée  d'une  façon  extrêmement  remarquable 
pour  les  trois  rôles  principaux.  Mme  Krauss 
semontraitune  admirable  tragédienne  lyrique 
dans  le  rôle  de  Catherine  d'Aragon,  qu'elle 
avait  composé  avec  un  art  merveilleux  et 
dans  lequel  elle  déployait  ses  incomparables 
qualités  de  cantatrice  scénique.  M.  Lassalle 
mettait  tout  son  talent  de  chanteur  au  service 
du  rôle  de  Henri  VIII,  et  Mile  Richard,  qui  ne 
lui  cédait  en  rien,  était  pleine  de  charme  et  de 
séduction  dans  celui  d'Anne  de  Boleyn.  Les 
personnages  secondaires  étaient  tenus  par 
MM.  Boudouresque,  Dereims,  Lorrain,  Sapin 
et  Gaspard. 

*  HENRI  LE  VIOLONEUX,  opéra-comique 
en  deux  actes,  musique  de  François-Xavier 
Rafaël,  représenté  à  Olmûtz  en  1S60. 

HENRI  IV,  opéra  anglais,  musique  de 
Bishop,  représenté  à  Covent-Garden  en  1820. 


552 


HERG 


HERG 


HENRI    IV    OU    LA.   BATAILLE     D'IVRY , 

drame  lyrique  en  trois  actes,  en  prose ,  avec 
des  ariettes ,  paroles  de  De  Rosoy ,  musique 
de  Martini,  représenté  à  la  Comédie-Ita- 
lienne le  14  novembre  1774.  Il  fut  repris  avec 
des  changements  le  23  avril  1814  au  théâtre 
Feydeau. 

HENRI  IV  À  IVRY,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Stunz ,  représenté  à  Munich  vers 
1823. 

HENRI  IV  ET  D'AUBIGNÉ,  opéra  allemand 
en  trois  actes,  musique  de  Marschner,  repré- 
senté à  Dresde  en  1817. 

HENRI  IV,  ROI  DE  CASTILLE ,  opéra, 
musique  de  Mattheson,  roprésenté  à  Ham- 
bourg en  1711. 

HENRIETTE  ET  VERSEUIL ,  opéra- co- 
mique en  un  acte,  paroles  de  Guillet  et  Eu- 
gène Hus,  musique  de  Solié,  représenté  à 
Feydeau  le  30  juillet  1803. 

*  henry  clifford,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Mountjoy,  musique  de  M.  Isaac 
Albeniz,  représenté  avec  succès  à  Barcelone, 
sur  le  théâtre  du  Liceo,  le  8  mai  1895.  Le 
sujet  est  un  épisode  de  la  fameuse  guerre  des 
Deux  Roses,  entre  les  maisons  de  Lancastre  et 
d'York  ;  la  partition  est  une  œuvre  bien  ins- 
pirée et  de  forme  très  soignée.  L'œuvre  était 
chantée  par  M^es  Dardée,  Mas,  Nava  et 
Marra,  MM.  Suagnez,  Puiggener  et  Perello. 

HERACLITE  ET  DÉMOCRITE,  opéra-ballet, 
musique  de  Batistin  (Struck) ,  représenté  à 
Versailles  vers  1715. 

HÉRACLIUS,  opéra  allemand,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1712. 

HERCULANUM,  opéra  en  quatre  actes,  pa- 
roles de  MM.  Méry  et  Hadot,  musique  de 
M.  Félicien  David ,  représenté  à  l'Académie 
impériale  de  musique  le  4  mars  1859.  Cet 
opéra  est  l'œuvre  lyrique  la  plus  importante 
du  compositeur.  Le  développement  des  mor- 
ceaux, les  formes  plus  riches  de  l'instrumen- 
tation, la  prédominance  de  l'expression  dra- 
matique sur  l'emploi  du  genre  descriptif,  si 
familier  à  l'auteur  du  Désert ,  ont  permis  au 
public  de  juger  sous  un  nouveau  jour  le  talent 
remarquable  de  M.  Félicien  David.  Il  est  ré- 
sulté de  cette  épreuve,  qu'on  désirerait  le 
voir  travailler  plus  assidûment  pour  notre 
première  scène  lyrique.  Il  y  a  vraiment  des 
scènes  fort  belles ,  vigoureusement  enlevées 
dans  Herculanum,  et,  malgré  des  situations 
qui  rappellent  des  modèles  écrasants,  tels  que 


le  duo  d'Alice  et  de  Bertram  dans  Robert  le 
Diable,  et  le  septuor  de  Poliuto,  le  composi- 
teur a  su  être  neuf,  puissant  et  original.  Le 
livret  est  quelque  peu  bizarre.  Il  se  ressent 
de  l'indécision  des  auteurs.  Il  s'agissait  d'a- 
bord d'un  drame  mêlé  de  chants ,  comme  le 
sont  beaucoup  de  drames  allemands ,  et  inti- 
tulé :1a  Fin  du  monde;  ensuite  d'up.  opéra 
destiné  au  Théâtre-Lyrique, -sous  ïe  titre: 
le  Dernier  amour;  enfin  on  s'arrêta  au  sujet 
à! Herculanum.  L'action  se  passe  donc  sous  le 
règne  de  Titus ,  à  la  veille  de  la  grande  ca- 
tastrophe qui  ensevelit  sous  les  cendres  du 
Vésuve  Herculanum  et  Pompéi.  Les  auteurs, 
pour  donner  plus  de  grandeur  à  leur  fiction, 
se  sont  inspirés  des  livres  saints.  L'histoire 
des  villes  maudites  de  Sodome  et  de  Gomor- 
rhe,  Polyeucte  et  les  Martyrs,  comme  aussi 
les  prophéties  relatives  à  la  fin  du  monde,  ont 
fourni  à  Méry  ses  plus  belles  images.  Mais, 
en  raison  de  la  fusion  de  ces  éléments  divers, 
le  livret  à' Herculanum  est  une  œuvre  hy- 
bride, peu  intéressante,  manquant  totale- 
ment de  couleur  historique,  malgré  le  dé- 
ploiement des  moyens  matériels,  les  décors 
magnifiques  et  les  riches  costumes.  Olympia, 
reine  d'une  contrée  située  sur  les  bords  de 
l'Euphrate,  et  sœur  du  proconsul  Nicanor, 
est  venue  en  Italie  se  faire  couronner  solen- 
nellement. On  pourrait  dire  de  ce  personnage 
d'Olympia ,  que  c'est  Vénus  tout  entière  à  sa 
proie  attachée ,  si  Méry  était  parvenu  à  lui 
donner,  de  la  vie  ;  mais  ce  n'est  qu'un  être 
bizarre,  ni  femme  ni  démon.  Son  frère ,  Ni- 
canor, tient  également  plutôt  de  Bertram 
que  du  proconsul.  On  amène  en  leur  présence 
deux  époux  chrétiens ,  Hêlios  et  Lilia.  Nica- 
nor ordonne  qu'on  les  conduise  immédiate- 
ment au  supplice  ;  mais  Olympia  veut  recou- 
rir à  des  moyens  plus  doux.  Elle  demande 
qu'on  la  laisse  s'entretenir  avec  Hélios ,  tan- 
dis qu'elle  livre  la  pauvre  Lilia  aux  entre- 
prises criminelles  de  son  frère.  Olympia  est 
aussi  sûre  de  triompher  du  pauvre  Hélios 
que  si  elle  était  Vénus  elle-même  : 

Tout  est  soumis  à  ma  puissance  ; 

L'univers  est  à  mes  genoux. 

Toi  qui  dois  tout  à  ma  clémence, 

Crains  de  la  changer  en  courroux  ! 

Un  pouvoir  rempli  de  mystère 

Rend  partout  mes  charmes  vainqueurs  : 

Je  suis  l'idole  de  la  terre 

Et  la  reine  de  tous  les  cœurs. 

C'est  ce  pouvoir  qui  me  fit  belle 

Pour  tout  séduire  et  tout  charmer. 

Un  seul  me  serait-il  rebelle, 

Et  le  seul  que  je  peux  aimer  ! 

De  ton  Dieu  brave  l'anathème , 

Hélios,  déserte  ses  lois  ! 

Tu  peux  monter  au  rang  suprême 

Et  t'asseoir  au  trône  des  rois. 


HERC 


HERG 


553 


Cependant  elle  ajoute  à  cette  déclaration  l'in- 
fluence d'un  breuvage  aphrodisiaque  qu'elle 
lui  fait  verser  par  l'esclave  Locusta.  Au  mi- 
lieu du  festin  apparaît  le  trouble -fête  Ma- 
gnus ,  qui  donne  lecture  de  quelques  versets 
de  l'Apocalypse ,  citation  d'assez  mauvais 
goût  au  théâtre.  On  se  moque  de  lui;  l'orgie 
recommence,  et  ainsi  finit  le  premier  acte. 
Le  décor  du  deuxième  acte  transporte  le 
spectateur  dans  la  vallée  d'Ottoyano ,  où  se 
réunissent  les  chrétiens.  Nicanor  vient  y 
trouver  Lilia.  C'est  la  plus  belle  scène  de 
l'ouvrage  : 

NICANOR 

C'est  toi  que  je  cherchais. 

lilia,  avec  un  sentiment  d'effroi. 
Moi?...  Que  me  voulez-vous? 

NICANOR 

Que  fais-tu  parmi  ceux  que  poursuit  mon  courroux? 

LILIA 

Je  venais,  sur  ces  froides  pierres, 
Prier  pour  la  reine  et  pour  vous, 
Et  pour  celui  qui,  chez  nos  frères, 
Bientôt  doit  être  mon  époux. 
Faible  et  dans  l'ombre  retirée, 
Que  pouvez-vous  craindre  de  moi? 
Ah  !  laissez-moi  vivre  ignorée, 
Avec  mon  amour  et  ma  foi. 

NICANOR 

Ne  crains  rien  ,  je  t'aime,  et  j'admire 
Ta  beauté,  ta  grâce  et  ta  foi. 
Chaque  rayon  de  ton  sourire 
Est  un  regard  du  ciel  pour  moi. 
A  tes  pieds  mon  orgueil  s'incline; 
Ta  parole  trouble  mes  sens  : 
Car  des  anges  la  voix  divine 
N'est  que  l'écho  de  tes  accents, 

Pendant  ce  duo,  une  croix,  placée  au-dessus 
d'une  des  tombes  des  martyrs,  s'illumine  mi- 
raculeusement. Lilia  sent  son  courage  se  raf- 
fermir, et,  s'apercevant  que  la  croix  reste 
obscure  aux  yeux  de  Nicanor,  elle  le  repousse 
comme  un  maudit.  Le  tonnerre  éclate,  le 
proconsul  tombe  foudroyé.  Satan  paraît  et 
revêt  le  manteau  de  Nicanor  :  mais,  sans  ré- 
véler sa  présence  à  Lilia,  il  lui  montre  l'inté- 
rieur du  palais  d'Olympia,  et  Hélios  aux  pieds 
de  la  reine. 

L'acte  troisième  se  passe  dans  les  jardins 
de  la  reine  ;  une  bacchanale  chantée,  jouée  et 
dansée  précède  l'entrevue  de  Lilia  et  d'Hé- 
lios  en  présence  d'Olympia  et  de  Satan.  La 
jeune  chrétienne  rappelle  son  amant  à  la 
vertu,  et  chante  un  Credo  imité  de  celui  des 
Martyrs,  dont  l'intention  est  excellente,  mais 
qui  est  aussi  peu  poétique  qu'orthodoxe.  Li- 
lia chante  qu'elle  croit  : 

A  l'Esprit  saint ,  l'inspirateur  de  l'âme, 
Flambeau  divin  du  passé  ténébreux, 
Qui  fit  planer  douze  langues  de  flamme 
Sur  le  cénacle  où  priaient  douze  Hébreux! 

Hélios  rentre  en  lui-même ,  mais  désespé- 


rant de  retrouver  l'amour  de  Lilia,  qu'on  va 
conduire  au  supplice.  Il  s'exprime  ainsi  : 

Vérité  de  l'enfer!  oui,  j'ai  souillé  mon  âme  I 
Rien  ne  pourra  m'absoudre  aux  yeux  de  Lilia... 
Sauvons  du  moins  ses  jours,  si  je  dois  vivre  infâme  I... 
Reine!  je  suis  à  toi!...  je  t'aime,  Olympia! 

Pouvait-on  imaginer  un  moyen  dramatique 
aussi  grossier,  aussi  brutal,  de  rendre  un 
quatrième  acte  nécessaire  et  de  prolonger  la 
soirée?  Frapper  ainsi  Lilia  dans  son  cœur 
d'amante ,  dans  sa  foi  de  chrétienne.  O  con- 
venances! ô  mœurs  dramatiques  du  théâtre 
de  Corneille,  de  Racine ,  de  Quinault  lui- 
même,  qu'êtes-vous  devenues! 

Le  quatrième  acte  se  compose  de  deux  ta- 
bleaux; le  premier  représente  l'atrium  du 
palais  d'Olympia.  L'éruption  du  Vésuve  a 
commencé  d'éclater.  Les  esclaves  en  profitent 
pour  se  révolter  et  se  livrer  au  pillage.  Sa- 
tan les  y  encourage.  En  vue  de  la  catastrophe 
finale,  le  dernier  tableau  offre  une  architec- 
ture assez  compliquée  :  la  terrasse  du  palais 
d'Olympia  est  supportée  par  la  colonnade 
d'un  impluvium  d'ordre  Pœstum,  et  dominée 
par  des  façades  de  cariatides  tétrastyles.  On 
voit,  d'un  autre  côté,  l'avenue  du  temple 
d'Isis  et  de  Sérapis,  et  au  fond  un  aqueduc  à 
deux  rangs  d'arches.  Hélios  accourt  éperdu 
se  jeter  aux  pieds  de  Lilia;  il  implore  son 
pardon.  Lilia  répond  : 

Mon  Dieu  !  ce  pardon  qu'il  demande, 

Avec  moi  daigne  le  donner! 
Du  haut  du  ciel,  sur  lui  que  la  grâce  descende I 

Mon  Dieu,  dis-moi  de  pardonner! 

Tous  deux ,  réconciliés  dans  l'amour  et  dans 
la  foi,  attendent  la  mort,  soutenus  et  encou- 
ragés par  le  prophète  Magnus,  ce  qui  est  en- 
core une  imitation  du  trio  de  Raoul ,  Valen- 
tine  et  Marcel  dans  les  Huguenots.  Olympia 
brave  le  fléau;  Satan  triomphe;  les  monu- 
ments s'écroulent  avec  fracas;  la  lave  en- 
vahissante s'avance  sur  le  théâtre.  Magnus 
s'écrie  :  «  Chrétiens,  voici  la  mort!  »  Hélios  et 
Lilia  répondent  :  «  C'est  le  ciel  !  c'est  la  vie  !  » 
Cet  opéra  n'a  point  d'ouverture.  Le  compo- 
siteur s'est  contenté  d'annoncer  le  lever  du 
rideau  par  une  introduction  dont  le  motif 
principal ,  exécuté  successivement  par  les 
violoncelles  et  la  flûte ,  est  accompagné  par 
les  harpes.  La  romance  :  Dans  une  retraite 
profonde,  est  le  premier  morceau  qui  excite 
l'intérêt.  La  mélodie ,  d'une  simplicité  calme 
et  toute  virginale ,  est  gracieusement  ornée 
d'un  accompagnement  de  cor  anglais.  L'an- 
dante  en  la  .-Noble  Hélios,  en  ton  absence, 
chanté  par  Olympia,  n'a  rien  de  remarqua- 
ble ;  mais  la  phrase  du  ténor  qui  en  accom- 
pagne la  fin  exprime  bien  l'étonnement  et  la 


554 


HERG 


HERG 


surprise  des  sens  du  jeune  chrétien.  Elle 
nous  a  rappelé  la  phrase  de  Daniel  dans  l'opéra 
de  la  Chaste  Susanne  de  Monpou  : 

Comment,  dans  ma  jeune  âme, 

Comment  supporter  à  la  fois 

Et  ce  doux  regard  de  femme 

Et  le  son  charmant  de  cette  voix. 

C'est  surtout  dans  l'air  de  l'extase  que  le 
compositeur  a  le  plus  travaillé  son  instru- 
mentation. Pendant  qu'Hélios  vide  la  coupe, 
les  gammes  chromatiques  du  quatuor,  con 
sordini,  se  succèdent,  et  il  faut  convenir  qu'il 
y  a  là  une  difficulté  d'exécution  qui  rendra 
presque  toujours  ce  passage  scabreux  et  d'une 
justesse  douteuse,  d'autant  plus  que  ces  in- 
struments jouent  des  traits  de  huit  triples 
croches  sur  des  sixaines  jouées  par  les  harpes. 
Le  reste  de  l'air  est  d'une  couleur  poétique 
délicieuse.  Le  petit  chœur  syllabique  des 
chrétiens,  qui  ouvre  le  second  acte,  offre  une 
jolie  modulation  en  sol  bémol.  La  prière  qui 
suit  est  sans  accompagnement ,  bien  traitée 
pour  les  voix ,  et  la  phrase  dite  en  écho  par 
les  ténors  produit  un  agréable  effet.  Comme 
nous  l'avons  dit  plus  haut,  le  morceau  qui 
nous  paraît  le  plus  dramatique  est  le  duo 
entre  Lilia  et  Nicanor.  L'inspiration  y  règne 
d'un  bout  à  l'autre.  Ce  n'est  qu'une  suite  de 
phrases  bien  accentuées  et  allant  droit  au 
cœur,  surtout  dans  la  partie  de  Lilia.  Cepen- 
dant quelques  modulations  viennent  étonner 
l'oreille.  La  substitution  du  ré  bémol  à  l'ut 
dièse,  pour  obtenir  un  repos  en  ut  par  le 
moyen  de  la  sixte  augmentée ,  est  loin  d'a- 
mener un  résultat  satisfaisant.  L'air  de  la 
vision,  où  se  trouve  la  jolie  phrase  :  Je  veux 
aimer  toujours  dans  l'air  que  tu  respires,  est 
poétiquement  accompagné  par  une  première 
harpe  à  l'orchestre  et  une  deuxième  harpe 
dans  la  coulisse.  Parmi  les  airs  du  ballet  ; 
nous  rappellerons  le  joli  motif  en  la  mineui 
dit  par  les  violons ,  dialoguant  avec  la  pre- 
mière flûte  et  accompagnant  le  pas  des  Grâ- 
ces et  des  Muses.  Le  talent  de  M.  David  se 
distingue  particulièrement  par  un  emploi 
original  du  rythme.  La  bacchanale  en  four- 
nit une  nouvelle  preuve;  la  répétition  per- 
sistante du  mot  Evoe  lui  donne  le  caractère 
étrange  et  tourbillonnant  qui  convient  à 
cette  sorte  de  divertissement.  Quant  au 
Credo,  dont  la  mélodie  est  large  et  religieuse, 
nous  croyons  qu'on  préférera  l'accompagne- 
ment de  la  seconde  strophe  à  celui  de  la  pre- 
mière, qui  se  compose  des  cors,  bassons, 
clarinettes  et  flûtes.  Il  fallait  la  voix  excep- 
tionnellement puissante  de  Mme  Gueymard 
pour  triompher  de  cet  orgue  artificiel.  Sans 
être  aussi  remarquable  que  le  duo  du  deuxième 


acte,  celui  du  quatrième,  entre  Lilia  et  Ni- 
canor, a  de  grandes  qualités  mélodiques  et 
scéniques.  C'est  Hélios  qui  le  commence  : 
Dieu  ne  m'a  pas  frappé,  cette  plaine  est  cou- 
verte de  débris  et  de  morts ,  et  il  produit  de 
l'effet.  Malgré  les  défauts  du  poème  et  les  ré- 
miniscences des  situations,  nous  le  répétons, 
la  conception  musicale  de  M.  Félicien  David 
est  grande  et  belle.  Elle  possède  tous  les  ca- 
ractères qui  doivent  lui  assurer  son  maintien 
au  répertoire  de  l'Opéra.  Comme  tous  les 
mélodistes,  M.  Félicien  David  met  en  relief 
presque  constamment  deux  parties,  le  chant 
et  la  basse.  Les  parties  intermédiaires  sont 
la  plupart  du  temps  des  accords  de  remplis- 
sage et  ne  contribuent  à  l'ensemble  que  par 
des  effets  de  sonorité.  Ce  n'est  pas  que  l'in- 
strumentation de  ses  partitions  ne  soit  fort 
intéressante,  au  contraire.  De  tous  les  com- 
positeurs contemporains,  M.  David  est ,  avec 
M.  Berlioz,  celui  qui  fait  le  plus  éloquemment 
parler  l'orchestre.  Nous  ajouterons  même  que 
l'auteur  du  Désert  le  fait  parler  avec  plus  de 
précision,  de  simplicité  et  de  clarté;  mais 
nous  parlons  de  la  composition  harmonique 
et  de  la  forme  que  revêtent  ses  inspirations. 
Cette  forme,  d'ailleurs,  est  actuellement  la 
plus  saisissable  pour  le  public.  Le  rôle  d'Hélios 
a  été  une  des  plus  belles  créations  de  Roger. 
Il  a  su  exprimer  merveilleusement  l'enivre- 
ment voluptueux  dans  la  scène  de  la  coupe. 
Mmes  Borghi-Mamo  et  Gueymard -Lauters 
ont  aussi  chanté  avec  talent  les  rôles  d'Olym- 
pia et  de  Lilia.  Obin  a  rempli  le  double  rôle 
de  Nicanor  et  de  Satan.  Personnages  secon- 
daires :  Coulon  et  Marié.  Mlle  Emma  Livry 
et  Mérante  ont  fait  presque  tous  les  frais  du 
ballet. 

HERCULE,  opéra  en  deux  parties,  musi- 
que de  Krieger ,  représenté  à  Hambourg  en 
1694. 

HERCULE ,  opéra  allemand,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  vers  1700. 

HERCULE,  opéra  allemand,  musique  de 
Schmittbauer ,  représenté  à  Carlsruhe  vers 
1772. 

HERCULE,  petit  opéra  allemand,  musique 
de  Wolfram,  représenté  à  Tœplitz  vers  1825. 

HERCULE  ET  omphale ,  pantomime, 
musique  de  Reeve,  représenté  à  Londres  en 
1794. 

HERCULE  ET  THÉSÉE,  opéra,  musique  de 
Graupner,  représenté  à  Hambourg  en  1708. 

HERCULE  MOURANT,  tragédie-opéra  en 


HÉRI 


HERM 


555 


cinq  actes,  paroles  de  Marmontel,  musique 
de  Dauvergne,  représentée  à  l'Opéra  le  3  avril 
1761.  La  pièce  reproduit  les  principales  si- 
tuations de  la  tragédie  de  Rotrou.  Dauvergne 
écrivit  cette  partition  pendant  qu'il  était  di- 
recteur de  l'Opéra.  Il  n'en  est  resté  que  le 
titre. 

HERE,  THERE,  AND  EVERYWHERE  {Ici, 

là  et  partout),  opéra  anglais,  musique  de  Sa- 
muel Arnold,  repr.  à  Hay-Market  en  1784. 

*  HEREDEROS  (los),  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  Ferrer  del  Rio,  musique  de  Fran- 
cisco Barbieri,  représentée  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  de  la  Zarzuela,  le  5  juin  1862. 

HÉRITAGE  (l'),  petit  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Weissflog,  repr.  à  Sagau  vers  1768. 

*  HÉRITAGE  DE  CAUDEEEG  (l'},  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Biesse, 
musique  de  M.  Baggers,  représenté  à  Vichy 
le  28  août  1888. 

*  HÉRITAGE  DE  M.  MACLOU  (l'),  Opérette 

en  un  acte,  musique  de  M.  Georges  Moniot, 
représentée  en  1877  aux  Folies-Marigny. 

*  HÉRITAGE  DU  POSTILLON  (i/),  Opérette 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Amédée  de  Jal- 
lais  et  Francis  Tourte ,  musique  d'Auguste 
L'Eveillé,  représentée  aux  Folies-Marigny  le 

30  août  1867. 

*  héritier  DE  MORLEY  (i/),  opéra,  mu- 
sique de  Franz  von  Holstein,  représenté  sur 
le  théâtre  ducal  de  Sondershausen  en  mars 
1889.  L'auteur  était  mort  peu  de  temps  avant 
l'apparition  de  son  œuvre. 

HÉRITIER   DE   PAIMPOL    (i/),  Opéra-CO- 

mique  en  trois  actes,  paroles  de  Sewrin, 
musique  de  Bochsa,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  23  décembre  1813. 

HÉRITIER  SANS  LE  SAVOIR  (i/),  opéra 
de  salon ,  paroles  et  musique  de  Mlle  Thys, 
représenté  chez  M.  Lefébure-Wély  en  avril 
1858,  chanté  par  Jules  Lefort,  Malézieux  et 
Mme  Lefébure-Wély. 

HÉRITIÈRE  (i/) ,  opéra-comique  en  un 
acte ,  paroles  de  Théaulon ,  musique  de 
Kreubé,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
29  décembre  1817. 

héritiers  michau  (les)  ,  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  Planard,  musique  de  Bochsa, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  30  avril  1814. 

*  héritiers  qui  rient  (les),  opérette, 
paroles  de  MM.  Horst  et  Stein,  musique  de 


M.  Weinberger,  représentée  au  Carl-Theater 
de  Vienne,  en  novembre  1892. 

HERMANN,  opéra  allemand,  musique  de 
Brande,  représenté  au  théâtre  de  Carlsruhe 
1810. 

HERMANN  DE  UNNA,  opéra,  musique  de 
Vogler,  représenté  à  Copenhague  en  1799. 

HERMANN  DE  UNNA,  drame  allemand, 
musique  de  Apell,  représenté  à  Hesse-Cassel 
en  1801. 

HERMANN  ET  DOROTHÉE,  opéra  alle- 
mand d'après  le  roman  de  Goethe,  musique 
de  Schœnfeld,  représenté  en  Allemagne  vers 
1805. 

*  HERMANN  ET  DOROTÉE,  opéra  en  trois 
actes  et  quatre  tableaux,  livret  tiré  du  roman 
célèbre  de  Gœthepar  M.  Julien  Goujon,  mu- 
sique de  M.  Frédéric  Le  Rey,  représenté  sur 
le  théâtre  des  Arts,  à  Rouen,  en  décembre 
1894.  Principaux  interprètes  :  M.  Degenne, 
ancien  ténor  de  l'Opéra-Comique,  Mlles  Mosca 
et  Cholain. 

HERMANN  ET  THUSNELDA,  opéra  alle- 
mand, paroles  de  Kotzebue,  musique  de  J. 
Miller,  représenté  à  Kœnigsberg  vers  1815. 

HERMANN  ET  THUSNELDA,  grand  opéra 
de  Kotzebue ,  musique  de  "Weber  (Bernard- 
Anseime),  représenté  à  Berlin  en  1819. 

HERMANNSSCHLACHT  (die)  [la  Bataille 
d'Hermann]  ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Mangold,  représenté  à  Darmstadt  en  1848. 

HESMIPHAS,  opéra  allemand,  musique 
de  L.  Huber,  représenté  à  Ingolstadt  vers 
1800. 

HERMITE  DE  FORMENTARA  (i/),  opéra, 
musique  de  Ritter  (Pierre),  représenté  à 
Manheim  en  1788. 

HERMITE  DE  FORMENTARA  (l'),  opéra, 
musique  d'Ebers  (Charles-Frédéric),  repré- 
senté à  Pesth  en  1796. 

HERMIONE,  opéra  en  quatre  actes,  musi- 
que de  M.  Max  Bruch,  représenté  à  Berlin  le 
20  mars  1872.  Ce  livret  a  été  tiré  du  Conte 
d'hiver,  de  Shakspeare.  On  a  remarqué  plu- 
sieurs bons  morceaux  dans  le  troisième  acte. 
Chanté  par  Betz,  Formes,  Mmes  Voggenhu- 
ber  et  Brandt. 

*HERMOLD  LE  NORMAND,  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  Micaëls,  musique  d'Agniez, 
représenté  à  Bruxelles,  sur  le  théâtre  de  là 
Monnaie,  le  16  mars  1858. 


HÉRO 


HÉRO 


*  hermosa,  opéra  sérieux,  paroles  de 
M.  Morgigni,  musique  de  M.  Branca,  repré- 
senté au  théâtre  Bellini,  de  Naples,  le  6  mars 
1881. 

hero  ,  monodrame ,  musique  de  Weber 
(Bernard- Anselme) ,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Berlin  en  1800. 

*  HERO,  opéra,  musique  de  M.  Ernst 
Franck,  représenté  à  l'Opéra  royal  de  Berlin 
en  décembre  1884.  Lapartition,  conçue  d'après 
les  formes  et  les  doctrines  wagnériennes,  a 
été  favorablement  accueillie,  bien  qu'elle  fût 
écrite  sur  un  poème  froid,  languissant  et  peu 
scénique. 

HÉRO  ET  LÉANDRE,  mélodrame,  musique 
de  Seidel  (Louis),  repr.  à  Berlin  vers  1815. 

HÉRO  ET  LÉANDRE,  opéra-comique,  mu- 
sique de  M.  W.  Steinhart ,  chef  d'orchestre 
du  roi  de  Wurtemberg,  représenté  à  Magde- 
bourg  en  mars  1868. 

*  HÉRO  et  léandre,  scène  dramatique  et 
lyrique,  musique  de  Goring  Thomas,  exécutée 
à  Londres  vers  1888. 

*  hérode,  scène  lyrique  et  dramatique, 
poème  de  M.  Georges  Boyer,  musique  de 
M.  William  Chaumet,  exécutée  au  Conserva- 
toire le  6  décembre  1885.  Cette  œuvre  inté- 
ressante, vivante  et  mouvementée,  avait  été 
couronnée  au  précédent  concours  Rossini  ;  la 
partition,  pleine  de  couleur,  de  nerf  et  d'accent, 
et  dans  laquelle  l'orchestre  joue  un  rôle  im- 
portant et  varié  sans  que  ce  soit  aux  dépens 
des  égards  qui  sont  dus  à  cet  incomparable 
instrument  qui  a  nom  la  voix  humaine,  se 
fait  remarquer  par  la  belle  sonorité  des 
chœurs,  la  coupe  heureuse  des  morceaux,  la 
belle  allure  des  récitatifs,  la  finesse  des  har- 
monies et  la  générosité  du  jet  mélodique. 
Parmi  ses  meilleures  pages,  il  faut  signaler 
la  chanson  bachique  de  Cléophas  :  Le  vin 
guérit  toute  souffrance,  toute  la  scène  du 
massacre,  énergique  sans  excès  ni  violence, 
l'air  d'Hérode  :  Meiryane,  toi  que  j'adore,  dont 
le  début  surtout  est  charmant  et  dont  la 
conclusion  à  deux  voix  est  pleine  de  poésie, 
enfin  l'arioso  plaintif  et  douloureux  de  Rachel  : 
Comme  des  lis  qui  ferment  leurs  corolles..., 
sans  oublier  un  joli  chœur  d'introduction  et 
un  air  de  ballet  délicieux,  dont  l'orchestration 
est  exquise  et  le  rythme  plein  de  grâce,  de 
jeunesse  et  de  fraîcheur.  Les  interprètes 
d'Hérode  étaient  M™e  Salla  (Meiryane), 
M^e  Aima  Reggiani  (Rachel),  MM.  Maurel 
(Hérode)  et  Escalaïs  (Cléophas).  Le  30  janvier 


1892,  cette  œuvre  intéressante  fut  mise  à  la 
scène  et  représentée  à  Bordeaux,  sur  le  Grand- 
Théâtre,  à  l'occasion  d'une  fête  agricole  orga- 
nisée par  la  presse  de  cette  ville. 

HERODES  VON  BETHLEEM,  opéra  en 
deux  actes ,  musique  de  Wagner  (Charles) , 
représenté  àDarmstadt  en  îsio. 

*  HÉRODIADE,  opéra  en  trois  actes  et  cinq 
tableaux,  paroles  de  MM.  Paul  Milliet  et  Henri 
Grémont  (Georges  Hartmann),  musique  de 
M.  J.  Massenet,  représenté  à  Bruxelles,  sur  le 
théâtre  de  la  Monnaie,  le  19  décembre  1881. 
C'était  sans  doute  une  idée  singulière,  de  la 
part  des  librettistes,  de  prendre,  pour  la  por- 
ter à  la  scène  et  en  faire  le  sujet  d'un  opéra, 
la  légende  fameuse  de  Salomé,  de  dénaturer 
le  caractère  des  personnages,  de  faire  de  cette 
Salomé  comme  une  sorte  de  grisette  israélite 
qui  poursuit  saint  Jean-Baptiste  de  ses  obses- 
sions amoureuses,  et  de  transformer  le  pro- 
phète illuminé  en  une  espèce  de  niais  qui 
finit  par  se  laisser  prendre  aux  agaceries  de 
cette  donzelle  et  par  en  devenir  absolument 
féru.  Si  l'on  ajoute  ce  fait  assez  original  qu'Hé- 
rode  est  lui-même  amoureux  fou  de  Salomé, 
qui  ne  veut  point  l'écouter,  qu'Hérodiade  le 
poursuit  pour  obtenir  de  lui  la  mort  de  saint 
Jean,  qu'elle  finit  par  obtenir,  que  lorsque  la 
tête  de  celui-ci  a  é<,é  tranchée,  Salomé  veut 
tuerHérodiade,  qu'Hérodiade  enfin  lui  apprend 
alors  qu'elle  est  sa  mère,  et  qu'épouvantée 
devant  cet  aveu  Salomé  se  frappe  elle-même 
et  expire  à  ses  pieds,  il  sera  facile  de  conce- 
voir le  peu  d'intérêt  qu'offre  ce  livret  et  la 
bizarrerie  avec  laquelle  il  est  conduit.  La  mu- 
sique de  M.  Massenet  est  heureusement  plus 
intéressante  que  «  ces  lieux  communs  de 
morale  lubrique  ». 

Tout  en  regrettant  que  M.  Massenet  ne 
veuille  point  consentir  à  écrire  d'ouvertures 
pour  ses  opéras,  on  doit  constater  le  grand 
caractère  du  beau  prélude  instrumental  qui 
sert  de  préface  à  la  partition,  et  qui  est  suivi 
d'un  joli  chœur  de  marchands  et  d'esclaves, 
d'une  couleur  très  harmonieuse.  Après  un 
cantabile  très  expressif  et  très  scénique  du 
Chaldéen  Phanuel  :  Le  monde  est  inquiet,  la 
patrie  est  en  larmes,  vient  l'air  chanté  par 
Salomé  pour  exalter  les  vertus  de  Jean- 
Baptiste  :  Il  est  doux,  il  est  bon,  sa  parole  est 
sereine.  Cet  air,  d'un  tissu  mélodique  plein  de 
charme,  d'une  douceur  onctueuse,  d'un  carac- 
tère très  féminin,  très  tendre,  est  phrasé 
d'une  manière  adorable  et  accompagné  par  un 
orchestre  exquis,  qui  ne  cesse  de  serrer  de 
près  la  voix  sans  jamais  pourtant  ni  l'étouffer 


HÉRO 


HÉRO 


557 


ni  la  gêner.  11  est  suivi  d'une  courte  phrase 
dite  par  Phanuel,  que  font  ressortir  les  effets 
charmants  d'un  chœur  entendu  au  loin.  Mais 
le  morceau  capital  de  ce  premier  acte  est  le  duo 
de  Jean  et  de  Salomé  qui  termine  le  premier 
tableau,  alors  que  le  prophète,  repoussant 
encore  l'amour  de  la  jeune  femme,  lui  conseille 
d'élever  son  âme  «jusqu'au  ciel  ».  Sur  un  joli 
chant  des  violons  à  l'aigu,  plein  d'élégance  et 
scandé  par  les  accords  des  harpes,  se  déroule 
toute  la  première  partie  de  ce  duo  ;  cela  est 
plein  de  poésie  et  d'un  charme  pénétrant.  La 
seconde  partie,  chantée  par  Jean,  est  plus 
heureuse  encore  peut-être  :  la  voix  du  ténor 
se  fait  entendre  sur  un  dessin  de  cors  et  de 
violoncelles,  tandis  que  les  harpes,  continuant 
de  marquer  les  temps  forts,  se  marient  mer- 
veilleusement avec  le  trémolo  que  soutiennent 
les  violons  dans  le  haut.  Puis,  sur  l'évocation 
mystique  du  Précurseur,  l'inspiration  musi- 
cale prend  une  force  et  un  éclat  superbes. 
Pour  le  second  tableau  il  faut  signaler  d'abord 
un  beau  fragment  choral  très  mâle,  très 
vivant  :  Aux  Romains,  orgueilleux  de  nous 
avoir  soumis....,  auquel  l'accompagnement 
tourmenté  des  basses  donne  un  accent  vigou- 
reux et  bien  en  situation;  puis  le  chœur  avec 
fanfare  qui  annonce  l'arrivée  des  Romains. 
Quant  au  finale,  qui  est  très  scénique  et  d'une 
grande  allure,  la  première  partie  en  est  cons- 
truite un  peu  à  l'italienne,  avec  une  grande 
énergie  instrumentale;  je  constate  simple- 
ment le  fait,  en  ajoutant  que  le  morceau  est 
très  beau  et  d'un  grand  effet. 

Au  second  acte,  après  un  joli  chœur  lointain, 
plein  de  charme  et  d'allégresse,  après  l'air  en 
fa  de  Salomé  :  Charme  des  jours  passés  où 
j'entendais  sa  voix,qui  n'est  qu'un  long  canta- 
bile,  il  faut  citer  le  duo  en  ré  majeur  de 
Salomé  et  d'Hérode,  surtout  pour  la  belle 
phrase  chantée  par  celui-ci  :  Vision  fugitive..., 
phrase  caressante  et  tendre  annoncée  par  une 
jolie  entrée  de  saxophone.  Mais  un  morceau 
de  premier  ordre,  c'est  la  marche  (à  quatre 
temps,  en  si  bémol)  qui  se  fait  entendre  lors 
de  l'arrivée  des  Israélites  au  temple.  Ce  mor- 
ceau symphonique,  dont  le  dessin  est  d'abord 
établi  par  les  violons,  dont  les  développements 
sont  superbes  et  dont  le  caractère  est  si  plein 
de  nouveauté,  était  à  peine  compris  au  théâtre, 
le  public  étant  trop  préoccupé  du  riche  et 
pompeux  spectacle  que  la  scène  offrait  à  ses 
regards.  Ce  n'en  est  pas  moins  une  page 
d'une  beauté  lumineuse.  Les  «  danses  sacrées  » 
qui  viennent  ensuite  sont  charmantes,  et 
valent  surtout  par  leur  instrumentation  fine, 
délicate  et  merveilleusement  ouvrée.  Le  petit 


couplet  de  la  jeune  israélite  :  Comme  la  rose 
nouvelle  mon  bien-aimé  resplendit,  est  écrit 
dans  une  forme  étrange,  a  la  fois  très  voulue 
et  très  élégante.  Enfin,  toute  la  scène  de 
l'arrivée  de  Vitellius  est  pleine  de  couleur  ;  la 
strophe  chantée  par  Salomé  lors  de  l'arres- 
tation de  Jean  :  C'est  Dieu  que  Von  te  nomme, 
est  profondément  pathétique,  et  le  finale  est 
d'un  éclat  qui  ne  laisse  rien  à  désirer. 

Dans  le  tableau  de  la  prison  qui  ouvre  le 
troisième  acte,  je  signalerai  l'air  de  Jean,  dans 
lequel  on  trouve  des  phrases  d'un  bel  accent, 
et  la  fin  de  son  duo  avec  Salomé,  dont  l'élan 
est  remarquable.  Le  tableau  suivant  s'ouvre 
par  un  chœur  :  Romains!  nous  sommes  Ro- 
mains! qui  ne  paraît  pas  devoir  compter  au 
nombre  des  meilleures  pages  de  la  partition, 
malgré  ou  à  cause  de  son  accompagnement 
de  fanfare  et  de  sa  sonorité,  qu'on  pourrait 
qualifier  d'aveuglante  ;  ce  morceau,  d'un 
rythme  tant  soit  peu  vulgaire,  me  semble  une 
«  concession  »  faite  par  l'auteur  au  mauvais 
goût  du  public.  Mais  je  distinguerai,  parmi 
les  airs  de  ballet,  celui  des  Gauloises  captives 
et  celui  des  Phéniciennes,  qui  tous  deux  sont 
exquis. 

Une  analyse  aussi  sèche  ne  saurait  malheu- 
reusement donner  une  idée  complète  de  la 
valeur  de  la  partition  d'Hérodiade.  J'ai  bien 
pu  essayer  de  faire  ressortir  la  valeur  de 
certains  morceaux;  mais  comment  faire  ap- 
précier l'ensemble  de  cette  œuvre  mâle,  et 
pourtant  si  harmonieuse  et  si  fondue?  Com- 
ment faire  apprécier  la  beauté  de  cet  orchestre 
à  la  fois  riche,  sobre  et  corsé,  toujours  plein 
d'élégance  et  de  caractère,  cet  orchestre  d'au- 
tant plus  solide  qu'il  s'appuie  rationnellement 
sur  le  quatuor  des  instruments  à  cordes,  dont 
les  violons  surtout,  merveilleusement  écrits, 
lui  donnent  un  éclat,  un  relief  et  un  brillant 
superbes?  Comment  faire  comprendre  que 
cet  orchestre  paraît  en  quelque  sorte  soudé 
au  chant,  qu'il  s'y  lie  d'une  façon  étonnante 
et  semble  ne  faire  qu'un  avec  lui?  Comment 
faire  saisir  le  charme  offert  par  les  jolis  con- 
trepoints que  l'auteur  confie  à  tel  ou  tel  ins- 
trument, et  les  effets  prodigieux  qu'il  en  sait 
tirer?  Comment  enfin  faire  ressortir  cette 
particularité  que  la  douceur  et  le  fondu  de  la 
phrase  musicale  s'allient  pourtant,  dans  tout 
le  cours  de  l'ouvrage,  à  une  vigueur  et  à.  un 
accent  dramatique  d'une  rare  intensité,  et 
que  c'est  peut-être  là  le  côté  individuel,  carac- 
téristique et  vraiment  neuf  de  l'œuvre,  que 
c'est  un  procédé,  ou  pour  mieux  dire  une  ma- 
nière qui  appartient  en  propre  à  M.  Massenet 
et  qui  constitue  un  élément  typique  de  son 


533 


HERT 


HÉSI 


talent  ?  Tout  ceci,  une  analyse  est  impuis- 
sante à  le  faire  saisir,  et  il  faut  se  borner  à  le 
constater. 

Bérodiade  obtint  un  très  grand  succès  à 
Bruxelles,  où  la  pièce  était  montée  avec  un 
grand  luxe  scénique  et  un  grand  soin  artis- 
tique. Les  rôles  étaient  ainsi  distribués  :  Héro- 
diade,  Mlle  Duvivier;  Salomé,  M'ie  Blanche 
Deschamps;  une  jeune  israélite,  Mlle  Lonati; 
Jean-Baptiste,  M.  Vergnet;  Hérode,  M.  Ma- 
noury;  Phanuel,  M.  Gresse;  Vitellius , 
M.  Fontaine.  C'est  une  chose  assez  singu- 
lière qu'après  ce  grand  succès,  Bérodiade 
n'ait  pu  être  entendue  encore  à  Paris  ail- 
leurs que  sur  l'éphémère  Théâtre-Italien 
de  MM.  Maurel  et  Corti,  où  elle  fut  jouée,  le 
30  janvier  1884,  par  MM.  Jean  de  Reszké, 
Maurel,  Villani,  M™es  Tremelli  et  Fidès 
Devriès. 

HÉROS  ANONYMES  (les),  opéra-comique 
hongrois,  musique  de  Erkel,  représenté  à 
Pesth  en  décembre  1880. 

HÉROS  DU  NORD  (le),  opéra  allemand, 
musique  de  C.  Goetze,  représenté  à  Weimar 
en  janvier  1868.  Ce  héros  du  Nord  est  Gus- 
tave Wasa.  On  a  dit  du  bien  de  cet  ouvrage, 
dû  à  un  simple  choriste  du  théâtre. 

HERREN  TERTIANER  (die)  [Messieurs  les 
élèves  de  troisième],  opérette  allemande,  texte 
de  M.  Salingré,  musique  de  M.  A.  Larronge 
représenté  au  Wallner-Theater,  à  Berlin,  en 
juin  1868. 

HERRMANN,  LIBÉRATEUR  DE  LA  GER- 
MANIE, opéra-comique,  musique  deVolkert, 
représenté  à  Leopoldstadt  en  1813. 

HERRMANNSSCHLACHT  (die)  [le  Combat 
d'Bermann],  musique  de  Chelard,  représenté 
au  théâtre  de  la  Cour  de  Munich  à  la  fin  de 
1835. 

HERSCHAFTLICHE  RUCHE  (die)  [la  Cui- 
sine du  seigneur] ,  opéra-comique  allemand, 
musique  de  Stegmann,  représenté  à  Ham- 
bourg vers  1782. 

*  hertha,  opéra,  musique  de  M.  François, 
Curti,  représenté  à  Altenberg,  sur  le  théâtre 
de  la  Cour,  en  février  1888. 

*  HERTIG  MAGNUS,  drame  lyrique,  mu- 
sique de  M.  Ivar  Hallstrœm,  représenté  sur 
le  théâtre  Royal  de  Stockholm  en  1867.  Le 
sujet  était  emprunté  à  un  épisode  de  l'histoire 
de  la  Suède,  mais  l'ouvrage  n'obtint  qu'un 
médiocre  succès  par  suite  de  la  tristesse  et 
de  la  monotonie  répandues  sur  la  partition, 


dont  une  vingtaine  de  morceaux  étaient  écrits 
dans  la  tonalité  mineure. 

*herzbl<etichen,  opérette  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Franz  de  Suppé,  représentée 
au  Carl-Theater  de  Vienne  en  février  1882. 

HERZENPROBE  (  die  )  [  les  Epreuves  du 
cœur],  opéra  danois,  musique  de  Saloman, 
représenté  à  Copenhague  en  novembre  1847. 

HERZOG  MICHEL  (le  Duc  Michel) ,  opéra 
allemand,  musique  de  André,  représenté  à 
Berlin  vers  1780. 

HÉSIONE,  tragédie-opéra  en  cinq  actes, 
précédée  d'un  prologue,  paroles  de  Danchet, 
musique  de  Campra,  représentée  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  21  décembre  1700.  Le 
poème  est  intéressant  et  disposé  de  manière 
à  produire  un  spectacle  brillant.  On  remarque 
dans  le  prologue  l'air  de  la  prêtresse  du  Soleil, 
chanté  par  Mlle  Maupin  : 

Le  Dieu  qui  répand  la  lumière 
Va  d'un  siècle  nouveau  commencer  la  carrière. 

On  était,  comme  nous  l'avons  dit,  en  1700. 
L'ouvrage  est  rempli  d'allusions  analogues. 
Le  Soleil  célèbre  à  son  tour  la  gloire  de 
Louis  XIV,  dans  l'air  suivant,  chanté  par 
Hardouin  (basse)  : 

Peuples,  vous  êtes  trop  heureux; 
Le  sort  peut-il  jamais  vous  devenir  contraire? 

Cessez  de  former  tant  de  vœux, 

Vous  n'en  avez  qu'un  seul  à  faire. 
Vous  vivez  sous  les  lois  d'un  héros  glorieux, 
Aimé,  craint  des  mortels,  favorisé  des  dieux. 
Votre  repos  fait  son  unique  envie. 
Qu'un  même  soin  nous  anime  aujourd'hui. 
Votre  bonheur  dépend  d'une  si  belle  vie; 

Ne  faites  de  vœux  que  pour  lui. 

Il  fait  le  destin  de  la  terre; 

Qu'il  vive,  qu'il  règne  à  jamais  ; 

Qu'il  soit  l'arbitre  de  la  guerre; 

Qu'il  soit  l'arbitre  de  la  paix. 

Et  les  chœurs  de  répéter  :  Il  fait  le  destin  de 
la  terre. 

On  voit  que,  du  petit  au  grand,  tous  les 
rimeurs  et  hommes  de  lettres  rivalisaient  de 
bassesse  et  d'adulations  outrées.  Quand  on 
réfléchit  à  toutes  les  formes  que  les  courti- 
sans inventèrent  pour  montrer  leur  zèle,  on 
ne  peut  s'empêcher  de  savoir  gré  à  Louis  XIV 
d'avoir  aimé  constamment  et  sérieusement 
son  pays,  malgré  les  fautes  qu'il  a  commises, 
et  d'être  resté  pendant  sa  longue  carrière  un 
des  hommes  les  plus  laborieux  du  royaume. 
La  musique  des  chœurs  est  belle.  Les  prin- 
cipaux personnages  de  la  tragédie  sont  Lao- 
médon,  Hésione,  Vénus,  Anchise,  Télamon  et 
Cléon.  MHe  Le  Maure  eut  un  grand  succès 
dans  le  rôle  d'Hésione  à  la  reprise  qu'on  fit 


HEUR 


HEUR 


559 


de  cet  ouvrage  trente  ans  après  la  première 
représentation;  il  fut  donné  jusqu'en  1743. 
Mlle  Clairon  reprit  le  rôle  après  elle.  Il  est 
certain  qu'à  cette  époque  on  écrivait  en  Ita- 
lie avec  une  facilité  inconnue  en  France  ;  les 
rythmes  étaient  plus  vifs ,  l'harmonie  plus 
variée;  les  formes  du  style  avaient  atteint 
dans  la  musique  vocale  un  degré  de  perfec- 
tion extraordinaire  ;  cependant  les  opéras  de 
Lulli  et  de  Campra  conserveront  toujours 
leur  genre  de  mérite.  Ils  ont  du  caractère, 
de  la  vérité  d'expression,  enfin  une  saveur 
particulière,  des  qualités  que  Gluck  a  su  ap- 
précier et  dont  il  a  tiré  un  grand  profit.  Nous 
signalerons  dans  l'opéra  d'Hésione,  au  pre- 
mier acte,  le  premier  et  le  second  passe-pied 
dont  les  motifs  ont  de  l'originalité;  dans 
l'acte  second,  l'air  d'Anchise  chanté  par  Thé 
venard  (basse)  : 

De  ma  princesse,  hélas!  j'ai  calmé  les  alarmes; 
dans  l'acte  troisième,  l'air  d'Hésione  :  0 
ciel,  il  me  trahit  I  chanté  successivement  par 
Mlles  Moreau,  Poussin,  Pellissier,  Le  Maure, 
Clairon  (soprani)  ;  l'air  charmant  àtrois  temps 
de  Vénus  :  Aimable  vainqueur,  cher  tyran  d'un 
cœur...,  chanté  par  Mlle  Desmatins  (soprano)  ; 
la  scène  très-dramatique  entre  Anchise  et 
Hésione,  dans  l'acte  quatrième  :  Où  s'adres- 
sent mes  pas  dans  ces  funestes  lieux?  et  enfin, 
dans  le  cinquième,  \a,Marche  du  triomphe  avec 
chœurs.  Anchise  est  endormi  et  Mercure  or- 
donne le  changement  à  vue  qui  s'opère  sur 
le  théâtre  : 

Présentez  à  ses  yeux  cette  ville  puissante, 
Maîtresse  de  tout  l'univers  ; 
Montrez-lui  Kome  triomphante 
Et  les  plus  grands  rois  dans  les  fers. 

Une  troupe  de  Songes  paraît  sous  la  forme 
de  Romains,  de  Sarmates,  de  Parthes  et  de 

Massagètes. 

HET  DORP  IN'T  GEBERGTE  {le  Village 
dans  les  montagnes),  opéra-comique  flamand, 
musique  de  Benoît,  représenté  au  théâtre  du 
Parc  en  décembre  1856. 

*  HET  meilief,  drame  flamand,  de  M.  De- 
meester,  avec  musique  de  M.  Peter  Benoît, 
représenté  à  Iseghem  (Belgique)  le  22  octobre 
1893. 

*  HEURE     DALCIBIADE     (UNE),   Opéra-CO- 

mique  en  un  acte  et  en  vers  libres,  pa- 
roles de  Dumolard,  musique  de  Taix,  re- 
présenté au  théâtre  des  Jeunes -Élèves*  le 
6  mars  1804. 

HEURE  DE  MARIAGE  (une),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  d'Etienne,  musique  de 
Dalayrac,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 


20  mars  1804,  avec  un  succès  qui  se  prolongea 
pendant  quarante  ans. 

HEURE  DE  MARIAGE  (une),  opéra-comique, 
paroles  d'Etienne,  musique  de  M.  "Warnots, 
ténor  attaché  au  théâtre  de  Strasbourg,  re- 
présenté dans  cette  ville  en  février  1865. 

HEURE  DU  RENDEZ-VOUS  (l/),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  A.,  musique  de  De 
Pellaert,  représenté  à  Bruxelles  en  1821. 

*  heures  diaboliques  (les),  pièce  en 
cinq  actes  et  quatorze  tableaux  de  MM.  Léon 
et  Frantz  Beauvallet,  musique  d'Eugène  Mo- 
niot,  repr.  au  théâtre  Déjazet  le  10  oct.  1874. 

heureuse  inconséquence,  opéra-co- 
mique en  trois  actes,  paroles  de  de  Piis,  mu- 
sique du  chevalier  de  Propiac,  représenté  à 
lOpéra-Comique  le  26  mars  1789. 

heureuse  nouvelle  (l'),  opéra -co- 
mique en  un  acte,  paroles  de  Saint-Just  et 
Longchamps,  musique  de  Boieldieu,  repré- 
senté à  Feydeau  le  7  novembre  1797.  C'était 
un  ouvrage  de  circonstance  écrit  pour  célé- 
brer le  traité  de  Campo-Formio.  Il  fut  froi- 
dement accueilli. 

HEUREUSE  RÉCONCILIATION  (l'),  opéra- 
comique  en  un  acte ,  musique  de  Lachnith, 
repr.  à  la  Comédie-Italienne  le  25  juin  1785. 

HEUREUX  DÉGUISEMENT  (l')  ,  Opéra-CO- 
mique  en  deux  actes,  mêlé  d'ariettes,  paroles 
de  Marcouville,  musique  de  Laruette,  joué 
au  th.  de  la  foire  Saint-Laurent  le  7  août  1758. 

HEUREUX  DÉMENTI  (l'),  opéra-comique 
en  deux  actes,  musique  de  Saint- Amans,  re- 
présenté à  Paris  en  1794. 

heureux  DÉPIT  (l'),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Lieutaud,  musique  de 
Chapelle,  repr.  au  th.  des  Beaujolais  vers  1786. 

*  HEUREUX  JOUR  OU  LES  CINQ  MARIAGES 

(l1),  opéra-comique  en  un  acte,  «  paroles  de 
D.  Baillot,  sous-bibliothécaire  de  la  biblio- 
thèque de  Versailles,  musique  de  Heudier, 
chef  d'orchestre  du  théâtre  de  ladite  ville, 
avec  un  ballet  de  la  composition  de  Robillon, 
directeur  du  spectacle,  joué  sur  le  théâtre  de 
Versailles  les  5  et  8  mai  1810  ».  Ainsi  est 
exposé  le  titre  de  cet  ouvrage  sur  la  pièce 
imprimée. 

*  HEUREUX  MALGRÉ  LUI  (l')  ,  Opéra- 
comique  en  deux  actes,  paroles  de  Saint-Just, 
musique  de  Méhul,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  28  décembre  1803. 


560 


HUA 


HILD 


HEUREUX  MALHEUR  (i/),  opéra-comique 
allemand,  musique  de  Weissflog ,  représenté 
à  Sayan  vers  1770. 

HEUREUX  mensonge  (l'),  opéra-comi- 
que  en  deux  actes ,  musique  de  Campenhout, 
représenté  à  Bordeaux  en  1819. 

heureux  naufrage  (l'),  opéra-comique 
français  en  un  acte,  musique  de  Reichardt, 
représenté  à  Cassel  en  îsos. 

heureux  prétexte  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  Bouffet,  représenté 
au  théâtre  Montansier  en  1794. 

heureux  RETOUR  (1/),  opéra-ballet  de 
Milon,  musique  de  Persuis,  Berton  et  Kreut- 
zer, représenté  à  l'Opéra  le  25  juillet  1815. 

*  HEUREUX  STRATAGÈME  (l'),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Bodard, 
musique  de  Mlle  Caroline,  représenté  au 
théâtre  des  Beaujolais  vers  1786. 

HEUREUX  STRATAGÈME  (  1/  )  ,  comédie 
lyrique  en  deux  actes ,  paroles  de  Saulnier, 
musique  de  Jadin,  jouée  à  l'Académie  royale 
de  musique  le  13  septembre  1791.  Cette  pièce, 
imitée  de  Crispin,  rival  de  son  maître,  n'a 
obtenu  aucun  succès. 

HEXFALLEN  (Capture  d'une  sorcière), 
opéra,  musique  de  M,  André  Hallen,  repré- 
senté à  l'Opéra  royal  de  Stockholm  en  1896. 

*  HIARNE,  grand  opéra  en  quatre  actes 
dont  un  prologue,  paroles  de  MM.  Hans  de 
Bronsart  et  F.  Bodenstedt,  musique  de 
Mme  Ingeborg  de  Bronsart,  représenté  avec 
succès  à  l'Opéra  royal  de  Berlin  le  14  février 
1891. 

HIARNE,  LE  ROI  DU  CHANT ,  opéra  alle- 
mand en  quatre  actes,  musique  de  Marschner, 
représenté  au  théâtre  de  Francfort-sur-le- 
Mein  en  septembre  1863 ,  après  la  mort  de 
l'auteur.  Quoique  cet  ouvrage  posthume  ait 
été  conçu  dans  le  système  inauguré  par 
M.  Wagner,-  les  chœurs  ont  été  trouvés  fort 
beaux ,  ainsi  que  les  finales  du  deuxième  et 
du  quatrième  acte. 

HIERONYMUS  KNICKER  (Jérôme  Knic- 
ker),  opéra-comique  allemand,  musique  de 
Ditters,  représenté  à  Vienne  en  1787. 

*  HUA  DE  LA  PROVIDENCE  (LA),  zarzuela 
en  trois  actes,  paroles  de  Tomas  Rodriguez 
Rubi,  musique  d'Emilio  Arrieta,  représentée 
au  théâtre  du  Cirque  de  Madrid  le  16  mai  1856. 

*  HUA  DEL  PUEBLO  (la),  zarzuela  en  deux 


actes,  paroles  d'E.  Alvarez,  musique  de 
Joaquin  Gaztambide,  représentée  sur  le 
théâtre  de  la  Zarzuela,  à  Madrid,  le  22  dé- 
cembre 1859. 

*  huas  DE  eva  (las),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  Larra,  musique  de  Joaquin 

■  Gaztambide,  représentée  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  de  la  Zarzuela,  le  8  octobre  1862.  Les 
compatriotes  de  Gaztambide  considèrent  la 
partition  de  cet  ouvrage  comme  l'une  des 
meilleures  qui  soient  sorties  de  la  plume  du 
compositeur,  et  citent  surtout  avec  de 
grands  éloges  l'introduction  avec  chœur  et 
le  finale  du  second  acte,  «  qui  révèlent  dans 
toute  son  ampleur  la  maestria  et  le  talent  de 
Gaztambide  ». 

*  huas  de  FULANO  (las),  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  Fernandez  Caballero, 
représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la 
Zarzuela,  en  1874. 

*  HUO  de  familia  (el),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  Luis  Olona  (qui  n'étaient 
autre  chose,  sans  doute,  qu'une  traduction  du 
vaudeville  français  le  fils  de  Famille),  mu- 
sique de  Gaztambide  et  Oudrid,  représentée 
au  théâtre  du  Cirque  à  Madrid,  le  24  décem- 
bre 1853. 

*  HUO  '  DE  SU  papa  (el),  «  jeu  lyrique  », 
paroles  de  M.  Flores  Garcia,  musique  de 
M.  Blasco,  représenté  au  théâtre  des  Variétés 
de  Madrid  en  octobre  1885. 

*  HUO  DEL  MAR  (el),  drame  lyrique  en 
trois  actes  et  cinq  tableaux,  poème  de  M.  José 
Zalvidar,  musique  de  M.  Juan  Catala,  repré- 
senté récemment  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de 
Parish. 

HUOS  DE  MADRID  (los),  zarzuela,  musique 
de  M.  Guillermo  Cereceda,  représentée  avec 
succès  à  Saragosse  en  septembre  1882. 

*  HILDA,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
de  MM.  Charles  Narrey  et  Michel  Carré  fils, 
musique  de  M.  Millet,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  15  janvier  1890.  Interprètes 
Mmes  Mole  et  Nardi,  MM.  Bertin  et  Barnolt. 
L'auteur  de  la  musique  de  ce  petit  ouvrage 
mourut  d'une  façon  tragique,  dix-huit  mois 
après  sa  représentation  :  atteint  d'une  maladie 
incurable  et  exaspéré  par  les  intolérables  souf- 
frances qu'elle  lui  causait,  il  se  suicida  en  se 
tirant  un  coup  de  revolver  entre  les  deux 
yeux.  L'infortuné  n'avait  que  vingt-huit  ans, 
et  il  laissait  une  jeune  veuve  avec  un  petit 
enfant  I 


HIPP 


HIS 


561 


HIPPODAMIE,  tragédie  lyrique  en  cinq 
actes,  paroles  de  Roy,  musique  de  Campra, 
représentée  à  l'Opéra  le  6  mars  1708.  Cet  ou- 
vrage n'eut  pas  le  succès  d'Hêsione,  du  même 
auteur.  Le  sujet  de  la  pièce  ne  manquait  pas 
de  singularité  et  le  poète  avait  pris  au  sé- 
rieux l'histoire  de  la  pauvre  Hippodamie, 
dont  le  père  tuait  sans  pitié  tous  ceux  de  ses 
prétendants  qui  se  laissaient  vaincre  par  lui 
à  la  course  des  chars.  Au  premier  acte,  le 
théâtre  représentait  une  campagne  plantée 
de  cyprès  et  de  lauriers,  entre  lesquels  on 
voyait  des  urnes  d'or  où  étaient  enfermées 
les  cendres  des  amants  d'Hippodamie  qui 
avaient  péri  en  combattant  pour  l'épouser. 
A  la  bizarrerie  du  sujet,  Gampra  ajouta  l'in- 
convénient de  trop  multiplier  dans  sa  parti- 
tion les  airs  de  basse.  Les  rôles  principaux 
du  roi  d'Elide  et  de  Pélops  étaient  chantés 
par  Hardouin  et  Thévenard,  deux  basses. 
Nous  signalerons  dans  l'acte  premier  l'air  de 
la  Corinthienne  (M"e  Poussin)  :  Charmant 
vainqueur,  dissipe  nos  alarmes,  et  celui  de 
Pélops  :  Amants  dont  nous  plaignons  le  sort; 
dans  l'acte  troisième,  un  petit  chœur  en  ron- 
deau assez  joli  :  L'amour  veut  sans  cesse  trou- 
bler les  mortels;  au  quatrième,  l'air  d'Hippo- 
damie (MUe  Journet)  :  Tristes  appas,  funestes 
charmes;  le  chœur  des  peuples  :  Chantons  le 
plus  grand  des  vainqueurs,  et  dans  le  cin- 
quième, la  chaconne  finale. 

HIPPOLYTE,  tragédie  d'Euripide,  traduite 
en  allemand  par  le  docteur  Fritzche ,  repré- 
sentée sur  le  théâtre  de  Berlin  en  1851.  La 
musique  de  cet  ouvrage,  qui  se  compose  d'une 
ouverture,  des  entr'actes,  des  chœurs  et  des 
récitatifs,  a  été  composée  par  Adolphe 
Schutze ,  premier  chef  d'orchestre  du  grand 
Opéra. 

HIPPOLYTE  ET  ARICIE,  tragédie-opéra, 
avec  un  prologue,  paroles  de  l'abbé  Pellegrin, 
musique  de  Rameau ,  représentée  à  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  le  l"  octobre  1733. 
Le  sujet  de  la  pièce  est  le  même  que  celui  de 
l&Phèdre  de  Racine.  Rameau  était  déjà  âgé  de 
cinquante  ans ,  et  n'avait  pu  encore  aborder 
la  scène  lyrique.  Après  avoir  assisté  à  une 
représentation  de  Jephté,  il  se  décida  à  s'a- 
dresser à  l'abbé  Pellegrin  pour  en  obtenir  un 
poëme  ;  mais  l'abbé,  qui  vivait  de  ses  ouvra- 
ges, lui  déclara  qu'il  exigeait  préalablement 
un  billet  de  500  livres  comme  garantie  en 
cas  d'insuccès.  Le  marché  fut  conclu,  et  l'abbé 
donna  le  manuscrit  i'Hippolyte  et  Aride. 
Quelque  temps  après,  Rameau  fit  entendre 
des  fragments  de  sa  musique,  probablement 


le  premier  acte ,  chez  le  fermier  général  La 
Popelinière,  son  protecteur.  Au  milieu  de  la 
répétition,  Pellegrin  se  lève  avec  transport , 
court  au  compositeur,  et  lui  dit  :  «  Monsieur, 
quand  on  a  fait  de  la  musique  de  cette 
beauté,  on  n'a  pas  besoin  de  caution,»  et 
aussitôt  il  prend  le  billet  et  le  déchire  devant 
tout  le  monde.  On  a  fait  un  joli  tableau  de 
cette  scène.  Sans  être  aussi  remarquable  que 
la  partition  de  Castor  et  Pollux,  celle  d'Sip- 
polyte  et  Aride  renferme  de  belles  parties, 
des  chœurs  d'une  harmonie  originale  et  sai- 
sissante, des  airs  gracieux,  entre  autres  ce 
rondeau  charmant  : 

A  l'amour  rendez  les  armes, 

Donnez-lui  tous  vos  moments; 

Chérissez  jusqu'à  ses  larmea. 
Les  alarmes 
Ont  des  charmes, 

Tout  est  doux  pour  les  amants. 

La  musique  n'est  pas  d'une  couleur  bien  an- 
tique, pas  plus  que  les  paroles.  Le  sujet  de 
la  tragédie  servait  de  prétexte  pour  parcourir 
la  carte  de  Tendre.  L'abbé  Pellegrin,  qui 
dînait  de  l'autel  et  soupait  du  théâtre,  n'y 
mettait  pas  tant  de  façons.  Dans  les  opéras 
de  Lulli  et  de  Quinault,  malgré  leurs  défauts, 
le  caractère  du  sujet  est  mieux  observé,  le 
récitatif  est  plus  noble  ,  plus  passionné,  plus 
vrai.  Riccoboni  a  parodié  cet  opéra  au  Théâ- 
tre-Italien en  1733,  et  Favart  en  a  fait  une 
autre  parodie  en  1742. 

HIPPOMÈNE  ET  ATALANTE,  Opéra  en  UH 
acte,  paroles  de  Brunet,  musique  de  "Vachon, 
repr.  par  l'Académie  royale  de  musique  le 
8  août  1769.  Vachon  était  un  violoniste  habile. 

HIPPOMÈNE  ET  ATALANTE,  opéra,  pa- 
roles de  Lehoc,  musique  de  Louis  Piccinni, 
représenté  à  l'Académie  impériale  de  musi- 
que le  24  janvier  1810.  Cet  opéra  ne  réussit 
point.  Le  fils  de  l'auteur  de  Didon  n'avait 
pas  hérité  du  génie  de  son  père. 

*  hirlanda,  opéra-comique,  musique  de 
M.  "Wilhelm  Bruch,  représenté  sur  le  théâtre 
municipal  de  Mayence  en  mars  1886.  L'auteur, 
chef  d'orchestre  habile,  est  le  neveu  du  célèbre 
compositeur  Max  Bruch,  l'un  des  artistes  les 
plus  remarquables  de  l'Allemagne  contem- 
poraine, mais  qui,  lui,  n'a  jamais  abordé  le 
théâtre. 

HIRTENMAEDCHEN  (das)  [la  Jeune  ber- 
gère], opéra-comique  allemand,  musique  de 
Winter,  représenté  à  Vienne  vers  1783. 

*  HIS  majesty,  opéra,  musique  de  M.  J. 
Stewart,  représenté  à  San-Francisco  (Etats- 
Unis)  en  mars  1893. 

36 


862 


HOLL 


HOMM 


HISTOIRE  UNIVERSELLE  (r/),  opéra  en 
deux  actes,  paroles  et  musique  de  Beffroy 
de  Reigny,  représenté  au  théâtre  Feydeau 
le  15  décembre  1790. 

*  historia  EN  UN  MESON  (une),  zarzuela 
en  un  acte,  paroles  de  Serra,  musique  de 
Joaquin  Gaztambide,  représentée  sur  le  théâ- 
tre de  la  Zarzuela,  à  Madrid,  le  5  juin  1861. 

hlyna,  opéra,  musique  de  M.  Dœrstling, 
représenté  au  théâtre  de  la  Cour ,  à  Gotha, 
en  juin  1864. 

HOCHLÀNDER  (die),  opéra  allemand  en 
quatre  actes,  musique  de  Fr.  de  Holstein ,  re- 
présenté à  Mannheim  en  février  1876. 

hochlanderin  (la.),  opéra  allemand, 
musique  de  Conradin  Kreutzer,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Hambourg  en  1846. 

HOCHLANDSFÙRSTEN  (les  Princes  du  haut 
pays),  opéra  allemand,  musique  de  Payer, 
représenté  à  Amsterdam  vers  1825. 

HOCHZEIT  IM  GASTHOFE  (die)  [la  Noce 
dans  l'auberge],  opéra  allemand,  musique  de 
Pillwitz,  représenté  à  Brème  en  1831. 

HOCHZEITS  CONCERT  (das)  [le  Concert 
des  noces] ,  vaudeville  allemand,  musique  de 
Aigner,  représenté  au  théâtre  Kœrnthner- 
thor,  à  Vienne,  le  29  novembre  1829. 

*  hœlzerne  sabel  (der),  opérette  alle- 
mande en  un  acte,  musique  de  Bernard  Koch 
représentée  à  la  Haye  en  1830. 

HŒSTGILDET  [la  Fête  de  la  moisson] , 
opéra-comique  danois  en  un  acte,  musique  de 
Schulz,  représenté  à  Copenhague  en  1790. 

HOFER,  opéra  anglais,  musique  de  Bishop, 
représenté  au  théâtre  de  Covent-Garden,  à 
Londres,  en  1830. 

HOKUS  POKUS,  opéra  en  un  acte,  musique 
de  Ditters,  représenté  à  Vienne  en  1790,  et  à 
Weimar,  avec  des  changements,  en  1792. 

*  holgazanes  (los),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  Picon,  musique  de  Francisco 
Barbieri,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
de  la  Zarzuela,  le  25  mars  1871. 

HOlGER  DANSKE  (Holger  le  Danois)  ou 
OBÉRON,  opéra  danois,  musique  de  Frédéric 
Kunzen,  représenté  à  Copenhague  en  17«j. 

HOLLANDAIS  VOLANT  (le)  ,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Tschirch,  représenté  à 
Stettin  en  1852. 


HOLMARA,  opéra  en  trois  actes ,  musique 
de  Rœth,  représenté  à  Munich  en  1809. 

*  HOLMARA,  légende  indienne  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Angelo  Bignotti,  musique  de 
M.  Luigi  Solari,  représentée  au  théâtre  So- 
cial de  Zara  le  27  octobre  1892. 

holzdieb  (der)  [le  Voleur  de  bois],  opéra- 
comique  allemand,  paroles  de  F.  Kind,  mu- 
sique de  Marschner,  écrit  à  Dresde  vers  1824 
et  joué  avec  succès  sur  un  grand  nombre  de 
théâtres  d'amateurs. 

*  HOMBRE  ES  DÉBIL  (el),  zarzuela  en  un 
acte,  paroles  de  Pina,  musique  de  Francisco 
Barbieri,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
de  la  Zarzuela,  le  14  octobre  1871.  La  première 
représentation  de  cet  ouvrage  était  donnée  le 
même  soir  que  celle  de  Don  Pacifico,  autre 
zarzuela  du  même  auteur.  Or,  tandis  que 
celui-ci  tombait  lourdement,  el  Hombre  es 
débil  au  contraire  allait  aux  nues,  et  le  succès 
en  était  tel  que  le  public  en  faisait  répéter 
tous  les  morceaux,  sans  exception. 

*  HOMBRE  FELIZ  (el),  monologue  lyrique, 
paroles  de  Carlos  Frontaura,  musique  d'Emilio 
Arrieta,  représenté  le  6  avril  1861  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  du  Cirque. 

HOME,  SWEET  HOME  (Patrie,  douce  pa- 
trie), opéra  anglais,  musique  de  Bishop,  re- 
pr.  à  Covent-Garden ,  à  Londres,  en  1S29. 

*  HOMEM  DA  BOMBA  (o),  opérette  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Freitas  Gazul,  repré- 
sentée à  Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la  Trinité. 

*HOMMAGE  A  GRÉTRY,  scène  lyrique,  pa- 
roles de  Desessard,  musique  de  Charles-Louis 
Hanssens,  représentée  sur  le  théâtre  Royal  de 
Liège  le  18  juillet  1842. 

*  HOMME  A  LA  minute  (l'J,  opéra-corni- 
que  en  deux  actes,  musique  de  Glachant, 
représenté  en  1 790  au  théâtre  du  Délassement- 
Comique,  où  l'auteur  remplissait  les  fonctions 
de  chef  d'orchestre. 

HOMME  AUX  QUATRE  ÉPOQUES  DE  LA 

VIE  (i/) ,  mélodrame  hollandais,  musique  de 
Van  Bree,  représenté  au  théâtre  d'Amster- 
dam en  1835. 

HOMME  ENTRE  DEUX  ÂGES  (l'),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Emile  Abraham, 
musique  de  M.  Henri  Cartier,  représentée  au 
théâtre  des  Bouffes-Parisiens  le  6  mai  1862. 

HOMMEESTUN  SINGE  PERFECTIONNÉ 

(l'),  opérette  en  un  acte,  musique  de  M.  Gé» 


HORA 


HOTE 


563 


raldy,   représentée   aux   Folies-Bergère   le 
£3  avril  1875. 

HOMME  ET  LE  MALHEUR  (i/),  acte  lyri- 
que en  vers  libres,  paroles  de  d'Avrigny, 
musique  de  Parenti,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  22  octobre  1793. 

HOMME  LIBRE  (l')  ,  drame  en  cinq  actes, 
paroles  de  Mallien,  musique  de  Blanchard, 
repr.  au  théâtre  Molière  le  29  décembre  1831. 

HOMME  merveilleux  (l'),  opéra  alle- 
mand, paroles  et  musique  de  Spindler,  re- 
présenté à  Breslau  et  à  Vienne  vers  1799. 

HOMME  SANS  FAÇON  (l')  ,  opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  Sewrin,  musique  de  Kreut- 
zer, repr.  au  théâtre  Feydeau  le  7  janv.  1812. 

HONEY  MOON  (the)  [la  Lune  de  miel], 
opéra  anglais,  musique  de  Linley  (William), 
repr.  à  Drury-Lane,  de  Londres,  vers  1795. 

HONGO  (un),  zarzuela  en  un  acte,  musique 
de  M.  José  Rogel,  ropr.  à  Madrid  en  1859. 

HONNÊTE  SUISSE  (h'),  opéra  allemand, 
musique  de  H.-C.  Hattasch,  représenté  au 
théâtre  de  Hambourg  vers  1794. 

*  HONNEURS  FUNÈBRES  (LES)  OU  LE  TOM- 
BEAU DES  sans-culottes,  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  Ducray-Duminil,  musique 
de  Navoigille  jeune,  représenté  au  théâtre  de 
la  Cité  en  1793. 

hophire,  opéra  allemand,  musique  de 
Hanke,  représenté  à  Flensbourg  vers  1793. 

•HORACE,  opérette  en  un  acte,  musique 
de  M.  Félix  Montaubry,  représentée  vers  1870 
sur  le  petit  théâtre  des  Folies-Marigny.  L'au- 
teur, ancien  ténor  de  l'Opéra-Comique,  où  il 
avait  obtenu  de  grands  succès,  devenu  direc- 
teur des  Folies-Marigny,  remplissait  lui- 
même  le  principal  rôle  de  cette  bluette. 

HORACES  (les),  tragédie  lyrique  en  trois 
actes  mêlée  d'intermèdes ,  musique  de  Sa- 
lieri,  représentée  pour  la  première  fois  à 
Vienne  en  1786.  Cet  opéra,  traduit  par  Guil- 
lard,  fut  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  7  décembre  1786.  L'œuvre  de 
Corneille  adaptée  à  la  scène  lyrique  n'eut 
que  peu  de  succès.  La  musique  de  l'auteur 
des  Danaïdes  et  de  Tarare  fut  cependant  goû- 
tée des  amateurs. 

HORACES  (les),  opéra  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Guillard  ,  musique  de  Porta,  repré- 
senté à  l'Opéra  le  10  octobre  isoo.  C'est  le 
même  poème  que  celui  du  précédent  opéra, 
à  l'exception  de  quelques  scènes  qui  furent 


changées.  C'était  pendant  la  première  repré- 
sentation de  cet  ouvrage  qu'un  complot  de- 
vait éclater  contre  le  premier  consul  ;  il  fut 
aussitôt  réprimé  que  découvert.  L'ouvrage 
de  Porta  était  faiblement  conçu.  Lays  et 
Adrien  se  distinguèrent  dans  les  rôles  d'Ho- 
race et  du  vieil  Horace.  MUe  Maillard  fut 
applaudie  dans  celui  de  Camille.  Lainez 
chanta  le  rôle  de  Curiace. 

HORATIUS  COCLÈS,  opéra  en  un  acte,  en 
vers,  paroles  de  A.-V.  Arnaud,  musique  de 
Méhul,  représenté  à  l'Opéra  le  18  février  1794. 
Ce  n'était  pas  assez  d'un  héros  romain  pour 
les  exigences  d'un  publie  républicain ,  il  lui 
en  fallait  deux;  on  adjoignit  donc  à  Horatius 
Codes  Mulius  Scœvola,  au  risque  de  diviser 
l'intérêt.  C'est  une  œuvre  de  circonstance  que 
la  musique  sévère  de  Méhul  n'a  pu  faire  sur- 
vivre au  temps  qui  l'avait  inspirée. 

HORREURS  DE  LA  GUERRE  (les),  opéra- 
bouffe  en  deux  actes,  paroles  de  M.  Philippe 
Gille,  musique  de  M.  Jules  Costé,  représenté 
au  théâtre  de  l'Athénée  le  9  décembre  1868. 
C'est  une  amusante  bouffonnerie.  Nous  rap- 
pellerons les  jolis  couplets  :  Une  chaumière  et 
ton  cœur,  ainsi  que  le  finale  du  premier  acte. 
Chanté  par  Léonce,  Brice,  Luce,  Niveleau, 
M"es  van  Ghel  et  Bonelli. 

'HORREURS  DU  CARNAVAL  (les),  opé- 
rette en  un  acte,  musique  de  M.  Francis 
Chassaigne,  représentée  au  concert  de  l'El- 
dorado en  1873. 

*  HOSTELERO  DE  riela  (el),  zarzuela  en 
trois  actes,  musique  de  Gabriel  Balart,  repré- 
sentée avec  beaucoup  de  succès,  en  1873,  au 
théâtre  du  Cirque  de  Barcelone. 

*  HÔTE  DE  QUALITÉ  (l1),  opéra,  musique 
de  Bernard  Scholz,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Leipzig  en  septembre  1882. 

HÔTEL  DE  gênes  (l')  ,  opéra-comique, 
musique  de  Schubert  (Joseph) ,  représenté  à 
Schwedt  en  1780. 

HÔTEL  DE  LA  poste  (l'),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Ph.  Gilles,  musique  de 
M.  A.  Dufresne ,  représentée  au  théâtre  des 
Bouffes-Parisiens  le  15  novembre  1860.  On  a 
remarqué  dans  ce  petit  ouvrage ,  écrit  avec 
facilité  et  franchise ,  une  chanson  bien  tour- 
née :  Je  suis  ■postillon  de  la  malle,  un  quar- 
tette et  une  ballade  :  Page  Isolin.  Il  a  été 
joué  par  Potel,  Mlles  Beaudoin  et  Taffanel. 

HÔTEL  DES  PRINCES  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte ,  paroles  de  Ferrières  et  Marco- 


B64 


HOUZ 


HUGU 


nay,  musique  de  M.  Eugène  Prévost,  re- 
présenté au  théâtre  de  l'Ambigu  au  mois 
d'avril  1831.  Le  sujet  est  emprunté  au  livret 
de  Jean  de  Paris,  le  charmaat  opéra  de  Boiel- 
dieu.  Philippe,  roi  de  France,  voyage  inco- 
gnito dans  les  Etats  du  duc  de  Bourgogne. 
Celui-ci  apprend  qu'il  doit  s'arrêter  à  l'Hôtel 
des  Princes.  Il  achète  l'hôtel ,  se  déguise  en 
aubergiste  pour  approcher  de  l'illustre  voya- 
geur sans  exciter  sa  défiance.  Après  lui  avoir 
fait  mieux  connaître  le  duc  de  Bourgogne ,  il 
lui  persuade  de  cimenter  par  un  mariage  l'al- 
liance des  deux  maisons.  Une  intrigue  amou- 
reuse se  mêle  à  l'action  politique.  Ce  petit 
ouvrage  a  été  bien  accueilli  et  a  fixé  l'atten- 
tion des  musiciens  sur  le  mérite  de  M.  Eu- 
gène Prévost,  pensionnaire  de  Rome  et  un 
des  bons  élèves  de  Lesueur.  Delsarte,  devenu 
depuis  un  professeur  éminent  de  déclama- 
tion, a  chanté  dans  ce  petit  ouvrage. 

HÔTELLERIE  DE  GRENADE  (i/),  petit 
opéra  allemand,  musique  de  Michel  Umlauff, 
représenté  à  Vienne  vers  1812. 

HÔTELLERIE  DE  SARZANNO  (l'),  Opéra- 

comique  en  un  acte,  paroles  de  Desriaux, 
musique  de  Arquier,  représenté  au  théâtre 
Montansierle  20  avril  1S02. 

HÔTELLERIE  PORTUGAISE  (i/) ,  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  d'Aignan,  mu- 
sique de  Cherubini,  représenté  à  Feydeau  le 
25  juillet  1798. 

hôtesse  DE  LYON  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  Bousquet,  représenté 
sur  le  théâtre  du  Conservatoire  au  mois  de 
juin  1844.  Le  sujet  reproduit  une  anecdote  de 
de  la  vie  du  peintre  Cari  Dujardin  qui,  ne 
pouvant  payer  son  écot  dans  une  auberge  de 
Lyon,  se  vit  contraint  d'épouser  son  hôtesse, 
vieille  et  laide.  On  a  remarqué  dans  ce  petit 
ouvrage  l'ouverture ,  qui  est  assez  bien  trai- 
tée ,  et  les  couplets  de  l'hôtesse.  Il  a  été 
chanté  par  Laget ,  Chaix ,  Montauriol , 
Mlles  Mondutaigny  et  Leclerc. 

*  houilleurs  (les),  scène  lyrique  pour 
voix  seules,  chœurs  et  orchestre,  musique 
de  M.  Balthazar- Florence,  exécutée  à  Namur 
en  juillet  1876. 

HOUZARD  DE  BERCHINY  (le),  Opëra-CO- 
mique  en  deux  actes,  paroles  de  Rosier,  mu- 
sique de  A.  Adam ,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  17  octobre  1855.  Le  maréchal  des 
logis  Gédéon  s'intéresse  aux  amours  de 
Martin  et  de  Rosette,  les  dote  et  les  maris. 
Il  se  procure  l'argent  au  moyen  d'un  esca- 


motage de  signature,  par  suite  duquel  un 
vieux  fermier  avare  et  une  vieille  fermière 
sont  enrôlés  dans  le  régiment,  l'un  comme 
houzard,  l'autre  comme  vivandière.  Ces  pay- 
sans crédules  ont  hâte  de  payer  leur  libéra- 
tion. Le  morceau  le  plus  saillant  de  la  parti- 
tion est  le  duo  de  Martin  et  de  Rosette.  Le 
type  de  Gédéon  a  été  bien  rendu  par  le  mu- 
sicien. 

HUCHE  (la),  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  Chapelle  (Pierre-David-Augus- 
tin), représenté  au  théâtre  de  la  Cité  en  1794. 

HUGO  OG  ADELHEID ,  opéra  danois ,  mu- 
sique de  Kuhlau,  représenté  à  Copenhague 
vers  1825. 

HUGUENOTS  (les),  opéra  en  cinq  actes, 
paroles  de  Scribe  et  Emile  Deschamps ,  mu- 
sique de  Giacomo  Meyerbeer ,  représenté 
pour  la  première  fois  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  29  février  1836.  Ce  chef-d'œuvre 
a  sa  place  marquée  dans  l'histoire  de  l'art 
musical  au  xixe  siècle ,  à  côté  de  Guillaume 
Tell,  de  la  Juive  et  de  la  Muette;  mais  il  ne 
saurait  leur  être  comparé.  Conçu  dans  le 
courant  d'idées  du  romantisme,  il  n'a  survécu 
à  cette  école  artistique  et  littéraire,  que  parce 
qu'il  en  a  exprimé  les  beaux  caractères. 
Meyerbeer  a  su  donner  aux  épisodes  descrip- 
tifs un  cachet  historique  toujours  intéressant 
et  élevé  ;  mais  il  a  animé  d'un  souffle  de  vie 
et  de  passion  ces  tableaux  multipliés  à  profu- 
sion dans  le  poème.  Il  y  a  même  une  grada- 
tion, un  crescendo  habilement  calculé  et  dont 
le  mérite  incombe  au  seul  musicien  ;  car  l'in- 
terprétation se  développe,  sous  ce  rapport  > 
dans  des  proportions  bien  plus  vastes  que  le 
thème.  Les  habitudes  galantes  de  la  cour  des 
"Valois  sont  exprimées  tour  à  tour  avec  brio 
et  folie  dans  l'introduction  :  Bonheur  de  la 
table;  avec  une  grâce  étudiée  dans  la  romance 
accompagnée  sur  la  viole  d'amour  :  Plus 
blanche  que  la  blanche  hermine.  L'entrée  de 
Marcel,  le  choral  de  Luther  et  la  chanson 
huguenote  sont  un  intermède  qui  indique 
l'ordre  d'idées  dans  lequel  le  drame  va  se  dé- 
rouler. Les  accents  sont  ici  plutôt  'durs  que 
mâles,  et  font  contraste  avec  ceux  des  jeunes 
seigneurs.  Tout  ce  qui  suit  forme  un  tableau 
correspondant  au  premier;  c'est  la  contre- 
partie féminine  de  la  scène  d'orgie  et  de  plai- 
sir ;  mais  nous  sommes  au  pays  de  Tendre. 
La  morbidesse  et  la  voluptueuse  langueur  y 
régnent.  C'est  la  cavatine  du  page  due  à  la 
collaboration  de  M.  Emile  Deschamps  :  Nobles 
seigneurs,  salut!  qui  sert  de  transition;  puis 
vient  le  grand  air  :  0  beau  pays  de  la  Tou- 


HULD 


HUNT 


863 


raine,  suivi  du  chœur  délicieux  des  baigneu- 
ses, de  la  scène  du  bandeau  et  du  duo  :  Beauté 
divine,  enchanteresse.  C'est  ensuite  que  com- 
mence l'œuvre  dramatique  proprement  dite. 
Elle  s'ouvre  en  mettant  en  présence  les  étu- 
diants huguenots  et  les  catholiques.  Ici,  la 
partialité  et  l'esprit  général  de  l'opéra  se 
dissimulent  mal  ;  car  autant  le  rataplan  a 
une  allure  franche  et  sympathique,  autant 
les  litanies  sont  pleurardes  et  languissantes. 
La  ronde  des  bohémiennes,  si  originale,  et  le 
chant  du  couvre-feu ,  nous  préparent  bien  à 
des  scènes  étranges  et  lugubres.  La  passion 
de  l'amour  éclate  pour  la  première  fois  dans 
le  magnifique  duo  entre  Marcel  et  Valentine  : 
Dans  la  nuit  où  seul  je  veille.  Le  septuor  du 
duel  accuse  avec  plus  de  force  le  fanatisme 
des  deux  partis  que  toutes  les  escarmouches 
précédentes.  Enfin  l'action  arrive  à  son  pa- 
roxysme dans  la  scène  de  la  conjuration  et 
de  la  bénédiction  des  poignards,  écrite  aussi 
par  M.  Emile  Deschamps.  Les  masses  cho- 
rales et  instrumentales  se  réunissent  pour 
produire  un  des  plus  beaux  effets  qui  existent 
au  théâtre.  Les  entraînements  de  l'amour, 
les  résistances  de  l'honneur  ne  le  cèdent  pas 
en  puissance  d'expression  dans  l'immortel 
duo  du  quatrième  acte,  dû  à  l'inspiration 
poétique  du  même  auteur  :  Où  je  vais?...  se- 
courir mes  frères;  Tu  l'as  dit ,  oui  tu  m'aimes. 
Enfin  la  catastrophe  est  consommée  à  la  fin 
du  grand  trio  :  Savez-vous  qu'en  joignant  vos 
mains  dans  les  ténèbres.  On  voit  par  quelle 
suite  savante  et  habilement  ménagée  Meyer- 
beer  est  arrivé  à  produire  des  effets  puis- 
sants et  irrésistibles.  Mlle  Falcon ,  Nourrit, 
Duprez  et  Levasseur  ont  été  de  dignes  inter- 
prètes de  cette  œuvre  admirable. 

HUGUES  DE  SORNERGHEM,  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  Gevaërt,  représenté  au 
théâtre  de  Gand  le  23  mars  1848. 

*  HUis-CLOS,  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Guénée,  musique  de  M.  Charles  Lecoq, 
représentée  aux  Folies-Nouvelles  le  29  jan- 
vier 1859. 

*  HUISSIER  MÉLOMANE  (l'J,  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Francis  Tourte,  mu- 
sique de  M.  Albert  Barlatier,  représentée  à 
la  Tertullia  en  1873. 

HUÎTRE  ET  LES  PLAIDEURS  (i/)  OU  LE 
TRIBUNAL  DE  LA  CHICANE,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Sedaine,  musique  de 
Philidor,  représenté  à  l'Opéra-Comique  de 
la  foire  Saint-Laurent  le  18  septembre  1759. 

*  BULDA,  opéra  en  quatre  actes  et  un  épi- 


logue, poème  de  M.  Charles  Grandmougïn, 
musique  posthume  de  César  Franck,  repré- 
senté au  théâtre  de  Monte-Carlo  le  4  mars  1894. 
L'auteur  de  Ruth,  de  Rédemption  et  des  Béa- 
titudes n'a  pu  aborder  le  théâtre  de  son  vivant. 
Il  s'en  était  occupé  pourtant;  mais  c'est  seu- 
lement quatre  ans  après  sa  mort  que  le  public 
fut  appelé  à  le  juger  sous  ce  rapport  et  à 
apprécier  les  hautes  facultés  dramatiques  de 
ce  musicien,  qui  ne  s'était  fait  connaître  que 
par  ses  oratorios,  ses  compositions  sympho- 
niques  et  sa  musique  d'orgue.  Le  poème  sur 
lequel  il  avait  travaillé  ne  valait  ni  plus  ni 
moins  que  beaucoup  d'autres,  et  ne  brillait 
pas  beaucoup  par  la  nouveauté  des  formes, 
mais,  en  somme,  il  avait  suffi  à  inspirer  l'ar- 
tiste, et  l'on  ne  saurait  se  montrer  plus  exi- 
geant que  celui-ci.  Ce  poème,  très  sombre, 
peut  se  résumer  en  peu  de  mots.  La  scène 
est  en  Norvège,  au  moyen  âge  ;  Hulda  a  été 
enlevée  par  des  barbares  ennemis  de  sa  race, 
à  la  suite  de  l'envahissement  de  son  pays,  de 
la  mort  et  du  carnage  de  tous  les  siens  ;  mais 
elle  devient  fatale  à  ceux  dont  elle  partage 
désormais  la  vie,  cause  la  mort  de  deux 
hommes  qui  l'aimaient  avec  fureur,  puis  se 
tue  elle-même.  C'est  sur  ce  sujet  que  Franck 
a  enfanté  une  œuvre  remarquable,  empreinte 
d'un  grand  souffle,  toute  pleine  d'émotion,  et 
par  instants  enveloppée  d'un  charme  inex- 
primable. Il  n'est  pas  besoin  de  dire  qu'avec 
un  tel  artiste  la  perfection  de  la  forme  ne 
pouvait  qu'ajouter  encore  à  la  noblesse  et  à 
la  grandeur  de  l'inspiration.  Les  chœurs,  les 
morceaux  polyphoniques,  les  airs  de  ballet 
décèlent  le  grand  musicien  familier  avec  tous 
les  artifices  de  la  symphonie  vocale  et  instru- 
mentale, tandis  que  les  grandes  pages  pathé- 
thiques  de  l'œuvre  révèlent  la  puissance  et  la 
justesse  de  son  sentiment  dramatique.  Les 
rôles  de  Hulda  étaient  confiés  à  M^es  Jéhin- 
Deschamps  (Hulda)  et  d'Alba  (Swanhilde),  à 
MM.  Saléza  (Eiolf),  Lhérie  et  Fabre. 

HULDIGUNG  TREUL  (die)  [le  Serment  de 
fidélité] ,  prologue ,  musique  de  Lasser ,  re- 
présenté à  Munich  en  1791. 

HUMOROUS  LIEUTENANT  (le  Lieutenant 
joyeux),  opéra  anglais,  musique  de  Bishop, 
représenté  à  Covent-Garden  en  1817. 

HUMOURS  OF  THE  AGE  (the)  [les  Caprices 
de  la  vieillesse],  écrit  par  Baker,  musique  de 
Finger,  représenté  à  Drury-Lane,  de  Lon- 
dres, en  1701. 

HUNT  THE  LIPPER  (the)  [la  Pantoufle  qui 
court],  farce  anglaise,  musique  de  Samuel 


866 


HUSS 


HYMN 


Arnold,  représentée  à  Hay-Market,  de  Lon- 
dres, en  1783. 

HUN  Y  AD  i  LASSLO,  opéra  hongrois,  repré- 
senté au  théâtre  National  de  Pesth  en  juillet 
1762.  Mile  Artotya  chantait  le  rôle  de  Maria 
Gara. 

HUON  ET  amanda,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Hanke,  représenté  à  Flensbourg 
vers  1794. 

HURON  (le),  opéra-comique  en  deux  actes 
de  Grétry ,  paroles  de  Marmontel ,  repré- 
senté pour  la  première  fois  sur  le  Théâtre- 
Italien  le  20  août  1768.  C'est  par  le  Huron 
■que  Grétry  commença,  en  France,  sa  longue 
et  brillante  carrière.  Le  comte  de  Creutz 
l'avait  recommandé  à  Marmontel  en  lui  di- 
sant :  «  C'est  un  jeune  homme  au  désespoir, 
et  sur  le  point  de  se  noyer,  si  vous  ne  le 
sauvez  ;  il  ne  demande  qu'un  joli  opéra-co- 
mique pour  faire  fortune  à  Paris.  Il  vient 
d'Italie.  Il  a  fait  à  Genève  quelques  essais.  Il 
arrivait  avec  un  opéra  fait  sur  l'un  de  vos 
contes  (les  Mariages  samnites)  ;  les  directeurs 
de  l'Opéra  l'ont  entendu  ,  et  ils  l'ont  refusé. 
Ce  malheureux  jeune  homme  est  sans  res- 
source ;  il  m'a  prié  de  le  recommander  à 
vous.  »  L'acteur  Caillot  aimait  à  raconter, 
dans  les  dernières  années  de  sa  vie ,  que  ses 
camarades  se  montraient  peu  disposés  à  re- 
cevoir l'œuvre  d'un  jeune  musicien  inconnu, 
lorsqu'il  se  mit  à  chanter  avec  une  vive  ex- 
pression : 

Dans  quel  canton 

Est  l'Huronie  ? 

Est-ce  en  Turquie? 

En  Arabie! 

Hé  non!  non, non  1 
Et  l'effet  que  produisit  cet  air  sur  la  troupe 
comique  décida  de  la  réception  de  l'ouvrage 
et  du  sort  de  Grétry.  Le  sujet  du  Huron  est 
tiré  de  l'Ingénu  de  Voltaire.  C'était,  comme 
nous  l'avons  dit,  le  premier  ouvrage  que  Gré- 
try faisait  entendre  à  Paris.  Il  raconte  naïve- 
ment, dans  ses  Essais ,  les  émotions  de  son 
début.  L'acteur  Caillot  chanta  le  rôle  de 
l'aimable  Huron  ;  Laruette,  celui  de  Gilotin; 
Clairval,  celui  de  l'officier  français,  et  Mme  La- 
ruette ,  celui  de  Mlle  de  Saint- Yves.  Citons 
avec  les  couplets  :  Dans  quel  canton  est  l'Hu- 
ronie, le  duo  :  Ne  vous  rebutez  pas. 

HURZE  MANTEL  (der)  [le  Manteau  court], 
opéra-féerie,  musique,  pour  le  deuxième  acte, 
de  Blumenthal,  représenté  à  Vienne  vers 

1807. 

*  HUSSARD  DE  LA  GARDE  (le),  opérette 
paroles  de  M.  O.Walther,  musique  de  M.  Max 


Gabrielle,  représentée  au  théâtre  Frédéric- 
Guillaume,  de  Berlin,  en  février  1893. 

HUSSARD  NOIR  (le),  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  Dupaty,  musique  de  Solié,  repré- 
senté au  théâtre  Feydeau  le  10  déc*  1808. 

*  hussard  ROUGE  (le),  opérette,  paroles 
de  M.  H.  P.  Stephens,  musique  de  M.  Edouard 
Salomon,  représentée  à  Londres,  au  Lyric- 
Theatre,  en  novembre  1889. 

*  HUSSARDS  BLEUS  (les),  vaudeville-opé- 
rette en  deux  actes,  de  M.  Ernest  Depré,  mu- 
sique de  M.  Ch.  Tony,  représenté  auTrianon- 
Concert  en  novembre  1894. 

*  HUSSARDS  DE  ZIETHEN  (LES),  Opéra- 
comique,  musique  de  Bernard  Scholz,  repré- 
senté à  Breslau  en  1869. 

HUSSARDS  EN  CANTONNEMENT  (les), 
opéra-comique  en  trois  actes ,  paroles  de 
Saint-Elme,  musique  de  Champein,  repré- 
senté à  Feydeau  le  28  juin  1817. 

HUSS1TES  DE  NAUMBOURG  (les),  Opéra 
allemand.  Salieri  a  fait  les  ouvertures,  les 
entr'actes  et  les  chœurs  ;  représenté  à  Vienne 
en  1803. 

HYALA  ET  EV ANDRE,  opéra  en  un  acte, 
musique  de  Weber  (Bernard- Anselme),  re- 
présenté à  Vienne  en  1796. 

HYLAS  ET  SYLVIE,  opéra  en  un  acte,  mu- 
sique de  Gossec ,  représenté  à  l'Opéra  en  1776. 

HYLAS  ET  ZÉLIS,  opéra-ballet  en  un  acte, 
musique  de  Bury,  représenté  par  l'Académie 
royale  de  musique  le  6  juillet  1762.  Cet  ou- 
vage  fut  repris  plusieurs  fois.  Bernard  de 
Bury  était  maître  de  la  musique  du  roi,  et 
neveu  de  Colin  de  Blamont,  compositeur  dis- 
tingué. 

HYMNIS,  opéra-comique  en  un  acte,  livret 
de  M.  Théodore  de  Banville,  musique  de 
M.CressonDois,  représenté  au  nouveau  Théâ- 
tre-Lyrique le  14  novembre  1879.  C'est  en- 
core l'éternelle  histoire  de  l'Amour  mouillé  et 
presque  toujours  noyé  au  théâtre.  Hymnis 
est  une  jolie  esclave  amoureuse  d'Anacréon,  le 
chantre  de  l'amour  qui  méritait  le  moins 
d'être  aimé.  Il  est  insensible  aux  charmes  de 
la  jeune  fille  et  il  la  donne  à  son  ami  Simo- 
nide.  Mais,  au  moment  de  s'en  séparer,  un 
orage  éclate  ;  un  enfant  frappe  à  la  porte  du 
poète.  On  sait  le  reste.  Eros  entre  et. blesse 
au  cœur  son  hôte.  Hymnis  demeure.  La  mu- 
sique de  M.  Cressonnois  a  paru  agréable  et 
expressive.  On  a  remarqué  la  prière  d'Hym- 


IDA 


IDAL 


567 


nïs,  une  invocation  à  Jupiter  et  un  duo. 
Chanté  par  Montaubry  fils,  Mlles  Lina  Bell  et 
Parent. 

hypermnestre  ,  opéra  en  cinq  actes , 
avec  un  prologue ,  paroles  de  Lafont ,  musi- 
que de  Gervais  et  du  duc  d'Orléans,  repré- 
senté à  l'Académie  royale  de  musique  le 
3  novembre  17 1 6.  Gervais  était  maître  de  la 
musique  de  la  chambre  du  régent  avant  de 
devenir  maître  de  la  chapelle  du  roi.  La 
mise  en  scène  contribua  plus  que  la  valeur 
du  poëme  et  de  la  musique  au  succès  de  cet 
ouvrage,  qui  fut  repris  quatre  fois  de  1716  à 
1746.  Des  jeux  en  l'honneur  d'Isis  forment  le 
prologue.  Le  théâtre  représente  une  cam- 
pagne fertile  arrosée  par  les  eaux  du  Nil  ;  on 
découvre  dans  la  perspective  les  pyramides 
d'Egypte  ;  le  fleuve  le  Nil  paraît  appuyé  sur 
son  urne,  environné  de  ses  naïades.  Isis  ar- 
rive dans  son  char,  et  le  prologue  se  termine 
par  un  chœur  dansé.  Danaûs,  roi  d'Argos,  a 
détrôné  son  prédécesseur  Gélanor.  L'ombre 
de  celui-ci  lui  apparaît  pour  lui  prédire  qu'il 
sera  vengé  de  la  main  même  d'un  des  fils 


d'Egyptus.  Or,  Danatis  célèbre  ce  jour-là 
même  le  mariage  de  sa  fille  Hypermnestre 
avec  le  fils  d'Egyptus  nommé  Lyncée.  La 
scène  la  plus  pathétique  est  celle  dans  la- 
quelle le  père,  tremblant  pour  ses  jours, 
donne  un  poignard  à  Hypermnestre  devant 
l'autel  même  où  l'hymen  vient  d'être  célé- 
bré, et  lui  ordonne  de  tuer  son  époux.  Le 
reste  de  la  pièce  est  un  tissu  d'incohérences. 
Danaiis  meurt  frappé  comme  par  hasard  de 
la  main  de  Lyncée;  l'oracle  est  accompli.  Cet 
opéra  fut  retouché  par  l'abbé  Pellegrin.  Les 
principaux  interprètes  furent  Thévenard, 
Cochereau,  Lemyre,  Dun,  ensuite  Chassé, 
Tribou,  enfin  Jélyotte  dans  le  rôle  de  lyn- 
cée. Ceux  des  femmes  furent  remplis  par 
MHes  Antier,  Journet,  Pellissier,  Chevalier. 
M'ies  Salle,  Camargo  et  Petit  brillèrent 
dans  les  ballets.  Le  sujet  de  cette  pièce  re- 
parut plusieurs  fois  sur  la  scène  sous  le  titre 
des  Danaîdes, 

*  hypocondres  (les),  ope'ra-bouffe  en 
langue  wallonne,  musique  de  Jehan-Noël 
Hamal,  représenté  à  Liège  en  1758. 


I  TRE  REGNI  O    IL  BENE  E  IL  MALE, 

opéra  italien,  musique  de  M.  Herbin;  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Fenice,  de  Naples,  en 
juillet  1872. 

IBRAIM  sultano,  opéra  italien,  musique 
de  Pollarolo,  représenté  à  Venise  en  1692. 

*  IBYCUS,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
poème  de  M.  de  Montfrileux,  musique  de 
M.  Le  Rey,  représenté  à  Rouen,  sur  le  théâ- 
tre des  Arts,  le  27  mars  1893. 

ICONOCLASTES  (les)  [ Bildersturmer]  , 
opéra  allemand,  musique  de  M.  Kittl,  repré- 
senté à  Prague  en  mai  1854.  Le  compositeur 
était  alors  directeur  du  Conservatoire  de 
cette  ville. 

IDA  OU  L'ORPHELINE  DE  BERLIN,  opéra- 
comique  en  deux  actes,  paroles  et  musique 
de  Mme  Julie  Simons-Candeille,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  19  mai  1807. 

IDA,  opéra  en  deux  actes,  musique  de  Gy- 
rowetz,  représenté  à  Vienne  vers  1811.  Elsner 
en  a  fait  trois  scènes. 

IDA ,  opéra  giocosa,  musique  de  Bornacini, 
représenté  à  Venise  en  1834. 


IDA,  opéra  anglais,  livret  de  M.  Palgrave- 
Simpson ,  musique  de  H.  Leslie ,  représenté 
au  théâtre  de  Covent-Garden ,  à  Londres,  en 
novembre  1865. 

*  IDA  DE  BENEVENTO,  drame  lyrique, 
musique  de  Nicola  De  Giosa,  resté  inédit. 
L'auteur  avait  écrit  cet  ouvrage  en  1858  pour 
l'ouverture  du  théâtre  Piccinni,  de  Bari,  sa 
ville  natale.  J'ignore  pour  quelles  raisons  il 
n'y  put  être  représenté,  à  ce  moment  m"  plus 
tard. 

IDA  DE  ROSENAU,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Spœtli,  repr.à  Cobourg  eni82i. 

IDA  DELLA  TORRE,  opéra  italien,  musique 
de  Nini,  représenté  sur  le  théâtre  Saint-Be- 
noît, à  Venise,  en  décembre  1838. 

*  IDA  DI  danimarca,  opéra  sérieux,  mu- 
sique de  Rieschi,  représenté  le  29  juillet  1854 
sur  le  théâtre  Carcano,  de  Milan. 

IDALA  ou  LA  SULTANE,  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Hoffmann,  musique 
de  Nicolo  Isouard,  représenté  au  théâtre  Fey- 
deau  le  30  juillet  1806. 

IDALIDE,  opéra  italien  en  deux  actes,  mu- 


568 


IDOL 


IDOM 


sïque  du  chevalier  Sarti,  représenté  à  Milan 
en  1783. 

idalide,  opéra  italien  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Cherubini,  représenté  à  Florence  en 
1784. 

idalide,  opéra  italien  en  deux  actes, 
musique  de  Rispoli,  repr.  à  Turin  en  1786. 

idamante  ou  LE  VŒU ,  drame  lyrique, 
musique  de  Rolle  (Henri),  représenté  à  Leip- 
zig en  1782. 

*  idante,  opéra  sérieux,  musique  de 
Portogallo,  représenté  sur  le  théâtre  de  la 
Scala,  de  Milan,  en  1800. 

IDAS  ET  MARPISSA,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Tuczek,  représenté  à  Prague  en 
1808. 

IDASPE,  opéra  italien,  musique  de  Broschi, 
représenté  à  Venise  en  1730. 

IDASPE,  opéra  sérieux  italien,  musique  de 
Mancini,  représenté  à  Venise,  au  théâtre 
San-Bartolomeo,  en  1785. 

IDEA  DEL  FELICE  GOVERNO  {Idée  d'un 
heureux  gouvernement) ,  opéra  italien ,  mu- 
sique de  Draghi  (Antoine),  représenté  à 
Vienne  en  1698. 

*  idées  de  M.  pampelune  (les),  opé- 
rette en  un  acte,  représentée  à  la  salle  Tait- 
bout  le  16  février  1875. 

IDIOTE  (l'),  opéra-comique  en  trois  actes, 
musique  de  Gasse,  représenté  à  Feydeau  le 
25  novembre  1820. 

IDOLE  DE  ceylan  (l'),  opéra,  musique 
de  Schall ,  représenté  à  Copenhague  en  1789. 

IDOLI,  petit  opéra  allemand,  musique  de 
Weigl  (Thaddée) ,  représenté  à  Vienne  vers 
1796. 

IDOLO  EIRMANNO,  opéra  italien,  musique 
de  Brambilla,  représenté  au  théâtre  Re.  à 
Milan,  en  isi6. 

IDOLO  CINESE  (l')  [l'Idole  chinoise'],  opéra 
italien  en  trois  actes,  musique  de  Schuster , 
représenté  à  Dresde  en  1774. 

IDOLO  CINESE  (i/)  [l'Idole  chinoise],  opéra 
italien,  musique  de  Rust  (Jacques) ,  repré- 
senté en  Italie  en  1774. 

IDOLO  CINESE  (i/)  [l'Idole  chinoise],  opéra 
italien  en  deux  actes ,  musique  de  Paisiello , 
représenté  à  Naples  vers  1769,  et  à  Paris, 
sur  le  théâtre  de  l'Académie  royale  de  musi- 
que, le  10  juin  1779.  On  déploya  un  grand 


luxe  de  mise  en  scène,  de  décors  et  de  cos- 
tumes ;  mais  cet  ouvrage  n'eut  pas  autant  de 
succès  qu'à  Naples ,  où  on  y  voyait  une  allu- 
sion à  des  événements  contemporains.  Il  y  a 
de  la  verve  comique  dans  l'Idolo  cinese,  par- 
ticulièrement dans  le  finale  du  premier  acte. 
On  dit  que  M.  Piccinni  travailla  à  la  partition 
représentée  en  France. 

IDOLO  CINESE  (l'),  opéra  italien,  musique 
de  Generali,  représenté  à  Naples  en  1807. 

IDOLO  CINESE  (l'),  opéra  italien,  musique 
de  Felici,  Tacchinardi  et  de  Champs ,  repré- 
senté avec  un  grand  succès  au  théâtre  délie 
Logge,  de  Florence,  en  avril  1874. 

IDOLO  DI  SE  STESSO  (l'Idole  de  soi-même), 
opéra  italien,  musique  de  Lavigna,  représenté 
à  Ferrare  en  1803. 

IDOMÉNÉE,  tragédie  lyrique  en  cinq 
actes,  avec  un  prologue,  paroles  de  Danchet, 
musique  de  Campra,  représentée  par  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  mardi  12  janvier 
1712.  Cette  œuvre  a  un  mérite  à  la  fois  litté- 
raire et  musical ,  à  l'exception  du  prologue, 
qui  offre  au  début  de  l'ouvrage  un  ballet  peu 
digne  du  cothurne  tragique.  Le  rôle  d'Ido- 
ménée  a  été  un  des  meilleurs  qu'ait  chantés 
Thévenard.  Lorsqu'on  reprit  cet  ouvrage  en 
1731,  il  venait  de  quitter  la  scène  après  l'avoir 
occupée  pendant  quarante  ans;  il  fut  suppléé 
par  Chassé. 

IDOMENEO,  opéra  italien,  livret  de  Va- 
resco,  musique  de  Gazzaniga,  représenté  i 
Padoue  en  1790. 

IDOMENEO ,  opéra  italien,  livret  de  Va- 
resco,  musique  de  Paër,  représenté  à  Florence 
en  1794. 

IDOMENEO,  opéra  italien,  livret  de  Va- 
rescb,  musique  de  Farinelli,  représenté  en 
Italie  vers  1796. 

IDOMENEO ,  opéra  italien,  livret  de  Va- 
resco,  musique  de  Federici,  représenté  à  Mi- 
lan en  1806. 

IDOMENEO ,  RE  DI  CRETA,  drame  héroï 
que  en  trois  actes,  livret  de  l'abbé  Varesco 
musique  de  Mozart,  représenté  à  Munie! 
le  29  janvier  1781. 

Mozart  était  alors  au  service  du  prince 
archevêque  de  Salzbourg.  Au  mois  de  ne 
vembre  1780,  il  fut  appelé  à  Munich  par  le 
prince  électoral  de  Bavière,  Charles-Théodore 
pour  y  écrire  l'opéra  A'Idomeneo.  Le  jeune 
organiste  obtint  un  congé  de  six  semaines, 
et,  le  1er  décembre ,  les  deux  premiers  actes 


IDOM 


IFIG 


569 


de  l'idomeneo  étaient  achevés.  L'ouvrage  fut 
représenté  le  29  janvier  1781 ,  et  obtint  un 
succès  d'enthousiasme.  Ce  fut  là  le  point  de 
départ  véritablement  sérieux  de  la  carrière 
dramatique  de  Mozart.  Après  le  triomphe 
qu'il  obtint  à  Munich ,  il  revint  à  son  poste 
modeste  d'organiste.  Mais  le  compositeur 
avait  acquis  la  conscience  de  sa  virtualité. 
Mentionnons  brièvement  les  principales  beau- 
tés contenues  dans  cet  ouvrage  :  d'abord, 
dans  le  premier  acte,  c'est  l'air  terrible 
d'Idoménée  :  Vedrommi  intorno  l'ombra  do- 
lente, et  le  récitatif  dramatique  du  même  : 
Spietatissimi  Deil  l'air  dldamante,  dans  le- 
quel le  maître  prélude  aux  plaintes  de  donna 
Anna  dans  Don  Juan:Ilpadre  adorato  ritrovo 
e  lo  perdo  ;  le  dessin  persistant  dans  la  par- 
tie du  violoncelle  montre  l'unité  de  concep- 
•  tion  de  ce  beau  morceau.  La  marche  qui  suit 
a  vieilli;  mais  le  chœur  Nettuno  s'onoril  est 
excellent,  et  l'instrumentation  est  toute  ma- 
gistrale. Dans  le  second  acte,  l'air  d'Arbace 
(ténor)  :  Se  il  tuo  duol,  est  peu  saillant;  mais 
celui  d'Ilia  :  Se  il  padre  perdei,  est  une  mé- 
lodie délicieuse.  Les  vers  du  poëte,  dans  l'air 
d'Idoménée,  sont  d'une  hardiesse  métapho- 
rique qu'on  goûterait  assez  peu  de  nos  jours. 
Fuor  del  mar,  hâ  un  mar  in  seno, 

Che  del  primo  è  più  funesto 

E  Nettuno  ancor  in  questo 

Mai  non  cessa  minacciar. 

Il  est  traité  dans  le  style  italien ,  que  les  dé- 
tails travaillés  et  le  merveilleux  fini  de  l'or- 
chestration semblent  contredire.  Dans  l'an- 
dante  chanté  par  Electre  :  Idol  mio ,  la 
délicatesse  de  l'accompagnement  n'a  été  si- 
gnalée que  par  celle  du  célèbre  :  Batti,  batti, 
masetto;  la  marche  qui  suit  est  médiocre;  le 
chœur  à  six-huit  :  Placido  e  il  mar  andiamo,  la 
fait  promptement  oublier.  La  scène  des  adieux 
d'Idoménée  est  traitée  dans  un  terzetto  su- 
perbe; on  en  admire  surtout  l'harmonie  ex- 
pressive et  pénétrante  à  laquelle  contribue 
l'emploi  de  la  septième  diminuée  entre  le  té- 
nor et  le  soprano,  sur  les  mots  :  Destin  crudel 
et  les  exclamations  déchirantes  qui  suivent. 
Le  chœur  de  la  tempête ,  qui  termine  le  se- 
cond acte,  est  d'une  énergie  extraordinaire. 
Moins  scénique  et  moins  développé  que  le 
finale  du  Don  Juan,  il  est  cependant  digne  de  fi- 
gurer parmi  les  belles  inspirations  du  maître. 
Au  début  du  troisième  acte,  qui  se  passe 
dans  les  jardins  du  roi,  Ilia  chante  un  andante 
délicieux  : 

Zefftretti  lusinghieri, 
Deh  volate  al  mio  tesoro, 
Eyli  dite  ch'io  l'adoro  ;   . 
Che  mi  serbi  il  cor  fedel. 

Comme  ici  le  tendre  Mozart  s'exprime  élc- 


quemment!  et  comme,  sous  la  dictée  de  son 
cœur,  sa  plume  sait  faire  parler  dans  l'instru- 
mentation les  syncopes  et  les  triolets  1  Le  duo 
d'Ilia  et  d'Idamante  :  S'io  non  moro  a  questi 
accenti,  n'est  que  joli;  l'air  d'Arbace  est  en- 
core écrit  dans  la  forme  italienne;  le  quar- 
tetto  a  de  l'ampleur  et  est  d'un  intérêt  sou- 
tenu; mais  le  morceau  le  plus  saillant  de 
l'ouvrage,  à  notre  point  de  vue,  est  le  chœur  : 
O  voto  tremendo,  dont  le  mouvement  adagio, 
accompagné  en  triolets,  est  grandiose  et  ma- 
gnifique. Dans  la  preghiera,  les  pizzicati  des 
violons,  qui  imitent  les  harpes,  et  les  ut  tenus 
par  les  voix  des  prêtres ,  jusqu'à  la  cadence 
plagale  de  la  fin,  pendant  que  les  arpèges 
tracent  leurs  méandres,  produisent  l'effet  la 
plus  puissant.  Il  est  intéressant  de  suivre, 
dans  cette  partition ,  qui  a  précédé  de  sept 
ans  celle  de  Don  Giovanni ,  des  analogies  et 
même  des  similitudes  qui  montrent  à  nu  le 
fond  des  idées  dramatiques  du  compositeur, 
son  goût  pour  le  surnaturel  et  la  manière 
sérieuse  et  convaincue  dont  il  entendait  le 
sens  du  Deus  ex  machina.  Que  l'on  compare 
la  musique  de  la  scène  de  la  statue  du  com- 
mandeur avec  le  dernier  finale  à'Idome'ne'e.  Ici 
c'est  la  statue  de  Neptune  qui  s'agite  ;  on  en- 
tend un  bruit  souterrain;  une  voix  profonde 
et  grave  prononce  la  sentence  du  ciel.  Non 
seulement  le  même  style  musical,  mais  encore 
les  mêmes  effets  de  sonorité  que  dans  Don 
Juan  sont  employés.  C'est  ainsi  que  la  voix  de 
l'autre  monde  est  accompagnée  par  les  cors 
et  trois  trombones ,  comme  l'était  primiti- 
vement la  réponse  du  commandeur  à  l'apo- 
strophe de  don  Juan  au  deuxième  acte  :  Di 
rider  finirai.  (V.  l'article  Don  Giovanni.) 

IDONTB,  opéra  italien,  musique  de  Porto- 
Kallo,  représenté  à  Milan  en  1800. 

IDOR ,  vaudeville ,  musique  de  Drechsler 
(Joseph),  représenté  à  Vienne  vers  1835. 

IDYLLE  DE  LA  PAIX  (l1),  pastorale  en  un 
acte,  paroles  de  Racine,  musique  de  Lulli, 
représentée  à  Versailles  et  à  Paris  en  1685. 

*  iduna,  opéra-comique  en  trois  actes,  mu^ 
sique  de  M.  Gotthard,  représenté  à  Gotha,' 
sur  le  théâtre  de  la  Cour,  en  mai  1889. 

IFIDE,  opéra  italien,  musique  de  Draghi 
(Antoine),  représenté  à  Vienne  en  1670. 

ifigenia,  opéra  italien,  musique  de  Co- 
lettî,  représenté  à  Venise  en  1706. 

IFIGENIA,  opéra  italien,  en  trois  actes. 
musique  de  Cherubini,  représenté  à  Turin 
en  1787. 


570 


IFIG 


IGIN 


IFIGENIA  IN  aulide  ,  opéra  italien ,  mu- 
sique de  Scarlatti  (Dominique),  représenté 
sur  le  théâtre  particulier  de  la  veuve  du  roi 
de  Pologne,  Marie- Casimire,  en  1713. 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  Caldara,  représenté  à 
Vienne  en  1718. 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  Porpora,  représenté 
vers  1742. 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  Abos,  représenté  à  Na- 
ples  vers  1745. 

IFIGENIA  IN  AULIDE ,  opéra  italien,  pa- 
roles de  Villati,  musique  de  C.-H.  Graun, 
représenté  à  Berlin  en  1749. 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  Traetta,  représenté  à 
Vienne  en  1759,  avec  succès. 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien, livret 
de  Zeno,  musique  de  Majo ,  représenté  à  Na- 
ples  en  1762. 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  P.  Guglielmi,  repré- 
senté en  Italie  vers  1765.  C'est  un  des  meil- 
leurs ouvrages  de  ce  maître. 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  Jomelli,  représenté  à 
Saint-Charles,  à  Naples,  en  1773. 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  Salari,  représenté  à 
Casal-Monferrato  en  1776.  " 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  du  chevalier  Sarti,  repré- 
senté à  Venise  en  1777. 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  Martin  y  Solar,  repré- 
senté à  Florence  vers  1781. 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  Prati,  représenté  à  Flo- 
rence en  1784. 

ifigenia  IN  aulide,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  J.  Giordani,  représenté 
à  Rome  en  1786. 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  Zingarelli ,  représenté 
à  Milan  en  1787. 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  Bertoni ,  représenté  à 
Trieste  en  1790. 


ifigenia  in  aulide,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  J.  Mosca,  représenté 
vers  1798. 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  Rossi  (Laurent),  repré- 
senté à  Gênes  vers  1798. 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  Trento,  représenté  au 
théâtre  Saint-Charles,  de  Naples,  le  4  novem- 
bre 1804. 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  J.-S.  Mayer,  représenté 
à  Parme  en  1806.  L'auteur  refit  la  musique 
de  cet  ouvrage  en  i8ii  pour  le  théâtre  de 
Brescia. 

IFIGENIA  IN  AULIDE,  opéra  italien,  livret 
de  Zeno,  musique  de  Federici,  représenté  à 
Milan  en  1809. 

IFIGENIA  IN  TAURIDE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Scarlatti  (Dominique),  représenté 
en  Pologne  en  1713. 

IFIGENIA  IN  TAURIDE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Orlandini,  représenté  en  Italie  en 
1719. 

IFIGENIA  IN  TAURIDE ,  opéra  italien , 
musique  de  Vinci ,  représenté  à  Venise  en 
1725. 

IFIGENIA  IN  TAURIDE,  opéra  italien, 
musique  de  Jomelli,  représenté  à  Rome  en 
1751. 

IFIGENIA  IN  TAURIDE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  A.  Mazzoni,  représenté  à  Trévise  en 
1756. 

IFIGENIA.  IN  TAURIDE,  opéra  italien, 
musique  de  Jean-Frédéric-Agricola ,  repré- 
senté à  Berlin  en  1765. 

IFIGENIA  IN  TAURIDE,  opéra  italien, 
musique  de  Monza,  représenté  à  Milan  en 
1784. 

IFIGENIA  IN  TAURIDE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Tarchi,  représenté  à  Venise  en  1785. 

IFIGENIA  IN  TAURIDE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Carafa  (Michel),  représenté  à  Saint- 
Charles,  à  Naples,  en  1817. 

IGINIA  D'ASTI,  opéra  italien,  musique  de 
Levi,  représenté  au  théâtre  de  la  Fenice  en 
1837. 

IGINIA  D'ASTI,  opéra  italien,  musique  de 
Casamorata,  représenté  à  Bologne  en  1838. 


IL 


ILDE 


571 


IGINIA  D'ASTI,  opéra  italien,  musique 
de  Genoves,  représenté  au  théâtre  del  Fondo, 
à  Naples,  en  1840. 

IGINIA  d'asti,  opéra semi -séria  espagnol, 
musique  de  Sanchez ,  représenté  à  Cadix  en 
1842. 

*  IGNACE  LE  retors,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  Julian  (Mme  pilati)  et  Vas- 
seur,  musique  de  Pilati,  représentée  aux 
Folies-Nouvelles  le  25  septembre  1858. 

*  IGNEZ  DE  CASTRO,  opéra,  musique  de 
Manuel-Innocencio-Liberato  Dos  Santos,  re- 
présenté à  Lisbonne,  sur  le  théâtre  San  Car- 
los, le  8  juillet  1839. 

IGNORANTE  ASTUTO  (i,')  [l'Ignorant  rusé], 
opéra  italien,  musique  de  Piccinni,  repré- 
senté à  Naples  vers  1772. 

*  IL  A  été  perdu  un  roi,  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Eugène  Du- 
val,  Léon  de  Villier  et  Saint-Yves,  musique 
de  M.  Charles  Amouroux,  représenté  sur  le 
théâtre  du  Gymnase,  à  Bordeaux,  le  28  mars 

1867. 

*  IL  est  FOU  !  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Thiellay,  musique  de  M.  Sourilas, 
représentée  au  concert  de  Bataclan  le  23  mai 
1891. 

*  IL  EST  RENDU,  «  chant  royal  » ,  paroles 
du  comte  de  Lagarde-Massenet,  musique  de 
Mme  la  comtesse  de  Saint-Didier,  chanté  par 
Huet,  à  rOpéra-Comique,  le  30  septembre 
1820. 

IL  ÉTAIT  UNE  FOIS,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Mme  Augustine  Brohan,  mu- 
sique de  plusieurs  auteurs,  parmi  lesquels  fi- 
gure Auber,  joué  au  cercle  de  l'Union  artis- 
tique en  1863. 

*  IL  ÉTAIT  UNE  FOIS...,  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Adolphe  Jaime  et  Doré- 
Simiane,  musique  de  M.  O.  de  Lagoanère,  re- 
présentée au  théâtre  des  Menus-Plaisirs  le 
Ier  mai  1886.  Interprètes  :  MM.  Dekernel, 
Montcavrel,  Delaunay,  Mm"  Desclauzas,  Lar- 
dinois,  Blanche  Miroir. 

IL  FAUT  SEMER  POUR  RÉCOLTER,  opé- 
rette en  un  acte,  musique  de  Anthiome,  re- 
présentée sur  le  théâtre  des  Fantaisies-Pa- 
risiennes au  mois  de  juin  1866.  C'est  une 
assez  fade  paysannerie.  Jean  Leblanc,  qui  est 
riche,  voudrait  épouser  Marcelline.  Celle-ci 
lui  préfère  le  jeune  Pierrot,  qui  n'a  rien. 
Quant  à  la  musique ,  on  y  remarque  le  tic- 


tac  du  moulin,  assez  gentiment  accompagné 
par  l'orchestre ,  et  d'assez  bons  couplets , 
chantés  par  Jean,  sur  Ce  que  c'est  que  l'amour. 

IL  PLEUT ,  BERGÈRE ,  opéra-comique  en 
un  acte ,  paroles  de  M.  Nuitter ,  musique  de 
M.  H.  Down ,  représenté  sur  le  théâtre  Fré- 
déric-Guillaume,  à  Berlin,  sous  ce  titre: 
Gewitter  bei  Sonnensehein. 

*  IL  N'EST  POINT  DE   LAIDES    AMOURS, 

opéra-comique  en  un  acte,  musique  de  M.  Ro- 
dolphe Lavello,  représenté  sur  le  Grand- 
Théâtre  de  Marseille  le  13  avril  1859. 

ILDA  D'avenello,  opéra  italien,  musique 
de  J.  Niccolini,  représenté  à  Bergame  le 
14  août  1828. 

ILDA  D'AVENELLO,  opéra  italien,  musique 
de  Morlacchi,  représenté  sur  le  théâtre  de  la 
Fenice,  à  Venise,  en  1824  pendant  le  carnaval. 
Le  compositeur  en  refit  la  musique  en  grande 
partie  deux  ans  après.  Une  cavatine  de  cet 
opéra  obtint  un  certain  succès  :  Io  primier  ti 
rendo  omaggio.  Ce  compositeur,  qui  a  joui 
d'une  grande  réputation  en  Italie,  est  presque 
complètement  inconnu  en  France.  On  pourra 
consulter  sur  Morlacchi,  dont  l'existence  a 
été  si  honorable  et  si  bien  remplie,  l'ouvrage 
suivant  :  Délia  vita  e  délie  opère  deW  cav. 
Francesco  Morlacchi  di  Perugia,  primo  maes- 
tro nella  real  cappella  di  Dresda,  direttore 
dell'  opéra  italiana  e  délie  musiche  di  corte 
di  S.  M.  il  re  di  Sassonia,  memorie  istoriche, 
per  Giô-Battista  de'  Conti  Rossi-Scotti  (Pe- 
rugia; 1860.) 

ILDARA,  zarzuela  espagnole,  musique  de 
M.  Cristobal  Oudrid,  représentée  sur  le  théâtre 
de  Jovellanos,  à  Madrid,  en  janvier  1874. 

ILDEGONDA,  opéra  italien,  musique  de 
Charles  Valentini ,  représenté  à  Palerme  en 
1829. 

ILDEGONDA,  opéra  italien,  musique  de 
David  Bini,  représenté  à  Pise  au  mois  de  fé- 
vrier 1836. 

ILDEGONDA,  opéra  séria  en  trois  actes, 
livret  de  Giannone,  musique  de  Marliani, 
représenté  au  Théâtre-Italien,  à  Paris,  le 
7  mars  1837.  L'action  se  passe  au  xne  siè- 
cle ,  chez  un  grand-duc  de  Milan.  Hilde- 
gonde  aime  un  jeune  guerrier  qui  s'est  il- 
lustré dans  une  croisade.  Le  podestat  et  son 
fils,  Roger,  s'opposent  à  cette  union.  Ri- 
chard, le  héros  de  la  pièce,  provoqué  en  duel 
par  Roger,  le  désarme  et  lui  laisse  la  vie. 
Celui-ci  dénonce  alors  son  ennemi  comme 


S72 


ILE 


hérétique.  Un  bûcher  est  dressé;  le  peuple  le 
renverse,  et  Hildebrand,  le  podestat,  accorde 
sa  fille  au  généreux  Richard.  On  a  remarqué 
un  beau  chœur  puissamment  rythmé  : 

Ornato  le  chiome, 
Del  bellico  allor, 
Dell'  italo  nome 
Son  sacro  ail'  onor. 

L'air  :  A  h  !  si  fugga,  chanté  par  la  Grisi,  a  de 
l'énergie  et  de  la  grâce;  le  duo  :  0  sant'  aima 
délia  madré  ,  chanté  par  Rubini  et  la  Grisi , 
porte  l'empreinte  d'une  douce  tristesse  et  est 
bien  instrumenté.  Au  troisième  acte,  la  va- 
leureuse tragédienne  était  admirable  lors- 
qu'elle excitait  le  peuple  à  sauver  son  amant  : 

Ma  valor  voi  non  avete 
Né  a  salvarlo  né  svenannil 
Via  codardi!  Indeyni  siete 
Di  vedere  il  mio  dolor. 

Le  caractère  du  compositeur,  ses  aventures 
politiques  disposaient  alors  le  public  en  sa 
faveur,  mais  elles  ne  suffirent  point  à  assurer 
le  succès  de  son  ouvrage. 

Ildegonda  fut  représenté  au  théâtre  de  la 
Pergola,  à  Florence,  en  1841. 

ILDEGONDA,  opéra  italien,  musique  et 
livret  de  Solera,  représenté  au  théâtre  de 
la  Scala,  à  Milan,  le  20  mars  1840.  Moriani 
et  Mme  Frezzolini  chantèrent  les  principaux 
rôles. 

ildegonda,  opéra  italien,  musique  de 
Carlini,  représenté  à  Florence  en  1847. 

*  ildegonda,  opéra  sérieux  italien  en 
trois  actes,  paroles  de  Teniistocle  Solera,  mu- 
sique d'Emilio  Arrieta,  représenté  à  Milan 
en  1846  ou  1847.  Arrieta,  qui  était  Espagnol, 
mais  qui,  dès  l'âge  de  quinze  ans,  s'était 
rendu  en  Italie  pour  y  faire  ses  études  musi- 
cales, venait  de  terminer  ces  études  au  Con- 
servatoire de  Milan  lorsqu'il  écrivit  et  fit  re- 
présenter en  cette  ville  ce  premier  opéra.  De 
retour  peu  après  dans  sa  patrie,  il  s'y  fit  con- 
naître par  cet  ouvrage,  qu'il  donna  le  10  oc- 
tobre 1849  à  Madrid,  au  théâtre  del  Palacio, 
et  qu'il  reproduisit  ensuite,  le  26  avril  1854, 
au  théâtre  Royal. 

ildegonda,  opéraitalien,  musique  de  Mar- 
liani,  représenté  au  Théâtre-Italien  de  Paris 
le  7  mars  1837. 

ildegonda  e  rizzardo,  opéra,  paroles 
de  Sapio,  musique  de  Somma,  repr.  au  théâtre 
de  la  Canobbiana  de  Milan  le  20  avril  1835. 

ildegonda  E  RIZZARDO,  opéra,  paroles 
de  Sapio,  musique  dAchille  Graffigna,  repr. 
sur  le  théâtre  de  la  Scala  de  Milan  le  3  déc.  1841. 

ILE  D'AMOUR  (l'),  opérette  en  un  acte,  pa- 


ILE 

rôles  deM.  Dulocle, musique  de  M.  Deléhelle, 
représentée  au  théâtre  des  Champs-Elysées 
le  8  juin  1859. 

ILE  DE  BABILARV  (l*),  opéra-comique  en 
trois  actes ,  paroles  de  Paul  de  Kock ,  musi- 
que de  Mengal ,  représenté  au  théâtre  Fey- 
deau  le  27  mars  1819. 

ILE  DE  CALYPSO  (l'),  opérette  avec  bal- 
let, paroles  de  M.  Julian ,  musique  de 
M.  Ruytler  (Pilati),  représentée  aux  Folies- 
Nouvelles  en  décembre  1857. 

*  ILE  DÉSERTE  (l'),  opéra-comique  en 
deux  actes  et  en  vers,  paroles  d'Aumale,  mu- 
sique de  Saint-Amans,  représenté  au  Théâ- 
tre-Français comique  et  lyrique  en  1791. 

ILE  DE  SOL-SI-RÉ  (1/),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Julian,  musique  de 
M.  Ruytler  (Pilati),  représentée  au  théâtre 
Déjazet  le  16  mars  1860.  Comme  la  précé- 
dente, c'est  une  bouffonnerie  de  carnaval. 

ILE  detulipatan  (l'),  opérette,  paroles 
de  MM.  Chivot  et  Duru,  musique  de  M.  Jac- 
ques Offenbach,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  30  septembre  1868.  C'est  une 
farce  qui  a  eu  un  certain  succès. 

ILE  DES  ESPRITS  (l'),  opéra  allemand, 
musique  de  Zumsteeg,  représenté  au  Théâtre 
ducal  de  Stuttgard  vers  1793.  Cet  ouvrage  a 
été  gravé  à  Leipzig. 

ILE  DES  FEMMES  (l'),  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  Lemoyne,  dont  les  répéti- 
tions ont  été  interrompues  par  la  mort  de 
l'auteur,  arrivée  le  30  décembre  1796. 

ILE  DES  FOUS  (1/),  comédie  en  deux  actes, 
mêlée  d'ariettes,  paroles  d'Anseaume ,  Mar- 
couville  et  Bertin  d'Antilly,  musique  de  Duni, 
représentée  à  la  Comédie-Italienne  le  29  dé- 
cembre 1760.  Cette  pièce  est  la  parodie  de 
l'Arcifanfano  de  Goldoni.  Duni  était  alors 
pensionnaire  de  S.  A.  R.  l'infant  don  Phi- 
lippe. Ce  fut  la  musique  variée  et  amusante 
du  compositeur  qui  détermina  le  succès  de 
cet  ouvrage  ;  car  c'est  une  triste  pièce  qu'une 
prétendue  comédie  qui  se  termine  par  une 
scène  dans  laquelle  on  voit  les  loges  des  fous 
et  ces  malheureux  qui  crient  à  travers  leurs 
barreaux.  Les  principaux  genres  de  folie  ser- 
vent de  prétexte  à  des  airs  caractérisés  qui 
ne  sont  reliés  entre  eux  par  aucune  intrigue 
dramatique.  A  un  petit  chœur  alerte  à  deux 
parties  :  Ah!  monseigneur  le  gouverneur!  suc- 
cède l'air  de  Brisefer  :  Je  suis  la  terreur  du 


ILLI 


ILSE 


573 


monde  ;  puis  vient  celui  de  Sordide,  le  fou 
avare  :  Je  suis  un  pauvre  misérable,  rongé  de 
peine  et  de  soucis;  c'est  le  meilleur  de  la  par- 
tition. L'air  de  Spendrif  :  Pour  avoir  eu  trop 
de  bien,  est  écrit  avec  talent,  et  en  le  lisant 
on  voit  que  Philidor  a  dû  profiter  des  opéras 
de  Duni.  L'ariette  chantée  par  Prodigue  est 
pleine  de  verve  et  d'effets  amusants.  Celle  de 
Follette  a  la  gaieté  qui  convient  à  ce  rôle. 
Mais  les  airs  chantés  par  Glorieuse  et  par 
Fanfolin,  le  gouverneur  de  l'île  des  Fous, 
sont  médiocres.  Le  meilleur  rôle  est  celui  de 
l'avare,  qui  chante  encore  à  la  fin  de  la 
pièce  un  morceau  bien  traité  :  0  terre,  voici 
mon  or. 

*  ILE  DES  singes  (l1),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  Henri  Cellot,  représentée  à  l'El- 
dorado le  13  octobre  1868. 

*  ILE  DES  SIRÈNES  (l'),  «  fantaisie  *  en 
huit  tableaux  et  un  prologue,  de  MM.  Xavier 
de  Montépin  et  Jules  Dornay,  musique  de 
M.  Marius  Boullard,  représentée  au  théâtre 
des  Nouveautés  le  27  décembre  1866. 

ILE  enchantée  (i/),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Sedaine,  parodié,  c'est- 
à-dire  arrangé  sur  la  musique  de  Bruni,  et 
représenté  au  théâtre  de  Monsieur  (Feydeau) 
le  3  août  1789. 

ILE  SONNANTE  (l'),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Collé,  musique  de 
Monsigny,  représenté  à  la  Comédie-Italienne 
le  4  janvier  1768.  Cette  Ile  sonnante  est  l'île 
de  la  musique.  On  n'y  parle  qu'en  chantant. 
Il  n'est  resté  aucune  trace  de  cette  musique 
insulaire.  Nous  doutons  que  la  partition  en 
ait  été  gravée. 

ILE    SONNANTE  (if)   OU  DES  ESPRITS, 

opéra-comique  allemand,  texte  de  Gotter 
(Frédéric-Guillaume),  musique  de  Reichardt, 
représenté  à  Berlin  en  1799.  On  dit  que  c'est 
le  meilleur  ouvrage  du  compositeur. 

ILKA,  drame  musical,  musique  de  Doppler 
(Albert-François) ,  représenté  au  théâtre  de 
Pesth  en  1849. 

ILLENESI  (gli)  [les  Illinois],  opéra  italien, 
paroles  de  Romani,  musique  de  Basili,  repré- 
senté à  Milan  le  27  janvier  1818. 

ILLINESI  (gli)  [les  Illinois],  opéra  italien, 
musique  de  Strepponi,  représenté  à  Trieste 
au  mois  d'octobre  1829. 

ILLINESI  (gli)  [les  Illinois],  opéra  italien, 
musique  de  Coppola  (Pierre- Antoine),  re- 
présenté à  Turin  en  1837. 


ILLUMINATION  (l')  ,  opéra-comique  alle- 
mand ,  musique  de  Kurzinger ,  représenté  à 
Vienne  en  1792. 

ILLUSION,  drame  lyrique  en  un  acte ,  pa- 
roles de  Saint-Georges  et  Ménissier,  musique 
d'Hêrold,  représenté  à  Paris  le  18  juillet 
1829.  Belle  musique,  sur  un  mauvais  poème 
qui  se  termine  par  un  suicide.  L'ouverture  a 
pour  motif  le  Voi  ehe  sapele,  de  Mozart,  et 
est  traitée  avec  élégance.  Les  morceaux  les 
plus  saillants  de  cet  ouvrage  sont  la  tyro- 
lienne :  Le  ciel  se  colore;  le  trio  :  Que  faire 
hélas!  6  douleur!  la  charmante  valse  :  Fille 
de  nos  montagnes,  et  le  finale. 

ILLUSION  (l'),  opéra-comique  en  un  acte, 
livret  de  Saint-Georges  et  Ménissier,  musique 
de  M.  Toussaint,  représenté  à  Mons  en  mars 
1874.  Ce  compositeur  belge  n'a  pas  craint  de 
refaire  l'opéra  de  notre  Hérold,  représenté  en 
1829  et  contenant  des  morceaux  charmants. 

ILLUSTRE  GASPARD  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte  ,  paroles  de  MM.  Duvert  et  Lau- 
sanne, musique  de  M.  Eugène  Prévost,  re- 
présenté à l'Opéra-Comique  le  il  février  1863. 
C'est  encore  une  histoire  de  bandit,  du  célè- 
bre malfaiteur  provençal  Gaspard  de  Besse, 
mais  traitée  en  charge.  M.  Prévost  a  inter- 
calé dans  un  trio  la  romance  si  populaire  au- 
trefois :  Portrait  charmant,  portrait  de  mon 
amie.  Couderc ,  Lemaire  et  M""  Chollet- 
Byard,  ont  chanté  les  rôles  de  cet  ouvrage. 

*  ILLUSTRES  INFORTUNÉS  (LES)  OU  LA 
OUVERAINE  VINDICATIVE,  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Maxime  de  Redon 
et  Defrénoy,  musique  de  Bianchi,  représenté 
au  théâtre  des  Jeunes-Élèves  de  la  rue  de 
Tùionville  le  s  janvier  1807. 

ILLUSTRIOUS  TRAVELLER  (the)  [l'Illus- 
tre voyageur],  mélodrame  anglais,  musique 
de  Bishop,  représenté  à  Londres  en  1818. 

ILO  RORBE  VECCHIE,  opéra  en  dialecte 
napolitain ,  musique  de  Cercia ,  représenté 
à  Naples  vers  1795. 

*  ILOTE  (l'j,  comédie  en  un  acte,  de  MM. 
Charles  Monselet  et  Paul  Arène,  musique  de 
scène  de  M.  Léopold  Dauphin,  représentée  à 
la  Comédie-Française  en  1875. 

*  ILSE,  opéra,  paroles  de  M.  Mewes,  musi- 
que de  M.  Max  Clarus,  représenté  à  Bruns- 
wick, sur  le  théâtre  de  la  Cour,  en  novembre 
1895.  L'auteur  des  paroles  était  l'un  des  ac- 
teurs de  ce  théâtre,  et  l'auteur  de  la  musique 
en  était  le  chef  d'orchestre. 


574 


IMEN 


IMPO 


ILS  NE  SAVENT  PAS  LIRE ,  opêra-COmi- 
que  en  un  acte,  musique  de  Lebrun ,  repré- 
senté au  théâtre  Montansier,  à  Paris,  en  1791. 

ILS  SONT  CHEZ  EUX  OU  LES  ÉPOUX 
AVANT  LE  MARIAGE,  opéra-comique  en  un 
acte  ,  paroles  de  Désaugiers  ,  musique  de 
Alex.  Piccinni,  représenté  au  théâtre  Feydeau 
le  7  janvier  1808. 

IM  FINSTERN  IST  NICH  CUT  TAPPEN 
{Il  n'est  pas  bon  de  frapper  dans  les  ténèbres), 
opéra  allemand,  musique  de  Schenck,  repré- 
senté au  Théâtre  impérial  de  Vienne  vers  1791. 

IM  KYFFHŒUSER ,  opéra-comique  et  ro- 
mantique en  deux  actes ,  musique  de  Mûhl- 
dorfer,  représenté  à  Leipzig  le  4  janvier  1868. 

-  IMBARRAZZO    PER    LA    PADRONA    E 

la  cameriera  (un),  opéra-bouffe,  paroles 
de  Marco  d'Arienzo,  musique  de  Vincenzo 
Fioravanti,  représenté  sur  le  théâtre  Nuovo, 
de  Naples,  en  1848. 

IMBOSCATA  (l')  [l'Embuscade],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Weigl,  représenté  au  théâtre 
de  la  Scala,  à  Milan,  vers  1811. 

IMBOSCATA  (i/)  [l'Embuscade], opéra  ita- 
lien, musique  de  Pugni  sur  le  même  texte  que 
l'opéra  précédent,  représenté  à  Milan  en  1834. 

IMBROGLIO  DELLA  LETTERA  (l')  [l'Im- 
broglio de  la  lettre],  opéra  italien,  musique 
de  Puccita,  représenté  à  Milan  vers  1805. 

IMBROGLIO  DELLE  RAGAZZE  (l')  [l'Im- 
broglio des  fillettes],  opéra  italien,  musique 
de  Paisiello ,  représenté  à  Naples  vers  1770. 

IMBROGLIO  DELLE  TRE  SPOSE  (l')  [l'Im- 
broglio des  trois  épouses],  opéra  italien,  mu- 
sique d'Anfossi,  représenté  à  Padoue  en  1786. 

IMBROGLIONE  ED  IL  CASTIGAMATTI 
(l')  [le  Brouillon  et  le  bâton],  farce  italienne, 
musique  de  J.-S.  Mayer,  représenté  à  San- 
Mosè,  à  Venise,  en  isoo. 

IMENEI  STABILITI  DAL  CASO  (gli)  [le 

Mariage  assuré  par  hasard],  opéra  italien, 
musique  de  Gasparini  (Francesco),  repré- 
senté à  Rome  en  1703. 

IMENEO  (l'),  cantate  italienne,  musique 
de  Porpora,  exécutée  à  Naples  en  1723. 

IMENEO  (i/),  opéra  italien,  poëme  de  Zeno, 
musique  de  Caldara,  repr.à  Vienne  en  1727. 

imeneo  (L'),  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Haendel,  représenté  à  Londres 
en  1740. 


IMENEO  IN  ATENE  (i/)  [l'Hymen  à  Athè- 
nes], opéra  italien,  musique  de  Porpora,  re»    f 
présenté  à  Venise  en  1726. 

*  IMGRIO,  opéra  en  deux  actes,  musique 
de  M.  Cari  Grammann,  représenté  sans  grand 
succès  au  théâtre  Royal  de  Dresde  en  octobre 
1894. 

*  IMILDA,  grand  opéra  en  quatre  actes, 
musique  de  M.  Th.  Verhey,  représenté  en 
Hollande  en  1885.  i 

IMMAGINARIO  (l')  [l'Imaginaire],  opéra 
buffa,  musique  de  Canetti,  représenté  au 
théâtre  de  Brescia  en  1784. 

IMOGÈNE  ou  LA  GAGEURE  INDISCRÈTE, 

comédie  en  trois  actes  et  en  vers,  mêlée  d'a- 
riettes, paroles  de  Dejaure,  musique  de 
Kreutzer ,  représentée  à  l'Opéra-Comique  le 
27  avril  1796.  Le  sujet  de  la  pièce  choque  le 
goût.  Il  fallait  laisser  cette  scabreuse  intrigue 
dans  les  contes  de  Boccace. 

IMOGÈNE,  opéra  allemand,  musique  de  So- 
bolewski,  représenté  à  Kœnigsberg  en  1833. 

IMPEGNATRICE  (L*)  [la  Prometteuse], 
opéra  italien,  musique  de  Cohen  (Henri),  re- 
présenté au  théâtre  de  la  Fenice,  à  Venise, 
en  1834. 

IMPEGNO  '  OSSia  CHI  LO  FA  L'ASPETTA 
(l')  [l'Engagement],  opéra  italien,  musique 
de  J.  Giordani,  représenté  à  Rome  en  1786. 

IMPEGNO  SUPERATO  (l')  [la  Promesse 
éludée],  opéra  italien,  musique  de  Cimarosa, 
représenté  sur  le  théâtre  del  Fondo,  à  Na- 
ples, en  1795. 

IMPEGNO  SUPERATO  (i/)  [la  Promesse 
éludée],  opéra  italien,  musique  de  Capotorti, 
représenté  au  théâtre  des  Fiorentini,  à  Na- 
oles,  en  1802. 

IMPERADOR  ALCHIM  FÀ  XVIII  (o),  opé- 
rette en  trois  actes,  paroles  de  M.  Baptista 
Machado,  musique  de  M.  Rio  de  Carvalho, 
représentée  au  théâtre  do  Rato,  de  Lisbonne, 
en  août  1888. 

IMPOSTORE  (l')  [l'Impostenr],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Dussek  (François-Benoît) , 
représenté  en  Italie  vers  1785. 

IMPOSTORE  OSSia  IL  MARCO  TONDO 
(l')  [l'Imposteur  ou  la  Marque  ronde],  opéra 
italien,  musique  de  Generali,  représenté  à 
Milan  en  1815. 

IMPOSTORE  AVVILITO  (l')  [l'Imposteur 


IMPR 


IMPR 


575 


déshonoré],  opéra  italien,  musique  de  Lavi- 
gna,  représenté  à  Ferrare  en  1804. 

IMPOSTORE  PUNITO  (i/)  [V Imposteur 
puni],  opéra  italien,  musique  de  P.  Guglielmi, 
représenté  à  Parme  en  1776. 

IMPOSTORE  SMASCHERATO  (i/)  [l'Im- 
posteur démasqué],  opéra  italien,  musique  de 
Tritto,  représenté  au  théâtre  Nuovo,  de 
Naples,  en  1786. 

IMPOSTORI  (gli)  [les  Imposteurs],  opéra 
italien,  musique  de  Latilla,  représenté  à 
Rome  en  1751. 

IMPOSTURA  (i/)  [l'Imposture],  opéra  ita- 
lien, musique  de  J.  Mosca,  représenté  au 
Théâtre-Italien  en  1807. 

IMPOSTURA  DURA  POCO  (i/)  [l'Imposture 
tst  de  peu  de  durée],  opéra  italien,  musique 
de  Tarchi ,  représenté  à  Milan  en  1795. 

IMPRESA  D'OPERA  (l')  [l'Entreprise  d'o- 
péra] ,  opéra  italien ,  musique  de  P.  Gu- 
glielmi, représenté  en  Italie  en  1769. 

IMPRESARIO  (l')  [l'Entrepreneur  de  théâ- 
tre], opérette-bouffe,  paroles  de  MM.  Léon 
Battu  et  Ludovic  Halévy,  d'après  le  livret 
allemand,  musique  de  Mozart,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  20  mai  1856.  Der 
Schauspiel-Director  a  été  écrit,  en  1786,  à 
l'occasion  d'une  fête  à  Schœnbrunn.  Le  su- 
jet de  la  pièce  n'était  autre  chose  qu'une 
rivalité  d'amour-propre  entre  deux  canta- 
trices portant  le  nom  de  Herz  (cœur)  et  de 
Silberklang  (timbre  argentin).  MUe  Cava- 
glieri  et  M»e  Lange ,  belle-sœur  de  Mozart, 
ont  chanté  les  rôles.  Les  auteurs  de  la  pièce 
française  ont  trouvé  cette  donnée  trop  simple 
et  ont  imaginé  une  intrigue  bouffonne  plus  ou 
moins  en  rapport  avec  la  musique  de  Mozart. 

IMPRESARIO  BURLATO  (l')  [le  Directeur 
fia/oue], opéra  italien,  musique  de  L.  Mosca, 
représenté  à  Naples  vers  1816. 

IMPRESARIO  DI  TEATRO  (l')  [l'Entrepre- 
neur de  théâtre],  opéra  italien,  musique  de 
Vinci,  représenté  au  théâtre  Nuovo,  de  Na- 
ples, en  1731. 

IMPRESARIO  FALLITO  (l')  [l'Entrepre- 
neur en  faillite],  opéra  italien,  musique  de 
€aruso,  représenté  à  Palerme  dans  l'automne 
de  1786. 

IMPRESARIO  IN  ANGUSTIE  (l'J  [le  Direc- 
teur dans  l'embarras],  opéra  italien,  musique 
de  Cimarosa,  représenté  au  théâtre  Nuovo 
de  Naples  en  1786,  et  à.  Paris  par  la  troupe 


italienne  du  théâtre  de  Monsieur  (théâtre 
Feydeau),  le  6  ou  7  mai  1789.  C'est  l'un  des 
ouvrages  les  plus  célèbres  de  l'illustre  com- 
positeur. 

IMPRESARIO  IN  ANGUSTIE  (i/)  [le  Direc- 
teur dans  l'embarras],  opéra  italien,  musique 
de  Gazzaniga,  représenté  à  Ferrare  en  1789. 

IMPRESARIO  IN  ANGUSTIE  (l')  [le  Direc- 
teur dans  l'embarras],  opéra  italien,  musique 
de  Ricci  (Louis),  représenté  au  conservatoire 
de  San-Pietro  a  Majella,  à  Naples,  en  1828. 

IMPRESARIO  IN  ROVINA  (l')  [le  Direc- 
teur en  dé  tressé],  opéra  napolitain,  musique 
de  Valentini  (Jean),  repr.  à  Crémone  en  1788. 

*  IMPRESARIO  IN  SCOMPIGLIO  (L')  far  sa 
en  un  acte,  musique  d'Astarita,  repr.  au  théâ- 
tre de  la  Canobbiana,  de  Milan,  en  1791. 

IMPRESARIO  PER  PROGETTO  (L*),  Co- 
médie lyrique  italienne,  livret  de  Castelmes- 
zano,  musique  de  M.  Ruta,  représentée  au 
théâtre  Mercadante  de  Naples  en  août  1873. 

*  impresiones  DE  viage,  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  José  Rogel,  représentée 
à  Madrid  en  1860. 

IMPROMPTU  DE  CAMPAGNE  (i/),  opéra- 
comique  en  un  acte  et  en  vers,  par  Delrieu, 
musique  de  Nicolo  Isouard  de  Malte,  repré- 
senté au  théâtre  Favart  le  il  messidor  an  IX. 
L'ouverture  est  jolie.  Presque  tout  est  à  citer 
dans  ce  charmant  ouvrage,  l'air  de  Lisette  : 
Ah!  quel  dommage!  qui  a  beaucoup  d'entrain  ; 
le  duo  d'Eraste  :  J'aime,  j'adore  pour  la  vie, 
qui  a  le  tour  mélodique  de  l'air  de  Joconde; 
le  songe  d'Ieabelle  :  Dans  un  bois  antique  et 
sauvage,  agréablement  accompagné  par  un 
dessin  susurrant  de  violons.  Dans  l'air  de 
Lisette,  la  voix  dialogue  avec  la  flûte  imitant 
le  rossignol  sur  des  notes  suraiguës,  et  il  est 
terminé  par  un  ensemble  gracieux.  Le  duo 
entre  le  comte  et  la  comtesse  :  Je  vous  épou- 
sai, je  pense,  l'an  trente-trois,  aurait  pu  être 
mieux  traité.  La  situation  a  de  la  finesse  et 
Boieldieu  en  aurait  fait  un  chef-d'œuvre  de 
goût.  Signalons  encore  le  sextuor,  qui  con- 
tient de  jolies  phrases,  et  le  finale  développé 
qui  termine  bien  cet  opéra-comique,  qu'on 
ferait  bien  de  reprendre,  ne  fût-ce  que  pour 
faire  sentir  la  différence  du  passé  et  du  pré- 
sent, que  pour  comparer  la  musique  agréable 
qu'on  savait  écrire  alors  sur  un  canevas  as- 
surément fort  léger  avec  celle  des  opérettes 
burlesques  de  nos  jours,  dont  les  trivialités 
sont  populacières  sans  devenir  populaires. 


S76 


INGA 


INGO 


IMPBOWISATAIN  CAMPAGNA(l')  [l'Im- 
promptu de  campagne],  opéra  italien,  musique 
de  Nicolo  Isouard,  représenté  à  Malte  en 
1797  (voir  l'article  précédent). 

IMPRUDENTE  (i/),  opéra  italien,  musique 
de  Caruso,  représenté  à  Rome  dans  l'au- 
tomne de  1788. 

IMPRUDENTE  FORTUNATO  (i/)  {l'Impru- 
dent heureux],  opéra  italien,  musique  de  Ci- 
marosa,  représenté  pendant  le  carnaval  à 
Rome  en  1798. 

*  IMRICE  OU  LA  FILLE  DE  LA  NATURE, 
opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Ber- 
nard, musique  de  Froment,  représenté  au 
théâtre  des  Jeunes-Artistes  le  29  décembre 

1800. 

*  IN  calabria,  «  scènes  dramatiques  » 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Federico  Mastriani, 
musique  de  M.  Augusto  Giuliani,  représen- 
tées à  Foggia  le  30  mai  1893. 

*  IN  MORTE  DI  MARIA  MALIBRAN,  can- 
tate dramatique  inspirée  par  la  fin  tragique 
de  cette  artiste  admirable,  paroles  de  Piazza, 
musique  de  Donizetti,  Pacini,  Mercadante, 
Vaccaj  et  Coppola,  exécutée  solennellement 
sur  le  théâtre  de  la  Scala  de  Milan,  le  17  mars 
1837.  Cette  cantate  était  chantée  par  Pedrazzi, 
Cartagenova,  Milesi,  Marcolini  et  Marini 
et  Mm"  Schoberlechner,  Colleoni-Corti,  Ma- 
rietta  Brambilla,  Teresa  Brambilla  et  Lusi- 
gnani. 

INAUGURATION  DU  TEMPLE  DE  LA 
VICTOIRE,  intermède  composé  en  l'honneur 
de  Napoléon  1er,  paroles  de  Baour-Lormian , 
musique  de  Lesueur  et  Persuis,  exécuté  à 
l'Académie  impériale  de  musique  le  2  janvier 
1807. 

INCANTATO  (l*)  [l'Enchanté],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Jomelli,  représenté  à  Rome 
en  1749. 

INCANTESIMO  (l')  [l'Enchantement],  opéra 
italien,  musique  de  Dussek  (François-Benoît), 
représenté  en  Italie  vers  1791. 

INCANTESIMO  SENZA  MAGIA  (i/)  [l'En- 
chantement sans  magie] ,  opéra  italien,  musique 
de  Gardi,  représenté  en  Italie  en  1784. 

INCANTESIMO  SENZA  MAGIA  (l')  [l'En- 
chantement sans  magie],  opéra  italien,  musique 
de  Nasolini ,  représenté  en  Italie  vers  1792. 

INCANTO  SUPERATO  (i/)  [le  Charme  dé- 
truit], opéra-bouffe,  musique  de  Sussmayer, 
représenté  au  théâtre  de  la  Cour,  à  Vienne, 
an  1793. 


INCENDIA  DI  TROIA  (l')  [l'Incendie  de 
Troie],  opéra  italien,  musique  de  Cafaro,  re- 
présenté à  Naples  en  1757. 

INCENDIE  (i/) ,  opéra  en  deux  actes ,  mu- 
sique de  F.-J.  Haydn,  représenté  à  Vienne 
vers  1782. 

INCENDIO  DI  BABILONIA  (i/)  [l'Incendie 
de  Babyloné],  opéra  buffa  en  deux  actes,  mu- 
sique du  comte  Alphonse  de  Feltre,  joué  en 
société  le  27  mai  1843.  Le  comte  de  Feltre 
était  fils  du  maréchal  de  ce  nom,  ministre  de 
la  guerre  sous  Louis  XVIII. 

INCERTITUDE  MATERNELLE  (i/),  comé- 
die en  un  acte  de  Dejaure,  musique  de  Solié, 
arrangée  par  Grétry  neveu,  représenté  au 
théâtre  Feydeau  le  6  août  1803. 

INCOGNITA  (i/)  [l'Inconnue],  opéra  italien, 
musique  de  Farinelli,  représenté  en  Italie 
vers  1795. 

INCOGNITA  (L')  OSSia  DOPO  QUINDICI 
ANNI  (l'Inconnue  ou  Quinze  ans  après),  opéra 
italien,  musique  de  Brancaccio,  représenté  au 
théâtre  de  la  Fenice,  à  Venise,  en  1846. 

INCOGNITA  PERSEGUITATA  (i/) ,  opéra 
italien  en  trois  actes,  musique  d'Anfossi,  re- 
présenté à  Rome  au  théâtre  délie  Damme  en 
1773,  avec  un  grand  succès.  (Voir  plus  loin 
l'Inconnue  persécutée.) 

INCOGNITO  (i/)  [l'Inconnu],  opéra  italien, 
musique  de  Sarti,  reprv  à  Bologne  en  1781. 

INCOGNITO  (l')  ,  opéra-comique ,  musique 
de  Gurrlich  ,  représenté  au  théâtre  Royal  de 
Berlin  en  1797. 

INCOGNITO  (l'),  opéra  italien,  musique  de 
Pavesi,  représenté  à  la  Scala ,  à  Milan,  dans 
l'automne  de  1805.  Cet  ouvrage  est  resté  au 
répertoire. 

*  incognito  (l'),  opéra-bouffe,  paroles  de 
Felice  Romani,  musique  de  Campiuti,  repré- 
senté sans  succès  à  Milan,  sur  le  théâtre  de 
la  Scala,  le  13  juin  1832. 

'  *  incognito,  opérette  en  trois  actes,  pa- 
roles et  musique  de  M.  Ludolphe  Waldmann, 
représentée  au  théâtre  municipal  de  Leipzig 
en  mars  1887. 

INCONNU  (i/),  opéra  russe,  musique  de  Ca- 
vos,  représenté  à  Saint-Pétersbourg  en  1808. 

INCONNU  (L')  OU  LE  COUP  D'ÉPÉE  VIAGER, 

opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de  Vial 
et  Favières ,  musique  de  Jadin,  représenté  à 
Feydeau  le  30  mars  18 16. 


INGO 


INDI 


577 


INCONNU  (l'),  opéra  allemand  en  cinq 
actes,  musique  de  Jean-Jacques  Bott,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Cour,  à  Cassel,  le 
7  septembre  1854. 

INCONNUE  persécutée  (l'),  opéra  en 
trois  actes,  paroles  de  Rosoy,  musique  d'An- 
fossi,  représenté  par  l'Académie  royale  de 
musique  le  21  septembre  1781.  Cet  ouvrage, 
composé  à  Rome  en  1773 ,  y  avait  obtenu, 
comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  un  im- 
mense succès,  et  avait  placé  Anfossi,  dans 
l'opinion,  au  même  rang  que  Piccinni,  son 
maître.  Rochefort  (Jean-Baptiste)  s'était  em- 
paré de  la  partition  de  YIncognita  persegui- 
tata,  en  avait  adapté  la  musique  à  un  livret 
français,  et  l'avait  produite  sur  le  théâtre  de 
la  cour  à  Fontainebleau  où  elle  fut  exécutée 
par  les  comédiens  italiens  le  25  octobre  1776 
avec  des  airs  de  la  composition  dudit  Roche- 
fort.  L'Académie  de  musique  profita  du  sé- 
jour d'Anfossi  à  Paris  pour  faire  représenter 
l'Inconnue  persécutée;  mais  les  critiques  du 
temps  s'accordent  à  dire  que  les  gosiers  de 
nos  chanteurs  se  prêtèrent  mal  à  l'exécution 
de  cette  musique  vive  et  légère. 

INCONSOLABLE  (l'),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  d'Alberti,  pseudonyme  de  Fro- 
menthal  Halévy  ;  représenté  comme  lever  de 
rideau  avant  Jaguarita  l'Indienne,  le  13  juin 
1855.  Chanté  par  Ribes,  Legrand,  Leroy 
Mile  Chevalier. 

INCONTRO  IMPROVISO  (l')  [la  Rencontre 
imprévue] ,  opéra  italien ,  musique  de  F.-J. 
Haydn,  représenté  vers  1771. 

INCONTRO  INASPETTATO  (l')  [la  Ren- 
contre inattendue],  opéra-bouffe,  musique  de 
Righini,  représenté  à  Vienne  en  1785. 

INCONTRO  INASPETTATO  (l')  [la  Ren- 
contre inattendue],  opéra  italien,  musique  de 
Fortunati,  représenté  à  Parme  vers  1800. 

INCONTRO  PER  ACCIDENTE  (i/)  [la  Ren- 
contre par  accident],  opéra  italien,  musique 
de  Fabrizi  (Vincent), rep.  à Naples en  1788. 

INCORONAZIONE  DI  DARIO  (l')  [le  Cou- 
ronnement de  Darius],  opéra  italien,  musique 
de  Freschi,  représenté  à  Venise  en  1684. 

INCORONAZIONE  DI  DARIO  (l')  [le  Cou- 
ronnement de  Darius],  opéra  italien,  musique 
de  Perti,  représenté  à  Florence  en  1689. 

INCORONAZIONE  DI  POPPEA  {le  Couron- 
nement de  Poppéé),  opéra  italien,  musique  de 
Monteverde,  représenté  au  théâtre  Saint- 
Jean-et-Saint-Paul,  de  Venise,  en  1648. 


INCORONAZIONE  DI  SERSE  (la)  [le  Cou- 
ronnement de  Xerxès],  opéra  italien,  musique 
de  Tosi,  représenté  au  théâtre  Saint-Jean- 
Chrysostome,  de  Venise,  en  1691. 

*  INCOSTANTE  (l'),  intermède  ou  farce 
musicale,  musique  de  Nicola  Piccinm,  repré- 
senté (sans  doute  à  Naples)  à  une  date  in- 
connue. 

INCOSTANTI     NEMICI    DELLE     DONNE 

(gli)  [les  Ennemis  peu  constants  des  dames], 
opéra  italien,  musique  de  J.  Niccolini,  repré- 
senté à  Naples  dans  l'automne  de  isos. 

INCOSTANZA  DELUZA  (i/)  [l'Inconstance 
trompée],  opéra  italien,  musique  de  Brivio, 
représenté  à  Milan  en  1739. 

INCOSTANZA  SCHERNITA  (l')  [l'Incon- 
stance punie],  opéra  italien, musique  de  Albi- 
noni,  représenté  à  Rome  en  1727. 

INDES  GALANTES  (les),  opéra-ballet, 
composé  de  trois  entrées  et  d'un  prologue , 
paroles  de  Fuzelier,  musique  de  Rameau,  re- 
présenté à  l'Académie  royale  de  musique  le 
23  août  1735.  Le  titre  des  entrées  donnera 
une  idée  du  poëme  :  i<>  le  Turc  généreux; 
20  les  Incas  du  Pérou;  3°  les  Fleurs.  En  1736, 
on  ajouta  une  quatrième  entrée  :  celle  des 
Sauvages.  Cet  ouvrage  est  rempli  de  beaux 
fragments.  Monteclair  reprochait  à  Rameau 
de  commettre  des  fautes  dans  son  harmonie. 
A  la  sortie  d'une  des  représentations  des  In- 
des galantes,  lui  ayant  témoigné  le  plaisir 
que  lui  avait  fait  éprouver  un  certain  pas- 
sage qu'il  lui  désigna,  Rameau  lui  répondit  : 
«  L'endroit  que  vous  louez  est  cependant 
contre  les  règles  ;  car  il  y  a  trois  quintes  de 
suite.  » 

INDIAN  QUEEN  (the)  [la  Reine  indienne], 
opéra  anglais,  musique  de  Purcell,  représenté 
à  Londres  vers  1680. 

INDIANISCHE  GANKLER  (der)  [le  Jon- 
gleur indien],  opéra-comique  allemand,  mu- 
sique de  Bayer,  représenté  au  théâtre  de 
Prague  vers  1820. 

INDIENNE  (l'),  comédie  en  un  acte,  mêlée 
d'ariettes ,  paroles  de  Framery  ,  musique  de 
Cifolelli,  représentée  à  la  Comédie-Italienne 
le  31  octobre  1770.  Nous  signalerons  ici  une 
erreur  de  la  Riographie  des  musiciens  par 
M.  Fétis,  qui  désigne  cet  opéra  sous  le  titre 
de  l'Italienne.  La  scène  se  passe  dans  l'Inde; 
un  brahmane,  veuf,  et  une  jeune  Indienne, 
également  veuve,  préfèrent  s'unir  l'un  à 
l'autre,  d'après  une  loi  du  pays,  plutôt  que 


37 


INES 


INFA 


de  périr  dans  les  flammes  d'un  bûcher.  Cifo- 
lelli  a  donné  encore  au  théâtre  Perrin  et 
Lueette.  Il  était  professeur  de  mandoline. 

indienne  (l),  opéra,  musique  de  Ar- 
quier,  représenté  à  Carcassonne  en  1788. 

INDOLENTE  (i/),  opéra  italien,  musique 
de  Farinelli,  représenté  en  Italie  vers  1795. 

*  INDOVINA  (l'),  opéra  semi-sérieux,  mu- 
sique d'Antonio  Euzzi,  représenté  à  Plaisance 
en  1862. 

INDRA,  opéra,  musique  de  M.  Flotow,  re- 
présenté à  Berlin  et  à  Francfort  en  1853  et  à 
Riga  en  novembre  1855. 

industria  AMOROSA  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  Ottani,  représenté  à  Venise  dans 
l'automne  de  1778. 

INDUSTRIE  AMOROSE  DE'  RAGAZZE  DI 
TRACIA  (le)  [les  Industries  amoureuses  des 
filles  de  Thrace],  opéra  italien,  musique  de 
Draghi  (Antoine),  repr,  à  Vienne  en  1695. 

INES,  opéra  italien,  musique  de  Chiara- 
monti,  représenté  au  théâtre  de  la  Scala,  à 
Milan,  en  mars  1855.  Cet  ouvrage  n'a  eu 
qu'une  seule  représentation. 

INES,  opéra  -séria,  musique  de  Pannain,  re- 
présenté au  théâtre  Nuovo  de  Naples  le  25  dé- 
cembre 1880. 

INES  D'ALMEIDA  (i/),  opéra  italien ,  mu- 
sique de  Pavesi,  représenté  à  Saint-Charles, 
à  Naples,  en  1820. 

INES  DE  CASTRO,  opéra,  musique  de 
Bianchi,  représenté  à  Londres  en. 1791. 

INES  DE  CASTRO,  drame,  musique  de 
"Weber  (Bernard- Anselme),  composé  à  Ha- 
novre vers  1790. 

INES  DE  CASTRO,  opéra  italien ,  musique 
de  Zingarelli,  représenté  à  Milan  en  1803. 

INES  DE  CASTRO ,  opéra  italien  en  trois 
actes,  musique  de  Persiani,  représenté  à  Na- 
ples en  1835,  à  Gênes  en  février  1837  et  au 
Théâtre-Italien,  à  Paris,  le  24  décembre  1839. 
Il  est  difficile  de  rencontrer  un  livret  plus 
chargé  de  crimes.  Il  existe  parfois  entre  l'Am- 
bigu et  la  salle  Ventadour  de  singuliers  rap- 
prochements. Des  enfants  enlevés  et  assassi- 
nés, une  épouse  empoisonnée,  un  fils  parri- 
cide, un  père  expirant  de  douleur,  telles  sont 
les  scènes  dont  le  public  faisait  alors  ses  dé- 
lices en  Italie  ;  car  Inès  de  Castro  a  obtenu 
dû  succès  dans  la  Péninsule  avant  de  nous 


arriver  à  Paris.  La  musique  n'y  a  pas  con-' 
tribué  pour  la  plus  forte  part  ;  elle  manque 
d'élévation  et  de  caractère,  et  l'instrumen- 
tation en  est  négligée.  On  a  conservé  cepen- 
dant, de  cet  ouvrage,  quelques  morceaux  qui 
font  partie  du  répertoire  des  chanteurs  :  la 
cavatine,  Quando  il  cor  in  te  rapito  ;  le  duo 
du  deuxième  acte ,  chanté  par  Lablache  et 
Rubini  :  Innanzi  a  miei  passi,  et  la  romance 
dite  par  Inès  dans  la  prison  :  Cari  giorni. 
Lablache,  Rubini,  Tamburini,  Mmes  Grisi , 
Garcia,  Persiani,  composaient  alors  un  en- 
semble merveilleux  d'exécution  bien  propre 
à  dissimuler  la  faiblesse  d'un  ouvrage. 

INES  DE  CASTRO,  opéra  italien  en  trois 
actes,  musique  de  Blangini,  écrit  vers  1810, 
non  représenté. 

INES  DE  CASTRO,  opéra  italien,  musique 
de  Coppola  (Pierre-Antoine) ,  représenté  à 
Lisbonne  en  1842. 

INÈS  DE  PORTUGAL,  opéra  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  Duchêne,  musique  de 
M.  Gérolt,  repr.  à  Nancy  en  février  1864. 

*  INES  DI  castiglia,  drame  lyrique  italien 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Timoleone  Gara- 
gnani,  musique  de  M.  Abdon  Seghettini,  re- 
présenté au  théâtre  municipal  de  Nice  le 
10  avril  1886. 

INÈS  ET  LÉONORE  OU  LA  SŒUR  JA- 
LOUSE, opéra-comique  en  trois  actes,  paroles 
de  Gauthier ,  musique  de  Bréval,  représenté 
à  la  Comédie-Italienne  le  20  décembre  1788. 
L'ouvrage  original  est  de  Calderone  de  la 
Barca.  Il  a  pour  titre  :  On  ne  badine  point 
avec  l'amour.  Don  Juan  aime  Léonore  ;  mais 
il  est  troublé  dans  ses  amours  par  Béatrix, 
sœur  de  Léonore,  sorte  de  précieuse  ridicule. 
Un  billet  de  don  Juan  amène  une  situation 
singulière.  Les  deux  sœurs  se  le  disputent , 
et  chacune  en  tient  un  morceau  déchiré  à  la 
main  au  moment  où  leur  père  entre  en  scène. 
Le  vieillard  ne  sait  laquelle  de  ses  filles  est 
coupable  d'un  amour  clandestin.  Alonzo,  ami 
de  don  Juan ,  tout  en  cherchant  à  favoriser 
son  amour ,  devient  épris  des  charmes  de 
Béatrix,  et,  après  maints  coups  d'épée  et 
plusieurs  sauts  par  les  fenêtres,  don  Juan 
épouse  Léonore  et  Alonzo  Béatrix.  Bréval 
s'était  fait  connaître  par  des  œuvres  instru- 
mentales ;  on  a  accueilli  avec  bienveillance 
cet  essai  de  musique  dramatique. 

INFANTA  SUPPOSTA  (l')  [l'Infante  sup- 
posée], opéra  italien,  musique  de  Mortellari, 
représenté  à  Modène  en  1785.. 


INFE 


TNGA 


379 


INFANTE  DE  ZAMORA  (i/),  opéra-comi- 
que  en  trois  actes,  parodié  sous  la  musique 
de  la  Frascatana ,  du  célèbre  signor  Pai- 
siello,  représenté  à  Versailles  devant  Leurs 
Majestés,  et  ensuite  à  Strasbourg,  à  Brest,  à 
Rouen,  à  Ca'en,  à  Marseille,  à  Bordeaux,  à 
Toulouse,  etc.,  par  Framery ,  surintendant 
de  la  musique  de  Mgr  le  comte  d'Artois. 
Nous  copions  littéralement  le  titre  de  la  par- 
tition que  nous  avons  sous  les  yeux  pour 
avoir  l'occasion  de  faire  remarquer  que  le 
mot  parodier  n'était  pas  alors  pris  en  mau- 
vaise acception,  mais  qu'il  signifiait  adapter 
à  la  musique  d'autres  paroles.  Cet  ouvrage 
fut  représenté  sur  le  théâtre  de  Monsieur 
(Feydeau),  le  22  juin  1789.  Représenté  d'a- 
bord en  quatre  actes,  il  fut  loin  d'obtenir  le 
succès  qu'il  avait  eu  en  province.  On  fit  quel- 
ques retranchements  qui  ne  rendirent  pas  le 
poëme  meilleur.  La  délicieuse  musique  de 
la  Frascatana,  jouée  en  1778,  était  heureuse- 
ment dans  toutes  les  oreilles,  et  la  répu- 
tation du  compositeur  ne  souffrit  pas  de 
cet  échec.  Nous  signalerons,  entre  autres 
morceaux  bien  réussis,  le  duo  entre  l'infante 
et  don  Fadrique  :  Que  l'attente  me  chagrine  ; 
le  récit  de  Morion  de  Champagne  :  Tambour 
battant;  le  duo  entre  Montrose  et  l'infante  : 
Oui,  mon  âme  est  dans  l'ivresse;  l'air  de  l'au- 
bergiste :  Ordonnes,  que  faut-il  faire?  La 
scène  nocturne  des  Echos,  dans  le  second 
acte,  qui  est  traitée  avec  esprit  ;  l'air  de  Ju- 
liette, qui  ouvre  le  troisième  acte,  et  enfin 
un  quinque  fort  comique  en  mi  bémol.  Cette 
partition  est  certainement  de  nature  à  être 
reprise  avec  succès ,  à  la  condition  toutefois 
qu'on  modifiera  le  livret. 

*  înfantes  EM  ceuta  (os),  drame  lyrique, 
poème  d'Alexandre  Herculano,  musique  d'An- 
tonio Luiz  Miro,  exécuté  le  28  mars  1844  à 
l'Académie  philharmonique  de  Lisbonne. 

INFANZIA  ACCUSATRICE  (l')  [  l'Enfance 
accusatrice],  opéra  italien,  musique  de  Rai- 
mondi,  représenté  à  Naples  vers  1828. 

INFEDELTÀ  DELUSA  (l')  {V Infidélité  trom- 
pée], opéra  italien,  musique  de  Albinoni,  re- 
présenté à  Rome  en  1729. 

INFEDELTÀ  DELUSA  (i/)  [V 'Infidélité  trom- 
pée], opéra  italien,  musique  de  F.-J.  Haydn, 
représenté  à  Vienne  vers  1792. 

INFEDELTÀ  FEDELE  (i/)  [l'Infidélité  fi- 
dèle], opéra  italien,  musique  de  Cimarosa, 
représenté  pour  l'ouverture  du  nouveau  théâ- 
tre del  Fondo,  à  Naples,  en  1780. 


INFEDELTÀ  FEDELE  (i/)  [l'Infidélité  fi- 
dèle], opéra  italien,  musique  de  F.-J.  Haydn, 
représenté  à  Vienne  vers  1783. 

INFEDELTÀ  PUNITA  (l')  [l'Infidélité  pu- 
nie], opéra  italien,  musique  de  Lotti,  repré- 
senté à  Venise  en  1712. 

INFEDELTÀ  PUNITA  (l*)  [l'Infidélité  pu- 
nie], opéra  italien,  musique  de  Pollarolo,  re- 
présenté à  Venise  en  1712. 

INFERMO  AD  ARTE  (l')  [le  Faux  infirme], 
opéra-buffa,  musique  de  Orgitano,  représenté 
au  théâtre  des  Fiorentini,  à  Naples,  en  1803. 

INFIDÈLES (les),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Paul  de  Kock,  musique  de  J.Men- 
gal,  repr.  à  l'Opéra-Comique  le  2  janvier  1823. 

INFIDÉLITÉS  IMAGINAIRES  (les),  opéra 
en  trois  actes,  paroles  de  M  ***,  musique  pa- 
rodiée de  Piccinni,  représenté  au  théâtre  Lou- 
vois  en  1792. 

*  INFIERNOS  DE  MADRID  (Los),  zarzuela  en 
trois  actes,  musique  de  M.  José  Rogel,  repré- 
sentée à  Madrid  en  1867. 

INGANNATORE  INGANNATO  (l')  [le  Trom- 
peur trompé],  opéra  italien,  musique  de  Rug- 
geri,  représenté  à  Venise  en  1710. 

INGANNATORE  INGANNATO  (l')  [le  Trom- 
peur trompé],  opéra  italien,  musique  de  Ber- 
toni,  représenté  à  Venise  en  1764. 

INGANNATRICE  (l')  [la  Femme  artifi- 
cieuse], opéra-bouffe,  musique  de  Lanza,  écrit 
à  Londres  vers  1810. 

INGANNI  AMOROSI  SCOPERTI  IN  VILLA 

(gli)  [les  Intrigues  amoureuses  découvertes  à 
la  campagne],  opéra  italien,  musique  de  Al- 
dovrandini,  représenté  à  Bologne  en  1696. 

INGANNI  ED  AMORE  (gli)  [les  Ruses  et 
l'amour],  opéra  italien,  musique  de  Fiora- 
vanti  (Valentin),  représenté  en  Italie  vers 
1805. 

INGANNI  FELICI  (gli)  [les  Heureux  stra- 
tagèmes], opéra  italien,  musique  de  Pollarolo, 
représenté  à  Venise  en  1695  et  à  Florence  en 
1722. 

INGANNI  FORTUNATI  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Buini ,  représenté  à  Venise  en 
1720. 

INGANNI  PER  VENDETTA  (gli)  [la  Trom- 
perie par  vengeance],  opéra  italien,  musique 
de  Vivaldi,  représenté  au  théâtre  délie  Gra» 
aie,  à  Venise,en  1720. 


INGA 


INGK 


INGANNO  (l')  [le  Stratagème],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Caruso,  représenté  à  Naples, 
au  printemps  de  1782. 

INGANNO  AMOROSO  (l')  [le  Stratagème 
amoureux],  opéra  italien,  musique  de  P.  Gu- 
glielmi,  représenté  à  Venise  vers  1765. 

INGANNO  CADE  SOPRAL'INGANNATORE, 

(l')  [la  Tromperie  funeste  à  son  auteur],  opéra 
italien,  musique  de  Fioravanti  (Valentin), 
représenté  en  Italie  vers  1799. 

INGANNO  D'AMORE  (i/)  [la  Ruse  d'amour], 
drame  lyrique,  paroles  et  musique  de  Fer- 
rari, représenté  àRatisbonne  en  1653. 

INGANNO  FEDELE  (l')  [le  Trompeur  fi- 
dèle], opéra  italien,  musique  de  Keiser,  re- 
présenté à  Hambourg  en  1714. 

INGANNO  FELICE  (l')  [l'Heureux  strata- 
gème], opéra  italien,  musique  de  Paisiello, 
représenté  à  Naples  vers  1795. 

INGANNO   FELICE     (l')    OU    L'INGANNO 

TORTUNATO  (l'Heureuse  méprise),  opéra 
buffa  en  un  acte.  C'est  le  quatrième  ouvrage 
composé  par  Rossini,  âgé  alors  de  vingt  et  un 
ans.  Il  fut  représenté  sur  le  théâtre  de  San- 
Mosè,  à  Venise,  pendant  le  carnaval  de  1812. 
Il  est  resté  de  cette  partition  un  très  beau 
trio.  On  donna  cet  ouvrage  aux  Italiens,  de 
Paris,  le  13  mai  1819.  Il  obtint  un  succès  ex- 
traordinaire en  1824,  à  Vienne,  où  il  fut 
chanté  par  Lablache,  Tamburini,  Rubini  et 
Mme  Mainvielle-Fodor. 

INGANNO  FORTUNATO  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  Boniventi,  représenté  à  Venise 
en  1721. 

INGANNO  FORTUNATO  (i/),  opéra  italien, 
musique  de  Tritto ,  représenté  au  théâtre 
Nuovo,  à  Naples,  en  1791. 

INGANNO  INNOCENTE  (i!)  [la  Ruse  inno- 
cente], opéra  italien,  musique  de  Albinoni, 
représenté  à  Rome  en  1701. 

INGANNO  NON  DURA  (i/)  [la  Ruse  ne  réus- 
sit pas  longtemps],  opéra  italien,  musique  de 
Farinelli,  représenté  à  Naples  en  1806. 

*  INGANNO  NON  DURA  (l1),  opéra-bouffe, 
musique  de  Paolo  Fabrizi,  représenté  en  1836 
à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo. 

INGANNO  REGNANTE  (i/)  [la  Ruse  triom- 
phante], opéra  italien,  musique  de  Ziani,  re- 
présenté à  Venise  en  1688. 

INGANNO   SCOPERTO  (i/)  [la  Ruse  dé- 


couverte] ,  opéra  italien,  musique  de  Luc- 
chesi,  représenté  à  Bonn  vers  1773. 

INGANNO    SCOPERTO   PER   VENDETTA 

(l')  [la  Ruse  déjouée  par  la  vengeance],  opéra 
italien,  musique  de  Perti,  représenté  à  Flo- 
rence en  1691. 

INGANNO  SENZA  DANNO  (l')  [la  Ruse 
sans  danger],  opéra  italien,  musique  de  Pi- 
gnati,  représenté  à  Trévise  en  1697. 

INGANNO  SI  VINCE  [  la  Ruse  l'emporte] , 
opéra  italien,  musique  de  Aresti,  représenté 
à  Bologne  en  mo. 

INGANNO  TRIONFANTE  IN  AMORE  (la 

Ruse  triomphante  en  amour),  opéra  italien, 
musique  de  Vivaldi,  représenté  au  théâtre 
San-Angiolo,  de  Venise,  en  1725. 

*  ingeborg,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  M.  Peter  Lohmann,  musique  de  M.  Pau 
Geisler,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Brème  le  30  novembre  1884.  Le  sujet  de  cet 
ouvrage  était  tiré  de  la  célèbre  légende  de 
Frithjof,  du  poète  suédois  Esais  Tegner,  dont 
tant  de  musiciens  allemands  se  sont  inspirés. 
Bien  accueilli  du  public,  cet  ouvrage  avait 
pour  interprètes  Mmes  Klafsky  et  Seeger, 
MM.  Walnœfer,  Nebuschka,  Thomasek  et 
Friedrichs. 

INGENUA  (l')  [l'Ingénue] ,  opéra  italien, 
musique  de  J.  Pacini,  représenté  à  Venise 
vers  1817. 

INGÉNUE  (i/),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Dupin,  musique  de  Hippolyte  Col- 
let, représenté  à  l'Opéra-Comique  le  3  juin 
1841.  Le  canevas  de  la  pièce  offre  peu  d'inté- 
rêt. La  musique  est  l'œuvre  estimable  d'un 
bon  professeur  d'harmonie  du  Conservatoire. 
MHe  Darcier  et  Ricquier  se  sont  fait  applau- 
dir dans  ce  petit  ouvrage. 

INGLESE  STRAVAGANTE  (i/)  [l'Anglaise 
extravagante],  opéra  italien,  musique  de 
Bianchi,  représenté  à  Bologne  en  1789. 

INGLESE  ,  STRAVAGANTE  (lj)  [l'Anglaise 
extravagante],  opéra  buffa,  musique  de  Mo- 
randi ,  représenté  au  théâtre  d'Ancône  en 
1792. 

*  INGO,  opéra  en  quatre  actes,  livret  tiré  par 
M.  A.-0.  Schœnbeck  d'un  roman  de  M.  Frey- 
tag  :  les  Ancêtres,  musique  de  M.  Georges 
Raucheneker,  représenté  au  théâtre  municipal 
d'Elberfeld  en  avril  1893. 

INGRATITUDINE  CASTIGATA(l')  [l'Ingra- 


INNO 


INSO 


581 


titude punie],  opéra  italien,  musique  de  Albi- 
noni,  représenté  à  Venise  en  1698. 

INGRATITUDINE  CASTIGATA  OSSia 
ALAFâCO  (l')  [l'Ingratitude  punie  ou  Alaric], 
opéra  italien,  musique  de  Chioclietti,  repré- 
senté à  Ancône  en  1719. 

INGRATITUDINE  CASTIGATA,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Caldara,  représenté  à  Vienne 
en  1737. 

*  ingwelde,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  M.  le  comte  Sporck,  musique  de  M.  Max 
Schillings,  représenté  à  l'Opéra  grand-ducal 
de  Carlsruhe le  13 novembre  1894.  Cetouvrage 
obtint  un  succès  assez  bruyant,  et  on  assure 
que  la  partition  à'Ingwilde  est  la  meilleure 
imitation  de  la  manière  de  Wagner  que  les 
jeunes  compositeurs  allemands  aient  produite 
depuis  la  mort  du  maître.  Le  succès  initial 
ne  semble  pas  toutefois  s'être  soutenu. 

inimico  delle  donne  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  Baldassaro  Galuppi,  représenté  à 
Venise  en  1772.  Un  air  tiré  de  cet  ouvrage 
a  été  publié  par  M.  Gevaert  dans  les  Gloi- 
res de  l'Italie  ;  c'est  l'air  d'Agnesina:  Son  io 
semplice  faneiulla.  La  mélodie  en  est  inté- 
ressante. Je  ne  parle  ici  que  de  la  mélodie; 
car  l'accompagnement,  comme  celui  de  la  plu- 
part des  morceaux  de  ce  recueil,  a  été  réalisé 
sur  la  basse  chiffrée  dans  une  forme  appro- 
priée à  l'objet  de  cette  publication. 

INIMICO  GENEROSO  (l')  [l'Ennemi  gêné-  . 
reux],  opéra  italien,  musique  de  Caldara, 
représenté  à  Bologne  en  1709. 

INIMICO  GENEROSO  (l')  [l'Ennemi  géné- 
reux], opéra  italien,  musique  de  Persiano, 
représenté  à  Florence  en  1826. 

INKLE  and  yarico  ,  opéra  anglais ,  mu- 
sique de  Samuel  Arnold ,  représenté  à  Hay- 
Market  en  1787. 

innocence  (l'),  acte  de  ballet  ajouté  à 
celui  des  Grâces  (v.  ce  mot),  représenté  à 
l'Académie  royale  de  musique  le  7  juillet 
1744.  Les  paroles  étaient  de  Roy,  la  musique 
de  Mouret. 

INNOCENTE  AMBIZIONE  (l')  [l'Ambition 
innocente],  opéra  italien  ,  musique  de  Fiora- 
vanti  (Valentin),  représenté  en  Italie  vers 

1804. 

INNOCENTE  FORTUNATO  (l')  [le  Niais 
heureux],  opéra  italien,  musique  de  Paisiello, 
représenté  à  Venise  vers  1772. 

INNOCENZA   CONOSC1UTA   (l')  [l'Inno- 


cence reconnue],  opéra-bouffe,  musique  de  Ca- 
sella  (Pierre),  représenté  à  Naples  en  1789. 

INNOCENZA  DIFESA  (h')  [l'Innocence  dé- 
fendue], opéra  italien,  musique  de  Chelleri, 
représenté  à  Venise  en  1721 

INNOCENZA  GIUSTIFICATA  (l')  [l'Inno- 
cence justifiée],  opéra  italien,  musique  de  Vi- 
nacesi,  représenté  au  théâtre  San-Salvatore, 
à  Venise,  en  1699. 

INNOCENZA  GIUSTIFICATA  (l')  [l'Inno- 
cence justifiée] ,  opéra  italien ,  musique  de 
Orlandini ,  représenté  à  Venise  en  1714. 

INNOCENZA  GIUSTIFICATA  (l')  [l'Inno- 
cence justifiée],  opéra  italien,  musique  de 
Gluck,  représenté  à  Vienne  en  1756. 

INNOCENZA  IN  PERIGLIO  (i/)  [l'Innocence 
en  péril],  opéra  italien,  musique  de  Conti 
(Charles),  représenté  au  théâtre  Valle,  de 
Rome,  en  septembre  1827. 

INNOCENZA  RICONOSCIUTA  (l')  [l'Inno- 
cence reconnue],  opéra  italien,  musique  de 
Righi  (François),  représenté  à  Gênes  en  1653. 

INNOCENZA  VENDICATA  (l'Innocence  ven- 
gée), opéra  italien,  musique  de  Tozzi,  repré- 
senté en  Italie  en  1763. 

INNOCENZIA,  drame  lyrique  allemand, 
musique  de  Kienlen,  représenté  à  Berlin  en 
1823. 

INNOMINATO  (l'),  opéra  séria,  livret  de 
Cestari,  musique  de  L.  Taccheo,  réprésenté 
au  théâtre  Garibaldi,  à  Chioggia,  le  23  oc- 
tobre 1880  ;  chanté  par  Belardi,  Borini, 
Mmes  Brini  et  Nordio. 

INO,  duodrame,  musique  de  Reichardt,  re- 
présenté à  Berlin  en  1779. 

*  insaisissable  (l')  ,  »  comédie  symbolique 
et  lyrique  »  en  un  acte,  paroles  de  M.  Cou- 
drec,  musique  de  M.  Frédéric  Le  Rey,  repré- 
sentée sur  le  théâtre  municipal  de  Tours,  le 
28  mars  1896. 

INSEL  DER  VERFÙHRUNG  (die)  [l'Ile  de 
la  séduction] ,  opéra-comique  allemand,  mu- 
sique de  Loewe  (Frédéric-Auguste-Léopold), 
représenté  à  Brunswick  le  1"  juin  1797. 

*  INSÉPARABLES  (les),  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Reuling,  représenté  à 
Vienne  en  1832. 

*  INSOMNIE,  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  MM.  Mayrena  et  Cohen,  musique  de  M.  Gas- 


582 


10 


IPER 


ton  Serpette,  représentée  au  casino  de  Deau- 
ville  le  17  août  1883. 

•  insula  bar  atari  A  (la),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  Luis  Mariano  de  Larra,  mu- 
sique d'Emilio  Arrieta,  représentée  le  24  dé- 
cembre 1864  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du 
Cirque. 

INSULAIRES  (les)  ,  opéra  en  deux  actes , 
musique  de  Conradin  Kreutzer,  représenté  à 
Stuttgard  en  1812. 

intendant  (i/) ,  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Blangini,  représenté  au 
théâtre  de  la  Cour  en  1826. 

*  INTERESSE   GABBA  TUTTI   (iT),   Opéra- 

bouffe,  musique  de  Gaetano  Marinelli,  repré- 
senté à  Florence  en  1795. 

INTÉRIEUR  D'UN  MÉNAGE  RÉPUBLI- 
CAIN (l'),  opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
de  Chastenet  de  Puységur,  musique  de  Fay, 
représenté  à  la  salle  Favart  le  4  janvier  1794. 

INTRECCI  AMOROSI  (gli)  [les  Intrigues 
amoureuses],  opéra  italien,  musique  de  Cohen 
(Henri),  représenté  à  Naples  en  1840. 

INTRIGO  AMOROSO  (i/)  [l'Intrigue  amou- 
reuse], opéra  italien,  musique  de  Paër,  re- 
présenté à  Venise  en  1796. 

INTRIGO  DEL  LETTORE  (i/)  [l'Embarras 
du  lecteur],  opéra  italien,  musique  de  J.-S. 
Mayer,  représenté  au  théâtre  San-Mosè,  à 
Venise,  en  1797. 

INTRIGUE  AU  CHÂTEAU  {h'),  Opéra-CO- 
mique  en  trois  actes  de  Gensoul,  musique 
de  Catrufo,  représenté  à  Feydeau  le  14  juin 
1823. 

INTRIGUE  AU  SÉRAIL  (i/),  opéra-comique 
en  trois  actes ,  paroles  d'Etienne ,  musique 
de  Nicolo,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le 
25  avril  1809. 

INTRIGUE  AUX  FENÊTRES,  Opéra-bouffon 
en  un  acte,  paroles  de  Bouilly  et  Dupaty, 
musique  de  Nicolo  Isouard,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  24  février  1805. 

INVISIBLE  GIRL  (the)  [la  Fille  invisible], 
opéra  anglais,  musique  de  King,  représenté  à 
Londres  vers  1790. 

INVITATO  AD  UNA  FESTA  DI  MAS- 
CHERA  (l'Invité  au  bal  masqué),  opéra  napo- 
litain, musique  de  Valente,  représenté  au 
théâtre  Nuovo  en  1844. 

IO,  opéra-ballet,  musique  de  Rameau,  non 
représenté,  écrit  vers  1756. 


*  IOLANTHE  OU  LE  PAIR  ET  LA  FÉE,  Opé- 
rette féerique,  paroles  de  M.  Gilbert,  musique 
deM.  Arthur  Sullivan, représentée  avec  grand 
succès  à  Londres,  au  Savoy-Theatre,  le  25  no- 
vembre 1882.  Le  sujet  est  tiré  d'une  légende 
bien  connue.  La  fée  Iolanthe  a  eu  la  faiblesse 
d'aimer  et  d'épouser  uu  simple  mortel,  ce  qui, 
dans  le  pays  des  fées,  entraîne  précisément 
une  condamnation  à  mort  ;  néanmoins,  la  reine 
pardonne  à  la  coupable  et  commue  la  peine 
en  un  exil,  à  la  condition  pourtant  que  celle-ci 
ne  laisse  jamais  deviner  à  son  époux  qu'elle 
existe  encore.  Mais  de  cette  union  est  né  un 
enfant,  qui  tient  à  la  fois  de  la  nature  des  es- 
prits et  de  celle  des  mortels.  La  situation  se 
complique  lorsque  l'époux,  qui  se  croit  veuf, 
veut  épouser  une  jeune  fille  qu'aime  justement 
son  fils.  Or,  la  fée  n'avait  qu'à  se  montrer 
pour  le  détromper,  mais  c'est  ce  qui  lui  est 
interdit.  Mais  c'est  ici  que  paraît  l'élément 
burlesque.  La  loi  qui  interdit  aux  fées  tout 
mariage  est  modifiée  de  telle  manière  qu'elle 
les  oblige  au  contraire  à  prendre  désormais 
un  époux,  et  la  reine  elle-même  choisit  pour 
mari  un  soldat  qui  mesure  six.  pieds  six 
pouces.  Toutes  choses  s'arrangent  enfin,  à  la- 
satisfaction  générale. 

Sur  ce  canevas,  M.  Sullivan  a  écrit  une 
musique  qui,  dit-on,  est  une  des  meilleures 
qui  soient  sorties  de  sa  plume.  Sa  partition 
contient  des  airs,  des  chœurs,  des  motifs  de 
danse  du  plus  heureux  effet,  voire  un  finale 
avec  bande  militaire  dont  l'impression  est 
excellente.  On  vante  la  jeunesse,  la  vivacité, 
la  richesse  d'idées  répandues  dans  cette  par- 
tition, ainsi  que  la  grâce  et  la  légèreté  bril- 
lante de  l'instrumentation.  Si  l'on  joint  à  tout 
cela  le  luxe  et  la  beauté  d'une  mise  en  scène 
splendide,  on  se  fera  une  idée  du  très  grand 
succès  obtenu  par  l'œuvre  de  deux  collabora- 
teurs auxquels  la  sympathie  de  leurs  compa- 
triotes n'a  jamais  fait  défaut. 

*  IOLANTHE,  opéra  romantico-lyrique,  pa- 
roles et  musique  de  M.  H.  Mûhldorfer,  repré 
sente  au  théâtre  municipal  de  Cologne  le 
12  avril  1890. 

IOLE,  regina  DI  NAPOLI ,  opéra  italien, 
musique  de  Pollarolo,  représenté  à  Venise 
en  1692. 

IPERMESTRA,  opéra  italien  en  trois  actes, 
livret  de  Métastase,  musique  de  Giacomelli 
(Germinio),  représenté  au  théâtre  Farnèse 
en  1724.  Cette  tragédie  du  grand  poète  ly- 
rique offre  des  scènes  admirables.  Notre  Hy- 
permnestre  française  et  nos  Danaïdes  n'en 


IPER 


IPHI 


583 


offrent  qu'une  pâle  contrefaçon.  Quoi  de  plus 
touchant  et  de  plus  terrible  à  la  fois  que  la 
scène  entre  Ipermestra,  Danao  et  Linceo,  qui 
sert  de  finale  au  second  acte  ?  Voici  les  airs 
disséminés  dans  cet  ouvrage  important,  qui 
a  séduit  pendant  une  période  de  plus  de 
trente  années  les  premiers  compositeurs  de 
l'Italie  :  Abbiam  penato ,  è  ver;  Pensa,  cite  fi- 
glia  sei;  Ah!  non  parlar  d'amore;  Di  pena  si 
forte;  Solo  effetto  era  d'amore;  Ma  rendi  pur 
eontento  ;  Più  tenter  non  posso  ormai;  Sepietà 
da  voi  non  trovo;  lo  non  pretendo,  o  stelle , 
Pria  di  lasciar  la  sponda  ;  Non  hai  cor  per  un' 
impresa;  Se  il  mio  duol,  se  i  mali  miei ;  Gon- 
fio  tu  vedi  il  fiume  ;  Mai  l'amor  mio  verace; 
Or  del  tuo  ben  la  sorte;  Ah!  se  di  te  mi  privi, 
duetto  ;  Va,  più  non  dirmi  infida;  Tremo  per 
l'idol  mio  ;  Vuoi,  ch'io  lasci,  o  mio  tesoro  ;  Per- 
dono  al  crudo  acciaro;  Ah!  non  mi  dir  cosi ;  le 
chœur  :  Aima  eccelsa,  ascendi  in  trono  ;  et  le 
chœur  final  :  Per  voi  s'avvezzi  Amore. 

IPERMESTRA,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Feo  (François  de) ,  re- 
présenté à  Rome  vers  1726. 

ipermestra,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Duni,  représenté  en  Ita- 
lie vers  1734. 

ipermestra,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Gluck,  représenté  à  Ve- 
nise en  1742. 

IPERMESTRA,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Bertoni,  représenté  à 
Venise  en  1748. 

ipermestra,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  J.-A.-P.  Hasse,  repré- 
senté à  Dresde  en  1751. 

ipermestra,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Cafaro,  représenté  à 
Naples  en  1751. 

ipermestra,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Jomelli,  représenté  à 
Spolette  en  1752. 

ipermestra,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Perez,  représenté  à  Lis- 
bonne en  1754. 

IPERMESTRA,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Galuppi,  représenté  à 
Venise  en  1761. 

ipermestra,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  du  chevalier  Sarti,  repré- 
senté à  Rome  en  1766. 

ipermestra,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 


tastase, musique  de  Majo,  représenté  à  Na- 
ples en  1770. 

*  IPERMESTRA ,  drame  lyrique  en  trois 
actes,  musique  de  NicolaPiccinni,  représenté 
à  Naples,  sur  le  théâtre  San  Carlo,  en  1772. 

IPERMESTRA,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Naumann,  représenté  à 
San-Benedetto  de  Venise,  vers  1773. 

IPERMESTRA,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Martin  y  Solar,  repré- 
senté à  Rome  en  1784. 

IPERMESTRA,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Rispoli,  représenté  à 
Milan  en  1786. 

IPERMESTRA,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Mercadante,  représenté 
à  Saint-Charles  de  Naples,  en  1825. 

IPERMESTRA,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Saldoni,  représenté  au 
théâtre  de  la  Croix,  le  20  mars  1838. 

IPERMESTRA,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Carnicer,  compositeur 
espagnol ,  représenté  à  Saragosse  en  1843. 

IPHIGÉNIE ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Aliprandi,  représenté  à  la  cour  de  Bavière  en 
1739. 

IPHIGÉNIE  EN  AULIDE,  opéra,  musique 
de  C.-H.  Graun,  représenté  à  Brunswick  vers 
1729. 

IPHIGÉNIE  EN  AULIDE,  tragédie  lyrique 
en  trois  actes,  paroles  du  bailli  du  Rollet, 
musique  de  Gluck,  et  l'un  de  ses  principaux 
chefs-d'œuvre,  représenté  pour  la  première 
fois  à  l'Opéra  le  19  avril  1774. 

La  tragédie  d'Euripide  a  tenté  beaucoup 
de  poètes,  d'abord  Rotrou  en  1640,  puis  Ra- 
cine en  1674.  Le  servum  pecus  est  venu  en- 
suite :  Leclerc  et  Coras  en  1675,  Duché  et 
Danchet  en  1704,  Guimond  de  la  Touche  en 
1757,  enfin  Guillard  en  1778.  Lulli  avait  com- 
pris tout  ce  qu'un  tel  sujet  renfermait  d'in- 
spirations musicales,  ainsi  que  le  prouve 
l'anecdote  suivante  :  «  Plusieurs  personnes 
l'accusaient  un  jour  de  devoir  à  Quinault  le 
succès  de  sa  musique,  ajoutant  qu'il  n'avait 
pas  de  peine  à  mettre  en  musique  des  vers 
faibles,  mais  qu'il  éprouverait  plus  de  diffi- 
culté si  on  lui  donnait  des  vers  pleins  d'éner- 
gie. Lulli  court  à  son  clavecin,  et,  comme 
saisi  d'enthousiasme,  il  chante  ces  quatre  vers 
de  Ylphigénie  de  Racine  : 


§84 


IPHI 


IPHI 


Un  prêtre  environné  d'une  foule  cruelle 
Portera  sur  ma  fille  une  main  criminelle, 
Déchirera  son  sein,  et,  d'un  œil  curieux, 
Dans  son  cœur  palpitant,  consultera  les  dieux. 

Racine  fils  rapporte  que  les  auditeurs  se  cru- 
rent tous  présents  à  cet  affreux  spectacle ,  et 
que  «les  tons  que  Lulli  ajoutait  aux  paroles 
leur  firent  une  impression  profonde  ».  Gluck 
cherchait  depuis  plusieurs  années  à  réaliser 
le  plan  qu'il  avait  formé  d'une  œuvre  à  la 
fois  dramatique  et  musicale  capable  de  pro- 
duire dans  l'âme  du  spectateur  une  impres- 
sion forte  et  unique,  à  l'aide  des  moyens  dont 
il  se  sentait  posséder  le  secret.  Le  bailli  du 
Rollet,  alors  à  Vienne,  arrangea  pour  lui  la 
tragédie  d'Iphigénie,  de  Racine.  Gluck  se  mit 
au  travail,  et  les  premières  répétitions  de 
l'opéra  eurent  lieu  à  Vienne.  La  représenta- 
tion de  ce  chef-d'œuvre,  à  Paris,  rencontra 
une  vive  opposition  que  fit  cesser  la  dauphine 
Marie-Antoinette.  Le  succès  fut  immense. 
Les  scènes  étaient  interrompues  par  les  ap- 
plaudissements. Lulli  et  Rameau  avaient  eu 
de  pâles  continuateurs,  et  les  idées  avaient 
marché  ;  le  public  n'était  plus  le  même  qu'au 
temps  où  l'on  jouait  la  Pastorale  en  musique, 
de  Cambert,  et  l'Europe  galante,  de  Cam- 
pra.  La  musique  parlante  de  Gluck,  les  émo- 
tions de  son  orchestre,  ses  mélodies  toujours 
en  scène,  enfin  le  génie  d'un  grand  musicien 
excitèrent  un  enthousiasme  qui  ne  s'est  plus 
Tefroidi.  Les  rôles  d'Agamemnon  et  d'Achille 
furent  remplis  par  Larrivée  et  Legros  ;  ceux 
de  Clytemnestre  et  d'Iphigénie,  par  Mlles  Du- 
plant  et  Arnould.  La  magnifique  ouverture 
d'Iphigénie  fait  partie  du  répertoire  des  con- 
certs du  Conservatoire.  Le  chant  d'Agamem- 
non, au  premier  acte  :  Au  faîte  des  grandeurs, 
fit  dire  à  l'abbé  Arnaud  :  «  Avec  cet  air,  ou 
fonderait  une  religion.  »  L'air  :  Par  un  père 
cruel  à  la  mort  condamnée,  est  resté  classique  ; 
la  phrase  d'Agamemnon  :  Brillant  auteur  de 
la  lumière,  et  surtout  le  récit  :  J'entends  re- 
tentir dans  mon  sein  le  cri  plaintif  de  la  na- 
ture, auquel  l'orchestre  mêle  des  accords  dé- 
chirants, sont  des  inspirations  sublimes. 
Parmi  les  morceaux  d'ensemble,  nous  signa- 
lerons encore  :  Chantons,  célébrons  notre  reine, 
et  le  quatuor  :  Puissante  déité.  Gluck  était 
âgé  de  soixante  ans  lorsque  cet  ouvrage  im- 
mortel fut  entendu  pour  la  première  fois. 

»  Cette  musique  vraie,  pathétique ,  dont 
aucune  autre  jusque-là  n'avait  donné  l'idée , 
remarque  M.  Fétis,  fit  un  effet  prodigieux 
sur  les  habitués  de  l'Opéra.  Le  public  fran 
çais  y  trouvait  ce  qu'il  recherchait  alors  au 
théâtre  :  la  vérité  dramatique  et  beaucoup 
de  respect  pour  les  convenances  de  la  scène.  », 


IPHIGÉNïE  EN  AULIDE,  grand  opéra, 
musique  de  Danzi ,  représenté  à  Munich  en 
1307. 

IPHIGÉNïE  EN  TAURIDE ,  tragédie  ly- 
rique en  cinq  actes  et  prologue,  paroles  de 
Duché  et  Danchet,  musique  de  Desmarest 
et  Campra ,  représentée  à  l'Académie  royale 
de  musique  le  6  mai  1704.  Les  Iphigénies  de 
Gluck  ont  tellement  éclipsé  leurs  devanciè- 
res, qu'il  n'y  a  aucun  intérêt  à  en  rechercher 
les  traces. 

IPHIGÉNïE  EN  TAURIDE,  tragédie  lyrique 
en  quatre  actes,  paroles  de  Guillard,  musique 
de  Gluck,  représentée  pour  la  première  fois 
à  l'Académie  royale  de  musique  le  18  mai 
1779.  Cette  tragédie  d'Euripide  fait  suite  à 
Ylphigénie  en  Aulide,  du  même  poète.  Oreste, 
Pylade,  Thoas,  Iphigénie  et  les  prêtresses  de 
Diane  en  sont  les  personnages.  Gluck  rem- 
porta avec  cette  œuvre  une  victoire  défini- 
tive sur  ses  adversaires ,  parmi  lesquels  s'é- 
taient rangés  des  hommes  d'esprit,  tels  que 
Marmontel,  La  Harpe ,  Ginguené  et  d'Alem- 
bert.  La  vérité  d'expression,  la  puissante 
originalité  des  effets,  la  magnificence  du  pre- 
mier acte,  le  songe  d'Iphigénie,  les  danses 
des  Scythes,  l'hymne  à  Diane,  l'instrumenta- 
tion tour  à  tour  suave,  pathétique,  solennelle 
et  fougueuse ,  ne  laissèrent  plus  d'autre  sen- 
timent au  public  que  celui  de  l'admiration. 
Gluck  avait  alors  soixante-cinq  ans.  Un  con- 
temporain remarquait  qu'il  y  avait  de  beaux 
morceaux  dans  cet  opéra.  Arnaud  lui  répon- 
dit :  «  Il  n'y  en  a  qu'un.  —  Lequel  ?  —  L'ouvrage 
entier.  »  Il  est  vrai  qu'on  admirera  toujours 
une  foule  de  créations  de  premier  ordre  ré- 
pandues à  pleines  mains  dans  cette  parti- 
tion. Cependant  nous  indiquerons  plus  par- 
ticulièrement l'air  de  Thoas  :  De  noirs  pres- 
sentiments mon  âme  intimidée;  le  sommeil 
d'Oreste  -,  l'air  de  Pylade  :  Unis  dès  la  plus 
tendre  enfance;  ceux  d'Iphigénie  :  0  malheu- 
reuse Iphigénie;  Je  t'implore  et  je  tremble, 
l'hymne  :  Chaste  fille  de  Latone.  Le  rôle  de  la 
fille  d'Agamemnon  fut  chanté  par  Mlle  Le- 
vasseur.  Nous  ne  pouvons  omettre  ici  un  mot 
de  Gluck,  qui  prouve  avec  quelle  profondeur 
d'étude  il  s'attachait  à  exprimer  les  senti- 
ments de  ses  personnages.  Pendant  qu'Oreste 
chante  :  Le  calme  rentre  dans  mon  cœur,  l'or- 
chestre continue  à  peindre  l'agitation  de  ses 
pensées.  Lors  de  la  répétition,  les  exécutants 
ne  comprirent  pas  et  s'arrêtèrent:  A  liez  tou- 
jours, reprit  le  compositeur,  il  ment;  il  a  tué 
sa  mère!  Un  autre  mot  de  lui  est  peut-être 
encore  plus  explicite.  Il  vantait  un  jour  un 


IPPO 

chœur  de  Rameau  dans  Castor  et  Pollux: 
Que  tout  gémisse.  Un  de  ses  admirateurs, 
voulant  le  flatter,  lui  dit  :  «  Mais,  quelle  diffé- 
rence de  ce  chœur  avec  celui  de  votre  Iphigé- 
nie  en  Aulide!  Celui-ci  nous  transporte  dans 
un  temple,  l'autre  est  de  la  musique  d'église. 
—  Et  c'est  fort  bienfait,  reprit  Gluck;  l'un 
n'est  qu'une  cérémonie  religieuse,  l'autre  est 
un  véritable  enterrement ,  le  corps  est  pré- 
sent. »  Il  répétait  souvent  qu'il  craignait  de 
paraître  trop  musicien  dans  ses  opéras. 

La  reine  Marie-Antoinette,  le  comte  d'Ar- 
tois, les  princes,  tout  ce  qu'il  y  avait  alors 
de  grands  seigneurs,  de  beaux  esprits  et 
d'hommes  de  goût  firent  à  cet  ouvrage  un 
accueil  enthousiaste  et  saluèrent  dans  cette 
œuvre  un  hommage  rendu  au  génie  français, 
à  sa  langue,  à  ses  mœurs,  à  ses  traditions 
même.  Quoique  Allemand,  Gluck  appartient 
à  la  France  bien  plus  qu'à  son  pays.  Son  gé- 
nie musical  dramatique  procède  de  Corneille, 
de  Racine,  et  il  s'est  inspiré  beaucoup  plus 
qu'on  ne  le  croit  généralement  des  formes  du 
récitatif  des  opéras  français  de  Lulli,  de  Cam-, 
pra  et  de  Rameau. 

IPHIGÉNIE  EN  TAURIDE,  opéra  en  quatre 
actes,  paroles  de  Dubreuil,  musique  de  Pic- 
cinni,  représenté  à  l'Académie  royale  de  mu- 
sique le  23  janvier  1781.  Devismes,  alors  di- 
recteur de  l'Opéra,  voulut  profiter  de  la  lutte 
engagée  entre  les  gluckistes  et  les  piccin- 
nistes  pour  exciter  la  curiosité  du  public,  en 
faisant  traiter  le  même  sujet  par  les  deux 
compositeurs.  Il  fournit  à  chacun  un  livret 
différent,  mais  dont  le  sujet  était  Iphigénie 
en  Tauride.  Piccinni  garda  sa  partition  pen- 
dant deux  ans.  Lorsqu'elle  fut  représentée, 
on  remarqua  la  scène  entre  Oreste  etPylade, 
l'air  très  mélodieux  :  Oreste ,  au  nom  de  la 
patrie;  le  rondeau;  Cruel!  et  tu  dis  que  tu 
m'aimes!  le  chœur  des  prêtresses  :  Sans  mur- 
murer servons  les  dieux;  le  récitatif  et  l'air  : 
0  barbare  Thoas!  mais  ,  comme  nous  l'avons 
dit,  le  succès  de  Gluck  était  écrasant,  et 
toute  comparaison  d'ailleurs  était  impossible. 

IPOCONDRIACO  (l')  [V  Hypocondre],  opéra 
italien,  musique  de  Buini,  représenté  à  Flo- 
rence en  1718. 

IPOCONDRIACO  (i/)  [l'Hypocondre],  opéra 
italien,  musique  de  Naumann ,  représenté  à 
Dresde  vers  1774. 

*  IPPOLITA  (l'),  opéra-bouffe,  paroles  d'An 
tonio  Federico,  musique  de  Nicolo  Conti, 
représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre  des  Fio- 
rentini,  en  1733. 


IRAT 


080 


IPPOLITO  ED  ARICIA  (Hippolyteet  Aricie), 
opéra  italien,  musique  deTraetta,  représenté, 
pour  le  mariage  de  l'infante  de  Parme  avec  le 
prince  des  Asturies,  à  Parme,  en  1759,  et  re- 
pris en  1765. 

IPPOLITO  ED  ARICIA  (Hippolyte  et  Aricie), 
opéra  italien,  musique  de  J.  Holzbauer,  repré- 
senté à  Manheim  en  1768. 

IPSIBOÉ,  opéra  en  quatre  actes,  paroles  de 
Moline  de  Saint-Yon,  musique  de  Kreutzer, 
représenté  à  l'Académie  royale  de  musique 
le  31  mars  1824.  Ce  fut  le  dernier  ouvrage 
joué  de  ce  compositeur  distingué,  qui  n'a  pas 
écrit  moins  de  trente-trois  opéras  en  dehors 
de  son  œuvre  instrumentale,  qui  est  aussi 
considérable. 

IPSICRATEA,  opéra  italien ,  musique  de 
Molinari,  représenté  à  Venise  en  1660. 

IRA  D'ACHILLE  (l')  [la  Colère  d'Achille], 
opéra  italien,  musique  de  J.  Niccolini,  repré- 
senté à  Milan  vers  1813. 

IRA  D'ACHILLE  (l')  [la  Colère  d'Achille], 
opéra  italien,  musique  de  Basili ,  représenté 
pendant  le  carnaval,  à  Venise,  en  181". 

IRATO  (l')  ou  L'EMPORTÉ,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Marsollier,  musique 
de  Méhul,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
17  février  1801.  Le  livret  est  broché  dans  le 
goût  de  la  comédie  italienne,  c'est-à-dire 
qu'il  est  fortement  assaisonné  de  bouffonne- 
ries et  de  scènes  grotesques.  En  somme, 
il  est  aussi  amusant  que  ceux  du  Tableau 
parlant  et  des  Rendez-vous  bourgeois,  mais  la 
musique  est  bien  autrement  intéressante. 
M.  Fétis  voit  dans  l'œuvre  de  Méhul  une  ten- 
tative maladroite,  une  présomption  non  jus- 
tifiée. Il  accuse  ce  compositeur  d'avoir  cru 
faire  de  la  musique  vraiment  italienne  en  em- 
ployant certains  procédés  de  facture.  Nous  ne 
partageons  pas  l'opinion  de  l'éminent  critique. 
Peut-être  certaines  personnes  ont-elles  rangé 
l'Irato  parmi  les  opéras  italiens  ;  quant  à 
Méhul,  il  est  resté  constamment  lui-même, 
il  a  écrit  sur  le  canevas  italien  la  musique 
qu'il  a  cru  le  plus  en  rapport  avec  les  situa- 
tions. Il  a  accepté  le  sujet  de  l'Irato  pour 
plaire  au  premier  consul,  qui  lui  avait  ex- 
primé son  goût  pour  les  pièces  italiennes. 
Lorsque  Corneille  a  imité  Calderon  ou  Lope 
de  Vega,  il  n'a  pas  abandonné  pour  cela  sa 
manière  propre,  pas  plus  que  Molière  n'a 
renoncé  à  ses  raisonnements  tout  français 
dans  les  Fourberies  de  Scapin.  Tous  les  musi- 
ciens de  génie  ne  peuvent  pas  être  nés  à  Na» 


586 


IREN 


ISAA 


pies  ou  à  Pesaro.  Méhul  est  né  à  Givet,  et  de 
plus  il  a  été  élevé  à  une  école  sévère  et  for- 
maliste ;  il  a  montré  dans  Ylrato  toute  la 
gaieté  que  comportaient  son  caractère  et 
son  talent.  Sa  musique ,  sans  avoir  la  verve 
et  le  rire  bruyant  d'un  buffone,  est  celle  d'un 
homme  d'esprit  et  de  goût.  Le  quatuor  de 
Ylrato  est  un  chef-d'œuvre. 

IRENE,  opéra  italien,  musique  de  Polla- 
rolo,  représenté  à  Venise  en  1695. 

IRENE ,  opéra  allemand ,  musique  de  Kei- 
ser,  représenté  à  Hambourg  en  1697. 

IRENE,  opéra  italien,  musique  de  J.-A.-P. 
Hasse,  représenté  à  Dresde  en  1738. 

*  IRENE  (l'),  comédie  lyrique,  paroles  de 
Domenico  Canica,  musique  de  Cocchi,  repré- 
sentée à  Naples,  sur  le  théâtre  des  Fiorentini, 
en  1745. 

IRENE ,  opéra  allemand  en  deux  actes ,  en 
manuscrit,  musique  de  Klein,  écrit  de  1823  à 
1828. 

IRENE,  grand  opéra  allemand,  musique  de 
Charles  Arnold,  représenté  à  Berlin  le  15  oc- 
tobre 1832. 

IRENE  OSSia  L'ASSEDIO  DI  MESSIN  A 
[Irène  ou  le  Sièye  de  Messine),  opéra  italien, 
musique  de  Pacini,  représenté  à  San-Carlo, 
■de  Naples,  en  décembre  1833.  Les  morceaux 
-qui  ont  produit  le  plus  d'effet  sont  un  duo 
entre  Mme  Malibran  et  sa  sœur,  une  belle 
scène  exécutée  par  David ,  un  chœur  au 
•deuxième  acte  et  l'air  final  chanté  par  la 
Malibran. 

IRENE,  opéra  napolitain,  musique  de  Bat- 
tista,  représenté  à  Naples  vers  1845. 

*  IRENE,  opéra-comique,  musique  de  M.  Hu- 
ber,  représenté  sans  succès  à  Stuttgard,  sur 
le  théâtre  delà  Cour,  en  mai  1881. 

*  IRENE,  «  légende  mystique  »  en  quatre 
parties,  poème  italien  de  M.  César  Fereal,  mu- 
sique de  M.  Alfredo  Keii,  compositeur  portu- 
gais, représentée  au  théâtre  Royal  de  Turin 
le  82  mars  1893,  et  ensuite  au  théâtre  San 
Carlos,  de  Lisbonne,  le  20  février  1896. 

IRENE  AUGUSTA,  opéra  italien,  musique 
de  Lotti,  représenté  à  Venise  en  1713. 

*  IRENE  d'otranto,  opéra  sérieux  italien 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  José  Echagaray, 
musique  de  M.  Emilio  Serrano,  représenté 
au  théâtre  Royal  de  Madrid  le  17  février  1891. 


IRENE  E  COSTANTINO,  opéra  italien, 
musique  de  Zanetti ,  représenté  à  Venise  en 
1681. 

IRENE  E  COSTANTINO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Gianettini,  représenté  à  Venise  en 
1681. 

*  IRIDE,  opéra  sérieux,  musique  de  M.  Vi- 
goni,  représenté  à  Chiavari  en  mars  1886. 

IRISH  MASQUE  AT  COURT  (the)  [le  Mas- 
que irlandais  à  la  cour],  paroles  de  Ben- John- 
son, musique  de  Ferrabosco,  représente  sur 
le  théâtre  de  la  Cour,  à  Londres,  vers  1610. 

IRON  CHEST  (the)  [le  Coffre  de  fer],  opéra 
anglais,  musique  de  Storace ,  représenté  au 
théâtre  de  Drury-Lane,  à  Londres,  en  1796. 

*  IRMENGARDA,  opéra  en  deux  actes,  mu- 
sique de  M.  Emile  Bach,  représenté  au  théâ- 
tre Covent-Garden  de  Londres  le  8  décembre 
1892. 

IRMINGARD,  opéra  romantique  allemand 
en  trois  actes,  musique  de  V.-E.  Nessler,  re- 
présenté à  Leipzig  en  mai  1876. 

IRRLICHT  (das)  [le  Feu  follet],  opéra  alle- 
mand ,  musique  de  Umlauff ,  représenté 
Vienne  vers  1780. 

IRRLICHT  (das)  [le  Feu  follet],  opéra  alle- 
mand, musique  de  A.  Mayer,  représenté  à 
Cologne  vers  1790. 

IRRWISCH  (der)  [le  Feu  follet],  opéra  al- 
lemand, musique  de  Holly,  représenté  en 
Allemagne  vers  1778. 

IRWISGH  (der)  [le  Feu  follet],  opéra  alle- 
mand, musique  de  Dietter,  représenté 
Stuttgard  vers  1783. 

IRRWISCH  (der)  [le  Feu  follet],  opéra  al- 
lemand, musique  de  Kospoth,  représenté  à 
Berlin  vers  1791. 

*  IRZA,  opéra  sérieux  italien,  musique  do 
F.  Gomez,  représenté  le  15  mars  1846  au 
Cirque  de  Madrid,  et  chanté  par  Tamberlick, 
Speck,  Polonini  et  Mme  Gruitz. 

*  ISA,  opéra  en  trois  actes,  paroles  fla- 
mandes de  M.  Emmanuel  Hiel,  musique  de 
M.  Peter  Benoit,  représenté  à  Bruxelles  le 
24  février  1867.  Interprètes  :  MM.  Barwolff, 
Ebinger,  Vandesande,  Posch  et  Mlle  Paula. 

ISAAC,  mélodrame  allemand,  musique  da 
Fuss  (Jean),  représenté  à  Presbourg  vers 
1800. 


ISAB 


ISAB 


587 


*  isabel  LA  cattolica,  opéra  en  trois 
actes,  musique  d'Emilio  Arrieta.  Voy.  Con- 

QUISTA  DE  GRANADA  (la). 

ISABELLA,  farce  italienne,  musique  de  Ge- 
nerali,  représentée  à  Venise  en  1813. 

ISABELLA  d'aragona  ,  opéra  italien , 
musique  de  Pedrotti ,  représenté  au  théâtre 
Victor-Emmanuel  de  Turin  en  mars  1859,  et 
à  Rome  en  décembre  1861. 

ISABELLA  DE'  MEDICI,  opéra  italien,  mu- 
siquede  Ricci  (Frédéric),  représenté  à  Trieste, 
en  1845. 

ISABELLA  DEGLI  ABENANTI ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Raimondi ,  représenté  à 
Naples  vers  1835. 

ISABELLA  DI  LARA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Gandini ,  représenté  au  théâtre  ducal 
de  Modène  en  1828. 

ISABELLA  DI  LARA,  opéra  semi-seria, mu- 
sique de  Fontana  (Uranio) ,  représenté  à  Rome 
en  1837. 

ISABELLA  E  RODRIGO  0  LA  COSTANZA 
IN  amore,  opéra  italien,  musique  d'Anfossi, 
représenté  à  Rome  en  1776. 

ISABELLA  ED  ENRico,  opéra  italien,  mu- 
sique de  J.  Pacini,  repr.  en  Italie  vers  1824. 

*  isabella  orsini,  opéra  sérieux,  musique 
d'Ambrogio  Centolani,  représenté  à  Lugo  le 
17  septembre  1867. 

ISABELLA  ORSINI,  opéra  italien,  musique 
d'Isidoro  Rossi ,  représenté  à  Pavie  en  mai 
1875. 

ISABELLA  SPINOLA,  opéra  séria  en  quatre 
actes,  livret  de  Jachino,  musique  de  Abbà- 
Cornaglia,  représenté  au  théâtre  Carcano  de 
Milan  le  20  mai  1877;  chanté  par  Runcio, 
Cappelli,  Mancini,  Mme  Pogliaghi. 

*  Isabelle,  opéra-comique  en  trois  actes, 
livret  de  M.  Ed.  Guinand  d'après  une  comédie 
de  Regnard,  musique  de  M.  Alfred  Rabuteau, 
exécutée  sous  forme  de  concert,  à  Paris,  le 
12  mai  1884. 

ISABELLE  DE  SALISBURY,  comédie  hé- 
roïque et  lyrique  en  trois  actes,  en  prose, 
paroles  de  Fabre  d'Eglantine ,  musique  de 
Mengozzi,  représentée  au  théâtre  Montan- 
sier  en  1791.  Cette  pièce  est  tirée  d'une  nou- 
velle d'Arnaud  ;  l'institution  de  l'ordre  de  la 
Jarretière,  par  Edouard  III,  roi  d'Angleterre, 


en  a  fourni  le  sujet.  Mengozzi  était  un  chan- 
teur distingué  qui  a  préparé  la  plus  grande 
partie  des  matériaux  de  la  Méthode  du  Con- 
servatoire, rédigée  après  sa  mort  par  Lan  glé. 

ISABELLE  ET  FERNAND,  comédie  en  trois 
actes,  en  vers ,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de 
Faur,  musique  de  Champein,  représentée  au 
Théâtre-Italien  le  9  janvier  1783.  Le  sujet  de 
cette  pièce  a  été  emprunté  à  une  comédie  de 
Calderon. 

ISABELLE  ET  GERTRUDE  OU  LES  SYL- 
PHES SUPPOSÉS,  comédie  en  un  acte,  mêlée 
d'ariettes,  paroles  de  Favart,  musique  de 
Biaise  ,  représentée  au  Théâtre-Italien  le 
14  août  1765.  Le  ton  égrillard  de  cette  pièce 
lui  a  valu  alors  un  certain  succès.  On  l'attri- 
bua à  l'abbé  de  Voisenon,  qui  s'en  défendit. 
Voltaire,  auquel  personne  ne  songeait  en  cette 
circonstance,  réclama  une  part  de  paternité 
dans  ces  vers,  qui  sont  assez  prétentieux  sous 
une  apparence  de  modestie  : 

J'avais  un  arbuste  inutile, 
Qui  languissait  dans  mon  canton; 
Un  bon  jardinier  de  la  ville 
Vient  de  greffer  mon  sauvageon. 
Je  ne  recueillais  de  ma  vigne 
Qu'un  peu  de  vin  grossier  et  plat; 
Mais  un  gourmet  l'a  rendu  digne 
Du  palais  le  plus  délicat. 
Ma  bague  était  fort  peu  de  chose  ; 
On  la  taille  en  beau  diamant  : 
Honneur  à  l'enchanteur  charmant, 
Qui  fit  cette  métamorphose  ! 

La  musique  en  est  commune  et  très  faible. 
Les  morceaux  les  plus  saillants  sont  l'ariette 
de  Dorlis  :  O  nuit,  charmante  nuit  ;  l'air  de 
basse  de  Dupré  :  Ou  ne  peut  jamais  veiller  de 
trop  près.  L'auteur,  se  défiant  à  juste  titre  de 
son  mérite,  a  introduit  dans  sa  mince  parti- 
tion des  motifs  allemands  et  même  des  airs- 
de  M.  Gluck  (sic),  notamment  celui  qui  est 
chanté  par  Dupré  :  Sans  souci,  vivre  pour  soi. 

ISABELLE  et  GERTRUDE,  opéra-comique 
en  un  acte,  livret  de  Favart,  musique  de 
Grétry,  représenté  à  Genève  en  1767. 

ISABELLE  ET  GERTRUDE,  opéra-comique 
en  un  acte,  livret  de  Favart,  musique  de 
A.-F.-G.  Pacini,  représenté  à  Feydeau  le 
1er  mars  1806. 

ISABELLE  ET  ROSALVO,  comédie  en  un 
acte,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Patrat, 
musique  de  Propiac,  représentée  au  Théâtre- 
Italien  le  18  juin  1787.  C'était  encore  une  de 
ces  histoires  de  tuteur  et  de  pupille,  si  souvent 
reproduites  sur  le  théâtre.  La  musique  de  ce 
compositeur  a  trouvé  dans  le  Chansonnier  des 
grâces  un  meilleur  accueil  qu'au  théâtre. 


ISIS 


ISIS 


ISACCIO  TIRANNO,  opéra  italien,  musique 
de  Lotti,  représenté  à  Venise  en  1710. 

*  ISAURA  m  FIRENZE,  opéra  sérieux,  mu- 
sique de  M.  Costantino  Parravano,  représenté 
à  Caserte  en  1860. 

ISAURA  E  RICCIARDO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Basili,  représenté  à  Rome  vers  1817. 

ISBÉ,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes,  pa- 
roles de  La  Rivière,  musique  de  Mondon- 
ville,  représenté  par  l'Académie  royale  de 
musique  le  10  avril  1742. 

isella  LA  modista,  opéra-bouffe  ita- 
lien, musique  de  Giosa,  représenté  à  Naples 
le  15  juin  1857. 

iSis,  tragédie-opéra  en  cinq  actes ,  précé- 
dée d'un  prologue  et  ornée  d'entrées,  de  bal- 
lets, de  machines  et  de  changements  de  théâ- 
tre, paroles  de  Quinault,  musique  de  Lulli, 
représentée  à  l'Académie  royale  de  musique 
le  5  janvier  1677.  Le  sujet  de  cette  pièce  est 
l'histoire  de  la  nymphe  Io ,  aimée  par  Jupi- 
ter, persécutée  par  Junon  et  finalement  ad- 
mise au  rang  des  divinités  célestes  sous  le 
nom  d'Isis.  La  mythologie  avait  alors  une 
telle  vogue,  qu'on  doit  savoir  gré  aux  auteurs 
de  n'avoir  pas  représenté  la  métamorphose 
d'Io  en  vache.  Elle  conserve  sa  forme,  mais 
Argus  ne  s'endort  pas  moins.  De  ce  jardin, 
le  spectateur  est  conduit  en  Scythie,  puis 
chez  les  Parques,  enfin  sur  les  bords  du  Nil. 
Cette  variété  dans  le  spectacle  s'accordait 
cette  fois  avec  la  valeur  réelle  de  l'œuvre.  Si 
Atys  était  l'opéra  du  roi,  Isis  fut  celui  des 
musiciens.  La  scène  de  Jupiter  et  d'Io  est 
d'une  délicatesse  pleine  de  charme,  et  les 
récitatifs  de  Lulli  en  font  admirablement  va- 
loir toutes  les  nuances. 

(Le  théâtre  devient  obscurci  par  des  nuages  épais 
qui  l'environnent  de  tous  côtés.) 

SCÈNE  I 
io,  seule. 
Où  suis-je?  D'où  vient  ce  nuage? 
Les  ondes  de  mon  père  et  son  charmant  rivage 
Ont  disparu  tout  à  coup  à  mes  yeux! 
Où  puis-je  trouver  un  passage? 
La  jalouse  reine  des  cieux 
Me  fait-elle  sitôt  acheter  l'avantage 

De  plaire  au  plus  puissant  des  dieux? 
Que  vois-je?  quel  éclat  se  répand  dans  ces  lieux! 

(Jupiter  paraît,  et  les  nuages  qui  obscurcissaient 
le  théâtre  so?it  illuminés  et  ]>eints  des  couleurs  les 
plus  brillantes  et  les  plus  agréables.) 

SCÈNE  II 

JUPITER,  IO 

JUPITER 

Vous  voyez  Jupiter,  que  rien  ne  vous  étonne  ; 
C'est  pour  tromper  Junon  et  ses  regards  jaloux 


Qu'un  nuage  nous  environne  :   ' 

Belle  nymphe,  rassurez-vous. 

Je  vous  aime,  et,  pour  vous  le  dire, 
Je  sors  avec  plaisir  de  mon  suprême  empire,  [cour- 
La  foudre  est  dans  mes  mains,  les  dieux  me  font  là 
Je  tiens  tout  l'univers  sous  mon  obéissance  : 

Mais  si  je  prétends  en  ce  jour 
Engager  votre  coeur  à  m'aimer  à  son  tour, 

Je  fonde  moins  mon  espérance 

Sur  la  grandeur  de  ma  puissance 

Que  sur  l'excès  de  mon  amour. 
10 
Que  sert-il  qu'ici-bas  votre  amour  me  choisisse? 

[nœuds  : 
L'honneur  m'en  vient  trop  tard  ;  j'ai  formé  d'autres 
Il  fallait  que  ce  bien,  pour  combler  tous  mes  vœux. 

Ne  me  coûtât  point  d'injustice, 

Et  ne  fît  point  de  malheureux. 
JUPITER 

C'est  une  assez  grande  glaire 
Pour  votre  premier  vainqueur 
D'être  encor  dans  votre  mémoire, 
Et  de  me  disputer  si  longtemps  votre  cœur. 

10 

La  gloire  doit  forcer  mon  cœur  à  se  défendre.  ■ 
Si  vous  sortez  du  ciel  pour  chercher  les  douceurs 

D'un  amour  tendre, 
Vous  pourrez  aisément  attaquer  d'autres  cœurs, 
Qui  feront  gloire  de  se  rendre. 

JUPITER 

Il  n'est  rien  dans  les  cieux,  il  n'est  rien  ici-bas 

De  si  charmant  que  vos  appas  : 

Rien  ne  peut  me  toucher  d'une  flamme  si  forte; 

Belle  nymphe,  vous  l'emportez 

Sur  les  autres  beautés 
Autant  que  Jupiter  l'emporte 
Sur  les  autres  divinités. 
Verrez-vous  tant  d'amour  avec  indifférence? 
Quel  trouble  vous  saisit?  Où  tournez-vous  vos  pas? 
10 
Mon  cœur  en  votre  présence 
Fait  trop  peu  de  résistance; 
Contentez-vous,  hélas  ! 
D'étonner  ma  constance. 
Et  n'en  triomphez  pas. 

JUPITER 

Ah!  pourquoi  craignez-vous  Jupiter  qui  vous  aime? 
10 
Je  crains  tout,  je  me  crains  moi-même. 

JUPITER. 

Quoil  voulez-vous  me  fuir? 
10 

C'est  mon  dernier  espoir. 

JUPITER 

Ecoutez  mon  amour. 

10 

Ecoutez  mon  devoir 

JUPITER 

Vous  avez  un  cœur  libre,  et  qui  peut  se  défendre. 

10 
Non  ;  vous  ne  laissez  pas  mon  cœur  en  mon  pouvoir. 

JUPITER 

Quoi!  vous  ne  voulez  pas  m'entendre? 
io 
Je  n'ai  que  trop  de  peine  à  ne  le  pas  vouloir. 
Laissez-moi. 

JUPITER 

Quoi!  sitôt? 


ISLA 


ISOL 


589 


Je  devais  moins  attendre  ; 
Que  ne  fuyais-je,  hélas!  avant  que  de  vous  voirl 

JUPITER. 

L'amour  pour  moi  vous  sollicite, 
Et  je  vois  que  vous  me  quittez. 

10 
Le  devoir  veut  que  je  vous  quitte, 
Et  je  sens  que  vous  m'arrêtez. 

Pour  se  ranger  à  l'opinion  que  nous  avons 
émise  ailleurs  sur  Scribe  considéré  comme 
poëte  lyrique,  il  suffit  de  comparer  ces  vers 
avec  les  siens.  Le  trio  des  Parques  : 

Le  fil  de  la  vie 

De  tous  les  humains, 

Suivant  notre  envie, 

Tourne  dans  nos  mains, 

s  eu  un  grand  succès.  Cet  opéra ,  qui  était 
l'occasion  d'un  triomphe  nouveau  pour  le 
compositeur,  fut  une  cause  de  disgrâce  pour 
le  pauvre  poète.  Quelques  railleurs  affectè- 
rent de  reconnaître  Mme  de  Montespan  dans 
le  personnage  de  Junon,  et  l'altière  duchesse, 
rendant  Quinault  responsable  d'allusions  aux- 
quelles il  n'avait  probablement  pas  songé,  le 
fit  exiler  de  la  cour  et  du  théâtre  pendant 
deux  ans  (voir  la  scène  vi  de  l'acte  II).  Nous 
avons  dit  ailleurs  combien  ce  collaborateur 
fit  défaut  à  Lulli.  Corneille,  Fontenelle,  Boi- 
leau ,  La  Fontaine  ne  purent  remplacer  Qui- 
nault et  ne  firent,  au  point  de  vue  lyrique, 
que  des  vers  détestables.  Lulli  leur  faisait 
recommencer  chaque  scène;  ils  y  consen- 
taient, car  il  s'agissait  des  plaisirs  du  roi» 
mais  sans  réussir  mieux  au  gré  du  musicien, 
qui  n'était  pas  homme  à  dissimuler  son 
désappointement.  Aussi  conçurent-ils  contre 
lui  une  haine  profonde,  qui  se  manifesta  de 
son  vivant  sans  lui  faire  aucun  mal,  mais  qui 
donna  lieu  après  sa  mort  à  une  appréciation 
de  son  caractère  et  de  ses  mœurs  que  nous 
croyons  fausse  de  tout  point.  La  critique  his- 
torique s'exercera  sur  ce  sujet  et  prouvera 
que  des  injures  ne  sont  que  des  injures,  et 
non  des  preuves. 

*  ISIS,  «  légende  égyptienne  »  en  trois  par- 
ties, paroles  de  MM.  Eugène  et  Edouard 
Adenis,  musique  de  M.  Léon  Honnoré,  exé- 
cutée dans  la  grande  salle  du  Conservatoire 
en  avril  1893.  C'est  l'œuvre,  malheureusement 
assez  peu  intéressante  et  trop  dépourvue 
d'originalité,  couronnée  au  concours  Rossini 
en  1892.  Elle  était  exécutée  par  Mm"  Auguez 
etEléonore  Blanc,  MM.Warmbrodt  et  Auguez. 

ISKOHAR,  pièce  polonaise,  musique  de 
Elsner,  représentée  à  Brûnn  en  1793. 


en  trois  actes,  musique  de  M.  José  Rogel,  re- 
présentée à  Madrid  en  1868. ,• 

ISLAND  OF  SAINTS  (the)  [l'Ile  des  saints], 
opéra  anglais,  musique  de  Jonathan  Blewitt, 
représenté  vers  I8ii. 

ISMALA  ossia  MORTE  ED  AMORE  {Is- 
mala  ou  l'amour  et  la  mort),  opéra  romantique 
italien,  musique  de  Mercadante,  représenté 
à  Milan  en  1832. 

ISMALA       OSSia      MORTE    ED    AMORE, 

opéra,  musique  de  Carnicer,  représenté  à 
Madrid  en  1837. 

ISMENE,  pastorale  allemande,  musique  de 
Keiser,  représentée  à  Wolfenbiittel  en  1692. 

ISMÈNE,  pastorale  héroïque  en  un  acte, 
paroles  de  Moncrif,  musique  de  Rebel  et 
Francœur,  représentée  à  Versailles,  au  mois 
de  décembre  1747,  et  à  l'Opéra,  le  28  août 
1750;  chantée  par  Chassé,  M'»es  Coupée  et 
Jacquet. 

ISMÈNE  ET  ISMÈNIAS  OU  LA  FÊTE  DE 
JUPITER,  pastorale  en  trois  actes,  paroles 
de  Laujon,  musique  de  La  Borde,  représentée 
à  la  cour  en  1763,  et  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  11  décembre  1770. 

ISMÉNOR ,  ballet  héroïque  en  trois  actes, 
paroles  de  Desfontaines,  musique  de  Rodol- 
phe, représenté  dans  la  salle  du  château  de 
Versailles  le  17  novembre  1773.  Cette  pièce 
de  circonstance  fit  partie  des  spectacles  ly- 
riques donnés  dans  les  fêtes  du  mariage  du 
comte  d'Artois. 

ISNELDA  DI  LAMBERT azzi,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Donizetti,  représenté  & 
Naples  en  1830. 

ISOLA  D'ALCINA  (l')  [l'Ile  d'Alcine],  opéra 
italien,  musique  de  Broschi,  représenté  à 
Rome  en  1728. 

ISOLA  D'ALCINA  (l')  [l'Ile  d'Alcine],  opéra 
italien,  musique  de  Gazzaniga,  représenté  en 
Italie  en  1772. 

ISOLA  D' AMORE  (i/)  [l'Ile  d'amour] ,  opéra 
italien,  musique  de  Latilla,  représenté  à 
Naples  en  1751. 

ISOLA  D'AMORE,  opéra  italien,  musique 
de  Sacchini,  représenté  à  Rome  en  1766. 

ISOLA  DELLA  FORTUNA  (1/)  [l'Ile  de  la 
Fortuné],  opéra  italien,  musique  de  Luc- 
chesi ,  représenté  à  Venise  en  1765. 


*  ISLA  de  LOS  portentos  (la),  zarzuela  ISOLA  DI  bingoli  (i/),  opéra  italien, 


590 


ISOL 


ISOL 


musique  de  Astaritta,  représenté  à  Naples 
en  1777. 

ISOLA  Dl  calipso  (l'),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Ottani,  représenté  à  Turin  en  1777. 

ISOLA  di  CALIPSO  (i/),  opéra  séria,  mu- 
sique de  P.-C.  Guglielmi,  représenté  à  Milan 
en  1813. 

ISOLA  DISABITATA  (l')  [l'Ile  déserte], 
opéra  italien  en  un  acte,  livret  de  Métastase, 
musique  de  Bono ,  représenté  à  Vienne  en 
1752.  Gernando  s'est  embarqué  avec  sa  jeune 
épouse,  Costauza,  et  Silvia,  la  petite  sœur  de 
celle-ci,  pour  aller  rejoindre  son  père  aux 
Indes  occidentales.  Une  tempête  furieuse  les 
oblige  à  aborder  dans  une  île  déserte.  Des 
pirates  y  descendent,  s'emparent  de  Ger- 
nando et  l'emmènent.  Costanza  s'est  crue 
d'abord  victime  de  l'abandon  de  son  époux 
et,  nouvelle  Ariane,  elle  pleure  sur  son  sort. 
Mais  bientôt  la  nécessité  de  pourvoir  à  l'exis- 
tence de  sa  petite  sœur  ranime  son  courage, 
et  les  pauvres  créatunes  vivent  quelque 
temps  d'herbes  et  de  fruits  sauvages.  Après 
trois  ans  d'esclavage,  Gernando  parvient  à 
s'échapper  ;  il  retourne  dans  l'île  où  il  a  in- 
volontairement abandonné  Costanza ,  sans 
espérance  de  la  retrouver  vivante  ;  la  réu- 
nion de  ces  deux  tendres  époux  fait  le  sujet 
de  cet  acte  pour  lequel  plusieurs  composi- 
teurs ont  écrit  de  la  musique  et  qui  a  joui 
d'une  grande  vogue.  Les  situations  sont  tou- 
chantes et  favorables  à  l'inspiration  du  com- 
positeur. Voici  les  titres  des  principaux  airs  : 
Se  non  piange  un'  infeliee,  par  Costanza  ;  Ben 
chè  di  senso  privo,  par  Enrico,  l'ami  de  Ger- 
nando ;  Fra  un  dolce  deliro,  par  Silvia;  Non 
turbar,  quand'  io  mi  lagno,  par  Gernando  ;  Ah 
che  in  van  per  me  pietoso,  par  Costanza.  Nous 
signalerons  aussi  le  chœur  final  :  Allor  che 
il  ciel  s'imbruna. 

ISOLA  DISABITATA  (l'),  opéra  italien  en 
un  acte,  livret  de  Métastase,  musique  de  Scar- 
latti  (Joseph),  représenté  à  Vienne  en  1757. 

ISOLA  DISABITATA  (l'),  opéra  italien  en 
un  acte,  livret  de  Métastase ,  musique  de 
Schuster,  représenté  à  Naples  en  1781. 

ISOLA  DISABITATA  (l') ,  opéra  italien, 
livret  de  Métastase,  musique  de  Jomelli,  re- 
présenté à  Stuttgard  vers  1762. 

ISOLA  DISABITATA  (il),  opéra  italien, 
livret  de  Métastase,  musique  de  Traetta,  re- 
présenté à  Saint-Pétersboug  en  1769. 

ISOLA  DISABITATA  (i/),  opéra  italien, 


livret  de  Métastase,  musique  de  Nâumann 
représenté  à  Venise  en  1773. 

ISOLA  DISABITATA  (l')  ,  opéra  italien, 
livret  de  Métastase,  musique  de  F.- J.  Haydn, 
représenté  à  Vienne  vers  1781. 

ISOLA  DISABITATA  (i/),  opéra  italien, 
livret  de  Métastase,  musique  de  Mengozzi, 
représenté  au  théâtre  de  Monsieur  (théâtre 
Feydeau)  le  22  août  1789. 

ISOLA  DISABITATA  (i/),  opéra  italien, 
livret  de  Métastase,  musique  de  Spontini,  re- 
présenté à  Florsnce  en  1798. 

ISOLA  DISABITATA  (i/),  opéra  italien, 
livret  de  Métastase,  musique  de  Mandanici  , 
représenté  au  théâtre  del  Fondo,  à  Naples, 
vers  1824. 

ISOLA  INCANTATA  (i/)  [l'Ile  enchantée], 
opéra  italien ,  musique  de  Perez,  représenté 
à  Palerme  vers  1746. 

ISOLA  INCANTATA  (l')  ,  opéra  italien, 
musique  de  Bernardini,  représenté  à  Pérouse 
en  1784. 

ISOLA  INCANTATA  (i/),  opéra  italien, 
musique  de  Nasolini,  repr.  à  Parme  en  1789. 

ISOLA  INCANTATA  (i/),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Bruni  (Antoine-Barthélémy),  repré- 
senté au  théâtre  de  Monsieur  en  1792. 

ISOLA  INCANTATA  (l')}  opéra  italien, 
musique  de  Cordella  (Jacques),  représenté  au 
théâtre  Nuovo  de  Naples  en  1807. 

ISOLA  INCANTATA  (l')  ,  opéra  italien , 
musique  de  Romani  Etienne) ,  représenté  à 
Livourne  vers  1815. 

*  isolda,  opéra  sérieux,  paroles  et  musique 
de  M.  Addi  (pseudonyme  d'une  artiste  polo- 
naise dont  le  nom  est  resté  inconnu),  repré- 
senté à  Bellagio  le  1er  octobre  1881. 

*  ISOLDE,    COMTESSE     DE     TOULOUSE, 

opéra,  musique  de  Constantin  Decker,  repré- 
senté à  Kœnigsberg  en  1852. 

ISOLINE  OU  LES  CHAPERONS  BLANCS, 

grand  opéra  en  trois  actes,  musique  de  Sou- 
bies,  représenté  au  théâtre  Royal  de  Bruxel- 
les en  1855. 

*  ISOLINE,  «  conte  des  fées  en'  dix  ta- 
bleaux, poème  de  M.  Catulle  Mendès,  musique 
de  M.  André  Messager,  représenté  au  théâtre 
de  la  Renaissance  le  26  décembre  1888.  Ceci 
est  bien,  en  effet,  un  vrai  conte  de  fées,  d'une 


ISSÉ 


ISSÉ 


591 


couleur  blonde  et  rose,  tout  empreint  de  grâce 
et  parfumé  de  poésie.  Peut-être  même  l'élé- 
gance en  était-elle  trop  complète  pour  être 
réellement  scénique,  et  cela  lui  fit-il  tort 
auprès  des  spectateurs  vulgaires  du  genre  de 
l'opérette,  toujours  plus  amateurs  de  drôleries 
et  de  gaudrioles  que  de  poésie  et  de  beau 
langage.  L'auteur  nous  fait  voir,  dans  cette 
pièce,  l'histoire  des  tendres  amours  d'Isoline, 
fille  de  la  reine  Amalasonthe,  avec  Isolin,  fils 
du  grand  roi  de  Trébizonde,  histoire  qui,  dans 
ses  lignes  générales,  se  réduit  à  ceci.  La  fée 
Titania  protégeait  les  deux  enfants  et  les 
voulait  favoriser,  tandis  que  le  méchant  nain 
Obéron,  qui  lui  gardait  rancune  de  lui  avoir 
refusé  un  page  qu'il  ambitionnait,  songeait 
au  contraire,  par  colère  et  par  dépit,  à  en- 
traver leurs  désirs.  Il  n'imagina  donc  rien  de 
mieux,  le  soir  même  des  noces,  que  de  trans- 
former Isoline  en  garçon,  ce  qui  rendait  assu- 
rément le  mariage  difficile.  Heureusement 
Titania  veillait,  et,  pour  tout  arranger,  d'Isolin 
elle  fit  une  fille.  Tel  est  le  conte  réduit  à  sa 
plus  simple  expression  ;  mais  c'est  le  milieu 
poétique,  c'est  la  grâce  du  langage,  c'est  la 
fertilité  des  incidents  qui  en  faisaient  une 
œuvre  tout  aimable  et  parfois  séduisante.  Sur 
ce  canevas  délicatement  brodé,  M.  Messager 
écrivit  une  musique  qui  valait  elle-même  par 
la  distinction  de  la  forme  et  l'élégance  de 
l'ensemble,  mais  à  qui  l'on  eût  souhaité  sans 
doute  un  fonds  plus  solide  et  un  peu  plus  de 
véritable  originalité.  Telle  qu'elle  était,  ce- 
pendant, elle  cadrait  bien  avec  le  sujet  et 
faisait  corps  avec  lui.  L'interprétation,  d'ail- 
leurs, était  excellente,  et  Isoline  était  fort 
bien  jouée  et  chantée  par  Mile»  Nixau,  Blan- 
che Thibault  et  Aussourd,  et  par  M.  Morlet. 

*  isora.  di  provenza,  opéra  sérieux  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Zanardelli,  musique 
de  M.  Luigi  Mancinelli,  représenté  au  théâtre 
communal  de  Bologne,  le  2  octobre  1884.  Le 
livret  de  cet  ouvrage,  tiré  par  l'auteur  d'une 
légende  provençale  que  Victor  Hugo  avait 
traduite  en  vers  magnifiques  dans  sa  Légende 
des  Siècles,  avait  été  construit  d'abord  en 
cinq  actes,  puis  réduit  en  trois  par  le  musi- 
cien lui-même,  avec  l'aide  de  M.  Corrado  Ricci. 
L'exécution  de  l'œuvre,  confiée  à  Mmes  Ferni, 
Cortini  et  Visconti,  à  MM.  Broggi  et  Signo- 
retti,  était  superbe  et  de  premier  ordre,  et  le 
succès  du  premier  soir  fut  éclatant.  Il  ne 
semble  pas  pourtant  s'être  soutenu. 

issé,  pastorale  en  trois  actes  avec  prolo- 
gue, paroles  de  La  Motte,  musique  de  Des- 
touches, représentée  à  l'Opéra  le  17  décembre 


1697,  et  mise  en  cinq  actes  le  14  octobre  nos. 
En  lisant  les  paroles  des  opéras  de  Pellegrin 
Barbier,  de  Lafonds,  de  Roy,  de  La  Grange, 
de  Danchet,  de  Fuselier,  de  La  Motte,  de 
Laserre,  et  la  musique  de  La  Coste,  de  Ma- 
rais, de  Bouvard,  de  Bertin,  de  Colasse,  de 
Destouches,  de  Monteclair,  de  Gervais,  de 
Mouret,  enfin  des  successeurs  de  Lulli,  on  est 
surpris  de  l'accueil  fait  par  la  cour  de  Ver- 
sailles à  d'aussi  faibles  conceptions  littéraires 
et  musicales.  Ce  qui  peut  expliquer  le  goût 
qu'on  avait  pour  ces  représentations,  c'est  que 
la  pompe  du  spectacle  leur  donnait  de  la  gran- 
deur. L'art  des  machines  dès  cette  époque 
était  poussé  assez  loin.  La  mythologie,  sous 
ce  rapport ,  avait  des  exigences  plus  variées 
que  notre  diablerie  et  nos  apothéoses.  Rien 
n'est  devenu  plus  monotone  que  le  surnaturel 
dramatique  d'à  présent.  L'abus  même  des 
effets  de  la  lumière  électrique  rivalise  déjà 
avec  celui  des  trucs  et  d'autres  procédés 
qu'il  deviendrait  urgent  d'abandonner. 

Pour  donner  une  idée  de  ce  que  pouvait 
être  la  mise  en  scène  d'un  des  opéras  de  ce 
temps,  prenons  par  exemple  celle  à'Issê, 
pastorale  héroïque.  Cet  opéra  fut  représenté 
pour  la  première  fois  devant  Louis  XIV,  à 
Trianon,  et  avec  un  certain  succès. 

Le  sujet  de  la  pièce  est  exprimé  dans  ce 
vers ,  que  le  poète  a  mis  aufrontispicedeson 
œuvre  : 
Ut  Phœbus  pastor  Macarefda  luserit  hseji. 

(Metamorph.,  lib.  IV.) 
Comment  Apollon  en  berger  trompa  Issé. 
Dans  le  prologue ,  le  théâtre  représente  le 
jardin  des  Hespérides-,  les  arbres  sont  char- 
gés de  fruits  d'or,  et  l'on  découvre  dans  le 
fond  l'entrée  de  ce  jardin,  défendue  par  un 
dragon  qui  vomit  incessamment  des  flammes. 
Les  Hespérides  forment  la  première  entrée. 
Un  bruit  de  guerre  interrompt  leurs  jeux,  et 
l'on  découvre  Hercule  qui  approche  du  mons- 
tre, le  terrasse  et  l'immole.  Jupiter  descend 
du  ciel  et  félicite  Hercule  en  ces  termes  : 
Que  ton  bras  se  repose  ainsi  que  mon  tonnerre. 

Mon  fils,  termine  tes  travaux, 

Jouis  toi-même  du  repos 

Que  ta  valeur  donne  à  la  terre. 

Venez,  peuples,  accourez  tous, 
Jouissez  de  la  paix,  célébrez  sa  victoire, 

Les  fruits  en  sont  pour  vous  : 

Il  n'en  veut  que  la  gloire. 

Les  peuples  accourent  alors  et  témoignent 
leur  allégresse  en  chantant  des  chœurs.  Ce 
prologue  n'a  aucun  rapport  avec  la  pièce, 
parce  qu'il  est  une  allégorie  dont  La  Mothe 
expose  en  ces  termes  naïfs  l'intention.  «Le 
jardin  des  Hespérides  représente  l'abondance  ; 
le  dragon  qui  en  défend  l'entrée  y  signifie  la 


592 


ISSI 


ISSI 


guerre,  qui,  suspendant  le  commerce,  ferme 
aux  peuples  qu'elle  divise  la  voie  de  l'abon- 
dance ;  enfin ,  Hercule  qui ,  par  la  défaite  du 
dragon,  rend  ce  jardin  accessible  à  tout  le 
monde  est  l'image  exacte  du  roi,  qui  n'a 
vaincu  tant  de  fois  que  pour  pouvoir  termi- 
ner la  guerre,  et  rendre  à  ses  peuples  et  à 
ses  voisins  l'abondance  qu'ils  souhaitaient.  » 
Les  courtisans  ne  pouvaient  manquer  de 
trouver  que  l'opéra  d'Issé  était  fort  beau ,  et 
Louis  XIV  avait  de  bonnes  raisons  de  dire 
que  la  musique  en  était  douce  à  ses  oreilles. 

Les  décorations  changeaient  aussi  fréquem- 
ment que  de  nos  jours  ;  on  voyait  au  premier 
acte  un  hameau  ;  au  second,  le  palais  d'Issé 
et  ses  jardins;  au  troisième,  la  forêt  de  Do- 
done;  au  quatrième,  une  grotte  habitée  par 
l'Echo ,  le  Sommeil,  les  Songes,  les  Zéphyrs 
et  des  nymphes;  au  cinquième  enfin,  une  so- 
litude, qui  est  changée  à  la  troisième  scène 
en  un  palais  magnifique.  On  voit  les  Heures 
qui  descendent  du  ciel  sur  des  nuages,  et  tout 
le  cortège  du  dieu  du  jour.  L'opéra  se  ter- 
mine par  un  chœur  général  en  l'honneur  de 
l'Hymen  et  de  l'Amour,  chanté  par  des  trou- 
pes de  peuples  des  quatre  parties  du  monde5 
désignées  sous  le  nom  de  troupes  d'Euro- 
péens, de  Chinois ,  d'Américains  et  d'Egyp- 
tiens. 

Louis  XIV  donna  200  louis  à  Destouches, 
en  lui  disant  que,  depuis  la  mort  de  Lulli, 
aucune  musique  ne  lui  avait  fait  autant  de 
plaisir.  Le  chanteur  Chassé  avait  des  pré- 
tentions à  la  noblesse  et  s'était  retiré  de 
l'Opéra.  Après  s'être  ruiné  dans  une  entre- 
prise, il  reparut  dans  une  reprise  d'Issé.  On 
fit  à  cet  occasion  le  couplet  suivant  : 

Avez-vous  entendu  Chassé 

Dans  la  pastorale  d'Issé  ? 

Ce  n'est  plus  cette  voix  tonnante, 

Ce  ne  sont  plus  ces  grands  éclats  ;     . 

C'est  un  gentilhomme  qui  chante, 

Et  qui  ne  se  fatigue  pas. 

ISSIPILE,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Porpora,  représenté  à  Rome 
en  1723.  Le  sujet  de  cette  tragédie  a  été  tiré 
d'Hérodote.  Des  poètes  tels  qu'Ovide  et  Stace 
s'en  sont  emparés.  Métastase  l'a  rajeuni,  et 
la  pièce  a  obtenu  au  théâtre  un  succès  du- 
rable. 

Les  habitants  de  Lemnos,  occupés  à  guer- 
royer dans  la  Torace,  se  sont  laissés  sé- 
duire par  les  charmes  des  femmes  de  ce  pays, 
et  passent  dans  l'île  pour  avoir  abandonné 
définitivement  leurs  épouses.  La  jalousie  de 
celles-ci  se  change  bientôt  en  fureur,  et,  ex- 
citées par  Eurinome,  princesse  du  sang  royal, 
elles  forment  le  complot  de  massacrer  les 


Lemniens  lorsque,  ramenés  par  leur  roi 
Thoas,  ils  reviendront  assister  aux  noces 
d'Issipile,  fille  du  roi,  avec  Jason,  prince  de  : 
Thessalie,  le  chef  des  Argonautes.  Les  fêtes 
de  Bacchus  doivent  favoriser  leur  sanguinaire 
dessein.  Issipile,  qui  frémit  à  la  pensée  de 
l'accomplir,  vole  au-devant  de  son  père,  le 
fait  cacher  en  lieu  sûr,  et,  pour  sauver  sa 
vie,  feint  de  l'avoir  déjà  immolé.  Elle  con- 
sent à  être  un  objet  d'horreur  aux  yeux  de 
son  amant  même.  Divers  incidents  amènent 
l'apaisement  du  tumulte  à  Lemnos,  la  déli- 
vrance de  Thoas,  la  réconciliation  de  Jason 
avec  l'héroïne  de  l'amour  filial.  Voici,  dans 
l'ordre  de  la  partition,  les  airs  les  plus  inté- 
ressants de  cet  ouvrage  :  So,  che  riduce  a 
piangere  ;  Impallidisce  in  campo;  Non  è  ver, 
benehê  si  dica;  Perché  l'altrui  misera;  Chi 
mai  non  vide  fuggir  le  sponde  ;  Ritrova  in 
queidelti;  Ogni  amante  puô  dirsi  guerriero; 
Ti  vo  cercando  in  volto  ;  Crudo  amore,  ohDio, 
ti  sento;  Ombra  diletta  ;  Ah  che  nel  dirti  ad- 
dio;  Nell'  istante  sfortunato  ;  Ta  non  sai, 
ohe  bel  contenta;  Affetti,  non  turbate;  Ira 
dubbj  penosi;  Parto,  se  vuoi  cosi;  Io  ti  lascio, 
equesto  addio;  Tortora  che  sorprende  ;  Guar- 
dami  prima  in  volto;  Bille,  che  in  me  pavenii; 
Care  luci,  che  regnate ;  Ch'  io  speri?  Ma  corne; 
Odia  la  pastorella;  E  maggiore  d'ogni  altro 
dolore;  Eccomi,  non  ferir;  et  le  chœur  final: 
E'  follia  d'un'  aima  stolta. 

ISSIPILE,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Conti  (François),  repré- 
senté à  Vienne  en  1726. 

ISSIPILE,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Terradeglias,  représenté  à 
Florence  en  1742. 

ISSIPILE,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Bellermann,  écrit  en  Alle- 
magne vers  1744. 

ISSIPILE,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Smith,  représenté  à  Lon- 
dres en  1746.  Smith  a  été  l'élève  le  plus 
connu  de  Haendel. 

ISSIPILE,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  J.  Holzbauer,  représenté  à 
Manheim  vers  1753. 

ISSIPILE,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Scarlatti  (Joseph),  repré- 
senté à  Vienne  en  1758. 

ISSIPILE,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Cocchi  (Joachim),  repré- 
senté à  Londres  en  1758. 


ITAL 


IVAN 


593 


issipile,  opéra  italieD,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Scbwanberg,  représenté  à 
Brunswick  en  1766. 

ISSIPILE,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Gasmann,  représenté  en 
Italie  vers  1760. 

issipile,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  d'Anfossi,  représenté  à  Flo- 
rence en  1791. 

*  issipile,  opéra  sérieux,  musique  de  Ma- 
rinelli,  représenté  à  Venise,  sur  le  théâtre  de 
la  Fenice,  le  12  novembre  1796. 

ISSIPILE,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  d'Ellerton,  représenté  en 
Prusse  vers  1825. 

ITALIAN  MONK  (the)  [le  Moine  italien], 
opéra  anglais ,  musique  de  Samuel  Arnold , 
représenté  à  Hay-Market  en  1797. 

ITALIAN  VILLAGERS  (the)  [les  Villageois 
italiens],  opéra-comique  anglais,  musique  de 
Shield,  représenté  à  Covent-Garden  en  1797. 

italian A  IN  ALGERI  (i/) ,  opéra  italien , 
livret  d'Anelli,  musique  de  L.  Mosca,  repré- 
senté à  Milan  en  1808. 

ITALIANA  IN  ALGERI  (l')  [Italienne  à  Al- 
ger],  opéra  italien,  poème  d'Anelli,  musique  de 
Rossini,  écrit  à  Venise,  dans  l'été  de  1813,  pour 
le  théâtre  de  San-Benedetto,  et  représenté  à 
Paris  le  1"  février  1817.  Tout  respire,  dans  cet 
ouvrage,  la  gaieté  la  plus  franche  et  la  plus 
vive.  Nulle  part  peut-être  la  bouffonnerie 
italienne  n'est  exprimée  avec  plus  de  vérité 
et  de  liberté.  Le  trio  Papataci  est  classique 
en  ce  genre.  Le  choeur  :  Viva ,  viva  il  flagel 
délie  donne,  et  l'ensemble  :  Va  sossopra  il 
mio  cervello,  sont  d'une  vivacité  tout  à  fait 
comique.  On  trouve  des  morceaux  de  demi- 
caractère  fort  élégants,  entre  autres  le  duo  : 
Se  inclinassi  a  prender  rnoglie,  et  la  cavatine  : 
Languir  per  una  bella.  L'opéra  de  l'Italienne 
à  Alger  n'est  plus  représenté  depuis  long- 
temps ;  mais  on  en  chante  souvent  les  mor- 
ceaux détachés  et  on  en  joue  surtout  l'ou- 
verture. 

ITALIANA  IN  LONDRA  (l')  ,  opéra  italien 
en  deux  actes,  musique  de  Cimarosa,  repré- 
senté à  Rome  en  1779  et  à  Paris  le  17  octobre 
1801,  aux  Italiens.  C'est  un  des  ouvrages  les 
plus  charmants  de  l'auteur  du  Matrimonio 
segreto. 

VItaliana  in  Londra  a  pour  titre  :  Inter- 
mezzo a  cinque  voci  (intermède  à  cinq  voix). 
L'ouverture  est  étincelante  de  verve  d'un 


bout  à  l'autre.  Cimarosa  a  été  le  précurseur 
de  Rossini  sous  le  rapport  du  brio,  de  l'es- 
prit, de  la  gaieté  pétillante  et  communica- 
tive.  Ces  deux  compositeurs  de  génie  n'ont 
pas  été  égalés  dans  la  comédie  musicale.  Nous 
ne  parlons  ici  que  du  grand  art,  des  œuvres 
dignes  de  prendre  place  dans  l'histoire  de  la 
civilisation  et  des  beaux-arts.  Les  cinq  per- 
sonnages sont  Madama  et  Livia ,  soprani  ; 
Sumers,  ténor;  Polidoro  et  Milord,  basses. 
La  première  scène,  qui  se  termine  par  un 
quatuor  :  Si  lasci  in  libertà,  est  instrumentée 
avec  une  précision  d'effet  que  Mozart  seul 
savait  trouver.  Seulement,  dans  Cimarosa, 
les  moyens  sont  plus  simples.  L'air  larghetto 
de  Livia  :  Straniera,  abbandonata,  est  ravis- 
sant. Il  est  suivi  de  ce  que  nous  appelons 
un  duo  entre  Polidoro  et  Sumers.  On  appe- 
lait ce  genre  de  morceaux  plus  proprement 
alors  cavatina  a  due  :  Ho'  délia  stima  grande. 
Contentons-nous  de  citer  comme  autant  de 
petits  chefs-d'œuvre  l'air  de  Madama  :  Mo* 
desto  sui  guardava;  l'air  de  Sumers  :  Venu 
volte  in  vita  mia;  ceux  de  Polidoro  :  Dammi 
la  mono  o  bella  ;  de  Milord  :  Sire,  io  vengo  ai- 
vostri  piedi;  et  le  finale  si  abondant  d'idées 
et  si  divertissant  du  premier  acte.  Le  second 
acte  débute  par  un  }oli  terzetto  en  canon  à 
l'octave.  L'air  de  Madama  :  Voi  vedrete  in 
una  sala,  n'est  que  gracieux  ;  la  verve  spiri- 
tuelle revient  dans  l'air  de  Sumers  :  Vi  parlo 
ail'  olandese;  et  dans  celui  de  Polidoro  :  Oh 
che  gusto,  che  piacere!  L'air  dramatique  et 
sérieux  de  Livia  vient  reposer  à  propos  l'es- 
prit de  l'auditeur  en  offrant  des  récitatifs 
caractérisés  et  une  mélodie  que  réchauffe  le 
sentiment  vrai  de  la  passion.  Citons  pour 
finir  les  airs  comiques  de  Milord  :  Van  gi- 
rando  per  la  testa;  le  duo  entre  Livia  et 
Milord  :  Caro  amico,  dont  la  partie  de  soprano 
est  écrite  bien  haut,  et  le  finale,  qui  ne  le 
cède  pas  au  premier  en  mélodie  abondante. 
Nous  le  répétons  en  terminant  :  VItaliana  in 
Londra  est  un  des  principaux  et  des  meil- 
leurs types  de  l'opéra  buffa. 

ITALIANA  IN  londra  (i/),  opéra  italien, 
musique  de  Gazzaniga,  représenté  à  Plai- 
sance en  1789. 

•IVAN,  opéra  sérieux,  musique  de  M.  A.  Lu- 
cidi,  représenté  à  Rome,  sur  un  théâtre  par- 
ticulier, le  31  mars  1876,  et,  ensnite,  en  1882, 
par  la  Société  Felsinea  de  Bologne. 

*  IVAN  GALEANO,  comédie  musicale  en  trois 
actes,  livret  imité  de  l'espagnol  par  M.  Max 
Singer,  musique  de  M.  J.  Stern,  repr.  sur  le 
théâtre  allemand  de  Prague  en  janvier  1892. 

38 


594 


JAGK 


JAGO 


*  IVAN  IV,  cantate,  paroles  de  Théodore 
Anne,  musique  de  M.  Paladilhe,  exécutée  à 
l'Opéra  le  7  décembre  1860,  et  chantée  par 
Mlle  Amélie  Rey,  MM.  Michot  et  Cazeaux. 
M.  Paladilhe,  à  peine  âgé  de  seize  ans,  venait 
de  remporter  le  grand  prix  de  Rome  au  con- 
cours de  l'Institut,  avec  cette  cantate. 

IVAN  IV,  opéra  en  cinq  actes  et  six  ta- 
bleaux, livret  de  M.  Hippolyte  Matabon,  mu- 
sique de  M.  Brion  d'Orgeval ,  représenté  au 
Grand-Théâtre  de  Marseille  le  7  avril  1876.  Le 
sujet  de  la  pièce  est  la  sédition  des  porte- 
glaive,  punie  par  le  czar,  sujet  terrible  et 
peu  lyrique ,  adouci  çà  et  là  par  quelques 
épisodes  gracieux.  Les  Marseillais  ont  acclamé 
l'œuvre  de  leur  compatriote.  Les  morceaux  les 
plus  applaudis  ont  été  le  finale  du  deuxième 
acte,  la  prière  et  le  chœur  au  quatrième,  et 
au  cinquième  un  duo  de  ténor  et  soprano  et 
le  trio  final. Distribution:  Ivan  IV,Dumestre; 
Fédoroff,  boyard  d'Esthonie,  Delabranche; 
Gothard  Ketler ,  grand  maître  des  porte- 
glaive,  Berardi  ;  Dosia,  princesse  d'Esthonie, 
Mme  Levielli-Coulon  ;  Olga,  nièce  du  czar, 
Mlle  Redouté. 

IVAN  SUSSANINA,  opéra  en  langue  russe, 
musique  de  Cavos,  représenté  à  Saint-Pé- 
tersbourg en  1799. 

IVANHOE ,  opéra  anglais ,  musique  de 
Parry,  représenté  à  Londres  vers  1815. 

IVANHOE,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
d'Emile  Deschamps  et  de  Gustave  de  Wailly, 
musique  de  Rossini,  représenté  à  l'Odéon  le 
15  septembre  1826.  C'était  un  pasticcio,  formé 
de  divers  morceaux  tirés  de  Semiramide,  de 
Mosè,  de  Tancredi  et  de  la  Gazsa  ladra. 

*  ivanhoé,  cantate,  paroles  de  M.  Victor 
Roussy,  musique  de  M.  Victor  Sieg,  exécutée 
à  l'Opéra  le  18  novembre  1864.  Cette  cantate 
était  celle  du  concours  de  l'Institut,  qui, 
quelques  mois  auparavant,  avait  valu  le  grand 
prix  de  Rome  au  compositeur.  Elle  était 


chantée  par  Mlle  de  Taisy,  MM.  Morêre  et 
Dumestre. 

*  IVANHOÉ,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Cesare  Bordiga,  musique  de 
M.  Attilio  Ciardi,  représenté  à  Prato,  sur  le 
théâtre  Métastase,  le  8  septembre  1888. 

*  IVANHOÉ,  drame  lyrique  en  cinq  actes  et 
dix  tableaux,  livret  inspiré  du  roman  célèbre 
de  Walter  Scott,  musique  de  M.  Arthur  Sulli- 
van, représenté  à  Londres,  pour  l'inaugura- 
tion de  la  nouvelle  salle  de  l'Opéra  national 
anglais,  le  31  janvier  1891.  C'était,  dans  le  do- 
maine de  la  grande  musique  dramatique,  le 
début  de  M.  Arthur  Sullivan,  qui,  tout  en 
écrivant  nombre  d'oratorios  et  de  symphonies, 
ne  s'était  encore  produit  à  la  scène  que  dans 
le  genre  de  l'opérette,  où  il  avait  obtenu  des 
succès  fabuleux.  Malgré  les  cris  d'admiration 
de  la  presse  anglaise,  il  ne  semble  pas  que  ce 
début  ait  été  très  brillant,  en  ce  sens  que 
l'auteur  n'a  guère  fait,  dans  une  œuvre  essen- 
tiellement dramatique,  que  reproduire  la  ma- 
nière et  les  procédés  employés  par  lui  dans 
les  bouffonneries  auxquelles  il  doit  sa  for- 
tune artistique  et  matérielle.  Les  interprètes 
à'Ivanhoé  étaient  M'ie  Macyntire  (Rebecca), 
MU*  Lucie  Hill  (Rowena),  M.  Ben  Davies 
(Ivanhoé),  et  M.  Eugène  Oudin. 

IVROGNE  CORRIGÉ  (i/)  OU  LE  MARIAGE 
DU  DIABLE,  opéra-comique  en  deux  actes,  pa- 
roles d'Anseaume ,  musique  de  Laruette , 
repr.  à  la  foire  Saint-Laurent,  le  24  juil.  1759. 

iwein,  opéra  allemand,  musique  d'Auguste 
Klughardt,  représenté  à  New-Strelitz  le 
28  mars  1879.  Le  sujet  a  été  tiré  d'une  lé- 
gende du  xmo  siècle,  époque  où  florissait 
Hartmann  von  der  Aue. 

*  îzeyl,  drame  en  quatre  actes,  de  MM.  Ar- 
mand Silvestre  et  Eugène  Morand,  musique 
de  scène  de  M.  Gabriel  Pierné,  représenté  à 
la  Renaissance  le  24  janvier  1894. 


*  jacara  (la),  ballet  en  un  acte,  avec 
chœurs,  paroles  de  Rafaël  Mayqnez,  musique 
de  Francisco  Barbieri,  représenté  le  15  mars 
1851  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque. 

JACK  OP  newbury  (Jacquet  de  New- 
lury),  opéra  anglais,  musique  de  J.  Hooke, 
représenté  à  Drury-Lane,  àLondres,  en  1795. 


JACOB  BELLAMY,  opéra  flamand,  musique  ] 
de  Van  dén  Acker,  représenté  à  Anvers  en 
1857. 

JACOB  ET  RACHEL,  mélodrame,  musique 
de  Fuss  (Jean),  repr.  à  Presbourg  vers  1795. 

•jacobin  (le),  opérette  eu  ua  acte,  pa-~ 


JACQ 


JAGQ 


595 


rôles  de  M.  H.  Barrys,  musique  de  M.  H.  de 
Zois,  représentée  à  Vienne  le  17  février  1891. 

•JACOBINS (les),  drame  lyrique,  paroles 
de  M"0  Cervinka  Rieger,  fille  d'un  député  au 
parlement  bohème,  musique  M.  Anton  Dvo- 
rak, représenté  sur  le  théâtre  National  de 
Prague  en  février  1889. 

*  JACOPO,  drame  lyrique  en  un  prologue 
et  six  tableaux,  paroles  et  musique  de  M.  An- 
tonio Leonardi,  représenté  au  théâtre  Argen- 
tina,  de  Rome,  le  21  mars  1888. 

*  jacopo  LO  scortichino,  opéra  semi- 
sérieux,  paroles  de  Tommasso  Zampa,  mu- 
sique de  Vincenzo  Fioravanti,  représenté  en 
septembre  1855  à  Naples,  sur  le  théâtre  de 
la  Fenice. 

Jacqueline  ,  opéra-comique  en  un  acte  , 
paroles  de  MM.  Scribe,  Léon  Battu  et  Edouard 
Fournier,  musique  du  comte  d'Osmond  et  de 
M.  Jules  Costé,  représenté  au  Théâtre-Ita- 
lien le  15  mai  1855,  au  bénéfice  de  la  Société 
des  secours  à  domicile,  et  à  l'Opéra-Comique 
le  8  juin  suivant.  MUe  Lefebvre  et  Sainte- 
Foy  ont  chanté  les  deux  principaux  rôles.  Il 
a  été  joué  trois  fois  à  Paris,  et  à  Nancy  le 
14  janvier  1856. 

JACQUERIE  (la),  drame  lyrique  en  deux 
actes  et  quatre  tableaux ,  paroles  de  Ferdi- 
nand Langlé  et  Alboize,  musique  de  Mainzer, 
représenté  sur  le  théâtre  de  la  Renaissance 
le  10  octobre  1839.  Le  livret  répond  mal  his- 
toriquement à  son  titre.  Un  baron  veut  exer- 
cer le  prétendu  droit  du  seigneur  sur  ses 
terres.  Charles  "V  fait  justice  de  sa  tyran- 
nie, et  le  seigneur,  forcé  de  fléchir  le  genou 
devant  le  roi  de  France,  succombe  à  son  dé- 
sespoir. Le  musicien,  qui  s'est  fait  connaître 
plutôt  comme  professeur  de  chant  populaire 
que  comme  compositeur,  a  cherché  à  donner 
à  son  ouvrage  des  formes  archaïques  et, 
comme  on  dit,  une  couleur  moyen  âge.  On  a 
remarqué  de  beaux  chœurs  dans  le  premier 
acte,  surtout  celui  dans  lequel  les  serfs  ré- 
voltés jurent  sur  l'Evangile  de  s'affranchir 
de  leur  honteuse  sujétion.  Nous  signalerons 
encore,  au  quatrième  tableau ,  un  air  assez 
bien  fait  de  soprano,  chanté  par  Mlle  Clary. 
Le  refrain  du  roi  Charles  V,  écrit  dans  la  to- 
nalité du  plain-chant,  ne  manque  pas  d'origi- 
nalité : 

Capitaine  d'aventure, 
Pour  manoir,  j'ai  mon  armure. 
Mon  pays  est  en  tout  lieu, 
Et  j'avise 
Pour  devise 
A  la  grâce  de  Dieu. 


Hurtaux  s'est  distingué  comme  chanteur  et 
comme  acteur  dans  le  rôle  du  seigneur  félon. 

*  JACQUERIE  (la),  grand  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  Salvatore  Agnelli,  repré- 
senté sur  le  Grand-Théâtre  de  Marseille  le 
22  avril  1849. 

*  JACQUERIE  (la),  opéra  en  quatre  actes, 
poème  de  M.  Edouard  Blau  et  M^e  Simone 
Arnaud,  musique  d'Edouard  Lalo  et  M.  Ar- 
thur Coquard,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Monte-Carlo  le  9  mars  1895,  et  à  Paris,  sur 
la  scène  de  l'Opéra-Comique,  le  23  décem- 
bre de  la  même  année.  Peu  d'années  avant 
de  mourir,  Lalo  avait  commencé  la  com- 
position de  cet  ouvrage;  mais  la  maladie 
vint  bientôt  le  frapper,  et  il  ne  put  en  écrire 
et  en  achever  que  le  premier  acte;  M.  Co- 
quard fut  chargé  de  terminer  la  partition,  et 
il  le  fit  de  la  façon  la  plus  heureuse,  car  la 
critique  fut  unanime  à  constater  qu'il  n" était 
pas  resté  au-dessous  du  grand  artiste  dont 
il  se  trouvait  le  collaborateur  et  que  la  tâche 
qu'il  avait  assumée  lui  faisait  le  plus  grand 
honneur.  La  Jacquerie  a  obtenu  un  succès  de 
très  bon  aloi. 

*  JACQUES  (les),  drame  lyrique  en  cinq 
actes,  poème  de  M.  Mélandri,  musique  de 
M.  Sinsoilliez,  représenté  au  théâtre  muni- 
cipal de  Lille  le  10  novembre  1887. 

*  JACQUES  clément,  grand  opéra  en 
quatre  actes,  poème  de  MM.  L.  de  Garât, 
H.  Sauvage  et  A.  Larsonneur,  musique  de 
M.  Raphaël  Grisy,  représenté  au  Grand- 
Théâtre  de  Genève  le  16  décembre  1886.  Ou- 
vrage important  et  qui  décelait  chez  le  com- 
positeur sinon  une  grande  originalité,  du 
moins  une  inspiration  élevée,  une  instruction 
musicale  solide  et  une  rare  sûreté  de  main. 
Les  morceaux  qui  ont  produit  le  plus  grand 
effet  sont  le  finale  du  premier  acte,  au  second 
la  scène  de  la  malédiction,  le  trio  et  le  quin- 
tette; le  troisième  acte  est,  dans  son  ensem- 
ble, le  meilleur  de  l'œuvre,  dont  les  chœurs 
surtout  et  les  airs  de  ballet  sont  bien  venus. 
On  sent  que  le  musicien  s'est  inspiré  parti- 
culièrement de  la  manière  de  Meyerbeer  et 
de  celle  de  Verdi.  Les  rôles  de  Jacques  Clé- 
ment étaient  tenus  par  Mm<"  Pitteri  et  Dargy, 
MM.  Fronty,  Larrivé,  Saint-Jean,  Quirot  et 
Gense. 

*  Jacques  rigaud,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Dumaniant,  musique  de  Foi- 
gnet  père,  représenté  en  1800  au  théâtre 
Montansier.  Le  principal  rôle  féminin  de  ce 
petit  ouvrage  était  tenu  par  une  actrice  char- 


696 


JAGU 


JAGU 


mante,  Mlle  Caroline,  qui  mourut  à  la  fleur 
de  l'âge,  ayant  déjà  conquis  une  véritable 
renommée. 

JACQUES  VAN  artevelde,  opéra  en  cinq 
actes,  paroles  de  Van  Peene,  musique  de  M.  Bo- 
very,  représenté  à  Bruxelles  le  27  décembre 
1846,  et  sur  le  théâtre  de  Gand  la  même 
année.  Les  personnages  de  cet  opéra  national 
étaient  :  Van  Artevelde  ,  Sobier  le  Courtrai- 
sien,  Louis  de  Nevers,  Christine  de  Baro- 
naige,  épouse  de  Van  Artevelde.  On  ne  né- 
gligea rien  pour  donner  à  cet  ouvrage  toute 
l'importance  que  réclamaient  les  souvenirs 
historiques  qu'il  devait  évoquer. 

JACQUOT  OU  L'ÉCOLE  DES  MÈRES,  Opéra- 
comique  en  deux  actes,  paroles  de  Desprez  et 
Rouget  de  Lisle ,  musique  de  Della-Maria, 
représenté  au  théâtre  Favart  le  28  mai  1798. 

jadis  ET  aujourd'hui  ,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Sewrin,  musique  de 
Kreutzer,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
29  octobre  isos. 

JADWIGA  {Edwige) ,  opéra  polonais,  mu- 
sique de  Kurpinski,  représenté  à  Varsovie  en 

1814. 

*  JADWIGA,  opéra  en  un  acte,  musique  de 
M.  Norgauer,  représenté  au  théâtre  muni- 
cipal de  Presbourg  en  février  1893. 

JjEGER  MiEDCHEN  (das)  [la  Fille  du 
chasseur] ,  opéra-comique  allemand,  musique 
de  Henneberg,  écrit  à  Vienne  vers  1818. 

JAGD  (die)  [la  Chasse],  opéra  allemand, 
musique  de  J.-A.  Hiller,  représenté  en  Alle- 
magne vers  1738. 

JAGD  (die)  [la  Chasse],  opéra  allemand, 
musique  de  Holly,  représenté  en  Allemagne 
vers  1772. 

JAGIELLO  WIETKI  (Jagellon  le  Grand), 
opéra  polonais  en  trois  actes,  musique  d'Els- 
ner,  représenté  à  Varsovie  en  1820. 

jaguarita  l'indienne  ,  opéra-comique 
en  trois  actes  et  quatre  tableaux,  paroles  de 
MM.  de  Saint-Georges  et  de  Leuven,  musi- 
que de  F.  Halévy,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  14  mai  1855.  La  donnée  de  la 
pièce  aurait  pu  être  plus  vraisemblable,  par- 
tant plus  sympathique  et  plus  favorable  aux 
qualités  particulières  au  compositeur ,  c'est- 
à-dire  à  la  profondeur  du  sentiment  et  à  la 
vérité  de  l'expression.  Telle  qu'elle  est,  on  s'y 
intéresse,  et  le  dialogue  offre  des  mots  heu- 


reux. Jaguarita  est  la  jeune  reine  des  Ana- 
cotas,  avec  qui  les  Hollandais  sont  en  guerre. 
Elle  les  hait  donc,  et  elle  est  entretenue  dans 
sa  férocité  naturelle  par  une  sorte  d'anthro- 
pophage appelé  Mama-Jumbo.  Mais  le  jeune 
officier  Maurice  a  dompté  ce  cœur  de  tigresse, 
et  malgré  Mama-Jumbo ,  ses  serments,  les 
apprêts  de  son  supplice,  elle  parvient  à  épou- 
ser l'officier  hollandais.  Il  y  a  dans  la  pièce 
un  personnage  fort  plaisant.  C'est  le  major 
Van  Trump  ,  gourmand  ,  poltron  ,  et  qui , 
malgré  sa  couardise,  passe  pour  un  héros. 
Se  cache-t-il  dans  les  roseaux,  son  pistolet 
part  et  la  balle  va  frapper  ie  chef  des  enne- 
mis, le  terrible  Zam-Zam.  Plus  tard,  sous 
l'influence  d'un  coup  de  soleil  qui  lui  donne 
le  delirium  tremens,  il  se  jette  au  milieu  des 
Peaux-Rouges,  fait  des  prodiges  de  valeur  et 
est  ramené  en  triomphe.  Ce  caractère,  ou  plu- 
tôt ce  personnage,  est  bien  imaginé.  La  par- 
tition doit  être  placée  au  premier  rang  parmi 
celles  que  M.  Halévy  a  composées  pour  des 
opéras-comiques.  Invention,  interprétation 
consciencieuse  et  élégante  du  poème,  harmo- 
nie originale  et  neuve,  instrumentation  riche 
et  variée ,  l'opéra  de  Jaguarita  offre  toutes 
ces  qualités  au  plus  haut  degré.  La  première 
partie  de  l'ouverture  est  formée  d'un  an- 
dante  d'une  facture  mélodique  gracieuse  et 
légère.  Dans  le  premier  acte,  on  remarque  le 
chœur  des  Hollandais  ;  les  couplets ,  d'une 
coupe  originale,  de  Hector  Van  Trump  :  C'est 
un  héros  ;  l'air  de  Jaguarita  :  Je  suis  la  pan- 
thère, la  reine  des  bois,  et  le  chant  du  colibri, 
exécutés  tous  deux  par  Mme  Cabel  avec  une 
voix  ravissante  et  une  facilité  incomparable. 
La  création  de  ce  rôle  est  celle  dont  cette  ar- 
tiste peut  à  plus  juste  titre  s'enorgueillir.  Au 
second  acte  brille  la  grande  scène  avec 
chœurs  de  Jaguarita;  la  romance  de  Mau- 
rice et  le  duo  final,  si  poétique,  produisent 
des  impressions  durables.  Le  troisième  acte 
n'est  pas  moins  fécond  que  les  précédents. 
Le  choeur  des  sauvages  est  sombre  et  vio- 
lent. L'interrogatoire  du  dieu  Bambouzi  nous 
a  semblé  un  peu  puéril.  La  Chanson  de  mort, 
et  surtout  les  strophes  :  A  vous  la  guerre , 
chantées  par  Junca,  sont  empreintes  d'une 
grandeur  superbe.  Ce  Junca,  par  sa  haute 
stature,  ses  traits  mâles  et  accentués,  sa  voix 
grave  et  puissante ,  représentait  à  merveille 
Mama-Jumbo.  Il  est  mort  depuis.  Meillet 
jouait  très-bien  le  rôle  du  major.  Monjauze 
et  Colson  ont  créé  ceux  de  Maurice  et  de  Pe- 
terman.  Jaguarita  l'Indienne  est  un  de  ces 
opéras  que  les  musiciens  entendent  toujours 
avec  plaisir.  Le  beau  chœur:  Onuit  tutélaire, 


JANO 


JARD 


597 


fait  partie  du  répertoire  des  sociétés  cho- 
rales, qui  l'avaient  adopté  pour  les  concours 
qui  ont  eu  lieu  à  la  grande  exposition  de 
1867,  où,  en  ma  qualité  de  membre  du  jury, 
il  m'a  été  donné  de  l'entendre  plus  de  cent 
fois  dans  une  même  journée. 

JAHRFEST  (das)  [la  Fête  anniversaire], 
opéra  allemand ,  musique  de  Ohlhorst. 

JAHRMARKT    ZU    GRÙNENWALD  (DER) 

[la  Foire  de  Grûnenwald],  opéra  allemand, 
musique  de  W.  Miiller,  représenté  en  1797. 

JAICON,  RE  della  CHINA,  opéra  italien, 
musique  de  Gasparini  (Francesco),  repré- 
senté à  Rome  en  1707. 

JALOUX  À  L'ÉPREUVE  (le),  opéra  italien, 
musique  d'Anfossi,  représenté  à  l'Opéra  le 
18  janvier  1779.  Voyez  Geloso  in  cimento  (il). 

JALOUX  CORRIGÉ  (le),  opéra-bouffon  en 
un  acte,  parodié  sur  plusieurs  ariettes  ita- 
liennes, paroles  de  Collé,  avec  un  vaudeville 
et  un  divertissement  dont  la  musique  est  de 
Blavet,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  en  1753.  LaTonelli,  qui  avait  débuté 
le  l"  août  de  l'année  précédente  dans  la 
Serva  padrona,  se  fit  entendre  aussi  dans  cet 
ouvrage. 

JALOUX  DE  SOI,  opéra-comique  en  un  acte, 
livret  et  partition  de  Mme  Anaïs  Marcelli 
(pseudonyme  de  Mme  la  comtesse  Perrière- 
Pilté),  représenté  au  Théâtre-Lyrique  (Athé- 
née) le  6  juin  1873.  Chanté  par  Bonnet,  Mm°  Gé- 
raizer  et  Mlle  Derasse. 

JAN  kochanowski,  opéra  polonais  en 
deux  actes,  musique  de  Kurpinski,  repré- 
senté à  Varsovie  en  1817. 

*  JANIE,  «  idylle  musicale  »  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Philippe  Godet,  musique  de 
M.  E.  Jacques  Dalcroze,  représentée  au 
Grand-Théâtre  de  Genève  le  13  mars  1894. 
C'est  une  œuvre  indigène,  les  deux  auteurs 
étant  Suisses  l'un  et  l'autre.  Elle  était  jouée 
par  Milcs  Gialoni  et  Gastineau,  MM.  Audisio, 
Dechesne,  Féraud,  Baudhuin  et  Van  Leer. 
La  partition  de  Janie  a  été  publiée  par  l'édi- 
teur Fritsch,  à  Leipzig.  M.  Jacques  Dalcroze, 
ancien  élève  de  M.  Massenet,  est  professeur 
d'harmonie  et  de  composition  au  Conserva- 
toire de  Genève. 

jannina  d'ornano,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Campana,  représenté  à  Florence  en 
1849. 

*  JANOT,  opéra-comique  en  trois  actes,  pa- 


roles de  MM.  Henri  Meilhac  et  Ludovic  Ha- 
lévy,  musique  de  M.  Charles  Lecocq,  repré- 
senté à  la  Renaissance  le  22  janvier  1881.  Ce 
Janot  était  surtout  une  sorte  de  lanterne 
magique  destinée  à  faire  connaître  ou  à  rap- 
peler au  public  le  côté  extérieur  de  l'époque 
de  la  Restauration  :  modes,  costumes,  etc., 
une  espèce  de  restitution  scénique  d'un  temps 
évanoui.  Mais  la  mise  en  scène  très  curieuse 
de  l'ouvrage  ne  suffisait  pas  à  masquer  le 
manque  d'intérêt  et  le  vide  des  situations,  et 
le  compositeur  n'avait  été  que  médiocrement 
inspiré  par  ce  canevas  sans  consistance  et 
sans  solidité.  Le  succès  fut  négatif,  en  dépit 
du  talent  déployé  par  les  interprètes,  MM. 
Jolly,  Vauthier,  Lary,  Jeannin,  Mlle&  Jeanne 
Granier,  Desclauzas  et  Mili-Meyer. 

JANUS ,  opéra  allemand ,  musique  de  Kei- 
ser,  représenté  à  Hambourg  en  1698. 

JAPONAISE  (la),  opéra-bouffe  en  trois  ac- 
tes, livret  de  MM.  Grange  et  Victor  Bernard, 
musique  de  M.  Emile  Jonas,  représenté  au 
théâtre  An  der  "Wien,  à  Vienne,  en  janvier 
1874.  Ce  compositeur  a  écrit  aussi  la  musique 
de  pièces  qui  ne  rentrent  pas  dans  le  plan  de 
ce  Dictionnaire  des  opéras,  notamment  celle 
la  Chatte  blanche,  pour  la  reprise  de  cette 
féerie  célèbre  qui  eut  lieu  en  1868,  à  la 
Gaîté. 

JARDIN  (le),  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Louis  Ulbach,  musique  de  M.  de  Ko- 
ninck,  jouée  dans  les  salons  en  1852. 

*  JARDINERA  (la),  zarzuela,  musique  de 
M.  Fernandez  Caballero,  représentée  en  1857 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela. 

jardinier  de  sidon  (le),  comédie  en 
deux  actes,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  De 
Pleinchêne,  musique  de  Philidor,  représentée 
aux  Italiens  le  18  juillet  1768.  Ce  jardinier 
n'est  autre  qu'Abdolonyme,  descendant  des 
rois  de  Sidon,  qu'Alexandre  le  Grand  replaça 
sur  le  trône  de  ses  ancêtres  pour  récompen- 
ser ses  vertus.  Dans  la  pièce ,  le  héros  macé- 
donien est  remplacé  par  un  nommé  Cliton,  le 
Deus  ex  machina.  Abdolonyme  a  une  fille  qui 
est  aimée  d'Agénor,  fils  d'un  roi.  Il  y  a  entre 
ces  personnages  un  combat  mutuel  de  géné- 
rosité. C'était  un  singulier  livret  pour  la  mu- 
sique de  Philidor  qui,  on  le  sait,  était  peu 
propre  à  interpréter  les  grands  sentiments. 

JARDINIER  DE  SIDON  (le),  opéra-comi- 
que,  musique  de  Légat  de  Furcy,  écrit  à  la 
fin  du  xvme  siècle  (inédit). 

JARDINIER    ET    SON    SEIGNEUR    (  LE  )  - 


598 


JARD 


JAUF 


opéra-comique  en  un  acte ,  en  prose,  paroles 
de  Sedaine,  musique  de  Philidor,  représenté 
à  la!  foire  Saint-Germain  le  18  février  1761. 
Cet  ouvrage  est  un  des  meilleurs  que  le  com- 
positeur ait  écrits.  Il  renferme  un  duo  fort 
Temarquable  :  Un  maudit  lièvre. 

JARDINIER   ET    SON    SEIGNEUR   (  LE  )  , 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Mi- 
chel Carré  et  Barrière,  musique  de  M.  Léo 
Delibes ,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  le 
jer  mai  1863.  C'est  la  jolie  fable  de  La  Fon- 
taine qui  a  fait  les  frais  du  livret,  sauf  une 
petite  intrigue  d'amour  villageois.  La  musi- 
que sent  l'école  d'Adolphe  Adam  :  de  la  faci- 
lité ,  une  bonne  facture ,  peu  de  prétention  à 
la  distinction  ;  c'était  d'ailleurs  une  qualité 
pour  le  sujet.  Joué  par  Gabriel  et  Mlle  Faivre. 

JARDINIER  GALANT  (le)  ,  opéra-comique 
en  deux  actes  et  trois  tableaux,  paroles  de 
MM.  de  Leuven  et  Siraudin,  musique  de 
M.  Ferdinand  Poise,  représenté  à  l'Opéra- 
Comiquele  4  mars  1861.  Le  sujet  de  la  pièce 
est  une  chanson  satirique  intitulée  le  Jardi- 
nier galant,  et  composée  par  Collé  contre 
Mme  de  Pompadour.  Le  greffier  Tiphaine  est 
chargé  d'en  rechercher  les  exemplaires  et 
l'auteur.  Il  avise  un  jardinier  nommé  Ga- 
lant ,  et  le  fait  arrêter ,  ce  qui  donne  lieu  à 
des  situations  burlesques.  Les  marchandes  de 
fleurs  prennent  fait  et  cause  pour  le  pauvre  jar- 
dinier et  font  pleuvoir  sur  les  soldats  du  guet 
tout  le  contenu  de  leurs  éventaires,  et  même 
les  petits  livrets  verts  contenant  la  chanson. 
Collé  les  avait  cachés  dans  une  hotte  et  lui 
même  entonne  le  pamphlet  à  pleins  poumons 
et  sans  grande  bravoure,  car  il  vient  d'ap- 
prendre la  disgrâce  de  la  favorite.  La  musi- 
que est  gracieuse  et  d'une  facture  facile.  Le 
duo  de  Collé  avec  Mme  Tiphaine  :  Allons, 
quittons  nos  grands  airs,  a  été  bien  accueilli, 
ainsi  que  le  chœur  des  marchandes.  Il  y  a 
aussi  une  chanson  dialoguée  de  Cadet  et  Ba- 
bet,  dont  le  tour  gaulois  a  de  l'intérêt.  Inter- 
prètes :  Crosti,  Ambroise,  Prilleux,  Ponchard, 
Miles  Lemercier  et  Tuai. 

jardinière  (la),  opéra  allemand,  musi- 
que de  Wolf,  représenté  à  Weimar  en  1774. 
jardinière  supposée  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  d'Anfossi,  représenté  à  l'Opéra 
le  12  novembre  1778.  —  Voyez  Finta  Gardi- 

NIERA. 

*  Jardiniers  (les),  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  Davesnes,  musique  de 
Prudent,  représenté  à  la  Comédie-Italienne 
le  15  juillet  1771. 


*  JARDINS  d'armide  (les),  scène  lyrique 
couronnée  au  concours  Rossini,  poème  de 
M.  Emile  Moreau,  musique  de  M.  Auguste 
Chapuis,  exécutée  dans  la  salle  du  Conserva- 
toire le  29  avril  1888.  Depuis  plus  de  deux 
siècles,  c'est-à-dire  depuis  YArmide  de  Qui- 
nault  et  Lully,  combien  compte-t-on  de  poètes 
et  de  compositeurs  qui  se  sont  inspirés  de 
l'épisode  célèbre  de  la  Gerusalemme  liberata  et 
qui  doivent  de  la  reconnaissance  à  l'immortel 
auteur  de  ce  poème  immortel?  Les  vers  de 
M.  Emile  Moreau  ne  valent  assurément  pas 
ceux  du  Tasse,  mais  la  musique  de  M.  Cha- 
puis est  loin  d'être  sans  valeur.  Toute  la  pre- 
mière partie  surtout  en  est  remarquable,  et 
certaines  scènes  sont  pleines  de  grâce,  de 
couleur  et  de  poésie.  L'œuvre  est  jeune  assu- 
rément et  non  point  sans  défauts,  mais  elle 
est  intéressante  et  renferme  aussi  d'excel? 
lentes  qualités.  Elle  était  fort  bien  chantée 
par  Mme  Yveling  Rambaud  et  M"9  Armand, 
MM.  Lafarge,  Ferran  et  Boulo. 

*  jarretière  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Georges  Maillard,  musi- 
que de  M.  F.  de  Ménil,  représenté  au  Théâ- 
tre-Lyrique de  la  Galerie  Vivienne  en  décem- 
bre 1894. 

JASON  ou  LA  TOISON  D'OR,  tragédie  ly- 
rique en  cinq  actes  avec  prologue,  paroles 
de  Jean-Baptiste  Rousseau,  musique  de  Co- 
lasse, représentée  à  l'Opéra, le  17  janvier  1696. 
L'auteur  des  Odes  faisait  bon  marché  de  ses 
œuvres  lyriques.  Il  disait,  en  parlant  de  ces 
dernières  :  «  Elles  sont  ma  honte.  Je  ne  savais 
point  encore  mon  métier  quand  je  me  suis 
donné  à  ce  pitoyable  genre  d'écrire.  »  Et  il 
ajoutait  que  l'on  pouvait  bien  faire  un  bon 
opéra,  mais  non  pas  un  bon  ouvrage  d'un  bon 
opéra;  pensée  fausse,  puisque  une  œuvre  ly- 
rique ne  saurait  être  jugée  à  un  point  de  vue 
exclusivement  littéraire.  C'est  peu  après 
l'époque  où  il  fit  représenter  cet  ouvrage  que 
Colasse  obtint  de  Louis  XIV  l'autorisation 
d'aller  établir  un  théâtre  d'opéra  à  Lille. 
L'entreprise  réussit  peu,  et  Colasse  y  perdit 
tout  ce  qu'il  possédait.  Ce  que  voyant,  le  roi, 
qui  l'aimait  et  le  protégeait,  lui  fit,  dit-on,  à 
son  retour,  un  cadeau  de  10,000  livres  et  lui 
rendit  la  charge  de  maître  de  musique  de  la 
chambre,  qu'il  avait  abandonnée  pour  s'en 
aller  en  province. 

JASON,  opéra,  musique  de  Cousser,  repré- 
senté à  Hambourg  en  1697, 

*  JAUFPRÉ  rudel,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Scriba  Cadorino,   musique  de 


JE 


JEAN 


509 


M.  Sîlvio  Danïeli,  représenté  au  théâtre  Verdi 
de  Padoue  le  2  avril  1892. 

JAVOTTE,  opéra-comique  en  trois  actes, 
livret  de  M.  Thompson,  musique  de  M.  E. 
Jonas,  représenté  à  l'Athénée  (Théâtre-Ly- 
rique) en  décembre  1871.  C'est  une  pièce  an- 
glaise jouée  au  Gaiety-Theater,  de  Londres, 
avec  succès,  sous  le  titre  de  Cinderella.  Mais, 
an  lieu  des  personnages  de  Cendrillon,  dont 
le  nom  évoque  les  souvenirs  de  Bianchi,  de 
Nicolo,  de  Rossini,  on  a  mis  en  scène  une  Ja- 
votte  vulgaire,  un  grand  shérif  de  Pumper- 
nickel,  un  prince,  les  deux  sœurs,  et,  à  la 
place  de  Dandini,  deux  mauvais  drôles  de 
pickpockets.  La  musique  est  non-seulement 
bien  faite,  mais  toujours  intéressante  pour  les 
oreilles  des  musiciens  ;  les  idées  sont  élégam- 
ment présentées,  l'instrumentation  excel- 
lente. Il  manque  à  tout  cela  l'originalité  et  la 
distinction.  Le  musicien  a  fait  trop  de  con- 
cessions à  ce  public  grossier,  dépourvu  de 
tout  sens  artistique;  et  qu'il  n'est  possible 
d'émouvoir  que  par  un  temps  de  valse,  de 
polka  ou  de  galop.  Je  signalerai  l'air  de  Ja- 
votte,  le  chœur  de  la  patrouille,  un  duo,  une 
sérénade  terminée  par  un  trio,  le  duo  en  ca- 
non des  pâtissiers,  l'air  de  la  coupe.  Cet  ou- 
vrage a  été  chanté  par  Peters,  Solon,  Aujac, 
Audran,  M™e  Ugalde  et  Mlle  Douan. 

JE  VEUX  MON  PEIGNOIR  !  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Georges  Mancel,  musique 
de  M.  P.  Lacome,  jouée  à  la  Tertulia  en  mai 
1872.  Le  titre  et  le  lieu  indiquent  assez  à 
quel  ordre  d'idées  appartient  cette  produc- 
tion. 

JE  VOUS  PRENDS  SANS  VERT,  comédie 
en  un  acte,  ornée  de  chants  et  de  danse  (sic), 
paroles  de  Champmêlé,  musique  de  Grandval, 
représentée  aux  Français  le  I"  mai  1693. 
Cette  pièce  est  tirée  du  conte  de  La  Fontaine 
intitulé  le  Contrat.  On  a  cru  que  le  fabuliste 
en  était  l'auteur,  ce  qui  est  douteux,  puisque 
à  cette  époque  il  était  malade  et  ne  s'occupait 
plus  que  de  sujets  pieux.  Il  est  peut-être  utile 
de  rappeler  à  quelques  personnes  le  sens  de 
cette  phrase  :  Je  vous  prends  sans  vert.  Autre- 
fois, alors  qu'on  s'amusait  sans  prétention, 
on  convenait,  dans  une  société  d'amis  et  de 
connaissances,  de  porter  toujours  sur  soi  une 
feuille  de  verdure  qu'on  était  tenu  de  mon- 
trer à  la  première  réquisition,  lorsqu'on  se 
rencontrait.  On  a  vu  quelquefois  ce  jeu  ins- 
titué dans  toute  la  société  d'une  ville  de 
province.  Lorsqu'une  personne  était  prise 
sans  vert,  elle  payait  une  amende,  et  le  mon- 
tant de  l'argent  ainsi  recueilli  était  employé 


au  bout  de  l'année  à  organiser  une  fête,  un 
bal,  une  partie  de  plaisir  quelconque. 

JEAN-BAPTISTE ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  et  musique  de  Beffroy  de  Rei- 
gny,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le  i«  juin 
1798. 

*  JEAN-BÊTE,  «  comédie  en  prose  en  trois 
actes,  avec  ouverture  nouvelle,  ronde  et  vau- 
deville »,  paroles  et  musique  du  Cousin-Jac- 
ques (Beffroy  de  Reigny),  représentée  sur  le 
théâtre  des  Grands-Danseurs  duRoi(Nicolet) 
en  juillet  1790.  Cette  pièce,  reçue  d'abord  aux 
Variétés-Amusantes  du  Palais-Royal,  puis  au 
théâtre  Montansier,  et  n'ayant  pu,  par  suite 
de  difficultés  diverses,  être  jouée  sur  aucun 
des  deux,  fut  portée  par  l'auteur  au  théâtre 
de  Nicolet. 

*  JEAN  cavalier  ,  opéra ,  paroles  de 
M.  Ernst  Kûhl,  musique  de  M.  A.  Langert, 
représenté  à  Nuremberg,  le  14  octobre  1886. 

JEAN  DE  NIVELLE,  opéra-comique  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Edmond  Gondinet  et  Phi- 
lippe Gille,  musique  de  M.  Léo  Delibes,  re- 
présenté au  théâtre  de  l'Opéra-Comique  le 
8  mars  isso.  Tout  en  voulant  faire  une  œu- 
vre sérieuse  et  artistique,  les  auteurs  ont  eu 
une  idée  singulière  en  choisissant  le  titre  de 
la  légende  populaire  et  assez  triviale  de  Jean 
de  Nivelle  «  dont  le  chien  s'enfuit  quand  on 
l'appelle  • ,  car  le  public  ignore  généralement 
que  ce  chien  était  Jean  lui-même. 

Un  héros  qui  débute  par  trahir  son  maî- 
tre D'à  jamais  passé  pour  intéressant;  entre 
tous  les  épisodes  de  l'histoire  de  France,  la 
ligue  du  Bien  public  est  le  plus  dénué  d'in- 
térêt et  n'offre  aucun  incident  romanesque, 
brillant  ni  généreux  ;  en  outre,  il  n'y  a  pas  de 
dénouement.  Comment  penser  que  l'histoire 
d'un  homme  traître  à  son  pays,  à  son  père,  à 
son  roi,  pourrait  exciter  la  sympathie  d'un 
public  français,  toujours  chevaleresque  dans 
les  choses  du  théâtre?  Jean,  fils  du  duc  de 
Montmorency,  abandonna  le  drapeau  de  son 
père  et  s'enrôla  avec  les  princes  révoltés  con- 
tre Louis  XI  sous  la  bannière  du  comte  de 
Charolais,  Charles  le  Téméraire,  dont  il  de- 
vint et  resta  le  chambellan.  Ce  triste  per- 
sonnage prit  part  à  la  bataille  de  Mont- 
Ihéry,  ce  qui  aurait  pu  procurer  aux  spec- 
tateurs de  l'Opéra  -  Comique  l'occasion  de 
voir  un  fils  assassiner  son  père. 

L'ouvrage  n'a  pas  d'ouverture;  il  débute 
par  un  prélude  dans  lequel  se  trouve  repro- 
duite une  des  plus  agréables  phrases  de  l'o- 
péra, celle  du  chœur  des  soldats  qui  ouvre  le 


600 


JEAN 


JEAN 


troisième  acte.  On  remarque  aussi  dans  cette 
pièce  instrumentale  des  imitations  affectées 
du  plain-chant  avec  suppression  de  la  note 
sensible  qui,  mêlées  à  des  morceaux  de  la 
facture  la  plus  moderne,  sont  loin  de  produire 
un  bon  effet.  Lorsqu'on  veut  donner  trop  de 
couleur  locale  à  un  sujet  historique,  on  échoue 
presque  toujours.  Il  en  résulte  une  sorte  de 
réalisme  apocryphe  et  contestable;  mieux 
vaut  toujours  idéaliser  le  sujet.  Les  grands 
maîtres  dramatiques,  Gluck,  Meyerbeer,  ont 
su  donner  une  idée  suffisante  l'un  du  moyen 
âge  dans  Robert,  de  l'époque  des  Valois  dans 
les  Huguenots,  l'autre  de  l'antiquité  fabu- 
leuse et  grecque  dans  Orphée  et  dans  les 
deux  Iphigénie  sans  recourir  à  des  pastiches. 
Il  est  vrai  qu'il  faut  ne  se  fier  qu'à  son  génie 
et  s'imposer  le  devoir  d'inventer.  C'est  une 
tout  autre  esthétique  que  celle  qui  semble 
prévaloir  dans  l'école  dramatique  contempo- 
raine. 

Le  premier  acte  commence.  Non  seule- 
ment Jean  s'enfuit  à  l'appel  de  son  père, 
mais  il  s'enfuit  même  devant  des  bergères  et 
des  vigneronnes  qui  veulent  le  couronner  roi 
des  vendanges. 

En  effet,  au  lever  du  rideau,  on  voit  un 
berger  qui  s'éloigne  dédaigneusement  ;  c'est 
Jean  lui  même  qu'appellent  les  vendangeuses  : 

lia  plaine  est  tout  ensoleillée, 

Jean! 
Viens  avec  nous  sous  la  feuillée, 

Jean  ! 
Viens  donc  ;  c'est  l'heure  du  repos, 
Sous  les  bois  sont  les  doux  propos, 
L'amour  y  chante  son  poème, 

Jean! 
Boit-on  jamais  fuir  qui  nous  aime? 

Jeanl 

Ces  ménades  bourguignonnes  en  sont  pour 
leurs  avances,  un  peu  hardies,  il  me  semble.  Ce 
chœur  de  femmes  est  agréablement  rhythmé. 
Simonne  entre  en  scène.  C'est  la  tante  d'Ar- 
iette, jeune  fille  qui  va  être  l'objet  des  amours 
de  Jean  de  Nivelle  et  jouer  le  rôle  le  plus 
important  de  la  pièce.  Cette  Simonne  a  un  fils 
nommé  Thibaut  qui  a  été  mis  en  prison  pour 
avoir  volé  un  collier  afin  d'en  faire  don  à  sa 
cousine  Ariette.  Afin  de  délivrer  son  fils,  elle 
veut  se  procurer  de  l'or  en  vendant  des  se- 
crets, des  philtres  pour  se  faire  aimer.  Telle 
est  l'intéressante  famille  au  sein  de  laquelle 
les  auditeurs  de  cet  opéra  vont  passer  leur 
soirée.  Les  vendangeuses  sans  vergogne  s'em- 
pressent d'offrir  à  cette  sorcière  non  pas 
seulement  des  fruits  et  des  fleurs;  mais, 
qui  le  croirait,  de  l'argent,  des  croix,  des 
colliers,  des  bijoux!  afin  de  se  faire  toutes 
aimer  du  beau  berger.  La  légende  de  la  man- 


dragore est  donc  chantée  par  Simonne.  Les 
propriétés  que  les  anciens  attribuaient  à  cette 
plante,  depuis  le  savant  grec  Dioscoride  jus- 
qu'au célèbre  médecin  vénitien  Mattheolus, 
ne  sauraient  être  définies  dans  une  œuvre  ly- 
rique; mais  ce  n'était  pas  une  raison  pour 
imaginer  un  conte  aussi  puéril  que  celui  de 
cette  mandragore  placée  sur  un  petit  autel, 
entourée  de  quatre  cierges, 

Choisis  parmi  les  cires  vierges. 

La  musique  de  cette  légende  rappelle  la 
phrase  Que  la  vague  écumante,  dans  l'opéra  de 
Zampa,  c'est  une  mélodie  assez  plate,  dans 
la  forme  d'un  cantique  vulgaire,  que  de 
fausses  relations  rendent  intolérable  à  l'o- 
reille. Une  jeune  fille  de  la  cour  du  duc,  nom- 
mée Diane,  fille  du  baron  de  Beautreillis,  per- 
sonnage ridicule,  aime  passionnément  le  beau 
berger  Jean.  Ariette  et  elle  se  rencontrent, 
et,  sans  aucune  préparation,  les  voilà  liées  de 
la  plus  vive  amitié,  à  tel  point  que  la  petite 
paysanne  est  emmenée  par  Diane  à  la  cour 
du  duc  Philippe  et  transformée  subitement 
en  une  princesse  dont  l'influence  balance  celle 
des  plus  grands  seigneurs. 

Il  faut  abréger  .cette  analyse  du  livret  ;  le 
baron  de  Beautreillis  a  la  présomption  de  faire 
épouser  sa  fille  au  comte  de  Charolais.  Un 
autre  seigneur,  Saladin  d'Anglure,  jaloux  du 
crédit  d'Ariette,  imagine  pour  la  perdre  de 
faire  croire  qu'il  est  aimé  d'elle.  Jean  le  pro- 
voque en  duel  et  le  tue.  Le  comte  de  Charo- 
lais met  à  prix  la  tête  du  meurtrier.  Le  beau 
berger  alors  se  fait  connaître  sous  son  vé- 
ritable nom,  Jean,  duc  de  Montmorency,  s'en- 
rôle dans  la  ligue  du  Bien  public  et,  dans 
son  désespoir  d'avoir  été  trompé  par  Ariette, 
demande  une  compagnie  pour  marcher  à  sa 
tête. 

Le  troisième  acte  est  héroï-comique.  On  est 
au  lendemain  de  la  bataille  de  Montlhéry, 
dont  les  résultats  ont  été  incertains.  11  y  a  là 
une  scène  de  poltronnerie  générale  fort  peu 
digne  de  grands  seigneurs  tels  que  le  sire  de 
Malitorue  et  le  baron  de  Beautreillis  ;  c'est  de 
l'opérette  à  la  manière  des  livrets  de  M.  Of- 
fenbach.  Ariette  est  redevenue  une  paysanne. 
Jean  de  Nivelle  chante  on  ne  sait  trop  pour- 
quoi des  strophes  patriotiques  en  l'honneur 
de  la  bannière  de  France,  sous  laquelle  il  ne 
se  range  pas  pour  cela,  et  les  auteurs  de  la 
pièce  laissent  présumer  aux  spectateurs  qu'il 
préfère  aux  aventures  de  la  vie  publique  et 
aux  devoirs  de  son  rang  une  chaumière  dans 
les  bois  avec  le  cœur  d'Ariette. 

Revenons  au  premier  acte  de  la  partition. 


JEAN 


JEAN 


601 


Après  une  assez  jolie  mélodie  chantée  par 
Ariette  :  On  croit  à  tout  lorsque  l'on  aime,  le 
duo  entre  Ariette  et  Simonne  a  des  accents 
dramatiques.  La  déclamation  est  énergique  et 
bien  prosodiée,  ainsi  que  dans  le  trio  suivant. 
Mais  la  pensée  mélodique  est  rare  et  peu  dis- 
tinguée; chaque  phrase  se  termine  par  un 
point  d'orgue  inévitablement  placé  pour  faire 
valoir  l'exécution  par  les  voix.  L'harmonie 
abonde  en  dissonances  d'une  dureté  extrême 
et  en  modulations  mal  enchaînées.  L'espèce 
de  nocturne  introduit  dans  le  duo  en  affaiblit 
le  caractère.  On  comprend  peu  que  la  sorcière 
Simonne,  dont  le  cœur  est  rempli  de  haine  et 
de  fiel,  roucoule  avec  Ariette  : 

Chers  oiseaux,  sous  l'ombrage, 
Chantez,  chantez  toujours; 
Votre  voix  me  présage 
Le  retour  des  beaux  jours. 

Jean  a  beau  chercher  à  donner  dans  des 
couplets  une  explication  de  ses  allures,  elle 
manque  de  clarté  comme  la  mélodie  à  laquelle 
l'intervalle  persistant  de  quarte  n'ajoute  pas 
ce  qui  lui  manque  : 

C'est  alors  que  l'amour  nous  blesse 
Que  ses  regards  sont  le  plus  doux  ; 
Cherchons-le  quand  il  nous  délaisse, 
Fuyons-le,  quand  il  vient  à  nous. 
Voilà  pourquoi  Jean  de  Nivelle 
S'en  va,...  s'en  va  quand  on  l'appelle  ! 

Le  duo  d'amour  de  Jean  et  Ariette  n'est 
qu'une  suite  d'inconséquences.  Jean  commence 
par  adresser  à  la  jeune  fille  de  douces  paroles  ; 
elle  répond  qu'il  l'a  trompée,  qu'il  n'est  pas 
le  berger  Jean,  mais  le  duc  de  Montmorency. 
Elle  détache  de  son  corsage  les  fleurs  qu'il  lui 
a  données  et  verse  des  pleurs  de  regret.  Un 
pauvre  duc,  Ariette,  réplique  Jean,  Un  pauvre 
duc  (eu  effet!), 

Qui  voudrait  bien  changer 
Un  titre  mensonger 
Pour  le  nom,  la  houlette 
Du  plus  humble  berger! 

Il  se  déclare  touché  par  l'amour  que  lui  porte 
la  jeune  fille,  et,  après  l'avoir  troublée  par  la 
proposition  qu'il  lui  fait  de  l'emmener,  au 
point  qu'elle  est  prête  à  céder,  «  il  la  rassure 
doucement  d'un  geste,  »  dit  le  livret,  et  lui 
dit  galamment  : 

Eh!  bien,  non!  reste  chaste  et  pure, 
O  douce  créature, 
C'est  ainsi  nue  je  t'aime; 
A  dieu  I 
Mais  (il  ya  un  mais)  quelquefois  pense  un  peu 
Au  pauvre  Jean  de  Nivelle 
Qui  s'en  va  quand  on  l'appelle  ! 

ARLETTE 

Il  »'en  va...  ah  1  douleur  cruelle! 


Il  y  a  de  la  verve  et  du  mouvement  dans  le 
finale,  qui  est  très  travaillé.  Les  motifs  les  plus 
saillants  sont  la  phrase  de  Diane  :  A  h!  quelle 
joie  enivrante,  et  l'ensemble  allegro  moderato  : 
L'étrange  personnage.  Quant  aux  couplets  de 
Charolais  :  Prenez  garde  au  joli  berger,  ils 
rappellent  exactement  la  facture  syllabique 
des  couplets  d'opérettes  de  M.  Offenbach,  avec 
l'aggravation  d'une  cadence  inacceptable  pour 
l'oreille  sur  les  mots  seul  vous  ramène  en  ces 
bois.  Les  règles  de  la  tonalité  n'ont  pas  été 
plus  observées  dans  le  chœur  des  Reines  d'un 
jour.  Le  musicien  a  pensé  donner  un  caractère 
agreste  au  chant  de  ses  vigneronnes  en  intro- 
duisant des  effets  de  quintes  consécutives  sans 
aucun  ménagement  et  en  faisant  succéder 
brusquement  une  phrase  en  sol  de  trois  me- 
sures à  une  phrase  en  la  mineur  de  deux 
mesures.  Le  résultat  est  une  pénible  contra- 
riété pour  l'oreille  et  voilà  tout.  Ce  n'est  pas 
d'hier  qu'on  a  cherché  à  exprimer  le  genre 
agreste,  villageois,  campagnard  ;  mais  Grétry, 
Monsigny,  Boieldieu,  Victor  Massé  s'y  sont 
pris  autrement  et  ont  su  allier  l'expression 
du  caractère  aux  lois  de  l'oreille  et  du  goût 
dans  l'Epreuve  villageoise ,  le  Déserteur,  la 
Fête  du  village  voisin,  les  Noces  de  Jeannette. 

L'entr'acte  est  une  phrase  d'un  tour  ar- 
chaïque, successivement  exécutée  parles  haut- 
bois, les  flûtes  et  le  quatuor  en  sourdine; 
c'est  un  papillotage  assez  délicat  et  sans  im- 
portance. A  nn  chœur  de  fête  populaire  sur 
une  musique  de  ballet  succède  un  trio  bouffe 
qui  n'est  que  scénique.  Les  couplets  de  Si- 
monne :  Se  consoler  l  visiblement  écrits  pour 
la  voix  superbe  et  d'une  âpreté  sauvage  de 
Mme  Engally,  offrent  quelques  phrases  bien 
caractérisées  ;  mais  ce  n'est  pas  encore  là  un 
morceau  complet  et  réussi  du  commencement 
à  la  fin.  Le  chœur  en  l'honneur  de  la  jeune 
favorite  :  Sur  tes  pas,  charmante  Ariette,  est 
fort  joli,  mélodieux  et  d'un  rythme  gracieux. 
Quant  au  fabliau  :  Dans  le  moulin  du  grand 
meunier,  c'est  le  morceau  le  plus  applaudi  de 
tout  l'ouvrage  à  cause  des  vocalises,  des  rou- 
lades délicieusement  chantées  par  Mlle  Bil- 
baut-Vauchelet.  La  musique  ne  se  distingue 
que  par  une  facture  habile.  La  scène  de  l'in- 
vocation de  la  mandragore  enchantée  est  si 
puérile  qu'elle  ne  produit  aucun  effet,  mal- 
gré quelques  phrases  douloureuses  d'Ariette 
apprenant  que  Jean  est  aimé  de  sa  bienfai- 
trice. Dans  le  trio  qui  suit,  on  distingue  une 
belle  phrase  de  ténor  au  milieu  d'une  harmo- 
nie touffue  et  plus  chargée  de  broussailles 
que  de  fleurs.  Le  début  du  finale  est  drama- 
tique et  intéressant  Les  imprécations  contre 


602 


JEAN 


JEAN 


le  meurtrier  inconnu  de  Saladin  d'Anglure 
sont  exprimées  avec  talent  et  énergie.  Au 
moment  où  le  comte  de  Charolais  propose  à 
Jean  de  le  nommer  Grand  maître  ou  Conné- 
table, celui-ci  répond  : 

Le  hasard  me  conduit  selon  sa  fantaisie 
Et  je  ne  sais  plus  rien  que  m'en  aller, 

et  moins  d'une  minute  après  il  s'enrôle  sous 
l'étendard  bourguignon  et  s'écrie  :  Qu'on  me 
donne  une  compagnie!  L'acte  finit  par  un 
chœur  guerrier  un  peu  compliqué  pour  des 
soldats,  mais  plein  d'élan,  bien  orchestré  et 
digne  d'une  meilleure  cause. 

Le  troisième  acte  s'ouvre  très  brillamment 
par  un  excellent  chœur  de  soldats  dans  lequel 
sont  intercalés  des  couplets  intéressants  par 
leur  bizarrerie  de  la  sauvage  Simonne  ; 

C'est  un  plaisir  souverain, 
De  s'être  battus  la  veille, 

Quand  on  s'éveille 

Le  lendemain. 

Nous  avons  assez  médit  du  livret  pour  citer 
avec  éloge  la  strophe  suivante  des  couplets 
•de  Simonne  : 

Eh!  que  sont  les  morts,  que  sont  les  vivants, 
A  la  plaine  verte,  aux  ruisseaux  mouvants? 
Le  bourgeon  qui  vous  regarde 
Vaincre,  tomber  ou  mourir, 
Fleurit  sans  y  prendre  garde, 
Quand  il  lui  plaît  de  fleurir; 
Pour  que  tout  s'efface, 
Jusqu'à  la  place 
Où  sont  tombés  les  combattants, 
Il  suffit  d'un  printemps! 

H  nous  reste  à  faire  mention  d'une  romance 
sentimentale  du  comte  de  Charolais,  assez 
étrange  dans  la  bouche  de  ce  téméraire  per- 
sonnage :  //  est  jeune,  il  est  amoureux.  Quant 
aux  stances  de  la  Bannière  de  France,  on  peut 
louer  sans  doute  l'intention  qu'a  eue  le  mu- 
sicien d'allier  la  mélancolie  aux  sentiments 
chevaleresques  ;  mais  l'inspiration  s'est  res- 
sentie du  triste  caractère  de  son  héros.  Les 
phrases  de  chant  sont  péniblement  modulées, 
contournées,  alambiquées,  et  si  elles  produi- 
sent quelque  effet  au  théâtre,  il  est  dû  pres- 
que exclusivement  à  l'intensité  des  sons  éle- 
vés et  il  est  subordonné  aux  moyens  vocaux 
du  chanteur.  En  somme,  nous  ne  pensons  pas 
que  l'opéra  de  Jean  de  Nivelle  ait  de  longs 
jours  et  reste  au  répertoire,  malgré  les  écla- 
tantes trompettes  qui  ont  annoncé  son  succès. 

Distribution  :  Jean  de  Nivelle,  M.  Talazac; 
le  comte  de  Charolais,  M.  Taslrin  ;  Ariette, 
M'ie  Bilbaut-Vauchelet;  Simonne,  Mme  En- 
gally;  Diane  de  Beautreillis,  Mlle  Mirane;  le 
page  Isolin,  Mile  Dalbret  ;  Saladin  d'Anglure. 


M.  Maris;  le  sire  de  Malitorne,  M.  Grivot; 
le  baron  de  Beautreillis,  M.  Gourdon;  un 
vieillard,  M.  Troy. 

JEAN  DE  PARIS,  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  Saint-Just  (G.  d'Aucourt), 
musique  de  Boieldieu,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  4  avril  1812.  Le  dauphin  de  France 
veut  connaître  la  princesse  qu'on  lui  destine, 
et,  voyageant  avec  elle  sous  le  nom  supposé 
de  Jean,  bourgeois  de  Paris,  il  sait  à  la  fois 
se  rendre  aimable  et  devenir  amoureux  de  sa 
fiancée.  La  donnée  est  agréable  et  le  livret 
bien  fait.  Quant  à  la  musique,  elle  peut  être 
regardée  comme  une  des  perles  de  l'écrin  du 
maître.  Elle  a  partout  la  couleur  de  ce  sujet 
de  fantaisie,  elle  idéalise  à  ravir  ces  person- 
nages demi-historiques.  On  dira  que  c'est  le 
genre  troubadour  !  Sans  doute,  mais  ne  vaut- 
il  pas  mieux  exceller  dans  le  genre  trouba- 
dour, y  mettre  de  la  grâce,  de  l'esprit,  des 
motifs  charmants,  une  harmonie  élégante, 
que  d'écrire  des  scènes  parfaitement  logiques 
et  ennuyeuses?  Tous  les  morceaux  de  Jean  de 
Paris  ont  été  populaires  :  le  grand  air  du 
sénéchal  :  C'est  la  princesse  de  Navarre;  la 
cavatine  :  Quel  plaisir  d'être  en  voyage;  la 
romance  du  troubadour  :  Le  troubadour,  fier 
de  son  doux  servage.  Rappelons  aussi  le  chœur 
d'introduction  et  le  chœur  charmant  du  se- 
cond acte  :  De  monsieur  Jean,  que  le  festin 
s'apprête. 

C'est  à  propos  de  Jean  de  Paris,  et  alors 
qu'il  en  préparait  la  représentation  au  théâ- 
tre Royal  de  Dresde,  dont  il  était  le  directeur, 
que  l'immortel  auteur  du  Freischuts,  Cari-- 
Maria  de  Weber,  écrivait  ce  qui  suit  :  «  Aux 
plus  grands  maîtres  de  l'art  il  appartient  de 
tirer  les  éléments  de  leurs  œuvres  de  l'esprit 
même  des  nations,  de  les  assembler,  de  les 
fondre,  et  de  les  imposer  au  reste  du  monde. 
Dans  le  petit  nombre  de  ceux-ci,  Boieldieu 
est  presque  en  droit  de  revendiquer  le  pre- 
mier rang  parmi  les  compositeurs  qui  vivent 
actuellement  en  France,  bien  que  l'opinion 
publique  place  Isouard  (Nicolo)  à  ses  côtés. 
Tous  deux  possèdent  assurément  un  admi- 
rable talent  ;  mais  ce  qui  place  Boieldieu  bien 
au-dessus  de  ses  émules,  c'est  sa  mélodie 
coulante  et  bien  mesurée,  le  plan  des  mor- 
ceaux séparés  et  le  plan  général,  l'instrumen- 
tation excellente  et  soignée,  toutes  les  qua- 
lités qui  distinguent  uu  maître  et  donnent 
droit  de  vie  éternelle  et  de  classicité  à  son 
œuvre  dans  le  royaume  de  l'art.  Ces  qualités, 
il  les  partage  à  la  vérité  avec  Méhui  ;  mais, 
son  penchant  le  portant  vers  la  forme  ita- 
lienne, sa  mélodie  s'en  trouve  plus  pure,  sans 


JEAN 


JEAN 


603 


qu'il  sacrifie  pour  cela,  bien  entendu,  au  sens 
des  paroles.  Ce  trait  caractéristique  de  ses 
œuvres  est  un  double  témoignage  en  faveur 
de  son  propre  talent.  »  Depuis  l'époque  où 
Weber  écrivait  ces  lignes,  Jean  de  Paris,  in- 
justement oublié  chez  nous,  n'a  cessé  d'être 
populaire  en  Allemagne,  où  il  fait  partie  du 
répertoire  de  tous  les  théâtres. 

jean  de  procida,  opéra  italien,  paroles 
deNiccolini,  musique  du  prince  Poniatowski, 
représenté  au  théâtre  Standish,  à  Florence, 
en  1838. 

JEAN  ET  GENEVIÈVE ,  opera-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Favières,  musique  de 
Solié,  représenté  salle  Favart;  le  7  déc.  1792. 

JEAN  ET  JEANNE,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  A.  Lafon ,  musique  de  M.  An- 
cessi ,  représentée  aux  Folies-Nouvelles  en 
octobre  1855.  Elle  appartient  au  genre  pas- 
toral, et  la  musique  a  paru  assez  agréable. 
C'est  dans  cette  opérette  que  l'acteur  comique 
.Dupuis  a  fait  ses  débuts, 

JEAN  GUTENBERG ,  opéra  allemand ,  de 
Mme  Charlotte  Birsch  ,  représenté  à  Munich 
dans  le  mois  de  février  1836. 

JEAN  GUTENBERG,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  M.  G.-C.  Fûchs,  représenté  à  Colo- 
gne en  janvier  1859. 

jean  LE  DUC,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Bureau,  musique  de  M.  Tac- 
Coën,  représenté  au  théâtre  de  Nantes  en 
juillet  1872. 

*  JEAN  LE  PARESSEUX,  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  M.  A.  Ritter,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Weimar  le  8  mai  1890. 

JEAN  LE  SOT,  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Th.  Julian,  musique  de  Pilati ,  repré- 
sentée aux  Folies-Nouvelles  en  avril  1856. 

*  JEAN-MARIE,  drame  lyrique  en  un  acte, 
livret  tiré  par  M.  Mortier  du  drame  de  M.  An- 
dré Theuriet,  musique  posthume  d'Ippolito 
Ragghianti,  représenté  sur  le  théâtre  de  la 
Monnaie,  de  Bruxelles,  le  14  janvier  1896. 

JEAN  QUI  PLEURE  ET  JEAN  QUI  RIT, 

opérette,  paroles  de  Mangin,  musique  de 
M.  Marc  Chautagne,  représentée  aux  Folies- 
Marigny  en  novembre  1868. 

*  jean  raisin,  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Burani,  musique  de  M.  Car- 
man,  représentée  aux  Folies-Dramatiques  le 
30  mars  1893. 


*  JEAN  SANS  TERRE,  opéra,  musique  du 
R.  P.  Adolphe  de  Doss,  représenté  à  Liège, 
au  collège  Saint-Servais,  par  les  élèves  de 
rétablissement,  vers  issi. 

*  JEAN  SECOND  OU  CHARLES -QUINT 
DANS  LES  MURS  de  gand,  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  Charles  Ots,  repré- 
senté à  Gand  le  19  décembre  1816. 

JEAN  SOBIESKI,  drame  en  cinq  actes,  en 
vers,  de  Kristien  Ostrowski,  musique  de 
M.  Adolphe  Nibelle,  représenté  au  théâtre  de 
la  Porte-Saint-Martin  le  25  décembre  1875. 
Mme  Marie  Lhéritier  a  chanté  un  rôle  dans 
cet  ouvrage. 

*  JEANIE  deans,  opéra,  livret  tiré  par 
M.  Joseph  Bennett  d'un  roman  de  Walter 
Scott  dont  l'action  se  passe  à  Edimbourg, 
musique  de  M.  Mac  Cunn,  représenté  avec 
beaucoup  de  succès  à  Edimbourg,  par  la  com- 
pagnie Cari  Rosa,  en  octobre  1894.  La  parti- 
tion, conçue  dans  le  sentiment  des  œuvres 
de  Richard  Wagner,  a  paru  véritablement 
remarquable;  on  assure  néanmoins  que  le 
patriotisme  local  a  été  pour  une  bonne  part 
dans  l'accueil  fait  à  l'ouvrage,  d'autant  que 
les  deux  auteurs  étaient  l'un  et  l'autre  Écos- 
sais. 

JEANNE  D'ARC,  pièce  de  Schiller  avec  la 
musique  de  Weber  (Bernard-Anselme), écrite 
vers  1806. 

JEANNE  D'ARC,  opéra  anglais,  musique  de 
Balfe,  représenté  à  Londres  en  1839. 

"  JEANNE  D'ARC,  opéra  allemand  en  cinq 
actes,  d'après  la  pièce  de  Schiller;  mis  en  mu- 
sique par  le  baron  Vesque  de  Puttlingen, 
conseiller  à  la  chancellerie  de  cour  et  d'Etat 
d'Autriche,  connu  dans  le  monde  musical  sous 
le  pseudonyme  de  Jean  de  Hoven.  Cet  ou- 
vrage ,  dont  l'instrumentation  est  traitée 
avec  talent,  a  été  représenté  à  Vienne  en 
1841  et  sur  le  théâtre  de  Dresde  le  25  février 
1845  ;  il  a  obtenu  un  succès  estimable. 

JEANNE  D'ARC,  tragédie  de  Schiller,  avec 
la  musique  composée  par  Damrosch,  exécutée 
sur  le  théâtre  grand -ducal  de  Weimar  le 
26  mars  1857. 

JEANNE  D'ARC,  tragédie  de  Schiller,  mu- 
sique de  M.  Max  Bruch,  exécutée  à  Cologne 
en  avril  1859. 

JEANNE  D'ARC,  opéra  en  cinq  actes  et  un 
prologue,  paroles  de  MM.  Méry  et  Edouard 
Duprez ,  musique  de  Gilbert  Duprez,  repré- 
senté sur  le  Grand-Théàtre-Parisien  le  24  oc- 


604 


JEAN 


JEAN 


tobre  1865.  Chanté  parDuwast,  ténor,  et 
Mlle  Brunetti. 

•JEANNE  D'ARC,  scène  lyrique,  paroles  de 
M.  Jules  Barbier,  musique  de  M.  Gaston  Ser- 
pette, exécutée  à  l'Opéra  le  24  novembre  1871. 
C'était  la  cantate  qui  avait  valu  le  premier 
grand  prix  de  Rome  à  M.  Serpette  en  cette 
même  année  1871. 

JEANNE  D'ARC,  drame  en  cinq  actes  et 
sept  tableaux,  de  M.  Jules  Barbier,  musique 
de  M.  Charles  Gounod,  représenté  au  théâtre 
de  la  Gaîté  le  8  novembre  1873.  Il  n'entre  pas 
dans  le  plan  de  cet  ouvrage  de  donner  l'ana- 
lyse du  remarquable  drame  de  M.  Jules  Bar- 
bier, dans  lequel  l'histoire  de  l'héroïne  fran- 
çaise a  été  plus  respectée  que  dans  les  autres 
pièces  dont  elle  a  fourni  le  sujet.  Je  dois  me 
contenter  de  mentionner  dans  la  partie  musi- 
cale le  chœur  des  fugitifs,  le  chœur:  Dieu  le 
veut,  celui  des  soldats  dans  le  cachot  de 
Jeanne  et  une  marche  funèbre.  Le  rôle  du 
page  Loys  a  été  chanté  par  MHe  Perret. 

*  JEANNE  D'ARC,  cantate,  musique  de 
M.  Charles  Poisot,  exécutée  à  la  salle  Erard 
le  3  mai  1874. 

JEANNE  D'ARC,  opéra  en  quatre  actes  et 
six  tableaux,  livret  et  musique  de  M.  A.  Mer- 
met,  représenté  au  théâtre  national  de  l'Opéra 
le  mercredi  5  avril  1876.  Le  premier  acte  se 
passe  à  Domremy.  Les  paysannes  chantent 
sous  l'ombrage  d'un  vieux  chêne  auquel  s'at- 
tache une  croyance  superstitieuse,  on  ne  sait 
pourquoi.  Des  soldats  français,  conduits  par 
le  capitaine  Gaston  de  Metz,  maudissent  Isa- 
beau.  On  voit  au  loin  les  flammes  dévorer  un 
village,  les  populations  fuient  en  désordre; 
Jeanne  annonce  que  le  capitaine  anglais  Sa- 
lisbury  vient  de  périr  sur  les  bords  de  la 
Loire  et  chante  une  sorte  de  ballade  où  la 
délivrance  du  pays  est  prédite.  Un  capitaine 
vendu  au  parti  anglais,  Richard,  se  trouble 
au  récit  de  Jeanne.  Celle-ci,  restée  seule  avec 
Gaston,  lui  révèle  sa  mission  et  lui  demande 
de  la  conduire  vers  le  sire  de  Baudricourt. 
Gaston  devient  épris  de  Jeanne.  On  pouvait 
espérer  que  M.  Mermet  éviterait  cette  bana- 
lité grossière.  L'héroïne  fait  ses  adieux  à  son 
pays  natal  pendant  que  des  voix  célestes  l'en- 
couragent à  remplir  sa  mission.  Au  second  acte, 
Agnès  Sorel  excite  le  courage  du  dauphin 
qui  lui  répond  par  des  paroles  d'amour.  Une 
fête,  dont  Agnès  est  la  reine,  a  lieu,  et  elle  est 
interrompue  par  la  nouvelle  d'une  victoire 
remportée  par  Jeanne  sur  les  Anglais.  Le  roi 
aonsent  à  recevoir  l'héroïne.  Elle  entre,  et  à  ce 


moment  a  lieu  la  scène  connue  dans  l'his- 
toire de  la  reconnaissance  du  roi  au  milieu  de 
la  foule  des  seigneurs.  On  voit  ensuite  Agnès 
Sorel,  amante  de  Gaston  de  Metz,  conduite 
par  Richard  près  de  la  tente  de  Jeanne,  où  il 
espère  la  faire  assister  à  un  rendez-vous 
amoureux  et  exciter  sa  jalousie.  En  effet, 
Agnès  surprend  Gaston  aux  pieds  de  Jeanne 
endormie  ;  mais  celle-ci,  à  son  réveil,  chasse 
d'un  geste  le  téméraire.  Agnès  est  satisfaite 
et  se  déclare  l'amie  et  la  protectrice  de 
Jeanne.  A  la  fin  du  troisième  acte,  sur  les 
bords  de  la  Loire,  on  assiste  à  une  véritable 
orgie  de  soldats  et  de  filles,  où  la  danse  éche- 
velée  et  l'ivresse  offusquent  les  regards. 
Jeanne  paraît,  fait  un  miracle  ;  un  soldat  qui 
voulait  l'insulter  tombe  mort.  Cette  foule, 
consternée,  s'agenouille.  Jeanne  les  entraîne 
à  la  délivrance  d'Orléans.  On  entonne  le 
Veni  Creator.  Gaston  de  Metz,  qui  a  empêché 
Jeanne  de  tomber  dans  une  embuscade  de» 
Anglais,  est  tué  par  Richard.  Jeanne  pleure 
sa  mort  ;  mais  ses  voix  célestes  la  rappellent 
à  sa  mission.  Dans  le  dernier  tableau,  Char- 
les VII  est  couronné  dans  la  cathédrale  de 
Reims.  Jeanne  a  une  vision  qui  lui  montre  le 
bûcher  où  doit  se  consommer  son  sacrifice. 

On  ne  peut  nier  que  les  intentions  de 
M.  Mermet  n'aient  été  excellentes  et  qu'il  n'ait 
tenté  de  faire  une  œuvre  nationale.  Son 
poëme  est  meilleur,  sous  ce  rapport,  que  les 
tragédies  presque  odieuses,  par  le  sentiment 
qui  lésa  inspirées,  de  Henri  VI  âe  Shakspeare, 
de  Jeanne  d'Arc  de  Schiller,  de  la  Giovanna 
d'Arco  de  Solera.  Mais  il  a  échoué,  et  nous 
le  regrettons  des  premiers.  Tant  qu'on  ne  se 
contentera  pas  de  prendre  dans  l'histoire 
vraie  et  rigoureusement  exacte  de  la  sainte 
héroïne  française  les  épisodes  d'un  drame,  en 
se  conformant  strictement  aux  données  de 
l'histoire,  traitées  avec  goût,  c'est-à-dire  en 
faisant  le  choix  nécessaire,  nous  n'aurons 
jamais  un  bon  opéra  de  Jeanne  d'Arc.  Le 
succès  de  Roland  à  Roncevaux ,  quoiqu'un 
peu  artificiel,  pouvait  faire  présager  un. 
égal  succès  à  la  partition  de  Jeanne  d'Arc* 
Le  livret  a  rendu  ce  succès  impossible. 
La  musique  manque  d'inspiration,  de  carac- 
tère, d'expression.  J'ai  remarqué,  mais  sans 
en  être  autrement  frappé,  dans  le  premier 
acte,  la  romance  de  Jeanne  accompagnée  par 
les  flûtes  imitant  les  oiseaux,  le  chœur  des 
voix  célestes  ;  dans  le  deuxième,  l'air  à  rou- 
lades d'Agnès  Sorel,  la  romance  de  Gaston  r 
Elle  est  pure,  elle  est  chaste  et  belle,  sans 
contredit  le  meilleur  morceau  de  l'ouvrage;, 
dans  le  troisième,  le  chœur  du  Veni  Creator; 


JEAN 


JEAN 


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dans  la  scène  de  la  cathédrale,  la  marche  exé- 
cutée par  l'orchestre  et  l'orgue.  Distribution  : 
Jeanne  d'Are,  Mlle  Krauss  ;  Agnès  Sorel, 
Mlle  Daram  ;  le  roi,  Faure  et  Manoury  ;  Ri- 
chard, Gaillard  ;  Gaston  de  Metz,  Salomon,  le 
rôle  le  mieux  tenu  de  l'opéra  ;  maître  Jean, 
Caron.  Dans  la  danse  :  MUes  Fonta,  Colom- 
bier, Pallier,  Robert,  etc.  Les  décors  étaient 
fort  beaux  ;  on  a  admiré  surtout  le  décor  des 
bords  de  la  Loire  et  l'intérieur  de  la  cathé- 
drale de  Reims. 

*  jeanne  d'arc,  opéra  en  quatre  actes  et 
six  tableaux,  musique  de  Pierre  Tschaïko-wsky, 
représenté  à  Saint-Pétersbourg  en  février 
1881.  L'estime  et  la  sympathie  qu'inspirait 
le  compositeur,  artiste  d'un  ordre  très  élevé 
et  qui  avait  donné  de  nombreuses  preuves 
de  son  talent,  valurent  à  sa  nouvelle  œuvre 
un  vif  succès. 

Jeanne  D'arc  À  ORLÉANS,  drame  his- 
torique en  trois  actes,  en  vers,  mêlé  d'a- 
riettes, paroles  de  Desforges,  musique  de 
Kreutzer,  représenté  à  la  Comédie-Italienne 
le  10  mai  1790.  Kreutzer  écrivit  la  musique 
de  cet  ouvrage  très  rapidement.  Elle  parut 
néanmoins  un  début  assez  heureux  pour 
qu'on  confiât  à  l'auteur  un  nouveau  livret. 
L'année  suivante,  la  partition  de  Paul  et 
Virginie  obtint  un  succès  complet. 

JEANNE  D'ARC  À  ORLÉANS,  opéra-comi- 
que  en  trois  actes,  paroles  de  Théaulon  et 
Armand  Dartois,  musique  de  Carafa,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  10  mars  1821. 

JEANNE  DE  MONTFAUCON,  drame  alle- 
mand, musique  de  "Wraniczky,  représenté  à 
Vienne  vers  1798. 

JEANNE  DE  MONTFAUCON,  drame  dont 
Lobe  a  composé  la  musique,  représenté  à 
Sleswig  vers  1809. 

JEANNE  DE  NAPLES ,  opéra  allemand, 
musique  de  Sulzer ,  représenté  à  Prague  en 

août  1865. 

*  Jeanne  et  jeannot,  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  M.  Jules  Conrardy, 
représenté  à  Liège  en  1861. 

JEANNE  GREY,  opéra  anglais  en  trois 
actes,  musique  de  Balfe,  représenté  au  théâ- 
tre de  Drury-Lane  le  27  mai  1837. 

*  JEANNE,  JEANNETTE  ET  JEANNETON, 

opérette  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Emile 
Abraham  et  Marc  Constantin,  musique  de 
J.  Nargeot,  représentée  aux  Folies-Marigny 
le  3i  octobre  187S. 


JEANNE,  JEANNETTE  ET  JEANNETON, 

opéra-comique  en  trois  actes  et  quatre  ta- 
bleaux, livret  de  MM.  Clairville  et  Delacour, 
musique  de  M.  P.  Lacome,  représenté  aux 
Folies-Dramatiques  en  octobre  1876.  La  pièce 
est  amusante.  Les  trois  paysannes  sont  de- 
venues, l'une  la  comtesse  Du  Barry,  l'autre  la 
Guimard,  la  troisième  la  propriétaire  du  Ca- 
dran bleu.  Suivant  l'exemple  des  deux  pre- 
mières, Jeanneton  s'est  laissé  courtiser  par 
La  Ramée  ,  colonel  des  gardes-françaises  ; 
mais,  convaincue  de  son  inconstance,  elle  se 
décide  à  revenir  à  son  amoureux  pour  de 
bon,  au  simple  et  constant  Briolet.  La  mu- 
sique est  fort  agréable  et  remplie  d'idées 
heureusement  rendues.  Je  signalerai  la  chan- 
son de  Jeanne,  Jeannette  et  Jeanneton,  les  cou- 
plets du  Jeune  et  du  Vieux,  le  serment  des 
trois  femmes  et  la  marche  des  gardes-fran- 
çaises. Chanté  par  Simon  Max,  Milher,  Maugé, 
Vois,  Mmes  prelly,  Stuart  et  Mlle  Gélabert. 

JEANNE  LA  FOLLE ,  opéra  en  cinq  actes, 
paroles  de  Scribe,  musique  de  Clapisson,  re- 
présenté sur  le  Théâtre  de  la  nation  (Opéra) 
le  6  novembre  1848.  Jeanne  ,  fille  d'Isabelle 
de  Castille,  éprise  pour  son  mari,  don  Phi- 
lippe d'Autriche,  d'un  amour  passionné  et 
jaloux  ,  se  venge  de  son  infidélité  en  le  poi- 
gnardant. Elle  devient  folle,  et,  croyant  que 
son  mari  n'est  qu'endormi,  elle  attend  son  ré- 
veil. Ferdinand  ,  roi  d'Aragon  ,  père  de 
Jeanne;  don  Fadrique,  cousin  de  la  reine  ;  le 
Maure  Aben-Hassan  et  sa  fille  Aïxa,  sont  les 
autres  personnages  de  la  pièce,  dont  la  cou- 
leur générale  est  d'une  tristesse  trop  pro- 
fonde et  trop  constante  pour  un  opéra  en 
cinq  actes.  L'orchestration  de  M.  Clapisson 
l'emporte  de  beaucoup  sur  la  partie  vocale  de 
l'ouvrage,  qui  a  paru  plutôt  jolie  que  belle  et 
dramatique,  à  l'exception  du  duo  du  second 
acte  entre  le  roi  Ferdinand  et  don  Fadrique, 
et  du  quintette  final.  Nous  rappellerons  aussi 
le  chœur  La  cloche  sonne,  qui  ouvre  le  cin- 
quième acte.  Gueymard  a  débuté  dans  le  rôle 
de  Philippe,  Euzet  et  Mlle  Grimm,  dans  ceux 
d' Aben-Hassan  et  d'Aïxa.  Bremont  et  Por- 
theaut  ont  chanté  les  rôles  du  roi  d'Aragon 
et  de  don  Fadrique.  Mlle  Masson  était  fort 
belle  et  dramatique  dans  celui  de  Jeanne  la 
Folle. 

*  JEANNE  maillotte,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  A.  Faure,  musique 
de  M.  J.  Reynaud,  représenté  au  Grand- 
Théâtre  de  Lille  en  janvier  1875.  Cet  ouvrage, 
qui  mettait  en  scène  la  grande  et  célèbre 
patriote  lilloise,  obtint  un  très  grand  succès. 


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JENN 


JENN 


Il  était  joué  d'ailleurs  d'une  façon  remarqua- 
ble par  MM.  Bach,  Fromant,  Fronty,  Ricquier- 
Delaunay,  Mmes  Hasselmans,  Defau,  etc., 
artistes  dont  plusieurs  avaient  occupé  à  Paris 
un  rang  distingué. 

*  JEANNETTE  ET  LUCAS,  opéra-comique 
en  deux  actes,  musique  de  Désaugiers,  repré- 
senté au  théâtre  des  Beaujolais  en  1788. 

jeannot  ET  COLIN,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  d'Etienne,  musique  de 
Nicolo-Isouard,  représenté  pour  la  première 
fois  à  l'Opéra-Comique  le  17  octobre  1814. 
Cet  ouvrage  fut  remis  au  répertoire  par 
M.  Perrin  en  juin  1850.  Mlle  Darcier  a  donné 
au  rôle  de  Colette  une  grâce  et  une  ingénuité 
charmantes,  et  elle  a  chanté  avec  un  senti- 
ment excellent  les  mélodies  expressives  de 
Kicolo.  Mocker  a  déployé  toute  sa  verve 
dans  le  personnage  de  Colin.  Bussine  a 
moins  réussi  dans  celui  de  Jeannot,  parce 
qu'il  ne  suffit  pas  au  théâtre  de  posséder 
une  voix  vibrante  et  une  bonne  vocalisation; 
il  faut  surtout  être  acteur.  Mlles  Lefcbvre  et 
Révilly  ont  rempli  les  rôles  de  Thérèse  et 
de  la  comtesse;  Ponchard  et  Sainte-Foy, 
ceux  du  chevalier  et  de  Biaise.  La  bourrée 
d'Auvergne  était  tous  les  jours  bissée. 

JEFTÉ,  opéra  italien,  musique  de  Pollarolo, 
représenté  à  Venise  en  1692. 

*  JEHAN  DE  SAINTRÉ,  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  MM.  Jules  et  Pierre 
Barbier,  musique  de  M.  Frédéric  d'Krlanger, 
représenté  à  Aix-les-Bains  le  2  août  1893. 

*  JELLA,  opéra  sérieux,  paroles  de  M.  In- 
terdonato,  musique  de  M.  Bolzoni,  représenté 
au  théâtre  municipal  de  Plaisance  le  30  juillet 
1881. 

JÉLYOTTE  OU  UN  PASSE-TEMPS  DE  DU- 
CHESSE, opérette  en  un  acte  avec  récits, 
musique  de  G.  Duprez ,  représentée  dans  la 
salle  de  l'hôtel  Duprez,  rue  Turgot,  le  7  avril 
1854.  Roger  a  chanté  le  rôle  de  Jélyotte, 
Mlle  Caroline  Duprez  et  M"e  Mira  ceux  delà 
duchesse  et  de  la  soubrette,  Duprez  celui  d'un 
financier.  Mocker  et  Rauch  ont  aussi  pris 
part  à  l'exécution  de  ce  petit  ouvrage. 

JENNY,  opéra-comique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  de  Saint-Georges,  musique  de 
Carafa,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
26  septembre  1829.  Le  livret  a  paru  offrir 
des  situations  peu  favorables  à  la  musique. 
Le  rondo  chanté  par  Chollet  a  cependant  été 
populaire. 


*  JENNY,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Ed.  Guinand,  musique  de  M.  Clément 
Broutin,  représenté  àRoubaixle  il  avril  1889 
et  joué  par  Mlle  Guibert,  MM.  Mauguière  et 
Norval.  M.  Broutin,  ancien  grand  prix  de 
Rome,  mort  depuis,  était  directeur  du  tCon- 
servatoire  de  Roubaix. 

JENNY  BELL  ,  opéra  -  comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Scribe,  musique  de  M.  Au- 
ber,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  2  juin 
1855.  Le  succès  de  l'Ambassadrice  a  déter- 
miné sans  doute  le  fécond  vaudevilliste  à  ti- 
rer dix-neuf  ans  plus  tard  une  autre  œuvre 
du  même  panier.  La  pièce  de  Jenny  Bell  est 
d'ailleurs  bien  faite,  les  situations  ont  de 
l'intérêt,  le  dialogue  est  semé  de  mots  heu- 
reux. Jenny  Bell  est  une  cantatrice  adorée 
du  public.  Lord  Mortimer,  fils  du  duc  de 
Greenwich ,  premier  ministre,  en  raffole  ;  il 
a  un  rival  dans  maître  Dodson,  orfèvre  et 
joaillier  de  Jenny  Bell.  Le  ministre  veut  que 
son  fils  épouse  lady  Clarence.  Il  va  tout  droit 
trouver  l'actrice ,  pour  la  prier  de  ne  point 
abuser  de  son  influence  sur  son  fils.  Jenny 
reconnaît  en  lui  le  protecteur  de  son  enfance, 
son  bienfaiteur.  Poussée  par  la  reconnais- 
sance, elle  promet  de  décourager  la  passion 
de  Mortimer,  qui  vient  chaque  jour  dans  sa 
maison  sous  le  nom  de  William,  et  cachant 
sa  position  sociale  sous  le  titre  de  composi- 
teur. Elle  a  beau  se  donner  mille  défauts,  se 
peindre  intéressée,  éhontée,  etc.,  Mortimer 
persiste  dans  son  affection  et  va  même  jus- 
qu'à prendre  la  résolution  de  s'empoisonner, 
si  elle  ne  consent  pas  à  accepter  sa  main. 
Le  duc  de  Greenwich  finit  par  céder  et  par 
autoriser  cette  mésalliance.  Les  personnages 
de  Henriette,  femme  de  chambre  de  Jenny 
Bell,  de  George  Leslie  et  de  Dodson  sont 
agréablement  mêlés  à  l'action  principale.  Des 
motifs  de  provenance  anglaise  ont  été  intro- 
duits par  le  compositeur  dans  ce  sujet  an- 
glais :  c'est  d'abord  une  cantilène  dans  l'ou- 
verture, répétée  plus  loin  dans  le  chant; 
ensuite  le  God  save  the  king  et  le  Rule  Bri- 
tannia.  On  a  remarqué  les  couplets  de  la  ca- 
mériste  sur  le  rouge  employé  par  les  actrices  : 
Au  théâtre,  le  secret  ;  l'espèce  de  complainte 
par  laquelle  Jenny  Bell  émouvait  le  cœur  des 
passants  dans  son  enfance  :  Dans  la  rue,  à 
•peine  éclairée,  qui  se  termine  par  ce  refrain  : 

Habitants  de  la  grand'  ville, 

Au  pauvre  enfant  tendez  la  main  ; 

Je  meurs  de  froid,  je  meurs  de  faim. 

Le  duo  entre  lord  Greenwich  et  Jenny  Bell 
est  riche  en  motifs  ;  la  tyrolienne  :  Ah  !  de  la 
fauvette,  qui  y  est  intercalée,  est  fort  gra- 


JEPH 


JERU 


607 


cieuse;  la  jolie  cavatine  du  ténor  ;  A  sa  voix, 
à  sa  vue,  est  suivie  de  morceaux  d'ensemble 
qui  terminent  avec  chaleur  le  premier  acte. 
Le  morceau  principal  du  second  acte  est  le 
grand  duo  de  la  déclaration  d'amour  de 
Mortimer,  sous  le  pseudonyme  de  William. 
M.  Auber  a  traité  cette  situation  compliquée 
en  maître  habitué  à  triompher  des  difficul- 
tés. Nous  ne  pensons  pas  être  le  seul  à  re- 
marquer que  la  partition  de  Jenny  Bell  est  la 
plus  travaillée  et  la  plus  riche  en  combinai- 
sons des  opéras-comiques  du  maître.  Nous 
signalerons  encore  un  air  de  baryton  fort 
singulier,  dont  le  sujet  est  une  sentence  em- 
pruntée à  la  comédie  la  Coquette  corrigée  : 

Le  bruit  est  pour  le  fat,  la  plainte  est  pour  le  sot, 
L'honnête  homme  trompé  s'éloigne  et  ne  dit  mot. 

Les  variations  chantées  sur  îe  Rule  Britannia 
terminent  avec  éclat  cet  ouvrage,  qui  ne  peut 
manquer  d'être  repris  et  mieux  compris.  Les 
rôles  ont  été  créés  par  Faure ,  Couderc ,  De- 
launay-Ricquier ,  Sainte-Foy ,  M'ie»  Caroline 
Duprez  et  Boulart. 

jenny  LA  bouquetière,  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  Bouilly  et  Pain, 
musique  de  Pradher  et  Kreubé,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  10  mars  1823. 

JEPHTÉ,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes 
avec  prologue,  paroles  de  l'abbé  Pellegrin, 
musique  de  Montéclair,  représentée  à  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  28  février  1732. 
Cet  opéra,  le  premier  joué  en  France  dont  le 
sujet  fût  tiré  de  l'Ecriture  sainte,  obtenait 
du  succès,  lorsque  le  cardinal  de  Noailles  en 
fit  interrompre  les  représentations.  On  pen- 
sait alors  que  l'histoire  sainte  ne  devait  pas 
être  assimilée  à  la  mythologie,  et  fournir  des 
sujets  à  des  divertissements  profanes.  Il  n'en 
fut  pas  toujours  ainsi.  L'art  dramatique  a  eu 
chez  tous  les  peuples  une  origine  sacrée.  Le 
lecteur  qui  voudrait  approfondir  cette  ques- 
tion la  trouvera  traitée  in  extenso  dans  notre 
Histoire  générale  de  la  musique  religieuse,  au 
■chapitre  qui  a  pour  titre  .  Les  drames  litur- 
giques dans  les  églises.  On  peut  citer  dans 
l'opéra  de  Jephté  un  beau  choeur  longtemps 
célèbre  :  Tout  tremble  devant  le  Seigneur. 

jephté,  tragédie  biblique  en  quatre 
actes  ;  la  musique  des  chœurs  est  due  à  don 
Luis  Cepeda,  sous-chef  d'orchestre  au  théâtre 
du  Cirque  ;  cette  tragédie  fut  jouée  au  théâtre 
del  Principe,  à  Madrid,  en  1845. 

JEPHTÉ,  mélodrame,  musique  de  Pausch, 
représenté  au  séminaire  d'Amberg  en  1775. 


JERMAK,  opéra  russe  en  quatre  actes,  mu- 
sique de  M.  de  Santis  ,  représenté  au  théâtre 
Marie  de  Saint-Pétersbourg  en  janvier  1874. 

JÉRÔME  ET  SUZETTE,  opéra-comique  en 
deux  actes,  musique  de  Mansuy ,  représenté 
au  théâtre  d'Amsterdam  en  1785. 

Jérôme  pointu,  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Georges  Douay,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  en  1864. 

JERUSALEM,  opéra  allemand,  musique  de 
Conradi  (Jean-Georges),  représenté  à  Ham- 
bourg en  1692. 

JÉRUSALEM,  opéra  en  quatre  actes,  paroles 
de  MM.  Alphonse  Royer  et  Waëz ,  musique 
de  Verdi,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  26  novembre  1847.  L'action  se 
passe  un  peu  partout:  à  Toulouse,  en  Pales- 
tine, au  camp  des  chrétiens,  chez  l'émir  de 
Ramla,  dans  la  vallée  de  Josaphat,  enfin  à 
Jérusalem.  Le  comte  de  Toulouse  a  donné  sa 
fille  en  mariage  à  Gaston  de  Béarn;  mais 
Roger ,  frère  du  comte  ,  qui  aime  aussi  Hé- 
lène ,  aposte  un  assassin  et  lui  ordonne  de  le 
débarrasser  d'un  rival.  Par  l'effet  d'une  mé- 
prise, cet  homme  frappe  le  comte  lui-même. 
Il  est  arrêté  et  interrogé,  et  il  accuse  Gaston 
de  l'avoir  poussé  au  meurtre  de  son  beau- 
père.  Gaston  est  exilé  ;  il  part  pour  la  Terre 
sainte,  où  il  est  fait  prisonnier  par  l'émir  de 
Ramla.  Hélène  l'apprend  et  n'hésite  pas  à  l'al- 
lerrejoindresousle déguisement  d'une  femme 
arabe.  Le  comte ,  guéri  de  sa  blessure ,  con- 
duit les  croisés  à  la  délivrance  de  Jérusalem. 
Il  s'empare,  avec  eux,  du  harem  de  l'émir  et 
y  retrouve,  avec  celui  qu'il  croit  son  meur- 
trier, sa  fille  Hélène.  Gaston  est  condamné  à 
la  dégradation,  qui  a  lieu  sur  la  place  publi- 
que; mais  Roger,  le  vrai  coupable,  en  proie 
à  ses  remords,  s'est  fait  ermite.  On  va  l'invi- 
ter à  assister  Gaston  dans  sa  détresse.  Ro- 
ger, que  les  voyages  et  les  chagrins  ont 
vieilli,  n'en  est  pas  reconnu.  Espérant  sau- 
ver sa  victime,  il  le  bénit  et  lui  remet  à  la 
main  l'épée  qu'on  lui  a  ravie ,  afin  qu'il  s'en 
serve  avec  éclat  contre  les  infidèles.  En  effet, 
Jérusalem  est  délivrée;  Gaston,  qui  a  fait 
des  prodiges  de  valeur ,  revient  sur  la  scène 
et  reçoit  le  dernier  soupir  de  Roger  avec  l'a- 
veu de  son  crime.  La  musique  de  l'opéra  I 
Lombardi  alla  prima  crociata  a  passé  toul 
entière  dans  la  partition  française  de  Jérusa- 
lem, Verdi  a  ajouté  toutefois  plusieurs  mor- 
ceaux, notamment  la  grande  scène  pour  té- 
nor, jouée  et  chantée  admirablement  par  Du- 
prez ;  le  chœur  :  Enfin,   voici   le  jour ,  est 


608 


JERÏ 


JEU 


intéressant  et  l'orchestration  en  est  très  soi- 
gnée. Le  sextuor  du  premier  acte  offre  ces 
effets  puissants  de  rythme  et  de  sonorité 
que  le  compositeur  affectionne  et  que  le  pu- 
blic ne  dédaigne  point  ;  l'air  de  basse,  chanté 
par  Alizard,  est  expressif;  la  polonaise,  chan- 
tée par  Hélène,  a  de  l'éclat.  Mme  Van  Gelder 
l'a  dite  avec  succès  ;  la  romance  pour  ténor, 
chantée  par  Duprez,  semble  écrite  dans  le 
style  de  Bellini;  le  cantabile  suave  de  l'au- 
teur de  Costa  diva  se  reflète  dans  cette  ro- 
mance délicieuse,  que  les  orgues  ont  popula- 
risée ;  mais  le  morceau  capital  de  la  partition 
est  le  trio  final,  composition  dramatique  d'un 
ordre  supérieur.  Mme  Julian  van  Gelder, 
Duprez  et  Alizard  l'ont  interprété  avec  un 
grand  succès. 

JÉRUSALEM  DÉLIVRÉE,  tragédie  lyrique 
en  cinq  actes,  paroles  de  Longepierre ,  musi- 
que de  Philippe ,  duc  d'Orléans ,  représentée 
au  palais  de  Fontainebleau  le  17  octobre 
1712. 

Jérusalem  délivrée  (la.),  opéra  en 
cinq  actes,  paroles  de  Baour-Lormian,  musi- 
que de  Persuis,  représenté  à  l'Académie  im- 
périale de  musique  le  15  septembre  1812. 
Persuis  était  chef  d'orchestre  de  l'Opéra. 
Malgré  l'influence  dont  il  jouissait,  il  ne  put 
maintenir  longtemps  au  répertoire  une  œu- 
vre aussi  médiocre. 

JÉRUSALEM  délivrée  (la),  opéra  sacré, 
musique  de  l'abbé  Stadler ,  exécuté  à  l'Aca- 
démie royale  de  musique  .le  20  mars  1818. 
Cette  œuvre  admirable  du  compositeur  alle- 
mand avait  été  entendue  d'abord  à  Vienne 
en  1808,  et,  depuis  cette  époque,  cet  oratorio, 
qui  offre  les  plus  belles  pensées  musicales 
soutenues  par  une  harmonie  puissante,  a  été 
choisi  pour  faire  partie  du  programme  des 
grandes  fêtes  publiques  en  Allemagne.  Le 
titre  gravé  est  celui-ci  :  les  Croisés  ou  la  dé- 
livrance de  Jérusalem. 

JÉRUSALEM  DÉLIVRÉE,  opéra  allemand, 
musique  de  Eberwein  (Traugott-Maximilien), 
représenté  à  Rudolstadt  en  1819. 

JERY  ET  BATELY  ,  intermède  de  Goethe  , 
musique  de  "Winter,  représenté  au  théâtre 
particulier  du  comte  de  Seefeld  en  1790. 

JERY  ET  BATELY,  pièce  de  Gœthe  en  un 
acte,  musique  de  Schaum,  représenté  au 
théâtre  ducal  d'Oels  en  1795. 

JERY  ET  BATELY,  opéra-comique  alle- 
mand, paroles  de  Gœthe,  musique  de  Rei- 
chardt,  représenté  à  Berlin  en  1801. 


JERY  ET  BATELY,  opéra-comique  alle- 
mand en  un  acte,  paroles  de  Gœthe,  musique 
de  Conradin  Kreutzer,  représenté  à  Vienne 
en  1803. 

JERY  ET  BATELY,  opéra-comique  alle- 
mand, paroles  de  Gœthe,  musique  de  Bierey, 
représenté  à  Dresde  vers  1803. 

JERY  ET  BATELY,  opéra- comique  alle- 
mand, livret  de  Gœthe,  musique  de  Frey  (M.), 
représenté  à  Manheim  vers  i8io. 

JERY  ET  bately,  opéra-comique  alle- 
mand en  un  acte,  livret  de  Gœthe,  musique 
de  Rietz,  représenté  en  Allemagne  vers  1825. 

JERY  UND  BŒTELY,  opéra  allemand,  livret 
tiré  de  l'œuvre  de  Gœthe,  musique  de 
Mme  Ingeburge  de  Bronsart,  représenté  sur 
le  théâtre  de  la  cour  grand'ducale,  à  Weimar, 
le  26  avril  1873. 

JESSONDA ,  grand  opéra  allemand ,  musi- 
que de  Spohr,  représenté  avec  un  grand  suc- 
cès à  Vienne  en  1825,  et  à  Londres  en  1840, 
avec  un  succès  non  moins  grand.  Les  Alle- 
mands s'accordent  à  préférer  Jessonda  à 
Faust,  du  même  compositeur.  Le  sujet  du 
poème  est  le  sacrifice  d'une  veuve  indienne 
qui  va  être  immolée  sur  le  tombeau  de  son 
mari ,  et  que  l'arrivée  des  soldats  portugais 
fait  descendre  du  bûcher  fatal.  Les  chœurs  de 
prêtres  et  de  soldats  sont  très  beaux.  Le  duo  : 
Schœnes  m'ddchen, au  deuxième  acte,  passe  pour 
le  chef-d'œuvre  de  composition  dramatique  de 
Spohr.  La  troupe  allemande  donna  une  re- 
présentation de  Jessonda,  dans  la  salle  de 
Ventadour,  le  28  avril  1842. 

JESSY  LEA ,  opéra  de  salon,  paroles  de 
Oxenford,  musique  de  Macfarren,  représenté 
sur  la  scène  de  Galleiy  of  illustration,  à  Lon- 
dres, en  novembre  1863. 

*  JETS  VERGETEN,  opéra  flamand,  musique 
de  M.  Jan  Blockx,  exécuté  à  Anvers  dans  un 
concert,  le  19  février  1877. 

JEU  DE  CACHE-CACHE  (le)  OU  LA  FIAN- 
CÉE, vaudeville  en  deux  actes,  musique  de 
Blangini ,  représenté  au  théâtre  des  Nou- 
veautés le  25  mai  1827. 

*  JEU  DE  dominos  (le),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  Willent-Bordogni,  repré- 
sentée aux  Folies-Marigny  le  13  juillet  1879. 

*  JEU  DE  L'AMOUR  ET  DU  HASARD  (le), 
opéra-comique  en  trois  actes,  livret  tiré  de 
la  comédie  de  Marivaux,  musique  de  MUe  Le 
Chevabier  de  Boisval,  représenté  en  pro- 
vince au  mois  de  septembre  1895. 


JEU 


JEU 


609 


*  JEU  DE  ROBIN  ET  DE  MARION  (le),  pas- 
torale musicale,  poésie  et  musique  d'Adam 
de  la  Halle,  représentée  à  Naples,  à  la  cour  de 
Robert,  comte  d'Artois,  régent  du  royaume, 
vers  1285.  Ceci  est  comme  une  sorte  de  pre- 
mier essai  d'opéra-comique  français  dû  à  l'un 
de  nos  trouvères  le  plus  justement  célèbres. 
Si  cet  essai  est  resté  isolé  pendant  près  de 
cinq  siècles,  il  n'en  reste  pas  moins  vrai 
qu'Adam  de  la  Halle  a  eu  le  premier,  on  peut 
l'affirmer,  la  conception  de  la  comédie  musi- 
cale telle  que  nous  l'avons  comprise  en  France, 
et  qu'il  l'a  eue  au  double  point  de  vue  littéraire 
et  musical.  C'est  une  gloire  qui  lui  appartient 
en  propre  et  qu'on  ne  saurait  lui  contester. 
Adam,  que  ses  contemporains  ont  sur- 
nommé, on  ne  sait  pourquoi,  le  bossu  d'Arras, 
car  il  n'était  point  bossu,  et  il  le  déclare  lui- 
même  dans  une  de  ses  chansons  : 

On  m'appelle  bochu,  mais  je  ne  le  suis  mie, 

Adam  avait  acquis  une  grande  célébrité  en 
Artois  et  en  Flandre  par  ses  chansons,  ses 
jeux-partis,  ses  rondeaux  et  ses  motets,  que 
nous  pouvons  juger  aujourd'hui,  grâce  à  l'ex- 
cellente édition  de  ses  œuvres,  poésie  et  mu- 
sique, qu'un  érudit  infatigable,  Ed.  de  Cous- 
semaher,  a  publiée  en  1872.  Né  àArras  eni240, 
il  était  donc  âgé  de  quarante-deux  ans  lors- 
qu'en  1282  il  suivit  en  Italie  Robert  d'Artois, 
qui  allait  être  régent  du  royaume  de  Naples 
en  1284.  C'est  pour  les  plaisirs  de  la  cour 
élégante  de  ce  prince,  cour  toute  française, 
qu'il  écrivit  sa  jolie  pastorale.  H  mourut  peu 
de  temps  après,  vers  1286,  croit-on,  et,  lorsque 
le  comte  d'Artois  revint  en  France,  il  n'était 
plus  accompagné  de  son  trouvère  favori  ;  mais 
du  moins  il  en  rapportait  le  Jeu  de  Robin  et 
de  Marion,  qui  avait  obtenu  à  Naples  un  très 
vif  succès,  et  qui  n'en  trouva  pas  moins  dans 
sa  patrie.  Non  seulement  ce  gentil  petit  ou- 
vrage fut  joué  chaque  année,  dans  nos  villes 
de  Flandre  et  d'Artois,  à  toutes  les  fêtes  pu- 
bliques, pendant  deux  ou  trois  siècles,  mais 
les  chansons  en  sont  restées  populaires  jus- 
qu'à nos  jours  dans  la  contrée,  où  elles  sont 
encore  chantées  par  les  citadins  et  les  paysans. 
Arthur  Dinaux  constatait,  dans  ses  Trouvères 
cambrésiens  (1834),  que  celle  de  ces  chansons 
qui  ouvre  la  pièce  :  Robin  m'aime,  Robin  m'a, 
était  encore  fréquemment  dans  la  bouche  des 
jeunes  paysannes  du  Hainaut,  surtout  aux 
environs  de  Bavai,  et  Théodore  Nisard,  en 
citant  dans  la  Revue  de  musique  ancienne  et 
moderne  (1856)  le  texte  musical  de  ce  petit 
bijou,  l'accompagnait  de  ces  réflexions  :  «  Il  y 
a  plus  de  quarante  ans  que  j'ai  entendu  cette 
mélodie,  avec  ses  paroles,  dans  les  villages 


du  nord  de  la  France,  et  jamais  elle  n'a  pu 
s'effacer  de  ma  mémoire  :  il  me  semble  qu'elle 
retentit  encore  à  mes  oreilles  avec  ces  petits 
tremblements  de  voix,  ces  petites  fioritures 
antiques  et  ce  laisser- aller  naturel  dans  la 
mesure  musicale,  dont  les  bonnes  femmes  de 
nos  campagnes  ont  conservé  l'inimitable  tra- 
dition. »  Et  Nisard  dit  encore  :  «  Je  viens  de 
parler  de  l'originalité  mélodique  du  trouvère 
artésien  et  de  sa  supériorité  sur  ses  devan- 
ciers et  même  ses  contemporains,  mais  c'est 
surtout  dans  son  Jeu  de  Robin  qu'il  est  admi- 
rable et  vraiment  supérieur.  On  peut  fouiller 
le  moyen  âge  musical  dans  tous  ses  replis,  on 
n'y  trouvera  pas  une  mélodie  aussi  gracieuse, 
aussi  tendre,  aussi  franchement  populaire  que 
celle  que  chante  Marion  au  début  même  de  la 
.pièce.  » 

Le  Jeu  de  Robin  et  de  Marion,  qui  met  en 
action  douze  personnages,  est  divisé  par 
scènes  où  les  changements  de  décors  sont 
fréquents,  comme  dans  Shakspeare,  sans  que 
cela  interrompe  la  pièce.  Je  n'en  saurais  faire 
ici  l'analyse,  assez  simple  d'ailleurs;  je  dirai 
seulement  qu'il  s'y  trouve  des  passages  et 
des  vers  d'une  grâce  et  d'une  naïveté  adora- 
bles, et  que  si  l'on  y  rencontre,  de-ci,  de-là, 
certaines  crudités  (il  faut  d'ailleurs  tenir 
compte  du  temps),  il  s'en  faut  que  cela  appro- 
che de  certaines  libertés  de  style  familières  à 
nos  auteurs  du  moyen  âge.  En  ce  qui  touche 
la  musique,  de  Coussemaker  en  a  bien  fait 
ressortir  le  caractère  et  la  valeur.  «Quand  ou 
examine,  dit-il,  les  diverses  mélodies  d'Adam, 
qu'on  les  analyse,  et  les  compare  entre  elles, 
on  remarque  une  différence  sensible  entre 
celles  des  chansons  et  des  jeux-partis  et 
celles  du  Jeu  de  Robin  et  de  Marion.  Celles-ci 
sont  naturelles,  faciles,  chantantes  ;  les  autres, 
au  contraire,  sont  souvent  maniérées,  d'une 
forme  difficile  à  retenir.  Cette  différence  pro- 
vient de  ce  que  les  mélodies  du  Jeu  de  Robin- 
et de  Marion  sont  le  résultat  de  l'inspiration 
spontanée,  ce  qui  leur  donne  un  caractère  tout 
à  fait  populaire,  tandis  que  les  autres  sont 
des  compositions  artistiques,  c'est-à-dire  sou- 
mises à  des  règles  de  convention.  Dans  les 
premières,  le  musicien  pouvait  donner  libre 
carrière  à  son  imagination  ;  l'inflexion  tonale 
et  le  rythme  étaient  abandonnés  à  sa  sponta- 
néité. Nulle  contrainte,  nulle  obligation  de  se 
renfermer  dans  un  cadre  convenu;  liberté 
pleine  et  entière  dans  le  mouvement,  dans  les 
allures  ;  de  là  le  naturel,  la  facilité  qu'on 
remarque  dans  la  tournure  mélodique  de  ces 
airs;  de  là  aussi  la  popularité  dont  ils  ont  joui 
immédiatement  et  longtemps  après.  »  Toutes 


39 


610 


JEUN 


JEUN 


ces  observations  sont  très  justes  en  ce  qui 
concerne  la  partie  musicale  du  Jeu  de  Robin 
et  de  Marion.  Mais,  ceci  dit,  ce  qu'il  faut  re- 
marquer surtout,  ce  qu'il  faut  faire  ressortir, 
c'est  le  caractère  général  de  l'ouvrage,  si  neuf 
à  l'époque  où  il  a  été  conçu,  c'est  la  nouveauté 
du  spectacle  qu'il  offrait,  en  même  temps  que 
le  charme  qui  s'en  dégageait.  Adam  de  la 
Halle,  on  ne  saurait  trop  le  répéter,  a  trouvé 
presque  d'un  seul  coup  et  a  su  réunir  dans 
un  ensemble  harmonique  les  éléments  qui 
devaient,  cinq  cents  ans  plus  tard,  constituer 
l'opéra-comique  français,  c'est-à-dire  l'action 
scénique,  le  mélange  de  chant  et  de  dialogue 
parlé,  avec 'des  chansons,  des  airs  et  même 
des  morceaux  à  deux  voix  simultanées.  Si 
l'on  ajoute  à  cela  que  dans  la  musique  de  cette 
petite  pièce  il  a  su  donner  le  sentiment  de 
la  tonalité  moderne,  jusqu'alors  inconnue 
et  qui  tranchait  tant  avec  celle  duplain-chant, 
on  ne  peut  nier  qu'Adam  de  la  Halle  peut 
être  classé  au  nombre  des  grands  précurseurs 
et  que  son  œuvre  est  celle  d'un  homme  de 
génie. 

Le  21  juin  1896,  on  célébrait  à  Arras,  ville 
natale  d'Adam  de  la  Halle,  de  grandes  fêtes 
en  l'honneur  du  trouvère  fameux,  et  à  cette 
occasion  on  avait  organisé  une  représentation 
du  Jeu  de  Robin  et  de  Marion,  représentation 
pour  laquelle  un  arrangement  avait  été  indis- 
pensable. Cet  arrangement  avait  été  fait  avec 
tact  et  avec  goût  par  M.  Emile  Blémont  pour  les 
paroles,  par  M.  Julien  Tiersot  pour  la  musi- 
que. Ainsi  mise  au  point  pour  la  scène  à  l'aide 
d'une  modernisation  nécessaire,  mais  aussi 
discrète  que  possible,  l'œuvre  était  jouée  par 
M°>es  Molé-Truffler  et  Vilma,  MM.  Ducis,  Via- 
las  et  Bernaert,  et  fut  accueillie  par  les  com- 
patriotes dAdam  de  la  Halle  avec  une  joie 
que  l'on  peut  comprendre. 

JEUNE  BELLE-MÈRE  (la),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Dumersan  et  Se- 
wrin,  musique  de  Kreubé,  représenté  à  Fey- 
deau  le  4  décembre  1816. 

*  jeune  candidat  (un)  ,  opérette,  musique 
de  C.-F.  Conradin,  représentée  le  20  octobre 
1866,  à  Vienne,  sur  le  théâtre  de  l'Harmonie. 

JEUNE  COMTESSE  (la)  ,  opéra-comique, 
musique  de  Schmidt  (Louis),  représenté  à 
Prague  en  1782. 

jeune  et  VIEILLE,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Chazet  et  Dubois,  musique 
de  Pradher  et  de  Berton,  représenté  au  théâ- 
tre Feydeau  le  12  janvier  18 il. 

JEUNE  FEMME  COLÈRE  (la),  comédie  en 


un  acte  d'Etienne,  mise  en  opéra  à  Saint- 
Pétersbourg  par  Claparède,  musique  de 
Boieldieu,  représentée  à  Saint-Pétersbourg 
au  théâtre  de  l'Ermitage  le  18  avril  1805,  et 
le  24  du  même  mois  au  Grand -Théâtre  de  la 
ville.  Cet  ouvrage  a  été  donné  ensuite  à 
Paris,  à  l'Opéra-Comique,  le  12  octobre  1812. 
On  s'étonne  du  parti  que  Boieldieu  a  su  tirer 
de  cette  pièce  plate  et  bourgeoise.  Il  a  su  y 
faire  vibrer  la  note  du  cœur  ;  il  a  rendu  gra- 
cieuses les  situations  les  plus  banales,  et 
spirituelles  les  plus  lourdes  idées  de  l'auteur 
des  paroles.  Emile  de  Valrive,  colonel  de 
dragons,  vient  d'épouser  Rose  de  Voltnar, 
jeune  personne  d'un  caractère  irascible  à 
l'excès,  mais  douée  d'un  excellent  cœur. 
Elle  a  un  frère  qui  est  aussi  militaire  et 
l'ami  intime  de  son  mari.  Emile  ne  tarde 
pas  à  s'apercevoir  du  défaut  de  sa  femme, 
qui  congédie  chaque  semaine  un  domestique, 
quitte  à  être  obligée  de  se  servir  elle-même, 
qui  déchire  ses  robes  et  ses  chapeaux,  brise 
sa  guitare,  et  se  livre  enfin  à  tous  les  empor- 
tements d'une  enfant  gâtée.  De  concert  avec 
Volmar,  il  imagine  de  renchérir  sur  les  dis- 
positions de  sa  femme  ;  à  son  tour  il  casse 
verres  et  porcelaines,  bat  son  domestique, 
provoque  en  duel  son  beau-frère,  et  fait  un 
sabbat  de  tous  les  diables.  La  jeune  femme 
est  atterrée.  Elle  fait  un  retour  sur  elle- 
même  et  se  corrige  aussi  promptement 
que  dans  un  conte  de  Mm0  de  Genlis  ou  de 
M.  de  Bouilly. 

L'ouverture  rappelle  un  peu  celle  du  Calife 
de  Bagdad.  Le  duo  entre  Germain  et  sa  femme 
exprime  avec  bonhomie  et  rondeur  la  situa- 
tion de  M.  et  de  Mme  Denis,  écrit  en  ut  avec 
une  simple  modulation  à  la  dominante,  il  puise 
son  intérêt  dans  le  rythme  seul.  Le  rondeau 
de  Rose  :  Pourquoi  négliger  l'art  déplaire,  est 
charmant  et  accompagné  avec  un  goût  exquis. 
Le  duo  de  Rose  et  d'Emile  :  Ah!  c'est  un  défaut 
bien  terrible,  est  écrit  bien  haut  pour  soprano. 
Ces  notes  élevées  s'accommodent  mal  avec 
une  scène  de  sensibilité  conjugale.  Le  qua- 
tuor de  la  clef  :  Thérèse,  Thérèse,  il  faut  qu'elle 
sommeille,  est  excellent;  mais  la  romance  qui 
suit  :  Ah!  que  deux  époux  sont  heureux,  est 
bien  faible.  Le  meilleur  morceau  de  l'ouvrage 
est,  à  notre  avis,  le  trio  andantino  :  Je  vais 
partir,  ne  vous  déplaise,  où  se  trouve  enfin  la 
note  émue,  assez  rare  dans  la  musique  du 
maître,  où  le  cœur  de  ces  braves  gens  parle 
un  langage  sympathique.  Le  travail  de  l'in- 
strumentation est  la  perfection  même.  Les 
rôles  ont  été  créés  par  Andrieux,  Claparède, 
Mées,  M"1"  Philis  et  Mées. 


JEUN 


JEUN 


611 


«UNE  FILLE  D'ELISONDO  (la),  opérette, 
■musique  de  M.  Offenbach ,  représentée  au 
Karl-Theater,  à  Vienne,  en  décembre  1859,  et 
à  Brunswick  en  août  1861. 

JEUNE  FILLE  DU  VILLAGE  (la),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  musique  de  Suppé, 
représenté  au  théâtre  de  An-der-Wien,  à 
Vienne,  au  mois  d'octobre  1847. 

JEUNE  HENRI  (le),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  Bouilly,  musique  de  Méhul, 
représenté  à  Favart  le  îer  mai  1797.  Cet  opéra 
a  survécu  dans  son  ouverture,  belle  sym- 
phonie de  chasse  universellement  connue  et 
toujours  admirée. 

Cette  ouverture  excita  un  enthousiasme 
extraordinaire  ;  aussi,  à  la  première  représen- 
tation ,  fut-on  obligé  de  l'exécuter  deux  fois 
de  suite.  Le  public ,  ne  goûtant  pas  la  pièce, 
fit  baisser  le  rideau  avant  qu'elle  fût  termi- 
née ;  mais,  d'autre  part,  on  voulut  donner  au 
compositeur  un  témoignage  d'admiration  : 
on  demanda  que  la  magnifique  ouverture  fût 
jouée  une  troisième  fois,  ce  qui  eut  lieu. 
L'ouverture  du  Jeune  Henri  est  restée  comme 
un  modèle  du  genre,  et  lorsqu'un  bon  orches- 
tre l'exécute,  elle  ne  manque  pas  de  produire 
un  très  grand  effet*  Dans  le  grand  festival 
qui  eut  lieu  au  Palais  de  l'industrie  pendant 
l'Exposition  universelle  de  1867,  trois  mille 
musiciens  environ  exécutèrent,  sous  la  di- 
rection de  M.  Georges  Hainl,  l'ouverture  du 
Jeune  Henri.  Elle  partagea  les  honneurs  de 
la  séance  avec  un  fragment  d'un  oratorio  de 
Haendel. 

JEUNE  ONCLE  (le),  opéra  en  un  acte,  pa- 
roles de  Fontenille,  musique  de  Blangini,  re- 
présenté au  théâtre  Feydeau  le  10  avril  1821. 

JEUNE  ONCLE  (le),  opéra  allemand ,  mu- 
sique de  Schoberlechner,  rep.à  Vienne  en  1820. 

JEUNE  PRUDE  (la)  OU  LES  FEMMES  EN- 
TRE elles,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Dupaty,  musique  de  Dalayrac,  repré- 
senté à  rOpéra-Comique  le  14  janvier  1804. 
Il  n'y  a  dans  cette  pièce  que  des  rôles  de 
femmes. 

JEUNE  SAGE  ET  LE  VIEUX  FOU  (le),  co- 
médie en  un  acte  et  en  prose  ,  mêlée  d'ariet- 
tes, paroles  de  Hoffman,  musique  de  Méhul, 
représ,  à  l'Opéra-Comique  le  28  mars  1793. 

*  JEUNE  SAUVAGE  (le),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Blanchard  et  ***,  mu- 
sique d'Alexandre  Piccinni,  représenté  au 
théâtre  des  Jeunes-Artistes  le  6  sept.  1803. 


JEUNE  TANTE  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Mélesville,  musique  de 
Kreubé ,  repr.  à  Feydeau  le  18  octobre  1820. 

*  jeune  TÉLÉMAQUE  (le),  opéra-bouffe 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Derriac  et 
Serrez,  musique  de  M.  Cunuis,  rep.  à  Lyon, 
sur  le  théâtre  des  Célestins,  le  3  avril  1880- 

*  JEUNE  VEUVE  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Désaugiers,  représenté  au 
théâtre  des  Beaujolais  en  1788. 

*  Jeunesse  D'hatdn  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  d'Hetzel,  représenté  au 
ihéâtre  de  Montmartre  (Paris)  en  janvier  1846. 

*  jeunesse  D'HAYDN  (la),  opéra-comique 
en  deux  actes,  musique  de  M"e  Célanie 
Carissan,  représenté  à  la  salle  Duprez  le 
27  mars  1889. 

*  jeunesse  de  béranger  (la),  opérette 
en  un  acte,  musique  de  Firmin  Bernicat, 
représentée  à  l'Eldorado  en  1877. 

JEUNESSE  DE  CHARLES  XII  (la),  opéra- 
comique,  musique  de  Rozet,  représenté  sur 
le  théâtre  de  Lyon  au  mois  de  sepembre  1845. 
Interprété  par  les  chanteurs  Boulo  et  Bar- 
rielle. 

JEUNESSE   DE    CHARLES-QUINT   (la), 

opéra-comique  en  deux  actes,  paroles  de  Mé- 
lesville et  Duveyrier  ,  musique  de  Montfort , 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  1er  dé- 
cembre 1841.  Le  monarque  joue  un  rôle 
ignoble  dans  cette  pièce.  Il  cherche  à  sé- 
duire la  femme  du  docteur  Magnus.  Il  a  pour 
rival  un  soldat  nommé  Ulrich,  qui  le  blesse 
d'un  coup  d'épée  à  travers  un  rideau.  Le 
docteur  se  trouve  là  tout  exprès,  au  sortir  de 
la  maison,  pour  panser  la  blessure  de  celui 
qui  le  déshonore  et  qui  a  la  lâcheté  d'en  ac- 
cuser un  autre.  Après  avoir  échoué  dans  son 
expédition  amoureuse,  le  jeune  roi  quitte  la 
partie,  escorté  des  regrets  et  des  bénédictions 
de  tous.  Un  livret  d'opéra-comique  si  mal 
conçu  sous  le  rapport  du  caractère  historique 
du  principal  personnage  ne  pouvait  avoir  de 
succès.  La  musique  de  cet  ouvrage  a  paru  es- 
timable. On  a  remarqué  l'air  d'Ulrich  :  Je  suis 
archer  du  roi,  dont  le  rythme  est  franc  et  la 
mélodie  bien  accusée  ;  Je  morceau  exécuté 
pendant  l'entr'acte,  qui  est  d'une  harmonie 
élégante  et  d'un  gracieux  effet,  et  la  scène 
dans  laquelle  le  docteur  joue  le  rôle  de 
Georges  Dandin ,  et  où  le  compositeur  a  fait 
preuve  de  verve  et  d'un  bon  esprit  scénique. 
Henri,  Mocker  et  Couderc  ont  joué  les  rôles 


612 


JEUX 


JOAN 


de  Magnus,  de  l'archer  Ulrich  et  de  Charles- 
Quint,  et  MUe  Révilly  celui  de  Marie,  la 
femme  du  docteur. 

*  JEUNESSE     DE     GRÉTRY     (la),     Opéra- 

comique  en  deux  actes,  musique  de  M.  Félix 
Pardon,  représenté  au  théâtre  de  la  Monnaie 
de  Bruxelles  le  10  avril  1871.  C'était  le  début 
à  la  scène  de  Fauteur,  qui  avait  déjà  obtenu 
le  second  prix  de  Rome  à  l'Académie  de 
Belgique  et  qui  n'avait  pas  encore  accompli 
sa  vingtième  année.  Un  critique,  son  compa- 
triote, disait  de  cet  ouvrage  :  «  La  Jeunesse  de 
Grétry  n'eut  pas  grand  succès  ;  non  pas  qu'elle 
lût  sans  valeur  musicale,  mais  l'influence  de 
Lohengrin  y  était  plus  sensible  que  celle  de 
l'Epreuve  villageoise.  Comme  il  arrive  souvent 
aux  jeunes  gens,  le  compositeur  avait  traité 
dans  un  style  trop  ambitieux  une  donnée 
modeste  qui  ne  comportait  pas  tant  de  fra- 
cas. » 

JEUNESSE  DE  HENRI  V,  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  Volder,  écrit  à  Anvers  vers 
1794. 

*  JEUNESSE  DE  HOCHE  (la),  opéra-comique 
«nun  acte,  musique  de  M.  Giuseppe  Gariboldi, 
représenté  à  Versailles  le  5  septembre  1872. 

*  JEUNESSE  DE  LA  TOUR  (LA),  opéra-CO- 

mique  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Le  Pail- 
leur,  musique  de  M.  Henri  Cieutat,  représenté 
à  Cambrai  le  28  mars  1887. 

jeunesse  de  LULLI  (la),  opéra-comique 
en  un  acte ,  paroles  des  frères  Dartois,  musi- 
que de  Mile  péan  de  Larochejagu,  représenté 
sur  le  théâtre  Montmartre  le  28  décembre 
1846,  et  à  la  Salle  lyrique,  rue  de  la  Tour- 
d'Auvergne,  en  mars  1853. 

*  jeunesse  DE  farny  (la),  opéra  comi- 
que en  deux  actes,  paroles  de  M.  Gaston 
Rennes,  musique  de  M.  Lucien  Piat,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  République  en  1896. 

jeunesse  de  pierre  (la), opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  et  musique  de  M.  Eu- 
gène Vivier,  le  corniste  fameux  par  ses  calem- 
bours, représenté  à  Nice  en  mars  1893. 

JEUNESSE  DE  PIERRE  LE  GRAND  (la), 
opéra-comique  allemand,  musique  de  Weigl, 
représenté  à  Vienne  vers  1830. 

JEUX  FLORAUX  (les)  ,  opéra  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  Bouilly,  musique  d'Aimon, 
représenté  à  l'Académie  royale  de  musique  le 
16  novembre  1818.  Lays  chanta  le  principal 
rôle,  celui  d'un  ménestrel.  La  musique  de  cet 


ouvrage  fut  louée  par  les  connaisseurs ,  mais 
l'auteur  n'a  pas  trouvé  une  seconde  occasion 
de  produire  son  talent. 

JEUX  OLYMPIQUES  (les),  opéra  en  un 
acte,  poème  de  Senneterre,  musique  de  Bla- 
vet,  représenté  à  l'Académie  royale  de  mu- 
sique en  1753. 

JITANO  POR  AMOR  (el)  [le  Bohémien  par 
amour],  opéra  espagnol  en  deux  actes,  musi- 
que de  Garcia  (Manuel-del-Popolo-Vicente) , 
représenté  à  Mexico  en  1828. 

JOAILLIER  DE  SAINT-JAMES  (le),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  de 
Saint-Georges  et  de  Leuven,  musique  de 
Grisar,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  17  fé- 
vrier 1 862.  Le  livret  et  la  musique  reproduisent 
en  grande  partie  l'opéra  de  Lady  Melvil, 
représenté  au  théâtre  de  la  Renaissance  le 
15  novembre  1838.  On  distingue  dans  cet  ou- 
vrage les  variations  sur  l'air  de  la  Molinara  : 
Nel  cor  più  non  mi  sento,  et  la  romance  de 
ténor,  chantée  pas  Montaubry  :  Adieu, 
madame.  Couderc  jouait  très  bien  un  rôle  de 
Gascon,  Mlle  Monrose  était  charmante  dans 
celui  de  lady  Melvil,  et  l'excellent  comique 
qui  avait  nom  Sainte-Foy  obtenait,  dans  ses 
couplets  du  troisième  acte,  un  des  plus  beaux 
succès  de  larmes  qu'on  puisse  imaginer. 

joanita,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Edouard  Duprez ,  musique  de  Gilbert  Du- 
prez,  représenté  à  l'Opéra  national  le  n  mars 
1852.  Cet  ouvrage  avait  été  représenté  le 
19  novembre  1851,  à  Bruxelles,  sous  le  titre 
de  l'Abîme  de  la  Maladetta.  On  a  dit  que 
l'auteur  des  paroles  n'a  fait  que  traduire  un 
scénario  italien  ;  cela  est  probable,  car  on  ne 
voit  que  sur  les  scènes  de  la  Péninsule  une 
telle  accumulation  d'événements  invraisem- 
blables. Il  semble  qu'on  ne  cherche  qu'à  four- 
nir au  musicien  une  suite  de  situations  for- 
tement accusées,  sans  se  soucier  de  les  relier 
les  unes  aux  autres.  La  figure  seule  de  Joa- 
nita a  été  dessinée  avec  soin  et  a  excité  un 
intérêt  sympathique.  C'est  qu'il  s'agissait  de 
Mile  Caroline  Duprez  ,  nièce  du  librettiste , 
fille  du  compositeur  et  son  élève  la  plus  par- 
faite. Parmi  les  chanteurs  célèbres  qui  ont 
écrit  des  œuvres  lyriques,  Duprez  doit  bril- 
ler au  premier  rang.  Ce  n'est  pas  qu'il  puisse 
prétendre  à  occuper  dans  l'histoire  de  l'art 
une  place  à  côté  de  Rossini ,  de  Meyerbeer , 
de  Donizetti  et  même  de  Bellini  ;  mais  nous 
ne  connaissons  pas  de  virtuose  chanteur ,  de 
ténor  illustre  qui  ait  possédé  à  l'égal  de  Du- 


JOCE 


JOGE 


613 


prez  l'art  d'écrire  pour  les  voix  ,  et  les  con- 
naissances si  variées  de  l'instrumentation  ; 
il  y  a,  en  outre,  dans  Joanita,  des  scènes  dra- 
matiques bien  développées,  surtout  le  finale 
du  second  acte.  Nous  citerons,  parmi  les  mor- 
ceaux les  plus  goûtés,  une  jolie  romance 
chantée  par  Poultier;  un  duetto  pour  voix 
de  femmes,  dans  le  premier  acte  ;  le  chœur 
des  figurants  de  l'Opéra,  déguisés  en  faux 
marquis,  dont  la  musique  est  un  arrangement 
pour  les  voix  du  menuet  délicieux  de  Hip- 
polyte  et  Aride,  de  Rameau,  dans  le  deuxième 
acte  ;  et  enfin ,  au  troisième,  les  vocalises  de 
bravoure,  merveilleusement  exécutées  par 
MUe  Caroline  Duprez.  Poultier  chantait  le 
premier  rôle  de  ténor.  Les  autres  interprètes 
étaient  Balanqué,  Duprat  et  MUe  Guichard. 

JOANNA,  opéra  anglais,  musique  de  Busby, 
représenté  au  théâtre  de  Covent-Garden,  à 

Londres,  en  1800. 

JOANNA,  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  Marsollier,  musique  de  Méhul, 
rep.à  TOpéra-Comique  le  22  nov.  1802. 

JOB  ET  SON  chien  ,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Mestépès,  musique  de  M.  Emile 
Jonas  ,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens 
le  6  février  1863.  Cette  extravagance  a  ce- 
pendant inspiré  une  jolie  musique  au  jeune 
compositeur.  Jouée  par  Desmonts,  Marchand, 
Georges  et  Mlle  Géraldine. 

*  JOCELYN,  opéra  en  quatre  actes  et  huit 
tableaux,  livrst  inspiré  du  poème  de  Lamar- 
tine et  écrit  par  MM.  Armand  Silvestre  et 
Victor  Capoul,  musique  de  M.  Benjamin 
Godard,  représenté  au  théâtre  de  la  Monnaie 
de  Bruxelles  le  25  février  1888  et  à  Paris,  sur 
le  théâtre  du  Château-d'Eau,  le  13  octobre 
suivant.  C'est  M.  Capoul,  le  ténor  bien  connu, 
qui  avait  eu  l'idée  de  tirer  du  poème  célèbre 
de  Lamartine  un  livret  d'opéra  à  son  usage. 
Son  désir  était  en  effet  de  terminer  sa  carrière 
théâtrale  par  la  création  du  rôle  de  Jocelyn, 
et,  chose  singulière,  ce  ne  fut  pas  lui  qui  en 
fut  chargé  lorsque  l'ouvrage  fit  à  Bruxelles 
sa  première  apparition  ;  c'est  seulement  lors- 
que celui-ci  fut  monté  à  Paris,  dans  les  con- 
ditions assez  médiocres  que  pouvait  offrir  le 
théâtre  du  Château-d'Eau,  qu'il  put  satisfaire 
ce  désir  longtemps  caressé. 

Il  ne  semblait  pas  d'ailleurs  qu'il  y  eût  dans 
un  tel  ouvrage  les  éléments  d'un  succès  bril- 
lant et  prolongé.  Cela  tient  surtout  à  la  nature 
du  sujet,  qui,  s'il  est  pathétique,  n'est  vérita- 
blement pas  scénique,  et  dans  lequel,  on  le 
sait,  l'analyse  des  sentiments  tient  beaucoup 


plus  de  place  que  l'action,  ce  qui  est  précisé- 
ment le  contraire  de  ce  qu'il  faut  au  théâtre. 
Quelques  efforts  qu'aient  faits  les  auteurs,  ils 
n'en  ont  pu  tirer  ce  qu'ils  n'y  pouvaient  trou- 
ver, c'est-à-dire  le  mouvement,  la  chaleur  et 
la  vie.  Il  a  fallu  user  de  subterfuges,  imaginer 
des  épisodes  et  des  incidents  indirects  pour 
obtenir  ce  semblant  de  mouvement  qui  est 
absent  de  l'œuvre  initiale,  et  ces  incidents 
à  côté,  forcément  plaqués  sur  une  action 
froide  par  elle-même,  ne  font  pas  corps  avec 
elle  et  n'y  sont  pas  logiquement  et  fortement 
soudés.  De  ce  nombre  est  le  tableau  révolu- 
tionnaire du  troisième  acte,  qui  présente  le 
supplice  de  l'évêque  au  milieu  de  la  populace 
jacobine.  Ici  pourtant,  il  y  avait  une  bonne 
situation  musicale  à  développer  par  le  com- 
positeur, et  c'est  précisément  là  qu'il  s'est 
dérobé.  Ce  déchaînement  populaire,  ces 
chœurs  d'enfants,  de  femmes,  de  plébéiens, 
ces  chants  du  Ça  ira,  de  la  Carmagnole,  qui 
se  croisent,  s'enchevêtrent  et  s'entre-choquent 
au  milieu  du  tumulte  et  de  la  joie  farouche 
causée  par  l'approche  de  l'exécution,  tout 
cela  pouvait  provoquer  une  explosion  suparbe 
et  grandiose.  Il  faut  bien  dire  qu'il  n'en  esl 
rien,  et  que  ce  tableau,  qui  eût  dû  être  curieux 
et  orignal,  a  été  manqué  par  le  musicien. 
Les  chœurs  ici  se  succèdent  à  la  queue-leu- 
leu,  d'une  façon  banale,  au  lieu  de  se  combiner 
d'une  façon  vraiment  musicale  ;  les  deux 
chants  révolutionnaires,  qui  auraient  pu  pro- 
voquer un  curieux  travail  harmonique,  sont 
produits  dans  toute  leur  nudité  ;  enfin,  l'or- 
chestre, dont  le  rôle  aurait  pu  être  si  plein 
d'intérêt,  manque  à  la  fois  de  couleur,  de 
puissance  et  d'énergie. 

Mais  il  y  a,  d'autre  part,  des  pages  char- 
mantes dans  la  partition  de  Jocelyn.  Bien 
qu'on  y  rencontre  quelques  bons  élans  drama- 
tiques, les  meilleures  sont  surtout  celles  qui 
exigeaient  de  la  grâce  et  de  la  tendresse. 
Ainsi,  au  premier  acte,  la  scène  de  Jocelyn 
et  de  sa  mère,  malheureusement  trop  longue 
au  point  de  vue  scénique,  mais  qui,  au  point 
de  vue  musical,  est  développée  et  conduite 
avec  un  rare  talent,  dans  un  sentiment  exquis. 
Ainsi  encore  le  grand  duo  de  Jocelyn  et  de 
Laurence,  qui  forme  presque  tout  le  second 
tableau  du  second  acte  et  qui  est  d'une  couleur 
adorable.  Il  faut  encore  citer  quelques  mor- 
ceaux épisodiques  :  le  prélude  du  second  acte, 
qui  est  vraiment  joli  ;  une  adorable  chanson 
paysanne  à  deux  voix,  Mignonne,  c'est  bientôt  le 
temps  des  accordailles,  dont  le  rythme  et  le 
dessin  sont  pleins  de  grâce  et  de  fraîcheur  ; 
enfin  un  chœur  d'hommes  charmant  au  qua- 


614 


JOGO 


JOEG 


trième  acte,  accompagné  merveilleusement 
par  les  violons  dans  la  douceur.  En  résumé, 
Jocelyn  est  une  œuvre  inégale,  mais  dans 
laquelle  le  compositeur  avait  fait  preuve  d'un 
incontestable  talent.  L'exécution  de  cette 
œuvre  à  Bruxelles  était  extrêmement  remar- 
quable, de  la  part  de  M^es  Rose  Caron  (Lau- 
rence), Van  Besten  (la  mère),  Legault,  Storrel 
et  Gandubert,  de  MM.  Engel  (Jocelyn),  Seguin 
(l'évêque),  Frankin  (le  geôlier),  Vinche, 
Rouyer  et  Isnardon.  A  Paris,  les  rôles  de 
Laurence,  de  la  mère,  de  Jocelyn  et  de  l'é- 
vêque étaient  tenus  par  M^es  Marguerite 
Gay  et  Haussmann,  par  MM.  Capoul  et  Cou- 
turier. 

JOCKEI  (le),  comédie  en  un  acte,  mêlée 
d'ariettes,  et  en  prose,  paroles  de  Hoffman, 
musique  de  Solié ,  représentée  sur  le  théâtre 
de  l'Opéra-Comique  le  16  nivôse  an  IV  (6  jan- 
vier 1796).  Pendant  plusieurs  années,  cette 
pièce  fut  jouée  une  ou  deux  fois  par  semaine, 
et  elle  obtint  assez  de  succès  pour  donner  à 
Hoffman  un  rang  parmi  les  auteurs  drama- 
tiques. La  musique  de  Solié  a  beaucoup 
vieilli.  Il  est  vrai  qu'on  a  entendu  les  princi- 
paux motifs  du  Jockei  dans  les  vaudevilles, 
entre  autres  les  couplets  de  la  première 
scène  :  Lorsque  vous  verrez  un  amant  ;  la  fac- 
ture facile  des  airs  de  Solié  se  prêtait  au  goût 
du  public  récemment  admis  à  jouir  très  li- 
brement des  plaisirs  de  l'esprit.  C'est  peut- 
être  le  compositeur  qui  a  fourni  le  plus  de 
ces  espèces  de  mélodies  appelées  timbres  à  la 
Clef  du  Caveau. 

JOCONDE,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Desforges,  musique  de  Jadin,  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  Monsieur,  salle 
Feydeau,  le  14  septembre  1790.  Même  sujet 
que  celui  du  conte  de  La  Fontaine.  La  mu- 
sique a  eu  du  succès  ;  mais  celle  de  Nicolo  l'a 
fait  oublier. 

JOCONDE,  opéra-comique  allemand,  mu- 
sique de  Cari  Zeller ,  représenté  au  théâtre 
An  der  Wien,  à  Vienne,  en  mars  1876,  avec 
succès. 

JOCONDE,  opéra-comique  allemand  en  trois 
actes,  livret  de  West  et  Moret,  musique  de 
Cari  Zeller,  représenté  au  Stadttheater  de 
Leipzig  le  21  mai  1878. 

JOCONDE  OU  LES  COUREURS  D'AVEN- 
TURES, opéra-comique  en  trois  actes,  pa- 
roles d'Etienne,  musique  de  Nicolo,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  28  février  1814. 
Joconde  est  un  des  types  les  plus  parfaits 
du  genre  opéra-comique.  Légèreté,  grâce, 


vivacité,  tour  mélodique  facile  et  partout 
spirituel,  il  résume  toutes  ces  qualités.  Sa 
popularité  a  duré  longtemps,  et  il  est  resté 
presque  constamment  au  répertoire.  L'ac- 
cord de  l'inspiration  du  musicien  avec  le 
caractère  des  situations  est  tel  que  certaines 
phrases  de  la  partition  sont  devenues  en 
quelque  sorte  proverbiales.  L'air  de  la  ro- 
mance :  Dans  un  délire  extrême,  est  dans 
son  genre  musqué,  galant  et  troubadour, 
un  petit  chef-d'œuvre.  Tout  le  monde  en  a 
chanté  le  refrain  : 

Et  l'on  revient  toujours 
A  ses  premiers  amours. 

Le  quatuor  scénique  dans  lequel  la  jeune 
villageoise  trompe  si  agréablement  Joconde 
et  son  ami,  à  la  faveur  de  l'obscurité,  est  un 
des  meilleurs  morceaux  de  la  partition  ;  la 
phrase  principale  y  est  répétée  en  canon  par 
chaque  personnage  sur  les  paroles  aussi  fort 
connues  : 

Quand  on  attend  sa  belle, 

Que  l'attente  est  cruelle  I 
Et  qu'il  sera  doux 

L'instant  du  rendez- vous  ! 

Nous  ne  devons  pas  omettre  le  grand  air  de 
Joconde  si  caractérisé  :  J'ai  longtemps  par- 
couru le  monde,  et  qui  rappelle  l'air  de  Mada- 
mina  de  Leporello.  On  a  eu  tort  de  dire  que 
Joconde  était  un  don  Juan  français.  Il  est 
inconstant,  frivole,  trop  facilement  amoureux, 
mais  toujours  aimable  et  jamais  odieux.  Nous 
signalerons  encore  le  trio  :  Amour!  seconde 
-  mon  courage,  et  les  couplets  si  fins  et  si  spiri- 
tuels :  Parmi  les  filles  du  canton.  Chollet  a 
laissé  des  souvenirs  dans  le  rôle  de  Joconde. 

JOCRISSE,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  Cormon  et  Trianon,  musique 
de  M.  Eugène  Gautier,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  10  janvier  1862.  On  a  distingué 
deux  airs  bien  faits  :  Les  Jocrisses  sont  de  bons 
enfants,  et  Trinquer,  trinquer.  Cette  pièce  n'a 
pas  réussi. 

JODELET,  opéra-comique  allemand,  musi- 
que de  Franck  (Jean-Wolfgang),  représenté 
à  Hambourg  en  1680. 

JODELET,  opéra-comique  allemand,  musi- 
,  que  de  Keiser,  rep.  à  Hambourg  en  1726. 

JOEGGELI  (Joachim) ,  opéra-comique  alle- 
mand, paroles  de  Koester,  d'après  la  nouvelle 
du  poète  Jérémie  Gotthelf,  intitulée  te  Chau- 
dronnier, musique  de  Taubert,  représenté  à 
Berlin  le  W  octobre  1853.  C'est  une  gracieuse 
idylle  traitée  avec  goût  par  le  musicien,  et 
qui  a  été  bien  interprétée  par  la  gracieuse 


JOLE 


JOLI 


615 


cantatrice  allemande ,  Mme  Koester ,  femme 
de  l'auteur  du  livret. 

*  JOËL,  grand  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  M.  Louis  Gallet,  musique  de  Gilbert  Des- 
roches (pseudonyme  de  Mnse  la  baronne 
Legoux),  représenté  à  Nice  le  il  avril  1889. 

JOHANNISNACHT  (die)  [la  Nuit  de  la  Saint- 
Jeaii],  opéra  en  trois  actes,  musique  de  A.  Ei- 
lers,  représenté  à  Gotba  le  3  mars  1880. 

*  john  smith,  opérette,  paroles  de  M.  Laur, 
musique  de  M.  Calcheott,  représentée  à 
Londres,  sur  le  théâtre  du  Prince  of  Wales, 
en  mars  1889. 

*  JOIES    ET   DOULEURS     DE    L'ENFANT 

(Kinderlust  en  leed),  poème  lyrique  et  sym- 
phonique  en  langue  flamande,  paroles  de 
M.  Emmanuel  Hiel,  musique  de  M.  Gustave 
Huberti,  exécuté  en  juillet  1890  au  théâtre 
de  la  Monnaie  de  Bruxelles,  par  un  millier  de 
voix  d'enfants,  à  l'occasion  des  grandes  fêtes 
nationales  destinées  à  célébrer  le  soixantième 
anniversaire  de  l'indépendance  delà  Belgique. 

JOKEYEN,  opéra  danois,  musique  de  F. 
Kuntzen,  représenté  à  Copenhague  en  1797. 

JOLANDA,  opéra  italien,  musique  de  J.-G. 
Nicolaï,  écrit  à  Zwoll  vers  1785. 

JOLANDA,  opéra  séria,  livret  d'Interdonato, 
musique  de  Villafiorita  di  Burgio,  représenté 
au  théâtre  Grande  de  Brescia  le  20  février 
1879;  chanté  par  Celestini,  Rossi-Romiati, 
Re,  Mmes  Loriani,  Crespi. 

*  JOLANDA,  »  idylle  musicale  »  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Gabriele  Chiericato,  musique 
de  M.  Gellio  Coronaro,  exécutée  d'abord  au 
Lycée  musical  de  Bologue  le  24  juin  1883,  et 
représentée  ensuite  publiquement  pour  la 
première  fois  au  théâtre  philodramatique  de 
Milan  le  10  mai  1889. 

*  JOLANDA,  opéra,  musique  de  M.  Grab- 
lowitz,  représenté  au  théâtre  Social  de  Go- 
ritz  en  février  1896. 

JOLANTHA ,  drame  allemand,  musique  de 
Weber  (Bernard- Anselme),  représenté  à  Ber- 
lin en  1797.  Il  en  a  composé  l'hymne,  l'ouver- 
ture et  la  marche. 

*JOLE,  drame  lyrique  en  deux  parties, 
paroles  de  M.  Raffaele  Solustri,  musique  de 
M.  Albano  Seismit-Doda,  représenté  au  théâ- 
tre Rossini  de  Venise  le  23  février  1892.  L'au- 
teur de  la  musique  de  cet  ouvrage,  dont  le 


succès  a  été  modéré,  est  le  fils  d'un  homme 
politique  qui  a  été  ministre  des  finances  du 
royaume  d'Italie. 

*J0LIC(EUR,  opérette  en  un  acte,  musique 
de  M.  Charles  de  Sivry,  représentée  aux 
Fantaisies-Oller  le  24  janvier  1877. 

*  joli  GILLES,  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  Charles  Monselet  d'après 
une  ancienne  comédie  de  d'Allainval,  musique 
de  Ferdinand  Poise,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  10  octobre  1884.  C'est  le  dernier 
ouvrage  que  fit  représenter  ce  musicien  déli- 
cat qui,  dans  la  seconde  manière  qu'il  s'était 
faite,  avait  su  rencontrer  un  succès  digne  de 
sa  haute  valeur.  Il  avait,  en  effet,  trouvé 
alors  une  forme  nouvelle,  essentiellement 
personnelle,  qui  faisait  de  lui  un  artiste  tout 
particulièrement  original  et  que  nul  n'eût  pu 
songer  même  à  imiter.  Qui  ne  se  rappelle  la 
saveur  exquise,  et  aussi  la  faveur  très  mar- 
quée qu'obtinrent  auprès  du  public  ces  jolies 
partitions  de  la  Surprise  de  l'amour,  de  l'Amour 
médecin  et  de  Joli  Gilles  ?  Poise  s'était  fait 
ainsi  le  collaborateur  de  Marivaux,  de  Molière 
et  de  d'Allainval,  que  son  ami  Monselet,  avec 
un  tact  merveilleux,  avait  arrangés  musicale- 
ment à  son  intention.  Il  y  avait  dans  ces  trois 
partitions,  avec  une  inspiration  pleine  d'élé- 
gance et  de  grâce,  comme  un  petit  parfum 
d'archaïsme  discret  qui  leur  donnait  un 
charme  inexprimable.  Il  semblait  que  cela 
eût  de  la  poudre  et  des  mouches,  et  l'audition 
de  cette  musique  procurait  une  sensation 
analogue  à  celle  que  produit  la  vue  d'une  toile 
de  Watteau  ou  d'un  pastel  de  La  Tour.  Quelle 
recherche  dans  le  style,  quelle  finesse  dans 
les  harmonies,  quelle  délicatesse,  quelle  dis- 
tinction et  quelle  sobriété  dans  l'orchestre  I 
Pour  ne  lui  être  pas  offerts  avec  fracas, 
comme  certains  de  plus  de  prétention  et  de 
moindre  valeur,  ces  ouvrages  furent  accueillis 
par  le  public  avec  une  surprise  mêlée  de  joie, 
et  qui  en  assurait  la  fortune.  Poise  avait 
trouvé  ainsi,  dans  l'ancien  répertoire  de  la 
Comédie-Française,  une  mine  qui  convenait 
merveilleusement  à  son  talent  et  à  sa  nature 
artistique.  La  grâce  et  latendresse  étaient  sur- 
tout son  lot,  et,  comme  il  était  un  véritable 
musicien  d'opéra-comique,  les  accents  de  la 
gaieté  ne  manquaient  pas  non  plus  à  sa  muse 
accorte,  aimablf  et  souriante.  On  peut  s'en 
rendre  compte  par  cette  seule  partition  de 
Joli  Gilles,  si  complète  et  si  parfaite  depuis 
sa  charmante  ouverture  jusqu'à  la  dernière 
note.  Cette  œuvre  exquise  avait  pour  excel- 
lents interprètes  Mmes  Molé-Truffier,  Pierron 


616 


JOLI 


JOSE 


et  Dupont,  MM.  Fugère,  Mouliérat,  Barnolt, 
Grivot  et  Gourdon. 

jolie  fiancée  (la),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Janssens,  repr.  à  Anvers  en  1824. 

JOLIE  FILLE  DE  PERTH  (la.),  opéra  en 
quatre  actes  et  cinq  tableaux,  paroles  de 
MM.  de  Saint-Georges  et  Jules  Adenis,  mu- 
sique de  M.  Georges  Bizet,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  le  26  décembre  1867.  Le  su- 
jet a  été  emprunté  au  roman  de  Walter 
Scott.  La  partition  est  d'une  richesse  ex- 
trême ;  les  effets  en  sont  variés  et  l'instru- 
mentation colorée.  On  a  remarqué  surtout  le 
second  acte,  le  finale  du  troisième  et  la  fête 
delà  Saint-Valentin.  Cet  ouvrage  a  été  chanté 
par  Lutz,  Barré,  Massy,  Wartel,  M'ies  De- 
vriès  et  Ducasse. 

jolie  gouvernante  (la),  opéra  en  deux 
actes ,  musique  de  "Vernier ,  représenté  au 
théâtre  du  Cirque  du  Palais-Royal  en  1798. 

jolie  parfumeuse  (la),  opéra-comique 
en  trois  actes,  livret  de  MM.  Crémieux  et 
E.  Blum,  musique  de  M.  J.  Offenbach,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Renaissance  le  29  no- 
vembre 1873.  Cette  petite  comédie  se  passe 
tour  à  tour  aux  Porcherons,  dans  l'hôtel  d'un 
financier  et  rue  Tiquetonne,  dans  la  boutique 
de  la  parfumeuse.  Eternelle  histoire  d'un 
chassé  croisé  d'amourettes  :  d'une  part,  M.  La 
Cocardière,  le  financier,  et  la  danseuse  d'opéra 
Clorinde  ;  de  l'autre,  Rose,  la  jolie  parfumeuse, 
et  le  bachelier  Bavolet.  On  peut  signaler  au 
premier  acte  un  duo  d'une  forme  archaïque, 
une  valse  chantée  et  la  ronde  de  la  Marjo- 
laine ;  dans  le  deuxième,  le  duo  final,  et  dans 
le  dernier  une  lettre  débitée  d'une  façon  fort 
comique.  Chanté  par  Bonnet,  Daubray,  Troy, 
Mmes  Théo,  Laurence  Grivot  et  MUe  Fonti. 
Cet  ouvrage  a  joui  d'une  grande  vogue. 

jolie  persane  (la),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Leterrier  et  Vanloo,  mu- 
sique de  M.  Ch.  Lecocq,  représenté  au  théâ- 
tre de  la  Renaissance  le  28  octobre  1879.  La 
pièce  est  tellement  fantaisiste  qu'on  ne  peut 
l'analyser  brièvement.  Nadir  et  Namouna,  la 
jolie  Persane,  à  peine  mariés,  se  querellent 
et  font  prononcer  leur  divorce  par  le  cadi 
Moka.  Le  prince,  amoureux  de  Namouna,  veut 
l'épouser,  mais  un  raccommodement  a  lieu 
entre  les  époux  qui  demandent  l'annulation 
de  leur  divorce.  La  loi  persane  veut  qu'avant 
de  reprendre  la  vie  commune,  Namouna  se  soit 
unie  à  un  autre  et  soit  divorcée  de  nouveau. 
Cet  autre  est  le  huila  qui  doit  remplir  avec 


discrétion  et  pour  laforme  ce  rôle  de  mari  in- 
térimaire. Ce  huila  s'appelle  Broudoudour  et 
a  déjà  rempli  cent  quinze  fois  cet  office.  La 
noce  a  lieu  et  le  prince  s'avise  de  prendre  la 
place  de  Broudoudour,  en  profitant  des  ténèbres 
de  la  nuit  et  de  jouer  son  rôle  sérieusement. 
Scandale  général.  Broudoudour  est  accusé 
d'avoir  failli  à  son  mandat,  et,  d'après  la  loi, 
il  faut  qu'il  garde  malgré  lui  la  femme  qu'il 
n'a  pas  suffisamment  préservée  des  droits  de 
l'hymen.  Tous  les  personnages  sont  au  déses- 
poir. L'inconstance  du  prince  amène  un  dé- 
nouement favorable  aux  amours  de  Nadir  et  de 
Namouna.  Il  s'éprend  de  la  femme  du  vieux 
cadi  Moka,  lequel  s'empresse  de  divorcer,  et 
Broudoudour  épouse  la  marchande  d'oranges 
Babouche.  La  musique  de  M.  Lecocq  est  agréa- 
ble, bien  écrite,  mélodieuse  et  rhythmée  avec 
une  aisance  remarquable  sur  les  paroles.  On 
regrette  de  voir  un  compositeur  aussi  heureu- 
sement doué  sacrifier  son  talent  à  de  pareilles 
insanités.  Je  signalerai,  parmi  les  morceaux 
les  plus  intéressants,  les  couplets  des  pêches, 
le  rondeau  du  petit  ange,  les  couplets  de  Na- 
mouna, Pour  bien  choisir  un  amoureux,  le  finale 
du  premier  acte  ;  dans  le  second ,  la  chanson 
persane,  accompagnée  par  le  chœur  ;  les  cou- 
plets du  somnambule,  Oui,  c'est  bien  cela, 
vraiment,  dont  l'accompagnement  par  le  chœur 
à  bouches  fermées  est  d'une  ironie  ingénieuse; 
dans  le  troisième,  une  valse  chantée  et  le 
quartetto  de  la  lettre.  Les  principaux  inter- 
prètes de  cet  ouvrage  ont  été  MM.  Ismaël, 
Vauthier,  Paul  Ginet,  Lary;  Mmes  Jane  Ha- 
ding,  Desclauzas,  Gélabert,  Lilia  Herman. 

jolis  chasseurs  (les),  saynète  musi- 
cale, paroles  de  Ch.  Bridault ,  musique  de 
M.  Bovery,  représentée  aux  Folies-Nouvelles 
en  octobre  1855. 

*  JONE,  opéra  sérieux,  poème  de  Peruzzini, 
tiré  du  roman  célèbre  de  Bulwer  :  le  Dernier 
Jour  de  Pompéi,  musique  d'Errico  Petrella, 
représenté  à  Milan,  sur  le  théâtre  de  la  Scala, 
le  26  janvier  1858.  Malgré  son  peu  de  valeur, 
cet  ouvrage  a  joui  en  Italie,  pendant  un  quart 
de  siècle,  d'une  véritable  popularité. 

josé-maria,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Cormon  et  Henry  Meilhac, 
musique  de  M.  Jules  Cohen,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  16  juillet  1866.  José  Ma- 
ria est  un  brigand  imaginaire ,  dont  un 
jeune  hidalgo  ,  nommé  don  Carlos,  em- 
prunte les  apparences  pour  convaincre  sa 
maîtresse,  Diana  Armero,  qu'elle  est  recher- 
chée en  mariage  par  don  Fabio,  neveu  du 


JOSE 


JOSE 


617 


Juge  Corega,  pour  le  million  qu'elle  possède 
et  non  pour  elle-même.  Il  la  dépouille  de  sa 
fortune  comme  l'aurait  fait  le  brigand  José 
Maria  en  personne.  Don  Fabio ,  croyant 
Diana  devenue  pauvre,  lui  rend  sa  parole,  et 
don  Carlos  ne  tarde  pas  à  s'applaudir  de  son 
stratagème.  On  a  remarqué,  au  premier  acte, 
un  air  avec  chœurs  :  Vive  l'ivresse  du  jeu ,  la 
romance  de  Diana,  celle  de  don  Carlos  :  Ce 
matin,  un  heureux  présage;  dans  le  second 
acte,  deux  duos,  et  dans  le  troisième,  des 
chœurs  intéressants.  Chanté  par  Montaubry, 
Melchissédec,  Ponchard,  Nathan,  Mme  Galli- 
Marié  et  Mlle  Bélia. 

JOSÉ  RICCARDO  OU  L'ESPAGNOL  EN 
PORTUGAL,  opéra  allemand  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Aug.  Schaeffer ,  représenté  à 
Hanovre  en  novembre  1856. 

JOSEPH,  opéra  sacré  allemand,  musique  de 
Back,  de  l'ordre  des  Bénédictins ,  représenté  à 
Ottobeuern  vers  isoo. 

JOSEPH,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Alexandre  Duval,  musique  de 
Méhul,  représenté  à  l'Opéra- Comique  le 
17  février  1807.  Baour-Lormian  avait  fait 
jouer  une  tragédie  biblique  ayant  pour  titre  : 
Omasis.  Se  méfiant  de  l'intérêt  que  le  public 
pourrait  prendre  au  sujet  de  son  poëme,  il  y 
avait  introduit  une  intrigue  amoureuse  :  c'é- 
tait un  faux  raisonnement  et  une  maladresse. 
En  effet,  la  gravité  du  sujet,  l'austérité  des 
mœurs  de  la  famille  patriarcale  qu'il  mettait 
en  scène  excluaient  tout  mélange  de  passions 
profanes,  qui  ne  pouvaient  qu'affaiblir  l'inté- 
rêt du  drame  par  une  diversion  inopportune. 
La  pièce  de  Baour-Lormian  tomba  lourde- 
ment. 

Alexandre  Duval  voulut  traiter  le  même 
sujet ,  avec  la  collaboration  de  Méhul  ;  mais 
il  eut  le  bon  sens  de  conserver  à  chaque  per- 
sonnage le  caractère  que  la  Bible  lui  attri- 
bue, et  de  ne  pas  chercher  à  lutter  contre 
des  traditions  aussi  vénérables.  Son  poème,  en 
dépit  de  la  boursouflure  et  de  l'emphatique 
majesté  des  formes  littéraires  à  la  mode  sous 
le  premier  empire,  renferme  des  beautés  sim- 
ples et  des  situations  touchantes.  L'auteur  y 
évite  deux  défauts  :  celui  de  trop  idéaliser  ses 
personnages ,  ce  qui  aurait  affaibli  l'impres- 
sion du  spectateur,  en  lui  peignant  des  senti- 
ments qu'il  n'aurait  pu  partager,  et  un  autre 
défaut  qui  est  devenu  très  fréquent  depuis 
l'invasion  du  romantisme  ;  nous  voulons  par- 
ler de  l'abus  de  ce  qu'on  appelle  la  couleur 
locale.  En  effet,  le  luxe  de  la  mise  en  scène, 
les  tableaux  trop  accusés,  les  descriptions 


minutieuses,  dont  l'exactitude  est  d'ailleurs 
fort  hypothétique  dans  un  sujet  ancien ,  font 
perdreaux  sentiments  naturels  la  plus  grande 
partie  de  leur  force,  et  dérobent  à  l'action  de 
la  musique  sur  la  partie  élevée  de  l'âme  et 
des  sens  ce  qu'ils  donnent  à  la  simple  curio- 
sité et  à  une  distraction  frivole . 

Un  sentiment  profond,  une  expression  forte 
et  soutenue,  un  style  grandiose  et  sévère,  enfin 
une  orchestration  d'une  clarté  et  d'une  lim- 
pidité admirables ,  toutes  ces  qualités  réunies 
font  de  la  partition  qui  nous  occupe  une  œu- 
vre qu'on  ne  saurait  trop  engager  les  jeunes 
musiciens  à  étudier.  Les  voix  y  sont  traitées 
avec  science ,  et  la  sobriété  des  dessins  d'ac- 
compagnement n'exclut  ni  la  grâce  ni  la  va- 
riété. 

Il  y  a  dans  les  récits  bibliques  quelque- 
chose  qui  sera  éternellement  en  rapport  avec 
l'âme  humaine,  et  qui  la  fera  toujours  vi- 
brer. Jacob  et  ses  douze  fils,  un  officier,  tels 
sont  les  personnages  du  drame.  Ce  n'est  pas 
même  l'histoire  entière  de  Joseph  ;  c'est  Jo- 
seph reconnu  par  ses  frères.  On  voit  que  l'ac- 
tion est  réduite  à  la  plus  grande  simplicité. 
Il  y  aura  bientôt  un  siècle  que  l'opéra  de 
Joseph  a  été  représenté ,  et  rien  n'a  vieilli 
dans  cette  œuvre.  Ce  qui  vieillit  en  musique, 
ce  sont  les  formules,  la  facture  de  conven- 
tion, les  usages  et  la  mode  du  temps  ;  mais 
la  beauté,  la  vérité,  la  pensée  juste,  l'ex- 
pression vraie  dans  les  œuvres  d'art  ne  peu- 
vent s'évanouir,  disparaître  ,  être  détruites, 
à  moins  que  les  éléments  constitutifs  du  sys- 
tème musical  qui  a  servi  à  leur  composition 
cessent  d'être  employés  et  qu'ils  soient  rem- 
placés par  d'autres.  En  ce  cas  seulement  il  y 
a  prescription.  Il  est  vrai  de  dire  aussi  que 
quelquefois  il  arrive  que  le  public  n'a  plus 
l'aptitude  nécessaire  pour  apprécier  une  œu- 
vre d'un  mérite  supérieur;  car  il  y  a ,  chez 
les  peuples  comme  chez  les  individus ,  des 
moments  d'éclipsé  ou  d'égarement. 

L'ouverture  de  l'opéra  de  Joseph,  ou  plutôt 
l'introduction ,  commence  par  un  adagio 
suave,  qui  doit  l'effet  qu'il  produit  à  la  pu- 
reté de  l'harmonie  ;  car  tous  les  instruments 
à  cordes  ne  jouent  qu'à  deux  parties.  Vient 
ensuite  un  thème  de  quatre  mesures  de  la 
plus  grande  simplicité ,  qui  est  développé 
d'une  manière  magistrale.  Ce  thème  est  une 
formule  mélodique  empruntée  au  huitième 
mode  du  plain-chant,  appelé  hypomixolydien. 
Il  est  assez  répété  dans  le  cours  de  l'ouvrage 
pour  lui  donner  un  caractère  particulier  de 
religion,  d'antiquité,  de  grandeur.  C'est  le 
début  du  chœur  magnifique  :  Dieu  d'Israèlt 


618 


JOSE 


JOSE 


que  les  Hébreux  chantent  au  lever  du  soleil , 
pendant  le  sommeil  de  Jacob. 

Cet  emprunt  fait  par  Méhul  à  la  mélopée 
liturgique  n'est  pas  le  seul.  Çà  et  là  on  re- 
trouve dans  sa  belle  partition  des  intervalles 
et  des  cadences  qui  rappellent  les  premières 
impressions  an  sa  jeunesse,  le  séjour  qu'il  fît 
dans  les  abbayes  des  Récollets  et  des  Pré- 
montrés ,  et  les  fonctions  d'organiste  qu'il  y 
remplit.  Un  quatuor ,  dans  lequel  chaque 
partie  est  intéressante  et  qui  ramène  le  mo- 
tif du  premier  acte ,  termine  cette  introduc- 
tion instrumentale.  Le  grand  air  :  Vainement 
Pharaon ,  dans  sa  reconnaissance ,  est  trop 
connu  pour  que  nous  fassions  remarquer  son 
ampleur  et  sa  force  expressive.  Chaque  mot, 
chaque  souvenir  évoqué  par  le  ministre  de 
Pharaon  est  rendu  à  l'aide  des  moyens  or- 
dinaires de  la  langue  musicale,  naturellement, 
sans  effort  apparent.  L'harmonie  y  règne , 
mais  ne  gouverne  pas  la  mélodie  qui,  tou- 
jours vivante,  animée,  ne  se  laisse  jamais 
asservir  par  les  formules  de  l'école.  Ce  beau 
récitatif,  ce  tableau  descriptif  des  champs 
paternels,  delà  vallée  d'Hébron  et  des  joies  de 
la  famille,  le  souvenir  des  malheurs  de  Joseph 
et  de  la  perversité  de  ses  frères,  tout  est  vrai- 
ment pathétique. 

Qui  n'a  entendu  chanter  ,  hélas  1  en  la  dé- 
naturant, dans  les  églises,  dans  les  caté- 
chismes, la  touchante  romance  de  Joseph ,  si 
simple,  si  pénétrante,  ce  chef-d'œuvre  de 
goût  :  A  peine  au  sortir  de  l'enfance  ?  L'ab- 
sence de  mesure,  le  déplacement  des  accents, 
la  suppression  même  de  notes  essentielles, 
tout  cela  en  fait  une  parodie.  On  a  cru  sanc- 
tifier l'air  de  bien  des  chansons  profanes  en 
leur  substituant  de  pieuses  paroles  :  nous 
n'examinerons  pas  ici  si  on  y  est  parvenu  ; 
mais  nous  pouvons  dire  que  cette  fois  le  can- 
tique a  profané  la  romance. 

L'air  de  Siméon:  Non.'  non!  l'Eternel  que 
j'offense,  et  le  chœur  des  frères  sont  empreints 
de  désespoir,  de  pitié,  de  terreur.  L'unité 
règne  dans  ce  morceau  ;  mais  les  remords  du 
coupable  sont  toujours  grondants  ;  les  cris  de 
sa  conscience  sont  parfois  déchirants;  lui  aussi 
a  des  enfants,  et  leurs  caresses  l'accusent  et 
lui  font  sentir  plus  cruellement  son  ingrati- 
tude. Dans  la  grande  partie  de  cette  scène,  un 
decrescendo  fait  comprendre  que  la  crainte,  la 
nécessité ,  imposent  à  cette  malheureuse  fa- 
mille de  cacher  son  trouble.  Tout  s'apaise  en 
apparence  ;  Joseph  paraît. 

Ici  comm ence  le  finale  du  premier  acte  :Ah! 
son  aspect  me  fait  horreur!  Les  sentiments  dont 
nous  avons  vu  l'explosion  dans  l'air  et  le 


chœur  précédents  continuent  avec  un  acteur 
de  plus,  qui,  lui  aussi,  veut  se  contenir  et  dis- 
simuler. Mais  tout  est  concentré,  tout  est  a- 
parté.  Ce  n'est  pas  une  action  que  Méhul  a  ex- 
primée ici;  ce  sont  les  bouleversements  d'une 
âme  flère  et  outragée ,  les  justes  ressenti- 
ments, les  tempêtes  que  réveille  l'aspect  des 
meurtriers,  situation  tout  idéale,  étude  psy- 
chologique admirablement  traduite  par  ces 
notes  tenues  de  l'alto,  sous  lesquelles  les  vio- 
loncelles et  les  contrebasses  font  entendre  un 
dessin  grondant  de  gammes  ascendantes  for- 
mant une  marche  harmonique  très  accentuée. 
Mais  Joseph  redevient  maître  de  lui  :  Repre- 
nons mon  empire  sur  ce  cœur  agité,  La  mesure 
change;  un  motif  calme,  accompagné  bien 
régulièrement  en  accords  plaqués  par  les  in- 
struments à  vent,  puis  par  les  voix,  peint  la 
sérénité  de  cette  belle  âme ,  désormais  maî- 
tresse de  ses  émotions. 

Au  second  acte ,  le  jour  va  se  lever  sur  les 
tentes  des  Hébreux.  Des  voix  d'hommes  font 
entendre  cette  belle  prière  dont  nous  avons 
parlé  plus  haut  :  Dieu  d'Israël,  père  de  la  na- 
ture; c'est  du  plain-chant,  et  c'est  à  cause  de 
cela  qu'à  cette  place  cette  prière  produit  un  si 
grand  effet.  Elle  est  répétée  par  les  voix  de 
femmes ,  et  une  troisième  fois  par  les  voix 
d'hommes  et  de  femmes  réunies.  C'est  un 
des  effets  les  plus  beaux  qu'on  puisse  enten- 
dre au  théâtre.  Notre  liturgie  catholique 
fournirait  des  centaines  de  mélodies  aussi 
belles  et  même  plus  belles  :  on  ne  les  remar- 
que pas,  par  la  seule  raison  qu'on  ne  daigne 
pas  les  faire  exécuter  avec  intelligence.  Cette 
prière  de  Joseph  est  chantée  presque  chaque 
année  dans  les  concerts  du  Conservatoire. 
La  romance  de  Benjamin  :  Ah!  lorsque  la 
mort ,  trop  cruelle,  est  d'une  candeur  incom- 
parable ;  la  ritournelle  est  une  mélodie  d'un 
jet,  exécutée  à  l'octave  sans  accompagnement, 
mais  à  laquelle  le  timbre  des  divers  instru- 
ments donne  un  intérêt  charmant.  L'alto  et 
les  basses  en  jouent  deux  mesures;  les  bas- 
sons et  les  clarinettes  jouent  les  deux  sui- 
vantes ;  les  violons  la  continuent ,  et  elle  est 
terminée  par  les  flûtes.  Le  chant  de  Benjamin 
est  accompagné  par  la  même  mélodie ,  à  la- 
quelle l'auteur  a  ajouté  une  seconde  partie, 
exécutée  en  pizzicato  par  les  basses,  et  dont 
l'effet  est  délicieux. 

Que  dirons-nous  du  trio  :  Des  chants  loin- 
tains ont  frappé  mon  oreille,  dans  lequel  se 
trouve  une  des  plus  belles  phrases  de  basse 
qui  aient  été  écrites?  La  prière  de  Jacob  : 
Dieu  à" Abraham,  porte  l'empreinte  de  cette 
teinte    biblique    et  de    cette   onction    pa- 


JOSE 


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619 


triarcale  que  l'imagination  se  plaît  à  rê- 
ver, surtout  lorsqu'une  éducation  chrétienne 
nous  a  appris,  comme  à  Méhul,  le  respect 
de  ces  traditions  primitives.  Le  chœur  des 
jeunes  filles  de  Memphis  :  Aux  accents  de 
noire  harmonie,  accompagné  par  les  harpes, 
est  assurément  fort  remarquable.  Au  point 
de  vue  même  de  la  musique,  il  est  rempli  de 
détails  ingénieux  ;  la  disposition  des  voix  est 
excellente,  et  toutes  les  parties  chantent. 
Néanmoins,  comment  se  fait-il  qu'il  produise 
moins  d'effet  que  la  phrase  de  plain-chant 
du  second  acte?  Serait-ce  parce  que,  dans  les 
œuvres  d'art,  le  caractère  l'emporte  toujours 
sur  la  facture,  le  style,  le  talent,  l'habileté  et 
la  beauté  même  de  l'exécution?  Nous  voulons 
parler  encore  du  duo  entre  Jacob  et  Benja- 
min :  0  toi  le  digne  appui  d'un  père;  là,  nous 
retrouvons  non-seulement  l'harmonie  et  la 
mélodie  étroitement  unies,  mais  encore  le 
pathétique  et  la  grâce  se  faisant  valoir  mu- 
tuellement et  avec  une  simplicité  de  moyens 
telle,  qu'il  n'est  pas  une  note  qui  ne  soit  ri- 
goureusement nécessaire  à  l'une  des  trois 
parties  qui  composent  l'accompagnement. 
Ce  qui  contribue  à  rendre  ce  duo  si  touchant 
qu'on  le  fait  répéter  aux  artistes  à  chaque 
représentation  ,  c'est  le  contraste  qui  existe 
entre  les  deux  personnages  :  la  musique , 
comme  les  arts  plastiques,  avec  lesquels  elle 
a  d'ailleurs  bien  peu  de  points  de  contact ,  a 
besoin  d'oppositions.  La  nature  les  lui  offre 
dans  la  variété  des  voix ,  dans  celle,  des  tim- 
bres ,  et  le  compositeur  y  ajoute  encore  par 
l'emploi  habile  qu'il  sait  faire  des  mouve- 
ments et  des  intonations.  Aussi  est-ce  une 
bonne  fortune  pour  lui  lorsqu'il  a  à  mettre  en 
scène  une  jeune  fille  et  un  vieillard  ,  comme 
Antigone  et  Œdipe,  dans  l'opéra  de  Sacchini; 
un  enfant  et  un  patriarche,  comme  Benjamin 
et  Jacob,  dans  celui  de  Joseph. 

Nous  ne  quitterons  pas  cette  belle  partition 
de  Joseph ,  aussi  célèbre  en  Allemagne  qu'en 
France,  quiatoujours  excité  un  enthousiasme 
sincère,  ce  drame  plein  de  simplicité,  de  pa- 
thétique et  de  grâce,  sans  parler  de  cette 
scène  de  famille  émouvante,  tumultueuse, 
terrible,  dans  laquelle  Jacob  maudit  ses  en- 
fants, qui  implorent  et  obtiennent  leur  par- 
don ;  scène  suivie  de  celle  de  la  reconnais- 
sance de  Joseph  par  ses  frères. 

A  son  origine,  l'opéra  de  Joseph  fut  chanté 
par  Elleviou,  Joseph  ;  Solié,  Jacob;  Gavau- 
dan ,  Siméon  ;  Mme  Gavaudan,  Benjamin. 
Les  ténors  Paul  et  Huet  s'attaquèrent  en- 
suite au  rôle  périlleux  de  Joseph,  mais  sans 
succès.  Ponchard  a  laissé ,  au  contraire,  des 


souvenirs  ineffaçables  dans  la  romance  et 
dans  l'air  :  Vainement  Pharaon.  M.  Perrin  a 
fait  appel  à  l'expérience  du  célèbre  chanteur 
lorsqu'il  remonta  cet  ouvrage  en  1851.  De- 
launay-Ricquier,  Couderc,  Bussine  et  Mlle  Le- 
febvre  furent  alors  les  interprètes  du  chef- 
d'œuvre.  M.  Réty  donna  aussi  une  reprise 
intéressante  de  cet  opéra  au  Théâtre-Lyri- 
que. Petit  et  Mlle  Amélie  Faivre  s'y  distin- 
guèrent dans  les  rôles  de  Jacob  et  de  Ben- 
jamin. 

C'est  sur  notre  première  scène  lyrique 
avec  les  ressources  vocales  et  l'orehestre  de 
l'Opéra  que  le  chef-d'œuvre  de  Méhul  doit 
être  exécuté.  Il  suffirait  de  confier  la  compo- 
sition des  récitatifs  à  un  musicien  d'un  goût 
éprouvé.  C'est  le  seul  moyen  de  mettre  dans 
tout  leur  jour  les  beautés  de  cette  partition. 

JOSEPH  BARBA,  opéra  en  un  acte,  paroles 
de  Lévrier  de  Champrion,  musique  de  Grétry, 
représenté  à  la  Comédie-Italienne  le  5  juin 
1794. 

*  JOSEPH  HAYDN,  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  F.  von  Radier,  musique  de 
M.  Franz  de  Suppé,  représentée  avec  un. 
grand  succès  en  mai  1877,  au  Josephstsedter- 
Theater  de  Vienne.  Plusieurs  fragments  d'oeu- 
vres d'Haydn  avaient  été  introduits  par  le 
compositeur  d'une  façon  heureuse  au  cours 
de  sa  partition,  entre  autres  le  motif  du 
«  tremblement  de  terre  »  des  Sept  Paroles  du 
Christ,  et,  au  point  de  vue  bouffe,  le  finale  de 
la  célèbre  symphonie  du  «  Départ  »,  dans  le- 
quel tous  les  musiciens  de  l'orchestre  quittent 
leur  pupitre  les  uns  après  les  autres  en  étei- 
gnant leurs  bougies 

*  JOSÉPHINE   OU  LE   RETOUR  DE  WA- 

GRAM,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles  da 
Gabriel,  musique  d'Adolphe  Adam,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  2  décembre  1830. 

*  JOSÉPHINE,  saynète  à  un  personnage, 
paroles  de  M.  Albert  Millaud,  musique  de 
M.  Louis  Varney,  jouée  par  Mm8  Anna  Judic, 
au  théâtre  des  Variétés,  le  16  mars  1884,  et 
précédemment  au  Casino  de  Trouville  en 
août  1883. 

*  JOSÉPHINE  VENDUE  PAR  SES  SŒURS, 

opérette -bouffe  en  trois  actes,  paroles  de 
MM.  Paul  Ferrier  et  Fabrice  Carré,  musique 
de  M.  Victor  Roger,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  19  mars  1886.  Il  va  sans  dire  que 
c'est  ici  non  pas  une  parodie  de  la  Bible,  mais 
une  contre-partie  de  l'épisode  biblique  de  Jo- 
seph, vendu  par  ses  frères,  raconté  naguère 
dans  un  langage  si  filandreux  par  l'excellent 


620 


JOUR 


JOUR 


Bitaubé.  L'action  ne  se  passe  pas  en  Méso- 
potamie, dans  les  temps  légendaires,  mais  à 
Paris,  en  1866,  et  d'abord  dans  la  loge  de  la 
vénérable  mère  Jacob,  une  concierge  de  la  rue 
du  Château-d'Eau  qui  est  à  la  tête  de  douze 
filles  qu'elle  a  bien  du  mal  à  élever  avec  ses 
maigres  appointements.  11  va  sans  dire  aussi 
que  Joséphine  est  presque  la  plus  jeune  de  ces 
douze  filles,  la  préférée  de  sa  mère,  et  qu'elle 
est  jalousée  par  ses  sœurs,  à  l'exception  de 
Benjamine,  pour  qui  elle  ressent  une  tendre 
affection.  Les  grandes  sœurs  veulent,  bien 
entendu,  se  débarrasser  de  Joséphine,  qui  est 
élève  au  Conservatoire,  et  y  réussissent  en  la 
faisant  engager  pour  le  théâtre  du  Caire, 
dont  le  directeur  n'est  autre  que  le  pacha 
Alfred  Pharaon.  Ceci  suffit  pour  donner  une 
idée  de  la  fantaisie  très  amusante  de  MM.  Fer- 
rier  et  Carré,  mais  je  ne  saurais  raconter  tout 
au  long  les  incidents  burlesques  de  cette 
pièce  un  peu  folle,  mais  présentée  et  conduite 
avec  une  rare  habileté.  La  musique  ne  la  gâte 
en  rien,  et,  si  celle-ci  ne  brille  pas  par  son  ori- 
ginalité, elle  se  laisse  du  moins  entendre  sans 
fatigue  et  avec  un  certain  agrément.  Un  qua- 
tuor assez  bien  venu,  la  romance  de  la  mère 
Jacob,  les  couplets  vraiment  drôles  :  Où  y  a 
d'Phygiène,  y  a  pas  d'plaisir,  le  duo  de  José- 
phine et  Montosol,  la  sérénade  de  celui-ci,  le 
pot-pourri  du  second  acte  et  quelques  mor- 
ceaux encore  pourraient  être  signalés  particu- 
lièrement. Joséphine  vendue  par  ses  sœurs,  dont 
le  succès  a  été  très  vif,  était  fort  joliment  jouée 
par  Mmes  Jeanne  Thibault,  Mily-Meyer,  Macé- 
Montrouge,  MM.  Piccaluga,  Lamy,  Maugé  et 
Dequercy. 

JOUEUSE  (la),  comédie  en  cinq  actes,  en 
prose,  avec  un  divertissement,  par  Dufresny, 
musique  de  Gilliers,  représentée  au  Théâtre- 
Français  le  22  octobre  1709. 

JOUJOU  (le),  opéra  en  un  acte,  musique 
de  Debillemont,  représenté  à  Dijon. 

JOUR  A  paris  (un),  opéra-comique  entrais 
actes,  paroles  d'Etienne,  musique  de  Nicolo- 
Isouard,  repr.  l'Opéra-Comique  le  24  mai  1808. 

JOUR  a  vaugluse  (un),  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  J.  Mengal,  représenté  à 
Gand  le  1er  mai  1830. 

*  JOUR  critique  (le),  opérette  fantastique 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Ganghofer  et 
Chiavacci,  musique  de  M.  Kremser,  repré- 
sentée à  Vienne,  sur  le  théâtre  An  derWien, 
le  28  novembre  1891. 

*  JOUR  DE  Fête  (un),  opéra-comique  en  un 


acte,  paroles  de  M.  Stephen  Bordèse,  musique 
de  M.  Edmond  Diet,  représenté  à  la  salle  Du- 
prez  le  30  novembre  1892. 

*  JOUR    DE   LA   SAINT-ALEXANDRE  (le), 

opérette,  musique  de  Victor  Nessler,  représen- 
tée au  théâtre  municipal  de  Leipzig  en  1869. 

JOUR  DE  NAISSANCE  (le)  OU  LE  FAN- 
TÔME, opéra  allemand ,  livret  de  Kotzebue, 
musique  de  Schneider  (Michel),  écrit  à  In- 
golstadt  vers  1805. 

JOUR  DE  noces  (le),  opéra  allemand, 
musique  de  Waldeck,  représenté  à  Fritzlar 
vers  1775. 

JOUR  DE  noce  (un),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  A.  Philibert,  musique  de  M.  Et- 
ling,  jouée  chez  le  compositeur  en  mars  1864. 

JOUR  DE  réception  (un),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Dupin,  musique  de  Ri- 
faut,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  6  no- 
vembre 1828. 

*  JOUR  DE  SAINTE-CATHERINE  (le),  opé- 
rette romantique  en  trois  actes,  musique  de 
M.  Wilhelm  Freudenberg,  représentée  au 
théâtre  municipal  d'Augsbourg  en  août  1888. 

JOUR  EN  RUSSIE  (un),  opéra-comique,  mu- 
sique de  M.  Dorn,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Berlin  le  19  décembre  1857. 

*  JOUR  ET  LA  NUIT  (le),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Leterrier  et  Vanloo, 
musique  de  M.  Charles  Lecocq,  représentée 
aux  Nouveautés  le  5  novembre  1881.  Livret 
amusant  et  gai,  sinon  d'une  grande  nouveauté, 
lestement  troussé  et  gentiment  mis  en  scène, 
musique  charmante,  pleine  de  grâce  et  de 
fraîcheur,  et  écrite  avec  une  véritable  élé- 
gance. La  scène  se  passe  en  Portugal,  au 
xvue  siècle,  et  l'histoire  est  celle,  bien  connue, 
d'une  jeune  fille  qui  attend  son  fiancé,  qui  est 
poursuivi  par  un  grand  seigneur,  et  qui, 
malgré  tout,  épouse  celui  qu'elle  aime  ;  mais 
elle  est  relevée  par  de  jolis  détails,  des  situa- 
tions curieuses  et  des  quiproquos  amusants. 
Quant  à  la  musique,  il  en  faudrait  citer 
presque  toutes  les  pages  pour  signaler  ce 
qu'elle  offre  d'intéressant,  d'aimable  et  de 
varié  ;  les  couplets  de  Dom  Braseiro  :  Mon  ami, 
sache  qu'ici-bas...  la  romance  de  Manola  : 
Même  sur  ton  cœur,  les  couplets  de  Béatrix: 
Certainement,  c'est  bien  charmant,  ceux  de 
Manola:  Voyez,  elle  est  charmante,  le  duo  delà 
fauvette,  la  chanson  de  la  gardeuse  de  ser- 
pents, etc.  Très  grand  et  très  mérité  a  été  le 
succès  du  Jour  et  la  Nuit,  fort  joliment  joué 


JOYE 


JOYE 


621 


par  Mlles  Marguerite  Ugalde  (pour  ses  dé- 
buts), Juliette  Darcourt,  Piccolo,  MM.  Bras- 
seur, Berthelier,  Montaubry  fils  et  Scipion. 

JOURNÉE  AUX  AVENTURES  (la)  ,  Opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  Capelle  et 
Mézières,  musique  de  Méhul,  représenté  à 
l'Opéra-  Comique  le  16  novembre  1816. 

*  JOURNÉE  DE  pontenoy  (la),  opérette 
en  nn  acte,  paroles  d'Auguste  Jouhaud,  mu- 
sique de  M.  Reichenstein,  représentée  au  con- 
cert de  la  Scala  le  5  juin  1879. 

*  journée  DE  la  FRONDE  (une),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  Mélesville, 
musique  de  Carafa,  représenté  à,  TOpéra- 
Comique  en  novembre  1833.  Le  livret  repro- 
duit le  sujet  d'une  ancienne  pièce  jouée  aux 
Nouveautés,  sous  le  titre  de  la  Maison  du 
Rempart,  le  29  novembre  1829,  par  Potier  et 
MU8  Déjazet.  Quoique  la  partition  soit  un» 
des  plus  faibles  de  Carafa,  on  y  distingue  ce- 
pendant plusieurs  bons  morceaux,  notam- 
ment au  second  acte ,  le  duo  entre  Didier  et 
la  duchesse  de  Longueville  et  des  couplets 
chantés  par  Thénard ,  et  au  troisième  acte, 
un  duo  élégamment  orchestré  entre  Geor- 
gette  et  la  duchesse.  Les  interprètes  ont  été 
Féréol,  Mmes  Ponchard  et  Pradher. 

JOURNÉE  DE  MARATHON  (la),  pièce  hé- 
roïque en  quatre  actes,  avec  des  intermèdes, 
paroles  de  G-uérouit,  musique  de  Kreutzer, 
représentée  au  Théâtre-National  en  1793. 

JOURNÉE  DU  10  AOÛT  1792  (la)  OU  LA 
CHUTE  DU  DERNIER  TYRAN ,  Opéra  en 
quatre  actes,  paroles  de  Saulnier  et  Darrieux, 
musique  de  Kreutzer,  représenté  à  l'Opéra 
le  10  août  1795. 

JOURNÉE  GALANTE  (la),  ballet  héroïque 
en  trois  entrées,  paroles  de  Laujon,  musique 
de  Lagarde,  non  représenté. 

*  joven  telemaco  (el),  zarzuela  en  deux 
actes,  musique  de  M.  José  Rogel,  repiésentée 
à  Madrid  en  1866. 

JOYEUSES  COMMÈRES  (les),  opéra,  mu- 
sique de  Ritter  (Pierre),  représenté  à 
Manheim  en  1794. 

JOYEUSES    COMMÈRES    DE    WINDSOR 

{i,ES)[Die  LustigenWeiber  von  Windsor],  opéra- 
comique  allemand,  musique  de  Otto  Nicolaï, 
représenté  à  Berlin  au  mois  de  mai  1849 ,'  et 
pour  la  première  fois  à  Paris,  sur  le  Théâtre- 
Lyrique,  le  25  mai  1866.  Le  livret  allemand 
de  Mosenthal  a  été  adapté  à  la  scène  fran- 
çaise par  M.  Jules  Barbier ,  qu'une  nouvelle 


étude  de  la  vieille  pièce  de  Shakspeare  : 
Merry  Wives  of  Windsor,  aurait  pu  mieux  in- 
spirer. D'après  le  livret  français,  un  juge  de 
paix  a  une  fille  nommée  Anna;  il  veut  la  ma- 
rier à  Nigaudin,  sorte  d'idiot,  mais  riche.  La 
femme  du  juge  de  paix ,  Mme  page ,  lui  pré- 
fère un  capitaine  matamore  ;  mais  la  jeune 
fille  a  fait  son  choix:  c'est  un  jeune  poète  qui 
possède  son  cœur  et  qui  finit  par  obtenir  sa 
main.  Une  seconde  intrigue ,  qui  ne  se  rat- 
tache presque  par  aucun  lien  à  la  première, 
forme  la  partie  principale  de  la  pièce.  Le  li- 
bertin et  ivrogne  Falstaff  est  arrivé  à  Wind- 
sor et  envoie  des  billets  doux  à  toutes  les 
femmes.  Deux  commères,  M™es  Ford  et  Page, 
jurent  de  lui  faire  payer  cher  son  insolence. 
M.  Ford ,  trompé  par  les  apparences ,  soup- 
çonne la  fidélité  de  sa  femme  et  a  beaucoup 
de  peine  à  croire  à  son  innocence.  Falstaff  se 
laisse  mettre  dans  un  sac  qu'on  jette  à  la  ri- 
vière: il  est  berné  de  cent  manières  par  les 
joyeuses  commères;  il  boit  un  peu  trop, 
mais  il  n'est  pas  méchant  du  tout.  Dans  cette 
pièce,  les  brigands,  les  voleurs  et  les  spadas- 
sins ont  l'air  d'être  les  plus  honnêtes  gens 
du  monde,  tandis  que  la  jeune  fille,  l'inno- 
cente Anna,  se  moque  de  son  père,  ment  à  sa 
mère,  donne  des  rendez-vous  à  son  amant  et 
se  fait  enlever  par  lui.  Le  dénoûment  de  l'ac- 
tion, en  ce  qui  regarde  Falstaff,  est  puéril. 
On  l'attire  dans  une  forêt,  près  d'un  chêne 
hanté  par  les  revenants,  et  là,  au  lieu  de  l'ef- 
frayer par  des  apparitions  funèbres ,  ce  sont 
des  génies,  des  dryades  et  des  hamadryades , 
des  nymphes  gracieuses  qui  dansent  autour  de 
lui.  Ce  divertissement  n'était  pas  le  moyen  le 
mieux  choisi  pour  guérir  Falstaff  de  ses  excès 
de  galanterie. 

Cet  ouvrage  est  loin  de  mériter  la  réputa- 
tion dont  il  a  joui  avant  qu'on  le  connût  en 
France,  sur  la  foi  de  l'enthousiasme  germa- 
nique. L'ouverture,  exécutée  en  1864  aux 
Concerts  populaires  de  musique  classique,  y 
a  été  chaleureusement  accueillie  ;  c'était  sans 
doute  l'effet  d'une  surprise,  car  rien  n'est  plus 
mesquin  que  le  plan ,  rien  n'est  plus  pauvre 
que  l'orchestration.  Sauf  quelques  dessins  de 
violon  assez  élégants,  le  reste  est  bruyant  et 
plat.  On  remarque,  dans  le  premier  acte,  un 
duo  assez  gai  entre  les  deux  commères,  chanté 
par  MHe  Saint-Urbain  et  Mlle  Dubois  ;  une 
romance,  dite  avec  goût  par  Mlle  Daram  ;  un 
duo  entre  le  ténor  et  le  juge  de  paix.  Le 
troisième  acte  est  le  meilleur;  il  offre  deux 
morceaux  bien  traités  :  l'un  est  le  Rule  Bri- 
tannia,  qui  est  repris  par  le  chœur  dans  le 
finale  ;  l'autre  est  le  trio  chanté  dans  la  forêt 


622 


JUAN 


JUDI 


et  dont  i  harmonie  est  distinguée.  Tout  se 
termine  par  des  motifs  de  danse  et  un  galop 
vulgaire.  Ismaël  a  joué  en  acteur  consommé 
le  rôle  de  Falstaff,  et  Gabriel  était  assez  amu- 
sant dans  celui  du  juge  de  paix.  Les  autres 
rôles  ont  été  tenus  par  Wartel,  Troy  jeune, 
Gerpré,  Du  Wast,  Mlles  Saint-Urbain,  Daram 
et  Dubois.  La  traduction  que  M.  Carvalho  a 
fait  faire  de  cette  pièce  a  suggéré  à  M.  Gus- 
tave Bertrand  la  judicieuse  observation  sui- 
vante :  «  Les  chefs-d'œuvre  seuls  ont  droit 
au  bénéfice  de  ce  libre  échange  de  l'admira- 
tion internationale  ;  le  génie  seul  a  droit  de 
voyager  et  de  se  survivre.  Quant  au  talent, 
il  doit  se  contenter  de  réussir  (et,  la  plupart 
du  temps,  il  réussit  mieux  que  le  génie  même) 
dans  le  pays  et  la  génération  où  il  s'est  pro- 
duit. Il  en  est  des  œuvres  d'art  comme  des 
bons  vins  :  il  n'y  a  que  les  grands  crus  qui 
méritent  les  honneurs  de  l'exportation.  » 

JOYEUX  MAÎTRE  D'ÉCOLE  (le),  Opéra, 
musique  de  L.  Huber,  représenté  en  Allema- 
gne vers  1800. 

*JUAN  DE  TENORIO,  drame  lyrique,  poème 
du  comte  A.  Tolstoï,  musique  de  M.  Boris 
Scheel,  représenté  au  théâtre  Marie,  de  Saint- 
Pétersbourg,  en  novembre  1888. 

JUAN  DE  URBINO,  opéra  espagnol,  mu- 
sique de  Barbieri,  représenté  à  la  Zarzuela 
de  Madrid  en  décembre  1876. 

*  JUAN  LANAS,  zarzuela,  musique  de 
M.  Fernandez  Caballero,  représentée  en  1856 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela. 

*  juanita,  opérette  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  Franz  de  Suppé,  représentée  à 
Vienne,  puis  à  Paris,  avec  paroles  françaises 
de  MM.  Leterrier  et  Vanloo,  sur  le  théâtre  des 
Folies-Dramatiques,  le  4  avril  1891.  M.  de 
Suppé  est  l'un  des  opérettistes  les  plus  juste- 
ment renommés  de  l'Allemagne  ;  il  a  la  grâce 
et  la  délicatesse,  le  charme  et  l'abondance, 
avec  un  grain  de  sentiment  qui  ne  messied 
pas;  c'est,  de  plus,  un  musicien  instruit,  et 
qui  écrit  avec  élégance.  Boccace,  Fatinitza, 
Juanita  sont  les  produits  d'une  inspiration  ca- 
ressante qui  laisse  toujours  dans  l'esprit  et 
dans  l'oreille  de  l'auditeur  un  agréable  sou- 
venir. Les  librettistes  français  ne  se  sont  pas 
mis  en  grands  frais  pour  soutenir  la  musique 
de  celui  dont  ils  se  faisaientles  collaborateurs. 
Leur  action  se  passe  en  1796,  à  Saint-Sébas- 
tien, que  cernent  les  troupes  françaises  pour 
délivrer  la  ville  du  joug  des  Anglais,  et  c'est 
un  petit  fifre  de  l'armée  française  qui,  se  dé- 
guisant successivement  en  muletier,  en  écri- 


vain public  et  en  noble  dame  espagnole, 
réussit  enfin  à  ouvrir  à,  ses  compagnons  les 
portes  de  la  citadelle.  René  Belamour,  le  fifre 
audacieux,  Juanita,  la  gente  espagnole,  telle 
est  la  cheville  ouvrière  d'une  pièce  qui  pour- 
rait sans  peine  être  meilleure.  La  partition 
de  M.  de  Suppé,  qui  est  peut-être  un  peu 
volumineuse,  renferme  nombre  de  morceaux 
charmants  :  les  gentils  «  couplets  de  la  panto- 
mime», qui  sont  finement  accompagnés,  le 
finale  du  premier  acte,  un  joli  trio  bouffe,  un 
quintette  bien  construit,  les  couplets  du 
baiser,  et  bien  d'autres  encore.  Juanita  était 
fort  bien  jouée,  à  Paris,  par  Mlles  Marguerite 
Ugalde,  Juliette  Darcourt  et  Zélo  Duran, 
MM.  Morlet,  Gobin,  Guyon  fils  et  Maurice 
Lamy. 

JUBELHOCHZEIT  (die)  [le  Jubilé  de  ma- 
riage], opéra  allemand,  musique  de  J.-A.  Hil- 
ler,  représenté  en  Allemagne  vers  1760. 

JUBELHOCHZEIT  (die)  [le  Jubilé  de  ma- 
riage], opéra  allemand,  musique  de  Braun 
(Georges),  représenté  au  théâtre  de  Gotha 
vers  1796. 

JUBILÉ  (le),  opéra  anglais,  musique  de 
Dibdin,  représenté  avec  succès  au  théâtre  de 
Drury-Lane  vers  1768. 

JUBILÉ  DE  cent  ANS  (le),  musique  de 
Weber  (Bernard-Anselme),  représenté  à  Ber- 
lin en  1800. 

JUBILÉ  DU  XVIIie  SIÈCLE  (le),  mélo- 
drame historique  et  allégorique,  musique  de 
Schmiedt,  écrit  à  Leipzig  vers  1794. 

JUDITH,  mélodrame,  musique  de  Fuss 
(Jean),  représenté  à  Presbourg  vers  1798. 

JUDITH,  opéra  sérieux,  musique  de  Koze- 
luch,  représenté  à  Vienne  vers  1799. 

JUDITH,  opéra  sérieux  italien,  musique  de 
Levi,  représenté  à  Venise  en  1844. 

JUDITH ,  tragédie  de  Hebbel ,  musique  de 
Rietz,  qui  n'en  a  composé  que  l'ouverture  et 
les  entr'actes,  représentée  à  Leipzig  en  1851. 

JUDITH,  opéra  allemand  en  trois  actes, 
musique  de  Emile  Naumann,  représenté  à 
Dresde  le  5  novembre  1858.  Le  rôle  principal 
a  été  chanté  par  M™e  Burde-Ney. 

JUDITH,  drame  lyrique  en  trois  actes  et 
quatre  tableaux,  poème  de  M.  Paul  Collin, 
musique  de  M.  Ch.  I.efebvre. 

C'est  là  une  œuvre  d'un  caractère  élevé, 
consciencieusement  traitée  par  les  deux  col- 
laborateurs. Le  premier  acte  se  passe  dans 


JUDI 


JUDI 


623 


la  ville  de  Béthulie  assiégée.  Au  fond,  on  voit 
le  temple  ;  à  gauche,  la  maison  de  Judith  ; 
des  femmes ,  des  enfants ,  des  vieillards  se 
I  traînent  épuisés  par  la  soif  et  la  faim.  Malgré 
j  la  résistance  conseillée  par  Osias,  ce  peuple 
I  veut  rendre  la  ville  à  l'ennemi;  Judith  paraît, 
!  ranime  les  courages  abattus,  promet  la  déli- 
1  vrance  dans  un  andante  maestoso  d'un  beau 
mouvement  :  Ils  étaient  nombreux,  ils  étaient 
tuperbes,  les  ennemis  du  Seigneur!  L'acte  se 
termine  par  un  chœur  largement  écrit  :  Va, 
Judith,  va,  noble  femme!  Au  second  acte,  dans 
le  camp  assyrien,  on  distingue  l'air  énergi- 
que d'Holopherne,  Plus  menaçant  que  l'oura- 
gan qui  gronde,  encadré  dans  le  chœur  :  Nos 
dieux  sont   les  seuls  vrais  dieux;  le  double 
chœur  des  Hébreux  captifs  et  des  soldats  vic- 
torieux, l'entrée  de  Judith,  son  récit  plein  de 
dignité  et  un  ensemble  exprimant  l'effet  pro- 
duit sur  Holopherne  et  tous  ces  barbares  par 
sa  grande  beauté,  la  stupeur  de  ses  compa- 
triotes qui  s'écrient  : 

O  femme  coupable  ! 
Qui,  d'un  pareil  forfait,  eût  cru  ton  cœur  capable? 

Honte  sur  toi  qui  nous  trompais. 
Ta  vertu  n'était  donc  qu'un  mensonge  hypocrite! 
Sois  maudite  ! 

Le  premier  tableau  du  troisième  acte  re- 
présente la  tente  d'Holopherne.  Le  chœur 
d'introduction  est  fort  travaillé,  trop  travaillé 
peut-être  pour  être  compris  par  le  public; 
mais  quant  aux  airs  de  ballet  qui  suivent,  le 
musicien  s'est  égaré  à  la  recherche  de  la  cou- 
leur locale,  du  pittoresque.  Cet  archaïsme  fre- 
laté l'a  conduit  à  méconnaître  les  résonances 
naturelles  et  à  produire  les  effets  les  plus  ré- 
barbatifs. L'introduction  du  deuxième  tableau 
de  cet  acte  est  une  symphonie  pleine  de  disso- 
nances et  n'ajoute  rien  au  mérite  de  l'ou- 
vrage qui  gagnerait  à  être  expurgé  de  ces 
hardiesses  harmoniques,  au  nombre  desquelles 
on  remarque  l'abus  des  notes  pédales  dans 
une  partie  intermédiaire.  La  prière  de  Judith 
est  d'un  beau  caractère,  et  le  chœur  final,  sur 
une  phrase  en  canon,  rappelle  heureusement 
le  cantique  biblique.  On  doit  savoir  gré  aux 
auteurs  d'avoir  traité  ce  grand  sujet  sans  eD 
avoir  altéré  l'esprit  ni  le  sens  traditionnel. 

•JODITH,  opéra  en  cinq  actes,  poème  et 
musique  d'Alexandre  Séroff,  représenté  à 
Saint-Pétersbourg  en  juin  1863.  Séroff,  âgé 
de  quarante  ans,  débutait  à  la  scène  lorsqu'il 
y  donna  cet  ouvrage,  qui  n'avait  été  précédé 
d'aucune  composition  importante.  Critique 
très  entier,  mais  en  même  temps  très  versa- 
tile, il  se  trouvait,  à  la  suite  d'un  voyage  en 


Allemagne,  sous  l'impression  d'une  admira- 
tion profonde  pour  Richard  Wagner,  dont  il 
avait  parlé  jusqu'alors  dans  ses  écrits  avec 
le  dédain  le  plus  caractérisé.  Sa  Judith  fut 
donc  conçue  sous  l'influence  des  idées  wagné- 
riennes,  qu'il  se  flattait  d'importer  et  de  faire 
triompher  dans  son  pays.  L'œuvre  est  sombre, 
inégale,  tant  au  point  de  vue  de  la  musique 
que  du  drame  lui-même,  parfois  assez  mala- 
droitement agencé,  mais  elle  n'est  pas  sans 
contenir  plusieurs  pages  intéressantes,  et 
certains  sont  d'avis  qu'elle  a  été  accueillie 
lors  de  son  apparition  avec  une  froideur  trop 
accentuée.  Il  est  sûr  que  son  succès  est  plus 
marqué  depuis  la  mort  de  Séroff  qu'il  ne  le  fut 
du  vivant  du  compositeur,  et  qu'elle  a  depuis 
lors  conquis  sa  place  dans  le  répertoire  déjà 
vaste  de  l'opéra  russe. 

Judith  n'en  produisit  pas  moins  une  im- 
pression assez  considérable  lorsqu'elle  fut 
présentée  au  public,  et  elle  était,  en  somme, 
de  nature  à  justifier  cette  impression,  en  un 
moment  où,  à  l'exception  de  Dargomijski, 
Glinka  n'avait  pas  encore  trouvé  de  succes- 
seur. Un  critique  disait  à  ce  sujet  :  «  Bien  que 
Séroff  se  fût  aidé,  inspiré  des  théories  et  des 
exemples  de  la  nouvelle  école  allemande,  et 
qu'il  n'apportât  rien  encore  de  vraiment  na- 
tional et  de  vraiment  personnel,  comme  il  l'a 
depuis  tenté  dans  Rognéda  et  dans  Vrajié  Sila, 
il  n'en  faut  pas  moins  s'étonner  de  la  har- 
diesse, de  la  sûreté,  de  la  liberté  avec  les- 
quelles il  avait  su,  dès  sa  première  œuvre, 
saisir,  manier,  contraster  tous  les  éléments 
de  la  musique  dramatique,  tels  que  les  der- 
niers novateurs,  à  tort  ou  à  raison,  nous 
les  ont  voulu  faire  et  refaire.  On  trouve- 
rait malaisément  à  citer  un  autre  artiste  ré- 
vélant de  toutes  pièces  un  tel  talent  dans  un 
début.  » 

Séroff  s'est  inspiré,  dit-on,  pour  son  livret, 
d'un  drame  allemand  de  Frédéric  Gebel,  qui 
date  des  environs  de  1840,  et  de  celui  que  le 
poète  italien  Giacometti  écrivit  en  1858  pour 
la  Ristori,  et  qui  avait  été  joué  par  elle- 
à  Saint-Pétershourg  en  1860.  Quant  à  la  mu- 
sique, nous  avons  vu  qu'elle  se  rattachait  aux 
idées  de  la  seconde  manière  de  Wagner,  le 
Wagner  de  Lohengrin.  Ses  qualités  géné- 
rales sont  une  autorité  et  une  puissance 
réelles  dans  l'emploi  des  masses,  qui  ne  vont 
pas  toujours  sans  quelque  brutalité,  et  une 
intelligence  remarquable  de  l'usage  des  diffé- 
rents timbres  de  l'orchestre;  son  plus  grave 
défaut  est  la  recherche  de  l'éclat,  qui  le  mène 
trop  facilement  à  la  vulgarité.  Parmi  les 
pages  de  l'œuvre  qui  appellent  l'attention. 


624 


JUGA 


JUGE 


il  faut  signaler  la  prière  finale  du  premier 
acte  ;  au  second,  un  long  et  très  beau  mono- 
logue de  Judith,  très  caractéristique,  et  dont 
certains  passages  acquièrent  une  grande  puis- 
sance; au  troisième,  la  marche  triomphale 
d'Holopherne,  qui  est  d'un  effet  grandiose, 
le  double  chœur  féminin  des  odalisques  et  de 
jolis  airs  de  danse  ;  au  quatrième,  un  nouveau 
divertissement  dansé  et  l'air  très  mâle  d'Ho- 
lopherne  ;  enfin,  au  dernier,  des  chœurs  vigou- 
reux et  rhosannah  final  de  Judith.  L'ouvrage 
était  joué  par  Mme  Raab,  par  MM.  Korsof 
(Holopherne),  Sariotti  et  Barzal. 

*  JUDITH,  opéra,  musique  de  M.  Boris 
Scheel,  écrite  sur  un  poème  français.  Cet  ou- 
vrage n'a  pas  encore  paru  à  la  scène,  mais  il 
a  été  exécuté  sous  forme  de  concert,  à  Paris, 
dans  une  séance  donnée  par  et  chez  M.  le 
prince  de  Lusignan,  le  10  février  1S84. 

*  JUDITH,  opéra  héroïque,  poème  de  M.  F. 
Moelle,  musique  posthume  de  Cari  Gœtze, 
représenté  à  Magdebourg  en  février  1887. 
L'auteur,  qui  remplissait  les  fonctions  de  chef 
d'orchestre  à  ce  théâtre,  était  mort  pendant 
les  répétitions  de  son  œuvre. 

*  JUDITH  ET  HOLOPHERNE  OU  LE  SIÈGE 
3)E  BÉTHULIE,  grand  drame  lyrique  repré- 
senté à  Boston,  en  1891,  par  une  troupe  chan- 
tante hébraïque  qui  prenait  le  titre  de  the 
United-Hebrew  Opéra  Company.  Nous  igno- 
rons les  noms  des  auteurs  de  cet  ouvrage, 
qui  se  produisit  dans  des  conditions  assez 
singulières  :  en  effet,  si  la  troupe  qui  le  re- 
présentait s'annonçait  en  anglais,  les  pro- 
grammes de  ses  spectacles  était  imprimés 
en  hébreu,  ce  qui  n'était  sans  doute  pas  très 
commode  pour  la  masse  des  spectateurs,  et 
l'opéra  était  chanté  en  allemand. 

*  jugar  CON  PUEGO,  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  Ventura  de  la  Vega,  musi- 
que de  Francisco  Barbieri,  représentée  sur 
le  théâtre  du  Cirque,  à  Madrid,  le  6  octobre 
1851.  Cet  ouvrage  obtint  un  succès  éclatant; 
en  même  temps  qu'il  sauvait  de  la  ruine  une 
entreprise  sur  le  point  de  périr,  il  rendit  cé- 
lèbre auprès  de  ses  compatriotes  le  composi- 
teur Barbieri,  qui  devint  un  zarzueleriste 
hors  de  pair  et  l'un  des  artistes  les  plus  jus- 
tement renommés  de  son  pays.  Toutefois, 
certains  critiques  ses  compatriotes  lui  repro- 
chent d'avoir  employé  dans  Jugar  con  fuego 
des  formes  trop  italiennes,  et  pour  cette  rai- 
son préfèrent  les  autres  productions  impor- 
tantes de  l'auteur,  où  le  style  national  brille 
de  tout  son  éclat. 


*  JUGE  DE  GRENADE  (le),  opérette,  mu- 
sique de  M.  R.  von  Perger,  représentée  au 
théâtre  municipal  de  Cologne  en  déc<  1889. 

*  JUGE  DE  VILLAGE  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  livret  tiré  de  la  Cruche  cassée  de 
Kleist,  musique  de  M.  H.  Kahn,  représenté 
au  théâtre  municipal  de  Breslau  le  3  avril 
1890. 

*  JUGE  ET  partie,  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  M.  Jules  Adenis,  mu- 
sique de  M.  Edmond  Missa,  représenté  à 
l'Opéra- Comique  le  17  novembre  1886.  Le 
livret  de  cet  ouvrage  était  une  réduction  et 
une  adaptation  habilement  faite  d'une  comé- 
die célèbre  de  Montfleury,  la  Femme  juge  et 
partie,  qui,  en  cinq  actes  alors,  faisait  son  ap- 
parition à  l'Hôtel  de  Bourgogne  le  2  mars 
1669.  Ainsi  transformée  et  mise  en  musique, 
Juge  et  partie  avait  été  présentée  au  concours 
Cressent  et  avait  remporté  le  prix.  La  pièce 
parut  alors  à  l'Opéra-Comique,  où  elle  rem- 
porta un  succès  assez  vif  pour  qu'on  puisse 
s'étonner  qu'elle  ne  soit  pas  restée  au  réper- 
toire. C'était  le  début  à  la  scène  de  M.  Ed- 
mond Missa,  qui  avait  remporté  une  mentior 
honorable  au  concours  de  Rome,  et  ce  début 
semblait  présager  mieux  pour  l'avenir  du 
compositeur  que  ce  qu'il  a  donné  depuis  lors. 
H  y  avait  en  vérité,  dans  la  partition  de  Juge 
et  partie,  nombre  de  morceaux  sinon  d'une 
grande  originalité,  du  moins  d'une  saveur  et 
d'une  facture  fort  agréables,  empreints  d'une 
verve  et  d'une  gaieté  tout  à  fait  de  bon  aloi. 
On  peut  noter  particulièrement  les  gentils 
couplets  de  Julia,  ainsi  que  ceux  de  Bema- 
dille,  un  heureux  quintette  et  la  scène  du  ju- 
gement, qui  était  traitée  d'une  façon  for 
habile,  sans  compter  un  charmant  petit  en- 
tr'acte  symphonique.  La  pièce  était  merveil- 
leusement jouée  d'ailleurs,  surtout  pour  les 
deux  rôles  principaux,  qui  étaient  tenus  d'une 
façon  vraiment  remarquable  par  Mile  Esther 
Chevalier  et  M.  Pugère. 

JUGEMENT  D'APOLLON ,  opéra  allemand, 
musique  de  Schwanberg,  représenté  à  Bruns- 
wick en  1794. 

JUGEMENT  DE  DIEU  (le),  opéra  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  Carcassonne,  musique 
de  M.  Auguste  Morel,  directeur  du  Conser- 
vatoire de  Marseille,  représenté  à  Marseille 
le  9  mars  1860,  et  au  théâtre  des  Arts,  à 
Rouen,  le  4  mai  1864.  Cette  œuvre  indigène 
a  été  chaudement  accueillie.  On  a  remarqué 
un  chœur  de  guerre ,  le  sextuor  du  premier 
acte ,  quelques  jolies  romances,  un  duo  scé- 


JUGU 


JUIF 


625 


nique  et  un  beau  chœur  funèbre.  Les  rôles  ont 
été  chantés  par  Armandi,  Depassio,  M""  El- 
mire  et  Litschner. 

JUGEMENT  DE  midas  (le),  comédie  en 
trois  actes,  paroles  de  d'Hèle,  musique  de 
Grétry,  représentée  à  la  Comédie-Italienne 
le  27  juin  1778.  On  connaît  la  mésaventure 
de  Midas.  L'humoriste  auteur  anglais  l'a  ar- 
rangée pour  la  scène  d'une  manière  ingé- 
nieuse. Grétry  a  mis  dans  la  bouche  de  Mar- 
syas  une  sorte  de  psalmodie  traînante,  et 
fait  chanter  à  l'autre  rival  d'Apollon  de 
■vieux  airs  français  du  siècle  précédent.  Nous 
signalerons,  parmi  les  morceaux  intéressants, 
l'air  :  Doux  charme  de  la  vie,  divine  mélodie; 
celui  de  Marsyas  :  Amants  qui  vous  plaignez; 
celui  d'Apollon  :  Du  destin  qui  t'accable.  Le 
succès  de  cet  ouvrage  fut  très  contesté,  à  la 
cour  surtout.  Ce  qui  donna  lieu  à  ce  quatrain 
de  Voltaire  : 

La  cour  a  dénigré  tes  chants, 
Dont  Paris  a  dit  des  merveilles; 
Grétry,  les  oreilles  des  grands 
Sont  souvent  de  grandes  oreilles. 

JUGEMENT  DE  PARIS  (LB),opéra-comique, 
musique  de  Charpentier  (Marc-Antoine),  écrit 
vers  1690. 

JUGEMENT  DE  PARIS  (le),  opéra-comi- 
que, musique  d'Eccles  (Jean),  chef  d'orchestre 
de  la  reine  d'Angleterre  vers  1698. 

JUGEMENT  DE  PARIS  (le)  ,  pastorale  hé- 
roïque en  trois  actes  avec  prologue,  paroles 
de  Mlle  Barbier  et  Pellegrin,  musique  de 
Bertin,  représentée  à  l'Opéra  le  21  juin  1718. 

jugement  DE  PARIS  (le),  opéra-comi- 
que ,  musique  de  Barthélemon ,  représenté  à 
Londres  vers  1771. 

JUGEMENT  DE  PARIS  (le)  ,  opéra-comi- 
que,  musique  de  Hoszisky,  représenté  au 
théâtre  de  Rheinsberg  vers  1792. 

JUGEMENT  DE  PARIS  (le),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Alby  et  Commerson, 
musique  de  M.  Laurent  de  Rillé,  représentée 
aux  Folies-Nouvelles  le  il  février  1859.  Chan- 
tée par  Dupuis  et  M'ie  Géraldine. 

JUGEND  KARLS  II,  VON  SPANIEN  (die) 
[la  Jeunesse  de  Charles  II,  roi  d'Espagne], 
musique  de  Schlcesser,  représenté  en  Alle- 
magne vers  1830. 

JUGURTHA   A   MARIO    TRIOMPHATUS, 

drame,  musique  de  Eberlin  (Jean).  Cette  par- 
tition a  été  exécutée  par  les  étudiants  du 
couvent  des  Bénédictins  de  Salzbourg,  le 
6  septembre  1748.  i   :  '.;  ■ 


juif  (lej  ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Lasser,  écrit  en  Allemagne  vers  1795. 

JUIF  ERRANT  (le),  opéra  romantique, 
musique  de  Karzynski,  rep.àWilnaen  1842. 

JUIF  errant  (le),  opéra  en  cinq  actes, 
paroles  de  Scribe  et  Saint-Georges,  musique 
d'Halévy,  représenté  à  l'Académie  nationale 
de  musique  le  23  avril  1852.  Le  succès  d'as- 
sez mauvais  aloi  du  roman  d'Eugène  Suo  a 
valu  à  M.  Halévy  le  pire  de  tous  les  livrets. 
Pour  qu'il  se  décidât  à  l'accepter,  il  fallait 
qu'il  y  eût  disette  de  poèmes  à  l'administra- 
tion de  l'Opéra. 

Une  jeune  batelière  flamande,  nommée 
Théodora,  est  restée  orpheline  avec  son  jeune 
frère  Léon,  âgé  de  dix  ans.  L'action  se  passe 
en  1190.  Ashavérus,  le  Juif  errant,  après 
avoir  arraché  aux  mains  des  assassins  de  la 
comtesse  de  Flandre  sa  petite -fille  Irène, 
confie  cette  enfant  à  Théodora.  La  pauvre 
batelière  se  met  en  marche  pour  Constanti- 
nople,  dans  le  dessein  de  remettre  l'enfant  à. 
l'empereur  Baudouin,  son  père.  Mais,  appre- 
nant sa  mort,  elle  demeure  en  Bulgarie,  où 
elle  passe  douze  années.  Pendant  ce  temps,. 
Léon  a  conçu  pour  Irène ,  qu'il  croit  être  sa 
sœur,  une  affection  qui  devient  plus  vive  en- 
core lorsque  Théodora  lui  révèle  le  secret  de 
sa  naissance.  Des  marchands  enlèvent  Irène 
pour  la  vendre  à  Thessalonique.  Nicéphore, 
qui  est  sur  le  point  d'être  proclamé  empe- 
reur, devient  son  maître.  Ashavérus  fait  con- 
naître au  peuple  le  rang  de  la  jeune  esclave. 
Elle  est  proclamée  impératrice.  Les  sénateurs 
demandent  qu'elle  épouse  Nicéphore.  Cepen- 
dant Théodora  arrive  à  Constantinople  avec 
son  fils  Léon,  et  se  prosterne  aux  genoux  de 
l'impératrice  pour  lui  demander  justice  con- 
tre les  ravisseurs.  Léon  s'abandonne  tour  à 
tour  à  la  joie  et  à  la  douleur  en  voyant  sa 
bien-aimée  assise  sur  le  trône  impérial  et 
prête  à  épouser  Nicéphore.  Mais  Irène  par- 
tage ses  sentiments  et  les  lui  fait  connaître 
dans  un  entretien  secret.  Nicéphore  médite, 
de  son  côté,  la  mort  de  Léon,  et  ordonne  aux 
bandits  ,  qu'on  voit  reparaître  pour  la  troi- 
sième fois,  de  le  jeter  à  la  mer.  Ashavérus 
sauve  la  vie  au  jeune  homme,  puis  il  a  une 
vision  :  il  assiste  au  tableau  du  jugement  der- 
nier. La  voix  terrible  de  l'ange  le  réveille  et 
l'oblige  à  recommencer  sa  marche  éternelle. 
La  partition  que  M.  Halévy  a  écrite  pour 
cette  absurde  rapsodie  est  bien  loin  de  va- 
loir ses  aînées.  Néanmoins,  on  y  retrouve  à 
chaque  page  sa  manière  large  et  expressive, 
et  des  traces    de    sa  profonde  sensibilité. 

40 


626 


JUIV 


JUIV 


Quant  à  l'instrumentation,  elle  est  d'une 
grande  richesse  d'effets,  et  on  y  remarque  les 
efforts  tentés  par  le  compositeur  pour  donner 
le  plus  de  coloris  possible  à  des  scènes  dé- 
nuées d'intérêt.  Nous  signalerons ,  dans  le 
premier  acte,  le  chœur  des  matelots ,  la  bal- 
lade du  Juif  errant  :  Marche ,  marche,  marche 
toujours!  le  duo  final  entre  Ashavérus  et 
Théodora,  chanté  par  Massol  et  Mme  Tedesco. 
Il  n'y  a  guère  à  remarquer,  dans  le  deuxième 
acte,  que  le  quatuor  des  bandits ,  chanté  par 
quatre  basses;  le  duo  entre  Léon  et  Théodora, 
chanté  par  Roger  et  Mme  Tedesco,  et  le 
chœur  de  la  Saint-Jean.  Un  divertissement 
chorégraphique ,  dont  le  sujet  est  le  berger 
Aristée  au  milieu  de  ses  abeilles,  occupe  la 
plus  grande  partie  du  troisième  acte.  La  mu- 
sique en  est  ravissante  d'esprit,  de  grâce  et 
de  mélodie.  11  se  termine  par  un  ensemble 
des  chœurs  et  de  l'orchestre ,  dans  lequel  on 
a  entendu  pour  la  première  fois  de  nouveaux 
saxo-tubas  d'une  grande  sonorité.  Le  qua- 
trième acte  est  celui  qui  renferme  les  plus 
beaux  morceaux  ;  il  faut  mettre  en  première 
ligne  le  duo  entre  Léon  et  Irène ,  chanté  par 
Roger  et  M'te  La  Grua.  Le  sympathique  té- 
nor a  laissé  les  meilleurs  souvenirs  dans  le 
rôle  de  Léon ,  qu'il  a  créé  ;  il  l'a  chanté  avec 
un  sentiment  et  une  expression  remarqua- 
bles. La  scène  des  ruines  du  Bosphore  est  dra- 
matique; c'est  un  beau  tableau  dans  lequel  la 
voix  du  trombone  de  M.  Dieppo  a  eu  plus 
de  succès  que  celle  de  Massol.  Quant  au  cin- 
quième acte ,  il  est  plus  descriptif  que  dra- 
matique. Indépendamment  des  artistes  que 
nous  avons  cités  plus  haut,  nous  devons  don- 
ner une  mention  honorable  à  Obin,  Depassio, 
Chapuis,  Morelli,  Molinier,  Guignot,  Goyon, 
Noir,  Canaple  et  à  M"«  Petit-Brière. 

JUIVE  (la),  opéra  en  cinq  actes,  livret  de 
Scribe,  musique  d'Halévy ,  représenté  à  l'A- 
cadémie royale  de  musique  le  23  février  1835. 
Les  rôles  les  plus  dramatiques  de  ce  magni- 
fique ouvrage,  ceux  d'Eléazar  et  de  Rachel 
ont  été  empruntés  au  Shylock,  deShakspeare, 
et  à  la  Rébecca  du  roman  à'Ivanhoe,  de  Wal- 
ter  Scott.  La  mise  en  scène  de  la  Juive  coûta 
150,000  fr.  On  n'avait  pas  encore  déployé  à 
l'Opéra  un  tel  appareil  de  costumes  histori- 
ques, d'armures,  de  manœuvres  hippiques; 
ce  qui  fit  prononcer  à  certains  critiques, 
entre  autres  à  Castil-Blaze,  le  mot  d'opéra 
Franconi.  Le  succès  que  les  fragments  de 
cette  admirable  partition  ont  obtenu  partout 
et  dans  toHtes  les  circonstances,  dans  les  con- 
certs, dans  les  musiques  militaires,  dans  les 
salons,  sur  tous  les  pianos,  prouve  que  le  luxe 


de  la  mise  en  scène  n'était  pas  indispen- 
sable, mais  qu'elle  pouvait  concourir  digne- 
ment à  l'effet  général  de  ce  chef-d'œuvre.    . 

Les  ouvrages  précédemment  écrits  par  Ha- 
lévy,  quoique  renfermant  de  belles  choses,  ne 
pouvaient  faire  présager  un  opéra  d'un  ordre 
aussi  élevé  que  la  Juive.  A  l'habile  facture  et 
à  l'heureux  emploi  des  ressources  musicales 
succédait  tout  à  coup  une  œuvre  véritable- 
ment inspirée,  grandiose,  passionnée,  émou- 
vante. 

L'opéra  de  la  Juive  constitue  donc  la  se- 
conde manière  du  maître ,  et  marque  aussi 
le  point  culminant  des  évolutions  de  son  gé- 
nie. Ce  n'est  pas  toutefois  qu'il  n'ait  produit 
dans  le  même  genre  des  œuvres  dignes  de 
l'admiration  de  la  postérité.  Nous  les  signa- 
lons ailleurs. 

Nous  citerons,  parmi  les  morceaux  les  plus 
saillants  de  la  partition  de  la  Juive,  la  belle 
scène  chantée  par  le  cardinal  :  Si  la  rigueur 
et  la  vengeance  ;  la  scène  de  la  Pâque,  et  la 
prière  :  Dieu,  que  ma  voix  tremblante  ;  l'air  de 
Rachel  :  Il  va  venir,  dans  lequel  l'effroi,  le  re- 
pentir, la  passion,  sont  tour  à  tour  exprimés 
avec  une  force  d'accent  et  une  concision  qui- 
rappellent  quelques  scènes  de  Corneille  ;  le' 
trio  :  Tu  possèdes,  dit-on,  un  joyau  magni- 
fique, qui  dessine  admirablement  les  trois  ca- 
ractères. Au  dernier  acte,  le  duo  entre  Eléa- 
zar  et  Brogni  :  Ta  fille  en  ce  moment  est  devant 
le  concile,  et,  au  quatrième  acte,  l'air  magni- 
fique :  Rachel!  quand  du  Seigneur,  dont  le 
chanteur  Nourrit  a  conçu  la  pensée  scénique 
et  écrit  les  paroles.  La  partition  d'orchestre 
est  une  des  plus  intéressantes  à  étudier, 
quoiqu'on  y  rencontre  çà  et  là  des  omissions 
et  des  incorrections  qui  s'expliquent  par  la 
rapidité  du  travail;  cependant  elle  abonde 
en  combinaisons  instrumentales  neuves  et 
originales.  Halévy  a  su  donner  un  coloris 
très  caractérisé  aux  scènes  principales,  au 
moyen  des  timbres  variés  des  instruments. 
Les  ritournelles  de  l'arioso  de  Rébecca  et  du 
grand  air  d'Eléazar,  qu'il  a  confiées  aux  cors 
et  aux  clarinettes,  produisent  l'effet  le  plus 
pathétique.  En  faisant  exécuter  le  motif  prin- 
cipal par  les  instruments  avant  qu'il  ne  soit 
chanté,  Halévy  n'a  fait  qu'imiter  l'usage  des 
anciens.  Lulli  n'y  manquait  jamais.  Meyer- 
beer  a  fait  de  nombreux  emprunts  à  l'instru- 
mentation de  la  Juive  dans  sa  partition  des 
Huguenots.  Nous  ne  parlons  que  de  la  re- 
cherche des  timbres  les  mieux  appropriés  aux 
situations,  car  pour  ce  qui  est  de  la  compo- 
sition orchestrale,  Meyerbeer  est  sur  son  vé- 
ritable terrain  et  il  l'emporte  de  beaucoup 


JUME 


JUNG 


627 


sur  Halévy  ;  mais  il  lui  est  inférieur  dans  les 
récitatifs.  Les  chœurs  de  la  Juive  et  la  mar- 
che sont  encore  à  citer.  Levasseur,  Lafont, 
Mmes  Falcon  et  Dorus  ont  créé  les  rôles  de 
cet  ouvrage.  Duprez  a  repris  celui  d'Eléazar 
et  lui  a  imprimé  un  caractère  d'une  vérité 
saisissante. 

joles  CÉSAR ,  opéra  allemand,  musique 
de  Keiser,  représenté  à  Hamhourg  en  mo. 

JULES  CÉSAR,  tragédie  du  duc  de  Bucking- 
ham,  musique  de  Galliard ,  représentée  dans 
Lincoln's-Inn-Fields  en  1745. 

JULIE;  opéra  allemand,  musique  de  Keiser, 
représenté  à  Hamhourg  en  1717. 

JULIE  ,  comédie  en  trois  actes,  mêlée  d'a- 
riettes ,  paroles  de  Monvel ,  musique  de  Be- 
zède,  représentée  aux  Italiens  le  25  septem- 
bre 1772.  Ce  fut  le  premier  déhut  du  compo- 
siteur dans  la  carrière  dramatique. 

JULIE,  opéra-comique,  musique  de  Braun 
(Georges),  représenté  au  théâtre  de  Gotha, 
en  Allemagne  vers  1796. 

JULIE,  opéra-comique,  musique  de  Auher, 
représenté  sur  un  théâtre  d'amateurs,  à  Pa- 
ris, vers  1812. 

JULIE  ou  LE  POT  DE  FLEURS,  comédie  en 
un  acte,  en  prose ,  mêlée  de  chants ,  paroles 
de  M.  A.  Jars,  musique  de  Spontini  et  Fay, 
représentée  à  l'Opéra-Comique  le  12  mars 
1805.  C'était  le  second  ouvrage  que  le  com- 
positeur faisait  entendre  à  Paris  sur  des  pa- 
roles françaises.  Il  fut  très  froidement  ac- 
cueilli. 

JULIE  OU  LE  POT  DE  FLEURS,  opéra-CO- 
mique,  musique  de  J.  Miller,  représenté  en 
Allemagne  vers  1810. 

JULIEN    ET   COLETTE    OU   LA  MILICE, 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Pari- 
seau,  musique  de  Trial  (Emmanuel),  alors 
âgé  de  quinze  ans,  représenté  au  théâtre  Fa- 
vart  le  3  mars  1788. 

JUMEAUX  DE  BERGAME  (les),  comédie 
en  un  acte  et  en  prose  de  Florian,  musique 
de  Désaugiers,  représenté  aux  Italiens,  avec 
un  succès  populaire,  le  13  août  1782. 

jumeaux  DE  bergame  (les)  ,  comédie 
de  Florian,  arrangée  en  opéra-comique  par 
M.  William  Busnach,  musique  de  M.  Charles 
Lecocq,  représenté  en  1875. 

Les  arlequinades  de  Florian  fournissent 
«ne  preuve  de  l'importance  fort  relative  du 
cadre  choisi  par  les  auteurs  ou  imposé  par  le 


goût  du  temps.  Il  a  eu  beau  appeler  ses  per- 
sonnages des  noms  empruntés  à  la  comédie 
italienne,  rien  n'est  moins  italien  que  ce  pe- 
tit théâtre  de  fantaisie,  où  l'Arlequin  français 
est  aussi  bon,  aussi  sensible  et  doux  que 
l'autre  est  scélérat,  caustique  et  antipa- 
thique. 

L'imagination  et  les  facultés  de  l'auteur 
brisent  le  cadre  dès  les  premières  scènes.  Ce 
qui  est  vrai  pour  cet  objet  de  peu  d'impor- 
tance l'est  également  pour  les  ouvrages  dra- 
matiques conçus  sous  l'influence  des  littéra- 
tures anciennes.  C'est  le  génie  de  Caîderon  qui 
brille  dans  Eeraclius,  c'est  celui  d'Alfieri  qui 
brille  daus  Antigone,  comme  celui  de  Corneille 
et  de  Racine  dans  Cinna  et  dans  Phèdre.  Les 
poètes  grecs  et  romains  ne  leur  ont  fourni 
que  la  toile  et  la  bordure.  On  ne  trouvera 
chez  aucun  écrivain  romain,  poète  ou  prosa- 
teur, une  tragédie  politique  qui  approche  du 
Jules  César  de  Shakspeare.  Paulo  minora 
canamus.  Arlequin  et  Arlequin  cadet,  les  deux 
jumeaux  de  Bergame,  sont  des  soprani  dans 
la  partition  de  M.  Lecocq;  ils  forment  donc 
avec  Rosette  et  Nérine  un  quatuor  de  voix 
de  femmes.  Cette  sonorité  est  aussi  fati- 
gante, lorsqu'elle  se  prolonge  pendant  toute 
une  pièce,  dans  le  dialogue  que  dans  les  mor- 
ceaux de  chant.  La  musique  est  ingénieuse, 
écrite  avec  facilité  et  correction ,  mais  n'offre 
aucune  trace  de  cette  sentimentalité  char- 
mante de  l'auteur  à'Eslelle  et  Némorin.  Dans 
l'ouverture,  qui  offre  trois  mouvements,  on 
remarque  une  jolie  saltarelle  répétée  dans 
l'ouvrage  pour  l'entrée  d'Arlequin  cadet.  Je 
signalerai  le  duo  de  Nérine  et  d'Arlequin,  la 
fin  de  l'ariette  d'Arlequin  cadet:  0  ma  Ro- 
sette ;  le  duettino  fort  joli  de  Rosette  et  d'Ar- 
lequin :  Qui  va  là?  sur  un  temps  de  valse,  la 
sérénade  :  Daigne  écouter  l'amant  fidèle. 
Quant  au  long  quatuor  qui  termine  la  pièce, 
et  surtout  dans  les  phrases  sans  accompagne- 
ment: Aventure  étrange!  on  voit  l'inconvénient 
d'employer  des  voix  de  même  espèce.  C'est 
froid,  difficilement  juste;  en  outre,  les  ac- 
cords plaqués  donnent  à  l'articulation  des 
mots  une  sorte  de  dureté  désagréable  ;  le  pe- 
tit rondeau  :  Messieurs,  la  pièce  est  finie, 
offre  d'assez  gracieux  effets  d'imitation. 

JUNGE  GR&FIN  (die)  [la  Jeune  comtesse], 
opéra  allemand,  musique  de  Gassmann,  re- 
présenté à  Berlin  vers  1769. 

JUNGFRAU  (die)  [la  Jeune  fille] ,  opéra  en 
trois  actes,  musique  de  Conradin  Kreutzer, 
représenté  à  Prague  en  1830. 

JUNGFRAU    VOM    KONIGSSEB   (ME)   [la. 


628 


KAET 


KALA 


Vierge  du  lac  du  Uni],  opéra  allemand,  musi- 
que d'Albert  Thierfelder,  représenté  à  Bran- 
debourg le  30  juin  1877  et  exécuté  par  l'Aca- 
démie de  chant  de  Steinbeck. 

JUNGFRAU  VON  DRAGANT  (die)  [la  Pu- 
celle  de  Dragant],  opérette  allemande  en  trois 
actes,  musique  de  Suppé  ;  représentée  avec 
succès  sur  le  théâtre  de  Gràtz ,  le  23  juillet 
1870. 

JUNKER  HABAKUK  {Monsieur Habakuk) , 
opéra  -  comique  en  trois  actes ,  musique 
■de  ***,  représenté  à  Berlin  dans  le  mois  de 
février  1861.  On  n'a  pas  goûté  cet  ouvrage. 

*  junker  heinz,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  G.  Franz,  musique  de  M.  le 
comte  de  Perfall,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Munich  en  février  1886. 

JUNON  protectrice  ,  opéra-comique , 
musique  de  Volkert ,  représenté  à  Léopold- 
stadt  en  1816. 

*  jupa  BLAVA  (la.),  zarzuela,  musique  de 
M.  Vidor,  représentée  à  Barcelone  en  décem- 
bre 1881. 

JUPITER  À  VIENNE,  opéra-comique ,  mu- 
sique de  Schuster  (  Ignace  ) ,  représenté  h 
Vienne  vers  1835. 

JUPITER  ET  EUROPE,  opéra,  musique  de 


Galliard,  représenté  à  Hay-Market  de  Lon- 
dres en  1814. 

JUPITER  ET  léda  ,  opérette  mytholo- 
gique en  un  acte,  musique  de  Mlle  Suzanne 
Lagier,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
28  janvier  1865. 

JUPITER  VAINQUEUR  DES  TITANS,  bal- 
let héroïque  en  cinq  actes,  paroles  de  Bonne- 
val,  musique  de  Colin  de  Blamont,  repré- 
senté à  la  cour  le  5  septembre  1745.  Cet 
opéra  fut  exécuté  au  mariage  du  dauphin. 
DeBury,  élève  du  musicien,  fut  son  collabo- 
rateur dans  cet  ouvrage. 

*  juramento  (el),  zarzuela  en  trois  actes, 
paroles  de  Luis  Olona  (qui  pourraient  bien 
n'être  que  la  traduction  de  l'opéra  français  .te 
Serment),  musique  de  Joaquin  Gaztambide, 
représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zar- 
zuela, le  20  décembre  1858. 

JUST  IN  TIME,  opéra  anglais,  musique  de 
Carter,  représenté  au  théâtre  de  Drury-Lane 
vers  1792. 

JUSTIN,  opéra  en  trois  actes ,  musique  da 
Schiefferdecker,  repr.  à  Hambourg  en  1706. 

JUSTIN,  opéra  anglais ,  musique  de  Haen- 
del,  représenté  au  théâtre  de  Covent-Garden, 
à  Londres,  en  1736. 


K 


KABALîSTA  (le  Devin) ,  opéra  polonais  en 
deux  actes,  musique  de  Elsner,  représenté  à 
Varsovie  en  18,13. 

*  KA-BU-FOR,  opérette  en  un  acte,  paroles 
■de  M.  Couailhac,  musique  de  M.  Sinsoilliez, 
représentée  à  Lille  le  27  octobre  1886. 

*  kachka  LA  NOIRE,  opéra,  musique  de 
M.  Georges  Jarno,  représenté  sur  le  théâtre 
municipal  de  Breslau  en  mai  1895.  C'était  la 
première  œuvre  du  compositeur,  dont  le  suc- 
cès a  été  très  franc. 

KAETCHEN  VON  HEILBRONN  (das),  Opéra 
allemand,  musique  de  M.  Moritz  Jaffé,  repré- 
senté à  Prague  le  25  mars  1868. 

KAETHCHEN  VON  HEILBRONN  (Catherine 
de  Heilbronn),  opéra  allemand,  musique  de 
M.  Damcke ,  repr.  à  Kcenigsberg  en  1845. 


KAETHCHEN  VON  HEILBRONN  (Catherine 
de  Heilbronn),  opéra  allemand,  musique  de 
Lux ,  représenté  à  Gotha  le  24  mars  1846,  et 
au  théâtre  de  Wiesbadeh  au  mois  de  mars 
1847.  Le  livret  est  tiré  d'un  drame  célèbre  de 
Kleist. 

KAETHCHEN  VON  HEILBRONN,  opéra  al- 
lemand, musique  du  prince  d'Oldenbourg, 
représenté  au  théâtre  de  la  Cour,  à  Wiesba- 
.  den,  en  septembre  1861. 

KAISERROSE  (die)  [la  Rose  impériale], 
opéra-comique  allemand,  musique  de  Kien- 
len ,  représenté  à  Vienne  en  1815. 

KALACHNIKOFF,  opéra  russe  en  trois  actes, 
livret  tiré  par  Koulikow  d'un  conte  en  vers  de 
Lermontoff,  musique  d'Antoine  Rubinstein, 
repr.  au  théâtre  Marie,  de  Saint-Pétersbourg, 
le  5  mars  1880.  Le  sujet  est  un  épisode  du  règne 


KARO 


KASS 


629 


d'Yvan  le  Terrible.  Un  de  ses  gardes  a  enlevé 
l'épouse  d'un  marchand  de  Moscou,  nommé  Ka- 
lachnikoff.  Celui-ci  rencontre  le  séducteur  dans 
une  fête  populaire,  le  provoque  à  la  lutte  et  le 
tue  d'un  coup  de  poing.  Le  czar  fait  arrêter  le 
meurtrier  et  apprend  de  lui  la  cause  de  sa 
vengeance.  On  pourrait  croire  que  l'époux 
outragé  obtindra  grâce;  nullement.  Yvan 
consent  à  se  charger  de  sa  femme  et  de  ses 
enfants,  mais  ordonne  que  le  malheureux  Ka- 
lachnikoff  soit  mis  à  mort  par  le  bourreau, 
habillé  de  neuf  et  muni  d'une  hache  fraîchement 
aiguisée.  Il  faut  du  courage  pour  faire  servir 
l'art  musical  à  agrémenter  un  pareil  poème. 
La  partition  de  M.  Rubinstein  a  paru  sombre  ; 
cela  était  naturel  ;  mais  aussi  offrant  des  lon- 
gueurs, ce  qui  l'était  moins.  On  a  remarqué  un 
chœur  religieux,  l'air  du  garde  Maliouta,  le  duo 
entre  ce  personnage  et  la  femme  de  Kalachni- 
koff  et  la  scène  entre  les  époux,  après  l'enlè- 
vement. 

kalmora  ,  opéra  polonais  en  deux  actes , 
musique  de  Kurpinski ,  représenté  à  Varso- 
vie en  1820. 

KAMPFUM  MITTERNACHT  (der)  [le  Com- 
bat vers  minuit],  opéra  allemand,  musique  de 
Stein,  représenté  au  théâtre  de  Léopold,  à 
Vienne,  vers  1805. 

KAMTCHATKA  (the)  ,  opéra  anglais  en 
deux  actes,  musique  de  Welsh,  représenté  à 
Londres,  au  théâtre  de  Covent-Garden,  vers 
1802. 

KAPITAEN  HECTOR  (der),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Schlœsser,  représenté  en 
Allemagne  vers  1840. 

KAPPELMEISTER  (der)  [le  Maître  de 
chapelle],  opéra  allemand,  musique  de  Las- 
ser, représenté  en  Allemagne  vers  1810. 

*  karel  van  gelderland,  mélodrame 
flamand,  de  M.  Gittens,  avec  musique  de 
M.  Peter  Benoît,  représenté  au  théâtre  fla- 
mand d'Anvers  en  septembre  1892. 

*  KARIN,  opérette,  paroles  de  MM.  Wulff 
et  Pochmann,  musique  de  M.  Zumpe,  repré- 
sentée avec  un  très  grand  succès  au  théâtre 
Cari  Schultze,  de  Hambourg,  en  décembre 

1888. 

KARL  DER  FUNFTE  VOR  TUNIS  (Charles- 
Quint  devant  Tunis),  opéra  allemand  en  trois 
actes,  musique  de  Stœppler,  représenté  à 
Brunswick  au  mois  de  décembre  1847. 

KAROL  WIETKI  I  WITIKIND  (  Charle- 
magne  et  Wilikind) ,  drame  lyrique  polonais 


en  deux  actes,  musique  d'Elsner ,  représenté 
à  Varsovie  en  1807. 

*  Karracion,  zarzuelaen  deux  actes,  pa- 
roles de  M.  José  Zaldivar,  musique  de  M.  Fe- 
derico Gassola,  représentée  au  Tivoli  de  Bar- 
celone en  décembre  1891. 

*  KASSYA,  opéra  en  quatre  actes,  paroles 
de  MM.  Henri  Meilhac  et  Philippe  Gille,  mu- 
sique posthume  de  Léo  Delibes,  représenté 
à  TOpéra-Comique  le  24  mars  1893.  Delibes 
était  mort  subitement  le  17  janvier  1891, 
laissant  achevée  sa  partition  de  Kassya, 
moins  l'instrumentation,  qu'il  n'avait  guère 
poussée  plus  loin  que  le  premier  acte.  Qui 
serait  chargé  de  compléter  et  de  parfaire  ce 
travail?  Quel  musicien  assez  habile  et  assez 
dévoué  consentirait  à  prendre  cette  respon- 
sabilité? On  s'adressa  d'abord  à  Ernest  Gui- 
raud,  qui,  après  avoir  accepté,  dut  ensuite  se 
récuser  pour  diverses  raisons.  Finalement, 
ce  fut  M.  Massenet  qui  voulut  bien  non  seule- 
ment mettre  au  point  l'œuvre  de  celui  qui 
avait  été  son  ami,  mais  encore  écrire  des  ré- 
citatifs pour  remplacer  le  dialogue  parlé  avec 
lequel  la  pièce  avait  été  conçue  tout  d'abord. 
Tout  ceci  avait  demandé  du  temps,  et  c'est 
seulement  deux  ans  après  la  mort  du  regretté 
Delibes  que  son  dernier  ouvrage  put  être  of- 
fert au  public. 

Les  librettistes,  qui  s'étaient  inspirés  de 
divers  récits  de  M.  Sacher  Masoch,  le  roman- 
cier tchèque,  avaient  livré  à  leur  collabora- 
teur un  drame  qui  ne  manquait  ni  de  couleur 
ni  de  pittoresque,  mais  dont  le  caractère  était 
un  peu  sombre,  le  ton  un  peu  violent,  et  dans 
lequel  l'intérêt  n'était  pas  assez  saisissant. 
C'était  comme  une  suite  de  tableaux  curieux, 
mouvementés,  parfois  étranges,  que  reliait 
entre  eux  une  action  un  peu  lâche  et  par 
trop  ténue.  Cela  porta  tort  au  succès  de 
l'œuvre,  qui,  au  point  de  vue  musical,  ren- 
fermait des  pages  dignes  de  l'auteur  de  Lakmê 
et  du  Roi  l'a  dit.  On  y  peut  remarquer  sur- 
tout, au  premier  acte,  le  chœur  des  buveurs, 
le  récit  du  ténor,  un  joli  duo  et  la  prophétie 
saisissante  de  la  bohémienne  ;  au  second,  la 
chanson  slave  et  le  chœur  des  soldats;  au 
troisième,  un  entracte  d'un  heureux  effet,  le 
chœur  délicieux  des  frileuses,  hors-d'œuvre 
qui  est  la  perle  de  la  partition,  et  l'air  de 
l'hirondelle,  qui  est  d'un  sentiment  exquis; 
enfin,  au  quatrième,  de  jolis  airs  de  ballet, 
dont  une  polonaise  pleine  d'éclat,  et  la  scène 
finale.  Kassya  avait  pour  interprètes  à  l'Opcra- 
Comique  Mmes  de  Nuovina,  Simonnet  et 
Elven,  MM.  Gibert,  Soulacroix,  Lorrain  et 
Challet. 


630 


KERL 


KING 


KAUFMANN  VON  SMYRNA  (der)  [le  Mar- 
chand de  Smyrne],  opéra  allemand  ,  musique 
de  Stegmann ,  représenté  à  Kœnigsberg  en 

1773. 

KAUFMANN  VON  SMYRNA  (der)  [le  Mar- 
chand de  Smyrne],  opéra  allemand ,  musique 
de  Vogler,  représenté  au  théâtre  de  Mayence 
Ters  1780. 

KEISER  BU  DE  BŒREN  (de)  [l'Empereur 
■chez  les  paysans],  opéra-comique  flamand, 
musique  de  M.  Charles  Miry,  représenté  au 
Théâtre-Flamand    de    Bruxelles  en  janvier 

1876. 

*  kel-bel-boul,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Seurat  et  Vauthier,  musique 
de  M.  Georges  Douay,  représentée  au  Casino 
de  Lyon  le  îer  avril  1886. 

*  KENILWORTH,  opéra,  livrettiré  du  roman 
célèbre  de  Walter  Scott,  musique  de  M.  Oscar 
Klein,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Hambourg  en  février  1895.  C'était  le  premier 
ouvrage  du  compositeur,  jeune  artiste  né  en 
Amérique  de  parents  allemands.  Le  principal 
rôle  féminin  de  cet  opéra  était  tenu  par 
M<ne  Klafsky,  l'une  des  cantatrices  les  plus 
justement  renommées  de  l'Allemagne  à 
l'heure  présente. 

KEOLANTHE  ou  LE  SONGE,  opéra  an- 
glais, musique  de  Balfe,  représenté  au  théâ- 
tre du  Kaernthnerthor,  à  Londres,  vers  1842; 
et  à  Vienne,  en  décembre  1853. 

*  kérim,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de  MM. 
Paul  Milliet  et  Henri  Lavedan,  musique  de  M. 
Alfred  Bruneau,  représenté  au  théâtre  du  Châ- 
teau-d'Eau  le  9  juin  1887.  Ni  l'un  des  auteurs, 
M.  Henri  Lavedan,  ni  le  compositeur  M.  Al- 
fred Bruneau,  ne  faisaient  prévoir  dans  cet  ou- 
vrage la  renommée  qu'ils  allaient  se  faire 
bientôt  avec  rapidité.  La  vérité  est  que  cette 
première  œuvre  scénique  de  l'un  et  de  l'autre 
n'offrait  qu'un  médiocre  intérêt,  et  que  cet 
Intérêt  ne  pouvait  guère  être  excité  par  une 
exécution  matérielle  véritablement  déplo- 
rable. Le  poème  oriental  de  Kérim  était  quel- 
que peu  enfantin,  et  la  musique,  malgré  sa 
recherche  assidue  du  leitmotiv,  ne  présentait 
que  des  qualités  difficilement  appréciables. 
L'effet  produit  fut  nul.  Les  interprètes  étaient 
M"e  de  Géneffe,  MM.  Piroïa,  Boue  et  Bo- 
nelli. 

'kerlenbloed,  pièce  en  sept  actes,  de 
M.  Devisschere,  avec  musique  de  M.  A.  De- 
boeck,  représentée  à  Bruxelles,  sur  le  théâtre 
flamand,  en  novembre  1895. 


KERMESS  (die)  [la  Fête  du  village],  opéra- 
comique  allemand,  musique  de  Feige  (Jean- 
Théophile,  représentée  à  Breslau  vers  1800. 

KERMESS  (die),  opéra  allemand,  musique 
de  Taubert,  paroles  de  Devrient ,  représenté 
à  Berlin  le  23  janvier  1832. 

KERMESSE  (la),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  Patrat,  musique  de  Vogler, 
représenté  à  la  Comédie-Italienne  le  15  no- 
vembre 1783. 

KETLY,  opéra  en  un  acte,  musique  du  ba- 
ron de  Lannoy,  représenté  à  Vienne  en  1827. 

KETTLY    OU    LE   RETOUR  EN    SUISSE, 

opéra-comique  en  un  acte,  musique  de  De- 
nefve,  représenté  au  théâtre  de  Mons  en  1838. 

KHAN  THALOU,  folie  chinoise,  musique  de 
M.  Magner,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens, 
à  Paris,  dans  le  mois  de  mars  1867.  Chantée 
par  Kelm  et  Jeannia. 

*  KHÉDIVE  (the),  opéra-comique,  paroles 
de  MM.  Louis  et  Miah  Blake,  musique  de 
MM.  Harry  Edward  et  Miah  Blake,  repré- 
senté à  la  Nouvelle-Orléans  en  décembre 
1890.  Cela  paraît  être  un  opéra  de  famille. 

*  KHEDIVE  (lé),  opérette  en  trois  actes 
paroles  de  MM.  C.  Bieberfeld  et  L.  Sitten- 
feld,  musique  de  M.  Cari  Faust,  représentée 
à  Breslau  le  24  janvier  1891. 

KIFFHAEUSER  BERG  (der)  [la  Montagne 
de  Kiffhauser],  opéra  allemand,  musique  de 
Schmidt  (Samuel),  représenté  à  Kœnigsberg 
en  1817. 

KIFFHAEUSER  BERG  (  der ),  opéra  alle- 
mand, paroles  de  Kotzebue,  musique  de 
Praeger,  représenté  à  Cologne  en  1838. 

KIFFHAEUSER  BERG  (der),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Marschner,  représenté  à 
Vienne  en  1816. 

KINDER  DER  NATUR  (die)  [les  Enfants 
de  la  nature],  opéra  allemand,  musique  de 
Aspelmayer,  représenté  à  Vienne  en  1770. 

KING  ARTHUR  (le  Roi  Arthur),  opéra  an- 
glais, musique  de  Purcell,  représenté  à  Lon- 
dres en  1691. 

*  KING  ARTHUR,  drame  fantastique,  avec 
musique  de  M.  Arthur  Sullivan,  représenté 
au  théâtre  du  Lyceum,  à  Londres,  en  1894. 
La  partition  vocale  de  cet  ouvrage  se  compo- 
sait de  chœurs  et  de  ballades  qui  produisirent 
une  vive  impression  et  qui  étaient  écrits  spec 


KIOS 


KOBO 


631 


eàalement  à  son  intention.  Il  n'en  était  pas 
de  même  en  ce  qui  concerne  la  partie  sym- 
phonique,  pour  laquelle  le  compositeur  avait 
eu  recours  à  quelques-unes  de  ses  composi- 
tions antérieures  :  le  prélude  du  prologue 
était  une  version  condensée  de  son  ouverture 
de  Marmion,  écrite  en  1867  pour  la  Société 
philharmonique;  le  premier  acte  était  précédé 
de  la  Marche  impériale;  le  troisième  d'un 
morceau  de  la  symphonie  en  mi  mineur;  en- 
fin, le  second  et  le  quatrième  de  deux  en- 
tr'actes  de  la  Tempête. 

KING  PEPIN'S  CAMPAIGN  (la  Campagne 
du  roi  Pépin) ,  opéra  anglais ,  musique  de 
Arne,  représenté  à  Londres  en  1745. 

KIOSQUE  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Scribe  et  Duport,  musique  de 
Mazas ,  représenté  à  l'Opéra  -  Comique  le 
3  novembre  1842.  La  scène  se  passe  en  Es- 
pagne, à  l'époque  de  la  royauté  de  Joseph 
Napoléon,  dans  un  joli  kiosque  habité  par 
une  respectable  douairière  et  ses  deux  nièces. 
Un  jeune  officier  français,  accusé  d'avoir  mal 
parlé  du  nouveau  gouvernement,  est  obligé  de 
se  cacher,  et  comme  il  est  amateur  de  peinture, 
il  s'introduit  dans  le  parc  et  se  dispose  à  des- 
siner le  kiosque.  Pendant  qu'il  cherche  un 
point  de  vue ,  il  prête  l'oreille  à  une  conver- 
sation des  deux  cousines  qui  se  plaignent  de 
la  fatuité  des  hommes,  et  vont  jusqu'à  désirer 
qu'ils  fussent  tous  muets.  Notre  officier  se  pré- 
sente alors  à  ces  dames  comme  un  jeune  artiste 
privé  de  la  parole  ;  il  excite  leur  intérêt ,  qui 
redouble,  lorsque  s'emparant  d'un  violon,  il 
répond  à  coups  d'archet  à  toutes  leurs  ques- 
tions. Il  se  rend  si  bien  maître  de  la  place, 
qu'il  l'emporte  sur  un  rival  redoutable,  un 
noble  officier  espagnol  chargé  d'arrêter  le 
factieux,  et  qu'il  épouse  la  jeune  Estrelle. 
Une  telle  fable  paraît  avoir  été  imaginée 
dans  l'unique  but  de  tirer  parti  du  ta- 
lent de  violoniste  d'un  acteur  de  l'Opéra- 
Comique,  Emon,  chanteur  muet  ou  à  peu 
près.  Il  faut  ajouter  que  l'auteur  de  la  musi- 
que du  Kiosque  était  aussi  un  habile  violo- 
niste qui  a  laissé  des  ouvrages  estimés.  La 
fréquence  des  morceaux  de  violon  et  des  airs 
chantés  par  des  femmes  a  donné  à  cet  opéra 
une  sonorité  aiguë,  perpétuelle  et  fatigante. 
Le  style  de  la  partition  est  d'ailleurs  franc  et 
dans  le  goût  des  anciens  opéras-comiques. 
On  a  remarqué  le  quatuor  chanté  par 
Mmes  Boulanger,  Descot,  Darcier,  Révilly; 
un  boléro,  chanté  par  Sainte-Foy,  dans  le- 
quel un  dessin  de  flûte  imite  gentiment  le 
glouglou  d'un  bouteille;  enfin  un  duo  pour 


soprano  et  ténor  renfermant  une  mélodie 
charmante  accompagnée  par  le  cor. 

KISS  ME  QUICK,  opérette  de  M.  O.  de  La- 

goanère,  représentée  au  théâtre  de  la  Porte- 
Saint-Denis  le  13  octobre  1877  ;  chantée  par 
Mme  Matz-Ferrare. 

*  KLAPPERMAN  (le)  OU  LE  CRIEUR  DE 
NUIT  D'Amsterdam,  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Joseph  Borremans,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Monnaie  de  Bruxelles 
le  31  octobre  1804. 

KLEINE  AEHRENLESERIN  (die)  [la  Pe- 
tite glaneuse],  opéra  allemand,  musique  de 
Friberth,  représenté  à  Passaw.  Cet  artiste 
était  à  "Vienne  en  1770,  en  qualité  de  chan- 
teur de  la  chapelle  impériale. 

KLEINE  SCHADENPROH  (der)  [le  Petit 
espiègle],  opéra  allemand,  musique  de  Schu- 
bert (Ferdinand),  composé  pour  des  enfants 
vers  1825. 

*  KLOPSTOCK  A  ZURICH,  drame  lyrique, 
paroles  de  M.  Max  Morold,  musique  de  M.  J. 
Reiter,  représenté  à  Linz  en  juin  1894. 

KLUGE  JACOB  (der)  [la  Malin  Jacques] 
opéra  allemand,  paroles  de  Wetzel,  musique' 
de  Hubatschek,  représenté  en  Allemagne' 
vers  1790. 

KNALL  UND  FALL  (l'Eclat  et  la  chute)y 
opéra  allemand  en  deux  actes,  paroles  et 
musique  du  baron  de  Lichtenstein,  repré- 
senté à  Bamberg  en  1795. 

KNIGHT  OP  SUOWDOWN  (the)  [le  Che- 
valier de  Suowdown],  opéra  anglais,  musique 
de  Bishop,  représenté  au  théâtre  de  Covent- 
Garden  en  1811.  Ce  drame  a  été  tiré  de  la 
Dame  du  Lac,  de  "Walter  Scott. 

KNIGHTS  OF  THE  CROSS  (the)  [les  Che- 
valiers de  la  croix] ,  opéra  anglais,  musique 
de  Bishop,  repr.  à  Covent-Garden  en  1S26. 

KOBOLD  (der)  [le  Lutin],  opéra  allemand, 
musique  de  Himmel,  repr.  à  Berlin  en  1804. 

KOBOLD  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
livret  de  MM.  Nuitter  et  Louis  Galle,  mu- 
sique d'E.  Guiraud,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  2  juillet  1870.  Le  kobold  est  un 
lutin  dont  la  fonction  consiste  à  empêcher 
les  jeunes  garçons  de  contracter  mariage. 
Jaloux  de  leur  amitié,  il  veut  en  jouir  en 
égoïste.  Mais  sa  puissance  n'a  d'effet  qu'au- 
tant qu'il  reste  invisible  ;  s'il  est  vu  par  un 
mortel,  il  perd  son  pouvoir  et  périt  dans  les 
flammes.  Un  garde-chasse,  du  nom  de  Fré- 


632 


KONI 


KOSI 


déric,  est  fiancé  à  Catherine,  fille  de  Pipper- 
mann.  Le  kobold  leur  joue  mille  tours;  mais 
Catherine,  par  ses  stratagèmes,  et  surtout  en 
excitant  la  jalousie  du  lutin  outre  mesure, 
l'oblige  à  se  montrer,  ce  qui  finit  la  pièce, 
et  lui  permet  d'épouser  Frédéric.  Cette  fable 
aurait  pu  fournir  la  matière  d'une  jolie  fan- 
taisie lyrique.  Charles  Nodier  a  montré,  dans 
Trilby,  le  parti  qu'on  peut  tirer  de  ces  lu- 
tins familiers.  Quant  à  la  musique,  elle  a  été 
fort  goûtée,  autant  que  le  permettaient  les 
préoccupations  si  graves  du  public,  puisque, 
dans  la  même  soirée,  on  chantait  la  Marseil- 
laise et  le  Rhin  allemand  dans  tous  les  théâ- 
tres. Les  bonnes  études  qu'a  faites  le  compo- 
siteur se  révèlent  dans  l'ouverture  et  dans 
l'arrangement  de  l'harmonie  et  de  l'instru- 
mentation, sur  les  motifs  assez  simples  et  peu 
développés  de  la  partie  vocale  de  la  parti- 
tion. Les  airs  de  ballet  sont  agréables.  Le 
kobold  est  naturellement  une  danseuse  ; 
Mlle  Trévisan  faisait  alors  partie  de  la  troupe 
de  l'Opéra-Comique,  et  la  pièce  a,  dit-on,  été 
faite  pour  elle.  Cette  idée  a  rarement  réussi. 
Il  vaut  mieux  que  l'Opéra-Comique  garde  son 
genre.  Les  autres  rôles  ont  été  chantés  par 
Leroy,  Nathan  et  MUe  Heilbronn. 

kœfig  (der)  {la  Cage],  opéra  allemand, 
musique  de  Fuss  (Jean),  représenté  à  Pres- 
bourg  vers  1800. 

KŒHLERMJEDCHEN    (DAS)    [la    Fille    du 

charbonnier],  opéra  allemand,  musique  de 
Mangold,  représenté  à  Darmstadt  en  1843. 

KŒNIG  BRANOR'S  SCHWERT  (das)    [le 

Glaive  du  roi  Branor],  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Saint-Lubin,  représenté  à  Berlin 
vers  1830. 

*  kœnigdrosselbart,  opéra-comique, 
musique  de  M.  C.  Félix  (le  docteur  Félix 
Colin),  représenté  au  théâtre  de  la  cour  d'Al- 
tenberg  le  7  novembre  1886. 

KŒNIG  enzio  (dek),  opéra  allemand,  mu- 
siquede  Randhartinger,  représenté  à  Vienne 
vers  1830. 

*  kœnig  hiarne,  drame  lyrique,  musique 
posthume  de  Marschner,  représenté  sur  le 
théâtre  Royal  de  Munich  en  1883. 

KŒNIG-RABE  (dek)  [le Roi  Corôeau],  opéra- 
comique  allemand,  musique  de  Martelli,  maî- 
tre de  chapelle  à  Munster,  représenté  en 
Allemagne  vers  1790. 

KŒNIG  UND  PACHTER  (Roi  et  fermier), 
opéra  allemand,  musique  de  Lobe,  représenté 
à  Weimar  en  1846. 


KŒNIG  WASA,  opéra,  musique  de  M.  Gotze, 
repr.  au  théâtre  de  Chemnitz  en  février  1878. 

KŒNIGIN    DER     SCKWARZEN     INSELN 

(die)  [la  Reine  des  Iles  noires],  opéra  alle- 
mand, musique  de  Eber,  représenté  à  Vienne 
en  1801. 

KŒNIGIN  VON  KASTILIEN  (die)  [la  Reine 
de  Castille],  opéra  allemand,  musique  de 
Netzer,  représenté  à  Leipzig  en  1846. 

*  KOKO,  opérette  flamande  en  cinq  actes, 
paroles  imitées  d'un  vaudeville  français  de 
Clairville  par  M.  Wytink,  musique  de 
M-  Franz  van  Herzeele,  représentée  avec  un 
vif  succès  à  Gand,  sur  le  théâtre  Minard,  en 
novembre  1885. 

KOMALA ,  opéra  allemand ,  musique  de 
M.  Sobolewski,  représenté  au  théâtre  delà 
Cour ,  à  Weimar,  en  novembre  1858. 

KONDESCREPT  (the),  opéra  anglais,  mu- 
sique de  Heather ,  représenté  à  Covent-Gar- 
den,  à  Londres,  vers  1810. 

*  KOPPEN  EN  letteren,  opéra-comique 
flamand  en  un  acte,  musique  de  Van  den 
Acker,  représenté  à  Anvers  le  12  nov>.  1866. 

KOSIKI,  opéra-comique  en  trois  actes,  livret 
de  MM.  William  Busnach  et  Armand  Liorat, 
musique  de  M.  Charles  Lecocq,  représenté 
au  théâtre  de  la  Renaissance  le  18  octobre 
1876.  Après  le  succès  littéraire  de  la  relation 
d'un  voyage  au  Japon  par  M.  le  comte  de 
Beauvoir,  les  pièces  japonaises  ont  été  à  la 
mode  et  plusieurs  ont  réussi.  Kosiki  est  du 
nombre.  La  mise  en  scène  et  les  costumes  ont 
ajouté  un  attrait  de  plus  à  cet  ouvrage  tout 
de  fantaisie  et  d'invraisemblance  et  à  la  parti- 
tion du  musicien,  qui  renferme  de  jolies  mé- 
lodies et  certains  effets  piquants.  La  trame 
est  assez  compliquée.  Le  mikado  est  mort, 
Kosiki  lui  succède.  Le  taïcoun  Xicoco  par- 
vient à  lui  faire  épouser  Nousima,  sa  fille, 
qui  est  aimée  de  son  cousin,  Sagami  ;  mais 
Kosiki  n'éprouve  auprès  de  Nousima  aucun 
sentiment  tendre,  tandis  qu'au  contraire  elle 
se  sent  troublée  en  présence  du  jeune  jon- 
gleur Fitzo.  Kosiki  est  une  fille.  Un  neveu  du 
mikado,  Namitou,  dans  l'espoir  de  lui  succér 
der,  a  substitué  une  fille  à  l'enfant  héritier, 
et  il  se  trouve  naturellement  que  cet  héritier 
frustré  n'est  autre  que  le  jongleur  Fitzo.  Ko- 
siki monte  sur  le  trône  avec  celui  qu'elle 
aime,  et  Sagami  épouse  Nousima.  Quoiqu'il 
y  ait  eu  chez  les  auteurs  l'intention  évidente 
d'obtenir  le  succès  en  soulignant  trop  les  sir 
tuations  scabreuses,  on  ne  peut  méconnaître 


LA 


LA 


633 


que  c'est  là  un  véritable  opèra-comique.  Il  y 
a  moins  d'extravagance  que  dans  les  opérettes 
ordinaires. 

La  musique  de  M.  Lecocq  a  le  mérite  d'être 
toujours  bien  appropriée  au  caractère  de  la 
scène  et  de  bien  rendre  les  mots  eux-mêmes, 
avec  le  sens  un  peu  équivoque  qui  est  fré- 
quent dans  ces  sortes  de  pièces  et  que  les 
actrices  ont  bien  soin  de  souligner,  souvent 
avec  exagération.  Dans  le  premier  acte,  je 
-glisserai  sur  les  premiers  couplets  de  Nou- 
sima  :  Ah!  que  la  vie  était  maussade,  qui  sont 
à  peine  dignes  d'un  vaudeville,  pour  rappeler 
ceux  de  Namitou  :  Ce  n'est  pas  une  sinécure 
que  d'être  prisonnier  d'Etat,  le  chœur  des 
Yacounines  :  Prosternons-nous,  les  jolis  cou- 
plets de  la  poupée  :  Voyez  ces  beaux  cheveux 
d'ëbène,  le  chœur  à  l'unisson  des  demoiselles 
d'honneur  et  surtout  les  couplets  du  jon- 
gleur. Dans  le  second  acte,  après  le  trio 
bouffe,  je  signalerai  le  rondo  de  la  lettre,  les 
couplets  de  Kosiki:  Allons,  que  rien  ne  t'ef- 
farouche, le  duo  des  refus  et  le  finale.  Le  mor- 
ceau d'orchestre  qui  précède  le  troisième  acte 
n'est  que  bizarre.  La  recherche  de  l'effet  au 
moyen  des  intervalles  chromatiques  et  des 
sonorités  étranges  est  presque  étrangère  à  la 
musique.  On  ne  peut  guère  rappeler  dans  cet 
acte  que  les  couplets  de  Namitou  :  Dans  la 
forteresse,  et  le  duo  des  couteaux,  chanté  par 
Fitzo  et  Kosiki.  Distribution  :  Namitou,  Vau- 
thier;  Fitzo,  Félix  Puget;  Xicoco,  Berthe- 
lier;  Sagami,  Urbain;  Kosiki,  Mme  Zulma 
Bouffar  ;  Nousima,  Mlle  Marie  Harlem. 

KOULOUF  ou  les  CHINOIS ,  opéra-comi- 
que  en  trois  actes  et  en  prose,  paroles  de 
Guilbert  de  Pixérécourt,  musique  de  Dalay- 
rac,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le  18  dé- 
cembre 1806. 

KRANKE  FRAU  (die)  [la  Femme  malade], 
opéra  allemand,  musique  de  Frischmuth,  re- 
présenté à  Doebblin  vers  1788. 

kreolin  (die)  [la  Créole],  opéra  allemand, 
musique  de  Gaehrich,  représenté  à  Berlin 
vers  1840. 

KREUZ  AN  DER  OSTSEE  (das)  [la  Croix 
sur  la  Baltique],  mélodrame  allemand,  pa- 


roles de  Z.  Werner,  musique  de  E.-T.-G. 
Hoffmann,  représenté  à  Varsovie  vers  1805. 

KRIEG  (dee)  [la  Guerre],  opéra  allemand,, 
musique  de  J.-A.  Hiller,  représenté  en  Alle- 
magne en  1750. 

*  KRIGHT  OF  THE  ROAD  (THE),  Opéra-CO- 
mique  anglais,  musique  de  M.  Houstœ-Col- 
lison,  représenté  à  Dublin  en  mai  1891. 

KRŒNUNG    LUDWIGS    XV,    KONIGS    IN 

FRANKREIGH  (die)  [le  Couronnement  de 
Louis  XV,  roi  de  France],  opéra-intermède, 
musique  de  Viocca,  représenté  à  Hambourg 
en  1722. 

KROL  LOKIETEK  (le  Roi  Lokietek),  opéra 
polonais  en  deux  actes,  musique  d'Elsner, 
représenté  à  Varsovie  en  1818. 

*  KUNIHILD,  opéra,  paroles  de  M.  le  comte 
de  Sporck,  musique  de  M.  Cyrille  Kistler, 
représenté  à  Sondershausen  en  mars  1884. 

KUNST  GELIEB  ZU  WERDEN  (die)  [l'Art 
de  se  faire  aimer],  opéra-comique  allemand, 
musique  de  Gumbert,  représenté  à  Potsdam 
en  1847. 

kunz  DE  kanfungen,  opéra  allemand, 
musique  de  Zœllner,  représenté  à  Vienne 
vers  1824. 

KURZE  THORHEIT  IST  DIE  BESTE  (la 
plus  courte  folie  est  la  meilleure),  opéra-co- 
mique allemand,  musique  d'André,  repré- 
senté à  Berlin  en  1780. 

KUSS  (der)  [le  Baiser] ,  opéra  allemand, 
musique  de  Danzi,  repr.  à  Munich  en  1799. 

KUSS  (ein)  [Un  baiser],  opéra  thcèque  en 
deux  actes,  musique  de  Smetana,  représenté 
à  Prague  en  novembre  1876.  Cet  opéra  a  été 
favorablement  accueilli. 

RUSSES  (die)  [les  Baisers],  opéra  allemand, 
musique  de  Homann,  représenté  à  Brauns- 
berg  en  1846. 

KUSTER  IM  STROH  (der)  [le  Sacristain 
empaillé],  opéra-comique  allemand,  musique 
de  Schœnebeck,  repr,  à  Kœnigsberg  en  1778. 


*  LA  BONNE  AVENTURE,  Ô  GUÉ!  revue 
en  trois  actes  et  huit  tableaux,  de  M.  Amédée 
de  Jallais,  musique  d'Auguste  L'Eveillé,  re- 
présentée aux  Folies -Marigny  le  13  déc.  1867. 


LA  FARIDONDAINE,  drame  en  cinq  actes 
mêlé  de  chant,  de  Dupeuty  et  Bourget,  mu- 
sique d'Adolphe  Adam  et  De  Groot,  repré- 
senté à  la  Porte-Saint-Martin  le  30  décen> 


634 


LABY 


LADY 


ore  1852.  C'était  un  grand  drame  populaire 
qui  ne  sortait  pas  du  genre  habituel  du  théâ- 
tre, mais  qui  contenait  une  partie  musicale 
importante,  destinée  surtout  à  faire  briller  la 
voix  d'une  aimable  cantatrice,  Mme  Hébert- 
Massy,  celle-là  même  qui  avait  créé  à  l'Opéra- 
Comique  le  joli  rôle  de  Nicette  du  Pré-aux- 
Clercs.  Adam  dit  à  ce  sujet  dans  ses  Mé- 
moires :  «  J'avais  écrit  pour  cet  ouvrage  un 
quatuor  burlesque,  qui  m'avait  fort  amusé  à 
faire.  C'était  sur  l'air  :  0  Pescator.  J'avais 
composé  des  paroles  et  arrangé  cela  pour 
Boutin  et  Colbrun.  Grâce  à  eux,  ce  quatuor 
eut  un  succès  fou  et  obtenait  chaque  soir  les 
honneurs  du  bis.  J'avoue  que,  pour  mon 
compte,  je  me  rendais  toujours  au  théâtre 
pour  les  entendre.  »  Le  collaborateur  musical 
d'Adam,  Adolphe  DeGroot,  remplissait  alors 
les  fonctions  de  chef  d'orchestre  à  la  Porte- 
Saint-Martin. 

*  LA  PARSANTA,  zarzuela  en  trois  actes, 
musique  de  MM.  Fernandez  Caballero  et 
Angel  Rubio,  représentée  le  1S  avril  1884  au 
théâtre  Apolo,  de  Madrid. 

LA  NUIT  TOUS  LES  CHATS  SONT  GRIS, 

opéra -comique  en  deux  actes,  paroles  de 
M.  Philippe  Mutée,  musique  de  M.  François 
Schwab,  repr.  à  Strasbourg  en  mars  1858. 

LA  PLUS  BELLE  FILLE  DU  BOURG,  opéra- 
comique  en  deux  actes,  musique  de  M.  A.  Con- 
radi,  représenté  sur  le  théâtre  Friedrich  - 
Wilhelmstadt,  à  Berlin,  en  juin  1868. 

LA  RÉOLE,  opéra  allemand,  musique  de 
M.  G.  Schmidt ,  représenté  à  Breslau  et  au 
théâtre  de  Brunswick  en  mars  1863,  puis  à 
Mayence  en  mars  1864. 

*  labili  a.  drame  lyrique  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Vincenzo  Valle,  musique  de  M.  Nicola 
Spinelli,  représenté  au  théâtre  Costanzi  de 
Rome  le  9  mai  1890. 

laboureur  chinois  (le),  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  Deschamps ,  Després  et  Mo- 
rel,  musique  tirée  d'Haydn,  de  Mozart  et 
arrangée  par  Montan  Berton,  représenté  à 
l'Académie  impériale  de  musique  le  5  février 
1813.  Mme  Albert  (Mlle  Hymm)  joua  le  rôle 
de  Nida  avec  succès.  Sa  coiffure  à  la  chinoise 
eut  plus  de  vogue  que  le  pastiche.  Elle  fut 
adoptée  pendant  quelques  années  dans  le 
monde  élégant.  Berton  ne  craignit  pas  d'a- 
jouter à  la  musique  des  grands  maîtres  quel- 
ques airs  et  des  récitatifs  de  sa  composition. 

labyrinthe  (le),  opéra  allemand  en  un 


acte,  musique  de  Winter,  représenté  àVienna 
en  1794. 

LAC  DES  fées  (le),  opéra  en  cinq  actes, 
paroles  de  Scribe  et  Mélesville ,  musique  de 
M.  Auber,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  ier  avril  1839.  Le  sujet  de  la  pièce 
appartient  à  une  ballade  allemande  et  ne 
pouvait  suffire  aux  dimensions  d'un  opéra  en 
cinq  actes.  L'ouverture  est  une  des  mieux 
réussies  du  célèbre  compositeur,  et  on  l'entend 
toujours  avec  plaisir.  Duprez  a  chanté  avec  ta- 
lent le  rôle  de  l'étudiant  poétique  et  rêveur 
Albert;  Mlle  Nau,  celui  de  la  reine  des  fées 
Zéila.  Nous  citerons  particulièrement  le  duo: 
Asile  modeste  et  tranquille,  et  le  chœur  des 
étudiants  :  Vive  la  jeunesse. 

LAC  DE  GLENASTON  (le)  ,  opéra  anglais, 
livret  de  Oxenford,  musique  de  J.  Benedict, 
représenté  au  théâtre  de  Covent-Garden,  à 
Londres,  en  février  1862.  Cet  ouvrage  a  ob- 
tenu un  franc  succès.  Huit  morceaux  ont  été 
bissés. 

LAC  ENCHANTÉ  (le) ,  opéra  allemand, 
musique  de  Remde,  repr.  à  Weimar  en  1836. 

LADIES  FROLIC  (the)  [les  Femmes  gail- 
lardes], opéra  anglais,  musique  de  Ame,  re- 
présenté au  théâtre  de  Drury-Lane  en  1770; 
il  a  été  gravé  en  partition.  Les  airs  sont  très- 
courts,  mais  bien  faits.  L'harmonie  est  inté- 
ressante. 

LADISLAO,  opéra,  musique  de  Pisani ,  re- 
présenté au  théâtre  de  Naum ,  à  Constanti- 
nople,  en  janvier  1863. 

LADISLAS  HUNYADI,  opéra  hongrois  en 
quatre  actes ,  livret  de  M.  Egreth ,  musique 
de  M.  François  Erkel ,  représenté  au  théâtre 
hongrois  de  Vienne  le  14  août  1856. 

LADISLAS  IV ,  opéra  polonais  en  trois 
actes,  musique  de  Joseph  Elsner,  représenté 
à  Varsovie  vers  1845. 

LADY  MELVIL,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  de  Saint -Georges  et  de 
Leuven,  musique  d'Albert  Grisar,  représenté 
sur  le  théâtre  de  la  Renaissance  le  15  no- 
vembre 1838.  L'action  se  passe  à  Londres.  Une 
grande  dame,  lady  Melvil,  est  aimée  par  un 
artiste  florentin  nommé  Bernard,  qui  emploie, 
pour  parvenir  à  lui  faire  connaître  son  amour, 
bien  des  moyens,  au  nombre  desquels  il  s'en 
trouve  d'assez  peu  délicats,  entre  autres  celui 
de  lui  envoyer  une  parure  vendue  à  la 
duchesse  de  Devonshire.  Malgré  le  scandale 
causé  par  cette  licence,  lady  Melvil  et  Bernard 


LAGR 


LAKM 


63^ 


s'entendent  à  merveille  et  finissent  par  s'é- 
pouser, et,  ce  qui  atténue  singulièrement  la 
thèse  que  les  auteurs  se  sont  proposé  de  sou- 
tenir pour  flatter  le  goût  du  public  de  ce 
temps,  il  se  trouve  que  Bernard  est  noble  et 
qu'il  cachait  son  titre  sous  les  apparences  de 
la  profession  d'orfèvre.  La  partition  renferme 
de  jolies  idées,  des  phrases  originales,  en  un 
mot  elle  annonçait  beaucoup  de  talent;  le 
trio  en  canon  du  premier  acte,  les  couplets 
de  Tom  Krick,  les  airs  de  lady  Melvil  ont  été 
appréciés  d'emblée  par  les  musiciens  et  le 
public.  C'est  dans  cet  ouvrage  que  la  char- 
mante cantatrice  anglaise,  Mme  Anna  Thillon, 
a  débuté.  Les  autres  rôles  ont  été  remplis 
par  Féréol,  Saint-Firmin,  Mmes  Chambéry  et 
Henri.  Voyez  Joaillier  de  Saint-James  (le). 

*  LADY  OP  LONGPORD  (the),  opéra,  paroles 
de  MM.  Augustus  Harris  et  Weatherley, 
musique  de  M.  Emile  Bach,  représenté  à 
Londres,  sur  le  théâtre  de  Covent-Garden, 
en  1894.  L'ouvrage  avait  été  traduit  en  italien 
par  M.  Mazzucato,  et  il  avait  pour  principaux 
interprètes  Mme  Emma  Eames,  MM.  Alvarez 
et  Edouard  de  Reszké. 

LADY  OP  THE  MANOR  (la  Dame  du  ma' 
noir),  opéra-comique  anglais,  musique  de  J. 
Hooke,  représenté  sur  le  théâtre  de  Covent- 
Garden,  à  Londres,  en  1778. 

lady  s  frolic  (the),  opéra  anglais,  mu- 
sique de  Bâtes,  repr.  à  Londres  vers  1790. 

LAGO  DELLE  PATE  (il)  [le  Lac  des  Fées], 

opéra  italien,  livret  tiré  de  la  pièce  française, 
musique  de  Coccia,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Turin  en  1841. 

LAGO  DELLE  PATE  (il)  [le  Lac  des  Fées], 
opéra  fantastique,  livret  de  Zanardini ,  musi- 
que de  C.  Dominiceti,  représenté  au  théâtre 
Carcano,  à  Milan,  le  18  mai  1878;  chanté  par 
Benfratelli,  Verdini,  Viviani  ;  Mmes  Bellariva, 
Bartolncci. 

*  LAGO  DE  LOS  SERPENTES  (el),  zarzuela 
en  trois  actes,  musique  de  Moderalti  et  José 
Rogel,  représentée  à  Madrid  en  1866. 

LAGRIME  DELLA  VIRGINE  NEL  SEPOL- 
CRO  DI  CRISTO  (les  Larmes  de  la  Vierge 
sur  le  sépulcre  du  Christ),  opéra  sacré  italien, 
livret  de  Aurelio  Amalteo,  musique  de  Marc'- 
Antonio  Ziani  de  Venise,  représenté  dans  la 
chapelle  impériale  à  Vienne  en  1662. 

LAGRIME  D'UNA  VEDOVA  (le)  [les  Lar- 
mes d'une  veuve],  opéra  italien,  musique  de 
Generali,  représenté  à  Venise  en  1808. 


LAHME  HUSAR  (der)  [le  Huseard  estropié], 
opéra-comique  allemand.,  musique  de  Sey- 
delmann,  représenté  au  théâtre  de  Dresde 
vers  1772. 

LAITIÈRE  DE  MONTFERMEIL  (la),  opéra 
en  cinq  actes,  musique  de  Conradin  Kreut- 
zer, représenté  à  Vienne  en  1827  avec  succès. 

LAITIÈRE  DE  TRIANON  (la),  opéra  de 
salon ,  paroles  de  M.  Galoppe  d'Onquaire , 
musique  de  M.  Wekerlin,  représenté  dans  les 
salons  de  Rossini  le  18  décembre  1858.  C'est 
une  idylle  agréable,  qui  a  été  chantée  avec 
talent  par  M.  Biéval  et  MU«  Mira. 

*  lakmé,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Edmond  Gondinet  et  Philippe 
Gillo,.  musique  de  Léo  Delibes,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  14  avril  1883.  Lakmé,  grâce 
à  sa  musique  si  pleine  de  charme,  de  poésie, 
de  couleur  et  d'originalité,  a  obtenu  l'un  des 
plus  grands  succès  qu'on  ait  connus  à  l'Opéra- 
Comique  depuis  une  vingtaine  d'années. 
C'est  là  de  la  musique  bien  française,  claire, 
limpide,  élégante,  vraiment  inspirée,  qui  a 
placé  son  auteur  au  premier  rang  des  artistes 
de  ce  temps.  Elle  avait  valu  à  Delibes,  que  la 
mort  nous  a  enlevé  trop  tôt,  son  élection  à 
l'Académie  des  beaux-arts,  en  remplacement 
de  Victor  Massé,  et  elle  semblait  lui  promettre 
un  long  et  brillant  avenir,  brisé  par  une  fin 
brusque  et  prématurée  dont  l'art  français 
s'est  ressenti  cruellement. 

Le  livret  de  Lakmé,  peut-être  un  peu  uni- 
forme, était  aimable  cependant,  et  présentait 
cette  qualité  trop  rare  qu'il  était  écrit  avec 
une  véritable  élégance.  Il  avait  d'ailleurs  ins- 
piré le  musicien  de  la  façon  la  plus  heureuse, 
et  l'on  ne  saurait  lui  en  demander  davantage. 
La  scène  se  passe  dans  les  Indes  anglaises, 
où  un  jeune  officier  nommé  Gérald  doit  épou- 
ser prochainement  une  belle  jeune  fille,  miss 
Ellen,  sa  compatriote.  Le  hasard  veut  qu'un 
jour,  pénétrant  dans  le  jardin  d'un  brahmane, 
il  se  trouve  en  présence  de  la  fille  de  celui-ci, 
la  jolie  Lakmé,  dont  il  s'éprend  aussitôt  et  qui 
répond  à  son  amour.  Mais  le  père  de  celle-ci, 
Nilakantha,  prêtre  fanatique,  ayant  appris 
qu'un  profane  avait  franchi  le  seuil  de  sa 
demeure  sacrée  et  avait  osé  adresser  la  parole 
à  sa  fille,  a  juré  la  mort  de  l'infidèle  dont  la 
présence  a  souillé  son  logis.  Nilakantha  ne 
saurait  reconnaître  Gérald,  qui  s'est  enfui  à 
son  approche,  mais  il  le  découvrira  pour  se 
venger  de  lui.  A  cet  effet  il  parcourt  la  ville, 
sous  les  habits  d'un  moine  mendiant,  et  se  fait 
accompagner  par  sa  fille,  dont  il  fait  une 
diseuse  de  chansons,  pensant  que  sa  vue  et 


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LAKM 


LALL 


sa  voix  amèneront  Gérald  à  se  découvrir.  A 
la  vue  de  celle  qu'il  aime,  Gérald  se  trahit  eD 
effet,  et  un  coup  de  poignard  Ta  bientôt  puni 
de  son  audace.  La  blessure  toutefois  n'est  pas 
mortelle,  et  le  dévouement  de  Lakmé,  qui 
soigne  Gérald  en  secret,  le  rend  à  la  vie.  Les 
deux  amants  s'adorent  plus  que  jamais,  et 
Lakmé  prépare  leur  union  secrète  selon  le 
rite  de  Brahma,  lorsqu'on  entend  "  au  loin  la 
musique  d'un  régiment  qui  passe  :  c'est  celui 
de  Gérald,  qui  s'éloigne  pour  aller  prendre 
part  à  la  répression  d'une  révolte  des  Indiens. 
Le  devoir  parle  au  cœur  du  jeune  officier  plus 
fort  que  l'amour.  Gérald  ne  peut  rester  auprès 
de  son  amie,  qu'il  abandonne  pour  aller  où 
l'honneur  l'appelle.  Lakmé,  qui  ne  peut  sup- 
porter son  départ,  s'empoisonne  alors  en 
mâchant  la  feuille  d'un  arbre  dont  le  suc  est 
mortel,  pour  mourir  dans  les  bras  de  celui 
qu'elle  ne  saurait  cesser  d'aimer.  «  C'est  mon 
rêve,  »  dit- elle, 

C'est  mon  rêve  qui  sombre, 
Et  je  ne  sais  quel  ombre 
Passe  sur  mon  cœur  attristé; 
Mais  je  meurs  sous  le  charme 
De  ma  première  larme 
D'ivresse  et  de  volupté. 

Si  l'on  voulait  signaler  toutes  les  belles 
pages  de  la  partition  de  Lakmé,  il  faudrait, 
en  quelque  sorte,  en  dresser  le  catalogue 
thématique.  C'est  d'abord  le  beau  prélude  ins- 
trumental, dans  lequel  les  violons  établissent 
avec  une  grande  puissance  la  phrase  que  nous 
retrouverons  au  second  acte,  dans  le  duo 
passionné  de  Gérald  et  de  Lakmé,  puis  le 
chœur  religieux  des  Hindous  qu'on  entend 
dès  le  lever  du  rideau  et  auquel  succède  le 
noble  et  large  chant  de  Nilakantha  :  Soyez 
trois  fois  bénis!  L'invocation  du  vieux  prêtre  : 
Blanche  Dourga,  pâle  Siva,  n'est  pas  moins 
heureuse,  et  le  petit  duo  de  Lakmé  et  de  sa , 
compagne  Mallika  est  d'une  grâce  onduleuse 
et  charmante.  Ce  premier  acte,  très  riche, 
renferme  encore  un  quintette  d'un  rythme 
piquant  dans  lequel  est  insérée  une  jolie  ro- 
mance de  baryton,  l'air  de  Gérald  :  Fantaisie 
aux  divins  mensonges  et  l'adorable  chant  de 
Lakmé  :  Pourquoi  dans  les  grands  bois... 
devenu  si  célèbre.  Le  second  acte  s'ouvre  sur 
la  scène  vivante,  brillante  et  grouillante  du 
marché,  traitée  par  le  musicien  avec  une 
verve,  un  entrain,  une  crânerie  et  une  sûreté 
de  main  extrêmement  remarquables,  et  les 
airs  de  danse  qui  la  terminent  sont  d'une  fraî- 
cheur et  d'un  dessin  adorables.  La  légende 
de  la  Fille  du  paria  est  un  air  de  virtuosité 
qui  était  destiné  surtout  à  faire  ressortir  l'ha- 
bileté et  toutes  les  ressources  de  la  voix  si 


étonnante  de  Mlle  Van  Zandt;  grâce  à  son 
talent,  Delibes  a  su  éviter  la  banalité  dans 
une  circonstance  où  tout  autre  que  lui  peut- 
être  y  aurait  succombé.  L'acte  se  couronne 
d'une  façon  superbe  par  le  grand  duo  d'amour 
de  Gérald  et  de  Lakmé  dont  l'orchestre  nous 
a  donné  uu  avant-goût  dans  l'introduction 
symphonique  de  l'œuvre.  Enfin,  sans  oublier 
l'entr'acte  et  le  joli  chœur  lointain  :  Descen- 
dons la  pente  doucement,  il  faut  surtout  citer 
au  troisième  acte  les  deux  grands  duos  de 
Gérald  et  de  Lakmé,  avec  le  délicieux  canta- 
bile  de  celle-ci  :  Ah  !  viens  dans  la  forêt  pro- 
fonde, dont  le  sentiment  est  si  pénétrant. 
Mais  une  énumération  est  bien  sèche  et  bien 
froide  lorsqu'il  s'agit  d'une  telle  œuvre,  où  il 
faut  louer  surtout  la  couleur,  la  grâce,  la 
poésie,  le  sentiment  à  la  fois  chaste  et  pas- 
sionné de  l'inspiration,  sans  parler  du  choix 
et  de  la  fraîcheur  des  idées,  du  piquant  et  de 
la  nouveauté  des  harmonies,  de  la  tenue  et 
de  la  clarté  du  discours  musical,  de  la  ri- 
chesse et  de  la  variété  de  l'orchestre,  enfin 
de  toutes  les  qualités  de  forme  et  de  fond  qui 
concourent  à  l'enfantement  d'une  œuvre  ex- 
quise en  son  ensemble  et  dans  toutes  ses 
parties.  C'est  grâce  à  ces  qualités  que  Lakmé, 
après  avoir  enchanté  le  public  français,  a  fait 
triomphalement  le  tour  de  toutes  les  scènes 
de  l'Europe,  portant  au  loin  la  renommée  de 
Delibes  et  contribuant  pour  sa  grande  part  à 
la  gloire  de  la  jeune  école  française  dans  ce 
qu'elle  a  de  sain,  de  vigoureux,  de  personnel 
et  de  vraiment  national.  Le  succès  si  franc, 
si  spontané  et  si  sincère  de  Lakmé  était  d'ail- 
leurs aidé  par  une  interprétation  de  tout 
point  remarquable.  C'était  une  artiste  pleine 
de  grâce  et  d'originalité,  MUe  Marie  Van 
Zandt,  cantatrice  d'une  extraordinaire  habi- 
leté, qui  personnifiait  la  jeune  héroïne  in- 
dienne, tandis  que  le  rôle  de  Gérald  était 
tenu  par  M.  Talazac  et  que  celui  de  Nilakantha 
faisait  le  plus  grand  honneur  à  M.  Cobalet; 
les  autres,  moins  importants,  étaient  confiés 
à  M^e»  Frandin,  Rémy,  Mole  et  Pierron,  à 
MM.  Barré  et  Chenevière. 

lalla-rook,  opéra  allemand,  musique 
de  C.-E.  Horn,  représenté  à  Dublin  vers  1820. 

lalla-rookh,  opéra  allemand  en  deux 
actes,  paroles  de  Rodenberg,  musique  de 
M.  Rubinstein,  représenté  au  théâtre  de  la 
Cour,  à  Dresde,  en  mars  1863.  (V.  Feramors.) 

LALLA-RODKH,  opéra  en  deux  actes,  pa- 
roles de  MM.  Hippolyte  Lucas  et  Michel 
Carré,  musique  de  M.  Félicien  David ,  re- 


LAME 


LAMB 


637 


présenté  à  l'Opéra-Comique  le  12  mai  1862. 
L'originalité  du  poème,  dont  l'inTention  ap- 
partient à  Thomas  Moore,  le  lieu  de  l'action, 
la  poésie  vague  de  certaines  situations,  l'in- 
décision même  des  caractères ,  tout  semblait 
concourir  à  favoriser  l'inspiration  du  compo- 
siteur. Aussi  a-t-il  obtenu  un  succès  incon- 
testable et  mérité.  Lalla  Roukh  (Joue  de  Tu- 
lipe, en  langue  indienne),  fille  d'un  sultan 
des  Indes,  se  rend  de  Delhi  à  Cachemire  pour 
épouser  le  fils  du  roi  de  la  Petite  Boukharie. 
Elle  est  accompagnée  par  un  homme  de  con- 
fiance, un  eunuque  nommé  Baskir,  lequel, 
chargé  de  veiller  sur  la  princesse,  s'acquitte 
assez  mal  de  ses  délicates  fonctions.  Pour 
charmer  les  ennuis  du  voyage,  une  sorte  de 
trouvère  indien'  chante  à  Lalla  Roukh  des  ro- 
mances si  tendres,  qu'elle  écoute  avec  tant 
de  plaisir,  que  son  cœur  n'est  plus  libre  au 
moment  où  elle  touche  au  but  de  son  voyage. 
Fort  heureusement ,  comme  dans  Jean  de 
Paris,  le  compagnon  de  route  de  la  princesse 
n'était  autre  que  le  jeune  prince  de  Boukha- 
rie, qui  avait  voulu  connaître  quels  senti- 
ments il  pouvait  inspirer  à  sa  fiancée  et  par- 
venir à  se  faire  aimer  pour  lui-même.  Après 
une  délicieuse  introduction  :  C'est  ici  le  pays 
des  roses,  et  les  couplets  de  Baskir,  dont  le 
rythme  est  heureux,  le  morceau  le  plus 
saillant  du  premier  acte,  est  la  suave  canti- 
lène  de  Noureddin  :  Ma  maîtresse  a  quitte'  la 
tente;  les  couplets  de  Mirza  :  Si  vous  ne  savez 
plus  charmer,  avec  son  petit  allegro,  ont  aussi 
beaucoup  de  grâce.  Au  deuxième  acte,  l'air 
de  Lalla  Roukh  :  0  nuit  d'amour,  est  d'une 
poésie  inspirée.  Nous  aimons  moins  l'allé- 
gretto qui  le  suit  et  qui  manque  de  distinc- 
tion. Le  duettino  :  Loin  du  bruit,  loin  du 
monde,  est  un  des  plus  jolis  nocturnes  qu'on 
entende  au  théâtre.  Les  couplets  :  Ah!  fu- 
neste ambassade!  et  le  duo  bouffe  :  Tout  ira 
bien  demain,  sont  aussi  des  morceaux  parfai- 
tement réussis.  Mlle  cico  a  créé  le  rôle  de 
Lalla  Roukh  avec  toutes  les  apparences  de 
la  distinction  ;  Gourdin  et  Mile  Béiia  ont  aussi 
très  bien  rempli  leurs  rôles.  Montaubry  n'a 
donné  aucun  relief  à  celui  de  Noureddin. 

lamano,  opéra  italien,  livret  de  Dome- 
nico  Lalli,  de  Naples,  musique  de  Gasparini 
(Michel- Ange),  représenté  sur  le  théâtre  Gri- 
mani  de  Saint-Jean-Chrysostome  à  "Venise 
en  1719. 

LAMENTO  DI  MARIA  VERGINE,  drame 
sacré  dans  le  style  du  récitatif,  musique  de 
Michel-Ange  Capollini,  représenté  dans  l'é- 
glise des  Saints-Innocents,  à  Mantoue,  le 


lundi  saint  1627.  Les  personnages  sont  la 
sainte  "Vierge,  sainte  Marie-Madeleine  et 
saint  Jean. 

LAMBERT  simnel  ,  opéra  -  comique  en 
trois  actes ,  paroles  de  Scribe  et  Mélesville , 
musique  de  Hippolyte  Monpou,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  14  septembre  1843.  La 
partition  est  l'œuvre  posthume  du  composi- 
teur. Elle  était  restée  inachevée ,  dit-on  ; 
Adolphe  Adam  la  termina.  L'action  se  passe 
sous  Henri  VII,  roi  d'Angleterre.  Le  comte  de 
Warwick,  dernier  descendant  des  Plantage- 
nets,  est  mort  dans  la  Tour  de  Londres.  Ses 
partisans  découvrent  un  jeune  garçon  qui  lui 
ressemble,  c'est  Lambert  Simnel.  C'était  dans 
l'histoire  le  fils  d'un  boulanger  ;  Scribe  a  pré- 
féré en  faire  un  garçon  pâtissier,  comme  il  a 
transformé,  dans  le  Prophète,  Jean  de  Leyde, 
le  tailleur,  en  un  cabaretier.  Le  comte  de  Lin- 
coln fait  passer  Lambert  Simnel  pour  le  pré- 
tendant. L'ambition  s'empare  du  pauvre  gar- 
çon, qui  abandonne  sa  fiancée  Catherine  et 
court  se  signaler  par  mille  exploits.  Mais  le> 
masque  tombe,  le  héros  redevient  pâtissier 
comme  devant,  épouse  Catherine,  et  le  ré- 
pertoire de  l'Opéra-Comique  compte  un  mau- 
vais poème  de  plus.  Il  avait  été  refusé  par 
Donizetti  et  par  Halévy.  On  retrouve  dans  la 
musique  les  qualités  et  les  défauts  du  compo- 
siteur romantique  :  la  recherche  de  la  cou- 
leur, un  sentiment  mélodique  réel ,  des  mo- 
dulations trop  brusques  et  des  rythmes 
heurtés.  Nous  doutons  qu'on  doive  lui  attri- 
buer le  monstrueux  anachronisme  du  God 
save  the  king,  composé  plus  de  cent  soixante- 
dix  ans  après  la  guerre  des  Deux  roses.  Scribe 
n'y  regardait  pas  de  si  près  et  Adolphe  Adam 
encore  moins.  Nous  citerons,  parmi  les  mor- 
ceaux les  plus  saillants,  le  chœur  d'introduc- 
tion ,  qui  a  de  la  vigueur  et  qui  est  coupé 
par  de  jolis  couplets;  l'air  de  ténor,  dont 
l'adagio  est  empreint  d'une  mystique  ten- 
dresse : 

Les  yeux  baissés,  timide  et  belle, 
Ma  fiancée  est  à  mon  bras  ; 
Doucement  vers  la  chapelle 
Je  guide  ses  pas; 

le  terzetto  :.  Il  nous  faut  un  Warwick ,  est 
bien  traité;  l'air  de  soprano  qui  ouvre  le  se- 
cond acte  :  Anges  divins,  de  celui  que  j'aime, 
se  distingue  par  un  adagio  d'un  sentiment 
exquis  et  qui,  exécuté  par  les  violoncelles ,  a 
servi  d'ouverture.  Les  couplets  :  J'avais  fait 
un  plus  joli  rêve,  sont  d'une  touche  délicate 
et  expressive.  Le  troisième  acte  n'offre  guère 
de  saillant  que  la  romance  chantée  par  Sim- 
nel :  Adieu,  doux  rêves  de  ma  gloire,  qui  se 


638 


LANG 


LAOD 


distingue  surtout  par  le  sentiment  de  ce  re- 
frain : 

Vous  m'avez  donné  la  couronne, 

Vous  m'avez  ravi  le  bonheur  1 

En  somme,  l'intérêt  musical  est  plus  puis- 
sant dans  le  premier  acte  que  dans  ceux  qui 
suivent ,  ce  qui  est  nécessairement  pour  un 
ouvrage  lyrique  une  cause  d'insuccès.  Masset 
et  M'le  Darcier  ont  chanté  avec  talent  les 
rôles  de  Lambert  Simnel  et  de  Catherine  ;  les 
autres  ont  été  interprétés  par  Grard,  Moc- 
ker,  Henri,  Grignon ,  Duvernoy ,  Mme»  Pré- 
vost et  Révilly. 

LAMBERT  SIMNEL,  opéra  -  comique  en 
trois  actes,  même  livret  que  l'opéra  précé- 
dent, musique  de  Van  der  Does,  maître  de 
musique  du  roi  Guillaume  III,  représenté  à 
La  Haye  dans  le  mois  de  janvier  1851.  On  a 
prétendu  que  plusieurs  morceaux  avaient  été 
composés  par  le  roi  lui-même. 

LAMBERT AZZI  (i),  opéra  italien,  musique 
du  prince  Poniatowski,  représenté  à  Flo- 
rence en  1845. 

LAMFO  DINFIDELTA  (un)  [Un  éclair 
d'infidélité],  opéra  italien,  musique  de  Graf- 
figna,  représenté  à  Lodi  en  1838. 

LANARA,  KŒNIGIN  DES  PALMENHAINS 

(la  Reine  des  palmiers),  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Fischer  (Antoine),  représenté  à 
Vienne  vers  1805. 

LANASSA,  tragédie  allemande.  Ebell  en  a 
écrit  la  musique,  qui  a  été  exécutée  en  mai 
1802  ;  Tuczek,  à  Pesth  vers  1809  ;  Schneider 
(Michel)  en  a  écrit  les  chœurs  vers  1815. 

LANCELOT,  opéra  allemand  en  quatre  ac- 
tes, livret  de  M.  Franz  Bittong ,  musique  de 
Theodor  Heutschet,  représenté  au  théâtre  de 
■Brème  en  novembre  1878  et  au  Stadttheater 
de  Leipzig  le  16  octobre  1880.  Cet  ouvrage, 
conçu  d'après  la  théorie  de  M.  Wagner,  a  été 
froidement  accueilli. 

*  LANCELOT,  opéra  héroïque  en  trois  actes, 
poème  de  M.  E.  Wolfram,  musique  de  M.  A.- 
R.  Hermann,  représenté  au  théâtre  principal 
de  Brunswick  le  15  octobre  1891. 

*  LANCERO  (el),  zarzuela  en  un  acte,  pa- 
roles de  Camprodon,  musique  de  Joaquin 
Gaztambide,  représentée  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  de  la  Zarzuela,  le  31  janvier  1857. 

*  lancha  PAVORITA,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Arthur  Marinho  de  Silva,  mu- 
sique de  M.  Filippe  Duarte,  exécuté  au  Club 
de  Lisbonne  le  18  juin  1896. 


LANDFRIEDB  (dbk)  [la  Paix  du  pays],  opéra 
allemand  en  trois  actes,  livret  de  Mosenthal, 
d'après  Bauernfeld,  musique  d'Ignaz  Brùll,  re- 
présenté à  l'Opéra  de  Vienne  le  4  octobre 
1877.  Le  sujet  de  la  pièce  se  rattache  à  redit 
du  Landfriede  publié  par  l'empereur  Maxi- 
milien,  après  de  longues  guerres  féodales.  Cet 
ouvrage  a  obtenu  un  certain  succès. 

LANDSTURM  (der),  opéra  allemand ,  mu- 
sique de  Haibel ,  représenté  au  théâtre  do 
Schikaneder,  à  Vienne,  vers  1792. 

LANGRAVIO  DI  TURINGIA  (il)  [le  Land- 
grave de  Thuringé],  opéra  italien,  musique 
de  Gagliardi,  représenté  au  théâtre  Nuovo  de 
Naples,  dans  le  mois  de  mars  1832. 

LANGUE  MUSICALE  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Gabriel  et  Moreau, 
musique  d'Halévy,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  n  décembre  1830. 

LANTERNA  DI  DIOGENE  (la),  opéra  ita- 
lien, livret  de  Niccolo  Minato  de  Bergame, 
musique  de  Draghi  (Antoine) ,  représenté  à 
Vienne  en  1674.  Cet  ouvrage  fut  écrit  pour  le 
sacre  de  l'empereur  Léopold  et  de  l'impéra- 
trice Claudia. 

LANTERNA  DI  DIOGENE  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  P.  Guglielmi,  représenté  à 
Naples  en  1791. 

LANTERNE  MAGIQUE  (la),  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  Miry,  représenté  au  Grand- 
Théâtre  de  Gand  en  1854. 

LANTERNE  MAGIQUE  (la)  ,  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  A.  Carré,  musique  de 
M.  Defîès ,  écrite  expressément  pour  le  Ma- 
gasin des  demoiselles  et  publiée  en  1862. 

LANTERNE  MAGIQUE  DE  L'AMOUR  (la), 
opéra-comique,  musique  de  Reichardt,  repré- 
senté en  Allemagne  en  1773. 

LANVAL  ET  VIVIANE,  comédie-féerie  en 
cinq  actes ,  en  vers,  d'André  de  Murville, 
musique  de  Champein,  représentée  au  Théâ- 
tre-Français le  13  septembre  1788. 

*  LANZO,  opéra,  musique  d'un  dilettante, 
M.  Michel  d'Ogarew,  ccnsul  de  Russie  à 
Schwerin,  repr.  à  Lubock  en  octobre  1887. 

LAODICE,  opéra  italien ,  livret  de  Angelo 
Schietti,  musique  de  Albinoni,  représenté 
sur  le  théâtre  de  San-Mosè,  à  Venise,  en 
1724. 

LAODICEA,  opéra  italien,  musique  de  Paër, 
représenté  à  Padoue  en  1793. 


LARA 


LARA 


639 


LAODICEA,  opéra  italien,  musique  de  Puc- 
cita,  représenté  à  Londres  en  1813. 

LAODICEA,  opéra  italien,  musique  de 
Morlacchi,  représenté  à  Naples  en  1825. 

LAODICEA  E  BERENICE,  opéra  italien, 
livret  de  Matteo  Noris  de  Venise ,  musique 
de  Perti  de  Bologne ,  représenté  au  théâtre 
de  San-Salvatore,  à  Venise,  en  1695. 

•  lao-kaï,  opérette  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Gervais,  musique  de  M.  Gaston  Maynard, 
représentée  aux  Folies-Bordelaises,  à  Bor- 
deaux, le  23  décembre  1886. 

laomedonte  ,  opéra  italien,  livret  de 
Guizzardi,  musique  de  Basseggio,  représenté 
sur  le  théâtre  San-Mosè,  à  Venise ,  en  1715. 

LAPIN  BLANC  (le)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Mélesville  et  Carmouche, 
musique  de  L.-J.-F.  Herold ,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  21  mai  1825,  sans  succès. 

LARA ,  opéra  italien  en  trois  actes,  musi- 
que du  vicomte  de  Ruolz,  représenté  au 
théâtre  San-Carlo,  à  Naples,  dans  le  mois  de 
janvier  1835.  Le  livret  appartient  au  genre 
romantique.  La  musique  fut  portée  aux  nues 
par  Alexandre  Dumas,  qui  avait  fait  le  voyage 
d'Italie  avec  le  compositeur.  Il  envoya  à  la 
Gazette  musicale  un  compte  rendu  fantastique 
de  la  représentation  :  «  Le  second  acte  com- 
mence, dit-il  ;  les  beautés  allèrent  croissant, 
des  flots  d'harmonie  se  répandaient  dans  la 
salle,  le  public  était  haletant  ;  c'était  quelque 
chose  de  merveilleux  que  cette  puissance  du 
génie  qui  pèse  sur  trois  mille  personnes  qui  se 
débattent  et  étouffent  sous  elle.  L'atmosphère 
avait  presque  cessé  d'être  respirable  pour 
tous  les  hommes  autour  desquels  flottaient 
des  vapeurs  symphoniques  ,  chaudes  comme 
ces  bouffées  d'air  qui  précèdent  l'orage.  »  Et 
le  célèbre  romancier  continue  sur  ce  ton  hy- 
perbolique. Or  la  vérité  est  que  ,  malgré  le 
talent  de  Duprez  ,  de  Ronconi,  de  la  Tachi- 
nardi ,  l'opéra  de  Lara  éprouva  une  chute 
complète. 

Rien  de  plus  dangereux  qu'un  imprudent  ami; 
Mieux  vaudrait  un  sage  ennemi. 

Une  scène  avec  chœurs,  extraite  de  cet  ou- 
vrage, a  été  chantée  par  Nourrit  dans  un 
concert  au  Conservatoire. 

LARA,  opéra  italien,  musique  de  Lillo,  re- 
présenté à  Naples  en  1843. 

LARA  0  IL  CAVALIERE  VERDE,  opéra 
italien,  musique  de  Fabrizzi,  représenté  à 
Spolète  en  1844. 


LARA ,  opéra  italien ,  musique  de  Salvi 
(Matteo),  repr,  à  la  Scala  de  Milan  en  1845. 

LARA,  opéra-comique  en  trois  actes  et  six 
tableaux ,  paroles  de  MM.  Cormon  et  Michel 
Carré,  musique  de  M.  Aimé  Maillart ,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  21  mars  1864.  Les 
deux  poèmes  de  lord  Byron,  le  Corsaire  et 
Lara,  ont  fourni  le  sujet  de  cette  pièce.  Lara 
revient  dans  le  château  de  ses  pères ,  qu'il 
a  quitté  depuis  de  longues  années,  pour 
mener  la  vie  aventureuse  d'un  forban.  Il  est 
suivi  de  Kaled,  jeune  esclave  habillée  en 
homme  et  dévouée  à  son  maître  pour  lequel 
elle  ressent  un  amour  passionné.  Pendant 
son  absence,  le  château  a  été  gardé  par  Lam- 
bro,  vieux  domestique  qui  n'y  a  laissé  péné- 
trer personne,  pas  même  la  jeune  comtesse 
de  Flor ,  cousine  de  Lara  et  future  héritière 
de  ses  biens.  Cependant,  au  deuxième  acte, 
Lara  reçoit  en  grand  seigneur  ses  invités. 
L'un  d'eux ,  Ezzelin ,  aime  la  comtesse  de 
Flor;  Lara,  de  son  côté,  se  montre  sensible 
à  ses  charmes,  au  grand  désespoir  de  Kaled, 
dont  la  jalousie  trahit  le  sexe  aux  yeux  de  la 
comtesse.  Elle  ne  peut  cacher  sa  douleur  à 
Ezzelin, qui  apprend  d'elle  le  secret  de  son 
maître.  Lara  n'est  autre  chose  que  Conrad  le 
corsaire.  Ezzelin  le  fait  connaître  à  l'assem- 
blée; mais  Lara  soutient  si  bien  son  rôle  que 
les  doutes  se  dissipent.  Un  rêve  de  Lara,  qui 
rappelle  celui  de  Lorédan  dans  Haydée,  occupe 
une  partie  du  troisième  acte.  Il  se  voit  au  mi- 
lieu de  ses  compagnons  ;  un  combat  s'engage  ; 
il  est  blessé  à  mort  et  tombe  dans  les  bras  de 
la  fidèle  Kaled.  Lorsque  Lara  se  réveille,  il 
lit  le  testament  de  son  père  et  y  trouve  la 
condamnation  de  sa  conduite  passée.  Il  se  juge 
indigne  d'habiter  la  demeure  de  ses  aïeux, 
d'hériter  de  leur  nom ,  de  leurs  richesses.  11 
s'exile  donc  volontairement ,  et  monte  dans 
une  barque  où  Kaled  le  suit.  Cet  ouvrage  a 
réussi.  Son  caractère  dramatique  a  été  rendu 
avec  habileté  par  le  compositeur.  Comme 
dans  les  Dragons  de  Villars,  on  y  trouve  plu- 
sieurs scènes  extraînantes  et  d'un  grand  effet. 
Parmi  les  morceaux  remarqués,  nous  distin- 
guerons dans  le  premier  acte  un  beau  chœur 
d'hommes,  la  ballade  suivie  du  refrain  :  On  te 
pendra  ;  les  couplets  de  Lambro  :  Comme  un 
chien  fidèle.  Dans  le  second,  d'autres  couplets 
bien  tournés  et  chantés  encore  par  Lambro  ; 
la  grande  scène  de  Kaled,  qui  est  la  meil- 
leure de  tout  l'ouvrage  ;  et  le  finale ,  qui  est 
traité  magistralement.  Enfin,  dans  le  troi- 
sième acte,  la  scène  du  rêve.  L'opéra  de  Lara 
a  été  chanté  par  Montaubry,  Gourdin,  Crosti, 
Mme  Galli-Marié  et  Mi'e  Baretti. 


640 


LAUR 


LAUR 


*  larmanjat  (o),  opérette  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Freitas  Gazul,  représentée  à 
Lisbonne,  sur  le  théâtre  du  Prince-Royal. 

*  LARVA  (LA)    ovvero    GLI   SPAVENTI  DI 

Fulcinella,  opéra-bouffe,  paroles  d'Andréa 
do  Leone  et  Raffaele  d'Ambra,  musique  de 
\incenzoFioravanti,  représenté  àNaples,  sur 
le  théâtre  Nuovo,  en  1839. 

LASKA  IMPERATORA  (la  Faveur  de  l'em- 
pereur), opéra  polonais  en  trois  actes ,  musi- 
que de  Kurpinski ,  représenté  à  Varsovie  en 
1814. 

L ASTHÉNIE,  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
M.  deChaillou,  musique  d'Herold,  représenté 
à  l'Académie  royale  de  musique  le  8  septem- 
bre 1823.  Cet  ouvrage  n'offre  aucune  des  qua- 
lités dramatiques  dont  le  compositeur  a 
fourni  des  preuves  si  brillantes  dans  Marie, 
daDS  le  Pré  aux  clercs,  dans  Zampa.  Le  carac- 
tère antique  que  comportait  le  sujet,  tiré  des 
Voyages  d'Anténor  en  Gréa,  par  M.  de  Lan- 
tier ,  y  fait  défaut.  C'est  d'à  illeurs  une  comé- 
die froide,  sans  situations  musicales.  Disons 
toutefois  que  l'orchestration  de  Lasthênie 
est  déjà  fine  et  brillante;  le  trio  :  Se  peut-il 
qu'ainsi  l'on  outrage  ?  est  bien  déclamé,  et  le 
duo  pour  deux  femmes,  Lasthênie  et  Hypa- 
rète,  offre  des  phrases  délicieuses.  Il  a  été 
chanté  par  Miles  Grassari  et  Sainville.  Nour- 
rit père,  qui  était  devenu  fort  gros,  jouait  le 
personnage  du  sémillant  Alcibiade ,  tandis 
qu'Adolphe  Nourrit  chantait  le  rôle  secon- 
daire de  Cléomède. 

lastraeger  (der)  [le  Portefaix] ,  opéra 

allemand,  musique  de  Schliebner,  écrit  pour 
le  théâtre  de  Breslau  vers  1840. 

LAUNEN  DES  VERLIEBTEN  (dik)  [les  Ca- 
prices de  l'amoureux],  comédie  pastorale  de 
Gœthe ,  musique  de  Gurrlich ,  représentée  à 
Berlin  vers  1810. 

laura  ET  FERNANDO,  opéra  en  trois 
actes ,  musique  de  Bergt ,  représenté  en  Al- 
lemagne vers  1809. 

LAURA  rosetti  ,  opéra  italien,  musique, 
d'André,  écrit  à  Berlin  vers  1770. 

LAURA  ROSETTI ,  opéra  allemand,  musi- 
que de  Dietter ,  représenté  à  Stuttgard  vers 
1785.  : 

LAURA  ROSETTI,  opéra  allemand,  musique 
de  Tayber ,  représenté  aux  théâtres  de  Ra-. 
tisbpnne ,  de  Freysing  et  d'Augsbourg  vers 
1790.  -, 


LAURE  OU  L'ACTRICE  CHEZ  ELLE,  opéra- 

îomique  en  un  acte,  paroles  de  Marsollier, 
musique  de  Dalayrac,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  27  septembre  1799.  Cet  ouvrage 
fut  écrit  par  les  auteurs  spécialement  en  vue 
de  la  tout  aimable  Mme  Saint-Aubin;  mais, 
malgré  la  présence  et  le  talent  de  cette  actrice 
inimitable  et  l'influence  qu'elle  exerçait  sur 
le  public,  il  n'obtint  qu'un  médiocre  succès. 

LAURE  ET  PÉTRARQUE ,  opéra  en  un 
acte ,  paroles  de  Moline ,  musique  de  Can- 
deille ,  représenté  à  la  cour  en  1778 ,  et  à 
l'Académie  royale  de  musique  le  2  juillet 
1780.  Cet  ouvrage  n'eut  pas  de  succès. 

LAURE  ET  PÉTRARQUE,  opéra  allemand, 
musique  de  Kienlen ,  représenté  à  Carlsruhe 
en  1820. 

LAURENCE,  opéra  en  un  acte,  musique 
de  Saint  -  Amand ,  représenté  à  Strasbourg 
en  1790. 

LAURENT  ET  SUZETTE,  opéra-comique 
allemand,  musique  de  Schack,  représenté  à 
Salzbourg  vers  1785. 

LAURETTA ,  opéra  italien ,  musique  de 
Puccita,  représenté  à  Milan  vers  1804. 

LAURETTE  ,  opéra  en  un  acte ,  paroles  de' 
Danzel  de  Malzeville,  musique  de  J.-N.  Me- 
reaux ,  représenté  à  la  Comédie-Italienne  le 
23  juillet  1777. 

LAURETTE,  opéra-comique  ou  plutôt  pas- 
tiche en  trois  actes,  paroles  de  Dubuisson, 
musique  tirée  de  divers  ouvrages  de  Haydn, 
représenté  au  théâtre  Feydeau  le  30  janvier 
1791. 

*  LAURETTE,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Patrat  et  Rougemont,  musique 
de  Lanusse,  représenté  au  théâtre  des  Jeunes- 
Artistes  le  14  avril  1802. 

LAURETTE  AU  VILLAGE,  opéra-comique, 
musique  de  Porta  (Bernardo) ,  représenté  au 
théâtre  Molière  en  1793. 

*LAURIANE,  grand  opéra  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Guiora,  musique  de  M.Augusto 
Machado,  compositeur  portugais,  actuellement 
directeur  du  Conservatoire  de  Lisbonne,  re- 
présenté au  Grand-Théâtre  de  Marseille  le 
9  janvier  1883.  Le  sujet  de  cet  ouvrage  était 
tiré  du  beau  roman  de  George  Sand,  les 
Beaux  Messieurs  de  Bois-Doré  ;  la  musique  en 
avait  été  écrite  sur  un  livret  italien  qu'il  fal- 
lait adapter  à  la  scène  française.  Conçue  dans 
un  bon  style,  souvent  distinguée,  toujours. 


LAVA 


LAZZ 


64.1 


intéressante,  la  partition  était  digne  d'atten- 
tion, et  on  y  sentait  l'influence  de  la  jeune 
école  française,  avec  certains  passages  d'un 
italianisme  qui  détonnait  un  peu  sur  l'en- 
semble général.  Parmi  les  morceaux  les 
mieux  venus,  on  distinguait  :  au  premier 
acte,  un  joli  chœur,  un  air  de  basse,  une 
prière  dans  la  coulisse  et  un  finale  peut-être 
un  peu  trop  bruyant  ;  au  second,  le  meilleur, 
de  charmants  airs  de  ballet,  la  villanelle  : 
Sous  les  bosquets  toujours  verts,  la  très  belle 
incantation  du  nécroman  et  une  fraîche  cava- 
tine  de  ténor;  au  troisième,  trop  long,  une 
aubade  élégante  et  un  heureux  duo  d'amour  ; 
enfin,  au  quatrième,  une  délicieuse  cantilène 
de  soprano  et  le  quatuor  du  duel,qui  est  d'un 
bon  effet.  L'ouvrage  était  joué  à  Marseille 
par  MUes  Potel  et  Perretti,  MM.  Degenne, 
Hermann  Devriès,  Lemonier  et  Henri.  Le 
1er  mars  1884,  Lauriane  faisait  son  apparition 
sur  le  théâtre  San  Carlos  de  Lisbonne,  dans 
la  patrie  du  compositeur,  et  cette  fois  avec 
son  texte  original  italien.  Les  interprètes 
étaient  alors  Mmes  Erminia  Borghi-Mamo  et 
Eugenia  Mantelli,  MM.  Ortisi,  Devoyod, 
Rapp,  Piazza  et  Povoleri.  Chose  singulière, 
l'accueil  qu'on  lui  fit  fut  moins  favorable 
que  celui  qu'il  avait  reçu  en  France. 

*  laurina  ossia  odio  ed  amore,  opéra 
sérieux,  musique  d'Alfonso  Cosentino,  repré- 
senté à  Naples,  sur  le  théâtre  du  Fondo,  le 
21  mai  1858. 

LAUSO  E  lidi a  ,  opéra  séria ,  musique  de 
J.-S.  Mayer ,  représenté  à  la  Fenice,  à  Ve- 
nise, en  1798. 

LAUSO  E  LIDIA  ,  opéra  italien ,  musique 
de  Farinelii,  représenté  en  Italie  vers  1798. 

LAUSUS  ET  LYDIE,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  Valadier,  musique  de  Méhul,  non 
représenté. 

LAVANDAIA  (la)  [la  Lavandière],  opéra 
italien ,  musique  de  Raimondi,  représenté  à 
Naples  vers  1814. 

LAVANDIÈRES    DE    SANTAREM    (  LES  )  , 

opéra- comique  en  trois  actes,  paroles  de 
MM.  Dennery  et  Grange,  musique  de  M.  Ge- 
vaert,  représenté  au  Théâtre  -  Lyrique  le 
î5  octobre  1855.  C'est  un  drame  compliqué, 
et  "attention  qu'on  est  obligé  d'y  apporter 
pour  saisir  la  marche  de  l'action  nuit  aux 
impressions  musicales.  On  a  cependant  ap- 
plaudi un  chœur  de  soldats ,  les  couplets  de 
Manoël  introduits  dans  le  duo.  La  facture  de 
la  partition  atteste  l'habileté  et  la  science  du 


compositeur.  Les  rôles  ont  été  remplis  par 
Dulaurens,  Prilleux,  Grignon,  Legrand,  Mar- 
chot,  Mme  Lauters,  MH«s  Bourgeois  et  Gi- 
rard. 

LAVINIA,  opéra  italien,  musique  de  d'Her- 
bain,  représenté  à  Bastia  en  1753. 

LAW  OF  JAVA  (the)  [la  Loi  de  Java], 
opéra  anglais,  musique  de  Bishop,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Covent-Garden,  à  Londres, 
en  1822. 

LAZARE  OU  LA  FÊTE  DE  LA  RÉSURREC- 
TION ,  drame  lyrique ,  musique  de  Rolle 
(Henri),  représenté  à  Leipzig  en  1777. 

*  lazzarone  (il),  opéra-bouffe  en  quatre 
actes,  musique  de  MM.  Francesco  Beyer, 
Alberto  Randegger,  Giuseppe  Rota  et  Alberto 
Zelman,  représenté  à  Trieste,  sur  le  théâtre 
Mauroner,  en  1852. 

LAZZARONE  (le)  OU  LE  BIEN   VIENT   EN 

DORMANT,  opéra  en  deux  actes,  paroles  de 
M.  de  Saint  -  Georges ,  musique  d'Halévy  , 
représenté  à  l'Académie  royale  de  musique 
le  29  mars  1844.  La  scène  se  passe  à  Naples  , 
entre  un  vieux  tuteur  infidèle  du  nom  de  Jo- 
sué,  le  lazzarone  Beppo,  la  fleuriste  Baptista, 
reconnue  pour  la  nièce  de  Josué,  et  l'impro- 
visateur Mirobolante.  Le  sujet  est  trop  frivole 
pour  un  grand  opéra ,  et  la  musique,  parfai- 
tement appropriée  d'ailleurs  aux  situations  , 
aurait  été  mieux  goûtée  à  l'Opéra-Comique. 
On  remarque  l'absence  de  ténor  dans  la  parti- 
tion. Cette  voix  est  remplacée  par  celle  de 
contralto;  Mme  stoltz  jouait  le  rôle  de  laz- 
zarone. Nous  signalerons,  parmi  les  morceaux 
que  renferme  cet  agréable  ouvrage,  la  cava- 
tine  de  Beppo  :  Bien  n'est  si  doux  que  la  pa- 
resse ,  et  les  couplets  :  Quand  on  n'a  rien  , 
chantés  par  Mme  stoltz  ;  la  chanson  de  Bap- 
tista :  Achetez-moi  roses  nouvelles  ,  dite  par 
Mme  Dorus.  Les  duos  de  Beppo  et  de  Miro- 
bolante offrent  des  phrases  charmantes;  ce- 
lui du  second  acte  est  remarquable.  Les  trios 
sont  traités  avec  esprit  et  verve.  Baroilhet  a 
montré  tout  son  talent  de  comédien  et  de 
chanteur  dans  le  rôle  de  Mirobolante;  Le- 
vasseur  s'était  chargé  de  celui  de  Josué.  Ha- 
lévy  a  obtenu  sans  contredit  des  succès  mar- 
qués et  profitables  dans  le  genre  de  l'opéra- 
comique.  Il  connaissait  à  fond  toutes  les 
ressources  de  son  art;  il  avait  l'esprit  fin  et 
délié;  il  ne  pouvait  toucher  à  rien  sans  faire 
preuve  de  talent.  Cependant  nous  croyons  que 
ce  genre  n'a  jamais  été  le  sien.  L'Eclair,  les 
Mousquetaires  de  la  reine ,  le  Val  d'Andorre 

41 


642 


LEBB 


LÈGE 


ne  sont  pas  d'ailleurs  des  opéras-comiques, 
mais  des  opéras  semi-seria ,  des  œuvres  fort 
distinguées ,  gracieuses ,  mais  nullement  co- 
miques. 

lazzarone  Dl  napoli  (il),  opéra-bouffe, 
musique  de  Agnelli ,  représenté  à  Naples  en 
1839. 

*  LAZZARONI  DE  NAPLES  (LES),  Opérette, 

musique  de  M.  Zaytz,  représentée  à  Vienne  le 
4  mai  1865. 

*  LE  PELLETIER  DE  SAINT-FARGEAU 
«  fait  historique  »  en  un  acte,  paroles  de  d'An-» 
tilly,  musique  de  Blasius,  représenté  au  théâ- 
tre Favart  le  23  février  1793. 

LÉANDRE  ET  HÉRO,  tragédie  lyrique  en 
cinq  actes ,  précédée  d'un  prologue  ,  paroles 
de  Lefranc  de  Pompignan ,  musique  du  che- 
valier de  Brassac,  représentée  à  l'Opéra  le 
5  mai  1750.  Le  nom  des  auteurs  assura  un 
succès  de  quelques  représentations  à  cet  ou- 
vrage; ils  en  abandonnèrent  les  avantages 
pécuniaires  à  Rebel  et  Francœur.  Le  chevalier 
composa  encore  un  autre  opéra  :  l'Empire  de 
l'amour,  dont  les  paroles  étaient  de  Saint- 
Gilles.  Voltaire  l'en  félicitait  en  ces  termes  : 
«  Le  chevalier  de  Brassac  a  non-seulement  le 
talent  très-rare  de  faire  la  musique  d'un 
opéra  ,  mais  il  a  le  courage  de  le  faire  jouer, 
et  de  donner  cet  exemple  à  la  noblesse  fran- 
çaise. »  Ce  que  Voltaire  appelait  courage , 
nous  l'appelons  une  faiblesse  et  un  détesta- 
ble exemple.  Sauf  de  très  rares  exceptions, 
l'inspiration  n'est  pas  le  partage  des  ama- 
teurs titrés  qui  ambitionnent  les  suffrages 
du  parterre,  et  d'autre  part  le  genre  de  vie 
que  leur  éducation  et  leur  position  leur  im- 
posent est  incompatible  avec  les  études  lon- 
gues et  absorbantes  auxquelles  les  véritables 
compositeurs  doivent  se  vouer. 

LEANDRO,  drame  lyrique  italien,  livret 
du  docteur  Camillo  Badoardo  de  Rome,  mu- 
sique de  Francesco- Antonio  Pistocchini  de 
Bologne,  représenté  à  Venise  en  1679.  Cet 
opéra  fut  joué  sur  un  théâtre  de  planches, 
dans  un  hôtel  particulier,  par  des  figures  de 
bois,  tandis  que  des  artistes  exécutaient  la 
musique  derrière  la  scène.  Il  fut  aussi  repré- 
senté quelque  temps  après,  au  San-Mosè, 
avec  les  mêmes  figures  de  bois.  On  changea 
seulement  le  titre  en  celui  des  Amours  fa- 
tales. 

LEBEN  IST  EIN  TRAUM  (das)  [la  Vie  est 
un  rêve],  opéra  allemand,  musique  de  Schloes- 
Ser,  représenté  en  Allemagne  en  1839. 


*  LECCION  DE  toreo  (una),  zarzucla  en 
un  acte,  musique  de  M.  Isidoro  Hernandez, 
représentée  à  Madrid  en  1876. 

LEÇON  (LA)  OU  LA  TASSE  DE  GLACE,  co- 
médie en  un  acte  et  en  prose,  mêlée  d'a- 
riettes, paroles  de  Marsollier,  musique  de 
Dalayrac,  représentée  au  théâtre  Feydeau  le 
24  janvier  1797. 

LEÇON  D'AMOUR  (la)  ,  opéra-comique  de 
M.  Alphonse  Varney,  représenté  au  Théâtre- 
Français,  de  Bordeaux,  eu  février  1868. 

*  LEÇON  D'AMOUR  (la),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Armand  Liorat,  musique 
de  M.  F.  Wachs,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  14  septembre  1873. 

LEÇON  DE  BOTANIQUE  (la),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Joseph  Stefani,  d'après 
un  vaudeville  français,  représenté  à  Varsovie 
vers  1823. 

LEÇON  DE  CHANT  (la),  opérette,  musi- 
que de  M.  Offenbach,  représenté  à  Ems  en 

SCÛt  1867. 

*  leçon  DE  chant  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Adenis,  musique  de 
M.  Laurent  de  Rillé,  représenté  au  théâtre 
de  la  Galerie  Vivienne  le  21  juin  1891. 

LEÇON  D'UNE  JEUNE  FEMME  (la),  opéra» 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Charbonnières, 
musique  de  Duret,  représenté  pour  la  pre- 
mière fois  à  Feydeau,  le  6  mai  1815. 

LEDIA,  opéra  espagnol,  musique  de  Zu- 
biaurre,  représenté  à  l'Opéra  de  Madrid  en 
mai  1877.  Chanté  par  Tamberlick,  Boccolini, 
Mme  Ferni. 

LEGA  (la)  [la  Ligue],  opéra  italien,  livret 
de  d'Ormeville,  tiré  de  la  pièce  d'Alexandre 
Dumas,  Henri  111  et  sa  cour,  musique  de 
M.  Josse,  représenté  à  la  Scala  de  Milan  le 
25  janvier  1876. 

*  LEGA  LOMBARDA  (la),  opéra  sérieux, 
musique  d'Antonio  Buzzi,  représenté  au  théâ- 
tre Principal  de  Barcelone  en  1849. 

*  LÉGATAIRE  DE  GRENADE  (le),  drame 
lyrique  en  quatre  actes,  paroles  de  M.  Maurice 
Bouquet,  musique  de  M.  Hugh-Cass,  repré- 
senté à  Toulon  le  28  février  1874.  Cet  ouvrage 
avait  été  présenté  par  ses  auteurs  au  concours 
ouvert  par  le  ministère  au  Théâtre-Lyrique 
en  1867. 

*  LÉGENDE  DE  KYFFHAUSER  (une),  «  conte 
musical  »  en  un  acte,  paroles  de  M.  Bern- 


LÉGE 


LÉHÉ 


643 


schem,  musique  de  M.  Rûckbeil,  représenté  à 
Fribourg-en-Brisgau  eu  juin  1894.  Les  deux 
auteurs  de  ce  petit  ouvrage  étaient  Tua  et 
l'autre  artistes  de  l'orchestre  du  théâtre. 

*  légende  DE  l'ondine  (la),  drame 
lyrique  en  trois  actes  et  six  tableaux,  paroles 
de  M.  Charles  Velmont,  musique  de  M.  Georges 
Rosenlecker,  représenté  sur  le  théâtre  Royal 
de  Liège  le  5  mai  1886.  • 

*  LÉGENDE  DE  SAINTE-CÉCILE  (la),  en 
trois  actes,  en  vers,  de  M.  Maurice  Bouchor, 
musique  de  M.  Ernest  Chausson,  représentée 
au  petit  théâtre  de  la  Galerie  Vivienne,  par  des 
marionnettes,  le  14  janvier  1892.  C'est  d'après 
la  légende  chrétienne  que  M.  Bouchor  a  cons- 
truit son  petit  poème  tragique,  car  la  Légende 
sainte  Cécile  n'est  pas  autre  chose  qu'une 
tragi-comédie  —  à  l'usage  des  marionnettes. 
On  sait  que  Cécile,  d'après  la  légende,  est 
restée  pure,  quoique  mariée  à  Valérien,  qui, 
sur  ses  prières,  respecta  son  innocence.  Mais 
Valérien  était  idolâtre,  et  elle  le  convertit. 
C'est  la  contre-partie  de  Polyeucte.  Le  poète 
nous  montre  Cécile  prisonnière  du  roi,  qui 
veut  l'épouser;  elle  s'y  refuse,  quoique 
n'étant  encore,  de  par  la  volonté  de  l'auteur, 
que  la  fiancée  de  Valérien.  Mais  le  roi  est 
païen,  et  il  lui  fait  horreur.  Celui-ci  pourtant 
lui  donne  le  temps  de  réfléchir,  et  il  lui  dépê- 
che, pour  l'amener  à  ses  fins,  son  confident 
Gaymas,  un  bon  vivant,  très  cynique,  dont 
tous  les  efforts  tendent  à  prouver  à  Cécile 
que  ces  dieux,  qu'elle  fait  état  de  mépriser  et 
de  haïr,  sont  des  êtres  bien  plus  agréables 
qu'elle  ne  le  suppose.  Mais  l'impatience  du 
roi  le  pousse  à  venir  trouver  Cécile  dans  sa 
prison  ;  il  emploie  vainement  auprès  d'elle 
toutes  les  supplications,  la  vierge  reste 
inflexible  et  repousse  plus  que  jamais  son 
amour.  Survient  Valérien,  le  visage  ensan- 
glanté, car  déjà  son  martyre  a  commencé.  Le 
roi,  furieux  alors,  menace  Cécile  de  la  livrer 
à  ses  soldats,  qui  la  souilleront  sans  pitié. 
Prise  de  terreur,  Cécile  appelle  à  son  aide 
l'archange  saint  Michel,  qui  foudroie  le  misé- 
rable. Mais  les  deux  fiancés  n'échapperont  point 
pour  cela  au  supplice  quiles  attend.  Cécile,  la 
première,  est  livrée  aux  tigres,  et  Valérien 
implore  le  ciel  afin  de  la  voir  une  dernière 
fois  pour  que  sa  vue  lui  donne  le  courage  de 
mourir  à  son  tour.  C'est  alors  que  Cécile  lui 
apparaît,  radieuse  et  souriante,  montant  au 
ciel  soutenue  par  deux  anges.  M.  Ernest 
Chausson,  qui  est  un  de  nos  jeunes  musiciens 
les  plus  épris  des  théories  les  plus  avancées, 
a  écrit  pour  cette  pièce  une  musique  qui  ne 


cadre  guère  avec  sa  poésie  simple  et  savou- 
reuse. Ce  n'est  ni  par  la  clarté  ni  par  la  sim- 
plicité que  brille  cette  musique  plus  contour- 
née et  plus  tourmentée  qu'il  ne  faudrait,  qui 
a  surtout  le  tort  d'offrir  une  grande  difficulté 
d'exécution,  par  suite  de  la  façon  bizarre  dont 
elle  est  écrite  et  qui  témoigne  du  peu  de  res- 
pect de  l'auteur  pour  la  voix  humaine. 

*  Légende  DU  BOUFFON  (la),  scène  ly- 
rique en  forme  de  grand  opéra,  pour  contralto, 
ténor  et  baryton,  musique  d'Alphonse  Pellet, 
exécutée  à  Nîmes  en  1880. 

*  LÉGENDE  DU  DIABLE  (la),  opéra-comi- 
que  en  deux  actes,  musique  de  M.  Léon 
Vercken,  représenté  à  Anvers,  sur  un  théâtre 
de  société,  le  20  novembre  1865. 

*  LÉGENDE  DU  MAGYAR  (la),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Maxime  Bouche- 
ron, musique  de  M.  Aimé  Godard,  représentée 
au  théâtre  des  Galeries -Saint -Hubert,  de 
Bruxelles,  en  avril  1888. 

*  LÉGENDE  D'UNSTERBERG  (la),  opéra  en 
deux  actes,  musique  posthume  de  Franz  Schu- 
bert, représenté  avec  un  grand  succès  à 
Vienne,  en  juin  1884. 

'LÉGENDE  DU  pacha  (la),  opérette  eu 
un  acte,  paroles  de  M.  F.  Corbie,  musique  de 
M.  Duhem,  représenté  au  concert  du  XIXe-Siè- 
cle  le  20  décembre  1873. 

LÉGENDES  DE  GAVARNI  (les)  ,  pièce  en 
trois  actes ,  paroles  de  M.  H.  Lefebvre,  mu- 
sique de  M.  F.  Barbier ,  représentée  aux; 
Bouffes  -  Parisiens  le  29  janvier  1867.  C'est 
une  bouffonnerie  de  carnaval.  Des  clercs  de 
notaire  déguisés  en  débardeurs  ;  un  habitant 
de  Senlis,  oncle  de  la  future  d'un  des  jeunes 
gens ,  qui  s'est  faufilé  dans  cette  société  s 
l'aide  d'un  costume  de  femme  sauvage;  une 
querelle;  des  cartes  échangées,  dont  l'une 
se  trouve  être,  par  erreur,  celle  du  patron 
des  basochiens;  tout  cela  fait  une  pièce  assez 
plaisante,  mais  qui  appartient  plutôt  au  ré- 
pertoire du  Palais-Royal  qu'à  celui  d'un 
théâtre  lyrique.  Chantée  par  Gourdon,  Bon- 
net ,  Croué,  Mm"  Geraizer,  Bonelli,  Decroix 
et  Rigault. 

LÉHÉMAN  OU  LA  TOUR  DE  NEUSTADT, 

opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de  Mar- 
sollier ,  musique  de  Dalayrac ,  représenté  à 
FOpéra-Comique  le  il  décembre  isoi.  Cette 
pièce,  quoique  intéressante ,  offrait  des  inci- 
dents multipliés  et  tragiques  au  milieu  des- 
quels la  muse  légère  de  Dalayrac  perdait  ses 
attraits  particuliers. 


644 


LELI 


LEHMANN,  opéra  allemand,  musique  de 
Pillwitz,  représenté  à  Brème  en  1829. 

LEICEISTER  OU  LE  CHÂTEAU  DE  KENIL- 

WORTH ,  opéra-comique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Scribe  et  Mélesville,  musique  d'Au- 
ber ,  représenté  à  l'Opéra  -  Comique  le 
25  janvier  1823.  Le  sujet,  tiré  du  roman  si 
beau  et  si  émouvant  de  "Walter  Scott,  d'ail- 
leurs défiguré  par  l'auteur  des  paroles ,  con- 
venait peu  à  la  muse  alors  si  légère  de 
M.  Auber.  Il  l'aurait  mieux  traité  à  l'époque 
où  il  écrivit  Haydée.  Leicester  fut  composé 
«ntre  Emma  et  la  Neige.  Il  eut  peu  de 
succès. 

*  LEICESTER,  drame  mêlé  de  musique, 
musique  d'Edouard  Gregoir,  représenté  à 
Bruxelles  le  13  février  1854. 

LEICHTE  CAVALERIE  (Cavalerie  légère), 
opérette  allemande,  musique  de  Franz  von 
Suppé,  représentée  au  Carltheater,  à  Vienne, 
dans  le  mois  d'avril  1866.  On  a  intercalé  plu- 
sieurs airs  hongrois  dans  cet  ouvrage,  qui  a 
réussi. 

LEÏLA  ou  LE  GIAOUR ,  opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  Tavernier,  musique  de  Bo- 
very,  représenté  sur  le  théâtre  des  Arts,  à 
Rouen,  au  mois  de  décembre  1840.  La  ville 
natale  de  Boieldieu  s'est  distinguée  entre 
toutes  par  ses  dispositions  favorables  à  la  dé- 
centralisation artistique.  Au  mois  de  février 
de  la  même  année  ,  on  avait  représenté  sur 
ce  théâtre  l'opéra  des  Catalans,  composé  par 
M.  Elwart.  L'action  de  Leïla  se  passe  en 
Grèce  au  temps  de  la  domination  des  Turcs, 
Les  morceaux  qui  ont  été  le  plus  goûtés  sont 
l'ouverture,  le  duo  du  premier  acte,  le  finale 
du  second  acte,  et  le  chœur  des  conjurés. 

LEILA,  opéra  romantique ,  musique  de 
Pierson,  représenté  à  Hambourg  en  1847. 

*  leïla  di  GRANATA,  opéra  sérieux,  mu- 
sique de  Lamberti,  représenté  au  théâtre  Ger- 
bino,  de  Turin,  en  1857. 

*  LEITORA  da  inpanta,  opéra  portu- 
gais sérieux,  paroles  de  M.  Eça  Leal,  musique 
de  M.  Augusto  Machado,  représenté  au  théâ- 
tre de  la  Trinité,  à  Lisbonne,  en  février  1893. 
Musique  intéressante  et  remarquable,  écrite 
sur  un  poème  nul  et  sans  valeur. 

*  L'ELISIRE   DI    GIOVÎNEZZA,   Opéra-CO- 

mique  portugais,  musique  du  vicomte  d'Ar- 
neiro,  représenté  au  théâtre  San-Carlos  de 
Lisbonne,  en  avril  1876. 


LÉOC 

LENDEMAIN  DE  LA  BATAILLE  DE  FLEU- 

ROS  (le),  impromptu  en  un  acte,  mêlé  de 
prose  et  de  vers ,  musique  de  Kreutzer ,  re- 
présenté au  théâtre  Egalité  en  1794. 

LENDEMAIN  DE  NOCES  (le),  Opéra-COmi-* 

que  en  un  acte,  paroles  de  Léger,  musique  de 
L.-E.  Jadin,  représenté  à  Feydeau  en  1795. 

'lendemain  des  noces  (le),  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Koppel-Elifeld,  musique 
de  M.  Charles  de  Kaskel,  représenté  à  l'Opéra 
royal  de  Berlin  en  avril  1894. 

LEOCADIA,  opéra  romantique,  livret  d'a- 
près la  pièce  française  (voy.  Léocadie),  mu- 
sique de  Rossi  (Lauro),  représenté  à  Milan 
vers  1834. 

LEOCADIA,  opéra  italien,  livret  d'après 
la  pièce  française  (voy.  Léocadie),  musique 
de  Mazza,  représenté  à  Zara  en  1844. 

LÉOCADIE,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  Scribe  et  Mélesville,  musique  de 
M.  Auber,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
4  novembe  1S24.  La  pièce  est  intéressante, 
trop  intéressante  même  pour  un  opéra-co-1' 
inique,  en  ce  sens  que  le  mélodrame  y  do- 
mine presque  constamment.  La  pauvre  Léo- 
cadie est  devenue  mère  d'un  enfant  dans  des 
circonstances  plus  que  bizarres.  Le  secret  a 
été  longtemps  gardé;  mais,  l'enfant  étant 
venu  à  tomber  dans  le  Tage,  Léocadie ,  dans 
un  élan  d'angoisses  maternelles  ,  se  trahit 
elle-même.  Après  les  péripéties  les  moins 
vraisemblables,  mais  cependant  émouvantes, 
Carlos,  le  fiancé  de  Léocadie,  que  la  décou- 
verte de  son  déshonneur  avait  éloigné  d'elle, 
se  trouve  être  justement  le  père  mystérieux 
de  cet  enfant.  La  partition  est  une  des  plus 
agréables  de  celles  qui  caractérisent  la  pre- 
mière manière  de  M.  Auber.  Après  un  joli 
chœur  d'introduction,  chanté  par  des  jeunes 
filles,  on  remarque  la  romance  mélancolique 
de  Léocadie  :  Pour  moi ,  dans  la  nature,  tout 
n'est  plus  que  douleur;  l'entrée  de  Fernand: 
Cest  moi!  c'est  moi!  est  un  air  plein  de  fran- 
chise et  tout  à  fait  sympathique.  On  trouve 
déjà  une  harmonie  distinguée  et  bien  inten- 
tionnée sous  la  mélodie  des  couplets  de  San- 
chette  : 

Voilà  trois  ans  qu'en  ce  village 

Nous  arriva  ce  bel  enfant. 

Le  finale,  d'une  coupe  excellente,  débute  par 
une  gracieuse  farandole  en  sol  mineur,  à  la- 
quelle succèdent  un  passage  dramatique  bien 
traité  et  une  strette  dont  la  marche  harmo- 
nique est  un  peu  commune.  Le  premier 
entr'acte  n'est  que  la  répétition  par  Torches- 


LÉON 


LEON 


645 


tre  des  couplets  de  Sanchette.  L'influence  du 
style  de  Boieldieu  se  fait  surtout  sentir  dans 
le  duo  qui  ouvre  le  second  acte ,  et  dont  1© 
style  est  gracieux  et  tendre.  Un  mélodrame 
qui  n'offre  aucun  trait  saillant  pour  la  mu- 
sique remplit  cet  acte.  Le  dernier  renferme 
des  couplets  bien  tournés ,  chantés  par  San- 
chette :  Je  viens  de  voir  notre  comtesse.  On  y 
remarque  un  allegro  vivace  en  mi  mineur 
chaleureux  et  entraînant  :  Par  mes  remords, 
par  ma  souffrance,  que  mes  forfaits  soient  ex- 
piés, qui  amène  bien  le  dénoûment. 

LÉON  OU  LE  CHÂTEAU  DE  MONTENERO, 

drame  lyrique  en  trois  actes  et  en  prose , 
mêlé  d'ariettes,  représenté  pour  la  première 
fois  sur  le  théâtre  de  l'Opéra-Comique ,  le 
24  vendémiaire  an  VII  (15  octobre  1798) , 
paroles  d'Hoffman,  musique  de  Dalayrac. 
L'auteur  du  poème  annonce,  dans  l'avertis- 
sement mis  en  tète  de  sa  pièce ,  qu'il  en  a 
pris  le  sujet  dans  les  Mystères  d'Udolphe, 
roman  à  brigands  et  à  clairs  de  lune.  Ce 
genre  de  littérature  était  alors  fort  à  la  mode. 
Les  airs  de  Dalayrac  eurent  sans  doute  du 
succès  ;  cependant  on  remarque  que  déjà  à 
cette  époque  l'influence  de  la  musique  ita- 
lienne et  peut-être  même  de  la  musique  alle- 
mande se  faisait  sentir.  C'est  en  trahissant  un 
mouvement  de  dépit  qu'Hoffman  s'exprime 
ainsi  :  «  Dalayrac,  compositeur  aimable  et  fé- 
cond, éprouve  le  même  sort  que  Grétry  ;  il  est 
en  butte  aujourd'hui  aux  outrages  des  parti- 
sans de  la  science  des  notes,  parmi  lesquels  se 
font  remarquer  de  jeunes  fanatiques  du  cha- 
rivari ultramontain,  etc.  »  L'éducation  musi- 
cale était  enoore  si  incomplète  en  France , 
même  chez  les  gens  d'esprit ,  qu'on  appelait 
charivari  ultramontain  les  Nozze  di  Figaro  de 
Mozart,  et  II  matrimonio  segreto  de  Cimarosa. 

*  LEONA    OU   LE    PARISIEN   EN    CORSE, 

opéra-vaudeville  en  deux  actes,  paroles  de 
Saint-Georges  et  de  Leuven,  musique  de  Pi- 
lati,  représenté  au  Palais-Royal  le  1 4  janvier 

1836. 

LEONARDO  E  BLANDINE ,  opéra  italien, 
musique  de  Winter,  représenté  à  Munich 
vers  1779. 

LÉONCE  ou  LE  FILS  ADOPTIP,  comédie 
en  deux  actes,  en  prose,  mêlée  d'ariettes, 
paroles  de  Marsollier ,  musique  de  Nicolo 
(Isouard) ,  représentée  à  l'Opéra-Comique  le 
18  novembre  1805.  Le  livret  est  un  des  meil- 
leurs qu'ait  écrits  Marsollier  ;  on  y  remarque 
des  situations  touchantes  ;  le  sujet,  dans  lequel 
l'honnêteté  et  la  vertu  n'excluent  pas  l'intérêt. 


donne  lieu  à  des  scènes  d'une  exquise  sensi- 
bilité. Quant  à  la  musique ,  elle  fixa  l'atten- 
tion du  public  sur  le  jeune  compositeur.  La 
romance  de  Daniel  :  L'hymen  est  un  lien  char- 
mant lorsque  l'on  s'aime  avec  iuresse,  a  eu  un 
succès  franc  et  durable.  Le  chanteur  Solié  la 
disait  avec  goût  dans  les  théâtres  et  les  sa- 
lons, en  se  faisant  accompagner  sur  la  lyre  ou 
la  guitare.  La  mélodie  devint  un  des  timbres 
de  vaudeville  les  plus  connus. 

*  LEONE  DI  VENEZIA  (il),  opéra  sérieux 
italien  en  quatre  actes,  paroles  de  M.  Attilio  di 
Tullio,  musique  de  MM.  Enea  Verardini  et 
Corradino  d'Agnillo,  représenté  au  théâtre 
National  de  Buenos-Ayres,  le  17  octobre  1893. 

*  LEONE  ISAURO,  opéra  sérieux,  musique 
d'Emilio  Cianchi,  représenté  au  théâtre  Royal 
de  Turin  en  1062. 

leonida  in  tegea,  opéra  italien,  livret 
de  Niccolo  Minato,  musique  de  Draghi  (An- 
toine), représenté  à  Vienne,  à  l'occasion  de 
la  naissance  de  l'empereur  Léopold  1er,  par 
ordre  de  l'impératrice  Marguerite,  en  1670  ; 
repris  au  San-Mosè,  avec  la  collaboration  du 
compositeur  Ziani,  en  1676. 

LÉONIDAS  OU  LES  SPARTIATES,  Opéra  ea 
trois  actes ,  poème  de  Pixérécourt ,  musique 
de  Persuis  et  Gresnick,  représenté  à  l'Opéra 
le  16  août  1799.  Cet  ouvrage  n'eut  que  trois 
représentations.  Gresnick  mourut  dans  la 
même  année  ;  il  avait  quarante-sept  aus.  On 
attribua  sa  mort  prématurée  au  chagrin  que 
lui  causa  la  chute  de  son  œuvre. 

*  LEONIN1,  zarzuela,  paroles  de  M.  Sanchez 
Calvo,  musique  de  M.  Gêner,  représentée  à 
Jaen  en  juillet  1895. 

LEONORA  OSSia  L'AMORE  CONJUGALE, 
opéra  italien,  musique  de  Paër,  représenté  à 
Dresde  en  1805. 

LEONORA,  opéra  italien,  paroles  de  Marco 
d'Arienzo,  musique  de  Mercadante,  repré- 
senté à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo,  en  1844. 
Interprètes  :  Avignone,  Laboccetta,  Luzio, 
Vita,  Testa,  M™es  De  Rosa  et  Rebussini. 

LEONORA,  opéra  séria  en  quatre  actes, 
livret  de  Marco  d'Arienzo,  musique  de  Mer- 
cadante, écrit  pour  le  théâtre  Nuovo,  à 
Naples,  en  1844,  et  représenté  au  Théâtre- 
Italien,  à  Paris,  le  8  janvier  1866.  Les  mor- 
ceaux les  plus  remarquables  de  la  parti- 
tion sont  les  suivants  :  un  air  de  strelitz,  un 
bon  quatuor  :  Tu  tremi  indegno!  le  cantabile 
de  Leonora  au  deuxième  acte  ;  au  quatrième 
acte,  un  trio  d'hommes.  Chanté  par  Fras- 


646 


LEQU 


LETT 


chini,  Delle-Sedie,  Scalese,  Agnesi,  Tapio, 
M'ies  Vitali  et  Vestri. 

*LEONORA,  opéra  romantique  en  un  prolo- 
gue et  trois  actes,  paroles  de  M.  Zanardini,  mu- 
sique de  M.  Raimondo  Serponti,  représenté 
au  théâtre  de  la  Fenice  de  Venise  le  17  fé- 
vrier 1886. 

*  leonora  DE'  medici,  opéra  sérieux, 
musique  de  Briccialdi,  représenté  à  Milan, 
sur  le  théâtre  Carcano,  le  il  août  1855. 

*  leonora  DORI,  opéra,  musique  de  Bat- 
tista,  représenté  au  théâtre  San  Carlo,  de  Na- 
ples,  vers  1847. 

LÉONORE  OU  L'AMOUR  CONJUGAL,  drame 
historique  en  deux  actes  et  en  prose,  mêlé  de 
chants,  paroles  de  Bouilly,  musique  de  Ga- 
veaux,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  19  fé- 
vrier 1798.  Florestan  est  plongé  dans  un 
cachot;  Léonore,  sa  femme,  s'introduit  dans 
la  prison  sous  le  nom  de  Fidelio ,  et  par- 
vient à  délivrer  son  époux.  On  sait  que  ce 
sujet  a  été  traité  par  Beethoven  avec  la  som- 
bre énergie  qu'il  comportait.  Il  devient  sans 
intérêt  de  s'occuper  de  la  musique  fade  qu'a 
pu  écrire  sur  un  tel  poème  l'auteur  dont 
le  chef-d'œuvre  est  le  Bouffe  et  le  tailleur. 
(Voy.  Fidelio.) 

LÉONORE    OU    L'HEUREUSE    ÉPREUVE, 

comédie  en  deux  actes,  mêlée  d'ariettes,  pa- 
roles de  Duveyrier  père,  musique  de  Cham- 
pein,  représentée  aux  Italiens  le  7  juillet  1781. 

Léonore,  opéra  allemand,  d'après  la  bal- 
lade de  Burger,  musique  de  Huttenbrenner, 
écrit  vers  1835. 

LÉONORE,  drame  lyrique  en  deux  actes, 
d'après  la  ballade  de  Burger,  musique  de 
Sowinski,  écrit  vers  1840;  inédit. 

Léonore  DE  holtée  ,  opéra  allemand, 
musique  d'Eberwein  (Charles),  représenté  à 
Weimar  vers  1844. 

*  Léonore  de  médicis,  grand  opéra  en 
quatre  actes,  musique  de  Salvatore  Agnelli, 
représenté  sur  le  Grand-Théâtre  de  Marseille 
le  23  mars  1855. 

LÉONORE  ET  FÉLIX,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Saint-Marcelin ,  musique 
de  Benoist ,  représenté  à  Feydeau  le  27  no- 
vembre 1821. 

léontine  et  FONROSE  ,  opéra-comique 
en  quatre  actes,  musique  de  Pauwels,  repré- 
senté à  Bruxelles  vers  1800. 

lequel?  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 


roles de  Paul  Duport  et  Ancelot,  musique  de 
Leborne,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
21  mars  1838.  Une  donnée  originale  répond 
au  titre  de  la  pièce.  Un  riche  négociant,  pour 
exciter  son  fils  à  se  bien  conduire ,  à  mener 
une  vie  sage  et  réglée,  a  imaginé  de  l'élever 
avec  un  autre  enfant  qui  n'est  pas  le  sien, 
laissant  ignorer  à  tout  le  monde  lequel  des 
deux  héritera  de  son  nom  et  de  sa  fortune.  Il 
va  sans  dire  que  c'est  le  fils  qui  est  le  mauvais 
sujet,  tout  en  étant  doué  d'ailleurs  des  qualités 
les  plus  aimables  du  cœur  et  de  l'esprit.  La 
musique  de  cet  acte  a  mérité  à  Leborne  les  té- 
moignages de  l'estime  des  connaisseurs.  Plu- 
sieurs mélodies  élégantes  et  un  beau  sextuor 
ont  prouvé  la  science  et  le  goût  de  cet  habile 
professeur.  Son  ouvrage  a  été  chanté  par 
Couderc,  Fleury,  Henri  et  Mlle  Berthault. 

LÉRIDA,  opéra-ballet,  musique  de  Batistin 
(Struck),  représenté  à  Versailles  vers  1719. 

LES  MARIAGES  SONT  CONCLUS  DANS 
LE  CIEL,  opéra- comique  allemand,  musi- 
que de  M.  Rosenberg,  représenté  au  Théâtre 
de  la  ville,  à  Francfort,  en  janvier  1857. 

LESTOCQ  ou  L'INTRIGUE  ET  L'AMOUR 
opéra  en  quatre  actes,  paroles  de  Scribe,  mu- 
sique d'Auber,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  24  mai  1834.  Le  livret  est  un  écheveau 
très  embrouillé  ;  en  voici  le  sujet  :  Elisabeth, 
fille  de  Pierre  I",  déclarée  inhabile  à  succé- 
der à  son  père,  se  retire  dans  une  province  où 
elle  est  accompagnée  par  un  médecin  fran- 
çais nommé  Lestocq ,  ancien  favori  du  czar, 
homme  ambitieux  et  habile.  Il  organise  une 
conspiration  et  rétablit  sur  le  trône  la  fille  de 
Pierre  le  Grand.  M.  Auber  ne  fut  pas  heu- 
reux cette  fois ,  soit  que  les  situations  ne 
l'aient  pas  inspiré,  soit  qu'il  ait  subi  les  ef- 
fets d'une  défaillance  passagère,  Lestocq  est 
sa  plus  faible  partition.  Les  accompagnements 
sont  cependant  très  travaillés  et  accusent  une 
main  fort  habile  ;  mais  les  motifs  n'ont  pas 
d'ampleur,  et  un  mouvement  de  contredanse 
s'y  fait  presque  constamment  remarquer. 
Nous  rappellerons  seulement  un  duo  de  ténor 
et  soprano,  et  un  chœur  pour  voix  d'hom- 
mes. Cet  ouvrage  a  été  chanté  par  Thénard 
et  par  Mme  Pradher,  Mlles  Peignât  et  Massy. 
Lectocq  a  été  joué  à  Londres,  au  théâtre  Royal 
de  Kent,  sous  le  titre  de  la  Princesse  et  le 
Médecin. 

LESVART  ET  DARIOLETTE ,  opéra  alle- 
mand, musique  de  J.-A.  Hiller,  représenté  au 
théâtre  de  Koch  en  1767. 

LETTERA  ANONIMA  (la)  [la  Lettre  ano~ 


LETT 


L1BU 


647 


nyme],  opéra  italien,  musique  de  Donizetti, 
représenté  à  Naples  en  1822. 

LETTERA  PERBUTA  (la)  [la  Lettre  per- 
due], opéra-bouffe  italien,  musique  du  comte 
Nicolas  Gabrielli,  représenté  au  théâtre 
Nuovo  de  Naples,  en  1836. 

LETTERATO  ALLA  MODA  (il)  [le  Littéra- 
teur à  la  mode],  opéra  italien,  musique  de 
Marinelli ,  représenté  à  Florence  vers  1788. 

LETTRE  AU  BON  BIEU  (la),  opéra-comique 
«n  deux  actes ,  paroles  de  MM.  Scribe  et  de 
Courcy,  musique  de  G.  Duprez,  représenté  à 
TOpéra-Comique  le  28  avril  1853.  Il  faudrait 
ajouter  en  sous-titre  :  Ou  la  bêtise  récom- 
pensée. On  suppose  qu'une  villageoise,  dési- 
rant trouver  un  mari,  a  la  naïveté  d'écrire  au 
ton  Dieu  pour  lui  en  demander  un,  et  de  dé- 
poser sa  lettre  dans  le  tronc  de  l'église.  Ar- 
rive un  jeune  seigneur,  l'étudiant  Léopold.  Il 
vient  pour  recevoir  l'argent  de  ses  fermages. 
On  ouvre  en  sa  présence  le  tronc  des  pauvres, 
dans  lequel  il  ne  voit  que  trois  kreutzers  et 
la  lettre  d'Henriette.  Charmé  de  cette  naï- 
veté et  frappé  aussi  de  la  grâce  avec  laquelle 
la  jeune  fille  lui  a  fait  les  honneurs  d'un  dé- 
jeuner frugal,  Léopold  charge  le  bourgmestre 
de  donner  à  la  jeune  fille  six  mille  florins.  La 
pauvre  Henriette,  devenue  riche,  voit  accou- 
rir tous  les  garçons  du  village  et  le  bourg- 
mestre lui-même  ;  en  définitive,  c'est  le  prince 
Léopold  qui  l'épouse.  La  musique  composée 
par  le  célèbre  chanteur  contient  plusieurs 
mélodies  agréables,  notamment  les  couplets 
d'Henriette  :  Le  vrai  bonheur  est  là;  une  jolie 
romance  et  le  chœur  des  prétendants,  qui  est 
assez  comique.  Le  motif  de  la  vieille  chan- 
son:// pleut,  il  pleut  bergère,  revient  plu- 
sieurs fois  et  donne  un  caractère  pastoral  à 
ce  petit  ouvrage.  Jourdan  a  chanté  le  rôle  de 
Léopold,  et  M'ie  Duprez  a  bien  fait  valoir 
l'œuvre  paternelle. 

*  lettre  BE  CACHET  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Jules  Oudot  et 
Maurice  Bouchard,  musique  de  M.  Gaston  Le- 
maire,  représenté  au  Cercle  des  Mathurins 
en  février  1889. 

*  lettre  BE  cachet  (la),  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Jalabert,  mu- 
sique de  M.  Charles  Haring,  représenté  à 
Bordeaux  le  3  février  1890. 

lettre  BE  change  (la),  opéra-comique 
en  un  acte  ,  paroles  de  Planard ,  musique  de 
Bochsa,  représenté  àFeydeau,  le  il  décem- 
bre 1815. 


LETTRE  POSTHUME  (la)  ,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Scribe  et  Mélesville, 
musique  de  Kreubé,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  21  avril  1827. 

LETZTE  HOHENSTAUFEN  (der)  [le  Der- 
nier des  H 'ohenstauf "en],  opéra  allemand,  mu- 
sique de  C.-E.  Hering,  représenté  à  Leipzig 
en  1835. 

LETZTEN  TAGE  VON  POMPEJI  (die)  [les 
Derniers  jours  de  Pompéi],  opéra  allemand, 
musique  de  Mùller,  représenté  au  théâtre  de 
la  Cour,  à  Darmstadt ,  au  printemps  de  1855. 

*  LETZTEN  TAGE  VON  POMPEI  (die), 
opéra,  musique  d'Auguste  Pabst,  représenté^ 
en  Allemagne  en  1861. 

LEUCIPPE ,  opéra  italien ,  musique  de 
J.-A.-P.  Hasse,  représenté  à  Dresde  en  1751. 

LEUCIPPE  E  TEONOE,  opéra  italien,  livret 
de  l'abbé  Pietro-Maria  Suarez,  depuis  évêque 
de  Feltre ,  musique  de  Pollarolo  (Antoine), 
représenté  à  Venise,  sur  le  théâtre  de  Saint- 
Jean-Chrysostome,  en  1719. 

LEUCIPPE  festia,  opéra  italien,  livret  de 
Nicolo  Minato,  musique  de  Draghi  (Antoine), 
représenté  à  Vienne  en  1678,  le  jour  anniver- 
saire de  la  naissance  de  l'empereur  Léopold. 

LEVANTINA  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Mancini,  représenté  à  Naples  en  1732. 

*LEYENBABEL  MONJE  (la),  zarzuela  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Arniches  et  Canto,. 
musique  de  M.  Ruperto  Chapi,  représentée  au 
théâtre  Apolo.  de  Madrid,  en  1894. 

LEYLA,  opéra  de  Cari  Bendl,  représenté 
sur  le  théâtre  National,  à  Prague,  en  février 
1868.  Le  sujet  a  été  tiré  de  l'histoire  de  la- 
Bohême. 

LIBELLA,  opéra,  musique  de  Reissiger, 
représenté  à  Dresde  en  1848. 

LIBERTÀ  NOCIVA  (la)  [la  Liberté  nuisible], 
opéra  italien,  musique  de  Rinaldo  di  Capua 
et  de  Galuppi,  représenté  au  théâtre  San- 
Cassiano,  à  Venise,  en  1744. 

LIBERTY-HALL  (the)  [le  Palais  de  la  Li- 
berté], opéra-comique  anglais,  paroles  et  mu- 
sique de  Dibdin,  représenté  à  Londres  vers 
la  fin  du  xvme  siècle. 

LIBUSSA,  opéra  en  deux  actes,  musique 
du  baron  de  Lannoy ,  représenté  à  Braun 
en  1818. 


648 


LIDW 


LIEB 


LIBUSSA,  grand  opéra  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Bernard ,  musique  de  Conradin 
Kreutzer,  représenté  à  Vienne  en  1822. 

*  LIBUSSA,  opéra,  musique  de  Frédéric 
JSmetana,  représenté  avec  un  brillant  succès, 
le  11  juin  1881,  sur  le  théâtre  National  de 
Prague. 

licasta,  drame  lyrique,  paroles  et  musi- 
que de  Benedetto  Ferrari,  représenté  à  Parme 
en  1664. 

lichtenstein,  opéra  allemand,  musique 
de  Stoessel,  écrit  pour  le  théâtre  de  Stuttgard 
vers  1836  ;  non  représenté. 

LICHTENSTEIN ,  opéra  allemand  en  trois 
actes,  paroles  de  Dingelstedt,  musique  de 
Lindpaintner,  représenté  au  théâtre  de  Stutt- 
gard en  1845  et  le  24  août  1846. 

*  lichtenstein,  opéra,  paroles  de  M.  Kie- 
pert,  musique  de  M.  Ferdinand  Schilling,  re- 
présenté à  Fribourg-en-Brisgau  en  avril  1892. 

licinio  IMPERATORE,  opéra  italien,  li- 
vret de  Matteo  Noris ,  musique  de  C.  Palla- 
vicino ,  représenté  au  théâtre  de  Saint-Jean- 
Chrysostome,  à  Venise,  en  1684. 

LICITATION  DES  FEMMES  (IA),  opéra 
allemand  en  un  acte,  musique  de  Woytissek, 
représenté  au  théâtre  National  de  Prague 
vers  1809. 

LICURGO  OSSia  IL  CIECO  DI  ACUTA 
VISTA  (Lycurgue  ou  Y  Aveugle  à  la  vue  per- 
çante), opéra  italien,  livret  de  Matteo  Noris, 
musique  de  Pollarolo,  représenté  au  théâtre 
San-Angiolo,  à  Venise,  en  1686. 

LIDA  DI  brusselles,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Pacini,  représenté  à  Bologne  en 
novembre  1858. 

lida  WILSON,  opéra  séria,  livret  de  Golis- 
ciani,  musique  de  F.  Bonamici,  représenté  au 
théâtre  Nuovo,  de  Pise,  le  31  janvier  1878; 
chanté  par  Belardi,  Gallocci;  Mm  es  pede- 
monti,  Novelli. 

LIDEN  KIRSTEN,  opéra  allemand,  musique 
de  J.-P.-E.  Hartmann,  représenté  à  Copenha- 
gue en  1847. 

LIDWINA ,  opéra  allemand  en  trois  actes 
livret  de  Ebert,  musique  de  Dessaùer,  repré- 
senté à  Prague  le  30  septembre  1836.  Le  hé- 
ros de  la  pièce  est  une  sorte  de  Faust  fe- 
melle mis  en  scène  d'après  une  légende 
bohémienne.    On  a  remarqué    des   chœurs 


d'une  belle  facture.  Dessaùer  est  l'auteur 
d'un  grand  nombre  de  lieder  populaires  en 
Allemagne. 

LIEB'  IN  DER  STADT  (die)  [les  Amours  de 
la  ville],  opéra  allemand,  musique  de  Riotti, 
représenté  à  Vienne  en  1834. 

LIEBE  (  die  )  [  l'Amour  ] ,  opéra-comique 
allemand,  musique  de  Georges  Lampe ,  écrit 
à  la  fin  du  xvme  siècle. 

LIEBE  AUF  DEM  LANDE  (die)  [l'Amour  à 
la  campagne],  opéra  allemand,  musique  de 
J.-A.  Hiller,  représenté  à  Leipzig  vers  1780. 

LIEBE  AUF  DEM  LANDE  (die),  opéra  alle- 
mand,  musique  d'un  compositeur  italien 
nommé  Riotti,  joué  au  théâtre  de  Léopold,  à 
Vienne,  en  1833. 

*  liebe  Augustin  (der),  opérette,  paroles 
de  M.  Hugo  Klein,  musique  de  M.  Johann 
Brandi,  représentée  au  théâtre  An  der  Wien, 
à  Vienne,  en  janvier  1887. 

LIEBE  AUS  EIFERSUCHT  (die)  [Amour 
-par  jalousie],  opéra  allemand  en  trois  actes, 
paroles  et  musique  de  E.-T. -G.  Hoffmann.  Le 
célèbre  littérateur  humoriste  laissa  plusieurs 
opéras  en  manuscrit.  Celui-ci  a  pu  être  écrit 
à  Varsovie  vers  1806;  l'idée  de  la  pièce  a  été 
empruntée  à  Calderon. 

LIEBE  IM  NARRENHAUS  (die)  [l'Amour 
aux  Petites  Maisons),  opéra  allemand  en  un 
acte,  musique  de  Ditters,  représenté  à  Vienne 
en  1786. 

LIEBE  IST  SINNREICH  (die)  [l'Amour  est 
ingénieux] ,  opéra  allemand  en  un  acte,  mu- 
sique de  Gestewitz,  représenté  au  théâtre  al- 
lemand de  Bondini  en  1781. 

LIEBE  MACHT  KURZEN  PROZESS  (die) 
[l'Amour  n'y  va  pas  par  quatre  chemins],  opéra- 
comique  allemand,  musique  de  Haibel  et  de 
Sussmayer,  représenté  à  Vienne  en  1801. 

LIEBESCOMPASS  (der)  [la  Boussole  de 
F  amour],  opéra  allemand,  musique  d'Ebert 
(Charles-Frédéric),  représenté  à  Pesth  en 
1797. 

LIEBESRING  (der)  [l'Anneau  d'amour], 
opéra-bouffe  allemand  en  trois  actes ,  mu- 
sique de  Bial  ,  représenté  au  théâtre  de 
Friedrich-Wilhelmstadt  de  Berlin  le  4  dé- 
cembre 1875. 

LIEBESZAUBER  (le  Philtre  de  l'amour), 


LILL 


LIND 


649 


opéra  allemand,  musique  de  Nohr,  repré- 
senté à  Gotha  en  1832. 

LIEBESZAUBER  (  le  Philtre  de  l'amour), 
opéra  romantique  ,  musique  de  J.  Hoven 
(évêque  de  Puttlingen),  représenté  à  Vienne 
en  1846. 

LIEBHABER  ALS  CONTREBANDE  (der) 
[l'Amateur  introduit  sous  forme  de  contre- 
bande], opéra  allemand  en  un  acte,  musique 
de  Grutsch,  représenté  à  Vienne  en  1838. 

*  LIED  VAN  MARGOT  (het),  opéra-comique 
flamand  en  deux  actes,  musique  de  Van  den 
Acier,  représenté  à  Anvers  le  26  octobre  1859. 

LIEDERIK,  opéra  flamand,  livret  de  M.  Paul 
Billier,  musique  de  M.  Mertens,  représenté 
au  Théâtre  -  Flamand  d'Anvers  en  octobre 
1875.  Chanté  par  Blauwaert,  Delparte  et 
Mlles  Hasselmans  et  Gobbaerts. 

*  LIEDS  DE  FRANCE  (les),  poème  de 
M.  Catulle  Mendès,  musique  de  M.  Alfred 
Bruneau,  exécuté  au  théâtre  d'Application  le 
12  décembre  1891. 

*  LIEUTENANT  EN  MER  (le),  opérette, 
livret  tiré  d'une  ancienne  comédie  par  MM.  E. 
Schlack  et  L.  Hermann,  musique  de  M.  Louis 
Roth,  représentée  au  théâtre  Frédéric-Guil- 
laume de  Berlin  le  21  décembre  1893. 

*  LIEUTENANT  TITILLA  (le)  OU  LES 
FRANÇAIS  en  HONGRIE,  opérette  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  Eugène  Rakosi,  musique 
de  M.  L.  Serby,  représentée  au  Volkstheater 
de  Budapest  en  juin  1892. 

*LILI  TSEE,  opéra-féerie  en  un  acte  sur  un 
sujet  japonais,  paroles  de  M.  Wolfgang  Kirch.- 
bach,  musique  de  M.  Franz  Curtis,  composi- 
teur suisse,  représenté  sur  le  théâtre  de  la 
Cour,  àManheim,  en  janvier  1896. 

*  LILINE  ET  valentin,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Jules  de  La  Guette,  musi- 
que de  M.  Charles  Lecocq,  représenté  aux 
Folies-Marigny  vers  1865. 

LILLA,  opéra  allemand  en  quatre  actes, 
paroles  de  Goethe,  musique  de  Seidel,  repré- 
senté au  théâtre  National  de  Berlin  le  9  dé- 
cembre 1818. 

LILLA,  opéra  italien,  musique  de  Brancac* 
cio,  représenté  au  théâtre  de  la  Fenice ,  à 
Venise,  en  1848. 

LILLA  ou  LA  JARDINIÈRE  ,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Kcenig,  représenté  à  Ber- 
lin en  1783. 


*  lillo  E  LELLA,  comédie  lyrique,  paroles 
de  Luigi  Campesi,  musique  de  Giovanni  Va- 
lente,  représentée  à  Naples,  en  1877,  sur  le 
théâtre  de  la  Fenice. 

LILLY  OF  KILLARNEY  (the)  [le  Lis  de 
Killarney],  opéra  anglais,  musique  de  Bene- 
dict,  représenté  à  Covent-Garden,  à  Londres, 
en  1861,  et  repris  en  septembre  1862. 

LINA  ou  LE  mystère,  opéra-comique  en 
trois  actes  ,  paroles  de  Reveroni  Saint-Cyr  , 
musique  de  Dalayrac ,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  8  octobre  1807.  L'action  se  passe 
au  temps  de  Henri  IV.  Le  comte  de  Lescars, 
séparé  par  les  nécessités  de  la  guerre  de  la 
femme  qu'il  vient  d'épouser,  la  retrouve 
quatre  ans  après  avec  un  fils  dont  on  lui 
avait  caché  la  naissance.  Les  événements  de 
la  guerre,  une  ville  livrée  au  pillage,  plusieurs 
autres  détails  qui  donnent  de  la  vraisem- 
blance au  dénoûment,démontrent  que  l'officier 
ne  peut  attribuer  qu'à  sa  propre  faute  la  pré- 
sence inattendue  ,  à  son  foyer ,  de  cet  enfant 
légitime  de  fait,  sinon  d'intention.  Malgré  la 
hardiesse  de  la  donnée  du  poème  de  Lina ,  il 
fournissait  au  musicien  une  occasion  excel- 
lente de  révéler  ses  qualités  dramatiques. 

LINA,  opéra  italien  en  deux  actes,  musique 
de  Pedrotti,  représenté  à  Vérone  en  1840. 

LINA,  opéra  séria,  livret  de  Guidi  et  d'Or- 
meville,  musique  de  A.  Ponchielli,  représenté 
au  théâtre  dal  Verme,  de  Milan,  le  17  novem- 
bre 1877;  chanté  par  Vincentelli,  Bertolasi; 
Mmes  Ponchielli-Brambilla,  Riccardi.  L'opéra 
la  Savojarda,  représenté  à  Crémone  le  19  jan- 
vier 1861,  a  été  refondu  dans  cet  ouvrage  qui 
a  obtenu  un  légitime  succès.  Les  morceaux 
les  plus  distingués  de  la  partition  sont  :  dans 
le  deuxième  acte,  les  strophes  chantées  par 
Lina  (soprano),  la  Madré  mia,  le  duettino  de 
Lina  et  Gualtiero  (ténor),  L'anima  mia,  la  ro- 
mance delà  comtesse  (mezzo  soprano),  Ei  mi 
fuggi,  et,  dans  le  troisième  acte,  la  romance 
de  Gualtiero,  Tu  che  volasti. 

LINDA  Dl  CHAMOUNI,  opéra  italien  en 
trois  actes,  paroles  de  Rossi,  musique  deDc- 
nizetti,  composé  expressément  pour  le  théâ- 
tre de  la  Cour  (Porte  de  Carinthie),  à  Vienne, 
en  1842,  et  représenté  à  Paris  le  17  novembre 
de  la  même  année.  Le  sujet  est  le  même  que 
celui  de  la  Grâce  de  Dieu ,  drame  représenté 
avec  un  immense  succès  sur  le  théâtre  de  la 
Gaîté.  La  partition  est  une  des  plus  gracieu- 
ses du  maître  ;  c'est  un  ouvrage  de  demi-ca- 
ractère dans  lequel  il  a  trouvé  des  inspira- 


650 


LIND 


USA 


tions  pleines  de  fraîcheur  et  de  sentiment. 
La  tyrolienne  si  délicieusement  chantée  par 
Mme  Persiani,  la  malédiction  du  père,  la 
prière,  sont  des  morceaux  fort  remarquables. 
Lablache,  Tamburini,  Mario,  Mme  Marietta 
Brambilla  ont  chanté  avec  succès  les  rôles  de 
cette  pièce.  Nous  signalerons  principalement, 
dans  le  premier  acte ,  l'air  du  marquis  :  Per 
sua  madré  ;  la  romance  de  Pierrotto  ;  la 
strette  du  duo  entre  Linda  et  Carlo  et 
la  prière  du  finale.  Dans  le  deuxième  acte, 
le  duo  entre  Linda  et  Pierrotto  :  Allor 
ch'io  passo;  le  duo  de  Linda  et  Carlo  :  Ali! 
vanne;  la  scène  de  folie  de  la  pauvre  Linda  ; 
enfin  au  troisième  acte,  le  délicieux  chœur 
des  Savoyards  ;  l'air  du  marquis,  avec  accom- 
pagnement d'un  chœur  comique ,  et  un 
quintette  d'un  style  excellent.  Dans  l'ordre 
de  mérite  des  ouvrages  du  compositeur  de 
Bergame,  nous  placerions  volontiers  Linda 
di  Chamouni  entre  la  Fille  du  régiment  et 
Don  Pasquale.  La  mise  en  scène  de  Linda 
n'était  pas  en  harmonie  avec  la  simplicité  du 
sujet.  Il  est  à  remarquer  que  le  caractère 
poétique  de  la  jeune  montagnarde  s'est  effacé 
en  raison  même  des  efforts  tentés  pour  la 
mettre  en  lumière.  Aux  scènes  émouvantes 
du  drame  du  boulevard,  à  la  magnificence  du 
cadre  de  la  pièce  italienne,  à  la  romance  sen- 
timentale de  M'ie  Loïsa  Puget,  devenue  jus- 
tement populaire ,  nous  préférons  encore  les 
naïves  cantilènes  de  Fanchon  la  vielleuse,  que 
nos  mères  chantaient  sans  le  moindre  accom- 
pagnement : 

Aux  montagnes  de  la  Savoie 
Je  naquis  de  pauvres  parents, 

simples  chansons  qui  sont  oubliées,  mais 
qu'on  peut  relire  dans  la  Musette  du  vaude- 
ville, publiée  par  Doche  en  1822. 

UNDA  DI  ROCCAFORTE ,  opéra  italien, 
musique  de  Angelo  Gnochi,  représenté  pour 
la  première  fois,  à  Novare,  dans  le  mois  de 
mai  1845.  Cet  ouvrage  eut  quelque  succès. 

LINDAMIRE ,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  D.  Duboys ,  musique  de  Antonio 
Bernardi,  représenté  à  Spa  le  17  août  1862. 
On  a  remarqué  la  romance  :  Vous  serez  bientôt 
grand  seigneur,  chantée  par  Péront. 

lindana  ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Kanne,  écrit  à  Vienne  vers  1810. 

LINDOR,  opéra-comique  en  un  acte,  musique 
de  Mme  Héritte-Viardot,  représenté  au  théâtre 
deWeimar  en  mai  1879.  Chanté  par  M.  Knopp 
et  Mme  Horson. 


LINDOR  ET  ISMÈNE ,  opéra  allemand , 
musique  de  Schmittbauer,  représenté  à  Caris- 
ruhe  vers  1772. 

LINNÉEOULESMINESDE  SUÈDE,  opéra- 

comique  en  trois  actes ,  paroles  de  Dejaure, 
musique  de  Dourlen  ,  représenté  au  théâtre 
Feydeau  le  10  septembre  1808.  Le  livret  est 
absurde.  Un  jeune  homme  est  condamné  à 
travailler  aux  mines  ;  le  célèbre  naturaliste 
Linnée,  qui  jouit  en  Suède  du  privilège  de 
délivrer  un  prisonnier  à  son  choix ,  lui  fait 
rendre  la  liberté.  Un  tel  sujet  d'opéra  était 
capable  de  glacer  l'imagination  la  plus  ar 
dente.  Ce  fut  l'œuvre  de  début  de  Dourlen 
dans  la  carrière  lyrique. 

LINUS,  tragédie  lyrique,  musique  de  Ra- 
meau, non  représentée. 

LION  DE  FLORENCE  (le)  ,  mélodrame , 
musique  du  baron  de  Lannoy,  écrit  à  Vienne 
vers  1825. 

*  LION  DE  SAINT-MARC  (le),  opéra-bouffe 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Nuitter  et  Beau- 
mont,  musique  de  M.  O.  Legouix,  représenté 
pour  l'inauguration  du  théâtre  Saint-Germain 
(aujourd'hui  théâtre  Cluny),  le  24  novembre 

1864. 

*  lionella,  opéra  sérieux  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  M.  Ferdinando  Fontana,  mu- 
sique de  M.  Spiro  Samara,  représenté  au 
théâtre  de  la  Scala  de  Milan  le  4  avril  1891. 

LIONNEL  AND  CLARISSA  (Lionel  et  Cla- 
risse), opéra-comique  anglais  ,  musique  de 
Dibdin,  représenté  à  Londres  vers  17.6.8. 

*  LIONORA  (la.),  opéra-bouffe,  paroles 
d'Antonio  Federico,  musique  de  Nicola  Lo- 
groscino  et  Vincenzo  Ciampi,  représenté  à  Na- 
ples,  sur  le  théâtre  des  Fiorentini,  en  1742. 

liqueur  D'OR  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes,  livret  de  MM.  Busnach  et  Liorat, 
musique  de  M.  Laurent  de  Rillé,  représenté 
aux  Menus-Plaisirs  le  il  décembre  1873. 

LIRA  D'ORFEO  (la.)  ,  divertissement  mu- 
sical (trattenimento  musicale) ,  poésie  de  Nic- 
colo  Minato,  musique  de  Draghi  (Antoine) , 
représenté  à  Vienne,  par  ordre  de  l'empereur 
Léopold,  dans  le  parc  royal  du  Luxembourg, 
en  1683. 

LISA  ou  LE  LANGAGE  DU  CŒUR,  opéra 
en  deux  actes ,  paroles  et  musique  de 
Mertke;  représenté  à  Manheim  le  24  jan- 
vier 1872. 


LISB 


LISE 


651 


LISA  DE'  LAPI,  opéra  séria ,  musique  de 
E.  Samengo,  représenté  au  théâtre  National 
ûe  Gênes  le  4  décembre  1880. 

LISBETH,  opéra  -  comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Favières,  musique  de  Grétry,  re- 
présenté aux  Italiens  le  10  janvier  1797.  La  jo- 
lie nouvelle  de  Florian  intitulée  Claudine  a 
fourni  le  sujet  du  livret  ;  mais  l'auteur  a  ren- 
chéri sur  le  caractère  pastoral  du  roman 
suisse,  et  l'a  gâté  en  faisant  intervenir  Gess- 
ner,  qui  déclame  des  tirades  philosophiques 
à  l'usage  des  âmes  sensibles.  Le  succès  de 
Lisbeth  ne  s'est  pas  soutenu,  malgré  une  ro- 
mance charmante,  et  la  partition  n'en  a  pas 
été  gravée. 

LISBETH,  opéra- comique  en  deux  actes, 
musique  de  Félix  Mendelssohn,  représenté 
au  Théâtre-Lyrique  le  vendredi  9  juin  1865, 
d'après  la  traduction  faite  sur  le  livret  al- 
lemand par  M.  Jules  Barbier.  Le  titre  de 
la  partition  allemande  est  Die  ruckkehr  aus 
der  fremde  (le  Retour  d'un  voyage  à  l'étran- 
ger). Mendelssohn  a  composé  cet  ouvrage  à 
l'occasion  du  vingt-cinquième  anniversaire 
du  mariage  de  ses  parents.  Il  fut  exécuté 
pour  la  première  fois  en  public  au  théâtre  du 
Grand-Opéra  de  Berlin  en  1851.  C'est  un 
opéra  des  plus  médiocres  ;  si  l'on  en  excepte 
des  couplets  empreints  de  cette  douce  rê- 
verie qui  caractérise  la  musique  du  cé- 
lèbre compositeur,  tout  le  reste  est  infé- 
rieur aux  plus  faibles  ouvrages  du  répertoire 
français.  L'orchestration  affecte  les  plus  sin- 
gulières sonorités.  La  première  des  deux  sé- 
rénades, dont  le  motif  est  assez  gracieux,  a 
pour  accompagnement  des  batteries  en  piz- 
zicati,  imitation  maladroite  de  la  guitare, 
auxquelles  viennent  se  joindre  des  rentrées 
d'instruments  à  vent  qui  ne  sont  pas  d'un 
effet  plus  heureux.  Mozart,  dont  Mendels- 
sohn a  parlé  quelque  part  avec  dédain,  trai- 
tait autrement  les  pizzicati,  surtout  dans  sa 
délicieuse  sérénade  de  Don  Juan  :  Ah!  vieni 
alla  finestra.  La  seconde  sérénade ,  chantée 
par  le  faux  Fritz ,  consiste  dans  une  lamen- 
table phrase  répétée  à  satiété  sans  accom- 
pagnement, et  terminée  par  une  rentrée 
des  instruments  à  cordes.  Au  commen- 
cement du  second  acte ,  pendant  que  la 
scène  s'éclaire,  on  remarque  une  courte  sym- 
phonie exprimant  successivement  le  som- 
meil et  le  lever  de  l'aurore  ;  cette  fois,  le  com- 
positeur a  été  bien  inspiré  ;  l'harmonie  en  est 
douce  et  suave  ;  quant  au  sujet,  il  est  d'une 
naïveté  par  trop  allemande,  et  ne  supporte  pas 
l'analyse.  L'interprétation  au  Théâtre-Lyri- 


que a  été  fort  intéressante  :  Mme  Faure-Le- 
febvre,  MM.  Petit,  Fromant  et  Wartel  ont 
joué  avec  zèle  cette  épave  d'un  grand  maître. 

LISCHEN  ET  FRITZCHEN,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Paul  Dubois,  musique  de 
M.  Offenbach,  représentée  au  théâtre  des 
Bouffes-Parisiens  le  5  janvier  1S64.  Cette  pe- 
tite pièce  a  obtenu  le  succès  le  plus  franc. 
Fritzchen ,  pauvre  domestique  alsacien,  es- 
tropie si  outrageusement  le  français  que  son 
maître  l'a  mis  à  la  porte.  Au  moment  où  il 
exhale  sa  douleur  en  plaintes  comiques,  il 
rencontre  Lischen ,  jeune  marchande  de  pe- 
tits balais.  Tous  deux  parlent  un  idiome  si 
extravagant  qu'ils  s'en  effarouchent  mutuel- 
lement; mais,  entre  compatriotes,  la  paix  est 
bientôt  faite,  et  un  temps  de  valse  les  a  aus- 
sitôt réconciliés.  Le  duo  qu'ils  chantent  sur 
les  paroles  :  Je  suis  Alsacienne,  je  suis  Alsa- 
cien, est  d'une  mélodie  agréable.  Fritzchen 
a  des  vues  sur  Lischen  ;  mais  ils  s'aperçoivent 
tout  à  coup  qu'ils  sont  frère  et  sœur;  ce  qui 
les  oblige  à  se  séparer.  Heureusement  que 
Lischen  a  en  sa  possession  une  certaine 
lettre  qu'elle  n'a  jamais  pu  lire.  Fritzchen, 
plus  lettré ,  y  découvre  qu'ils  ne  sont  que 
cousin  et  cousine.  Ils  se  livrent  naturelle- 
ment à  une  gaieté  folle  à  laquelle  le  public 
s'associe  de  bonne  grâce.  L'ouverture  a  de  la 
gentillesse;  l'air  de  la  marchande  de  balais, 
la  fable  :  Le  rat  de  ville  et  le  rat  des  champs, 
dite  par  Lischen  en  langue  franco-allemande, 
sont  avec  le  duo  les  morceaux  les  plus  amu- 
sants de  cette  opérette,  qui  a  été  jouée  avec- 
entrain  par  Désiré  et  Mlle  ZulmaBouffar.  C'est 
à  Ems  qu'elle  a  été  jouée  pour  la  première 
fois.  M.  Offenbach  aurait  dû,  selon  nous,  ne 
pas  dépasser  ces  limites  de  la  bouffonnerie. 

Ne  forçons  pas  notre  talent, 
Nous  ne  ferions  rien  avec  grâce. 

*  LISE,  opérette  française  en  deux  actes, 
paroles  de  M.  Saint-Eman,  musique  de  M.  Byn 
fpseudonyme  de  M.  Albert  Roth,  composi- 
teur bernois),  représentée  à  Berne  le  16  fé- 
vrier 1887. 

LISE  ET  COLIN ,  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  d'Eugène  Hus,  musique  de 
Gaveaux  (Pierre) ,  représenté  à  Feydeau  le 
4  août  1796. 

LISETTA  E  GIANINO ,  opéra  italien ,  mu- 
sique de  Fioravanti  (Valentin),  représenté 
en  Italie  vers  1796. 

LISETTE,  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  Thomas  Sauvage,  musique  de 
M.  Eugène  Ortolan  ,  représenté  à  Paris  sur 


632 


LISI 


LIVI 


le  Théâtre-Lyrique  le  10  avril  1855.  Le  ca- 
nevas de  cette  pièce  n'a  pas  une  grande 
consistance.  Il  s'agit  d'une  comtesse  hol- 
landaise qui  aime  assez  les  aventures ,  et 
que  sa  camériste  Lisette  tire  d'embarras, 
prête  qu'elle  est  à  endosser  ses  robes  et  sa 
responsabilité.  Germain ,  son  amoureux , 
trouve  même  que  Lisette  pousse  trop  loin  la 
complaisance,  et,  de  dépit,  il  se  fait  soldat. 
Devenu  officier  sous  le  nom  de  M.  de  Fouville, 
et  faisant  le  service  de  la  tranchée  pendant 
le  siège  de  Berg-op-Zoom,  il  pense  qu'il  fera 
la  conquête  d'une  comtesse  qui  habite  le  châ- 
teau voisin.  C'est  toujours  notre  comtesse 
hollandaise ,  et  encore  Lisette  qui  recevra  à 
sa  place  la  déclaration.  On  devine  le  dénou- 
aient. Cette  partition  fut  accueillie  avec  fa- 
veur, et  on  y  remarqua  une  bonne  entente 
des  effets  scéniques ,  une  instrumentation 
traitée  avec  goût,  et  les  qualités  qui  résul- 
tent d'une  éducation  littéraire  et  distinguée. 
Eugène  Ortolan  était  le  fils  du  savant  pro- 
fesseur à  la  Faculté  de  droit  de  Paris,  élève 
de  Berton  et  Halévy,  et  lauréat  de  l'Institut 
(2me  grand  prix  de  composition  musicale). 
L'opéra  de  Lisette  offre  des  chœurs  bien 
rythmés,  et,  entre  autres  jolis  morceaux, 
l'air  de  baryton  du  premier  acte  et  la  ro- 
mance du  deuxième  :  Lisette  ,  croyez  -  moi , 
cause  ce  trouble  extrême.  Le  sentiment  mu- 
sical y  est  vrai ,  quoique  les  situations  dra- 
matiques soient  fausses.  Nous  pensons  que  le 
talent  de  M.  Ortolan  est  trop  civilisé  pour 
s'exercer  avec  succès  dans  des  paysanneries 
qui  ne  sont  pas  sorties  de  la  palette  de  Bou- 
cher ni  de  la  plume  de  Florian. 

LISEZ  PLUTARQUE,  opéra-oomique  en  un 
acte,  musique  de  Plantade,  représenté  au 
théâtre  Montansier  en  1800. 

lisia,  comédie  en  un  acte  et  en  prose, 
mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Monnet,  musique 
de  Scio ,  réprésentée  sur  le  théâtre  Feydeau 
le  8  juillet  1793.  On  remarque  dans  cette 
pièce  quelque  préoccupation  de  la  couleur 
locale  ;  elle  se  passe  dans  le  nouveau  monde; 
on  y  célèbre  la  fête  du  Soleil ,  et  la  scène  du 
fusil  est  assez  bien  imaginée,  pour  hâter  la 
'reconnaissance  de  la  fille  adoptive  du  chef  in- 
dien. Scio,  l'auteur  de  la  musique,  était  vio- 
loniste et  le  mari  de  la  célèbre  chanteuse  de 
l'Opéra- Comique. 

EISIDORE  ET  montrose,  opéra-comique 
en  trois  actes ,  paroles  de  Monnet,  musique 
/de  Scio,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le 
27  avril  1792.  Le  sujet  de  la  pièce  est  le 


même  que  celui  de  Raoul  de  Cre'qui,  de  Ri- 
chard  Cœur-de-lion.  Il  était  dans  tous  les  cas 
plus  intéressant  que  les  bergeries  sentimen- 
tales qui  ont  occupé  la  scène  pendant  toute 
la  seconde  moitié  du  xvme  siècle. 

LISIMACO,  opéra  italien,  livret  de  D.  Cris- 
toforo  Ivanowich,  chanoine  de  Saint-Marc , 
musique  de  Pagliardi ,  représenté  sur  le 
théâtre  des  Saints- Jean-et-Paul,  à  Venise,  en 
1674. 

LISIMACO   RIAMATO  DA  ALESSANDRO 

(Lisimaque  réconcilié  avec  Alexandre) ,  opéra 
italien,  livret  de  Giacomo  Sinibaldi,  musique 
de  Legrenzi,  représenté  sur  le  théâtre  de 
San-Salvatore,  à  Venise,  en  1682.  Cet  ou- 
vrage eut  du  succès  et  fut  représenté  à  Rome, 
puis  à  Bologne  en  1688. 

LIST  GEGEN  LIST,  etc.  (Ruse  contre  ruse 
ou  le  Diable  dans  le  château),  opéra  allemand, 
musique  de  Hacker ,  représenté  à  Salzbourg 
vers  1800. 

LIST  GEGEN  LIST  (Ruse  contre  ruse),  in- 
termède allemand  en  un  acte ,  musique  de 
Bergt,  écrit  à  Bautzen  en  isoi. 

LISWENNA,  opéra  allemand  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Rosenhain,  écrit  à  Weimar, 
non  représenté. 

LITIGANTE  SENZA  LITE  (il)  [le  Plaideur 
sans  procès],  opéra-bouffe  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Aspa,  représenté  au  théâtre  du 
Fondo,  à  Naples,  en  1833. 

LITIGANTI  (i)  [les  Plaideurs],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Altavilla,  représenté  à  Na- 
ples vers  1848. 

LITIGIO  DEL  CIELO  E  DELLA  TERRA, 
CONCILIATO  DALLA  FELICITA  DI  BA- 
VIERA,  intermède  de  circonstance,  musique 
de  Bernabei ,  représenté  en  Bavière  en  1680. 

*  LITTLE  CHRISTOFHER  COLOMBUS,  opé- 
rette-bouffe,  paroles  de  MM.  G.-R.  Sims  et 
C.  Raleigh,  musique  de  M.  Ivan  Caiyl  (pseu- 
donyme de  M.  Félix  Telkins),  représentée  au 
Lyric-Theatre  de  Londres  en  novembre  1893. 

LITUANI  (i),  opéra  italien,  livret  de  Ghis- 
lanzoni,  musique  de  Ponchielli,  représenté 
à  la  Scala  de  Milan  le  8  mars  1874.  Le  sujet  a 
été  tiré  d'un  poème  de  Mickiewicz,  Conrad 
Wallenrod.  Ouvrage  très  distingué ,  chanté 
avec  succès  par  Pandolfini,  Petit,  MmeFricci. 

LIVIETTA  E  TRACOLO,  intermède  italien, 


LLAM 


LOCA 


653 


musique  de  Pergolèse,  représenté  à  Naples 
en  1734. 

LIVRE  DE  L'ERMITE  (le)  ,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Planard  et  Duport, 
musique  de  Carafa ,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  13  août  1831.  La  scène  se  passe 
en  Portugal.  Don  Pascal  Mascarille  n'est 
autre  qu'un  simple  secrétaire  de  grand  sei- 
gneur qui  s'est  affublé  un  jour  des  habits  et 
du  titre  de  son  maître  pour  faire  ses  fredaines. 
Sa  ruse  a  été  découverte  et  il  va  être  pendu.  Un 
ermite,  jadis  homme  de  qualité,  maintenant 
retiré  du  monde,  touché  de  l'infortune  du 
pauvre  diable,  lui  fait  don  de  ses  titres  de 
noblesse  pour  faciliter  son  évasion  et  son  em- 
barquement pour  le  Brésil.  Pascal,  transformé 
en  duc  d'Albateros,  s'enrichit  en  Amérique,  et, 
croyant  que  son  escapade  a  été  oubliée  ,  re- 
vient en  Portugal.  L'ermite  est  mort,  mais  il 
a  laissé  entre  les  mains  de  Mazettq  un  livre 
sur  lequel  toutes  les  circonstances  de  sa  vie 
sont  écrites.  Uns  autre  intrigue  commence 
alors,  et  c'est  là  le  défaut  de  la  pièce,  jusque- 
là  assez  bien  imaginée;  Pascal  est  devenu 
propriétaire  des  biens  considérables  d'une 
famille  Médilla,  dont  les  rejetons  ont  péri  dans 
un  naufrage  :  deux  jeunes  filles,  Inès  et  An- 
tonia,  vont  épouser,  l'une  un  jeune  pêcheur, 
l'autre  un  étranger.  Pascal  reconnaît  dans 
cet  étranger  son  propre  fils  et  s'oppose  à  une 
mésalliance.  Mais  Inès  et  Antonia  se  trouvent 
être  les  héritières  de  la  famille  Médilla.  La 
crainte  de  se  voir  dépouillé  de  sa  fortune  et 
un  codicille  du  livre  de  l'ermite  déterminent 
le  duc  d'Albateros  à  consentir  au  double  ma- 
riage. On  a  reconnu  unanimement  que  la 
musique  était  charmante,parfaitement  écrite, 
remplie  de  mélodie,  instrumentée  avec  une 
habileté  consommée  ;  mais  le  mauvais  œil  n'a 
pas  cessé  d'exercer  sa  maligne  influence  sur 
M.  Carafa,  même  à  l'égard  de  son  chef-d'œu- 
vre, de  Masaniello.  L'ouvrage  a  été  joué  par 
Féréol,  Chollet,  Boulard,  M™e  Pradher  et 
MU*  grévost. 

*  livre  DES  destins  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  Bianchi,  représenté 
au  théâtre  des  Jeunes-Élèves  le  2  fév.  1806. 

*  lizinka,  opéra,  musique  de  M.  Zaytz, 
représenté  à  Agram  vers  1874. 

ljubavi  ZLOBA ,  opéra  en  langue  croate, 
paroles  de  Demetès,  musique  de  Varoslav 
Lisinski ,  représenté  sur  le  théâtre  d'Agram 
(Croatie)  en  1846. 

*  llamada  Y  TROPA,  zarzuela  en  deux 


actes,  paroles  de  Garcia  G-utierrez,  musique 
d'Emilio  Arrieta,  représentée  le  8  mars  1861 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque. 

*  LOA  A  la  libertad,  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  José  Rogel,  représentée 
à  Madrid  en  1854. 

*  LOA,  LA  MADRE  DE  LOS  POBRES,  zar- 
zuela en  un  acte,  musique  de  M.  Gabriel  Ba- 
lart,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du 
Cirque,  en  1866. 

lobzowianie  ,  opéra-comique  en  langue 
polonaise,  musique  de  Pierre  Studzinski, 
représenté  à  Varsovie  vers  1850. 

LOCANDA  (la)  [l'Hôtellerie],  opéra  italien, 
musique  de  Gazzaniga ,  représenté  en  Italie 
vers  1771. 

LOCANDA  (la)  [l'Hôtellerie],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Paisiello,  représenté  à 
Londres  vers  1790 ,  puis  joué  à  Naples  sous 
le  titre  :  Il  fanatico  in  Berlina. 

LOCANDA  DE'  VAGABONDI  (la),  opéra- 
bouffe  italien ,  musique  de  Paër,  représenté 
à  Parme  en  1789. 

LOCANDA  3RATIS  {Logement  gratis), 
opéra  italien  en  un  acte,  livret  arrangé  d'a- 
près une  comédie  du  comte  Giraud,  musique 
de  M.  Giulio  Alary,  représenté  au  Théâtre- 
Italien  le  10  février  1867.  C'est  un  petit  opéra- 
bouffe  sur  une  histoire  de  voleurs,  aussi  in- 
vraisemblable que  peu  intéressante.  La  mu- 
sique est  d'un  tour  agréable  et  facile.  L'ou- 
verture, deux  duos,  une  scène  de  poltronnerie 
et  une  valse  chantée  ont  fait  plaisir.  Chanté 
par  Zucchini,  Mi^6  Castri  et  Zeiss. 

LOCANDIERA  (la.)  [l'Hôtelière],  opéra  ita- 
lien en  trois  actes,  musique  de  Salieri,  repré- 
senté à  Vienne  en  1773. 

LOCANDIERA  (la)  [l'Hôtelière],  musique 
de  Bondineri,  représenté  à  Florence  en  1786. 

LOCANDIERA  (la)  [l'Hôtelière],  farce  ita- 
lienne, musique  de  François  Basili,  repré- 
sentée à  Rome  vers  1789. 

locandiera  (la)  [l'Hôtelière],  opéra- 
bouffe,  musique  de  J.-S.  Mayer,  représenté 
au  théâtre  Berico,  à  Vicence,  en  1800. 

*  LOCANDIERA  (la),  opéra-bouffe  en  deux 
actes,  musique  de  Salvatore  Agnelli,  repré- 
senté sur  le  théâtre  Nuovo,  de  Naples,  en 
1839. 

LOCANDIERA    (la)    [f Hôtelière],   opéra- 


634 


LODO 


LODO 


bouffe  italien  en  quatre  actes,  musique  de 
Emilio  Usiglio,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Victor-Emmanuel,  à  Turin,  en  septembre 
1861. 

LOCANDIERA  ASTUTA  (la.)  [l'Hôtelière 
rusée],  opéra  italien,  musique  de  Caruso,  re- 
présenté à  Rome  en  1792. 

LOCANDIERA  DI  SPIRITO  (LA)  [l'Hôte- 
lière, femme  d'esprit],  opéra-bouffe  en  deux 
actes,  musique  de  Dominique  Auletta,  re- 
présenté à  Naples  vers  1820. 

LOCANDIERA  SCALTRA  (LA.)  [l'Hôtelière 
rusée],  opéra  italien,  musique  de  Farinelli, 
représenté  en  Italie  vers  1790,  et  à  Paris  le 
19  août  1805. 

LOCANDIERA  SCALTRA  (la)  [l'Hôtelière 
rusée],  opéra  italien,  musique  de  Federici, 
représenté  à  Paris  en  1812. 

LOCATAIRE  (le),  opéra-comique  en  un 
acte ,  paroles  de  Sewrin ,  musique  de  Ga- 
veaux,  représenté  sur  le  théâtre  de  l'Opéra- 
Comique  (salle  Favart),  le  26  juillet  1800. 
Cette  pièce  est  amusante  et  la  musique  l'ac- 
compagne assez  bien  de  ses  airs  de  vaude- 
ville. Nous  signalerons  les  couplets  chantés 
par  Apolline  :  Je  vois  des  jaloux  en  Espagne, 
ceux  d'Ormond  :  C'est  un  admirable  jardin 
que  le  jardin  des  Tuileries ,  et  un  petit  trio. 
Cet  opéra-comique  a  été  joué  par  Solié,  Ga- 
vaudan ,  Dozainville ,  Moreau  et  Mme  Ga- 
vaudan. 

*  LOCHINVAR,  «  idylle  romantique  »  en 
quatre  actes,  paroles  de  M.  Golisciani,  musi- 
que de  M.  Kelli,  représentée  au  théâtre  mu- 
nicipal de  Salerne  le  25  janvier  1887. 

LOCK  AND  KEY  {la  Serrure  et  la  Clef),  in- 
termède anglais,  musique  de  Shield,  repré- 
senté à  Covent-Garden  en  1796. 

*  locos  de  AMOR,  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  M.  Fernandez  Caballero,  repré- 
senté sur  le  théâtre  Maravillas,  de  Madrid, 
en  juillet  1886. 

lodoïska,  comédie  héroïque  en  trois 
actes,  paroles  de  Fillette-Loreaux ,  musique 
de  Cherubini,  représentée  au  théâtre  Fey- 
deau  le  18  juillet  1791.  Cet  ouvrage  remar- 
quable fut  accueilli  avec  enthousiasme  par 
les  connaisseurs.  La  musique  dramatique  en- 
trait en  France  dans  une  nouvelle  voie.  Les 
effets  de  l'harmonie  et  de  l'orchestration  ve- 
naient fortifier  ceux  de  la  diction  lyrique  et 
de  la  mélodie.  Ce  que  Gluck  avait  imaginé 
incidemment  en  vue  de  l'expression  passion- 


née, ce  que  Mozart  avait  constamment  prati- 
qué dans  ses  opéras  allemands  ou  italiens, 
Cherubini  l'érigeait  en  principe,  et,  par  la 
constance  et  la  perfection  de  ses  beaux  tra- 
vaux, fondait  une  école  savante,  conscien- 
cieuse, distinguée  et  favorable  au  développe- 
ment de  l'imagination  des  musiciens.  Il  est 
de  toute  évidence  qu'en  écrivant  les  opéras 
de  Démophon  et  de  Lodoïska,  Cherubini  a  ou- 
vert la  voie  à  Méhul,  à  Lesueur,  à  Spontini. 
Les  lecteurs  qui  ne  connaissent  pas  le  livret 
de  Lodoïska  peuvent  s'en  faire  une  idée  en 
réunissant  les  principaux  épisodes  de  Richard 
Cœur-de-lion  et  de  Fidelio  (voir  ces  articles). 
Quant  à  la  musique  ,  il  est  bien  regrettable 
qu'aucun  directeur  de  théâtre  ne  songe  à 
la  faire  entendre  de  nouveau.  Les  mor- 
ceaux de  la  partition  de  Lodoïska  ne  sau- 
raient être  exécutés  dans  les  salons ,  en  rai- 
son de  leur  forme  toute  symphonique.  On  ne 
peut  se  rendre  compte  de  leur  haute  valeur 
que  par  une  étude  approfondie  et  à  laquelle 
les  musiciens  seuls  peuvent  se  livrer.  Néan- 
moins l'ouverture  a  été  souvent  jouée  dans 
les  concerts.  On  trouve  dans  tout  l'ouvrage  un 
style  noble  et  soutenu,  des  masses  admirables 
et  profondes,  des  modulations  riches  et  va- 
riées qui  l'empêchent  de  vieillir.  Je  ne  crains 
pas  de  dire  qu'après  plus  d'un  siècle,  Lodoïska 
offre  moins  de  rides  que  n'en  ont  la  plupart 
de  ses  filles. 

LODOÏSKA  ou  LES  TARTARES,  comédie 
en  trois  actes,  en  prose,  paroles  de  Dejaure, 
musique  de  Kreutzer,  représentée  aux  Ita- 
liens le  1"  août  1791.  Le  sujet  de  la  pièce 
est  le  même  que  celui  du  poème  de  Fillette- 
Loreaux  :  loin  d'être  une  comédie,  la  pièce 
de  Lodoïska  est  un  drame  sombre  et  lugubre  : 
l'action  se  passe  sur  les  frontières  de  la  Po- 
logne, dans  un  pays  exposé  aux  incursions 
des  Tartares.  Dans  la  scène  première,  on  voit 
passer  sur  le  théâtre  des  jeunes  captives  em- 
menées par  un  parti  de  ces  barbares  com- 
mandé par  Titsikan.  Celui-ci  se  propose  de 
faire  le  siège  d'un  château  dont  on  aperçoit 
les  tours.  Le  comte  de  Lowinski,  suivi  de 
son  fidèle  écuyer  Albert,  est  à  la  recherche 
.  de  sa  maîtresse  Lodoïska,  fille  de  Lupanski. 
Plutôt  que  d'accorder  la  main  de  sa  fille  au 
comte  qui  a  aidé  Poniatowski  à  monter  sur 
le  trône  de  Pologne,  le  vieillard  l'a  fait  sor- 
tir de  Varsovie  et  l'a  confiée  à  son  ami  Bo- 
leslas.  Celui-ci,  abusant  des  droits  de  l'hos- 
pitalité et  épris  des  charmes  de  Lodoïska, 
veut  la  contraindre  à  l'épouser;  ne  pouvant 
triompher  de  sa  résistance,  sa  passion  se 
change  en  fureur  et  il  enferme  la  malheu- 


LODO 


LOHE 


655 


reuse  fille  dans  une  tour,  espérant  ébranler 
sa  constanco  par  les  ennuis  d'une  étroite 
captivité.  Au  moment  où  le  comte  et  Albert 
arrivent  près  du  château  de  Boleslas,  Titsi- 
kan  les  attaque;  mais  il  est  désarmé  et  ne 
doit  la  vie  qu'à  la  générosité  de  Lowinski. 
Après  cet  incident  qui  doit  avoir  plus  tard 
son  influence  sur  le  dénoûment,  le  comte,  en. 
examinant  le  château,  voit  tomber  à  ses  pieds 
une  tuile  à  laquelle  un  billet  a  été  attaché. 
Il  reconnaît  l'écriture  de  sa  maîtresse  qui 
a  employé  ce  moyen  pour  obtenir  quelque 
secours  du  dehors.  Lowinski  se  décide  à  en- 
trer dans  le  château.  Il  demande  l'hospitalité 
que  Boleslas  lui  accorde  toutefois  avec  dé- 
fiance. Au  second  acte,  Lodoïska  sur  la  ter- 
rasse d'une  tour,  respire  l'air  du  matin  et  se 
plaint  de  sa  destinée.  Cette  scène  est  tou- 
chante et  elle  a  été  bien  traitée  par  le  musi- 
cien; la  captive  déplore  la  mort  de  son  amant 
que  Boleslas  lui  a  fait  annoncer.  Le  comte,  ca- 
ché, l'entend  et  ne  peut  se  découvrir  ;  Boleslas 
surprend  ses  hôtes,  les  traite  d'espions  et 
n'accorde  la  vie  à  Lowinski  qu'à  la  condition 
qu'il  confirmera  de  sa  propre  bouche  à  Lo- 
doïska la  nouvelle  de  la  mort  du  comte. 
Cette  perfidie  amène  l'entrevue  et  la  recon- 
naissance des  deux  amants  en  présence  même 
de  Boleslas.  Mais,  avant  qu'ils  n'aient  eu  le 
temps  de  se  concerter ,  le  vieux  Lupanski 
arrive  et  vient  chercher  sa  fille;  il  voit  avec 
le  plus  grand  étonnement  Lowinski  au  châ- 
teau et  apprend  avec  indignation  la  conduite 
de  celui  qu'il  croyait  son  ami.  Il  déclare  que 
ni  l'un  ni  l'autre  ne  peuvent  prétendre  à  épou- 
ser Lodoïska  et  il  se  dispose  à  emmener  celle- 
ci  lorsque  Boleslas  enflammé  de  fureur  s'op- 
pose à  leur  départ  et  les  retient  tous  prison- 
niers. Sur  ces  entrefaites,  on  accourt  annoncer 
qu'une  troupe  de  tartares  entoure  le  château. 
On  en  prépare  la  défense.  Au  point  de  vue  dra- 
matique, il  y~a  là  un  très  beau  motif  de  finale. 
On  ne  baisse  pas  le  rideau  pendant  l'entr'acte. 
Des  troupes  d'hommes  armés  passent  et  re- 
passent sur  la  scène.  Les  Tartares  s'emparent 
du  château  ;  Boleslas  en  fait  sauter  la  plus 
grande  partie  et  se  précipite  lui-même  dans 
les  flammes.  Titsikan  délivre  les  prisonniers 
et  Lupanski  consent  à  l'union  de  Lodoïska 
avec  le  comte  Lowinski.  La  partition  est 
l'œuvre  la  plus  remarquable  de  Kreutzer. 
Les  combinaisons  harmoniques  ne  sont  pas 
très  fécondes.  Le  compositeur  a  trop  souvent 
recours  à  l'emploi  de  l'accord  de  septième 
diminuée  ;  mais  l'expression  est  forte  et 
juste  ;  et  on  sent  qu'il  a  la  volonté  de  tou- 
jours peindre  les  situations.  Une  introduction 


tient  lieu  d'ouverture.  Le  choeur  des  jeunes 
captives  qui  se  détache  sur  une  marche  tar- 
tare  a  du  caractère.  Nous  signalerons  l'air  de 
Lowinski  (haute-contre)  :  Lodoïska,  ma  tendre 
amie,  et  l'air  de  Titsikan  (basse)  :  Comme  moi 
jadis  Alexandre.  Les  chœurs  offrent  des  lon- 
gueurs insupportables  et  complètement  inu- 
tiles ;  cette  longueur  n'est  rachetée  par  aucun 
développement  harmonique  intéressant.  Le 
deuxième  acte  est  le  mieux  traité.  Le  réci- 
tatif de  Lodoïska  :  Comme  l'air  est  tranquille» 
et  frais,  est  bien  accompagné  par  l'orchestre» 
et  la  romance  :  La  douce  clarté'  de  l'aurore,  est 
un  morceau  inspiré.  Le  duo  entre  Boleslas  e* 
sa  captive  est  lourd  et  peu  concertant.  Le 
grand  finale  :  Il  faut  à  nos  vœux  consentir,  est 
le  morceau  capital  de  l'ouvrage.  Il  a  de  la 
chaleur  et  de  belles  qualités  scéniques.  Dana 
le  troisième  acte,  nous  signalerons  la  marche 
tartare,  et  les  couplets  en  si  mineur  de  Tit- 
sikan Pour  votre  général  vainqueur.  L'opéra 
de  Lodoïska  pourrait  être  l'objet  d'une  re- 
prise intéressante. 

LODOÏSKA,  opéra  romantique,  musique  de 
Storace,  représenté  au  théâtre  de  Drury-Lane, 
à  Londres,  en  1794. 

LODOÏSKA,  opéra  italien,  musique  de  J.-S. 
Mayer,  représenté  au  théâtre  de  la  Fenice,  à 
Venise,  et  à  la  Scala  de  Milan,  en  1796. 

LODOÏSKA,  opéra  italien,  musique  de  Ca- 
ruso,  représenté  à  Rome  en  1798. 

LfllCHERLICHE  WERBUNG  (die)  [la  Cour 
ridicule],  opéra  -  comique  en  deux  actes, 
musique  de  Conradin  Kreutzer,  représenté 
à  Vienne  en  1801. 

LŒWENBRUNN,  opéra  allemand,  musique 
de  Seyfried,  représenté  sur  le  théâtre  Schi- 
kaneder,  à  Vienne,  en  1797. 

*  lohengrin,  opéra  romantique  en  trois 
actes  et  quatre  tableaux,  paroles  et  musique 
de  Richard  Wagner,  représenté  sur  le  théâtre 
grand- ducal  de  Weimar,  le  28  août  1850.  Joué 
pour  la  première  fois  à  Paris,  à  l'Eden-Théâ- 
tre,  sur  la  traduction  française  de  M.  Charles 
Nuitter,  le  3  mai  1887,  et  ensuite  à  l'Opéra 
le  16  septembre  189 1.  Nous  n'avons  pas  à 
rappeler  longuement  ici  tes  incidents  qui  ont 
signalé  la  première  apparition  de  Lohengrin 
à  Paris.  Depuis  plusieurs  années  déjà,  et  en 
dépit  de  certaines  protestations,  M.  Lamou- 
reux  s'était  attaché  à  répandre  parmi  les  au- 
diteurs de  ses  concerts  le  goût  de  la  musique 
de  Wagner.  Que  ce  fût  «  par  patriotisme  •, 
comme  il  le  disait,  ou  par  simple  esprit  de 


656 


LOHE 


LOHE 


spéculation,  l'entreprise  était  tructueuse,  une 
grande  partie  du  public  se  montrant,  fort 
Justement  d'ailleurs,  désireuse  de  connaître, 
anême  sous  la  forme  du  concert,  les  œuvres 
•S.u  maître  allemand  qui  avait  révolutionné 
t'Europe  musicale.  Lorsqu'il  crut  le  moment 
■verni,  M.  Lamoureux  voulut  consacrer  un 
"théâtre  à  la  représentation  des  œuvres  wa- 
gnériennes.  Il  loua  la  salle  de  l'Eden,  qui  se 
trouvait  alors  vacante,  monta  Lohengrin  avec 
un  soin,  un  goût  et  un  luxe  artistiques  abso- 
lument exceptionnels,  et  donna,  le  3  mai  1887, 
une  représentation  de  cet  ouvrage  qui,  grâce 
&  certaines  manifestations  politiques  fâcheu- 
ses, mais  auxquelles  on  pouvait  s'attendre, 
ne  devait  pas  avoir  de  lendemain.  A  peine 
son  projet  mis  à  exécution,  M.  Lamoureux  se 
voyait  obligé  d'y  renoncer.  Il  fallut  voir 
s'écouler  quatre  années  pour  que,  les  esprits 
s'étant  apaisés,  la  situation  politique  s'étant 
modifiée,  l'Opéra  pût  enfin  s'emparer  à  son 
tour  da  Lohengrin  et  l'offrir  à  son  public, 
sans  que  cette  fois  le  fait  donnât  lieu  à  aucune 
protestation.  Il  était  temps  en  effet  que  le 
public  français  fût  appelé  à  connaître,  dans 
ses  conditions  naturelles  d'exécution,  une 
œuvre  que  depuis  long-temps  l'Europe  appré- 
ciait à  sa  juste  valeur  et  qui  devait  trouver 
sa  place  dans  le  répertoire  de  nos  scènes  ly- 
riques. 

En  1849,  Richard  Wagner,  qui  avait  le 
titre  et  remplissait  les  fonctions  de  maître  de 
chapelle  du  roi  de  Saxe,  se  joignait  aux  révo- 
lutionnaires qui  se  soulevaient  contre  l'auto- 
rité de  ce  prince  et  le  chassaient  de  ses  États. 
La  victoire  de  ceux-ci  ne  fut  pas  de  longue 
durée,  et  les  troupes  prussiennes  eurent  bien- 
tôt remis  le  roi  sur  son  trône  et  obligé  les 
insurgés  à  s'enfuir  à  leur  tour,  ceux  du  moins 
qui  n'avaient  été  ni  tués  ni  faits  prisonniers. 
"Wagner  fut  de  ceux  qui  purent  échapper  à  la 
répression,  et  il  réussit  à  se  réfugier  à  Wei- 
mar,  auprès  de  Liszt.  Il  n'y  put  rester  long- 
temps, la  police  saxonne  le  traquant  avec 
beaucoup  d'autres,  et  c'est  alors  qu'après 
être  passé  à  Paris  il  se  retira  à  Zurich,  où 
§on  exil  devait  durer  plusieurs  années. 

C'est  de  Zurich  qu'il  entama  avec  Liszt, 
toujours  bon,  toujours  dévoué,  cette  longue 
correspondance  qui  devait  aboutir  à  la  repré- 
sentation à  Weimar  de  Lohengrin,  sous  l'ex- 
cellente direction  de  Liszt  lui-même,  et  c'est 
de  Weimar  que  Lohengrin  se  répandit  sur  les 
divers  États  de  l'Allemagne,  puis  sur  toute 
l'Europe,  puis  dans  le  monde  entier.  Quoi 
qu'on  en  ait  pu  dire,  Lohengrin  reste,  avec 
Tannhaùser,  l'œuvre   la   plus  populaire   de 


Wagner,  parce  que,  comme  dans  ses  dernières 
œuvres,  Fauteur  n'y  a  pas  poussé  son  sys- 
tème à  ses  extrêmes  limites,  et  parce  qu'elle 
reste  accessible  à  la  grande  masse  du  public. 
Aussi  les  a-t-il  reniés  l'un  et  l'autre,  et  les 
wagnériens  purs,  les  intransigeants,  consi- 
dèrent-ils ces  deux  ouvrages  avec  une  sorte 
de  dédain  méprisant.  Écoutons  ce  qu'en 
disait  Wagner  lui-même,  plus  tard,  en  écri- 
vant à  Liszt  :  a  Écoute -moi,  Tannhaùser  et 
Lohengrin,  je  les  ai  jetés  à  tous  les  vents;  je 
ne  veux  plus  en  entendre  parler.  Quand  je 
les  ai  livrés  aux  tripotages  des  théâtres,  je 
les  ai  répudiés,  je  les  ai  maudits,  je  les  ai 
condamnés  à  aller  mendier  pour  moi  et  à  ne 
me  rapporter  que  de  l'argent,  seulement  de 
l'argent.  Je  ne  les  aurais  pas  même  employés 
à  cela,  si  je  n'y  avais  pas  été  forcé....  »  Et 
plus  loin  :  «  En  abandonnant  Tannhaùser  et 
même  Lohengrin  aux  théâtres,  j'ai  fait  à  la 
réalité  de  nos  misérables  institutions  artis- 
tiques des  concessions  si  profondément  humi- 
liantes que  je  ne  puis  tomber  plus  bas.  Oh  ! 
comme  j'étais  fier  et  libre,  alors  que  je  ne  les 
avais  donnés  qu'à  toi  pour  Weimar.  Mainte- 
nant, je  suis  esclave  et  entièrement  impuis- 
sant. Une  inconséquence  en  amène  une  autre, 
et  je  ne  puis  étouffer  cet  affreux  sentiment 
qu'en  devenant  encore  plus  fier  et  encore 
plus  méprisant.  Je  me  dis  que  j'en  ai  fini  avec 
Tannhaùser  et  Lohengrin  :  ils  ne  me  regar- 
dent plus.  Mes  nouvelles  créations  me  sont 
d'autant  plus  sacrées;  je  les  conserve  reli- 
gieusement pour  moi  et  mes  amis....  »  Et  il 
se  trouve,  comme  je  le  disais,  que  c'est  à  ces 
deux  ouvrages  que  Wagner  devra  le  plus 
pur  de  sa  gloire  et  de  sa  popularité  ! 

Nous  ne  sommes  pas,  en  effet,  avec  Lohen- 
grin, dans  la  vraie  doctrine  -wagnérienne, 
telle  qu'elle  découle  des  dernières  œuvres  du 
maître.  Le  leitmotiv,  s'il  s'y  trouve  déjà,  n'y 
règne  pas  en  maître  et  en  tyran  ;  l'orchestre, 
s'il  est  déjà  superbe,  n'y  asservit  pas  les 
voix,  et  se  contente  de  les  soutenir;  le  com- 
positeur, qui  n'en  est  pas  encore  à  la  «  mé- 
lodie continue  »,  ne  craint  pas  d'écrire  ce 
qu'on  peut  appeler  des  morceaux,  qui  ont 
un  commencement, un  milieu  et  une  fin;  enfin 
il  ne  se  refuse  pas  à  faire  entendre  simulta- 
nément plusieurs  voix,  il  fait  même  entendre 
des  chœurs,  bien  mieux,  il  écrit  des  pages  en 
style  concerté,  telles  que  le  finale  du  premier 
acte,  dont  les  réminiscences  italiennes  font 
penser  à  Rossini  et  à  Donizetti! 

De  fait,  la  partition  de  Lohengrin,  très  iné- 
gale, on  pourrait  dire  très  composite,  ren- 
ferme  des    pages    souverainement    belles, 


LOIN 


LOMB 


657 


d'une  beauté  radieuse  et  puissante,  à  côté 
d'autres  qui  sont  simplement  insupportables, 
surtout  à  cause  de  leur  longueur  et  de  leur 
inutilité.  Comment  exprimer  son  admiration 
pour  presque  tout  le  premier  acte,  l'incompa- 
rable prélude,  la  prière,  d'un  si  bel  accent, 
la  scène  de  l'interrogatoire  d'Eisa,  l'arrivée 
du  cygne,  d'un  effet  si  merveilleux?  au  se- 
cond acte,  pour  la  rêverie  aux  étoiles?  puis 
encore  pour  la  marche  des  fiançailles,  et  au 
dernier  acte  pour  ce  duo  d'amour,  qui  est 
vraiment  d'une  inspiration  céleste? 

Mais,  en  revanche,  que  de  morceaux  insi- 
pides et  dénués  d'intérêt  1  L'interminable  duo 
d'Ortrude  et  de  Frédéric  au  second  acte, 
celui  des  deux  femmes,  qui  n'est  guère  moins 
développé,  et,  pour  remettre  l'auditeur  de 
ces  deux  pages  vraiment  cruelles,  le  dialogue 
peu  récréatif  du  héraut  avec  le  chœur.  Ce 
qui  paraît  bien  long  encore,  c'est  tout  le  récit 
de  Lohengrin  à  Eisa  au  premier  acte,  et,  quoi 
qu'en  puissent  dire  quelques-uns,  le  récit  du 
Graal  au  troisième.  Et,  il  faut  bien  l'avouer, 
ce  qui  paraît  enfantin,  rococo  et  vide  de  sens, 
c'est  cette  pièce  qui  n'a  ni  queue  ni  tête,  ni 
action,  ni  mouvement,  ni  intrigue,  c'est  cette 
féerie  qu'on  dirait  conçue  pour  un  théâtre  de 
marionnettes,  et  dans  laquelle  l'intérêt  brille 
par  son  absence  la  plus  complète.  C'est  même 
un  prodige,  et  c'est  là  ce  qui  prouve  la  haute 
valeur  musicale  de  Wagner,  qu'il  ait  pu  sou- 
tenir l'attention  de  l'auditeur  à  l'aide  d'une 
partition  écrite  sur  un  pareil  sujet. 

Lohengrin  a  été  joué,  à  notre  Opéra,  par 
Mmes  Caron  (Eisa)  et  Fierens  (Ortrude), 
MM.  Van  Dyck  (Lohengrin),  Renaud  (Fré- 
déric) et  Delmas  (le  roi). 

*  LOI  DU  PAL  (la),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  H.  Pop,  musique  de  M.  Caza- 
neuve,  représentée  au  concert  de  la  Cigale  le 
13  mai  1891. 

*  LOI  jaune  (la),  opéra-comique,  paroles 
et  musique  de  Mme  Pauline  Thys,  représenté 
sur  le  théâtre  du  Pavillon-de-Flore,  à  Liège, 
en  décembre  1887. 

LOI  TARTARE  (la),  opéra  allemand,  musi- 
que de  Benda,  représenté  à  Gotha  vers  1774. 

LOI  TARTARE  (la),  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Eberhard ,  représenté  à  Hanau  en 

1780. 

LOI  TARTARE  (la),  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Zumsteeg,  représenté  au  théâtre 
Ducal  de  Stuttgard  vers  1790.  Cet  ouvrage 
n'a  pas  été  gravé. 

LOIN  DU  BRUIT,  opérette  en  un  acte,  pa- 


roles de  M.  Galoppe  d'Onquaire ,  musique  de 
M.  Paul  Bernard,  représentée  dans  les  salons 
de  Mme  Orfila,  en  décembre  1859. 

LOIS  DE  LA  CHEVALERIE  (les),  opéra 
allemand,  musique  de  Koller ,  représenté  au 
théâtre  de  la  Cour,  à  Munich,  à  la  fin  du 
xvme  siècle. 

*  LOLA,  zarzuela  en  deux  actes,  musique 
de  M-  José  Bogel,  représentée  à  Madrid  en 
1872. 

*  LOLA,  opéra  anglais,  paroles  de  M.  Mar- 
shall, musique  de  M.  Antoni  Orsini,  repré- 
senté au  théâtre  Olympique,  à  Londres,  le 
15  janvier  1881. 

*  LOLA,  opérette  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Chauvin,  musique  de  M.  Willent-Bordogni, 
représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le  s  juillet 

1889. 

LOLA  LA  GADITANA  (Lola,  la  Bohémienne)  y 
opéra  espagnol,  musique  de  Soriano-Fuertes, 
représenté  à  Cadix  vers  1850. 

*  LOLOTTE  ET  PANFAN,  opéra-comique  en 
trois  actes,  musique  de  Dubavrois,  représenté 
au  théâtre  des  Jeunes- Artistes  le  28  février 
1803. 

LOMBARDI  ALLA  PRIMA    CROCIATA   (i) 

[les  Lombards  à  la  première  Croisade],  opéra 
italien  en  quatre  actes,  livret  de  Solera,  d'après 
un  poème  de  Grossi,  musique  de  M.  Verdi,, 
représenté  à  Milan  le  il  février  1843,  et  au. 
Théâtre-Italien,  à  Paris,  le  10  janvier  1863. 
Le  libretto  est  très  chargé  de  situations  vio- 
lentes, d'assassinats  et  de  scènes  religieuses. 
La  partition  offre  une  déclamation  lyrique 
vigoureuse  et  plusieurs  beaux  morceaux  : 
dans  le  premier  acte,  la  prière  :  Salve  Ma- 
ria, et  le  quintette  large  et  énergique  du 
finale  ;  dans  le  second,  le  chœur  des  ambassa- 
deurs, la  scène  de  Pagano  :  Ma  quando  un 
suon  terribile,  le  chœur  des  esclaves,  le  can- 
tabile  de  Giselda  :  5e  vano  è  ilpregare;  dans 
le  troisième  acte,  on  remarque  le  chœur  de  la 
procession,  le  duetto  entre  Giselda  et  Oronte, 
dans  lequel  M.  Verdi  a  intercalé  un  andantino 
suave  et  accompagné  avec  une  dolcesza  tout 
italienne;  mais  le  morceau  capital  de  l'ou- 
vrage est  le  magnifique  trio  qui  termine  cet 
acte.  Le  quatrième  n'offre  rien  de  saillant,  si 
ce  n'est  peut-être  l'hymne  chanté  par  les 
croisés.  La  majeure  partie  des  morceaux  de 
cet  ouvrage  a  été  employée  parle  compositeur 
dans  l'opéra  de  Jérusalem,  représenté  à  l'O- 
péra français,  et  qui  a  été  chanté  admirable- 

42 


638 


LORE 


LORE 


ment  par  Alizard  et  Duprez.  Naudin,  Barto- 
lini  et  M""«  Frezzolini  ont  chanté  la  partition 
italienne.  (V.  l'article  Jérusalem.)  Chose 
assez  singulière,  après  que  l'opéra  i  Lombardi 
eut  été,  à  l'aide  de  nombreux  changements, 
adapté  à  la  scène  française  sous  le  titre  de 
Jérusalem,  on  réadapta  cette  seconde  version 
pour  la  scène  italienne,  et  on  la  joua  sous  le 
même  titre  de  Gerusalemme.  Il  est  vrai  de 
dire  que  cette  opération  bizarre  ne  fut  pas 
heureuse,  et  que  les  Italiens  en  revinrent 
bientôt  à  l'œuvre  originale. 

LONGS  nase  (dib)  [le  Long  Nez],  opéra- 
comique  allemand,  musique  de  Braun  (Jo- 
seph), représenté  à  Kœnigsberg  en  1825. 

LOOS  DER  GŒTTER  (das)  [la  Destinée  des 
dieux],  opéra  allemand,  musique  de  Fribertii, 
représenté  à  Passaw.  Cet  artiste  était  à 
Vienne,  en  1770,  en  qualité  de  chanteur  delà 
chapelle  impériale. 

LORBEER  UND  BETTELSTAB  (Laurier  et 
bâton  de  mendiant),  opéra  allemand,  musique 
de  Weitzmann,  représenté  à  Reval  vers  1836. 

LORBEERBAUM  UND  BETTELSTAB  Oder 
DREI  WINTER  EINES  DEUTSCHEN  DICH- 

TERS  (Laurier  et  bâton  de  mendiant  ou  Trois 
hivers  d'un  poète  allemand,  comédie  en  trois 
actes,  mêlée  de  chants,  de  C.  Holtey,  musi- 
que de  Rietz,  représentée  au  théâtre  de  Koe- 
Iiigstadt,  de  Berlin,  le  13  février  1833. 

LORD  OF  THE  MANOR  (the)  [le  Seigneur 
campagnard],  opéra  anglais,  musique  de  W. 
Jackson ,  représenté  au  théâtre  de  Drury- 
Lane,  à  Londres,  en  1780. 

LORD  SUPPOSÉ  (le),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  d'Oisemont,  musique  de 
Chartrain,  représenté  à  la  Comédie-Italienne 
le  22  février  1776. 

LORELEI ,  opéra  allemand ,  musique  de 
W.-H.  Heinze,  représenté  à  Breslau  en  1746. 

LORELEI  ,  opéra  allemand  ,  paroles  de 
M.  Molitor,  musique  de  Lachner,  représenté 
au  théâtre  de  la  Cour,  de  Munich,  en  1846.  Le 
suj  et  d  u  texte  est  très  heureux  ;  il  se  rattache 
à  une  de  ces  traditions  de  féerie  et  de  merveil- 
leux fantastique  dont  les  bords  du  Rhin  sont 
peuplés.  Lorelei  est  une  nymphe,  une  sirène 
du  Rhin,  qui  attire  le  nocher  par  ses  chants  et 
l'entraîne  ainsi  à  sa  perte.  La  musique  a  des 
longueurs;  quelques  morceaux  ont  été  ap- 
plaudis ;  cependant  l'ouvrage  n'a  pas  eu  beau- 
coup de  succès. 

LORELEY,  symphonie  vocale,  paroles  de 


Mûller ,  musique  de  F.  Hiller ,  exécutée  à 
Vienne  en  décembre  1861. 

LORELEY ,  opéra  allemand ,  paroles  de 
M.  Geibel,  musique  de  M.  Max  Bruch,  repré- 
senté à  Cologne  en  août  1864. 

*  LORELEY,  légende  symphonique  en  trois 
parties,  paroles  de  M.  Eugène  Adenis,  mu- 
sique de  MM.  Paul  et  Lucien  Hillemacher, 
exécutée  au  concert  du  Châtelet  le  14  dé- 
cembre 1882.  Cette  œuvre  commune  de  deux 
frères,  qui  tous  deux  avaient  obtenu  le  grand 
prix  de  Rome,  le  premier  en  1876,  le  second 
en  1880,  avait  été  couronnée  en  1882  au  con- 
cours biennal  de  composition  musicale  ouvert 
par  la  ville  de  Paris.  Les  deux  compositeurs 
avaient  envoyé  leur  partition  de  Rome,  où  ils 
se  trouvaient  encore,  et  c'est  par  dépêche 
qu'on  dut  les  aviser  en  cette  ville  de  leur 
succès.  L'auteur  du  poème  s'était  inspiré,  en 
l'arrangeant,  ou  plutôt  en  la  dérangeant  à  sa 
manière,  de  la  célèbre  ballade  de  Loreley,  la 
fée  du  Rhin,  illustrée  par  Henri  Heine,  et 
dont  les  compositeurs  allemands  ont  tant  usé 
et  abusé  qu'il  serait  impossible  aujourd'hui 
d'établir  le  nombre  de  ses  interprétations 
musicales.  MM.  Hillemacher  ont  écrit  sur  ce 
poème  une  partition  qui  ne  manque  assuré- 
ment pas  de  qualités,  mais  qui  se  distingué 
par  certaines  audaces  parfois  excessives  en 
même  temps  qu'inutiles,  aussi  bien  que  par 
un  style  tourmenté  et  un  manque  de  clarté 
fâcheux.  La  première  partie  surtout  a  paru 
d'une  obscurité  redoutable.  Quelques  pages 
pourtant  sont  à  signaler  pour  leur  intérêt, 
entre  autres  une  cantilène  du  ténor  :  O  vierge 
pure  !  la  chanson  de  baryton  :  Je  n'ai  mis  mon 
bonheur  sur  terre...,  et  le  finale  mouvementé 
et  développé  delà  seconde,  ainsi  que  le  grand 
duo  d'amour  de  la  troisième,  qui  est  comme 
enveloppé  dans  une  sorte  de  chœur  mysté- 
rieux d'une  jolie  couleur  et  d'un  heureux  effet. 
Les  excellents  interprètes  de  cette  œuvre 
d'exécution  malaisée  étaient  MUe  Caroline 
Salla,  MM.  Talazac,  Taskin  et  Plançon. 

*  LORELEY,  opéra  romantique  en  cinq  actes, 
poème  et  musique  de  M.  Otto  Fiebach,  repré- 
senté au  théâtre  municipal  de  Dantzig  le 
1er  avril  1886.  L'auteur  dirigeait  lui-même 
l'exécution  de  son  œuvre,  i 

*  LORELEY,  opéra  romantique,  paroles  de 
M.  Hersch,  musique  de  M.  Adolphe  Mohr,  re- 
présenté ati  théâtre  municipal  de  Hambourg 
en  avril  1886.  La  principale  interprète  de  cet 
ouvrage  était  M™e  Sucher,  qui  depuis  lors 
a  conquis  en  Allemagne  une  renommée  si 


LORE 


LOUI 


659 


brillante.  Les  autres  rôles  étaient  tenus  pai 
Mme  von  Zanter,  MM.  Ernst  et  Krauss. 

*  LORELEY,  drame  lyrique,  paroles  et  mu- 
sique de  M.  Johan  Bartholdy,  représenté  avec 
succès,  en  octobre  1887,  au  théâtre  Royal  de 
Copenhague. 

*  loreley,  opéra  romantique  en  quatre 
actes,  musique  posthume  d'Emile  Naumann, 
représenté  à  l'Opéra  royal  de  Berlin  en  avril 
1889.  Poème  et  musique  subirent  la  chute  la 
plus  complète. 

*  loreley,  opéra  romantique  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Carlo  d'Ormeville  et 
Zanardini,  musique  d'Alfredo  Catalani,  repré- 
senté au  théâtre  Royal  de  Turin  le  16  fé- 
vrier 1890. 

*  LORELEY,  opéra  romantique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  G.  Gurski,  musique  de 
M.  Hans  Sommer,  représenté  le  12  avril  1891 
au  théâtre  de  la  Cour,  à  Brunswick.  L'ouvrage, 
conçu  d'après  les  plus  hardies  théories  wa- 
gnériennes,  a  dû,  dit-on,  quelque  succès  sur- 
tout à  sa  très  remarquable  interprétation,  et 
à  ce  fait  que  l'auteur  était  fort  aimé  à  Bruns- 
wick, sa  ville  natale.  Un  fait  assez  original 
se  produisit  d'ailleurs  le  jour  de  la  première 
représentation  :  la  salle  était  comble  et 
l'heure  du  spectacle  était  arrivée  lorsque  le 
ténor  Hermann  Schrœtter,  au  moment  de  se 
présenter  en  scène,  fit  une  chute  assez 
grave  et  se  blessa  au  point  de  ne  pouvoir 
remplir  son  rôle.  Le  régisseur  vint  alors,  en 
annonçant  cet  accident,  demander  au  public 
l'autorisation  de  substituer  au  ténor  invalide 
un  simple  acteur  dramatique  qui  déclamerait 
son  rôle  au  lieu  de  le  chanter.  Quelque  sin- 
gulière que  fût  la  proposition,  elle  fut  accep- 
tée par  tous  les  spectateurs,  et  c'est  dans 
ces  conditions  médiocrement  musicales  que 
la  nouvelle  Loreley  put  faire  sa  première  ap- 
parition. Et  ce  qu'il  y  a  de  plus  curieux,  c'est 
que  le  public,  particulièrement  bien  disposé, 
applaudit  l'ouvrage  avec  une  sorte  de  fréné- 
sie, applaudit  le  faux  ténor  récitant,  et  ap- 
plaudit enfla  le  compositeur,  en  le  rappelant 
plusieurs  fois  sur  la  scène  avec  vigueur.  Le 
ténor  authentique  put  heureusement  repren- 
dre possession  de  son  rôle  pour  la  seconde 
soirée. 

LORENZINO  DE'  medici,  opéra  italien, 
musique  de  Pacini,  représenté  à  Modènc 
vers  1850= 

LORENZINO  DE'  MEDICI ,  opéra  italien , 
musique  de  Marenco,  représenté  à  Lodi  et 


au  théâtre  del  Verme,  de  Milan,  en  déc.1874. 

LORENZO,  CHEF  DE  BRIGANDS,  opéra- 
comique  autrichien,  musique  de  Kinki,  re- 
présenté à  Josephstadt  vers  1820. 

*  LORENZO  SODERINI,  opéra  sérieux  en 
quatre  actes,  musique  du  comte  Cenci-Bolo- 
gnetti,  représenté  à  Florence,  sur  le  théâtre 
de  la  Pergola,  le  3  août  1867. 

LORETTA,  musique  de  Lavenu,  représenté 
au  théâtre  de  Drury-Lane,  à  Londres,  en 
1848. 

*  LORETTA  L'INDOVINA,  opéra-comique, 
paroles  d'Almerindo  Spadetta.  musique  de 
Ruggi,  représenté  au  théâtre  Bellini,  de  Na- 
ples,  en  1866. 

LORHÈLIA,  opéra  séria,  livret  de  Caivi, 
musique  de  S.  Falchi,  représenté  au  théâtre 
Argentina,  à  Rome,  le  4  décembre  1878  ;  chanté 
par  Rossetti,  Vanden,  Pinto;  Mmes  stolz- 
mann,  Maccaferri-Scarlatti. 

*  LORLE,  opéra  en  trois  actes,  poème  de 
M.  H.  Scheky,  musique  de  M.  A.  Forster, 
représenté  au  théâtre  Royal  de  Dresde  le 
18  juin  1891. 

*  LORO  Y  LA  LECHUZA  (el),  zarzuela  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Mariano  Fernandez, 
musique  de  Francisco  Barbieri,  représentée 
à  Madrid,  sur  le  Théâtre-Espagnol,  le  23  dé- 
cembre 1877. 

*  LORRAINE,  opérette,  paroles  de  M.O.Wai- 
ther,  musique  de  M.  R.  Dellinger,  repré- 
sentée au  théâtre  Cari  Schultze,  de  Ham- 
bourg, le  2  octobre  18S6. 

LOTARIO,  opéra  italien,  musique  de  Haen- 
del,  représenté  à  Londres  le  2  décembre  1729. 

LOTTE  AM  HOFE  (Charlotte  à  la  cour), 
opéra  allemand ,  musique  de  J.-A.  Hiller, 
écrit  à  Leipzig  vers  1765. 

*  LOTTERIA  Dl  vienna  (la.),  opéra-bouffe, 
paroles  de  Pasquale  Altavilla,  musique  de 
Vincenzo  Fioravanti,  représenté  à  Naples, 
sur  le  théâtre  Nuovo,  en  1843.  Un  des  frères 
du  compositeur  remplissait  le  principal  rôle 
de  cet  ouvrage,  celui  de  don  Crisostomini. 

*  LOUCURAS  DE  RAPAZ,  opérette  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Freitas  Gazul,  repré- 
sentée à  Lisbonne,  sur  le  théâtre  du  Prince- 
Royal. 

*  LOUIS  DE  MALE,  grand  opéra  en  quatre 
actes,  paroles  de  Vanderbelen,  musique  du 
baron  de  Peellaert,  représenté  au  théâtre  de 


660 


LOUP 


LOVE 


la  Monnaie  de  Bruxelles  le  14  novembre  1838. 

*  LOUIS  XII,  comédie  en  trois  actes  et  en 
prose,  mêlée  d'airs  nouveaux,  paroles  de 
Plancher- Valcour,  musique  du  Cousin-Jac- 
ques (Beffroy  de  Reigny),  représentée  au 
Délassement-Comique  en  1790.  Le  Cousin- 
Jacques,  qui  écrivait  généralement  les  pa- 
roles et  la  musique  de  ses  pièces,  en  a  cepen- 
dant donné  quelques-unes  dont  il  a  fait  faire 
la  musique  par  d'autres  compositeurs  ;  mais 
celle-ci  est  la  seule,  à  ma  connaissance,  dont 
il  ait  écrit  la  musique  sur  des  paroles  qui 
n'étaient  point  de  lui. 

LOUIS  IX  EN  EGYPTE,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  Guillard  et  Andrieux,  musique  de 
Lemoyne,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  15  juin  1790.  La  scène  princi- 
pale est  celle  où  Louis  IX  ,  près  d'être  mas- 
sacré par  les  assassins  envoyés  par  le  Soudan, 
triomphe  de  leur  fureur  par  sa  grandeur 
d'âme.  La  musique  n'est  pas  à  la  hauteur  du 
sujet.  On  ne  peut  remarquer  dans  la  faible 
partition  de  Lemoyne  qu'un  air  :  Je  veux  ré- 
parer leurs  malheurs,  et  deux  romances  ; 
l'une  :  O  ma  mère,  ma  tendre  mère,  et  l'autre  : 
Du  Français  asservi  j'ai  su  briser  les  chaînes. 
Voilà  pourtant  la  musique  que  le  public  pré- 
férait alors  à  celle  de  Sacchini. 

LOUISA  strozzi  ,  opéra  italien,  musique 
de  Louis  Ronzi,  représenté  à  Venise  en  1844. 

LOUISE ,  opéra  -  comique  ,  musique  de 
Benda  (Louis),  repr.à  Kœnigsberg  en  1791. 

LOUISE,  opéra-comique  allemand,  musi- 
que de  Jester,  représenté  à  Berlin  vers  1775. 

LOUISE   OU  LA  MALADE   PAR  AMOUR, 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Hoff- 
man,  musique  de  Solié ,  représenté  au  théâ- 
tre Feydeau  le  16  avril  1804. 

*  LOUISE  DE  charolais,  opéra  en  un 
acte,  musique  de  J.-B.  de  Croze,  représenté 
sur  le  Grand-Théâtre  de  Marseille  le  30  mai 

1854. 

LOUISE  MILLER,  opéra  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  B.  Alaffre,  musique  de  Verdi, 
représenté  à  l'Opéra  le  2  février  1853.  C'était 
la  traduction  de  l'opéra  italien  Luisa  Miller. 
(Voy.  ce  nom.)  L'ouvrage  n'eut  aucun  succès 
sur  la  scène  française,  où  il  n'obtint  que  huit 
représentations,  bien  qu'il  fût  joué  par  Mo- 
relli,  Gueymard,Merly,  Depassio,  M'ie  Mas- 
son  et  Mme  Bosio. 

LOUP  BLANC  (le)  ,  opéra-comique  en  on 


acte,  livret  de  M.  Emile  Deveaux,  musique 
de  M.  Samary  père,  représenté  au  Casino  de 
Pougues-les-Eaux  en  septembre  1877. 

LOUP  ET  L'AGNEAU  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Chol  de  Clercy  et  H. 
Messant,  musique  de  M.  F.  Barbier,  repré- 
sentée au  théâtre  Déjazet  en  octobre  1862.  On 
a  remarqué  la  jolie  romance  :  Frêles  calices, 
accompagnée  par  le  cor  anglais. 

LOUP-GAROU  (le),  opéra-comique  en  un 
acte ,  paroles  de  Scribe  et  Mazères ,  musique 
de  Mi'e  L.  Bertin,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  10  mars  1827. 

LOUP-GAROU  (le),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Jules  Delahaye,  musique  de 
M.  Adolphe  Nibelle ,  représentée  aux  Folies- 
Nouvelles  en  janvier  1858. 


*  LOUP-GAROU  (le),  opéra,  musique  de 
M.  le  comte  de  Hochberg,  représenté  le  6  fé- 
vrier 1881  sur  le  théâtre  Royal  de  Dresde. 

*  LOUPS  DE  MER  (les),  opérette  en  un. 
acte,  paroles  de  M.  Delarue,  musique  de 
M.  Hubans,  représentée  au  casino  d'Enghien 
le  1er  juillet  1876. 

LOVE  AMONG  THE  ROSES  (the)  [l'Amour* 
parmi  les  roses],  opérette  anglaise,  musique 
de  Kitchiner,  repr.  à  Londres,  versisio. 

LOVE  AND  MONEY  (Amour  et  Argent), 
farce  anglaise,  musique  de  Samuel  Arnold, 
représentée  à  Hay-Market  en  1795. 

LOVE  AT  LOSS  (the)  [l'Amour  en  défaut], 
opéra  anglais,  musique  de  Finger,  repré 
sente  à  Drury-Laneen  noi. 

LOVE  FOR  LOVE  (Amour  pour  amour) 
opéra-comique  anglais ,  livret  de  Congrève, 
musique  de  Finger,  représenté  au  théâtre 
de  Lincoln's-inn-Fields  en  1695. 

LOVE  IN  A  BLAZE,  opéra  irlandais,  musi- 
que de  Stevenson ,  représenté  à  Dublin  ver 
1798. 

LOVE  IN  A  CAMP  (the)  [l'Amour  au  camp] 
opéra  anglais,  musique  de  Shield,  représenté 
à  Covent-Garden  en  1785. 

LOVE  IN  A  CITY  (the)  [l'Amour  à  la  ville], 
opéra  anglais,  musique  de  Dibdin ,  repré- 
senté à  Londres  en  1767. 

LOVE  IN  A  TUB  (the)  [l'Amour  dans  un  ton 
neau],  opéra  anglais,  musique  deBishop,re 
présenté  à  Londres  en  1806. 

LOVE  IN  A  VILLAGE  (the)  [l'Amour  au  vil 


LTJCA 


LUGE 


661 


lage],  opéra  anglais,  musique  de  Charles- 
Frédéric  Abel,  représenté  à  Londres  en  1760. 

LOVE  IN  THE  EAST  (the)  [l'Amour  en 
Orient],  opéra-comique  anglais,  musique  de 
Linley,  représenté  à  Drury-Lane  en  1788. 

LOVE  MAKES  AMAN  or  THE  GOOD  FOR- 
TUNE (l'Amour  fait  l'homme  ou  la  Bonne  For- 
tune), livret  de  Cibber,  musique  de  Pinger, 
représenté  à  Drury-Lane  en  1701. 

LOVE'S  PARADISE  (the)  [le  Paradis  de  l'a- 
mour], opéra  anglais,  musique  de  Purcel) 
(Daniel),  représenté  à  Londres  vers  1770. 

LOVE'S  TRIUMPH  (the)  [le  Triomphe  de 
l'amour],  opéra  anglais,  musique  de  Wallace, 
représenté  au  théâtre  de  la  Reine,  à  Londres, 
au  mois  de  novembre  1862. 

LOVES  OF  ERGASTO  (the),  mélodrame, 
musique  de  Greber,  représenté  au  théâtre  de 
Hay-Market,  à  Londres,  en  1705. 

.  LOVE  OF  MARS  AND  VENUS  (THE)  [les. 
Amours  de  Mars  et  de  Vénus],  livret  de  Mot- 
teaux,  musique  de  Finger,  représenté  au 
théâtre  de  Lincoln's-inn-Fields  en  1696. 

LOYSE  DE  MONTFORT ,  cantate,  paroles 
de  MM.  Emile  Deschamps  et  Emilien  Pa- 
cini ,  musique  de  M.  Bazin ,  représentée  à 
l'Académie  royale  de  musique  le  7  octobre 
1840.  Cet  intermède  lyrique  est  l'œuvre  de 
concours  qui  a  valu  à  M.  Bazin  le  grand  prix 
de  Rome.  Il  fut  accueilli  avec  faveur  par  le 
public.  On  a  remarqué  la  romance  chantée 
par  Gaston  de  Montfort  :  Reine  des  deux , 
■prends  sous  ton  aile  l'épouse  en  deuil;  le  trio 
sans  accompagnement  :  C'est  l'étoile  dans  la 
nuit,  et  le  duo  :  Tant  d'amour  m'entraîne.  Ma- 
rié ,  Derivis  et  Mme  Stoltz  ont  interprété 
avec  talent  cet  épisode  émouvant  du  temps 
de  la  Ligue. 

LUC  ET  LUCETTE,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  de  Forges  et  Riche,  musique 
de  M.  Offenbach  ;  jouée  dans  la  salle  Herz,le 
2  mai  1854,  par  M.  et  Mme  Meillet. 

LUCAS ,  opéra-comique ,  musique  de  Rigel 
(Henri- Joseph),  représenté  aux  Beaujolais 
vers  1785. 

LUCAS  ET  BARBE,  opéra- comique,  musi- 
que de  Benda,  représenté  à  Gotha  vers  1775. 

*  LUCAS  ET  Cécile,  opéra-comique,  mu- 
sique de  J.  Quesnel,  représenté  à  Montréal 
(Canada),  vers  1792. 


LUCAS  ET  JEANNETTE,  opéra -comique, 
musique  de  J.-C.  Kaffka ,  représenté  au 
théâtre  de  Breslau  vers  1780. 

LUCAS  ET  JEANNETTE,  opéra-comique, 
musique  de  Beckmann,  représenté  à  Ham- 
bourg en  1782. 

LUCAS  NOTARAS  CUM  FILIIS  PERFIDI 
MAHOMETI VICTIMA,  drame  latin,  musique 
deEberlin  (Jean),  représenté  le  3  septembre 
1753.  Cette  partition  a  été  exécutée  par  les 
étudiants  du  couvent  des  Bénédictins  de  Salz- 
bourg. 

LUCE ,  opéra  italien ,  musique  de  Go- 
batti  ,  représenté  au  Teatro  Comunale  de 
Bologne  en  novembre  1875,  et  à  la  Scala  de 
Milan  en  février  1S76. 

*  LUCE  DELL'ASIA  (la),  opéra  en  trois 
actes  avec  prologue  et  épilogue,  musique  de 
M.  Isidoro  De  Lara,  écrite  sur  un  livret  an- 
glais de  M.  Beaty  Kingston  traduit  en  italien 
par  M.  G.  Mazzucato,  représenté  au  théâtre 
Covent-Garden  de  Londres  le  il  juin  1892. 
Cet  opéra  n'est  autre  chose  que  la  transfor- 
mation scénique  d'une  cantate-oratorio  com- 
posée, comme  on  vient  de  le  voir,  sur  texte 
anglais,  et  qui  avait  été  exécutée  primitive- 
ment sous  cette  forme  dans  un  des  nombreux 
festivals  dont  le  public  du  Royaume-Uni  se 
montre  si  friand.  Au  théâtre  Covent-Garden, 
les  deux  rôles  importants  de  l'ouvrage  étaient 
tenus  par  MUe  Emma  Eames  et  M.  Lassalle. 

*  lucero  del  alba  (el),  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  Fernandez  Cabaliero, 
représentée  au  théâtre  Apolo,  de  Madrid,  en 
avril  1879. 

lucette,  comédie  en  trois  actes,  mêlée 
d'ariettes ,  paroles  de  Piccinni  fils  ,  musique 
de  Piccinni  père,  représentée  au  Théâtre- 
Italien  le  30  décembre  1784.  Cet  ouvrage 
offre  peu  d'intérêt. 

lucette  ,  opéra -comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Lantier,  musique  de  Fridzeri,  re- 
présenté à  la  Comédie-Ital.  le  18  août  1785. 

*  LUCETTE  ET  colin,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Bryon,  musique  de 
M.  N.-T.  Ravera,  représenté  à  la  salle  Herz 
le  6  mai  1888. 

LUCETTE  ET  LUCAS  OU  LA  PAYSANNE 
curieuse  ,  comédie  en  un  acte ,  mêlée 
d'ariettes ,  paroles  de  Forgeot,  musique  de 
Mile  Dezède,  fille  du  compositeur  de  ce  nom; 
représentée  aux  Italiens  le  8  novembre  1781. 


662 


LUGI 


LUCI 


Ci 


Cette  jeune  musicienne  était  alors  âgée  de 
quinze  ans  ;  on  ne  connaît  d'elle  que  ce  petit 
ouvrage. 

LUCIA  Dl  lammermoor,  opéra  en  trois 
actes,  livret  de  Cammarano,  musique  de  Do- 
nizetti ,  représenté  pour  la  première  fois ,  à 
Naples,  en  1835.  On  peut  regarder  cet  opéra 
comme  le  chef-d'œuvre  du  maître  ;  car,  de- 
puis l'introduction  jusqu'au  dernier  finale, 
l'inspiration  se  soutient  sans  défaillir.  Après 
avoir  été  jouée  en  Italie  et  y  avoir  obtenu  un 
brillant  succès,  Lucie  de  Lammermoor  apparut 
avec  non  moins  d'éclat  sur  la  scène  française 
et  au  Théâtre-Italien.  MM.  Alphonse  Royer 
et  G.  Waëz  traduisirent  le  poème  en  fran- 
çais ,  et  l'opéra  fut  joué  au  théâtre  de  la 
Renaisssance  le  10  août  1839.  On  le  repré- 
senta ensuite  à  l'Académie  royale  de  musique 
le  20  février  1846.  Il  est  toujours  resté  au 
répertoire  des  Italiens  et  à  celui  de  l'Opéra. 
Malgré  la  faiblesse  des  exécutants  qui  l'in- 
terprètent parfois,  il  fait  toujours  les  dé- 
lices des  véritables  amateurs  de  musique 
dramatique.  «  Donizetti,  dit  M.  Scudo  {Litté- 
rature musicale),  doit  occuper  le  premier  rang 
après  le  rang  suprême  qui  appartient  au  gé- 
nie. Il  sera  classé  dans  l'histoire  de  l'art  im- 
médiatement après  Rossini,  dont  il  a  été  le 
plus  brillant  disciple,  et  vivra  dans  la  postérité 
par  son  chef-d'œuvre  de  Lucie,  l'une  des  plus 
charmantes  partitions  de  notre  siècle.  Pour 
caractériser  à  la  fois  la  noblesse  de  son  ca- 
ractère et  la  tendresse  de  son  talent ,  il  ne 
faudrait  qu'écrire  au  bas  de  son  portrait  ces 
mots  de  l'air  final  de  Lucie  :  O  bell'  aima  in- 
namoratal •  Dans  cette  œuvre,  Duprez  se 
révéla  chanteur  de  premier  ordre.  Le  ro- 
man de  Walter  Scott ,  d'où  le  sujet  du  poëme 
a  été  tiré ,  est  trop  connu  pour  que  nous 
fassions  l'analyse  de  la  pièce.  Ce  chef- 
d'œuvre  a  été  écrit  à  Naples  en  1835  pour  le 
célèbre  chanteur  Duprez  et  pour  Mme  Per- 
siani.  Le  succès  de  la  musique  et  du  té- 
nor amena  l'un  et  l'autre  à  Paris.  Edgar 
se  dirigea  vers  l'Opéra  français,  et  Lucie  fut 
accueillie  aux  Italiens ,  où  elle  débuta  en 
1837,  en  compagnie  de  Rubini,  Tamburini, 
Morelli.  Le  rôle  de  Lucie  fut  tenu  ensuite, 
aux  Italiens,  par  Mmes  Castellan,  Caroline 
Duprez,  Frezzolini ,  de  La  Grange  ;  celui 
d'Edgar,  en  1845,  par  Moriani ,  excellent 
ténor  et  plus  tard  avec  éclat  par  Fraschini. 
Ronconi  n'a  été  effacé  par  aucun  successeur 
dans  le  rôle  d'Asthon.  A  l'Opéra  français,  Du- 
prez a  été  incomparable  d'énergie,  de  passion, 
de  fureur,  de  désespoir,  dans  les  scènes  de  la 


fontaine,  du  contrat,  de  l'anathème  et  des 
tombeaux.  Mlle  Nau  était  ravissante  dans  le 
rôle  de  Lucie.  Sa  voix  limpide,  légère,  ses 
grâces  décentes,  sa  vocalisation  si  pure,  tout 
contribuait  à  former  en  elle  le  type  de  la  jeune 
et  sympathique  Ecossaise.  Nous  ne  devons  pas 
oublier  Roger,  qui  a  joué  le  rôle  d'Edgar  avec 
distinction  et  chaleur.  La  musique  de  Lucie  a 
une  originalité  soutenue  qu'on  ne  rencontre 
pas  au  même  degré  dans  les  autres  opéras  de 
Donizetti.  Une  teinte  de  mélancolie,  répan- 
due sur  toutes  les  parties  de  l'ouvrage,  lui 
donne  le  caractère  d'unité  si  rare  dans  les 
partitions  italiennes.  C'est  une  œuvre  inspi- 
rée d'un  bout  à  l'autre.  Après  un  chœur  de 
chasseurs  qui  sert  d'introduction,  le  récitatif 
commence  et  amène  l'air  d'Asthon  :  D'un 
amour  qui  me  brave,  coupé  à  l'italienne,  et 
dont  le  second  mouvement  est  accompagné 
par  le  chœur.  La  scène  de  la  fontaine  se 
compose  de  l'air  délicieux  de  Lucie  :  O  fon- 
taine, ô  source  pure!  et  du  grand  duo  où  la 
force  et  la  grâce  se  marient  heureusement; 
le  larghetto  :  Sur  la  tombe  de  mon  père  ;  l'en- 
semble :  De  tes  yeux  éteins  la  flamme,  en  four- 
nissent l'exemple.  L'allégro  de  ce  duo  est 
devenu  populaire.  Au  deuxième  acte ,  le  duo 
entre  le  frère  et  la  sœur  offre  un  chant  da 
violons  sur  lequel  la  phrase  vocale  trace  une 
mélodie  ferme  et  expressive;  le  larghetto 
avec  la  ritournelle  des  flûtes  est  d'un  charme 
infini  ;  le  passage  :  L'ingrat  te  délaisse,  offre 
des  appogiatures  d'un  effet  excellent.  Malheu- 
reusement l'allégro,  quoique  à  quatre  temps, 
rappelle  la  phrase  à  trois  temps  du  duo  du 
premier  acte.  Après  un  petit  chœur  sans 
prétention,  qui  repose  l'esprit  du  spectateur: 
Suivons  l'amant  qui  nous  conduit,  on  arrive  i 
la  scène  la  plus  importante  de  l'ouvrage, 
la  scène  du  contrat,  au  magnifique  sextuor  ; 
J'ai  pour  moi  mon  droit,  mon  glaive.  Ce  mor- 
ceau réunit  toutes  les  qualités  de  ce  genre 
de  composition,  et  il  en  est  devenu  le  type 
pour  bien  des  musiciens  en  vogue  qui  ont  pris 
la  coupe,  le  rythme,  l'agencement  même  des 
parties,  et  qui  ont  produit,  avec  ces  éléments 
bien  largement  disséminés  dans  des  mesu- 
res à  neuf-huit  et  à  douze-huit,  des  finales 
très  applaudis.  Donizetti  a  écrit  plus  simple- 
ment cette  page  immortelle,  à  trois -quatre 
avec  des  sixains  à  l'orchestre  et  des  triolets 
aux  parties  vocales,  et  il  a  trouvé  une  com- 
binaison telle  qu'elle  exprime  fortement  et 
simultanément  le  désespoir  de  Lucie ,  le  ca- 
ractère vil  de  Gilbert,  la  passion  d'Edgar, 
l'étonnement  d'Arthur,  la  fureur  d'Asthon  et 
l'effroi  de  Raimond.    L'anathème  prononcé 


LUGI 


LUGI 


663 


par  Edgar  et  la  strette  du  finale  terminent  le 
i    second  acte.  Le  troisième  renferme  des  beau- 
'    tés  d'un  caractère  différent.  Il  est  vrai  qu'il 
débute,  comme  les  deux  autres,  par  un  choeur 
assez  court,  mais  il  nous  semble  que  cette 
répétition  du  même  effet,  qui  pourrait  être 
considérée  comme  une  marque  d'impuissance 
dans  une  œuvre  médiocre,  est  ici  très  moti- 
vée. Ces  trois  chœurs  font  une  diversion  suf- 
fisante aux  impressions  dramatiques  et  lu- 
gubres du  poème  et  de  la  musique.  Ils  sont 
courts ,  élégants ,  et  l'accompagnement  du 
dernier  ne  manque  pas  d'une  grâce  piquante. 
Après  le  chœur  de  la  noce  a  lieu  la  scène  du 
défi.  On  la  supprime  à  la  représentation,  du 
moins  à  Paris,  et  cependant  elle  est  fort 
belle;  la  jalousie  d'Edgar,  perfidement  ex- 
citée par  Asthon,  y  est  accentuée  avec  vé- 
rité. Quant  à  la  scène  de  la  folie ,  elle  est 
jusqu'à  présent  la  plus  belle  qui  soit  au  théâ- 
tre, et  la  mieux  écrite  pour  faire  valoir  la 
chanteuse  sans  gêner  le  jeu  de  l'actrice.  La 
réminiscence    des  motifs   les  plus  tendres 
ajoute  une  grande  tristesse  à  l'égarement  de 
Lucie.  Peut-être  trouvera-t-on  avec  quelque 
raison  que  l'andantino  :  Je  vais   loin  de  la 
terre,  a  des  formes  trop  régulières  et  offre  un 
discours  trop  suivi  pour  être  chanté  par  une 
insensée.  La  scène  des  tombeaux,  le  récita- 
tif :  Tombe   de  mes   aïeux  !  l'air  :  Bientôt 
l'herbe  des  champs  croîtra  ,  l'intervention  du 
chœur  apprenant  à  Edgar  la  mort  de  Lucie, 
tout  cela  est  grand,  vraiment  tragique  et  a 
comme  un  parfum  d'antiquité.  On  songe  à 
YOrestie  du  vieil  Eschyle,  malgré  la  diffé- 
rence des  âges  et  des  moyens.  Il  ne  faut  pas 
oublier  que  l'opéi-a  de  Lucie  a  été  composé 
en  Italie,  et  que  Donizetti,  né  à  Bergame, 
n'avait   aucune    raison    de   s'affranchir   des 
usages  italiens;  c'est  pourquoi  cet  ouvrage, 
si  sérieux,  empreint  d'une  si  protonde  mé- 
lancolie, se  termine  par  une  cavatine  ;  mais 
l'auteur  a  su  trouver  dans   son   cœur  une 
inspiration  heureuse,  touchante;  il  a  fait 
usage  d'une  déclamation  naturelle,  et  à  la  fin, 
son  âme  de  poète  et  d'artiste  s'exhale  en  ac- 
cents déchirants.  Le  succès  de  cette  cava- 
tine :  0  bell'  aima  innamorata,  0  bel  ange, 
dont  les  ailes,  a  été  aussi  grand  en  France 
qu'il  l'avait  été  à  Naples,  à  Milan,  où  le  ta- 
lent  de   Duprez   l'avait   rendue   populaire. 
Quelques  semaines  après  le  succès  de  son  ou- 
vrage, Donizetti  quittait  Paris  pour  rede- 
mander à  son  pays  natal  un  surcroît  d'exi- 
stence intellectuelle  que  la  production   de 
soixante  opéras  avait  épuisée.  Il  est  mort 
deux  ans  après,  le  8  avril  1848. 


LUCIFER ,  tragédie  lyrique  de  Vondel , 
musique  de  M.  Van  Eyken ,  représentée  à 
Amsterdam  le  12  mai  1858. 

LUCIFER,  opérette  allemande,  musique"de 
M.  Stanislas  X.  Duniecki ,  représentée  au 
théâtre  An-der-Wien,  à  "Vienne,  dans  le  mois 
de  janvier  1868. 

LUCILE,  comédie  en  un  acte,  en  vers,'  mê- 
lée d'ariettes,  paroles  de  Marmontel,  musique 
de  Grétry,  représentée  aux  Italiens  le  5  jan- 
vier 1769.  Le  livret  offre  des  scènes  drama- 
tiques que  le  compositeur  a  traitées  avec  son 
heureuse  sensibilité  naturelle.  C'était  le  se- 
cond ouvrage  qu'il  faisait  représenter  à  Paris, 
et  il  eut  beaucoup  de  succès.  Le  touchant  qua- 
tuor :  Où  peut-on  être  mieux  qu'au  sein  de  sa 
famille,  aurait  suffi  pour  faire  réussir  la  pièce. 
Après  avoir  servi  à  consacrer  les  fêtes  de  fa- 
mille, les  réunions  amicales  et  les  distribu- 
tions de  prix,  ce  chant  eut  une  certaine 
fortune  politique.  Lorsque  les  Bourbons 
revinrent  en  France  ,  partout  où  ils  se  mon- 
traient ,  les  musiques  jouaient  l'air  :  Où 
peut-on  être  mieux,  et  le  public  chantait  les 
paroles.  La  malice  gauloise  s'en  est  empa- 
rée aussi  ;  un  soir,  on  représentait  dans  une 
salle  de  province  la  tragi-comédie  de  Sam- 
son.  Arlequin  luttait  sur  le  théâtre  avec  un 
dindon  qui  se  réfugia  dans  une  loge  d'avant- 
scène  occupée  par  des  employés  des  droits 
réunis ,  et  le  parterre  d'entonner  l'air  :  Où 
peut-on  être  mieux  qu'au  sein  de  sa  famille? 
L'analyse  détaillée  que  donne  Grétry  de  cette 
pièce  prouve  tout  au  moins  le  travail  qu'elle 
lui  a  coûté.  Le  monologue  de  Biaise  :  Ah! 
ma  femme,  qu'avez-vous  fait?  produisait  un 
effet  pathétique  que  le  compositeur  attribue 
en  partie  à  l'interprétation  excellente  de 
l'acteur  Cailleau.  C'est  un  acte  de  modestie 
à  enregistrer  ;  le  musicien  liégeois  n'en  four- 
nit guère  l'occasion. 

lucinda,  opéra  anglais  en  trois  actes, 
musique  d'Ellerton,  compositeur  anglais,  re- 
présenté à  Bade  vers  1835. 

*  lucinda,  opéra-bouffe,  musique  de  Gnoc- 
chi, représenté  à  Naples  en  1863. 

LUCINDA  ED  ARMIDORO,  opéra  italien, 
musique  de  Paisiello ,  représenté  à  Saint- 
Pétersbourg  vers  1779. 

LUCIO  PAPIRIO,  dittatore,  opéra  ita- 
lien, livret  de  Antonio  Salvi,  musique  de 
Predieri  (Luc-Antoine),  représenté  à  Venise 
en  1715. 

LUCIO  PAPIRIO,  DITTATORE ,  Opéra  ita- 


LUGI 


LUGR 


lien,  livret  de  Antonio  Salvi," musique  de  Or- 
landini,  représenté  à  Venise  en  ms. 

LUCIO  PAPIRIO  DITTATORE ,  opéra  ita- 
lien,  livret  d'Apostolo  Zeno,  musique  de 
Caldara,  représenté  sur  le  théâtre  de  la  Cour, 
pour  la  fête  de  Charles  VI ,  empereur  des 
Romains ,  par  l'ordre  d'Elisabeth-Christine, 
impératrice  régnante,  à  Vienne  en  1719,  puis 
sur  le  théâtre  Saint-Jean-Chrysostome,  à  Ve- 
nise, en  1721. 

LUCIO  PAPIRIO,  DITTATORE,  opéra  ita- 
lien,  livret  d'Apostolo  Zeno,  musique  de 
Pollarolo,  représenté  à  Venise  en  1721. 

LUCIO  PAPIRIO,  DITTATORE ,  opéra  ita- 
lien, livret  d'Apostolo  Zeno,  musique  de 
Bioni,  représenté  à  Breslau  en  1731. 

LUCIO  PAPIRIO,  DITTATORE,  opéra  ita- 
lien ,  livret  d'Apostolo  Zeno  ,  musique  de 
Giacomelli  (Geminiano),  représenté  à  Vé- 
rone ,  sur  le  théâtre  de  la  Société  philhar- 
monique, en  1734. 

LUCIO  PAPIRIO ,  DITTATORE,  opéra  ita- 
lien, livret  dApostolo  Zeno,  musique  de  Por- 
pora,  représenté  à  Venise  en  1737. 

lucio  papirio,  dittatore,  opéra  ita- 
lien,  livret  d'Apostolo  Zeno,  musique  de 
J.-A.-P.Hasse,  représenté  à  Dresde  en  1742. 

LUCIO  papirio,  dittatore,  opéra  ita- 
lien, livret  d'Apostolo  Zeno,  musique  de  C.-H. 
Graun,  représenté  à  Berlin  en  1745. 

LUCIO  PAPIRIO,  DITTATORE,  opéra  ita- 
lien, livret  d'Apostolo  Zeno,  musique  de 
Paisiello,  représenté  à  Naples  vers  1771. 

LUCIO  PAPIRIO,  DITTATORE,  opéra  ita- 
lien, livret  d'Apostolo  Zeno,  musique  de  Ma- 
rinelli ,  représenté  à  Naples  vers  1791. 

LUCio  papirio,  dittatore,  opéra  ita- 
lien, livret  d'Apostolo  Zeno,  musique  de  Léo, 
représenté  à  Naples. 

LUCIO  silla,  opéra  italien,  musique  de 
Chrétien  Bach ,  repr.  à  Londres  vers  1772. 

LUCIO  SILLA,  opéra  italien,  musique  de 
Mozart,  représenté  à  Milan  en  décembre  1772. 
Mozart  n'était  âgé  que  de  seize  ans  lorsqu'il 
écrivit  cet  ouvrage,  qui  eut  autant  de  succès 
que  son  opéra  de  Mithridate,  joué  deux  ans 
auparavant. 

LUCIO  SILLA,  opéra  italien,  musique  de 
Anfossi,  représenté  à  Venise  en  1774. 

LUCIO  VERO,  opéra  italien,  livret  d'Apos- 


tolo Zeno,  musique  de  Pollarolo  ,  représenté 
à  Venise,  au  théâtre  Saint-Jean-Chrysostome, 
en  1700. 

LUCIO  vero,  opéra  italien,  musique  de 
Perti,  représenté  à  Bologne  en  1717. 

*  LUCIO  VERO,  opéra  sérieux,  musique'  de 
Francesco  Gasparini,  représenté  à  Rome,  sur 
le  théâtre  Aliberti,  en  1719. 

LUCIO  VERO,  opéra  italien,  livret  d'Apos- 
tolo Zeno ,  musique  de  Ariosti,  représenté  à 
Londres  en  1726. 

LUCIO  VERO,  opéra  italien,  livret  d'Apos- 
tolo Zeno,  musique  de  Bioni,  représenté  à 
Breslau  en  1727. 

LUCIO  VERO,  opéra  italien,  livret  d'Apos- 
tolo Zeno,  musique  de  Araja,  représenté  à 
Venise,  au  théâtre  Saint-Jean-Chrysostome, 
en  1735. 

lucio  VERO,  opéra  italien,  livret  d'Apos- 
tolo Zeno  ,  musique  de  Sacchini ,  représenté 
au  théâtre  Saint-Charles  le  4  novembre  1764. 

LUCIUS  VERUS,  opéra  alllemand,  musique 
de  Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1729. 

LUCRÈCE,  opéra  allemand,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1705. 

LUCRÈCE ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Marschner,  représenté  à  Dresde  en  1822. 

*  LUCRECIA  borgia,  parodie  lyrique  en 
trois  actes,  musique  de  M.  Francisco  de 
Freitas  Gazul,  représentée  à  Lisbonne,  sur 
le  théâtre  de  la  Rua  dos  Condes. 

LUCREZIA,  opéra  italien,  musique  de  Dra- 
ghi  (Antoine) ,  représenté  à  Vienne  en  1676. 

LUCREZIA  BORGIA,  opéra  italien  en  trois 
actes ,  livret  de  Felice  Romani ,  musique  de 
Donizetti ,  représenté  pour  la  première  fois 
sur  le  théâtre  de  la  Scala  ,  à  Milan,  dans  la 
saison  du  carnaval  de  J834.  Cet  ouvrage  fut 
d'abord  froidement  accueilli,  quoique  exécuté 
par  Mme  Lalande ,  Mlle  Brambilla  et  Pe- 
druzzi.  La  canzone  chantée  par  la  Brambilla, 
au  second  acte ,  obtint  immédiatement  un 
grand  succès.  Quand  on  donna  cet  opéra  au 
Théâtre-Italien  de  Paris,  le  27  octobre  1840, 
M.  Victor  Hugo  revendiqua  son  droit  de  pro- 
priété littéraire  devant  les  tribunaux,  et  ga- 
gna son  procès.  Pour  continuer  à  jouer  la 
pièce,  on  dut  changer  le  lieu  de  la  scène,  les 
costumes  et  l'époque.  Lucrezia  devint  la  Bi- 
negata ,  et  les  Italiens  de  la  cour  de  Borgia 
furent  transformés  en  Turcs.  On  reprit  ainsi 


LUCR 


LUDO 


665 


cet  opéra  sous  ce  titre  de  :  la  Rinegata,  le 
14  janvier  1845.  Plus  tard,  les  auteurs  fran- 
çais se  montrèrent  plus  traitables,  et,  moyen- 
nant une  indemnité  convenue,  on  put  jouer 
sous  leur  véritable  titre  :  Ernani ,  Lucrezia, 
Linda  di  Chamouni,  la  Gazza  ladra,  etc.  L'ac- 
tion de  l'opéra  de  Lucrèce  Borgia  se  passe  à 
Venise  et  à  Ferrare.  La  toile  se  lève  sur  la 
find'unbal,  pendant  lequel  plusieurs  jeunes 
seigneurs  parlent  assez  mal  de  Lucrezia, 
qu'ils  détestent.  L'un  d'eux,  Gennaro,  s'endort 
sur  un  siège;  Lucrèce  entre  masquée  dans  la 
salle  du  bal,  et  réveille  le  jeune  capitaine  en 
lui  donnant  un  baiser.  Gennaro  se  croit  en 
bonne  fortune,  ouvre  son  âme  à  cette  femme 
et  lui  parle  des  regrets  qu'il  éprouve  d'igno- 
rer le  nom  de  sa  mère.  L'émotion  qu'elle 
montre  en  l'écoutant  prouve  qu'elle  parle  à 
son  fils.  Les  seigneurs  reviennent,  arrachent 
à  Lucrèce  son  masque,  lui  reprochent  ses 
crimes  et  ils  lui  font  essuyer  ces  opprobres  en 
présence  de  son  fils.  Au  deuxième  acte,  le  duc 
de  Ferrare  voit  dans  Gennaro  un  rival,  et  se 
préoccupe  des  moyens  de  le  perdre.  Lejeune  . 
homme,  rebelle  aux  avances  de  Lucrèce,  par- 
tage l'horreur  qu'elle  inspire  à  ses  amis.  Avec 
la  pointe  de  son  poignard,  il  efface  sur  le 
fronton  du  palais  ducal  la  première  lettre  de 
l'inscription,  qui  n'offre  plus  aux^regards  que 
le  mot  :  Orgia.  Lucrèce  demande  à  son  mari 
de  la  venger.  Lorsqu'elle  apprend  que  le 
coupable  est  Gennaro,  elle  demande  sa  grâce; 
mais  le  duc  est  inflexible  ;  il  feint  de  se  ré- 
concilier avec  lejeune  homme,  mais  il  met  du 
poison  dans  le  vin  qu'il  lui  verse.  Lucrèce,  au 
moyen  d'un  antidote,  conserve  la  vie  à  son  fils. 
Au  troisième  acte,  Lucrèce  a  préparé  sa  ven- 
geance contre  les  seigneurs  qui  l'ont  insultée 
à  Venise.  Au  moment  où  ceux-ci  se  livrent  à 
une  orgie  et  font  de  copieuses  libations,  se 
croyant  chez  la  princesse  Negroni,  Lucrèce 
paraît  et  leur  déclare  qu'ils  sont  chez  elle , 
qu'elle  a  fait  préparer  pour  eux  cinq  cercueils 
qui  les  attendent  lorsque  le  poison  qu'ils  vien- 
nent déboire  à  longs  traits  aura  mis  fin  àleurs 
jours.  Lucrèce  ignorait  que  Gennaro  se  trou- 
vait parmi  ces  seigneurs.  Il  dit  alors  qu'il  faut 
un  sixième  cercueil,  parce  qu'il  doit  partager 
le  sort  de  ses  amis.  En  vain  Lucrèce  le  presse 
de  prendre  du  contrepoison  ;  en  vain  elle  lui 
révèle  qu'il  est  son  fils.  Il  est  trop  tard; 
Gennaro  tombe  mourant  entre  ses  bras.  Nous 
ne  croyons  pas  que  la  musique  soit  propre  à 
exprimer  de  telles  horreurs  ;  et  cela  est  heu- 
reux pour  nous.  Loin  de  reprocher  à  Doni- 
zetti son  impuissance,  on  serait  tenté  de 
le  remercier  d'avoir  comme  dissimulé  sous 


les  voiles  de  sa  mélodie,  sous  d'harmonieuses 
cantilènes,  des  situations  qui  eussent  été  in- 
tolérables sans  cet  adoucissement.  L'ancienne 
école  italienne ,  dont  Donizetti  a  été  le  der- 
nier représentant,  savait  idéaliser  les  scènes 
les  plus  réellement  violentes  et  atteindre 
ainsi  le  but  suprême  de  l'art.  Qu'on  se  rap- 
pelle les  scènes  terribles  de  Sémiramis.  Quelle 
force  et  quelle  grâce  dans  ce  chef-d'œuvre  de 
Rossini  !  Le  système  réaliste  qui  a  prévalu 
depuis  n'a  pas  fait  oublier  non  plus  le  qua- 
trième acte  de  la  Favorite  et  la  scène  du  ci- 
metière de  Lucie.  M.  Verdi  ne  peut  manquer 
quelque  jour  de  mettre  en  musique  le  Bi- 
chard  III  de  Shakspeare  ;  nous  verrons  alors 
jusqu'où  peut  aller  le  système  de  l'effet  à  ou- 
trance. En  attendant,  bornons-nous  à  signaler 
dans  Lucrezia  Borgia,  qui  n'est  après  tout 
qu'un  opéra  de  second  ordre  dans  l'œuvre  gé- 
nérale de  Donizetti,  les  parties  les  plus  sail- 
lantes. Parmi  les  morceaux  scéniques ,  nous 
rappellerons  le  chœur  d'introduction  :  Bella 
Yenezia,  dont  la  strette  est  pleine  de  verve  et 
entraînante  ;  le  finale  du  premier  acte  ;  au 
troisième,  la  dispute  de  l'orgie  et  un  chœur 
intéressant  ;  les  romances  et  les  cavatines  sont 
nombreuses  :  celles  qui  produisent  le  plus 
d'effet  sont  la  cavatine  de  Lucrèce  :  Com'è 
bello;  la  cavatine  du  duc  de  Ferrare  :  Vieni 
la  mia  vendetta;  le  trio  de  l'empoisonnement  : 
Délia  duchessa,  avec  son  magnifique  adagio  ; 
et  la  ballade  :  Il  segreto ,  appelée  communé- 
ment le  Brindisi.  Le  rôle  de  Gennaro  a  servi 
au  second  début  de  Mario  sur  la  scène  ita- 
lienne, à  Paris,  en  1840.  Il  a  chanté  dans  cet 
ouvrage  avec  Tamburini ,  Lablache  et 
Mlle  Grisi. 

LUCREZIA  ROMANA,  opéra  italien  ,  mu- 
sique de  Trento ,  représenté  à  Florence , 
àParme,  àTurin,  à  Naples,  à  Venise  vers  1799 
et  les  années  suivantes. 

LUCREZIA  ROMANA  IN  COSTANTINO- 
POLI ,  opéra  italien ,  livret  de  Carlo  Gol- 
doni ,  musique  de  Maccari ,  représenté  au 
théâtre  San-Samuele,  de  Venise,  en  1737. 

LUDLAMS  HŒHLE  (la  Grotte  de  Ludlam), 
opéra  danois,  musique  de  Weyse,  représenté 
sous  le  titre  de  Schlaftrunck  (la  Potion  nar- 
cotique), à  Copenhague,  en  1809. 

LUDOVIC,  drame  lyrique  en  deux  actes, 
paroles  de  M.  de  Saint-Georges,  musique  de 
Herold  et  Halévy ,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  16  mai  1833.  Herold  travaillait  à  cet 
ouvrage  lorsque  la  mort  est  venue  le  frap- 
per. Il  n'a  composé  que  l'introduction,  des 


666 


LUDO 


LUI 


couplets  pour  soprano,  un  trio ,  un  chœur  de 
buveurs  et  le  commencement  du  finale  du 
premier  acte.  On  doit  le  reste  de  la  parti- 
tion à  Halévy.  La  pièce  a  de  l'intérêt;  en 
voici  le  sujet  :  Francesca  ,  jeune  fermière 
au  village  d'Albano,  près  de  Rome,  doit 
épouser  Gregorio  ,  son  cousin.  Une  or- 
donnance de  recrutement  le  désigne  pour 
être  soldat,  ce  qui  fait  hâter  la  célébration 
du  mariage.  Mais  Francesca  est  aimée  pas- 
sionnément par  Ludovic,  Corse  d'origine,  ja- 
loux et  violent,  qu'elle  a  fait  régisseur  de  sa 
ferme.  Il  lui  rend  des  services  si  dévoués 
qu'elle  le  garde,  malgré  des  scènes  qui  se  re- 
nouvellent chaque  jour.  Elle  essaye  en  vain 
de  l'éloigner ,  afin  que  le  mariage  ait  lieu  en 
son  absence.  «  Eh  bienl  dit-il,  si  tu  ne  peux 
être  à  moi,  tu  ne  seras  à  aucun  autre.  » 
Il  saisit  un  pistolet ,  et  Francesca  tombe 
baignée  dans  son  sang.  Au  second  acte ,  le 
spectateur  est  transporté  dans  une  autre 
ferme  appartenant  à  Nice,  cousine  de  Fran- 
cesca. Celle-ci  n'a  eu  qu'une  blessure  lé- 
gère dont  elle  est  guérie.  Elle  éprouve  des 
remords  ;  car  elle  a  déposé  devant  les  juges 
de  manière  à  causer  la  condamnation  à  mort 
de  Ludovic.  Le  capitaine  Scipion  cherche  le 
fugitif.  Quant  à  Gregorio,  n'ayant  pu  se  ma- 
rier, il  est  soldat  dans  la  compagnie  du  capi- 
taine. Francesca  s'exprime  sur  le  sort  qui 
attend  l'infortuné  Ludovic  en  termes  si  tou- 
chants ,  que  sa  cousine  lui  révèle  qu'il  est 
caché  dans  la  maison  même.  Il  ne  tarde  pas  à 
paraître  devant  ses  yeux  ;  il  se  jette  à  ses 
genoux,  implore  son  pardon  et  l'obtient.  Gre- 
gorio survient  ;  Francesca  implore  sa  pitié  et 
met  pour  condition  à  leur  hymen  qu'il  sau- 
vera les  jours  de  Ludovic.  Celui-ci ,  voyant 
à  quel  prix  il  peut  conserver  la  vie,  va  se 
livrer  lui-même  au  capitaine  Scipion.  Fran- 
cesca ne  peut  plus  cacher  ses  sentiments.  La 
passion  de  Ludovic  l'a  envahie;  c'est  lui 
qu'elle  aime.  Gregorio  en  est  désespéré  ;  ce- 
pendant il  se  dévoue  et  menace  le  capitaine 
de  lui  brûler  la  cervelle  s'il  ordonne  la  mort 
de  son  rival.  Fort  heureusement  la  grâce  de 
Ludovic  arrive.  Le  moyen  qu'il  a  employé 
pour  se  faire  aimer  est  assez  excentrique. 
Cependant  les  scènes  sont  habilement  ména- 
gées, le  caractère  de  Francesca  est  bien  étu- 
dié ;  c'est  une  pièce  qui  peut  être  reprise  avec 
chance  de  succès.  Halévy  a  écrit  l'ouverture 
sur  un  motif  d'Herold  ;  mais  elle  est  médiocre. 
Le  premier  chœur  :  Déjà  l'aurore  qui  se  colore, 
se  distingue  par  la  fraîcheur  du  coloris  et  la 
simplicité  de  la  mélodie.  Le  départ  pour  le 
marché  a  de  la  vivacité  et  de  l'entrain.  La 


scène  de  l'entrée  des  soldats  a  l'importance 
qui  convient  à  un  drame  dans  lequel  l'élé- 
ment militaire  joue  un  rôle  sérieux.  Les  cou- 
plets chantés  par  Nice  (Mlle  Massy)  :  Je  vends 
des  scapulaires ,  ont  fourni  le  motif  de  l'ou- 
verture ;  ils  rappellent  la  première  manière 
d'Herold.  La  mélodie  chantée  par  Francesca 
(Mme  Pradher)  :  Y  Hymen  en  t'unissant,  est 
•  aussi  gracieuse  que  celle  de  la  romance  de 
Marie  :  Je  pars  demain  ;  elle  est  encadrée 
toutefois  dans  un  chœur  assez  vulgaire.  Le 
quatuor  du  premier  acte,  composé  par  Ha- 
lévy, était  toujours  bissé.  Le  finale,  écrit  en 
grande  partie  par  Halévy,  offre  de  charmants 
motifs,  entre  autres  les  couplets  de  Grego- 
rio :  Oui,  voilà  ma  femme ,  répétés  sur  d'au- 
tres paroles  par  Francesca  et  intercalés  dans 
le  chœur  :  Elle  se  marie.  La  musique  du 
deuxième  acte  est  loin  de  valoir  celle  du  pre« 
mier.  Il  débute  par  les  couplets  en  duo  :  Voici 
le  jour;  mais  ce  n'est  plus  la  grâce  et  la  sou- 
plesse du  maître.  La  mélodie  est  lourde,  pé- 
nible, et  on  comprend  que  les  détracteurs  de 
l'auteur  de  la  Juive  aient  relevé  cette  dispa- 
rate. Halévy  redevient  lui-même  dans  la  ro- 
mance pathétique  de  Francesca  :  Mon  cour- 
roux, que  son  sort  désarme,  n'a  plus  de  force 
pour  haïr.  Mais  le  duettino  pour  voix  de  fem- 
mes  :  Enfin,  il  est  parti;  la  prière  en  chœur: 
Nous  voici  tous,  vierge  Marie,  sont  des  mor- 
ceaux d'une  valeur  musicale  exceptionnelle, et 
il  serait  à  souhaiter  que  le  public  fût  admis  à  les 
entendre  de  nouveau.  Lemonnier  et  Vizentini 
complétaient  l'ensemble  de  l'interprétation 
dont  nous  avons  désigné  plus  haut  les  prin- 
cipaux chanteurs. 

LUFTBALL  (dee)  [le  Ballon  aérostatique], 
opéra  allemand,  musique  de  Fraenzl,  repré- 
senté à  Strasbourg  en  1788. 

LUFTBALL  (der)  [le  Ballon  aérostati- 
que], opéra  allemand,  musique  de  Dietter, 
représenté  à  Stuttgard  vers  1789. 

LUFTHAGEL  (der)  [l'Ouragan],  opéra  alle- 
mand, musique  de  Antoine  Mayer,  écrit  à 
Cologne  vers  1790. 

LÛGNER  (der)  [le  Menteur],  opéra  alle- 
mand, musique  de  Tost ,  représenté  à  Pres- 
bourg  en  1795. 

*  LUI?...  LEI?...,  opéra  semi-sérieux  en 
deux  actes,  paroles  de  M.  Tullio  Claro,  mu- 
sique de  M.  Scarano,  représenté  à  Naples  en 
mal  1886. 

LUî-MÊME,  opéra-comique,  musique  de 


LUIS 


LULL 


667 


Piccinni  (Alexandre),  représenté  au  théâtre 
des  Variétés  vers  1804. 

LUIGI  V,  RE  Dl  FRANCIA,  opéra  italien, 
musique  de  Mazucato,  représenté  au  théâtre 
de  la  Scala,  à  Milan,  le  25  février  1843,  et  en 
janvier  1853,  sans  succès. 

LUIGI  XI  (LouisXI),  opéra  italien  en  quatre 
actes,  musique  de  Lucca  Fumagalli,  repré- 
senté à  la  Pergola  de  Florence  le  29  mars 
1875. 

LUIGI  BOLLA  E  MICHELANGELO,  Opéra- 
seria,  livret  de  Cammarano,  musique  de  Fe- 
derico Ricci ,  représenté  au  théâtre  de  la 
Pergola,  à  Florence,  pendant  le  carême  de  1 84 1 , 
et  ensuite  à  Dresde  et  à  Madrid;  chanté  par 
Moriani,  Bertini,  S.  Ronconi  et  Mmes  Strep- 
poni  et  Secci. 

LUIGIA  E  ROBERTO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Candio,  représenté  à  Vérone  en  1834. 

LUISA  DELLA  VALLIÈRE  (Louise  de  la 

Vallière),  opéra  italien,  musique  de  Genoves, 
représenté  à  Milan  en  1845. 

LUISA  Dl  FRANCIA ,  opéra  italien ,  musi- 
que de  Campana,  représenté  au  théâtre  Ar- 
gentina,  à  Rome,  en  1844. 

LUISA  Dl  MONTFOBT,  grand  opéra ,  mu- 
sique de  Bergson,  représenté  au  théâtre  de  la 
Pergola,  à  Florence,  en  1846,  puis  à  Livourne 
en  1847.  Ce  même  ouvrage  ,  traduit  en  alle- 
mand par  Baermann,  a  été  représenté  à  Ham- 
bourg en  1849. 

LUISA  MILLER,  opéra  italien,  livret  de 
Camarrano,  musique  de  Verdi,  représenté  à 
Naples,  avec  succès,  en  décembre  1849.  Ca- 
marrano emprunta  le  sujet  de  Luisa  Miller  au 
drame  de  Schiller  :  Amour  et  hypocrisie.  Nous 
retrouvons  encore,  et  toujours,  dans  cette 
œuvre  du  maître  parmesan,  des  situations 
forcées  et  presque  impossibles  qui  lui  sont 
devenues  familières.  En  effet,  quel  caractère 
que  celui  de  ce  Walter,  qui  menace  la  pauvre 
Louise  de  tuer  ses  parents  si  elle  ne  consent 
pas,  en  jurant  le  serment  le  plus  abominable, 
non  seulement  à  dissimuler  l'amour  qu'elle 
éprouve  pour  son  fils,  mais  même  à  faire 
semblant  d'en  aimer  un  autre  !  L'ouverture 
est  une  des  plus  travaillées  que  le  maître  ait 
écrites.  Il  y  a  développé  une  seule  pensée  mu- 
sicale, avec  moins  de  science  et  de  bonheur 
assurément  que  Mozart  ne  l'a  fait  dans  son 
ouverture  de  la  Flûte  enchantée ,  mais  cepen- 
dant, non  pas  sans  intérêt  et  surtout  sans 
couleur;  l'introduction  est  un  chœur  cham- 


pêtre. Il  est  suivi  d'une  romance  de  soprano 
dans  laquelle  se  retrouve,  sur  les  paroles  : 
Lo  vidi  e  il  primo  palpito,  l'effet  staccato  que 
M.  Verdi  a  introduit  dans  tous  ses  ouvrages. 
Le  trio  offre  une  belle  phrase  :  Tamo  d'amor 
ch'esprimere.  Les  morceaux  les  plus  saillants 
du  premier  acte  sont  :  l'air  du  baryton,  large 
et  énergique  :  Sacra  la  scelta  è  d'un  consorte; 
le  chœur  des  chasseurs ,  sans  accompagne- 
ment, et  le  quintette  final  :  Tu  signor  fra 
queste  soglie.  Le  deuxième  acte  ne  renferme 
de  saillant  que  l'air  de  Luisa  :  Tu  puniscimi, 
o  signor  e,  dans  lequel  on  remarque  une  phrase 
inspirée  :  Non  laseiarmi  in  abbandono,  et  le 
quartetto  sans  accompagnement.  Nous  si- 
gnalerons ,  dans  le  troisième  acte,  le  duo  de 
soprano  et  baryton  :  La  tomba  è  un  letto,  avec 
son  allegro  :  Andrem  raminghi  e  poveri,  dans 
lequel  la  clarinette  exprime  bien  la  douteur  de 
la  pauvre  Luisa,  et  le  trio  final  qui  est  drama- 
tique et  expressif.  En  somme,  sans  être  une 
des  meilleures  partitions  de  M.  Verdi,  Luisa 
Miller  est  encore  une  œuvre  remarquable, 
et  qui  caractérise  en  plus  d'un  endroit  la  vi- 
gueur et  l'âpreté  de  sa  nature   artistique. 

*  LUISA  SANFELICE,  opéra,  musique  de 
M.  Taccheo,  représenté  à  Chioggia  en  1883. 

LUISA  STBOZZI,  opéra  italien,  musique  de 
Combi,  représenté  à  Gênes  en  1841. 

LUISA  STBOZZI ,  opéra  italien ,  musique 
de  Sanelli,  représenté  au  théâtre  de  Livourne 
dans  l'automne  de  1846. 

*  LUISETTA  0  LA  CANTANTE  DEL  MOLO, 

opéra-bouffe,  livret  imité  par  Tarantini  du 
vaudeville  français  intitulé  Louisette  ou  la 
Chanteuse  des  rues,  musique  de  Jean  Pacini, 
représenté  à  Naples  sur  le  théâtre  Nuovo,  en 
1843.  Joué  par  Casaccelli  et  Fioravanti, 
Mmes  Rebussini  et  Silvestri,  cet  ouvrage  fut 
accueilli  avec  la  plus  grande  faveur,  et  Pa- 
cini, dans  ses  Mémoires,  nous  apprend  avec 
sa  bonhomie  ordinaire  que  «  c'est  la  première 
fois  que,  sur  un  théâtre  de  Naples,  on  jeta 
des  fleurs  à  un  compositeur  » . 

LULLI  ET  QUINAULT  OU  LE  DÉJEUNEB 
impossible,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Gaugiran-Nanteuil,  musique  de  Ni- 
colo,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  27  fé- 
vrier 1812. 

*  LULLY,  «  opéra  lyrico-comique  »  en  qua- 
tre actes,  paroles  de  M.  J.  Weyl,  musique 
de  M.  C.  Hofmann,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Stettin  en  mars  1889. 


668 


LUST 


LUTH 


LULU,  opéra  danois,  musique  de  Kuhlau, 
représenté  à  Copenhague  vers  1830. 

*  LUMBRA  RECOGE  (ei,),  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  José  Rogel,  représentée 
à  Madrid  en  1860. 

*  LUMIÈRE  DU  HAREM  (la)  [Light  of  the 
harem],  opéra,  livret  tiré  d'un  poème  de  Tho- 
mas Moore,  musique  de  Goring  Thomas,  re- 
présenté à  Londres,  par  une  société  d'étu- 
diants, vers  1880. 

LUNA  ABIT  ATA  (la)  [la  Lune  habitée], 
opéra  italien,  musique  de  Paisiello,  repré- 
senté à  Naples  vers  1773. 

*  luna  ED  I  PEROLLO  (i),  opéra  sérieux, 
paroles  de  Sacchero,  musique  de  Pasquale 
Bona,  représenté  sans  succès  le  26  novembre 
1844  à  Milan,  sur  le  théâtre  de  la  Scala. 

LUNDI,  MARDI,  MERCREDI,  opérette  au- 
trichienne, musique  de  Kinki,  Gyrowetz  et 
Seyfried,  représentée  à  Josephstadt,  et  à 
Vienne  vers  1820. 

LUNE  (la.)  ,  opéra  allemand ,  musique  d'E- 
berwein  (  Traugott-Maximilien) ,  représenté 
à  Rudolstadt  en  1826. 

*  LUNE  DE  MIEL  NORMANDE  (UNE),  Opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  MM.  Péricaud  et 
Villemer,  musique  de  M.  Desormes,  repré- 
sentée au  concert  de  l'Eldorado  en  1876. 

LUPO  D'OSTENDA  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Vacaj,  représenté  à  Venise,  au  théâ- 
tre San-Benedetto,  en  1818. 

LUPO  D'OSTENDA  (il),  opéra  italien  en 
deux  actes,  musique  de  Garcia,  représenté  à 
New- York  en  1827. 

*  LURLINE,  opéra  en  cinq  actes,  paroles  de 
Fitz  Bail,  musique  de  William-Vincent  Wal- 
lace,  représenté  en  1860  à  Londres,  par  la 
compagnie  que  dirigeaient  les  deux  célèbres 
chanteurs  Harrisson  et  miss  Louisa  Pyne. 
Wallace,  qui  avait  écrit  cet  ouvrage  en  Alle- 
magne, l'y  avait  fait  représenter  dès  1854, 
sous  le  titre  de  Loreley.  Lurline  obtint  à 
Londres  un  éclatant  succès,  amplement  jus- 
tifié par  sa  très  haute  valeur. 

LUSTIGE  SCHUSTER  (der)  [le  Cordonnier 
joyeux],  opéra-comique  allemand,  musique 
de  Schweitzer,  représenté  à  Vienne  vers 
1770. 

LUSTIGE  SCHUSTER  (der)  [le  Joyeux 
Cordonnier],  opéra  allemand,  musique  de 
Holly,  représenté  en  Allemagne  vers  1777. 


LUSTIGEN  MUSIKANTEN  (die)  [les  Musi 

ciens  joyeux],  opéra  allemand,  musique  de 
Hoffmann,  repr.  à  Varsovie  vers  1805. 

LUSTIGEN  STUDENTEN  (die)  [les  Joyeux 
étudiants],  musique  de  Remde,  représenté  à 
Weimar  vers  1838. 

LUSTIGEN  WEIBER  VON  WINDSOR  (die) 
[les  Joyeuses  Commères  de  Windsor],  opéra 
allemand,  livret  imité  de  la  pièce  de 
Shakspeare,  musique  de  Ditters,  représenté 
à  Oels  en  1796. 

LUSTIGEN  WEIBER  VON  WINDSOR  (die) 
[les  Joyeuses  Commères  de  Windsor],  opéra 
allemand,  livret  imité  de  la  pièce  de 
Shakspeare,  musique  de  O.  Nicolaï,  repré- 
senté au  théâtre  de  Berlin  en  1849.  (V.  les 
Joyeuses  Commères  de  Windsor.) 

*  LUTHIER  DE  CRÉMONE  (le),  opéra  en 
un  acte,  musique  de  M.  H.  Trencek,  repré-> 
sente  à  Schwerin  en  avril  1886. 

*  LUTHIER  DE  crémone  (le),  opéra  en 
un  acte,  livret  tiré  de  la  comédie  française  de 
M.  François  Coppée  qui  porte  ce  titre,  musi- 
que de  M.  Jeno  Hubay,  représenté  à  l'Opéra 
royal  de  Buda-Pcsth  en  novembre  1894.  L'au- 
teur, violoniste  extrêmement  remarquable, 
exécutait  lui-même  un  solo  de  violon  contenu 
dans  sa  partition,  à  la  suite  duquel  il  fut  l'ob- 
jet de  quatorze  rappels  de  la  part  des  specta- 
teurs. 

LUTHIER  DE  VIENNE  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  de  Saint-Georges  et 
Hippolyte  Leuven,  musique  de  Monpou ,  re 
présenté  à  l'Opéra-Comique  le  30  juin  1836. 
Le  livret  ne  brille  pas  par  l'invention,  et  le 
dénoûment  est  trop  peu  naturel.  Un  luthier 
de  Vienne  voudrait  faire  épouser  à  son  fils 
Frédéric  sa  nièce,  jeune  fille  accomplie,  qu 
touche  de  l'orgue  comme  un  ange,  mais  à  qui 
une  santé  délicate  interdit  le  chant.  Frédéric 
raffole  d'une  baronne  de  Castelfiore ,  qu'il  i 
entendue  chanter  dans  un  concert.  Cette  ba- 
ronne cantatrice  ne  veut  pas  être  un  obstacle 
à  l'accomplissement  des  vœux  du  bon  luthier. 
Elle  rend  Frédéric  plus  sage,  et  elle  se  résigne 
à  épouser  elle-même  un  vieux  conseiller  auli- 
que.  Maître  Crespel,  le  luthier,  fabrique  à  la 
fois  des  orgues  ,  des  pianos  ,  des  violons  et 
des  hautbois.  Les  auteurs  de  ce  livret  d'o- 
péra-comique auraient  dû  l'intituler  avec 
plus  de  raison  :  le  Facteur  d'orgues.  La  par- 
tition du  Luthier  de  Vienne  est  fort  curieuse  i 
étudier.  On  y  voit  les  efforts  tentés  par  Mon- 
pou dans  le  but  de  s'affranchir  des  formes 
classiques,  d'imaginer  des  modulations  et  des 


MA 


MA 


669 


rythmes  nouveaux.  Il  échoue  parfois ,  et 
cette  manie  d'innover  lui  fait  trouver  des 
chants  bizarres  et  des  harmonies  tourmen- 
tées. D'autres  fois,  il  est  plus  heureux  et  vrai- 
ment inspiré.  L'ouverture  a  beaucoup  d'in- 
térêt ,  quoique  manquant  d'unité.  Elle  com- 
mence en  ut  mineur  et  finit  en  mi  bémol.  Les 
morceaux  les  mieux  réussis  sont  la  chanson 
dite  par  Couderc  :  Les  fils  de  l'université  ;  la 
cavatine;  le  cantique  de  sainte  Cécile,  véri- 
table morceau  de  musique  religieuse  ,  et  la 
chanson  du  vieux  chasseur  :  Ramenons  mon 
troupeau,  chantés  tous  trois  par  la  vaillante 
Mmc  Damoreau,  à  qui  cet  ouvrage  a  valu  un 
succès  de  plus. 

LUTIN  AU  PRATER  (le),  opéra-comique 
allemand,  musique  de  Volkert,  représenté  à 
Leopoldstadt  en  1821. 

LUTIN  DE  galway  (le),  opéra-comique, 
livret  de  M.  Ernest  Deseille,  musique  de 
M.  O'Kelly,  représenté  au  théâtre  de  Boulo- 
gne-sur-Mer  en  septembre  1878;  chanté  par 
MM.  Pellin,  Toscan  et  Mile  Jouanny. 

lutin  DE  LA  VALLÉE  (le),  opéra-comi- 
que  en  deux  actes  et  trois  tableaux,  livret  de 
MM.  Michel  Carré  et  Alboize,  chorégraphie 
de  Saint-Léon,  musique  d'Eug.  Gautier,  re- 
présenté au  Théâtre-Lyrique  le  22  janvier 
1853.  Le  livret  n'avait  pas  d'autre  prétention 
que  celle  de  fournir  l'occasion  à  Saint-Léon  de 
déployer  son  multiple  talent  de  violoniste, 
de  danseur  et  d'acteur.  Il  a  été  secondé  par 
Mme  Guy  Stéphan,  qui  a  dansé  la  Madrile- 
gna  et  El  Zapateado ,  et  par  Mme  Petit- 
Brière.  Il  y  a  des  choeurs  assez  jolis  dans  la 
partition. 

*  LUZ  Y  sombra,  zarzuela,  musique  de 
M.  Fernandez  Caballero,  représentée  en  1867 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela. 


*  LYCÉE  DE  JEUNES  PILLES  (un),  vaude- 
ville-opérette  en  quatre  actes,  paroles  de 
M.  Alexandre  Bisson,  musique  de  M.  Louis 
Gregh,  représenté  au  théâtre  Cluny  le  28  dé- 
cembre 1881  et  repris  quelque  années  plus 
tard  à  la  Renaissance. 

*  lycéenne  (la),  pièce  en  trois  actes  de 
M.  Georges  Feydeau,  airs  nouveaux  de 
M.  Gaston  Serpette,  représentée  aux  Nou- 
veautés le  23  décembre  1887. 

LYCIDAS,  drame  anglais,  musique  de  W. 
Jackson,  représenté  à  Covent-Garden,  à  Lon- 
dres, en  1767. 

*  LYDÉRIC,  grand  opéra  en  trois  actes  et 
quatre  tableaux,  paroles  de  MM.  Largillière- 
Beauclerc  et  Paul  Cosseret,  musique  de 
M.  Emile  Ratez,  représenté  sur  le  Grand- 
Théâtre  de  Lille  le  10  janvier  1895.  Le  sujet 
du  drame  est  tiré  d'un  épisode  de  l'histoire 
de  la  Flandre  au  septième  siècle.  L'auteur  de 
la  musique,  artiste  instruit  et  distingué,  est 
directeur  du  Conservatoire  de  Lille,  la  plus 
ancienne  école  de  ce  genre  qui  existe  en 
France.  Son  œuvre  avait  pour  interprètes 
MUe  Lise  d'Ajac,  MM.  Gogny,  James  Vautier 
et  Ferran. 

*  LYDIA,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  de  Lyden  et  Smoni,  musique 
de  M.  Edmond  Missa,  représenté  à  Dieppe 
le  2S  juillet  1887. 

LYSIS  ET  délie,  opéra- ballet,  paroles 
de  Marmontel,  musique  de  Rameau,  repré- 
senté par  les  artistes  de  l'Académie  royale 
de  musique,  au  château   de  Versailles,   en 

1753. 

*lysistrata,  opéra -comique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Lettry,  musique  de 
M.  Feautrier,  représenté  à  Lorient  le  25  jan- 
vier 1885. 


M 


*  MA  FILLE,  opérette  en  un  acte,  paroles 
d'Alexis  Bouvier,  musique  de  M.  O.  Legouix, 
représentée  aux  Délassements-Comiques  le 
20  mars  1866. 

*  MA  folie-bergère,  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  A.  Pilot,  représentée  aux 
Folies-Bergère  le  17  février  1877. 


*  MA  MIE  ROSETTE ,  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Jules  Prével  et  Armand 
Liorat,  musique  de  M.  Paul  Lacome,  repré- 
sentée aux  Folies-Dramatiques  le  4  février 
1890.  L'ouvrage  devait  s'appeler  d'abord  la 
Jeunesse  de  Henri  IV.  Le,  livret,  qui  met  en 
scène  un  épisode  romanesque  des  jeunes 
amours  du  Vert-Galant,  manque  autant  de 


670 


MA 


MAGB 


nouveauté  que  d'iivention  ;  il  y  a  là.  des  sou- 
venirs du  Diable  à  quatre  et  de  Victorine  ou 
la  Nuit  porte  conseil.  La  musique,  fraîche, 
aimable,  gracieuse,  lui  est  de  beaucoup  supé- 
rieure. A  signaler,  au  premier  acte,  le  duo  : 
Nous  allons  entrer  en  ménage,  la  chanson  du 
Toi  et  de  gentils  couplets  ;  au  second,  le  choeur 
de  la  migraine,  un  gracieux  rondeau  de 
Rosette  et  les  couplets  du  Cocorico  ;  au  troi- 
sième, un  morceau  d'ensemble  bien  construit 
et  un  charmant  duo  entre  le  roi  et  Rosette. 
Interprètes  :  MUes  J.  Nesville,  Noémie  Ver- 
non,  Thirion  et  Montbars,  MM.  Huguet, 
Gobin,  Vandenne  et  Bellucci. 

MA    TANTE    AURORE    OU    LE    ROMAN 

IMPROMPTU,  opéra  -  comique  en  deux  ac- 
tes, paroles  de  Longchamps,  musique  de 
Boieldieu,  représenté  au  théâtre  Feydeau 
Le  13  janvier  1803.  Cet  ouvrage  avait  primi- 
tivement trois  actes  ;  mais  le  dernier,  ayant 
été  mal  accueilli  à  la  première  représenta- 
tion, fut  définitivement  supprimé  à  la  se- 
conde. Le  sujet  du  poème  ne  manque  pas 
d'originalité.  La  Tante  Aurore  est  une  vieille 
fille  romanesque  qui  ne  veut  marier  sa  nièce 
cu'à  un  héros  éprouvé  par  mille  aventures. 
On  organise  une  scène  de  brigands ,  d'atta- 
que à  main  armée,  etc.,  et  on  triomphe  de  la 
résistance  de  la  tante.  La  musique  de  cet 
opéra  est  plus  correcte,  mieux  instrumentée 
que  celle  du  Calife  de  Bagdad,  et  offre  des 
motifs  pleins  de  grâce  et  d'esprit.  L'ouverture 
ne  module  que  de  la  quinte  à  la  tonique,  et 
cependant  son  allure  mélodique  est  si  élé- 
gante ,  l'orchestration  en  est  si  finement 
agencée  qu'on  l'entend  encore  avec  plaisir. 
Le  premier  duo  entre  "Valsain  et  Frontin  : 
Malgré  de  trop  justes  alarmes ,  joint  à  une 
facture  tout  italienne  un  accompagnement 
d'un  goût  exquis.  Le  quatuor  des  amants  : 
Toi  par  qui  l'on  fait  des  romans  !  est  une  imi- 
tation visible  du  célèbre  quatuor  de  Ylrato , 
opéra  de  Méhul ,  représenté  deux  ans  aupa- 
ravant, et  lui  est  bien  inférieur.  Les  fautes 
de  prosodie  y  abondent  ;  mais  il  y  règne  une 
franche  gaieté.  Vient  ensuite  le  rondeau  de 
Julie  :  D'un  peu  d'étourderie.  Dans  les  cou- 
plets de  la  tante  Aurore  :  Je  ne  vous  vois  ja- 
mais rêveuse,  une  des  meilleures  inspirations 
de  Boieldieu ,  le  caractère  et  la  manie  de  la 
vieille  fille  sont  exprimés  avec  cette  finesse 
de  touche  dont  il  avait  le  secret.  Le  duo  qui 
suit  :  Quoi,  vous  avez  connu  l'amour?  est 
traité  avec  beaucoup  d'esprit  ;  les  rentrées 
ajoutent  à  la  partie  vocale  des  nuances  qui  la 
font  valoir  comme  dans  les  meilleurs  ouvrages 
de  Cimarosa.  Le  second  acte  est  loin  d'éga- 


ler le  premier  ;  l'intérêt  de  la  pièce  s'amoin- 
drit et  avec  lui  la  verve  du  compositeur.  Il 
renferme  cependant  un  duo  qui  est  un  chef- 
d'œuvre  :  De  toi,  Frontin,  je  me  défie.  L'opéra 
de  Ma  tante  Aurore  eut  un  grand  succès  et 
consacra  définitivement  la  réputation  nais- 
sante de  Boieldieu.  Le  rôle  de  Frontin  fut  un 
triomphe  pour  le  chanteur  Martin. 

MA  TANTE  DORT,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Hector  Crémieux,  musi- 
que de  M.  Henri  Caspers ,  représenté  an 
Théâtre-Lyrique  le  21  janvier  1860.  C'est  une 
fort  jolie  pièce ,  à  la  fois  plaisante  et  de  bon 
goût.  L'introduction  jouée  par  l'orchestre  et 
accompagnée  discrètement  par  les  voix,  le 
quatuor  :  Ma  tante  dort,  l'air  bouffe  de  Sca- 
pin  :  Chez  les  valets,  il  faut  le  reconnaître,  et 
le  trio  :  Scapin  est  mort ,  sont  les  morceaux 
saillants  de  la  partition,  qui  a  été  interprétée 
par  Meillet  et  Mme  Ugalde.  Cet  ouvrage  a 
été  repris  à  l'Opéra-Comique  en  1862. 

MACBETH,  tragédie  de  Shakspeare,  mu- 
sique de  Lock,  repr,  en  Angleterre  en  1672. 

MACBETH,  tragédie  de  Shakspeare  mu- 
sique de  André,  repr.  à  Berlin  vers  1780. 

MACBETH,  tragédie  de  Shakspeare,  musi- 
que de  Stegmann,  représentée  à  Hambourg 
vers  1784. 

MACBETH ,  tragédie  de  Shakspeare,  tra- 
duite par  Burger ,  musique  de  Reichardt, 
représentée  à  Munich  vers  1795. 

MACBETH,  tragédie  de  Shakspeare,  musi- 
que de  Rastrelli ,  repr.  à  Dresde  vers  1817. 

MACBETH,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  Rouget  de  l'Isle,  musique  de  Chelard,  re- 
présenté à  l'Académie  royale  de  musique  le 
29  juin  1827.  L'arrangement  du  chef-d'œuvre 
de  Shakspeare  pour  la  scène  lyrique  n'était 
pas  heureux,  surtout  à  l'Opéra  français,  où 
l'action  et  les  paroles  du  poème  sont  pour  la 
majeure  partie  du  public  le  principal  de  la 
représentation.  Chelard ,  compositeur  excel- 
lent, vit  sa  partition  dédaignée,  abandonnée 
par  l'administration  elle-même.  Il  y  a  de  très 
belles  choses  dans  cet  ouvrage,  mais  l'harmo- 
nie en  est  tellement  travaillée  qu'il  n'a  pu  être 
compris  du  public.  Le  compositeur  quitta  la 
France  et  fit  entendre  Macbeth  à  Munich 
avec  le  concours  de  Pellegrini  et  de  M"e  Na- 
nette  Schechner,  bonne  cantatrice.  L'opéra 
réussit  complètement.  Il  en  fut  de  même  en 
Angleterre,  où  Mme  Schroeder - Devrient 
chanta  avec  talent  le  rôle  de  lady  Macbeth. 


MACC 


MAÇO 


671 


M.  Chelard ,  excellent  contrepointiste,  a  été 
dédommagé  plus  tard  de  son  insuccès  en 
France  par  la  vogue  qu'ont  obtenue  ses  sol- 
fèges. 

MACBETH ,  tragédie  de  Shakspeare ,  tra- 
duite en  allemand,  musique  de  Rietz,  repré- 
sentée au  théâtre  d'Immermann,  à  Dussel- 
dorf,  vers  1840. 

MACBETH,  opéra  italien  en  quatre  actes, 
îivret  de  Piave ,  musique  de  Verdi ,  repré- 
senté à  la  Pergola  de  Florence  en  mars  1847. 
Ce  sujet  fantastique,  où  le  surnaturel  joue  un 
rôle  si  puissant,  était  complètement  en  dehors 
des  moyens  du  compositeur  et  en  opposition 
avec  la  nature  très  humaine  et  toute  nerveuse 
de  son  talent.  Aussi  nous  ne  pouvons  signa- 
ler que  des  efforts  plus  ou  moins  heureux, 
mais  aucun  morceau  vraiment  inspiré  ni  ex- 
primant une  situation  avec  la  force  qu'exige  le 
drame  de  Shakspeare.  Le  chœur  des  sorcières 
n'est  que  bizarre  ;  le  duo  de  baryton  et  basse, 
•entre  Macbeth  et  Banco,  est  bien  écrit  ;  la  ca- 
•vatine  de  lady  Macbeth  est  pleine  d'énergie, 
mais  exige  trop  de  cris  et  d'efforts.  Le  meil- 
leur morceau  de  tout  l'opéra  est  le  duo  entre 
Macbeth  et  sa  femme  :  Fatal  mia  donna.  Dans 
le  second  acte  ,  la  scène  du  festin  est  médio- 
crement traitée ,  le  brindisi  est  vulgaire.  La 
scène  de  l'apparition,  dans  le  troisième  acte, 
est  manquée.  Le  chœur  :  Ondine  e  silfidi  est 
agréable.  Dans  le  dernier  acte ,  l'air  de  Mac- 
duff,  la  scène  de  somnambulisme  et  l'air  de 
Macbeth  n'offrent  rien  de  bien  remarquable. 
Cet  opéra,  mis  en  dix  tableaux  avec  des  pa- 
roles françaises  de  MM.  NuitteretBeaumont, 
fut  représenté  au  Théâtre-Lyrique  le  21  avril 
1865.  La  tentative  de  M.  Carvalho  échoua. 
Nous  le  répétons  :  l'ensemble  de  l'opéra  de 
Macbeth  est  monotone  et  n'offre  pas  de  mor- 
ceaux saillants.  Nous  nous  empressons  tou- 
tefois de  constater  que  M.  Verdi  a  écrit  pour 
la  scène  française  des  airs  de  ballet  d'une 
grande  originalité  rythmique.  Dans  aucun 
de  ses  ouvrages  il  n'a  fait  chanter  les  pre- 
miers violons  avec  autant  de  délicatesse. 

MACBETH ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Taubert,  représenté  à  Berlin  le  16  novembre 
1857.  Les  rôles  de  lady  Macbeth  et  de  Mac- 
duff  ont  été  chantés  par  Mlle  Wagner  et 
M.  Formés. 

MACCABÂER  (die)  [les  Macchabées],  opéra 
allemand,  livret  de  M.  Mosenthal,  d'après  le 
drame  d'Otto  Ludwig,  musique  de  M.  Ru- 
beinstein  ,  représenté  à  l'Opéra  de  Berlin  le 
17  avril  1875.  En  arrangeant  le  récit  biblique, 
«n  inventant  surtout  des  situations  en  dès- 


accord  avec  l'esprit  et  le  texte  de  l'histoire 
sainte,  les  auteurs  ont  affaibli  la  portée  de 
leur  œuvre.  Pendant  la  guerre  que  le  roi  de 
Syrie,  Antiochus  Épiphane,  fait  aux  Juifs, 
Judas  Macchabée,  après  avoir  renversé  les 
idoles,  subit  une  défaite  parce  que  les  prêtres 
ont  ordonné  d'observer  le  jour  du  sabbat. 
Éléazar ,  frère  du  héros  israélite,  séduit  par 
les  charmes  de  Cléopâtre,  fille  du  roi  de 
Syrie,  trahit  la  cause  sainte  et  combat  dans 
les  rangs  ennemis.  Il  se  repent  de  sa  faute  et 
meurt  avec  sa  mère  et  deux  de  ses  frères, 
victime  de  la  rage  du  persécuteur.  Sur  ces 
entrefaites,  Judas  Macchabée  remporte  une 
victoire  signalée,  et  la  douleur  qu'il  éprouve 
en  apprenant  l'immolation  des  membres  de 
sa  famille  s'exhale  en  sanglots,  pendant  que 
le  peuple  chante  YHosanna.  Le  compositeur  a 
déployé  dans  cet  ouvrage  les  ressources  de 
son  savoir  musical.  Il  a  écrit  de  beaux  chœurs 
et  a  tiré  parti  de  mélodies  auxquelles  on 
attribue,  à  tort  ou  à  raison,  une  origine 
judaïque.  Les  développements  symphoniques 
dans  lesquels  M.  Rubinstein  se  complaît  ont 
donné  à  plusieurs  parties  de  cet  opéra  la 
forme  de  l'oratorio.  L'inspiration  mélodique 
fait  défaut,  comme  dans  les  ouvrages  publiés 
précédemment  par  ce  musicien  distingue- 
Les  rôles  de  Judas  Macchabée,  d'Éléazar 
ont  été  chantés  par  le  baryton  Betz  et  la 
ténor  Ernst  ;  ceux  de  Leah,  mère  des  Mac- 
chabées, et  de  Cléopâtre,  par  MUes  Brandt  et 
Grossi.  Cet  opéra  a  obtenu  le  succès  d'estime 
qu'il  méritait. 

MACCO,  opérette-bouffe  italienne,  musique 
de  Vincenzo  Bruti;  représentée  à  Bologne, 
au  théâtre  Brunelli,  en  juin  1872. 

MACHABÉES  (les)  ,  mélodrame  allemand, 
musique  de  Seyfried,  écrit  à  Vienne  vers  1835. 

MACHT   DER    LIEBE    UND    DES  WEINS 

(die)  [le  Pouvoir  de  l'amour  et  du  vin],  opéra 
allemand ,  musique  de  Ch.  Marie  de  Weber, 
représenté  à  Munich  vers  1799.  Ce  fut  le  pre- 
mier essai  de  musique  dramatique  du  grand 
compositeur. 

MAÇON  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Sewrin,  musique  de  Lebrun,  re- 
présenté à  Feydeau  le  4  décembre  1799. 

MAÇON  (le),  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Scribe  et  de  Germain  Delavigne, 
musique  d'Auber ,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  3  mai  1825.  Tout  est  joli  dans  cet 
ouvrage,  qui  a  eu  le  plus  grand  succès,  et 
est  resté  au  répertoire.  Tout  le  monde  con- 
naît l'air  i  Du  courage,  à  l'ouvrage. 


672 


MADA 


madama  CIANA,  opéra  italien,  musique 
de  Latilla  et  de  Galuppi ,  représenté  à  Ve- 
nise en  1733. 

madama  umorista  (la)  ,  opéra-bouffe 
italien,  musique  de  Paisiello,  représenté  à 
Modène  vers  1764. 

*  MADAME  ANGOT  A  CONSTANTINOPLE, 

opérette  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Semi- 
nilny,  musique  de  M.  Valentin,  représentée 
au  Havre  le  1 1  avril  1874. 

MADAME  ANGOT  ET  SES  DEMOISELLES, 

opérette ,  représentée  au  théâtre  des  Folies- 
Marigny  en  1874. 

*  madame  boniface,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Ernest  Depré  et 
Charles  Clairviile,  musique  de  M.  P.  Lacome, 
représenté  aux  Bouffes-Parisiens  le  20  octo- 
bre 1883.  Madame  Boniface  est  une  gentille 
confiseuse  du  siècle  dernier,  dont  le  mari, 
qu'elle  aime  d'ailleurs,  est  ridiculement  jaloux. 
Celui-ci  l'envoie  tout  à  coup  à  Orléans,  pour 
la  soustraire  aux  assiduités  d'un  grand 
seigneur,  le  comte  Annibal  de  Tournedor. 
Mais  le  comte  est  un  matois,  qui,  ayant  eu 
vent  de  la  chose,  se  déguise  en  cocher  pour 
conduire  lui-même  la  jeune  femme,  qu'il  em- 
mène non  à  Orléans,  bien  entendu,  mais  sim- 
plement dans  son  hôtel.  Boniface,  informé, 
éperdu,  a  recours  à  la  justice,  qui  se  déclare 
impuissante.  Il  songe  alors  à  quitter  Paris  et 
à  retourner  simplement  dans  son  pays  d'Au- 
vergne, lorsqu'il  apprend  que  Friquette,  sa 
femme,  a  réussi  à  s'échapper  des  mains  de 
M.  le  comte  et  qu'elle  en  est  sortie...  comme 
elle  y  était  entrée.  Et  pendant  ce  temps,  le 
comte  Annibal  a  été  joué  par  son  ami  Fridolin, 
qui  lui  a  soufflé  sa  fiancée.  Tout  est  bien  qui 
finit  bien.  A  part  les  invraisemblances  inhé- 
rentes au  genre,  le  livret  de  Madame  Boniface 
est  amusant  et  très  acceptable.  La  musique 
est  agréable,  fine  et  distinguée.  On  en  peut 
signaler,  au  premier  acte,  la  romance  d' An- 
nibal :  Comme  la  fleur...,  le  trio  des  cornets 
et  la  valse  insérée  dans  le  finale  ;  au  second, 
les  couplets  à  trois  voix  :  Change,  change,  un 
joli  petit  chœur,  un  duo  bien  construit  et  les 
couplets  de  Friquette  :  II  faut  se  taire;  enfin, 
au  troisième,  les  couplets  de  Fridolin  et  la 
chanson  auvergnate.  Mme  Théo  apportait  sa 
voix  aiguë  et  sa  grâce  un  peu  mignarde  au 
personnage  de  Friquette  ;  M.  Piccaluga,  un 
vrai  chanteur  au  baryton  velouté  et  plein  de 
charme,  débutait  brillamment  dans  celui 
d'Annibal,  après  avoir  fâcheusement  végété 
à  TOpéra-Comique  ;  les  autres  rôles  étaient 


MADA 

tenus  par  MM.  Maugé  (Boniface),  Charles 
Lamy  (Fridolin),  Riga  (de  la  Vieille-Brèche), 
Désiré  (Jacquot)  et  Mile  Levasseur  (Isabelle). 

madame  bonjour,  opérette,  musique  de 
M.  de  Flottow,  représentée  à  Vienne  dans  le 
mois  de  juin  1861.  Cet  ouvrage  est  le  même 
que  celui  qui  a  pour  titre  la  Veuve  Grappin. 

*  MADAME  CARTOUCHE,  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  William  Busnach  et 
Pierre  Decourcelle,  musique  de  M.  Léon  Vas- 
seur,  représentée  aux  Folies-Dramatiques  le 
19  octobre  1886.  Livret  un  peu  obscur,  mais 
en  somme  amusant  et  gai,  quoique  d'une 
gaité  parfois  un  peu  bien  grosse,  avec  aussi 
peu  de  vraisemblance  que  possible,  ce  qui  ne 
tire  pas  à  conséquence  en  matière  d'opérette; 
musique  assez  agréable,  dont  on  peut  déta- 
cher quelques  morceaux  :  au  premier  acte, 
un  duo  sentimental,  Dis-moi  comment  l'amour 
t'a  pris,  et  un  duo  bouffe;  au  second,  un 
amusant  chœur  de  brigands;  et  au  troisième 
un  duo  de  soprano  et  baryton  fort  bien  venu. 
La  pièce  était  bien  jouée  par  M^e  Grisier- 
Montbazon,  MM.  Vauthier,  Gobin,  Riga  et 
Guy. 

*  MADAME  CHRYSANTHÈME,  comédie  ly- 
rique en  quatre  actes,  un  prologue  et  un  épi- 
logue, poème  de  MM.  Georges  Hartmann  et 
André  Alexandre,  musique  de  M.  André 
Messager ,  représentée  au  Théâtre-Lyrique 
(salle  de  la  Renaissance),  pour  son  inaugu- 
ration, le  30  janvier  1893.  H  n'est  pas  besoin 
de  dire  sans  doute  que  le  sujet  de  cet  ouvrage 
est  tiré  du  roman  de  M.  Pierre  Loti  qui 
porte  le  même  titre.  Pierre  est  lieutenant  de 
vaisseau  à  bord  de  la  Triomphante,  qui  arrive 
au  Japon  pour  y  rester  quelques  mois.  Ne 
sachant  que  faire,  il  profite  des  usages  du 
pays  pour  épouser  une  petite  chanteuse  du 
nom  de  Chrysanthème,  quïl  abandonnera 
tout  simplement,  conformément  à  ces  usages, 
lorsqu'il  lui  faudra  rejoindre  son  bâtiment 
pour  retourner  en  France.  C'est  ce  qu'on 
pourrait  appeler  un  mariage  «  k  temps  ». 
En  effet,  quand  le  devoir  rappelle  Pierre  sur 
son  vaisseau,  il  quitte  la  petite  «  poupée  » 
avec  laquelle  il  s'est  amusé  durant  quelques 
semaines,  et  s'éloigne  d'elle  sans  regret  et 
sans  chagrin.  Les  librettistes  ont  voulu  seu- 
lement dramatiser  un  peu  le  sujet.  Au  lieu 
de  faire  de  Pierre  un  indifférent,  ils  l'ont 
montré  jaloux,  et  du  petit  joujou  qui  a  nom 
Chrysanthème  ils  ont  fait  une  femme  aimante 
et  sensible.  De  sorte  que  la  séparation,  pénible 
pour  l'un,  est,  pour  l'autre,  empreinte  d'une 
véritable  douleur.  Là  est  toute  la  différence. 


MADA 


MADA 


673 


La  partition  de  M.  Messager  est  d'un  ordre 
essentiellement  composite.  Il  semble  qu'elle 
tend  un  peu  la  main  à  tous  les  systèmes,  tout 
en  restant  assez  volontiers  dans  le  domaine 
et  dans  le  ton  de  l'opéra-comique.  Il  n'est 
pas  besoin  de  dire  qu'elle  est  écrite  avec  un 
rare  talent,  orchestrée  avec  goût  et  élégance, 
claire  et  limpide  en  son  ensemble,  harmonisée 
d'une  façon  fine  et  délicate.  Le  nom  de 
M.  Messager  est  un  sûr  garant  des  qualités 
du  compositeur.  Ce  que  Ton  souhaiterait  à  sa 
musique,  même  au  prix  d'une  moindre  perfec- 
tion dans  la  forme,  c'est  un  peu  plus  de  solidité 
dans  le  fond,  un  peu  plus  de  personnalité  et, 
pour  tout  dire,  une  tendance  mélodique  plus 
fraîche,  plus  neuve  et  plus  accusée.  L'œuvre, 
assurément,  se  fait  entendre  avec  plaisir, 
mais  elle  manque  un  peu  trop,  semble-t-il,  de 
surprise  et  d'imprévu.  Pour  le  prouver,  il 
suffirait  de  signaler  la  joie  expansive  avec 
laquelle  le  public  a  accueilli,  au  quatrième 
acte,  une  page  vraiment  exquise,  l'air  du 
frère  Yves  :  Je  reverrai  dans  la  lande  bretonne. 
C'est  là  une  inspiration  délicieuse,  et  comme 
on  n'en  rencontre  pas  souvent  peut-être,  un  de 
ces  épisodes  qui  ressortent  sur  l'ensemble 
d'une  œuvre  et  lui  donnent  sa  couleur  et  son 
caractère.  Il  y  a  pourtant  d'autres  jolies  pages 
•  dans  la  partition  de  Madame  Chrysanthème, 
qu'il  serait  injuste  de  ne  pas  signaler.  Entre 
autres,  la  délicate  chanson  de  la  «  Mousmé  » 
au  premier  acte,  et  le  duo  des  fleurs,  dont 
l'orchestre  est  plein  de  coquetterie  ;  puis  la 
chanson  des  cigales,  les  airs  de  ballet  du  troi- 
sième acte,  dont  l'orchestre  aussi  est  cha- 
toyant, et  plusieurs  chœurs  bien  venus.  Ma- 
dame Chrysanthème  était  jouée  par  Mlle  Jane 
Guy,  Mme  Caisso,  MM.  Delaquerrière,  Jacquia 
et  Lamy. 

MADAME  DE  rabucor,  opéra-bouffe  en 
un  acte,  livret  de  M.  Jaime,  musique  de 
Mne  de  Sainte-Croix,  représenté  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  5  février  1874. 

*  madame  DIOGÈNE,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Legentil  et  Ryon,  musique 
de  M ,  Queille,  représentée  au  concert  de  la 
Scala  le  17  mars  1880. 

Madame  favart,  opéra-comique  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Duru  et  Chivot,  musi- 
que de  M.  J.  Offenbach,  représenté  aux  Folies- 
Dramatiques  le  28  décembre  1878.  Le  genre 
de  l'opérette  s'accommode  volontiers  du  li- 
bertinage élégant  du  xvme  siècle  et,  en  em- 
pruntant les  usages  et  le  langage  de  cette 
époque,  les  auteurs  peuvent  éviter  la  trivia- 
lité des  mœurs  contemporaines.  Voici  l'ana- 


lyse rapide  de  la  pièce.  Mme  Favart  aime  son 
mari  et  veut  lui  demeurer  fidèle.  Pour  éviter 
le  courroux  de  Maurice  de  Saxe,  le  pauvre 
Favart  a  été  obligé  de  se  cacher  et  sa  femme 
de  prendre  divers  déguisements.  Tous  deux 
s'intéressent  aux  amours  d'Hector  de  Beau- 
préaux  et  d'une  jeune  fille  nommée  Suzanne. 
Comme  Hector  ne  peut  être  agréé  qu'après 
avoir  été  nommé  lieutenant  de  police  à  Douai, 
Mme  Favart  obtient  cette  place  pour  lui  du 
marquis  de  Pontsablé  en  se  faisant  passer 
pour  la  femme  d'Hector.  Pontsablé,  chargé 
d'arrêter  l'actrice,  se  rend  chez  Hector,  où  les 
deux  comédiens  sont  cachés.  Il  ne  reconnaît 
pas  Mme  Favart,  qui  est  déguisée  en  servante 
et  envoie  Suzanne  au  maréchal  de  Saxe  qui, 
pour  célébrer  la  victoire  de  Fontenoy,  veut 
faire  jouer  devant  lui  la  Chercheuse  d'esprit, 
Suzanne  est  dans  le  plus  grand  embarras; 
elle  n'est  jamais  montée  sur  les  planches  et 
ne  peut  jouer  le  rôle  de  Nicette.  Mme  Favart 
la  tire  d'affaire  ;  elle  est  venue  au  camp  sous 
un  déguisement;  elle  joue  le  rôle  à  merveille, 
obtient  du  roi  sa  grâce  personnelle,  celle  de 
son  mari  et  la  disgrâce  de  Pontsablé.  En 
traitant  ce  sujet  léger,  où  tout  est  factice  et 
de  convention,  le  compositeur  était  dans  son 
élément;  aussi  sa  partition  est-elle  une  de  ses 
meilleures  et  des  plus  variées.  Les  ensembles 
sont  toujours  bien  vulgaires  ;  mais  les  couplets 
sont  agréablement  tournés,  et  il  y  en  a  beau- 
coup. La  ronde  égrillarde  : 

Ma  mère  aux  vignes  m'envoyit 
Je  n'  sais  comment  ça  s'  fit, 

est  un  pastiche  du  style  de  ce  temps  ;  elle  a 
été  naturellement  bissée  par  le  public  des 
Folies-Dramatiques.  Les  couplets  de  Suzanne 
priant  son  père  de  lui  laisser  épouser  Hector 
ont  un  certain  charme  que  la  vulgaire  fami- 
liarité des  paroles  laisse  encore  subsister;  la 
chanson  de  l'Échaudé,  chantée  par  Favart, 
semble  tirée,  paroles  et  musique,  du  répertoire 
du  théâtre  de  la  foire  Saint-Germain,  tant 
l'imitation  est  réussie  : 

Quand  du  four  on  le  retire 
Tout  fumant  et  tout  doré, 
Aussitôt  chacun  admire 
Le  gâteau  bien  préparé  ; 
11  a  fort  belle  apparence, 
On  est  pressé  d'en  manger; 
Mais  pour  de  la  consistance, 
11  n'en  faut  pas  exiger  ; 
Mettez-le  dans  la  balance  : 
C'est  léger,  léger,  léger. 
Bien  des  gens  dans  notre  France 
Ainsi  peuvent  se  juger. 
Tout  pleins  de  leur  importance. 
Vous  les  voyez  se  gonfler. 
Mettez-les  dans  la  balance  : 
C'est  léger,  léger,  léger. 

43 


674 


MADA 


MADA 


La  formule  du  rondeau  de  la  Vieille  est  aussi 
vieillotte  que  son  titre.  Je  passe  sur  toute  la 
musique  militaire  qui  remplit  une  partie  du 
dernier  acte  pour  citer  encore  une  tyrolienne 
et  le  rondeau  dans  lequel  Mme  Favart  ra- 
conte sa  supplique  au  roi.  Cette  opérette  est, 
en  somme,  amusante  et  habilement  traitée 
par  le  musicien;  chantée  par  MM.  Lepers, 
Luco,  Simon-Max,  Maugé,  Octave,  Speck; 
Mmes  Girard  et  Gélabert. 

*  MADAME  GRÉGOIRE,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Scribe  et  Henri  Bois- 
seaux, musique  de  Louis  Clapisson,  repré- 
senté au  Théâtre-Lyrique  le  8  février  1861. 
—  Voyez  Grégoire  (Madame). 

MADAME  GRÉGOIRE,  vaudeville  en  quatre 
actes,  de  MM.  Paul  Burani  et  Maurice  Ordon- 
neau,  musique  de  M.  Okolowicz,  représenté 
au  théâtre  des  Arts  en  mai  1880.  La  chanson 
de  Béranger,  d'un  réalisme  si  vulgaire,  n'a 
fourni  que  le  titre  de  cette  pièce,  qui  semble 
n'avoir  été  faite  que  pour  profiter  de  l'audace 
avec  laquelle  Mme  Judic  débite  des  grivoise- 
ries. Des  dragons  content  fleurette  aux  trois 
nièces  de  la  cabaretière,  des  pages  en  font 
autant  aux  femmes  de  trois  grands  seigneurs 
qui  poursuivent  trois  comédiennes  ;  ce  n'est 
que  cela,  et  c'est  beaucoup  trop  de  dix-huit 
personnages  occupés  à  une  telle  besogne. 

MADAME  LA  MAÎTRESSE  {die  Frau  meis- 
terin),  opéra  allemand,  musique  de  Suppé, 
repr.au  Carltheater  de  "Vienne  enfév.is68. 

*  MADAME  LE  DIABLE,  opérette  féerique 
en  quatre  actes,  paroles  de  MM.  Henri  Mei- 
lhac  et  Arnold  Mortier,  musique  de  M.  Gaston 
Serpette,  représentée  au  théâtre  de  la  Renais- 
sance le  5  avril  1882.  Interprètes  :  Mmes  j. 
Granier  et  Desclauzas,  MM.  Jolly,  Mallard, 
Blondelet,  Jannin  et  Bonnet. 

*  madame  LE  docteur,  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  F.  Wachs,  représentée 
au  concert  de  l'Eldorado  le  17  juillet  1875. 

madame  mascarille,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Viart,  musique  de  M.  Bo- 
very,  repr.aux  Folies-Nouv.  en  mars  1856. 

*  madame  nicolet,  opérette  en  trois 
i?etes,  paroles  de  M.  Hugot,  musique  de 
M.  Fock,  représentée  au  théâtre  du  Chàteau- 
d'Eau  le  29  novembre  1892. 

madame  papillon  ,  bouffonnerie  musi- 
cale, paroles,  de  M.  Jules  Servières,  musique 
d'Otfenbach ,  représentée  aux  Bouffes-Pari- 
siens en  octobre  1855. 


madame  pygmalion,  opérette -bouffe 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Jules  Adenis  et 
Francis  Tourte,  musique  de  M.  Frédéric  Bar- 
bier, représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
6  février  1863.  L'idée  est  burlesque  et  ne 
manque  pas  d'esprit.  Clorinde  ,  artiste  pein- 
tre, conçoit  une  folle  passion  pour  l'image 
d'un  affreux  Turc  qu'elle  vient  de  peindre.  Sa 
camériste  et  son  amoureux  s'amusent  aux 
dépens  de  l'artiste  en  transformant  la  toile 
en  tableau  parlant ,  et  achèvent  de  lui  faire 
perdre  la  tête.  M.  Barbier  a  écrit  dans  ce 
petit  ouvrage  un  morceau  intitulé  :  Bonde  de 
l'émir,  qui  a  été  bien  accueilli.  Jouée  par 
Duvernoy,  Jean-Paul,  Mlles  Baudouin,  Giral- 
dine  et  Laurent. 

*  MADAME  ROSE,opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Paul  Bilhaud  et  Albert  Barré, 
musique  de  M.  Antoine  Banès,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  25  septembre  1893.  Com- 
ment le  fermier  Mathurin  est  jaloux  de  sa 
femme,  «  Madame  Rose,  »  dont  son  garçon 
Jean  est  amoureux;  comment  pourtant  il 
confie  audit  Jean  la  garde  et  la  surveillance 
de  celle-ci  pendant  son  absence  ;  comment 
Madame  Rose,  d'ailleurs  très  honnête,  veut 
se  venger  de  la  jalousie  et  du  procédé  de  son 
mari  en  se  faisant  faire  la  cour  par  ce  gardien 
qui  est  épris  d'elle;  comment  la  petite  Rosette, 
qui  de  son  côté  en  tient  pour  Jean,  est  fu- 
rieuse et  désolée  de  cette  petite  comédie 
qu'elle  prend  au  sérieux  ;  comment  tout  finit 
par  s'arranger  naturellement  par  le  mariage 
des  deux  jeunes  gens  et  le  raccommodement 
des  époux,  c'est  ce  qu'il  serait  difficile  d'ex- 
pliquer, tellement  cette  action,  un  peu  trop 
burlesque  et  qui  ne  brille  pas  par  une  nou- 
veauté absolue,  estémaillée  d'une  foule  d'in- 
cidents qui  l'allongent  plus  que  de  raison  et 
la  rendent  parfois  un  peu  obscure. 

De  la  partition,  trop  touffue,  on  peut  cepen- 
dant citer  quelques  morceaux,  particulière- 
ment le  duo  des  deux  femmes,  qui  ne  manque 
ni  de  grâce  ni  de  coquetterie,  la  romance  de 
Rosette  et  l'air  mouvementé  de  madame  Rose. 
Mais,  grands  dieux  !  pourquoi  cet  abus  de 
toutes  les  forces  instrumentales  à  propos 
d'une  simple  paysannerie,  pourquoi  cet  entas- 
sement de  Pélion  sur  Ossa,  cette  furie  d'or- 
chestre, ces  cors  qui  clament,  ces  trombones 
qui  grondent,  ces  timbales  qui  tonnent,  cette 
batterie  qui  claque  à  propos  de  tout  et  à  pro- 
pos de  rien?  Quand  M.  Banès,  qui  ne  manque 
point  de  talent,  aura  appris  à  modérer,  à 
adoucir  son  orchestre,  il  obtiendra  un  résultat 
plus  facilement  appréciable,  et  réussira  plus 
complètement  avec  moins  de  peine  etdetra- 


MADE 


MADE 


675 


vail.  Madame  Rose  avait  pour  interprètes 
MM.  Barnolt  et  Badiali,  Mme  Molé-Truffier  et 
Mlle  Leclerc. 

*  MADAME  sïizette,  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  André  Sylvane  et 
Maurice  Ordonneau,  musique  de  M.  Edmond 
Audran,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens 
le  29  mars  1893. 

MADAME  TURLUPIN,  opéra-comique  en 
deux  actes,  livret  de  MM.  Cormon  et  Grand- 
vallet,  musique  de  M.  E.  Guiraud  ;  repré- 
senté au  théâtre  de  l'Athénée,  le  23  novem- 
bre 1872.  Les  auteurs  de  la  pièce  ont  imaginé 
tin  Turlupin  tout  autre  que  celui  de  la  tradi- 
tion. Il  tient  plutôt  de  l'arlequin  sensible  et 
bon  de  M.  de  Florian,  que  du  joyeux  compa- 
gnon de  Gaultier  -  Garguille  et  de  Tabarin. 
Le  pauvre  comédien  doit  de  l'argent  à  l'au- 
bergiste, et  défend  sa  femme  contre  les  en- 
treprises du  capitaine  Rodomont.  Mme  Tur- 
lupin, par  ses  stratagèmes,  réussit  à  assurer 
la  recette  de  la  troupe,  et  à  berner  l'auda- 
cieux galantin.  La  pièce  est  faible,  et  les. 
moyens  scéniques  surannés.  La  musique  en  a 
fait  un  fort  joli  opéra-comique  ;  nous  ne  som- 
mes pas  gâtés  sur  ce  point.  Les  scènes  lyri- 
ques sont  tellement  encombrées  de  méchants 
ouvrages,  que  celui-ci  a  été  accueilli  avec 
une  vive  satisfaction  par  les  gens  de  goût. 
La  partition  du  Koboid  (voyez  ce  mot)  m'a- 
vait fait  espérer  que  le  compositeur  prendrait 
rang  parmi  les  maîtres  ;  car,  dans  la  pléiade 
des  musiciens  qui  avaient  remporté  le  prix 
de  l'Institut,  c'était  à  mon  avis  celui  qui 
écrivait  le  mieux.  Je  signalerai  dans  l'o- 
péra de  Madame  Turlupin  l'ouverture,  dont 
l'instrumentation  est  d'une  sonorité  char- 
mante, sobre  et  élégante;  les  couplets  :  En- 
fants de  la  balle,  et  le  chœur  de  la  retraite 
qui  termine  le  premier  acte.  L'entr'acte  est 
une  petite  symphonie,  écrite  avec  une  déli- 
catesse et  une  clarté  qui  dénotent  un  travail 
aussi  intelligent  que  consciencieux.  Je  goûte 
peu  la  scène  du  Printemps,  et,  dans  le  reste 
de  l'ouvrage,  je  n'ai  remarqué  de  saillant 
que  la  romance  et  un  petit  trio.  Cet  opéra  a 
été  chanté  par  Lepers,  Girardot,  Lemaire, 
Galabert,  Mlles  Daram  et  Fain. 

*  MADAME  ZÉPHIR,  opéra-comique  français 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Sinano,  musique 
de  M.  Pasquale  Clémente,  compositeur  italien, 
repr.  au  th.  khédivial  du  Caire  le  3  fév.  1893. 

'madeleine,  opéra- comique  en  deux 
actes,  musique  de  M.  Henri  Weidt,  rep.  sur  le 
théâtre  municipal  de  Hambourg  en  mai  1851. 


,  MADELEINE,  opérette  en  un  acte,  livret 
de  MM.  Vanloo  et  Leterrier,  musique  de 
M.  Henri  Potier,  ancien  accompagnateur  de 
l'Opéra;  représentée  au  théâtre  des  Bouffes-Pa- 
risiens, le  16  janvier  1869.  Les  librettistes  ont 
mis  en  scène  un  marin,  amoureux  d'une  fille 
de  pêcheur,  et  qui  devient  brave,  comme 
malgré  lui,  pour  l'épouser.  On  a  remarqué 
les  couplets  :  Je  te  présente  ma  main,  la  ro- 
mance de  Madeleine,  et  le  quatuor  :  Il  a  peur. 
Chanté  par  Mme  Galli- Marié  et  sa  sœur, 
MUe  Irma  Marié. 

*  MADELEINE  OU   LE   BAISER  MAGIQUE, 

opéra-  comique ,  paroles  de  M.  Stanislas 
Stange,  musique  de  M.  J.  Edwards,  repré- 
senté au  théâtre  Tremont,  de  Boston,  en  juil- 
let 1894.  Les  deux  auteurs  de  cet  ouvrage 
étaient  tous  deux  Américains,  fait  assez  rare 
pour  être  signalé. 

madelon,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  et  musique  du  Cousin-Jacques  (Bef- 
froy  de  Reigny),  représenté  au  théâtre  Mon- 
tansier  le  4  juin  1799. 

MADELON,  opéra  en  deux  actes  ,  paroles 
de  Thomas  Sauvage,  musique  de  M.  Bazin, 
repr.  à  l'Opéra  -  Comique  le  26   mars  1852. 

*  MADEMOISELLE  asmodée,  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  faul  Ferrier  et 
Charles  Clairville,  musique  deMM.  P.  Lacôme 
et  Victor  Roger,  représentée  au  théâtre  de 
la  Renaissance  le  24  novembre  1891. 

*  mademoiselle  colombe  ,  opéra-co- 
mique en  un  acte,  paroles  de  MM.  Jacqnin  et 
Marchand,  musique  de  M.  Charles  Haring, 
représenté  à  Bordeaux  le  25  avril  1891. 

*  mademoiselle  de  fontanges  ou  SI 
LE  roi  le  savait,  opéra-vaudeville  en  deux 
actes,  paroles  de  Théaulon  et  Prosper  Léo- 
tard,  musique  de  Pilati,  représenté  à  la 
Renaissance  le  il  mars  1839. 

MADEMOISELLE  DE  GUISE ,  opêra-comï- 
que  en  trois  actes ,  paroles  de  Dupaty ,  mu- 
sique de  Solié,  représenté  au  théâtre  Feydeau 
le  17  mars  1808.  L'auteur  du  livret  a  combiné 
les  détails  d'un  roman  de  Mme  de  Genlis  avec 
ceux  de  l'histoire  de  Charlemagne.  Les  per- 
sonnages d'Eginard  et  d'Irma  sont  devenus , 
sous  sa  plume,  M.  de  Beaufort,  secrétaire  du 
duc  de  Guise,  et  MUe  de  Guise,  sœur  du  duc. 
La  partition  a  eu  quelque  succès  et  a  été 
gravée. 

MADEMOISELLE  DE  KERVEN,  Opéra-CO- 
mique  en  deux  actes,  livret  de  M.  Santiago 
Mégret,  musique  de  M.  Gustave  Rink,  repré- 


676 


MADE 


MADR 


sente   au    Grand  -  Théâtre   de  Bordeaux  le 
10  avril  1877,  sans  succès. 

MADEMOISELLE  DE  LAUNAY  À  LA  BAS- 
TILLE, opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
de  Creuzé  de  Lesser,  Roger  et  Mme  Villiers, 
musique  de  M""  Sophie  Gail,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  16  décembre  1813. 

MADEMOISELLE  DE  MÉRANGES,  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  de  Leu- 
ven  et  Brunswick,  musique  de  Henri  Potier, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  14  décembre 
1841.  La  scène  se  passe  à  Fontainebleau.  Un 
chevalier  de  Marcillac,  assez  mauvais  sujet, 
parvient  à  se  faire  aimer  si  sérieusement 
d'une  des  filles  d'honneur  de  la  reine ,  de 
Mlle  de  Méranges,  qu'il  ne  peut  éviter  de 
l'épouser  malgré  lui,  par  ordre  de  la  reine. 
Marcillac  est  donc  marié  et  envoyé  à  la  Bastille 
avec  sa  femme,  qui  sera  sa  compagne  de  capti- 
vité. La  pureté  des  sentiments  de  Mile  de  Mé- 
ranges triomphe  des  instincts  égoïstes  de  ce 
don  Juan.  Les  auteurs  ont  introduit  dans  la 
pièce  un  personnage  épisodique  fort  diver- 
tissant, un  baron  allemand  du  nom  de  Pom- 
per nick,  qui  chante  des  couplets  assez  bien 
tournés  : 

Sur  son  château  de  Pompernick 
Qu'on  voit  aux  portes  de  Munich,  etc. 

La  romance  de  soprano ,  chantée  à  la  fin  de 
l'ouvrage  et  jouée  dans  l'ouverture  ,  est  dis- 
tinguée et  expressive.  On  a  remarqué  aussi 
un  duettino  entre  l'héroïne  et  sa  confidente, 
et  l'adagio  du  duo  entre  Blanche  et  le  cheva- 
lier. Ricquier,  Couderc,  Mmes  Potier  et  Des- 
cot  ont  interprété  cette  partition  ,  le  début 
du  compositeur,  dont  la  muse  facile  et  légère 
a,  reçu  de  la  presse  l'accueil  le  plus  flatteur. 

*  MADEMOISELLE   MA   FEMME,   opérette 

en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Maurice  Ordon- 
neau  et  Octave  Pradels,  musique  de  M.  Fré- 
déric Toulmouche,  représentée  aux  Menus- 
Plaisirs  le  5  mai  1893.  Interprètes  :  Mlle*  Lam- 
"brecht,  Aussourd,  Balthy,  Derval  et  Bordo, 
MM.  Martapoura,  Bartel,  Berville,  Modot, 
Philippon  et  Gérard. 

*  MADEMOISELLE  MOUCHERON,  Opérette 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Leterrier  et 
Vanloo,  musique  posthume  de  Jacques  Offen- 
bach,  représentée  à  la  Renaissance  le  10  mai 
1881.  Interprètes  :  M.  Jolly,  M""  Mili-Meyer 
«t  Desclauzas. 

*  MADEMOISELLE  RÉSÉDA,  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Jules  Prével,  musique 
de  M.  Serpette,  représentée  à  la  Renaissance 
le  2  février  1884. 


MADEMOISELLE  SYLVIA,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Narcisse  Fournier, 
musique  de  M.  Samuel  David ,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  17  avril  1868.  Le  livret 
n'a  pas  intéressé  le  public.  La  musique  est 
agréable.  On  a  remarqué  l'ouverture,  un 
duetto  de  femmes  dans  un  mouvement  de 
valse,  un  air  de  soprano  d'une  bonne  facture 
et  un  petit  quatuor  bien  traité. 

MADIANITI  (i)  [les  Madianites],  opéra 
italien,  musique  de  Raimondi,  représenté 
à  Palerme  vers  1816. 

MADONE  (la)  ,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Carmouche,  musique  de 
M.  Louis  Lacombe,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  16  janvier  1861.  Un  peintre,  frappé 
de  la  beauté  d'une  jeune  paysanne,  la  fait 
venir  dans  son  atelier,  où  elle  pose  pour  une 
madone.  Le  pêcheur  Matteo,  amant  de  la 
jeune  fille,  est  averti  de  cette  circonstance. 
Il  se  croit  trahi  par  sa  maîtresse ,  et  arrive 
chez  le  peintre.  Celui-ci  se  fait  alors  recon- 
naître pour  le  célèbre  Fra  Angelico  de  Fie- 
sole.  A  la  vue  du  saint  religieux  ,  la  jalousie 
de  Matteo  fait  place  au  respect  et  à  l'admira- 
tion. La  partition  abonde  en  idées  musicales 
développées  avec  un  talent  de  premier  ordre. 
On  a  remarqué  surtout  l'ouverture,  la  séré- 
nade et  deux  beaux  duos.  Les  rôles  ont  été 
créés  par  Legrand,  Vanaud  et  MUe  Orwil. 

MADONE  SIXTINE  (la),  opérette,  musi 
que  de  M.  Conradi ,  représentée  au  théàtr 
Victoria,  de  Berlin,  en  septembre  1864. 

MADONNA  DI  PIEDIGROTTA  (la).  (Voyez 
FÊTE  DI  PIEDIGROTTA  [LA]). 

MADRE  DE'  MACCABEI  (la)  [la  Mère  des 
Machabe'es],  opéra  sacré  italien,  musique  < 
Ariosti,  représenté  à  Venise  en  1704.  Un 
autre  oratorio  sur  le  même  sujet  fut  composé 
à  Vienne  par  Girolamo  Gigli  vers  le  même 
temps. 

*  MADRE  DEL  cordero  (la),  zarzuela  en 
un  acte  et  deux  tableaux,  en  vers,  paroles  de 
M.  Fiacro  Yrayzoz,  musique  de  M.  Jimenez, 
représentée  en  1894  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
Eslava. 

*  MADRID  EN  EL  ANO  DOS  MIL ,  revue 
mêlée  de  musique,  paroles  de  MM.  Perrin  et 
Palacio,  musique  de  MM.  Angel  Rubio  et 
Nieto,  représentée  aux  Variétés  de  Madrid  en 
janvier  1887. 

*  MADRID  Y  SUS  A  FUERAS,  revue,  mu- 
sique de  M.  Ruperto  Chapi,  représentée  en 


MAES 


MAFI 


677 


1880    à   Madrid,   sur  le  théâtre  du  Prince 
Alphonse. 

MiEDCHEN  AUS  DER  FREMDE  (das)  [la 
Fille  du  pays  étranger],  opéra  allemand  en 
trois  actes,  musique  de  Rietz,  représenté  à 
Dusseldorf  en  1839. 

M51DCHEN  IM  EICHTHALE  (das)  [la  Fille 
de  la  vallée  aux  chênes] ,  opéra  allemand , 
musique  de  Ferdinand  d'Antoine,  écrit  à 
Cologne  vers  1790. 

M^DGHEN  VOM  LANDE  (das)  [la  Fille  en 
voyagé],  opéra  allemand,  musique  de  Suppé, 
représenté  à  Vienne  en  1847. 

*  MiEDCHEN  VON  schilda  (die),  opéra  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  R.  Bunge,  musique 
de  M.  Alban  Forster,  représenté  au  théâtre 
de  la  Cour  de  Neustrelitz,  le  3  février  1887. 

BlffiDCHENMARKT  (der)  [le  Marché  aux 
filles],  opéra  en  un  acte,  musique  de  Ditters, 
représenté  à  Oels  en  1797. 

JVLŒDCHENMARKT  ZU  NINIVE  (der)  [le 
Marché  aux  filles  à  Ninive],  opéra  allemand, 
musique  de  Kospoth,  repr.  à  Berlin  eu  1795. 

maese  tallarines,  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  M.  Isidore  Hernandez,  repré- 
sentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  Breton,  le 
îef  octobre  1875. 

*  maestra  (la),  opéra-bouffe,  paroles  ano- 
nymes, musique  de  Gioacchino  Cocchi,  Giro- 
lamo  Cordella  et  Gaetano  Latilla,  représenté 
à  Naples,  sur  le  théâtre  des  Fiorentini,  en 
1751.  Latilla  n'avait  écrit  pour  cet  ouvrage 
qu'un  air  et  une  cavatine  qui  trouvaient 
place  au  second  acte  ;  tout  le  reste  de  la  par- 
tition était  dû  à  Cordella  et  surtout  à  Cocchi. 

MAESTRO  (il)  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Ottani,  représenté  à  Munich  vers  1769. 

*  MAESTRO  BLAGUARINO  (il),  opéra- 
bouffe  en  un  acte,  paroles  de  Th.  Julian,  mu- 
sique de  Pilati,  représenté  au  théâtre  muni- 
cipal de  Lille  le  25  décembre  1865. 

MAESTRO  DE  BOURGADE  (le),  Opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Ch.  Bri- 
dault,  musique  de  M.  Bonnefoy,  représenté  à 
Strasbourg  en  février  1867. 

MAESTRO  DEL  SIGNORINO  (il),  opéra- 
bouffe  italien,  musique  de  Soffredini  ;  repré- 
senté à  Livourne  en  mars  1872. 

MAESTRO  DI  CAPELLA  (il)  [le  Maître  de 
chapelle],  opéra  italien,  musique  de  Délia* 
Maria,  représenté  en  Italie  en  1794. 


MAESTRO  di  musica  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Pergolèse,  représenté  à  Naples 
vers  1731.  Cet  ouvrage  fut  joué  à  Paris  avec 
beaucoup  de  succès,  à  l'Opéra,  le  19  septem- 
bre 1752,  par  la  troupe  de  chanteurs  bouffes 
italiens  qui  avait  été  amenée  à  ce  théâtre  et 
dont  les  exploits,  qui  ameutèrent  tout  Paris, 
donnèrent  lieu  à  la  querelle  burlesque  connue 
sous  le  nom  de  guerre  des  Bouffons.  Ces 
chanteurs  avaient  débuté  par  la  Serva  pa- 
drona&e  Pergolèse,  dont  le  succès  fut  colossal. 
Il  Maestro  di  musica,  du  même  maître,  n'en 
eut  guère  moins.  Comme  le  premier,  celui-ci 
était  joué  par  Manelli,  Cosini  et  la  Tonelli. 
Voyant  ce  succès,  la  Comédie-Italienne,  qui 
avait  fait  traduire  à  son  usage,  par  Baurans,  la 
Servapadrona  (la  Servante  maîtresse),  qui  avait 
fait  courir  toutParis  à  ce  théâtre,  poury  voir 
Rochard  et  Mme  Favart,  fit  de  même  pour 
il  Maestro  di  musica,  que  Baurans  traduisit 
aussi  sous  le  titre  du  Maître  de  musique,  et 
qui  ne  fut  pas  moins  bien  accueilli  du  public. 

*  maestro  di  SCUOLA  (il),  opéra-bouffe, 
musique  de  Federico  Parisini,  représenté  au 
théâtre  Brunetti,  de  Bologne,  en  1869. 

MAESTRO  E  LA  CANTANTE  (il),  opéra- 
bouffe,  musique  de  M.  Lauro  Rossi,  représenté 
au  théâtre  Nota,  à  Turin,  dans  le  mois  de 
septembre  1867.  C'est  un  pot-pourri  composé 
de  quelques  airs  des  opéras  de  Lucie,  du 
Trouvère,  de  l'Africaine,  etc.,  le  tout  arrangé 
avec  assez  de  goût.  On  a  remarqué  dans  cet 
ouvrage  la  chanson  napolitaine  et  le  duo 
entre  le  maestro  et  la  chanteuse.  Interprété 
par  Valentino  Fioravanti  et  MUc  Giannetti. 

MAESTRO  FANATICO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Liverati,  représenté  à  Trieste 
en  1804  et  à  Vienne  en  1805. 

*  maestro  griselli,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Armand  Lafrique,  mu- 
sique de  M.  Emile  Boui  chère,  repr.  au  Théâtre- 
Lyrique  de  la  galerie  Vivienne  en  février  1895. 

MAESTRO  PERSEGUITATO  (il)  ,  musique 
de  Bondineri,  représenté  à  Florence  en  1788. 

*  MAESTRO  SMANIA,  opéra  en  un  acte, 
livret  posthume  d'Antonio  Ghislanzoni,  mu- 
sique de  M.  Cesare  Clandestini,  représenté  à 
Bergame,  sur  le  théâtre  Riccardi,  le  13  mars 
1894. 

*  MAFIOSO  (un),  drame  lyrique  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  Giuseppe  Bonaspetti, 
musique  de  M.  Enrico  Mineo,  représenté  sans 
succès,  le  29  septembre  1896,  au  théâtre  So- 
cial de  Varèse. 


678 


MAGE 


MAGE 


MAGA  (la)  [la  Magicienne],  opéra  espa- 
gnol, musique  de  Sanchez,  représenté  à  Ca- 
dix en  1854. 

MAGA  CIRCE  (la)  [Circé  la  magicienne], 
opéra  italien,  musique  d'Anfossi,  représenté 
à  Rome  en  1788. 

MAGA  FULMINATA  (la)  [la  Magicienne 
foudroyée],  opéra  italien,  livret  de  Benedetto 
Ferrari,  musique  de  Francesco  Manelli,  re- 
présenté à  Venise,  sur  le  théâtre  de  Saint- 
Cassien,  en  1638,  et  à  Bologne,  sur  le  théâtre 
Formagliari,  en  1641. 

*  magasin  DE  MUSIQUE  (le),  zarzuela, 
paroles  de  MM.  Prieto  et  Barbera,  musique  de 
MM.  Chueca  et  Valverde,  représentée  sur  le 
théâtre  du  Colisée  de  Lisbonne  en  août  1889. 

*  MAGE  (le),  opéra  en  cinq  actes  et  six  ta- 
bleaux, poème  de  M.  Jean  Richcpin,  musique 
de  M.  J.  Massenet,  représenté  à  l'Opéra  le 
16  mars  1891.  Il  est  peut-être  curieux  d'em- 
prunter l'analyse  de  son  poème  à  Fauteur  lui- 
même;  voici  comment  Ta  tracée  M.  Jean  Ri- 
chepin. 

Acte  ier(fe  Camp  de  Zarastra,  près  la  ville 
deBakhdi).  Devant  la  tente  de  Zarastra,  lequel 
va  faire  aujourd'hui  son  entrée  triomphale 
dans  la  ville  de  Bakhdi,  comme  vainqueur  des 
Touraniens,  des  captifs  couchés  dans  la  nuit 
chantent  une  de  leurs  cantilènes.  Le  jour 
naît,  on  vient  les  faire  lever  pour  les  conduire 
à  la  ville.  Amrou,  grand-prêtre  des  Dévas, 
demande  Zarastra,  puis  s'éloigne,  ayant  ainsi 
ménagé  à  sa  fille  Varedha  une  entrevue  avec 
Zarastra  qu'elle  veut  épouser.  Prêtresse  de  la 
Djahi  (  déesse  de  la  volupté),  Varedha  avoue  son 
amour  à  Zarastra  et  tente  de  le  séduire.  Il  la 
repousse,  ayant  horreur  de  la  Djahi,  dit-il; 
mais  la  vraie  cause  de  ce  refus,  Amrou  l'ap- 
prend après  le  départ  de  Varedha  désespérée. 
Caché,  il  assiste  aux  aveux  qu'échangent  le 
vainqueur  et  sa  captive,  Zarastra  et  la  reine 
du  Touran,  Anahita. 

Acte  II,  ier  tableau  (les  Souterrains  du 
temple  de  la  Djahi).  Dans  les  souterrains  du 
temple  de  la  Djahi,  Varedha  descend  pour 
mourir.  Son  père  vient  la  rappeler  au  désir  de 
vivre,  en  lui  révélant  l'amour  de  Zarastra  et 
d' Anahita,  et  en  l'excitant  par  toutes  les  rages 
de  la  jalousie  à  troubler  leur  bonheur.  — 
2e  tableau  {la  place  de  Bakhdi).  Défilé  des 
chefs  vaincus,  des  vierges  prisonnières,  du 
butin  que  Zarastra  offre  au  roi.  Il  lui  pré- 
sente enfin  Anahita.  Elle  e'i  lui  demandent  à 
être  unis.  Le  roi  y  consent.  Amrou  et  Varedha 


s'y  opposent,  disant  que  Zarastra  a  promis 
mariage  à  la  prêtresse,  dont  il  est  l'amant. 
En  vain  Zarastra  se  défend  contre  cette  ca- 
lomnie. Tous  les  prêtres,  appelés  en  témoi- 
gnage par  Amrou,  soutiennent  Varedha.  La 
foule,  le  roi,  Anahita  elle-même  sont  forcés 
de  les  croire.  Les  dieux  ne  sont-ils  pas,  par 
les  prêtres,  contre  Zarastra?  Le  roi  lui 
ordonne  d'épouser  la  prêtresse.  Il  refuse,  s'in- 
digne du  mensonge  universel,  maudit  les 
faux  témoins,  les  imposteurs  et  jusqu'aux 
dieux  menteurs  qui  les  protègent,  et,  sous 
l'anathème,  il  fuit  loin  de  ce  monde  faux  et  en 
appelle  à  Mazda,  le  dieu  de  vérité. 

Acte  III  (la  Montagne  sainte).  Comme 
Moïse  au  Sinaï,  Zarastra  s'entretient  avec  son 
dieu  sur  la  montagne  sainte.  Il  en  redescend, 
devenu  le  Mage,  pour  prêcher  à  ses  premiers 
disciples  la  loi  nouvelle.  Il  institue  le  maz- 
déisme et  envoie  ses  mages  répandre  au  loin 
sa  doctrine.  Resté  seul,  il  a  sa  Tentation  au 
Désert.  D'abord,  en  lui-même,  le  souvenir 
d'Anahita.  Il  le  repousse.  Puis  surgit  Vare- 
dha, qui  vient  lui  offrir  le  trône,  grâce  à  un 
complot  ourdi  par  Amrou,  et  surtout  vient 
s'offrir  elle-même.  Elle  se  traîne  devant  lui, 
dans  toutes  les  affres  d'une  passion  folle,  fré- 
nétique. Repouss'ée  de  nouveau,  elle  se  venge 
en  torturant  Zarastra  par  la  jalousie,  comme 
elle  a  été  torturée  elle-même.  Elle  lui  annonce 
qu' Anahita  aime  le  roi,  ce  qui  est  faux,  et 
qu'elle  va  l'épouser. 

Acte  IV  {la  Salle  du  sanctuaire,  dans  le 
temple  de  la  Djahi).  Anahita  n'aime  pas  le 
roi,  mais  le  roi  l'aime  et  veut,  en  effet,  l'é- 
pouser de  force.  Une  fête  est  donnée  dans  le 
temple  de  la  Djahi.  On  célèbre  les  mystères 
de  la  déesse.  Ballet  voluptueux.  Le  roi  et 
Anahita  sont  introduits.  Malgré  ses  prières  et 
ses  menaces,  on  unitla  reine  du  Touran  au  roi. 
C'est  Amrou  qui  consacre  cette  union.  Enfin, 
Varedha  est  vengée  de  sa  rivale,  qui  jamais 
plus  ne  pourra  lui  ravir  Zarastra.  Mais  ce 
triomphe  est  court  :  Anahita,  sachant  qu'on 
la  voulait  marier  contre  son  gré,  a  fait  soulever 
son  peuple.  Elle  l'attendait  depuis  le  com- 
mencement de  la  cérémonie.  Il  arrive  enfin. 
Le  temple  est  envahi  par  les  Touraniens. 
Feu  et  fer  !  Incendie  !  Massacre  !  Amrou,  le 
roi,  Varedha,  sont  frappés.  C'est  Anahita  qui 
commande  la  tuerie  en  chantant  férocement 
la  marche  touranienne. 

Acte  V  (les  Ruines  du  temple  de  la  Djahi). 
Sur  les  ruines  du  temple  et  de  la  ville  entière 
détruite,  Zarastra  pleure  son  pays.  Il  recon- 
naît ses  ennemis  personnels  parmi  les  morts. 
Il  a  peur  d'y  rencontrer  Anahita.  Mais  non  I 


MAGE 


MAGI 


679 


Voici  les  trompettes  des  Touraniens.  Anahita 
est  vivante  !  Elle  et  Zarastra  se  retrouvent. 
Ils  s'aiment  toujours.  Mazda  ne  défend  pas  à 
son  Mage  une  sainte  union.  Mais  voici  Vare- 
dha,  qui  n'était  point  morte  et  qui  revient 
à  elle,  et  qui,  en  les  voyant  enlacés,  reprend 
force  dans  sa  fureur.  Elle  les  maudit.  Elle  in- 
voque, contre  eux  et  contre  le  dieu  nouveau, 
la  statue  colossale  de  la  Djahi,  restée  seule 
debout  dans  les  ruines.  Le  feu  se  rallume.  La 
statue  s'écroule.  Un  mur  dïncendie  barre  la 
retraite  à  Zarastra  et  à  Anahita.  Le  Mage 
sans  effroi,  invoque  son  dieu,  maître  du  feu. 
Les  flammes,  à  son  ordre,  s'éteignent.  Et, 
d'un  pas  majestueux,  Zarastra  emmène  Ana- 
hita, tandis  que  Varedha  meurt  dans  un  su- 
prême cri  de  rage,  étouffé  sous  les  accords 
triomphants  de  l'hymne  mazdéen. 

Il  faut  dire  que  M.  Richepin,  qui  est  un 
vrai  poète,  s'est  trompé  sur  la  valeur  de  son 
sujet.  Les  personnages  mis  en  scène  par  lui 
n'offrent  aucun  intérêt,  et  les  incidents  qui  les 
font  agir  sont  sans  action  sur  le  spectateur. 
En  réalité,  l'œuvre  est  froide,  et  sa  passion 
manque  autant  d'accent  que  de  sincérité.  Il 
était  donc  difficile  au  musicien  d'exalter  son 
imagination  sur  un  drame  aussi  sombre,  sans 
variété,  sans  émotion  véritable.  Aussi  le  créa- 
teur grandiose  du  Roi  de  Lahore,  le  peintre 
délicieux  de  Marie-Madeleine,  le  poète  exquis 
de  Manon,  ne  pouvait  rester  ici  à  la  hauteur 
de  lui-même  :  ce  n'est  faire  tort  ni  à  son 
talent,  ni  à  son  inspiration  de  le  constater  en 
toute  sincérité.  Ce  n'est  pas  à  dire  non  plus 
que  la  partition  du  Mage  soit  sans  valeur, 
mais  elle  n'est  que  secondaire  dans  l'œuvre 
si  brillante  et  si  abondante  de  M.  Massenet, 
bien  qu'on  y  puisse  noter  plus  d'une  page  in- 
téressante et  d'une  belle  venue.  Au  premier 
acte,  le  joli  duo  de  Zarastra  et  d'Anahita, 
celui,  plus  rapide  et  plus  mouvementé,  de  Za- 
rastra et  de  Varedba,  sont  d'un  très  bon  effet, 
et  le  chant  des  prisonniers  touraniens  est 
d'une  couleur  pleine  do  mélancolie.  Le  second 
acte  est  moins  heureux,  et  je  ne  vois  guère 
à  y  signaler  que  les  deux  strophes  tout  em- 
preintes de  tendresse  que  chantent  succes- 
sivement Zarastra  et  Anahita.  Au  troisième, 
on  trouve  une  sorte  d'invocation  dite  par  Za- 
rastra qui  n'est  pas  sans  grandeur,  et  l'on  peut 
citer  aussi,  dans  son  duo  avec  Varedha,  la 
phrase  vraiment  charmante  placée  dans  la 
bouche  de  la  prêtresse  :  Sous  les  coups  tu 
peux  briser  tout  mon  corps  qui  t'aime...  La 
scène  de  la  révolte,  au  quatrième  acte,  est 
bien  traitée  et  d'un  bel  effet  dramatique,  de 
même  que  celle  de  l'incendie  au  cinquième, 


qui  ne  manque  pas  de  puissance.  Mais  dans 
tout  cela  on  ne  retrouve  pas  la  fraîcheur  et 
la  générosité  d'inspiration  dont  M.  Massenet 
a  donné  tant  de  preuves.  L'œuvre  en  son 
ensemble  manque  de  caractère,  et  elle  ne 
semble  pas  être  de  celles  qui  sont  destinées  à, 
vivre  longuement.  Les  interprètes  du  Mage 
étaient,  à  l'Opéra  :  Mmes  Fierons  (Varedha), 
Lureau-Escalaïs  (Anahita),  MM.  Vergnet  (Za- 
rastra) ,  Delmas  (  Amrou),et  Martapoura  (le  roi). 

magellone,  opéra  allemand  en  trois 
actes,  livret  et  musique  de  Hermann  Krôn- 
lein,  représenté  à  Carlsruhe  le  24  avril  1874, 
après  la  mort  de  l'auteur. 

MAGIC  BRIDE  (the)  [la  Fiancée  enchantée], 
opéra  anglais,  musique  de  C.-E.  Horn,  re- 
présenté à  Londres  vers  1815. 

MAGIC  FAN  (the)  [l'Eventail  magique] , 
opéra  anglais,  musique  de  Bishop,  représenté 
auWaux-Hall  en  1832. 

MAGICIAN  (the)  [le  Magicien] ,  opéra-co- 
mique anglais,  musique  de  Mazzinghi,  repré- 
senté à  Covent-Garden  vers  179 1. 

MAGICIAN  (the)  [le  Magicien] ,  opéra  an- 
glais, musique  de  Jonathan  Blewitt ,  repré- 
senté à  Londres  vers  1813. 

*  MAGICIEN  (le),  opéra,  poème  imité  d'une 
comédie  de  Calderon,  musique  de  M.  Joseph 
Rheinberger,  représenté  à  Munich  en  no- 
vembre 1866. 

*  MAGICIEN  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  H.  Piquet,  musique  de  M.  Claude 
Fiévet,  professeur  à  l'École  de  musique  de 
Valenciennes,  représenté  à  Valenciennes  le 
12  mars  1896. 

MAGICIEN  SANS  MAGIE  (le),  opéra-CO- 
mique  en  deux  actes,  paroles  de  Roger  et 
Creuzé  de  Lesser,  musique  de  Nicolo  Isouard, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  4  novembre 
1811. 

*  magicienne  (la.),  opéra  de  Tschaï- 
kowski.  —  Voyez  Charmeuse  (la). 

MAGICIENNE  (la),  opéra  en  cinq  actes, 
paroles  de  M.  de  Saint- Georges,  musique 
d'Halévy,  représenté  à  l'Académie  impériale 
de  musique  le  17  mars  1858.  Le  sujet  n'était 
pas  heureux,  et  les  développements,  emprun- 
tés à  plusieurs  ouvrages  très  connus,  man- 
quaient de  nouveauté  et  d'intérêt.  La  donnée 
du  livret  a  été  tirée  d'une  légende  poitevine. 
Un  comte  de  Lusignan  est  devenu  amoureux 
de  la  belle  Mélusine ,  noble  et  riche  châte- 


680 


MAGI 


MAGN 


laine  du  pays.  Celle-ci  consent  à  devenir  sa 
femme,  mais  à  condition  qu'elle  sera  invisible 
pour  lui  pendant  toute  la  durée  de  la  nuit. 
Lusignan  accepte  ;  mais,  au  bout  d'un  certain 
temps ,  cédant  à  un  mouvement  de  jalousie, 
il  s'introduit  dans  la  partie  du  château  où  se 
réfugie  chaque  nuit  Mélusine.  Cette  femme 
si  belle  lui  apparaît  alors  sous  la  forme  d'un 
monstre  ailé  couvert  d'écaillés,  qui  s'enfuit  à 
l'approche   du  comte   en  remplissant  l'air 
d'horribles  cris  appelés  depuis  cris  de  Mélu- 
sine. L'auteur  n'a  conservé  que  peu  de  chose 
de  cette  légende  bizarre.  Mélusine  est  une  sor- 
cière qui  emploie  toutes  sortes  de  ruses  pour 
se  faire  aimer  de  René,  vicomte  de  Thouars, 
qui  revient  de  la  Palestine  pour  épouser  Blan- 
che de  Poitou.  D'un  autre  côté ,  une  sorte  de 
nécromancien,  le  chevalier  Stello,  a  des  droits 
sur  Mélusine.  Il  fait  connaître  à  son  amant 
les  traits  nocturnes  de  cet  être  singulier 
voué  à  la  malédiction  divine.  René,  saisi 
d'horreur,  retourne  auprès  de  Blanche  qui 
allait  ensevelir  sa  douleur  et  ses  regrets  dans 
un  monastère.  Mélusine,  touchée  de  repentir 
des  crimes  qui  sans  doute  lui  ont  valu  de 
tomber  au  pouvoir  des  génies  infernaux,  sai- 
sit un  rosaire  et  s'écrie  :  Je  crois  en  Dieu,  je 
suis  chrétienne  ;  elle  expire  ensuite  dans  les 
bras  de  René,  tandis  que  Stello  s'abîme  dans 
les  entrailles  de  la  terre.  La  partition  de  la 
Magicienne  ne  saurait  être  comparée  à  celles 
de  la  Juive ,  de  la  Reine  de  Chypre  ;  mais  elle 
renferme  de  très  beaux  morceaux,  des  scènes 
fort  dramatiques.  L'instrumentation  est  puis- 
sante ,  colorée ,  magistralement  traitée  ;  la 
ballade  de  Blanche  est  bien  caractérisée,  et  le 
refrain  :  Car  ton  amour  donne  la  mort,  est 
d'un  effet  saisissant;  le  chant  guerrier,  la 
prière  chantée  par  le  comte  de  Poitou,  le 
chœur  des  fées  et  la  romance  de  Mélusine 
suffisent  pour  composer  un  acte  remarquable. 
La  sérénade,  l'orage,  qui  est  le  plus  travaillé 
et  un  des  mieux  réussis  que  nous  ayons  vus  au 
théâtre,  sont  les  passages  les  plus  saillants  des 
deux  actes  suivants.  Le  chœur  de  nymphes 
et  d'ondines  qui  ouvre  le  quatrième  acte  est 
délicieux  et  vraiment  inspiré  ;  le  trio  entre- 
coupé par  le  cri  des  démons  :  Fille  d'enfer , 
reprends  ton  nom,  est  dramatique.  Le  cin- 
quième acte,  qui  offre  une  succession  de  beaux 
morceaux,  aurait  décidé  du  succès,  si  le  livret 
s'y  fût  mieux  prêté  ;  la  romance  de  Blanche , 
le  duo  des  deux  femmes,  la  grande  scène 
dans  laquelle  des  chants  sacrés  contrastent 
avec  les  accents  infernaux  doivent  être  mis 
au  rang  des  meilleures  productions  de  M.  Ha- 
lévy.  Les  rôles  ont  été  créés  par  Gueymard , 


Bonnehée,  Belval,  Mmes  Borghi-Mamo,  Guey- 
mard et  MUe  Delisle.  C'est  dans  cet  ouvrage 
qu'on  a  tenté  de  chorégraphier  une  partie 
d'échecs,  innovation  ingénieuse  et  qui  a 
donné  lieu  à  des  costumes  pittoresques  ainsi 
qu'à  des  mouvements  variés. 

magie  A  LA  mode  (la.),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  La  Dixmerie,  musique- 
de  Bonesi,  représenté  au  théâtre  des  Beaujo- 
lais vers  1785. 

*  MAGIE  INUTILE  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Disson,  représenté  à  Di- 
jon le  25  juillet  1751. 

MAGNANIMITÀ   DI   MARCO   FABRIZIO , 

opéra  italien,  livret  de  Donato  Cupeda,  mu- 
sique de  Draghi  (Antoine),  représenté  à 
Vienne  en  1695,  à  l'occasion  de  la  fête  de 
l'empereur  Léopold  1er. 

MAGNANIMITÉ  DE  SCIPION  (la)  ,  opéra, 
musique  de  Romberg  (André),  représenté  à 
Gotha  en  1815.  La  partition  pour  piano  a  été 
gravée. 

magnifique  (le),  comédie  en  trois  actes, 
en  prose,  paroles  de  Sedaine,  musique  de 
Grétry,  représentée  aux  Italiens  le  4  mars 
1773.  Grétry  avait  déjà  travaillé  sur  des 
poëmes  de  Marmontel;  il  eut  la  pensée  de 
puiser  ses  inspirations  à  une  autre  source. 
Les  vers  faciles  et  harmonieux  de  l'auteur  du 
Huron,  de  Sylvain,  de  Zémire  et  Azor  con- 
venaient mieux  à  sa  musique  que  la  versifi- 
cation négligée  et  prosaïque  de  Sedaine, 
quoique  les  ouvrages  de  celui-ci  offrissent  des 
situations  dramatiques  plus  caractérisées. 
Grétry  le  reconnut  lui-même  en  composant 
la  partition  du  Magnifique.  Mais  le  livret  lui 
avait  été  offert  par  Mme  de  la  Live  d'Epinay, 
et  il  s'exécuta  de  bonne  grâce.  Le  fond  du  su- 
jet, comme  dans  la  comédie  de  Houdard  de 
Lamotte,  est  tiré  du  conte  de  La  Fontaine.  On 
y  remarque  une  fort  jolie  scène  dans  laquelle 
une  rose  échappe  de  la  main  de  l'héroïne. 
Elle  a  été  traitée  avec  talent.  Nous  signale- 
rons encore  l'ouverture  dans  laquelle  Grétry 
a  introduit,  on  ne  sait  trop  pourquoi,  l'air  de 
Vive  Henri  IV,  auquel  il  a  mêlé  un  second 
motif  d'un  effet  assez  original. 

MAGNIFIQUE  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  livret  de  M.  Jules  Barbier,  musique  de 
M.  Jules  Philippot ,  représenté  à  l'Opéra- 
National-Lyrique  le  24  mai  1876.  Le  sujet  de 
la  pièce  est  tiré  du  conte  de  Boccace,  imité 
par  La  Fontaine.  L'auteur  y  a  introduit  des 
bouffonneries,  la  plupart  usées  et  d'un  goût 


MAID 


MAIS 


681 


douteux.  Quoique  cette  partition  ait  rem- 
porté le  prix  dans  le  concours  ouvert  par  le 
ministère  en  1867,  elle  n'a  eu  aucun  succès 
auprès  du  public.  Chanté  par  Montaubry, 
Grivot ,  Troy ,  Tissier ,  Mlles  Marcus  et 
Perret. 

MAGO  DELUSO  DALLA  MAGIA  (il)  [le 
Magicien  trompé  par  la  magie],  opéra  italien, 
livret  de  Antonio  Zanibon,  musique  de  Buini, 
représenté  sur  le  théâtre  Formagliari,  à  Bo- 
logne, en  1718,  et  repris  en  1735. 

MAGOT  DE  JACQUELINE  (le),  Opérette, 
musique  de  M.  de  Blaquières ,  représenté  au 
théâtre  des  Champs-Elysées  en  juillet  1858. 

*  MAGOT  DE  LA  chine  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Dancourt,  musi- 
que posthume  de  Rigel  père,  représenté  à 
l'Ambigu-Comique  le  7  août  1800. 

*  MAGYARES  (los),  zarzuela  en  quatre 
actes,  paroles  de  Luis  Olona.  musique  deJoa- 
quin  Gaztambide,  représentée  à  Madrid,  sur 
le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le  12  avril  1857. 

MAHMOUD  ,  opéra  anglais ,  musique  de 
S  orace ,  représenté  au  théâtre  de  Drury- 
Lane,  à  Londres,  en  1796. 

MAHOMET,  opéra  allemand,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1696. 

MAHOMET  a,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  Saulnier,  musique  de  Jadin,  représenté  à 
l'Opéra  le  10  août  1803. 

*  MAID  AND  THE  MOONSHINER  (THE), 
opérette,  paroles  de  M.  Hoyt,  musique  de 
M.  Solomon,  représentée  au  Standard-Théâ- 
tre, de  New-York,  en  août  1886. 

MAID  MARIAN  (la  Fille  Marianne),  opéra 
anglais,  musique  de  Bishop,  représenté  à 
Covent-Garden  en  1822. 

*  MAID  MARIAN,  opérette,  musique  de 
M.  Reginald  de  Koven,  représentée  au  théâ- 
tre du  Prince  of  Wales,  à  Londres,  en  février 
1891. 

MAID  OF  HONOUR  (the)  [la  Fille  d'hon- 
neur] ,  opéra  anglais ,  musique  de  Balfe ,  re- 
présenté vers  1847. 

MAID  OF  THE  MILL  (la  Fille  du  moulin), 
opéra-comique  anglais,  musique  de  Samuel 
Arnold,  représenté  à  Covent-Garden  en  1765. 

MAID  OF  THE  MILL  (the)  [la  Fille  du 
moulin],  opéra  anglais,  musique  de  Bishop, 
représenté  à  Covent-Garden  en  1814. 


MAID  OF  THE  OAKS  (the)  [la  Fille  det 
chênes],  opéra  anglais,  musique  de  Barthéle- 
mon,  représenté  à  Londres  en  1774. 

MAIN  DE  FER  (la)  OU  UN  MARIAGE  SE- 
CRET, opéra-comique  en  trois  actes ,  paroles 
MM.  Scribe  et  de  Leuven,  musique  d'Adolphe 
Adam,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  26  oc- 
tobre 1841.  Cet  ouvrage  était  primitivement 
intitulé  le  Secret.  Il  s'agit  d'un  tyran  farou- 
che, électeur  de  Hanovre,  qui,  après  avoir  fait 
mourir  son  frère,  veut  se  débarrasser  de  son 
neveu  en  l'obligeant  à  embrasser  l'état  mo- 
nastique-, mais  il  se  trouve  que  ce  neveu  est 
déjà  époux  et  père ,  et  il  aurait  été  inévita- 
blement pendu  à  la  fin  du  troisième  acte,  si 
les  auteurs  n'avaient  amené  un  dénoûment 
plus  heureux  en  faisant  mourir  le  tyran.  La 
partition  n'est  pas  des  plus  faibles  qu'ait 
écrites  Adam.  La  prière  à  quatre  voix  des 
paysans,  qui  sert  d'introduction,  est  assez 
jolie;  le  duo  entre  Bertha  et  Nathaniel  pour 
soprano  et  ténor,  la  romance  du  prince  Eric 
sont  les  morceaux  saillants  du  premier  acte. 
Au  second,  le  grand  air  de  bravoure  :  Que 
l'hymen  est  terrible,  chanté  par  Mme  Capde- 
ville ,  a  été  applaudi  ;  mais  c'est  surtout  la 
cavatine  qui  suit  :  A  ses  yeux  j'offrais  sans 
cesse,  qui  mérite  d'être  mentionnée;  le  quin- 
tette est  assez  bien  traité.  Le  dernier  acte 
n'offre  guère  que  les  couplets  :  Dans  un  bal 
dont  j'étais  reine,  auxquels  on  puisse  encore 
s'intéresser.  Les  rôles  ont  été  joués  par 
Mmes  Capdeville,  Descot,  et  par  Mocker, 
Sainte-Foy,  Ricquier  et  Laget,  dont  les  dé- 
buts dans  cette  pièce  furent  remarqués. 

MAIN  FORCÉE  (la),  opéra-comique  en  an 
acte,  musique  de  M.  Marietti,  représenté  à 
Cauterets  en  septembre  1875. 

MAISON  À  VENDRE,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  d'Alexandre  Duval,  musique  de 
Dalayrac,  représenté  au  théâtre  de  l'Opéra- 
Comique  (salle  Favart)  le  23  octobre  1800. 
C'est  une  des  pièces  les  plus  amusantes  du 
répertoire.  La  musique  est  franche  et  d'une 
désinvolture  charmante,  sans  toutefois  offrir 
des  beautés  saillantes.  Nous  signalerons  les 
deux  duos  :  Depuis  longtemps  j'ai  le  désir; 
Chère  Lise,  dis-moi  :  je  t'aime;  l'air  :  Fiez- 
vous,  et  celui  :  Trop  malheureux  Dermont. 
Cet  opéra-comique  a  joui  longtemps  de  la 
vogue. 

MAISON  À  VENDRE,  opéra  allemand,  li- 
vret traduit  de  la  pièce  française,  musique 
de  F.-l.  Maurer,  représenté  à  Munich  en 
1802. 


€82 


MAIT 


MAIT 


MAISON  CHANGÉE  (la),  opéra-comique 
en  un  acte ,  musique  de  Lemière  de  Corvey, 
représenté  au  théâtre  Molière,  à  Paris,  en 

1798. 

MAISON  D'AUTRICHE  TRIOMPHANTE 
(la),  opéra  allemand,  musique  de  Keiser,  re- 
présenté à  Hambourg  en  1716. 

MAISON  DES  ORPHELINS  (la)  ,  opéra  al- 
lemand ,  musique  de  Weigl ,  représenté  à 
Leopoldstadt  vers  1815. 

MAISON  DU  MARAIS  (la),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  d'Alexandre  Duval, 
musique  de  Della-Maria,  représenté  à  l'O- 
péra-Comique  (salle  Favart)  le  8  novembre 
1799. 

MAISON  DU  REMPART  (la)  OU  UNE  JOUR- 
NÉE DE  LA  FRONDE,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Mélesville,  musique  de  Ca- 
rafa  (Michel),  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  7  novembre  1833. 

MAISON  EN  loterie  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Radet  et  Picard ,  mu- 
sique de  A.  Piccinni,  représenté  au  Gymnase 
le  23  décembre  1820. 

MAISON  ISOLÉE  (la)  OU  LE  VIEILLARD 
DES  VOSGES,  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  Marsollier,  musique  de  Dalayrac, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  (salle  Favart) 
le  il  mai  1797. 

MAISONNETTE   DANS    LES  BOIS   (  LA  )  , 

opéra-comique,  musique  de  Pauwels,  repré- 
senté à  Bruxelles  vers  1795. 

*  maître  A  CHANTER  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  M.  Chéry,  musique 
de  M.  "Witkowsky,  représenté  à  Nantes  le 
19  décembre  1891. 

*  maître  ALLEMAND  (le),  opérette,  mu- 
sique de  M.  Ziehrer,  chef  de  musique  mili- 
taire, représentée  au  Carl-Theater  de  "Vienne, 
en  décembre  1888. 

*  MAÎTRE  AMBROS,  drame  lyrique  en 
quatre  actes  et  cinq  tableaux,  poème  de 
MM.  François  Coppée  et  Auguste  Dorchain, 
musique  de  M.  Ch.  M.  Widor,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  6  mai  1S86.  Un  drame 
sombre  qui  nous  mène  en  Hollande  au  temps 
du  siège  d'Amsterdam  par  le  stathouder 
Guillaume  d'Orange,  avec  une  histoire  d'a- 
mour pour  amortir  un  peu  la  rudesse  de  la 
situation,  l'ex-corsaire  Ambros  étant  à  la  fois 
le  héros  de  l'action  guerrière  et  celui  de  cet 
épisode  amoureux.  Le  livret,  un  peu.  trop  dé- 


veloppé sans  doute,  n'est  point  sans  quelque 
intérêt;  la  musique,  un  peu  inexpérimentée 
au  point  de  vue  scénique,  est  loin  d'être  sans 
valeur.  C'était  le  véritable  début  au  théâtre 
du  compositeur,  qui  n'avait  encore  abordé  la 
scène  qu'avec  un  joli  ballet,  la  Korrigane, 
donné  à  l'Opéra.  M.  "VVidor  est  l'un  des  re- 
présentants les  plus  solides  et  les  mieux 
doués  de  la  jeune  école  française.  Musicien 
profondément  instruit,  artiste  véritablement 
inspiré,  il  est  un  de  ceux  sur  lesquels  l'atten- 
tion du  public  est  tout  naturellement  éveillée 
et  fonde  les  plus  sérieuses  espérances.  Sa 
partition  de  Maître  Ambros,  qui  manque 
peut-être  un  peu  d'air  et  de  lumière,  n'en  est 
pas  moins  une  œuvre  intéressante,  dont  il 
faut  signaler  plusieurs  morceaux  bien  venus  : 
au  premier  acte,  le  beau  chœur  d'introduc- 
tion :  Verse  en  nos  âmes  le  courage,  une  jolie 
chanson  de  matelot  placée  dans  une  bouche 
féminine,  au  troisième,  toute  la  scène  de  la 
kermesse,  avec  le  chœur  des  poissonnières, 
la  chanson  du  mousse  et  les  jolis  airs  de  bal- 
let, et  la  plus  grande  partie  du  quatrième 
très  dramatique  et  très  senti  musicalement. 
Maître  Ambros  était  chanté  par  MM.  Bouvet, 
Lubert,  Fournets,  Dulin,  Mmos  Salla  et  Cas- 
tagne. 

MAÎTRE  bâton,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Bercioux,  musique  de  M.  Du- 
frêne  ,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
31  mars  1858. 

MAÎTRE   BIOCH   OU  LE  CHERCHEUR  DE 

TRÉSORS ,  opéra-comique  en  deux  actes , 
musique  de  Terry ,  représenté  à  Liège  vers 
1862. 

MAÎTRE  CHANTEUR  (le)  ,  opéra  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  Henri  Trianon,  musique 
de  M.  Limnander,  représenté  à  l'Opéra  le 
17  octobre  1853.  Le  titre  donne  une  fausse 
idée  de  la  pièce  et  l'intérêt  s'en  trouve  dimi- 
nué. Il  n'y  a  pas  de  maître  chanteur,  mais 
bien  un  empereur,  ce  qui  n'est  pas  la  même 
chose.  Cet  empereur,  redresseur  de  torts,  se 
déguise  et  se  fait  passer  pour  maître  chan- 
teur, sans  doute  dans  le  but  de  mieux  savoir 
ce  qui  se  passe  dans  ses  Etats.  Or,  comme  ce 
n'est  nullement  avec  cette  qualité  qu'il  agit 
dans  la  pièce,  il  importait  de  changer  le  titre 
si  on  voulait  reprendre  l'ouvrage.  C'est  ce 
qui  a  eu  lieu.  La  partition  de  M.  Limnander 
ne  vaut  la  peine.  Rodolphe,  fils  du  landgrave 
de  Hesse,  veut  séduire  la  fille  de  l'armurier 
Gunther.  Il  lui  propose  le  mariage.  Elle  l'ac- 
cepte; il  a  lieu  devant  des  témoins  supposés 
au  nombre  desquels  se  trouve  un  inconnu, 


MAIT 


MAIT 


683 


le  soi-disant  maître  chanteur,  Rodolphe  ne 
tarde  pas  à  se  repentir  d'une  aussi  lâche  ac- 
tion. Le  maître  chanteur  en  informe  le  land- 
grave ,  qui  veut  chasser  la  maîtresse  de  son 
fils.  Mais  cet  inconnu,  c'est  l'empereur  Maxi- 
milien,qui  consacre  par  son  autorité  l'union 
de  la  fille  de  l'armurier  avec  Rodolphe.  C'est 
un  sujet  musical,  et  M.  Limnander  en  a  tiré 
un  bon  parti.  L'ouverture  est  bien  traitée, 
bien  instrumentée  ;  le  chœur  d'introduction, 
composé  sur  un  mouvement  de  valse  alle- 
mande avec  accompagnement  d'un  bruit  d'en- 
clumes, produit  un  bon  effet  ;  la  chanson  de 
l'armurier  a  du  caractère,  et  le  chant  de 
Charlemagne  de  la  noblesse  ;  la  phrase  :  O  mon 
pays,  chère  Allemagne,  est  une  belle  inspira- 
tion ;  la  romance  :  Nocturne  solitude,  en  ré 
bémol  et  le  duo  scénique  terminent  bien  le 
premier  acte.  Le  second  acte  est  tout  à  fait  poé- 
tique. Nous  rappellerons  la  romance  du  som- 
meil, la  phrase  de  Marguerite  :  Moi  qui  l'ai- 
mais; l'air  de  Gunther  et  l'ensemble  en  si  bé- 
mol :  Prends  le  glaive  de  Charlemagne  ;  ce 
sont  là  des  morceaux  qui  attestent  l'inspi- 
ration et  le  style  distingué  du  compositeur. 
Les  rôles  ont  été  créés  par  Obin,  Gueymard, 
Marié,  Mlles  Marie-Dussy  et  Poinsot.  Cet 
opéra  a  été  repris  sous  le  titre  de  Maximi- 
lien,  à  l'Opéra,  le  5  mars  1856. 

MAÎTRE  CHANTEUR  DE  HABSBOURG 
(le),  petit  opéra  allemand,  musique  de  Wein- 
lich,  représenté  à  Prague  pour  le  couronne- 
ment de  l'empereur  Léopold  en  1792. 

*  MAÎTRE     CHANTEUR    WALTHER     (le), 

opéra  romantique  en  quatre  actes,  poème  et 
musique  de  M.  Albert  Kauders,  représenté 
sur  le  théâtre  allemand  de  Prague  vers  1895. 

maître  CLAUDE,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  de  Saint-Georges  et  de 
Leuven,  musique  de  M.  Jules  Cohen  ,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  18  mars  1861.  Il 
s'agit,  dans  le  livret,  d'un  petit  épisode  sup- 
posé de  la  vie  du  peintre  Claude  Gelée,  plus 
connu  sous  le  nom  de  Claude  Lorrain.  Il  est 
agréablement  traité,  et  le  musicien  y  a  trouvé 
de  jolies  situations  musicales.  Les  morceaux 
les  plus  remarqués  sont  l'ouverture ,  dans 
laquelle  on  distingue  un  solo  de  cor  ;  la  mé- 
lodie ;  Je  rêvais;  ensuite  l'air  :  Allons,  au 
franc  chasseur,  et  celui  de  soprano  :  L'autre 
jour  sur  le  bord  de  l'eau.  Le  rôle  de  Claude 
a  été  bien  rendu  par  Gourdin  ;  les  autres  ont 
été  remplis  par  Troy,  Berthelier,  Mlles  Mari- 
mon  et  Angèle  Cordier. 

*  MAÎTRE  D'ÉCOLE  (le),  comédie  en  un 


acte,  mêlée  d'ariettes,  musique  de  Lismore, 
représentée  à  l'Opéra-Comique  de  la  Foire  en 
1760.  Ce  petit  ouvrage  était  la  parodie  du  joli 
opéra  de  Monsigny,  le  Maître  en  droit. 

*  MAÎTRE  D'ÉCOLE  DU  VILLAGE  (le), 
opéra-comique  en  deux  actes,  musique  de 
C.  Krause,  représenté  à  Sarrebruck,  le  15  avril 
1866. 

*  maître  de  chant  (le),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  Marcellus  Muller  (sous 
le  pseudonyme  de  Wilhelm),  représentée  à 
Caenle  6  mars  1877. 

maître  de  chapelle  (le),  opéra-comi- 
que  en  deux  actes,  paroles  de  Mme  Sophie 
Gay,  musique  de  Paër,  représenté  à  Feydeau 
le  29  mars  1821.  Le  compositeur  avait  cin- 
quante ans  lorsqu'il  produisit  ce  petit  chef- 
d'œuvre.  La  mélodie  abonde  dans  toutes  les 
scènes  ;  l'instrumentation  en  est  soignée,  in- 
génieuse. On  y  remarque  surtout  l'air  du 
maître  de  chapelle  et  le  fameux  duo  qu'il 
chante  avec  la  cuisinière  :  Perché  Perche.  Ces 
morceaux  sont  devenus  classiques.  Le  Maître 
de  chapelle  obtint  autant  de  succès  comme 
opéra-bouffe  que  l'opéra  séria  de  YAgnese.  Ce 
sont  les  deux  titres  de  gloire  de  Paër. 

MAÎTRE  DE  CHAPELLE  POLONAIS  (le)  , 
opéra  polonais,  musique  de  Albertini,  repré- 
senté à  Varsovie  en  1784. 

MAÎTRE  DE  MUSIQUE  (le)  ,  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  musique  de  Hoszisky,  repré- 
senté au  théâtre  de  Rheinsberg  vers  1791. 

*  MAÎTRE  DE  VILLAGE  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  M.  Bevalot,  musi- 
que de  M.  Verschneider,  représenté  à  Be- 
sançon en  mai  1885. 

*  MAÎTRE  DU  DIABLE  (le),  opérette-féerie 
en  trois  actes,  livret  imité  de  M.  Edouard 
Cadol,  musique  de  M.  Roubaud,  représentée 
aux  Fantaisies-Nouvelles  le  7  avril  1888. 

MAÎTRE  EN  DROIT  (le),  opéra-comique  en 
deux  actes,  en  vers,  paroles  de  Lemonnier, 
musique  de  Monsigny,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  foire  Saint-Germain  le  13  fé- 
vrier 1760.  Le  vieux  jurisconsulte  romain 
commence  la  série  interminable  et  nauséa- 
bonde des  docteurs,  précepteurs  et  gouver- 
neurs bernés  par  leurs  élèves.  Ces  person- 
nages ont  reparu  si  souvent  dans  le  théâtre 
de  Scribe ,  qu'ils  semblent  faire  partie  de  la 
mise  en  scène  de  ses  livrets.  Celui  qu'on  a 
vu  dans  le  Comte  Ory,  en  1828,  reparaît  en 
1843  dans  la  Part  du  Diable.  Il  faut  espérer 
que  ce  centenaire  est  mort  de  vieillesse. 


684 


MAIT 


MAIT 


maître  ET  le  valet  (le)  ,  opéra  en 
trois  actes,  musique  de  Kreutzer,  représenté 
au  théâtre  Feydeau  en  1816. 

*  MAÎTRE  GILLES,  «  fantaisie  rimée»  de 
MM.  Elhem  et  de  Polloes,  musique  de  M.  Mi- 
cMels,  représentée  au  Théâtre-Mondain  le 
31  décembre  1895. 

*  maître  grelot,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Emile  de  Najac,  musique  de 
M.  Adrien  Talexy,  représentée  aux  Folies- 
Bordelaises  le  1er  septembre  1881. 

MAÎTRE  GRIFFARD,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Mestepès,  musique  de 
M.  Léo  Delibes,  représenté  au  Théâtre-Lyri- 
que le  3  octobre  1857.  L'air  deLéandre  tra- 
vesti en  clerc  bas-normand  :  Je  suis  Biaise, 
natif  de  Falaise ,  est  le  morceau  le  plus  ap- 
plaudi de  ce  petit  ouvrage.  Joué  par  Leroy, 
Fromant  et  MUe  Faivre. 

*  maître  manole,  opéra,  paroles  de 
Carmen  Sylva  (pseudonyme  de  la  reine  de 
Roumanie),  musique  de  Son  Altesse  royale  le 
duc  d'Edimbourg,  représenté  au  théâtre  de 
la  Cour  de  Cobourg,  en  octobre  1892.  On  peut 
dire  de  celui-là  que  c'est  un  opéra  princier, 
écrit  par  une  reine  et  un  prince  de  sang 
royal,  et  joué  chez  un  grand-duc  souverain  ! 

*  maître  MARTIN,  opéra  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Eugène  Landoy,  musique  de 
M.  Jan  Blocks,  représenté  au  théâtre  de  la 
Monnaie  de  Bruxelles  le  30  novembre  1892. 

MAÎTRE  MARTIN  ET  SES  COMPAGNONS, 

opéra  allemand,  livret  tiré  d'un  conte  d'Hoff- 
mann, musique  de  Tschirch,  représenté  à 
Leipzig  le  25  avril  1861. 

MAÎTRE  MARTIN  ET  SES  COMPAGNONS, 

opéra  en  trois  actes,  musique  de  Vendelin 
Weissheimer,  représenté  à  Leipzig  le  6  mars 
1880.  Le  sujet  a  été  tiré  d'un  conte  d'Hoff- 
mann et  avait  déjà  été  traité  par  Krug  et  par 
F.-W.  Tschirch. 

MAÎTRE  PALMA,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Furpille  et  Grille,  musi- 
que de  MHe  Rivay,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  17  juin  1860.  Livret  bizarre,  mu- 
sique assez  agréable.  Interprètes  :  Lesage, 
Legrand,  MUe  Moreau. 

MAÎTRE  PANCRACE,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Verdyen,  représenté  à  Ypres  le 
17  janvier  1861. 

maître  pathelin,  opéra- comique  en 
lin  acte ,  paroles  de  MM.  de  Leuven  et  Fer- 


dinand Langlé ,  musique  de  M.  François  Ba- 
zin, représenté  sur  le  théâtre  de  l' Opéra- 
Comique  le  12  décembre  1856.  Les  auteurs 
du  livret  ont  renfermé  en  un  seul  acte  la 
pièce  de  Bruéis,  et,  en  conservant  les  princi- 
paux épisodes  de  la  vieille  Farce  de  maistre 
Pierre  Pathelin ,  ils  ont  prouvé  que  les  mo- 
dernes pouvaient  aussi  bien  s'en  divertir  que 
leurs  aïeux  du  xve  siècle.  M.  Bazin  est  sorti 
victorieux  des  difficultés  qu'offrait  pour  la 
musique  un  pareil  sujet.  Tout  en  exprimant 
avec  franchise  le  caractère  de  chaque  scène, 
il  a  écrit  une  partition  élégante  et  estimée 
des  connaisseurs.  L'ouverture  fait  entendre 
le  motif  de  la  marche  comique  qui  accompa- 
gne à  la  fin  de  l'acte  l'entrée  du  tribunal,  ce 
qui  place  l'ouvrage  dans  le  cadre  spécial  qui 
lui  convient.  Nous  citerons,  parmi  les  mor- 
ceaux les  plus  applaudis,  les  couplets  de 
l'avocat,  chantés  par  Couderc;  les  couplets 
du  berger,  chantés  par  Berthelier ,  qui  a  dé- 
buté à  l'Opéra-Comique  dans  cette  pièce  ;  une 
jolie  romance  de  ténor  et  le  duo  des  Bé  bé. 
Prilleux  a  très  bien  joué  le  rôle  du  drapier, 
et  Lemaire  a  rendu  d'une  façon  exhilarante 
celui  du  bailli.  En  somme,  comme  pièce  et 
comme  musique,  Maître  Pathelin  est  un  des 
meilleurs  actes  d'opéra-comique  du  réper- 
toire. 

MAÎTRE  PERONILLA,  opéra -bouffe  en 
trois  actes ,  livret  de  M.  X.,  musique  de 
M.  Jacques  Offenbach,  représenté  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  13  mars  1878.  Le  sujet  de  la  pièce 
est  assez  original.  Maître  Peronilla  est  un 
fabricant  de  chocolat  qui,  dans  sa  jeunesse,  a 
exercé  la  profession  d'avocat.  Manuela,  sa 
fille,  est  courtisée  par  Alvarez,  dont  les  séré- 
nades l'ont  charmée,  et  par  le  vieux  et  ridi- 
cule Guardona.  Ce  dernier  est  préféré  par  le 
père ,  et  l'acte  civil  du  mariage  est  passé 
devant  notaire.  Mais  les  deux  cousins  de  la 
jeune  fille  parviennent  à  substituer  Alvarez 
à  Guardona  dans  la  cérémonie  religieuse,  qui 
a  lieu  pendant  la  nuit.  Manuela  se  trouve 
donc  bigame,  et  les  tribunaux  sont  saisis  de 
l'affaire.  Leona,  sœur  de  Peronilla,  prend  le 
parti  de  Guardona.  La  cause  est  appelée.  Un 
avocat  plaide  en  faveur  de  Manuela  et,  dans 
le  feu  de  son  éloquence,  laisse  tomber  la  per- 
ruque dont  il  s'est  affublé.  On  reconnaît  en 
lui  le  père  de  l'accusée.  L'acte  civil,  dressé  au 
nom  de  famille  que  porte  également  Leona, 
est  appliqué  à  celle-ci,  qui  est  contrainte  d'é- 
pouser le  vieux  Guardona,  et  Manuela  épouse 
Alvarez. 

La  musique  est  agréable  et,  sauf  quelques 
phrases  d'un  goût  médiocre  et  des  réminis- 


MAIT 


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685 


cences,  offre  de  charmants  morceaux.  Je  cite- 
rai particulièrement  la  jolie  romance  d'Al- 
varez :  Quand  j'ai  dû,  la  mort  dans  l'âme;  les 
couplets  des  petits  valets  :  Pedro,  le  petit 
bohémien  ;  le  rondeau  de  Frimouskino  :  Je 
pars,  je  vais,  je  vole,  qui  est  très  bien  fait,  et 
la  romance  chantée  par  le  même  :  Assurément, 
j'ai  confiance.  Le  morceau  le  plus  applaudi  a 
été  la  Malaguena,  chanson  espagnole  où  se 
trouvent  quelques  modulations  bizarres,  mais 
intéressantes.  Il  est  fâcheux  que  les  paroles 
n'offrent  pas  la  moindre  trace  d'esprit  ni  de 
littérature.  Le  succès  de  carrefour  qu'on  a 
fait  au  Roi  barbu  qui  s'avance,  bu  gui  s'avance, 
de  la  Belle  Hélène  ,  a  sans  doute  engagé 
M.  Offenbach  à  reproduire  ce  genre  d'effet. 
Ce  passage  peut  donner  une  idée  du  goût  qui 
préside  à  la  confection  de  ces  ouvrages  : 

Les  frères  Vélazquez 
Comm'  témoins  font  florès, 
Où  faut-il  Signez? 

PERONILLA. 

On  vous  le  dira, 

On  vous  le  di, 

On  vous  le  di, 
On  vous  le  dira. 

M.  Offenbach  a  tellement  caricaturé  l'art 
du  compositeur,  qu'on  a  quelque  peine  à  le 
prendre  au  sérieux  lorsqu'il  veut  l'être. 

Le  genre  de  l'opérette  a  remplacé  celui  de 
l'ancien  vaudeville,  malin  et  français,  parisien 
surtout.  Mais  la  partie  musicale  ayant  été 
développée  à  l'excès,  on  n'a  pu  la  faire  accep- 
ter au  public  qu'en  l'assaisonnant  de  grave- 
lures  et  d'exhibitions  plastiques.  L'esprit,  qui 
faisait  les  frais  de  l'ancien  vaudeville  et  de  la 
comédie  à  ariettes,  n'est  plus  nécessaire  ;  les 
situations  scabreuses  suffisent,  accompagnées 
d'une  musique  qu'on  écoute  à  peine.  L'opé- 
rette est  une  transformation  passagère  qui 
flatte  les  goûts  d'un  public  mêlé,  cosmopolite 
et  indifférent  au  fond.  L'auteur  dramatique 
gagnerait  à  n'accepter  du  musicien  qu'une 
collaboration  moins  encombrante,  moins  coû- 
teuse et  réduite  aux  proportions  de  l'ancienne 
comédie  à  ariettes.  C'est  là  le  genre  dans  le- 
quel l'opérette  devra  être  ramenée  et  main- 
tenue si  l'on  tient  à  conserver  à  l'esprit  fran- 
çais les  qualités  dont  il  doit  faire  preuve  dans 
ce  genre  de  plaisir  :  le  goût,  la  sensibilité, 
une  gaieté  spirituelle.  Distribution  :  Alvarez, 
Mme  Peschard;  Frimouskino,  Mme  Paola  Ma- 
rié; Leona,  Mme  Girard;  Manuela,  Mlle  Hum- 
berta  ;  Antonio,  MUe  Fanny  Robert  ;  Paquita, 
MUe  Descot  ;  Felipe ,  M»e  Blot  ;  Juanito, 
Mlle  Blanche;  Peronilla,  M.  Daubray;  Guar- 
dona,  M.  Jolly;  Ripardos,  M.  Troy;  Bridoi- 


son,  le  notaire,  MM.  Scipion,  Pescheux  ;  les 
deux  Vélazquez,  Maxnère,  Dubois  ;  deux  juges 
Jannin,  Chambéry  ;  le  marquis,  Sassard  ;  doD 
Fabrice,  Montaubry. 

MAÎTRE  pierrot,  opéra-comique  en  un 
acte,  livret  de  M.  Albert  Carré,  musique  de 
M.  Félix  Pardon,  représenté  au  Casino  de 
Contrexéville  en  août  1880  ;  chanté  par  Lary 
et  Mme  Astruc. 

*  MAÎTRE  PUFP,  opérette  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  Zaytz,  représentée  à  Vienne  en 
octobre  1867. 

*  MAÎTRE  TAUPIN,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  de  Liagre,  musique  de 
M.  Guigou,  représenté  sur  le  théâtre  du  Gym- 
nase, à  Marseille,  en  1877. 

*  MAÎTRE  VOLEUR  (le),  «  légende  alle- 
mande »  en  trois  parties,  adaptation  libre  du 
poème  de  A.  Fitger  par  M.  Gustave  Kastropp, 
musique  M.  Eugène  Lindner,  représenté  en 
mars  1889  à  Weimar,  sur  le  théâtre  de  la 
Cour. 

MAÎTRE  WOLFRAM,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Méry  et  de  M.  Théophile 
Gautier,  musique  de  M.  Ernest  Reyer,  repré- 
senté au  Théâtre  -  Lyrique  le  20  mai  1854. 
L'action  se  passe  en  Allemagne  et  retrace 
un  tableau  des  mœurs  bourgeoises  à  la  fois 
simple  et  touchant.  Deux  jeunes  orphelins, 
Léopold  Wolfram  et  Hélène,  élevés  ensemble 
par  les  soins  du  vieux  professeur  "Wilhelm, 
semblent  destinés  à  s'épouser.  Ainsi  le  pré- 
tend le  bon  Wilhelm  ;  ainsi  l'espère  maître 
Wolfram,  devenu  un  habile  organiste.  Mais 
Hélène,  tout  en  chérissant  celui-ci  comme  un 
frère,  aime  le  soldat  Frantz.  Une  lettre,  per- 
due par  elle,  révèle  son  secret,  et  le  pauvre 
Wolfram  se  résigne  à  oublier  son  amour  en 
se  vouant  au  culte  de  l'art  ;  il  demande  aux 
accords  de  son  orgue  les  consolations  dont  son 
âme  a  besoin  après  une  si  cruelle  déception. 
L'ouverture  est  traitée  avec  soin,  et  la  cou- 
leur de  l'instrumentation  est  appropriée  au 
sujet.  L'invocation  à  l'Harmonie,  chantée  par 
Wolfram,  est  une  mélodie  fort  expressive. 
Elle  est  suivie  des  jolis  couplets  d'Hélène  : 

Je  crois  ouïr  dans  les  bois 

Une  voix; 
Le  vent  me  parle  à  l'oreille, 
La  fleur  me  dit  ses  secrets 

Les  plus  frais, 
Et  le  ramier  me  conseille. 

L'air  du  soldat  Frantz  :  Maudit  soit  le  ferrail- 
leur ,  un  chœur  d'étudiants ,  une  romance 
chantée  par  Léopold,  et  un  duo  développé  et 
composé  de  phrases  originales,  forment  une 


6S6 


MAIT 


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petite  partition  intéressante  et  dans  laquelle 
la  théorie  musicale  et  le  sentiment  tout  indi-.- 
viduel  de  l'auteur  de  la  Statue  s'étaient  révé- 
lés de  manière  à  faire  bien  augurer  de  son 
avenir.  Les  rôles  ont  été  créés  par  Laurent, 
Talon,  Grignon  et  M""  Meillet. 

'MAÎTRES-CHANTEURS  DE  NUREMBERG 

(les)  [Meistersinger],  comédie  musicale  en 
trois  actes,  paroles  et  musique  de  Richard. 
Wagner,  représentée  au  théâtre  Royal  de 
Munich  le  21  juin  1868,  et  plus  tard  en  fran- 
çais, d'après  l'adaptation  musicale  de  Victor 
Wilder,  au  théâtre  de  la  Monnaie  de  Bruxelles, 
le  7  mars  1885.  Cet  ouvrage  tranche  absolu- 
ment, par  son  sujet,  avec  les  autres  œuvres 
du  maître  de  Bayreuth.  Nous  sortons  ici  de  la 
légende  nébuleuse  où  il  s'est  toujours  complu, 
et  nous  avons  affaire  non  plus  à  des  dieux  et 
à  des  héros  fantastiques,  mais  à  de  simples 
mortels  de  chair  et  d'os  qui,  comme  nous,  vi- 
vent de  la  vie  de  tous  les  jours  et  sont  plus 
facilement  compréhensibles.  Ce  qui  ne  veut 
pas  dire  pourtant  que  l'affabulation  des  Maî- 
tres-Chanteurs soit  plus  théâtrale  que  celle 
des  autres  œuvres  de  "Wagner,  qui  n'a  jamais 
eu  le  sens  des  conditions  et  des  exigences 
scéniques.  Musicien  admirable,  mais  détes- 
table poète  dramatique. 

L'action  se  passe  au  xvie  siècle,  au  moment 
où  les  fameux  maîtres-chanteurs  de  Nurem- 
berg se  préparent  au  concours  traditionnel  qui 
a  lieu  en  cette  ville  le  jour  de  la  Saint-Jean,  et 
dont  le  vainqueur  recevra  pour  prix  la  main 
de  la  gentille  Éva,  fille  de  l'orfèvre  Pogner. 
Celle-ci  est  l'objet  des  attentions  d'un  être 
ridicule,  le  greffier  Beckmesser,  qui  voudrait 
bien  l'emporter  sur  tous  ses  rivaux  ;  mais  elle 
est  aimée  aussi  d'un  jeune  seigneur,  le  che- 
valier Walther  de  Stolzing,  dont  elle  partage 
les  sentiments.  Le  malheur  est  que  celui-ci 
n'est  point  musicien.  Cependant  il  prend  des 
conseils  et  des  leçons  de  l'excellent  Hans 
Sachs,  le  célèbre  cordonnier-poète,  et  fait  des 
progrès  tellement  rapides  qu'à  la  suite  d'une 
double  épreuve  il  est  proclamé  vainqueur  du 
concours  et  devient  l'époux  de  la  belle  Éva. 
Tout  cela  est  entremêlé  d'épisodes  divers, 
d'interminables  dissertations  sur  la  poésie  et 
la  musique  qui  seraient  mieux  à  leur  place 
dans  un  traité  théorique  que  dans  un  poème 
d'opéra,  et  d'une  foule  de  détails  inutiles  qui 
n'augmentent  pas  l'intérêt  d'une  action  par 
elle-même  absolument  nulle. 

La  première  idée  des  Maîtres-Chanteurs  a 
germé,  dit-on,  dans  le  cerveau  de  Wagner  dès 
1845,  à  l'époque  où  il  était  chef  d'orchestre  à 
Dresde.  Il  n'acheva  pourtant  le  livret  de  cet 


ouvrage  qu'à  Paris,  aux  mois  de  mai  et  de 
juin  1862.  Il  en  commença  la  musique  dans  le 
cours  de  la  même  année  à  Biberich,  et  ter- 
mina sa  partition  en  1867  à  Triebschen,  près 
de  Lucerne.  Il  était  devenu  alors  le  protégé 
et  le  commensal  du  jeune  roi  Louis  II  de  Ba- 
vière, ce  qui  explique  que  les  Maitres-Chari' 
teurs  furent  représentés  presque  aussitôt  à 
Munich,  c'est-à-dire  dès  l'année  suivante. 

Wagner,  quoi  qu'en  puissent  dire  quelques, 
uns,  n'a  jamais  eu  le  sens  du  théâtre,  n- 
comme  musicien,  ni  surtout  comme  poètei 
Cela  se  voit  avec  éclat  surtout  dans  les  Maî- 
tres-Chanteurs, dont  le  livret  est  d'une  niai- 
serie enfantine.  On  peut  affirmer  que  dans  ce 
livret  le  poète  a  passé  à  côté  des  situations 
que  le  compositeur  aurait  dû  réclamer,  que  1® 
rôle  des  deux  amoureux,  Eva  et  Walther, 
est  aussi  sot  que  possible,  que  le  canevas  scé- 
nique  est  d'une  insigne  nullité,  et  que  pen- 
dant les  quatre  heures  que  dure  l'ouvrage, 
le  principal,  c'est-à-dire  le  sentiment,  le  pas- 
sion, l'action  dramatique,  est  complètement 
étouffé  sous  le  poids  d'incidents  et  d'épisodes 
qui  ne  devraient  être  que  l'accessoire.  Voilà 
une  pièce  interminable,  dont  le  premier  acte 
dure  cinq  quarts  d'heure,  le  second  une  heure, 
ie  troisième  près  de  deux  heures,  sans  qu'ua 
seul  instant,  une  seule  minute,  on  s'y  sente 
touché,  ému,  attendri  par  un  sentiment  hu- 
main, par  une  pensée  pénétrante,  par  un  ac- 
cent de  passion.  Il  y  a  deux  amoureux  dans 
cette  pièce,  deux  amoureux  qui  sont,  ou  qui 
semblent  persécutés  ;  eh  bien,  pas  un  d'eux, 
à  aucun  moment,  ne  trouve  un  élan  de  ten- 
dresse, une  parole,  un  mot  qui  peigne  l'état 
de  son  âme,  son  désespoir,  ses  angoisses, 
ses  tristesses  ou  ses  joies.  Bien  plus,  ces 
amoureux  transis,  lorsqu'ils  se  rencontrent, 
ne  trouvent  à  se  dire  que  des  banalités,  et 
lorsqu'ils  devraient  parler,  lorsqu'ils  pour» 
raient  unir  leurs  âmes  dans  un  chant  céleste, 
dans  un  cantique  d'amour  enivrant,  l'auteur 
les  réduit  à  la  pantomime  (comme  on  peut 
s'en  rendre  compte  à  la  page  11s  du  livret 
français). 

On  conçoit  que,  pour  des  Allemands,ce  livret 
singulier  n'ait  pas  manqué  d'un  certain  in- 
térêt de  curiosité.  Cette  reconstitution  du 
vieux  monde  germanique,  cette  mise  à  la 
scène  des  anciens  meistersinger,  cette  résur- 
rection de  coutumes  depuis  longtemps  dis- 
parues, cette  évocation  de  la  bonne  et  honnête 
figure  de  Hans  Sachs,  le  cordonnier-poète, 
tout  cela  était  de  nature  à  plaire  à  un  publie 
qui  retrouvait  là  le  souvenir  de  ses  ancêtres, 
et  qui  est  doué  d'ailleurs  d'un  chauvinisme 


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687 


littéraire  inconnu  aux  autres  peuples.  Mais 
précisément,  c'est  une  thèse  littéraire  que 
Wagner  a  soutenue  pendant  trois  longs  actes, 
et  le  développement  d'une  thèse  ne  constitue 
pas  une  action  dramatique.  Et,  d'autre  part, 
ces  discussions,  ces  dissertations  intermina- 
bles sur  les  tons,  sur  les  modes,  sur  le  sens 
de  la  musique,  sur  son  adaptation  aux  paroles, 
sur  la  manière  de  chanter,  sur  les  règles  gé- 
nérales de  l'art,  tout  cela,  au  point  de  vue  du 
théâtre,  est  un  pur  enfantillage,  et  n'offre 
d'intérêt  d'aucune  sorte.  Il  faut  ajouter 
qu'avec  les  développements  donnés  par  Wa- 
gner à  cette  apparence  de  sujet,  cela  devient 
effroyablement  long  et  formidablement  en- 
nuyeux. Constatons,  cependant,  que  certaines 
scènes  sont  bien  venues  et  parfois  amusantes. 
Telles,  celle  de  la  sérénade  au  second  acte, 
et  au  troisième,  celle  vraiment  comique  qui 
amène  la  déroute  du  greffier  Beckmesser. 
D'autre  part,  l'épisode  du  défilé  des  corpora- 
tions, dans  ce  dernier  acte,  est  heureusement 
trouvé  et  donne  lieu  à  un  spectacle  intéres- 
sant. Quant  à  la  scène  burlesque  qui  termine 
le  second  acte,  à  cette  poursuite  de  deux 
pitres,  dont  l'un  prodigue  à  l'autre  les  coups 
de  bâton  et  les  coups  de  pied  n'importe  où, 
à  la  mêlée  générale  qui  s'ensuit  et  que  cer- 
taines femmes  prétendent  apaiser  de  leurs 
fenêtres,  en  vidant  généreusement  le  con- 
tenu de  certains  vases  sur  la  tête  des  com- 
battants, ceci  est  simplement  de  la  parade, 
une  farce  de  tréteaux  comme  on  en  voit  dans 
mainte  opérette,  et  qu'on  ne  tolérerait  peut- 
être  pas  chez  nous  sur  une  scène  un  peu 
relevée. 

Il  va  sans  dire  que  la  musique,  abstraction 
faite  des  défauts  inhérents  au  système  de 
Wagner,  est  singulièrement  supérieure  au 
poème.  Ici,  et  avant  toute  chose,  pour  être 
absolument  sincère,  il  faut  exprimer  une 
admiration  profonde,  sans  restriction,  pour 
l'incomparable  génie  symphonique  du  maître. 
On  a  assez  à  faire  de  critiquer  son  procédé, 
ses  théories,  ce  qu'il  est  permis  d'appeler  ses 
manies;  on  peut,  du  moins,  rendre  justice 
pleine  et  entière  à  ce  génie  véritablement 
merveilleux.  Si  cette  partition  vraiment  acca- 
blante des  Maîtres-Chanteurs  est  faite  pour 
causer  à  l'auditeur  une  lassitude  terrible, 
une  fatigue  souvent  bien  douloureuse,  du 
moins  faut-il  dire  qu'au  point  de  vue  stricte- 
ment musical,  et  en  faisant  volontairement 
abstraction  de  toute  espèce  de  préoccupation 
scénique,  on  ne  peut  s'empêcher  d'admirer  la 
splendeur  de  cet  orchestre,  sa  variété,  sa  cou- 
leur, son  immense  richesse  et  son  étonnante 


originalité.  Jamais  on  n'ira  plus  loin  dans  le 
maniement  de  cet  instrument  aux  cent  voix, 
jamais  on  n'en  tirera  parti  plus  prodigieux, 
jamais  on  ne  dépassera  l'habileté  du  praticien 
qui  produit,  comme  en  se  jouant,  des  effets 
d'une  telle  audace  et  d'une  telle  intensité. 
Ah  !  si  l'on  pouvait,  en  entendant  cet  orchestre 
merveilleux,  en  écoutant  ces  dessins  sympho- 
niques  dont  l'élégance  et  la  noblesse  le  dis- 
putent à  la  richesse  et  à  la  nouveauté,  si  l'on 
pouvait  oublier  qu'on  est  au  théâtre,  faire  boa 
marché  des  conditions  essentielles  et  des  né- 
cesités  de  l'action  dramatique,  si  l'on  pouvait 
surtout  ne  pas  regretter  que  la  voix  humaine, 
ce  plus  admirable,  ce  plus  expressif  et  ce  plus 
émouvant  de  tous  les  instruments,  est  sacrifié 
sans  pitié,  sans  logique  et  sans  raison  à  cet 
ensemble  polyphonique  qui  l'enserre  etquil'é- 
touffe  sous  ses  étreintes  cruelles,  quelles  jouis- 
sances n'éprouverait-on  pas?  Par  malheur, 
ceci  non  seulement  n'est  plus  du  théâtre,  mais 
est  la  négation  même  du  théâtre  :  c'est  de  la 
musique  concertante,  et  de  la  musique  de 
concert,  au  premier  chef. 

Avec  Wagner,  on  ne  peut  procéder  que 
par  généralités,  l'analyse  de  détail  devenant 
à  peu  près  impossible  par  suite  du  manque 
voulu  de  points  de  repos  et  de  points  de  re- 
père. Étant  donnée  cette  partition  des  Maîtres- 
Chanteurs,  supposez  un  discours  oratoire  de 
cinq  cents  pages  d'étendue,  divisé  en  trois 
parties  distinctes,  mais  chacune  de  ces  par- 
ties ne  laissant  à  l'orateur  ou  à  l'auditeur  au- 
cune faculté  de  respiration,  le  premier  ne 
s'arrêtant  jamais,  le  second  écoutant  tou- 
jours, les  membres  de  phrase  succédant  in- 
cessamment aux  membres  de  phrase,  les 
images  aux  réflexions,  les  sentences  aux  rai- 
sonnements, les  maximes  aux  déductions,  et 
tous  aurez,  par  cette  comparaison,  une  idée 
à  peu  près  exacte  de  cette  œuvre  colossale  — 
et  d'une  digestion  terrible.  Point  d'alinéas 
dans  ce  discours  formidable ,  jamais  une 
phrase  concluante,  toujours  des  points  sus- 
pendus, des  incises  s'enchaînant  éternellement 
à  d'autres  incises,  jusqu'à  ce  qu'enfin,  après 
une  heure  ou  une  heure  et  demie  de  cette 
tension  continuelle  de  l'oreille,  des  nerfs 
et  de  l'esprit,  le  discoureur  veuille  bien  con- 
sentir à  prendre  et  à  vous  laisser  prendre  un 
instant  de  repos,  sous  forme  d'entr'acte. 

Dans  aucune  autre  de  ses  œuvres,  peut- 
être,  Wagner  n'a  poussé  aussi  loin  la  prati- 
que de  son  déplorable  système,  système  qui, 
on  le  sait,  comprend  trois  points  principaux  : 
lo  continuité  absolue  du  discours  musical,  qui 
ne  se  brise  et  ne  s'interrompt  jamais;  2»  aban- 


688 


MAIT 


MAIT 


don,  par  ce  fait,  d'une  forme  musicale  quel- 
conque, et  adoption  d'une  sorte  de  récitatif 
ou  de  mélopée  qui  remplace  le  chant  propre- 
ment dit  par  la  parole  chantée  ;  30  subordi- 
nation complète  des  voix  à  l'orchestre  et 
prédominance  absolue  de  celui-ci,  ce  qui  est 
un  contresens  au  triple  point  de  vue  du  théâ- 
tre, de  la  musique  et  de  la  logique,  les  voix 
appartenant  à  des  êtres  humains  qui ,  seuls, 
à  l'aide  de  la  parole,  peuvent  exprimer  des 
idées  concrètes,  et  l'expression  musicale  de 
ces  idées  leur  étant  enlevée  pour  être  con- 
fiée à  la  masse  instrumentale,  impuissante 
par  elle-même  à  rendre  un  sentiment  précis 
et  déterminé. 

Sous  prétexte  de  vérité  dramatique,  "Wa- 
gner a  rompu  avec  la  vieille  coutume  qui  di- 
visait les  actes  par  morceaux  divers  :  airs, 
duos,  trios,  etc.,  et  n'a  plus  voulu  qu'une  di- 
vision par  scènes,  avec  un  dialogue  ininter- 
rompu entre  les  divers  personnages,  qui  se 
répondent  les  uns  aux  autres  sans  jamais 
mêler  leurs  voix,  et  non  seulement  sans  que 
jamais  ce  dialogue  prenne  une  forme  déter- 
minée, sans  qu'il  affecte  en  aucun  cas  celle 
d'un  morceau  quelconque,  mais  en  fuyant  vo- 
lontairement je  ne  dirai  pas  même  la  carrure, 
mais  une  apparence  de  symétrie  entre  les 
phrases.  Donc,  plus  de  césure,  plus  de  repos, 
plus  de  temps  d'arrêt,  mais  un  discours  ou  un 
dialogue  sempiternel,  sans  lignes  principales, 
sans  forme  arrêtée,  sans  aucune  précision. 
On  peut  dire  que,  musicalement,  c'est  la  ré- 
gularisation de  l'incohérence.  Car,  enfin,  l'ab- 
sence de  forme  n'est  pas  par  elle-même  une 
forme,  et  n'est  pas  sans  doute  pour  consti- 
tuer ce  qu'on  appelle  un  progrès  dans  l'art. 

Et  il  faut  bien  constater  que  cet  éternel  ré- 
citatif obligé  est  précisément  le  contraire  de 
la  vérité.  La  musique,  beaucoup  moins  ra- 
pide que  la  parole,  a  besoin  de  beaucoup  plus 
de  temps  qu'elle  pour  prendre  sa  valeur  ex- 
pressive; matériellement,  pratiquement,  on 
ne  peut  traiter  l'une  comme  l'autre  ;  c'est 
pourquoi  le  compositeur,  ayant  besoin  d'un 
plus  long  temps  que  le  poète  pour  donner  à 
sa  pensée  l'expression  qu'elle  comporte,  re- 
double souvent  les  vers  que  celui-ci  lui  confie. 
Se  heurtant  à  cet  obstacle,  inhérent  à  la  mu- 
sique, Wagner  emploie  un  autre  moyen  :  il  ne 
redouble  pas  les  vers,  mais  il  répète  sa  pensée 
dans  d'autres  vers,  et  cela  deux,  trois  et  jus- 
qu'à quatre  fois  de  suite,  afin  de  trouver  la 
possibilité  de  lui  donner,  musicalement,  l'ex- 
pression qu'elle  doit  avoir.  De  sorte  que,  pour 
échapper  à  un  inconvénient,  il  tombe  dans  un 
pire,  et  que  ces  redondances,  absolument  in- 


supportables par  elles-mêmes,  ont  encore  la 
défaut  d'amener  d'effroyables  longueurs  et 
d'écraser  l'auditeur  sous  le  poids  d'insuppor- 
tables redites.  Et  cela  est  si  vrai,  et  cette 
partition  des  Maîtres-Chanteurs  est  si  longue, 
si  touffue,  si  cruellement  étoffée  que,  lors  de 
la  représentation  française  de  l'ouvrage  à 
Bruxelles,  on  avait  dû,  dès  le  premier  jour, 
lui  faire  subir  de  larges  amputations,  et  que 
le  sacrifice  était  plus  considérable  encore  à  la 
seconde  représentation,  où  les  coupures  faites 
à  l'œuvre  n'atteignaient  guère  moins  de 
quatre  cents  vers  du  poème.  D'ailleurs,  même 
sur  les  théâtres  allemands,  la  partition  des 
Maîtres- Chanteurs  n'est  jamais  exécutée  dans 
son  intégralité. 

On  sait  que  Wagner,  toujours  dans  son 
prétendu  amour  pour  la  vérité,  a  renversé 
une  des  conditions  ordinaires  de  la  musique 
dramatique.  De  prépondérante  qu'elle  était 
—  et  qu'elle  doit  être  —  la  voix  humaine 
avec  lui  devient  servile,  et  se  fait  l'humble 
esclave  de  l'orchestre,  lequel  orchestre  n'est 
plus  seulement  intéressant,  comme  c'est  son 
droit,  mais  omnipotent.  Rabaissée  à  un  rôle 
simple  récitant,  ce  n'est  pas  à  elle  que  le 
compositeur  demande  l'expression,  mais  à 
la  masse  instrumentale,  et,  chose  vraiment 
étrange  !  cette  voix,  qui  est  chargée  d'énon- 
cer des  faits  et  des  pensées,  est  considérée 
par  lui  comme  incapable  d'en  traduire  le 
sentiment.  Les  partisans  du  maître  préten- 
dent que,  dans  ses  œuvres,  les  voix  sont  trai- 
tées à  l'égal  des  instruments,  ce  qui  serait 
déjà  fâcheux;  mais  cela  n'est  pas  exact  :  les 
voix,  seules  parties  prenantes  dans  l'action, 
n'ont  pourtant  qu'un  rôle  absolument  effacé 
et  secondaire,  tandis  que  l'orchestre,  être 
impersonnel  et  passif,  absorbe  tout  l'intérêt 
musical  et  domine  orgueilleusement  l'en- 
semble. Si  c'est  là  de  la  logique,  si  c'est  là 
de  la  vérité,  c'est  que  les  mots  ont  perdu 
tout  sens  et  toute  signification. 

J'ai  dit  que  la  partition  des  Maîtres-Chan- 
teurs se  refuse  d'elle-même  à  une  analyse 
serrée,  par  suite  du  manque  de  divisions  et 
de  l'absence  de  points  de  repère,  et  qu'il  faut 
surtout  l'apprécier  et  l'envisager  au  point 
de  vue  général.  Je  voudrais  pourtant  citer 
quelques-unes  des  pages  les  plus  importantes. 
C'est  d'abord,  au  premier  acte,  le  beau  choral 
d'introduction  ;  la  cantilène  de  Walther  :  Au 
coin  du  feu,  dans  l'âtre  clair;  le  récit  très 
franc,  très  large,  d'un  tour  volontairement  ar- 
chaïque et  d'une  belle  venue,  dans  lequel 
Kothner  donne  les  règles  de  la  tablature  ;  le 
beau  chant  de  concours  de  Walther  :  Voilà  ce 


MAJO 

qu'Avril  dit  aux  bois,  accompagné  d'une  façon 
superbe,  surtout  par  les  violons  et  les  clari- 
nettes, qui  donnent  à  la  trame  orchestrale  un 
moelleux  et  un  fondu  étonnants  ;  et  enfin,  le 
grand  ensemble  qui  suit  ce  chant,  et  dont 
l'effet  est  d'autant  plus  puissant  que,  pour  la 
première  fois,  on  éprouve  la  joie  trop  rare 
d'entendre  résonner  plusieurs  voix  réunies. 
Au  second  acte,  à  part  la  sérénade  comique 
de  Beckmesser,  qui  est  fort  amusante,  mais 
trop  longue  d'une  strophe,  on  ne  trouve  plus 
guère  à  mentionner  que  la  première  partie 
de  la  scène  entre  Sachs  et  Èva,  dont  l'or- 
chestre est  adorable  ;  par  malheur,  cette 
scène  aussi  s'allonge  tellement  qu'elle  en  de- 
vient insupportable.  Le  troisième  acte  est 
assurément  le  meilleur,  sous  tous  les  rap- 
ports. Là,  il  faut  louer  le  prélude,  qui  est  d'un 
beau  caractère;  une  nouvelle  cantilène  de 
Walther:  l'Aube  pleurait  ses  perles  dans  les 
roses,  qu'on  entendra  plusieurs  fois,  et  dont 
le  dessin  exquis  est  souligné  plus  tard  par 
un  joli  accompagnement  de  harpes  et  de  vio- 
lons; un  très  beau  quintette  dans  lequel  Wa- 
gner a  fait  lâchement  des  «  concessions  au 
public  » ,  car  ce  morceau  est  conçu,  mélodi- 
quement  et  harmoniquement,  dans  la  plus 
pure  forme  italienne  ;  la  superbe  marche  du 
défilé  des  corporations,  qui  reproduit  avec  un 
éclat  très  vif  toute  la  première  partie  de  l'ou- 
verture; et  enfin  le  bel  ensemble  choral  delà 
glorification  de  Hans  Sachs,  qui  est  une  page 
d'un  grand  souffle  et  d'une  inspiration  pleine 
de  noblesse. 

Les  rôles  principaux  de  l'ouvrage  étaient 
chantés  à  Munich  par  MM.  Nachbaur,  Betz, 
Bausewein,  Schlosser,  Holzl,  Mm"  Mallinger 
et  Diez  ;  à  Bruxelles,  par  MM.  Jourdain,  Se- 
guin, Soulacroix,  Schmidt,  Delaquerrière  et 
Mme»  Rose  Caron  et  Blanche  Deschamps. 

*  MAJA  (la),  zarzuela,  paroles  de  MM.Per- 
rin  et  Palacios,  musique  de  M.  Manuel  Nieto. 
repr.  à  l'Eldorado  de  Barcelone  en  fév.  1896. 

MAJA  UND  ALPINO  OU  LA  ROSE  EN- 
CHANTÉE,  opéra  allemand,  musique  de 
Wolfram,  représenté  vers  1834. 

MAJA  UND  ALPINO,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Markull ,  représenté  à  Dantzig  le 
23  décembre  1843. 

*  MAJOR  DE  TABLE  D'HÔTE  (le),  opérette, 
paroles  tirées  d'une  pièce  célèbre  du  poète 
russe  Nicolas  Gogol,  musique  de  M.  Alexan- 
dre Neumann,  représentée  à  Vienne,  sur  le 
théâtre  de  la  Josefstadt,  en  janvier  1896. 


MALA 


689 


*  MAJOR  LUMPUS  (le),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  O.  Stoklaska,  musique 
du  marquis  Max  de  Wildfeld,  représentée  sur 
le  théâtre  municipal  d'Olmûtz  en  février  1 890. 

MAJOR  palmer  (le),  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  Pigault- Lebrun  ,  musique  de 
Bruni,  représenté  à  Feydeau  le  26  janvier 
1797.  Ce  livret  est  un  tissu  d'invraisem- 
blances. 

MAJOR  schlagmann  (le),  opérette  en 
un  acte  ,  paroles  de  M.  Vernier ,  musique  de 
M.  Adolphe  Fétis,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  en  octobre  1859  ,  et  à  Bruxelles  le 
19  novembre.  L'ouverture  de  ce  petit  ouvrage 
est  gracieuse  et  bien  instrumentée.  On  a 
beaucoup  applaudi  une  tyrolienne  et  des  cou- 
plets de  baryton  :  Grenadier  du  roi  Guillaume. 
Chantée  par  Jean-Paul,  Guyot,  M^es  cico  et 
Lasserre. 

*  MALA  PASQUA,  drame  lyrique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Bartocci-Fontana,  mu- 
sique de  M.  S.  Gastaldon,  représenté  au  théâ- 
tre Costanzi  de  Rome  le  9  avril  1890. 

MALA  SZKOLA  OJIOW  {le  Mauvais  exem- 
ple du  père) ,  opéra  polonais  en  un  acte,  mu- 
sique de  Kurpinski,  repr.  à  Varsovie  en  1816. 

*  MALA  VITA,  drame  *yrique  en  trois  par- 
ties, paroles  de  M.  N.  Daspuro,  musique  de 
M.  Umberto  Giordano,  représenté  à  Rome, 
sur  le  théâtre  Argentina,  le  21  février  1892. 
Les  journaux  italiens  ont  fait  grand  bruit  de 
cet  ouvrage,  dont  le  succès  a  été  réel  d'ail- 
leurs. On  signalait,  entre  autres  morceaux 
bien  venus  de  la  partition,  un  duo  de  soprano 
et  ténor  au  premier  acte  ;  au  second  un  brin- 
disi,  un  duo  de  femmes  et  un  autre  duo  pour 
ténor  et  mezzo-soprano  ;  au  troisième,  une 
chanson  populaire,  une  prière  et  le  duo  final. 
Les  interprètes  étaient  Mmes  Gemma  Bellin- 
cioni  et  Leonardi,  MM.  Stagno  et  Beltrami. 

*  malacarne,  opéra  italien  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Interdonato,  musique  de 
M.  Gaetano  Coronaro,  représenté  au  Grand- 
Théâtre  de  Brescia  le  20  janvier  1894,  non 
sans  quelque  succès.  Interprètes  :  MM.  Larizza, 
Tabuyo  et  Luppi,  Mmes  Schubert  et  Elisa 
Bruno. 

*  MALADE  MALGRÉ  LUI  (le),  opéra-Cû- 
mique  en  un  acte,  musique  de  Luigi  Bor- 
dèse,  représenté  au  Creusot  le  6  juillet  1891. 

MALADE  PAR  AMOUR  (le),  opéra-comi- 
que en  un  acte,  musique  de  Solié,  représenté 
a  Feydeau  en  1804. 


690 


MALE 


MALE 


*  malajo  LE  pêcheur,  opérette,  paroles 
de  MM.  Born  et  Hattendorf,  musique  de 
M.  Schrœder,  représentée  à  Bunzlau  en  no- 
vembre 1887. 

*  M  AL  an  ik  A,  grand  opéra,  musique  de 
M.  Félix  Weingaertner,  représenté  sur  le 
théâtre  Royal  de  Munich  le  3  juin  1886. 

*  malatesta  (les),  grand  opéra  en  quatre 
actes  et  sept  tableaux,  paroles  et  musique  de 
M.  Pons  Moreno,  réprésenté  au  Grand-Théâ- 
tre de  Lyon  le  24  mai  1879.  L'auteur,  de 
son  vrai  nom  Morin,  était  un  riche  banquier 
lyonnais,  simple  amateur  musicien,  pourvu 
d'une  instruction  artistique  plus  que  super- 
ficielle. Le  livret  remettait  pour  la  vingtième 
fois  à  la  scène  les  célèbres  amours  de  Paolo 
Malatesta  et  de  Francesca  de  Rimini,  sans 
qu'une  note  vraiment  pathétique  résultât  de 
cette  nouvelle  version;  la  partition  était  une 
œuvre  informe  et  sans  couleur,  entremêlant 
tous  les  styles  dans  un  ensemble  plein  de 
vulgarité.  La  fortune  de  Fauteur  lui  avait 
permis  de  prendre  à  sa  charge  tous  les  frais 
nécessités  par  la  présentation  de  son  œuvre  au 
public,  et  malgré  tout,  et  en  dépit  de  la  pré- 
sence de  deux  excellents  artistes,  M.  Stéphane 
et  M'ie  Reine  Mézeray,  chargés  des  deux 
rôles  principaux,  celle-ci  ne  put  être  jouée 
qu'une  seule  et  unique  fois.  La  partition  des 
Malatesta  n'en  fut  pas  moins  publiée,  mais 
toujours,  comme  on  disait  jadis,  «  aux  dépens 
de  l'auteur  » . 

MALBOROUGH   S'EN  VA-T-EN  GUERRE, 

opéra-bouffe  en  quatre  actes ,  paroles  de 
MM.  Sn-audin  et  Williams  Busnach,  musique 
de  MM.  Georges  Bizet,  Emile  Jonas,  Le. 
gouix,  Léo  Delibes,  représenté  au  théâtre  de 
l'Athénée  le  15  décembre  1867.  C'est  à  M.  Ber- 
nadin  que  l'on  doit  l'introduction,  dans  la- 
quelle il  a  intercalé  et  traité  avec  variations 
l'air  de  Malborough.  Cette  pièce  a  servi  de 
préface  aux  bouffonneries  plus  ou  moins  spi- 
rituelles qui  ont  régné  à  l'Athénée  jusqu'à  la 
prise  de  possession  de  M.  Martinet. 

*  malbrough,  opérette  en  trois  actes, 

paroles  de  MM.  Hermil  (Milher)  et  Numès, 
musique  de  M.  Deransart,  représentée  au  Ca- 
sino de  Bougival  en  juin  1884. 

MALDICENTE  (il)  [le  Médisant],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Pavesi,  représenté  à  Bolo- 
gne pendant  l'automne  de  1809. 

maledetta  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Petrucci ,  représenté  à  Barletta  le  22  mars 
1873)  avec  succès. 


*  MALEDETTA,  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Renato  Renati,  musique  de  M.  Giuseppe 
Ferri,  représenté  au  théâtre  Ricci,  de  Cré- 
mone, le  21  avril  1894.  C'était  le  début  d'un 
tout  jeune  compositeur,  qui  était  sorti  trois 
ans  auparavant  du  Conservatoire  de  Milan. 

MALEDICO  CONFUSO  (il)  [le  Calomniateur 
confondu],  opéra  italien,  musique  de  Caruso, 
représenté  à  Rome  dans  l'automne  de  1787. 

MALÉDICTION  DU  CHANTEUR  (la),  opéra 
allemand,  musique  de  A.  Langert,  représenté 
au  théâtre  de  la  Cour,  à  Cobourg,  le  6  dé- 
cembre 1863.  Le  sujet  a  été  tiré  de  la  célèbre 
ballade  d'Uhland. 

MALEK-ADEL,  opéra  en  trois  actes,  mu- 
sique de  Loewe,  non  représenté,  mais  exé- 
cuté avec  succès  au  concert  de  Stettin  vers 

1825. 

MALEK-ADEL ,  opéra  italien ,  musique  de 
Bergonzi,  représenté  à  Crémone  en  1835. 

MALEK-ADEL,  opéra  séria  italien  en  trois 
actes,  livret  du  comte  Pepoli ,  d'après  le  ro- 
man de  Mathilde,  par  Mme  Cottin  ,  musique 
de  Costa ,  représenté  au  Théâtre-Italien  de 
Paris  le  14  janvier  1837.  Les  amours  de  Ma- 
lek-Adel,  général  des  armées  turques,  et  de 
Mathilde,  sœur  de  Richard  Cœur-de-Lion; 
la  rivalité  de  Lusignan,  à  qui  Mathilde  est 
fiancée  ;  la  retraite  de  celle-ci  au  monastère 
du  Mont  -  Carmel  ;  l'intervention  de  Guil- 
laume, archevêque  de  Tyr;  enfin  la  mort  des 
deux  amants,  tels  sont  les  éléments  du  poème, 
qui  est  bien  traité  et  qui  offre,  avec  de  bons 
vers  ,  des  situations  musicales.  On  a  remar- 
qué le  premier  chœur  :  Grand  Dio,  che  regge'l 
fulmine;  le  chant  de  Guillaume  de  Tyr,  par 
Lablache  ;  le  chœur  des  pèlerins  :  Ecco  il  Car- 
melo  mistico.  Le  reste  de  la  partition,  mal- 
gré le  concours  de  Rubini,  Tamburini,  de 
Mlles  Grisi  et  Albertazzi,  a  été  jugé  au- 
dessous  d'un  tel  sujet. 

MALEK-ADEL,  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  du  prince  Poniatowski,  représenté  à  - 
Gênés  en  1846. 

MALEK-ADEL,  opéra  espagnol,  musique  de 
D.  Ventura  Sanchez,  représenté  sur  le  théâ- 
tre de  Saint-Ferdinand,  à  Séville,  en  1851. 

*  MALEK-ADEL,  opéra  italien,  musique  de 
M.  Antonio  Reparaz,  représenté  au  théâtre 
San  Juan  d'Oporto  (Portugal),  en  1859. 

*  MALEK-ADEL,  opéra  sérieux,  musique  de 
Lamberti,  représenté  à  Turin  vers  1860. 


MALV 


MAM'Z 


691 


malek-adel,  opéra  italien ,  musique  de 
M.  G.  Lamperti,  représenté  au  théâtre  Balbo, 
de  Turin,  au  mois  d'août  1867. 

MALHEUR  D'ÊTRE  JOUE  (le),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Charles  Des- 
noyers, musique  de  M.  François  Bazin,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comiqufc  le  18  mai  1847. 
Une  jeune  demoiselle,  tenue  enfermée  dans 
un  château  par  un  tuteur,  est  promise  à  un 
vieux  baron.  Elle  aime  le  page  Isolier,  et , 
pour  échapper  à  un  mariage  odieux,  elle 
prend  un  élixir  qui  doit  la  rendre  laide  aux 
yeux  du  baron.  Son  tuteur  apprend  heureuse- 
ment le  sortilège  innocent  et  consent  à  l'u- 
nion des  jeunes  amants.  Après  une  ouverture 
brillante ,  on  entend  un  petit  chœur  de  fem- 
mes et  une  romance  gracieuse  :  Dédaignant 
toujours  l'alliance  ;  l'air  chanté  par  le  -valet 
Cadichon  :  Quand  le  bon  docteur  travaillait, 
a  un  accompagnement  d'une  couleur  fantas- 
tique qui  répond  au  sujet;  la  romance  du 
page  :  Enfant  encore ,  admis  près  d'elle ,  est 
écrite  dans  un  style  archaïque  qui  ne  manque 
pas  de  couleur  locale. 

*  malia,  opéra  sérieux  eD  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  Luigi  Capuano,  musique  do 
M.  Paolo  Prontini,  représenté  au  théâtre  Bru- 
netti  de  Bologne  le  30  mai  1893. 

*  MALICE  ET  CHAGRIN,  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Reuling,  représenté  à 
Vienne  en  1832. 

MALMOCOR,  opéra  italien,  paroles  et  mu- 
sique de  Maria  Buini,  représenté  à  Bologne 
sur  le  théâtre  Marsigli-Rossi  en  1728. 

MALVINA,  opéra  italien  en  un  acte,  musi- 
que de  Vaccaj ,  représenté  au  théâtre  San-Be- 
nedetto,  à  Venise,  en  1815. 

MALVINA,  opéra  allemand,  musique  de 
Kanne,  écrit  à  Leipzig  vers  1815. 

MALVINA,  opéra  italien,  musique  de  Costa 
(Michel) ,  représenté  au  théâtre  Saint-Charles, 
de  Naples,  en  1829. 

MALVINA,  opéra  allemand  en  quatre  actes, 
musique  de  Schindelmeisser ,  représenté  à 
Pesth  en  1841. 

MALVINA ,  opéra  en  trois  actes ,  musique 
d'Edouard  Hamel,  représenté  à  Hambourg 
en  avril  1857. 

*  MALVINA  Di  SCOZIA,  opéra  sérieux,  pa- 
roles de  Cammarano,  musique  de  Jean  Pa- 
cini,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre  San 
Carlo,  en  1851.  Les  interprètes  étaient  De 


Bassini,  Arati,  Laudari  et  Mme»  Cortesi  et 
Borghi-Mamo. 

*  MAM'ZELLE  CARABIN,  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Fabrice  Carré,  musique 
de  M.  Emile  Pessard,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  3  novembre  1893.  Gentil  ouvrage, 
dont  la  forme  contrastait  d'une  façon  singu- 
lièrement heureuse  avec  ceux  du  même  genre 
qu'on  offre  chaque  jour  au  public.  Un  livret 
aimable,  gai,  bon  enfant,  sans  gravelures  et 
sans  sous-entendus  grossiers,  une  musique 
fine,  élégante,  écrite  d'une  main  experte  et 
sûre  par  un  ancien  grand  prix  de  Rome 
devenu  professeur  d'harmonie  au  Conserva- 
toire, voilà  qui  justifie  suffisamment  le  succès 
obtenu  par  Mam'zelle  Carabin,  succès  dont 
une  part  importante  revient  d'ailleurs  à  ses 
excellents  interprètes  :  Mmes  Simon-Girard, 
Maurel  et  Burty,  MM.  Huguenet,  Piccaluga, 
Ch.  Lamy  et  Bartel. 

*  MAM'ZELLE  COLOMBE,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Jacquin,  musique 
de  M.  Charles  Haring,  représenté  au  Grand- 
Théâtre  de  Bordeaux,  en  avril  1891,  dans  une 
soirée  spéciale  donnée  par  la  Société  colombo- 
phile de  la  Gironde. 

*  MAM'ZELLE  CRÉNOM,  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Adolphe  Jaime  et 
Georges  Duval,  musique  de  M.  LéonVasseur, 
représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le  19  jan- 
vier 1888.  Ceci  était  plutôt  une  pièce  à  couplets 
dans  le  genre  de  l'ancien  vaudeville  qu'une 
véritable  opérette,  car  la  musique  n'y  occupait 
qu'une  place  très  secondaire.  L'action  était 
gaie,  leste  et  très  amusante,  la  musique  un 
peu  pâle  et  manquant  de  saveur.  Interprètes  : 
Mmes  Grisier-Montbazon,  Macé-Montrouge, 
Gilberte  et  Toudouze,  MM.  Cooper,  Piccaluga, 
Montrouge,  Scipion  et  Jannin. 

MAM'ZELLE  GENEVIÈVE,  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  MM.  Brunswick  et 
de  Beauplan,  musique  de  Adolphe  Adam,  re- 
présenté au  Théâtre-Lyrique  le  22  mars  1856. 
Cette  pièce  bretonne  n'a  eu  aucun  succès. 
Les  rôles  ont  été  remplis  par  Meillet,  Gri- 
gnon,  Mmes  Meillet,  Vadé  et  M^e  Garnier. 

*  MAM'ZELLE  IRMA,  opérette  en  ur.  acte, 
paroles  de  M.  Fabrice  Carré,  musique  de 
M.  Victor  Roger,  représentée  au  Casino  de 
Trouville  en  août  1883. 

*  MAM'ZELLE  JEANNE,  opérette  en  un 
acte,  paroles  d'Emile  de  Najac,  musique  de 
Léonce  Cohen,  représentée  aux  Bouffes-Pa- 
risiens le  17  février  1858. 


692 


M  AND 


MANF 


•  *  mam'zellb  Mariette,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Aurèle,  musique  de 
M.  Emile  Bourgeois,  représentée  aux  Folies- 
Montholon  le  19  avril  1874. 

MAM'zelle  PÉNÉLOPE ,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Henri  Boisseaux,  mu- 
sique de  M.  Théodore  de  Lajarte,  représenté 
au  Théâtre-Lyrique  le  3  novembre  1859.  C'est 
.une  pièce  amusante  à  quatre  personnages. 
L'ouverture  est  orchestrée  avec  goût.  Elle 
est  formée  de  jolis  motifs  villageois.  Le  duo 
de  Catherine  et  de  Landry  :  Aujourd'hui,  le 
doux  mois  de  mai  a  du  caractère  et  la  mélo- 
die en  est  heureuse.  Nous  aimons  moins  les 
couplets  bouffes  de  Bobinus  :  Rosa  la  rose 
sur  un  tempo  diminuetto.  Les  couplets  de  la 
pleurnicheuse  Catherine  sont  excellents  : 
Ah!  de  chagrin  mon  âme  est  pleine.  Le  duo 
de  Catherine  et  de  Landry  est  le  morceau  le 
plus  travaillé  de  l'opéra  :  il  module  beau- 
coup, mais  naturellement.  Le  quatuor  :  Quit- 
tez ce  bas  pour  un  amant,  est  traité  d'une  ma- 
nière intéressante.  La  grâce  et  la  légèreté, 
avec  une  pointe  de  sentiment  que  le  sujet 
comporte,  se  retrouvent  dans  le  terzetto  : 
Vans  la  nuit  en  silence.  On  voit  dans  cette 
petite  partition  que  M.  de  Lajarte  est  non- 
seulement  un  bon  musicien,  mais  aussi  un 
nomme  d'esprit.  Tout  y  est  à  sa  place  avec 
le  degré  d'expression  qui  convient  à  chaque 
situation.  La  pièce  a  été  bien  jouée  par  Gi- 
rardot,  Gabriel,  Potel  et  Mue  Faivre. 

MANASSE  in  babilonia,  opéra  sacré,  li- 
vret de  Negri  Giuseppe ,  musique  de  N.  Coc- 
con,  représenté  à  l'Orfanotrofio  Maschile  de 
Venise  le  15  mars  1877  ;  exécuté  par  les  élèves 
de  cet  établissement. 

*  MANCO  DE  LEPANTO  (el),  épisode  his- 
torique en  un  acte,  musique  de  Rafaël  Ace- 
ves,  représenté  sur  le  théâtre  du  Cirque,  à 
Madrid,  le  23  avril  1867,  pour  l'anniversaire 
de  la  mort  de  Michel  Cervantes. 

MANDANE  ,  opéra  italien,  livret  de  Bar- 
tolommeo  Vitturi,  musique  d'Ignazio  Fio- 
relli,  représenté  sur  le  théâtre  de  Sant'-An- 
giolo  à  Venise  en  1736. 

MANDANE,  REGINA   DI  PERSIA    {Man- 

dane,  reine  de  Perse),  opéra  italien,  musique 
de  Coccia,  représenté  à  Lisbonne  en  1821. 

mandarin  (le)  ,  opéra ,  musique  de  Rit- 
ter  (Pierre),  représenté  à  Manheim  vers  1785. 

mandolines  (les),  opéra-ballet,  musique 
de  Charles  Sodi,représenté  à  l'Académie  royale 
de  musique  le  14  septembre  1744.  Sodi  était  Ita- 


lien et  fort  habile  mandoliniste.  Il  écrivit  la 
musique  de  plusieurs  parodies  jouées  à  la 
Comédie-Italienne.  Un  de  ses  airs  :  Quanto 
mai  felice  siete,  obtint  un  grand  succès. 

*  MANDRAGOLA  (la),  «  bizarrerie  lyri- 
que »  en  quatre  actes  et  un  prologue,  paroles 
de  M.  Tornaquinci  (pseudonyme  de  M.  A. 
Guidi),  musique  de  M.  Francesco  Mirelli 
(pseudonyme  de  M.  le  prince  de  Teora),  re- 
présentée à  Naples,  sur  le  théâtre  des  Fio- 
rentini,  le  16  février  1889. 

MANDRAGORE  (la),  drame  lyrique  en 
trois  actes,  livret  de  M.  Brésil,  musique  de 
M.  Henri  Litolff,  représenté  au  théâtre  des 
Fantaisies-Parisiennes  de  Bruxelles  le  29  jan- 
vier 1876.  Le  sujet  est  tiré  de  Joseph  Bal- 
samo (Cagliostro)  d'Alexandre  Dumas,  et  le 
style  général  de  la  pièce  est  d'un  caractère 
plus  sérieux  que  celui  des  précédents  ouvrages 
auxquels  le  compositeur  a  eu  le  tort,  selon 
moi ,  d'associer  son  remarquable  talent. 
L'orchestration  est  traitée  avec  une  expé- 
rience consommée;  on  a  surtout  applaudi  les 
couplets  de  Graziella,  un  chœur  au  premier 
acte  et  le  finale  du  second,  ainsi  qu'une 
chanson  à  boire  dans  le  troisième.  Chanté 
par  Falchieri,  Mme  Morlet  et  Mlle  oiga 
Lewine. 

MÂNES  DE  SCHILLER  (les),  fête  théâtrale 
en  un  acte,  musique  de  F. -A.  Hiller,  repré- 
sentée à  Kœnigsberg  en  1812. 

*  MANETTE,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  et  musique  de  Mme  Pauline  Thys, 
dont  des  fragments  ont  été  exécutés  dans  un 
spectacle  de  jour  donné  au  Vaudeville  le  30 
avril  1865. 

MANFRED,  drame  de  IordByron,  musique 
de  Robert  Schumann ,  exécuté  à  Iéna  en  fé- 
vrier 1858. 

MANFRED  ET  Juliette,  opéra  allemand, 
musique  de  Neithardt,  représenté  à  Kœnigs- 
berg en  1835. 

MANFREDI  DI  SVEVIA,  opéra  séria,  livret 
de  Santangelo,  musique  de  F.  Del  Re,  repré- 
senté le  16  juin  au  théâtre  de  Sansevero  (Ca- 
pitanate). 

*  MANFRËDO,  opéra  sérieux,  paroles  de 
G.  T.  Cimino,  musique  d'Errico  Petrella,  re- 
présenté à  Naples,  sur  le  théâtre  San  Carlo, 
en  1872.  Le  principal  rôle  féminin  de  cet  ou- 
vrage était  créé  par  la  grande  cantatrice  Ga- 
brielle  Krauss. 

*  MANFRËDO  DI  SVEZZIA,  opéra  sérieux 


MANO 


MANO 


693 


italien,  musique  de  M.  Giribaldi,  représenté 
à  Montevideo  en  juillet  1882. 

MANGÉ  PAR  LES  SAUVAGES,  opéra-bouffe 

en  un  acte,  paroles  de  M.  Lefebvre,  musique 
de  M.  Burty  ;  représenté  au  théâtre  des  Nou- 
veautés en  novembre  1871. 

MANIAC  (the)  [le  Maniaque],  opéra  an- 
glais, musique  de  Bishop,  représenté  à  Lon- 
dres en  1810. 

MANISCALCO  (il)  [le  Maréchal  ferrant], 
opéra  italien ,  musique  de  Paër,  représenté 
à  Padoue  en  1804. 

*  manita,  opéra  en  deux  actes,  musique 
de  M.  Ogareio,  représenté  avec  succès  au 
théâtre  municipal  de  Lubeck  en  nov.- 1892. 

MANLJ  (i),  opéra  italien,  musique  de  J. 
Niccolini,  représenté  à  Milan  en  1802. 

MANN  UND  PRAU  (Mari  et  femme),  opéra 
allemand,  musique  de  Toot,  représenté  à 
Presbourg  en  1795. 

MANNEQUIN  (le)  ,  comédie  en  un  acte  et 
en  vers,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Lieu- 
taud,  musique  de  Chapelle,  représentée  au 
théâtre  de  Louvois  en  1793.  Ce  sujet  a  sou- 
vent été  traité  sous  différents  titres,  tels  que 
ceux-ci  :  le  Tableau  parlant,  Y  Amant  statue , 
la  Statue,  etc. 

MANNEQUIN  DE  BERGAME  (l,E),  Opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Planard  et 
d'Eugène  Duport,  musique  de  Fétia,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  1er  mars  1832. 
C'est  un  opéra-bouffon  imité  des  formes  de 
la  comédie  italienne,  que  le  savant  aristarque 
de  la  musique  a  écrit  dans  un  de  ses  jours 
assez  rares  de  gaieté.  La  Cuffiara,  de  Pai- 
siello,  a  fourni  aux  librettistes  l'idée  de  leur 
Mannequin.  Il  s'agit  d'un  président  qui  joue 
les  arlequins.  C'est  une  farce  qui  ne  s'analyse 
pas.  L'auteur  de  la  musique  a  essayé  d'intro- 
duire sur  notre  scène  des  morceaux  écrits  en 
nota  e  parola,  qui  demandent  une  volubilité 
et  une  facilité  d'intonation  que  nos  chanteurs 
français  ne  pourraient  acquérir  qu'à  l'aide 
d'un  continuel  exercice  dont  le  répertoire  ne 
leur  fournit  pas  l'occasion.  Le  Mannequin  de 
Bergame  a  été  joué  par  Fargueil,  Juliet,  Er- 
nest, MUe  Prévost  et  Mme  Lemesle. 

MANOIR  DE  PIC -TORDU  (le),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  livret  de  MM.  Saint- 
Albin  et  Mortier,  musique  de  M.  Serpette, 
représenté  au  théâtre  des  Variétés  le  28  mai 
1875.  La  pièce  est  extravagante.  On  a  applaudi 
une  jolie  valse  à  la  fin  du  premier  acte. 


MANOIR  DES  LARENARDIÈRE  (LE),opê- 
rette-bouffe  en  un  acte,  paroles  de  M.  Meste- 
pès,  musique  de  M.  Emile  Jonas,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  29  septembre  1864, 

*  MANON,  opéra-comique  en  cinq  actes  et 
six  tableaux,  en  vers  libres,  livret  de 
MM.  Henri  Meilhac  et  Philippe  Gille,  musi- 
que de  M.  J.  Massenet,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  19  janvier  1884.  C'est  la  Manon 
Lescaut  de  l'abbé  Prévost  que  les  librettistes 
ont  transportée  à  leur  tour  à  la  scène,  après 
tant  d'autres,  et  dont  ils  ont  fait  un  poème 
vraiment  charmant  d'opéra  que  M.  Massenet 
a  mis  en  musique  de  la  façon  la  plus  déli- 
cieuse et  la  plus  exquise.  La  pièce  commence 
à  l'arrivée  de  Manon  à  Paris  et  à  sa  première 
rencontre  avec  Des  Grieux,  et  se  termine  à- 
la  mort  de  la  malheureuse.  Il  va  sans  dire 
que  les  librettistes  ont  pris  avec  le  roman 
toutes  les  libertés  imaginables,  apportant 
dans  leurs  tableaux  la  plus  grande  variété, 
et  offrant  au  musicien  des  contrastes  que 
celui-ci  a  su  saisir  avec  un  talent  et  une  ha- 
bileté dont  il  serait  impossible  de  faire  trop 
d'éloges. 

Elle  est  charmante,  en  vérité,  cette  parti- 
tion de  Manon,  toute  pleine  de  jeunesse  et  de 
fraîcheur,  par  instants  empreinte  d'une  verve 
et  d'une  gaîté  folle,  dans  d'autres  emprun- 
tant le  langage  de  la  tendresse  la  plus  tou- 
chante, ou  bien  encore  faisant  entendre  le 
cri  de  la  passion  la  plus  violente  et  la  plus 
désordonnée.  M.  Massenet  n'avait  pas  encore 
rompu,  lorsqu'il  l'écrivit,  avec  les  anciennes 
traditions  de  l'opéra-comique,  et  l'on  y  trouve, 
bien  distincts  les  uns  des  autres,  des  airs, 
des  couplets,  des  duos  et  des  morceaux  d'en- 
semble ;  seulement,  il  avait  rafraîchi  et  renou- 
velé jusqu'à,  un  certain  point,  à  l'aide  d'un 
accent  très  personnel,  ces  formes  consacrées, 
et  il  avait  introduit  une  innovation  piquante 
en  soulignant  tout  le  dialogue  parlé  par  un 
accompagnement  symphonique  aussi  discret 
qu'élégant.  Ce  fut  là  pour  le  public  une  véri- 
table surprise,  qui  produisit,  grâce  à  la  déli- 
catesse avec  laquelle  le  procédé  était  mis  en 
œuvre,  le  plus  heureux  effet.  Il  y  avait  bien 
de  la  nouveauté  dans  tout  cela,  une  véritable 
recherche  du  bien  dire  et  du  bien  faire,  mais 
dans  des  conditions  toujours  vraiment  scéni- 
ques  et  musicales,  avec  une  inspiration  abon- 
dante et  facile  qui  caressait  et  charmait 
l'oreille  de  la  façon  la  plus  délicieuse.  Ah  !  que 
nous  voilà  loin  des  cruautés  barbares,  des 
audaces  maladroites,  des  sottises  volontaires 

et  douloureuses  de  quelques-uns  I 
Combien  de  morceaux  seraient  à  citer  dans 


694 


MANO 


MANO 


cette  œuvre  si  fine  et  si  élégante!  Tout  le 
premier  acte  y  passerait.  C'est  le  chœur  si 
mouvementé,  si  gai,  si  grouillant,  si  plein  de 
verve,  de  l'arrivée  du  coche,  dont  l'effet  est 
absolument  irrésistible.  C'est  ensuite  l'air  de 
Manon  :  Je  suis  encore  tout  étourdie,  d'un 
caractère  si  plein  de  grâce  et  de  langueur. 
Puis  la  scène  de  Lescaut  et  de  ses  deux  com- 
pagnons. Puis,  le  terzetto  charmant  et  pim- 
pant des  grisettes  :  Revenez,  Guillot,  revenez, 
qui  sonne  gaîment  comme  le  ramage  matinal 
des  oiseaux  dans  la  forêt.  Puis  encore,  les 
couplets  de  Lescaut  :  Ne  bronchez  pas,  soyez 
gentille,  dont  la  franchise  est  tout  à  fait  ca- 
ractéristique. Et  enfin,  après  la  cantilène 
charmante  de  Manon  :  Vovotk,  Manon,  plus 
de  chimères..,,  le  joli  duo  de  la  rencontre, 
qu'elle  chante  avec  Des  Grieux,  et  qui  est 
bien  le  plus  tendre  et  le  plus  aimable  dialogue 
amoureux  qu'on  puisse  rêver. 

Tout  intime  et  bien  différent  du  premier, 
le  second  acte,  qui  nous  mène  au  logis  des 
deux  amoureux,  ne  lui  cède  en  rien.  Après  le 
prélude  piquant  qui  lui  sert  d'introduction, 
vient  la  scène  de  la  lettre  et  la  lecture  de 
celle-ci,  faite  par  les  deux  voix;  c'est  une 
page  tout  empreinte  d'une  tendresse  péné- 
trante. Le  quatuor  qui  suit,  morceau  d'une 
facture  excellente  et  solide,  écrit  dans  le  vrai 
style  de  l'opéra-comique,  offre  un  contraste 
complet  avec  ce  duo,  et  la  romance  de  Ma- 
non :  Adieu,  notre  petite  table!  est  comme 
mouillée  de  larmes  et  d'une  expression  abso- 
lument touchante. 

Au  troisième,  qui  nous  présente  une  fête 
au  Cours-la-Reine,  après  un  entr'acte  pim- 
pant dont  l'orchestre  est  écrit  comme  l'au- 
teur sait  l'écrire,  il  faut  distinguer  le  gentil 
duetto  des  grisettes,  la  chanson  franche  et 
bien  venue  de  Lescaut  :  O  Rosalinde!  et 
l'excellent  dialogue,  si  scénique  et  si  émou- 
vant, de  Manon  et  du  comte  Des  Grieux.  Au 
quatrième  acte  enfin  (le  dernier  est  peu  im- 
portant), on  trouve  la  scène  austère  et  carac- 
téristique de  Des  Grieux  avec  son  père  et  la 
grande  scène  dans  laquelle  Manon,  qui,  après 
l'avoir  abandonné,  retrouve  toute  sa  passion 
pour  son  amant,  vient  le  chercher  jusque 
sous  les  voûtes  de  Saint-Sulpice.  Au  point  de 
vue  dramatique,  comme  d'ailleurs  à  tous  les 
points  de  vue,  c'est  là  l'épisode  le  plus  im- 
portant et  le  point  culminant  de  l'œuvre.  Là, 
le  compositeur  a  déployé  toute  sa  puissance 
pathétique,  il  a  placé  dans  la  bouche  de  ses 
héros  la  passion  la  plus  humaine  et  la  plus 
intense,  et  il  a  atteint  les  dernières  limites 
de  l'émotion,  de  l'émotion  la  plus  profonde  et 


la  plus  communicative.  Cela  est  vraiment 
poignant,  et  d'un  effet  indescriptible. 

Je  ne  saurais  dire  ce  qu'il  faut  le  plus  ap- 
précier dans  cette  partition  de  Manon  :  ou  de 
la  pureté  du  style,  ou  de  la  grâce  et  de  la 
fraîcheur  de  l'inspiration,  ou  de  la  justesse 
du  sentiment  scénique,  ou  de  la  finesse  et 
du  piquant  des  harmonies,  ou  des  jolies  trou- 
vailles symphoniques  qui  se  révèlent  à  chaque 
pas,  ou  de  l'ensemble  magistral  qui  règne 
sar  l'œuvre  entière.  Je  me  contente  de  trou- 
ver cette  œuvre  exquise,  achevée  dans  toutes 
ses  parties,  et  de  constater  le  plaisir  délicat 
et  raffiné  qu'elle  offre  à  l'auditeur  attentif 
et  que  chacun  éprouve  à  l'entendre.  La  par- 
tition de  Manon  est  certainement  l'une  des 
plus  remarquables  qui  se  soient  produites  à. 
l'Opéra-Comique  depuis  un  quart  de  siècle. 
Les  rôles  principaux  en  ont  été  tenus  par 
Mlle  Heilbron  (Manon),  MM.  Talazac  (Des 
Grieux),  Taskin  (Lescaut),  Cobalet  (Des 
Grieux  père)  et  Grivot  (Guillot  de  Morfon- 
taine). 

*  MANON,  opéra,  musique  de  M.  Kleinmi- 
chel,  représenté  au  théâtre  municipal  dô 
Magdebourg  en  janvier  1887.  Le  rôle  de  Ma-- 
non  était  tenu  dans  cet  ouvrage  par  une 
excellente  artiste,  Mme  Monhaupt,  à  qui  it 
valut  un  succès  considérable. 

MANON  LESCAUT,  opéra-comique  en  trois 
actes  et  cinq  tableaux,  paroles  de  Scribe, 
musique  de  M.  Auber,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  23  février  1856.  Le  romande  l'abbé 
Prévost  a  fourni  les  principaux  épisodes  de  la 
pièce.  M.  Scribe  a  déployé  une  grande  habileté 
à  déguiser  le  fond  immoral  de  l'intrigue  ;  mais 
décidément  cette  histoire  a  des  chapitres  trop 
chargés  d'ignominie  pour  plaire  sur  une  scène 
lyrique.  Ce  marquis  d'Hérigny,  qui  se  sert 
d'un  soldat  de  son  régiment  pour  suivre  à  la 
piste  une  jeune  ouvrière  de  la  rue  de  la  Fer- 
ronnerie à  la  rue  Saint-Jacques ,  porte  assez 
mal  ses  épaulettes  de  colonel.  La  réunion  au 
Cadran  bleu ,  la  conduite  du  soldat  Lescaut , 
qui  perd  au  pharaon  l'argent  donné  à  sa  cou- 
sine par  le  chevalier  Des  Grieux;  Manon  chan- 
tant comme  une  mendiante  la  Bourbonnaise 
pour  payer  la  dépense  de  la  guinguette,  tout 
cela  est  à  la  fois  trivial  et  odieux.  Le  second 
acte  se  passe  à  l'hôtel  d'Hérigny;  mais  la 
scène  du  pavillon ,  dans  laquelle  Manon  fait 
servir  à  souper  à  son  amant  par  les  gens  du 
marquis  dont  elle  a  accepté  les  offres,  n'est 
pas  plus  admissible.  Quant  au  dernier  acte, 
qui  transporte  le  spectateur  dans  la  Loui- 
siane, il  devait  offrir  une  suite  de  péripéties 


MANO 


MANO 


695 


plus  invraisemblables  les  unes  que  les  autres 
pour  ramener  sur  la  scène  les  personnages, 
et  les  rendre  témoins  de  la  mort  de  la  pauvre 
Manon.  Dans  un  roman,  l'auteur  a  plusieurs 
centaines  de  pages  pour  développer  l'action  et 
préparer  le  lecteur  aux  situations  les  plus  inat- 
tendues. Dans  une  pièce,  et  surtout  dans  une 
œuvre  lyrique,  où  la  marche  des  événements 
est  encore  suspendue  par  l'exécution  des  mor- 
ceaux de  musique,  il  faut  être  sobre,  clair, 
concis,  rapide.  Voilà  pour  la  forme;  quant  au 
fond,  les  auteurs  qui  veulent  mettre  sur  la 
scène  un  roman  célèbre  ne  remarquent  pas 
assez  que  le  livre  s'adresse  à  un  individu, 
qu'il  n'y  a  pas  d'intermédiaire  entre  la  page 
et  son  œil  qui  la  lit.  Il  en  résulte  que  l'au- 
teur peut  s'adresser  à  lui  avec  plus  de  fran- 
chise et  s'abandonner  à  la  peinture  de  cer- 
tains tableaux  sans  trop  s'exposer  à  déplaire  j 
tandis  que  la  pièce  s'adresse  à  un  public  com- 
posé d'individus  qui  sans  le  savoir  surveillent 
leurs  impressions  mutuelles,  et  communi- 
quent entre  eux  moralement  comme  par  un 
courant  magnétique.  En  voilà  assez  sur  la 
tentative  malheureuse  de  M.  Scribe.  Si  nous 
passons  à  la  musique ,  nous  ne  pouvons  que 
regretter  que  tant  de  talent,  de  grâce,  d'ha- 
bileté aient  été  dépensés  d'une  manière  éphé- 
mère et  avec  une  telle  prodigalité  sur  un  su- 
jet ingrat.  L'ouverture  est  ravissante.  Au 
premier  acte,  nous  rappellerons  le  duo  de 
Manon  et  de  Marguerite  ;  l'allégro  lancé  avec 
hardiesse  par  Mme  Cabel  :  Les  dames  de  Ver- 
sailles ,  et  la  Bourbonnaise ,  chantée  par  Ma- 
non avec  accompagnement  de  guitare.  Les 
couplets  du  marquis,  au  second  acte,  ont  l'é- 
légance que  le  caractère  du  personnage  com- 
porte. Les  idées  musicales  semées  au  com- 
mencement du  troisième  acte  ont  un  caractère 
original  ;  la  danse  nègre,  la  chanson  créole, 
le  quatuor  sotto  voce  offre  des  effets  sui  gene- 
ris,  dont  on  ne  trouve  pas  les  équivalents 
dans  les  autres  ouvrages  de  M.  Auber.  La 
dernière  scène,  consacrée  à  la  mort  de  Manon 
et  au  désespoir  de  Des  Grieux,  a  fourni  au 
maître  l'occasion  d'écrire  une  sorte  de  sym- 
phonie dramatique  fort  expressive.  Les  rôles 
ont  été  créés  par  Puget,  Faure,  Beckers, 
Jourdan,  Nathan,  Mme  Cabel,  Mlles  Lemer- 
cier  et  Zoé  Bélia. 

*  MANON  Lescaut,  draine  lyrique  en 
quatre  actes,  paroles  de  M.  Domenico  Oliva 
musique  de  M.  Giacomo  Puccini,  représenta 
au  théâtre  Royal  de  Turin  le  Ier  février  1893. 
Les  interprètes  étaient  Mmes  Ferrani  et  Ce- 
resoli,  MM.  Cremonini,  Moro,  Polonini,  Ra- 
mini  et  Castagnoli.   On  peut  supposer  que 


c'est  le  très  grand  succès  de  la  Manon  de 
M.  Massenet  qui  a  engagé  deux  auteurs  ita- 
liens à  extraire  à  leur  tour  un  opéra  du  ro- 
man célèbre  de  l'abbé  Prévost.  Ils  n'ont  pas 
eu  tort  sans  doute ,  puisque  le  succès ,  un 
succès  véritable,  a  couronné  leurs  efforts,  et 
que  cette  nouvelle  Manon  Lescaut  a  fait  en 
deux  années  le  tour  de  presque  tous  les  théâ- 
tres d'Italie.  Un  fait  singulier  se  produisit 
même.  C'était  à  l'époque  où  la  Manon  fran- 
çaise venait  de  paraître  elle-même  en  Italie, 
qu'elle  parcourait  triomphalement,  aux  accla- 
mations de  tous.  On  eût  pu  croire  que  l'une, 
quelle  qu'elle  fût,  ferait  du  tort  à  l'autre,  et 
que  le  succès  de  celle-ci  devait  empêcher  le 
succès  de  celle-là.  Il  n'en  fut  rien,  la  compa- 
raison ne  fut  préjudiciable  à  aucune,  et  l'une 
et  l'autre  se  succédaient  en  tous  endroits  sans 
cesser  de  recevoir  les  applaudissements  du 
publie,  qui  leur  témoignait  une  égale  sympa- 
thie. Un  journal  italien  publia  même  à  ce  su- 
jet un  dessin  assez  caractéristique  représen- 
tant les  deux  Manons,  la  française  et  l'ita- 
lienne, se  rencontrant  en  souriant,  les  bras 
chargés  de  couronnes  de  fleurs,  le  dessin  por- 
tant cette  légende  :  «  Manon-Massenet  et 
Manon-Puccini,  de  bonnes  cousines  latines, 
se  rencontrant  en  quelque  station  au  cours 
de  leur  voyage  à  travers  l'Italie,  pourront  se 
congratuler  réciproquement  pour  le  bonheur 
bien  mérité  qui  les  accompagne.  » 

Le  style  de  la  Manon  Lescaut  de  M.  Puc- 
cini ne  ressemble  en  rien  à  celui  de  la  Manon 
de  M.  Massenet.  Le  compositeur  italien  n'a 
pas  mis  dans  son  œuvre  la  délicatesse,  la 
grâce  exquise,  le  charme  pénétrant  qu'on 
rencontre  dans  celle  de  son  confrères  français. 
C'est  par  d'autres  moyens  qu'il  a  réussi,  mais 
il  n'a  pas  moins  réussi.  Sa  musique  se  fait 
remarquer  surtout  par  une  grande  chaleur 
d'expression,  par  des  accents  d'une  passion 
intense,  intense  parfois  jusqu'à  l'excès.  Cela 
est  un  peu  gros,  surtout  au  point  de  vue  de 
l'orchestre,  mais  cela  porte,  parce  que  l'élan 
est  vrai  et  que  l'inspiration  est  spontanée. 
On  a  signalé  particulièrement  une  jolie  ro- 
mance de  Des  Grieux,  son  premier  duo  avec 
Manon,  une  chanson  dite  par  celle-ci,  le  finale 
du  second  acte,  le  prélude  et  la  grande  scène 
du  départ  au  troisième,  enfin  l'épisode  de  la 
mort  de  Manon.  Un  journal  italien  appréciait 
ainsi  l'œuvre  de  son  compatriote  :  «  M.  Puc- 
cini a  mis  dans  sa  partition  toute  son  âme 
d'artiste,  de  la  passion,  de  la  chaleur  et  de  la 
grâce,  de  l'élégance,  du  goût.  Quelquefois  il 
abuse  de  certaines  formes  orchestrales  qu'il 
préfère;  il  colore  trop,  met  de  l'emphase  dans 


69a 


MAOM 


MARC 


le  discours  musical.  Mais  quelle  clarté,  quelle 
expression,  quel  sentiment!  Cela  séduit  et 
émeut;  souvent  avec  des  transitions  brus- 
ques, des  passages  hardis,  mais  toujours  avec 
sincérité  d'art.  Voilà  un  compositeur  qui  a 
une  place  marquante  dans  la  jeune  école  ita- 
lienne, et  en  entendant  la  musique  de 
M.  Puccini,  on  peut  se  convaincre  que 
M.  Mascagni  ne  sera  pas  seul  à  recueillir 
l'héritage  de  Verdi.  » 

MANSARDE   DES  ARTISTES   (la),   opéra- 

comique,  d'après  un  vaudeville  français,  mu- 
sique de  Capecelatro,  représenté  au  théâtre 
delFondo  à  Naples  en  1837. 

*  MANTAS  Y  CAPAS,  zarzuela,  musique 
de  MM.  Fernandez  Caballero  et  Nieto,  re- 
présentée à  Madrid  en  mai  1881. 

MANTEAU  (le)  OU  LES  NIÈCES  RIVALES, 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Beau- 
noir,  musique  de  Champein,  représenté  au 
théâtre  de  Beaujolais  vers  1786. 

manteau  rouge  (le),  opéra  allemand, 
musique  de  Wùrfel ,  représenté  à  Vienne  au 
théâtre  de  la  Porte-de-Carinthie  vers  1832. 

MANTEAU  ROUGE  (le),  opéra  allemand, 
musique  de  M.  Wurst,  représenté  au  théâtre 
lîoyal  de  Berlin  au  mois  de  décembre  1848. 

MANTELLO  (h,),  opéra  italien,  musique  de 
Speranza ,  représenté  à  Turin  en  1845. 

*  MANTELLO  (il),  opéra-comique,  musique 
de  Carlo  Romani,  représenté  en  1852  à  Flo- 
rence, sur  le  théâtre  Leopold,  aujourd'hui 
théâtre  National. 

mantille  (la),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Planard  et  Hautefeuille  GoubauX, 
musique  de  Bordèse,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  31  décembre  1838. 

MANTO  LA  FÉE,  tragédie  lyrique  en  cinq 
actes  avec  prologue,  paroles  de  Menesson, 
musique  de  Batistin  (Struck),  représenté  à 
l'Opéra  le  29  janvier  1711. 

*  manza.naf.es  (el),  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  Pina,  musique  de  Barbieri,  repré- 
sentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque,  le 
19  juin  1852. 

*  manzanas  DE  ORO  (las),  zarzuela  fan- 
tastique en  trois  actes,  paroles  de  Blasco, 
musique  d'Emilio  Arrieta,  représentée  en 
décembre  1873  à  Madrid,  sur  le  Théâtre- 
Espagnol. 

maometto  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Winter,  représenté  à  Milan  en  1817. 


MAOMETTO  SECONDO ,  opéra  de  Rossini. 
Cet  ouvrage  fut  représenté  sur  le  théâtre 
San-Carlo,  à  Naples,  pendant  le  carnaval  de 
1820.  Rossini  fit  jouer  cet  ouvrage  à  l'Acadé- 
mie royale  de  musique,  en  1826,  sous  le  titre 
de  Siège  de  Corinthe.  V.  ce  mot. 

*  MAOMETTO  II,  drame  lyrique  en  trois 
actes  et  un  prologue,  paroles  de  M.  Taddeo 
"Wiel,  musique  de  M.  Ausonio  De  Lorenzi- 
Fabris,  représenté  au  théâtre  Malibran  de 
Venise  le  9  juillet  1892. 

*  MAQUINAS  SINGER,  «  jeu  comique  »  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Iraizoz  et  Monaste- 
rio,  musique  de  M.  Manuel  Nieto,  représenté 
au  théâtre  Felipe,  de  Madrid,  en  juin  1886. 

MARA,  opéra  romantique,  musique  de  Net- 
zer,  représenté  au  théâtre  de  la  Porte-de- 
Carinthie,  à  Vienne,  en  1841. 

*  MARA,  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Akel  Delmar,  musique  de  M.  Ferdinand 
Hummel,  représenté  à  l'Opéra  royal  de  Ber- 
lin en  1893.  C'est  une  œuvre  faite  à  l'imitation 
de  la  fameuse  Cavalleria  rusticana,  avec  plus 
de  brutalité.  L'action  s'entame  le  rideau  en- 
core baissé  et  durant  l'ouverture,  au  cours  de 
laquelle  on  entend  un  coup  de  feu  :  c'est  le. 
héros  de  la  pièce,  Eddin,  qui  tue  le  père  d'un 
de  ses  ennemis,  et  qui  lui-même  meurt  à  la 
fin  d'un  coup  de  fusil.  Fièce  et  musique  n'ont 
obtenu  aucun  succès. 

MARAVILLA  (Merveille),  drame  lyrique 
espagnol  en  trois  actes,  paroles  et  musique 
de  M.  José  de  Ciebra,  représenté  au  Théâtre- 
Italien  le  4  juin  1853.  Le  livret  a  paru  ridicule, 
mais  la  musique  offre  une  suite  de  motifs  es- 
pagnols qui  ont  du  charme  et  de  l'originalité. 
Il  a  été  chanté  par  M.  Cacerès,  Mlles  Elise 
Lucas  et  Clotilde  Semiglia. 

MARC- ANTOINE ,  opéra  allemand,  musi- 
que de  Gebel  (George) ,  représenté  à  Rudol- 
stadt  en  1753. 

marc-antonio  ,  opéra  italien ,  musique 
de  Paini,  représenté  en  Italie  vers  1800. 

MARCEL  OU  L'HÉRITIER  SUPPOSÉ,  opéra 

en  un  acte,  paroles  de  Guilbert  de  Pixérécourt, 
musique  de  Persuis,  représenté  à  l' Opéra- 
Comique  (salle  Favart)  le  12  février  1801. 

MARCEL  ET  Cie ,  bouffonnerie  musicale 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  H.  Avocat  et  Dé- 
siré Courtecuisse ,  musique  de  M.  Fossey-, 
représentée  aux  Bouffes-Parisiens  en  octobre 
1869.  Cette  pièce  a  pour  auteurs  deux  comé- 


MARC 


MARC 


697 


diens,  Tacova  et  Désiré;  on  s'en  aperçoit  au 
sujet.  Marcel  est  un  acteur  qui,  avec  sa  ca- 
marade Charlotte,  joue  successivement  tou- 
tes sortes  de  rôles  pour  plaire  à  un  vieil 
amateur,  et  lui  arracher  un  consentement  au 
mariage  de  sa  fille.  On  a  remarqué  dans  la 
musique  les  couplets  :  Mon  village  est  dans 
la  Touraine,  et  une  marzurke  chantée.  Jouée 
par  Désiré,  Jean  Paul,  Mile  Bonelli. 

MARCELIN,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Bernard  Valville,  musique  de  Le- 
brun, représenté  à  Feydeau  le  22  mars  1800. 

*  MARCELLA,  «  scènes  lyriques  »  en  un 
acte  et  deux  tableaux,  paroles  de  M.  Bernar- 
dino  Zendrini,  musique  de  M.  Luigi  Marzani, 
représentées  à  Codogno  le  îs  novembre  1893. 

MARCELLINA,  opéra  italien,  musique  de 
Telesforo  Righi ,  représenté  le  1"  mars  1873 
à  Parme. 

*  MARCELLINA,  opéra  sérieux  en  un  acte, 
musique  de  M.  Favara-Mistretta  représenté 
au  théâtre  Dal  Verme  de  Milan  le  24  mai 
1884. 

MARCELLO  IN  SIRACUSA,  opéra  italien, 
livret  de  Matteo  Noris,  musique  de  Antonio 
Boretti,  représenté  sur  le  théâtre  de  Saint- 
Jean-et-Saint-Paul  en  1670,  et  à  Bologne  en 
1672. 

MARCHAND  D'ESCLAVES  (le),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Ritter  (Pierre) ,  repré- 
senté à  Manheim  en  1790. 

MARCHAND  D'ORVIÉTAN  (le),  opéra  alle- 
mand, musique  d'Eberwein  (Charles),  repré- 
senté à  "Weimar  vers  1845. 

*  MARCHAND  DE  MARRONS  (le),  opéra- 
comique  en  deux  actes,  musique  du  chevalier 
de  Saint-Georges,  représenté  au  théâtre  des 
Beaujolais  en  1788. 

marchand  DE  SMYRNE  (le),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Haindl ,  représenté  à  Ins- 
pruck  en  1782. 

MARCHAND  DE  SMYRNE  (le),  opéra  al- 
lemand, musique  de  Walter,  représenté  à 
Ratisbonne  en  1805. 

MARCHAND  DE  VENISE  (le),  opéra,  livret 
tiré  de  la  pièce  de  Shakspeare,  musique  de 
J.-A.  Just,   représenté  à  Amsterdam  vers 

1787. 

marchand  forain  (le),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Planard  et  Duport, 


musique  de  Marliani,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  31  octobre  1834. 

MARCHAND    KALACHNIKOFF    (LE),   opéra 
russe,   de  Rubinstein.  —  Voyez  Kalachnikoff. 

MARCHANDE  DE  MODES  (LA.), Opéra-COmi- 

que,  musique  de  Eberl,  repr.  à  Vienne  en  1781. 

MARCHANDE  DE  MODES  (la),  opéra-CO- 
mique  allemand,  musique  de  Lasser,  repré- 
senté à  Munich  en  1795. 

MARCHÉ  (le),  opéra  allemand,  musique  de 
J.-N.-C.  Gcetze,  représenté  à  Weimar  en  1819. 
Avec  succès. 

*  MARCHÉ  AUX  DOMESTIQUES  (le),  opé- 
rette en  un  acte,  musique  de  M.  Luigi  Bor- 
dèse, représentée  au  Creuzot  le  3 février  1889. 

*  MARCHÉ  AUX  FIANCÉES  DE  HIRA  (le), 
opéra  «  romantico-comique  »  en  un  acte, 
paroles  de  M.  O.  Justinus,  musique  de  M.  B. 
Zepler,  représenté  au  théâtre  Kroll,  de  Berlin, 
le  5  juillet  1892. 

MARCHÉ  AUX  FILLES  (le)  ,  opéra-comique 
allemand,  musique  de  Weber  (Frédéric-Dio- 
nis),  composé  pour  un  théâtre  d'amateurs 
vers  1796. 

MARCHÉ  DE  FEMMES  (le),  opéra  alle- 
mand en  un  acte,  paroles  de  Herklots,  musi- 
que de  Bierey,  représenté  à  Vienne  vers  1805. 

*MARCHESAE  IL  TAMBURINO  (LA.),  Opéra- 
bouffe,  musique  d'Aniello  Barbati,  représenté 
au  théâtre  Nuovo  de  Naples  en  mars  1857. 

MARCHESA  E  LA  BALLERINA  (la)  [la 
Marquise  et  la  Danseuse],  opéra  italien,  mu- 
sique de  Gabrielli  (le  comte  Nicolas) ,  re- 
présenté au  théâtre  Nuovo,  de  Naples,  au 
printemps  de  1840. 

*  MARCHESE  ALBERGATI  (il)  ,  opéra 
sérieux,  paroles  anonymes,  musique  de  Giu- 
seppe  Puzone,  représenté  au  théâtre  Nuovo 
de  Naples  en  1839. 

MARCHESE  D'UN  GIORNO  (il)  ossia  GLI 
SPOSI  FELici,  opéra-bouffe,  musique  de 
Vincenzo    Puccita,  repr.  à  Livourne  en  1S08. 

MARCHESE  DI  TULIPANO  (il)  [le  Mar- 
quis Tulipand],  opéra  italien,  musique  dd 
Paisiello,  représenté  à  Rome  vers  1767. 

*  MARCHESE  taddeo  (il),  opéra-bouffe 
en  trois  actes,  paroles  d'Almerindo  Spadetta, 
musique  de  M.  Ernesto  Sebastiani,  représenté 
à  Naples,  sur  le  théâtre  Bellini,  en  nov.  1867. 


698 


MARE 


MARE 


marchese  villano  (il),  opéra,  italien, 
musique  de  Caruso ,  représenté  à  Livourne 
dans  le  carnaval  de  1775. 

marchesella  (la),  opéra-bouffe  italien, 
paroles  et  musique  de  Burali-Forti,  repré- 
senté au  théâtre  Petrarca  d'Arezzo  le  24  dé- 
cembre 1876.  Chanté  par  Frilli,  Sacchetti, 
Fedini  et  Mme  Giannetti. 

MARCHIONE  DI  GAMBA  VERT  (  le  Mar- 
quis aux  jambes  torses),  opéra  italien  en 
quatre  actes,  livret  de  Fontana,  tiré  d'un 
conte  de  Porta,  musique  d'Enrico  Bernardi , 
représenté  au  théâtre  Castelli  de  Milan  en 
juillet  1875.  Les  personnages  parlent  dans  cet 
ouvrage  le  dialecte  milanais,  le  français  et 
l'italien. 

MARCO  attilio  REGOLO,  opéra  italien, 
musique  de  Alexandre  Scarlatti ,  représenté 
sur  le  théâtre  Formagliari  à  Bologne  en  1724. 

marco-aurelio,  opéra,  musique  de  Steî- 
fani,  représenté  à  Munich  en  1681. 

*  MARCO  BOTZARis,  opéra  sérieux  italien, 
musique  de  M.  Bonicioli,  représenté  avec  suc- 
cès à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  l'Alhambra, 
en  octobre  1884. 

*  MARCO  BOTZARIS,  opéra  sérieux  italien, 
musique  de  M.  Paul  Carrer,  compositeur  grec, 
repr.  au  théâtre  Foscolo,  de  Zante,  en  1889. 

MARCO  curzio  ,  opéra  italien ,  musique 
de  Capotorti ,  représenté  au  théâtre  Saint- 
Charles  le  jour  de  la  fête  de  Napoléon  en  1813. 

MARCO  spada,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Scribe,  musique  de  M.  Au- 
ber,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  21  dé- 
cembre 1852.  L'éternel  brigand  si  exploité 
déjà  par  le  librettiste  reparaît  encore  ici; 
mais  le  public  lui  a  fait  un  froid  accueil.  La 
musique  a  les  qualités  qui  distinguent  le 
style  du  compositeur.  Toutefois,  à  l'exception 
d'une  romance,  on  n'a  rien  relevé  de  saillant 
dans  la  partition. 

Marco  visconti,  opéra  italien  en  trois 
actes ,  musique  de  Petrella ,  représenté  à  la 
Scala  de  Milan  en  janvier  1855,  puis  à  Naples 
et  à  Vienne.  Les  deux  premiers  actes  ont  été 
goûtés  ;  le  troisième  a  rendu  le  succès  dou- 
teux. 

MARCOTONDO     OSSia    IMFOSTORE    (i/), 

opéra  italien,  musique  de  J.  Mosca,  repré- 
senté à  Palerme  vers  1818. 

MARÉCHAL  FERRANT  (le)  ,  opéra-comi- 


que  en  deux  actes,  en  prose,  paroles  de  Quê- 
tant et  Anseaume,  musique  de  Philidor, 
représenté  sur  le  théâtre  de  la  foire  Saint- 
Laurent  le  22  août  1761,  et  à  la  cour  de- 
vant Leurs  Majestés.  La  scène  se  passe 
dans  la  boutique  de  Marcel,  maréchal  fer- 
rant; le  sujet  n'a  rien  de  remarquable, 
mais  la  musique  est  celle  d'un  maître.  La 
facture  en  est  excellente,  l'harmonie  con- 
duite avec  un  art  tout  à  fait  hors  ligne,  la 
mélodie  souvent  intéressante.  Il  n'y  a  pas 
d'ouverture.  Le  premier  air,  celui  de  Marcel: 
Chantant  à  pleine  gorge,  est  accompagné  au 
bruit  de  l'enclume  par  une  partie  de  violons 
et  une  de  basse ,  avec  quelques  rentrées  de 
flûtes,  et  produit  un  effet  excellent  ;  puis  vient 
un  bon  trio  pour  deux  sopranos  et  basse.  Les 
couplets  de  Claudine  et.  de  Marcel  sont  pleins 
de  rondeur;  le  duo  entre  Labride,  cocher  du 
château  voisin ,  et  Marcel  :  Premièrement , 
buvons,  est  fort  comique  ;  l'ariette  chantée  par 
Labride,  ténor,  est  une  imitation  de  cloches 
avec  un  accompagnement  en  pizzicato  d'un 
effet  charmant  :  Quand,  pour  le  grand  voyage, 
Margot  plia  bagage:  Les  morceaux  suivants, 
chantés  par  Jeannette  et  Colin ,  offrent  une 
instrumentation  très  travaillée  dont  on  ne 
trouve  aucun  exemple  dans  les  partitions  de 
cette  époque  écrites  en  France.  Le  premier 
acte  se  termine  par  un  trio  dans  lequel  le 
compositeur  s'est  surpassé  dans  le  genrs 
bouffon.  L'âne  de  Bastien  ne  fait  que  braire, 
la  cavale  d'Eustache  va  clopin  dopant,  et, 
grâce  au  contrepoint  de  Philidor,  tout  cela 
produit  une  harmonie  fort  originale.  Au 
deuxième  acte,  l'air  de  Jeannette  :  J'ai 
perdu  tout  ce  que  j'aime,  est  écrit  si  haut 
qu'il  semble  inchantable.  On  ne  saurait 
admettre  que  le  diapason  fût  sensible- 
ment abaissé  ;  car  l'air  est  en  mi  mineur,  et 
la  contrebasse  joue  souvent  le  sol,  sa  note  la 
plus  grave.  Nous  signalerons  encore  l'air  du 
cocher  Labride  :  Brillant  dans  mon  emploi,  qui 
est  un  chef-d'œuvre.  Il  se  termine  par  des 
vocalises  sur  le  mot  gare ,  qui  ne  pouvaient 
être  dites  que  par  un  chanteur  habile.  La 
scène  du  revenant  montre  toute  la  souplesse 
du  génie  de  Philidor  ;  enfin  un  tutti  plein  de 
verve  termine  l'opéra,  qui  est  des  plus  re- 
marquables et  aurait  de  nos  jours  un  grand 
succès  s'il  était  remonté  avec  soin.  Le  Maré- 
chal ferrant  a  eu  plus  de  deux  cents  repré- 
sentations. 

MARÉCHAL  FERRANT  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  musique  de  Steveniers,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Monnaie,  à  Bruxelles, 
en  décembre  1862. 


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*  MARE  AU  diable  (la),  pastorale  lyrique 
eh  trois  actes,  tirée  du  roman  de  George  Sand, 
paroles  de  M.  André  Lénéka,  musique  de 
M.  N.-T.Ravera,  représentée  au  petit  Théâtre- 
Lyrique  de  la  Galerie  Vivienne  le  4  avril  1895. 
Interprètes  :  M""  Créhange,  Vaillant,  Nier- 
bronn,  d'Albrey,  MM.  Salomon,  Gencia,  Vais, 
Louis. 

MARESCIALLA  D'ANCRE  (la)  [la  Maré- 
chale d'Ancre] ,  opéra  italien ,  musique  de 
Nini,  représenté  à  Padoue  en  1839. 

*  marfa,  opéra  en  quatre  actes,  musique 
de  M.  Joannes  Hager,  représenté  le  4  octo- 
bre 1886,  à  FOpéra  impérial  de  Vienne,  à 
l'occasion  de  la  fête  de  l'empereur  François- 
Joseph.  Cette  circonstance  n'a  pas  empêché 
la  chute  complète  de  cette  œuvre  d'un  dilet- 
tante médiocrement  doué  au  point  de  vue 
artistique.  Le  pseudonyme  de  Hager  voilait 
en  effet  la  personnalité  d'un  homme  de  cour, 
M.  le  baron  Hasslinger-Hassingen,  conseiller 
et  chef  de  bureau  au  ministère  des  affaires 
étrangères  de  l'empire  d'Autriche-Hongrie. 

*marga,  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Arno  Spiess,  musique  de  M.  Georges 
Pittrich,  représenté  au  théâtre  Royal  de 
Dresde  le  9  février  1894.  Le  compositeur  était 
répétiteur  des  chœurs  à  ce  théâtre,  et  le 
librettiste  faisait  simplement  partie  de  ces 
chœurs.  L'ouvrage  avait  pour  interprètes 
M110  Malten,  MM.  Anthes  et  Scheidemantel. 

MARGARITA,  opéra  -  comique  espagnol, 
musique  de  C.  Moderati,  joué  à  la  Zarzuela 
de  Madrid  en  avril  1864. 

MARGARITA DI  YORK  {Marguerite  d'York) 
opéra  italien,  musique  de  Nini,  représenté  à 
Venise  en  1841. 

MARGERY ,  opéra  burlesque,  musique  de 
Lampe ,  représenté  au  théâtre  de  Covent- 
Garden,  à  Londres,  vers  1831. 

MARGHERITA,  opéra  italien,  musique  de 
Foroni,  représenté  à  Milan  en  1847. 

*  MARGHERITA,  opéra,  musique  de  M.  Ciro 
Pinsuti,  représenté  sur  le  théâtre  de  la  Fenice, 
de  Venise,  en  1883. 

MARGHERITA  D'ANGIU,  opéra  semi  sé- 
ria, paroles  de  Romani ,  musique  de  Meyer- 
beer,  représenté  à  la  Scala,  de  Milan,  le  14  no- 
vembre 1820.  Cet  ouvrage  est  de  ceux  qui 
caractérisent  la  première  manière  du  maître. 
Quoique  écrit  sous  l'influence  italienne ,  il 
offre  des  mélodies  travaillées  visiblement. 


contournées,  peu  naturelles.  L'inspiration 
est  encore  absente  ou  plutôt  mal  réglée.  Tou- 
tefois, il  y  avait  là  la  marque  d'un  musicien 
d'un  mérite  supérieur,  et,  il  faut  le  dire,  les 
moyens  extramusicaux  dont  le  compositeur 
pouvait  disposer  venant  aussi  à  son  aide, 
Margherita  d'Angiu  obtint  du  succès  et  fut 
représentée  successivement  à  Munich,  à  Lon- 
dres, en  Belgique,  et  aussi  à  Paris,  où  on  en 
donna  une  traduction  au  théâtre  de  l'Odéon 
le  il  mars  1826.  Les  rôles  furent  créés  à- 
Milan  par  le  célèbre  chanteur  Tachinardi„ 
par  Levasseur  et  Rosa  Mariani. 

MARGHERITA  D'ARAGON,  opéra  napo- 
litain, musique  de  Battista,  représenté  au 
théâtre  Saint-Charles  à  Naples  en  1844. 

•MARGHERITA  DI  BORGOGNA,  drame  ly- 
rique, paroles  de  M.  Golisciani,  musique  de- 
M.  Falcon,  représenté  au  théâtre  municipal 
de  Casal-Monf errât,  le  10  février  1884. 

MARGHERITA  DI  FIANDRA  (Marguerite 
de  Flandre),  opéra  en  deux  actes,  musique  de 
Sogner,  représenté  à  Naples  vers  1835. 

MARGHERITA  LA  MENDICANTE,   opéra 
italien  en  trois  actes,  libretto  de  Piave,  mu- 
sique de  Gaetano  Braga,  représenté  au  Théâ- 
tre-Italien le  20  décembre  1859.  C'est  une  re- 
production du  mélodrame  de  MM.   Anicet 
Bourgeois  et  Michel  Masson,  la  Mendiante, 
joué  au  théâtre  de  la  Gaîte  en  1852.  On  a  re- 
marqué dans  la  partition  de  l'habile  violon- 
celliste  de    nombreuses   réminiscences    des 
ouvrages  de  M.  Verdi.  Néanmoins,  on  a  ap- 
plaudi ajuste  titre  le  morceau  d'ensemble  du 
deuxième  acte  et  la  romance  de  Margherita. 
M»!  Borghi-Mamo  a  créé  avec  talent  le  rôle 
de  la  mendiante  ;  les  autres  ont  été  chantés 
par  Gardoni,  Graziani  et  Zucchini. 

MARGHERITA  POSTERLA.  opéra  italien 
en  trois  actes,  musique  de  Maestrini,  repré- 
senté à  Pistoie  en  1844 ,  et  à  Naples  en  mars 
1856.  M"*  Medori  a  obtenu  un  grand  succès- 
dans  le  rôle  principal. 

•MARGHERITA  PUSTERLE,  dramelyrique. 
poème  de  Domenico  Bolognese,  musique  de 
Jean  Pacini,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâ- 
tre de  San  Carlo,  en  1856.  Interprètes:  Mirate, 
Coletti,  Orati,  Ceci,  Rossi,  Benedetti,  Cam- 
marano  et  Mm"  Medori,  Salvetti,  Paganini, 
Garito  et  Landi.  C'était  le  soixante-quatrième 
ouvrage  dramatique  de  Pacini,  alors  âgé  de 
soixante  ans  environ,  et  ce  ne  fut  pas  l'un 
des  plus  fortunés.  Dans  ses  3Iémoires,  fertiles 
en  anecdotes  et  en  renseignements    sur  ses 


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œuvres,  racontés  avec  une  sincérité  et  une 
bonhomie  charmantes,  il  s'exprime  ainsi  au 
sujet  de  cet  opéra  :  «  La  Medori  fut  sublime 
dans  cet  ouvrage,  mais  la  fortune  ne  sourit 
pas  à  ma  pauvre  Margherita...  J'avais  cherché 
à  introduire  dans  la  musique  de  mon  opéra 
une  certaine  couleur  locale,  particulièrement 
en  ce  qui  concernait  quelques  chœurs,  en  me 
formant  un  concept  des  chants  du  xive  siècle. 
J'avais  en  outre  imaginé,  dans  la  scène  qui 
représente  la  nuit  de  saint  Jean,  outre  le 
caractère  mystérieux  de  la  mélodie,  d'imiter 
l'écho  au  naturel,  non  plus  avec  des  instru- 
ments, comme  on  l'avait  fait  jusqu'alors,  mais 
bien  avec  les  voix.  A  cet  effet,  j'avais  eu 
l'idée  de  placer  en  divers  points  de  la  scène 
quand  parlait  Alpinolo  (contralto),  une  autre 
voix  de  contralto  ;  quand  parlait  Ramengo 
(basse),  une  autre  voix  de  basse.  J'espérais 
tirer  de  cette  idée  un  grand  effet,  mais  c'est 
bien  le  cas  de  dire  que  j'avais  compté  sans 
mon  hôte.  »  C'était  là,  il  faut  en  convenir, 
une  imagination  bizarre,  faite  pour  étonner 
de  la  part  d'un  artiste  si  habile  et  si  expéri- 
menté. On  voit  d'ailleurs  avec  quelle  franchise 
le  vieux  Pacini  confessait  lui-même  ses  in- 
succès. 

*  MARGHERITA,  RÈGINAD'INGHILTERRA, 

drame  lyrique,  poème  de  Leone  Tottola,  mu- 
sique de  Jean  Pacini,  représenté  à  Naples, 
sur  le  théâtre  San  Carlo,  le  4  octobre  1829. 
Les  interprètes  étaient,  avec  le  fameux  La- 
blache,  Winter,  Benedetti  et  Chizzola, 
Mmes  Tosi,  Carraro  et  Ricci  ;  malgré  tout  leur 
talent,  ils  ne  purent  empêcher  l'ouvrage  de 
subir  une  des  chutes  les  plus  éclatantes  qu'on 
puisse  imaginer. 

*  margitta,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  R.  Bunge  et  J.  Freund,  mu- 
sique de  M.  Meyer-Helmund,  représenté  au 
théâtre  municipal  de  Magdebourg  en  décem- 
bre 1889. 

MARGOT ,  opéra-comique  en  trois  actes , 
paroles  de  MM.  de  Saint-Georges  et  de  Leu- 
ven,  musique  de  L.  Clapisson,  représenté 
au  Théâtre-Lyrique  le  5  novembre  1857.  Cette 
pièce  n'a  pas  eu  de  succès.  La  partition  ren- 
ferme cependant  de  jolies  choses ,  entre  au- 
tres les  couplets  de  Nanon  au  troisième  acte  : 
Chut!  et  les  deux  airs  chantés  par  Mme  Mio- 
lan-Carvalho  :  le  premier  sur  le  Langage  des 
fleurs,  au  second  acte,  et  le  deuxième  au  troi- 
sième acte.  On  a  remarqué  une  sorte  d'intro- 
duction instrumentale  dans  laquelle  M.  Cla- 
pisson a  cherché  à  faire  de  la  musique  imita- 
tive.  L'ouvrage  a  été  chanté  par  Monjauze 


et  MBe  Carvalho  et  a  eu  30  représentations. 

MARGUERITE  ou  LES  BRIGANDS ,  Opéra 
en  un  acte,  musique  du  baron  de  Lannoy, 
représenté  à  Graetz  en  1814. 

MARGUERITE ,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Scribe  et  Planard,  musique 
de  M.  Adrien  Boieldieu,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique,  le  18  juin  1838.  Le  livret  est  trop 
chargé  d'épisodes  tragiques  qui  sont  tirés 
d'une  légende  allemande.  Dans  le  premier 
acte,  on  a  remarqué  les  couplets  en  trio  :  On 
dit  au  village  qu'il  est  fort  bien  fait;  le  duo  : 
Au  bonheur,  au  plaisir  que  votre  cœur  se  li- 
vre; le  finale  dramatique  avec  la  ronde  :  Li- 
vrons-nous à  la  danse.  Le  second  acte  débute 
par  un  air  de  soprano  plein  de  sentiment  et 
qui  a  obtenu  un  succès  mérité  :  Merci  de  tous 
vos  soins  ;  c'est  bien  ;  me  voilà  prête  ;  l'air  bouffe 
du  bailli  :  Ah!  vraiment,  j'en  perds  la  tête  ; 
qui  faut-il  donc  que  j'arrête?  et  un  finale  très- 
dramatique  ont  été  applaudis.  On  a  entendu 
dans  le  troisième  acte  une  jolie  romance  : 
Au  serment  qui  nous  lie,  et  une  aubade  chan- 
tée par  le  chœur  dans  la  coulisse.  Les  rôles 
ont  été  créés  par  Jansenne,  Henri,  Cou- 
derc,  MUes  Rossi  et  Berthault.  L'opéra  de 
Marguerite  a  eu  assez  de  succès  pour  pro- 
mettre au  fils  de  Boieldieu,  qui  n'était  alors 
âgé  que  de  vingt-deux  ans,  une  facile  et  glo- 
rieuse carrière.  Après  avoir  fait  représenter 
un  petit  nombre  d'ouvrages,  il  paraît  avoir 
renoncé  à  travailler  pour  le  théâtre  et  s'être 
contenté  d'écrire  pour  les  salons.  Il  y  a  dans 
cette  résolution  une  défiance  de  soi-même  ou 
peut-être  un  secret  de  piété  filiale  que  la  cri- 
tique doit  respecter. 

MARGUERITE,  opéra  en  trois  actes,  musi- 
que de  Van  Buggenhout,  écrit  à  Bruxelles 
vers  1845. 

*  marguerite  (la),  opéra-comique,  pa 
rôles  de  M.  Aurès,  musique  de  M.  Dermineur, 
représenté  à  Alger  en  février  1875. 

MARGUERITE  D'AUTRICHE,  opéra,  mu- 
sique de  Grégoire,  représenté  au  grand  théâ- 
tre Royal  d'Anvers  en  1850. 

MARGUERITE  DE  WALDEMAR ,  opéra- 
comique  en  trois  actes ,  paroles  de  Saint-Fé- 
lix, musique  de  G.  Dugazon  ,  représenté  au 
théâtre  Feydeau  le  12  décembre  1812. 

MARGUERITE  ET  FAUST,  poème  lyrique, 
musique  de  Cohen  (Henri) ,  exécuté  dans  la 
salle  du  Conservatoire  en  1847. 

MARGUERITE,  LA  MEUNIÈRE  DES  BOIS, 


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,  opéra  allemand,  paroles  de  Rodenberg,  mu- 
sique de  Marschner,  représenté  à  Leipzig  le 
6  mars  1856. 

mari  a  LA  PORTE  (un),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Delacour  et  Morand, 
musique  de  Jacques  Offenbach,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  22  juin  1859. 

MARI  AU  BAL  (le)  ,  opéra-comique  en  un 
acte, paroles  de  M.  Emile  Deschamps ,  musique 
de  Amédée  de  Beauplan,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  25  octobre  1845.  Le  titre  indique 
suffisamment  l'intrigue  de  la  pièce.  M.  Du- 
bourjet  revient  à  temps  du  bal  de  l'Opéra 
pour  éviter  les  conséquences  d'un  duo  pas- 
sionné que  Mme  Dubourjet  cbante  avec  un 
jeune  voisin  pour  se  consoler  de  son  aban- 
don. La  musique  de  cet  ouvrage  renferme 
quelques  mélodies  heureuses ,  mais  l'instru- 
mentation en  est  pauvre  et  accuse  l'inexpé- 
rience du  compositeur  de  romances.  Moreau- 
Sainti  a  bien  joué  le  rôle  du  mari  confiant, 
celui  de  Mme  Dubourjet  a  été  chanté  par 
Mme  Martin. 

*  MARI  COMPLAISANT  (le)  J"  opéra-  comique 
en  un  acte,  paroles  de  Bernard  (Bernard-Léon) 
et  Fléchi,  musique  de  Henry,  représenté  sur 
le  théâtre  de  la  Vieille-Rue-du-Temple  le 
8  septembre  1806. 

mari  CORRIGÉ  (le),  opéra,  musique  de 
Arquier,  représenté  au  théâtre  lyrique  et 
comique  de  la  rue  de  Bondy,  à  Paris ,  vers 
1790. 

*  MARI  d'emprunt  (LE),opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Dabaytua  et  Hennequin, 
musique  de  Bertaud,  représenté  à  TAmbigu- 
Comique  le  3  janvier  1801. 

*  MARI  D'UN  jour  (le),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Ad.  d'Ennery  et 
Armand  Silvestre,  musique  de  M.  Arthur 
Coquard,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
4février  1886,  avecMm8sSimonnet  etDegrandi, 
MM.  Degenne,  Fugère,  Isnardon  et  Barnolt 
pour  principaux  interprètes.  Le  poème  man- 
quait à  la  fois  de  vraisemblance  et  d'intérêt, 
et  la  musique  a  paru  un  peu  trop  sérieuse 
pour  le  sujet. 

*  MARI  DANS  LA  SERRURE  (un),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Péricaud  et  Vil- 
lemer,  musique  de  M.  F.  Wachs,  représentée 
au  concert  de  l'Eldorado  en  1876. 

MARI  DE  CIRCONSTANCE  (le)  ,  opéra  en 
tin  acte,  paroles  de  Planard ,  musique  de 
Plantade,  représenté  à  Feydeau  le  18  mars 
1813. 


MARI  DE  CIRCONSTANCE  (le),  opéra  en 
un  acte,  paroles  de  Planard,  musique  de  Or- 
lowski,  représenté  au  théâtre  des  Arts,  à 
Rouen,  en  1834. 

MARI  DE  LA  FAUVETTE  (le)  ,  opéra-co- 
mique  en  un  acte ,  paroles  de  Villeneuve  et 
Veyrat,  musique  de  Charles  Dufort,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  la  Renaissance,  dans  le 
mois  de  février  1840.  On  a  remarqué  dans 
cet  ouvrage  un  trio  d'une  bonne  facture. 
Mme  Atala  Beauchêne  en  a  chanté  le  rôle 
principal. 

*  MARI  DE  LA  reine  (le),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Grenet-Dancourt  et 
Octave  Pradels,  musique  de  M.  André  Mes- 
sager, représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
18  décembre  1889.  Interprètes  :  Mmes  Aussourd, 
Mily  Meyer,  Macé-Montrouge  et  Lafontaine, 
MM.  Piccaluga,  Montrouge,  Tauffenberger  et 
Gailhard. 

MARI  ET  FEMME,  opéra-comique,  mu- 
sique de  Kazynski,  représenté  au  théâtre  im- 
périal d'Alexandre,  à  Saint-Pétersbourg,  en 
1848. 

MARI  POUR  ÉTRENNE  (un),  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  Théaulon  et  Armand  Dar- 
tois,  musique  deBochsa,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  1er  janvier  1816. 

MARI  SANS  LE  SAVOIR  (le)  ,  opérette  en 
un  acte ,  paroles  de  MM.  Léon  Halévy  et 
Jules  Servières ,  musique  de  M.  de  Saint- 
Remy,  représentée  au  théâtre  des  Bouffes- 
Parisiens  le  3!  décembre  1860.  Sous  ce  pseu- 
donyme, le  duc  de  Morny  a  fait  exécuter  une 
partition  de  sa  composition  sur  une  comédie 
spirituelle.  Sans  le  savoir,  probablement,  les 
auteurs  ont  mis  en  scène  le  testament  d'Eu- 
damidas.  M.  Chauvaroux  est  parti  pour  les 
Indes  avec  son  neveu  Florestan.  Un  de  ses 
amis  en  mourant  lui  lègue  sa  fille,  et,  ne  dou- 
tant pas  de  l'acceptation  de  Chauvaroux,  veut 
qu'Antoinette  prenne  immédiatement  le  nom 
de  son  futur  mari.  A  son  retour,  l'ami  marié 
sans  le  savoir  ne  demande  pas  mieux  que 
d'être  l'exécuteur  testamentaire;  mais  il 
surprend  son  neveu  Florestan  aux  pieds 
d'Antoinette,  et  il  consent  volontiers  à  la  sub- 
stitution de  personne.  M.  le  duc  était  mieux 
versé  dans  la  rédaction  des  notes  diplomati- 
ques que  dans  l'arrangement  des  notes  de  la 
gamme. 

Mais  vous  leur  fîtes,  monseigneur. 
En  les  croquant,  beaucoup  d'honneur. 

Potel,  Desmonts,  M'le  Chabert  ont  chanté 


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MARI 


cette  opérette,élégamment  tournée  d'ailleurs. 

MARI  SYLPHE  (le),  opéra,  musique  de 

L.-C.  Moulinghen,  représenté  en  France  vers 

1790. 

*  maria,  zarzuela  en  un  acte,  musique  de 
M.  François  Manent,  représentée  au  théâtre 
du  Liceo  de  Barcelone  en  août  1866. 

*  MARIA,  opéra  sérieux,  paroles  de  M.  Ghi- 
vizzani,  musique  de  Mme  Irène  Morpurgo, 
représenté  au  théâtre  Salvini  de  Florence  le 
29  janvier  1885. 

*  MARIA  ANTONIETTA,  opéra  sérieux  ita- 
lien, paroles  de  M.  Romas,  musique  de 
M.  Carrer,  représenté  à  Zante  le  9  février 
1884.  Cet  opéra  présente  cette  particularité 
rare  d'être  l'oeuvre  d'un  compositeur  grec. 

MARIA  D'ARLES,  opéra  italien  en  deux, 
actes ,  musique  de  Aspa,  représenté  au  théâ- 
tre Nuovo,  à  Naples,  pendant  le  carnaval  de 
1841,  sans  succès. 

MARIA  D'INGHILTERRA  (Marie  d'Angle- 
terre), opéra  italien  ,  musique  de  J.  Pacini, 
représenté  à  Milan  en  1 834. 

MARIA  D'INGHILTERRA,  opéra  italien, 
musique  de  Ferrari  (J.-B.),  représenté  au 
théâtre  de  la  Scala,  à  Milan,  en  1840. 

*  MARIA  DA  FONTE,  opéra-comique,  mu- 
sique de  M.  Augusto  Machado,  représenté  à 
Lisbonne  en  1879. 

MARIA  DE  BISCAGLIA  (Marie  de  Biscaye), 
opéra  italien,  livret  de  M.  Checchetelli,  mu- 
sique de  M.  Fenzi,  représenté  à  Rome  en  juin 
1856,  et  chanté  par  Fraschini,  Delle-Sedie  et 
Mme  de  Giuli. 

*  MARIA  DE'GRIFFI,  opéra  sérieux,  mu- 
sique de  M.  Luigi  Petrali,  représenté  à  Ber- 
game  en  1864. 

maria  degli  albizzi,  opéra  séria  ita- 
lien, musique  de  Mandanici,  représenté  à 
Palerme  en  1843. 

MARIA  DI BRABANTE  {Marie  de  Brabant), 

opéra  séria,  musique  de  A.  Guillon ,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Fenice,  à  Venise,  en 
1830. 

MARIA  DI  BRABANTE  (Marie  de  Brabant), 
opéra  italien,  musique  de  Gandini,  représenté 
au  théâtre  Ducal  de  Modène  en  1834. 

maria  DI  francia  (Marie  de  France), 
opéra  italien,  musique  de  Mabellini,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Pergola,  à  Florence, 
en  1846. 


maria  DI  gand,  opéra  séria  en  quatre 
acxes,  livret  de  Cimino,  musique  de  Tito  Mat- 
ïâi,  représenté  à  Saint-George's  Hall  en  juil- 
let 1877,  à  Londres;  chanté  par  Bettini,  del 
Puente,  Mme  Marie  Roze,  etc.,  et  à  Her-Ma- 
jesty's  Theater  en  décembre  1880.  Le  sujet  de 
la  pièce  est  un  sombre  drame  qui  a  été  traité 
dans  la  manière  des  opéras  de  M.  Verdi.  On  a 
remarqué  dans  cet  ouvrage  important  :  au 
premier  acte,  une  romance  de  soprano  et  un 
menuet;  au  second,  un  duo;  au  troisième,  la 
grande  marche  avec  chœurs  et  double  musique 
militaire  ;  enfin  au  quatrième,  un  air  de  bary- 
ton et  le  duo  final.  Chanté  par  Aldighieri, 
Runcio  Ordinas,  Bonetti  et  Mme  g.  Zacchi. 

MARIA  DI  MONTALBAN,  opéra  italien, 
musique  de  Ricci  (Louis),  représenté  à  Milan 
vers  1835. 

MARIA  DI  PROVENZA  (Marie  de  Pro- 
vence), opéra  italien,  musique  de  Rustici,  re- 
présenté à  Milan  en  1837. 

MARIA  DI  ROHAN ,  opéra  italien  en  trois 
actes,  musique  de  Donizetti,  représenté  à 
Vienne  en  1842 ,  et  au  Théâtre-Italien,  à  Pa- 
ris, le  20  novembre  1843,  avec  Ronconi,  Salvi, 
Mmea  Grisi  et  Brambilla.  Le  livret  est  une 
reproduction  de  la  pièce  de  Lockroy  :  Un 
duel  sous  le  cardinal  de  Richelieu.  L'ouver- 
ture offre  un  beau  cantabile  de  violoncelle. 
On  remarque  dans  le  premier  acte  le  chœur 
d'introduction  et  le  récit-couplet  de  Gondi, 
qui  est  original^  et  piquant.  Le  troisième 
acte  est  un  des  plus  remarquables  que  le 
compositeur  ait  écrits.  L'énergie,  la  sensibi- 
lité s'y  disputent  tour  à  tour  l'intérêt.  Le  duo 
de  Marie  et  de  Chalais ,  la  prière  si  pathéti- 
que de  Marie,  l'air  de  Chevreuse,  le  trio 
final  sont  des  inspirations  parties  du  cœur. 
Ronconi  a  eu  un  grand  succès  de  chanteur 
tragique  dans  cet  ouvrage. 

MARIA  DI  RUDENZ,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Donizetti,  représenté  à  Naples  en 
1838.  Un  air  tiré  de  cette  partition  a  obtenu 
un  grand  succès  dans  les  salons  :  Egli  emcora 
non  guinge  e  tu  m'attendi  adorata  Matilda, 
dont  l'andante  :  Ah!  non  avea  pui  lagrime, 
est  empreint  de  cette  tendre  mélancolie 
dont  le  compositeur  a  donné  tant  de  mar- 
ques dans  ses  ouvrages. 

MARIA  DI  TORRE,  opéra  séria  italien  en 
trois  actes,  musique  de  Fornari  ;  représenté 
au  Théâtre-Philharmonique  de  Naples  en  mai 
1872.  Cet  ouvrage  a  été  bien  accueilli. 

*  MARIA  DI  VASCO,  opéra  sérieux,  musique 


MARI 


MARI 


703 


de  M.  C.  Brizzi,  représenté  au  théâtre  Bru- 
netti,  de  Bologne,  en  1882. 

*  MARIA  Dl  WARDEN,  opéra  sérieux,  pa- 
roles de  M.  Bordiga,  musique  de  M.  Pietro 
Abbà-Cornaglia,  représenté  au  théâtre  Ros- 
sini  de  Venise  le  29  novembre  1884. 

MARIA  DOLORES,  opéra  allemand,  musi- 
que de  Koehler ,  représenté  à  Brunswick  en 
1845. 

MARIA  E  FERNANDA,  opéra  italien,  livret 
tiré  de  la  pièce  de  Fernande  de  M.  Sardou, 
musique  de  M.  Ferruccio  Ferrari,  représenté 
au  théâtre  Brunetti  de  Bologne  en  mai  1875. 

*  maria  giovanna,  opéra  sérieux,  livret 
tiré  du  drame  français  Marie-Jeanne,  musique 
du  comte  Giulio  Litta,  représenté  au  théâtre 
Carignan,  de  Turin,  en  1851. 

*  maria  LA  fioraia,  opéra-bouffe,  mu- 
sique d'Aniello  Barbati,  représenté  au  théâtre 
Nuovo,  de  Naples,  en  mai  1859. 

MARIA  menzikoff,  opéra  séria,  musique 
de  Ferrari  Ferruccio,  représenté  au  théâtre 
Communal  de  Reggio  (Emilia)  le  30  mai  1877; 
ehanté  par  Ortisi,  Oabella,  Mme  Contarini. 

MARIA  padilla,  opéra  italien,  musique 
de  Donizetti  représenté  à  Milan  en  1841.  Cet 
ouvrage  renferme  un  duo  de  femmes  déli- 
cieux, souvent  intercalé  dans  d'autres  ouvra- 
ges, et  qui  a  été  chanté  avec  un  grand  suc- 
cès aux  Italiens,  à  Paris,  par  M^es  Persiani 
et  Castellan. 

MARIA-PROPERZIA  DE  ROSSI,  opéra 
séria  en  trois  actes,  livret  de  Capanari,  mu- 
sique de  F.-S.  Collina,  représenté  le  30  juin 
1877  au  Politeama  de  Rome.  Cet  ouvrage 
avait  été  déjà  représenté  le  13  février  1876 
au  Cercle  philodramatique  de  Rome;  mais, 
depuis ,  les  auteurs  lui  ont  fait  subir  des 
changements. 

MARIA  ROSA,  opéra  de  M.  Stuntz,  repré- 
senté à  Munich  le  23  février  1845. 

*  MARIA  SANZ,  opéra  en  trois  actes,  pa- 
roles et  musique  d'un  amateur,  M.  Giovanni 
Rossi,  secrétaire  du  procureur  du  roi  à  Milan, 
représenté  le  14  septembre  1895,  à  Bergame, 
sur  le  théâtre  Riceardi.  Tombé  sous  les  huées, 
sous  les  sifflets  et  sous  les  rires  du  public, 
cet  ouvrage  informe  a  fait  un  fiasco  colossal 
et  tel  qu'on  en  voit  rarement,  même  en  Italie. 

maria  STUARDA,  opéra  italien,  musique 
de  Casella  (Pierre),  représenté  au  théâtre  de 
la  Pergola,  à  Florence,  en  1S13. 


MARIA  STUARDA,  opéra  italien,  musique 
de  Mercadante ,  représenté  à  Bologne  en 
1821. 

MARIA  STUARDA,  opéra,  musique  de  Coc- 
cia,  représenté  à  Londres  en  1827. 

MARIA  STUARDA,  opéra  italien,  musique 
de  Donizetti,  représenté  à  Naples  en  1834, 
joué  ensuite  à  Rome  sous  le  titré  de  Euon- 
delmonte. 

MARIA  STUART,  opéra  italien,  musique 
de  Palumbo ,  représenté  sur  le  théâtre  San- 
Carlo  de  Naples  en  mai  1874.  Chanté  par  Par- 
boni,  M""""  sanz  et  Vitali. 

maria  TIEPOLO,  opéra  italien,  musique 
du  baron  Crescimanno  di  Albafiorita,  repré- 
senté au  théâtre  Argentina  de  Rome  le  8  dé- 
cembre 1877;  chanté  par  Marini,  Capocci, 
Wagner,  Mme  Visconti.  Cet  amateur  s'est 
appliqué  à  suivre  le  système  de  M.  Wagner  et  à 
se  borner  à  un  récitatif  continu.  Il  est  aussi 
l'auteur  de  la  musique  adaptée  à  une  tragédie 
d'Alfieri.  On  n'a  pu  supporter  plus  d'une  soi- 
rée l'ennui  causé  par  Maria  Tiepolo. 

MARIA  TUDOR.  opéra  italien,  musique  de 
J.  Pacini,  représenté  à  Païenne  en  1843. 

MARIA  TUDOR,  opéra  séria  en  quatre 
actes,  livret  de  Praga,  musique  de  C.  Gomes, 
représenté  au  théâtre  de  la  Scala,  à  Milan,  le 
27  mars  1879  ;  chanté  par  Tamagno,  Kasch- 
mann,  de  Reszké,  Mmes  d'Angeri,  Turolla, 
Galli.  Cet  ouvrage ,  d'abord  accueilli  avec 
défiance,  s'est  relevé  à  la  seconde  représen- 
tation. 

*  MARIAGE  A  BOUT  PORTANT  (un),  opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  MM.  P.  Bilhaud 
et  Rémy,  musique  de  M.  Cieutat,  représentée 
au  concert  de  la  Scala  le  16  février  1892. 

*  MARIAGE  A  LA  MER  (un),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Saclé  et  Grenet,  mu- 
sique de  M.  Bovery  fils,  représentée  au  théâtre 
de  Montmartre  (Paris),  le  8  avril  1882. 

MARIAGE  A  L'ANGLAISE  (le),  opéra-co- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Vial  et  Gen- 
soul,  musique  de  Kreubé ,  représenté  à  l'O- 
péra-Comique  le  4  mars  1828. 

mariage  AU  cliché  (le),  opérette,  pa- 
roles de  MM.  E.  Didier  et  E.  Roger,  musique 
d'Alfred  Mutel;  représentée  au  concert  de 
Tivoli  en  juillet  1869.  On  a  remarqué  un 
quatuor  et  un  trio  bien  traités.  Jouée  par 
Lary,  Bégué,  Mme*  Dastruc  et  Tell. 


704 


MARI 


MARI 


*  mariage  AU  mazet  (le),  «  opéra-fan- 
taisie  »  en  un  acte,  musique  d'Alphonse  Pellet, 
représenté  à  Nîmes  le  10  juillet  1872. 

*  MARIAGE  AU  TAMBOUR  (le),  Opérette 
militaire  en  trois  actes,  musique  de  M.  Léon 
Vasseur,  représentée  au  théâtre  du  Châtelet 
le  4  avril  1885.  Ce  n'était  ici  que  la  transfor- 
mation, assez  peu  heureuse,  d'un  ancien  et 
charmant  vaudeville  d'Alexandre  Dumas,  de 
Leuven  et  Brunswick,  qui  avait  obtenu,  un 
demi-siècle  auparavant,  un  succès  éclatant,  et 
que  M.  Burani  s'était  chargé  de  délayer  en 
trois  grands  actes  d'apparence  lyrique.  Le 
résultat  ne  répondit  pas  à  l'effort,  et  le  gentil 
vaudeville  ne  devint  qu'un  piètre  opéra-co- 
mique, malgré  une  assez  bonne  interprétation 
confiée  à  Mmes  Perrouze,  d'Harville  et  Jeanne 
Théol,  à  MM.  "Vauthier,  Plet,  Marcelin  et  Ro- 
mani. 

MARIAGE  AUX  LANTERNES  (le),  opérette 
en  un  acte ,  paroles  de  M.  Jules  Dubois,  mu- 
sique de  M.  Offenbach ,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  10  octobre  1857.  Chantée 
par  Geoffroy,  Mlles  Dalmont,  Tautin  et  Ma- 
reschal. 

*  MARIAGE  AVANT  LA  LETTRE  (le),  opé- 
rette en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Adolphe 
Jaime  et  Georges  Duval,  musique  de  M.  Oli- 
vier Métra,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens 
le  5  décembre  1888.  Interprètes  :  MM.  Vau- 
thier, Simon-Max,  Schmidt,  Mmes  Jeanne  Thi- 
bault, Lardinois,  Macé-Montrouge. 

MARIAGE  CLANDESTIN  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  musique  de  Devienne,  repré- 
senté au  théâtre  Montansier  en  179 1. 

MARIAGE  D'ALEXANDRE  ET  DE  ROXANE 

(le),  opéra  allemand,  musique  de  Stricker, 
représenté  pour  le  mariage  en  secondes  noces 
de  Frédéric  1er  en  1708. 

MARIAGE  D'ANASTASIE  (le),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Charles  Cabot,  mu- 
sique de  M.  Marietti,  représentée  au  concert 
de  la  Scala  le  31  juillet  1879. 

MARIAGE  D'ANTONIO  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Mme  de  Beaunoir, 
musique  de  MUe  Lucile  Grétry,  alors  âgée  de 
treize  ans,  représenté  à  la  Comédie-Italienne 
le  29  juillet  1786. 

MARIAGE  D'ISABELLE  (le),  opérette  en 
un  acte,  livret  du  duc  de  Dino  et  du  marquis 
de  Talleyrand-Périgord,  musique  de  Léopold 
Hackensollner ,  représenté  à  Florence  en  mars 
1875.  Chantée  par  Mario  Tiberini.  Le  duc  de 
Dino  a  aussi  joué  un  des  rôles  de  la  pièce. 


MARIAGE  D'UNE  ÉTOILE  (LE),  Opérette 
en  un  acte,  livret  de  MM.  E.  Grange  et 
V.Bernard,  musique  de  M.  Legouix,  repré- 
sentée aux  Bouffes-Parisiens  le  ier  avril  1876. 
Cette  étoile  est  une  diva  de  café-concert  qui 
perd  et  recouvre  son  la,  et  autour  de  laquelle 
se  démène  une  bande  d'Auvergnats,  ses  pa- 
rents, charbonniers  et  charbonnières.  Chantée 
par  Pescheux,  Scipion,  Mmes  Paola  Marié  et 
Lefort. 

MARIAGE  DE  DON  LOPE  (le),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Jules  Bar- 
bier, musique  de  M.  Edouard  de  Hartog,  re- 
présenté au  Théâtre  -  Lyrique  le  29  mars 
1865. 

MARIAGE  DE  FIGARO  (le)  [le  Nozze  de 
Figaro],  opéra  en  deux  actes,  de  Mozart.  Cette 
partition,  que  l'auteur  nommait  son  ouvrage 
de  prédilection,  fut  composée  à  la  demande  de 
l'empereur  Jeseph  II  en  1786.  Elle  obtint  le 
succès  qu'elle  méritait.  Après  avoir  félicité 
le  compositeur  à  la  fin  de  la  première  repré- 
sentation, l'empereur  lui  dit  :  «  Il  faut  con- 
venir pourtant,  mon  cher  Mozart,  que  voilà 
bien  des  notes.  —  Pas  une  de  trop,  sire,  » 
répondit  vivement  l'artiste.  On  raconte  la 
même  anecdote  au  sujet  de  la  première  re- 
présentation de  l'Enlèvement  au  sérail.  Le 
Nozze  di  Figaro  ont  fait  époque  dans  la  vie 
de  Mozart,  aussi  bien  que  dans  l'histoire  de 
la  musique  dramatique.  En  effet ,  rien  de  ce 
qui  existait  alors  ne  pouvait  être  comparé  à 
cette  partition  colossale  pour  la  grandeur  et 
le  développement  des  morceaux  d'ensemble, 
pour  le  charme  et  la  nouveauté  des  mélodies, 
pour  la  richesse  et  la  variété  des  accompagne- 
ments. Cet  opéra  a  été  représenté  au  théâtre 
italien  de  la  Cour,  le  28  avril  1786.  Il  obtint 
un  immense  succès,  malgré  les  cabales  sus- 
citées contre  Mozart  par  les  compositeurs  et 
les  virtuoses  italiens.  Sans  prétendre  indi- 
quer toutes  les  beautés  de  la  partition,  citons 
ici  les  principaux  morceaux  :  l'ouverture , 
l'air  :  Non  piu  andrai  farfallone  amoroso, 
l'air  de  Cherubino  :  Voi  che  sapete,  le  finale 
magistral  du  premier  acte,  le  duo  admirable  : 
Sull'aria,  l'air  si  suave  de  la  comtesse  :  Dove 
sono,  etc.  Il  faudrait  tout  rappeler  :  c'est  un 
ouvrage  parfait  et  original,  surtout  en  ce  sens 
que  Mozart  s'est  totalement  approprié  l'œu- 
vre de  Beaumarchais,  en  a  transformé  à  son 
usage  le  caractère  et  les  situations  ;  et  bien 
lui  en  a  pris  ;  car,  d'une  pièce  satirique,  vi- 
rulente, acerbe  et  tout  à  fait  impropre  à  la 
musique,  il  en  a  fait  un  chef-d'œuvre  de  grâce 
passionnée,  de  mélancolique  tendresse.  Plu- 


MARI 


MARI 


705 


sieurs  mélodies  des  Nozze  devinrent  popu- 
laires, et  le  génie  de  Mozart  fut  universelle- 
ment reconnu.  Le  Nozze  di  Figaro  ont  été 
arrangées  pour  la  scène  française  par  MM.  Ju- 
les Barbier  et  Michel  Carré  ;  on  n'a  pas  ou- 
blié la  longue  suite  de  représentations  qu'elles 
obtinrent  au  Théâtre-Lyrique  à  Paris  depuis 
le  8  mai  1858.  (Voir  Nozze  di  Figaro  [le]). 

mariage  DE  FIGARO  (le),  comédie  en 
cinq  actes,  de  Beaumarchais,  arrangée  par 
INotaris  sur  la  musique  de  Mozart,  représen- 
tée à  l'Opéra  le  20  mars  1793.  Le  dialogue 
en  prose  de  Beaumarchais  servait  à  relier  les 
morceaux  de  cette  admirable  partition.  Cet 
amalgame  détestable  et  l'état  des  esprits 
£ rent  que  l'ouvrage  n'eut  que  cinq  représen- 
tations. Cellérier  et  Francœur  étaient  alors 
administrateurs  de  l'Opéra.  Lays  chanta  mé- 
diocrement, dit-on,  le  rôle  de  Figaro. 

MARIAGE  DE  FIGARO  (le),  opéra  anglais, 
musique  composée  en  partie  par  Bishop  (le 
reste  a  été  emprunté  à  Mozart) ,  représenté  à 
Covent-Garden  en  1819. 

MARIAGE  DE  JASON  (le),  opéra  allemand, 
musique  de  Rœsler,  représenté  en  Allemagne 
vers  1800. 

MARIAGE  DE  JEAN-JACQUES  ROUSSEAU 

(le),  opéra,  musique  de  Bruni  (Antoine-Bar- 
thélémy), représenté  à  Feydeau  en  1795. 

MARIAGE  DE  LA  VEILLE  (le),  opéra- 
comique  en  un  acte ,  paroles  d'Avrigny,  mu- 
sique de  Jadin,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  2  janvier  1796. 

MARIAGE  DE  LÉANDRE  (le),  opéra-co- 
mique en  un  acte,  paroles  de  M.  Clément 
Caraguel,  musique  de  M.  E.  Boulanger,  re- 
présenté à  Bade  en  septembre  1859. 

*  MARIAGE  DE  MARGUERITE  (le),  opéra- 
comique  en  un  acte,  musique  de  Charles 
Miry,  représenté  à  Gand  le  27  novembre  1867. 

*  MARIAGE  DE  NANON  (le)  OU  LA  SUITE 
DE  madame  angot,  pièce  en  un  acte,  de 
Maillot,  musique  de  Leblanc,  représentée  au 
théâtre  d'Émulation  en  1797. 

*  mariage  DE  TABARIN  (le),  drame  lyri- 
que en  trois  actes,  paroles  et  musique  de 
Mme  Pauline  Thys,  représenté  au  théâtre  de 
l'Athénée,  dans  une  matinée  extraordinaire, 
le  23  avril  1876.  —  V.  Congiura  di   Che- 

VRECSE  (LA). 

MARIAGE  DIFFICILE  (le)  ou  LES  DEUX 


COUSINS,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
de  A.  Rousseau  et  Ménars,  musique  de  Pan- 
seron ,  représenté  à  Feydeau  le  19  février 
1823. 

*  MARIAGE  du  MOINE  (le),  opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Ernest  Pasqué,  musique 
de  M.  Auguste  Klughardt,  représenté  à  Dessau 
en  novembre  1886. 

*  MARIAGE  en  Chine  (un),  opérette  e'a 
un  acte,  paroles  de  MM.  Clerc  frères,  musique 
de  M.  Léopold  Dauphin,  représentée  aux 
Bouffes -Parisiens,  le  26  décembre  1874. 

MARIAGE  EN  L'AIR  (le)  ,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  de  Saint-Georges 
et  Dupin,  musique  de  M.  Déjazet,  représenté 
au  Théâtre-Lyrique  le  27  janvier  1852. 

MARIAGE  EN  POSTE  (le),  opéra  de  salon, 
paroles  de  M.  Galoppe  d'Onquaire.,  musique 
de  M.  Wekerlin,  représenté  dans  l'hôtel  de 
M.  Emile  de  Girardin,  rue  Marbeuf,  le  10  mai 
1857,  et  chanté  par  Archainbault,  Pré  val  et 
MUe  Mira,  et  chez  Rossini  en  mars  1859, 
chanté  par  Bussine,  Biéval  et  M'ie  Mira. 

'MARIAGE  ESPAGNOL  (un)  opéra-comique, 
musique  de  M.  Edmond  Waucampt,  représenté 
à  Tournai  vers  1875. 

MARIAGE  EXTRAVAGANT  (le),  opéra- 
comique,  d'après  le  vaudeville  de  Désaugiers, 
musique  de  M.  Eugène  Gautier ,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  20  juin  1857.  Le  doc- 
teur Vernes  dirige  une  maison  d'aliénés.  Il 
attend  à  la  fois  son  futur  gendre  et  un  fou 
qu'on  dirige  sur  son  établissement.  Par  une 
suite  de  quiproquos,  il  prend  Edouard,  son 
gendre,  pour  le  fou,  et  il  est  pris  par  Edouard 
pour  un  insensé  qui  se  fait  passer  pour  le  père 
de  sa  fiancée  Betzy.  Le  docteur,  croyant  gué- 
rir le  jeune  homme  de  sa  fureur  matrimo- 
niale, organise  la  célébration  d'un  mariage 
supposé,  déguise  ses  domestiques  en  parents 
et  en  invités.  On  a  signé  le  contrat ,  lors- 
qu'un coup  de  sonnette  retentit  à  la  grille  de 
la  maison.  C'est  le  vrai  fou  qui  arrive.  Le 
docteur  Vernes  regarde  la  signature  du  con- 
trat, c'est 'celle  du  futur  de  sa  fille.  On  se  re- 
connaît, on  s'embrasse  et  il  n'y  a  plus  qu'à 
confirmer  le  mariage  extravagant.  Le  com- 
positeur avait  à  traiter  un  livret  fort  amu- 
sant et  qui  a  eu  un  grand  succès  en  1812.  Il 
a  refait  la  musique  des  couplets  et  d'un  duo 
composés  pour  l'ancien  vaudeville  par  Cham- 
pein.  L'ouverture  est  d'un  musicien  habile. 
On  a  surtout  remarqué  le  trio  :  On  sonne, 

45 


706 


MARI 


MARI 


l'air  du  fou  Darmancé  :  Sans  la  folie  et  les 
amours.  Joué  par  Lemaire,  Berthelier,  Na- 
than, Ponchard  et  Mlle  Henrion. 

mariage  FORCÉ  (le),  comédie  de  Mo- 
lière. Ce  fut  Lulli  qui  en  écrivit  la  musique. 

*  MARIAGE  FOU  (un),  opérette,  musique  de 
O.-A.   Hoertel,  repr.  à  Schwerin  vers  1868. 

*  mariage  GALANT,  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Maxime  Boucheron  et 
François  Oswald,  musique  de  MM.  Missa  et 
Pietrapertosa,  représentée  au  théâtre  des 
Menus-Plaisirs  le  3  décembre  1892. . 

MARIAGE  IMPOSSIBLE  (le)  ,  opéra-comi- 
que, musique  de  Grisar,  représenté  à  Bruxel- 
les en  1833.    . 

mariage  inattendu  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  musique  de  Gaveaux  (Pierre), 
représenté  au  théâtre  Montansier  en  1804. 

MARIAGE  MALHEUREUX  (le)  ,  opéra- 
comique,  musique  de  L.-G.  Moulinghen,  re- 
présenté en  France  vers  1795. 

*  MARIAGE  NORMAND  (un),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  Denizet,  musique  d'Ernest 
Lejeune,  représentée  à  Calais  en  avril  1868. 

MARIAGE    PAR    CAPITULATION    (le), 

opéra-comique  en  un  acte ,  paroles  de  Dan- 
court,  acteur  de  province,  musique  de  Ro- 
dolphe, représenté  à  la  Comédie-Italienne 
le  4  décembre  1764. 

MARIAGE  PAR  COMMISSION  (le),  Opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Simmonin, 
musique  de  Bruni ,  représenté  à  Feydeau  le 
4  décembre  1815. 

MARIAGE  PAR  IMPRUDENCE  (le),  opéra- 
çomique  en  un  acte,  paroles  de  M.  de  Jouy, 
musique  deDalvimare, représenté  à  l'Opéra 
Comique  le  4  avril  1809.  C'est  la  seule  œuvre 
lyrique  du  célèbre  harpiste.  Elle  n'a  pas  eu 
de  succès. 

MARIAGE  PAR  LETTRE  DE  CHANGE  (le), 
comédie  en  un  acte,  en  vers ,  avec  un  diver- 
tissement, paroles  de  Poisson  fils  ,  musique 
de  Granval,  représentée  au  Théâtre-Français 
le  13  juillet  1735. 

MARIAGE  PATRIOTIQUE  (le)  ,  opéra-CO- 
mique,  musique  de  Deshayes,  représenté  au 
théâtre  des  Beaujolais  en  1790. 

*  MARIAGE  SECRET  (le),  opéra-comique, 
paroles  et  musique  de  M.  P.  Gast,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Dantzig  en  mars  1890. 


MARIAGES  SAMNITES  (les),  Opëra-comi- 
que  en  trois  actes,  paroles  de  Rosoy,  musique 
de  Grétry,  représenté  à  la  Comédie-Ita- 
lienne le  12  juin  1776. 

MARIAMME,  opéra  italien,  livret  de  Lo- 
renzo  Burlini,  musique  de  Giammaria  Rug- 
geri,  représenté  sur  le  théâtre  de  Saint-Jean- 
et-Saint-Paul,  à  Venise,  en  1696. 

*  MARIANA,  drame  lyrique  en  un  acte* 
poème  de  M.  Largrillière,  musique  de  M.  Sin- 
soilliez,  représenté  à  Lille  le  21  mars  1893. 

MARIANNE,  opéra  italien,  livret  de  Lalli, 
musique  de  Albinoni,  représenté  à  Venise, 
sur  le  théâtre  de  Sant'  Angiolo,  en  1724.  Cet 
opéra  avait  été  représenté  en  1722,  sous  ce 
titre  :  Eccessi  délia,  gelosia. 

MARIANNE,  opéra  italien,  musique  de 
Cortonna  (Antoine),  représenté  à  Venise  eu 
1728. 

MARIANNE ,  intermède  anglais ,  musique 
de  Shield,  représenté  à  Covent-Garden  en 
1788. 

MARIANNE,  opëra-comiquo  en  un  acte, 
paroles  de  Marsollier,  musique  de  Dalayrac, 
repr.  à  l'Opéra-Comique  le  7  juillet  1796. 

MARIANNE,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Augustin  Challamel,  musique 
d<*  M.  François  Bazin,  publié  dans  le  Maga- 
sin des  demoiselles  en  1861. 

MARIANNE,  opéra-comique  en  un  acte, 

paroles  de  M.    Jules   Prével,  musique  de 

M.  Théodore  Ritter,  représenté  à  l'Opéra- 

-Comique  le  17  juin  1861.  Interprètes  :  Troy, 

Berthelier,  Mlles  Bélia  et  Tuai. 

*  MARIANNE  ET  JEANNOT,  opérette  en  un 
acte,  paroles  et  musique  d'Eugène  Moniot, 
représentée  à  la  Renaissance  le  1er  sept.  1875. 

*MARlDO  SOBRE  ASCUAS(un),  zarzuelaen 
un  acte,  musique  de  M.  Gabriel  Balart,  repré- 
sentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela, 
en  1868. 

*  MARIDOS  EN  LAS  MASCARAS  (LOS)  OSSÎa 
NO  MAS  bailes,  zarzuela  en  deux  actes, 
paroles  de  Wenceslao  Ayguala  de  Izco,  mu- 
sique de  Baltasar  Saldoni,  représentée  avec 
beaucoup  de  succès,  le  26  août  1864,  au  théâtre 
des  Champs-Elysées  de  Barcelone. 

MARIDOS  SOLTEROS  (los),  opéra  espa- 
gnol en  deux  actes,  musique  de  Garcia  (Ma- 
nuel-del-Popolo-Vicente),  représenté  à  Mexico 
en  1828. 


MARI 


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707 


MARIE,  opéra-comique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Planard,  musique  de  Herold,  repré- 
senté pour  la  première  fois  à  l'Opéra-Comique 
le  12  août  1826.  Cet  ouvrage  a  révélé  au  pu- 
blic l'un  des  maîtres  les  plus  aimés  de  l'école 
française ,  le  successeur  de  Boieldieu.  Le 
poème  est  intéressant  et  de  bon  goût  ;  les 
caractères  sont  bien  dessinés;  des  situations 
tour  à  tour  gracieuses  et  touchantes  ont  of- 
fert au  compositeur  un  cadre  approprié  à  la 
fraîcheur  de  ses  idées  et  à  son  exquise  sen- 
sibilité. On  ne  trouve  pas  dans  la  partition 
de  Marie  la  couleur,  les  effets  variés  qui  dis- 
tinguent celle  du  Pré  aux  clercs,  ni  la  ri- 
chesse presque  exubérante  de  Zampa;  le  su- 
jet simple  et  presque  épisodique  de  Marie  ne 
demandait  que  la  vérité  dans  la  déclamation, 
du  charme  et  de  la  grâce  dans  la  partie  vo- 
cale ,  et  une  instrumentation  sobre  et  élé- 
gante. Herold  a  rempli  toutes  les  exigences 
de  ce  programme  sans  dépasser  la  mesure. 
Marie  est  l'oeuvre  où  le  génie  d'Herold,  épuré 
par  le  travail  et  dégagé  des  hésitations  de 
la  jeunesse,  s'épanouit  dans  toute  sa  grâce  et 
donne  la  mesure  de  sa  force.  C'est  dans  Ma- 
rie qu'Herold  arrive  pour  la  première  fois  à 
la  conscience  de  lui-même  :  il  y  met  cette 
tendresse  ineffable  d'un  premier  amour,  ces 
mélodies  suaves  et  faciles  qui  s'exhalent  de 
l'âme  comme  le  parfum  de  la  fleur,  et  que 
l'on  ne  peut  donner  qu'une  seule  fois  dans  la 
vie.  La  scène  du  désespoir  de  Marie  :  Je  suis 
donc  parvenue  au  comble  du  malheur,  la  seule 
vraiment  pathétique  de  l'ouvrage,  a  été  trai- 
tée avec  beaucoup  d'énergie.  Presque  tous 
les  motifs  de  cet  opéra  ont  joui  d'un  succès 
prompt  et  populaire.  Est-il  besoin  de  rap- 
peler la  cavatine  si  délicatement  écrite  :  Une 
robe  légère ,  qui  a  aidé  à  la  réputation  de 
Chollet  ;  la  barcarolle  :  Batelier,  dit  Lisette, 
qui  semble  répandre  une  sorte  de  fraîcheur 
dans  la  salle  ;  la  romance  :  Je  pars  demain, 
il  faut  quitter  Marie,  qui  s'annonce  par  une 
ritournelle  de  cor  d'un  effet  charmant  ;  l'air  : 
Comme  en  notre  jeune  âge;  enfin  les  cou- 
plets :  Sur  la  rivière,  dont  on  a  imité  la 
coupe,  mais  non  la  naïveté?  L'opéra  de  Ma- 
rie a  été  souvent  repris. 

MARIE  ADOLESCENTE  DANS  LE  TEMPLE 
DE  JÉRUSALEM,  drame  biblique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  l'abbé  Monnier,  musique 
de  M.  Limnander,  publié  chez  l'éditeur 
Mayens  -  Couvreur. 

marie  de  bourgogne  ,  opéra,  paroles 
de  M.  Napoléon  Destanberg ,  musique  de 
M.  C.  Miry,  représenté  sur  le  théâtre  Natio- 
nal d'Anvers  le  15  octobre  1865. 


MARIE  DE  brabant,  scène  lyrique  en 
un  acte,  musique  de  Denefve,  représentée  au 
théâtre  de  Mons  en  1850. 

"  MABIE  DE  BRABANT,  o  épisode  lyrique,  » 
musique  de  M.  Toussaint  Radoux,  représenté 
sur  le  théâtre  Royal  de  Liège  le  2  mars  1S54 

MARIE  DE  MONTALBAN,  opéra  allemand, 
musique  de  Winter,  représenté  à  Munich  en 

1798. 

marie  DE  MONTALBAN,  drame  lyrique, 
musique  de  Ritter  (Pierre),  représenté  au 
théâtre  de  Francfort  en  îsio. 

MARIE  STUART  AU  CHATEAU  DE  LOCH- 
LEVEN,  opérette  en  un  acte,  paroles  de 
M.  P.  Bogaerts,  musique  de  M.  Jules  Duprato, 
publiée  à  Bruxelles  chez  Schott. 

MARIE  STUART,  opéra  en  cinq  actes,  pa- 
roles de  M.  Théodore  Anne,  musique  de  Nie- 
dermeyer,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  6  décembre  1844.  Cet  ouvrage 
n'obtint  qu'un  succès  d'estime.  Le  sujet,  fort 
intéressant  par  lui-même ,  a  été  bien  traité 
par  l'auteur  du  livret.  On  pourrait  lui  repro- 
cher toutefois  de  n'avoir  pas  tenu  assez 
compte  du  portrait  traditionnel  de  Bothwell, 
en  représentant  ce  soldat  violent  comme  un 
élégant  seigneur  soupirant  la  romance.  La 
musique  est  soignée,  pleine  de  délicatesse  et 
d'expression.  Les  situations  sont  rendues  avec 
intelligence  et  une  distinction  qui  né  se  dé- 
ment jamais.  Tout  le  rôle  de  Marie  Stuart, 
admirablement  interprété  par  Mme  stoltz, 
est  rempli  de  mélodies  touchantes.  Nous  si- 
gnalerons le  duo  qu'elle  chantait  avec  Gar- 
doni,  alors  débutant;  les  adieux  de  Marie 
Stuart,  au  premier  acte;  la  villanelle  sur  un 
motif  écossais,  dans  le  second  acte  ;  le  duo 
avec  Gardoni  au  troisième;  quant  aux  en- 
sembles, il  faut  remarquer  d'abord  le  chœur  : 
Partons,  milord,  à  cheval!  au  premier  acte  ; 
la  scène  des  conjurés,  sans  accompagnement, 
au  troisième;  enfin  la  scène  d'abdicalion  et 
l'entrevue  des  deux  reines,  au  cinquième 
acte.  Baroilhet  et  M* le  Nau  complétaient  un 
quatuor  qui  a  laissé  un  bon  souvenir  de  cette 
phase  de  notre  histoire  académique. 

*  MARIE  STUART,  drame  lyrique  en  cinq 
actes,  poème  imité  de  la  tragédie  de  Schiller 
par  M.  Julien  Goujon,  député  de  la  Seine- 
Inférieure,  musique  de  M.  Rodolphe  Lavello, 
représenté  sur  le  théâtre  des  Arts,  à  Rouen, 
le  27  novembre  1895. 

MARIE  STUART  EN  ECOSSE,  opéra-comi- 
que  en  trois  actes ,  paroles  de  Planard,  mu- 


708 


MARI 


MARI 


sique  âe  M.  Fétis,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  30  août  1823. 

marie-thérese  ,  opéra  en  quatre  actes, 
musique  de  Blangini.  Cet  ouvrage  a  été  ré- 
pété à  l'Opéra  en  1820 ,  mais  n'a  pas  été  re- 
présenté. 

MARIE-THÉRESE ,  opéra  en  quatre  actes, 
paroles  de  MM.  Cormon  et  Dutertre ,  musi- 
que de  M.  Louis,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Lyon  le  19  février  1847.  Ce  compositeur  dis- 
tingué, ne  pouvant  obtenir  que  ses  ouvrages 
fussent  représentés  à  Paris,  se  décida  à  ten- 
ter la  fortune  en  province.  Il  fit  d'abord  jouer 
à  Lyon  un  opéra-comique  qui  avait  pour 
titre  :  Un  duel  à  Valence.  Son  grand  opéra 
de  Marie-Thérèse  obtint  du  succès.  Le  poème 
en  est  intéressant  et  offre  de  très  beaux  vers 
et  des  situations  fortes  ;  d'ailleurs,  il  est  en 
désaccord  formel  avec  l'histoire ,  ce  qui  est 
une  faute  toujours  et  partout.  On  a  remarqué 
au  premier  acte  les  couplets  chantés  par 
Olga  :  Une  bachelette;  le  duo  de  Marie-Thé- 
rèse et  de  Ladislas  :  Du  sort  la  chance  est  in- 
certaine; au  second  acte ,  la  cavatine  de  La- 
dislas :  Douce  espérance;  le  grand  duo  :  Vous 
m'avez  dit  :  devenez  capitaine,  qui  est  plein  de 
noblesse  et  d'accent  dramatique;  la  barca- 
rolle  et  1e  choeur  des  conjurés;  au  troisième 
acte ,  divers  morceaux  épisodiques  ,  tels  que 
les  couplets  de  Frederick  :  Au  joyeux  bruit 
du  verre,  la  tyrolienne  :  Emma  la  palatine, 
et  enfin,  au  quatrième,  un  duo  entre  l'impé- 
ratrice et  Bolinsky.  Les  rôles  ont  été  créés 
par  Chaunier,  Mmes  Wideman  et  Hébert. 
Cette  courageuse  initiative  n'eut  guère  d'imi- 
tateurs. De  tous  les  produits  de  la  civilisa- 
tion, l'opéra  se  décentralisera  le  dernier,  à 
cause  de  la  diversité  des  éléments  qui  con- 
stituent la  représentation  d'un  grand  ou- 
vrage. Il  faut,  en  outre,  que  l'art  soit  beau- 
coup plus  répandu  qu'il  ne  l'est  actuellement 
dans  la  province  pour  que  le  goût  public  ré- 
clame des  plaisirs  de  cette  sorte  et  consente 
à  en  faire  les  frais. 

MARIE  tudor,  opéra  italien  en  quatre 
actes,  musique  de  Kachpéroff,  compositeur 
russe,  représenté  au  théâtre  Royal  de  Nice 
au  mois  de  mars  1860,  et  chanté  par  Pasi, 
Cotagni  et  Mme  Sanchioli.  Il  fut  joué  peu 
après  au  théâtre  Carcano,  à  Milan. 

MARIECHEN  (la  Petite  Marie),  opéra-co- 
mique allemand,  musique  de  Louis  Benda, 
représenté  à  Kœnisberg  en  1792. 
*  mariedda,  opéra  en  deux  actes,  paroles 


de  M.  Alfredo  Silvestri,  musique  de  M.  Gio- 
vanni Bucceri,  représenté  au  Théâtre-National 
de  Catane  le  28  mai  1895. 

mariée  depuis  midi,  opérette  en  un 
acte,  livret  de  MM.  "William  Busnach  et 
A.  Liorat,  musique  de  M.  Georges  Jacobi, 
représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le  7  mars 
1874.  Cette  pièce  a  été  jouée  par  un  seul  per- 
sonnage, Mme  Judic,  qui  raconte  au  public  la 
journée  de  son  mariage  et  le  met  dans  la 
confidence  de  ses  émotions  en  entrant  dans 
l'appartement  conjugal  où  la  scène  se  passe. 
Ce  récit  est  vulgaire,  banal,  et  il  est  étrange 
que  les  auteurs  de  ce  genre  d'ouvrages  fassent 
toujours  verser  leur  carriole  dans  la  même 
ornière.  La  musique  n'a  rien  qui  la  différen- 
cie du  livret. 

*  MARIÉE  DE  GRETNA-GREEN  (LA.),  Opéra- 
comique  en  trois  actes,  musique  du  baron 
Tschiderer,  représenté  à  Salzbourg  en  jan- 
vier 1881. 

*  mariée  D'HIER,  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  M.  Merguery,  représenté  à 
Lisieuxle  1"  mai  1872. 

*  MARIÉS  DE  NANTERRE  (LES),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  Gourdon  de  Genouilhac, 
musique  d'André  Simiot,  représentée  au 
Cercle  Pigalle  en  juillet  1866. 

MARIETTE ,  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  Fesca  (Alexandre),  représenté  à 
Carlsruhe  en  1838. 

MARIN  (le),  opéra-comique  allemand,  mu- 
sique de  Mederitsch,  repr.  à  Vienne  vers  1793. 

*  MARIN  (le)  ou  LE  rival  imprévu,  comé- 
die en  deux  actes,  mêlée  d'ariettes  ;  musique 
de  Benjamin  de  La  Borde,  reçue  au  théâtre  de 
la  Comédie-Italienne,  mais  non  jouée  et  de* 
meurée  inédite. 

MARIN  DE  LA  GARDE  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  de  Saint- Yves,  mu- 
sique de  M.  Gauthier ,  représenté  au  théâtre 
Beaumarchais  le  21  juin  1849.  La  scène  se 
passe  à  Valogne.  Un  marin,  de  retour  dans 
son  pays  natal,  retrouve  celle  qu'il  aime  ma- 
riée à  un  de  ses  amis,  moins  par  affection 
que  par  reconnaissance ,  parce  que  cet  ami  a 
sauvé  la  vie  à  son  père.  Le  généreux  marin 
entreprend  de  guérir  Marie  de  son  amour 
pour  lui  au  moyen  d'extravagances  et  de 
brutalités  simulées.  On  a  remarqué  dans  la 
partition  les  couplets  militaires  et  le  duo 
entre  Marie  et  André.  Mme  Petit-Brière  s'est 
fait  applaudir  dans  le  rôle  de  Marie. 


MARI 


MARI 


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'MARINA,  zarzuela  en  deux  actes,  paroles 
de  Francisco  Camprodon,  musique  d'Emilio 
Arrieta,  représentée  au  théâtre  du  Cirque,  à 
Madrid,  le  21  septembre  1855. 

*  MARINA,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Ramos  Carrion,  musique  d'Emilio  Arrieta, 
représenté  sur  le  théâtre  Royal  de  Madrid  le 
16  mars  1871.  On  ne  doit  pas  confondre  cet 
opéra  avec  la  zarzuela  du  même  titre,  due  au 
même  compositeur,  qui  fut  jouée  seize  ans 
auparavant  au  Cirque  de  Madrid.  La  Marina 
dont  il  est  ici  question  est  le  premier  ouvrage 
en  langue  espagnole  qui  ait  été  représenté 
sur  le  théâtre  Royal,  consacré  par  ses  tradi- 
tions à  l'opéra  italien,  et  les  partisans  de  l'in- 
contestable talent  d' Arrieta  rappellent  le  fait 
avec  une  visible  satisfaction. 

*  MARINA  DI  CHIAJA  (la),  opéra-bouffe, 
paroles  de  Bernardo  Saddumene,  musique  de 
Pietro  Pulli,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâ- 
tre des  Fiorentini,  en  1734. 

MARIN AIO  DI  MERGELLINA  (il),  opéra- 
comique  italien,  musique  de  Donadio,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Fenice,  à  Naples,  en 
janvier  1877. 

MARINARESSA  DI  SPIRITO  (la)  [la  Ma- 
rinière d'esprit],  opéra  italien,  musique  de 
Cercia,  représenté  à  Naples  dans  les  dernières 
années  du  xvme  siècle. 

MARINARO  (il)  [le  Marin],  opéra  italien 
en  deux  actes,  musique  de  Aspa ,  représenté 
au  théâtre  Nuovo,  à  Naples,  en  1839. 

MARINELLA  (la)  [la  Marinière],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Tritto,  représenté  au  théâ- 
tre Nuovo,  de  Naples,  en  1780. 

MARINELLA^  opéra  italien ,  musique  de 
Sinico,  représenté  au  théâtre  Armonia,  à 
Trieste,  en  décembre  1862. 

MARINELLA,  opéra  séria,  musique  de 
A.  Ciardi,  représenté  à  Prato,  au  théâtre 
Métastase,  en  septembre  1877;  chanté  par 
de  Sanctis-Marianecci ,  Borgioli,  Bettarini, 
Mmes  Pozzi-Branzanti,  Casaglia. 

*  Marinella,  opéra-comique,  paroles  de 
M.  H.  Bohrmann,  musique  de  M.  O.  Schulz, 
représenté  à  Nuremberg  en  avril  1890. 

MARINETTE  ET  GROS-RENÉ,  opérette- 
bouffe,  paroles  de  M.  Edouard  Duprez,  musi- 
que de  M.  Gustave  Héquet ,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  24  juin  1856.  Rien  ne  re- 
commande cette  pièce  que  les  noms  connus 
des  auteurs. 


MARINI  OU  LE  MUET  DE  VENISE,  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  Delrieu, 
musique  de  Dourlen ,  représenté  à  Feydeau 
le  12  juin  1819. 

MARINO  CARBONARO,  opéra  italien, 
musique  de  Gazzaniga,  représenté  en  Italie 
en  1775. 

MARINO  FALIERO ,  opéra  italien ,  mu- 
sique de  Donizetti,  représenté  au  théâtre  ita- 
lien de  Paris  en  1835.  Cet  ouvrage,  qui  ren- 
ferme de  grandes  beautés,  fut  écrit  entre 
Lucrezia  Borgia  et  Belisario.  Le  compositeur 
vint  le  faire  représenter  en  France,  où  il 
n'obtint  qu'un  demi-succès.  La  cavatine  de 
soprano,  le  grand  duo  sont  des  morceaux 
excellents.  Nous  donnerons  une  mention  par- 
ticulière à  l'air  :  Bell'  ardir,  dont  les  phra- 
ses énergiques  sont  répétées  à  l'unisson  par 
le  chœur. 

MARIO  PUGGITIVO,  opéra  italien,  livret 
de  Silvio  Stampiglia,  musique  de  Bononcini, 
représenté  à  "Vienne  en  1708. 

MARION  DELORME,  opéra  italien,  livret 
tiré  du  drame  de  Victor  Hugo,  musique  de 
Bottesini,  représenté  à  Palerme  le  io  jan- 
vier 1862. 

*  MARION  delorme,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Carlo  Pedrotti,  représenté  au  théâtre 
communal  de  Trieste  en  novembre  1865. 

*  MARION  DELORME,  drame  lyrique,  pa- 
roles de  M.  Golisciani,  musique  d'Amilcare 
Ponchielli,  représenté  au  théâtre  de  la  Scala 
de  Milan  le  17  mars  1885.  Quoique  cet  ouvrage, 
chanté  par  d'excellents  artistes,  Mmes  pan- 
taleoni  et  Adèle  Borghi,  MM.  Tamagno,  Brogi, 
et  Tamburlini,  ait  obtenu  à  Milan  un  véri- 
table succès,  le  compositeur  le  remania  en 
partie  pour  le  donner,  le  9  août  suivant,  au 
Grand-Théâtre  de  Brescia,  où  il  ne  fut  pas 
moins  bien  accueilli. 

MARIS  GARÇONS  (les),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Gaugiran-Nanteuil,  mu- 
sique de  Berton,  représenté  à  Feydeau  le 
15  juillet  1806. 

*  MARISKA,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Giacomo  Oreflce,  musique  de 
M.  Giovanni  Orefice,  représenté  à  Turin,  sur 
le  théâtre  Carignan,  le  19  novembre  1889. 

MARITANA,  opéra  romantique  anglais, 
composé  par  Wallace ,  et  représenté  à  Lon- 
dres, au  théâtre  de  Covent-Garden,  dans  le 
mois  de  décembre  1845.  On  a  remarqué  dans 


710 


MARI 


MARJ 


cet  ouvrage  des  morceaux  fort  intéressants, 
entre  autres  le  trio  :  Remorse  and  dishonour 
their  anguish  import  ;  le  duetto  :  Holymother 
guide  his  footsteps ,  et  l'air  :  Alas!  those 
chimer.  C'est  un  des  meilleurs  ouvrages  du 
compositeur.  Il  a  été  représenté  à  Dublin  en 
mai  1856,  dans  des  conditions  exceptionnel- 
les ,  au  profit  d'un  conservatoire  à  fonder 
dans  cette  ville.  Les  rôles  ont  été  joués  par 
des  membres  de  l'aristocratie.  La  marquise 
de  Devonshire  tenait  le  piano  à  l'orchestre, 
tandis  que  son  noble  époux  faisait  les  fonc- 
tions de  souffleur.  L'escorte  militaire  qui  fi- 
gurait dans  la  pièce  était  formée  d'officiers 
de  haut  rang.  La  recette  a  produit  25,ooo  fr. 

*  MARITANA,  opéra-comique  en  quatre 
actes,  musique  de  M.  Julius  Mannheimer, 
représenté  sur  le  théâtre  allemand  de  Prague 
en  avril  1S92. 

*  marite  A  FORZA  (li)v  opéra-bouffe,  pa- 
roles de  Bernardo  Saddumene,  musique  de 
Gaetano  Latilla,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  des  Fiorentini,  en  1732. 

MARITO  A  VIST  A  (il)  [Un  mari  à  vue], 
opéra  italien,  musique  d'Ellerton,  représenté 
en  Prusse  vers  1830. 

MARITO  AMA  PIÙ  (il),  MA  MOGLIE  AMA 

MEGLIO  (le  Mari  aime  plus,  mais  la  femme 
aime  mieux),  opéra  italien,  livret  de  Niccolo 
Minato,  musique  de  Draghi  (Antoine),  repré- 
senté à  Vienne  en  1688. 

MARITO  CHE  NON  HA  MOGLIE  (il)  [le 
Mari  sans  femme],  opéra  italien,  musique  de 
Astaritta,  représenté  à  Venise  en  1774. 

MARITO  DI  MIA  MOGLIE  (il)  [le  Mari  de 
ma  femme] ,  opéra  italien,  musique  de  Man- 
danici,  représenté  au  théâtre  Nuovo  de  Na- 
ples vers  1826. 

MARITO  DISPERATO  (il)  [le  Mari  déses- 
père], opéra  italien,  musique  de  Cimarosa, 
représenté  au  théâtre  Nuovo  de  Naples  en 
1785. 

MARITO  DISPERATO  (il)  [le  Mari  déses- 
péré], opéra  italien,  musique  de  Cordella 
(Jacques),  représenté  au  théâtre  du  Fondo, 
à  Naples,  en  1814. 

MARITO  E  l'amante  (il),  opéra-buffa, 
livret  de  Rossi,  musique  de  Federico  Rossi, 
représenté  au  théâtre  de  la  Porte  de  Carin- 
thie,  à  Vienne,  le  9  juin  1852;  chanté  par 
Fraschim,  de  Bassini,  Scalese  et  Mies  jje- 
dori  et  de  Méric. 


MARITO  GELOSO  (il)  [le  Mari  jaloux], 
opéra  italien,  musique  de  Lucchesi,  repré- 
senté à  Venise  en  1766. 

MARITO  GELOSO  (m)  [le  Mari  jaloux], 
opéra  italien ,  musique  de  Caruso,  représenté 
à  Venise  en  1781. 

MARITO  GELOSO  (n.)  [le  Mari  jaloux], 
opéra  italien,  musique  de  Felice  Alessandri, 
représenté  à  Livourne  en  1784. 

*  MARITO  GELOSO  (il),  opéra-bouffe,  mu- 
sique d'Alfonso  Buonomo,  représenté  en  1871 
à  Naples,  sur  le  théâtre  Rossini. 

MARITO  IMBROGLIATO  (il)  [le  Mari  em- 
barrassé], opéra  italien,  musique  de  Corbel- 
lini,  représenté  à  Venise  vers  1765. 

MARITO  INDOLENTE  (il)  [le  Mari  non- 
chalant], opéra  italien,  musique  de  Schuster, 
représenté  à  Dresde  en  1782. 

MARITO  MIGLIORE  (il)  [le  Meilleur  mari], 
opéra  italien,  musique  de  Gazzaniga,  repré- 
senté à  Milan  en  1801. 

MARINS  (les),  opéra-comique  français, 
musique  de  Uber,  représenté  à  Cassel  vers 
1812. 

MARIULIZZA,  opéra  italien,  musique  de 
Cortesi,  représenté  avec  succès  à  Florence 
le  27  avril  1874. 

MARJOLAINE  (la.),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Vanloo  et  Leterrier, 
musique  de  M.  Ch.  Lecocq ,  représenté  au 
théâtre  de  la  Renaissance  le  3  février  1877. 
Le  sujet  de  la  pièce  est  plus  que  scabreux; 
c'est  ce  que  cherchent,  avant  tout,  les  auteurs 
de  ces  sortes  d'ouvrages.  La  scène  se  passe 
en  Flandre.  Le  baron  Palamède  épouse  une 
rosière;  Marjolaine  est  son  nom.  Parmi  les 
célibataires  de  ses  amis  est  un  certain  Anni- 
bal,  fort  entreprenant.  Palamède  parie  avec 
lui  sa  fortune  tout  entière  qu'il  ne  réussira 
pas  à  rendre  sa  femme  infidèle.  Annibal  finit 
par  persuader  à  son  ami  que  Marjolaine  l'a 
autorisé  à  venir,  la  nuit,  dans  sa  chambre. 
Palamède  est  ruiné  et  obtient  le  divorce.  De 
son  côté,  Marjolaine  aime  le  jeune  horloger 
Frickel  et  l'épouse,  après  avoir  fait  avouer  à 
Annibal  qu'il  a  usé  d'un  stratagème  pour  ga- 
gner son  pari. 

Cet  ouvrage  a  obtenu  le  plus  grand  succès 
auprès  d'un  public  affriandé  par  les  scènes 
risquées  dont  il  est  rempli.  La  musique  est 
en  elle-même  fort  agréable  et  la  partition 
abonde  en  motifs  mélodiques.  On  peut  citer 
plus  particulièrement  les  couplets  de  la  mé» 


MARQ 


MARQ 


711 


daille,  le  rondeau  des  blés,  le  duo  des  adieux  : 
Je  ne  suis  plus  la  Marjolaine  ;  la  scène  de  la 
présentation,  dans  le  vrai  style  de  la  comédie 
musicale  ;  dans  le  second  acte,  la  chanson  de 
la  Maguelonne,  le  duo  d'Aveline  et  de  Fric- 
kel,  le  duo  de  la  déclaration;  dans  le  dernier 
acte,  les  couplets  des  Coucous,  le  duo  de  Mar- 
jolaine et  d'Annibal  :  Et  pourtant,  quel  rêve 
enchanteur!  Chanté  par  MM.  Berthelier,  Vau- 
thier,  Puget,  Mmes  Jeanne  Granier,Théol,  etc. 

*  MARJORIE,  opéra-comique  en  trois  actes, 
musique  de  M.  W.  Slaughter,  représenté  à 
Londres,  sur  le  théâtre  du  Prince  ol  Wales, 
en  août  is89. 

MARKTSCHRCYER  (dee)  [le  Saltimban- 
que], opéra-comique  allemand,  musique  de 
Sussmayer,  représenté  à  Berlin  en  1799. 

marocaine  (la),  opéra -bouffe  en  trois 
actes,  livret  de  M.  Paul  Ferrier,  musique  de 
M.  Jacques  Offenbach,  représenté  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  13  janvier  1879.  Cette  pièce  est 
.  tellement  excentrique,  que  l'analyse  n'en  est 
guère  possible.  La  musique  offre,  parmi  de 
nombreuses  redites,  quelques  fragments  assez 
agréables;  tels  sont:  le  chœur  de  femmes  ac- 
compagnant le  chant  du  muezzin  ;  une  séré- 
nade, Aux  baisers  de  la  nuit  sereine;  le  qua- 
tuor, Pour  préserver  mon  Atalide,  suivi  d'une 
valse.  Chanté  par  Milher,  Jolly,  Mlles  Paola 
Marié,  Hermann  et  Marie  Albert. 

*  MAROCCO  bound  ,  opérette,  musique 
de  MM.  Wattson,  Carr,  Ivan  Caryll  et  Tito 
Mattei,  représentée  à  Londres  en  ces  dernières 
années. 

*  MARQUE  (la),  opéra,  poème  tiré  du  roman 
fameux  de  Nathaniel  Hawthorne  :  the  Scarlet 
Letter,  musique  de  M.  Walter  Damrosch,  re- 
présenté à  Boston  en  février  1896. 

MARQUES  DE  CARAVACA  (il)  [le  Mar- 
quis de  Carabas],  opéra  espagnol  en  deux 
actes,  musique  de  Barbieri,  représenté  au 
théâtre  du  Cirque  de  Madrid  vers  1854. 

*  MARQUEZA  (a),  opéra-comique,  musique 
d'Antonio-Luiz  Miro,  représenté  au  théâtre 
du  Gymnase,  à  Lisbonne,  le  4  octobre  1848. 
L'auteur  de  cet  ouvrage,  qui  avait  occupé  les 
fonctions  de  chef  d'orchestre  au  théâtre  San 
Carlos  de  Lisbonne,  périt  de  la  façon  la  plus 
misérable.  Atteint  d'une  maladie  contagieuse 
au  cours  d'un  voyage  au  Brésil,  alors  qu'il  se 
rendait  de  Rio-Janeiro  à  Maranhao,  il  fut  mis 
à  terre  et  lâchement  abandonné  par  ses  com- 
pagnons dans  un  endroit  désert  et  inconnu, 
où  il  ne  tarda  pas  à  expirer. 


«MARQUIS  D'ENTRAGUES  (le),  opéra- 
comique,  musique  de  M.  Henri  Weidt,  repré- 
senté à  Pesth  le  30  mai  1864. 

MARQUIS  DE  CARTONNAGE  (le),  opé- 
rette en  deux  actes,  musique  de  Louis  Ro- 
bert (pseudonyme)  ;  représentée  au  théâtre 
de  Friedrich- Wilhelmstadt,  à  Berlin,  en  fé- 
vrier 1872.  Le  sujet  a  été  tiré  d'un  vaude- 
ville français,  la  Meunière  de  Marhj,  de  Mé- 
lesville. 

*MARQUIS  DE  RIVOLI  (le),  opéra-comique, 
paroles  de  MM.  R.  Gênée  et  Schier,  musique 
de  M.  Louis  Roth,  représenté  à  Hanovre  en 
mars  1884. 

*  MARQUIS  DISTRAIT  (un),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Laret,  musique  da 
M1U  Marie  de  Pierpont,  représentée  à  la 
salle  Herz  le  23  janvier  1890. 

MARQUIS  UND  DIED  {Marquis  et  voleur)y 
opéra  allemand,  musique  de  Tauber,  repré- 
senté au  théâtre  Royal  de  Berlin  au  mois  de 
février  1842. 

MARQUISE  (la),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  de  Saint-Georges  et  de  Leu- 
ven,  musique  d'Ad.  Adam,  représenté  le  28  fé- 
vrier 1835.  On  y  remarque  un  air  et  un  duo 
assez  jolis. 

MARQUISE  (la),  opéra-comique  allemand 
en  un  acte,  musique  de  Krug,  représenté  à 
Cassel  en  1843. 

MARQUISE  DE  BRINVILLIERS  (la), 
drame  lyrique  en  trois  actes,  paroles  de 
Scribe  et  Castil  -  Blaze ,  musique  d'Auber, 
Batton,  Berton ,  Blangini,  Boieldieu,  Carafa, 
Cherubini ,  Hérold  et  Paër ,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  31  octobre  1831.  L'his- 
toire de  cette  célèbre  empoisonneuse  n'au- 
rait pas  dû  fournir  le  sujet  d'un  opéra.  Elle 
est  trop  odieuse  pour  être  mise  en  musi- 
que, et  l'habileté  avec  laquelle  Scribe  dé- 
figure les  personnages  historiques  pour  les 
mettre  en  scène  n'a  pas  suffi  à  rendre  lamar- 
quise  intéressante.  En  attribuant  à  l'amour 
les  crimes  de  l'empoisonneuse,  les  auteurs  de 
la  pièce  ont  commis  une  faute  de  plus.  Ils 
ont  mis  sur  le  compte  de  cette  passion  sou- 
vent violente,  mais  jamais  capable  d'une 
basse  scélératesse,  ce  qu'on  ne  peut  attri- 
buer qu'à  une  nature  vicieuse,  à  une  cupidité, 
monstrueuse  et  aux  plus  sauvages  instincts. 
La  marquise  de  Brinvilliers  ,  qui  a  déjà  en- 
voyé son  mari  dans  l'autre  monde  pour  aimer 
plus  librement  le  comte  de  Saint-Bris,  a 


712 


MARQ 


MARS 


adopté  une  jeune  orpheline,  Hortense.  La 
voyant  devenir  l'objet  des  assiduités  de  son 
amant ,  elle  obtient  un  régiment  pour  le 
comte,  l'éloigné,  et  pendant  son  absence  fait 
épouser  à  Hortense  un  fermier  général.  Saint- 
Bris  écrit  à  sa  maîtresse  qu'il  l'aimera  tant 
qu'elle  vivra,  et  lui  fait  parvenir  cette  décla- 
ration dans  un  bouquet.  Il  tombe  entre  les 
mains  de  la  marquise.  Qu'elle  meure  donc, 
dit-elle ,  et  elle  verse  un  poison  violent  sur 
les  fleurs.  C'est  le  fermier  général  qui,  cédant 
à  un  sentiment  de  méfiance,  saisit  le  premier 
le  fatal  bouquet;  il  tombe  foudroyé.  Un  cer- 
tain Galifar,  complice  de  la  marquise ,  veut 
échanger  sa  charge  d'intendant  contre  le  titre 
d'époux  ;  la  Brinvilliers  le  lui  promet  et 
l'empoisonne.  Avant  de  rendre  le  dernier 
soupir,  cet  homme  dénonce  sa  maîtresse,  qui 
est  arrêtée  au  nom  du  roi.  Tel  est  le  drame 
imaginé  par  Scribe  et  Castil-Blaze.  La  par- 
tition est  un  pot-pourri  de  toutes  les  manières 
et  de  tous  les  styles,  ainsi  que  l'annonce  le 
nom  des  auteurs.  Carafa  a  fourni  l'ouverture 
et  le  finale  du  deuxième  acte,  Cherubini  l'in- 
troduction, Boieldieu  et  Berton  des  couplets, 
Paër  l'air  du  premier  acte ,  chaitté  par 
Mile  Prévost,  Blangini  a  écrit  un  air  accom- 
pagné de  danses  et  un  joli  duo,  Batton  un  duo 
également  et  le  finale  du  premier  acte,  Herold 
le  finale  du  troisième.  L'honneur  du  succès, 
dans  ce  tournoi  musical,  a  été  pour  M.  Auber, 
qui  a  doté  cet  ouvrage  d'un  de  ses  meilleurs 
duos  scéniques.  La  troupe  de  FOpéra-Comi- 
que  était  à  cette  époque  des  plus  médiocres; 
l'exécution  de  cet  ouvrage  fut  trouvée  très 
faible.  Féréol  et  MUe  Prévost  chantèrent  les 
principaux  rôles. 

MARQUISE  DBS  RUES  (la),  opéra-comique 
en  trois  actes,  livret  de  MM.  Siraudin  et  Gas 
ton  Hirsch,  musique  de  M.  Hervé,  représenté 
aux  Bouffes-Parisiens  le  22  février  1879.  Cette 
pièce  est  une  opérette,  s'il  en  fut.  Le  style 
des  paroles  et  celui  de  la  partition  ne  s'élè- 
vent pas  au-dessus  de  ce  mauvais  genre.  On 
pouvait  cependant  traiter  ce  canevas  autre- 
ment et  le  broder  avec  goût  et  même  avec 
sentiment,  au  lieu  de  le  couvrir  de  pail- 
lons. 

Le  marquis  des  rues,  chansonnier  ambu- 
lant, a  associé  à  sa  vie  errante  une  jeune  fille, 
nommée  Mirette,  qu'il  fait  passer  pour  sa 
femme,  mais  dont  il  se  propose  de  retrouver 
les  parents.  C'est  donc  la  marquise  des  rues. 
Elle  est,  en  réalité,  la  nièce  du  comte  de  La 
Palud,  qui  la  reconnaît  et  veut  lui  faire  épou- 
ser Hercule,  son  fils.  La  jeune  Mirette  a  pro- 
mis son  cœur  à  Patrice,  fifre  dans  un  régiment 


suisse,  et  de  son  côté  le  vicomte  aime  î  An- 
glaise Albina.  La  marquise  des  rues,  qui  a 
appris  plus  d'un  tour  dans  ses  pérégrinations 
de  bohémienne,  pratique  la  chiromancie,  de- 
vient la  protectrice  des  jeunes  amoureux  et 
favorise  l'enlèvement  de  l'Anglaise  par  le  vi- 
comte, tandis  qu'elle  se  prétend  mariée  elle- 
même  au  marquis  des  rues.  Margotte,  la  vraie 
femme  de  celui-ci,  revendique  son  titre,  et  il 
y  a  là  une  scène  de  gifles  tout  au  plus  digne 
de  la  foire.  Mirette  finit  par  épouser  Patrice, 
le  gentil  fifre  suisse.  Pour  plaire  au  goût  ré- 
gnant, les  auteurs  ont  accumulé  les  scènes 
grotesques  et  adopté  la  langue  des  opérettes 
de  M.  Offenbach,  à  laquelle  il  serait  temps  de 
renoncer  enfin.  Comment  peut-on  donner  le 
titre  d'opéra-comique  à  un  ouvrage  où  l'on 
chante  ceci  .- 

J'ai  du  bon  tabac 
Dans  ce  petit  sac, 
De  peur  de  micmac, 
Je  1'  porte  sur  mon  frac; 
D'  t'en  offrir  un'  prise 
Mon  cœur  fait  tic  tac. 
C'est  du  maroumac, 
Bon  pour  le  nez  et  l'estomac. 

Cela  passe  toute  permission,  et  messieurs  les 
paroliers  ne  devraient  pas  trouver  de  compo- 
siteur pour  mettre  en  musique  de  pareilles 
fadaises.  Au  reste,  la  partition  de  la  Marquise 
des  rues  est  des  plus  médiocres.  On  a  applaudi, 
toutefois,  les  couplets  des  Maris  de  Pantin,  la 
chanson  de  la  chambrée,  Quand  je  quittai  mort 
village ,  et  un  chœur  comique  de  conspira- 
teurs; une  assez  jolie  valse  sert  d'entr'acte. 
Distribution  :  Mirette,  Patrice,  Albina,  Mar- 
gotte, Mmes  Bennati,  Marie  Albert,  Kate 
Munroë,  Claudia;  le  marquis  des  rues,  Her- 
cule, le  comte  de  La  Palud,  Champagnac, 
MM.  A.  Jolly,  Jannin,  Bonnet,  Desmonts. 

*MARRAZEVI,  opérette,  paroles  etmusique 
de  M.  Adolphe  Wilt,  représentée  au  théâtre 
Cari  Scnultze  de  Hambourg  en  mai  1888. 

MARRIED  BEAUTIFULL  (the)  [le  Beau  ma- 
rié], opéra  anglais,  musique  de  Purcell,  re- 
présenté en  Angleterre  en  1694. 

MARS  JALOUX,  opéra-ballet ,  musique  de 
Batistin  (Struck),  repr.  à  Versailles  vers  1720. 

*  MARSA,  drame  lyrique,  paroles  d'Ema- 
nuele  Bidera,  musique  de  Carlo  Coccia,  repré- 
senté à  Naples,  sur  le  théâtre  San  Carlo,  en 
1835.  Le  rôle  de  ténor  dans  cet  opéra  fut  créé 
par  notre  grand  chanteur  Duprez. 

*  marsellesa  (la),  zarzuela,  musique  de 
M.  Fernandez  Caballero, représentée  à  Madrid 
en  juin  1876. 


MART 


MART 


713 


marte  deluso  ,  opéra  italien,  livret  de 
Rinaldo  Ciallis,  musique  de  Ziani,  représenté 
à  Venise  eu  1691. 

*  MARTES  TRECE,  zarzuela  en  deux  actes, 
musique  de  MM.  Espino  et  Angel  Rubio,  re- 
présentée au  théâtre  de  la  Zarzuela,  à  Madrid, 
en  février  1880. 

MARTHA  OU  LE  MARCHÉ  DE  RICHMOND, 

opéra  semi-seria  en  trois  actes,  paroles  de 
Friederick,  musique  de  M.  de  Flottow,  re- 
présenté pour  la  première  fois  à  Vienne  le 
25  novembre  1847.  Une  grande  dame,  qui  par 
désœuvrement  et  par  l'attrait  piquant  de  la 
curiosité,  se  lance  étourdiment  dans  quel- 
que aventure  dont  elle  a  toutes  les  peines  du 
monde  à  se  retirer  saine  et  sauve  ;  c'est  un 
sujet  qu'on  a  souvent  traité.  MM.  de  Flottow, 
Burgmuller  et  Deldevez  avaient  déjà,  le 
le  21  février  1844 ,  donné  la  musique  d'un 
ballet  intitulé  :  Lady  Henriette,  qui  avait  été 
«onçu  d'après  cette  donnée.  M.  de  Flottow  en 
a  fait  un  opéra  dont  le  livret,  allemand  à  l'ori- 
gine, a  été  traduit  en  italien  et  représenté 
salle  Ventadour,  le  11  février  1858,  puis  ré- 
cemment en  français  pour  le  Théâtre-Lyri- 
que et  représenté  le  18  décembre  1865.  Dans 
chaque  traduction,  l'époque  de  l'action  a  été 
changée.  Dans  la  pièce  allemande,  elle  se 
passe  au  temps  de  la  reine  Anne,  c'est-à-dire 
au  commencement  du  xvme  siècle  ;  dans  le 
livret  italien,  c'est  au  xve;  dans  la  pièce 
française,  elle  semble  avoir  été  de  beaucoup 
rapprochée  de  nous.  Lady  Enrichetta  et 
son  amie ,  accompagnées  de  lord  Tristano  di 
Mickleford,  déguisés  tous  trois,  se  rendent  au 
marché  de  Richmond,  où  les  servantes  arri- 
vent en  foule  pour  chercher  des  maîtres. 
Deux  jeunes  gens,  nommés  Lionello  et  Plum- 
kett, remarquent  les  jeunes  filles  et  les  choi- 
sissent pour  servantes.  Le  marché  est  conclu 
devant  le  shérif.  Les  jeunes  ladies  ont  trouvé 
la  chose  plaisante  ;  mais,  malgré  les  protesta- 
tions de  lord  Tristano,  il  n'y  a  plus  à  se  dé- 
dire. Elles  partent  pour  la  ferme  de  leurs 
maîtres  et  prennent  les  noms  de  Marta  et  de 
Betty.  En  présence  d'un  rouet,  elles  se  mon- 
trent aussi  inhabiles  que  possible  à  soutenir 
leurs  rôles ,  ce  qui  a  fourni  au  compositeur 
l'occasion  d'écrire  un  des  plus  jolis  quatuors 
qui  soient  au  théâtre.  Lionello  et  Plumkett 
sont  devenus  sérieusement  amoureux.  Marta 
se  laisse  un  moment  attendrir  par  la  décla- 
ration d'amour  de  Lionello  ;  elle  consent  à  lui 
donner  une  rose  qu'elle  porte  et  qu'il  lui  de- 
mande avec  instance,  et,  dans  cette  scène 
charmante,  le  compositeur  a  introduit  une 


mélodie  irlandaise  empreinte  de  la  plus  suave 
rêverie.  La  poésie,  due  à  Thomas  Moore  : 
The  last  rose  ot  summer  (La  dernière  rose 
d'été),  est  d'une  simplicité  charmante  : 

Qui  sola,  vergin  rosa, 

Corne  puoi  tu  fîorir? 
Ancora  mezzo  ascosa 
E  presso  già  à  morir. 

Lady  Enrichetta  et  sa  compagne  parviennent 
à  s'esquiver  de  cette  maison,  grâce  à  Tris- 
tano, qui  arrive  avec  une  voiture.  Lionello  et 
Plumkett  se  mettent  à  la  recherche  des  deux 
fugitives.  Ils  les  retrouvent  dans  une  partie 
de  chasse  princière  et  sous  les  habits  de 
grandes  dames.  La  situation  est  embarras- 
sante pour  la  prétendue  Marta.  A  la  suite 
d'une  si  grande  surprise  et  d'une  telle  décep- 
tion, le  pauvre  Lionello  perd  momentané- 
ment la  raison.  Marta,  en  bonne  princesse, 
ne  songe  plus  qu'à  réparer  le  mal  qu'elle  a 
causé.  Elle  recule  encore  devant  une  mésal- 
liance. Heureusement  que  Lionello  est  aussi 
d'une  grande  naissance  et  que  la  reine  con- 
sent à  lui  restituer,  en  même  temps  que  ses 
biens,  ses  titres  et  sa  faveur.  Lionello  ne  peut 
croire  à  son  bonheur  qu'en  revoyant  lady 
Enrichetta  habillée  en  servante  et  dans  la 
même  situation  qu'au  premier  acte ,  c'est- 
à-dire  au  marché  de  Richmond ,  et  lorsqu'il 
l'entend  repéter  cette  romance  de  la  Rose , 
dont  la  mélodie  n'a  cessé  de  vibrer  dans  son 
cœur. 

Marta  est,  sinon  par  sa  facture ,  du  moins 
par  son  caractère,  un  ouvrage  à  la  fois  poé- 
tique et  doux,  mélancolique  et  rêveur,  bien 
digne  d'être  l'opéra  favori  des  Allemands. 
Son  succès  a  été  immense  et  peut  offrir  quel- 
que analogie  avec  celui  de  la  Dame  blanche 
chez  nous.  Remarquons  que  c'est  encore  un 
sujet  de  provenance  anglaise,  aidé  d'une  mé- 
lodie irlandaise,  qui  a  contribué  à  cette  heu- 
reuse fortune.  On  ne  peut  cependant  pas 
mettre  cet  ouvrage  au  rang  des  chefs-d'œu- 
vre. Le  travail  harmonique  est  loin  d'être 
irréprochable.  Les  intonations  ne  sont  pas 
partout  naturelles  pour  les  voix;  l'instru- 
mentation n'offre  guère  de  remarquable  que 
l'accompagnement  du  quatuor  du  Rouet.  Mais 
c'est  un  opéra  gracieux,  très  bien  conduit , 
et  dans  lequel  l'intérêt  ne  languit  jamais. 
Nous  signalerons  d'abord  l'ouverture;  dans 
le  premier  acte,  le  chant  des  servantes  et 
le  chœur  : 

Ecco  suono  mezzodi; 
Il  mcrcato  s'apre  gia. 

Dans  le  second  acte',  le  quatuor  du  Rouet,  le 
duo  de  Lionello  et  de  Marta ,  dans  lequel  se 


714 


MART 


MART 


trouve  la  célèbre  mélodie  irlandaise  et  le 
finale  du  bonsoir.  La  chanson  du  Porter,  chan- 
tée par  Plumkett,  le  chœur  des  chasseresses, 
le  morceau  d'ensemble  sont  les  morceaux 
saillants  du  troisième  acte.  Les  deux  duos 
du  dernier  acte  sont  peu  remarquables.  On 
a  introduit  dans  la  représentation  au  Théâ- 
tre-Lyrique la  jolie  romance  :  Depuis  le  jour 
j'ai  paré  ma  chaumière,  de  Y  Ame  en  peine,  du 
même  auteur,  dont  on  a  changé  les  paroles. 
Les  rôles  furent  créés  en  Allemagne  par  le 
ténor  Ander ,  la  basse  Formés  et  Mlle  Zerr  ; 
au  Théâtre -Italien,  par  Mario,  Graziani, 
Zucchini ,  Mmes  Saint-Urbain  et  Nantier- 
Didiée  ;  au  Théâtre-Lyrique  par  Montjauze, 
Barré  et  Mlle  Nilsson. 

MARTKÉSIE,    REINE  DES   AMAZONES, 

tragédie  lyrique  en  cinq  actes,  avec  un  pro- 
logue, paroles  de  Lamothe,  musique  de  Des- 
touches, représentée  à  Fontainebleau  au  mois 
d'octobre  1699,  et  à  l'Académie  royale  de  mu- 
sique ,  à  Paris ,  le  29  novembre  suivant. 
Mlle  Maupin  jouait  les  rôles  de  Cybèle  et  de 
grande  prêtresse  du  Soleil,  Mlle  Desmâtins 
celui  de  Marthésie,  et  Thévenard  celui  d'Ar- 
gapise. 

MARTIN  VELTEN,  musique  de  Agthe,  re- 
présenté à  Ballenstedt  vers  1789. 

•MARTINGALE  ET  GIROFLÉE,  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  Labié,  musique  de 
Marc  Burty,  représentée  sur  le  théâtre  du 
Vaudeville  en  décembre  1862. 

MARTINO  PRIMO  DELLA  SCALA ,  opéra- 

bouffe,  musique  de  Biasi,  représenté  au  théâ- 
tre de  Messine  en  1842. 

MARTINO  WA  W  SERAJU  {la  Femme  Mar- 
tin au  sérail),  opéra-bouffe  polonais  en  deux 
actes ,  musique  de  Kurpinski ,  représenté  à 
"Varsovie  en  1812. 

*  martire  (la),  opéra  sérieux,  musique 
d'Edoardo  Perelli,  représenté  à  Florence,  sur 
le  théâtre  de  la  Pergola,  en  1869. 

*  MARTIRE  (la),  drame  lyrique  en  trois 
actes,  poème  de  M.  Luigi  Illica,  musique  de 
M.  Spiro  Samara,  représenté  à  Naples,  sur 
le  théâtre  Mercadante,  en  mai  1894.  Le  livret, 
très  pathétique,  met  en  scène  une  malheu- 
reuse femme  unie  à  un  être  indigne  qui  l'a- 
bandonne avec  ses  enfants  pour  suivre  une 
chanteuse  de  café-concert,  alors  que  sa  fille 
agonise  au  logis  commun.  L'infortunée  fait 
tous  ses  efforts  pour  ramener  son  mari,  elle 
va  jusqu'à  le  chercher  dans  ce  café  chantant 


où  se  trouve  sa  rivale  (il  y  a  là.  un  tableau 
curieux  et  pittoresque,  où  le  comique  se  mêle 
au  tragique),  mais  sans  pouvoir  réussir.  De- 
désespoir  elle  s'empoisonne,  en  dépit  de  la 
tendresse  que  lui  témoigne  un  jeune  homme 
qu'elle  aime,  mais  qui  ne  saurait  la  détourner 
de  ses  devoirs.  La  musique  de  M.  Spiro  Sa- 
mara, parfois  un  peu  brutale,  mais  fort  intéres- 
sante et  émouvante,  a  obtenu  un  véritable  suc- 
cès. Parmi  les  morceaux  les  mieux  venus,  oa 
signale  le  prélude  du  second  acte,  la  chanson- 
nette de  Nina  et  le  finale  de  ce  même  acte, 
puis  le  troisième  acte,  dont  l'accent  pathé- 
tique est  tout  à  fait  remarquable.  La  Martire 
était  jouée  par  Mmt  Gemma  Bellincioni  et  Col- 
lamarini,  MM.  Roberto  Stagno,  Brombara, 
Buti  et  GiordanL 

MARTIRIO  DE  SANTI  ABUNDIO, PRETE, 
ABBUNDANZIO,  DIACONO,  MARZIANO,  ET 
GIOVANNI,  SON  FILS,  CHEVALIERS  RO- 
MAINS (il),  opéra  sacré,  livret  de  Ottavio 
Tronfarelli,  musique  de  Domenico  Mazzochi» 
représenté  à  Rome  en  1631. 

MARTIBIO  DE'  SANTI  FANCIULLI  GIUS- 
TO  E  PASTORE  (il)  [le  Martyr  des  sainU 
enfants  Just  et  Pasteur],  opéra  sacré,  livret 
de  Malatesta  Strinati,  musique  de  Cintio 
Vinchione,  maître  de  chapelle  de  la  cathé- 
drale de  "Viterbe,  représenté  dans  l'oratoire 
de  San-Girolamo  délia  Carità,  à  Rome,  en 
1708. 

MARTIRIO  DI  SAN  GENNARO  (IL)  [le 
Martyre  de  saint  Janvier],  opéra  religieux, 
musique  de  Cimarosa,  représenté  à  Naples 
en  1781. 

MARTIRIO  DI  SANT'  ADRIANO  (il),  opéra 
sacré,  livret  de  Silvio  Stampiglia,  musique 
de  Antonio  Pistocchi. 

MARTIRIO  DI  SANT'  ADRIANO  (il),  opéra 
sacré,  livret  de  Malatesta  Strinati,  musique 
de  Giuseppe  Amadori,  repr.  à  Rome  en  1702. 

MARTIRIO  DI  SANT'  ERASMO  (il),  opéra 
sacré,  livret  de  Silbo  Tropei,  musique  de 
Severo  de  Luca,  représenté  dans  l'église  de 
l'archiconfrérie  délia  Pietà  de'  Fiorentini,  à 
Rome,  en  1700. 

MARTIRIO  DI  SANTA  cecila  (il),  tragé- 
die lyrique  italienne  en  trois  actes,  musique 
de  Scarlatti,  représentée  à  Rome  en  1709. 

MARTON  ET  FRONTIN ,  opéra-comique, 
musique  de  M.  Francis  Thomé,  représenté 
au  Casino  des  Eaux-Bonnes  en  août  1877. 
Chanté  par  Troy  et  Mlle  Marcus. 


MART 

MARTYR  OP  ANTIOCS  (the)  [la  Martyre 
tt'Antioche],  œuvre  lyrique,  poème  de  M.  W.-S. 
Gilbert,  musique  de  M.  Arthur  Sullivan,  exé- 
cuté à  Leeds  le  15  octobre  1880. 

La  ville  de  Leeds,  dans  le  Yorkshire,  jouit 
d'une  réputation  musicale  dans  toute  l'Angle- 
terre, tant  à  cause  de  ses  bonnes  sociétés  cho- 
rales qu'en  raison  de  l'habitude  qu'ont  prise 
les  compositeurs  d'y  porter  la  primeur  de 
leurs  ouvrages.  L'action,  tirée  du  Martyro- 
loge, se  passe  à  Antioche  vers  la  fin  du  me  siè- 
cle. Margarita,  prêtresse  d'Apollon,  est  aimée 
du  préfet  romain  Olybrius.  Elle  embrasse  le 
christianisme,  et,  en  présence  du  peuple,  elle 
chante  sur  sa  lyre,  au  lieu  des  louanges  d'A- 
pollon, un  hymne  en  l'honneur  du  Christ.  La 
scène  de  la  prison  et  celle  de  la  condamnation 
à  mort  ont  valu  au  musicien  des  applaudisse- 
ments enthousiastes.  La  presse  anglaise  est 
unanime  pour  exalter  cet  opéra  sacré,  qui  a 
été  le  great  attraction  du  festival  triennal  de 
Leeds.  Treize  mille  personnes  y  ont  assisté. 
S.  A.  R.  le  duc  d'Edimbourg  s'y  est  rendu  de 
Londres  avec  une  nombreuse  suite. 

Le  rôle  de  Margarita  a  été  chanté  par 
Mme  Albani,  que  nous  n'avons  plus  le  plaisir 
d'entendre  depuis  que,  dans  la  salle  Venta- 
dour,  le  bruit  des  écus  a  remplacé  les  harmo- 
nieux concerts.  C'est  Apollon  écorché  par 
Marsyas.  Les  autres  rôles  ont  été  chantés  par 
Mme  patey  et  M.  Lloyd. 

martyrs  (les),  opéra  en  quatre  actes, 
paroles  de  Scribe,  musique  de  Donizetti,  re- 
présenté à  l'Académie  royale  de  musique  le 
10  avril  1840.  Le  célèbre  chanteur  Nourrit 
avait  fait  choix  du  sujet  de  Polyeucte  pour  en 
composer  un  livret  d'opéra  italien.  Donizetti 
en  avait  écrit  la  musique,  et  tous  deux  pré- 
sentèrent l'ouvrage  à  la  censure  du  gouver- 
nement napolitain,  qui  ne  jugea  pas  à  propos 
d'en  permettre  la  représentation.  Nourrit 
comptait  beaucoup  sur  le  rôle  de  Polyeucte 
pour  reconquérir  la  situation  qu'il  croyait 
avoir  perdue  dans  l'opinion  publique.  Cette 
circonstance  imprévue  acheva  d'égarer  sa 
raison.  C'était  en  1839.  Peu  d'années  après, 
on  ramenait  en  Italie  le  corps,  privé  de  raison, 
de  son  infortuné  collaborateur,  Donizetti. 
Heureusement ,  ce  poëme  de  Poliuto  tomba 
en  assez  bonnes  mains.  Scribe  l'arrangea 
pour  la  scène  française ,  et  le  compositeur  fit 
les  soudures  nécessaires.  Hâtons-nous  de  dire 
que  cet  ouvrage  important  se  ressent  de 
son  origine  italienne,  et  que,  pour  le  juger 
équitablement,  il  faut  se  placer  au  point 
de  vue  des  formes  et  du  style  employés  de 
l'autre  côté  des  monts.  Le  premier  acte  s'ou- 


6 

MAZA 


715 


vre  par  un  chœur  fort  beau  de  chrétiens; 
il  est  suivi  de  l'hymne  à  Proserpine.  Des 
airs  dans  la  forme  italienne  succèdent  :  Dieu 
des  Romains,  chanté  par  Dérivis;  Sévère, 
il  existe  un  Dieu,  cavatine  par  Mme  Dorus; 
Amour  de  mon  jeune  âge,  et  Je  te  perds,  toi 
que  j'adore ,  par  Massol  ;  les  habitudes  de 
l'Opéra  ont  exigé  des  danses  dont  la  musique 
est  assez  jolie ,  mais  qui  suspendent  trop 
longtemps  l'intérêt.  Le  troisième  acte  est  un 
des  plus  beaux  que  Donizetti  ait  composés.  Il 
renferme  un  sextuor  qui  est  un  chef-d'œuvre, 
conçu  d'après  le  même  plan  et  sur  le  même 
rythme  que  le  sextuor  de  Lucie  ;  il  a  tou- 
jours eu  les  honneurs  du  bis.  L'air  chanté  par 
Duprez  :  Oui,  j'irai  dans  leur  temple,  est  une 
mélodie  ravissante;  l'hymne  à  Jupiter  a 
aussi  du  mérite.  Le  quatrième  acte,  moins 
beau  que  le  précédent,  renferme  un  air  bril- 
lant ,  plutôt  destiné  à  faire  valoir  la  prima 
donna  qu'à  concourir  à  l'action  dramatique. 
Le  duo  du  cachot  est  pathétique  ;  le  trio  et  le 
finale  terminent  dignement  cette  œuvre  re- 
marquable. Le  rôle  de  Poliuto  est  un  des 
meilleurs  du  célèbre  chanteur  Tamberlick. 

*  maruzza,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
paroles  et  musique  de  M.  Pietro  Floridia, 
représenté  au  théâtre  Malibran,  de  Venise,  la 
23  août  1894. 

*  marylka,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Vincenzo  Valle,  musique  de 
M.  Giulio  Tanara,  représenté  au  théâtre  Vic- 
tor-Emmanuel de  Turin  le  2  décembre  1893. 

MARYLLA ,  opéra  polonais ,  musique  de 
Kozlowski,  écrit  au  commencement  de  ce 
siècle  (inédit). 

MARZIO  CORIOLANO,  opéra  italien,  livret 
de  l'abbé  Francesco  Silvani ,  musique  de 
Perti,  représenté  à  Venise  en  1683. 

MARZIO  CORIOLANO,  opéra  italien,  livret 
de  Matteo  Noris,  musique  de  Pollaroli,  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  Saint-Jean-Chry- 
sostome,  à  Venise,  en  1698. 

MASANIELLO,  opéra  anglais ,  musique  do 
Bishop,  représenté  à  Covent-Garden  en  1825. 

MASANIELLO  OU  LE  PÊCHEUR  NAPOLI- 
TAIN, drame  lyrique  en  quatre  actes,  paroles 
de  Moreau  et  Lafortellc,  musique  de  Carafa, 
représenté  à l'Opéra-Comique  le  27  décembre 
1827.  Sans  le  succès  écrasant  de  la  Muette 
de  Portici  d'Auber,  les  beautés  que  ren- 
ferme l'opéra  de  Masaniello  l'auraient  fait 
maintenir  au  répertoire.  Le  grand  duo  :  Un 


716 


MASO 


MASG 


oiseau  qui  supporte  à  peine  la  lumière ,  est  un 
chef-d'œuvre.  L'entrée  des  collecteurs  est 
d'un  grand  effet.  Les  barcarolles,  qui  sont  des 
mélodies  charmantes,  et  les  couplets  sur 
Notre-Dame  du  Mont-Carmel  sont  devenus 
populaires.  Ponchard  père  a  chanté  avec  suc- 
cès le  rôle  de  Masaniello,  quoique  ce  rôle  de- 
mandât plutôt  de  la  force  que  de  la  grâce. 
Convenablement  interprété,  Masaniello  ne 
peut  manquer  de  retrouver  un  jour  une  veine 
de  succès. 

MASANIELLO  FURIOSO ,  opéra  allemand, 
musique  de  Keiser,  représenté  à  Hambourg 
en  1706. 

*  MASCARILLE,  opéra-comique  en  trois 
actes,  livret  posthume  de  Thomas  Sauvage, 
musique  de  Julius  Ten  Brink,  exécuté  sous 
forme  de  concert,  chez  le  compositeur,  en 
octobre  1888. 

*  MASCARILLE  LE  TROUBADOUR,  Opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  M.  Grenet,  mu- 
sique de  M.  Bovery  fils,  représentée  au  théâ- 
tre des  Batignolles  (Paris),  le  8  mars  1879. 

MASCHERA  (la),  opéra-comique  en  deux  ac- 
tes, paroles  de  MM.  Auguste  Arnould  et  Jules 
de  Wailly,  musique  de  M.  G.  Kastner,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  17  juin  1841.  L'in- 
trigue de  cette  jolie  comédie  repose  sur  une 
substitution  de  personne  sous  le  masque  et 
le  domino,  qui  donne  lieu  à  des  quiproquos. 
On  a  remarqué,  dans  la  partition  ingénieu- 
sement orchestrée  de  M.  Kastner,  le  trio  : 
A  ce  soir!  la  romance  chantée  par  Mlle  Ré- 
villy  :  J'avais  rêvé  la  gloire  et  la  fortune, 
et  un  boléro  chanté  par  Mocker.  Emon,  Vic- 
tor et  Mm«  Henri  Potier  complétaient  l'en- 
semble de  la  représentation. 

*  maschera  (la),  opéra-bouffe1-,  paroles 
de  Guidi,  musique  de  Dominiceti,  représenté 
sans  succès  sur  le  théâtre  de  la  Scala,  de 
Milan,  le  2  mars  1854. 

maschera  fortunata  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Portogallo ,  représenté  à 
Rome  vers  1797. 

MASCHERA  LEVATA  AL  VIZIO  (LA),  opéra 
italien,  livret  de  l'abbé  Francesco  Silvani, 
musique  de  Gasparini  (Francesco),  repré- 
senté à  Rome  en  1704. 

MASCHERA  LEVATA  AL  VIZIO  (la)  ,  opéra 
italien,  livret  de  l'abbé  Francesco  Silvani, 
musique  de  Buini,  représenté  à  Bologne  en 
1730. 

MASCHERATA  (la)  ,  opéra  italien,  livret 


de  Carlo  Goldoni ,  musique  de  Cocchi  (Joa- 
chim),  représenté  à  Naples  en  1751. 

MASCHERATA  (la),  opéra  italien,  livret 
de  Carlo  Goldoni,  musique  de  Galuppi,  re- 
présenté sur  le  théâtre  San-Cassiano,  à  Ve- 
nise, en  1751. 

MASCOTTE  (la),  opéra -bouffe  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Chivot  et  Duru,  musique 
de  M.  Edmond  Audran,  représenté  aux  Bouf- 
fes-Parisiens le  28  décembre  1880. 

Les  porte-veine  étaient  alors  à  la  mode,  et 
les  auteurs  de  la  Mascotte  en  ont  imaginé  un 
à  l'usage  des  Bouffes-Parisiens.  Ce  porte- 
veine  est  une  jeune  paysanne  dont  la  pré- 
sence dans  une  maison  suffit  pour  y  amener 
le  bonheur,  la  fortune,  tous  les  biens,  faire 
réussir  toutes  les  entreprises.  Cela  s'appelait 
autrefois  une  dame  blanche,  une  fée ,  un  bon 
ange  ;  c'est  aujourd'hui  une  gardeuse  de  din- 
dons, et  son  nom  est  moins  poétique;  elle 
s'appelle  une  mascotte  dans  la  légende,  et  de 
son  nom  Bettina.  L'action  se  passe  dans  les 
États  de  Laurent  XVII,  prince  de  Piombino. 
Rocco,  un  de  ses  fermiers,  possède  la  mascotte 
et,  de  gueux  qu'il  était,  devient  riche.  Lau- 
rent lui  enlève  Bettina,  son  trésor,  en  fait  une 
comtesse  et  le  fait  lui-même  son  premier 
chambellan  ;  mais,  pour  que  la  mascotte  con- 
serve son  privilège  de  porte-veine,  il  faut 
qu'elle  résiste  à  toutes  les  séductions.  Or,  elle 
aime  le  berger  Pippo,  qui  vient  enlever  Bet- 
tina au  moment  où  le  vieux  prince  va  l'épou- 
ser pour  la  forme,  afin  de  la  préserver  de  toute 
aventure.  Le  porte-veine  ayant  quitté  la 
cour,  Laurent  XVII  n'a  plus  que  des  revers. 
Le  prince  de  Pise,  Fritellini,  fiancé  à  la  prin- 
cesse Fiammetta,  enlève  à  son  futur  beau-père 
ses  États.  Laurent  XVII  et  son  chambellan 
Rocco  sont  réduits  à  la  misère  et,  tout  dépe- 
naillés, reviennent  au  troisième  acte  en  habit 
de  pifferari  et  subissent  tous  les  genres  d'af- 
front. Il  va  sans  dire  que  le  berger  Pippo 
épouse  la  gardeuse  de  dindons,  Fritellini  la 
princesse  Fiammetta,  et  que  les  couplets  gri- 
vois, les  jolies  actrices,  les  costumes  brillants, 
un  certain  luxe  de  mise  en  scène  devait 
assurer  à  cette  entreprise  une  longue  car- 
rière. Et  la  musique?  Le  morceau  qu'on 
a  applaudi  le  plus,  qui  a  même  été  bissé, 
est  un  duo  dans  lequel  Pippo  et  Bettina  imi- 
tent tour  à  tour  le  bêlement  des  agneaux  et 
le  gloussement  des  dindons.  Dans  l'Avocat 
Patelin,  le  bée,  bée  du  berger  Aignelet  est 
aussi  adroit  que  malicieux,  tandis  que  le  bê, 
bê  du  berger  Pippo  n'est  que  la  première  syl- 
labe d'un  mot  qu'on  achève  pour  lui.  Quoique, 


MASQ 


MASQ 


717 


&  mon  sens,  un  musicien  soucieux  de  son  art 
ne  devrait  pas  s'associer  aux  concessions  que 
font  les  librettistes  au  mauvais  goût  régnant, 
je  ne  puis  méconnaître  qu'il  y  a  dans  la  parti- 
tion de  M.  E.  Audran  des  morceaux  intéres- 
sants. Le  rythme  y  }oue  un  rôle  plus  essentiel 
que  la  mélodie,  et  presque  tous  les  vers  sont 
syllabiques,  depuis  le  chœur  d'introduction  : 
Vive  le  petit  vin  doux,  jusqu'aux  couplets  fort 
lestes  sur  la  fleur  d'oranger.  Au  point  de  vue 
exclusivement  musical,  il  y  a  dans  le  premier 
acte  une  valse  chantée  parla  mascotte,  avecles 
réponses  du  chœur,  et  une  romance  expres- 
sive; au  deuxième,  un  menuet  chanté  et  les 
couplets  du  secret  de  Polichinelle;  enfin,  dans 
le  troisième,  d'excellents  couplets  militaires, 
chantés  par  Fritellini  et  le  chœur,  habilement 
relevés  par  les  deux  pistons.  Cette  opérette, 
fort  développée  ,  était  chantée  par  Morlet , 
Hittemans,  Lamy;  Mlles  Montbazon  et  Di- 
nelli. 

*  masina  spinola,  opéra,  musique  de 
M.  A.  Jocteau,  représenté  en  1882  à  Turin, 
sur  le  théâtre  Victor-Emmanuel. 

MASNADIERI  (i)  [les  Brigands],  opéra  en 
quatre  actes,  livret  de  Maffei ,  musique  de 
Verdi,  représenté  à  Londres,  au  théâtre  de 
Drury-Lane,  au  mois  de  juillet  1847.  Le  livret 
n'est  autre  chose  qu'une  imitation  des  Bri- 
gands de  Schiller.  Le  sujet  avait  déjà  été  choisi 
par  Mercadante,  qui  n'avait  pas  réussi.  Il 
en  fut  de  même  pour  Verdi,  malgré  le  ta- 
lent des  interprètes,  qui  étaient  Jenny  Lind, 
Lablache,  Gardoni,  Coletti,  Bouché,  Corelli 
et  Daifiori.  C'est  un  sujet  terrible  que  celui 
qu'a  imaginé  Schiller.  Nous  comprenons  qu'il 
ait  séduit  M.  Verdi  par  l'horreur  même  des 
situations  devant  laquelle  ce  compositeur  ne 
recule  jamais.  Cependant  la  musique  reste 
bien  en  deçà  de  ce  que  l'on  pouvait  attendre 
d'une  telle  entreprise.  Les  mélodies  ont  peu 
de  caractère  et  la  couleur  générale  est  terne. 
On  a  remarqué  dans  le  chœur  d'introduction 
l'andantino  :  0  mio  castel  paterno,  l'allégro  : 
Nell'  argilla  maledetta ,  l'air  de  baryton  : 
Quella  lampada  vitate,  qui  exprime  une  pen- 
sée parricide  qui  jamais  n'aurait  dû  souiller 
l'art  musical.  Laissons  ces  horreurs  à  la  tra- 
gédie et  aux  vers  alexandrins.  Nous  ne  pou- 
vons signaler  dans  le  second  acte  que  l'air 
d'Amalia,  dans  le  troisième  le  duo  de  so- 
prano et  de  ténor,  et  enfin  le  terzetto  final 
de  l'ouvrage. 

*  MASQUE  AVEC  LE  CHANT  NUPTIAL 
POUR  LE  MARIAGE  DU  LORD  VICOMTE 


HADDINGTON  (Masque  with  tàe  nuptial  song 
at  lord  viscount  Haddington's  mariage),  jeu 
scénique,  paroles  de  Ben  Johnson,  musique 
d'Alphonse  Ferrabosco,  exécuté  à  Londres 
en  1608. 

"MASQUE  DE  LA  REINE  DE  BEAUTE  (lh) 
[the  Queen  Masque  of  beauty],  jeu  scénique, 
musique  d'Alphonse  Ferrabosco,  exécuté  à  la 
cour  d'Angleterre  en  1608. 

Ce  qu'on  appelait  «  masque  »  était  un 
genre  de  divertissement  dramatique  fort  en 
faveur  à  la  cour  des  rois  et  reines  d'Angle- 
terre durant  les  seizième  et  dix-septième 
siècles.  On  a  volontiers  comparé  ces  divertis- 
sements aux  fameux  ballets  de  cour  si  en 
honneur  en  France  sous  les  règnes  de 
Henri  IV,  de  Louis  XIII  et  surtout  de 
Louis  XIV,  mais  l'analogie  est  assez  impar- 
faite. Le  «  masque  »  anglais  était,  à  l'origine, 
un  spectacle  d'une  pompe  extraordinaire, 
mais  en  même  temps  bizarre,  qui  réunissait 
un  ensemble  de  musique,  de  danses,  de  fes- 
tins, de  scènes  parlées,  ou  chantées,  ou  mi- 
mées, auxquelles  prenaient  part  des  person- 
nages allégoriques  costumés  avec  faste  ou. 
d'une  façon  fantastique.  «Suivant  la  chroni- 
que d'Holinshed,  dit  un  écrivain,  l'un  des 
premiers  masques  aurait  été  joué  sous 
Henri  VIII,  en  1510.  Ce  plaisir  royal,  en  se 
perfectionnant,  se  renferma  dans  des  propor- 
tions plus  simples,  et,  sans  jamais  constituer 
un  genre  dramatique  facile  à  définir,  il  par- 
vint cependant  à  prendre  place  parmi  les 
plus  agréables  plaisirs  d'un  temps  où  les 
jouissances  de  la  poésie  étaient  une  sorte  de 
nécessité.  Les  grands  génies  d'Angleterre 
ont  composé  des  masques;  il  suffit  de  citer 
entre  eux  Shakspeare,  Ben  Johnson,  Beau- 
mont  et  Fletcher.  Les  rois  et  reines  avaient 
coutume  d'aller  visiter  chaque  année  quelques 
nobles  seigneurs.  Ces  visites  étaient  ruineu- 
ses pour  les  hôtes  qu'elles  honoraient.  On 
mettait  en  action  sur  les  routes,  à  l'entrée 
des  villes,  dans  les  châteaux,  les  inventions 
poétiques  les  plus  extraordinaires.  Le  recueil 
de  ces  imaginations,  qui  ressemblent  sou- 
vent à  des  rêves,  forme  une  suite  d'énormes 
in-quarto.  Les  masques  étaient  au  premier 
rang  parmi  ces  jeux  :  ils  étaient  aussi  consi- 
dérés comme  des  accessoires  indispensables 
à  la  célébration  de  certaines  fêtes  et  à  celle 
des  mariages  dans  les  familles  royales  et  no- 
bles. Pour  composer  un  masque  il  fallait  la. 
collaboration  d'un  poète,  d'un  peintre,  d'un 
musicien  et  d'un  compositeur  de  ballet....  » 
Le  Masque  de  la  reine  de  beauté  fut  l'un  des 
plus  extraordinaires,  des  plus  fastueux  et  des 


718 


HAST 


MATH 


plus  séduisants  qu'on  eût  encore  vus,  ce  qui  se 
conçoit  facilement  par  la  nature  de  son  sujet. 

masque  de  velours  (le),  opérette  en 
un  acte,  paroles  et  musique  de  M.  Prosper 
Morton,  représentée  à  Laval  le  18  mai  1888. 

*  MASQUE  DES  FLEURS  (le)  [the  Masque 
of  Flowers],  jeu  scénique,  texte  de  Ben  John- 
son, musique  de  J.  Coperario  (maître  de  mu- 
sique des  enfants  du  roi  Jacques  1er),  Lanière 
et  quelques  autres  compositeurs,  exécuté  en 
1613,  à  Londres,  à  l'occasion  du  mariage  du 
comte  de  Somerset  avec  lady  Frances  Ho- 
ward. Ce  masque  obtint  un  très  grand  suc- 
cès, et  fit  partie  de  plusieurs  grandes  fêtes 
de  la  cour  et  de  la  noblesse  anglaise.  Il  a  eu 
l'honneur  d'être  remis  en  lumière  après  trois 
siècles  presque  écoulés,  en  1887,  pour  les 
fêtes  du  jubilé  de  la  reine  Victoria  ;  mais  alors 
il  fut  impossible  de  retrouver  de  la  musique 
originale  autre  chose  qu'un  seul  fragment 
appartenant  à  Lanière,  le  chœur  des  «  parti- 
sans du  vin  et  du  tabac  » .  Le  compositeur 
Prendergast  se  chargea  donc  d'écrire  pour 
ce  divertissement  une  nouvelle  musique, 
qu'on  dit  fort  agréable.  Et  de  nouveau,  au 
mois  de  juillet  1891,  le  Masque  des  Fleurs  fut 
reconstitué  seéniquement  à  l'occasion  d'une 
fête  de  bienfaisance  donnée  au  Collège  des 
échevins,  à  Londres,  sous  le  patronage  de  la 
femme  du  lord-chancelier. 

MASQUE  ROUGE  (le),  opéra  en  trois  actes, 
musique  d'Ernest  Pauer,  représenté  à  Mann- 
heim  le  12  janvier  1851 ,  et  plus  tard  à 
Mayence. 

MASSENZIO  (Maxence),  opéra  italien,  li- 
vret de  Francesco  Bussani,  musique  de  An- 
tonio Sartorio,  représenté  sur  le  théâtre  de 
San-Salvatore,  à  Venise,  en  1673. 

MASSIMIANO ,  opéra  italien ,  livret  de 
Apostolo  Zeno,  musique  de  Orlandini,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysos- 
tome,  à  Venise,  en  1731. 

MASSIMO  papirio,  opéra  italien,  musi- 
que de  Scarlatti,  représenté  à  Naples  vers 
J700. 

MASSIMO  PUPPIENO,  opéra  italien,  livret 
de  Aurelio  Aurelj,  musique  de  C.  Pallavicino, 
Teprésenté  à  Venise  en  1685,  sur  le  théâtre 
Saint-Jean-et-Saint-Paul,  puis  à  Ferrare  et 
à  Bologne. 

mastino  (il),  opéra  italien,  musique  de 
Buzzola,  représenté  à  Venise  en  1841. 


*  MASTRO  GIORGIO,  drame  lyrique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Giuseppe  Di  Nunno-Gia- 
nattasio,  musique  de  M.  Domenico  Sodero, 
représenté  au  théâtre  Bellini  de  NaDles  le 
13  avril  1892. 

*  MATADOR  (le),  opérette,  paroles  de 
M.  H.  Hirschel,  musique  de  M.  Adolphe 
Mohr,  représentée  au  théâtre  Cari  Schultze, 
de  Hambourg,  en  mai  1887. 

MATELDA,  opéra  séria,  livret  de  Marenco, 
en  quatre  actes,  musique  de  Scontrino,  repré- 
senté au  théâtre  dal  Verme,  de  Milan,  le 
19  juin  1879;  chanté  par  Lestellier,  Valle, 
Tamburtini,  Mme  pierangeli. 

MATELOT  ET  LE  CHANTEUR  (le),  Opéra 

allemand,  musique  de  Heutschel,  représenté 
à  Leipzig  en  janvier  1858. 

MATELOTS  (les),  opéra-comique,  paroles 
et  musique  de  Buri ,  représenté  à  Neuwied 
en  1785. 

MATELOTS  (les),  opéra  allemand,  musi- 
que de  Flottow,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Hambourg  avec  succès  en  1846.  Le  livret  a 
paru  intéressant. 

MATELOTS  DU  FORMIDABLE  (les),  opé- 
rette, paroles  de  M.  de  Beaugenet,  musique 
de  M.  Henri  Perry,  âgé  de  onze  ans,  et  de 
Mlle  a.  Perry,  âgée  de  dix-sept  ans.  Ce  pe- 
tit ouvrage ,  qui  a  paru  offrir  des  traces 
d'inspiration,  a  été  chanté  dans  la  salle  Bee- 
thoven le  4  avril  1865,  par  Ismaël,  Hermann- 
Léon  fils ,  Lœbnitz  et  M™e  Gaveaux-Saba- 
tier. 

*  MATHIAS  CORVIN,  opéra- comique  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Paul  Milliet  et  Jules 
Levallois,  musique  de  M.  Alexandre  de  Ber- 
tha,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  18  juin 
1883.  Les  interprètes  étaient  MM.  Mouliérat, 
Maris,  Belhomme,  Troy,  Miles  vidai  et  Du- 
pont. 

*  MATHIAS  CORVINUS,  opéra  patriotique, 
musique  de  M.  Charles  Frotzler.  qui  avait 
pris  sur  l'affiche  le  pseudonyme  d'Auer,  repré- 
senté à  l'Opéra  royal  de  Budapest  en  1896. 
L'auteur  exerce  les  fonctions  de  chef  d'or- 
chestre du  théâtre  particulier  du  comte  Es- 
terhazy,  à  Totis,  emploi  rempli  jadis  par 
Joseph  Haydn  auprès  de  l'ancêtre  de  ce 
grand  seigneur. 

MATHIEU  LAENSBERG,  opéra- comique 
en  deux  actes,  musique  de  Bovery,  repré- 
senté à  Douai  vers  1850. 


MATI 

MATHILDE,  opéra  allemand ,  musique  de 
M.  Hauptmann,  représenté  au  théâtre  de  Cas- 
sel  vers  1825. 

MATHILDE,  opéra  héroïque  en  trois  actes, 
livret  de  Caroline  Pichler,  musique  de  Schin- 
delmeisser,  représenté  en  Allemagne  vers 
1845. 

MATHILDE  DE  GUISE,  opéra  en  trois  ac- 
tes, musique  de  J.-N.  Hummel,  représenté 
à  Vienne  en  1803. 

MATHILDE  DE  HONGRIE ,  opéra  anglais, 
musique  de  Wallace ,  représenté  au  théâtre 
de  Covent-Garden.  à  Londres,  en  1847. 

mathusalem  ,  opérette  allemande  en 
trois  actes,  livret  français  de  MM.  Delacour 
et  Wilder,  traduit  en  allemand  par  M.  Cari 
Treumann,  représenté  àVienne  en  janvier  1877. 

MATILDA,  opéra  italien,  musique  de  Coc- 
cia,  représenté  à  Ferrare  en  1811. 

MATILDA  A  TOLEDO,  opéra  italien,  musi- 
que de  Mabellini ,  représenté  au  théâtre 
Alfieri  dans  l'automne  de  1836. 

MATILDA  Dl  SCOZIA,  opéra  italien,  livret 
de  Romani ,  musique  de  Winter,  représenté 
à  Milan  en  janvier  1853.  Il  y  a  quelques 
beaux  morceaux  dans  cet  ouvrage. 

MATILDA  DI  SHABRAN,  opéra  italien  en 
deux  actes ,  musique  de  Rossini ,  représenté 
sur  le  théâtre  Apollo,  à  Rome ,  pendant  le 
carnaval  de  1821,  et  à  Paris  le  15  octobre 
1829.  Le  livret  a  beaucoup  de  rapport  avec 
celui  d'Euphrosine  et  Coradin  d'Hoffman,  et 
dont  Méhul  a  fait  la  musique;  seulement  le 
tyran  est  une  espèce  de  Barbe-Bleue  farouche 
et  furieux,  et  la  bouffonnerie  italienne  tient 
une  trop  grande  place  dans  l'ouvrage.  Ros- 
sini, quoique  encore  engagé  dans  les  voca- 
lises et  les  airs  de  prima  donna ,  a  rendu  cet 
opéra  très  agréable  à  entendre ,  malgré  les 
sottises  et  les  invraisemblances  du  poème. 
Nous  citerons  le  beau  quatuor  :  Aima  rea; 
l'air  bouffe  :  In  tanto  erminia,  et  le  délicieux 
duo  pour  soprano  et  contralto,  chanté  dans 
la  perfection ,  lors  d'une  reprise  brillante 
qu'on  a  faite  de  Mathilda  di  Shabran  aux 
Italiens,  par  Mmes  Bosio  et  Borghi-Mamo. 

matilda  ritrovata,  opéra  italien,  mu- 
sique d'Anfossi ,  repr..  à  Dresde  vers  1793. 

MATILDE  ,  opéra  en  trois  actes ,  musique 
de  Kreutzer,  écrit  vers  1827  (inédit). 

•  matilde  bentivoglio,  opéra  sérieux, 


MATI 


719 


musique  de  M.  Pietro  Platania,  représenté 
sur  le  théâtre  Carolino  de  Palerme,  en  mars 
1852.  Cet  ouvrage,  qui  avait  pour  interprètes 
Negrini,  Corsi,  Selva  et  M»«  Salvini-Dona- 
telli,  était  le  début  scénique  du  compositeur, 
qui  n'avait  pas  encore  accompli  sa  vingt-qua- 
trième année  ;  son  succès  fut  complet  et  lui 
valut,  de  la  part  du  gouvernement  napolitain, 
une  récompense  de  300  ducats. 

MATILDE  d'ostan  ,  opéra  italien  ,  livret 
de  Bolognesi,  musique  de  Pistilli,  représenté 
à  Naples  en  octobre  1856. 

MATILDE  DI  LANCHEFORT,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Cordella  (Jacques),  repré- 
senté au  théâtre  du  Fondo,  à  Naples,  en  1815. 

MATILDE  DI  NEUSTRIA  AL  PARLA- 
MENTO  Di  NORVEGIA,  opéra  italien,  de 
Napoleone  Mifrud ,  représenté  au  théâtre 
Trajano,  à  Civitta-Vecchia ,  dans  le  mois  de 
•septembre  1850. 

*  MATILDE  Y  MALEK-ADEL,  zarzuela  en 
trois  actes,  paroles  de  Frontaura,  musique 
de  Joaquin  Gaztambirîe  et  Cristobal  Oudrid, 
représentée  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  à 
Madrid,  le  7  mars  1863. 

*  MATIN  DE  ARANJUEZ  (el),  «  épisode 
national,  »  paroles  de  MM.  Chaves  et  Garcia 
Reina,  musique  de  M.  Miguel  Marqués,  re- 
présenté à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zar- 
zuela, en  mars  1889. 

*  matin  DES  NOCES  (le),  opéra  en  un- 
acte,  paroles  de  M.  Koppel-EUfeld,  musique 
de  M.  Cari  de  Kaskel,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Hambourg  en  avril  1893.  Cet 
ouvrage,  bien  accueilli  du  public,  était  le 
début  à  la  scène  d'un  jeune  compositeur 
saxon. 

MATINÉE  À  CAYENNE  (une),  opéra-co- 
mique  en  un  acte,  musique  de  Ferdinand 
Lavainne,  représenté  à  Lille  dans  le  mois  de 
mars  1836. 

MATINÉE  DE  CATINAT  (une),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Marsollier,  mu- 
sique de  Dalayrac,  représenté  au  théâtre 
Feydeau  le  2  octobre  1800. 

MATINÉE  DE  FRONTIN  (une),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Lebert,  musique 
de  Catrufo,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
17  août  1815. 

MATINÉE  DE  PRINTEMPS,  opéra-comique, 
musique  de  Cajon  (Antoine-François),  repr. 
au  théâtre  des  Jeunes-Artistes  en  isoô. 


720 


MATR 


MATINÉE,  LE  MIDI  ET  LE  SOIR  DU 
PRINTEMPS  (la),  opéra  caractéristique,  mu- 
sique de  Freystaedler ,  représenté  à  Vienne 
en  1791. 

MATINÉE  DE  VOLTAIRE  (une),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Pujoulx,  musi- 
que de  Solié,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  20  mai  1800.  La  réhabilitation  de  la  mé- 
moire de  Calas  est  l'objet  de  cette  pièce. 

*  MATRIMONÎ  IN  CANTINA  (i)  ,  Opéra- 
bouffe,  musique  de  Neri-Bondi,  représenté  à 
Florence  en  1785. 

MATRIMONII  (i),  opéra  italien,  musique  de 
J.  Mosca,  représenté  à  Milan  en  1798. 

MATRIMONII  CONTRASTATI  (GLl)  [les 
Mariages  contrariés],  opéra  italien,  musique 
de  Tritto,  représenté  au  théâtre  Valle,  à 
Rome,  en  1800. 

MATRIMONII  IN  BALLO  (i)  [les  Mariages 
en  ballon],  opéra  italien,  musique  de  Cima- 
rosa,  représenté  à  Naples  en  1776. 

MATRIMONIO  (il),  opéra-bouffe,  musique 
de  Spuntoni,  représenté  à  Lugo  en  1791. 

*  MATRIMONIO  (el),  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  M.  José  Rogel,  représentée  à 
Madrid  en  1869. 

*  MATRIMONIO  A  MONTSERRAT,  zarzuela 

catalane  en  deux,  actes,  paroles  de  M.  Rourei 
musique  de  M.  Comella,  représentée  au  Tivoli 
de  Barcelone  en  juin  1896  avec  un  grand 
succès. 

*  MATRIMONIO  CONCHIUSO  PER  LE  BU- 

GIE  (un),  opérette,  musique  de  Giuseppe 
Cursi,  représentée  vers  1832  sur  le  petit  théâ- 
tre du  Conservatoire  de  Naples,  alors  que 
l'auteur  était  encore  élève  de  cet  établisse- 
ment. 

MATRIMONIO  DISGRAZIATO  (il)  [le  Ma- 
riage désagréable],  opéra-bouffe,  musique  de 
Venturelli,  représenté  à  Modène  en  1741. 

MATRIMONIO  E  DIVORZIO  IN  UN  SOL 
GIORNO  {Mariage  et  divorce  en  un  seul  jour), 
opéra  italien,  musique  de  Dussek  (François- 
Benoît),  représenté  en  Italie  vers  1790. 

MATRIMONIO    IMPOSSIBILE   (IL),     Opéra 

giocosa,  livret  de  Toussaint,  musique  de 
G.  Ferrua,  représenté  à  Cherasco  le  17  no- 
vembre 1878;  chanté  par  Bacci,  Cuccotti,  Sof- 
fietti,  Mmes  Tamburini,  Gioberge.  Cet  ou- 
vrage a  été  de  nouveau  donné  au  théâtre 
Alfieri,  à  Turin,  en  mai  1879. 


MATR 

MATRIMONIO  IMPROVISO  (il)  [le  Ma- 
riage improvisé],  opéra  italien,  musique  de 
Paër,  représenté  en  Italie  en  1794. 

MATRIMONIO  INASPETATO  (il)  [le  Ma- 
riage inattendu],  opéra  italien,  musique  de 
Paisiello,  représenté  à  Saint-Pétersbourg 
vers  1777. 

MATRIMONIO  IN  CANTINA  (il)  [le  Ma- 
riage dans  une  cave],  opéra-bouffe  italien, 
musique  de  Bondineri,  représenté  à  Florence 
en  1785. 

MATRIMONIO  IN  COMEDIA  (il)  [le  Ma- 
riage à  la  Comédie],  opéra  italien,  musique 
de  Caruso,  représenté  à  Milan  en  1782. 

MATRIMONIO  IN  PRIGIONI  (un)  [le  Ma- 
riage en  prison],  opéra  italien,  musique  de 
Fioravanti  (Vincent),  repr.  à  Naples  en  1838. 

MATRIMONIO  NASCOSO  (il)  [le  Mariage* 
caché],  opéra  italien,  musique  de  Léo,  repré- 
senté à  Naples  en  1740. 

MATRIMONIO  PER  ASTUZZIA  (il)  [le  Ma- 
riage par  ruse],  opéra  italien,  musique  de 
Lucchesi,  représenté  à  Venise  en  1771. 

MATRIMONIO  PER  CAMBIALE  (il)  [le 
Mariage  par  lettre  de  change],  opéra  italien, 
musique  de  Coccia,  représenté  au  théâtre 
Valle,  à  Rome,  en  1808. 

MATRIMONIO  PER  CONCORSO  (il)  [le 
Mariage  au  concours],  opéra  italien,  musique 
de  Felice  Alessandri,  représenté  à  Vienne  en 
1767. 

MATRIMONIO  PER  CONCORSO  (il)  [le 
Mariage  au  concours],  opéra  italien,  musique 
de  Jomelli,  représenté  à  Stuttgard  vers 
1770. 

MATRIMONIO  PER  CONCORSO  (il)  [le 
Mariage  au  concours],  opéra  italien,  musique 
de  Farinelli ,  représenté  en  Italie  vers  1799.   : 

*  MATRIMONIO  PER  CONCORSO  (il), 
opéra-bouffe,  musique  de  Serafino  De  Ferrari, 
représenté  sur  le  théâtre  de  la  Fenice,  de 
Venise,  le  7  août  1858.  Un  livret  détestable 
porta  le  plus  grand  tort  à  la  musique  de  cet 
ouvrage,  dont  le  principal  rôle  fut  créé  par  la 
fameuse  cantatrice  Virginia  Boccabadati. 

*  MATRIMONIO  PER  CONTRATTEMPO 
(il),  opéra-bouffe,  musique  d'Angelo  Tarchi, 
représenté  à  Livourne  en  1785. 

MATRIMONIO  PER   FANATISMO  (il)  [le 


MATR 


MATR 


721 


Mariage  par  enthousiasme],  opéra-bouffe  ita- 
lien, musique  de  Parenti,  représenté  en  Ita- 
lie vers  1785. 

MATRIMONIO  PER   INDUSTRIA   (il)    [le 

Mariage  par  savoir-faire],  opéra  italien,  mu- 
sique de  Cimarosa ,  représenté  à  Naples  en 

1778. 

MATRIMONIO  PER  INGANNO  (il)  [le  Ma' 
riage  par  supercherie],  opéra  italien,  musique 
d'Anfossi,  représenté  sur  le  théâtre  de  l'Aca- 
démie royale  de  musique,  le  3  septembre  1779. 
Ce  fut  le  dernier  opéra  que  la  troupe  italienne 
réunie  par  le  directeur  De  Vismes  exécuta  à 
Paris.  Mme  Chiavacci  chanta  le  rôle  principal 
avec  un  succès  qui  fit  d'elle  une  cantatrice  à  la 
mode.  Le  ténor  s'appelait  Caribaldi.  Malgré  la 
vive  et  constante  opposition  faite  aux  Italiens, 
opposition  à  laquelle  le  bon  roi  Louis  XVI 
n'est  pas  resté  étranger,  croyant  protéger 
ainsi  l'école  française,  un  parti  d'amateurs 
éclairés  et  délicats  s'était  formé  et  avait 
grossi  à  chaque  représentation.  La  musique 
vive,  fine  et  gracieuse  des  maîtres  italiens, 
la  facilité,  la  clarté  de  leur  style,  l'aisance 
avec  laquelle  ils  opéraient  les  modulations 
et  les  changements  de  rythmes,  qualités 
qui  paraissaient  naturelles  et  qui  n'étaient 
que  le  résultat  des  bonnes  et  longues  études 
auxquelles  ils  avaient  été  assujettis  dans  les 
conservatoires  d'Italie;  tout  cela  produisit 
une  impression  durable  et  contribua  à  déve- 
lopper puissamment  les  progrès  de  l'art  mu- 
sical dans  notre  pays.  La  première  tentative 
faite  vingt-cinq  ans  auparavant,  en  1752  et  en 
1753,  avait  fait  connaître  Latilla,  Jomelli, 
Pergolèse,  Léo;  la  seconde,  en  ajoutant  à 
ces  noms  illustres  ceux  de  Piccinni,  de  Pai- 
siello  et  de  Sacchini,  installa  définitivement 
l'opéra  italien  en  France. 

MATRIMONIO  PER  MAGGIA  (il)  [le  Ma- 
riage par  la  magie],  opéra  italien,  musique 
de  Fioravanti  (Valentin),  représenté  à  Milan 
vers  1805. 

*  MATRIMONIO  PER  MEDIGINA  (un),  Opé- 
ra-bouffe,  musique  de  Nicola  Fornasini,  repré- 
senté à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo,  en  1829. 

MATRIMONIO  PER  PROCURA  (il)  [le  Ma- 
riage par  procuration],  farce  italienne,  mu- 
sique de  J.  Pacini,  représenté  au  théâtre  Re, 
de  Milan,  en  1817. 

MATRIMONIO  PER  RAGGIRO  (il)  [le  Ma- 
riage par  ruse],  opéra  italien ,  musique  de 
Cimarosa,  représenté  à  Rome  en  1779. 


MATRIMONIO  PER  RAGGIRO  (il)  [le  Ma- 
riage par  ruse],  opéra  italien,  musique  de 
Piccinni  (Louis) ,  représenté  à  Gênes  en  1793. 

MATRIMONIO  PER  RAGIONE  (il)  [le  Ma- 
riage de  raison],  opéra  italien,  en  deux  actes, 
musique  de  Staffa ,  représenté  au  théâtre 
Nuovo  de  Naples  en  1835. 

MATRIMONIO   PER   SORPRESA  (il)    [le 

Mariage  par  surprise] ,  opéra  italien ,  mu- 
sique de  Platone,  représenté  à  Rome  en  1788. 

MATRIMONIO  PER  SVENIMENTO  (il) 
\le  Mariage  à  l'évanouissement],  opéra-bouffe 
italien,  musique  de  F.  Orlandi,  représenté 
à  Milan  en  1811. 

MATRIMONIO  SCOPERTO  (il)  [le  Mariage 
découvert],  opéra  italien,  musique  de  Calegari 
(Antoine),  représenté  à  Venise  en  1789. 

MATRIMONIO  SEGRETO  (il)  [le  Mariage 
secret],  opéra-bouffe  italien  en  deux  actes, 
livret  de  Bertatti,  musique  de  Domenico  Ci- 
marosa ,  représenté  pour  la  première  fois  à 
Vienne  en  1792,  et  à  Paris  le  10  mai  1801. 
Ce  chef-d'œuvre  des  chefs-d'œuvre  dans  le 
genre  bouffe  eut  un  succès  prodigieux.  On 
raconte  à  ce  sujet  que  l'empereur  Léopold, 
ayant  entendu  la  première  représentation  de 
cet  opéra,  fit  inviter  les  chanteurs  et  les  mu- 
siciens à  un  banquet,  et  voulut  entendre  la 
pièce  le  soir  même  une  seconde  fois. 

C'est  un  drame  bourgeois  de  demi-carac- 
tère. Le  signor  Geronimo,  négociant  riche 
et  sourd,  a  pour  commis  le  jeune  Paolino,  qui 
a  épousé  secrètement  Caroline,  la  plus  jeune 
fille  de  son  patron.  Cette  situation  cause  à 
tous  deux  une  vive  angoisse,  exprimée  dans 
le  duo  Cara,  non  dubitar  : 

Ah  !  pietade  troveremo 
Se  il  ciel  barbaro  non  é. 

Geronimo  apprend  que  le  comte  Robinson  va 

venir  lui  demander  la  main  de  sa  fille  Eli- 

setta.  Rien  n'égale  la  joie  du  bonhomme  : 

Udite  tutti,  udite 

Le  orecchie  spalancate 

Di  giubbilo  saltate. 

C'est  d'un  brio  et  d'une  verve  incomparables. 
Le  trio  des  femmes  est  charmant  :  Le  faccio 
un'  inchino  contessa  garbata.  Robinson  pré- 
fère Carolina  à  sa  sœur;  coup  de  théâtre  qui. 
amène  un  beau  quatuor  : 

Sento  in  petto  un  freddo  gelo 
Che  cercando  mi  vd  il  cor; 

et  le  duo  de  basses  entre  Geronimo  et  le 

comte  : 


Se  fiato  in  corpo  avete 
Si,  si  la  sposerete. 


4G 


722 


MATR 


MATT 


Geronimo  De  veut  pas  entendre  raison,  et  sa 
sévérité  le  sert  dans  cette  occasion  ;  il  se  ra- 
doucit subitement  lorsque  le  comte  déclare 
qu'il  abandonnera  la  moitié  de  la  dot  s'il  lui 
laisse  épouser  Carolina.  Paolino  est  désolé. 
De  son  côté,  Fidalma,  tante  des  jeunes  per- 
sonnes, est  éprise  du  commis  et  veut  se  faire 
épouser  par  lui.  En  présence  de  tant  de  dif- 
ficultés, il  ne  reste  qu'un  moyen  :  celui  de 
tuir.  C'est  ici  que  le  compositeur  a  écrit  un 
air  célèbre,  plein  de  tendresse  et  de  charme  : 

Pria  che  spunti  in  ciel  Vaurora 
Cheti,  cheii  a  lento  passo, 
Seenderemo  fin  abbasso 
Che  nessun  ci  sentira. 

Elisetta,  dans  un  accès  de  jalousie,  croit 
surprendre  le  comte  et  sa  sœur  enfermés  en- 
semble pendant  la  nuit.  Elle  appelle;  on 
vient;  et  il  ne  reste  aux  pauvres  amants  qu'à 
déclarer  qu'ils  sont  mariés.  Aucun  composi- 
teur n'a  su  mieux  réunir  dans  la  même  scène 
les  deux  éléments  tragique  et  comique.  Gero- 
nimo paraît  inflexible  d'abord,  le  comte  in- 
tervient pour  le  couple  intéressant  et  promet 
d'épouser  Elisetta.  Fidalma,  n'espérant  plus 
tien  pour  elle-même,  engage  philosophique- 
ment son  frère  à  pardonner  : 

Giâ  che  il  caso  è  disperato. 
Ci  dobbiamo  contentar. 

Et  tout  se  termine  au  mieux  :  Oh!  che 
gioja!  oh!  che  piacerel 

L'ouverture  à' Il  matrimonio  segreto  est  une 
préface  digne  de  l'ouvrage.  Nous  signalerons 
encore  le  duo  ravissant  d'amour  et  de  mys- 
tère : 

Slendimi  pur  la  mano 
Che  mi  vacilla  il  piè. 

L'instrumentation  de  Cimarosa  est  tou- 
jours et  partout  claire,  vive,  pétillante  d'es- 
prit;  les  idées  mélodiques  abondent.  Il  n'em- 
ploie qu'avec  réserve  les  instruments  à  vent. 
On  a  fait  une  reprise  brillante  du  chef-d'œu- 
vre à  Paris,  en  1836,  avec  Lablache,  Tambu- 
rini,  Rubini,  Mme  Albertazzi. 

Il  matrimonio  segreto  a  été  représenté  à  la 
cour  de  Munich,  le  6  juin  1850,  par  des  ama- 
teurs appartenant  aux  plus  hautes  classes  de 
la  société.  Le  prince  Albert,  frère  cadet  du 
roi,  doué  d'une  belle  voix  de  basse,  a  chanté 
le  rôle  de  Geronimo.  Aux  Italiens,  Mme  Ai- 
boni  a  laissé  de  bons  souvenirs  dans  le  rôle 
de  Fidalma.  Gardoni,  Zucchini  et  Scalese  ont 
aussi  interprété  avec  talent  cet  opéra,  qu'on 
ne  saurait  monter  avec  trop  de  soin;  car 
c'est  un  de  ces  ouvrages-types  qui  servent  à 
juger  le  mérite  d'une  troupe  et  l'intelligence 
artistique  d'un  directeur. 


*  MATRIMONIO  SEGRETO  (il),  opéra- 
bouffe,  musique  de  M.  Achille  Graffigna,  re- 
présenté sans  succès  au  théâtre  Salvini  de 
Florence,  en  septembre  1883. 

MATRIMONIO  SOTTO  LA  REPUBLICA  (un) 

\un  Mariage  sous  la  République],  opéra  italien, 
musique  de  Podestà,  représenté  au  théâtre 
dal  Vernie  de  Milan  en  juin. 1875.  Le  motif  de 
l'ouverture  est  le  chant  de  la  Marseillaise, 
développé  avec  assez  d'habileté. 

MATRIMONIO  VILLANO  (il)  [le  Mariage 
au  village],  opéra  italien,  musique  de  P.  Gu- 
glielmi,  représenté  à  Naples  en  1765. 

MATRIMONY  (le  Mariage),  opéra  anglais, 
musique  de  King,  représenté  à  Londres  vers 
1790. 

MATROCO ,  drame  burlesque  en  quatre 
actes,  en  vers,  paroles  de  Laujon ,  musique 
de  Grétry,  représenté  à  Fontainebleau  en 
1777,  et  aux  Italiens  le  23  février  1778.  C'était 
une  parodie  des  mœurs  de  la  chevalerie.  L'au- 
teur de  Richard  Cœur  de  Lion  eut  honte  de 
s'être  prêté  à  cette  bouffonnerie ,  surtout 
après  le  mauvais  accueil  qu'elle  reçut  du  pu- 
blic, et  brûla  sa  partition.  Toutefois,  il  en 
parle,  non  sans  trahir  son  dépit,  dans  ses 
Essais,  et  il  en  donne  quelques  fragments.  Il 
avait  réuni  dans  cet  ouvrage  plusieurs  airs 
populaires,  tels  que  Charmante  Gabrielle,  etc. 

MATROSE  und  PANGER,  opéra  allemand, 
musique  de  T.  Hentschel,  représenté  à  Leip- 
zig vers  1855. 

*  MATTEO  FALCONE,  tragédie  musicale  en 
un  acte,  livret  tiré  du  récit  célèbre  de  Prosper 
Mérimée  qui  porte  ce  titre,  musique  de 
M.  Henri  Zoellner,  directeur  de  la  Société  de 
chant  de  New-York,  représentée  en  cette 
ville,  à  l'Irving-Place-Theatre,  en  janvier  1894. 

MATTI  GLORIOSI  (î)  [les  Fous  glorieux], 
opéra-bouffe,  musique  de  Gagni,  représenté 
à  Milan  en  1786. 

MATTI  PER  AMORE  (i)  [les  Fous  par 
amour],  opéra  italien,  musique  de  Cocchi 
(Joachim) ,  représenté  à  Venise  en  1756. 

MATTIA  corvino,  opéra  séria,  livret  de 
d'Ormeville,  musique  de  G.  Pinsuti,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Scala  de  Milan  le 
24  mars  1877  ;  chanté  par  Sani,  Villani,  Monti, 
Mme  Borsi  de  Giuli.  Le  règne  heureux  du 
héros  hongrois,  protecteur,  au  xve  siècle,  des 
arts  et  des  lettres,  et  qui  a  exercé  dans  cette 
partie  de  l'Europe  une  si  durabls  influence, 


MAUV 


MAZE 


723 


peut  fournir  un  sujet  de  poème  intéressant. 
L'opéra  de  Pinsuti  a  obtenu  du  succès.  Parmi 
les  morceaux  les  plus  remarquables  de  sa 
partition,  je  signalerai,  dans  le  premier  acte, 
l'air  d'Osviena  (soprano)  :  Febbre  d'amor  pos- 
sente,  et  le  duetto  d'Osviena  e  Wladimiro  (ba- 
ryton): A  lui  moribonda,  et,  dans  le  deuxième 
acte,  l'air  de  Wladimiro  :  Se  d'una  sposa. 

*  MATTO  per  forza  (imo),  opéra-ballet 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Luigi  Viverini, 
musique  de  M.  Francesco  Parisini,  repré- 
senté au  Politeama  d'Adria  le  26  janvier  1893. 

MAURES  d'Espagne  (les),  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  Grétry.  non  représenté. 

MAURESQUE  (la),  saynète  musicale  en 
un  acte,  paroles  et  musique  de  Mélèsville  fils, 
représentée  au  théâtre  des  Folies-Nouvelles 
en  avril  1857.  Interprètes  :  M.  Douchet, 
M"e  Géraldine. 

MAURizio,  opéra  italien,  livret  d'Adriano 
Morselli,  musique  de  Gabrieli  (Domenico), 
représenté  au  théâtre  San-Salvatore  de  Ve- 
nise en  1687. 

MAURO  (il)  [le  Maure],  opéra  semi-seria, 
musique  de  François  Bonoldi ,  représenté  à 
Trieste  en  1831. 

MAUVAIS  ŒIL  (le)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Scribe  et  Gustave  Lemoine , 
musique  de  Mlle  Loïsa  Puget ,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  1er  octobre  1836.  Cette 
pièce  est  un  peu  naïve  ;  il  semble  que  les  au- 
teurs ont  craint  d'imposer  à  la  musicienne 
légère  des  salons  une  tâche  au-dessus  de  ses 
forces.  Ils  ont  peut-être  eu  tort.  En  effet, 
MHe  Loïsa  Puget  ne  manquait  pas  d'inspira- 
tion mélodique  ;  elle  en  a  donné  d'abondantes 
preuves.  Il  fallait  lui  fournir  l'occasion  d'ac- 
quérir les  qualités  qui  lui  manquaient  en  lui 
offrant  un  cadre  plus  vaste  que  celui  d'un 
album.  L'expression  et  la  sensibilité  qu'on 
trouve  dans  ses  romances  ne  l'aurait  pas 
placée  trop  loin  de  Dezède,  de  Gresnick  et 
de  Délia  Maria. 

Un  jeune  muletier,  nommé  Pedro,  est 
fiancé  à  Inès,  fille  de  l'alcade.  Il  raconte  à  ses 
camarades  l'histoire  de  sa  mule  qui  est,  dit-il, 
ensorcelée  par  le  mauvais  œil,  l'œil  du  diable. 
De  son  côté,  Inès,  se  promenant  dans  la  val- 
lée, a  eu  l'occasion  de  sauver  de  la  mort  un 
officier  de  l'armée  de  Christine  que  les  car- 
listes poursuivaient.  Son  œil,  disait-elle,  l'a- 
vait fascinée.  Depuis  ce  moment,  elle  est  rê- 
veuse et  triste.  Pedro  prétend  que  sa  fiancée 
est  comme  sa  mule.  On  lui  enjoint  de  faire 


venir  l'enjôleur  au  moyen  d'une  chanson  qui 
doit  servir  de  signal  à  un  rendez-vous  de- 
mandé et  promis.  Un  moine  vient  à  passer, 
les  paysans  l'invitent  à  les  aider  à  conjurer  le 
mauvais  œil.  Ce  moine,  comme  dans  le  Comte 
Ory,  n'est  rien  moins  que  le  beau  militaire 
lui-même,  qui  finit  par  obtenir  de  l'alcade  la 
main  d'Inès.  On  a  remarqué  de  jolis  passages 
dans  cette  partition ,  notamment  la  romance 
jouée  par  le  cor  et  reproduite  dans  le  cours 
de  la  pièce,  le  duo  chanté  par  Ponchard  et 
par  Mme  Damoreau,  qui  a  eu  un  succès  com- 
plet comme  actrice  et  comme  chanteuse  dans 
ce  petit  opéra. 

MAUVAIS  SUJET  (un),  opérette,  musique 
de  M.  J.  Uzès,  jouée  aux  Porcherons  en  fé- 
vrier 1872. 

*  MAUVAISE  CONNAISSANCE  (une),  comé- 
die-opérette  en  un  acte,  paroles  de  M.  P.  Man- 
gin,  musique  de  M.  L.-C.  Désormes,  repré- 
sentée à  l'Eldorado  en  1877. 

*  MAYONNAISE  (la.),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Winbouy  et  Morello,  musique 
de  M.  Blétry,  représentée  à  l'Eden-Concert  le 
20  août  1887. 

MAZEPPA,  mélodrame,  musique  de  J.-M. 
Maurer,  représenté  à  Bamberg  en  1837. 

MAZEPPA,  opéra  russe ,  musique  de  M.  le 
baron  Wietinghoff,  représenté  à  Saint-Pé- 
tersbourg en  juillet  1859. 

MAZEPPA ,  opéra  italien  en  quatre  actes, 
musique  de  Pedrotti,  représenté  à  Bologne 
dans  le  mois  de  décembre  1861. 

MAZEPPA,  opéra -bouffe,  musique  de 
M.  Pourny;  représenté  aux  Folies-Dramati- 
ques le  7  septembre  1872.  Joué  par  Luce, 
Milher,  Hamburger,  Mmes  Thierret  et  Blanche 
d'Antigny. 

"MAZEPPA,  opéra  en  trois  actes,  musique 
de  Pierre  Tschaïkowsky,  représenté  avec  un 
très  grand  succès  à  Moscou  au  commence- 
ment de  l'année  1884.  Peu  de  mois  après  et 
dans  le  cours  de  la  même  année,  cet  ouvrage 
était  joué  à  Saint-Pétersbourg,  où  le  public 
se  montrait  à  son  égard  beaucoup  plus  froid 
et  plus  réservé. 

*  MAZEPPA,  grand  opéra  en  cinq  actes, 
poème  de  MM.  Charles  Grandmougin  et 
G.  Hartmann,  musique  de  Mme  la  marquise 
de  Grandval,  représenté  au  Grand-Théâtre  de 
Bordeaux  le  24  avril  1892.  On  connaît  la  lé- 
gende de  Mazeppa,   emporté    jusque   dans 


724 


M&ZZ 


MÉDE 


l'Ukraine  par  le  cheval  sur  lequel  il  avait  été 
attaché,  devenant,  au  lieu  de  trouver  la  mort 
à  laquelle  il  semblait  condamné,  le  chef  des 
gens  de  l'Ukraine,  plus  tard  gagnant  la  con- 
fiance de  Pierre  le  Grand,  et  enfin  trahissant 
ce  prince  pour  servir  Charles  XII.  Le  livret 
nous  le  présente  au  moment  où  l'Ukraine  le 
proclame  son  défenseur.  Mazeppa  s'est  épris 
d'une  jeune  fille,  la  belle  Matrena,  qui  partage 
son  amour  et  qui  sacrifierait  tout  pour  lui, 
hors  l'honneur.  Il  n'en  poursuit  pas  moins  ses 
intrigues  et  n'en  médite  pas  moins  sa  tra- 
hison. Bientôt  son  complot  est  découvert,  et 
il  se  voit  obligé  de  fuir  la  colère  et  les  ressen- 
timents de  ses  anciens  compagnons  d'armes. 
Abandonné  de  tous,  il  erre,  seul,  un  soir,  dans 
la  steppe,  il  entend  la  voix  de  la  femme 
aimée.  Il  appelle  ;  c'est  bien  elle,  c'est  Ma- 
trena, qui  bientôt  se  trouve  en  sa  présence. 
En  reconnaissant  l'infâme,  le  traître  qui  a 
renié  sa  patrie,  elle  est  prise  d'un  mouvement 
de  fureur,  le  maudit  et  tombe  morte  à  ses 
pieds.  Mazeppa,  épouvanté,  pousse  alors  un 
cri  de  douleur  I  «  Morte  !  Et  je  suis  maudit 
par  elle  !  » 

Sur  ce  livret,  assez  habilement  construit  et 
dont  les  incidents  ne  manquent  point  d'inté- 
rêt, Mme  de  Grandval  a  écrit  une  partition 
qui  a  été  fort  bien  accueillie  et  dont  le  succès 
a  été  réel.  On  en  a  particulièrement  signalé 
au  premier  acte  une  jolie  berceuse  chantée 
par  Matrena  ;  au  second,  son  duo  avec  Iskra, 
et  la  scène  vivante  et  mouvementée  de  la 
place  de  Pultawa  avec  la  marche  triomphale, 
le  chœur  des  j  eunes  filles  et  l'épisode  final,  d'un 
grand  effet  dramatique;  au  troisième,  le  pré- 
lude symphonique  et  le  grand  duo  passionné 
de  Matrena  et  de  Mazeppa  ;  et  surtout,  au 
quatrième,  des  danses  très  pittoresques  et  le 
finale  delà  malédiction.  L'ouvrage  était  joué 
par  Mme  Bréjean-Gravièrë  et  MM.  Maurice 
Devriès,  Dupuy,  Silvestre  et  Abbert. 

*  mazeppa,  opéra,  musique  de  M.  Adam 
Mûnchaymer,  représenté  au  théâtre  impérial 
de  Varsovie  il  y  a  quelques  années. 

mazet,  comédie  en  deux  actes,  mêlée 
d'ariettes,  paroles  d'Anseaume,  musique  de 
Duni,  représentée  à  la  Comédie-Italienne  le 
24  septembre  1761.  Le  sujet  est  tiré  d'un 
conte  de  La  Fontaine. 

MAZET,  opéra  allemand,  d'après  la  pièce 
française,  musique  de  Kozeluch,  représenté 
à  Vienne  en  1780. 

MAZZINA,  opéra  italien,  musique  de  Pic- 
cinni ,  représenté  à  Naples  vers  1767. 


*  MBROGLIE  DE  LE  BAJASSE  (LE),  Opéra- 
bouffe  en  dialecte  napolitain,  paroles  ano- 
nymes, musique  de  Paisiello,  représenté  à 
Naples,  sur  le  théâtre  des  Fiorentini,  en  1767. 

*  me  ESCAMO,  zarzuelaenunacte,  musique 
de  M.    José  Rogel,  repr.  à  Madrid  è~n  1866. 

méchante  FEMME  (la),  opéra  allemand, 
paroles  de  Herklots,  musique  de  Ignace  "Wal- 
ter,  représenté  à  Vienne  en  1795. 

MÉCHANTE  FEMME  (la.),  opéra  allemand, 
paroles  de  Herklots,  musique  de  Bierey ,  re- 
présenté à  Dresde  en  1805. 

médaille  (la),  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  Adolphe  Fabre  et  Edouard 
Montagne,  musique  de  M.  Canoby,  jouée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  16  février  1865. 

*  MÉDAILLON  DE  MARIETTE  (le),  opéra- 
comique,  musique  de  M.  Florimond  Van 
Duyse,  représenté  à  Gand  le  20  mars  1861. 

medea,  opéra  italien ,  musique  de  Perez, 
représenté  à  Païenne  vers  1744. 

MEDEA;  opéra  italien  en  deux  actes,  mu- 
sique de  J.-S.  Mayer,  représenté  à  la  Fenice, 
à  Venise,  en  1812,  et  à  Paris  le  14  janvier 
1823. 

medea,  opéra  italien,  musique  de  Celli, 
représenté  à  Rome  en  1838. 

medea,  opéra  italien,  musique  de  J.  Pa- 
cini,  représenté  à  Palerme  en  1844. 

MEDEA  E  GIASONE,  opéra  italien,  livret 
de  Giovanni  Palazzi,  musique  de  Francesco 
Brusa,  représenté  au  théâtre  de  San-Angiolo 
de  Venise  en  1726. 

*  medea  E  GIASONE,  drame  lyrique,  mu- 
sique de  Carlo  Coccia,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Turin  en  1815. 

MEDEA  IN  ATENE,  opéra  italien,  livret  de 
Aurelio  Aureij ,  musique  de  Zanettini  (Anto- 
nio), représenté  au  San-Mosè  de  Venise  en 
1675 ,  repris  en  1678  au  San-Angiolo. 

MÉDECIN  DE  L'AMOUR  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  en  vers,  mêlé  d'ariettes ,  pa- 
roles d'Anseaume  et  Marcouviile,  musique 
de  Laruette,  représenté  au  théâtre  de  la 
foire  Saint-Laurent  le  22  septembre  1758.  Le 
sujet  de  cette  pièce  est  le  même  que  celui  de 
Stratcmice.  Le  roi  de  Syrie  a  été  transformé 
en  bailli  de  village ,  et  tout  le  reste  à  l'ave- 
nant. Cette  pièce  a  été  remise  en  musique 
par  Saint-Amand  et  par  Coignet. 


MEDE 


MÉDE 


72S 


*  MÉDECIN  DUPÉ  (le)  OU  LA  HUCHE, 
opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Mayeur- 
Saint-Paul,  musique  de  Chapelle,  représenté 
au  théâtre  de  la  Cité  en  1793. 

MÉDECIN  ET  L'APOTHICAIRE  (le)  ,  Opéra- 
comique,  musique  de  Ditters,  représenté  à 
Leipzig  en  1846.  Cet  ouvrage  médiocre  a  ce- 
pendant eu  du  succès. 

MÉDECIN  MALGRÉ  LUI  (le),  opéra-COmi- 
que  en  trois  actes,  paroles  de  Désaugiers  fils, 
musique  de  Désaugiers  père,  représenté  au 
théâtre  Feydeau  le  26  janvier  1792.  C'est  la 
comédie  de  Molière  avec  des  couplets  et  quel- 
ques morceaux  d'ensemble.  Le  sujet  ne  com- 
porte guère  plus  de  musique.  La  pièce  est 
trop  littéraire  pour  être  traitée  comme  les 
canevas  italiens,  et  elle  ne  renferme  pas  assez 
de  scènes  dramatiques  pour  inspirer  un  com- 
positeur. L'air  révolutionnaire  :  Ça  ira!  se  re- 
trouve adapté  dans  cet  ouvrage  à  une  situa- 
tion burlesque.  Triste  plaisanterie. 

MÉDECIN  MALGRÉ  LUI  (le)  ,  comédie  de 
Molière,  mise  en  musique  par  M.  Gounod, 
représentée  au  Théâtre-Lyrique  le  15  jan- 
vier 1858.  En  adaptant  cette  comédie  à  la 
forme  lyrique,  en  transformant  les  scènes  en 
trios,  sextuors,  couplets  et  chœur,  on  n'a  pas 
pu  parvenir  à  lui  donner  l'air  d'un  opéra- 
comique.  La  musique  de  M.  Gounod  paraît 
être  une  œuvre  séparée  du  sujet.  On  l'écoute 
avec  plaisir,  parce  qu'elle  est  fort  intéres- 
sante, fort  distinguée.  Malgré  les  efforts  du 
compositeur  pour  lui  donner  une  tournure 
archaïque,  et  particulièrement  l'empreinte 
du  xvue  siècle,  elle  est  restée  une  œuvre  très 
moderne  ,  très  raffinée ,  pleine  de  détails , 
parfois  trop  ingénieux  et  maniérés,  accusant 
partout  une  science  exubérante  de  l'orches- 
tration et  du  contrepoint.  Quant  à  la  gaieté, 
la  rondeur,  le  tour  gaulois  de  la  pièce  de 
Molière,  la  musique  n'en  offre  nulle  part  la 
plus  légère  trace,  et  les  passages  les  plus  in- 
téressants du  dialogue  ont  je  ne  sais  quelle 
teinte  mélancolique  dont  l'auteur  ne  peut 
jamais  s'affranchir.  Nous  n'exceptons  pas  les 
couplets  de  la  Bouteille,  chantés  par  Sga- 
narelle  : 

Qu'ils  sont  doux, 

Bouteille  jolie, 

Qu'ils  sont  doux 

"Vos  petits  glouglous. 

Il  est  impossible  d'imaginer  des  combinaisons 
plus  ingénieuses  et  dont  l'effet  soit  plus  imi- 
tatif  tout  en  restant  musical,  que  celles  de 
l'accompagnement  par  les  flûtes,  les  cors,  les 
clarinettes  et  les  bassons.  Mais  tout  ce  luxe 


n'est  pas  de  mise  lorsqu'il  s'agit  d'un  bûche- 
ron entonnant  une  chanson  à  boire.  Parmi 
les  morceaux  saillants  de  la  partition,  nous 
rappellerons  le  duo  de  Sganarelle  et  de  Mar- 
tine, le  sextuor  de  la  consultation,  les  cou- 
plets de  la  nourrice,  la  pastorale  chantée  par 
Léandre  déguisé  en  berger  ;  le  chœur  :  Ser- 
viteur, monsieur  le  docteur,  et  le  quintette 
du  troisième  acte.  Les  rôles  ont  été  créés  par 
Meillet,  Girardot,  Mlles  Faivre  et  Girard. 

Le  Médecin  malgré  lui  fut  transporté  à 
TOpéra-Comique,  où  l'on  en  fit  une  reprise 
en  1872,  et  une  seconde  le  15  mai  1886.  Mais, 
chose  assez  singulière,  cette  partition  si  pi- 
quante et  si  spirituelle  n'y  obtint  point  de 
succès  et  ne  put  se  maintenir  au  répertoire. 
Qui  sait  si  elle  n'y  retrouvera  pas  un  jour  la 
vogue  de  Mireille  et  de  Philémon  et  Baucis  ? 

MÉDECIN  TURC  (le),  opéra-bouffon  en 
un  acte,  paroles  de  Villiers  et  Armand  Gouffé, 
musique  de  Nicolo,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  15  novembre  1803.  La  pièce  est  bien 
conduite  et  amusante.  Forlis,  lieutenant  de 
vaisseau  français,  a  été  pris  par  des  corsaires 
et  vendu  comme  esclave  au  grand  vizir  à 
Constantinople,  tandis  qu'Adèle,  sa  femme, 
fait  partie  du  harem  d'un  vieux  médecin  turc 
nommé  Kalil.  Tous  deux  sont  désolés  de  leur 
séparation.  Forlis  apprend  par  hasard  que  le 
médecin,  épris  des  charmes  d'une  esclave 
française,  a  refusé  de  la  céder  au  Grand-Sei- 
gneur; que,  pour  venger  Sa  Hautesse,  le 
vizir  veut  mettre  la  science  de  Kalil  à  l'é- 
preuve. On  lui  donnera  à  guérir  un  fou,  et 
s'il  échoue,  il  subira  un  châtiment  exem- 
plaire. Forlis  a  le  pressentiment  que  cette 
esclave  si  intéressante  est  sa  femme  ;  il  con- 
trefait le  fou  et  se  fait  conduire  chez  le  doc- 
teur. Mais  celui-ci,  malgré  les  conseils  de 
Bouzoula,  sa  femme  en  titre,  à  laquelle  Adèle 
inspire  de  la  jalousie,  malgré  la  promesse 
qu'on  lui  fait  de  le  nommer  médecin  de 
Sa  Hautesse  s'il  réussit  dans  sa  cure,  ne  con- 
sent pas  à  rendre  Adèle  à  son  époux.  Cepen- 
dant la  guérison  de  celui-ci  est  à  ce  prix  et 
chaque  fois  que  l'entêté  docteur  refuse  la  li- 
berté à  son  esclave,  Forlis  redevient  aussi 
fou  qu'auparavant.  A  la  fin  Kalil  cède  et  le 
jeune  couple  s'embarque  pour  la  France. 
L'ouverture,  dont  le  thème  principal  est  une 
espèce  de  marche  turque,  a  de  l'entrain  et 
une  couleur  originale.  La  romance  d'Adèle  : 
Sans  plaisir  et  sans  espérance  est  gracieuse  ; 
mais,  au  lieu  de  faire  connaître  de  suite  les 
sentiments  de  regret  de  cette  jeune  femme, 
cette  romance  la  montre  au  contraire  occu- 


726 


MÉDE 


MÉDÉ 


pêe  à  se  distraire  par  le  chant  et  la  danse 
des  ennuis  de  la  captivité.  C'est  d'ailleurs 
conforme  à  la  manière  frivole  dont  l'auteur 
de  Joeonde  traite  les  sentiments  sérieux.  Les 
couplets  de  Bouzoula  :  Les  plaisirs  volaient 
sur  mes  traces,  ont  la  désinvolture  du  genre. 
L'air  dans  lequel  Kalil  peint  tour  à  tour  son 
triomphe  et  sa  chute  n'est  qu'assez  comique  : 
Oui,  partout  il  faudra  qu'on  publie,  etc.  Nicolo, 
qui  avait  connu  en  Italie  des  modèles  excel- 
lents de  l'air  bouffe,  ne  trouvait  pas  en 
France  des  artistes  capables  de  les  interpré- 
ter. Il  s'est  plié  au  goût  français  de  cette 
époque,  et  son  air  de  basse,  tout  en  étant 
bien  écrit,  est  lourd.  Le  trio  qui  suit  :  Tâ- 
chez par  des  agaceries,  est  bien  développé. 
La  partie  de  soprano  est  tantôt  chantée, 
tantôt  dansée  par  Adèle,  ce  qui  alors  passa 
pour  une  invention. piquante,  mais  compro- 
mit le  succès  de  l'œuvre  à  cause  de  la  diffi- 
culté de  trouver  les  deux  talents  réunis  dans 
la  même  personne.  La  grande  scène  de  la 
folie  simulée  de  Forlis  est  un  des  bons  mor- 
ceaux de  l'œuvre  du  compositeur.  Elle  a  été 
écrite  pour  le  célèbre  chanteur  Elleviou. 
Mentionnons  encore  le  quatuor  de  la  recon- 
naissance :  Du  courage,  point  de  frayeur. 
La  partition  du  Médecin  turc  est  une  des 
meilleures  de  l'auteur,  et  on  l'entendrait  en- 
core avec  plaisir  si  elle  était  interprétée  par 
des  chanteurs  habiles.  Nicolo  l'a  dédiée  à  la 
princesse  Louis.  A  cette  époque,  les  compo- 
siteurs se  préoccupaient  déjà  d'échapper  aux 
fourches  caudines  des  marchands  de  musique. 
Plusieurs  d'entre  eux  et  les  plus  illustres 
s'étaient  formés  en  société  pour  l'exploita- 
tion d'un  magasin  de  musique  situé  rue  de 
la  Loi,  no  268,  vis-à-vis  de  la  rue  Ménars.  C'é- 
taient Cherubini,  Méhul,  Kreutzer,  Rode, 
Nicolo  Isouard  et  Boieldieu.  Le  Médecin  turc 
fut  publié  dans  cette  maison.  L'entreprise 
commerciale  des  compositeurs  réunis  ne 
réussit  point. 

Médecin  TURC  (le),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Meynne  et  T.  Jouret,  représenté  sur 
un  théâtre  de  société,  à  Paris,  en  1845. 

MÉDECINE  SANS  MÉDECIN  (la),  opéra- 
comique  en  un  acte ,  paroles  de  Scribe  et 
Bayard ,  musique  d'Herold ,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  18  octobre  1832.  Il  s'agit 
dans  cette  pièce  d'un  médecin  qui,  sans  avoir 
recours  à  son  art,  guérit  un  négociant  ma- 
lade d'une  faillite  imminente ,  en  faisant 
épouser  sa  fille  par  un  jeune  Anglais  fort  riche 
qui ,  cédant  à  un  accès  de  spleen,  voulait 
aussi  se  tuer.  Un  si  pauvre  livret  ne  se  prê- 


tait point  à  la  musique,  et  cependant  Herold 
y  a  adapté  de  fort  jolis  motifs  qui  n'ont  pas 
survécu  malheureusement  au  naufrage  de  la 
pièce.  M'le  Massy  a  débuté  dans  cet  opéra- 
comique. 

MÉDÉE ,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
avec  un  prologue,  paroles  de  Thomas  Cor- 
neille, musique  de  Charpentier,  représentée 
par  l'Académie  royale  de  musique  le  4  dé- 
cembre 1693.  Les  rôles  de  Créon  et  de  Jason 
furent  représentés  par  les  acteurs  Dun  et 
Dumesny,  celui  de  Creuse  par  Mlle  Moreau, 
et  celui  de  Médée  par  la  célèbre  MHe  Marthe 
Le  Rochois. 

MÉDÉE,  opéra  allemand,  musique  de  Ge- 
bel  (George),  représenté  à  Rudolstadt  en 
1752. 

MÉDÉE ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Benda,  représenté  à  Gotha  vers  1769,  et  à 
Leipzig  en  1778. 

MÉDÉE,  tragédie  lyrique  en  trois  actes 
et  en  vers ,  paroles  d'Hoffman ,  musique  de 
Cherubini,  représentée  sur  le  théâtre  Fey- 
deau  le  23  ventôse  an  V  (13  mars  1797).  Le 
journal  le  Censeur  avait  inséré  le  jugement 
suivant  sur  cet  ouvrage  :  «  La  musique,  qui 
est  de  Cherubini,  est  souvent  mélodieuse  et 
quelquefois  mâle,  mais  on  y  a  trouvé  des  rémi- 
niscences et  des  imitations  de  la  manière  de 
Méhul.  »  Pans  un  beau  mouvement  d'enthou- 
siasme, Méhul  lui  répondit  :  *  O  Censeur ,  tu 
ne  connais  pas  ce  grand  artiste.  Mais  moi  qui 
le  connais  et  qui  l'admire,  parce  que  je  le 
connais  bien,  je  dis  et  je  prouverai  à  toute 
l'Europe  que  l'inimitable  auteur  de  Démo- 
phon,  de  Lodoïska,  à'Elisa  et  de  Médée  n'a 
jamais  eu  besoin  d'imiter  pour  être  tour  à 
tour  élégant  ou  sensible ,  gracieux  ou  tragi- 
que, pour  être  enfin  ce  Cherubini  que  quel- 
ques personnes  pourront  bien  accuser  d'être 
jnitateur,  mais  qu'elles  ne  manqueront  pas 
d'imiter  malheureusement  à  la  première  occa- 
sion. Cet  artiste  justement  célèbre  peut  bien 
trouver  un  Censeur  qui  l'attaque  ;  mais  il 
aura  pour  défenseurs  tous  ceux  qui  l'admirent, 
c'est-à-dire  tous  ceux  qui  sont  faits  pour  sen- 
tir et  apprécier  les  grands  talents.  Méhul. 
Je  demandais  un  jour  à  un  des  rares  specta- 
teurs vivants  de  l'opéra  de  Médée,  au  suc- 
cesseur de  Cherubini,  ce  qu'il  pensait  de  cet 
ouvrage  :  »  C'est  de  la  musique  bien  faite,  » 
me  répondit  M.  Auber. 

médée,  opéra,  musique  de  Langlé,  com- 
posé vers  1805  (inédit). 


MEDI 


MEDI 


727 


*  MÉDÉE    OU    L'ORACLE    DE    DELPHES, 

drame  lyrique,  musique  de  Georges  Krem- 
pelsetzer,  exécuté  à  Munich,  en  1866,  dans 
une  séance  de  la  Société  de  chant  académique. 

MÉDÉE  ET  JASON,  tragédie  lyrique  en 
cinq  actes,  avec  un  prologue,  paroles  de 
l'abbé  Pellegrin ,  sous  le  nom  de  La  Roque  , 
musique  de  Salomon  ,  représentée  par  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  24  avril  1713. 
La  victoire  de  Denain  venait  de  jeter  un 
rayon  d'espérance  au  milieu  des  revers  qui 
attristèrent  la  vieillesse  de  Louis  XIV.  Dans 
le  prologue  de  l'opéra  de  Médée  et  Jason, 
l'Europe,  sous  les  traits  de  M'ie  Poussin,  est 
rassurée  par  Apollon  (M.  Hardouin)  et  Mel- 
pomène  (M110  Antier),  qui  lui  annoncent  la 
fin  de  ses  malheurs  et  le  retour  de  la  vic- 
toire qui  vient  de  se  déclarer  pour  les  dra- 
peaux de  la  France.  Cette  scène  allégorique, 
plus  que  l'opéra  proprement  dit ,  assura  son 
succès  pendant  trente-six  ans,  quoique  les 
événements  lui  aient  souvent  donné  des  dé- 
mentis. Salomon  avait  cinquante-deux  ans 
lorsqu'il  aborda  la  scène  lyrique.  Il  jouait  de 
la  basse  de  viole  dans  la  musique  du  roi.  Les 
rôles  de  Médée ,  Creuse ,  Nérine  et  Cléone 
furent  chantés  par  MU"  Journet,  Pestel, 
Dun,  Antier,  Poussin,  Pélissier,  Souris,  Fel, 
Chevalier  ;  ceux  de  Jason ,  de  Créon  et  d'Ar- 
cas,  par  Cochereau,  Thévenard,  Dun,  Tribou, 
Chassé,  Jélyotte.  On  cite,  au  nombre  des  pa- 
rodies faites  de  cet  opéra,  celle  de  Dominique 
Riccoboni  fils  et  Romagnési,  jouée  au  Théâ- 
tre-Italien le  28  mai  1727.  On  en  joua  encore 
une  autre  au  même  théâtre  lo  13  décembre 
1736  ;  ce  qui  prouve  le  succès  durable  de  Mé- 
dée et  Jason. 

MÉDÉE  ET  JASON,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  Milcent ,  musique  de  Granges  de 
Fontenelle,  représenté  à  l'Académie  royale 
de  musique  le  10  août  1813.  Ce  compositeur 
était  l'élève  de  Rey  et  de  Sacchini.  On  re- 
marque dans  ses  ouvrages,  et  particulière- 
ment dans  Hécube,  des  tendances  élevées; 
son  style  était  un  écho  bien  affaibli  de  celui 
de  Gluck  et  de  l'auteur  à'Œdipe  à  Colone. 

*MEDGÉ,  opéra  en  quatre  actes  et  cinq 
tableaux,  musique  de  M.  Spiro  Samara,  écrite 
sur  un  poème  français  de  M.  Pierre  Elzéar 
traduit  en  italien  par  M.  Ferdinando  Fon- 
tana,  représenté  à  Rome,  sur  le  théâtre 
Costanzi,  le  il  décembre  1888. 

*  medici  (i),  «  action  historique  »  en 
quatre  actes,  paroles  et  musique  de  M.  Rug- 
gero   Leoncavallo ,  représentée   au  théâtre 


Dal  Verme  de  Milan  le  9  novembre  1893.  In- 
terprètes :  M™"  Anna  Stehle.  Gini-Pizzorni 
et  Rossi,  MM.  Tamagno,  Beltrami,  Scarneo, 
Biancardi,  Contini,  Barbieri  et  Bellatti.  Cet 
ouvrage  n'est  que  la  première  partie  d'un 
«  poème  épique  en  forme  de  trilogie  histo- 
rique »  auquel  l'auteur  donne  le  titre  général 
de  Crepusculum,  et  dont  les  deux  autres  par- 
ties porteront  pour  titres,  l'une  Jérôme  Savo- 
narole,  et  l'autre  César  Borgia.  On  voit  d'ici 
le  sujet  d'ensemble.  M.  Leoncavallo,  qui  est 
un  jeune  et  presque  encore  un  débutant, 
a-t-il  montré  trop  d'ambition,  a-t-il  trop  pré- 
sumé de  ses  forces  en  assumant  une  telle 
tâche  et  en  se  faisant  l'imitateur  si  étroit  de 
Wagner,  jusqu'en  voulant  être  à  la  fois  son 
poète  et  son  musicien?  Toujours  est-il  que  ce 
nouvel  ouvrage  est  loin  d'avoir  rencontré  la 
fortune  de  son  premier  opéra,  i  Pagliacci,  et 
que  cette  première  partie  de  sa  grande  tri- 
logie, annoncée  un  peu  pompeusement,  n'a 
obtenu  qu'un  médiocre  succès.  En  ce  qui  con- 
cerne le  poème ,  on  lui  a  reproché  la  forme 
trop  volontairement  archaïque  de  ses  vers; 
on  lui  a  reproché  les  notes  surabondantes 
dont  il  a  cru  devoir  l'accompagner  pour  in- 
diquer les  sources  où  il  avait  puisé  dans 
l'histoire  et  dans  la  chronique  ;  on  lui  a  re- 
proché de  reproduire  textuellement  des  stro- 
phes entières  d'Ange  Politien  et  de  Laurent 
de  Médicis;  on  lui  a  reproché  enfin,  adoptant 
un  tel  sujet  et  l'étayant  d'une  érudition  au 
moins  inutile,  de  ne  l'avoir  pris  que  par  ses 
petits  côtés  et  de  ne  lui  donner  qu'un  carac- 
tère en  quelque  sorte  anecdo tique.  La  mu- 
sique n'a  pas  beaucoup  plus  trouvé  grâce 
devant  les  auditeurs.  Elle  n'est  point,  dit-on, 
sans  quelque  banalité,  outre  que,  d'une  forme 
un  peu  trop  composite,  on  y  rencontre  à 
chaque  pas  des  réminiscences  de  tous  les 
auteurs  et  de  toutes  les  écoles.  Il  est  à  croire 
que  M.  Leoncavallo,  qui,  en  somme,  est  un 
artiste,  fera  son  profit  des  critiques  un  peu 
sévères  qui  lui  ont  été  adressées  à  propos  de 
ses  Medici. 

MEDIGINISCHE  CONCILIUM  (das)  [la  Con- 
sultation médicale],  opéra  allemand,  musique 
de  Haibel,  représenté  à  Vienne  vers  1793. 

*  MEDICO  DE'  BAONI  (ih),  opéra,  musique 
de  Nasolini,  représenté  à  Livourne  en  1800. 

*  MEDICO  E  LA  MORTE  (il),  opéra-bouffe, 
musique  de  Giuseppe  Curci,  représenté  sur  le 
théâtre  Nuovo  de  Naples  en  septembre  1833. 

MEDICO  PARIGINO  (il)  [le  Médecin  pa- 
risien], opéra  italien,  musique  de  Astaritta, 


728 


MEES 


MEFI 


représenté  pendant  le  carnaval  à  Venise  en 
1792. 

MEDICO  PER  FORZA  (il)  [le  Médecin  par 
force],  opéra-bouffe,  musique  de  Degola,  re- 
présenté au  théâtre  de  Livourne  en  1779. 

MEDO  (Médus),  opéra  italien  en  trois  actes, 
livret  de  Carlo-Innocentio  Frugoni,  musique 
de  Scarlatti,  représenté  à  Venise  en  1708. 

MEDO  {Médus),  opéra  italien,  livret  de 
Carlo-Innocentio  Frugoni,  musique  de  Léo, 
représenté  à  Naples  en  1740. 

medonte,  opéra,  musique  de  C.-H. 
Graun,  représenté  à  Berlin  en  1750. 

MEDONTE,  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  de  Sarti,  représenté  à  Florence  vers 
1753. 

MEDONTE,  opéra  italien,  musique  de  Blan- 
chi, représenté  à  Reggio  en  1785. 

MEDONTE,  re  d'epiro  ,  opéra  italien, 
musique  de  J.  Giordani,  représenté  à  Rome 
en  1791. 

*  MEDORA,  opéra  en  quatre  actes,  paroles 
de  M.  Angelo  Menin,  musique  de  M.  Fer- 
ruccio  Cusinati,  représenté  à  Vérone,  sur  le 
théâtre  Ristori,  le  29  novembre  1894. 

MEDORO,  opéra  italien,  livret  de  Aurelio 
Aurelj,  musique  de  Francesco  Luzzo,  repré- 
senté au  théâtre  Saint-Jean-et-saint-Paul,  à 
Venise,  en  1658. 

MÉDUS,  ROI  DES  MÈDES,  tragédie  lyri- 
que en  cinq  actes,  avec  un  prologue,  pa- 
roles de  Chancel  de  la  Grange,  musique  de 
Bouvard,  représentée  par  l'Académie  royale 
de  musique  le  23  juillet  1702.  Le  concours  de 
toute  l'élite  de  la  troupe  d'opéra  n'a  pas  re- 
tardé la  chute  de  cet  ouvrage.  C'était  pour 
le  chant ,  Boutelou ,  Hardouin ,  Thévenard , 
Dun,  Cochereau,  Mlles  Desmâtins,  Maupin, 
Lallemand,  Loignon  ;  pour  le  ballet  :  Dange- 
ville,  Du  Mirail,  Boutteville,  Dumoulin,  Ba- 
lon,  etc.,  etc. 

méduse,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
avec  un  prologue ,  paroles  de  l'abbé  Boyer , 
musique  de  Gervais,  représentée  par  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  13  janvier  1697. 

MEERKONIG  UND  SEIN  LIEBCHEN  (der) 
[le  Roi  de  la  mer  et  sa  maîtresse],  opéra  alle- 
mand, musique  de  Bœhmer  (Charles),  repré- 
senté à  Berlin  vers  1816. 

MEESTER  DER  LIEBE   (das)  [le  Modèle 


d'amour],  opéra  allemand,  musique  de  Bcehm 
(Jean),  représenté  vers  1800. 

*  MÉFIE-TOI  DE  PHARAON,  opérette  ;en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Villemer  et  De- 
lormel,  musique  de  M.  Robert  Planquette: 
représentée  à  l'Eldorado  le  12  octobre  1872. 

mefistofele,  opéra  italien,  livret  et 
musique  de  M.  Arrigo  Boito,  représenté  à 
la  Scala  de  Milan  le  5  mars  1868,  refait  en 
grande  partie  par  son  auteur  et  donné  sous 
cette  nouvelle  forme  au  théâtre  Communal 
de  Bologne  le  4  octobre  1875.  Le  prologue  se 
passe  dans  le  ciel.  Le  drame  est  divisé  en  deux 
parties;  la  première  comprend  trois  actes  :  le 
dimanche  de  Pâques,  le  jardin  et  la  nuit  du 
sabbat,  la  mort  de  Marguerite  ;  la  seconde  est 
formée  d'un  quatrième  acte  :  la  nuit  du  sabbat 
classique,  et  d'un  épilogue  :  la  mort  de  Faust. 

Cet  ouvrage  est  rempli  d'étrangetés  et  de 
hardiesses  poétiques  intéressantes,  mais  qui 
s'adressent  plutôt  à  l'imagination  littéraire 
qu'au  goût  musical.  Il  y  a  surtout  dans  le  pro- 
logue un  chœur  d'anges  fort  original  sur  une 
tierce  persistante  : 

Siam  nimbi 

Volanti 

Dai  limbi, 

Nei  santi 

Splendori 

Vaganti, 

Siam  cori 

Bi  bimbi 

D'  amori, 
Etc. 
Ce  prologue  a  la  forme  de  l'oratorio  ;  le  stylo 
est  loin  d'en  être  pur,  car  les  quintes  abon- 
dent. Malgré  sa  couleur  mystique,  le  poème 
est  d'un  réalisme  choquant  et  d'une  auda- 
cieuse crudité.  On  ne  peut  contester  la  force 
dramatique  et  la  verve  endiablée  de  cet  ou- 
vrage, le  plus  bizarre  qu'on  ait  vu  sur  la 
scène.  Les  transitions  semblent  inconnues  à 
l'auteur.  Le  drame  commence  à  la  promenade  ; 
la  séduction  de  Marguerite  a  déjà  été  consom- 
mée, puisqu'elle  accepte  de  la  main  de  Faust, 
qui  a  pris  le  nom  d'Enrico,  un  breuvage  sopo- 
rifique pour  endormir  sa  mère  pendant  qu'elle 
recevra  en  cachette  son  amant.  Elle  n'y  met 
qu'une  seule  condition  :  c'est  que  ce  breuvage 
ne  fera  aucun  mal  à  la  pauvre  femme;  c'est 
au  moins  cela.  Comme  on  le  voit,  le  livret  ne 
brille  pas  par  le  goût  et  est  bien  inférieur  à 
celui  qu'a  traité  avec  tant  de  succès  et  de  ta- 
lent M.  Gounod.  Les  modulations  sont  heur- 
tées, la  mélodie  est  rare  et  la  partie  musicale 
offre  surtout  des  effets  de  sonorité.  Quoique 
l'apothéose  posthume  de  Berlioz  les  ait  mis 
fort  à  la  mode,  ce  n'est  pas  suffisant. 


MELE 


MÉLI 


729 


Le  quatrième  acte  et  l'épilogue  de  l'opéra 
ont  été  tirés  du  second  Faust  de  Goethe.  L'au- 
teur a  tenté  d'introduire  dans  la  Notte  del 
sabba  classico  la  prosodie  du  vers  asclépiade. 
Elena  chante  en  vers  prosodies  à  l'antique, 
tandis  que  Faust  lui  répond  en  vers  rimes, 
afin,  dans  la  pensée  du  poète  musicien,  d'allier 
la  beauté  grecque  à  la  beauté  romantique  al- 
lemande. Je  ne  crois  pas  que  M.  Arrigo  Boito 
réussisse  à  introduire  cet  élément  dans  la 
composition  musicale  plus  que  je  n'y  ai  réussi 
moi-même  lorsque  j'ai  mis  en  musique  sur  le 
mètre  alcaïque  quelques  odes  d'Horace,  no- 
tamment l'ode  0  nata  mecum,  consule  Manliot 
Il  n'y  a  guère  que  Tiambique  dimètre  et  la 
strophe  saphique  avec  le  quatrième  vers  ado- 
nique  qui  soient  susceptibles  de  s'accommoder 
à  notre  musique  mesurée  et  aux  divisions  iso- 
chrones du  rythme,  tel  qu'il  a  prévalu  dans 
tout  l'Occident. 

Les  morceaux  les  plus  saillants  de  l'opéra 
de  Mefistofele  sont  :  dans  le  premier  acte,  la 
romance  de  Faust,  Dai  campi,  dai  prati;  dans 
le  troisième,  l'air  de  Marguerite,  L'altra  notte 
in  fondo  al  mare;  le  duo  Lontano;  dans  le 
quatrième,  le  duetto  d'Hélène  et  de  Faust, 
Forma  idéal  purissima ,  et  la  romance  de 
Faust,  Giunto  sul  passo  estremo.  Distribution: 
Mefistofele,  Nannetti;  Faust,  Campanini; 
Margherita  et  Elena,  E.  Borghi-Mamo;  Marta 
et  Pantalis,  Mazzucco;  Wagner  et  Nereo, 
Casarini.  Les  rôles  de  Margherita  et  d'Elena 
ont  été  chantés  à  Londres  par  Mme  Nilsson. 

*  mefîstofeles,  zarzuela  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Guillermo  Cereceda,  repré- 
sentée à  Madrid  vers  1870. 

*  MÉGÈRE  APPRIVOISÉE  (la),  comédie  ly- 
rique en  trois  actes  et  quatre  tableaux,  poème 
imité  de  la  comédie  célèbre  de  Shalwpeare 
par  M.  Emile  Deshays,  musique  de  M.  Fré- 
déric Le  Rey,  représentée  à  Rouen,  sur  le 
théâtre  des  Arts,  le  8  janvier  1896. 

MEHALA,  drame  lyrique,  musique  de  Rolle 
(Henri),  représenté  à  Leipzig  en  1784. 

MEISTER  MARTIN  DER  KÙFFNER  UND 
SEINE  GESELLEN  (Maître  Martin  le  ventru 
et  ses  compagnons),  opéra  allemand,  musique 
de  Krug,  représenté  à  Carsruhe  en  1845. 

*  mejor  VENGANZA  (la),  drame  lyrique 
en  un  acte,  musique  de  MM.  Espino  et  Angel 
Rubio,  représenté  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
de  la  Zarzuela,  en  février  1880. 

MÉLÉAGRE,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
avec  un  prologue,  paroles  de  Jolly,  musique 


de  Batistin  Stuck,  représentée  par  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  le  vendredi  24  mai 
1709.  Thévenard  chanta  le  rôle  de  Méléagre. 
Cet  ouvrage  n'eut  pas  de  succès. 

MELEAGRO ,  opéra  italien ,  livret  de  An- 
tonio Bernardoni,  musique  de  Marc'  Antonio 
Ziani,  représenté  à  Vienne,  à  l'occasion  de 
l'anniversaire  de  la  naissance  de  Joseph  Ier9 
par  ordre  de  l'impératrice  Amalia  Willel- 
minaj  en  1700. 

MELEAGRO  (il),  opéra  italien,  livret  de 
Antonio  Bernardoni,  musique  de  Albinori, 
représenté  à  Venise  en  1718. 

MELEAGRO,  opéra  italien,  musique  de 
Zingarelli,  représenté  à  Milan  en  1798. 

mélicerte,  comédie  mêlée  de  chants,  de 
Molière.  Lalande  en  écrivit  la  musique. 

MELIDA,  drame  lyrique,  musique  de  Rolle 
(Henri),  représenté  à  Leipzig  en  1785. 

MELlDA,opéra allemand,  musique  de  Ebell, 
représenté  à  Berlin  en  1799. 

MÉLIDOR  ET  PHROSINE,  drame  lyrique 
en  trois  actes,  en  vers,  paroles  d'Arnaud  père, 
musique  de  Méhul,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  4  mai  1794.  Le  sujet  a  été  tiré  du 
roman  de  Gentil-Bernard ,  Phrosine  et  Méli- 
dor,  dans  lequel  les  situations  choquent  au- 
tant le  goût  que  la  vraisemblance.  La  Marie 
de  Planard,  qui  se  précipite  de  désespoir  près 
de  la  vanne  d'un  moulin ,  est  bien  plus  inté- 
ressante que  cette  Phrosine  se  jetant  dans  les 
flots  du  canal  de  Messine  pour  fuir  un  amour 
incestueux.  Tout  a  été  exagéré  dans  ce  drame 
qu'on  croirait  avoir  été  écrit  quarante  ans 
plus  tard ,  si  la  forme  du  dialogue  n'y  était 
plus  châtiée  et  plus  élégante  que  dans  les 
mélodrames  modernes.  Il  est  bien  regretta- 
ble que  sa  chute  ait  eu  pour  conséquence 
l'oubli  de  la  musique  que  Méhul  écrivit  au 
plus  beau  temps  de  son  inspiration,  quoique, 
à  proprement  parler,  le  talent  de  ce  maître 
n'ait  point  connu  d'éclipsé. 

MÉLISSA ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Placide  de  Camerloher,  représenté  à  Munich 
en  1739.  Un  intermède  comique  avait  été  re- 
présenté sous  ce  titre  sur  le  théâtre  San-Cas- 
siano,  à  Vienne,  en  1707,  et  ensuite  à  Bologne 
en  1708. 

*  MÉLITA,  opérette,  paroles  de  M.  Juba 
Kennerley,  musique  de  M.  Pontet,  repré- 
sentée à  Londres,  pour  l'inauguration  du 
Novelty-Theatre,  en  décembre  1882. 


730 


MÉLO 


MEMN 


*  MÉLITE  OU  LE  POUVOIR  DE  LA  NA- 
TURE, opéra-comique  en  trois  actes,  paroles 
de  Desfontaines,  musique  de  Deshayes,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  (théâtre  Favart) 
le  19  mars  1792. 

melodanza  (la),  opéra  italien,  musique 
de  F.  Orlandini,  représenté  à  Milan  en  1806. 

MÉLOMANIE  (la),  opéra-comique   en  un 
acte,  livret  en  vers  de  Grenier,  musique  de 
Champein,  représenté  à  l'Opéra-Comique  na- 
tional le  23  janvier  1781.  L'auteur  a  dédié  sa 
partition  à  MUe  de  Condé.  Elle  obtint  as- 
sez de  succès.  C'est  une  œuvre  travaillée  et 
qui  dénote  aussi  de  la  facilité  ;  mais  les  idées 
sont  communes.  La  pièce  est  très  bouffonne. 
Géronte   est  un  vieillard  extravagant  qui 
raffole  de  musique.  Quoiqu'il  ait  promis  la 
main  de  sa  fille  Elise  à  Saint-Réal,  il  se  ra- 
vise et  veut  la  donner  à  un  nommé  Fugan- 
tini,  musicien  italien  dont  l'arrivée  lui  est 
annoncée.  Lisette  vient  au  secours  de  sa 
jeune  maîtresse;  son  amiCrispin  aidant, on 
fait  passer  Saint-Réal  pour  le  maestro  Fu- 
gantini.   Géronte  charmé,  ravi  de  la  voix 
et  de  tout  ce  que  lui  chante  son  futur  gen- 
dre, comble  les  vœux  de  sa  fille  et  les  siens 
propres.  L'ouverture  est  fort  médiocre.  L'au- 
teur a  cherché  à  rendre  successivement  plu- 
sieurs effets  musicaux,  la  vivacité  du  ballet, 
la  solennité  du  récitatif  du  grand  opéra,  la 
boursouflure  du  mélodrame,  et  à  imiter  plu- 
sieurs instruments  :  la  harpe,  la  mandoline, 
la  guitare,  le  hautbois,  le  cor,  les  timbales 
et  même  le  canon,  si  toutefois  cet  instrument 
de  destruction  peut  être  considéré  comme 
appartenant  à  l'orchestre.  Ce  n'est  pas  le  seul 
ouvrage  dans  lequel  on  ait  cherché  à  pro- 
duire des  imitations  de  ce  genre.  Plusieurs 
compositeurs  ont  cru  qu'il  était  tout  naturel 
et  opportun  dans  un  opéra  d'indiquer  les  res- 
sources de  l'art  musical  et  de  montrer  leur 
savoir-faire.  Sauf  de  rares  exceptions,  ils 
n'ont  pas  raisonné  juste  en  ceci.  D'abord,  en 
annonçant  successivement  un  air  de  flûte, 
des  arpèges  de  harpe,  etc.,  ilsôtent  au  spec- 
tateur le  charme  de  la  surprise  et  le  font 
assister  malgré  lui  à  un  concert  plutôt  qu'à 
une  représentation;  ensuite  ils  se  mépren- 
nent sur  le  rôle  de  l'art  musical,  qui  consiste 
a  peindre  les  sentiments  et  les  situations  de 
l'âme  à  l'aide  d'un  procédé  tout  idéal  que  la 
préoccupation  de  l'imitation  matérielle  ne 
peut  qu'affaiblir.  Champein  ne  connaissait 
pas  cette  théorie,  et  son  mélomanes'en  donne 
à  cœur-joie.  Crispin  même  le  dépasse  dans 
sou  air  descriptif  :  Mousicien  terrible  et  bar- 


bare. Cependant  nous  signalerons,  en  dehors 
de  ces  rôles  chargés,  l'ariette  d'Elise  :  Que  je 
suis  malheureuse!  celle  de  Lisette  :  De  la 
gaieté'  le  doux  transport  ;  la  musette  lourée 
en  sol  :  A  douce  et  gentille  fillette,  et  enfin  la 
romance  de  Saint-Réal  :  O  des  dieux  le  plus 
bel  ouvrage.  Le  quinque  qui  suit  n'offre  rien 
qui  le  distingue,  si  ce  n'est  les  traits  de  bra- 
voure de  la  partie  de  soprano  qui  ont  dû  faire 
honneur  à  la  vocalisation  de  MU»  Colombe, 
chargée  du  rôle  d'Elise,  et  qui  donnait  sans 
doute  brillamment  le  ré  suraigu.  Voici  la 
suite  de  la  distribution  de  cet  ouvrage  : 
Saint-Réal,  haute-contre,  Michu;  Géronte, 
baryton,  Narbonne;  Crispin,  ténor,  Trial  j 
Crisanthe,  ténor,  Rosières;  un  notaire,  té- 
nor. Favart    Lisette,  soprano,  Carline. 

*  melones  Y  CALABRAZAS,  revue  sati- 
rique, de  MM.  Navarro  y  Gonzalvo,  avec  mu- 
sique de  M.  de  Reig,  représentée  à  Madrid 
en  avril  1885. 

MELUSINE,  opéra  romantique ,  musique 
de  Conradin  Kreutzer,  représenté  au  théâtre 
de  Kœnigstadt  le  27  février  1833. 

MELUSINE ,  opéra  allemand  en  quatre 
actes,  musique  de  Schindelmeister ,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Cour,  à  Darmstadt,en 
janvier  1862. 

MELUSINE,  opéra  allemand,  musique  de 
Gramann ,  représenté  à  Wiesbaden  le  25  sep- 
tembre 1875. 

MELUSINE,  opéra  allemand,  musique  de 
Mayrberger ,  représenté  à  Presbourg  le  21  jan- 
vier 1876. 

*  MELUSINE,  drame  lyrique,  musique  de 
M.  le  prince  Troubetskoï ,  représenté  au 
théâtre  impérial  de  Moscou  en  janvier  1895. 

*  MELZOR  ET  ZIMA,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Perrey,  musique  de  Lanusse, 
représenté  à  la  Porte-Saint-Martin  le  9  no- 
vembre 1802. 

*  memnon,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Guichard,  musique  de  Ragué,  repré- 
senté à  la  Comédie-Italienne  le  26  août  1784. 

MEMNON  OU  LA  SAGESSE  HUMAINE,  Op.- 

comique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Edouard 
Cadol  et  Paul  Bocage,  musique  de  M.  Charles 
Grisart  ;  représenté  au  théâtre  des  Folies- 
Bergère  le  2  décembre  1871.  C'est  le  conte 
de  Voltaire  qui  a  fourni  la  donnée  delà  pièce. 
La  musique  a  été  assez  goûtée  ;  on  a  remar- 
qué les  couplets  chantés  par  Mlle  Judic,  le 
duo  entre  l'esclave  Aidée  et  Memnon,  ainsi 


MENE 


MÈNE 


731 


qu'une  chanson  àboire.  L'épigraphe  du  conte, 
qui  est  si  connue,  a  fourni  au  musicien  l'idée 
d'une  mélodie  dont  la  forme  archaïque  ne 
manque  pas  d'à-propos: 

Nous  tromper  dans  nos  entreprise» 
Est  à  quoi  nous  sommes  sujets; 
Le  matin  je  fais  des  projets, 
Et  le  long  du  jour  des  sottises. 

Chanté  par  Crambade,  Raoult  et  Mlle  Judic. 

MEMORIE  DEL  DIAVOLO  (le)  [les  Mé- 
moires du  Diable],  opéra  italien,  livret  tiré 
du  roman  de  Frédéric  Soulié,  musique  de 
M.  Sozzi,  représenté  au  théâtre  Carcano,  de 
Milan,  en  décembre  1864. 

MÉMOIRES  DE  FANCHETTE  (les),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Nérée- 
Desarbres,  musique  du  comte  Gabrielli,  re- 
présenté au  Théâtre -Lyrique  le  mercredi 
22  mars  1865. 

*  mé-na-KA,  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Paul  Ferrier,  musique  de  M.  Gaston 
Serpette,  représentée  au  théâtre  des  Nou- 
veautés le  2  mai  1892. 

*  MÉNAGEA  QUATRE,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Paul  Coq  et  César  Wartel, 
musique  de  M  Paul  Bertrie,  représentée  aux 
Folies-Bergère  le  26  janvier  1875. 

ménage  DE  garçon  (le),  opérette  en 
un  acte,  musique  de  Gyrowetz,  représentée  à 
Vienne  vers  1813. 

*  ménage  PAVERNAY  (le),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Thalray,  musique  de 
M.  Charles  de  Sivry,  représentée  aux  Folies- 
Marigny  le  27  juillet  1875. 

MENASKO  ET  ELWINA,  mélodrame,  mu- 
sique de  Joseph  de  Blumenthal,  représenté  à 
Vienne  vers  1815. 

MENDIANT  (le),  opéra-comique,  musique 
de  Linley,  représenté  sur  le  théâtre  de  Drury- 
Lane  à  Londres  en  1787. 

*  mendiants  d'amour  (les),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Pop,  musique  de 
M.  Georges  Rose,  représentée  au  concert  de 
l'Époque  le  23  novembre  1889. 

MENDICANTE  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Sangiorgi,  représenté  à  Rome  le  2  août 
1861. 

*  MENDIGA  DEL  MANZANARES  (LA.),  zar- 
zuela  en  trois  actes,  musique  de  M.  Miguel 
Marqués,  représentée  au  théâtre  Apolo,  de 
Madrid,  en  décembre  1880. 

*  MENEGILDA  (la),  zarzuela- comique  en 


en  acte  et  trois  tableaux,  livret  en  vers  et  en 
prose  de  MM.  Larra  tils  et  Gullon,  musique 
de  M.  San  José,  représentée  au  théâtre  Romea, 
de  Madrid,  en  décembre  1894. 

*  MÉNESTREL  (le),  opérette  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Adolphe  Neuendorff,  repré- 
sentée au  théâtre  Amberg,  de  New- York,  en 
mai  1892. 

MENESTRELLO  (il)  [le  Ménestrel],  opéra 
italien,  musique  de  M.  de  Ferrari,  représenté 
au  théâtre  Paganini,  à  Gênes,  le  23  juillet 
1861.  C'est  l'un  des  plus  jolis  ouvrages  du 
compositeur  et  celui  qui  a  obtenu,  à  juste 
titre,  le  succès  le  plus  complet  et  le  plus 
prolongé. 

MENESTRELLO  (il),  opérette  en  trois 
actes,  livret  tiré  de  Gringoire,  de  Théodore 
de  Banville,  par  Campodicola,  musique  du 
marquis  Filiasi,  représentée  au  théâtre  de 
la  Società  filodrammatica  dei  Nobili  en  juin 
1880.  On  a  remarqué  dans  cet  ouvrage  d'un 
amateur  le  chant  du  ménestrel  et  une  prière 
chantée,  au  troisième  acte,  par  Mme  Rubini- 
Scalisi. 

*  MENESTRELLO  (il),  esquisse  lyrique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Luigi  Marangio,  mu- 
sique de  M.  Salvatore  Strino,  représentée  à 
Spalato  (Dalmatie)  le  10  décembre  1892. 

MÉNESTRELS  (les),  opéra-comique  en 
trois  actes ,  paroles  de  Reveroni  Saint-Cyr, 
musique  de  Solié,  représenté  au  théâtre  Fey- 
deau  le  27  août  18H. 

*  MÉNÉTRIER  (le),  opéra,  musique  de 
M.  Schulz,  représenté  en  janvier  1896  sur  le 
théâtre  ducal  de  Brunswick,  où  l'auteur  oc- 
cupait l'emploi  de  chef  d'orchestre. 

MÉNÉTRIER  DE  MEUDON  (le),  opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  musique  de  M.  Wecker- 
lin  (inédit). 

MÉNÉTRIER  DE  MEUDON  (le),  Opéra- 
comique  en  trois  actes,  livret  de  MM.  Gaston 
Marot  et  L.  Jonathan,  musique  de  M.  Ger- 
main Laurens,  représenté  aux  Fantaisies- 
Parisiennes  le  1er  septembre  1880.  La  pièce 
est  divertissante.  François,  le  ménétrier,  se 
fait  passer  pour  le  roi  François  1er  et  chasse 
sur  les  terres  conjugales  du  baron  de  Bois- 
Corné.  La  partition,  premier  ouvrage  lyrique 
du  compositeur,  a  été  chantée  par  MUes  Stella 
de  La  Mar,  Landau,  MM.  Puget  et  Denizot. 

MÉNÉTRIER  (le)  OU  LES  DEUX  DUCHES- 
SES, opéra-comique  en  trois  actes,  paroles 
de  Scribe,  musique  de  Labarre ,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  9  août  1845.  Le  livret  a 


732 


MENS 


MENZ 


pour  base  une  intrigue  politique  comme  la 
plupart  des  poèmes  lyriques  du  vaudevil- 
liste. Un  souverain  allemand  veut  s'emparer 
du  Tyrol ,  et ,  pour  arriver  à  cette  fin  ,  il  lui 
faut  rechercher  les  traces  d'une  grande-du- 
chesse enlevée  dès  son  enfance,  et  qui,  selon 
les  uns,  a  été  recueillie  par  un  pauvre  mé- 
nétrier, tandis  que ,  selon  d'autres ,  elle  est 
devenue  servante  dans  le  cabaret  de  l'Ours- 
Noir,  ce  qui  donne  lieu  à  une  suite  de  qui- 
proquos toujours  divertissants  à  la  scène, 
malgré  leur  banalité.  Mais  il  y  a  beaucoup 
trop  de  rôles  dans  cette  pièce.  C'est  d'abord  le 
jeune  ménétrier  Urbain  ,  qui  aime  Thérèse  , 
sa  pupille  ;  puis  l'étudiant  Gédéon  ;  le  comte 
Léopold  ,  cousin  de  la  duchesse  ;  le  major 
Krifkraf,  gros  militaire  ridicule;  l'intéres- 
sante Thérèse;  Lisbeth,  la  servante  qui  se 
trouve  être  la  vraie  duchesse;  enfin  Jean- 
nowitz ,  riche  fermier  courtisant  l'une  et 
l'autre,  et  sans  succès.  Tous  les  personnages 
ont  une  importance  égale  dans  le  livret,  ce 
qui  a  plus  nui  à  sa  réussite  assurément  que 
la  musique  de  Labarre,  bien  écrite,  bien  in- 
strumentée et  renfermant  de  fort  beaux  mor- 
ceaux. L'ouverture  offre  une  jolie  tyrolienne 
dialoguée  entre  le  hautbois,  la  flûte  et  le  cor, 
accompagnés  par  un  effet  de  timbales  pia- 
nissimo. Nous  signalerons  la  mélodie  chantée 
par  Urbain  :  Ce  que  jamais  je  n'eusse  osé  te 
dire;  puis  un  beau  chœur  national  en  deux 
strophes,  dans  lequel  on  a  remarqué  l'accent 
donné  aux  vers  : 

La  liberté  bannie 
Qui  fuit  de  notre  sol , 

les  couplets  du  major  Krifkraf,  d'une  coupe 
originale;  enfin  un  bon  trio  au  troisième 
acte.  Mile  Lavoye  s'est  fait  applaudir  dans 
des  vocalises  hardies  en  forme  de  tyroliennes; 
ce  genre  de  rythme  domine  peut-être  un  peu 
trop  dans  cet  opéra.  Mocker,  Chollet,  Henri, 
Sainte-Foy,  Emon  et  MUe  Révilly  ont  inter- 
prété les  autres  rôles 

*  METNNONE  E  ZEMIRA  OSSia  LA  FIGLIA 

DELL'' ARIA,  opéra  sérieux,  paroles  ano- 
nymes, musique  de  Simon  Mayr,  représenté 
sur  le  théâtre  San  Carlo,  à  Naples,  en  1817. 

*MENSAJERA  (la),  zarzuela  en  deux  actes, 
paroles  de  M.  Louis  Olona,  musique  de  Joa- 
quin  Gaztambide,  représentée  au  Théâtre- 
Espagnol  de  Madrid  le  24  décembre  1849. 

MENSONGE  OFFICIEUX  (le)  ,  opéra-co- 
mique,  paroles  de  Piccinni  fils,  musique  de 
Piccinni,  représenté  à  la  Comédie-Italienne 
le  17  mars  1787. 


MENSONGE  OFFICIEUX  (le),  opèra-CO-i 
mique  en  un  acte ,  paroles  de  Forgeot ,  mu- 
sique de  Lemoyne ,  représenté  à  Feydeau  le 
13  mars  1795. 

«MENTEUR    ET  SON     FILS     (le),'  Opéra- 

comique  en  un    acte,   musique  de  Reuling, 
représenté  à  Vienne  en  1833. 

MENTEUR  MALADROIT  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte ,  musique  de  Lebrun ,  repré- 
senté au  théâtre  Molière,  à  Paris,  en  1798. 

MENUISIER  (le),  opéra  allemand,  musi- 
que  de  Wraniczky ,  représenté  à  Vienne  en 
1799. 

MENZIKOFF  ET  FŒDOR  OU  LE  FOU  DE 
BÉRÉZOFF,  opéra-comique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  La  Martellière,  musique  de  Cham- 
pein,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  30  jan- 
vier 1808.  La  partition  a  été  dédiée  à  la 
reine  de  Hollande.  La  pièce  est  des  plus  sin- 
gulières qu'on  puisse  imaginer.  Menzikoff, 
l'ami  et  le  compagnon  de  Pierre  le  Grand ,  a 
été  exilé  en  Sibérie,  et  se  retrouve  au  milieu 
des  prisonniers  victimes  de  sa  dureté  et  sou- 
vent de  son  injustice  lorsqu'il  était  au  pou- 
voir. Il  cherche  à  cacher  son  nom  et  à  éviter  de 
cruelles  représailles.  Sa  femme  et  sa  fille 
Marie  le  consolent  comme  elles  peuvent  de 
sa  disgrâce,  et  il  trouve  dans  ce  pays,  dont 
la  description  est  aussi  invraisemblable  que 
ridicule,  une  sympathie  universelle.  Un  jeune, 
noble,  à  qui  Menzikoff  a  refusé  sa  fille  en  ma- 
riage, en  est  devenu  presque  fou,  et  se  venge 
en  protégeant  cette  famille  infortunée.  Dans  • 
cette  pièce,  personne  ne  se  reconnaît,  quoi- 
que parlant  sans  cesse  les  uns  des  autres.  Ce 
fou,  qui  s'appelle  Jean,  organise  des  fêtes, 
donne  des  liais ,  soulage  les  souffrances  des . 
prisonniers  et  fait  de  la  Sibérie  le  lieu  le 
plus  heureux  de  la  terre.  Il  va  sans  dire 
qu'un  ukase  vient  rendre  la  liberté  à  Men- 
zikoff, à  Jean  Fœdor ,  qui  épouse  Marie.  Le 
livret,  qui  a  la  prétention  des  grands  senti- 
ments et  du  haut  style,  offre  des  détails  d'un 
comique  achevé,  et  montre  que  tous  les  fous 
n'étaient  pas  alors  à  Bérézoff.  Champein  a 
écrit  de  bonne  foi  sur  cette  donnée  plus  que 
bizarre  une  partition  qu'il  a  traitée  con  amore. 
Parmi  les  morceaux  les  plus  méritants,  nous 
citerons  le  duo  de  femmes  :  Chère  enfant,  je 
te  remercie  ;  l'air  de  Jean  :  Dès  qu'on  a  quitté 
les  travaux,  le  finale  du  premier  acte,  qui  a 
un  caractère  champêtre;  le  morceau  d'en- 
semble vraiment  dramatique  du  second  acte  : 
Cessez  de  vous  contraindre,  et  la  romance  de 
Jean  qui  ouvre  lé  troisième  acte  :  De  son 


MEPxG 


MÈRE 


733 


ïamour  voilà  le  gage.  C'est  un  ouvrage  bon  à 
consulter  pour  se  rendre  compte  d'un  des  cou- 
rants littéraires  et  artistiques  de  ce  temps. 

méprise  (la),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Creusé  de  Lesser,  musique  de 
Mme  Sophie  Gail,  représenté  à  TOpéra-Co- 
mique  le  20  septembre  1814. 

*  MÉPRISE  (la)  [de  Vergissing],  opéra-co- 
mique flamand  en  un  acte,  musique  de  M.  Jo- 
seph Mertens,  représenté  à  Anvers  le  6  jan- 
vier 1869. 

MÉPRISE  ET  SURPRISE,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  J.  d'Evry,  musique 
de  M.  "W.  d'Indy,  représenté  pour  la  pre- 
mière fois  dans  la  salle  Pleyel-Wolif  le  19  fé- 
vrier 1867.  Ce  petit  ouvrage  appartient  au 
genre  mélodique  facile.  Le  rôle  du  vicomte 
d'Héricy  a  été  chanté  par  un  jeune  ténor, 
M.  Jacquin,  dont  la  méthode,  le  goût  et  la 
charmante  voix  ont  été  fort  remarqués. 
M»e  Barthe  Banderali  a  fait  valoir  la  partie 
de  Diane  de  Mézerolles.  Les  autres  rôles  ont 
été  chantés  par  MM.  Hermann-Léon,  E.  Mas- 
'  son  et  MHe  Aline  Lambelé.  Nous  avons  re- 
marqué un  quatuor  élégamment  écrit. 

MÉPRISE  VOLONTAIRE  (LA)  OU  LA  DOU- 
BLE LEÇON ,  opéra-comique  en  un  acte ,  pa- 
roles de  A.  Duval,  musique  de  M'ie  Le  Séné- 
chal de  Iierkado,  représenté  à  Feydeau  le 
24juini805.  C'est  une  comédie  agréable  et  du 
meilleur  goût.  La  musique,  qu'on  s'accorda  à 
louer,  est  la  seule  production  connue  de  cette 
jeune  personne  alors  âgée  de  dix-neuf  ans. 

MÉPRISES  ESPAGNOLES  (les)  ,  Opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Saint- Just 
d'Aucourt,  musique  de  Boieldieu,  représenté 
à  Feydeau  le  19  avril  1799. 

MÉPRISES  PAR  RESSEMBLANCE  (les), 
comédie  en  trois  actes ,  en  prose ,  mêlée  d'a- 
riettes, paroles  de  Patrat ,  musique  de  Gré- 
xry,  représentée  à  Fontainebleau  le  7  no- 
vembre 1786  et  aux  Italiens  le  16  du  même 
mois.  Ce  fut  une  des  dernières  productions 
de  Grétry,  et  elle  n'eut  qu'un  médiocre  suc- 
cès. Cependant  il  y  eut  une  reprise  de  cet 
ouvrage  à  l'Opéra-Comique  en  1858. 

MERCANTE  DI  VENEZIA  (il)  [le  Marchand 
de  Venise],  opéra  italien,  musique  de  Ciro 
Pinsuti,  représenté  avec  succès  à  Bologne, 
sur  le  théâtre  Comunale,  en  novembre  1873. 
Le  livret  a  été  tiré  de  la  pièce  de  Shakspeare. 

*  MERCANTE  INNAMORATO  (il),  «  in- 
tention pour  musique»,  paroles  de  Pietro 


Trinchera,  musique  d'Antonio  Corbisiero, 
représentée  à  Naples,  sur  le  théâtre  des  Fio- 
rentini,  en  1750. 

MERCATO  DI  MALMANTILE  (il)  [le  Mar- 
ché de  Malmantile],  opéra  italien,  musique 
de  Scarlatti  (Joseph),  représenté  à  Vienne  en 
1757. 

MERCATO  DI  MALMANTILE  (IL) ,  opéra 
italien,  musique  de  Fischietti,  représenté  à 
Dresde  vers  1766. 

MERCATO  DI  MALMANTILE  (il),  opéra 
italien ,  musique  de  Cimarosa ,  représenté  à 
Rome  en  1780. 

MERCATO  DI  MALMANTILE  (il),  Opéra 
italien,  musique  de  Barta,  représenté  à  Vienne 
en  1784. 

MERCATO  DI  MONPREGOSO  (il),  opéra 
italien ,  musique  de  Zingarelli ,  représenté  à 
Turin  en  1793. 

*  MERCEDE,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Augusto  Ardore,  musique  de 
M.  Daniele  Pellegrino,  représenté  au  théâtre 
Bellini  de  Naples  le  7  mai  1892. 

*  MERCIAJUOLO  AMBULANTE  (il),  co- 
médie lyrique,  paroles  de  Quattromani,  mu- 
sique du  baron  Giuseppe  Staffa,  représentée 
à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo,  en  184S. 

MERCURE,  opéra  allemand,  musique  de 
Wraniczky,  représenté  au  théâtre  Marinelli, 
de  Vienne,  en  1793. 

MERCURY  VINDICATED  FROM  THE  AL- 
CHEMIST  AT  COURT  (Mercure  vengé  de  l'al- 
chimiste à  la  cour) ,  paroles  de  Ben-Johnson, 
musique  de  Ferrabosco,  représenté  à  Lon- 
dres vers  1615. 

MÈRE  DES  COMPAGNONS  (la),  Opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  livret  de  MM.  Chivot  et 
Duru,  musique  de  M.  Hervé,  représenté  au 
théâtre  des  Folies-Dramatiques  le  15  décem- 
bre 1880.  Malgré  le  milieu  vulgaire  où  se  pas- 
sent les  trois  actes  ,  l'intérêt  est  soutenu, 
parce  que  les  caractères  des  personnages  ont 
de  la  franchise  et  du  naturel.  Il  ya  aussi  un  fond 
de  sentiments  généreux  qu'on  a  perdu  l'habi- 
tude de  rencontrer  dans  ces  sortes  d'ouvrages. 
La  mère  des  compagnons  charpentiers  est  une 
jeune  fille,  nommée  Francine  Thibaut ,  qui 
exerce  sur  eux  une  influence  absolue.  Tous  la 
respectent  et  l'un  d'eux,  Marcel,  en  est  amou- 
reux fou.  Mais  Francine  est  tout  entière  oc- 
cupée d'une  aventure  romanesque  dont  le  hé- 
ros est  Un  jeune  inconnu  qu'elle  a  sauvé.  Cet 


734 


MERE 


MERL 


inconnu,  Gustave  de  Champrosé,  est  un  con- 
spirateur, un  carbonaro  -,  la  pièce  se  passe  au 
temps  de  la  Restauration.  Marcel  a  un  frère, 
comédien  de  province,  en  tournée  de  repré- 
sentations. Voyant  le  désespoir  amoureux  du 
brave  charpentier,  il  s'emploie  avec  zèle  à  le 
débarrasser  de  son  rival.  Habile  à  jouer  tous 
les  rôles,  il  prend  divers  déguisements  et  re- 
vêt en  dernier  lieu  l'uniforme  de  général,  afin 
d'arrêter  Gustave  de  Champrosé  au  moment  où 
il  va  épouser  lajeune  Francine.  Celle-ci  sauve 
encore  une  fois  le  carbonaro,  qui  va  devenir  son 
mari,  en  le  cachant  précipitamment  dans  sa 
chambre.  Marcel  sacrifie  à  la  fois  son  amour 
pour  Francine  et  sa  haine  pour  son  rival.  Il 
ne  songe  plus  qu'à  sauver  l'honneur  de  la 
jeune  fille.  Instruit  de  la  supercherie  de  son 
frère,  il  démasque  le  faux  général.  La  petite 
mère  des  compagnons  s'aperçoit  enfin  qu'elle 
a  dans  la  charbonnerie  une  rivale  préférée  ; 
elle  retourne  au  compagnonnage  en  comblant 
les  vœux  du  bon  Marcel.  Il  y  a  des  scènes  fort 
comiques,  et  d'ailleurs  absolument  invraisem- 
blables, dans  l'hôtel  des  parents  titrés  de 
Gustave,  envahi  par  les  compagnons  charpen- 
tiers. Si  l'on  ne  faisait  pour  le  populaire  que 
des  pièces  de  ce  genre,  amusantes,  gaillardes 
et  morales  à  la  fois,  cela  vaudrait  mieux  que 
les  opérettes  grivoises  et  les  insanités  de  mau- 
vais goût.  La  musique  de  M.  Hervé  est  assez 
faible  et  inégale,  mais  elle  n'est  jamais  com- 
mune. On  a  applaudi  un  morceau  fort  bien 
arrangé  et  d'un  charmant  effet  ;  c'est  celui  que 
chante  Francine  racontant  les  leçons  de  cla- 
vecin, de  chant,  de  maintien  et  de  danse 
qu'on  lui  fait  prendre  dans  l'hôtel  du  comte 
pour  la  former  aux  belles  manières.  C'est  as- 
surément moins  distingué  que  la  scène  ana- 
logue de  la  Fille  du  régiment.  Donizetti  et 
M.  Hervé  ne  parlent  pas  la  même  langue  et 
leurs  auditeurs  n'ont  pas  les  mêmes  oreilles. 
Je  signalerai  aussi  les  couplets  de  la  mère  des 
compagnons,  la  chanson  de  l'Ecaillère  et  la 
ronde  des  Charpentiers.  Chanté  par  Maugé, 
Lepers,  Simon-Max;  Mmes  Simon-Girard  et 
d'Harvillé. 

MÈRE  DES  MACCHABÉES  (LA.),  Opéra, 
musique  de  Franck  (Jean-Wolfgang) ,  repré- 
senté à  Hambourg  en  1679. 

*  MÈRE  GANZ  ET  L'ŒUF  COR  (la),  opéra, 
musique  de  Bernard  Koch,  représenté  à 
Amsterdam  vers  1828. 

*  mère  milo  (la),  opéra  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  Cari  Bendl,  représenté  à  Prague, 
sur  le  théâtre  National,  en  juin  1896. 


\ 


MERIDE  E  SELINUNTE,  opéra  italien, 
livret  d'Apostolo  Zeno,  musique  de  Giusepp» 
Porsile ,  représenté,  par  ordre  de  l'empereur 
Charles  VI,  à  Vienne,  en  1721. 

MERIDE  E  SELINUNTE,  opéra  italien, 
livret  d'Apostolo  Zeno,  musique  de  Niccolô 
Porpora,  représenté  sur  le  théâtre  de  Saint- 
Jean-Chrysostome,  à  Venise,  en  1786. 

MERIDE  E  SELINUNTE,  opéra  italien, 
livret  d'Apostolo  Zeno,  musique  de  Chiarini, 
représenté  à  Brescia  en  1744. 

*  MERIENDA  (la),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Navarro  Gonzalvo,  musique  de  M.  Brull, 
représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  des 
Récollets,  en  juillet  1894. 

MERITO  UNIFORMA  I  GENI  (il),  Opéra 
italien,  livret  du  comte  Niccolô  Minato,  mu- 
sique de  Draghi  (Antoine).  Ce  petit  ouvrage 
a  servi  d'introduction  à  un  ballet  exécuté  à 
Foccasion  de  la  fête  de  S.  C.  R.  M.  l'impéra- 
trice Eléonore,  à  Vienne,  en  1692. 

*  merlan  frit  (un),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Georges  Douay,  représenté» 
aux  Folies-Marigny  en  1868. 

*  MERLIN,  opéra  romantique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Siegfried  Lipiner,  musique  de 
M.  Cari  Goldmark,  représenté  à  l'Opéra  im- 
périal de  Vienne  le  19  novembre  1886.  Nous 
voici  revenus  aux  romans  des  chevaliers  da 
la  Table-Ronde,  et  c'est  la  fameuse  légende 
de  Merlin  l'enchanteur,  de  ce  Merlin  qu'Ed- 
gar Quinet  appelait  «  le  premier  patron  de  la 
France,  »  qui,  après  bien  d'autres,  fait  les 
frais  de  cet  ouvrage.  Nous  retrouvons  là  tous 
ces  personnages  bien  connus  :  Viviane,  Mor- 
gane,  Genièvre,  Merlin  l'enchanteur,  le  roi 
Artus,  le  chevalier  Lancelot  du  Lac...  Le  li- 
brettiste a  suivi  la  légende  à  peu  près  pas  à 
pas,  en  donnant  seulement  au  dénouement 
un  caractère  plus  dramatique,  nécessité  par 
l'action  scénique.  Le  compositeur,  qui  n'avait 
rien  donné  au  théâtre  depuis  la  Reine  de 
Saba,  à  laquelle  il  doit  le  meilleur  de  sa  re- 
nommée, a  mis  trois  années  à  écrire  la  mu- 
sique de  son  Merlin,  musique  d'un  caractère 
un  peu  excessif,  mais  dramatique,  passion- 
née, remarquable  à  beaucoup  d'égards,  et 
qu'un  critique  allemand  appréciait  en  ces 
termes  :  «  Avec  Merlin,  M.  Goldmark  a  chan- 
gé complètement  de  manière.  La  Reine  de 
Saba  était  conçue  dans  l'ancienne  forme  du 
grand  opéra  ;  nous  y  trouvons  des  airs,  des 
morceaux  d'ensemble,  un  ballet,  enfin  des 
morceaux  qu'on  peut  facilement  détacher  d» 


MERL 


MERO 


735 


l'œuvre.  Merlin  est,  au  contraire,  un  drame 
musical  construit  dans  l'esprit  de  réforme 
mis  en  avant  par  Richard  Wagner.  La  mu- 
sique y  sert  simplement  à  illustrer  l'action, 
elle  est  étroitement  liée  avec  elle;  aucun 
morceau  n'est  indépendant.  On  aurait  tort 
cependant  de  classer  M.  Goldmark  parmi  les 
imitateurs  de  Richard  Wagner  ;  il  entre  sim- 
plement dans  la  route  ouverte  par  le  maître 
de  Bayreuth,  comme  plusieurs  autres  ont  fait 
déjà  sans  qu'on  puisse  dire  qu'ils  copient  ser- 
vilement Richard  Wagner  ;  Sigurd  de  Reyer 
et  Gwendoline  de  Chabrier,  pour  ne  citer  que 
des  compositeurs  français,  offrent  des  exem- 
ples analogues.  M.  Goldmark  n'a  pas  non  plus 
fait  usage  du  leitmotiv.  Une  seule  phrase, 
chaude,  passionnée,  qui  explique  l'amour  de 
Merlin  pour  Viviane,  et  qu'on  entend  à  plu- 
sieurs reprises,  pourrait  être  désignée  sous 
le  nom  de  motif  caractéristique.  Ajoutons 
enfin  que  les  duos,  les  passages  d'ensemble 
et  les  chœurs  ne  font  pas  défaut  dans  Merlin, 
et  qu'une  musique  de  ballet  accompagne  une 
scène  chorégraphique  comme  dans  Tannhâtt- 
ser.  L'analogie  avec  l'œuvre  du  maître  de 
Bayreuth  se  borne  à  ce  que  nous  venons 
de  signaler,  et  nous  attachons  une  grande 
importance  à  cette  constatation,  car  on  ne 
manquera  pas  de  dire  et  Ton  dit  déjà  avec 
regret  que  M.  Goldmark,  le  plus  important  et 
le  plus  personnel  des  compositeurs  que  la 
scène  lyrique  allemande  possède  actuelle- 
ment, vient  d'empiéter  sur  le  domaine  de 
Richard  Wagner...  En  abandonnant  les  an- 
ciennes formules,  M.  Goldmark  ne  s'est  nul- 
lement départi  des  qualités  essentielles  de 
son  ancienne  manière  expressive.  Sa  musique 
reste  chaude  et  généreuse.  Le  compositeur 
distribue  à  profusion  ses  couleurs  dans  l'or- 
chestre, mais  la  voix  humaine,  qui  domine 
toujours  la  symphonie,  ne  s'y  noie  jamais; 
elle  est  toujours  traitée  avec  un  art  et  une 
science  consommés  de  ses  moyens  et  de  ses 
limites,  qualité  devenue  assez  rare  de  nos 
jours...  » 

En  réalité,  Merlin  a  obtenu,  à  son  appari- 
tion à  Vienne,  un  succès  retentissant;  mais 
il  ne  paraît  pas  que  ce  succès  doive  se  propa- 
ger et  surtout  se  maintenir  sur  toutes  les 
scènes  allemandes,  comme  il  advint  de  la 
Reine  de  Saba,  qui  est  toujours  au  répertoire 
de  tous  les  grands  théâtres  d'outre-Rhin. 
L'exécution  de  l'ouvrage  était  d'ailleurs  excel- 
lente et  confiée  à  des  artistes  de  premier 
ordre,  dont  voici  les  noms  :  MM.  Winkelmann 
(Merlin),  Sommer  (Artus),  Reichenberg  (le 
Démon),  Howitz  (Lancelotdu  Lac),  et  mesda- 


mes Materna  (Viviane),  Kaulich  (Morgane) 
et  Abel  (Genièvre). 

*  MERLIN,  grand  opéra  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  Hoffmann,  musique  de  M.  Philippe 
Rufer,  compositeur  belge,  représenté  à  l'Opéra 
royal  de  Berlin  le  28  février  1887.  Le  livret  de 
cet  ouvrage  était  lourd  et  maladroitement 
construit;  la  musique,  de  tendances  et  de 
formes  très  wagnériennes,  fut  accueillie  avec 
beaucoup  de  faveur. 

MERLINO  DE  PATONE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Calderoni,  représenté  à  Roveredo, 
en  Tyrol,  en  octobre  1875. 

merope,  opéra  italien,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  Gasparini  (Francesco),  re- 
présenté au  théâtre  de  San-Cassiano,  à  Ve- 
nise, en  1712. 

MEROPE,  opéra  italien,  paroles  d'Apostolo 
Zeno ,  musique  d'Orlandini ,  représenté  à 
Bologne,  sur  le  théâtre  Formagliari,  en  1717. 

MEROPE ,  opéra  italien ,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  Predieri  (Luc-Antoine), 
représenté  à  Florence  en  1718,  et  au  théâtre 
archiducal  de  Mantoue  en  1719.  L'opéra  de 
Mérope  a  été  mis  en  musique  par  Bioni ,  Al- 
berti,  Caldara,  Treu,  Finazzi,  Lotti,  Mena- 
ghetti,  Porta,  Vinci  et  Vivaldi. 

MEROPE,  opéra  italien,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  Giacomelli  (Giminiano), 
représenté  à  Venise  en  1734. 

MEROPE,  opéra  italien,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  Niccolo  Jomelli,  repré- 
senté à  Venise  en  1742. 

MEROPE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Terradeglias,  représenté  à  Flo- 
rence en  1743. 

MEROPE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno,  mu- 
sique de  Perez,  représenté  à  Gênes  en  1751. 

MEROPE  (la),  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  deSciroli,  représenté  à  Naples-en 
1751. 

MEROPE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Scarlatti  (Joseph),  représenté  à 
Naples  en  1755. 

MEROPE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  C.-H.  Graun,  représenté  à  Berlin 
en  1756. 

MEROPE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Gassmann,  représenté  en  Italie 
vers  1759. 


736 


MÉRO 


META 


MEROPE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Latilla,  représenté  en  1763. 

MEROPE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Sala,  représenté  au  théâtre  Saint- 
Charles  en  1769. 

MEROPE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Bianchi,  représenté  à  Londres 
en  1799.  Cette  partition  est  estimée. 

*  MEROPE,  opéra  sérieux  italien,  musique 
de  Marc-Antoine  Portogallo,  représenté  sur 
le  théâtre  San  Carlos  de  Lisbonne  en  1804. 

MEROPE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Nasolini,  représenté  en  Italie 
vers  1805. 

MEROPE,  opéra,  musique  de  J.  Miller,  re- 
présenté en  Allemagne  vers  1823. 

MEROPE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Poissl,  représenté  à  Munich  vers 
1825. 

*  MEROPE,  tragédie  lyrique,  poème  de  Sal- 
vatore  Cammarano  (auquel  sans  doute  Vol- 
taire n'était  pas  complètement  étranger),  mu- 
sique de  Jean  Pacini,  représentée  sur  le 
théâtre  San  Carlo  de  Naples,  en  1847.  Cet 
ouvrage  était  chanté  par  le  fameux  ténor 
Fraschini,  Gionfrida  et  la  Barbieri.  «  En  m'oc- 
cupant  de  la  composition  de  cet  opéra,  dit 
Pacini  dans  ses  Mémoires,  je  résolus  de  m'é- 
carter  tout  h  fait  de  toute  formule  suivant 
l'action,  et  d'exprimer  par  le  moyen  des  sons 
les  diverses  passions  et  les  caractères  divers 
des  personnages.  A  Mérope  je  destinai  le 
chant  passionné,  à  Egiste  le  chant  énergique 
et  animé,  à  Poliphonte  le  chant  retenu  et 
dissimulé  (?).  En  faisant  ainsi  j'espérais  ob- 
tenir des  louanges,  mais  l'effet  ne  correspon- 
dit pas  à  mes  espérances,  et  l'ouvrage  ne  fut 
jamais  rejoué.  Seul,  le  rondeau  final,  divi- 
nement exécuté  par  la  Barbieri,  fit  fana- 
tisme. » 

merope,  opéra  italien,  livret  tiré  de  la 
tragédie  de  Voltaire,  musique  de  Zandome- 
neghi,  représenté  au  teatro  Nazionale  de 
Turin  en  juillet  1875- 

*  MÉROWIG,  drame  lyrique  en  trois  actes 
et  cinq  tableaux,  paroles  de  M.  Georges 
Montorgueil,  musique  de  M.  Samuel  Rous- 
seau, exécuté  sous  forme  de  concert,  au 
Grand-Théâtre  (salle  de  l'Éden)  le  12  décem- 
bre 1892.  C'était  l'ouvrage  qui  avait,  en  1891, 
obtenu  le  prix  au  concours  musical  de  la 
ville  de  Paris.  L'œuvre  en  elle-même  était 


intéressante,  et  ne  manquait  ni  de  grandeur 
ni  de  sentiment  dramatique.  Son  auteur, 
M.  Samuel  Rousseau,  occupe  les  fonctions  de 
chef  des  chœurs  à  la  Société  des  concerts  du 
Conservatoire.  Les  interprètes  de  Méromig 
étaient  M"»  Marcella  Pregi,  MM.  Gagny,  Au- 
guez  et  Bernard. 

*  MERRY  DUCHESS,  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Sims,  musique  de  M.  Frédéric 
Clay,  représentée  au  Royalty  -  Théâtre  de 
Londres  en  avril  1883. 

MERRY  SHERWOOD,  opéra  anglais  ,  mu- 
sique de  Reeve,  représenté  à  Londres  en 
1795. 

*  MESDAMES  DE  CŒUR-VOLANT,  opé- 
rette en  un  acte,  musique  de  M.  Erlanger, 
représentée  aux  Bouffes- Parisiens  le  16  avril 
1859. 

MESDAMES  DE  LA  HALLE,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Armand  Lapointe,  musi- 
que de  M.  Offenbach,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  3  mars  1858.  Il  suffit  de  dire  que 
les  divers  cris  de  la  halle  servent  d'introduc- 
tion, que  les  principaux  personnages  s'appel- 
lent Raflafla,  Poiretapée,  Amadou,  Beurre- 
fondu  ,  Croûte-au-Pot  et  Ciboulette ,  que 
cette  bouffonnerie  se  termine  par  une  fri- 
cassée générale  pour  indiquer  à  quel  genre 
appartient  cette  pièce ,  qui  a  obtenu  le  plus 
grand  succès.  Le  boléro  :  Je  suis  la  petite 
fruitière,  chanté  par  MUe  Chabert ,  est  assez 
joli. 

MESENZIO,  opéra  italien,  musique  de  Sar- 
torio,  représenté  à  Venise  en  1673. 

MESENZIO,  opéra  en  trois  actes ,  musique 
de  Cherubini,  représenté  à  Florence  pendant 
l'automne  de  W82. 

MESENZIO,  opéra  italien,  musique  de 
Bianchi,  représenté  à  Naples  en  1788. 

*  MESSAGER  (le),  opérette,  paroles  de 
MM.  Hugo  Wittmann  et  A.  Wohlmuth,  mu- 
sique de  M.  Kremser,  représentée  à  Vienne 
le  25  février  1886. 

MESSALINA,  opéra  italien,  livret  de  Ma- 
ria Piccioli,  musique  de  Carlo  Pallavicino, 
représenté  sur  le  théâtre  San-Salvatore,  à 
Venise,  en  1680. 

'MESSINELLA,  opéra  sérieux  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  Luigi  Serra,  musique  de 
M.  Giuseppe  Brunetti,  représenté  à  Cagliari 
le  7  novembre  1893. 

METAMORFOSI  ODIAMOROSE  IN  BIRBA 


MEUN 


MIGH 


737 


TRIONFALE  NELLI  GARE  DELLE  TERRE 

AMANTI,  opéra  italien,  livret  de  Goanto 
Rinio,  c'est-à-dire  Antonio  Rigo,  musique  de 
Salvatore  Appolloni ,  représenté  à  Venise, 
pendant  le  carnaval,  sur  le  théâtre  San-Sa- 
muele,  en  1732.  Cette  bouffonnerie  paraît 
avoir  eu  du  succès,  car  elle  a  été  jouée  sur 
plusieurs  scènes  d'Italie.  Elle  est  dédiée  à 
Mme  la  Mode,  gouvernante  de  Castel-Bizarre, 
capitaine  de  l'armée  navale  des  Caprices,  di- 
rectrice de  l'Académie  des  Plaisirs,  etc. 

METAMORFOSI  Dl  PASQUALI  (le)  ,  opéra 
italien,  musique  de  Spontini,  représenté  à 
Venise  vers  1802. 

MÉTAMORPHOSES  (les),  opéra,  musique 
de  W.  Jakson,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Drury-Lane,  à  Londres,  en  1783. 

MÉTEMPSYCOSE  DES  AMOURS  (la)  OU 
LES  DIEUX  COMÉDIENS ,  comédie  en  trois 
actes,  en  vers  libres,  avec  un  prologue  et  des 
intermèdes,  paroles  de  Dancourt,  musique  de 
Mouret,  représentée  aux  Français  le  17  dé- 
cembre 1717. 

METRA  (la)  {l'Harmonie  poétique],  fable 
grecque  en  vers  avec  deux  intermèdes,  le 
premier  représentant  la  mort  d'Orphée,  et  le 
second  Pythagore  inventant  les  règles  de  la 
musique,  poème  et  musique  de  Pier  Fran- 
cesco  Valentini,  représenté  à  Rome,  pendant 
le  carnaval,  en  1654. 

MEUNIER  (le),  opéra-comique,  musique 
de  Vachon,  écrit  vers  1765,  non  représenté. 

*  MEUNIER  D'ALCALA  (le),  opéra-comique 
français  en  trois  actes  et  quatre  tableaux, 
paroles  de  MM.  E.  Garrido  et  Armand  La- 
frique,  musique  de  M.  Justin  Clérice,  repré- 
senté à  Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la  Trinité, 
le  11  avril  1887.  L'auteur  est  un  jeune  mu- 
sicien argentin  qui  a  fait  ses  études  à  Paris. 

MEUNIER  DE  MARLINAC  (LE) ,  opéra- 
comique,  musique  de  M.  Jesper,  représenté 
au  théâtre  de  la  Cour,  à  Darmstadt,  en  fé- 
vrier 1863.  Sous  un  pseudonyme,  M.  le  comte 
de  Reiset,  ministre  de  France  près  la  cour 
de  Hesse-Darmstadt ,  a  fait  représenter  ce 
petit  ouvrage  de  sa  composition. 

meunier  DE  MÉRAN  (le),  opéra-comique, 
musique  de  M.  de  Flottow,  représenté  à  Ber- 
lin en  août  1859  ;  plus  tard  à  Cobourg,  tra- 
duit en  français  par  M.  Gustave  Oppelt,  et  à 
Hambourg  en  décembre  de  la  même  année. 

*  meunier  de  scaër  (le),  opérette  en 


un  acte,  musique  de  Gabriel  Sinsoilliez,  re- 
présentée au  Grand  -  Théâtre  de  Lille  le 
10  mai  1866. 

MEUNIER,  SON  FILS  ET...  L'AUTRE  (le), 

opérette,  livret  de  M.  Francis  Tourte,  mu- 
sique de  M.  Emile  Ettling,  représentée  au 
Casino  de  Contrexéville  le  9  août  1875.  Chanté 
par  Cyriali  et  MUe  Marcus. 

Meunière  (la),  opéra-comique  en  un 
aete,  musique  de  Garcia  (Manuel-del-Popolo- 
Vicente),  Beprésenté  au  Gymnase-Dramati- 
que le  16  mai  1821. 

*  MEUNIÈRE  DE  GENTILLY  (la),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Lemonnier, 
musique  de  Benjamin  de  La  Borde,  représenté 
à  la  Comédie-Italienne  le  13  octobre  1768. 

MEUNIÈRE  DE  MARLY  (la),  opéra-comi- 
que,  musique  de  M.  Tesier,  pseudonyme  ana- 
grammatique  de  M.  le  vicomte  de  Reiset, 
chargé  d'affaires  de  France  à  Darmstadt,  re- 
présenté au  théâtre  de  la  cour  de  Brunswick 
en  avril  1864. 

MEUNIÈRE  DE  SAVENTHEM  (la),  opéra - 
comique  en  un  acte,  musique  de  Michel,  re- 
présenté au  Théâtre  Royal  de  Liège  en  mars 
1872. 

MEUNIÈRE  SANS'  SOUCI  (la),  opérette, 
paroles  de  M.  Auguste  Carré,  musique  de 
M.  Ernest  Boulanger,  publiée  dans  le  Maga- 
sin des  demoiselles  en  1863. 

*  MEUNIERS  (les),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  M.  Patrie,  représenté  au  Cer- 
cle dramatique  et  symphonique  de  Bruxelles 
en  novembre  1867. 

MEUNIERS  DE  PRAGUE  (les),  opéra  en 
un  acte,  en  langue  bohème,  musique  de  Woy- 
tissek ,  représenté  au  théâtre  National  de 
Prague  vers  1792. 

MEURTRIER  (le),  mélodrame,  musique  du 
baron  de  Lannoy,  écrit  à  Vienne  vers  1823. 

*  MEXICAIN  (le),  opéra -comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Couailhac,  musique  de 
Sinsoilliez,  représenté  à  Lille  le  23  mars  1887. 

*  MEYEL,  opéra,  paroles  de  M.  Cardon, 
musique  de  M.  Aristide  Spinazzi,  représenté 
au  théâtre  national  d'Alger  en  avril  1894. 

MEZZA  NOTTE  (a)  [A  minuit],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Raimondi,  représenté  à  Na- 
ples  vers  1831. 

michaela,  opéra  italien,  musique  de  Cor- 
tesi,  représenté  à  Parme  en  mars  1855. 

47 


738 


MIGH 


MIGH 


MICHEL- ANGE,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Deirieu,  musique  de  Nicolo  Isouard , 
représenté  à  Feydeau  le  il  décembre  1802. 
Il  ne  s'agit  pas  ici  du  Michel-Ange  de  Gior- 
gio "Vasari  et  de  la  tradition.  Quoique  ce 
livret  n'ait  pas  le  sens  commun,  il  est  assez 
intéressant.  Michel-Ange,  âgé  alors  de  vingt- 
quatre  ans,  est  amoureux  de  Fiorina,  fille  du 
Pérugin  et  pupille  de  Scopa,  picturomane, 
dont  les  tableaux  sont  la  risée,  des  artistes  de 
Florence  ;  mais  Scopa  est  riche  et  il  a  des 
amis.  Il  veut  épouser  Fiorina.  Michel-Ange, 
grâce  aux  intelligences  qu'il  a  dans  la  place 
et  à  la  niaiserie  de  Pasquino,  s'introduit  chez 
le  peintre  comme  broyeur  de  couleurs.  Et  là 
il  fait  un  beau  portrait  de  sa  Fiorina;  puis 
il  exécute  la  clause  du  testament  de  Péru- 
gin, par  laquelle  la  main  de  la  fille  du  grand 
peintre  est  accordée  à  l'artiste  qui  terminera 
avec  succès  un  ange  exterminateur  laissé 
inachevé  par  lui.  Fiorina  est  adjugée  à  Mi- 
chel-Ange à  l'unanimité,  et  Scopa  lui-même 
souscrit  au  jugement.  La  musique  que  Ni- 
colo a  écrite  sur  ce  léger  canevas  est  très 
agréable.  Elle  est  vive,  spirituelle  et  dépasse 
de  beaucoup  par  la  finesse  des  intentions  les 
situations  du  livret.  L'ouverture  offre,  après 
un  cantabile  mélodieux,  un  presto  charmant 
de  gaieté  et  de  verve,  comme  savait  les 
écrire  l'auteur  de  Joeonde.  Tous  les  morceaux 
sont  jolis.  D'abord  le  duo  de  Fiorina  et  de 
Zerbine  :  Douce  mélancolie;  l'air  de  Michel- 
Ange  :  Amour,  retrace-moi  les  traits  de  Fio- 
rina, qui  est  remarquable,  moins  toutefois 
par  l'imitation  puérile  des  coups  de  pinceau 
du  peintre  au  moyen  des  quadruples  croches 
des  violons  au  commencement  de  chaque 
mesure  que  par  l'ampleur  de  l'allégro  :  Ta- 
lent divin  ,  art  enchanteur!  le  duo  de  Michel- 
Ange  et  de  Zerbine  :  Son  embarras  me  plaît, 
m'enchante,  est  d'un  tour  galant  et  gracieux 
qui  ne  le  cède  pas  aux  meilleurs  de  Boieldieu 
dans  ce  genre.  La  barcarolle  m'a  paru  mé- 
diocre. Le  quinque  dans  lequel  Fiorina  ap- 
prend ,  de  la  bouche  même  de  Michel- Ange, 
le  récit  de  sa  mort  supposée  et  se  livre,  en 
présence  de  son  tuteur,  à  une  douleur  simu- 
lée, est  d'un  excellent  caractère  ;  c'est  là  de 
la  comédie  musicale  digne  de  la  meilleure 
école  italienne.  Nous  signalerons  encore  le 
chœur  des  peintres  dans  le  finale.  Ajoutons 
que  les  dessins  de  l'accompagnement  sont 
perpétuellement  variés  et  que  la  mélodie  y 
abonde;  c'est  une  fête  pour  l'oreille.  Nous  ne 
doutons  pas  que ,  si  l'on  reprenait  l'opéra  de 
Michel-Ange  dans  une  petite  salle  avec  un  bon 
orchestre,  un  bon  ténor  pour  chanter  le  rôle 


d'Elleviou,  et  une  bonne  première  chanteuse 
pour  celui  de  Mme  Scio ,  il  aurait  beaucoup 
de  succès  auprès  des  amateurs ,  la  part  faite 
à  la  couleur  peu  historique  du  livret.  Distri- 
bution :  Elleviou ,  Chénard  ;  Dozainville , 
Mmes  Scio-Messié,  Saint-Aubin. 

Michel-Ange  fut  le  premier  ouvrage  qui 
fixa  l'attention  sur  les  œuvres  de  Nicolo- 
Isouard,  arrivé  de  Malte  à  Paris  depuis  trois 
ans. 

MICHELANGELO  E  ROLLA,  opéra  italien, 
musique  de  Ricci  (Frédéric),  représenté  à 
Florence  en  1841. 

MICHEL  CERVANTES,  opéra-comique  en 
trois  actes  et  en  prose,  paroles  de  Gamat, 
musique  de  Foignet,  représenté  au  théâtre 
Louvois  en  1794. 

*  Michel  COLUMB,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Ropartz,  musique  de 
M.  Thielmans ,  représenté  à  Rennes  en 
mars  1867. 

*  MICHEL  COLUMB,  opéra  en  quatre  actes, 
paroles  de  MM.  Louis  Gallet  et  Eugène  Bon- 
nemère,  musique  de  M.  Bourgault-Ducoudray, 
exécuté  sous  forme  de  concert,  le  7  mai  1887, 
à  Bruxelles,  chez  M.  Carathéodory,  ministre 
de  Turquie. 

MICHEL  ET  DAVID,  opéra-comique,  mu- 
sique de  Franck  (Jean-Wolfgang),  représenté 
à  Hambourg  en  1679. 

MICHEL  ET  JEANNETTE,  opéra-comi- 
que,  musique  de  J.  Miller,  représenté  en  Al- 
lemagne vers  1835. 

MICHEL  LE  MARIN,  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  M.  Jahn,  chef  d'orchestre  du 
théâtre ,  représenté  à  Anvers  en  février  1873. 

MICHELE  PERRIN  {Michel  Perrin) ,  pa- 
roles de  M.  Marcello,  d'après  le  vaudeville 
français,  musique  de  M.  Cagnoni.  représenté 
avec  succès  au  théâtre  Sainte-Radegonde,  de 
Milan,  en  mai  1864. 

MICHELI  ET  SON  FILS,  opéra,  suite  des 
Deux  journées  de  Cherubini,  musique  de  Cla- 
sing,  représenté  à  Hambourg  en  1806. 

MICHELINE   OU  L'HEURE  DE  L'ESPRIT, 

opéra  -  comique  en  un  acte ,  paroles  de 
MM.  Saint-Hilaire,  Masson  et  de  Villeneuve, 
musique  d'Adolphe  Adam,  représenté  à  l'O- 
péra-Comique  le  29  juin  1835.  Le  page  Ur- 
bain, le  paysan  Macloud,  le  sorcier,  la  fian- 
cée, le  droit  du  seigneur,  Mme  Pradher.  Fé- 


MIGN 


MIGN 


739 


réol,  Couderc  et  la  musique  d'Ad.  Adam, 
tout  cela  a  passé. 

*  midas  AU  PARNASSE,  opéra-folie  en  un 
acte,  paroles  de  Planterre,  musique  de  Dedieu, 
représenté  sur  le  théâtre  du  Palais  (Cité- 
Variétés)  le  7  janvier  1793. 

MIDNIGHT  WANDERERS  (les  Vagabonds 
nocturnes),  opéra-comique  anglais,  musique 
de  Shield,  représenté  à  Covent-Garden  en 

1793. 

MIDSUMMER  NIGHT'S  DREAM  [le  Songe 

d'une  nuit  d'été) ,  opéra  anglais  d'après  la 
pièce  de  Shakspeare ,  musique  de  Bishop , 
représenté  à  Covent-Garden  en  1816. 

MIECZYSLAW  SLEPY  (Mieczyslas  l'aveu- 
glé), opéra  polonais  en  trois  actes,  musique 
de  Elsner,  représenté  à  Varsovie  en  1807. 

MIESZKANCY  KAMZATKA  {les  Habitants 
du  Kamtchatka) ,  opéra  en  un  acte ,  musique 
d'Elsner,  représenté  à  Varsovie  en  1803. 

*  miette,  opérette  en  trois  actes,  paroles 
de  M.  Maurice  Ordonneau,  musique  de  M.  Ed- 
mond Audran,  représentée  au  théâtre  de  la 
Renaissance  le  24  septembre  1888.  Inter- 
prètes :  MM.  Maugé,  Morlet,  Charles  Lamy 
Mmes  Aussourd,  Mathilde,  Burty. 

MIGLIOR  D'OGNI  AMORE  PER  IL  PEG- 
GIOR  D'OGNI  ODIO  (il),  opéra  italien,  li- 
vret de  l'abbé  Francesco  Silvani,  musique  de 
Gasparini  (Francesco),  représenté  à  Venise, 
sur  le  théâtre  de  San-Cassiano,  en  1703. 

mignon  ,  opéra-comique  en  trois  actes  et 
cinq  tableaux,  paroles  de  MM.  Michel  Carré 
et  Jules  Barbier,  musique  de  M.  Ambroise 
Thomas,  représenté  .à  l'Opéra-Comique  le 
17  novembre  1866.  Il  semble  que  M.  Thomas 
soit  resté  trop  longtemps  hors  de  la  voie  la 
plus  favorablement  ouverte  à  son  genre  de 
talent,  à  sa  nature  fine  et  distinguée.  Ebloui 
peut-être  par  l'accueil  fait  à  sa  partition  du 
Caïd,  il  a  fait  de  trop  longues  concessions 
au  genre  de  l'opéra-comique.  Son  organisa- 
tion, douée  d'une  sensibilité  exquise,  se  re- 
pliant volontiers  sur  elle-même  pour  retrou- 
ver une  nuance  nouvelle  de  sentiment,  s'ac- 
commodait mal  des  allures  de  convention, 
des  types  usés  par  un  long  service  à  la  scène  ; 
tout  cela  ne  lui  convenait  point.  Pour  plaire 
au  public  de  l'Opéra-Comique,  il  ne  faut  pas 
faire  le  fier  et  le  dédaigneux ,  ni  reculer  de- 
vant les  procédés  qui  lui  sont  familiers  ;  il 
ne  faut  pas  songer  surtout  à  s'imposer  autre- 
ment que  par  insinuation.  C'est  dans  l'opéra 
de  Mignon  qu' Ambroise  Thomas  a  pu  don- 


ner un  complet  essor  à  ses  facultés.  C'est  un 
ouvrage  où  dominent  la  grâce ,  le  goût  et  le 
sentiment.  Le  compositeur  s'est  trouvé  dans 
cet  élément  poétique,  pittoresque,  vraiment 
artistique,  qui  est  le  sien  propre.  Ses  phrases 
mélodiques  expriment  bien  les  dehors  de  ses 
personnages,  de  Mignon,  de  Philine ,  de 
Wilhelm  Meister,  de  Lothario,  tandis  que  son 
harmonie  peint  avec  bonheur  leur  caractère 
intime  et  le  fond  de  leurs  sentiments.  Les 
auteurs  du  livret  ont  heureusement  traité  ce 
sujet  difficile  de  Mignon,  en  ne  s'inspirant 
pas  moins  des  compositions  d'Ary  Schasffer, 
dont  l'expression  est  si  pénétrante,  que  du 
récit  de  Gœthe,  dans  ses  Années  de  voyage  de 
Wilhelm  Meister.  L'histoire  de  Mignon  a  été 
complétée  par  une  scène  très  pathétique  au 
troisième  acte.  Une  scène  remarquable  au 
point  de  vue  littéraire,  et  traitée  parle  mu- 
sicien avec  l'inspiration  la  plus  soutenue,  est 
celle  où  Mignon  rappelle  à  Wilhelm  les  seuls 
souvenirs  de  son  enfance  qui  lui  soient  restés. 

MIGNON 

Demain,  dis-tu?  Qui  sait  où  nous  serons  demain? 
L'avenir  est  à  Dieu  1  le  temps  est  dans  sa  main. 

WILHELM 

Quel  est  ton  nom  ? 

MIGNON 
Ils  m'appellent  MignOD, 
Je  n'ai  pas  d'autre  nom. 

WILHELM 

Quel  âge  as-tu  ? 

MIGNON 

Les  bois  ont  reverdi,  les  fleurs  se  sont  fanées, 
Personne  n'a  pris  soin  de  compter  mes  années. 

WILHELM 

Quel  est  ton  père?  quelle  est  ta  mère? 

MIGNON 

Hélas  !  ma  mère  dort, 

Et  le  grand  diable  est  mortl 

WILHELM 

Le  grand  diable  !  que  veux-tu  dire? 

MIGNON 

C'était  mon  premier  maître. 

WILHELM 

Celui  qui  t'a  vendue  à  cet  homme! 

{L'examinant  avec  intérêt).  Mais  comment 
étais-tu  tombée  entre  ses  mains?  Parle!  Je 
puis  peut-être  venir  à  ton  secours  et  t'arra- 
cher  à  cette  vie  misérable  !  On  t'a  volée  à  ta 
famille,  sans  doute?  N'as-tu  pas  conservé 
quelque  souvenir  de  ton  enfance?  (Mignon  le 
regarde  sans  répondre).  Tu  gardes  le  silence! 
Tu  n'oses  te  confier  à  moi  ! 

MIGNON 

{Cherchant  à  rappeler  ses  souvenirs,  et  comme 

se  parlant  à  elle-même.) 

De  mon  enfance,  une  seule  chose  est  restée 

gravée  dans  mon  esprit,  pvécise  comme  au 

premier  jour.  Je  m'étais  écartée  de  la  maison 


740 


MIGN 


MIGN 


de  mon  père  et  j'errais  à  l'aventure  dans  la 
campagne,  quand  je  me  vis  entourée  par  des 
hommes  à  figure  étrange.  Je  les  suppliai  de 
me  ramener  chez  mon  père,  en  leur  indi- 
quant le  chemin  qu'ils  devaient  suivre  ;  ils 
me  le  promirent  et  m'emmenèrent  avec  eux. 
Mais,  la  nuit,  comme  ils  croyaient  que  je 
dormais,  j'entendis  l'un  d'eux  qui  disait  : 
«  Elle  pourra  être  utile  ;  il  faut  lui  faire  quit- 
ter son  pays  au  plus  vite!....  » 

WILHELM 

Dis-moi  donc  quelles  contrées  tu  as  traver- 
sées pour  venir  jusqu'ici,  vers  quels  lieux 
lointains  tu  voudrais  être  ramenée. 

MIGNON 

I 

Connais-tu  le  pays  où  fleurit  l'oranger, 

Le  pays  des  fruits  d'or  et  des  roses  vermeilles. 

Où  la  brise  est  plus  douce  et  l'oiseau  plus  léger, 

Où  dans  toute  saison  butinent  les  abeilles? 

Où  rayonne  et  sourit  comme  un  bienfait  de  Dieu, 

Un  éternel  printemps,  sous  un  ciel  toujours  bleu? 

Hélas!  que  ne  puis-je  te  suivre 
Vexs  ce  rivage  heureux  d'où  le  sort  m'exilai 

C'est  là  que  je  voudrais  vivre, 

Aimer  et  mourir!...  C'est  là!.... 
II 
Connais-tu  la  maison  où  l'on  m'attend  là-bas? 
La  salle  aux  lambris  d'or  où  des  hommes  de  marbre 
M'appellent  dans  la  nuit  en  me  tendant  les  bras, 
Et  la  cour  où  l'on  danse  à  l'ombre  d'un  grand  arbre? 
Et  le  lac  transparent  où  glissent  sur  les  eaux 
Mille  bateaux  légers  pareils  à  des  oiseaux?... 

Hélas  1  que  ne  puis-je  te  suivre 
Vers  ce  pays  lointain  d'où  le  sort  m'exila! 

C'est  là  que  je  voudrais  vivre, 

Aimer  et  mourir!...  C'est  là!.... 

WILHELM 

Ce  pays  enchanté  dont  tu  parles,  cette 
contrée  heureuse  dont  ton  cœur  a  gardé  le 
souvenir,  n'est-ce  pas  l'Italie,  chère  petite  ? 
mignon,  rêveuse. 

L'Italie  !...  je  ne  sais... 

wilhelm,  d  part. 

Etrange  créature  I 

Le  caractère  rêveur  et  mélancolique  de  la 
musique  et  la  poésie  du  récit  et  des  couplets 
de  Mignon  ont  un  grand  charme. 

Le  duo  chanté  par  Mignon  et  Lothario  : 

Légères  hirondelles 
Oiseaux  bénis  de  Dieu, 
Ouvrez,  ouvrez  vos  ailes, 
Envolez-vous  !  adieu  ! 

forme  un  épisode  gracieux,  dont  le  succès  a 
passé  de  la  scène  dans  les  concerts  et  les  sa- 
lons. 

La  partie  divertissante  de  ce  livret  a  aussi 
son  mérite,  et  est  de  telle  nature,  qu'elle  re- 
pose l'esprit  sans  nuire  au  caractère  sérieux 
de  l'ensemble  de  l'action.  En  voici  un  échan- 
tillon. Le  comédien  Laerte  raconte  les  infor- 
tunes de  ses  camarades,  que  le  spectateur  a 
vus  partir  au  finale  du  premier  acte  avec  ar- 


mes et  bagages.  Surprise  par  l'orage  à  une 
lieue  du  château  où  elle  allait  jouer  la  comé- 
die, la  troupe  s'égare  dans  des  chemins  de 
traverse  et  tombe  dans  un  marais. 

PHILINE 

En  vérité  I... 

laerte,  déclamant. 
Oui,  madame,  embourbés  dans  une  grenouillère  I 
Schwartz  y  perd  sa  perruque....  avec  sa  tabatière; 
Aloysius,  au  milieu  des  jurons  et  des  cris, 
Manque  de  s'y  noyer...  avec  ses  manuscrits; 
Le  fidèle  carlin  de  la  vieille  Gudule 
Voit  nager  sa  maîtresse...  après  son  ridicule. 
Veut  les  sauver  tous  deux ,  et  périt  sous  les  eaux  I 
Conrad  enfin,  Conrad,  du  milieu  des  roseaux, 
Sort  comme  un  dieu  marin,  et  laisse  dans  la  mare, 
Le  peu  de  voix  qu'il  doit  à  la  nature  avare  ! 

PHILINE 

0  malheureux  Conrad  ! 

LAERTE 

O  regrets  superflus! 
II  éternue  encor;  —  mais  il  ne  chante  plus! 

Bref...  Sans  le  secours  de  quelques  paysans 
qui  ont  bien  voulu  les  aider  à  se  tirer  de  là 
et  les  remettre  sur  le  bon  chemin ,  c'en 
était  fait  de  nos  amisl...  — Que  dites- vous 
de  l'aventure?...  N'êtes- vous  pas  émue...,  at- 
tendrie?... 

philine,  avec  indifférence. 

Pas  du  tout.  —  Qu'est-ce  que  cela  me  fait? 

LAERTE 

{Ils  se  regardent  et  éclatent  de  rire.) 
Et  à  moi  donc? 

philine,  déclamant. 
Je  ris  de  leurs  malheurs,  comme  ils  riraient  des 

LAERTE  'n6treS! 

Quand  tout  va  bien  pour  nous,  pourquoi  songer 
[aux  autres  ? 

La  partition  est  abondante  en  motifs  bien 
caractérisés.  Dans  le  deuxième  acte ,  on  re- 
marque une  charmante  styrienne;  la  ro- 
mance de  Wilhelm  :  Adieu,  Mignon,  courage! 
le  duo  pathétique  :  As-tu  souffert,  as -[tu 
pleuré?  Dans  le  troisième  acte,  la  berceuse  : 
De  son  cœur  j'ai  calmé  la  fièvre;  une  jolie  ro- 
mance :  Elle  ne  croyait  pas  dans  sa  candeur 
naïve,  dont  le  refrain  :  O  printemps,  est  une 
phrase  large  et  inspirée.  Nous  signalerons 
encore  un  chœur  nautique  élégant  et  le  duo 
d'amour  entre  Wilhelm  et  Mignon,  où  une 
mélodie  expressive  et  une  harmonie  variée 
se  prêtent  un  mutuel  secours.  Il  y  a  peu  d'ou- 
vrages dans  le  répertoire  moderne  de  l'Opéra- 
Comique  qui  émeuvent  autant  le  spectateur 
que  l'opéra  de  Mignon.  Il  a  obtenu  un  grand 
succès  en  France  et  à  l'étranger.  Dans  plu- 
sieurs villes  de  l'Allemagne,  on  a  remplacé 
le  dialogue  par  des  récitatifs  dus  à  la  plume 
de  l'auteur.  C'est  sous  cette  forme  que  nous 
aurions  préféré  entendre  l'ouvrage  pour  la 
première  fois  à  Paris.  Le  personnage  de  Mi- 


MILI 


MILL 


741 


gnon  a  été  interprété  avec  talent  et  de  la 
manière  la  plus  heureuse  par  Mme  Galli- 
Marié.  Les  autres  rôles  ont  été  chantés  par 
Léon  Achard  ,  Bataille ,  Couderc  ,  Bernard 
Voisy,  Davoust,  Mme  Marie  Cabel.  La  mise 
en  scène  a  fait  honneur  à  l'expérience  et  au 
goût  de  M.  Mocker. 

Le  13  mai  1894,  en  présence  de  Fauteur, 
l'Opéra-Comique,  dans  un  spectacle  solennel, 
donnait  la  millième  représentation  de  Mi- 
gnon. C'est  la  première  fois  que  se  présentait 
un  fait  si  extraordinaire.  A  cette  occasion, 
Ambroise  Thomas  était  nommé  grand-croix 
de  la  Légion  d'honneur,  première  distinction 
de  ce  genre  accordée  à  un  musicien  français. 

mignoni  E  FANFAN,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Graffigna,  repr.  à  Florence  en  1844. 

MIGNONNE,  opérette  en  un  acte,  musique 
de  M.  Moniot ,  représentée  aux  Bouffes-Pari- 
siens en  décembre  1876. 

*  mignonnette,  opéra-comique,  paroles 
de  M.  J.  O.  Brand,  musique  de  M.  H.  Parker, 
représenté  au  Royalty-Theatre  de  Londres 
en  mai  1889. 

*  mikado  (thb)  ,  opérette  burlesque  en 
deux  actes  et  quatre  tableaux,  paroles  de 
M.  S.-W.  Gilbert,  musique  de  M.  Arthur 
Sullivan,  représentée  au  Savoy-Theatre,  de 
Londres,  le  14  mars  1885.  Cet  ouvrage  a  été 
le  plus  grand  succès  obtenu  par  l'association 
de  ces  deux  auteurs  qui  sont,  depuis  nombre 
d'années,  les  favoris  du  public  de  Londres. 
Il  a  fait  littéralement  fureur,  et  le  titre  du 
Mikado  est  resté  stéréotypé  sur  l'affiche  pen- 
dant plusieurs  années  consécutives. 

MILCHMADCHEN  (das)  [la  Laitière'], 
opfea-comique  allemand,  musique  de  J.-C. 
Kaffka,  repr.  au  théâtre  de  Breslau  vers  1779. 

MILCHMŒDCHEN  (das)  [la  Laitière], 
opéra-comique  allemand,  musique  d'Agthe, 
représenté  à  Ballenstedt  vers  1787. 

MILCHMADCHEN  VON  BERCY  (das)  [la 
Laitière  de  Bercy],  opéra-comique,  musique 
de  Fischer  (Antoine) ,  représenté  à  Vienne 
vers  1806. 

MILICIEN  (le),  comédie  en  un  acte,  pa- 
roles d'Anseaume,  musique  de  Duni,  repré- 
sentée pour  la  première  fois  à  Versailles  le 
29  décembre  1762  ,  et  à  la  Comédie-Italienne 
le  ier  janvier  1763.  La  pièce  appartient  au 
genre  naïf,  que  nous  appellerons  volontiers 
le  genre  niais.  Le  paysan  Lucas  veut  épou- 
ser Colette ,  moins  par  amour  crue  par  inté- 


rêt. Un  recruteur  nommé  Labranche,  dont 
l'officier  est  aimé  de  la  jeune  paysanne,  favo- 
rise les  deux  amants  en  faisant  signer  à  Lu- 
cas un  engagement  en  bonne  forme ,  au  lieu 
d'une  déclaration  dont  il  a  fait  semblant  do 
lui  dicter  la  teneur.  Le  pauvre  Lucas  est  en- 
rôlé et  mis  en  sentinelle.  Voyant,  pendant  sa 
faction,  son  rival  Dorville  enlever  sa  maî- 
tresse, il  quitte  son  poste  pour  voler  à  son 
secours.  C'était  un  coup  monté ,  et  notre 
homme  est  arrêté  et  jugé  comme  déserteur. 
Au  moment  d'être  passé  par  les  armes,  il  re- 
nonce à  la  main  de  Colette,  pour  obtenir  sa 
grâce,  et  il  la  supplie  même  d'épouser  son 
rival.  Il  y  a  quelques  scènes  assez  plaisantes, 
celles  de  la  poltronnerie  de  Lucas  et  la  des- 
cription d'une  bataille,  par  exemple;  mais 
l'invraisemblance  de  l'engagement  involon- 
taire de  Lucas  dépasse  les  limites,  assez  peu 
étroites  cependant,  qu'on  attribue  à  l'opéra- 
comique.  La  musique  de  Duni  n'est  pas  du 
tout  méprisable,  et  ce  compositeur  mérita 
d'être  placé  dans  un  bon  rang  parmi  les  mu- 
sici  minores.  Il  a  de  la  vivacité  et  du  trait. 
Son  harmonie  est  correcte;  mais  son  instru- 
mentation est  pauvre  et  ses  idées  souvent 
communes.  Le  Milicien  n'a  pas  d'ouverture. 
L'ouvrage  commence  par  un  assez  bon  duo 
entre  Colette  et  Lucas  :  Quoi!  sans  cesse ! 
quoi!  Lucas  me  poursuivra.  Un  des  meilleurs 
morceaux  est  l'ariette  de  Colette  en  sol  mi- 
neur :  Quand  l'amour  est  content;  elle  est 
gracieusement  accompagnée  par  les  hautbois 
et  par  un  contre-point  joué  sur  les  violons. 
L'allégretto  :  Ces  oiseaux  de  passage,  offre  des 
vocalises  assez  difficiles  pour  le  temps.  L'air 
de  Lucas  :  Oh!  finis,  Colette!  a  de  l'expression, 
et  la  mélodie  en  est  plus  distinguée  que  lo 
reste.  Le  trio  qui  suit  :  Il  faut  marcher,  est 
bien  traité.  Nous  signalerons  encore  lair 
chanté  par  Labranche  :  Ah!  c'est  un  tour  pen- 
dable; la  scène  de  la  faction  :  Qui  va  là?  et  le 
vaudeville  de  la  fin  de  la  pièce.  En  somme, 
le  Milicien  est  un  petit  opéra-comique  que 
les  amateurs  de  musique  rétrospective  en- 
tendraient avec  plaisir.  Il  a  obtenu  autrefois 
un  vrai  succès. 

*  MILIONCINO  (un),  opéra-bouffe,  parole» 
de  M.  Parravicini,  musique  de  M.  Restano, 
représenté  au  Théâtre-National  de  Turin  le 
13  juin  1885. 

MILITARE  BIZARRO  (il)  [le  Militaire  sin~ 
gulier],  opéra  italien,  musique  de  Sarti,  re- 
présenté à  Turin  en  1778. 

*  MILLE  ET  DEUXIÈME  NUIT  (LA),  opéra- 

comique  en  trois  actes  paroles  de  MM.  Bu- 


742 


1LILT 


MINA 


rani  et  Richard  Lesclide,  musique  de  M.  Lu- 
cien Pou  jade,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Reims  le  27  décembre  1882. 

MILLER  AND  HIS  MEN  (the)  [le  Meunier 
et  ses  garçons'],  opéra  anglais,  musique  de 
Bishop,  représenté  à  Covent-Garden,  à  Lon- 
dres, en  1813. 

MILLER's  MAID  (la  Fille  du  meunier), 

musique  de  Davy  (John),  représenté  à  Hay- 
Market,  à  Londres,  en  1804. 

*  MILO  STANDIS,  drame  lyrique  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  Francesconi,  musique 
de  M.  Lorenzo  Perigozzo,  représenté  au 
théâtre  Ristori  de  Vérone  le  4  novembre  1893. 

MILTIADE  À  MARATHON  ,  opéra  en  deux 
actes,  paroles  de  Guillard,  musique  de  Le- 
moine,  représenté  à  l'Opéra  le  3  nov.  1793. 

MILTON,  opéra  en  un  acte,  paroles  de  Jouy 
et  Dieulafoy,  musique  de  Spontini,  représenté 
sur  le  théâtre  de  l'Opéra-Comique  le  6  fri- 
maire an  XIII  (27  novembre  1804).  Un  épi- 
sode de  la  vie  du  célèbre  poète  anglais  a 
fourni  le  sujet  du  poème.  Vieux,  aveugle  et 
persécuté,  Milton  est  réfugié  chez  un  quaker 
de  ses  amis ,  nommé  Godwin.  C'est  là  que  se 
rend  lord  William  Davenant,  attiré  à  la  fois 
par  son  amour  pour  Emma,  la  fille  du  poète, 
et  par  le  désir  de  négocier  la  rentrée  en 
grâce  de  celui-ci  avec  Charles  II.  Cette  pièce 
de  demi-caractère  offre  une  intrigue  agréa- 
blement conduite,  traitée  avec  convenance  el 
bon  goût.  Spontini  se  releva  à  la  première 
représentation  de  cet  ouvrage  de  la  chute  de 
la  Petite  Maison,  que  l'imprudence  d'Elleviou 
avait  fait  écrouler  six  mois  auparavant.  Ce 
chanteur  avait  compris  tout  le  mérite  de 
Spontini,  et  il  avait  eu  le  tort  de  vouloir  im- 
poser sa  conviction  au  public.  Toutefois,  ce 
n'était  pas  encore  par  la  partition  de  Milton 
que  le  compositeur  devait  conquérir  ses  droits 
à  l'admiration  de  ses  contemporains,  quoi- 
qu'elle offrît  des  parties  fort  remarquables  et 
que  assurément  elle  soit  une  des  œuvres  de 
ce  temps  qui  pourraient  être  reprises  avec 
chance  de  succès.  L'ouverture,  qui  est  en  ré, 
est  charmante.  Le  premier  air  de  Charlotte 
est  écrit  trop  haut,  surtout  pour  une  seconde 
chanteuse  ;  le  même  défaut  se  remarque  dans 
le  trio  suivant  entre  Charlotte ,  Arthur  (Da- 
venant) et  Godwin;  la  romance  d'Emma: 
J'aurai  le  sort  de  la  fleur  du  désert,  est  d'une 
simplicité  touchante  et  l'accompagnement 
est  d'une  suavité  exquise  ;  l'hymne  au  So- 
leil ,  chanté  par  Milton ,  fait  pressentir  la 
prière  de  la  Vestale.  Il  est  douteux  que  Solié, 


chargé  du  rôle?  l'ait  bien  interprété.  L'air 
écossais  :  Quittez  les  riantes  campagnes,  est 
arrangé  successivement  en  duo  et  en  trio 
avec  beaucoup  de  goût.  Nous  signalerons 
encore  le  quatuor  :  Quels  traits,  quelle  grâce 
touchante!  et  le  quintette  dans  lequel  le  poëte, 
par  son  improvisation,  amène  sans  le  savoir 
le  dénoûment.  On  voit  que  Jouy  avait  cherché 
à  ménager  à  son  collaborateur  des  situations 
de  nature  à  favoriser  ses  nobles  aspirations. 
L'opéra  de  Milton  est  resté  assez  longtemps 
au  répertoire  de  l'Opéra-Comique,  mais  le 
personnel  de  ce  théâtre  pouvait  difficilement 
y  maintenir  une  œuvre  lyrique  de  ce  carac- 
tère, qui  eût  été  mieux  placée  au  grand  Opéra 
ou  à  l'Opéra  italien.  Spontini  a  eu  la  pensée 
d'agrandir  le  cadre  de  sa  composition,  car 
il  a  joint  à  sa  partition  française  une  traduc- 
tion italienne  de  Luigi  Balochi  et  des  récita- 
tifs qui  en  font  un  opéra  semi-seria;  telle  est 
la  forme  véritable  sous  laquelle  cet  ouvrage 
devra  reparaître,  si  on  se  soucie  encore  des 
belles  choses  passées.  Solié ,  comme  nous 
l'avons  dit,  chantait  le  rôle  du  poète,  M.  et 
Mme  Gavaudan,  ceux  de  lord  Davenant  et 
d'Emma,  Chenard  celui  du  quaker  Godwin, 
et  enfin  Mme  Crétu,  miss  Charlotte. 

MILZIADE,  opéra  italien,  livret  du  docteur 
LottoLotti,  musique  de  GiammariaRuggieri, 
représenté  à  Venise  en  1699,  sur  le  théâtre 
des  Saints-Jean-et-Paul. 

MINA,  opéra-comique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Grenier,  musique  de  Champein,  re- 
présenté à  la  Comédie  ital.  le  26  janv.  1780. 

MINA,  opéra,  musique  de  M.  Schira;  re- 
présenté à  Londres,  à  Saint-Georges-Hall, 
par  l'Académie  de  musique,  en  avril  1872.  Cet 
ouvrage  n'est  pas  sans  mérite;  plusieurs 
morceaux  ont  eu  du  succès.  Chanté  par 
miss  Hillerton. 

MINA  OU  LE  MÉNAGE  A  TROIS,  opéra- 
comique  en  trois  actes ,  paroles  de  Planard , 
musique  de  M.  Ambroise  Thomas,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  10  octobre  1843.  C'est 
une  comédie  fort  bien  faite  au  point  de  vue 
littéraire,  mais  dont  les  situations  étaient 
trop  compliquées  pour  l'œuvre  du  musicien. 
Mina  est  une  jeune  fille,  victime  d'une  trahi- 
son ourdie  par  celui  qui  devait  l'épouser,  et 
qui  est  déjà  l'époux  d'une  autre  femme.  Cette 
jeune  fille  trouve  heureusement  un  libéra- 
teur. L'instrumentation  de  l'ouverture  est 
ravissante.  Après  un  dialogue  entre  les  in- 
struments à  vent,  traités  avec  une  science 
ingénieuse  des  effets  variés  qu'ils  peuvent 


MINN 


MIRA 


743 


rendre,  arrive  un  allegro  brillant  et  chaleu- 
reux dans  lequel  l'auteur  a  intercalé  une 
belle  mélodie  exécutée  par  les  violons.  La 
partition  est  une  de  celles  où  le  compositeur 
a  le  plus  développé  les  qualités  éminentes  qui 
le  distinguent.  La  mélodie  est  élégante,  spi- 
rituelle et  accompagnée  avec  uae  richesse 
de  détails  qu'on  ne  rencontre  que  dans  les  ou- 
vrages de  Meyerbeer.  Nous  signalerons  le 
quintette  qui  commence  par  la  gracieuse  mé- 
lodie pour  mezzo  soprano  :  Oui,  je  suis  trem- 
blante ;  les  couplets  chantés  par  le  jardinier 
Jacquet  ;  le  finale  délicieux  du  premier  acte. 
Le  morceau  le  plus  saillant  du  second  acte 
est  l'air  poétique  de  Mina  :  Le  lever  de  l'au- 
rore est  plus  beau  dans  les  deux.  Mlle  Darcier 
a  interprété  avec  talent  le  rôle  difficile  et  in- 
génu de  Mina.  M»"  Félix,  Boulanger,  Ro- 
ger, Mocker,  Moreau-Sainti  complétaient  le 
personnel  de  la  représentation.  Nul  doute 
qu'avec  vingt  ans  de  plus  d'éducation  musi- 
cale, le  public  de  l'Opéra-Comique  ne  fasse 
bon  accueil  à  la  reprise  d'une  œuvre  aussi 
distinguée.  Le  troisième  acte  contient  une 
jolie  valse  chantée  et  un  remarquable  quatuor 
terminé  par  un  unisson  d'un  effet  entraî- 
nant. 

MINATORI  SCOZZESI  (i)  [les  Mineurs 
écossais],  opéra  italien,  musique  de  Raimondi, 
représenté  à  Messine  vers  1829. 

MINERVE,  opéra  allemand,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1703. 

*  MINEURS  (les),  drame  lyrique,  livret 
imité  de  Kœrner,  musique  de  M.  Damian 
Hamm,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Trêves  en  avril  1893. 

*  miniature  (la),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Rémy,  musique  de  M.  Cieutat, 
représ-  au  Divan-Japonais  le  30  déc,   1893. 

MINIERE  DI  PREIBERG  (le)  [les  Mines  de 
Freiberg],  opéra  italien,  musique  de  Pe- 
trella,  représenté  pendant  le  carnaval,  à  Na- 
plcs,  en  1843. 

MINIERE  DI  FOLONIA  (le)  [les  Mines  de 
Pologne],  opéra  italien,  musique  de  Palma, 
représenté  en  Italie  vers  1800. 

*  minnekezen,  opérette  flamande  en  un 
acte,  paroles  de  M.  N.  Deneef,  musique  de 
M.  Arthur  de  Béozières,  représeniée  sur  le 
théâtre  Minard,  à  Gand,  le  3  janvier«1886. 

MINNESAENGER  (der)  [le  Troubadour], 
epéra  allemand,  musique  de  François  Schu- 
bert ,  partition  inachevée.  On  ne  sait  ce 
qu'est  devenu  le  manuscrit. 


MINORA,  mélodrame  en  quatre  actes,  mu- 
sique de  Schulz ,  représenté  à  Hambourg  en 

1786. 

*  minuete  (o),  opérette  en  deux  actes, 
musique  de  M.  Freitas  Gazul,  représentée  à 
Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la  Rua  dos 
Condes. 

MINUIT,  opéra  en  trois  actes ,  musique  de 
Chelard,  représenté  sur  le  théâtre  de  la  Cour, 
à  Munich,  au  mois  de  juin  1831.  Cet  ouvrage 
avait  été  primitivement  écrit  à  Paris  pour  le 
théâtre  Ventadour.  Chelard,  étant  allé  s'éta- 
blir en  Allemagne ,  fit  traduire  le  poème  et 
obtint  une  véritable  ovation.  L'ouverture , 
les  chœurs  ,  un  beau  finale  excitèrent  l'en- 
thousiasme du  public.  L'opéra  de  Minuit  a 
eu  pour  interprètes  une  cantatrice  alors  en 
vogue,  Mlle  Schechner,  et  Mme  "Vespermann. 
Chelard  avait  été  l'élève  de  Gossec,  et  avait 
obtenu  le  prix  de  Rome  en  1811.  Après  le  suc- 
ées de  grande  estime  que  son  opéra  de  Mac- 
beth avait  eu  en  1827 ,  malgré  l'arrangement 
plus  que  médiocre  que  Rouget  de  Lisle  avait 
fait  de  la  pièce  du  grand  poète  anglais,  on 
avait  pu  penser  que  Chelard  serait  devenu 
un  de  nos  meilleurs  compositeurs  français. 
U  avait  la  science,  il  aimait  son  art  avec 
passion,  et  joignait  à  ces  qualités  une  con- 
ception élevée,  un  style  ample  et  correct. 

*  minuit,  opérette  en  un  acte,  paroles  et 
musique  d'Eugène  Moniot,  représentée  aux 
Menus -Plaisirs  le  14  février  1874. 

MIRACLE  (LE)  OU  LES  KRAROVIENS  ET 
LES  GORALES,  opéra  polonais,  musique  de 
Stefani,  représenté  à  Varsovie  en  1794.  Cet 
ouvrage  a  été  écrit  pour  la  troupe  dramati- 
que de  Boguslawski.  Le  compositeur  a  intro- 
duit dans  cet  ouvrage  des  airs  nationaux  po- 
lonais qui  l'ont  fait  accueillir  avec  enthou- 
siasme. 

*  miracle  DE  NAÏM  (le),  drame  sacré, 
poème  de  M.  Paul  Collin,  musique  de  M.  Henri 
Maréchal,  exécuté  par  la  Société  chorale 
d'amateurs,  pour  laquelle  il  avait  été  spécia- 
lement écrit,  le  27  janvier  1887.  Les  inter- 
prètes étaient  Mile  Renée  Richard  et  M.  Bos- 
quin. 

"MIRACLE     DE    SAINT- NICOLAS     (le), 

mystère  en  trois  actes  et  quatre  tableaux,  de 
M.  Gabriel  Vicaire,  musique  de  M.  Charles 
de  Sivry,  représenté  au  Théâtre  d'Applica- 
tion le  12  décembre  1S91. 

MIRANDA,  opéra  allemand,  musique  do 
Iianne,  représenté  à  Berlin  vers  1825. 


744 


MIRE 


MIRE 


mirandolina,  opéra  italien,  musique  de 
P.  Gugliclmi,  représenté  àNaples  en  1773. 

MIRANDOLINA  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Caruso,  représenté  pendant  le  car- 
naval, à  Trieste,  en  1776. 

MIREILLE,  opéra  en  cinq  actes,  paroles  de 
M.  Michel  Carré ,  musique  de  M.  Charles 
Gounod,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  le 
19  mars  1864.  Le  livret  a  été  tiré  du  char- 
mant poème  Mireïo  de  M.  F-  Mistral,  déj  à  très- 
admiré  dans  le  midi  de  la  France  avant  que 
M.  de  Lamartine  n'en  ait  fait  l'éloge  dans  un 
de  ses  Entretiens  littéraires.  Mireille ,  la 
jeune  et  jolie  Arlésienne ,  est  fille  de  maître 
Ramon.  Un  riche  bouvier  de  la  Camargue, 
Ourrias,  l'a  demandée  en  mariage  à  son  père 
et  a  obtenu  de  lui  sa  main  ;  mais  la  jeune 
fille  aime  ailleurs.  C'est  le  pauvre  vannier 
Vincent  qui  possède  les  trésors  de  tendresse 
de  cette  pure  et  innocente  créature.  Elle  ré- 
siste aux  menaces,  aux  imprécations  de  son 
père.  Son  amour  est  plus  fort  que  la  mort. 
Les  deux  rivaux  se  rencontrent  au  val  d'En- 
fer; Ourrias  frappe  Vincent  de  son  bâton 
ferré  et  le  laisse  mourant  sur  la  place  ;  mais 
la  vieille  sorcière  Taven  le  rappelle  à  la  vie. 
Le  meurtrier,  en  proie  à  ses  remords,  erre 
sur  les  bords  du  Rhône  ;  son  imagination  est 
frappée  par  des  apparitions  funèbres;  les 
noyés,  des  jeunes  filles  trompées  par  l'amour 
défilent  en  procession  devant  ses  yeux.  Il 
appelle  le  passeur,  monte  dans  son  bateau  ; 
mais  sa  présence  porte  malheur.  La  barque 
chavire  et  le  bouvier  disparaît  dans  les  flots. 
Mireille  ignore  ce  qu'est  devenu  Vincent.  On 
fait  la  moisson.  Vincenette,  jeune  sœur  de 
Vincent,  lui  apprend  ce  qui  est  arrivé  à  son 
frère  et  sa  guérison.  Mireille  et  son  amant 
s'étaient  donné  rendez-vous  au  pèlerinage 
des  Saintes-Mariés,  dans  le  cas  où  un  malheur 
viendrait  à  l'un  d'eux.  Elle  part,  traverse  la 
plaine  aride  de  la  Crau  sous  un  soleil  brûlant. 
Là  se  trouve  l'épisode  charmant  d'un  petit 
chevrier  blotti  sous  les  bruyères  pour  se  dé- 
rober à  la  chaleur  du  jour.  Mireille  arrive 
aux  Saintes ,  mais  en  proie  à  une  fièvre  vio- 
lente, et  elle  meurt  de  fatigue  et  d'amour 
dans  les  bras  de  Vincent  et  de  son  père  au 
désespoir.  La  partition  de  Mireille  nous  sem- 
ble la  plus  remarquable  et  la  mieux  inspirée 
de  celles  que  M.  Gounod  ait  produites  au 
théâtre.  La  partie  descriptive,  qui  occupe 
une  grande  place  dans  l'ouvrage,  est  peut- 
être  mieux  traitée  que  l'action  dramatique. 
Le  chœur  d'ouverture  :  Chantez ,  chantez , 
magnanarelles,  au  premier  acte  ;  le  chœur  de 


la  farandole  ,  la  chanson  du  magali ,  la  décla- 
mation dogmatique  de  Ramon  au  second 
acte;  le  tableau  fantastique  du  Rhône  au 
troisième  ;  le  chœur  de  la  moisson,  la  chanson 
pastorale  du  petit  Andreloun  :  Le  jour  se  lève 
et  fait  pâlir  la  sombre  nuit ,  l'air  de  Mireille  : 
Heureux  petit  berger,  au  quatrième  acte,  tels 
sont  les  morceaux  dans  lesquels  le  composi- 
teur a  su  le  mieux  allier  à  un  goût  littéraire 
très-vif  une  science  musicale  flexible  et  ex- 
périmentée. Ce  sont  là  des  tableaux  et  des 
études  du  plus  haut  intérêt.  Quant  au  côté 
dramatique  de  l'œuvre ,  il  offre  aussi  des 
beautés  incontestables.  Dans  la  scène  de  l'en- 
trée de  Mireille  au  premier  acte,  cette  phrase: 
Oh!  c' Vincent!  comme  il  sait  gentiment  tout 
dire,  peint  la  situation  avec  vérité  et  délica- 
tesse. Le  grand  air  de  Mireille  :  Mon  cœur 
ne  peut  changer,  souviens-toi  que  je  t'aime,  est 
un  des  plus  beaux  airs  du  répertoire  mo- 
derne. Nous  signalerons  encore  le  finale  du 
second  acte,  dans  lequel  se  détache  cette 
pbrase  inspirée  :  Ah!  c'en  est  fait,  je  déses- 
père. Mme  Miolan-Carvalho  a  interprété  avec 
un  grand  talent  cette  remarquable  partition. 
Les  autres  rôles  ont  été  créés  par  Ismaël, 
Petit,  Morini,  Mme  Faure - Lefebvre  et 
MUe  Reboux.  Cet  ouvrage  a  été  repris  en 
trois  actes,  le  15  décembre  1864,  avec  des 
changements  qui  avaient  pour  objet  de  rac- 
courcir un  peu  la  représentation.  Il  faut  es- 
pérer que  l'adoption  d'une  forme  définitive 
aidera  à  le  maintenir  au  répertoire.  Il  y  au- 
rait aussi  quelques  modifications  à  introduire 
dans  le  cinquième  acte.  M.  Gounod  est  un 
homme  de  goût.  Il  en  a  manqué  une  fois  en 
sa  vie  en  choisissant,  pour  être  joué  sur  l'or- 
gue de  l'église  des  Saintes-Mariés ,  le  chant 
de  la  prose  :  Lauda  Sion  salvatorem.  Ce  chef- 
d'œuvre  de  la  liturgie  ne  doit  être  entendu 
qu'à  l'église.  Entonné  par  les  choristes  du 
Théâtre-Lyrique,  il  affecte  péniblement  le 
cœur  et  l'oreille  des  auditeurs  catholiques. 
Le  christianisme  n'est  pas  devenu  une  my- 
thologie où  l'on  a  le  droit  de  prendre  ce  qu'on 
veut  pour  produire  un  effet  dramatique.  Tous 
les  compositeurs,  sans  exception,  qui  ont  eu 
à  traiter  des  scènes  religieuses,  se  sont  bien 
gardés  de  dérober  à  la  liturgie  des  chants 
consacrés  par  le  culte  public.  Meyerbeer  dans 
Robert  le  Diable,  Halévy  dans  la  Juive,  He- 
rold  dans  Zampa,  Verdi  lui-même  dans  il 
Trovatore,  se  sont  donné  la  peine  d'écrire 
une  musique  spéciale  pour  exprimer  l'effet 
dont  ils  avaient  besoin.  M.  Gounod  aurait  dû 
imiter  en  cela  leur  réserve  et  puiser,  comme 
ils  l'ont  fait,  dans  sa  propre  inspiration  les 


MIRO 


MISS 


745 


chants  religieux  que  l'œuvre  pouvait  com- 
porter. 

Transportée  sur  la  scène  de  l'Opéra-Co- 
mique  le  10  novembre  1874,  Mireille  n'y 
obtint  alors  qu'un  succès  négatif.  Plus  heu- 
reux à  une  seconde  reprise,  qui  en  fut  faite 
le  29  octobre  1889,  cet  ouvrage,  d'un  si  beau 
sentiment  dramatique,  d'une  poésie  si  in- 
tense et  si  exquise ,  s'établit  solidement  au 
répertoire  et  fut  accueilli  comme  il  le  méri- 
tait. Le  nombre  total  de  ses  représentations 
à  l'Opéra-Comique  s'élevait,  à  la  fin  de  1894, 
au  chiffre  de  226. 

*  mirette,  opéra-comique  en  trois  actes, 
livret  de  M.  Michel  Carré  fils  (version  an- 
glaise de  MM.  Weatherley  et  Greenbank), 
musique  de  M.  André  Messager,  représenté 
avec  succès  à  Londres,  au  Savoy-Theatre,  le 
3  juillet  1894.  Interprètes  :  M11"  Maud  Elli- 
cott,  Rosina  Brandram  et  Florence  Perry, 
MM.  Walter  Passmore,  Courtice  Pouds, 
Avon  Saxon,  Scott  Fishe,  Herbert  Ralland, 
Scott  Russell  et  John  Coates. 

*  mirinda,  tragédie  lyrique,  paroles  ano- 
nymes, musique  de  M.  Salvatore  Pappalardo, 
représentée  à,  Naples,  sur  le  théâtre  San 
Carlo,  le  io  mars  1860. 

MIRJAM,  opéra  allemand,  musique  d'Aug. 
Klughardt,  directeur  de  la  musique  à  Wei- 
mar ,  représenté  au  théâtre  de  Riga  en  avril 
1873. 

mirjam,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Ganghoffer,  musique  de  M.  Henberger, 
représenté  au  théâtre  Impérial  de  Vienne  en 
1894.  Poème  et  partition  d'une  valeur  mé- 
diocre, qui  n'ont  produit  qu'une  médiocre  im- 
pression. 

mirina,  mélodrame  ec  un  acte ,  musique 
de  Gyrowetz,  représenté  à  Vienne  vers  1810. 

miroir  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Bayard  et  Davrecourt,  mu- 
sique de  M.  Gastinel,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  19  janvier  1853.  Canevas  fort 
léger.  Joli  duo  chanté  par  Jourdan  et  M11  e  Tal- 
mon.  Mile  Lefebvre  a  chanté  aussi  dans  ce 
petit  acte. 

miroir  magique  (le),  féerie-ballet  en 
trois  actes,  musique  de  J.-J.  Debillemont,  re- 
présentée à  la  Porte-Saint-Martin  le  17  août 
1876. 

*  mirolan,  opérette,  paroles  de  M.  Hel- 
dern,  musique  de  M.  Fall,  représentée  à  Linz 
en  décembre  1887. 


*  MIS  DOS  MUJERES,  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  Luis  Olona,  musique  de 
Francisco  Barbieri,  représentée  sur  le  théâtre 
du  Cirque,  à  Madrid,  le  26  mars  1855. 

MÏ5ÀNTROPIA  E  PENTIMENTO ,  opéra 
italien,  musique  de  Conti  (Charles),  repré- 
senté au  théâtre  Nuovo  de  Naples  vers  1725. 

MISANTROPIA  E  PENTIMENTO,  opéra 
italien ,  musique  de  Generali,  rf  présenté  à 
Venise  en  lf}05. 

*MISLAV,  opéra,  musique  de  M.  iïayte, 
représenté  à  Agram  vers  1870. 

*  Miss  DOLLAR,  opérette  en  trois  actes  ef 
cinq  taoleaux,  paroles  de  MM.  Clairville  et 
Vallin,  musique  de  M.  André  Messager,  re- 
présentée au  Nouveau -Théâtre  le  22  dé- 
cembre 1893.  Il  s'agit  ici  des  amours  d'une 
jeune  Américaine  richissime,  amours  contra- 
riés par  son  oncle,  le  milliardaire  Truckson, 
qui  l'a  amenée  à  Paris  et  qui  rêve  pour  elle 
un  parti  plus  avantageux  que  le  jeune  Gaétan, 
qu'elle  aime  et  dont  elle  est  aimée.  Après 
nombre  de  péripéties,  le  mariage  se  conclut, 
l'oncle  ayant  fini  par  donner  son  consente- 
ment. M.  Messager  a  écrit  sur  ce  livret  assez 
amusant  une  partition  agréable,  qui  ne  manque 
ni  de  finesse  ni  de  distinction,  mais  qui  laisse 
à  désirer  parfois  un  peu  plus  de  fraîcheur  et 
de  nouveauté  dans  le  jet  mélodique.  Miss 
Dollar  était  jouée  par  Mlles  Blanche  Marie, 
Lambach,  Leriche  et  Fugère,  MM.  Barrai  et 
Decori. 

MISS  FAUVETTE ,  opéra-comique  en  ua 
acte,  paroles  de  MM.  Michel  Carré  et  Jules 
Barbier,  musique  de  M.  Victor  Massé,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  13  février  1855. 
Un  milord  a  pour  voisine  une  jolie  fleuriste 
qui  chante  du  matin  au  soir.  L'Anglais ,  peu 
dilettante,  en  a  les  nerfs  agacés ,  et  cherche 
les  moyens  d'empêcher  miss  Fauvette  de 
chanter.  La  fable  le  Savetier  et  le  Financier 
éclaire  sa  vengeance  ;  il  comble  de  guinées  la 
jeune  fleuriste,  qui  roucoule  de  plus  belle  ; 
car  elle  va  enrichir  Robin  ,  qui  est  pauvre  et 
qui  l'adore.  L'Anglais,  désappointé,  a  recours 
à  un  autre  moyen;  il  excite  la  jalousie  de 
Robin.  Cette  fois  on  ne  chante  plus,  et  mi- 
lord attendri,  répare  le  mal  qu'il  a  fait  en 
hâtant  le  mariage  des  jeunes  gens.  La  pièce 
a  été  bien  jouée  par  Nathan,  Sainte-Foy, 
Jourdan  et  Mlle  Lefebvre.  On  a  remarqué  la 
romance  de  Robin  :  Lise,  prenez  garde!  dont 
la  mélodie  et  l'harmonie  sont  distinguées  ;  les 
couplets  intercalés  dans  le  trio  du  chainpa- 


746 


MISS 


MITR 


gne,  et  qui  ont  été  parfaitement  dits  par 
Sainte-Foy,  jouant  le  rôle  de  l'Anglais  : 

La  femme  était  toujours  un'  créatiour  pervers, 
'  L'amour  avait  toujours  chagriné  l'iounivers;, 

et  enfin  une  romance  sentimentale  de  Li- 
sette à  laquelle  l'auteur  a  donné  une  juste 
expression  dramatique. 

*  miss  hélyett,  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Maxime  Boucheron,  musique 
de  M.  Edmond  Audran,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  12  novembre  1890.  Il  n'y 
a  pas  à  discuter  avec  l'engouement  du  public. 
En  certains  cas  surtout  on  ne  peut  que  le 
constater,  sans  en  vouloir  chercher  inutile- 
ment les  raisons.  Voici,  par  exemple,  une 
pièce  dont  le  point  de  départ  est  absolument 
scabreux  et  dont  la  donnée  est  plus  que  lé- 
gère; habilement  faite  sans  doute  et  avec 
une  drôlerie  que  comportait  le  sujet,  mais 
sans  plus  d'esprit  que  tant  d'autres  qui  ont 
obscurément  disparu  après  quelques  dizaines 
de  représentations  ;  ornée  d'une  musique 
faite  à  la  diable  et  sans  l'ombre  d'originalité 
par  un  artiste  qui  n'avait  évidemment  qu'une 
médiocre  confiance  dans  le  résultat  final.  Eh 
bien,  cette  pièce  a  fait  courir  tout  Paris  pen- 
dant deux  années  pleines,  le  publie  s'y  est 
précipité  avec  une  sorte  de  fureur,  et  ne  s'en 
est  lassé  qu'au  bout  d'une  série  ininterrompue 
de  816  représentations  I 

Le  sujet  est  celui-ci  :  une  jeune  Américaine, 
miss  Hélyett  Smithson,  au  cours  d'une  excur- 
sion dans  les  Pyrénées,  tombe  d'un  pic  es- 
carpé et  ne  doit  son  salut  qu'à  un  arbrisseau 
auquel  elle  reste  accrochée,  en  laissant  voir 
malgré  elle...  tout  autre  chose  que  son  visage. 
Fort  heureusement,  un  jeune  peintre  vient  à 
passer  qui  délivre  la  pauvre  enfant  évanouie, 
mais  non  sans  avoir  pris  préalablement  un 
croquis  du...  paysage  ainsi  offert  à  sa  vue; 
après  quoi, il  s'éloigne  sans  même  chercher  à 
connaître  ses  traits.  Ce  n'est  point  l'affaire  de 
la  pudique  Américaine,  qui  jure  à  son  père 
qu'elle  n'aura  d'autre  époux  que  son  sauveur, 
non  parce  qu'elle  lui  doit  la  vie,  mais  parce 
qu'il  a  vu  ce  qu'il  ne  devait  pas  voir.  Les 
voilà  donc  tous  deux  à  la  recherche  de  l'in- 
connu, et  l'on  devine  les  cocasseries  et  les 
incidents  burlesques  qui  peuvent  naître  de 
cette  recherche.  Le  père,  à  la  fin  fatigué, 
appelle  à  son  secours  un  soupirant  malheu- 
reux, le  flegmatique  James.  «  Vous  voulez 
épouser  ma  fille?  »  lui  dit-il.  —  «  Ohl  oui,  » 
répond  l'autre.  —  «  Eh  bien,  allez  la  trouver, 
et  diies-lui  simplement  :  Je  suis  l'homme  de 
la  montagne.  »  James  n'en  demande  pas  da- 


vantage, et  n'a  garde  de  laisser  échapper 
l'occasion.  A  peine  a-t-il  prononcé  la  phrase 
fatidique,  qu'Hélyett  lui  dit  simplement  : 
«  C'est  bien,  James,  je  serai  votre  femme.  » 
Mais  James,  fou  de  joie,  bavarde  tant  et  si 
bien  qu'il  se  coupe  inévitablement,  et  qu'Hé- 
lyett découvre  le  subterfuge.  Tout  est.  à  re- 
commencer. Enfin  le  jeune  peintre  se  retrouve 
—  de  face  1  —  en  présence  de  la  jeune  fille,  il 
en  devient  amoureux,  tout  s'explique,  et  le 
mariage  final  s'ensuit  naturellement. 

Le  compositeur  ne  s'est  pas  donné  grand'» 
peine  pour  réchauffer  des  sons  de  sa  musique 
ces  lieux  communs  de  morale  lubrique.  Sa 
tâche  a  été  modeste  dans  l'œuvre  commune. 
A  peine  peut-on  signaler  dans  sa  minuscule 
partition  deux  ou  trois  morceaux  qui  retien- 
nent l'attention  :  le  psaume-gavotte  [!]  du 
premier  acte;  au  second,  le  duo  comique  du 
point  de  vue  ;  enfin ,  au  troisième ,  un  duo 
bouffe  assez  amusant  et  un  trop  long  duo 
d'amour  qui  contient  un  heureux  motif  de 
valse.  La  pièce  était  fort  bien  jouée  par 
Mlle  Biana  Duhamel  (miss  Hélyett),  et 
Mme  Macé-Montrouge,  MM.  Piccaluga,  Mont- 
rouge  et  Jannin. 

MISSVERSTJENDNISS  (  le  Malentendu  ) , 
opéra  allemand ,  musique  de  Destouches 
(François),  représenté  à  Weimar  vers  1808. 
Cet  ouvrage  a  eu  du  succès. 

*  mister  menelas,  opérette,  musique 
de  M.  Joseph  Bayer,  représentée  à  Vienne, 
sur  le  théâtre  An-der-Wien,  en  mars  1896. 

MISTERI  ELEUSINI  (i)  [les  Mystères  d'E- 
leusis], opéra  séria,  musique  de  J.-S.  Mayer, 
représenté  à  la  Scala,  de  Milan,  en  1802. 

*MISTERIOS  DEL  PARNASO  (Los),  zar- 
zuela  en  un  acte,  paroles  de  Luis  Mariano  de 
Larra,  musique  d'Emilio  Arrieta,  représentée 
le  5  septembre  1868,  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
du  Cirque. 

MISTEVOJUS,  opéra  allemand,  musique 
de  Keiser ,  représenté  à  Hambourg  en  1726. 

MITGEFUHL  (la  Sympathie),  vaudeville 
allemand,  musique  de  Bergt,  écrit  à  Leip- 
zig vers  1810. 

mitridate,  opéra  italien,  livret  d'Apos- 
tolo  Zeno,  musique  de  Antonio  Caldara,  re- 
présenté pour  la  première  fois  à  Vienne  en 
1728,  sur  le  théâtre  de  la  Cour,  à  l'occasion 
de  la  fête  de  l'empereur  Charles  VI. 

MITRIDATE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Bioni,  repr.  à  Ferrare  en  1729. 


MITR 


MODE 


747 


MITRIDATE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Giai,  représenté  à  Turin  en  1730. 

MITRIDATE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Porpora,  repr.  à  Venise  en  1733. 

MITRIDATE,  opéra  italien,  livret  de 
Zeno,  musique  de  Aliprandi,  représenté  à  la 
cour  de  Bavière  en  1738. 

MITRIDATE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Terradeglias,  représenté  à  Lon- 
dres en  1746. 

MITRIDATE,  opéra  allemand,  livret  tra- 
duit d'après  la  tragédie  de  Racine,  musique 
deC.-H.  Graun,  représenté  à  Berlin  en  1751. 

MITRIDATE,  opéra  allemand,  traduit  de 
la  tragédie  de  Racine,  musique  de  Schein- 
pflug,  représenté  à  Rudolstadt  le  5  mai  1754. 

MITRIDATE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Sarti,  représenté  à  Parme  en 

1765. 

MITRIDATE,  opéra  italien  en  trois  actes, 
livret  de  Zeno,  musique  de  Mozart,  repré- 
senté à  Milan  le  26  décembre  1770.  Mozart 
écrivit  cet  ouvrage  vers  la  fin  du  mois  d'oc- 
tobre, à  Milan.  Il  n'avait  alors  que  quatorze 
ans,  et  venait  de  recevoir  à  Vérone,  Man- 
toue,  Eologne,  Naples,  à  Rome  même,  l'accueil 
le  plus  empressé.  Nul  doute  que  si  sa  vie  se 
fût  écoulée  en  Italie,  il  eût  joui  d'une  exis- 
tence aussi  heureuse  et  aussi  paisible  qu'elle 
a  été  précaire,  agitée  et  douloureuse  dans 
son  propre  pays.  Mitridate  eut  vingt-deux 
représentations  consécutives. 

MITRIDATE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Tarchi,  représenté  à  Rome  en 
1788. 

mitridate,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Zingarelli,  représenté  à  Venise 
en  1797. 

MITRIDATE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  J.  Niccolini,  représenté  à  Milan 
vers  1812. 

MITRIDATE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Tadolini,  représenté  au  théâtre 
de  la  Fenice,  à  Venise,  vers  1826. 

*  mitridate,  opéra  sérieux  italien,  mu- 
sique de  M.  Serrano,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Madrid  en  1S82. 

MITRIDATE  EUPATORE  (il),  opéra  ita- 
lien en  trois  actes,  livret  de  Girolamo  Frigi- 
nalica  Roberti,  musique  de  Alessandro  Scar- 


latti ,  représenté  au  théâtre  de  Saint-Jean- 
Chrysostome,  de  Venise,  en  1707,  et  à  Reg- 
gio  en  1713. 

MITRIDATE,  RE  DI   PONTO  ,   VINCITOR 

DI  SE  STESSO  {Mithridate,  roi  du  Pont, 
vainqueur  de  lui-même),  opéra  italien,  livret 
de  Merindo  Fesanio,  pseudonyme  de  Bene- 
detto  Pasqualigo,  patricien  de  Venise,  musi- 
que de  l'abbé  Maria  Capelle,  représenté  au 
théâtre  de  Saint-Jean-Chrysostome  de  Ve- 
nise en  1723. 

*  mitron  (le),  vaudeville-opérette  en  trois 
actes,  de  MM.  Maxime  Boucheron  et  Antony 
Mars,  musique  de  M.  André  Martinet,  repré- 
senté aux  Folies  -  Dramatiques  le  24  sep- 
tembre 1891. 

MITTERNACHT  STUNDE  (die)  [Minuit], 
opéra  allemand,  musique  de  Danzi,  repré- 
senté à  Munich  en  1783. 

*  MLADA,  opéra,  musique  de  M.  Rimsky- 
Korsakoff,  représenté  à  l'Opéra  impérial  de 
Saint-Pétersbourg  en  novembre  1892. 

*  MMALORA  DE  CHIAJA(la),  opéra-bouffe, 
paroles  en  dialecte  napolitain  d'Almerindo 
Spadetta.  musique  d'Alfônso  Buonomo,  repré- 
senté au  Jardin  d'hiver,  à  Naples,  en  1862. 

*  MOBILISONS,  fantaisie -opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Nerval,  musique  de 
M.  Tagliaferro,  représentée  au  Concert -Pa- 
risien le  15  octobre  1887. 

*  mocidade  de  Figaro  (a),  opérette  en 
trois  actes,  musique  de  M.  Freitas  Gazul,  re- 
présentée à  Lisbonne  sur  le  théâtre  de  la 
Trinité. 

MOCTAR  ,  opéra  italien ,  musique  de  Ta- 
dolini, représenté  à  Milan  vers  1824. 

MODA  (la),  opéra  italien,  musique  de  Ber- 
toni,  représenté  à  Venise  en  1754. 

MODA  (la),  opéra  italien,  musique  de  Bu- 
roni,  repr.  au  théâtre  de  Dresde  eu  1769. 

*  MODÈLE  (un),  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  MM.  André  Degrave  et  Manuel  Lerouge, 
musique  de  M.  Léon  Schlesinger,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  16  novembre  1890.  Ce 
petit  ouvrage  avait  paru  d'abord,  pour  la  pre- 
mière fois,  à  Blankenberghe  (Belgique),  en 
septembre  1889. 

*  MODÈLE  (le),  opérette  en  trois  actes, 
musique  posthume  de  Franz  de  Suppé,  re- 
présentée au  Carl-Theater  de  Vienne  en  octo- 
bre 1895. 


748 


MOGL 


MOIN 


modèle  (le)  ,  opéra-comique  en  un  acte 
Livret  de  M.  Saint-Georges,  musique  de 
M.  Sowinski,  non  représenté. 

*  MODELLA  (la.),  opéra  sérieux  italien  en 
quatre  actes,  paroles  de  MM.  Fiorentino  et 
Ducati,  musique  de  M.  Oreste  Bimboni,  re- 
présenté au  Skating-Rink  de  Berlin  en  1882, 
et  plus  tard  à  San  Remo,  le  14  février  1890. 

MODERAZIONE  NELLA  GLORIA  (la)  [la 
Modération  dans  la  gloire] ,  opéra  italien, 
musique  de  Braeunich,  représenté  à  Varso- 
vie en  1748. 

MODEREICH  (das)  [l'Empire  de  la  mode], 
opéra-comique  allemand,  musique  de  Fri- 
schmuth,  représentée  à  Doebblin  vers  1788. 

modista  (la)  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Lillo,  représenté  à  la  Pergola  de  Florence  en 
1840. 

MODISTA  RAGGIRATRICE  (la)  [la  Mo- 
diste rusée],  opéra  italien  ,  musique  de  Pai- 
siello,  représenté  à  Naples  vers  1791. 

MODISTE  ET  LE  LORD  (la)  ,  Opéra-CODQi- 

que  en  deux  actes,  paroles  de  Deslandes  et 
Didier,  musique  de  Pilati,  représenté  sur  le 
tnéâtre  des  "Variétés  le  23  octobre  1833. 

*  MOEMA ,  opéra ,  musique  de  M.  Azzis 
Pachero,  compositeur  brésilien,  représenté 
à  Rio-Janeiro  en  mai  1893. 

*  MŒNKGUTER  (dis)  ,  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  M.  Cari  Reinecke,  re- 
présenté à  Berlin  en  1874. 

MOGLIE  ALLA  MODA  (la)  [la  Femme  à  la 
mode],  intermède  italien  à  deux  personna- 
ges, musique  de  Venturelli,  représenté  à  Mo- 
dène  en  1775. 

MOGLIE  AMA  MEGLIO  (la)  [la  Femme 
aime  mieux],  opéra  italien,  livret  de  Niccolo 
Minato,  musique  de  Antonio  Draghi,  repré- 
senté à  Vienne  le  jour  anniversaire  de  la  nais- 
sance de  l'empereur  Léopold,  en  1688. 

MOGLIE  CAFRICCIOSA  (la)  [la  Femme 
capricieuse],  opéra  italien,  musique  de  Gaz- 
saniga ,  représenté  à  Ferrare  en  1789. 

MOGLIE  CAPPRICIOSA  (la)  [la  Femme 
capricieuse],  opéra  italien,  musique  de  Fa- 
brizi  (Vincent),  représenté  à  Milan  en  1797. 

MOGLIE  DI  TRE  MARITI  (la)  [la  Femme 
aux  trois  maris],  opéra  italien,  musique  de 
Generali ,  représenté  à  Venise  en  1809. 

MOGLIE  FEDELE  (la)   [la  Femme  fidèle}, 


opéra  italien,  musique  de  Felice  Alessandri, 
représenté  à  Londres  en  1769. 

MOGLIE  GIUDICE  DEL  MARITO  (la)  [la 
Femme  juge  de  son  mari],  opéra  italien,  mu- 
sique de  P.-C.  Guglielmi ,  représenté  à  Na- 
ples vers  1815. 

MOGLIE  INDIANA  (la)  [la  Femme  in- 
dienne], opéra  italien,  musique  de  Miari,  re- 
présenté à  Naples  vers  1810. 

MOGLIE  NEMICA  (la)  [la  Femme  ennemie], 
opéra  italien,  livret  de  l'abbé  Francesco  Sil- 
vani,  musique  de  Ziani ,  représenté  sur  le 
théâtre  San-Salvatore,  à  Venise,  en  1694. 

MOGLIE  PADRONA  (la)  [la  Femme  mat- 
tresse],  opéra  italien,  musique  de  Scarlatti 
(Joseph) ,  représenté  à  Vienne  en  1768. 

MOGLIE  PER  UN  SOLDO  (CNA)  [une 
Femme  pour  un  sou],  opéra-bouffe,  musique  de 
Migliaccio,  représenté  sur  le  Teatro  Nuovo,  à 
Naples,  en  janvier  1874. 

*  MOGLIE  RAPITA  (la),  opéra-bouffe  ita- 
lien, paroles  de  M.  Golisciani,  musique  de 
M.  Riccardo  Drigo,  représenté  au  théâtre 
Impérial  de  Saint-Pétersbourg  le  22  février 
1884. 

MOGLIE  SAGGIA  (la)  [la  Femme  sage], 
opéra  italien,  musique  de  Paini,  représenté 
au  théâtre  Re,  de  Milan,  en  1815. 

*  MOGLIERE  TRADOTA  (la),  comédie  mu- 
sicale, paroles  d'Antonio  Palomma,  musique 
de  Nicola  Calandro,  représentée  sur  le  théâtre 
délia  Pace,  à  Naples,  en  1747. 

*  MOHICANS  DO  CANTAL  (LES),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Petitmaître  et 
Burgny,  musique  de  M.  Marc  Joly,  repré- 
sentée au  concert  de  La  Villette  le  15  juin 
1878. 

*  MOÏNA,  poème  dramatique,  paroles  de 
M.  Paul  Collin,  musique  de  M.  Sylvain  Du- 
puis,  exécuté  à  Liège  en  novembre  1884. 
M.  Sylvain  Dupuis,  neveu  de  l'excellent  ac- 
teur des  Variétés  qui  porte  ce  nom,  est  un 
élève  du  Conservatoire  de  Liège,  où  il  a  fait 
ses  études  sous  la  direction  de  M.  Théodore 
Radoux  ;  il  a  obtenu  successivement,  à 
Bruxelles,  une  mention  honorable,  le  second 
et  le  premier  prix  au  concours  de  Rome. 

MOINE  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  Willent,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Bruxelles  le  18  avril  1844. 


MOIS 


MOIS 


749 


MOINE  DE  LA  MONTAGNE  (le),  opéra  al- 
lemand, musique  de  Wolfram  (Joseph-Marie), 
écrit  à  Tœplitz  vers  1826. 

moïse,  opéra  allemand,  musique  de  Suss- 
mayer ,  représenté  au  théâtre  de  Schikaneder, 
à  Vienne,  en  1792. 

MOÏSE,  drame  allemand,  paroles  de  Klin- 
gemann,  musique  de  Uber,  représenté  à  Cassel 
vers  1809. 

*  MOÏSE,  opéra  biblique  en  huit  tableaux, 
poème  posthume  de  Mosenthal,  musique  d'An- 
toine Rubinstein,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Riga  en  mars  1894.  Il  y  avait  près  de  vingt 
ans  que  le  grand  compositeur  s'occupait  de 
cet  ouvrage  important,  dont  le  livret  résume 
d'une  façon  heureuse  et  dramatique  les  évé- 
nements et  les  incidents  de  la  vie  du  pro- 
phète hébreu.  La  partition  de  Rubinstein, 
abondante  en  mélodies  orientales  largement 
traitées,  orchestrée  avec  une  science,  une 
sûreté  de  main  et  une  maestria  incompara- 
bles, obtint  un  succès  éclatant.  Un  ensemble 
de  plus  de  quatre  cents  artistes  concourait  à 
une  exécution  excellente  et  pleine  de  puis- 
sauce,  et  la  mise  en  scène,  très  compliquée 
et  faite  avec  beaucoup  de  soin,  était  digue  de 
cette  œuvre  grandiose. 

MOÏSE  AD  SINAÏ ,  ode-symphonie,  paroles 
de  Collin  et  Sylvain  Saint-Etienne,  musique 
de  Félicien  David,  exécutée  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  21  mars  1846.  Dans  cette 
composition ,  Moïse  est  devant  le  Seigneur, 
et  chante  un  monologue  accompagné  et  en- 
trecoupé par  l'orchestre.  Les  Hébreux  font 
entendre  des  cris  de  révolte  ;  une  jeune  Israé- 
lite exhale  ses  plaintes  ;  Moïse  demande  à 
Dieu  de  le  faire  mourir;  Dieu  lui  montre  la 
terre  promise  et  le  peuple  hébreu  se  remet 
en  marche.  La  romance  :  Dans  ce  brûlant  dé- 
sert, a  été  chantée  avec  beaucoup  de  goût  par 
Mlle  Nau. 

*  MOÏSE  AD  SINAÏ,  drame  biblique,  poème 
de  M.  Ed.  Guinand.  musique  de  Clément 
'Broutin.  La  seconde  partie  de  cet  ouvrage, 
portant  pour  titre  particulier  le  Veau  d'or,  a 
été  exécutée  le  12  mars  1885  au  Conserva- 
toire, dans  la  séance  d'audition  des  envois  de 
Rome. 

MOÏSE  EN  EGYPTE,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Tuczek,  représenté  à  Vienne  vers 

1804. 

MOÏSE  EN  EGYPTE  (Mosè  in  Egitto), 
opéra  en  quatre  actes,  paroles  de  Balocchi  et 


Jouy,  musique  de  Rossini,  représenté  pour  la 
première  fois  à  l'Académie  royale  de  musique 
le  26  mars  1827.  Les  morceaux  principaux 
de  ce  chef-d'œuvre  appartiennent  à  la  parti- 
tion de  Mosè,  opéra  sérieux  représenté  sur 
le  théâtre  Saint-Charles,  à  Naples,  dans  le 
carême  de  1818.  Rossini,  qui  avait  déjà  adopté 
dans  cet  ouvrage  la  couleur  locale  et  l'expres- 
sion des  caractères  du  sujet,  fortifia  encore 
sous  ce  rapport  la  partition  française  en  l'en- 
richissant de  plusieurs  morceaux.  L'introduc- 
tion, c'est-à-dire  la  scène  dans  laquelle  Moïse 
reçoit  les  tables  de  la  loi,  renferme  des  chœurs 
de  la  plus  grande  beauté,  entre  autres  un  qua- 
tuor avec  chœur,  sans  accompagnement.  Deux 
chœurs  ont  été  empruntés  à  l'opéra  à'Ar- 
mida  :  Germano  a  te  riehiede  et  Che  tutto  i 
calma.  Le  duo  d'Aménophis  et  d'Anaï  :  Si  je 
■perds  l'objet  que  j'aime ,  produit  plus  d'effet 
sur  la  scène  française  qu'à  l'opéra  italien.  Il 
est  suivi  d'un  autre  duo  ravissant  pour  deux 
sopranos  :  Dieu,  dans  ce  jour  prospère  ;  mais 
le  second  acte  offre  des  beautés  plus  saisis- 
santes. Après  la  mystérieuse  horreur  de  la 
scène  des  ténèbres  vient  le  duo  célèbre  :  Par- 
lar ,  spiegar ,  conservé  de  la  pièce  italienne , 
et  qui  commence  par  ces  mots  :  Moment  fa- 
tal, que  faire?  Il  était  chanté  dans  la  perfec- 
tion par  Nourrit  et  Dabadie.  Le  finale  du  troi- 
sième acte  a  été  ajouté  à  la  partition  primi- 
tive, à  l'exception  du  pathétique  quatuor  : 
Mi  manca  la  voce.  L'air  du  quatrième  acte  : 
Quelle  horrible  destinée,  paraît  avoir  été  écrit 
pour  Mlle  Cinti.  L'accompagnement  lui 
donne  un  mouvement  très  dramatique  et 
passionné.  Enfin  le  morceau  qui  domine  tout 
l'ouvrage,  à  cause  du  succès  qu'il  n'a  cessé 
d'obtenir ,  est  la  prière  :  Dal  tuo  stellato  so- 
glio  (Des  deux  où  tu  résides).  Le  rythme,  la 
parfaite  disposition  des  voix ,  la  reprise  so- 
nore du  mode  majeur,  tous  les  détails  de 
cette  composition  sont  d'une  clarté  et  d'une 
simplicité  rares,  et  l'effet  n'en  est  pas  moins 
grandiose. 

Cette  importante  partition  est  l'une  de 
celles  qui  font  le  plus  d'honneur  à  l'illustre 
compositeur  italien;  elle  n'a  généralement 
été  goûtée  que  par  les  véritables  connais- 
seurs. Plusieurs  aristarques  ont  bien  signalé 
avee  quelque  raison  des  phrases  d'un  rythme 
trop  moderne,  trop  accusé  pour  un  tel  sujet. 
Il  est  vrai  que  la  Marche  des  Hébreux,  par 
exemple,  offre  certaines  familiarités  mélo- 
diques d'un  caractère  peu  oriental.  Quoi  qu'il 
en  soit,  Mosè  est  une  œuvre  de  premier  mé- 
rite ,  où  l'inspiration  mélodique  déborde,  où 
les  effets  grandioses  se  succèdent  presque 


750 


MOIS 


MOLI 


sans  interruption.  Il  y  a  quelques  années, 
cet  opéra  a  été  représenté  avec  beaucoup 
de  succès  sur  la  scène  de  l'Académie  impé- 
riale de  musique ,  et  vers  le  même  temps, 
on  reprenait  aussi  Mosè  au  théâtre  de  la 
Scala,  à  Milan  ;  mais,  dans  cette  ville,  l'œuvre 
de  Rossini  fut  assez  froidement  accueillie,  et 
le  public  milanais  ne  rendit  pas  justice  au 
maestro  ;  ce  que  le  public  parisien  avait  fait. 
Il  y  avait  longtemps  que  Rossini  n'était  plus 
prophète  en  son  pays. 

MOÏSE  sauvé,  mélodrame  allemand,  mu- 
sique de  Lindpaintner,  exécuté  en  Allemagne 
vers  1835. 

MOISSON  (la)  ,  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  Sewrin ,  musique  de  Solié, 
représenté  au  théâtre  Favart  le  5  septembre 
J793. 

MOISSONNEURS  (les),  comédie  en  trois 
actes,  en  vers,  mêlée  d'ariettes  ,  paroles  de 
Favart,  musique  de  Duni,  représentée  au 
Théâtre-Italien  le  27  janvier  1768.  Le  sujet  a 
été  tiré  du  Livre  de  Ruth.  La  musique  de 
Duni  était  assez  gracieuse  pour  ne  pas  de- 
meurer trop  au-dessous  des  peintures  pasto- 
rales de  ce  poème.  Les  principales  scènes 
sont  fidèlement  reproduites;  les  noms  seuls 
sont  changés.  Le  censeur  du  temps ,  nommé 
Marin,  y  mit  l'approbation  suivante  :  «  Si 
l'on  n'avait  représenté  sur  nos  théâtres  que 
des  pièces  de  ce  genre,  il  ne  se  serait  ja- 
mais élevé  de  question  sur  le  danger  des 
spectacles,  et  les  moralistes  les  plus  sévères 
auraient  mis  autant  de  zèle  à  recommander 
de  les  fréquenter  qu'ils  ont  déclamé  avec 
chaleur  pour  détourner  le  public  d'y  assis- 
ter. »  Cette  approbation  fit  grand  bruit  alors, 
et  on  accusa  le  censeur  d'avoir  compromis  les 
moralistes  qui  repoussaient  absolument  les 
représentations  théâtrales  quelles  qu'elles 
fussent.  On  sait  que  Bossuetne  transigea  ja- 
mais. Les  opinions  qu'il  formula  avec  tant 
d'éloquence  et  de  rigueur  dans  sa  lettre  au 
Père  Caffaro  demeurèrent  inébranlables.  II 
sembla  avoir  un  moment  de  faiblesse  après  la 
lecture  de  la  Pénélope,  tragédie  de  l'abbé  Ge- 
nest.  Il  dit  :  «  Je  ne  balancerais  pas  à  approu- 
ver le  spectacle,  si  l'on  représentait  toujours 
des  pièces  aussi  épurées.»  Remarquons  en  pas- 
sant que  cette  pièce ,  après  avoir  obtenu  un 
grand  succès  sur  le  théâtre  du  Duc  du  Maine, 
éprouva  au  Théâtre- Français  un  échec  im- 
médiat. A  l'occasion  de  cette  tragédie ,  on 
agitait  devant  Louis  XIV  la  question  de  sa- 
voir s'il  était  permis  d'aller  à  la  comédie. 
•Voici  le  docteur,  dit  le  roi:  il  nous  décidera 


ce  point.  —  Sire,  répondit  Bossuet,  il  y  a  de 
grands  exemples  pour,  et  de  fortes  raisons 
contre.  » 

MOISSONNEUSE  (la),  drame  lyrique  en 
trois  actes  et  quatre  tableaux ,  paroles  de 
MM.  Anicet  Bourgeois  et  Michel  Masson,  mu- 
sique de  M.  Vogel,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  3  septembre  1853.  C'est  le  magné- 
tisme qui  fait  presque  tous  les  frais  de  l'ac- 
tion. C'est  le  deus  ex  machina  qui  intervient 
sans  cesse.  Balsamo  a  soumis  à  son  influence 
ténébreuse  Michelma,  la  moissonneuse,  et 
lui  fait  commettre  un  vol  pendant  son  som- 
meil. On  en  accuse  Giuliani,  son  amant,  et 
ce  n'est  qu'après  des  péripéties  aussi  nom- 
breuses qu'invraisemblables,  que  l'innocence 
triomphe  et  que  le  coupable  est  arrêté  par 
les  carabiniers  du  pape.  11  est  regrettable 
qu'un  compositeur  de  grand  talent  comme 
M.  Vogel  ait  eu  à  traiter  un  si  mauvais 
poème.  Sa  partition  renferme  des  beautés  de 
premier  ordre.  On  a  remarqué  l'air  de  Bal- 
samo ;  le  finale  du  premier  acte,  chanté  par 
les  moissonneurs  endormis,  et  le  duo  d'amour 
du  troisième  acte.  L'instrumentation  est  co- 
lorée et  dramatique.  Cet  ouvrage,  qui  n'a 
pas  eu  grand  succès,  mais  qui  fait  beaucoup 
d'honneur  au  musicien,  a  été  interprété  par 
Laurent,  Junca,  Talion,  Menjaud,  M" es  Vadé 
et  Colson. 

MOITIÉ  DU  CHEMIN  (la)  ,  opéra-comique 
en  trois  actes,  musique  de  Lemière  de  Cor- 
vey,  représenté  au  théâtre  Louvois,  à  Paris, 
en  1796. 

MOKA,  opéra-comique  en  trois  actes,  livret 
de  MM.  Vidal  et  Dubosq,  musique  de  M.  F. 
Doessen,  représenté  à  Châlons-sur-Marne  en 
mars  1880. 

*  MOKA,  opérette  en  trois  actes,  musique  de 
M.  Félix  Boisson,  représentée  à  Châlons  le 
28  février  1880. 

*  MOLIN   DE    LAS    ESTRELLAS  (EL),  zar- 

zuela  en  un  acte,  musique  de  M.  José  Rogel, 
réprésentée  à  Madrid  en  1866. 

MOLIN  ARA  (la)  [la  Meunière],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Fischietti,  représenté  à  Na- 
ples  en  1768. 

MOLINARA  (la)  [la  Meunière],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Paisiello,  représenté  à  Na- 
ples  en  1788,  et  à  Paris  le  2  septembre  1801. 
Cet  ouvrage  charmant  a  obtenu  dans  toute 
l'Europe  un  grand  succès.  L'air  :  Nel  cor  piû 
non  mi  sento  est  devenu  populaire  et  a  servi 
de  thème  à  une  foule  de  variations. 


MON 


MOND 


751 


MOLINARELLA  (la)  [la  Petite  meunière'], 
opéra  italien,  musique  de  Piccinni,  repré- 
senté à  Naples  en  1771. 

MOLINARELLA  (la)  [la  Petite  meunière], 
opéra  italien,  musique  de  Astaritta,  repré- 
senté à  Ravenne  en  1783. 

MOLINARELLA  (la)  [la  Petite  meunière], 
opéra  italien,  musique  de  Tritto,  représenté 
au  théâtre  du  Fondo,  à  Naples,  en  1789. 

MOLINARI  (i)  [les  Meuniers],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Paër,  représenté  à  Venise 
en  1793. 

MOLINARI  (i)  [les  Meuniers],  opéra  ita- 
lien, musique  de  J.  Niccolini,  représenté  à 
Gênes  en  1794. 

MOLINARO  (il)  [le  Meunier],  opéra  italien, 
musique  de  Portogallo,  représenté  à  Venise 
en  1790. 

MOLTO  PAURA  E  NESSUN  MALE  (Plus  de 
peur  que  de  mal),  opéra  italien,  musique  de 
Girace,  représenté  en  Italie  vers  la  fin  dû 
xvni"  siècle. 

moment  D'ERREUR  (un)  ,  opéra-comique 
en  un  acte ,  musique  de  Lebrun ,  représenté 
au  théâtre  Louvois,  à  Paris,  en  1798. 

MOMIE  DE  ROSCOCO  (la),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  E.  de  Najac,  musique  de 
M.  Eugène  Ortolan,  représentée  sur  le  théâtre 
des  Bouffes-Parisiens,  à  Paris,  le  27  juillet 
1857.  Le  poème,  si  poème  il  y  a,  est  inénar- 
rable. La  musique  est  jolie  et,  quoique  adap- 
tée à  des  scènes  très  écourtées  et  burlesques 
plutôt  que  comiques,  elle  confirme  la  bonne 
opinion  que  l'opéra  de  Lisette,  représenté  deux 
ans  auparavant  au  Théâtre-Lyrique  ,  avait 
donnée  au  public  et  aux  connaisseurs  du 
talent  de  M.  Ortolan.  Il  y  a  même  plus  de  fa- 
cilité dans  l'expression  de  la  pensée  musicale. 
La  sérénade  de  Pedrillo  est  fort  gracieuse. 

MON  AMI  PIERROT,  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  M.  Léo  Delibes  ;  joué  à  Ems 
en  1862.  Le  principal  rôle  a  été  chanté  par 
Mlle  Girard. 

*  MON  AMI  PIERROT,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  et  musique  de  M.  Maurice  Le- 
fèvre,  représenté  à  Bruxelles  en  1887. 

MON  cousin  DE  paris,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Léger,  musique  de 
L.-E.  Jadin,  représenté  au  théâtre  Molière, 
puis  repris  aux  Variétés  le  5  février  1810. 


*  MON  COUSIN  VICTOIRE,  opérette  en  un 
acte,  musique  de  Georges  Rose,  représentée 
le  il  mai  1873. 

*MON  GENDRE,  TOUT  EST  ROMPU,  opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  MM.  Burani  et 
W.  Busnach,  musique  d'Auguste  Coedès,  re- 
prés, au  Casino  de  Dieppe  le  22  août  1879. 

*  MON  prince,  opérette  en  trois  actes,  pa- 
roles de  MM.  Charles  Clairville  et  Silvain, 
musique  de  M.  Edmond  Audran,  représentée 
au  théâtre  des  Nouveautés  le  18  novembre 
1893.  Interprètes  :  MM.  Germain,  Tarride, 
Regnard,  Girault,  Mme»  Pierny,  Crouzet, 
Deval. 

*  MONAGUILLO  (el),  zarzuela  en  un  acte  et 
deux  tableaux,  paroles  de  M.  Emilio  San- 
chez  Pastor,  musique  de  M.  Marqués,  re- 
prés*  au  théâtre  Eslava,  de.  Madrid,  en  1895. 

MONALDESCA,  opéra  sérieux  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Pasquale  Piacenza,  re- 
présenté sur  le  théâtre  Victor-Emmanuel  de 
Turin  le  20  novembre  1867. 

MONARCHIA  latina  trionfante  (la) 
[la  Monarchie  latine  triomphante],  opéra  ita- 
lien, livret  de  Niccolo  Minato,  musique  de 
Draghi  (Antoine) ,  représenté  à  Vienne  en 
1678,  à  l'occasion  de  la  naissance  de  l'archi- 
duc Joseph,  fils  de  Léopold  1er. 

MONASTERO  (il)  [le  Monastère],  opéra 
italien,  musique  de  Pavesi,  représenté  à  Na- 
ples en  1811. 

MONCADA  (i),  opéra  italien,  livret  de 
M.  Fulgonio,  musique  de  M.  Marenco,  repré- 
senté à  Milan  en  octobre  1880.  Le  composi- 
teur a  mieux  réussi  dans  la  musique  de  ballet 
que  dans  le  genre  dramatique.  Cet  ouvrage 
n'a  eu  aucun  succès ,  malgré  l'intérêt  du 
poème  et  l'interprétation  de  la  partition  par 
Mmes  Contarini  et  Kottas,  MM.  de  Serini  et 
Bertolasi. 

*  MONDESZANBER,  opéra  «  romantico-co- 
mique  »  en  un  acte,  paroles  et  musique  de 
M.  G.  Riemenschneider,  représenté  au  théâ- 
tre municipal  de  Posen  en  mars  1887. 

*  MONDO  (il),  comédie  lyrique,  paroles 
de  Raffaele  d' Ambra,  musique  d'Achille  Va- 
lenza,  représentée  à  Naples,  sur  le  théâtre 
Nuovo,  en  185s. 

MONDO  ALLA  ROVESCIA  (il)  [le  Monde 
à  l'envers],  opéra  italien,  musique  de  Ga- 
luppi,  représenté  en  Italie  en  1752. 


752 


MONS 


MONS 


MON  DO  ALLA  ROVESCIA  (il)  [le  Monde 
à  l'envers],  opéra  italien,  musique  de  Pai- 
siello,  représenté  au  théâtre  Marsigli,  à  Bo- 
logne, vers  1764. 

MONDO  ALLA  ROVESCIA  (il)  [le  Monde  à 
l'envers],  opéra  italien,  musique  de  Ferdi- 
nand d'Antoine,  écrit  à  Cologne  vers  1790. 

MONDO  ALLA  ROVESCIA  (il)  [le  Monde 
i  l'envers],  opéra  italien  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Salieri,  représenté  à  Vienne  en  1794. 

MONDO  DELLA  LUNA  (il)  [le  Monde  de 
la  lune],  opéra  italien,  musique  de  Avondano, 
représenté  à  Naples  vers  1732. 

MONDO  DELLA  LUNA  (il)  [le  Monde  de 
la  lune],  opéra  italien,  musique  de  Galuppi, 
représenté  en  Italie  en  1750. 

MONDO  DELLA  LUNA  (il)  [le  Monde  dt 
la  lune],  opéra  italien,  musique  de  Piccinni, 
représenté  à  Naples  vers  1762. 

MONDO  DELLA  LUNA  (il)  [le  Monde  de 
la  lune],  opéra  italien,  musique  de  Gassmann, 
représenté  à  Venise  vers  1765. 

MONDO  DELLA  LUNA  (il)  [le  Monde  de 
la  lune],  opéra  italien,  musique  de  Paisiello, 
représenté  à  Naples  vers  1773,  et  à  Moscou 
vers  1778. 

MONDO  DELLA  LUNA  (il)  [le  Monde  de  la 

lune],  opéra  italien,  musique  de  Astaritta, 
représenté  à  Venise  en  i775. 

MONDO  DELLA  LUNA  (il)  [le  Monde  de 
la  lune]  ,  opéra  italien ,  musique  de  F.-J. 
Haydn ,  représenté  à  Vienne  vers  1780. 

*  MONIME  E  MITRIDATE,  opéra  sérieux, 
musique  de  Nasolini,  représenté  à  Florence 
en  1799. 

*  MONJA  al  FEREZ  (la.),  zarzuela  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Miguel  Marqués,  re- 
présentée à  Madrid  le  24  novembre  1875. 

*  MONJAS  DE  SANT  AYMAN  (las),  légende 
dramatique  de  M.  Angel  Guimera,  avec  mu- 
sique de  scène  de  M.  Enrique  Morera,  re- 
présentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  des  Nove- 
dades,  en  mai  1895. 

mônkguter  (die),  liederspiel  en  un  acte, 
musique  de  Robert  Radecke,  représenté  à 
l'Opéra  de  Berlin  le  1er  mai  1874. 

MONROSE,  opéra-comique,  musique  d'Ar- 
quier,  représenté  à  Marseille  vers  1809. 

*  monsieur  arléry,  opérette  en  un  acte, 


musique  de  M.  Hugh  Cass,  représentée  au 
Gymnase  de  Marseille  en  1868. 

*  MONSIEUR  CANARDIER,  S.  V.  P.,  opé- 
rette en  un  acte,  musique  de  M.  Joseph  Mi- 
chel, représentée  à  Liège  le  25  février  1875. 

MONSIEUR  DE  CHIMPANZÉ  ,  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Verne,  musique  de 
M.  Aristide  Hignard ,  représentée  aux  Bouf- 
fes-Parisiens le  18  février  1858. 

MONSIEUR  CHOUFLEURY  RESTERA 
CHEZ  LUI  LE  24  JANVIER  1833,  opérette- 
bouffe  en  un  acte,  paroles  de  M.  de  Saint- 
Rémy  (pseudonyme  du  comte  de  Morny), 
musique  de  M.  J.  Offenbach,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  14  septembre  1861. 
Sur  ce  canevas  fort  comique,  le  compositeur 
s'est  livré  à  des  excentricités  musicales 
assez  réjouissantes.  On  a  applaudi  surtout 
les  couplets  :  Pedro  avait  une  guitare,  et  le 
trio  :  C'est  Babylas. 

*  MONSIEUR  DE  BONNE-ÉTOILE,  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Philippe  Gille, 
musique  de  Léo  Delibes,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  4  février  1860. 

monsieur  DE  floridor,  opéra-comique 
en  un  acte,  livret  de  MM.  Nuitter  et  Tréfeu, 
musique  de  M.  Théodore  de  Lajarte,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  11  octobre  1880. 
La  fable  de  La  Fontaine  Y  Ivrogne  et  sa  Femme 
et  la  pièce  d'Anseaume  l'Ivrogne  corrigé  ont 
fourni  le  sujet  de  cette  pièce  assez  mé- 
diocre. 

Mathurin  veut  marier  sa  nièce  Germaine  à 
Lucas,  pilier  de  cabaret  comme  lui.  Germaine 
a  promis  son  cœur  et  sa  main  à  un  certain 
personnage  qui  a  quitté  le  pays  pour  se  faire 
comédien  et  dont  le  retour  est  annoncé.  îl 
s'appelle  maintenant  M.  de  Floridor,  et,  de 
concert  avec  la  tante  de  Germaine,  il  orga- 
nise avec  sa  troupe  une  scène  infernale  avec 
danses  de  diablotins,  décors  simulant  le  sé- 
jour des  enfers.  Les  deux  ivrognes  se  ré- 
veillent au  milieu  de  ce  carnaval  flamboyant; 
sous  l'empire  de  la  peur,  ils  promettent  à  la 
fois  de  ne  plus  boire  que  de  l'eau  et  de  laisser 
Germaine  épouser  M.  de  Floridor.  M.  de  La- 
jarte a  écrit  sur  ce  livret  un  peu  enfantin  des 
airs  à  boire  d'un  tour  ancien,  dans  la  manière 
de  Philidor,  et  un  trio  dans  le  style  de  Lulli 
qui  contrastent  singulièrement  avec  le  carac- 
tère de  sa  musique  personnelle,  qui  a  de  la 
verve,  de  la  gaieté  et  dont  il  sait  faire  res- 
sortir les  effets  par  une  instrumentation 
brillante;  on  a  remarqué  surtout  la  bonne 
sonorité  de  l'harmonie.  Chanté  par  MM.  Bel- 


MONS 


MONS 


753 


homme,  Barnolt,  Grivot,  MUe  Ducasse  et 
Mme  Numa  Dalbret. 

monsieur  DE  papillon,  opéra-comique 
allemand  en  un  acte,  musique  deR.  Bial.repr. 
au  théâtre  Walner,  à  Berlin,  en  janvier  1870. 

MONSIEUR  DE  POURCEAUGNAC,  Comédie 

de  Molière,  jouée  au  château  de  Chambord, 
devant  le  roi,  le  6  octobre  1669,  avec  la  musi- 
que de  Lulli,  puis  au  théâtre  de  Molière.  Une 
reprise  en  a  été  donnée  à  la  Gaîté  le  2  avril  1876, 
avec  une  musique  tirée  des  œuvres  de  Lulli  :  le 
Carnaval,  les  Fêtes  de  l'Amour  et  de  Bacchus,  le 
Ballet  des  Muses,  la. Princesse  d'Elide,  et  arran- 
gée par  M.  Wekerlin  avec  une  liberté  d'inter- 
prétation, d'harmonie  et  d'orchestration  con- 
traire au  style  et  au  caractère  de  la  musique 
symphonique  du  xvne  siècle.  Les  éléments  de 
l'art  musical,  tels  qu'on  les  employait  à  cette 
époque,  sont  trop  connus  pour  qu'on  ait  eu  la 
pensée  de  faire  accepter  par  le  public  cette 
œuvre  hybride  comme  une  restauration  de  la 
partition  de  Lulli.  Les  batteries,  les  arpèges, 
les  traits  d'agilité,  les  points  d'orgue  et  au- 
tres agréments  introduits  dans  cet  ouvrage 
en  ont  fait  un  pastiche  dépourvu  de  caractère. 
On  y  a  toutefois  remarqué  une  tarentelle  de 
la  composition  de  M.  Wekerlin. 

On  sait  que  Lulli  ne  trouvait  pas  au-des- 
sous de  lui  de  paraître  dans  certains  person- 
nages ridicules  des  pièces  de  Molière  dont  il 
avait  écrit  la  musique.  C'est  ainsi  que,  dans 
Pourceaugnac,  il  joua  souvent  le  rôle  du 
Mufti  à  la  cour.  On  raconte  même  à  ce  sujet 
une  anecdote.  Ayant  indisposé  le  roi  contre 
lui  par  une  aventure  scandaleuse,  il  voulut 
se  montrer  dans  ce  rôle  avec  l'espoir  de  re- 
gagner les  bonnes  grâces  du  maître  par  ses 
bouffonneries,  et,  dans  sa  fuite  devant  les 
apothicaires,  il  eut  l'idée,  pour  leur  échapper, 
de  sauter  tout  à  coup  sur  le  clavecin  qui  était 
dans  l'orchestre  et  qu'il  réduisit  en  miet- 
tes. Il  réussit.  Louis  XIV  rit  de  cette  farce 
avec  éclats,  et  lui  pardonna. 

*  MONSIEUR  DE  SAINT-ALPHONSE,  opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  M.  Latouche, 
musique  de  M.  Lonati,  représentée  au  théâ- 
tre de  Belleville  le  19  avril  1874. 

MONSIEUR  DESBOSQUETS,  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Sewrin,  musique 
de  H.  Berton  fils,  représenté  au  théâtre 
Feydeau  le  6  mars  1810. 

MONSIEUR  DESCHALUMEAUX,  opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  Creuzé  de 
Lesser,  sous  le  pseudonyme  d'Auguste,  mu- 
sique de  Gaveaux,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  lundi  17  février  1806.  Le  voyage 


de  M.  Deschalumeaux  à  Marseille,  accompa- 
gné de  Lajeunesse,  son  fidèle  Achate,  a  laissé 
des  souvenirs  de  gaieté  qui  ne  sont  pas  encore 
effacés.  La  méprise  qui  fait  prendre  aux  voya- 
geurs l'hôtel  du  duc  de  "Villars,  gouverneur 
de  province,  pour  une  auberge,  le  déguise- 
ment d'une  grande  dame  en  servante,  le  sou- 
per, la  carte  à  payer  de  3,000  livres,  ont 
fourni  les  incidents  les  plus  amusants,  sinon 
toujours  du  meilleur  goût.  L'ouvrage  a  été 
dédié  à  Vincent  Campenon.  L'ouverture  a  de 
la  gaieté,  et,  quoique  les  motifs  ressemblent 
à  des  ponts-neufs,  elle  est  assez  bien  écrite. 
L'air  de  Laflew,  qui  ouvre  le  premier  acte, 
est  un  des  meilleurs  morceaux: 

Douce  fille  d'une  horlogère, 
N'entends-tu  pas  en  ce  moment 
Battre  le  cœur  de  ton  amant 
Comme  les  montres  de  ton  père? 
Mais  leurs  mouvements  les  plus  parfait* 
S'arrêtent  parfois,  je  suppose, 
Mon  coeur  en  battant  pour  Rose 
Ne  s'arrêtera  jamais. 

Le  duo  entre  Mme  de  "Villeroux  et  Mme  da 
Brillon  :  De  la  fille  d'auberge ,  ah!  je  retient 
le  rôle,  renferme  d'assez  jolies  phrases.  Le 
compositeur  a  introduit  dans  la  pièce,  comme- 
intermède,  un  air  italien  :  Di  tua  beltà  ,  ra- 
giono  ;  il  est  des  plus  médiocres  et  dans  le  goût  • 
français  de  cette  époque,  qui  contraste  avec 
cette  langue  que  parlaient  alors  si  mélodieu- 
sement les  Cimarosa  et  les  Paisiello.  Le  finale 
du  second  acte  mérite  d'être  mentionné  à 
eause  de  ses  qualités  scéniques.  Dans  le 
troisième,  le  duo  des  lits  est  aussi  fort  comi- 
que; mais  on  a  tant  abusé,  dans  les  petits 
théâtres,  de  ces  lits  qui  montent  et  qui  des- 
cendent et  qui  jettent  les  dormeurs  dans  la 
plus  grande  confusion,  qu'on  ne  s'en  amuse- 
rait plus  aujourd'hui.  D'ailleurs  la  musique 
ne  convient  pas  à  ces  pièces  à  trucs.  C'est 
déroger  que  de  s'y  prêter.  On  en  convenait 
même  autrefois,  car,  à  la  fin  de  cet  opéra- 
comique,  Solié ,  qui  jouait  le  rôle  du  duc  de 
Villars,  disait  au  public  : 

Puissent  tant  de  plaisanteries 

Passer  à  votre  tribunal. 

On  doit  excuser  les  folies, 

Quand  on  les  fait  en  carnaval. 
Maintenant  c'est  carnaval  toute  l'année.  Les 
autres  rôles  ont  été  joués  par  Chenard,  Paul, 
Le  Sage  ,    Juliet ,    Baptiste ,    Fromageat , 
Mlle  pingenet  et  Mme  scio. 

La  musique  de  Gaveaux  convenait  aux  co- 
médies à  ariettes.  Vive,  facile,  enjouée,  scé- 
nique,  mais  de  très  courte  haleine  et  sans 
originalité,  elle  laissait  à  la  partie  littéraire 
de  la  pièce  toute  la  part  d'intérêt  que  les  dé- 
veloppements modernes  du  chant  et  de  l'in- 

43 


754 


MONS 


MONT 


strumentation  ont  absorbée  depuis.  Mon- 
sieur Deschalumeaux  a  été  repris  en  février 
1843 ,  avec  le  concours  de  Mocker,  Ricquier, 
Moreau-Sainti ,  Grignon  ,  Emon  ,  Daudé  . 
Mmes  Prévost  et  Félix. 

*  MONSIEUR  DESCHALUMEAUX,  Opéra- 
bouffe,  livret  imité  de  Topera  français  portant 
le  même  titre,  musique  de  Giuseppe  Mazza, 
représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo, 
en  1828. 

MONSIEUR  DESCHALUMEAUX,  opéra  ita- 
lien, livret  arrangé  d'après  la  pièce  fran- 
çaise, musique  de  Ricci  (Frédéric),  représenté 
à  Venise  en  1835. 

MONSIEUR  DESCHALUMEAUX ,  opérette 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Perée,  musique 
de  M.  Fr.  Barbier,  représenté  au  théâtre 
Déjazet  en  octobre  1859.  C'est  un  arrange- 
ment de  la  pièce  ancienne  et  de  la  musique 
de  Gaveaux. 

MONSIEUR  ET  MADAME  DENIS,  Opérette 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Laurencin  et  Mi- 
chel Delaporte ,  musique  de  M.  Offenbach, 
représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le  il  jan- 
vier 1862. 

«MONSIEUR  ET  MADAME  JEAN, saynète 
en  un  acte,  paroles  et  musique  d'Edmond 
Lhuillier,  représentée  dans  un  salon  le  22  fé- 
vrier 1873. 

MONSIEUR  ET  MADAME  ROBINSON,  opé- 
rette, musique  de  M.  Quesne,  représentée 
sur  le  théâtre  Deburau,  aux  Champs-Ely- 
sées, en  septembre  1858. 

MONSIEUR  PANCHETTE,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Mignard,  musique  de 
M.  Bordogni,  représentée  aux  Bouffes  -  Pa- 
risiens le  29  mars  1867.  La  musique  de  cette 
pièce  est  agréable.  M">e  Ugalde  a  joué  avec 
beaucoup  d'entrain  et  de  talent  le  double  rôle 
de  Fanchette  et  de  son  amant  supposé.  Une 
jolie  cantilène  a  été  redemandée. 

*  monsieur  HANNIBAL,  vaudeville-opé- 
rette, livret  imité  d'une  pièce  française  par 
M.  Mannstœdt,  musique  de  M.  A.  Czibulka, 
représenté  au  Gaertner-Platz-Theater  de  Mu- 
nich en  septembre  1893. 

*  MONSIEUR  HUCHOT,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Térésaud,  musique  de 
M.  Justin  Clérice,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  3  novembre  1889. 

*  MONSIEUR  JOCRISSE  AU  SÉRAIL  DE 
CONSTANTINOPLE  OU  LES  BÊTISES  SONT 


DE  TOUS  LES  PAYS,  «  calembour  en  trois 
actes,  en  prose,  à  grand  spectacle,  mêlé  de 
chants,  danses,  marches  burlesques,  etc.  », 
par  René  Perrin,  musique  de  Froment,  repré- 
senté au  théâtre  des  Jeunes-Artistes  en  1800. 

*  MONSIEUR  JUGULO  OU  LES  CHER- 
CHEURS, opéra-comique  en  un  acte,  musique 
de  Bianchi,  représenté  au  théâtre  des  Jeunes- 
Élèves  le  22  mai  1806. 

*  monsieur  L'abbé,  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  MM.  Victor  Léon  et 
J.  Brack,  musique  de  M.  Alfred  Zamara,  re- 
présentée sur  le  théâtre  de  la  Gaertnerplatz, 
à  Munich,  en  août  1889. 

*  monsieur  LE  présomptueux,  opé- 
rette en  trois  actes,  musique  de  M.  C.  Dibbern, 
représentée  au  théâtre  municipal  de  Stralsund 
en  janvier  1891. 

*  monsieur  LUCIFER,  opéra-comique, 
musique  de  M.  Louis  Dumack,  représenté  à 
Stettin  en  janvier  1885.  Cet  ouvrage  avait 
été  couronné  dans  un  concours  ouvert  à 
Berlin  par  la  Fédération  chorale  allemande. 

*  MONSIEUR  PETITONE,  opéra- bouffe, 
paroles  d'Antonio  Palomba,  musique  d'Anto- 
nio Corbisiero,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  Nuovo,  en  1749. 

MONSIEUR  POLICHINELLE,  opéra-comique 
en  deux  actes,  livret  de  MM.  Morand  et  Vat- 
tier,  musique  de  M.  Delehelle,  représenté 
au  Théâtre -Lyrique  (Athénée)  le  15  janvier 
1873.  On  a  remarqué  un  air  chanté  par  Poli- 
chinelle :  Nargue  de  la  tristesse;  un  trio  bien 
fait  ;  l'air  de  Pantin  :  Je  suis  joueur  et  pares- 
seux. Chanté  par  Vauthier,  Galabert,  Lary, 
Bonnet,  MUe  Marietti. 

*  MONSIEUR  PULCINELLA,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Albert  Turquet,  musique 
de  M.  Stéphen  de  La  Tour,  représentée  au 
Théâtre  d'Application  le  31  mai  1892,  dans  un 
spectacle  du  Cercle  funambulesque,  puis  joué 
aux  Boufïes-Parisiensle  13  novembre  1894. 

*  MONSIEUR  PYGMALION  ET  SA  STATUE, 

fantaisie  lyrique  en  un  acte,  musique  pos- 
thume d'Auguste  L'Éveillé,  représentée  au 
théâtre  de  la  Tour-d'Auvergne  le  22  mars  1873. 

*  MONSIEUR  TOM,  opéra-comique,  musique 
de  M.  Ad.  Honhon,  représenté  à  Tongres,  au 
cercle  Concordia,  en  1877. 

MONT  ALPHÉA  (le)  OU  LE  PÈRE  JALA- 
BITE,  opéra-comique  en  trois  actes,  en  prose, 


MONT 


MONT 


755 


paroles  de  Lebrun-Tossa,  musique  de  Foignet, 
repr.  au  théâtre  Montansier  en  déc.  1792. 

MONTAGNARDE  DU  CAUCASE  (la),  opéra- 
comique,  musique  de  Conrad  in  Kreutzer,  écrit 
à  Vienne  vers  1840. 

*  MONTAGNARDS  (les),  opéra  romantique, 
paroles  et  musique  de  M.  Franz  von  Holstein, 
représenté  en  1877  au  théâtre  municipal  de 
Leipzig. 

MONTAGNE  (la)  OU  LA  FONDATION  DU 
TEMPLE  DE  LA  LIBERTÉ,  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  Desriaux,  musique  de  Granges  de 
Fontenelle,  représenté  à  l'Opéra  le  26  octobre 
1793. 

montagne  D'ENFER  (la),  opéra  alle- 
mand ,  musique  de  Wœlffl ,  représenté  à 
Vienne  vers  1795. 

MONTANARO  (il)  [le  Montagnard],  opéra 
italien,  musique  de  Mercadante,  représenté 
à  la  Scala,  à  Milan,  au  printemps  de  1827. 

MONTANO  ET  STÉPHANIE,  opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  Dejaure,  musique  de  Ber- 
ton,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  15  avril 
1799.  Le  livret  est  un  mélodrame  dont  le  su- 
jet a  souvent  reparu  au  théâtre;  la  jalousie 
en  forme  le  nœud  ;  l'innocence  de  Stéphanie 
est  reconnue ,  et  le  traître  Altamont  paye  de 
sa  vie  la  ruse  infâme  qu'il  a  ourdie.  La  mu- 
sique est  considérée  comme  le  chef-d'oeuvre 
de  Berton.  Elle  est  dramatique ,  originale  et 
bien  conduite.  L'ouverture  qui  sert  de  début 
à  l'ouvrage  est  très  remarquable.  Nous  rap- 
pellerons le  bel  air  de  Stéphanie  :  Oui,  c'est 
demain  que  l'hymënée.  Montano  et  Stéphanie 
n'eut  d'abord  que  trois  représentations  con- 
sécutives. Ce  ne  fut  que  deux  ans  après,  en 
1801,  qu'on  reprit  l'ouvrage.  Le  succès  fut 
immense,  et  cet  opéra  ne  quitta  plus  le  ré- 
pertoire. Tout  le  monde  connaît  l'air  du  pre- 
mier acte  :  Quand  on  fut  toujours  vertueux, 
nous  signalerons  encore  l'air  -.Non,  il  ne  s'ac- 
complira pas,  et  le  duo  :  Venez,  aimable  Stè' 
•phanie. 

MONTE  CHIMERA  (il)  [le  Mont  Chimère], 
•divertissement  musical,  livret  de  Niccolô 
Minato,  musique  d'Antonio  Draghi  de  Fer- 
rare,  représenté  dans  une  salle  disposée  à 
cet  effet  dans  les  jardins  de  l'empereur,  à 
Vienne,  en  1682. 

*  monte-cristo  junior,  opéra-bouffe  an- 
glais, livret  tiré  du  roman  célèbre  d'Alexandre 
Durrins  par  MM.  Butler  et  Newton,  musique 
de  MM.   Yvan  Caryl,  Le.slie,    Hunt,  Meyer 


Lutz  et  Hamilton  Clarke,  représenté  au 
Gaiety-Theatre  de  Londres  en  décembre  1886. 
Mme  Nelly  Farren  et  M.  Leslie.  les  deux 
interprètes  principaux  de  cet  ouvrage,  s'y 
firent  vivement  applaudir. 

*  MONTENCIEL,  opéra,  musique  de  Giu- 
seppe  Mazza,  représenté  à  Florence,  sur  le 
théâtre  de  la  Pergola,  en  1827. 

MONTÉNÉGRINS  (les)  ,  drame  lyrique  en 
trois  actes,  paroles  d'Alboize  et  Gérard  de 
Nerval,  musique  de  M.  Limnander,  repré- 
senté sur  le  théâtre  national  de  l'Opéra-Co- 
mique le  31  mars  1849.  La  scène  se  passe  en 
1807  ;  mais  le  costume  pittoresque  des  Monté- 
négrins fait  disparaître  l'inconvénient  qu'on 
rencontre  dans  la  mise  en  scène  des  sujets 
contemporains.  Le  chef  de  ces  peuples,  An- 
dréas, s'est  vendu  à  la  Russie  ;  Ziska,  au  con- 
traire, poète  chanteur  de  la  Carinthie,  excite 
le  peuple  à  reconnaître  le  protectorat  de  Na- 
poléon. Sa  fille  adoptive,  qui  aime  un  jeune 
officier  français,  le  seconde  dans  ses  projets. 
La  vie  de  cet  officier  est  exposée  au  plus 
grand  danger  pendant  le  cours  de  l'action 
dramatique  ;  mais  tout  se  termine  au  gré  des 
Monténégrins  et  de  notre  honneur  national. 
Ce  poème  offre  des  situations  analogues  a 
celles  de  la  Dame  blanche,  et  il  est  intéres- 
sant. La  musique  en  est  à  la  fois  colorée, 
dramatique  et  originale.  Le  finale  du  premier 
acte  et  la  prière  à  la  Vierge  Marie  du  troi- 
sième prouvent  que  M.  Limnander  possède 
des  qualités  qu'il  pourrait  déployer  avec 
chance  de  succès  sur  notre  première  scène 
lyrique.  Nous  signalerons,  au  premier  acte, 
la  romance  chantée  par  Béatrice,  la  ballade 
fantastique  sur  Hélène  la  châtelaine,  la  ma- 
ladetta;  au  second  acte,  le  trio  :  Il  est  mi- 
nuit, pour  voix  d'hommes;  le  chœur  à  bocca 
chiusa  (à  bouche  fermée),  imitation  des 
Brummlieder,  dont  M.  Limnander  a  le  premier 
produit  l'effet  sur  la  scène.  Le  finale  de  cet 
acte  est  très  dramatique  et  bien  rendu  par  le 
musicien.  La  prière  à  la  Vierge  Marie,  dont 
nous  avons  parlé  plus  haut,  et  le  trio  final, 
sont  les  morceaux  les  plus  saillants  du  troi- 
sième acte.  Mme  Ugalde  s'est  fait  beaucoup 
applaudir  dans  le  rôle  de  Béatrice.  Hermann- 
Léon  était  très  pittoresque  dans  celui  du 
barde  Ziska.  Bauche,  Sainte-Foy  et  M"e  Le- 
mercier  ont  interprété  les  autres  rôles.  Cet 
ouvrage  a  été  repris  en  1858  et  réduit  à  deux 
actes. 

MONTESUMA,  opéra  italien,  musique  de 
Vivaldi,  représenté  au  théâtre  San-Angiolo, 
de  Venise,  en  1733. 


756 


MORG 


MORO 


MONTESUMA,  opéra  allemand,  musique 
de  C.-H.  Graun,  représenté  à  Berlin  en  1755. 

MONTESUMA,  opéra  italien,  musique  de 
Majo,  représenté  à  Turin  en  1765. 

MONTESUMA,  opéra  italien,  musique  de 
Paisiello,  représenté  à  Rome  vers  1773. 

MONTESUMA,  opéra  italien,  musique  de 
Sacchini,  représenté  à  Londres  en  1775. 

MONTESUMA,  opéra  italien,  musique  de 
Zingarelli,  représenté  à  Naples  en  1781. 

montezuma  ,  mélodrame  allemand ,  mu- 
sique de  Seyfried ,  écrit  à  Vienne  vers  1825. 

MONTROSE ,  opéra  anglais ,  musique  de 
Bishop,  représenté  à  Covent-Gardenen  1822. 

*  MONZÙ  GNAZIO  0  LA  FIDANZATA  DEL 
PARRUCchiere,  opéra-bouffe,  livret  en 
dialecte  napolitain  d'Andréa  Passaro,  musique 
de  M.  Nicola  d'Arienzo,  représenté-  sur  le 
théâtre  Nuovo,  de  Naples,  en  juin  1860. 

*  MOOR  EN  CRISPIJN,  opéra-comique 
flamand,  musique  de  Van  den  Acker,  repré- 
senté à  Anvers  les  décembre  1858. 

MOPSO  (Mopsus),  opéra  italien,  livret  de 
Egidio  Nonanucci,  pseudonyme  de  Giovanni 
Cendoni,  musique  de  Vivaldi,  représenté  à 
Venise  vers  1737. 

MORA,  opéra  séria,  livret  de  Ghislanzoni, 
musique  de  L.  Vicini,  représenté  au  théâtre 
Sociale  de  Lecco  le  13  octobre  1880.  Chanté 
par  Vicini,  Campanari,  Leoni,  M^es  vicari  et 
Galli. 

*  MORANGOS  (os),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Freitas  Gazul,  représentée  à 
Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la  Trinité. 

MORCEAU  D'ensemble  (le)  ,  «  inter- 
mède mêlé  de  couplets,  »  paroles  d'Armand 
Dartois,  musique  de  Blangini,  représenté  au 
théâtre  des  Nouveautés  le  19  novembre  1827. 

MORCEAU  D'ENSEMBLE  (le),  Opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  de  Courcy 
et  Carmouche,  musique  d'Adolphe  Adam,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  7  mars  1831. 
Une  jeune  veuve,  dans  un  accès  de  misan- 
thropie ,  s'est  confinée  dans  son  château  au 
fond  de  la  Touraine,  a  défendu  à  ses  gens  d'y 
laisser  pénétrer  aucune  figui'e  humaine.  Un 
cousin ,  M.  Victor ,  brillant  officier ,  vient  à 
passer  à  la  tête  de  son  régiment  près  du  lieu 
habité  par  la  jolie  recluse.  Il  brave  la  consi- 
gne et  s'introduit  dans  la  maison.  La  jeune 


veuve  a  beau  se  fâcher  ;  elle  raffole  de  mu- 
sique, et  le  cousin  apporte  de  Paris  un  mor- 
ceau d'ensemble  qui  excite  son  enthousiasme. 
Mais  pour  l'exécuter ,  il  faut  des  chanteurs. 
M.  Victor  propose  timidement  le  major  de 
son  régiment,  excellente  basse-taille,  puis  un 
capitaine  ;  enfin  il  parvient  à  faire  admettre 
tous  les  officiers  qui  chantent  à  première  vue 
le  morceau  d'ensemble.  De  vieux  parents  ar- 
rivent sur  ces  entrefaites  et  surprennent 
leur  nièce  au  milieu  de  cet  état-major  dilet- 
tante. Le  morceau  d'ensemble  se  transforme 
en  duo,  dont  le  finale  est  l'épithalame  de  ri- 
gueur. La  musique  d'Adam  offre  comme  tou- 
jours de  jolies  choses,  quelques  couplets 
agréables  et  beaucoup  de  phrases  commu- 
nes ;  le  Morceau  d'ensemble  n'a  pas  paru  assez 
réussi  pour  justifier  le  titre  de  l'ouvrage  et  le 
maintenir  au  répertoire.  Le  rôle  de  la  jeune 
veuve  a  été  chanté  par  MUe  Prévost,  et  ce- 
lui du  cousin  par  Moreau-Sainti. 

*  MORGANA  (FATA),  drame  lyrico-choré- 
graphique  en  quatre  actes,  paroles  de  M.  Mo- 
senthal,  musique  de  M.  Helmesberger  jeune, 
représenté  à  l'Opéra  impérial  de  Vienne  le 
30  mars  1886. 

*  morgiane,  opéra  romantique,  musique 
de  Bernard 'Scholz,  représenté  en  Allemagne 
en  1870. 

MORILLA,  opérette  en  trois  actes,  musi- 
que de  Julius  Hopp;  représentée  au  Victoria- 
Theater  de  Berlin  en  février  1872. 

MORLACCHI  (i),  opéra  séria,  livret  de 
G.  Sapio,  musique  de  R.  Sapio,  représenté 
au  Royal-Collège  de  Palerme  le  20  mai  1878  ; 
chanté  par  Cardinale,  Farina,  Talamanca, 
Mme  d'Orelli. 

MORLAQUES  (les)  ,  opéra  en  deux  actes , 
musique  du  baron  de  Lannoy,  écrit  à  Grœtz 
en  1817. 

MORMILE ,  opéra  italien ,  musique  de 
M.  Braga ,  représenté  à  la  Scala  de  Milan  en 
décembre  1861. 

MORO  (il)  [le  Maure],  opéra  italien  en  deux 
actes ,  musique  de  Salieri ,  représenté  à 
Vienne  en  1796. 

*  MORO  DI  CASTIGLIA  (il),  opéra  sérieux 
en  trois  actes,  paroles  anonymes,  musique  de 
M.  Masciangelo,  représenté  à  Lanciano  le 
25  septembre  1887. 

*  MORO  MUZA  (el),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Jaques,  musique  de  M.   Ruperto  Cfîapi, 


MORT 


MORT 


7S7 


représentée  avec  beaucoup  de  succès  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  Eslava,  en  octobre  1894. 

*  MOROSINA  0  L'ULTIMO    DEI   FALIERI, 

drame  lyrique,  paroles  de  Domenico  Bolo- 
gnese,  musique  d'Errico  Petrella,  représenté 
à  Naples,  sur  le  théâtre  San  Carlo,  le  6  jan- 
vier 1860. 

MOROVico,  opéra-comique  italien,  mu- 
sique de  Dominiceti ,  représenté  sur  le  théâtre 
dal  Verme,  à  Milan,  en  décembre  1873. 

MORT  D'ABEL  (la),  drame  lyrique,  musi- 
que de  Rolle  (Henri) ,  représenté  à  Leipzig 
en  1771. 

MORT  D'ABEL  (la)  ,  opéra  en  trois  actes, 
livret  d'Hoffman ,  musique  de  Rodolphe 
Kreutzer,  représenté  à  Paris  le  23  mars  îsio. 
Cet  ouvrage,  qui  a  obtenu  à  son  apparition 
un  beau  succès ,  n'a  pas  été  repris.  Il  ren- 
ferme cependant  des  mélodies  pathétiques  et 
véritablement  inspirées.  Ces  sortes  de  com- 
positions, à  vrai  dire,  tiennent  plus  du  genre 
de  l'oratorio  que  de  celui  de  l'opéra. 

MORT  D'ADAM  (la)  ,  opéra  biblique  en 
trois  actes ,  paroles  de  Guillard ,  musique  de 
Lesueur ,  représenté  à  l'Académie  impériale 
de  musique  le  17  mars  1809.  Le  compositeur 
éprouva  de  grandes  difficultés  pour  faire  re- 
présenter cet  ouvrage;  sa  musique  très  sé- 
rieuse ,  d'une  puissante  originalité ,  trouvait 
de  nombreux  détracteurs.  La  musique  de  Le- 
sueur a  certainement  le  mérite  de  l'origina- 
lité. Ce  compositeur  s'est  souvent  égaré  à  la 
recherche  de  systèmes  nouveaux,  et  il  a  plu- 
tôt réussi  dans  le  style  religieux  que  dans 
la  musique  dramatique  ;  cependant  la  Mort 
d'Adam  obtint  un  vrai  succès.  Il  faut  recon- 
naître que  le  décor  de  l'apothéose  d'Adam  y 
contribua  bien  un  peu.  Le  peintre  Dagotty, 
qui  en  était  l'auteur,  disait  naïvement  : 
«  C'est  bien  le  plus  beau  paradis  que  vous 
ayez  vu  de  votre  vie ,  et  que  vous  verrez.  » 
Ce  décor  donna  lieu  aux  vers  suivants,  dans 
lesquels  on  fait  parler  l'auteur  : 

Ma  pièce,  je  l'avoue,  est  d'un  ennui  mortel, 
Mais  au  séjour  de  l'Eternel, 
(Si  beau  qu'on  n'a  rien  vu  de  tel), 

Je  transporte  à  la  fin  Adam  avec  Abel, 
Et  je  réussis,  grâce  au  ciel! 

Nous  soupçonnons  fort  Hoffman  d'avoir  été 
l'auteur  de  ces  vers.  Il  réclamait  l'invention 
de  cette  apothéose  pour  son  opéra  de  la  Mort 
tïAbel,  quoiqu'il  ait  été  représenté  un  peu 
plus  tard.  Un  des  détracteurs  de  cet  opéra 
fit  ce  quatrain,  boutade  de  rimeur  : 


Dans  la  pièce  d'Adam,  si  quelqu'un  m'intéresse, 

Hélas  !  messieurs,  ce  n'est  pas  lui. 
Adam  meurt,  j'en  conviens,  mais  il  meurt  de  vieillesse. 
Plaignons  plutôt  les  gens  qu'il  fait  mourir  d'ennui. 

MORT  D'ARMINIUS  (la),  drame  lyrique, 
musique  de  Rolle  (Henri),  représenté  à  Leip- 
zig en  1784. 

*  MORT  D'ARTHUR  (la),  drame  lyrique, 
musique  de  M.  F.  Corder,  représenté  à  Londres 
en  1877. 

MORT  D'HERCULE  (la),  monodrame,  d'a- 
près Sophocle,  musique  de  Reichardt,  repré- 
senté à  Berlin  en  1804. 

MORT  D'ORPHÉE  (la),  opéra  allemand, 
musique  de  M.  de  Hulshoff,  représenté  en 
Allemagne  vers  1791. 

MORT  D'OSCAR  (la)  ,  opéra  allemand  en 
quatre  actes,  musique  de  Kastner,  repré- 
senté à  Strasbourg  en  1833. 

MORT  DE  balder  (la),  opéra  allemand, 
musique  de  Spindler,  représenté  à  Breslau  et 
à  Vienne  vers  1796. 

*  mort  de  baldur  (la),  opéra,  musique 
de  M.  Ristler,  exécuté  par  fragments  à  Méran, 
station  hivernale,  du  Tyrol,  en  février  1894. 

MORT  DE  PAN  (la),  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Mattheson,  représenté  à  Hambourg 
en  1702. 

MORT  DE  PAUL  1er  (la),  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  Luce  Varlet,  en  collabora- 
tion avec  Victor  Lefèvre,  représenté  à  Douai 
en  1834. 

MORT  DE  SOCRATE  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Galoppe  d'On- 
quaire,  musique  de  M.  Edmond  Hocmelle, 
représenté  dans  des  concerts,  chanté  par  Ci- 
bot,  Potel  et  Mlle  Faivre.  Il  s'agit  dans  la 
pièce  d'un  jeune  fou  qui  dit  adieu  à  la  vie  de 
garçon,  et  aux  yeux  duquel  le  mariage  est 
considéré  comme  la  ciguë;  joué  en  mars  1859. 

MORT  DE  SPATARA  (la)  ,  drame  suédois, 
musique  de  Brendler,  représenté  à  Stockholm 
en  1845. 

*  MORT  DE  TURENNE  (la),  «  pièce  histo- 
rique et  militaire  à  grand  spectacle,  »  de 
Bouilly  et  Cuvelier,  musique  arrangée  par 
Navoigille  et  Baneux,  représentée  au  théâtre 
de  la  Cité  le  17  juin  1797. 

MORT  DU  GRAND  PAN  (la),  opéra  alle- 
mand,  musique  de  Bronner,  représenté  à 
Hambourg  en  1690. 


7S8 


MORT 


MORT 


MORT  DU  TASSE  (la),  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  Cuvellier  et  Hélitas  de  Meun,  mu- 
sique de  Garcia,  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  7  février  1821.  La  ré- 
putation de  Garcia,  comme  artiste  et  comme 
professeur  de  chant ,  a  fait  oublier  générale- 
ment qu'il  a  composé  un  grand  nombre  d'o- 
péras, espagnols,  italiens,  français,  et  même 
mexicains.  Les  artistes  supérieurs  ont  une 
faeulté  d'assimilation  qui  les  égare  quelque- 
fois et  leur  fait  prendre  le  don  d'imitation 
pour  celui  de  l'inspiration.  Il  ne  reste,  des 
compositions  nombreuses  de  Garcia,  que 
quelques  chansons  espagnoles ,  notamment 
l'air  resté  populaire  en  Espagne  :  Yo  che  soy 
contrabandista.  C'était  un  artiste  doué  d'une 
prodigieuse  facilité  pour  toute  chose. 

MORT  FIANCÉ  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Vial,  d'Houdetot  et  Féréol, 
musique  de  Prosper  de  Ginestet,  représenté 
à  l'Opéra- Comique  le  16  janvier  1833.  Une 
légende  allemande  a  fourni  le  sujet  du  livret. 
Chaque  année  un  esprit  diabolique  s'installe 
à  l'auberge  de  la  Croix-Noire.  C'est  le  Mort 
fiancé  qui,  le  premier  dimanche  de  l'Avent, 
emmène  une  jeune  et  gentille  fiancée,  toute 
vive,  dans  l'autre  monde.  Un  homme ,  vêtu 
de  noir,  est  descendu  à  l'auberge;  on  ne 
doute  pas  que  ce  ne  soit  l'esprit  lui-même. 
Après  maint  quiproquo,  personne  ne  meurt 
et  tout  s'explique.  La  musique  a  été  trouvée 
bien  faite,  l'instrumentation  facile.  On  a  re- 
marqué surtout  un  air  chanté  par  Mme  pon- 
chard. 

MORT  HÉROÏQUE  DE  SPEICK  (la),  mélo- 
drame hollandais,  musique  de  Van  Bree, 
représenté  au  théâtre  hollandais  d'Amster- 
dam vers  1850. 

mort  IMAGINAIRE  (le),  opéra-comique, 
musique  de  Bruni  (Antoine -Barthélémy), 
représenté  au  théâtre  Montansier  en  1791. 

MORT  MARIÉ  (le),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  Sedaine,  musique  de  Bian- 
chi,  représenté  à  la  Comédie  -  Italienne  le 
12  février  1777. 

*  MORT  PAR  erreur,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Doyen  et  G.  Fortin,  mu- 
sique de  M.  Cosas,  représentée  au  théâtre  de 
Batignolles  (Paris)  le  30  janvier  1875. 

*  MORT  PAR  SPÉCULATION  (le),  Opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Sagnier,  mu- 
sique de  Chrétien  Kalkbrenner,  représenté 
au  théâtre  Molière  le  21  janvier  1799. 

MORTE  DELUSA  (la),  dal  pietato  suffragio 


prestato  in  Ferrara  ail'  anime  degli  estinti  nette 
imprese  cristiane  contro  il  Turco  {la  Mort 
trompée),  drame  sacré  italien  faisant  partie 
de  la  cérémonie  funèbre  qui  eut  lieu  à  Fer- 
rare  pour  le  repos  des  âmes  des  combattants 
qui  périrent  dans  la  croisade  contre  le  Turc, 
livret  de  Ambrogio  Ambrosini,  moine  théa- 
tin,  musique  de  Bassani,  représenté  à  Fer- 
rare  en  1687.  Ce  fut  en  cette  année  que  les 
Vénitiens  reprirent  la  ville  de  Lépante. 

MORTE  DI  ABELE  {Mort  d'Abel),  opéra 
sacré,  livret  de  Métastase,  musique  de  Do- 
menico  Valentini,  représenté  dans  la  cha- 
pelle des  RR.  PP.  de  la  congrégation  de 
l'Oratoire  de  Saint-Philippe-de-Néri,  à  Ve- 
nise, le  12  février  1740.  Les  airs  contenus 
dans  cette  partition  sont  les  suivants  :  Del 
reo  nel  core  ;  Quel  buon  pastor  son  io;  Quai 
diversà  quel  fiume;  Alimenta  il  mio  proprio 
tormento  ;  Con  gli  astri  innocenti;  Con  miglior 
duce;  l'Ape,  e  la  serpe  spesso ;  Questi al  cor 
finora  ignoti  ;  Dunque  si  sfoga  in  pianto;  Dali' 
istante  del  fallo  primiero;  Vivrai,  ma  sempre 
in  guerra;  Del  fallo  m'avvedo;  Non  sa  che  fia 
pietà. 

MORTE  DI  ABELE,  opéra  sacré,  livret  de 
Métastase,  musique  de  Piccinni,  représenté 
à  Naples  en  1758. 

MORTE  DI  CESARE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Andreozzi,  représenté  au  théâtre 
Argentina,  à  Rome,  en  1779. 

MORTE  DI  CESARE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Robuschi,  représenté  à  Livourne 
en  1790. 

MORTE  DI  CESARE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Zingarelli,  repr  àMilaneni79i. 

MORTE  DI  CLEOPATRA  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Nasolini,  représenté  au  Nou- 
veau-Théâtre de  Vicence,  dans  l'été  de  1791. 

*  MORTE  DI  CLEOPATRA  (la),  drame  ly- 
rique, musique  de  Gaetano  Marinelli,  repré- 
senté en  1800  à  Venise,  sur  le  théâtre  de  la 
Fenice. 

MORTE  DI  GIULIO  CESARE  (la),  opéra 
italien,  musique  de  Bianchi,  représenté  à 
Venise  en  1789. 

MORTE  DI  MITRIDATE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Portogallo,  représenté  à  Milan 
vers  1815. 

MORTE  DI  MITRIDATE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Nasolini,  représenté  en  Italie 
vers  1799,  et  à  Paris  le  13  décembre  1817. 


MOSQ 


MOUL 


739 


MORTE  Dl  NERONE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Tarchi,  représenté  à  Venise  en 
1792. 

MORTE  Dl  SEMIRAMIDE  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Borghi,  représenté  à  Milan 
en  1791. 

MORTEDO ,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Capecelatro,  représenté  àNa- 
ples  au  mois  de  novembre  1847. 

MORTO  ED  IL  VIVO  (il)  [le  Mort  et  le  Vi- 
vant], opéra-bouffe,  musique  de  Brancaccio, 
représenté  au  théâtre  Nuovo,  à  Naples,  en 

1843. 

MORTO  IN  APPARENZA  (il)  [l'Homme 
mort  en  apparence],  opéra  italien,  musique 
de  Raimondi,  représenté  à  Naples  vers  1824. 

MORTO  VIVO  (il)  [le  Mort  vivant],  opéra 
italien,  musique  de  Paër,  représenté  à  Vienne 
en  1799. 

MOSÈ,  opéra  séria  en  trois  actes,  livret 
de  Léon  Tottola,  musique  de  Rossini,  repré- 
senté au  théâtre  San-Carlo,  à  Naples,  pen- 
dant le  carême  de  I8i8,  et  pour  la  première 
fois  aux  Italiens  de  Paris  le  22  octobre  1822. 
(Voyez  Moïse.) 

MOSÈ  AL  SîNAÏ  (Moïse  au  Sinaï),  orato- 
rio, musique  de  Raimondi,  représenté  à  Pa- 
lerme  en  1844. 

MOSÈ  LIBERATO  DAL  NILO  (Moïse  sauve 
des  eaux  du  Nil),  oratorio  à  cinq  voix,  mu- 
sique de  Gasparini  (Francesco) ,  représenté 
à  Venise  en  1712. 

MOSÈ  PRESËRVATO  (Moïse  sauvé  des 
eaux),  oratorio,  chanté  dans  la  chapelle  de 
l'empereur  Charles  VI  en  1720 ,  musique  de 
Conti  (François),  représenté  à  Vienne  en 
1722. 

MOSQUITA  LA  SORCIÈRE,  opéra-comi- 
que  en  trois  actes ,  paroles  de  Scribe  et 
G.  Vaez,  musique  de  Xavier  Boisselot,  repré- 
senté au  Théâtre-Lyrique  le  27  septembre 
1851.  Cet  ouvrage  a  servi  de  pièce  d'ouver- 
ture au  Théâtre  -  National ,  appelé  depuis 
Théâtre-Lyrique.  La  scène  se  passe  au  Mexi- 
que ,  entre  don  Manoël ,  fils  du  vice-roi, 
espèce  de  don  Juan ,  et  une  cousine  qui , 
pour  le  corriger  de  ses  égarements,  se  dé- 
guise en  sorcière  et  lui  joue  une  foule  de 
tours  bons  et  mauvais,  jusqu'à  ce  qu'elle  le 
juge  digne  de  devenir  son  époux.  C'est  un 
des  plus  médiocres  livrets  de  Scribe.  La  par- 
tition est  très  chargée  de  musique ,  et 
conçue  dans  un  système  éclectique    qui  s'al- 


lie difficilement  avec  l'originalité.  Les  effets 
cherchés  et  trop  multipliés  se  nuisent  réci- 
proquement, et,  en  somme,  rien  de  saillant  ne 
reste  dans  la  mémoire  des  auditeurs.  Au  pre- 
mier acte,  on  a  remarqué  l'entrée  de  la  sor- 
cière sur  un  cantabile  expressif,  suivi  de  vo- 
calises brillantes;  une  marche  villageoise 
laborieusement  orchestrée,  à  laquelle  ne  man- 
quent ni  le  piccolo,  ni  le  glockenspiel,  ni  la 
cloche  de  la  chapelle.  Le  duo  entre  Manoël 
et  Mosquita  commence  par  une  jolie  phrase  : 
Ouvrez,  ouvrez ,  gentille  châtelaine.  Les  cou- 
plets à  boire,  accompagnés  par  des  notes  syl- 
labiques  de  l'orchestre  et  du  chœur,  ont  de 
la  verve  et  sont  bien  traités.  Dans  le  second 
acte,  il  faut  signaler  le  boléro  chanté  par 
Benita,  la  jeune  villageoise,  et  un  trio  dra- 
matique. Au  troisième  acte,  on  a  remar- 
qué une  sérénade  chantée  derrière  la  cou- 
lisse ,  et  le  duo  bien  conduit  de  la  dernière 
scène.  Le  personnel  du  Théâtre -National 
était  loin  d'être  capable  d'interpréter  une 
partition  aussi  travaillée  ;  c'étaient  le  ténor 
Michel,  Menjaud,  Grignon  père,  Mlles  Rou- 
vroy  (Mosquita)  et  Mendez. 

MOSTRO  (il)  [le  Monstre],  opéra  italien, 
musique  de  Seydelmann,  représenté  à  Dresde 
en  1787. 

MOTEZUMA  (Montezuma),  opéra  italien, 
livret  de  Giusti,  musique  de  D.  Antonio  Vi- 
valdi, représenté  à  Venise,  sur  le  théâtre  de 
Sant'-Angiolo;  en  1733. 

MOTHER  SHIPTON  (la  Mère  Shipton) , 
opérette-bouffe  anglaise,  musique  de  Samuel 
Arnold,  représentée  à  Haymarket  en  1770. 

*  MOTIN  CONTRA  ESQUILACHE  (el),  zar- 
zuela  en  trois  actes,  paroles  de  Retez  et 
Echevarria,  musique  d'Emilio  Arricta,  repré- 
sentée le  12  septembre  1871,  à  Madrid,  sur 
le  théâtre  de  la  Zarzuela. 

*  MOUCHE  (la),  opéra  en  un  acte,  paroles 
de  M.  A.  Wolf,  musique  de  M.  d'Ogaref,  re- 
présenté à  Schwerin,  sur  le  théâtre  de  la 
Cour,  en  février  1896. 

*  MOUCHE  D'OR  (la)  ,  opérette  en  deux 
actes,  paroles  de  MM.  Gaston  Marot  et  Pé- 
ricaud,  musique  de  M.  Gangloff,  représentée 
au  Petit-Casino  le  15  septembre  1893. 

MOULIN  DE  CATHERINE  (le),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  E.  Alby,  musique 
de  M.  Laurent  de  Rillé ,  représenté  aux  Fo- 
lies-Nouvelles le  1"  septembre  1858. 


760 


MOUL 


MOUS 


MOULIN  DE  SANS-SOUCI  (le)  ,  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  musique  de  Bryon  d'Orge- 
val,  représenté  au  théâtre  d'Anvers  dans  le 
mois  d'avril  1861. 

*  MOULIN  DE  VISPERTHAL  (le),  opéra 
paroles  de  M.  Ernest  Pasqué ,  musique  de 
M.  Freudenberg,  représenté  au  théâtre  mu- 
nicipal de  Magdebourg  le  21  janvier  1883. 

*  moulin  DES  LILAS  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  dfi  MM.  Leclerc  et  G.  Bonnet, 
musique  de  M.  Bénard,  représentée  au 
théâtre  Déjazet  le  14  octobre  1883. 

MOULIN  DES  TILLEULS  (le),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Maillan  et  Cor- 
mon,  musique  de  M.  Aimé  Maillart,  repré- 
senté àl'Opéra-Comique  le  9  novembre  1849. 
Cette  pièce  a  peu  d'intérêt  dramatique  et  n'a 
fourni  au  compositeur  que  l'occasion  de 
s'exercer  dans  le  style  militaire  et  le  style 
champêtre.  Le  sergent  Robert,  du  régiment 
de  Champagne ,  deux  villageoises,  et  Tri- 
chard,  fermier  du  moulin  des  Tilleuls,  en  sont 
les  personnages.  On  a  remarqué  les  couplets 
du  sergent ,  dont  l'orchestration  produit  des 
effets  ingénieux  ;  la  pastorale  pour  soprano  : 
A  mes  moutons ,  en  m' éveillant ,  qui  est  naïve 
et  bien  rendue ,  ces  deux  vers  surtout,  trai- 
tés à  la  façon  de  Grétry  : 

Moutons  si  blancs,  si  doux, 
Quand  mon  cœur  bat,  il  bat  pour  vous. 

La  romance  :  Loin  du  pays,  n'ayant  plus  d'es- 
pérance, est  une  mélodie  distinguée.  Her- 
mann-Léon,  Sainte-Foy ,  Mlles  Lemercier  et 
Meyer  ont  interprété  cet  ouvrage.  La  parti- 
tion a  été  arrangée  pour  piano  et  chant  par 
M.  Vauthrot. 

MOULIN  DU  DIABLE  (le),  opéra  allemand, 
musique  de  Walter,  représenté  en  1758. 

MOULIN  DU  ROI  (le)  ,  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  M.  de  Leuven ,  musi- 
que de  M.  Adrien  Boieldieu,  représenté  à 
Bade  le  15  juillet  1858.  Chanté  par  Monjauze, 
Meillet,  Mmes  Miolan,  Meillet  et  Faivre.  C'est 
un  joli  ouvrage  qui  a  obtenu  du  succès. 

MOULIN  DU  VERT-GALANT  (le)  ,  opéra 
bouffe  en  trois  actes,  livret  de  MM.  E.  Grange 
et  V.  Bernard,  musique  de  M.  G.  Serpette, 
représenté  aux  Bouffes-Parisiens  le  12  avril 
1876.  Sur  un  imbroglio  assez  leste,  le  compo- 
siteur, grand  prix  de  Rome,  a  écrit  une  par- 
tition considérable  et  qui  prouve  le  parti 
qu'il  pourrait  tirer  de  sa  science  musicale  s'il 
traitait  des  sujets  plus  sérieux.  On  y  remar- 
que un  pastiche  habile  des  menuets  de  Mo- 


zart; les  couplets  :  Eh  bien!  oui,  c'est  un 
grand  mystère  ;  le  finale  du  premier  acte,  le 
duo  d'amour  du  deuxième,  et  un  chœur  de 
chasseurs.  Chanté  par  Daubray,  Fugère  Sci- 
pion,  Mme  Théo,  Mlle  paola  Marié. 

MOULIN  JOLI  (le)  ,  opéra-comique  en  un 
acte  ,  paroles  de  Clairville ,  musique  de 
M.  Varney  ,  représenté  sur  le  théâtre  de  la 
Gaîté  le  18  septembre  1849.  Cette  pièce  ,  qui 
a  eu  quelque  succès,  a  été  interprétée  par 
Mlles  Hortense  Jouve  et  Kleine,  MM.  Fran- 
cisque et  Castel.  La  partition  se  compose  de 
dix  morceaux  et  a  été  publiée. 

MOULIN  ténébreux  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Ch.  Narrey,  musique  de 
M.  Albert  Vizentini;  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  28  octobre  1869.  On  a  remarqué 
l'ouverture  et  les  couplets  :  Gare  à  vous,  mon 
mari,  d'une  facture  facile  et  soignée  dans 
les  détails.  Jouée  par  Lanjallais,  Lécuyer, 
Mlles  pradal  et  Cellini. 

MOUNTAIN  SYLPHE  (the)  [le  Sylphe  de  la 
montagne],  opéra  féerique,  musique  de  Bar- 
nett,  représenté  à  Londres  en  1841. 

MOUNTAINERS  (les  Montagnards),  opéra 
anglais,  musique  de  Samuel  Arnold ,  repré- 
senté à  Hay-Market  en  1795. 

MOUSQUETAIRE  (le)  ,  opéra-comique  en 
un  acte ,  paroles  de  MM.  Armand  et  Achille 
Dartois,  musique  de  Bousquet ,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  14  octobre  1844.  La  pièce 
est  un  imbroglio  assez  médiocre,  dans  lequel 
un  conseiller  et  un  mousquetaire  se  dispu- 
tent la  main  d'une  jeune  et  riche  héritière. 
On  a  remarqué  le  chant  pathétique  des  vio- 
loncelles dans  l'ouverture,  l'air  du  mousque- 
taire :  Je  suis  amoureux,  et  la  romance  chan- 
tée tour  à  tour  par  Cécile  et  l'heureux  mous- 
quetaire. Duvernoy,  Audran,  Sainte-Foy, 
Mmes  Potier  et  Prévost  ont  agréablement 
interprété  cet  ouvrage. 

MOUSQUETAIRES  (LES  DEUX),  opéra- 
çomique  en  un  acte,  musique  de  Henri  Ber- 
ton,  représenté  à  Feydeau  le  22  décembre 
1824. 

MOUSQUETAIRES  AU  COUVENT  (LES), 
opéra  -  comique  en  trois  actes ,  livret  de 
MM.  P.  Ferrier  et  J.  Prevel,  musique  de 
M.  Louis  Varney,  représenté  au  théâtre  des 
Bouffes  le  16  mars  1880.  La  pièce  est  un  ar- 
rangement de  celle  de  Saint-Hilaire  et  Du- 
port,  l'Habit  ne  fait  pas  le  moine,  jouée  en  1835 
avec  la  musique  de  Doche  et  Thys.  Toute  cette 


MOUS 


MOUT 


761 


menue  monnaie  du  Comte  Ovy  a  toujours 
cours.  Deux  mousquetaires  se  sont  affublés 
du  froc  de  deux  capucins,  qui  ne  sont  eux- 
mêmes  que  des  conspirateurs  déguisés  en 
moines,  pour  pénétrer  dans  un  couvent  où  se 
trouvent  deux  jeunes  filles  qu'ils  aiment  pour 
le  bon  motif.  Après  maint  incident  qu'il  est 
facile  de  deviner,  ces  deux  mousquetaires  bé- 
néficient de  la  découverte  de  la  conspiration, 
et,  au  lieu  d'être  punis,  sont  récompensés  de 
leur  escapade  en  obtenant  d'épouser  leurs 
jeunes  maîtresses.  Il  y  a  dans  cette  pièce  un 
curé  que  les  auteurs,  qui  ne  respectent  rien, 
ont  appelé  Bridaine  et  qui  égayé  l'assistance 
de  ses  lazzis  de  mauvais  goût.  La  musique  est 
agréable  et  offre  quelques  gracieux  motifs, 
entre  autres  une  ronde  de  paysans  et  le  chœur 
des  pensionnaires. Chanté  par  Frédéric  Achard, 
Hittemans,  Marcelin,  Mme  Bennati,  Mlles  clary 
et  Rouvroy. 

*  MOUSQUETAIRES  AU  COUVENT  (les), 
opéra,  paroles  de  M.  Cassmann,  musique  de 
M.  Fritz  Baselt,  représenté  sur  le  théâtre  de 
la  Cour,  à  Cassel,  en  juin  1896.  Le  sujet  de 
cet  opéra  n'a  aucun  rapport  avec  celui  de  la 
pièce  française  qui  porte  le  même  titre. 

MOUSQUETAIRES  DE  LA  REINE  (LES), 
opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de  M.  de 
Saint-Georges,  musique  d'Halévy ,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  3  février  1846. 
Cet  ouvrage  est  sans  contredit  le  meilleur 
que  le  maître  ait  écrit  pour  la  scène  de 
l'Opéra-Comique  ;  tout  y  porte  le  cachet  de 
sa  sensibilité  exquise  et  de  la  distinction  de 
son  esprit.  Le  livret  est  intéressant  ;  l'action 
se  passe  sous  Louis  XIII,  au  temps  du  siège 
de  La  Rochelle.  Cinq  personnages  occupent 
la  scène;  trois  mousquetaires  et  deux  filles 
d'honneur  de  la  reine.  La  peinture  des  carac- 
tères a  été  tracée  par  le  compositeur  avec  une 
vérité  saisissante  ;  l'amour  sincère  d'Olivier 
d'Entragues ,  l'étourderie  et  la  générosité 
d'Hector  de  Biron ,  l'humeur  belliqueuse  du 
capitaine  Roland,  la  grâce  piquante  de  M 'le  de 
Simiane,  la  passion  tour  à  tour  ingénue  et 
fière  d'Athénaïs  de  Solange,  tous  ces  senti- 
ments, parfaitement  exprimés  dans  la  musi- 
que, forment  une  galerie  de  portraits  vi- 
vants. L'ouverture  a  plus  de  verve  et  d'élé- 
gance que  les  autres  pièces  instrumentales 
du  même  compositeur;  en  effet,  son  inspira- 
tion a  été  lente  et  presque  stérile  toutes  les 
fois  que  les  paroles  ou  une  situation  bien  dé- 
terminée ne  lui  ont  pas  donné  une  direc- 
tion. Après  le  chœur  d'introduction  dit  par 
les  mousquetaires  revenant  de  la  chasse,  on 


remarque  l'air  d'Athénaïs  :  Bocage  épais,  lé- 
gers zéphyrs,  chef-d'œuvre  de  grâce  tout  em- 
preint des  parfums  mystérieux  d'un  premier 
amour.  Cet  air  a  été  interprété  pour  la  pre- 
mière fois  par  Mlle  Lavoye.  Une  fort  jolie 
ariette  :  Parmi  les  guerriers,  chantée  par 
Mlle  Darcier,  précède  le  beau  sextuor  ou 
Serment  des  chevaliers  ,  qui  est  à  la  fois  plein 
de  noblesse  et  de  douceur.  La  marche  noc- 
turne des  mousquetaires ,  avec  tambours, 
d'un  effet  piquant,  termine  le  premier  acte. 
Au  second  acte,  le  capitaine  Roland,  très- 
bien  représenté  à  l'origine  par  Hermann- 
Léon,  chante  des  couplets  d'une  facture  bien 
caractérisée  :  C'est  à  la  cour  du  roi  Henri,  mes- 
sieurs, que  se  passait  ceci.  Le  quatuor  des  mas- 
ques :  Nuit  charmante,  est  semé  de  détails 
d'un  goût  exquis.  Le  troisième  acte  n'est  pas 
moins  riche  que  les  deux  premiers  ;  il  offre, 
en  outre,  des  effets  très-variés  ;  car,  après 
une  romance  pleine  de  sentiment  et  de  ten- 
dresse, délicieusement  chantée  par  Roger  : 
Enfin  un  iour  plus  doux  se  lève,  survient  un 
duo  dramatique,  d'une  émotion  vraie  et  poi- 
gnante: Trahison,  perfidie;  et  la  partie  mu- 
sicale de  l'ouvrage  est  terminée  par  un  duo 
bouffe  d'un  comique  franc  qui  n'exclut  pas 
l'originalité  de  la  mélodie.  Ce  duo  :  Saint  Ni' 
colas  ,  ô  mon  patron  !  chanté  par  Mocker  et 
Hermann-Léon,  a  obtenu  le  plus  grand  suc- 
cès. 

*  mousseline-CLUB,"  vaudeville-opérette 
en  un  acte,  musique  de  J.-J.  Debillemont, 
représenté  au  théâtre  des  Menus-Plaisirs  le 
22  novembre  1868. 

*  moustique  (le),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Pajol  et  de  Monlun, 
musique  de  M.  Henri  Kowalski,  représenté 
à  l'Alcazar  royal  de  Bruxelles  le  îer  no- 
vembre 1884. 

MOUTH  OP  THE  NILE  (thb)  {l'Embou- 
chure du  Nil],  opéra  anglais,  musique  de 
Attwood,  représenté  à  Covent-Garden  en 
1798. 

*  MOUTIER  SAINT-GUIGNOLET  (le),  opé- 
rette en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Alexan- 
dre Bisson  et  Bureau -Jattiot,  musique  de 
M.  Frédéric  Toulmouche ,  représentée  à 
Bruxelles,  au  théâtre  des  Galeries-Saint-Hu- 
bert, le  5  mai  1885. 

MOUTON  enragé  (le), monologue,  paroles 
de  MM.  Noriac  et  Jaime,  musique  de  M.  Paul 
Lacome,  joué  et  chanté  par  M™e  Judic  aux 
Bouffes-Parisiens  en  mai  1873.  M.  Ernest, 
dans  un  accès  de  jalousie,  a  enfermé  Mou- 


762 


MUET 


MULE 


tonnette.  Celle-ci  se  venge  en  favorisant  la 
prise  d'assaut  de  la  forteresse  par  un  voisin 
qui  se  trouve  être  son  ami  d'enfance.  On  a 
remarqué  la  lecture  d'une  lettre  sur  un  motif 
de  valse  et  une  sorte  d'ouverture  agréable- 
ment traitée. 

MOZART'S  ZAUBERFLOTE  (  la  Flûte  en- 
chantée de  Mozart),  opéra,  musique  de  Riotte, 
représenté  au  théâtre  de  Prague  vers  1820. 

M'SIEU  LANDRY,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Camille  du  Locle,  musique  de 
M.  Duprato,  représentée  aux  Bouffes-Pari- 
siens en  novembre  1856.  L'air  de  la  Foire  de 
Bayeux  a  de  l'entrain  et  une  verve  bien 
comique.  Ce  petit  ouvrage  est  d'une  audition 
agréable.  Il  a  été  joué  par  Gerpré,  Guyot, 
Mlles  Dalmont  et  Mareschal. 

mudarra,  opéra  allemand,  livret  de  Her- 
clots,  musique  deWeber  (Bernard-Anselme), 
représenté  en  1799. 

*  mudarra,  opéra  sérieux,  musique  de 
Battista,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre 
San  Carlo,  vers  1848. 

muerte  DE  GARCILASO  (la),  opéra  es- 
pagnol en  un  acte,  musique  de  M.  Espinosa, 
représenté  au  théâtre  Apollo,  à  Madrid,  en 
janvier  1877. 

*  MUERTO   DE    BUEN   HUMOR    (un),   zar- 

zuela  en  un  acte,  musique  de  M.  José  Rogel, 
représentée  à  Madrid  en  1867. 

muette  de  PORTICI  (la),  opéra  en  cinq 
actes,  paroles  de  Scribe  et  Germain  Delavi- 
gne,  musique  d'Auber,  représenté  pour  la 
première  fois  à  l'Académie  royale  de  musique 
le  29  février  1828.  Le  sujet  de  cet  ouvrage  est, 
comme  on  sait,  l'élévation  et  la  chute  de 
Masaniello  ;  mais  l'introduction  sur  la  scène 
et  dans  un  opéra  d'une  jeune  fille  muette  a 
été  une  inspiration  aussi  heureuse  qu'elle 
était  hardie.  Dès  les  premières  représenta- 
tions de  cet  ouvrage,  on  s'est  accordé  aie  pro- 
clamer le  chef-d'œuvre  d'Auber,  et  à  le  placer 
au  premier  rang  des  œuvres  lyriques.  Après 
plus  d'un  demi-siècle,  pendant  lequel  bien 
des  opéras  de  genres  différents  ont  été  repré- 
sentés, ce  rang  lui  a  été  conservé.  L'opéra  de 
la  Muette  est  d'une  richesse  extrême.  Airs, 
duos,  prières,  cavatines,  barcarolles,  chœurs, 
airs  de  danse,  orchestration,  tout  a  du  carac- 
tère et  est  du  plus  grand  effet.  Le  mérite  le 
plus  singulier  de  la  partition ,  et  peut-être 
celui  qu'on  remarque  le  moins,  est  d'avoir 
exprimé,  avec  toute  la  précision  dont  la  lan- 


gue musicale  est  susceptible ,  les  sentiments 
que  la  pauvre  Fenella  ne  peut  exprimer  que 
par  ses  gestes.  L'ouverture  est  originale  et 
brillante.  Pour  ne  citer  que  les  morceaux  ca- 
ractéristiques ,  nous  rappellerons  le  chœur  : 
0  Dieu  puissant,  Dieu  tutélaire  ;  la  barcarolle 
si  populaire  :  Amis,  la  matinée  est  belle  ;  le 
duo  dans  lequel  se  trouve  la  phrase  rythmée 
si  fièrement  :  Amour  sacré  de  la  patrie;  la 
scène  du  marché  ;  la  belle  prière  extraite 
d'une  messe  du  compositeur  ;  la  cavatine  dite 
du  sommeil  :  Du  pauvre  seul  ami  fidèle , 
triomphe  de  Nourrit  et  de  Poultier  ;  l'air  du 
quatrième  acte  :  Arbitre  d'une  vie,  chanté 
par  Mme  Damoreau  et  si  admirablement  in- 
terprété naguère  par  Mme  Vandenheuvel- 
Duprez  ;  enfin  la  barcarolle  :  Voyez,  du  haut 
de  ces  rivages.  Le  style  vif  et  varié  du  com- 
positeur s'accordait  bien  avec  les  scènes  ani- 
mées du  drame.  La  Muette  de  Porlici  est  un 
des  plus  beaux  spectacles  dont  on  puisse  jouir 
à  l'Opéra. 

*  MUJER  Y  REINA,  zarzuela  en  trois  actes 
et  neuf  tableaux,  paroles  de  M.  Pina  Domin- 
guez,  musique  de  M.  Ruperto  Chapi,  repré- 
sentée à  Madrid  en  janvier  1895,  avec  un 
succès  qui  engendra  plusieurs  parodies. 

*  MUJER  Y  RUINA   0   MARIQUITA    STOI- 

QUE-ARDO,  zarzuela  burlesque,  paroles  de 
M.  Felipe  Perez,  musique  de  M.  Angel  Rubio, 
représentée  sur  le  petit  théâtre  Romea,  à 
Madrid,  en  février  1895.  C'était  la  parodie 
d'une  autre  zarzuela  intitulée  Mujer  y  Reina. 

*  MUJERES  DEL  SIGLO  (las),  zarzuela  en 
deux  actes,  musique  de  M.  Leandro  Sunyer, 
représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  des 
Bouffes-Madrilènes,  le  29  avril  1867. 

*  MUJERES  QUE  MATAN  (las),  zarzuela 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Carlos  Coello,  mu- 
sique de  M.  Fernandez  Caballero,  représentée 
sur  le  théâtre  de  la  Princesse,  à  Madrid,  en 
janvier  1887.  C'était  un  petit  à-propos  écrit 
expressément  pour  la  représentation  donnée 
au  bénéfice  des  actrices  de  ce  théâtre. 

*  MULATA  Y  LA  Nina  (la),  zarzuela,  mu- 
sique de  MM.  Rubio  et  Espino,  représentée 
à  Madrid  en  août  1883. 

MULATIERE  DI  TOLEDO  (il)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Pacini,  représenté  au  théâ- 
tre Apollo,  à  Rome,  au  mois  de  juin  1861. 

MULE  DE  PEDRO  (la)  ,  opéra  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  Dumanoir,  musique  de 
M.  "Victor  Massé,  représenté  à  l'Opéra  le 
8  mars  1863.  Le  fermier  Pedro  veut  épouser 


MULII 


MUSI 


7G3 


■Gilda,  qui  est  aimée  par  le  jeune  soldat  Te- 
baldo.  Il  croit  se  débarrasser  de  son  rival  en 
lui  faisant  quitter  le  pays  dans  sa  propre 
carriole  ;  mais  sa  mule  a  la  faculté  de  revenir 
au  logis  sitôt  qu'on  la  laisse  libre.  Tebaldo, 
s'étant  endormi,  est  ramené  près  de  Gilda. 
Ce  canevas  convenait  mieux  au  théâtre  de 
l'Opéra-Comique  qu'à  celui  de  l'Opéra.  Les 
couplets  que  chante  Pedro  en  l'honneur  de 
sa  mule  sont  d'une  facture  habile  et  plusieurs 
fois  répétés  dans  le  cours  de  l'ouvrage.  On  a 
remarqué  aussi  le  chœur  des  toreros  et  la 
romance  de  Gilda  :  Chaque  jour  je  me  le  rap- 
pelle. Chanté  par  Faure,  Warot,  Guignot, 
Mme  Gueymard  et  M'le  de  Taisy.  La  parti- 
tion a  été  arrangée  pour  piano  et  chant  par 
M.  Vauthrot. 

*  mules  DE  suzette  (les),  opérette  en 
un  acte,  musique  de  M.  Georges  Douay,  re- 
présentée aux  Bouffes-Parisiens  en  1875. 

MULETIER  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Paul  de  Kock,  d'après  un  conte 
de  Boccace,  musique  d'Herold,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  12  mai  1823.  La  donnée 
du  livret  est  leste  et  les  couplets  grivois  n'y 
Jbnt  pas  défaut  :  témoin  ceux-ci  :  Une  fois  en 
ménage,  etc.,  dont  la  ritournelle  reproduit  le 
refrain  populaire  :  Voilà  V  plaisir,  mesdames. 
La  musique  est  très  agréable,  quoique  le 
tour  des  idées  soit  un  peu  vulgaire. 

MULETIER  DE  TOLÈDE  (le)  ,  opéra-comi- 
que  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  d'Ennery 
et  Clairville,  musique  d'Adolphe  Adam,  re- 
présenté au  Théâtre-Lyrique  le  16  décembre 
1854.  Il  s'agit  dans  la  pièce  d'une  jeune  reine 
qui  court  les  aventures  déguisée  en  pay- 
sanne, qui  devient  amoureuse  d'un  muletier, 
ce  qui  ne  l'empêche  pas  de  déjouer  une  con- 
spiration. De  son  côté,  ce  muletier  n'est  autre 
que  l'infant  de  Castille ,  fiancé  de  la  reine  et 
voyageant  incognito  dans  ses  futurs  Etats. 
C'est  la  donnée  de  Jean  de  Paris,  moins  la 
délicatesse  des  détails  et  la  musique  de  Boiel- 
dieu.  La  partition  du  Muletier  de  Tolède  est 
encore  inférieure  aux  précédentes  du  fécond 
compositeur.  Ce  n'est  plus  qu'un  caquetage 
verbeux  sans  aucune  originalité.  On  a  re- 
marqué la  romance  du  muletier  :  La  femme 
que  j'ai  rencontrée,  et  l'air  de  la  reine  :  Je  ne 
suis  qu'une  paysanne.  Les  rôles  ont  été  créés 
par  Sujol,  Cabel ,  Ribes ,  Mme  Cabel  et 
Mlle  Garnier. 

*  MULHER   DO   PASTELLEIRO   (a),    opéra- 

comique,  musique  de  M.  Cyriaco  de  Cardosov 
représenté  sur  le  théâtre  de  TAvenida,  à  Lis- 
bonne, en  décembre  1893; 


MÙLLER  UND  SEIN  KIND  (der)  [le  Meu- 
nier et  son  enfant] ,  opéra  allemand,  paroles 
de  Gollmick,  musique  de  F.  Hiller,  repré- 
senté à  Cologne  en  1844. 

MÙLLERIN  VON  BURGOS  (die)  [la  Meu- 
nière de  Burgos],  vaudeville  allemand,  musi- 
que de  Suppé,  représenté  à  Berlin  vers  1849. 

*  MUNECO  (el),  zarzuela  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  Nieto,  représentée  à  Madrid 
vers  1885. 

*  MURAILLE  DU  DIABLE  (la)  [Certova 
stena],  opéra,  musique  posthume  de  F.  Sme- 
tana,  représenté  sur  le  théâtre  tchèque  do 
Prague  le  12  mai  1890. 

MURDOCK  LE  BANDIT,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  de  Leuven,  musique 
de  M.  Eugène  Gautier,  représenté  au  Théâ- 
tre-Lyrique le  23  octobre  1851. 

*  MURILLO  ,  grand  opéra ,  poème  de 
M.  E.  Heule,  musique  de  M.  F.  Langer,  re- 
présenté à  Manheim  en  novembre  1887. 

MUSA,     DER     LETZTE     MAURENFÙRST 

(Musa,  le  dernier  prince  des  Maures),  opéra 
allemand,  musique  de  Conradi  (Auguste),  re- 
présenté à  Berlin  en  1855. 

*  MUSE  DE  l'histoire  (la),  cantate,  mu 
sique  de  M.  Peter  Benoît,  exécutée  à  Bruxelles, 
en  août  1880,  pour  la  célébration  du  cinquan- 
tième anniversaire  de  l'indépendance  de  la 
Belgique. 

MUSE  IN  GARA  (le)  [la  Querelle  des  Mu- 
ses], divertissement  musical,  livret  de  Gia- 
como  de'  Belli,  musique  de  Domenico  Para- 
dies,  représenté  à  Naples  par  les  jeunes  filles 
de  l'hôpital  des  Mendiants,  le  4  avril  1740. 

*  musée  petruschini  (le),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Rébouillon,  musique 
de  M.  Monsigu,  représentée  à  Marseille  le 
6  février  1892, 

MUSEN  (die)  [les  Muses],  opéra  allemand, 
musique  de  J.-A.  Hiller,  représenté  en  Alle- 
magne vers  1700. 

MUSES  (les),  ballet  en  quatre  entrées , 
avec  un  prologue,  paroles  de  Danehet,  musi- 
que de  Campra,  représenté  par  l'Académie 
royale  de  musique  le  dimanche  28  octobre 
1703. 

MUSES  RASSEMBLÉES  PAR  L'AMOUR 
(les),  opéra,  musique  de  Campra,  écrit  vers 
1723,  non  représenté. 

*  MUSIGA  (FARSETTA  IN),  bouffonnerie, 


764 


MUTO 


MYOS 


musique  de  Gioacchino  Cocchi,  représentée  à 
Rome,  sur  le  théâtre  Valle,  en  1749. 

*  MUSICA  E  amore,  opéra  semi-sérieux, 
musique  de  M.  F.  Martini,  représenté  à  Prato 
en  mars  1895. 

MUSICA,  pittura  E  poesia,  divertis- 
sement musical,  livret  de  Niccolô  Minato, 
musique  de  Antonio  Draghi  de  Ferrare,  re- 
présenté à  l'occasion  du  mariage  du  duc  de 
Bavière  Maximilien-Emmanuel  et  de  Maria- 
Antonia,  archiduchesse  d'Autriche,  à  Vienne, 
en  1666. 

MUSICIENS  D'AIX-LA-CHAPELLE    (les), 

opéra,  musique  de  Dorn  (Henri- Louis-Ed- 
mond), représenté  à  Cologne  en  1848. 

MUSICIENS  DE  L'ORCHESTRE  (les),  opé- 
rette -  bouffe  en  deux  actes ,  paroles  de 
M.  Bourdois,  musique  de  MM.  Hignard,  Léo 
Delibes  et  Erlanger,  représentée  au  théâtre 
des  Bouffes-Parisiens  le  25  janvier  1S61.  Dans 
cette  farce  de  carnaval ,  les  acteurs  s'instal- 
lent dans  l'orchestre  et  dans  les  galeries,  et 
font  entendre  un  charivari  assez  peu  diver- 
tissant. MUe  Tostée  occupe  la  place  du  chef 
d'orchestre;  Désiré,  Guyot,  Bâche  tiennent 
les  emplois  de  symphonistes  peu  harmonieux. 
Les  trois  jeunes  compositeurs  ont  bien  fait  de 
se  partager  la  responsabilité  de  cette  mé- 
diocre plaisanterie  ;  la  part  est  moins  lourde 
pour  chacun. 

MUSICOMANIE  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Pixérécourt,  musique  de 
Quaisain,  représenté  à  l'Ambigu  dans  le  mois 
de  mai  de  l'année  1799. 

MUSIKALISCHE  AKADEMIE  (die)  [l'Aca- 
démie de  musique],  petit  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Torelli ,  représenté  à  Vienne  en 
1793. 

MUTA  PER  AMORE  (la)  [la  Muette  par 
amour],  opéra  italien,  musique  de  Gardi,  re- 
présenté à  Venise  en  1785. 

MUTA  PER  AMORE  (la)  [la  Muette  par 
amour],  opéra-buffa,  musique  de  Moneta,  re- 
présenté à  Alexandrie  en  1785. 

MUTA  PER  AMORE  OSSia  IL  MEDICO 
PER  FORZA  (la)  \la  Muette  par  amour,  ou 
le  Médecin  malgré  lui],  opéra  italien,  musique 
de  Lavigna,  représenté  au  théâtre  de  la  Scala, 
à  Milan,  en  1802. 

MUTO  PER  ASTUZZIA  (il)  [le  Muet  par 
ruse],  opéra  italien,  musique  de  Portogallo, 
représenté  à  Milan  vers  1800. 


MUZIO  SCEVOLA,  opéra  italien,  livret  de 
Niccolô  Minato  de  Bergame,  musique  de  Dra- 
ghi (Antoine),  représenté  sur  le  théâtre  San- 
Salvatore,  à  Venise,  en  1665,  avec  un  grand 
succès. 

MUZIO  SCEVOLA,  opéra  italien,  livret  de 
Niccolô  Minato,  musique  de  Francesco  Ca- 
valli,  représenté  à  Bologne  avec  succès  en 

1667. 

MUZIO  SCEVOLA,  opéra  italien,  livret  de 
Niccolô  Minato,  musique  de  Bononcini,  re- 
présenté à  Vienne  en  mo,  le  jour  de  la  fête 
de  l'impératrice  Amalia  "Willelmina,  par  or- 
dre de  l'empereur  Joseph  1er.  Cet  opéra  réus- 
sit également  et  fut  repris  sur  plusieurs 
théâtres  avec  quelques  changements. 

MUZIO  SCEVOLA ,  opéra  italien,  musique 
de  Hamdel,  représenté  à  Londres  le  23  mars 
1721. 

•muzzedin,  opéra- comique,  paroles  de 
M.  Schnitzer,  musique  de  M.  Bachrich.  repré- 
senté à  l'Opéra  impérial  de  Vienne  en  sep- 
tembre 1882. 

MY  AUNT  {ma  Tante),  opéra  anglais,  mu- 
sique de  Addisson,  représenté  au  théâtre  du 
Lycée,  à  Londres,  vers  1820. 

MY  GRAND-MOTHER  (Ma  grand'mère) , 
farce  anglaise,  musique  de  Storace,  repré- 
sentée au  théâtre  de  Drury-Lane,  à  Londres, 
en  1795. 

MY  UNCLE  (Mon  oncle),  opéra  anglais,  mu- 
sique de  Addisson,  représenté  au  théâtre  du 
Lycée,  à  Londres,  vers  1818. 

*  MYNHEER  jan,  opérette-bouffe  anglaise, 
paroles  de  M.  Paulton,  musique  de  M.  Jako- 
bowski,  représentée  au  Comedy-Theatre  de 
Londres  en  février  1887. 

myosotis  (le),  opérette-bouffe  en  un  acte, 
livret  de  MM.  Cham  et  William  Busnach, 
musique  de  M.  Charles  Lecocq,  représentée 
au  théâtre  du  Palais-Royal  le  2  mai  1866.  Les 
auteurs  ont  eux-mêmes  qualifié  leur  œuvre 
en  sous-titre,  sur  la  partition,  d'aliénation 
mentale  et  musicale;  mentale,  soit,  mais  mu- 
sicale ,  non  pas  ;  car  la  musique  en  est  fort 
sensée  ;  la  facture  en  est  régulière,  les  idées 
exprimées  avec  clarté  et  correction ,  et  c'est 
à  cause  même  de  ses  qualités  de  compositeur 
qu'on  est  porté  à  plaindre  M.  Lecocq  plutôt 
qu'à  le  louer  d'employer  son  talent  à  de  si  mi- 
sérables productions  littéraires.  Cette  pièce  a 
été  jouée  plutôt  que  chantée  par  Brasseur  et 


MYST 


MYST 


765 


-Gil-Pêrez.  Elle  est  précédée  d'une  véritable 
ouverture.  Le  duo  et  les  couplets  sont  phrasés 
avec  goût  par  le  musicien.  Mais  que  dire  de 
cette  farce  qui  consiste  à  faire  exécuter  par 
Brasseur  un  solo  de  violoncelle  au  moyen  d'un 
mirliton  à  bec  fixé  au  manche  de  l'instrument 
et  que  le  public  ne  peut  apercevoir?  Est-ce 
qu'un  artiste  devrait  se  prêter  à  ces  tours  d'es- 
camotage ?  C'était  bien  assez  d'imiter  dans  le 
duo  final  les  cris  des  animaux.  Shnitzberg 
est  un  violoncelliste  qui  prétend  les  charmer 
en  exécutant  le  chant  du  myosotis.  Corbillon 
est  empailleur  :  «  Comme  ils  en  crèveront 
sans  doute,  dit-il,  je  pourrai  les  empailler 
tous.  » 

*  MYRRHA,  drame  lyrique,  paroles  de 
M.  Interdonato,  musique  de  M.  Ladislas  Za- 
vertal,  représenté  à  Prague,  sur  le  Théâtre 
national  bohème,  en  novembre  1S86.  M.  Za- 
vertal  était  alors  chef  de  musique  du  régi- 
ment royal  d'artillerie,  à  Woolwicu. 

MYRTIL  ET  LYCORIS  ,  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  Boutillier  et  Bocquet,  musique  de 
Désormery,  représenté  à  Versailles,  et  en- 
suite ,  avec  peu  de  succès ,  par  l'Académie 
royale  de  musique  le  2  décembre  1777. 

*  MYRTILLE,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Erckmann-Chatrian  et  Mau- 
rice Drack,  musique  de  M.  Lacome,  repré- 
senté à  la  Gaîté  le  27  mars  1885.  Les  inter- 
prètes étaient  MM.  Berthal,  Alexandre,  Tal- 
lien,  Scipion,  Mmes  Lecomte  et  Daltona. 

*  MYSTÈRE  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Edouard  Cadol,  musique 
de  Léon  Vercken,  représenté  au  Cercle  artis- 
tique et  littéraire  de  Bruxelles  le  26  mars  1885. 

*  MYSTÈRE  (on)  ,  poème  de  M.  Camille 
Lemonnier,  musique  de  M.  Léon  Du  Bois,  re- 
présenté sur  le  théâtre  Molière,  à  Bruxelles, 
le  1er  avril  1896. 

'MYSTÈRES  D'ELEUSIS  (les),  pièce  en 
cinq  tableaux,  en  vers,  de  M.  Maurice  Bou- 
chor,  musique  de  M.  Paul  Vidal,  représentée 
sur  le  petit  théâtre  des  Marionnettes  le 
16  janvier  1894.  C'est  la  dernière  pièce  don- 
née sur  ce  mignon  et  original  théâtre  des 
Marionnettes,  dont  M.  Maurice  Bouchor 
était  à  la  fois  l'imprésario  et  le  fournisseur 
attitré,  et  qui,  pendant  quelques  années,  a 
procuré  aux  lettrés  et  aux  délicats  une  sen- 
sation d'art  si  curieuse  et  si  nouvelle,  une 
jouissance  intellectuelle  si  pure  et  si  exquise. 
Comme  le  disait  M.  Bouchor  lui-même,  il  y 
avait  là  «  une  tentative  faite  à  la  seule  gloire 


de  la  poésie  et  de  la  musique,  non  sans 
efforts,  difficultés  ni  déboires  ». 

Les  Mystères  d'Eleusis!  Le  sujet,  sans 
doute,  était  cette  fois  un  peu  bien  grave  pour 
des  marionnettes;  sujet  à  la  fois  mystique, 
symbolique  et  philosophique,  dont  le  fond, 
qui  rattache  jusqu'à  un  certain  point,  dans  la 
pensée  du  poète,  certaines  traditions  païen- 
nes à  la  croyance  chrétienne,  est  la  foi  en  l'im- 
mortalité de  l'âme.  Et  ce  n'est  pas  seulement 
pour  elles  que  ce  sujet  était  un  peu  abstrait, 
mais  aussi,  je  pense,  pour  un  certain  nombre 
de  leurs  auditeurs,  et  surtout  de  leurs  audi- 
trices, peu  familiers  peut-être  avec  les  my- 
thes antiques,  particulièrement  avec  celui  de 
l'enlèvement  de  Perséphone  par  Hadès  (de- 
venus chez  les  Latins  Proserpine  et  Pluton). 
Ceux-là,  particulièrement,  qui  n'avaient  point 
lu  d'avance  la  préface  très  substantielle  et 
très  solide  des  Mystères  d'Eleusis  ont  dû, 
semble-t-il,  être  tout  d'abord  un  peu  troubles 
et  dépaysés.  Quoi  qu'il  en  soit,  l'auteur  avait 
choisi  ce  mystère  parce  qu'il  lui  permettait, 
dans  ses  développements,  de  mettre  en  relief 
le  côté  moral  du  paganisme  et  de  le  rappro- 
cher de  ses  idées  sur  l'immortabVté.  Sous  ce 
rapport,  son  œuvre  est  pleine  de  noblesse  et 
de  grandeur,  d'autant  que  ces  idées  sont 
exprimées  en  un  superbe  langage. 

Il  va  sans  dire  qu'ici,  selon  la  coutume  an- 
tique, hommes  et  dieux  vivent  côte  à  côte, 
dans  un  voisinage  plein  de  familiarité.  Il  en 
résulte  une  détente  fréquente  dans  la  marche 
du  drame  et  des  incidents  nombreux,  dont 
les  uns  touchants,  les  autres  comiques,  pres- 
que tous  amenant  de  jolis  couplets  pleins  de 
poésie,  comme  celui  du  laboureur  désolé  de- 
vant sa  maison  perdue,  du  père  pleurant  la 
mort  de  son  fils,  et  bien  d'autres  qui  exci- 
taient les  applaudissements  du  public  après 
lui  avoir  causé  un  frissonnement  de  plaisir. 
C'est  par  des  épisodes  charmants  de  ce  genre 
que  M.  Bouchor  adoucissait  ce  que  son  œuvre 
présentait  d'un  peu  sévère,  d'un  peu  austère 
en  son  ensemble  et  dans  son  origine.  Cette 
œuvre  est  d'ailleurs  en  elle-même  profondé- 
ment morale,  et  il  s'en  dégage  un  parfum  du 
juste  et  du  bon  qui  réjouit  l'âme  en  un  temps 
comme  le  nôtre,  où  il  semble  précisément 
que  la  justice  et  la  bonté  s'en  sont  allées  re- 
joindre les  fables  et  les  mythes  des  an- 
ciennes civilisations. 

La  part  de  la  musique  n'avait  ici  qu'une 
importance  secondaire.  Elle  se  bornait,  pour 
les  premiers  tableaux,  à  quelques  fragments 
furtifs  de  mélodrames,  dits  par  les  flûtes  et 
les  violons,  et  à  quelques  phrases  chorales 


766 


NABA 


NABA 


presque  aussitôt  étouffées  qu'entendues.  Ce 
n'est  qu'au  quatrième  et  au  cinquième  tableau 
que  se  présentent  de  véritables  chœurs,  d'une 
certaine  importance,  auxquels  M.  Paul  Vidal 
a  su  donner  une  heureuse  couleur  et  un  joli 
caractère.  Dire  que  la  musique  de  M.  Vidal 
est,  selon  le  désir  que  lui  exprimait  M.  Bou- 
chor  ,  «  aussi  grecque  que  possible  »  je  n'ose- 
rais, étant  donné  le  peu  de  connaissance  que 
nous  avons  encore  de  la  musique  des  Grecs. 
Le  compositeur  s'en  est  tiré  par  quelques 
harmonies  particulières,  par  quelques  finales 
inusités  ;  mais  il  est  probable  que  lui-même 
ne  se  fait  à  ce  sujet  aucune  illusion. 

MYSTÈRES  D'Hécate  (les),  drame  an- 
glais ,  musique  de  Battishill ,  représenté  au 
théâtre  de  Drury-Lane  vers  1764. 

MYSTÈRES  D'ISIS  (les)  ,  opéra  en  quatre 
actes,  paroles  de  Morel  de  Chedeville ,  musi- 
que de  Mozart,  arrangée  par  Lachnith,  re- 
présenté à  l'Opéra  le  23  août  isoi.  Trop  de 
zèle  entraîne  souvent  les  amateurs  à  des 
écarts  de  goût  regrettables.  On  désirait  en- 
tendre à  l'Opéra  la  musique  de  die  Zauber- 
fiôte,  la  Flûte  enchantée,  opéra  romantique  en 
deux  actes,  composé  par  Mozart,  à  Vienne, 
en  1791.  On  crut  honorer  la  mémoire  du 
grand  compositeur  en  substituant  un  poème 
très  pompeux  et  souvent  même  religieux  à 
la  fantastique  légende  allemande.  Morel  de 
Chedeville,  pour  adapter  des  paroles  fran- 
çaises à  la  musique  de  la  Flûte  enchantée, 
choisit  pour  sujet  les  Mystères  d'Isis,  pièce 
vide  et  sans  intérêt  dans  laquelle  apparais- 


sent Zoroastre,  grand  pontife;  Pamina,  fill» 
de  Zoroastre;  Isménor,  son  fiancé;  Bocchoris, 
Mona,  Myrène,  personnages  accessoires.  Mal- 
gré cette  transformation,  à  laquelle  on  est 
surpris  de  trouver  accolé  le  nom  d'un  musi- 
cien, plusieurs  morceaux  ont  été  presque  po- 
pulaires. Il  en  est  un  surtout  qui,  des  Mys- 
tères d'Isis,  a  passé  d'arrangement  en  arran- 
gement dans  le  répertoire  des  églises,  sans 
trop  perdre  de  son  caractère  et  de  son  mouve- 
ment. C'est  le  magnifique  chœur  des  prê- 
tres :  Possenti  numi.  L'œuvre  véritable  du 
maître  a  enfin  été  exécutée  à  Paris,  et  dans 
des  conditions  qui  auraient  suffi  pour  en  as- 
surer le  succès  si  les  beautés  de  II  flauto  ma- 
gico  ne  devaient  par  elles-mêmes  s'imposer 
encore  à  plusieurs  générations.  (Voyez  l'art. 
Flûtb  enchantée  [la]). 

MYSTÈRES   D  UDOLPHE   (LES),    Opéra-CO- 

mique  en  trois  actes ,  paroles  de  Scribe  et 
Germain  Delavigne,  musique  de  Clapisson, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  4  nov.  1852. 

MYSTERIES  OF  THE  CASTLE  (les  Mys- 
tères du  château) ,  opéra  dramatique  anglaist 
musique  de  Shield,  représenté  à  Covent 
Gardenen  1795. 

MYSTERIOUS  BRIDE  (the)  [la  Fiancée 
mystérieuse],  opéra  anglais,  musique  de 
Bishop,  repr.  à  Londres  au  mois  de  juin  1808. 

'MYSTIFICATEUR  MYSTIFIÉ  (le),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  musique  de  Lanctin, 
dit  Duquesnoy,  repr,  à  Bruxelles  vers  1789. 


N 


naaman,  opéra  sacré,  poème  d'Apostolo 
Zeno,  musique  d'Antonio  Caldara,  représenté 
à  Vienne  en  1721  dans  la  chapelle  de  l'empe- 
reur Charles  VI. 

NABAB  (le),  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Scribe  et  de  Saint-Georges, 
musique  d'Halévy,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique le  1er  septembre  1853.  Ce  nabab  est  un 
Anglais,  lord  Evandale,  qui  habite  Calcutta, 
et  qui  a  pris  en  dégoût  l'existence.  Un  doc- 
teur de  ses  amis,  Clifford,  le  guérit  de  son 
spleen  en  le  débarrassant  de  sa  femme  ,  qui 
se  trouve  être  la  sienne  propre ,  et  en  lui 
faisant  quitter  sa  vie  oisive  pour  mener  celle 
d'un  ouvrier.  Mylord  Evandale  fabrique  des 


cigares  et  gagne  5  schellings  par  jour  à  ce 
métier.  En  outre,  il  devient  amoureux  de  la 
jeune  Dora,  pupille  de  son  patron.  Il  est  dif- 
ficile d'imaginer  un  conte  plus  invraisem- 
blable et  moins  musical.  Cependant  M.  Ha- 
lévy  lui  a  consacré  ou  plutôt  sacrifié  une 
partition  assez  riche  en  heureux  motifs.  La 
cavatine  de  Dora  :  Léger  navire  ;  la  chanson 
à  boire  de  Clifford  :  Mes  amis,  puisqu'il  faut 
que  l'on  succombe;  la  chanson  en  l'honneur  du 
tabac,  sont  de  jolis  morceaux.  Ceux  qui  sui- 
vent sont  moins  heureux.  Il  y  a  surtout  une 
ballade  galloise  complètement  ridicule  :  c'est 
une  erreur  d'un  homme  d'esprit.  Le  Nabab 
a  été  chanté  par  Couderc,  Ponchard,  Mocker, 
Bussine,  M"'"  Miolan-Carvalho  et  M^e  Favel. 


NABU 


NADG 


767 


*  NABAB  (le),  opéra-comique,  paroles  do 
M.  R.  Manz,  musique  de  M.  J.  Clément, 
représenté  en  mars  1S96  au  théâtre  munici- 
pal de  Troppau,  où  le  compositeur  remplis- 
sait les  fonctions  de  chef  d'orchestre. 

NABOT,  opéra  sacré,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  Caldara,  représenté  à 
Vienne,  dans  la  chapelle  de  l'empereur  Char- 
les VI,  en  1729. 

NABUCHODONOSOR,  drame  sacré  alle- 
mand, musique  de  Keiser,  représenté  à  Ham- 
bourg en  1704. 

nabucodonosor  ,  opéra  sacré ,  livret 
de  Rocco-Maria  Rossi,  musique  de  Attilio 
Ariosti,  représenté  dans  la  chapelle  impériale 
à  Vienne,  en  1706,  par  ordre  de  l'empereur 
Joseph  1er. 

NABUCODONOSOR,  opéra  italien,  livret 
de  M.  Solera,  musique  de  M.  Verdi,  repré- 
senté à  la  Scala  de  Milan,  le  9  mars  1842,  et 
à  Paris,  pour  la  première  fois,  le  16  octobre 
1845.  Après  avoir  été  accueilli  avec  enthou- 
siasme en  Italie,  Nabuco,  tel  est  le  titre 
abrcviatii  que  les  musiciens  donnent  à  cet 
ouvrage,  fut  froidement  accueilli  par  les  ha- 
bitués des  Italiens,  dont  les  oreilles  n'étaient 
pas  encore  familiarisées  avec  cette  sonorité 
plus  bruyante  qu'artistique.  Trombones, 
ophicléides,  trompettes  et  cornets  à  pistons, 
dominent  presque  constamment  le  quatuor  ; 
ce  qui  donna  lieu  à  ce  mauvais  quatrain  : 

Vraiment  l'affiche  est  dans  son  tort; 
En  faux   on  devrait  la  poursuivre. 
Pourquoi  nous  annoncer  Nabuchodonos — or. 
Quand  c'est  Nabuchodonos— cuivre  ? 

L'action  du  livret,  qui  se  passe  à  Babylone, 
n'est  pas  fort  intéressante.  L'ouverture  offre 
une  suite  de  motifs  tirés  de  la  partition,  dis- 
tribués sans  ordre  et  mal  enchaînés.  L'air  do 
Zaccaria  (basse)  :  D'Egitto  là  su'  lidi,  qui  a 
du  caractère  et  de  la  grandeur,  et  le  sestetto 
avec  chœur  du  finale  sont  les  morceaux  sail- 
lants du  premier  acte.  Dans  le  second  acte, 
?e  rythme  plus  que  familier  du  chceur  des 
lévites  n'a  rien  à  reprocher  à  celui  de  la  fa- 
meuse marche  des  Hébreux  dans  le  Mosè  de 
Rossini.  L'air  de  la  folie  de  Nabucodonosor 
(Aria  del  delirio)  est  remarquable.  Mais  c'est 
surtout  le  duo  de  Nabucodonosor  et  d'Abi- 
gaille  dans  le  troisième  acte  qu'on  a  le  plus 
apprécié,  à  cause  de  son  caractère  dramati- 
que et  de  l'heureuse  combinaison  des  voix 
dans  l'allégro.  La  prière  du  quatrième  acte 
produit  peu  d'effet.  On  ne  peut  s'empêcher 
d'établir  une  comparaison  entre  cette  prière 
et  celle  de  Moïse.  Elle  n'est  pas  à  l'avantage 


de  M.  Verdi.  Ronconi  a  chanté  le  rôle  du  roi 
d'Assyrie  et  Dérivis,  Corelli,  Mmes  Bram- 
billa ,  Landi,  les  autres  rôles.  Nabucodono- 
sor fut  le  premier  opéra  qui  établit  sérieu- 
sement la  réputation  de  M.  Verdi  en  France'; 
depuis  ce  moment,  elle  n'a  fait  que  grandir. 

NACHMETKIRGUS  ,   CHERSONESI    TAU- 

RICJE  rex,  COM  FILUS  proditus,  drame 
latin,  musique  de  Eberlin  (Jean).  Cette  par- 
tition, due  à  l'excellent  organiste,  a  été  exé- 
cutée par  les  étudiants  du  couvent  des  Bé- 
nédictins de  Salzbourg  vers  1750. 

NACHT  AUF  PALUZZI  (die)  [la  Nuit  à 
Paluzzi],  opéra  allemand,  musique  de  Pen- 
tenrieder ,  représenté  au  théâtre  Royal  de 
Munich  en  1840. 

NACHTLAGER  (das)  [le  Gite] ,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Conradin  Kreutzer,  repré- 
senté à  Vienne  en  1834. 

NACHTW.SICHTER  (der)  [te  Veilleur  de 
nuit] ,  opéra  allemand ,  musique  de  Ebell, 
représenté  à  Breslau  en  isi2. 

NACHTW7ECHTER  (der)  [le  Veilleur  de 
nuit),  opéra  en  un  acte,  musique  de  Grutsch, 
représenté  à  Vienne  en  1835. 

NACHTW.ffiCHTER  (der)  [le  Veilleur  de 
luit],  opéra  allemand,  musique  de  Krug,  re- 
présenté à  Manheim  en  1846. 

NACHTWANDLERINN  (die)  [la  Somnam- 
bule'], opéra  allemand,  musique  de  Blum,  re- 
présenté à  Berlin  vers  1821. 

*  NADAR  EN  seco,  zarzuela  en  un  acte  et 
trois  tableaux,  paroles  de  M.  Calixto  Navarro 
musique  de  M.  Angel  Kubio,  rep.  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  des  Récollets,  en  juillet  1894. 

*  NADESHDA,  opéra,  livret  tiré  d'un  récit 
russe  par  M.  Julien  Sturgis,  musique  de 
GoringThomas, représenté  en  1885  à  Londres, 
si  r  le  théâtre  Drury  Lane,  par  la  troupe  Cari 
Rosa,  avec  une  artiste  fort  distingnée, 
Mme  Valleria,  dans  le  rôle  principal.  Conçu 
dans  la  forme  française  et  dans  un  style  qui 
se  rapprochait  particulièrement  de  celui  de 
Charles  Gounod,  cet  ouvrage,  empreint  d'une 
inspiration  tendre  etmélancolique,  fut  accueilli] 
avec  beaucoup  de  faveur.  Bientôt  traduit  en 
allemand,  il  parut  en  1890  à  Breslau,  puis  fu* 
joué  ensuite  sur  diverses  autres  scènes  alle- 
mandes. 

NADGRADA  (la  Récompense),  opéra  polo- 
nais, musique  de  Kurpinski,  représenté  à 
Varsovie  en  1815. 


768 


NAIS 


NAIS 


*  nadgy,  opérette.  —  Voy.  Noces  improvi- 
sées (les). 

*  NADIA,  opéra-comique  en  unacte,  paroles 
de  M.  Paul  Milliet,  musique  de  M.  Jules  Bor- 
dier,  représenté  pendant  la  saison  d'Opéra- 
Populaire  du  théâtre  du  Château-d'Eau,  le 
25  mai  1887.  M.  Jules  Bordier,  mort  préma- 
turément en  1895,  était  le  fondateur  et  le 
président  de  la  très  intéressante  Association 
artistique  d'Angers,  qui  a  donné  plus  de 
quatre  cents  concerts,  et  pendant  quinze 
ans  a  rendu  des  services  signalés  et  écla- 
tants à  la  musique  et  aux  musiciens 
français. 

NADIR  OU  LE  DORMEUR  ÉVEILLÉ,  Opéra 
ec  trois  actes,  musique  de  Lemoyne,  entré 
en  répétition,  et  non  représenté  par  suite  de 
l'incendie  du  magasin  de  décors  de  l'Opéra, 
en  1787. 

*  NADIR  OU  L'ORPHELIN  D'AFRIQUE.opéra 
en  un  acte,  musique  de  Van  Haesdonck,  repté- 
senté  à  Termonde  le  i«r  février  1807. 

NADIR  et  sélim,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Gensoul,  musique  de  Ro- 
magnési,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
27  juillet  1822. 

MECHTLICHE  ERSCHEINUNG  (die)  [l'Ap- 
parition nocturne],  opéra  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Schubert  (Jean-Frédéric) ,  repré- 
senté à  Stettin  en  1798. 

*  NÀiDA,  opéra  en  trois  actes,  musique  de 
Frédéric  de  Flotow,  représenté  au  théâtre 
Manzoni,  de  Milan,  en  juin  1873.  Écrit  sur  un 
livret  français  de  Saint-Georges  et  Léon 
Halévy,  cet  ouvrage  avait  été  conçu  en  vue 
de  l'Opéra  de  Paris  et  reçu  à  ce  théâtre  de- 
puis 1854.  Je  ne  saurais  dire  comment  et  par 
suite  de  quelles  circonstances  les  auteurs  ne 
purent  parvenir  à  l'y  faire  représenter; 
toujours  est-il  que  le  compositeur,  lassé 
d'attendre,  finit  par  se  déterminer  à  faire  tra- 
duire le  livret  de  Naïda  en  italien  et  à  faire 
jouer  son  opéra  à  Milan,  où  il  n'obtint  d'ail- 
leurs qu'un  succès  à  peu  près  négatif. 

NAIN  (le),  opérette,  paroles  de  M.  Tréfeu, 
musiquede  M.EmileEttling;  jouée  à  laTer- 
tulia,  en  novembre  1872. 

NAÏS,  opéra-ballet  en  trois  actes ,  paroles 
de  Cahusac,  musique  de  Rameau,  représenté 
à  l'Académie  royale  de  musique  le  22  avril 
1749.  Après  la  guerre  de  la  succession  d'Au- 
triche, la  paix  venait  de  rendre  le  calme  à  l'Eu- 
rope. Aussi  le  prologue,  intitulé  l'Accord  des 


dieux,  célèbre  cette  paix  si  désirée  des  peu- 
ples. On  y  voit  les  Titans  vaincus  par  Jupi- 
ter et  par  les  autres  dieux.  Le  poème  pro- 
prement dit  a  pour  sujet  l'amour  de  Neptune 
pour  la  nymphe  Nais,  qui  donna  son  nom  aux 
naïades.  Les  jeux  isthmiques,  institués  en 
l'honneur  du  dieu,  donnèrent  lieu  à  un  beau 
spectacle.  Cahusac,  alors  secrétaire  du  comte 
de  Clermont  et  plus  tard  pensionnaire  de 
Charenton,  écrivit  sept  pièces  pour  Rameau  : 
les  Fêtes  de  Polymnie,  les  Fêtes  de  l'Hymen 
et  de  l'Amour,  Zaïs,  Nais,  Zoroastre,  la  Nais- 
sance d'Osiris,  Anacréon,  la  Fête  de  Pamilie 
ou  la  Naissance  d'Osiris. 

*  NAISSANCE  D'ARLEQUIN  (la)  OU  AR- 
LEQUIN dans  UN  ŒUF,  opéra-féerie  en  cinq 
actes,  paroles  de  Hapdé,  musique  de  Fran- 
çois Foignet  fils,  représenté  au  théâtre  des 
Jeunes-Artistes  le  15  juillet  1803.  Le  jeune 
Foignet,  qui  était  directeur  de  ce  théâtre,  et 
qui  joignait  aux  talents  du  compositeur  ceux 
d'un  comédien  aimable  et  d'un  chanteur 
plein  d'agrément,  remplissait  dans  cet  ou- 
vrage le  rôle  d'Arlequin,  rôle  à  travestisse- 
ments, dans  lequel  ii  changeait  neuf  fois  de 
personnage  et  de  costume.  La  Naissance 
d'Arlequin,  montée  avec  beaucoup  de  goût  et 
un  grand  luxe  de  mise  en  scène,  obtint  un 
éclatant  succès  et  fournit  une  série  de  plus 
de  cent  représentations  consécutives.  Kot- 
zebue,  racontant  les  visites  qu'il  faisait  alors 
à  nos  théâtres  et  parlant  de  celui  des  Jeunes- 
Artistes,  écrivait  ceci  :  «  J'y  ai  vu  la  Nais- 
sance d'Arlequin  ou  Arlequin  dans  un  œuf,  et 
si  bien  exécuté,  que  même  dans  les  grandes 
villes  d'Allemagne,  une  telle  pièce,  ainsi 
rendue,  aurait  attiré  beaucoup  de  monde. 
L'Arlequin  m'a  étonné  par  l'adresse  et  la 
vivacité  qu'il  met  dans  ses  transformations 
à  vue.  » 

NAISSANCE  D'OSIRIS  (la)  OU  LA  FÊTE 
DE  pamilie,  opéra-ballet,  livret  de  Cahu- 
sac, musique  de  Rameau,  représenté  à  Ver- 
sailles en  1751 ,  et  à  l'Académie  royale  de 
musique  en  1754. 

*  NAISSANCE  DE  BOIELDIEU  (la),  scène 
lyrique,  paroles  de  M.  Frédéric  Deschamps, 
musique  de  M.  Camille  Caron,  exécutée  à 
Rouen,  sur  le  théâtre  des  Arts,  pour  l'anni- 
versaire de  la  naissance  de  Boieldieu,  le 
15  décembre  1866.  Interprètes  :  Mlle  Olivier 
et  M.  Soto. 

NAISSANCE  DE  VÉNUS  (la),  opéra  en 
cinq  actes,  avec  un  prologue,  livret  de  l'abbé 
Pic,  musique  de  Colasse,  représenté  à  l'Aca- 


NARG 


NATA 


769 


demie  royale  de  musique  le  mardi  l«r  mai 

1696. 

*NALUA,  revue  de  M.  Ludgero  Vianna, 
musique  de  M.  Rio  de  Carvalho,  représentée 
à  Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la  Rua  dos 
Condes,  en  juin  1S92. 

NANETTA  E  LUBINO,  opéra-bouffe  italien, 
musique  de  Pugnani,  repr>  à  Turin  en  1784. 

NANETTE  ET  LUCAS  OU  LA  PAYSANNE 
CURIEUSE,  comédie  en  un  acte,  en  prose, 
mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Framery ,  musi- 
que du  chevalier  d'Herbain ,  représentée  au 
Théâtre-Italien  le  14  juin  1764. 

NANINE,  SŒUR  DE  LA  REINE  DE  GOL- 

CONDE,  pastorale  en  trois  actes,  en  ariettes 
et  en  vaudevilles,  paroles  de  Desfontaines, 
musique  de  Rodolphe,  représentée  à  Fontai- 
nebleau en  1773. 

NANNERINA  E  PANDOLFINO  ossia  GLt 
SPOSI  IN  CIMENTO  (Nannerine  et  Pandolfe 
ou  les  Époux  à  l'épreuve),  opéra  buffa,  mu- 
sique de  Dutillieu,  représenté  à  Vienne  en 
1792. 

NANON  ,    L'HÔTELIÈRE    DE    L'AGNEAU 

D'OR,  opérette  allemande  en  trois  actes,  mu- 
sique de  Richard  Gênée,  représentée  au  théâ- 
tre An-der-Wien,  à  Vienne,  le  10  mars  1877. 

NANON  ,  NINON  ,  MAINTENON ,  opéra- 
comique,  musique  de  Lampert,  représenté  à 
Gotha  en  1841. 

NANTILDE  ET  DAGOBERT,  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  Cambini  (Jean- Joseph), 
représenté  au  théâtre  Louvois  en  179 1. 

*  NAFOLEONE  IL  GRANDE  AL  TEMPIO 
DELL1  IMMORTALITÀ,  cantate,  musique  de 
Btefano  Pavesi,  exécutée  au  théâtre  de  la 
Fenice,  à  Venise,  en  1806. 

NAPOLI  Dl  carnevale,  opéra-bouffe  en 
trois  actes,  musique  de  De  Giosa,  repr.  au 
théâtre  Nuovo,  de  Naples,  le  28  déc.  1876. 

napolitani  in  america  (i) ,  opéra  ita- 
lien.musique  de  Piccinni,  représenté  àNaples 
vers  1772. 

NARBALE,  opéra  italien,  musique  de  Ber- 
toni,  représenté  à  Naples  vers  1787. 

narciso,  opéra  pastoral,  livret  de  Fran- 
cesco  de  Lemene,  musique  de  Borzio,  repré- 
senté à  Lodi  en  1676.  Le  même  ouvrage  fut 
remis  en  musique  par  Badia  et  représenté  à 
Vienne  en  1699. 


NARCISO,  opéra  pastoral,  livret  d'Apos- 
tolo  Zeno,  musique  de  Francesco-Antonio 
Pistocchi,  maître  de  chapelle  du  margrave 
de  Brandebourg,  représenté  sur  le  théâtre 
de  la  Cour,  à  Anspach,  eD  1697. 

NARCISO,  opéra  italien,  musique  deScar- 
latti  (Dominique),  représenté  en  Pologne  en 
1714. 

NARCISO,  opéra  italien,  musique  de  P.  Gu- 
glielmi,  représenté  en  Italie  en  1779. 

NARCISO  AL  FONTE,  opéra  pastoral  à 
quatre  voix,  livret  de  Zangarini,  musique  de 
Paganello,  représenté  à  Padoue  dans  le  car- 
naval de  1632. 

NARCISO  AL  FONTE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Pescetti,  représenté  à  Venise  en 
1731. 

NARCISO    ED    ECO    INNAMORATI     (les 

Amours  d'Echo  et  de  Narcisse),  opéra  italien, 
livret  de  Orazio  Persiani,  musique  de  Ca- 
valli,  représenté  au  théâtre  des  Saints-Jean- 
et-Paul,  à  Venise,  en  1642. 

*  NARCISSE ,  pièce  en  un  acte  mêlée  de 
danses  et  de  musique,  paroles  de  Montorcier, 
musique  de  Rigade,  représentée  à  l'Ambigu- 
Comique  vers  1775. 

NASZE  PRZEBIEGI  (Nos  transfuges),  opéra- 
comique  polonais,  musique  de  Kurpinski,  re- 
présenté à  Varsovie  après  1S20. 

NATALE  d'apollo  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Righini,  représenté  à  Vienne  en 
1780. 

NATALE  DI  GIOVE  [la  Naissance  de  Jupi- 
ter), opéra  italien,  livret  de  Métastase,  mu- 
sique de  Bono,  représenté  à  Venise  en  1740. 

NATALE  Dl  GIOVE  (il),  opéra  italien,  li- 
vret de  Métastase,  musique  de  J.-A-P.  Hasse, 
représenté  à  Dresde  en  1749. 

NATALE  Dl  GIOVE  (il),  livret  de  Métas- 
tase, opéra  italien,  musique  de  Lucchesi,  re- 
présenté à  Bonn  vers  1772. 

Cette  pièce  mythologique  et  allégorique 
dans  le  goût  de  ce  temps  obtint  un  grand 
succès.  Les  images  poétiques  et  les  vers  har- 
monieux du  poète  y  contribuèrent  autant  et 
plus  encore  que  la  musique  des  compositeurs 
dont  il  n'est  pas  resté  de  morceaux  dignes 
de  remarque.  La  scène  se  passe  dans  l'île  de 
Crète,  tantôt  dans  le  temple  de  Thémis,  tan- 
tôt dans  le  bois  qui  l'entoure.  Les  person- 
nages sont  Cassandre,  prêtre  de  Thémis; 

49 


770 


NAUP 


NAUT 


Adraste,  chef  des  corybantes;  la  déesse  Thé- 
mis,  Amaltbée  et  Mélite,  princesses  royales 
de  Crète.  Dans  les  différentes  partitions  con- 
sacrées à  ce  poème,  les  airs  qui  devront  fixer 
l'attention  sont  les  suivants  :  Digli,  che  il 
sangue  mio,  par  Mélite;  Oh  Dio!  non  sde- 
gnarti,  par  Cassandro;  A  giornisuoi  la  sorte, 
par  Amaltea  ;  Daltre  nubi  è  il  sol  ravoolto,  par 
Adrasto  ;  Giusta  Dea,  rnorir  vogl'  io,  par  Mé- 
lite; Vuoi  per  sempre  abbandonarmi?  par 
Amaltea;  Bell'  aime  al  ciel  dilette,  par  Te- 
mide  ;  Non  so  dirti  il  mio  contenta,  par  Mé- 
lite ;  et  le  chœur  final  : 

Di  questo  di  l'aurora 
Qualor  fard  ritorno 
La  terra  esulterà 
Rammenterassi  ognôra, 
Che  deve  a  un  si  gran  giorno 
*     La  sua  félicita. 

On  voit  que  la  fin  de  ce  chœur  sonnait  bien 
joyeusement.  Ce  mot  félicita,  répété  par  les 
musiciens  avec  intempérance ,  est  devenu 
un  nom  générique  qui  désigne  les  cadences 
harmoniques  finales  des  cabalettes  italiennes. 

NATALIE  OU  LA  FAMILLE  RUSSE,  Opéra 
en  trois  actes,  paroles  de  Guy,  musique  de 
Reicha,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  30  juillet  1816.  Reicha  n'éprouva 
que  des  échecs  lorsqu'il  aborda  la  scène  lyri- 
que. Cagliostro  était  tombé  à  l'Opéra-Comi- 
que  en  I810.  Sapho,  qu'il  donna  plus  tard  à 
l'Opéra ,  eut  le  même  sort.  L'habile  profes- 
seur prit  sa  revanche  dans  la  musique  instru- 
mentale. 

natascha,  opéra  russe  en  deux  actes, 
musique  de  M.  Villebois ,  représenté  au 
théâtre  Marie  ,  à  Saint  -  Pétersbourg  ,  le 
30  janvier  1863. 

NATIVE  LAND  (le  Pays  natal),  opéra  an- 
glais, musique  de  Bishop,  représenté  à  Co- 
vent-Garden  en  1824. 

NATURALISCHE    ZAUBEREI    (la   Magie 

naturelle),  opéra-comique  allemand,  musique 
de  Bayer,  représenté  au  théâtre  de  Prague 
vers  1820. 

NATURENS  RŒST  (la  Voix  de  la  nature), 
opéra  danois,  musique  de  Préd.  Kunzen,  re- 
présenté à  Copenhague  en  1799. 

NATÙRLICHEN  WUNDER  (die)  [les  Mi- 
racles naturels],  opéra  allemand  en  trois  ac- 
tes ,  musique  de  Ruprecht ,  représenté  à 
Vienne  vers  la  fin  du  xvme  siècle. 

NAUFRAGE  (le),  opéra  allemand,  musique 
de  Kerpen,  représenté  à  "Wurzbourg  en  me. 


NAUFRAGE  (le),  opéra  allemand",  musique 
de  Hoffmeister,  écrit  vers  1790. 

NAUFRAGE  (le),  opéra  allemand,  musique 
de  Romberg  (Bernard) ,  représenté  à  Bonn 
en  1791. 

NAUFRAGE  (le),  opéra  allemand,  musique 
de  Gassner,  écrit  à  Carlsruhe  vers  1814. 

NAUFRAGE  (le),  opéra-comique  allemand, 
musique  de  Volkert,  représenté  à  Leopold- 
stadteni8i5. 

NAUFRAGE  (le)  OU  LA  POMPE  FUNÈBRE 
DE  CRISPIN  ,  comédie  en  un  acte  ,  en  vers , 
avec  un  divertissement,  paroles  de  Lafont, 
musique  de  Gilliers,  représentée  au  Théâtre- 
Français  le  14  juin  1710.  Le  fond  de  cette 
pièce  est  tiré  des  Mille  et  une  nuits. 

NAUFRAGE  AU  PORT  À  L'ANGLAIS  (le) 
OU  LES  NOUVELLES  DÉBARQUÉES,  comé- 
die en  trois  actes,  en  prose,  avec  un  prologue 
et  des  divertissements,  paroles  de  Autreau, 
musique  de  Mouret,  représenté  à  la  Comé- 
die-Italienne le  25  avril  1718.  Ce  fut  la 
première  comédie  française  qui  ait  été  re- 
présentée à  ce  théâtre.  Elle  y  réussit  plei- 
nement. 

naufrage  comique  (le),  opéra-comique 
en  deux  actes,  musique  de  Blangini,  repré- 
senté à  Cassel  en  1812. 

NAUFRAGE  DE  LA  MÉDUSE  (le),  opéra 
en  quatre  tableaux,  paroles  de  MM.  Cogniard 
frères,  musique  de  MM.  de  Flottow,  Albert 
Grisar  et  Pilati,  représenté  au  théâtre  de  la 
Renaissance  le  31  mai  1839.  La  rivalité  de 
deux  marins,  la  fête  du  Tropique,  le  nau- 
frage, la  scène  du  radeau,  le  retour,  sont  les 
épisodes  de  cet  ouvrage  très  dramatique  qui 
a  obtenu  un  certain  succès.  Nous  signale- 
rons l'air  de  basse  :  Mon  père  m'embrassant, 
vous  étiez  près  de  lui;  la  Prière  de  la  Croix, 
pour  ténor  :  Toi,  ma  seule  providence;  l'air 
de  la  fiancée  :  Urbain,  pardonne-moi,  et  le 
cantique  :  Mon  Dieu,  que  ta  bonté  divine. 
Mme  Clary,  Hurteaux  et  Joseph  ont  inter- 
prété cet  ouvrage. 

NAUFRAGio  FORTUNAto  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  P.-C.  Gugiielmi,  repr.  au 
théâtre  des  Florentins  à  Naples,  vers  1787. 

NAUFRED  ,  opéra  anglais  ,  musique  de 
Bishop,  représenté  à  Covent-Garden  en  1834. 

* nautchgirl (the), opérette  «indienne », 
musique  de  M.  Solomon,  représentée  au 
Savoy-Theatre  de  Londres  en  juillet  1891. 


NAVA 


NAVE 


771 


*  navarraise  (la),  «  épisode  lyrique  »  en 
deux  actes,  poème  de  MM.  Jules  Claretie  et 
Henri  Cain,  musique  de  M.  J.  Massenet,  re- 
présenté en  français  à.  Londres,  sur  le  théâtre 
de  Covent-Garden,  le  2û  juin  1894.  Le  livret 
de  la  Navarraise,  écrit  en  prose  rythmée,  est 
tiré  d'une  nouvelle  de  M.  Jules  Claretie,  inti- 
tulée la  Cigarette,  et  retraçant  un  épisode 
de  la  guerre  carliste  de  1874.  L'action,  que 
la  musique  suit  pas  à  pas,  est  d'une  rapidité, 
on  dirait  presque  d'une  brutalité  foudroyante, 
saisissante  d'ailleurs  et  d'une  singulière  puis- 
sance dramatique  ;  c'est,  comme  on  l'a  dit,  «  un 
drame  d'amour  qui  naît,  se  développe  et 
meurt  entre  deux  escarmouches  » . 

L'action  se  déroule  dans  un  village  basque, 
dont,  en  se  levant,  le  rideau  nous  laisse  voir 
une  place  pittoresque.  La  guerre  fait  son 
œuvre.  Au  fond  s'élève  une  barricade  formée 
d'objets  de  toute  sorte  :  voitures ,  matelas, 
sacs  de  terre,  etc.,  avec  un  canon  dans  une 
embrasure  et,  à  côté,  deux  autres  canons 
démontés.  Il  est  six  heures  du  soir,  au  prin-r 
temps.  Des  coups  de  canon  et  des  feux  de 
peloton  retentissent  au  loin.  Des  soldats,  noirs 
de  poudre,  revenant  de  la  vallée,  passent  et 
battent  en  retraite  ;  quelques-uns,  blessés, 
sont  soutenus  par  leurs  camarades  ;  d'autres 
sont  portés,  mourants,  sur  des  civières.  Quel- 
ques femmes  agenouillées  prient  en  silence 
aux  pieds  d'une  madone  devant  laquelle  brûle 
une  veilleuse,  tandis  que  d'autres  regardent 
au  loin  par-dessus  la  barricade.  Bientôt  paraît 
Anita,  la  Navarraise,  anxieuse,  palpitante, 
à  la  recherche  d'Ara^uil,  celui  qu'elle  aime. 
Soudain  elle  pousse  un  cri  de  joie  :  c'est 
Araquil,  qui  paraît  à  son  tour,  sain  et  sauf,  et 
leur  amour  s'exhale  en  une  explosion  d'en- 
thousiasme. Mais  voici  venir  Remigio,  le  père 
du  sergent  Araquil,  plein  de  tendresse  pour 
son  fils  en  même  temps  que  de  dédain  pour 
Anita,  qu'il  juge  trop  pauvre  pour  lui.  Peut- 
être  consentirait-il  au  mariage  si  elle  avait 
une  dot,  mais... 

Une  dotl  Pauvre  enfant!  Où  la  prendrait- 
elle?  Le  hasard,  un  hasard  terrible  va  la  lui 
fournir.  Le  général  royaliste  voudrait  à  tout 
prix,  même  au  prix  d'un  crime,  se  défaire  du 
chef  carliste.  Une  fortune  serait  la  récom- 
pense de  celui  qui  consentirait  à  le  frapper. 
Anita  est  moins  exigeante;  elle  ne  veut  que 
la  somme  nécessaire  pour  vaincre  le  mépris 
du  père  de  celui  qu'elle  aime.  Elle  s'engage 
envers  le  général,  et,  bien  résolue,  disparaît 
dans  la  nuit. 

Un  rideau  sombre  et  transparent  descend 
alors  sur  la  scène,  laissant,  au  travers,  briller 


des  feux  de  bivouac.  La  nuit  est  complète 
dans  la  salle,  et  l'impression  est  saisissante. 
Bientôt  ce  rideau  se  relève  lentement.  L'aube 
paraît.  Le  dénouement  approche.  Le  crime 
est  accompli,  et  Anita  vient  réclamer  son 
argent—  sa  dotl  Mais  voici  que  des  avant- 
postes  on  ramène  Araquil  mourant.  Entretien 
des  deux  amants,  explication  embarrassée 
d'Anita,  qui  n'ose  avouer  son  forfait,  soupçon 
d'Araquil,  qui  l'accuse  de  s'être  vendue  et 
qui  meurt  en  la  maudissant;  et,  enfin,  devant 
cette  mort,  cette  malédiction  et  cet  écrou- 
lement d'un  bonheur  qu'elle  croyait  saisir, 
folie  de  la  malheureuse  fille,  qui  éclate  d'un 
rire  invincible  et  sinistre  !  Le  rideau  tombe. 
La  part  était  belle  que  ce  drame  rapide 
faisait  au  musicien.  Il  en  a  su  profiter. 
M.  Massenet  a  donné  là  une  note  toute  par- 
ticulière et  toute  personnelle.  Il  faudrait  tout 
citer  :  la  prière  à  la  Vierge,  le  duo  d'Anita  et 
d'Araquil,  le  trio  avec  le  père,  la  scène  du 
«  pacte,  »  celle  du  bivouac  avec  la  chanson 
espagnole  :  J'ai  trois  maisons  dans  Madrid, 
et  enfin  tout  le  second  acte,  presque  entière- 
ment occupé  par  la  scène  puissante  et  émou- 
vante des  deux  amants,  la  mort  d'Araquil  et 
la  folie  d'Anita.  Tout  cela  est  saisissant. 
L'ouvrage  a  été  créé  à  Londres  par  Mlle  Calvé 
(Anita),  MM.  Alvarez  (Araquil),  Plançon  (Gar- 
rido) ,  Bonnard  (Ramon) ,  Dufriche  (Busta 
mente)  et  Gilibert  (Remigio).  Représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  3  octobre  1895,  il  était 
joué  par  Mlle  Calvé  dans  le  rôle  qu'elle  avait 
établi  à  Londres  et  MM.  Jérôme,  Bouvet, 
Carbonne,  Belhomme  et  Mondaud. 

*  NAVAS  DE  COP.TES  (las),  opéra  en  un 
acte,  musique  de  M.  Ruperto  Chapi,  repré- 
senté en  1874  au  théâtre  Royal  de  Madrid. 
Cet  ouvrage  avait  été  écrit  par  le  composi- 
teur, alors  âgé  de  vingt-trois  ans,  pour  le 
concours  de  la  pension  de  l'Académie  de 
Rome,  et  lui  avait  valu  le  prix.  Le  grand 
ténor  Tamberlick,  qui  faisait  alors  partie  de 
la  troupe  du  théâtre  Royal,  n'avait  pas  hésité 
à  prêter  au  jeune  artiste  l'appui  de  s'a 
renommée,  et  avait  accepté  de  remplir  le 
principal  rôle  de  son  opéra. 

NAVE  D'ENEA  (la)  [le  Vaisseau  d'Enée], 
intermède  italien,  livret  d'Alessandro  Guidi, 
musique  de  Uccellini,  représenté  à  Parme 
sur  le  théâtre  ducal  en  1673. 

NAVENSKY,  opéra  anglais,  musique  de 
Braham,  écrit  vers  1809  pour  le  théâtre  de 
Dublin. 

NAVES  DE  COBTÈS  (las),  scène  drama- 


172 


NE 


NEGK 


tique  espagnole,  musique  de  M.  Ruperto 
Chapi,  représentée  à  l'Opéra  de  Madrid  en 
mai  1874.  Chanté  par  Tamberlick,  Ordinas  et 
i&ma  Fossa. 

NAVIGATEUR  AUX  INDES  ORIENTALES 

(le),  opéra  en  langue  bohème,  musique  de 
V.  Maschek,  représenté  au  Théâtre-National 
à  Prague  vers  1792. 

nazarini  À  pompéi  (les)  ,  grand  opéra, 
livret  de  Gollmick,  musique  de  J.  Muck,  re- 
présenté à  Darmstadt  en  février  1867. 

NE  L'un  NE  L'ALTRO,  opéra  buffa,  musi- 
que de  J.-S.  Mayer ,  représenté  à  la  Scala  de 
Milan,  en  1807. 

NE  TOUCHEZ  PAS  A  LA  REINE,  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  Scribe  et 
Gustave  Waez,  musique  de  M.  Xavier  Bois- 
selot,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  16  jan- 
vier 1847.  L'action  est  tout  à  fait  invraisem* 
blable.  Une  jeune  reine  de  Léon  refuse  de 
donner  la  main  à  un  roi  d'Aragon,  parce 
qu'elle  lui  préfère  un  bel  inconnu  qui  l'a 
sauvée  d'une  chute  de  cheval  au  milieu  des 
bois,  premier  oubli  de  l'étiquette  que  Scribe 
transforme  en  attentat  :  d'autres  marques 
de  familiarité  moins  innocentes  compromet- 
tent le  héros  de  la  pièce  don  Fernand  d'Agui- 
lar  et  le  régent  lui-même.  Tous  deux,  con- 
vaincus d'avoir  effleuré  de  leurs  lèvres  la 
main  de  la  reine,  doivent  subir  le  dernier 
supplice,  puisqu'il  n'y  a  pas  de  roi  pour  leur 
faire  grâce.  Dans  de  telles  conjonctures  ,  don 
Fernand ,  qui  d'ailleurs  est  d'un  sang  royal , 
«pouse  la  reine,  se  fait  grâce  à  lui-même 
ainsi  qu'au  régent ,  son  adversaire.  Les  dé- 
tails comiques  que  les  auteurs  ont  mêlés  à  la 
donnée  principale  de  la  pièce  ont  surpris 
quelque  temps  la  faveur  du  public.  Les  accès 
de  jalousie  de  maître  Maxim  us,  argentier  de 
la  cour,  amusaient  beaucoup  le  parterre.  On 
doit  remarquer  toutefois  que  les  pièces  qui 
demeurent  au  théâtre  sont  celles  dont  l'idée 
est  simple  et  vraie,  et  que  les  livrets  de  Scribe, 
où  l'esprit  anime  les  détails  sans  qu'on  s'in- 
téresse véritablement  au  sort  des  person- 
nages, ont  déjà  perdu  en  partie  leur  effet 
dramatique.  Les  ingénieux  accessoires  ont 
vieilli,  et  l'invraisemblance,  dépouillée  de  ce 
qui  la  dissimulait,  en  rendra  bientôt  la  re- 
présentation peu  attrayante.  La  partition  de 
M.  Xavier  Boisselot  est  une  œuvre  conscien- 
cieuse et  distinguée.  Elle  débute  par  des  cou- 
plets spirituellement  dialogues  entre  Maxi- 
mus  et  sa  femme  : 


Ne  touchez  pas  à  la  reine, 
C'est  la  charte  souveraine, 
Et  le  moindre  oubli  vous  mène 

Droit  au  trépas  ! 
De  loin  toujours  on  l'admire, 
La  charte  alors  devrait  dire, 
A  l'amour  comme  au  zéphyr , 

N'y  touchez  pas. 

Dans  le  récit  et  la  romance  qui  suivent,  don 
Fernand  raconte  son  entrevue  avec  la  reine 
dans  la  forêt.  La  facture  en  est  travaillée, 
symphonique  et  l'expression  poétique.  Un 
bon  trio  plein  de  vivacité  scénique  termine 
agréablement  ce  morceau.  Nous  signalerons 
encore  dans  le  premier  acte  un  duo  distingué 
entre  le  régent  et  Estrella,  et  un  chœur  déli- 
cieux :  Reine  à  qui  la  beauté  fait  une  double 
royauté.  Les  morceaux  saillants  du  second 
acte  sont  le  duo  du  conseil  et  l'air  chanté 
par  Fernand  pendant  le  sommeil  de  la  reine. 
Le  troisième  acte  débute  par  un  grand  air  de 
prima  donna  :  l'Effroi  que  je  combats  de  mon 
âme  s'empare,  chanté  avec  talent  par  Mlle  La- 
voye,  et  vivement  applaudi.  La  suite  de  la 
pièce  se  déroule  sur  des  dessins  d'accompa- 
gnement d'une  mélodie  claire  et  toujours  de 
bon  goût.  Les  rôles  de  Fernand,  du  régent,  de 
Maximus  et  d'Estrella  ont  été  interprétés 
par  Audran ,  Hermann-Léon ,  Ricquier  et 
Mlle  Lemercier. 

*  NEAGA,  drame  lyrique,  paroles  de  Carmen 
Sylva,  musique  de  M.  Ivar  Hallstrœm,  repré- 
senté sur  le  théâtre  Royal  de  Stockholm  en 
octobre  1884.  On  sait  que  le  nom  de  Carmen 
Sylva  est  le  pseudonyme  littéraire,  illustré 
par  des  œuvres  pleine?.  ,de  grâce,  de  délica- 
tesse et  de  saveur,  de  la  reine  de  Roumanie. 
Cette  princesse  assistait  à  la  première  repré- 
sentation de  Neaga,  dont  elle  avait  puisé  le 
sujet  dans  une  légende  populaire  de  Rou- 
manie. 

NEBENBUHLER  (die)  [les  Rivaux],  opéra 
comico -roman tique  en  trois  actes,  musique 
de  W.  Freudenberg,  représenté  au  théâtre 
de  la  Cour,  à  Wiesbaden,  en  février  1879. 

*  NEBULOSA,  opéra-bouffe  italien,  paroles 
et  musique  de  M.  Francesco  Cattabene,  repré- 
senté à  Zurich  le  il  mars  1893. 

NECESSITA  NON  A  LEGGE  (la)  [Néces- 
sité n'a  pas  de  loi],  opéra  italien,  musique  de 
Fabrizi  (Vincent),  représenté  à  Dresde  en 
1786. 

NECKEN  OP  HET  ELVEN  SPEEL ,  opéra 
suédois  en  trois  actes ,  musique  de  Vaû 
Boom,  représenté  à  Stockholm  en  1844. 


NEIG 


NEMI 


773 


NÉCROMANCIEN,  opéra  anglais,  musique 
deGalliard,  représenté  à  Haymarket  en  1815. 

*  nedjeya,  opéra  italien,  paroles  de 
M-  Pierre  Nemo,  musique  de  Mme  Pauline 
Thys,  représenté  à  Naples  en  décembre  1880. 

*  NEDONTE,RE  Dl  EPIRO,  opéra  sérieux, 
musique  de  Pio,  représenté  à  Milan,  sur  le 
théâtre  de  la  Scala,  en  1790. 

neger  (  die  ) ,  opéra  allemand  en  deux 
actes,  musique  de  Salieri,  représenté  à  Vienne 
en  1804. 

NEGLIGENTE  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Ciampi  (François),  représenté  à  Venise 
en  1749. 

négligente  (il),  opéra  buffa,  musique 
de  Paisiello,  représenté  à  Parme  vers  1765. 

NÉGOCIANT  DE  BOSTON  (le),  opéra  en 
un  acte,  paroles  de  Davrigny  et  Dejaure, 
musique  de  L.-E.  Jadin,  représenté  à  Fa- 
vart  en  1794. 

NÉGOCIANT  DE  HAMBOURG  (le),  Opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  Vial  et 
R.  Saint-Cyr,  musique  de  Kreutzer,  repré- 
senté à  Feydeau  le  15  octobre  1821. 

*  NÈGRE  D'ALCANTARA  (LE),  parodie 
à'Otello,  opéra  de  Verdi,  paroles  de  M.  Tho- 
maz  de  Mello,  musique  de  M.  Stichini,  repré- 
sentée à  Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la  Rua 
dos  Candes,  en  août  1889. 

NÈGRE  DE  madame  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Alfred  Duprez,  mu- 
sique de  M.  Théodore  Ritter,  représenté  à  la 
salle  Beethoven  le  9  juillet  1858.  Chanté  par 
Legrand,  Eugène  Fauvre,  Ml  le  Claire  Grange. 

NÈGRE  PAR  AMOUR  (le),  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  Saint-Just,  musique 
de  Villeblanche,  représenté  ài'Opéra-Comique 
le  22  février  1809. 

NÈGRES    (les)   OU   ROBERT  ET  MARIE, 

opéra,  paroles  de  C.-G.  Haeser,  musique  de 
A.-F.  Haeser,  représenté  au  théâtre  de  la  cour 
de  Weimar  vers  1829. 

negriero  (il),  opéra  séria,  livret  de  Au- 
teri  Pomar,  musique  de  S.  Auteri  Manzocchi, 
représenté  au  théâtre  du  Lycée,  à  Barcelone, 
le  27  novembre  1878  ;  chanté  par  Stagno,  Mo- 
riami,  Maini,  Mme  Rubini-Scalisi. 

NEIGE  (LA.)  OU  LE  NOUVEL  EGINHARD, 

opéra-comique  en  quatre  actes,  paroles  de 
Scribe  et  Germain  Delavigne,  musique  d'Au- 


ber,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  8  octo- 
bre 1823.  Dans  ce  joli  ouvrage,  qui  appar- 
tient à  la  première  manière  du  maître,  on 
remarque  la  simplicité  et  la  fraîcheur  des 
motifs.  Le  rondeau  de  la  Neige  a  été  popu- 
laire. 

NEL  PERDONO  LA  VENDETTA  (5e  venger 
en  pardonnant),  mélodrame  italien,  livret  de 
Carlo  Paganicesa,  musique  de  Porta  (Jean), 
représenté  sur  le  théâtre  San-Mosè  de  Ve- 
nise en  1728,  et  en  1730  sur  le  théâtre  délia 
Città  à  Bologne. 

NÉLÉE  ET  MYRTHIS,  opéra-ballet,  musi- 
que de  Rameau,  écrit  vers  1755,  non  repr. 

*  NELL  GWINNE,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Farnie,  musique  de 
M.  Robert  Planquette,  représenté  à  TAvenue- 
Theatre  de  Londres,  en  février  1884. 

*  NELL  GWYNNE,  opérette,  musique  d'Al- 
fred Cellier,  représentée  avec  succès  au 
Saint- Jaraes's-Theatre  de  Londres,  en  1876. 

*NELL'HAREM  (Au  harem),  opéra  en  trois 
actes,  paroles  et  musique  de  M.  Giuglio 
Conciua,  représenté  à  Ancône,  sur  le  théâtre 
des  Muses,  le  1er  décembre  1894,  avec 
Mmes  Mettler  et  Manferdini,  MM.  Cavara  et 
Melillo  pour  interprètes. 

*  NELLA,  opéra  sérieux,  paroles  de  M.  Go- 
lisciani,  musique  de  M.  Frontini,  représenté 
au  théâtre  communal  de  Catane  le  30  mars 
1881. 

*  NELLA,  opéra,  musique  de  M.  Ettore 
Ricci,  représenté  au  théâtre  Mariani,  de  Ra- 
venne,  en  1882. 

*  NELLA,  opéra  semi-sérieux,  musique  de 
M.  A.  Disconzi,  représenté  à  l'Institut  de 
musique  de  Parme  en  1882. 

*  NELLA,  opéra-comique  en  un  acte,  musi- 
que de  M.  Sudessi,  représenté  au  casino  de 
Bagnères-de-Luchon  en  août  1888. 

*  NELLY,  opéra  en  trois  actes,  musique  de 
M.  Cari  Bouman,  représenté  à  Dordrecht,  en 
novembre  1888. 

NEMICA  DEGLI  UOMINI  (la.)  [l'Ennemie 
des  hommes],  opéra  italien,  musique  de  Mel- 
lara,  représenté  à  Ferrare  vers  1809,  et  à 
Milan  en  1 814. 

NEMICI  GENEROSI  (i)  [les  Ennemis  géné- 
reux], opéra  italien,  musique  de  Cimarosa, 
représenté  à  Rome  en  1796,  et  à  Paris  le  9  août 
1801. 


774 


NEPH 


NERO 


NEMICO  DEGLI  AMMOGLIATI  (il)  [l'En- 
nemi des  gens  mariés],  opéra  italien,  musique 
de  Raimondi,  représenté  à  Naples  vers  1836. 

NENDZA  USZEZESLIWIONA  (la  Misère 
consolée),  opéra  polonais ,  musique  de  Ka- 
mienski,  représenté  au  Théâtre-National  de 
Varsovie  en  1778. 

*  nennella,  opéra  en  deux  actes,  paroles 
de  M.  Achille  Blengini,  musique  de  M.  Ales- 
sandro  Sanfeliei,  représenté  au  Théâtre-Social 
de  Breo  le  n  avril  1894.  M.  Sanfeliei  a  eu 
pour  maître  le  fameux  compositeur  Amilcarc 
Ponchielli,  Fauteur  de  Gioconda. 

NEPHTALI  OU  LES  AMMONITES,  Opéra 
en  trois  actes,  livret  d'Aignan,  musique  de 
Blangini,  représenté  à  l'Académie  impériale 
de  musique  le  15  avril  1806.  Le  roi  des  Am- 
monites, Hurel,  enlève  deux  jeunes  Israéli- 
tes, Nephtali  et  Rachel,  et  les  destine  à  être 
sacrifiés  au  dieu  Moloch.  Au  moment  du  sup- 
plice, Eliézer,  frère  de  Nephtali,  déguisé  en 
Ammonite,  vient  révéler  au  roi  une  conspira- 
tion supposée,  l'attire  dans  une  embuscade 
où  il  est  tué,  et  délivre  ainsi  son  frère  et  Ra- 
chel, sa  fiancée.  Cet  ouvrage,  plus  connu 
sous  le  nom  de  Nepthali,  renferme  de  fort 
belles  mélodies,  entre  autres  le  grand  air  : 
O  mon  cher  Nephtali,  notre  vertueux  père  ac- 
corde Rachel  à  tes  vœux.  Il  a  eu  son  jour  de 
succès.  Les  romances  et  surtout  les  noctur- 
nes de  Blangini  ont  été  longtemps  célèbres, 
et  ce  gracieux  compositeur  méritait  d'être 
moins  rapidement  oublié. 

NEPHTÉ,  tragédie  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  d'Hoffman  ,  musique  de  Lemoyne  , 
représenté  pour  la  première  fois  par  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  15  décembre  1789. 
Le  sujet  de  cet  ouvrage  tire  son  origine  de 
l'histoire  de  Camma,  reine  de  Galatie,  racon- 
tée par  Plutarque  et  mise  en  tragédie  par 
Thomas  Corneille.  Le  rôle  de  Phares  fut  joué 
par  Lainez,  et  celui  de  NephtéparMUe  Mail- 
lart.  L'opéra  eut  trente-neuf  représentations 
presque  consécutives,  et  son  succès  ne  fut 
interrompu  par  l'administration  que  dans  le 
but  de  se  soustraire  à  un  article  du  règlement 
qui  accordait  une  pension  de  mille  francs  à 
l'auteur  d'un  ouvrage  qui  allait  à  quarante 
représentations.  On  voit  qu'à  cette  époque, 
comme  plus  tard,  il  y  avait  des  précautions 
à  prendre  avec  MM.  les  directeurs.  A  la  fin 
de  la  première  représentation  de  Nephté,  le 
compositeur  Lemoyne  fut  demandé  par  le 
public. 


NEPTUNE  ET  AMYMONE,  opéra-ballet, 
musique  de  Batistin  (Struck),  représenté  à 
Versailles  vers  1712. 

NERE  AZIONI  DI  TEMPE  (le),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Draghi  (Antoine),  représenté 
à  Vienne  en  1685. 

nérida,  opéra  en  trois  actes,  musique  de 
M.  Ferdinand  Lavainne,  représenté  au  théâ- 
tre de  Lille  dans  le  mois  de  janvier  1861.  On 
a  remarqué  le  quatuor  final  du  premier  acte, 
une  ronde  de  soldats  et  un  serment  pour 
voix  d'hommes  bien  traité  ;  dans  le  troisième 
acte,  le  compositeur  a  employé  avec  habileté 
le  saxophone  dans  l'accompagnement  d'une 
romance. 

nerina,  opéra  pastoral  italien,  livret  de 
l'abb'é  Pietro  d'Averata,  musique  de  Polla- 
roli  (Antoine),  représenté  sur  le  théâtre  de 
San-Samuele  à  Venise  en  1728,  et  en  1720  sur 
le  San-Mosè,  sous  le  titre  de  Filindo,  avec 
des  changements  par  Domenico  Lalli. 

*  NERINA,  opéra  semi-sérieux  en  trois 
actes,  paroles  anonymes,  musique  de  M.  Carlo 
Chiappani,  représenté  le  16  novembre  1889  au 
Théâtre-Social  de  Trente. 

NERON,  opéra  allemand,  musique  de  Hasn- 
del,  représenté  à  Hambourg  en  1705. 

NERON,  tragédie,  musique  de  Reissiger, 
représenté  à  Munich  en  1822. 

NERON,  opéra  en  quatre  actes,  livret  alle- 
mand traduit  de  la  pièce  française  de  M.  Jules 
Barbier,  musique  de  M.  Rubinstein,  repré- 
senté au  Stadttheater  de  Hambourg  le  1"  no- 
vembre 1879.  Cet  ouvrage  a  une  importance 
exceptionnelle,  tant  à  cause  du  talent  de  son 
auteur  que  sous  le  rapport  des  proportions 
d'un  si  grand  travail.  Il  comprend  vingt  rôles 
et  dure  plus  de  quatre  heures.  Si  la  satisfac- 
tion de  l'auditeur  subit  quelques  défaillances 
çà  et  là,  il  faut  admettre  des  circonstances 
atténuantes.  Il  n'est  donné  qu:à  trois  ou  qua- 
tre musiciens  de  génie  par  siècle  d'avoir  l'in- 
spiration à  jet  continu  ou  de  se  servir  des 
formes  scientifiques  de  l'art  avec  un  goût  si 
sûr,  qu'elles  tiennent  lieu  de  génie.  Le  poème 
est  fortement  conçu  et  fertile  en  situations 
dramatiques.  L'empereur  histrion  poursuit 
de  ses  ardeurs  criminelles  une  jaune  fille 
nommée  Chrysa.  C'est  une  chrétienne.  Elle  a 


NERO 


NEVA 


775 


pour  mère,  à  son  insu,  la  courtisane  célèbre 
Ëpicharis.  Celle-ci  la  sauve  du  déshonneur. 
La  fille  convertit  la  mère  à  la  foi  chrétienne. 
Néron  fait  incendier  Rome  et  fait  accroire  à 
la  populace  païenne  que  les  chrétiens  sont  les 
auteurs  de  ce  crime.  Chrysaet  Épicharis  sont 
immolées  avec  des  milliers  d'innocentes  vic- 
times. Vindex,  prince  d'Aquitaine,  qui  aimait 
Chrysa,  lève  l'étendard  de  la  révolte  et,  tout 
en  vengeant  la  mort  de  sa  maîtresse,  va  déli- 
vrer le  monde  du  monstre  qui  l'opprime. 
Néron,  en  proie  aux  remords  et  assiégé  de 
visions  menaçantes,  se  fait  donner  la  mort. 
Le  premier  acte  et  le  troisième  renferment 
les  plus  beaux  morceaux.  Dans  le  premier, 
on  distingue  le  chœur  des  hôtes  d'Épicharis, 
les  strophes  satiriques  du  poète  Saccus  et  le 
choeur  de  femmes  :  Schmiick  dich  mit  der  Tu- 
nika  (Pare-toi  de  ta  tunique),  et  des  airs  de 
ballet.  Le  troisième  acte  offre  surtout  comme 
dignes  d'être  admirés  par  les  musiciens  la 
prière  de  Chrysa,  l'air  du  sommeil  d'Épi- 
charis et  l'ode  chantée  par  Néron  en  présence 
du  lugubre  spectacle  de  Rome  incendiée.  Il 
est  à  remarquer  que  la  langue  musicale  des 
maîtres  non  contestés,  c'est-à-dire  celle  de 
Mozart,  de  Beethoven,  de  Weber,  de  Rossini, 
de  Meyerbeer,  a  inspiré  M.  Rubinstein  plus 
heureusement,  lorsqu'il  y  a  eu  recours,  que 
celle  de  Berlioz  et  de  Wagner,  à  laquelle  il  a 
fait  de  trop  fréquentes  concessions.  Distribu- 
tion :  Néron,  Winckelmann  ;  Vindex,  Krûc- 
kel;  Saccus,  Landau;  Chrysa,  Mme  Sucher; 
Épicharis,  M'ie  Borrée;  Poppée,  Mme  Pro- 
chaska. 

Le  succès  de  Néron  s'est  affirmé  de  tous 
côtés  et  en  tous  pays.  Un  an  après  son  appa- 
rition à  Hambourg,  on  le  jouait  à  l'Opéra 
royal  de  Berlin;  en  1884  on  l'acclamait  dans 
la  patrie  du  compositeur,  au  théâtre  Marie 
de  Saint-Pétersbourg,  où  il  se  produisait  en 
italien;  on  le  donnait  pour  la  première  fois 
en  langue  française,  en  janvier  1885,  au 
théâtre  Royal  d'Anvers,  et  enfin  il  parais- 
sait pour  la  première  fois  en  France,  au 
théâtre  des  Arts  de  Rouen,  le  15  février  1894. 
Il  était  joué  ici  par  Mmes  Bonvoisin,  Lea- 
vington,  Oberty,  Dujardin,  Féraud,  et 
MM.  Dutrey,  Illy,  Vérin,  Tallier,  Pourret, 
Delestang  et  Latreille. 

NERONE,  opéra  italien,  livret  de  Jules- 
César  Corradi,  musique  de  C.  Pallavicino, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Saint-  Jean-Ckry- 
sostome  à  Venise  en  1679. 

NERONE,  opéra  italien,  livret  de  Piovene, 
musique  de  Orlandini,  représenté  sur  le  théâ- 


tre de  Saint-Jean-Chrysostome  à  Venise  en 
1721. 

NERONE,  opéra  italien,  musique  de  Duni, 
représenté  à  Rome  vers  1730. 

*  NERONE,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Catelli,  musique  de  M.  Riccardo 
Rasori,  représenté  au  théâtre  Carignan  de 
Turip  le  21  novembre  1888. 

NERONE  FATTO  CESA.RE,  opéra  italien, 
livret  de  Matteo  Noris,  musique  de  Perti, 
représenté  en  1693  sur  le  théâtre  de  San-Sal- 
vatore  à  Venise,  puis  au  théâtre  Malvezzi  à 
Bologne  en  1695,  et  enfin  repris  à  Venise  en 
1715. 

*  NESTORIO,  drame  lyrique  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  Fulvio  Fulgonio,  musi- 
que de  M.  Giuseppe  Gallignani,  représenté  à 
Milan,  sur  le  théâtre  de  la  Scala,  le  31  mars 
1888. 

NEUE  HERR  (der)  [le  NouveauSeigneur], 
opéra  allemand,  musique  de  Braun  (George), 
représenté  au  théâtre  de  Gotha  vers  1796. 

NEUE  ROSEN  MffiDCHEN  (das)  [la  Nou- 
velle Rosière],  opéra-comique  en  deux  actes, 
musique  de  Aumann,  représenté  à  Hambourg 
en  1789.  M.  Fétis  attribue  également  cet  ou- 
vrage à  un  compositeur  obscur  nommé  Am- 
mon.  Nous  croyons  que  c'est  une  erreur. 

NEUE  SONNTAGSKIND  (das)  [le  Nouvel 
Enfant  du  dimanche],  opéra-comique  alle- 
mand en  deux  actes,  musique  de  W.  Mill- 
ier, représenté  à  Vienne  en  1794. 

NEUEN  GUTSHERRN  (die)  [les  Nouveaux 
Propriétaires],  opéra  allemand,  musique  de 
Neefe,  gravé  en  partition  à  Leipzig  en  1784. 

NEUVAINE  DE  LA  CHANDELEUR  (la), 
opérette  en  un  acte ,  paroles  de  M.  Lockroy, 
musique  de  Greive ,  représentée  à  Bade  le 
10  septembre  1862. 

NEVA  (la),  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  de  Ricci  (Louis),  représenté  à  Milan 
en  1832. 

NEVA  (bénédiction  de  la),  scène  lyrique,  ti- 
rée du  drame  du  Chevalier  d'Éon,  par  M.  de  Les- 
cure,  musique  de  M.  Adolphe Nibelle,  exécutée 
au  palais  du  Trocadéro  le  10  octobre  1878.  Tous 
les  ans,  le  6  janvier,  jour  de  l'Epiphanie,  le 
clergé  russe  métropolitain,  en  présence  du 
czar,  de  l'armée  et  du  peuple,  bénit  les  eaux 
encore  glacées  de  la  Neva  pour  conjurer  les 
désastres  de  la  débâcle  et  des  inondations. 
Cette  scène  se  compose  de  plusieurs  morceaux  : 


776 


N1GA 


NICO 


l'hymne  national  russe,  le  chœur  des  popes, 
un  chœur  populaire,  une  prière  et  un  finale  à 
double  orchestre  :  Dieu ,  garde  en  ta  bonté. 
Les  soli  ont  été  chantés  par  M.  Lauwers. 
Cet  ouvrage  a  été  aussi  exécuté  avec  succès  à 
Orléans. 

NEVEU  DE  GULLIVER  (le)  ,  opéra-ballet 
en  trois  actes,  paroles  de  Henri  Boisseaux, 
musique  de  M.  Th.  de  Lajarte,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  le  22  octobre  1861.  L'auteur 
aurait  pu  tirer  un  meilleur  parti  du  célèbre 
roman  de  Swift.  L'action  au  deuxième  acte 
se  passe  dans  la  lune.  La  femme  de  Gulliver 
l'accompagne  dans  ses  voyages.  Elle  joue  un 
rôle  dansant  qui,  n'étant  pas  motivé  comme 
celui  de  Fenella,  est  étrange  et  nullement  in- 
téressant. Quant  à  la  part  du  musicien,  pour 
avoir  été  sacrifiée  à  un  mauvais  livret ,  elle 
n'en  a  pas  moins  été  jugée  estimable.  La  ro- 
mance :  Dans  ses  regards  parlants ,  est  char- 
mante. L'air  de  l'arrivée  dans  la  lune  est 
poétique.  M.  Jules  Lefort  a  fait  ses  débuts 
sur  la  scène  dans  cet  ouvrage ,  secondé  par 
Surmont,  Mme  et  Mlle  Vadé,  Mlle  Faivre  et 
la  danseuse  MHe  Clavelle. 

*  NEVEU  DE  MONSEIGNEUR  (le),  Opéra- 
bouffon  en  deux  actes,  c'est-à-dire  pastiche 
avec  musique  parodiée  et  arrangée  par  Gué- 
née  sur  des  morceaux  de  Morlacchi,  Fiora- 
vanti  et  Rossini,  représenté  à  l'Odéon  le 
7  août  1826. 

*  NEVEU  TRÉPASSÉ  (le),  opéra-comique, 
musique  de  Reuling,  représenté  à  Vienne  le 
20  août  1833. 

NEW  SPAIN  (la  Nouvelle-Espagne) ,  opéra 
anglais,  musique  de  Samuel  Arnold ,  repré- 
senté à  Haymarket  en  1790. 

*  NIAIS  PAR  RUSE  (le)  OU  LA  MINE 
CACHE  LE  jeu,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Dubois,  musique  de  Lélu,  repré- 
senté au  théâtre  des  Jeunes-Artistes  le 
10  décembre  1801. 

nicaboro  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Tritto,  représenté  au  théâtre  Saint-Charles, 
à  Naples,  en  1798. 

NICAISE,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Framery,  musique  de  Bambini,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  15  juillet  1767. 

NICAISE,  opérette  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Emile  Abraham,  musique  de  M.  Bernar- 
din ,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  dans 
le  mois  de  janvier  1867.  Le  livret  a  été  em- 
prunté au  conte  de  La  Fontaine,  et  la  musi- 
que, formée  de  divers  motifs  arrangés  avec 


goût.  Le  duo  :  Aimons-nous,  c'est  si  doux,  sur 
un  temps  de  valse,  est  assez  agréable.  Chanté 
parBeaucé,  Jannin  etMme  Collas. 

*  NICETTE    OU  L'ÉCOLE  DE  LA   VERTU, 

opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de 
Du  Perron,  musique  de  De  Lange,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Liège  en  janvier  1776. 

*  NICETTE  ET  COLIN  OU  LE  FAT  DANS 
LES  DÉPARTEMENTS,  opéra-comique,  paro- 
les de  Mutel,  musique  de  Guichard,  repré- 
senté au  théâtre  Mareux  en  1799. 

*  NICHETTE,  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  M.  Carman,  représenté  à  Gand  en 
février  1882.  L'auteur,  jeune  officier  d'artil- 
lerie dans  l'armée  belge,  était  le  fils  d'un 
chanteur  dont  la  réputation  avait  été  grande. 

*  NICODÈME  DANS  LA  LUNE  OU  LA  RÉVO- 
LUTION pacifique,  «  folie  en  prose  et  en 
trois  actes,  mêlée  d'ariettes  et  de  vaudevilles  » , 
paroles  et  musique  du  Cousin-Jacques  (Bef- 
froy  de  Rcigny),  accompagnements  de  Le- 
blanc, représentée  au  Théâtre-Français  comi- 
que et  lyrique  le  7  novembre  1790.  Cette 
«  folie  »,  comme  la  qualifiait  l'auteur  lui- 
même,  obtint  un  succès  fou,  que  l'on  voit 
constater  par  tous  les  journaux  du  temps.  La 
première  édition  de  la  pièce  porte  qu'elle  fut 
représentée  pour  la  cinquantième  fois  le  lundi 
21  février  1791,  et  la  seconde  édition  nous 
apprend  que  la  97e  représentation  en  eut  lieu 
le  22  mai  suivant. 

L'Almanach  général  de  tous  les  spectacles 
(1791)  disait,  au  sujet  de  cette  pièce  :  «  L'au- 
teur a  cela  de  particulier  qu'il  fait  lui-même 
les  airs  de  ses  paroles  ;  il  serait  à  souhaiter 
que  tous  les  auteurs  fussent  assez  musiciens 
pour  faire  de  même.  L'intention  musicale  ne 
peut  être  mieux  rendue  que  par  celui  qui  fait 
les  paroles.  M.  Leblanc,  maître  de  musique  de 
ce  spectacle,  a  fait  les  accompagnements  de 
Nicodème,  et  a  arrangé  l'ouverture,  d'après 
le  plan  dressé  par  le  Cousin-Jacques,  auquel 
il  s'est,  pour  ainsi  dire,  identifié...  »  Un  autre 
chroniqueur  (Lemazurier,  dans  l'Opinion  du 
Parterre  de  1 8 1 2)  disait  :  a  Nicodème  dans  la  lune 
et  le  Club  des  bonnes  gens  obtinrent  un  succès 
qui  passa  de  beaucoup  celui  du  Mariage  de 
Figaro,  un  succès  si  grand  qu'il  paraîtra  sans 
doute  incroyable  à  ceux  qui  liront  l'histoire 
dramatique  des  dernières  années  du  xvme  siè- 
cle. »  Ce  succès  se  traduisit  en  effet  par  une 
série  de  trois  cent  soixante-treize  représenta- 
tions obtenues  au  Théâtre -Français  comique 
et  lyrique,  où  Juliet,  qui  appartint  plus  tard 
à  l'Opéra-Comique,  se  rendit  aussi  fameux 


NID 


NINA 


777 


dans  le  personnage  de  Nicodème  que  Volange 
l'avait  été  précédemment  dans  celui  de  Janot. 
Quelques  années  plus  tard,  le  Théâtre-Fran- 
çais comique  et  lyrique  n'existant  plus, 
Nicodème  dans  la  lune  fut  repris,  le  31  dé- 
cembre 1796,  au  théâtre  de  la  Cité,  où  il 
fournit  encore  deux  cents  représentations, 
avec  un  acteur  nommé  Frédéric  dans  le  rôle 
de  Nicodème. 

*  nicol-nick,  opérette  en  quatre  actes, 
paroles  de  MM.  Raymond  et  Antony  Mars, 
musique  de  M.  Victor  Roger,  représentée  aux 
Folies-Dramatiques  le  23  janvier  1895.  Sous  le 
titre  de  la  Fille  du  clown,  cette  pièce  avait  été 
jouée  précédemment  au  théâtre  de  l'Athénée, 
le  13  novembre  1876,  en  deux  actes  et  sans 
musique. 

NICOLA   TERZO,SIGNOR   DI    FERRARA, 

opéra  italien,  musique  de  Antoine  Neumann, 
représenté  à  Trieste  en  septembre  1833. 

*  NICOLE  ET  NICOLAS,  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  de  Villebichot,  repré- 
sentée au  concert  de  l'Eldorado  le  9  janvier 

1875. 

NICOLETTO  BELLA  VITA,  opéra  italien, 
musique  de  Astaritta,  représenté  à  Naples 
en  1779. 

NICOLO  DE'  LAPI,  opéra  italien,  musique 
de  Pacini,  représenté  le  29  octobre  1873  sur 
le  théâtre  Pagliano,  à  Florence.  Cet  ouvrage 
posthume  du  maître  renferme  encore  quelques 
morceaux  qui  ont  eu  du  succès.  Chanté  par 
Augusti,  Nierly,  Mme  Ronzi-Checchi. 

NICOLO  DE'  LAPI ,  opéra  séria,  livret  de 
M.  Pinto,  musique  de  Gammieri,  représenté 
au  Théâtre-Italien  de  Saint-Pétersbourg  le 
6  décembre  1877. 

nicomede  in  BITINIA,  opéra  italien,  li- 
vret tiré  de  la  tragédie  de  Pierre  Corneille 
par  Matteo  Giannini,  musique  de  Carlo 
Grossi,  représenté  sur  le  théâtre  de  San- 
Mosè  à  Venise  en  1677. 

NICOPOLI,  opéra  italien,  livret  de  Fran- 
cesco  Rossi,  musique  de  Bernardo  Borgo- 
gnini,  représenté  sur  le  théâtre  de  San-Fan- 
tino,  à  Venise,  en  1700. 

NICOSTRATE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Sacchini,  représenté  à  Venise  vers  1770. 

*  NID  D'AMOURS  (le)  OU  LES  AMOURS 
VENGÉS,  opéra-comique  en  un  acte  et  en 
vers,  paroles  de  Hus,  musique  de  Gauthier, 
représenté  au  théâtre  des  Jeunes-Artistes  le 
8  décembre  1797. 


NID  DE  CIGOGNES  (le),  opéra-comique 
allemand,  musique  d'Eberwein  (Traugott- 
Maximilien),  représenté  à  Rudolstadt  en 
1827. 

NID  DE  CIGOGNES  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Eugène  Cormon,  mu- 
sique de  M.  Adolphe  Vogel,  représenté  à  Bade 
en  septembre  1858.  Cette  partition,  qui  ren- 
ferme des  morceaux  agréables,  a  été  chantée 
par  Ponchard,  Crosti,  Mm«  Saint-Urbain  et 
Mlle  Mira. 

*  NID  des  amours  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Blondelet  et  Saclé,  mu- 
sique de  M.  Deransart,  représentée  au  Jardin 
d'Hiver  le  2  octobre  1887. 

NIEBELUNGEN  (die),  grand  opéra  alle- 
mand en  cinq  actes,  musique  de  Dorn  (Henri- 
Louis-Edmond),  représenté  à  Weimar  le 
22  juin  1854  avec  un  certain  succès  de  presse, 
et  au  théâtre  de  l'Opéra,  à  Berlin,  en  jan- 
vier 1855.  Interprètes  :  Mlle  "Wagner  et 
Mme  Herremburg. 

NIGHT  BEFORE  THE  WEDDING  (the) 
[la  Nuit  avant  la  Noce],  opéra  anglais,  musi- 
que de  Bishop,  représenté  à  Covent-Garden 
en  1829. 

*  NIGHT  DANCERS  (the)  [les  Danseurs  de 
nuit],  opéra,  musique  d'Edward  Loder,  repré- 
senté à  Londres,  au  Princess's-Theatre,  en 
1846.  Cet  opéra  est  considéré  comme  le  meil- 
leur ouvrage  dramatique  de  ce  compositeur 
remarquable,  qui  remplissait  alors,  avec  un 
talent  de  premier  ordre,  les  fonctions  de  chef 
d'orchestre  à  ce  théâtre. 

*NIKOLA  SUBic  ZRINJSKI,  opéra,  musique 
de  M.  Zaytz,  représenté  à  Agram  vers  1872. 

NIMM  DICH  IN  ACHT  (Prends  garde  à 
toi),  opéra  allemand,  musique  de  Van  Bree, 
représenté  au  théâtre  hollandais  d'Amster- 
dam vers  1845. 

*  NINA,  opéra,  musique  d'Antonio  Bonon- 
cini,  Capello  et  Francesco  Gasparini,  repré- 
senté en  Italie  vers  1720.  Le  premier  acte 
avait  été  écrit  par  Capello,  le  second  par 
Gasparini  et  le  troisième  par  Bononcini. 

*  NINA  (una),  zarzuela  en  un  acte,  paroles 
de  Camprodon,  musique  de  Joaquin  Gaztam- 
bide,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de 
la  Zarzuela,  le  24  avril  1861. 

NINA  OU  LA  FOLLE  PAR  AMOUR,  comédie 
en  un  acte,  en  prose,  mêlée  d'ariettes,  paroles 
de  Marsollier,  musique  de  Dalayrac,  repré- 
sentée à  la  Comédie-Italienne  le  15  mai  1786 


778 


NINA 


NINA 


Ninan'estpas  une  Ariane  bourgeoise,  comme 
on  le  croit  généralement.  Son  amant  s'étant 
battu  en  duel,  on  le  crut  mort,  et  elle  devint 
folle.  Elle  ne  reconnaît  plus  son  père  même,  et 
en  sa  présence  se  livre  à  des  regrets  et  à  des  es- 
pérances qui  donnent  lieu  à  des  scènes  déchi- 
rantes. Enfin  Germeuil  reparaît  et  parvient 
à  ramener  Nina  à  la  raison.  Le  sujet  de  la 
pièce  a  été  fourni  par  une  anecdote  qu'on 
trouve  racontée  dans  les  livresdu  temps. Une 
jeune  personne  n'attendait  que  le  retour  de  son 
prétendu  pour  lui  donner  sa  main  ;  s'étant  mise 
en  route  pour  aller  à  sa  rencontre,  elle  apprit 
qu'il  était  mort.  A  cette  fatale  nouvelle,  sa 
raison  s'égara.  Depuis  et  pendant  plus  de  cin- 
quante ans,  elle  fit  tous  les  jours  deux  lieues 
à  pied  pour  aller  au-devant  de  son  amant. 
Arrivée  à  l'endroit  où  elle  espérait  le  ren- 
contrer, elle  s'en  retournait  en  disant  :  «  II 
n'est  pas  arrivé;  allons  je  reviendrai  de- 
main .  »  Ce  récit  est  plus  émouvant  dans  sa 
simplicité  que  toutes  les  pièces  de  théâtre. 
Dalayrac  a  eu  le  mérite  de  rencontrer  un  sen- 
timent dramatique  réel  et  juste  dans  le  cadre 
étroit  des  compositions  musicales  de  son  épo- 
que. Ainsi  la  romance  de  Nina  :  Quand  le  bien- 
aimê  reviendra,  est  un  petit  chef-d'œuvre  de 
sentiment  ;  mais  malheureusement  tout  n'est 
pas  à  cette  hauteur  dans  le  reste  de  l'ouvrage. 
La  romance  de  Germeuil  :  C'est  donc  ici  que 
chaque  jour,  est  bien  pauvre;  l'air  du  père: 
O  ma  Nina,  fille  chérie!  quoique  écrit  à  deux 
mouvements  avec  un  petit  récitatif,  est 
monotone.  La  mélodie  de  l'allégro  ne  repose 
que  sur  la  cadence  la  plus  banale.  L'ouver- 
ture, que  nous  ne  signalerons  pas  comme 
une  pièce  remarquable,  ne  manque  cependant 
pas  d'intérêt.  On  y  trouve  un  air  de  musette 
plein  de  fraîcheur.  Le  livret  de  Nina  a  été  tra- 
duit en  italien  et  mis  en  musique  par  Paisiello. 
Quand  on  songe  que  la  mince  partition  du 
compositeur  français  a  été  exaltée  aux  dépens 
de  celle  du  maître  italien,  on  ne  peut  qu'être 
surpris  du  peu  de  jugement  d'oreille  des  au- 
diteurs de  ce  temps  et  de  l'idée  mesquine 
qu'ils  se  faisaient  d'une  œuvre  lyrique. 
Mme  Dugazon  jouait  le  rôle  de  Nina  d'une 
manière  si  déchirante,  que  plusieurs  femmes, 
dit-on,  eurent  des  attaques  de  nerfs.  Ce  qui 
fit  dire  que  les  paroles  étaient  de  Marsollier, 
la  musique  de  Dalayrac  et  la  pièce  de 
Mme  Dugazon.  Milon  et  Persuis  arrangèrent 
en  trois  actes  de  ballet  l'opéra  de  Nina,  qui 
reparut  sous  cette  forme  à  l'Académie  de 
musique  le  23  novembre  1813.  Mlle  Bigottini 
mima  le  rôle  de  Nina  avec  un  talent  dont  se 
souviennent  encore  un  grand  nombre  d'ama- 


teurs. L'habile  hautboïste  Vogt  obtenait  cha- 
que soir  beaucoup  de  succès  en  jouant  sur 
le  cor  anglais  la  musette  de  Nina. 

NINA  O  LA  PAZZA  PER  AMORE  (Nina 
ou  la  folle  par  amour),  opéra  italien,  livret., 
d'après  la  pièce  française  de  Marsollier,  mu- 
sique de  Paisiello,  représentée  pour  la  pre- 
mière fois  sur  le  théâtre  de  Caserta,  près 
de  Naples  ;  puis  à  Naples  même,  dans  le  mois 
de  mai  1787.  C'est  un  chef-d'œuvre  de  sen- 
sibilité et  de  goût,  en  même  temps  qu'une 
partition  des  plus  remarquables  sous  le  rap- 
port de  la  facture  et  de  l'art  d'écrire  pour- 
les  voix.  La  pièce  française  fut  longtemps, 
préférée  par  le  public,  comme  nous  l'avons 
dit  plus  haut  ;  mais  il  y  a,  entre  la  Nina  de 
Paisiello  et  la  Ninette  de  Dalayrac,  la  dis- 
tance qui  sépare  le  Guillaume  Tell  de  Rossini 
de  celui  de  Grétry.  En  entendant  le  chœur, 
d'une  suavité  exquise  :  Dormi,  0  carai  le 
quatuor  superbe  :  Corne  !  partir!  le  duo  de 
Nina  et  de  Lindoro,  on  sent  qu'on  est  en  pré- 
sence de  beautés  d'un  ordre  supérieur  ;  mais 
c'est  surtout  dans  la  romance  de  Nina  que 
Paisiello  a  fait  passer  toute  la  saveur  du  su- 
jet et  la  force  d'expression  dont  il  était  sus- 
ceptible. Cette  mélopée,  tendre,  mélancoli- 
que, est  développée  avec  un  style  large  et 
soutenu  ,  et  accompagnée  d'un  bout  à  l'autre 
en  triolets  sans  pour  cela  que  la  monotonie 
se  fasse  sentir. 

Il  mio  ben  quando  verra 

A  veder  la  mesta  arnica, 

Di  bel  fior  s'ammantera 

La  spiaygia  aprica. 
Ma  nol  vedo 
Ma  sospira 
B  il  mio  ben,  ahi  mê!  non  vietu 

Cet  ouvrage  fut  chanté  par  le  ténor  Lazza- 
rini,  Tasca,  Trabalza,  par  Mme»  Celestina 
Coltellini,  Annetta  Coltellini,  sa  sœur,  Bol- 
lini.  Il  fut  représenté  à  Paris  le  4  septembre 
1791.  Il  aurait  fallu  une  Dugazon  italienne. 
Rappelons  en  passant  que  le  nom  de  Dugazon 
appliqué  à  un  rôle  spécial  et  secondaire  est 
une  erreur  qui  s'est  répandue  au  théâtre,  je 
ne  sais  comment.  Mme  Dugazon  était  une 
actrice  fort  pathétique  et  d'une  grande  sea- 
sibilité. 

NINA    O   LA  PAZZA  PER   AMORE ,    opéra 

semi-seria  en  deux  actes,  musique  de  Cop- 
pola,  représenté  à  Rome  en  1835,  et  au  Théâ- 
tre-Italien le  6  mai  1854.  Coppola  écrivit  cet 
ouvrage,  malgré  les  souvenirs  de  la  Nina  de 
Paisiello ,pour  une  cantatrice  nommée  Adelina 
Spech,  qui  obtint  le  plus  éclatant  succès. 
La  partition  de  Coppola,  dont  le  succès  a  été 


NINE 


NINO 


779 


exagéré  en  Italie,  n'est  cependant  pas  sans 
mérite.  Elle  renferme  de  beaux  chœurs,  des 
mélodies  gracieuses.  Mme  Alboni  a  chanté  le 
rôle  de  Nina  avec  son  talent  habituel  ;  mais 
l'épanouissement  de  sa  parfaite  santé  expri- 
mait assez  peu  les  souffrances  de  la  pauvre 
folle  par  amour.  Les  autres  rôles  ont  été 
chantés  par  Gardoni ,  Rossi ,  Florenza  et 
Mi'e  Judith  Elena.  On  fit  entendre  cet  ou- 
vrage à  l'Opéra-Comique  en  décembre  1839, 
sous  le  titre  ù.'Eva ,  avec  des  paroles  de 
MM.  de  Leuven  et  Brunswick.  Il  fut  moins 
bien  accueilli.  Mme  Eugénie  Garcia  chanta 
le  rôle  de  Nina. 

*  NINA  BONITA  (la),  zarzuela,  musique  de 
M.  Fernandez  Caballero,  représentée  au  théâ- 
tre de  la  Zarzuela,  de  Madrid,  en  décembre 
1881. 

*  NINA  DE  NIEVB  (la),  zarzuela,  musique 
de  M.  Antonio  Reparaz,  représentée  avec 
succès  à  Madrid  vers  1868. 

NINA   ET  LINDOR  OU  LES  CAPRICES  DU 

CŒUR,  intermède  en  deux  actes,  paroles  de 
Richelet ,  musique  de  Duni ,  représenté  à  la 
foire  Saint-Laurent  Je  9  septembre  1758.  Cette 
pièce  fut  représentée,  dit  un  contemporain, 
par  les  demoiselles  Baron,  Villette  et  Luzi, 
dont  la  plus  âgée  n'avait  pas  onze  ans, 
et  qui  la  rendirent  avec  autant  d'intelli- 
gence, de  finesse  et  de  naturel  que  des  ar- 
tistes consommées. 

*  ninas  DE  ecija  (las),  «  jeu  lyrique  »  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Sanchez  Pastor,  musi- 
que de  M.  Reig,  représenté  au  théâtre  de  la 
Zarzuela,  de  Madrid,  en  octobre  1885. 

NINETTA  ,  opéra  anglais  ,  musique  de 
Bishop,  représenté  à  Londres  au  théâtre  de 
Covent-Garden  en  1830. 

*  ninetta,  opérette  en  trois  actes,  paroles 
de  MM.  Hennequin  et  Alexandre  Bisson, 
musique  de  M.  Raoul  Pugno,  représentée  au 
théâtre  de  la  Renaissance  le  26  décembre 
1882.  Interprètes  :  MM.  Daubray,  Giraud, 
Jolly,  Mmes  Jeanne  Granier,  Desclauzas, 
Mily-Meyer. 

NINETTE  À  LA  COUR,  opéra-comique,  mu- 
sique de  Duni,  représenté  à  Parme  en  1755. 
Cet  ouvrage  charmant  obtint  un  long  succès. 

NINETTE  À  LA  COUR,  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  Favart  et  Creuzé 
de  Lesser,  musique  de  H.  Berton,  représenté 
au  théâtre  Feydeau  le  21  décembre  1811. 

*  ninette  ET  ninon,  opérette  en  un 


acte,  paroles  de  Mme  Lesguillon,  musique  de 
M.  Pénavaire,  représentée  à  l'Athénée  le 
28  avril  1873. 

NINFAAPOLLO  (la),  opéra  italien  (scherzo 
scenico),  livret  de  Francesco  de  Lemene,  mu- 
sique de  Badia ,  représenté  à  Rome  et  à  Mi- 
lan en  1692,  à  Bologne  en  1694,  en  1699  à 
Laxenburg,  à  l'occasion  d'une  fête  en  l'hon- 
neur de  Léopold  1er,  et  à  Vienne  en  1700.  On 
voit  que  cet  ouvrage  a  eu  du  succès. 

NINFA  APOLLO  (la),  opéra  italien,  livret 
de  Lemene ,  musique  de  Gasparini  (Fran- 
cesco), représenté  sur  le  théâtre  San-Cas- 
siano,  à  Venise  en  1710. 

NINFA  apollo  (la),  opéra  italien,  livret 
de  Lemene,  musique  de  Francesco  di  Rossi, 
représenté  au  monastère  de  Saint-Michel-di- 
Murano  en  1726,  par  une  société  de  dilet- 
tantes. 

NINFA  APOLLO  (la),  opéra  italien,  livret 
de  Lemene,  musique  de  Baldassarre  Galuppi, 
représenté  sur  le  théâtre  de  SaD-Samuele,  à 
Venise,  en  1734. 

NINFA  APOLLO  (la),  opéra  italien,  livret 
de  Lemene,  musique  de  Bernasconi ,  repré- 
senté à  Vienne  en  1743. 

NINFA  AVARA  (la),  opéra  italien,  paroles 
et  musique  de  Ferrari,  représenté  au  théâtre 
San-Mosè,  à  Venise,  en  1641  et  à  Bologne 
en  1645. 

NINFA  BIZZARRA  (la),  opéra  italien,  li- 
vret de  Aurelio  Aurelj ,  musique  de  Ziani , 
représenté  sur  le  théâtre  del  Dolo-sopra-la- 
Brenta,  à  Venise,  en  1679. 

NINFA  RICONOSCIUTA  (la),  opéra  italien, 
livret  de  l'abbé  Francesco  Silvani,  musique 
de  Buini,  représenté  à  Florence  en  1724. 

NINO,  opéra  italien,  livret  de  Zanella,  mu- 
sique de  Francesco  Courcelle,  maître  de 
chapelle  à  la  cour  de  Parme,  représenté  sur 
le  théâtre  di  Reggio  en  1720,  et  à  Venise  au 
Sant'-Angiolo  en  1732. 

NINO,  opéra  italien,  livret  de  Zanella, 
musique  de  F.  Orlandi,  représenté  à  Brescia 
dans  l'été  de  1804. 

*  NINO  (bl),  zarzuela  en  un  acte,  paroles 
de  Pina,  musique  de  Francisco  Barbieri, 
représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la 
Zarzuela,  le  15  juin  1859- 

*  NINON,  opérette  en  trois  actes,  paroles 
de  MM.  Emile  Blavet,  Burani  et  E.  André, 


780 


NINO 


NITE 


musique  de  M.  Léon  Vasseur,  représentée 
au  théâtre  des  Nouveautés  le  23  mars  1887. 
Interprètes  :  MM.  Berthelier,  Albert  Bras- 
seur, Cooper,  Tony  Riom,  Mmes  Théo,  Lan- 
thelme  et  Blanche-Marie. 

NINON    CHEZ    MADAME    DE    SÉVIGNÉ, 

opéra-comique  en  un  acte,  en  vers,  paroles 
de  Dupatjr,  musique  de  Berton,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  26  septembre  1808. 
Cette  pièce  roule  sur  une  aventure  assez 
scabreuse  et  se  termine  par  la  signature  du 
fameux  billet  signé  par  la  courtisane  au  mar- 
quis de  La  Châtre. 

*  NINON  DE  LENCLOS,  «  épisode  lyrique  » 
en  quatre  actes  et  cinq  tableaux,  paroles  de 
MM.  André  Lénéka  et  Arthur  Bernède,  musi- 
que de  M.  Edmond  Missa,  représenté  à 
TOpér a-Comique  le  19  février  1895.  Le  titre 
de  l'ouvrage  n'était  guère  ici  qu'une  sorte  de 
trompe-l'œil,  car  le  personnage  de  Ninon 
était  jusqu'à  un  certain  point  secondaire,  etla 
véritable  héroïne  de  la  pièce  était  une  cer- 
taine petite  Chardonnerette,  maîtresse  du 
chevalier  de  Bussière,  abandonnée  par  lui 
grâce  aux  coquetteries  de  Ninon,  et  qui, 
retrouvant  ensuite  celui  qu'elle  n'avait  cessé 
d'aimer,  mourait  dans  ses  bras,  rongée  par 
la  phtisie.  Il  y  avait  là  dedans  tout  à  la  fois 
des  souvenirs  des  Mousquetaires  de  la  Reine, 
de  Rigoletto  et  de  la  Traviata.  Les  auteurs, 
obéissant  à  une  mode  fâcheuse  et  qu'on  ne 
tardera  pas  sans  doute  à  abandonner,  avaient 
écrit  tout  leur  livret  en  prose,  et  en  prose  un 
peu  trop...  prosaïque,  sans  rythme  ni  cadence; 
témoin  ces  paroles  placées  dans  la  bouche  de 
Ninon  s'adressant  à  ses  adorateurs  :  «  Ne 
savez-vous  donc  pas  combien  je  suis  coquette? 
combien  j'aime  à  me  moquer  des  cœurs  assez 
faibles  pour  m'aimer?  Quelquefois  je  me 
laisse  espérer,  je  me  donne  à  demi;  c'est  pour 
mieux  me  reprendre.  Je  veux  être  maîtresse 
de  tous,  et  non  d'un  seul.  »  Franchement, 
voilà-t-il  pas  un  beau  sujet  d'inspiration,  et 
croit-on  que  des  vers,  fussent-ils  de  mirliton, 
ne  seraient  pas  encore  préférables  pour  un 
musicien,  avec  leur  rythme  et  leur  balance- 
ment? La  musiqne  de  M.  Missa,  un  peu  trop 
farcie  de  leit  motive,  était  d'une  teinte  grise, 
uniforme  et  banale  qui  n'était  pas  faite  pour 
relever  l'œuvre  de  ses  collaborateurs.  On  y 
remarquait  à  peine  deux  ou  trois  pages  d'une 
agréable  inspiration  :  au  premier  acte,  un 
gentil  chœur  d'hommes,  élégant  et  coquet,  et 
le  madrigal  de  Bussière  :  Dans  un  frais  décor 
de  printemps  joyeux;  au  second,  la  petite 
chanson  dite  encore  par  Bussière  :  Mignonne, 


veux-tu  ?..  et  au  dernier,  la  plainte  douloureuse 
de  Chardonnerette  :  Comme  un  oiseau  qui 
cherche  le  soleil,  empreinte  d'un  sentiment 
touchant.  Les  rôles  principaux  de  Ninon  de 
Lenclos  étaient  tenus  par  Mme  Bréjean-Gra- 
vière  (Ninon),  Mile  Fernande  Dubois  pour  ses 
débuts  (Chardonnerette),  MM.  Leprestre 
(Bussière)  et  Carbonne  (Guérigny). 

•NINON  DE  LENCLOS,  opéra  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  Giovanni  Perez,  musique 
de  M.  Natale  Bertini,  représenté  sans  succès 
au  Politeama  de  Palerme,  le  24  mai  1896. 

*  NINON  DE  LENCLOS,  comédie  lyrique  en 
trois  actes,  livret  de  M.  Antonio  Cipollini, 
musique  de  M.  Gaetano  Cipollini,  son  frère, 
représenté  sans  succès  au  Théâtre-Lyrique- 
International  de  Milan  le  3  décembre  1895. 
Les  auteurs  retirèrent  leur  ouvrage  après  la 
première  représentation. 

NIOBE  (la)  ,  opéra  italien ,  musique  de 
J.  Pacini ,  représenté  à  Naples  le  19  novem- 
bre 1826.  Cet  ouvrage,  un  des  plus  remar- 
quables du  fécond  compositeur,  renferme  des 
mélodies  gracieuses  et  entre  autres  une  ca- 
vatine  devenue  célèbre.  La  Niobe  et  Saffo 
sont  les  deux  filles  de  prédilection  de  ce  cé- 
lèbre musicien  et  resteront  les  seuls  soutiens 
de  la  réputation  de  leur  auteur. 

NIOBE,  regina  DI  tebe,  opéra  italien, 
musique  d'Antoine  Barnabei,  représenté  à 
Munich  en  1688. 

*  NIPOTI  DEL  BORGOMASTRO  (i),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Marulli, 
musique  de  M.  Achille  Graffigna,  représenté 
à  l'Arène  nationale  de  Florence  le  20  décem- 
bre 1887. 

nisida,  opérette  en  trois  actes,  livret  de 
MM.  Vest  et  Fell,  musique  de  M.  Richard 
Gênée,  représentée  au  Carltheater  de  Vienne 
le  9  octobre  1880. 

*  NITA,  opéra  en  trois  actes,  musique  d'un 
dilettante,  M.  le  marquis  Francesco  Dall'Oro- 
logio,  représenté  en  décembre  1895  au  Cercle 
philharmonique-artistique  de  Padoue,  dont 
l'auteur  était  membre. 

*  NITETI,  opéra  italien  sérieux,  poème  de 
Métastase,  musique  de  Niccolo  Conforto, 
représenté  à  Madrid  en  1756,  pour  le  jour  de 
naissance  du  roi  d'Espagne.  Le  livret  de  cet 
ouvrage  porte  en  tête  une  dédicace  de  l'au- 
teur au  célèbre  chanteur  Farinelli  (Carlo 
Broschi),  alors,  comme  on  le  sait,  tout-puis- 
sant à  la  cour  de  Madrid,  dédicaee  aiccompa- 


NITE 


NITO 


781 


gnée  d'un  sonnet  qui  n'a  jamais  été. reproduit 
dans  les  œuvres  de  l'illustre  poète. 

NITETI, opéra  italien,  livret  de  Métastase, 
musique  de  Jomelli,  représenté  à  Stutt- 
gard  vers  1757.  Voici  les  titres  des  morceaux 
principaux  de  cet  ouvrage  longtemps  cé- 
lèbre :  Sono  in  mar,  non  veggo  sponde;  Se  il 
labbro  nol  dice;  Tu  sai,  che  amante  io  sono; 
Se  d'amor,  se  di  contenta;  Non  ho  il  core  ail' 
arti  avvezzo  ;  le  chœur  Si  scordi  i  suoi  tiranni; 
Già  vindicato  sei;  Tutte  finor  dal  cielo  ;  le 
duetto  Si,  ti  credo,  amato  bene  ;  Povero  cor, 
tu  palpiti;  Puoi  vantar  le  tue  ritorte;  Mi 
sento  il  cor  trafiggere ;  CM  sa  quai  core;  Se 
fra  gelosi  sdegni  ;  le  terzetto  Guardami,  padre 
amato  ;  Se  un  tenero  disprezza;  La  mia  virtù 
si  cura;  Si,  mio  core,  intendo,  intendo;  Bra- 
mai di  salvarti;  Decisa  e  la  mia  forte;  Son 
pietosa,  e  sono  amante;  et  le  chœur  final  : 
Temerario  è  ben  chi  vuole. 

NiTETi,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  J.  Holzbauer,  représenté  à 
Turin  en  1757. 

NITETI,  opéra  italien,  livret  de  Métastase, 
musique  de  J.-A.-P.  Hasse,  représenté  à 
Dresde  en  1759,  et  à  Vienne  en  1762. 

NITETI,  opéra  italien, livret  de  Métastase, 
musique  de  Sarti,  représenté  à  Parme  en 
1765. 

niteti,  opéra  italien,  livret  de  Métastase, 
musique  de  Fischietti,  représenté  à  Naples 

«n  1770. 

NITETI,  opéra  italien,  livret  de  Métastase, 
musique  de  Fiorillo  (Ignace),  représenté  à 
Cassel  en  1770. 

NITETI,  opéra  italien,  livret  de  Métastase, 
musique  de  Sacchini,  représenté  à  Londres 
en  1774. 

niteti,  opéra  italien,  livret  de  Métastase, 
musique  de  Monza,  représenté  à  Venise  en 

1776. 

NITETI,  opéra  italien,  livret  de  Métastase, 
musique  de  Paisiello,  représenté  à  Saint- 
Pétersbourg  vers  1778. 

niteti,  opéra  italien,  livret  de  Métastase, 
musique  de  Mysliweczek,  compositeur  de 
Bohême,  représenté  à  Venise  vers  1780. 
C'est  un  des  meilleurs  ouvrages  de  cet  excel- 
lent musicien,  dont  Mozart  estimait  le  mé- 
rite et  qui  eut  son  jour  de  célébrité. 

niteti,  opéra  italien,  livret  de  Métastase, 


musique  de  Parenti,  représenté  à  Venise 
vers  17S3. 

NITETI,  opéra  italien  en  trois  actes,  livret 
de  Métastase,  musique  de  Gatti  (Louis),  re- 
présenté à  Lucques  en  1786. 

NITETI,  opéra  italien,  livret  de  Métastase, 
musique  de  Nasolini,  représenté  à  Trieste 
en  1788. 

*  NITETI,  opéra  sérieux,  poème  de  Métas- 
tase, musique  de  Bianchi,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  Scala,  de  Milan,  en  1789. 

NITETI,  opéra  italien,  livret  de  Métastase, 
musique  de  Bertoni,  représenté  à  Naples 
en  1789. 

NITETI ,  opéra  italien,  livret  de  Métastase, 
musique  de  Federici,  représenté  à  Londres 
vers  1793. 

NITETI,  opéra  italien,  livret  de  Métastase, 
musique  de  Benincori,  représenté  à  Vienne 
vers  1800. 

NITETI,  opéra  italien,  livret  de  Métastase, 
musique  de  Pavesi,  représenté  à  Turin  en 
1812. 

NITETI,  opéra  italien,  livret  de  Métastase, 
musique  de  Poissl,  repr.  à  Munich  vers  1820. 

NITÉTIS,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
avec  un  prologue,  paroles  de  Laserre ,  mu- 
sique de  Mion,  représentée  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  il  avril  174 1.  On  dé- 
ploya une  grande  magnificence  pour  cet 
opéra  égyptien.  Jélyotte  se  distingua  dans  le 
rôle  de  Cambyse,  et  M'ie  pélissier  dans  celui 
de  Nitétis.  La  Tyrannie,  Thémis,  les  prêtres 
d'Isis,  les  personnages  surnaturels  appelés 
alors  esprits  ou  génies  élémentaires,  tels  que 
sylphes,  salamandres,  ondines  et  gnomes 
figurèrent  dans  Nitétis,  mais  ne  purent  la 
préserver  d'une  chute  complète. 

NITETIS,  grand  opéra  en  trois  actes,  mu- 
sique de  Wagner  (Charles),  représenté  à 
Darmstadt  en  I8ii. 

NITOCBI,  opéra  italien,  livret  d'Apostolo 
Zeno ,  musique  de  Caldara ,  représenté  à 
Vienne  en  1722.  La  reine  de  Babylone  a  in- 
spiré plusieurs  compositeurs,  moins  toute- 
fois que  la  princesse  d'Egypte,  la  fille  d'A- 
priès,  Nitétis. 

NITOGRi,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Selletti ,  représenté  à  Rome  en 
1733. 

NITOGRI,  opéra  italien,  livret  de  Zeno. 


782 


NOCE 


NOCE 


musique  de  Marie-Thérèse  Agnesi,  repré- 
senté à  "Venise  en  1771. 

nitocri,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Mercadante,  représenté  à  Turin 
en  1825.  Il  est  resté  de  cette  partition  une 
cavatine  célèbre  pour  voix  de  contralto  et 
assurément  fort  belle  :  Se  m'abbandoni,  bella 
speranza. 

nitocri,  regina  di  EGITTO,  opéra  ita- 
lien, livret  de  Zeno,  musique  de  Léo,  repré- 
senté à  Naples  vers  1740. 

*  nivernaise  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  M.  Edmond  Audran,  repré- 
senté au  théâtre  du  Gymnase,  à  Marseille,  en 
décembre  1866. 

NIXEN  MADCHEN  (das)  [l'Ondiné],  opéra 
allemand,  musique  du  comte  Rudolf  Sporck, 
représenté  au  Landestheater  de  Prague  eu 
février  1877. 

NIXENREICH  (das)  [le  Royaume  des  on- 
dines],  opéra-comique  allemand,  musique  de 
F. -A.  Hiller,  représenté  au  théâtre  de 
Schwerin  en  1796. 

nizza  de  grenade,  opéra  en  quatre 
actes,  paroles  de  Monnier,  musique  de  Do- 
nizetti,  représenté  sur  le  théâtre  de  Lyon  le 
6  mars  1843.  C'est  une  adaptation  française 
de  Lucresia  Borgia  (voyez  la  notice  sur  cet 
opéra). 

*  NO  BRIGANTAGGIO  DE  FEMMENE,  farce 
en  dialecte  napolitain,  paroles  anonymes, 
musique  de  Francesco  Palmieri,  représentée 
sur  le  théâtre  de  la  Fenice,  à  Naples,  en  1872. 

NO  SONG,  NO  SUPPER  (Point  de  chanson, 
point  de  soupe)'),  opéra-comique  anglais,  mu- 
sique de  Storace,  représenté  au  théâtre  de 
Drury-Lane,  à  Londres,  en  1790. 

nobiltà  villana  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Fabrizi  (Vincent),  représenté  à 
Bologne  en  1787. 

NOBLE  OUTLAW  (the)  [le  Noble  proscrit], 
opéra  anglais,  musique  de  Bishop,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Covent-Garden,  à  Londres, 
«n  1815. 

NOBLE  PEASANT  (the)  [le  Noble  paysan], 
opéra-comique  anglais,  musique  de  Shield, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Covent-Garden, 
à  Londres,  en  1784. 

*  NOCE  A  briochet  (la),  vaudeville-opé- 
rette,  paroles  de  M.  Hermil  (Milher),  musi- 
que d'Hervé,  représenté  aux  Déla.ssemçnts- 
Comiques  le  26  avril  1874. 


"  NOCE  ANINI  (la),  vaudeville-opérette  en 
trois  actes,  de  MM.  Emile  de  Najac  et  Albert 
Millaud,  airs  nouveaux  de  M.  Hervé,  repré- 
senté aux  Variétés  le  19  mars  1887.  Le  rôle 
principal  était  tenu  par  Mme  Judic. 

*  NOCE  A  PATOCHARD  (la),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Saclé,  musique  de 
M.  Georges  Rose,  représentée  au  concert  de 
l'Époque  le  1er  novembre  1889. 

NOCE  AU  BAIN  (la),  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Schneider,  représenté  à  Cobourg  en 
1798. 

NOCE  BÉARNAISE  (la),  opéra-comique, 
musique  de  Leblanc,  représenté  au  théâtre 
de  Beaujolais,  à  Paris,  en  1787.  Il  a  été  pu- 
blié quelques  motifs  assez  insignifiants  de 
cette  partition  dans  les  feuilles  du  Terpsi- 
chore,  journal  de  musique  de  ce  temps. 

noce  DE  lucette  (la),  opéra-comique, 
musique  de  François  Foignet  fils,  représenté 
au  théâtre  Montansier  le  4  janvier  1799 

NOCE  ÉCOSSAISE  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Dumersan,  musique  de 
Dugazon  (Gustave),  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  19  novembre  1814 

*  NOCE  EXTRAORDINAIRE  (la),  Opéra- 
comique  en  trois  actes,  musique  de  Josepb 
Netzer,  représenté  à  Vienne  le  6  mai  1846. 

NOCE  RUSSE  AU  XVie  SIÈCLE  (UNE), pièce 
à  grand  orchestre,  en  cinq  actes,  de  M.  Sou- 
khonine ,  représenté  au  théâtre  Ventadour  le 
«7  avril  1875.  On  a  introduit  dans  cette  pièce, 
à  laquelle  la  peinture  des  mœurs  des  boyards 
d'autrefois  donne  un  vif  intérêt,  des  airs  popu- 
laires russes  dont  le  sentiment  poétique,  les 
inflexions  originales  ont  beaucoup  de  charme. 
M.,  Dutsch,le  chef  d'orchestre,  y  a  ajouté  un 
air  de  sa  composition  pour  faire  valoir  la  voix 
de  Mlle  Pousskova,  contralto  d'une  gravité 
exceptionnelle. 

noces  À  OLIVO  (les),  opéra,  musique  de 
M.  Schrameck,  représenté  au  théâtre  de  Riga, 
au  mois  de  janvier  1847. 

NOCES  BRETONNES  (les),  opéra-comique, 
musique  de  M.  V.  Buot,  représenté  au  Casino 
de  Dunkerque  en  août  1868. 

*  NOCES  CAUCHOISES  (les),  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  Fallet,  musique  de 
Champein,  représenté  au  théâtre  Montan- 
sier en  1790. 

NOCES  D'OLIVETTE  (les),  opéra-comique 


NOCE 


NOCE 


783 


en  trois  actes,  livret  de  MM.  Chivot  et  Dure, 
musique  de  M.  Edmond  Audran,  représenté 
aux  Bouffes-Parisiens  le  13  novembre  1879. 
La  pièce  est  un  enchevêtrement  inénarrable 
de  quiproquos,  de  travestissements  et  a  pour 
acteurs  des  personnages  ridicules ,  depuis  le 
duc  des  Ifs  jusqu'à  L'Écureuil,  Moustique  et 
Mistigris.  La  musique  est  faible  et  offre  peu 
d'inspiration  mélodique;  eependant  on  peut 
signaler  quatre  morceaux  intéressants  :  le 
chœur  de  jeunes  filles,  Vous  savez  ce  qu'on  dit; 
la  romance  de  la  comtesse,  Comme  une  sœur, 
chère  Olivette;  le  boléro  Nous  nous  rendrons  à 
Perpignan,  qui  est  fort  agréablement  tourné  ; 
le  quatuor  des  rires,  qui  par  sa  gaieté  répond 
à  son  titre.  Cet  ouvrage  n'est  bel  et  bien 
qu'une  opérette  ;  il  suffirait,  pour  le  prouver, 
de  citer  les  Couplets  des  grilles,  chantés  au 
début  par  la  jeune  et  égrillarde  pensionnaire 
Olivette.  Distribution  :  A.  Jolly,  Marcelin, 
Gerpré  ,  Desmonts  ,  Pescheux  ,  Bertelot, 
Mmes  Bennati,  Clary,  Rivero,  Becker,  Bou- 
land,  Gabrielle. 

noces  DE  cana  (les),  mystère  avec  soli, 
chœur  et  orchestre,  musique  de  M.  Elwart 
(inédit). 

noces  DE  FERNANDE  (les),  opéra-comi- 
que  en  trois  actes,  livret  de  MM.  V.  Sardou 
et  E.  de  Najac,  musique  de  M.  Louis  Deffès, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  19  novem- 
bre 1878.  Le  compositeur  a  eu  la  mauvaise 
fortune  de  traiter  un  sujet  mal  conçu,  em- 
brouillé ,  peu  sympathique  et  de  dépenser 
inutilement  un  talent  consommé  et  des  inspi- 
rations pleines  de  verve  et  de  grâce.  La  pièce 
se  passe  en  Portugal  et  est  du  plus  mauvais 
goût.  Un  infant  quelconque  a  pour  précepteur 
un  ex-pâtissier,  nommé  Ridendo,  avec  lequel 
il  se  livre  pendant  trois  actes  aux  plus  in- 
vraisemblables extravagances.  Fernande  doit 
épouser  dom  Henrique.  L'infant  va  lui  donner 
une  aubade,  le  matin  de  son  mariage;  il  y 
gagne  un  coup  d'épée  que  lui  porte  le  fiancé. 
Un  capitaine  des  gardes,  nommé  Arias,  inter- 
vient; lui  aussi  est  amoureux  de  Fernande. 
Dom  Henrique  prend  la  fuite  et  Fernande  est 
enfermée  dans  un  couvent;  mais  la  clôture 
est  si  peu  sévère,  que  tout  le  monde  y  entre 
comme  dans  un  moulin.  Bref,  l'infant  et  son 
digne  précepteur  revêtent  toutes  sortes  de 
déguisements;  les  coq-à-1'âne  se  succèdent, 
l'aventure  tourne  au  tragique.  Arias  est  tué 
par  les  spadassins  qu'il  avait  apostés  pour  se 
défaire  de  son  rival  dom  Henrique,  et  Fer- 
nande peut  enfin  célébrer  tranquillement  ses 
véritables  noces.  De  pareils  livrets  sont  trop 
facilement  acceptés,  au  grand  désavantage 


d'un  compositeur  de  mérite.  On  a  remarqué 
beaucoup  de  motifs  dans  le  style  rythmique 
de  la  musique  espagnole,  l'air  de  l'infant  : 
Nuit  d'amour  et  de  plaisir,  chœur  d'alguazils, 
sérénade  d'Henrique,  couplets  de  la  jota  et 
une  très  jolie  marche  nuptiale  au  troisième 
acte.  Chanté  par  Engel,  Morlet,  Barnolt,  Ber- 
nard ,  Collin ,  Davoust ,  Mm«  Galli  -  Marié , 
M11"3  Chevrier  et  Decroix. 

NOCES  DE  gamache  (les),  opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  Planard,  musique  de  Bochsa, 
repr.  à  l'Opéra-Comique  le  16  sept.  1815.  Bochsa, 
harpiste  de  premier  ordre  et  compositeur  de 
grand  talent,  était  malheureusement  aussi  mi- 
sérable comme  homme  que  distingué  comme  ar- 
tiste. A  lafois  voleur,  faussaire  et  bigame,  il  fut 
traduit  en  1818  devant  la  cour  d'assises  de  la 
Seine,  comme  auteur  de  toute  une  série  de  faux, 
mais  il  avait  pris  le  soin  de  passer  en  An- 
gleterre, où  il  était  en  sûreté,  les  traités 
d'extradition  n'existant  pas  alors.  Il  fut  con- 
damné par  contumace  à  douze  années  de  tra- 
vaux forcés,  à  la  marque  et  à  4,000  francs 
d'amende. 

NOCES  DE  GAMACHE  (les),  opéra-comi- 
que  en  deux  actes  ,  musique  de  Mendels- 
sohn-Bartholdy,  représenté  à  Berlin  en  1824. 
Le  compositeur  avait  alors  quinze  ans.  Cet 
ouvrage  n'eut  pas  de  succès  et  fut  aussitôt 
retiré  de  la  scène.  Cependant  on  n'en  fit  pas 
moins  graver  la  partition  réduite  pour  piano. 

NOCES  DE  GAMACHE  (les),  opéra-comi- 
que  en  deux  actes,  paroles  de  Dupin  et  Tho- 
mas Sauvage,  musique  de  Mercadante,  ar- 
rangée par  Guénée  ;  représenté  à  l'Odéon  le 
9  mai  1825. 

*  NOCES  DE  guébriac  (les),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  de  Gevray,  musique 
de  M.  Raoul  Schubert,  représentée  au  con- 
cert de  TAlcazar  le  24  octobre  1888. 

NOCES  DE  JEANNETTE  (les)  ,  Opéra-CO- 

mique  en  un  acte ,  paroles  de  MM.  Carré  et 
Barbier,  musique  de  M.  Victor  Massé,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  4  février  1853. 
Le  livret  met  en  scène  une  jeune  fille  sage 
et  laborieuse,  qui  parvient  à  force  de  ten- 
dresse et  d'adresse  à  ramener  au  devoir  un 
paysan  son  fiancé,  ivrogne,  colère  et  brutal. 
H  y  a  dans  cette  jolie  pièce  une  sensibilité 
vraie,  de  la  grâce  et  quelquefois  aussi ,  il 
faut  le  dire,  un  peu  de  trivialité.  La  scène 
dans  laquelle  Jeannette  raccommode  l'habit 
que  Jean  a  déchiré  dans  un  accès  de  mau- 
vaise humeur  est  touchante,  et  la  romance  : 
Cours,  mon  aiguille,  dans  la  laine,  est  deve- 


784 


NOË 


NOËL 


nue  populaire.  Les  vocalises  en  duo  avec  la 
flûte,  imitant  le  chant  du  rossignol,  ont  pro- 
duit de  l'effet,  surtout  lorsqu'elles  étaient 
chantées  par  Mme  Miolan.  La  scène  du  rac- 
commodement des  deux  époux  : 

Allons,  rapprochons-nous  un  peu... 
Je  sens  mon  cœur  tressaillir  d'aise 

a  été  traitée  avec  infiniment  de  goût.  Cou- 
derc  a  joué  en  comédien  achevé  le  rôle  de 
Jean.  Parmi  les  ouvrages  de  M.  Victor 
Massé,  celui-ci  a  obtenu  le  succès  le  plus  dé- 
cidé et  le  plus  général.  Ce  succès  s'est  sou- 
tenu à  ce  point  que  l'Opéra-Comique  don- 
nait, le  10  juin  1895,  la  1  OOOe  représenta- 
tion des  Noces  de  Jeannette,  dont  les  rôles 
étaient  tenus  alors  par  M.  Fugère  et  Mlle  Le- 
clerc. 

NOCES  DE  PELÉE  ET  DE  THÉTIS  (LES), 
célèbre  ballet  de  Benserade,  à  dix  entrées, 
exécuté  pour  la  première  fois  le  26  janvier 
1654.  Ce  ballet  fat  précédé  d'une  comédie- 
opéra  portant  le  même  titre,  en  trois  actes, 
en  vers,  et  d'un  prologue,  le  tout  traduit  de 
l'italien.  Il  fut  dansé  par  Louis  XIV,  les  prin- 
cesses et  les  dames  de  la  cour. — Voir  Nozze 
di  Teti  e  Peleo  (le). 

NOCES  DE  VÉNUS  (les)  OU  LES  DIEUX, 
opéra,  musique  de  Campra,  composé  en  1740. 
L'auteur  avait  quatre-vingts  ans  lorsqu'il 
écrivit  cet  ouvrage. 

NOCES  DE  ZERBINE  (les),  opéra-comi- 
que,  musique  de  Rochefort  (Jean-Baptiste), 
représenté  à  Cassel  vers  1780. 

*  noces  improvisées  (les),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Armand  Liorat 
et  Fonteny,  musique  de  M.  Francis  Chas- 
saigne,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
13  février  1886.  Interprètes  :  MM.  Alexandre, 
Maugé,  Paravicini,  Mmes  Jeanne  Thibault, 
Mily-Meyer,  Tassilly.  Traduit  par  M.  Murray, 
cet  ouvrage  a  été  joué,  quelques  années  plus 
tard,  à  l'Avenue-Theatre  de  Londres,  sous  le 
titre  de  Nadgy. 

*  noches  DEL  REAL  (las),  zarzuela,  pa- 
roles de  MM.  R.  Taboada  et  Larrubiero,  mu- 
sique de  MM.  J.  Taboada  et  Zurron,  repré- 
sentée au  théâtre  Martin,  de  Madrid,  en 
janvier  1889. 

*  NOË,  «  opéra  biblique»  en  trois  actes  et 
quatre  tableaux,  poème  de  Henri  de  Saint- 
Georges,  musique  de  F.  Halévy,  terminée  et 
orchestrée  par  Georges  Bizet,  représenté  en 
allemand  à  Carlsruhe,  en  avril  1885.  Halévy 
n'avait  pu  mettre  tout  à  fait  la  dernière  main 
à  la  partition  de  cet  ouvrage,  que  Bizet,  son 


élève  et  son  gendre,  se  chargea  de  terminer. 
Bizet  lui-même  mourut  avant  la  représenta- 
tation  de  Noë,  qui  obtint  en  diverses  villes 
d'Allemagne  un  succès  très  honorable,  mais 
non  retentissant;  il  faut  toutefois  excepter 
Cologne,  où  l'ouvrage,  joué  vers  la  fin  do 
1886,  fut  accueilli  de  la  façon  la  plus  chaleu- 
reuse. 

noekken,  opéra,  paroles  du  poète  danois 
Andersen,  musique  de  M.  Glaeser,  repré- 
senté au  théâtre  Royal  de  Copenhague  en 
mars  1853. 

*  NOËL  OU  LE  MYSTÈRE  DE  LA  NATI- 
VITÉ, en  quatre  tableaux,  en  vers,  de 
M.  Maurice  Bouchor,  musique  de  M.  Paul 
Vidal,  représenté  au  petit  théâtre  des  Ma- 
rionnettes (galerie  Vivienne),  le  25  novem- 
bre 1890.  Ceci  est  une  œuvre  exquise,  aussi' 
bien  au  point  de  vue  poétique  quau  point  de 
vue  musical.  M.  Maurice  Bouchor,  qui  est 
un  poète  plein  de  délicatesse  et  de  grâce,  a 
entrepris  de  ressusciter  jusqu'à  un  certain 
point  la  forme  de  nos  anciens  mystères,  avec 
leur  mélange  de  raffinement  d'une  part,  de 
naïveté  de  l'autre,  relevé  par  une  pointe  de 
gauloiserie  discrète,  qui  donne  du  montant  à 
l'œuvre  et  en  complète  la  couleur  originale. 
Pour  ce  qui  est  de  la  naïveté,  M.  Bouchor 
s'en  explique  ainsi  avec  beaucoup  de  raison 
dans  sa  préface  :  «  On  me  dira  peut-être  que 
je  ne  suis  point  naïf,  et  que  rien  n'a  plus 
mauvaise  grâce  que  la  fausse  naïveté. 
D'abord,  répondrai-je,  comment  sait-on  que 
je  ne  suis  point  naïf?  H  y  a  bien  des  façons 
de  l'être.  La  naïveté  n'est  pas  seulement 
dans  l'âme  instinctive  d'un  poète  et  dans  le 
tour  qu'il  donne  malgré  lui  à  ses  œuvres; 
elle  peut  être  aussi  dans  le  sujet  et  dans  les 
personnages.  Or,  sans  jouer  au  primitif,  le 
poète  saura  exprimer  naïvement  les  choses 
naïves,  pourvu  qu'il  les  aime  et  qu'il  ait  la 
main  légère.  Je  ne  sais  si  mon  art  a  toute  la 
délicatesse  qu'il  fallait  pour  faire  dialoguer 
un  âne  et  un  bœuf,  noter  les  discours  de 
l'ange  et  les  répliques  des  bergers,  transcrire 
le  chant  lointain  d'une  étoile;  mais  je  sais 
bien  qu'une  profonde  sympathie  du  cœur  et 
de  l'esprit  m'attire  vers  la  mystérieuse  sim- 
plicité de  ces  êtres.  » 

Le  Noël  de  M.  Bouchor  est  une  œuvre  ado- 
rable, singulièrement  originale,  écrite  en 
vers  pleins  de  charme  et  de  saveur.  M.  Vidal 
a  écrit  sur  ces  vers  délicieux  une  musique 
qui  ne  leur  cède  en  rien  et  qui  se  distingue 
par  la  grâce,  la  délicatesse,  un  goût  très  pur 
et  un  style  plein  d'élévation.  On  en  peut  si- 


NON 


NONN 


785 


gnaler  surtout  la  charmante  ouverture-pré- 
lude, le  joli  chœur  des  anges,  tout  frais  et 
tout  harmonieux,  la  chanson  de  Marjolaine  : 
Jésus  vient  de  naître,  au  rythme  plein  de 
franchise  et  d'allégresse,  la  scène  de  l'étoile, 
la  marche  du  roi  nègre,  dont  le  dessin  est 
très  original  et  très  curieux,  la  délicieuse 
berceuse  de  la  Vierge,  et  enfin  plusieurs  mé- 
lodrames d'un  véritable  intérêt  musical.  Le 
petit  orchestre  si  joliment  employé  dans  cet 
ouvrage  par  M.  "Vidal  comprenait  un  piano, 
un  violon,  un  violoncelle,  une  flûte,  un  haut- 
bois et  une  clarinette.  Avec  ces  simples  élé- 
ments, l'auteur  trouvait  des  effets  mer- 
veilleux et  des  sonorités  tout  à  fait  particu- 
lières. 

NOËL  À  LA  campagne  ,  opéra ,  musique 
de  Schenck,  représenté  à  Vienne  en  1792. 

*  NOIVA  (a),  opérette  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  Freitas  Gazul,  représentée  à  Lis- 
bonne, sur  le  théâtre  de  la  Trinité. 

*  nomadi,  drame  lyrique  en  un  acte, 
paroles  et  musique  de  M.  Eugenio  Marilli, 
représenté  à  Oneglia  le  23  mars  1893. 

NOMS  SUPPOSÉS  (les),  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  Pujoulx,  musique  de 
Gaveaux  (Pierre) ,  représenté  à  Feydeau  le 
il  décembre  1798.  Cet  ouvrage  a  été  réduit 
à  un  acte  à  la  deuxième  représentation, 

NON  CREDERE  ALLE  APPARENZE  {Il 
ne  faut  pas  se  fier  aux  apparences),  opéra 
buffa,  musique  de  Orgitano,  représenté  au 
théâtre  des  Fiorentini,  à  Naples,  en  1804. 

*  non  essere  geloso,  opéra- bouffe  en 
deux  actes,  musique  de  Giuseppe  Pilotti,  re- 
présenté sur  le  théâtre  des  Risoluti,  à  Flo- 
rence, en  1816. 

NON  IRRITAR  LE  DONNE  {Il  ne  faut  pas 
irriter  les  femmes),  opéra  italien,  musique  de 
Portogallo,  représenté  à  Plaisance  en  1799, 
et  à  Paris  le  i=r  mai  I801. 

*  NON  TOCCATE  LA  regina,  opéra  semi- 
sérieux  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Alme- 
rindo  Spadetta,  musique  de  M.  Oronzo  Sca- 
rano,  représenté  au  théâtre  Manzoni  de  Milan 
le  30  août  1890. 

NON  TUTTI  I  PAZZI  SONO  ALL'  OSPI- 
TALE  [Tous  les  fous  ne  sont  pas  à  l'hôpital)  , 
opéra,  musique  de  Fioravanti  (Vincent), 
représenté  à  Turin  en  1844. 

NON  TUTTO  IL  MALE  VIEN  PER  NUO- 
CERE  {Le  mal  n'est  pas  toujours  fait  dans 
Vintention  de  nuire),  opéra  italien,  musique 


de  Scarlatti,  représenté  à  Naples  vers  1690. 

NONNA    PER    FARE    DORMIRE    I    BAM- 
BINI  {ta  Bonne  d'enfants),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Millico,  représenté  à  Naples  en  1792. 
NONNE  SANGLANTE  (ia),  opéra  en  cinq 
actes,  paroles  de  Scribe  et  Germain  Delavi- 
gne,  musique  de  M.  Charles  Gounod,  repré- 
senté à  l'Opéra  le  18  octobre  1854.  Le  sujet 
du  livret  a  été  tiré  du  roman  de  Lewis,  inti- 
tulé :  le  Moine.  L'action  se  passe  en  Bohême, 
au  xie  siècle.  Deux  seigneurs,  le  baron  de 
Luddorf  et  le  comte  de  Moldaw,  mettent  fin 
à  leurs  querelles  à  la  voix  de  Pierre  l'Er- 
mite. Un  mariage  entre  Agnès ,  fille  de  Mol- 
daw, et  Théobald ,  fils  aîné  de  Luddorf ,  doit 
cimenter  cette  réconciliation  ;  mais  c'est  Ro- 
dolphe, frère  de  Théobald,  qui  aime  Agnès  et 
qui  en  est  aimé.  Il  déclare  son  amour  et  s'at- 
tire ainsi  la  malédiction  de  son  père.  Agnès 
consent  à  fuir  avec  son  amant.  Il  est  convenu 
entre  eux  qu'elle  revêtira  le  costume  de  la 
Nonne  sanglante,  fantôme  qu'on  voit  errer  la 
nuit  comme  une  âme  en  peine  et  qui  inspire 
la  plus  grande  terreur  dans  tout  le  pays  ;  et 
qu'à  la  faveur  de  ce  travestissement,  elle 
franchira  l'enceinte  du  manoir  paternel.  Cette 
résolution  paraît  bien  extraordinaire  de  la 
part  d'une  jeune  fille,  surtout  en  plein  moyen 
âge.  Rodolphe ,  voltairien  de  l'avant-veille, 
ne  croît  pas  d'ailleurs  aux  apparitions  ;  mais 
voici  que  nous  entrons  dans  le  vrai  domaine 
de  la  fantasmagorie.  En  effet ,  à  minuit,  la 
Nonne  sanglante  se  présente;  Rodolphe  la 
prend  pour  Agnès  déguisée ,  lui  jure  un 
amour  éternel,  lui  donne  son  anneau  et  se 
laisse  entraîner  par  elle;  mais  ce  fantôme, 
souillé  de  sang,  le  poignard  à  la  main,  est 
celui  d'Agnès,  la  nonne ,  qui  vient  chercher 
sur  la  terre  celui  qui  fut  son  séducteur  et 
son  meurtrier.  Elle  conduit  Rodolphe,  plus 
mort  que  vif,  dans  les  ruines  du  vieux  châ- 
teau de  Luddorf,  et  là,  au  milieu  de  rites  fu- 
nèbres qui  n'ont  que  des  spectres  pour  té- 
moins, leurs  fiançailles  sont  célébrées.  Ro- 
dolphe apprend  que,  son  frère  Théobald  étant 
mort,  rien  ne  s'oppose  plus  à  son  union  avec 
Agnès  de  Moldaw.  La  Nonne  sanglante  con- 
sent à  lui  rendre  la  liberté,  à  la  condition 
qu'il  frappera  celui  qui  fut  son  meurtrier.  Il 
s'y  engage;  mais  quel  est  son  effroi  lorsque, 
au  milieu  d'une  fête,  elle  lui  désigne  du  doigt 
son  père,  le  baron  de  Luddorf!  Il  ne  restait 
guère  qu'un  moyen  de  terminer  cet  opéra 
déjà  excessivement  long,  c'était  d'amener  la 
mort  de  ce  perfide.  Il  est  en  proie  aux  re- 
mords et  finit  par  s'offrir  aux  coups  de  poi- 
gnard que  les  amis  de  Moldaw  destinaient 


60 


786 


NORD 


NORM 


à  son  fils.  La  Nonne  sanglante,  apaisée  par 
ce  sang,  pardonne  à  Luddorf  et  l'emporte  au 
ciel  dans  un  tableau  final.  Ce  pardon  in  ex- 
tremis et  cette  apothéose  de  la  haine  pos- 
thume et  assouvie  terminent  d'une  manière 
aussi  absurde  que  ridicule  cette  pièce  lé- 
gendaire. En  assumant  la  responsabilité  d'un 
tel  livret,  M.  Gounod  a  fait  preuve  d'un  cou- 
rage que  certaines  personnes  ont  traité  de 
témérité.  En  effet ,  la  pièce ,  sous  une  appa- 
rence fantastique  et  bizarre,  offrait  au  com- 
positeur des  situations  très  connues  au  théâ- 
tre ,  et  empruntées  à  des  chefs-d'œuvres 
comme  la  Juive ,  Othello,  les  Huguenots ,  Ho- 
bert.  M.  Gounod  a  abordé  résolument  ces 
difficultés,  et  si  le  succès  n'est  pas  venu  cou- 
ronner sa  tentative,  on  ne  saurait  s'en  pren- 
dre entièrement  à  lui,  car  jamais  musique 
n'a  été  mieux  appropriée  à  la  couleur  géné- 
rale du  poème.  L'introduction  a  un  caractère 
sinistre  obtenu  principalement  par  la  sono- 
rité des  cors ,  les  gammes  chromatiques  des 
violons  et  le  chant  des  trombones.  Un  air  en 
la  majeur  de  Pierre  l'Ermite,  avec  chœurs, 
la  romance  de  Rodolphe,  le  duo  :  Mon  père, 
d'un  ton  inflexible,  l'ensemble  à  douze-huit 
du  finale  sont  les  morceaux  saillants  du  pre- 
mier acte.  Le  second  acte  est  le  plus  inté- 
ressant. Les  couplets  d'Urbain,  l'air  de  Ro- 
dolphe :  Du  seigneur,  pâle  fiancée,  sont  suivis 
d'une  sorte  de  symphonie  descriptive  pen- 
dant laquelle  l'œil  du  spectateur  ne  voit  sur 
la  scène  que  ruines  et  désolation.  Derrière  la 
coulisse,  des  choristes,  à  bouche  fermée,  joi- 
gnent à  l'orchestre  des  accords  bizarres.  On 
comprend  la  fuite  de  Rodolphe  avec  son 
étrange  compagne  et  on  songe  à  la  ballade 
de  Lénore  :  Hurrah  !  les  morts  vont  vite.  Les 
ruines  font  place  à  un  palais  enchanté  res- 
plendissant de  clarté.  Ici  M.  Gounod  s'est 
visiblement  souvenu  du  lever  du  soleil  dans 
le  Désert  de  Félicien  David  :  Cuique  suum.  A 
la  Marche  des  trépassés  succède  un  finale 
d'une  grande  puissance.  Le  troisième  acte 
offre  des  situations  plus  douces.  Nous  rap- 
pellerons la  valse  en  ré  majeur  ;  l'air  :  Un 
jour  plus  pur,  un  ciel  d'azur  brille  à  ma  vue, 
est  instrumenté  avec  tant  de  goût  et  la  mé- 
lodie en  est  si  gracieuse  qu'on  remarque  peu 
l'une  des  innombrables  fautes  de  français  dont 
Scribe  a  émaillé  ses  livrets  d'opéra.  Le  qua- 
trième acte  renferme  de  jolis  airs  de  ballet; 
quant  au  cinquième,  l'auditeur,  fatigué,  ne 
remarque  guère  que  le  duo  d'Agnès  et  de 
Rodolphe,  et  l'air  de  Luddorf.  Cet  ouvrage  a 
été  distribué  comme  il  suit  :  Rodolphe, 
Gueymard;  Luddorf,  Merly  ;  Pierre  l'Ermite, 


Depassio;  la  Nonne  sanglante,  Mlle  Wer- 
theimber;  Agnès  de  Moldaw,  MUe  Poinsot; 
le  page  Urbain,  MUe  Dussy. 

*  nord  (la  F ata  del),  opéra  fantastique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Campanini,  musi- 
que de  M.  Guglielmo  Zuelli,  représenté  au 
théâtre  Manzoni,  de  Milan,  le  4  mai  1884.  La 
partition  avait  été  couronnée  au  concours  que 
M.  Zonzogno,  le  fameux  éditeur  de  musique 
de  Milan,  ouvre  annuellement  en  cette  ville. 

*  NORDiSA,  opéra  anglais,  paroles  et  mu- 
sique de  M.  Frédéric  Corder,  représenté  à 
Liverpool,  par  la  célèbre  troupe  Cari  Rosa, 
en  janvier  1887.  Le  poème  était,  dit-on,  une 
adaptation  assez  faible  d'un  ancien  mélo- 
drame français,  la  Bergère  des  Alpes,  et  la 
musique,  qui  avait  des  prétentions  au  style 
wagnérien,  était  d'une  médiocre  valeur. 
Celle-ci  fut  assez  maltraitée  par  la  critiqua 
lorsque,  quelques  mois  après  son  apparition 
à  Liverpool,  l'ouvrage  fut  joué  à  Londres,  sut 
la  scène  de  Drury  Lane. 

NORDLICHT  VON  KAZAN  IDASJ  [l'Aurore 
boréale  de  Kazan'],  opéra  allemand  en  quatre 
actes,  livret  de  Paul  Krone,  musique  de  Cari 
Pfeffer,  représenté  au  Stadttheater,  à  Leipzig, 
le  29  août  1880.  Cet  ouvrage  n'a  pas  été  bien 
accueilli. 

*  norma,  parodie  lyrique  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Francisco  de  Freitas  Gazul, 
représentée  à  Lisbonne,  au  cirque  Price. 

NORMA,  opéra  en  deux  actes,  poème  de 
Romani,  musique  de  Bellini,  représenté  à 
Milan,  sur  le  théâtre  de  la  Scala,  le  26  dé- 
cembre 1831,  et  chanté  par  Donzelli,  Ne- 
grini,  Mmes  Pasta  et  Giulia  Grisi.  Ce  chef- 
d'œuvre  fut  représenté  sur  le  Théâtre-Ita- 
lien de  Paris  le  8  décembre  1835.  Le  su- 
jet de  Norma  appartient  à  MM.  Soumet  et 
Belmontet,  auteurs  d'une  tragédie  de  ce  nom 
jouée  à  l'Odéon.  La  passion  mystérieuse  de 
Norma,  fille  du  chef  des  druides,  pour  le  pro- 
coasul  Pollione,  qui  lui  préfère  Adalgisa,  estle 
nœud  de  la  pièce  et  fournit  des  situations  très 
favorables  à  la  musique.  Bellini,  tout  en 
restant  italien,  a  su  donner  à  sa  partition 
un  caractère  original,  étrange,  pittoresque, 
suave  et  passionné  qui  satisfait  l'esprit  et  se 
substitue  à  la  couleur  locale  qui,  dans  un  tel 
sujet,  après  tout,  ne  pouvait  être  qu'une  con- 
vention. Après  une  belle  introduction,  la  cava- 
tine  et  le  chœur ,  on  admire  l'invocation  de 
la  druidesse  :  Casta  diva,  une  des  plus  suaves 
cantilènes  qui  aient  été  mises  en  musique. 


NOTA 


NOTT 


787 


Le  ravissant  duo  des  deux  femmes ,  l'hymne 
guerrier  des  Gaulois  dominent  tout  le  se- 
cond acte.  L'inspiration  règne  dans  cet  ou- 
vrage d'un  bout  à  l'autre.  L'harmonie  y  est 
peu  variée,  mais  toujours  caractérisée.  La 
mélodie  est  abondante,  comme  dans  toutes 
les  œuvres  du  maître  sicilien.  Norma  a  plu 
aux  gens  de  toutes  les  écoles,  parce  qu'on  ne 
peut  nier  qu'il  y  règne  une  originalité  sans 
recherche  et  une  poésie  qui  touche  le  cœur 
comme  naturellement  et  sans  effort.  L'air  de 
Casta  diva  et  le  duo  auraient  suffi  à  la  répu- 
tation de  Bellini.  Le  rôle  de  Norma  est  un 
des  plus  complets  du  répertoire  ;  il  n'est  pas 
surprenant  que  des  cantatrices  hors  ligne, 
comme  la  Pasta,  Giulia  Grisi  et  Malibran 
s'y  soient  défiées  et  surpassées  à  des  points 
de  vue  différents.  Le  rôle  de  Norma  réclame 
à  la  fois  des  principes  purs  de  vocalisation, 
les  qualités  de  la  tragédienne  et  l'accent  pas- 
sionné de  l'artiste.  Rubini  a  laissé  des  sou- 
venirs dans  le  rôle  de  Pollione,  et  Lablache . 
dans  celui  d'Orovèse. 

*  NORMA,  drame  lyrique  hollandais,  mu- 
sique de  M.  J.  Rijken,  représenté  à  Rotter- 
dam en  janvier  1890.  Il  y  avait  sans  doute 
quelque  audace,  de  la  part  d'un  musicien 
néerlandais,  à  s'attaquer  à  un  sujet  rendu 
fameux  par  le  génie  si  tendre  et  si  pathé- 
tique de  Bellini,  et  à  présenter  son  œuvre 
sous  le  titre  même  qui  avait  rendu  la  pre- 
mière si  célèbre.  Toutefois,  la  nouvelle  Norma. 
fut  favorablement  accueillie  par  les  compa- 
triotes de  M.  Rijken,  qui  parurent  lui  dé- 
couvrir de  réelles  qualités. 

NORMAND  EN  Sicile  (le),  opéra  alle- 
mand, livret  de  Goethe,  musique  de  Wolfram, 
écrit  à  Tceplitz  vers  1830. 

NORMANNI  A  6ALERNO  (i),  opéra-mélo- 
drame  italien  en  quatre  actes,  musique  de 
Marzano;  repr.  à  Salerne,  en  juillet  1872. 

NORMANNI  IN  PARIGI  (i)  [les  Normands 
à  Paris],  opéra  italien,  musique  de  Merca- 
dante,  représenté  au  théâtre  San  Benedetto, 
à  Venise,  et  à  Turin  en  1832.  Chanté  par 
Mlle  Spech  Mme  Taccani. 

*  NOS  BONS  chasseurs,  vaudeville  en 
trois  actes,  de  MM.  Paul  Bilhaud  et  Michel 
Carré  fils,  musique  nouvelle  de  M.  Charles 
Lecocq,  représenté  au  Nouveau-Théâtre  le 
10  avril  1894. 

NOTARO  D  ubeda  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Fioravanti  (Vincent),  représenté  à 
Naples  en  1843. 


NOTRE-DAME  DE  paris,  opéra  améri- 
cain, livret  tiré  du  roman  de  Victor  Hugo, 
musique  de  M.  Fry ,  représenté  à  Philadel" 
paie  en  avril  1864. 

NOTTE  A  PIRENZE  (una),  opéra  séria,  li- 
vret en  langue  bohème  de  Interdonato,  mu- 
sique de  L.  Zavertal,  représenté  au  Théâtre- 
National  de  Prague  le  19  mars  1S80. 

*  NOTTE  A  VENEZIA  (una),  opéra  semi- 
sérieux,  paroles  de  M.  Golisciani,  musique 
de  M.  Avallone,  représenté  à  Salerne  en 
mai  1885. 

NOTTE  CRITICA  (la)  ,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Buroni,  représenté  à  Venise  vers 
1798. 

*  NOTTE  CRITICA  (la),  opéra-bouffe  eu 
deux  actes,  musique  de  Nicola  Piccinni,  repré- 
senté (sans  doute  à  Naples)  à  une  date  in- 
connue. 

NOTTE  DEGLI  SCHIAFFI  (la)  [la  Nuit  des 
soufflets],  opéra-comique  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Luigi  Venzano ,  représenté  dans  la 
salle  Sivori,  à  Gênes,  le  25  avril  1873.  La  mu- 
sique en  est  agréable  et  a  obtenu  du  succès. 

NOTTE  DEL  NATALE  (la)  [la  Nuit  de 
Noël],  opéra  italien,  musique  de  Pontoglio, 
représenté  à  Bergame,  au  théâtre  Riccardi, 
en  septembre  1872. 

*  NOTTE  DI  APRILE,  opéra  sérieux  en 
deux  actes,  paroles  de  M.  F.  Fontana,  mu- 
sique de  M.  Emilio  Ferrari,  représenté  au 
théâtre  Dal  Verme  de  Milan  le  4  février  1887. 

notte  DI  carnavale  (la),  opera-bouffe 
eu  un  acte,  musique  de  Sparono ,  représenté 
sur  le  théâtre  del  Fondo  à  Naples  vers  1795. 

*  NOTTE  DI  CARNEVALE  (uka),  Opera- 
bouffe,  musique  de  Salvatore  Agnelli,  rep.  à 
Palerme,  sur  le  théâtre  Carolino,  en  1838. 

*  NOTTE  DI  FESTA  (una),  opéra  sérieux, 
musique  d'Angelo  Villanis,  représenté  à  Ve- 
nise en  1858.  La  partition  de  cet  ouvrage 
fut  publiée  non  sous  ce  titre,  qu'il  avait 
porté  à  la  représentation,  mais  sous  celui 
à'Emanuele-Filiberto,  avec  une  dédicace  de 
l'auteur  «  à  Victor-Emmanuel,  roi  d'Italie». 

NOTTE  DI  NATALE  (una),  opéra  italien, 
musique  de  Pontoglio,  représenté  sans  suc- 
cès sur  le  théâtre  de  la  Canobbiana,  à  Milan, 
en  novembre  1874. 

*  NOTTE  DI  NOVEMBRE  (UNA),  Opéra- 
bouffe,  musique  de  Michèle  Iremouger,  re- 
présenté sur  le  théâtre  Re,  de  Milan,  en  1869. 


788 


NOUV 


HOTTE  iiubrogliata  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Piccinni  (Louis),  représenté 
à  Florence  en  1794. 

*  NOTTE  infernale  (tjna),  opéra  semi- 
sérieux  en  un  acte,  paroles  de  M.  Alraerindo 
Spadetta,  musique  de  M.  Finamore,  repré- 
senté au  théâtre  des  Fiorentini  de  Naples  en 
décembre  1886. 

*  NOTTE  NEL  deserto  (una),  drame  lyri- 
que en  deux  actes,  paroles  de  M.  E.  Villoresi, 
musique  de  M.  Nicolas  Urien,  représenté  à 
Milan,  sur  le  théâtre  de  l'Alhambra,  le 
1er  février  1895.  C'était  le  début  à  la  scène 
d'un  tout  jeune  compositeur  espagnol,  début 
qui  ne  paraît  pas  avoir  été  fort  heureux. 

NOTTE  PERIGLIOSA  (la)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Miari,  repr.  à  "Venise  versiS2o. 

NOTTI  ROMANE  (le),  opéra  séria,  musique 
de  Burgio  di  Villafiorita,  représenté  à  Adria 
le  29  août  1880.  On  a  entendu  dans  cet  ou- 
vrage MUe  Barberina  d'Ariis,  née  comtesse 
Savorgnan. 

NOUREDDIN,  PRINCE  DE  PERSE,  Opéra, 
musique  de  Riotte,  représenté  au  théâtre  de 
Prague  vers  1840. 

*  NOURJAHAD,  opéra,  livret  d'Arnold  tiré 
par  l'auteur  d'un  drame  qu'il  avait  produit 
précédemment,  musique  d'Edward  Loder, 
représenté  en  juillet  1834  pour  l'inauguration 
du  nouveau  théâtre  du  Lyceum,  à  Londres, 
théâtre  consacré  alors  à  l'exploitation  de 
l'opéra  anglais.  «  Il  faut,  a  dit  au  sujet  de  cet 
ouvrage  un  critique  anglais,  il  faut  consi- 
dérer cet  opéra  comme  ayant  créé  en  Angle- 
terre un  genre  nouveau  de  musique  drama- 
tique, et  les  divers  compositeurs  qui  se  sont 
distingués  dans  cette  voie  ainsi  préparée  pour 
eux  doivent  un  témoignage  de  gratitude  à 
Edward  Loder,  qui  a  été  le  pionnier  de  leur 
fortune.  »  La  partition  de  Nourjahad  était  en 
effet  une  œuvre  fort  remarquable. 

*  NOUS  dînons  EN  VILLE,  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  M.  Waucampt,  offi- 
cier de  l'armée  belge,  représenté  à  Bruges 
en  février  1884. 

NOUVEAU  D'ASSAS  (le),  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  Dejaure,  musique  de  Henri  Ber- 
ton,  représenté  au  théâtre  Favart  le  15  octo- 
bre 1790. 

NOUVEAU  DON  QUICHOTTE  (le),  opéra- 
comique  en  deux  actes ,  paroles  de  Boissel , 
musique  de  Champein,  représenté  au  théâtre 
de  Monsieur  (Feydeau)  le  25  mai  1789. 


NOUV 

NOUVEAU  MARIÉ  (le)  OU  LES  IMPOS- 
TURES ,  opéra-comique  en  un  acte  ,  paroles 
de  Cailhava,  musique  de  Baccelli,  représenté 
aux  Italiens  le  20  septembre  1770.  La  musi- 
que eut  assez  de  succès. 

*  NOUVEAU  MARIÉ  (le)  OU  LES  IMPOR- 
TUNS, opéra-comique  en  un  acte,  livret 
arrangé  d'après  une  comédie  de  Cailhava, 
musique  de  Ots,  représenté  en  juin  1806  a 
Bruxelles,  sur  le  théâtre  de  la  Monnaie. 

NOUVEAU   MARIE    DANS    L'EMBARRAS 

(le),  opéra-comique  allemand,  musique  de 
Conradin  Kreutzer,  écrit  vers  1830. 

NOUVEAU  monde  (le),  comédie  en  trois 
actes,  en  vers  libres,  avec  un  prologue  et  des 
intermèdes,  paroles  de  l'abbé  Pellegrin,  mu- 
sique de  Quinault,  ballet  de  Dangeville,  re- 
présentée au  Théâtre-Français  le  il  septem- 
bre 1722.  Cette  pièce  est  ingénieuse  et  bien 
écrite.  On  en  contesta  la  paternité  à  l'abbé. 
Cependant  elle  se  trouve  mentionnée  dans 
l'épitaphe  suivante  : 

Prêtre,  poète  et  Provençal, 
Avec  une  plume  fe'conde. 
N'avoir  ni  fait,  ni  dit  de  mal, 
Tel  fut  l'auteur  du  Nouveau  monde. 

Quant  à  l'auteur  de  la  musique,  il  était  ac- 
teur de  la  Comédie-Française  et  frère  de 
Mlle  Quinault,  maîtresse  du  régent,  pension- 
naire du  roi,  grand -cordon  de  l'ordre  de 
Saint-Michel.  Cette  singulière  personne  com- 
posait des  motets  qui  étaient  exécutés  à 
Versailles  dans  la  chapelle  royale.  Elle  mou- 
rut centenaire  au  Louvre,  dans  le  pavil- 
lon de  l'Infante ,  où  elle  habita  plus  de 
soixante  ans. 

*  nouveau-né  (le),  opéra-comique,  pa- 
roles de  Laujon,  musique  de  Martini,  repré- 
senté à  Chantilly,  chez  le  prince  de  Condé, 
en  novembre  1772. 

NOUVEAU  paris  (le)  ,  opéra-comique, 
musique  de  L.-G.  Maurer,  représenté  à  Ber- 
lin en  1837. 

*  nouveau  pourceaugnac  (le),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  Scribe  etPoirson,  mu- 
sique de  M.  Aristide  Hignard,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens,  le  14  janvier  1860. 

NOUVEAU  PYGMALION  (le),  opéra-co- 
mique, musique  de  Rheineck,  représenté  à 
Lyon  vers  1780. 

NOUVEAU  SEIGNEUR  DU  VILLAGE  (LE), 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Creuzé 
de  Lesser  et  Favières,  musique  de  Boieldieu, 


NOUV 


NOWE 


789 


représenté  àl'Opéra-Comique  le  29  juin  1813. 
Cette  charmante  production,  dans  laquelle 
les  qualités  du  compositeur  brillent  sans  au- 
cune éclipse,  doit  figurer  parmi  ses  meilleurs 
ouvrages.  L'ensemble  dans  lequel  le  bailli 
poursuit  sa  harangue  :  Ainsi  qu'Alexandre 
le  Grand,  à  son  entrée  à  Babylone,  est  de  la 
haute  comédie  musicale.  Tout  est  à  citer,  car 
chaque  morceau  est  un  chef-d'œuvre  de  goût 
et  d'esprit;  les  situations  sont  rendues  avec 
une  expression  piquante,  et  les  caractères 
sont  exprimés  avec  une  vérité  naïve  et  juste 
qui  n'exclut  pas  l'originalité  de  la  mélodie 
et  l'abondance  de  l'harmonie  dans  les  accom- 
pagnements. Le  duo  entre  Frontin  et  Babet  : 
Vous  n'êtes  plus  à  votre  place  et  ne  parlez  pas 
de  Colin,  n'est-il  pas  ravissant  !  et  le  duo  du 
Chambertin,  dans  lequel  on  ne  sait  ce  qu'on 
doit  admirer  davantage,  si  c'est  la  partie 
vocale  ou  l'instrumentation  si  spirituelle  et 
si  amusante  dans  les  détails,  et  les  couplets 
sur  le  droit  du  seigneur  :  Ah!  vous  avez  des 
droits  superbes;  enfin  l'ouvrage  entier  est  un 
de  ceux  que  l'on  a  toujours  repris  avec  suc- 
cès, grâce  à  la  musique, qui  efface  par  sa  grâce 
toujours  jeune  et  fraîche  les  rides  de  la  pièce. 

*  NOUVEAUX    HABITS  DE    L'EMPEREUR 

(les),  opérette,  livret  tiré  d'un  conte  célèbre 
d'Andersen,  musique  de  M.  Charles  Kjerulf, 
représentée  à  Stockholm,  sur  le  théâtre  Sué- 
dois, en  novembre  1889. 

nouvel  ALADIN  (le),  opéra-bouffe,  livret 
de  M.  Thompson,  musique  de  M.  Hervé  ;  re- 
présenté au  théâtre  des  Folies-Nouvelles  en 
décembre  1871.  Une  fille  du  taïcoun  du  Ja- 
pon, nommée  Veloutine,  son  amoureux  Ko- 
keliko,  changé  en  singe, jin  Aladin,  commis 
chez  un  marchand  de  jouets,  c'est  assez  dire 
pour  indiquer  à  quel  genre  appartient  cette 
pièce  imaginée  par  un  Anglais;  l'opérette 
burlesque  internationale  existe  donc?  C'est 
un  progrès....  Le  public  cosmopolite  qui  se 
délecte  de  ces  sortes  d'ouvrages  a  applaudi  à 
ia  romance  des  Hannetons  et  de  la  Pervenche, 
à  une  romance  :  Sous  un  soleil  brûlant,  et  à  la 
Ballade  de  la  lune.  Joué  par  Dailly,  Marcel, 
Mlles  Berthal  et  Claudia. 

nouvel  embarras  (un),  opéra  russe, 
musique  de  Cavos ,  représenté  à  Saint-Pé- 
tersbourg en  1809. 

NOUVELLE  AU  CAMP  DE  L'ASSASSINAT 
DES   MINISTRES   FRANÇAIS  À   RASTADT 

(la),  opéra-comique  en  un  acte,  musique 
de  Henri  Berton,  représenté  à  l'Opéra  le 
n  juin  1799 


NOUVELLE  ECOLE  DES  FEMMES  (la), 
opéra  en  trois  actes,  paroles  de  Moissy,  mu- 
sique de  Philidor  (François-André-Danican), 
représenté  à  la  Comédie-Italienne  le  22  ian- 
vier  1770. 

NOUVELLE  FANCHON  (la)  ,  comédie  en 
cinq  actes,  avec  des  morceaux  de  musique  de 
Schaeffer  (Auguste) ,  représentée  en  Allema- 
gne en  1854. 

*  NOUVELLE  ITALIE  (la),  pièce  en  trois 
actes,  en  prose  italienne  et  française,  paroles 
de  Bibbiena,  musique  de  Duni  etRigade.  re- 
présentée à  la  Comédie-Italienne  en  juillet 
1762. 

nouvelle  omphale  (la),  comédie  en 
trois  actes ,  en  prose ,  mêlée  d'ariettes,  paro- 
les de  Mme  de  Beaunoir,  musique  de  Floquet, 
représentée  aux  Italiens  le  28  novembre  1782. 
Le  sujet  est  tiré  d'un  conte  de  Sénecé ,  qui  a 
pour  titre  :  Camille;  mais  la  scène,  au  lieu 
de  se  passer  au  temps  de  Charlemagne,  a  été 
transportée  au  règne  de  Henri  IV.  Floquet 
était  bon  musicien  et  il  a  eu  son  heure  de 
popularité.  Sa  chaconne ,  tirée  de  la  Cour 
d'amour,  a  été  jouée  sur  tous  les  clavecins. 

NOUVELLE  ZÉLANDAISE  (la),  opéra-CO- 
mique,  musique  de  Chapelle  (Pierre-David- 
Augustin),  représenté  à  l'Ambigu-Comique 
en  1793. 

NOVICE  DE  PALERME  (la),  opéra,  mu- 
sique de  Wagner  (Richard),  représenté  une 
seule  fois  sur  le  théâtre  de  Magdebourg  le 
29  mars  1836.  M.  Wagner  en  a  emprunté  le 
sujet  à  la  comédie  de  Shakspeare  :  Measure 
for  measure. 

*  NOVILLOS  EN  POLVORANCA,  zarzuela 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Ricardo  de  la 
Vega,  musique  de  Barbieri,  représentée  au 
théâtre  des  Variétés  de  Madrid,  en  janvier 
1885. 

*  NOVIO  PASADO  POR  agua  (el),  zarzuela 
en  trois  actes,  musique  de  M.  Hernando,  re- 
présentée à  Madrid  vers  1850. 

*  NOVIOS  DE  teruel  (los),  zarzuela  en 
deux  actes,  paroles  de  Blasco,  musique  d'Emi- 
lio  Arrieta,  représentée  le  24  décembre  1867  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque. 

NOVITÀ,  opéra  italien ,  musique  de  Felice 
Alessandri,  représenté  à  Londres  en  1775. 

NOWE  KRAKOWIAKI  (  les  Cracoviens)  , 
opéra  polonais  en  deux  actes,  musique  de 
Kurpinski,  représenté  à  Varsovie  en  1816. 


790 


NOZZ 


NOZZ 


NOZZE  (le),  opéra  italien,  musique  de  Ga- 
luppi,  représenté  à  Venise  en  1756. 

*  nozze,  opéra,  paroles  et  musique  de 
M.  Enrico  Loschi,  représenté  sans  succès  au 
théâtre  du  Corso,  de  Bologne,  le  27  novem- 
bre 1895. 

nozze  campestri  (le),  opéra  italien, 
musique  de  J.  Niccolini,  représenté  à  Milan 
dans  l'automne  de  1794. 

nozze  chimeriche  (le),  opéra  italien, 
musique  de  F.  Orlandi,  représenté  à  Milan 
en  1S05. 

NOZZE  COL'  nemico  (le),  opéra  italien, 
musique  de  Scarlatti ,  représenté  à  Rome 
vers  1700. 

NOZZE  CONTRASTATE  (le),  opéra  italien, 
musique  de  Traetta ,  repr.  à  Rome  en  1764. 

NOZZE   D'ARIANNA   E    DI   BACCO    (le), 

opéra  italien,  musique  de  J.  Holzbauer,  re- 
présenté à  Vienne  vers  1781. 

NOZZE  D'ENEA  CON  LAVINIA  (le),  opéra 
italien ,  musique  de  Monteverde ,  représenté 
àSan-Mosè  à  Venise  en  1641. 

NOZZE  D'ERCOLE  E  D'EBE  (le),  opéra 
italien,  musique  de  Porpora,  représenté  à 
Venise  en  1744. 

NOZZE    DI     LAMMERMOOR    (le),    opéra 

semi-seria  en  deux  actes,  livret  arrangé  par 
Balocchi,  d'après  le  roman  de  la  Fiancée  de 
Lammermoor  par  "Walter  Scott,  musique  de 
Carafa,  représenté  au  Théâtre-Italien  de  Pa- 
ris le  12  décembre  1829.  Quand  bien  même 
l'opéra  de  Lucie,  de  Donizetti,  n'aurait  pas 
fait  oublier  celui  de  Carafa,  le  style  de  ce 
compositeur  n'aurait  pas  triomphé  des  préoc- 
cupations du  public,  absorbé  par  les  formes 
rossiniennes.  On  remarque  dans  la  partition 
des  Nozze  un  duo  très  bien  traité  :  Di  spema 
un  sol  baleno,  et  un  beau  quinque  :  D'un  orri- 
bile  tempesta.  M.  Fétis,  qui  s'est  montré  un 
peu  trop  sévère,  selon  nous,  pour  M.  Carafa, 
est  d'avis  que  la  dernière  scène  du  second 
acte  est  belle  et  dramatique. 

NOZZE  DE'  SANNITI  (le)  [les  Mariages 
samnites],  opéra  italien,  musique  de  Gnecco, 
représenté  à  Turin  vers  1796. 

nozze  de'  SANNITI  (le)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Raimondi,  représenté  à  Rome 
vers  1820. 

nozze  dei  morlacchi  (le)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  J.  Niccolini,  représenté  à 
Vienne  en  1811. 


NOZZE  DELLA  CITTÀ  (le)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Ottani ,  représenté  à  Florence 
dans  l'été  de  1778. 

NOZZE  DI  DORINA  (le),  opéra  italien, 
musique  de  Cocchi  (Joachim) ,  représenté  à 
Londres  en  1762. 

NOZZE  DI  DORINA  (le),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Sarti,  représenté  à  Venise  en  1782, 
et  à  Paris  le  14  septembre  1789. 

NOZZE  DI  FAUNO  E  DI  DORINDA  (le), 

opéra  pastoral  italien,  livret  de  divers  au- 
teurs, musique  de  Pacello,  représenté  en 
1724,  dans  le  palais  du  chevalier  Erizzo,  à 
Mestre. 

NOZZE  DI  FIGARO  (le) ,  opéra  italien, 
musique  de  Persicchini,  représenté  au  théâ- 
tre Royal  de  Varsovie  vers  1782. 

NOZZE  DI  FIGARO  (le)  [les  Noces  de  Fi- 
garo], opéra  en  quatre  actes,  livret  de  Lo- 
renzo  da  Ponte,  d'après  la  pièce  de  Beaumar- 
chais, musique  de  Mozart,  représenté  pour  la 
première  fois  à  Vienne  le  28  avril  1786.  Ce 
fut  l'empereur  Joseph  II  qui  fit  au  composi- 
teur la  commande  de  cet  ouvrage.  Mozart 
était  alors  en  butte  aux  cabales  combinées 
des  maîtres  italiens  et  de  quelques  musiciens 
allemands.  Salieri,  l'élève  de  Gluck,  compre- 
nant la  supériorité  du  jeune  Wolfgang,  n'eut 
pas  honte  d'exciter  contre  lui  et  son  œuvre 
les  petites  passions  des  artistes  de  l'orchestre 
et  du  chant.  On  rapporte  que  l'exécution  des 
deux  premiers  actes  de  son  chef-d'œuvre  fut 
si  négligée  à  la  première  représentation,  que 
l'auteur  courut  à  la  loge  impériale  pour  ré- 
clamer la  protection  de  l'empereur.  Joseph , 
qui  inclinait  cependant  du  côté  de  ses  adver- 
saires, ne  put  la  lui  refuser,  et  la  suite  de  la 
représentation  s'effectua  d'une  manière  plus 
régulière.  Le  Nozze  di  Figaro  n'obtinrent  pas 
toutefois  un  grand  succès  à  Vienne;  mais, 
l'année  suivante,  cet  opéra  fut  accueilli  avec 
enthousiasme  à  Prague.  Le  public,  apprenant 
que  Mozart  assistait  à  la  représentation ,  lui 
fit  une  ovation  chaleureuse  et  redemanda 
presque  tous  les  morceaux.  Les  Noces  de  Fi- 
garo, avec  Don  Juan  et  la  Flûte  enchantée, 
forment  les  trois  fleurons  de  la  couronne  ly- 
rique de  Mozart.  La  partition  ne  renferme 
pas  moins  de  trente  morceaux.  L'air  de  Fi- 
garo :  Non  piu  andrai  farfallone  amoroso, 
celui  de  Chérubin  :  Voi  che  sapete,  le  duo  de 
la  comtesse  et  de  Suzanne  :  SulV  aria,  ont  été 
regardés  depuis  plus  d'un  siècle  comme 
des  chefs-d'œuvre  d'inspiration  et  de  goût. 
L'enjouement  un  peu  malicieux  du  premier, 


NOZZ 


NOZZ 


79! 


la  tendresse  et  la  suavité  des  deux  autres  pei- 
gnent admirablement  le  caractère  de  Mozart 
à  cette  époque  de  sa  vie,  et  la  lecture  de  sa 
correspondance  peut  corroborer  cette  ré- 
flexion. Lorsqu'on  ne  trouve  dans  une  œuvre 
que  du  talent,  il  n'est  pas  toujours  prudent  d'y 
rechercher  en  même  temps  les  éléments  d'ap- 
préciation du  caractère  de  l'auteur  ;  mais  les 
productions  d'une  nature  supérieure  compor- 
tent avec  elles  des  révélations  plus  exactes. 
Cette  partition  offre  déjà  la  perfection  la  plus 
accomplie  dans  les  détails,  une  instrumenta- 
tion sobre  et  constamment  intéressante.  On 
est  frappé  de  l'habileté  avec  laquelle  Mozart 
a  su  rendre  l'expression  ironique  dans  la  ca- 
vatine:  Se  vuol  ballare,  le  double  jeu  de  Su- 
zanne dans  le  duetto  :  Crudel  perche  finora, 
la  mélancolie  dans  l'air  admirable  de  la  com- 
tesse :  Dove  sono,  enfin  la  gentillesse  la  plus 
ingénue  dans  les  couplets  :  L'ho  perduta.  Un 
arrangement  du  Mariage  de  Figaro,  de  Beau- 
marchais, avec  la  musique  de  Mozart,  fut  re- 
présenté à  l'Opéra  le  20  mars  1793;  Lays 
chantait  le  rôle  de  Figaro.  Il  est  inutile  de 
faire  observer  qu'en  un  pareil  moment,  tout 
succès  lyrique  était  impossible.  Cette  mau- 
vaise version  fut  encore  donnée,  à  Feydeau,  le 
31  décembre  1818;  mais  la  partition  originale 
fut  représentée  au  Théâtre-Italien,  de  Paris, 
le  23  décembre  1807,  et  elle  resta  au  réper- 
toire jusqu'en  1840.  Les  artistes  qui  s'y  firent 
remarquer  le  plus  furent  Garcia,  Morandi, 
Levasseur,  Pellegrini,  Lablache  et  Tambu- 
rini,  Mmes  Barilli,  Mainvielle-Fodor,  Cata- 
lani,  Naldi,  Cinti,  Malibran,  Grisi  et  Per- 
siani.  M.  Castil-Blaze  arrangea  les  Noces  de 
Figaro  en  opéra-comique ,  avec  un  dialogue 
de  sa  rédaction.  On  le  représenta  à  l'Odéon 
le  22  juin  1826.  Enfin  M.  Carvalho  eut 
l'heureuse  pensée  de  monter  ce  chef-d'œu- 
rre,  qui  fut  donné  au  Théâtre-Lyrique  le 
8  mai  1858,  avec  de  nouvelles  paroles,  par 
MM.  Michel  Carré  et  Jules  Barbier.  L'exé- 
cution des  rôles  de  femmes  en  a  été  admira- 
ble. Mmes  Vandenheuvel-Duprez  ,  Miolan- 
Carvalho,  Ugalde,  excellaient  dans  les  rôles 
de  la  comtesse,  de  Chérubin  et  de  Suzanne. 
Meillet,  Lutz,  Petit,  Mlle  Albrecht,  MUe  Ma- 
ria Brunetti  ont  paru  avec  avantage  dans  les 
diverses  reprises  qui  ont  eu  lieu. 

NOZZE  DI  LAURETTA  (le),  opéra  italien, 
musique  de  Gnecco,  repr.  à  Turin  vers  1797. 

nozze  di  michelina  (le)  ,  opéra-comique 
italien,  musique  de  Mariani-Montaubry,  re- 
présenté* à  Turin,  au  théâtre  Gerbino,  le  19 

août  1872. 


* 


NOZZE  »l  PARIDE  (le)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Galuppi,  repr.  à  Venise  en  1756. 

NOZZE  DI  PSICHE  (le),  opéra  italien, 
musique  de  Léo,  représenté  à  Naples  vers 
1735. 

NOZZE  DI  TELEMACCO  ED  ANTIOPE 
(le),  drame  lyrique,  musique  de  Mercadante, 
représenté  à  Vienne  en  1824. 

NOZZE  DI  TETI  E  DI  PELEO  (le),  opéra 
en  trois  actes,  livret  d'Orazio  Persiani,  mu- 
sique de  Francesco  Cavalli,  représenté  sur  le 
théâtre  de  San-Cassiano,  à  Venise,  en  1639, 
et  à  Paris,  où  le  cardinal  Mazarin  avait  ap- 
pelé le  compositeur,  le  26  janvier  1654. 

NOZZE  DISTURBATE  (le)  ,  opéra  buffa, 
musique  de  Naumann ,  représenté  à  Venise 
en  1772. 

NOZZE  DISTURBATE  (le),  opéra  italien, 
musique  de  P.  Guglielmi,  représenté  à  Ve- 
nise en  1788. 

*  NOZZE  FRASTORNATE  DA  UN  PAZZO 

(le),  opéra-bouffe,  paroles  anonymes,  musi- 
que de  Giovanni  Moretti  et  plusieurs  autres 
compositeurs,  représenté  en  1844  à  Naples, 
sur  le  théâtre  de  la  Fenice. 

NOZZE  IN  campagna  (le),  opéra  italien, 
musique  de  P.  Guglielmi,  représenté  en  Ita- 
lie en  1775. 

NOZZE  IN  CONTRASTO  (le),  opéra-bouffe 
napolitain,  musique  de  Valentini  (Jean) ,  re- 
présenté à  Milan  en  1780. 

NOZZE  IN  GARBUGIiIO  (le),  opéra  italien, 
musique  de  Tritto  ,  représenté  au  théâtre 
Nuovo  de  Naples  en  1790. 

*nozze  IN  prigione  (le),  opéra-bouffe,  pa- 
roles de  M.  Zanardini,  musique  de  M.  Emilio 
Usiglio,  représenté  au  théâtre  Manzoni,  de 
Milan,  le  23  mars  1881. 

NOZZE  IN  VILLA  (le),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Donizetti,  représenté  à  Mantoue 
en  1820. 

*  NOZZE  ISTRIANE,  drame  lyrique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Luigi  Illica,  musique  de 
M.  Antonio  Smareglia,  représenté  au  théâtre 
communal  de  Trieste  le  28  mars  1895. 

nozze  PER  ASTUZIE  (le),  opéra  italien, 
musique  de  M.  Panizza,  représenté  à  Cal- 
cutta en  mai  1872. 

NOZZE  PER  FANATISMO  (le),  opéra- 
bouffe,  musique  de  Lanza,  écrit  en  Italie  vers 

1840. 


792 


NUIT 


NUIT 


NOZZE  PER  INVITO  OSSia  GLI  AMANTI 
CAPRicciOSl  (le),  opéra  italien,  musique 
de  Brunetti  (Jean  -  Gualbert),  représenté  à 
Rome  en  1791. 

NOZZE  POETICHE  (le)  ,  opéra  italien , 
musique  de  F.  Orlandi ,  représenté  à  Gênes 
au  printemps  de  1805. 

NOZZE  SENZA  SPOSA  (le)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Puccita,  repr.  à  Parme  en  1800. 

*  nozze  SOSPIRATE,  opéra-comique,  pa- 
roles de  M.  Angelo  Consigli,  musique  de 
M.Oreste  Carlini,  représenté  au  théâtre  Alfie- 
ri,  de  Florence,  le  10  janvier  isss. 

*  nuestro  PROLOGO,  prologue  musical 
joué  au  théâtre  Eslava,  de  Madrid,  le  13  sep- 
tembre 1884,  pour  la  réouverture  de  ce  théâ- 
tre. Les  paroles  de  ce  prologue  étaient  de 
MM.  Burgos  et  Pina  Dominguez,  la  musique 
de  MM.  Barbieri,  Chueca,  Hernandez  et 
Manuel  Nieto. 

NOESTROS  (los),  «  jeu  comique  »,  paro- 
les de  M.  Estremera,  musique  de  M.  Chapi, 
représenté  au  Tivoli  de  Madrid  en  août  1890. 

*  nueve  DE  LA  noche  (las),  zarzuela  en 
trois  actes,  musique  de  MM.  Fernandez  Ca- 
ballero  et  Casares,  représentée  en  1875,  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela. 

NUIT  A  grenade  (une),  opéra  allemand  en 
deux  actes,  musique  de  Conradin  Kreutzer, 
représenté  à  la  salle  Ventadour  au  mois 
de  novembre  1843,  pendant  le  séjour  du 
compositeur  à  Paris.  Cet  ouvrage  avait  été 
représenté  à  Vienne  avec  succès,  en  1834, 
sous  ce  titre  :  das  Nacht-lager  (la  Mauvaise 
NuitJ.  Conradin  Kreutzer,  dont  les  ouvrages 
sont  peu  connus  en  France,  n'a  pas  écrit 
moins  de  vingt-quatre  opéras. 

NUIT  A  SÉVILLE  (une),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Nuitter  et  Beau- 
mont,  musique  de  M.  Frédéric  Barbier,  re- 
présenté au  Théâtre-Lyrique  le  14  sept.  1855. 

NUIT  A  SMYRNE  (une),  opéra-comique, 
musique  de  Grenzebach,  représenté  à  Cassel 
en  1839. 

*  nuit  A  venise  (une),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Bornier,  musique  de 
M.  Georges  Rose,  représentée  aux  Folies-Bo- 
bino  le  30  janvier  1874. 

*  nuit  a  venise  (la.),  opérette  en  trois 
actes,  livret  imité  de  celui  d'un  opéra-comi- 
que français  :  le  Château-Trompette^  musique 


de  M.  Johann  Strauss,  représentée  le  9  octo- 
bre 1883  au  théâtre  An-der-Wien,  de  Vienne. 

NUIT  AU  BOIS  (UNE)  OU  LE  MUET  DE  CIR- 
CONSTANCE, opéra-comique  en  un  acte,  mu- 
sique de  Gaveaux,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  10  février  1818. 

NUIT  AU  château  (une),  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  Paul  de  Kock,  musique  de 
Mengal,  représenté  à  l'Opéra- Comique  le 
5  août  1818. 

*  NUIT  AU  POSTE  (une),  opérette  en  un 
acte,  paroles  et  musique  de  M.  Edé,  repré- 
sentée aux  Folies-Bergère  le  30  mars  1875. 

NUIT  AUX  GONDOLES  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Jules  Barbier,  mu- 
sique de  M.  Prosper  Pascal,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  le  19  novembre  1861.  On  a 
distingué  dans  cet  ouvrage  une  jolie  salta- 
relle. 

*  NUIT  aux  soufflets  (la),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Ad.  d'Ennery  et 
Paul  Ferrier,  musique  de  M.  Hervé,  repré- 
sentée aux  Nouveautés  le  18  septembre  1884. 
Ce  n'était  là  qu'une  amplification  peu  heu- 
reuse d'un  ancien  vaudeville  en  deux  actes 
de  MM.  Dumanoir  et  d'Ennery,  joué  sous  le 
même  titre,  aux  Variétés,  en  1842.  Il  est  fa- 
cile de  réduire  en  deux  actes  une  pièce  qui 
en  compte  trois  ;  l'opération  contraire  est  plus 
malaisée.  On  peut  s'en  rendre  compte,  en  dé- 
pit de  la  bonne  interprétation  de  cette  nou- 
velle Nuit  aux  soufflets,  confiée  à  Mllcs  Mar- 
guerite Ugalde,  Juliette  Darcourt  et  Witt- 
mann,  à  MM.  Berthelier,  Vauthier,  Montaubry 
et  Tony  Riom. 

NUIT  AVANT  LA  NOCE  (la),  opéra-comi- 
que  danois,  musique  de  Frolich,  représenté  à 
Copenhague  en  1830. 

NUIT  BLANCHE  (une),  saynète  lyrique, 
musique  d'Offenbach,  représentée  aux  Bouf- 
fes-Parisiens le  jour  de  l'ouverture  de  ce 
théâtre  aux  Champs-Elysées,  le  5  juillet 
1855. 

*  NUIT  D'AMOUR,  fantaisie  lyrique  en  trois 
actes  et  quatre  tableaux,  paroles  de 
MM.  Maxime  Boucheron  et  Albert  Barré, 
musique  de  M.  Antoine  Banès,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  il  mai  1896. 

NUIT  D'INTRIGUE  (une),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  Kreubé,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  îer  juin  1816. 

HUIT  DANS  L'APENNIN  (UNE),  Opéra  polû- 


NUIT 


NUIT 


793 


nais,  musique  de  Mirecki,  représente  à  Cra- 
covie  en  1845. 

*  NUIT  DE  CLÉOPÂTRE  (une),  drame  lyri- 
que en  trois  actes  et  quatre  tableaux,  livret 
tiré  de  la  nouvelle  bien  connue  de  Théophile 
Gautier  par  M.  Jules  Barbier,  musique  pos- 
thume de  Victor  Massé,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  25  avril  1885.  —  En  l'absence 
d'Antoine,  dont  la  pensée  occupe  son  imagi- 
nation, sinon  son  cœur,  la  fille  des  Ptolémées 
se  sent  rongée  par  un  invincible  ennui.  La 
puissante  reine  d'Egypte,  l'incomparable  Cléo- 
pâtre,  célèbre  à  la  fois  par  sa  beauté,  sa  las- 
civeté,  sa  cruauté,  ne  sait  comment  passer  les 
longues  heures  d'oisiveté  que  lui  laisse  la 
solitude.  Après  avoir  assisté  à  une  panégyrie, 
elle  regagne  son  palais,  mollement  étendue 
sur  le  pont  d'une  cange  somptueuse,  à  qui  les 
bras  robustes  et  bronzés  de  cinquante  rameurs 
font  fendre  avec  rapidité  les  eaux  limpides  et 
fécondantes  du  Nil,  ce  roi  des  fleuves  de 
l'Orient. 

De  retour  en  sa  royale  demeure,  Cléopâtre 
ressent  plus  vivement  encore  le  poids  de  la 
lassitude  morale  dont  elle  est  accablée.  Elle 
ordonne  à  Charmion,  sa  suivante  préférée,  de 
chanter  pour  la  distraire.  Et  Charmion 
chante.  Mais  la  reine  s'ennuie  toujours.  «  Ah! 
dit-elle,  si  du  moins  je  pouvais  aimer,  si  je 
pouvais  être  aimée,  un  jour,  une  heure,  un 
instant!...»  Tandis  qu'elle  parle  ainsi,  un  léger 
sifflement  se  fait  entendre,  puis  un  petit  bruit 
sec,  et  Charmion  pousse  un  cri  de  surprise. 
Qu'est  cela?  Une  flèche,  lancée  par  une  main 
habile  et  vigoureuse,  est  entrée  par  la  fenêtre 
et  s'est  piquée  dans  le  mur  opposé.  Autour 
de  la  flèche  est  enroulé  un  fragment  de  papy- 
rus, sur  lequel  trois  mots  seulement  sont 
écrits  :  t  Je  vous  aime!  »  Et  Cléopâtre,  cour- 
roucée, de  s'écrier  : 

Quel  est  l'audacieux?... 

«  Je  vous  aime!...  »  A  moi,  Cléopâtre!... 

A  peine  si  j'en  crois  mes  yeux!... 
C'est  la  flèche  de  jonc  d'un  chasseur  ou  d'un  pâtre! 

Quelque  misérable  fellah!... 

Quelque  insensé,  plutôt-  —  Voilà, 
Voilà  certe  un  amour  dont  je  dois  être  fière! 
Mon  rêve  s'accomplit  d'une  étrange  manière! 

Elle  donne  des  ordres  pour  qu'on  recherche 
le  coupable.  Mais  tous  les  efforts  sont  inutiles. 

Nous  retrouvons  Cléopâtre  au  bain,  accom- 
pagnée de  ses  femmes.  Confiante  dans  le 
mystère  dont  sa  retraite  est  entourée,  elle 
sort  de  l'eau  et  s'apprête,  avec  leur  aide,  à 
sa  toilette.  Tout  à  coup  elle  pousse  un  cri. 
Qu'est-il  donc  arrivé?  Un  homme,  un  homme 
est  là,  agenouillé  devant  elle,  et  comme  en 
extase  devant  l'incomparable  spectacle  que 


lui  offre  sa  beauté.  Cet  homme,  c'est  le 
pêcheur  Manassès.  «  Que  fais-tu  là?  lui  dit  la 
reine  ivre  de  colère.  Es-tu  un  assassin  payé 
pour  attenter  à  mes  jours?  —  Je  vous  aime, 
répond  Manassès.  —  Ah!  c'est  toi,  misérable, 
qui  asosé,c'esttoiqui  oses!...  Toi,  un  pêcheur, 
tu  prétends  aimer  Cléopâtre  !  Eh  bien,  c'est 
de  sa  main  que  tu  vas  périr.  »  Elle  dit,  prend 
un  poignard,  s'avance  vers  lui  et  lève  le  bras 
pour  le  frapper,  lorsque,  présentant  sa  poi- 
trine, il  lui  répète  simplement  ces  trois  mots  : 
«  Je  vous  aime!  »  La  reine  alors,  étonnée, 
laisse  tomber  son  arme,  et...  c'est  ici  que  nous 
retrouvons  Cléopâtre.  «  N'as-tu  pas  »,  dit-elle 
à  Manassès  : 

N'as-tu  pas  conçu  la  pensée 

Que  par  la  faveur  insensée 
Des  dieux  ou  du  hasard 
Tu  pouvais  être  aimé  comme  Antoine  ou  César? 
Eh  bien!  l'on  t'aimera  !..  Tu  ne  fais  plus  un  songe! 
Je  te  sors  du  néant,  et  j'exauce  ton  vœu!... 

Je  fais  de  toi  l'égal  d'un  dieu, 

Et  dans  le  néant  te  replonge. 

Pendant  l'espace  d'une  nuit,  Cléopâtre 
«  aimera  »  Manassès;  après  quoi,  sur  un 
signe  d'elle,  il  videra  la  coupe  empoisonnée 
qui  doit  lui  donner  la  mort.  Vient  alors  la 
scène  du  festin,  l'orgie  nocturne.  Manassès, 
en  costume  somptueux,  est  le  roi  de  cette 
fête,  qu'il  doit  payer  de  sa  vie.  Bientôt  les 
courtisans,  les  danseurs,  les  serviteurs,  les 
esclaves  s'éloignent.  Manassès  et  Cléopâtre 
restent  seuls.  Ils  chantent  un  long  duo 
d'amour  et  de  volupté.  Mais  le  jour  va  paraî- 
tre, l'heure  fatale  arrive,  on  vient  annoncer  à 
la  reine  que  Marc- Antoine  approche...  «  Fuis, 
dit  Cléopâtre  qui  s'est  prise  à  son  piège  et 
qui  aime  celui  qu'elle  voulait  immoler  ;  fuis, 
car  il  te  tuerait!  —  Fuir!  »  répond  Manassès, 

Fuir  !  —  Pour  te  voir  aux  voeux  d'un  rival  asservie  ! 
Vivre  !  Dieux  tout-puissants,  pour  te  voir  en  ses  bras  ! 
Cro;,  èz-vous  donc  mon  cœur  capable  d'un  blasphème? 
Reine,  l'oubliez-vous?...  Je  l'ai  dit!...  Je  vous  aime! 

Il  vide  alors  la  coupe  et  tombe  inanimé. 
Telle  est  la  pièce  que  M.  Jules  Barbier  a  tirée 
du  sujet  qu'il  empruntait  à  Théophile  Gau- 
tier. La  partition  que  Massé  a  écrite  sur  ce 
poème  élégant  est  loin  d'être  sans  valeur, 
bien  qu'elle  ne  justifie  que  médiocrement, 
pour  sa  part,  la  qualification  un  peu  trop 
ambitieuse  de  «  drame  lyrique  »  que  l'affiche 
lui  attribuait.  Massé,  quoi  qu'il  en  pût  croire 
et  juger,  n'était  pas  l'homme  des  grandes 
envolées  et  des  hautes  aspirations.  Artiste 
délicat  et  fin,  à  l'imagination  poétique  et  par- 
fois nerveuse,  s'il  avait  le  sen  Liment  de  la 
passion  tendre,  les  grands  mouvements  de 
l'âme  lui  étaient  inconnus,  et,  si  l'on  voyait 


794 


NUIT 


NUIT 


parfois  une  larme  humecter  sa  paupière,  on 
pouvait  tenir  pour  certain  que  la  source  d'où 
jaillissait  cette  larme  ne  la  transiormeraitpas 
en  sanglots.  Il  n'y  a  pas  d'ailleurs,  à  part  la 
scène  du  dénouement,  de  situation  véritable- 
ment dramatique  dans  une  Nuit  de  Cléopâtre 
et,  en  restant  dans  une  gamme  tempérée,  le 
musicien  n'a  fait  que  se  plier  à  la  nature  de 
son  sujet. 

Le  premier  acte,  auquel  on  pourrait  repro- 
cher peut-être  un  peu  de  longueur,  contient 
nombre  de  pages  charmantes.  Sans  parler  de 
la  curieuse  et  trop  courte  chanson  du  mule- 
tier, il  en  faut  citer  le  joli  cantabile  de  Char- 
mion  :  Loin  de  vous  j'ai  vu  l'année...,  puis  le 
duo  tout  empreint  de  tendresse  qu'elle  chante 
avec  Manassès,  et  dans  lequel,  comme  dans 
un  riche  joyau,  se  trouve  enchâssée  cette 
perle  mélodique  qu'on  a  appelée  la  Chanson 
de  l'étoile.  Vient  ensuite  l'air  de  Manassès, 
dont  l'andante  en  sol  bémol  :  Sous  un  rayon 
tombé  des  deux,  est  d'une  forme  et  d'une 
couleur  exquises.  Quant  à  la  scène  de  la 
cange,  c'est,  à  quelque  point  de  vue  qu'on 
l'envisage,  l'un  des  tableaux  les  plus  poéti- 
ques qui  se  puissent  voir  au  théâtre;  le  com- 
positeur l'a  compris  à  merveille,  et  les  voca- 
lises de  Cléopâtre,  soutenues  par  un  chœur  à 
bouche  fermée  qu'accompagnent  les  accords 
légers  des  harpes,  produisent  un  effet  déli- 
cieux. 

Tout  le  premier  tableau  du  second  acte  est 
des  mieux  venus.  L'air  de  Cléopâtre  a  de 
l'allure  et  même  de  l'ardeur,  et,  pour  faire 
contraste,  il  est  avoisiné  par  les  stances  si 
fines  et  si  originales  de  Charmion  :  Les  heu- 
reux accusent  la  vie.  Le  petit  chœur  de  femmes 
qui  vient  ensuite  :  Le  flot  limpide  et  pur  t'ap- 
pelle, chœur  en  ut  majeur,  d'un  rythme  léger 
et  plein  de  coquetterie,  est  tout  à  fait  sédui- 
sant. Le  second  tableau  s'ouvre  par  un  a^ître 
chœur  de  femmes,  d'un  joli  sentiment  mélodi- 
que, et  se  termine,  après  la  scène  de  Cléopâ- 
tre et  de  Manassès,  par  un  grand  finale  scé- 
nique  à  l'italienne,  dont  la  nouveauté  n'est 
pas  le  caractère  dominant,  mais  qui  est  d'un 
heureux  effet  vocal.  Tout  l'intérêt  musical  du 
troisième  acte  se  concentre  sur  la  scène  capi- 
tale des  deux  amants.  L'épisode  du  festin 
n'offre  rien  de  bien  remarquable,  à  part  le 
gracieux  divertissement  des  heures  blanches 
et  des  heures  noires  et  les  strophes  ardentes 
de  Cléopâtre  :  Le  connais-tu,  Vamour?  qui 
donnent  bien  l'impression  d'une  ivresse  volup- 
tueuse. Mais  la  page  maîtresse  de  ce  troisième 
acte,  c'est  le  duo  de  Manassès  et  de  Cléopâ- 
tre, pour  lequel  Massé  a  su  trouver  des 


accents  inspirés  et  passionnés  ;  si  le  morceau 
n'est  pas  absolument  neuf  au  point  de  vue  de 
l'idée  musicale  pure,  il  est  au  moins  très  scé- 
nique,  d'un  caractère  vraiment  pathétique  et 
d'un  sentiment  très  puissant  et  très  intense. 
Un  finale  très  rapide  et  très  court  vient,  après 
la  mort  de  Manassès,  terminer  dignement 
cette  œuvre  intéressante  et  remarquable  à 
beaucoup  d'égards.  Les  rôles  d'une  Nuit  de 
Cléopâtre  étaient  ainsi  distribués  :  Cléopâtre, 
Mlle  Heilbron;  Charmion,  MUe  Reggiani; 
Manassès,  M.  Talazac  ;  Bocchoris,  M.  Taskin. 

*  NUIT  DE  grenade  (la),  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  Fiévée,  musique  de 
Persuis,  représentée  au  théâtre  de  Monsieur 
en  1791. 

NUIT  DE  Gustave  wasa  (une),  opéra  en 
deux  actes,  musique  de  Gasse,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  29  septembre  1827. 

*  NUIT  DE  LA  MI-CARÊME  (la),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Emile  Abraham, 
musique  d'Eugène  Déjazet,  représentée  au 
théâtre  Déjazet  en  mars  1864. 

*  NUIT  DE  LA  SAINT-ANDRÉ  (la),  opérette 
en  trois  actes,  musique  écrite  par  M.  Ivan 
Caryll,  compositeur  anglais,  sur  un  livret 
français  de  M.  Félix  Remo  traduit  en  alle- 
mand par  MM.  Wulf  et  Behre,  représentée 
au  théâtre  Cari  Schultze,  de  Hambourg,  en 
décembre  1890. 

*NUIT   DE  LA  SAINT-JEAN   (la),   Opéra- 

comique,  paroles  et  musique  de  M.  Gustave 
Pressel,  représenté  avec  succès  à  Stuttgard 
le  24  juin  1860. 

*  NUIT  DE  LA  SAINT-JEAN  (la),  opéra- 
comique,  musique  de  M.  Albert  Eilers,  repré- 
senté à  Darmstadt  en  1885. 

NUIT  DE  LA  SAINT-SYLVESTRE  (la), 
opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de  Mé- 
lesville  et  Michel  Masson,  musique  de  M.  Fran- 
çois Bazin,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
7  juillet  1849.  Le  sujet  de  cette  pièce  a  été 
tiré  d'un  vaudeville  intitulé  le  Garde  de  nuit, 
qui  a  eu  du  succès.  L'ouverture  rappelle  les 
principaux  motifs  de  la  partition  et  est  bien 
instrumentée.  On  a  remarqué  le  chœur  des 
gardes  de  nuit,  qui  a  bien  le  caractère  mys- 
térieux qu'il  comporte  et  qui  est  écrit  dans 
un  bon  style,  à  la  fin  du  premier  acte.  Le 
duo  du  duel,  au  second  acte,  et  le  finale  of- 
frent d'excellentes  qualités  scéniques.  Nous 
signalerons  aussi  le  solo  de  cor  du  troisième 
acte,  et  les  couplets  con  cori  qui  terminent 
l'ouvrage.  Mocker,  Ricquier,  Boulo,  Mlles  Ré- 


NUIT 


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villy  et  Lemercier  ont  été  les  interprètes  in- 
telligents de  cette  jolie  partition. 

NUIT  DE  MAI  (la),  opéra  comico-fantas- 
tique  en  trois  actes,  livret  tiré  d'un  conte 
populaire  de  Gogol ,  musique  de  Rimsky- 
KorsakofF,  représenté  au  théâtre  Marie,  à 
Saint-Pétersbourg,  le  20  janvier  1880;  chanté 
par  Strawinsky,  Lodi,  Eude,  Melnikoff,  Sobo- 
leff,  Mmes  Bitchourina,  Plawina,  Wielinskaïa. 
Le  style  de  l'auteur  se  rapproche  un  peu  de 
celui  de  Dargomijski,  regardé  comme  le  re- 
présentant autorisé  de  l'école  russe  moderne, 
laquelle  est  imbue  plus  qu'il  ne  faudrait  des 
idées  wagnériennes. 

NUIT  DE  NOËL  (la)  OU  L'ANNIVERAIRE, 

opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de 
Scribe,  musique  de  Reber,  représenté  à  l'O 
péra-Comique  le  9  février  1848.  Le  sujet  de 
la  pièce  était  trop  puéril  pour  le  talent  sé- 
rieux et  de  premier  ordre  du  compositeur. 
Un  garde-chasse  vit  en  mésintelligence  avec 
sa  jeune  femme  ;  le  seigneur  du  lieu  désire 
faire  tourner  au  profit  de  ses  caprices  une 
brouillerie  qu'il  entretient  par  les  sugges- 
tions d'une  veuve  acariâtre  et  d'un  maître 
d'école.  Un  pasteur  luthérien  rétablit  l'ordre 
et  la  paix  dans  ce  village  ,  d'abord  en  enfer- 
mant le  baron  trop  entreprenant  dans  une 
chapelle ,  et  ensuite  en  tirant  parti  de  la 
superstition  des  paysans,  qui  croient  devoir 
mourir  dans  l'année  s'ils  font  quelque  rencon- 
tre aux  abords  de  la  chapelle  pendant  la  nuit  de 
Noël.  Les  deux  époux  se  sont  trouvés  dans  ce 
cas,  et  l'appréhension  de  la  mort  les  dispose 
à  une  réconciliation.  Quand  on  réduit  les 
livrets  de  Scribe  à  l'idée  même  de  la  pièce, 
on  n'est  pas  médiocrement  surpris  de  la  pau- 
vreté de  sa  conception,  de  son  invraisem- 
blance et.  du  sentiment  faux  qui  y  domine. 
L'habileté  et  l'intelligence  des  détails  dissi- 
mulaient presque  toujours  une  œuvre  fausse 
et  malsaine.  La  partition  de  M.  Reber  a  été 
appréciée  de  suite  par  les  amateurs  comme 
elle  le  méritait.  C'était  le  début  du  composi- 
teur à  l'Opéra -Comique.  L'ouverture  est 
pleine  d'animation  et  d'une  riche  facture. 
Le  quatuor  du  premier  acte  est  traité  avec 
une  verve  scénique  remarquable.  Il  y  a  aussi 
une  ballade  terminée  en  canon  qui  a  été  très 
goûtée.  Le  grand  duo  du  troisième  acte 
entre  le  garde-chasse  et  sa  femme  a  une  ex- 
pression touchante.  La  déclamation  en  est 
vraie  et  l'instrumentation  intéressante.  Les 
rôles  ont  été  joués  par  Mocker,  Ricquier, 
Ponchard  fils,  Mmes  Darcier  et  Lemercier. 

NUIT  DE  NOËL  (la),  opéra,  musique  de 


M.  Rimsky-Korsakoff,  représenté  au  théâtre 
Impérial  de  Saint-Pétersbourg  en  déc.  1895. 

*  NUIT  DE  SAINT-GERMAIN  (LÀ),  Opérette 

en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Gaston  Hirsch 
et  Raoul  de  Saint- Arroman,  musique  de 
M.  Gaston  Serpette,  représentée  aux  Fantai- 
sies-Parisiennes de  Bruxelles  le  20  mars  1880. 
—  V.  Fanfreloche. 

nuit  de  saint-jean  (la)  ,  opéra-comi- 
oue  et  romantique,  musique  de  M.  Ellers, 
représenté  à  Gotha  en  mars  1868.  Le  sujet  a 
été  tiré  du  roman  de  Zschocke  :  Y  Bâte  mort. 

*  NUIT  DE  SAINT-JEAN  (la),  opéra-comi- 
que en  un  acte,  paroles  de  MM.  Delacour  et 
de  Lau-Lusignan,  musique  de  M.  P.  Lacome, 
représenté  à  TOpéra-Comique  le  13  novembre 
1882.  Interprètes  :  MM.  Mouliérat,  Maris, 
Grivot,  MMHes  Thuillier  etVial. 

*  NUIT  DE  TBIANON  (une),  opéra-comique, 
paroles  de  M.  Jack  Ferny,  musique  de 
M.  Prestreau,  représenté  sur  le  théâtre  des 
Arts,  à  Rouen,  en  avril  1887. 

NUIT  DE  WALPURGIS  (la),  opéra  roman- 
tique en  trois  actes,  musique  de  Rumler,  re- 
présenté à  Prague  en  1827. 

NUIT  DU  PLUS  BEAU  JOUB  (la),  folie 
musicale  en  un  acte,  livret  de  M.  Jules  Mar- 
ville,  musique  de  M.  Albert  de  Runs,  repré- 
sentée au  théâtre  des  Folies-Bergère  le 
5  avril  1873.  L'auteur  a  transporté  en  Au- 
vergne la  scène  de  Daphnis  et  Chloé,  et  ses 
personnages  ne  parlent  pas  précisément  la 
langue  de  Longus.  La  partitionnette  ren- 
ferme six  morceaux  d'une  facture  facile  et 
appropriée  à  ce  genre  de  pièces  ;  on  y  remar- 
que une  bourrée  assez  gentille  et  les  cou- 
plets : 

De  l'Aubergne,  tous  deux  jentants, 
Nés  chur  les  pics  de  nos  montagnes, 
Quand  nous  menions  nos  vêt's  aux  champs, 
Nous  partagions  noix  et  castagnes,  etc. 

Chanté  par  Armand  Ben  et  Mlle  Jane- 
Mary  Kùschnick.  Ce  petit  ouvrage,  d'une 
gaieté  franche  et  gauloise,  a  été  bien  accueilli. 

NUIT  DU  15  0CTOBBE(la),  opérette  mili- 
taire en  un  acte,  paroles  de  MM.  Leterrier 
et  Vanloo,  musique  de  Jacoby  ;  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  15  octobre  1869. 
Il  y  est  question  d'une  jeune  fille  assassinée, 
d'une  malle  enterrée,  des  récits  incongrus 
d'un  brosseur,  dont  les  couplets  ont  paru 
divertir  un  auditoire  bien  digne  de  se  com- 
plaire à  de  telles  excentricités. 


796 


NUMA 


NUOV 


nuit  espagnole  (la),  opéra- comiqua  en 
deux  actes,  paroles  de  Fiévée,  musique  de 
Persuis,  repr.  à  Feydeau  le  14  juinmi. 

NUITS  D'ESPAGNE  (les)  ,  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Michel  Carré, 
musique  de  M.  Semet,  représenté  au  Théâ- 
tre-Lyrique le  26  mai  1857.  Le  titre  n'indi- 
que guère  le  sujet  du  livret.  Il  est  question 
d'un  toréador  ridicule  nommé  Gil  Nunez, 
qui  dMt  épouser  la  jolie  Carmen.  Celle-ci  lui 
préfère  un  jeune  officier  de  la  marine  an- 
glaise nommé  Franck  Owen.  Le  père  de  Car- 
men, le  docteur  Moreto,  est  engoué  de  son 
toréador,  qui  doit  revenir  couvert  de  gloire 
d'une  course  de  taureaux.  Mais,  au  lieu  de 
ceindre  la  couronne  de  laurier ,  il  reçoit  une 
blessure  ignominieuse  qui  l'oblige  à  aller  se 
coucher.  Pendant  son  sommeil,  sa  fiancée  se 
laisse  enlever  par  l'Anglais.  On  voit  que  ce 
livret  est  fort  léger  et  peu  heureux.  Le  pu- 
blic ne  s'intéresse  jamais  fortement  à  une 
fille  qui  se  laisse  enlever.  Il  faut  tous  les  vo- 
lumes de  Clarisse  Harlowe  pour  faire  ac- 
cueillir avec  quelque  sympathie  une  telle 
situation.  Le  compositeur,  M.  Semet ,  qui 
remplit  les  fonctions  de  timbalier  à  l'or- 
chestre de  l'Opéra,  est  un  musicien  excellent, 
doué  d'imagination  et  mélodiste.  On  a  re- 
marqué beaucoup  de  motifs  élégants  et  neufs 
dans  la  partition  des  Nuits  d'Espagne  ;  nous 
nous  contenterons  de  signaler  la  ballade 
d'Inésille  au  premier  acte  : 

L'alcade  de  Sandoval 

Avait  chien,  femme  et  cheval  ; 

la  sérénade  de  Franck ,  le  chœur  des  toréa- 
dors, le  septuor  en  canon  et  le  trio  de  Sci- 
pion  avec  les  deux  Anglais.  Cet  opéra  a  été 
chanté  par  Grillon,  Lesage,  Fromant,  Girar- 
dot,  Mlles  Moreau  et  Girard. 

NUITS  DE  FLORENCE  (les),  opéra-comi- 
que  en  trois  actes,  musique  de  Ferdinand 
Lavainne  ;  représenté  au  Grand-Théâtre  de 
Lille,  en  février  1872,  avec  un  succès  local 
très  accentué. 

NUMA  POMPILIO,  opéra  italien,  livret  de 
Matteo  Noris,  poète  vénitien,  musique  de 
Giovanni-Maria  Pagliardi,  compositeur  flo- 
rentin, représenté  sur  le  théâtre  des  Saints- 
Jean-et-Paul,  à  Venise  en  1674. 

NUMA  POMPILIO,  opéra  italien,  livret  de 
Matteo  Noris ,  musique  de  J.-A.-P.  Hasse, 
représenté  à  Dresde  en  1741. 

NUMA  POMPILIO ,  opéra  italien,  livret  de 
Matteo  Noris,  musique  de  Paër,  représenté 
au  théâtre  de  la  Cour,  à  Paris,  en  1808. 


NUMA  POMPILIUS,  opéra  allemand,  mu-' 
sique  de  Conradi  (Jean- Georges),  repré- 
senté à  Hambourg  en  1691. 

NUMITOR,  opéra  italien,  musique  de 
Porta  (Jean) ,  représenté  à  Londres  en  1738. 

NUMITOR  ALB.ffi  REGNATOR  A  NEPOTI- 
BUS  CONTRA  AMULII  TYRANNIDEM  DE- 
PENSUS ,  ET  AVITO    SOLIO  RESTITUTUS 

(Numitor,  roi  d'Albe,  défendu  par  ses  enfants 
contre  la  tyrannie  d'Amulius,  et  rétabli  sur  le 
trône  de  ses  ancêtres),  drame  latin,  musique 
de  Eberlin  (Jean).  Cette  partition  a  été  exé- 
cutée par  les  étudiants  du  couvent  des  bé- 
nédictins de  Salzbourg,  et  représentée  le 
5  septembre  1746. 

nunnery  (le  couvent)  ,  opéra-comique 
anglais,  musique  de  Shild  ,  représenté  à  Co- 
vent-Garden  en  1785. 

*  NUOVA  PIANELLA  PERDUTA  MELLA 
NEVE  (la),  opérette  dialoguée,  musique  de 
Luigi  Chessi,  représentée  à  Milan,  sur  le 
théâtre  de  la  Commenda,  en  août  1865. 

*  NUOVA  santarella,  opéra-bouffe,  mu- 
sique de  M.  Buongiorno,  représenté  sans 
succès  au  théâtre  philodramatique  de  Trieste 
en  octobre  1894. 

NUOVE  AMAZONE  (le)  [les  Nouvelles  ama- 
zones], opéra  italien,  musique  de  Trento,  re- 
présenté à  Rome  au  mois  de  février  1821. 

NUOVO  BARBIERE  DI  SIVIGLIA  (il), 
opéra  italien ,  musique  de  Morlacchi ,  repré- 
senté à  Dresde  en  1815,  avec  succès,  «  col 
massimo  plauso  »,  dit  le  biographe  de  ce  maî- 
tre, le  comte  Rossi-Scotti. 

NUOVO  CONV1TATO  DI  PIETRA  (il)  [le 
Nouveau  convive  de  pierre] ,  opéra  italien, 
musique  de  Gardi,  repr.  à  Boiogue  en  179 1. 

NUOVO  FIGARO  (il),  opéra  italien,  musi- 
que de  Paër,  représenté  à  Parme  en  1797. 

NUOVO  FIGARO  (il),  opéra  italien,  musi- 
que de  Ricci,  représenté  à  Parme  au  carnaval 
de  1833,  et  à  Venise  dans  la  même  année.  Cet 
ouvrage  a  été  joué  aussi  sous  le  titre  de  le 
Nozze  di  Figaro.  Chanté  par  Spada,  Rovere, 
Mme Taccani,  le  ténor  Paganini,  Mme  Rubini  ; 
repris  au  théâtre  de  Sainte-Radegonde,  à  Mi- 
lan, en  décembre  1863. 

NUOVO  orlando  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Piccinni,  représenté  à  Naples  en  1762. 

NUOVO  POURCEAUGNAC  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Donizetti,  représenté  à  Na- 
ples en  1832. 


OBER 


OBER 


797 


NUOVO  SAVIO  DELL  A  GRE  CI  A  (il)  [le  Nou- 
veau sage  de  la  Grèce],  opéra  italien,  musique 
de  Farinelli,  représenté  en  Italie  vers  1804. 

*  nuovo  tartufo  (il),  opéra  sérieux, 
musique  de  C.-A.  Gambini,  représenté  à 
Gênes,  en  1854,  sur  le  théâtre  Apollo. 

NURMAHAL  OU  LA  FÊTE  DE  LA  ROSE 
DE  CACHEMIRE,  opéra-ballet  en  deux  actes, 
livret  de  Herklotz,  tiré  du  poème  de  Thomas 
Moore  intitulé  Lalla-Rook,  musique  de  Spon- 
tini,  représenté  à  Berlin  en  1821  avec  succès. 

NURZAHAD,  mélodrame  en  trois  actes, 
avec  danses  et  chants,  musique  d'Elsner,  re- 
présenté avec  succès  à  Varsovie  en  1805. 

*  nydia,  drame  lyrique,  livret  tiré  du 
roman  de  Bulwer  :  les  Derniers  Jours  de 
Pompéi,  musique  de  M.  Georges  Fox,  repré- 
senté au  Palais  de  cristal  de  Londres  en  mai 
1892. 

NYMPHE  DE  LA  FORÊT  (la),  opéra,  musi- 
que de  Bennett,  représenté  en  Angleterre  en 
1838. 


*  NYMPHE  DE  LA  mer  (la),  opéra  roman- 
tique en  trois  actes,  poème  tiré  par  M.  Van- 
derwied  d'une  nouvelle  de  Gerstacker,  musi- 
que de  M.  O.  Rlauwell,  représenté  sur  le 
théâtre  municipal  de  Cologne  en  octobre  1889. 
NYMPHE  DES  EAUX  (la),  opéra  russe, 
livret  tiré  d'un  poème  de  Pousckkine,  musi- 
que de  M.  de  Dargomysky,  représenté  à 
Saint-Pétersbourg  en  mai  1856. 

NYMPHE  DU  DANUBE   (la)    [das  Donau 

Weibchen] ,  opéra  allemand,  musique  de 
Kauer,  représenté  longtemps  en  Allemagne 
avec  un  grand  succès  avant  1830.  Cet  ouvrage 
a  été  repris  à  Francfort  en  1846. 

NYMPHEN  DER  SILBERQUELLE  (die)  [les 
Nymphes  de  la  source  argentée],  opéra  alle- 
mand, musique  de  Lipawsky ,  représenté  au 
théâtre  Sehikaneder,  à  Vienne,  vers  1800. 

NYMPHES  DE  diane  (les),  opéra- vaude- 
ville en  un  acte,  paroles  de  Favart,  musique 
de  J.-B.  Moulinghem,  représenté  au  théâtre 
de  la  Foire  en  septembre  1753,  et  à  la  Comé- 
die-Italienne en  1762.  Cet  ouvrage  avait  été 
joué  en  Flandre  avant  de  l'être  à  Paris. 


*  O  CES  DIEUX  !  opérette  burlesque,  pa- 
roles de  M.  Victor  Léon,  musique  de  M.  Cari 
Stix,  représentée  à  Vienne,  sur  le  théâtre  Ro- 
nacher,  en  août  1883. 

*  o  mego  per  forza,  opéra-bouffe  en 
dialecte  génois,  musique  de  M.  Navaro,  re- 
présenté sur  le  théâtre  national  de  Gênes  en 
1874. 

OBEDDE  ED  ALAMARO ,  opéra  italien, 
musique  de  Capotorti,  représenté  au  théâtre 
Saint-Charles  de  Naples  en  1803. 

OBER-AMMERGAU  (REPRÉSENTATIONS  DÉ- 
CENNALES DE  LA  PASSION    DE    NOTRE-SEIGNEUR 

dans  la  ville  de).  Ce  mystère  a  été  repré- 
senté en  mai,  juin,  juillet  et  août  1880,  par 
séries  durant  plusieurs  jours,  sur  un  théâtre 
à  ciel  ouvert  et  devant  une  foule  immense  de 
spectateurs.  Le  texte  a  été  rédigé  par  un  cha- 
noine d'Ettla  et  revisé  par  le  curé  du  village, 
M.  Deisenberger,  vieillard  centenaire.  La  mu- 
sique a  été  composée,  il  y  aura  bientôt  un 
siècle,  par  un  maître   d'école    d'Ober-Am- 


mergau.  Ces  spectacles,  appelés  Passionsspiele, 
étaient  fréquents  autrefois,  et  ce  n'était  pas 
seulement  de  l'autre  côté  du  Rhin  qu'on  les 
donnait.  En  Lorraine,  dans  les  Vosges,  il  en 
reste  des  fragments;  mais,  en  Espagne,  il  n'y 
a  pas  d'année  où  des  troupes  ambulantes  ne 
donnent  des  représentations  de  la  Passion. 
J'ai  assisté  à  l'une  d'elles,  dans  la  petite  ville 
de  Figueras.  Elles  remontent,  sous  cette 
forme  populaire,  au  xve  siècle,  à  l'époque  où 
les  clercs  de  la  basoche,  les  confrères  de  la 
Passion  et  de  la  Mère-Sotte  exploitaient  ce 
genre  de  spectacle,  en  mêlant  à  des  faits  de 
l'ordre  religieux  les  grossières  inventions  de 
leur  imagination  déréglée.  Tout  cela  est  cu- 
rieux, mais  ne  mérite  pas  le  nom  d'oeuvres 
d'art.  Il  faut  remonter  beaucoup  plus  haut 
pour  trouver  les  sources  pures  d'un  art  à  la 
fois  dramatique,  musical  et  littéraire.  Ce  sont 
ces  origines  que  j'ai  fait  connaître,  à  une  épo- 
que où  l'on  s'occupait  peu  de  ces  choses,  en 
publiant  dans  les  Annales  archéologiques,  à 
partir  de  1847,  la  série  de  mes  études  sur  les 


798 


OBER 


OCA 


Drames  liturgiques  des  xue  et  xin«  siècles, 
d'après  les  manuscrits,  études  réunies  en  1860 
dans  une  Histoire  générale  de  la  musique  reli- 
gieuse, et  qui,  je  crois,  ont  servi  de  point  de 
départ  à  des  travaux  analogues.  Je  saisis  cette 
occasion  qui  m'est  offerte  pour  établir,  une 
fois  de  plus,  la  différence  qui  existe  entre  les 
mystères  et  les  vrais  drames  liturgiques,  ceux 
que  j'ai  publiés,  d'où  j'ai  tiré  tant  de  belles 
séquences  ,  entre  autres  les  chants  connus 
sous  le  nom  de  Chants  de  la  Sainte-Chapelle, 
que  j'ai  offerts  enfin  avec  confiance  à  l'admi- 
ration des  amateurs  des  arts  élevés. 

oberon,  opéra  en  trois  actes,  poème  de 
Planché,  musique  de  "Weber,  représenté  pour 
la  première  fois  à  Londres  le  12  avril  1 826,  quel- 
ques sem  aines  avant  la  mort  de  ce  compositeur 
de  génie.  Le  succès  n'avait  point  répondu  à  son 
attente,  et  cette  circonstance  augmenta  la  mé- 
lancolie profonde  à  laquelle  il  était  en  proie  de- 
puis longtemps.  Weber  mourut  le  5  juin  de  la 
même  année.  Le  poème  à' Oberon  est  tiré  d'un 
roman  de  la  Bibliothèque  bleue ,  intitulé 
Euonde  Bordeaux.  Représenté  sur  le  théâtre 
allemand,  à  Paris,  en  1830,  cet  opéra  ne  fut 
guère  apprécié  que  par  les  connaisseurs. 
L'ouverture  seulement,  adoptée  par  la  So- 
ciété des  concerts  du  Conservatoire,  ne  tarda 
pas  à  devenir  un  des  morceaux  les  plus  ad- 
mirés de  son  répertoire.  Ce  ne  fut  qu'en 
1857  que  le  public  français  fut  admis  à  con- 
naître l'ouvrage  entier  de  Weber  au  Théâtre- 
Lyrique,  grâce  à  la  traduction  de  MM.  Nuit- 
ter,  Beaumont  et  de  Chazot.  Une  traduction 
plus  ancienne  en  avait  été  faite  par  M.  Çre- 
vel  de  Charlemagne.  Le  caractère  de  la  mu- 
sique d'Oberon  est  aussi  original ,  aussi  fan- 
tastique que  celui  du  Freischutz  et  de  Preciosa, 
mais  beaucoup  plus  doux  et  empreint  d'une 
délicatesse  mélancolique.  Les  parties  les  plus 
saillantes  de  cet  opéra  sont  le  chœur  d'in- 
troduction des  génies,  l'air  de  Rezia,  suivi 
d'un  duettino  charmant  et  de  la  marche  bi- 
zarre si  délicieusement  accompagnée  par  des 
vocalises,  qui  termine  le  premier  acte;  la 
scène  de  l'orage,  la  suave  barcarolle  et  le 
chœur  du  ballet  aquatique  du  second  ;  dans 
le  troisième,  une  ariette  bien  rythmée,  le 
duo  plutôt  original  que  comique ,  mais  d'un 
joli  effet,  entre  Chérasmin  et  Fatime,  enfin 
l'admirable  cavatine  de  Rezia ,  dans  laquelle 
semble  avoir  passé  le  dernier  souffle  du  mu- 
sicien poète.  Il  est  regrettable  que  les  di- 
recteurs de  théâtre  aient  fait  de  nombreuses 
interpolations  des  morceaux  de  cet  ouvrage 
à  chaque  nouvelle  mise  en  scène.  Les  ama- 
teurs de  la  musique  de  Weber  devront  préfé- 


rer la  version  primitive  à  tous  ces  remanie- 
ments. C'est  sur  des  paroles  anglaises  et  pour 
le  théâtre  de  Covent-Garden  que  le  composi- 
teur écrivit  sa  partition.  C'est  là  qu'il  faut 
étudier  le  caractère  de  ces  personnages  déjà 
rendus  traditionnels  par  le  Songe  d'une  nuit 
d'été,  d'Oberon,  de  Puck,  de  Titania;  c'est 
dans  cette  œuvre  originale  qu'on  peut  se 
rendre  compte  de  l'alliance  du  génie  allemand 
avec  le  génie  de  Shakspeare.  Au  Théâtre- 
Lyrique,  les  rôles  ont  été  chantés  par  Mi- 
chot,  Girardot,  Mme  Rossi-Caccia  et  Girard. 
Mme  Ugalde  a  chanté  depuis  admirablement 
le  rôle  de  Rezia. 

OBERON,  ROI  DES  ELFES,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Wianiczky,  représenté  à 
Francfort-sur-le-Mein,  pour  le  couronnement 
de  l'empereur  Léopold  II,  en  1790,  et  à  Vienne 
en  1791. 

OBERON,  THE  FAIRY  PRINCE  (Oberon, 
prince  des  fées),  paroles  de  Ben-Johnson,  mu- 
sique de  Ferrabosco,  représenté  à  Londres 
vers  1610. 

*  OBERSTEIGER  (der),  opérette,  musique 
de  M.  Zeller,  représentée  avec  un  succès  com- 
plet à  Vienne,  sur  le  théâtre  An  der  Wien,  en 
janvier  1894. 

OBERTO,    CONTE  DI  SAN   BONIFACIO, 

poème  de  Felice  Romani,  musique  de  Verdi, 
représenté  au  théâtre  de  la  Scala  de  Milan, 
le  17  novembre  1839,  avec  Salvi,  Marini, 
Mmes  Raineri-Marini  et  Shaw  comme  inter- 
prètes. C'est  le  premier  ouvrage  de  l'illustre 
maître,  et  il  fut  assez  bien  accueilli  du  public 
pour  que  le  célèbre  éditeur  Ricordi  lui  achetât 
sa  partition  au  prix  de  1,750  francs. 

OBLESZENIA  GDANSKA  (le  Siège  de Dant- 
zig)\  opéra  polonais,  musique  de  Kur- 
pinski,  représenté  à  Varsovie  en  1815. 

OBOTRITEN  (die),  grand  opéra  en  quatre 
actes ,  musique  de  Lappe  ,  représenté  à 
Schwerin  le  6  janvier  1840. 

OCA  DEL  CAIRO  (l'Oie  du  Caire) ,  opéra- 
bouffe  en  deux  actes,  paroles  de  l'abbé  Va- 
resco,  chapelain  de  la  cour  de  Salzbourg, 
musique  de  Mozart,  écrit  en  1783.  C'était  un 
livret  stupide,  que  l'auteur  avait  fabriqué 
pour  céder  aux  instances  du  père  de  Mozart, 
et  que  le  fils  avait  finalement  laissé  de  côté, 
désespérant  d'obtenir  du  poète  les  corrections 
convenables.  La  pièce  devait  avoir  trois  ac- 
tes. Le  dernier  ne  fut  jamais  composé. 
M.  André,  éditeur  de  musique  à  Offenbach, 
fit  graver  le  manuscrit.  Il  n'y  avait  d'orches- 


OGA 


ODAL 


799 


très  que  l'ouverture,  le  quatuor  d'introduc- 
tion, l'air  d'Isabelle,  le  trio  qui  termine  le 
premier  acte,  et  les  ritournelles  des  autres 
morceaux.  Le  reste  n'offrait  que  la  basse 
chiffrée.  M.  Victor  Wilder  a  traduit  en  vers 
cette  pièce  informe,  en  a  arrangé  quelques 
scènes  pour  en  rendre  la  représentation  sup- 
portable. Un  vieil  épouseur  de  soixante  ans 
veut  se  marier  à  sa  pupille.  Son  neveu  est 
épris  de  la  belle  et  finit  par  se  substituer  à 
l'oncle.  Les  manèges  et  les  jeux  de  scène,  les 
échelles,  les  scènes  de  balcon,  les  tours  de 
clef  inutiles,  les  escalades  ne  manquent  pas, 
et  à  la  fin  de  la  pièce  apparaît  une  oie  colossale 
conduite  par  un  eunuque,  sans  qu'on  devine 
en  quoi  la  présence  de  ces  deux  personnages 
intéresse  le  dénoûment.  La  femme  du  tu- 
teur Beltram,  qu'il  croyait  morte  depuis 
longtemps,  semble  sortir  des  flancs  de  cette 
oie,  ainsi  que  plusieurs  petits  enfants  qu'elle 
ramène  du  harem  du  pacha  d'Egypte,  où  elle 
a  séjourné  plusieurs  années.  Quelle  qu'ait  été 
la  pièce  originale,  il  est  difficile  de  l'imagi- 
ner plus  maussade  que  celle  qui  a  été  jouée 
aux  Fantaisies -Parisiennes  en  juin  1867. 
C'est  une  folie  de  carnaval  peu  comique  en 
somme.  La  partition  offre  plusieurs  mor- 
ceaux ravissants.  M.  Constantin,  chef  d'or- 
chestre des  Fantaisies-Parisiennes,  a  com- 
plété l'orchestration  inachevée  avec  habileté 
et  conscience.  Il  a  introduit  dans  l'ouvrage 
une  ouverture  et  une  scène  d'introduction 
tirés  d'un  opéra  manuscrit  de  Mozart,  inti- 
tulé :  Lo  Sposo  deîuso,  ainsi  qu'un  trio  de  la 
Villanella  rapita,  opéra  de  Bianchi,  mais 
dont  la  musique  a  été  composée  par  Mozart 
en  1784.  L'ouverture  débute  par  un  motii 
présenté  par  les  clarinettes  et  les  hautbois, 
et  qui  a  vieilli.  L'adagio  qui  suit  est  em- 
preint de  cette  mélancolie  qui  abandonne  ra- 
rement Mozart.  Après  le  quatuor  d'introduc- 
tion, le  ténor  Fabrice  chante  un  air  dont  la 
mélodie  est  charmante  et  dans  lequel  on  re- 
marque une  rentrée  de  flûte  dont  l'effet  est 
délicieux.  L'air  d'Aurette,  la  soubrette,  est 
plein  d'expression  et  d'esprit.  Le  duo  qu'elle 
chante  avec  son  amoureux  Pascal  est  une 
scène  de  fâcherie  et  de  réconciliation  à  la 
Molière  et  qui  est  bien  traitée.  L'air  de  la 
pupille  Isabelle  est  le  digne  pendant  de  l'air 
de  la  comtesse  :  Dove  sono,  des  Nozze.  Pen- 
dant le  duo  de  la  bague  entre  Isabelle  et  Fa- 
brice, et  qui  se  termine  en  trio,  on  entend 
un  roucoulement  de  violons  délicieux.  C'est 
d'une  grâce  achevée.  Le  deuxième  acte  dé- 
bute par  un  quatuor  dans  la  forme  italienne. 
La  scène  de  Joconde  :  Quand  on  attend  sa 


belle,  exprime  une  situation  analogue,  et  la 
comparaison  de  ces  deux  scènes  peut  servir 
à  démontrer  en  quoi  diffère  le  goût  français 
du  génie  allemand.  Dans  la  pièce  française, 
l'expression  est  tendre ,  mais  vive,  sobre  et 
un  peu  railleuse;  dans  le  quatuor  du  plus 
doux  et  du  plus  sensible  des  Allemands,  la 
symphonie  domine  et  les  personnages  sont 
plutôt  des  musiciens  excellents  que  des  amou- 
reux. Devant  ce  magistral  ensemble,  le  pau- 
vre petit  trio  de  Nicolo  se  dérobe  comme  il 
peut,  mais  avec  un  sourire  plein  de  malice 
et  de  grâce  qui  veut  dire  :  Je  reviendrai.  Le 
duo  des  cadeaux  offre  un  accompagnement 
de  grupetti  qui  n'a  pas  la  légèreté  des  des- 
sins d'orchestre  de  Mozart.  Nous  ne  croyons 
pas  qu'il  doive  lui  être  attribué.  Les  cou- 
plets de  Beltram  sont  des  meilleurs.  Ils  sont 
suivis  d'un  quatuor  et  d'un  chœur  final. 

Distribution  :  Don  Beltram,  Geraizer;  Fa- 
brice, Laurent  ;  un  eunuque,  Bonnet  ;  Pas- 
cal, Masson;  Isabelle,  Aurette,  Jacinthe 
Mmes  Armand,  Géraizer,  Mathilde. 

Cet  ouvrage  avait  déjà  été  exécuté  à  l'Aca- 
démie de  chant  de  Magdebourg  le  3  février 
1861. 

*  OCCASIE  MAAKTDENDIEF  (de),  Opéra- 

comique  flamand  en  un  acte,  musique  de 
M.  Charles  Miry,  représenté  à  Gand  le  24  dé- 
cembre 1866. 

OCCASION  (l'),  opéra-comique,  musique 
de  Saint-Amans ,  repr.  à  Bruxelles  en  L778. 

OCCASIONE  FÀ  IL  LADRO  (l')  [l'Occasion 
fait  le  larron],  huitième  opéra  composé  par 
Rossini,  âgé  alors  de  vingt  et  un  ans.  Il  fut 
représenté  sur  le  théâtre  de  San-Mosè,  à  Ve- 
nise, dans  l'automne  de  1812. 

*  occhi  azzurri,  «  idylle  musicale  »  en  un 
acte,  paroles  de  Mmo  Erminia  Barzocchi,  mu- 
sique de  M.  Ciro  Cavalieri,  représentée  au 
théâtre  Social  de  Fossano,  le  28  février  1889. 

OCTAVIE ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1705. 

OCTAVUS   AUGUSTUS  SUI  VICTOR  GLO- 

riosus  ,  drame  latin,  musique  de  Eberlin 
(Jean) ,  représenté  en  1747.  Cette  partition 
a  été  exécutée  par  les  étudiants  du  couvent 
des  bénédictins  de  Salzbourg. 

OCULISTE  (l'),  opéra-comique  en  deux 
actes,  musique  de  Gyrowetz  ,  représenté  à 
Vienne  vers  1817. 

ODALISA,  opéra  italien,  musique  de  Nini, 
représenté  à  Milan  en  1842. 


800 


ODOA 


ŒDIP 


ODDA  Dl  bernauer,  drame  lyrique,  mu- 
sique de  Lillo,  représenté  à  Naples  en  1837. 

ODI    DELUSI   DAL   SANGUE    (gli)  ,   Opéra 

talien,  livret  de  Lucchini,  compositeur  vé- 
nitien, écrit  sur  la  demande  d'Auguste  II,  roi 
de  Pologne  et  électeur  de  Saxe,  musique  de 
Lotti,  représenté  à  Dresde,  pendant  le  car- 
naval de  1718. 

ODio  ED  AMORE,  opéra  italien,  livret  de 
Matteo  Noris,  musique  de  Pollaroli ,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysos- 
tome,  et  repris  en  1717  sur  le  théâtre  Mar- 
sigli-Rossi,    à  Venise,  en  1703. 

*  ODIO  ED  AMORE,  opéra  sérieux  italien, 
paroles  de  Felice  Romani,  musique  du  com- 
positeur espagnol  Mariano  Obiols,  représ. 
à  Milan,  sur  le  théâtre  de  la  Scala,  en  1837. 

ODIO  PLACATO  (l'),  opéra  italien,  livret 
de  l'abbé  Francesco  Silvani,  musique  de  Bot- 
teoni,  représenté  à  Gorice  en  1696. 

ODIO  PLACATO  (l'),  opéra  italien,  livret 
de  l'abbé  Francesco  Silvani,  musique  de 
Buini,  représenté  au  théâtre  de  San-Mosè,  à 
Venise,  en  1725. 

ODIO  PLACATO ,  opéra  italien,  livret  de 
l'abbé  Francesco  Silvani,  musique  de  Ga- 
luppi,  représenté  sur  le  théâtre  de  San-An- 
giolo,  à  Venise,  en  1730. 

ODIO  REDIVIVO  (l'),  opéra  italien,  livret 
de  Zamboni,  musique  de  Nelvi,  représenté 
à  Bologne  en  1723. 

ODIO    VINTO    DALLA     COSTANZA    {la 

Haine  vaincue  par  la  constance),  opéra  ita- 
lien, livret  de  Marchi,  musique  de  Vivaldi, 
représenté  sur  le  théâtre  de  San-Angiolo,  à 
Venise,  en  1731. 

ODOACRE,  opéra  italien  en  trois  actes, 
livret  de  Novello  de  Bonis,  musique  de  Va- 
rischino,  représenté  au  théâtre  San-Angiolo 
de  Venise,  en  1680.  Cet  opéra  eut  du  succès, 
car  il  fut  repris  à  Bologne,  à  Vérone  et  à 
Trévise. 

ODOACRE,  opéra  italien  en  trois  actes, 
livret  de  Novello  de  Bonis,  musique  de  Scar- 
latti  et  de  Legrenzi,  repr.  à  Naples  en  1694. 

ODOARDO,  opéra  italien,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  Ziani,  représenté  sur  le 
théâtre  San-Angiolo  de  Venise,  en  1698. 

ODOARDO ,  opéra  séria,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  Jomelli,  représenté  au 
théâtre  des  Florentins,  à  Naples,  en  1738. 


ODOARDO  E  carlotta,  opéra  italien, 
musique  de  Farinelli,  représenté  en  Italie 
vers  1793. 

ODOARDO  E  GILDIPPA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  O.  Nicolaï,  repr.  à  Turin  en  1841. 

ODOARDO  stuart,  opéra  italien ,  musi- 
que de  Coccia,  représenté  à  Milan  en  1832. 

ŒDIPE ,  tragédie  anglaise ,  musique  de 
Purcell,  représenté  en  Angleterre  en  1692. 

ŒDIPE,  opéra,  musique  de  Gebel  (George), 
représenté  à  Rudolstadt  en  1751. 

ŒDIPE,  tragédie  de  Sophocle,  traduite  par 
G.  Wendt  et  mise  en  musique  par  Edouard 
Lassen,  chef  d'orchestre  de  la  ville  de  Wei- 
mar ,  représentée  le  7  février  1874. 

ŒDIPE  À  COLONE,  tragédie-opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  Guillard,  musique  de  Sac- 
chini,  représenté  à  l'Opéra  le  1"  février  1787, 
six  mois  après  la  mort  du  compositeur.  Ce 
fut  un  magnifique  succès  posthume.  L'histoire 
terrible  d'Œdipe,  comme  celle  d'Iphigénie,  a 
souvent  inspiré  la  muse  des  auteurs  tragi- 
ques. Le  plus  ancien,  Sophocle,  semblait  avoir 
épuisé  le  sujet  dans  ses  deux  chefs-d'œuvre  : 
Œdipe  roi  et  Œdipe  à  Colone.  Le  poète  la- 
tin Sénèque  a  suivi  le  plan  de  Sophocle  ,  et 
n'a  montré  d'invention  que  dans  les  épisodes, 
surtout  celui  de  la  peste  qui  remplit  le  pre- 
mier acte.  Prévost  fut  le  premier  auteur  d'une 
tragédie  à.' Œdipe  en  français  ;  elle  fut  jouée 
en  1605.  Sainte-Marthe  en  donna  une  nou- 
velle en  1614.  Pierre  Corneille  introduisit 
dans  son  Œdipe ,  représenté  en  1659 ,  deux 
éléments  que  ses  devanciers  avaient  négligés, 
l'un  volontairement,  l'autre  par  impuissance  ; 
je  veux  parler  de  l'amour  et  du  raisonnement 
philosophique.  Il  est  possible  que  cette  der- 
nière innovation  ait  nui  au  succès  de  la  tra- 
gédie; mais,  sous  la  plume  de  Corneille,  les 
théories  de  la  fatalité  et  du  libre  arbitre  sont 
tracées  d'une  manière  sublime  dans  le  dialo- 
gue de  Jocaste  et  de  Thésée.  L'Œdipe  de 
VoltaiGS,  joué  en  1718,  renferme  aussi  des 
morceaux  remarquables ,  surtout  lorsqu'on 
songe  que  l'auteur  le  composa  à  l'âge  de  dix- 
huit  ans.  Nous  ne  mentionnons  que  pour  mé- 
moire la  tragédie  de  Lamotte,  jouée  en  1726, 
et  celle  d'Œdipe  chez  Admète  de  Ducis  (1778), 
dont  le  plan  s'éloigne  le  plus  de  celui  du  vieux 
tragique  grec.  Guillard  a  choisi  les  situations 
les  plus  propres  à  la  musique ,  et  son  poème 
n'est  pas  sans  mérite.  La  partition  d'Œdipe 
à  Colone  est  le  chef-d'œuvre  de  Sacchini.  Il 
s'y  élève  parfois  à  la  sublimité  du  sujet  an- 


ŒDIP 


OFFI 


801 


tique.  L'auteur  de  compositions,  tour  à  tour 
si  suaves  et  si  dramatiques,  avait  éprouvé  de 
grandes  difficultés  pour  faire  représenter  cet 
ouvrage.  Les  succès  qu'il  avait  obtenus  en 
Italie  et  en  Angleterre  n'avaient  pas  suffi 
pour  le  faire  accueillir  à  Paris  comme  il  le 
méritait.  Il  ne  put  triompher  des  cabales  qui 
s'élevaient  contre  lui ,  malgré  la  protection 
de  la  reine.  Il  mourut  le  7  octobre  1786,  à 
l'âge  de  cinquante  -  deux  ans,  laissant  un 
chef-d'œuvre  de  plus  au  monde  artistique. 
L'ouverture  n'est  pas  assurément  à  la  hau- 
teur de  l'expression  générale  du  drame.  Il 
faut  se  montrer  à  cet  égard  indulgent  en  rai- 
son des  habitudes  des  maîtres  italiens  de 
cette  époque.  L'exemple  de  Gluck  néanmoins 
était  bon  à  suivre,  et  l'ouverture  à'Iphigénie 
aurait  dû  exciter  l'émulation  de  Sacchini; 
mais  le  maître  ne  tarde  pas  à  s'élever  au  ton 
de  son  sujet.  L'air  de  Polynice  :  le  Fils  des 
dieux,  le  successeur  d'Alcide,  a  de  la  grandeur, 
et  il  est  suivi  du  chœur  des  soldats ,  dont  la 
facture  énergique  et  simple  a  été  imitée  de- 
puis par  Méhul.  Le  chœur  de  femmes  :  Allez 
régner,  jeune  princesse,  a  des  formes  si  pures, 
un  rythme  si  harmonieux,  qu'on  croirait  as- 
sister à  une  procession  des  Panathénées.  L'air 
de  l'Athénienne,  celui  d'Eryphile  ont  beaucoup 
de  charme;  la  marche  des  prêtres  est  su- 
blime et  peut-être  supérieure  à  ce  qu'a  écrit 
Gluck  dans  ce  caractère.  Tout  le  monde  con- 
naît la  grande  scène  :  Ah  !  n'avançons  pas  da- 
vantage. Le  contraste  du  vieil  Œdipe,  appuyé 
sur  sa  jeune  fille  Antigone,  est  admirable- 
ment interprété.  Le  mouvement  de  l'allé- 
gro :  Filles  du  Styx,  terribles  Euménides ,  est 
d'un  effet  saisissant.  Enfin,  pour  abréger,  la 
scène  de  la  reconnaissance  du  malheureux 
fils  et  du  plus  malheureux  père  est  d'un  pa- 
thétique puissant  et  d'une  beauté  achevée. 
L'air  :  Elle  m'a  prodigué  sa  tendresse  et  ses 
soins,  est  un  des  plus  beaux  airs  français.  Et 
cependant,  lorsque,  en  1843,  l'Académie  de 
musique  a  repris  cet  ouvrage,  elle  n'a  pu  en 
donner  que  six  représentations,  auxquelles 
j'ai  fidèlement  assisté.  Ces  beautés  sévères,, 
ces  formes  si  pures  d'harmonie,  ces  accents  si 
vrais  et  si  pathétiques  n'ont  pu  triompher  de 
la  froideur  et  des  distractions  du  public.  Il 
aurait  fallu  un  auditoire  mieux  préparé  pour 
apprécier  une  telle  œuvre,  dont  on  peut  cer- 
tainement dire  : 

C'est  avoir  profité  que  de  savoir  s';  plaire. 

œdipe  A  colone,  tragédie  grecque  de 
Sophocle,  traduite  en  vers  allemands  par 
Frenz  Fritze ,  avec  les  chœurs  composés  par 
Mendelssohn-Bartholdy,  représentée  au  pa- 


lais de  Postdam,  à  Berlin,  ie  1"  novembre 
1845.  La  partition  contient  neuf  morceaux, 
dont  les  plus  remarquables  sont  le  chant  fu- 
néraire et  l'invocation  des  dieux  dans  le  chant 
du  combat.  Le  rôle  d'Antigone  a  été  joué 
avec  talent  par  Mlle  Stich.  La  musique  vo- 
cale de  Mendelssohn  manque  d'inspiration. 

ŒDIPE  À  THÈBES ,  tragédie  lyrique  en 
trois  actes,  paroles  du  comte  Duprat  de  La- 
touloubre,  musique  de  Méreaux,  représentée 
à  l'Opéra  le  30  décembre  1791.  Quoique  cet 
ouvrage  n'ait  pas  eu  de  succès ,  on  a  remar- 
qué la  musique  de  l'auteur  d'Alexandre  aux 
Indes. 

*  ŒIL  DE  PEU  (i/),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Alfred  Pouillon  et  René  Gry, 
musique  de  M.  Campisiano,  représentée  aux 
Folies-Bergère  en  octobre  1872. 

*  ŒIL  DE  MONSIEUR  L'EXPERT  (l'),  opé- 
rette en  un  acte,  musique  d'Emile  Ettling, 
représentée  au  concert  de  l'Eldorado  en  1874. 

ŒIL  DU  DIABLE  (l'),  opéra-comique,  mu- 
sique de  F.  Glœser,  représenté  au  théâtre 
Kœnigstadt,  à  Berlin,  vers  1835. 

ŒNONE,  scène  lyrique,  paroles  de  Roy, 
musique  de  Destouches,  chantée  à  la  cour 
le  20  avril  1719. 

ŒNONE ,  opéra  en  deux  actes ,  paroles  de 
Lebailly,  musique  de  Kalkbrenner  père,  re- 
présenté après  la  mort  de  cet  artiste  le 
26  mai  1812.  Il  n'eut  aucun  succès. 

ŒTIOPY  (thk),  opéra  anglais,  musique  de 
Bishop,  représenté  à  Covent-Garden,  à  Lon- 
dres, en  1812. 

*  ŒUF  ROUGE  (l'),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  W.  Busnach  et  Vanloo,  mu- 
sique de  M.  Edmond  Audran,  représentée  aux 
Folies-Dramatiques  le  14  mars  1890.  Inter- 
prètes :  MM.  Gobin,  Larbaudière,  Nuguet, 
Guyon  fils,  Duhamel,  Mm"  Jeanne  Thibault, 
Leriche. 

OFFENDERE  PER  AMARE  OWero  LA 
TELESILLA,  opéra  semi  séria,  livret  de  Do- 
nato  Cupeda,  musique  de  Fux  (Jean-Joseph), 
représenté  le  jour  de  naissance  de  la  reine  des 
Romains  Amélie-Wilhelmine,  à  "Vienne,  par 
ordre  de  Joseph  1er,  en  1702. 

OFFICIER  COSAQUE  (i/) ,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Cuvelier  et  Barouillet, 
musique  de  Gianella  et  Dumonchau,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Porte-Saint-Martin  le 
«  avril  1803 

SI 


802 


OGRE 


OFFICIER  COSAQUE  (l'),  opéra-comique, 
musique  de  J.  Miller,  représenté  à  Leipzig 
vers  1813. 

OFFICIER  DE  FORTUNE  (l/),  opéra-comi- 
que  en  deux  actes,  en  vers,  paroles  de  Pa- 
trat,  musique  de  Bruni,  représenté  à  Fey- 
deau  le  24  septembre  1792. 

OPFiciER  enlevé  (l'),  opéra-comique  en 
nn  acte,  paroles  d'Alexandre  Duval,  musique 
de  Catel,  représenté  à  Feydeau  le  4  mai  1819- 

OFFICIER  ET  LE  PAYSAN  (l'),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  d'Achille  Dartois, 
musique  de  Kreubé,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  30  juillet  1824. 

OFFICIER  FRANÇAIS  À  L'ARMÉE  {l'), 
opéra-comique,  musique  de  Fortia  de  Piles, 
représenté  à  Nancy  en  1786. 

OFFICIERS  DE  L'IMPÉRATRICE  (les), 
opéra  allemand,  livret  de  Wichert,  d'après 
une  nouvelle  russe  de  Sacher-Masoch,  musi- 
que de  Richard  Wûerst,  représenté  à  l'Opéra- 
Royal  de  Berlin  le  21  janvier  1878.  Chanté  par 
M.  Krolopp,  Mlles  Lehmann,  Grossi,  Horina. 

OFFRANDE  À  LA  PATRIE   (h'),  œuvre 
lyrique,  représentée  sur  le  théâtre  de  l'Opéra 
le  2  octobre  1792.  Le  chant  de  la  Marseil- 
laise mis  en  action,  des  scènes  guerrières, 
des  danses,  des  cortèges  et  la  pantomime 
d'uDe  insurrection,  tel  était  le  sujet  du  li- 
vret. Gossec,  au  milieu  du  fanatisme  qu'ex- 
citait la  représentation ,  parvint  à  faire  re- 
marquer son  harmonie  correcte  et  son  in- 
strumentation énergique ,  dont  il  fournit 
d'autres  preuves  plus  durables  dans  ses  opé- 
ras sérieux  et  dans  sa  musique  d'église.  C'est 
le  célèbre  danseur  Gardet  qui  avait  réglé, 
d'une  façon  majestueuse  et  pittoresque,  la 
mise  en  scène  de  cet  intermède  lyrique,  dont 
le  succès,  on  le  comprend,  fut  éclatant  et 
prolongé. 

*  OFFRANDE  A  L'HYMEN  (l'),  scène  lyri- 
que, musique  de  Joseph  Borremans,  exécutée 
au  théâtre  de  la  Monnaie  de  Bruxelles,  le 
31  octobre  1816. 

*  OGNI  DISUGUAGLIANZA  AMORE  AG- 
GUAGLIA,  opéra,  musique  de  Neri-Bondi, 
représenté  à  Arezzo  en  1785. 

OGNI  ECCESSO  E  VIZIOSO  (Tout  excès  est 
un  vice),  opéra  italien,  musique  de  Fioravanti 
(Valentin),  représenté  en  Italie  vers  1806. 

OGRE  (l'),  opéra-comique,  musique  de 
Wessely,  représenté  à  Rheinsberg  en  1798. 


OITO 

OGRE  (l'),  opérette,  musique  de  Mme  Pau- 
line Viardot,  représentée  dans  la  villa  Tour- 
guenief,  à  Bade,  en  juin  1868. 

OGUS  OU  LE  TRIOMPHE  DU  BEAU  SEXE, 

opéra-comique,  musique  deWinter,  repré- 
senté à  Prague  en  1795. 

*  OH  !  Cpaladin  '.  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Seurat  et  "Wilfrid,  musique 
de  M.  Georges  Douay,  représentée,  aux  Folies- 
Marigny  le  29  juin  1875. 

*  OH  !  QUANTE  IMPOSTURE  !  (Oh  !  que  de 

mensonges  !),  opéra-bouffe  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Nicola  B'ornasini,  représenté  à  Na- 
ples,  sur  le  théâtre  Nuovo,  eu  1829. 

*  OHÉ  1  LES  GRANDS  AGNEAUX  !  opérette 
en  un  acte,  musique  de  M.  Ventéjoul,  repré- 
sentée en  1858,  au  petit  théâtre  Deburau 
(Champs-Elysées). 

OIES  DE  FRÈRE  PHILIPPE  (les),  opéra- 
bouffe  en  trois  actes,  livret  de  M.  Edouard  Du- 
prez,  musique  de  M.  le  marquis  de  Colbert- 
Chabannais,  repr.  sur  le  th.  Duprez,  en  1872. 

OISEAU  BLEU  (l'),  opéra-féerie  en  quatre 
actes,  paroles  de  Rougemont,  musique  de 
François  Foignet  fils,  représenté  au  théâtre 
des  Jeunes-Artistes  le  25  mars  1803. 

*  OISEAU  BLEU  (l'),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Chivot  et  Duru,  musique 
de  M.  Charles  Lecocq,  représentée  aux  Nou- 
veautés le  16  janvier  1884.  Interprètes  : 
M11"  Marguerite  Ugalde,  dans  un  rôle  à  tra- 
vestissements qu'elle  jouait  d'une  façon  ado- 
rable, Juliette  Darcourt,  Herman,  MM.  Ber- 
thelier,  Vauthier  et  Albert  Brasseur. 

*  OISEAU  BLEU  (l'),  fantaisie  poétique  en 
deux  actes  et  trois  tableaux,  paroles  de 
Mmo  Simone  Arnaud,  musique  de  M.  Arthur 
Coquard,  représenté»  au  théâtre  d'Applica- 
tion le  6  mars  1894. 

OISEAUX  DE  MER  (les),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  Martin,  écrit  vers 
1796. 

*  OISELEUR  (l1),  opérette  en  trois  actes,  pa- 
roles de  MM.  West  et  Held,  musique  de 
M.  Zeller,  représentée  à  Vienne,  sur  le  théâtre 
An  der  "Wien,  le  10  janvier  1891,  et  en  fran- 
çais, à.  Bruxelles,  en  octobre  1896. 

*  OITONA,  drame  lyrique  en  un  acte,  pa- 
roles et  musique  de  M.  Dionisio  Corradi,  re- 
présenté au  théâtre  Cavour  de  Porto  Mau- 
rizio,  le  22  février  1891. 


OLIM 


OLIM 


803 


«  OJO  A  LA  ninera  !  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  Santistéban,  musique  de  Fran- 
cisco Barbieri,  représentée  sur  le  théâtre  de 
la  Comédie,  à  Madrid,  le  24  décembre  1879. 

*  olao,,  «  chimère  lyrico-dansante  » ,  paroles 
de  Luigi  Campesi,  musique  de  Giovanni  Va- 
lente,  représentée  en  1872  à  Naples,  sur  le 
théâtre  de  la  Fenice. 

OLAN  LE  DANOIS,  opéra,  musique  de 
Mercadante,  représenté  sans  succès  au  théâtre 
de  Kœnigstadt,  à  Berlin,  dans  le  mois  de 
janvier  1836. 

OLANDESE  IN  VENEZIA  (l')  [le  Hollan- 
dais à  Venise],  opéra  italien,  musique  de 
Bianchi,  représenté  en  1784. 

OLD  BACHELOR  (the)  [le  Vieux  céliba- 
taire], opéra  anglais,  musique  de  Purcell, 
représenté  à  Londres  en  1693. 

OLD  CLOTHES-MAN  (the)  [le  Vieux  mar- 
chand d'habits],  intermède  anglais,  musique 
d'Attwood,  représenté  à  Covent-Garden,  à 
Londres,  en  1799. 

OLEMALA  SCHIAVA,  opéra  séria  italien 
en  quatre  actes,  musique  de  Carlo  Pedrotti  ; 
représenté  à  Modène  le  5  mai  1872. 

OLGA  OU  LA  FILLE  DE  L'EXILÉ,  opéra 
en  trois  actes,  paroles  de  Mme  *** ,  musique 
de  Bernard,  représenté  à  Saint-Pétersbourg 
en  septembre  1845. 

OLIMPIA,  opéra  italien",  musique  de  J.- 
A.-P.  Hasse,  représenté  à  Londres  en  1740. 

OLIMPIA,  opéra  italien,  musique  de  Pai- 
siello,  représenté  à  Naples  vers  1771. 

OLIMPIA,  opéra  italien,  musique  de  Prati, 
représenté  à  Naples  en  1786. 

OLIMPIA  tradita  (i/) ,  opéra  italien , 
musique  de  Sacchini,  représenté  au  théâtre 
des  Fiorentini,  à  Naples,  en  1758. 

OLIMPIA  vendicata,  opéra  italien,  li- 
vret de  Aurelio  Aurelj,  musique  de  Freschi, 
représenté  au  théâtre  de  San-Angiolo  de 
Venise  en  1681,  repris  à  Bologne  en  1688  et 
1694. 

OLIMPIA  vendicata,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Vivaldi,  représenté  au  théâtre  San- 
Angiolo,  de  Venise,  en  1734. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Caldara,  représenté  à 
Vienne  en  1733,  dans  les  jardins  de  la  rési- 
dence impériale,  par  ordre  de  l'empereur 


Charles  VI,  repris  au  théâtre  de  San-Angiolo, 
à  Venise,  en  1734,  avec  la  musique  de  Vi- 
valdi. 

OLIMPIADE,  opéra  séria  en  trois  actes,  li- 
vret de  Métastase,  musique  de  Pergolèse,  re- 
présenté à  Rome  au  printemps  de  1735. 

Cette  tragédie  lyrique  est  à  la  fois  le  chef- 
d'œuvre  du  grand  poète  italien  et  la  pièce 
qui  a  le  mieux  inspiré  les  principaux  compo- 
siteurs du  siècle  dernier  et  du  commence- 
ment de  ce  siècle-ci.  La  versification  est 
d'une  harmonie  incomparable,  les  situations 
fortes  ;  ce  serait  le  modèle  des  livrets  d'opéra, 
si  le  culte  du  beau,  le  respect  du  goût  n'a- 
vaient fait  place  à  des  effets  heurtés,  invrai- 
semblables, à  des  sensations  aussi  violentes 
et  passagères,  et  à  des  poèmes  aussi  négli- 
gés dans  la  forme  que  dépourvus  d'un  véri- 
table intérêt.  Voici  l'argument  du  livret  : 
Clystène,  roi  de  Sicyone,  eut  deux  enfants 
jumeaux,  Philinte  et  Aristée.  Averti  par  l'o- 
racle de  Delphes  du  péril  qu'il  courait  d'être 
tué  par  son  propre  fils,  il  fit  exposer  son  fils 
et  conserva  auprès  de  lui  sa  fille.  Celle-ci, 
devenue  une  des  plus  belles  princesses  du 
Péloponèse,  fut  aimée  de  Mégaclès,  jeune 
Athénien  aussi  noble  que  brave,  et  de  plus 
vainqueur  aux  jeux  olympiques.  La  main  de 
la  jeune  fille  lui  ayant  été  refusée  par  son 
père,  à  qui  le  nom  athénien  était  odieux, 
dans  son  désespoir,  il  se  retira  en  Crète.  Là, 
il  fut  assailli  par  des  brigands  et  ne  dut  la 
vie  qu'à  Lisidas,  qu'on  croyait  être  le  fils  du 
roi  de  l'île  de  Crète  ;  il  se  lia  d'une  amitié 
étroite  avec  son  libérateur.  Lisidas  était  de- 
puis longtemps  l'amant  d'Argène,  noble  Cre- 
toise, à  laquelle  il  avait  promis  secrètement 
la  foi  de  l'époux.  Mais  le  roi,  ayant  découvert 
leur  amour,  ne  voulut  pas  permettre  une 
telle  mésalliance;  il  contraignit  l'infortunée 
Argène  à  abandonner  sa  patrie  et  à  aller 
vivre  inconnue  dans  la  campagne  d'Élide  où, 
sous  le  nom  de  Lycoris  et  sous  des  habits  de 
bergère,  elle  sut  se  dérober  aux  ressenti- 
ments de  ses  parents  et  à  la  colère  de  son 
souverain.  Lisidas  paraissait  inconsolable  de 
la  fuite  d'Argène,  et,  au  bout  de  quelque 
temps,  pour  se  distraire  de  sa  tristesse,  il 
résolut  de  partir  pour  l'Élide  et  d'assister  à 
la  solennité  des  jeux  olympiques  qui,  on  le 
sait,  réunissait  les  principales  familles  de  la 
Grèce,  et  qui  étaient  célébrés  tous  les  quatre 
ans.  Le  roi  Clystène  est  choisi  pour  présider 
aux  jeux  olympiques,  et  il  propose  la  main 
de  sa  propre  fille  en  récompense  au  vain- 
queur. Lisidas  voit  la  prinsesse,  et,  oubliant 
ses  premières  amours,  il  devient  épris  de  ses 


804 


OLIM 


OLIM 


charmes.  Mais  il  ne  s'est  jamais  exercé  à  la 
lutte  et  aux  exercices  dont  il  doit  faire  preuve 
dans  les  jeux.  Pour  conquérir  Aristée,  il  a 
recours  à  la  ruse,  et,  ignorant  d'ailleurs  la 
passion  de  Mégaclès  pour  elle,  il  s'adresse  à 
son  ami  ;  il  le  supplie  de  venir  en  Élide  et  de 
combattre  à  sa  place  sous  le  nom  de  Lisidas. 
En  effet,  Mégaclès  arrive  de  Crète  dans  ce 
dessein  plus  que  généreux.  C'est  à  ce  mo- 
ment du  récit  d'Hérodote  et  de  Pausanias 
que  commence  l'action  théâtrale  dont  on  pré- 
voit par  ce  qui  précède  le  dénoûment,  c'est- 
à-dire  la  reconnaissance  de  Philinte,  exposé 
par  son  père  d'après  les  menaces  de  l'oracle, 
dans  le  personnage  de  Lisidas,  les  amours 
éprouvés  et  à  la  fin  heureux  de  Mégaclès  et 
d' Aristée,  l'amitié  héroïque  de  Mégaclès, 
l'inconstance  et  les  fureurs  de  Lisidas,  enfin  le 
généreux  dévouement  de  la  fidèle  Argène,  qui 
en  voulant  mourir  pour  l'ingrat  qui  l'a  trahie, 
révèle  la  naissance  royale  de  son  amant. 

La  mise  en  scène  offrait  une  variété  suffi- 
sante :  le  théâtre  représentait  tour  à  tour 
une  étroite  vallée  ombragée  de  grands  ar- 
bres, un  pont  rustique  sur  le  fleuve  Alphée, 
la  ville  d'Olympie  en  perspective,  un  hippo- 
drome antique,  le  temple  de  Jupiter  olym- 
pien. Mais  ce  sont  les  vers  de  Métastase  qui 
ont  évidemment  ravi  et  transporté  d'enthou- 
siasme plusieurs  générations  de  spectateurs. 
Les  Italiens  ont  surnommé  cette  œuvre  du 
poète  :  la  Divine.  Un  des  airs,  que  nous  allons 
citer  entre  autres,  a  inspiré  des  chefs-d'œu- 
vre de  sentiment,  de  mélodie,  de  passion  :  il 
forme  la  scène  x  du  second  acte.  Dans  la 
scène  précédente ,  Mégaclès  annonce  à  son 
amante  qu'il  doit  la  quitter,  qu'il  faut  se  dire 
un  éternel  adieu.  Aristée  témoigne  sa  sur- 
prise et  sa  douleur  par  ces  accents  sublimes  : 

Vullimo!  Ingrato... 
Soceoretemi,  o  numi  !  Il  piè  vacilla  : 
Freddo  sudor  mi  bagna  il  volto,  e  parmi 
Ch'  una  gelida  man  m'opprima  il  cote. 

Aristée  s'évanouit.  Mégaclès,  le  cœur  aussi 
brisé,  la  laisse  aux  soins  de  son  ami  dont  le 
triomphe  vient  de  lui  ravir  celle  qu'il  aime. 
Mais  avant  de  partir,  il  le  charge  de  ses  su- 
prêmes adieux  en  ces  termes  touchants  : 

Se  cerca,  se  dice 

L'amico,  dov'è'? 

L'amico  infelice, 

Rispondi,  mori. 
l  A  no!  si  gran  duolo 

Non  darle  per  me. 

Rispondi  ma  solo, 

Piangendo  parti! 
Cke  abisso  dipene! 
Lasciare  il  suo  bene  ! 
Laseiarlo  per  semprel 
Lasciarlo  cosi! 


i  Si  elle  te  demande  où  est  son  ami,  son  ami 
infortuné,  réponds-lui  qu'il  est  mortl  Ah! 
non,  épargne-lui  une  si  grande  douleur  ;  ré- 
ponds-lui seulement  qu'il  est  parti  en  pleu- 
rant. Quel  abîme  de  maux  !  abandonner  sa 
bien-aimée!  l'abandonner  pour  toujours!  et 
l'abandonner  ainsi!  » 

On  comprend  facilement  que  cet  air  Se 
cerca,  se  dice  ait  fait  vibrer  le  cœur  d'un  Per- 
golèse,  d'un  Jomelli,  et  aussi  de  Mercadante. 
Voici  les  morceaux  qui  devront  fixer  l'atten- 
tion dans  l'étude  qu'on  pourra  faire  des  nom- 
breuses partitions  écrites  sur  le  poëme  :  Su- 
perbo  di  me  stesso,  par  Megacle  ;  Quel  des- 
trier, ch'  ail'  albergo  è  vicino,  par  Lisida;  Oh 
care  selve ,  oh  cara,  chœur  de  nymphes  ;  Bel 
destin  non  vi  legnate,  par  Clistene  ;  Tu  di  saper 
proccura,  par  Aristea;  Più  non  si  trovano,  par 
Argene  ;  Mentre  dormi,  amorfomenti,  par  Li- 
sida ;  Ne'  giorni  tuoi  felici,  duetto  par  Megacle 
et  Aristea  ;  Grandi,  è  ver,  son  le  tue  pêne,  par 
Aristea  ;  Che  non  mi  disse  un  di,  par  Argene  ; 
Siam  navi  ail'  onde  algenti,  par  Aminta;  Del 
forte  licida,  chœur  d'athlètes;  So,  ch' è  fan- 
ciullo  amore,  par  Clistene  ;  Se  cerca,  se  dice, 
par  Megacle  ;  Tu  me  da  me  dividi,  par  Aris- 
tea; No,  la  speranza,  par  Argene  ;  Gemo  in 
un  punto,  e  fremo,  par  Lisida  ;  Caro,  son  tua 
cosi,  par  Aristea  ;  Lo  seguitai  felice,  par  Me- 
gacle ;  Fiamma  ignota  nell'  aima  mi  scende, 
par  Argene;  Son  quai  per  mare  ignoto,  par 
Aminta  ;  /  suoi  strali,  terror  de'  mortali , 
chœur  de  prêtres  ;  Non  so.  donde  viene,  par 
Clistene;  Viva  il  figlio  delinquente,  finale, 
chœur  des  prêtres  et  du  peuple. 

OLIMPIADE,  opéra  italieD,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Duni,  représenté  en  Ita- 
lie vers  1741. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Léo,  représenté  à  Na- 
ples,  au  théâtre  San  Carlo,  en  1743. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Scolari,  représenté  en 
Italie  vers  1747. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Latilla,  représenté  à  Ve- 
nise en  1752. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Perez,  représenté  à  Lis- 
bonne en  1754. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  J.-A.-P.  Hasse,  repré- 
senté à  Dresde  en  1756. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé 


OLIM 


OLTE 


80b 


tastase,  musique  de  Piccinni,  représenté  à 
Rome  en  1761. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Bernasconi,  représenté 
à  la  cour  de  Bavière  en  1764. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Gassmann,  représenté  à 
Vienne  en  1 764. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Bertoni,  représenté  à 
Naples  en  1765. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Jomelli,  représenté  à 
Stuttgard  vers  1765. 

OLIMPIADE,  opéra-comique  en  trois  ac- 
tes, musique  de  Sacchini,  représenté  à  Mi- 
lan eD  1767.  Une  traduction  de  cet  ouvrage 
•fut  faite  par  Framery,  et  il  fut  représenté  à 
la  Comédie-Italienne  le  2  octobre  1777,  sous 
le  titre  de  l'Olympiade,  drame  héroïque  en 
trois  actes  et  en  vers. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Cafaro,  représenté  au 
théâtre  Saint-Charles,  à  Naples,  en  1769. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Chrétien  Bach,  repré- 
senté à  Vienne  en  1769. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Traetta,  représenté  à 
Saint-Pétersbourg  en  1770. 

OLIMPIADE,  opéra  italien ,  musique  de 
Arne,  représenté  au  théâtre  de  Drury-Lane, 
à  Londres,  vers  1770. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, nouvelle  musique  de  Piccinni,  repré- 
senté à  Naples  en  1771. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Anfossi,  représenté  au 
théâtre  délie  Damme,  à  Rome,  eD  1776. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Mysliweczer,  représenté 
à  Naples  en  1779. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Andreozzi,  représenté  à 
Livourne  en  1780. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Sctrwanberg,  représenté 
à  Brunswick  en  1782. 

OLIMPIADE,  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  de  Sarti,  représenté  à  Rome,  au 
théâtre  Aliberti,  en  1783. 


OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Cimarosa,  représenté  à 
Vicence,  pour  l'ouverture  du  théâtre  Erete- 
nio,  en  1783. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Gatti  (Louis),  repré- 
senté à  Plaisance  en  17S4. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Borghi,  représenté  à  Flo- 
rence en  1785. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Paisiello ,  représenté  à 
Naples  vers  1786. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Federici,  représenté  à 
Londres  en  1790. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Reichardt,  représenté  à 
Berlin  en  1790. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Tarchi,  représenté  à 
Rome  en  1791. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Perrino,  représenté  sur 
le  théâtre  Saint-Charles  vers  1795. 

OLIMPIADE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Conti  (Charles),  repré- 
senté au  théâtre  Saint-Charles,  à  Naples, 
vers  1829. 

*OLlMPO  (l1),  opéra,  musique  de  M.  Cam- 
pajola,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre 
Rossini,  le  5  août  1871. 

*  OLINDO,  comédie  musicale,  paroles  d'An- 
tonio Palomba,  musique  de  Nicolo  Conti  et 
Matteo  Capranica,  représentée  à  Naples,  sur 
le  théâtre  des  Fiorentini,  en  1753. 

OLITORIO  (il)  [le  Marche' aux  herbes],  opéra 
italien,  musique  de  Scarlatti,  représenté  à 
Naples  vers  1700. 

OLIVIER  BASSELIN ,  chronique  normande 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Brazier  et  de 
Courcy,  musique  de  M.  Pilati,  représentée  au 
théâtre  de  la  Renaissance,  le  15  novembre 
1838.  Cet  ouvrage  n'obtint  qu'un  demi-succès. 

OLIVO  E  pasquale,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Donizetti,  représenté  à  Rome,  au 
théâtre  Valle,  en  1827. 

"OLTEANCA,  opéra,  paroles  de  M.  Ben- 
gescu,  musique  de  MM.  Caudella  et  Otremba, 
représenté  à  Bucharest  en  mars  1880. 


806 


OMAR 


OMBR 


OLYMPIE,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
musique  de  Hoszisky ,  représenté  au  théâtre 
de  Rheinsberg  vers  1792. 

OLYMPIE,  tragédie  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  Voltaire  et  de  Guillard,  musique 
de  Christian  Kalkbrenner ,  représenté  à  l'O- 
péra le  18  décembre  1798. 

OLYMPIE,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Briffault,  Dieulafoy  et  Bujac,  d'après  la  tra- 
gédie de  Voltaire ,  musique  de  Spontini ,  re- 
présenté à  l'Académie  royale  de  musique  le 
20  décembre  1819.  Après  l'immense  succès  de 
l'opéra  de  la  Vestale,  le  public  s'attendait  à 
trouver  dans  Olympie  de  ces  beautés  de  pre- 
mier ordre  qui  commandent  l'admiration  et 
imposent  silence  à  la  critique.  Celle-ci  était 
très  animée  contre  Spontini,  et  on  peut  af- 
firmer qu'elle  exerça  une  influence  funeste 
sur  le  génie  de  ce  compositeur,  en  l'obligeant  à 
se  défendre  sans  cesse  dans  les  journaux,  tan- 
tôt à  douter  de  son  mérite,  tantôt  à  l'affirmer 
avec  affectation.  Son  opéra  d'Olympie  fut  re- 
manié pendant  les  répétitions ,  de  telle  sorte 
que  les  frais  de  copie  s'élevèrent  à  15,000  fr. 
Il  y  a  eu  chez  Spontini,  dans  cette  circon- 
stance, des  incertitudes,  des  hésitations  qui 
ont  très  probablement  été  nuisibles  à  son 
œuvre  ;  elle  eut  une  douzaine  de  représenta- 
tions. Cette  chute  décida  Spontini  à  ne  plus 
écrire  pour  l'Opéra  français,  et  à  accepter  les 
offres  avantageuses  qui  lui  étaient  faites  par 
le  roi  de  Prusse.  Lorsque  son  opéra  d'Olympie 
fut  représenté  l'année  suivante  en  Allemagne, 
le  succès  fut  incontesté  et  durable.  On  disait: 
«  l'auteur  d'Olympie  »  comme  on  disait  en 
France  «  l'auteur  de  la  Vestale».  Nous  pen- 
sons que  Castil-Blaze  a  cédé  à  des  préven- 
tions, lorsqu'il  a  accusé  Spontini  de  stérilité. 
Ce  maître  avait  déjà  eu  quinze  opéras  joués 
en  Italie  avant  de  venir  en  France.  Il  se  fit 
d'abord  connaître  ici  par  trois  ou  quatre  pe- 
tits ouvrages,  et,  pour  conclure,  il  ne  faut  pas 
oublier  de  remarquer  qu'il  a  le  premier  donné 
l'exemple  de  ces  formes  développées  devenues 
nécessaires  à  cause  de  la  pompe  croissante 
du  spectacle,  et  que  les  trois  partitions  de  la 
Vestale,  de  Fernand  Cortez  et  d'Olympie,  re- 
présentent la  valeur  de  dix  opéras  de  Pic- 
cinni.  L'ouverture  d'Olympie  et  un  chœur 
superbe  sont  encore  exécutés  dans  les  con- 
certs. 

OMAI,  farce  musicale  anglaise,  musique 
de  Shield,  représentée  sur  le  théâtre  de  Co- 
vent-Garden,  à  Londres,  en  1785. 

OMAR  ET  LEILA,  opéra  romantique  en 


trois  actes,  musique  de  Fesca  (Frédéric- 
Ernest),  écrit  à  Vienne  en  1820. 

OMAR  ET  SULTANA,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Spaeth,  représenté  à  Cobourg  en 
1842. 

OMAR,  RE  OI  TEMAGENE  ,  opéra  italien, 
musique  de  Portogallo,  représenté  à  Milan 
vers  1801. 

OMBRA  bianca  (l'),  opéra  italien,  musi- 
que de  Miceli  ;  représenté  au  Teatro-Nuovo- 
Nazionale,  de  Naples,  en  janvier  1872,  avec 
succès. 

OMBRA  DI  NINO  (i/)  {l'Ombre  de  Ninus], 
opéra  italien,  musique  de  Ruggi,  représenté 
à  Naples  vers  1750. 

OMBRE  (l'),  opéra-comique  en  trois  ac- 
tes, livret  de  M.  de  Saint -Georges,  mu- 
sique de  M.  de  Flottow  ;  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  7  juillet  1870.  Cet  ou- 
vrage est  certainement  l'un  des  plus  dis- 
tingués qu'on  ait  écrits  dans  ces  dernières 
années;  son  succès  a  été  interrompu  par 
la  guerre  et  on  ne  peut  douter  qu'il  ne  de- 
vienne un  digne  pendant  de  Martha.  Le  livret 
est  très  dramatique  et  intéressant.  Quoique 
le  cadre  dans  lequel  M.  de  Saint-Georges  a 
placé  l'action  soit  bien  dédoré  par  l'usage, 
puisqu'il  s'agit  des  éternelles  dragonnades, 
les  détails  sont  poétiques ,  charmants  et 
émouvants.  Voici  d'abord  la  donnée  de  la 
pièce  :  Le  comte  de  Rollecourt,  officier  sous 
le  commandement  du  maréchal  de  Villars, 
avait  désobéi  à  ses  chefs  en  sauvant  une  fa- 
mille de  protestants  qu'on  allait  massacrer; 
on  l'avait  condamné  à  mort  pour  ce  fait.  Une 
jeune  fille,  élevée  dans  le  château  de  Rolle- 
court, qui,  à  l'insu  du  comte,  avait  conçu 
pour  lui  un  amour  ardent,  le  voit  tomber 
sous  les  balles  des  soldats;  nul  doute,  son 
maître  est  mort  ;  mais  le  comte  a  été  sauvé 
par  le  capitaine  chargé  de  l'exécution  ;  son 
amitié  a  inspiré  à  celui-ci  l'idée  d'un  strata- 
gème qu'on  découvre  et  qu'il  va  payer  de  sa 
vie.  Le  comte  s'est  réfugié  dans  un  village; 
il  est  le  locataire  de  Mme  Abeille,  veuve  et 
riche  ;  il  se  fait  passer  pour  un  artisan,  sculp- 
teur en  bois,  et  prend  le  nom  de  Fabrice  ;  la 
fermière  ne  le  regarde  pas  avec  indifférence; 
le  médecin  du  village,  Antoine  Mirouet,  s'est 
lié  avec  le  jeune  sculpteur  ;  tout  ce  monde  se 
prépare  à  fêter  la  Saint-Fabrice,  lorsqu'une 
jeune  fille  se  présente  à  la  ferme  ;  elle  est 
épuisée  de  fatigue,  et  sous  l'impression  des 
scènes  de  violence  dont  elle  vient  d 'être  té- 
moin ,  elle  demande  à  remplacer  la  servant» 


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du  sculpteur,  qui  l'a  quitté  depuis  quelques 
jours.  Fabrice  l'accepte  ;  mais,  en  le  voyant, 
Jeanne  reste  stupéfaite,  et  ne  peut  détacher 
ses  regards  de  cet  homme  qui  a  tous  les 
traits  de  son  maître  qu'elle  a  vu  fusiller  ; 
Mme  Abeille  voit  dans  cette  pauvre  fille  une 
rivale  et  conçoit  de  l'aversion  pour  elle  ;  Fa- 
brice se  laisse  fasciner  à  son  tou  r  par  la  beauté 
de  Jeanne  et  dépose  un  baiser  sur  son  front; 
la  jeune  fille  prend  la  résolution  de  fuir  de 
cette  maison  ;  Fabrice  entend  un  cri  ;  il  se 
précipite  dans  la  chambre  de  sa  servante; 
Mme  Abeille,  qui  épie  tous  ses  mouvements, 
voit  ce  scandale.  Ainsi  finit  le  premier  acte. 
Jeanne  est  en  butte  aux  mauvais  propos 
dans  le  village  ;  elle  est  chassée  de  l'église 
et  va  quitter  le  pays,  lorsque  Fabrice  fait 
connaître  son  innocence.  Après  son  entretien 
avec  lui,  Jeanne  était  sortie  par  un  brouil- 
lard épais  et  prenait  la  direction  d'un  préci- 
pice où  elle  allait  trouver  la  mort  ;  Fabrice 
avait  couru  après  elle  et  l'avait  ramenée  éva- 
nouie dans  ses  bras.  Le  bon  docteur  Mirouet, 
touché  de  ce  récit.offre  de  faire  un  sort  à  la  pau- 
vre fille  en  l'épousant.  Mme  Abeille  reçoit  en- 
suite les  confidences  de  Jeanne,  qui  lui  raconte 
la  passion  insensée  et  secrète  qu'elle  a  con- 
çue pour  son  jeune  maître,  et  les  sentiments 
qui  l'animent  en  présence  d'un  autre  lui- 
même  dont  elle  ne  peut  s'expliquer  la  si  par- 
faite ressemblance.  Fabrice  a  entendu  cette 
conversation,  et,  loin  de  détromper  Jeanne,  il 
l'entretient  dans  la  pensée  que  cette  ressem- 
blance est  purement  imaginaire.  Mais  voici 
que  le  docteur  apporte  une  nouvelle  dont  il 
tient  le  récit  d'un  colporteur  ;  c'est  le  fait 
que  nous  avons  raconté  plus  haut,  relative- 
ment au  simulacre  d'exécution  du  comte.  Il 
ajoute  que  si  le  comte  ne  vient  pas  se  livrer 
lui-même,  son  ami,  qui  a  trahi  son  devoir, 
sera  fusillé  à  sa  place.  Rollecourt  n'hésite 
pas;  profitant  de  la  nuit,  il  revêt  son  uniforme 
et  se  dispose  à  partir.  Un  rayon  de  lune  le 
trahit  aux  yeux  de  Jeanne,  qui  le  retrouve 
tel  qu'elle  l'a  connu.  Elle  se  jette  à  ses  ge- 
noux, lui  avoue  sa  tendresse,  le  conjure  de 
rester.  Le  devoir  impérieux  de  l'honneur 
l'emporte  dans  le  cœur  de  Rollecourt,  qui 
quitte  Jeanne  en  la  laissant  évanouie.  Au 
troisième  acte,  il  a  repassé  encore  la  fron- 
tière ;  car  l'action  se  passe  plutôt  sur  les 
confins  de  la  Savoie  que  dans  les  Cévennes, 
qui  en  sont  trop  éloignées  pour  la  vraisem- 
blance du  drame.  Il  y  a  eu  là  une  assez  grave 
distraction  géographique  chez  l'auteur  dra- 
matique. Rollecourt  a  obtenu  un  sursis  de 
vingt- quatre  heures  et  veut  en  profiter  pour 


épouser  l'orpheline,  et  lui  laisser  son  nom  et 
sa  fortune.  Jeanne  s'abandonne  à  toute  l'il- 
lusion de  son  bonheur  ;  elle  se  laisse  parer 
pour  la  cérémonie,  elle  reçoit  l'anneau  nup- 
tial ;  le  mariage  est  célébré.  Mais  le  secret 
fatal  lui  est  révélé.  Le  comte,  cette  fois,  va 
la  quitter  pour  toujours.  On  comprend  toute 
cette  scène  de  larmes,  de  prières,  de  résis- 
tance. Pour  abréger  et  finir,  le  docteur  Mi- 
rouet apporte  la  nouvelle  de  la  grâce  accor- 
dée par  le  maréchal  de  Villars  aux  deux  of- 
ficiers. En  glissant  sur  divers  détails  peu 
vraisemblables,  sur  les  deux  départs  de  Rol- 
lecourt, qui  amènent  deux  scènes  analogues, 
sur  le  mariage  si  prompt  du  comte  avec  une 
pauvre  servante,  on  peut  trouver  ce  livret 
très  favorable  à  l'oeuvre  musicale,  à  cause 
des  situations  pathétiques  et  originales  qu'il 
présente,  et  du  caractère  bien  marqué  de 
chacun  des  quatre  personnages  mis  en  scène  ; 
car,  de  même  que  dans  l'Eclair,  il  n'y  a  dans 
l'Ombre  que  quatre  voix,  sans  mélange  de 
chœurs.  Soutenir  l'intérêt  pendant  trois  ac- 
tes avec  si  peu  de  ressources  semblait  une 
tâche  difficile.  Les  auteurs  s'en  sont  acquit- 
tés avec  honneur  et  succès  ;  tant  il  est  vrai 
qu'une  œuvre  où  l'inspiration,  le  goût,  le 
véritable  talent  en  un  mot  préside,  peut  se 
passer  de  toutes  ces  complications  dont  on  a 
surchargé  les  plus  modestes  opéras-comi- 
ques. Quel  luxe  indigent  dans  la  plupart  1 
Ici,  au  contraire,  lasimplicité,  et  néanmoins 
un  grand  effet  I  La  partition  est  une  digne 
émule  de  celle  àeMartha.  L'inspiration  y  est 
moins  abondante  ;  il  y  a  plus  de  recherche 
et  d'effort  ;  néanmoins,  tout  y  est  traité  avec 
goût  et  distinction.  Le  travail  harmonique 
laisse,  à  mon  avis,  quelque  chose  à  désirer; 
on  trouve  des  modulations  éloignées  d'un 
fâcheux  effet,  surtout  dans  l'ouverture.  Lors- 
que M.  de  Flotow  veut  être  savant  musi- 
cien, il  s'égare;  quand  il  se  contente  d'écrire 
sous  la  dictée  de  son  inspiration,  il  exprime 
avec  beaucoup  de  naturel  le  sens  dramati- 
que, et  l'expression  mélodique  est  à  la  fois 
juste  et  agréable.  L'ouverture  débute  par 
un  larghetto  pathétique  et  doux  ;  l'allégro 
qui  suit  est  formé  en  partie  du  motif  des 
couplets  du  docteur  :  Quand  je  monte  Cocotte, 
La  transposition  dans  plusieurs  tons  de  ce 
motif  gracieux,  qui  doit  son  succès  à  sa  par- 
faite adaptation  aux  paroles,  n'est  pas  toujours 
heureuse.  Le  compositeur  a  aussi  abusé  de 
l'accord  de  septième,  de  sensible  et  de  ses 
renversements  plaqués  et  en  arpèges.  Depuis 
quelque  quarante  ans,  cet  accord  jouit 
d'une  trop  grande  laveur.  Le  duo  du  docteur 


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et  de  Mme  Abeille  est  bien  traité  dans  le 
style  qui  convient  à  l'opéra-comique,  mais 
n'offre  rien  de  saillant.  Le  trio,  malgré  une 
assez  jolie  phrase  dans  l'andante,  est  médio- 
cre et  dans  le  goût  des  opérettes  de  M.  Offen- 
bach.  On  regrette  d'y  trouver  de  ces  répéti- 
tions par  deux  voix  du  dernier  mot  chanté 
par  le  soprano.  Cet  effet  n'est  plus  comique, 
mais  commun  et  suranné.  Je  n'ai  que  des 
éloges  pour  les  couplets  très  réussis  du  doc- 
teur; le  quatuor  du  premier  acte  est  le  mor- 
ceau le  plus  important  de  tout  l'ouvrage  ; 
l'andante  :  La  nuit  approche,  voici  l'heure,  est 
d'un  rythme  gracieux,  et,  lorsque  le  motif 
est  exécuté  pour  la  seconde  fois,  la  voix  de 
soprano  dessine  des  broderies  d'un  charmant 
effet.  Toute  cette  première  partie  du  qua- 
tuor mérite  d'être  rangée  au  nombre  des  plus 
jolis  morceaux  du  répertoire  de  l'Opéra-Co- 
mique.  Il  est  regrettable  que  l'allégro  n'y 
réponde  pas.  C'est  un  chœur  qui  paraît  avoir 
été  écrit  pour  les  orphéons  : 

Et  tic  et  toc  et  tic  et  toc, 
De  nos  verres  vive  le  choc 

Il  me  semblait  que  les  auteurs  de  livrets 
d'opéra-comique  avaient  répudié  définitive- 
ment cette  vieille  défroque  de  M.  Scribe. 
Tout  le  reste  du  premier  acte  est  dramati- 
que. Les  moyens  musicaux  sont  bien  simples 
et  presque  pauvres;  le  ténor  répète  à  l'octave 
les  phrases  du  soprano,  puis  arrivent  de  fré- 
quents unissons.  Mais  il  y  a  tant  de  mobilité 
tant  de  variété,  dans  le  travail  artistique  de 
M.  de  Flotow  que  l'intérêt  ne  languit  jamais. 
Le  deuxième  acte  est  précédé  d'une  sorte 
de  rêverie  symphonique.  La  sonorité  en  est 
douce  et  habilement  conduite,  mais  la  mé- 
lodie contournée  ;  des  effets  de  quintes  et 
des  fausses  relations  sont  mal  dissimulés 
sous  les  nuances  et  les  élégances  de  l'instru- 
mentation. L'air  de  Mme  Abeille  est  très 
médiocre.  Je  ne  comprends  pas  qu'un  musi- 
cien de  la  valeur  de  M.  de  Flotow  se  soit  laissé 
influencer  par  les  petits  effets  rythmiques 
particuliers  à  M.  Offenbach,  et  qu'il  ait  imité 
ses  appogiatures  interrompues  et  dures,  ses 
éternelles  valses  chantées.  Les  couplets  du 
docteur:  Une  femme  douce  et  gentille,  qui 
sont  loin  de  valoir  ceux  qu'Auber  mettait 
dans  ses  opéras-comiques,  ont  le  tour  gau- 
lois. Quant  au  second  quatuor  :  Un  mot,  chère 
voisine,  il  ne  vaut  pas  le  premier,  mais  il  est 
très  scénique  et  se  termine  par  un  allegretto 
d'une  gaieté  communicative.  Le  duo  de  Jeanne 
et  de  Fabrice  :  D'où  vient  que  maintenant  près 
d'elle,  est  à  la  fois  d'une  vérité  d'expression 
très  soutenue  et  d'un  charme  mélodique  in- 


contestable. Bien  écrit  pour  les  voix,  il  pren- 
dra place  dans  le  répertoire  des  chanteurs. 
Avec  la  première  partie  du  quatuor  du  pre- 
mier acte,  c'est  le  morceau  que  je  trouve  le 
mieux  réussi.  La  fin  de  l'acte  est  d'un  effet 
pittoresque.  Une  petite  symphonie  jouée  par 
les  instruments  à  cordes  en  sourdine  est 
traitée  avec  goût.  Des  critiques  sévères  pour- 
raient reprocher  aux  auteurs  d'avoir  abusé 
dans  cet  opéra  des  hors-d'œuvre  et  d'avoir  fait 
une  part  trop  grande  aux  épisodes  descriptifs. 
Mais  les  morceaux  sont  courts  et  mélodieux. 
M.  de  Flotow  a  du  goût  et  n'insiste  pas 
comme  l'a  fait  souvent  Meyerbeer,  qui  tra- 
çait un  grand  tableau  là  où  il  aurait  fallu  un 
simple  croquis.  Cette  observation  m'est  sug- 
gérée par  les  couplets  si  applaudis  sur  les 
heures  de  midi  et  minuit.  Cet  andante  est 
fort  gracieux  ;  je  crois  que  le  sens  voluptueux 
des  paroles,  qui  flatte  le  goût  du  public  de 
ce  temps,  a  bien  un  peu  contribué  au  succès 
de  cet  intermède. 

La  romance  de  Fabrice  :  Pauvre  ange  dont 
la  triste  vie,  n'est  qu'une  inspiration  distin- 
guée. Elle  est  loin  de  rendre  tout  ce  que  la 
situation  de  Fabrice  a  de  poignant.  Cette 
scène  m'a  fait  penser  à  une  scène  analogue 
dans  le  Déserteur,  et  la  cantilène  :  Adieu,  chère 
Louise,  du  vieux  Monsigny,  est  bien  autre- 
ment émouvante.  Après  un  assez  joli  trio 
avec  effet  de  cloches  sonnant  le  mariage,  et 
une  romance  médiocre  du  docteur,  l'opéra 
se  termine  par  un  trio  dramatique,  dans  le- 
quel on  peut  admirer  une  phrase  large  et 
belle  chantée  à  l'unisson,  et  par  la  reprise 
finale  du  chœur  des  cloches.  U  Ombre  restera 
un  des  jolis  ouvrages  du  répertoire  de  l'Opéra- 
Comique.  Les  rôles  ont  été  créés  par  Mon- 
jauze,  Meillet,  M^es  Marie  Roze  et  Priola. 

OMBRE  D'ARGENTINE  (l'),  opera-bouffon 
en  un  acte,  paroles  de  Bayard  et  Biéville, 
musique  de  M.  Montfort,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  28  avril  1853. 

OMELETTE  A  LA.  FOLLEMBUCHE  (l/),  Opé- 
rette-bouffe,  paroles  de  MM.  Eugène  Labiche 
et  Marc  Michel,  musique  de  Léo  Delibes,  re- 
présentée au  théâtre  des  Bouffes-Parisiens  le 
8  juin  1859. 

*  OMICIDIO  IMMAGINARIO  (i/) ,  opéra- 
bouffe,  musique  de  Salvatore  Agnelli,  repré- 
senté à  Naples,  sur  le  théâtre  de  la  Fenice, 
en  1841. 

*  OMISSIONI  E  MENDE,  «  opéra-revue  »^ 
musique  de  Prato,  représenté  à  Naples,  sur 
le  théâtre  du  Fondo,  en  janvier  1868, 


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OMPHALE,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
avec  un  prologue,  paroles  de  La  Motte,  mu- 
sique de  Destouches ,  représentée  par  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  jeudi  10  novem- 
bre 1701.  Cet  ouvrage  eut  beaucoup  de  suc- 
cès. On  le  reprit  cinq  ou  six  fois;  il  fut 
représenté  à  Trîanon,  devant  la  cour,  le  lundi 
gras  23  février  1702.  La  dernière  reprise  eut 
lieu  en  1752,  avec  Jélyotte,  Thevenard, 
Mlles  Fel,  Chevalier  et  le  sieur  Vestris.  A 
l'occasion  de  cet  ouvrage,  nous  signalerons 
un  fait  intéressant  pour  l'histoire  du  théâtre, 
c'est  qu'il  y  eut  pour  la  première  fois,  le 
lundi  21  mars  1735,  une  véritable  représenta- 
tion au  bénéfice  des  artistes.  On  donna  cette 
tragédie  à'Omphale;  elle  fut  suivie  d'une 
cantatille  chantée  par  M'ie  Fel,  d'un  air  ita- 
lien par  Mlle  Bourbonnais,  et  d'un  pas  de 
trois  dansé  par  Mlle  Mariette  et  par  les  sieurs 
Dumoulin  et  Dupré. 

omphale,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
paroles  de  La  Motte,  musique  de  Cardonne, 
représentée  par  l'Académie  royale  de  musi- 
que le  2  mai  1769.  Cardonne  était  un  officier 
de  la  chambre  de  Madame.  Il  croyait  avoir 
plus  de  talent  pour  la  composition  que  Des- 
touches. L'accueil  qu'on  fit  à  son  opéra  lui 
prouva  le  contraire. 

OMPHALE,  opéra,  musique  du  comte  La- 
ville  de  Lacépède ,  répété  à  l'Opéra  de  Paris 
en  1771,  mais  non  représenté. 

*  ON  demande  UN  gendre,  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Albert  Lambert  et 
Lebreton,  musique  de  M.  A.  de  Villebichot, 
représentée  à l'Eden-Concért  le  19  mars  1887. 

*  ON  DEMANDE  UN  PÉDICURE,  Opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Max,  musique  de 
M.  Raoul  Schubert,  représentée  au  concert 
de  l'Époque  le  16  octobre  1886. 

*  ON  DEMANDE  UNE  BONNE  QUI  BOITE, 

opérette  en  un  acte,  paroles  de  Francis 
Tourte,  musique  de  M.  Sailly,  représentée  au 
théâtre  de  la  Tour-d'Auvergne  (aujourd'hui 
disparu)  le  8  décembre  1874. 

ON  DEMANDE  UNE  FEMME  DE  CHAM- 
BRE, opérette  en  un  acte,  livret  de  M.  Pierre 
"Véron,  musique  de  M.  R.  Planquette ,  repré- 
sentée sur  les  théâtres  de  société  en  1876. 

*ON  DEMANDE  UNE  INSTITUTRICE,  Opé- 
rette en  un  acte,  musique  de  Victor  Robil- 
lard,  représentée  au  théâtre  du  Luxembourg 
le  30  mars  1867. 

ON  GUÉRIT  DE  LA  PEUR,  opéra  de  salon, 


paroles  de  Henri  Boisseaux ,  musique  de 
M.  Th.  de  Lajarte,  joué  à  Paris  en  1853.  La 
partition  de  cet  ouvrage  a  été  gravée  et  pu- 
bliée chez  Choudens. 

ON  NE  S'AVISE  JAMAIS  DE  TOUT,  opéra- 
comiqueien  un  acte,  paroles  de  Sedaine,  mu- 
sique de  Monsigny,  représenté  à  la  foire 
Saint-Laurent  le  14  septembre  1761.  On  peut 
signaler  dans  cette  bluette  des  couplets 
asez  gracieux,  l'airette  chantée  par  Dorval  : 
Je  vais  te  voir,  charmante  Lise;  la  chanson  : 
Une  fille  est  un  oiseau  qui  semble  aimer  Z'es- 
elavage,  et  le  quinque  final,  qui  est  assez- 
bien  traité. 

ON  NE  S'AVISE  JAMAIS  DE  TOUT,  opéra- 
comique,  musique  de  Gluck,  représenté  à 
Vienne  en  1762. 

ON  NE  S'AVISE  JAMAIS  DE  TOUT,  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Sedaine,  mu- 
sique nouvelle  de  M.  F.  Génin,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  28  avril  1843.  L'auteur  de 
la  musique ,  confiant  dans  ses  talents,  ne 
craignit  pas  de  refaire  l'oeuvre  de  Monsigny. 
Ancien  élève  de  l'Ecole  normale,  professeur 
de  littérature  ancienne  à  la  Faculté  des  lettres 
de  Strasbourg,  rédacteur  du  National,  criti- 
que acerbe  des  compositeurs  les  plus  autori- 
sés et  les  plus  estimés ,  il  semblait  n'avoir 
aucun  titre  pour  faire  admettre  une  partition 
d'opéra  dans  un  théâtre  privilégié.  M.  Ville- 
main,  alors  ministre  de  l'instruction  publi- 
que, écrivit  au  directeur  de  l'Opéra-Comique, 
M.  Crosnier,  et  le  personnel  du  théâtre  dut 
s'évertuer  à  interpréter  une  musique  pitoya- 
ble, telle  qu'on  n'en  entendit  jamais  de  sem- 
blable, si  ce  n'est  peut-être  la  fameuse  sym- 
phonie que  J.-J.  Rousseau  fit  exécuter  à  Lau- 
sanne. Par  égard  pour  le  docte  corps  auquel 
il  appartenait,   M.   Génin  se  fit  annoncer, 
après  la  chute  du  rideau ,  sous  le  nom  de  Le- 
fèvre.  On  donna  quatre  représentations  de 
cette  fantaisie  ministérielle.  Quelques  criti- 
ques se  hasardèrent  à  entretenir  le  public 
de  la  carrière   extramusicale   de   M.    Gé- 
nin, entre    autres    un   des    rédacteurs  de 
la    Gazette    musicale.    Le    professeur ,    pi- 
qué, intenta  un  procès  au  directeur  de  ce 
journal,  et  le  fit  condamner  à  500  fr.  d'a- 
mende et  à  1,000  fr.  de  dommages  et  intérêts. 
Qui  aurait  pu  imaginer  que  ce  comique  opéra 
rapporterait  de  tels  droits  d'auteur?  On  ne 
s'avise  jamais  de  tout. 

ON  RESPIRE,  opéra  en  un  acte,  paroles 
de  Charles-Louis  Tissot,  musique  de  Kreut- 
zer, repr.  au  théâtre  Favart  le  8  mars  1795. 


810 


ONDI 


ONDI 


*  ONCLE  AUX  MILLIONS  (l1),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Zell  et  Gênée, 
musique  du  M.  Ad.  Muller,  représentée  sans 
succès  au  Lob-Theater  de  Breslau,  en  juil- 
let 1893. 

*  oncle  célestin  (l')  opérette-bouffe  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Maurice  Ordon- 
neau  et  Kéroul,  musique  de  M.  Edmond  Au- 
dran,  représentée  au  théâtre  des  Menus-Plai- 
sirs le  24  mars  1891.  Interprètes  :  Mmes  Yvonne 
Stella,  Augier,  FannyGénat,  MM.  Vandenne, 
Verneuil,  Montcavrel  et  Vavasseur. 

ONCLE  ET  LE  NEVEU  (i/),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Grétry  neveu,  musique 
de  Solié ,  représenté  au  théâtre  Montansier 
le  26  novembre  1803. 

oncle  salomon  (i/),  opéra-comique  en 
trois  actes,  livret  de  M.  de  Najac,  musique 
d'Albert  Grisar,  ouvrage  posthume  et  iné- 
dit. 

ONCLE  traub  (l')',  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Zaccone  et  Valois,  mu- 
sique de  Delavault,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  il  avril  1862.  Chanté  par  Gabriel, 
Verdellet,  Mmes  Faivre  et  Zevaco. 

ONCLE  VALET  (l'),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  d'Alexandre  Duval,  musique  de 
Della-Maria,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  8  décembre  1798.  Ce  petit  ouvrage,  qui 
suivit  de  près  le  Prisonnier,  renferme  encore 
quelques  traces  de  l'inspiration  facile  et  mé- 
lodique de  l'infortuné  compositeur. 

*  ONDINA,  opéra  fantastique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Ugo  Capetti,  musique  de  M.  An- 
gelo  Bottagisio,  représenté  au  théâtre  Man- 
zoni  de  Milan  le  il  mars  1893.  L'auteur  de 
la  musique  est  un  docteur  en  médecine  et 
chirurgie  qui,  pour  la  deuxième  fois,  préten- 
dait imposer  sa  musique  d'amateur  à  ses  com- 
patriotes, qui  la  trouvaient  fâcheuse  à  tous 
les  points  de  vue  (V.  Beida).  Aussi  firent-ils 
à  celle-ci  un  accueil  sur  le  peu  de  sympathie 
duquel  il  n'y  avait  pas  à  se  tromper. 

ONDINE,  opéra  romantique  en  trois  actes, 
paroles  de  La  Mothe-Fouquet,  musique  de 
E.-T.-G.  Hoffmann,  représenté  à  Berlin  vers 
1818.  Le  célèbre  auteur  des  Contes  avait  plus 
d'originalité  en  littérature  qu'en  composition 
musicale.  La  faiblesse  de  la  partition  d'On- 
dine  surprit  les  amis  du  poète,  et  ses  enne- 
mis en  profitèrent  pour  le  tourner  en  ridi- 
cule. Hoffmann  retira  son  œuvre ,  mais  en 
ressentit  un  amer  dépit.  Il  était  déjà  à  cette 


époque  atteint  de  la  maladie  à  laquelle  il 
succomba  en  1822. 

ONDINE,  opéra  allemand  en  trois  ac- 
tes, musique  de  Lvoff,  l'auteur  célèbre  de 
l'Hymne  national  russe,  représenté  à  Vienne 
en  1846. 

ONDINE ,  opéra  allemand  ,  musique  de 
Lortzing,  représenté  à  Francfort  au  mois  de 
septembre  1847.  C'est  un  des  ouvrages  les 
plus  estimés  du  compositeur. 

ONDINE ,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Lockroy  et  Mestépès,  musique 
de  M.  Théodore  Semet,  représenté  au  Théâ- 
tre-Lyrique le  7  janvier  1863.  Le  sujet  du 
livret  a  été  tiré  du  conte  à'Ondine,  par  le  ba- 
ron de  La  Mothe-Fouquet,  publié  à  Paris  en 
1819.  Cet  ouvrage  n'a  pas  eu  de  succès. 

*  ONDINE,  drame,  de  Borggaard,  avec  mu- 
sique de  J.-P.-E.  Hartmann,  représenté  au 
théâtre  Royal  de  Copenhague.  Cette  mu- 
sique, remarquable,  comme  tout  ce  qui  sortait 
de  la  plume  d'Hartmann,  consistait  en  ouver- 
ture, entr'actes,  marches,  chœurs,  etc. 

ONDINES  AU  CHAMPAGNE,  opérette  en 
un  acte,  livret  de  MM.  H.  Lefebvre  et  J.  Pé- 
lissié,  musique  de  M.  Charles  Lecoq,  jouée 
au  théâtre  des  Folies-Marigny  le  3  septem- 
bre 1865.  Malgré  la  répugnance  que  j'éprouve 
à  occuper  le  lecteur  de  pareilles  insanités 
dont  le  contact  déshonore  depuis  trop  long- 
temps l'art  musical,  je  citerai  les  paroles 
d'un  chœur  chanté  par  Marsouin,  Chien-de- 
Mer  et  les  ondines  : 

Par  ce  décret  annoncé 

Au  son  de  la  conque, 
Tout  le  monde  est  enchantéj 

Quiconque 
De  cet  aimable  instrument 
Entend  le  mugissement 
Dit  avec  ravissement  : 

Quell'  conque  ! 

M.  Charles  Lecocq  abuse  de  la  facilité  dans 
l'art  d'écrire  que  lui  ont  donnée  de  bonnes 
études  musicales  et  il  l'applique  à  des  sujets 
quelconques.  Cette  indifférence  engendre  la 
banalité  et  lui  fait  perdre  tout  scrupule 
quant  au  choix  des  idées.  La  musique  dte  cette 
opérette  est  écrite  avec  correction  et  verve  ; 
l'ouverture  a  quelque  gentillesse.  Je  signa- 
lerai la  romance  d'Aigue-Marine  ;  le  quatuor 
en  mi  majeur  ;  un  autre  quatuor  en  fa  ,  dans 
lequel  les  auteurs  ont  un  peu  parodié  celui 
de  l'Irato  de  Méhul  ;  les  couplets  du  Cham- 
pagne. Les  meilleurs  morceaux  sont  le  chœur 
en  si  mineur  :  Vengeance,  et  celui  en  mi  bémol  : 


ONÉG 

On  va  juger  le  complot.  Joué  par  Montrouge 
et  Mme  Macé-Montrouge,  avec  une  douzaine 
de  personnages  de  leur  troupe. 

ONE  O'CLOCK  [Une  heure),  opéra  anglais, 
musique  de  King,  repr.  à  Londres  vers  1795. 

*  ONéguine,  opéra  en  trois  actes  et  sept 
tableaux,  livret  tiré  d'un  poème  de  Pouch- 
kine, dont  quelques-uns  des  beaux  vers  ont 
été  littéralement  conservés,  musique  de 
Pierre  Tschaïkowsky,  représenté  avec  beau- 
coup de  succès  à  Moscou  en  1881  et  à  Saint- 
Pétersbourg  en  1884.  C'est  le  compositeur 
lui-même  qui  a  construit  son  livret,  dont  le 
sujet,  très  simple,  se  déroule  en  Russie,  dans 
la  haute  classe,  vers  1820.  Il  s'agit  d'une 
jeune  fille  mélancolique  et  rêveuse,  Tatiana 
Larina,  qui  se  laisse  prendre  aux  beaux  airs 
d'un  jeune  blasé,  Eugène  Onéguine,  et  s'en 
éprend  follement  au  point  de  lui  écrire  l'aven 
de  son  amour.  Celui-ci  lui  répond  dédaigneu- 
sement, et  avec  une  cruauté  froide  s'avise  de 
faire  la  cour  à  sa  sœur  Olga,  bien  qu'elle  soit 
fiancée  à  l'un  de  ses  propres  amis  nommé 
Lenski.  Lenski,  bientôt  rendu  jaloux  par  des 
assiduités  qui  le  blessent,  cherche  querelle 
à  Onéguine,  qui  le  tue  en  duel.  Malgré  ce 
drame,  malgré  la  conduite  indigne  du  meur- 
trier, Tatiana  ne  laisse  pas  pourtant  que  de 
conserver  un  tendre  souvenir  pour  celui 
qu'elle  a  aimé.  Plusieurs  années  s'écoulent 
cependant  sans  qu'elle  entende  parler  de  lui, 
et  elle  consent  enfin  à  devenir  l'épouse  du 
prince  Guémine,  qui  la  rend  heureuse.  De- 
venue grande  dame,  la  petite  provinciale 
s'est  transformée,  et  sa  beauté  a  pris  un 
éclat  radieux.  Dans  un  bal,  à  Saint-Péters- 
bourg, elle  se  retrouve  tout  à  coup  en  pré- 
sence d'Onéguine,  qui  la  trouve  à  son  goût  du 
moment  qu'elle  appartient  à  un  autre,  et 
cherche  à  entrer  dans  ses  bonnes  grâces.  Mais 
à  son  tour  elle  le  repousse  avec  hauteur,  et 
lui  défend  de  jamais  reparaître  devant  elle. 
C'est  là,  on  le  voit,  un  drame  tout  intime, 
qui  semblait  de  nature  à  tenter  un  musicien 
désireux  surtout  de  faire  vibrer  les  cordes  de 
la  passion  dans  ses  expressions  les  plus  di- 
verses. 

La  partition  d'Onéguine  est  considérée,  dans 
la  patrie  de  l'auteur,  comme  une  des  meil- 
leures qui  soient  sorties  de  sa  plume  ;  elle  y  a 
obtenu  un  véritable  succès.  On  lui  a  repro- 
ché, non  sans  raison,  un  certain  manque 
d'unité,  mais  on  ne  saurait  refuser  de  lui  re- 
connaître une  inspiration  très  expressive,  de 
forme  très  élégante  et  particulièrement  sa- 
voureuse. Parmi  les  morceaux  à  signaler,  il 


OPAL 


811 


faut  citer,  au  premier  acte,  le  duo  d'intro- 
duction, le  quatuor  qui  le  suit,  le  chœur  avec 
danses  des  moissonneuses,  l'air  dr01ga  et 
l'arioso  de  Lenski;  au  second  acte,  celui  du 
bal,  une  valse  avec  chœur,  d'un  rythme  sé- 
duisant et  d'un  caractère  véritablement  déli- 
cieux ;  enfin,  au  troisième,  une  fort  belle  po- 
lonaise et  toute  la  scène  finale,  qui  est  d'un 
rendu  remarquable  au  point  de  vue  du  pathé- 
tique et  de  la  passion. 

Onéguine  a  franchi  les  frontières  de  l'empire 
russe.  Traduit  en  anglais,  cet  ouvrage  a  fait 
son  apparition  à  Londres,  sur  la  scène  de 
rolympic-Theatre,  en  octobre  1892.  Un  peu 
plus  tard,  au  mois  de  mars  1895,  il  a  été  joué 
en  français  au  théâtre  de  Nice,  sur  une  tra- 
duction de  M.  Michel  Delines.  Il  était  ici 
chanté  par  Mm«  Briette,  Brazzi,  Bertrand 
et  Bertiau,  MM.  Labis,  Defly,  Cobalet  et  Bel- 
homme. 

ONESTÀ  NELL'  AMORE  (l')  [l'Honnêteté 
dans  l'amour] ,  opéra  italien,  musique  de  Scar- 
latti,  représenté  à  Rome  en  1680. 

ONOMASTico  El  NINA  (1/),  opérette  ita- 
lienne, musique  de  G.  Trebbi,  représentée  à 
Bologne,  en  février  1878,  sur  un  théâtre  de 
société. 

ONOR  AL  CIMENTO  (  1/  )  [l'Honneur  à 
l'épreuve],  opéra  italien,  livret  de  Franeesco 
Collatelli,  musique  de  Orgiani,  représenté 
sur  le  théâtre  de  San-Fantino,  à,  Venise,  en 
1703.  Cet  ouvrage  avait  déjà  été  joué  à  Bres- 
cia,  en  1697,  sous  le  titre  de  Gli  amori  di 
Rinaldo  con  Armida. 

ONORE,  opéra,  poème  de  M.  Federico  Ver- 
dinois,  musique  de  M.  Consiglio,  représenté 
à  Naples,  sur  le  théâtre  Mercadante,  le  18  dé- 
cembre 1895. 

ONORE  VINCE  AMORE,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Léo,  représenté  au  théâtre  des  Fio- 
rentini,  à  Naples,  en  1736. 

ONORIO,  opéra  italien,  livret  de  Domenico 
Lalli,  musique  de  Ciampi  (François),  repré- 
senté sur  ïo  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysos- 
tome,  à  Venise,  en  1729. 

ONORIO  IN  ROMA,  opéra  italien,  livret  de 
Matteo  Giannini,  musique  de  Pollarolo,  re- 
présenté au  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysos- 
tome,  à  Venise,  en  1692. 

*  ONTI-ARA,  opéra,  musique  de  M.  G.  Hin- 
richs ,  représenté  en  août  1890  au  Grand 
Opéra  House  de  Philadelphie. 

*  OPALE   magique  (i.') ,    opéra-comiqua 


812 


OPÉR 


OPRI 


anglais,  musique  de  M.  Albeniz,  composi- 
teur espagnol,  représenté  au  Lyric-Theater 
de  Londres  en  janvier  1893. 

OPÉRA  À  LA  COUR  (l'),  opéra-comique  en 
quatre  parties,  livret  de  MM.  Scribe  et  de 
Saint-Georges,  musique  de  Grisar,  Adrien 
Boieldieu  et  de  Weber,  Méhul,  Berton,  Ricci, 
Boieldieu,  Dalayrac,  Auber,  Donizetti ,  Mo- 
zart et  Rossini,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
que  le  6  juillet  1840.  Ce  pastiche  a  été  ima- 
giné pour  la  réouverture  de  la  salle  Favart. 
On  a  entendu  avec  plaisir,  dans  cet  ouvrage, 
une  belle  romance  de  Charles  de  France,  in- 
titulée :  Les  chevaliers  de  la  fidélité,  par  Boiel- 
dieu ,  chantée  par  Masset.  Chollet,  Roger,  la 
basse  Botelli,  Mme  Eugénie  Garcia  consti- 
tuaient alors  un  bon  ensemble  à  l'Opéra-Co- 
mique. 

opéra  AU  CAMP  (i,'),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Paul  Foucher,  musi- 
que de  M.  Varney,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  18  août  1854.  L'auteur  met  en 
scène  le  maréchal  de  Saxe  et  Mme  Favart, 
une  troupe  de  comédiens  et  une  troupe  de 
soldats.  On  a  remarqué  dans  la  musique  une 
chanson  militaire,  une  mélodie  sur  la  Cha- 
rité et  un  bon  duo  chanté  par  le  major  et 
Mme  Favart.  Les  rôles  ont  été  chantés  par 
Lemaire,  Duvernoy,  Ricquier  -  Delaunay , 
Mlles  Andrea-Favel  et  Bélia. 

OPÉRA  AU  VILLAGE  (l')  OU  LA  FÊTE 
IMPROMPTU,  divertissement  à  l'occasion  de 
la  paix  et  du  retour  de  S.  M.  l'empereur  et 
roi,  paroles  de  Sewrin,  musique  de  Solié,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  30  juillet  1807. 
Cette  pièce  de  circonstance  ne  dut  son  succès 
qu'à  la  disposition  des  esprits  à  cette  époque. 

OPÉRA  AUX  PENETRES  (h),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Ludovic  Halévy ,  d'a- 
près Kotzebue,  musique  de  M.  Gastinel ,  re- 
présenté aux  Bouffes-Parisiens  le  5  mai  1857. 

OPÉRA-COMIQUE  (l')  ,  opera-comique  en 
un  acte,  en  prose,  paroles  de  Ségur  jeune  et 
Dupaty,  musique  de  Della-Maria,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  (salle  Favart),  le  10  juillet 
1798. 

OPÉRA  DE  SOCIÉTÉ  (l'),  opéra-ballet  en 
un  acte,  paroles  de  Gaultier  de  Mondorge, 
musique  de  Giraud,  représenté  par  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  le  1er  octobre  1762. 
Giraud  a  composé  des  motets  pour  le  Concert 
spirituel.  Il  faisait  partie  de  la  musique  du 
roi. 

OPÉRA  DES  OPÉRAS  (i/),  opéra  anglais, 


musique  de  Arne ,  représenté  sur  le  théâtre 
de  Hay-Market,  à  Londres,  en  1733. 

OPERA  Dl  AMORE  (l'),  mélodrame  reli- 
gieux, musique  de  Sarri,  écrit  pour  la  confré- 
rie des  pèlerins  de  Naples  en  1702. 

'OPERA  ESPANOLA  (l'),  «jeu  comique»  en 
an  acte,  paroles  de  MM.  Eguilaz  et  Guerrero, 
musique  arrangée  par  M.  Taboada,  repré- 
senté à  l'Alhambra  de  Madrid  en  janvier  1887. 
La  musique  de  cette  opérette  offrait  la  réu- 
nion d'un  choix  d'airs  espagnols  de  tout 
genre  habilement  arrangés  et  mis  en  œuvre 

OPERA  IN  PROVA  ALLA  MODA  (i/), 
opéra  italien  en  trois  actes,  livret  de  Fiorini, 
musique  de  Latilla,  représenté  au  théâtre  de 
San-Mosè,  à  Venise,  en  1751. 

OPÉRA  sans  TITRE  (l'),  opéra ,  musique 
de  Schenck ,  représenté  au  théâtre  de  Schi- 
kaneder,  à  Vienne,  vers  1790. 

OPÉRATEUR  barry  (l')  ,  comédie  en  un 
icte,  en  prose,  avec  un  prologue  et  un  di- 
vertissement, paroles  de  Dancourt,  musique 
de  Gilliers,  représentée  à  la  Comédie-Fran- 
çaise le  il  octobre  1702. 

OPERN  PROBE  (die)  [la  Répétition  d'un 
opéra],  opéra-comique  allemand,  musique  de 
Poissl,  représenté  à  Munich  en  1806. 

OPERN  PROBE  (die)  [la  Répétition  d'un 
opéra],  opéra-comique  allemand,  musique  de 
Lortzing,  représenté  à  Berlin  vers  1850. 

OPFER  DER  TREUE  (das)  [le  Sacrifice  de 
la  fidélité],  opéra  allemand,  musique  de 
Holly,  représenté  en  Allemagne  vers  1775. 

OPHELERIMA  FAUSTO  POLILISSJE  CON- 
NUBIO  RECREATA,  drame  latin,  musique 
de  Eberlin  (Jean),  exécuté  par  les  étu- 
diants du  couvent  des  bénédictins,  à  Salz- 
bourg,  à  l'occasion  de  l'installation  du  nou- 
veau prince  archevêque,  le  1er  décembre 
1745. 

opoponax  (  i/  ) ,  opérette  ,  livret  de 
MM.  Nuitter  et  Busnach,  musique  de  M.  Vas- 
seur,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
2  mai  1877  ;  chantée  par  Mme  Berthe  Stuart. 
OPPOSTI  CARATTERI  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Nasolini,  représenté  en  Italie 
vers  1795. 

OPPRESSO  SOLLEVATO  (i/) ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Sebenico,  repr.  sur  le  th. 
des  Saints-Jean-et-Paul,  à  Venise,  en  1692. 

"  OPRITSCHNICK  (L.')  \Te  Garde  du  coros], 


OR 


OR 


813 


opéra,  musique  de  Pierre  Tschaïkowsky,  re- 
présenté avec  succès  à  Saint-Pétersbourg, 
en  1874.  C'était  le  second  ouvrage  dramatique 
du  compositeur.  Le  comité  de  musique  russe 
avait  décidé  de  décerner  un  prix  de  300  rou- 
bles argent  au  meilleur  opéra  représenté  au 
cours  de  Tannée  1874;  le  prix  fut  attribué 
sans  débat  à  YOpritschnick.  Malheureuse- 
ment, le  livret  de  cet  ouvrage,  écrit  sur  un 
sujet  historique  (les  opritschniks  étaient  les 
gardes  du  corps  du  tsar  Ivan  le  Terrible), 
était  mal  conçu  et  construit  d'une  main  inex- 
périmentée, avec  des  scènes  décousues  et  des 
caractères  sans  consistance  ;  cela  a  fait  tort 
à  l'ensemble  de  l'oeuvre,  dont  le  succès  ne 
s'est  pas  continué. 

*  OR  DO  RHIN  (l')  [Rheingold] ,  prologue 
en  quatre  tableaux  formant  la  première  par- 
tie de  la  tétralogie  de  Y  Anneau  du  Nibelung, 
poème  et  musique  de  Richard  Wagner.  Ce 
prologue  a  été  représenté  pour  la  première 
fois  au  théâtre  Royal  de  Munich  le  22  sep- 
tembre 1869.  Les  théories  poétiques,  scéni- 
ques  et  musicales  émises  par  Richard  Wa- 
gner au  sujet  de  sa  fameuse  tétralogie  appel- 
lent trop  la  critique,  l'analyse  et  la  contro- 
verse pour  qu'il  nous  soit  possible,  dans  un 
livre  tel  que  celui-ci,  de  parler,  autrement 
qu'au  point  de  vue  purement  descriptif,  de 
cette  œuvre  colossale.  Nous  devons  donc 
nous  borner  à  une  analyse  très  sommaire  des 
poèmes,  sans  pouvoir  entrer  dans  aucun  dé- 
tail en  ce  qui  concerne  la  musique,  laquelle 
ne  saurait  être  jugée  que  dans  son  ensemble 
et  en  s'appuyant  sur  les  riches  commen- 
taires dont  l'auteur  lui-même  l'a  entourée. 
D'ailleurs ,  la  littérature  wagnérienne  est 
devenue  tellement  abondante  aujourd'hui, 
même  en  France,  que  le  lecteur  soucieux  de 
s'instruire  à  cet  égard  n'a  que  l'embar- 
ras du  choix  entre  les  innombrables  publica- 
tions que  chaque  jour  voit  éclore  sur  le  maî- 
tre de  Bayreuth. 

Le  premier  tableau  du  Rheingold  repré- 
sente les  profondeurs  du  Rhin,  où  l'on  voit 
nager  et  s'ébattre  paisiblement  trois  ondines  : 
Woglinde,  Wellgunde  et  Flosshilde,  les  trois 
filles  du  Rhin.  Bientôt  on  voit  apparaître  un 
être  difforme  et  monstrueux,  la  nain  Albe- 
rich,  le  plus  audacieux  de  cette  race  de  gno- 
mes qu'on  appelle  les  Nibelungen.  La  vue 
des  trois  nymphes  excite  sa  convoitise,  mais 
elles  se  moquent  de  lui  au  point  d'exciter  sa 
fureur...  Mais  le  jour  se  lève,  les  ondes  du 
fleuve  deviennent  plus  transparentes,  et  l'or, 
le  fameux  Or  du  Rhin,  brille  au  sein  des 
eaux  avec  un  éclat  merveilleux.  Les  ondines. 


tout  en  se  jouant,  exaltent  son  pouvoir,  et 
l'une  d'elles  révèle  que  la  toute-puissance 
est  promise  à  celui  qui  pourra  forger  un  an- 
neau avec  l'Or  du  Rhin,  à  la  condition  qu'il 
renonce  aux  joies  et  aux  ivresses  de  l'amour. 
Alberich  a  entendu,  et  dès  lors  il  ne  songe 
plus  à  la  beauté  des  ondines,  mais  seulement 
à  l'ambition  du  pouvoir.  D'un  bond  il  s'élance 
sur  le  trésor  fatal,  maudit  l'amour,  et,  arra- 
chant l'Or  du  rocher,  s'enfonce  et  disparaît 
dans  les  ténèbres. 

Le  second  tableau  nous  transporte  sur  une 
montagne,  au-dessus  de  la  vallée  où  coule  le 
Rhin.  C'est  la  demeure  de  Wotan,  le  maître 
des  dieux,  que  nous  trouvons  en  compagnie 
de  son  épouse  Fricka.  Sur  la  plus  haute  cime 
du  mont,  les  géants  lui  ont  élevé  pendant  la 
nuit  un  palais  superbe,  le  Walhalla,  qu'il  con- 
temple avec  orgueil.  Mais  Fricka  lui  rappelle 
que  pour  prix  de  leur  travail  il  a  promis  de 
leur  abandonner  Freia,  la  déesse  de  l'amour 
et  de  la  beauté,  et  bientôt,  en  effet,  les  géants 
viennent  réclamer  leur  récompense.  Freia, 
épouvantée,  implore  Wotan,  qui  cherche  à 
éluder  l'engagement  pris  par  lui  sur  le  con- 
seil de  Loge,  le  dieu  du  feu.  Les  deux  géants, 
Fasolt  et  Fafner,  ne  veulent  rien  entendre; 
les  autres  dieux  cherchent  en  vain  un  moyen 
d'apaisement,  et  Wotan  rappelle  à  Loge 
qu'il  n'a  consenti  à  promettre  Freia  aux 
géants  que  sur  sa  promesse,  à  lui,  de  cher- 
cher un  trésor  plus  précieux  qu'il  pourrait 
leur  offrir  en  échange  de  la  jeune  déesse. 
Loge  déclare  alors  qu'ila  vainement  parcouru 
le  monde  pour  trouver  un  trésor  supérieur  à 
l'amour  et  à  la  beauté  :  pourtant,  dit-il,  le 
nain  Alberich  a  renoncé  à  l'amour  pour  s'em- 
parer de  l'Or  du  Rhin,  qui  est  un  trésor  sans 
pareil...  Ces  paroles  font  naître  à  la  fois  chez 
Wotan  et  chez  les  géants  la  tentation  de  l'or. 
Wotan  voudrait  s'en  emparer,  et  les  géants 
l'exigent  en  remplacement  de  Freia,  qu'ils 
emmènent  néanmoins  comme  otage,  en  ac- 
cordant à  Wotan  un  délai  jusqu'au  soir.  Wo- 
tan se  décide  à  pénétrer  avec  Loge  à  Nibel- 
heim,  dans  la  demeure  souterraine  des  Nibe- 
lungen, afin  de  ravir  à  Alberich  l'or  dont 
celui-ci  s'est  emparé. 

C'est  là,  dans  la  caverne  des  Nibelungen, 
que  se  déroule  le  troisième  tableau.  Alberich 
a  réduit  tous  ses  compagnons  en  servitude 
depuis  qu'avec  l'Or  du  Rhin  il  s'est  forgé 
l'anneau  tout-puissant.  Il  les  oblige  à  cher- 
cher de  l'or  partout,  à  lui  en  apporter  des 
monceaux  et  à  lui  forger  d'innombrables 
joyaux.  On  n'entend  là  que  le  bruit  des  en- 
clumes, on  ne  voit  que  la  rouge  lueur  des 


814 


OR 


ORA 


forges.  Alberich  a  obligé  son  frère  Mime  à 
lui  fabriquer  un  heaume  magique,  le  tarnhelm, 
espèce  de  capuchon  qui  lui  permet  de  se  ren- 
dre invisible  à  volonté.  Arrivent  Wotan  et 
Loge,  qui  se  trouvent  en  présence  d' Alberich 
au  moment  où  celui-ci,  portant  son  anneau  à 
ses  lèvres  et  prononçant  une  formule  appro- 
priée, donne  une  idée  de  sa  toute-puissance. 
Loge  feint  d'être  incrédule  devant  les  asser- 
tions d' Alberich,  qui  lui  vante  le  pouvoir  de 
son  anneau  et  de  son  tarnhelm,  et  qui,  pour 
le  convaincre,  se  transforme  en  un  dragon 
monstrueux.  Loge  paraît  considérer  l'épreuve 
comme  insuffisante,  et  défie  Alberich  de  pren- 
dre la  forme  d'un  être  petit  et  misérable.  Le 
Nibelung  prononce  alors  les  paroles  sacra- 
mentelles et  se  change  en  crapaud.  Loge  et 
Wotan  se  jettent  aussitôt  sur  lui,  le  saisis- 
sent et  lui  arrachent  son  capuchon  ;  Alberich 
reparaît  alors  dans  sa  forme  naturelle,  mais 
il  est  leur  prisonnier  et,  garrotté  par  eux,  il 
est  emmené  loin  de  sa  demeure. 

Le  quatrième  tableau  nous  ramène  sur  la 
montagne  de  Wotan.  Alberich  est  là,  captif  et 
enchaîné.  Pour  sa  rançon,  Wotan  exige  qu'il 
lui  donne  tout  l'or  qui  est  en  sa  possession. 
Furieux,  le  nain  s'exécute  et,  s'étant  fait  dé- 
lier la  main  droite  et  portant  l'anneau  à  ses 
lèvres,  il  appelle  tous  les  Nibelungen,  ses  es- 
claves, qui  apportent  tous  ses  trésors.  Il  es- 
père pourtant  conserver  son  tarnhelm,  mais 
celui-ci  lui  est  pris  avec  le  reste,  et  Wotan 
lui  arrache  encore  son  anneau  magique,  mal- 
gré ses  cris  de  rage.  Loge  le  remet  alors  en 
liberté;  mais  il  ne  lui  reste  plus  rien...  rien 
que  le  pouvoir  de  maudire.  Il  a  renoncé  à 
l'amour  pour  conquérir  l'Or  du  Rhin  ;  ce  re- 
noncement frappera  désormais  ceux  qui  pos- 
séderont l'anneau  terrible,  qu'il  maudit  en 
s'enfuyant.  C'est  alors  que  les  géants  se  pré- 
sentent :  pour  rendre  Freia  ils  exigent  For, 
et  avec  l'or  l'anneau  tout-puissant,  que  Wo- 
tan leur  refuse.  Bientôt  paraît  Erda,  la  déesse 
de  la  Nature,  la  grande  devineresse.  Elle  sup- 
plie Wotan  d'abandonner  l'anneau,  qui  ne 
peut  que  lui  attirer  les  plus  grands  mal- 
heurs; déjà  elle  perçoit  dans  l'avenir  le  cré- 
puscule des  dieux,  dont  l'anneau  ne  peut  que 
hâter  la  venue.  Wotan  jette  donc  l'anneau 
aux  géants,  qui  lui  rendent  Freia.  Mais  la 
malédiction  d' Alberich  commmence  à  porter 
ses  fruits.  Eafner  et  Fasolt  se  disputent  le 
précieux  talisman,  et  le  premier  tue  son  com- 
pagnon d'un  coup  de  massue,  puis  s'éloigne 
en  emportant  l'or  et  l'anneau.  Et  voici  com- 
ment un  commentateur  raconte  la  fin  de  ce 
prologue  du  grand  drame  : 


«...  Une  angoisse  profonde  pèse  sur  les 
dieux.  Donner,  le  dieu  du  tonnerre,  veut  pu- 
rifier le  ciel  des  nuées  qui  l'obscurcissent;  il 
rassemble  ces  nuées,  et,  brandissant  son 
marteau,  fait  éclater  la  foudre  :  le  Walhalla 
resplendit  dans  l'azur,  doré  par  la  splendeur 
du  soleil  couchant:  un  arc-en-ciel  brille,  jeté 
sur  la  vallée  du  Rhin  comme  le  pont  lumi- 
neux qui  doit  conduire  Wotan  à  sa  glorieuse 
demeure.  Wotan  salue  le  Walhala  d'un  chant 
solennel,  où  la  grandeur  se  colore  de  mélan- 
colie ;  il  sent  que  la  nuit  est  proche,  et  la 
nuit  est  ici  le  symbole  du  danger,  de  la 
guerre  déclarée  au  pouvoir  des  dieux  par  les 
puissances  de  l'ombre,  par  la  haine  d'Albe- 
rich,  qui  voudra  ressaisir  l'anneau.  Une  pen- 
sée naît  dans  l'esprit  de  Wotan,  la  pensée 
créatrice  d'où  sortiront  les  Héros  et  les  Val- 
kyries,  la  pensée  d'engendrer  une  force  guer- 
rière, d'opposer  le  Fer  à  l'Or,  de  susciter 
chez  les  hommes  des  braves  qui  reprendront 
l'anneau  et  qui,  le  rendant  aux  eaux  du  Rhin, 
délivreront  ainsi  les  dieux  et  le  monde  de 
la  malédiction.  Cette  pensée,  Wotan  ne  l'é- 
nonce pas,  mais,  élevant  une  épée  qui,  for- 
gée dans  Nibelheim ,  fut  apportée  avec 
l'or  et  dédaignée  par  les  géants,  il  fait  de 
cette  épée  le  signe  de  la  puissance  nouvelle. 
Il  marche  avec  Fricka  et  les  autres  dieux 
vers  le  Walhalla,  et  s'engage  sur  la  courbe 
éclatante  de  l'arc-en-ciel.» 

Tel  est  cet  Or  du  Rhin,  prologue  de  l'An- 
neau  du  Nibelung,  dont  l'exécution,  qui  doit 
se  faire  sans  entr'actes,  ne  dure  pas  moins  de 
deux  heures  et  demie.  Des  fragments  de  cet 
ouvrage  ont  été  exécutés  le  6  mars  1893,  à 
l'Opéra,  sous  forme  de  concert,  d'après  la 
traduction  de  Victor  Wilder;  les  chanteurs 
étaient  M^es  Richard,  Bosman  et  Marcy, 
MM.  Renaud,  Vaguet  et  Fournets.  Une  tra- 
duction a  été  faite  par  M.  Alfred  Ernst,  qui  a 
donné,  le  15  juin  1895,  à  la  salle  Pleyel,  sur 
invitations,  une  audition  intégrale  de  l'Or  du 
Rhin.  La  musique  du  premier  tableau  est 
charmante  à  peu  près  d'un  bout  à  l'autre; 
celle  du  quatrième  tableau  a  des  pages  pleines 
de. grandeur  et  d'un  souffle  superbe.  Mais, 
comme  dans  toutes  les  œuvres  de  Wagner, 
l'ensemble  se  fait  remarquer  par  des  lon- 
gueurs terribles,  par  des  redites  inutiles,  par 
un  manque  de  mesure  et  de  proportions.  Ce 
qiii  n'empêche  pas,  d'ailleurs,  les  belles  pages 
d'étinceler  d'un  incomparable  éclat. 

ORA  DI  MATRIMONIO  (un')  [Une  heure  de 
mariage],  opéra  italien,  paroles  italiennes  ei 
espagnoles  et  musique  de  Garcia  (Manuel- 


ORAG 


ORGA 


815 


del-Popolo-Vicente  ) ,   représenté  à  Mexico 
vers  1827. 

*  ora  Dl  prigïone  (un'),  opérette,  musi- 
que de  Giuseppe  Curci,  représentée  sur  le  pe- 
tit théâtre  du  Conservatoire  de  Naples,  vers 
1832.  L'auteur  était  alors  élève  de  cet  établis- 
sement. 

*  oracle  (i/),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Desriaux,  musique  de  Porta,  re- 
présenté à  l'Ambigu-Comique  en  1797. 

ORACLE  (i/),  opéra  allemand,  musique  de 
J.-N.-C.  Gœtze,  repr.- à  Weimar  en  1822. 

*  ORACLE  (i/),  opérette  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  Schnitzer,  musique  de  M.  J.  Hell- 
mesberger  jeune,  représentée  à  Vienne,  sur 
le  théâtre  An  der  Wien,  le  30  novembre  1889. 

ORACOLO  Dl  DELFO  (i/)  [l 'Oracle  de 
Delphes],  opéra,  italien,  musique  de  Raimondi, 
représenté  à  Naples  vers  I8ii. 

ORACOLO  IN  MESSENIA  {il)  [l'Oracle  en 
Messénie],  opéra  italien,  livret  de  Zeno,  tiré 
de  la  tragédie  de  Mérope,  musique  de  Vi- 
valdi, représenté  au  théâtre  Sant'-Angiolo, 
de  Venise,  en  1738. 

ORACOLO  SANNITO  (l')  [l'Oracle  sam~ 
nite],  opéra  italien,  musique  de  Zingarelli, 
représenté  à  Turin  en  1792. 

*  ORAGE  (l')  OU  QUEL  GU1GNON  !  Opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Cuvelier,  mu- 
sique de  Navoigille  jeune,  représenté  au 
théâtre  de  la  Cité  en  1793. 

ORAGE  (l1),  opéra,  musique  de  Foignet 
père,  représenté  au  théâtre  Montansier  le 
9  juin  1798. 

*  ORAGE  (i/),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Armand  Silvestre,  musique  de 
M.  John  Urich,  représenté  à  Bruxelles,  sur  le 
théâtre  de  la  Monnaie,  le  2  mai  1879. 

*  orage  au  moulin  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  M.  Ferdinand  Berré, 
représenté  au  Cercle  symphonique  de  Bruxel- 
les au  commencement  de  1867.  Le  12  octobre 
de  cette  année,  ce  petit  ouvrage,  traduit  en 
langue  flamande,  était  joué  au  théâtre  du 
Cirque  de  la  même  ville  sous  le  titre  de  Mar- 
kies  op  Jacht. 

*  orage  espagnol  (on),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Collache,  musique  de 
M.  Anthiome,  représentée  au  Casino  d'Étre- 
tat  le  31  août  1887. 

ORAGE      PENDANT     L'ÉCLAT     DU    SO- 


LEIL   (i/),    opéra    allemand,    musique   de 
M.  Dorn,  représenté  à  Dresde  en  août  1865. 

ORANGS-OUTANGS  (les),  opérette-bouffe, 
paroles  de  M.  d'Izy,  musique  de  M.  Louis 
François,  représ,  au  th.  de  Dijon  en  mai  1864. 

*  OKATORE  DE  CAFFÈ  (i/),  opéra-bouffe, 
musique  de  M.  Maggi,  représenté  à  Sondrio 
en  1883. 

ORAZIO,  opéra  italien,  livret  de  Grimani, 
alors  patricien  de  Venise,  depuis  cardinal, 
musique  de  Tosi,  représenté  au  théâtre 
Saint-Jean-Chrysostome  de  Venise  en  1688. 

ORAZIO,  opéra  italien,  musique  de  La- 
tilla  et  de  Pergolèse,  représenté  à  Venise, 
sur  le  théâtre  de  San-Mosè,  en  1743. 

ORAZIO,  opéra  italien,  musique  de  Au- 
letta,  représenté  à  Venise  en  1748. 

ORAZIO  COCLE  SUL  PONTE  {Horatius  Co- 
dés sur  le  pont  Sublicius),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Stradella,  repr.  à  Venise  vers  1666. 

ORAZIO  E  CURIAZIO  {Horace  et  Curiacé), 
opéra  italien,  musique  de  Bertoni ,  repré- 
senté à  Venise,  sur  le  théâtre  de  San-Sa- 
muele,  en  1746. 

ORAZZI  E  CURIACI  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Zingarelli,  représenté  à  Turin 
en  1794. 

ORAZZI  E  CURIAZI  (gli),  [les  Horaces  et 
les  Curiaces],  opéra  italien  en  trois  actes, 
livret  de  Sografl,  musique  de  Cimarosa,  re- 
présenté à  Venise,  au  théâtre  de  la  Fenice,  en 
1796,  et  à  Paris  le  16  juin  1813. 

ORAZZI  ed  I  CURIACI  (gli)  opéra  ita- 
lien, musique  de  Mercadante,  représenté  à 
Vienne  en  1830,  et  repris  au  théâtre  de  San 
Carlo,  à  Naples,  en  1846,  avec  le  concours  de 
Frezzolini  et  Balzar.  Le  succès  fut  très 
grand. 

ORBECHE  (l'),  tragédie  de  J.-B.  Giraldi 
Cinthio,  de  Ferrare,  musique  de  Della-Viola, 
représentée  à  Ferrare  en  1541,  en  présence 
du  duc  de  Ferrare,  Hercule  II,  et  du  cardinal 
de  Ravenne ,  Salviati. 

ORBO  CHE  CI  VEDE  (l')  [l'Aveugle  qui 
y  voit  clair],  opéra  italien,  musique  de  Ge- 
nerali,  représenté  à  Bologne  en  1812.  Ce  pe- 
tit ouvrage  est  charmant  et  a  obtenu  le  plus 
franc  succès. 

ORCAMO,  opéra  italien,  musique  de  Lavi- 
gna,  représenté  à  Milan  en  1809. 


816 


ORES 


ORFA 


ORCO  (\J)  [la  Chimère],  opéra  fantastique 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Louis  Hymaus, 
d'après  une  nouvelle  de  George  Sand,  mu- 
sique de  M.  Stoumon,  représenté  au  théâtre 
de  la  Monnaie,  à  Bruxelles ,  en  janvier  1864, 
sans  succès. 

ORDENO  ED  ART  ALLA ,  opéra  italien, 
musique  de  Pavesi,  repr.  à  Venise  en  1823. 

*  ordre  du  ROI,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Gadobert  et  Dupré,  mu- 
sique de  M.  Dhavernas,  représenté  à  Amiens 
le  4  mars  isso. 

ORESTE,  opéra-comique,  musique  de  Ci- 
marosa,  représenté  au  théâtre  Saint-Charles 
en  1783. 

ORESTE ,  opéra  sérieux  en  trois  actes , 
musique  de  Hoszisky,  représenté  au  théâtre 
de  Rheinsberg  vers  1789. 

ORESTE,  opéra  italien  ,  musique  de  Mor- 
lacchi,  représenté  à  Parme  en  1808. 

ORESTE,  tragédie  lyrique  en  trois  actes, 
musique  de  Conradin  Kreutzer,  représenté  à 
Prague  en  1818. 

ORESTE,  opéra  italien,  musique  de  Carlo 
Alberti;  représenté  à  Naples  en  février  1872. 

ORESTE  ET  PYLADE,  drame  lyrique,  mu- 
sique de  Rolle  (Henri) ,  représenté  à  Leipzig 
Ter  s  1776. 

ORESTE  ET  PYLADE,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Scribe  et  Dupin,  musique 
de  M.  Thys,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  28  février  1844.  Les  personnages  de  cette 
pièce  n'appartiennent  pas  aux  temps  héroï- 
ques. Il  n'y  est  question  que  d'un  huissier 
muni  d'un  arrêt  de  prise  de  corps  contre 
un  débiteur  qu'il  ne  quitte  pas  plus  que  son 
ombre.  Cette  idée  avait  déjà  paru  sur  la  scène 
dans  le  vaudeville  intitulé  les  Inséparables, 
et  dans  une  autre  pièce,  l'Ami  intime.  La  mu- 
sique de  ce  petit  ouvrage  n'a  eu  aucun 
succès. 

*  oreste  et  pylade,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Flan,  musique  de 
M.  Luigi  Bordèse,  représenté  à  la  salle  de  la 
rue  de  Turenne  le  23  octobre  1892. 

ORESTE  ET  TYNDARE,  opéra,  musique  de 
Langlé,  écrit  vers  1783  (inédit). 

ORESTE  IN  TAURIDE  (l'),  opéra  italien, 
musique  de  Federici,  repr.  à  Milan  en  1804. 

ORESTIE  (l),  trilogie  musicale  en  huit  ta- 


bleaux, paroles  de  M.  A.  Wenkstern,  d'après 
la  tragédie  d'Eschyle,  musique  de  Serge  Ta- 
néiev,  représentée  au  théâtre  Marie,  de 
Saint-Pétersbourg,  en  octobre  1895.  C'est, 
dit-on,  une  œuvre  honorable,  mais  sans  gran- 
deur et  sans  originalité,  et  qui  n'excite  qu'un 
médiocre  intérêt. 

ORFANA  D'INGHILTERRA  (l')  [l'Orphe- 
line anglaise] ,  opéra  italien ,  musique  de 
Weigl,  représenté  à  Milan  vers  1812,  et  tra- 
duit en  allemand  sous  le  titre  de  Marguerite 
d'Anjou. 

ORFANA  EGIZIANA  (l')  [l'Orpheline  égyp- 
tienne], opéra  italien,  musique  de  Basili,  re- 
présenté à  Venise  en  1817. 

ORFANA  GUELFA  (l')  [l'Orpheline  guelfe], 
opéra  italien,  musique  de  Coppola  (Pierre- 
Antoine)  ,  représenté  à  Palerme  en  1845. 

ORFANA  RICONOSCIUTA  (l')  [l'Orpheline 
reconnue],  opéra  italien,  musique  de  Paër, 
représenté  à  Florence  en  1795. 

ORFANA  RUSSA  (1/)  [l'Orpheline  russe], 
opéra  italien,  musique  de  Raimondi ,  repré- 
senté à  Naples  vers  1833. 

ORFANA  SAVOIARDA  (l')  [l'Orpheline  sa- 
voyarde], opéra  italien,  musique  dePersiani, 
représenté  à  Madrid  en  1846. 

ORFANE  SVIZZERE  (le)  [les  Orphelines 
suisses],  opéra  italien,  musique  de  Buroni,  re- 
présenté au  théâtre  de  Dresde  en  1769. 

*  ORFANELLA  (i/),  opéra  semi-sérieux,  pa- 
roles de  Perini,  musique  de  Vallini,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Canobbiana  de  Milan, 
le  1er  novembre  1851. 

ORFANELLA,  opéra  italien,  musique  de 
Baraldi  ;  représenté  au  théâtre  du  Liceo,  à 
Barcelone,  en  mars  1870.  Baraldi  a  chanté  le 
rôle  du  baryton  dans  son  ouvrage. 

ORFANELLA  AMERICANA  (1/)  [l'Orphe- 
line américaine],  opéra  italien,  musique  d'An- 
fossi ,  représenté  à  Venise  en  1788. 

ORFANELLA  AMERICANA  (l')  [l'Orpheline 
américaine],  opéra  italien,  musique  de  Geste- 
witz,  représenté  à  Dresde  en  1790. 

ORFANELLA  DI  GAND  (l'),  opéra-comi- 
que  italien,  musique  de  Ottavio  Buzzino,  re- 
présenté à  Modène,  au  théâtre  Aliprandi,  le 
13  mars  1880;  chanté  par  Villani,  Schulz,  Pi- 
nicorsi,  Mmes  Bonner  et  Nistri. 

ORFANELLA  DI  GINEVRA  (l')  [l'Orphe- 
line de  Genève],  opéra  italien,  musique  de 


ORFE 


ORGA 


817 


Charles  Valentini ,    représenté  au  théâtre 
Nuovo  de  Naples,  le  2  octobre  1825. 

ORFANELLA  DI  GINEVRA  (l')  [l'Orphe- 
line de  Genève],  opéra  italien,  musique  de 
Ricci  (Louis),  représenté  au  théâtre  Valle,  à 
Rome,  en  1828. 

CRFANELLE  (le),  opérette  italienne,  livret 
de  Calenzoli  et  Lastrucci,  musique  de  E.  De- 
champs,  représenté  à  l'Istituto  Zei  le  19  mars 
1879  ;  chantée  par  les  élèves  de  l'institu- 
tion. 

ORFANO  (i/)  [l'Orphelin] ,  opéra  italien , 
musique  de  Aldovrandini,  représenté  à  Na- 
ples en  1699. 

ORFANO  DELLA  CHINA  (l')  [l'Orphelin  de 
la  Chine],  opéra  italien,  musique  de  Bianchi, 
représenté  à  Venise  en  1787. 

ORFANO  DELLA  SELVE  (l')  [l'Orphelin 
de  la  forêt],  opéra  italien,  musique  de  Coc- 
cia,  représenté  à  Venise  en  1829. 

ORFEO,  opéra  italien,  musique  de  Ferrari 
(Benoît),  représenté  à  la  cour  du  duc  de 
Mantoue  en  1607. 

ORFEO,  opéra  italien,  paroles  de  Rinuc- 
cini,  musique  de  Monteverde ,  représenté  à 
Mantoue  en  1608.  C'est  dans  cette  partition 
que  le  compositeur  introduisit  des  accords 
dissonants,  tels  que  celui  de  la  septième  do- 
minante et  de  la  septième  sensible  avec  plus 
de  hardiesse  que  ne  l'avaient  fait  ses  prédé- 
cesseurs. 

ORFEO,  opéra  italien,  livret  de  Aurelio 
Aurelj,  musique  de  Sartorio,  représenté  sur 
le  théâtre  de  San-Salvatore ,  à  Venise,  en 

1672. 

ORFEO,  opéra  italien,  musique  de  C.-H. 
Grajn,  représenté  à  Berlin  en  1752. 

ORFEO,  opéra  italien,  musique  de  P.  Gu- 
glielmi,  représenté  à  Londres  en  1770. 

ORFEO,  opéra  italien,  musique  de  Chré- 
tien Bach,  représenté  en  1770. 

ORFEO,  opéra  italien,  musique  de  Bertoni, 
représenté  à  Venise  en  1776. 

ORFEO ,  opéra  italien ,  musique  de  Tozzi, 
représenté  à  Barcelone  en  1789. 

ORFEO,  opéra  séria,  musique  de  Haydn 
Cet  ouvrage  a  été  composéà  Londres  en  1793 
ou  au  commencement  de  1794,  pendant  le  se- 
cond séjour  du  maître  en  Angleterre.  Gallini, 
entrepreneur  du  théâtre  de  Hay-Market,  lui 


avait  demandé  cet  opéra.  Mais  Jes  difficultés 
s'étant  élevées  au  sujet  du  privilège  de  ce 
théâtre,  Haydn  repartit  pour  Eisenstadt  en 
emportant  onze  morceaux  de  sa  partition  ; 
c'est  un  de  ces  fragments,  l'air  de  baryton  : 
Il  pensier  sta  negl'  oggetti,  que  M.  Gevaert  a 
publié  dans  les  Gloires  de  l'Italie. 

ORFEO,  opéra  italien,  musique  de  Lam- 
berti,  fin  du  xvme  siècle. 

ORFEO  ED  euridice,  drame  lyrique  en 
cinq  actes,  en  vers  italiens,  représenté  au 
Louvre  le  26  février  1647  pour  l'amusement 
du  roi  Louis  XIV.  Cet  ouvrage  paraît  avoir 
été  attribué  à  tort  à  Zarlino.  Il  est  probable 
que  cet  Orfeo  est  celui  de  Monteverde  (voyez 
plus  haut  Orfeo).  Le  cardinal  Mazarin  avait 
fait  venir  une  troupe  de  musiciens  italiens, 
des  décorateurs  et  un  orchestre;  il  voulut 
introduire  et  installer  en  France  un  genre- 
de  plaisir  qui  avait  déjà  pris  un  grand  dé- 
veloppement en  Italie,  et  qui,  dans  sa  pen- 
sée, devait  sans  doute  remplacer  les  pièces 
grossières  de  Hardy  et  compléter  l'œuvre 
dramatique  commencée  par  Richelieu.  Orfeo 
ed  Euridice  fut  le  premier  opéra  représenté 
à  Paris.  Il  paraît  qu'on  se  montra  fort  re- 
belle aux  désirs  du  cardinal.  On  plaisanta  sur .- 
sa  tentative  ;  mais  il  tint  bon,  et  fit  représen- 
ter successivement  :  Le  nozze  di  Peleo  e  di 
Tetide ,  opéra  en  trois  actes,  dans  lequel 
Louis  XIV  dansa  ;  l'opéra  de  Serse  (Xerxès),. 
en  cinq  actes,  par  Cavalli,  dans  la  grande  ga- 
lerie du  Louvre,  et  l&Pastorale  en  musique,  au 
château  d'Issy,  en  1659.  On  peut  donc  affirmer 
que  Mazarin  a  établi  l'opéra  en  France,  puis- 
que ce  genre  de  composition  est  définitive- 
ment admis  en  1661,  date  de  sa  mort,  et  qu'il 
a  occupé  immédiatement  une  place  impor- 
tante dans  les  plaisirs  de  la  cour  et  de  la 
ville. 

ORFEO  ED  EURIDICE ,  opéra  italien,  pa- 
roles de  Calzabigi,  musique  de  Gluck,  re- 
présenté à  Vienne  en  1764.  Voyez  Orphée. 

ORFÈVRE  D'ULM  (l'),  opéra  allemand,  li- 
vret de  Mosenthal,  musique  de  Marschner, 
représenté  à  Dresde  le  1er  janvier,  et  à  Ber- 
lin en  juin  1856. 

ORGANISTE    DANS    L'EMBARRAS    (l*),. 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Al- 
boize,  musique  de  M.  Wekerlin,  représenté - 
au  Théâtre-Lyrique  le  17  mai  1853.  La  scène 
se  passe  à  Munich  en  1790.  Maître  Kluss- 
mann  est  organiste  d'une  chapelle  princière. 
Il  est  vieux;  on  cherche  à  lui  faire  perdre  sa 
place  en  proposant  un  concours,  dans  lequel 

52 


818 


ORGO 


ORIS 


il  doit  faire  exécuter  un  morceau  de  sa  com- 
position. Le  vieil  organiste,  par  une  suite 
d'intrigues,  ne  parvient  pas  à  monter  son 
œuvre  :  la  chanteuse  lui  manque  de  parole, 
puis  le  chanteur  ;  les  chœurs  seuls  lui  res- 
tent fidèles.  Au  moment  d'aller  à  la  cha- 
pelle, on  trouve  moyen  de  l'enfermer  dans 
une  pièce  attenant  au  chœur,  et  de  là  il  en- 
tend chanter  admirablement  son  œuvre  : 
malgré  cela,  il  est  hors  de  lui,  car  il  croit 
qu'un  rival  s'attribue  sa  musique.  Heureu- 
sement, ce  concurrent,  c'est  Albert,  un  élève 
du  vieil  organiste,  qui  sauve  ainsi  l'honneur 
de  son  maître  et  lui  fait  rendre  sa  place.  De 
plus,  Albert  épouse  Berthe,  la  nièce  de  l'orga- 
niste. Distribution  :  Klussmann  (basse),  Gri- 
gnon  ;  Coppélius,  riche  usurier  (trial),  Leroy; 
Albert  (ténor),  Carré;  un  huissier,  Lemaire; 
Berthe,  nièce  de  Klussmann ,  Mlle  Larcena. 
On  a  remarqué  dans  cet  ouvrage  l'ouver- 
ture, un  trio  dans  le  style  ancien,  une  jolie 
romance  accompagnée  par  le  cor  anglais ,  et 
le  finale,  dans  lequel  se  dessine  une  phrase 
qui  est  un  des  principaux  motifs  de  l'ouver- 
ture. 

*  ORGANOS  de  mostoles  (los),  zarzuela 
en  trois  actes,  musique  de  M.  José  Rogel,  re- 
présentée à  Madrid  en  1867. 

*  ORGEAT,  LIMONADE,  LA  BIÈRE,  parodie 
de  Lucrèce  Borgia,  paroles  de  MM.  Paul  Ce- 
zano  et  Charles  Norcé,  musique  de  M.  Coesi, 
représentée  au  concert  du  Gaulois  en  1872. 

ORGELSPIELER  (der)  [l'Organiste],  opéra 
allemand,  musique  de  Lickl,  représenté  au 
théâtre  de  Schikaneder,  à  Vienne,  vers  1825. 

*  ORGIE  DE  NOIR  (une),  opérette  anglaise 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Arthur  Shirley  et 
Walter  Parke,  musique  de  M.  Ernesto  Buca- 
losi,  représentée  au  Terry-Theatre  de  Londres 
en  février  1888.  Selon  une  coutume  un  peu 
trop  chère  à  certains  prétendus  auteurs  étran- 
gers, le  livret  de  cette  petite  pièce  n'était 
autre  chose  qu'une  «  adaptation  »  effrontée  de 
la  pièce  française  les  Charbonniers. 

ORGOGLIO  AWILITO  (l')  [l'Orgueil  ra- 
baissé], opéra  italien,  musique  de  Fioravanti 
(Valentin),  représenté  en  Italie  vers  1798. 

ORGOGLIO  AWILITO  (l')  [l'Orgueil  ra- 
baissé], opéra  italien,  musique  de  Puccita, 
représenté  à  Paris  en  1815. 

ORGOGLIO  ED  UMILIAZIONE  (Orgueil  et 
humiliation),  opéra  italien,  musique  de  Ge- 
aerali,  représenté  à  Milan  en  1806. 


ORGUE  de  barbarie  (l'),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  de  Léris,  musique  de 
M.  Alary,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens 
en  décembre  1856. 

oriflamme  (l'),  opéra  en  un  acte,  pa- 
roles d'Etienne  et  Baour-Lormian,  musique 
de  Méhul,  Paër,  Berton  et  Kreutzer,  repré- 
senté à  l'Académie  impériale  de  musique  le 
31  janvier  1814.  Cette  pièce  de  circonstance, 
improvisée  à  l'approche  des  armées  alliées, 
servit  à  provoquer  les  manifestations  con- 
traires de  l'esprit  public  ;  les  uns  voyant  dans 
l'Oriflamme  le  drapeau  tricolore,  les  autres 
saluant  avec  enthousiasme  le  retour  des  lis. 
La  dernière  représentation  de  cet  acte,  la 
onzième,  eut  lieu  le  15  mars  18  W. 

*  ORIGILLE  (i/),  comédie  lyrique,  paroles 
d'Antonio  Palomba,  musique  dAntonio  Pa- 
lella,  représentée  à  Naples  sur  le  théâtre 
Nuovo,  en  1740. 

*  ORIGILLE,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
paroles  anonymes,  musique  de  Nicola  Pic- 
cinni,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre  des 
Fiorentini,  en  1760. 

ORIMONTE,  opéra  italien,  livret  de  Nic- 
colô  Minato,  musique  de  Cavalli,  représenté 
sur  le  théâtre  de  San-Cassiano,  à  Venise,  en 
1651. 

ORIO  SORANZO,  opéra  italien,  musique 
de  M.  Gustavo  Ruiz  ;  représenté  au  théâtre 
de  la  Fenice,  à  Venise,  en  avril  1870.  Cet  ou- 
vrage n'a  été  donné  qu'une  fois. 

ORION,  opéra  allemand,  musique  de  Stvel- 
zel,  représenté  à  Naumbourg  en  1712. 

ORION,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes ,  en 
vers,  précédée  d'un  prologue,  paroles  de  La- 
font ,  musique  de  Lacoste ,  représentée  à 
l'Opéra  le  17  février  1728.  L'abbé  Pellegrin 
collabora  à  cette  pièce  mythologique  laissée 
inachevée  par  Lafont. 

ORIONE,  opéra  italien,  livret  de  Francesco 
Melosio,  musique  de  Francesco  Cavalli,  re- 
présenté avec  Succès  sur  le  théâtre  Royal  de 
Milan  en  1653,  et  repris  à  Venise  en  1683. 

ORIONE        OSSia       DIANA     VENDICATA 

(Orion  ou  Diane  vengée),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Jean-Chrétien  Bach,  représenté  à 
Londres  en  1763. 

ORISMANE  ovvero  GLISDEGNIDEGLI 
AMORI  (Orismane  ou  le  mépris  de  l'amour), 
opéra  italien ,  musique  de  Léo ,  représenté 
au  théâtre  Nuovo,  de  Naples ,  en  1726. 


ORMI 


ORON 


819 


ORISTEO,  opéra  italien,  livret  de  Faus- 
tini,  musique  de  Cavalli,  représenté  sur  le 
théâtre  de  Saint-Apollinaire,  à  Venise,  en 
1651,  repris  à  Bologne  en  1656  avec  l'addition 
d'un  prologue  et  d'intermèdes  par  Niccolô 
Zoppio  Turchi.  L'excellent  maître  vénitien 
écrivit  aussi  la  musique  de  cette  nouvelle 
version, 

ORITHIA,  opéra  italien,  livret  de  Bisac- 
cioni,  musique  de  Sartorio,  représenté  sur 
le  théâtre  des  Saints-Apôtres,  à  Venise,  en 

1650. 

orkan  ,  opéra  allemand,  musique  de 
Schseffer  (Charles),  représenté  sur  le  théâtre 
du  prince  d'Anhalt-Cœthen,  à  Pleiss,  en 
1805. 

ORLANDO  (Roland),  opéra  italien,  musi- 
que de  Haendel,  représenté  à  Londres  en  1732. 

ORLANDO,    Ovvero    LA  GELOSA  PAZZIA 

[Roland,  ou  la  Fureur  jalouse),  opéra  italien, 
livret  de  Sigismondo  Capeci,  musique  de 
Scarlatti  (Dominique),  représenté  sur  le 
théâtre  particulier  de  la  reine  Marie-Casi- 
mire  de  Pologne,  à  Varsovie,  en  1711. 

ORLANDO  PINTO  pazzo  ,  opéra  italien, 
livret  de  Grazio  Braccioli,  musique  de  Vi- 
valdi, représenté  au  théâtre  San-Angiolo, 
de  Venise,  en  17U. 

ORLANDO  FURIOSO,  opéra  italien,  livret 
de  Grazio  Braccioli,  musique  de  Alberto  Ris- 
tori,  représenté  sur  le  théâtre  de  Sant'-An- 
giolo,  à  Venise,  en  1713. 

ORLANDO  FURIOSO  (Roland  furieux), 
opéra  italien,  livret  de  Grazio  Braccioli,  mu- 
sique de  Bioni ,  représenté  à  Bade  en  1724, 
et  à  Breslau  en  1725. 

ORLANDO  PALADINO  (le  Paladin  Roland), 
opéra  italien  en  trois  actes,  musique  de  F. 
Haydn,  représenté  à  Vienne  vers  17G0. 

ormindo,  opéra  italien,  livret  de  Faus- 
tini,  musique  de  Cavalli,  représenté  à  Ve- 
nise, sur  le  théâtre  de  San-Cassiano ,  en 
1644. 

ormisda,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Caldara,  représenté  à  Vienne  en 
1722,  à  l'occasion  de  la  fête  de  l'empereur 
Charles  VI. 

ORMISDA,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  d'Orlandini,  représenté  sur  le  théâ- 
tre Malvezzi,  à  Bologne,  en  1722. 


musique  de  Bartolommeo  Cordans,  repré- 
senté sur  le  théâtre  San-Cassiano,  à  Venise 
en  1728. 

ORNOSPADE,  opéra  italien,  livret  de  Zeno, 
musique  de  Caldara,  repr.  à  Vienne  en  1727. 

*  ORO,  ASTOCIA  Y  AMOR,  zarzuela  en  trois 
actes,  musique  de  José  Inzenga,  représentée 
à  Madrid. 

*  ORO  ED  AMORE,  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  Settimo  Pacchiano,  mu- 
sique de  M.  Giovanni  Falorni,  représenté  à 
Pontedera  le  12  mars  1892. 

ORO  FA  TUTTO  (i/)  [l'Or  fait  tout},  opéra 
italien,  musique  de  Paër,  représenté  à  Milan 
en  1793. 

ORO  NON  COMPRA  L'AMORE  (l')  [l'Or 
n'achète  pas  l'amour],  opéra  italien,  musique 
de  Portogallo,  représenté  à  Milan  vers  1774. 

ORO  NON  COMPRA  L'AMORE  (l')  [l'Or 
n'achète  pas  l'amour],  opéra  italien,  musique 
deCaruso,  représenté  à  Venise  en  1794. 

ORO  SENZA  ORO  (l'Or  sans  or),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Farinelli,  représenté  à  Ve- 
nise vers  1792. 

ORONISBE,  opéra  italien,  livret  et  mu- 
sique d'Antonio  Draghi,  représenté  à  Vienne 
en  1663. 

ORONTA,  opéra  italien,  livret  de  Stampa, 
musique  de  Orlandini,  représenté  à  Milan, 
pendant  le  carnaval,  en  1724. 

ORONTA  D'EGITTO,  opéra  italien,  livret 
et  musique  de  l'abbé  Romolo  Pignatta,  re- 
présenté au  théâtre  d'Udine  en  1705. 

ORONTE  DI  MEMFI  (Oronte  de  Memphîs), 
opéra  italien,  livret  de  Stanzani,  musique  de 
Franceschini  (Petronio),  représenté  sur  le 
théâtre  Formagliari,  à  Bologne,  en  1676. 

ORONTE  RE  DE'  SCITI  (Oronte,  roi  des 
Scythes),  opéra  italien,  livret  de  Goldoni, 
musique  de  Galuppi,  représenté  sur  le  théâ- 
tre de  S&int-Jean-Chrysostome,  à  Venise,  en 
1740. 

ORONTEA,  opéra  italien,  livret  de  Cieo- 
gnini,  mineur  conventuel,  musique  de  Cesti, 
représenté  à  Venise,  sur  le  théâtre  des  Saints- 
Apôtres,  en  1649.  Cet  ouvrage  eut  un  très 
grand  succès.  Il  fut  réimprimé  en  1654,  en 
1662,  en  1669  et  en  1683. 


ORMISDA,  opéra  italien,  livret  de  Zeno,  ORONTEA,  opéra  italien,  livret  de  Cico- 


820 


ORPH 


ORPH 


gnini,  musique  de  Mancini,  représenté  à  Na- 
ples  en  1728. 

ORONTEA,     REGINA     DEGITTO ,    opéra 

italien,  livret  de  Cicognini,  musique  de  Ce- 
rilli,  représenté  à  Naples  en  1654. 

*  OROSCOPO  (i/),  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Rolando  Bantomeli,  mu- 
sique de  M.  Ferrua,  représenté  au  théâtre 
Alfieri  de  Turin  le  19  octobre  1SS6. 

ORPHÉE ,  opéra  en  trois  actes,  avec  un 
prologue,  paroles  de  Duboullay,  musique  de 
Louis  Lulli,  représenté  à  l'Opéra  le  8  avril 
1690.  Son  frère,  Jean-Baptiste  Lulli,  l'avait 
aidé  dans  la  composition  de  cet  ouvrage  avant 
d'entrer  au  séminaire  de  Saint-Sulpice.  Il 
n'eut  aucur  succès, 

OBPHÉE,  opéra  allemand,  musique  de  Kei- 
ser,  représenté  à  Hambourg  en  1702. 

ORPHÉE,  opéra  en  trois  ■  actes,  paroles  de 
Moline,  musique  de  Gluck,  représenté  pour 
la  première  fois  à  l'Académie  royale  de  mu- 
sique le  2  août  1774.  La  partition  d'Orphée 
fut  écrite  à  Vienne  en  1764,  sur  un  livret 
italien  de  Calzabigi.  L'auteur  sut  tirer  d'un 
des  épisodes  principaux  des  Géorgiques  un 
poëme  favorable  à  la  musique.  Les  situations 
dramatiques  y  sont  heureusement  disposées, 
et  le  souffle  de  Virgile  y  règne  dans  toute  sa 
force.  Le  rôle  d'Orphée  fut  écrit  pour  le  cé- 
lèbre sopraniste  Guadagni.  La  traduction 
française  fut  faite  par  Moline  avec  assez 
d'habileté  ;  mais  Gluck  dut  transposer  la  par- 
tie d'Orphée  pour  la  voix  de  haute-contre  du 
chanteur  Legros,  auquel  il  fit  une  concession 
plus  regrettable  encore  en  introduisant  des 
notes  d'agrément  et  des  traits  peu  en  rapport 
avec  le  caractère  du  rôle.  Mme  Pauline  Viar- 
dot  nous  a  rendu  en  partie  les  effets  primitifs 
de  la  partition  italienne  grâce  à  une  nouvelle 
transposition.  Cette  éminente  artiste  a  ob- 
tenu dans  cet  ouvrage  un  succès  d'enthou- 
siasme, le  plus  grand  peut-être  de  sa  car- 
rière théâtrale.  Orphée  forme,  avec  Alceste  et 
les  deux  Iphigénies ,  les  quatre  assises  de  la 
gloire  de  Gluck.  Joué  à  Parme,  aux  fêtes  du 
mariage  de  l'infant,  avec  un  succès  sans  pré- 
cédent, cet  opéra,  traduit  dans  notre  langue, 
obtint  dix  ans  après  le  même  succès  à  Paris; 
il  fut  donné  quarante-neuf  fois  de  suite ,  au 
milieu  de  l'été. 

Le  premier  acte  s'ouvre  par  un  chœur  em- 
preint d'une  sombre  tristesse,  pendant  le- 
quel on  rend  les  honneurs  funèbres  à  Eury- 
dice. Il  est  plusieurs  fois  interrompu  par  les 


accents  déchirants  d'Orphée.  Le  rythme 
produit  par  l'effet  des  syncopes  est  d'une  in- 
vention admirable.  Resté  seul  avec  sa  dou- 
leur, Orphée  lui  donne  un  libre  cours.  Les 
deux  strophes ,  entrecoupées  de  récitatifs , 
offrent  une  succession  de  mouvemeuts  à  trois 
et  à  quatre  temps  qui  expriment  bien  le  désor- 
dre de  ses  pensées.  Après  l'ariette  charmante 
chantée  par  l'Amour,  le  grand  air  paraît  un 
peu  long  et  trop  chargé  de  vocalises.  Depuis  la 
première  note  j  usqu'à  la  dernière,  le  deuxième 
acte  est  un  chef-d'œuvre  complet  et  une  des 
productions  les  plus  étonnantes  de  l'esprit 
humain.  Le  chœur  des  démons  :  Quel  est 
l'audacieux!  tour  à  tour  gronde,  s'irrite,  éclate 
menaçant,  s'apaise,  s'éteint,  comme  vaincu 
et  sympathique  aux  accents  de  la  lyre  d'Or- 
phée. Quoi  de  plus  émouvant  que  la  phrase  : 
Laissez-vous  toucher  par  mes  pleurs?  En  voyant 
un  nombreux  auditoire  captivé  par  ce  sujet 
mythologique,  l'auditoire  de  nos  salles  de 
spectacle,  si  mêlé,  si  distrait,  si  frivole,  trans- 
porté moralement  sur  la  scène,  on  reconnaît 
la  puissance  réelle  de  la  musique  ;  le  compo- 
siteur a  vaincu  ses  auditeurs  comme  son 
Orphée  a  soumis  les  démons.  Nulle  part,  dans 
aucun  ouvrage,  l'impression  n'est  plus  vraie, 
plus  saisissante.  L'acte  des  champs  Elysées 
a  aussi  ses  beautés.  L'air  d'Eurydice,  le  chœur 
des  ombres  heureuses,  respirent  un  calme, 
une  paix,  une  sérénité  inaltérables.  Là  encore 
Gluck  a  trouvé  dans  la  science  du  rythme 
les  effets  les  mieux  appropriés  à  son  sujet. 
Nous  passons  rapidement  sur  le  duo  qui  suit 
et  qui  nous  semble  la  partie  faible  du  chef- 
d'œuvre,  à  l'exception  de  la  phrase  :  Fortune 
ennemie,  pour  arriver  à  l'air  incomparable  : 
Che  faro  senza  Euridice; 

J'ai  perdu  mon  Eurydice, 
Rien  n'égale  mon  malheur! 

dans  lequel  le  compositeur  s'est  surpassé. 
Roger  l'a  de  nouveau  popularisé  et  Mme  viar- 
dot  l'a  interprété  dignement  lors  de  la  re- 
prise de  cet  ouvrage  qui  eut  lieu  au  Théâtre- 
Lyrique  le  18  novembre  1859.  Toutes  les 
formes  du  langage  ont  été  épuisées  pour 
louer  la  stupeur,  la  passion,  le  désespoir  ex- 
primés dans  cette  page  sublime,  qui  n'est 
égalée  que  par  les  vers  du  poète  de  Mantoue  : 

Vox  ipsa  et  frigida  lingua, 
«  Ah!  miseram  Eurydicen,  •  anima  fugienle,  vocabat; 
ce  Eurydicen,  ■>  toto  referebant  ftumine  ripœ. 

ORPHÉE ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Henri  Benda,  représenté  à  Vienne  en  1789. 

ORPHÉE,  opéra,  musique  de  Cannabich 
(Charles),  représenté  à  Munich  en  1800. 


ORPH 


ORPH 


821 


ORPHÉE,  grand  ballet,  avec  des  chœurs, 
musique  de  Winter,  représenté  à  Londres  en 
1805. 

ORPHÉE ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Kanne,  représenté  à  Vienne  vers  1S10. 

*  ORPHÉE,  drame  en  quatre  actes,  en  vers, 
de  M.  Charles  Grandmougin,  avec  musique 
de  M.  Benjamin  Godard,  représenté  à  la  salle 
Duprez  le  14  mai  1887. 

ORPHÉE  AUX  ENFERS ,  opéra-bouffon  en 
deux  actes  et  quatre  tableaux ,  paroles  de 
M.  Hector  Crémieux,  musique  de  M.  Jacques 
Offenbach,  représenté  aux  Bouffes-Parisiens 
le  21  octobre  1858.  Cette  parodie  grossière  et 
grotesque ,  qui  commence  par  transformer 
Orphée  en  maître  de  violon  ,  courant  le  ca- 
chet, pour  finir  par  une  danse  populacière 
appelée  vulgairement  cancan,  a  obtenu  un 
succès  immense,  général, dans  toute  la  société 
européenne.  Cette  vogue  dure  depuis  qua- 
rante ans  et  ne  semble  pas  encore  épui- 
sée. Cette  pièce  ayant  valu  à  ses  auteurs 
des  avantages  de  toute  espèce,  même  les 
faveurs  honorifiques  que  le  gouvernement, 
décerne  volontiers  au  succès,  sinon  toujours 
à  ce  qui  est  beau  et  utile ,  a  servi  de  signai 
pour  la  fabrication  de  pièces  du  même  genre, 
et  tous  les  théâtres  en  ont  été  inondés  au 
grand  détriment  du  goût,  de  l'esprit  et  de 
l'art.  L'opéra  bouffon  à'Orphée  aux  enfers  a 
inauguré  dans  l'histoire  de  la  musique  une 
ère  nouvelle.  C'est  une  date.  C'est  le  point 
de  départ  de  toute  une  génération  de  compo- 
siteurs. Presque  tous  à  l'envi  ont  gravité  et 
gravitent  encore  autour  de  cet  astre  lumi- 
neux, qui  à  nos  yeux  n'est  qu'un  lampion  fu- 
meux répandant  une  lueur  blafarde  et  exha- 
lant une  odeur  malsaine.  On  n'a  pas  tardé  à 
s'apercevoir  qu'on  était  entré  dans  une  voie 
funeste;  mais  l'impulsion  avait  été  trop  for- 
tement donnée  pour  qu'on  pût  y  mettre  un 
frein.  La  Belle  Hélène  est  venue  à  son  tour 
corroborer  ce  genre  de  bouffonnerie  à  ou- 
trance qui  remplace  de  parti  pris  les  plaisirs 
de  l'esprit  et  de  l'oreille,  les  émotions  du 
cœur,  par  les  sensations  et  les  excitations  les 
plus  grossières.  Après  avoir  donné  notre  avis 
sur  la  nature  de  cette  œuvre,  nous  ferons 
connaître  brièvement  la  composition  de  la 
pièce  et  les  détails  de  la  partition.  Orphée 
est  un  drôle  qui  déteste  sa  femme  Eurydice. 
Celle-ci  est,  de  son  côté,  une  drôlesse  qui  se 
fait  courtiser  à  la  fois  par  le  fabricant  de  miel 
Aristée,  qui  n'est  autre  que  Pluton  déguisé , 
et  par  Jupiter.  Ce  maître  des  dieux  se  change 


en  mouche  pour  pénétrer  dans  la  chambre 
d'Eurydice.  Eurydice  a  aussi  un  amant  transi 
dans  la  personne  du  fils  d'un  ancien  roi  de 
Béotie,  appelé  John  Styx ,  domestyx  de  Plu- 
ton.  Au  moment  où  Orphée  ramène  des  enfers 
sa  femme  Eurydice,  malgré  lui  et  malgré 
elle,  invitus  invitant ,  il  reçoit  de  Jupiter  un 
coup  de  pied  olympien  qui  l'oblige  à  se  re- 
tourner. Mais  il  ne  peut  pas  dire  :  omnis  effu- 
sus  labor.  Tous  les  dieux  et  déesses  se  livrent 
ensuite  à  une  bacchanale  échevelée,  accom- 
pagnée de  beaucoup  de  poussière  et  de  bruit. 
Orphée  aux  enfers  a  été  joué  par  Léonce,  Dé- 
siré, Tayau,  Bâche,  Mlles  Tautin,  Garnier, 
Macé,  Enjalbert,  Geoffroy,Chabert,  Cico.  On  a 
dansé  partout  sur  les  motifs  principaux  de  la 
partition,  qui  sont  ceux  des  couplets  du  fils 
du  roi  de  Béotie,  d'Eurydice  et  d'Aristée,  de 
la  Barque  à  Caron,  des  galops  et  des  mor- 
ceaux d'ensemble.  Plusieurs  de  ces  mélodies 
ne  manqueraient  pas  de  charme  et  d'origina- 
lité si  elles  n'étaient  associées  au  souvenir 
des  scènes  les  plus  grotesques  et  les  plus  in- 
décentes. ' 

Orphée  aux  Enfers,  remanié  et  amplifié  par, 
ses  auteurs,  mis  en  quatre  actes  et  douze  ta- 
bleaux et  transformé  en  une  sorte  de  féerie 
musicale  avec  ballets,  cortèges  et  tout  le  luxe 
d'une  mise  en  scène  splendide,  a  été  repris 
au  théâtre  de  la  Gaîté,  le  7  février  1874,  aveo 
un  succès  qui  faisait  pâlir  encore  celui  de  sa 
première  édition. 

ORPHÉE  DANS  LA  THRACE ,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Keiser,  représenté  à  Ham- 
bourg en  1709. 

ORPHÉE  ET  EURYDICE,  pastorale,  paroles 
de  Rinuccini ,  musique  de  Péri,  représentée 
à  Florence  en  1600. 

ORPHÉE  ET  EURYDICE,  opéra  en  langue 
danoise ,  musique  de  Naumann,  représenté  à 
Copenhague  en  1785. 

ORPHÉE  ET  EURYDICE,  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  Bachmann,  représenté  à 
Brunswick  en  1798. 

ORPHELIN  (l')  ,  opéra  allemand ,  musique 
de  M.  Stolz,  représenté  au  Thalia-Theater, 
à  Vienne,  en  juillet  1858. 

ORPHELIN  ET  LE  BRIGADIER  (i/),  Opéra- 
comique  en  deux  actes,  paroles  de  M.  Paul 
de  Kock,  musique  de  Prosper  de  Ginestet,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comiquele  13  septembre 
1827. 

ORPHELINE  DE  GENÈVE  (l'),  mélodrame 


822 


OSMA 


allemand ,  musique  de  Seyfried,  écrit  à  Ber- 
lin vers  1835. 

*  ORPHELINE  DU  HAMEAU  (l'),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Paccard,  mu- 
sique de  Richard,  représenté  au  théâtre  des 
Jeunes-Élèves  le  29  juin  1807. 

*  ORPHÉON    DE   FOUILLY-LES-OIES   (l'), 

vaudeville-opérette  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Marquet,  musique  de  M.  Kriesel,  repré- 
senté aux  Folies-Marigny  le  20  mai  1865. 

ORPHEUS  DER  ZWEYTE  {le  Nouvel  Or- 
phée), opéra  en  un  acte,  musique  de  Ditters, 
représenté  à  Vienne  en  1787. 

OSSIAN  ou  LES  BARDES,  opéra  en  cinq 
actes,  paroles  de  Dercy  et  J.-M.  Deschamps, 
musique  de  Lesueur,  représenté  à  l'Opéra  le 
10  juillet  1804.  Voyez  les  Bardes. 

ORTOLANA  CONTESSA  (1/),  opéra  italien, 
musique  de  Buini ,  représenté  à  Bologne  en 
1730. 

OSCAR  ET  MALVINA,  opéra  italien  en 
deux  actes,  musique  de  Sampieri,  représenté 
au  théâtre  Re,  de  Milan,  en  1816. 

OSCAR  et  TINA,  opérette,  musique  de 
Drechsler  (Joseph),  représentée  à  Vienne  vers 
1840. 

*  oscarine,  opérette  en  trois  actes,  pa- 
roles de  MM.  Charles  Nuitter  et  Ghiinon,  mu- 
sique de  M.  Victor  Roger,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  15  octobre  1888.  Inter- 
prètes :  Mmes  Thuiller-Leloir,  et  Macé-Mont- 
rouge,  MM.  Piccaluga,  Montrouge,  Schmidt 
et  Paul  Ginet. 

OSIRIDE,  opéra  italien,  musique  de  Nau- 
mann,  représenté  à  Dresde  vers  1775. 

OSMANE ,  opéra ,  musique  de  J.  Giordani, 

représenté  à  Bergame  en  1785. 

*  OSMANO  IN  CANDIA,  drame  lyrique,  pa- 
roles de  M.  G.  Godio,  musique  de  M.  Angelo 
Corti,  représenté  à  Guastalla  en  novembre 
1892.  L'histoire  de  la  représentation  de  cet 
ouvrage  est  assez  curieuse,  et  présente  un  côté 
touchant.  L'auteur,  ancien  élève  brillant  du 
Lycée  musical  de  Bologne,  l'avait  écrit  depuis 
une  quinzaine  d'années,  au  sortir  de  cet  établis- 
sement, et  n'avait  pu  parvenir  à  le  mettre 
en  lumière.  Devenu  chef  de  la  musique  muni- 
cipale de  Guastalla  et  installé  en  cette  ville, 
il  eut  l'occasion  d'y  faire  exécuter  un  jour,  par 
l'orchestre  du  théâtre,  quelques  fragments  de 
son  opéra.  L'orchestre,  vivementimpressionné 


OSTI 

par  ces  fragments,  demanda  à  connaître 
l'oeuvre  tout  entière,  et  il  en  fut  tellement 
charmé  que  ses  membres  décidèrent  de  se 
former  en  une  sorte  de  société  coopérative 
pour  assurer,  à  leurs  risques  et  périls,  l'en- 
treprise de  la  représentation.  Les  pauvres 
musiciens,  peu  fortunés,  eurent  grand'peine 
à  former  un  fonds  d'un  millier  de  francs  pour 
la  mise  en  scène  d'un  ouvrage  à  grand  spec- 
tacle qui,  dans  d'autres  conditions,  eût  né- 
cessité des  dépenses  considérables.  Néan- 
moins, on  se  mit  au  travail  avec  ardeur,  les 
rôles  furent  confiés  au  ténor  Salvi,  au  baryton 
Lenzini,  à  la  basse  Bellusi,  à  M^es  Aldo- 
vrandi  et  Dirani,  e-s  enfin  Osmano  in  Candia 
fut  représenté  à  Guastalla  avec  un  succès 
complet  pour  le  compositeur,  pour  ses  inter- 
prètes et  pour  le  brave  orchestre  qui  s"était 
ainsi  constitué  directeur  de  théâtre  afin  de 
venir  en  aide  à  un  chef  qu'il  aimait  et  esti- 
mait. N'est-elle  pas  vraiment  intéressante, 
cette  petite  histoire  d'un  opéra  qui  peut-être 
sans  cela  n'eût  jamais  vu  le  jour  ? 

OSMANNO,  DEY  D'ALGERI,  opéra  italien, 
musique  de  Schuster,  représenté  à  Dresde 
en  1800. 

«OSPITALITÀ  E  VENDETTA  ossia  LA  FI- 
GLIADELL'AGRICOLTORE,  opéra  sérieux,  pa- 
roles de  Giuseppe  Checcherini,  musique  de  Pa- 
gliani-Gagliardi,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  Nuovo,  en  1832. 

*  OSRADE  DEGLI  ABENCERRAGGI,  opéra 
sérieux,  musique  de  M.  Angeloni,  représenté 
à  Lucques  en  janvier  1871. 

OSSEQUIO  DELLA  POESIA  E  DELLA 
STORIA  (1/),  opéra  italien,  musique  de  Dra- 
ghi  (Antoine),  représenté  à  Vienne  en  1694. 

OSSESSO  IMAGINARIO  (1/)  [le  Possédé 
imaginaire],  opéra  italien,  musique  de  F.  Mo- 
retti ,  représenté  au  théâtre  Nuovo,  à  Na- 
ples, en  1836. 

OSTADE,  opéra -comique,  musique  de 
Weigl,  représenté  avec  succès  à  Vienne  en 
1806. 

OSTERIA  DI  ANDUJAR  (1/)  [l'Hôtellerie 
de  Andujar],  opéra  italien,  musique  de  Lillo, 
représenté  à  Naples  en  1841. 

OSTERIA  DI  MARECHIARO  (i/),  opéra 
italien,  musique  de  Paisiello,  représenté  à 
Naples  vers  1776. 

*  OSTI  E  NON  OSTI,  opéra-bouffe,  musique 


OTEL 


OTEL 


823 


d'Alfonso  Buonomo,  représenté  à  Naples,  sur 
le  théâtre  Bellini,  en  1865. 

OSTREGARO  (l'),  opéra  italien  en  un  acte, 
musique  de  Pavesi,  représenté  à  Venise  pen- 
dant l'automne  de  1812. 

OSTROLENKA,  opéra,  musique  de  H.  Bo- 
newitz,  représenté  à  Philadelphie  en  janvier 
1875. 

OTAGE  (l'),  opéra  allemand,  musique  de 
Lindpaintner,  représenté  à  Stuttgard  en 
1832. 

OTELLO,  opéra  italien,  livret  tiré  de  la 
tragédie  de  Shakspeare,  musique  deRossini, 
représenté  pour  la  première  fois  sur  le  théâ- 
tre du  Fondo,  à  Naples,  le  4  décembre  1816. 
Cet  ouvrage,  composé  après  le  Barbier  de 
Séville,  montre  toute  la  souplesse  du  génie 
de  Rossini.  Autant  son  dernier  opéra  offrait 
de  saillies ,  de  finesse  et  de  grâce,  autant 
celui-ci  est  énergique  ,  pathétique  et  émou- 
vant. C'est  le  plus  remarquable  de  la  seconde 
manière  du  maître,  étant  donné  le  style  ita- 
lien. Le  génie  de  Shakspeare  ne  pouvait 
trouver  une  interprétation  musicale  plus  fi- 
dèle dans  le  troisième  acte  surtout.  Les  ré- 
citatifs monotones  de  l'ancienne  tragédie 
lyrique  y  sont  remplacés  par  des  récita- 
tifs d'une  forme  nouvelle ,  variée  et  en 
harmonie  avec  le  caractère  dramatique  des 
situations.  L'orchestre  remplace  le  clavecin 
dans  l'accompagnement  du  récit,  ce  que  Gluck 
avait  d'ailleurs  imaginé  le  premier.  Otello, 
dans  le  genre  dramatique,  se  place  à  côté  de 
Guillaume  Tell  et  de  Sémiramide.  Nulle  part 
Rossini  n'a  mis  plus  de  passion,  et  le  reproche 
adressé  à  la  musique  italienne,  de  ne  pas 
traduire  scrupuleusement  les  situations  dra- 
matiques, doit  tomber,  en  présence  des  beau- 
tés de  premier  ordre  qu'offre  cette  partition. 
Au  point  de  vue  de  l'instrumentation,  elle  est 
des  plus  remarquables.  L'ouverture  est  une 
admirable  symphonie.  Le  premier  morceau 
que  chante  le  More  de  Venise,  au  commence- 
ment du  premier  acte,  est  magnifique;  il  se 
compose  de  gammes  ascendantes  produisant 
le  plus  bel  effet.  Vient  ensuite  le  fameux  duo 
de  la  jalousie,  entre  Iago  et  Otello,  dans  le- 
quel on  admire  l'andante  :  No  piu  crudel  un' 
anima,  aussi  bien  que  l'allégro  ;  puis  le  trio 
entre  Rodrigo,  Desdemona  et  Otello  ;  l'air 
de  la  malédiction  paternelle  et  la  prière.  La 
romance  de  Desdemona  :  Assisa  al  piè  d'un 
salice,  connue  sous  le  nom  de  la  Romance  du 
taule,  est  une  inspiration  des  plus  heureuses  ; 
les  rafales  de  vent  et  l'orage  que  l'orchestre 


exprime  entre  les  deux  strophes  la  rendent 
très  dramatique.  Le  rôle  de  Desdemona  a  eu 
pour  interprètes  mémorables  M™"  Pasta  et 
Malibran.  Celle-ci  chantait  la  phrase  du  finale  : 
Se'l  padre  m'abbandonna,  avec  un  accent  si  dé- 
chirant, que  tous  ceux  qui  l'ont  entendue  en 
ont  conservé  le  souvenir.  On  dit  que  Garcia 
jouait  le  rôle  d'Otello  d'une  manière  si  pas- 
sionnée et  si  tragique,  que  sa  fille  craignait  sé- 
rieusement qu'il  ne  la  tuât.  M^e  Pasta  dé- 
buta dans  Otello,  au  Théâtre-Italien,  le  5  juin 
1821.  L'opéra  d'Otello,  traduit  en  français  par 
Alphonse  Rover  et  Gustave  Vaëz,  fut  repré- 
senté à  l'Académie  royale  de  musique  le  2  sep- 
tembre 1844.  Cette  tentative  n'a  pas  réussi. 
La  nature  du  sujet  s'accommode  mieux  de 
la  langue  italienne,  et  celle  de  la  musique  à 
plus  forte  raison.  Mme  Stoltz  etDuprez,  con- 
tre toute  attente,  ont  chanté  les  rôles  de 
Desdemona  et  d'Otello  avec  un  talent  de 
vocalisation  que  le  répertoire  français  ne 
leur  avait  pas  encore  fourni  l'occasion  de 
montrer.  Duprez  surtout  était  admirable  dans 
le  récitatif  et  le  duo  de  la  lettre,  qu'il  chan- 
tait avec  Baroillhet,  Vira  d'averso  fato.  Le- 
vasseur,  Octave, Ml'e  Méquillet,  complétaient 
le  personnel  de  la  représentation. 

*  OTELLO,  opéra  sérieux  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Arrigo  Boito,  musique  de 
Giuseppe  Verdi,  représenté  au  théâtre  de  la 
Scala  de  Milan  le  5  février  1887.  Ce  fut  pour 
l'Italie  un  événement  immense  que  de  voir 
Verdi  reparaître  à  la  scène  après  seize  années 
de  silence.  Depuis  1871  et  la  représentation 
à'Aida,  il  semblait  avoir  terminé  sa  carrière, 
et  tout  à  coup  le  vieux  lutteur  se  réveillait 
et,  toujours  plein  de  vigueur  et  d'énergie, 
rentrait  dans  la  lice  avec  une  œuvre  nou- 
velle et  importante.  A  la  seule  annonce  de 
ce  fait,  ce  fut  une  clameur  immense  dans 
toute  la  Péninsule,  et  il  semblait  que  l'éton- 
nante popularité  du  maître  trouvât  encore  le 
moyen  de  s'accroître  dans  des  proportions 
inconnues.  C'est  sur  la  scène  glorieuse  de  la 
Scala,  théâtre  de  ses  débuts,  sur  cette  scène 
où,  quarante-huit  ans  auparavant,  il  avait 
donné  son  premier  ouvrage,  Oberto,  conte  di 
San  Bonifacio,  qu'il  voulut  voir  paraître  son 
Otello,  et  l'on  peut  dire  que  le  public  de  ce 
théâtre  et  toute  la  ville  de  Milan  lui  ména- 
gèrent un  de  ces  triomphes  qui  comptent 
dans  la  vie  d'un  artiste.  Il  est  certain  que  le 
succès  d'Otello  fut  éclatant  non  seulement  à 
Milan,  mais  dans  toute  l'Italie.  Est-ce  à  dire, 
comme  quelques-uns  ont  cru  pouvoir  l'affir- 
mer, qa'Otello  soit  non  seulement  un  chef- 
d'œuvre,  mais  le  chef-d'œuvre  de  Verdi?  Ceci 


824 


OTEL 


OTEL 


me  paraît  excessif,  et,  sans  vouloir  lui  rien 
ôter  de  sa  valeur,  on  peut  ne  pas  partager 
entièrement  cette  opinion. 

C'est  à  M.  Boito,  poète  plein  d'élégance  et 
musicien  remarquable,  qu'on  doit  le  livret 
A'Otello.  On  peut  lui  reprocher  d'avoir  cru 
trop  facilement  que  tous  les  spectateurs' 
étaient  familiers  avec  Shakspeare  et  con- 
naissaient Otello  par  cœur,  si  bien  qu'il  ne 
s'est  pas  cru  obligé,  en  taillant  dans  l'œuvre 
originale  et  en  y  faisant  les  larges  suppres- 
sions que  nécessitait  son  adaptation  lyrique, 
d'éclairer  certains  faits,  d'appuyer  sur  cer- 
tains incidents  qu'il  eût  été  pourtant  indis- 
pensable de  faire  ressortir.  Il  en  résulte 
qu'un  trop  grand  nombre  de  détails  de  son 
livret  restent  peu  compréhensibles  parce 
qu'ils  sont  inexpliqués,  et  qu'ils  ne  peuvent 
être  saisis  par  le  spectateur  qui  n'a  pas  son 
Shakspeare  dans  l'esprit  ou  sous  les  yeux. 
C'est  le  défaut  capital  de  ce  livret  à'Otello, 
dont  la  condensation  est  telle  que  la  marche 
n'en  est  ni  claire  ni  toujours  intelligible. 

Très  carrément,  et  de  par  son  droit  strict, 
le  librettiste  a  supprimé  le  premier  acte  du 
drame  de  Shakspeare,  et  a  entamé  son  action 
par  l'épisode  émouvant  de  la  tempête.  Il  y  a 
gagné  de  présenter  tout  d'abord  au  public 
un  tableau  plein  de  grandeur  et  de  puissance, 
de  mouvement  et  d'émotion,  qui  du  premier 
coup  saisit  et  retient  son  attention,  en  même 
temps  qu'il  excite  son  intérêt.  Nous  voyons 
le  vaisseau  qui  porte  Otello  ballotté  furieu- 
sement par  les  flots,  puis  aborder  enfin  et 
permettre  au  More  de  débarquer  en  procla- 
mant la  victoire  qu'il  vient  de  remporter  sur 
la  flotte  ottomane.  Tandis  qu'il  rentre  en 
son  palais,  Iago,  après  avoir  déjà  fait  con- 
naître la  haine  qu'il  porte  à  Cassio,  fait  boire 
celui-ci  et  l'enivre  au  point  de  le  mettre  en 
fureur  et  de  lui  faire  tirer  l'épée  contre  Mon- 
tano.  Attiré  par  le  bruit,  Otello  reparaît 
accompagné  de  Desdemona,  et  déclare  à 
Cassio  qu'il  le  dégrade.  La  nuit  est  venue,  le 
silence  se  fait  sur  l'ordre  du  maître,  soldats, 
marins  et  popolani  se  dispersent  de  tous 
côtés,  Otello  reste  seul  avec  Desdemona,  et 
tous  deux  alors,  sous  le  ciel  bleu,  à  la  clarté 
des  étoiles,  devant  les  flots  apaisés,  enta- 
ment un  duo  d'amour  qui  est  bien  l'une  des 
inspirations  les  plus  enchanteresses  qui  se 
soient  jamais  échappées  de  l'âme  d'un  musi- 
cien, et  qui  saisit  d'autant  plus  l'auditeur 
que  le  contraste  est  frappant  entre  cette 
scène  exquise,  ce  chant  d'ivresse  et  d'extase 
amoureuse,  et  tout  ce  qui  l'a  précédé. 

Ce  premier  acte,  inégal  sans  doute,  n'en 


est  pas  moins  fort  intéressant.  La  scène  de 
la  tempête,  qui  ferait  souhaiter  plus  d'origi- 
nalité, est  puissante  néanmoins,  et  il  s'en 
détache,  à  sa  conclusion,  une  prière  d'un 
noble  accent  et  d'un  bel  effet.  A  remarquer 
aussi  le  chœur  dansé  autour  du  bûcher,  dont 
le  rythme  est  d'une  grâce  et  d'un  abandon 
délicieux.  Moins  bonne  est  la  scène  de  l'i- 
vresse et  du  duel,  où  le  bruit  remplace 
l'inspiration.  Mais  on  ne  saurait  trop  louer 
encore  le  duo  des  époux,  dont  la  première 
partie  surtout,  pleine  de  mystère,  de  ten- 
dresse et  de  poésie,  semble  comme  un  défi 
jeté  à  la  beauté  mélodique. 

Le  second  acte  montre  au  spectateur  Iago 
ourdissant  ses  intrigues,  conseillant  d'abord 
à  Cassio  d'implorer  Desdemona  pour  qu'elle 
intercède  en  sa  faveur  auprès  d'Otello,  puis 
soufflant  peu  à  peu  la  jalousie  au  cœur  de 
celui-ci,  timidement  pour  commencer,  puis 
plus  ouvertement,  s'emparant  ensuite  su- 
brepticement du  mouchoir  de  Desdemona 
pour  le  faire  remettre  dans  la  chambre  de 
Cassio,  et  parvenant  enfin  à  persuader  au 
More  que  sa  femme  le  trompait  avec  ce  der- 
nier. —  Au  point  de  vue  musical,  cet  acte 
est  inégal,  comme  le  premier,  et  contient,  à 
côté  de  pages  superbes,  des  épisodes  d'une 
valeur  secondaire.  Le  premier  air  d'Iago  ne 
manque  certes  pas  de  caractère,  la  couleur  en 
est  sombre,  comme  il  convient  au  personnage, 
mais  l'idée  première  est  à  peu  près  nulle  et 
ne  vaut  pas  qu'on  s'y  arrête.  Une  chose 
charmante,  c'est  le  chœur  avec  accompagne- 
ment de  mandolines  que  les  Cypriotes  vien- 
nent chanter  devant  Desdemona  sortant  de 
son  pavillon  pour  pénétrer  dans  les  jardins; 
l'effet  de  ces  mandolines  jointes  aux  voix 
d'hommes,  de  femmes  et  d'enfants  est  abso- 
lument délicieux.  On  n'en  saurait  dire  autant 
du  quatuor  du  mouchoir,  qui  n'est  qu'une 
sorte  de  double  duo  entre  Otello  et  Desde- 
mona d'une  part,  Iago  et  Emilia  de  l'autre, 
les  sentiments  des  deux  couples  étant  com- 
plètement distincts  et  différents.  Nous  som- 
mes singulièrement  loin  ici  de  l'admirable 
quatuor  de  JRigoletto,  conçu  dans  des  condi- 
tions scéniques  presque  identiques.  Il  est 
vrai  qu'un  musicien  ne  fait  pas  deux  fois  en 
sa  vie  le  quatuor  de  Rigoletto,  pas  plus  qu'il 
ne  referait  le  trio  de  Guillaume  Tell.  Toujours 
est-il  que  celui-ci  me  paraît  au-dessous  de  la 
situation  et  qu'il  ne  produit  pas  l'effet  qu'on 
en  pourrait  attendre.  Mais  ce  qu'il  faut  louer 
sans  réserve,  ce  qu'il  faut  admirer  parce 
que  c'est  admirable,  c'est  le  récit  du  pré- 
tendu songe  de  Cassio  fait  par  Iago  à  Otello 


OTEL 


OTEL 


825 


pour  lui  mettre  la  rage  au  cœur  et  le  con- 
vaincre de  l'infidélité  de  sa  femme.  Il  est  à 
peine  croyable  que  la  musique  puisse  trouver 
des  accents  si  expressifs,  si  ténébreux,  si 
louches,  pourrait-on  dire,  que  ceux  que  le 
compositeur  a  mis  dans  la  bouche  d'Iago, 
et  qui  dépeignent  véritablement  la  bassesse, 
la  lâcheté  et  l'infamie  du  personnage  ;  la  pa- 
role musicale  prend  ici  un  caractère  telle- 
ment odieux  et  d'une  telle  expression,  que 
l'auditeur  en  est  à  la  fois  comme  honteux 
et  exaspéré.  Cette  page  est  vraiment  pro- 
digieuse de  vérité.  Le  finale  de  cet  acte  est 
un  morceau  d'ensemble  puissant,  mais  qui 
ne  présente  aucune  particularité. 

Le  troisième  acte  porte  à  leur  comble  la 
scélératesse  d'Iago  et  les  fureurs  d'Otello. 
Iago  a  fait  porter  dans  la  chambre  de  Cassio 
le  mouchoir  de  Desdemona;  celui-ci  l'a  trouvé, 
sans  savoir,  naturellement,  d'où  et  de  qui  il 
vient  ;  Iago  lui  demande  à  le  voir,  Cassio  le 
lui  montre,  et  le  misérable,  qui  a  fait  cacher 
Otello,  à  son  tour  le  montre  sournoisement  à 
ce  dernier  qui,  devant  cette  preuve  apparente, 
ne  doute  plus  de  son  malheur  et  jure  de  se 
venger.  Bientôt  a  lieu  dans  le  palais  une 
réception  solennelle  des  envoyés  de  la  Répu- 
blique de  Venise,  et  c'est  ici  que  le  librettiste 
a  eu  une  idée  malheureuse,  qui  confine  au 
burlesque,  et  dont  l'effet  est  déplorable. 
Otello,  ayant  Desdemona  à  ses  côtés,  reçoit 
les  envoyés,  et,  tandis  qu'il  répond  à  leurs 
hommages,  il  s'interrompt  à  chaque  instant 
pour  se  tourner  vers  elle  et  l'invectiver  à 
voix  basse  sans  qu'aucun  des  assistants  soit 
censé  s'en  apercevoir.  Ces  apartés,  il  faut 
en  convenir,  sont  absolument  ridicules,  et 
d'autant  plus  qu'il  est  impossible  à  la  musique 
de  les  rendre  d'une  façon  convenable  au 
milieu  d'une  situation  si  grandiose  et  si  so- 
lennelle. C'est  bien  là  une  complète  erreur 
de  la  part  de  M.  Boito.  Enfin,  ne  pouvant 
plus  se  contenir,  Otello,  devant  tous,  accable 
tout  à  coup  Desdemona  de  reproches  et  d'in- 
jures et,  se  précipitant  sur  elle,  d'un  mouve- 
ment furieux  la  jette  à  terre  à  ses  pieds.  — 
Cet  acte  s'ouvre  par  un  duo  entre  Otello  et 
Desdemona,  dont  la  première  partie  surtout 
est  d'un  joli  sentiment.  Après  ce  duo,  tou- 
chant de  la  part  de  Desdemona,  ironique, 
puis  cruel  de  la  part  d'Otello,  vient  une  sorte 
de  monologue  dramatique  d'Otello,  qui,  avec 
son  accompagnement  au  rythme  obstiné, 
avec  ses  modulations  successives,  avec  son 
caractère  plein  de  mélancolie,  est  d'un  intérêt 
musical  très  intense  et  d'un  effet  profond  sur 
l'auditeur;  c'est  une  page  remarquable  par 


son  expression  puissante  et  douloureuse.  Ii 
faut  encore  signaler  l'espèce  de  déploration 
que  soupire  Desdemona  après  avoir  subi  la 
fureur  d'Otello  ;  il  y  a  là  une  phrase  tou- 
chante et  désolée  qui  peint  de  la  façon  la 
plus  dramatique  la  douleur  de  l'innocente 
victime,  aimante  et  désespérée.  Le  long  en- 
semble final  qui  vient  ensuite  semble  beau- 
coup plus  bruyant  qu'inspiré. 

Le  dernier  acte  est  le  plus  court.  On  sait 
d'avance  ce  qu'il  est  et  ce  qu'il  contient  :  la 
scène  de  Desdemona  avec  Emilia,  la  romance 
du  saule,  la  prière  et  le  meurtre.  Le  dialogue 
des  deux  femmes  n'a  pas  d'importance;  la 
romance  ne  manque  pas  de  caractère,  sans 
qu'elle  s'impose  pourtant  à  l'attention  d'une 
façon  particulière  ;  quant  à  Y  Ave  Maria  que 
chante  Desdemona  devant  l'image  pieuse, 
c'est  au  contraire  une  page  d'un  sentiment 
merveilleux  et  d'une  inspiration  idéale  en  sa 
simplicité  ;  on  ne  saurait  vraiment  comment 
caractériser  cette  prière  d'une  beauté  si  noble 
et  si  pure,  d'un  style  si  élevé,  d'une  si  réelle 
éloquence.  Pour  ce  qui  est  de  la  scène  finale, 
celle  du  meurtre  de  Desdemona  suivi  du 
suicide  d'Otello,  rapide  et  courte,  comme  il 
convient,  elle  n'appelle  aucune  observation. 

En  résumé,  il  me  faut  dire  de  cette  parti- 
tion d'Otello,  dans  son  ensemble,  ce  que  j'ai 
dit  de  quelques-unes  de  ses  parties  :  c'est, 
à  mon  sens,  une  œuvre  inégale,  incomplète, 
mais  une  œuvre  de  maître,  marquée  de  la 
griffe  du  lion,  dans  laquelle  on  rencontre  des 
épisodes  superbes,  des  pages  de  premier 
ordre,  et  qui  n'est  certes  pas  indigne  de  l'au- 
teur de  Rigoletto,  à' Aida,  du  Requiem,  et  de 
ce  Falstaff  si  curieux  et  si  réjouissant.  Le 
vieux  maître,  qui  se  tient  au  courant  de  tout, 
qui  étudie  toutes  les  tendances  et  qui  ne 
reste  pas  étranger  au  mouvement  créé  par 
l'école  néo-allemande,  a  voulu  ici,  de  toute 
évidence,  chercher  et  réaliser  la  formule  d'un 
art  nouveau,  en  ce  qu'elle  peut  avoir  d'adé- 
quat aux  conditions  physiologiques  du  génie 
latin.  Sa  parution  est  divisée  en  scènes,  et 
le  discours  musical  se  continue  volontiers 
sans  interruption,  tout  en  laissant  place  par- 
fois à  certains  épisodes  qui,  sans  affecter 
la  forme  de  morceaux  proprement  dits,  n'en 
demeurent  pas  moins  distincts  et  se  détachent 
vivement  de  l'ensemble  général.  A-t-il  trouvé 
cette  formule  désirée,  et  l'exemple  peut-il 
servir  de  modèle?  Je  n'en  voudrais  pas  jurer, 
car  il  me  semble  que  cette  recherche  a  plutôt 
gêné  qu'aidé  son  inspiration.  Sous  ce  rap- 
port, il  me  parait  avoir  mieux  réussi  dans 
Falstaff.  où  les  mêmes  tendances  se  retrou- 


826 


OTTA 


vent,  et  qui  d'ailleurs  est  venu  après  Otello. 
Quoi  qu'il  en  soit,  on  ne  saurait  nier  l'intérêt 
d'une  telle  tentative  faite  par  un  génie  de 
cette  trempe,  de  cette  vigueur  et  de  cette 
expérience.  Et  il  est  certain  que  la  partition 
i'Otello  nous  met  en  présence  d'une  œuvre 
mâle,  puissante,  singulièrement  vigoureuse 
en  dépit  de  quelques  faiblesses,  qui  appelle 
toujours  l'attention  et  la  sympathie,  et  par- 
fois une  admiration  sincère. 

A  Milan,  les  trois  rôles  principaux,  ceux 
d'Otello,  d'Iago  et  de  Desdemona,  ont  été 
créés  par  MM.  Tamagno,  Maurel  et  Mmo  Pan- 
taleoni.  A  notre  Opéra,  où  l'ouvrage  fut  joué 
le  12  octobre  1894,  les  rôles  étaient  ainsi  dis- 
tribués :  Otello,  MM.  Saléza;  Iago,  Maurel; 
Cassio,  Vaguet;  Desdémone,  M^es  Caron; 
Emilia,  Héglon.  La  traduction  française  avait 
été  faite  par  M.  Boito  lui-même,  aidé  de 
M.  Camille  du  Locle. 

OTHELLERT  (le  Petit  Othello),  parodie  al- 
lemande, musique  de  A.  Mùller,  représenté 
au  théâtre   An   der   Wien   à   Vienne,  vers 
1828. 

othon  L'ARCHER,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Charles  Reiss,  représenté  au  théâtre 
de  la  Cour,  à  Hesse-Cassel,  en  septembre 
1861. 

*  othon  L'ARCHER,  opéra,  musique  de 
M.  Adam  Munchheimer,  représenté  sur  le 
théâtre  impérial  de  Varsovie  en  1864. 

*  ottavia,  opéra  sérieux,  paroles  de  Pe- 
ruzzini,  musique  de  Gualtiero  Sanelii,  repré- 
senté le  il  février  1854  sur  le  théâtre  de  la 
Scala  de  Milan,  où  il  subit  une  chute  com- 
plète. 

OTTAVIANO,  opéra  italien,  livret  de  Be- 
regani,  patricien  de  Venise,  musique  de  Al- 
dovrandini,  représenté  à  Turin  en  1697. 

OTTAVIANO  CESARE  AUGUSTO  ,  opéra 
italien,  livret  de  Beregani ,  musique  de  Le- 
grenzi,  représenté  sur  le  théâtre  ducal,  àMan- 
toue,  en  1682. 

OTTAVIANO  IN  SICILIA,  opéra  italien, 
musique  de  Poissl,  représenté  à  Munich  en 

1812. 

OTTAVIANO  TRIONFANTE  DI  MARC- 
ANTONIO,  opéra-bouffe  italien,  livret  de 
Pompilio  Miti,  acteur  comique,  musique  de 
Macari,  représenté  par  les  acteurs  comiques 
du  théâtre  de  San-Salvatore,  à  Venise,  en 
1735. 


OURS 

OTTO  DER  SCHUTZ  (Othon  l'archer),  opéra 
allemand ,  musique  de  Ferdinand  d'Antoine, 
écrit  à  Cologne  vers  1792. 

*  OTTO  DER  SCHUTZ,  opéra,  tiré  de  la 
légende  de  Kinkel,  paroles  de  M.  Rudol 
Bunge,  musique  de  M.  Victor  Nessler,  re- 
présenté au  théâtre  municipal  de  Leipzig 
le  15  novembre  1886. 

•  OTTO  DER  SCHUTZ,  opéra,  paroles  da 
M.  A.  Vogler,  musique  de  M.  "W.  Rudnick, 
représenté  à  Landsberg  en  novembre  1887. 

OTTO  MESE  IN  DUE  ORE  (Huit  mois  en 
deux  heures),  opéra  italien,  musique  de  Do- 
nizetti,  représenté  à  Palerme  en  1828. 

OTTONE,  opéra  italien,  livret  de  Frigime- 
lica  Roberti,  musique  de  Pollaroli,  repré- 
senté sur  le  théâtre  Mantica  d'Udine  en  1696, 
et  avec  quelques  changements  en  1716,  sur 
le  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysostome,  à  Ve- 
nise. 

OTTONE,  opéra  italien ,  musique  de  Hsen- 
del,  représenté  à  Londres  en  1722. 

OTTONE,  opéra  italien,  livret  de  Salvi, 
musique  de  Gennaro  d'Alessandro,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysostome,  à 
Venise,  en  1740. 

OTTONE   AMANTE,   AMOR  E  SDEGNO, 

opéra  italien,  livret  de  Boccardi,  musique  de 
Tavelli ,  représenté  sur  le  théâtre  San-Cas- 
siano,  à  Venise,  en  1726. 

OTTONE  IL  GRANDE,  opéra  italien,  livret 
de  l'abbé  Francesco  Silvani ,  musique  de 
Biego  ,  représenté  sur  le  théâtre  des  Saints- 
Jean-et-Paul  de  Venise  en  1688. 

OTTONE  IN  VILLA,  opéra  italien,  livret  de 
Domenico  Lalli,  musique  de  Vivaldi,  repré- 
senté à  Vicence  en  1713 ,  repris  à  Trévise  en 
1729. 

OUI  OU  LE  DOUBLE  RENDEZ-VOUS,  opéra 
en  un  acte,  paroles  de  Goulard,  musique  de 
Solié,  représenté  à  l'Opéra-Comique  (salle 
Favart),  le  29  août  1800. 

OURS  ET  L'AMATEUR  DE  JARDINS  (i/), 
bouffonnerie  musicale  en  un  acte,  paroles  de 
MM.  W.  Busnach  et  Marquet,  musique  de 
M.  Isidore  Legouix ,  représenté  au  théâtre 
des  Bouffes-Parisiens  le  i«  septembre  1869. 
Cette  bluette  ne  se  recommande  que  par  son 
sxcentricité.  Un  jeune  sculpteur  fait  poser 
un  ours  du  Jardin  des  plantes  pour  un  groupe 
dont  le  sujet  est  la  fable  de  La  Fontaine.  Cet 


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827 


onrs  fait  son  entrée  dans  un  intérieur  bour- 
geois où  se  débattent  diverses  affaires  matri- 
moniales. On  croit  à  une  farce  du  prétendu 
qui  aurait  trouvé  plaisant  de  s'affubler  de  la 
peau  de  l'animal.  De  là  quiproquos  et  effroi 
général  lorsqu'on  découvre  qu'on  a  affaire  à 
une  bête  féroce.  La  musique  a  passé  inaper- 
çue. On  n'a  remarqué  que  la  chanson  des  crê- 
pes et  un  air  de  chasse.  Joué  par  Désiré,  Poi- 
rier, Vautier  fils  et  MUe  Bonelli. 

*  OURS  ET  LE  PACHA  (l1),  opéra-comique 
en  deux  actes,  livret  arrangé  d'après  le  vau- 
deville de  Scribe,  musique  d'Alphonse  Pellet, 
représenté  à  Nîmes  le  2  août  1867. 

OURS  ET  LE  PACHA  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte,  livret  de  Scribe  et  Saintine,  mu- 
sique de  M.  François  Bazin  ;  représenté  à 
l'Opéra-Comique  en  février  1870.  La  pièce 
de  Scribe  a  fait  le  tour  du  monde  ;  cette  drô- 
lerie fort  plaisante,  saupoudrée  de  gros  sel, 
ne  pouvait  supporter  que  quelques  couplets 
rondement  tournés  et  un  ou  deux  choeurs 
bouffes.  Un  compositeur  tel  que  M.  Bazin 
pouvait  encore  y  trouver  une  occasion  d'exer- 
cer sa  verve  dans  ces  conditions  restreintes. 
Mais  c'était  un  peu  user  sa  poudre  contre  des 
moineaux  que  d'écrire  pour  une  farce  de  ce 
genre  une  ouverture  très  travaillée,  un  grand 
duo  et  divers  morceaux  remplis  d'intentions 
musicales  recherchées  et  d'effets  harmoni- 
ques savamment  combinés.  Le  directeur  qui 
a  dit  à  M.  Bazin  «  Prenez  mon  ours  »  a  été 
mal  inspiré.    L'association  de  la  musique 


avec  les  scènes  burlesques  du  livret  n'a  pu 
s'effectuer,  plutôt  par  la  faute  du  sujet  que 
par  la  volonté  du  compositeur.  Cet  opéra- 
comique  a  été  joué  avec  beaucoup  d'entrain 
par  Couderc,  Potel,  Prilleux,  Ponchard  et 
Mlle  Bélia. 

OUT  OP  PLACE,  opéra-comique  anglais, 
musique  de  Braham,  représenté  à  Londres 
vers  1825. 

*  OVIDE  A  LA  COUR,  opéra-comique,  pa- 
roles et  musique  de  M.  Cari  Reinecke, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Ham- 
bourg le  i»r  octobre  1886, 

OVINSKA  OU  LES  EXILÉS   EN  SIBÉRIE, 

opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de 
Villemontez,  musique  de  Gaveaux,  repré- 
senté à  l'Opéra- Comique  le  30  décembre 
1801. 

OYAYEAYE,  bouffonnerie  musicale,  pa- 
roles de  M.  Moineaux,  musique  de  M.  J.  Of- 
fenbaeh,  exécutée  par  J.  Kelm  et  Hervé,  au 
théâtre  des  Folies-Nouvelles,  en  août  1855. 

OZAMA  in  INDUS  REX,  drame  latin,  mu- 
sique deEberlin  (Jean).  Cette  partition  a  été 
exécutée  par  les  étudiants  du  couvent  des 
bénédictins  de  Salzbourg  le  29  et  le  31  août 
1754. 

OZIO  FUGATO  DALLA  GLORIA  (i/)  [l'Oisi- 
veté vaincue  par  la  gloire],  opéra  italien,  mu- 
sique de  Bernasconi,  représenté  à  Munich 
en  1754. 


*  pàblo  Y  VIRGINIA,  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  M.  José  Rogel,  représentée  à 
Madrid  en  1861 . 

PACE  DESIDERATA  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Conti  (Charles) ,  représenté  au 
théâtre  Nuovo  de  Naples  vers  1825. 

PACE  Dl  KLENTSCH  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Rœsler,  représenté  à  Prague 
▼ers  1799. 

PACE  figlia  Dl  AMORE  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Altavilla,  représenté  au 
théâtre  Nuovo  de  Naples  vers  1847. 

PACE  FRA  TOLOMMEO  E  SELEUCO  (la) 
[la  Paix  conclue  entre  Ptolémée  et  Séleucus], 


opéra  italien,  livret  de  Morselli,  musique  de 
Pollaroii,  représenté  sur  le  théâtre  deSaint- 
Jean-Chrysostome,  à  Venise  en  1691,  et  à 
Ferrare  en  1696. 

PACE  generosa  (la),  opéra  italien,  li- 
vret de  l'abbé  Silvani ,  musique  de  Antonio 
Ziani,  représenté  sur  le  théâtre  de  San-Sal- 
vatore,  à  Venise,  en  1700. 

PACE  PER  AMORE  (la)  ,  opéra  italien , 
livret  de  Schietti  et  de  Buini,  musique  de 
Buini,  représenté  sur  le  théâtre  Formagliari 
de  Bologne  en  1725. 

PACE  PER  AMORE  (la)',  opéra  italien, 
musique  de  Chelleri,  représenté  au  San-Mosà 
de  Venise  en  1719,  puis  à  Vicence. 


828 


PAGE 


PAGL 


PACE  TRA  GLI  AMICI  (la),  opéra  italien, 
musique  de  P.  Guglielmi,  représenté  à  Bres- 
cia  vers  1768. 

pacha  (le),  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Nuitter ,  musique  de  M.  Barbier,  re- 
présenté aux  Folies-Nouvelles  en  mars  1858. 

PACHTBRIEF  (dek)  [le  Bail],  opéra  alle- 
mand, musique  de  Gleissner,  représenté  à 
Munich  vers  1814. 

PADILLO  LE  TAVERNIER,  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  Vivier,  représenté  au 
théâtre  Royal  de  Bruxelles  en  mai  1857. 

PADRE  DELLA  DEBUTANTE  (il)   [le  Père 

de  la  débutante],  opéra  italien  en  deux  actes, 
musique  de  Gabrielli  (le  comte  Nicolas),  re- 
présenté au  théâtre  Nuovo,  de  Naples,  en 

1839. 

*  PADRON  MAURIZIO,  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  M.  Giovanni  Giannetti, 
représenté  au  théâtre  Bellini,  de  Naples,  le 
26  septembre  1896. 

PAESE  DELLA  CUCAGNA  (il)  [le  Pays  de 
Cocagne],  opéra  italien,  livret  de  Goldoni, 
musique  de  Galuppi ,  représenté  à  Venise  en 
1750,  et  repris  plusieurs  fois. 

PAGAMIN,  opéra  italien,  musique  de  Porta 
(Bernardo),  représenté  à  Louvois  vers  1791. 

PAGAMIN  DE  MONEGUE,  opéra-comique, 
musique  de  Hoszisky ,  représenté  au  théâtre 
de  Rheinsberg  vers  1793. 

PAGE  (le),  opéra-comique,  musique  de 
J.-A.  Just,  repr.  à  Amsterdam  vers  1787. 

page  (le),  opéra  allemand,  musique  de 
Conradin  Kreutzer,  représenté,  avec  suc- 
cès, sur  le  théâtre  de  Grsetz ,  en  Autriche, 
en  1846.  Conradin  Kreutzer  fut  peu  après 
appelé  à  diriger  l'orchestre  au  théâtre  de  la 
Porte-de-Carinthie,  à  Vienne. 

*  PAGE  (le),  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles et  musique  de  M.  G.  Kulenkampff,  re- 
présenté avec  succès,  le  24  janvier  1890,  au 
théâtre  municipal  de  Brème, 

PAGE  DE  MADAME  MARLBOROUGH  (le), 

opérette  en  un  acte,  paroles  de  M.  Vierne, 
musique  de  M.  Frédéric  Barbier,  représentée 
aux  Folies-Nouvelles  en  novembre  1858.  C'est 
une  bluette  amusante,  semée  de  quelques 
mots  spirituels  et  accompagnée  d'une  musi- 
que piquante.  Le  vieil  air  de  Marlborough  a 
été  varié  par  l'auteur  d'une  manière  origi- 
nale. 


PAGE  DU  ROI  (le),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Théodore  Henschel,  chef  d'orchestre, 
représenté  à  Brème  le  5  mars  1874. 

*  PAGE  DU  ROI  (le),  opérette,  musique  de 
M.  Franz  Soucoup.  représentée  à  Baden  (près 
Vienne),  le  4  février  1888. 

*  PAGE  fritz  (le),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Richard  Gênée  et  Alexandre 
Landsberg,  musique  de  MM.  Alfred  Strasser 
et  von  Weinzierl,  représentée  à  Prague,  sur 
le  théâtre  allemand,  en  novembre  1889.  L'un 
des  deux  auteurs  de  la  musique,  M.  von 
Weinzierl,  dirigeait  l'exécution  de  l'ouvrage 
à  sa  première  représentation. 

pages  de  LOUIS  XII  (les),  opéra-comi- 
que  en  deux  actes,  paroles  de  Villeneuve  et 
Barrière,  musique  de  M.  de  Flotow,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  la  Renaissance  par 
une  société  d'amateurs,  dans  une  soirée  pri- 
vée, dans  le  mois  de  février  1840.  La  musi- 
que de  cet  ouvrage  a  paru  agréable,  et  on  a 
surtout  applaudi  un  morceau  d'ensemble 
bien  réussi  dans  la  scène  du  colin-maillard. 

PAGES  del  REY  (los)  ,  opéra  espagnol, 
musique  d'Oudrid,  représenté  à  la  Zarzuela 
de  Madrid  en  décembre  1876. 

PAGES    DU    DUC    DE    VENDÔME    (LES ), 

opéra-comique  en  un  acte,  musique  de  Gy- 
rcwetz,  représenté  à  l'Opéra  impérial  de 
Vienne  en  1808. 

PAGES  DU  DUC  DE  VENDÔME  (les),  opéra 
comique  allemand,  musique  de  Blum,  repré- 
senté à  Berlin  vers  1819. 

*  PAGGIO  (il),  opéra,  musique  de  M.  Ric- 
cardo  Gandolfi,  représenté  sur  le  ihéâtre 
Royal  de  Turin  en  1865. 

*PAGLIACCI  (i)  [les  Saltimbanques],  drame 
lyrique  en  deux  actes  et  un  prologue,  paroles 
et  musique  de  M.  Ruggero  Leoncavallo,  re- 
présenté au  théâtre  Dal  Verme  de  Milan  le 
21  mai  1892.  C'était  le  début  à  la  scène  d'un 
jeune  compositeur  de  trente-deux  ans,  qui  se 
faisait  en  même  temps  son  librettiste.  Le  su- 
jet de  son  opéra  était  le  même  que  celui  d'une 
pièce  que  M.  Catulle  Mendès  avait  fait  repré- 
senter il  y  a  quelques  années.  Aussi  celui-ci 
réclama-t-il  par  la  voix  de  la  presse,  et  même 
devant  la  Société  des  auteurs,  dans  le  but 
d'empêcher  en  France  les  représentations 
possibles  de  l'œuvre  de  son  confrère  italien. 
Celui-ci  se  défendit  en  déclarant  que  ce  sujet 
avait  été  traité  bien  avant  M.  Catulle  Mendès, 
et  que  par  conséquent  il  ne  lui  appartenait 


PAIN 


PALL 


829 


pas  en  propre.  Quoi  qu'il  en  soit,  l'ouvrage 
obtint  à  Milan  un  succès  éclatant,  qui  bientôt 
se  répandit  par  toute  l'Italie.  Le  livret,  très 
dramatique,  excitait  un  vif  intérêt,  et  la  mu- 
sique, brutale,  parfois  un  peu  vulgaire,  mais 
pathétique  et  empreinte  d'un  véritable  senti- 
ment scénique,  emportait  les  suffrages  du 
public  et  même  ceux  de  la  critique,  bien  que 
celle-ci  ne  se  fit  pas  faute  d'exprimer  d'im- 
portantes réserves.  Une  excellente  interpré- 
tation, en  tête  de  Jaquelle  il  faut  citer 
surtout  notre  compatriote  M.  Maurel  et 
Mme  stehle,  chargés  des  deux  rôles  princi- 
paux, ne  fut  pas  étrangère  au  succès  initial, 
qui,  après  s'être  reproduit  sur  la  plupart  des 
scènes  italiennes,  gagna  ensuite  l'Allemagne, 
la  Belgique  et  même  la  France,  car  l'opéra 
de  M.  Leoncavallo  a  été  joué  et  applaudi 
dans  plusieurs  de  nos  villes  de  province.  A 
l'heure  présente,  M.  Leoncavallo  est  un  des 
jeunes  musiciens  sur  lesquels  l'Italie  se  croit 
le  plus  en  droit  de  compter  pour  l'avenir. 

pagode  (la),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  de  Saint-Georges,  musi- 
que de  M.  Fauconnier,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  26  septembre  1S59.  Il  y  a  des 
idées  neuves  et  originales  dans  cet  ouvrage , 
et  on  les  distingue  à  travers  les  recherches 
d'une  ingénieuse  instrumentation.  Il  y  a 
même  un  très  bon  duo  de  deux  basses,  entre 
Fadidjou  et  Sanders ,  chanté  par  Barielle  et 
Troy.  Les  autres  rôles  ont  été  joués  par  Jour- 
dan,  Mlles  Bousquet  et  Geoffroy. 

PAILLE  D'AVOINE,  opérette,  musique  de 
M.  Planquette,  représentée  au  théâtre  de  la 
Porte-Saint-Denis  le  13  octobre  1877;  chantée 
par  Mme  Matz-Ferrare. 

PAIN  BIS  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
livret  de  M.  A.  Brunswick  et  de  Beauplan, 
musique  de  M.  Théodore  Dubois,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  26  février  1879.  L'idée 
n'est  pas  neuve.  Daniel  le  brasseur  est  entre- 
tenu par  sa  femme  Charlotte  dans  une  oisi- 
veté complète,  de  peur  qu'il  ne  lui  arrive  de 
quitter  ses  jupons,  tandis  qu'elle  fait  tout 
l'ouvrage  de  la  maison.  Sa  servante,  une  Lil- 
loise, traite  autrement  Séraphin,  son  amou- 
reux ;  elle  se  croise  les  bras  et  fait  suer  sang 
et  eau  le  pauvre  garçon.  Daniel  s'ennuie  et 
fait  la  cour  à  la  servante.  Pour  lui  plaire,  il 
subit  tous  ses  caprices,  tire  les  seaux  d'eau, 
porte  le  bois,  etc.  Charlotte  s'aperçoit  de  sa 
fausse  manœuvre  et,  après  une  explication 
conjugale  assez  orageuse,  remet  les  rôles  à 
leur  place.  Tout  cela  est,  en  somme,  assez 


vulgaire.  La  musique  est  travaillée  et  offre 
une  quantité  de  détails  ingénieux  et  élégants, 
sans  toutefois  faire  preuve  d'une  inspiration 
soutenue.  L'instrumentation  joue  un  rôle  trop 
prépondérant.  On  peut  signaler  l'air  de  Da- 
niel, J'ai  pour  femme  un  trésor,  et  le  quatuor 
final.  Chanté  par  Barnolt,  Fugère,  Mlles  du_ 
casse  et  Chevalier. 

*  PAIS  DE  la  castana  (el),  «  revue  po- 
litique et  lyrique  » ,  paroles  de  MM.  Ruesga, 
Lastra  et  Prieto,  musique  de  MM.  Angel 
Rubio  et  Espino,  représentée  au  théâtre  des 
Variétés  de  Madrid  en  novembre  1886. 

*  pais  DEL  abaniro  (el),  zarzuela,  mu- 
sique de  M.  Chapi,  représentée  au  théâtre 
Martin,  de  Madrid,  en  septembre  1885. 

PAIX  (la),  opéra-ballet  en  trois  actes  et 
prologue,  par  Roy,  musique  de  Rebel  et 
Francœur,  repr.  à  l'Opéra  le  29  mai  1738. 

*  paix  armée  (la),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Jules  Costé,  représentée  au 
Cercle  des  mirlitons  le  16  avril  1868. 

PAIX  ET  L'AMOUR  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Lemière  de  Corvey,  re- 
présenté au  théâtre  Molière ,  à  Paris ,  en 
1798. 

PALADINS  (les),  opéra-ballet  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  Monticour,  musique  de  Ra- 
meau, représenté  à  l'Académie  royale  de  mu- 
sique le  12  février  1760.  Cet  ouvrage  n'eut 
que  quelques  représentations.  Rameau  pré- 
tendit qu'on  n'avait  pas  eu  le  temps  de  goû- 
ter sa  musique,  et  se  servit  de  cette  expres- 
sion :  «  La  poire  n'est  pas  mûre.»  Une  actrice, 
Mile  Carton,  répondit  :  «Cela ne  l'a  pourtant 
pas  empêchée  de  tomber.  » 

*  PALADIO  CONSERVATO  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Luciano-Xavier  Dos  Santos, 
représenté  à  Ajuda  le  29  juin  1871. 

PALAIS  LUCYFERA  (le  Palais  de  Lucifer), 
opéra  polonais,  musique  de  Kurpinski,  repré- 
senté à  Varsovie  en  1811. 

PALAZZO  DELLE  FATE  (il)  [le  Palais  des 
fées],  opéra  italien,  musique  de  Palma,  re- 
présenté à  Naples  vers  1815. 

*  PALESTRINA,  opéra,  musique  de  M.  M.- 
E.  Sachs,  représenté  sans  aucun  succès  à 
Regensberg,  en  mars  1886. 

PALL  AD  E  TRIONFANTE  IN  ARCADIA  (le 

Triomphe  de  Pallas  en  Arcadie),  opéra  ita- 
lien, livret  de  Mandelli,  musique  de  Ristori, 


830 


PALM 


PALO 


représenté  sur  le  théâtre  de  San-Samuele,  à 
Venise,  en  1714. 

PALLADIO  CONSERVATO  (il)  [le  Palla- 
dium sauvé],  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Schauensée,  représenté  à  Tu- 
rin en  1743.  On  sait  que  l'emblème  de  Pallas, 
connu  dans  l'antiquité  sous  le  nom  de  palla- 
dium, fut  transporté  de  Troie  dans  le  Latium 
et  confié  aux  soins  vigilants  des  vestales.  La 
croyance  populaire  attachait  à  la  conservation 
de  ce  précieux  gage  le  salut  du  peuple  romain. 
Il  arriva  que,  pendant  la  première  guerre  pu- 
nique, un  incendie  éclata  dans  le  temple  où 
le  palladium  était  déposé.  La  terreur  su- 
perstitieuse du  peuple  égalait  l'effroi  des 
vestales.  On  crut  que  le  dernier  jour  de  Rome 
était  venu  ;  mais  Métellus,  vainqueur  des 
Carthaginois,  préférant  le  salut  de  tous  à  sa 
propre  vie,  s'élance  au  milieu  de  l'incendie, 
pénètre  dans  le  temple  et  en  retire  le  palla- 
dium préservé  des  flammes.  En  traitant  ce 
sujet,  Métastase  a  fait  un  tour  de  force.  Il  ne 
met  en  scène  que  trois  personnages,  trois 
vestales,  et  il  a  su  mettre  dans  leur  langage 
tant  d'émotion,  de  mouvement,  qu'on  assiste 
sans  le  voir  au  spectacle  que  devait  offrir  la 
ville  de  Rome  dans  ce  moment  funeste.  Les 
airs  sur  lesquels  l'attention  doit  se  porter 
dans  cet  ouvrage  sont  les  suivants  :  Porto, 
ma  il  cor  tremante,  par  Erennia;  Ah  su  gli 
occhi  ancor  mi  stanno,  par  Clelia  ;  Bise  il  ciel 
co'  raggi  usati,  par  Albina  ;  Ma  chi  sara  quell' 
empio,  par  Erennia;  Pria  di  sanguigno  lume, 
par  Clelia,  et  le  chœur  final  en  l'honneur  de 
Métellus  : 

Scenda,  o  Dei,  VEroe  promesso 

Dalla  siella  sua  natia 

Lieto  viva,  e  sempre  sia 

Tostra  cura,  e  vostro  amor. 

Date  a  lui,  pietosi  Dei, 

Lunghi  giorni  avventurosi; 

E  a'  suoi  giorni  o  Dei  pietosi, 

Aggiungete  i  nostri  ancor. 

Métastase  a  imité  ici  Corneille  et  a  traduit  ces 
deux  vers,  que  Cinna  adresse  à  Auguste  : 
Paisse  le  grand  moteur  des  belles  destinées, 
Pour  prolonger  vos  jours,  retrancher  nos  années  ! 

PALLADIO  IN  ROMA  (il)  [le  Palladium  à 
Borne],  opéra  italien,  livret  de  Niccolô  Mi- 
nato,  musique  de  Antonio  Draghi,  représenté 
à  Vienne  en  1685,  à  l'occasion  du  mariage  de 
Maximilien-Emmanuel,  duc  de  Bavière,  avec 
Marie-Antoinette,  archiduchesse  d'Autriche. 

PALLONE  AEROSTATICO  (il)  [le  Ballon], 
opéra  italien,  musique  de  Palma,  représenté 
à  Naples  vers  1810. 

•Palm,  opéra,  paroles  de  M.  H.  Hartig,  mu- 


sique de  M.  Paul  Geisler,  représenté  au  théâ- 
tre municipal  de  Lubeek  le  10  janvier  1893. 

PALMA ,  opéra  historique ,  musique  de 
Witt,  représenté  à  Francfort  vers  1797. 

PALMA  OU  LE  VOYAGE  EN  GRÈCE,  Opéra- 
comique  en  deux  actes,  paroles  de  Lemontey, 
musique  de  Plantade,  représenté  au  théâtre 
Feydeau  le  22  août  1798. 

PALMA  D'AMORE  (la),  fable  dramatique, 
livret  de  Berni,  musique  de  Mattioli,  repré- 
sentée sur  le  théâtre  de  San-Lorenzo,  à  Fer- 
rare,  en  1650,  pendant  le  carnaval.  Dans  ce 
genre  de  pièces  de  circonstance,  on  déployait 
un  luxe  extraordinaire  de  décoration  et  ou 
faisait  usage  de  machines  dont  la  description 
détaillée,  qu'on  trouve  dans  les  ouvrages  du 
temps,  atteste  la  complication  et  la  supério- 
rité sur  tout  ce  qui  se  fait  depuis  longtemps 
sur  nos  théâtres. 

PALMER  ET  AMALIE,  opéra  allemand, 
musique  de  Cannabich  (Charles),  représenté 
à  Munich  en  1800. 

PALMERINI,  opéra  italien,  musique  de 
Âlbinoni,  représenté  à  Venise  en  1694. 

PALMIRA,  opéra  italien  en  deux  actes, 
musique  de  Salieri ,  représenté  à  Vienne  en 
1795. 

PALMIRA,  opéra  en  deux  actes,  musique 
de  Stabile,  représenté  au  théâtre  Saint- 
Charles  le  3  décembre  1836. 

*  PALMIRA,  drame  lyrique  en  quatre 
actes,  musique  de  M.  Annunziato  Vitrioli, 
représenté  à,  Reggio  de  Calabre,  le  9  fé- 
vrier 1896. 

PALMITELLA  MARITATA.SUite  d'IL  VEN- 
TAGLIO,  du  même  auteur,  musique  de  Rai- 
mondi,  représenté  à  Naples  vers  1832. 

PALMYRE  ou  LE  PRIX  DE  LA  BEAUTÉ, 

opéra-comique,  musique  de  Légat  de  Furcy, 
amateur,  et  élève  de  Rameau,  écrit  vers  1780 
et  exécuté  dans  des  réunions  privées. 

*  PALO  DE  CIEGO,  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  M.  de  Peral,  musique  de  M.  Her- 
nando,  représentée  à  Madrid  au  commence- 
ment de  1849. 

*  PALOMA  DEL  BRILLANTE  (là),  zarzuela 
en  un  acte,  musique  de  M.  José  Rogel,  repré- 
sentée à  Madrid  en  1872. 

*  PALOMINO  ALONDATO  (on),  zarzuela  en 
trois  actes,  musique  de  M.  José  Rogel,  repré- 
sentée à  Madrid  en  1871. 


PAND 


PANT 


831 


*  PALUDIER   DU    BOURG-DE-BATZ   (le), 

opéra-comique   en   deux  actes;  musique  de 
M.  Febvre,  repr.  à  Angers  le  30  mars  1876. 

pamela  maritata  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Farinelli,  représenté  à  Venise 
vers  1791. 

PAMELA  NUBILE  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Generali ,  repr.  à  Venise  en  1802. 

*  PAN  DE  LA  BODA  (el),  zarzuela  en  deux 
actes,  paroles  de  Camprodon,  musique  de 
Francisco  Barbieri,  représentée  à  Madrid,  sur 
le  théâtre  du  Cirque,  le  24  octobre  1868. 

PAN  ET  SYRINX,  opéra  anglais,  musique 
de  Galliard,  représenté  àHay-Market,  à  Lon- 
dres, en  1713. 

*  pan  Y  toros,  zarzuela  en  trois  actes, 
paroles  de  Picon,  musique  de  Francisco  Bar- 
bieri, représentée  à,  Madrid,  sur  le  théâtre  de 
la  Zarzuela,  le  22  décembre  1864,  avec  un 
succès  colossal.  L'ouvrage  est  devenu  l'un 
des  plus  célèbres  en  son  genre  du  répertoire 
espagnol,  et  il  a  fait  triomphalement  le  tour 
de  tous  les  théâtres  de  la  Péninsule.  L'auteur 
y  a  fait,  dit-on,  un  emploi  très  ingénieux  et 
fort  intelligent  des  chants  populaires  de  son 
pays.  La  zarzuela  Pan  y  toros  est,  selon  un 
■critique  espagnol,  «  l'œuvre  maîtresse  de 
Barbieri  et  l'œuvre  maîtresse  de  la  zar- 
zuela » .  C'est  le  type  le  plus  parfait  et  le  plus 
accompli  du  genre,  et  c'est  celui  dont  le  ca- 
ractère national  est  absolu. 

*  PANACHE  BLANC  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  A.  Carré  et  Aude- 
bert,  musique  de  M.  Philippe  Flon,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Monnaie  de  Bruxelles 
le  15  février  1884. 

*  PANCRACE  ET  POLYCARPE,  opéra-comi- 
que  en  deux  actes,  musique  de  Byesse,  re- 
présenté au  théâtre  Montansier  en  1797. 

PANDOLFO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Scolari,  représenté  à  Venise  en  1745. 

PANDORA  (la),  drame,  musique  de  Or- 
sino,  représenté  au  Collège  des  nobles,  à 
Naples,  en  1690. 

*  PANDORA,  opéra  anglais,  poème  de 
Longfellow,  musique  d'Alfred  Cellier,  repré- 
senté à  Boston  en  1881. 

PANDORE,  mélodrame,  paroles  de  d' An- 
nule de  Corsenville,  musique  de  Beck,  re- 
prés, au  th.  de  Monsieur  le  2  juillet  1789. 

PANDURX  (î)  [les  Pandours],  musique  de 


Brancaccio,  représenté  au  théâtre  Nuovo,  à 
Naples,  en  1843. 

PANIER  ENCHANTÉ  (le),  opéra,  musique 
de  Drechsler  (Joseph) ,  représenté  à  Vienne 
vers  1812. 

PANIER  FLEURI  (le)  ,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  de  Leuven  et  Bruns- 
wick ,  musique  de  M.  Ambroise  Thomas,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  6  mai  1839.  La 
trivialité  du  sujet  contraste  avec  la  rare  élé- 
gance de  la  musique  de  M.  Ambroise  Tho- 
mas. M™e  veuve  Beausoleil  joue  un  peu  le 
rôle  de  la  Mère  Grégoire,  chansonnée  par 
Béranger ,  même  après  le  retour  inattendu 
du  hussard  Beausoleil,  son  mari,  qu'on  avait 
cru  mort.  Le  Panier  fleuri  est  l'enseigne  de 
l'auberge  tenue  par  ce  couple  accommodant. 
Il  ne  saurait  y  avoir  de  la  franche  gaieté  dans 
la  représentation  d'un  tel  livret.  Nous  cite- 
rons, parmi  les  morceaux  les  plus  jolis  de  la 
partition ,  le  duo  chanté  par  Chollet  et 
Mlle  Prévost  :  J'ai  bien  appris  à  te  connaître, 
l'air  militaire  :  Mes  beaux  seigneurs  ,  et  le 
quatuor  final  :  A  la  consigne  sois  fidèle.  Ric- 
quier  jouait  un  rôle  de  greffier  avec  une 
verve  très  comique.  Cet  ouvrage  a  été  re- 
pris au  Théâtre-Lyrique  en  1854. 

PANIERE  D'AMORE  (il)  ,  opéra  italien , 
livret  imité  de  la  pièce  :  Bonsoir,  monsieur 
Pantalon,  musique  de  Federico  Ricci,  repré- 
senté à  Vienne  en  juin  1853.  Chanté  par 
Fraschini,  de  Bassini,  Scalese,  Mmes  Medori 
et  de  Merie. 

PANTAGRUEL,  opéra-bouffe  en  deux  actes, 
paroles  de  Henri  Trianon,  musique  de  M.  La- 
barre,  représenté  à  l'Opéra  le  24  décembre 
1855.  Notre  première  scène  lyrique  ne  peut 
tolérer  la  bouffonnerie  rabelaisienne.  Elle 
peut  s'accommoder  de  situations  comiques, 
tempérées  par  la  grâce ,  et  encore  rarement. 
La  pièce  de  Pantagruel  est  tombée  à  plat  dès 
la  première  représentation,  et  l'excellent 
musicien  a  été  encore  victime  du  choix  d'un 
médiocre  livret.  L'ouverture,  le  chœur  des 
écoliers,  l'air  de  Panurge  et  les  détails  de 
l'orchestration  ont  recueilli  les  suffrages  des 
amateurs.  Les  rôles  ont  été  joués  par  Obin, 
Boulo ,  Belval ,  Marié  ,  Mme  Laborde  et 
MU*  Poinsot,  cette  dernière  portant  le  cos- 
tume de  Pantagruel. 

PANTALOK  DB  CASIMIR  (le],  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  Ch.  Gabet,  musique 
de  J.-J.  Debillemont,  représentée  à  l'Eldo- 
rado le  31  mai  1873. 


832 


PANU 


PANU 


panthea,  grand  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  Conradin  Kreutzer,  écrit  en  1810. 
La  représentation,  qui  devait  avoir  lieu  à 
Vienne,  en  a  été  interdite. 

PANTHÉE,  opéra-ballet  en  cinq  actes,  pa- 
roles de  Lafare,  musique  de  Philippe,  duc 
d'Orléans,  et  de  Gervais,  représenté  par 
l'Académie  royale  de  musique,  dans  les  ap- 
partements du  Palais-Royal,  le  15  mars  1709. 

PANTHÉE,  opéra  en  quatre  actes,  musique 
de  Reichardt,  représenté  à  Paris  en  1786. 

*  PANTINS  (les),  opéra-comique  en  deux 
actes  (couronné  au  concours  Cressent),  pa- 
roles de  M.  Montagne,  musique  de  M.  Geor- 
ges Hue,  grand  prix  de  Rome  de  1879,  repré- 
senté à  rOpéra-Comique  le  28  décembre  1881. 
Si  la  pièce  n'offrait  qu'un  médiocre  intérêt, 
la  musique  des  Pantins  était  agréable,  et 
Ton  peut  en  citer  surtout  un  air  de  soprano 
élégamment  écrit  et  une  jolie  romance  de 
ténor.  Les  interprètes  étaient  MM.  Mouliérat, 
Vernouillet,  Piccaluga,  MUes  Dupuis  et  Zélo- 
Duran. 

PANTINS  DE  VIOLETTE  (  LES  )  ,  opéra- 
bouffe  en  un  acte,  paroles  de  M.  Léon  Battu, 
musique  de  A.  Adam,  représenté  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  29  avril  1856.  C'est  une  gentille 
partition.  Dans  ce  milieu  de  pierrots,  de  po- 
lichinelles, de  magiciens  et  de  Colombines,  le 
compositeur  est  à  son  aise.  Ses  mélodies 
claires  et  faciles,  son  instrumentation  fine  et 
déliée  sont  à  leur  place  et  produisent  un  ef- 
fet très  agréable.  On  a  applaudi  à  juste  titre 
l'air  de  Violette  à  son  serin  :  Canari,  mon 
chéri;  le  rondo  d'Alcofribas  :  En  ce  monde ,  à 
la  ronde,  et  l'air  :  Pierrot  est  un  joli  pantin. 

PANTOUFLE  (la)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Rochefort  (Jean-Baptiste) , 
représenté  à  Montansier  vers  1780. 

PANTOUFLES  (les),  opéra  allemand  en  un 
acte,  musique  de  Bierey ,  représenté  à  Bres- 
lau  en  1810. 

*  PANUELO  DE  HERBIAS  (el),  zarzuela  en 
deux  actes,  musique  de  M.  Angel  Rubio,  re- 
présentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zar- 
zuela, en  1879. 

PANURGB,  opéra-comique  en  trois  actes, 
livret  de  MM.  Clairville  et  Gastineau,  musi- 
que de  M.  Hervé,  représenté  aux  Bouffes- 
.Parisiens  le  10  septembre  1879.  Toute  la  pièce 
roule  sur  les  maris  trompés,  pour  arriver  à 
montrer  le  sacripant  panurge  faisant  assez 


bon  ménage  avec  la  ribaude  Phcebê  pour 
échapper  aux  représailles  que  Grippeminaud, 
gouverneur  de  Beaugency,  voudrait  lui  faire 
subir.  Cette  pièce  abonde  en  gauloiseries  de 
mauvais  goût,  comme  le  comporte  tout  sujet 
tiré  de  Rabelais  ;  d'ailleurs,  elle  n'a  pas  mieux 
réussi  que  les  autres  pièces  ayant  même  ori- 
gine. Labarre  était  un  musicien  d'une  autre 
valeur  que  M.  Hervé,  et  cependant  son  Panta- 
gruel est  tombé  à  plat  (voyez  page  831). 

Il  suffirait  de  transcrire  ici  les  couplets  de 
Panurge,  Ce  mari  comme  de  coutume;  ils  in- 
spireraient au  lecteur  une  répulsion  salutaire 
pour  tout  mélange  de  choses  religieuses  et 
respectables  en  soi  avec  les  gravelures  trop 
nombreuses  dans  ce  genre  de  pièces.  Il  y  a 
dans  la  partition  des  pages  mélodiques  très 
agréables.  Je  citerai  :  le  duetto  Mariez-vous, 
ne  vous  mariez  pas;  les  couplets  On  peut  dire 
et  médire  de  la  vie  à  deux;  la  romance  de  Pa- 
nurge, Moi,  vagabond,  seul  sur  la  terre,  d'un 
excellent  sentiment,  qu'on  s'étonne  de  trou- 
ver dans  un  tel  personnage;  les  Strophes  à 
l'amour,  mélodie  gracieuse  et  poétique,  même 
sur  des  paroles  d'un  libertinage  grossier.  Ce 
qui  a  été  le  plus  applaudi  le  méritait  le  moins  : 
ce  sont  les  couplets  des  moutons  de  Panurge, 
la  valse  chantée  par  Phœbé  la  ribaude  et  la 
ronde  des  maris  de  Beaugency.  Chanté  par 
Mmes  Bennati,  Luther,  Lynnès,  Rivero,  Bec- 
ker,  MM.  Arsandaux,  A.  Joly,  Pamard,  Des- 
monts, Pescheux,  Lespinasse,  Berthelot. 

*  PANURGE,  opérette  à  spectacle,  en  trois 
actes  et  dix  tableaux,  paroles  de  MM.  Henri 
Meilhac  ©t  A.  de  Saint-Albin,  musique  de 
M.  Robert  Planquette,  représentée  à  la 
Gaîté  le  22  novembre  1895. 

PANURGE  DANS  L'ÎLE  DES  LANTERNES, 

comédie-opéra  en  trois  actes,  en  vers,  pa- 
roles du  comte  de  Provence  et  de  Morel  de 
Chedeville,  musique  de  Grétry,  représentée 
à  l'Opéra  le  25  janvier  1785.  Grétry  dit  naï- 
vement dans  ses  Essais ,  à  propos  de  cet  ou- 
vrage :  «  Panurge  est  le  premier  ouvrage  en- 
tièrement comique  qui  ait  paru  avec  succès 
sur  le  théâtre  de  l'Opéra,  et  j'ose  croire  qu'il 
y  servira  de  modèle.  »  Le  sujet  est  tiré  de 
Rabelais,  et  cependant  le  livret  a  semblé  mo- 
notone et  sans  gaieté,  comme  toutes  les  pièces 
ayant  la  même  origine.  L'ouverture,  qui  est 
des  plus  médiocres,  a  paru  si  belle  à  son  au- 
teur, qu'il  l'a  reprise  à  la  fin  de  l'opéra  pour 
accompagner  le  ballet.  La  tempête  qui  jette 
•  Panurge  sur  le  rivage  de  l'île  des  Lanternes 
est  rendue  d'une  façon  puérile.  Quelques  pas- 
sages du  poëme  expriment  assez  bien  le  ca- 


\ 


PAOL 


PAPI 


ractère  de  Panurge,  pour  lequel  «  le  présent 
seul  existe  ;  »  entre  autres  celui-ci  : 

Ne  te  souvient-il  plus  que  tu  fus  marié  ? 

—  0  ciel!  en  voyageant,  je  l'avais  oublié. 

Mais  Grétry  manque  de  sens  lorsqu'il  affirme 
que  ce  comique  est  digne  de  Molière.  Molière 
et  Rabelais,  quel  contraste  1  Gardel  avait 
réglé  les  danses,  et  Laïs  chanta  le  rôle  de 
Panurge.  Nous  venons  de  relire  la  partition 
et  nous  ne  trouvons  rien  à  citer.  C'est  une 
des  erreurs  du  charmant  maître  liégeois. 

paolamonti,  opéra  italien,  musique  de 
Filippo   Zapata,  représenté  à  Bologne  le 

28  mai  1S62. 

PAOLINA  E  SUSETTA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Fioravanti  (Valentin),  représenté  en 
Italie  vers  1805. 

PAOLO  E  VIRGINIA  (Paul  et  Virginie), 
opéra  italien,  musique  de  Tarchi,  représenté 
à  Venise  en  1789.  M.  Fétis  donne  à  cet  ou- 
vrage la  date  de  1787  ;  or,  ce  ne  fut  qu'en 
1788  que  Bernardin  de  Saint-Pierre  publia 
le  roman  de  Paul  et  Virginie.  En  supposant 
que  le  succès  qu'obtint  ce  charmant  livre  ait 
immédiatement  passé  les  Alpes,  nous  croyons 
que  la  partition  de  Tarchi  n'a  pu  être  repré- 
sentée qu'en  1789.  Aux  quatre  opéras  italiens 
inspirés  par  ce  roman,  nous  n'avons  trouvé 
à  ajouter  que  deux  ouvrages  français  et  un 
anglais. 

PAOLO  E  VIRGINIA ,  opéra  italien ,  musi- 
que de  P.  Guglielmi,  représenté  en  Italie 
vers  1792. 

PAOLO  E  VIRGINIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Migliorucci,  représenté  au  théâtre 
Carcano,  à  Milan,  en  1813. 

PAOLO  E  VIRGINIA,  opéra  italien  en  trois 
actes,  musique  de  Aspa,  représenté  à  l'ou- 
verture du  théâtre  Metastasio,  à  Rome,  le 

29  avril  1843. 

PAOLO  emilio,  opéra  italien,  livret  de 
Rossi,  musique  de  l'abbé  Romolo  Pignatta, 
représenté  au  théâtre  situé  sur  le  canal  royal 
de  Venise  en  1699.  Ce  fut  la  dernière  pièce 
jouée  sur  ce  théâtre,  qui  fut  détruit.  La 
troupe  alla  donner  Paolo  Emilio  sur  la  scène 
de  Saint-Fantime. 

*  PAOLO  emilio",  opéra  sérieux,  poème  de 
Romanelli,  musique  de  Jannoni,  représenté 
au  théâtre  de  la  Scala  de  Milan,  le  2  février 
1807. 

PAOLO  IN  ATENE  (SANTO)  [Saint  Paul  à 
Athènes],  drame  sacré,  livret  de  l'abbé  Pas- 


quini,  musique  de  Bonno,  représenté  dans  la 
chapelle  royale  de  l'empereur  Charles  VI,  à 
Vienne,  en  1740. 

PAPA  MARTIN,  opéra  italien,  musique  de 
Cagnoni  ;  représenté  à  Milan,  au  Politeama- 
Tivoli,  le  25  juillet  1872. 

papagei  und  gaus,  opéra  allemand, 
musique  de  Haibeî,  repr.  à  Vienne  vers  1794. 

*  PAPILLON  (le),  opérette,  paroles  de 
MM.  Willner  et  Buchbindér,  musique  de 
M.  Cari  Weinberger,  représentée  à  Vienne, 
sur  le  théâtre  An  der  Wien,  en  nov.  1896. 

*  PAPILLONS,  opérette  fantastique  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Wulff  et  Spengler,  mu- 
sique de  M.  Cari  Kœlling,  représentée  au  théâ- 
tre Cari  Schulze,  de  Hambourg,  le  il  avril 
1891. 

PAPILLOTES   DE   MONSIEUR   BENOIST 

(les),  opéra-comique  en  un  acte ,  paroles  de 
MM.  Jules  Barbier  et  Michel  Carré,  musique 
de  M.  Henri  Reber,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  28  décembre  1853.  C'est  une 
œuvre  de  goût ,  pleine  de  science  et  de  sen- 
timent. En  voici  le  sujet  :  Deux  jeunes  gens, 
qui  se  croient  frère  et  sœur  et  dans  une  po- 
sition de  fortune  très  modeste,  ont  pour  voi- 
sin un  brave  et  digne  homme ,  M.  Benoist, 
qui  joue  du  violon.  Il  est  très  bien  accueilli 
par  les  jeunes  ouvriers,  et  même  si  bien,  qu'il 
se  croit  un  instant  aimé  de  Suzanne,  qui  lui 
a  dit  en  plaisantant  qu'elle  ne  voulait  pas 
d'autre  mari  que  lui.  Cependant  Benoist  se 
souvient  de  son  premier,  de  son  unique 
amour.  Il  avait  adressé  une  déclaration  en 
vers  à  une  charmante  fille  qui  habitait  une 
chambre  vis-à-vis  de  la  sienne.  Le  madrigal 
avait  été  accepté.  Le  lendemain  la  belle  se  met 
à  la  fenêtre  ;  une  de  ses  papillotes  est  enle- 
vée par  le  vent.  Notre  poète  amoureux  s'en 
empare  ;  mais  quelle  est  sa  stupéfaction  lors- 
qu'il reconnaît  un  fragment  de  sa  déclara- 
tion !  Aussi,  depuis  ce  temps,  il  doute  fort  de 
lui-même  et  des  sentiments  qu'il  peut  in- 
spirer. Il  a  raison,  car  l'ouverture  d'une  boîte, 
renfermant  un  testament,  fait  connaître  que 
Suzanne  n'est  pas  la  sœur  d'André.  Tous  deux 
pleuraient  à  la  pensée  de  se  quitter.  C'est  de 
grand  cœur  qu'ils  s'épousent,  et  le  brave  Be- 
noist retourne  à  sa  mansarde  avec  son  vio- 
lon. Ce  dernier  personnage  a  été  créé  par 
Sainte-Foy  avec  un  talent  achevé  de  comé- 
dien. Tous  les  morceaux  qui  composent  la 
partition  de  M.  Reber  ont  du  caractère ,  ex- 
priment avec  vérité  la  situation,  le  senti- 

53 


834 


PAQU 


PAR 


ment  intime  des  personnages.  La  mélodie 
est  toujours  distinguée,  et  l'harmonie  d'un 
intérêt  soutenu.  La  facture  a  les  apparences 
de  la  simplicité,  ce  qui  a  fait  accuser  la 
manière  du  compositeur  d'affectation  et  de 
parti  pris.  C'est  à  notre  avis  une  erreur.  Il  y 
a  dans  les  accompagnements  une  dépense 
considérable  de  connaissances  symphoniques 
et  d'arrangements  ingénieux.  Grétry  et 
Haydn  semblent  revivre  dans  le  style  dra- 
matique de  M.  Reber.  Ce  n'est  pas  un  faible 
mérite  que  d'évoquer  de  telles  ombres.  Nous 
signalerons,  parmi  les  morceaux  saillants, 
la  romance  de  M.  Benoist,  les  couplets  d'An- 
dré :  Suzanne  n'est  plus  un  enfant;  le  dialogue 
entre  la  voix  de  Suzanne  et  le  violon  de  M.  Be- 
noist ;  le  duo  du  partage  du  mobilier  maternel 
et  un  dernier  duo  d'amour.  Le  compositeur 
a  traité  l'orchestration  avec  une  grande  so- 
briété, sans  y  employer  les  cuivres.  Les  rôles 
ont  été  créés  par  Sainte-Foy,  Couderc  et 
Mme  Miolan-Carvalbo. 

PAPIRIUS,  opéra  allemand,  musique  de 
Stefani,  représenté  à  Varsovie  en  1808. 

PAPPA  MOSCA,  opéra  italien,  musique  de 
Felice  Alessandri,  repr.à  Vienne  en  1788. 

PÂQUERETTE,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Grange  et  Larounat,  musi- 
que de  M.  Duprato,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  2  juin  1856.  Il  s'agit,  dans  la 
pièce,  d'une  jeune  fille  bretonne  que  son  tu- 
teur, le  vieux  soldat  Christophe ,  veut  faire 
épouser  à  Banalec,  qui  est  fils  d'un  fermier, 
et  d'une  niaiserie  complète.  La  jeune  Pâque- 
rette est,  de  son  côté,  d'une  naïveté  telle,  que 
le  vieux  troupier  croit  devoir  inviter  Gaston 
de  Beaupré,  ancien  officier  de  son  régiment, 
à  servir  d'intermédiaire  entre  les  fiancés.  Cet 
officier  vient  en  Bretagne  pour  épouser  une 
riche  châtelaine  ;  mais ,  en  s'acquittant  con- 
sciencieusement de  son  emploi,  il  est  lui- 
même  épris  de  la  grâce  et  de  l'innocence  de 
Pâquerette,  la  préfère  à  la  riche  héritière, 
et  la  demande  en  mariage  aux  yeux  de  Ba- 
nalec stupéfait.  La  musique  a  paru  montée 
û'un  ton  au-dessus  du  livret ,  tant  sous  le 
rapport  de  la  solennité  de  certaines  phrases 
nullement  en  rapport  avec  le  sujet  que  sous 
celui  de  l'instrumentation ,  trop  chargée  de 
cuivres.  On  a  remarqué  la  chanson  de  Ba- 
nalec :  Ah  If  sis-t-y  content  !  et  le  finale.  Dis- 
tribution :  Gaston,  Jourdan  ;  Banalec,  Sainte- 
Foy  ;  Bernard,  Nathan  ;  Pâquerette,  MUe  Hen- 
rion. 

*  PÂQUES  DE  LA  REINE  (les),  grand  opéra 


en  quatre  actes,  paroles  de  M.  Mary  Lafon, 
musique  de  M.  Paul  Mériel,  repr.  à  Toulouse, 
sur  le  théâtre  du  Capitole,  le  20  mars  1886. 

PÂQUES  FLEURIES,  opéra -comique  en 
trois  actes  et  quatre  tableaux,  livret  de 
MM.  Clairville  et  Delacour,  musique  de 
M.  P.  Lacome,  représenté  aux  Folies-Drama- 
tiques le  21  octobre  1879.  Ramon  de  Navar- 
rins  s'oppose  au  mariage  de  sa  fille  avec  le 
capitaine  Roger  de  Marsan  et  veut  la  marier 
au  général  espagnol  don  Diego.  Une  paysanne 
basque,  la  Maïta,  et  Riquet,  son  amoureux, 
favorisent  les  rendez-vous  des  jeunes  gens. 
On  est  en  temps  de  guerre.  Selon  l'usage,  la 
fête  de  Pâques  fleuries  est  un  jour  de  trêve. 
Le  général  en  profite  pour  se  marier  avec 
Irène  de  Marsan.  Mais  au  moment  de  la  cé- 
rémonie, la  Maïta  fait  rompre  la  trêve  ;  le 
général  s'empresse  de  retourner  à  son  poste 
et  l'union  des  deux  amants  s'ensuit. 

Sur  ce  livret  d'une  naïveté  excessive, 
M.  Lacome  s'est  donné  la  peine  d'écrire  une 
partition  sérieusement  travaillée  et  de  faire 
valoir  chaque  scène  avec  esprit  et  délicatesse. 
Je  signalerai  surtout  le  duo  de  Maïta  et  Ri- 
quet  suivi  d'un  joli  quatuor,  le  rondeau  de 
Pâques  fleuries  et  des  airs  de  danse  assez 
caractérisés.  Cet  ouvrage  est  ça  et  là  enta- 
ché de  couplets  d'un  goût  douteux.  Chanté 
par  Lepers,  Simon-Max,  Luco,  Maugé,  Gabel, 
Vavasseur,  Mme  Simon-Girard,  MUe  Mon- 
thy. 

PAQUITA,  opéra  allemand,  musique  de 
Dessauer,  représenté  à  Vienne  en  1851.  Le 
rôle  de  Paquita  a  été  interprété  avec  suc- 
cès par  la  prima  donna  MUe  Zerr.  Joseph 
Dessauer,  fils  d'un  banquier  de  Prague,  s'est 
distingué  en  Allemagne  par  une  organisation 
musicale  exceptionnelle  et  une  mémoire  pro- 
digieuse. 

*  paquita,  opéra  sérieux,  paroles  de 
M.  Scalabrini,  musique  de  M.  Enrico  Bossi, 
représenté  au  Conservatoire  de  Milan  le  3  dé- 
cembre 1881.  Cet  ouvrage  était  dû  à  un  jeune 
élève  de  composition  du  Conservatoire,  et 
chanté  par  des  élèves  de  cet  établissement. 

*  PAQUITA  OSSia  IL  PEUDATARIO  RAG- 
GIRATO,  opéra-comique,  paroles  de  Leone 
Bardare  et  Cafarecci,  musique  d'Achille  Va- 
lenza,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre 
Nuovo,  en  décembre  1852. 

*  PAR-DEVANT  MAITRE  PLANTIN,  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Annelot, 
musique  de  M.  Geng,  représenté  à  Cherbourg, 
le  17  février  1876. 


PARA 


PARD 


835 


*  PAR  ORDRE  SUPÉRIEUR  (Auf  hoken  Be- 
fehl),  opéra-comique,  paroles  et  musique  de 
M.  Cari  Reinecke,  représenté  avec  beaucoup 
de  succès,  le  l"  octobre  1S86,  au  théâtre  mu- 
nicipal de  Hambourg.  L'auteur  avait  puisé  le 
sujet  de  son  livret  dans  une  nouvelle  de  Riehl, 
intitulée  :  Ovide  à  la  Cour;  la  partition,  fine, 
mélodique  et  heureusement  inspirée,  pro- 
duisit sur  le  public  une  excellente  impression, 
et  une  interprétation  remarquable,  confiée  à 
Mme«  Kauer  et  Brandt,  à  MM.  Bœtel,  Lis- 
mann,  Wiegand  et  Erhke,  contribua  pour  sa 
part  à  la  réussite  complète  de  l'ouvrage. 

PARADE  (la),  opérette,  paroles  de  M.  Jules 
Barbier,  musique  de  M.  Emile  Jonas,  repré- 
sentée aux  Bouffes-Parisiens  le  2  août  1856. 

PARADIS  DE  MAHOMET  (le)  ,  opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  Scribe  et 
Mélesville,  musique  de  Kreubé  et  Kreutzer, 
représenté  à  Feydeau  le  23  mars  1822. 

PARADIS  ET  LA  péri  (le),  vaste  compo- 
sition en  trois  parties  pour  voix  seules, 
chœur  et  orchestre,  tirée  du  poème  de  Lalla- 
Rookh,  de  Thomas  Moore,  musique  de 
R.  Schumann,  exécutée  à  Leipzig  le  4  dé- 
cembre 1843  et  au  Théâtre-Italien  de  Paris 
en  décembre  1869. 

*  paradis  perdu  (le),  drame-oratorio  en 
quatre  parties,  paroles  de  M.  Edouard  Blau, 
d'après  le  poème  de  Milton,  musique  de 
M.  Théodore  Dubois,  exécuté  le  27  novembre 
1878  aux  concerts  du  Châtelet,  où  les  soli 
étaient  chantés  par  M11"  Jenny  Howe  et 
Sarah  Bonheur,  MM.  Furst,  Lauwers,  Sé- 
guin, Villaret  fils  et  Labarre.  Cet  ouvrage 
avait  obtenu,  en  partage  avec  le  Tasse,  de 
Benjamin  Godard,  le  premier  prix  au  con- 
cours biennal  de  composition  de  la  ville  de 
Paris.  On  y  a  surtout  applaudi  dans  la  se- 
conde partie  (l'Enfer)  le  trio  des  anges  re- 
belles et  l'air  de  Satan,  et,  dans  la  troisième 
(le  Paradis  terrestre),  le  joli  chœur  féminin 
des  Esprits,  le  duo  élégant  d'Adam  et  Eve,  et 
l'air  énergique  du  triomphe  de  Satan. 

PARAPULMINE   (il)    [le    Paratonnerre], 

opéra  italien,  musique  de  Delflco ,  représenté 
sur  le  théâtre  Leopoldina  de  Naples,  en  juillet 
1876. 

PARAGRAPH  :  kaes  (THE),opéra-comique 
anglais,  musique  de  Braham,  représenté  à 
Drury-Lane,  à  Londres,  vers  1810. 

PARAGUASSÙ ,  poème  lyrique  en  trois 
parties,  musique  de  MM.  O'Kelly  et  de  Ville- 


neuve, représenté  au  Théâtre  -  Lyrique  le 
5  août  1855 ,  au  bénéfice  de  l'Association  des 
artistes  musiciens.  Cet  ouvrage,  dont  l'action 
se  passe  au  bord  de  la  rivière  des  Amazones, 
a  été  interprété  par  Junca,  Dulaurens  et 
MmeDeligne-Lauters.  On  a  remarqué  un  joli 
duo  entre  Paraguassù  et  Diego.  Des  frag- 
ments de  cette  œuvre  ont  été  exécutés  dans 
la  salle  Pleyel,  en  1864,  par  la  Société  de 
Sainte-Cécile. 

PARAPLUIE  (le),  opéra-comique  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Deulin  et  de  Najac,  mu- 
sique de  Albert  Grisar  ;  ouvrage  posthume 
et  inédit. 

PARATAGIO  (il)  OSSia  IL  CACCIATOR 
DELUSO  (le  Chasseur  trompe') ,  opéra  italien 
en  deux  actes,  musique  de  Jomelli,  repré- 
senté par  l'Académie  royale  de  musique  le 
23  septembre  1753. 

PARDON  DE  PLOËRMEL  (le),  opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Jules 
Barbier  et  Michel  Carré,  musique  de  J.  Meyer- 
beer,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  4  avril 
1859.  Le  livret,  qui  traite  une  paysannerie 
bretonne  triste,  ennuyeuse  au  possible,  a  of- 
fert néanmoins  au  grand  musicien  l'occasion 
de  déployer  une  variété  infinie  d'effets.  La  con- 
texture  de  la  pièce  est  telle ,  qu'il  en  résulte 
une  suite  de  tableaux  que  Meyerbeer  a  dé- 
crits avec  cette  science,  cette  habileté,  ce 
luxe  de  détails  étudiés  qui ,  à  défaut  même 
de  l'inspiration  ,  rendent  toujours  ses  opéras 
intéressants  et  excitent  à  juste  titre  l'admi- 
ration des  connaisseurs.  Le  Pardon  de  Ploër- 
mel  a  été  joué  sur  les  théâtres  étrangers  sous 
le  nom  de  Dinorah ,  avec  un  succès  durable. 
Dans  le  premier  acte,  on  remarque  tout  d'a- 
bord le  thème  plein  de  fraîcheur  du  chœur 
des  paysans  et  paysannes  :  le  Jour  radieux  se 
voile  à  nos  yeux,  et  l'ensemble  des  six  voix  de 
femmes  sur  un  rhythme  nouveau  et  original. 
La  course  de  la  chèvre  de  Dinorah  est  ingé- 
nieusement imitée  par  l'orchestre  ;  les  cou- 
plets de  Corentin,  à  deux  mouvements,  sont 
assez  bizarres.  Ecrits  en  vers  de  neuf  syl- 
labes, sur  la  demande  du  maître ,  ils  n'en  pa- 
raissent pas  plus  harmonieux  à  l'oreille  : 

Dieu  nous  donne  &  chacun  en  partage 
Une  humeur  différente  ici-bas. 
Il  en  est  qui  sont  pleins  de  courage; 
Moi,  je  suis  de  ceux  qui  n'en  ont  pas. 

L'harmonie,  successivement  majeure  et  mi- 
neure, déroute  l'oreille  sans  la  charmer,  et 
l'allégretto  qui  suit  n'est  rien  moins  que 
plaisant.  Le  duo  entre  Dinorah ,  la  folle ,  et 
Corentin-.  le  poltron ,  cause  plus  de  malaise 


836 


PARD 


PARI 


que  de  plaisir.  La  situation  est  forcée,  la 
musique  l'exprime  trop  bien.  Dans  ces  sortes 
de  cas,  les  compositeurs  italiens  laissent  l'es- 
prit divaguer  et  la  raison  de  côté;  ils  s'a- 
dressent à  l'oreille ,  quelquefois  à  la  virtuo- 
sité, et  ils  font  bien;  le  public  ne  s'ennuie 
pas.  L'air  de  baryton  :  O  puissante  magie,  est 
très  remarquable  par  son  énergie,  rendue 
plus  sensible  par  l'introduction  d'une  belle 
phrase  en  mi  majeur  pleine  de  tendresse.  Le 
premier  acte  est  terminé  par  un  trio  élégant 
et  gracieux,  accompagné  d'un  effet  lointain 
d'orage  qui  prépare  aux  péripéties  du  second 
acte.  Ce  second  acte  a  une  scène  charmante, 
poétique;  c'est  une  vraie  trouvaille.  C'est 
elle  qui  a  décidé  du  succès  de  l'ouvrage  ;  c'est 
elle  qui  a  fait  pardonner  aux  auteurs  d'avoir 
groupé  tant  d'idées,  d'efforts,  de  traits  ingé- 
nieux autour  d'une  légende  stupide.  Nous 
voulons  parler  de  la  Valse  de  l'ombre.  La  lune 
éclaire  la  scène.  La  pauvre  Dinorah  croit  voir 
dans  son  ombre  un  être  mystérieux  avec  le- 
quel elle  veut  danser,  et  elle  danse  en  chan- 
tant. La  mélodie  de  cette  valse  est  distin- 
guée, vive  et  instrumentée  avec  un  goût 
exquis.  Le  retour  du  thème  principal  y  est 
ménagé  fort  habilement.  Quant  aux  effets 
d'orage,  à  la  rupture  du  pont ,  à  l'irruption 
des  eaux ,  aux  sauts  de  la  chèvre  et  de  Dino- 
rah elle-même,  tout  cela  est  puéril  et  sans 
grand  effet  sur  le  public ,  parce  que  les  per- 
sonnages de  Corentin  et  de  Hoël  lui  sont  an- 
tipathiques ,  et  que  l'idée  de  faire  de  la  pau- 
vre folle  une  victime  est  trop  odieuse.  C'est 
donc  en  vain  que  Meyerbeer  a  écrit  son  beau 
trio  dramatique.  C'est  de  l'or  jeté  dans  un 
torrent.  Fidèle  à  son  système  d'oppositions 
et  de  contrastes,  Meyerbeer  qui,  par  ses  exi- 
gences polies  et  tenaces,  finissait  par  être 
plus  auteur  du  livret  de  son  opéra  que  les  au- 
teurs eux-mêmes,  a  voulu  qu'au  déchaîne- 
ment des  éléments  produit  au  second  acte 
succédassent  le  calme,  la  sérénité ,  les  ima- 
ges du  bonheur  champêtre.  Une  fanfare,  exé- 
cutée par  cinq  cors,  précède  l'air  du  chas- 
seur :  En  chasse!  le  jour  est  levé,  dont  la  coupe 
«st  originale  et  la  mélodie  franche  et  bien 
accentuée.  On  entend  ensuite  un  air  de  fau- 
cheur ,  puis  un  duo  de  deux  jeunes  bergers, 
enfin  une  prière  en  quatuor.  La  romance  du 
baryton  :  Ah!  mon  remords  te  venge  de  mon 
fol  abandon,  est  un  morceau  d'expression 
dans  le  caractère  de  l'air  de  V Etoile  du  Nord: 
Pour  fuir  son  souvenir  ;  la  mélodie  est  distin- 
guée ,  pleine  de  sentiment  et  de  passion.  Le 
duo  qui  amène  le  dénoûment,  ainsi  que  le  fi- 
nale, est  traité  avec  une  science  dramatique 


consommée.  Les  défauts  de  cet  ouvrage  tien- 
nent beaucoup  plus  du  poème  que  de  la  par- 
tition; mais  le  grand  compositeur  ne  doit 
pas  en  être  plus  complètement  absous  que 
de  sa  participation  au  livret  de  Y  Africaine. 
Le  sens  littéraire  et  le  goût  n'étaient  pas 
chez  lui  à  la  hauteur  du  génie  musical.  Les 
deux  rôles  principaux,  de  Dinorah  et  de  Hoël, 
ont  été  créés  par  Mme  Cabel  et  parFaure; 
celui  de  Corentin,  par  Sainte-Foy.  Bareilie 
a  dit  le  chant  du  chasseur,  Warot  celui  du 
faucheur.  Les  rôles  accessoires  de  pâtres,  de 
chevrières,  etc.,  ont  été  tenus  par  Mlles  Bé- 
lia ,  Breuillé ,  Decroix  et  Dupuy,  et  par  Le- 
maire  et  Palianti. 

parektela  riconosciuta  (la)  [la  Pa- 
renté reconnue'],  opéra  italien,  musique  de 
Caruso,  représenté  à  Florence  en  1785. 

PARENTI  RIDICOLI  (i)  [les  Parents  ridi- 
cules], opéra  italien,  musique  de  Raimondi, 
représenté  à  Naples  vers  1833. 

PARENTS  D'UN  JOUR  (les),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  d'Amédée  de  Beau- 
plan,  musique  de  Benincori,  représenté  à 
ropéra-Comique  le  7  novembre  1815. 

*  PARFUM  DE  RACE,  comédie  lyrique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Fernand  Lafargue, 
musique  de  M.  Alfred  Rabuteau,  représentée 
à  la  salle  Duprez,  le  30  avril  1891,  dans  une 
soirée  donnée  par  la  Société  «  les  Cadets  dra- 
matiques ». 

*  PARI  (LE)  OU  MOMBREUIL  ET  MER- 
VILLE,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de 
Saint-Just  et  Longchamp,  musique  de  Boiel- 
dieu,  représenté  à  l'Opéra-Comique  (théâtre 
Favart),  le  15  décembre  1797. 

*  PARI  (le)  [die  Wette],  opéra-comique, 
musique  de  M.  Alphonse  Maurice,  représenté 
sur  le  théâtre  Royal  de  Dresde  en  décembre 

1884. 

*  PARI  DE  LA  DUCHESSE  D'ALENÇON  (le), 
opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  La  Cha- 
beaussière  et  Fontenille,  musique  de  Chan- 
courtois,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
13  mai  1824. 

*  pari  perdu  (un),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Paul  Bertrie,  représentée  aux 
Folies-Bergère  en  1876. 

PARIA  (LE)  OU  LA  CHAUMIÈRE  IN- 
DIENNE, opéra  en  deux  actes,  paroles  de 
Demoustier,  d'après  le  roman  de  Bernardin 
de  Saint-Pierre,  musique  de  Gaveaux  (Pierre), 
repr.  au  théâtre  Feydeau  le  8  octobre  1792. 


PARI 


PARI 


837 


paria  (le),  opéra  italien,  musique  de  Ca- 
rafa  (Michel),  représenté  à  Venise  en  février 
1826. 

paria  (il),  opéra  italien,  musique  de  Do- 
nizetti,  représenté  à  Naples  en  1829. 

PARIA  (le),  opéra,  musique  de  Michel 
Béer  représenté  à  Gotha  au  mois  d'avril 
1866.  Cet  ouvrage  du  neveu  du  grand  com- 
positeur a  été  interprété  par  M.  Bellosa  et 
Mme  Versing-Hauptmann. 

PARIA  (le),  opéra  polonais  en  trois  actes 
livret  tiré  de  la  tragédie  de  Casimir  Dela- 
vigne,  musique  de  Moniuszko,  représenté 
au  théâtre  de  Varsovie  en  janvier  1870.  Cet 
ouvrage  a  obtenu  un  certain  succès  ;  le  sej 
cond  acte  a  été  surtout  remarqué.  Moniuszko 
a  introduit  dans  cet  opéra  indou  des  mé- 
lodies lithuaniennes,  si  chères  à  ses  compa- 
triotes. 

PARIA  (il),  opéra  italien,  musique  de  Bur. 
gio  ;  représenté  à  Florence,  au  théâtre  de  la 
Pergola,  en  mars  1872. 

PARIAS  (les;,  opéra  en  trois  actes,  livret 
de  M.  Hippolyte  Lucas,  musique  de  M.  Ed- 
mond Membrée,  représenté  au  théâtre  de 
L'Opéra  populaire  (Châtelet)  le  vendredi  13  no- 
vembre 1874.  Le  sujet  a  été  tiré  de  la  Chau- 
mière indienne  de  Bernardin  de  Saint- Pierre, 
mais  les  modifications  qu'on  lui  a  fait  subir 
pour  en  faire  un  livret  d'opéra  n'ont  pas  été 
heureuses.  On  aurait  pu  facilement  fournir  à 
un  aussi  excellent  musicien  que  M.  Membrée 
l'occasion  de  composer  un  drame  chrétien 
sans  en  gâter  l'effet  par  le  mélange  d'élé- 
ments disparates  et  incompatibles  avec  le 
fond  des  idées.  Gadhy,  le  paria,  se  dispose  à 
fuir  avec  Maïa,  la  veuve  indienne  destinée  au 
bûcher  et  qui  ignore  la  triste  condition  de  son 
amant.  Aussitôt  qu'elle  l'apprend,  elle  s'en 
éloigne  avec  horreur,  et  le  malheureux  Gadhy 
se  donne  la  mort.  Saint  François-Xavier, 
l'apôtre  des  Indes,  survient  et  ressuscite  Ga- 
dhy aux  yeux  des  sauvages  qui,  à  la  vue  de  ce 
miracle,  se  convertissent  à  la  foi  chrétienne. 
Cependant,  les  brahmes  font  élever  le  bûcher 
où  Maïa  doit  être  immolée.  Le  saint  renverse 
les  idoles.  Les  prêtres  et  le  peuple  s'en  em- 
parent et  s'apprêtent  à  brûler  saint  François- 
Xavier,  Maïa  et  le  paria.  Le  bûcher  est  dressé 
sur  le  rivage  ;  la  mer  monte,  envahit  la  plage, 
transforme  le  bûcher  en  radeau.  Un  navire 
portugais  apparaît  et  recueille  les  trois  vic- 
times arrachées  ainsi  à  la  mort  par  un  nou- 
veau miracle.  On  a  remarqué  dans  cet  ou- 
vrage la  romance  du  ténor  :   Ma   jeunesse    à 


l'ombre  s'écoule,  accompagnée  par  un  chœur 
de  fête;  l'air  de  Maïa:  Adieu,  mère  adorée, 
l'invocation  de  saint  François-Xavier  :  Je 
crois  en  Dieu,  tout-puissant,  créateur,  et  l'air 
de  la  vision  au  troisième  acte.  Chanté  par 
Prunet,  Jules  Petit,  Mmes  Fursch-Madier, 
Crapelet  et  Filiati.  Cet  ouvrage  n'a  pas  réussi. 

PARIDE  (Paris),  opéra  italien,  paroles  et 
musique  de  Bontempi,  représenté  dans  le 
Brandebourg  en  1662. 

PARIDE,  opéra  italien,  livret  de  Muazzo, 
patricien  de  Venise,  musique  de  Orlandini, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Saint-Jean-Chry- 
sostome,  à  Venise,  en  1720. 

PARIDE,  opéra  italien,  livret  de  Muazzo, 
musique  de  Casella  (Pierre),  représenté  au 
théâtre  Saint-Charles,  à  Naples,  en  1790. 

PARIDE  ED  ELENA,  opéra  italien,  paroles 
de  Calzabigi,  musique  de  Gluck,  représenté 
à  Vienne  en  1769. 

PARIDE  in  IDA,  opéra  italien,  livret  de 
Mazzari,  musique  de  Manza  et  de  Coletti, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Sant'  Angiolo,  à 
Venise  en  1706,  repris  en  1719  à  Padoue  et  à 
Bologne ,  avec  une  musique  arrangée  par 
Mendozzi,  sous  ce  titre  :  Idue  rivait  in  gara, 
ossia  paride  in  Ida. 

*  PARIS  en  POMÉRANIE,  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  Reuling.  représenté 
à  Vienne  en  1832. 

parisiennes  (les),  opéra-bouffe  en  quatre 
actes,  livret  de  MM.  Moineaux  et  Koning,  mu- 
sique  de  M.  Vasseur ,  représenté  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  31  mars  1874.  Cet  ouvrage  n'a 
pas  eu  de  succès.  Chanté  par  M.  Ed.-Georges 
Mies  Judic,  Peschard,  MHesBerthe  Legrand, 
Rose-Marie. 

PARISINA,  opéra  en  trois  actes,  livret  de 
Romani,  musique  de  Donizetti,  représenté 
pour  la  première  fois,  à  Florence,  en  1833,  et 
au  Théâtre-Italien  ,  de  Paris  ,  le  24  février 
1838.  Le  sujet  a  été  emprunté  au  poème  de 
lord  Byron.  Azzo,  seigneur  de  Ferrare,  a  fait 
mourir  Mathilde,  sa  première  femme,  dont  il 
soupçonnait  la  fidélité.  Il  a  épousé  ensuite  la 
jeune  et  belle  Parisina,  et  il  ne  tarde  pas  à 
acquérir  la  preuve  qu'il  ne  possède  pas  son 
cœur.  Un  compagnon  d'enfance ,  Hugues  est 
son  nom,  lui  a  inspiré  de  tendres  sentiments 
qu'elle  étouffe  cependant  de  son  mieux.  Hu- 
gues s'est  distingué  dans  les  combats  sous 
les  yeux  d'Ernest ,  général  du  prince  de 
Ferrare;  il  est  vainqueur  dans  un  tournoi,  et 


838 


PARN 


PARN 


reçoit  la  couronne  des  mains  de  Parisina.  La 
pauvre  femme  laisse  échapper ,  pendant  son 
sommeil,  le  nom  du  bien-aimé.  Les  deux 
amants  sont  arrêtés  par  l'ordre  de  Azzo,  et 
condamnés  à  la  mort.  Ernest  lui  révèle  alors 
que  Hugues  est  son  propre  fils,  et  que  Ma- 
thilde  en  mourant  le  lui  a  confié  ;  mais  le 
père  et  le  fils  apprennent  un  tel  secret  avec 
un  redoublement  de  haine  l'un  contre  l'au- 
tre. Cette  scène  est  épouvantable,  odieuse. 
Azzo  révoque  la  sentence  de  mort,  et  or- 
donne à  Ernest  de  conduire  Hugues  loin  de 
Ferrare.  Un  dernier  témoignage  de  ten- 
dresse qu'il  surprend  met  le  comble  à  sa 
fureur.  Au  moment  où  Parisina  fait  sa  prière, 
il  paraît  et  lui  annonce  que  sa  vengeance  est 
satisfaite  ;  le  fond  du  théâtre  s'ouvre ,  et  on 
voit  le  cadavre  de  Hugues  ;  Parisina  tombe 
inanimée  sur  le  corps  de  son  amant.  De 
telles  situations  sont  trop  fortes  et  trop  ef- 
froyables pour  convenir  à  la  musique.  Doni- 
zetti  s'en  est  toutefois  tiré  avec  honneur  ;  le 
finale  est  conçu  de  la  manière  la  plus  drama- 
tique. Nous  rappellerons  aussi  le  choeur  de 
femmes  du  premier  acte,  le  duo  entre  Pari- 
sina et  Hugues,  chanté  par  la  Grisi  et  Ru- 
bini,  ainsi  qu'un  autre  duo  entre  la  même 
cantatrice  et  Tamburini.  Cet  ouvrage  a  été 
écrit  pour  Coselli,  Duprez  et  Mlle  Ungher. 

PARISINA,  opéra,  musique  de  Bennett, 
représenté  à  Londres  vers  1839. 

PARISINA,  opéra  séria,  livret  de  Romani, 
musique  de  Thomas  Giribaldi,  représenté  au 
théâtre  Solis,  à  Montevideo,  le  14  septem- 
bre 1878  ;  chanté  par  Balturini,  Cottone,  Au- 
gier,  Mmes  singer,  Avalli.  Cet  opéra  était, 
dit-on,  le  premier  ouvrage  lyrique  écrit 
dans  l'Uruguay. 

*  PARISINA,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
poème  de  M.  Frans  Gittens,  musique  de 
M.  Edwards  Keurvels,  représenté  en  1888  au 
théâtre  National  d'Anvers. 

parlatore  eterno  (il),  opéra  buffa, 
livret  de  Ghislanzoni,  musique  de  Ponchielli, 
représenté  à  Lecco  le  18  octobre  1873  avec 
succès.  Le  principal  rôle  a  été  chanté  par  Vi- 

ganoUi. 

Parnasse  (le)  ,  ballet  en  cinq  entrées, 
représenté  à  l'occasion  de  la  naissance  du 
dauphin,  à  Versailles,  sur  la  Cour  de  marbre, 
le  mercredi  5  octobre  1729 ,  et  ensuite  sur  le 
théâtre  de  l'Académie  royale  de  musique. 
Comme  cet  ouvrage  a  été  composé  des  mor- 
ceaux qui  étaient  alors  les  plus  goûtés,  nous 


pensons  qu'il  y  aura  quelque  intérêt  à  les 
faire  connaître,  ainsi  que  les  noms  des  in- 
terprètes. La  première  entrée,  le  Parnasse, 
a  été  tirée  du  prologue  de  Bellérophon,  de 
Lulli  :  Muses,  préparez  vos  concerts;  de  celui 
de  Phaéton,  de  Lulli  :  Un  héros  qui  mérite  une 
gloire  immortelle,  et  du  chœur  à'Isis,  de  Lulli  : 
Célébrons  son  grand  nom.  Acteurs  :  Chassé  et 
Thévenard.  La  seconde  entrée,  intitulée  la 
Muse  lyrique,  a  eu  pour  interprètes  Mlles  Le 
Maure  et  Antier.  On  y  chanta  un  air  extrait 
du  Retour  des  dieux,  paroles  de  Tannevot, 
musique  de  Colin  de  Blamont  :  Peuples  sou- 
mis au  pouvoir  de  Louis ,  et  un  air  du  Carna- 
val de  Venise,  paroles  de  Regnard,  musique 
de  Campra  :  Si  canti ,  si  goda.  La  troisième 
entrée  mit  en  scène  un  berger,  Dangervilie, 
et  trois  bergères,  MUes  Antier,  Le  Maure  et 
Pélissier,  qui  chantèrent  une  idylle  :  les  Pré- 
sents des  dieux  :  Habitants  fortunés  des  rives 
de  la  Seine,  paroles  de  l'abbé  Pellegrin,  mu- 
sique de  Colin  de  Blamont.  La  Muse  héroïque 
est  le  titre  de  la  quatrième  entrée.  Chassé, 
MUes  Antier,  Eremans,  Lenoir,  chantèrent 
des  fragments  à'Amadis  de  Gaule  de  Lulli,  de 
la  pastorale  d'Issé  de  Destouches ,  des  Pré- 
sents des  dieux  et  des  Fêtes  grecques  et  ro- 
maines de  Colin  de  Blamont.  Enfin  le  Génie 
de  la  France  ,  cinquième  entrée,  a  été  formé 
de  fragments  tirés  de  Phaéton,  de  l'Idylle  de 
Sceaux,  du  ballet  des  Eléments  de  Lalande  et 
Destouches  ,  et  du  ballet  des  Stratagèmes  de 
l'amour  de  Destouches.  On  voit  qu'en  1729 
on  faisait  encore  à  Lulli  la  part  du  lion ,  et 
c'était  justice.  Ce  plain-chant,  cette  psalmo- 
die ,  dont  se  moque  si  agréablement  Castil- 
Blaze,  était  le  genre  de  musique  qui  conve- 
nait le  mieux  à  ces  pompeuses  représenta- 
tions ,  et  ces  récitatifs  pleins  de  noblesse 
n'étaient  pas  si  éloignés  qu'on  le  croit  géné- 
ralement de  la  déclamation  lyrique  de  Gluck. 
Ajoutons  que  des  intermèdes  nombreux  et 
gracieux  étaient  habilement  ménagés  dans 
ces  tragédies  lyriques. 

PARNASSO   ACCUSATO   E  DIFESO   (il), 

opéra  italien ,  musique  de  Schwanberg,  re- 
présenté à  Brunswick  en  1768. 

PARNASSO  ACCUSATO  E  DIFESO  (il)  [le 
Parnasse  accusé  et  défendu],  opéra  italien, 
livret  de  Métastase,  musique  de  Gluck,  re- 
présenté à  Schœnbrunn  en  1765.  Gluck,  dont 
les  partisans  des  doctrines  musicales  nou- 
velles ne  craignent  pas  d'invoquer  l'autorité 
en  faveur  de  leur  système  antimélodique,  a 
été  le  moins  Allemand  des  Allemands.  Il 
professait  même  pour  sa  langue  maternelle 


FARS 


PARS 


839 


«no  sorte  d'aversion  et  il  lui  a  sans  cesse  pré- 
féré la  langue  italienne,  jusqu'au  jour  où  le 
bailli  Du  Rollet  écrivit  pour  lui  des  livrets 
d'opéras  français.  Le  Parnasso  est  une  pièce 
de  circonstance  écrite  pour  célébrer  l'anni- 
versaire de  la  naissance  de  l'archiduchesse 
Elisa.  Jupiter,  Apollon,  la  Vertu,  la  Vérité, 
le  Mérite  sont  les  acteurs.  Les  fadeurs  que 
débitent  ces  personnages  sont  heureusement 
interrompues  par  quelques  jolies  strophes 
poétiques  dont  nous  citerons  les  principales  : 
No,  con  torbi  da  sernbiansa;  Eiposà  dal  d\ 
primiero;  Più  d'ogni  altro  in  suo  cammino; 
Se  la  menzogna  è  Iode;  Finta  è  l'immago  an- 
cor  a;  le  chœur  Ah  di  Pindo  l'insana  favella; 
Non  puà  darsi  più  fiero  martire;  Dal  capiton 
prudente;  E'undolce  incanto;le  chœur  :  Solo 
e  degno  di  questi  sudori;  Si  van  desïo  non 
■muove;  Lo  stuol,  che  Apollo  onora,  et  le  chœur 
final  :  Di  sue  lodi  il  suon  ver  ace.  Il  y  a  dans 
cet  ouvrage  trois  chœurs  organisés  :  le  chœur 
des  Divinités  de  l'Olympe,  celui  des  Génies 
et  celui  des  Muses. 

PAROLA  D'ONORE  (la)  [la  Parole  d'hon- 
neur], opéra  en  un  acte,  musique  de  Domini- 
que Tritto,  représenté  au  théâtre  du  Fondo, 
à  Naples,  le  27  septembre  1815. 

PAROLA  DI  MATRIMONIO  (la)  [la  Pro- 
messe de  mariage],  opéra  italien  en  un  acte, 
musique  de  Gabrielli  (le  comte  Nicolas),  repré- 
senté au  théâtre  Nuovo,  de  Naples,  en  1837. 

*  paron  GIOVANNI,  drame  maritime  en 
un  acte,  paroles  de  l'avocat  Alessandro  Rossi, 
musique  du  comte  Antonio  Castracane,  re- 
présenté à  Osimo  le  28  septembre  1895. 
Œuvre  d'amateurs,  dont  le  succès  a  été 
négatif. 

PARRUCHIERE  (il)  [le  Perruquier],  opéra 
italien,  musique  de  Astaritta,  représenté  à 
Berlin  en  1793. 

*  PARRUCCHIERE  E  LA  CRESTAJA   (il), 

opéra-bouffe,  paroles  d'Andréa  de  Leone  et 
G.  di  Giurdignano,  musique  de  Vincenzo  Fio- 
ravanti,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre 
Nuovo,  en  1846. 

*  PARSIFAL.  drame  musical  en  trois  actes, 
poème  et  musique  de  Richard  Wagner,  re- 
présenté sur  le  théâtre  "Wagner  de  Bayreuth 
le  26  juillet  1882.  C'est  la  dernière  œuvre  du 
maître  de  Leipzig,  à  laquelle  il  pensa  pen- 
dant près  de  vingt  ans,  car  il  avait  conçu  le 
plan  du  drame  dès  1864.  Il  publia  ce  drame 
en  1877,  mais  la  partition  ne  fut  complète- 


ment terminée  qu'au  mois  de  janvier  13S2, 
six  mois  avant  la  représentation. 

Parsifal,  le  héros  de  tout  un  cycle  de  tradi- 
tions fabuleuses  du  moyen  âge,  est,  on  le 
sait,  le  père  de  Lohengrin,  de  sorte  que,  logi- 
quement, l'ouvrage  qui  porte  ce  dernier  titre 
devrait  être  la  suite  du  précédent.  Wagner,  il 
faut  bien  le  reconnaître,  n'a  pas  fait  grands 
frais  d'imagination  pour  la  conception  des 
poèmes  qu'il  se  traçait  àlui-même.  Si  quelques 
rares  incidents  lui  appartiennent  en  propre, 
la  donnée  générale  de  ses  drames  est  tou- 
jours empruntée  par  lui  aux  mythes  popu- 
laires, et  ces  mythes,  les  Allemands  eux- 
mêmes  nous  les  ont  empruntés,  en  mettant 
à  contribution  le  cycle  fameux  de  nos  romans 
des  chevaliers  de  la  Table  ronde.  La  légende 
du  Saint-Graal,  particulièrement,  qui  forme 
le  fond  du  sujet  de  Parsifal,  a  précisément 
servi  de  point  de  départ  à  ce  cycle  célèbre, 
ainsi  qu'on  peut  le  voir  dans  le  récit  qu'en  a 
fait  Robert  de  Buron  dans  son  poème  naïf  de 
Joseph  d'Arimathie,  qui  date  du  xn6  siècle. 
Suivant  lui,  un  des  hommes  de  la  suite  de 
Pilate,  Joseph  d'Arimathie,  aurait  été  trouver 
ce  dernier  après  le  crucifiement  de  Jésus,  et 
lui  aurait  dit  :  «  Seigneur,  je  vous  ai  long- 
temps servi  sans  en  recevoir  ni  rénumération 
ni  récompense.  Aujourd'hui  je  viens,  pour 
ma  peine,  vous  demander  le  corps  de  Jésus. 
—  Je  te  l'accorde  volontiers,  aurait  répondu 
Pilate,  et,  de  plus,  je  te  remets  le  vase  dans 
lequel  ce  juste,  que  je  n'ai  pu  sauver,  a  lavé 
ses  mains  en  dernier  lieu.  »  Joseph,  alors,  dé-  . 
tacha  promptement  le  corps  de  Jésus, 
l'étendit  à  terre,  et  recueillit  pieusement 
dans  une  coupe  le  sang  divin  qui  coulait  en- 
core des  plaies. 

Il  serait  trop  long  de  raconter  les  aventures 
de  Joseph,  qui  subit  ensuite  une  longue  cap- 
tivité, au  cours  de  laquelle  Jésus  lui  apparut 
un  jour,  en  lui  disant  :  «  Garde  avec  soin 
cette  coupe  ;  tous  ceux  auxquels  il  sera  donné 
de  la  voir  d'un  cœur  pur  seront  les  miens  ; 
ils  auront  satisfaction  et  joie  perdurables.  >> 
Joseph  en  effet  la  conserva  toujours  et  lui 
donna  le  nom  de  Gréai  (plus  tard  altéré  en 
Graal)  ,  parce  que  nul  ne  pouvait  la  voir  sans 
y  prendre  gré.  Mais  la  coupe  divine  fut,  par 
la  suite,  ravie  par  les  anges  aux  descendants 
de  Joseph  et  rapportée  par  eux  à  un  saint 
nommé  Titurel,  déjà  possesseur  de  la  lance 
qui  avait  percé  le  flanc  du  Christ.  Ce  saint 
construisit  alors,  sur  la  cime  de  Montsalvat, 
un  palais  de  marbre,  et  fonda  l'ordre  du 
Graal,  dont,  après  lui,  son  fils  Amfortas  de- 
vint le  chef. 


840 


PARS 


PARS 


Ici,  je  vais  emprunter  au  curieux  livre  de 
MM.  Albert  Soubies  et  Charles  Malherbe, 
l  Œuvre  dramatique  de  Richard  Wagner, 
l'analyse  du  drame  que  "Wagner  a  tiré  de  ce 
sujet  :  —  «  Lorsque  commence  le  drame  de 
Parsifal,  Amfortas  souffre  d'une  terrible 
blessure.  Le  magicien  Klingsor  lui  a  ravi  sa 
lance  et  l'en  a  frappé,  tandis  que,  méconnais- 
sant les  règles  du  Graal,  il  cédait  aux  sé- 
ductions d'une  beauté  diabolique.  Ainsi 
déchu,  souillé,  il  ose  à  peine  célébrer  encore 
les  saints  mystères,  car  la  vue  seule  de  la 
coupe  sacrée  rend  plus  cuisantes  ses  souf- 
frances et  plus  vifs  ses  remords.  Un  des 
vieux  chevaliers  de  l'ordre,  Gurnemanz,  ra- 
conte longuement  à  de  jeunes  écuyers  ce 
douloureux  épisode  de  la  vie  du  roi,  et  leur 
ordonne  de  laisser  en  paix  une  créature  sin- 
gulière, Kundry,  aux  yeux  farouches,  au  rire 
fatidique,  trouvée  un  jour  inanimée  sur  les 
marches  du  palais  et  dont  l'existence  semble 
uniquement  remplie  par  la  recherche  du 
baume  magique  qui  doit  guérir  Amfortas.  — 
A  ce  moment  a  lieu  l'entrée  en  scène  de  Par- 
sifal, arrêté  pour  avoir  tué,  sans  se  douter  de 
la  gravité  de  son  acte,  un  cygne  sacré  sur  le 
territoire  du  Graal.  Gurnemanz  admoneste, 
peut-être  un  peu  lourdement,  le  téméraire 
chasseur.  Mais,  tout  en  le  gourmandant,  il . 
l'a  regardé  avec  intérêt,  et,  sur  de  vagues 
indices,  s'est  demandé  s'il  n'avait  pas  devant 
lui  l'Élu  promis  par  le  ciel  pour  racheter  la 
faute  d' Amfortas.  Il  le  convie  donc  à  assister 
avec  lui  à  la  célébration  de  la  Cène,  et  une 
suite  d'ingénieux  changements  à  vue  nous 
les  montre  tous  deux  gravissant  d'abord  les 
pentes  de  la  colline  qui,  en  réalité,  s'abaisse 
sous  leurs  pieds,  et  pénétrant  ensuite  dans  le 
sanctuaire  du  Graal.  —  Les  chevaliers  entrent 
par  groupes  et  se  rangent  autour  des  tables 
servies.  En  vain  Amfortas  se  refuse  à  accom- 
plir son  ministère  Sacerdotal  ;  la  voix  impé- 
rieuse de  Titurel  se  fait  entendre  et  l'oblige  à 
découvrir  la  coupe  divine  qu'illumine  subite- 
ment une  clarté  éblouissante.  Ignorant  et 
naïf,  le  néophyte  n'a  compris  que  peu  de 
chose  à  ces  pratiques  religieuses,  mais  il  a  vu 
les  angoisses  du  roi,  d'un  homme  comme  lui, 
et  son  cœur  s'est  ému  de  pitié.  Cette  lance 
qui  a  fait  la  blessure  peut  seule  la  guérir  ;  il 
ira  donc  l'arracher  aux  mains  impies  qui  la 
■détiennent. 

«  Trois  scènes  d'un  caractère  bien  différent 
remplissent  le  second  acte.  La  première  se 
passe  entre  le  magicien  Klingsor  et  Kundry. 
Cette  Kundry  est  un  personnage  bizarre  à  la 
conception  duquel  les  commentateurs  alle- 


mands attachent  une  importance  extrême. 
C'est  un  être  à  double  face.  Servant  à  la  fois 
Amfortas  et  Klingsor,  victime  d'une  fatalité 
qui  la  condamne  à  faire  le  malheur  de  tous 
ceux  qui  l'approchent,  Kundry  ne  doit  trouver 
le  repos  que  dans  la  mort.  Durant  sa  vie,  elle 
essaye  en  vain  d'échapper  à  l'implacable  des- 
tinée. Klingsor,  par  exemple,  oblige  cette  in- 
fortunée, qui  ne  marche  au  mal,  nous  l'avons 
dit,  que  sous  la  contrainte  de  son  maître,  à 
user  de  tous  ses  artifices  pour  séduire  Par- 
sifal. La  seconde  scène  nous  montre  le  jeune 
héros  sourd  aux  appels  provocants  des  si- 
rènes apostées  par  Klingsor  :  «  Laisse-moi 
baiser  ta  bouche,  »  lui  dit  l'une  d'elles.  — 
«  Repose-toi  sur  mon  sein,  »  reprend  une 
autre.  Mais,  admis  par  une  faveur  insigne 
aux  cérémonies  liturgiques  du  Graal,  Par- 
sifal a  puisé  dans  sa  participation  aux  saints 
mystères  une  force  surhumaine.  Aussi  tout 
d'abord  échappe-t-il  aux  pièges  périlleux  de 
ces  démons  féminins.  Toutefois  sa  vertu  doit 
subir  un  assaut  plus  rude  encore,  et  c'est 
Kundry  qui  le  livre  avec  une  insistance  pas- 
sionnée au  début,  presque  avec  rage  par  la 
suite  :  lutte  symbolique  du  bien  et  du  mal 
«  antagonisme  éternel  de  l'innocence  aux 
prises  avec  le  vice,  de  la  lumière  avec  les  té- 
nèbres !  »  Impuissante  à  vaincre,  Kundry  ap- 
pelle Klingsor  à  son  aide.  Celui-ci  accourt, 
brandissant  sa  lance  ;  mais  la  pureté  du  héros 
suffit  à  produire  un  miracle  ;  l'arme  sacrée 
reste  suspendue  dans  l'espace,  au-dessus  de 
la  tête  de  Parsifal,  qui  s'en  empare. 

«  La  première  scène  du  troisième  acte  nous 
présente  Gurnemanz  plongé  dans  ses  mornes 
rêveries,  tandis  que  près  de  lui,  derrière  un 
buisson,  Kundry  repose  énervée,  lassée.  Un 
instant  elle  s'éveille,  et,  sans  mot  dire,  elle 
assiste  ainsi  à  un  long  entretien  entre  Gur- 
nemanz et  Parsifal.  L'heure  approche  en  effet 
où  le  jeune  héros  doit  succéder  à  Titurel,  et, 
pour  le  préparer  à  sa  mission,  Gurnemanz 
se  livre  vis-à-vis  de  lui  à  un  certain  nombre 
dé  pratiques  dont  la  singularité  ne  manque 
pas  de  surprendre  les  spectateurs  médio- 
crement familiarisés  avec  les  rites  du  Graal. 
Il  s'agit,  pour  ainsi  parler,  d'une  allu- 
sion savante,  chargée  d'intentions  mystiques, 
à  l'un  des  plus  admirables  passages  de  l'Évan- 
gile, à  cette  belle  scène  où  Madeleine  rend 
le  plus  humble  et  le  plus  touchant  hommage 
au  Sauveur  du  monde.  Kundry,  servant  ici  la 
religion  comme  à  l'acte  précédent  elle  servait 
l'impiété,  touchante  image  de  cet  «  éternel 
féminin  » ,  condamné  par  sa  faiblesse  même  à 
demeurer  le  jouet  de  toutes  les  passions  de 


PARS 


PART 


841 


l'homme,  Kundry  lave  les  pieds  de  Parsifal; 
elle  les  parfume  avec  le  baume  contenu  dans 
un  flacon  d'or,  elle  les  essuie  avec  sa  cheve- 
lure. Ensuite  Gurnemanz  puise  dans  sa 
main  l'eau  de  la  source  et  la  répand  sur  la 
tête  de  Parsifal,  qui  lui-même  verse  sur  le 
front  de  Kundry  cette  eau  salutaire,  gage  de 
pardon  et  de  rédemption. 

«  Animé  d'un  saint  enthousiasme,  Parsifal 
exalte  la  grandeur  de  Dieu,  auteur  de  toutes 
les  merveilles  de  la  nature  ;  il  sent  qu'il  de- 
viendra son  élu,  qu'il  commandera,  qu'il 
devra  protéger  les  faibles,  et  déjà  des  pa- 
roles de  clémence  et  de  paix  s'échappent  de 
ses  lèvres  pour  consoler  celle  qui  gémit,  la 
pauvre  Kundry.  Alors  il  reprend  la  route, 
une  première  fois  suivie  jadis,  qui  mène  au 
palais,  et  il  pénètre  dans  la  salle  que  remplis- 
sent maintenant  les  pompes  d'une  cérémonie 
funèbre.  Titurel  est  mort.  De  nouveau  Am- 
fortas,  dans  les  spasmes  de  la  douleur  qui 
l'étreint,  se  refuse  à  découvrir  la  coupe.  Mais 
Parsifal  s'avance  ;  il  touche  de  sa  lance  l'hor- 
rible plaie  qui  se  referme  aussitôt,  et,  portant 
une  main  pure  dans  le  tabernacle,  il  balance 
solennellement  le  Saint-Graal  au-dessus  de  la 
foule,  tandis  que,  touchée  par  la  grâce, 
Kundry  s'affaisse  lentement  aux  pieds  du 
nouveau  roi.  » 

Tel  est  le  drame  sur  lequel  Wagner  a  écrit 
une  de  ses  partitions  les  plus  émouvantes  et 
les  plus  puissantes,  l'une  des  plus  riches  en 
beautés  éclatantes  et  de  premier  ordre.  Si  ce 
drame  est  parfois  obscur,  souvent  trop  dé- 
pourvu de  réel  intérêt,  avec  des  longueurs 
inutiles  et  cruelles,  il  n'en  a  pas  moins  inspiré 
le  compositeur.  «  La  musique,  a  dit  un  cri- 
tique, reste  toujours  d'accord  avec  la  poésie 
et  s'identifie  avec  elle.  Cette  musique,  d'un 
style  soutenu,  semble  pénible  quand  le  poète 
s'attarde  à  des  développements  inutiles  ;  elle 
s'illumine  au  contraire  d'une  clarté  soudaine 
lorsque,  aux  prises  avec  une  situation  vrai- 
ment neuve  et  forte  il  s'élève,  d'un  vol  au- 
dacieux, jusqu'à  des  régions  encore  inexplo- 
rées dans  le  domaine  de  l'art.  » 

On  sait  de  quel  soin  religieux  "Wagner  en- 
tourait l'exécution  de  ses  œuvres  à  Bayreuth. 
Non  seulement  il  écrémait  les  principaux 
théâtres  de  l'Allemagne  en  empruntant  à 
chacun  d'eux  ses  artistes  les  plus  renommés, 
qui  venaient,  par  pur  dévouement  et  sans  ré- 
tribution aucune,  lui  prêter  le  concours  de 
leur  talent,  mais,  pour  parer  à  tout  accident 
possible,  chaque  rôle  avait  deux  ou  trois  titu- 
laires. C'est  Mn«  Materna,  de  l'Opéra  de 
Vienne,  qui  créa  celui  de  Kundry,  qu'elle  par- 


tagea ensuite  avec  Mm8s  Malten,  du  théâtre  de 
Dresde,  et  Marianne  Brandt,  de  Berlin.  Par- 
sifal était  joué  par  le  ténor  Winckelmann,  de 
Dresde,  qui  était  doublé  par  MM.  Gudehus, 
de  Dresde,  et  Jaeger,  de  Bayreuth.  Les  au- 
tres étaient  ainsi  distribués  :  Amfortas, 
M.  Reichmann,  de  Vienne  ;  Gurnemanz, 
M.  Scaria;  Klingsor,  M.  Cari  Hill,  de  Schwe- 
rin  ;  enfin  ,  Titurel ,  M.  Kindermann ,  de 
Munich.  L'orchestre,  dont  la  responsabilité 
dans  l'ouvrage  est  véritablement  écrasante, 
était  dirigé  par  M.  Hermann  Lévi,  chef  d'or- 
chestre du  théâtre  Royal  de  Munich. 

*  PART  A  dieu  (la),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Laurent  de  Rillé,  non  repré- 
sentée et  publiée  dans  le  Magasin  des  De- 
moiselles. 

PART  DU  DIABLE  (la),  opéra-comique  en 
Irois  actes,  paroles  de  Scribe,  musique  de 
M.  Auber,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
16  janvier  1843.  Cet  ouvrage  charmant  a 
inauguré,  à  notre  avis,  la  troisième  manière 
du  chef  de  l'école  française.  Les  ouvrages  que 
ce  compositeur  fit  représenter  de  1820  à  1830 
se  firent  remarquer  par  la  simplicité,  la  naï- 
veté de  la  mélodie ,  tels  sont  :  la  Bergère 
châtelaine ,  le  Maçon ,  la  Fiancée.  La  variété 
des  effets,  la  science  des  combinaisons  du 
rythme,  la  finesse  des  détails  de  l'orches- 
tration, une  harmonie  piquante  et  originale, 
le  brio ,  la  verve  spirituelle  sont  les  qualités 
qui  marquent  la  seconde  manière  du  maître. 
Il  suffit,  pour  justifier  cette  appréciation,  de 
rappeler  quelques-unes  des  œuvres  repré- 
sentées de  1830  à  1840  :  la  Muette ,  Fra  Dia- 
volo,  l'Ambassadrice,  le  Domino  noir.  A  partir 
de  cette  époque ,  il  semble  que  les  émotions 
du  cœur,  la  passion,  l'expression  d'une  sensi- 
bilité vraie  l'ont  emporté  sur  les  facultés  in- 
génieuses et  brillantes  du  compositeur.  Cette 
troisième  manière,  loin  d'être  moins  féconde 
et  moins  heureuse  que  les  deux  autres,  a 
produit  des  ouvrages  fort  remarquables  qui 
auraient  suffi  pour  placer  leur  auteur  au  pre- 
mier rang,  s'il  les  eût  donnés  av  public  dès  le 
début  de  sa  carrière.  La  Part  du  diable ,  la 
Barcarolle,  la  Sirène  enfin,  et  surtout  Haydée 
doivent  fournir  assez  de  preuvesde  la  justesse 
de  notre  opinion,  pour  qu'il  ne  soit  pas  néces- 
saire d'insister  davantage.  L'histoire  singu- 
lière du  célèbre  chanteur  Broschi  Farinelli 
a  donné  à  Scribe  l'idée  de  son  poème.  Après 
avoir  excité ,  par  son  chant  et  sa  voix  de  so- 
prano, une  admiration  qui  tenait  du  délire 
en  Italie  et  en  Angleterre,  l'élève  de  Porpora 
s'était  rendu  en  Espagne  dans  l'année  1736. 


842 


PART 


PART 


Le  roi  Philippe  V  aimait  beaucoup  la  musi- 
que ;  mais,  depuis  la  mort  de  son  fils,  il  était 
tombé  dans  un  état  d'abattement  tel,  qu'il 
négligeait  les  affaires  de  son  royaume.  La 
reine,  Elisabeth  de  Ferrare,  essaya  du  pouvoir 
de  la  musique  pour  guérir  le  roi  de  sa  mé- 
lancolie. La  voix  de  Farine]  li  opéra  ce  pro- 
dige ,  et  ses  accents  triomphèrent  des  accès 
du  nouveau  Saùl.  S'il  ne  devint  pas  roi 
comme  David,  Farinelli  fut  du  moins  comblé 
d'honneurs  à  la  cour,  et  on  dit  même  qu'il 
devint  premier  ministre  ou  plutôt  premier 
favori  de  Philippe  et  de  Ferdinand  VI .  son 
successeur.  Scribe  a  tiré  un  piètre  parti  de 
cette  histoire  extraordinaire.  Le  roi  d'Espa- 
gne, épris  de  la  voix  d'une  jeune  fille,  fait 
enlever  celle-ci.  La  pauvre  chanteuse  par- 
vient à  s'échapper,  et  le  roi  en  devient  fou 
de  désespoir.  Un  étudiant ,  nommé  Rafaël 
d'Estuniga,  aime  aussi  la  fugitive,  et,  ne 
pouvant  la  retrouver ,  il  prend  le  parti  de  se 
donner  au  diable.  Satan  lui  apparaît  sous  la 
forme  de  Carlo  Broschi,  frère  de  Casilda, 
celle  qu'il  aime.  Le  marché  est  passé ,  et  le 
diable  promet  de  pourvoir  à  la  fortune  de 
Rafaël  à  la  condition  que  tout  sera  commun 
entre  eux.  Le  roi,  qui  a  entendu  Carlo  chan- 
ter la  romance  qui  avait  si  délicieusement 
frappé  ses  oreilles  ,  attache  le  chanteur  à  sa 
personne.  Celui-ci  use  de  son  crédit  pour  dé- 
jouer le  complot  formé  par  un  grand  inquisi- 
teur nommé  Fra  Antonio,  dans  le  dessein  de 
perdre  la  reine  ;  il  décide  le  roi  à  présider 
son  conseil,  et  enfin  il  obtient  de  lui  qu'il 
consente  à  l'union  de  Casilda  avec  Rafaël. 
Les  divers  incidents  du  marché  conclu  entre 
le  prétendu  diable  et  l'étudiant  sont  fort  co- 
miques et  de  la  bonne  façon  de  Scribe. 

L'ouverture  est  jolie,  surtout  à  son  début; 
on  y  remarque  un  mystérieux  effet  de  violons 
avec  sourdines  et  une  belle  fanfare  de  chasse 
des  mieux  traitées,  qu'on  retrouve  dans  le 
corps  de  l'ouvrage.  L'air  :  C'est  elle  qui  cha- 
que jour,  parfaitement  chanté  par  Roger,  a 
de  la  passion  et  de  la  chaleur.  La  romance  : 
Oui,  devant  moi,  droit  comme  une  statue, 
chantée  par  M""  Anna  Thillon ,  est  naïve  ; 
le  duettino  qui  suit,  entre  le  frère  et  la  sœur, 
a  cela  de  piquant  qu'il  est  dit  par  deux  so- 
prani  ;  Mme  Rossi-Caccia  chantait  le  rôle  de 
3roschi-Farinelli  avec  une  voix  ravissante 
de  pureté  et  d'éclat,  surtout  dans  les  sons 
suraigus.  Le  morceau  capital  du  premier 
acte  est  la  cantilène  :  Ferme  ta  paupière,  dors 
mon  pauvre  enfant,  qui  est  devenue  classique 
et  populaire.  On  remarque,  dans  le  second 
acte,  une  canzonetta  napolitana  ;  Qu'avei- 


vous,  comtesse  ?  d'une  vivacité  et  d'une  fran- 
chise tout  à  fait  charmantes  ;  l'accompagne- 
ment en  est  d'un  goût  exquis.  Le  quatuor 
pour  basse  et  trois  soprani ,  qui  se  termine 
sans  accompagnement ,  est  traité  avec  une 
supériorité  magistrale.  L'air  de  soprano  : 
Reviens,  ma  noble  protectrice,  et  le  joli  duo 
qui  suit,  sont  les  seuls  morceaux  intéres- 
sants du  dernier  acte ,  dans  lequel  le  libret- 
tiste et  les  spectateurs  sont  occupés  à  dé- 
brouiller les  fils  de  l'intrigue.  Les  rôles  se- 
condaires ont  été  joués  par  Grard,  Mlles  Ré- 
villy  et  Ricquier.  L'opéra  de  la  Part  du 
Diable  a  obtenu  un  grand  et  durable  succès. 
Malgré  quelques  détails  du  second  acte ,  cet 
ouvrage  a  une  teinte  générale  de  douce  mé- 
lancolie qu'on  ne  rencontre  pas ,  nous  le  ré- 
pétons, dans  les  précédentes  œuvres  de  M.  Au- 
ber. 

PARTENOPE,  opéra  italien,  musique  de 
Caldara,  représenté  sur  le  théâtre  de  Saint- 
Jean  Chrysostome  à  Venise  en  1707.  Cette 
pièce  eut  du  succès  et  fut  reprise  souvent. 

PARTENOPE,  opéra  italien,  musique  de 
Predieri  (Luc-Antoine) ,  représenté  au  théâ- 
tre Marsigli-Rossi,  à  Bologne,  en  1710,  puis 
à  Vienne  en  1714,  à  Bologne  en  1719,  à  Na- 
ples  en  1722  et  à  Rome  en  1724. 

PARTENOPE,  opéra  italien,  musique  de 
Haendel,  représenté  à  Londres  en  1730. 

PARTENOPE,  opéra  italien,  musique  de 
Porpora,  représenté  à  Naples  vers  1742. 

PARTENOPE,  opéra  italien,  musique  de 
de  J.-A.-P.  Hasse,  repr.  à  Vienne  eni767. 

PARTENZA  AMOROSA  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Caldara,  repr.  à  Rome  eni7i7. 

PARTENZA  ED  IL  RITORNO  DE'  MARI- 
NARI  (la)  [le  Départ  et  le  retour  des  marins], 
opéra  italien,  musique  de  Galuppi,  repré- 
senté à  Venise  en  1757. 

PARTENZA  INASPETTATA  (la)  [le  Départ 
inopiné],  opéra  italien  en  deux  actes,  musi- 
que de  Salieri,  représenté  à  Milan  en  1779. 

PARTHÉNOPE,  opéra  allemand,  musique 
de  Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1733. 

PARTIE  carrée,  opéra- comique  en  un 
acte,  paroles  de  Louis  Hennequin,  musique 
de  Gaveaux  (Pierre),  représenté  au  théâtre 
Feydeau  le  26  juin  1793. 

'partie  carrée,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles   de  M.  Auge  de  Lassus,  mu- 


PART 


PASS 


843 


sique  de  M.  Rodolphe  Lavello,  représenté  à 
l'Opéra- Comique  le  23  juin  1884.  Interprètes: 
MM.  Herbert,  Maris,  Dulin,  M11"  Dupuis, 
Pierron  et  Dupont. 

PARTIE  DE  CAMPAGNE  (la),  opéra-CO 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Lamartelière, 
musique  de  Jadin,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  27  juin  1810. 

PARTIE  DE  CHASSE  (la),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Desfontaines,  musi- 
que de  Saint-Georges,  représenté  à  la  Comé- 
die-Italienne le  12  octobre  1778. 

PARTIE  DE  DOMINOS  (une),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  M.  Jules  Blerzy, 
musique  de  M.  le  marquis  Jules  d'Aoust,  re- 
présenté pour  la  première  fois  chez  l'auteur, 
le  8  mars  1863,  et  joué  ensuite  dans  d'autres 
salons  avec  un  joli  prologue  en  vers  de  M.  Car- 
mouche.  La  pièce  se  passe  dans  une  loge  au 
bal  de  l'Opéra;  elle  est  spirituelle  et  amu- 
sante ;  la  musique  de  M.  J.  d'Aoust  a  été  bien 
interprétée  pour  les  premières  représenta- 
tions par  MmeRibault  et  M118  de  Lapommeraye, 
de  l'Opéra,  MM.  Biéval  et  Jules  Lefort.  On  a 
fait  répéter  le  boléro  et  un  quatuor  scénique 
plein  de  verve  ;  on  a  distingué  aussi  un  bon 
trio  ;  les  accompagnements  de  cet  ouvrage  ont 
été  traités  avec  soin,  et  on  y  a  remarcmé  des 
mélodies  agréables. 

PARTIE  DE  TRICTRAC  (  LA  )  OU  LA 
BELLE-MÈRE,  opéra-comique  en  deux 
actes,  musique  de  C.-L.-J.  Hanssens,  repré- 
senté à  Gand  en  1812. 

*  partie  de  VALETS  (une),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  Léon  Vazeilles,  musique 
de  Georges  Rose,  représentée  aux  Nouveautés 
en  1872. 

*  Partisan  (le),  drame  lyrique,  paroles  de 
MM.  Mario  Uchard  et  Cabrol,  musique  de 
M.  le  comte  d'Osmond,  exécuté  sous  forme  de 
concert  dans  la  grande  salle  du  Conserva- 
toire, puis  représenté  sous  la  forme  italienne, 
avec  une  traduction  de  M.  Achille  de  Lau- 
zières,  au  théâtre  municipal  de  Nice,  le  14  fé- 
vrier 1881.  Interprètes  :  Mme  Smeroski, 
MM.  Devilliers,  Vicini  et  Carbonne. 

*  PARTITA  A  SCACCHI  (una)  [Une  partie 
d'échecs],  opéra,  musique  de  M.  Dclitala, 
représenté  en  1882  au  théâtre  Civique  de 
Cagliari. 

*  partita  A  SCACCHI  (una),  opéra  semi- 
sérieux,  paroles  de  M.  Giuseppe  Giacosa, 
musique  de  M.  Enrico  Ranfagni,  représenté 


au  théâtre  Alfieri  de  Florence  le  13  février  1892. 

*  PAS  DE  CLERC  (un),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Riondel ,  musique  de 
M.  Camys,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens 
le  10  mars  1890. 

*PAS  DE  SAPEUR,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Quentin,  musique  de  M.  Victor 
Robillard,  représentée  à  la  Gaîté-Montpar- 
nasse  le  15  mars  1890. 

*  PAS  SI  BÊTE,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Laurencin,  musique  de  M.  L.  Dé- 
sormes,  représentée  à  l'Eldorado  en  mai  1877. 

*PASAR  LA  RAYA,  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Felipe  Perez,  musique  de 
MM.  Romea  et  Valverde,  représentée  au 
théâtre  Eslava,  de  Madrid,  en    avril  1886. 

*  PASCAL  BAILOU,  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  M.  Guillermo  Cereceda,  repré- 
sentée à  Madrid  vers  1870. 

*  PASCAL  bruno,  opéra,  musique  de 
J.-L.  Hatton,  représenté  à  Vienne  vers  1845. 

PASIFAE,  OVVero  L'IMPOSSIBILE  FAT- 
TO  POSSIBILE  (Pasiphaé  ou  l'impossible  de- 
venu possible),  opéra  italien,  livret  de  Giu- 
seppe Artale,  musique  du  P.  Daniele  Cas- 
trovillari,  mineur  conventuel,  représenté  sur 
le  théâtre  de  San  Salvatore  à  Venise  en  1661. 

PASSAGE  DU  RÉGIMENT  (le)  ,  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Sewrin  ,  musi- 
que de  Catrufo ,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  5  novembre  1832.  L'idée  de  cette 
petite  pièce  est  assez  plaisante.  Un  capitaine 
de  carabiniers  a  épousé,  en  secret  et  malgré 
la  défense  du  ministre  de  la  guerre,  une 
femme  qu'il  aimait  et  qu'il  installe  dans  son 
château  ,  aux  environs  de  Colmar.  Toujours 
en  route,  il  n'a  pu  passer  vingt-quatre  heures 
avec  elle;  mais  son  régiment,  se  rendant  à 
Strasbourg,  passe  sous  les  murs  de  son  parc. 
Le  colonel  donne  l'ordre  de  faire  halte  et  de 
distribuer  les  billets  de  logement.  Notre  ca- 
rabinier choisit  naturellement  sa  femme 
pour  hôtesse;  par  malheur  le  colonel  a  la 
même  pensée  ;  il  s'installe  au  château  et  fait 
la  cour  à  la  jeune  femme  de  son  subordonné, 
et  rend  impossible  tout  colloque  entre  les 
époux.  Le  capitaine  devient  jaloux,  et  un 
duel  va  avoir  lieu,  lorsque  la  situation  se 
révèle  réciproquement  et  amène  un  raccom- 
modement. En  1832,  ce  genre  de  pièce  ne 
pouvait  déjà  plus  réussir  ;  elle  se  prêtait  peu 
d'ailleurs  à  la  musique.  Celle  de  Catrufo  n'a 
obtenu  qu'un  succès  d'estime;  l'air  chanté 


844 


PASS 


PAST 


par  Mme  Casimir  a  été  vivement  applaudi. 
Le  personnel  de  cet  opéra  se  composait  de 
Lemonnier,  Thénard,  Vizentini,  M^es  Casi- 
mir et  Boulanger. 

PASSANT  (le),  opéra-comique,  livret  de 
M.  François  Coppée,  musique  de  M.  Pala- 
dilhe  ;  représenté  à  l'Opéra-Comique  en  avril 
1872.  Il  est  fâcheux  pour  le  jeune  composi- 
teur d'avoir  accepté  pour  ses  débuts  au  théâ- 
tre une  œuvre  aussi  antilyrique  que  la 
fantaisie  poétique  de  M.  Coppée.  De  jolis  vers, 
une  étude  psychologique  intéressante,  un 
dialogue  d'un  caractère  original,  cela  a  pu 
motiver  un  succès  en  faveur  du  poète,  et,  dans 
une  époque  stérile  en  talents  comme  la  nô- 
tre, lui  procurer  à  peu  de  frais  une  gloire 
éphémère.  Mais  il  n'y  avait  dans  cette  œu- 
vre aucun  des  éléments  propres  à  former  un 
livret  d'opéra-comique.  M.  Paladilhe  a  tenu 
à  lutter  avec  un  sujet  ingrat.  La  partition 
et  le  poème  se  sont  nui  mutuellement.  Le 
musicien  n'a  trouvé  aucune  mélodie  franche; 
ses  procédés  de  composition ,  tout  laborieux 
et  estimables  qu'ils  sont,  n'ont  abouti  à  aucun 
effet  appréciable  sur  le  public,  si  ce  n'est  à 
une  impression  générale  d'ennui  et  de  dé- 
fiance à  l'égard  de  son  avenir  de  compositeur. 
On  a  remarqué  un  joli  prélude  et  un  chœur 
sans  accompagnement.  L'auteur  de  la  Man- 
dolinata  a  une  revanche  à  prendre.  Cet  ou- 
vrage a  été  chanté  par  Mme  Galli-Marié  et 
Mlle  priola. 

*  PASSAPORTO  (il),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  anonymes,  musique  de  M.  Buo- 
nanno,  représenté  au  théâtre  Brunetti,  de 
Bologne,  le  14  février  1888. 

PASSÉ  MINUIT,  opérette  en  un  acte ,  pa- 
roles de  Lockroy  et  Anicet  Bourgeois,  musi- 
que de  M.  Deffès ,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  en  décembre  1863.  C'est  l'ancien 
vaudeville  qu'Arnal  a  rendu  célèbre,  dont  on 
a  fait  le  livret  d'une  opérette  qui  a  eu  vingt- 
sept  représentations. 

PASSE-PARTOUT  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Campenhout,  représenté 
à  Lyon  en  1814. 

PASSEGGIATA  SUL  PALCHETTO  A  VA- 
PORE  (una)  [la  Promenade  sur  le  bateau  à  va- 
peur], opéra  italien,  musique  de  Gabrielli  (le 
comte  Nicolas),  représenté  au  théâtre  de  la 
Fenice  de  "Venise  pendant  le  carnaval  de  1846. 

PASSION  (une),  opéra-comique,  musique  de 
Perrino,  représenté  au  théâtre  Saint-Charles 
vers  1795. 


*  PASSION  (la),  mystère  de  M.  Edmond 
Haraucourt,  représenté  au  théâtre  du  Châ- 
telet  le  27  mars  1893.  Cet  ouvrage  compre- 
nait une  partie  musicale  importante  due  à 
MM.  Paul  et  Lucien  Hillemacher,  qui  en 
avaient  pris  les  éléments  dans  les  œuvres 
de  Jean-Sébastien  Bach  en  les  adaptant  aux 
vers  du  poète. 

*PASSION  (la),  tableaux  vivants  de  M.  Bon- 
nefois,  avec  musique  scénique  et  chœurs  de 
M.  Francis  Thomé,  représentés  au  Nouveau- 
Théâtre  le  5  juin  1894. 

PASSION  DE  NOTRE-SEIGNEUR  JÉSUS- 
CHRIST  (la),  drame  écrit  en  allemand,  d'a- 
près le  livret  de  Métastase,  musique  de  Ebcr- 
lin.  Cette  partition  a  été  exécutée  par  les 
étudiants  du  couvent  des  bénédictins  de 
Salzbourg  en  1755. 

PASSIONE  DI  GESÙ  CRISTO  (la),  drame 
sacré,  musique  de  Caldara,  représenté  à 
Vienne  en  1730. 

PASSIONE  DI  GESÙ  CRISTO  SIGNOR 
NOSTRO,  œuvre  lyrique  sacrée,  paroles  de 
Métastase ,  musique  de  Caldara ,  exécutée 
dans  la  chapelle  de  l'empereur  Charles  VI  à 
"Vienne  en  1730,  puis  à  Venise  en  1732. 

PASSIONI  PER  TROPPO  AMORE  (le)  [les 
Souffrances  d'un  trop  grand  amour] ,  opéra 
italien,  livret  de  Matteo  Noris,  musique  de 
Giovanni  Heyninghen,  dit  II  Sassone,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  San  Angiolo  à  Venise 
en  1713. 

PASTOR  FIDO  (il)  [le  Fidèle  berger], 
tragi-comédie  pastorale  de  Batista  Guarini, 
représentée  et  imprimée  en  1590  à  Venise, 
à  Ferrare  et  à  Mantoue.  Cette  pièce  célèbre 
(le  Fidèle  berger)  a  été  traduite  presque  im- 
médiatement en  espagnol,  en  français,  en  al- 
lemand et  grec  moderne,  en  dialectes  napoli- 
tain et  bergamasque  ;  elle  fut  publiée  à  Paris, 
chez  Matthieu  Guillemot,  en  1622.  On  sait  le 
parti  que  nos  auteurs  dramatiques  ont  tiré 
de  cette  pièce  du  célèbre  poète  ferrarais.  Elle 
fut  arrangée  en  livret  d'opéra  par  Pasqua- 
ligo,  et  Luigi  Pietragrua  en  composa  la  mu- 
sique. Cet  ouvrage  fut  représenté  sur  le  théâ- 
tre de  Sant'-Angiolo,  à  Venise,  en  1721. 

PASTOR  FIDO  (il)  [le  Fidèle  berger],  opéra 
italien,  livret  de  Pasqualigo  d'après  la  pièce 
de  Guarini,  musique  de  Haendel,  représenté 
à  Londres  le  22  novembre  1712. 

PASTOR  FIDO  (il)  [le  Fidèle  berger],  opéra 
italien,  livret  tiré  de  la  pièce  de  Guarini, 
musique  de  Apolloni,  repr.  à  Venise  en  1739. 


PAST 


PATI 


845 


PASTOR  FIDO  (il)  [le  Fidèle  berger],  opéra 
italien  en  quatre  actes,  livret  d'après  Gua- 
rini,  mus.de  Salieri,  repr.  à  Vienne  en  1789. 

PASTOR  REGIO  (il)  [le  Royal  berger], 
opéra  italien,  musique  de  Ferrari  (Benoît), 
représenté  sur  le  théâtre  de  San-Mosè,  à 
Venise,  en  1640. 

PASTORALE  COMIQUE  (la),  entrée  ajou- 
tée à  l'opéra  à'Hésione,  composée  pour  la  fête 
des  ambassadeurs  du  roi  d'Espagne  à  l'occa- 
sion de  la  naissance  du  dauphin,  et  exécutée 
à  Versailles  le  mardi  24  janvier  1730,  et  à 
l'Académie  royale  de  musique  le  31  du  même 
mois.  Laserre  en  composa  les  paroles,  et  Re- 
bel  fils,  la  musique. 

PASTORALE  EN  MUSIQUE  (la),  opéra, 
paroles  de  l'abbé  Perrin  (introducteur  des 
ambassadeurs  près  de  Gaston,  duc  d'Orléans), 
musique  de  Cambert,  jouée  à  Issy,  dans  le 
château  de  M.  de  La  Haye ,  au  mois  d'avril 
1659.  C'est  le  premier  opéra  français  et  un 
des  premiers  ouvrages  lyriques  représentés 
en  France.  Les  pièces  jouées  précédemment 
n'étaient  que  des  arrangements  d'opéras  ita- 
liens. Les  paroles  et  la  musique  se  prêtant 
un  mutuel  secours,  et  constituant  une  œuvre 
originale,  font  de  la  Pastorale  en  musique  de 
Cambert  et  de  l'abbé  Perrin  le  véritable  point 
de  départ  de  la  musique  dramatique,  qui  a  pu 
recevoir  de  Lulli ,  quinze  ans  plus  tard ,  une 
forme  plus  parfaite,  mais  dont  le  premier 
essai  appartient  à  Cambert.  Cambert  était 
alors  organiste  de  l'église  collégiale  de  Saint- 
Honoré  à  Paris ,  et  surintendant  de  la  musi- 
que de  la  reine  mère ,  Anne  d'Autriche. 

PASTORE  D'ANFRISO  (il)  [le  Berger  d'Am- 
phrise],  tragédie  pastorale  italienne,  livret  de 
Frigimelica  Roberti,  musique  de  Pollaroli, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Saint-Jean-Chry- 
sostome,  à  Venise,  en  1695,  et  repris  plusieurs 
fois.  C'est  une  pièce  mythologique  dans  le 
goût  de  ce  temps.  On  sait  que  ce  berger 
d'Amphrise  est  Apollon  gardant  les  trou- 
peaux d'Admète. 

PASTORELLA  AL  SOGLIO  (la)  [la  Ber- 
gère couronnée],  opéra  italien,  musique  de 
Latilla,  représenté  à  Venise  en  1751. 

PASTORELLA  DEGLI  ALPI  (la)  [la  Ber- 
gère des  Alpes],  opéra  italien,  musique  de 
Rcesler,  représenté  à  Prague  en  1802. 

PASTORELLA  DELLE  ALPI  (la)  [la  Ber- 
gère des  Alpes],  opéra  italien,  musique  de 
Ortolani ,  représenté  au  théâtre  du  Fondo,  à 
Naples,  en  1830. 


PASTORELLA  FEUDATARIA  (la  Bergère 
châtelaine),  opéra  italien,  musique  de  Vac- 
caj ,  représenté  pour  la  première  fois  à  Tu- 
rin en  1824,  et  à  Paris  le  21  avril  1827.  Le 
sujet  du  poème  est  le  même  que  celui  de  la 
Bergère  châtelaine,  opéra-comique  d'Auber, 
joué  en  1820.  Vaccaj  était  à  cette  époque 
avec  Mercadante,  le  compositeur  favori  des 
Italiens.  Sa  musique  n'eut  pas  le  même  suc- 
cès en  France.  Cependant  on  ne  peut  nier 
que  ce  maître  n'ait  écrit  très  bien  pour  les 
voix  et  n'ait  rencontré  de  gracieux  motifs. 
La  Pastorella  feudataria  en  fournit  la  preuve 
dans  la  romance  :  Presso  un  ruscello  limpido, 
dans  le  quintetto  du  premier  acte  et  dans  le 
joli  duo  :  Cara  altezza.  La  scène  des  tom- 
beaux, dans  Roméo  et  Juliette,  sera  toujours 
le  chef-d'œuvre  de  ce  maître. 

PASTORELLA  ILLUSTRE  (la)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Jomelli,  représenté  à  Stutt- 
gard  vers  1768. 

PASTORELLA  NOBILE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  P.  Guglielmi',  représenté  à  Na- 
ples en  1788,  et  à  Paris  le  12  décembre  1789. 

PASTORI  FELICI  (1)  [les  Heureux  bergers], 
opéra  italien,  musique  de  Traetta,  représenté 
à  Naples  en  1753  avec  beaucoup  de  succès. 

*  PATAPOUF  1er,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Koll,  musique  de  M.  Blétry,  re- 
présentée à  l'Eden-Concert  le  23  février  1889. 

*PATART,  PATART  ET  Ci",  vaudeville-opé- 
rette en  cinq  actes,  de  MM.  Charles  Clair- 
ville  et  Sylvane,  musique  de  M.  Louis  Gregh, 
repr,  aux  Folies-Dramatiques  le  9  oct.  1893. 

*  PAT-CHOU-LY,  opérette  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  Ben  Tayoux,  représentée  aux 
Folies-Bergère  le  i«r  mars  1875. 

*  PATER,  drame  lyrique  en  un  acte,  paroles 
de  M.  V.  Bianchi,  d'après  la  pièce  française 
de  M.  François  Coppée,  musique  de  M.  S.  Gas- 
taldon,  représenté  au  théâtre  Manzoni,  de 
Milan,  le  15  avril  1894. 

*  patience,  a  opéra  esthétique»,  paroles 
de  M-  S.-W.  Gilbert,  musique  de  M.  Arthur 
Sullivan,  représenté  à  Londres,  au  Savoy- 
Theatre,  le  25  avril  1881.  Cette  farce  bur- 
lesque fut  un  des  plus  grands  succès  obtenus 
par  les  deux  collaborateurs  un  instant  in«é- 
parables,  que  les  spectateurs  anglais  avaient 
pris  en  particulière  affection;  elle  n'obtint 
pas  moins  de  cinq  cent  soixante-dix-huit  re- 
présentations consécutives.  La  musique  de 
M.  Sullivan,  très  surfaite    d'ailleurs  par  ses 


846 


PATR 


PATR 


compatriotes,  ne  manque  sans  doute  ni  de 
quelque  verve,  ni  de  quelque  entrain,  mais 
elle  est  absolument  dépourvue  d'originalité. 

patria,  opéra  séria,  livret  de  Pagavini, 
musique  de  E.  Bernardi,  représenté  au  théâ- 
tre Sociale  de  Lodi  le  5  février  1879  ;  chanté 
par  Pizzorni,  Greco,  Meneghello  ,  Mmes  Co- 
lombo, Welmi. 

*  PATRIA,  «  épisode  lyrico-dramatique  », 
paroles  de  M.  Enrique  Moragas,  musique  de 
M.  Sadurni,  représenté  au  Tivoli  de  Barcelone 
en  septembre  1893. 

*  patrie  !  opéra  en  cinq  actes,  poème  de 
MM.  Victorien  Sardou  et  Louis  Gallet,  musi- 
que de  M.  Paladilhe,  représenté  à  l'Opéra  le 
20  décembre  1886.  Le  poème  de  cet  ouvrage 
est  l'adaptation  musicale  du  drame  émouvant 
et  superbe  que  M.  Sardou  avait  fait  repré- 
senter à  la  Porte-Saint-Martin,  le  18  mars 
1869.  Cette  adaptation,  faite  avec  beaucoup 
d'adresse,  a  inspiré  le  compositeur  de  la  façon 
la  plus  heureuse.  M.  Paladilhe  ne  prétend 
être  d'aucune  école;  ce  n'est  pas  un  musicien 
à  tendances  ni  à  parti  pris.  Il  n'a  point  de 
théories,  il  ne  se  propose  point  de  modèles, 
il  écrit  simplement  comme  il  sent,  sans  se 
préoccuper  de  plaire  à  d'autres  qu'au  vrai 
public,  le  juge  en  dernier  ressort.  Il  cherche, 
de  la  façon  la  plus  naturelle  du  monde,  à 
tirer  parti  de  son  inspiration  et,  comme  il  a 
le  sentiment  de  la  vérité,  le  sentiment  du 
pathétique,  il  a  écrit,  sur  un  livret  superbe, 
une  musique  pleine  de  grandeur,  de  passion, 
d'émotion,  de  poésie,  et  il  s'est  trouvé  que 
cette  musique  a  communiqué  aux  auditeurs 
l'émotion  dont  il  l'avait  animée,  et  qu'elle  a 
obtenu  un  succès  complet. 

Ce  qui  me  semble  particulièrement  remar- 
quable dans  la  partition  de  Patrie,  en  la 
considérant  dans  son  ensemble,  c'est  la  soli- 
dité monumentale  de  la  construction,  c'est  la 
sûreté  et  la  fermeté  des  attaches,  qui  ne 
trahissent  jamais  ni  une  faiblesse  ni  une 
négligence,  c'est  la  belle  sonorité  de  l'orches- 
tre, orchestre  vraiment  scénique  et  non  point 
symphonique  (ce  qui  n'est  pas  la  même  chose), 
c'est  la  coupe  élégante  et  la  belle  ordonnance 
de  la  phrase  musicale,  dont  les  ondulations 
prennent  parfois  une  ampleur  superbe,  c'est 
enfin  un  ensemble  de  qualités  à  la  fois  très 
musicales  et  très  scéniques  qui  dénotent  un 
véritable  homme  de  théâtre,  apte  à  saisir 
toutes  les  situations  et  à  les  traduire  en  son 
langage  avec  la  plus  grande  fidélité  et  le  plus 
grand  effet  possibles.  Ce  qu'on  lui  souhaite- 


rait seulement  peut-être,  c'est  un  peu  plus 
d'originalité,  de  personnalité  dans  l'idée  musi- 
cale proprement  dite,  qui,  si  elle  se  développe 
toujours  d'une  façon  magistrale,  n'est  pas 
toujours  essentiellement  nouvelle  dans  son 
premier  jet. 

Si  l'on  voulait  entrer  dans  le  détail  de 
l'œuvre,  il  faudrait  signaler,  au  premier  acte, 
un  chœur  de  soldats  très  crâne  et  très  sonore, 
toute  la  scène  de  l'instruction,  qui  est  d'une 
belle  et  sévère  ordonnance  et  que  vient  cou- 
per la  chanson  très  franche  du  sonneur  Jonas, 
le  chœur  des  prisonnières,  la  prière  si  bien 
accompagnée  par  les  cloches  et  les  cors,  et 
surtout  le  fragment  symphonique  qui  suit,  et 
qui  est  exquis.  Au  second,  il  faut  tirer  de 
pair  la  scène  de  Rysoor  et  des  conjurés,  scène 
excellente,  traitée  en  déclamation  rapide  et 
d'un  dessin  plein  de  fermeté,  puis  le  duo 
dans  lequel  Rysoor  apprend  à  Dolorès  qu'il 
se  sait  trompé  par  elle  et  qu'il  tuera  son 
amant;  c'est  là  une  page  très  puissante,  très 
pathétique,  d'une  couleur  chaude  et,  si  l'on 
peut  dire,  d'une  violence  émue,  qui  produit 
une  impression  profonde.  Le  ballet  du  tableau 
suivant  est  tout  à  fait  aimable.  Le  troisième 
acte  nous  achemine  aux  grandes  beautés  de 
la  partition,  ici,  dans  leur  caractère  intime, 
tout  à  l'heure,  au  quatrième  acte,  dans  leur 
plus  grande  expansion.  A  remarquer  tout 
d'abord  un  fort  joli  cantabile  dans  la  scène 
entre  le  duc  d'AIbe  et  sa  fille,  puis  la  scène 
suivante,  dans  laquelle  on  force  Karloo  à 
rendre  son  épée,  et  qui  est  très  bien  traitée 
avec  les  trois  voix  ;  mais  le  morceau  capital 
est  la  dénonciation  faite  par  Dolorès.  La 
situation  est  puissante,  dramatique,  déchi- 
rante, et  l'on  peut  dire  que  le  musicien  n'est 
pas  resté  au-dessous  d'elle,  car  elle  est  vrai- 
ment magistrale,  magistralement  écrite  et 
animée  d'un  grand  souffle. 

Mais  voici  vraiment  le  point  culminant  de 
l'œuvre,  l'acte  de  l'Hôtel-de-Ville.  Le  drame, 
la  musique,  la  mise  en  scène,  tout  concourt  à 
son  extrême  puissance.  Ici,  l'émotion  va  tou- 
jours grandissant  :  la  situation,  d'abord  dra- 
matique, devient  peu  à  peu  terrifiante,  et  se 
dénoue  dans  une  explosion  formidable.  C'est, 
en  premier  lieu,  la  scène  de  la  conjuration  et 
l'air  superbe  de  Rysoor  :  C'est  ici  le  berceau 
de  notre  liberté,  air  d'un  noble  et  beau  carac- 
tère, d'une  ampleur  grandiose,  qu'accompa- 
gnent merveilleusement  les  harpes  et  les 
trombones.  Puis  le  duo  si  pathétique  dans 
lequel  Rysoor  reconnaît  en  Karloo  l'amant 
de  sa  femme,  l'ami  qui  l'a  lâchement  trahi  ; 
ce  duo,  tantôt  touchant,  tantôt  véhément,  est 


PATT 


PAUL 


847 


divisé  en  plusieurs  épisodes  dont  l'un  des  plus 
émouvants  est  la  phrase  si  douloureuse  de 
Rysoor  : 

Ah  !  malheureux  que  j'aimais  tant, 
Voilà  ce  qu'il  a  fait  pourtant! 

dont  le  ton  désespéré  arrache  des  larmes  à 
l'auditeur.  A  partir  de  ce  moment,  l'action  se 
précipite.  La  rentrée  des  conjurés,  la  prise 
d'armes,  la  charge  qui  sonne,  les  premiers 
bruits  de  trahison,  le  combat,  les  coups  de 
feu,  l'entrée  des  Espagnols,  la  tentative 
d'évasion  de  Rysoor  et  de  ses  amis,  arrêtée 
par  l'arrivée  du  duc  d'Albe,  la  scène  du  son- 
neur, le  meurtre  de  celui-ci,  le  transport  de 
son  cadavre  percé  de  balles,  les  plaintes  de 
Rysoor  sur  son  corps,  tout  cela  est  rendu, 
musicalement,  avec  une  grandeur,  un  élan, 
une  chaleur,  et  en  même  temps  une  fermeté 
et  une  sûreté  de  main  qui  feraient  honneur  à 
un  grand  maître.  De  cet  ensemble  vraiment 
héroïque,  je  détacherai  la  scène  où  Jonas, 
sachant  qu'il  marche  à  la  mort  en  allant  don- 
ner avec  ses  cloches  le  signal  qui  doit  faire 
s'éloigner  le  prince  d'Orange,  dit  à  Rysoor  : 

Seigneur,  ils  me  tueront.  Ce  n'est  pas  pour  ma  vie, 
Mais  ma  femme,  les  miens!.. 

et  l'admirable  déploration  que  Rysoor,  un 
instant  après,  fait  entendre  sur  le  corps  ina- 
nimé du  malheureux  : 

Pauvre  martyr  obscur,  humble  héros  d'une  heure, 
Je  te  salue  et  je  te  pleure! 

Ce  chant  de  douleur  et  de  regret  est  l'une 
des  plus  belles,  des  plus  nobles,  des  plus  tou- 
chantes inspirations  du  musicien. 

Patrie!  a  été  admirablement  jouée  pour  ses 
deux  rôles  principaux,  ceux  de  Dolorès  et  de 
Rysoor,  par  Mme  Krauss  et  M.  Lassalle.  L'in- 
terprétation générale  était  d'ailleurs  excel- 
lente, et  comprenait  les  noms  de  Mm8  Bosman 
et  de  MM.  Edouard  de  Reszké,  Duc,  Bérardi, 
Dubulle,  Muratet,  Sentein,  Sapin  et  Baileroy. 

PATRIE  RECONNAISSANTE  (la)  OU  L'A- 
POTHÉOSE de  beaurepaire,  opéra  hé- 
roïque en  un  acte,  paroles  de  Lebœuf,  musi- 
que de  Candeille,  représenté  à  l'Opéra  le 
3  février  1793.  Cet  ouvrage  fut  sifflé. 

PATRIOT  AUF  DEM  LANDE  (der)  [le  Pa- 
triote campagnard],  opéra  allemand,  musique 
de  Holly,  représenté  en  Allemagne  en  1775. 

PATRITIUS,  opéra  allemand,  musique  de 
J.-Michel  Haydn,  écrit  à  Salzbourg  vers  1790. 

PATTES  BLANCHES,  opérette  en  un  acte, 
livret  de  MM.  Constantin  et  L.  Coron,  musi- 
que de  M.  Laurent  de  Rillé ,  représentée  aux 
Bouffes -Parisiens  le  21  mai  1873.  Les  aven- 


tures bouffonnes  de  deux  Européens  au  mi- 
lieu d'une  tribu  de  nègres  sont  accompagnées 
d'une  musique  appropriée  aux  lazzi  les  plus 
extravagants.  Ces  bamboulas  grotesques  et 
ces  parodies  de  boléros  sont  sans  doute  con- 
sidérées par  le  musicien  accrédité  du  minis- 
tère de  l'instruction  publique  comme  un  dé- 
lassement de  ses  fonctions  d'inspecteur  de 
l'enseignement  du  chant  dans  les  lycées  et 
d'examinateur  dans  la  commission  des  biblio- 
thèques scolaires.  Cette  opérette  a  été  jouée 
plutôt  que  chantée  par  Ed.-Georges  et  Potel. 

*  PATTO  Di  nozze  (il),  opéra  semi-sérieux, 
musique  de  M.  Giulio  Brocchi,  représenté  au 
théâtre  Gerbino  de  Turin  le  18  mai  1885. 

PAUL  ET  JULIE  OU  LA  LETTRE  SUP- 
POSÉE ,  opéra-comique  de  Mlle  Péan  de  la 
Rochejagu,  représenté  au  Casino  Paganini 
dans  le  mois  de  mars  1851. 

*  PAUL  ET  PIERRE,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Gabriel  Prévost,  musique  de 
M.  Emile  Louis,  représentée  à  la  salle  des 
Familles  le  26  mars  1874. 

PAUL  ET  VIRGINIE,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  Favières,  musique  de  Kreutzer, 
représenté  à  la  Comédie-Italienne  le  15  jan- 
vier 1791.  Le  poème  n'est  qu'une  faible  imita- 
tion de  quelques  épisodes  du  célèbre  roman 
de  Bernardin  de  Saint-Pierre ,  et  encore  le 
dénoûment  est-il  complètement  de  l'inven- 
tion de  Favières.  La  tempête  a  lieu  au  dé- 
part de  Virginie.  Paul,  monté  sur  un  rocher, 
aperçoit  le  naufrage  du  vaisseau.  Il  se  jette 
à  la  mer,  sauve  Virginie  et  l'apporte  dans  ses 
bras  sur  le  rivage.  Ce  troisième  acte  se  passe 
presque  tout  entier  en  pantomime.  La  musi- 
que de  Paul  et  Virginie  a  obtenu  un  grand 
succès.  On  y  remarque  une  couleur  locale 
assez  remarquable  pour  l'époque,  et  des  airs 
gracieux.  L'ouverture,  en  tit,  débute  par  un 
motif  très  simple  et  un  peu  monotone;  mais 
la  seconde  partie  se  distingue  par  de  beaux 
développements  pleins  de  chaleur.  Nous  cite- 
rons encore  la  romance  dialoguée  de  Paul  et 
Virginie  :  De  ta  main  tu  cueilles  le  fruit,  et  la 
chanson  nègre  :  Quand  toi  s'en  va  de  la  case , 
dont  l'accompagnement  est  assez  piquant. 
La  scène  de  l'orage  se  distingue  par  une 
bonne  harmonie  et  des  effets  d'orchestration 
assez  dramatiques.  Cet  opéra  a  été  repris  en 
1846 ,  sans  grand  succès.  Toutefois,  le  finale 
du  deuxième  acte  a  réussi;  Jourdan  et  Mile  Le- 
mercier  ont  joué  Paul  et  Virginie;  Henri,  le 
vieux  noir;  Grignon,  Mme»  Félix  et  Saint- 
Ange,  les  autres  rôles. 


848 


PAUL 


PAUL 


PAUL  ET  VIRGINIE     OU  LE  TRIOMPHE 

DE  LA  VERTU,  drame  lyrique  en  trois  actes- 
paroles  de  Dubreuil,  musique  de  Lesueur, 
représenté  sur  le  théâtre  Feydeau  le  13  jan- 
vier 1794.  Le  roman  de  Bernardin  de  Saint- 
Pierre  n'a  guère  fourni  que  son  titre  à  cet 
ouvrage,  car  les  épisodes  sont  tout  diffé- 
rents. Ainsi  Virginie  ne  quitte  pas  l'île  ;  elle 
est  arrachée  des  mains  du  capitaine  par  des 
insulaires,  qui  font  sauter  le  vaisseau.  Quant 
à  la  musique,  elle  offre,  à  un  degré  plus  mar- 
qué que  dans  les  autres  opéras ,  les  défauts 
et  les  qualités  de  Lesueur  :  de  la  grandeur  et 
de  la  monotonie  ;  de  la  froideur  dans  le  réci- 
tatif et  la  mélodie ,  mais  aussi  un  rythme 
qui  s'impose  magistralement  à  l'auditoire; 
enfin  de  la  puissance  dans  l'harmonie  des 
chœurs. 

Lesueur  a  eu  le  malheur  de  devancer  son 
temps.  Doué  d'une  grande  originalité,  d'un 
sentiment  très  élevé  de  l'art,  et  d'une  puis- 
sance de  travail  extraordinaire,  il  n'a  jamais 
rien  écrit  sans  se  proposer  d'atteindre  à  un 
idéal  que  l'état  du  théâtre  à  son  temps  ne 
comportait  pas.  C'est  ce  qui  explique  le  peu 
de  succès  de  la  plupart  de  ses  opéras.  Trente 
années  plus  tard,  lorsque  l'école  romantique 
eut  mis  à  la  mode  ce  qu'on  appelle  la  couleur 
locale,  son  génie,  puissamment  aidé  des  con- 
quêtes que  l'art  musical  avait  faites  pendant 
cet  intervalle,  aurait  enfanté  des  chefs-d'œu- 
vre. Les  modulations  hardies,  l'indépendance 
de  son  style,  les  sonorités  étranges  de  son 
orchestre,  qui  avaient  autrefois  motivé  l'op- 
position et  la  critique  souvent  excessive  des 
musiciens,  auraient  alors  été  prônées  comme 
autant  de  qualités.  Les  idées,  les  intentions 
abondent  dans  ses  partitions  ;  mais  la  grâce 
et  la  vigueur  font  défaut.  C'est  un  génie  in- 
complet, il  est  vrai,  mais  sa  place  restera 
marquée  à  côté  de  Méhul,  de  Spontini  et  de 
Cherubini. 

L'ouverture  de  Paul  et  Virginie  annonce 
le  lever  du  jour,  et  l'acte  premier  débute 
par  un  hymne  des  sauvages  indiens  au  so- 
leil levant  :  Divin  soleil,  âme  du  monde.  C'est 
un  chœur  d'un  beau  caractère.  Le  duo  de 
Paul  et  de  Virginie  :  Quel  air  pur,  quel 
beau  jour!  a  pour  accompagnement  des  gam- 
mes ascendantes  et  descendantes  qui  lui  don- 
nent de  la  suavité.  La  romance  du  bon  nègre 
Domingo,  languissante  et  sans  esprit,  est 
tout  à  fait  manquée,  et  celle  de  la  négresse 
Sara  ne  vaut  guère  mieux.  Dans  le  second 
acte,  on  remarque  un  duo  original  et  fort 
bien  fait  entre  Babet  et  Domingo  :  Je  n'ai 
pas  encore  eu  d'amant  et  m'en  suis  passée  à 


merveille.  Lesueur,  que  la  manie  de  l'anti- 
quité possédait  et  qui  s'imaginait  naïvement 
avoir  retrouvé  la  musique  des  Grecs,  émail-  i 
lait  ses  partitions  de  mots  scientifiques,  de 
termes  empruntés  aux  anciens  modes,  et  on 
ne  peut  s'empêcher  de  sourire  en  lisant  les 
mots  doriens,  hypophrygiens,  lydiens,  appli- 
qués à  des  morceaux  conçus  dans  la  tonalité 
moderne,  et  des  phrases  comme  celle-ci  :  In 
tutto  quest'  allegro,  eseguite  aneora  col  carat- 
tere  locale,  e  col  sentimento  délia  ritmopœia, 
ebraica  dei  profeii;  e  coll'  espressione  e  l'ac- 
cento  délia  melopœia  diastaltica,  mescolata 
délia  systaltica,  etc.  Il  a  même  prétendu  que 
des  morceaux  de  son  opéra  de  la  Mort  d'A- 
dam expliquaient  plusieurs  textes  des  an- 
ciens sur  la  musique  des  Hébreux,  des  pa- 
triarches, sur  celle  des  prophètes,  des  Egyp- 
tiens, des  Chaldéens,  des  plus  anciens  grecs. 
(Voir  page  114  de  la  grande  partition).  Poui 
en  revenir  à  Paul  et  Virginie,  citons  encore 
le  grand  duo  du  deuxième  acte  :  Est-ce  donc 
là  la  récompense?  et  le  quatuor  du  troisième 
acte  :  0  rage,  ô  douleur  infinie!  qui  est  le 
plus  beau  morceau  de  l'ouvrage.  La  scène  de 
la  tempête  paraîtrait  faiblement  rendue  si 
on  l'exécutait  maintenant.  Elle  a  paru  émou- 
vante autrefois.  Comme  nous  l'avons  dit  plus 
haut,  les  auteurs  ont  changé  le  dénoûment 
de  Bernardin  de  Saint-Pierre.  Virginie  est 
sauvée  du  naufrage  et  de  l'incendie  du  vais- 
seau par  les  Indiens,  dont  sa  bonté  l'avait 
rendue  l'idole. 

PAUL  ET  VIRGINIE,  opéra  anglais,  mu- 
sique de  Reeve,  en  société  avec  Mazzinghi, 
représenté  à  Londres  en  1800. 

PAUL  ET  VIRGINIE,  opéra  en  un  acte,  li- 
vret et  musique  de  M.  Denis  Robert,  repré- 
senté au  théâtre  de  Port-Louis  (île  Maurice) 
le  30  octobre  1876.  Ce  petit  ouvrage  a  été 
orchestré  par  M.  Laban. 

PAUL  et  VIRGINIE,  opéra  en  trois  actes 
et  sept  tableaux,  livret  de  MM.  Michel  Carré 
et  Jules  Barbier,  musique  de  M.Victor  Massé, 
représenté  à  l'Opéra- National -Lyrique  le 
15  novembre  1876.  Cet  ouvrage  est,  à  mon 
avis,  le  plus  distingué,  le  plus  poétique,  le 
plus  fortement  inspiré  qui  ait  été  représenté 
au  Théâtre-Lyrique  depuis  bien  des  années. 
Le  chef-d'œuvre  littéraire  de  Bernardin  de 
Saint-Pierre  a  été  habilement  arrangé  pour 
la  scène,  et  la  couleur  générale  est  bien  celle 
que  l'imagination  conçoit  en  lisant  le  récit 
touchant  des  amours  de  ces  infortunés  enfants. 
Dans  le  premier  tableau,  l'action  se   passe 


PAUL 


PAUL 


849 


dans  la  case  de  Marguerite,  cabane  de  bam- 
bous, ouverte  sur  un  paysage  de  l'île  de  France. 
Mme  de  La  Tour  et  Marguerite  sont  occupées 
à  filer  du  coton.  Les  deux  mères  s'entretien- 
nent de  leurs  enfants  et  se  font  part  de  leurs 
remarques  sur  leur  attachement  mutuel. 
Mme  de  La  Tour  annonce  l'intention  d'envoyer 
Paul  aux  Indes  pour  quelque  temps,  moins 
pour  éprouver  son  amour  pour  Virginie  que 
pour  préparer  leur  bonheur  futur.  Ce  duo  des 
deux  mères  est  d'un  effet  charmant.  C'est  un 
dialogue  et  un  ensemble  dans  la  forme  du 
nocturne  d'une  teinte  pleine  de  tendresse  et 
de  calme.  Domingue,  le  vieux  serviteur  dévoué 
à  ses  maîtres  et  presque  de  la  famille,  a  en- 
tendu le  projet  d'éloigner  Paul.  Il  intervient 
dans  la  conversation  et  chante  des  couplets 
dont  la  mélodie  est  parlante  et  originale: 
N'envoyés  pas  le  jeune  maître  vers  les  pays 
lointainsl  On  annonce  l'arrivée  d'un  navire 
venant  de  France.  Mme  de  La  Tour  se  rend  à 
Port-Louis  avec  l'espérance  de  recevoir  u  ne 
lettre  de  sa  famille.  Le  chœur  des  habitants 
de  l'île  :  Un  navire  entre  dans  le  port,  est  à  la 
fois  populaire  et  distingué.  On  voit  le  balan- 
cement du  navire,  on  entend  le  chant  mono- 
tone des  matelots,  on  se  souvient  de  ces  ac- 
cents dont  ils  accompagnent  leurs  efforts 
lorsqu'ils  retirent  les  ballots  de  la  cale.  C'est 
ainsi  qu'un  véritable  artiste  sait  poétiser  les 
détails  les  plus  vulgaires,  en  évitant  égale- 
ment deux  écueils,  la  banalité  et  le  réalisme. 
Paul  et  Virginie  surpris  par  l'orage  accourent 
abrités  sous  une  large  feuille  de  bananier.  Lt, 
duo  qu'ils  chantent:  0  joie/  6  douceur  d'aimer 
qui  nous  aime!  a  le  mérite  particulier  d'ex- 
primer par  un  heureux  mélange  des  voix 
l'union  parfaite  et  mystérieuse  de  deux  cœurs 
confiants  l'un  dans  l'autre.  La  poésie  de  Fé- 
licien David  et  les  formes  harmoniques  de 
Mendelssohn  semblent  se  condenser  dans  ce 
morceau.  Méala,  épuisée  de  fatigue,  les  bras 
meurtris  et  les  vêtements  en  lambeaux  se  pré- 
sente sur  le  seuil.  Elle  vient  implorer  un  asile 
contre  la  poursuite  d'un  maître  impitoyable. 
Virginie,  compatissante,  lui  donne  du  lait,  du 
pain,  des  paroles  de  consolation.  Elle  se  charge 
avec  Paul  de  la  ramener  chez  son  maître  et 
d'obtenir  sa  grâce.  Dans  ce  trio,  on  distingue 
surtout  une  belle  phrase  : 

Oui,  les  cœurs  que  Dieu  même  inspire 
Dans  l'innocence  des  champs 
Trouvent  bien  ce  qu'il  faut  dire 
Pour  émouvoir  les  méchants. 

Le  deuxième  tableau  transporte  le  specta- 
teur dans  la  plantation  de  M.  de  Sainte-Croix, 
riche  planteur  de  la  Rivière-Noire.  Ce  mauvais 
colon  n'est  pas  nommé  par  Bernardin  de  Saint- 


Pierre.  Pourquoi  l'auteur  du  livret  l'a-t-il 
baptisé  du  nom  de  Sainte-Croix?  C'est  sans 
doute  par  antiphrase  ;  car  c'est  sur  les  rameaux 
de  l'arbre  de  la  croix  que  l'égalité  des  droits 
des  âmes  humaines  a  été  promulguée  dans  le 
monde.  Le  choix  de  ce  nom  n'est  pas  heureux. 
Les  esclaves  font  entendre  des  accents  dou- 
loureux sous  les  ardeurs  du  soleil  ;  un  négrillon 
chante  sur  un  mode  mineur  et  avec  des  into- 
nations plaintives  sa  misère.  Virginie  et  Paul 
arrivent  avec  Méala.  Ici  les  récitatifs  sont 
d'une  expression  excellente  et  passent  tour  à 
tour  de  la  rudesse  à  une  douceur  exquise.  Par- 
donnez-lui, s'écrie  Virginie  en  s'adressant  à 
Sainte-Croix.  Son  chant  large  et  soutenu  part 
du  cœur.  C'est  une  magnifique  inspiration.  Le 
chœur  est  ravi  :Ohl  La  douce  voix!  oh!  le  doux 
sourire,  c'est  un  chant  d'oiseau  dans  l'air  en- 
volé ;  à  peine  elle  parle,  et  chacun  l'admire* 
Sainte-Croix  est  subjugué.  A  travers  la  dis- 
tance des  âges  et  en  tenant  compte  de  la  dif- 
férence des  moyens  employés,  cette  page  rap- 
pelle la  puissance  d'expression  de  Gluck. 
Sainte-Croix  accorde  la  grâce  de  Méala.  Mais 
la  beauté  de  Virginie  allume  dans  son  cœur 
grossier  une  passion  brutale.  L'intelligente 
et  reconnaissante  Méala  s'en  aperçoit  la  pre- 
mière, et  lorsque  Sainte- Croix,  en  l'honneur 
de  ses  deux  hôtes,  improvise  une  sorte  de  fête 
et  ordonne  à  Méala  de  chanter,  celle-ci  les. 
avertit  qu'un  danger  les  menace  : 

Parmi  les  lianes, 
Au  fond  des  savanes, 
Le  tigre  est  couché. 
Son  regard  flamboie, 
Il  guette  sa  proie, 
Dans  l'ombre  caché. 
Le  jour  va  s'éteindre, 

Voici  la  nuit; 
Il  peut  vous  atteindre, 

Fuyez  !  —  tout  fuit. 

Cette  chanson  âpre  et  sauvage  reste  musi- 
cale malgré  ses  intonations  hardies  et  son 
rhythme  heurté,  ce  qui  prouve  qu'il  n'est 
nullement  nécessaire  de  sortir  du  domaine 
de  l'art  pour  produire  l'effet  cherché,  lorsque 
le  musicien  a  de  l'imagination  et  du  goût. 
Sainte-Croix,  furieux  du  départ  précipité  de 
Virginie  et  de  Paul,  en  rend  Méala  responsable 
et  la  livre  à  un  nouveau  châtiment.  Je  trouve 
que  dans  cette  scène,  les  auteurs  ont  été  trop 
loin.  La  danse  delà  bamboula,  l'orgie  du  plan- 
teur, son  ivresse,  les  cris  de  la  malheureuse 
qui  dominent  le  chœur,  produisent  une  im- 
pression trop  pénible  pour  une  œuvre  lyri- 
que. Il  faut  se  garder  de  confondre  l'émotion 
avec  la  sensation  physique.  Une  symphonie 
intéressante  intitulée  :  la  Forêt,  sert  d'en- 
tr'acte. 

54 


850 


PAUL 


PAUL 


Le  premier  tableau  du  deuxième  acte  re- 
présente l'habitation  de  Mme  de  la  Tour.  Elle 
achève  d'habiller  Virginie  et  de  la  parer  de 
quelques  bijoux.  Elle  l'informe  qu'une  vieille 
parente  la  mande  auprès  d'elle  et  consent  à 
lui  laisser  sa  fortune  à  la  condition  qu'elle  par- 
tira pour  la  France.  Virginie  ne  veut  pas 
quitter  sa  mère.  Elle  lui  fait  la  confidence  de 
son  amour.  Mme  de  La  Tour,  après  de  douces 
exhortations,  la  laisse  seule  à  ses  réflexions. 
Tout  cela  a  été  traité  parle  compositeur  avec 
une  délicatesse  infinie.  Ici  se  place  une  scène 
très  poétique  dans  sa  naïveté,  scène  pleine 
de  naturel,  qui  suffirait  seule  pour  faire  le  suc- 
cès d'un  acte  d'opéra.  La  jeune  fille  veut  sa- 
voir ce  que  pense  de  son  départ  Domingue,  ce 
vieil  ami  qui  l'a  vue  naître,  qui  l'aime  ainsi 
que  Paul.  Pour  toute  réponse,  sans  la  regar- 
der et  tout  en  travaillant  à  sa  natte  de  jonc, 
Domingue  chante  : 

L'oiseau  s'envole 
Là-bas!  là-bas! 
L'oiseau  s'envole 
Et  ne  revient  pas. 
Ah!  pauvre  folle I 
Reste  à  la  maison. 
Crois  à  ma  chanson 

L'oiseau  s'envole 
Et  ne  revient  pas. 
Oiseau  fidèle 
Que  Dieu  bénit. 
Oiseau  fidèle, 
Reste  en  ton  doux  nid. 

Ferme  ton  aile, 
Tu  dormiras  mieux 
Que  sous  d'autres  cieuai 
Oiseau  fidèle, 
Que  Dieu  bénit, 
Oiseau  fidèle, 
Reste  en  ton  doux  nid. 

La  mélodie  de  cette  cantilène  est  expressive 
et  touchante. 

Le  désespoir  de  Paul  apprenant  la  fatale 
nouvelle  forme  la  contre-partie  de  cette  scène. 
Elle  est  rendue  plus  dramatique  encore  par 
l'aveu  que  Marguerite  fait  à  son  fils  de  sa 
faute  et  de  la  honte  de  sa  naissance.  Cette 
situation  difficile  à  rendre  est  d'une  déclama» 
tion  si  juste  qu'elle  a  pleinement  réussi.  Rien 
d'attendrissant  comme  les  consolations  que 
Paul,  malgré  sa  douleur  et  dans  son  affection, 
prodigue  à  sa  mère.  Les  phrases  les  plus  re- 
marquées sont  celles-ci  :  Ah!  ne  brises  pas 
mon  courage,  et  Je  vous  honore;  je  vous  aime. 
Méala  revient  encore  une  fois  chercher  un 
refuge  ;  mais  cette  fois,  elle  est  suivie  de  près 
par  Sainte-Croix.  Paul  le  reçoit.  Une  discus- 
sion s'engage;  elle  se  termine  par  la  rançon 
de  l'esclave  avec  l'argent  envoyé  de  France  à 
Virginie.  Le  grand  duo  dans  lequel  Paul  et 
Virginie  font  le  serment  d'être  l'un  à  l'autre 
.paraît  un  peu  long  à  cause  de  la  succession 


des  mouvements  divers,  andante,  allegretto, 
allegro  maestoso,  entrecoupés  de  récitatifs,  à 
la  façon  de  la  mélopée  en  vogue  de  l'autre  côté 
du  Rhin ,  et  heureusement  fort  contestée  en 
deçà;  mais  la  péroraison  en  la  bémol  ma- 
jeur est  admirable  d'inspiration.  Cette  belle 
phrase  a  été  choisie  par  le  compositeur  pour 
caractériser  l'amour  de  Paul  et  de  Virginie, 
amour  noble  et  pur,  au-dessus  des  vicissi- 
tudes humaines,  plus  fort  que  la  mort. 
Par  le  ciel  qui  m'entend,  par  l'air  que  je  respire, 
Par  ce  Dieu  que  je  prends  à  témoin  de  ma  foi, 

Par  tes  larmes,  par  ton  sourire, 

Je  jure  de  n'être  qu'à  toi  ! 

Au  second  tableau,  il  fait  clair  de  lune  et 
on  voit  la  mer  à  travers  les  arbres.  Le  chœur 
que  j'ai  signalé  plus  haut  est  répété  en  fan- 
fare par  les  cors  ;  bien  écrite  pour  ces  instru- 
ments, elle  produit  le  plus  charmant  effet. 
Elle  se  poursuit  développée  par  un  chœur 
lointain.  Après  le  grand  air  de  Virginie, 
Méala  chante  des  couplets  auxquels  des  appo- 
giatures  donnent  beaucoup  de  caractère.  C'est 
un  hors-d'œuvre,  mais  on  l'entend  avec  plai" 
sir.  Virginie  s'est  endormie  sur  un  banc  de 
gazon.  M.  de  La  Bourdonnais  arrive  et  presse 
le  départ;  Mmede  La  Tour  réveille  sa  fille.  La 
toile  tombe.  Le  troisième  acte  renferme  d'aussi 
beaux  morceaux  que  les  deux  autres.  La 
chanson  de  Méala  :  En  vain  sur  cette  lointaine 
rive,  est  une  mélodie  fort  jolie,  toute  en  syn- 
copes sur  lesquelles  M.  Victor  Massé  aurait 
pu  obtenir  de  son  poëte  des  paroles  mieux 
adaptées  à  ce  genre  de  rythme.  Le  quatuor: 
Que  l'enfant  que  j'aime,  composé  de  mesures 
alternées  à  quatre  et  à  deux  temps,  est  gra- 
cieusement accompagné  par  les  instruments  à 
cordes,  en  pizzicato.  Le  pauvre  Paul,  inconso- 
lable de  l'absence  de  son  amie,  lit  et  relit 
une  lettre  de  Virginie  ;  la  déclamation  en  est 
mélodieuse  et  d'une  sensibilité  exquise.  Je  la 
donne  ici,  parce  qu'elle  me  semble  avoir  un 
parfum  de  candeur  qu'il  est  doux  de  respirer 
en  ces  temps  où  l'amour  est  si  mal  exprimé 
au  théâtre  : 

Chère  mère,  vous  m'avez  dit 
De  vous  mander  les  jours  de  joie 
Ou  de  chagrin  que  Dieu  m'envoie; 
C'est  à  grand'peine  :  on  m'interdit 
De  vous  écrire;  et  moi,  sans  armes 
Contre  un  si  rigoureux  arrêt, 
Je  vous  fais  tenir  en  secret 
Ces  mots  arrosés  de  mes  larmes. 
D'autres  tourments  que  je  prévois 
Me  tiennent  le  cœur  en  alarmes; 
J'ai  trop  pleuré,  rappelez-moi. 
Au  sein  même  de  la  richesse. 
Je  suis  plus  pauvre  qu'autrefois. 
Ne  pouvant  vous  faire  largesse 
De  tous  les  biens  que  je  reçois; 
Il  a  fallu  que  votre  fille 
Se  cachât  des  regards  jaloux 


PAUL 


PAUL 


851 


Pour  recourir  à  son  aiguille 
Et  travailler  au  moins  pour  vouf. 
Hélas!  c'est  là  tout  le  mérite 
De  menus  objets  faits  par  moi 
Que  j'ai  pu  joindre  à  mon  envoi 
Pour  vous  et  maman  Marguerite. 
A  Paul  cette  petite  fleur 
Que  l'on  appelle  violette, 
Du  nom  même  de  sa  couleur; 
Elle  semble  éclose  en  cachette 
Sous  le  buisson  où  la  trahit 
Le  doux  parfum  qu'elle  recèle; 
Par  les  soins  de  Paul  puisse-t-elle 
Prospérer  en  cet  humble  nid 
De  fleurs,  de  mousse  et  de  verdure, 
Où  notre  fontaine  murmure. 
Où  nos  oiseaux  chantent  en  chœur, 
Hélas!  où  j'ai  laissé  mon  cœur! 

Le  fond  du  théâtre  s'ouvre  et  laisse  voir  à 
travers  une  gaze  un  salon  aristocratique. 
Virginie  est  invitée  à  chanter.  Elle  s'accom- 
gagne  sur  la  harpe  : 

Que  ma  chanson  vers  toi  s'envole, 
O  doux  ami  que  j'ai  quitté,  etc. 

La  mélodie  est  ravissante  de  grâce  et  de 
mélancolie.  On  l'entoure,  on  la  félicite.  Un  per- 
sonnage lui  est  présenté.  C'est  Sainte-Croix. 
Virginie  repousse  avec  dédain  ses  hommages. 
La  vieille  parente  témoigne  son  indignation 
et  congédie  Virginie.  Paul  a  suivi  cette  vi- 
sion et  s'écrie  :  a  Elle  revient  vers  nous  !  » 
Domingue  accourt;  en  effet,  on  annonce  l'ar- 
rivée d'un  navire  ;  mais  il  est  ballotté  par  la 
tempête  et  ne  peut  aborder.  Paul  se  précipite 
sur  la  plage.  Le  théâtre  change.  A  quelque 
distance  en  mer,  on  voit  le  Saint-Géran  à  demi 
submergé.  Virginie  est  étendue  inanimée  sur 
le  sable  ;  Paul  est  agenouillé  près  d'elle.  Tous 
les  personnages  et  les  habitants  de  l'île  sont 
accablés  de  douleur-  Le  chœur  chante  : 

Pauvres  amants  ! 
Séparés  sur  la  terre 
Et  longtemps  malheureux, 
L'amour  que  rien  n'altère 
Les  attend  dans  le  ciel  et  commence  pour  eux! 

Cette  partition,  le  chef-d'œuvre  de  M.  Vic- 
tor Massé,  est  désormais  associée  au  poème 
de  Bernardin  de  Saint-Pierre  et  s'ajoute  glo- 
rieusement aux  meilleurs  opéras  de  l'école 
française.  Distribution  :  Paul,  Capoul  ;  M.  de 
Sainte  -  Croix  ,  Melchisédech  ;  Domingue, 
Bouhy  ;  M.  de  La  Bourdonnais,  Bonnefoy;  Vir- 
ginie, Mlle  c.  "Ritter  ;  Méala,  Mme  Engalli; 
Mme  de  La  Tour ,  Mme  sallard  ;  Marguerite, 
Mme  Téoni  ;  un  négrillon,  Mlles  parent  et 
Marcus. 

*  Paul,  faut  rester,  parodie  en  un  acte 
de  Paul  Forestier,  de  Siraudin  et  Marc  Le- 
prévost,  avec  airs  nouveaux  de  Victor  Robil- 
lard,  représentée  au  Palais-Royal  le  22  février 
1868. 


PAUL  1er,  opéra  en  trois  actes',  paroles  de 
Luce  et  Victor  Lefebvre,  musique  de  Bo- 
very,  représenté  à  Douai  vers  1830.  Ce  fut 
presque  le  début  de  ce  bon  musicien  qui  lutta 
pendant  de  longues  années  contre  la  fortune 
et  qui  est  mort  récemment  chef  d'orchestre 
d'un  des  plus  modestes  théâtres  de  Paris. 
L'auteur  de  Jacques  Artevelde,  du  Giaour, 
était  un  mélodiste  distingué  et  plusieurs  de 
ses  romances  sont  devenues  justement  popu- 
laires. 

PAULIN  ET  CLAIRETTE  ou  LES  DEUX 
ESPIÈGLES,  comédie  en  deux  actes ,  paroles 
et  musique  de  Dezède,  représentée  au  Théâ- 
tre-Français le  5  janvier  1792,  l'année  même 
de  la  mort  du  compositeur. 

PAULINE ,  opéra ,  musique  de  Drechsler 
(Joseph),  représenté  à  Vienne  vers  1S15. 

PAULINE,  opéra  anglais,  livret  tiré  du  ro- 
man de  lord  Bulwer  Lytton,  musique  de 
M.  Fr.  Cowen ,  représenté  avec  succès  au 
Lyceum  theater  de  Londres  en  décembre  1876. 

PAULINE  ET  HENRI,  comédie  en  un  acte, 
en  prose,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Boutil- 
lier,  musique  de  Rigel,  représentée  à  Fey- 
deau  le  9  novembre  1793.  C'est  une  pièce 
empreinte  de  cette  fadeur  et  de  cette  fausse 
sensibilité  particulières  à  cette  époque,  et 
auxquelles  la  Terreur  répondait  par  son  iro- 
nie sanglante. 

PAULUS,  oratorio,  musique  de  Mendels- 
shon-Bartholdy,  écrit  en  partie  à  Dusseldorf 
et  terminé  en  1835.  Cet  oratorio  est  l'œuvre 
la  plus  importante  du  compositeur.  Elle  est 
souvent  exécutée  en  Allemagne  ;  mais  le  pu- 
blic n'en  connaît  en  France  que  de  beaux 
fragments.  Le  livret  allemand  se  compose  de 
strophes  poétiques,  reliées  entre  elles  par  des 
périodes  en  prose,  reproduisant  les  récits 
extraits  des  Actes  des  apôtres.  La  mort  de 
saint  Etienne  est  le  sujet  du  prologue  de  l'o- 
ratorio. Le  récit  des  persécutions  exercées 
contre  les  disciples  du  Christ  précède  la  con- 
version de  saint  Paul  sur  le  chemin  de  Da- 
mas et  ses  premières  prédications.  Dans  la 
dernière  partie ,  saint  Paul  dit  adieu  aux 
fidèles  de  Milet  et  d'Ephèse  ,  en  leur  faisant 
un  tableau  des  luttes  de  l'Eglise  naissante. 
M.  Maurice  Bourges  a  traduit  en  vers  fran- 
çais tout  ce  livret  écrit  en  prose.  La  musique 
de  cet  ouvrage  est  d'une  originalité  hardie  et 
puissante.  L'expression  et  la  couleur  y  do- 
minent plus  que  la  mélodie  et  l'unité  de 
style.  Les  contrastes  sont  fréquents,  l'instru- 


852 


PAVI 


PAYS 


mentation  habile  et  savante.  Des  effets  de 
sonorité  nouveaux  et  d'un  goût  exquis  ont 
élevé  Mendelssohn  au  rang  des  premiers 
symphonistes.  Parmi  les  morceaux  les  plus 
admirés,  nous  citerons  en  première  ligne  le 
chœur  de  soprani ,  accompagné  par  tous  les 
instruments  à  vent  et  les  timbales  en  tré- 
molo dans  la  scène  de  la  conversion  de  saint 
Paul,  et  le  chœur  :  Gloire  au  malheureux  gui 
souffre  le  martyre ,  dans  la  première  partie. 
Mendelssohn  a  arrangé  lui-même,  pour  le 
piano  et  à  quatre  mains,  l'ouverture  qui  pro- 
duit de  l'effet. 

PAUSANIA,  opéra  italien,  musique  de  Le- 
grenzi,  représenté  à  Venise  en  1681. 

*  PAUVRE  AVEUGLE  (LE)  OU  LA  CHANSON 
SAVOYARDE,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Hapdé  et  Philidor,  musique  de  Porta, 
repr.  à  l'Ambigu-Comique  le  24  juillet  1797. 

PAUVRE  FEMME  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Marsollier,  musique  de 
Dalayrac ,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
8  avril  1795. 

PAUVRE  HOMME  (le)  ,  opéra-comique, 
musique  de  Saint-Amans,  représenté  à  Pa- 
ris en  1797. 

*  PAUVRE  Jonathan  (le),  opérette-bouffe 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  H.  Wittmann 
et  L.  Bauer,  musique  de  M.  Cari  Millœeker, 
représentée  avec  un  succès  retentissant,  le 
4  janvier  1890,  au  théâtre  An  der  Wien  de 
Vienne.  Cet  ouvrage  fit  ensuite  triomphale- 
ment le  tour  des  théâtres  spéciaux  d'Alle- 
magne et  d'Autriche-Hongrie. 

PAVILLON  (le),  opéra  anglais,  musique 
de  Linley  (William),  représenté  à  Drury- 
Lane,  en  Angleterre,  vers  1795. 

PAVILLON  (le)  ,  opéra-comique ,  musique 
de  Piccinni  (Alexandre),  représenté  au  théâ- 
tre des  Jeunes-Artistes  de  la  rue  de  Bondy 
vers  1804. 

PAVILLON  DES  PLEURS  (le)  OU  LES  PÊ- 
CHEURS DE  GRENADE,  comédie  lyrique  en 
un  acte,  paroles  de  R.-C.  Guilbert  de  Pixé- 
récourt,  musique  posthume  de  Dalayrac,  re- 
présentée à  l'Opéra-Comique  le  13  mai  1822. 
L'ouverture  est  charmante.  Les  morceaux  les 
plus  agréables  sont  :  le  virelai  chanté  par 
Laure  :  A  l'espérance,  Zoraïde,  ouvrez  votre 
cœur;  les  couplets  chantés  dans  une  barque 
par  Almanzor  :  Sur  ce  rivage  attachons  nos 
filets,  suivis  d'un  ensemble  d'un  joli  effet;  la 
romance  de  Zoraïde  :  La  colombe  fugitive,  et 


le  dernier  duo  entre  Zoraïde  et  Almanzor. 
Nous  croyons  que  la  pièce  a  fait  tort  à  la 
partition. 

PAVILLON  DU  CALIFE  OU  ALMANZOR 
ET  zobéide,  opéra  en  deux  actes,  paroles 
de  Després,  Deschamps  et  Morel,  musique  de 
Dalayrac,  représenté  sur  le  théâtre  des  Arts 
(à  l'Opéra)  le  13  avril  1804.  Cet  ouvrage,  le 
seul  que  Dalayrac  ait  écrit  pour  l'Opéra,  ne 
réussit  point.  On  le  reprit,  sans  plus  de  suc- 
cès, à  Feydeau,  sous  le  titre  suivant  :  le  Pa- 
villon des  fleurs.  Le  poëme  avait  été  réduit  à 
un  acte.  (Voyez  l'article  précédent.) 

*  PAVO  DE  NAVIDAD  (el),  zarzuela  en  un 
acte,  paroles  de  Puente  et  BraSas,  musique 
de  Francisco  Barbieri,  représentée  au  théâtre 
des  Variétés,  de  Madrid,  le  24  décembre  1866. 

PAYS  DE  COCAGNE  (le),  opéra  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  de  Forges,  musique  de 
Mme  Pauline  Thys,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  24  mai  1862. 

PAYS  DE  L'AMOUR  (le)  ,  opéra  allemand, 
musique  de  Bierey,  repr*  à  Dresde  en  1798. 

*  PAYS  de  L'OR  (le),  pièce  à  grand  spec- 
tacle, mêlée  de  pantomime,  en  trois  actes  et 
quatorze  tableaux,  de  MM.  H.  Chivot  et  Al- 
bert Vanloo,  musique  de  M.  Léon  Vasseur, 
représentée  au  théâtre  de  la  Gaîté  le  26  jan- 
vier 1892.  Interprètes  :  MM.  Alexandre, 
Fugère,  Bartel,  Dacheux,  Liesse,  Riga, 
Mmes  Cassive,  Gélabert,  Moïna  Clément, 
Ducouret  et  Rolla. 

*  PAYS  des  BIJOUX  (le),  opérette  en  deux 
actes,  musique  de  M.  Georges  Douay,  repré- 
sentée aux  Folies-Marigny  en  1876. 

PAYS  DES  UTOPIES  (le),  opéra  allemand, 
musique  de  Schack,  repr.  à  Vienne  vers  1788. 

PAYSAN  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  d'Alboise,  musique  de  M.  Charles  Poi- 
sot,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  16  oc- 
tobre 1850.  L'auteur  du  livret  reproduit  un 
des  épisodes  légendaires  de  la  vie  de  Henri  IV, 
et  l'attribue  à  Joseph  II.  La  scène  se  passe 
aux  frontières  de  l'Autriche  et  de  la  Prusse. 
Un  jeune  officier  de  fortune,  au  service  de 
l'empereur,  aime  la  nièce  d'un  baron  fort  en- 
têté de  sa  noblesse.  Celui-ci  refuse  de  s'allier 
à  la  famille  d'un  paysan;  mais  l'empereur 
;  s'intéresse  au  sort  des  deux  jeunes  gens.  Une 
partie  de  chasse  le  conduit  chez  le  villageois. 
-Il  s'y  régale  avec  grand  appétit  d'un  quartier 
de  chevreuil,  et,  pour  lever  les  scrupules  du 
baron,  il  ennoblit  son  hôte  rustique.  Ce  sujet, 


PAZZ 


PAZZ 


853 


qui  a  été  traité  trop  souvent  au  théâtre  pour 
intéresser  le  public,  ne  convenait  pas  à  un 
jeune  compositeur.  Cet  ouvrage  a  été  le  début 
au  théâtre  de  M.  Charles  Poisot,  élève  distin- 
gué d'Halévy.  La  partition  du  Paysan  annon- 
çait les  qualités  les  plus  solides,  de  la  verve 
mélodique,  un  sentiment  vrai  de  la  déclama- 
tion, une  harmonie  correcte  et  variée.  Il  est 
regrettable  qu'on  n'ait  pas  encouragé  ce 
compositeur  dans  la  carrière  où  le  portaient 
son  organisation  et  ses  bonnes  études.  L'ou- 
verture débute  par  un  andante ,  dans  lequel 
on  remarque  un  charmant  effet  produit  par 
les  clarinettes,  les  cors  et  les  bassons.  Elle 
se  termine  par  un  allegretto  rustique  plein 
d'entrain.  Parmi  les  morceaux  les  plus  sail- 
lants, nous  rappellerons  la  romance,  naïve  et 
tendre,  de  Thérèse  :  Ne  plus  le  voir;  le  duo 
bouffe  :  Qui ',!  vous  !  devenir  noble  un  jour,  et 
les  couplets  :  Gros  et  gras  meunier,  un  soir, 
qui  ont  bien  la  couleur  et  le  ton  de  notre 
vieille  musique  française.  Cet  opéra-comique 
a  été  chanté  par  Jourdan ,  Nathan,  Lemaire, 
Hermann  Léon  et  Mlle  Décrois.  L'éditeur 
Richault  a  publié  une  belle  édition  in-4°  de 
cette  partition. 

PAYSAN  À  PRÉTENTION  (le),  Opéra-CO- 
mique,  musique  de  Deshayes ,  représenté  au 
théâtre  de  Beaujolais  en  1787. 

PAYSANNE  SUPPOSÉE  (la).  OU  LA  FÊTE 
DE  LA  MOISSON,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Dubois,  musique  de  Blasius, 
représenté  à  la  Comédie  Italienne  le  28  août 

1788. 

PAZIENZA  DI  SOCRATE  CON  DUE  MO- 
GLIE  (la)  [la  Patience  de  Socrate  avec  deux 
femmes],  opéra  italien,  musique  de  Draghi 
(Antoine),  représenté  à  Vienne  en  1680. 

PAZIENZA  DI   SOCRATE  CON  DUE  MO- 

GLI  (la),  divertissement  dramatique  italien, 
musique  de  Reuter,  représenté  en  1731.  Ce 
compositeur  n'écrivit  que  le  deuxième  et  le 
troisième  acte;  Caldara  écrivit  l'ouverture 
et  le  premier. 

PAZZA  DELLA  REGINA  (la)  [la  Folie  de 
la  reine],  opéra  séria,  musique  de  G.  Duprez, 
représenté  dans  la  salle  Pierre  Petit  en  1877; 
chanté  par  les  élèves  du  célèbre  et  excellent 
professeur. 

*  PAZZA   GIORNATA  (la)  OSsia  IL  MATRI- 

MONio  di  Figaro,  opéra  semi- sérieux, 
musique  de  Portogallo,  représenté  à  Venise, 
sur  le  théâtre  San  Benedetto,  le  26  décem- 
bre 1799. 


PAZZI  ABDERITI  (i)  [les  Fous  abdéritains\, 
opéra  italien  ,  musique  de  Draghi  (Antoine), 
représenté  à  Vienne  en  1675. 

PAZZI  GLORIOSI  (i)  {les  Fous  glorieux], 
opéra-bouffe ,  musique  de  Gagni,  représenté 
à  Milan  en  1783. 

PAZZI  IMPROVISATI  (i)  [les  Fous  impro- 
visés], opéra-bouffe,  musique  de  Brizio,  repré- 
senté à  Ferrare  vers  1770. 

PAZZI  PER  PROGETTO  (i)  [les  Fous  simu- 
lés], opéra,  musique  de  Donizetti,  repré- 
senté à  Naples  en  1830. 

PAZZI  PER  TROPPO  AMORE  (i)  [les  Fous 
par  excès  d'amour],  opéra  italien,  musique  de 
Heinichen,  représenté  au  théâtre  Satit'An- 
giolo  de  Venise,  en  1713. 

PAZZIA  AMOROSA  (la)  [la  Folie  amou- 
reuse], opéra  italien,  musique  de  Gasparini 
(Francesco),  représenté  à  Venise  en  1711. 

PAZZIA  DE'  GELOSI  (la)  [la  Folie  des  Ja- 
loux], opéra  italien,  musique  d'Anfossi,  re- 
présenté à  Fabriano  et  à  Rome  en  1787. 

PAZZIE  D'ORLANDO  (le)  [les  Folies  de 
Roland],  opéra  italien,  musique  de  P.  Gu- 
glielmi,  représenté  à  Londres  en  1771. 

PAZZIE  DEGLI  AMANTI  (le)  [les  Folies 
des  amants],  opéra  italien,  musique  de  Pol- 
laroli,  représenté  à  Venise  en  1719. 

PAZZIE  DI  STELLIDAURA  E  ZOROASTRE 

(le)  [les  Folies  de  Stellidaure  et  de  Z oroastre], 
farce  italienne,  musique  de  Cimarosa,  repré- 
senté au  théâtre  des  Fiorentini ,  à  Naples, 
en  1772. 

PAZZO  GLORIOSO  (il)  [le  Fou  glorieux], 
opéra  italien,  musique  de  Cocchi  (Joachim), 
représenté  à  Venise  en  1753. 

pazzo  NE  FÀ  CENTO  (un),  opéra  italien, 
mus.  de  Gassmann ,  repr.  à  Venise  en  1769. 

PAZZO  NE  FÀ  cento  (un),  opéra  buffa, 
musique  de  J.-S.  Mayer,  représenté  au  théâ- 
tre San  Samuele,  à  Venise,  en  1797. 

PAZZO  PER  FORZA  (il)  [le  Fou  malgré  lui], 
opéra  italien,  musique  de  Schuster,  repré- 
senté à  Dresde  en  1784. 

PAZZO  PER  FORZA  (il)  [le  Fou  malgré  lui], 
opéra-bouffe ,  musique  de  Weigl,  représenté 
à  Vienne  vers  1787. 

*  PAZZO  PER  FORZA  (il),  opéra,  parole; 
de  Monaglia,  musique  de  Jacopo  Melani,  re- 
présenté en  1658  à  Pratolino. 


854 


PEGH 


PÊGH 


*  pearl  OP  Bagdad  (the),  opéra-comi- 
que,  musique  de  M.  John  Loretz,  représenté 
en  mai  1872  au  Brooklyn  Lyceum  de  New- 
York. 

PEARL  OF  BAGDAD  (the),  opéra  améri- 
cain, livret  de  M.  E.  Nyse,  musique  de 
M.  John  Moretz  ;  représenté  au  Brooklyn- 
LycaBum  de  New- York  en  mai  1872. 

*  PEAU  D'Âne,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  Julian  (Mme  Pilati),  musique  de  Ruy- 
tler  (Pilati),  représentée  aux  Folies-Nouvelles 
en  mars  1858 

PEAU  DE  L'OURS  (la),  opéra-comique, 
musique  de  Arquier,  représenté  au  théâtre 
Molière  vers  1792. 

*  peau  DE  L'OURS  (la),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Samuel  David,  représentée 
aux  p-olies-Nouvelles'  en  1857  ou  1858.  Le  li- 
vret de  ce  petit  ouvrage  était  imité  de  celui 
de  l'opéra-comique  de  Duni,  les  Deux  Chas- 
seurs et  la  Laitière,  représenté  cent  ans  au- 
paravant. 

péché  de  GÉRONTE  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  ***,  musique  de 
M.  Chaumet  ;  représenté  au  théâtre  de  l'A- 
thénée le  31  décembre  1872.  C'est  l'éternel 
sujet  du  tuteur  et  de  la  pupille,  d'un  vieil- 
lard épouseur  et  d'une  Rosine  qui  lui  joue  des 
tours  et  finit  par  lui  échapper.  La  musique 
a  été  accueillie  avec  une  indulgence  qu'on  a 
absolument  refusée  à  la  pièce.  On  y  a  remar- 
qué un  morceau  commençant  par  ces  mots  : 
Vous  plaisantez.  Cet  ouvrage  n'a  pas  réussi. 

pêcheur  DE  PALERME  (le),  opéra,  mu- 
sique de  Grossmann ,  représenté  à  Varsovie 
dans  le  mois  de  mars  1867. 

PÉCHEURS  (les)  ,  comédie  en  un  acte, 
mêlée  d'ariettes,  paroles  du  marquis  De  la 
Salle,  musique  de  Gossec,  représentée  à  la 
Comédie-Italienne  le  8  avril  1766.  Cet  opéra- 
comique  est  le  meilleur  que  le  compositeur 
ait  écrit.  Il  a  obtenu  un  grand  succès,  dû  en 
grande  partie  aux  nouvelles  formes  données 
par  Gossec  à  la  musique  instrumentale.  Quoi- 
qu'il n'ait  joint  au  quatuor  que  les  hautbois, 
les  cors  et  les  bassons.  Les  mélodies  ne  sont 
pas  fort  originales;  mais  le  tour  en  est  franc 
et  l'harmonie  bien  appropriée  au  rhythme. 
Cette  partition  offre  beaucoup  d'analogie 
quant  au  style  avec  celles  de  Philidor;  mais 
la  sonorité  en  est  meilleure.  Les  morceaux 
les  plus  saillants  sont  l'ariette  de  Jacques  : 
Sujette  a  déjà  dix-huit  ans,  celle  de  Suzette  : 
Dois-je  espérer,  ou  dois-je  craindra  ?  un  bon 


trio  entre  le  bailli,  Bernard  et  Suzette  et  na 
quatuor  bien  traité. 

PÊCHEURS  DE  CATANE  (LES),  opêra-co- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Cor- 
mon  et  Michel  Carré,  musique  de  M.  Aimé 
Maillart,  représenté  au  Théâtre-Lyrique,  le 
19  décembre  1860.  Le  sujet  de  la  pièce  a  quel- 
que ressemblance  avec  celui  de  Graziella,  le 
joli  roman  de  Lamartine.  Il  s'agit  d'une  jeune 
villageoise,  Nella,  qui,  séduite  par  les  protes- 
tations d'amour  d'un  j  eune  seigneur,  le  préfère 
à  son  ami  d'enfance ,  le  bon  et  fidèle  Cecco  ; 
mais  le  jeune  seigneur  est  fiancé  à  Carmen, 
personne  de  son  rang.  La  pauvre  Nella  se 
retire  au  couvent  des  Annonciades.  Avant 
de  .prononcer  ses  vœux,  elle  revoit  Fernand, 
qui  se  décide  enfin  à  l'épouser  ;  mais  elle  a 
été  frappée  au  cœur  ;  elle  meurt,  ce  qui  est  un 
dénoûment  assez  imprévu  et  fort  lamenta- 
ble. Quant  aux  pêcheurs  de  Catane ,  ils  n'in- 
terviennent que  dans  des  épisodes  assez  se- 
condaires, et  pour  fournir  à  la  mise  en  scène 
et  au  compositeur  des  motifs  et  des  chœurs. 
La  musique  de  M.  Aimé  Maillart  est  avant 
tout  scénique.  Elle  est  colorée,  vive  et  in- 
strumentée avec  talent.  Nous  citerons  le 
chœur  :  Enfants  de  l'Etna;  un  bon  quintette, 
des  air  de  danse,  la  marche  des  soldats,  la 
romance  qui  ouvre  le  second  acte  :  Du  ser- 
ment qui  m'engage  ;  le  finale,  une  tempête,  et 
le  premier  chœur  du  troisième  acte.  Les 
rôles  ont  été  remplis  par  Peschard,  Balan- 
qué,  Girardot,  Mlles  Baretti,  Faivre  et 
Mme  Vadé. 

PÊCHEURS  DE  PERLES  (les),  opéra  en 
trois  actes  et  quatre  tableaux,  paroles  de 
MM.  Gormon  et  Michel  Carré,  musique  de 
M.  Georges  Bizet,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  30  septembre  1863.  La  conception 
de  cette  pièce  est  étrange  et  bizarre  ;  mais 
la  donnée  n'en  est  pas  neuve.  C'est  imité  des 
Romains.  Il  s'agit  d'une  vestale  indienne 
chargée  de  se  tenir  sur  le  haut  d'un  rocher 
qui  domine  les  falaises,  et  d'implorer  les  di- 
vinités bienfaisantes  pendant  que  les  pê- 
cheurs de  perles  vaquent  à  leurs  travaux. 
Toujours  voilée,  elle  ne  doit  se  laisser  appro- 
cher d'aucun  mortel,  sous  peine  de  mort 
Léila  a  été  choisie  pour  remplir  cette  péril- 
leuse fonction.  Zurga  et  son  ami  Nadir  l'a- 
vaient déjà  rencontrée,  et,  tous  deux  frappés 
de  sa  beauté ,  en  étaient  épris.  Léila ,  se 
croyant  seule  pendant  la  nuit  sur  son  rocher, 
ôte  son  voile  et  se  met  à  chanter.  Nadir 
l'entend,  la  reconnaît,  pénètre  dans  l'asile 
sacré,  lui  déclare  son  amour,  qu'elle  partage. 


PEDR 


PEIN 


800 


On  les  surprend,  et  tous  deux  doivent  mourir. 
Zurga  veut  sauver  son  ami;  mais  la  jalousie 
lutte  dans  son  cœur  contre  l'amitié.  Léila 
implore  sa  pitié  et  lui  présente  un  collier  qui 
lui  rappelle  une  circonstance  dans  laquelle 
il  a  dû  la  vie  à  la  jeune  prétresse.  Il  n'hésite 
plus,  et,  pour  sauver  Nadir  et  Léila,  il  met  le 
feu  aux  cabanes  des  pêcheurs.  A  la  faveur  du 
sinistre,  les  deux  amants  peuvent  s'enfuir. 
M.  Bizet ,  excellent  musicien ,  a  traité  ce 
sujet  d'après  les  formes  du  grand  opéra  et 
dans  le  style  des  écoles  modernes,  dont 
MM.  Félicien  David,  Reyer,  Wagner  et 
Gounod  sont  les  principaux  représentants. 
Les  ensembles  sont  très  développés,  la  so- 
norité puissante.  Dans  le  premier  acte ,  on 
remarque  une  belle  introduction  instrumen- 
tale, un  duo  de  baryton  et  de  ténor  d'un  grand 
caractère,  d'un  effet  poétique  et  nouveau  et 
une  gracieuse  mélodie  sur  les  paroles  :  Je 
crois  entendre  encore.  Dans  le  deuxième  acte, 
le  duo  de  Nadir  et  de  Léila ,  le  grand  air  de 
Zurga,  et,  dans  le  quatrième  tableau,  le  chœur 
dansé,  sont  des  morceaux  écrits  avec  talent; 
mais,  en  général ,  on  sent  trop  dans  cet  ou- 
vrage l'imitation  du  style  et  des  procédés  de 
différents  maîtres,  en  particulier  de  MM.  Gou- 
nod et  Félicien  David.  L'instrumentation  en 
est  fort  travaillée.  On  désirerait  que  le  qua- 
tuor y  jouât  un  rôle  plus  soutenu.  Ce  début 
d'un  jeune  prix  de  Rome  a  fait  concevoir  les 
plus  légitimes  espérances.  Mlle  Léontine  de 
Maësen  s'est  révélée  dans  le  rôle  de  Léila 
comme  une  cantatrice  distinguée.  Ceux  de 
Zurga  et  de  Nadir  ont  été  fort  bien  chantés 
par  Ismaël  et  Morini.  La  mise  en  scène  a  fait 
honneur  au  zèle  et  au  goût  de  M.  Carvalho. 

PECORELLA  SMARRITA  (LA) ,  opérette 
italienne,  musique  de  Furlanetto,  représentée 
au  théâtre  Convitto  Marco  Foscavini ,  à  Ve- 
nise, en  janvier  1877. 

PEDANTE  DI  TARSIA  (il)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Bazzani,  maître  de  chapelle  du 
dôme  à  Plaisance,  représenté  sur  le  théâtre 
Formagliari,  à  Bologne,  en  1680. 

PEDRO  ET  ELVIRA ,  opéra  italien,  musi- 
que d'Eberwein  (Traugott-Maximilien),  re- 
présenté à  Rudolstadt  en  1805. 

*  PEDRO  DE  ZALAMEA,  grand  opéra  en 
quatre  actes,  paroles  de  MM.  Détroyat  et 
Armand  Silvestre,  musique  de  M.  Benjamin 
Godard,  représenté  sur  le  théâtre  Royal  d'An- 
vers le  31  janvier  1884.  La  critique  s'est 
trouvée  partagée  sur  la  valeur  de  cet  ouvrage, 
qui  a  d'ailleurs  été  favorablement  accueilli 


par  le  public,  au  moins  en  ce  qui  concerne  la 
musique,  car  le  livret  a  été  jugé  générale- 
ment avec  sévérité.  Parmi  les  morceaux  dont 
l'effet  a  été  le  plus  considérable,  il  faut  si- 
gnaler l'ouverture,  où  l'auteur  a  déployé 
toutes  les  qualités  de  son  habile  instrumen- 
tation, au  premier  acte  un  joli  duo  de  soprano 
et  ténor,  au  second  une  romance  de  baryton 
et  une  romance  de  ténor,  au  troisième  un 
nouveau  duo  de  soprano  et  ténor,  et  au  qua- 
trième un  trio  bouffe  excellent  et  d'une  excel- 
lente facture.  L'ouvrage  était  chanté  par 
Mmes  Poissenot  (Isabelle),  Mounier  (Ro- 
saura)  et  Dupouy  (Astolfio),  MM.  Warot  (Al- 
var),  Auguez  (don  Pedro)  et  Guillabert  (Ri- 
cardo). 

*  PEDROLINO,  opérette  en  un  acte,  paroles 
deM.  Bertol-Graivil,  musique  de  M.  Boussagol, 
représentée  à  l'hôtel  Continental  le  13  avril 
1893. 

PEEP  BEHIND  THE  CURTAIN  (a)  [le  Jour 
passe  à  travers  le  rideau] ,  farce  anglaise , 
musique  de  Barthélemon,  représentée  à  Lon- 
dres vers  1767. 

PEEPING  TOM ,  opéra-comique  anglais  , 
musique  de  Samuel  Arnold,  représenté  sur  le 
théâtre  de  Hay-Market,  à  Londres,  en  1784. 

PEGGIO   IL  RIMEDIO  DEL  MALE  {le  Re 

mè de  pire  que  le  mal),  opéra  italien,  musique 
de  Raimondi,  représenté  à  Naples  vers  1837 

PEINES  D'AMOUR  PERDUES  ,  opéra-CO- 
mique  en  quatre  actes,  paroles  de  MM.  Mi- 
chel Carré  et  Jules  Barbier,  d'après  une  pièce 
de  Shakespeare,  musique  tirée  du  Cosi  fan 
tutte  de  Mozart,  représenté  au  Théâtre-Ly- 
rique le  31  mars  1863.  Le  Cosi  fan  tutte  (Comme 
elles  font  toutes)  a  eu  de  singulières  vicissitu- 
des. Après  avoir  été  longtemps  éloigné  du 
répertoire  à  cause  de  la  donnée  immorale  du 
libretto,  on  a  essayé  de  reprendre  la  musique 
en  l'adaptant  à  une  pièce  intitulée  :  le  Labou- 
reur chinois.  C'était  en  1813.  On  fit  entendre 
l'œuvre  originale  au  Théâtre-Italien  en  no- 
vembre 1862.  L'impression  primitive  fut  la 
même  qu'à  l'origine.  L'auditoire  était  choqué 
du  spectacle  de  deux  amants  mystifiant  leurs 
maîtresses ,  provoquant  leur  infidélité  et  la 
leur  pardonnant  au  dénoûment,  sous  prétexte 
que  toutes  les  femmes  agissent  de  même  :  cosi 
fan  tutte.  Mais  autant  le  poème  déplaisait, 
autant  la  musique  était  trouvée  délicieuse 
M.  Carvalho,  jusqu'alors  si  heureux  dans  ses 
entreprises  de  traductions  et  d'arrangements, 
résolut  de  changer  le  poème  en  gardant  la  mu- 
sique. On  fit  choix  d'une  pièce  de  Shakespeare  : 


8C0 


PEIN 


PÊLO 


Love's  labours  tost,  Peines  d'amour  perdues, 
dont  le  sujet  n'a  pas  un  grand  intérêt.  Ferdi- 
nand, roi  de  Navarre,  passionné  pour  l'étude, 
a  juré,  ainsi  que  ses  trois  amis  :  Biron,  Du 
Maine  et  Longueville,  de  consacrer  trois  an- 
nées au  travail  sans  adresser  la  parole  à  une 
seule  femme.  La  princesse  de  France  arrive, 
et,  dès  la  première  entrevue,  Ferdinand  con- 
çoit pour  elle  la  plus  grande  passion ,  tandis 
que  ses  amis  subissent  le  même  charme  à  la 
vue  des  filles  d'honneur  de  la  princesse.  Tous 
quatre  prodiguent  à  leurs  dames  les  madri- 
gaux et  les  sonnets.  Celles-ci,  après  les  avoir 
bien  mystifiés,  accueillent  leurs  demandes  en 
mariage.  De  telle  sorte  que  les  Peines  d'a- 
mour se  trouvent  non  perdues  ,  mais  récom- 
pensées. De  l'alliance  de  Mozart  et  de  Shakes- 
peare, des  deux  génies  les  plus  opposés  qui 
fussent  au  monde,  ne  pouvait  sortir  qu'une 
mauvaise  pièce.  Plusieurs  esprits  ont  pré- 
tendu que  les  compositions  musicales  n'é- 
taient que  des  cadres  fort  élastiques  pouvant 
convenir  à  l'expression  des  sentiments  les 
plus  différents.  Il  y  a  sans  doute  des  exem- 
ples de  cette  variété  d'application  ;  mais  il 
est  à  remarquer  que  ces  morceaux  de  se- 
conde main  n'ont  jamais  eu  la  valeur  des 
conceptions  inspirées  par  le  sujet  lui-même. 
Les  morceaux  les  plus  admirés  de  la  partition 
italienne,  le  quintette  :  Di  scrivermi  ogni 
giorno  giurami,  l'air  Per  pietà,  ben  mio,  per- 
dona!  la  suave  romance:  Un'  aura  amorosa, 
ont  produit  beaucoup  moins  d'effet  dans  la 
pièce  française  que  dans  l'opéra  italien.  Léon 
Duprez  a  chanté  cette  dernière  cantilène 
avec  beaucoup  de  goût.  Les  autres  rôles  ont 
été  remplis  par  Petit,  Wartel,  Guyot,  Lesage, 
yimee  Faure-Lefebvre ,  Cabel  et  Mlle  Girard. 

PEINES  ET  LES  PLAISIRS  DE  L'AMOUR 

(les)  ,  pastorale  en  cinq  actes ,  avec  un  pro- 
logue, paroles  de  Gilbert ,  musique  de  Cam- 
bert ,  deuxième  opéra  représenté  par  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  8  avril  1672,  en 
vertu  du  privilège  accordé  le  28  juin  1669, 
par  Louis  XIV.  Ce  privilège  ayant  été 
transmis  la  même  année  à  Lulli,  Cambert 
passa  en  Angleterre ,  où  le  roi  Charles  II  lui 
donna  la  surintendance  de  sa  musique.  Il 
mourut  à  Londres  en  1677. 

PEINTRE  AMOUREUX  DE  SON  MODÈLE 
(le),  comédie  en  deux  actes,  mêlée  d'ariettes, 
paroles  d'Anseaume,  musique  de  Duni,  re- 
présentée au  théâtre  de  la  foire  Saint-Lau- 
rent le  26  juillet  1757.  Duni,  étant  à  la  cour 
de  Parme,  avait  composé  la  musique  de 
Ninette  à  la  cour,  de  Favart.  Les  directeurs 


de  plusieurs  théâtres  de  Paris  voulurent 
s'attacher  ce  jeune  Italien,  qui  paraissait 
goûter  les  pièces  françaises,  et  ils  lui  en- 
voyèrent plusieurs  livrets,  afin  qu'il  en  com- 
posât la  musique.  Duni  ne  tarda  pas  à  venir  à 
Paris,  et  il  débuta  par  le  Peintre  amoureux 
de  son  modèle.  La  pièce  était  amusante ,  la 
musique  d'une  intelligence  facile  ,  le  compo- 
siteur aimable.  Tout  alla  à  souhait  pour 
Duni,  qui  fit  jouer  dix-huit  opéras  dans  l'es- 
pace de  treize  ans. 

PELAGE  OU  LE  ROI  ET  LA  PAIX,  opéra 
en  deux  actes  ,  paroles  de  Jouy,  musique  de 
Spontini ,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  23  août  1814.  Comme  son  nom 
l'indique,  cette  pièce  avait  pour  objet  de  cé- 
lébrer le  retour  de  Louis  XVIII. 

PELAGIO,  opéra  italien,  musique  de  Gerli, 
représenté  à  Barcelone  en  1845. 

PELAGIO,  opéra  italien ,  musique  de  Mer- 
cadante,  représenté  à  Naples  le  15  février 
1857.  C'est  le  cinquante-deuxième  ouvrage  du 
maître.  Il  fut  donné  ensuite  au  théâtre  Saint- 
Charles,  à  Lisbonne,  le  3  février  1858.  et  sur 
plusieurs  autres  scènes. 

*  PÈLERINAGE  DE  LA  REINE  (le),  Opéra, 
musique  de  M.  Richard  Henneberg,  repré- 
senté au  théâtre  Royal  de  Stockolm  en  1882. 
L'auteur  était  un  artiste  allemand  qui  occu- 
pait à  ce  théâtre  les  fonctions  de  chef  d'or- 
chestre. 

PELLE  DI  LEONE  (Peau  de  lion),  opéra- 
buffa,  musique  de  N.  Gialdi,  représenté  au 
Politeama  Reinach  de  Parme  le  7  mai  1879  ; 
chanté  par  Candio,  Bellincioni,  Mœes  Ferri, 
Cellini-Azzoni. 

*  pellegrina  (la),  opéra  sérieux  en 
quatre  actes,  paroles  et  musique  de  M.  Filippo 
Clementi,  représenté  au  théâtre  Communal  de 
Bologne  le  16  novembre  1890,  avec  un  succès 
considérable  que  partagèrent  ses  deux  princi- 
paux interprètes,  le  ténor  Marconi  et  le 
baryton  Cotogni. 

PELLEGRINO  (il)  [le  Pèlerin],  opéra  ita- 
lien, poésie  de  Moniglia,  musique  de  Cattani 
(Lorenzo).  Cattani,  compositeur,  moine  au- 
gustin ,  est  né  en  Toscane  dans  la  seconde 
moitié  du  xvne  siècle. 

PELLEGRINO  BIANCO  (il)  [le  Pèlerin 
blanc],  opéra  italien,  musique  de  Grazioli, 
représenté  à  Rome  vers  1828. 

PELOPIDA  TEBANO   IN   TESSAGLIA    [le 


PËNÉ 


PENS 


857 


Thébain  Pélopidas  dans  la  Thessalie),  opéra 
italien,  livret  de  Niccolô  Minato,  musique  de 
Draghi  (Antoine),  représenté  à  Vienne,  pour 
la  fête  de  l'empereur  Léopold,  en  1694. 

PÉLOPIDAS,  opéra  anglais ,  musique  de 
Barthélemon,  représenté  à  Londres  en  1766. 

PENA  DEGLI  OCCHI  (la)  [le  Supplice  des 
yeux],  opéra  italien,  musique  de  Rossi  (l'abbé 
François),  représenté  au  théâtre  San-Mosè, 
de  Venise,  en  1688. 

*  PENDANT  LA  CHASSE,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  A.  Philibert,  musique  de 
M.  Paul  Henrion,  représentée  à  TAlcazar  le 
18  novembre  1874. 

PENDU  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  de  Courcy  et  Carmouche , 
musique  de  M.  Clapisson,  représenté  à  l'O- 
péra-Comique  le  25  mars  1841.  Il  s'agit  d'un 
soldat  condamné  à  être  pendu,  et  qui  obtient 
du  maréchal  de  Châtillon  la  facétieuse  per- 
mission de  se  chercher  un  remplaçant.  Le 
soldat  le  trouve  dans  la  personne  d'un  pauvre 
amoureux  qui  renonce  à  la  vie  par  désespoir 
d'amour.  Le  dénotaient  épargne  aux  spec- 
tateurs sensibles  le  tableau  d'une  pendaison. 
Le  rôle  de  Drick,  chanté  par  Mocker,  offre 
plusieurs  mélodies  agréables  et  un  air  bien 
traité  :  Mon  maréchal,  mon  maréchal!  sa  jus- 
tice est  infinie.  Mme  Potier  et  Moreau-Sainti 
ont  interprété  les  autres  rôles. 

PENELOPE,  opéra  italien,  livret  de  Nic- 
colô Minato,  musique  de  Draghi  (Antoine), 
représenté  à  Vienne  en  1670. 

PENELOPE,  opéra  allemand,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1702. 

PENELOPE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Chelleri,  représenté  à  Venise  en  1716. 

PENELOPE,  opéra  italien,  livret  de  Pietro 
Pariati,  musique  de  Conti  (François),  re- 
présenté à  Vienne  en  1724. 

Pénélope,  opéra  italien,  musique  de  Jo- 
melli,  représenté  à  Stuttgard  en  1754. 

PENELOPE,  opéra  italien,  musique  de  Gaz- 
zaniga,  représenté  à  Palerme  en  1781. 

PÉNÉLOPE ,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  Marmontel,  musique  de  Piccinni,  repré- 
senté à  l'Académie  royale  de  musique  le 
6  décembre  1785.  Quoique  cet  ouvrage  ait  été 
froidement  accueilli,  sans  doute  parce  que 
le  public  espérait  mieux  de  l'auteur  de  Didon, 
néanmoins  il  renferme  plusieurs  beaux  frag- 
ments qu'on  peut  citer ,  et  particulièrement 


l'air  chanté  par  Pénélope  :  Oui,  je  la  vois, 
cette  ombre  errante. 

PENELOPE,  opéra  italien,  musique  de  Ci- 
marosa,  représenté  à  Naples  en  1794. 

*  PENELOPE,  opéra  sérieux,  musique  de 
M.  Giuseppe  Rota,  représenté  au  théâtre 
Communal  de  Trieste  en  avril  1866. 

PENELOPE  la  CASTA,  opéra  italien,  livret 
de  Matteo  Noris,  musique  de  F.  Niccolini, 
représenté  à  Venise  vers  1685. 

PENELOPE  LA  CASTA,  opéra  italien,  livret 
de  Matteo  Noris,  musique  de  C.  Pallavicino, 
représenté  à  Venise,  sur  le  théâtre  de  Saint- 
Jean-Chrysostome,  en  1686. 

*  PENELOPE  LA  CASTA,  opéra  sérieux, 
musique  de  Jacques-Antoine  Perti,  représenté 
à  Rome,  sur  le  théâtre  Tordinona,  en  1696. 

PÉNITENTE  (la),  opéra  italien,  livret  et 
musique  de  Niccolô  Margantoni,  représenté 
à  la  cour  de  Massa  en  1656. 

PÉNITENTE  (la)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Henri  Meilhac  et  \V. 
Busnach,  musique  de  Mme  la  comtesse  de 
Grandval  (Clémence  Valgrand),  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  13  mai  1868.  Le  livret 
est  aussi  étranger  au  bon  goût  qu'à  la  mo- 
rale. Il  y  est  question  du  mariage  du  sei- 
gneur Torribio  avec  la  fille  d'un  marchand 
de  comestibles,  d'une  indigestion  de  l'époux, 
d'un  jeune  abbé  qui  en  profite  pour  faire  sa 
cour  à  la  jeune  femme,  etc.  Ce  genre  de 
pièce  aurait  mieux  convenu  aux  Bouffes-Pa- 
risiens ou  au  théâtre  du  Palais-Royal  qu'à 
l'Opéra-Comique.  La  musique  n'offre  rien  de 
saillant.  On  a  remarqué  plusieurs  jolies 
phrases  éparses  çà  et  là  et  un  trio  bouffe. 
Chanté  par  Potel,  Leroy  et  Mlle  Cico. 

*  PÉNITENTS  (les),  opéra,  musique  de 
M.  Edmond  Farkas,  représenté  au  théâtre 
National  de  Buda-Pesth  en  juin  1894. 

*  penna  DEL  diavolo  (la),  opéra-bouffe, 
musique  de  M.  Massimiliano  Quilici,  repré- 
senté à  Florence  en  1861. 

PENSION    DE     JEUNES    DEMOISELLES 

(la),  opéra-comique ,  musique  de  Piccinni 
(Alexandre) ,  représenté  au  théâtre  des  Jeu- 
nes-Artistes de  la  rue  de  Bondy  vers  1804. 

PENSION  DE  JEUNES  GARÇONS  (la), 
opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Dubois, 
musique  de  Propiac,  représenté  au  théâtr» 
des  Jeunes- Artistes  le  3  novembre  1801. 


858 


PEPI 


PERE 


PENSIONNAT  DE  JEUNES  DEMOISEL- 
LES (le),  opéra-comique  en  deux  actes,  pa- 
roles de  Picard  et  de  Vial,  musique  de  De- 
vienne, représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
15  mars  1825.  (Voyez  Visitandines.) 

*  PENTECÔTE  A  FLORENCE  (la),  opérette, 
musique  de  M.  Alphonse  Czibulka,  repré- 
sentée à  Vienne  en  janvier  1885. 

pentimento  generoso  (il),  opéra  ita- 
lien, livret  de  Domenico  Lalli,  musique  de 
Andréa  Fiorè,  représenté  sur  le  théâtre  Sant'- 
Angiolo  de  Venise  en  1719. 

*  PEPE  ET  TITA,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  Jules  Ruelle,  musique  de 
M.  Adolphe  Deslandres,  représentée  dans  un 
salon  en  septembre  1881. 

*  PEPE-HILLO,  zarzuela,  musique  de 
M.  Guillermo  Cereceda,  représentée  à,  Madrid 
vers  1872. 

PEPITA,  opéra-comique  en  deux  actes, 
livret  de  MM.  Nuitter  et  J.  Delahaye,  musi- 
que de  M.  L.  Delahaye  fils,  représenté  à  l'O- 
péra-Comique le  13  juillet  1878.  La  pièce, 
mouvementée,  gaie,  spirituelle,  est  dans  1» 
véritable  ton  de  l'opéra-comique ,  et  si  la 
partition  eût  été  au  diapason  du  poème,  l'ou- 
vrage aurait  réussi  et  serait  resté  peut-être 
au  répertoire  ;  mais  l'écart  était  trop  grand 
et  Pépita  a  vécu  !  Un  bourgeois  de  Gibral- 
tar nommé  Quertinos  a  deux  nièces  à  marier 
dont  l'une,  Hermosa,  touche  à  la  maturité  et 
l'autre,  Pépita,  est  recherchée  par  de  nom- 
breux prétendants.  Quertinos  entend  marier 
l'aînée  qui  est  d'un  placement  difficile,  parce 
qu'en  ajournant  les  amoureux  toreros,  il 
reçoit  de  chacun  d'eux  des  cadeaux  multi- 
pliés ,  destinés  à  obtenir  ses  bonnes  grâ- 
ces. 

Un  jeune  officier  de  marine,  sir  George  Wil- 
liams, brusque  la  situation  ;  il  envoie  un  bil- 
let à  la  senora  Pépita,  dans  lequel  il  lui  pro- 
pose de  la  conduire  chez  son  oncle.  C'est 
Hermosa  qui  reçoit  la  lettre  et  s'en  attribue 
le  contenu.  Les  deux  sœurs  quittent  la  mai- 
son de  leur  tuteur  et  vont  s'installer  chez 
l'oncle  Williams,  où  ne  tardent  pas  à  se  ren- 
dre les  toreros,  les  autres  personnages  et 
l'alcade  en  personne.  Pépita  et  Hermosa  se 
déguisent  en  servantes,  mais  sont  bientôt 
reconnues.  L'alcade  constate  deux  enlève- 
ments au  lieu  d'un.  Que  faire?  appliquer  la 
loi  espagnole  et  enjoindre  à  sir  George  d'é- 
pouser l'aînée.  Quertinos  va  lire  l'extrait  de 
naissance  d'Hermosa,  qui  le  lui  arrache  et  le 


détruit  ;  Pépita  est  proclamée  l'aînée,  mal- 
gré toute  apparence.  Le  mariage  est  décidé 
avec  celui  qu'elle  aime  et  le  bon  oncle  Wil- 
liams console  la  fille  majeure,  Hermosa,  en 
lui  offrant  sa  main.  Un  dialogue  animé  et 
quelques  bonnes  plaisanteries  ont  rendu  cette 
pièce  intéressante.  On  n'a  remarqué  dans  la 
musique  que  l'ouverture,  assez  travaillée, 
l'air  de  l'alcade  et  les  couplets  de  l'un  des 
toreros,  Valmaseda.  Chanté  par  Nicot,  Fu- 
gère,  Davoust,  Bernard,  Mlles  Ducasse  et 
Godefroy. 

"  PEPITA,  opérette  en  trois  actes,  musique 
de  M.  Bêla  Hegyi,  représentée  à  Pesth,  sur 
le  théâtre  national  hongrois,  en  février  1890. 

*  PEPITA  GIMÉNEZ,  comédie  lyrique  en  un 
acte  et  deux  tableaux,  livret  tiré  par  M.  Mount- 
joy  d'une  nouvelle  célèbre  de  M.  Juan  Va- 
lera,  musique  de  M.  Abbeniz,  représentée  au 
théâtre  du  Liceo  de  Barcelone  le  5  janvier 

1896. 

pepito,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  Léon  Battu  et  Moineaux  ,  mu- 
sique de  M.  Jacques  Offenbach,  représenté  au 
théâtre  des  Variétés  le  28  octobre  1853.  L'ac- 
tion se  passe  entre  une  jolie  aubergiste  ibé- 
rienne,  fiancée  au  soldat  Pepito,  absent;  Mi- 
guel, rival  du  soldat,  et  une  sorte  de  Figaro 
grotesque.  La  musique  n'offrait  rien  de  sail- 
lant. Ce  petit  ouvrage  a  été  joué  par  Biéval 
Leclerc  et  Mi'e  Larcena. 


; 


*PER  L'AMORE,  idylle  musicale  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Iginio  Rasi,  musique  de 
M.  Ettore  Perosio,  représentée  au  Politeama 
de  Gênes  le  27  mai  1893. 

*  PER  SVINAERDE,  grand  opéra,  musique 
de  M.  Ivar  Hallstrcem,  représenté  au  "/théâtre 
Royal  de  Stockholm  le  29  décembre  1887. 

*  PER  UN  bacio,  opéra  semi-sérieux, 
musique  de  M.  Carlo  Leoni,  représenté  à 
Pienza  en  novembre  1894,  avec  MUespierina 
Fregoli  et  Mariana  Leoni,  MM.  Fregoli, 
Cesarini  et  Carlelli  pour  interprètes. 

*PERDAN,  TIO!  «  jeu  comico-lyrique  »  en 
un  acte,  musique  de  Mme  Carman  L.  de 
Brocca,  représenté  à  Almeria  en  novembre 
1895. 

PERDITA  OU  UN  CONTE  D'HIVER,  opéra, 
livret  tiré  de  la  comédie  de  Shakspeare,  mu- 
sique de  M.  C.  de  Barbieri,  représenté  à  Leip- 
zig en  mai  1865. 

PÈRE  GAILLARD  (le),  opéra-comique  en 


PERI 


PERL 


8o9 


trois  actes,  paroles  de  T.  Sauvage ,  musique 
de  M.  H.  Reber,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
que  le  7  septembre  1852.  Cet  ouvrage  n'ob- 
tint pas  un  grand  succès  ;  la  partition  fut  ad- 
mirée des  connaisseurs ,  en  vue  desquels 
M.  Reber  écrit  sa  musique. 

*  PÈRE  lajoie  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  M.  Jules  Conrardy,  repré- 
senté à  Liège  en  1858. 

PÈRE  RIVAL  (le),  opéra-comique,  musi- 
que de  Janssens,  représenté  au  théâtre  d'An- 
vers le  2  février  1824. 

*  peregrinos  (los),  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  M.  José  Rogel,  représentée  à 
Madrid  en  1860. 

PERFETTO  RICAMBIO  (un),  opéra  italien, 
musique  de  Girace,  représenté  à  Naples 
vers  1760. 

pergolèse,  opéra  italien,  musique  de 
Bocca-Montevita ,  représenté  au  théâtre  de 
la  Scala,  à  Milan,  en  juin  1857. 

PERGOLÈSE ,  opéra  italien ,  musique  de 
M.  Sarrao,  représenté  au  théâtre  du  Fondo,  à 
Naples,  en  juillet  1857. 

*  pergolesi,  opéra  sérieux,  paroles  de 
Temistocle  Solera,  musique  de  Ronchetti- 
Monteviti,  représenté  à  Milan,  sur  le  théâtre 
de  la  Scala,  le  16  mars  1857.  Cet  opéra,  qui 
n'eut  d'ailleurs  aucun  succès,  est  le  seul 
ouvrage  dramatique  qu'ait  livré  au  public  cet 
artiste  distingué,  qui  fut  par  la  suite  direc- 
teur du  Conservatoire  de  Milan. 

*  PERI  (la),  opéra,  musique  de  M.  Lêonardi, 
représenté  à  l'Académie  philharmonique  de 
Rome  en  juin  1882. 

PERIBEA  E  TELAMONE  [Péribée  et  Tela- 
mon),  opéra  italien,  musique  de  J.  Niccolini, 
représenté  à  Naples  dans  l'été  de  1805. 

PERICCA  ET  VARRONE,  intermède ,  mu- 
sique de  Fino,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Sant' Angiolo  de  Venise  en  1731. 

périchole  (la),  opéra-bouffe  en  deux 
actes,  paroles  de  MM.  Henri  Meilhac  et  Lu- 
dovic Halévy,  musique  de  M.  Jacques  Of- 
fenbach,  représenté  aux  Variétés  le  6  octo- 
bre 1868.  M.  Prosper  Mérimée  a  fait  con- 
naître, vers  1830,  dans  une  saynète  du  Théâtre 
de  Clara  Gazul,  la  Périchole,  comédienne  du 
Pérou.  Devenue  favorite  du  vice-roi,  elle 
parcourait  dans  un  riche  carrosse  les  rues  de 
Lima,  lorsqu'elle  rencontra  le  viatique  qu'on 


portait  à  un  malade.  A  cette  vue,  elle  éprouve 
un  sentiment  de  respect  religieux  tel,  qu'elle 
descend  de  son  équipage  et  y  fait  monter  le 
prêtre  avec  le  viatique.  Depuis  ce  temps,  il 
est  d'usage  de  porter  à  Lima  le  Saint-Sacre- 
ment dans  un  carrosse.  Les  auteurs  ont  bien 
fait  de  ne  prendre  que  le  nom  de  Périchole  à 
cette  légende  dorée.  Maintenant,  qu'en  ont- 
ils  fait?  Cela  les  regarde;  nous  ne  les  sui- 
vrons pas  dans  ce  cabaret  des  Trois  cousines, 
où  il  se  passe  des  scènes  inénarrables.  Il  suf- 
fit de  dire  que  cette  pièce  appartient  au 
genre  ultra-burlesque,  qu'elle  a  obtenu  un 
certain  succès,  et  que  la  musique  de  M.  Of- 
fenbach  fut  toujours  plus  qu'à  la  hauteur  de 
ces  excentricités. 

PERICLE  EFFEMINATO,  opéra  italien, 
livret  de  Castoreo,  musique  de  Luzzo,  re- 
présenté au  théâtre  de  Saint-Apollinaire  de 
Venise ,  en  1653. 

*PERIco  EL  ARAGONÈS,  zarzuela,  paroles 
de  M.  Blanc,  musique  de  M.  Blasco,  repré- 
sentée sur  le  théâtre  des  Récollets,  de  Madrid, 
enjuin  1884. 

*  PÉRIGOURDIN  (le),  opéra-comique  en  ua 
acte,  musique  de  Gossec,  écrit  pour  le 
service  du  prince  de  Conti  et  représenté  chez 
ce  personnage.  Cet  ouvrage  ne  fut  jamais 
joué  sur  un  théâtre  public. 

PÉRINETTE ,  saynète  lyrique ,  paroles  de 
Lussan,  musique  de  M.  Offenbach,  repré- 
sentée aux  Bouffes -Parisiens  en  novembre 
1855.  Morceaux  remarqués  :  couplets  de  Pe- 
rmette :  Les  plus  beaux  garçons  du  village,  et 
ceux  de  Paimpol  :  Petite  négresse ,  sauva- 
gesse.  Jouée  par  Berthelier  et  Mlle  Delmont. 

*  PERLA  DEL  VILLAGGIO  (la),  opéra  semi- 
sérieux,  musique  de  M.  Gambaro,  représenté 
au  théâtre  Avvalorati  de  Livourne,  le 
28  avril  1881. 

*  PERLE  DE  BRINBORIO  ((la),  opérette- 
bouffe  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Castelan, 
musique  de  M.  Coupin,  représentée  à  Mar- 
seille en  mars  18S8. 

PERLE  DE  FRASCATI  (la),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  livret  de  M.  Emilien  Pacini, 
musique  de  Amédée  Roubin,  représenté  au 
théâtre  des  Arts  de  Rouen,  le  9  février  1859. 

*  PERLE  DE  NAPLES  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Charles  Mauris, 
musique  de  M.  Abel  Auscher,  représenté  à, 
Cauterets  en  août  1885.  L'auteur  de  la  musique 
était  avocat  à  Marseille. 


860 


PERL 


PERR 


PERLE  DU  BRÉSIL  (la),  drame  lyrique  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Gabriel  et  Sylvain 
Saint-Etienne,  musique  de  M.  Félicien  David, 
représenté  au  Théâtre-Lyrique  le  22  novem- 
bre 1851.  L'action  se  passe  successivement  à 
la  cour  de  Portugal ,  en  pleine  mer  et  dans 
une  forêt  du  Brésil.  Elle  offre  plus  d'une 
analogie  avec  le  poëme  de  l'Africaine.  L'a- 
miral Salvador  a  ramené ,  d'un  de  ses  voya- 
ges, la  jeune  sauvagesse  Zora.  Grâce  à  l'é- 
ducation brillante  qu'il  lui  a  donnée  et  à  ses 
charmes  naturels,  elle  est  devenue  l'idole  de 
la  cour ,  et  il  compte  en  faire  sa  femme.  On 
met  à  la  voile.  Le  jeune  lieutenant  Lorenz , 
aimé  de  Zora,  est  à  bord  sous  le  déguisement 
d'un  simple  matelot.  L'amiral  le  reconnaît , 
et  il  va  se  venger  d'un  rival,  lorsqu'une  tem- 
pête survient  et  l'oblige  à  différer  sa  ven- 
geance. Le  vaisseau  s'abîme  dans  les  flots  et 
l'équipage  parvient  à  se  réfugier  sur  la  côte 
brésilienne.  Les  naturels  du  pays  accourent, 
cernent  les  Européens,  et  les  menacent  de 
leurs  tomahawks.  Une  voix  de  femme  se  fait 
entendre ,  c'est  celle  de  Zora  invoquant  le 
Grand  Esprit.  Les  Brésiliens  tombent  à  ge- 
noux, reconnaissent  leur  jeune  compatriote; 
!a  paix  est  conclue,  et  Zora  obtient  facile- 
ment du  vieil  amiral  la  permission  d'épouser 
Lorenz,  qu'elle  aime.  La  Perle  du  Brésil  est 
le  premier  ouvrage  dramatique  de  M.  Féli 
cien  David.  Le  genre  descriptif  y  occupe  en 
core  une  grande  place.  La  fête  maritime  du 
deuxième  acte,  la  scène  du  hamac  dans  la 
forêt ,  le  chant  des  oiseaux ,  la  tempête  sont 
exprimés  avec  cette  couleur  ingénieuse  et 
originale  qui  ont  valu  un  succès  si  mérité  à 
l'auteur  du  Désert  et  de  Christophe  Colomb. 
Les  qualités  dramatiques  dont  il  a  fait  preuve 
dans  Herculanum  et  Lalla-Roock  sont  déjà 
fort  développées  dans  le  troisième  acte  de  la 
Perle  du  Brésil.  Parmi  les  morceaux  saillants 
et  les  plus  remarqués  de  l'ouvrage,  nous  ci- 
terons le  chant  du  Mysoli,  et  la  ballade  :  En- 
tendez-vous dans  les  savanes.  Les  rôles  furent 
créés  par  le  ténor  Philippe  Soyer ,  la  basse 
Bouché,  Mlle  Guichard  et  Mlle  Duez,  gra- 
cieuse et  brillante  élève  de  Mme  Damoreau, 
qui,  dans  le  rôle  de  Zora,  et  particulièrement 
dans  les  couplets  du  Mysoli,  a  fait  preuve 
d'une  sûreté  d'intonation  et  d'une  agilité 
merveilleuses.  Ce  rôle  a  été  depuis  chanté, 
en  1857,  avec  le  plus  grand  succès ,  par 
Mme  Miolan-Carvalho,  au  Théâtre-Lyrique. 

*  PERLE  DU  CANTAL  (la),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Maurice  Ordonneau, 
musique  de  M.  Toulmouche,  représentée  aux 
Folies-Dramatiques  le  2  mars  1895. 


PERMISSION  DE  DIX  HEURES  (la), 
opéra-comique,  musique  de  M.  Jacques  Offen- 
bach,  représenté  à  Ems  en  août  1S67.  Le  livret 
est  amusant,  la  musique  agréable.  On  a  re- 
marqué un  air  de  baryton,  un  duo  et  un  qua- 
tuor intéressant.  Chanté  par  Gourdon,  Gril- 
lon, Mme  Colas  et  Ml'e  Lemoine.  —  Donné  au 
théâtre  de  la  Renaissance  (Paris)  en  août  1875, 

PÉRONNE  SAUVÉE ,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  Billardon  de  Sauvigny,  musique 
de  Dezède,  représenté  à  l'Académie  royale 
de  musique  le  27  mai  1783.  L'héroïsme  de 
Marie  Fouré,  qui  se  mit  à  la  tête  des  habi- 
tants de  Péronne  pour  repousser  les  assié- 
geants, fait  l'objet  de  cette  pièce  patriotique. 

PÉROUSE  (la),  opéra,  musique  de  Davy- 
John,  en  société  avec  Moorhead  ,  représenté 
à  Covent-Garden  de  Londres  en  1801. 

perrin  ET  lucette,  comédie  en  deux 
actes,  en  prose,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de 
Davesnes,  musique  de  Cifolelli,  représentée 
à  la  Comédie-Italienne  le  25  juin  1774.  Cette 
pièce,  avec  l'Italienne,  forme  tout  le  bagage 
dramatique  de  cet  habile  mandoliniste. 

*  PERROQUET  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  d'Antoine  Rubinstein,  repr.  au 
théâtre  municipal  de  Hambourg  en  nov.  1884. 

PERRUCHE  (la)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Dupin  et  Dumanoir,  musi- 
que de  M.  Clapisson ,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  28  avril  1840.  Ce  petit  ouvrage  a 
eu  du  succès,  et  pendant  longtemps  il  est 
resté  au  répertoire  comme  lever  de  rideau. 
Le  canevas  de  la  pièce  est  trop  léger  pour 
supporter  l'analyse.  Il  y  a  dans  la  partition 
des  chansons  auvergnates,  un  duo  du  Baiser, 
chanté  par  Chollet  et  Mlle  Prévost ,  un  air 
de  Porteur  d'eau  et  un  quatuor  final  dans 
lesquels  on  a  remarqué  de  la  verve  et  une 
gaieté  charmante.  L'orchestration  en  est  fort 
distinguée.  Mlle  Berthault  et  Ricquier  ont 
joué  plutôt  que  chanté  les  rôles  secondaires. 

PERRUCKENMACHER  (der)  [le  Perru- 
quier], o^éTa.aÀlemanà,  musique  d'Eulenstein, 
représenté  à  Vienne  vers  1800. 

PERRUQUE  DU  BAILLI  (la)  ,  opérette  de 
MUe  Pauline  Thys,  exécutée  chez  l'auteur  en 
février  1861. 

PERRUQUE  ET  LA  REDINGOTE  (la)  , 
opéra- comique  en  trois  actes ,  paroles  de 
Scribe ,  musique  de  Kreutzer  et  Kreubé,  re- 
présenté, pour  la  première  fois,  à  POpéra- 
Comique  le  25  janvier  1815. 


PERS 


PERS 


8G1 


PERRUQUE  ET  MUSIQUE,  opéra-comique, 
musique  de  J.  Miller,  repr.  à  Dresde  en  1846. 

PERRUQUIER    DE    LA    RÉGENCE    (  LE  )  , 

opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de  Pla- 
nard  et  Duport ,  musique  d'Ambroise  Tho- 
mas, représenté  à  l'Opéra-Comique  le  30  mars 
1838.  Cet  ouvrage  est  le  second  que  le  com- 
positeur ait  fait  représenter.  Il  eut  un  assez 
grand  nombre  de  représentations.  Le  poème 
ne  valait  pas  celui  de  la  Double  Échelle,  ce 
qui  n'empêcha  pas  M.  Ambroise  Thomas  de 
le  traiter  avec  une  élégance  et  une  pureté 
de  style  qui  ne  se  démentent  jamais.  Le 
duo,  le  trio  et  l'ensemble  du  second  acte  sur- 
tout ont  été  remarqués.  Chollet  et  MUe  Jenny 
Colon  y  ont  rempli  les  principaux  rôles. 

PERSÉE,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
avec  un  prologue,  paroles  de  Quinault,  mu- 
sique de  Lulli,  représentée  à  l'Académie  . 
royale  de  musique  le  n  avril  1682,  et  ensuite 
à  Versailles,  dans  le  mois  de  juin.  Ce  sujet 
avait  déjà  été  traité,  par  Thomas  Corneille, 
sous  le  nom  d' 'Andromède,  tragédie  dans  la- 
quelle la  mise  en  scène  et  les  machines  te- 
naient lieu  de  beautés  littéraires.  On  ne 
trouve  pas  dans  le  prologue  de  la  pièce  de 
Quinault  les  adulations  banales  dont  le  grand 
roi  était  presque  invariablement  l'objet.  Le 
poète  célèbre  la  Vertu,  l'Innocence,  et  aussi 
la  Fortune.  Le  motif  du  chœur  suivant  est 

gracieux. 

O  Vertu  charmante  ! 

Votre  empire  est  doux. 
Avec  vous,  tout  nous  contente, 
On  n'est  point  heureux  sans  vous. 

O  Vertu  charmante! 

Votre  empire  est  doux. 

L'opéra  de  Persée  offrait  un  des  plus  beaux 
spectacles  qu'on  puisse  imaginer.  On  célébrait 
d'abord  des  jeux  en  l'honneur  de  Junon,  puis 
au  second  acte,  on  voyait  les  jardins  du  pa- 
lais de  Céphée,  roi  d'Ethiopie,  père  d'Andro- 
mède; ensuite,  l'arrivée  des  cyclopes,  des 
nymphes  guerrières  apportant  à  Persée,  de 
la  part  de  Pallas,  un  bouclier  de  diamant; 
des  Divinités  infernales  lui  offrant  le  casque 
de  Pluton.  Au  troisième  acte,  le  théâtre  re- 
présentait l'antre  des  Gorgones,  Méduse  y 
déclamait  son  récitatif  célèbre  : 
J'ai  perdu  la  beauté  qui  me  rendait  si  vaine. 

Si  je  perds  la  douceur  d'être  l'amour  du  monde, 
J'ai  le  plaisir  nouveau  d'en  devenir  l'effroi. 

On  voyait  Persée  trancher  la  tête  de  Méduse, 
des  monstres  se  former  du  sang  de  cette  Gor- 
gone, et  Persée  vainqueur  s'envoler  dans  les 
airs. 


L'acte  IV  se  passait  au  bord  de  la  mer.  An- 
dromède, attachée  à  un  rocher  par  des  Tri- 
tons et  des  Néréides,  excitait  la  compassion 
des  Ethiopiens  placés  sur  des  rochers,  et  le 
désespoir  de  ses  parents,  impuissants  à  la  se- 
courir. On  voyait  la  mer  en  fureur,  le  monstre 
s'approcher  de  l'infortunée  jeune  fille ,  et 
Persée  dans  les  airs  accourant  la  délivrer. 

Au  dernier  acte,  les  noces  de  Persée  et 
d'Andromède  étaient  célébrées.  On  voyait 
descendre  le  palais  de  Vénus,  et  le  spectacle  ■ 
était  terminé  par  l'apothéose  de  Céphée,  Cas- 
siope,  Persée  et  Andromède,  entourés  d'é- 
toiles étincelantes. 

C'est  une  des  meilleures  partitions  de 
Lulli.  Nous  citerons  particulièrement  l'air  de 
Mérope  : 

Ah  I  je  garderai  bien  mon  cœur. 
Si  je  puis  le  reprendre. 

L'air  de  ténor,  chanté  par  Mercure  : 

Je  ne  puis  dans  votre  malheur. 
Celui  de  Phinée  : 
L'amour  meurt  dans  mon  cœur,  la  rage  lui  succède; 

J'aimo  mieux  voir  un  monstre  affreux 

Dévorer  l'ingrate  Andromède, 
Que  la  voir  dans  les  bras  de  mon  rival  heureux. 

L'air  de  l'Ethiopien,  suivi  d'un  chœur  d'un 
effet  charmant  : 

Que  n'aimez-vous, 

Cœurs  insensibles? 

Que  n'aimez-vous? 

Rien  n'est  si  doux, 

Et  enfin,  au  cinquième  acte,  le  récitatif  du 
grand  prêtre,  suivi  du  chœur  : 

O  doux  hymen,  sois  propice  à  nos  vœux. 
Le  rôle  de  Phinée  ,  dans  l'opéra  de  Lulli,  a 
été  écrit  pour  baryton ,  alors  appelé  basse- 
taille,  et  le  chanteur  Thévenard  donna  à  ce 
genre  de  voix  une  importance  jusque-là  in- 
connue. Il  fut  suppléé  dans  ce  rôle  par  Chassé. 
L'opéra  de  Persée  a  été  repris  sept  fois  de 
1682  à  1746.  Le  rôle  de  Mérope  a  été  chanté 
successivement  par  Mlles  Le  Rochois,  Des- 
matins,  Pestel,  Antier,  Chevalier;  celui  de 
Persée  par  Dumesnil,  Cochereau,  Murayre, 
Tribou  et  Jélyotte.  Nous  avons  mentionné 
plus  haut  le  célèbre  chanteur  Thévenard. 

PERSÉE,  tragédie  lyrique  de  Quinault,  ré- 
duite en  trois  actes  par  Marmontel ,  remise 
en  musique  par  Philidor,  représentée  par 
l'Académie  royale  de  musique  le  24  octobre 
1780.  Le  compositeur  se  montra  à  la  hauteur 
de  cette  tâche  ambitieuse.  Les  chœurs  sont 
très  beaux,  et  le  rôle  de  Méduse,  interprété 
par  Mlle  Durancy,  fut  surtout  très  admiré. 
Cependant  cet  ouvrage  ne  resta  point  au  ré- 
pertoire. Un  décor  incrusté  de  diamants , 
représentant  le  palais  de  Vénus ,  dont  le  roi 


862 


PERU 


PETE 


avait  fait  don  à  l'Opéra ,  ne  produisit  qu'un 
effet  médiocre ,  faute  d'être  éclairé  convena- 
blement. Le  réalisme  matériel  ne  convient 
pas  mieux  au  théâtre  que  le  réalisme  moral. 
Nous  signalerons  l'air  de  Méduse  :  J'ai  perdu 
la  beauté  qui  me  rendait  si  vaine,  dont  la 
facture  et  l'expression  sont  des  plus  remar- 
quables. 

PERSÉE  ET  ANDROMÈDE ,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Baumgœrtner,  représenté 
en  Allemagne  en  1780. 

PERSÉE  ET  ANDROMÈDE,  opéra-ballet, 
musique  de  Druzechy,  composé  en  Hongrie 
vers  1787. 

PERSEO,  opéra  italien,  musique  du  P. 
Mattioli,  représenté  à  Venise  en  1665. 

PERSEO,  opéra  italien,  musique  de  Sac- 
chini,  représenté  à  Londres  en  1774. 

PERSIAN  HUNTERS  (les  Chasseurs  per 
sans),  opéra  anglais,  musique  de  C.-E.  Horn, 
représenté  à  Londres  vers  1810. 

PERSUASIONE  CORRETTA  (la),  opéra 
italien  ,  musique  de  P.-C.  Guglielmi,  repré- 
senté à  Naples  vers  1814. 

PERTARIDO,  RE  DE'  LONGOBARDI,  mu- 
sique de  Boniventi,  représenté  à  Venise  en 
1727. 

FERTHARITE ,  opéra  en  trois  actes ,  mu- 
sique de  Hoszisky,  représenté  au  théâtre  de 
Rheinsberg  vers  1783. 

PERTINACE,  opéra  italien,  musique  de 
Biego,  représenté  à  Venise  en  1689. 

PERUGINA,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Mélesville ,  musique  d'Hippolyte 
Monpou,  représenté  au  théâtre  de  la  Renais- 
sance au  mois  de  décembre  1838.  Cette  pièce 
avait  déjà  été  jouée  au  Gymnase,  le  26  mai 
1821 ,  sous  le  titre  de  la  Meunière,  paroles 
de  Scribe  et  Mélesville.  Trois  artistes,  de- 
puis célèbres,  ont  attaché  leur  nom  à  ce  mo- 
deste vaudeville.  Il  a  servi  aux  débuts  de  la 
cantatrice  M""«  Méric  Lalande,  qui  a  été  l'in- 
terprète des  principaux  chefs  -  d'oeuvre  sur 
les  scènes  de  l'Europe.  La  musique  du  vau- 
deville de  la  Meunière  a  été  composée  par  Gar- 
cia, le  ténor  renommé,  père  de  la  Malibran  et 
de  Mme  Pauline  Viardot;  enfin  le  rôle  de 
Pierre  fut  joué  par  Pitrot,  qui  fut  un  des  niais 
les  plus  amusants  du  Vaudeville.  La  partition 
de  Perugina  n'a  pas  d'importance  au  point  de 
vue  musical.  On  y  a  distingué  à  peine  une 
ou  deux  romances. 

péruviens  (les),  opéra  en  trois  actes, 


musique  de  Hoszisky ,  représenté  au  théâtre 
de  Rheinsberg  vers  1782. 

PÉRUVIENS  (les),  opéra,  musique  de  Ar- 
quier,  représenté  à  Tours  en  1798. 

*  PERVENCHE,  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Chivot  et  Duru;  musique 
de  M.  Edmond  Audran ,  représentée  aux 
Bouffes  -  Parisiens  le  31  mars  1885.  Inter- 
prètes :  MM.  Maugé,  Piccaluga,  Messmaker, 
Mmes  Thuillier-Leloir,  Piccaluga  et  Becker. 

PERVONTE  ou  LES  SOUHAITS ,  opéra  al- 
lemand, musique  de  Lindpaintner,  repré- 
senté à  Stuttgard  vers  1830. 

PESCATOR  FORTUNATO  (il)  ,  PRINCIPE 
D'ISCHIA,  opéra  italien,  paroles  et  musique 
de  Antonio  Novi,  représenté  sur  le  théâtre 
Formagliari,  à  Bologne,  en  1716. 

PESCATORE  DISINGANNATO  (il)  {le  Pê- 
cheur désabusé],  épithalame  musical  italien 
à  cinq  voix,  musique  de  Pollaroli,  exécuté  à 
Venise  en  1721,  en  l'honneur  des  noces  de 
Louis  de  Colloredo  et  d'Eléonore,  marquise 
de  Gonzague. 

PESCATRICE  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Piccinni,  représenté  à  Naples  en  1765. 

PESCATRICE  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Gassmann,  représenté  à  Vienne  en  1771. 

PESCATRICE  (la),  opéra  italien ,  musique 
de  F.-J.  Haydn,  représenté  à  Vienne  en  17S0. 

PESCATRICE  FEDELE  (la),  opéra  italien, 
musique  d'Anfossi,  représenté  à  Rome  en  1776. 

FESCATRICI  (le),  opéra  italien ,  musique 
de  Bertoni,  représenté  à  Venise  en  1752. 

PESCATRICI  (le)  ,  opéra  italien ,  musique 
de  Paisiello ,  représenté  à  Venise  vers  1766. 

PETER  SCHMOLL  UND  SEINE  NACH- 
BARN  [Pierre  Schmoll  et  ses  voisins) ,  opéra- 
comique  allemand,  musique  de  Weber,  re- 
présenté à  Salzbourg  en  1801.  Ce  fut  un  des 
premiers  ouvrages  du  célèbre  compositeur. 
Il  fut  joué  dans  la  même  année  à  Augsbourg. 
Malgré  le  suffrage  de  Michel  Haydn,  qui  avait 
découvert  dans  cet  essai  la  trace  du  génie, 
Peter  Schmoll  ne  réussit  pas.  La  partition 
restée  dans  les  archives  de  la  famille  de  We- 
ber n'a  pas  été  gravée  ;  mais  l'ouverture  a 
été  publiée  et  exécutée  souvent. 

PETER  UND  HANNCHEN  {Pierre  et  Jean- 
nette), opéra  allemand,  musique  d'André,  re- 
présenté à  Berlin  vers  1770. 

PETER  VON  SZAPARY,  opéra,  hongrois 


PETI 


PETI 


863 


en  trois  actes,  musique  de  Schindelmeisser, 
représenté  au  théâtre  de  Pesth  le  8  août  1839. 

*  peterkin,  opéra-comique  anglais,  mu- 
sique de  M.  Camerana,  compositeur  italien' 
représenté  au  Royal-Theatre,  à.  Londres, 
le  4  septembre  1893. 

PETERMANNCHEN  (Pierre  le  petit  homme), 
opéra-comique  en  deux  actes,  musique  de 
Lappe,  représenté  à  Schwerin  en  février 
1841. 

*  PETIT  ABBÉ  (le),  saynète  musicale  à  un 
personnage,  paroles  de  MM.  Henri  Bocage  et 
Armand  Liorat,  musique  de  M.  Charles  Gri- 
sart,  représentée  au  Vaudeville  le  9  octo- 
bre 1879,  avec  Mme  Céline  Chaumont  comme 
interprète. 

*  PETIT  BLAISE,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Victor  Pittié,  musique  de 
M.  Paul  Rougnon,  représenté  au  théâtre 
d'Application  en  mai  1889. 

*  petit  bois  (le),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Armand  Liorat,  musique  de 
M.,  Charles  Grisart,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  7  mars  1893. 

*  PETIT  BONHOMME  VIT  ENCORE,  opé- 
rette en  deux  actes,  musique  de  M.  Louis 
Deffès,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
19  décembre  1868. 

PETIT  CHAPERON  ROUGE  (le),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  Théaulon, 
musique  de  Boieldieu ,  représenté  au  théâtre 
Feydeau  le  30  juin  1818.  Le  compositeur  ve- 
nait de  succéder  à  son  maître  Méhul,  comme 
membre  de  l'Institut,  lorsqu'il  fit  représenter 
le  Petit  Chaperon  rouge.  On  dit  alors  de  cet 
opéra ,  que  c'était  son  discours  de  réception. 
On  connaît  le  joli  conte  de  Perrault.  Théau- 
lon transforma  les  personnages.  Le  Petit 
Chaperon  devint  Rose  d'amour  ,  le  loup  prit 
les  traits  du  baron  Rodolphe,  et  le  comte 
Roger  fut  l'heureux  amant  qui  empêcha  la 
pauvrette  d'être*  croquée  par  le  loup.  Cet 
ouvrage ,  qui  offre  des  mélodies  fraîches  et 
pleines  de  naturel ,  a  eu  longtemps  les  hon- 
neurs du  répertoire.  Les  rôles  ont  été  créés 
par  Martin,  Ponchard,  Lesage,  Mmes  Gavau- 
dan,  Boulanger  et  Desbrosses.  L'orchestra- 
tion, plus  riche  et  plus  colorée  que  dans  les 
ouvrages  précédents  du  maître,  faisait  pres- 
sentir l'auteur  de  la  Dame  blanche.  La  parti- 
tion abonde  en  morceaux  charmants;  nous 
rappellerons  les  couplets  :  Robert  disait  à 
Claire;  la  ronde:  Depuis  longtemps  ,  gentille 
Annette;\3k  romance  :  Le  noble  éclat  du  dia- 


dème; les  couplets://  m'a  demandé  le  bou- 
quet; l'air  de  Martin  :  Anneau  charmant,  si 
redoutable  aux  belles;  enfin  les  deux  duos  du 
deuxième  acte  et  celui  du  troisième.  Cet  ou- 
vrage a  été  repris  à  l'Opéra-Comique  en  1860, 
avec  Montaubry,  Crosti,  Barielle ,  Lemaire, 
Mmes  Faure-Lefebvre,  Casimir  et  Mlle  Zoé 
Bélia. 

«  PETIT  CHAPERON  ROUGE  (le),  opérette 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Ernest  Blum  et 
Raoul  Toché,  musique  de  M.  Gaston  Serpette, 
représentée  au  théâtre  des  Nouveautés  la 
io octobre  1885.  Interprètes:  MM.  Berthelier, 
Brasseur  père  et  fils,  Allart,  Mlles  Margue- 
rite Ugalde  et  Juliette  Darcourt. 

*  petit  CHAT  (le)  opérette,  musique  de 
M.  Hugo  Félix  (pseudonyme  d'un  riche  dilet- 
tante), représentée  à  Lemberg,  sur  le  théâ- 
tre national  polonais,  le  23  janvier  1890. 

petit  COUSIN  (le),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Rochefort  et  Deulin,  musique 
de  M,  le  comte  Gabrielli,  représenté  au 
théâtre  des  Bouffes-Parisiens  le  17  avril  1860. 

PETIT  duc  (le),  opéra-comique  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  (Henri  Meilhac  et  Ludo- 
vic Halévy,  musique  de  M.  Charles  Lecocq, 
représenté  au  théâtre  de  la  Renaissance  le 
25  janvier  1878.  Cet  ouvrage  est,  au  point  de 
vue  musical,  le  meilleur  dû  à  la  musa  pedes- 
tris  de  l'auteur  de  la  Fille  de  il/me  Angot. 
La  pièce  est  amusante.  Le  duc  Raoul  de 
Parthenay  a  dix-huit  ans.  Il  a  épousé  le  ma- 
tin même  une  charmante  jeune  fille  qu'il 
aime.  Mais,  sur  l'ordre  du  roi,  les  jeunes 
gens  doivent  se  séparer  le  jour  même  et  at- 
tendre quelque  temps  encore  la  consomma- 
tion du  mariage.  La  duchesse  est  envoyée  à 
Lunéville  au  couvent  des  jeunes  filles  nobles 
et  le  petit  duc  devra  achever  son  éducation 
sous  la  direction  de  son  précepteur,  le  sieur 
Frimousse,  et  de  son  gouverneur  militaire,  le 
capitaine  Montlandry.  Les  deux  jeunes  époux 
protestent  contre  cette  séparation,  car  ils  s'ai- 
ment tendrement.  Parthenay,  qui  est  né  co- 
lonel, laisse  là  livres  et  précepteur,  monte  à 
cheval,  se  met  à  la  tête  de  son  régiment  et 
va  à  Lunéville. 

Le  second  acte  se  passe  dans  le  couvent  des 
demoiselles  nobles.  Le  bouillant  petit  duc  veut 
en  faire  sortir  de  force  sa  femme,  menace  de 
donner  l'assaut  au  pensionnat.  Mais  on  en- 
tend gronder  le  canon ,  et  Mme  Diane  de 
Château-Lansac,  la  directrice,  persuade  à 
Parthenay  qu'il  a  autre  chose  à  faire  que  de 
mettre  à  sac  un  couvent.  Le  petit  duc  court 


864 


PETI 


PETI 


à  l'ennemi,  se  couvre  de  gloire  et  obtient  du 
roi,  en  récompense  de  sa  bravoure,  de  deve- 
nir le  mari  de  sa  femme.  On  voit  combien 
l'intrigue  est  faible;  mais  dans  l'état  actuel 
de  l'art  théâtral  lyrique,  cela  importe  peu, 
car  ce  cadre  est  rempli  de  petites  scènes 
épisodiques  et  de  couplets  écrits  pour  les  in- 
•  terprètes  jouissant  de  la  faveur  du  public. 
Petite  querelle  entre  les  pages  et  les  demoi- 
selles d'honneur,  chœur  d'officiers,  le  boute- 
selle  la  leçon  de  chant,  rondeau  de  la 
paysanne,  idylle,  chœur  de  dragons,  chansons 
du  petit  bossu,  du  mot  d'ordre,  de  l'épée  sont 
autant  de  hors-d'œuvre  très  faiblement  re- 
liés à  l'action.  Selon  les  circonstances  et  le 
jeu  des  acteurs,  ces  pièces  peuvent  avoir  un 
succès  de  vogue  et  d'argent,  mais  elles  man- 
quent de  l'élément  vital  qui  assure  une  desti- 
née durable.  Il  y  a  beaucoup  de  choses  à 
louer  dans  la  partition  :  l'entrée  et  les  cou- 
plets des  pages,  une  gavotte,  le  duo  du  duc 
et  de  la  duchesse  :  C'est  pourtant  bien  doux, 
je  vous  aime  !  les  couplets  de  la  Petite  femme, 
la  Leçon  de  chant,  dans  laquelle  on  regrette 
de  trouver  des  effets  burlesques  que  M.  Le- 
cocq  aurait  dû  laisser  à  M.  Offenbach  :  Mais  la 
soup...  mais  la  soupçonner,  quelle  peine!  l'en- 
semble et  les  couplets  de  Montlandry,  le  Ron- 
deau de  la  paysanne,  la  marche  de  la  ronde 
Pas  de  femmes  et  les  couplets  de  l'épée.  Cet 
ouvrage  a  été  chanté  par  Mm"  J.  Granier, 
Desclauzas,  Mily-Meyer,  Léa  d'Asco,  Piccolo, 
Panseron  ;  MM.  Vauthier,  Berthelier ,  Ur- 
bain, etc, 

PETIT  FAUST  (le),  opéra-bouffe  en  trois 
actes  et  quinze  tableaux,  parolesdeMM.  Hec- 
tor Crémieux  et  Jaime  fils,  musique  de 
M.  Hervé  ;  représenté  au  théâtre  des  Folies- 
Dramatiques  le  23  avril  1869.  Si  on  devait 
juger  du  mérite  d'une  œuvre  par  le  succès  et 
par  le  nombre-  de  représentations  successi- 
ves, celle-ci  l'emporterait  de  beaucoup  sur 
les  meilleurs  opéras  d'Herold,  deBoieldieu  et 
d'Auber,  voire  même  de  Rossini  ;  aucun  ou- 
vrage de  ces  maîtres  n'a  joui  à  son  appari- 
tion d'une  vogue  comparable  à  celle  du  Petit 
Faust.  Il  y  a  là  un  problème  psychologique 
à  résoudre.  Pour  ma  part,  je  ne  proposerai 
pas  d'autre  solution  que  celle-ci:  Il  faut  re- 
tourner la  proposition  et  dire:  on  peut  juger 
de  l'état  mental  d'une  société  par  le  succès 
qu'une  œuvre  telle  que  le  Petit  Faust  y  ob- 
tient et  par  le  plaisir  qu'on  y  prend.  Il  est 
impossible  de  donner  une  analyse  supporta- 
ble des  scènes  décousues  composant  cette 
pièce,  dont  le  musicien  a  fait  ça  et  là  une 
parodie  de  l'opéra  de  M.  Gounod,  mais  qui, 


sous  la  plume  des  librettistes,  n'est  qu'une 
olla  podrida  de  lazzi  plus  indécents  les  uns 
que  les  autres,  et  dans  lesquels  l'esprit  ne 
dissimule  pas  la  grossièreté.  Faust  est  un 
vieux  maître  d'école  qui  tient  une  classe  de 
garçons  et  de  filles.  Marguerite  lui  est  ame- 
née par  son  frère  Valentin,  qui  part  pour  la 
guerre  ;  cette  drôlesse  met  l'école  sens  des- 
sus dessous ,  et  se  sauve  pour  devenir  ce 
qu'onsait.  Faust,  rajeuni  par  Méphisto,  court 
après  sa  belle,  la  trouve  dans  un  bal  public, 
l'enlève  dans  un  fiacre  après  avoir  tué  son 
frère.  Le  spectre  de  Valentin  apparaît  aux 
yeux  des  coupables  et  les  entraîne  dans  un 
enfer  fort  tristement  parodié.  Pour  qu'on  ne 
m'accuse  pasde  sévérité  outrée,  voiciletexte 
du  finale  du  troisième  acte  que  les  auteurs 
n'ont  pas  craint  d'intituler  :  Hymne  à  Sa- 
tan !.... 

MÉPHISTO 

Riez,  chantez,  ô  cher  troupeau  maudit  • 
Maître  Satan  vous  ouvre  sa  demeure; 
Quand  vous  chantez,  il  sait  que  l'on  gémit, 
Quand  vous  riez,  il  se  dit:  quelqu'un  pleurel 

C'est  moi  qui  donne  le  signal. 
Démons,  tournez  dans  une  ivresse  folle 

Et  qu'une  horrible  farandole 
Ajoute  à  ce  bal 

Un  aspect  infernal  ! 
Et  dansez  donc  ! 
Et  tournez  donc! 

DEUXIÈME  COUPLET 

Riez,  chantez,  un  jour  tout  finira. 
Au  train  que  va  la  vertu  sur  la  terre, 
Le  temps  est  proche  où  Satan  vous  dira: 
Reposez-vous,  je  n'ai  plus  rien  à  faire. 

Et  dansez  dono! 

Et  tournez  donc  ! 
Vous  danserez  pendant  l'éternité. 

MÉPHISTO,  MARGUERITE,  FAUST 

Ah!  c'est  le  châtiment  ! 
DANSE  GÉNÉRALE 
Dansez,  tournez,  dans  ce  bal  infernal, 
C'est  Méphisto  qui  donne  le  signal. 

Et  le  rideau  tombe  sur  cette  danse  ignoble 
vulgairement  appelée  cancan,  qu'à  Lon- 
dres comme  à  Vienne,  à  Berlin  comme  à  Pé- 
tersbourg,  on  appelle  la-  danse  nationale 
française.  Je  ferai  observer  que  c'est  en  1S58 
que  M.  Offenbach  a  le  premier  introduit  dans 
une  œuvre  lyrique,  Orphée  aux  enfers,  cette 
danse  de  mauvais  lieu;  que  la  société  policée 
d'alors,  je  ne  dis  pas  la  société  polie  (elle 
avait  déjà  été  rejoindre  les  vieilles  lunes), 
non  seulement  passa  condamnation  sur  ce 
fait,  mais  s'en  amusa  si  fort  que,  depuis,  cette 
danse  devint  le  finale  obligé  de  toutes  les  opé- 
rettes du  maestro  Offenbach  ;  que  l'adminis- 
tration, fidèle  interprète  de  l'opinion  publi- 
que, fit  de  lui  et  de  ses  collaborateurs  autant 


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de  chevaliers  de  la  Légion  d'honneur....  Ce 
mouvement  musical,  si  brillamment  inauguré 
en  1858,  arégné  sans  interruption  jusqu'àpré- 
sent.  La  guerre  et  les  malheurs  de  la  patrie  ne 
l'ont  pas  interrompu.  Il  sera  l'un  des  carac- 
tères de  notre  époque  et  fournira  à  la  posté- 
rité des  éléments  pour  la  juger.  La  musique 
que  M.  Hervé  a  écrite  sur  ce  livret,  considé- 
rée en  elle-même,  est  meilleure  que  ne  le 
comportait  le  sujet,  sans  toutefois  s'élever 
beaucoup  au-dessus  du  genre  de  composi- 
tion en  usage  dans  les  bals  publics  ;  les  mo- 
tifs de  valse,  de  polka  et  d'autres  danses 
abondent;  l'ouverture  elle-même  est  une 
valse.  La  parodie  musicale  de  la  kermesse- 
du  chœur  des  soldats,  de  divers  procédés  par- 
ticuliers à  M.  Gounod  est  assez  spirituelle. 
Le  musicien  a  traité  aussi  heureusement 
plusieurs  tyroliennes.  Comme  il  en  met  dans 
tous  ses  ouvrages,  il  a  acquis  une  grande 
habitude  dans  l'arrangement  vocal  de  ces 
cantilènes;  mais  les  idées  qui  pourraient 
être  gracieuses  sont  dénaturées  par  des  effets 
de  charge  à  outrance,  qui  les  rabaissent  au 
niveau  des  tréteaux  de  la  foire.  Cependant, 
au  milieu  de  ces  extravagances,  on  a  remar- 
qué deux  pages  de  musique  qui  se  distin- 
guent par  un  sentiment  poétique,  une  har- 
monie bien  caractérisée;  c'est  une  idylle  qui 
a  pour  titre  les  Quatre  saisons.  Ce  hors-d'œu- 
vre  n'a  pas  de  sens  dans  la  bouche  de  Mé- 
phisto  et  perd  une  grande  partie  de  son 
charme  au  voisinage  des  sottises  et  des  tur- 
lupinades  qui  l'accompagnent.  Mais  il  est  là 
comme  un  témoignage  de  la  pensée  humaine 
qui  n'abdique  pas  complètement  ses  droits, 
et  un  hommage  presque  involontaire  rendu 
à  l'art  qu'on  injurie  et  qu'on  profane.  Les  re- 
présentations du  Petit  Faust  dépassèrent  le 
chiffre  de  deux  cents.  L'auteur  de  la  musique 
joua  lui-même  le  rôle  de  Faust;  les  autres 
rôles  principaux  furent  chantés  par  Milher, 
Vavasseur,  Mmes  van  Ghel,  Blanche  d'Anti- 
gny. 

PETIT  HOMME  pierre  (le)  ,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Weigl,  représenté  au 
théâtre  de  Léopoldstadt  vers  1813. 

PETIT  HOMME  VERT  (le),  vaudeville, 
musique  de  Drechsler  (Joseph),  représenté  à 
Vienne  vers  1815. 

*  PETIT  jacquot  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  d'Alexandre,  musique  de 
Solié,  représenté  au  théâtre  Montansier  le 
27  juillet  1801. 

*  PETIT  JOSI  (le),  opérette,  musique  de 


Klerr,  représentée  à  Vienne,  sur  le  théâtre 
An  der  Wien,  en  mars  1867. 

*  PETIT  lulli  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Louis  Leloir  et  Paul 
Gravollet,  musique  de  M.  Charles  Hess,  re- 
présenté à  Valenciennes  le  27  février  1896. 

PETIT  MAÎTRE  EN  PROVINCE  (le),  co- 
médie en  un  acte,  en  vers,  avec  des  ariettes, 
paroles  de  Harny,  musique  d'Alexandre,  re- 
pr.à  la  Comédie-Italienne  le  7  oct.  1765. 

PETIT  MATELOT  (le)  OU  LE  MARIAGE 
IMPROMPTU,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Pigault-Lebrun,  musique  de  Ga- 
veaux ,  représenté  à  Feydeau  le  7  janvier 
1796.  La  pièce  semble  avoir  été  faite  pour 
Mme  scio,  qui  dans  le  rôle  du  petit  matelot 
Fulbert,  âgé  de  seize  ans,  a  obtenu  beau- 
coup de  succès.  Quoique  presque  tous  les 
personnages  de  cet  opéra  soient  des  adoles- 
cents, il  n'en  paraît  pas  moins  vieillot.  La 
prétention  qu'a  eue  Gaveaux  de  faire  de  la 
musique  descriptive  dépassait  de  beaucoup 
ses  moyens.  Sa  tempête  est  rendue  d'une  fa- 
çon puérile  ;  le  rôle  du  capitaine  Sabord  est 
manqué.  Nous  ne  trouvons  à  mentionner  que 
le  duo  des  deux  sœurs,  le  quinque  :  On  est 
vraiment  heureux  à  table,  les  couplets  du  ta- 
bac chantés  par  Mme  Scio,  qui  allumait  une 
pipe  et  fumait  sur  le  théâtre,  à  la  grande 
satisfaction  des  goujats  de  ce  temps  (la  race 
n'en  est  pas  éteinte)  et  l'ariette  du  petit 
matelot,  qui  vaut  beaucoup  mieux  : 

Adieu  vergue,  artimon,  hunier; 
Adieu  trop  ingrate  victoire. 
Ma  maîtresse  vaut  bien  la  gloire, 
Le  bonheur  vaut  bien  un  laurier. 

A  des  vers  de  cette  trempe,  la  musiquette  de 
Gaveaux  pouvait  suffire.  Distribution  :  le 
père  Thomas,  Juliet;  la  mère  Thomas, 
Mme  Verteuil;  Cécile,  quatorze  ans,  Mlle  r0- 
landeau;  Lise,  seize  ans,  M'ie  Rosine  ;  Ba~ 
zile,  Duverney;  Sabord,  Résicour;  Fulbert, 
fils  de  Sabord,  seize  ans,  Mme  Scio. 

PETIT  MEZZETIN  (le;,  saynète  imitée  de 
la  comédie  italienne,  paroles  de  Th.  de  Ban- 
ville, musique  de  M.  Nargeot,  représentée 
aux  Folies-Nouvelles  en  octobre  1855. 

*  petit  MOUJIK  (le),  opérette  en  :trois 
actes,  paroles  de  MM.  Pierre  Newsky  et  Jean 
Léry,  musique  de  M.  Haakman,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  16  avril  1896. 

PETIT  ŒDIPE  (le),  comédie  en  un  acte  et 
en  vers ,  mêlée  d'ariettes  et  de  vaudevilles, 
paroles  de  ***,  musique  de  Desaugiers,  repré- 
senté à  la  Comédie-Italienne  le  22  mai  1779. 


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*  PETIT  ORPHÉE  (le),  opéra-comique  en 
quatre  actes,  paroles  de  Rouhier-Deschamps, 
musique  de  Deshayes,  représenté  au  théâ- 
tre de  la  Cité  en  1794.  Cet  ouvrage,  depuis 
lors  bien  oublié,  obtint  à  son  apparition  un 
succès  considérable  et  mérité. 

PETIT  PAGE  (LE)  OU  LA  PRISON  D'ÉTAT, 

comédie  en  un  acte,  en  prose,  mêlée  d'a- 
riettes, paroles  de  Guilbert  de  Pixérécourt, 
musique  de  Kreutzer  et  Nicolo  Isouard,  re- 
présenté au  théâtre  Feydeau  le  15  février 

1800. 

*  petit  PARISIEN  (le),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Paul  Burani  et  Maxime 
Boucheron,  musique  de  M.  Léon  Vasseur,  re- 
présentée aux  Folies-Dramatiques  le  16  jan- 
vier 1882.  Interprètes  :  Mes  Simon-Girard, 
Rose  Méryss.  Burton,  MM.  Maugé,  Simon- 
Max  et  Luco. 

*  PETIT  POUCET  OU  L'ORPHELIN  DE  LA 
FORÊT  (le),  opéra-féerie  en  cinq  actes,  pa- 
roles de  Cuvelier  et  Hapdé,  musique  de  Gau- 
thier, représenté  au  théâtre  des  Jeunes- Ar- 
tistes vers  1797. 

PETIT  POUCET  (le),  opéra-bouffe  en  trois 
actes  et  quatre  tableaux,  paroles  de  MM.  Eu- 
gène Leterrier  et  Albert  Vanloo,  musique  de 
M.  Laurent  de  Rillé,  représenté  au  théâtre 
de  l'Athénée  le  8  octobre  1868.  Dans  l'analyse 
donnée  par  la  Gazette  musicale,  nous  lisons  : 
«Le  Petit  Poucet  est  en  réalité  un  joli  jeune 
homme,  très  amoureux  de  Mlle  Aventurine, 
la  fille  aînée  de  l'ogre  Krock-Mach-Cru  ;  mais 
Mme  l'ogresse  Aglaé,  femme  légère,  repousse 
l'amour  du  faux  ogre  Rastaboul,  pour  dispu- 
ter à  sa  fille  le  cœur  de  ce  séduisant  garçon.  » 
Les  personnages  sont  donc  l'ogre  Krock-Mach- 
Dru,  le  faux 'ogre  Rastaboul,  l'ogresse  et  ses 
cinq  filles  jumelles,  le  Petit  Poucet  et  ses 
quatre  frères;  deux  acteurs  et  onze  actrices. 
C'est  une  exhibition  de  jeunes  filles  plus  ou 
moins  jolies,  avec  accompagnement  d'une 
musique  légère  et  animée.  Il  y  a  même  au 
deuxième  acte  un  galop  final  dont  l'entrain 
ne  laisse  rien  à  désirer.  M.  Laurent  de  Rillé 
a  été  nommé,  par  M.  Duruy,  inspecteur  gé- 
néral du  chant  dans  les  lycées  et  les  écoles 
normales  primaires.  Etait-ce  pour  arranger 
ainsi  les  contes  de  Perrault,  ad  usum  studiosœ 
juventutis? 

PETIT  POUCET  (le),  opérette,  musique 
de  M.  Ed.  Audran,  fils  de  l'ancien  ténor,  re- 
présentée à  Marseille  en  avril  1868. 

*  PETIT  PRINCE  (le),  opérette  en  .trois 


actes,  paroles  de  M.  Rosen,  musique  de 
M.  Muller,  représentée  avec  succès  à  Vienne 
sur  le  théâtre  An  der  Wien,  en  novembre  1882. 

PETIT  SOUPER  (le),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Dalayrac ,  représenté  au  théâtre  de 
la  Cour,  à  Paris,  en  1781. 

PETIT  SOUPER  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Violet  d'Epagny,  musique 
de  Dourlen,  représenté  à  Feydeau  le  22  fé- 
vrier 1822. 

*  petit  VERT- VERT  (le),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  Georges  Douay,  repré- 
sentée en  1872. 

PETITE  COMTESSE  (la),  opéra-bouffe  en 
trois  actes ,  livret  de  M.  Gaston  Escudier, 
musique  de  Luigi  Ricci ,  représenté  au  théâ- 
tre Taitbout  le  21  février  1876.  C'est  une  tra- 
duction un  peu  libre  de  l'opéra  italien  Chi 
dura  vince  (voyez  ce  mot),  représenté  à  Milan 
en  1838,  avec  succès.  Il  s'agit  d'un  comte  qui, 
pour  éprouver  la  constance  de  Fiorina,  sa 
femme,  se  fait  passer  pour  un  artisan  et  s'ex- 
pose à  beaucoup  de  mésaventures.  Fiorina 
lui  conserve  sa  tendresse,  et  le  comte  reprend 
son  titre  et  son  rang.  Le  livret  est  bien  traité, 
avec  esprit  et  grâce.  La  musique  est  char» 
mante,  mélodique  et  pleine  de  verve.  On  n'a 
pu  en  juger  par  l'exécution  pitoyable  de  la 
troupe  du  théâtre  Taitbout.  Les  meilleurs 
sujets  étaient  Mlle  Breton  et  Mme  Carlin. 

PETITE  FADETTE  (la.),  opéra-comique 
en  trois  actes  et  cinq  tableaux,  livret  de 
Mme  George  Sand  et  de  M.  Michel  Carré, 
musique  de  M.  Théodore  Semet  ;  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  11  septembre  1869.  Le 
roman  de  la  Petite  Fadette  est  trop  connu 
pour  qu'une  analyse  de  la  pièce  soit  néces- 
saire :  je  ferai  observer  que  ce  mélange 
de  sentimentalité  et  de  réalisme  qui  en  a  fait 
le  succès  a  nui  beaucoup  à  celui  de  l'opéra. 
Le  thème  de  l'œuvre  littéraire  ne  pouvait 
être  goûté  qu'à  l'aide  de  détails  multipliés, 
d'épisodes  et  de  longs  dialogues.  Dans  udo 
œuvre  dramatique,  l'action  doit  être  simple 
et  non  entravée  par  les  descriptions  et  les 
analyses  de  sentiment.  Là  où  Sedaine,  ou 
tout  simplement  Desforges  aurait  pleinement 
réussi,  Mme  George  Sand  a  échoué.  Un  mu- 
sicien laborieux  et  convaincu,  comme  M.  Se- 
met, a  sans  doute  fait  preuve  de  beaucoup 
de  talent  dans  cet  ouvrage  ;  mais,  malheureu- 
sement pour  lui,  il  a  perdu  sa  peine.  Des  mé- 
lodies charmantes,  des  intentions  ingénieu- 
ses, une  orchestration  des  plus  distinguées 
n'ont  été  appréciées  que  par  les  amateurs. 


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Je  citerai  dans  le  premier  acte  le  chant  du 
Fadet:  Fadet,  petit  Fadet,  prends  ta  cape; 
la  chanson  du  bois  joli  et  le  chœur  des 
enfants  :  Fadette  gui  naguère  ne  dansait. 
Dans  le  second  acte  on  a  remarqué  les  sou- 
haits de  la  grand'mère  :  Ce  soir,  oublie  en 
dormant;  les  couplets  de  Cadet-Caillaux  : 
Je  suis  jeune  et  bel  homme.  Il  y  a  aussi  le 
chœur  dans  lequel  les  effets  de  cloches  sont 
bien  rendus  par  les  cors.  Tout  est  intéres- 
sant dans  cet  opéra,  musicalement  parlant  ; 
le  troisième  acte  renferme  aussi  des  morceaux 
traités  avec  beaucoup  de  goût,  entre  autres 
une  romance  de  Landry  :  Oui,  Fadette,  guand 
je  t'appelle.  Distribution:  Landry,  Barré; 
Cadet-Caillaux,  Potel;  le  père  Barbeau,  Gail- 
hard;  Fadette,  Mme  Galli -Marié  ;  la  mère 
Fadet,  Mlle  Révilly  ;  Madelon,  Mlle  Bélia. 

PETITE  PADETTE  (la),  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  d'Anicet  Bourgeois ,  mu- 
sique de  Semet ,  représenté  aux  Variétés  en 

1850. 

*  PETITE  FRONDE  (la),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Chivot  et  Duru,  musi- 
que de  M.  Edmond  Audran,  représentée  aux 
Folies-Dramatiques  le  16  novembre  1888.  In- 
terprètes :  M"""  Simon-Girard,  Ilbert  et  Ri- 
veri,  MM.  Huguet,  Larbaudière  et  Guyon  fils. 
Auteurs  et  compositeur  ont  été  souvent  mieux 
inspirés  que  dans  cette  pièce  assez  mal  ve- 
nue. Les  premiers  ont  eu  une  singulière  idée 
de  rapetisser  un  événement  historique  aux 
proportions  de  l'opérette,  et  de  le  transfor- 
mer en  une  fable  tant  soit  peu  ridicule  ;  le  se- 
cond, dont  le  talent  n'est  pas  en  cause,  n'a 
écrit  cette  fois  qu'une  partition  banale,  sans 
couleur,  sans  saveur  et  sans  fraîcheur. 

PETITE  LAMPE  MERVEILLEUSE  (la)  , 
opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Scribe 
et  Mélesville,  musique  de  Piccini  (Alexan- 
dre), représenté  au  Gymnase  le  29  juillet  1822. 

PETITE  MADEMOISELLE  (la),  Opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  livret  de  MM.  Meilhac 
et  Ludovic  Halévy,  musique  de  M.  Ch.  Le- 
cocq,  représenté  au  théâtre  de  la  Renaissance 
le  12  avril  1879.  Le  succès  toujours  croissant 
des  opérettes  du  genre  burlesque  depuis  vingt 
ans  oblige  les  auteurs  à  de  grands  efforts 
pour  en  trouver  de  nouvelles.  Au  nombre  de 
leurs  inventions  récentes  figurent  les  cocas- 
series historiques.  Prendre  pour  cadre  un 
des  faits  de  notre  histoire  nationale,  le  rem- 
plir avec  une  mise  en  scène  très  soignée, 
presque  exacte,  des  décors  et  des  costumes 
d'une  fidélité  relative,  faire  servir  tout  cela  à 


la  représentation  de  bouffonneries  sans  nom 
débitées  dans  le  langage  le  plus  bas  et  le  plus 
plat,  c'est  là  un  piquant  contraste,  un  assai- 
sonnement offert  au  public  qui  dispense  du 
goût  littéraire  et  de  l'art  dramatique  ;  car  on 
ne  peut  donner  le  nom  d'art  à  une  juxtapo- 
sition de  scènes  décousues  où  l'imprévu  est 
la  règle,  l'invraisemblance  l'élément  du  suc- 
cès. Le  premier  acte  se  passe  aux  avant- 
postes  de  l'armée  royale,  devant  Paris,  en 
1652  ;  le  deuxième  à  l'hôtel  de  ville,  le  troi- 
sième à  l'hôtel  Cameroni.  La  jeune  comtesse 
Cameroni,  veuve  d'un  mari  vieux  et  infirme, 
est  sollicitée  par  Mazarin  d'épouser  le  frère 
jumeau  de  ce  vieillard.  Elle  embrasse  le 
parti  de  la  Fronde  tout  aussi  bien  que  la 
grande  Mademoiselle,  équipe  une  troupe  à 
ses  frais  et  intrigue  avec  l'Espagne.  Mais 
elle  veut  entrer  dans  Paris  pour  mieux  lutter 
contre  Mazarin.  Elle  se  munit  du  passeport 
d'une  certaine  Mme  Douillet,  femme  d'un  no- 
taire d'Angoulême,  chez  qui  les  officiers  de 
la  garnison  trouvaient  facilement  bon  sou- 
per, bon  gîte  et  le  reste.  La  réputation  de 
Mme  Douillet  s'était  répandue  jusque  sous 
les  murs  de  Paris,  car,  à  la  vue  du  passeport, 
les  galants  officiers  entourent  la  comtesse  et 
veulent  la  retenir.  Celle-ci  appelle  à  son  aide 
le  capitaine  de  Manicamp  qui,  la  trouvant 
charmante,  en  devient  sérieusement  amou- 
reux. La  comtesse  profite  de  cette  passion 
subite  pour  obtenir  de  lui  d'entrer  dans  Pa- 
ris. Cet  acte  est  émaillé  de  scènes  burles- 
ques ;  des  bourgeois,  en  jouant  aux  boules,  se 
sont  aventurés  trop  loin  et  ont  été  faits  pri- 
sonniers ;  leurs  femmes  viennent  au  camp  les 
réclamer.  L'un  d'eux  chante  la  chanson  du 
cochonnet  que  le  public  a  trouvée  de  son 
goût  ;  la  légende  du  notaire  d'Angoulême  et 
les  couplets  de  Mme  Douillet  ont  été  égale- 
ment remarqués.  Pendant  le  second  acte  la 
comtesse,  cachée  sous  le  nom  de  Trompette 
chez  sa  sœur  de  lait,  M™6  Taboureau,  caba- 
retière,  soutient  les  frondeurs  et  les  paye. 
Le  capitaine  Manicamp  l'a  suivie,  déguisé  en 
garçon  charcutier,  et  se  cache  à  son  tour 
chez  la  tripière  Madelon.  La  bataille  s'en- 
gage-, Manicamp  va  rejoindre  les  royalistes  ; 
la  petite  Mademoiselle  fait  élever  des  barri- 
cades que  Manicamp  attaque  et  escalade.  La 
comtesse  est  faite  prisonnière.  C'est  dans  cet 
acte  que  se  trouvent  les  intermèdes  les  plus 
bouffons  et  d'un  réalisme  de  parti  pris  qui 
plaît  à  beaucoup  de  gens.  Il  paraît  qu'on 
aime  voir  la  comtesse  Cameroni,  qui  joue  un 
rôle  politique,  crier  aux  buveurs  qui  appel- 
lent la  fille?  la  fille?:  Eh   té!  la  fille,  la 


PETI 


PETI 


voilà/  Pas  besoin  de  crier  comme  ça!  Il  paraît 
qu'il  est  agréable  d'entendre  chanter  à  une 
tripière  :  Quand  le  cervelas  va,  tout  va!  Je 
riconnais  qu'ça.  Le  septuor  de  la  conspiration 
a  été  traité  en  charge  et  le  musicien  a  rap- 
pelé, en  les  parodiant,  quelques  passages  du 
septuor  des  Huguenots  : 

Demain  donc,  demain  à  l'hôtel  de  ville 
j         Nous  y  serons  cent,  nous  y  serons  mille, 
Tout  ce  que  Paris  a  de  flibustiers, 
De  coupeurs  de  bourses  et  d'aventuriers, 
Les  gueux,  les  filous,  toute  la  racaille. 
Nous  les  pousserons  tous  à  la  bataille; 
Nous  les  lancerons, 
Les  ameuterons, 
Et  par  ce  moyen  nous  réussirons. 
Et  là-dessus,  Dieu  nous  assiste, 
Bien  qu'il  soit  triste 
D'user  de  moyens  violents, 
Dieu  soit  pour  nous  et  favorise, 

Dans  cette  crise, 
La  cause  des  honnêtes  gens. 

Des  rythmes  anciens  et  populaires,  des 
timbres  de  la  Clef  du  caveau  fournissent  au 
musicien,  pour  ces  nombreux  couplets  d'opé- 
rette ,  des  passe-partout  utiles  ;  ici  c'est  la 
Faridondaine,  ailleurs  c'est  une  autre  chan- 
son. Une  scène,  comique  à  cause  même  de  sa 
platitude,  est  celle  dans  laquelle  la  (tripière 
harnache  son  mari  pour  la  patrouille  : 

Prends  garde  au  froid,  prends  garde  au  chaud, 

Il  y  a  là  un  souvenir  de  la  garde  nationale 
assez  exact. 

Les  meilleurs  morceaux,  au  point  de  vue 
de  la  comédie  musicale,  sont  les  couplets  de 
Trompette  et  Lambin  et  ceux  de  Trompette. 
La  comtesse,  déguisée  en  servante,  arrose 
à  ses  frais  les  gosiers  des  émeutiers  et  leur 
chante  cette  drôlerie,  qui  a  eu  un  succès  de 
fou  rire  et  de  bon  aloi  : 

Notre  patron,  homme  estimable, 
Voyant  l'état  où  s' trouve  Paris, 
Veut  qu'un'  diminution  notable 
Soit  faite  aujourd'hui  dans  les  prix. 
Tant  qu'  dur'ra  la  cris'  politique, 
Par  ma  voix  il  vous  avertit, 
Qu'à  tous  ceux  qui  boiv'nt,  sa  boutique 
Va  rester  ouvert'  chaque  nuit, 
Et  qu'avec  ça,  ça  n'est  pas  tout, 
Et  qu'avec  ça,  j'  suis  pas  au  bout, 
Et  qu'avec  ça,  v'ià  la  merveille, 
Et  qu'avec  ça  V  prix  d'  la  bouteille 
Ça  n'  s'ra  pas  vingt  sous,  ça  n'  s'ra  pas  dix  sous, 
Ça  n'  s'ra  pas  cinq  sous,  ça  n'  s'ra  pas  deux  sous, 
Ça  s'ra,  ça  s'ra  ce  que  chacun  voudra. 

A.  la  fin  de  l'ouvrage  l'actrice,  s'adressant 
au  public,  lui  annonce  dans  une  variante  : 

Que  pour  voir  la  p'tit'  demoiselle 

Ça  n'  s'ra  pas  vingt  sous, 

Ça  n'  s'ra  pas  dix  sous,  etc. 
Ça  s'ra  beaucoup  plus  cher  que  ça! 


Et  en  effet  cette  opérette,  pendant  le  pre- 
mier mois  de  ses  représentations,  a  fait  en- 
caisser au  théâtre  de  la  Renaissance  la  somme 
de  139,125  francs;  ce  qui  donne  une  moyenne 
de  4,600  francs  de  recette  quotidienne. 

La  mazarinade  qui  sert  de  thème  au  finale 
est  commune.  La  comtesse  a  été  conduite 
dans  l'hôtel  Cameroni,  où  elle  doit  épouser  le 
préféré  de  Mazarin.  Grâce  aux  manœuvres 
du  cabaretier  Taboureau  et  de  Manicamp, 
elle  échappe  à  un  mariage  odieux  et  finit  par 
épouser  son  capitaine. 

Les  morceaux  les  mieux  accueillis  sont 
les  couplets  de  Jacqueline,  Jeunes  et  vieux, 
le  motif  joué  par  les  petits  violons,  et  le  vi- 
relai de  la  comtesse,  Arrivé  dans  Bordeaux. 
Les  principaux  interprètes  de  cet  ouvrage 
ont  été  :  Mmes  j.  Granier,  Desclauzas , 
Mily-Meyer ,  MM .  Berthelier,  Vauthier,  Ur- 
bain ,  Lary,  Libert.  L'habitude  d'écrire  a 
donné  à  M.  Ch.  Lecocq  une  souplesse  et 
une  dextérité  qui  lui  font  suivre  les  pa- 
roles presque  à  la  lettre,  comme  accent  et 
comme  rythme.  En  sa  qualité  de  bon  har- 
moniste, il  sait  faire  tomber  la  parole  et  la 
bonne  note  sur  l'accord  avec  précision.  Il  en 
résulte  pour  l'auditeur  une  satisfaction  un 
peu  commune,  mais  qui  répond  bien  à  son 
degré  de  culture  musicale.  C'est  de  l'art  à  la 
hauteur  de  l'idée  qu'on  se  fait  de  la  musique 
dans  le  haut  et  petit  commerce,  chez  les  gens 
oisifs  ou  occupés  qui  ne  demandent  qu'à  se 
distraire.  Les  amateurs  d'art  et  les  gens  de 
goût  n'ont  rien  à  voir  dans  ce  genre  de  plai- 
sir, dont  le  plus  grand  mérite  est  d'être  lu- 
cratif pour  ceux  qui  le  cultivent. 

*  PETITE  MAISON  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Dieulafoi  et  Gersin, 
musique  de  Spontini,  représenté  pour  la  pre- 
mière et  dernière  fois  à  l'Opéra-Comique  le 
12  mai  1804.  Spontini  n'avait  pas  été  heureux 
avec  le  premier  ouvrage  écrit  par  lui  pour  la 
France,  Julie  ou  le  Pot  de  fleurs,  donné  au 
même  théâtre.  Il  le  fut  moins  encore  avec 
celui-ci,  dont  la  chute  fut  éclatante  et  la  re- 
présentation singulièrement  orageuse.  La 
pièce,  détestable,  paraît-il,  avait  déjà  consi- 
dérablement indisposé  le  public,  lorsqu'une 
incartade  d'Elleviou,  chargé  du  principal 
rôle,  vint  mettre  le  comble  à  la  colère  de  ce- 
lui-ci. Il  s'ensuivit  un  tapage  épouvantable, 
des  huées,  des  cris,  des  sifflets,  à  tel  point 
que  l'ouvrage  ne  put  être  achevé  et  que  ja- 
mais plus  il  n'en  fut  question. 

PETITE  MARIE  (la),  opéra,  musique  de 
Jester,  représenté  à  Berlin  vers  1780. 


PET1 


PETI 


869 


PETITE  MARIÉE  (la),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Eugène  Leterrier  et  Al- 
bert Vanlo,  musique  de  M.  Charles  Lecocq, 
représenté  au  théâtre  de  la  Renaissance  le 
21  décembre  1875.  Cet  ouvrage  est  jusqu'à 
présent  le  meilleur  opéra -bouffe  du  fécond 
compositeur,  quoiqu'il  soit  le  moins  travaillé 
et  renferme  peu  de  morceaux  saillants.  Mais 
la  pièce  est  amusante  et  reste  dans  des  limites 
que  l'on  ne  devrait  jamais  dépasser.  Graziella, 
à  peine  mariée  à  San-Carlo,  qu'elle  aime,  est 
l'objet  des  entreprises  du  podestat  Rodolfo. 
Pour  y  échapper,  elle  est  contrainte  de  passer 
pour  la  femme  de  Montefiasco,  lui-même  au 
pouvoir  d'une  épouse  intraitable  sur  le  cha- 
pitre de  ses  droits  et  qui  les  réclame  au  be- 
soin la  cravache  à  la  main.  Les  deux  jeunes 
mariés  traversent  une  foule  d'incidents  comi- 
ques ;  plusieurs  même  ont  un  caractère  tendre 
et  touchant.  Si  M.  Lecocq  avait  le  bon  goût, 
dans  l'intérêt  de  sa  réputation  et  en  même 
temps  de  la  dignité  de  l'école  française,  de  se 
montrer  plus  sévère  et  beaucoup  moins  ac- 
commodant dans  le  choix  de  ses  livrets,  s'il 
renonçait  absolument  aux  concessions  à  faire 
à  un  public  aussi  ingrat  et  mobile  qu'exigeant, 
il  pourrait  espérer  d'occuper  une  place  restée 
vide  à  la  suite  des  maîtres  dans  le  genre 
charmant  de  l'opéra-comique,  si  délaissé  de 
nos  jours;  car  on  ne  connaît  plus  guère  de 
pièces  intermédiaires  entre  le  grand  opéra 
et  l'opérette  burlesque,  parce  que  l'esprit  et 
le  goût  font  depuis  longtemps  mauvais  mé- 
nage. L'ouverture  de  la  partition  de  la  Petite 
mariée  est  peu  intéressante.  Dans  le  premier 
acte,  on  peut  signaler  la  chanson  du  coup  de 
l'étrier,  le  duo  de  Graziella  et  de  San-Carlo, 
la  valse  de  la  cravache.  Dans  le  deuxième,  les 
couplets  de  l'épée,  ceux  du  jour  et  de  la  nuit, 
le  duo  de  l'enlèvement  et  une  assez  jolie  ronde 
de  nuit.  Le  troisième  acte  est  le  plus  musical 
de  l'ouvrage.  Les  couplets  des  reproches  : 
Pour  vous  sauver,  on  se  dévoue,  sont  ingénieu- 
sement rendus,  et  une  pointe  de  sensibilité  se 
fait  remarquer  dans  le  duo  des  larmes  :  Tu 
pleures,  Graziella.  Les  livrets  que  M.  Lecocq 
met  en  musique  ne  lui  fournissent  pas  l'oc- 
casion de  faire  preuve  de  son  mérite  en  dehors 
de  la  comédie.  La  Petite  mariée  a  obtenu  un 
grand  succès.  Distribution  :  le  podestat,  Vau- 
thier  ;  San-Carlo,  Puget  ;  Montefiasco,  Dailly; 
Graziella,  MUe  Jeanne  Granier;  Lucrezia, 
M"e  Alphonsine. 

PETITE  MUETTE  (la),  opéra- comique  en 
trois  actes,  livret  de  M.  Paul  Ferrier,  musi- 
que de  M.  Gaston  Serpette,  représenté  aux 
Bouffes-Parisiens  le  3  octobre  1877.  L'auteur 


a  imaginé  une  pièce  aussi  invraisemblable 
que  compliquée.  Mercedes  est  devenue  muette 
le  jour  de  son  mariage  avec  le  vieux  seigneur 
José  d'Albatros.  Le  docteur  Cacomillas  dé- 
clare que  la  jeune  femme  ne  recouvrera  la 
parole  que  sous  l'influence  de  l'amour.  Le  co- 
lonel de  dragons  Raphaël  apporte  à  don  José 
le  brevet  de  lectrice  de  l'infante  accordé  par 
le  roi  à  la  marquise.  Malgré  l'embarras  où 
cet  honneur  jette  les  habitants  du  château, 
on  part  pour  la  cour.  Le  colonel  sait  pendant 
le  voyage  rendre  la  parole  à  la  petite  Muette. 
Alors,  pour  expliquer  au  mari  un  prodige 
aussi  surprenant,  l'auteur  de  la  pièce  n'a 
trouvé  d'autre  moyen  qu'un  coup  de  canon, 
qui  sauve  les  jours  du  roi  et  fait  de  don  José 
d'Albatros  le  plus  heureux  des  favoris  et  le 
plus  ridicule  des  maris.  De  telles  élucubra- 
tions  sont  peu  propres  à  relever  l'art  drama- 
tique et  encore  moins  l'art  musical.  M.  Ser- 
pette a  dépensé  plus  de  savoir  -  faire  et 
d'habileté  technique  que  de  goût  dans  cet 
ouvrage.  La  première  partie  de  l'ouverture 
est  agréable  ;  la  fin  en  est  commune.  Les 
morceaux  les  mieux  faits  au  point  de  vue 
musical  sont  :  le  chœur  des  vétérans,  le  duo 
de  Raphaël  et  don  José  .•  Lisez,  nous  sommes 
en  famille  ;  une  habanera,  le  chœur,  Buvons, 
la  chanson  militaire,  une  aubade,  déjà  enten- 
due dans  l'ouverture,  et  la  chanson  finale  de 
Polichinelle,  lue  par  Mercedes  à  la  petite  in- 
fante, qui  est  franchement  gaie.  Afin  de  ren- 
dre la  musique  plus  animée,  les  auteurs  de 
ces  opérettes  abusent  des  effets  syllabiques. 
Chanté  par  Daubray,  Jolly,  Minart,  Jeannin, 
Scipion,  Maxnère,  Dubois,  Vinchon,  Rivet; 
Mmes  peschard,  Théo,  Luce,  Descot,  Blot. 

'PETITE  NANETTE  (la),  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  et  musique  du  Cousin- 
Jacques  (Beffroy  de  Reigny),  représenté  au 
théâtre  Feydeau  le  9  décembre  1796.  Ce  petit 
ouvrage  obtint  un  très  grand  succès,  certifié 
par  ce  fait  que  peu  de  temps  après  son  appa- 
rition un  commerçant  s'établissait  dans  la 
rue  du  Four-Saint-Germain,  en  arborant  au- 
dessus  de  sa  boutique  l'enseigne  :  A  la  Petite 
Nanette.  Il  n'y  a  pas  fort  longtemps  que  cette 
enseigne  subsistait  encore. 

•petite  poocette  (i,a),  vaudeville-opé- 
rette en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Ordon- 
neau  et  Maurice  Hennequin,  musique  de 
M.  Raoul  Pugno,  représenté  au  théâtre  de  la 
Renaissance  le  7  mars  1891. 

«PETITE  PRINCESSE  (la),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Bertol-Graivil,  musique 


870 


PETI 


de  M.  Charles  de  Sivry,  représentée  au  Théâ- 
tre d'Application  le  8  mai  1893. 

PETITE  reine  (la.),  opéra-comique  en 
trois  actes,  livret  de  MM.  Jaime  et  Noriac, 
musique  de  M.  Vasseur ,  représenté  aux  Bouf- 
fes-Parisiens le  9  janvier  1873.  On  a  remarqué 
dans  la  partition,  un  peu  incolore,  un  duo  dans 
lequel  est  intercalé  un  joli  madrigal:  Quand 
vous  me  regardez  à  travers  vos  cils  bruns  ;  l'en- 
semble vocal  du  deuxième  acte  et  dans  le  troi- 
sième, un  duo  agréable  et  le  rondo  du.  bai- 
ser. Chanté  par  Désiré,  Potel,  Mmes  Judic  et 
Peschard  et  Mlle  Scalini. 

*  PETITE  REINETTE  (la),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Clarville  et  William 
Busnach,  musique  de  M.  Louis  Varney,  re- 
présentée à  Bruxelles,  sur  le  théâtre  des  Ga- 
leries-Saint-Hubert, en  octobre  1882.  Cet  ou- 
vrage est  tombé  aplat  par  la  faute  du  livret. 

*  PETITE  SOOBISE  (la),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Max  et  Leclerc,  musi- 
que de  M.  Raoul  Schubert,  représentée  au 
Casino  de  Luc,  le  19  août  1887. 

'PETITE  TONKINOISE  (la),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Lebreton  et  Beissier, 
musique  de  M.  Albert  Petit,  représentée  à 
l'Eden-Concert  le  5  juillet  1890. 

*  PETITE  VEUVE  (la),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Verneuil,  musique  de  M.  Bo- 
very  fils,  représentée  au  théâtre  de  Montmar- 
tre (Paris)  le  27  janvier  1883. 

*  PETITES  BREBIS  (les),  opérette  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  Armand  Liorat,  musi- 
que de  M.  Louis  Varney,  représentée  au 
théâtre  Cluny  en  juin  1895. 

*  PETITES  COMÉDIES  DE  L'AMOUR  (LES), 

opérette  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Duter- 
tre  et  Alphonse  Lemonnier,  musique  de 
M.  Adolphe  de  Groot,  représentée  au  théâtre 
du  Vaudeville  le  14  juin  1865. 

*  PETITON,  opéra-bouffe,  musique  de  Ni- 
cola  Piccinni,  représentée  (sans  doute  à  Na- 
ples)  en  1758. 

PETITS   APPARTEMENTS    (LES),    Opéra- 

comique  en  un  acte,  paroles  de  Ymbert,  Var- 
ner  et  Dupin,  musique  de  Berton,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  9  juillet  1827. 

PETITS  AUVERGNATS  (les),  opéra- comi- 
que ,  musique  de  Morange ,  représenté  au 
théâtre  des  Jeunes-Elèves  en  1799. 

PETITS  AVEUGLES  DE  FRANCONVILLE 

(les),  opéra- comique  en  un  acte,  musique 


PÊTI 

de  Lebrun,  représenté  au  théâtre  Montan- 
sier,  à  Paris,  en  1802. 

*  petits  CHAGRINS,  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Reuling,  représenté  à 
Vienne  en  1846. 

PETITS  du  premier  (Las),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Busnach,  musique  de 
M.  E.  Albert,  représentée  sur  le  théâtre 
Saint-Germain  (Cluny)  en  décembre  1864,  et 
ensuite  aux  Bouffes-Parisiens. 

*  petits  LAPINS  (les),  opérette  en  nu 
acte,  paroles  de  MM.  Sermet  et  Bataille,  mu- 
sique de  M.  Albert  Petit,  représentée  au  con- 
cert de  THorloge  le  18  juin  1887. 

PETITS  MONTAGNARDS  (les),  Opéra-C0- 
mique,  musique  de  Foignet  (Charles),  repré- 
senté à  Paris  en  1793. 

*  petits  mousquetaires  (les),  opé- 
rette en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Paul 
Ferrier  et  Jules  Prével,  musique  de  M.  Louis 
Varney,  représentée  aux  Folies-Dramatiques 
le  5  mars  1885.  C'est  comme  une  sorte  d'a- 
droite réduction,  avec  le  concours  de  la  mu- 
sique, du  drame  si  vivant  et  si  empanaché 
qu'Alexandre  Dumas  et  Auguste  Maquet 
avaient  tiré  de  leur  fameux  roman  :  les  Trois 
Mousquetaires.  Il  n'obtint  guère  moins  de 
succès  et  fournit  une  brillante  carrière.  Ses 
interprètes  étaient  :  Mmes  Marguerite  Ugalde, 
Desclauzas,  Jeanne  Andrée,  Savary,  MM.  Go- 
bin,  Simon  Max,  Tony  Riom,  Montaubry, 
Riga,  Delausnay,  Péricaud,  Paul  Ginet,  Du- 
hamel et  Gildès. 

petits  prodiges  (les)  ,  opérette  en  un 
acte  ,  paroles  de  MM.  Jaime  fils  et  Trefeu, 
musique  de  M.  E.  Jonas,  représenté  aux 
Bouffes-Parisiens  le  19  novembre  1857. 

PETITS  VIOLONS  DU  ROI  (LES),  opéra- 
comique  en  trois  actes ,  paroles  de  Scribe  et 
Henri  Boisseaux,  musique  de  M.  Deffès,  re- 
présenté au  Théâtre-Lyrique  le  30  septembre 
1859.  L'action  se  passe  en  1654 ,  peu  après  la 
majorité  de  Louis  XIV.  Lulli  est  le  héros  de 
la  pièce,  et  quelques-uns  des  morceaux  qui 
lui  sont  attribués  défrayent  la  partition,  fort 
habilement  écrite  par  M.  Deffès ,  et  bien  in- 
terprétée par  Mlle  Girard.  On  a  remarqué  le 
God  save  the  king ,  ingénieusement  arrangé. 
Cet  ouvrage  a  eu  vingt-huit  représentations. 

PÉTRARQUE  OU  LAURE  ET  PÉTRARQUE, 

pastorale  lyrique  en  un  acte,  paroles  de  Mo- 
line,  musique  de  Candeille,  représentée  à 
l'Opéra  le  2  juillet  1780.  Les  caractères  do 


PETR 


PHAÉ 


871 


Pétrarque  et  de  Laure  sont  entièrement  tra- 
vestis dans  cet  ouvrage,  qui  n'eut  d'ailleurs 
aucun  succès.  Le  principal  titre  à  la  renom- 
mée de  Candeille  est  son  opéra  de  Castor  et 
Pollux,  refait  sur  celui  de  Rameau,  et  dans 
lequel  on  remarque  quelques  bons  morceaux. 

PÉTRARQUE,  opéra  en  quatre  actes,  livret 
de  M.  Dharmenon,  musique  de  M.  Duprat , 
représenté  au  Grand-Théâtre  de  Marseille  le 
19  avril  1873.  Il  est  difficile  de  comprendre 
qu'on  ait  eu  la  pensée  de  violenter  aussi  bien 
l'histoire  que  la  légende  dans  un  pays  si  voi- 
sin des  lieux  habités  par  Pétrarque  et  par 
Laure.  Dans  la  pièce,  la  princesse  romaine 
Albani  dispute  à  Laure  le  cœur  du  poète  et, 
désespérant  de  l'emporter  sur  sa  rivale,  fait 
empoisonner  celle-ci  et  se  donne  ensuite  la 
w.ort  dans  l'église  où  Pétrarque  pleure  sur  le 
cercueil  de  son  amante.  Les  morceaux  les 
plus  remarqués  ont  été ,  dans  le  premier 
acte ,  la  romance  :  La  colombe  craintive , 
au  deuxième,  un  chœur  de  jeunes  filles.: 
Jour  des  Rameaux,  et  le  duo:  Tout  me  sourit 
dans  ce  vallon;  au  quatrième,  le  Requiem 
et  une  romance  de  ténor.  Les  auteurs  n'ont 
pas  négligé  l'occasion  d'une  belle  mise  en 
scène  et  ont  placé  au  troisième  acte  le  triom- 
phe de  Pétrarque  au  Capitole.  Écrit  dans 
le  style  italien,  cet  ouvrage  n'en  est  pas 
moins  intéressant,  et  il  renferme  plusieurs 
morceaux  d'une  belle  inspiration,  parmi  les- 
quels on  peut  citer  la  scène  dans  laquelle  Co- 
lonna  invite  Pétrarque  à  retourner  en  Italie  ; 
pendant  le  duo  qu'ils  chantent ,  on  entend 
une  jolie  barcarolle,  et  on  voit  Laure  passer 
dans  le  lointain.  Distribution  :  Pétrarque,  De- 
labranche  ;  Laure,  Mlle  Arnaud  ;  princesse 
Albani,  Mile  Lebel;  Dermond,  Horeb.  Cet 
opéra  a  obtenu  un   chaleureux  succès. 

Pétrarque  a  été  représenté  à  Paris  à  TO- 
péra-Populaire  (thétre  de  la  Gaîté)  le  il  fé- 
vrier 1880,  avec  un  succès  nul.  L'ouvrage 
avait  alors  pour  interprètes  MM.  Warot, 
Plançon,  Doyen,  Mmes  Percani  et  Jouanny. 

PETROMIAHI  ED  I  GEM1NIANI     (i),  Opéra 

dramatique,  musique  de  Biaggi,  représenté 
au  théâtre  de  la  Pergola,  à  Florence,  le 
15  septembre  1840.  Le  libretto  de  cet  ou- 
vrage n'était  autre  que  celui  de  la  Secchia 
rapita  (la  Cruche  enlevée),  mis  précédemment 
en  musique  par  Zingarelli  et  plusieurs  au- 
tres compositeurs. 

*  petruccio,  opéra  en  un  acte,  musique 
de  M.  Aleck  Mac  Lean,  représenté  au  théâtre 
Covent-Garden  de  Londres,  le  29  juin  1895. 


PETTEGOLE  (le)  [les  Commères],  opéra- 
comique  italien,  musique  de  Montuoro,  re- 
présenté à  Milan  en  novembre  1858, 

PFAENDUNG  UND  PERSONNEL  ARREST 

(la  Saisie  et  l'Arrestation),  opéra  allemand, 
musique  de  Tayber ,  représenté  à  "Vienna 
et  à  Léopoldstadt  vers  1800. 

PFANEN  FEST  (das)  [la  Fête  du  Paon], 
opéra  allemand ,  musique  de  Zumsteeg,  re- 
représenté au  théâtre  Ducal ,  de  Stuttgard, 
vers  1796.  Cet  ouvrage  a  été  gravé  à  Leipzig. 

PFLEGEKINDER  (die)  [les  Pucelles] ,  mu- 
sique de  Lindpaintner,  représenté  en  Alle- 
magne vers  1819. 

PH/GDON  ET  naïde,  opéra  allemand  en 
un  acte,  musique  de  Bachmann,  représenté  à 
Dresde  vers  1790. 

PHJEDON  ET  NAÏDE  ,  opéra  ,  musique  de 
Bierey,  représenté  à  Breslau  vers  1804. 

PHUEDRA  ,  tragédie  lyrique  du  prince 
George,  musique  de  M.  Taubert,  représentée 
à  Leipzig  en  septembre  1868. 

PHAÉTON,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
avec  un  prologue ,  paroles  de  Quinault ,  mu- 
sique de  Lulli ,  représentée  à  la  cour  le 
6  janvier  1663  et  par  l'Académie  royale  de 
musique  le  27  avril  de  la  même  année.  Cet 
ouvrage  a  obtenu  un  immense  succès.  La 
magnificence  du  spectacle,  sans  doute,  lui  a 
fait  donner  le  nom  d'opéra  du  peuple.  Il  ren- 
ferme cependant  des  beautés  d'un  ordre 
très  élevé  et  d'un  sentiment  exquis.  Le  pro- 
logue n'offre  en  scène  que  deux  personna- 
ges, Saturne  et  Astrée,  avec  le  chœur.  Il  a 
pour  sujet  :  Le  retour  de  l'âge  d'or,  et  pour 
objet  principal,  l'éloge  de  Louis  XIV.  La 
pièce  offre  une  grande  variété  d'effets,  de 
machines  et  de  métamorphoses.  Protée  se 
trasforme  successivement  eu  lion,  en  arbre, 
en  monstre  marin,  en  fontaine  et  en  flamme. 
Le  temple  d'Isis,  le  palais  du  Soleil,  la  course 
de  Pnaéton  et  sa  chute,  ont  fourni  l'occasion 
d'un  grand  spectacle  que  les  témoignages  con- 
temporains s'accordent  à  considérer  comme 
extraordinaire.  Nous  citerons  pour  la  musi- 
que l'air  charmant  qui  ouvre  le  premier 
acte  et  qui  est  chanté  par  Libie  :  Heureuse  une 
âme  indifférente,  et  toute  la  scène  deuxième 
entre  Théone  et  Libie  :  Je  ne  vous  croyais  pas 
dans  un  lieu  solitaire  ,  qui  est  d'une  noblesse 
soutenue  et  d'une  grande  délicatesse  d'ex- 
pression ;  la  scène  d'Epaphus  et  de  Libie, 
qui  se  termine  par  le  petit  duo  : 

Que  mon  sort  serait  doux 
Si  je  vivais  cour  vous  L 


872 


PHAR 


PHIL 


Le  chœur  des  heures  :  Dans  ce  palais ,  bravez 
l'envie,  et  l'air  d'Epaphus  :  Dieu  qui  vous 
déclarez  mon  père;  l'air  de  Triton  :  Que  Pro- 
tée  avec  nous  partage  et  Le  plaisir  est  néces- 
saire ;  le  duo  intéressant  entre  Epaphus  et 
Libie  :  Hélas  !  une  chaîne  si  belle  ;  l'air  pour 
soprano,  dans  le  cinquième  acte,  chanté  par 
une  bergère  égyptienne  :  Ce  beau  jour  ne  per- 
met qu'à  l'aurore.  C'est  surtout  par  la  combi- 
naison variée  des  rythmes,  par  la  belle  dé- 
clamation des  récitatifs  et  la  parfaite  intelli- 
gence du  poème  que  les  partitions  de  Lulli  se 
recommandent  à  l'attention.  Celle  de  Phaéton 
est  une  des  plus  riches  et  des  plus  variées. 
Cet  ouvrage  obtint  sept  reprises  jusqu'en 
1742,  et  il  a  eu  successivement  pour  princi- 
paux interprètes  :  Chopelet,  Dun,  Thévenard, 
Cochereau,  Murayre,  Tribou,  Chassé,  Jé- 
lyotte.  et  Mmes  Moreau,  Desmâtins,  Maupin, 
Tulou,  Antier,  Lambert,  Le  Maure,  Eremans, 
Dominique. 

Romagnesi  etRiccoboni,  lesimpresariides 
théâtres  de  la  foire,  firent  de  Phaéton  des 
parodies  fort  amusantes,  parmi  lesquelles  on 
peut  citer  celle  intitulée  :  le  Cocher  maladroit. 

PHAÉTON,  opéra  sérieux,  musique  de  Pa- 
radies,  représenté  à  Londres  le  17  déc.1747. 

PHANOR  ET  ANGSLA ,  opéra  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  Faur,  musique  de  Persuis, 
représenté  à  Feydeau  en  juillet  1798. 

PHAON,  opéra  en  deux  actes,  paroles  de 
Watelet,  musique  de  Nicolas  Piccinni,  re- 
présenté à  Choisy,  devant  la  cour,  en  1778. 
Le  succès  obtenu  par  l'opéra  de  Roland  au- 
rait dû  faire  ouvrir  les  portes  de  l'Académie 
royale  de  musique  à  ce  gracieux  ouvrage.  Il 
n'en  fut  rien.  Piccinni  était  protégé  par  la 
reine.  Les  vieilles  et  sottes  rancunes  des 
partisans  du  coin  du  roi  suscitèrent  au  com- 
positeur bien  d'autres  entraves. 

*  PHARAMOND,  drame  en  cinq  actes  avec 
chœurs  et  chants,  musique  de  Glachant,  re- 
présenté au  théâtre  du  Délassement-Comi- 
que en  1790.  L'auteur  remplissait  à  ce  théâ- 
tre les  fonctions  de  chef  d'orchestre. 

pharamond,  opéra  en  trois  actes,  paro- 
les d'Ancelot,  Guiraud  et  Soumet,  musique 
de  Berton,  Kreutzer  et  Boieldieu  ;  représenté 
à  l'Académie  royale  de  musique  le  10  juin 
1825.  C'est  un  opéra  de  circonstance  dans  le- 
quel les  collaborateurs  ont  trop  compté  les 
uns  sur  les  autres. 

PHARAMOND,  opéra  anglais ,  musique  de 
Hœndel,  représenté  à  Londres  vers  1838. 


PHARAON,  opéra  allemand,  musique  de 
C.-H.  Graun,  représenté  à  Brunswick  vers 
1739. 

PHARE  (le),  opéra-comique  allemand, 
musique  de  Volkert ,  représenté  à  Leopold- 
stadt  en  1817. 

pharnaces,  opéra  anglais,  musique  de 
Bâtes,  représenté  à  Londres  vers  1788. 

PHASMA,  opéra-comique  allemand,  mu- 
sique de  Sussmayer,  représenté  à  Vienne  en 
1801. 

PHÈDRE ,  tragédie  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  F.-B.  Hoffman,  musique  de  Le- 
moine,  représentée  à  l'Opéra  le  21  novembre 
1786. 

PHÉNIX  (le)  ,  opéra  russe ,  musique  de 
Cavos,  représenté  à  Saint-Pétersbourg  en 
1800. 

PHILADELPHIE ,  opéra  en  un  acte ,  musi- 
que de  Beaulieu,  écrit  en  1855.  M.  Beaulieu 
est  plutôt  connu  par  son  dévouement  à  l'art 
et  par  ses  fondations  généreuses  que  par  ses 
compositions. 

PHILANDER,  opéra  allemand,  musique  de 
Bœhm  (Jean),  représenté  en  Allemagne  vers 
1800. 

PHILANDERING,  opéra  anglais,  musique 
de  C.-E.  Horn,  représenté  à  Londres  vers 
1816. 

PHILANTHROPE  (le)  OU  L'AMI  DE  TOUT 
LE  MONDE,  comédie  en  trois  actes,  en 
prose,  avec  un  divertissement,  paroles  de 
Legrand,  musique  de  Quinault,  représentée 
aux  Français  le  17  février  1724. 

PHILÉMON  ET  BAUCIS,  opéra  allemand, 
musique  de  Stegmann,  représenté  à  Ham- 
bourg vers  1783. 

PHILÉMON  ET  baucis,  opéra  allemand, 
musique  de  Agthe,  représenté  à  Ballenstedt 
vers  1791. 

PHILÉMON  ET  baucis  ,  opéra  allemand, 
musique  de  Bœhm  (Jean),  représenté  en 
Allemagne  vers  1805. 

PHILÉMON  ET  BAUCIS ,  opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Barbier  et  Michel 
Carré,  musique  de  M.  Ch.  Gounod,  représenté 
au  Théâtre-Lyrique  le  18  février  1860.  Com- 
posé d'abord  pour  le  théâtre  de  Bade ,  et  en 
un  acte  seulement,  cet  ouvrage  a  perdu  à 
l'agrandissement  du  cadre.  Il  appartient  à 
un  genre  indéfinissable ,  moitié  mythologi- 


PHIL 


PI-IIL 


873 


que  et  sentimental ,  moitié  bouffon.  Dans 
l'introduction  instrumentale,  on  remarque 
un  gracieux  motif  exécuté  sur  le  hautbois  et 
repris  par  les  instruments  à  cordes.  M.  Gou- 
nod  a  employé  le  piano  avec  l'orchestre  pour 
accompagner  un  des  chœurs  de  sa  partition , 
et  l'effet  cherché  a  été  obtenu.  Nous  rappel- 
lerons l'orage  symphonique  bien  traité,  quoi- 
que le  compositeur  y  ait  employé  des  moyens 
extra  musicaux,  l'air  de  ballet  du  second 
acte,  l'air  :  0  riante  nature  du  troisième , 
ainsi  que  le  duo  entre  Jupiter  et  Baucis  :  Ne 
crains  pas  que  j'oublie ,  qui  renferme  des 
phrases  charmantes.  Cet  opéra  a  été  chanté 
par  Bataille,  Fromant,  Balanqué  et  Mme  Car- 
valho. 

Philémon  et  Baucis,  réduit  en  deux  actes  et 
rendu  plus  scénique  par  cette  transforma- 
tion, fut  repris  à  l'Opéra- Comique  le  16  mai 
1876,  où  l'ouvrage  trouva  de  la  part  du  public 
l'accueil  le  plus  empressé  et  le  plus  sympa- 
thique. Au  31  décembre  1894,  le  nombre  total 
de  ses  représentations  à  ce  thétre  atteignait 
le  chiffre  de  193. 

PHILÉMON  ET  BAUCIS,  ballet  héroïque 
en  un  acte,  paroles  de  Chabanon  de  Maugris, 
musique  de  Gossec ,  représenté  à  l'Opéra  le 
26  septembre  1775,  à  la  suite  de  Alexis  et 
Daptmé,  pastorale  en  un  acte,  des  mêmes  au- 
teurs. M.  Chabanon  de  Maugris  est  le  frère 
du  littérateur  distingué  dé  ce  nom  ,  auteur 
de  plusieurs  ouvrages  intéressants  sur  la 
musique,  et  membre  de  l'Académie  française 
et  de  celle  des  Inscriptions.  La  France  comp- 
tait un  bon  compositeur  de  plus.  Quoique 
originaire  du  Hainaut ,  Gossec  parcourut 
toute  sa  carrière  musicale  dans  notre  pays. 

PHILIPPE,  DUC  DE  MILAN,  opéra,  musi- 
que de  Bronner,  représenté  à  Hambourg  vers 
1700. 

PHILIPPE  ET  georgette,  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Mon'vel,  musique 
de  Dalayrac ,  représenté  à  la  Comédie-Ita- 
lienne le  28  décembre  1791.  Le  livret  est  amu- 
sant. Il  s'agit  d'un  pauvre  soldat  suisse  qui 
a  eu  la  fantaisie  de  passer  la  frontière  en 
temps  de  guerre  pour  voir  une  jeune  fille 
qu'il  aime,  et  qui  est  poursuivi  de  maison  en 
maison,  traqué  et  sur  le  point  d'être  fusillé. 
La  jeune  Française  cache  son  amant  pendant 
plusieurs  jours  dans  un  cabinet  noir,  sotis 
une  table,  dans  une  caisse,  où  elle  peut,  et 
finalement,  après  les  embarras  les  plus  émou- 
vants et  les  complications  les  moins  rassu- 
rantes, la  grâce  du  malheureux  Suisse  est 


accordée,  et  les  parents  de  la  jeune  fille  sou 
scrivent  à  leur  union.  La  naïveté  de  la  mélo- 
die, la  simplicité  de  la  musique  de  Dalayrac 
désarment  la  critique.  L'ouverture  est  le 
meilleur  morceau  de  l'ouvrage.  Plusieurs  airs 
ont  été  populaires,  notamment  les  chansons 
de  Bonnefoi,  dont  la  première  se  termine  par 
ces  mots  : 

Mais  on  aime  ce  qu'on  n'a  pas, 

Et  ce  qu'on  a  cesse  de  plaire. 

Nous  signalerons  aussi  l'air  de  M.  Martin, 
pour  basse-taille  :  Oui,  je  vois,  j'entends  fort 
bien. 

"PHILIPPE  LE  BEAU  (Philips  de  Schooné), 
drame  lyrique  flamand  en  quatre  actes,  pa- 
roles de  M.  de  Castro,  musique  de  M.  G.  Van 
Vlemmeren,  représenté  à  Saint-Nicolas  (Bel- 
gique) en  mars  1886. 

"PHILIPPINNE  VAN  VLAANDEREN,  grand 
opéra  flamand,  musique  de  M.  Léon  Van 
Gheluwe,  représenté  à  Bruxelles  le  18  mars 
1876. 

PHILIPPINE  WELSER,  opéra  allemand, 
musique  de  Polack-Daniels ,  représenté  à 
Nuremberg  en  novembre  1873. 

*  PHILIPPINE  welser,  opéra,  musique 
de  M.  Charles  Pohl,  ancien  ténor,  représenté 
avec  succès  à  Stettin  en  février  1894. 

PHILOCLÈS,  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  J.  Gensoul,  musique  de  Dourlen, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  4  octobre 
1806. 

PHILOMÈLE ,  tragédie  lyrique  en  cinq 
actes,  avec  un  prologue,  paroles  de  Roy,  mu- 
sique de  La  Coste ,  représentée  par  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  le  20  octobre  1705.  Dis- 
tribution des  personnages  principaux  :  Térée, 
M.  Thévenard  ;  Progné,  Mlle  Journet;  Philo- 
mèle,  Mlle  Desmâtins  ;  Athamas,  M.  Coche- 
reau  ;  Minerve,  Mlle  Loignon.  Lors  de  la  qua- 
trième reprise  de  cet  ouvrage,  qui  eut  lieu  en 
1734,  Thévenard  fut  remplacé  par  Chassé. 
Mlles  Le  Maure  et  Antier  chantèrent  les  rôles 
de  Philomèle  et  de  Progné.  Jélyotte,  qui 
devait  bientôt  briller  au  premier  rang,  pa- 
rut dans  deux  rôles  secondaires  de  Génie  et 
de  matelot. 

PHILOMÈLE ,  opéra-ballet ,  musique  de 
Batistin  (Struck),  représenté  à  Versailles 
vers  1716. 

*  PHILOMÈLE  ET  THÉRÉE ,  pantomime 
dialoguée  en  trois  actes,  de  Corsse,  musique 


874 


PHRY 


PHRY 


de  Quaisin  et  Quinebaud,  représentée  à  l'Am- 
bigu-Comique  le  17  décembre  isoo. 

PHILOSOPHE  EN  VOYAGE  (le),  opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  Paul  de  Kock, 
musique  de  Kreubé  et  Pradher,  représenté  à 
Feydeau  le  16  août  1821. 

PHILTRE  (le),  opéra  en  deux  actes,  pa- 
roles de  Scribe  ,  musique  de  M.  Auber ,  re- 
présenté à  l'Académie  royale  de  musique  le 
20  juin  1831.  Le  sujet  du  livret  a  été 
traité  plusieurs  fois  et  a  fourni  à  Donizetti 
l'occasion  d'écrire  une  charmante  partition  : 
YElisire  d'amore.  Guillaume  obtient  d'un 
charlatan  un  philtre  qui  doit  le  faire  aimer 
de  Thérésine  ;  en  possession  de  cette  liqueur 
précieuse,  il  dédaigne  d'abord  la  jeune  fer- 
mière, et  se  ravise  ensuite.  C'est  un  canevas 
fort  léger  et  qui  n'offre  guère  de  situations 
dignes  de  notre  grande  scène  lyrique.  Le  dé- 
ploiement des  chœurs  de  l'Opéra ,  la  solen- 
nité de  l'orchestre  n'ont  pas  de  raison  d'être 
pour  un  si  mince  intérêt.  Quant  à  la  musique 
écrite  par  le  maître  français,  elle  porte  l'em- 
preinte des  qualités  qui  le  distinguent.  Les 
mélodies  ont  de  la  grâce,  de  la  franchise. 
Nous  signalerons  l'air  :  Je  suis  sergent,  brave 
et  galant,  écrit  pour  Dabadie  ;  l'air  de  Fon- 
tanarose  :  Vous  me  connaissez  tous,  chanté 
par  Levasseur  ;  la  barcarolle  à  deux  voix  : 
Je  suis  riche,  vous  êtes  belle,  d'une  facture 
gracieuse  et  originale  ;  et  le  morceau  d'en- 
semble du  second  acte ,  où  les  villageoises 
pressent  Guillaume  de  danser  avec  elles. 
Nourrit  a  joué  ,  avec  un  naturel  parfait ,  le 
rôle  du  villageois  naïf.  Mlle  Dorus  et  Mme  Da- 
moreau  ont  chanté  tour  à  tour,  avec  succès, 
celui  de  Thérésine.  Les  décors,  de  Cicéri,  fu- 
rent très  appréciés.  Cet  ouvrage  transporté 
à  l'Opéra-Comique  y  fournirait  encore  une 
longue  carrière. 

*  PHŒDÉ,  opéra-comique  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  Oscar  Stoumon,  représenté  le 
19  janvier  1860  au  théâtre  de  la  Monnaie  de 
Bruxelles. 

*  PHOQUE  A  VENTRE  BLANC  (le),  Opérette 
en  un  acte,  musique  de  M.  Georges  Douay, 
représentée  au  concert  de  l'Alcazar  en  1871. 

*  PHOTIS,  comédie  lyrique  en  trois  actes, 
poème  de  M.  Louis  Gallet,  musique  de 
M.  Edmond  Audran,  représentée  sur  le 
Grand-Théâtre  de  Genève  en  février  1896. 
Interprètes  :  Mme  Julia  Luca,  Mlle  Dulac, 
MM.  Mickaehly,  La  Taste,  Emery  et  Guérin. 

*  phryné,  opérette,  paroles  de  M.  Ose- 


troff,  musique  de  M.  Decker-Schenck,  repr.  au 
th.  Arcadia,  de  Saint-Pétersbourg,  en  mai  1893. 

*  PHRYNÉ,  opéra-comique  en  deux  actes 
et  en  vers  libres,  poème  de  M.  Auge  de  Las- 
sus,  musique  de  M.  Camille  Saint-Saëns,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  24  mai  1893. 
La  muse  ordinairement  plus  sérieuse  de 
M.  Saint-Saëns  ne  nous  avait  pas  habitués  à 
des  œuvres  de  ce  genre.  Ceci  est  un  badi- 
nage,  mais  un  badinage  exquis,  une  fantaisie 
charmante  et  telle  qu'elle  ne  pouvait  sortir 
que  des  mains  d'un  grand  artiste.  D'aucuns 
s'en  sont  presque  scandalisés,  prétendant  vo- 
lontiers qu'un  tel  artiste  se  déshonorait,  s'en- 
canaillait tout  au  moins  à  traiter  de  sembla- 
bles sujets  avec  la  légèreté  qu'ils  comportent. 
Ainsi  donc,  la  grâce,  l'élégance,  la  coquette- 
rie seraient  interdites  à  un  compositeur  par 
cela  seul  qu'il  s'est  fait  connaître  par  des  œu- 
vres plus  sérieuses  !  A  ce  compte,  Grétry  aurait 
eu  le  plus  grand  tort  d'écrire  leTableauparlant, 
Gluck  la  Rencontre  imprévue,  Ambroise  Tho- 
mas le  Caïd  et  Gounod  le  Médecin  malgré  lui. 
Laissons  dire  les  gens  austères  et  remercions 
les  artistes  qui,  comme  M.  Saint-Saëns,  veu- 
lent bien  prendre  la  peine  de  varier  nos 
jouissances  et  consentent  à  quitter  parfois 
l'Olympe  pour  descendre  sur  la  terre.  La  vé- 
rité est  que  M.  Saint-Saëns  a  écrit,  sur  un 
livret  qui  met  en  scène  la  belle  Phryné  placée 
entre  un  jeune  soupirant  qui  lui  plaît  et  un 
vieil  amoureux  sénile  qu'elle  berne  et  mys- 
tifie aux  yeux  de  tous,  une  partition  tout  ai- 
mable, où  la  gaieté  s'avoisine  à  la  grâce,  et 
cela  sans  renoncer  un  instant  à  ses  belles 
qualités  musicales,  je  veux  dire  à  la  pureté 
du  style,  à  la  saveur  piquante  des  harmonies, 
à  l'élégance  enfin  et  à  la  vivacité  d'un  or- 
chestre toujours  alerte,  toujours  varié,  plein 
de  couleur  et  traité  de  main  de  maître.  Le 
chœur  d'introduction,  les  couplets  bouffes  de 
Dycéphile,  si  curieusement  accompagnés, 
ceux  de  Nicias,  un  motif  de  danse  délicieux, 
l'air  de  Phryné,  la  scène  de  la  mystification, 
tout  serait  à  citer  dans  cette  mignonne  par- 
tition, dont  l'enfantement  n'a  été  évidemment 
qu'un  jeu  pour  son  auteur,  et  qui  n'en  donne 
pas  moins  la  meilleure  et  la  plus  éclatante 
preuve  de  l'étonnante  souplesse  de  son  talent. 
Le  public,  moins  austère  que  certains  censeurs 
moroses,  a  fait  à  ce  joli  badinage  musical 
tout  l'accueil  qu'il  méritait.  Phryné  avait 
pour  excellents  interprètes  MM.  Fugère,  Clé- 
ment, Barnolt  et  Périer,  Mlles  Sybil  Sander- 
son  et  Buhl. 

*  phrynette,  opérette  à  spectacle,  pa- 


PICA 


PIGG 


875 


rôles  de  M.  Fernand  Beissier,  musique  de 
M.  Justin  Clérice,  représentée  au  concert 
Parisianale  28  janvier  1895. 

*  physionomanie  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Razy  et  Ferrière,  mu- 
sique d'Alexandre  Piccinni,  représenté  au 
théâtre  des  Troubadours  (théâtre  Louvois)  le 
17  janvier  1801. 

PïA  DE'  tolomei,  opéra  italien,  musique 
de  L.  Orsini,  représenté  au  théâtre  Alfieri,  à 
Florence,  dans  l'automne  de  1835. 

PIA  Dl  TOLOMEI,  opéra  italien,  musique 
de  Donizetti,  représenté  à  Naples  en  1837. 

PIANELLA,  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  MM.  Octave  Féré  et  Saint-Yves,  musique 
de  M.  F.  de  Flottow,  représentée  au  théâtre 
Déjazet  le  il  mai  1860.  C'est  la  Serva  pa- 
drona  de  Goldoni  qui  a  fourni  le  sujet  de  la 
pièce.  Elle  a  été  jouée  en  Allemagne  avec  suc- 
cès au  théâtre  grand-ducal  de  Schwerin  avant 
d'être  entendue  à  Paris.  Pamphile,  Pianella 
(Zerbine),  et  Scapin  en  sont  les  personnages. 
La  musique  est  remplie  de  motifs  élégants, 
d'intentions  comiques  et  de  bon  goût.  L'ou- 
verture, écrite  spécialement  pour  la  repré- 
sentation française,  est  traitée  avec  dévelop- 
pement; nous  rappellerons  aussi  un  boléro 
fort  bien  chanté  par  MUe  Géraldine. 

PIANETI  BENIGNI  (i)  [les  Heureuses  Pla- 
nètes], opéra  italien,  livret  de  Niccolô  Mi- 
nato,  musique  de  Draghi  (Antoine) ,  repré- 
senté à  Vienne  en  1689.  C'est  un  épithalame 
musical  composé  à  l'occasion  du  mariage  de 
Charles  II,  roi  d'Espagne,  avec  Marie-Anne, 
princesse  palatine. 

PIANTE  DELLA  VIRTÙ  E   DELLA  FOR- 

TUNA  (le)  [les  Plaintes  de  la  vertu  et  de  la 
fortune],  opéra  italien,  livret  de  Niccolô  Mi- 
nato,  musique  de  Draghi  (Antoine),  écrit  en 
1693.  Cet  ouvrage  n'a  pas  été  représenté  en 
public,  mais  seulement  à  la  cour  de  Vienne 
le  jour  anniversaire  de  la  naissance  de  Jo- 
seph 1er. 

*  PIC  DU  DIABLE  (le),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Dieudonné  Goffin,  représenté  à  Ver- 
viers  le  1er  janvier  1861. 

PICAROS  ET  DIEGO  OU  LA  FOLLE  SOI- 
RÉE, opéra-comique  en  un  acte ,  paroles  de 
Dupaty,  musique  de  Dalayrac,  représenté  au 
théâtre  Feydeau  le  3  mai  1803.  Il  avait  été 
joué  le  26  février  1802  sous  le  titre  de  l'An- 
tichambre ou  les  Valets  entre  eux. 


*  PICCARDA  DONATI,  opéra  sérieux,  mu- 
sique de  M.  Pietro  Platania,  représenté  avec 
beaucoup  de  succès  à  Palerme,  sur  le  théâtre 
Carolino,  en  avril  1857. 

PICCARDA  DONATI,  opéra  italien,  musi- 
que de  Vincenzo  Moscazza,  représenté  à  Flo- 
rence, au  théâtre  de  la  Pergola,  en  mars  1863. 

PICCARDA  DONATI, opéra  italien,  musique 
de  Burali ,  représenté  à  Arezzo  en  novem- 
bre 1874. 

PICCIOL  COMPOSITORE  DI  MUSICA  (il) 
[le  Petit  compositeur  de  musique],  farce  ita- 
lienne, musique  de  J.-S.  Mayer,  représentée 
à  San-Mosè,  de  Venise,  en  1806. 

PICCOLINO,  opéra  italien  en  trois  actes, 
livret  de  M.  de  Lauzières,  musique  de  Mme  de 
Grandval;  représenté  au  Théâtre-Italien  le 
5  janvier  1869.  Une  comédie  de  M.  Victorien 
Sardou,  portant  le  même  titre  et  jouée  au 
Gymnase,  a  fourni  le  canevas  de  la  pièce. 
La  partition  offre  de  nombreuses  réminis- 
cences et  quelques  jolis  morceaux.  Une  or- 
chestration fort  soignée  et  qui  décèle  une 
main  expérimentée  a  fait  beaucoup  valoir 
certaines  parties  de  l'ouvrage  ;  je  citerai  en- 
tre autres  le  finale  du  premier  acte  et  le  duo 
du  troisième.  Les  mélodies  sont  bien  écrites 
pour  les  voix  et  quelquefois  heureusement 
présentées.  Telle  est  la  Chanson  de  Tivoli  et 
une  autre  chanson  suisse.  On  y  a  remarqué 
aussi  un  bon  quatuor.  Les  interprètes  ont 
rivalisé  de  zèle  pour  faire  goûter  cet  opéra  à 
un  public  de  choix.  C'étaient  Mlles  Krauss 
et  Grossi;  Nicolini,  Verger  et  Agnesi. 

PICCOLINO,  opéi-a-comique  en  trois  actes, 
livret  de  MM.  Victorien  Sardou  et  Charles 
Nuitter,  musique  de  M.  Ernest  Guiraud ,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  il  avril  187S. 
La  pièce  de  M.  Sardou  avait  été  jouée  an 
Gymnase  quinze  ans  auparavant  qu'il  n'ait 
songé  à  en  faire  un  opéra  -  comique.  Mme  la 
comtesse  de  Grandval  l'avait  aussi  mise  en 
musique  et  fait  représenter.  Le  sujet  est  donc 
très  connu.  Il  s'agit  d'une  jeune  fille  séduite 
et  abandonnée  par  son  amant,  méconnue  par 
lui  jusqu'au  dénoûment.  Le  rôle  de  celui-ci  est 
odieux,  ce  qui  est  toujours  d'un  mauvais  effet, 
surtout  dans  un  opéra-comique.  La  musique 
porte  la  marque  d'un  artiste  de  beaucoup  de 
talent  ;  mais  elle  a  paru  manquer  d'unité,  de 
caractère.  La  partition  est  considérable.  Je  si- 
gnalerai, dans  le  premier  acte,  la  romance  de 
Marthe,  l'air  du  pasteur;  dans  le  second,  la 
sorrentine,  les  couplets  de  la  réception:  Pan, 
pan,  qui  frappe  à  l'atelier?  Dans  le  troisième, 


876 


PIER 


PIER 


un  solo  de  violon,  le  rondo  sur  le  petit  pont- 
neuf  :  Il  était  une  bergère  ;  enfin  le  Carnaval 
romain,  petite  symphonie  qui  accompagne  un 
ballet.  Il  y  a  dans  cet  ouvrage  plusieurs  mor- 
ceaux qui  sont  d'assez  mauvais  goût.  Dis- 
tribution :  Frédéric,  Léon  Achard  ;  Musarai- 
gne, Barré;  le  pasteur,  Ismaël;  Marthe-Pic- 
colino,  Mme  Galli-Marié;  Elena,  Mme  Frank- 
Duvernoy. 

*  piccolo  HAYDN  (il),  opéra  sérieux  en 
deux  actes,  paroles  et  musique  de  M.  Al- 
fredo  Soffredini,  représenté  au  théâtre  Com- 
munal de  Faenza  le  24  novembre  1889. 
M.  Soffredini,  musicien  distingué  et  lettré 
délicat,  rédacteur  en  chef  de  l'excellente 
Gaszetta  musicale  de  Milan,  avait  mis  en 
scène  un  épisode  de  la  jeunesse  d'Haydn. 
Son  opéra  obtint  un  très  vif  succès. 

*  PICCOLO  HAYDN  (il),  comédie  lyrique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Antonio  Cipollini, 
musique  de  M.  Gaetano  Cipollini,  son  frère, 
représentée  au  théâtre  Social  de  Côme  le 
23  janvier  1893. 

*  Picio,  adan  Y  compania,  zarzuela  en 
un  acte,  musique  de  Mangiagalli,  représen- 
tée sur  le  théâtre  du  Buen  Retiro,  à  Madrid, 
en  1880. 

*  Pickwick,  opéra-comique,  livret  tiré 
du  roman  célèbre  de  Charles  Dickens,  mu- 
sique de  M.  Edouard  Salomon,  représenté 
au  Comedy-Theatre  de    Londres,  en   avril 

1889. 

PICTURE  OP  PARIS  (the)  [le  Tableau  de 
Paris],  pantomime  anglaise,  musique  de 
Shield,  représentée  à  Covent-Garden  en  1790. 

PIED  DE  BŒUF  ET  LA  QUEUE  DU  CHAT 

(le),  mélodrame-féerie-comique  en  trois  ac- 
tes, de  Charrin  fils  et  Maxime  de  Redon,  mu- 
sique de  Bianchi,  représenté  au  théâtre  des 
Jeunes-Artistes  (rue  de  Bondy)  le  9  juin  1807. 

*  piège  (le),  opérette  en  un  acte,  musique 
de  M.  Georges  Douay,  représentée  en  1872. 

*  PIÈGE  A  loups  (le),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  Ventéjoul,  représentée 
aux  Folies-Dramatiques  en  1877. 

PIERO  Di  CALAIS,  opéra  italien,  musique 
d'Aspa  ;  représenté  au  théâtre  "Vittorio-Em- 
manuele  de  Messine,  en  mars  1872. 

PIERRE  DE  MÉDICIS,  opéra  en  quatre 
actes  et  sept  tableaux,  paroles  de  Saint- 
Georges  et  Pacini,  musique  du  prince  Ponia- 


towski ,  représenté  à  l'Académie  impériale 
de  musique  le  9  mars  1860.  La  rivalité  de 
deux  frères ,  Julien  et  Pierre  de  Médicis , 
tous  deux  amoureux  de  la  belle  Laura  Sal- 
viati,  nièce  du  grand  inquisiteur  Fra  Anto- 
nio, forme  le  sujet  du  poème.  Pierre  obtient 
de  Fra  Antonio  la  promesse  de  la  main  de 
Laura  ;  mais  celle-ci  aime  Julien,  qui  ne  voit 
d'autre  moyen  que  la  fuite  avec  sa  maîtresse 
pour  se  soustraire  à  son  rival.  Son  dessein 
est  découvert,  et  il  n'hésite  plus  alors  à  tirer 
l'épée  et  à  se  mettre  à  la  tête  d'une  troupe 
de  conjurés  pour  renverser  Pierre  de  Mé- 
dicis. Celui-ci,  ne  pouvant  vaincre  la  résis- 
tance de  Laura,  l'oblige  à  se  faire  religieuse, 
de   concert  avec  le  grand  inquisiteur.  Un 
combat  a  lieu.  Pierre,  blessé  grièvement, 
veut  pardonner  à  son  frère  et  lui  accorder 
Laura.  Il  est  trop  tard ,  Fra  Antonio  s'est 
conformé  à  son  désir  ;  sa  nièce  a  pris  le  voile  • 
elle  appartient  au  cloître.  Il  y  a  de  belles  si- 
tuations et  des  épisodes  intéressants  dans  ce 
livret.  Le  jeu  de  la  morra,  le  ballet  mytho- 
logique des  amours  de  Diane,  la  luminara  ou 
l'illumination  subite  du  palais  Pitti ,  au  se- 
cond acte  ;  au  troisième,  le  tableau  du  Campo- 
Santo.  La  scène  la  mieux  réussie  est  celle  où 
Julien  demande  la  main  de  Laura  à  son  fcére, 
qui  la  lui  refuse.  Le  style  de  l'ouvrage  af- 
fecte principalement  la  forme  italienne  ;  il 
est  bien  écrit  pour  les  voix  ;  l'orchestration 
est  traitée  magistralement;  les  airs  de  bal- 
let sont  gracieux  et  d'un  charmant  effet.  On 
a  surtout  remarqué  la  cavatine  de  Pierre  de 
Médicis  :  Pour  vous  ,  j'abandonne  Florence  ; 
l'arioso  de  Laura  :  Oui ,  le  ciel  m'appelle  ;  la 
scène  du  Campo-Santo  :  Asile  auguste  et  soli- 
taire, et  l'air  :  Abandonné  de  tous  au  sein  de 
la  mêlée.  L'orchestre  et  les  choeurs,  sous  la  di- 
rection de  M.  Diestch,  ont  interprété  la  par- 
tition avec  un  ensemble  remarquable.  La 
magnificence  des  décors  a  surpassé  ce  qu'on 
avait  vu  jusqu'alors  à  l'Opéra.  Les  rôles  ont 
été  créés  par  Gueymard,  Bonnehée,  Obin, 
Aymès  et  Mme  Gueymard  -  Lauters.  Nous 
n'avons  pas  insisté  sur  la  prétention  qu'ont 
eue  les  librettistes  de  retracer,  dans  le  per- 
sonnage de  Fra  Antonio  ,  la  grande  et  aus- 
tère figure  de  Savonarole.  Son  caractère  et 
ses  actes  n'apparaissent  nulle  part  dans  l'ac- 
tion. S'il  a  eu  une  nièce,  il  n'a  jamais  dû  son- 
ger à  lui  faire  épouser  un  prince  de  la  famille 
des  Médicis ,  contre  lesquels  il  ne  cessa  d'ex- 
citer l'indignation  populaire.  La  ressemblance 
se  borne  au  costume  de  l'ordre  des  domini- 
cains que  les  gens  de  goût  ont  regretté  de 
voir  produire  sur  la  scène. 


PIER 


PIER 


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PIERRE  ET  CATHERINE ,  opéra-comique 
en  un  acte ,  paroles  de  M.  de  Saint-Georges, 
musique  d'Adolphe  Adam,  représenté  à  Pa- 
ris le  9  février  1829.  Ce  premier-  ouvrage 
complet  d'Adolphe  Adam  indique  les  qualités 
qu'il  a  développées  dans  d'autres  œuvres 
plus  importantes.  Le  sentiment  de  l'action 
dramatique,  de  la  facilité  et  une  orchestra- 
tion ingénieuse ,  se  font  remarquer  dans 
l'ouverture ,  le  premier  duo,  les  jolis  couplets 
chantés  par  Mllc  Prévost,  et  le  chœur  :  Avan- 
çons en  silence;  et  aussi  quelque  trivialité 
dans  le  reste. 

PIERRE  ET  NARCISSE ,  opéra  allemand, 
musique  de  Zimmermann ,  écrit  vers  1765. 

*  pierre  et  PAUL,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Antony  Mars,  musique  de 
M.  "Victor  Roger,  représentée  à  Lunéville  le 

17  juillet  1S93. 

PIERRE  LE  GRAND,  comédie  en  quatre  ac- 
tes, en  prose,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de 
Bouilly,  musique  de  Grétry,  représentée  aux 
Italiens  le  13  janvier  1790.  La  fameuse  Ca- 
therine est  naturellement  l'héroïne  de  la 
pièce.  Les  critiques  du  temps  et  l'auteur  lui- 
même  ont  vanté  beaucoup  le  coloris  musical 
de  la  partition.  Le  même  éloge  a  été  décerné 
soixante  -  quatre  ans  plus  tard  à  celle  de 
l'Etoile  du  nord.  C'est  le  cas  de  rappeler  le 
mot  de  Goethe  :  L'esprit  humain  avance  tou- 
jours, mais  en  spirale.  Grétry  a  introduit 
dans  l'ouverture  et  dans  une  ariette,  le  mo- 
tif d'un  pas  russe ,  dansé  avec  succès  à 
l'Opéra  par  MUe  Guimard. 

*  PIERRE  LUC  OU  LE  CULTIVATEUR  DU 
MONT  BLANC,  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  Hapdé  et  Corsange,  musique  de 
Froment,  représenté  au  théâtre  des  Jeunes- 
Artistes  le  22  août  1799. 

PIERRE  PHILOSOPHALE  (la),  comédie  en 
cinq  actes,  de  Thomas  Corneille  et  de  "Visé, 
musique  de  Charpentier  ( Marc- Antoine ) , 
jouée  à  la  Comédie-Française  le  23  février 
1681,  elle  n'eut  que  trois  représentations. 

pierre  PHILOSOPHALE  (la),  opéra  alle- 
mand ,  musique  de  Schack ,  représenté  à 
Vienne  vers  1790. 

PIERRE  robin,  opéra  allemand,  musique 
d'Oscar  Bolek,  représenté  au  théâtre  de 
Leipzig  en  septembre  1879. 

PIERRETTE  ET  JACQUOT,  opérette  en  un 
acte,  livret  de  M.   Ph.  Gille,  musique  de 


M.  J.  Offenbach ,  représentée  aux  Bouffes-Pa- 
risiens en  octobre  1876.  On  peut  signaler 
dans  ce  petit  ouvrage  un  duo,  une  chanson 
savoyarde  et  le  quatuor  du  souper.  Chanté 
par  Daubray,  MUes  Cécile  et  Esther  Grégoire. 

PIERROT   À   PAPHOS  OU   LA  SÉRÉNADE 

INTERROMPUE,  opéra  de  salon,  musique  de 
M.  Wekerlin,  représenté  en  avril  1S59. 

PIERROT  ET  FOLIE,  opéra-comique  en  un 
acte,  livret  de  M.  Liesse,  musique  de  M.  A. 
Lagye,  représenté  aux  Fantaisies-Parisien- 
nes, à  Bruxelles,  le  8  mars  1878. 

*  PIERROT  ET  LA  BELLE  ENCHANTÉE, 
opérette  en  un  acte,  musique  de  Frédéric 
Barbier,  représentée  au  concert  de  l'Eldorado 
le  22  mai  1875. 

PIERROT-FANTÔME,  opéra-comique  en  un 
acte,  livret  de  MM.  Dubreuil  et  Staplaux,  mu- 
sique de  M.  Lionel  (pseudonyme  de  M.  le  ba- 
ron de  Vercken),  représenté  au  Théâtre-Lyri- 
que (Athénée)  le  6  juin  1873.  La  donnée  de 
la  pièce  est  originale  et  fantaisiste.  Pierrot 
est  représenté  en  effigie  dans  la  pharmacie 
de  Barnaba.  Témoin  muet  et  sympathique 
des  amours  d'Astolphe  et  de  Carline,  de  la 
rivalité  du  fils  du  podestat,  il  ne  demande 
qu'à  revivre  pour  reprendre  son  rôle  d'ami 
complaisant,  de  protecteur  de  l'innocence  op- 
primée, d'ennemi  juré  des  parents  fâcheux. 
Une  fiole  brisée  sur  le  tableau  et  contenant 
un  élixir  de  vie  le  fait  sortir  de  son  cadre.  Il 
se  mêle  à  l'action,  l'embrouille  et  la  débrouille, 
et,  avant  l'heure  fatale  où  il  doit  reprendre 
son  poste  d'observateur  muet,  il  est  parvenu 
à  marier  Astolphe  et  Carline.  Sur  cette  ingé- 
nieuse fantaisie,  M.  de  Vercken  a  composé 
une  musique  excellente,  tant  sous  le  rapport 
de  l'art  d'écrire  que  sous  celui  de  l'adaptation 
des  idées  mélodiques  et  de  l'harmonie  aux 
situations  et  au  caractère  des  personnages.  Il 
est  maintenant  bien  rare  de  trouver  une  telle 
correction  dans  l'usage  de  la  langue  musicale, 
et  elle  témoigne  des  fortes  études  du  compo- 
siteur et  de  son  goût.  L'ouverture,  composée 
de  divers  motifs  de  l'opéra,  est  terminée  par 
le  thème  populaire  :  Au  clair  de  la  lune,  ac- 
compagné dans  plusieurs  tons  et  avec  mi 
travail  de  contrepoint  d'un  bon  effet.  Tous 
les  morceaux  sont  bien  réussis.  Je  citerai  de 
préférence  le  duo  de  Carline  et  d'Astolphe  : 
Perdus!  perdus!  quel  mot  viens-je  d'enten- 
dre ?  Un  trio  fort  bien  fait  et  où  l'esprit  de 
la  comédie  musicale  brille  dans  tous  les  dé- 
tails ;  les  couplets  de  Pierrot  :  Oui,  monsieur, 
c'est  Pierrot  qu'on  me  nomme,  et  le  finale.  Ce 


878 


PIET 


PILG 


petit  ouvrage  deviendrait  un  charmant  lever 
de  rideau  au  théâtre  de  l'Opéra-Comique.  Dis- 
tribution :  Pierrot,  Vautier,  Lepers  ;  Astolphe, 
Lefebvre,  Jouanne  ;  Trincolo,  Lary  ;  le  docteur 
Barnaba,  Géraizer  ;  Bambolini,  Galubert;  Gia- 
como  Vinchon  ;  Carline,  MUe  Marietti. 

*  PIERROT  Pincé  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  musiqne  de  M1''  Lechevalier  de  Bois- 
val,  représentée  dans  un  concert  en  juillet 
1895. 

*  PIERROT  PUNI,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Semiane  et  A.  Gères,  mu- 
sique de  M.  Henri  Cieutat,  représenté  aux 
Bouffes-Parisiens,  dans  une  soirée  du  Cercle 
funambulesque,  le  14  juin  1890. 

*  pierrot  ténor,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Fernand  Langlé  et 
Jules  Ruelle,  musique  de  Théodore  de  Lajarte, 
représenté  au  Casino  d'Enghien  le  1er  juillet 

1876. 

PIETÀ  D'AMORE  (la),  opéra  semi-séria, 
musique  de  Millico ,  repr.  à  Naples  en  1785. 

PIETÀ  Dl  SABINA  (la),  opéra  italien, 
livret  de  Moniglio  Cattani,  moine  augustin, 
musique  de  Cattani  (Lorenzo),  représenté 
à  Florence  vers  1730. 

PIETRA  DEL  PARAGONE(LA)[/a  Pierre  de 
touche],  septième  opéra  composé  parRossini, 
âgé  alors  de  vingt  et  un  ans.  C'est  un  opéra- 
bouffe  en  un  acte  dont  le  livret  est  de  Roma- 
nelli.  Il  fut  représenté  sur  le  théâtre  de  la 
Scala,  à  Milan,  le  26  septembre  1812.  La  ca- 
vatine  :  Ecco  pietosa  tu  sei  la  sola,  et  le 
finale  du  premier  acte,  signalèrent  aux  con- 
naisseurs l'avènement  d'un  grand  musicien. 
Cet  opéra  fut  joué  aux  Italiens  de  Paris  le 
5  avril  1821.  Plusieurs  morceaux  de  la  par- 
tition ont  passé  dans  Cenerentola. 

PIETRA  SIMPATICA  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Palma,  représenté  à  Naples  vers 
1792,  et  à  Paris  le  30  juin  1801. 

PIETRO  D'ALBANO,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Spohr  ,  représenté  à  Cassel  en  1834. 

PIETRO  D'ALBANO ,  opéra  napolitain , 
musique  de  Apolloni,  représenté  à  Venise 
le  9  mars  Ï856. 

*  PIETRO  DA  PADOVA,  opéra  sérieux,  mu- 
sique d'Ettore  Fiori,  représenté  au  théâtre 
Carcano,  de  Milan,  le  19  février  1868. 

PIETRO  IL  CRUDELE  {Pierre  te  cruel), 
opéra  italien,  musique  d'Eslava,  représenté 
à  Cadix  en  1843. 


PIETRO  IL  GRANDE  (Pierre  le  Grand), 
drame  musical  en  cinq  actes,  musique  de 
L.-A.  Julien  ,  représenté  à  Londres  en  1852. 

PIETRO  IL  GRANDE  OSSia  IL  GELOSO 
ALLA  TORTURA  (Pierre  le  Grand  ou  le  Ja- 
loux à  la  torture),  opéra-bouffe  italien  ,  mu- 
sique de  Vaccaj,  représenté  à  Parme  en  1824. 

PIETRO  IN  CESAREA  (S.)  [Saint  Pierre  à 
Césarée  ] ,  drame  sacré  ,  livret  d' Apostolo 
Zeno,  musique  de  Caldara,  chanté  dans  la 
chapelle  impériale  de  Charles  VI,  à  Vienne, 
en  1734. 

PIE  VOLEUSE  (la),  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  Castil-Blaze  et  d'Aubigny,  musi- 
que de  Rossini,  représenté  à  l'OdéoD  le 
2  août  1824.  Voyez  Gazza  ladra  (la). 

PIFFERARI  (les)  ,  saynète  à  deux  person- 
nages, paroles  de  M.  A.  de  Jallais ,  musique 
de  M.  Nargeot ,  représentée  au  théâtre  De- 
burau,  aux  Champs-Elysées  ,  en  août  1858. 

PIGEON  VOLE  OU  FLÛTE  ET  POIGNARD, 

drame  lyrique  en  un  acte,  paroles  et  musique 
de  Castil-Blaze,  représenté  au  Théâtre-Ita- 
lien (salle  Ventadour)  le  12  août  1843.  La  cri- 
tique a  plumé  sans  pitié  ce  pauvre  oiseau  que 
le  spirituel  musicographe  aurait  dû  garder 
en  cage.  Un  Vénitien  jaloux  s'aperçoit  qu'un 
pigeon  est  chargé  d'une  tendre  correspon- 
dance pour  sa  maîtresse ,  de  la  part  d'un  ar- 
tiste, habile  joueur  de  flûte.  Il  tue  le  pigeon, 
fait  parvenir  le  message  à  son  adresse  ,  pour 
s'assurer  de  la  trahison  dont  il  est  l'objet,  et 
fait  poignarder  l'artiste  par  un  bravo.  La 
musique  a  été  trouvée  généralement  peu 
digne  de  son  auteur,  à  qui  le  public  français 
a  dû  la  connaissance  de  plusieurs  ouvrages 
étrangers. 

PIGLIA  IL  MONDO  COME  VIENE  (Il  faut 
prendre  le  monde  comme  il  est),  opéra  italien, 
musique  de  J.  Pacini,  représenté  au  théâtre 
Re,  de  Milan,  au  printemps  de  1817. 

PIGLIA  IL  MONDO  COME  VIENE ,  opéra- 
bouffe,  musique  de  Persiano,  représenté  à. 
Florence  en  1826. 

PIGNATTARO  (il)  [le  Faïencier],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Gnecco,  représenté  à  Na- 
ples vers  1799. 

PILGRINE  VON  MEKKA  (die)  [les  Pèlerins 
de  la  Mecque],  opéra-comique  allemand,  mu- 
sique de  Gluck,  représenté  à  Schœnbrunn  en 
1765.  C'est  une  traduction  de  la  Rencontre 
imprévue,  de  Dancourt ,  qui  fut  jouée  à  Paris 
sous  les  titres  des  Pèlerins  de  la  Mecque  et 


PIPÉ 

des  Faux  de  Médine.  On  y  remarque  une 
chanson  excellente  :  Mahomet  est  un  grand 
prophète. 

*  PILOTE  (le),  opéra  en  trois  actes  et 
quatre  tableaux,  paroles  de  M.  Armand  Sil- 
vestre,  musique  de  John  Urich,  représenté  au 
théâtre  de  Monte  Carlo  le  29  mars  1890.  Cet 
ouvrage  n'est  que  l'amplification  d'un  opéra- 
comique  en  un  acte,  l'Orage,  que  les  mêmes 
auteurs  avaient  donné  quelques  années  aupa- 
ravant, le  2  mai  1879,  au  théâtre  de  la  Mon- 
naie, de  Bruxelles.  Le  Pilote  avait  pour  inter- 
prètes MUes  Levasseur  et  Paulin,  MM.  Sou- 
lacroix  et  Isnardon. 

PIMMAGLIONE,  intermède,  musique  de 
Cimador,  représenté  à  Venise  en  1788. 

PIMMAGLIONE,  drame  italien,  musique 
de  Asioli,  représenté  à  Turin  vers  1789 

PIMMAGLIONE,  opéra  italien  en  un  acte, 
musique  de  Sirotti,  représenté  au  théâtre 
Carcano,  de  Milan,  en  1793. 

PIMMAGLIONE,  opéra  italien,  musique  de 
Cherubini,  représenté  au  théâtre  des  Tuile- 
ries en  1808. 

PIMMAGLIONE  IN  CIPRO,  opéra  italien, 
livret  de  Niccolô  Minato,  musique  de  Draghi, 
représenté  à  Vienne  pour  l'anniversaire  de  la 
naissance  de  l'impératrice  Eléonore,  en  1689. 

PIMPINELLA  E  MARCANTONIO,  opéra- 
bouffe  italien,  musique  de  Hasse;  représenté 
en  Italie  en  1741.  M.  Gevaert  en  a  publié  un 
duo  bouffe  pour  mezzo  soprano  et  baryton  • 
Già  mi  par. 

PINAFORE  (H.  M.  S.)  [le  Pinafore,  vaisseau 
de  Sa  Majesté],  opéra-comique  anglais,  musi- 
que de  M.  Arthur  Sullivan,  représenté  àl'O- 
péra-Comique  de  Londres  en  juin  1878. 

*PINÉCO  OU  LES  CANOTIERS  DE  LA 
LOIRE,  opérette  en  un  acte,  paroles  de 
MM.  Dourel  et  Chillemont,  musique  de  M.  Fé- 
vrier, représentée  à  Tours  le  21  janvier  1893. 

PINO  DI  PORTO  (il)  [le  Navire  du  port] , 
opéra  italien,  musique  de  J.  Mûller,  repré- 
senté au  théâtre  de  Brunswick  en  1844. 

PIOCCO  (il),  opéra-bouffe,  musique  de 
Gerli  représenté  à  Milan  en  1834. 

*PlPAROTE  (o),  opérette  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Freitas  Gazul,  représentée  à 
Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la  Trinité. 

PIPÉE  (la),  opéra-bouffe  en  deux  actes, 
musique  de  Clément  (Charles-François) ,  pa- 


PIRA 


87& 


rodié  sur  la  musique  à.' Il  Paratajo,  de  Jo- 
melli,  représenté  à  la  Comédie-Italienne  le 
20  janvier  1756. 

*  PIPELÈ,  opéra-bouffe,  livrettiré  du  célèbre 
roman  d'Eugène  Sue  les  Mystères  de  Paris,  dont 
il  mettait  en  scène  l'un  des  personnages  les  plus 
amusants,  musique  de  Serafino  De  Ferrari, 
repr.  avec  un  très  grand  succès  au  théâtre  San 
Benedetto  de  Venise  le  25  nov.  1855.  Cet  ou- 
vrage a  fait  triomphalement  le  tour  de  la  Pénin- 
sule, acclamé  de  tous  côtés,  et  il  n'a  pas  encore 
disparu  du  répertoire  de  certains  théâtres. 

*  PIPISTRELLO  (il),  opéra-comique,  pa- 
roles d'Enrico  Golisciani,  musique  de  Nicola 
De  Giosa,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre 
Bellini,  le  28  janvier  1875.  [Les  interprètes 
étaient  MM.  Achille  de  Bassini  et  Montanaro, 
Mmes  de  Witten  et  Stempel 

PIQUILLO,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  d'Alexandre  Dumas  et  de  Gérard  de 
Nerval  (  Labrunie  ) ,  musique  d'Hippolyte 
Monpou ,  représenté  le  31  octobre  1837. 
Le  livret  est  peu  intéressant,  et  le  héros 
de  la  pièce ,  Piquillo ,  voleur  espagnol , 
n'inspire  pas  une  grande  sympathie.  Quant 
à  la  musique,  elle  a  le  cachet  d'originalité 
qui  distingue  toutes  les  productions  de 
Monpou.  Nous  mentionnerons  les  charmants 
couplets  chantés  par  Jenny  Colon  :  Je  ne 
suis  point  Phœbé,  la  déesse  voilée,  le  trio  : 
Au  voleur  !  le  trio  du  signalement  :  Puisque 
vous  voulez  bien  éclairer  la  justice,  et  surtout 
l'air  ravissant  :  Mon  doux  pays  des  Espagnes, 
chanté  par  Chollet  au  théâtre,  et  dans  les 
concerts  par  Ponchard  père,  avec  un  grand 
succès. 

PIRAMIDI  D'EGITTO  (le)  [les  Pyramides 
d'Egypte],  divertissement  musical,  livret  de 
Niccolô  Minato,  musique  de  Draghi  (Antoine) , 
représenté  à  la  cour  de  Vienne  le  jour  anniver- 
saire de  la  naissance  de  l'impératrice  Eléono- 
re, par  ordre  de  l'empereur  Léopold,  en  1697. 

PIRAMO  E  TISBE  (Pyrame  et  Tkisbé) , 
opéra  italien ,  musique  de  Rauzzini,  repré- 
senté à  Munich  en  1769. 

PIRAMO  E  TISBE,  opéra  italien,  musique 
de  Borghi,  représenté  à  Florence  en  1783. 

PIRAMO  E  TISBE,  opéra,  musique  de  Bian- 
cbi,  représenté  à  Venise  en  1786. 

*  PIRAMO  E  TISBE,  opéra  sérieux,  paroles 
de  Giovanni  Schmidt,  musique  de  Gaetano 
Andreozzi,  représenté  le  30  mai  1803  sur  le 
théâtre  San  Carlo  de  Naples.  Le  rôle  de  Pi- 


880 


PIRA 


PIRI 


ramo,  dans  cet  ouvrage,  était  tenu  par  le  cé- 
lèbre castrat  Velluti,  l'un  des  derniers  et  des 
plus  fameux  sopranistes  qu'on  ait  connus  en 
Italie. 

PIRAMO  E  TISBE,  opéra  italien,  musique 
de  Manfroce ,  représenté  au  théâtre  Saint- 
Charles,  à  Naples,  en  1811. 

PIRAMO  E  TISBE,  opéra  italien,  musique 
de  Riario  Sforza,  écrit  vers  1825. 

pirata  (il)  ,  opéra  italien  en  deux  actes, 
livret  de  Romani,  musique  de  Bellini,  repré- 
senté pour  la  première  fois  à  Milan  en  1827. 
Cet  ouvrage,  la  troisième  œuvre  dramatique 
du  compositeur,  fixa  définitivement  sur  lui 
l'attention  du  public.  On  y  remarqua  une 
véritable  originalité,  et  il  ne  tarda  pas  à  être 
représenté  sur  les  principales  scènes  de  l'Eu- 
rope. Cependant,  ce  ne  fut  que  le  1er  fé- 
vrier 1832  qu'il  fut  joué  au  Théâtre-Italien 
à  Paris.  La  note  fournie  par  le  livret  est  lu- 
gubre. Gualtiero ,  de  la  famille  des  Mon- 
talti,  ayant  perdu  sa  fortune  et  son  rang, 
cède  au  désespoir  et  quitte  sa  patrie  ,  où  il 
laisse  Imogène,  sa  fiancée,  dont  il  est  ten- 
drement aimé.  Il  devient  chef  de  pirates. 
Pendant  son  absence,  Imogène,  pour  sauver 
les  jours  de  son  père  ,  a  été  contrainte  d'é- 
pouser Ernest ,  duc  de  Calabre  ,  ennemi  de 
Gualtiero.  Ce  dernier  est  jeté  par  la  tempête 
sur  des  écueils  contre  lesquels  son  vaisseau  se 
brise;  il  parvient  à  gagner  le  rivage  avec 
quelques  amis ,  et  reconnaît  son  propre  pays 
qu'il  a  quitté.  Il  apprend  qu'Imogène  est 
l'épouse  d'Ernest.  Dans  sa  fureur,  il  veut  tuer 
le  fils  qu'elle  a  eu  de  ce  mariage  ;  mais  il  cède 
aux  angoisses  maternelles  et  ne  songe  plus 
qu'à  arracher  la  vie  à  son  rival.  Un  combat 
s'engage  ;  Ernest  succombe  ;  mais  les  cheva- 
liers condamnent  Gualtiero  au  supplice.  Imo- 
gène devient  folle.  Tel  est  ce  mélodrame  assez 
mal  conçu  au  point  de  vue  littéraire,  mais  ri- 
che en  belles  situations  e  t  en  beaux  vers.  L'ou- 
verture du  Pirate  est  assez  médiocre,  comme 
la  plupart  des  compositions  instrumentales  de 
Bellini.  La  cavatine  de  Rubini  :  Nel  fur  or  délie 
tempes  te  est  d'un  beau  j  et  mélodique  et  a  fourni 
au  célèbre  chanteur  une  occasion  de  triomphe. 
Le  choeur  des  pirates  est  bien  rhythmé  et  a 
de  la  couleur.  Quant  au  duo  d'Imogène  et  de 
Gualtiero  :  E  desso  tu  sciagurato,  il  brille  au 
premier  rang  des  duos  dramatiques;  l'ex- 
pression en  est  juste,  et  c'est  un  morceau 
bien  conduit.  Le  finale  du  premier  acte,  le 
trio  :  Vient,  vieni,  et  l'air  :  Tu  vedrai  la  sven- 
turata,  doivent  encore  être  signalés  parmi  les 


bonnes  inspirations  du  maître  sicilien.  Ru- 
bini, Santini  et  Mme  Schrœder-Devrient  ont 
été  les  interprètes  de  cet  opéra  au  Théâtre-Ita- 
lien. Cet  ouvrage  fut  écrit  à  l'âge  de  vingt  ans 
par  le  compositeur.  Il  a  été  chanté  au  Théâtre- 
Italien,  à  Paris,  en  1846,  par  Mario,  Coletti  et 
Mlle  Grisi ,  qui  était  admirable  dans  1  e  rôlô 
d'Imogène.  Le  chœur  de  la  tempête  et  celui 
des  pirates  font  de  l'effet  à  la  représentation. 

*  PIRATA  (la.),  opéra-bouffe,  paroles  d'Al- 
merindo  Spadetta,  musique  de  Vincenzo  Fio- 
ravanti,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre 
Nuovo,  en  1849. 

PIRATE  (le),  opéra,  musique  de  Arquier, 
représenté  au  théâtre  de  Toulon  en  1789. 

pirates  (les),  opéra  semi-seria,  musique 
de  Storace,  représenté  au  théâtre  de  Drury- 
Lane,  à  Londres,  en  1792. 

*  PIRATES  (les),  opérette,  paroles  de 
M.  Zell,  musique  de  M.  Gênée,  représentée  au 
théâtre  du  "Walhalla,  de  Berlin,  le  8  octobre 
1886. 

*  PIRATES  OFPENZANCE  (the),  opérette- 
bouffe,  paroles  de  M.  S.-W.  Gilbert,  musique 
de  M.  Arthur  Sullivan,  représentée  à  Lon- 
dres, au  Savoy-Theater,  le  3  avril  isso.  C'était 
une  des  excentricités  familières  à  ces  deux  au- 
teurs favoris  du  public  anglais,  dont  le  succès 
fut  très  grand  et  se  traduisit  par  une  série 
ininterrompue  de  350  représentations. 

PIRATI  (1),  opéra  italien,  musique  de  Pe- 
trella,  représenté  à  Naples  en  1838. 

PIRATI  (1),  opéra  italien,  musique  de 
Mme  Ursule  Asperi,  représenté  à  Rome  en 
1843. 

PIRATI  Dl  baratiera  (1),  opéra  italien, 
musique  de  Altavilla,  représenté  au  théâtre 
du  Fondo,  à  Naples,  en  1846. 

PIRATI  SPAGNUOLI  (1)  [les  Pirates  espa- 
gnols ] ,  musique  de  Petrella ,  représenté  à 
Naples  en  août  1856. 

PIRITHOÙS ,  tragédie  lyrique  en  cinq  ac- 
tes, avec  un  prologue,  paroles  de  Seguinault, 
musique  de  Mouret ,  représentée  par  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  26  janvier 
1723.  Ce  compositeur  n'a  fait  que  continuer, 
en  l'affaiblissant,  la  manière  de  Lulli.  Sa  mu- 
sique ne  consiste  guère  que  dans  des  récita- 
tifs pompeux,  assez  bien  prosodies  ;  toutefois, 
l'expression  de  la  situation  dramatique  est 
toujours  comprise ,  de  telle  sorte  qu'un  ac- 
teur doué  d'une  belle  voix,  d'un  geste  nobtej 


PITT 


PLAI 


881 


de  qualités  purement  théâtrales,  pourrait 
obtenir  un  grand  succès  dans  les  tragédies 
lyriques  de  ce  temps.  C'est  ainsi  que  s'expli- 
que, malgré  la  médiocrité  de  la  partition  de 
Mouret ,  l'enthousiasme  qu'excita  M'ie  Le 
Maure  dans  le  rôle  d'Hippodamie  de  PyrU 
thoûs.  Ce  fut  pour  l'entendre  encore  qu'on 
remonta  cet  ouvrage  en  1734,  avec  Tribou. 
haute-contre;  Chassé,  basse-taille,  et  Jé- 
lyotte,  ténor. 

PIRRO  (Pyrrhus) ,  opéra  italien-)  livret  de 
Niccolô  Minato ,  musique  de  Draghi  (An- 
toine), représenté  à  "Vienne  le  jour  anniver- 
saire de  la  naissance  de  l'impératrice  Claudia, 
par  ordre  de  l'empereur  Léopold  1er,  en  1675. 

PIRRO,  opéra  italien,  musique  de  Aldo- 
vrandini,  représenté  à  Venise  en  1704. 

*  PIRRO,  opéra  sérieux,  musique  de  Fran- 
cesco  Gasparini,  représenté  à  Rome,  sur  le 
théâtre  Capranica,  en  1717. 

PIRRO ,  opéra  italien ,  musique  de  Pai- . 
siello,  représenté  à  Naples  vers  1786. 

PIRRO,  opéra  italien ,  musique  de  Zinga- 
relli,  représenté  à  Turin  en  1702. 

PIRRO  E  DEMETRIO,  opéra  italien,  livret 
de  Adriano  Morcelli,  musique  de  Tosi,  re- 
présenté au  théâtre  Saint- Jean -Chrysos- 
tome,  de  Venise,  en  1690. 

PIRRO  E  demetrio,  opéra  italien  en  trois 
actes,  musique  de  Scarlatti,  représenté  à 
Naples  en  1697. 

PISA  E  GLI  STUDENTI,  opérette  italienne, 
musique  de  E.  Marietti,  représentée  au  théâ- 
tre Nuovo,  de  Pise,  en  février  1879. 

*  PISCARESCA  (la),  zarzuela  en  deux  actes, 
paroles  de  Doncel  y  Asquerino,  musique  de 
Barbieri  et  Joaquin  Gaztambide,  représentée 
au  théâtre  du  Cirque,  à  Madrid,  le  29  mars 
1851. 

PISISTRATE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Léo,  représenté  à  Naples  vers  1750. 

PITOCCHI  FORTUNATI  (i)  [les  Mendiants 
fortunés] ,  opéra  italien,  musique  de  Pavesi, 
représenté  à  Venise  en  1819. 

PITOCCO  (il)  [le  Mendiant],  opéra  buffa, 
paroles  de  Romani,  musique  de  Gerli ,  re- 
présenté au  théâtre  Carcano,  de  Milan,  en 
juin  1834. 

PITTAGORICI  (j)  [les Pythagoriciens], opéra 
italien,  musique  de  Paisiello,  représenté  à 
Naples  vers  1808. 


PITTOR  PARIGINO  (il)  [le  Peintre  pari- 
sien] ,  opéra  italien,  musique  de  Cimarosa, 
représenté  à  Rome  en  1783. 

*  PITTS,  opérette,  paroles  de  M.  Fritz  Otto, 
musique  de  M.  Hans  Lœwenfeld,  représen- 
tée à  Berlin,  sur  le  théâtre  de  la  place  Alexan- 
dra,  en  février  1896. 

PIU  FEDEL  FRÀ  I  VASSALI  {le  plus  fidèle 
des  vassaux),  opéra  italien,  livret  de  l'abbé 
Francesco  Silvani,  musique  de  Francesco 
Gasparini,  représenté  sur  le  théâtre  San-Cas- 
siano,  de  Venise,  en  1703.  Cet  ouvrage  eut 
beaucoup  de  succès  et  fut  joué  dans  toutes 
les  villes  d'Italie,  particulièrement  à  Padoue, 
en  1734,  sous  le  titre  de  YInnocensa  trionfante. 

PIU  FEDEL  TRA  GLI  AMICI  (il)  [le  Plus 
fidèle  des  amis],  opéra  italien,  livret  de  Guiz- 
zardi,  musique  de  Gasparini  (Michel-Ange), 
représenté  à  Venise  en  1721. 

PIÙ  GENEROSA  SPARTANA  (la),  opéra 
italien,  livret  de  Niccolô  Minato,  musique  de 
Draghi  (  Antoine  ) ,  représenté  à  Vienne  en 
1685. 

PIÙ  GLORIOSA  FATICA  D'ERCOLE  (la) 
[le  Travail  le  plus  glorieux  d'Hercule],  opéra 
italien,  livret  de  Bernardoni,  musique  de 
Ariosti,  représenté  à  Bologne  en  1706. 

PIÙ  RICCHE  GEMME  (le)  [les  Perles  les 
plus  précieuses],  opéra  italien,  livret  de  Nic- 
colô Minato,  musique  de  Draghi  (Antoine) , 
représenté  à  Vienne  en  1693. 

PIZARRE,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
paroles  de  Duplessis ,  musique  de  Candeille, 
représentée  à  l'Opéra  le  3  mai  1785.  Les 
chœurs  de  cet  ouvrage  ont  été  remarqués, 
ainsi  que  les  airs  de  danse. 

PIZARRE  OU  LA  CONQUÊTE  DU  PÉROU  , 
opéra  allemand,  musique  de  Schrœder,  re- 
présenté à  Berlin  en  1847. 

PIZARRO,  opéra  italien,  musique  de  Bian- 
chi,  représenté  à  Venise  en  1788. 

PIZZARRO  IN  PERU  (Pizarre  au  Pérou), 
opéra  italien,  musique  de  Bernardini ,  repré- 
senté à  Naples  en  1791. 

PIZZARRO  NELL'  INDIE  (Pizarre  dans  les 
Indes),  opéra  italien,  musique  de  J.  Gior- 
dani ,  représenté  à  Florence  en  1784. 

PIZZIGHI ,  opérette  en  deux  actes ,  musi- 
que de  W.  Miiller,  repr.  à  Vienne  vers  1794. 

•PLAIDEURS  (les),  opéra- comique  en  un 
acte,  musique  de  Duboullai,  représenté  au 
théâtre  Feydeau  le  23  juin  1792. 

56 


882 


PLAN 


PLEI 


PLAIDEUSE  (LA)  OU  LE  PROCÈS,  opéra-co- 
mique en  trois  actes,  de  Favart,  musique  de 
Duui,  représenté  à  la  Comédie-Italienne  le 
19  mai  1762. 

*  PLAIRE,  C'EST  COMMANDER,  opéra-CO- 
mique  en  deux  actes,  paroles  de  Lasalle, 
musique  de  Mil"  de  Beaumesnil,  représenté  au 
théâtre  Montansier  le  12  mai  1792. 

'PLAISIR  ET  LA  GLOIRE  (le),  «  scènes 
patriotiques  en  vers,  mêlées  de  chant  », 
paroles  de  Sewrin,  musique  de  Solié,  repré- 
sentées au  théâtre  Favart  le  20  janvier  1793. 

PLAISIRS  DE  LA  CAMPAGNE  (les),  opéra- 
ballet  en  trois  actes,  avec  un  prologue,  pa- 
roles de  l'abbé  Pellegrin  et  de  MUe  Barbier, 
musique  de  Bertin,  représenté  par  l'Académie 
royale  de  musique  le  10  août  1719.  La  pê- 
chfe,  la  vendange  et  lâchasse  forment  les 
trois  entrées  de  ce  ballet,  dans  lequel  chan- 
tèrent Mlle  Antier,  Tulou,  Thévenard,  Mu- 
rayre,  Le  Mire,  etc. 

PLAISIRS  DE  LA  PAIX  (les),  opéra-ballet 
en  trois  actes,  avec  un  prologue  et  quatre 
intermèdes,  paroles  de  Menesson,  musique 
de  Bourgeois,  représenté  par  l'Académie 
royale  de  musique  le  29  avril  1715.  Dans 
la  seconde  entrée,  Thévenard  fit  les  frais  de  la 
fête  des  buveurs  avec  d'autant  plus  de  succès 
qu'il  passait  pour  jouer  son  rôle  au  naturel. 

*  PLAN  D'OPÉRA  (le;.  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Gamas,  musique  de 
Foignet  père,  représenté  au  théâtre  de  la 
Cité  le  27  octobre  1794. 

*  planeta  venus  (el),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  Ventura  de  la  Vega,  musique 
d'Emilio  Arrieta,  représentée  à  Madrid,  sur 
le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le  27  février  1858. 
Cet  ouvrage,  considérablement  remanié  et 
refait  en  partie,  fut  repris  au  même  théâtre, 
sous  cette  nouvelle  forme,  le  il  novembre 
1882. 

PLANTEUR  (le),  opéra-comique  en  deux 
actes ,  paroles  de  M.  de  Saint-Georges,  musi- 
que de  Hippolyte  Monpou,  représenté  à  l'O- 
péra-Comique  le  1er  mars  1839.  Le  livret  est 
des  plus  simples.  Sir  Jackson,  le  planteur,  et 
miss  Mackensie,  jeune  orpheline,  sont  les 
personnages  principaux  de  cette  pièce,  qui  a 
été  très  malmenée  par  la  critique.  On  a  re- 
marqué les  couplets  avec  chœur  de  femmes 
au  commencement  du  premier  acte,  un  qua- 
tuor et  un  air  de  miss  Mackensie  au  second. 
L'opéra  du  Planteur  a  été  chanté  par  Gri- 


gnon,  Ricquier,  Moreau-Sainti  et  Mme  Jenny 
Colon.  On  en  a  vu  la  reprise  avec  quelque 
intérêt  sur  le  théâtre  des  Fantaisies-Pari- 
siennes. 

PLANTILLA,  opéra  italien ,  livret  de  Cas- 
sani,  musique  de  Antonio  Pollaroli,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysos- 
tome,  à  Venise,  en  1721. 

platée  ou  JUNON  JALOUSE,  comédie- 
ballet  en  trois  actes,  avec  un  prologue,  livret 
de  Autreau,  retouché  par  Balot  de  Sauvot, 
musique  de  Rameau,  représentée  par  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  4  février  1749. 
Il  s'agit  dans  le  poème  de  la  nymphe  Pla- 
tée, dont  le  rôle  fut  chanté  par  un  acteur 
nommé  Latour.  Rien  n'est  plus  divertissant 
et  plus  varié  que  cette  partition.  Les  passe- 
pieds,  les  musettes,  les  tambourins  et  les 
menuets  sont  charmants.  Nous  signalerons 
aussi  une  ariette  gracieuse  :  Que  ce  séjour,  et 
un  chœur  de  grenouilles  fort  divertissant. 
Rameau,  que  les  biographes  à  la  suite  de  Di- 
derot s'accordent  à  représenter  comme  un 
homme  atrabilaire  et  d'un  caractère  sombre, 
aimait  beaucoup  les  plaisanteries  musicales. 
Non  seulement  il  a,  dans  son  opéra  de  Platée, 
mis  en  musique  les  coua-coua  de  la  gent  ba- 
tracienne,  mais  encore  dans  les  pièces  de 
clavecin,  il  s'est  livré  à  toutes  sortes  d'imi- 
tations ingénieuses  comme  dans  le  Niais  de 
Sologne,  les  Forgerons,  etc. 

*  PLAZA  partida,  «  jeu  lyrique  » ,  paroles 
imitées  du  français,  par  MM.  Montesinos 
et  Banquells,  musique  de  M.  Coto,  représenté 
à  l'Eldorado  de  Barcelone  en  1894. 

PLÉIADES  (les),  opéra  allemand  en  trois 
actes,  musique  de  Mattheson,  représenté  à 
Hambourg  en  1699. 

pleine  EAU  (une),  opérette,  paroles  de 
M.  Servières ,  musique  de  MM.  d'Osmond  et 
Costé ,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  en 

août  1855. 

*  pleine  eau  a  chatou  (une),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Armand  Liorat, 
musique  de  M.  F.  Wachs,  représentée  aux 
Folies-Bergère  le  21  novembre  1874. 

*  pleito  (un),  zarzuela  en  un  acte,  paroles 
de  Camprodon,  musique  de  Joaquin  Gaztam- 
bide,  représentée  avec  un  grand  succès  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le 
22  juin  1858.  L'une  des  meilleures  produc- 
tions du  compositeur.  On  en  cite  surtout  une 
chanson  de  ténor  devenue  fameuse  et  qui,  au 


PLUT 


POEM 


883 


dire  d'un  critique  espagnol,  «  est  une  très 
belle  mélodie  que  son  rythme  populaire  ne 
dépouille  pas  un  moment  de  sa  suave  expres- 
sion ». 

PLONGEUR  (le),  opéra  allemand,  paroles 
de  Schiller,  musique  de  Uber,  représenté  à 
Cassel  vers  1809. 

PLUIE  ET  LE  BEAU  TEMPS  (la)  OU  L'ÉTÉ 
DE  L'AN  VIII,  vaudeville  en  un  acte,  airs  des 
couplets  de  Solié,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  17  novembre  1800. 

PLUS  HEUREUX  QUE  SAGE,  opéra-comi- 
que  en  un  acte  de  Mézès,  musique  de  Dour- 
len,  représenté  à  Feydeau  le  25  mai  1816. 

*  PLUS  JOLIE  FILLE  DE  BRUXELLES  (la) 

[Het  Schoonste  meisje  van  Brussel),  opérette 
flamande  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Em. 
van  Gœthem,  musique  de  M.  Steenebruggen, 
représentée  h  l'Alhambra  de  Bruxelles  en 
mars  1885. 

*  PLUTARQUE,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Léger  et  Alissan  de  Chazet,  mu- 
sique de  Solié,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  20  janvier  1802. 

PLUTON  ET  PROSERPINE,  opéra,  musi- 
que de  Galliard,  représenté  à  Londres,  sur  le 
théâtre  de  Haymarket,  en  1817 

*  PLUTUS,  opérette  en  trois  actes,  paroles 
et  musique  de  M.  B.  Triebel,  représentée  au 
théâtre  municipal  de  Francfort-sur-le-Mein 
en  décembre  1885. 

*  PLUTUS,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Albert  Millaud  et  Gaston 
Jollivet,  musique  de  M.  Charles  Lecocq, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  31  mars  1886. 
C'était  la  transformation  lyrique  d'une  comé- 
die en  deux  actes  et  en  vers  que  les  libret- 
tistes avaient  donnée  au  Vaudeville  une 
douzaine  d'années  auparavant.  La  musique 
était  le  début  à  l'Opéra-Comique  de  M.  Char- 
les Lecocq,  l'un  des  compositeurs  les  plus 
aimables  et  les  plus  instruits  de  ce  temps, 
qu'on  eût  dû  appeler  dix  ans  plus  tôt  à  ce- 
ce  théâtre.  M.  Lecocq,  qui  s'est  toujours 
efforcé  de  relever  le  genre  de  l'opérette,  dans 
lequel  on  l'avait  sottement  confiné,  y  avait 
introduit  des  qualités  de  savoir,  de  grâce  et 
d'élégance  qui  n'y  étaient  guère  connues 
avant  lui  et  qui  lui  valurent  des  succès  aussi 
nombreux  que  mérités.  Cependant,  soit  que 
le  poème  antique  qu'on  lui  offrait  ne  convînt 
pas  à  son  talent,  soit  qu'il  se  trouvât  gêné  et 
intimidé  en  abordant  une  scène  illustrée  par 


tant  de  noms  glorieux,  sa  partition  de  Plutus 
ne  réussit  pas  autant  qu'on  l'eût  pu  souhaiter 

PODESTÀ  DI  BURGOS  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Mercadante,  représenté  à  Vienne 
■vers  1824. 

PODESTÀ  DI  CHIOGGIA  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  F.  Orlandi ,  représenté  à  la 
Scala,  à  Milan,  en  1801. 

*  PODESTÀ  DI  COLOGNOLE  (il),  opéra, 
poème  de  Monaglia,  musique  de  Jacopo  Me- 
lani,  représenté  à  Florence,  sur  le  théâtre  de 
la  Pergola,  en  1657. 

*  PODOL,  opérette,  musique  de  Cari  Léo, 
représentée  au  théâtre  Wallner,  de  Berlin, 
en  novembre  1867. 

PODESTÀ  DI  COLOGNOLE  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  deBuini,  représenté  à  Bologne 
sur  le  théâtre  Formagliari  en  1673,  et  en  1730 
sur  le  théâtre  Marsigli-Rossi. 

PODESTÀ  DI  TUPFO  ANTICO  (il),  opéra 
italien,  musique  de  Accorimboni,  représenté 
à  Rome  en  1786. 

PODESTAT  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Laffitte ,  musique  de  Vogel, 
représenté  au  théâtre  des  Nouveautés  le 
16  décembre  1S31.  Cet  ouvrage  fut  repris  un 
peu  plus  tard  à  l'Opéra-Comique. 

POÈME  VOLÉ  (le)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Lemière  de  Corvey  ,  repré- 
senté au  théâtre  Montansier,  à  Paris,  en 
1793. 

POÈMES  DE  LA  MER  (les)  ,  ode-sympho- 
nie,  paroles  de  M.  Autran,  musique  de 
M.  Wekerlin,  exécutée  au  Théâtre-Italien 
dans  le  mois  de  décembre  1860.  L'œuvre  du 
poète  date  de  1835.  Elle  a  été  publiée  en  un 
volume  sous  ce  titre  :  La  mer.  M.  Wekerlin, 
avec  l'autorisation  de  M.  Autran,  en  a  extrait 
divers  épisodes  ou  tableaux  et  en  a  formé 
une  sorte  de  scénario.  La  Naissance  des  va- 
gues, la  Rêverie  au  bord  de  la  mer,  le  Départ, 
la  Mer  calme,  la  Chanson  d'un  triton,  le  Ca- 
bin-boy  ou  le  Mousse,  la  Promenade,  tels  sont 
les  sujets  des  petites  symphonies  dans  les- 
quelles le  musicien  a  développé  ses  inspira- 
tions mélodiques  et  poétiques.  Le  morceau 
qui  a  été  le  plus  goûté  est  un  solo  de  ténor 
accompagné  par  le  choeur  à  bouche  fermée  : 
A  bocca  chiusa.  Belval,  Félix,  MUe  Balbi  ont 
chanté  cet  ouvrage.  M^e  Karoly  a  déclamé 
les  intermèdes.  Voici  une  strophe  exprimant 
la  Naissance  des  vagues. 


884 


POIN 


POLI 


Autour  des  archipels  que  Jéhova  découpe, 
Autour  des  continents  qui  se  creusent  en  lit, 
La  mer  monte  ;  elle  écume,  on  dirait  une  coupe , 
Qui  sous  la  main  de  Dieu  s'emplit. 

Lorsque  cet  ouvrage  a  été  exécuté  par  la 
société  Sainte-Cécile,  à  Paris,  le  4  février 
1865,  le  morceau  le  plus  applaudi  a  été  l'air 
de  soprano  :  La  mer  calme,  chanté  avec  beau- 
coup de  goût  par  Mme  Barthe-Banderali. 

POETA  AL  CIMENTO  (il)  [le  Poète  dans 
l'embarras],  opéra  italien,  musique  de  Celli, 
représenté  à  Rimini,  pour  la  foire,  en  1823. 

POETA  CALCULISTA  (el),  monodrame  es- 
pagnol en  un  acte ,  musique  de  Garcia  (Ma- 
nuel -del-Popolo-Vicente),  représenté  à  Ma- 
drid en  1805,  et  à  Paris  le  15  mars  1809. 

POETA  DI  VILLA  (il)  ,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Caruso,  représenté  à  Rome,  au  prin- 
temps, en  1786. 

POETA  FORTUNATO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Coccia,  représenté  à  Florence  en 
1809. 

POETA  IN  CAMPAGNA,  farce  italienne, 
musique  de  Morlacchi,  représenté  à  la  Per- 
gola de  Florence,  et  avec  succès,  en  février 
1807. 

POETA  MELODRAMATICO  (il)  ,  opéra , 
musique  de  Caruso ,  représenté  à  Vérone  en 
1768. 

*  POÈTE  (le),  «  étude  lyrique  »  en  un  acte, 
musique  de  M.  Krotkoff,  représentée  à 
l'Opéra  impérial  de  Saint-Pétersbourg  en 
février  1892. 

POÈTE  ET  LE  MUSICIEN  (le),  opéra-C0- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  Dupaty, 
musique  de  Dalayrac ,  représenté  au  théâtre 
Feydeau  le  30  mai  1811. 

POÈTE  SUPPOSÉ  (le)  OU  LES  PRÉPARA- 
TIFS DE  FÊTE,  comédie  en  trois  actes,  mê- 
lée d'ariettes  et  de  vaudevilles,  paroles  de 
Laujon,  musique  de  Champein,  représentée 
à  la  Comédie-Italienne  le  25  avril  1782. 

*  poetico-pereo,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Vinbourg  et  de  Lomme,  mu- 
sique de  M.  Mizecki,  représentée  au  concert 
des  Ternes  le  18  février  1888. 

*  POKUSA,  opérette,  musique  du  chevalier 
Stanislas  Duniecki,  représentée  à  Varsovie  en 
1866. 

point  d'adversaire,  opéra-comique  en 
on  acte,  paroles  de  Joseph  Pain,  musique  de 


Pacini,  représenté  avec  un  assez  vif  succès 
au  théâtre  Montansier  le  8  août  1805 

POINT  DE  BRUIT,  opéra-comique,  musi- 
que de  Doche,  représenté  à  la  Porte-Saint- 
Martin  en  1804. 

POIRIER  (le),  opéra  en  un  acte,  de  Vadé, 
représenté  à  l'Opéra- Comique  le  7  août 
1752  ;  retouché  par  Anseaume  et  mis  en  mu- 
sique par  Saint-Amans  (Comédie -Italienne, 
20  juin  1772). 

POLAND  (la  Pologne),  drame  lyrique  alle- 
mand, musique  de  E.-A.  Kellner,  inachevé. 
Kellner  est  mort  le  18  juillet  1839. 

polastrello  E  parpagnano  ,  inter- 
mède, musique  de  Gasparini  (Francesco), 
représenté  en  Italie  en  1709. 

*  POLICARPIO,  opéra-bouffe  en  deux  actes, 
paroles  de  Marco  d'Arienzo,  musique  de 
Giovanni  Moretti,  représenté  sur  le  théâtre 
Nuovo,  de  Naples,  en  1849. 

POLICHINELLE,  opéra- comique  en  un 
acte ,  paroles  de  Scribe  et  Duveyrier  ,  musi- 
que de  Montfort,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  14  juin  1839.  Les  personnages  fa- 
voris du  théâtre  de  la  foire ,  de  Riccoboni  et 
de  Romagnesi ,  défilent  sur  la  scène.  Le 
livret  est  des  plus  invraisemblables,  mais 
assez  amusant.  Lelio  a  épousé  Laurette,  fille 
d'un  noble  habitant  de  Palerme,  Theodoro- 
Theodori-Bambolino-Bambolini.  Lelio  est  un 
mari  charmant,  mais  sa  vie  offre  des  absen- 
ces mystérieuses  qui  font  des  ombres  au 
bonheur  de  Laurette.  Lelio  est  l'objet  des 
accusations  les  plus  noires  ;  mais  voilà  que 
Bambolino  découvre  que  son  gendre  n'est 
autre  que  le  célèbre  Pulcinella,  qui,  tous  les 
soirs,  au  théâtre  de  la  Bocchetta,  fait  les  dé- 
lices des  Napolitains.  Beau-père  de  Polichi- 
nelle !  le  coup  est  dur  ;  mais  il  signor  Bam- 
bolino-Bambolini  est  trop  Italien  pour  ne 
pas  en  prendre  son  parti  de  Donne  grâce.  La 
musique  de  M.  Montfort  a  paru  faite  avec 
esprit  ;  on  a  remarqué  les  couplets  de  Bam- 
bolino :  Les  talents  d'un  ambassadeur,  l'air  de 
Laurette  :  Si  tu  m'aimes,  Laurette,  et  le  trio  : 
Savez-vous  bien  que  c'est  un  vice  a/freux ,  qui 
est  le  meilleur  morceau  de  la  partition.  Er- 
nest Mocker,  qui  depuis  a  donné  son  em- 
preinte à  plusieurs  rôles  intéressants,  a  dé- 
buté dans  cet  ouvrage  ;  les  autres  rôles  ont 
été  chantés  par  Henri,  M^e  Rossi  et  M™«  Bou- 
langer. 


POLL 


POLY 


8S5 


pclidoro,  opéra  italien,  livret  de  Agos- 
tino  Pioveni,  patricien  de  Venise,  musique 
de  Lotti,  représenté  sur  le  théâtre  des  Saints- 
Jean-et-Paul,  à  Venise,  en  1714. 

POLIFEMO  (Polyphème),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Bononcini,  représenté  à  Berlin  en 
1703. 

POLIFEMO  ,  opéra  italien ,  musique  do 
Porpora,  représenté  à  Naples  vers  1742. 

*  POLIFEMO,  opéra  sérieux  italien,  musique 
de  Coradini,  Oorselli  et  Gianbattista  Mêle, 
représenté  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Buen 
Retiro,  en  1748. 

*  POLITICOMANIA  (la.),  zarzuela,  musique 
de  M.  Leandro  Sunyer,  représentée  au  Cirque 
de  Madrid  le  17  mai  1867. 

POLIUTO,  opéra  en  trois  actes,  musique 
de  Donizetti,  écrit  à  Naples  en  1838,  pour 
Adolphe  Nourrit.  La  censure  napolitaine  n'en 
permit  pas  la  représentation.  Le  livret  avait 
été  versifié  par  Salvator  Cammarano,  d'après 
les  idées  du  célèbre  chanteur ,  qui  n'eut  pas 
!a  consolation  de  créer  le  rôle  de  Polyeucte, 
qu'il  avait  étudié.  C'est  le  10  avril  1840  que 
cet  opéra  a  été  représenté  à  l'Académie  royale 
de  musique,  sous  ce  titre  :  les  Martyrs 
(voyez  ce  mot).  On  l'a  applaudi  aux  Italiens 
le  14  avril  1859,  et  depuis  il  en  a  été  donné 
plusieurs  représentations.  Le  ténor  Tamber- 
lick  a  obtenu  dans  le  rôle  de  Poliuto  l'un  de 
ses  plus  beaux  succès.  Le  sextuor  est  un  des 
chefs-d'œuvre  de  Donizetti.  Il  rappelle,  par 
le  rythme  et  le  souffle  inspiré  qui  l'anime, 
l'admirable  sextuor  de  Lucie.  La  cavatine  en 
duo  du  troisième  acte  a  sans  doute  de  l'en- 
train et  produit  de  l'effet,  puisqu'on  l'a  tou- 
jours fait  répéter;  cependant  elle  n'exprime 
pas  dignement,  selon  nous,  l'enthousiasme 
religieux  du  couple  chrétien  aspirant  à  la 
gloire  du  martyre. 

POLKA  DES  sabots  (la),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Dupeuty  et  Bourget, 
musique  de  M.  Varney ,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  28  octobre  1859.  Cette 
petite  pièce  est  amusante.  On  a  beaucoup 
applaudi  les  jolis  couplets  de  Doucette,  chan- 
tés avec  un  vrai  talent  par  MUe  Chabert. 

POLKETTE,  opérette,  paroles  de  M.  Fir- 
min ,  musique  de  M.  Bernardin,  représentée 
aux  Folies-Nouvelles  en  juin  1856. 

POLLY,  opéra  anglais  en  un  acte,  musique 
de  Pepusch,  représenté  à  Londres  vers  1700. 


POLONAIS  ET  SON  ENFANT  (le)  ,  opéra, 
musique  de  Lortzing,  représenté  à  Manheini 
en  1832. 

POLONAISE  (la),  opéra  allemand  en  irois 
actes,  musique  de  Stefani,  représenté  à  Var- 
sovie en  1807. 

POLYDORE,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
avec  un  prologue,  paroles  de  l'abbé  Pelle 
grin,  musique  de  Batistin  (Stuck),  représen- 
tée par  l'Académie  royale  de  musique  le 
15  février  1720.  Jélyotte  remplaça  Murayre 
dans  le  rôle  de  Triton,  en  1739,  et  dans  celui 
de  Polydore ,  Thévenard ,  qui  avait  quitté 
la  scène,  fut  suppléé  par  Le  Page.  On  sait 
que  Jélyotte  était  un  ténor  élevé,  et  Théve- 
nard une  première  basse  fort  étendue.  Batis- 
tin fut  le  premier  violoncelliste  qu'on  en- 
tendit à  l'Opéra. 

POLYDORE,  opéra,  musique  de  C.-H. 
Graun,  représenté  à  Brunswick  en  1726. 

POLYDORE,  opéra ,  musique  de  Rumling, 
représenté  au  théâtre  de  la  résidence  de 
Karlsberg  en  1785. 

POLYEUCTE,  opéra  en  cinq  actes,  livret  de 
MM.  Jules  Barbier  et  Michel  Carré,  musique 
de  M.  Ch.  Gounod,  représenté  à  l'Opéra  le 
7  octobre  1878.  Les  sujets  religieux  dans  les- 
quels la  foi  profonde  et  résolue  jusqu'au  mar- 
tyre est  l'élément  capital  ne  réussissent  ja- 
mais au  théâtre,  quel  que  soit  le  mérite  et 
les  talents  qu'y  déploient  les  auteurs.  Le  génie 
de  Corneille  a  triomphé  sans  doute  des  diffi- 
cultés du  sujet  chrétien,  en  forçant  le  specta- 
teur à  admirer  de  belles  pensées  et  des  vers 
sublimes  ;  cependant,  au  point  de  vue  dra- 
matique ,  le  Cid,  Horace,  Cinna,  ont  été 
moins  contestés  à  l'origine  que  Polyeucte.  Le 
Martyre  de  saint  Genest,  de  Rotrou,  renferme 
des  passages  admirables;  néanmoins  cette 
tragédie  n'a  pu  rester  au  répertoire.  Pour  que 
ces  pièces,  chrétiennes  par  le  sujet,  sinon  par 
l'objet  et  l'intention ,  ne  perdent  point  de 
leur  caractère  et  de  leur  effet,  il  faudrait 
qu'elles  fussent  représentées  en  dehors  de 
l'Opéra;  je  ne  vais  pas  jusqu'à  dire  que  l'ora- 
torio soit  la  seule  forme  qui  leur  convienne  ; 
on  peut  parfaitement  représenter  une  tragé- 
die lyrique  sacrée  ailleurs  qu'à  l'Opéra  et  à 
l'Opêra-Comique.  Le  voisinage  des  idées  pro- 
fanes écarté,  tout  ballet  voluptueux  banni,  le 
spectacle  des  passions  humaines  contenu  dans 
des  limites  qui  laissent  à  la  vertu  son  pres- 
tige et  son  charme,  voilà  des  conditions  es- 
sentielles au  succès  d'une  pièce  dont  le  sujet 


886 


POLY 


POLY 


est  chrétien.  Si  les  auteurs  de  ce  temps-ci 
considèrent  et  veulent  qu'on  considère  le 
christianisme  comme  une  mythologie,  il  n'y 
a  plus  rien  à  leur  objecter  :  ils  sont  dans  la 
logique  de  leurs  opinions.  Mais  nous  n'en  som- 
mes pas  là,  et  les  sentiments  de  religion  sont 
encore  trop  délicats  pour  qu'on  prenne  plaisir 
à  voir  conférer  le  baptême  sur  les  planches  de 
l'Opéra,  où  se  produiront,  quelques  instants 
plus  tard,  dans  les  poses  les  plus  voluptueu- 
ses, les  demoiselles  du  corps  de  ballet.  La 
tragédie  de  Corneille  a  dû  être  très  modifiée 
par  les  librettistes.  Le  proconsul  Félix  ne  se 
convertit  point.  Il  devient  donc  le  bourreau 
de  sa  fille  Pauline  et  de  son  gendre  ;  ce  fait 
est,  à  lui  seul,  plus  tragique  que  celui  d'A- 
gamemnon  sacrifiant  Ipbigénie  ,  que  celui  de 
Brutus  condamnant  ses  fils  à  mort,  et,  dans 
l'opéra,  Félix  n'est  qu'un  personnage  secon- 
daire. Néarque,  l'auteur  de  la  conversion  de 
Polyeucte,  est  massacré  sur  la  scène,  tandis 
que  Polyeucte  et  Pauline,  sur  lesquels  ont  dû 
se  concentrer  l'intérêt,  ne  meurent  que  der- 
rière la  toile.  Les  auteurs  ont  sans  doute  eu 
leurs  raisons  pour  traiter  ainsi  leur  livret,  et 
les  erreurs  dans  lesquelles  ils  sont  tombés 
témoignent  de  l'impossibilité  de  faire  un  opéra 
avec  le  sujet  de  Polyeucte.  Le  livret  de 
Scribe,  mis  en  musique  par  Donizetti,  était 
de  beaucoup  meilleur  et  n'a  pas  réussi  non 
plus.  Quant  à  la  forme,  il  n'y  a  que  des  élo- 
ges à  en  faire.  Les  vers  de  M.  Jules  Barbier 
sont  très  beaux  et  très  lyriques.  Les  stances 
de  Corneille,  «  source  délicieuse,  en  misères 
féconde,  »  ont  été  conservées  ;  elles  sont  chan- 
tées par  Polyeucte  dans  la  prison.  La  parti- 
tion n'a  pas  d'ouverture.  Un  prélude  expose 
quelques-uns  des  motifs  du  deuxième  acte  et 
du  cinquième.  Le  premier  morceau  important 
est  le  duo  dans  lequel  Pauline  exprime  à 
Polyeucte  les  pressentiments  que  lui  suggère 
un  songe;  elle  le  prie  de  ne  pas  la  quitter  au 
moment  où  on  annoncera  le  retour  de  Sévère, 
qui  devait  l'épouser  et  qu'on  avait  cru  mort. 
En  effet  Sévère,  vainqueur  des  Perses,  fait 
une  entrée  triomphale  dans  Mélitène.  Toute 
cette  scène  a  de  la  grandeur  et  le  quatuor  est 
à  la  hauteur  du  sujet.  Les  fragments  les  plus 
saillants  dans  le  second  acte  sont  le  duo  de 
Pauline  et  Sévère,  où  se  trouve  une  phrase 
charmante  :  «  Soyez  généreux  ;  »  la  barca- 
rolle  chantée  par  Sextus  ;  le  choral  des  chré- 
tiens; la  scène  du  baptême  chantée  par  Si- 
méon,  très  froide  à  l'Opéra,  mais  d'une 
inspiration  élevée.  Dans  le  troisième  acte,  on 
a  applaudi  la  cavatine  de  Sévère,  Pour  moi, 
si  mes  destins.  La  fête  païenne  est  très  bril- 


lante, variée,  très  développée,  et  on  peut  dire 
que  c'est  la  partie  de  l'ouvrage  à  laquelle  les 
spectateurs  de  l'Opéra,  dans  son  état  actuel, 
s'intéressent  le  plus.  Les  danses  agrestes, 
guerrières,  voluptueuses  et  dionysiaques  se 
succèdent  ;  marche  lente,  pastorale,  pyrrhi- 
que,  bacchanale,  toutes  les  ressources  de  l'art 
chorégraphique  sont  employées,  et  même, 
par  un  anachronisme  qui  aurait  dû  être  évité, 
M.  Gounod  s'est  laissé  entraîner  à  y  mêler 
une  valse,  une  mazurka  et  une  tarentelle. 

La  scène  dans  laquelle  Polyeucte  et  Néarque 
renversent  les  idoles,  où  Sévère  protège  le 
héros  chrétien,  son  rival  heureux,  contre  la 
fureur  du  peuple,  où  Néarque  est  frappé  par 
la  hache  du  grand  prêtre  Albin,  est  habile- 
ment conduite.  Sauf  le  rôle  de  Pauline,  les 
parties  du  quatrième  acte  ont  paru  languis- 
santes. Le  cinquième  est  rempli  de  nobles 
accents;  c'est  la  profession  de  foi  de  Polyeucte , 
Credo;  la  conversion  de  Pauline  et  les  élans 
de  leurs  deux  âmes  en  face  de  la  mort,  mêlés 
aux  cris  d'une  multitude  féroce.  M.  Gounod 
avait  ajouté  un  dernier  tableau  représentant 
les  martyrs  dans  le  cirque;  il  a  été  supprimé. 

Dans  les  représentations  suivantes,  on  a  de 
beaucoup  abrégé  la  scène  du  baptême,  sup- 
primé le  Pater  noster  et  opéré  quelques  au- 
tres changements.  Les  amateurs  du  grand 
art  ne  peuvent  qu'apprécier  comme  ils  doi- 
vent l'être  les  efforts  de  M.  Gounod  pour  s'é- 
lever à  la  hauteur  d'un  pareil  sujet,  et  dési- 
rer que  la  partition  de  Polyeucte,  allégée  de 
la  fête  païenne  et  des  concessions  faites  au 
public  de  l'Opéra,  soit  exécutée  dans  des  con- 
ditions mieux  appropriées  au  sujet.  Les  in- 
terprètes de  cet  ouvrage  ont  été  MM.  Salo- 
mon,  Sellier,  Lasalle,  Bosquin,  Berardi,  Au- 
guez,  Menu,  Bataille,  Gaspard  ;  MUe  Krauss, 
Mme  Calderon. 

POLYPHÈME  OU  UNE  AVENTURE  A  LA 
MARTINIQUE,  opéra- comique,  musique  de 
M.  Gênée,  représenté  à  Elbingen,  en  octobre 
1856. 

POLYXÈNE,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
paroles  de  Joliveau,  musique  de  Dauvergne, 
représentée  à  l'Opéra  le  11  janvier  1763. 

POLYXÈNE,  drame,  musique  de  Schweit- 
zer,  représenté  à  Weimar  vers  1770. 

POLYXÈNE,  monodrame  lyrique,  musique 
de  Wolf,  représenté  à  Weimar  en  1776. 

POLYXÈNE,  monodrame,  musique  de  Zel- 
ler,  représenté  au  théâtre  du  duc  de  Mec- 
klembourg  en  1781. 


POMO 


POMP 


887 


POLYXÈNE  ET  fyrrhus,  tragédie  lyrique 
en  cinq  actes ,  avec  un  prologue,  paroles  de 
Laserre,  musique  de  Colasse,  représentée  par 
l'Académie  royale  de  musique  le  21  octobre 
1706.  La  partition  de  cet  ouvrage,  qui  n'a 
pas  été  repris  au  théâtre ,  a  été  publiée  par 
Ballard. 

POMME  D'API,  opérette  en  un  acte,  livret 
de  MM.  Ludovic  Halévy  et  W.  Busnach,  mu- 
sique de  M.  J.  Offenbach,  représentée  au 
théâtre  de  la  Renaissance  le  4  septembre  1873. 
Cette  pomme  d'api,  sous  les  traits  de 
Mme  Théo,  débutant  au  théâtre  dans  cette 
pièce,  est  une  jeune  fille  dont  Edouard,  ne- 
veu de  M.  Rabastens,  est  contraint  de  se  sé- 
parer, et  qui  rentre  chez  l'oncle  en  qualité  de 
domestique.  Tout  finit  par  un  mariage.  La 
musique  est  agréable.  On  a  remarqué  les 
couplets  de  la  cuisinière  et  la  romance  :  Con- 
sultez votre  cœur,  une  des  meilleures  du  ré- 
pertoire du  compositeur.  Chantée  par  Dau- 
bray,  M^es  Théo  et  Dartaux. 

*  POMME  D'EVE  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  d'Emile  Pichoz,  représenté  au 
Grand-Théâtre  de  Lyon  le  26  décembre  1887. 

POMME  D'OR  TRANSPORTÉE  DES  RÉ- 
GIONS HYPERBORÉENNES  DANS  LA  CIM- 
BRIE  (la),  opéra  allemand,  musique  de  Kei- 
ser,  représenté  à  Hambourg  en  1698. 

POMME  DE  TURQUIE  (la),  opérette  en  un 
acte,  paroles  et  musique  de  Mlle  Pauline 
Thys,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
9  mai  1857. 

POMMES  D'OR  (les),  féerie  de  MM.  Blon- 
deau,  Monréal,  Chivot  et  Duru,  musique  de 
M.  Edmond  Audran,  représentée  au  théâtre 
des  Menus-Plaisirs,  le  12  février  1883. 

*  POMMIER  des  AMOURS  (le),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  Francis  Tourte,  musique 
de  M.  Georges  Douay,  représentée  à  la  Ter- 
tullia  le  1er  mai  1872. 

POMMIERS  ET  LE  MOULIN   (LES),  Opéra 

en  un  acte,  paroles  de  Forgeot ,  musique  de 
Lemoyne,  représenté  par  l'Académie  de  mu- 
siquele  22  janvier  1790.  Cette  bergerie,  imitée 
du  Devin  du  village,  parut  insipide. 

POMO  D'ORO  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Cesti,  représenté  avec  beaucoup  d'appa- 
rat à  la  cour  de  Léopold  1er.  Cesti  paraît 
avoir  écrit  cette  partition  vers  1668. 

POMONE,  pastorale  en  cinq  actes,  avec  un 
prologue  ,  paroles  de  l'abbé  Perrin,  musique 
de  Cambert.  C'est  le  premier  opéra  qui  ait 


été  représenté  par  l'Académie  royale  de  mu- 
sique. Cet  événement  musical  eut  lieu  le 
19  mars  1671,  d'après  le  privilège  accordé 
par  Louis  XIV ,  le  28  juin  1669 ,  à  l'abbé 
Perrin. 

pomone  ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1702. 

POMONE,  pastorale  en  trois  actes,  musi- 
que de  Lacoste,  écrite  à  la  fin  du  xvme  siècle. 

POMPE   FUNÈBRE     DE     CRISPIN   (  LA  )  , 

opéra-comique,  musique  de  Rocliefort  (Jean- 
Baptiste),  représenté  à  Cassel  vers  1776. 

POMPEO,  opéra  italien,  musique  de  Scar- 
latti,  représenté  àNaples  en  1684. 

POMPEO  IN  ARMENIA,  opéra  italien, 
musique  de  Scarlatti  (Joseph) ,  représenté  à 
Rome  en  1747. 

POMPEO  IN  armenia,  opéra  italien, 
musique  de  Sarti,  repr.  à  Faenza  en  1752. 

*  POMPEO  IN  SIRIA,  opéra  sérieux,  paroles 
de  Schmidt,  musique  de  Sampieri,  représenté 
au  théâtre  de  la  Seala,  de  Milan,  le  4  avril 
1825. 

POMPEO  MAGNO,  opéra  italien,  livret  de 
Niccolô  Minato,  musique  de  Cavalli,  repré- 
senté à  Venise,  sur  le  théâtre  de  San-Salva- 
tore,  avec  succès,  en  1666. 

POMPEO  MAGNO  IN  CILICIA,  opéra,  li- 
vret de  Aurelio  Aurelj,  musique  de  Freschi, 
représenté  à  Venise,  sur  le  théâtre  de  Sant' 
Angiolo,  en  1681,  puis  à  Vérone  en  1684,  et  à 
Bologne  en  1687. 

POMPON  (le),  opéra-comique  en  trois  actes, 
livret  de  MM.  Chivot  et  A.  Duru,  musique  de 
M.  Ch.  Lecocq,  représenté  aux  Folies-Dra- 
matiques le  10  novembre  1875.  La  scène  se 
passe  à  Palerme  pendant  le  carnaval.  Le  bri- 
gand Tivoli  ni  doit  s'y  rendre,  et  son  signale- 
ment est  un  pompon  rouge  et  blanc  qu'il 
porte  à  son  chapeau.  Ce  chapeau  passe  sur 
la  tête  de  l'innocent  Piccolo,  jeune  médecin 
dont  toutes  les  femmes  raffolent  et  qui  aime 
la  jeune  Fioretta,  la  bouquetière.  Il  est  pris 
pour  Tivolini,  jugé  par  le  vice-roi  et  con- 
damné à  être  pendu.  L'imbroglio  se  com- 
plique des  efforts  tentés  par  des  femmes  com- 
patissantes pour  le  sauver  de  la  potence.  Les 
détails  sont  d'un  goût  équivoque;  mais  le 
dénoûment  montre  le  trop  bon  marché  que 
font  les  auteurs  des  convenances  même  vul- 
gaires. La  duchesse  Cazadorès  y  Florida,  que 
le  vice-roi  va  épouser,  a  eu  pour  Piccolo  un 


POMP 


PONT 


caprice,  et  cet  adultère  avant  la  lettre  est 
divulgué  aux  yeux  de  tous.  Le  vice-roi  seul 
n'y  voit  goutte ,  mais  cependant  persiste  à 
vouloir  découvrir  celle  qui  a  osé  visiter  dans 
sa  prison  l'homme  qui  allait  être  pendu  le 
lendemain.  Fioretta  prend  alors  le  caprice 
pour  son  compte  : 

PICCOI.O 
O  bonheur  !  c'était  toi  ! 
FIORETTA 

Silence  ! 
Si  j'ai  fait  ce  mensonge  au  roi, 
C'est  pour  sauver  votre  existence, 
Mais,  monsieur,  ce  n'était  pas  moi. 

Et  le  vice-roi  épouse  la  duchesse,  et  Piccolo 
épouse  Fioretta. 

Que  ces  choses-là  soient  rimées  dans  un 
conte,  cela   s'est  vu  depuis  Boccace  jusqu'à 
Voltaire,  en  passant  par  La  Fontaine  ;  mais  ja- 
mais on  ne  les  traduisait  sur  la  scène  et  en- 
core moins  les  aurait-on  mises  en   musique. 
Cette  mauvaise  pièce  a  été  traitée  par  le  com- 
positeur avec  autant  de  soin  consciencieux  et 
d'effort  que  si  elle  eût  été  bonne.  La  parti- 
tion est  même  plus  forte  d'harmonie  que  les 
précédentes  du  même  auteur.  On  a  remarqué 
le  chœur  d'introduction  ;   les  couplets  de  la 
bouquetière:   Voyez  mes  beaux  bouquets  ;  le 
joli  ensemble:  Sans  connaître  la  sentence  ;  le 
quatuor  bouffe  ;    le   duo  :   En   amour,  je  suis 
très-novice,  et  le  chœur  comique  de  l'arresta- 
tion :  II  a  le  pompon,  qui  est  d'une  gaieté 
ranche.  Mais    quelle  nécessité  d'introduire 
dans  cette  farce  une  intention  aussi  irréli- 
gieuse que  celle  du  cantique  de  la  Rédemption 
des  âmes?  de  tourner  en  ridicule  une  bonne 
œuvre  par  ce  refrain  que  j'abrège  : 
Quoi  de  plus  doux  sur  cette  terre, 
De  plus  beau,  de  plus  généreux, 
Quand  on  n'a  rien  de  mieux  à  faire, 
Que  de  sauver  des  malheureux. 
Servez  des  glaces,  garçon, 
Vanille,  pistache,  citron. 

Le  compositeur  a  dû,  pour  exprimer  le  su- 
jet, parodier  les  formes  de  la  musique  sacrée 
et  y  mêler  le  ricanement  musical;  belle  be- 
sogne, ma  foi!  Dans  le  second  acte,  on  re- 
marque un  chœur  bien  écrit  pour  l'entrée  de 
Fioretfa,  le  quintette  du  tribunal,  le  quatuor 
et  un  brindisi.  On  ne  peut  rappeler  dans  le 
dernier  acte,  qui  d'ailleurs  est  fort  court, 
qu'une  phrase  du  duettino  :  Une  telle  calom- 
nie, et  une  jolie  barcarolle  un  peu  imitée 
du  style  d'Auber.  Distribution  :  Piccolo, 
Mme  Matz-Ferrare  ;  le  vice  roi,  Milher;  Bara- 
bino,  Luco  ;  Castorini,  Didier  ;  Fioretta, 
Mme  Caillot  ;  Ortensia,  Mme  Toudouze  ;  Béa- 
trice, Mme  Pau  relie. 


*  pomposaner  (der),  opéra,  paroles  et 
musique  de  M.  Leythàuser,  représenté  sur  le 
théâtre  municipal  de  Nuremberg  en  avril  1S85. 

PONCE  DE  LEON,  opéra-bouffon  en  trois 
actes,  paroles  et  musique  de  Berton,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  (salle  Favart)  le 
15  mars  1797.  Cet  ouvrage,  qui  n'est  pas 
sans  mérite,  précéda  immédiatement  les  deux 
œuvres  capitales  du  compositeur,  Montano 
et  Stéphanie  et  le  Délire. 

PONT  D'AVIGNON  (le),  opérette  en  trois 
actes,  livret  de  M.  A.  Liorat,  musique  de 
M.  Ch.  Grisart,  représentée  aux  Bouffes-Pari- 
siens le  3  septembre  1878.  La  pieuse  légende, 
à  la  fois  poétique  et  touchante  de  saint  Bene- 
zet  et  des  frères  pontifes  a  été  transformée  en 
une  suite  d'épisodes  grivois,  d'un  mauvais 
goût  déplorable,  à  laquelle  le  musicien  a  eu 
le  tort  d'associer  sa  muse.  On  a  remarqué  un 
duo  au  premier  acte,  les  couplets  du  pont 
d'Avignon  et  une  parodie  du  septuor  des  Bu' 
guenots.  Chantée  par  MM.  Daubray,  Jolly  ; 
Mlles  Lody,  Luce  et  Marie  Albert. 

PONT  DE  lodi  (le),  opéra  en  un  acte  de 
Delrieu,  musique  de  Méhul,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  15  décembre  1797. 

PONT  DES  SOUPIRS  (le),  opéra-bouffe  en 
deux  actes,  paroles  de  MM.  Crémieux  et 
L.  Halévy,  musique  de  J.  Offenbach,  repré- 
senté au  théâtre  des  Bouffes -Parisiens  le 
23  mars  1861  II  suffit  de  dire  que  les  scènes 
les  plus  désopilantes  répondent  à  ce  titre  lu- 
gubre. Cornaro-Cornarini ,  Fabiano  Mala- 
tromba,  Tacova,  Amoroso  et  Catarina  en  sont 
les  personnages.  Plusieurs  des  motifs  sont 
devenus  populaires.  Nous  citerons  la  jolie 
romance:  Ah!  qu'il  était  doux  mon  beau  rêve, 
le  chœur  :  Dans  Venise  la  belle,  et  les  cou- 
plets :  Je  suis  la  gondolière.  Le  Carnaval  de 
Venise  sert  de  finale  à  cette  pièce,  en  se  trans- 
formant toutefois  en  bacchanale  un  peu  trop 
échevelée. 

*  PONTE  DO  DIABO  (a),  opérette  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Freitas  Gazul,  repré. 
sentée  à  Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la  Tri- 
nité. 

*  PONT  DU  DIABLE  (le),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  R.  Gênée  et 
J.  Riegen,  musique  de  M.  Tomaschek,  repré- 
senté à  Pilsen  le  5  décembre  1891. 

PONTONS  DE  CADIX  (les),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Paul  Duport  et  Ance- 
lot,  musique  d'Eugène  Prévost,  représenté  ■ 


PORC 


PORS 


889 


au  théâtre  de  l'Opéra-Comique  en    novem- 
bre 1836. 

PO  OR  SAILOR  (le  Pauvre  matelot),  opéra 
anglais,  musique  de  Attwood,  représenté  à 
Londres,  sur  le  théâtre  de  Covent-Garden, 

en  1795. 

POOR  SOLDIER  (the)  [le  Pauvre  soldat], 
opéra-comique  anglais,  musique  de  Shield, 
représenté  à  Londres  en  1783. 

*  POR  amor  Y  POR  lealtad,  opéra  es- 
pagnol, musique  de  Giambattista  Mêle,  com- 
positeur italien,  représenté  sur  le  théâtre  de 
la  Cruz,  à  Madrid,  en  1736. 

*  POR  conquista,  zarzuela  en  un  acte,  pa- 
roles de  Camprodon,  musique  de  Francisco 
Barbieri,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
de  la  Zarzuela,  le  5  février  1858. 

*  POR  SEGUIR  À  UNA  MUJER,  zarzuela  en 
quatre  actes,  paroles  de  Luis  Olona,  musique 
de  Barbieri,  Joaquin  Gaztambide,  Hernando, 
Inzenga  et  Oudrid,  représentée  au  théâtre  du 
Cirque,  à  Madrid,  le  24  décembre  1851. 

*  POR  SORPRESA,  zarzuela  en  deux  actes, 
musique  de  José  Rogel  et  Mariano  Vasquez, 
représentée  à  Madrid  en  1864. 

PORCHERONS  (les),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Thomas  Sauvage  et  de 
Lurieu,  musique  d'Albert  Grisar,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  12  janvier  1S50.  L'action 
se  passe  au  temps  de  Louis  XV.  La  marquise 
de  Bryane,  jeune  veuve  d'un  caractère  fantas- 
que et  assez  étourdie,  refuse  tous  les  partis,  et 
prétend  affronter  seule  et  sans  protection  les 
aventures  et  les  périls  auxquels  elle  s'expose 
et  qu'elle  semble  même  rechercher.  M.  des 
Bryères  parie  avec  ses  amis  10,000  louis  qu'il 
triomphera  des  dédains  de  la  belle  évaporée. 
En  effet,  arrivée  à  Paris  en  compagnie  des 
époux  Jolicour,  elle  ne  tarde  pas  à  tomber 
dans  plusieurs  pièges  tendus  sous  ses  pas. 
Elle  est  protégée  par  un  mystérieux  person- 
nage, qui  se  fait  appeler  Antoine  et  passer 
pour  un  ouvrier  ébéniste.  Il  ne  peut  cepen- 
dant dissimuler  le  son  de  sa  voix,  que  la 
marquise  reconnaît  pour  celle  d'un  libéra- 
teur resté  inconnu  et  qui  a  pénétré  jusqu'à 
son  cœur.  Cet  Antoine  est  le  chevalier  d'An- 
cenis ,  ami  d'enfance  de  la  marquise  de 
Bryane.  Il  lui  a  prédit  les  mésaventures  aux- 
quelles son  genre  de  vie  l'exposait ,  et  lui  a 
déclaré  son  amour  dans  une  lettre  des  plus 
tendres.  Enfin  une  dernière  escapade  de  l'hé- 
roïne amène  le  dénoûment.  Il  lui  prend  fan- 


taisie d'aller  aux  Porcherons ,  sorte  de  guin- 
guette ou  bal  populaire  de  ce  temps,  située 
aux  portes  de  Paris.  Des  Bryères  fait  diriger 
la  voiture  de  Mme  de  Bryane  vers  sa  petite 
maison,  qu'il  transforme  en  Porcherons  pour 
prolonger  l'illusion ,  et,  au  milieu  de  la  si- 
tuation la  plus  critique,  la  jeune  veuve  est 
heureuse  de  reconnaître  dans  Antoine,  qui  a 
feint  de  se  prêter  à  la  ruse  du  séducteur,  le 
chevalier  d'Ancenis,  à  qui  il  ne  manque,  pour 
être  intéressant,  ni  le  duel  obligé^  ni  la  lettre 
de  cachet,  ni  la  grâce  finale  du  souverain.  Les 
détails  de  la  pièce  sont  amusants ,  mais  la 
donnée  est  par  trop  invraisemblable.  En  ou- 
tre, les  scènes  où  le  compositeur  aurait  pu 
faire  preuve  de  son  talent  dramatique,  se 
passent  en  dialogue.  La  partition  des  Por- 
cherons est  une  des  meilleures  productions  de 
Grisar.  La  mélodie  y  est  gracieuse,  l'harmo- 
nie variée,  l'instrumentation  piquante  et  spi- 
rituelle. Dans  le  premier  acte ,  on  remarque 
la  romance  chantée  par  Mme  de  Bryane  :  Pen- 
dant la  nuit  obscure  ,  le  trio  :  A  cheval ,  et  le 
thème  délicieux  de  la  scène  de  l'évanouisse- 
ment. Le  morceau  le  plus  saillant  du  second 
acte  est  la  romance  de  la  lettre  :  L'amant  qui 
vous  implore,  mélodie  pleine  de  charme  et 
d'expression.  Le  motif  d'Antoine  :  Donnez- 
moi  vot'  pratique  ,  et  le  trio  bouffe  final  ont 
été  très  goûtés  du  public.  C'est  dans  le  ta- 
bleau des  Porcherons  que  le  compositeur  a 
déployé  le  plus  de  verve  et  d'inspiration  scé- 
nique.  Les  Couplets  à  Bacchus  et  la  Ronde 
des  Porcherons  offrent  une  progression  d'effets 
variés  et  une  gaieté  communicative  qui  n'ex- 
cluent pas  les  qualités  sérieuses  de  l'œuvre 
musicale.  Mlle  Darcier  a  obtenu  un  de  ses 
plus  beaux  succès  dans  le  rôle  de  Mme  de 
Bryane;  son  jeu  fin,  sa  voix  expressive  et 
vibrante  ont  laissé  des  souvenirs.  Mocker, 
Hermann-Léon,  Bussine,  Mmes  Félix  et  De- 
croix  ont  représenté  les  autres  personnages. 

pornic  LE  hibou,  opérette,  musique  de 
M.  Darcier,  représentée  aux  Folies-Nouvelles 
en  octobre  1858.  L'auteur  a  chanté  le  rôle 
principal  avec  beaucoup  de  talent. 

PORO  (Porus),  opéra  italien,  musique  de 
Haendel,  représenté  à  Londres  en  1731. 

PORSENNA ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Mattheson,  représenté  à  Hambourg  en  1702. 

PORSENNA,  opéra  italien,  livret  de  Agos- 
tino  Pioveni,  patricien  de  Venise,  musique 
de  Lotti,  représenté  sur  le  théâtre  de  Saint-s 
Jean-Chrysostome,  à  Venise,  en  1712.  Cet 
ouvrage  fut  représenté  avec  des  airs  et  d'au- 


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PORT 


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très  morceaux  ajoutés  par  Scarlatti,  au  théâ- 
tre San-Bartolomeo,  de  Naples,  en  1713. 

PORTANTINO  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Paini,  représenté  en  Italie  vers  1760. 

PORTATORE    D'ACQUA   (il)    [le    Porteur 

d'eau] ,  opéra  italien,  musique  de  Fabrizzi, 
représenté  à  Milan  en  1841. 

PORTE  DE  FER  (la),  opéra ,  musique  de 
Weigl,  représenté  à  Vienne  vers  1822. 

•PORTE  ET  FENÊTRE,  opérette  de  salon 
paroles  et  musique  de  Gustave  Nadaud,  pu-, 
bliée  chez  l'éditeur  Heugel. 

PORTEFAIX  (le)  ,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Scribe,  musique  de  Gomis , 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  16  juin  1835. 

PORTEFAIX  DES  BORDS  DE  LA  TAMISE 

(le),  opéra  en  trois  actes,  musique  de  Con- 
radin  Kreutzer,  représenté  à  Prague  en  1828. 

PORTENTOSA  SCIMIA  (la)  [l'Affreuse 
guenon],  opéra  italien,  musique  de  Fiora- 
vanti  (Vicente),  représenté  à  Naples  en  1831. 

PORTEUR  D'EAU  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Lemière  de  Corvey, 
représenté  en  province  en  1801. 

PORTEUR  DE  chaises  (le),  opéra-comi- 
que  en  deux  actes,  de  Monvel,  musique  de 
Dezède,  représenté  à  la  Comédie-Italienne 
le  10  décembre  1778  ;  réduit  à  un  acte  (il  jan- 
vier) sous  le  titre  de  :  Jérôme  et  Champagne. 

PORTIA ,  poème  dramatique  ,  paroles  de 
E.  Augier,  musique  de  De  Hartog,  exécuté 
par  fragments  dans  un  concert  de  la  Société 
de  Sainte-Cécile  en  1853. 

PORTRAIT  (the),  farce  anglaise,  musique 
de  Samuel  Arnold,  représenté  à  Covent-Gar- 
den  en  1770. 

PORTRAIT  (LE)  OU  LA  DIVINITÉ  DU  SAU- 
VAGE ,  comédie  lyrique  en  deux  actes ,  pa- 
roles de  Saulnier,  musique  de  Champein, 
représentée  à  l'Opéra  le  22  octobre  1790.  Pour 
expliquer  en  passant  ce  titre  obscur,  nous  di. 
rons  qu'il  est  question  dans  la  pièce  du  por- 
trait de  Julie,  auquel  Dorval,  son  amant, 
rend  des  hommages  si  assidus,  qu'un  sauvage 
à  son  service  prend  ce  portrait  pour  une  di- 
vinité et  en  adore  l'original  dès  qu'il  l'aper- 
çoit. On  voit  par  ce  sujet  de  quelles  inepties 
la  muse  dramatique  était  capable  à  cette 
époque. 

portrait  (le)  ,  opéra  allemand  en  deux 


actes,  musique  du  baron  de  Perfall ,  repré- 
senté à  Munich  en  décembre  1863. 

*  PORTRAIT  (le),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  MM.  Laurencin  et  Jules 
Adenis,  musique  de  M.  Théodore  de  Lajarte, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  18  juin  1883. 
Un  véritable  opéra-comique,  amusant,  gai, 
bon  enfant,  comme,  par  malheur,  on  n'en  voit 
plus  guère  dans  le  répertoire  de  ce  théâtre-, 
une  musique  franche,  bien  venue,  sans  pré- 
tention, mais  non  sans  agrément,  tel  était  ce 
Portrait,  qui  reçut  du  public  un  accueil  très 
sympathique  et  très  flatteur.  Entre  autres 
morceaux  heureux,  la  partition  contenait  une  ' 
jolie  romance  de  ténor  avec  refrain  en  quatuor, 
une  chanson  pimpante  :  Vive  la  bouteille!  et  un 
septuor  très  amusant  et  bien  scénique,  qu'on 
pourrait  appeler  le  septuor  de  la  clef,  ^'ou- 
vrage était  joué  et  chanté  à  souhait  par 
MM.  F-jgère,  Bertin,  Collin,  Barnolt,  Gourdon, 
Troy,  Mlles  chevalier  et  Lardinois. 

PORTRAIT  DE  FAMILLE  (le),  Opéra-CO- 
mique  en  un  acte ,  paroles  de  Planard ,  mu- 
sique de  Kreubé,  représenté  pour  la  première 
fois  à  Feydeau  le  12  juillet  1814. 

*  PORTRAIT    DE    MANON    (LE),    opéra-CO- 

mique  en  un  acte  et  en  vers  libres,  poème  da 
M.  Georges  Boyer,  musique  de  M.  J.  Mas- 
senet,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  8  mai 
1894.  —  Des  Grieux  a  cinquante  ans.  Héritier 
de  la  fortune  de  son  père,  qui  lui  a  pardonné, 
il  vit  retiré  dans  un  vieux  château,  qu'il  ha- 
bite avec  un  adolescent,  le  jeune  vicomte  de 
Morcerf,  que  le  père  de  celui-ci  lui  a  confié  en 
mourant.  Il  prend  soin  de  l'éducation  de  cet 
enfant,  qu'il  veut  mettre  en  garde  contre  de 
fâcheuses  amours,  son  expérience  personnelle 
le  rendant  d'autant  plus  sévère.  Ce  qui  n'em- 
pêche point  Des  Grieux  de  vivre  avec  le  sou- 
venir de  sa  chère  Manon,  qu'il  ravive  doulou- 
reusement, chaque  fois  qu'il  est  seul,  en  con- 
templant un  portrait  pieusement  conservé. 
Tout  à  coup,  son  élève  lui  confie  qu'il  est 
amoureux,  et  que  l'objet  de  son  amour  est 
une  jeune  fille  du  nom  d'Aurore,  que  Des 
Grieux  sait  sans  fortune  et  sans  naissance. 
A  cet  aveu,  Des  Grieux  prend  la  résolution 
d'éloigner  son  pupille,  et  lui  intime  l'ordre  de 
se  tenir  prêt  à  partir.  Tiberge,  son  vieil  ami, 
qui  est  le  tuteur  d'Aurore,  intercède  vaine- 
ment auprès  de  lui  en  faveur  des  deux  en- 
fants. Ceux-ci  sont  désolés.  Leur  amour 
pourtant  l'emporte  sur  leur  chagrin  ;  ils  ja- 
sent, ils  chantent,  ils  rient,  et  tout  en  jouant, 
comme  Jean  veut  prendre  un  baiser  à  Au- 


PORT 


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891 


rore,  qui  s'en  défend,  il  fait  tonïber,  en  la 
poursuivant,  un  écrin  qui  s'ouvre  et  laisse 
voir  un  portrait  charmant.  Tandis  qu'ils  consi- 
dèrent ce  portrait,  Tiberge  arrive,  qui  est 
surpris  de  la  découverte.  «  Oh  !  le  sournois  !  » 
s'écrie-t-il.  Puis  une  idée  lui  vient.  Il  calme 
nos  amoureux,  leur  dit  de  ne  pas  perdre  tout 
espoir,  et  emmène  Aurore.  Il  a  son  projet. 

La  nuit  est  venue.  Des  Grieux  est  seul, 
absorbé  dans  la  contemplation  de  son  cher 
portrait.  Soudain  paraît  auprès  de  la  fenêtre, 
éclairée  par  un  rayon  de  lune,  la  jeune  Au- 
rore, dans  le  costume  de  Manon  à  son  arrivée 
à  Paris,  lors  de  sa  première  rencontre  avec 
Des  Grieux.  Le  chevalier  se  retourne  :  frappé 
et  comme  épouvanté  de  la  ressemblance,  il 
s'écrie  :  «  Mais  je  délire  !  Manon  !  c'est  toi  !...« 
Aurore  chante,  il  l'écoute  religieusement,  en 
proie  à  une  indicible  émotion,  et  ne  sait  ce 
qu'il  doit  penser.Tiberge,  qui  épie  le  moment, 
se  présente  bientôt.  Des  Grieux  lui  demande 
le  secret  de  cette  étonnante  ressemblance,  et 
Tiberge  lui  apprend  qu'Aurore  est  la  nièce  de 
Manon,  la  fille  de  Lescaut,  qu'il  a  recueillie 
et  élevée.  Le  chevalier  alors  consent  à  tout, 
et  Aurore  deviendra,  avec  son  aveu,  vicom- 
tesse de  Morcerf. 

Ce  petit  acte  ingénieux  est  traité  avec  dé- 
licatesse. Il  n'y  avait  que  M.  Massenet,  que 
l'auteur  de  Manon  pour  en  écrire  la  musique - 
et  elle  est  charmante,  cette  musique,  pleine  de 
grâce  et  de  poésie,  avec  des  ressouvenirs 
heureux  et  fréquents  de  l'œuvre  dont  celle-ci 
n'est  qu'une  sorte  de  continuation  et  qui  vien- 
nent, de  la  façon  la  plus  piquante,  en  souli- 
gner et  en  éclairer  certaines  situations.  On 
retrouve  en  effet,  au  courant  de  cette  mi- 
gnonne partition,  l'écho  furtif  de  certaines 
pages  exquises  de  son  aînée.  Ici,  c'est  un 
rappel  de  la  jolie  scène  de  la  première  ren- 
contre ;  là,  un  retour  fugitif  du  délicieux  duo 
de  la  table  ;  ailleurs,  c'est  autre  chose  encore, 
et  l'oreille,  familière  avec  ces  motifs,  éprouve 
un  singulier  plaisir  à  les  ressaisir  un  instant 
pour  les  voir  s'envoler  aussitôt  et  se  fondre 
dans  une  idée  nouvelle.  Car  il  n'y  a  pas  que 
des  souvenirs  dans  cette  aimable  et  délicate 
partition  du  Portrait  de  Manon,  et  l'on  y 
trouve  des  pages  savoureuses  dont  les  unes, 
comme  l'air  de  Des  Grieux  :  Voilà  ton  image 
chérie,  sont  empreintes  d'une  mélancolie  pé- 
nétrante, dont  d'autres  sont  pleines  de 
franchise  et  de  gaieté,  comme  la  première 
partie  de  son  duo  avec  Tiberge,  dont  d'autres 
encore  sont  d'une  inspiration  exquise  et 
d'une  grâce  achevée,  comme  le  duo  des  amou- 
Teux  et  la  jolie  chanson  d'Aurore  :  Au  jardin, 


Colin  s'en  vint  au  matin.  Tout  cela  dans  les 
proportions  voulues,  dans  la  mesure  qui  con- 
vient, avec  un  orchestre  qui  rehausse  encore, 
par  ses  dessins  piquants,  délicats  et  variés, 
la  valeur  des  idées  exprimées.  Le  Portrait 
de  Manon  était  fort  bien  joué  par  MM.  Fu- 
gère  (Des  Grieux),  Grivot  (Tiberge), 
MU"  Laisné  (Aurore)  et  Elven  (le  vicomte). 

portrait  de  SÉRAPHINE  (le),  saynète 
musicale  de  M.  Simiot,  représenté  aux  Fo- 
lies-Nouvelles en  septembre  1857. 

PORTRAIT  ET  LE  BUSTE  (le),  opéra-CO- 
mique  danois  en  trois  actes,  musique  de 
Berggreen ,  représenté  à  Copenhague  en 
1832. 

PORTRAITS  (les),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  d'Avrigny,  musique  de  Pa- 
renti,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  19  no- 
vembre 1790. 

PORTUGAIS  À  GOA  (les)  ,  opéra  sérieux, 
musique  de  Bénédict,  représenté  à  Stutt- 
gard  en  1831. 

PORUS,  opéra,  musique  de  Cousser,  re- 
présenté à  Hambourg  en  1694. 

*POSADA    (LA)   OU  LE   SOUPER   DU  ROI, 

opéra-comique  en  un  acte,  musique  de 
M.  Eugène  Hutoy,  représenté  sur  le  théâtre 
Royal  de  Liège  le  24  février  1874. 

POSTE  DE  L'AMOUR  (la),  opéra  russe, 
musique  de  Cavos,  représenté  à  Saint-Pé- 
tersbourg en  1804. 

POSTIGLIONE  DI LONJUMEAU  (il),  opéra 
italien,  livret  imité  de  l'opéra-comique  fran- 
çais, musique  de  Speranza,  représenté  à  Tu- 
rin en  1842,  et  à  Lucques  quelques  mois  après. 

POSTIGLIONE  DI  LONJUMEAU  (il),  opéra- 
comique  italien,  livret  traduit  de  la  pièce 
française,  musique  de  Coppola  (Pierre-An- 
toine), représenté  vers  1850 

*  POSTILLON  d'amour  (le)  ,  opérette, 
musique  de  E.  Maschek.  représentée  à  Heil- 
bronn  en  avril  1866. 

*  POSTILLON  DE  LA  RIOJA  (el),  zarzuela. 
en  deux  actes,  musique  de  Cristobal  Oudrid, 
représentée  à  Madrid  le  7  juin  1856. 

POSTILLON  DE  LONJUMEAU  (le),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Adol- 
phe de  Leuven  et  Brunswick,  musique  de 
Adolphe  Adam,  représenté  pour  la  première 
fois  à  l'Opéra-Comique  le  13  octobre  1836. 


892 


POUP 


POUP 


Le  livret  est  d'une  gaieté  et  d'une  invrai- 
semblance fort  plaisantes  et  est  dans  le  goût 
des  canevas  italiens  joués  sous  le  nom  d'opé- 
ras-comiques au  théâtre  de  la  Foire.  La  mu- 
sique est  bien  commune,  mais  franche  et  du 
meilleur  style  d'Adam,  L'air  chanté  par 
Henri  :  Combattons,  chantons,  est  une  amu- 
sante parodie  des  chœurs  d'opéra.  Les  cou- 
plets chantés  par  Chollet  :  Oh!  qu'il  est  beau, 
le  postillon  de  Lonjumeau!  et  le  motif:  Mon 
petit  mari  ont  eu  une  fatigante  popularité. 
Quant  au  trio  :  Pendu!  pendu!  on  ne  peut 
nier  qu'il  ne  soit  fort  comique.  Le  Postillon 
de  Longjumeau  a  obtenu  un  grand  succès  et 
a  valu  au  compositeur  les  honneurs  du  suf- 
frage universel. 

POSTILLON  DE  SAINT-VALERY,  opéra 
en  deux  actes,  paroles  de  Commerson  et  Sal- 
vador, musique  de  Pilati ,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  Porte-Saint-Martin  au  mois  de 
mars  1849.  On  a  remarqué  de  jolis  couplets 
et  un  duo  qui  commence  ainsi  :  Profitons  de 
sa  jalousie.  Les  principaux  interprètes  de  cet 
ouvrage  ont  été  Mme  Petit-Brière  et  Junca. 
La  représentation  d'un  opéra  à  la  Porte- 
Saint-Martin  ,  en  1849  ,  était  un  essai  de  dé- 
centralisation musicale.  On  a  depuis  fait  beau- 
coup de  chemin  dans  cette  voie. 

POSTILLON  EN  GAGE  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Jules  Adenis,  musique 
de  M.  Offenbach,  représentée  aux  Folies- 
Nouvelles  le  9  février  1856. 

*  POTOSI  submarino  (el),  zarzuela  en 
trois  actes,  paroles  de  Garcia  Santistéban, 
musique  d'Emilio  Arrieta,  représentée  le 
29  décembre  1870  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du 
Cirque. 

*  POU  DE  LA  VERITAD  (lo),  zarzuela,  mu- 
sique de  M.  François  Manent,  représentée 
au  théâtre  du  Cirque,  de  Barcelone,  vers 
1875. 

POULARDE  DE  CAUX  (la.),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  de  Leuven  et  Prilleux, 
musique  de  MM.  Gevaert,  Clapisson,  E.  Gau- 
tier, F.  Poise,  A.  Bazille  et  S.  Mangeant;  re- 
présentée au  Palais-Royal  le  17  mai  1861. 

*  POUPÉE  (la),  opéra-comique  en  quatre 
actes  et  cinq  tableaux,  paroles  de  M.  Mau- 
rice Ordonneau,  musique  de  M.  Edmond  Au- 
dran,  représenté  au  théâtre  de  la  Gaîté  en 
•octobre  1896.  L'idée  mise  en  œuvre  par  le 
librettiste  est  celle  qui  a  été  déjà  si  souvent 
mise  à  la  scène,  notamment  dans  la  Poupée 
de  Nuremberg,  les  Pantins  de   Violette,   les 


Contes  d'Hoffmann,  le  ballet  français  de  Cop- 
pélia,  le  ballet  allemand  de  Puppenfee,  etc.; 
mais  l'auteur  a  su  la  rajeunir  et  la  présenter 
sous  des  dehors  aimables  et  piquants.  La 
musique,  si  elle  n'ajoute  rien  à  la  grâce  de 
l'action,  ne  lui  nuit  en  aucune  façon,  et  si  elle 
manque  un  peu  de  nerf  et  de  nouveauté,  elle 
se  laisse  entendre  sans  déplaisir.  Monté  avec 
un  grand  luxe  de  mise  en  scène,  l'ouvrage  a 
obtenu  du  succès,  fort  bien  joué  qu'il  était 
d'ailleurs  par  MM.  P.  Fugère,  L.  Noël,  Da- 
cheux,  Paul  Bert,  et  Mmes  Sully,  Raimbault, 
Brandon  et  Largmi. 

POUPÉE    DE    NUREMBERG    (LA.)  ,    Opéra- 

comique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  de  Leuven 
et  Arthur  de  Beauplan  ,  musique  d'Adolphe 
Adam,  représenté  à  l'Opéra- National  le  21  fé- 
vrier 1852.  C'est  une  folie  de  carnaval.  Cor- 
nélius est  un  fabricant  de  jouets  d'enfants.  Il 
a  construit  une  poupée  dont  le  mécanisme 
est  si  parfait,  qu'il  s'imagine  avoir  créé  une 
vraie  femme,  que  quelques  paroles  magiques 
suffiront  à  animer.  11  la  donne  d'avance  en 
mariage  à  son  fils  Donathan.  Pendant  son 
absence,  deux  amoureux  s'introduisent  chez 
lui.  C'est  son  neveu  Miller  et  une  fleuriste 
nommée  Bertha.  Celle-ci  s'affuble  des  vête- 
ments de  la  poupée,  Miller  contrefait  le  dia- 
ble, et  le  pauvre  Cornélius,  berné,  battu,  hu- 
milié, restitue  à  son  neveu  le  patrimoine 
dont  il  l'avait  dépouillé ,  après  avoir  mis  en 
pièces  la  fiancée  de  son  fils  Donathan.  La 
musique  est  accorte  et  troussée  avec  esprit. 
Le  compositeur  était  malade  et  gardait  le  lit 
lorsqu'il  écrivit  cette  bouffonnerie.  Elle  ne 
lui  coûta  que  six  jours  de  travail.  L'ouver- 
ture se  compose  d'un  andante  élégant  et  d'une 
valse  dont  le  motif  est  répété  en  duo  dans  la 
pièce,  et  a  obtenu  du  succès.  La  scène  de  l'é- 
vocation, un  trio  pour  voix  d'hommes  et  un 
joli  solo  de  violon,  sont  les  morceaux  les 
mieux  traités  de  cette  partition.  Ce  genre  de 
pièce  convenait  parfaitement  au  talent  ingé 
nieux  et  peu  élevé  d'Adolphe  Adam.  La  Pou- 
pée de  Nuremberg  a  eu  pour  interprètes 
Meillet  ,  Grignon  père ,  Menjaud  fils  et 
Mlle  Rouvroy. 

*  POUPÉE  DE  NUREMBERG  (La),  opéra- 
comique,  musique  de  George  Linley,  repré- 
senté à  Londres,  sur  le  théâtre  de  Covent- 
Garden,  en  1861. 

*  POUPÉES  DE  L'INFANTE  (les),  opérette 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Henri  Bocage 
et  Armand  Liorat,  musique  de  M.  Charles 
Grisart,  représentée  aux  Folies-Dramatiques 


POUV 


PRÉ 


le  9  avril  1881.  Les  auteurs  avaient  adapté  & 
la  scène  une  élégante  nouvelle  publiée  jadis 
par  Roger  de  Beauvoir  sous  le  simple  titre  de 
l'Infante,  mais  ils  n'avaient  pas  su  lui  donner 
l'intérêt  et  le  mordant  nécessaires.  L'ouvrage 
était  joué  par  MM.  Luco,  Maugé,  Ambroise, 
Bartel,  Gothi,  Sujol,  Speck,  Montaubry, 
Jeault,  M""!  Frandin,  Simon-Girard,  Noémie 
Vernon,  Clary  et  Adèle  Cuinet.  MUe  Elisa 
Frandin,  qui  remplissait  le  principal  rôle  fé- 
minin, était  une  jeune  artiste  qui,  après  avoir 
remporté  au  Conservatoire  un  premier  prix 
d'opéra,  avait  passé  par  l'Opéra-Comique,  où 
l'on  n'avait  pas  su  employer  ses  remarquables 
facultés,  et  s'était  vue  réduite  à  chercher 
l'hospitalité  d'un  théâtre  d'opérette.  Mieux 
inspirée,  elle  se  mit  bientôt  à  étudier  le 
chant  italien  et  se  rendit  en  Italie,  où  depuis 
plus  de  quinze  ans  elle  a  conquis  une  im- 
mense renommée  de  cantatrice  et  de  comé- 
dienne, en  jouant  surtout  des  ouvrages  du 
répertoire  français  tels  que  Carmen,  Mignon, 
Fra  Diavolo,  où  elle  obtient  de  véritables  et  . 
éclatants  triomphes. 

POURCEAU  GNAC,  iragmenttiré  del'opéra- 
ballet  ayant  pour  titre  :  le  Carnaval,  paroles 
de  Molière,  Benserade  et  Quinault ,  musique 
de  Lulli.  Cet  acte  fut  joué  à  part  et  sous  ce 
titre  en  1716. 

pourceaugnac  ,  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  Mengozzi,  représenté  à  Montan- 
sier  en  1793. 

POUVOIR  DE  L'AMOUR  (le),  opéra-ballet  en 
trois  actes  et  prologue,  paroles  de  Lefebvre 
de  Saint-Marc ,  musique  de  Royer  (Joseph- 
Nicolas-Pancrace),  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  23  avril  1743.  Mlles  Ju- 
lie, Le  Maure,  Fel,  Coupée  interprétèrent 
cet  ouvrage  avec  Jélyotte.  Il  ne  fut  pas  re- 
pris. 

POUVOIR  DE  L'AMOUR,  opéra,  musique 
de  Fortia  de  Piles,  représenté  à  Nancy  en 
1785. 

POUVOIR  DE  LA  NATURE  (le),  opéra- 
comique  en  un  acte ,  musique  de  Chardiny , 
représenté  au  théâtre  de  Beaujolais  en  1786. 

POUVOIR  DU  CHANT  (le),  opéra-comique 
allemand ,  musique  de  Lindpaintner ,  repré- 
té  au  théâtre  de  Stuttgard  dans  le  mois  de 
juillet  1836.  Le  compositeur  allemand  a  in- 
troduit dans  sa  partition  une  suave  mélodie 
sur  les  paroles  de  la  romance  de  Chateau- 
briand : 


Combien  j'ai  douce  souvenance 
Des  lieux  chéris  de  mon  enfance  1 
Hélas!  qu'ils  étaient  beaux  ces  jours 

De  France  1 
O  mon  pays,  sois  mes  amours 

Toujours  ? 

*  POVERO  DIAVOLO  (il),  opéra-comique 
en  trois  actes,  livret  exactement  imité  de 
la  Part  du  Diable,  opéra  de  Scribe  et  Auber, 
musique  de  M.  Ernesto  Sébastian!,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  la  Fenice,  à  Naples,  le 

23  novembre  1876. 

POVERO  superbo  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Galuppi ,  représenté  à  Venise  en 
1754 

PPIFFIGE  BAUER  (der)  [le  Paysan  madré] 
opéra  tchèque,  musique  d'Antoine  Dvorzak 
représenté  au  Théâtre-National  tchèque  de 
P  'ague  en  février  1878. 

PRAGA  NASCENTE  DA  LIBUSSA  E  PRI- 
MISLAO,  opéra,  musique  de  Denzi  (Antoine), 
représenté  à  Prague  chez  le  comte  de  Sporck 
en  1734. 

PRANZO  INASPETTATO  (il)  [le  Repas 
inattendu],  opéra-bouffe,  musique  de  Fari- 
nelli,  représenté  à  Vicence,  sur  le  théâtre 
Eretenio,  le  13  août  1804. 

PRASSITELE    IN    GNIDO    {Praxitèle    à 

Gnide),  opéra  pastoral  italien,  livret  de  Au- 
relio  Aurelj,  musique  de  Polani,  représenté 
sur  le  théâtre  Manfredini,  à  Rovigo,  en  1700, 
et  sur  le  théâtre  des  Saints- Apôtres,  à  Ve- 
nise, en  1707. 

PRAXITÈLE  ou  LA  CEINTURE ,  opéra  en 
un  acte,  paroles  de  Milcent,  musique  de 
Mme    Devismes,   représenté    à   l'Opéra  le 

24  juillet  1800.  Mme  Devismes  était  une 
élève  de  Steibelt.  Le  culte  de  l'art  plastique 
est  porté  un  peu  loin  dans  le  livret,  et  ne  se- 
rait pas  toléré  de  nos  jours ,  ce  qui  n'est  pas 
peu  dire. 

PRÉ  AUX  CLERCS  (le),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Planard ,  musique 
d'Herold,  représenté  pour  la  première  fois  à 
l'Opéra-Comique  le  15  décembre  1832.  L'in- 
spiration du  célèbre  compositeur  français  a 
été  provoquée  et  soutenue  par  un  excellent 
livret.  Le  Pré  aux  clercs  est  une  des  quatre 
ou  cinq  productions  romantiques  de  cette 
époque ,  dont  les  beautés  supérieures  ont 
bravé  les  outrages  du  temps.  La  scène  se 
passe  sur  les  bords  de  la  Seine,  dans  le  voisi- 
nage du  Louvre.  Marguerite  de  Valois  est 
retenue  comme  prisonnière  à  la   cour  de 


894 


PRÉ 


PRÉ 


Charles  IX,  son  frère.  Sa  présence  est  une 
garantie  de  la  conduite  de  Henri  de  Navarre, 
l'un  des  chefs  du  parti  huguenot.  Elle  garde 
auprès  de   sa  personne  une  noble  fille  du 
Béarn  ,  nommée  Isabelle  ,  que  le  roi  destine 
en  mariage  au  comte  de  Comminge  ,  gentil- 
homme brave  et  querelleur.  Le  jeune  baron 
de  Mergy,  envoyé  par  Henri  de  Navarre  pour 
réclamer  sa  femme  et  sa  jeune  amie,  dont  il 
est  lui-même  fort  épris  ,  apprend  qu'il  a  un 
rival  redoutable.    Marguerite  s'intéresse  à 
leurs  amours,  et  veut  employer  en  leur  fa- 
veur le  génie  inventif  d'un  astucieux  Italien 
nommé  Cantarelli.  Celui-ci  serait  disposé  à 
les  trahir,  car  il  est  voué  corps  et  âme  à  son 
ami  Comminge  ,  si  une  lettre,  écrite  par  lui 
au  duc  de  Guise  et  tombée  entre  les  mains 
de  la  reine  de  Navarre ,  ne  le  mettait  à  sa 
merci.  Un  hôtelier  du  Pré  aux  Clercs  et  sa 
fiancée,  Nicette,  sont  mêlés  à  l'intrigue  et 
fournissent   l'occasion  d'épisodes  gracieux. 
Le  projet  de  la  reine  est  de  marier  secrète- 
ment Isabelle  et  de  Mergy  ;  mais  son  exécution 
est  traversée  par  la  découverte  que  fait  Com- 
minge de  leur  amour.  Il  provoque  son  rival 
en  duel.  Au  troisième  acte,  le  mariage  secret 
a  eu  lieu  et  on  songe  aux  moyens  de  fuir. 
Cependant  Mergy  a  une  dette  d'honneur  à 
acquitter.  Il  est  rejoint  par  Comminge,  et 
tous  deux  mettent  l'épée  à  la  main.  Des  ar- 
chers survenant  les  obligent  à  aller  plus  loin 
vider  leur  querelle.  Comminge  est  tué  dans 
le  combat,  et  on  voit  des  bateliers  emmener 
son  corps  à  Chaillot.  Les  amants  sont  réunis 
et  se  jurent  une  flamme  éternelle.  On  ne  sait 
ce  qu'on  doit  le  plus  admirer  dans  cet  ou- 
vrage :  la  peinture  musicale  des  situations 
scéniques,  la  teinte  merveilleuse  qui  règne 
sur  toute  la  partie  épisodique,  le  coloris  tour  à 
tour  discret  et  puissant  de  l'instrumentation, 
tout  y  est  réuni  pour  le  plaisir  de  l'oreille  et 
la  satisfaction  de  l'intelligence  la  plus  exi- 
geante. Aussi  cet  opéra  a-t-il  constamment 
réuni  les  suffrages  des  musiciens  de  toutes 
les  écoles.  L'ouverture  en  sol  mineur  est 
d'une  originalité  soutenue  et  d'une  harmonie 
élégante;  elle  se  compose  d'un  tutti  sur  un 
rhythme  neuf  et  coupé  à  la  manière  de  We- 
ber,  mais  avec  des  procédés  qui  le  rendent 
plus  saisissant;  d'un  cantabileen  fa  mineur, 
suivi  d'une  phrase  délicieuse  en  majeur,  re- 
prise plus  loin  à  la  quinte  inférieure  ;  d'un 
motif  coquet  en  si  bémol  ;  d'une  fughette  et 
de  développements  sur  le    rythme  primitif. 
Dans  le  chœur  d'introduction,  les  voix  accom- 
pagnent l'orchestre  en  accords  plaqués  d'un 
effet  charmant.  Userait  trop  long  d'analyser 


la  partition,  et  d'ailleurs  chaque  morceau  est 
un  chef-d'œuvre.  Nous  rappellerons  seule- 
ment le  duo  si  connu  :  Les  rendez-vous  de 
noble  compagnie  ;  l'air  de  Mergy  :  0  ma  tendre 
amie ,  et  le  finale  du  premier  acte ,  dans  le- 
quel se  trouve  la  touchante  romance  :  Sou- 
venirs du  jeune  âge.  Le  morceau  de  violon, 
exécuté  pendant  l'entr'acte,  montre  à  quel 
point  Hérold  possédait  les  ressources  de  cet 
instrument.  L'air  d'Isabelle  :  Jours  de  mon 
enfance ,  accompagné  par  le  violon  solo,  est 
un  des  plus  j  olis  airs  du  répertoire  de  l'Opéra- 
Comique.  Quant  au  trio  :  Vous  me  disiez  sans 
cesse  :  Pourquoi  fuir  les  amours  ?  entre  Isa- 
belle, la  reine  et  Cantarelli,  l'agencement  des 
voix  est  égal  en  ingéniosité  et  en  grâce  à 
tout  ce  qu'on  peut  trouver  de  plus  parfait 
dans  les  œuvres  de  l'école  italienne.  Tout  en 
restant  dans  .e  caractère  de  l'opéra-comique, 
Hérold  a  dépassé  les  modèles  du  genre  par 
l'heureux  choix  et  l'abondance  de  ses  mélo- 
dies. La  scène  de  la  mascarade,  les  belles 
phrases  de  la  reine ,  de  Mergy ,  l'entrée  d'I- 
sabelle au  milieu  de  la  fête  et  le  finale,  offrent 
une  suite  non  interrompue  de  chants  heureux 
et  d'effets  variés.  Les  combinaisons  de  l'or- 
chestre et  des  voix  sont  particulières  au 
compositeur.  Des  mélodies  très  développées 
sont  jouées  par  les  instruments ,  tandis  que 
les  voix  forment  des  successions  d'accords 
groupés  de  manière  à  se  suffire  à  elles-mê- 
mes et  à  fournir  des  périodes  intéressantes. 
La  musique  du  troisième  acte  offre  plusieurs 
morceaux  d'un  rythme  franc,  cordial,  qui 
semblerait  en  faire  remonter  la  composition 
à  l'époque  de  la  première  manière  du  maître. 
Pour  bien  apprécier  cette  différence  ,  il  est 
bon  de  rappeler  qu'Herold  a  commencé  à  tra- 
vailler pour  le  théâtre  en  1816,  et  que  si 
un  intervalle  de  seize  années  modifie  bien 
des  idées  dans  une  tête  comme  l'était  la 
sienne,  il  ne  suffit  pas  à  détruire  les  traces 
de  la  première  allure  du  génie,  ou  même 
simplement  les  premières  habitudes  de  l'es- 
prit. Nous  considérons  comme  appartenant  à 
cette  première  manière  le  petit  ensemble  qui 
suit  la  phrase  gracieuse  que  chante  Nicette  : 
Venez,  et  que  je  me  promène,  Je  suis  dame  de 
ce  domaine  ;  la  ronde  si  populaire  : 

A  la  fleur  du  bel  âge, 
Georgette,  chaque  jour, 
Disait,  dans  le  village, 
Jamais  n'aurai  d'amour. 

le  trio  syllabique  :  C'en  est  fait,  le  ciel  même 
a  reçu  nos  serments,  et  enfin  le  chœur  à  l'unis- 
son des  archers  :  Nargue  de  la  folie.  Tous  ces 
motifs  sont  charmants  ;  mais  on  en  trouve  d'é- 


PREG 


PRED 


895 


quivalents  dans  le  Muletier,  dans  Marie,  tan- 
dis que,  dans  le  reste  de  l'acte,  Herold  se 
maintient  à  la  hauteur  où  il  s'était  élevé  dans 
Zampa,  ajoutant  à  la  grâce,  qui  ne  l'a  jamais 
quitté,  la  puissance  de  l'effet  et  une  profonde 
sensibilité.  A  l'appui  de  cette  observation, 
nous  citerons  le  chœur  :  Que  j'aime  ces  om- 
brages; le  trio  scénique  du  duel  où  se  trouve 
cette  phrase  magnifique  :  Ah!  je  puis  braver 
ta  rage  ;  le  quatuor  d'une  demi-teinte  déli- 
cieuse :  L'heure  nous  appelle;  et  enfin  la 
scène  du  bateau,  dans  laquelle  le  récit  des 
violoncelles  produit  un  des  plus  grands  ef- 
fets qui  existent  au  théâtre.  Les  rôles  de  cet 
ouvrage  ont  été  créés  par  des  artistes  assez 
médiocres,  ce  qui  n'a  pas  empêché  le  succès 
immédiat.  Le  rôle  d'Isabelle  a  été  écrit  pour 
Mme  Casimir ,  qui  l'a  chanté  à  la  première 
représentation,  mais  qui  n'y  reparut  qu'un 
mois  plus  tard.  Mlle  Dorus  l'a  repris  aus- 
sitôt ;  les  autres  rôles  ont  été  chantés  par 
Fargueil ,  Thénard ,  Lemonnier ,  Féréol . 
Mme  Ponchard  et  M'ie  Massy.  Herold,  atteint  . 
depuis  plusieurs  années  d'une  maladie  de 
poitrine  et  épuisé  par  ses  derniers  travaux, 
ne  survécut  qu'un  mois  à  son  succès.  Il  mou- 
rut le  19  janvier  1833. 

PRÉCAUTION  inutile  (la),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Weigl,  représenté  à  Vienne 
en  1782. 

PRÉCAUTIONS  INUTILES  (les),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  d'Achard  et  An-' 
seaume,  musique  de  Chrestien,  musicien  de 
la  chapelle  du  roi,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  23  juillet  1760. 

*  PRÉCAUTIONS  INUTILES    (LES),    Opéra- 

comique,  musique  de  Van  Malder,  représenté 
à  Bruxelles  en  1760. 

precauzioni  (le),  opéra  buffa,  musique 
de  Petrella,  représenté  au  théâtre  Nuovo  de 
Naples  le  20  mai  1851. 

PRÉCIEUSES  RIDICULES  (les),  opéra- 
comique  en  un  acte,  livret  de  M.  Valladier, 
d'après  la  pièce  de  Molière,  musique  de 
M.  Paul  Mériel,  représenté  à  Toulouse  eD 
mars  1877. 

pré  ci  os  A,  opéra  allemand  en  un  acte,  li- 
vret de  Wolf,  d'après  une  nouvelle  de  Cer- 
vantes, musique  de  Weber,  représenté  à 
Dresde  en  1822.  Cet  ouvrage  ne  fit  qu'ajouter 
à  la  réputation  du  maître.  Lorsqu'on  songea 
à  faire  connaître  ses  œuvres  au  public  fran- 
çais, on  se  défia  trop  de  leur  originalité  pro- 


pre, et  il  en  résulta  des  opéras  hybrides  qui 
excitèrent  longtemps  l'indignation  de  nos 
voisins  et  aussi  des  gens  de  goût.  Tel  fut 
l'opéra  de  Preciosa,  mis  en  trois  actes  par 
T.  Sauvage  et  arrangé  par  le  musicien  Cré- 
mont.  Il  fut  représenté  à  l'Odéon  le  17  no- 
vembre 1825,  et  repris  le  23  novembre,  sous 
le  titre  des  Bohémiens. 

La  partition  de  Weber,  avec  les  paroles  de 
MM.  Nuitter  et  Beaumont,  fut  enfin  digne- 
ment représentée  au  Théâtre -Lyrique  le 
16  avril  1858.  D'après  le  livret  français,  Pre- 
ciosa est  fille  de  Chosroès,  chef  d'une  tribu 
de  bohémiens,  et  exerce  sur  les  gitanos  un 
empire  absolu.  La  troupe  est  cernée  dans 
la  sierra  Nevada  par  le  capitaine  général  de 
l'Andalousie.  Le  fils  de  cet  officier  a  vu  Pre- 
ciosa dans  Séville ,  et  en  est  devenu  amou- 
reux. La  jeune  bohémienne,  comme  une  si- 
rène, l'attire  par  son  chant  dans  la  monta- 
gne. Il  est  saisi  par  les  aventuriers,  qui  le 
gardent  comme  un  otage,  et  font  dire  au  père 
qu'ils  tueront  son  fils  s'il  ne  les  laisse  re- 
prendre en  liberté  le  chemin  de  leur  pays. 
Le  capitaine  répond  que  ce  jeune  homme 
n'est  pas  son  fils,  mais  un  enfant  trouvé  qu'il 
a  adopté,  qu'aucune  considération  ne  l'empê- 
chera de  remplir  son  devoir.  Preciosa  voit 
dans  le  jeune  prisonnier  un  enfant  de  sa 
race;  elle  déclare  qu'elle  répond  à  son  amour 
et  qu'elle  consent  à  l'épouser.  Puis,  afin  de 
sauver  la  tribu,  elle  indique  dans  le  sol  l'ou- 
verture d'un  long  souterrain  qui  conduit  à 
l'Alhambra  de  Grenade.  Les  gitanos  s'y  en- 
gagent tous  ;  on  ferme  l'orifice,  et  lorsque  le 
capitaine  arrive  sur  les  lieux,  il  ne  trouve 
plus  personne.  La  partition  de  Preciosa  a  une 
originalité  toute  particulière.  C'est  un  petit 
chef-d'œuvre.  Jamais  le  côté  poétique  de 
l'existence  nomade  de  ces  bohémiens  n'a  été 
décrit  avec  plus  de  couleur  et  d'intérêt.  L'ou- 
verture ,  dans  laquelle  quelques  notes  de 
triangle  produisent  un  effet  si  étrange,  est 
instrumentée  admirablement.  Le  chœur  dans 
la  forêt,  avec  ses  échos  répétés  par  les  cors, 
la  ballade  de  Preciosa,  la  marche  pittoresque 
des  bohémiens,  les  couplets  du  brigand .  de 
jolis  airs  de  danse,  tels  sont  les  morceaux  de 
cette  petite  partition  qui,  à  elle  seule,  suffit 
à  caractériser  le  génie  de  Weber.  Les  rôles 
ont  été  chantés  à  Paris  par  Fromant,  Sérène 
et  Mme  Borghèse-Dufour. 

*  PREDATOROS,  opéra,  paroles  et  musique 
de  sir  William  Robinson,  représenté  à  Mel- 
bourne en  octobre  1894.  L'auteur,  musicien 
amateur  sans  doute,  n'était  autre  que  le  gou- 
verneur de  l'Australie  occidentale. 


896 


PREM 


PREM 


PREGI  DELLA  PRIMAVERA  (i)  [les  Char- 
mes du  printemps] ,  opéra  italien,  musique  de 
Tori,  représenté  à  Munich  vers  1692. 

PREGIUDIZI  DELLA  ZIA  TERESA  (i),  opé- 
rette italienne,  musique  de  De  Champs,  repré- 
sentée à  l'Istituto  Zei,  à  Florence,  en  1880. 

premier  AVRIL  (un),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Henri  Rochefort  et 
Adrien  Marx,  musique  de  M.  Debillemont, 
représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le  6  mai 

1862. 

PREMIER  BAISER  (le),  opéra  allemand, 
musique  de  Hoffmeister,  représenté  à  Vienne 
en  1806. 

*  PREMIER  BAISER  (le),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Emile  de  Najac  et 
Raoul  Toché,  musique  de  M.  Emile  Jonas, 
représentée  aux  Nouveautés  le  21  mars  1883. 
Interprètes  :  MM.  Berthelier,  Vauthier,  Bon- 
net, Scipion,  Mlles  Marguerite  Ugalde  et 
Juliette  Darcourt. 

PREMIER  DE  juin  (le),  intermède,  mu- 
sique de  Storace,  représenté  au  théâtre  de 
Drury-Lane.  à  Londres,  en  1794. 

premier  EN  date,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Désaugiers  et  Pessey, 
musique  de  Catel,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  en  1814. 

*  premier  ESSAI  (un),  opérette,  musique 
de  C.-F.  Conradin,  représentée  au  théâtre 
Populaire  de  Munich  en  1866. 

*  1er  hussards!...  opérette-monologue, 
paroles  de  MM.  Maurice  Ordonneau  etHamm, 
musique  de  M.  Léon  Vasseur,  jouée  dans 
plusieurs  villes  d'eaux  en  1882. 

PREMIER  JOUR  DE  BONHEUR  (le),  opéra- 

comique  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  d'En- 
nery  et  Cormon,  musique  de  M.  Auber,  re- 
présenté à  rOpéra-C'omique  le  15  février 
1868.  En  entendant  ce  joli  ouvrage,  dont  les 
mélodies,  pleines  de  fraîcheur  et  de  grâce, 
sont  accompagnées  avec  une  harmonie  pi- 
quante et  ingénieuse,  on  ne  se  douterait  pas 
qu'il  sort  de  la  plume  d'un  vieillard  de  qua- 
tre-vingt-sept ans,  si  M.  Auber  n'avait  pas 
constamment  donné  des  marques  de  son  ac- 
tivité. On  pourrait  même  trouver  que  le  titre 
de  son  ouvrage  lui  a  rappelé  ses  premiers 
succès  ;  car  on  distingue  dans  .plusieurs  mé- 
lodies comme  des  réminiscences  de  la  Ber- 
gère châtelaine,  de  la  Neige,  du  Maçon.  Ce 
qui  nous  reporte  aux  débuts  du  maître,  de 
1820  à  1826.  Le  sujet,  en  apparence  original, 


n'est  pas  neuf.  Il  a  été  emprunté  à  une  co- 
médie représentée  à  l'Odéon  le  27  mai  1816, 
sous  le  titre  du  Chevalier  de  Canolle ,  par 
Souques.  Cette  pièce  a  été  mise  en  opéra-co- 
mique par  Mme  Sophie  Gay,  et  représentée, 
avec  la  musique  de  M.  Fontmichel,  le  6  août 
1836.  Mais,  au  lieu  de  se  passer  en  France  au 
temps  de  la  Fronde,  l'action  s'engage  dans  les 
Indes,  devant  Pondichéry,  dont  les  Français 
font  le  siège.  Un  officier,  Gaston  de  Maille- 
pré,  au  lever  du  rideau,  rend  la  liberté  à  des 
prêtresses  d'une  pagode,  que  les  soldats  ont 
faites  prisonnières.  C'est  une  entrée  en  scène 
qui  fait  connaître  son  caractère  généreux  et 
chevaleresque.  Ce  jeune  officier  semble  voué 
aux  mésaventures  et  aux  déceptions.  S'il  fait 
un  héritage,  il  se  brouille  avec  son  ami  le 
plus  intime;  sa  nomination  de  colonel  lui 
vaut  un  duel  ;  enfin  celle  qu'il  aime  et  qu'il 
voudrait  épouser  est  la  nièce  du  gouverneur 
anglais  de  Madras.  Hélène ,  accompagnée  de 
son  fiancé,  sir  John,  visite  le  camp  français 
pendant  une  trêve.  Sir  John ,  sans  songer  à 
mal,  fait  un  dessin  des  fortifications.  Il  est 
surpris,  arrêté  comme  espion,  et  condamné 
à  mort.  De  son  côté,  Gaston,  dans  un  combat, 
est  fait  prisonnier.  Il  revoit  Hélène  chez  le 
gouverneur  anglais ,  et ,  au  moment  où  il  es- 
père lui  faire  partager  ses  sentiments,  on 
apprend  la  condamnation  de  sir  John,  et  le 
conseil  de  guerre,  usant  de  représailles,  dé- 
cide que  Gaston  de  Maillepré  sera  fusillé. 
Par  bonheur  sir  John  revient  au  camp ,  la 
paix  est  conclue  entre  les  belligérants,  et 
le  jeune  officier  peut  goûter  enfin  son  pre- 
mier jour  de  bonheur.  Le  livret  a  été  fait 
avec  beaucoup  d'habileté,  mais  la  donnée 
manque  de  force  et  de  simplicité,  et  l'intérêt 
n'est  pas  suffisant.  La  partition  renferme  de 
fort  jolis  morceaux  :  l'ouverture  d'abord , 
dans  laquelle  le  motif  de  la  gracieuse  ballade 
des  djinns  contraste  avec  une  sorte  de  mar- 
che guerrière  ;  ensuite,  dans  le  premier  acte, 
la  romance  du  ténor  :  Attendons  encore  notre 
premier  jour  de  bonheur;  dans  le  second,  l'air 
chanté  par  Hélène  à  la  jeune  Djelma  :  Un 
époux  chez  vous;  le  chœur  de  la  fête  donnée 
chez  le  gouverneur  et  la  ballade  des  djinns, 
qui  a  obtenu  un  immense  succès.  La  mélodie 
en  est  des  plus  simples ,  et  elle  n'est  accom- 
pagnée que  par  deux  accords,  l'accord  parfait 
et  celui  de  septième  dominante  sur  la  toni- 
que tenue  en  pédale  par  le  cor  ;  mais  cela  est 
traité  avec  un  goût  exquis.  L'interprétation 
par  Mlle  Marie  Roze,  actrice  fort  jolie,  a 
aussi  contribué  au  succès.  Nous  rappelons 
encore  un  trio  d'hommes  et  un  duo  entre 


PREM 


PRÉS 


897 


Gaston  et  Hélène,  et  enfin,  dans  le  troisième 
acte,  un  délicieux  nocturne  pour  deux  voix 
de  femme,  et  des  stances  poétiques  harmoni- 
sées avec  une  rare  délicatesse.  Chanté  par 
Capoul.Sainte-Foy,  Prilleux,  Bernard,  Mel- 
chissédec,  Mme  Cabel  et  Mlle  Marie  Roze, 
qui  a  obtenu  un  grand  succès  dans  le  rôle, 
très-court  d'ailleurs,  de  l'Indienne  Djelma. 

PREMIER  MARTYR  DE  LA  RÉPUBLIQUE 
FRANÇAISE  (le)  OU  LE  PELLETIER  DE 
SAINT-FARGEAU,  opéra  en  un  acte,  paroles 
de  Bertin  d'Antilly,  musique  de  Blasius,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  23  février  1793. 

PREMIER  PAS  (le)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Mennechet  et  Roger,  musi- 
que de  Blangini,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
que le  24  novembre  1832. 

*  premier  PAS  (le),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Levasseur,  musique  de  M.  Gus- 
tave Bazin,  représentée  à  Reims  le  4  avril 

1867. 

PREMIER  RENDEZ-VOUS  (le),  opérette, 
musique  de  A.  Miiller,  représentée  au  théâ- 
tre de  la  Porte-de-Carinthie ,  à  Vienne,  en 
1826. 

PREMIER  VENU  (le),  opéra-comique  en 
trois  actes ,  paroles  de  Vial  et  Planard,  mu- 
sique d'Hèrold ,  représenté  pour  la  première 
fois  à  Feydeau  le  28  septembre  18 18. 

*  PREMIÈRE  ESCARMOUCHE  (la),  Opé- 
rette en  un  acte,  musique  de  M.  Georges 
Douay,  représentée  en  avril  1870. 

*  première  fredaine,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  de  Germiny,  musique  de 
M.  André  Martinet,  représentée  à  Saint-Gra- 
tien  le  10  juillet  1892. 

PREMIÈRE  PIERRE  DE  L'ÉGLISE  D'AR- 
GIS  (la),  légende  valaque,  paroles  d'Antony 
Deschamps,  musique  de  M.  Charles  Manry, 
partition  gravée  et  publiée  chez  l'éditeur 
Prilipp. 

*  PREMIÈRES  ARMES  DE  LOUIS  XV  (LES), 
opérette  en  trois  actes,  livret  de  M.  Albert 
Carré  d'après  un  ancien  vaudeville  de  Benja- 
min Antier,  musique  de  Firmin  Bernicat, 
représentée  au  théâtre  des  Menus-Plaisirs  le 
16  février  1888.  Ce  gentil  petit  ouvrage  avait 
été  joué  d'abord  à  Bruxelles,  en  1882,  avec 
un  véritable  succès.  Lorsqu'on  eut  l'idée  de 
le  reproduire  à  Paris,  le  .  compositeur  était 
■mort  déjà  depuis  cinq  ans,  en  ayant  qua- 
rante à  peine.  C'était  dommage,  car  sa  par- 


tition était  charmante,  toute  pleine  de  gtàce 
et  de  fraîcheur.  On  y  remarquait  surtout 
l'introduction  délicate  du  premier  acte  et  le 
joli  duo  :  La  barbe  me  pique,  au  second,  le 
duo  de  la  dînette  et  plusieurs  gentils  cou- 
plets, avec  un  finale  tout  à  fait  bien  venu, 
enfin,  au  troisième,  divers  morceaux  qui  ne 
le  cédaient  en  rien  aux  précédents.  M.  André 
Messager  avait  été  chargé  de  faire  quelques 
légères  retouches  à  la  partition  pour  la  repré- 
sentation à  Paris,  où  l'ouvrage  était  joué 
par  Mmes  Nixau,  Pierny  et  Berthier,  MM. 
Bartel,  Darman  et  Perrier. 

premiers  pas  (les),  scène-prologue,  pa- 
roles de  Gustave  Waëz  et  A.  Royer,  musique 
de  Carafa,  Adam,  Halévy,  Auber,  exécutée 
sur  le  théâtre  de  l'Opéra-National  le  15  no- 
vembre 1847.  La  salle  du  Théâtre-Histori- 
que, institué  par  Alexandre  Dumas,  venait 
d'être  appropriée  à  l'opéra- comique.  Les 
Premiers  pas  et  l'opéra  de  Gastibelza  servi- 
rent à  son  inauguration.  Le  sujet  du  prolo- 
gue consiste  dans  le  divorce  du  génie  de  la 
musique  avec  celui  du  mélodrame,  ce  qui 
était  assez  mal  imaginé  pour  l'ouverture  d'un 
théâtre  où  ce  dernier  occupe  une  place  si 
importante.  Une  scène  comique  et  même  un 
peu  triviale  se  mêle  à  cette  allégorie.  Un 
jeune  compositeur,  ne  pouvant  se  procurer 
un  poëme,  met  en  musique  le  mémoire  de 
sa  blanchisseuse.  Adolphe  Adam  a  écrit  l'ou- 
verture ,  avec  chœurs  chantés  derrière  le  ri- 
deau, et  un  duo  pour  ténor  et  soprano  ;  M.  Ca- 
rafa a  composé  un  air  de  baryton  qui  a 
produit  beaucoup  d'effet;  M.  Auber,  un  air 
brillant  pour  soprano,  et  Halévy,  une  ro- 
mance et  un  morceau  d'ensemble.  Cabel,  Le- 
grand,  Mlles  preti  et  Cara,  Mme  Octave,  sont 
les  premiers  artistes  qui  aient  chanté  dans 
cette  salle. 

"PREMIO  DELLA  ROSA  (il),  opéra  semi- 
sérieux,  paroles  anonymes,  musique  de 
Giovanni  Moretti,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  de  la  Fenice,  en  décembre  1829. 

'PRENEUR  DE  RATS  DE  HAMELN  (le), 
opéra  féerique,  musique  de  M.  Th.  Bradsky, 
compositeur  hongrois,  représenté  au  théâtre 
Friedrich-Wilhelmstadt  de  Berlin  en  mai 
1881. 

PRÉS-  SAINT-GERVAIS  (les),  opéra  bouffe 
en  trois  actes,  livret  de  MM.  V.  Sardou  et 
Ph.  Gille,  musique  de  M.  Ch.  Lecocq ,  repré- 
senté au  théâtre  des  Variétés  le  14  novem- 
bre 1874.  La  pièce  amusante,  en  deux  actes, 
de  M.  Sardou  a  été  détaillée  en  opérette  par 


57 


898 


PRÊT 


PRÊT 


M.  Ph.  Gille  et  a  beaucoup  perdu  de  la  finesse 
et  de  la  gaieté  que  lui  donnait  Mme  Déjazet. 
Je  signalerai  le  madrigal  de  la  Rose  et  du 
Muguet  ;  les  variations  sur  l'air  de  :  Femme 
sensible,  cette  charmante  romance  de  Méhul 
dans  Ariodunt;  le  duo  entre  Friquette  et 
Conti.  Chanté  par  Christian ,  Bertheiier, 
Mlle  Paola  Marié,  M™"  Peschard  et  A.Duval. 

PRESA  D'EGEA  (la)  [la  Prise  d'Egée], 
opéra  italien,  musique  de  Liverati ,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Cour,  à  Vienne,  vers 
1800. 

PRESA  DI  GRANATA  (la)  [la  Prise  de 
Grenade],  opéra  italien,  musique  de  J.  Nicco- 
iini,  représenté  en  Italie  vers  1816. 

FRESAGI  DE  MELISSA  (1)  [les  Devins  de 
Melissa],  opéra  italien,  musique  de  Gianet- 
tini,  représenté  à  Modène  en  1709. 

PRÉSENT  DE  NOCES  (le)  OU  LE  PARI, 
opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Creuzé 
de  Lesser,  musique  de  Berton  fils,  représenté 
à  TOpéra-Comique  le  2  janvier  1810.  La  pièce 
est  tombée  à  la  première  représentation. 

PRESIDENTE  DISGRAZIATO  (il)  [le  Pré- 
sident disgracié],  opéra  italien,  musique  de 
Raimondi,  représenté  à  Naples  vers  1835. 

PRESO  POR  AMOR  (el),  opéra  espagnol, 
monodrame  en  un  acte  ,  musique  de  Garcia 
(Manuel-del-Popolo-Vicente) ,  représenté  à 
Malaga  en  1803,  et  à  Madrid  en  1805. 

*  PRÉSOMPTIF  (le),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Alfred  Hennequin  et  Albin 
Valabrègue,  musique  de  M.  Louis  Gregh, 
représentée  à  la  Renaissance  le  6  juin  1884. 
Cet  ouvrage  avait  été  joué  d'abord  au  théâtre 
des  Galeries  -  Saint-Hubert  de  Bruxelles,  en 
décembre  1883,  et  ce  sont  les  artistes  de  ce 
théâtre,  MM.  Deschamps,  Raiter,  Delausnay, 
Séguier,  Mme!  Blanche-Marie,  Bernardi,  Emmy 
Varèle,  qui  vinrent  l'offrir  au  public  de  la  Re- 
naissance, alors  sans  directeur. 

PRESOMPTUOUS  LOVE  {V  Amour  présomp- 
tueux) ,  intermède  anglais,  musique  de  Tur- 
ner,  représenté  à  Londres  en  1716. 

*  PRESUNZIONE   CORRETTA    (LA),    Opéra- 

bouffe,  paroles  de  Prividali,  musique  de 
Guglielmi,  représenté  sur  le  théâtre  de  la 
Scala,  de  Milan,  le  19  avril  1813. 

prétendant  {le),  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Kûcken,  repr.  à  Stuttgard  eni846. 

*  PRÉTENDANTS  DE  LIZINE  (LES),  Opérette 


en  un  acte,  paroles  de  M.  Gresset,  musique 
de  M.  Bovery  fils,  représentée  au  théâtre 
de  Montmartre  (Paris),  le  13  mars  1886. 

PRETENDENTE  BURLATO  (il),  opéra  ita- 
lien en  un  acte,  musique  de  Guglielmi  fils,  re- 
présenté à  Paris  le  29  avril  1819. 

PRETENDENTI  (1),  opéra  buffa,  musique 
de  E.  Pepe,  représenté  le  3  juillet  1877,  au 
théâtre  Rossini  de  Naples. 

PRETENDENTI  BURLATI  (1)  [les  Préten- 
dants bafoués],  opéra  buffa,  musique  de  Paër, 
.  représenté  à  Parme  en  1790. 

PRETENDENTI  DELUSI  (1)  [les  Préten- 
dants trompés],  opéra  italien,  musique  de 
Sarti,  représeuté  à  Venise  en  1768. 

PRETENDENTI  DELUSI  (1),  opéra  italien, 
musique  de  J.  Mosca  ,  représenté  à  Milan  en 
1811. 

PRETENDENTI  RIDICOLI  (1),  opéra-bouffe, 
musique  de  Boccacini ,  représenté  à  Ancône 
en  1829. 

PRÉTENDU  (le),  comédie  en  trois  actes, 
en  vers ,  mêlée  d'ariettes ,  paroles  de  Ricco- 
boni,  musique  de  Gaviniès,  représentée  aux 
Italiens  le  6  novembre  1760. 

PRÉTENDUS  (les),  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  Rochon  de  Chabannes,  musique 
de  Lemoyne,  représenté  à  l'Académie  de  mu- 
sique le  2  juin  1789.  Le  succès  de  cet  ouvrage, 
maintenant  oublié,  a  duré  plus  de  trente  ans. 
Le  compositeur,  tour  à  tour  gluckiste,  pic- 
cinniste  et  vaudevilliste  musical ,  a  montré 
plus  de  souplesse  que  de  génie  dans  les  évo- 
lutions de  son  talent.  L'ouverture  est  une 
composition  assez  plate.  Le  premier  duo  en- 
tre Julie  et  Valère  est  assez  bien  traité,  quoi- 
que les  rentrées  et  les  dessins  d'accompagne- 
ment soient  d'une  uniformité  ennuyeuse. 
Les  récitatifs  sont  traités  à  l'italienne; 
batteries  d'un  sol  passo  abondent  dans  cet 
ouvrage.  L'air  de  ténor  chanté  par  la  Dandi- 
nière  est  assez  agréable  :  Venez  jouir  d'un 
sort  si  beau.  Celui  de  Julie  :  De  quel  plaisir 
je  vais  jouir  dans  mon  ménage,  qui  le  suit 
ne  manque  pas  de  vivacité.  La  scène  dans 
-  laquelle  Julie  se  moque  de  Mondor  et,  assise 
à  son  piano,  contrefait  l'inspirée  :  Quel  dieu 
descend  de  la  voûte  azurée,  est  bien  réussie  et 
a  décidé  du  succès  de  l'ouvrage.  Il  y  a  dans 
cet  air  des  hardiesses  vocales  qui  ont  dû  y 
contribuer  aussi.  Lorsque  Julie  s'est  débar- 
rassée de  ses  prétendants  en  faveur  de  Va- 
lère, un  divertissement  clôt  le  spectacle.  Il 
y  a  dans  cette  partie  de  l'œuvre  de  Lemoyne 


PRIG 


PRIN 


899 


des  effets  assez  jolis  de  tambourin  et  de  ga- 
loubet avec  le  premier  violon,  une  ronde 
entraînante,  dont  le  refrain  : 

De  la  jeunesse  pour  danser 
Toujours  prêt  à  recommencer, 

a  été  populaire  ;  et  enfin  une  pastorale  dont 
l'instrumentation  est  bien  traitée. 

*  PRETENTAINE  (la),  vaudeville-opérette 
en  quatre  actes,  paroles  de  MM.  Paul  Ferrier 
et  Bénédite,  musique  de  M.  Léon  "Vasseur, 
représenté  au  Nouveau-Théâtre  le  10  octobre 
1893. 

prêteuse  (  la  ) ,  vaudeville ,  musique 
d'Eberwein  (  Traugott-Maximilien  ),  repré- 
senté à  Rudolstadt  en  1826. 

prévention  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Luce  Varlet,  représenté  à 
Douai  en  1822. 

PRÉVENTION  (la),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Hédouin  et  A.  Piccinni,  représenté 
à  Paris  vers  1815. 

PREVENTIVO  D'ARRESTA  (il)  [l'Arres- 
tation préventive],  opéra-bouffe  italien ,  mu- 
sique de  Altavilla,  représenté  au  théâtre 
Nuovo  de  Naples  en  1843. 

preziosa,  opéra  séria  en  quatre  actes, 
musique  de  A.  Smareglia,  représenté  au  théâ- 
tre dal  Verme,  à  Milan,  le  19  novembre  1879. 
Chanté  par  Maurelli,  Nolli,  Serbollini  ; 
Mmes  valda,  Trenti. 

PRIAMO  ALLA  TENDA  D'ACHILLE  [Priant 

dans  la  tente  d'Achille),  opéra  napolitain, 
musique  de  Staffa,  représenté  à  Naples,  au 
théâtre  Saint-Charles,  le  19  novembre  1828. 

*  PRIEUR  DE  SAINT-BASLE  (le),  poème 
symphonique  pour  voix  seules,  chœur  et 
orchestre,  musique  de  M.  Ernest  Lefèvre, 
exécuté  à  Reims  en  1881,  avec  le  concours  de 
MM.  Bosquin  et  Plançon,  qui  en  chantaient 
les  parties  principales. 

PRIGIONE  D'EDIMBOURG  (la)  [la  Prison 
d'Edimbourg] ,  opéra  italien ,  musique  de 
Ricci  (Frédéric),  représenté  àTrieste  au  prin- 
temps de  1838. 

PRIGIONERI  (i)  [les  Prisonniers],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Puccita,  représenté  à  Ve- 
nise en  1831. 

PRIGIONE  SUPERBO  (il)  [le  Prisonnier 
orgueilleux],  opéra  italien,  musique  de  Per- 
golèse,  représenté  sur  le  théâtre  de  San- 
Bartholommeo,  à  Naples,  vers  1732. 


PRIGIONIERO  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Miari,  représenté  à  Venise  vers  1817. 

PRIGIONIERO  FORTUNATO  (il)  [l'Heu- 
reux prisonnier],  opéra  italien,  musique  de 
Scarlatti,  représenté  à  Naples  en  1698. 

PRIGIONIERO  SUPERBO  (il),  opéra  ita- 
lien en  trois  actes,  musique  de  Scarlatti,  re- 
présenté à  Naples  en  1699. 

PRIGIONIERO  CALABRIENO  (il)  [le  Pri- 
sonnier calabrais],  opéra  italien ,  musique  de 
F.  Moretti,  représenté  à  Naples  en  1831. 

PRIMA  DONNA  (la),  opéra  italien,  musi- 
que de  Salvi  (Matteo),  représenté  à  Vienne 
en  1843. 

*  PRIMA  DONNA  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Farnie  et  Murray, 
musique  de  M.  Tito  Mattei,  représenté  sur 
TAvenue-Theatre,  à  Londres,  le  17  oct.  1S89. 

PRIMAVERA  FELICE  (la),  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  Balochi,  musique  de  Paër, 
représenté  à  Paris  le  6  juillet  1816. 

*  PRIMER  dia  FELiz  (el),  zarzuela  en 
trois  actes,  musique  écrite  par  M.  Fernandez 
Caballero  sur  un  livret  qui  n'est  sans  doute 
qu'une  imitation  de  Fopéra-comique  français 
le  Premier  Jour  de  bonheur,  représentée  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le 
30  janvier  1872. 

PRIMEROSE,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  Favières  et  Marsollier,  musique  de  Da- 
layrac,  représenté  à  Feydeau  le  7  mars  1798. 
Le  sujet  paraît  avoir  été  tiré  du  joli  fabliau 
d'Aucassiii  et  Nicolette.  La  musique  est  gra- 
cieuse et  pourrait  être  entendue  encore  avec 
intérêt.  Le  duo  :  Quand  de  la  nuit  le  voile  tuté- 
laire,  chanté  par  Florestan  et  Primerose,  a 
obtenu  un  grand  succès.  La  facture  en  est 
des  plus  simples ,  mais  la  mélodie  est  agréa- 
ble et  l'expression  juste. 

PRIMISLAO  io,  re  Dl  BOEMIA,  opéra  ita- 
lien, livret  de  Giulio-Cesare  Corradi,  musique 
de  Albinoni,  représenté  sur  le  théâtre  de 
San-Cassiano,  à  Venise,  en  1698,  puis  à  Vi- 
cence  en  1701,  et  à  Udine  en  1704. 

PRIMO  NAVIGATORE  (il)  [le  Premier  na- 
vigateur], opéra  italien,  musique  de  Himmel, 
repr.  au  th.  de  la  Fenice,  à  Venise,  en  1794. 

'PRINCE  ANANIAS,  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  M.  Francis  Wilson, 
musique  de  M.  Victor  Herbert,  représenté  au 
Broadway-Theatre  de  New- York  en  novem- 
bre 1894. 


900 


PRIN 


PRIN 


*  prince  aux  ducats  (le),  opérette, 
paroles  de  M.  W.  Jacoby,  musique  de 
M.  B.  Triebel,  repr.  à  Leipzig  en  sept.  1887. 

*  PRINCE  BUMMLER  (le),  opérette,  livret 
tiré  d'un  conte  de  Henri  Zsehokke  {Aventure 
d'une  nuit  de  nouvel  an),  musique  de  M.  Fall, 
représentée  et  tombée  avec  fracas,  en  juin 
1884,  au  Théâtre  national  de  Lemberg. 

prince  carnaval  (le)  ,  opéra-comique 
en  trois  actes,  musique  de  Engel,  représenté 
au  Friedrich-  Wilhelm-Theater  en  mars  1862. 

PRINCE  D'OCCASION  (le),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Lamartelière,  mu- 
sique de  Garcia,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
que  le  19  décembre  1817. 

PRINCE  DE  CATANE  (le)  ,  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Castel,  musique  de 
Nicolo  Isouard,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
quele4mars  1813. 

PRINCE  DE  HAMBOURG  (le),  drame,  mu- 
sique de  Marschner,  représenté  à  Dresde  vers 
1821.  Cet  artiste  composa  l'ouverture  et  les 
entr 'actes. 

PRINCE  DE  NOISY  (le),  opéra-ballet  en 
trois  actes,  paroles  de  la  Bruère,  musique  de 
Rebel  et  Francœur ,  représenté  à  l'Opéra  le 
16  septembre  1760.  Le  sujet  de  cet  ouvrage 
est  tiré  du  conte  du  Bélier,  d'Hamilton.  Ce 
prince  de  Noisy  est  présenté  comme  le  fils  de 
Merlin  l'enchanteur.  Il  est  métamorphosé  en 
bélier,  etc. 

*  PRINCE  DOMINIQUE,  opéra-comique, 
musique  de  M.  Otto  Fiebach,  représenté  à 
Dantzig  en  1885. 

*  PRINCE  ET  CHANTEUR,  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  M.  Félix  Mottl, 
représenté  à  Carlsruhe  en  1893. 

PRINCE  ET  LE  RAMONEUR  (LE),  opérette 
allemande,  musique  de  Kinki,  représentée  à 
Josephstadt  vers  1820. 

PRINCE  ET  LE  SOLDAT  (le),  mélodrame 
en  trois  actes,  de  Montperlier,  musique  de 
Schaffner,  représenté  à  l'Ambigu  le  29  no- 
vembre 1814. 

*  PRINCE  ET  MAÇON,  opérette,  musique 
de  M.  Oelschlaeger, représentée  à  Klagenfurth 
en  février  1885.  L'auteur  avait  été  directeur 
du  Cari  Theater  de  Vienne. 

PRINCE  EUGÈNE  (le), LE  NOBLE  CHEVA- 
LIER, opéra,  paroles  et  musique  de  M.  Gus- 
tave Schmidt,  représenté  à  Weimar  le  20  no- 


vembre 1847.  L'ouvrage  a  obtenu  quelque 
succès. 

*  PRINCE  IGOR  (le),  opéra  en  quatre  actes, 
livret  tiré  par  M.  Wladimir  Stassof  d'un 
vieux  poème  russe,  musique  posthume 
d'Alexandre  Borodine,  représenté  à  Saint- 
Pétersbourg  en  novembre  1890.  Borodine 
était  un  savant  distingué,  qui  néanmoins 
s'occupait  de  musique  avec  une  ardeur  véri- 
table et  qui  était  doué  de  facultés  artistiques 
absolument  exceptionnelles.  Mort  avant  l'âge, 
le  peu  d'œuvres  qu'il  a  laissées  dénotait  un 
tempérament  de  premier  ordre  et  profondé- 
ment original.  Parmi  ces  œuvres  restait  la 
partition,  restée  inachevée,  du  Prince  Igor, 
que  deux  de  ses  confrères,  MM.  Rimsky-Kor- 
sakoff  et  Glazounoff,  entreprirent  de  terminer 
pour  la  livrer  au  public;  c'est  grâce  à  eux 
qu'elle  put  être  représentée  et  obtenir  le 
succès  qu'elle  méritait. 

Le  sujet  du  Prince  Igor  nous  reporte  à 
l'époque  des  luttes  de  la  nationalité  russe 
pour  sa  formation  et  son  établissement,  et 
nous  fait  assister  aux  efforts  des  princes 
russes  contre  les  Polovtsi,  peuplade  nomade 
et  guerrière,  d'une  origine  semblable  à  celle 
des  Madgyars.  Si  le  livret  se  fait  remarquer 
par  une  certaine  naïveté  et  une  certaine 
incohérence,  il  avait  du  moins  cet  avantage 
de  fournir  au  musicien  un  cadre  favorable  à 
la  verve  colorée  et  au  sentiment  du  pittores- 
que qui  étaient  le  fond  même  de  sa  nature 
artistique.  Ce  n'est  point  dans  la  forme  géné- 
rale, c'est  dans  le  caractère  particulier  de 
l'inspiration  que  réside  l'originalité  très 
réelle  de  l'œuvre  de  Borodine,  et  aussi,  peut- 
on  dire,  dans  le  raffinement  de  son  habileté 
technique  et  sa  recherche  de  la  nouveauté. 
Plusieurs  morceaux  méritent  surtout  d'être 
signalés  dans  sa  partition,  entre  autres  la 
cavatine  de  Wladimir,  l'air  de  Jarowslawna 
et  le  trio  dramatique  du  troisième  acte,  sans 
oublier  les  très  curieuses  et  très  savoureuses 
danses  polovtsiniennes,  non  plus  que  les 
chœurs,  qui  sont  tout  à  fait  remarquables. 
Cette  musique  du  Prince  Igor,  d'un  tour 
et  d'un  cachet  si  particuliers,  fait  regretter 
la  fin  si  précoce  d'un  artiste  qui  n'a  pas 
donné  sa  mesure  et  qui  était  certainement 
appelé  à  faire  parler  de  lui.  L'ouvrage, 
monté  avec  une  véritable  splendeur  scénique, 
obtint  à  Saint-Pétersbourg  un  grand  succès, 
dont  une  partie  d'ailleurs  était  due  à  son  excel- 
lente interprétation ,  confié  à  des  artistes 
éprouvés  comme  M"""  Olguina  et  Slavina, 
MM.  Melnikoff,  Vassilieff,  Ougrinowitch  et 
Stawrinsky. 


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PRINCE  INVISIBLE  (le)  ,  opéra  allemand, 
musique  de  Weigl,  représenté  à  Vienne  vers 
1800. 

PRINCE  INVISIBLE  (le),  opéra  russe,  mu- 
sique de  Caruso ,  représenté  à  Saint-Péters- 
bourg en  1802. 

PRINCE  INVISIBLE  (le),  opéra-comique 
en  six  actes,  paroles  de  Hapdé,  musique  de 
Foignet,  représenté  sur  le  théâtre  des  Jeunes- 
Artistes  le  31  janvier  1804. 

PRINCE  LISETTE  (le),  opéra,  livret  de 
Goethe,  musique  de  Wolfram,  représenté  à 
Dresde  vers  1831. 

*  prince  MALACHOFP  (le),  opérette,  mu- 
sique de  M.  Julius  Stem,  représentée  sur  le 
théâtre  Populaire  de  Prague  en  juin  1895. 

*  prince  malgré  loi  (le),  opéra-comi- 
que, paroles  de  M.  R.  Senberich,  musique  de 
M.  Otto  Lohse,  représenté  au  théâtre  muni- 
cipal de  Riga  le  27  février  1890. 

*  prince  MAURE  (le),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Conrad  de  Puslitz, 
musique  de  M.  G.  Kulenkampff,  représenté 
au  théâtre  municipal  de  Magdebourg  en  avril 
1892. 

prince  MUET  (le),  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Keiser,  représenté  à  Hambourg  vers 
1727. 

*  prince  rosa  stramin  (le),  opéra  en 
trois  actes,  paroles  et  musique  de  M.  A.  Ra- 
dcliffe  Grote,  représenté  au  théâtre  municipal 
de  Brème  en  octobre  1894.  L'auteur  était  un 
simple  amateur,  ancien  négociant  en  vins, 
qui  s'était  avisé  de  devenir  compositeur  pra- 
tiquant, et  dont  ses  compatriotes  ont  accueilli 
l'œuvre  avec  courtoisie. 

*  PRINCE  SÉRÉBBENY  (le),  opéra,  livret 
inspiré  d'un  des  plus  jolis  romans  d'Alexis 
Tolstoï,  musique  de  M.  Kazatchenko,  repré- 
senté à  Saint-Pétersbourg  en  mai  1892. 

*  PRINCE  SOLEIL  (le),  féerie  en  quatre 
actes  et  vingt-deux  tableaux,  de  MM.  Hippo- 
lyte  Raymond  et  Paul  Burani,  musique  de 
M.  Léon  Vasseur,  représentée  au  théâtre  du 
Châtelet  le  n  juillet  1889. 

prince  troubadour  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte  d'Alexandre  Duval,  musique  de 
Méhul,  représenté  àl'Opéra-Comique  le  24  mai 
1813. 

*PRINCESS  IDA  (the),  opérette,  paroles 
de  M.  S.  W.  Gilbert,  musique  de  M.  Arthur 


Sullivan,  représentée  au  Savoy-Theatre  de 
Londres,  vers  1884. 

*  princess  TOTO,  opéra-comique,  musi- 
que de  Frédéric  Clay,  représenté  à  Londres 
en  1875. 

*  PRINCESSE  BABOUCHE  (la),  «  fantaisie 
hindoue  »  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Ba- 
taille et  Sermet,  musique  de  M.  Tac-Coën, 
représentée  au  concert  de  la  Scala  le  16  avril 
1888. 

*  PRINCESSE    BONNAIR    (LA.),    Opéra-CO- 

mique  en  deux  actes,  paroles  et  musique  de 
M.  Villard  Spenser,  représenté  à  Boston  en 
janvier  1895. 

*  PRINCESSE  COLOMBINE  (la),  Opérette 
en  trois  actes,  livret  imité  de  M.  Farnie  par 
MM.  Maurice  Ordonneau  et  Emile  André, 
musique  de  M.  Robert  Planquette,  représen- 
tée au  théâtre  des  Nouveautés  le  7  décembre 
1886.  MM.  Farnie  et  Planquette  avaient  fait 
jouer  en  Angleterre  une  pièce  intitulée  Nell 
Gwynne,  dont  le  succès  avait  été  médiocre. 
Ils  eurent  l'idée  de  l'adapter  à  la  française, 
avec  l'aide  de  MM.  Ordonneau  et  André  ;  elle 
ne  fut  pas  plus  heureuse  de  ce  côté  de  la 
Manche  que  sur  l'autre  rive,  et  vit  sa  car- 
rière se  borner  ici  à  une  série  de  dix-neuf 
représentations. 

»  PRINCESSE  D'ATHÈNES  (LA),  opéra-CO- 
mique  en  deux  actes,  livret  assez  faible  de 
M.  J.  Jacoby,  quoique  inspiré  par  les  Ha- 
rangueuses d'Aristophane,  musique  de  M.  F. 
Lux,  représentée  au  théâtre  municipal  de 
Francfort  sur-le-Mein,  le  31  octobre  1890.  Cet 
onvrage  obtint  un  assez  vif  succès,  grâce  à  la 
partition,  que  certains  critiques  qualifièrent 
d'étincelante. 

PRINCESSE  D'ÉLIDE  (la),  comédie-ballet 
de  Molière,  dont  Lulli  écrivit  la  musique, 
représentée  en  1664.  C'est  à  partir  de  cette 
époque  que  le  compositeur  collabora  à  toutes 
les  pièces  de  Molière  dans  lesquelles  il  se 
trouve  des  scènes  chantées  ou  dansées. 

PRINCESSE  D'ÉLIDE  (la),  ballet  héroïque 
en  trois  actes ,  avec  un  prologue ,  paroles  de 
l'abbé  Pellegrin,  musique  de  Villeneuve,  re- 
présenté par  l'Académie  royale  de  musique 
le  20  juillet  1728.  Castil-Blaze  indique  Mo- 
lière comme  auteur  du  poëme  avec  Pelle- 
grin ;  il  a  sans  doute  voulu  dire  que  l'opéra 
était  une  sorte  d'arrangement  de  la  comédie 
de  Molière.  C'est  une  erreur.  11  n'y  a  aucun 
rapport  entre  la  pièce  représentée  dans  les 


902 


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jardins  de  Versailles ,  à  la  superbe  fête  que 
donna  Louis  XIV  le  8  mai  1664  ,  et  celle  de 
^  l'abbé  Pellegrin.  L'Amour,  Vénus,  Polymnie 
et  Terpsichore,  forment  le  prologue  de  l'opéra, 
tandis  qu'il  n'a  pour  interlocuteur,  dans  la 
comédie,  que  des  valets  de  chiens;  le  reste  de 
l'ouvrage  est  aussi  différent.  Les  danseuses 
Camargo  et  Salle  étaient  alors  dans  leur  plus 
grande  vogue.  Quant  au  musicien  Villeneuve, 
c'était  un  maître  de  musique  de  l'église  ca- 
thédrale d'Aix,  dont  les  compositions  reli- 
gieuses sont  seules  citées  par  M.  Fétis. 

PRINCESSE  D'ISLANDE  (la.),  opéra  an- 
glais, musique  de  Purcell  (Daniel),  en  so- 
ciété avec  Leveridge ,  représenté  en  Angle- 
terre vers  la  fin  du  xvue  siècle. 

PRINCESSE  DE  BABYLONE,  opéra  fran- 
çais, musique  de  Steibelt ,  écrit  vers  1805, 
reçu  à  l'Académie  impériale  de  musique  et 
représenté  sur  le  théâtre  français  de  Saint- 
Pétersbourg,  sous  la  direction  du  composi- 
teur, vers  1812.  Il  y  a  de  grandes  beautés  dans 
cet  ouvrage. 

PRINCESSE    DE    BABYLONE    (LA),     opéra 

en  trois  actes,  paroles  de  Vigée,  musique 
de  Kreutzer,  représenté  à  l'Académie  im- 
périale de  musique  le  30  mai  1815.  Cette 
œuvre,  médiocre  d'ailleurs,  d'un  compositeur 
particulièrement  favorisé  par  l'empereur  Na- 
poléon 1er,  fut  mal  accueillie.  Un  mois  après, 
Kreutzer  travaillait,  avec  Persuis,  à  célé- 
brer l'Heureux  retour,  dans  un  ballet  qui 
porte  ce  titre,  et  qui  fut  exécuté  à  l'Acadé- 
mie, redevenue  royale,  le  25  juillet  1815.  Les 
musiciens  diront  que  les  notes  de  musique 
n'ont  pas  d'opinion  politique.  On  pourrait 
répondre  qu'il  y  a  telle  circonstance  particu- 
lière où  il  est  plus  digne  de  compter  des 
pauses  que  d'attaquer  le  motif  in  tempo  al- 
legro. 

PRINCESSE    DE    CACAMBO     (la),    opéra 

allemand ,  paroles  de  Kotzebue ,  musique  de 
Ohmann,  représenté  à  Riga  vers  1805. 

princesse  de  cacambo  (la),  opéra  al- 
lemand, paroles  de  Kotzebue,  musique  de 
Lindpaintner,  représenté  à  Stuttgard  vers 

1830. 

princesse  de  cachemire  (la),  opéra 
en  trois  actes  ,  musique  de  Blangini ,  repré- 
senté à  Cassel  en  1812. 

PRINCESSE    DE    GRENADE    (la),    opéra, 

musique  de  Lobe,  représenté  à  la  cour  de 
Weimar  en  1846. 


PRINCESSE  DE  NAVARRE  (la),  comédie 
héroïque  en  trois  actes  et  en  vers  libres 
avec  un  prologue  et  des  divertissements,  pa- 
roles de  Voltaire,  musique  de  Rameau.  Cette 
pièce  fut  composée  pour  le  mariage  du  dau- 
phin et  de  l'infante  d'Espagne ,  et  exécutée 
par  les  comédiens  français  de  la  troupe  du 
roi,  et  les  divertissements,  par  l'Académie 
royale  de  musique,  à  Versailles,  le  mardi 
23  février  1745, 

PRINCESSE  DE  MESSINE  (la),  opéra  dont 
le  sujet  est  pris  dans  la  Fiancée  de  Messine, 
de  Schiller,  musique  de  (Ertzen.  représenté 
au  théâtre  de  la  Cour,  à  Neu-Strelitz,  en 
mars  1840. 

PRINCESSE  DE  PROVENCE  (la),  opéra 
musique  de  Poissl,  repr.  à  Munich  vers  1815. 

PRINCESSE  DE  TRÉBIZONDE  (la),  opé- 
rette en  un  acte  et  deux  tableaux ,  musique 
de  MM.  Louis ,  Carlo,  Thierry  et  Wekerlin, 
représ,  au  Théâtre-Lyrique  le  4  sept.  1853. 

PRINCESSE  DE  TRÉBIZONDE  (la),  opéra- 
bouffe  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Nuitter 
et  Tréfeu,  musique  de  M.  Jacques  Offenbach; 
représenté  aux  Bouffes-Parisiens  le  7  décem- 
bre 1869.  Cette  farce  rappelle  une  de  celles 
que  Riccoboni  avait  imaginées  à  la  fin  du 
siècle  dernier.  Le  saltimbanque  Cabriolo  ga- 
gne à  la  loterie  un  château,  des  terres  et  le 
titre  de  baron.  Il  se  rend  dans  ses  domaines 
escorté  de  sa  famille  de  paillasses.  Parmi  les 
figures  de  cire  qu'il  avait  montrées  dans  sa 
baraque  se  trouvait  celle  de  la  princesse  de 
Trébizonde;  un  jour  que  cette  figure  avait 
eu  le  nez  cassé,  la  fille  du  saltimbanque  avait 
pris  ses  vêtements  et  sa  place  ;  le  fils  d'un 
prince  du  voisinage  en  était  devenu  épris,  et, 
échappant  à  la  surveillance  de  son  précepteur 
Sparadra,  et  du  prince  Casimir,  son  père,  il 
ne  songe  qu'à  épouser  Zanetta;  ce  qu'il  par- 
vient à  faire  après  les  péripéties  les  plus  bur- 
lesques. Il  y  a  une  scène  assez  comique  au 
deuxième  acte:  c'est  celle  oùtcut  ce  monde 
de  bobèches,  degilles,  de  pures  et  d'avaleurs 
d'étoupes  se  prélasse  et  se  goberge  dans  le 
château.  Tout  va  bien  d'abord;  on  mange, 
on  boit,  on  dort  ;  puis  on  s'ennuie,  on  a  la 
nostalgie  de  la  profession  ;  les  convives  finis* 
sent  par  reprendre  machinalement  leurs  ha- 
bitudes :  faire  tourner  leurs  assiettes  sur  des 
baguettes,  etc.  Il  est  fâcheux  que  des  cou- 
plets par  trop  grivois  et  dont  les  équivoques 
sont  trop  grossières  viennent  gâter  une  farce 
qui  eût  été  tout  à  fait  amusante  si  on  l'eût 
contenue  dans  de  justes  bornes.  Quant  à  la 


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903 


musique,  elle  dépasse  partout  la  vulgarité, 
la  cocasserie  des  situations  ;  c'est  désagréable 
au  possible  ;  cette  musiquette,  qui  n'a  pour 
elle  que  les  effets  d'un  rythme  sautillant 
ne  cause  aucune  satisfaction  à  l'oreille;  tout 
ce  qui  peut  plaire  est  d'une  provenance 
étrangère  au  magasin  de  l'auteur  ;  ce  sont 
des  formules  connues,  des  points  d'orgue 
ressassés,  des  imitations  fréquentes  des  beaux 
airs  du  répertoire  de  l'Opéra  ou  de  l'Opéra- 
Comique,  telles  que  celle  d'Asile  héréditaire 
et  de  bien  d'autres.  C'est  un  genre  si  l'on 
veut,  mais  un  très  mauvais  genre,  et  il  est 
certain  que  l'éducation  musicale  dans  notre 
pays  a  fait  bien  du  chemin  en  arrière,  grâce 
à  la  prépondérance  de  cette  forme  d'oeuvres 
artistiques  et  de  l'idolâtrie  de  la  bourgeoisie 
à  son  égard.  La  Princesse  de  Trébizonde  a  eu 
pour  interprètres  Désiré,  Berthelier,  Bonnet, 
Georges,  Mmes  Thierret,  Van  Ghell,  Fonti, 
Céline  Chaumont. 

*  PRINCESSE  DES  CANARIES  (la),  Opé- 
rette en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Chivot 
et  Duru,  musique  de  M.  Charles  Lecocq,  re- 
présentée aux  Folies-Dramatiques  le  9  février 
1883.  La  jeune  Pépita  est  une  princesse  ré- 
duite à  l'état  de  paysanne  et  qui  emploie  tous 
ses  efforts  à  reconquérir  le  trône  de  princesse 
des  îles  Canaries.  Elle  y  réussit  en  prenant, 
ainsi  que  sa  sœur  de  lait  Inès,  une  foule  de 
déguisements,  si  bien  qu'on  les  voit  successi- 
vement, l'une  et  l'autre,  en  officiers  de  l'école 
des  cadets,  en  Anglaises,  en  bouquetières,  etc. 
Sur  ce  canevas  fantaisiste,  M.  Lecocq  a  brodé 
une  musique  aimable,  dans  laquelle  on  re- 
marque quelques  gentils  morceaux,  tels  que 
les  couplets  d'Inès  :  Soyez  d'humeur  gentille, 
le  finale  du  premier  acte,  le  duo  bouffe  :  Ce 
cher  général,  la  chanson  des  deux  Anglaises, 
celle  de  la  princesse  des  Canaries,  etc.  Les 
deux  rôles  de  Pépita  et  d'Inès  étaient  tenus 
à  souhait  par  Mme  Simon  Girard  et  Jeanne 
Andrée;  les  autres  étaient  confiés  à  MM.  De- 
lannoy,  Lepers,  Dekernel  et  Simon-Max. 

*  princesse...  en  rêve,  opérette  fantas- 
tique, paroles  de  MM.  Heidrich  et  Horak, 
musique  de  M.  H. -M.  Wallner,  représentée 
sur  le  théâtre  municipal  de  Baden  (près 
Vienne)  en  janvier  1889.  L'auteur  exerçait 
les  fonctions  de  chef  d'orchestre  à  ce  théâtre. 

PRINCESSE  JAUNE  (la),  opéra- comique 
en  un  acte,  en  vers,  livret  de  M.  Louis  Gal- 
let,  musique  de  M.  Camille  Saint-Saens  ;  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  12  juin  1872. 
La  donnée  de  la  pièce  est  peu  intéressante, 
comme  tout  ce  qui  est  invraisemblable,  et 


ne  repose  pas  sur  les  sentiments  de  la  na- 
ture. Un  jeune  savant  hollandais  s'est  amou- 
raché d'une  image  japonaise,  et  dans  sa  folie 
il  dédaigne  l'amour  que  sa  jeune  cousine 
ressent  pour  lui.  Il  boit  un  breuvage  dont 
l'effet  doit  être  de  le  transporter  au  Japon 
auprès  de  son  idole.  Il  se  croit,  en  effet,  à  ses 
pieds;  mais  il  la  retrouve  avec  les  traits  de 
sa  cousine,  dont  le  portrait  est  d'ailleurs  fixé 
au  mur  avec  ses  habits  de  Hollandaise.  Il  sort 
enfin  de  ce  rêve  bizarre  et  se  rend  de  bonne 
grâce  aux  charmes  de  sa  jeuue  parente.  La 
musique  de  M.  Saint-Saens  est  encore  plus 
étrange  que  le  livret;  s'il  a  voulu  éviter  de 
parcourir  les  sentiers  connus  de  l'art  musi- 
cal, il  a  réalisé  sa  pensée  ;  mais  il  l'a  fait 
avec  un  rare  désintéressement ,  car  il  y  a 
compromis  gravement  sa  réputation;  les 
phrases  sont  décousues  et  obscures,  les  mo- 
dulations vagues  et  trop  fréquentes.  On  a 
distingué  une  romance  et  un  duo.  La  parti- 
tion et  l'instrumentation  sont  traitées  avec 
beaucoup  de  science  et  d'habileté.  Chanté 
par  Lhérie  et  Mlle  Ducasse. 

*  princesse  kaïka  (la),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  Demersseman,  représentée 
aux  Folies-Nouvelles  le  6  mai  1859. 

*  princesse  marmotte  (la),  opéra-co- 
mique en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Clair- 
ville,  Octave  Gastineau  et  William  Busnach, 
musique  de  M.  Laurent  de  Rillé,  représenté 
à  Bruxelles  le  24  janvier  1880.  Le  livret,  in- 
spiré par  le  joli  conte  de  Perrault  la  Belle 
au  bois  dormant,  est  amusant  et  gai  ;  la  par- 
tition, traitée  avec  goût,  est  tout  empreinte 
d'une  grâce  aimable  et  abondante  en  jolies 
mélodies.  Il  y  faut  signaler  surtout  :  au  pre- 
mier acte,  la  ballade  Quand  le  soleil  dispa- 
raissait, un  boléro  plein  de  vivacité  et  les 
couplets  Nous  hâter  devient  nécessaire;  au 
second,  la  valse  Ah!  que  les  hommes  sont  heu- 
reux! la  sérénade  Voici  la  nuit  et  le  finale  ; 
enfin,  au  troisième,  le  joli  quatuordu  Cocorico. 
Les  deux  rôles  principaux  de  l'ouvrage  étaient 
fort  bien  tenus  par  Mm*  Lucy  Abel  et  M.  Vau- 
thier. 

'PRINCESSE  NIAGARA  (la),  opéra-comi- 
que  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Julien 
Sermet  et  Bataille,  musique  de  M.  Edmond 
Missa,  représenté  à  Reims  le  12  mars  1892. 

*  princesse  ninetta  (la),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  J.  Bauer  et  H. 
"Wittmann,  musique  de  M.  Johann  Strauss, 
représentée  le  10  janvier  1893  à  Vienne,  sur 
le  théâtre  An  der  Wien.  Les  deux  principaux 


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rôles  étaient  tenus  par  Mmo  Palmay  et  M.  Gi- 
rardi.  L'empereur  François-Joseph,  très  ad- 
mirateur de  M.  Johann  Strauss,  assistait  à 
la  représentation. 

*  PRINCEZA  DOS  CAJOEIROS    (a),    Opéra- 

comique  en  deux  actes  et  un  prologue,  paro- 
les de  M.  Arthur  de  Azevedo,  musique  de 
M.  Sa  Noronha,  représenté  sur  le  théâtre  de 
la  Trinité,  de  Lisbonne,  en  1885.  Cet  ouvrage 
avait  été  joué  précédemment  et  pour  la  pre- 
mière fois  à  Rio  de  Janeiro. 

PRINCIPATO  CUS'f  ODITO  DALLA  FRAUDE 

(il),  opéra  italien,  livret  de  l'abbé  Fran- 
cesco  Silvani,  musique  de  Gasparini  (Fran- 
cesco),  représenté  sur  le  théâtre  de  San-Cas- 
siano,  à  Venise,  en  1705;  cet  ouvrage  a  été 
joué  à  Naples,  puis  repris  au  théâtre  de 
Saint-Jean-Chrysostome,  à  "Venise,  sous  ce 
titre  :  Rosmira  fedele,  et  avec  la  musique  de 
Léonard  de  Vinci. 

PRINCIPE   DELLA   NUOVA    CHINA    (il), 

opéra  italien,  musique  de  Trento,  représenté 
au  théâtre  de  la  Fenice,  de  Venise,  en  1819. 

PRINCIPE  DI  SPAZZA  CAMINO  (il),  opéra 
italien,  musique  de  Portogallo,  représenté  à 
Venise  vers  1792. 

PRINCIPE  DI  SPAZZA  CAMINO  (il),  opéra 
buffa,  musique  de  J.  Niccolini ,  représenté  à 
Gênes  en  1794. 

PRINCIPE  DI  TARANTO  (il),  opéra  ita- 
lien, musiq.  de  Paër ,  repr.  à  Parme  en  1797. 

*  principe  DI  viana  (il),  opéra  sérieux 
italien,  paroles  de  M.  Capdepont,  musique  de 
M.  Fernandez  y  Grajal,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Madrid  le  2  février  1885. 

principe  feudatario  (il),  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Raimondi ,  représenté  à 
Reggio  vers  1828. 

PRINCIPE  GIARDINIERO  (il)  [le  Prince 
jardinier],  opéra  italien,  livret  et  musique  de 
Benedetto  Ferrari,  représenté  sur  le  théâtre 
des  Saints-Jean-et-Paul,  à  Venise ,  en  1644. 

PRINCIPE  RICONOSCIUTO  (il),  farce  ita- 
lienne, musique  de  Tritto,  représentée  au 
théâtre  Nuovo,  de  Naples,  en  1780, 

PRINCIPE  SELVAGGIO  (il)  [le  Prince  sau- 
vage], opéra  italien,  livret  de  l'abbé  Fran- 
cesco  Silvani,  musique  de  Gasparini  (Michel- 
Ange),  représenté  sur  le  théâtre  de  Sant'- 
Angiolo,  à  Venise,  en  1695,  et  au  théâtre  For- 
magliari  de  Bologne  en  1712,  avec  la  musique 
de  Pirro  Albergati. 


principe  spondriaco  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Astaritta,  représenté  à  Ve- 
nise en  1774. 

PRINCIPE  TRA  i  vassali  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Gasparini  (Francesco) ,  re- 
présenté à  Rome  en  1703. 

PRINCIPESSA  d'amalfi  (la),  opéra  en 
deux  actes,  musique  de  Weigl,  représenté  à 
Vienne  vers  1789,  et  à  Paris  le  14  novembre 
1805. 

PRINCIPESSA  D'AMALFI  (la)  OU  ADE- 
LINA  senese,  opéra  italien,  musique  de 
Spontini,  représenté  à  Venise  vers  1802. 

PRINCIPESSA  d'amalfi  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Porta  (Bernardo),  repré- 
senté au  théâtre  Argentina,  à  Rome,  vers 
1780. 

PRINCIPESSA  DI  NAVARRA  (la),  opéra 
italien,  musique  de  Tadolini,  représenté  à 
Bologne  vers  1816. 

PRINCIPESSA  ERRANTE  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  J.  Mosca,  représenté  à  Na- 
ples en  1823. 

PRINCIPESSA  FEDELE,  opéra  italien,  li- 
vret de  Pioveni,  musique  de  Gasparini  (Fran- 
cesco), représenté  sur  le  théâtre  San-Cassiano 
de  Venise,  puis  à  Vienne  en  1717,  et  à  Ve- 
nise sur  le  théâtre  Sant'-Angiolo,  en  1726, 
sous  le  nom  de  Cunégonde. 

PRINCIPESSA  fedele  (la),  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Scarlatti ,  représenté  à 
Rome  en  1721. 

PRINCIPESSA  FILOSOFA  (la)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Andreozzi,  représenté  au 
théâtre  Saint-Charles,  à  Naples,  en  1790. 

"  principessa  filosofa  (la),  opéra  se- 
mi-sérieux  italien,  musique  de  C.  Baguer, 
compositeur  espagnol,  représenté  sur  le  Théâ- 
tre-Principal de  Barcelone  le  4  novembre  1797. 
Les  interprètes  étaient  Simi,  Albertarelli, 
Marchi  et  Benedetta  Marchetti. 

PRINCIPESSA  IN  CAMPAGNA  (la),  opéra 

italien,   musique  de  Puccita,  représenté  à 
Paris  en  1817. 

'PRINCIPESSA  INVISIBILE  (la),  comédie 
lyrique,  paroles  de  Luigi  Campesi,  musique 
de  Giovanni  Valente,  représentée  à  Naples, 
sur  le  théâtre  de  la  Fenice,  en  1876. 

PRINCIPESSA  PER  RIPIEGO  (la)  [la 
Princesse  de  circonstance],  opéra  buffa,  musi- 


PRIS 


PRIS 


905 


que  de  Morlacchi,  représenté  sur  le  théâtre 
Valle,  à  Rome,  au  printemps  de  1809.  Cet 
ouvrage  fut  interprété  par  Campitelli,  Mar- 
tinelli,  Bassi,  et  par  M">es  Ceccarolli  et  Val- 
sovani  ;  il  plut  au  peuple  romain  et  il  obtint 
quarante-deux  représentations  successives. 
Un  des  meilleurs  poètes  de  ce  temps  en  Ita- 
lie, Filippo  Pistrucci,  composa  à  cette  occa- 
sion deux  sonnets  fort  applaudis.  Nous  y 
trouvons  les  strophes  suivantes  : 

Ma  a  chi  noto  di  Morlaochi  il  nome. 

Il  saper,  l'armonia,  lo  stil  profondo, 

Che  il  mostran  uom  non  di  terrestri  some  ? 

Va....  un  giorno  fia  cite  ti  dichiari  il  mondo, 

D'eterno  alloro  ornandoti  le  chiome, 

Genio  o  a  tutti primiero,  o  a  niun  secondo. 

Cet  appel  au  jugement  de  la  postérité  sera- 
t-il  entendu  ?  Jusqu'à  présent  Morlacchi  n'a 
obtenu  qu'une  place  honorable  parmi  les 
compositeurs  italiens  de  ce  siècle. 

PRINTEMPS  (le),  divertissement  de  Piis 
et  Barré,  musique  de  Prot,  représenté  à  la 
Comédie-Italienne  le  22  mai  1781. 

*  printemps  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  de  Roddaz  et  Mont- 
joyeux,  musique  de  MM.  d'Osmoy  et  Alexan- 
dre Georges,  représenté  à  Rouen,  sur  le 
théâtre  des  Arts,  le  2  mai  1890. 

PRINZ  heinrich  UND  ILSE,  opéra  alle- 
mand, musique  de  M.  Hans  Schalger,  repré- 
senté au  théâtre  de  Woltersdoff,  à  Berlin,  en 
avril  1878. 

PRINZ  UND  MALER  {Prince  et  Peintre), 
opéra-comique  allemand ,  musique  de  Koeh- 
ler,  représenté  à  Vienne  vers  1844. 

*  PRINZ  UND  MAURER  (Prince  et  Maçon), 
opérette,  musique  de  M  Oelschlegel,  repré- 
sentée avec  succès  à  Dresde  en  janvier  1886. 

*  PRINZESSIN  REBENBLUTH,    opéra-CO- 

mique  en  un  acte,  musique  de  M.  Mûhldorfer, 
représenté  à  Leipzig  en  septembre  1877. 

*  PRIS  AU  PIÈGE,  opéra-bouffe  en  un  acte, 
livret  de  M.  Michel  Carré  fils,  d'après  le  Flo- 
rentin, comédie  de  La  Fontaine  et  Champ- 
meslé,  musique  de  M.  André  Gedalge,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  7  juin  1895.  C'était 
le  début  au  théâtre  de  Fauteur,  qui  avait  ob- 
tenu le  second  grand  prix  de  composition 
musicale  à  l'Institut  en  1886.  Pris  au  piège, 
dont  la  partition,  inégale  et  un  peu  trop 
touffue,  était  néanmoins  intéressante,  avait 
pour  interprètes  MU»  Leclerc,  Mme  Molé- 
Truffier,  MM.  Bernaert  et  Carbonne. 

PRISE  DE  LA  BASTILLE  (la),  œuvre  ly- 


rique ,  composée  par  Marc-Antoine  Désau- 
giers,  exécutée  dans  la  cathédrale  Notre- 
Dame  de  Paris  le  13  juillet  1790.  Ce  musicien 
a  donné  aux  divers  théâtres  de  petits  opé- 
ras fort  médiocres.  Il  a  intitulé  pompeuse- 
ment le  piteux  ouvrage  que  nous  citons  : 
Hiérodrame. 

PRISE  DE  JÉRICHO  (la),  opéra  biblique 
en  trois  actes,  paroles  de  Deschamps,  Des- 
près  et  Morel,  musique  de  divers  auteurs  et 
principalement  de  Mozart,  arrangée  par  Lach- 
nith  et  Kalkbrenner  ,  représenté  à  l'Acadé- 
mie impériale  de  musique  le  10  avril  1805. 
Cet  ouvrage  tint  lieu  de  concert  spirituel 
pendant  la  semaine  sainte.  Quoiqu'il  soit 
regrettable  d'avoir  recours  à  de  tels  pasti- 
ches, nous  devons  signaler  l'air  connu  des 
musiciens  par  les  paroles  suivantes  :  D'une 
fausse  pitié  je  ne  fus  point  séduite.  Cet  air 
est  aussi  beau  que  celui  de  Don  Juan  :  Il  mio 
tesoro. 

PRISE  DE  MISSOLONGHI  (la),  tragédie 
en  cinq  actes,  musique  de  Kastner,  repré- 
sentée à  Strasbourg  en  1829. 

PRISE  DE  PASSAW  (la),  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  Dupaty,  musique 
de  Nicolo,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
8  février  1806. 

FRISE  DE  TOULON  PAR   LES  FRANÇAIS 

(la),  opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de 
Duval ,  musique  de  Lemierre  de  Corvey , 
représenté  à  la  salle  Favart  le  21  janvier 
1794. 

PRISE  DE  TOULON  (la),  opéra-comique 
en  un  acte ,  paroles  de  Picard  ,  musique  de 
Dalayrac,  représenté  à  Feydeau  le  1er  février 
1794.  On  voit  que  l'ancien  garde  du  corps  du 
comte  d'Artois  a  mis  plus  que  de  l'empres- 
sement à  ne  pas  se  laisser  oublier. 

*  PRISE  DE  TROIE  (la),  opéra  en  trois 
actes,  poème  et  musique  d'Hector  Berlioz, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Nice  en 
février  1891.  Cet  ouvrage  formait  la  première 
partie  des  Troyens  à  Carthage,  dont  la  se- 
conde partie  seule  fut  représentée  au  Théâtre- 
Lyrique,  en  1863,  sous  le  titre  :  les  Troyens. 
Berlioz  ne  l'entendit  jamais,  et  ce  n'est  que 
dix  ans  après  sa  mort  que  le  public  parisien 
put  connaître  la  Prise  de  Troie  par  la  double 
exécution  qui  s'en  fit  simultanément,  au  mois 
de  décembre  de  cette  année,  aux  Concerts- 
Populaires  et  aux  concerts  du  Châtelet,  qui 
la  firent  entendre  intégralement  à  plusieurs 
reprises.  On  applaudit  surtout,  dans  l'un  et 


906 


PRIS 


PRIS 


l'autre  endroit,  la  grande  marche  avec  chœurs 
qui  ouvre  le  second  acte,  un  octuor  superbe, 
l"air-pantornime  exécuté  par  l'orchestre  et 
l'admirable  Marche  troyenne  devenue  si  cé- 
lèbre. L'ouvrage,  malheureusement,  n'a  pas 
paru  encore  sur  une  de  nos  scènes  lyriques 
parisiennes.  Le  public  allemand,  plus  heu- 
reux que  nous,  a  pu  l'applaudir  et  l'admirer, 
car  il  a  été  joué  dans  plusieurs  villes  de 
l'autre  côté  du  Rhin.  En  France,  c'est  à  Nice 
seulement  qu'il  a  été  représenté  jusqu'ici.  Les 
personnages  mis  en  scène  par  Berlioz  dans 
la  Prise  de  Troie  sont  Cassandre,  Coribe, 
Énée,  Hector,  Priam  et  Astvanax. 

prison  d'Edimbourg  (la),  opéra-comi- 
que  en  trois  actes ,  paroles  de  Scribe  et  Pla- 
nard,  musique  de  Carafa,  représenté  à  l'O- 
péra-Comique  le  20  juillet  1833.  Les  livrets 
d'opéras  qu'on  a  taillés  dans  l'ample  étoffe 
des  romans  de  Walter  Scott  ont  eu  peu 
de  succès.  Assurément  on  ne  doit  s'en  pren- 
dre qu'à  l'impéritie  des  littérateurs  drama- 
tiques. Quoi  de  plus  émouvant  que  la  belle 
conception  de  la  Prison  du  comté  d'Edim- 
bourg, de  mieux  dessinés  que  les  caractères 
des  principaux  personnages.  Sans  doute  il 
existe  une  grande  différence  entre  les  condi- 
tions d'un  drame  et  celles  du  roman  le  plus 
dramatique.  Il  me  semble  cependant  que 
lorsque  ce  dernier  est  bien  conçu  et  qu'il 
offre  des  situations  à  la  fois  poétiques  et  ori- 
ginales, terribles  et  tendres ,  le  plus  fort  est 
fait  ;  et  que  le  librettiste  n'a  plus  besoin  que 
de  faire  preuve  d'une  entente  suffisante  de  la 
scène  pour  en  tirer  un  grand  parti.  Cette  ha- 
bileté ne  manquait  ni  à  Scribe  ni  à  Planard  ; 
et  cependant  ils  ont  échoué  cette  fois  et  ont 
entraîné  dans  leur  chute  le  malheureux  com- 
positeur. Nous  disons  malheureux,  car  M.  Ca- 
rafa a  toujours  été  victime  du  défaut  d'inspi- 
ration de  ses  collaborateurs.  Son  opéra  de 
Masaniello,  son  chef-d'œuvre,  n'est  pas  même 
resté  au  répertoire.  La  partition  de  la  Pri- 
son d'Edimbourg  renferme  de  grandes  beau- 
tés. Indépendamment  d'une  facture  facile  et 
d'une  instrumentation  brillante  et  colorée, 
on  y  trouve  de  la  sensibilité  et  des  mélodies 
charmantes.  Les  rôles  d'Effie  et  de  sa  sœur 
Jenny  Deans,  celui  de  la  folle  Sara,  sont  trai- 
tés avec  un  talent  magistral.  Nous  rappelle- 
rons le  beau  finale  du  deuxième  acte  et  le 
chœur  qui  commence  le  troisième  acte  dans 
la  prison  d'Edimbourg.  Le  duo  de  soprani, 
si  gracieusement  écrit  pour  les  voix,  rappelle 
la  mélodie  célèbre  de  Tancredi  :  Di  tantipal- 
piti.  Il  y  a  là  une  ressemblance  qui  m'a 
frappé.  On  sait  que  Carafa  a  été  le  collabo- 


rateur de  Rossmi  dans  plusieurs  de  ses  opé- 
ras italiens  ;  mais  on  ne  sait  pas  jusqu'où  s'est 
étendue  cette  collaboration.  L'opéra  de  la 
Prison  d'Edimbourg  a  été  chanté  par  Révial, 
Hébert,  Mm«  Ponchard,  Clara  Margueron  et 
M1*6  Massy. 

PRISONER  {le  Prisonnier),  opéra  anglais, 
musique  de  Attwood,  représenté  à  Drury- 
Lane  en  1792. 

PRISONNIER  (LE)  OU  LA  RESSEMBLANCE, 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  d'Alexan- 
dre Duval,  musique  de  Della-Maria,  repré- 
senté au  th.  Favart  le  29  janv.  1798.  Le  livret 
n'offre  que  des  situations  dont  l'invraisem- 
blance ne  dissimule  pas  la  banalité.  Le  suc- 
cès néanmoins  fut  immense  et  populaire. 
Duval  affirme,  dans  une  notice  sur  son  colla- 
borateur ,  que  celui-ci  n'employa  que  huit 
jours  à  composer  la  musique  du  poème  qu'il 
lui  avait  confié.  Les  motifs,  sans  être  bien 
saillants,  ne  manquent  pas  d'un  certain  tour 
mélodique  assez  original,  ce  qui  explique  la 
vogue  qu'ils  ont  obtenue.  Nous  citerons  par- 
ticulièrement la  romance  du  prisonnier  :  Il 
faut  des  époux  assortis  dans  les  liens  du  ma' 
riage,  qui  pendant  un  demi-siècle  a  été  un 
des  timbres  les  plus  souvent  employés  dans 
les  vaudevilles.  Citons  encore  le  duo  de  la  res- 
semblance. Les  couplets  :  Lorsque  dans  une 
tour  obscure,  qui  se  terminent  par  ce  refrain  : 
La  pitié  n'est  pas  de  l'amour;  et  enfin  le  ron- 
deau :  Oh.'  c'en  est  fait,  je  me  marie.  Cet  opéra- 
comique  a  dû  aussi  son  succès  à  ses  inter- 
prètes :  Elleviou,  Mmes  Saint-Aubin  et  Du- 
gazon,  comme  aussi  un  intérêt  posthume  à 
la  mort  prématurée  de  Della-Maria. 

prisonnier  anglais  (le),  opéra  en 
trois  actes,  de  Desfontaines,  musique  de 
Grétry,  représenté  à  la  Comédie-Italienne 
le  26  décembre  1787. 

PRISONNIER  D'ÉTAT  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  de  Mélesville,  musique  de  Bat- 
ton,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le  6  fé- 
vrier 1828. 

*  PRISONNIER  DU  CAUCASE  (le),  opéra 
en  trois  actes,  musique  de  M.  César  Cui,  re- 
présenté à  Saint-Pétersbourg  sans  grand 
succès.  Le  livret,  à  intentions  dramatiques, 
est  d'une  forme  et  d'une  banalité  enfantines. 
Un  inconnu  est  prisonnier  dans  le  Caucase; 
une  jeune  fille  devient  follement  éprise  de 
lui,  lui  fait  l'aveu  de  son  amour,  lui  procure 
les  moyens  de  s'enfuir  et  se  tue  ensuite.  La 
musique  ne  vaut  pas  beaucoup  mieux,  dit-on, 
et  manque   surtout  essentiellement  d'origi- 


PROB 


PROF 


907 


nalité  ;  les  deux  meilleurs  morceaux  sont  le 
quatuor  du  premier  acte  et  le  sextuor  qui 
termine  le  second.  M.  César  Cui,  général  et 
professeur  d'art  militaire  en  même  temps 
que  compositeur,  est  un  musicien  instruit 
qui  s'est  aussi  beaucoup  occupé  de  critique 
et  dont  la  plume  n'est  pas  tendre  pour  ceux 
de  ses  confrères  qui  ne  pensent  pas  comme 
lui  en  matière  d'art.  Il  faut  voir  comme  il 
vous  traite  des  artistes  comme  Rubinstein  et 
Tschaïkowski,  et  comme  il  leur  fait  la  leçon 
avec  un  air  dédaigneux  de  supériorité  enten- 
due. Il  est  juste  de  constater  pourtant  qu'il 
n'a  jamais  rencontré  un  succès  qui  approche 
de  ceux  obtenus  par  ses  deux  illustres  con- 
frères. 

*  PRISONNIER    FRANÇAIS     (le)    OU     LE 

BIENFAIT  Récompensé,  opéra- comique 
en  un  acte  et  en  vers,  paroles  anonymes,  mu- 
sique de  Porta,  représenté  au  théâtre  des 
Amis-des-Arts  (théâtre  Molière)  le  2  octobre 
1798. 

PRISONNIÈRE  (la),  comédie  en  un  acte, 
en  prose  ,  mêlée  d'ariettes  ,  paroles  de 
MM.  Jouy,  de  Longchamps  et  Saint- Just, 
musique  de  Cherubini  et  Boieldieu,  repré- 
sentée au  théâtre  Montansier  en  1799. 

PRISONNIERS  FRANÇAIS  EN  ANGLE- 
TERRE (les),  opéra,  musique  de  Foignet 
(Charles),  représenté  à  Paris  en  1798. 

PRIX  de  famille  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  livret  de  M.  Méry,  musique  de 
M.  Victor  Massé,  gravé  dans  le  Magasin  des 
demoiselles  en  1855. 

prix  DE  l'arc  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Saint-Amans,  représenté 
au  théâtre  de  la  Cour  de  France  en  1785. 

PRIX  DE  LA  valeur  (le),  opéra  en  un 
acte  ,  paroles  de  Joliveau ,  musique  de  Dau- 
vergne,  représenté  par  l'Académie  royale  de 
musique  le  1er  octobre  1771,  avec  plusieurs 
autres  actes  de  ballet  ou  d'opéra  sous  le  titre 
de  Fragments. 

*  PRIX  DES  ARTS  (le)  OU  LA  FÊTE  FLA- 
MANDE, opéra  en  un  acte,  musique  de  Lanc- 
tin,  dit  Duquesnoy,  représenté  à  Bruxelles 
le  20  juin  1791. 

PRIZE  (the)  [le  Prix],  intermède  anglais, 
musique  de  Storace,  représenté  à  Drury- 
Lane,  théâtre  de  Londres,  en  1793. 

PROBITÉ  et  AMOUR,  petit  opéra  alle- 
mand, mus.  de  Wolff,  rep.  àWeimar  en  1782, 


*  PROCÈS  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  Destournelles ,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  3  juin  1815. 

*  PROCÈS  (le),  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  Mme  Adam-Boisgontier,  musique  d'Albert 
Grisar,  publiée  dans  le  Journal  des  Demoiselles 
du  1er  juillet  1867  et  non  représentée. 

*  PROCÈS-VERBAL,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Beinier  et  Sémiane,  musique 
de  M.  Cieutat,  représentée  au  concert  de  la 
Scala  le  18  mars  1893. 

*  PROCESO  DEL  can-can  (el),  zarzuela 
en  trois  actes,  paroles  de  Liern,  musique  de 
Francisco  Barbieri,  représentée  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le  10  juillet 
1873. 

PROCRIS  ,  opéra  allemand  ,  musique  de 
Krieger,  représenté  à  la  cour  de  Brunswick 
en  1790.  Il  a  été  publié,  à  Nuremberg,  plu- 
sieurs airs  détachés  de  cette  partition. 

PROCRIS  ET  CÉPHALE,  drame  à  deux 
personnages,  musique  de  Reichardt,  repré- 
senté à  Berlin  en  1780. 

procureur  dupé  (le),  opéra-comique, 
musique  de  Rameau  ;  non  représenté. 

•PROCUREUR  DE  SAINT-JUAN  (le).  Opéra 

en  un  acte,  musique  de  M.  Krug-Waldersee, 
représenté  avec  succès,  en  décembre  1893, 
sur  le  théâtre  de  la  cour,  à  Manheim. 

PRODANA  NEVESTA  (la  Fiancée  vendue), 
opéra-comique  en  langue  tchèque ,  musique 
de  F.  Smetaxa,  représenté  à  Prague  le 
30  mai  1866. 

prodi  di  mosca  (1),  opéra  italien,  musi- 
que de  Fenzi  ;  représenté  en  Russie  au  théâ- 
tre de  Taganrog  en  janvier  1872. 

PRODIGIO  DELL'  INNOCENZA  (il),  opéra 

italien,  livret  du  P.  dominicain  Fulgenzio 
Maria  Guazzi,  musique  de  Albinoni,  repré- 
senté sur  le  théâtre  des  Saints-Jean-et-Paul, 
à  Venise,  en  1695. 

PRETENDENT  (  der  )  [le  Prétendant], 
opéra,  musique  de  Kûcken,  représenté  à 
Stuttgard  en  1847. 

*  PROFESSEUR  DE  BASSON  (le),  opérette 
en  un  acte,  musique  de  M.  Lacoustène,  re- 
présentée aux  Bouffes-Parisiens  le  13  mars 
1888. 

*  PROFESSEUR  DE  TYROLIENNE  (le), 
opérette  en  un  acte,  musique  de  M.  Francis 


908 


PROJ 


PROM 


Chassaigne,  représentée  dans  un  café-concert 
en  1874. 

PROFETA  ELI  A  (il)  [le  Prophète  Elie],  œu- 
vre lyrique  sacrée,  livret  de  Gaetano  Zati, 
musique  de  Carlo  Badia,  exécutée  dans  la 
chapelle  impériale  de  Charles  VI,  en  1730,  à 
Vienne. 

*  PROFETA  VELATO  DEL  KORASAN  (il), 
drame  lyrique  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Luigi  Conforti,  musique  de  M.  Daniele 
Napoletano,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  San  Carlo,  le  i"  avril  1893. 

PROFEZIE  EVANGELICHE  D'ISAIA  (le), 

œuvre  lyrique  sacrée,  livret  de  Zeno,  musi- 
que de  Caldara,  exécutée  dans  la  chapelle  de 
l'empereur  Charles  VI,  à  Vienne,  en  1725  et 
en  1729. 

PROFUGHI  FIAMMINGHI  (i),  opéra  ita- 
lien, musique  de  M.  Franco  Faccio,  repré- 
senté à  la  Scala  de  Milan  en  novembre  1863. 
Chanté  par  Prudenza,  Cotogni ,  Capponi, 
Mmes  Palmieri  et  Corani. 

*  PROFUGO  (il),  opéra  sérieux,  musique 
de  M.  Gnarro,  représenté  à  Naples  en    1883. 

*  PROGETTISTA  (il),  opéra-bouffe,  mu- 
sique de  M.  Scontrino,  représenté  à  Rome, 
sur  le  théâtre  Argentina,  en  1882. 

*  PROGETTO    DI    MELODRAMMA,  Opéra- 

bouffe,  musique  de  M.  Dalbesio,  représenté 
en  1870  à  Turin,  sur  un  théâtre  d'amateurs. 

*  PROGRESOS  DEL  AMOB  (los),  zarzuela 
en  trois  actes,  paroles  de  Blasco,  musique 
d'Emilio  Arrieta,  représentée  le  19  décembre 
1868  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque. 

PROJET  DE  FORTUNE  (le),  opéra-bouffon 
en  un  acte,  paroles  de  Dumaniant ,  musique 
de  Foignet ,  représenté  au  théâtre  de  la  Cité 
(Variétés)  en  1794. 

PROJET  DE  PIÈCE  (le),  opéra  en  un  acte, 
de  Mély-Janin,  musique  de  Blangini,  repré- 
senté au  théâtre  Feydeau  le  4  novembre  1825. 

PROJET  EXTRAVAGANT  (le),  comédie  en 
en  deux  actes ,  mêlée  d'ariettes ,  paroles 
de  ***,  musique  de  Fay,  représentée  au  théâ- 
tre Louvois  en  1792.  Il  faut  bien  dire,  en  deux 
mots,  quel  est  ce  projet  extravagant.  Gé- 
ronte  veut  épouser  une  jeune  veuve  nommée 
Lucile,  sous  le  nom  d'un  autre,  et  tombe 
dans  le  piège  en  signant  comme  témoin  le 
mariage  de  Lucile  avec  son  neveu. 

*  PROJETS  DE  SAGESSE   (les),    Opéra-CO- 


mique  en  un  acte,  paroles  de  Mélesville,  mu- 
sique de  Léo  Maresse  et  Mélesville,  repré- 
senté au  Gymnase-Dramatique  le  20  février 
1821. 

PROLOGUE,  pour  le  jour  de  la  naissance 
du  roi  de  Naples ,  musique  de  Sala,  exécuté 
à  Naples  en  1761.  Sala,  compositeur  quijouit 
dans  son  pays  d'une  grande  réputation, 
s'exerça  encore  sur  le  même  sujet  en  1763  et 
en  1769.  C'était  un  bon  musicien  et  un  cour- 
tisan fidèle. 

PROMENADE  DANS  UN  SALON  ,  opérette 
à  deux  personnages,  paroles  de  M.  I.  Ruelle, 
musique  de  M.  Mutel,  jouée  dans  les  salons 
de  Pleyel  -  "Wolff  et  d'Erard,  par  M.  et 
Mme  Archainbaud,  en  février  1864. 

PROMESSE  DE  MARIAGE  (la)  OU  LE  RE- 
TOUR AU  HAMEAU ,  opéra-comique  en  un 
acte  de  Dieulafoy  et  Gersin,  musique  de 
Benincori,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
14  mai  1818. 

PROMESSA  SERBATA  AL  PRIMO  (la), 
opéra  italien,  musique  de  Caldara,  représenté 
sur  le  théâtre  des  Saints- Jean-et-Paul,  à  Ve- 
nise, en  169". 

PROMESSES  DE  MARIAGE  (les)  ,  opéra- 
bouffon  en  deux  actes ,  paroles  de  Desforges, 
musique  de  Berton,  représenté  à  la  Comédie- 
Italienne  le  4  juill.  1787.  Cette  pièce  fait  suite 
kYEpreuve  villageoise;  la  Dame  invisible  ou 
l'Amant  à  l'épreuve,  que  ce  compositeur  fit 
représenter  la  même  année,  fit  promptement 
oublier  cet  ouvrage  assez  faible  d'ailleurs. 

PROMESSI  SPOSI  (i)  [les  Fiancés'],  opéra 
italien,  livret  tiré  du  roman  si  remarquable 
à  tous  égards  de  Manzoni,  musique  de  Bres- 
ciani,  représenté  au  théâtre  de  Padoue  en 
1833. 

PROMESSI  SPOSI  (i) ,  opéra  italien ,  mu- 
sique de  Gervasi,  représenté  au  théâtre  Valle, 
à  Rome,  le  19  janvier  1834. 

PROMESSI  SPOSI  (i),  opéra  italien,  musi- 
que de  Andréa  Traveati,  représenté  au  théâ- 
tre Argentina,  à  Rome,  en  janvier  1859. 

PROMESSI  SPOSI  (i)  [les  Fiancés],  melo- 
dramma  italien  en  quatre  actes,  livret  de 
Antonio  Ghislanzoni,  musique  de  M.  E.  Pe- 
trella;  représenté  sur  le  théâtre  de  Lecco,  le, 
2  oct.  1869.  C'est  dans  cette  petite  ville  que 
Manzoni  a  placé  la  scène  de  son  célèbre  et 
remarquable  roman.  On  est  accouru  de  tous 
les  points  de  la  Lombardie  à  cette  représen- 
tation, qui  a  eu  un  caractère  de  fête  nationale. 


PROM 


PROM 


909 


L'ouvrage  a  été  chanté  par  le  ténor  Vincen- 
telli  et  la  prima  donna  Emma  Wizjack.  On 
a  voulu  peu  après  entendre  sur  une  plus 
vaste  scène  l'opéra  d'un  compositeur  si  popu- 
laire dans  la  Péninsule.  Le  morceau  qui  a 
obtenu  le  plus  de  succès  est  la  grande  scène 
et  la  romanza  :  0  mia  Stanzetta,  chantée  par 
la  signora  Emma  Wizjack.  Je  signalerai 
encore  au  premier  acte  le  quartetto  :  Dalla 
filanda  al  paesel  salia  ;  le  brindisi  pour  ba- 
ryton :  Fra  noi  e  il  nobile  ;  au  deuxième  acte, 
la  romanza  pour  baryton:  Oppressi  e  poveri; 
au  troisième  acte,  la  ballata  :  Tutto  ho  saputo; 
enfin  dans  le  quatrième  acte  la  prière  pour 
deux  soprani  :  Salve,  Maria. 

PROMESSI  SPOSI  (i)  [les  Fiancés],  opéra 
italien,  musique  de  M.  Ponchielli,  repr.  d'a- 
bord, le  30  août  1856,  à  Crémone,  où  l'auteur 
exerçait  les  modestes  fonctions  de  chef  de  la 
musique  municipale  ;  joué  ensuite  sur  le  théâ- 
tre Dal  Terme,  à  Milan,  le  5  déc.  1872.  A  cette 
occasion,  l'œuvre  avait  été  profondément  re- 
maniée par  le  compositeur,  qui  en  avaitrefait 
tout  le  dernier  acte  et  une  grande  partie  du  pre- 
mier. Ainsi  refondue,  et  chantée  avec  talent 
par  Junca,  Fabri,  Brogi,  MmesBrambillaetBar- 
lani-Dini,  la  partition  d'z  Promessi  sposi  obtint 
un  succès  éclatant,  avant-coureur  du  triomphe 
qu'il  allait  bientôt  rencontrer  avec  sa  fameuse 
Gioconda,  destinée  à  faire  le  tour  du  monde. 

PROMÉTHÉE  ENCHAÎNÉ ,  scène  imitée 
d'Eschyle,  par  M.  Léon  Halévy,  musique  de 
F.  Halévy,  exécutée  par  la  Société  des  cod- 
certs  du  Conservatoire  le  18  mars  1849.  Cette 
traduction  d'une  des  œuvres  du  grand  poète 
grec  fait  partie  de  l'ouvrage  si  distingué 
publié  par  M.  Léon  Halévy  sous  ce  titre  :  la 
Grèce  tragique.  La  Force,  Prométhée,  Vulcain 
et  le  chœur  des  Océanides  sont  les  person- 
nages de  cette  œuvre  lyrique.  Nous  nous 
bornerons  à  en  citer  le  passage  suivant  : 

PROMÉTHÉE 

Tout  martyr  d'une  foi  nouvelle 
A  son  vautour  et  son  rocher, 
Jusqu'au  jour  où  Dieu  le  rappelle 
Et  fait  un  trône  du  bûcher. 
De  l'équité  le  jour  s'avance; 
Le  géant  tombé  renaîtra  ; 
Et  quand  viendra  la  délivrance, 
D'un  cri  d'amour  et  d'espérance, 
Le  monde  entier  le  salùra  1 

C'est  dans  cet  ouvrage  que  le  compositeur  a 
essayé  d'introduire  dans  notre  musique  les 
effets  supposés  du  genre  enharmonique  des 
Grecs ,  auquel  M.  Vincent ,  par  d'estimables 
travaux,  cherchait  à  convertir  les  musiciens. 
La  tentative  hardie  d'Halévy  échoua,  non  pas 
précisément  qu'il  soit  impossible  d'intro- 


duire des  quarts  de  ton  dans  notre  système 
diatonique  ,  pourvu  qu'on  les  emploie  mélo- 
diquement  et  comme  une  altération  chro- 
matique ,  mais  parce  que  Halévy  avait  em- 
ployé des  instruments  à  cordes  pour  exécuter 
ces  intervalles  subtils  qui  ne  peuvent  être 
rendus  avec  précision  qu'au  moyen  d'instru- 
ments à  clavier. 

*  prométhée  enchaîné,  poème  sympho- 
nique  pour  voix  seules,  chœur  et  orchestre, 
paroles  de  M.  Camille  du  Locle,  musique  de 
M.  Lucien  Lambert,  exécuté  au  Conserva- 
toire le  19  avril  1885.  Cet  ouvrage  avait  été 
couronné  ex  xquo  avec  celui  de  M.  Georges 
Mathias  (V.  ci-dessous) au  premier  concours 
Rossini. 

*  prométhée  enchaîné,  poème  sym- 
phonique  pour  voix  seules,  chœur  et  orches- 
tre, paroles  de  M.  Camille  du  Locle,  musique 
de  M.  Georges  Mathias,  exécuté  au  Conser- 
vatoire le  19  avril  isss.  Cet  ouvrage  avait  été 
couronné  ex  sequo  avec  celui  de  M.  Lucien 
Lambert  (V.  ci-dessus),  au  premier  concours 
Rossini. 

PROMISE  (la)  ,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  de  Leuven  et  Bruns- 
wick, musique  de  Clapisson,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  le  16  mars  1854.  La  donnée 
de  la  pièce  est  assez  amusante,  quoiqu'un 
peu  trop  naïve.  Un  vieux  marin,  par  un  sen- 
timent exagéré  de  reconnaissance  envers  un 
capitaine  de  vaisseau,  M.  Giromont,  qui  a 
atteint  la  cinquantaine,  lui  a  promis  en  mou- 
rant la  main  de  sa  fille.  Mais  Marie  aime  un 
jeune  marin,  Petit-Pierre,  qui  l'aime  aussi. 
Au  moment  de  conclure  l'hyménée  ,  un  na- 
vire anglais  est  signalé  au  large  ,  et  Giro- 
mont court  à  son  poste,  confiant  la  garde  de 
sa  promise ,  à  qui?  à  Petit-Pierre  lui-même. 
Marie  profite  de  cette  circonstance  pour  ma- 
nœuvrer de  telle  sorte,  qu'à  son  retour  le 
vieux  capitaine  n'a  plus  qu'à  filer  son  nœud. 
Sit  venia  verbo.  La  musique  est  jolie  ,  mais 
sans  beaucoup  de  caractère.  Il  y  a  dans  le 
premier  acte  deux  phrases  chantées  succes- 
sivement, puis  un  duo,  qui  sont  une  vraie 
trouvaille  musicale.  Les  couplets  de  la  veste 
de  velours,  chantés  par  Théodore,  sont  aussi 
fort  bien  tournés.  Le  trio  :  Moi!  vous  aimer/ 
non  pas!  est  terminé  par  un  joli  ensemble 
syllabique.  Mme  Cabel  a  créé  le  rôle  princi- 
pal avec  un  grand  succès.  Elle  s'est  tirée 
avec  éclat  des  vocalises  les  plus  difficiles.  Les 
autres  rôles  ont  été  créés  par  Junca  ,  Colson 
et  M'ie  Girard. 


910 


PROP 


PROP 


PROMISE  D'UN  AUTRE  (la),  opéra-comi- 
que  en  un  acte  et  deux  tableaux,  livret  de 
M.  Dufresne,  musique  de  M.  Ch.  de  Courcel- 
les,  représenté  à  l'Opéra-National-Lyrique  le 
28  mai  1877.  Cet  ouvrage  offre  plusieurs 
morceaux  agréables.  Chanté  par  Soto ,  Caisso 
et  Mme  Girard. 

PRONOSTICANTE  FANATICO  (IL),  opéra 
buffa,  livret  de  Celli,  musique  de  C.  Pascucci, 
représenté  au  théâtre  Argentina,  de  Rome, 
le  23  septembre  1877  ;  chanté  par  Bacci,  Bal- 
delli,  Mffies  Rossi,  Lorenzoni.  Cet  ouvrage  n'a 
eu  que  deux  représentations. 

PROPHÈTE  (le),  opéra-comique  anglais, 
musique  de  Shield,  représenté  sur  le  théâtre 
de  Covent-Garden,  à  Londres,  en  1788. 

PROPHÈTE  (le),  opéra  en  cinq  actes,  pa- 
roles de  Scribe,  musique  de  Meyerbeer,  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  la  Nation  (Opéra) 
le  16  avril  1849.  Cet  ouvrage  est  le  troisième 
que  le  célèbre  compositeur  ait  fait  représen- 
ter sur  le  théâtre  de  notre  Académie  de  mu- 
sique. Il  doit  être  considéré  aussi  comme  le 
troisième  dans  la  série  de  ses  chefs-d'œuvre. 
Ce  n'est  pas  qu'on  y  remarque  aucune  trace 
d'affaiblissement,  aucun  symptôme  d'épuise- 
ment des  qualités  supérieures  qui  ont  si- 
gnalé l'homme  de  génie  ;  au  contraire,  il  y  a 
dans  l'opéra  du  Prophète  des  effets  entière- 
ments  nouveaux,  des  idées  originales,  une 
inspiration  élevée  et  soutenue,  une  instru- 
mentation dont  la  sûreté  d'effet  tient  du 
prodige  ;  l'application  des  timbres  des  instru- 
ments et  des  dessins  mélodiques  de  l'accom- 
pagnement à  la  peinture  des  sentiments  hu- 
mains ,  montre  que  l'auteur  était  dans  toute 
la  plénitude  de  ses  hautes  facultés.  Cepen- 
dant Robert  le  Diable  et  les  Huguenots  ont 
incontestablement  le  pas  sur  le  Prophète.  Un 
passage  fort  judicieux  de  M.  Fétis  donnera 
l'explication  de  cette  différence  :  «  Il  est  re- 
marquable, dit-il,  que  Robert,  les  Huguenots 
et  le  Prophète  ont  pour  principe  des  idées 
mystiques.  Dans  le  premier  de  ces  ouvrages, 
tout  l'intérêt  consiste  dans  la  lutte  du  génie 
du  bien  et  de  celui  du  mal,  pour  la  possession 
d'une  âme  faible  et  passionnée.  Dans  les  Hu- 
guenots, c'est  l'amour  le  plus  exalté  aux  prises 
avec  le  sentiment  du  devoir  et  la  foi  reli- 
gieuse ;  dans  le  Prophète ,  c'est  l'anéantisse- 
ment des  sentiments  humains  par  le  fana- 
tisme. Ce  simple  rapprochement  suffit  pour 
démontrer  que  les  conditions  dans  lesquelles 
le  compositeur  s'est  trouvé  pour  ce  dernier 
opéra  étaient  infiniment  moins  favorables 


que  celles  des  deux  autres  ;  car  les  opposi- 
tions de  sentiments  et  d'effets  étaient  les 
conséquences  nécessaires  de  l'antagonisme 
des  deux  génies  dans  le  sujet  de  Robert  le 
Diable;  et  l'amour,  cette  source  inépuisable, 
éternelle  d'émotions  de  tout  genre ,  fournis- 
sait dans  les  Huguenots  d'admirables  élé- 
ments de  contraste  avec  les  passions  de 
sectes  religieuses  ;  tandis  que  le  fanatisme 
brutal  et  cruel  qu'enfante  un  mysticisme 
sensuel  prive  d'intérêt  quelques-uns  des  per- 
sonnages du  Prophète.  Les  angoisses  mater- 
nelles qui  viennent,  aux  derniers  actes  de 
l'ouvrage,  faire  diversion  aux  violences  dont 
les  premiers  sont  remplis,  sont  la  seule  source 
d'émotion  où  le  compositeur  ait  pu  puiser 
pour  les  inspirations  de  son  génie.  Pour 
triompher  des  difficultés  d'un  tel  sujet,  il  ne 
fallait  pas  moins  que  la  puissance  d'un  talent 
de  premier  ordre.  » 

On  ne  saurait  donc  reprocher  au  compo- 
siteur le  caractère  sombre  et  un  peu  uniforme 
de  sa  partition.  Si  la  grâce,  la  tendresse  y 
font  défaut,  c'est  au  sujet  du  livret  qu'il  faut 
s'en  prendre.  Avant  de  donner  une  rapide 
analyse  de  la  pièce,  nous  signalerons  une  fois 
de  plus  les  licences  que  Scribe  a  prises  avec 
l'histoire.  Tout  le  monde  sait  que  Jean  de 
Leyde  était  un  tailleur;  de  son  plein  gré,  le 
parolier  en  fait  un  cabaretier. 

Au  premier  acte,  Fidès,  mère  de  Jean  d& 
Leyde,  vient  chercher  Bertha,  jeune  fille  des 
environs  de  Dordrecht,  fiancée  à  son  fils. 
Le  seigneur,  comte  d'Oberthal,  dont  elle 
est  la  vassale ,  s'oppose  à  ce  mariage  et  re- 
tient prisonnières  en  son  château  Fidès  et 
Bertha.  Trois  anabaptistes  profitent  de  ce 
rapt  pour  soulever  les^populations  contre  le 
comte.  Au  second  acte ,  Jean  raconte  aux 
anabaptistes  des  visions  qui  lui  annoncent 
qu'il  sera  roi.  Ces  fanatiques  voient  en  lui 
l'homme  qui  convient  à  leurs  desseins,  et 
l'engagent  à  les  suivre.  Sur  ces  entrefaites, 
Bertha  accourt,  poursuivie  par  les  soldats  du 
comte  ;  Jean  la  dérobe  à  leurs  regards  ;  mais 
ceux-ci,  furieux  de  se  voir  enlever  leur  proie, 
se  saisissent  de  la  mère  de  Jean  et  vont  la 
frapper.  A  cette  vue,  Jean  leur  livre  sa  fian- 
cée pour  sauver  les  jours  de  sa  mère;  mais  il 
n'hésite  plus  et  s'éloigne  de  sa  chaumière 
avec  les  anabaptistes.  L'action  se  passe  au 
troisième  acte  dans  le  camp  des  anabaptistes, 
en  Westphalie.  Jean  a  vaincu  les  troupes  en- 
voyées contre  lui  ;  les  horreurs  de  la  guerre 
civile  l'invitent  à  se  dérober  à  la  mission 
qu'il  s'est  donnée ,  lorsque  le  comte  d'Ober- 
thal, devenu  son  prisonnier,  lui  apprend  qu» 


PROP 


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Berth'a  s'est  précipitée  dans  le  fleuve  pour  lui 
échapper,  et  qu'elle  s'est  réfugiée  à  Munster. 
Jean  décide  qu'il  en  fera  le  siège.  Au  qua- 
trième acte,  Fidès ,  qui  croit  que  son  fils 
n'existe  plus,  a  quitté  sa  chaumière  et  se 
trouve  à  Munster,  où  elle  traîne  des  jours  mi- 
sérables en  tendant  la  main.  Elle  y  retrouve 
Bertha,  déguisée  en  pèlerin.  Informée  de  la 
mort  de  Jean,  celle-ci  prend  la  résolution  de 
poignarder  le  prophète,  auteur  de  tant  de 
maux.  Un  second  tableau  montre  l'inté- 
rieur de  la  cathédrale.  Jean,  environné  de 
toute  la  pompe  impériale,  est  revêtu  des  in- 
signes de  la  puissance  suprême  et  reçoit  les 
hommages  que  la  foule  croit  rendre  à  un  en- 
voyé de  Dieu,  lorsque  la  voix  de  sa  mère  se 
fait  entendre  ;  elle  a  reconnu  son  fils.  Le  faux 
prophète  va  être  démasqué.  Le  peuple  hésite 
entre  son  idole  et  la  pauvre  femme.  Jean 
méconnaît  sa  mère.  Celle-ci  a  le  courage  de 
dire  qu'elle  s'est  méprise,  que  Jean  n'est  pas 
son  fils. 

Le  dernier  acte  est  le  plus  riche  en  effets 
dramatiques,  mais  en  même  temps  le  plus 
faux  au  point  de  vue  historique,  puisque 
Jean  de  Leyde  fut  jugé  et  condamné  à  mort. 
Scribe  a  préféré  le  faire  périr  volontairement, 
en  Sardanapale  Fidès  a  été  conduite  dans  un 
souterrain  du  palais  par  ordre  de  son  fils. 
Jean  vient  l'y  trouver ,  se  jette  à  ses  pieds , 
implore  son  pardon  et  est  sur  le  point  de  se 
sauver  avec  elle.  Bertha  paraît  une  torche  à 
la  main.  Elle  va  mettre  le  feu  à  une  sorte  de 
mine  qui  doit  faire  sauter  le  palais.  Mais ,  à 
la  vue  de  Fidès  et  de  son  fiancé,  elle  va  par- 
tager leur  fuite ,  lorsqu'un  officier  accourt 
pour  annoncer  à  Jean  que  ses  ennemis  ont 
pénétré  dans  son  palais.  Bertha,  à  ces  mots, 
reconnaît  dans  celui  qu'elle  aimait  le  pro- 
phète lui-même;  elle  le  maudit  et  se  tue  de 
désespoir.  Dans  un  dernier  tableau ,  on 
voit  le  prophète  au  milieu  d'une  scène 
d'orgie.  Il  laisse  ses  ennemis  l'entourer , 
et,  après  avoir  fait  fermer  les  grilles  du 
palais,  il  le  fait  sauter  et  s'ensevelit  avec 
eux  sous  les  ruines.  Il  a  fallu  l'effort  tita- 
nique  du  génie  de  Meyerbeer  pour  pré- 
server sa  partition  du  sort  de  Jean  de  Leyde. 
Ajoutons  que,  dans  cet  ouvrage  en  cinq  actes, 
aucun  personnage  n'est  intéressant ,  à  l'ex- 
ception d'une  pauvre  vieille  mendiante  qui 
ne  peut  que  gémir  et  se  plaindre.  La  magni- 
ficence du  spectacle  a  compensé  la  pauvreté 
de  conception  du  poème.  La  scène  des  pati- 
neurs sur  un  lac  glacé,  au  troisième  acte,  et 
l'intérieur  de  la  cathédrale  de  Munster  ont 
émerveillé  les  spectateurs.  Le  rôle  du  pro- 


phète a  été  le  début  de  Roger  sur  notre  pre- 
mière scène  lyrique ,  et  il  l'a  créé  avec  une 
intelligence  remarquable.  Ce  rôle  a  été,  pour 
cet  artiste  distingué ,  une  source  d'ovations 
nombreuses,  mais  aussi  une  cause  de  fatigue 
excessive  qui  a  abrégé  la  carrière  du  chan- 
teur. Mme  Pauline  Viardot  a  chanté  le  rôle 
de  Fidès  avec  un  art  et  un  sentiment  dra- 
matique excellents.  M»"  Castellan  débutait 
dans  celui  de  Bertha.  Les  anabaptistes  ont 
été  représentés  par  Levasseur,  Euzet  et 
Gueymard,  qui  depuis  a  remplacé,  bien  im- 
parfaitement Roger  dans  le  rôle  de  Jean. 
Les  autres  rôles  ont  été  tenus  par  Brémond, 
Ferdinand  Prévôt,  Paulin,  Guignot,  Moli- 
nier,  Génibrel,  et  Mme»  Ponchard  et  Courtot. 

La  partition  du  Prophète  est  la  plus  longue 
du  répertoire.  Elle  ne  renferme  pas  moins 
de  vingt-cinq  morceaux,  dont  plusieurs  sont 
très  développés.  Nous  ne  citerons  que  ceux 
dans  lesquels  le  maître  a  montré  le  plus  d'o- 
riginalité, ou  qui  ont  eu  le  plus  de  succès  :  le 
chœur  pastoral  qui  sert  d'introduction  :  La 
brise  est  muette ,  qui  est  d'une  grande  fraî- 
cheur; la  romance  à.  deux  voix  chantée  par 
Bertha  et  Fidès  :  Un  jour,  dans  les  flots  de  la 
Meuse;  la  valse  en  chœur  avec  la  phrase  dé- 
licieuse de  Jean  :  Le  jour  baisse  et  ma  mère; 
l'arioso  ou  scène  dans  laquelle  Fidès  bénit 
son  fils  :  Ah!  mon  fils,  sois  béni  !  Au  troisième 
acte,  le  chœur  des  anabaptistes  :  Du  sang, 
du  sang  ;  le  bel  air  de  basse  :  Aussi  nombreux 
que  les  étoiles,  qui  rappelle  l'air  de  Marcel 
dans  les  Huguenots:  Piff  paff,  traquons-les! 
mais  dont  la  mélodie  est  plus  large  et  mieux 
soutenue  ;  les  airs  de  ballet  qui  suivent,  le 
quadrille  des  patineurs,  dans  lesquels  le 
rhythme  affecte  des  formes  neuves  et  pi- 
quantes; le  trio  des  anabaptistes  :  Sous  votre 
bannière,  l'un  des  meilleurs  morceaux  de  la 
partition.  Quant  au  cantique  :  Roi  du  ciel  et 
des  anges,  dont  le  motif  a  été  le  plus  popu- 
laire, j'avoue  que  la  mélodie  m'en  a  toujours 
paru  peu  distinguée ,  et  qu'on  s'attendait  à 
trouver  là  une  sorte  de  chant  inspiré  dans  le 
genre  de  celle  de  la  scène  de  la  conjuration 
des  Huguenots  :  A  cette  cause  sainte. 

Le  quatrième  acte  offre,  entre  autres  mor- 
ceaux de  premier  ordre,  les  couplets  de  la 
mendiante  :  Donnez  pour  une  pauvre  âme, 
dont  les  accents  entrecoupés  sont  d'une  tris- 
tesse navrante.  Le  chœur  des  enfants  :  Le 
voilà,  le  roi  prophète,  qui  suit  la  belle  marche 
du  sacre,  est  une  phrase  d'une  simplicité 
presque  banale;  et  c'est  sur  cette  phrase 
que  Meyerbeer  a  construit  l'édifice  de  son 
finale;  entendu  d'abord  en  ré,  redit  en  fa, 


912 


PROP 


PROS 


reprise  en  ré,  répétée  par  le  chœur  des 
femmes,  puis  par  les  voix  d'hommes,  rece- 
vant une  nouvelle  harmonie  par  le  concours 
de  l'orgue,  enfin  par  celui  de  l'orchestre  et 
de  toutes  les  masses  chorales,  le  crescendo  a 
quelque  chose  de  fulgurant;  il  éclate  et  en- 
traîne la  salle  entière.  C'est  par  la  plus  mer- 
veilleuse habileté  et  par  une  science  profonde 
que  de  tels  effets  musicaux  peuvent  être  ob- 
tenus. Avant  de  quitter  le  quatrième  acte, 
nous  devons  rappeler  la  scène  émouvante 
entre  le  prophète  et  sa  mère,  dans  laquelle 
Mme  Viardot  avait  des  déchirements  mater- 
nels sublimes.  La  scène  et  la  cavatine  :  0  toi 
qui  m'abandonne,  ouvre  le  cinquième  acte, 
dont  les  plus  remarquables  heautés  sont 
dans  le  récitatif.  Le  duo  entre  Fidès  et  son 
fils  est  d'une  énergie  toujours  croissante,  et 
l'allégro  :  II  en  est  temps  encore,  offre  un  grand 
intérêt  pour  les  musiciens  au  point  de  vue 
du  rythme. 

C'est  un|  usage  admis  au  théâtre  de  faire 
chanter  les  personnages  au  moment  où  il  leur 
faudrait  fuir  au  plus  vite  pour  sauver  leur  vie. 
Scribe  n'y  a  point  failli,  et  Meyerbeer,  qui  a 
cependant  fait  de  nombreux  changements  au 
1  ivret,  n'a  pas  su  résister  à  la  tentation  d'écrire 
un  délicieux  trio,  d'un  charme  ineffable,  qui 
n'a  que  le  tort  de  faire  rêver  trop  longtemps 
Fidès,  Bertha  et  le  fiancé  qui  lui  est  rendu  à 
une  félicité  sans  nuage  : 

Loin  de  la  ville, 

Qu'un  humble  asile, 

Qu'un  sort  tranquille 

Comble  nos  vœux  !  etc. 

Les  couplets  chantés  par  le  prophète  au  der- 
nier tableau  :  Versez,  que  tout  respire,  ont 
une  allure  nerveuse  qui  est  en  conformité 
avec  la  catastrophe  qui  se  prépare.  A  partir 
de  ce  moment,  les  spectateurs  ne  sont  plus 
capables  d'entendre  la  musique.  Ils  sont  tout 
yeux  et  sans  oreilles.  Aussi  a-t-il  fallu  sup- 
primer la  bacchanale  dans  laquelle  Meyer- 
beer avait  sans  doute  fait  preuve  des  nou- 
velles ressources  de  son  génie  inventif.  Trois 
mois  après  la  première  représentation  à  Pa- 
ris, l'opéra  du  Prophète  fut  exécuté  à  Lon- 
dres avec  un  immense  succès,  par  Mario. 
Mme  viardot,  Miss  Hayes  et  Tagliafico. 

*  PROPHÈTE  DU  VILLAGE  (le),  opéra-CO- 
mique,  musique  de  M.  Gabriel  Schebek,  re- 
présenté sur  le  théâtre  municipal  de  Linz,  en 
avril  1895.  L'auteur  était  chef  de  musique 
d'un  régiment  de  chasseurs  à  pied  en  gar- 
nison en  cette  ville. 

*  PROPHÈTE  VOILÉ  DE  KHORASSAN  (le), 
opéra  allemand,  musique  de  M.  Villiers  Stan- 


ford, compositeur  anglais,  représenté  au 
théâtre  de  la  cour,  à  Hanovre,  le  6  février 
1881,  puis  traduit  en  italien  et  joué  sous  cette 
nouvelle  forme,  avec  quelques  modifications 
dans  la  musique,  au  théâtre  Covent-Garden  de 
Londres,  le  26  juillet  1893.  Le  sujet  est  em- 
prunté à  Lalla  Rookh,  le  fameux  poème  de 
Thomas  Moore,  la  partition  est  intéressante 
et  remarquable  à  beaucoup  d'égards. 

PROSCRIT  (le)  OU  LE  TRIBUNAL  INVISI- 
BLE.' drame  lyrique  en  trois  actes,  paroles  de 
Carmouche  et  Xavier  Saintine,  musique  d'A- 
dam, représenté  à  l'Opéra-Comique  le  18  sep- 
tembre 1833.  Scribe  traitait  l'histoire  en  pays 
conquis,  arrangeait,  dérangeait  et  se  souciait 
d'exactitude  chronologique  comme  de  Colin- 
Tampon.  Les  auteurs  du  Proscrit  ont  dépassé 
les  limites  de  ces  licences.  Il  s'agit  dans  leur 
pièce  de  la  Conjuration  qui  a  coûté  la  vie  à 
Marino  Faliero ,  et  pas  un  des  personnages 
qu'ils  mettent  en  scène  n'y  a  figuré.  L'his- 
toire nous  a  néanmoins  conservé  les  noms  de 
tous  ceux  qui  ont  participé  à  ce  crime  d'Etat. 
Ce  drame  est  obscur ,  compliqué ,  et  son  ca- 
ractère convenait  peu  au  genre  de  talent 
d'Adolphe  Adam.  On  y  trouve  cependant 
d'assez  jolis  morceaux.  Au  premier  acte ,  un 
trio  gracieux  :  L'hymen  à  Venise  nous  lie  ;  au 
second  acte ,  l'air  chanté  par  Mme  Casimir  : 
Non,  non,  Strozzi;  au  troisième,  le  duo  de 
basse  et  soprano  chanté  par  Boulard  et 
Mme  Casimir  :  Je  le  hais,  je  le  méprise,  et  en- 
fin l'air  de  soprano  :  Sonnez,  heure  de  la  ven- 
geance, qui  est  véritablement  dramatique.  Il 
y  a  aussi  dans  le  cours  de  cet  ouvrage  des 
couplets  d'une  facture  élégante  chantés  par 
Mlle  Massy. 

PROSCRIT  ET  LA  FIANCÉE  (le),  mé- 
lodrame en  trois  actes,  de  Borie,  Merle  et 
Mélesville,  musique  de  Schaffner,  représenté 
à  la  Porte-Saint-Martin  le  1er  juillet  1818. 

PROSCRITTO  (il)  ossia  IL  CONTE 
D'elmar,  opéra  italien,  musique  de  Curci, 
représenté  à  Milan  en  1836. 

PROSCRITTO  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Mercadante,  repr.  à  Naples  vers  1840. 

PROSCRITTO  (il),  opéra  italien  en  deux 
actes,  musiq.de  Aspa,  repr.  à  Turin  en  1841. 

PROSCRITTO  (il),  opéra  italien ,  musique 
de  O.  Nicolaï,  représenté  à  la  Scala  de  Milan 
en  1841. 

PROSCRITTO  (il),  opéra  en  quatre  actes, 
musique  de  Verdi,  représenté  à  Venise  en 


PROS 


PROS 


913 


mars  1844,  et  sur  le  Théâtre-Italien,  à  Paris, 
le  6  janvier  1846.  Cette  pièce  n'était  à  l'origine 
autre  chose  qu' Hernani ,  le  drame  de  Victor 
Hugo.  Le  poète  s'étant  opposé  à  ce  qu'on  j  ouât 
sa  pièce  en  une  autre  langue  que  celle  de  sa 
muse  romantique,  et  surtout  qu'on  la  chantât, 
les  personnages  du  drame  espagnol  ont  été 
travestis  en  personnages  italiens  ;  Hernani, 
Charles-Quint,  Don  Rigomez,  da  Silva,  dona 
Sol,  sont  devenus  Oldrado,  le  proscrit,  le 
corsaire  vénitien  ;  Andréa  Ritti,  sénateur  et 
doge  ;  Zeno  et  Elvira  sa  fille.  Victor  Hugo  s'est 
ravisé  plus  tard,  et  a  compris  qu'on  ne  l'avait 
pas  traité  plus  mal  en  cette  circonstance  que 
Sophocle,  Euripide ,  dont  les  plus  belles  tra- 
gédies ont  été  mises  en  musique,  et  que, 
parmi  les  modernes,  Corneille,  Racine,  Beau- 
marchais et  d'autres  ont  fourni  aux  composi- 
teurs des  sujets  d'opéras  qui  n'ont  en  rien 
diminué  l'admiration  professée  pour  leurs 
œuvres.  Dans  l'article  Ernani,  nous  avons 
donné  notre  opinion  sur  le  mérite  de  cette 
partition,  qui  n'occupe  que  le  second  rang  . 
parmi  les  ouvrages  du  fécond  musicien  lom- 
bard. Nous  rappellerons  seulement  le  finale 
du  premier  acte ,  qui  est  une  belle  imitation 
du  sextuor  de  Lucie;  le  chœur  nuptial  au 
quatrième  et  le  trio  final. 

PROSCRITTO  DALTENBOURG  (il),  opéra, 
musique  de  C.  Grassi,  représenté  à  Barce- 
lone en  1843. 

*  PROSCRITTO  Di  MESSINA  (il),  drame 
lyrique,  musique  de  Daniele  Nicelli,  repré- 
senté à  Gênes,  sur  le  théâtre  Carlo-Felice 
en  1829. 

PROSERPINA ,  opéra  en  deux  actes,  de  da 
Ponte,  musique  de  "Winter,  représenté  au 
théâtre duroi,  à  Londres,  en  1804,  et  à  Parisv 
le  7  décembre  1816. 

PROSERPINA  RAPITA,  opéra  italien,  li- 
vret de  Giulio  Strozzi,  musique  de  Claudio 
Monteverde,  représenté  à  Venise  en  1630,  à 
l'occasion  du  mariage  de  Lorenzo  Guisti- 
niano  avec  Giustiniana  Mocenigo,  patriciens 
de  Venise.  La  représentation  eut  lieu  dans 
le  palais  Mocenigo. 

PROSERPINA  rapita,  intermède  musi- 
cal, paroles  et  musique  de  Ferrari,  repré- 
senté au  théâtre  San-Mosè ,  à  Venise ,  en 
1641. 

PROSERPINA  RAPITA,  opéra  italien,  li- 
vret de  Giulio  Strozzi,  musique  de  Sacrati, 
représenté  sur  le  théâtre  du  San-Mosè,  à 
Venise,  en  1446,  et  à  Bologne  en  1696. 


PROSERPINE,  tragédie  lyrique  en  cinq  ac- 
tes, précédée  d'un  prologue,  paroles  de  Qui- 
nault,  musique  de  Lulli,  représentée  à 
Saint-Germain  le  3  février,  et  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  16  novembre  1680.  Mal- 
gré les  boutades  de  Castil-Blaze ,  qui  n'a  vu 
dans  les  airs  de  Lulli  que  du  plain- chant, 
tout  musicien  de  bonne  foi  est  frappé  de  la 
variété  des  rythmes  employés  par  le  compo- 
siteur, et  de  la  facilité  avec  laquelle  il  a  traité 
les  vers  de  toute  espèce  fournis  par  le  poète. 
Dans  le  prologue,  le  poète  célèbre  les  bien- 
faits de  la  paix.  Le  théâtre  représente  l'antre 
de  la  Discorde;  on  y  voit  la  Paix  enchaînée  : 
la  Félicité,  l'Abondance,  les  Jeux  et  les  Plai- 
sirs y  accompagnent  la  Paix  et  sont  enchaî- 
nés comme  elle.  La  Victoire  descend  avec  une 
suite  nombreuse  de  héros;  elle  déchaîne  la 
Paix  et  les  divinités  qui  l'accompagnent  et 
enchaîne  la  Discorde  et  sa  suite.  Dans  la  par- 
tition du  prologue,  on  ne  trouve  de  saillant 
que  le  chœur  :  On  a  quitté  les  armes. 

La  tragédie  lyrique  de  Proserpine  est  une 
des  mieux  conçues  et  des  plus  élégamment 
versifiées  de  Quinault.  Le  sujet  est  l'enlève- 
ment de  Proserpine  par  Pluton.  Jupiter  paraît 
au  dénoûment  ;  il  est  entouré  des  divinités  de 
l'Olympe,  et,  pour  satisfaire  à  la  fois  Cérès  et 
Pluton,  il  ordonne  que  Proserpine  passera 
six  mois  aux  enfers  et  six  mois  sur  la  terre. 
La  scène  se  passe  successivement  dans  le 
palais  et  les  jardins  de  Cérès ,  dans  la 
campagne  au  pied  du  mont  Etna,  dans  les 
champs  Elysées  où  sont  célébrées  les  noces  de 
Proserpine  et  de  Pluton.  Il  y  a  dans  la  pièce 
plusieurs  épisodes  intéressants  :  d'abord  la 
scène  en  duo  d'Alphée  et  d'Aréthuse  :  Me  sui- 
vrez-vous  sans  cesse?  —  Me  fuirez-vous  tou- 
jours ?  le  chœur  magnifique  :  Célébrons  la  vic- 
toire du  plus  puissant  des  dieux  ;  la  scène  char- 
mante dans  laquelle  Proserpine  cueille  des 
fleurs  avec  ses  compagnes,  dont  le  chœur  al- 
terne avec  ses  chants  harmonieux  : 

Que  notre  vie 

Doit  faire  envie  ! 

Le  vrai  bonheur 
Est  de  garder  son  cœur. 

Le  jour  n'éclaire 

Que  pour  nous  plaire. 

Ces  arbres  verts 
Ont  leur  plus  beau  feuillage. 
Et  mille  oiseaux  divers 

Dans  ce  bocage 
Imitent  nos  concerts 

Par  leur  ramage. 

Que  notre  vie,  etc. 

Nous  signalerons  encore  l'air  de  Cérès  :  Ah! 
quelle  injustice  cruelle!  le  chœur  des  ombres 
heureuses  dans  le  quatrième  acte,  et  l'air  de 
Pluton  :  Je  suis  roi  des  enfers,  Neptune  est 

88 


914 


PROS 


PROV 


roi  de  l'onde,  et  dans  le  cinquième,  le  beau 
monologue  de  Cérès  : 

Déserts  écartés,  sombres  lieux. 
Cachez  mes  soupirs  et  mes  larmes  ; 
Mon  désespoir  a  trop  de  charmes 
Pour  les  impitoyables  dieux. 
Déserts  écartés,  sombres  lieux. 
Cachez  mes  soupirs  et  mes  larmes. 

L'opéra  de  Quinault  et  de  Lulli  a  été  repris 
sept  fois  de  1680  à  1741.  On  peut  reprocher 
à  la  société  d'alors  d'avoir  été  assez  station- 
naire  dans  ses  goûts.  Cependant  on  doit  re- 
connaître que  le  mérite  de  l'œuvre  explique, 
s'il  ne  justifie  pas  complètement,  cette  con- 
stance qui  dura  soixante  ans  et  à  laquelle 
Rameau  seul  put  mettre  un  terme.  Le  rôle 
de  Cérès  fut  successivement  chanté  par 
Mlles  S.  Christophle,  Maupin,  Antier  et  Le- 
maure;  celui  d'Aréthuse.par  Mlles  Ferdinand, 
Rochois,  Desmatins,  Journet,  Pellissier,  Ere- 
mans.  En  1727,  la  jolie  musette  de  la  par- 
tition a  été  dansée  par  Mlle  Prévost,  et 
MHe  Sophie  Camargo  a  obtenu  un  grand 
succès  dans  les  caractères  de  la  danse. 

PROSERPINE ,  opéra-ballet ,  musique  de 
Batistin  (Struck),  représenté  à  Versailles 
vers  1713. 

PROSERPINE ,  tragédie  lyrique  de  Qui- 
nault, réduite  en  trois  actes  par  Guillard, 
musique  de  Paisiello ,  représentée  à  l'Opéra 
le  30  mars  1803.  Paisiello  pouvait  faire  oublier 
Lulli  dans  cet  ouvrage,  s'il  ne  l'avait  pas  été 
déjà.  Les  situations  de  cette  pièce  conve- 
naient parfaitement  à  son  génie ,  mais  non 
aux  idées  de  l'époque.  Cette  mythologie  avait 
trop  longtemps  défrayé  le  théâtre.  Après 
avoir  revêtu  des  formes  majestueuses  et  so- 
lennelles sous  Louis  XIV,  elle  s'était  rapetis- 
sée  ;  elle  était  devenue  mignarde  et  familière 
au  xvnie  siècle.  Elle  ne  pouvait  reprendre  une 
existence  qu'en  subissant  une  transformation 
conforme  aux  idées  ou  aux  prétentions  qui  ont 
ouvert  le  xixe  siècle.  Paisiello  a  écrit  un  bel 
ouvrage  qui,  malgré  la  haute  protection  de 
Napoléon,  n'a  eu  que  treize  représentations, 
et  n'a  jamais  été  repris.  Toutefois,  on  chanta 
alors  l'air  de  Cérès  :  Déserts  écartés ,  sombres 
lieux,  et  le  duo  :  Rendez-moi  donc  le  bien  qui 
m'était  destiné. 

*  PROSERPINE,  drame  lyrique  en  quatre, 
actes,  paroles  de  M.  Louis  Gallet  d'après  un 
conte  dialogué  d'Auguste  Vacquerie,  musique 
do  M.  Saint-Saëns,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  16  mars  1887.  Cet  ouvrage  ne  plut 
point  au  public,  surtout  à  cause  du  poème, 
dont  on  trouva  l'audace  et  la  brutalité  exces- 
sives   outre  son  caractère  trop  sombre  et 


■U'Op  lugubre.  Proserpine  avait  pour  inter- 
prètes Mmes  Caroline  Salla  et  Simonnet, 
MM.  Lubert,  Taskin,  Cobalet,  Herbert, 
Collin,  Caisso  et  Barnolt. 

PROSPERITA  D  ELIO  SEJANO  (la),  opéra 
italien,  livret  de  Niccolô  Minato,  musique  de 
Draghi  (Antoine  ) ,  représenté  à  la  cour  de 
Vienne,  à  l'occasion  du  jour  de  naissance  de 
Léopold  1er,  en  1670. 

PROSPERITA  DI  ELIO  SEJANO  (la),  opéra 
italien,  livret  de  Niccolô  Minato,  musique  de 
Sartorio,  représenté  sur  le  théâtre  de  San- 
Salvatore,  à  Venise,  en  1667. 

PROSPERITA  DI  ELIO  SEJANO  (la),  opéra 

italien,  livret  de  Niccolô  Minato,  musique  de 
D.  Bartolommeo  Cordaus  et  de  Santo  Lapis, 
représenté  sur  le  théâtre  San-Cassiano,  à 
Venise,  en  1729. 

PROSPERITA  INFELICE  DI  GIULIO  CE- 
SAR E  DITTATORE  (la),  opéra  italien,  livret 
de  Gian-Francesco  Businello,  musique  de 
Cavalli,  représenté  à  Venise  sur  le  théâtre 
délia  Cavallarizza  en  1646. 

PROTESILAO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Reichardt,  représenté  à  Eerlin  en  1779. 

PROTESILAO  ,  opéra  italien,  musique  de 
Naumann,  représenté  à  Berlin  en  1793. 

PROTOTIPO  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Pescetti,  représenté  à  Venise  en  1726. 

PROVA  DON  OPERA  SERIA  (la),  opéra 
italien,  musique  de  Gnecco,  représenté  sur 
les  théâtres  d'Italie  vers  1796,  et  à  Paris,  le 
4  septembre  1806. 

*  PROVA  D'UN  OPERA  SERIA  (la),  Opéra- 
bouffe,  musique  de  Giuseppe  Mazza,  repré- 
senté en  Italie  aux  environs  de  1830. 

*  PROVA  D'UN  OPERA  SERIA   (la),   opéra- 

vaudeville  en  un  acte,  paroles  de  Théaulon  et 
Nézel,  musique  de  Pilati,  représenté  au  Pa- 
lais-Royal le  4  juillet  1835. 

PROVA  générale  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Liverati,  représenté  au  théâtre 
de  la  Cour,  à  Vienne  vers  1799. 

PROVA  IN  amore  (la)  ,  opéra  italien , 
musique  de  Miari ,  représenté  à  Venise  vers 
1810. 

PROVA  INDISCRETTA  (la)  ,  opéra  buffa, 
musique  de  Mellara,  représenté  à  Vérone 
vers  1805. 

PROVA  RECIPROCA  (la),  opéra  italien, 


PSKO 


PSYG 


915 


musique  de  Tritto  ,  représenté  aux  Fioren- 
tini,  à  Naples,  en  1787. 

I  PROVARE  PER  NON  RECITARE  ,  diver- 
tissement musical,  livret  de  Niccolô  Minato, 
musique  de  Draghi  (  Antoine  ) ,  exécuté  à 
Vienne,  à  l'occasion  d'une  fête  donnée  aux 
dames  le  jour  du  mariage  de  l'empereur  Léo- 
pold  avec  l'impératrice  Claudia,  en  1673. 

PROVENÇALE  (la),  opéra  en  un  acte,  pa- 
roles de  Lafont ,  musique  de  Candeille , 
représenté  par  l'Académie  royale  de  mu- 
sique le  1er  juin  1778.  Mouret  avait  écrit 
la  musique  de  cet  acte  dans  ses  Fêtes  de  Tha- 
lie.  Candeille  refit  les  parties  de  chant  et  ne 
conserva  de  l'ancienne  partition  que  les  airs 
de  danse.  C'était  un  compositeur  estimable. 

*  PRZYKAS  (Ordre),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Joseph  Damse,  représenté  avec 
succès  à  Varsovie  vers  1838. 

PSICHE  (la),  intermède  musical  à  cinq 
voix,  livret  de  Vincenzo  Cassani,  musique 
de  Benedetto  Marcello,  exécuté  à  Venise  vers 
1725. 

*PSKOViTAiNE  (la),  opéra  en  quatre  actes, 
musique  de  M.  Rimsky-Korsakofî,  représenté 
à  Saint-Pétersbourg  en  1873.  Le  sujet  de  cet 
ouvrage,  d'un  caractère  sombre  et  drama- 
tique, reproduit  un  épisode  de  l'histoire  de  la 
Russie  et  est  emprunté  aux  œuvres  de  Meï, 
un  poète  dont  le  nom  n'a  guère  pénétré  jus- 
qu'ici dans  nos  contrées  occidentales.  Il  s'agit 
des  exploits  du  tsar  Ivan  le  Terrible,  qui, 
après  avoir  soumis  la  ville  de  Novgorod  et  lui 
avoir  fait  expier,  par  un  traitement  d'une 
cruauté  farouche,  le  courage  et  l'ardeur 
qu'elle  avait  déployés  dans  la  défense  de  son 
indépendance,  se  dirige  sur  une  autre  ville, 
.  Pskow,  qu'il  s'apprête  à  traiter  avec  la  même 
rigueur.  Ses  sentiments  sont  modifiés  par 
ce  fait  que  le  hasard  lui  fait  découvrir  là 
une  jeune  fille,  Olga,  qu'il  a  eue  jadis  d'une 
liaison  passagère  et  dont  il  ignorait  même 
l'existence.  Certains  souvenirs  lointains,  dus  à 
la  découverte  et  à  la  présence  de  cette  en- 
fant, viennent  attendrir  ce  cœur  de  bronzé, 
peu  fait  pour  la  pitié,  et  grâce  à  eux  Pskow 
échappera  au  sort  qu'il  lui  avait  réservé. 
Mais  Olga  aime  un  de  ses  jeunes  compa- 
triotes, nommé  Toutcha,  qui  nourrit  dans  son 
cœur  une  haine  profonde  pour  le  tsar.  Celui-ci 
rassemble  quelques  amis  résolus  comme  lui, 
pénètre  avec  eux  dans  le  camp  impérial  et  se 
précipite  sur  la  tente  du  tsar  afin  d'enlever 
Olga,   dont  il  y  connaît  la  présence.   Une 


mêlée  terrible  s'engage,  et  dans  le  combat 
Toutcha  est  tué  ainsi  que  sa  fiancée  Olga. 
Devant  le  corps  inanimé  de  sa  fille,  Ivan, 
dont  le  cœur  n'est  point  fermé  au  sentiment 
paternel,  donne  les  preuves  d'une  douleur 
sincère. 

La  partition  de  la  Pskovitaine  était  le 
début  scénique  de  M.  Rimsky-Korsakoff,  l'un 
des  chefs  de  la  nouvelle  école  musicale  russe, 
qui  y  a  déployé  de  remarquables  qualités.  Si 
l'œuvre  est  inégale,  elle  n'en  est  pas  moins 
intéressante,  quoiqu'elle  laisse  à  désirer  chez 
l'auteur  une  compréhension  plus  exacte  des 
grands  effets  dramatiques.  Mais,  au  point  de 
vue  général,  la  structure  des  morceaux,  la 
recherche  de  l'harmonie,  une  orchestration 
riche,  brillante  et  variée,  indiquent  un  artiste 
bien  doué,  instruit  et  nourri  de  fortes  études. 
Les  musiciens  ses  compatriotes  ajoutent,  et 
s'en  montrent  naturellement  satisfaits,  que 
la  musique  de  la  Pskovitaine  «  est  essentiel- 
lement du  type  national  »,  et  «  qu'elle  peut 
être  dûment  qualifiée  de  musique  russe,  tant 
pour  la  nature  des  motifs  que  pour  le  carac- 
tère harmonique  » .  Il  est  de  fait  que  l'auteur  a 
souvent  eu  recours,  dans  sa  partition,  aux 
thèmes  de  certaines  chansons  nationales. 

L'acte  le  meilleur  et  le  plus  dramatique,  en 
même  temps  que  le  plus  court,  est  le  second, 
qui  se  fait  remarquer  par  sa  couleur,  sa  vi- 
gueur et  sa  grandeur,  et  qui  ne  laisse  pas  l'in- 
térêt faiblir  un  instant.  Parmi  les  morceaux 
les  mieux  venus  d'autre  part,  il  faut  signaler, 
au  premier  acte,  une  charmante  chanson  en 
chœur  de  jeunes  filles,  un  conte  de  fées  dit 
par  la  vieille  nourrice  d'Olga,  dont  le  carac- 
tère est  plein  d'originalité,  et  la  chanson  de 
Toutcha  ;  au  troisième  acte,  le  chœur  des 
Pskovitains  et  l'entrée  triomphale  du  tsar 
où  deux  orchestres  se  font  entendre  avec  un 
éclat  superbe  ;  au  dernier,  le  monologue 
d'Ivan,  sa  scène  avec  Olga,  et  le  chœur 
final.  Les  chœurs  sont  du  reste  ce  que  la 
partition  offre  de  meilleur  et  de  plus  achevé. 
La  Pskovitaine,  dont  la  partition  avait  été 
retouchée  par  l'auteur,  reparut  au  théâtre 
Panaïew,  de  Saint-Pétersbourg,  au  mois  d'a- 
vril 1895. 

PSYCHÉ,  tragi-comédie -ballet  en  cinq 
actes,  en  vers  libres,  avec  un  prologue,  par 
Molière,  Quinault  et  Pierre  Corneille,  musi- 
que de  Lulli,  représentée  sur  le  théâtre  du 
palais  des  Tuileries  le  17  janvier  1671,  et  sur 
celui  du  Palais-Royal  le  24  juillet  suivant.  Le 
premier  acte,  la  première  scène  du  second,  la 
première  du  troisième  et  les  vers  du  prolo- 
gue sont  de  Molière.  Corneille  fit  le  reste,  et 


916 


PSYG 


PUCE 


le  vieux  poète,  alors  âgé  de  soixante-cinq  ans, 
écrivit  cette  déclaration  de  Psyché  à  l'A- 
mour, qui  passe  pour  un  des  morceaux  les 
plus  tendres  et  les  plus  naturels  qui  soient 
au  théâtre.  Les  fragments  de  musique  furent 
composés  par  Lulli.  Ils  ont  été  exécutés  ré- 
cemment à  la  Comédie-Française. 

PSYCHÉ,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes  et 
prologue,  attribuée  d'abord  à  Thomas  Cor- 
neille, puis  revendiquée  par  Fontenelle,  mu- 
sique de  Lulli,  représentée  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  9  avril  1678.  Cet  ou- 
vrage fut  composé  pendant  la  disgrâce  de 
Quinault,  le  collaborateur  ordinaire  de  Lulli. 
Il  fut  repris  trois  fois  de  1678  à  1713.  Le  rôle 
de  Psyché  fut  chanté  successivement  par 
Mlles  Desmatins  et  Journet;  celui  de  Vénus, 
par  MIles  Maupin  et  Heusé;  celui  de  l'Amour, 
par  Cochereau.  Thévenard  a  chanté  le  rôle 
du  roi,  père  de  Psyché. 

PSYCHÉ,  opéra  allemand,  musique  de  Jean- 
Frédéric  Agricola,  représenté  à  Berlin  en 
1756. 

psyché,  opéi'a  italien,  musique  de  Strig- 
gio,  représenté  à  Florence  pour  les  noces  de 
François  de  Médicis  et  de  l'archiduchesse 
Jeanne  d'Autriche  en  1565. 

psyché  ,  opéra  en  cinq  actes ,  traduit  de 
Quinault  par  Shadwell,  et  mis  en  musique 
par  Lock ,  en  collaboration  avec  Draghi ,  re- 
présenté à  Londres  vers  1674. 

psyché,  opéra  allemand  ,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1702. 

PSYCHÉ,  opéra  en  trois  actes,  musique  de 
Fux  (Jean- Joseph) ,  représenté  à  Vienne  en 
1719. 

PSYCHÉ ,  grand  opéra  allemand ,  musique 
de  Wessely,  représenté  au  théâtre  National 
de  Potsdam  en  1789. 

psyché,  grand  opéra,  musique  de  "Win- 
ter,  représenté  à  Munich  en  1793. 

PSYCHÉ ,  opéra-comique  en  trois  actes , 
paroles  de  MM.  Jules  Barbier  et  Michel  Carré, 
musique  de  M.  Ambroise  Thomas,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  26  janvier  1857.  La  fable 
gracieuse  de  Psyché  est  trop  connue  pour  que 
nous  la  racontions  ici  à  l'occasion  de  cet 
opéra-comique.  Il  suffit  de  dire  que  les  per- 
sonnages et  que  les  principaux  incidents  en 
ont  été  conservés.  On  comprend  que  M.  Am- 
broise Thomas  ait  eu  la  pensée  d'appliquer 
ses  facultés  à  un  tel  sujet.  La  grâce,  le  mys- 
térieux symbolisme  de  cette  histoire  l'ont 


séduit.  Malheureusement  le  public  n'a  pas 
des  habitudes  d'esprit  aussi  élevées,  et  l'œu- 
vre de  M.  Thomas  n'a  été  comprise  que  par 
les  délicats.  Ceux-ci  liront  toujours  avec  un 
grand  intérêt  les  pages  charmantes  de  la  par- 
tition de  Psyché  ;  l'introduction  vaporeuse, 
l'invocation  à  Vénus,  la  mélodie  chantée  par 
Eros,  la  romance  de  Psyché  et  le  finale  du 
premier  acte. 

Le  second  acte  commence  par  un  chœur 
délicieux  de  jeunes  filles;  on  y  remarque 
aussi  un  duo  fort  gracieux  entre  Eros  et 
Psyché.  L'air  de  Psyché  :  Non,  ce  n'est  pas 
Eros!  et  l'imprécation  d'Eros  sont  les  mor- 
ceaux saillants  du  troisième  acte.  Les  voix  de 
femmes  dominent  trop  dans  cet  ouvrage, 
qui  ne  contient  pas  un  rôle  de  ténor. 
Mme  Ugalde  a  chanté  avec  talent  le  rôle 
d'Eros,  et  Mlle  Lefebvre  celui  de  Psyché. 
Le  rôle  de  Mercure  a  été  rempli  par  Bataille. 
Sainte-Foy,  Prilleux,  Mlles  Révilly  et  Bou- 
lart  ont  joué  les  autres. 

*  PSYCHÉ,  de  Molière,  Corneille  et  Qui- 
nault. M.  Jules  Cohen  a  refait  la  musique  des 
chœurs  de  cet  ouvrage,  pour  une  reprise  qui 
en  eut  lieu  avec  éclat,  à  la  Comédie-Fran- 
çaise, au  mois  d'août  1862. 

PSYCHÉ  et  L'AMOUR ,  pastorale  de  Voi- 
senon,  musique  de  Saint- Amans,  représenté 
à  Bruxelles  vers  1778. 

P'TIT  FI,  p'tit  MIGNON,  vaudeville  de 
MM.  Gabriel  et  Dupeuty,  musique  de  M.  Ber- 
nardin, représenté  au  théâtre  Déjazet  dans 
le  mois  de  février  1860.  MUe  Déjazet,  sous 
un  costume  de  zouave,  chantait  à  ravir  de 
jolis  couplets. 

PUBLIO,  opéra  sérieux  en  trois  actes,  mu- 
sique de  Tarchi,  représenté  à  Florence  en 
1786. 

publio  ELIO  PERTINACE,  opéra  italien, 
musique  de  Legrenzi,  représenté  à  Venise 
en  1684. 

PUCEFURBENEN  SCHUHE  oder  DIE 
SCHŒNE  SCHUSTERIN  (Les  souliers  mordo- 
rés, ou  la  Belle  cordonnière),  opéra  allemand, 
musique  de  Umlauff,  représenté  à  Vienne  en 
1795. 

PUCELLE  D'ORLÉANS  (la),  monologue  de 
Schiller,  avec  orchestre,  musique  de  Romberg 
(André),  exécuté  à  Leipzig  vers  1810. 

*  PUCELLE  D'ORLÉANS  (la.),  grand  opéra, 
musique  de  Weiss,  repr,  à  Cobourg  eni86i, 


PUIT 


PUIT 


917 


PUCELLE  D'ORLÉANS  (la),  opéra  alle- 
mand, livret  tiré  de  Schiller,  musique  de 
Volkert,  représenté  à  Léopoldstadt  en  1817. 

PUCELLE  d'orléans  (la)  ,  opéra  alle- 
mand, paroles  de  Beiss,  musique  de  Lan- 
gert,  représenté  à  Cobourg  le  25  décembre 
1826. 

*  pucelle  D'orléans  (la),  drame  ly- 
rique, paroles  imitées  de  la  Jeanne  d'Arc  de 
Schiller  par  M.  E.-N.  de  Reznicek,  musique 
du  même,  représenté  sur  le  théâtre  allemand 
de  Prague  en  juin  1887.  L'auteur  occupait  les 
fonctions  de  chef  d'orchestre  au  théâtre  de 
Mayenee. 

*  PUCK,  «  opéra-ballade  »,  musique  d'Ed- 
ward Loder,  représenté  au  Princess's  Théâtre, 
de  Londres,  en  1848. 

*  pudor,  saynète  musicale,  musique  de 
M.  Charles  Grisart,  représentée  au  Cercle 
des  Beaux-Arts  le  il  mars  1S76. 

*  puissance  de  l'amour  (la),  opéra,  li- 
vret tiré  d'un  récit  de  Tourgueneff,  musique 
de  M.  G.  Hardenwald,  représenté  à  Kharkow 
(Russie),  en  février  1895. 

PUITS  D'AMOUR  (le)  ,  opéra-comique  en 
trois  actes  ,  paroles  de  Scribe  et  de  Leuven, 
musique  de  Balfe  ,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  20  avril  1843.  Cet  ouvrage  est  le 
meilleur  de  M.  Balfe  qui  ait  été  joué  à  Paris. 
Le  public  lui  a  fait  un  bon  accueil;  car  il  a 
eu  un  grand  nombre  de  représentations.  En 
outre,  plusieurs  thèmes  tirés  de  la  partition 
ont  joui  d'une  véritable  popularité.  Le  com- 
positeur ayant  obtenu ,  malgré  sa  qualité 
d'étranger  et  d'Anglais,  la  représentation  de 
son  opéra1,  c'est-à-dire  une  faveur  refusée  à 
un  grand  nombre  de  musiciens  nationaux  et 
postulants,  a  rencontré  peu  de  bienveillance 
dans  la  presse.  M.  Balfe  a  parcouru  depuis 
une  belle  carrière  ;  il  a  trouvé  dans  son  pays 
la  fortune  et  la  renommée.  Quoiqu'il  ait  fait 
représenter  d'assez  nombreux  opéras,  nous 
croyons  que  le  Puits  d'amour  est  resté  au 
premier  rang.  Le  sujet  a  un  intérêt  piquant. 
Un  certain  roi  Edouard  mène  joyeuse  vie 
avec  plusieurs  jeunes  seigneurs.  Pour  éprou- 
ver le  courage  de  ses  affiliés,  il  leur  impose 
de  se  jeter  dans  un  puits  qu'on  appelle  le 
Puits  d'amour  parce  que,  d'après  la  ballade 
chantée  dans  la  pièce,  une  jeune  fille,  trom- 
pée par  son  amant,  s'y  est  précipitée.  Mais  ce 
puits  est  une  sorte  de  souterrain  bien  capi- 
tonné qui  mène  à  une  salle  somptueuse,  où 
la  société  royale  se  donne  rendez-vous.  Un 


des  compagnons  du  roi ,  Salisbury ,  a  conçu 
un  amour  véritable  pour  une  jeune  fille 
nommée  Géraldine ,  filleule  et  fiancée  d'un 
shérif  ridicule.  Elle  ne  le  connaît  que  sous 
les  apparences  de  Tony,  le  matelot.  Le  roi, 
qui  doit  épouser  la  princesse  de  Hainaut , 
veut  aussi  donner  une  femme  à  son  favori. 
Salisbury ,  au  désespoir,  est  contraint  d'o- 
béir, et  renvoie  à  Géraldine  l'anneau  qu'elle 
a  donné  au  matelot ,  en  lui  faisant  annoncer 
qu'il  a  cessé  de  vivre  sans  cesser  de  l'aimer. 
La  jeune  fille ,  après  avoir  reçu  le  fatal  mes- 
sage ,  se  précipite  dans  le  Puits  d'amour. 
Mais  voilà  qu'elle  se  retrouve  au  milieu  des 
seigneurs  de  la  cour,  déguisés  en  démons. 
Elle  se  croit  morte  et  dans  l'enfer.  Sa  can- 
deur court  les  plus  grands  dangers  dans  ce 
refuge  des  plaisirs  royaux  ;  mais  Salisbury 
est  là  pour  la  protéger.  Pendant  qu'Edouard, 
déguisé  en  Pluton ,  dispute  aux  démons  une 
facile  victoire,  le  comte  court  prévenir  le 
shérif,  qui  ivient  arrêter  le  roi  comme  un 
faux  Edouard.  Le  roi,  d'abord  furieux,  s'a- 
paise au  moyen  de  plusieurs  procédés  fami- 
liers à  Scribe,  pardonne  au  shérif,  au  comte 
de  Salisbury  et  consent  à  son  union  avec  Gé- 
raldine. Malgré  la  complication  apparente  du 
livret ,  et  son  invraisemblance ,  c'est  un  fort 
joli  ouvrage.  L'ouverture  se  compose  d'un 
adagio  mystérieux,  dont  l'harmonie  est  dis- 
tinguée ,  et  d'un  allégro  un  peu  bruyant. 
L'air  du  shérif  :  Pour  bien  remplir  mon  mi- 
nistère, a  de  la  rondeur,  et  Henri  le  chantait 
bien;  le  duo  pour  soprano  et  basse  :  Compter 
sur  la  constance  d'un  matelot,  est  sur  un 
rythme  un  peu  commun  et  cependant  d'un 
effet  agréable ,  à  cause  sans  doute  de  la  dis- 
position des  voix.  La  légende  chantée  par 
Mlle  Darcier  a  une  originalité  plaisante.  L'air 
dit  par  Chollet  avec  une  désinvolture  royale  : 
0  passe-temps  enchanteur,  se  distingue  par 
un  bon  rondo.  La  romance  de  ténor,  chantée 
par  Audran  et  qui  vient  ensuite,  est  la  meil- 
leure inspiration  de  tout  l'opéra;  elle  est 
d'une  sensibilité  exquise.  Nous  citerons,  pour 
abréger,  les  couplets  :  Le  temps  emporte  sur 
ses  ailes,  Tony  le  matelot,  et  surtout  l'air  de 
Mme  Anna  Thillon  :  Rêve  d'amour ,  rêve  de 
gloire,  dont  la  cabalette  est  gracieuse.  Cette 
cantatrice  a  prêté  à  la  musique  de  son  com- 
patriote sa  jolie  voix  et  son  style  agréable. 
N'oublions  pas  un  quintette  bien  écrit  pour 
les  voix  et  bien  conduit. 

*  puits  D'AMOUR  (le),  opérette,  musique 
de  M.  Paul  Mestrozi,  représentée  à  "Vienne, 
pour  l'inauguration  du  théâtre  Fiirst,  en 
avril  1889.  Le  livret  n'était  qu'une  traduction 


918 


PUNT 


PURI 


de    l'opéra-comique  français    de    Scribe    et 
Balte  qui  porte  le  même  titre. 

*  puits  QUI  PARLE  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  anonymes,  musique  de 
M.  Arthur  Mancini,  représenté  à  Caen  en 
mars  1883.  L'auteur  était  professeur  au  con- 
servatoire de  Caen. 

*  puits  qui  parle  (le),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Beaumont  et  Paul  Bu- 
rani,  musique  de  M.  Edmond  Audran,  repré- 
sentée au  théâtre  des  Nouveautés  le  15  mars 
1888.  Interprètes  :  Mlles  Lardinois,  Juliette 
Darcourt,  Lantelme,  Darcelle  et  Debriège, 
MM.  Brasseur  père  et  fils,  Perrin,  Gaillard  et 
Tony  Riom.  C'était  une  sorte  de  petite  féerie 
musicale,  sans  grand  esprit,  ornée  d'une  mu- 
sique sans  grande  saveur,  jouée  par  toute  une 
collection  de  fort  jolies  femmes  sans  grands 
costumes,  et  qui  fut  jouée  sans  grand  succès. 

PULCINELLA  CONDANNATO  (Polichinelle 
condamné),  musique  de  Gagliardi,  représenté 
au  théâtre  Nuovo  de  Nanles  en  1835. 

*  PULCINELLA  E  LA  FORTUNA,  «  action 
allégorique  »,  paroles  d'Almerindo  Spadetta, 
musique  de  Vincenzo  Fioravanti,  représentée 
en  1847  sur  le  théâtre  Nuovo  de  Naples. 

*  PULCINELLA  E  LA  SUA  FAMIGLIA, 
opéra-bouffe,  paroles  de  G.  di  Giurdignano. 
musique  de  Vincenzo  Fioravanti,  représenté 
en  1850  à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo.  Cet 
ouvrage  mettait  en  scène  toute  la  progéniture 
de  Pulcinella,  représentée  par  cinq  enfants  de 
cinq  à  dix  ans,  qui  prenaient  une  part  impor- 
tante à  l'action. 

PULCINELLA  MARITO  E  NON  MARITO, 

farce  italienne,  musique  de  Petrella,  repré- 
senté au  théâtre  Nuovo  en  1830. 

*  PULCINELLA  MOLINARO,  «  spectacle  CO- 
mico-fantastique»,  paroles  de  Luigi  Campesi, 
musique  de  Giovanni  Valente,  représenté  à 
Naples,  sur  le  théâtre  de  la  Fenice,  en  1870. 

PUNITION  (la),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Desfaucherets,  musique  de  Che- 
rubini,  représenté  à  Feydeau  le  23  février 

1799. 

*  PUNIZIONE  (la),  opéra  sérieux,  musique 
de  Jean  Pacini,  représenté  à  Venise,  sur  le 
théâtre  de  la  Fenice,  en  1854.  Les  deux  rôles 
principaux  étaient  tenus  par  Mme  Albertiniet 
l'excellent  ténor  Mirate. 

PUNTIGLI  DELLE  DONNE  (i)  [les  Suscep- 
tibilités des  dames],  opéra  italien,  musique 


de  Spontini ,  représenté  au  théâtre  Argen- 
tina,  de  Rome,  en  1796. 

PUNTIGLI  DI  GELOSIA  (i) ,  opéra ,  musi- 
que de  Fabrizi  (Vincent) ,  représenté  à  Flo- 
rence en  1786. 

PUNTIGLI  E  GELOSIE  FRA  MARITO  E 
MOGLIE  (i),  opéra  italien,  musique  de  Ca- 
ruso ,  renrésenté  à  Naples  en  1784. 

PUNTIGLI  gelosi  (i),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Felice  Alessandri ,  représenté  à  Pa- 
lerme  en  1784. 

PUNTIGLI  PER  EQUIVOCO  (i),  opéra 
italien,  musique  de  Fioravanti  (Valentin), 
représenté  à  Naples  vers  1797. 

PUNTIGLIO  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Puccita,  représenté  à  Milan  en  1802. 

PUNTIGLIO  AMOROSO  (il),  opéra  italien 
musique  de  Galuppi,  représenté  à  Venise  en 
1763. 

PUNTIGLIONE  (il),  opéra  buffa,  musique 
de  Brancaccio ,  représenté  au  théâtre  Nuovo 
de  Naples  en  1845. 

*  PUNTO  FILIPINO  (un),  zarzuela  en  ua 
acte,  musique  de  M.  Femandez  Caballero, 
représentée  à  Madrid  vers  1890. 

*  PUNTO  Y  APARTE,  zarzuela  en  deux 
actes,  musique  de  M.  José  Rogel,  représentée 
à  Madrid  en  1865. 

PUPILLA  (la)  ,  opéra  buffa,  livret  de  Gol- 
doni,  musique  de  Paisiello,  représenté  au 
théâtre  Marsigli,  à  Bologne,  vers  1764. 

PUPILLA  E'L  TUTORE  (la)  [la  Pupille  et 
le  tuteur],  opéra  italien,  livret  de  Goldoni, 
musique  de  Abos ,  représenté  à  Naples  vers 
1753. 

PUPILLA  SCOZZESE  (la)  [la  Pupille  écos~ 
saisé],  opéra  italien,  musique  de  F.  Orlandi, 
représenté  à  Parme  en  1801. 

PUPILLE  (la),  comédie  en  un  acte,  en 
prose,  avec  un  divertissement,  paroles  de 
Fagan,  musique  de  Mouret,  représentée  au 
Théâtre-Français  le  5  juillet  1734. 

PURITAN'S  DAUGHTER  (la  Fille  du  Pu- 
ritain), opéra  anglais,  livret  de  M.  Bridge- 
man,  musique  de  M.  Balfe,  représenté  au 
théâtre  royal  English-Opera ,  à  Londres ,  le 
10  décembre  1861.  L'ouvrage,  chanté  par 
MM.  Harrison,  Santley  et  M'ie  Louisa  Pyne, 
a  eu  du  succès. 


PURI 


PYGM 


919 


PURITANI  DI  SCOZIA  (i)  [les  Puritains 
d'Ecosse],  opéra  italien  en  deux  actes,  livret 
du  comte  Pepoli,  musique  de  Bellini,  repré- 
senté au  Théâtre-Italien  de  Paris  le  25  jan- 
vier 1835.  Ce  fut  pour  Bellini  le  chant  du  cy- 
gne. L'insuccès  de  son  dernier  ouvrage, 
Béatrice  di  Tenda ,  avait  rompu  son  associa- 
tion avec  Felice  Romani,  l'auteur  du  livret 
de  ses  sept  opéras  les  plus  importants.  Amené 
à  Paris  par  l'entremise  de  Rossini ,  qui  lui 
témoigna  toujours  une  affection  sincère,  il 
fut  chargé  d'écrire  un  opéra  pour  la  scène 
italienne,  et  la  pensée  d'obtenir  un  succès 
dans  la  société  parisienne  était  caressée  par 
le  jeune  compositeur.  Il  s'adressa  au  comte 
Pepoli,  qui  écrivit  le  livret  des  Puritains  sur 
le  canevas  de  la  comédie  d'Ancelot,  Cavaliers 
et  têtes  rondes,  tirée  du  célèbre  roman  de 
Walter  Scott,  les  Puritains  d'Ecosse.  Il  se 
retira  à  Puteaux,  sur  les  bords  de  la  Seine,  et 
se  mit  au  travail  avec  plus  d'assiduité  qu'il 
ne  l'avait  fait  pour  ses  autres  œuvres.  Obéis- 
sant aux  conseils  de  Rossini,  il  travailla  da- 
vantage l'instrumentation  et  donna  plus 
d'ampleur  aux  scènes  et  au  finale.  L'ensemble 
des  Puritains  est,  en  effet,  au  point  de  vue  de 
l'art  et  de  la  facture,  supérieur  aux  autres 
partitions  du  maître  ;  mais  la  nature  du  su- 
jet convenait  peu  ou  point  à  l'organisation 
artistique  du  compositeur  sicilien.  Les  situa- 
tions tendres,  poétiques  de  Norma,  un  drame 
familier  et  touchant  comme  celui  de  la  Son- 
nambula,  étaient  plus  en  rapport  avec  son 
génie  que  les  élans  farouches  du  fanatisme 
et  les  sentiments  guerriers.  Cependant  le 
succès  fut  immense  et  l'enthousiasme  géné- 
ral. Tout  Paris  chanta  le  lendemain  le 
motif  du  magnifique  duo  final  :  Suona  la 
tromba,  avec  lequel  Lablache  et  Tamburini 
avaient  la  veille  soulevé  la  salle  entière.  Ce 
duo  a  toujours  été  bissé.  Les  mélodies  ten- 
dres qui  remplissent  la  dernière  moitié  de 
l'opéra  offrent  de  belles  inspirations.  Nous 
signalerons  principalement  la  romance  chan- 
tée par  Elvire  et  par  Arthur  successivement, 
et  le  beau  finale  dramatique  dans  lequel  Ar- 
thur fait  entendre  des  phrases  très  pathéti- 
ques et  véritablement  émouvantes.  Les  rôles 
des  Puritains  furent  créés  par  Mlle  Qrisi 
Rubini,  Tamburini  et  Lablache,  qui  furent 
acclamés  par  le  public.  Bellini  fut  aussi  ra- 
mené sur  la  scène.  Il  ne  devait  plus  jouir 
d'un  nouveau  triomphe.  Le  23  septembre  de 
la  même  année  il  mourut  à  Puteaux,  dans  cette 
maison  toute  remplie  encore  des  échos  de 
ses  dernières  inspirations. 

*  PORITANIA,  opéra,  paroles  de  M.  Mac 


Lellan,  musique  de  M.  Kelley,  repiésenté  au 
Tremont  Théâtre,  à  Boston,  en  juin  1892. 

*  PURITANOS  (los),  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  MM.  Valverde  et  Torregrosa, 
représentée  à  Madrid  vers  1885. 

PURSE  (the)  [la  Bourse],  opéra  anglais, 
musique  de  Reeve  ,  représenté  à  Londres  en 
1794. 

purzel,  opéra-vaudeville  allemand,  mu- 
sique de  Binder,  représenté  au  théâtre  de 
Josephstadt,  à  Vienne,  vers  1843. 

PUTIFAR ,  opéra  italien ,  musique  de  Rai- 
mondi,  représenté  à  Palerme  vers  1846. 

PYGMALION,  opéra  allemand,  musique  de 
Conradi  (Jean-Georges),  représenté  à  Ham- 
bourg en  1693. 

PYGMALION,  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
La  Motte,  musique  de  La  Barre ,  représenté 
à  l'Opéra  le  16  mai  1700.  Il  faisait  partie  du 
ballet  du  Triomphe  des  arts,  et  n'eut  aucun 
succès  ;  plus  tard,  le  poëme  fut  refait  par  Ba- 
lot  de  Sovot,  et  Rameau  en  composa  le  mu- 
sique. Sous  cette  nouvelle  forme,  Pygmalion 
fut  représenté  à  l'Académie  royale  le  27  août 
1748. 

PYGMALION,  acte  du  ballet  du  Triomphe 
des  Arts ,  opéra  de  Lamotte,  retouché  par 
Balot  de  Sauvot,  remis  en  musique  par  Ra- 
meau, représenté  à  l'Opéra  le  27  août  1748. 

PYGMALION,  opéra  allemand,  musique  de 
Aspelmayer,  représenté  à  Vienne  vers  1770. 

PYGMALION ,  scène  lyrique  de  Jean-Jac- 
ques Rousseau,  musique  de  Coignet,  repré- 
senté au  Théâtre  -  Français  le  30  octobre 
1775. 

PYGMALION,  opéra  allemand,  musique 
de  Kuntz,  représenté  en  Allemagne  vers 
1779. 

PYGMALION ,  monodrame  ,  musique  de 
Benda,  représenté  à  Gotha  vers  1771,  et  à 
Leipzig  en  1780. 

PYGMALION,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Du  Rosoy,  musique  de  Bonesi,  re- 
présenté à  la  Comédie-Italienne  le  16  décem- 
bre 1780. 

PYGMALION  ,  monodrame  ,  musique  de 
Schweitzer,  représenté  en  Allemagne  vers 

1785. 

PYGMALION,  opéra  en  deux  actes,  musique 
de  Wagner  (Charles),  représenté  à  Darmstadt 
vers  1800. 


920 


QUAD 


QUAN 


PYGMALION,  opéra  -  comique,  musique 
de  Voikert,  représenté  à  Leopoldstadt  en 
1827. 

pygmalion  ,  mélodrame ,  musique  de 
Remde,  représenté  à  Weimar  en  1836. 

PYGMALION,  opéra,  musique  de  J.-B,  Gor- 
digiani,  représenté  à  Prague  en  1845. 

PYGMALION,  opéra,  musique  de  Fr.  Ha- 
lévy,  ouvrage  posthume  et  inédit. 

pyrame  et  THISBÉ ,  opéra  allemand , 
musique  de  Cousser,  représenté  à  Hambourg 
en  1694. 

PYRAME  et  thisbé  ,  opéra  en  cinq  ac- 
tes, précédé  d'un  prologue,  paroles  de  La 
Serre,  musique  de  Rebel  fils  et  Francœur, 
représenté  à  l'Académie  royale  le  17  octobre 
1726. 

PYRAME  ET  THISBÉ,  mélodrame,  musi- 
que de  Rochefort  (Jean-Baptiste),  représenté 
à  Casselen  1785. 

PYRAME  ET  THISBÉ,  duodrame,  musi- 
que de  Fuss  (Jean),  représenté  à  Presbourg 
vers  1795. 

PYRAME  ET  THISBÉ,  mélodrame,  mu- 
sique de  Eberl,  représenté  à  Vienne  en 
1796. 

PYRAME  ET  THISBÉ ,  mélodrame ,  musi- 


que de  Spindler,  représenté  à  Breslau  et  à 
Vienne  vers  1798. 

PYRAME  ET  THISBÉ,  opéra  allemand, 
musique  de  Bierey,  représenté  à  Breslau 
vers  1811. 

*  PYRAMID  (thë),  opéra-comique,  paroles 
de  MM.  Charles  Puerner  et  Caryl  Florio,  mu- 
sique de  M.  Charles  Puerner,  représenté  au 
Star-Theatre,  de  New- York,  en  mai  1887. 
Cet  opéra  était  l'œuvre  de  deux  auteurs  amé- 
ricains, fait  assez  rare  pour  être  signalé. 

pyramus  AND  thysbe,  opéra  anglais, 
musique  de  Leveridge,  représenté  au  théâtre 
de   Lincoln's  -  Inn  -  Felds  ,  de  Londres ,  en 

1716. 

pyramus  und  thisbe,  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  Ludwig  Gellert;  représenté 
à  Francfort,  au  Stadttheater,  en  sept,  1872. 

PYRRHUS,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
paroles  de  Fermelhuis,  musique  de  Royer, 
représentée  par  l'Académie  royale  de  musi- 
que le  26  octobre  1730.  Ce  compositeur  fut 
chef  d'orchestre  de  l'Opéra  et  directeur  du 
Concert  spirituel.  Il  écrivit  la  musique  du 
poëme  de  Voltaire  intitulé  Pandore;  elle  est 
restée  inédite. 

PYRRHUS  ET  POLYXÈNE,  tragédie  lyri- 
que en  cinq  actes,  paroles  de  Joliveau,  mu- 
sique de  Dauvergne,  représenté  à  l'Opéra  le 
il  janvier  1763. 


•QU'EST-CE  que  l'amour?  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  musique  de  M.  Henri  Weidt, 
représenté  à  Pesth  en  1863. 

QUADRI  PARLANTI  (i)  [les  Tableaux  ■par- 
lants], opéra  italien,  musique  de  Sponlini , 
représenté  à  Palerme  en  1800. 

QUADROMANIACO  (il)  [V  Archifou],  opéra 
italien,  musique  de  Borgatta,  représenté  à 
Gênes  en  novembre  1835. 

QUADRO  PARLANTE  (il)  [le  Tableau  par- 
lant], opéra  italien  en  un  acte,  musique  de 
Aspa ,  représenté  au  théâtre  Nuovo  de  Na- 
ples  au  mois  de  novembre  1834. 

*  quadro  parlante  (il),  opéra-bouffe, 
livret  évidemment  imité  de  celui  du  Tableau 


parlant,  musique  de  M.  Bacchini,  représenté 
le  15  avril  1871  sur  le  théâtre  Nuovo,  de  Na- 
ples. 

QUAKER  (the)  [le  Quaker],  opéra-comique 
anglais,  paroles  et  musique  de  Dibdin,  repré- 
senté à  Londres  en  1790. 

quakera  spiritosa  (la),  opéra  italien, 
musique  de  P.  Guglieimi,  représenté  à  Na- 
ples  en  1783. 

QUAND  DIEU  EST  DANS  LE  MARIAGE, 
DIEU  LE  GARDE ,  opérette  de  Mlle  Pauline 
Thys,  représentée  chez  l'auteur  en  février 

1861. 

*  QUAND  LA  MARIÉE  EST  TROP  BELLE, 

opérette  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Rouland 


QUAT 


QUAT 


921 


et  Watiier  et  Mme  Juliette  Bernard-Derosne, 
musique  de  M.  Clairville  fils,  représentée  au 
concert  de  la  Scala  le  1"  août  1880. 

QUAND  LES  CHATS  N'Y  SONT  PAS,  opé- 
rette, paroles  de  M.  Brunet,  musique  de 
M.  L.  Lataste,  représentée  à  Bordeaux  en 
avril  1868. 

*  quand  ON  aime,  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  M.  Merguery,  représenté  à 
Lisieux  le  9  juin  1882. 

*  QUAND    ON    N'A   PAS   DE   PARAPLUIE, 

opérette  en  un  acte,  paroles  et  musique  de 
M.  Edé,  représentée  aux  Folies-Bergère  en 
octobre  1875. 

QUANTI  CASI  IN  UN  SOL  GIORNO  OSSia 
GLI  ASSASSINI  (Que  d'événements  en  un  jour 
ou  les  Assassins),  opéra-bouffe  italien,  musi- 
que de  Trente,  représenté  à  la  Fenice  de 
Venise  en  1819. 

*QUANTI  CASI  IN  UN  SOLO  GIORNO  !  farce 
musicale  en  un  acte,  paroles  anonymes,  mu- 
sique de  Croff,  représentée  à  Milan,  sur  le 
théâtre  de  la  Scala,  le  8  novembre  1834. 

QUARANTAINE  AU  BRÉSIL  (une)  Opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  et  musique 
de  M.  Paris,  représenté  à  Dijon  le  31  dé- 
cembre 1847.  Cet  ouvrage  a  eu  du  succès. 
MM.  Henri  et  Saint-Aubin,  Mmes  Gérard  et 
Neveu  ont  rempli  les  principaux  rôles.  Le 
compositeur  était  élève  de  Méhul  et  grand 
prix  de  l'Institut. 

QUART  D'HEURE  DE  SILENCE  (un),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Guillet,  musi- 
que de  Gaveaux  (Pierre),  représenté  à  Fey- 
deau  le  1er  juin  1804. 

QUARTIER  D'HIVER  EN  AMÉRIQUE  (le), 

opéra,  musique  de  Gyrowetz ,  représenté  en 
Allemagne  vers  1840. 

QUASIMANN  (der)  ,  opéra  allemand  ,  mu- 
sique de  Danzi,  représenté  à  Munich  en  1799. 

QUASIMODO,  opéra,  livret  tiré  de  Notre- 
Same  de  Paris,  de  Victor  Hugo,  musique  de 
M.  F.  Pedrell ,  réprésenté  au  théâtre  du  Liceo 
de  Barcelone  en  avril  1875. 

QUATRE  CENTS  FEMMES  D'ALI-BABA 
(les)  ,  opérette  en  deux  actes ,  livret  de 
M.  Elie  Frébault,  musique  de  M.  A.  Nibelle  ; 
représentée  aux  Folies-Marigny  en  mars  1872. 
La  pièce  est  leste.  Le  compositeur  ferait 
mieux,  dans  l'intérêt  de  sa  réputation,  de  ne 
pas  laisser  ses  idées  musicales  charmantes  et 
abondantes  s'égarer  et  se  perdre  dans  de  tels 


sujets.  Onaremarquél'introduction,  le  rondo 
d'Alkendi  et  la  marche  turque.  Chantée  par 
Caliste  Beaucé,  Mme  Collas  et  M"e  Le- 
clerc. 

QUATRE  FILS  AYMON  (les),  opéra,  mu- 
sique de  F.  Gteser,  représenté  au  théâtre 
Kœnigstadt,  à  Berlin,  vers  1840. 

QUATRE  FILS  AYMON  (les),  opéra-comi- 
que  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  de  Leu- 
ven  et  Brunswick,  musique  de  M.  Balfe,  re- 
présenté à  l'Opéra -Comique  le  15  juillet 
1844.  Le  fond  de  la  pièce  n'a  qu'un  rapport 
fort  éloigné  avec  la  légende.  Une  quadruple 
intrigue,  qui  se  termine  par  quatre  mariages, 
offre  peu  d'intérêt  au  théâtre.  La  partition 
de  M.  Balfe  a  été  trouvée  bien  inférieure  à 
celle  du  Puits  d'amour,  joli  opéra-comique 
représenté  l'année  précédente.  Nous  signa- 
lerons cependant  l'air  :  Sentinelle,  prenez 
garde  à  vous!  la  romance  du  jeune  Aymon, 
dans  le  premier  acte;  le  duo  bouffe  entre 
Beaumanoir  et  le  vieil  Yvon,  le  sextuor  mys- 
tique et  distingué  qui  sert  de  finale  au  se- 
cond acte  ;  la  romance  d'Yvon ,  chantée  fort 
bien  par  Hermann-Léon,  et  le  trio  final,  dont 
l'effet  est  ravissant.  Les  artistes  qui  ont 
chanté  dans  cet  opéra-comique  étaient  Her- 
mann-Léon, qui  débutait  dans  cet  ouvrage, 
Chollet,  Mocker,  Duvernoy,  Mmes  Darcier, 
Potier,  Mélotte  et  Sainte-Foy, 

*  quatre  FILS  AYMON  (les),  opérette  en 
un  acte,  musique  de  M.  Victor  Staub,  repré- 
sentée au  Cercle  des  Joyeux  le  29  décem- 
bre 1888. 

*  quatre  MARIS  pour  un,  opéra-comi- 
que en  un  acte,  paroles  de  Guilbert  de  Pixé- 
récourt,  musique  de  Solié,  représenté  au  théâ- 
tre des  Jeunes-Artistes  le  27  avril  1801. 

QUATRE  SAVOYARDS  (les),  opéra,  musi- 
que de  Rieger,  né  en  1764  ;  représenté. 

*  Quattro  CONTi  (i),  opéra-bouffe,  musi- 
que de  M.  D'Alesio  Yorios,  représenté  au 
théâtre  Goldoni,  de  Naples,  en  1873 

QUATTRO  NAZIONI  (le)  [les  Quatre  na- 
tions], opéra  italien,  musique  de  Piccinni, 
représenté  à  Naples  en  1773. 

QUATTRO  PARTI  DEL  MONDO  (le)  {les 
Quatre  parties  du  monde],  opéra  italien,  mu- 
sique de  Chiavacci,  représenté  à  Milan  vers 
1801. 

QUATTRO  PAZZI  (1)  [les  Quatre  fous], 
intermède  italien,   musique   de  Zingarelli, 


922 


QUEN 


QUER 


représenté  à  Naples  par  les  élèves  du  Con- 
servatoire vers  1780. 

QUATTRO  PRIGIONIERI  ED  UN  CIARLA- 
TANO  {Quatre  prisonniers  et  un  charlatan), 
opéra-bouffe  en  un  acte,  musique  de  Sogner, 
représenté  à  Naples  en  1833. 

QUATTRO  RIVALI  IN  AMORE  (i),  Opéra 
italien,  musique  de  Marinelli ,  représenté  à 
Naples  vers  1795. 

QUATTRO  rusteghi  (i),  opéra  italien, 
livret  tiré  de  la  pièce  de  Goldoni,  musique 
de  Moseuzza,  représenté  au  Politeama  de 
Florence  le  5  juin  1875. 

QUATTRO  STAGIONI  (le)  [les  Quatre  sai- 
sons, opéra  italien,  musique  de  Caruso,  re- 
présenté à  Naples  en  1784. 

QUATTRO  STAGIONI  (le)  [les  Quatre  sai- 
sons], opéra  italien,  musique  de  Bernardini, 
représenté  à  Albano  en  1788. 

*  QUATUOR  auvergnat  (le),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Blondeau  et  Monréal, 
musique  de  M.  a.  de  Villebichot/représentée 
au  concert  de  l'Eldorado  en  1877. 

*  QUEEN  OF  THE  THAMES  (la  Reine  de 
la  Tamise),  opéra,  musique  de  J.-L.  Hatton, 
représenté  au  théâtre  Drury-Lane,  de  Lon- 
dres, en  1844. 

QUEEN'S  MASQUE  OP  BEAUTY  (the)  [le 
Masque  de  la  reine  de  beauté],  divertissement 
dramatique  à  grand  spectacle,  paroles  de 
Ben  Johnson,  musique  de  Ferrabosco,  re- 
présenté à  Witchall,  le  2  février  1609. 

QUELQUE  CHOSE  DOIT  NOUS  SURVI- 
VRE, opéra,  musique  de  André,  né  en  1741, 
mort  en  1799. 

QUENOUILLE    DE   LA    REINE    BERTHE 

(la),  opéra  en  trois  actes,  paroles  et  musique 
de  M.  Coste,  repr.à  Perpignan  en  juin  1858. 

QUENOUILLE  DE  VERRE  (la),  opéra  bouffe 
en  trois  actes,  livret  de  MM.  A.  Millaud  et 
H.  Moreno,  musique  de  M.  Charles  Grisart, 
représenté  au  théâtre  des  Bouffes-Parisiens 
le  7  novembre  1873.  Les  auteurs  de  la  pièce 
ont  poussé  l'équivoque  jusqu'aux  dernières 
limites  ;  ils  ne  se  sont  arrêtés  qu'au  point  où 
la  crudité  des  situations  et  des  expressions 
n'aurait  pu  être  tolérée.  Un  connétable  ridi- 
cule et  libertin,  une  connétable  qui  se  dé 
dommage  avec  son  neveu,  le  capitaine  Myo- 
sotis, des  négligences  de  son  mari  ;  une  que- 
nouille de  verre  associée  aux  périls  d'une 
chasteté  sans  cesse  menacée  ;  le  droit  du  sei- 


gneur, cette  ineptie  qui  n'a  plus  d'asile  que 
dans  le  conte  ou  l'opérette,  tels  sont  les  élé- 
ments de  cette  bouffonnerie.  M.  Charles  Gri- 
sart a  employé  un  talent  réel  au  service  de 
ce  livret  peu  propre  à.  être  mis  en  musique. 
On  remarque  dans  l'ouverture  un  andantino 
qui  a  du  charme,  suivi  d'un  mouvement  de 
valse  agréable  ;  dans  le  premier  acte,  le 
chœur  des  Patrouilles,  la  sérénade,  les  cou- 
plets de  la  connétable  et  ceux  de  son  mari,  le 
choeur  en  si  bémol:  Le  temps  est  passé  ;  la 
chanson  de  la  Quenouille  de  Pénélope;  dans 
le  second  acte,  un  brindisi,  le  duo  de  Myoso- 
tis et  de  la  comtesse  :  Prenez  garde,  mon  bel 
ami,  vous  allez  casser  la  quenouille  ;  il  suffit 
de  citer  pour  indiquer  le  ton  de  l'ouvrage  ; 
la  légende  du  Fil,  qui  dépasse  tout  ce  qu'on 
peut  imaginer  en  grivoiserie.  Dans  le  troi- 
sième acte,  je  signalerai  le  mérite  de  la  mu- 
sique des  couplets  du  Droit  du  seigneur,  de  la 
poétique  rêverie  de  Myosotis  :  Tu  dors,  tout 
bas  ton  sein  respire,  dont  on  a  entendu  le 
motif  dans  l'ouverture,  et  des  couplets  gau- 
lois :  Ne  prenez  pas  cet  air  sévère,  chantés  par 
la  comtesse.  Distribution  :  Myosotis,  Mme  pes- 
chard  ;  le  connétable,  Homerville  ;  la  conné- 
table, Mm«  Judic  ;  Lucette,  Mme  Debreux. 

QUENTIN  DURWARD,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Cormon  et  Michel 
Carré,  musique  de  M.  Gevaert,  représenté  à 
l'Opéra- Comique  le  25  mars  1858.  Les  au- 
teurs du  livret  ont  suivi  la  marche  du  roman 
de  Walter  Scott.  La  partition  ,  très  fournie 
de  musique,  a  achevé  de  consacrer  la  réputa- 
tion de  M.  Gevaert.  La  chansonnette  enton- 
née par  le  roi,  le  finale  mêlé  de  danses,  de 
couplets,  d'une  marche  des  archers  écossais 
ont  fait  réussir  tout  d'abord  le  premier  acte. 
Le  second  ne  renferme  guère  d'intéressant 
que  les  couplets  de  Leslie,  suivis  d'un  refrain 
à  cinq  voix.  Un  quintette  bien  instrumenté 
et  un  duo  très  dramatique  entre  Quentin  et 
Crèvecœur  sont  les  morceaux  saillants  du 
troisième  acte.  L'ouvrage  a  été  joué  par  Cou- 
derc,  Jourdan,  Faure,  Barielle,  Prilleux, 
Beckers,  Cabel,  Mlles  Boulart,  Révilly  et  Zoé 
Bélia. 

*  QUENTIN  METSYS,  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  M.  Jacquet,  représenté  à 
Verviers  en  mars  1881,  et  ensuite,  en  mars 
1884,  sur  le  théâtre  Royal  d'Anvers.  L'auteur 
était  chef  de  la  musique  du  7e  régiment  de 
ligne  belge. 

QUERELLE  (la),  opéra  allemand,  musique 
de  Bierey.  représenté  à  Breslau  vers  1814. 


RABA 


RABA 


923 


QUI  COMPTE  SANS  SON  HÔTE,  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Gustave 
Mareschal,  musique  de  M.  Léon  Meneau,  re- 
présenté à  La  Rochelle  le  10  décembre  1860. 
La  partition  se  compose  d'une  ouverture  et 
de  huit  morceaux. 

*quien  manda  MANDA,  zarzuela  en  deux 
actes,  paroles  de  Francisco  Camprodon,  mu- 
sique d'Emilio  Arrieta,  représentée  le  6  mai 
1859  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela. 

QUIEN  PORFIA  MUCHO  ALCANZA,  opéra 
espagnol  en  un  acte,  musique  de  Garcia 
(Manuel-del-Popolo-Vicente) ,  représenté  à 
Madrid  en  1805. 

QUINDICI  (1)  [les  Quinze],  opéra,  musique 
de  Bordèse,  représenté  au  théâtre  Saint- 
Charles,  à  Naples,  en  1842. 

*  QUINTIN  MESSIS,  opéra,  musique  de 
M.  Cari  Gœpfœrt,  représenté  au  théâtre  du- 
cal de  Weimar  en  février  1887. 

QUINTO  FABIO  (Quintus  Fabius),  opéra 
italien,  musique  de  Bertoni ,  représenté  à 
Padoue  en  1778. 

QUINTO  FABIO ,  opéra  italien  en  trois 
actes,  musique  de  Cherubini,  représenté  à 
Alexandrie-de-la-Paille,  pendant  la  foire,  en 
1780.  Cet  ouvrage  fut  refait  à  Rome  et  re- 
présenté au  mois  de  janvier   1783. 

QUINTO  FABIO,  opéra  italien,  musique  de 
Marinelli,  représenté  à  Rome  vers  1790. 

QUINTO  FABIO,  opéra  italien,  musique  de 
J.  Niccolini,  représenté  à  Vienne  en  1811. 

QUINTO  LUCREZIO  PROSCRITTO,  opéra 
italien,  livret  de  Moniglia,  musique  de  Cat- 
tani  (Lorenzo).  (Cattani  était  un  moine  au- 
gustin,  né  en  Toscane  dans  la  seconde  moitié 
du  xvne  siècle.) 

QUINTOS  de  Ml  pueblo  (los),  zarzuela 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Perillan  Buixo, 
musique  de  M.  Chapi,  représentée  avec  si 


peu  de  succès  en  décembre  I885p  au-théâtre 
Eslava  de  Madrid,  qu'on  ne  put  la  jouer  une 
seconde  fois. 

QUINZE  AOÛT  AUX  CHAMPS  (le),  scène 
pastorale  et  dramatique  de  circonstance,  pa- 
roles de  Michel  Carré ,  musique  de  M.  E. 
Boulanger,  représentée  à  l'Opéra-Comique  le 

15  août  1862. 

QUIPROQUO  (le),  opéra  en  deux  actes, 
paroles  de  Moustou  ,  musique  de  Philidor 
(François-André-Danican) ,  représenté  à  la 
Comédie-Italienne  le  6  mars  1760.  Réduite  en 
un  acte,  sous  le  titre  du  Volage  fixé. 

QUIPROQUO  (il)  ,  opéra  italien  ,  musique 
de  F.  Orlandi,  représenté  à  Milan  en  1812. 

QUIPROQUOS  ESPAGNOLS  (les),  Opéra- 
comique  en  deux  actes,  paroles  de  Dejaure, 
musique  de  Devienne,  représenté  au  théâtre 
Feydeau  le  10  décembre  1792. 

QUIPROQUOS  NOCTURNES  (les),  opéra- 
comique  en  un  acte  ,  musique  de  Morange, 
représenté  au  théâtre  des  Jeunes-Elèves,  à 
Paris,  vers  1799. 

*QUiROCO  ET  CRISTI,  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  M.  Eugène  Hutoy,  re- 
présenté au  Pavillon  de  Flore,  à  Liège,  le 
8  février  1872. 

*  QUITS,  opérette  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Hugues,  musique  de  M.  John  Crook,  re- 
présentée à  l'Avenue-Theatre,  de  Londres, 
en  septembre  188S.  Le  compositeur  remplis- 
sait les  fonctions  de  chef  d'orchestre  à  ce 
théâtre. 

QUITTANCE  DE  MINUIT  (la),  comédie 
mêlée  de  chants  en  un  acte,  de  Commerson  et 
Raymond  Deslandes,  musique  de  Varney,  re- 
présentée aux  Variétés  le  6  janvier  1852. 

QUOLIBET  (le)  ,  opérette  autrichienne  , 
musique  de  Kinki,  représentée  à  Josephstadt 
vers  1810. 


R 


*  rabagas,  opéra,  livret  inspiré  par  la 
comédie  de  M.  Victorien  Sardou,  musique  de 
Nicolà  De  Giosa,  représenté  en  1882  à  Rome, 
sur  le  théâtre  Argentina. 


*  RABANO  POR  LAS  horas  (el),  zarzuela 
en  un  acte,  paroles  de  Puente  et  Branas, 
musiq.  de  Francisco  Barbieri,  repr.  à  Madrid, 
sur  le  tliéâtre  de  la  Zarzuela,  le  22  janv.  186S. 


924 


RAFA 


RAHA 


*  RABELAIS,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Georges  Noyer  et  Gribouval, 
musique  de  M.  Prestreau,  représenté  sur  le 
Théâtre-Français  de  Rouen  en  mars  1883. 

RACCONTO    DELLA    PALMA    D'AMORE, 

allégorie  dramatique  italienne,  livret  de 
Francesco  Berni,  musique  de  Antonio  Mat- 
tioli,  représentée  sur  le  théâtre  de  San-Lo- 
renzo  de  Ferrare,  à  l'occasion  des  noces  du 
comte  d'Esté  Mosti  avec  Catherine  Pie  de 
Savoie,  pendant  le  carnaval  de  1650. 

RACOLEURS  (les),  opéra-bouffe  en  un 
acte,  livret  de  M.  Edouard  Duprez,  musique 
du  marquis  de  Colbert-Chabannais,  arrangé 
pour  piano  et  orchestre  par  M.  Nicou-Choron, 
représenté  à  l'école  de  Duprez  le  8  juin  1870. 
Chanté  par  MM.  Éd.  Duprez,  Morlet,  Coppel; 
Miles  Arnaud  et  Adèle  Isaac.  La  musique  est 
agréable;  on  a  applaudi  le  trio  Jurons! 

radamisto  ,  opéra  italien ,  livret  de 
Marchi ,  musique  de  Albinoni ,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Sant'-Angiolo  de  Venise 
en  1698. 

RADAMISTO  (Rhadamisté) ,  opéra  italien, 
livret  de  Marchi,  musique  de  Hœndel,  repré- 
senté à  Londres  le  27  avril  1720. 

RADAMISTO,  opéra  italien,  livret  de  Mar- 
chi, musique  de  Piccinni ,  représenté  à  Na- 
ples  en  1776. 

RADAMISTO  E  ZENOBIA,  opéra  italien, 
livret  tiré  de  la  tragédie  française  de  Cré- 
billon,  musique  de  Raimondi ,  représenté  à 
Naples  vers  1816. 

RAECHER  (die)  [les  Vengeurs'],  opéra  ro- 
mantique en  quatre  actes,  musique  de  Schin- 
delmeisser ,  représenté  en  Allemagne  en 
1844. 

*  RAFAELA,  opéra-comique,  livret  scrupu- 
leusement imité  de  celui  de  l'opéra  français 
le  Duc  d'Olonne,  musique  de  M.  Max  Wolff, 
qui  est  loin  de  valoir  celle  d'Auber,  repré- 
senté à  Munich,  sur  le  Gartner  Platz  Theater, 
en  mars  1884. 

rafaello  D'URBINO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Raimondi ,  représenté  à  Rome  vers 
1836. 

RAFAELLO  E  LA  FORNARINA,  opëra- 
séria,  livret  et  musique  de  G.  Sebastiani,  re- 
présenté au  Politeama  de  Rome  en  août  1878  ; 
chanté  par  Palombi,  Palermi,  Mmes  picconi- 
Pierangeli.  Paoletti.  Ouvrage  médiocre. 


RAFAELLO  LE  CHANTEUR,  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  livret  de  MM.  Legentil  et 
Ryan,  musique  de  M.  Willent-Bordogni,  re- 
présenté à  l'Opéra  -  National  -  Lyrique  le 
28  mai  1877.  Le  sujet  a  été  imité  du  Passant 
de  M.  Coppée. 

RAFFAELLO  E  LA  FORNARINA,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Cbissotti,  représenté  sans 
succès  au  théâtre  Alfieri  de  Turin  en  octobre 
1874. 

*  RAFFAELLO  SANZIO,  drame  lyrique  ita« 
lien  en  quatre  actes,  paroles  de  M.  Giuseppa 
Ughetti,  musique  de  M.  Napoleone  Maffezzoli, 
représenté  au  théâtre  Zizinia  d'Alexandrie 
(Egypte)  le  9  mars  1893. 

RAGGIO  D'AMORE,  opérette  italienne, 
livret  de  d'Ormeville,  musique  de  Litta  Giu- 
lio,  représenté  au  théâtre  Manzoni,  à  Milan, 
le  6  avril  1879;  chanté  par  Kaschmann, 
Mmes  Turolla,  Montalba. 

*  raggio  Dl  LUNA,  opéra  sérieux  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Carmelo  Zanoni,  musi- 
que de  M.  Franco  Leoni,  représenté  au 
théâtre  Manzoni  de  Milan  le  5  juin  1890. 

RAGGIRI  A  SORFRESA  (Muse  contre  ruse), 
opéra  buffa ,  musique  de  Farinelli ,  repré- 
senté en  Italie  vers  1804. 

RAGGIRI  AMOROSI  (i)  [  les  Tromperiei 
amoureuses],  opéra  italien,  musique  de  F.  Or- 
landi,  représenté  à  la  Scala  de  Milan  au 
printemps  de  1806. 

RAGGIRI  CIARLATANESCHI  (i)  [les  Ruses 
du  charlatan],  opéra  italien,  musique  de  Fio- 
ravanti  (Valentin),  représenté  à  Naples  vers 
1811. 

RAGGIRI  DELLA  CANTATRICE  (i)  [les 
Ruses  de  la  cantatrice],  opéra-bouffe  italien , 
musique  de  Maggiore ,  représenté  à  Naples 
en  1745. 

RAGGIRI  DELLA  SERVA  (i)  [les  Ruses  de 
la  servante],  opéra  italien,  musique  de  P.  Gu- 
glielmi,  représenté  à  Venise  en  1774. 

RAGGIRI  SCOPERTI  (i)  [les  Fourberies  de'- 
couvertes],  opéra  italien,  musique  de  Tritto, 
représenté  au  théâtre  Valle,  à  Rome,  en 
1786. 

RAGGITORE  DI  POCO  FORTUNA  (il.), 
opéra  italien,  musique  de  P.  Guglielmi,  re- 
présenté en  Italie  en  1776. 

RAHABA,  opéra  biblique  en  quatre  actes. 


RAMA 


RAOU 


923 


musique  de  M.  Fr.  de  Paula  Sanchez,  repré- 
senté à  Barcelone,  sur  le  théâtre  du  Liceo,  le 
23  mars  1867.  Interprètes  :  MM.  Stagno, 
Boccalini,  Vialetti  et  Mme  Pascal. 

*  RAIMONDIN,  opéra  en  cinq  actes,  paroles 
de  M.  H.  von  Schmid,  musique  de  M.  le  baron 
de  Perfall,  représenté  au  Théâtre  royal  de 
Munich  le  27  mars  1881,  et  à  l'Opéra  royal 
de  Berlin  en  septembre  1882. 

RAISON  ,   L'HYMEN   ET   L'AMOUR  (la)  , 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Pa- 
trat  fils,  musique  de  Taix,  représenté  sur 
.  le  théâtre  des  Jeunes-Elèves  le  30  janvier 
1804. 

RAJAH  DE  MYSORE  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Chivot  et  Daru,  musi- 
que de  M.  Charles  Lecocq  ;  représentée  au 
théâtre  des  Bouffes-Parisiens  le  21  septem- 
bre 1869.  Il  y  avait  dans  la  donnée  de  cette 
pièce,  empruntée  à  un  vieux  conte  allemand, 
de  quoi  faire  un  charmant  ouvrage.  Les  au- 
teurs ont  forcé  les  détails  et  ont  trop  sacrifié 
à  Momus  et  aux  satyres;  cette  manie  de 
farce  à  outrance  gâte  tout.  Un  rajah  ne  se 
contente  pas  d'être  le  plus  heureux  des  sou- 
Terains,  il  veut  être  immortel.  Son  médecin 
lui  administre  une  drogue  et  le  voilà  passé 
immortel.  Il  dort,  et  à  son  réveil  on  lui  per- 
suade qu'il  a  dormi  dix-huit  ans  ;  sa  femme 
est  morte;  tout  a  vieilli  autour  de  lui;  il  veut 
épouser  la  jeune  sœur  de  sa  femme  qu'il 
trouve  trop  jeune  pour  lui.  Il  renonce  à  l'im- 
mortalité et  veut  reprendre  les  conditions 
de  la  vie  commune;  pendant  un  second  som- 
meil, tout  reprend  son  aspect  accoutumé  ;  il 
retrouve  sa  femme  vivante,  ses  amis,  son 
médecin  et  se  contente  d'être  le  plus  heureux 
des  rajahs.  Sans  les  vulgarités  du  dialogue, 
les  grossièretés  qu'y  ajoutent  encore  les  ac- 
teurs, cette  pièce  serait  fort  agréable.  La 
musique  est  spirituelle,  bien  faite  et  fort 
mélodique.  Ce  n'est  pas  le  compositeur  qui 
a  été  en  faute.  Son  ouverture  est  charmante. 
Je  signalerai  une  valse  chantée  par  Dilarah, 
les  couplets  du  médecin  et  le  chœur  qui  les 
accompagne.  Cet  ouvrage  a  été  joué  par  Dé- 
siré, Bonnet,  Mme  Thierret  et  M'ie  Ray- 
monde. 

*  RALLYE- C  H AMPDOUILLARD,      Opérette 

en  un  acte,  paroles  de  M.  Henri  Ramond, 
musique  de  M.  Polideffre,  représentée  au 
Palais-Royal  le  20  janvier  1873. 

RAMAH-DROOG,  opéra  anglais,  musique 
de  Mazzinghi  et  Reeve,  représenté  à  Covent- 
Garden  de  Londres,  vers  1798. 


*  RAMIRO,  opéra  romantique  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  A.  Herrmann,  musique  de 
M.  Eugène  Lindner,  représenté  avec  succès 
à  Weimar,  sur  le  théâtre  de  la  Cour,  en  dé- 
cembre 1885. 

RANCUNE  TROMPÉE  (la),  opéra  en  un 
acte ,  paroles  de  Marmontel ,  musique  de 
Louis  Piccinni,  représenté  à  Feydeau  le 
12  octobre  1819. 

*  rantzau  (i),  opéra  sérieux  en  quatre 
actes,  paroles  de  MM.  Targloni-Tozzetti  et 
Menasci  (d'après  le  drame  de  MM.  Erckmann- 
Chatrian),  musique  de  M.  Pietro  Mascagni, 
représenté  au  théâtre  de  la  Pergola  de  Flo- 
rence le  10  novembre  1892.  M.  Mascagni, 
dont  la  renommée  s'est  faite  avec  une  rapi- 
dité prodigieuse  et  un  excès  quelque  peu  ridi- 
cule, croit  peut-être  avec  trop  de  facilité  que 
la  gloire  a  déjà  couronné  son  front.  Il  produit 
fiévreusement,  sans  cesse  et  sans  relâche, 
sans  même  prendre  le  temps  et  la  peine  de 
réfléchir  à  ce  qu'il  fait,  se  fiant  sur  l'engoue- 
ment singulier  dont  il  avait  été  l'objet  et  la 
chance  extraordinaire  qui  a  accueilli  son  pre- 
mier ouvrage,  cette  Cavalleria  rusticana, 
dont  le  succès,  sans  que  le  public  s'en  soit 
même  rendu  compte,  est  dû  en  grande  partie 
aux  rares  qualités  d'un  livret  rapide,  drama- 
tique et  particulièrement  émouvant.  Pour 
en  revenir  aux  Rantzau,  dont  la  partition, 
écrite  avec  négligence,  sans  goût  et  sans 
originalité,  d'une  harmonie  étrange  et  peu 
soignée,  était  orchestrée  d'une  façon  à  la  fois 
bruyante  et  creuse,  ce  fut  une  lourde  décep- 
tion pour  le  public  italien,  qui  avait  fait  de 
M.  Mascagni  son  idole  et  qui  le  considérait 
déjà,  ce  qui  était  aller  un  peu  vite,  comme  le 
successeur  désigné  de  "Verdi.  La  critique  fut 
cruelle  à  cette  œuvre  mal  venue,  le  public 
compritsans  peine  quel'auteur  s'était  trompé, 
et  l'insuccès  fut  éclatant.  Cenefutpourtantpas 
la  faute  de  l'exécution,  que  l'auteur  dirigeait 
en  personne,  etqui,  excellente  de  tous  points, 
était  confiée  à  Mmes  Dardée  et  Cecchini,  à 
MM.  Battistini,  De  Lucia,  Sottolana,  Broglio 
et  Paroli. 

RANDRUSIA  JUSTICE  URBS  INSIGNIS 
EXIMIA  VIRTUTE  PII  HEROIS  NICOLAI 
EBBONliE  LIBERATA  (d'après  M.  Fétis,  ce 
titre  renferme  un  chronogramme  latin). 
Eberlin  (Jean),  le  célèbre  organiste,  écrivit 
la  musique  de  ce  drame,  qui  fut  exécuté  par 
les  étudiants  du  couvent  des  bénédictins  de 
Salzbourg,  le  3  septembre  1751. 

RAOUL  BARBE-BLEUE,  opéra-comique  en 


926 


RAOU 


RAPI 


trois  actes,  paroles  de  Sedaine ,  musique  de 
Grétry ,  représenté  aux  Italiens  le  2  mars 
1789.  Cet  ouvrage  est  un  des  plus  faibles  de 
ce  compositeur ,  qui  d'ailleurs  n'insiste  pas 
trop  sur  son  éloge  dans  ses  Essais.  Il  re- 
commande le  trio  :  Ma  sœur,  ne  vois-tu  rien 
venir?  et  l'air  de  Raoul  :  Venez  régner  en  sou- 
veraine, dans  lequel  le  basson  soutient  des 
notes  qui  forment  avec  le  chant  des  quintes 
consécutives.  Voici  dans  quels  termes  Grétry 
les  justifie  :  «  Cet  effet  est  dur  à  l'oreille,  sans 
doute  ;  mais  si  l'on  fait  attention  que  lorsque 
Raoul  dit  à  Isaure  :  Venez  régner  en  souve- 
raine, c'est  comme  s'il  lui  disait  :  «  Venez 
»  chez  moi  pour  y  être  égorgée,  si  vous  êtes 
>  curieuse,  »  (et  le  public  sait  qu'elle  a  ce  dé- 
faut) ;  les  quintes  alors  font  frémir  l'auditeur, 
et  c'est  précisément  ce  que  j'ai  voulu.  »  Naïve 
illusion  1  La  musique  de  Grétry  n'a  jamais 
fait  frémir  personne ,  même  celle  qu'il  a 
écrite  dans  la  Fausse  magie.  Il  s'abusait  d'ail- 
leurs sur  la  propriété  et  l'action  morale  des 
intervalles.  En  ce  qui  concerne  les  quintes 
de  suite,  si  Halévy  en  a  tiré  un  effet  pathéti- 
que dans  l'air  de  la  Juive  :  II  va  venir,  si 
M.  Verdi  en  a  obtenu  un  effet  mélodique 
puissant  dans  le  M iserere  du  Trovatore;  Ros- 
sini  a  fait  produire  à  ces  mêmes  quintes  con- 
sécutives ,  dans  Guillaume  Tell ,  des  effets 
tout  différents  ;  elles  ont  donné  un  caractère 
pastoral  à  la  tyrolienne  et  un  charme  mys- 
térieux et  doux  au  chœur  :  Voici  la  nuit. 

RAOUL,  SIRE  DE  CRÉQUI,  comédie  lyrique 
en  trois  actes,  paroles  de  Monvel ,  musique  de 
Dalayrac ,  représentée  aux.  Italiens  le  31  oc- 
tobre 1789.  Cette  pièce  offre  du  mouvement 
et  de  l'intérêt,  à  l'exception  d'une  scène  in- 
convenante dans  laquelle  les  fils  d'un  geôlier 
enivrent  leur  père  pour  délivrer  un  prison- 
nier. La  partition  renferme  de  jolis  motifs  ; 
nous  citerons  les  plus  saillants  :  la  romance: 
De  vos  bontés ,  de  son  amour,  chaque  instant 
m'est  un  nouveau  gage,  la  mélodie  en  est 
bien  faite  et  l'harmonie  fort  régulière;  le 
petit  duo  des  deux  frères  :  Je  brûle  de  voir  ce 
château;  la  romance  de  Raoul,  qui  est  d'un 
sentiment  très  fin  :  Une  lumière  vive  et  pure, 
enfin  les  couplets  en  ut  de  Bathilde  et  de  Lud- 
ger,  suivis  d'un  trio  d'un  bon  effet.  La  chan- 
son :  Un  jour  Lisette  allait  aux  champs,  est 
restée  longtemps  populaire.  Cet  ouvrage, 
moyennant  quelques  changements  dans  le 
livret,  serait  entendu  avec  plaisir. 

RAOUL  DER  BLAUBARB  (  Raoul  Barbe- 
Bleue),  opéra  allemand,  musique  de  Fischer 
(Antoine),  représenté  à  Vienne  vers  1807. 


RAOUL  DI  CREQUI  (il),  opéra  séria,  mu- 
sique de  J.-S.  Mayer ,  représenté  à  la  Scala, 
de  Milan,  en  1810. 

RAOUL  DI  créqui,  opéra  italien,  musique 
de  Morlacchi,  représenté  à  Dresde  dans  le 
mois  d'avril  1811.  C'était  un  ouvrage  à  grand 
spectacle  et  très  émouvant.  Il  obtint  un 
grand  succès  et  eut  un  nombre  considérable 
de  représentations. 

RAOUL  DI  crequi,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Fioravanti  (Valentin),  représenté 
à  Rome  vers  1812. 

RAOUL  DI  CREQUI ,  opéra  italien,  musi- 
que de  Altavilla,  représenté  à  Turin  vers 
1848. 

*  RAPACIN  DE  CANDAS  (el),  zarzueia  en 
un  acte,  musique  de  Gabriel  Balart,  repré- 
sentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque,  en 
1864. 

RAPHAËL,  opéra  romantique  allemand  en 
trois  actes,  musique  de  Telle ,  représenté  à 
Vienne  en  1835,  et  au  théâtre  Wilhelmstadt, 
à  Berlin ,  en  janvier  1853. 

RAPHAËL,  opéra  en  'cinq  actes,  livret  de 
Méry,  musique  de  Giunti  Bellini,  repré- 
senté au  Théâtre-Lyrique  (Athénée)  le  28  mai 
1873.  L'esprit  paradoxal  et  la  recherche  de 
l'effet,  sans  choix  et  sans  aucun  souci  de  la 
vérité,  qu'affectait  Méry,  le  rendaient  peu 
propre  à  faire  une  œuvre  dramatique.  Celle- 
ci  est  pitoyable.  Les  principaux  personnages 
sont  Raphaël,  Jules  Romain,  la  Fornarina  et 
la  Vanozza,  sa  rivale,  qui  fait  empoisonner  le 
grand  peintre,  dans  sa  fureur  jalouse.  Aucun 
musicien  n'aurait  pu  triompher  d'un  sem- 
blable livret.  On  a  remarqué  cependant  une 
barcarolle  avec  chœurs  et  l'air  de  contralto  : 
La  haine  déchire  mon  âme.  Chanté  par  Sacley, 
Mme  Crapelet  et  Mlle  Formi. 

RAPIMENTO  (il)  [l'Enlèvement],  opéra 
italien ,  musique  de  Mandanici,  représenté  à 
Milan  en  1837. 

RAPIMENTO  DELLA  SPOSA  VENDICATO 

(il)  [l'Enlèvement  de  l'épouse  vengé'],  opéra 
italien ,  musique  de  Lauretis ,  représenté  à 
Civitta-Vecchia  en  1844. 

*  rapimento  (il),  opéra  sérieux,  musique 
de  M.  Guglielmo  Pincherle,  représenté  à 
Pérouse  en  1863. 

RAPIMENTO  DI  CEFALO  (il)  [l'Enlève- 
ment de  Céphale],  ouvrage  en  cinq  actes  avec 


RATT 


RAYM 


927 


nn  prologue  intitulé  la  Poésie,  composé  sur 
le  drame  du  poète  Chiabera,  par  ordre  du 
grand-duc  de  Toscane,  à  l'occasion  des  noces 
de  Marie  de  Médicis.  Les  chœurs  furent  écrits 
par  Stefano  Venturi  del  Nibbio ,  Pierre 
Strozzi  et  par  le  chanoine  Lucas  Bâti,  maître 
de  chapelle  de  la  cathédrale  de  Florence  et 
de  la  cour  des  Médicis.  Il  fut  représenté  le 
9  octobre  1597.  Cet  ouvrage  a  été  publié  à 
Venise  en  1605. 

RAPPRESAGLIA  (la.)  [les  Représailles], 
opéra  italien,  musique  de  Stunz,  représenté 
au  théâtre  de  la  Scala  de  Milan  le  2  septem- 
bre 1819. 

RAPPRESAGLIA  (la.),  opéra  buffa,  musi- 
que de  Mercadante,  représenté  à  Cadix  au 
printemps  de  1829. 

*  rapto  (un),  opérette-comique,  paroles 
de  M.  Colomé,  musique  de  M.  Nicolau,  repré- 
sentée sur  le  théâtre  Priée,  à  Madrid,  en  mars 
1887.  La  musique  de  ce  petit  ouvrage  obtint 
un  succès  très  vif. 

*  raquel,  drame  lyrique  italien  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Mariano  Capdepon,  mu- 
sique de  M.  Antonio  Santamaria,  compositeur 
espagnol,  représenté  au  Théâtre  royal  de 
Madrid  le  30  novembre  1891. 

*  R  assegn  A  AL  c  ampo  (una),  opéra-bouffe, 
paroles  de  Nicola  Tauro,  musique  de  Vin- 
cenzo  Fioravanti,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  de  la  Fenice,  en  1845. 

RATAPLAN    OU    LE    PETIT    TAMBOUR, 

opéra-comique,  musique  de  Pillwitz,  repré- 
senté à  Brème  en  1831. 

*  RATBOLD,  opéra  en  un  acte,  livret  de 
Félix  Dahn,  musique  de  M.  Reinhold  Bocker, 
représenté  à  Mayence  en  novembre  1895. 

*  RATTCLIPF,  drame  lyrique,  musique  de 
M.  Mauritius  Vavrinecz,  écrite  sur  le  drame 
connu  de  Henri  Heine,  représenté  sur  le 
théâtre  allemand  de  Prague  le  28  février  1895. 
M.  Vavrinecz  était  maître  de  chapelle  de  la 
cathédrale  de  Pesth. 

RATTENFÂNGER  VON  HAMELN  [le  Pre- 
neur de  rats  de  Hamelii],  opéra  allemand  en 
cinq  actes,  livret  de  Friedrich  Hofmann,  d'a- 
près une  légende  de  Julius  Wolff,  musique 
de  Victor  Nessler,  représenté  au  Stadttheater 
de  Leipzig  en  mars  1879. 

RATTO  DELLA  SPOSA  (il),  opéra  italien, 
musique  de  P.  Guglielmi,  représenté  à  Gênes 
vers  1768. 


RATTO  DELLE  SABINE  (il)  [l'Enlèvement 
des  Sabines],  opéra  italien ,  livret  de  Niccolô 
Minato,  musique  de  Draghi  (Antoine),  re- 
présenté à  l'occasion  du  jour  de  naissance  de 
Léopold  1er,  à  Vienne  en  1674. 

RATTO  DELLE  SABINE  (il),  opéra  italien, 
livret  de  Bussani,  musique  de  Agostini,  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  Saint-Jean-Chry- 
sostome,  à  Venise,  en  1680,  et  repris  à  Bologne 
en  1689. 

ratto  DELLE  SABINE  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Zingarelli ,  représenté  à  Venise 
en  isoo. 

RATTO  DELLE  SABINE  (il),  opérette  ita- 
lienne, livret  de  Alfano,  musique  de  F.  Pal- 
mieri,  représentée  au  théâtre  Varietà  de 
Naples  le  4  décembre  1878. 

RATTO  DI  CEFALO  (il)  ,  opéra  italien, 
livret  de  Berni,  musique  de  Andréa  Mattioli, 
représenté  à  Ferrare  en  1650.  On  fit  usage 
dans  cette  pièce  de  machines  inventées  par 
Carlo  Pasetti. 

RATTO  DI  elena  (il),  opéra  italien,  livret 
de  Paolella,  musique  de  Cirillo,  représenté  à 
Naples  en  1655. 

RATTO  DI  EUROPA  (il)  [l'Enlèvement 
d'Europe  ] ,  opéra  italien ,  livret  d'Elvezio 
Sandri,  musique  de  Manelli,  représenté  à 
Plaisance  en  1653. 

RATTO  DI  proserpina  (il)  ,  intermède 
italien,  musique  de  Asioli,  représenté  à  Na- 
ples vers  1785. 

RAUBERER  (der)  [l'Enchanteur] ,  opéra 
allemand ,  musique  de  Holly ,  représenté  en 
Allemagne  vers  1773. 

RAUCHFANGKEHRER  (der)  [le  Ramo- 
neur], opéra  allemand  en  trois  actes,  musi- 
que de  Salieri,  représenté  en  Allemagne  en 
1781. 

RAUGRAF  (der),  opéra  allemand,  musique 
du  comte  de  Feltre,  représenté  à  Francfort- 
sur-le-Mein,  en  1828. 

RAWEDIMENTO  (le  Repentir),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Cammarano,  représenté  au 
théâtre  du  Fondo,  à  Naples,  en  1840. 

RAYMOND  OU  LE  SECRET  DE  LA  REINE, 

drame  lyrique  en  trois  actes.paroles  de  MM.  de 
Leuven  et  Rosier ,  musique  de  M.  Ambroise 
Thomas,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
6. juin  185L  La  légende  du  masque  de  fer  a 


928 


RAYM 


RE 


fourni  le  sujet  de  ce  sombre  mélodrame.  La 
scène  se  passe  à  Moret,  près  de  Fontainebleau, 
au  premier  acte.  Raymond  est  un  jeune  pay- 
san, enrichi  par  la  protection  d'une  personne 
inconnue.  Il  va  épouser  la  pauvre  orpheline 
Stella.  Tout  à  coup  son  mariage  est  rompu 
par  l'intervention  du  chevalier  de  Rosargue, 
créature  du  cardinal  Mazarin  ;  car  Raymond 
est  le  frère  du  roi,  et  ne  doit  pas  épouser  une 
paysanne.  Il  reçoit  le  brevet  d'officier  et  part 
pour  la  guerre.  Au  second  acte,  Raymond  est 
à  Fontainebleau,  où  il  voit  la  reine,  sa  mère, 
et  apprend  d'une  des  dames  de  la  cour  le 
fatal  secret.  Mazarin  en  est  informé  ;  il  donne 
ordre  de  conduire  Raymond  dans  une  prison 
lointaine,  et  de  cacher  sous  un  masque  de  fer 
les  traits  qui  peuvent  révéler  sa  naissance. 
Après  diverses  péripéties ,  tous  les  person- 
nages se  retrouvent  dans  un  couvent.  Le 
chevalier  reconnaît,  dans  Stella,  sa  fille.  Il 
répare  son  lâche  abandon  en  prenant  la  place 
de  Raymond ,  et,  poussant  le  dévouement 
jusqu'à  l'héroïsme,  il  se  couvre  du  masque 
fatal  et  se  laisse  conduire  à  la  Bastille.  Un 
tel  livret  convenait  peu  au  genre  de  talent 
de  M.  Ambroise  Thomas,  qui  d'ailleurs  a  eu  la 
mauvaise  fortune  de  prodiguer  des  trésors  de 
science  et  de  goût  dans  des  pièces  médiocres 
et  souvent  pires.  L'ouverture  offre  un  an- 
dante  remarquable  ,  suivi  d'une  brillante  pé- 
roraison. Le  chœur  des  vieillards,  au  milieu 
duquel  se  trouve  une  chanson  à  boire  fort 
originale,  a  été  redemandé  par  le  public.  Un 
autre  chœur  dialogué,  de  femmes,  a  obtenu  le 
même  accueil  :  Heureux  époux,  quelle  faveur! 
Le  deuxième  acte  renferme,  entre  autres 
morceaux  intéressants,  une  romance  char- 
mante chantée  par  le  ténor  :  En  proie  au  dou- 
loureux martyre,  et  une  scène  pastorale  tour 
à  tour  musicale  et  chorégraphique.  M.  Am- 
broise Thomas  a  donné  à  cette  partie  de  son 
ouvrage  un  caractère  archaïque  parfaitement 
réussi.  L'ariette  :  Petits  oiseaux ,  que  vous 
êtes  heureux ,  est  d'un  goût  exquis.  Nous  ne 
citerons  du  troisième  acte  que  la  prière  des 
moines  ,  la  cavatine  du  ténor  :  Point  de  pitié 
pour  mes  larmes,  et  la  mélodie  de  Stella  :  Illu- 
sion chérie.  Le  style  idéal  du  compositeur 
s'est  trouvé  presque  toujours  en  désaccord 
avec  le  fond  de  cette  pièce  empruntée  au 
répertoire  de  l'Ambigu.  L'exécution  de  cet 
ouvrage  a  été  confiée  à  Boulo,  Bussine,  Moc- 
ker  et  à  Mlles  Lefebvre  et  Lemercier.  La 
partition  pour  piano  et  chant  a  été  arrangée 
par  M.  Vauthrot. 

*  RAYMOND  AND  AGNES,  drame  lyrique, 
musique  d'Edward  Loder,  représenté  à  Man- 


chester  en  1855,    et  reproduit  plus  tard  à 
Londres,  au  théâtre  Saint-James. 

RAYMOND  DE  TOULOUSE,  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Guilbert  de  Pixé- 
récourt,  musique  de  Foignet  père  et  fils, 
représenté  au  théâtre  des  Jeunes-Artistes  le 
16  septembre  1802. 

*  RAZZIA,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
de  MM.  Verneuil  et  Corre,  musique  deM.Vau 
Damme,  représenté  à  Gand  en  février  1S96. 
L'auteur  de  la  musique  appartenait  à  l'or- 
chestre du  théâtre. 

RE  ALLA  CACCIA  (il)  [le  Roi  à  la  chasse], 
opéra  italien,  musique  de  Galuppi ,  repré- 
senté à  Venise  en  1763. 

RE  ALLA  CACCIA  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Felice  Alessandri,  représenté  à  Lon- 
dres en  1769. 

RE  GILIDORO  (il),  fable  dramatique,  mu- 
sique de  Bertali,  représentée  à  Vienne  en 

1659. 

RE  INFANTE  (il)  ,  opéra  italien,  livret  de 
Matteo  Noris,  musique  de  C.  Pallavicino, 
représenté  à  Venise  en  1683. 

RE  INFANTE  (il)  ,  opéra  italien,  livret 
de  Matteo  Noris,  musique  de  Perti,  repré- 
senté à  Bologne  sur  le  théâtre  Malvezzi  en 
1694. 

RE  MACCARONE,  opérette  italienne,  livret 
d'Ovidi,  musique  de  Canti,  représentée  au 
théâtre  Quirino,  à  Rome,  le  13  mai  1880  ; 
chanté  par  De  Martino,  Milzi  et  Mme  Ga- 
rofolo. 

RE  manfredi  (il),  opéra  posthume,  musi- 
que d'Andréa  Casilini,  représenté  à  Gênes 
en  octobre  1872.  Cet  ouvrage,  écrit  en  1856, 
n'a  pas  réussi. 

RE  manfredi  (il),  opéra  italien  en  trois 
actes,  livret  de  Léopold  Marenco,  musique  de 
Montuoro,  représenté  au  teatro  regio  de  Tu- 
rin le  10  janvier  1874.  Cet  ouvrage,  dont  la 
musique  était  d'une  insipidité  rare  et  d'une 
faiblesse  lamentable,  est  tombé  sous  les 
huées  et  sous  les  sifflets  et  à  pu,  a  grand- 
peine,  être  joué  deux  fois. 

*  RE  MANFREDI,  opéra  sérieux,  paroles 
de  M.  Golisciani,  musique  de  M.  Carlo  Sessa, 
représenté  au  théâtre  Dal  Verme  de  Milan  le 
23  juillet  1884. 

*  RE  NALA,  opéra  sérieux  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Vincenzo  Valle,  musique  de 


RE 

M.  Antonio  Smareglia,  représenté  au  théâtre 
de  la  Fenice  de  Venise  le  9  février  1887.  Joué 
par  M>ne  Cerne,  MM.  Fagotti,  Fari  et  Sillich. 

RE  PASTORE  (il)  [le  Roi  pasteur],  opéra 
italien,  livret  de  l'abbé  Pietro  Metastasio, 
musique  de  Sarti ,  représenté  sur  le  théâtre 
du  San-Mosè  à  Venise  en  1753 ,  avec  un  im- 
mense succès.  La  partition  de  Sarti  est  la 
plus  remarquable  de  toutes  celles  qui  ont  été 
écrites  sur  cette  pièce  charmante.  Nous  cite- 
rons les  airs  suivants  :  Intendo,  amico  rio  ; 
Alla  selva,  al  prato,  al  fonte;  So,  che  pastor 
son  io;  Si  spande  al  sole  in  faccia;  Per  me 
rispondete;  Di  tante  sue  procelle;  le  duetto: 
.  Vanne  a  regnar,  ben  mio ;  Al  mio  fedel  dirai; 
Ogu'  altro  affetto  ormai;  Ah  per  voi  lapianta 
umile;  Barbaro,  o  dio,  mi  vedi;  Se  vincendo 
vi  rendo  felici;  le  quartetto  :  Ah  tu  non  seipiù 
mio  ;  l'Amerà,  farà  costante  ;  Io  rimaner  di- 
visa; Se  tu  di  me  fai  dono;  Sol  puô  dir, 
corne  si  trova;  Voi,  che  fausti  ognor  donate, 
et  le  chœur  final  :  Dalla  selva  et  dall'ovile. 

RE  PASTORE  (il)  [le  Roi  pasteur],  opéra 
italien ,  livret  de  Métastase ,  musique  de 
Bono,  représenté  à  Milan  en  1753. 

RE  PASTORE  (il)  [le  Roi  pasteur],  opéra 
italien,  livret  de  Métastase,  musique  de  Jean- 
Frédéric  Agricola,  représenté  à  Berlin  en 
1753. 

RE  PASTORE  (il)  [le  Roi  pasteur],  opéra 
italien  ,  livret  de  Métastase,  musique  de  Jo- 
melli,  représenté  à  Stuttgard  en  1755. 

RE  PASTORE  (il)  [le  Roi  pasteur],  opéra 
italien ,  livret  de  Métastase ,  musique  de 
Gluck,  représenté  à  Vienne  en  1756. 

RE  PASTORE  (il)  [le  Roi  pasteur],  opéra 
italien ,  livret  de  Métastase ,  musique  de 
Zonca,  représenté  à  la  cour  en  1760. 

RE  PASTORE  (il)  [le  Roi  pasteur],  opéra 
italien,  livret  de  Métastase,  musique  de  Pic- 
cinni,  représenté  à  Naples  en  1760. 

RE  PASTORE  (il)  [le  Roi  pasteur],  opéra 
italien ,  livret  de  Métastase,  musique  de  P. 
Guglielmi ,  représenté  à  Venise  en  1767. 

RE  PASTORE  (il)  [le  Roi  pasteur],  opéra 
italien,  livret  de  Métastase,  musique  de  Ut- 
tini,  représenté  à  Venise  vers  1773. 

RE  PASTORE  (il)  [le  Roi  pasteur],  opéra 
italien  en  deux  actes ,  livret  de  Métastase, 
musique  de  Mozart,  représenté  à  Salzbourg 
en  1775.  Ce  fut  à  l'occasion  du  séjour  de  l'é- 
lecteur Maximilien  dans  cette  ville  que  Mo- 


REGI 


929 


zart  composa  cet  ouvrage,  dans  lequel  se  ré- 
véla son  aptitude  à  écrire  la  musique  dra- 
matique. 

RE  PASTORE  (il)  [le  Roi  pasteur],  opéra 
italien,  livret  de  Métastase,  musique  de 
Rauzzini  (Matthieu),  représenté  à  Dublin  en 
1784. 

RE  PASTORE  (il)  [le  Roi  pasteur],  opéra 
italien,  livret  de  Métastase ,  musique  de  Pa- 
renti ,  représenté  en  Italie  vers  1787. 

RE  TEODORO  (il)  [le  Roi  Théodore], 
opéra-bouffe  italien,  livret  de  Casti,  musique 
de  Paisiello ,  représenté  à  Vienne  en  1784, 
et  au  théâtre  de  Monsieur  le  21  fév.  1789.  Ce 
fut  sur  la  demande  dp  l'empereur  Joseph  II 
que  le  compositeur  écrivit  II  re  Teodoro ,  un 
de  ses  chefs-d'œuvre.  On  trouve  dans  la  par- 
tition autant  de  grâce  mélodieuse  que  de 
verve  scénique.  Le  septuor  du  Roi  Théodore 
est  une  composition  charmante  qui  est  de- 
venue célèbre  dans  toute  l'Europe.  Traduit 
en  français  par  Moline,  cet  ouvrage  fut  re- 
présenté à  l'Opéra,  le  11  septembre  1787, 
sous  ce  titre  :  le  roi  Théodore  à  Venise. 

REA  SYLVIA,  opéra  italien,  musique  de 
Cutrera,  représenté  à  Palerme  en  1840. 

*  REBECCA,  opéra  sérieux,  musique  de 
M.  Bartolomeo  Pisani,  représenté  sans  succès 
à  Milan,  sur  le  théâtre  de  la  Scala,  le  5  no- 
vembre 1865. 

RECHERCHE  DE  L'INCONNU  (la),  opé- 
rette en  un  acte ,  paroles  de  M.  Charles  Bri- 
dault,  musique  de  M.  Mangeant,  représentée 
aux  Folies-Nouvelles  en  décembre  1857. 

RECIMERO,  opéra  séria  en  trois  actes, 
livret  de  Matteo  Noris ,  musique  de  Pergo- 
lèse,  représenté  sur  le  théâtre  San- Bartolo- 
meo, à  Naples,  vers  1731. 

RECIMERO,  opéra  italien,  livret  de  Mat- 
teo Noris,  musique  de  Jomelli,  représenté  à 
Rome  en  1740. 

RECIMERO,  opéra  italien,  livret  de  Matteo 
Noris,  musique  de  Borghi,  représenté  à  Flo- 
rence en  1778. 

RECIMERO,  opéra  italien,  livret  de  Matteo 
Noris,  musique  de  P.  Guglielmi ,  représenté 
à  Naples  en  1778. 

RECIMERO,  opéra  italien,  livret  de  Matteo 
Noris,  musique  de  Buroni,  représenté  & 
Stuttgard  en  1773. 

59 


930 


REGR 


recimeeo,  opéra  italien,  musique  de  Zin- 
garelli,  représenté  à  Venise  en  1785. 

recimero,  opéra  italien  en  deux  actes, 
musique  de  Siri,  représenté  au  théâtre  Saint- 
Charles,  de  Naples,  en  1791. 

RECIMERO,  RE  DE'  V  AND  ALI,  opéra  ita- 
lien, livret  de  Matteo  Noris,  musique  de  C. 
Pallavicino ,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Saint-Jean-Chrysostome,  à  Venise,  en  1685. 

*  réconciliation  (la),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  J.  Deschamps  et  Félix 
Savard,  musique  de  Georges  Rose,  repré- 
sentée aux  Nouveautés  le  n  juillet  1867. 

réconciliation  villageoise  (la), 

opéra-comique  en  un  acte,  en  prose,  mêlé 
d'ariettes,  paroles  de  Laribardière,  retouchées 
par  Poinsinet,  musique  de  Tarade,  repré- 
senté aux  Italiens  le  15  juillet  1765. 

*  RECRUE  de  LIÈGE  (la),  opéra-bouffe  en 
langue  wallonne,  musique  de  Jehan-Noël 
Hamal,  représenté  à  Liège  en  1757. 

RECRUES  (les),  opéra,  musique  de  Mede- 
ritsch,  représenté  à  Vienne  en  1794. 

RECRUTEN  AUF  DEM  LANDE  (die)  [les 
Recrues  en  campagne],  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Stegmann,  représenté  à  Mittau  en 
1775. 

RECRUTEURS  (les),  opéra-comique  en 
trois  actes  et  quatre  tableaux,  paroles  de 
MM.  de  Jallais  et  Vulpian ,  musique  de 
M.  Lefébure-Wély ,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  13  décembre  1861.  Sur  un  livret 
insipide,  l'habile  organiste  a  écrit  une  par- 
tition hérissée  de  combinaisons  harmoni- 
ques, estimable  à  cause  de  la  science  de 
détail  qu'on  y  remarque,  mais  peu  mélo- 
dique en  somme,  et  dépourvue  de  qualités 
dramatiques.  Le  contrepoint  sur  l'air  de  La 
tnonaco  est  intéressant;  les  couplets  de  Lu- 
cas, au  commencement  du  second  acte  ,  em- 
pruntent leur  effet  comique  à  un  procédé 
bien  souvent  employé  dans  les  pièces  do 
théâtre  de  la  foire  :  Vous  ne  serez  pas  mon 
nez,  mon  épouse.  Qu'aux  Variétés  on  se  serve 
de  tels  moyens  pour  faire  rire  ;  qu'on  y 
chante  :  Ce  roi  barbu  qui  s'avance,  bu  gui  s'a- 
vance, nous  n'avons  rien  à  y  voir;  mais  le 
genre  de  l'opéra-comique  devrait  être  pré- 
servé de  ces  drôleries  usées  et  peu  spirituel- 
les. Chanté  par  Sainte  -  Foy ,  Berthelier , 
Gourdin ,  Capoul ,  Mlle»  Marimon,  Bélia  et 
Tuai. 


REQA 

*  RECUERDOS  DE  GLORIA,  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  José  Rogel,  représentée 
à  Madrid  en  1858. 

RED-CROSS  KNIGHTS  (les  Chevaliers  de 
la  Croix-Rouge),  opéra  anglais,  musique  de 
Attwood,  représenté  sur  le  théâtre  de  Hay- 
market,  à  Londres,  en  1799. 

*  RÉDEMPTION,  mystère  en  cinq  parties, 
musique  de  Giulio  Alary,  représenté  au 
Théâtre-Italien  en  1850. 

*  rédemption  (la),  légende  musicale,  pa- 
roles de  Menasei,  musique  de  M.  Auguste 
Scharrer,  représentée  sans  succès  au  théâtre 
municipal  de  Nuremberg  en  novembre  1896. 

REDENDE  GEMALDE  (das)  [le  Portrait 
parlant],  opéra  allemand ,  musique  de  Steg- 
mann, représenté  à  Kœnigsberg  vers  1774. 

*  REDINGOTE  grise  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Lenéka  et  Ber- 
nède,  musique  de  M.  Frédéric  Le  Rey,  repré- 
senté pour  l'inauguration  du  Théâtre-Mon- 
dain, le  29  mars  1895. 

rediviva  (la),  opéra  italien,  musique  de 
M.  Carrer,  représenté  au  théâtre  Carcano,  de 
Milan,  en  février  1856. 

réduction  DE  PARIS  (la),  drame  lyri- 
que en  trois  actes,  paroles  de  De  Rosoy,  mu- 
sique de  Bianchi,  représenté  aux  Italiens  le 
30  septembre  1775.  Henri  IV  est  le  héros  de 
la  pièce. 

REEDIFICAZIONE    DI    GERUSALEMME 

(la),  opéra  italien,  musique  de  Zingarelli, 
représenté  à  Florence  vers  1812. 

*  regalo  de  boda  (un),  drame  lyrique 
en  trois  actes,  livret  intéressant  et  très  pa- 
thétique de  M.  Zapata,  musique  remarquable 
de  M.  Miguel  Marqués,  représenté  avec  un 
brillant  succès  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela 
de  Madrid  en  décembre  1885.  Un  fait  bien 
rare  se  produisit  à  la  première  représenta- 
tion, où  le  public  redemanda  avec  insistance 
l'ouverture,  que  l'orchestre  dut  exécuter  une 
seconde  fois.  L'interprétation  excellente  de 
cet  ouvrage  était  confiée  à  Mmes  Soler  Di 
Franco,  Latorre  et  Brieva,  à  MM.  Bergesf 
Ferrer,  Loitia  et  Orejon. . 

*  REGALOS  (los),  zarzuela  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  José  Rogel,  représentée  à  Ma- 
drid en  1865'. 

REGATA  DE  VENISE  (la)  OU  L'AMOUR 
PARMI  LES  GONDOLIERS/  opéra,  musique 


REGI 


RÈGN 


931 


de  Flies,  représenté  au  théâtre  National  de 
Berlin  en  1798. 

REGENBRÙDER  ( die)  [tes  Frères  de  la 
pluie],  opéra  allemand,  musique  de  Ignace 
Lachner,  représenté  à  Stuttgard  en  1849. 

régente  (il)  ,  opéra  italien,  musique  de 
Mercadante,  représenté  à  Naples  vers  1840. 

REGGIA  D'IMENEO  (la.)  [le  Palais  de  l'hy- 
men], opéra  italien,  musique  de  Naumann, 
représenté  à  Dresde  vers  1782. 

REGI  EQUIVOCI  (i),  opéra  italien,  livret  de 
Matteo  Noris,  musique  de  Pollaroli,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Sant'-Angiolo,  à  "Ve- 
nise, en  1697. 

REGINA ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Lortzing,  représenté  à  Leipzig  en  1847- 

regina  CREDUTA  RE  (la),  opéra  italien, 
livret  de  Matteo  Noris,  musique  de  Bonon- 
cini  (Antoine) ,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Sant'-Angiolo,  à  Venise,  en  1706. 

REGINA  DE'VOLSCI  (la)  [la  Reine  des 
Volsques] ,  opéra  italien ,  livret  de  Niccolô 
Minato,  musique  de  Draghi  (Antoine),  repré- 
senté à  Vienne,  pour  le  jour  de  naissance  de 
l'impératrice  Eléonore,  en  1690. 

REGINA  DEL  NEPAL  (la),  opéra  séria,  li- 
vret de  Tommasi  da  Sciacca,  musique  de 
G.  Bottesini,  représenté  au  théâtre  Royal  de 
Tarin  .  le  25  décembre  1880.  Chanté  par  Pa- 
tierno,  Battistini,  Navarini,  Mme»  Turolla  et 
Bamhelli. 

REGINA  DI  CASTIGLIA  (la)  [la  Reine  de 
Castille],  opéra  italien,  musique  de  Guindani, 
représenté  à  Parme  en  février  1876. 

REGINA  DI  CIPRO  (la),  opéra  italien, 
musique  de  J.  Pacini,  représenté  à  Turin  en 
1846,  et  à  Trieste  en  septembre  1864. 

REGINA  DI  GOLCONDA  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Rauzzini,  représenté  à  Lon- 
dres en  1775. 

REGINA  DI  GOLCONDA  (la)  ,  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Donizetti ,  représenté  à 
Gênes  en  1828. 

*  REGINA  DI  LEONE  (la),  opéra  sérieux, 
musique  d'Angelo  Villanis,  représenté  à  Ve- 
nise, sur  le  théâtre  Apollo,  en  1851. 

*  REGINA  Di  SCOZIA  (la),  opéra  sérieux, 
musique  de  M.  Stuard-Stresa,  représenté  à 
Turin  en  1883. 


*  REGINA  DIAZ,  opéra  en  deux  actes,  pa- 
roles de  MM.  Targioni-Tozzetti  et  Guido  Me- 
nasci,  musique  de  M.  Umberto  Giordano,  re- 
présenté au  théâtre  Mercadante  (ex-Fondo),de 
Naples,  en  février  1894.  Le  livret  n'est  qu'une 
sorte  d'imitation  de  celui  de  la  Maria  di  Roh<in 
de  Donizetti.  Les  interprètes  de  cet  ouvrage 
étaient  Mme  Bordalba,  MM.  Apostolu,  Buti 
et  Contini. 

*  REGINA  E  CONTADINA,  opéra-comique, 
musique  de  M.  Sarria,  représenté  avec  succès 
à  Naples,  sur  le  théâtre  des  Fiorentini,  en  juin 
1882. 

RÉGINE  ou    DEUX    NUITS,    opéra -co- 
mique en  deux  actes,  paroles  de  Scribe,  mu- 
sique d'Adolphe  Adam,  représenté  à  l' Opéra- 
Comique  le  17  janvier  1839.  L'action  se  passe 
dans  la  ville  de  Dunkerque  au  temps  de  la 
République.    Une  jeune  demoiselle  noble, 
fille  d'un  duc  de  Volberg,  a  épousé  un  soldat, 
en  1793,  pour  échapper  aux  persécutions  d'un 
représentant  du  peuple.  Immédiatement  sé- 
parée de  ce  soldat ,  elle  le  retrouve  colonel 
douze  ans  plus  tard,  à  la  veille  de  la  bataille 
d'Austerlitz.  Régine  avait  obtenu  un  con- 
sentement de  divorce  ;  mais ,  malgré  l'oppo- 
sition de  sa  tante  et  les  préjugés  de  sa  fa- 
mille, elle  déchire  l'acte  de  divorce  et  change 
son  titre  de  princesse  de  Volberg  contre  le 
nom  plébéien  de  M™e  Roger.  Il  est  vrai  que 
ce  Roger  est  devenu  dans  l'intervalle  comte 
de  l'empire ,  ce  qui  diminue  singulièrement 
l'héroïsme  de  Régine  et  affaiblit  le  ressort  de 
la  pièce  de  M.  Scribe,  lequel  d'ailleurs  en- 
richit ou  anoblit  toujours  ses  héros  au  dé- 
nouaient.   C'est   sur   un    si  pauvre  livret 
qu'Adolphe   Adam    a    écrit,   avec    la  plus 
grande  facilité,  une  musique  facile.  On  a 
remarqué  dans  le  premier  acte  les  couplets 
du  maire  de  Dunkerque  :  J'ai  peur,  j'ai  peur, 
chantés   par  Henri;   l'air   de  Régine  :   Uv 
jeune  et  beau  trompette,  chanté  par  M1^  Rossi 
enfantillage  musical  de  mauvais  goût.  Le 
second  acte  n'a  de  saillant  que  le  grand  duo 
final  dans  lequel  se  trouve  un  cantabile  pour 
le  soprano ,  gracieusement  accompagné  par 
un  violoncelle  obligé.  Roger,  M™«  Boulanger 
et  Mlle  Berthault  ont  joué  les  rôles  du  sol- 
dat, de  la  tante  et  de  la  soubrette. 

REGINELLA,  opéra  italien,  musique  de 
Gaetano  Braga;  représenté  au  théâtre  Car- 
cano  de  Milan,  en  novembre  1873. 

RÈGNE  DE    DOUZE  HEURES  (LE),   Opéra, 

musique  de  Cavos,  représenté  à  Saint-Pé- 
tersbourg en  1805. 


932 


REIN 


REIN 


RÈGNE  DE  DOUZE  HEURES  (le),  opéra- 
comique  en  deux  actes ,  paroles  de  Planard , 
musique  de  Bruni,  représenté  à  Feydeau 
le  8  décembre  1814. 

RÈGNE  DE  LA  FORCE  (le),  opéra ,  musi- 
que de  Bierey ,  représenté  à  Breslau  vers 
1810. 

*  RÈGNE  DE  TITUS  (le),  cantate,  musique 
de  Vergn,  exécutée  à  l'Odéon  le  3  novembre 
1824. 

REGNERUS,  opéra  en  trois  actes,  musique 
de  Schiefferdecker,  représenté  à  Hambourg 
en  1702. 

REGNO  DELLE  AMAZZONI  (il),  opéra 
italien,  musique  de  Accorimboni,  représenté 
au  théâtre  de  Parme  vers  1782. 

REGNO  GALANTE  (il),  opéra  italien,  li- 
vret de  Boccardo,  musique  de  Giovanni  Reali, 
représenté  sur  le  théâtre  du  San-Mosè,  à  Ve- 
nise, en  1727. 

REGULUS,  opéra,  musique  de  J.  Michl, 
représenté  à  Freisingen  en  1782. 

*  REI DAMNADO  (el),  opérette,  paroles  de 
MM.  Ramos  Carrion  et  "Vital  Roza,  musique 
de  M.  Chapi,  représentée  à  Lisbonne,  au 
théâtre  de  la  Rua  dos  Condes,  en  mai  1893. 

*  REI  KALAKANA  xxxvil  (o),  opérette  en 
deux  actes,  musique  de  M.  Freitas  Gazul,  re- 
présentée à  Lisbonne,  sur  le  théâtre  du 
Prince-Royal. 

reine  berthe  (la),  opéra  en  deux  actes, 
livret  de  M.  Jules  Barbier,  musique  de 
M.  Victorin  Joncières,  représenté  à  l'Opéra 
le  27  décembre  1878.  La  légende  de  Berthe  la 
Fileuse,  versifiée  au  xme  siècle  par  le  trou- 
vère Adenès,  a  fourni  le  sujet  de  la  pièce. 
Elle  pouvait  être  exposée  avec  plus  de  clarté, 
surtout  dans  un  ouvrage  lyrique,  où  les  ré- 
citatifs ne  sont  pas  nettement  articulés  par 
les  chanteurs.  L'impatience  causée  au  public 
par  l'obscurité  de  l'action  a  rejailli  sur  la  par- 
tition, et  cet  opéra  n'a  pu  être  donné  que  trois 
fois.  La  musique  n'est  pas  cependant  sans  mé- 
rite, ni  inférieure  à  celle  de  plusieurs  ouvra- 
ges représentés  depuis  quelque  temps  et  qui, 
sans  avoir  du  succès,  ont  été  accuellis  plus 
favorablement.  Les  personnages  sont  :  Pé- 
pin le  Bref;  Berthe,  fille  de  Flor,  roi  de  Hon- 
grie, et  de  la  reine  Blanche-Fleur;  Enguer- 
rand,  seigneur  de  Laval  ;  Aliste,  fille 
d'Enguerrand  ;  Simon,  vieux  bûcheron  ;  Ger- 
trude,  femme  de  Simon;  un  page.  Le  premier 
acte  se  passe  sur  la  lisière  d'une  forêt.  Les 


bûcherons  veulent  y  mettre  le  feu  pour  se 
venger  des  exactions  et  des  cruautés  exercées 
par  la  reine  ou  en  son  nom  ;  soit  ;  mais  l'au- 
teur aurait  dû  choisir  un  autre  méfait  que 
celui  qu'il  signale,  c'est-à-dire  lapendaison  d'un 
braconnier  : 

Vengeons-nous  en  livrant  à  la  flamme 
Le  domaine  royal  ; 
Rendons  à  cette  reine  infâme 
Le  crime  pour  le  crime  et  le  mal  pour  le  mal. 

Simon  cherche  à  s'opposer  à  leur  fureur  ;  il 
demande  qu'on  épargne  sa  maison,  asile  qui 
abrite 

L'ange  inconnu,  la  jeune  hôtesse 
Qui  de  son  cœur  sur  vous  a  versé  le  trésor  ! 
Qui  de  son  travail  même  et  non  de  larmes  vaines 
A  secouru  vos  maux  et  soulagé  vos  peines. 
Celle  que  vous  nommez  la  fée  aux  tissus  d'or  ! 

Berthe  paraît;  elle  promet  d'obtenir  pour 
le  pauvre  peuple  des  traitements  plus  doux, 
et,  cédant  au  charme  que  cette  jeune  fille 
exerce,  les  séditieux  ajournent  leur  dessein 
incendiaire.  Restée  seule  avec  Simon  et  Ger- 
trude,  elle  rappelle  qu'ils  l'ont  recueillie 
mourante,  inanimée,  et,  à  leurs  questions 
sur  sa  naissance,  elle  répond  : 

Vous  m'aimez!  que  suis-je  autre  chose? 
Je  suis  votre  fille  Isabeau. 

Mais  elle  sait  qu'elle  a  perdu  le  rang  su- 
prême, la  couronne  de  reine  de  France,  par 
l'infâme  machination  du  seigneur  de  Laval. 
Chargé  par  le  roi  Pépin  d'aller  en  Hongrie 
chercher  Berthe  sa  fiancée,  ce  seigneur  l'a 
conduite  dans  une  forêt,  l'a  frappée  de  sa 
masse  d'armes  et,  la  croyant  morte,  a  fait 
prendre  ses  habits  à  sa  fille  Aliste  et  a  pré- 
senté celle-ci  au  roi  comme  l'épouse  qui  lui 
était  destinée.  Berthe  a  rencontré  dans  les 
bois  un  bel  écuyer  et  son  cœur  a  parlé  en  sa 
faveur.  Mais,  pendant  qu'elle  s'abandonne 
avec  confiance  à  cet  amour,  survient  un  page 
qui,  dans  le  bel  écuyer,  salue  le  roi  lui-même. 
Berthe,  indignée  d'avoir  été  trompée,  s'en- 
fuit. Les  paysans  mettent  le  feu  à  la  forêt. 
Le  roi,  la  reine  et  tous  ceux  qui  les  accompa- 
gnent quittent  ce  lieu  sinistre  ;  ainsi  finit  le 
premier  acte. 

Le  second  a  lieu  dans  une  salle  du  palais. 
Les  dames  et  les  pages  s'amusent  à  se  lancer 
des  cercles  d'or  avec  des  baguettes,  autrement 
dit  à  jouer  aux  grâces  : 

Volez,  anneaux  légers, 
Volez  dans  l'air,  volez  vers  elles; 
Soyez  d'amour  les  messagers 
Fidèles. 

Aliste  a  des  pressentiments.  On  a  annoncé 
la  prochaine  arrivée  d'un  page  envoyé  vers 


REIN 


REIN 


933 


les  parents  de  Berthe.  Enguerrand  de  Lava, 
cherche  à  rassurer  sa  fille  en  lui  disant  qu'i; 
a  donné  des  ordres  pour  que  le  page  soit 
frappé  avant  qu'il  ait  pu  remplir  sa  mis- 
sion. 

Le  roi  survient;  il  annonce  à  la  reine  et  à 
Enguerrand  stupéfaits  que,  chevauchant  à 
l'aventure,  il  a  délivré  le  page  attaqué  par 
des  malfaiteurs  et  déjà  blessé  par  eux.  La 
reine  essaye  d'éviter  la  vue  de  ce  messager. 
Le  roi,  qui  conçoit  des  soupçons  et  d'ailleurs 
n'aime  pas  Aliste,  insiste  (pour  qu'on  intro- 
duise le  page,  qui  n'est  autre  que  Berthe  elle- 
même.  Ici  commence  pour  les  deux  coupables 
une  scène  de  torture  morale  fort  bien  con- 
duite et  qui  réussirait  dans  une  autre  pièce 
que  dans  un  opéra.  Le  page  rend  compte  à  la 
reine  des  sentiments  de  ses  parents  pour  elle, 
de  ce  qu'on  rapporte  de  ses  vertus,  de  l'affec- 
tion qu'elle  inspirait  à  tous,  et  l'ironie  est 
sanglante.  Il  finit  par  annoncer  la  venue  dans 
trois  jours  du  roi  Flor  et  de  la  reine  Blanche- 
Fleur.  Cette  scène  se  complique  encore  de 
l'étonnement  que  cause  à  Pépin  le  son  connu 
de  cette  voix.  Le  bûcheron  Simon,  suivant 
les  instructions  de  Berthe,  vient  offrir  à  la 
reine  des  tapisseries  de  la  belle  inconnue 
qu'elle  avait  témoigné  le  désir  d'admirer. 
Pépin  consent  à  les  voir.  Aliste  et  son  père, 
affolés  de  terreur,  veulent  quitter  le  palais 
secrètement;  le  roi  se  trouve  sur  leur  pas- 
sage et  les  oblige  à  assister  à  l'exhibition  de 
ces  tapisseries.  Simon  les  déroule  et  en  décrit 
le  sujet.  C'est  l'histoire  en  figures  de  la  jeune 
princesse  Berthe.  On  y  voit  successivement 
son  départ  pour  la  France,  son  arrivée  à  la 
frontière,  le  crime  d'Aliste  et  d'Enguerrand. 
Celui-ci  se  trouble  :  «  Il  ment,  s'écrie-t-il  ;  ne 
le  croyez  pas,  sire.  Qui  donc  m'a  vu  ?  Qui 
donc  répond  de  lui?»  —  Moi!  la  reine  Ber- 
the !  répond  Isabeau,  paraissant  en  costume 
royal.  Pépin  a  retrouvé  l'objet  aimé.  Enguer- 
rand est  livré  à  la  justice  du  roi  ;  Aliste  expie 
son  usurpation  dans  un  couvent. 

Ce  livret  singulier  n'a  pas  été  pris  au  sérieux 
par  le  public  de  l'Opéra.  Le  compositeur,  ai- 
contraire,  a  déployé  à  le  traiter  une  ardeur  et 
une  conviction  incontestables,  et  sa  partition 
est  une  œuvre  très  laborieuse.  Les  morceaux 
les  plus  saillants  à  notre  avis  sont,  dans  le 
premier  acte  :  la  romance  de  Berthe,  Refuse- 
rez-vous  de  m' entendre?  la  cantilène,  Je  suis 
la  colombe;  le  finale,  Comme  un  oiseau  de 
Dieu  ;  dans  le  second  acte,  le  chœur  de  fem- 
mes, Volez  dans  l'air,  anneaux  légers  ;  le  duo, 
Rassure-toi  ;  l'air,  A  toi  merci,  ma  bonne  épée, 
et  la  musique  orchestrale  de  la  scène  des  ta- 


pisseries. Les  procédés  de  composition  de 
M.  Victorin  Joncières  sont  fort  éclectiques  ; 
l'accent  dramatique  y  domine  toutefois  et  les. 
situations  sont  traduites  dans  le  langage  mu- 
sical avec  une  grande  intelligence,  comme 
par  exemple  la  scène  entre  Berthe  et  Pépin  . 
Je  suis  sans  doute  le  jouet  d'un  rêve.  On  aurait 
pu  s'attendre  à  plus  de  simplicité  dans  quel- 
ques détails,  tels  que  dans  les  sonneries  de 
trompettes  qui  modulent  en  fa,  en  la  bémol, 
en  si,  en  ré,  en  ut  successivement  et  donne- 
raient la  meilleure  opinion  de  la  facture  des 
instruments  de  cuivre  au  vme  siècle,  si  l'on 
ne  devait  pas  dans  un  opéra  sacrifier  l'ar- 
chaïsme à  l'idéal  ;  cependant  trop  de  compli- 
cations nuisent  au  caractère.  Distribution  : 
Berthe,  M">e  Daram;  Aliste,  Mme  Barbot; 
Gertrude,  Mme  Nivet-Grenier;  un  page, 
MUe  Blum;  Pépin,  M.  Vergnet;  Simon, 
M.  Gailhard;  Enguerrand,  M.  Caron. 

*  REINE  CHRISTINE  (la),  opéra  en  trois 
actes,  musique  du  comte  Frédéric- Guillaume 
de  Redern,  représenté  à  l'Opéra  royal  de 
Berlin  en  janvier  1860.  L'auteur,  simple  com- 
positeur amateur,  occupait  alors  les  fonctions 
d'intendant  général  des  théâtres  royaux  et  de- 
la  musique  de  la  cour  à  Berlin. 

REINE  D'UN  JOUR  (la),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Scribe  et  Saint- 
Georges,  musique  d'Adolphe  Adam ,  repré- 
senté à  FOpéra-Comique  le  19  septembre 
1839.  lie  librettiste  a  imaginé  d'improviser 
une  reine  de  circonstance  qui  n'est  autre  que 
Francine  Camusat ,  marchande  de  modes  de 
Calais  qui  débarque  sur  le  sol  anglais,  passe 
pour  la  femme  de  Charles  II ,  attire  l'atten- 
tion de  Richard  Cromwell  et  des  puritains , 
et  favorise,  sans  s'en  douter,  la  rentrée  dans 
ses  Etats  de  la  princesse  de  Portugal,  qui 
vient  partager  les  dangers  de  son  royal 
époux.  Rentrée  dans  la  vie  privée  ,  la  mar- 
chande de  modes  épouse  le  pauvre  marin  Mar- 
cel. L'invention  est  bizarre.  La  musique  de 
la  Reine  d'un  jour  n'a  rien  de  remarquable, 
si  ce  n'est  peut-être  les  couplets  chantés  par 
Mocker  :  Non,  non ,  je  ^e  vous  aime  pas,  et 
le  chant  du  matelot  au  second  acte.  Mme  Le- 
plus  a  chanté  le  rôle  de  Francine.  Masset  a 
débuté  avec  éclat  dans  cet  ouvrage,  en  com- 
pagnie de  Grignon,  de  Mm«  Boulanger  et  de 
MUe  Berthault. 

REINE  DE  Chypre  (la),  opéra  en  cinq 
actes  ,  paroles  de  M.  de  Saint-Georges,  mu- 
sique d'Halévy ,  représenté  à  l'Académie  de 
musique  le  22  '  décembre  1841.  Le  poème  de 


934 


REIN 


REIN 


cet  opéra  est  une  œuvre  littéraire  remar- 
quable. Il  rappellerait  même  la  tragédie  lyri- 
que telle  qu'on  l'envisageait  au  siècle  der- 
nier, si  l'époque  de  l'action  ne  se  rapprochait 
pas  des  temps  modernes.  Cependant  on  est 
encore  en  1469.  Un  patricien  de  Venise  a 
promis  Catarina,  sa  fille,  à  un  chevalier  fran- 
çais, Gérard  de  Coucy.  Le  Conseil  des  Dix, 
par  la  bouche  de  Mocenigo,  lui  ordonne  de 
rompre  cet  hymen  et  d'accepter  pour  gendre 
Lusignan,  un  roi.  Il  hésite,  et  ne  cède  qu'à 
des  menaces  de  mort.  Au  second  acte,  Cata- 
rina est  contrainte,  pour  sauver  les  jours  de 
son  fiancé ,  de  lui  déclarer  qu'elle  renonce  à 
lui,  qu'elle  ne  l'aime  plus.  Le  troisième  acte 
se  passe  dans  la  capitale  du  royaume  de 
Chypre.  Mocenigo  est  informé  delà  présence 
de  Gérard.  Dans  la  crainte  qu'il  ne  soit  un 
obstacle  à  ses  projets,  il  le  fait  attaquer  par 
des  spadassins  ;  un  inconnu  lui  porte  secours 
et  le  délivre.  Au  quatrième  acte,  Lusignan 
et  la  reine  débarquent  dans  l'île.  Le  cortège 
défile  et  la  fête  commence.  Gérard  a  juré  de 
tuer  l'époux  de  Catarina  ;  mais ,  au  moment 
de  le  frapper ,  il  reconnaît  en  lui  l'inconnu  à 
qui  il  doit  la  vie.  Lusignan,  généreux,  la  lui 
sauve  une  seconde  fois.  Plusieurs  années  s'é- 
coulent, Gérard  s'est  fait  chevalier  de  Rho- 
des; Catarina  s'est  noblement  résignée  à  son 
sort;  elle  est  mère.  Un  poison  lent  va  déli- 
vrer la  république  de  Venise  d'un  roi  qui 
sert  mal  ses  desseins  ambitieux.  Gérard  ac- 
court pour  avertir  Catarina  du  complot  formé 
contre  les  jours  de  son  époux.  Cette  entre- 
vue forme  une  des  plus  belles  scènes  lyri- 
ques du  théâtre  moderne.  Mocenigo  paraît, 
et  dit  qu'il  rejettera  le  crime  sur  eux;  Lusi- 
gnan a  entendu  cette  menace  ;  il  fait  arrêter 
Mocenigo,  mais  non  pas  avant  que  celui-ci  n'ait 
donné  d'une  fenêtre  le  signal  à  ses  Vénitiens 
d'attaquer  la  ville.  Lusignan  sort  presque 
mourant  pour  combattre  ;  il  est  vaillamment 
secondé  par  Gérard,  mais  il  revient  sur  la 
scène  pour  y  succomber  dans  les  bras  de  Cata- 
rina. Celle-ci  montre  son  fils  aux  Cypriotes, 
qui  l'acclament  comme  souverain.  Gérard  re- 
tourne à  Rhodes.  De  tous  les  livrets  d'opéras 
modernes,  celui-ei  est  peut-être  le  mieux 
fait.  Il  donne  lieu  a  des  situations  très  dra- 
matiques que  le  regrettable  compositeur  a 
rendues  avec  une  puissante  expression,  une 
science  profonde,  une  sensibilité  exquise.  Son 
génie  a  pu  se  manifester  avec  plus  d'éclat 
dans  plusieurs  scènes  de  la  Juive  ;  mais  la 
partition  de  la  Reine  de  Chypre  est  admira- 
ble d'un  bout  à  l'autre ,  et  la  plus  riche  en 
motifs  de  toutes  celles  qu'il  a  écrites.  Le  ca- 


ractère général  est  grave,  énergique,  tendre 
et  pathétique.  Il  ne  pouvait  avoir  une  viva- 
cité que  le  sujet  ne  comportait  pas.  L'intro- 
duction offre  une  phrase  de  violoncelle  d'une 
haute  distinction.  La  romance  :  Le  ciel  est 
radieux,  le  duo  qui  suit,  dans  lequel  se  trouve 
cet  ensemble  charmant  :  En  ce  jour  plein  de 
charmes ,  inaugurent  avec  grâce  la  tragédie 
dont  le  nœud  se  forme  dans  le  duo  entre  le 
patricien  et  l'envoyé  de  Venise  :  Sommes-nous 
seuls  ici?  Nous  signalerons  particulièrement 
la  phrase  :  Eh'.'  qu'importe  à  la  république  et 
les  serments  et  les  amours!  Le  chœur  des  gon- 
doliers, qui  ouvre  le  second  acte,  a  été  sou- 
vent bissé  ;  il  est  suivi  d'une  magnifique  scène  : 
Le  gondolier,  dans  sa  pauvre  nacelle,  d'uue 
mélancolie  profonde.  Aucun  compositeur  n'a 
exprimé  ce  sentiment  aussi  bien  que  M.  Ha- 
lévy.  C'était  le  fond  même  de  sa  nature. 
Mme  stoltz  jouait  et  chantait  cette  scène 
d'une  manière  admirable.  Duprez,  à  son  tour, 
disait  avec  beaucoup  de  charme  le  duo  :  Ar- 
bitre de  ma  vie.  Dans  la  scène  du  jeu,  on  re- 
marque les  couplets  syllabiques,  devenus  por 
pulaires  :  Tout  n'est  dans  ce  bas  monde  qu'un 
jeu.  Le  grand  duo  :  Vous  qui  de  la  chevalerie, 
dans  lequel  se  trouve  la  romance  :  Triste 
exile',  est,  jusqu'à  l'allégro,  un  des  plus 
beaux  morceaux  du  répertoire;  interprété 
par  Duprez  et  Baroilhet,  il  électrisait  l'audi- 
toire. Nous  ne  signalerons  du  quatrième 
acte  que  les  airs  de  danse,  qui  sont  mieux 
réussis  qu'on  ne  pouvait  s'y  attendre  de  la 
part  d'Halévy,  et  le  cantabile  :  Seul  espoir  de 
ma  triste  vie ,  phrase  d'une  tristesse  amère. 
L'auteur  a  rencontré  là ,  par  l'effet  de  la  vé- 
rité même  de  son  inspiration ,  la  forme  des 
plus  anciens  airs  d'opéras  dans  lesquels  le 
discours  musical  était  scrupuleusement  ap- 
proprié aux  paroles.  On  remarquera  que  ce 
chant  est  syllabique.  Quoique  exécuté  dans  un 
mouvement  lent ,  il  ne  perd  rien  de  son  ex- 
pression et  de  son  intérêt.  Chaque  note,  cha- 
que accord  portent  et  suivent  l'accentuation 
du  texte.  Après  la  touchante  cavatine  chantée 
par  Baroilhet  :  A  ton  noble  courage,  le  dénou- 
aient se  prépare,  et  comme  il  est  amené  par 
l'entrevue  de  Gérard  et  de  Catarina,  le  com- 
positeur a  réservé  pour  ce  duo  du  cinquième 
acte  ses  meilleures  inspirations.  Ce  duo  : 
Malgré  la  foi  suprême,  qui  commence  en  réa- 
lité au  récitatif  de  Gérard:  Quand  le  devoir 
sacré  qui  près  du  roi  m'appelle,  est  un  chef- 
d'œuvre.  La  noblesse  des  sentiments,  la  pas- 
sion contenue,  la  douleur  sont  exprimées 
dans  un  langage  sublime.  Si  cet  ouvrage,  qui 
en  somme  est  entre  les  mains  de  tous  le» 


REIN 


REIN 


935 


musiciens,  n'est  pas  représenté  aussi  souvent 
qu'il  le  mérite  à  l'Opéra,  il  ne  faut  pas  l'at- 
tribuer à  la  longue  tension  des  sentiments 
graves,  au  défaut  de  variété ,  à  la  teinte  un 
peu  sombre  de  la  tragédie ,  car  le  public  est 
habitué  depuissoixanteansàdes  récréations 
plus  sombres  encore ,  telles  que  la  scène  du 
Miserere  du  Trovatore  ,  ou  celle  de  l'assassi- 
nat nocturne  dans  Rigoletto.  D'ailleurs  on 
pourrait  à  la  rigueur  introduire  au  troisième 
acte  des  divertissements  plus  vifs  dont  l'ar- 
rivée du  cortège  royal  fournirait  l'occasion. 
La  véritable  raison  ,  à  notre  avis ,  c'est  que 
le  duo  du  cinquième  acte,  qui  explique  le 
passé  et  prépare  le  dénoûment ,  arrive  trop 
tard,  au  moment  où  le  public  est  fatigué 
d'une  longue  représentation,  dont  le  mouve- 
ment un  peu  solennel  des  morceaux  chantés 
et  du  récitatif  a  encore  augmenté  la  durée, 
et  puis,  y  a-t-il  encore  un  public  pour  des 
œuvres  de  ce  caractère,  distingué  et  tendre, 
pathétique  et  toujours  élevé?  L'opéra  de  la 
Reine  de  Chypre  a  été  un  des  mieux  inter- 
prétés du  répertoire.  Mme  Stoltz,  Duprez, 
Baroilhet  jouissaient  alors  de  toute  la  faveur 
du  public.  Massol  chantait  à  ravir  les  cou- 
plets des  dés.  Le  rôle  de  Cornaro  était  tenu 
par  Bouché. 

*  REINE  de  gamara  (la),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Richard  Gênée  et 
Stein,  musique  de  M.  Alexandre  Neumann, 
représentée  au  Carl-Theater  de  Vienne  en 
octobre  1894. 

reine  de  la  MOISSON  (la),  opéra-comi- 
que, musique  de  M.  Salesses,  représenté  à 
Orléans  en  avril  1859. 

REINE  DE  saba  (la),  opéra  en  quatre 
actes,  paroles  de  MM.  Michel  Carré  et  Jules 
Barbier,  musique  de  M.  Charles  Gounod, 
représenté  à  l'Opéra  le  28  février  1862.  C'est 
Gérard  de  Nerval  qui  a  fourni  aux  auteurs  la 
donnée  de  ce  poème  assez  bizarre.  La  reine 
de  Saba,  appelée  Balkis ,  vient  visiter  Soli- 
man au  milieu  des  travaux  d'art  gigantes- 
ques qu'il  fait  exécuter.  L'ouvrier  chargé  de 
leur  direction  s'appelle  Adoniram.  Enivré 
d'orgueil,  il  brave  le  roi  lui-même  et  inspire 
à  Balkis  un  amour  passionné. 

A  cent  mille  ouvriers,  dont  la  voix  le  proclame, 

Adoniram  dicte  sa  loi  ; 
Jaillisse  une  étincelle,  et  Sion  est  en  flamme. 
Qui  de  vous  osera  porter  la  main  sur  moi  ? 

Soliman  a  beau  presser  son  hymen  avec  Bal- 
kis; celle-ci  conspire  sa  perte  avec  Adoni- 
ram, et  s'enfuit  avec  cet  artisan.  La  dernière 
scène  se  passe  dans  le  ravin  de  Cédron.  Ado- 


niram est  assassiné  par  trois  de  ses  ouvriers 
dont  il  a  repoussé  les  réclamations  de  salaire, 
et  Balkis  attribue  ce  meurtre  à  la  vengeance 
de  Soliman.  Quelle  a  pu  être  l'intention  des 
auteurs  en  produisant  sur  la  scène  une  fable 
aussi  absurde?  Si  leurs  personnages  sont  des 
mythes  comme  dans  le  Wilhem-Meister  de 
Goethe  ,  ils  n'ont  pas  su  en  accuser  assez  for- 
tement les  rôles.  Le  plus  sage  des  rois  a  été 
transformé  par  eux  en  une  espèce  de  Cassandre 
aussi  niais  que  crédule.  La  reine  de  Saba  n'est 
plus  cette  grande  figure  mystérieuse  que 
nous  trouvons  dans  les  livres  saints;  c'est 
une  créature  qui  ne  se  distingue  que  par  sa 
bassesse  et  par  sa  fourberie.  Un  tel  sujet  ré- 
pugne à  notre  première  scène  lyrique.  La 
partition  de  M.  Gounod  renferme  assurément 
des  beautés;  mais  le  système  y  prédomine  et 
trop  souvent  y  tient  lieu  d'inspiration.  On 
n'a  guère  applaudi  qu'un  chœur  dialogué 
entre  des  Juives  et  des  Sabéennes ,  encadre 
dans  un  magnifique  décor  représentant  un 
bois  de  cèdres.  L'ouvrage  a  été  chanté  par 
Gueymard,  Belval  et  Mme  Gueymard. 

reine  DES  ASTRES  (la),  opéra  allemand, 
musique  de  Lindpaintner,  représenté  à  Stutt- 
gard  vers  1835. 

*  REINE  DES  FÉES  (la),  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Constant  Frédéricx,  musique 
de  Paul  d'Acosta  (pseudonyme  d'un  riche 
amateur),  exécuté  dans  un  concert,  à  Gand, 
en  mars  1890. 

REINE  DES  GITANOS  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Henri  de  Bornier, 
musique  de  M.  Ch.  Lartigue,  représenté 
dans  les  salons  de  M.  d'Algarra  le  12  mars 
1864. 

*  REINE  DES  KORRIGANS  (la),  opëra-CO- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Cassien- 
Frogier,  musique  de  M.  Caspar,  représenté  à 
Nancy  le  27  décembre  1890. 

REINE  DES  PÉRIS  (la),  comédie  persane 
en  cinq  actes,  avec  un  prologue,  paroles  de 
Fuselier,  musique  d'Aubert,  représentée 
par  l'Académie  royale  de  musique  le  10  avril 
1725.  Cet  opéra  n'a  pas  été  repris. 

REINE  DES  SARMATES  (la),  opéra  alle- 
mand en  cinq  actes,  musique  de  Georges 
Kastner,  représenté  à  Strasbourg  en  1832. 

REINE  DES  SERPENTS  (la),  opérette  alle- 
mande, musique  de  Drechsler  (Joseph),  re- 
présentée à  Vienne  vers  1820. 

*  reine  diamant  (la),  opérette,  paroles 


936 


REIN 


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de  MM.  Th.  Taub  et  J.  Fuchs,  musique  de 
M.  E.  Jakobwski,  représentée  avec  un  assez 
vif  succès  au  Carl-Theater  de  Vienne  en  avril 

1894. 

reine  INDIGO  (la),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  livret  de  M.  Ad.  Jaime  et  Victor  Wil- 
der,  musique  de  Johann  Strauss,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Renaissance  le  27  avril 
1875.  Cet  ouvrage  a  été  d'abord  représenté 
à  Vienne  sous  ce  titre  :  Indigo  ou  les  Qua- 
rante voleurs.  Le  livret  est  une  suite  de 
scènes  décousues  où  le  grotesque  le  dispute  à 
l'absurde.  Fantasca  et  son  fiancé  Janio  ont 
quitté  les  rives  du  Danube  bleu  pour  celles 
de  l'Euphrate.  La  femme  du  sultan,  nommée 
Indigo,  vient  de  succéder  à  son  mari  défunt. 
Elle  vend  les  trente-trois  femmes  du  sérail, 
parmi  lesquelles  se  trouve  Fantasca.  Elle 
veut  épouser  Janio;  celui-ci  parvient  à  dé- 
jouer la  passion  de  cette  reine  et  à  s'enfuir 
avec  sa  maîtresse.  M.  Johann  Strauss,  qui 
est  un  excellent  musicien,  a  déployé  un  ta- 
lent remarquable  dans  cette  partition  qui  se 
distingue  surtout  par  la  variété  des  rythmes, 
la  richesse  de  l'harmonie  et  les  combinaisons 
des  effets  de  l'instrumentation.  Je  signalerai 
dans  le  premier  acte  le  choeur  des  Bayadères, 
le  terzetto  valse  :  Quel  sombre  et  noir  présage, 
et  plusieurs  phrases  du  finale  ;  dans  le 
deuxième,  les  couplets  du  Merle  blanc,  la 
valse  brindisi  :  O  flamme  enivrante  ;  dans  le 
troisième,  la  scène  du  marchand  d'esclaves, 
le  chœur  des  femmes  :  Maître  drôle;  la  tyro- 
lienne chantée  par  Fantasca  et  le  chœur 
valse  :  Danube  d'azur.  On  ne  peut  se  défendre 
d'un  sentiment  de  tristesse  en  voyant  l'art 
musical  prostitué  à  des  turpitudes  et  à  des 
enfantillages  qui  dépassent  tout  ce  que 
M.  Offenbach  a  semé  dans  ses  ouvrages. 

Il  est  difficile  de  comprendre  que  le  public 
puisse  trouver  amusants  des  morceaux  dans 
lesquels  on  chante  sur  une  musique  fort  bien 
faite:  Ah!  que  j'étais  bêle,  bête,  bête,  bête, 
bête  ;  Notre  affaire  est  sûre,  sûre,  sûre,  sûre , 
La  chose  est  faite,  faite,  faite,  etc.,  etc.  En  se 
rappelant  le  refrain  de  la  Belle  Hélène,  ce  roi 
barbu  qui  s'avance,  bu  qui  s'avance,  on  pense 
à  la  fable  de  l'Ane  et  le  Petit  Chien. 

Distribution  :  Fantasca,  Mme  Zulma  Bouf- 
far;  la  reine  Indigo,  Mlle  Alphonsine;  Janio. 
Félix  Puget;  Romaclour,  Vauthier  ;  Baba- 
zouk,  Daniel.  Cet  ouvrage  a  obtenu  un  très 
grand  succès.  Signe  des  temps  ! 

REINE  JEANNE  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  de  Leuven  et 
Brunswick,  musique  de  Monpou  et  Bordèse, 


représenté  à  l'Opéra-Comique  le  12  octobre 
1840.  La  scène  se  passe  à  Naples.  La  reine 
est  détrônée  par  ses  sujets ,  excités  à  la  ré- 
volte par  le  prince  Durazzo.  Jeanne  se  dé- 
guise en  bohémienne  et  oppose  à  son  ennemi 
un  aventurier  nommé  Lillo,  dont  elle  fait  un 
prétendant.  A  la  faveur  des  troubles  nou- 
veaux qu'elle  suscite ,  de  concert  avec  le 
duc  de  Tarente,  elle  remonte  sur  le  trône  de 
Naples.  La  musique  de  cet  opéra,  faite  en 
collaboration,  tient  nécessairement  du  pas-  . 
tiche.  Jamais  deux  compositeurs  travaillant 
ensemble  n'ont  montré  des  qualités  plus  op- 
posées. Aux  accents  heurtés  et  inégaux  de 
Monpou  succèdent  les  mélodies  faciles  et 
dans  le  goût  italien  de  Bordèse.  Cependant, 
malgré  ce  défaut  d'unité ,  l'ouvrage  a  été 
bien  accueilli.  Au  premier  acte ,  on  a  remar- 
qué le  boléro ,  et  au  second  un  trio  très 
bien  traité.  Mme  Eugénie  Garcia  a  eu  du 
succès  dans  le  rôle  de  Jeanne.  Les  autres 
personnages  ont  été  représentés  par  Botelli, 
Mocker,  Grignon,  Daudé  et  Mlle  Darcier. 

*  REINE  MARIETTE  (la),  opéra-eomique 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Zell  et  Gênée, 
musique  de  M.  Ignace  Briill,  représenté  au 
théâtre  Royal  de  Munich  le  16  juin  1883.  Les 
auteurs  du  livret  de  cet  ouvrage  ne  s'étaient 
pas  mis  en  frais  d'imagination,  se  bornant  à 
traduire  purement  et  simplement  celui  de 
l'opéra-comique  français  la  Reine  d'un  jour,. 
de  Scribe,  Saint- Georges  et  Adolphe  Adam, 
représenté  en  1839. 

REINE  MOZAB  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Auguste  Carré,  musique 
de  M.  Jules  Duprato,  publié  dans  le  Magasin 
des  demoiselles  en  1859. 

*  REINE   TOINON    (la)    OU    LA   LAITIÈRE 

DE  TRIANON,  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  M.  Jacques  Ferny,  musique  de 
M.  Anacharsis  Prestrau,  représenté  au  Théâ- 
tre des  Arts,  à  Rouen,  en  1886.  Cet  ouvrage, 
traduit  en  italien  par  M.  Enrico  Golisciani, 
a  été  représenté  ensuite  à  Naples,  au  théâtre 
Sannazzaro,  le  18  avril  1890. 

REINE  TOPAZE  (la)  ,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Lockroy  et  Léon 
Battu,  musique  de  M.Victor  Massé,  représenté 
au  Théâtre-Lyrique  le  27  décembre  1856.  To- 
paze est  une  jeune  fille  qui  a  été  enlevée  tout 
enfant  à  ses  parents ,  nobles  et  riches  patri- 
ciens de  Venise.  Elle  est  devenue  la  reine  en 
quelque  sorte  d'une  troupe  de  bohémiens. 
Elle  aime  un  jeune  capitaine  nommé  Rafaël, 
et,  par  ses  manœuvres  aussi  hardies  qu'ori- 


REIT 


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937 


ginales,  elle  parvient  à  détacher  celui-ci  d'une 
grande  dame  de  Vicence  qu'il  doit  épouser,  et 
à  lui  faire  partager  son  amour.  Rafaël  doit 
hésiter  d'autant  moins  que  le  secret  de  la 
naissance  de  Topaze  lui  a  été  révélé  par  deux 
bohémiens  dans  un  moment  d'ivresse.  La 
partition  se  compose  d'un  grand  nombre  de 
morceaux  parmi  lesquels  on  en  distingue 
cinqqui  ontparticulièrement  fixé  l'attention, 
soit  par  leur  mérite  intrinsèque ,  soit  par  la 
brillante  exécution  de  Mme  Miolan-Carvalho, 
qui  a  déployé  dans  le  rôle  de  la  reine  To- 
paze toutes  les  merveilles  de  son  organisation 
.vocale  et  de  son  talent.  L'ouverture  a  une 
sonorité  étrange ,  bien  appropriée  à  une  ac- 
tion qui  doit  se  passer  au  milieu  d'une  tribu 
de  bohémiens.  Le  motif  du  petit  sextuor  : 
Nous  sommes  six  seigneurs  ,  est  une  belle  in- 
spiration. L'air  de  l'abeille,  indépendamment 
de  la  mélodie,  qui  est  gracieuse ,  est  accom- 
pagné ingénieusement  par  un  trémolo  de 
violons  à  l'aigu  ;  l'effet  de  ce  procédé  est 
charmant.  Le  boléro,  déjà  entendu  dans  l'or- 
chestre ,  est  chargé  de  vocalises  qui  ont  été 
une  nouvelle  occasion  de  triomphe  pour  la 
cantatrice.  On  a  intercalé  dans  le  second 
acte  de  l'ouvrage  l'air  du  Carnaval  de  Ve- 
nise, avec  les  variations  de  Paganini.  MmeCar- 
valho  les  a  exécutées  avec  une  facilité,  une 
ténuité  de  sons,  une  finesse  de  détails  tout  à 
fait  extraordinaires.  Enfin,  au  troisième  acte, 
il  y  a  un  trio  scénique  bien  réussi,  entre  An- 
nibal  et  les  deux  bohémiens.  Montjauze , 
Meillet ,  Balanqué ,  Fromant  et  Mlle  Panne- 
trat  ont  créé  les  rôles  dans  cet  ouvrage  dont 
le  titre  est  inséparable  du  nom  de  l'artiste 
créateur,  de  Mme  Carvalho. 

*  REINHART  VON    UFENAU,    Opéra,    mu 

sique  de  M.    François   Curti,  représenté  à 
Zurich  le  18  février  1889. 

*REINO  DAS  MULHERES  (o)  [le  Royaume 
des  femmes],  opérette  fantastique,  livret  tiré 
par  M.  Souza  Bastos  d'un  vieux  vaudeville 
français  portant  ce  titre,  musique  de  M.  Frei- 
tas  Gazul,  représentée  à  Lisbonne,  au  théâtre 
de  la  Rua  dos  Condes,  en  juillet  1890. 

*  REINO  DOS  HOMENS  (o),  opérette,  mu- 
sique de  M.  Ptichini,  représentée  à  Lisbonne, 
au  théâtre  de  la  Rua  dos  Condes,  en  août  1891. 

REISENDEN  NACH  HOLLAND  (die)  [les 
Voyageurs  en  Hollande],  opéra-comique  al- 
lemand, musique  de  Martelli,  maître  de  cha- 
pelle à  Munster,  représenté  en  Allemagne 
vers  1790. 
reitmeister  GORECKI  Ole),  opéra  alle- 


mand, musique  de  Stefani,  représenté  à  Var- 
sovie en  1807. 

*  reitre  (le),  opéra-comique,  paroles  de 
MM.  André  Thomas  et  Marcel  Lerouge,  mu- 
sique de  M.  Charles  Mêlant,  représenté  à 
Namur,  en  décembre  1890. 

RÉJOUISSANCES  PATRIOTIQUES  (les), 
opéra  allemand  en  deux  actes,  musique  de 
Bierey,  représenté  à  Breslau  vers  1817. 

REKRUTIN  AUSHUB  (le  Recrutement) ,  opéra 
allemand,  musique  de  Dietter,  représenté  à 
Stuttgard  vers  1784. 

*  RELAMPAGO  (el),  zarzuela  en  trois  actes, 
paroles  de  Camprodon,  musique  de  Fran- 
cisco Barbieri,  représentée  au  théâtre  de  la 
Zarzuela,  de  Madrid,  le  15  octobre  1857.  La 
musique  de  cet  ouvrage  avait  été  écrite  en 
vingt-deux  jours,  s'il  faut  en  croire  un  bio- 
graphe du  compositeur  ;  elle  n'en  obtint  pas 
moins  un  succès  éclatant. 

RELIGIEUSE  (la)  OU  LES  CARABINIERS, 

opéra  en  trois  actes,  musique  de  Gustave 
Hartel,  représenté  à  Chemnitz  en  janvier 
1880,  quatre  ans  après  la  mort  de  l'auteur. 

RELIGIEUSE  DANOISE  (la)  OU  LA  COM- 
MUNAUTÉ DE  COPENHAGUE ,  opéra-comi- 
que  en  trois  actes ,  musique  de  L.-E.  Jadin, 
représenté  au  théâtre  Montansier  en  1791. 

*  RELOJ  DE  LUCERNA  (el),  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Miguel  Marqués,  repré- 
senté au  théâtre  Apolo  de  Madrid  en  mars  1884. 

RELOJ  DE  MADERA  (el)  [l'Horloge  de 
bois],  opéra  espagnol,  musique  de  Garcia 
(Manuel-del-Popolo-Vicente  ) ,  représenté  à 
Madrid  vers  1805. 

REMPLAÇANT  (le)  ,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Scribe  et  Bayard  ,  musique 
de  Batton  ,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
il  août  1837.  Le  poëme  offre  des  détails  cho- 
quants d'invraisemblance  et  de  mauvais  goût. 
La  musique  est  bien  faite,  mais  dépourvue 
de  mélodie. 

*  remplaçant  (le),  opérette  en  un  acte 
paroles  et  musique  de  M.  Edmond  Deparis 
représentée  à  Dieppe  le  13  septembre  1874. 

■  RÉMUS  et  romulus,  opéra  allemand, 
musique  de  Berck,  repr.  à  Brème  en  1829. 

RENAUD  OU  LA  SUITE  D'ARMIDE,  tra- 
gédie lyrique  en  cinq  actes,  avec  un  prologue, 
paroles  de  l'abbé  Pellegrin,  sous  le  nom  du 
chevalier,  son  frère,  musique  de  Desmarets, 
représentée  par  l'Académie  royale  de  musique 


938 


RENA 


RENA 


le  5  mars  1722.  A  cette  époque  l'Opéra  comp- 
tait des  pensionnaires  renommés  à  cause  de 
leur  talent  :  Thévenard,  Tribou,  Dun,  Lemire, 
Chassé  et  M"»»  Antier,  Lemaure,  Eremans, 
Tulou,  etc.  Les  personnages  principaux  de 
cette  tragédie  sont  les  mêmes  que  dans  les 
Armide  de  Lulli  et  de  Gluck,  c'est-à-dire  Ar- 
mide,  Adraste,  Renaud  et  Hidraot;  mais 
c'est  la  seule  analogie  à  constater. 

RENAUD,  tragédie  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  Lebœuf,  musique  de  Sacchini,  re- 
présentée à  l'Académie  royale  de  musique  le 
28  février  1783.  Comme  nous  l'avons  vu 
plus  haut,  le  sujet  de  cet  opéra  avait 
été  traité  par  Pellegrin  en  1722,  et  il  fait 
suite  à  celui  de  Quinault.  L'héroïne  de  la  Jé- 
rusalem délivrée  régnait  sur  la  scène  lyrique 
depuis  un  siècle,  car  la  première  représenta- 
tion de  Y  Armide  de  Lulli  eut  lieu  en  1686. 
Gluck  avait  donné  un  nouvel  éclat  aux  at- 
traits de  l'enchanteresse.  Sacchini  eut  tort 
de  s'attaquer  à  des  souvenirs  aussi  récents. 
Ce  n'est  pas  que  sa  partition  de  Renaud  ne 
renferme  de  grandes  beautés  ;  mais  le  ton 
uniforme  de  son  style  ,  la  majestueuse  régu- 
larité de  ses  périodes  n'étaient  pas  de  nature 
à  éterniser  l'intérêt  d'un  sujet  que  ls  succès 
même  avait  affaibli.  Il  était  réservé  au  génie 
de  Rossini  d'évoquer  trente  ans  plus  tard 
cette  grande  ombre  dramatique,  et  encore  il 
n'a  pu  lui  rendre  qu'une  courte  existence. Nous 
signalerons  néanmoins  les  principaux  frag- 
ments de  la  partition  de  Renaud.  La  première 
scène  nous  offre  deux  chœurs  assez  beaux,  le 
chœur  des  rois  et  un  ensemble  ;  la  quatrième, 
l'air  de  Renaud  :  Déjà  la  trompette  guerrière  ; 
nous  ferons  observer  que  ce  rôle  est  écrit  pour 
une  voix  de  haute-contre  et  dans  un  registre 
plus  élevé  encore  que  celui  d'Orphée,  dans  la 
partition  transposée  par  Gluck  à  l'usage  du 
chanteur  Legros.  La  scène  sixième  est  rem- 
plie par  la  marche  des  Amazones  et  des  Cir- 
cassiennes,  entrecoupée  par  l'air  d'Antiope, 
écrit  également  dans  un  diapason  très  élevé. 
L'orchestration  de  tout  l'ouvrage  est  encore 
fort  simple.  Elle  se  compose  des  instruments 
suivants  :  deux  parties  de  cors  et  trompettes, 
deux  flûtes,  deux  hautbois,  premiers  violons, 
deuxièmes  violons,  une  partie  pour  les  violes, 
bassons  et  basses,  timbales.  Le  chœur  : 
Régnez,  triomphez,  belle  Armide,  est  d'un  bel 
effet  et  termine  le  premier  acte.  Le  deuxième 
acte,  qui  est  le  plus  beau,  débute  par  un 
quatuor  délicieux  de  soprani  :  Vous  triom- 
phez, belle  Princesse;  toutes  les  parties  sont 
écrites  sur  la  clef  à'ut  première  ligne,  et, 
quoique  la  voix  la  plus  grave  ne  descend© 


pas  au-dessous  du  ré,  l'intérêt  se  soutient 
constamment.  Après  le  duo  entre  Renaud  et 
Armide,  nous  remarquons  un  des  airs  les 
plus  touchants,  les  plus  pathétiques  qu'on 
puisse  entendre  :  Barbare  amour,  tyran  des 
cœurs  ;  l'accompagnement  est  d'une  suavité 
exquise.  La  réduction  au  piano  qu'on  en  a 
faite  dans  quelques  recueils  ne  peut  donner 
une  idée  de  l'effet  qu'un  tel  air  produirait  au 
théâtre  avec  l'orchestre.  Nous  passons  rapi- 
dement sur  les  scènes  d'évocation  et  sur  les 
chants  guerriers  qui  terminent  le  second 
acte,  pour  appeler  l'attention  des  amateurs 
sur  le  finale  de  cet  opéra.  A  partir  de  l'an- 
dante  graziozo  en  ré,  chanté  par  Armide  : 
Et  comment  veux-tu  que  je  vive?  jusqu'à  la 
chute  du  rideau  ,  la  musique  est  ravissante. 
L'orchestre  y  tient  la  plus  grande  place  à 
cause  de  la  magnificence  du  spectacle  qui  re- 
présente un  palais  enchanté,  et  sans  doute  la 
pantomime  des  génies.  Nous  nous  sommes 
étendu  sur  les  mérites  de  cette  partition, 
parce  que  les  trois  Armides  de  Lulli ,  de 
Gluck  et  de  Rossini  ont,  dans  Y  Armide  de 
Sacchini,  non  pas  une  rivale,  mais  une  sœur 
trop  longtemps  oubliée. 

RENAUD,  opéra,  musique  de  Hasffner,  re- 
prés, au  th.  Royal  de  Stockholm  vers  1792. 

*  RENAUD,  drame  lyrique  en  un  acte, 
poème  de  M.  de  Thémines-Lauzières,  mu- 
sique de  Gilbert  Desroches  (pseudonyme  de 
Mm°  la  baronne  Legoux),  représenté  à  Bou- 
logne-sur-Mer  la  8  septembre  1888.  Cet  ou- 
vrage était  une  nouvelle  mise  à  la  scène  de 
l'épisode  célèbre  des  amours  de  Renaud  et 
Armide  dans  la  Gerusalemme  liberata.  H 
avait  été  écrit  en  vue  du  concours  Rossini  et 
présenté  en  effet  par  le  compositeur  à  l'Aca- 
démie des  beaux-arts,  mais  sans  succès. 
Mm*  la  baronne  Legoux,  morte  aujourd'hui, 
était  une  femme  fort  distinguée  mais  une 
musicienne  médiocre,  qui  avait  adopté  le 
pseudonyme  de  Gilbert  Desroches,  sous  le- 
quel elle  fit  des  efforts  inouïs  pour  se  pré- 
senter devant  le  grand  public  sans  jamais  y 
pouvoir  parvenir.  Après  avoir  fait  jouer  son 
Renaud,  sous  la  forme  dramatique,  à  Bou- 
logne-sur-Mer,  elle  en  fit  exécuter  divers 
morceaux,  sous  forme  de  concert,  à  l'une  des 
intéressantes  séances  de  l'Association  artis- 
tique d'Angers  (1892),  si  fâcheusement  dis- 
parue depuis  lors.  Dans  l'un  comme  dans 
l'autre  cas,  l'œuvre  resta  médiocre,  sans  cou- 
leur et  sans  flamme. 

RENAUD  D'AST ,  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  Lemonnier,  musique  de 


RENG 


REND 


939 


Trial  et  Vachon ,  représente  a  la  Gomédie- 
Italienne  le  12  octobre  1765. 

RENAUD  D'AST,  comédie  eu  deux  actes, 
en  prose ,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Radet 
et  Barré,  musique  de  Dalayrac,  représentée 
aux  Italiens  le  19  juillet  1787.  Cette  pièce, 
imitée  de  l'Oraison  de  saint  Julien,  conte  dont 
La  Fontaine  a  tiré  le  sujet  de  Boccace,  a  eu 
du  succès.  Plusieurs  des  motifs  sont  devenus 
populaires.  Pendant  quarante  ans  on  a  en- 
tendu chanter  dans  les  vaudevilles  l'air: 
Vous  qui  d'amoureuse  aventure  courez  et  plai- 
sirs et  dangers.  La  coupe  facile  de  cette  mé- 
lodie, sa  banalité  même,  ont  dû  seules  déci- 
der son  adoption.  Un  air  de  Renaud  d'Ast  a 
joui  d'une  autre  destinée  ;  ce  n'est  pas  le 
théâtre  qui  s'en  est  emparé,  c'est  l'Eglise. 
Sans  renouveler  ici  ce  que  nous  avons  dit 
ailleurs  au  sujet  des  cantiques  sur  des  airs 
profanes  (v.  notre  Histoire  générale  de  la  mu- 
sique religieuse),  nous  rendons  justice  au  goût 
de  l'auteur  inconnu  de  cette  appropriation. 
L'air  de  l'amante  de  Renaud  d'Ast  :  Comment 
goûter  quelque  repos ,  ah!  je  n'en  ai  pas  le 
courage  ,  est  un  andante  plein  de  sentiment 
et  de  mélancolie.  Il  aurait  donc  pu  choisir 
plus  mal  ;  mais  nous  l'approuvons  moins  d'a- 
voir conservé  le  premier  vers.  Le  cantique 
débute  ainsi  :  Comment  goûter  quelque  repos 
dans  les  tourments  d'un  cœur  coupable.  Avec 
les  meilleures  intentions  du  monde ,  les  au- 
teurs de  ces  cantiques  causent  aux  musiciens 
doués  de  mémoire  d'étranges  distractions 
dans  le  saint  lieu. 

Renaud  ET  ARMIDE ,  opéra  allemand, 
musique  de  Rheineck,  représenté  à  Mem- 
mingen  en  1779. 

RENAUD  ET  ARMIDE ,  opéra  allemand, 
musique  de  Zumsteeg,  représenté  au  théâtre 
Ducal  de  Stuttgard  vers  1790. 

RENAUD  ET  ARMIDE,  opéra,  musique  de 
Mme  Paradies,  représenté  à  Prague  en  1797. 

RENCONTRE   EN   VOYAGE    (la),    Opéra- 

comique  en  un  acte,  paroles  de  Pujoulx,  mu- 
sique de  Bruni ,  représenté  à  Feydeau  le 
28  avril  1798. 

RENCONTRE     DANS    LE    DANUBE    (une), 

opéra-comique  en  deux  actes,  paroles  de 
MM.  G.  Delavigne  et  J.  de  Wailly,  musique 
de  M.  Paul  Henrion,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  15  avril  1854.  Deux  jeunes  gens, 
nommés  tous  deux  Hermann,  tombent  dans 
le  Danube,  l'un  volontairement,  l'autre  par 
accident.  Le  premier  sauve  le  second.  De  là 


entre  eux  une  amitié  à  toute  épreuve.  Il  se 
trouve  que  l'un  des  deux  amis  est  le  prince 
Hermann  de  Neubourg,  et  l'autre  Hermann  est 
un  pauvre  peintre  sans  ressource  à  qui  pro- 
fite la  rencontre  qu'il  a  faite  fortuitement 
dans  le  Danube.  La  musique  a  gardé  le  carac- 
tère du  genre  facile  et  populaire  qui  a  valu 
à  M.  Paul  Henrion  une  longue  suite  de 
succès.  On  a  applaudi  des  couplets  comiques 
chantés  par  Grignon,  une  romance  dite  avec 
goût  par  Meillet.  Les  autres  rôles  ont  été 
chantés  par  Colson,  Leroy  et  Mile  Petit- 
Brière. 

*  RENCONTRE  IMPRÉVUE,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Larsonneur,  mu- 
sique de  M.  Richard  Mandl,  compositeur  au- 
trichien, représenté  à  Rouen,  sur  le  théâtre 
des  Arts,  le  16  mars  1889.  Interprètes  : 
Mlle  "Wilhem  et  M.  Sujol. 

rencontres  (les),  opéra-comique  en 
trois  actes ,  paroles  de  Vial  et  Mélesville, 
musique  de  Lemière  et  Catrufo  ,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  11  juin  1828. 

RENCONTRES  SUR  RENCONTRES  ,  opéra 
en  un  acte,  musique  de  Gresnick,  représenté 
au  théâtre  Montansier,  à  Paris,  en  1799. 

rendez-vous  (le),  comédie  en  un  acte, 
en  vers,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Legier, 
musique  de  Duni,  représentée  aux  Italiens  le 
22  novembre  1763.  Les  spectateurs  de  ce  temps 
toléraient  la  musique,  mais  en  lui  imposant 
des  limites  étroites.  Un  critique  de  l'époque 
écrivait ,  à  l'occasion  de  cette  pièce  :  «  Les 
ariettes  en  sont  assez  lyriques,  mais  peut-être 
d'un  coloris  un  peu  trop  fort  pour  ce  genre 
de  spectacle.  »  Malgré  la  vivacité  du  coloris, 
la  partition  de  Duni  est  demeurée  dans 
l'ombre. 

rendez-vous  (les),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Désaugiers,  représenté  au 
théâtre  de  Beaujolais  en  1792. 

RENDEZ-VOUS  BIEN  EMPLOYÉ  (le),  opéra 

comique  en  un  acte,  paroles  d'Anseaume 
musique  de  Martini,  représenté  à  la  Comédie 
Italienne  le  10  février  1774. 

RENDEZ-VOUS  BOURGEOIS  (les),  opéra- 

bouffon  en  un  acte,  paroles  de  Hoffman, 
musique  de  Nicolo,  représenté  pour  la  pre- 
mière fois,  sur  le  théâtre  de  l'Opéra-Comique. 
le  9  mai  1807.  Cette  spirituelle  débauche  d'un 
écrivain  de  talent  eut  une  vogue  qui  ne  s'est 
pas  démentie  depuis  plus  de  cinquante  ans. 
Le  sel  en  est  plus  gaulois  qu'attique.  C'est 
en  somme,  la  pièce  la  plus  amusante  du 


940 


REO 


RÉSU 


théâtre  d'Hoffman,  et  elle  a  fourni  à  Nicolo 
l'occasion  d'écrire  une  partition  dont  tous 
les  motifs  ont  une  allure  vive,  naturelle, 
toute  française  :  nous  citerons  particulière- 
ment la  phrase  du  trio  : 

Mais  en  amour,  comme  à  la  guerre, 
Un  peu  de  ruse  est  nécessaire. 

Le  quinque  de  la  scène  vi,  qui  a  un  ensem- 
ble charmant  : 

Le  temps  est  beau,  la  route  est  belle, 
La  promenade  est  un  plaisir  ; 

et  les  couplets  de  Louise  :  II  sait  lire  et  comp- 
ter; ah!  c'est  vraiment  un  talent  rare.  Il  n'est 
pas  jusqu'à  l'ouverture  des  Rendez-vous  bour- 
geois qui  ne  mette  en  gaieté  et  en  belle  hu- 
meur l'auditeur  le  plus  refrogné. 

RENDEZ-VOUS  D'AMANDINE  (le),  opéra- 
comique  en  un  acte,  livret  de  M.  Faure,  mu- 
sique de  M.  Bar,  représenté  au  théâtre  de 
Lille  en  février  1879. 

*  rendez-vous  en  suisse  (les),  opé- 
rette en  un  acte,  musique  de  M.  Zaytz,  re- 
présentée à  Vienne  le  3  avril  1867. 

RENDEZ-VOUS  ESPAGNOLS  (les)  ,  opéra 
en  trois  actes,  musique  de  Fay,  représenté 
au  théâtre  de  la  rue  de  Louvois  en  1793. 

RENDEZ- VOUS  GALANTS  (LES),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  livret  de  M.  F.  Langlé, 
musique  de  Mme  de  Sainte-Croix,  représenté 
à  l'Athénée  le  23  janvier  1873.  Joué  par 
Mme  Girard,  MUes  Enaux  et  Deguers. 

RENDEZ-VOUS  SUPPOSÉ   (le),  Opéra-CO- 

mique  en  deux  actes,  paroles  de  Pujoulx, 
musique  de  Berton,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  (salle  Favart),  le  5  août  1798. 

*  rends-MOI  CÉLESTINE,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Charles  Cabot,  musique 
de  M.  Marietti,  représentée  au  concert  de 
l'Eldorado  en  1877. 

*  RENEGADO  (el),  drame  lyrique,  musique 
de  M.  Giro,  représenté  en  1884  au  théâtre  du 
Liceo  de  Barcelone. 

RENÉGAT  (le),  opéra,  musique  de  M.  De- 
billemont,  représenté  à  Dijon  il  ya  quelques 
années. 

RENEGATE  (the)  [le  Renégat],  opéra  an- 
glais, musique  de  Bishop,  représenté  à  Lon- 
dres, en  1812. 

REO  PER  AMORE  (il)  [Le  coupable  par 
amour],  opéra  italien,  musique  de  Nieder- 
meyer,  représenté  à  Naplesvers  I8i0. 


REPENTIR  AVANT  LE  CRIME  (le),  opéra 
allemand,  musique  de  Spindler,  représenté  à 
Breslau  et  à  Vienne  vers  1799. 

*  répertoire  (le),  pièce  en  un  acte 
mêlée  de  chant,  paroles  d'Arnould,  musique 
de  Papavoine,  représentée  à  TAmbigu-Co- 
mique  vers  1775. 

*  répétition  (une),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  Marc  Constantin,  musique  d'Adrien 
Talexy,  représentée  à  la  salle  Saint-Laurent 
le  25  janvier  1873. 

REPRÉS  AILLE  (la)  ,  opéra-comique,  mu- 
sique de  Poissl ,  représenté  à  Munich  vers 

1820. 

*  REPUBLICA  DE  chambra  (la),  zarzuela 
en  un  acte  et  trois  tableaux,  paroles  de 
M.  Sinesio  Delgado,  musique  de  M.  Jimenez, 
représentée  en  1894  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
Apolo. 

RÉSEAU  D'OR  (le)  ,  opéra ,  musique  d'E- 
berwein  (Traugott-Maximilien) ,  représenté 
à  Rudolstadt  en  1827. 

*  réservistes  (les),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  E.  Le  Roy,  musique  de  M.  Félix 
Boisson,  représentée  à  Châlons-sur-Marne  le 
2  février  1888. 

RESSEMBLANCE  SUPPOSÉE  (la)  ,  opéra - 
comique,  mnsique  de  Vandenbrœck,  repré- 
senté au  théâtre  de  Beaujolais  vers  1789. 

RESSOURCE  COMIQUE  (hx)  OU  LA  PIÈCE 
À  DEUX  ACTEURS,  comédie  en  un  acte,  mê- 
lée d'ariettes,  précédée  d'un  prologue,  paroles 
d'Anseaume,  musique  de  Méreaux,  repré- 
sentée aux  Italiens  le  22  août  1772.  Frontin 
et  Lisette  remplacent  des  acteurs  vainement 
attendus,  et  jouent  à  deux  une  pièce  qui  a 
six  personnages.  Ce  petit  ouvrage,  composé 
par  l'aïeul  du  savant  professeur  de  Rouen , 
M.  Amédée  Méreaux,  n'est  pas  men- 
tionné dans  l'article  biographique  publié  par 
M.  Fétis. 

RESSOURCES  DE  JACQUELINE  (LES)  , 
opéra-comique  en  un  acte,  livret  de  Henri 
Boisseaux,  musique  de  M.  Charles  Poisot; 
représenté  à  Paris  en  1853.  Chanté  par  Ma- 
zeau,  Gavet,  MUe  Marie  Damoreau. 

*  RESSUSCITÉ  (le),  opérette  en  un  acte, 
paroles  et  musique  de  M.  P.  Martyns,  repré- 
sentée au  concert  de  la  Scala  le  18  janvier 
1867. 

*  RÉSURRECTION  DE  CADET  ROUSSELLB 

(la),    opéra-comique,    paroles    d'Hippolyte, 


RETO 


REVA 


941 


mus  que  de  Pételard,  représenté  aux  Délas- 
sements-Comiques en  1798. 

RÉSURRECTION  DE  JÉSUS  (la)  ,  drame 
sacré  allemand,  musique  d'Eberlin  (Jean). 
Cette  partition  a  été  exécutée  par  les  étu- 
diants du  couvent  des  bénédictins  de  Salz- 
bourg  vers  1756. 

*  RETOUR  AU  PAYS  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Jenny,  musique  de 
M.  Grûnberger,  représenté  sans  succès  sur  le 
théâtre  allemand  de  Prague  en  janvier  1894. 

*  retour  D'ULYSSE  (le),  opérette-bouffe 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Fabrice  Carré, 
musique  de  M.  Raoul  Pugno,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  rr  février  1889.  Encore 
une  parodie  mythologique  issue  du  genre  qui 
donna  naissance  à  Orphée  aux  Enfers  et  à 
la  Belle  Hélène;  mais  ce  genre  est  usé,  et  le 
public  n'en  veut  plus  entendre  parler.  Le 
Retour  d'Ulysse  était  joué  par  MM.  Maugé, 
Dekernel,  Schmidt,  Mmes  Mily-Meyer,  Silly, 
Jeanne  Thibault,  Gilberte. 

RETOUR  DANS  LES  FOYERS  (le),  opéra 
danois,  musique  de  F.  Kuntzen,  représenté 
à  Copenhague  en  1802. 

RETOUR  DE  JEAN  (le),  opérette,  musique 
de  Kolberg ,  représenté  au  théâtre  des  Va- 
riétés de  Varsovie  en  1854. 

RETOUR  DE  L'ÂGE  D'OR  (le),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Keiser,  représenté  à  Ham- 
bourg vers  1700. 

RETOUR  DE  L'ÂGE  D'OR  (le),  opéra  fran- 
çais, musique  de  Mattheson,  représenté  à 
Brunswick  en  1705. 

RETOUR  DE  TENDRESSE  (le),  comédie 
en  un  acte,  en  vers,  mêlée  d'ariettes,  pa- 
roles d'Anseaume  ,  musique  de  Méreaux,  re- 
présentée aux  Italiens  le  le*  octobre  1774. 
Cette  pièce  est  tirée  de  la  Réconciliation  vil- 
lageoise de  Poinsinet. 

RETOUR  DES   DIEUX   SUR    LA  TERRE 

(le),  opéra,  musique  de  Colin  de  Blamont, 
écrit  vers  1725. 

RETOUR  DES  OFFICIERS  (le)  ,  comédie 
en  un  acte,  en  prose,  avec  un  divertissement, 
paroles  de  Dancourt,  musique  de  Gilliers, 
représentée  aux  Français  le  19  octobre  1697. 
Il  n'y  a  pas  d'autre  musique  dans  cette  pièce 
qu'use  ouverture  dans  le  goût  italien  du 
temps,  un  preludio  avant  le  divertissement 
et  des  couplets  chantés  pendant  la  kermesse. 


*  RETOUR  DU  CHAMP-DE-MARS  (le),  di- 
vertissement en  un  acte,  mêlé  de  vaudevilles 
et  d'airs  nouveaux,  paroles  et  musique  du 
Cousin-Jacques  (Beffroy  de  Reigny),  repré- 
senté au  théâtre  des  Beaujolais  en  juillet  1790. 
Cette  pièce  formait  la  suite  de  la  Fédération 
du  Parnasse  du  même  auteur,  et  était  jouée 
dans  la  même  soirée. 

*  RETOUR  DU  MARIN  (le),  opéra-comique 
en  trois  actes,  musique  de  Franz  de  Suppé, 
représenté  à  Hambourg  en  mai  1885. 

RETOUR  DU  PRINTEMPS  (le),  opéra,  mu- 
sique de  Charpentier  (Marc- Antoine),  écrit 
vers  1680. 

RETOUR  INATTENDU  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Bernard  Valville,  mu- 
sique de  Gaveaux ,  représenté  au  théâtre 
Feydeau  le  28  mars  1802. 

*  RETOUR  INATTENDU  (le)  ou  LE  MARI 
REVENANT,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Monet,  musique  de  François  Foignet 
fils,  représenté  au  théâtre  des  Jeunes-Ar- 
tistes le  10  mai  1802. 

RÉUNION  DU  10  AOÛT  (la)  ou  L'INAU- 
GURATION DE  LA  RÉPUBLIQUE  FRAN- 
ÇAISE ,  sans-culottide  dramatique  en  cinq 
actes,  paroles  de  Moline  et  Bouquier ,  musique 
de  Porta,  représenté  à  l'Opéra  le  5  avril  1794. 

REVANCHE  DE  CANDAULE  (la),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Henri 
Thierry  et  J.  Avenel,  musique  de  M.  Debil- 
lemont.  Il  fallait  bien  que  le  sujet  scabreux 
du  tableau  si  remarqué  de  M.  Gérome  pas- 
sât de  la  toile  au  théâtre  ;  seulement  tout 
est  grotesque  dans  ce  petit  ouvrage.  Can- 
daule  va  demander  à  Gygès  de  satisfaire  aussi 
sa  curiosité  comme  il  a  satisfait  la  sienne. 
Gygès  a  beau  imaginer  toutes  sortes  de  pré- 
textes, il  lui  faut  obéir  au  tyran.  De  concert 
avec  Mœe  Gygès,  il  mystifie  Candaule.  La 
musique  n'a  rien  offert  de  saillant.  Chanté 
par  Berthelier,  Lécuyer,  Mil»  Fonti. 

*  REVANCHE  DE  FORTUNIA  (la),  folie 
musicale  en  un  acte,  paroles  de  M.  Hippolyte 
Lefebvre,  musique  de  M.  Victor  Robillard, 
repr.  aux  Folies-Marigny  le  1"  juillet  1865. 

*  REVANCHE  DE  FRONTIN  (la),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Gallay,  musique  do 
M.  MourJiet,  représentée  aux  Folies-Borde- 
laises le  20  novembre  1880. 

*  REVANCHE  DE  SGANARELLE(la),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Docquier, 
musique  de  M.  Léon  Du  Bois,  ancien  prix  de 


942 


RÊVE 


REVE 


Rome  de  l'Académie  de  Belgique,  représenté 
à  Nantes  le  31  mars  1890. 

revanche  de  vulcain  ,  opérette  de 
MM.  Commerson  et  Furpille,  musique  de 
M.  Cottin,  représentée  aux  Folies-Nouvelles 
en  décembre  1856. 

RÊVE  (le)  ,  opéra  en  un  acte ,  livret  d'E- 
tienne, musique  de  Gresnick ,  représenté  au 
théâtre  Favart,  à  Paris ,  le  27  janvier  1799. 

RÊVE  (le),  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  Chivot  et  Duru,  musique  de 
M.  Savary,  représenté  au  Théâtre-Lyrique 
le  13  octobre  1865. 

*  RÊVE  (le),  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  Sémiane  et  Albert  Gérés,  mu- 
sique de  M.  Henri  Cieutat,  représenté  au 
théâtre  des  Menus-Plaisirs  le  17  février  1888. 

*  RÊVE  (le),  drame  lyrique  en  quatre  actes 
et  sept  tableaux,  d'après  le  roman  de  M.  Emile 
Zola,  poème  de  M.  Louis  Gallet,  musique  de 
M.  Alfred  Bruneau,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  18  juin  1891.  Y  avait-il,  dans  le  roman 
intime  et  mystique  de  M.  Emile  Zola,  les 
éléments  d'un  drame  lyrique,  d'une  action 
véritablement  théâtrale,  avec  le  mouvement, 
la  couleur,  les  élans  passionnés  si  incontesta- 
blement nécessaires  à  toute  œuvre  musicale 
destinée  à  la  scène  ?  Les  amours  de  la  jeune 
Angélique  et  du  fils  de  révêque  Jean  d'Hau- 
tecœur,  tels  qu'ils  se  présentaient,  suffi- 
saient-ils à  animer  cette  action,  à  la  vivifier, 
à  lui  donner  le  ressort  et  le  nerf  indispensa- 
bles? Trouvait-on  là,  enfin,  les  contrastes, 
les  oppositions,  surtout  les  situations  que 
réclame  impérieusement  la  scène  lyrique  ?  Il 
ne  me  semble  pas  qu'on  puisse  répondre  af- 
firmativement à  toutes  ces  questions,  et, 
malgré  le  talent  déployé  par  le  librettiste 
dans  son  adaptation,  je  pencherais  plutôt  pour 
la  négative. 

Mais  aussi  bien,  n'est-ce  pas  le  livret  du 
Rêve  qui  a  suscité  les  discussions  animées 
qu'on  a  vu  s'élever  autour  de  cet  ouvrage. 
C'est  la  musique,  première  œuvre  importante 
d'un  jeune  artiste  bien  doué  sans  doute, 
mais  très  audacieux,  très  désireux  de  faire  du 
bruit,  et  qui  semble  surtout,  si  l'on  veut  bien 
me  passer  cette  expression,  avoir  pris  à 
tâche  de  casser  de  nombreuses  vitres  pour 
ameuter  les  passants  et  attirer  l'attention 
sur  son  œuvre  et  sur  sa  personne,  à  quelque 
prix  que  ce  puisse  être.  A  quoi  l'on  peut  dire 

•  qu'il  a  réussi  de  la  façon  la  plus  complète. 

'     Élève  de  M.  Massenet,  second  grand  prix  de 


composition  musicale  à  l'Institut  en  1881, 
M.  Bruneau  s'était  fait,  dès  avant  l'apparition 
du  Rêve,  la  réputation  d'être  un  des  plus  in- 
transigeants parmi  les  plus  intransigeants  de 
la  jeune  école,  n'entendant  et  ne  voulant 
rien  entendre  au  sujet  de  ce  que  ces  mes- 
sieurs appellent  «  des  concessions  au  pu- 
blic » ,  et  poussant  à  leur  point  le  plus  ex- 
trême les  plus  pures  traditions  wagnériennes. 
Il  n'est  pas  besoin  de  dire,  par  conséquent, 
qu'on  chercherait  vainement  dans  la  parti- 
tion du  Rêve  l'ombre  et  l'apparence  même 
d'un  «  morceau  p .  Les  scènes  se  succèdent,  le 
dialogue  se  continue  sans  interruption,  sans 
repos  et  sans  césure,  et  —  les  leil-motive  mis 
à  part,  car  il  y  en  a  plusieurs,  cela  va  de  soi, 
—  l'on  ne  voit  jamais  se  reproduire  un  dessin 
musical  une  fois  qu'il  s'est  établi.  D'autre 
part,  jamais  deux  voix  ne  se  font  entendre 
ensemble,  et  l'intention  du  compositeur  est 
si  arrêtée  de  supprimer  l'harmonie  des  voix, 
que  lorsque  par  instants  la  situation  l'oblige 
absolument  à  en  produire  deux  l'une  avec 
l'autre,  il  les  fait  invariablement  chanter  à 
l'unisson.  Enfin,  il  proscrit  résolument  les 
chœurs  ;  et  ceci  encore  est  si  voulu  que, 
dans  le  tableau  du  Clos-Marie,  où  se  trouve 
une  petite  scène  de  lavandières,  scène  qui 
appelait  l'ensemble  choral  d'une  façon  si  na- 
turelle et  si  heureuse,  il  ne  leur  accorde  pas 
la  parole  et  les  fait  danser  au  lieu  de  chanter. 
Notez  que  ceci  est  absolument  illogique,  que 
le  chœur  eût  été  là  absolument  à  sa  place,  et 
que  rien  ne  saurait  en  tenir  lieu,  Mais  on  a 
des  principes  ou  on  n'en  a  pas- 
Ces  observations,  toutefois,  ne  s'adressent 
qu'au  sentiment  scénique  de  l'auteur.  Mais  on 
peut  formuler  d'autres  critiques,  celles-ci 
concernant  le  côté  purement  musical,  et  tou- 
chant à  des  points  qui  me  semblent  plus 
graves.  Si  habitués  que  nous  commencions  à 
être  aux  licences  et  aux  duretés  harmoniques, 
il  faut  avouer  que  nous  n'avions  pas  encore 
été  soumis  —  au  théâtre,  du  moins  —  à  un 
régime  tel  que  celui  que  M.  Bruneau  nous  a 
imposé  sous  ce  rapport.  Assurément,  les  dis- 
sonances sont  le  condiment,  le  piment,  si  l'on 
veut,  de  l'harmonie  ;  ce  n'est  pas  une  raison 
pour  nous  condamner  au  poivre  rouge  con- 
tinu. Il  y  a,  dans  l'harmonie  de  M.  Bruneau, 
des  heurts  d'accords  véritablement  impossi- 
bles, des  accords  d'ailleurs  absolument  in- 
analysables; quelquefois  il  leur  donne  un  sem- 
blant de  figure,  pour  l'œil,  à  l'aide  de  la  pédale, 
qu'il  emploie  du  reste  avec  trop  de  fréquence; 
mais  ils  n'en  demeurent  pas  moins  doulou- 
reux pour  l'oreille.  J'ajoute  qu'il  y  a  là  un 


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REVE 


943 


parti  pris  de  violence  et  d'étrangeté,  car  le 
musicien  en  arrive  à  pervertir  inutilement 
des  harmonies  naturelles  par  elles-mêmes,  à 
l'aide  d'altérations  qui  les  rendent  déchi- 
rantes. Quant  à  des  préparations,  à  des  ré- 
solutions d'accords,  il  est  inutile  de  lui  en 
demander  ;  il  ne  s'en  occupe  même  pas.  Il 
résulte  de  tout  cela  que  le  sentiment  de  la 
tonalité  disparaît  d'une  façon  presque  absolue, 
et  qu'on  ne  sait  pour  ainsi  dire  jamais  dans 
quel  ton  l'on  se  trouve.  Aussi,  qu'arrive -t-il  ? 
Comme  cette  musique  est  véritablement  dia- 
bolique à  chanter,  que  les  voix  n'ont  jamais 
de  point  d'appui,  le  compositeur,  pour  ne 
point  les  laisser  s'égarer,  se  voit  obligé  sou- 
vent de  soutenir  la  partie  vocale  en  la  redou- 
blant à  la  basse,  ce  qui  est  anti-musical  et  ce 
qui  produit  à  chaque  instant  des  suites  d'oc- 
taves de  l'effet  le  plus  déplorable.  Les  octaves 
ne  le  gênent  point  d'ailleurs,  même  entre  les 
parties  instrumentales  ;  il  s'en  trouve  une 
assez  jolie  série,  entre  autres,  au  début  de 
l'introduction  du  second  acte  ! 

Ce  qu'on  peut  reprocher  encore  à  M.  Bru- 
neau,  c'est,  non  point  la  pauvreté  de  son  or- 
chestre, qui  est  généralement  nourri  et  corsé, 
mais  son  manque  d'intérêt  symphonique. 
Quand  on  prend  à  Wagner  ses  principes,  sa 
déclamation,  son  discours  vocal  ininterrompu, 
son  mépris  des  ensembles,  il  faudrait  lui 
emprunter  aussi  son  admirable,  son  incompa- 
rable orchestre.  A  la  vérité,  ce  n'est  pas  là 
chose  très  facile...  mais  vraiment  la  trame  sym- 
phonique est  ici  bien  lâche,  et  les  développe- 
ments brillent  trop  par  leur  complète  absence. 

Essayer  de  tracer  une  analyse  serrée  de  la 
partition  du  Rêve  serait  chose  impossible, 
étant  donné  la  forme  générale  de  l'œuvre  et 
l'absence  presque  complète  de  points  de  re- 
père. Je  voudrais  cependant  tâcher  d'en  faire 
ressortir  quelques  pages.  L'inspiration,  il 
faut  le  confesser,  n'y  est  pas  abondante  ;  elle 
n'en  est  pourtant  pas  toujours  absente.  Je 
n'en  voudrais  pour  preuve  que  la  longue 
phrase  adressée  à  l'évêque  par  Angélique,  au 
premier  acte  : 

Il  me  semble  qu'elles  sont  miennes, 
Ces  statues  aux  regards  si  doux- 
phrase  bien  développée,  et  dont  le  caractère 
est  suave  et  pénétrant.  H  faut  tirer  de  pair 
aussi  toute  la  première  partie  du  second  ta- 
bleau, celui  du  Clos-Marie,  où  le  musicien 
S'est  fort  joliment  servi  d'une  des  délicieuses 
chansons  populaires  si  heureusement  recueil- 
lies par  M.  Julien  Tiersot.  Il  a  traité  ce  thème 
avec  beaucoup  de  goût  et  d'habileté,  et  l'effet 


a  paru  d'autant  plus  heureux  qu'on  trouvait 
là  un  rythme  et  une  tonalité,  ce  dont  on  était 
un  peu  trop  complètement  sevré  jusqu'alors. 
Il  y  a  encore  de-ci,  de-là,  quelques  jolis  ac- 
cents, quoiqu'on  puisse  reprocher  au  musi- 
cien de  s'être  fâcheusement  dérobé  dans  cer- 
taines situations  importantes,  et  de  n'avoir 
pas  su  trouver  les  élans  chaleureux  qu'elles 
exigeraient  impérieusement.  Entre  autres,  il 
a  employé  heureusement  et  à  diverses  re- 
prises (trop  fréquemment  même)  certains 
thèmes  du  chant  liturgique.  Il  a  obtenu  ainsi 
un  joli  effet,  à  la  fin  du  second  tableau,  en 
faisant  chanter  par  les  voix  invisibles  le 
thème  de  Y  Ave  verum,  et  plus  tard  en  faisant 
entendre,  au  passage  de  la  procession,  le 
chant  de  la  Fête-Dieu. 

En  résumé,  la  partition  du  Rêve  est  une 
œuvre  volontairement  étrange,  une  œuvre 
d'une  intransigeance  farouche,  faite  pour  dé- 
router de  parti  pris  l'esprit  et  les  oreilles, 
conçue  dans  un  système  scénique  et  musical 
absolument  arbitraire,  et  dans  laquelle  une 
grande  somme  de  talent,  d'un  talent  très 
réel,  a  été  dépensée  pour  aboutir  à  un  ré- 
sultat qui  n'est  pour  plaire  ni  aux  artistes,  ni 
au  public.  Je  sais  bien  qu'aujourd'hui  le  pu- 
blic est  l'objet  du  mépris  de  quelques-uns  de 
nos  jeunes  musiciens.  Pour  qui  travaillent- 
ils,  cependant?  Il  n'est  pas  inutile  de  faire 
remarquer  à  ce  propos  qu'en  dépit  des  cris 
de  triomphe  poussés  par  les  amis  du  compo- 
siteur et  du  bruit  fait  par  eux  autour  de  son 
œuvre,  le  Rêve  a  obtenu  un  total de  vingt- 
trois  représentations.  C'était  là  l'opinion  du 
public.  Voxpopuh... 

Le  Rêve,  qui  ne  comportait  que  cinq  per- 
sonnages, offrait  une  interprétation  remar- 
quable, confiée  à  Mlle  Simonnet  (Angélique), 
à  Mme  Deschamps  (Hubertine),  à  MM.  Engel 
(Félicien),  Bouvet  (Jean  d'Hautecœur)  et 
Lorrain  (Hubert). 

*  RÊVE  AU  PAYS  DU  BLEU  (un),  fantaisie 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Ernest  Depré  et 
de  Callias,  musique  de  M.  F.  de  la  Tombelle, 
représentée  au  théâtre  de  la  Galerie  Vivienne 
le  26  février  1892. 

rêves  D'AMOUR,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Dennery  et  Cormon, 
musique  d'Auber  ;  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  lundi  20  décembre  1869.  C'est  le 
dernier  rêve  de  gloire  du  plus  aimable  com- 
positeur français  de  notre  siècle,  du  succes- 
seur de  Boieldieu,  du  maître  des  maîtres  mo- 
dernes, à  l'Opéra-Comique  seulement,  ce  qui 
est  encore  beaucoup  dire.  Nul  doute  que  si 


944 


REVE 


REVE 


la  pièce  eût  été  mieux  imaginée,  la  donnée  • 
un  peu  plus  -vraisemblable,  si  le  sentiment 
de  la  nature  eût  été  plus  réel,  tout  en  res- 
tant un  peu  voilé  par  une  sorte  de  glacis  de 
convention,  la  musique  eût  réussi,  car  elle 
n'est  pas  inférieure  à  celles  du  Maçon,  de  la 
Sirène,  de  la  Barcarolle,  en  un  mot  des  par- 
titions de   second  ordre    d'Auber.    Il  y  a 
même  çà  et  là  dans  le  dernier  ouvrage  écrit 
par  le  maître    des  hardiesses  harmoniques 
et  des  effets  d'instrumentation  qui   attes- 
tent qu'il  s'était  maintenu  au  courant  du 
mouvement  musical,  et  que,  sans  abjurer  ses 
dieux,  il  s'initiait  aux  doctrines  nouvelles. 
Le  livret  est,  comme  je  l'ai  dit,  sans  vérita- 
ble intérêt.  Un  paysan  romanesque  a  trouvé 
une  belle  demoiselle  endormie,  comme  une 
Marion,  sous  un  pommier,  l'a  contemplée,  a 
déposé  un  baiser  sur  sa  joue  et  s'est  enfui  à 
toutes  jambes.  Mlle  Henriette  de  la  Roche- 
Villers  a  conservé  le  souvenir  de  cet  épisode; 
elle  n'a  pu  voir  Marcel,  c'est  le  nom  du  pay- 
san, elle  le  croit  beau,  noble,  riche.  Cepen- 
dant Marcel  doit  épouser  Denise;  la  noce  se 
prépare,  les  habitants  du  château  arrivent 
pour  jouir  du  spectacle  d'une  noce  au  vil- 
lage. La  belle  endormie  apparaît  aux  yeux 
effarés  de  Marcel  qui  quitte  tout,  Denise,  la 
noce  et  les  violons,  et  se  sauve  encore.  On 
a  représenté  là  un  des  charmants  tableaux 
de  Lancret,  complété  par  des  costumes  et 
des  décors  empruntés  à  ceux  de  "Watteau. 
C'est  la  Balançoire,  le  Colin-maillard  que  les 
auteurs  de  la  mise  en  scène  ont  ingénieuse- 
ment reproduits.  En  rôdant  autour  du  parc, 
Marcel  rencontre  Henriette,  lui  parle  ;  il  est 
fou  d'amour,  il  veut  se  rapprocher  de  la  noble 
demoiselle  et  s'enrôle.  Il  revient  nécessaire- 
ment capitaine  à  l'acte  suivant.  Entre  temps, 
un  vrai  chevalier,  amoureux  d'Henriette  qui 
se  croit  sa  cousine,  lui  révèle  qu'elle  n'est 
que  la  fille  adoptive  du  marquis  de  la  Roche- 
Villers  et  qu'on  l'a  recueillie  dans  la  famille 
même  où  Marcel  allait  entrer.  Ce  qui  aurait 
dû  motiver  et  amener  son  union  avec  Marcel 
l'en  éloigne  par  un  caprice  des  librettistes. 
Henriette,  voyant  le  désespoir  de  Denise,  s'é- 
prend d'une  grande  tendresse  pour  elle,  et, 
lorsque  Marcel  revient,  lui  déclare  qu'elle 
est  sa  sœur  ;  Denise  épouse  Marcel  et  Hen- 
riette le  chevalier.  On  voit  que  cette  pièce  ne 
méritait  pas  d'être  mise  en  musique  par 
Auber  ;  mais  la  partition  sera  lue  avec  un 
vif  intérêt  par  les  musiciens;  l'ouverture  en 
est  charmante,  pleine  de  frais  motifs  ;  c'est 
une  fort  jolie  pastorale.  La  romance  de  Mar- 
cel au  second  acte  est  expressive,  ainsi  que 


les  couplets  de  Denise  :  Ce  qu'on  voit  faire, 
et  le  duo  d'Henriette  et  du  chevalier  ;  au 
deuxième  acte,  on  a  remarqué  une  jolie  valse; 
au  troisième,  précédé  d'une  gavotte,  un  trio 
bouffe  excellent:  Bans  un  bon  ménage,  qui 
doit  commander  ?  Cet  ouvrage  a  été  inter- 
prété par  Capoul ,  Gailhard ,  Sainte-Foy, 
Prilleux,  Mlles  Priola,  Girard  et  Nau. 

RÊVE  D'UN  ÉCOLIER  (le),  opéra-comique, 
paroles  de  M.  Longuet,  musique  de  M.  Ga- 
riboldi,  représenté  par  les  élèves  de  l'Ecole 
internationale  de  Saint-Germain-en-Laye  le 

27  juin  1868. 

RÊVE    DANS   LA    NUIT   DE    NOËL   (un), 

opéra  allemand,  musique  de  Ferdinand  Hil- 
ler,  représenté  avec  succès  sur  le  théâtre  de 
Dresde  dans  le  mois  de  mai  1845. 

*  RÊVE  DE  LA  MARQUISE  (le),  Opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  musique  de  M.  Edouard 
Laurens,  représenté  au  château  d'Ecresmes 
(Loiret)  en  juillet  1885. 

RÉVEIL  D'ÉPIMÉNIDE  (le),  de  Gœthe, 
musique  de  Weber  (Bernard-Anselme),  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  Koenigstadt  à  Ber- 
lin en  1814. 

RÉVEIL  DE  CAMAILLAKA  (le)  ,  opéra, 
musique  de  Scio ,  représenté  au  théâtre  Mo- 
lière en  1791. 

*  RÉVEIL  DE  HELGE  (le),  drame  lyrique 
en  un  acte,  paroles  et  musique  de  M.  Alfred 
Lorenz,  représenté  à  Schwerin,  sur  le  théâtre 
de  la  Cour,  en  février  1896. 

REVENANT  (le),  opéra  fantastique  en 
deux  actes,  paroles  de  Calvimont,  musique 
de  Gomis,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
31  décembre  1833.  M.  Gomis,  auteur  du  Dia- 
ble à  Séville,  a  fait  preuve  d'habileté  dans 
cet  ouvrage.  On  remarque  dans  sa  partition 
un  beau  duo  pour  soprano  et  ténor  :  Belle 
Sara,  mon  bonheur,  la  ronde  du  sabbat  :  Sous 
la  présidence,  et  le  chant  d'église  avec  ac- 
compagnement d'orgue  :  Baigne,  au  pied  de 
ton  trône. 

*  REVENANT  (le),  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Mille-Noé,  musique  de  M.  Emile 
Bourdeau,  représentée  dans  un  salon  en  fé- 
vrier 1867. 

*  REVENANT  (le),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Henri  Covin,  représentée  dans 
un  salon  en  mars  1873. 

REVENANTS  BRETONS  (les),  opéra-co- 
mique en  un  acte,  paroles  d'Alfred  de  Gué- 


RÊVE 


REY 


948 


iennec,de  Bréhat,  musique  de  J.-B.  Weker- 
lin.  La  scène  se  passe  dans  une  ferme  de  la 
basse  Bretagne.  Alain,  jeune  pâtour,  aime 
Yvonne,  la  fermière,  chez  laquelle  il  est 
en  service;  mais  il  n'ose  le  lui  dire  ;  Yvonne 
le  devine  de  reste,  son  cœur  étant  au  même 
diapason.  Claudine,  sœur  d'Yvonne,  qui  de- 
vait être  épousée  par  Jobic,,  le  tailleur  du 
village,  a  été  laissée  par  ce  dernier,  qui  fait 
la  cour  à  Yvonne  depuis  qu'il  sait  que  cette 
dernière  est  plus  riche  que  sa  sœur.  Ce  sor- 
cier de  Jobic,  car  il  professe  aussi  ce  métier, 
joue  tous  les  tours  possibles  au  crédule 
Alain ,  et  finit  par  lui  persuader  qu'il  est 
damné,  et  que  sa  femme  le  sera  aussi.  La 
ruse  se  découvre,  et  Alain  obtient  la  main 
d'Yvonne;  cette  dernière  dotant  sa  sœur 
Claudine ,  Jobic  revient  à  ses  premières 
amours.  Il  y  a  plusieurs  airs  populaires  bre- 
tons dans  cette  pièce,  entre  autres  :  J'suis  né 
natif  du  Finistère,  et  les  Nahinigouz.  Cette 
pièce  a  été  jouée  plusieurs  fois  en  public  à  la 
salle  Herz  et  dans  d'autres  salles  de  concert. 
Elle  a  été  mise  en  répétition  à  l'Opéra-Comi- 
que,  et  retirée  par  les  auteurs  la  veille  de  la 
première  représentation,  sous  la  direction  de 
M.  Beaumont.  C'est  une  pièce  de  mœurs  bre- 
tonnes, faite  par  un  Breton. 

*  révérend  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Georges  Ohnet,  musique 
de  M.  Taudou,  représenté  à  Perpignan,  ville 
natale  du  compositeur,  le  31  mars  1883. 
M.  Taudou,  aujourd'hui  professeur  d'harmo- 
nie au  Conservatoire,  avait  obtenu  un  pre- 
mier prix  de  violon  dans  cet  établissement 
et,  en  1869,  le  premier  grand  prix  de  Rome  à 
l'Institut  ;  mais,  l'état  de  sa  santé  ne  lui  per- 
mettant pas  de  faire  le  voyage  d'Italie,  il  re- 
nonça à  la  pension  attachée  à  ce  prix,  ce  qui 
permit  à  l'Académie  des  beaux-arts  d'attri- 
buer l'année  suivante  deux  premiers  prix. 
C'est,  croyons-nous,  le  seul  exemple  de  ce 
genre  que  présentent  les  annales  du  prix  de 
Rome. 

RÊVERIES  RENOUVELÉES  DES  GRECS 

(les),  parodie  des  deux  Iphigénie,  en  trois 
actes,  en  vers,  mêlée  de  vaudevilles,  de  Fa-  " 
vart,  Voisenon  et  Guérin  de  Frémicourt, 
musique  de  Prot,  représenté  à  la  Comédie- 
Italienne  le  26  juin  1779. 

RÊVEUR  ÉVEILLÉ  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  MHe  c.  Duval ,  musi- 
que de  M.  Leprévost,  représenté  au  théâtre 
national  de  l'Opéra-Comique  le  21  mars  1848. 
Un  jeune  amoureux,  fils  d'un  militaire  qui 
a  sauvé  la  vie  à  son  colonel,  rêve  la  richesse 


pour  offrir  son  cœur  et  sa  main  à  la  fille  d'un 
propriétaire  opulent  qu'il  aime.  Son  rêve 
est  réalisé  par  le  colonel,  qui  retrouve  le  fils 
de  son  libérateur  et  comble  tous  ses  souhaits. 
L'ouverture  seule,  dans  ce  petit  ouvrage,  a 
mérité  les  suffrages  des  amateurs. 

REVIEW  (la  Revue) ,  farce  anglaise ,  mu- 
sique de  Samuel  Arnold ,  représentée  sur  le 
théâtre  de  Hay-Market,  à  Londres,  en  1801. 

*  REVISTA  DE  1866  Y  1867  (la),  zarzuela 
en  un  acte,  musique  de  Cristobal  Oudrid,  re- 
présentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque, 
le  24  décembre  1866. 

*  REVISTA  DE  UN  MUERTO,  zarzuela  en 
un  acte,  paroles  de  Gutierrez  de  Alba,  musi- 
que de  Francisco  Barbieri  et  Rogel,  repré- 
sentée au  théâtre  du  Cirque,  à  Madrid,  le 
3  février  1866. 

*  revista  DO  anno  DE  1875,  revue- 
opérette  en  trois  actes,  musique  de  M.  Freitas 
Gazul,  représentée  à  Lisbonne,  sur  le  théâtre 
du  Prince  Royal. 

*  RÉVOLTE  AU  SÉRAIL  (la),  Opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  musique  de  M.  Henri'. 
Weidt,  représenté  à  Pesth  le  18  janvier  ï  «65 

REVUE  DU  CANTON  (la),  opéra-comique,, 
musique  de  Halter,  représenté  à  Kœnigsberg 
en  1792. 

*  REVUE  DU  grand  roi  (la),  «  opéra  pa- 
triotique, »  livret  tiré  d'un  épisode  de  la 
guerre  de  Sept  ans  par  un  comédien  de  la 
cour,  musique  de  M.  Clarus,  représenté  à 
Brunswick,  sur  le  théâtre  de  la  cour,  le  îer  jan- 
vier 1889. 

*  REY  midas  (el),  zarzuela  en  trois  actes, 
musique  de  M.  José  Rogel,  représentée  à 
Madrid  en  1870. 

*  REY  QUE  RABIO  (el),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Ramos  Carrion  et  Vi- 
tal Aza,  musique  de  M.  Ruperto  Chapi,  re- 
présentée à  Madrid  en  ces  dernières  années. 

L'un  des  ouvrages  du  genre  qui  ont  obtenu 
par  toute  l'Espagne  le  plus  grand  succès. 
Celui-ci  a  gagné  une  popularité  que  lui  ont 
valu  tout  à  la  fois  un  poème  excellent  et 
d'une  forme  très  littéraire,  et  une  musique 
charmante,  aimable  et  légère,  en  même  temps 
qu'empreinte  d'un  rare  sentiment  comique. 
On  cite  particulièrement  sous  ce  rapport,  au 
premier  acte,  le  quatuor  des  ministres,  au  se- 
cond le  grand  récit  du  ténor,  et  au  troisième 
le  chœur  des  docteurs,  qui  sont  des  modèles 
de  musique  bouffe.  Au  point  de  vue  du  charme- 

60 


946 


RIGG 


RIGH 


mélodique,  on  signale  un  duo  de  femmes  au 
premier  acte,  et  les  deux  jolies  romances  du 
second. 

*  rey  Y  LA  COSTURERA  (el),  zarzuela  en 
trois  actes,  paroles  de  Vicente  Brusola,  mu- 
sique de  Baltasar  Saldoni,  représentée  à  Ma- 
drid, en  septembre  1867. 

*  RHEINGOLD.  —  Voyez  OR  DU  RHIN  (i/). 

*  RHINOCÉROS  ET  SON  ENFANT  (LE),  Opé- 
rette en  un  acte,  musique  de  M.  Charles  de 
Sivry,  représentée  aux  Délassements-Comi- 
ques le  3  septembre  1874. 

RHUM  ET  EAU  EN  JUILLET ,  parodie  de 
l'opéra  de  M.  Gounod,  en  six  tableaux,  de 
M.  de  Jallais,  musique  de  M.  E.  Déjazet,  repré- 
sentée au  théâtre  Déjazet  dans  le  mois  de 
juillet  1867.  Ce  sont  les  Crapulets  et  les 
Monstraigus  qui  défrayent  cette  spirituelle 
fantaisie.  Les  deux  principaux  rôles  ont  été 
remplis  par  Legrenay  et  Mlle  Boisgontier. 

RIBEIRO  PINTO ,  drame  lyrique  en  deux 
actes,  musique  de  M.  Joseph  Dupont,  repré- 
senté à  Liège  en  mai  1858. 

RICAMATRICE  DIVENUATA  DAMA  (la) 

[la  Brodeuse  devenue  grande  dame],  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Jean-Frédéric  Agricola, 
représenté  au  théâtre  de  Potsdam  en  1750. 

RICCARDO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Hœndel,  représenté  à  Londres  en  1727. 

RICCARDO,  opéra  en  trois  actes,  livret  de 
Fr.  Arlberg,  musique  de  Hermann  Behrens  ; 
représenté  à  Stockholm  en  mars  1869.  M.  Beh- 
rens est  un  compositeur  allemand  qui  a  fixé 
son  domicile  dans  cette  ville.  Le  rôle  princi- 
pal dans  cet  ouvrage  a  été  rempli  par  M.  Arl- 
berg, l'auteur  du  livret. 

RICCARDO  DUCADIYORK,  opéra  italien, 
livret  et  musique  de  V.  Sassarolli  ;  repré- 
senté au  théâtre  Doria,  de  Gênes,  le  26  mai 
1872.  M.  Sassarolli  est  un  neveu  du  célèbre 
directeur  du  Conservatoire  de  Naples,  Mer- 
cadante. 

RICCARDO  III  {Richard  III),  opéra  ita- 
lien, livret  tiré  de  la  pièce  de  Shakespeare, 
musique  de  Meiners,  représenté  à  la  Scala), 
de  Milan,  en  décembre  1859. 

riccardo  ni,  opéra  séria  en  quatre  ac- 
tes, livret  de  Fulgonio,  musique  de  L.  Ca- 
nepa,  représenté  au  théâtre  Carcano,  à  Milan, 
le  10  novembre  1879  ;  chanté  par  De  Angelis, 
Buti,  Majocchi,  Mmes  Prévost,  Maggi-Tra- 
pani. 


ricci arda,  opéra  italien,  musique  de 
Celli,  représenté  à  Naples  en  1839. 

RICCI  ARDA  ,  opéra  italien  ,  musique  de 
Baroni,  représenté  à  Milan  vers  1848. 

RICCIARDO  DI  EDINBURG,  opéra  italien, 
musique  de  Pugni ,  repr.  à  Trieste  en  1832. 

RICCIARDO  E  ZORAÏDE ,  opéra  en  deux 
actes,  livret  de  Berio,  musique  de  Rossini, 
représenté  sur  le  théâtre  San-Carlo,  à  Na- 
ples, pendant  l'automne  de  1818,  et  à  Paris 
le  25  mai  1824.  Cet  opéra  appartient  à  la 
période  la  plus  féconde  de  la  carrière  du 
grand  compositeur  ;  en  effet,  dans  l'espace  de 
deux  ans  ,  de  1816  à  1818  ,  Rossini  n'écrivit 
pas  moins  de  dix  opéras,  au  nombre  desquels 
se  trouvent  le  Barbier ,  Otello  et  Mosè.  Ric- 
ciardo  e  Zoraïde  est  un  ouvrage  de  second 
ordre,  assez  souvent  représenté  autrefois  au 
Théâtre-Italien  de  Paris.  Parmi  les  morceaux 
les  plus  saillants,  nous  citerons  le  trio  du 
premier  acte,  la  cavatine  avec  chœur  :  Mi- 
nacci  pur,  et  une  autre  cavatine  :  S'ella  m'è 
ognor  fedele. 

RICCO  D'UN  GIORNO  (il)  [le  Riche  d'un 
jour],  opéra-bouffe  en  trois  actes ,  musique 
de  Salieri,  représenté  à  Vienne  en  1784. 

RICCO  EPULONE  (il)  [le  Riche  gourmand], 
opéra  italien,  livret  de  Sandrinelli,  musique 
de  Caldara,  représenté  chez  les  Pères  de 
la  congrégation  de  l'Oratoire  à  Venise  en 
J715. 

RICH  AND  POOR  (Riche  et  pauvre) ,  opéra 
anglais,  musique  de  C.-E.  Horn,  représenté 
à  Londres  vers  1810. 

RICHARD  cœur  DE  LION,  comédie  en 
trois  actes,  en  prose,  mêlée  d'ariettes,  pa- 
roles de  Sedaine,  musique  de  Grétry,  repré- 
sentée pour  la  première  fois  par  les  comé- 
diens ordinaires  du  roi,  le  21  octobre  1784, 
selon  Sedaine,  et  le  25  octobre  1785,  d'après 
les  indications  données  par  Grétry  dans  ses 
Essais.  La  direction  actuelle  de  l'Opéra-Comi- 
que  n'étant  pas  en  mesure  de  donner  des 
renseignements  historiques  exacts  sur  les 
pièces  de  son  répertoire,  il  nous  a  fallu  cher- 
cher ailleurs  l'explication  de  ce  défaut  de 
coïncidence.  Les  dates  données  par  le  com- 
positeur dans  ses  Essais  sont  souvent  fau- 
tives. La  pièce  de  Richard  Cœur  de  Lion  a  été 
représentée  le  21  octobre  1784.  Elle  a  été 
mise  en  quatre  actes  le  21  décembre  1785, 
puis  réduite  de  nouveau  à  trois  actes  le  29  dé- 
cembre suivant.  Le  poème  est  un  des  plus 


RIGH 


RICH 


947 


développés  du  répertoire  de  l'ancien  Opéra- 
Comique,  et  quoique  rempli  d'invraisemblan- 
ces, d'anomalies ,  d'anachronismes ,  de  naï- 
vetés presque  ridicules,  il  intéresse  encore 
après  plus  d'un  siècle  d'existence.  C'est 
qu'à  une  action  forte  et  simple  qui  est  la 
délivrance  d'un  roi  prisonnier,  l'auteur  a 
su  mêler  des  épisodes  qu'il  avait  le  don 
d'exposer  avec  un  ton  de  vérité  et  un  natu- 
rel charmants.  Le  drame  proprement  dit 
est  aussi  mal  conçu  au  point  de  vue  littéraire 
que  mal  exprimé  par  le  musicien.  Ce  n'était 
pas  l'avis  de  Grétry ,  qui  prétend ,  dans  ses 
Essais  sur  la  musique ,  avoir  fait  un  ouvrage 
dont  le  mérite  principal  est  l'unité.  Il  pous- 
sait l'illusion  jusqu'à  s'imaginer  qu'il  écrivait 
dans  «  le  vieux  style  »  (sic),  qu'il  était  assez 
maître  de  sa  manière  pour  en  approprier 
l'expression  aux  temps,  aux  caractères,  aux 
âges  et  même  au  degré  de  culture  intellec- 
tuelle de  ses  personnages.  Ecoutons-le  par- 
ler :  «  La  musique  de  Richard,  sans  avoir,  à  la 
rigueur,  le  coloris  ancien  d'Aucassin  et  Nico- 
lette,  en  conserve  des  réminiscences.  L'ou- 
verture indique,  je  crois,  assez  bien  que  l'ac- 
tion n'est  pas  moderne.  Les  personnages 
nobles  prennent  à  leur  tour  un  ton  moins 
suranné,  parce  que  les  mœurs  des  villes  n'ar- 
rivent que  plus  tard  dans  les  campagnes.  Le 
musicien,  par  ce  moyen,  peut  employer  diffé- 
rents tons,  qui  concourent  à  la  variété  géné- 
rale. L'air  :  0  Richard!  6  mon  roi!  est  dans  le 
style  moderne,  parce  qu'il  est  aisé  de  croire 
que  le  poète  Blondel  anticipait  sur  son  siècle 
par  le  goût  et  les  connaissances.  Le  trio: 
Quoi!  de  la  part  du  gouverneur!  reprend  une 
forme  de  contrepoint  convenable  à  sir  Wil- 
liams. Blondel,  toujours  attentif  à  saisir  le 
ton  de  chacun ,  se  vieillit  dans  les  traits  de 
la  musique  où  il  dit  : 

La  paix,  la  paix,  mes  bons  amis. 
C'est  l'habitude  des  poètes  et  des  artistes. 
Us  s'évertuent  à  chercher  des  effets  dont  le 
public  se  soucie  fort  peu  ;  ils  croient  les  avoir 
trouvés,  et  ils  admirent  leurs  stériles  efforts. 
Les  qualités  natives  de  leur  génie  se  mani- 
festent ailleurs  et  autrement  qu'ils  ne  l'ont 
voulu.  Après  tout,  ils  se  procurent  ainsi  une 
double  jouissance  :  ils  estiment  et  se  vantent 
à  eux-mêmes  les  parties  les  plus  faibles  de 
leurs  ouvrages,  et  ils  acceptent  dédaigneuse- 
ment pour  les  autres  le  suffrage  du  public. 
L'opéra  de  Richard  Cœur  de  Lion  marque  le 
point  culminant  de  la  carrière  musicale  du 
compositeur.  Il  avait  donné  précédemment 
la  Caravane  et  l'Epreuve  villageoise.  Il  n'é- 
crivit plus  après  que  des  ouvrages  médiocres 


ou  qui  parurent  tels ,  parce  qu'ils  n'offrirent 
pas  de  beautés  supérieures.  Tout  le  monde 
est  d'accord  pour  louer  la  fraîcheur  et  la 
grâce  des  couplets  d'Antonio  :  La  danse  n'est 
pas  ce  que  j'aime  ;  la  noblesse  de  l'air  :  0  Ri- 
chard, 6  mon  roi!  la  finesse  de  la  chanson- 
nette de  Blondel  :  Un  bandeau  couvre  ses  yeux, 
avec  le  délicieux  ensemble  à  contretemps  qui 
suit;  la  rondeur  gauloise  des  couplets:  Que  le 
sultan  Saladin. 

Le  grand  air  du  second  acte ,  chanté 
par  Richard  :  Si  l'univers  entier  m'oublie, 
commence  par  une  phrase  d'un  magnifi- 
que mouvement  que  le  compositeur  n'a  pas 
su  conduire  jusqu'à  la  fin.  On  sent  que  le 
souffle  lui  a  manqué.  L'exclamation  :  0  mort! 
est  sourde  et  bizarre,  tombant  sur  un  la  bé- 
mol grave  en  dehors  du  registre  vocal.  Nous 
arrivons  au  thème  saillant  de  l'ouvrage ,  au 
célèbre  duo  entre  Richard  et  Blondel  :  Une 
fièvre  brûlante,  qui  a  toujours  produit  un 
grand  effet  au  théâtre.  Grétry,  cette  fois,  ne 
s'est  pas  trompé  sur  le  mérite  de  son  inspi- 
ration, car  la  phrase  principale  a  été  em- 
ployée jusqu'à  neuf  fois  dans  les  trois  actes, 
avec  diverses  combinaisons.  Le  chœur  qui 
termine  le  second  acte  :  Sais-tu?  connais-tu? 
a  du  mouvement  et  du  caractère.  La  scène 
quatrième  du  troisième  acte  offre  un  ensem- 
ble remarquable ,  et  l'émotion  s'empare  des 
spectateurs  lorsque  Blondel  chante  cette  belle 
phrase  :  Sa  voix  a  pénétre'  mon  âme,  je  la  con- 
nais, oui,  oui,  madame.  N'oublions  pas  la  ronde 
de  la  noce  :  Eh  !  zic,  et  zoc,  quand  les  bœufs 
vont  deux  à  deux,  qui  à  bon  droit  a  tant 
égayé  nos  pères.  Richard  et  la  Dame  blanche 
offrent,  malgré  la  différence  des  genres  et 
des  époques,  des  qualités  toutes  françaises 
qui  les  maintiendront  encore  longtemps  au 
répertoire. 

Cet  ouvrage  a  été  repris  à  l'Opéra-Comique 
le  27  septembre  1841  avec  une  nouvelle  in- 
strumentation,  écrite  par  Adolphe  Adam, 
qui  a  ajouté  au  duo  à' Une  fièvre  brûlante  un 
trémolo  de  violon  qui  a  obtenu  un  grand 
succès  auprès  des  habitués  peu  délicats  svrr 
la  nature  de  leurs  impressions.  Cette  imita- 
tion des  battements  d'un  pouls  fébrile  n'est 
à  nos  yeux  qu'un  enfantillage  de  plus  à  ajou- 
ter au  bagage  de  l'ingénieux  musicien.  Les 
reprises  qu'on  a  faites  de  cet  opéra  au  Théâ- 
tre-Lyrique ont  été  aussi  très  suivies. 

richard  CŒUR  DE  LION,  opéra  alle- 
mand ,  musique  de  Seyfried ,  représenté  à 
"Vienne  sur  le  théâtre  Schikaneder  en  îsio. 

RICHARD  EN  PALESTINE,  opéra  en  trois 


948 


RIGH 


RICO 


actes,  paroles  de  Paul  Foucher,  musique 
d'Adolphe  Adam,  représenté  à  l' Académie 
royale  de  musique  le  7  octobre  1844.  Le  li- 
vret retrace  plusieurs  épisodes  des  croisades. 
La  musique  nous  a  paru  froide  et  sans  cou- 
leur. Nous  mentionnerons,  parmi  les  mor- 
ceaux un  peu  saillants  de  cet  ouvrage  mé- 
diocre, la  mélodie  chantée  par  Richard  :  Air 
pur  qui  vient  de  la  patrie,  le  duo  de  Bérengère 
et  de  Kenneth  :  En  votre  cœur,  lorsque  étouffée, 
et  le  trio  du  second  acte  :  Que  vois-je?  6  ciel! 

richard  mackwell,  opéra  allemand, 
musique  de  Salzmann,  représenté  à  Vienne 
en  1839. 

*  richard  m,  grand  opéra  en  quatre 
actes  et  six  tableaux,  poème  de  M.  Emile 
Blavet,  musique  de  M.  Gaston  Salvayre,  re- 
présenté au  théâtre  Marie,  de  Saint-Péters- 
bourg, le  21  décembre  1883.  Le  livret  avait 
été  traduit  en  italien,  et  l'ouvrage  avait  pour 
interprètes  Mm0B  Maria  Durand,  N.  Bulinoff 
et  Amelia  Sthal,  MM.  Duûïche,  Marconi, 
Pinto,  Corsi,  Ughetti,  Scolara  et  Manfredi. 
Huit  ans  après,  en  janvier  1891,  Richard  III 
était  joué  pour  la  première  fois  en  français,  à 
Nice,  par  Mmes  Renée  Richard,  Félix  d'Alba 
et  Vaillant-Couturier,  MM.  Devoyod  et  Saléza 
pour  les  rôles  principaux.  Il  parut  ensuite  sur 
plusieurs  scènes  départementales,  entre  au- 
tres à  Toulouse  et  à  Rouen. 

RICHARDUS  IMPIUS  ,  ANGLI*!  REX ,  AB 
HENRICO     RICHMONDLE     COMITE    VITA 

SIMUL  et  REGNO  excitus,  drame  latin, 
musique  d'Eberlin  (Jean),  représenté  par  les 
étudiants  du  couvent  des  bénédictins  de 
Salzbourg,  le  4  septembre  1750. 

RICHE  AMOUREUX  (le)  ,  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  et  musique  de  Victor 
Simon ,  représenté  au  théâtre  Montansier  le 
9  décembre  1806.  Cet  ouvrage  avait  déjà  été 
joué  au  théâtre  de  la  Cité. 

*  richilde,  tragédie  lyrique  en  quatre 
actes  et  dix  tableaux,  poème  et  musique  de 
de  M.  Emile  Mathieu,  représentée  au  théâtre 
de  la  Monnaie  de  Bruxelles,  le  12  décembre 
1888.  M.  Mathieu  est  un  compositeur  belge, 
artiste  très  instruit,  directeur  de  l'École  de 
musique  de  Louvain,  qui  a  eu  la  fortune,  trop 
rare,  de  voir  accueillir  son  œuvre,  une  œuvre 
fort  importaute,  par  la  grande  scène  lyrique 
de  la  Belgique,  où  elle  a  été  accueillie  par  ses 
compatriotes  avec  une  visible  sympathie.  Le 
sujet  de  Richilde  est  sombre  et  mélodrama- 
tique. L'auteur  l'a  emprunté  à  l'histoire  même 


de  son  pays,  à  l'époque  des  luttes  féodales, 
abondantes  en  épisodes  tragiques.  La  com- 
tesse Richilde  de  Hainaut,  devenue  veuve, 
«e  refuse  à  confier  la  tutelle  de  ses  lils  à  Ro- 
bert le  Frison,  soutenue  qu'elle  est  dans  sa 
résistance  par  une  sorte  d'aventurier,  le  sei- 
gneur d'Osbern.  Bientôt  elle  s'éprend  de  ce- 
lui-ci, qui,  de  son  côté,  aime  Odile,  la  propre 
fille  de  Richilde,  et  en  est  aimé.  Mais  Odile 
devine,  se  sacrifie  silencieusement  à  sa  mère, 
s'enfuit  et  disparaît  sans  qu'on  puisse  savoir 
ce  qu'elle  est  devenue.  On  la  croit  morte 
alors,  et  Osbern,  se  jugeant  libre  désormais, 
vient  d'épouser  Richilde  quand  le  hasard  lui 
fait  découvrir  Olide  au  fond  d'un  cloître  où 
elle  s'est  réfugiée.  La  passion  les  emporte, 
mais  leur  bonheur  dure  peu.  Richilde,  soup- 
çonnant son  époux,  le  fait  épier;  apprenant 
qu'il  doit  avoir  une  entrevue  avec  sa  rivale, 
qu'elle  ignore  être  sa  fille,  elle  fait  mettre 
celle-ci  à  mort,  et  n'apprend  toute  l'étendue 
de  son  crime  que  plus  tard,  de  la  bouche 
même  d'Osbern  mourant.  Dans  l'égarement 
de  sa  douleur,  elle  devient  folle. 

C'est  sur  ce  drame  lugubre  que  M.  Mathieu 
a  écrit  une  partition  conçue  dans  des  formes 
très  accentuées  et  qui  se  réclame  surtout  des 
doctrines  wagnériennes  les  plus  avancées.  La 
division  par  scènes,  la  prépondérance  du  ré- 
citatif, l'importance  donnée  à  l'orchestre,  en- 
fin l'emploi  du  leit  motiv  destiné  à  caractéri- 
ser chaque  personnage,  tout  s'y  trouve  réuni. 
L'œuvre,  inégale  et  parfois  inexpérimentée, 
est  puissante  d'ailleurs,  empreinte  d'un  vé- 
ritable sentiment  dramatique  et  ne  laisse  pas 
que  d'offrir  de  l'intérêt.  A  tout  prendre,  c'est 
celle  d'un  artiste,  excessif  et  intempérant 
sans  doute,  mais  en  possession  d'un  talent 
réel,  bien  doué  par  la  nature,  et  à  qui  ne  man- 
quent ni  l'inspiration  ni  le  tempérament.  Ri' 
childe  avait  pour  excellents  interprètes 
Mme  Rose  Caron,  M"e  Cagniart,  MM.  Engel, 
Renaud  et  Gandubert. 

RICHTER  UND  DIE  GAERTNERIN  (der) 
[le  Juge  et  la  jardinière]  ,  opéra-comique , 
musique  de  Florschutz  (Eucharius)j  repré- 
senté au  théâtre  de  Lubeck  en  1792. 

RICHTER  VON  ZULAMEA  (der)  [le  Juge 
de  Zulamée],  opéra  allemand,  musique  de 
Rietz,  représenté  au  théâtre  d'Immermann , 
à  Dusseldorf,  vers  1840. 

RICONOSCENZA  (la),  cantate  pour  une 
représentation  au  bénéfice  de  Rossini,  musi- 
que de  Rossini,  exécutée  au  théâtre  Saint- 
Charles,  à  Naples,  en  1821. 


RIEN 


RIEN 


949 


RICREAZIONI  DI  TEMPE  (le)  [les  Plaisirs 
de  Tempe],  divertissement  musical,  repré- 
senté à  Vienne  pour  le  jour  anniversaire  de 
la  naissance  de  l'impératrice  Eléonore-Ma- 
deleine-Thérèse ,  en  16S5.  Ce  fut  Antonio 
Draghi  qui  en  écrivit  la  musique. 

*  RIEN    (UN)  OU   L'HABIT    DE    NOCE,   folie 

épisodique  en  un  acte  et  en  prose,  mêlée  de 
Vaudevilles  et  d'airs  nouveaux,  paroles  et 
musique  du  Cousin-Jacques  (Beffroy  de 
Reigny),  représentée  à  l'Ambigu-Comique  le 
7  juin  1798.  Ce  petit  ouvrage  est  l'un  des  plus 
obscurs  de  son  auteur  ;  c'est  pourtant  à  propos 
de  sa  musique,  qu'il  trouvait  excellente, 
comme  tout  ce  qu'il  faisait,  qu'on  trouve  dans 
la  préface  de  sa  pièce  cette  espèce  de  confes- 
sion musicale,  qui  est  certainement  curieuse 
et  non  sans  quelque  intérêt  :  —  « ...  Je  parle 
de  chant;  et  cela  me  ramène  à  dire  quelque 
chose  de  ma  musique.  Ma  musique!  ce  n'est 
pas  là  le  mot,  c'est  tout  au  plus  une  musi- 
quette; et  je  suis  venu  au  monde  tout  exprès 
pour  ajouter  ce  mot-là,  par  mon  diminutif  de 
talent  pour  la  composition,  au  dictionnaire 
néologique  de  notre  siècle-.  Au  reste,  mes  airs 
plaisent;  on  les  chante  partout;  beaucoup 
d'amateurs  les  trouvent  gentils;  c'est  tout  ce 
que  je  veux.  Je  les  crois  naturels  ;  on  les  dit 
originaux  ;  c'est  fort  bien  ;  je  n'en  demande 
pas  davantage.  Grétry  m'a  souvent  répété  de 
ne  suivre  en  musique  que  mon  imagination 
et  mon  cœur;  mon  pauvre  Lemoyne  (auteur 
ïïËlectre,  de  Louis  IXetàe  plusieurs  ouvrages 
représentés  à  l'Opéra  et  à  l'Opéra-Comique) 
qui  est  presque  mort  dans  mes  bras,  tout 
sévère  et  maussade  qu'il  était  dans  ses  remon- 
trances, souriait  parfois  aux  airs  que  je  lui 
chantais.  Mais  un  homme,  que  j'aime  infini- 
ment, un  homme,  dont  j'adore  le  talent,  un 
homme,  avec  lequel  de  nombreux  rapports 
d'esprit,  d'état  et  de  sentiments  m'ont  lié 
plus  étroitement  qu'avec  beaucoup  d'autres 
artistes,  un  homme,  qui  joint  à  la  qualité  de 
littérateur  vraiment  instruit  celle  d'un  com- 
positeur plein  de  grâce  et  d'expression,  un 
homme,  que  j'applaudis  toujours  à  la  scène 
avec  un  nouveau  plaisir,  et  qui  ne  se  doute 
pourtant  ni  du  zèle  que  je  lui  marque,  ni  de 
ce  que  je  dis  de  lui  maintenant,  c'est  Gaveaux. 
C'est  avec  Gaveaux  que  j'ai  appris  à  donner  à, 
mes  airs  plus  de  régularité,  à  mes  ritour- 
nelles plus  d'expression,  à  mes  premiers 
violons  plus  de  grâce  et  d'originalité;  c'est 
avec  Gaveaux  que  j'ai  connu  enfin  ce  que 
c'était  qu'une  marche  d'harmonie  ;  c'est  avec 
Gaveaux,  et  surtout  en  étudiant  sa  méthode 
sur  ses  ouvrages,  que  j'ai  compris  ce  que 


c'était  qu'une  clarinette,  et  pourquoi  j'écrivais 
un  cor  en  ut,  tout  en  le  marquant  en  mi 
bémol,  quand  j'étais  en  si.  Toutes  choses 
énigmatiques,  qui  me  cassaient  la  tête  aupa- 
ravant en  pure  perte.  C'est  avec  Gaveaux 
que  j'ai  su  qu'une  basse  peut  avoir  de  l'esprit 
séparément,  mais  qu'il  ne  faut  pas  que  chaque 
partie  ait  de  l'esprit  en  même  temps,  parce 
que  trop  de  confusion  nuit  à  l'esprit  de  cha- 
que partie,  et  que  la  partie  chantante  doit 
toujours  dominer,  comme  le  suj^t  principal 
d'un  tableau  doit  saillir  seul  au  milieu  de  tout 
ce  qui  n'est  qu'accessoire.  Enfin,  c'est  avec 
Gaveaux,  en  lui  volant,  de  force  ou  de  gré, 
quelques  moments  précieux,  dût-il  enrager 
de  tout  son  cœur  contre  moi,  que  mon  igno- 
rance se  décrassera,  et  que  ma  petite  lyre  de 
village  finira  par  rendre  des  sons  plus  agréa- 
bles et  moins  défectueux  :  ceci  soit  dit  sans 
offenser  tous  les  compositeurs  qui  m'aiment 
et  que  j'aime  aussi.  Ils  ont  leur  mérite  sans 
doute,  mais  on  ne  se  commande  pas  là-des- 
sus. Mon  genre  est  original,  et  ce  n'est  pas 
ma  faute  s'il  éprouve  une  force  d'attraction 
vers  tel  ou  tel  talent...  » 

RIEN  DE  TROP  OU  LES  DEUX  PARA- 
VENTS ,  opéra-comique  en  un  acte ,  paroles 
de  J.  Pain,  musique  de  Boieldieu,  représenté 
à  Saint-Pétersbourg  en  1810,  et  ensuite  à 
Paris,  à  l'Opéra-Comique,  le  19  avril  I811.  Il 
s'agit  dans  la  pièce  de  deux  jeunes  mariés 
qui,  au  cœur  de  l'hiver  ont  voulu  passer 
leur  lune  de  miel  en  tête  à  tête  à  la  campa- 
gne, malgré  les  conseils  de  leur  oncle.  Ils 
ne  tardent  pas  l'un  et  l'autre  à  s'ennuyer  et 
à  se  lasser  de  leur  bonheur  intime,  faute  de 
distractions  salutaires.  Le  livret  est  faible  et 
la  partition  n'est  qu'agréable.  Elle  renferme 
un  joli  duo. 

RIEN  POUR  LUI,  opéra-féerie  en  trois 
actes,  paroles  de  Faur,  musique  d'Alexandre 
Piccinni,  représenté  au  théâtre  des  Jeunes- 
Artistes  en  octobre  1805. 

RIEN  QU'UN  JOUR,  opéra-comique  en  trois 
actes,  livret  de  M.  Dupin,  musique  de  M.  Hu- 
bans ,  représenté  au  théâtre  des  Fantaisies- 
Parisiennes  de  Bruxelles  le  25  novembre  1876, 
avec  succès. 

RIENZI,  opéra,  musique  de  Conrad  (Char- 
les-Edouard). L'auteur  en  fit  entendre  seu- 
lement l'ouverture  dans  les  concerts  du  Ga- 
vaudhaus  à  Vienne  en  1839. 

RIENZI,  opéra  en  cinq  actes,  paroles  et 
musique  de  M.  Richard  Wagner,  représenté 


9S0 


RIEN 


RIEN 


au  théâtre  Royal  de,  Dresde  en  1842.  Traduit 
en  français  par  MM.  Charles  Nuitter  et  Guil- 
laume, cet  ouvrage  fut  joué  à  Paris,  au  Théâ- 
tre-Lyrique, le  6  avril  186»-  Si  la  partition 
du  célèbre  chef  de  l'école  néo- allemande 
trouve  encore  quelques  admirateurs ,  tout  le 
monde  a  été  d'accord  pour  proclamer  son 
livret  absurde  et  absolument  dénué  d'intérêt 
dramatique.  Deux  patriciens  romains,  Orsini 
et  Colonna,  ont  formé  le  projet  d'enlever 
Irène,  la  sœur  du  tribun  Rienzi  ;  Adriano, 
fils  de  Colonna,  défend  la  jeune  fille  contre 
ses  ravisseurs  ;  Colonna  est  enchanté  de  la 
conduite  de  son  fils  et  lui  permet  d'épouser 
Irène  ;  mais  Orsini  persiste  dans  son  dessein; 
Rienzi  paraît  et  fait  appel  au  peuple  qui  lui 
décerne  une  ovation.  Irène  est  confiée  à  l'hon- 
neur d' Adriano  ;  Rienzi  est  dictateur  ;  Co- 
lonna, Orsini  ainsi  que  les  ambassadeurs 
étrangers  lui  rendent  hommage.  Mais  Or- 
sini, toujours  vindicatif,  tente  d'assassiner 
le  tribun  ;  celui-ci  a  été  protégé  par  sa  cui- 
rasse ;  il  envoie  à  la  mort  Orsini  et  Colonna. 
Irène  et  Adriano  demandent  leur  grâce  et 
l'obtiennent;  mais  le  dictateur,  nouveau  Ma- 
saniello,  devient  bientôt  impopulaire  ;  il  fait 
appel  aux  armes  et,  comme  César,  venit,  vidit, 
vicit.  Adriano  jure  de  venger  la  mort  de  son 
père  qui  a  succombé  dans  la  bataille.  Le 
clergé,  représenté  par  la  personne  du  cardi- 
dal  Raimondo,  lui  retire  son  appui  ;  la  foule 
Se  rassemble  ;  un  tumulte  populaire  s'élève  ; 
on  met  le  feu  au  Capitole.  Rienzi,  Adriano  et 
Irène  y  trouvent  la  mort.  J'ai  condensé  dans 
ce  peu  de  mots  tout  un  bric-à-brac  auquel 
le  public  n'a  généralement  rien  compris. 
Ainsi  que  je  l'ai  fait  observer  dans  ma  pre- 
mière notice,  les  formes  italiennes  ne  sont 
pas  rares  dans  cet  ouvrage  ;  aussi  Wagner 
l'a-t-il  presque  renié  avec  une  ostentation 
dont  personne  n'a  été  dupe.  Et  cependant  ce 
sont  les  passages  écrits  dans  les  conditions 
normales  et  traditionnelles  de  l'art  qui  ont 
seuls  été  remarqués  et  applaudis  ;  je  veux 
dire  le  chœur  des  messagères  de  la  paix  et 
la  prière  de  Rienzi.  Tout  le  reste  est  d'une 
sonorité  creuse  et  impitoyable.  La  fréquence 
des  tutti,  les  trémolo  et  l'emploi  constant  des 
instruments  de  cuivre  rendent  l'audition  de 
cet  opéra  très  fatigante,  et  son  véritable  ti- 
tre devrait  être  :  Much  ado  about  nolhing. 
M.  Pasdeloup,  ayant  eu  la  prétention  de  faire 
à  l'égard  de  M.  Richard  Wagner  ce  que  Ha- 
beneck  fit  autrefois  pour  les  symphonies  de 
Beethoven,  consacra  de  grands  efforts  et 
d'assez  folles  dépenses  à  la  mise  en  scène  de 
cet  ODéra  •  il  n'épargna  rien  pour  en  organi- 


ser le  succès.  Le  ban  et  l'arrière-ban  des  Ba- 
varois ,  des  Prussiens ,  des  Hessois ,  Wur- 
tembergeois ,  Badois  ,  auxquels  vinrent  se 
joindre  les  journalistes  de  la  presse  libérale, 
alors  en  grande  majorité  partisans  de  ce 
qu'on  appelait  la  nouvelle  école  allemande, 
se  donnèrent  rendez-vous  au  Théâtre-Lyri- 
que et  s'efforcèrent  en  vain  de  faire  un  suc- 
cès au  favori  du  roi  de  Bavière;  mais  Rienzi 
était  bien  au-dessous  de  ce  que  la  réputation 
du  maître  allemand  promettait.  On  a  eu 
beau  dire  que  l'opéra  de  Rienzi  est  un  de  ses 
premiers  ouvrages;  qu'il  n'avait  pas  encore 
répudié  les  habitudes  de  l'art  italien  ;  qu'il 
n'était  pas  encore  entré  en  possession  de  son 
génie.  Il  est  facile  de  répondre  que  si,  depuis 
1842,  M.  Richard  Wagner  eût  produit  une 
œuvre  supérieure  à  Rienzi,  M.  Pasdeloup 
l'aurait  choisie  de  préférence.  C'est  l'œuvre 
d'un  excellent  musicien,  doué  d'une  volonté 
énergique,  d'une  présomption  et  d'une  jac- 
tance sans  pareilles,  manquant  d'inspiration 
et  émettant  des  théories  creuses  pour  donner 
le  change  sur  l'impuissance  de  son  génie» 
M.  Pasdeloup  a  beaucoup  fait  pour  installer 
chez  nous  M.  Wagner;  en  faisant  exécuter 
pendant  plusieurs  années,  par  son  orchestre 
dans  les  Concerts  populaires,  les  quatre 
meilleurs  morceaux  de  son  compositeur  fa- 
vori, il  parvint  à  lui  donner  une  grande  no- 
toriété; il  lui  recruta  des  partisans,  mais  on 
peut  affirmer  qu'il  ne  fut  pas  récompensé  de 
ses  labeurs.  Il  avait  monté  l'opéra  de  Rienzi 
avec  un  luxe  de  décors  et  de  costumes  qu'on 
n'avait  jamais  vu  au  Théâtre-Lyrique,  et  cette 
entreprise  fut  plutôt  ruineuse  que  profita- 
ble à  sa  direction  et  à  l'art;  on  l'a  blâmé  d'a- 
voir fait  des  frais  aussi  considérables  pour 
une  pièce  telle  que  beaucoup  de  collégiens 
de  treize  à  quatorze  ans  n'en  imagineraient 
pas  une  plus  décousue  et  plus  absurde,  et 
pour  une  partition  dont  la  musiqne  a  été  ju- 
gée assourdissante.  Le  chœur  des  messagers 
de  la  paix  et  les  couplets  de  soprano  qui  y 
sont  intercalés  se  détachent  gracieusement 
sur  ce  fond  lourd  et  chargé  de  sonorités  ex- 
cessives. De  même,  la  prière  de  Rienzi,  à  la 
fin  de  l'ouvrage,  a  paru  délicieuse  à  entendre, 
en  raison  du  contraste  qu'elle  forme  avec  le 
tumulte  belliqueux  qui  règne  dans  l'ensemble 
de  l'œuvre.  Je  ne  crois  pas  qu'il  existe  un 
seul  opéra  où  les  tutti  soient  si  fréquents  et 
où  les  cuivres  jouent  un  rôle  aussi  prépon- 
dérant. C'est  du  fracas  et  du  fatras.  Il  paraît 
que  M.  Pasdeloup  a  renchéri  sur  les  doctrines 
du  maître  et  a  supprimé  de  la  partition  alle- 
mande des  airs  et  des  duos.  Montjauzea  bien 


RIEN 


PJGO 


951 


chanté  le  rôle  de  Rienzi;  Massy,  Bacquié, 
Lutz,  Giraudet  et  Labat  ont  interprété  les  rô- 
les de  Baroncelli,  Cecco,  Orsini,  Colonna  et 
Raîmondo  ;  Mlles  Sternberg  et  Piïola,  ceux 
d'Irène  et  d'une  des  messagères  de  la  paix. 

RIENZI,  opéra  dramatique  en  trois  actes, 
livret  de  M.  Piave,  musique  de  Achille  Péri, 
xep.surleth.  delà Scala,  à  Milan,  enjanv.  1863. 

*  RIENZI,  opéra  italien,  musique  de 
M.  Kaschperoff,  compositeur  russe,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Pergola  de  Florence, 
en  mars  1863.  La  destinée  de  cet  ouvrage  fut 
des  plus  tourmentées.  Très  épris  de  l'Italie 
et  de  son  passé,  M.  Kaschperoff,  qui  avait 
déjà  fait  représenter  à  Milan  un  opéra  intitulé 
Maria  Tudor,  voulut  écrire  un  second  ou- 
vrage dont  le  sujet  fût  pris  dans  l'histoire  de 
ce  pays,  et  choisit  pour  la  mettre  en  scène  la 
figure  de  Rienzi.  Son  œuvre  terminée,  il 
voulut  la  faire  représenter  à  Turin,  siège 
alors  du  gouvernement.  Mais  la  censure, 
prise  de  scrupules  et  craignant,  dit-on,  cer- 
taines susceptibilités  diplomatiques,  souleva 
des  difficultés  pour  la  représentation.  L'affaire 
fit  du  bruit,  la  presse  s'en  empara,  et  de 
vives  polémiques  s'engagèrent  à  ce  sujet. 
Ennuyé  de  tout  ce  fracas,  le  compositeur 
s'éloigna  de  Turin  et  s'en  fut  à  Florence, 
espérant  pouvoir  faire  jouer  son  opéra  sans 
crainte  du  scandale.  Mais  ici  encore  on  voulut 
malgré  tout,  et  sur  le  seul  titre  de  l'œuvre, 
mêler  les  passions  politiques  et  religieuses  à 
une  question  purement  et  simplement  artisti- 
que. Un  journal  très  avancé,  laNuova  Europa, 
avaitjen  quelque  sorte  patronné  le  compositeur 
et  son  opéra;  cela  suffisait  pour  que  d'autres 
journaux  se  tournassent  contre  l'un  et  l'autre 
et  pour  que  le  sort  de  l'ouvrage  fût  fixé  avant 
même  qu'il  parût  devant  le  public.  La  pre- 
mière représentation  de  Rienzi  fut  en  effet 
extrêmement  orageuse  et  donna  lieu  à  des 
manifestions  bruyantes,  bien  que  la  partition 
ne  parût  pas  sans  valeur.  Un  journal  italien 
disait  à  ce  sujet  :  «  On  doit  déclarer,  à  l'hon- 
neur du  maestro  Kaschperoff,  que  la  plus 
grande  partie  des  artistes  florentins,  à  com- 
mencer par  MM.  Romani,  Vanuccini,  les  mu- 
siciens d'orchestre  et  les  chanteurs,  lui  ont 
rendu  justice,  louant  son  œuvre  et  déplorant 
que,  pour  des  raisons  étrangères  à  l'art,  elle 
ait  été  si  mal  accueillie  par  une  partie  de 
l'auditoire  de  la  Pergola.  On  aurait  dû  écouter 
avec  plus  de  respect  une  œuvre  aussi  conscien- 
cieuse, au  sujet  de  laquelle  l'auteur  venait 
demander,  sans  prétention  et  sans  orgueil,  un 
jugement  calme  et  courtois.  »  Mais  le  coup 


était  porté,  et  bientôt  il  ne  fut  plus  question 
de  Rienzi. 

RIESENKAMPF  (der)  [le  Combat],  opéra 
allemand,  musique  de  P.  Maschek,  écrit  vers 
1790,  et  resté  en  manuscrit  à  Vienne. 

RIGOLETTO  ,  opéra  italien  en  trois  actes, 
livret  de  Piave,  musique  de  Giuseppe  Verdi, 
représenté  pour  la  première  fois  à  Venise  le 
Il  mars  1851,  et  au  Théâtre-Italien  de  Paris 
le  19  janvier  1857.  On  sait  que,  malgré  des 
beautés  littéraires  incontestables,  le  drame 
de  Victor  Hugo  intitulé  :  le  Roi  s'amuse,  ne 
put  être  joué  qu'une  fois,  à  cause  du  sujet 
de  la  pièce  et  de  la  licence  de  certaines  pein- 
tures. L'arrangeur  italien  s'est  efforcé  de  le 
rendre  possible  au  théâtre,  en  changeant  les 
personnages  tout  en  conservant  les  princi- 
paux épisodes.  François  1er  est  devenu  le 
duc  de  Mantoue  ;  Triboulet  s'est  appelé  Ri- 
goletto  ;  Saint- Vallier,  le  comte  de  Monte- 
rone.  La  scène  d'introduction  représente  un 
bal  animé  ;  le  duc  et  ses  familiers  se  promè- 
nent en  causant  de  leurs  galanteries.  Il  en- 
tretient l'un  d'eux,  nommé  Borsa,  de  la  ren- 
contre qu'il  a  faite  d'une  belle  jeune  fille  et 
de  ses  projets.  Il  connaît  sa  demeure,  et  il 
sait  que  chaque  nuit  un  homme  s'y  introduit. 
Cette  jeune  fille,  c'est  Gilda;  cet  homme, 
c'est  son  père,  Rigoletto,  le  bouffon.  Il  la 
cache  ,  comme  un  avare  son  trésor.  Lui , 
homme  sans  mœurs,  âme  vile  et  conseiller 
pervers  ,  il  entend  préserver  l'honneur  de  sa 
fille  de  toute  souillure.  L'apparition  de  Mon- 
terone  au  milieu  de  la  fête  rappelle  l'entrée 
de  la  statue  du  commandeur  dans  Don  Juan, 
moins  l'harmonie  saisissante  de  Mozart.  Mon- 
terone  vient  demander  compte  au  duc  de 
l'outrage  fait  à  l'honneur  de  sa  fille.  L'indi- 
gnation et  les  plaintes  du  vieillard  sont  ac- 
cueillies par  les  plaisanteries  des  courtisans  et 
les  quolibets  moqueurs  de  Rigoletto  lui-même, 
qui  payera  cher  cette  bassesse.  Le  duc,  obsédé 
des  objurgations  de  Monterone ,  le  fait  arrê- 
ter et  emmener  par  ses  hallebardiers.  Le 
vieillard,  en  partant,  maudit  le  bouffon.  Ce 
tableau  d'exposition  est  fort  bien  traité.  Le 
théâtre  représente  ensuite  la  maison  de  Ri- 
goletto donnant  sur  une  rue  bien  écartée. 
En  rentrant  chez  lui ,  il  est  escorté  par  un 
spadassin,  nommé  Sparafucile,  qui  lui  offre 
ses  services.  Ils  pourront  lui  être  utiles  ,  car 
quelqu'un  rôde  autour  de  sa  fille,  et  lui  a 
peut-être  déjà  parlé.  Rigoletto  entre  dans  la 
maison ,  interroge  Gilda  et  aussi  sa  gouver- 
vernante  Giovanna.  Rassuré  par  leurs  ré- 
ponses, il  sort.  Le  duc,  qui  s'est  introduit 


952 


RIGO 


RIGO 


dans  la  cour  de  la  maison ,  se  montre  aussi- 
tôt. Il  se  fait  passer  pour  un  pauvre  étudiant 
nommé  Gualtier  Maldè.  Pendant  leur  duo 
d'amour,  le  comte  de  Ceprano  et  Borsa  sont 
venus  pour  reconnaître  les  lieux.  Ennemis 
jurés  du  bouffon,  ils  ont  comploté  d'enlever  sa 
fille,  et,  à  l'aide  d'un  stratagème  infernal,  le 
malheureux  est  amené  à  se  laisser  bander  les 
yeux  et  à  tenir  l'échelle  aux  ravisseurs  de 
son  enfant. 

Au  second  acte,  Rïgoletto  est  dans  le  palais 
du  duc.  Il  interroge  tous  les  visages  pour 
découvrir  quelque  indice  du  sort  de  Gilda. 
A  la  fin,  sa  fureur,  son  désespoir  éclatent  ;  il 
leur  demande  avec  cris,  avec  larmes  sa  fille. 
Les  courtisans  se  conduisent  en  cette  circon- 
stance comme  il  l'a  fait  lui-même.  Ils  se  mo- 
quent de  sa  douleur.  Sa  fille  sort  des  appar- 
tements du  duc.  Elle  implore  le  pardon  de 
son  père,  qui  cherche  à  l'éclairer  sur  les  véri- 
tables sentiments  de  celui  qu'elle  croit  être 
son  amant. 

C'est  au  troisième  acte  que  le  duc  se  révèle 
tel  qu'il  est  aux  yeux  de  Gilda.  La  scène  re- 
présente un  cabaret ,  tenu  par  le  spadassin 
Sparafucile  et  sa  sœur,  la  courtisane  Madda- 
lena.  Une  lézarde  dans  la  muraille  permet 
de  découvrir  ce  qui  se  passe  à  l'intérieur.  Ri- 
goletto  et  Gilda  voient  de  cette  manière  le 
duc  déguisé  se  livrer  là  à  une  orgie  du  plus  bas 
étage.  Cette  situation,  l'une  des  plus  fortes 
qu'on  ait  produites  au  théâtre,  donne  lieu  à  un 
magnifique  quatuor.  Rigolettc  concerte  avec 
Sparafucile  la  mort  du  duc  ,  moyennant  une 
somme  de  vingt  écus ,  et  renvoie  sa  fille  en 
lui  enjoignant  de  prendre  un  habillement 
d'homme  et  de  se  rendre  à  Vérone.  Maddalena 
implore  la  pitié  de  son  frère  en  faveur  du 
duc,  dont  la  jeunesse  et  la  désinvolture  l'in- 
téressent. Un  orage  éclate.  Gilda  revient  ha- 
billée en  homme.  Elle  reprend  sa  place  devant 
la  fente  de  la  muraille.  Elle  apprend  le  coup 
qui  menace  le  duc.  La  pensée  de  mourir  à  la 
place  de  celui  qui  la  trahit  vient  à  son  esprit. 
Elle  frappe  à  la  porte;  elle  entre.  Sparafucile 
l'assassine  à  la  place  du  duc,  met  son  cada- 
vre dans  un  sac  pour  le  jeter  dans  le  Mincio. 
Rigoletto  se  présente  pour  s'assurer  par 
ses  propres  yeux  que  l'œuvre  de  sa  ven- 
geance est  consommée.  Quel  est  son  désespoir 
lorsqu'il  ouvre  le  sac  et  qu'il  voit  les  traits 
de  sa  fille  au  lieu  de  ceux  de  son  séducteur  ! 
Il  tombe  presque  sans  vie  sur  le  corps  de  la 
malheureuse,  tandis  que  l'on  voit  le  duc  et 
Maddalena  s'éloigner  tranquillement,  aux 
premières  heures  de  l'aurore,  en  chantant:  La 
donna  è mobile,  et  traverser  le  pont  du  Mincio. 


Passons  maintenant  à  l'examen  de  la  par- 
tition remarquable  écrite  sur  ce  poëme  mal- 
sain, qui  n'offre  pas  même  le  contraste  d'une 
seule  scène  animée  par  un  sentiment  conve- 
nable et  honnête.  Quelques  notes  lugubres  des 
instruments  de  cuivre,  sur  un  trémolo  du 
quatuor,  servent  d'introduction;  lorsque  la 
toile  se  lève,  deux  orchestres  font  entendre 
des  airs  de  danse  vifs  et  élégants.  Le  pre- 
mier motif  de  chant  de  la  partition  est  la 
ballata  :  Qicesto  o  quella,  chantée  par  le  duc; 
ces  couplets  expriment  bien  l'amour  frivole 
et  insouciant,  passe-temps  de  cette  société 
corrompue.  Le  menuet  qui  suit  est  bien  un 
peu  une  réminiscence  de  celui  de  Don  Juan; 
mais  il  est  en  situation.  L'entrée  de  Monte- 
rone  rappelle  aussi  celle  de  la  statue  du 
commandeur,  moins  la  puissance  de  l'har- 
monie de  Mozart.  Le  duo  entre  Rigoletto  et 
le  spadassin  est  dramatique  ;  les  parties  vo-  • 
cales  'sont  déclamées ,  tandis  que  l'intérêt 
mélodique  est  dans  l'accompagnement.  Dans 
le  duo  suivant,  entre  Rigoletto  et  sa  fille, 
l'inspiration  du  compositeur  s'élève.  A  la 
grâce  des  cantilènes  de  Gilda,  il  a  su  mêler 
heureusement  les  accents  pathétiques  du  père 
tremblant  pour  la  sécurité  de  son  enfant.  Le 
troisième  duo,  entre  Gilda  et  le  duc  déguiséi 
ne  manquerait  pas  de  charme  si  la  strette  : 
Addio,  addio,  n'était  pas  si  vulgaire.  L'air 
de  Gilda  ;  Caro  nome  che  il  mio  cor  festi  primo 
palpitar,  est  bien  court,  mais  il  offre  des 
formes  mélodiques  neuves  et  fort  gracieuses. 
Le  chœur  syllabique  :  Zitti,  zitti,  moviamo  a 
vendetta,  termine  d'une  manière  saisissante 
le  premier  acte. 

Le  commencement  du  second  acte  présente 
une  inégalité  choquante  avec  le  reste  de  l'ou- 
vrage. Le  cantabile  assez  pâle  du  duc  est  suivi 
d'un  chœur  syllabique  et  à  l'unisson  dans  le- 
quel on  raconte  l'enlèvement  de  Gilda,  et  qui 
est  une  imitation  de  celui  de  la  Sonnambula. 
Rien  de  plus  commun  que  l'allégro  de  l'air  : 
Possente  amor  mi  chiama  ;  mais  la  scène  dans 
laquelle  le  pauvre  bouffon  vient  chercher  sa 
fille  est  admirable.  Il  déguise  sa  douleur  en 
fredonnant  un  refrain  dont  les  phrases  entre- 
coupées trahissent  son  émotion.  L'andante 
agitato  :  Cortigiani,  vil  razza  dannata,  est  une 
des  belles  pages  de  la  partition.  Mais  le  mor. 
ceau  capital  de  cet  acte  est  le  duo  entre  le  père 
et  la  fille  :  Tutte  le  feste  al  tempio.  Écrit  avec 
la  plus  grande  habileté  pour  les  voix,  il  pro- 
duirait un  effet  de  sonorité  qui  suffirait  à  son 
succès,  quand  même  il  ne  renfermerait  pas 
desphrasesles  plus  touchantes  dans  le  premier 
mouvement,  les  plus  énergiques  dans  l'allégro. 


RIGO 


RING 


953 


Le  troisième  acte  est  le  chef-d'œuvre  du 
compositeur.  Nous  passons  légèrement  sur  les 
couplets  :  La  donna  è  mobile,  qui  joignent  à 
une  mélodie  facile  et  gracieuse  le  mérite  de 
maintenir  au  duc  le  même  caractère  que  ceux 
du  premier  acte  :  Questo  o  quella,  avaient  déjà 
exprimé.  Le  quatuor  ;  Un  di,  se  ben  rarn- 
mento  mi,  réunit  toutes  les  qualités  d'une 
invention  musicale.  La  mélodie  est  constam- 
ment inspirée  ;  chaque  personnage  conserve 
son  caractère  propre  ;  et,  en  outre,  les  deux 
groupes  restent  bien  distincts,  comme  l'exige 
la  situation.  Quant  à  l'harmonie,  sans  offrir 
beaucoup  de  variété,  elle  soutient  bien  l'é- 
difice vocal.  Le  rythme  surtout  donne  à 
cet  ensemble  un  entraînement  tout  à  fait 
exceptionnel.  La  galanterie  du  duc,  la  co- 
quetterie de  Maddalena,  l'horreur  qu'éprouve 
Gilda  à  ce  spectacle,  les  sentiments  de  com- 
passion de  Rigoletto  pour  sa  fille  et  de  ven- 
geance à  l'égard  du  duc,  tout  cela  a  été 
coordonné  par  une  conception  forte,  hardie 
et  d'un  effet  admirable.  Les  scènes  qui  sui- 
vent sont  encore  traitées  avec  un  grand  ta- 
lent. Nous  signalerons  la  description  de 
l'orage ,  des  rafales  de  vent  obtenues  au 
moyen  de  tierces  chromatiques  vocalisées 
par  les  chœurs  à  bouche  fermée  derrière  la 
scène.  D'autres  maîtres  ont  employé  tous  ces 
procédés  au  théâtre  ;  mais  ils  en  ont  atténué 
l'effet  en  les  prolongeant  outre  mesure. 
M.  Verdi  est  toujours  rapide  et  bref.  Quand 
il  a  produit  la  sensation  qu'il  se  propose,  il 
n'insiste  pas  et  passe  à  autre  chose. 

Le  rôle  de  Rigoletto  a  été  créé  par  Corsi,  et  a 
fait  sa  réputation  en  Italie.  Mario,  M°>es  Frez- 
zolini  et  Alboni  ont  joué  ceux  du  duc  de  Man- 
toue,  de  Gilda  et  de  Maddalena.  M"e  Battu  a 
chanté  le  rôle  de  Gilda  avec  distinction.  Cet 
ouvrage,  traduit  en  français  par  M.  Edouard 
Duprez  et  mis  en  quatre  actes ,  a  été  repré- 
senté au  Théâtre-Lyrique  le  24  décembre  1863. 

La  partition  de  Rigoletto  est,  à  notre  avis 
la  meilleure  que  le  maître  ait  écrite,  et  il  est 
regrettable  qu'elle  soit  associée  à  une  pièce 
qui  ne  peut  manquer  de  devenir  insupporta- 
ble en  vieillissant,  tant  les  situations  en  sont 
exagérées,  violentes  et  causent  de  malaise 
aux  spectateurs.  Le  Roi  s'amuse  peut  se  lire, 
mais  il  ne  peut  être  remis  en  scène.  Rigo- 
letto, grâce  à  la  musique  et  à  la  transforma- 
tion des  personnages,  a  résisté  et  résistera 
encore  à  l'épreuve  du  temps;  mais  un  jour 
viendra  où  le  public  demandera  à  ne  plus 
voir  ce  triste  bouffon  trompeur  et  trompé, 
ce  spadassin  et  sa  coquine  de  sœur,  cet  assas- 
sinat, ce  cadavre  apporté  dans  un  sac  ;  où  l'on 


ne  craindra  pas  de  trouver  puéril  et  grossiei 
cet  expédient  du  trou  dans  le  mur  qui  rend 
possible  le  magnifique  quatuor  du  quatrième 
acte.  Traduit  en  français  par  M.  Edouard 
Duprez,  Rigoletto  fut  représenté  avec  beau- 
coup de  succès,  le  24  décembre  18S3,  à 
l'ancien  Théâtre- Lyrique,  où  il  était  fort 
bien  joué  par  Montjauze,  Ismaël,  Wartel 
Mlles  Léontine  de  Maësen  et  Dubois.  Cet 
ouvrage  fait  aujourd'hui  partie  du  répertoire 
de  l'Opéra,  où  il  a  paru  pour  la  première 
fois,avecla  même  traduction,  le  27  fév.  1885. 

RIGOLO,  opéra-comique  en  un  acte,  livret 
de  Pellier,  musique  d'Albert  Grisar  ;  ouvrage 
posthume  et  inédit. 

RIGUEURS  DU  CLOÎTRE  (les),  opéra- 
comique  en  deux  actes,  paroles  de  Fiévée, 
musique  de  Berton,  représenté  à  la  Comédie- 
Italienne  le  22  août  1790. 

*  RIKIKI,  opérette  en  trois  actes,  paroles 
de  MM.  Richard  Gênée  etMannstadt,  musique 
de  M.  Hellmesberger  jeune,  représentée  avec 
succès  au  Carl-Théàtre  de  Vienne,  en  octo- 
bre 1887.  Il  semblerait  bien  étonnant  que  le 
livret  de  cet  ouvrage  ne  fût  pas  simplement 
emprunté  au  vieux  vaudeville  français  qui 
avait  pour  titre  Riquiqui. 

RINALDO,  opéra  italien,  musique  de  Tozzi, 
représenté  à  la  cour  de  Brunswick  en  1775. 

RINALDO ,  opéra  italien ,  musique  de  P. 
Guglielmi,  représenté  à  Venise  en  1789. 

RINALDO,  opéra  italien,  musique  de  Haan- 
del,  représenté  à  Londres  le  24  février  1811. 
Un  air  admirable  de  cet  opéra  est  resté  jus- 
tement célèbre  et  se  chante  encore  aujour- 
d'hui dans  les  concerts. 

RINALDO  D'ASTI  (Renaud  d'Ast),  opéra 
italien,  livret  imité  de  la  pièce  française  de 
Radet  et  Barré,  musique  de  Nicolo  Isouard, 
représenté  à  Malte  vers  1796. 

RINALDO  D'ASTI  (Renaud  d'Ast),  opéra 
italien,  musique  de  Coccia,  représenté  à 
Rome  en  1816. 

RINALDO  E  ARMIDA,  musique  de  Eccles 
(Jean),  chef  d'orchestre  de  la  reine  d'Angle- 
terre, représenté  à  Londres  vers  1698. 

RINALDO  E  ARMIDA,  opéra  allemand, 
musique  de  Jean-Antoine  André,  représenté 
à  Dresde  en  1799. 

RING  DER  LIEBE  (ler)  [la  Bague  de 
l'amour],  suite  de  Zémire  et  Azor,  représenté 
à  Vienne  en  1793. 


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"7 


954 


RIP 


RIP 


RINGIOVENITO  (il)  [le  Renouveau],  opéra 
italien,  livret  de  Niccolô  Minato,  musique  de 
Draghi  (Antoine),  représenté  à  Vienne,  pour 
l'anniversaire  de  la  naissance  de  l'empereur 
Léopold,  en  1691. 

*  RINNEGATA  (la),  opéra  sérieux  italien, 
musique  de  M.  Antonio  Reparaz,  représenté 
à  Porto  (Portugal)  le  28  février  1874.  Quatre 
ans  après,  en  1878,  cet  ouvrage  était  joué  en 
Italie,  au  théâtre  Chiabrera,  de  Savone,  sous 
le  titre  de  Zaida  la  rinnegata. 

rinnegato  (il)  [le  Renégat],  opéra  ita- 
lien, livret  de  Romani ,  musique  de  Morlac- 
chi,  représenté  à  Dresde  en  1832.  C'est  un 
des  ouvrages  les  plus  applaudis  de  ce  com- 
positeur fécond.  On  a  remarqué  surtout  l'in- 
troduction et  le  duetto  qui  termine  la  pre- 
mière partie;  la  cavatine  avec  trompette 
obligée  ;  le  chœur  de  la  conjuration,  et  un 
largo  à  six  parties  réelles  ;  une  scène  et  une 
romance  avec  quatre  cors,  harpe,  clarinette  et 
hautbois,  chantée  par  la  Palazzesi,  et  enfin 
une  scène  finale  d'un  bel  effet,  en  présence 
du  spectacle  d'une  éruption  de  l'Etna. 

*  RINNEGATO  (il),  opéra  sérieux  italien, 
musique  de  M.  Bodog  d'Orczy,  représenté  au 
théâtre  de  la  Reine,  à  Londres,  le  9  juillet  1881. 

*  RINNEGATO  (il),  opéra  sérieux  italien, 
musique  de  M.  Manuel  Giro,  représenté  au 
théâtre  du  Lycée  de  Barcelone  le  6  juin  1885. 
Cet  ouvrage,  dont  les  interprètes  étaient 
Mmes  Mantillaet  Torresella,  MM.  Brasi,  Rubi- 
rato,  Sbordogni  et  Verdagnier,  obtint  un  suc- 
cès considérable.  On  citait  surtout  dans  la 
partition  un  duo  de  baryton  et  basse  au  pre- 
mier acte,  un  très  beau  chœur  au  troisième 
et  enfin,  au  quatrième,  un  quatuor  d'une  belle 
inspiration  et  d'un  effet  superbe. 

*  RIOVAL,  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Emmanuel  Ducros,  musique  de  M.  Wierns- 
berger,  représenté  à  Reims  en  janvier  1886. 

*  RIP,  opéra-comique  en  trois  actes  et 
cinq  tableaux,  paroles  de  MM.  Henri  Meilhac 
et  Philippe  Gille,  d'après  M.  Farnie,  musi- 
que de  M.  Robert  Planquette,  représenté  à 
la  Gaîté  le  il  novembre  1884.  L'ouvrage 
n'était  pas  nouveau,  car  il  avait  été  joué  à  Lon- 
dres, peu  d'années  auparavant,  au  Comedy- 
Theatre,  où  il  avait  obtenu  plus  de  quatre 
cents  représentations  sous  le  titre  de  Rip- 
Rip.  Les  auteurs  français  avaient  adapté  des 
paroles  françaises  sous  la  musique  écrite  par 
M.  Planquette  sur  le  texte  anglais  de  M.  Far- 
oie,  en  reproduisant  le  suiet  très  curieux  que 


celui-ci  avait  emprunté  à  une  légende  amé- 
ricaine. On  sait  que  l'Hudson,  ce  grand  fleuve 
américain,  fut  découvert  au  xvme  siècle  par 
un  hardi  marin  hollandais,  le  capitaine  Hud- 
son,  qui  lui  donna  son  nom.  Un  jour,  dit-on, 
que  les  vivres  commençaient  à  s'épuiser  à 
bord,  son  équipage  se  débarrassa  de  lui  en  le 
mettant  à  terre  avec  quelques  matelots  qui 
lui  restaient  fidèles.  Il  se  perdit  avec  eux 
dans  la  montagne  de  Caatskill,  et  plus  ja- 
mais on  n'eut  de  ses  nouvelles.  L'aventure 
est  restée  légendaire  en  Amérique,  où  les 
bonnes  gens  assurent  que  le  capitaine  Hud- 
son  revient  parfois  dans  la  montagne,  et 
lorsqu'on  y  entend  le  tonnerre,  ils  prétendent 
que  c'est  lui  qui  joue  aux  boules,  le  jeu  fa- 
vori des  Hollandais.  Ils  racontent  encore 
qu'un  jour,  en  1775,  sous  le  règne  de 
George  III,  un  habitant  de  Caatskill,  nommé 
Rip,  s'avisa  d'aller  dans  la  montagne  pour 
voir  s'il  n'y  rencontrerait  pas  le  capitaine 
Hudson  jouant  aux  boules.  Surpris  par  le 
sommeil  il  y  succomba,  et  lorsqu'il  revint  à 
lui,  après  une  nuit  fantastique  et  terrible, 
fertile  en  incidents  de  toute  sorte,  il  se  ré- 
veilla fatigué,  usé  et  vieilli  plus  qu'on  ne 
saurait  dire.  Nouvel  Epiménide,  il  avait 
dormi  vingt  ans,  si  bien  qu'étant  parti  sujet 
de  George  ni,  il  revenait  citoyen  de  la  répu- 
blique américaine,  ayant  toutes  les  peines  du 
monde  à  se  faire  reconnaître  de  ses  compa- 
triotes, qui  le  croyaient  mort  depuis  long- 
temps. C'est  de  cette  légende  curieuse,  popu- 
larisée en  Amérique  par  Washington  Irving, 
que  M.  Farnie  avait  tiré  le  fond  de  sa  pièce. 
Celle-ci,  adaptée  par  les  auteurs  français, 
était  très  variée  de  tons,  tantôt  agreste,  tan- 
tôt dramatique,  tantôt  fantastique,  et,  si  la 
musique  de  M.  Planquette  n'était  pas  tou- 
jours à  la  hauteur  du  sujet  et  des  situations, 
elle  avait  cependant  des  parties  bien  venues, 
et  l'on  en  peut  citer  nombre  de  pages  agréa- 
bles et  faites  pour  plaire  au  public.  C'est 
d'abord  l'air  de  Rip  :  C'est  un  rien,  un  souffle, 
un  rien,  le  trio  :  Mes  enfants,  sachez  qu'en  mé- 
nage, le  quatuor  de  l'amour,  la  romance  de 
Rip  :  C'est  malgré  moi,  le  chœur  des  lan- 
ternes, d'autres  encore  qu'il  serait  trop  long 
de  détailler  davantage.  Bref,  le  caractère  nou- 
veau et  très  original  de  la  pièce,  la  grâce  et 
la  bonne  allure  de  la  musique,  le  soin  apporté 
à  la  mise  en  scène  surtout  dans  sa  partie  fan- 
tastique, l'ensemble  de  l'interprétation,  con- 
fiée à  MM.  Brémont  (Rip),  Simon-Max,  Péri- 
caud ,  Darman ,  Ginet ,  Delausnay  ,  et  à 
Mmes  Scalini,  Mily-Meyer  et  Brindes,  tout 
concourait  au  succès,  qui  fut  considérable. 


RISA 


RITO 


955 


ftIPXOS  SEL  MAESTRO  AD  AN  (LOS), 
opéra  espagnol,  musique  de  Garcia  (Manuel- 
del-Popolo-Vicente),  représenté  à  Madrid 
vers  1805. 

RIPUDIO  D'OTTAVIA  (il)  [la  Répudiation 
d'Octavië],  opéra  italien,  livret  de  Matteo' 
Noris,  musique  de  Pollaroli ,  représenté  sur 
le  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysostome,  à  Ve- 
nise, en  noo. 

*  RIQUET  A  LA  HOUPPE,  opëra-panto- 
mime-féerie  en  trois  actes,  paroles  de  ***,  mu- 
sique de  François  Foignet  fils,  représenté  au 
théâtre  des  Jeunes-Artistes  le  12  décembre 
1802.  Deux  des  principaux  rôles  de  cet  ou- 
vrage étaient  tenus,  l'un  par  Monrose,  qui 
fut  plus  tard,  dans  l'emploi  des  «  valets  »  et 
de  la  «  grande  livrée  » ,  l'une  des  gloires  de  la 
Comédie-Française,  l'autre  par  Thénard,  qui 
occupa  ensuite  une  place  importante  dans  le 
personnel  de  l'Opéra-Comique. 

*  riquet  A  LA  HOUPPE,  «  folie-féerie  » 
en  deux  actes,  de  Simonin,  musique  de  Le- 
blanc, représentée  à  la  Gaîté  le  28  septembre 

1811. 

*  RIQUET  A  LA  HOUPPE,  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  du  général  Moline  de 
Saint- Yon  et  de  Gustave  Nadaud,  musique 
de  M.  Prévost-Rousseau,  représenté  dans  la 
salle  de  la  Société  d'agriculture  le  22  janvier 
1868. 

*  RIQUET  A  LA  HOUPPE,  féerie  en  trois 
actes  et  vingt  tableaux  dont  un  prologue,  pa- 
roles de  MM.  PaulFerrier  et  Charles  Clair- 
ville,  musique  de  M.  Louis  Varney,  repré- 
sentée aux  Folies-Dramatiques  le  20  avril 
1889.  Interprètes  :  MM.  Huguet,  Gobin,  Per- 
rin,  Guyon  fils,  Mlles  Blanche  Marie,  Leriche, 
Noémie  Vernon,  Ilbert. 

RIQUET  A  LA  HOUPPE,  opéra-comique 
en  quatre  actes,  livret  de  M.  Sauvage,  musi- 
que d'Albert  Grisar  ;  ouvrage  posthume  et 
inédit. 

riquiqui,  opéra,  musique  d'Esser  (Henri), 
représenté  à  Aix-la-Chapelle  en  1843. 

RIRA  BIEN  QUI  RIRA  LE  DERNIER,  Opéra 
allemand,  paroles  de  Grosmann,  musique  de 
Bierey,  représenté  à  Breslau  vers  1804. 

*  RIRE  SACRÉ  (le),  «  conte  »  en  six  ta- 
bleaux, de  M.  K.  de  Wildenbruck,  avec  mu- 
sique de  M.  Ferdinand  Hummel,  représenté 
à  Berlin  en  avril  1892. 

RISADI  democrito  (le),  divertissement 
musical,  livret  de  Niccolô  Minato,  musique 


de  Francesco  Pistocchi,  représenté  à  Vienne 
par  ordre  de  l'empereur  Léopold,  pendant  le 
carnaval  de  1710,  puis  à  Bologne,  à  Forli,  etc. 

*  RITA,  opéra  semi-sérieux,  musique  d'Em- 
manuel de  Roxas,  représenté  à  Naples,  sur 
le  théâtre  du  Fondo,  le  18  août  1857. 

RITA  ou  LE  MARI  BATTU,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Gustave  Vaëz,  musi- 
que posthume  de  Donizetti ,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  7  mai  1860.  Rita  a  épousé 
un  matelot  nommé  Gasparo  qui,  le  iour  de 
ses  noces,  l'a  battue  et  s'est  enfui  jusqu'au 
Canada.  On  apprend  peu  après  qu'il  a  péri 
dans  un  naufrage.  Rita  contracte  une  nou- 
velle union  avec  un  certain  Peppe,  garçon 
timide  qui,  celui-là,  se  laisse  battre;  mais 
Gasparo  revient.  Condamné  à  reprendre  sa 
femme,  il  parvient  à  se  procurer  son  acte  de 
mariage,  le  déchire  à  la  grande  satisfaction 
de  Rita,  et  prend  le  large,  tout  en  indiquant 
à  Peppe  les  moyens  de  ne  pas  se  laisser  bat- 
tre par  sa  moitié.  Sur  ce  canevas  très  ridi- 
cule, mais  amusant  par  les  détails,  Donizetti 
a  écrit,  comme  toujours,  une  musique  déli- 
cieuse par  la  fraîcheur  des  idées,  l'abondance 
des  motifs,  et  une  facture  d'une  habileté 
consommée.  Il  faudrait  tout  citer  ;  bornons- 
nous  à  rappeler  le  duo  excellent  :  C'est  elle... 
je  frémis,  dont  la  péroraison  enlève  l'audi- 
toire; la  scène  du  jeu  de  la  Morrà;  la  char- 
mante chanson  de  Peppe  :  Je  suis  joyeux 
comme  un  pinson  ;  enfin  le  trio  bouffe  :  Je  suis 
manchot.  L'ouvrage  a  été  chanté  par  "Warot,, 
Barielle  et  Mme  Faure-Lefebvre. 

RITA,  opéra  italien,  musique  de  M.  Ta- 
mara; représenté  à  Turin  en  mai  1870.  L'au- 
teur a  donné  à  son  ouvrage  la  forme  de  l'o- 
péra-comique français,  en  remplaçant  le  ré- 
citatif par  un  dialogue  en  prose  parlée.  L'es- 
sai n'a  pas  réussi . 

RITA,  opéra  italien,  musique  d'Alfonso  Guer- 
cia,  représenté  au  théâtre  Mercadante  de  Na- 
ples en  décembre  1875. 

RITI  D'EFESO  (i)  [les  Rites  d'Ephèse], 
opéra  italien ,  musique  de  Farinelli,  repré- 
senté à  Venise  en  1789. 

*  RITORNO  d'astre  A  (il),  cantate  scéni 
que,  poème  de  Monti,  musique  de  Weigl 
exécutée  au  théâtre  de  la  Scala  de  Milan,  le 
6  janvier  1816. 

RITORNO  D'ULISSE  (il)  [le  Retour  d'U- 
lysse], opéra  italien ,  livret  de  Moniglia,  mu- 
sique de  Gazzaniga,  représenté  à  Palerme  en 
1781. 


956 


RITO 


RITR 


RITORNO  d'ulisse  (il),  opéra  italien, 
livret  de  Moniglia,  musique  de  J.  Giordani, 
représenté  à  Mantoue  le  26  décembre  1782. 

RITORNO  D'ULISSE  (il),  opéra  italien, 
livret  de  Moniglia,  musique  de  Felice  Ales- 
sandri,  représenté  au  Grand-Théâtre  de  Ber- 
lin en  1790. 

RITORNO  D'ULISSE  (il),  opéra  italien, 
livret  de  Moniglia,  musique  de  François  Ba- 
sili ,  représenté  au  théâtre  de  la  Pergola,  à 
Florence,  dans  l'automne  de  1799. 

ritorno  d'ulisse  (il),  opéra  italien, 
livret  de  Moniglia,  musique  de  J.-S.  Mayer 
représenté  à  la  Fenice,  à  Venise,  en  1809. 

*  ritorno  d'ulisse  (il),  opéra,  paroles 
de  Monaglia,  musique  de  Jacopo  Melani,  re- 
présenté à  Pise  dans  la  seconde  moitié  du 
xvne  siècle. 

ritorno  d'ulisse  in  patria  (il), 
opéra  italien,  livret  de  Moniglia,  musique 
de  Monteverde ,  représenté  sur  le  théâtre 
du  San-Mosè,  à  Venise,  en  1641. 

RITORNO  DI  COLUMELLA  DA  PADOVA 

(il)  [le  Retour  de  Columelle  de  Padoue], 
opéra -bouffe  italien,  livret  de  Passaro, 
musique  de  Fioravanti,  représenté  à  Naples 
en  1839,  et  l'année  suivante  à  Rome  sur  le 
théâtre  Alibert.  C'est  une  bouffonnerie  de 
carnaval.  Le  rôle  de  Columella  a  été  écrit  en 
dialecte  napolitain.  Comme  il  ne  pouvait  être 
ainsi  joué  à  Venise ,  l'acteur  Cambiagio  le 
traduisit  en  vers  italiens,  auxquels  le  maes- 
tro Edoardo  Bauer  adapta  un  accompagne- 
ment. C'est  sous  cette  forme  que  cet  opéra  fut 
donné  au  théâtre  San-Benedetto  à  Venise  en 
1842,  et  au  Théâtre  italien  de  Paris  le  n  avril 
1867.  Le  sujet  de  la  pièce,  si  toutefois  il  y 
en  a  un,  est  la  rivalité  de  deux  frères,  le  dé- 
sespoir de  l'un  d'eux  qui  devient  fou  d'amour, 
et  qui  ne  recouvre  la  raison  qu'après  plu- 
sieurs péripéties  assez  invraisemblables.  La 
musique  nous  a  paru  peu  propre  à  expliquer 
le  succès  de  vogue  que  cet  ouvrage  a  obtenu 
à  l'étranger.  Dans  le  premier  acte,  l'air  d'E- 
lise  :  Bella  sorgea  la  rosa,  est  assez  mélo- 
dieux et  la  fin  est  jolie.  Le  long  air  bouffe  de 
Columella  est  peu  intéressant,  et  le  récit 
qu'il  fait  de  ses  prouesses  est  assez  plat. 
L'ottetto  final  a  du  mouvement  et  est  bien 
écrit  pour  les  voix.  L'andante  chanté  par  Au- 
rèle  :  Più  che  non  arna  un  angelo ,  est  pathé- 
tique; l'accompagnement  par  les  violoncelles 
rehausse  un  peu  sa  valeur.  Nous  glissons  sur 
le  duo  entre  Aurèle  et  son  amante  :  Dolente 


.  e  squalida  ombra  me  vedi ,  dont  la  situation 
est  la  même  que  celle  de  Marta  et  de  Lio- 
nello  ;  c'est  une  femme  qui  cherche  à  rendre 
la  raison  à  celui  qu'elle  passe  pour  avoir 
trahi.  Un  autre  maître  que  Fioravanti  er> 
aurait  fait  le  morceau  capital  de  sa  partition. 
Il  a  préféré  donner  ses  soins  à  la  scène  des 
fous.  Ces  malheureux  sortent  l'un  après  l'au- 
tre de  leurs  cabanons  et  organisent  un  concert 
grotesque,  les  uns  en  raclant  sur  des  instru- 
ments, les  autres  en  les  imitant  avec  la  bou- 
che, ils  exécutent  ainsi  un  fragment  de  l'ou- 
.verture  de  Sémiramis.  Il  en  résulte  un  chari- 
vari lamentable.  C'est  la  marque  d'un  cerveau 
malsain  de  se  moquer  ainsi  de  la  folie.  Le 
morceau  le  mieux  réussi  de  la  partition,  celui 
dans  lequel  on  trouve  enfin  la  verve  comique 
napolitaine,  est  le  duo  bouffe  entre  Columella 
et  Serpina.  La  mélodie  coule  de  source  comme 
aussi  les  épithètes  les  moins  attiques  : 

Che  mirano  li  miei  fusehi  pupilli  ? 
Sei  qui  empia  matrigna 

Di  leopardi,  pantere  e  coecodrilli  ? 

Et  plus  loin  Columella  objurgue  ainsi  la  pau- 
vre Serpina  : 

Lunge  muscella  barbara 
Io  non  son  più  il  tuo  galto; 
Non  mi  vedrai  sul  telti 
Per  le  più  far  inioja. 

Cet  ouvrage  a  été  chanté  aux  Italiens  par 
Scalese,  Mercuriali,  Agnesi ,  Cresci ,  Ubaldi, 
Vairo,  Mlles  Vestri  et  States. 

RITORNO  DI  DON  CALANDRINO  (il), 
opéra  italien,  musique  de  Piccinni,  repré- 
senté à  Naples  vers  1773. 

RITORNO  DI  DON  CALANDRINO  (il), 
opéra  italien,  musique  de  Cimarosa,  repré- 
senté à  Rome  en  1780. 

ritorno  Di  londra  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Fischietti,  représenté  à  Naples 
en  1756. 

RITORNO  DI  SERSE  (il)  [le  Retour  de 
Xerxès] ,  opéra  italien,  musique  de  Portogallo, 
représenté  à  Bologne  vers  1795. 

RITORNO  DI  TOBIA  (il)  [le  Retour  de 
Tobie],  drame  sacré,  livret  de  l'abbé  Claudio 
Pasquini,  musique  de  Giorgio  Reuter,  exé- 
cuté à  Vienne  dans  la  chapelle  impériale  de 
l'empereur  Charles  VI  en  1733. 

RITORNO  INASPETTATO  (il)  [le Retour 
inattendu  ] ,  opéra  italien ,  musique  de  J. 
Mosca,  représenté  au  Théâtre-Italien  vers 
1806. 

RITRATTO  (il)  [le  Portrait],  opéra  italien, 
musique  de  Bianchi,  repr.  à  Naples  eu  1788. 


RIVA 


RIVE 


957 


RITRATTO  (il),  opéra  italien,  musique  de 
Zingarelli,  représenté  à  Milan  en  1799. 

RITRATTO  (il),  opéra  buffa  en  un  acte, 
musique  de  Morlacchi,  représenté  à  Vérone 
en  1807.  Ce  fut  le  premier  ouvrage  bouffe 
écrit  par  ce  maître  ;  il  fut  représenté  au 
lycée  philharmonique  de  Vérone  avec  succès. 
Le  compositeur  avait  alors  vingt-trois  ans. 

RITRATTO  (il),  opéra  italien,  livret  de 
M.  de  Lauzières,  musique  de  Braga,  repré- 
senté au  théâtre  du  prince  de  Syracuse,  à 
Naples,  en  mars  1858. 

RITRATTO  DEL  DUCA  (il)  [le  Portrait  du 
duc],  opéra  italien,  musique  de  Generali,  re- 
présenté à  Venise  en  1808. 

RITRATTO  Dl  PERLA  (il),  opérette  ita- 
lienne en  deux  actes,  livret  de  Golisciani, 
musique  de  Cesare  Rossi,  représentée  au  Cir- 
colo  Unione  de  Naples,  le  7  janvier  1879; 
chantée  par  Colonnese  et  Mmes  Lablanche, 
Rossi. 

RITROSIÀ  DISARMATA  (la)  [la  Rigueur 
désarmée] ,  duodrame  italien,  de  Métastase, 
musique  de  Elsner,  représenté  à  Varsovie 
■vers  1825. 

RITTERSCHLAG  (der)  [l'Accolade  chevale- 
resque], opéra  allemand  en  deux  actes ,  livret 
de  Mosenthal  d'après  un  vaudeville  de  Duma- 
noir,  musique  de  Hermann  Riedel,  repré- 
senté à  l'opéra  de  Vienne  le  26  mai  1880.  Ces 
accolades  sont  deux  gifles  octroyées  à  des 
personnages  auxquels  elles  n'étaient  pas  des- 
tinées. 

*  RIVAL  BEAUTIES  (the),  opérette  en  deux 
actes,  musique  de  M.  Alberto  Randegger, 
représentée  à  Londres,  dans  un  concert 
donné  à  Saint-George's  Hall,  en  mai  1885. 
C'était  là,  paraît-il,  une  œuvre  de  jeunesse 
de  ce  musicien  habile,  qui  remplissait  alors 
les  fonctions  de  chef  d'orchestre  de  la  troupe 
.  d'opéra  anglais  de  Cari  Rosa. 

RIVAL  CANDIDATES  (the)  [les  Candidats 
rivaux],  opéra  anglais,  musique  de  Caster, 
représenté  au  théâtre  de  Drury-Lane  à  Lon- 
dres vers  1790. 

RIVAL  CONFIDENT  (le),  comédie  en  deux 
actes ,  mêlée  d'ariettes ,  paroles  de  Forgeot, 
musique  de  Grétry,  représentée  aux  Italiens 
le  26  juin  1788.  Nous  signalerons  seulement 
de  cet  ouvrage  l'ariette  :  Ici  lorsque  l'on  est 
heureux,  et  surtout  la  ronde  :  L'âge  a  su  bor- 
ner nos  désirs,  qui  a  de  la  grâce  et  de  l'en- 
train. 


*  RIVAL  Y  duende,  zarzuela,  musique  de 
M.  Gabriel  Balart,  représentée  au  Théâtre- 
Principal  de  Barcelone,  en  mai  1863. 

rivale  d'elle-même  (la),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Bins  de  Saint- 
Victor ,  musique  de  Solié,  représenté  à 
I'Opéra-Comique  le  3  octobre  1800. 

RIVALE  Dl  SE  STESSO  (il)  [le  Rival  de 
soi-même],  opéra  italien,  musique  de  Weigl, 
représenté  au  théâtre  de  la  Scala,  à  Milan, 
vers  1809. 

RIVALI  (i)  [les  Rivaux],  opéra  italien,  mu- 
sique de  Balfe,  représenté  à  Palerme  en  1831. 

RIVALI  generose  (le),  opéra  italien, 
musique  de  E.  Paganini,  représenté  à  la 
Scala,  à  Milan,  en  1809. 

RIVALI  GENEROSI  (i),  opéra  italien,  livret 
de  Apostolo  Zeno,  musique  de  Vignati,  repré-' 
sente  sur  le  théâtre  de  San-Salvatore  à  Ve- 
nise en  1697,  à  Rome,  puis  repris  à  Venise 
sur  le  théâtre  de  San-Samuele  avec  succès. 

RIVALI  IN  PUNTIGLIO  (le)  [les  Rivaux  en 
délicatesse],  opéra  italien,  musique  de  Caruso, 
représenté  à  Venise  dans  le  carnaval,  en  1786. 

RIVALI  PLACATI  (i)  [les  Rivaux  apaisés], 
opéra  italien,  musique  de  P.  Guglielmi,  re- 
présenté en  Italie  en  1768. 

*  RIVALI  senza  amante,  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  M.  Filoteo  Greco, 
représenté  au  Politeama  de  Naples  le  5  mai 
1875. 

*  RIVALITÉ  VILLAGEOISE  (la),  Opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Philibert, 
musique  de  Charles-Philippe  Lafont,  repré- 
senté au  théâtre  des  Jeunes-Artistes  le  29  oc- 
tobre 1801.  Lafont,  tout  jeune  alors  et  qui 
jouait  la  comédie,  était  destiné  à  devenir  l'un 
des  plus  grands  violonistes  de  l'école  française. 

rivaux  d'un  moment  (les),  opéra  en 
un  acte,  paroles  de  Corsange,  musique  de 
Champein  (Stanislas),  représenté  à  Feydeau 
le  30  juin  en  1812. 

*  rivaux  GÉNÉREUX  (les),  opéra-comi- 
que, musique  de  Levasseur  l'aîné,  représenté 
sur  le  théâtre  particulier  d'un  grand  seigneur 
en  1770. 

RIVER  SPRITE  (the)  [VOndine], opéra  an- 
glais, musique  de  M.  Franck  Mori,  repré- 
senté à  l'Opéra  anglais  de  Covent-Garden,  à 
Londres,  en  mars  1865. 


958 


ROBE 


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•  RIVISTA  DEL  77  (la),  revue  lyrique,  pa- 
roles de  Ruggero  Rindi,  musique  de  Gio- 
vanni Valente,  représentée  à  Naples,  sur  le 
théâtre  de  la  Fenice,  en  1878. 

RIZZIO ,  opéra  allemand  en  cinq  actes, 
musique  de  Schliebner,  représenté  à  Prague 
en  avril  1863. 

ROB-ROY,  opéra  anglais,  musique  de  Davy 
(John),  représenté  à  Haymarket  de  Londres 
en  1803. 

ROB-ROY ,  opéra ,  paroles  de  Paul  Duport 
et  de  Forges,  musique  de  M.  de  Flottow,  re- 
présenté à  Royaumont  chez  M.  de  Bellissen, 
et  au  théâtre  de  l'hôtel  de  Castellane  au 
mois  de  mai  1837.  Mm«  de  Forges  a  chanté 
avec  talent  le  rôle  de  Diana  Vernon. 

*  ROB-ROY,  opéra-comique,  livret  tiré  du 
roman  célèbre  de  Walter  Scott,  musique  de 
M.  Reginald  de  Koven,  représenté  en  1894,  à 
New- York,  sur  le  Herald  Square  Théâtre. 

ROBERT  BRUCE,  opéra-pastiche  en  trois 
actes,  paroles  d'Alphonse  Royer  et  Gustave 
Vaëz,  musique  de  Rossini,  représenté  à  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  30  décembre  1846. 
Le  sujet  du  poème  a  été  tiré  de  l'Histoire  de 
l'Ecosse  par  Walter  Scott.  Robert  Bruce,  roi 
d'Ecosse,  défend  sa  couronne  contre  les  en- 
treprises d'Edouard  II,  roi  d'Angleterre, 
Douglas  le  Noir  vient  lui  offrir  le  secours  de 
son  épée.  Il  est  accompagné  de  sa  fille  Marie. 
qui  est  aimée  d'Arthur,  jeune  officier  an- 
glais. Celui-ci  est  amené  par  les  circonstan- 
ces à  sauver  la  vie  du  roi  d'Ecosse.  Il  est  ac- 
cusé de  trahison,  et  va  payer  de  sa  tête 
l'acte  de  générosité  que  sa  passion  pour  la 
fille  de  Douglas  lui  a  fait  commettre,  lorsque 
celui-ci  s'empare  du  château  occupé  par 
Edouard  et  en  expulse  les  Anglais. 

Quatre  opéras  au  moins  de  Rossini  ont  ser  vi 
à  composer  ce  pastiche.  Ce  sont  Zelmira,  la 
Donna  del  Lago,  Torwaldo  e  Dorliska  et  Bianca 
e  Faliero.  Niedermeyer  fut  chargé  de  combiner 
tous  les  éléments  de  cette  œuvre  singulière 
AD  point  de  vue  de  l'art  lyrique,  on  ne  sau- 
rait se  montrer  trop  difficile  et  même  sé- 
vère à  l'égard  d'entreprises  musicales  de 
cette  espèce.  Il  n'appartient  qu'au  seul  com- 
positeur de  puiser  dans  son  propre  réper- 
toire des  morceaux  qu'il  juge  utile  pour  sa 
gloire  de  remettre  en  lumière,  parce  qu'il  les 
adapte  à  leur  nouvelle  destination  en  les  mo- 
difiant presque  toujours;  de  même  qu'un 
statuaire  peut  faire  d'un  Caïn  un  Vulcain,  et 
même  d'une  Sapho  une  Pénélope.  L'artiste 


assume  ainsi  la  responsabilité  de  son  œuvre. 
Mais,  à  l'occasion  de  Robert  Bruce,  nous  n'a- 
vons pas  le  courage  de  crier  au  scandale, 
puisque  ce  pastiche  a  eu  pour  résultat  d'en- 
richir le  répertoire  français  de  très  beaux 
airs  tirés  d'opéras  qu'on  ne  représente  plus. 
Au  lieu  d'engager  nos  lecteurs  à  se  voiler  la 
face,  nous  préférons  les  invitera  ouvrir  leurs 
Oreilles  aux  mélodies  du  chantre  de  Pesaro. 
L'air  chanté  par  Douglas  :  Eh  quoi!  chez  vous 
la  crainte,  suivi  de  l'allégro  :  Prêts  pour  la 
guerre ,  est  d'une  ampleur ,  d'une  fermeté 
harmonique  superbes  ;  il  a  été  tiré  de  Zel- 
mira ;  la  barcarolle  chantée  par  Marie  :  Calme 
et  pensive  plage,  est  la  mélodie  charmante  de 
la  Donna  del  Lago  :  0  mattutini  albori;  le 
grand  air  de  soprano  :  0  saint  amour!  pre- 
mière flamme,  est  celui  de  la  Donna  del  Lago  : 
Oh!  quante  lagrime.  Le  finale,  qui  offrait 
aux  yeux  éblouis  des  spectateurs  la  foule 
harmonieuse  des  bardes  revêtus  de  robes 
blanches  et  tenant  à  la  main  leur  lyre  d'or, 
était  d'un  effet  scénique  admirable.  La  mu- 
sique de  cette  scène  appartient  également  à  la 
Donna  del  Lago.Nous  devons  mentionner  aussi 
la  romance  de  Zelmira,  intercalée  sur  les  pa- 
roles :  Anges  sur  moi  penchés,  dont  la  mélodie 
est  suave  et  l'harmonie  pénétrante.  Baroilhet 
a  chanté  le  rôle  de  Robert  Bruce  ;  Anconi , 
celui  de  Douglas;  Bettini  et  Paulin,  ceux 
d'Arthur  et  d'Edouard.  Le  rôle  de  Marie  n'é- 
tait pas  favorable  au  talent  de  Mme  stoltz. 
MUe  Nau  complétait,  dans  un  rôle  secondaire, 
la  représentation. 

*  ROBERT  BRUCE,  opéra,  musique  du  R. 
P.  Adolphe  de  Doss,  représenté  à  Liège,  au 
collège  Saint-Servais,  par  les  élèves  de  l'éta- 
blissement, le  28  décembre  1878. 

ROBERT  DER  TEUFEL  {Robert  le  Diable), 
parodie  allemande,  musique  de  A.  Muller, 
représentée  au  théâtre  An-der-Wien,  à 
Vienne ,  en  1833. 

ROBERT  ET  CALIXTE,  opéra-comique  al- 
lemand, musique  de  Kurzinger,  représenté 
à  Vienne  en  1794. 

ROBERT  ET  JEANNETTE,  opéra,  musique 
de  Hanke,  représenté  à  Varsovie  en  1781. 

ROBERT  LE  DIABLE,  opéra  en  cinq  actes, 
paroles  de  Scribe  et  G.  Delavigne,  musique 
de  Mey  erbeer,  représenté  à  l'Académie  royale 
de  musique  le  21  novembre  1831.  Cet  opéra 
est,  avec  celui  des  Huguenots,  le  principal 
titre  de  gloire  du  grand  compositeur.  Il  avait 
déjà  obtenu  des  succès  en  Allemagne  et  en 


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959 


Italie,  où  il  avait  fait  représenter  Emma  di 
Resburgo,  Marguerite  d'Anjou  et  II  Crociato; 
mais  son  génie  l'entraînait  vers  des  régions 
plus  élevées.  Le  livret  de  Robert  le  Diablelxà 
offrit  les  situations  dramatiques  les  plus  fa- 
vorables à  l'épanouissement  de  ses  puissantes 
facultés.  Une  légende  du  moyen  âge  a  fourni 
le  sujet  du  poème  dont  voici  l'analyse  suc- 
cincte. Un  être  malfaisant,  sorte  d'envoyé  de 
Satan,  a  séduit  Berthe ,  fille  du  duc  de  Nor- 
mandie. Robert  est  le  fruit  de  cette  union.  Ses 
déportements  excitent  contre  ce  jeune  sei- 
gneur l'indignation  de  ses  vassaux,  qui  le  chas- 
sent. Robert,  fugitif,  aborde  en  Sicile,  se  fait 
aimer  de  la  princesse  Isabelle  et  devient  son 
fiancé.  Mais  il  irrite  par  son  insolence  les 
chevaliers  et  le  père  d'Isabelle;  il  va  suc- 
comber sous  les  coups  de  ses  ennemis,  quand 
un  mystérieux  personnage,  le  chevalier  Ber- 
tram,  le  dégage.  Robert  s'attache  à  son  libé- 
rateur et  lui  jure  une  amitié  à  toute  épreuve. 
Or  ce  Bertram  est  son  père ,  le  séducteur  de 
sa  mère.  Il  est  damné  et  ne  songe  plus  qu'à 
enchaîner  son  fils  à  sa  destinée.  Livré  à  ses 
perfides  conseils,  Robert  joue  avec  fureur  et 
perd  ses  richesses  et  même  ses  chevaux,  ses 
armes,  à  la  veille  du  tournoi  dans  lequel  il 
doit  combattre  pour  celle  qu'il  aime.  Le 
prince  de  Grenade  triomphe  à  sa  place  et  va 
épouser  Isabelle.  Bertram  propose  alors  la 
conquête  d'un  talisman,  d'un  rameau  qui  doit 
faire  recouvrer  à  Robert  tout  ce  qu'il  a  perdu. 
Ce  rameau  doit  être  cueilli  dans  le  monas- 
tère antique  fondé  par  sainte  Rosalie.  Là,  au 
milieu  des  ruines,  les  ombres  des  nonnes  sa- 
crilèges se  livrent  chaque  nuit  à  d'impudi- 
ques ébats.  Robert,  à  qui  Bertram  reproche 
son  manque  de  courage,  cède  encore  et  va 
s'emparer  du  rameau  magique.  Il  retourne 
auprès  d'Isabelle,  qui,  sentant  l'influence  im- 
périeuse du  talisman,  frémit,  demande  grâce, 
et  a  recours  à  ses  larmes.  Robert  s'abandonne 
à  sa  générosité  naturelle,  brise  le  rameau 
aux  pieds  d'Isabelle;  mais  il  redevient  faible 
et  désarmé.  Il  est  contraint  de  s'enfuir.  Ber- 
tram, pressé  par  l'heure  fatale,  découvre  en- 
fin à  son  fils  le  mystère  de  sa  naissance  et  le 
conjure  de  se  livrer  à  lui.  La  scène  se  passe 
sur  le  parvis  de  la  cathédrale  de  Palerme. 
L'orgue  se  fait  entendre  ;  Alice,  sœur  de  lait 
de  Robert,  présente  à  celui-ci  le  testament 
de  sa  mère.  Un  affreux  combat  se  livre  dans 
son  âme.  Enfin  la  terre  s'entr'ouvre  sous  les 
pieds  de  Bertram ,  et  Robert ,  ramené  au 
bien,  épouse  la  princesse. 

Des  épisodes  fort  intéressants  viennent 
distraire  le  spectateur  des  invraisemblances 


de  ce  drame  romantique.  A  travers  ce  mer- 
veilleux, l'idée  de  la  lutte  entre  le  bien  et  le 
mal  se  fait  jour,  et  c'est  le  principal  ressort 
de  l'action  dramatique. 

Meyerbeer  a  fait  preuve  dans  cette  œu- 
vre d'une  individualité  puissante  et  a  indi- 
qué un  horizon  nouveau.  Il  a  dramatisé  la 
science  harmonique  des  écoles  allemandes 
par  des  procédés  que  nous  ne  pouvons  qu'in- 
diquer brièvement.  L'expression  du  carac- 
tère du  personnage  et  de  la  situation  dra- 
matique est  dans  l'accord.  L'impression  en 
est  plus  concise,  plus  instantanée  que  dans 
la  phrase  mélodique  qui  a  besoin  de  quel- 
ques mesures  pour  exercer  son  influence.  La 
modulation  enharmonique  est  la  ressource  la 
plus  habituelle  du  maître  pour  entrer  inopi- 
nément, sans  préparation,  dans  le  sens  mo- 
ral de  son  sujet.  11  résulte  de  cette  manière 
d'envisager  la  composition  que,  privée  d'un 
texte,  d'un  titre ,  d'un  canevas ,  d'une  situa- 
tion exprimée,  la  musique  de  Meyerbeer 
n'intéresse  pas,  n'attache  pas  autant  que 
celle  des  compositeurs  qui  se  préoccupent 
moins  de  peindre  avec  énergie  ,  précision  et 
toute  la  force  possible  les  sentiments  hu- 
mains, que  d'émouvoir  l'âme  par  le  charme 
prolongé  de  l'oreille  et  par  la  sensation  du 
rythme.  C'est  pour  cette  raison  que  les 
pièces  instrumentales  de  Meyerbeer  sont  gé- 
néralement courtes.  L'esthétique  de  son  art 
ne  l'invitait  pas  à  faire  précéder  ses  opéras 
d'ouvertures  développées.  L'orchestration  de 
Meyerbeer  est  admirable  de  science,  de  res- 
sources, d'intentions  dramatiques;  mais  elle 
ne  se  détend  jamais.  La  sonorité,  la  variété 
des  timbres ,  tout  concourt  incessamment  à 
l'effet.  Que  les  imitateurs  du  maître  pren- 
nent garde;  s'ils  poussaient  trop  loin  ce  sys- 
tème sans  le  soutenir  par  d'éminentes  qua- 
lités, ils  agiraient  sur  leur  auditoire  d'une 
manière  plutôt  acoustique  que  musicale. 

L'analyse  de  la  volumineuse  partition  de 
Robert  le  Diable  nous  entraînerait  trop  loin. 
Nous  devons  nous  borner  à  en  rappeler  quel- 
ques fragments.  Le  compositeur,  d'accord 
avec  les  auteurs  du  livret ,  a  pu  ménager  et 
graduer  l'intérêt  en  l'appliquant  successive- 
ment à  des  scènes  de  caractères  très  variés. 
Les  deux  premiers  actes  n'offrent  que  des 
tableaux  gracieux  auxquels  le  sentiment 
dramatique  n'a  qu'une  faible  part.  La  bal- 
lade :  Jadis  régnait  en  Normandie,  a  de  l'ori- 
ginalité et  de  la  couleur  ;  la  romance  d'Alice  : 
Va,  dit-elle,  mon  enfant,  est  d'une  suavité, 
d'une  sensibilité  exquises  ;  l'harmonie  en  est 
intéressante  et  distinguée.  Le  chœur  sylla- 


960 


ROBE 


bique  :  Au  seul  plaisir  fidèle ,  avec  la  Sici- 
lienne :  0  fortune,  à  ton  caprice,  ont  eu  un  suc- 
cès populaire.  Les  modulations  qui  ramènent 
les  motifs  sont  piquantes ,  mais  peut-être 
trop  développées.  L'air  de  soprano  :  En  vain 
j'espère,  au  milieu  de  phrases  charmantes, 
offre  des  difficultés  d'exécution;  le  duo  :  Ah! 
l'honnête  homme,  est  un  chef-d'œuvre  de 
haute  comédie  musicale.  Les  deux  caractères 
du  naïf  villageois  et  du  satanique  Bertram 
sont  rendus  avec  une  Vérité  saisissante. 

Les  trois  derniers  actes  diffèrent  totalement 
des  actes  précédents.  Les  scènes  mystérieuses, 
lugubres ,  bizarres ,  pathétiques  s'y  succè- 
dent. C'est  la  Valse  infernale  avec  ses  accords 
sauvages  et  stridents  ;  ce  sont  les  couplets 
d'Alice  :  Quand  je  quittai  la  Normandie,  in- 
terrompus par  l'arrivée  de  Bertram,  qui 
donne  lieu  à  un  duo  dans  lequel  la  frayeur 
est  simulée  par  la  musique  avec  une  habileté 
merveilleuse  ;  le  duo  :  Si  j'aurai  ce  courage, 
où  se  trouve  cette  phrase,  l'écueil  des  ténors  : 
Des  chevaliers  de  ma  patrie,  manque  d'unité 
de  composition,  sans  doute  à  dessein;  des 
phrases  fort  mélodiques  et  inspirées  se  suivent 
sans  être  reliées  entre  elles;  l'évocation  : 
Nonnes  qui  reposez,  empreinte  d'une  énergie 
forte  et  pittoresque;  l'air  :  Robert,  toi  que 
j'aime,  appelé  communément  l'air  de  Grâce, 
qui,  très  beau  à  la  scène,  conserve  au  salon 
toutes  ses  qualités  mélodiques  et  son  ex- 
pression pathétique;  enfin  le  Chœur  des 
moines,  qui  réunit  le  triple  mérite  de  la 
beauté  du  chant,  de  l'originalité  du  rythme 
et  de  la  vérité  d'expression.  La  scène  des 
dernières  luttes  de  Robert,  la  prière,  les 
aveux  de  Bertram  :  Je  t'ai  trompé,  je  fus 
coupable ,  terminent  dignement  cet  ouvrage 
gigantesque  dont  on  peut  critiquer  la  théo- 
rie à  quelques  égards ,  mais  qui  a  certaine- 
ment élargi  l'horizon  de  l'art  musical,  fait 
connaître  des  ressources  nouvelles  et  enrichi 
le  répertoire  des  facultés  humaines.  L'inter- 
prétation de  Robert  le  Diable  a  été  fort  re- 
marquable dès  l'origine.  Le  rôle  de  Bertram 
fut  créé  par  Levasseur  avec  une  supériorité 
qui  a  fait  longtemps  honneur  à  cet  artiste  ; 
celui  de  Robert  a  été  d'abord  chanté  par 
Adolphe  Nourrit  avec  chaleur  et  intelligence, 
puis  par  Duprez  et  Gueymard;  celui  de 
Raimbaut,  par  le  ténor  Lafont.  Mme  Cinti- 
Damoreau  se  faisait  vivement  applaudir  dans 
le  rôle  d'Isabelle.  Mlle  Dorus  fut,  en  1832, 
remplacée  dans  celui  d'Alice,  par  MUe  Fal- 
con.  Mme  stoltz  l'a  chanté  depuis  avec  ta- 
lent. On  remarquait  dans  le  ballet,  dont 
l'idée  était  un  peu  trop  romantique,  M«°e»  Ta- 


ROBI 

glioni,  Montessu,  Julia  et  Noblet.  De  tous 
les  opéras  modernes,  celui  de  Robert  le  Dia- 
ble a  été  un  des  plus  souvent  représentés. 

*  ROBERT  THE  DEVIL  (Robert  le  diable), 
opéra,  musique  de  John  Barnett,  représenté 
à  Londres  vers  1825. 

ROBERTO  DA  FICARDIA.  SOUS  ce  titre, 
Robert  le  Diable  a  été  représenté  en  Ita- 
lie avec  succès  en  1855.  Naudin  a  chanté  le 
rôle  de  Robert. 

ROBERTO  DEVEREUX,  CONTE  D'ESSEX, 

opéra  italien  en  trois  actes,  livret  de  Cam- 
marano,  musique  de  Donizetti,  représenté 
pour  la  première  fois  à  Naples  en  1837,  et 
chanté  par  Baroilhet,  Bassadona,  Mme  Ronzi 
de  Begnis.  Cet  opéra  a  été  donné  au  Théâtre- 
Italien  de  Paris  le  27  décembre  1838.  Le  su- 
jet a  été  tiré  de  la  tragédie  de  Thomas  Cor- 
neille. Elisabeth  éprouve  de  l'amour  pour  le 
comte  d'Essex,  qui  de  son  côté  est  captivé 
par  les  charmes  de  Sara,  duchesse  de  Not- 
tingham.  Robert  Devereux,  se  faisant  deux 
ennemis  à  la  fois ,  de  la  reine  vindicative  et 
jalouse,  ainsi  que  du  duc  de  Nottingham  ou- 
tragé, est  condamné  par  sentence  du  parle- 
ment à  avoir  la  tête  tranchée.  La  partition, 
écrite  avec  une  grande  facilité ,  renferme  de 
beaux  motifs.  On  ne  comprend  pas  que  Doni- 
zetti ait  eu  l'enfantillage  de  choisir  pour  thème 
de  son  ouverture  le  God  save  the  king,  qui  n'a 
été  composé  que  cent  cinquante  ans  après 
l'époque  de  l'action  du  drame.  Le  pre- 
mier acte  offre  deux  beaux  duos,  l'un 
chanté  par  la  Grisi  et  Rubini ,  l'autre  par  le 
célèbre  ténor  et  Mme  Albertazzi  :  Questo 
addio  fatale.  Le  second  acte  n'intéresse  guère 
que  par  l'action  dramatique.  Mais  au  troi- 
sième on  retrouve  l'âme  du  maître  de  Ber- 
game  dans  deux  cavatines,  dont  la  seconde 
est  délicieuse  :  Bagnato  il  sen  di  lagrime,  et 
dans  la  scène  finale  où  Elisabeth  apprend  la 
mort  de  celui  qu'elle  aimait  et  qu'un  ordre 
tardif  n'a  pu  sauver.  La  Grisi  a  déployé  dans 
le  rôle  d'Elisabeth  ses  belles  qualités  de  tra- 
gédienne et  de  cantatrice. 

*  roberto  DI  normandia,  opéra-ballet 
en  quatre  actes  et  sept  tableaux,  musique  de 
MM.  Cordiali  et  Denina,  représenté  sur  le 
théâtre  Alfieri,  de  Turin,  en  août  1864. 

roburto  e  costanza,  opéra  itaiïen, 
musique  de  Fornasini,  représenté  au  théâtre 
Nuovo  de  Naples  en  1839. 

ROBIN  DES  BOIS,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  Castil-Blaze  et  de  Sauvage,  musi- 


ROBI 


ROGH 


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que  de  Weber,  représenté  à  l'Odéon  le  7  dé- 
cembre 1824,  repris  à  l'Opéra-Comique  le 
15  janvier  1835,  et  au  Théâtre-Lyrique  le 
24  janvier  1855.  —  V.  Freischù'tz. 

ROBIN  GRAY,  intermède,  musique  de  Sa- 
muel Arnold,  représenté  à  Haymarket  de 
Londres  en  1794. 

ROBIN  HOOD ,  opéra  -  comique  anglais , 
musique  de  Shield ,  représenté  au  théâtre  de 
Covent-Garden,  à  Londres,  en  1784. 

ROBIN  HOOD,  opéra  anglais,  musique  de 
Charles-Frédéric  Baumgarten,  représenté 
au  théâtre  de  Covent-Garden,  à  Londres,  en 

1786. 

ROBIN  HOOD,  opéra  anglais,  musique  de 
Mac  Farren,  représenté  au  théâtre  Anglais 
en  1861. 

*  ROBIN  HOOD,  opéra-comique,  poème  de 
M.  H.-B.  Smith,  musique  de  M.  Reginald  de 
Koven,  représenté  à  l'Opéra  de  Chicago,  en 
juin  1890. 

ROBINET  THE  BANDIT,  opéra  anglais, 
musique  de  Addisson ,  représenté  au  théâtre 
de  Covent-Garden,  à  Londres,  vers  1820. 

*  ROBINSON,  zarzuela-bouff'e  en  trois  actes, 
paroles  de  Garcia  Santisteban,  musique  de 
Francisco  Barbieri,  représentée  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  du  Cirque,  le  18  mars  1870, 
avec  un  énorme  succès.  C'est  Tune  des  œu- 
vres les  plus  populaires  du  compositeur. 

*  ROBINSON  CRUSOÉ,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  W.  Busnach,  musique  de 
M.  Pillevesse,  dit  Pillevestre,  représentée 
aux  Fantaisies-Parisiennes  le  21  février  1866. 

ROBINSON  CRUSOÉ ,  opéra-comique  en 
trois  actes  et  cinq  tableaux ,  paroles  de 
MM.  Cormon  et  Hector  Crémieux,  musique  de 
M.  Jacques  Offenbach,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  23  novembre  1867.  Les  auteurs 
n'ont  pris  que  quelques  noms  propres  au  ro- 
man de  Daniel  Foë.  Ils  ont  imaginé  une  fable 
tout  à  fait  invraisemblable.  Robinson  quitte 
sa  famille  pour  chercher  la  fortune,  dans  l'in- 
tention de  revenir  enrichir  ses  parents  et 
surtout  sa  jolie  cousine,  la  jeune  Edwige, 
qu'il  aime.  Il  s'embarque  ;  il  fait  naufrage  ; 
il  est  jeté  dans  une  île  déserte;  Vendredi  est 
devenu  son  compagnon  et  son  confident.  Là 
viennent  le  rejoindre  et  sa  cousine  Edwige, 
et  son  ami  d'enfance  Toby,  et  la  servante 
Suzanne.  Après  quelques  démêlés  avec  les 
cannibales  et  quelques  coups  de  pistolet,  tout 


ce  monde  s'embarque  pour  retourner  dans  la 
vieille  Angleterre.  Les  tableaux  descriptifs 
abondent  dans  cet  ouvrage  ;  mais  l'auteur  de 
la  Belle  Hélène,  malgré  ses  efforts,  ne  s'est 
pas  élevé  au-dessus  du  médiocre  dans  ce 
genre.  Il  a  échoué  là  où  d'autres  compositeurs 
sérieux,  convaincus,  ont  échoué  avant  lui. 
Les  scènes  de  mœurs  sauvages,  la  descrip- 
tion des  beautés  de  la  nature,  des  forêts 
vierges,  de  l'océan ,  de  la  nuit  sous  les  tro- 
piques, tout  cela  a  été  traité  avec  supériorité 
par  des  maîtres  ,  entre  autres  par  Kreutzer 
et  par  Lesueur  dans  leurs  parti  tiens  de  Paul 
et  Virginie,  et  cependant  il  n'en  est  rien  resté 
pour  le  public.  C'est  la  musique  du  premier 
acte  qui  a  paru  la  mieux  traitée.  Il  renferme 
une  jolie  ronde,  la  ronde  du  dimanche,  l'a- 
riette de  Suzanne  et  un  bon  quatuor.  Dans 
le  deuxième  acte  on  a  remarqué  le  duo  entre 
Robinson  et  Vendredi,  et  la  chanson  bouf- 
fonne du  Pot-au-feu,  et  dans  le  troisième,  les 
eouplets  :  Maître  avait  dit  à  Vendredi.  Cet 
ouvrage  a  été  interprété  par  Montaubry , 
Sainte-Foy,  Ponchard,  Crosti .  Mme  Galli- 
Marié,  Mlles  cico  et  Girard. 

*  ROBINSON  CRUSOE  NELL'ISOLA  DE- 
SERTA, opéra-bouffe,  paroles  de  Leone  Tôt- 
tola,  musique  de  Vincenzo  Fioravanti,  repré- 
senté en  1828  à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo. 

*  ROBINSON  DU  FAUBOURG  SAINT-DENIS 

(le),  opérette  en  un  acte,  paroles  d'Alfred 
Kart,  musique  de  Georges  Rose,  représentée 
au  Concert  du  Gaulois  en  1872. 

ROBINSONE  SECONDO  (te  Second  Robin- 
son), opéra  italien,  musique  de  Trento,  re- 
présenté à  Florence,  Parme,  Turin,  Naples, 
Venise,  vers  1798. 

*  ROBO  DE  LAS  SABINAS  (el),  zarzuela  en 
deux  actes,  paroles  de  Garcia  Gutierrez,  mu- 
sique de  Francisco  Barbieri,  représentée  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le 
17  février  1859. 

ROCAMBOLE  AUX  ENFERS,  opérette  en 
quatre  actes  et  neuf  tableaux,  livret  de 
MM.  Clerc  frères,  musique  de  M.  Willent- 
Bordogni;  représentée  au  théâtre  des  Me- 
nus-Plaisirs le  26  octobre  1872. 

ROCCIA  DI  FAHENSTEIN  (la),  opéra 
semi-seria,  musique  de  J.-S.  Mayer,  repré- 
senté à  la  Fenice,  à  Venise,  en  1805. 

ROCHE  AUX  Fées  (la),  opérette  de  salon, 
musique  de  Joseph  Grégoir  ;  représentée  à 
Bruxelles  en  février  1872. 

ROCHER  DE  LEUGADE  (le),  ooéra-comi- 

61 


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RODE 


RODR 


que  en  un  acte ,  paroles  de  Marsollier,  musi- 
que de  Dalayrae ,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  14  février  1800. 

ROCHETTA  IN  EQUIVOCO  (LA.),  Opéra 
italien,  musique  de  Marinelli,  représenté  à 
Florence  vers  1790. 

ROCK  LE  BARBU,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Paul  Duport  et  Deforges, 
musique  de  Gomis,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  13  mai  1836.  Cette  pièce  est 
amusante.  Un  jeune  officier  norvégien,  d'un 
caractère  romanesque,  est  affolé  d'une  jeune 
veuve  dont  la  tournure  d'esprit  est  aussi 
singulière;  elle  ne  peut  souffrir  qu'on  lui 
fasse  une  déclaration  dans  les  formes  ordi- 
naires. Notre  officier  pénètre  dans  sa  mai- 
son sous  le  nom  de  Rock  le  Barbu,  fameux 
voleur  redouté  dans  tout  le  voisinage.  La 
belle  comtesse,  d'abord  effrayée,  se  rassure 
ensuite  lorsqu'elle  apprend  qu'elle  a  affaire  à 
un  amant  déguisé.  Elle  se  venge  en  affec- 
tant de  le  prendre  au  sérieux  et  en  lui  pro- 
posant de  partager  sa  vie  aventureuse.  Le 
militaire  perd  contenance  en  se  voyant  aimé 
en  qualité  de  brigand.  La  nouvelle  de  l'ar- 
restation du  véritable  Rock  le  Barbu  vient 
mettre  fin  à  cette  situation  embarrassante. 
La  musique  a  paru  entachée  de  réminis- 
cences rossiniennes.  On  a  remarqué  les  cou- 
plets de  Rock  le  Barbu,  un  bon  quatuor  en 
ré  mineur  et  un  air  chanté  par  Mme  Casimir. 
Les  autres  rôles  ont  été  tenus  par  Fargueil, 
Thénard,  M"es  olivier  et  Annette  Lebrun. 

ROCKENWEIBCHEN  (das)  [la  Petite 
fileuse],  opéra-comique,  musique  de  Reissi- 
ger,  représenté  à  Vienne  en  1821. 

*  rodelinda,  opéra,  musique  de  Jacques- 
Antoine  Perti,  écrit  en  1710  pour  le  service 
du  duc  de  Toscane  Ferdinand  de  Médicis. 

rodelinda,  opéra  italien,  musique  de 
Hœndel,  représenté  à  Londres  en  1725. 

RODELINDA,  opéra  italien,  livret  d'Anto- 
nio Salvi,  musique  de  Cordans,  représenté 
sur  le  théâtre  du  San-Mosè  à  Venise  en  1731. 

RODELINDA,  opéra  italien,  musique  de 
C.-H.  Graun,  représenté  à  Berlin  en  1741. 

RODENSTEIN,  opéra  allemand,  musique 
de  Stœssel,  représenté  à  Stuttgard  en  1835. 

*  RODENSTEIN,  opéra  en  trois  actes, 
poème  imité  du  Gaudeamus  igitur  de  Schef- 
fel  par  M.  E.  de  Dubsky,  musique  de  M.  E. 
Kaiser,  représenté  avec  succès,  le  19  novem- 
bre 1891,  sur  le  théâtre  municipal  de  Brunn. 


RODERICO  Dl  SPAGNA,  opéra  séria,  mu- 
sique de  M.  Manlio  Bavagnoli,  représenté  au 
théâtre  royal  de  Parme  le  20  avril  1878; 
chanté  par  Manfrini  Valchieri,  Tausini, 
Mme  Casali. 

*  RODERIGO,  RE  DE'GOTI,  opéra  sérieux, 
musique  d'Amilcare  Ponchielli,  représenté  à 
Crémone  en  1864. 

*  RÔDEUR  DE  VILLAGE  (le)  [A  fallu 
rossza],  opéra-  comique,  musique  de  Jenô  Hu- 
bay,  représenté  avec  beaucoup  de  succès  à 
l'opéra  de  Budapest  en  mars  1896.  M.  Jenb" 
Hubay,  violoniste  de  premier  ordre,  est  pro- 
fesseur au  Conservatoire  de  cette  ville. 

*  RÔDEURS  DE  NUIT  (les),  opérette,  mu- 
sique de  M.  Zaytz,  représentée  à  Vienne  le 
10  novembre  1866. 

RODOALDO,  RE  d'italia,  opéra  italien, 
livret  de  Thommaso  Stanzani,  musique  de 
Gabrieli  (Domenico),  représenté  sur  le  théâtre 
du  San-Mosè  à  Venise  en  1685. 

RODOGONE,  opéra  italien,  livret  de  Nic- 
colô  Minato ,  musique  de  Draghi  (Antoine), 
représenté  à  Vienne  pour  l'anniversaire  de  la 
naissance  de  l'impératrice  Eléonora,  en  1677. 

RODOLPHE  OU  LE  SEIGNEUR  ALLE- 
MAND ,  opéra  romantique  en  trois  actes , 
musique  de  Loewe,  repr.  àStettinversi825. 

RODOLPHE  DE  FELSEK  OU  LA  TEM- 
PÊTE, drame  allemand  ,  musique  de  Wra- 
niczky,  représenté  à  Vienne  vers  1797. 

RODOMONTE  SDEGNATO  (il)  ,  opéra  ita- 
lien, livret  de  Braccioli,  musique  de  Gaspa- 
rini  (Michel- Ange),  repr,  à  Venise  enl7l4. 

RODRIGO,  opéra  italien,  musique  de  Haen- 
del,  représenté  à  Florence  en  1808. 

RODRIGO,  opéra  italien ,  musique  de  Sa- 
pienza,  représenté  au  théâtre  Saint-Charles, 
à  Naples,  en  1823. 

RODRIGO  DI  VALENZA,  opéra  italien, 
musique  de  F.  Orlandi,  représenté  en  Italie 
en  1814. 

RODRIGO  DI  VALENZA,  opéra  italien, 
musique  de  Generali ,  représenté  à  Milan  en 
1817. 

RODRIGUE  DE  TOLÈDE ,  opéra,  musique 
de  Litolff,  écrit  vers  1848. 

RODRIGUE  ET  CHIMÈNE ,  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  Aiblinger ,  représenté  à 
Milan  vers  1824. 


ROI 


ROI 


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RCEUBERBERGEN  (la  Montagne  des  bri- 
gands), drame  lyrique,  musique  de  KuMau, 
représenté  à  Copenhague  vers  1810. 

RŒUBERBRANT  (die)  [la  Fiancée  du  bri- 
gand], opéra  allemand,  musique  de  Appel, 
représenté  à  la  cour  de  Dessau  en  1840. 

RŒUBERLIEBE  (  le  Voleur  amoureux  )  , 
opéra  allemand,  musique  de  Weitzmann, 
représenté  à  Reval  vers  1834. 

ROGER  bontemps  ,  opéra-  comique  en 
deux  actes,  paroles  de  MM.  Clairville  et  Ber- 
nard Lopez,  musique  de  M.  Debillemont,  re- 
présenté aux  Fantaisies  -  Parisiennes  le 
18  mars  1868. 

*  roger  de  flor,  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Ruperto  Chapi,  représenté  au 
théâtre  Royal  de  Madrid  le  11  février  1878. 
L'auteur  avait  écrit  cet  ouvrage  en  Italie, 
alors  qu'il  était  pensionnaire  du  gouverne- 
ment espagnol  à  l'Académie  de  Rome.  De  re- 
tour dans  sa  patrie,  il  avait  obtenu  la  repré- 
sentation de  son  opéra,  mais,  comme  il  arrive 
souvent,  le  public,  peu  [soucieux  de  l'avenir 
des  artistes  nationaux  etpeu  confiant  dans  leur 
valeur,  resta  si  indifférent  que  Roger  de  Flor 
ne  put  être  joué  que  trois  fois.  Depuis  lors, 
M.  Chapi  a  pris  sa  revanche,  et  il  est  devenu 
l'un  des  zarsueleristes  les  plus  renommés  de 
l'Espagne. 

ROGER  DE  SICILE  OU  LE  ROI  TROUBA- 
DOUR, opéra  en  trois  actes,  paroles  de  Guy, 
musique  de  Berton,  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  4  mars  1817.  Ce  faible 
ouvrage  n'eut  aucun  succès. 

ROGER  ET  JEAN,  opéra-comique,  musi- 
que de  Lampe,  représenté  à  Londres  en  1739. 

*  ROGIERO,  opéra  sérieux,  musique  d'Al- 
fonso  Cosentino,  représenté  au  théâtre  Al- 
fieri   de  Florence,  le  8  juin  1854. 

ROGNÉDA,  opéra  russe,  musique  de  M.  Sé- 
roff,  représenté  à  Saint-Pétersbourg  en  no- 
vembre 1865. 

*  ROI  ALFRED  (le),  opéra  en  quatre  actes, 
musique  de  Joachim  Raff,  représenté  à  Wei- 
mar  vers  1850. 

*  ROI  arpad  (le),  drame  lyrique  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Th.  Verhey,  repré- 
senté en  Hollande  en  1888. 

*ROl  ARTHUR  (le),  opéra  en  trois  actes  et 
un  prologue,  musique  de  M.  Vogrich,  repré- 
senté au  théâtre  municipal  de  Hambourg,  en 
décembre  1893,  avec  un  insuccès  complet. 


ROI  BOIT  (le),  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  Jaime  et  Mestepès,  musique  de 
M.  Emile  Jonas,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  en  avril  1857.  Jouée  par  Davoust  et 
MUe  Macé. 

ROI  CANDAULE  (le),  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  M.  Michel  Carré,  mu- 
sique de  M.  Eugène  Diaz,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  le  9  juin  1865. 

ROI  CAROTTE  (le),  opéra-bouffe,  féerie 
en  quatre  actes  et  dix-huit  tableaux,  livret 
de  M.  Victorien  Sardou,  musique  de  M.  J. 
Offenbach  ;  représenté  sur  le  théâtre  de  la 
Gaîté  en  janvier  1872.  Le  livret  de  la  pièce 
a  été  tiré  d'un  conte  d'Hoffmann  qui  a  pour 
titre  :  Histoire  héroïque  du  célèbre  ministre 
Klein  Zach,  surnommé  Cinabre.  M.  Sardou  et 
son  collaborateur  M.  Offenbach  ont  adapté 
la  donnée  de  ce  conte  au  goût  du  public  con- 
temporain et  particulièrement  du  parterre 
du  théâtre  de  la  Gaîté.  Fridolin  XIV  (pour- 
quoi XIV?)  est  un  prince  fort  mauvais  sujet 
qui  songe  à  réparer  le  désordre  de  ses  affai- 
res en  épousant  la  princesse  Cunégonde,  au- 
tre drôlesse  qui  se  laisse  courtiser  par  le  roi 
Carotte  lequel,  protégé  parla  fée  Coloquinte, 
s'empare  des  Etats  de  Fridolin  et  de  sa  fian- 
cée. Le  roi  détrôné  va  chez  les  singes  ap- 
prendre la  politique.  Un  génie  bienfaisant, 
Robert-Luron,  le  fait  remonter  sur  son 
trône  et  épouser  Rosée-du-Soir,  jeune  prin- 
cesse qui,  déguisée  en  page,  a  accompagné 
le  frivole  Fridolin  dans  ses  excursions  extra- 
vagantes. Qu'au  lendemain  de  nos  désastres, 
de  l'invasion  de  notre  territoire,  de  la  cap- 
tivité de  plus  de  300.000  citoyens,  de  l'hor- 
rible guerre  civile,  il  se  soit  trouvé  un  publie 
pour  ces  sortes  d'ouvrages,  cela  est  honteux, 
et  les  hommes  doués  de  patriotisme  et  de 
cœur  en  ont  gémi.  Que  M.  Offenbach,  un 
Francfortois,  se  soit  moqué  de  tout  cela  et 
de  nous-mêmes,  il  était  dans  son  rôle,  et 
assurément,  après  avoir  fait  le  jeu  de  M.  de 
Bismarck  pendant  la  durée  de  l'empire,  ce 
rôle  lui  fut  assez  avantageux  pour  qu'il  ne 
renonçât  pas  facilement  à  le  poursuivre  tant 
qu'il  se  trouvait  des  sots,  des  libertins  et 
des  courtisanes  pour  l'y  encourager.  Mais 
qu'un  homme  de  talent  et  d'esprit  tel  que 
M.  Sardou  se  soit  commis  avec  cet  amu- 
seur au  point  de  collaborer  avec  lui,  d'écrire 
pour  sa  musique  de  guinguette  des  lazzi  et 
des  extravagances,  c'est  là  une  chose  fort 
surprenante  et  qu'aucune  considération  ne 
peut  expliquer.  La  partition  est  volumineuse, 
et  cependant  je  n'y  ai  trouvé  qu'un  quatuor, 


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celui  des  ruines  de  Pompéi,  qui  m'ait  inté- 
ressé :  tout  le  reste  porte  l'empreinte  de  la 
griffe  de  M.  Offenbach,  qui  si  longtemps 
a  égratigné  les  oreilles  des  gens  de  goût. 
Cependant,  comme  des  personnes  d'une  hu- 
meur plus  facile  ont  remarqué  divers  mor- 
ceaux, je  vais  les  faire  connaître  .-  d'abord 
une  petite  valse  en  si  bémol  qui  forme  l'ou- 
verture ;  le  rondo  de  la  princesse  Cunégonde, 
aussi  valse  en  sol;  le  chœur  qui  suit,  valse 
lente  en  si  bémol  ;  la  romance  des  Fleurs, 
chantée  par  Rosée-du-Soir,  autre  valse  en 
sol;  le  duetto  de  la  Boule,  polka  en  sol;  le 
chœur  :  Vidons  les  flacons,  valse  en  la  majeur; 
le  chœur  :  Jour  d'allégresse,  valse  en  la  ma- 
jeur ;  le  chœur:  Ah!  les  drôles  de  costumes  ! 
polka  en  mi  ;  l'air  du  roi  Carotte,  polka  en 
sol;  En  avant  les  violons,  valse  en  si  bémol; 
le  chœur  :  Jardiniers  et  jardinières,  vulgaire 
sauterie  en  sol,  décorée  par  ,1e  musicien  du 
nom  pittoresque  de  Farandole;  les  couplets 
du  diplomate  Pipertrunck  sont  chantés  sur 
un  air  de  pont-neuf.  Dans  sa  recherche  du 
laid  qu'il  poursuivit  à  outrance,  M.  Offenbach 
imagina  de  mettre  les  accents  forts  sur  les 
e  muets  et  de  faire  tomber  la  finale  sur  la  syl- 
labe que  du  mot  «  politique.  »  Je  reprends 
mon  énumération  par  la  ronde  des  chemins 
de  fer,  enfantillage  aussi  lourd  qu'une  loco- 
motive ;  par  celle  des  colporteurs  qui  chan- 
tent: Nous  venons  du  fin  fond  de  la  Perse,  sur 
l'air  à  trois  temps  d'une  tyrolienne.  Je  rap- 
pellerai le  grand  duo  de  Cunégonde  et  de 
Fridolin  :  Vers  ce  gnome  que  j'abhorre,  formé 
3e  deux  valses,  l'une  en  si  bémol,  l'autre  en 
la  bémol  ;  le  chœur  des  Fourmis,  étude  d'a- 
près nature  et  imitation  assez  réussie  ;  la 
marche  et  le  ballet  des  insectes,  où  naturelle- 
ment les  motifs  de  danse  sont  à  leur  place; 
les  couplets  du  panache,  valse  en  sol;  le 
chœur  du  marché,  polka  en  la  ;  le  chœur: 
Oh! quel  gouvernement!  autre  polka  en  ut; 
enfin  la  reprise  d'une  autre  polka  précédem- 
ment entendue  et  qui  termine  dignement 
cette  production  de  MM.  Victorien  Sardou  et 
Jacques  Offenbach.  La  pièce  du  Moi  Carotte 
a  été  jouée  par  Masset,  Soto,  Alexandre, 
Grivot,  Vicini,  Gravier,  Colenille,  Delorme, 
Mmes  Zulma  Bouffar,  Seveste,  Judic,  Lyon. 

*  ROI  DAVID  (le),  grand  opéra,  pasoles 
de  Soumet  et  Félicien  MallefUle,  musique 
d'Ernest  Guiraud,  représenté  à  la  Nouvelle- 
Orléans.  La  partition  de  cet  ouvrage,  pre- 
mière production  d'Ernest  Guiraud,  alors  fort 
jeune,  avait  été  écrite  par  lui  sur  le  poème 
de  David,  opéra  de  Mermet  représenté  à 
l'Académie  royale  de  musique  en  1846. 


*ROI  D'YS  (le),  opéra  en  trois  actes  et 
cinq  tableaux,  poème  de  M.  Edouard  Blau, 
musique  d'Edouard  Lalo,  représenté  à  l'O- 
péra-Comique  le  7  mai  1888.  —  La  légende 
du  roi  de  la  ville  d'Ys  et  de  la  submersion 
nocturne  de  la  vieille  cité  armoricaine,  englou- 
tie sous  les  flots,  était  célèbre  au  moyen  âge 
et  s'est  perpétuée  jusqu'à  nos  jours  par  la 
tradition  dans  le  pays  de  Cornouailles.  Dans 
son  beau  livre  sur  les  Chants  populaires  de  la 
Bretagne  Bargaz  Breiz,  le  comte  Hersart 
de  La  Villemarqué  la  résume  en  ces  termes  : 
—  «  Il  existait  en  Armorique,  aux  premiers 
siècles  de  l'ère  chrétienne,  une  ville,  aujour- 
d'hui détruite,  à  laquelle  l'anonyme  de  Ra- 
vennes  donne  le  nom  de  Kéris  ou  de  ville 
d'Is.  A  la  même  époque,  c'est-à-dire  vers 
l'an  440,  régnait  dans  le  pays  un  prince 
appelé  Gradlouveur,  ou  le  Grand,  par  l'au- 
teur d'un  catalogue  dressé  au  vie  siècle. 
Gradlou  eut  de  de  pieux  rapports  avec  un 
saint  personnage,  nommé  Gwénolé,  fonda- 
teur et  premier  abbé  du  premier  monastère 
élevé  en  Armorique.  Voilà  tout  ce  que  l'his- 
toire ancienne  et  contemporaine  nous  apprend 
de  cette  ville,  de  ce  prince  et  de  ce  moine  ; 
mais  la  tradition  populaire,  toujours  plus  ri- 
che que  l'histoire,  nous  fournit  d'autres  ren- 
seignements. Selon  elle,  la  ville  d'Is,  capitale 
du  roi  Gradlou,  était  défendue  contre  les  in- 
vasions de  la  mer  par  un  puits  ou  bassin  im- 
mense, destiné  à  recevoir  les  eaux  de  l'Océan 
dans  les  grandes  marées,  comme  autrefois  le 
lac  Mœris  celles  du  Nil.  Ce  puits  avait  une 
porte  scrète  dont  le  roi  seul  avait  la  clef, 
et  qu'il  ouvrait  et  fermaitlui-même  quand  cela 
était  nécessaire.  Or,  une  nuit,  pendant  qu'il 
dormait,  sa  fille,  voulant  couronner  digne- 
ment les  folies  d'un  banquet  donné  à  un 
amant,  lui  déroba  la  clef  du  puits,  courut 
ouvrir  la  porte  et  submergea  la  ville.  Saint 
Gwénolé  l'avait  prédit.  »  Ce  n'est  pas  tout, 
La  tradition  de  la  Cornouailles,  comme  celle 
du  pays  de  Galles,  comme  celle  d'Irlande,  où 
a  cours  la  même  légende,  veut  que  la  jeune 
fille  criminelle  ait  été  punie  de  son  forfait. 
Réveillé  par  le  désastre,  le  vieux  roi  veut 
fuir  le  danger;  il  monte  son  meilleur  cheval 
et,  prenant  sa  fille  derrière  lui,  il  galope  par 
la  nuit  noire.  «  Fuyant  à  toute  bride  sa  capi- 
tale envahie  par  les  flots,  qui  le  poursuivaient 
lui-même  et  qui  mouillaient  déjà  les  pieds  de 
son  cheval,  il  emportait  sa  fille  en  croupe 
lorsqu'une  voix  terrible  lui  cria  par  trois 
fois  :  Repousse  le  démon  assis  derrière  toi! 
Le  malheureux  père  obéir,  et  soudain  les  flots 
s'arrêtèrent.  » 


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Telle  est  la  légende  qui  a  servi  de  point  de 
départ  à  M.  Edouard  Blau  pour  la  construc- 
tion de  son  poème  du  Roi  d'Ys.  Au  premier 
abord,  il  semblerait  difficile  de  trouver  là 
prétexte  à  un  livret  d'opéra.  Le  sujet  est  un 
peu  sombre  et  un  peu  nu.  Sombre,  il  l'est 
resté,  et  peut-être  est-ce  là  le  plus  grave  dé- 
faut du  drame,  dont  la  note  unique  et  domi- 
nante excite  toujours  une  impression  pénible 
et  presque  douloureuse.  On  peut  faire  encore 
à  l'auteur  un  autre  reproche  :  celui  d'une 
trop  grande  simplicité  dans  les  moyens  em- 
ployés. M.  Blau  n'a  pas  voulu  chercher  ou 
n'a  pas  su  trouver  les  épisodes  secondaires, 
mais  utiles,  qui  lui  eussent  permis  de  corser 
indirectement  son  action  en  lui  donnant  la 
variété  nécessaire.  Il  a  négligé  d'éclairer  son 
sujet,  de  lui  donner  un  peu  d'air  en  y  intro- 
duisant certains  éléments  pittoresques  et  à 
côté  qui  auraient  eu  l'avantage  inappréciable 
de  lui  apporter  le  mouvement,  la  couleur  et 
la  vie,  en  même  temps  qu'il  aurait  offert  au. 
musicien  les  contrastes  que  la  scène  lyrique 
exige  d'une  façon  si  impérieuse.  Quoi  qu'il 
en  soit,  voici  comment  il  a  conçu  son  livret. 

On  sait  qu'aux  premiers  temps  historiques, 
la  Bretagne  était  partagée  en  un  certain 
nombre  de  petits  royaumes,  dont  les  princi- 
picules  étaient  presque  toujours  en  guerre 
entre  eux.  Nous  voyons  donc  que  le  roi  d'Ys 
est  précisément  en  état  de  guerre  avec  un  de 
ses  jeunes  rivaux  le  prince  Karnac,  et  que 
pour  mettre  fin  aux  hostilités,  il  s'est  décidé 
à  conclure  avec  lui  une  alliance  de  famille, 
comme  cela  se  pratiquait  souvent  au  moyen 
âge.  La  fille  aînée  du  roi,  la  belle  Margared, 
épousera  Karnac,  et  celui-ci  succédera  au 
vieux  monarque  lorsque  la  mort  l'enlèvera  à 
l'amour  de  ses  sujets  et  aux  chagrins  de  ce 
monde.  Cette  union  laisse  Margared  froide 
et  indifférente.  Non  que  son  cœur  n'ait  jus- 
qu'alors jamais  parlé;  elle  aimé  passionné- 
ment au  contraire  un  jeune  guerrier,  chef 
d'une  expédition  envoyée  au  loin  par  le  roi 
d'Ys.  Mais  depuis  le  départ  de  cette  expédi- 
tion on  n'en  a  plus  eu  de  nouvelles,  soit 
qu'elle  soit  tombée  aux  mains  des  ennemis, 
soit  que  la  mer,  ce  minotaure,  ait  englouti 
les  navires  qui  la  portaient.  Margared,  désen- 
chantée, considère  comme  mort  celui  qu'elle 
aimait,  et  voilà  pourquoi  elle  accepte  avec 
indifférence  l'époux  que  son  père  lui  a  choisi. 

La  jeune  sœur  de  Margared,  la  candide 
Rozenn,  aimait  aussi  l'un  des  braves  qui  sont 
partis  à  l'aventure,  le  chevalier  Mylio.  Mais, 
plus  confiante  que  sa  sœur  dans  le  destin, 
elle  ne  désespère  pas  de  le  revoir.  «  Je  t'at- 


tends, je  t'appelle,  »  s'éerie-t-elle  en  pensant 
au  bien- aimé  : 

Par  une  chaîne  trop  forte 
Tous  deux  nous  étions  unis. 
Puisque  je  ne  suis  pas  morte, 
Tes  jours  ne  sont  pas  finis. 

Et  comme  elle  prononce  ces  mots,  Mylio 
apparaît  à  ses  yeux,  Mylio,  vainqueur  de  ses 
ennemis,  et  qui  revient,  chargé  de  trésors  et 
de  gloire. 

Mais  voici  l'heure  de  la  cérémonie  nuptiale. 
Karnac  s'avance  à  la  tête  de  ses  soldats.  Il 
vient  chercher  Margared,  pour  faire  bénir 
leur  union.  Rozenn  a  rejoint  sa  sœur,  et,  ne 
ne  pouvant  cacher  sa  joie,  elle  lui  apprend  le 
retour  inattendu  de  Mylio.  Cette  révélation 
change  aussitôt  les  desseins  de  Margared. 
«  Lui  vivant!  »  s'écrie-t-elle, 

et  j'irais 

Me  lier  follement  d'une  chaîne  éternelle  ! 

et  elle  refuse  résolument  le  mariage  qu'elle 
avait  accepté.  Karnac,  furieux  de  se  voir  joué 
de  la  sorte,  déclare  alors  au  roi  que  c'est 
désormais  entre  eux  une  guerre  sans  merci, 
et  pour  preuve  il  lui  jette  son  gant  en  guise 
de  défi.  Mylio  paraît  sur  ces  entrefaites,  re- 
lève le  gant  et  jure  au  roi  que  lui  et  ses  com- 
pagnons combattront  cet  ennemi  jusqu'à  la 
victoire. 

On  devine  que  Mylio  est  l'homme  aimé  des 
deux  sœurs.  Seulement,  tandis  qu'il  rend  à 
Rozenn  amour  pour  amour,  Margared  le 
laisse  indifférent.  Au  moment  où  il  va  s'éloi- 
gner pour  combattre  Karnac,  il  s'ouvre  au 
roi,  son  maître,  et  celui-ci  lui  promet  Rozenn 
s'il  revient  vainqueur.  C'est  alors  que  Marga- 
red, dans  une  scène  violente  avec  sa  sœur, 
éclate  en  imprécations  contre  la  pauvre  en- 
fant, qui  la  conjure  en  vain  d'être  clémente  et 
qui  cherche  à  calmer  sa  douleur.  Rien  n'y 
fait,  et  Margared  jure  de  se  venger.  L'occa- 
sion ne  tarde  pas  à  s'offrir  à  elle.  Mylio  est 
de  retour,  victorieux,  et  son  mariage  avec 
Rozenn  va  se  célébrer.  Karnac,  vaincu  par 
lui,  a  échappé  au  massacre  de  ses  compa- 
gnons, et,  le  cœur  gonflé  de  rage,  se  trouve 
en  présence  de  Margared,  dont  la  haine  ne 
cherche  qu'à  s'assouvir.  Celle-ci  lui  apprend 
que  la  ville  n'est  protégée  contre  la  mer  que 
par  une  écluse,  et  tous  deux  s'en  vont  ouvrir 
cette  écluse.  La  ville  est  aussitôt  envahie  par 
les  eaux,  dont  le  flot,  montant  toujours,  fait 
d'innombrables  victimes.  Le  roi  d'Ys  et  tout 
son  peuple  fuient  devant  la  mer  en  furie, 
cherchant  vainement  un  refuge  contre  les 
vagues  impitoyables.  Devant  ce  spectacle 
terrible.   Margared   sent   l'horreur   de    son 


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crime.  Elle  s'en  confesse  devant  tous,  et  tan- 
dis que  la  colère  populaire  s'élève  contre  elle 
en  imprécations  et  en  malédictions,  elle,  sa- 
chant que  le  sacrifice  de  sa  vie  devra  apaiser 
la  colère  céleste,  s'élance  au  sommet  d'un 
rocher,  d'où  elle  se  précipite  dans  les  flots. 
La  mer,  après  avoir  englouti  sa  proie,  se 
retire  bientôt,  et  la  ville  est  sauvée.  Tel 
est  le  poème  du  Roi  d'Ys.  Tout  incomplet 
qu'il  soit,  il  offrait  au  musicien  quelques  si- 
tuations vraiment  dramatiques,  qui  permet- 
taient à  celui-ci  de  donner  sa  mesure  sous  ce 
rapport. 

Il  n'est  pas  inutile  de  faire  remarquer  ici 
que  notre  tempérament  français,  si  sage,  si 
modéré,  si  logique,  se  fait  jour  malgré  tout 
et,  le  moment  venu,  en  dépit  qu'on  en  ait, 
balaye  impitoyablement  toutes  les  idées  faus- 
ses, toutes  les  chimères  dont  l'esprit  aime 
parfois  à  se  repaître.  Lalo,  qui,  par  malheur, 
ne  devait  pas  longtemps  survivre  à  l'appari- 
tion de  son  œuvre,  Lalo  s'était  toujours 
trouvé  à  la  tête  de  nos  wagnériens  les  plus 
ardents,  les  plus  avancés,  les  plus  intransi- 
geants. Eh  bien,  ce  wagnérien  si  fougueux  a 
montré,  dans  le  Roi  d'Ys,  qu'il  faisait  litière, 
dans  la  pratique,  des  principes  extravagants 
qu'il  soutenait  en  théorie.  La  partition  de  cet 
ouvrage  est  une  œuvre  courte,  nette,  rapide, 
qui  n'est  guère  autrement  coupée  que  nos 
opéras  traditionnels,  avec  des  airs,  des  duos, 
des  ensembles,  une  œuvre  dans  laquelle  le 
musicien  va  toujours  droit  au  but,  sans  se 
perdre  et  s'égarer  dans  d'insipides  disserta- 
tions, une  œuvre  qui,  malgré  sa  richesse  sym- 
phonique,  est  le  triomphe  des  voix  sur  l'or- 
chestre, où  chaque  élément  occupe  la  place 
qu'il  doit  avoir,  où  ceux  qui  doivent  chanter 
chantent,  tandis  que  ceux  qui  doivent  accom- 
pagner se  bornent  à  accompagner.  Que  cet 
accompagnement  soit  plus  ou  moins  recher- 
ché, plus  ou  moins  brillant,  là  n'est  pas  la 
question  ;  ce  qui  est  certain,  c'est  qu'il  reste 
ce  qu'il  doit  être,  et  que  le  véritable  maître 
de  la  situation  musicale,  l'élément  actif  et 
prépondérant,  c'est,  comme  le  veulent,  comme 
l'indiquent  la  raison,  la  logique  etlesens  com- 
mun, la  seule  voix  humaine.  En  un  mot,  et 
pour  résumer  ces  réflexions,  si  la  partition 
très  puissante,  très  remarquable  du  Roi  d'Ys 
est  une  œuvre  de  progrès  —  et  ceci  est 
incontestable  —  ce  n'est  ni  une  œuvre  de 
combat,  ni  même  une  œuvre  de  tendances. 
Cela  me  parait  d'autant  plus  utile  à  constater 
que  c'est  peut-être  là  l'une  des  causes  du 
succès  éclatant  qu'elle  a  obtenu. 

L'ouverture,  connue  dès  longtemps  par  son 


exécution  dans  les  concerts,  n'en  est  pas,  à 
mon  sens,  le  meilleur  morceau,  car  je  la 
trouve  excessive  dans  ses  développements 
et  trop  brutale  dans  ses  moyens.  Mais  dès  le 
lever  du  rideau  sur  le  premier  acte  se  pré- 
sente une  jolie  page  vocale,  le  chœur  :  Noël! 
Noël!  d'un  bon  dessin  et  d'une  heureuse  so- 
norité, que  suit  le  duo  des  deux  sœurs,  dans 
lequel  se  trouve  une  cantilène  d'un  sentiment 
tendre  et  délicat  :  En  silence  pourquoi  souf- 
frir? placée  dans  la  bouche  de  Rozenn.  Moins 
heureuse  est  la  scène  de  Rozenn,  qui  n'est 
pas  très  bien  venue  et  dont  le  caractère  mé- 
lodique est  nul.  Mais  dans  celle  qui  amène  le 
finale,  la  phrase  du  roi  :  Aux  jours  futurs  je 
dois  songer,  est  d'une  ampleur  remarquable, 
et  toute  la  fin  de  l'acte,  avec  le  défi  de  Kar- 
nak,  est  pleine  de  mouvement,  fiévreuse  et 
animée. 

Le  seeond  acte  est  plus  corsé.  Il  commence 
par  un  air  de  Margared,  qui  se  fait  remar- 
quer par  sa  vigueur  et  son  élan  passionné. 
Vient  ensuite  un  excellent  quatuor  qui  ren- 
ferme un  épisode  charmant,  celui  de  la  vision 
de  Mylio  :  Sur  l'autel  de  saint  Corentin.  La 
grande  scène  de  Margared  et  de  Rozenn  est 
bien  inégale  :  les  imprécations  de  la  premier© 
sont  vraiment  accompagnées  avec  trop  de 
violence  ;  il  n'est  pas  besoin  de  tant  de  trom- 
pettes, de  trombones  et  de  timbales  pour 
produire  un  effet  dramatique  ;  mais  la  canti- 
lène de  Rozenn  parlant  de  son  amour  :  Un 
jour,  il  est  venu  dans  le  fond  de  nos  cœurs,  est 
tendre,  ingénue  et  d'une  jolie  couleur,  et  le 
contraste  du  caractère  des  deux  femmes  y 
est  indiqué  d'une  façon  frappante.  Le  chœur 
triomphal  du  retour  de  Mylio  est  bien  bruyant 
encore.  J'aime  mieux  la  belle  scène,  très  vi- 
goureuse, très  dramatique,  dans  laquelle 
Margared  entraîne  Karnac  à  la  vengeance, 
et  plus  encore  celle  de  l'apparition  de  saint 
Corentin,  qui  cherche  à  les  détourner  de  leur 
projet.  Celle-ci,  très  bien  traitée,  est  d'un  effet 
très  puissant  avec  son  accompagnement  d'or- 
gue et  l'intervention  lointaine  des  voix  angé- 
liques,  qui,  tranchant  d'une  façon  si  heureuse 
avec  le  chant  grave  du  saint,  produit  une 
excellente  impression. 

Mais  voici  le  point  culminant  de  l'œuvre, 
et  celui  dont  le  succès  a  été  le  plus  complet. 
Tout  ce  premier  tableau  du  troisième  acte 
est  beau  d'un  bout  à  l'autre,  d'une  beauté 
achevée,  sans  l'apparence  même  d'uue  fai- 
blesse. Le  chœur  dialogué  avec  danse  qui 
sert  d'introduction  est  d'un  très  heureux 
effet,  avec  son  rythme  élégant  et  souple.  Les 
Stances  de  Mylip  qui  viennent  ensuite  :  Va*» 


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nement,  ô  ma  bien-aimée,  entrecoupées  par  des 
réponses  du  chœur,  sont  absolument  char- 
mantes, d'un  dessin  mélodique  plein  de  grâce 
et  d'élégance,  relevé  par  de  jolies  harmonies 
et  un  accompagnement  discret  de  violons  en 
pizzicato.  Les  strophes  par  lesquelles  Rozenn 
répond  à  son  amant  sont  délicieuses  aussi, 
d'un  caractère  plein  de  tendresse,  et  fort  jo- 
liment soutenues  par  les  violons  et  les  vio- 
loncelles. Un  petit  subterfuge  harmonique, 
qui  consiste  à  laisser  incomplets  la  plupart 
des  accords,  contribue  à  donner  une  couleur 
toute  particulière  à  ces  strophes  charmantes. 
Il  faut  signaler  encore  dans  ce  tableau  le  cor- 
tège de  la  noce  et  le  petit  chœur  religieux  qui 
l'accompagne,  la  scène  superbe  de  Karnac  et 
de  Margared,  pleine  d'une  énergie  farouche, 
le  duo  de  Mylio  et  de  Rozenn,  qui  ne  semble 
pas  reposer  sur  un  plan  appréciable,  mais 
d'où  s'épand  comme  un  charme  mystérieux 
et  plein  de  poésie,  et  enfin  la  scène  de  Ro- 
zenn, de  Margared  et  du  roi,  où  l'invocation 
de  celui-ci  :  Et  surtout,  Dieu  bon!...  produit 
un  excellent  effet.  Le  dernier  tableau,  celui 
de  l'inondation  et  de  la  mort  de  Margared  a 
complété  le  succès  de  cette  œuvre  noble, 
forte,  puissante,  qui  n'est  pas  exempte  de 
défauts  sans  doute,  mais  qui  ne  peut  avoir 
été  enfantée  que  par  un  artiste  de  premier 
ordre  et  supérieurement  doué. 

Le  Moi  d'Ys  était  interprété  d'une  façon 
6uperbe  par  Mlle  Deschamps  (Margared), 
Mile  simonnet  (Rozenn),  MM.  Talazac  (My- 
lio), Bouvet  (Karnac),  Cobalet  (le  roi)  etFour- 
nets  (saint  Corentin). 

ROI  d'yvetot  (le),  opéra  -comique  en 
trois  actes ,  paroles  de  MM.  de  Leuven  et 
Brunswick,  musique  d'Adolphe  Adam,  re- 
présenté à  TOpéra-Comique  le  13  octobre 
1842.  C'est  une  paraphrase  très  libre  de  la 
chanson  de  Béranger.  Josselyn,  ancien  mar- 
chand drapier,  possède  le  testament  du  feu  roi 
d'Yvetot,  qui  l'institue  son  successeur.  Amou- 
reux de  la  paix  à  tout  prix,  et  loin  de  faire 
valoir  aucune  prétention  à  la  royauté,  Jos- 
selyn ne  songe  qu'à  faire  ses  quatre  repas 
tout  en  se  disposant  à  marier  sa  fille  Mar- 
guerite au  jeune  Adalbert,  neveu  d'un  com- 
mandeur de  Malte.  Mais  son  ambitieuse  mé- 
nagère Jeanneton  surprend  son  secret,  et  fait 
reconnaître  son  maître  roi  d'Yvetot.  Le 
commandeur  de  Malte  lui  déclare  la  guerre 
dans  les  formes  et  somme  son  neveu  d'aban- 
donner sa  fiancée  et  de  se  faire  chevalier  de 
Malte.  Tout  est  en  désarroi  dans  cette  prin- 
cipauté de  carton  ;  mais  tout  à  coup  le  com- 
mandeur apprend  que  celle  au'il  refuse  pour 


sa  nièce  est  sa  fille,  abandonnée  par  lui  dès 
sa  naissance;  que  Marguerite  a  été  recueillie 
par  le  marchand  drapier  et  élevée  comme  sa 
fille  sous  le  nom  de  Marguerite.  Rien  ne 
s'oppose  plus  à  ce  que  la  pièce  finisse  par  le 
mariage  désiré.  La  musique  de  cet  opéra  a 
été  écrite  avec  cette  facilité  et  cette  grâce 
bourgeoise  qu'Adolphe  Adam  a  mises  dans 
tous  ses  ouvrages.  L'ouverture  est  une  des. 
meilleures  de  ce  musicien  ;  l'effet  sur  ie  pu- 
blic y  est  habilement  ménagé.  Les  couplets  : 
Fi  des  honneurs,  ont  obtenu  le  succès  popu- 
laire qu'ils  méritaient.  Les  Couplets  du  mou- 
lin ont  plus  d'originalité.  On  a  remarqué 
dans  le  second  acte  le  duo  pour  ténor  et 
basse:  Allons,  point  d'indigne  faiblesse ,  et  le 
quatuor  :  Dites,  dites-lui.  Le  troisième  acte 
n'offre  guère  de  saillant  qu'une  romance  de 
ténor  assez  bien  tournée  :  Marguerite,  à 
vous  pour  la  vie.  La  chanson  :  //  était  un  roi 
d' Yvetot ,  faisait  partie  nécessairement  du 
programme  de  la  partition.  Chollet  a  très 
bien  joué  le  rôle  de  Josselyn,  et  MUe  Darder 
celui  de  Jeanneton.  Grard,  Mocker,  Audran 
et  MUe  Rouvroy  ont  interprété  les  autres 
rôles. 

ROI  D'YVETOT  (le),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Chabrillat  et  Emery, 
musique  de  M.  L.  Vasseur ,  représenté  au 
théâtre  Taitbout  le  3  avril  1876.  Cet  ouvrage, 
d'un  goût  plus  que  médiocre,  n'a  pas  réussi  ; 
on  a  remarqué  le  chœur  de  la  Nuit,  un  duo 
et  une  jolie  romance  de  soprano.  Chanté  par 
Bonnet,  Laurent,  Gobin,  M^es  Prelly  et  Des- 
clauzas. 

*  ROI  DE  BOHÊME  (le),  opéra-comique  fran- 
çais, paroles  de  Henri  de  Saint-Georges,  musi- 
que de  M.  Martin  Lazare,  représenté  sur  le 
théâtre  Royal  de  La  Haye  le  1er  avril  1852. 
Cet  ouvrage  avait  été  présenté  à  un  concours 
ouvert  par  le  roi  des  Pays-Bas  et  avait  obtenu 
le  prix. 

ROI  DE  BOHÊME  (le)  ,  opéra-comique  en 
trois  actes,  musique  de  Vander  Does,  repré- 
senté au  théâtre  de  La  Haye  vers  1855. 

*  ROI  DE  CARREAU  (le),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Leterrier  et 
Vanloo,  musique  de  M.  Théodore  de  Lajarte, 
représenté  aux  Nouveautés  le  26  octobre  1S83. 
Livret  assez  amusant  bien  que  sans  grande 
nouveauté,  qui  faisait  revivre  le  Paris  du 
xvie  siècle  et  dans  lequel  perçait  une  pointe 
aimable  de  sentiment,  musique  fraîche,  gra- 
cieuse, dont  plusieurs  morceaux  étaient 
vraiment  charmants,  tel  que  la  ronde  :  On  a 


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construit  un  navire,  l'excellent  trio  bouffe  : 
Sur  la.  terre  étrangère,  les  gentils  couplets  ; 
Quand  vient  le  dimanche,  etc.  ;  tel  était  le  Roi 
de  carreau,  dont  l'interprétation  était  confiée 
à  MM.  Brasseur,  Berthelier,  Vauthier,  Albert 
Brasseur,  Tony  Riom,  Scipion,  Mmes  Vail- 
lant-Couturier et  Mili-Meyer. 

*ROi  de  cracovie  (le),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Laroche,  musique  de 
M.  Charles  Haring,  représentée  à  Bordeaux 
le  14  février  1893. 

ROI  DE  lahore  (le),  opéra  en  cinq  actes 
et  six  tableaux,  livret  de  M.  Louis  Gallet, 
musique  de  M.  Jules  Massenet,  représenté  à 
l'Opéra  le  27  avril  1877.  L'idée  du  poème  de 
cet  opéra  a  de  la  grandeur,  mais  l'affabulation 
manque  de  l'élément  qui  touche  le  cœur  du 
spectateur,  émeut  sa  sensibilité  ;  cet  élément 
est  le  côté  humain,  c'est  l'expression  de  sen- 
timents naturels.  Une  donnée  qui  est  toute 
de  convention  peut  étonner,  elle  ne  touche 
pas.  Le  drame  a  beau  être  placé  à  l'extrémité 
du  monde,  à  une  époque  reculée,  au  sein 
d'une  civilisation  différente  de  la  nôtre,  à 
Kmer,  dans  la  ville  d'Angkor,  quelque  part 
que  ce  soit,  l'âme  humaine  doit  s'y  retrouver 
vivante,  avec  ses  passions  et  avec  une  sanc- 
tion de  ses  vertus  ou  de  ses  crimes.  Si  cet 
élément  essentiel  est  omis,  la  curiosité  rem- 
place l'intérêt  et  le  compositeur  ne  peut  vi- 
vifier son  inspiration  près  d'un  foyer  éteint. 
Ces  réserves  faites  sur  la  conception  de  l'idée 
du  livret  du  Roi  de  Lahore,  je  ne  fais  aucune 
difficulté  de  reconnaître  que  la  forme  en  est 
poétique  et  qu'il  offre  des  vers  favorables  à 
la  musique. 

Le  livret  du  Roi  de  Lahore  a  beaucoup  d'a- 
nalogie avec  celui  de  l'opéra  de  la  Vestale, 
comme  on  va  le  voir.  Alim,  roi  de  Lahore, 
aime  en  secret  Sità,  jeune  prêtresse  et  nièce 
du  grand  prêtre  Timour  ;  il  vient  chaque  soir 
la  trouver  dans  le  temple  !  C'est  sur  ces  en- 
trefaites qu'on  apprend  que  le  sultan  Mah- 
moud s'approche  des  murs  de  Lahore  qu'il 
menace  d'envahir.  Le  peuple  invoque  la  pro- 
tection de  sa  triple  divinité.  Scindia,  brûlant 
d'une  passion  violente  pour  la  jeune  prêtresse, 
vient  demander  sa  main  au  grand  prêtre,  qui 
la  lui  refuse  parce  qu'elle  a  déjà  prononcé  ses 
vœux  sacrés,  dont  le  roi  seul  a  le  pouvoir  de 
la  relever.  Scindia  est  puissant  ;  après  Sélim 
il  est  le  plus  grand  seigneur  du  royaume.  Il  sait 
qu'un  inconnu  s'introduit  le  soir  dans  le  tem- 
ple et  il  exige  que  Sità  soit  interrogée.  Dans 
un  second  tableau,  qui  représente  le  sanctuaire 
d'Indra,  Scindia  s'efforce  de  faire  partager  son 


amour  à  Sità  qui  le  repousse.  Le  gong  sacré 
retentit  ;  tous  les  prêtres  arrivent  et,  en  leur 
présence,  Scindia  dénonce  le  crime  de  Sità, 
qui  doit  l'expier  par  la  mort.  Son  complice 
se  déclare  ;  il  est  le  roi  ;  il  obtient  le  pardon 
de  la  prêtresse  parjure  et  s'engage  à  sauver 
la  patrie  du  danger  qui  la  menace,  si  Timour 
lui  accorde  la  main  de  sa  nièce.  Le  grand 
prêtre  y  consent.  Scindia  jure  de  se  venger 
de  cet  affront. 

Au  second  acte,  les  armées  sont  en  pré- 
sence dans  la  plaine  de  Thôl.  Sità  se  livre  à 
l'espérance  de  voir  Alim  victorieux  ;  loin  de  là, 
le  roi  est  frappé  dans  la  mêlée  par  Scindia. 
Les  troupes  d'Alim,  privées  de  leur  chef,  fuient 
en  désordre.  Scindia  les  ramène  à  Lahore, 
tandis  que  le  roi,  blessé,  meurt  dans  les  bras  de 
Sità. 

Le  troisième  acte  se  passe  dans  le  para- 
dis d'Indra.  Au  milieu  des  félicités  célestes, 
des  chœurs  de  danses  des  apsaras,  Alim 
est  malheureux  et  regrette  la  bien-aimée 
qu'il  a  laissée  sur  la  terre.  Il  demande  à  In- 
dra de  revivre  à  quelque  condition  que  ce 
soit.  Le  dieu  lui  permet  de  revenir  sur  la 
terre,  mais  sous  la  forme  d'un  simple  mortel 
et  dans  la  plus  humble  condition.  En  outre,  il 
devra  mourir  au  moment  où  Sità  mourra 
elle-même.  Alim  accepte  ces  conditions. 

Au  quatrième  acte,  Alim  erre  inconnu  autour 
de  son  palais,  où  règne  son  rival  qui  va  épouser 
Sità.  La  ville  a  été  délivrée  de  ses  ennemis  et 
le  peuple  témoigne  son  allégresse  par  des  fê- 
tes, lorsqu'au  milieu  d'un  magnifique  cortège 
Scindia  s'avance  pour  accueillir  Sità  qu'on 
amène  au  palais.  Alim  se  présente  et  veut  se 
faire  reconnaître  en  réclamant  ses  droits. 
Scindia  et  toute  sa  cour  le  traitent  d'impos- 
teur, et  le  pauvre  Alim  serait  immolé  sur 
place  si  le  grand  prêtre  ne  le  protégeait  en 
déclarant  qu'il  a  perdu  la  raison,  que,  par  ce 
fait,  il  est  devenu  un  être  sacré ,  et  qu'il  est 
interdit  par  la  religion  d'attenter  à  ses  jours. 

Au  cinquième  acte,  Sità,  qui  s'est  arrachée 
des  bras  de  Scindia,  est  venue  se  réfugier 
dans  le  sanctuaire  d'Indra  ;  Alim  vient  l'y  re- 
joindre. Les  deux  amants,  confondant  leurs 
espérances  avec  leurs  illusions,  se  préparent 
à  fuir  ensemble,  lorsque  Scindia  pénètre  dans 
le  sanctuaire  par  une  porte  secrète.  Sità  se 
donne  alors  la  mort  et,  en  même  temps,  Alim 
tombe  frappé  du  même  coup,  selon  la  volonté 
du  dieu.  Le  fond  de  la  scène  change  et  l'on 
voit  les  deux  amants  monter  ensemble  au 
séjour  des  bienheureux,  tandis  que  Scindia 
reconnaît  qu'une  main  divine  est  étendue  sur 
sa  tête  et  punira  ses  crimes. 


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Ce  livret,  par  son  caractère  grandiose  et  un 
peu  hyperbolique,  par  ses  contrastes  tour  à 
tour  violents  et  paradisiaques,  convenait  aux 
tendances  naturelles  du  compositeur  telles 
qu'elles  se  sont  manifestées  jusqu'ici  dans  ses 
précédents  ouvrages,  tour  à  tour  impétueuses 
et  empreintes  d'une  certaine  religiosité.  Pos- 
sédant une  vaste  connaissance  de  toutes  les 
sonorités  de  l'orchestration,  il  en  a  prodigué 
les  ressources  et  les  effets  peut-être  au  delà 
de  ce  qu'une  pleine  possession  de  lui-même 
lui  suggérera  certainement  dans  la  carrière 
brillante  qu'il  aura  à  parcourir.  La  perfection 
d'une  œuvre  réside  dans  l'équilibre  de  toutes 
les  parties  qui  la  composent.  Les  morceaux 
qui  ont  produit  le  plus  d'effet  sont  d'abord  : 
l'ouverture,  qui  est  pleine  de  verve  et  de  ca- 
ractère ;  le  chœur,  Bientôt  les  musulmans;  le 
duo  de  Scindia  et  de  Timour;  le  chœur  des 
prêtresses;  le  récit  de  la  vision  par  Sità  ;  le 
bel  ensemble,  Viens,  je  ne  serai  pas  ton  maî- 
tre. Tout  ce  premier  acte  est  remarquable. 
Dans  le  second  acte, je  signalerai  la  scène  des 
soldats  jouant  aux  échecs  et  le  duetto  pour 
voix  de  femmes.  L'acte  qui  suit  se  passe  dans 
le  paradis  d'Indra,  où  M.  Halanzier  a  accu- 
mulé toutes  les  magnificences  dont  l'Opéra 
français  est  susceptible.  On  a  remarqué  la 
marche  céleste,  les  motifs  du  ballet,  entre 
autres  un  solo  de  saxophone  et  une  valse 
lente,  et,  par-dessus  tout,  l'incantation  dite 
par  Indra,  Qu'il  soit  lui,  qu'il  ne  soit  plus  lui, 
reprise  par  le  chœur,  dont  la  sonorité  arrive 
aux  dernières  limites  de  l'intensité.  Le  mor- 
ceau le  plus  applaudi  de  tout  l'ouvrage  est  la 
cantilène  chantée  au  quatrième  acte  par  Scin- 
dia :  Promesse  de  mon  avenir.  On  distingue 
encore  dans  le  finale  une  phrase  d'un  grand 
effet,  C'est  un  dieu  gui  l'inspire.  Au  cinquième 
acte,'si  on  en  excepte  l'air  pathétique  de  Sità, 
De  ma  douleur  que  la  mort  me  délivre,  la  mu- 
sique est  subordonnée  exclusivement  au 
drame,  d'après  une  théorie  d'outre-Rhin  ac- 
ceptée et  mise  en  œuvre  par  nos  composi- 
teurs français  avec  trop  de  docilité,  à  mon 
avis.  Comme  dans  les  opéras  de  M.  Wagner, 
M.  Massenet  a  reproduit  çà  et  là  des  phrases 
caractéristiques  qui  donnent,  il  est  vrai,  une 
sorte  d'unité  à  l'œuvre  dramatique.  Cet  effet 
a  été  souvent  employé  par  les  plus  grands 
maîtres  avant  M.  Wagner,  mais  avec  discré- 
tion. Si  on  abusait  de  ce  procédé,  il  en  résu.- 
terait  quelque  monotonie  et  le  but  ne  serait 
pas  atteint.  L'interprétation  de  cet  ouvrage, 
monté  avec  un  grand  luxe  de  décors  et  de 
costumes,  a  été  excellente.  Les  principaux 
rôles  ont  été  chantés  par  MM.  Salomon,  La- 


salle,  Boudouresque,  Menu  ;  MHes  de  Reszké 
et  Fouquet. 

*  ROI  DE  LÉON  (le),  «  opéra  romantico- 
comique  »,  musique  de  M.  V.  E.  Becker,  repré- 
senté au  théâtre  municipal  de  Wiirzbourg  en 
1885. 

ROI  DE  SICILE  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  F.  Soulié  et  Dulac,  musique 
de  Casimir  Gide,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
que  le  17  octobre  1 83 1 .  C'est  une  erreur  de  deux 
hommes  d'esprit.  A  cette  époque  le  public 
croyait  encore  au  genre  opéra-comique  et 
n'admettait  pas  cette  bouffonnerie  à  ou- 
trance, sans  art,  qu'il  s'est  laissé  imposer  de- 
puis. Aussi  la  pièce  fut-elle  jouée  au  milieu 
des  sifflets.  En  voici  le  sujet  :  Un  jeune  mu- 
sicien du  nom  de  Sainville  compte  sur  le 
succès  d'un  opéra  pour  payer  ses  créanciers. 
Il  est  hébergé  par  M.  Potain,  dont  il  aime  la 
fille;  mais  il  est  contrarié  dans  ses  projets 
par  les  sieurs  Bon-Nez  et  Joyaux.  Notre  mu- 
sicien, pour  apaiser  ce  dernier  qui  le  menace 
de  le  faire  incarcérer  s'il  ne  lui  paye  un  a- 
compte  de  300  francs,  imagine  de  faire  passer, 
aux  yeux  de  M.  Potain,  M.  Joyaux  pour  le 
roi  de  Sicile  détrôné  et  lui-même  pour  le 
prince  héréditaire.  Il  obtient  ainsi  du  bon- 
homme la  somme  désirée,  et  si  le  père  de 
Sainville  n'arrivait  à  temps  pour  tirer  son  fils 
d'affaire  d'une  manière  plus  honorable,  l'im- 
moralité le  disputerait  à  l'extravagance  dans 
cette  pièce  due  cependant  à  un  romancier 
célèbie,  à  l'auteur  de  la  Famille  de  Lusigny 
et  des  Mémoires  du  diable.  Quoique  associée 
à  un  aussi  mauvais  livret,  la  musique  de  Ca- 
simir Gide  a  été  remarquée.  Sa  partition 
renferme  plusieurs  chants  heureux,  des  effets 
bien  combinés,  un  bon  quintetto  et  unejolie 
romance  chantée  par  Thénard.  Les  qualités 
que  les  connaisseurs  surent  distinguer  dans 
sa  musique  lui  valurent  l'honneur  de  colla- 
borer avec  Halévy  dans  le  grand  ballet  en 
cinq  actes  la  Tentation ,  accompagné  de 
chœurs,  qui  fut  donné  à  l'Opéra  l'année  sui- 
vante et  qui  obtint  un  grand  succès.  Plu- 
sieurs airs  de  danse,  composés  par  Casimir 
Gide,  eurent  beaucoup  de  vogue. 

ROI  DE  SION  (le),  opéra  allemand,  musi- 
que de  Markull,  repr,  à  Dantzick  vers  1845. 

ROI  DES  aunes  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  livret  de  MM.  J.  Wallinger  frères, 
musique  de  M.  Edmond  Weber;  représenté 
au  théâtre  de  Strasbourg  en  février  1869. 
Les  Strasbourgeois  se  sont  montrés  sympa- 
thiques à  cette  œuvre  éclose  à  l'ombre  de 


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leur  clocher  et  ont  déclaré  que  certaine  bal- 
lade et  certain  quatuor  étaient  des  chefs- 
d'œuvre.  C'est  d'un  bon  augure  pour  la  car- 
rière de  M.  Edmond  Weber. 

ROI  DES  ELFES  (leJ  ,  opéra  allemand  , 
musique  de  Kocher,  représenté  à  Stuttgard 
au  commencement  du  xixe  siècle. 

*  ROI  des  escrocs  (le),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Éwald  et  Bennecke,  mu- 
sique de  M.  F.  Baier,  représentée  avec  suc- 
cès, le  6  mars  1890,  au  th.  municipal  de  Cassel. 

roi  DES  GÉNIES  (le),  opéra  allemand, 
musique  de  Weber  (Frédéric-Dionis),  repré- 
senté à  Prague  avec  succès  le  1"  juin  1800. 

Roi  DES  HALLES  (le),  opéra-comique  en 
trois  actes  et  quatre  tableaux,  paroles  de 
MM.  de  Leuven  et  Brunswick,  musique  d'A  dol- 
phe  Adam,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  le 
]  1  avril  1853.  Le  duc  de  Beaufort  a  été  singu- 
lièrement transfiguré  par  les  auteurs  du  li- 
vret. Il  a  une  fille  naturelle,  la  jolie  Mariette, 
qu'il  fait  élever  chez  un  épicier  de  Paris.  L'in- 
térêt qu'il  lui  porte  fait  croire  à  un  agent  de 
Mazarin  qu'elle  est  sa  maîtresse,  et  comme  il 
est  poursuivi  pour  unemazarinade  dont  il  est 
l'auteur,  Mariette  est  enlevée  par  Bondinelli 
dans  la  pensée  que  le  duc  de  Beaufort,  en  cher- 
chant à  la  délivrer,  se  livrera  lui-même.  Tout 
se  termine  parla  rentrée  en  grâce  de  Beaufort 
et  le  mariage  de  Mariette  avec  Planchet, 
garçon  épicier.  M.  Scribe  mettait  peu  de  fa- 
çons à  maltraiter  l'histoire.  La  musique  n'a 
pas  eu  un  meilleur  sort  que  la  pièce.  Elle  a 
paru  généralement  faible  ,  à  l'exception  des 
couplets  de  Bourdillat  :  Les  longs  discours  ne 
sont  pas  mon  affaire,  et  d'un  joli  quatuor  au 
premier  acte.  Les  principaux  rôles  ont  été 
joués  par  Chollet,  Junca. 

*  ROI  DES  mers  ^le),  opéra-comique  ro- 
mantique, musique  de  M.  Richard  Stahl, 
représenté  en  mai  1890  au  Chestnut  street 
Théâtre  de  Philadelphie. 

ROI  DES  MINES  (le),  opéra-comique  en 
trois  actes  et  quatre  tableaux,  paroles  de 
M.  Ernest  Dubreuil,  musique  de  M.  Ché- 
rouvrier,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  le 
22  septembre  1865. 

ROI  DES  MONTAGNES  (le),  opéra  suédois, 
musique  d'Ivar  Hallstrom.  Cet  ouvrage,  dont 
le  sujet  est  Scandinave,  a  été  traduit  en  alle- 
mand, représenté  à  Munich  le  23  avril  1876, 
et  accueilli  avec  intérêt. 

ROI  DON  pedre  (le)  ,  opéra-comique  en 
deux  actes  et    trois   tableaux,  paroles  de 


MM.  Cormon  et  Grange,  musique  de  M.  Poise, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  30  septem- 
bre 1857.  Le  héros  cruel  de  la  tragédie  de 
Du  Belloy  est  transformé  en  galant  coureur 
d'aventures  dans  cet  opéra-comique.  Il  ne 
s'agit  plus  de  Maria  Padilla,  mais  de  la  jeune 
arabe  Nerheda  que  don  Pedre  veut  enlever  à 
son  amant,  le  sculpteur  Fabio.  La  musique 
est  claire,  facile  et  dans  la  manière  d'Adol- 
phe Adam.  Les  morceaux  les  plus  applaudis 
sont  les  couplets  accompagnés  par  le  chœur, 
la  sérénade,  chantée  par  le  roi,  à  laquelle 
Nerheda  répond  par  un  motif  de  boléro  et  qui 
est  suivie  d'un  joli  petit  trio  :  0  nuit  charmante!  . 
les  couplets  du  juif  Machar  ont  été  goûtés  ; 
ils  se  terminent  par  ces  deux  vers  : 
Je  perds  sur  tout  ce  que  je  vends- 
Mais  il  faut  bien  gagner  sa  vie. 

Delaunay-Ricquier,  Jourdan,  Prilleux,  Le- 
maire,  M"e  Boulart  et  Mme  Félix  ont  inter- 
prété cet  ouvrage. 

ROI  DU  DANUBE  (le),  opéra  en  un  acte, 
musique  de  Pilati ,  représenté  sur  le  théâtre 
d'Adelphi,  à  Londres,  en  mai  1837. 

ROI  EDGARD  (le),  opéra  en  cinq  actes, 
musique  de  Lassen,  représenté  au  théâtre  de 
Weimar  en  mai  1857. 

ROI  ENZIO  (le),  opéra  allemand,  musique 
de  Abert,  représenté  à  Stuttgard  le  5  mai 
1862.  Le  sujet  est  tiré  d'un  drame  de  Rau- 
pach. 

*  ROI  ET  CAPITAINE  (Drot  og  Marsk), 
opéra,  musique  de  M.  Heise,  représenté  au 
théâtre  Royal  de  Copenhague,  avec  beaucoup 
de  succès,  vers  1894. 

ROI  ET  LA  LIGUE  (le),  opéra  en  deux 
actes,  paroles  de  Théaulon  et  Armand  Dar- 
tois,  musique  de  Bochsa,  représenté  à  l'O- 
péra-Comique le  22  août  1815. 

ROI  ET  LE  BATELIER  (le),  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  M.  de  Saint-Georges,  musi- 
que de  Rifaut  et  d'Halévy ,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  3  novembre  1827. 

ROI  ET  LE  FERMIER  (le),  comédie  en 
trois  actes,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Se- 
daine,  musique  de  Monsigny ,  représentée 
aux  Italiens  le  22  novembre  1762.  Il  s'agit 
d'un  certain  roi  d'Angleterre  qui  s'égare  à  la 
chasse,  reçoit  un  asile  chez  un  inspecteur  des 
chasses  de  la  forêt,  et,  en  récompense  de 
l'hospitalité  qu'il  a  reçue,  favorise  le  mariage 
de  cet  inspecteur  ou  fermier  nommé  Richard, 
avec  la  gentille  Jenny,  que  milord  Lu- 
rewel  voulait  confisquer  à  son  profit  et  qu'il 


ROI 


ROI 


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avait  même  fait  enlever.  Le  sujet,  qui  rap- 
pelle un  peu  la  Partie  de  chasse  de  Henri  IV 
de  Collé,  n'est  pas  compliqué,  comme  on  le 
voit  ;  c'est  presque  puéril  ;  mais  Sedaine  sa- 
vait si  bien  donner  de  la  valeur  aux  scènes 
les  plus  familières,  par  le  naturel  de  son  dia- 
logue et  par  la  vérité  du  sentiment,  que 
cette  pièce  pourrait  être  entendue  avec  in- 
térêt. Quelques  scènes  pathétiques  bien  ren- 
dues faisaient  déjà  pressentir  l'auteur  du 
Déserteur,  joué  sept  ans  plus  tard.  Dans  le 
premier  acte,  nous  citerons  le  duo  moitié 
comique  moitié  sérieux  entre  Richard  et  sa 
soeur  Betsy,  le  récit  fait  par  Jenny  de  son 
enlèvement;  dans  le  second,  le  quatuor  final, 
et  dans  le  troisième,  le  joli  trio  :  Lorsque 
j'ai  mon  tablier  blanc,  toute  cette  scène  est 
charmante ,  et  enfin  les  trois  ariettes  de 
Jenny,  de  Richard  et  du  roi,  qui  ont  chacune 
un  caractère  différent  et  bien  exprimé. 

ROI  ET  LE  FERMIER  (le),  opéra,  musique 
de  J.  Michl,  représenté  à  Munich  vers  1777. 

*ROl  ET  LE  pèlerin  (le),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Lavallée,  musique 
de  Foignet  père,  représenté  au  théâtre  Mon- 
tansier  le  2  juin  1792.  Cet  ouvrage  d'un 
compositeur  fécond  quoique  aujourd'hui  com- 
plètement oublié,  obtint  un  vif  succès  qu'un 
chroniqueur  du  temps  constatait  ainsi  : 
«  Poème  et  intrigue  intéressants,  de  lagaîté, 
de  la  sensibilité,  des  couplets  charmants  et 
toujours  redemandés,  une  musique  agréable 
et  quelquefois  savante  ont  assuré  le  succès 
de  cet  opéra,  qui  a  eu  quarante  représenta- 
tions. »  Plus  tard,  l'ouvrage  fut  réduit  en 
deux  actes  et  repris  sous  ce  titre  modifié  :  la 
Gageure  du  pèlerin. 

*  ROI  et  musicien,  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  H.  Klein,  tirées  de  la 
légende  de  Richard  Cœur  de  Lion,  musique 
de  M.  Joseph  Kerner,  représentée  avec  un 
succès  très  vif  à  Pesth,  sur  le  théâtre  Chris- 
tinenstadt,  le  13  août  1S91. 

*  ROI  GALANT  (le),  opérette,  musique  de 
M.  Stix,  représentée  sur  le  théâtre  municipal 
de  Carlsbad  en  août  1895. 

*roi  imre  (le),  opéra  en  un  acte,  paroles 
de  M.  C.  Gross,  musique  de  M.  G.  Raimann, 
représenté  à  Totis,  sur  le  théâtre  particulier 
du  comte  Esterhazy,  en  mars  1891. 

ROI  L'A  DIT  (le),  opéra-comique  en  trois 
actes  et  en  vers,  livret  de  M.  Edmond  Gon- 
dinet,  musique  de  M.  Léo  Delibes,  représenté 
sur  le  théâtre  national  de  l'Opéra-Comique 


le  24  mai  1873.  La  donnée  de  la  pièce  est  trop 
absurde  pour  mériter  une  analyse  dévelop- 
pée. L'élégance  de  la  versification  et  quel- 
ques traits  spirituels  ont  réussi  à  la  faire  ac- 
cepter. Le  marquis  de  Moncontour  est  devenu 
le  favori  de  Louis  XIV,  parce  qu'il  a  retrouvé 
la  perruche  perdue  de  Mme  de  Maintenon.  Il 
a  quatre  filles  et  pas  de  fils.  Lorsque  le  roi 
l'a  interrogé  sur  sa  famille  et  lui  a  demandé 
s'il  avait  un  fils,  dans  son  trouble  il  a  répondu 
affirmativement.  Le  roi,  distrait  ou  mai  ren- 
seigné, lui  a  dit  :  «  Je  le  savais.  »  Et  voilà  que 
le  marquis  se  croit  obligé  d'avoir  un  fils.  Il 
adopte  un  petit  paysan  qui  fait  mille  sottises, 
le  ruine,  le  compromet  et  finit,  dans  un  duel, 
par  se  faire  passer  pour  mort  par  poltronne- 
rie. Le  roi  adresse  au  marquis  ses  compli- 
ments de  condoléance,  et  celui-ci  en  profite 
pour  renvoyer  à  ses  foins  le  fils  adoptif.  La 
musique  est  gracieuse ,  vive,  habilement  écrite, 
mais  rien  de  tout  cela  ne  restera;  l'inspira- 
tion fait  défaut.  On  a  remarqué,  dans  le  pre- 
mier acte,  une  gavotte,  une  marche  dans  le 
style  archaïque ,  le  chœur  des  quatre  demoi- 
selles ;  dans  le  troisième,  un  morceau  d'en- 
semble. Joué  par  Ismaël,  Sainte-Foix,  Lhérie, 
Barnolt,  Mlles  Chapuy,  Révilly,  Priola,  Guil- 
lot,  Nadaud  et  Thibault. 

ROI  LEAR  (le)  ,  opéra  allemand ,  livret 
tiré  de  la  pièce  de  Shakspeare ,  musique  de 
André,  représenté  à  Berlin  vers  1780. 

*  ROI  LEAR  (le),  drame  lyrique  en  quatre 
actes,  musique  de  M.  Armand  Reynaud,  repré- 
senté à  Toulouse,  sur  le  théâtre  du  Capitule, 
en  1888. 

*  ROI  LOUSTIC  (le),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  C.  Crome-Schwiening,  musique 
de  M.  X.-A.  Platzbecker,  représentée  avec 
succès  à  Leipzig  le  9  janvier  1890. 

*  ROI  malgré  lui  (le),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Emile  de  Najac  et 
Paul  Burani,  d'après  un  ancien  vaudeville 
d'Ancelot,  musique  d'Emmanuel  Chabrier, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  18  mai  1887. 
Comme  pièce,  cet  ouvrage  rentrait  exactement 
dans  le  cadre  et  dans  les  données  du  véritable 
opéra-comique,  genre  un  peu  trop  abandonné, 
au  profit  du  grand  drame  lyrique,  par  le 
théâtre  qui  pourtant  lui  doit  son  nom.  De  son 
côté,  la  musique  était  bien  conçue  dans  le 
genre  de  la  comédie  musicale,  telle  que  l'ont 
rendue  célèbre  des  maîtres  comme  Berton, 
Boieldieu,  Nicolo,  Herold,  et  Auber.  Un  peu 
touffue  peut-être,  parfois  un  peu  chargée  d'or- 
chestre, la  partition  n'en  faisait  pas  moins 


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honneur  à  l'artiste  qui  l'avait  signée  et  dont 
le  travail  très  distingué  s'imposait  à  l'atten- 
tion. Le  Roi  malgré  lui,  joué  par  MM.  Bouvet, 
Delaquerrière,  Fugère,  Barnolt,  MUes  Isaac, 
Cécile  Mézeray,  Nardi  et  Auguez,  futtrès  bien 
accueilli  du  public. 

*  ROI  manfeed  (lb),  opéra  en  cinq  actes, 
musique  de  M.  Cari  Reineeke,  représenté  à 
Leipzig  et  à  Wiesbaden. 

ROI  MARGOT  (le),  comédie  en  un  acte 
avec  des  airs  nouveaux,  de  Desvergers  et 
G.  Héquet,  musique  de  M.  Thys,  représentée 
.au  théâtre  de  la  Renaissance  le  6  février  1839. 

ROI  bené  (le),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  Belle  et  Sewrin,  musique 
de  L.-J.-F.  Hérold,  représenté  à  l'Opéra- 
Comiaue  le  24  août  1824. 

"  roi  serrurier  (le),  opérette,  paroles 
de  MM.  Held  et  Schir,  musique  de  M.  Krem- 
ser,  représentée  au  théâtre  An  der  Wien,  de 
Vienne,  le  12  janvier  1889. 

ROI  THÉODORE  A  VENISE  (le)  ,  opéra 
héroï-comique  en  trois  actes ,  livret  traduit 
de  l'italien  par  Moline,  musique  de  Paisiello, 
représenté  par  l'Académie  royale  de  musique 
le  11  septembre  1787.  V.  Re  Teodoro  (il). 

*  roitelet  (le),  opérette,  paroles  <te 
MM.  Ring  et  Roche,  musique  de  M.  Bernard 
Friebel,  représentée  au  théâtre  municipal  de 
Francfort-sur-le-Mein  en  novembre  1888.  Ce 
petit  ouvrage  mettait  en  scène  Jérôme  Bona- 
parte, créé  roi  de  Westphalie  par  son  frère 
l'empereur  Napoléon 

ROLAND,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
avec  un  prologue,  paroles  de  Quinault,  mu- 
sique de  Lulli,  représentée  par  l'Académie 
royale  de  musique  devant  Sa  Majesté ,  le 
18  janvier  1685,  et  à  Paris  le  8  février  sui- 
vant. On  n'a  jamais  autant  célébré  les  dou- 
ceurs de  la  paix  que  sous  le  règne  de  celui 
de  nos  rois  qui  a  inauguré  le  système  des 
longues  et  grandes  guerres.  Comme  dans  tous 
les  prologues  d'opéras,  le  poète  chante  le 
plus  grand  des  héros  : 

Qui  fait  cesser  partout 
La  guerre  impitoyable  et  ses  fureurs  affreuses. 
Par  une  licence  géographique  et  chronologi- 
que qui  dépasse  un  peu  les  limites  du  genre, 
il  met  dans  la  bouche  de  Démogorgon  et  des 
fées  les  vers  suivants  : 

Allons  faire  entendre  nos  voix 
Sur  les  bords  heureux  de  la  Seine; 
Allons  faire  entendre  nos  voix 
Au  vainqueur  dont  tout  suit  les  lois. 


Le  sujet  de  la  pièce  est  connu.  Angélique, 
reine  de  Cathay,  est  aimée  de  Médor,  offi- 
cier d'un  roi  africain,  et  elle  partage  sa  pas- 
sion. Dans  le  premier  acte,  Roland,  neveu  de 
Charlemagne  et  le  plus  renommé  des  pala- 
dins, fait  remettre  à  Angélique  un  bracelet 
d'un  grand  prix  comme  témoignage  de  son 
amour.  Au  deuxième  acte,  le  théâtre  repré- 
sente la  fontaine  enchantée  de  l'Amour  au 
milieu  d'une  forêt.  Roland  se  présente  pour 
voir  Angélique;  mais  celle-ci  met  dans  sa 
bouche  un  anneau  dont  la  puissance  magi- 
que la  rend  invisible.  Roland,  désappointé 
et  désespéré,  s'éloigne.  Médor  paraît  ;  il  ne 
pense  pas  que  la  reine  consente  à  accepter 
son  cœur  et  sa  main,  il  se  lamente  et  tire 
son  épée  pour  se  tuer,  et,  s'adressant  à  la 
fontaine  d'amour  qu'il  rend  confidente  de  sa 
peine,  il  s'écrie  : 

Ruisseaux,  je  vais  mêler  mon  sang  avec  votre  onde. 
C'est  trop  peu  d'y  mêler  mes  pleurs. 

Angélique  arrive  à  temps  pour  lui  dire  :  Vi- 
vez, Médor.  Ici  se  trouve  une  scène  char- 
mante dans  laquelle  Médor  chante  l'air  re- 
marquable :  Je  vivrai,  si  c'est  votre  envie.  An- 
gélique ne  songe  plus  qu'à  protéger  son 
amant  contre  la  fureur  de  Roland.  Pendant 
que  ce  guerrier  se  berce  des  plus  douces  illu- 
sions ;  elle  se  dérobe  avec  Médor  à  ses  re- 
cherches, aux  applaudissements  du  chœur  : 

Aimez,  régnez  en  dépit  de  l'envie. 
Goûtez  les  biens  les  plus  doux  de  la  vie  : 
La  fortune  et  l'amour,  la  gloire  et  les  plaisirs, 
Peuvent-ils  à  jamais  combler  tous  vos  désirs. 
Dans  la  paix,  dans  la  guerre, 
Dans  tous  les  climats, 
Jusqu'au  bout  de  la  terre, 
Nous  suivrons  vos  pas. 

Puisse  l'heureux  Médor  être  un  des  plus  grands  rois 
Puisse-t-il  rendre  heureux  ceux  qui  suivent  ses  lois. 

C'est  par  cet  épithalame,  qui  en  vaut  bien 
un  autre,  que  se  termine  le  troisième  acte. 
Le  quatrième  est  consacré  au  désespoir  de 
Roland  qui,  au  lieu  de  trouver  celle  qu'il  aime 
au  rendez-vous,  lit  gravés  sur  un  arbre  les 
vers  qui  expriment  les  amours  heureux  de 
Médor  et  d'Angélique.  Des  bergers,  à  qui  il 
s'adresse,  le  confirment  dans  la  pensée  de  son 
malheur  et  lui  montrent  le  bracelet  que  la 
reine  leur  a  laissé  en  reconnaissance  de  leurs 
soins.  Roland  devient  fou.  Le  cinquième  acte 
le  représente  endormi.  Une  symphonie  aide 
à  calmer  ses  sens  agités.  Les  ombres  des 
anciens  héros  paraissent  et  invitent  Roland 
à  prendre  souci  de  sa  gloire  et  à  aller  délivrer 
son  pays.  Roland  sort  de  son  assoupisse- 
ment, revient  à  la  raison  et  cède  aux  conseils 
et  aux  entraînements  des  Fées  guerrières, 
de  la  Gloire,  de  la  Renommée,  de  la  Terreur 


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et  dune  troupe  d'ombres  de  Héros  qui  répè- 
tent en  chœur  : 
Ne  suivez  plus  l'amour,  c'est  un  guide  infidèle  ; 
Non,  n'oubliez  jamais 
Les  maux  que  l'amour  vous  a  faits. 

Nous  recommandons,  dans  la  partition  de 
Lulli,  l'air  de  Médor  : 

Ah!  quel  tourment, 
De  garder,  en  aimant, 
Un  éternel  silence  ! 
Ah!  quel  tourment, 
D'aimer  sans  espérance  ! 

le  duo  pour  soprano  et  ténor  :  Vivez  en  paix; 
le  duo  d'Angélique  et  de  Thémire  : 

Le  secours  de  l'absence 

Est  un  puissant  secours; 
l'invocation  de  Roland  à  la  nuit  ;  dans  le  qua- 
trième acte  :  l'air  de  Musette  et  le  petit 
chœur  de  bergers,  et  la  scène  de  folie  de  Ro- 
land ;  et  au  cinquième,  les  airs  de  danse  et  le 
chœur  guerrier  final.  Angélique  et  Médor 
occupent  presque  constamment  la  scène,  et 
Roland  a  un  rôle  fort  court.  On  n'a  pas  man- 
qué d'omettre  cette  circonstance  dans  les  pa- 
rodies  qui  furent  faites  de  cet  opéra.  On  ne 
compte  pas  moins  de  six  reprises  de  Roland 
depuis  1685  jusqu'à  1743.  Le  rôle  d'Angélique  a 
été  tenu  successivement  par  Mlles  Desmatins, 
Journet,  Antier  et  Le  Maure  ;  celui  de  Thé- 
mire,  suivante  d'Angélique,  par  Mlles  Ar- 
mand, Poussin,  Pelissier,  Fel.  Le  rôle  de 
Médor  a  été  chanté  par  Poussin ,  Cochereau, 
Tribou  et  enfin  par  le  célèbre  Jélyotte.  Celui 
de  Roland  a  eu  pour  interprète  Thévenard 
pendant  quarante-deux  ans. Ce  chanteur  ne  fut 
remplacé  par  le  sieur  Chassé  qu'à  la  sixième 
reprise,  en  1743.  Cet  exemple  de  longévité  ly- 
rique est  curieuse  à  constater.  Il  est  vrai  que 
les  voix  de  basse-taille  résistent  plus  long- 
temps que  les  autres  aux  fatigues  de  la 
scène.  Louis  XIV  avait  indiqué  à  Quinaultle 
sujet  de  Roland.  Lulli  le  regardait  comme  le 
meilleur  de  ses  opéras. 

ROLAND,  opéra  allemand,  musique  de 
Steffani,  représenté  à  Hambourg  en  1696. 

ROLAND,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Marmontel,  musique  de  Piccinni,  représenté 
à  l'Opéra  le  27  janvier  1778.  Piccinni  était 
arrivé  de  Naples  à  Paris  depuis  deux  ans, 
appelé  par  la  reine  Marie-Antoinette.  Il  ne 
savait  pas  un  mot  de  français  et  il  l'apprit 
en  écrivant  sa  partition  de  Roland  sur  le 
nouveau  poème  que  Marmontel  avait  com- 
posé pour  lui  d'après  l'ancienne  pièce  de 
Quinault.  L'exemplaire  de  la  partition  que 
nous  avons  sous  les  yeux  a  une  valeur  his- 
torique. Il  a  appartenu  à  l'infortunée  prin- 
cesse de  Lamballe ,  qui  avait  partagé  les 


plaisirs  délicats  et  élevés  de  la  reine  avant 
de  partager  ses  douleurs  jusqu'à  la  mort 
Piccinni  dédia  sa  partition  à  la  reine  en  cer 
termes  :  «  De  tous  les  talents  que  Votre  Ma- 
jesté daigne  animer  de  ses  regards  et  faire 
fleurir  autour  d'elle,  aucun  n'a  ressenti  cette 
favorable  influence  aussi  vivement  que  le 
mien.  Transplanté,  isolé  dans  un  pays  où 
tout  était  nouveau  pour  moi,  intimidé  dans 
mon  travail  par  mille  difficultés  réunies,  j'a- 
vais besoin  de  tout  mon  courage,  et  moa 
courage  m'abandonnait.  Un  coup  d'œil  de 
Votre  Majesté  me  l'a  rendu.  L'extrême  désir 
de  lui  plaire,  l'espérance  d'y  réussir ,  qu'Elle 
a  bien  voulu  m'inspirer,  m'ont  donné  une 
force  nouvelle  ;  mes  inquiétudes  se  sont  cal- 
mées, et  ce  travail,  si  épineux  d'abord,  n'a  eu 
pour  moi  que  des  attraits.  S'il  a  quelque  suc- 
cès, madame,  je  le  devrai  à  vos  bontés, 
comme  la  terre  doit  ses  fruits  aux  rayons  de 
l'astre  du  jour;  et  vous  consacrer  cet  ou- 
vrage, c'est  vous  faire  hommage  de  vos  pro- 
pres bienfaits.  »  Roland  réussit  malgré  les  in- 
trigues des  gluckistes.   Les  gens  de  goût 
comprirent  que  les  formes  de  l'art  musical 
pouvaient  quelquefois  serrer  moins  étroite- 
ment la  pensée  scénique   et  littéraire,   de 
même  qu'un  ample  vêtement  peut  entourer 
de  plis  ondoyants  un  corps  bien    propor- 
tionné et  vigoureux.  Un  critique  du  temps 
traite  la  partition  de  Roland  de  chef-d'œuvro 
d'énergie  et  de  sensibilité.  C'est  peut-être 
trop  dire;  passe  encore  pour  Didon.  L'ouver- 
ture est  intéressante  ;  l'andante  de  l'air  de 
Médor  :  Malheureux  que  je  suis,  est  plein  de 
sensibilité  ;  le  duo  qui  suit  entre  Angélique 
et  Médor  :  Soyez  heureux  loin  d'elle,  offre  de 
belles   phrases ,    mais    l'ensemble    montre 
quelle  était  encore  à  cette  époque  l'inhabileté 
des  maîtres  à  écrire  des  duetti.  Le  chœur  : 
Triomphez,   charmante  reine,  a  obtenu   un 
grand  succès  ;  mais  il  n'a  pas  la  noblesse  de 
ceux   de   Lulli ,   ni  même  la  puissance   de 
rythme    de  ceux  de  Rameau.  Les  airs  de 
danse  sont  peu  saillants.  En  revanche,  le 
chœur  des  amants  enchantés,  qui  ouvre  le 
deuxième  acte,  est  ravissant.  Toute  la  scène 
de  la  fontaine  est  bien  réussie.  L'air  d'Angé- 
lique :  C'est  l'amour  qui  prend  soin  lui-même 
d'embellir  ces  paisibles  lieux,  est  le  plus  beau 
morceau  de  l'ouvrage.  En  signalant  de  nou- 
veau l'air  de  Médor  :  Je  vivrai,  si  c'est  voire 
envie,  nous  ferons  observer  en  passant  que 
dans  certaines  éditions  ce  premier  vers  est 
ainsi    dénaturé  :  Je  mourrai   si   c'est  votre 
envie,  et  que  Ton  entendit  pendant  plusieurs* 
années  des  chanteurs  prêter  avec  le  piuV 


974 


ROLA 


ROLA 


grand  sang-iroid  cette  affreuse  envie  à  An- 
gélique : 

Je  vivrai,  si  c'est  votre  envie, 
Je  vous  vois,  mon  sort  est  trop  doux; 
Mais  s'il  faut  m'éloigner  de  vous, 
Je  ne  réponds  pas  de  ma  vie. 

Le  chœur  qui  termine  le  deuxième  acte  ; 
Régnez  en  dépit  de  l'envie,  est  bien  traité.  Le 
rôle  de  Roland  a  été  écrit  pour  basse  ou  plu- 
tôt pour  baryton.  Ce  personnage  ouvre  le 
troisième  acte  par  l'air  :  De  l'aimable  objet 
qui  m' enchante ,  suivi  du  duo  :  Ah!  d'un  lau- 
rier immortel.  Ces  morceaux,  parfaitement 
écrits  et  accompagnés  par  les  instruments 
avec  beaucoup  de  goût,  vous  laissent  froids 
et  n'ont  plus  qu'un  intérêt  archaïque.  Le 
compositeur  se  réveille  dans  la  grande  scène 
du  désespoir  de  Roland.  Si  elle  était  bien 
chantée  et  bien  jouée ,  elle  produirait  encore 
maintenant  beaucoup  d'effet.  L'intermède  des 
bergers  est  fade.  La  pastorale  de  Roland  qu'on 
a  jouée  sur  tous  les  clavecins  est  fort  mé- 
diocre. En  somme,  l'opéra  de  Roland  ren- 
ferme des  beautés  incontestables.  Écrit  avec 
plus  de  facilité  et  de  pureté  dans  l'harmonie 
et  les  accompagnements  que  les  ouvrages  de 
Gluck ,  beaucoup  mieux  disposé  pour  les 
voix,  il  lui  manque  ce  qui  se  trouve  à  forte 
dose  chez  son  vigoureux  rival ,  cette  conci- 
sion énergique,  cet  entraînement  irrésisti- 
ble, cette  domination  exercée  par  le  génie, 
tout  incorrect  qu'il  puisse  être. 

ROLAND  À  RONCEVAUX,  opéra  en  qua- 
tre actes,  paroles  et  musique  de  M.  A.  Mer- 
met,  représenté  à  l'Académie  impériale  de 
musique  le  3  octobre  1864.  De  tous  les  guer- 
riers que  les  légendes  du  cycle  carlovingien 
ont  rendus  célèbres,  le  paladin  Roland  était 
le  personnage  le  plus  propre  à  figurer  sur 
notre  première  scène  lyrique.  Il  se  présen- 
tait déjà  entouré  de  l'auréole  brillante  des 
fictions  de  la  poésie,  et  l'auteur  du  livret  n'a 
eu  qu'à  disposer  dans  une  suite  de  scènes  les 
principaux  épisodes  du  poème  en  langue 
franco-normande  de  Théroulde,  intitulé  :  la 
Chanson  de  Roland. 

Le  comte  Ganelon ,  envoyé  en  Espagne 
par  Charlemagne,  pour  faire  aux  Sarra- 
sins des  propositions  de  paix,commence  par 
rendre  la  liberté  à  la  fille  de  l'émir  de  Sara- 
gosse,  Saïda,  qu'il  retenait  prisonnière.  Une 
belle  châtelaine,  Aide,  éprise  en  secret  des 
exploits  de  Roland,  repousse  les  offres  de 
Ganelon  qui  veut  l'épouser  malgré  elle.  Les 
deux  femmes,  qui  se  sont  liées  dans  leur 
malheur  par  des  sentiments  d'amitié,  se  con- 
certent pour  empêcher  cette  union  que  doit 


bénir  l'archevêque  Turpin.  Un  violent  orage 
force  Roland  à  accepter  l'hospitalité  dans  le 
château.  Il  est  accueilli  par  Aide  comme  un 
libérateur,  et  il  pourrait  s'apercevoir  de  la 
passion  qu'il  inspire  si  son  «  cœur  d'acier  » 
n'était  resté  jusqu'alors  volontairement  in- 
accessible à  l'amour.  Apprenant  que  Ganelon 
veut  opprimer  une  faible  femme,  il  le  provo- 
que et  lui  ferait  payer  cher  sa  félonie,  si  l'ar- 
chevêque n'arrêtait  leurs  bras  au  nom  de 
Charlemagne.  Ganelon  se  dispose  à  enlever 
la  belle  châtelaine;  mais  Saïda  vient  au  se- 
cours de  son  amie  et  lui  offre,  auprès  de  l'é- 
mir son  père,  un  asile  qu'elle  accepte.  Le  se- 
cond acte  transporte  la  scène  dans  le  palais 
de  l'émir.  Celui-ci  se  soumet  en  apparence 
aux  conditions  dictées  par  Charlemagne.  Ro- 
land, malgré  le  serment  qu'il  a  fait  de  ne 
jamais  se  laisser  surprendre  par  l'amour,  ne  , 
peut  résister  aux  beaux  yeux  de  la  châte- 
laine. Ganelon,  en  proie  à  la  jalousie  et  à  la 
fureur,  n'hésite  plus  à  consommer  la  plus 
noire  trahison.  Il  forme  avec  l'émir  le  dessein 
de  surprendre  le  paladin  dans  le  défilé  de 
Roncevaux,  Roland  et  les  douze  pairs  con- 
duisant l'arrière-garde  de  l'armée,  qui  doit 
quitter  l'Espagne  pour  retourner  en  France. 
La  scène,  au  troisième  acte,  représente  le 
vallon  de  Roncevaux.  Le  paladin  raconte  à  l'ar- 
chevêque Turpin  comment  sa  fameuse  épée 
Durandal  est  venue  en  sa  possession  et  à  quelle 
condition  elle  doit  rester  invincible.  Il  lui 
confesse  qu'il  n'est  plus  maître  de  son  cœur. 
Turpin  lui  conseille  de  rester  fidèle  à  son  ser- 
ment et  d'oublier  la  femme  dont  il  est  épris. 
Roland  est  agité  de  mille  pensées  contraires  ; 
Aide  n'a  que  lui  pour  protecteur,  et  il  l'aime. 
Un  pâtre  vient  annoncer  que  le  val  est  cerné 
par  les  ennemis  ;  les  soldats  francs  accourent 
et  crient  à  la  trahison.  Les  douze  pairs  pres- 
sent Roland  de  sonner  de  son  cor  d'ivoire  pour 
avertir  Charlemagne  du  danger  qui  les  me- 
nace. Le  guerrier  refuse  : 

Quelle  honte  m'est  proposée! 
Ne  plaise  à  Dieu  qui  fit  ciel  et  rosée, 
Que  pour  des  Sarrasins  je  sonne  l'oliphant. 

L'archevêque  bénit  les  combattants,  et  tous 
se  précipitent  sur  les  pas  de  Roland. 

Au  quatrième  acte,  qui  n'est  à  propi'ement 
parler  qu'un  tableau,  Roland  vient  de  tuer  le 
traître  Ganelon  ;  mais,  mortellement  blessé, 
c'est  au  milieu  des  cadavres  qui  jonchent  la 
terre,  qu'il  sonne  enfin  de  son  cor  d'ivoire;  il 
succombe.  Charlemagne  apparaît  au  fond  du 
théâtre  pour  voir  le  corps  de  son  neveu  em- 
porté sur  les  boucliers.  En  présence  d'un 
livret  si  bien  conçu  pour  l'effet  théâtral,  il  y 


ROLA 


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975 


a  peu  d'intérêt  à  en  signaler  les  anacnro- 
nismes  et  les  inexactitudes  historiques ,  à 
rappeler  par  exemple  que  ce  furent  les  Vas- 
cons  et  non  les  Sarrasins  qui  exterminèrent 
l'arrière-garde  de  l'armée  de  Charlemagne 
en  778. 

L'opéra  de  M.  Mermet  a  réussi  de  prime 
abord,  grâce  au  caractère  français  et  sym- 
pathique du  sujet,  et  ensuite  à  la  clarté 
du  style  musical,  à  l'allure  martiale,  franche 
et  décidée  des  périodes  mélodiques.  On  ne 
saurait  assurément  mettre  Roland  en  paral- 
lèle avec  les  grands  ouvrages  du  répertoire  : 
Ja  Juive,  les  Huguenots,  Guillaume  Tell;  il  ne 
saurait  non  plus  soutenir  la  comparaison  avec 
les  principaux  ouvrages  de  Donizetti,  de  Bel- 
lini,  de  Verdi,  avec  Lucie,\z,  Favorite,  Norma, 
le  Trouvère.  Mais  il  peut  être  classé  au  premier 
rang  des  opéras  de  troisième  ordre ,  qui  ont 
mérité  du  succès  à  cause  de  certaines  quali- 
tés saillantes.  Dans  Roland  on  remarque  peu 
ou  point  de  situations  tendres;  il  n'y  a  ni  duos 
ni  cavatines,  ni  même  de  ces  ensembles  à 
deux  et  trois  mouvements  qui  sont  pour  l'au- 
diteur une  source  d'impressions  variées. 
L'inspiration  du  compositeur  est  entraînée 
comme  fatalement  vers  l'accent  guerrier,  la 
force  rythmique  et  la  sonorité.  Le  corps  de 
l'ouverture  est  peu  dessiné.  Des  appels  fré- 
quents de  trompettes,  une  marche  guerrière 
donnent  le  ton  général  de  l'ouvrage.  Les 
morceaux  les  plus  saillants  du  premier  acte 
sont  :  la  Chanson  de  Roland,  dite  par  un  pâ- 
tre, et  le  finale,  dont  la  mélodie  est  large  et 
puissante  d'effet  :  Superbes  Pyrénées.  Cette 
chanson  de  Roland  n'a  aucune  couleur  histo- 
rique. Il  semble  qu'elle  aurait  dû  fournir  le 
thème  principal  de  l'ouvrage.  On  sait  le  parti 
que  Meyerbeer  a  tiré  du  Choral  de  Luther 
dans  les  Huguenots.  La  Chanson  de  Roland, 
que  Taillefer  entonna  en  1066  avant  la  ba- 
taille d'Hastings,  était  une  sorte  de  plain- 
chant  d'un  caractère  héroïque  et  religieux, 
d'ailleurs  très  favorable  au  développement 
musical.  Dans  le  second  acte,  nous  signalerons 
le  chœur  du  complot  :  Roncevaux,  vallon  triste 
et  sombre,  dont  la  phrase  mère  est  fort  belle, 
mais  qui  est  développée  d'une  manière  in- 
suffisante. Le  troisième  acte,  qui  a  décidé  du 
succès  de  l'œuvre,  renferme  de  beaux  frag- 
ments :  la  chanson  mélancolique  du  pâtre,  un 
chant  de  guerre,  une  farandole  dont  les  on- 
dulations serpentent  dans  la  montagne  et 
descendent  sur  la  scène  sur  un  motif  de 
danse  fort  animé  ;  la  lecture  de  la  devise 
gravée  sur  l'épée  Durandal  :  Je  suis  Duran- 
dal,  du  plus  dur  métal;  la  scène  de  la  con- 


fession, un  bon  trio  entre  Turpïn ,  Roland  et 
Aide,  et  le  finale  :  En  avant!  Montjoie  et 
Charlemagne  !  Les  rôles  de  cet  opéra  ont  été 
créés  par  Gueymard,  Belval,  Cazaux,  Wa- 
rot ,  Mme  Gueymard  et  M»e  Camille  de 
Maesen. 

ROLAND'S  KNAPPEN  (die)  [les  Eeuyers  de 
Roland],  opéra  en  deux  actes,  paroles  et  mu- 
sique de  Dorn  (Henri-Louis-Edmond),  repré- 
senté au  théâtre  Kœnigstaedt  avec  quelque 
succès  vers  1840. 

ROLAND'S  KNAPPEN  (pie)  [les  Eeuyers  de 
Roland],  opéra  allemand,  musique  de  Lort- 
zing,  représenté  à  Leipzig,  en  mai  1849. 

ROLLA ,  drame  allemand ,  musique  de 
"Wraniczky,  représenté  à  Vienne  en  1785. 

ROLLA,  opéra  italien,  musique  de  Mabel- 
lini,  représenté  au  théâtre  de  Carignan,  à 
Turin,  en  1840. 

ROLLA,  opéra  italien,  musique  de  Sar- 
miento,  représenté  au  théâtre  del  Fondo,  à 
Naples,  en  1841. 

ROMAGNESI,  opéra  en  un  acte,  paroles 
de  Lemontey,  musique  de  Plantade ,  repré- 
senté au  théâtre  Feydeau  le  3  septembre 
1799. 

ROMAN  (le),  opéra  en  un  acte ,  paroles 
de  Gasse,  musique  de  Plantade,  représenté 
à  Feydeau  le  12  novembre  1800. 

ROMAN  COMIQUE  (le),  opéra  -  bouffe 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  H.  Crémieux 
et  L.  Halévy,  musique  de  Jacques  Offen- 
bach,  représenté  au  théâtre  des  Bouffes-Pa- 
risiens le  10  décembre  1866.  Il  n'a  guère  été 
conservé  de  l'œuvre  de  Scarron  que  le  titre 
et  les  noms  de  quelques  personnages.  On  a 
applaudi  plusieurs  morceaux  écrits  avec 
verve  par  le  compositeur,  notamment  le 
finale  :  Exécutons  presto,  presto  l 

ROMAN  D'ELVIRE  (le),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Alexandre  Dumas 
et  de  Leuven,  musique  de  M.  Ambroise  Tho- 
mas, représenté  à  l'Opéra-Comique  le  4  fé- 
vrier 1860.  La  donnée  du  livret  est  fort  sin- 
gulière et  ne  peut  guère  être  résumée  en 
quelques  lignes.  Gennaro,  jeune  fou,  joueur 
et  assez  libertin,  a  refusé  d'épouser  sa  fian- 
cée. Celle-ci  jure  de  se  venger.  Sous  un  tra- 
vestissement de  vieille  à  faire  peur,  et  grâce 
à  une  bohémienne  qui  abuse  de  la  crédu- 


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ROMA 


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lité  de  Gennaro,  elle  se  fait  épouser  par 
lui  dans  un  moment  où  il  est  ruiné  et  pour- 
suivi par  ses  créanciers.  Après  une  multitude 
d'incidents,  d'épreuves  et  de  scènes  de  magie 
"blanche,  Gennaro  reconnaît  qu'il  est  l'époux 
d'une  femme  charmante,  jeune  et  belle.  Il 
est  guéri  de  ses  erreurs.  Cette  pièce  bizarre, 
moitié  féerique,  moitié  réaliste,  convenait  au 
genre  de  talent  de  M.  Ambroise  Thomas, 
très  ingénieux,  complexe  dans  ses  effets, 
tout  entier  de  nuances  et  de  détails.  Aussi  la 
musique  du  Roman  d'Elvire  a -t- elle  été 
trouvée  très  intéressante.  On  a  surtout  re- 
marqué le  duo  de  la  sorcellerie  entre  la  mar- 
quise et  la  bohémienne,  les  couplets  de  Gen- 
naro :  J'aime  l'or,  et  ceux  du  podestat  :  C'est 
un  Grec;  le  grand  air  de  ténor  et  le  finale  du 
deuxième  acte  ;  enfin  la  romance  de  Gennaro 
au  troisième  :  Ah!  ce  serait  un  crime.  Les 
rôles  ont  été  créés  par  Montaubry,  Crosti, 
Prilleux,  Mlles  Monrose  et  Lemercier. 

ROMAN  DE  LA  ROSE  (le),  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Jules  Barbier  et  Jules 
Delahaye,  musique  de  M.  Prosper  Pascal, 
représenté  au  Théâtre-Lyrique  le  29  novem- 
bre 1854.  Le  sujet  est  poétique,  mais  le  dé- 
noûment  est  trop  peu  vraisemblable  pour 
émouvoir.  Un  pauvre  garçon  a  vu  sa  bien- 
aimée  épouser  un  baron  pour  obéir  à  son 
père.  Il  est  devenu  fou  et  amoureux  des  oi- 
seaux et  des  fleurs.  Quelques  années  se  sont 
écoulées  sans  doute,  car  sa  Marguerite  est 
veuve,  et  elle  parvient  à  rendre  la  raison  au 
pauvre  Daniel  en  se  présentant  à  lui  parée 
de  la  rose,  objet  de  son  culte  symbolique.  On 
a  remarqué  dans  la  partition  le  duo  ;  Eh 
quoi!  pour  une  rose,  et  une  romance  de 
soprano.  Ce  petit  ouvrage  a  été  chanté 
par  Grignon  ,  Mlles  Bourgeois,  Girard  et 
Mme  Meillet. 

*  roman  D'UN  jour  (le),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Marcel  Masson 
et  Armand  Laffrique,  musique  de  M.  Eugène 
Anthiome,  représenté  au  théâtre  du  Château- 
d'Eau  le  7  mars  1884.  Interprètes  :  MM.  Sujol, 
Anthelme  Guillot,  Gruyer,  David,  M™es  Vuil- 
laume,  Pasquier,  Rey,  Lestrade. 

ROMANCE  (la),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Loraux  jeune  et  Lesur,  musique 
de  Berton,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
26  janvier  1804. 

romance  DE  LA  ROSE  (la.),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Tréfeu  et  Prével, 
musique  de  M.  Jacques  Offenbach  ;  représen- 
tée aux  Bouffes-Parisiens  le  il  décembre  1869. 


MM.  les  grotesques  sont  véritablement  im- 
pitoyables. Il  leur  en  coûtait  donc  beau- 
coup de  laisser  la  délicieuse  mélodie  irlan- 
daise dans  la  partition  de  Martha,  où  elle  a 
été  si  gracieusement  encadrée  par  M.  deFlot- 
tow  ?  Il  leur  fallait  effeuiller  la  rose  de  Tho- 
mas Moore  sur  les  planches  des  Bouffes-Pa- 
risiens. Une  veuve  américaine  a  entendu 
une  voix  charmante  chanter  cette  romance 
de  la  Rose,  près  d'un  pavillon  sur  le  bord  de 
la  mer  ;  elle  suppose  que  cette  voix  est  celle 
d'un  musicien  qui  l'habite  avec  son  ami  qui 
est  peintre  et,  sinon  marié,  du  moins  vivant 
comme  tel  ;  mais  c'est  une  erreur  ;  c'est  le 
peintre  qui  chante  agréablement,  tandis  que 
le  musicien  détonne;  pour  empêcher  la 
veuve  de  réclamer  à  celui  qu'elle  doit  épou- 
ser la  mélodie  dont  elle  raffole,  le  peintre 
imagine  de  faire  écorcher  ce  chant  de  toutes 
sortes  de  manières,  tantôt  par  une  clarinette 
enrouée,  tantôt  par  une  guitare  fêlée,  etc.; 
en  somme  c'est  une  drôlerie  assez  bouffonne. 
Quant  à  la  musique,  il  ne  saurait  en  être 
question  ;  la  partition  ne  se  distingue  des 
autres  du  même  compositeur,  à  la  fois  le  plus 
fécond  en  œuvres  et  le  plus  stérile  en  idées 
qu'on  ait  jamais  vu  occuper  l'attention  pu- 
blique, que  par  des  imitations  d'aboiements 
de  chien,  à  propos  d'une  scie  d'atelier  qui  a 
pour  titre  :  le  Chien  du  colonel.  Chantée  par 
Victor,  Hamburger,  Lacombe  ;  Mlles  périer 
et  Valtesse. 

ROMANCE  OP  A  DAY  (the)  [le  Roman 
d'un  jour],  opéra  anglais,  musique  de|Bishop, 
représenté  à  Covent-Garden  de  Londres  en 
1831. 

ROMANI  IN  POMPEJANO  (i)  [les  Romains 
à  Pompéï],  opéra  italien,  musique  de  Rota, 
représenté  à  Trieste  en  mai  1856. 

romanina,  opérette  anglaise,  musique 
de  Leslie,  représentée  au  théâtre  Anglais  de 
Londres,  vers  1830. 

ROMANS  (les),  ballet  héroïque  en  trois 
et  quatre  entrées,  paroles  de  Bonneval,  mu- 
sique de  Niel,  représenté  par  l'Académie 
royale  de  musique  le  jeudi  23  août  1736.  La 
fiction  et  Clio  forment  le  prologue  ;  la  Berge- 
rie, la  Chevalerie,  la  Féerie  sont  les  entrées  de 
ce  ballet.  On  y  ajouta,  le  23  septembre  sui- 
vant, une  quatrième  entrée  :  le  Roman  mer- 
veilleux. 

ROMANS  (les),  opéra-ballet  héroïque  en 
quatre  actes,  paroles  de  Bonneval,  remis  en 
musique  par  Cambini,  représenté  par  l'Aca- 


ROME 


ROME 


977 


demie  royale  de  musique  le  30  juillet  1776, 
Cet  ouvrage  n'eut  que  trois  représentations. 
L'auteur  réussit  beaucoup  mieux  dans  la  mu- 
sique symphonique.  Plusieurs  de  ses  qua- 
tuors figurent  avec  honneur  à  côté  de  ceux 
de  Boccherini. 

romanziera  (la)  ,  opéra  italien,  musi- 
que de  Donizetti,  représenté  à  Naples  en  1831. 

*  ROME  ET  JUDÉE,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  d'Entremont,  musique  de 
M.  Hugh  Cass,  représenté  à  Aix  le  26  février 
1887. 

romea  Dl  MONFORT,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Pedrotti,  représenté  à  Vérone  en 

1846. 

ROMEO,  opéra  italien,  musique  de  Garcia 
(Manuel-del-Popolo-Vicente  ) ,  représenté  à 
New- York  vers  1826. 

ROMEO  E  GIULIETTA,  opéra  en  trois  ac- 
tes, musique  de  Vaccaj,  représenté  à  Milan 
en  1825,  et  au  Théâtre-Italien  de  Paris  le 
il  septembre  1827.  C'est  un  des  meilleurs 
ouvrages  de  ce  compositeur.  La  scène  des 
tombeaux  est  un  chef-d'œuvre.  L'air  :  Ah!  se 
tu  dormi  svegliati,  est  à  la  fois  pathétique  et 
passionné.  On  a  substitué  souvent  cet  acte 
au  dernier  des  Capuletti  de  Bellini,  lequel  a 
été  rendu  faiblement  par  le  compositeur. 

ROMEO  E  GIULIETTA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  P.-C.  Guglielmi,  représenté  en  Ita- 
lie vers  1816. 

ROMEO  E  GIULIETTA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Marchetti;  représenté  au  Grand- 
Théâtre  de  Trieste  le  25  octobre  1865. 

ROMEO  E  GIULIETTA,  opéra  italien,  mu- 
sique d'Antonio  Mercadal,  représenté  sur  le 
théâtre  de  Mahon  (île  Minorque)  en  mars  1373. 

*  ROMÉO  EN  MARIELLE,  opéra-comique 
flamand  en  un  acte,  musique  de  Van  den 
Acker,  représenté  à  Anvers  le  26   octobre 

1859. 

ROMEO  E  giulietta,  opéra  séria  en 
trois  actes,  de  Zingarelli,  composé  et  repré- 
senté à  Milan  en  1796,  et  à  Paris  le  16  dé- 
cembre 1812.  Mme  Grassini,  le  célèbre  chan- 
teur Crescentini  et  Bianchi  le  chantèrent 
avec  succès.  On  y  distingue  le  duo  :  Dunque 
mio  ben,  pour  soprano  et  contralto,  et  l'air 
célèbre  :  Ombra  adorata,  aspetta.  L'em- 
pereur Napoléon  1er  ne  pouvait  se  défendre 
d'une  certaine  émotion  lorsqu'il  l'entendait 
chanter,  surtout  par  Crescentini    qui  obte- 


nait un  succès  si  extraordinaire  avec  cette 
mélodie,  qu'il  s'imagina  de  faire  croire  qu'il 
en  était  l'auteur.  Cette  fable  rencontra  quel- 
que créance  dans  le  public. 

ROMEO  ET  GIULIA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Schwanberg  ,  représenté  à  Bruns- 
wick en  1782. 

ROMÉO  ET  JULIETTE,  opéra,  musique 
de  Benda,  représenté  à  Gotha  vers  1772. 

ROMÉO  ET  JULIETTE,  opéra,  musique 
de  Rumling,  représenté  au  théâtre  de  la  ré- 
sidence de  Karlsberg  vers  1790. 
roméo  et  Juliette,  opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  de  Ségur  jeune,  mu- 
sique de  Steibelt,  représenté  à  Feydeau  le 
10  septembre  1793,  juste  quatorze  mois  après 
l'apparition,  sur  la  scène  du  théâtre  Fa- 
vart,  d'un  opéra  de  Monvel  et  Dalayrac 
sur  le  même  sujet  :  Tout  pour  l'amour  ou 
Juliette  et  Roméo.  Leur  opéra  ayant  été 
refusé  à  l'Académie  de  musique  en  1792,  les 
auteurs  sacrifièrent  les  récitatifs,  qu'ils  rem- 
placèrent par  un  dialogue  en  prose,  et  fi- 
rent représenter  la  pièce  à  Feydeau.  Elle 
eut  un  succès  immense,  qui  aurait  assuré  - 
au  compositeur  la  plus  belle  carrière  s'il  eût 
su  s'en  montrer  digne.  Des  effets  pleins  de- 
puissance  et  d'originalité,  une  mélodie  dis- 
tinguée et  abondante,  rendent  légitime  la 
vogue  dont  cette  partition  a  joui.  Mme  Scio 
interpréta  avec  talent  le  rôle  de  Juliette. 
Nous  remarquerons  l'air  de  soprano  :  Du 
calme  de  la  nuit,  et  l'admirable  quatuor  : 
Grâces,  vertus,  soyez  en  deuil,  Juliette,  etc., 
qui  est  une  œuvre  de  génie.  Pendant  cette 
année  funèbre,  trois  ouvrages  très  distin- 
gués ont  été  représentés  et  aucun  n'est  resté 
au  répertoire  ;  ce  sont  :  le  Barbier  de  Séville 
de  Paisiello,  la  Caverne  de  Lesueur  et  Roméa 
et  Juliette  de  Steibelt. 

ROMÉO  ET  JULIETTE,  opéra  en  quatre 
actes,  paroles  françaises  de  M.  Ch.  Nuitter, 
musique  de  Bellini,  représenté  à  l'Opéra  le 
7  septembre  1859.  Cette  pièce  est  une  traduc- 
tion de  /  Capuletti  e  i  Montecchi,  représenté 
en  1833,  avec  Mlle  Grisi  et  sa  sœur  aînée, 
Giuditta  Grisi.  Le  troisième  acte  ayant  été 
manqué  par  le  compositeur,  on  lui  substitua 
celui  de  l'opéra  de  Vaccaj ,  qui  a  continué  de- 
puis à  être  entendu  dans  l'œuvre  de  Bellini, 
sans  que  le  public  ait  été  suffisamment  in- 
formé qu'il  n'est  pas  de  lui.  C'est  dans  cet 
opéra  que  débuta  Mme  de  Vestvali,  la  canta- 
trice la  plus  grande,  sinon  la  plus  grande  des 
cantatrices    Sa  voix  ne  manquait   pas  de 

62 


978 


ROME 


ROME 


charme,  lorsqu  elle  la  ménageait.  Gueymard, 
Marié,  Mme  Gueymard  l'ont  secondée  dans  les 
rôles  de  Juliette,  de  Tebald  et  de  Capulet. 

ROMÉO  ET  JULIETTE ,  opéra  en  cinq  ac- 
tes ,  paroles  de  MM.  Jules  Barbier  et  Michel 
Carré,  musique  de  M.  Charles  Gounod,  re- 
présenté au  Théâtre-Lyrique  le  27  avril  1867. 
Le  livret  reproduit  les  principales  situations 
du  drame  de  Shakespeare  :  le  prologue,  ou 
l'exposition  du  sujet  de  la  pièce,  le  bal  chez 
Capulet,  l'entrevue  de  Roméo  et  de  Juliette, 
le  rendez-vous,  le  mariage  dans  la  cellule  du 
frère  Laurent,  la  scène  du  duel,  la  condam- 
nation de  Roméo  à  l'exil ,  la  scène  nocturne 
des  adieux  entre  les  deux  amants,  le  som- 
meil léthargique  de  Juliette,  le  retour  de 
Roméo  et  sa  mort.  Les  auteurs  ont  préféré 
adopter  le  dénoûment  des  opéras  de  Bellini 
et  de  Vaecaj  ,  c'est-à-dire  rendre  Roméo  té- 
moin du  réveil  de  Juliette,  plutôt  que  de 
terminer  la  pièce  par  la  réconciliation  des 
deux  familles  sur  les  cadavres  de  leurs  en- 
fants. C'eût  été  cependant  une  scène  bien  pa- 
thétique que  celle-là  ,  et  l'impression  sur  le 
public  eût  été  plus  morale  et  plus  forte  que 
celle  qui  résulte  d'un  suicide  double  et  sté- 
rile. 

C'était  d'ailleurs  la  pensée  du  drame  de 
Shakespeare. 

«  Le  prince.  —  Où  sont-ils  maintenant  ces 
ennemis?  Capulet,  Montague!  Approchez! 
venez  1  Voyez  si  vos  haines  sont  maudites! 
Voyez  comme  Dieu  châtie  !  Il  vous  frappe 
dans  vos  joies  ;  l'amour  venge  l'humanité  que 
déshonorent  vos  vengeances.  » 

Tel  qu'il  est  cependant,  le  poème  est  dis- 
posé avec  beaucoup  de  talent,  et  les  auteurs 
ont  eu  le  bon  goût  de  conserver,  lorsqu'ils 
l'ont  pu,  les  expressions  mêmes  du  poète 
anglais. 

Ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit  ailleurs. 
(V.  les  Musiciens  célèbres,  art.  Gounod),  «il 
était  digne  de  l'ambition  de  M.  Gounod  de 
donner  un  pendant  à  son  Faust,  en  s'arc-bou- 
tant  au  seul  génie  qui  puisse  peut-être  en- 
trer en  comparaison  avec  Goethe.  »  Toutefois 
le  succès  n'a  pas  complètement  couronné  son 
entreprise.  L'élément  symphonique  domine 
trop  dans  cet  opéra,  où  l'action  est  aussi 
animée,  où  les  personnages  sont  sans  cesse 
agissants.  Il  y  a  peut-être  aussi  plusieurs 
scènes  trop  développées  et  qui  produisent  un 
effet  contraire  à  celui  qu'espéraient  les  au- 
teurs; telle  est  labénédiction  nuptiale  donnée 
aux  époux  par  le  frère  Laurent.  Il  y  a  là  des 
phrases  interminables,  languissantes  et  dé- 
placées dans  un  opéra.  Nous  ne  comprenons 


pas  cette  manie  qu'avait  Gounod  de  trans- 
porter dans  tous  ses  ouvrages  des  scènes 
d'église.  S'il  crut  impressionner  les  specta- 
teurs par  ce  moyen,  il  s'est  trompé,  selon 
nous.  Au  temps  de  Shakspeare,  on  était 
plus  réservé  dans  l'intervention  des  actes 
de  la  religion.  Ils  étaient  sous-entendus  ou 
se  passaient  ailleurs  que  sur  la  scène. 

«  Le  frère  Laurent. — Allons,  allons,  j  eunes 
gens,  il  faut  me  suivre  ;  ce  sera  bientôt  fait. 
Sauf  votre  bon  plaisir,  vous  attendrez,  pour 
parler  d'amour,  que  notre  sainte  Eglise  vous 
ait  unis  à  jamais.  (Ils  sortent.)  » 

Dans  le  premier  acte,  on  remarque  la  chan- 
son de  la  reine  Mab,  la  valse  chantée  par  Ju- 
liette ;  dans  le  second,  le  duo  du  jardin,  où 
se  trouvent  des  phrases  charmantes,  entre 
autres  la  mélodie  :.  Comme  un  oiseau  cap- 
tif,  et  le  petit  chœur  des  domestiques  à 
la  recherche  du  page.  La  première  partie  du 
troisième  acte  est  très  froide  à  cause  de  cette 
scène  de  mariage  dont  nous  avons  parlé  plus 
haut,  mais  la  deuxième  partie  est  tout  à  fait 
saillante  et  une  des  meilleures  que  le  compo- 
siteur ait  écrites.  La  chanson  du  page  :  Gar- 
dez bien  la  belle,  est  jolie;  mais  c'est  surtout 
la  grande  scène  du  duel  qui  est  d'une  beauté 
achevée.  Il  y  a  là  du  mouvement,  de  la  pas- 
sion, et  cet  ensemble  de  mélodie  et  d'harmo- 
nie qui  constitue  une  belle  page  de  musique 
dramatique.  Dans  le  quatrième  acte,  la  scène 
célèbre  des  adieux  a  été  traitée  par  M.  Gou- 
nod avec  un  sentiment  dramatique  presque 
exclusif.  Ces  phrases  délicieuses  :  Non ,  ce 
n'est  pas  le  jour,  ce  n'est  pas  l'alouette,  au- 
raient pu  être  interprétées  avec  autant  de 
passion,  mais  avec  plus  de  grâce,  d'émotion 
naïve  ,  avec  moins  de  dissonances  déchi- 
rantes, de  cris  violents.  Il  s'agit  d'une  toute 
jeune  fille  ,  d'un  premier  amour  entouré  de 
mystère  et  de  dangers.  Les  cris ,  les  unis- 
sons stridents  sont  ici  hors  de  propos.  Il  fal- 
lait beaucoup  d'art  et  de  nuances  dans  cette 
scène.  Le  compositeur  a  préféré  faire  des  con- 
cessions aux  doctrines  de  la  musique  de  l'ave- 
nir, en  laissant  de  côté  les  exigences  du  goût 
et  de  l'oreille,  et  en  faisant  du  drame  réaliste; 
nous  le  regrettons.  C'est  cependant  le  dernier 
morceau  saillant  de  la  partition.  La  scène  des 
tombeaux  n'a  rien  de  remarquable,  si  ce 
n'est  l'instrumentation,  qui  est  riche  d'effets 
et  d'intentions  ingénieuses.  L'opéra  de  Ro- 
méo et  Juliette  a  obtenu  un  succès  que  nous 
trouvons  légitime,  malgré  nos  réserves.  Les 
œuvres  sérieuses  sont  trop  rares  à  notre 
époque  pour  qu'on  leur  marchande  la  sympa- 
thie. L'exécution  de  cet  ouvrage  a  été  ex- 


ROMI 


ROND 


979 


cellente  sous  le  rapport  de  l'orchestre  et  des 
chœurs.  Mme  Carvalho  a  créé  le  rôle  de  Ju- 
liette avec  beaucoup  de  talent.  Plusieurs 
personnes,  dont  le  goût  est  difficile,  ont 
trouvé  qu'elle  avait  moins  bien  compris  ce 
rôle  que  celui  de  Marguerite.  Michot,  malgré 
le  timbre  agréable  de  sa  voix ,  a  été  un  Ro- 
méo insuffisant.  M'le  Daram,  Troy,  Barré  et 
Puget  ont  chanté  les  autres  rôles. 

Le  20  janvier  1873,  le  Théâtre-Lyrique 
ayant  disparu,  Roméo  et  Juliette  était  repris 
à  rOpéra-C'omique,  où  il  était  joué  pour  la 
centième  fois  à  ce  théâtre  le  30  septembre  de 
Tannée  suivante.  Le.  nombre  total  de  ses 
représentations  à  l'Opéra- Comique  était,  à  la 
fin  de  Tannée  1887,  de  deux  cent-soixante  en- 
viron. Le  28  novembre  1888,  l'ouvrage  prenait 
place  au  répertoire  de  TOpéra,  qu'il  n'a  pas 
quitté  depuis  et  où,  à  la  date  du  31  décembre 
1894,  il  avait  obtenu  cent  vingt  représenta- 
tions. 

romilda,  opéra  italien,  poésie  de  Charles 
Paganicesa,  musique  de  Cordans,  représenté 
sur  le  théâtre  de  San-Mosè,  à  Venise,  en 
1631. 

romilda,  opéra  italien,  musique  de  J. 
Mosca,  représenté  à  Parme  vers  1811. 

romilda,  opéra  italien,  musique  de  F. 
Hiller,  représenté  à  Milan  en  1839. 

*  ROMILDA,  opéra  sérieux,  musique  de 
Gavazzeni,  représenté  sur  le  théâtre  de  la 
Canobbiana,  de  Milan,  le  9  juin  1845. 

ROMILDA  de'  BARDI,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Dell'  Orefice ,  représenté  sur  le  théâ- 
tre del  Fondo,  à  Naples,  en  juillet  1874. 

*  ROMILDA  Di  provenza,  drame  lyrique, 
paroles  de  Gaetano  Miccio,  musique  de  Jean 
Pacini,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre 
San  Carlo,  en  1853.  Avec  le  superbe  ténor 
Fraschini  et  deux  cantatrices  extrêmement 
remarquables,  Mmes  de  Giulo-Borsi  et  Borghi- 
Mamo,  cet  ouvrage  avait  pour  interprètes 
Arati,  Ferri,  Benedetti  et  Mme  Salvetti.  U 
n'en  fut  pas  plus  heureux,  et  après  un  premier 
acte  qui  avait  été  bien  accueilli  par  le  public, 
le  second  et  le  troisième  amenèrent  sa 
chute  irrémédiable. 

ROMILDA  E  COSTANZA,  opéra  italien, 
musique  de  Meyerbeer,  représenté  sur  le 
théâtre  Nuovo,  à  Padoue,  le  19  juillet  i8is. 

ROMILDA  ED  AZZELINO,  opéra  italien, 
musique  de  Basevi,  représenté  au  théâtre 
Alfieri  le  il  août  1840. 


ROMILDA  ED  ezelinda,  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  Joseph  Bianchi,  repré- 
senté au  théâtre  de  Spolette  en  1842. 

*  ROMITO  DELLA  PROVENZA  (il),  opéra 
sérieux,  poème  de  Felice  Romani,  musique  de 
GeneralL  représenté  à  Milan,  sur  le  théâtre 
de  la  Scala,  le  15  janvier  1831. 

ROMOLO,  opéra  italien,  livret  de  Donato 
Cupeda,  musique  de  Ziani ,  représenté  à 
Vienne  pour  l'anniversaire  de  la  naissance 
de  l'empereur  Léopold  1er,  en  1702. 

ROMOLO,  opéra  italien,  musique  de  La- 
tilla  et  de  Terradeglias ,  représenté  à  Rome 
en  1740. 

ROMOLO  ED  ERSILIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  J.-A.-P.  Hasse,  représenté  à  Ins- 
pruck  en  1765. 

ROMOLO  E  REMO,  opéra  italien,  livret 
de  Strozzi,  musique  de  Cavalli,  représenté 
à  Venise  sur  le  théâtre  des  Saints-Jean-et- 
Paul  en  1645. 

ROMOLO  E  REMO  PASTORI,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Giuseppe  Galuppi ,  repré- 
senté à  Mantoue  en  1695. 

ROMOLO  E  tazio,  opéra  italien,  livret 
de  Vincenzo  Cassani,  musique  de  Carlo-Luigi 
Pietragrua ,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Saint-Jean-Chrvsostome  à  Venise  en  1722. 

rompons!  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  MM.  Jantard  et  de  Jallais,  musique  de 
M.  Vogel,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens 
le  21  septembre  1857.  Il  est  pénible  de  pen- 
ser qu'un  musicien  du  mérite  de  M.  Vogel 
ait  été  réduit  par  l'état  actuel  de  nos  théâ- 
tres à  écrire  pour  des  pièces  si  puériles. 

ROMUALDO  (S.),  drame  sacré,  livret  de 
l'abbé  Romano  Marighi  d'Imola,  musique  de 
D.  Bartolomeo  Cordans ,  représenté  à  Ve- 
nise en  1707,  à  Forli  en  1708.  Cet  ouvrage  fut 
exécuté,  le  19  juin  1727,  chez  les  moines  Ca- 
maldules  de  Saint-Michel  de  Murano  pour 
célébrer  le  septième  centenaire  de  la  mort 
du  glorieux  patriarche.  On  fit  subir  au  poème 
divers  changements  pour  approprier  les  airs 
aux  exigences  de  la  musique. 

*  RONCISVAL,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Emilio  de  Marchi,  musique  de 
M.  Enrico  Bertini,  représentée  au  théâtre 
municipal  de  Modène  le  31  janvier  1891 

*  ronde  DE  NUIT  (la),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Maurice  Bouquet  musique 


980 


ROSA 


ROSA 


de  M.  Hugh  Cass,  représentée  à  l'Alcazar  de 
Marseille  le  10  aeût  1872. 

*  ROQUELAURE,  zarzuela  en  trois  actes, 
musique  de  Femandez  Caballero,  Cristobal 
Oudrid  et  José  Rogel,  représentée  à  Madrid 
en  1S64. 

*ROSA  (la),  «  invention  musicale  »,  musi- 
que de  Papebrochio  Fungoni,  représentée  en 
1738  à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo. 

ROSA,  opéra  allemand,  musique  de  Stunz, 
représenté  à  Munich  en  1845. 

ROSA  BIANCA  E  ROSA  ROSSA ,  opéra 
séria  en  deux  actes,  musique  de  J.-S.  Mayer, 
représenté  à  Rome  en  1814,  et  à  Paris  le 
8  mai  1823. 

ROSA  BIANCA  E  LA  ROSA  ROSSA  (la) 
[la  Rose  blanche  et  la  rose  rouge] ,  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Genoves ,  représenté  au 
Théâtre-Italien,  de  Madrid,  en  1831. 

*  ROSA  DE  MAR,  zarzuela,  livret  imité  par 
M.  Puente  de  Fopéra-comique  français  La 
Reine  d'un  jour,  musique  de  M.  Guillemo 
Cereceda,  représentée  à  Madrid  en  1882. 

ROSA  DI  FIORENZA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Biletta ,  représenté  au  théâtre  del 
Principe  Umberto,  à  Florence,  en  octobre  1875. 

*  rosadi  perona  (la),  opéra  semi-sérieux 
en  trois  actes,  paroles  et  musique  de  Mlle  Te- 
resa  Huidi,  représenté  au  théâtre  Rossini,  de 
Naples,  le  26  juillet  1881. 

BOSA,  LA  ROSE,  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Charles  Poisot,  représentée 
chez  l'auteur  le  lundi  24  février  1868.  La  scène 
se  passe  daDS  un  domaine  des  environs 
d'Heidelberg ,  entre  un  jeune  et  noble  étu- 
diant, le  comte  Arnold,  et  une  jolie  personne 
qui ,  par  sa  grâce  et  ses  conseils ,  le  fait  re- 
noncer à  une  vie  un  peu  dissipée,  et  fixe  en  sa 
faveur  ses  sentiments.  La  musique  est  gra- 
cieuse et  originale.  On  y  remarque  deux  airs 
et  un  duo  fort  bien  traités.  Chanté  par  Ver- 
dellet  et  M»e  Séveste,  ce  petit  ouvrage  a 
été  souvent  représenté  dans  les  salons  pari- 
siens et  particulièrement ,  avec  beaucoup  de 
succès,  chez  Mme  la  marquise  de  Beaumont. 

ROSALIA  DI  S.  MINIATO,  opéra  italien, 
musique  de  Cagnoni,  représenté  au  théâtre 
Carcano,  de  Milan,  en  1845. 

ROSALIE,  opéra-comique  en  un  acte,  mu- 
sique de  Schubert  (Joseph),  représenté  à 
Schwedt  en  1780. 


*  ROSALIE  ET  MYRZA,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Boieldieu  père,  musi- 
que de  Boieldieu,  représenté  à  Rouen,  sur  le 
théâtre  des  Arts,  le  28  octobre  1795. 

ROSALINDA,  opéra  italien,  livret  de  Mar- 
chi ,  musique  de  Ziani ,  représenté  sur  le 
théâtre  de  Sant'-Angiolo  à  Venise  en  1693, 
puis  à  Udine  en  1695,  et  sur  le  théâtre  de 
San-Fantime  à  Venise  en  mo,  sous  le  titre 
de  Erginia  Irnmascherata.  Cet  ouvrage  eut 
un  grand  succès. 

ROSALINDA,  opéra  italien,  musique  de 
l'abbé  Capelli,  représenté  au  théâtre  de  Sant'- 
Angiolo,  à  Venise,  en  1692.  Cet  opéra  fut  joué 
à  Rovigo  sous  le  titre  de  Erginia  Mascherata, 
en  1717. 

ROSALINDA,  opéra  anglais  en  trois  actes, 
musique  de  Smith,  représenté  à  Londres  en 
1739. 

ROSALINDE  OU  LE  POUVOIR  DES  FÉES, 

opéra  allemand,  musique  de  Hoffraeister  re- 
présenté à  Vienne  vers  1800. 

*  ROSALINDE,  opéra-comique  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Florimond  Van  Duyse, 
représenté  à  Anvers  le  17  janvier  1864. 

*  ROSALINE,  opéra  en  un  acte,  musique  de 
M.  Edmond  Râteau,  représenté  sur  le  Grand 
Théâtre  de  Nantes  en  1892. 

ROSAMONDA,  grand  opéra  italien  en  trois 
actes,  musique  de  Reichardt,  représenté  à 
Berlin  en  isoi. 

ROSAMONDA,  opéra  italien,  musique  de 
Alary,  représenté  au  théâtre  delà  Pergola,  à 
Florence,  le  10  juin  1840. 

ROSMonda  d'inghilterra,  opéra  ita- 
lien en  deux  actes,  livret  de  Romani,  musi- 
que de  Donizetti,  représenté  à  Florence  sur 
le  théâtre  de  la  Pergola  en  mars  1834.  Le 
poëme  est  intéressant  et  renferme  de  beaux 
vers.  L'air  de  Henri  II  est  très  remarquable. 
C'est  notre  chanteur  Duprez  qui  créa  ce  rôle. 
Mme  Tacchinardi-Persiani  chanta  celui  de 
Rosemonde.  Le  premier  acte  est  celui  qui  est 
le  mieux  réussi  et  le  plus  riche  en  motifs 
mélodiques.  Cet  opéra  a  été  donné  à  Naples, 
avec  des  morceaux  nouveaux,  sous  le  titre 
à'Eleonora  di  Guienna. 

ROSAMONDE,  opéra  anglais,  paroles  dAd- 
dison,  musique  de  Clayton,  représenté  en 
1707.  Cet  ouvrage  tomba  à  la  troisième  re- 
présentation. 

ROSAMONDE,  opéra  anglais,  musique  de 


ROSA 


ROSE 


981 


Ame,  représenté  au  théâtre  de  Drury-Lane, 
à  Londres,  en  1733,  avec  quelque  succès.  La 
partition  n'offre  qu'une  suite  de  petits  airs 
d'une  assez  bonne  facture,  mais  dont  la  coupe 
est  uniforme. 

ROSAMONDE,  opéra  anglais,  musique  de 
Samuel  Arnold,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Covent-Garden,  à  Londres,  en  1767. 

ROSAMUNDE,  opéra  allemand,  musique 
de  Scbweitzer,  paroles  de  Wieland,  repré- 
senté à  Dresde  vers  1775. 

ROSAMUNDE,  mélodrame,  musique  de 
J.-C.  Kaffka,  représenté  à  Breslau  vers  1782. 

ROSAMUNDE,  opéra  allemand ,  musique 
de  Franz  Schubert,  représenté  à  Vienne  le 
20  décembre  1823.  Il  paraît  que  le  livret  n'é- 
tait pas  intéressant.  La  musique,  qui  n'a 
pas  encore  été  gravée,  doit  être  remarqua- 
ble, à  en  juger  par  celle  que  nous  connaissons 
de  la  Croisade  des  dames. 

ROSANIE ,  comédie  en  trois  actes ,  en  vers 
libres,  paroles  de  Devismes,  musique  de  Ri- 
gel,  représentée  aux  Italiens  le  24  juillet 
1780.  Le  sujet  de  la  pièce  est  tiré  d'un  fa- 
bliau ancien,  intitulé  :  les  Merveilleuses  aven- 
tures de  Richard  et  de  son  ménestrel.  Le  com- 
positeur a  introduit  dans  sa  partition  un 
morceau  dont  les  paroles  et  la  musique  sont 
attribuées  au  roi  Richard  :  Si  tendre  et  jeune 
femelle.  Il  est  probable  que  les  auteurs  avaient 
choisi  ce  genre  de  pièce  d'après  l'exemple  de 
Grétry  ou  pour  se  conformer  à  une  mode  du 
temps  ;  car  on  avait  représenté,  six  mois  au- 
paravant, Aucassin  et  Nicolette,  opéra  égale- 
ment imité  d'un  fabliau  du  moyen  âge.  Rigel 
était  un  musicien  de  mérite,  élève  de  Fil- 
lustre  Jomelli,  et  sa  musique  religieuse  était 
chantée  avec  succès  au  Concert  spirituel. 

ROSAURA,  opéra  italien,  livret  de  Anto- 
nio Arcoleo,  dit  Candia,  musique  de  Perti, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Sant'-Angiolo, 
à  Venise,  en  1689,  à  Bologne  en  1692,  àBres- 
cia  en  1694. 

ROSAURA  ovvero  AMORE  FIGLIO 
DELLA  GRATITUDINE,  opéra  italien,  livret 
de  Malvezzi,  musique  de  Draghi  (Antoine), 
représenté  à  Vienne  en  1689. 

ROSAURA,  opéra  italien,  musique  de  Sarri, 
rep.  au  th.  des  Fiorentini,  àNaples,en  1736. 

ROSAURA  PEDELE,  opéra  italien ,  musi- 
que de  Cocchi  (Joachim) ,  représenté  à  Ve- 
nise en  1753. 


ROSBALE,  opéra  italien,  musique  de  Por- 
pora,  représenté  sur  le  théâtre  de  Saint- 
Jean-Chrysostome,  à  Venise,  en  1737. 

ROSE  (la),  opéra  en  un  acte,  musique  de 
Chapelle  (  Pierre-David- Augustin  ) ,  repré- 
senté à  la  Comédie-Italienne  en  1772. 

*ROSE  (le),  opéra,  paroles  d'Almerimo 
Spadetta,  musique  de  M.  Nicola  d'Arienzo, 
représentée  au  théâtre  Bellini,  de  Naples,  en 
février  1868. 

ROSE  BLANCHE  ET  LA  ROSE  ROUGE 
(la),  opéra  sérieux  en  trois  actes,  paroles  de 
Guilbert-Pixérécourt,  musique  de  Gaveaux, 
représenté  à  Feydeau  le  20  mars  1809.  Ce 
mélodrame  ne  tient  pas  ce  qu'annonce  son 
titre.  Les  personnages  historiques  de  la 
guerre  des  Deux  Roses  n'y  figurent  même 
pas.  L'intérêt  de  la  pièce  roule  sur  des  inci- 
dents étrangers  à  la  politique. 

ROSE  D'AMOUR  ET  CARLOMAN,  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  Du  Breuii, 
musique  de  Cambini,  représenté  à  la  Comé- 
die-Italienne le  24  avril  1779. 

*  ROSE  D'ÉRIN  (la),  opéra,  musique  de 
Julius  Benedict.  Ce  n'est  point  un  ouvrage 
original,  mais  bien  la  traduction  allemande  de 
Topera  représenté  précédemment  à  Londres 
sous  ce  titre  :  the  Lilly  of  Killerney,  et 
qui  fut  joué  en  Allemagne  sous  cette  nou- 
velle appellation.  Traduit  en  français  par 
MM.  Adolphe  d'Ennery  et  Hector  Crémieux, 
cet  ouvrage  devait  ensuite  être  joué  à  Paris, 
en  1865,  au  Théâtre-Lyrique,  avec  Mme  car- 
valho  dans  le  rôle  principal.  Les  circonstances 
en  décidèrent  autrement,  et  il  ne  parut  jamais 
en  France. 

ROSE  DE  CASTILLE  (la),  opéra  anglais, 
livret  traduit  au.  Muletier  de  Tolède,  musique 
de  Balfe,  représenté  à  Londres  le  2  novembre 
1857.  Miss  Pyne  a  chanté  avec  succès  le  rôle 
principal.  Cet  opéra  a  été  repris  en  septem- 
bre 1862. 

ROSE  DE  FLORENCE  (la),  opéra  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  de  Saint-Georges,  mu- 
sique de  M.  Biletta  (Emannuele),  représenté 
à  l'Opéra  le  10  novembre  1856.  La  donnée  de 
la  pièce  n'est  pas  neuve.  Elle  convient  peu 
d'ailleurs  au  grand  opéra.  Aminta,  fille  d'un 
riche  orfèvre  de  Florence,  doit  épouser  son 
cousin  Theobaldo,  qui  l'aime  passionnément; 
la  cérémonie  des  fiançailles  a  lieu  sans  qu'au- 
cun incident  puisse  faire  présager  une  catas- 
trophe ;  mais,  lorsque  Aminta  est  retiré© 


982 


ROSE 


ROSE 


dans  son  appartement,  le  duc  de  Palma  pa- 
raît à  ses  yeux  et  s'efforce  de  séduire  la  pau- 
vre fille.  Il  offre  de  l'épouser  ;  il  fait  briller 
à  ses  yeux  l'éclat  du  rang,  de  la  richesse.  Il 
feint  un  désespoir  profond  et  fait  mine  de  se 
tuer.  Aminta,  éperdue,  effrayée,  arrête  son 
bras  et  avoue,  pour  le  duc,  des  sentiments 
dont  elle  ne  comprend  pas  sans  doute  toute 
la  portée,  mais  dont  il  se  prévaut  pour  pré- 
parer un  enlèvement.  Pendant   qu'il    s'est 
éloigné,  Aminta  se  met  en  prière    et  finit 
par  s'endormir.  Le  second  acte  est  consacré 
au  rêve  d' Aminta;  elle  se  voit  grande-du- 
chesse et  entourée  d'hommages.  Un  person- 
nage masqué  s'introduit  au  milieu  de  la  fête. 
C'est  Theobaldo.  Il  propose  au  duc  de  jouer 
contre  lui  cent  mille  écus,  qu'il  gagne,  puis 
sa  fortune  entière,  puis  enfin  la  rose  qu'il 
tient  d'Aminta  et  qu'il  porte  sur  son  cœur  ; 
il  gagne  tout.  Le  duc,  furieux,  tire  son  épée  ; 
après  un  combat  quelque  temps   douteux, 
Theobaldo  reçoit  le  coup  mortel.  Aminta  se 
précipite  dans  un  abîme  pour  mettre  fin  à 
ses  jours.  Ici  le  rêve  cesse  ;  le  théâtre  repré- 
sente la  chambre  virginale  d'Aminta.  Elle  est 
entourée  de  son  père  et  de  Theobaldo,  et  on 
se  rend  à  l'autel.  Quant  au  duc  séducteur, 
il  n'en  est  plus  question.  La  partition  de  la 
Bose  de  Florence  est  écrite  avec  une  facilité 
tout  italienne,  agréablement  agencée  pour 
les  voix,  instrumentée  avec  soin,  mais  dépour- 
vue d'invention.  On  a  entendu  avec  plaisir 
la  sérénade  chantée  par  le  duc  de  Valence, 
le  chœur  des  fiançailles,  la  canzonetta  de  la 
jeune  fille,  le  grand  duo  de  Theobaldo  et 
d'Aminta  :  Au  loin  gémit  un  pauvre  père,  enfin 
l'air  syllabique  du  majordome  :  Pages,  de- 
moiselles. Les  rôles  ont  été  chantés  par  Ro- 
ger, Bonnehée,  Dérivis,  Mlle  Moreau-Sainti. 

ROSE  ou  LOVE'S  RANSOM,  opéra  anglais, 
sujet  imité  du  Val  d'Andorre,  musique  de 
M.  Hatton,  représenté  sur  le  théâtre  de  Co- 
vent-Garden,  à  Londres,  le  25  novembre 
1864. 

*  ROSE  DE  GANZANO  (la.),  opéra en  un acte, 
musique  de  M.  Johannès  Dolber,  représenté 
avec  succès  à  Gotha,  sur  le  théâtre  de  laCour, 
en  février  1895. 

*  rose  DE  GIESSOW  (ia),  opéra  en  un  acte, 
musique  de  M.  Paul  Wendt,  représenté  en 
février  1895  sur  le  Théâtre  municipal  de 
Glogau  (Silésie). 

*  rose  DE  PÉKIN  (la),  opérette,  musique 
de  M.  V.  Stojanovitch,  représenté  à  Pesth  en 
avril  1888. 


ROSE  DE  PÉRONNE  (la),  opéra-comique 
en  trois  actes  ,  paroles  de  MM.  de  Leuven  et 
Dennery,  musique  d'Adolphe  Adam,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  12  décembre  1840. 
Le  livret  de  cet  ouvrage  a  paru  d'assez  mauvais 
goût  au  public.  La  musique  d'Adam  a  été 
applaudie,  et  Mme  Damoreau  a  eu  un  beau 
succès.  Mais  il  n'en  a  pas  été  de  même  du 
nom  des  librettistes  annoncé  à  la  fin  de  la 
première  représentation.  Le  public  de  l'O- 
péra-Comique  a  voulu  montrer  en  cette  cir- 
constance qu'il  ne  suffisait  pas  pour  lui  plaire 
d'avoir  imaginé  un  imbroglio  par  trop  in- 
vraisemblable et  des  situations  équivoques. 
Nous  citerons ,  parmi  les  morceaux  saillants 
de  la  partition ,  les  couplets  chantés  par 
Mn>e  Damoreau  et  par  Couderc;  un  joli  trio 
bouffe  et  un  quatuor  bien  traité.  L'instru- 
mentation porte  l'empreinte  de  cette  ma- 
nière légère  et  de  cette  ingéniosité  qui  te- 
naient lieu  de  style  chez  ce  compositeur. 

*  ROSE  DE  PONTEVREDA  (la),  opéra  en  un 
acte,  musique  de  M.  Forster,  représenté  à 
Gotha  en  août  1893,  puis  à  l'Opéra  impérial 
de  Vienne,  avec  beaucoup  de  succès,  le 
10  mai  1894.  Cet  ouvrage  avait  été  couronné 
l'année  précédente  dans  un  concours  ouvert 
par  le  duc  Ernest  de  Saxe-Cobourg-Gotha, 
musicien  distingué  lui-même  et  auteur  de 
plusieurs  opéras,  parmi  lesquels  Sainte-Claire 
et  Casilda.  La  musique  de  la  Rose  de  Ponte- 
vedra  est,  dit-on,  de  tendances  wagnériennes 
très  accentuées,  avec  un  sentiment  mélo- 
dique remarquable.  On  y  a  distingué,  entre 
autres  morceaux,  une  sérénade,  un  quintette 
et  une  prière  qui  ont  été  vivement  applaudis, 
ainsi  que  des  airs  de  ballet  qui  rappellent  la 
manière  de  Bizet.  C'était,  croyons-nous,  le 
début  à  la  scène  du  compositeur,  début  parti- 
culièrement heureux  et  brillant. 

ROSE  DE  SAINT-FLOUR  (la),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Michel  Carré,  musique 
de  M.  Offenbach.  La  soupe  aux  choux,  qui  est 
le  mets  de  résistance  de  l'action,  n'a  pas  été 
assaisonnée  de  sel  attique.  Marcachu,  le  chau- 
dronnier, y  a  jeté  un  des  souliers  apportés 
en  cadeau  à  Pierrette  par  son  rival  Cha- 
paillon,  en  y  ajoutant  un  paquet  de  chandelles 
en  guise  de  lard.  On  sent  assez  le  parfum  de 
ce  potage,  rehaussé  par  une  chanson  auver- 
gnate avec  ce  refrain  connu  : 

Nous  étions  ni  hommes  ni  femmes, 
Nous  étions  tous  des  Auvergnats! 

Chapaillon  est  le  préféré  de  Pierrette.  La 
colère  de  Marcachu,  l'Achille  de  Saint-Flour, 
se  manifeste  par  la  destruction  des  meubles 


ROSE 


ROSE 


983 


et  de  la  vaisselle.  Au  milieu  d'un  tel  vacarme, 
on  a  distingué  avec  quelque  peine  une  ro- 
mance et  un  duo  final  assez  agréables.  Cette 
opérette  a  été  jouée  par  Pradeau,  Petit  et 
Mlle  Schneider. 

*  ROSE  DE  STRASBOURG  (la),  opéra  en 
quatre  actes,  poème  de  M.  F.  Ehrenberg, 
'musique  de  Victor  Nessler,  représenté  sans 
succès  au  Théâtre  royal  de  Munich  le  3  mai 
1890.  Un  critique  disait  que  cet  ouvrage  était, 
«  comme  texte,  un  très  plat  pastiche  des 
Maîtres  Chanteurs  de  Nuremberg  de  Richard 
Wagner,  comme  musique  un  très  méchant 
ramassis  de  lieux  communs,  distillant  l'ennui 
le  plus  noir.  » 

*  ROSE  de  WINDSOR  (la),  opéra,  paroles 
de  M.  Parke,  musique  de  M.  J.  C.  Bond  An- 
drews, représenté  en  septembre  1889  à  Man- 
chester, sur  le  théâtre  de  la  Reine. 

ROSE  DES  carpathes  (la),  opéra  de 
M.  Siegfried  Saloman,  représenté  avec  suc- 
cès à  Moscou  le  7  janvier  1868.  Le  sujet  re- 
produit un  épisode  de  l'histoire  moldo-vala- 
que  au  xvne  siècle. 

ROSE  épine,  opéra  allemand,  musique  de 
M.  Raff,  représenté  à  Weimar  le  24  mai 
1856. 

ROSE  ET  AURÈLE,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Picard,  musique  de  De- 
vienne, représenté  au  théâtre  Feydeau  le 
8  août  1794. 

ROSE  ET  COLAS,  comédie  en  un  acte,  en 
prose,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Sedaine, 
musique  de  Monsigny,  représentée  aux  Ita- 
liens le  8  mars  1764.  Cet  ouvrage  appartient 
àla  première  période  du  genre  opéra-comique, 
que  nous  diviserions  volontiers  en  trois  épo- 
ques distinctes  ,  à  cause  du  caractère  des  ou- 
vrages qui  ont  exercé  une  influence  sur  l'en- 
semble des  productions  des  compositeurs. 
Ainsi  de  1757  à  1770,  Duni,  Philidor  et  Mon- 
signy occupent  la  scène  ;  de  1770  à  1791,  Gré- 
try,DezèdeetDalayrac  déploient  leur  génie, 
leur  grâce  ou  leur  sentiment  dans  des  situa- 
tions plus  variées  et  plus  émouvantes  que 
celles  traitées  par  leurs  prédécesseurs.  Enfin, 
de  1791  à  1812,  Kreutzer,  Chérubini,  Méhul 
élargissent  encore  le  cadre  de  l'œuvre  lyri- 
que et  lui  donnent  des  développements  ma- 
gnifiques, mais  excessifs.  C'est  à  eux  que 
s'arrête  le  mouvement  progressif  de  l'ancien 
répertoire.  Nicolo  et  Boieldieu,  de  1812  à 
1825,  rentrent  dans  le  genre  de  l'opéra-co- 
mique,  mais  en  même  temps  inaugurent  le 


répertoire  moderne.  Celui-ci  ne  tarde  pas  à 
s'enrichir  des  œuvres  d'Herold,  d'Auber, 
d'Halévy  et  d'autres  maîtres  qui  ont  pratiqué 
largement  l'éclectisme.  On  peut  dire  qu'à 
.  notre  époque  les  genres  sont  absolument  con- 
fondus. La  liberté  des  théâtres  aura  pour 
conséquence  de  les  rétablir  au  bout  d'un  cer- 
tain temps,  parce  que  l'esprit  humain  a  be- 
soin de  catégories,  d'ordre,  de  divisions  dans 
ses  plaisirs  comme  dans  ses  facultés.  L'opéra- 
comique  de  Rose  et  Colas  a  joui  d'une  vogue 
qui  ne  s'explique  que  par  le  tour  naturel  du 
dialogue  et  de  la  musique  ;  car  le  fond  de  la 
pièce  est  très  léger  et  la  mélodie  fort  peu 
originale.  On  l'a  repris  de  nos  jours  à  l' Opéra- 
Comique,  et  Montaubry  a  chanté  avec  suc- 
cès le  rôle  de  Colas.  Nous  citerons  l'ariette  : 
Pauvre  Colas,  chantée  par  Rose,  ainsi  que 
l'air,  d'un  seul  mouvement,  de  la  mère  Bobi  ; 
le  duo  :  Âh!  comme  il  y  viendra ,  qui  est  co- 
mique ,  quoique  d'un  goût  médiocre;  l'air 
gracieux  de  Colas  :  C'est  ici  que  Rose  respire, 
et  la  chanson  de  Rose  :  Il  était  un  oiseau  gris 
comme  un'  souris,  qui  doit  son  effet  à  la  scène 
amusante  de  la  chute  de  Colas.  C'est  proba- 
blement à  cette  chute  qu'a  été  dû  le  succès 
de  la  pièce. 

*  ROSE  ET  FLORBEL,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Patras,  musique  de  Quine- 
baud,  représenté  au  théâtre  Montansier  le 
27  octobre  1800. 

*  ROSE  ET  L'anneau  (la),  opéra-bouffe- 
pantomime,  musique  de  M.  Slaughter,  repré- 
senté au  théâtre  du  Prince  of  "Wales,  à  Lon- 
dres, en  janvier  1891. 

ROSE  LA  MEUNIÈRE,  opérette  allemande, 
musique  du  baron  de  Lauer,  représentée  au 
théâtre  de  Hambourg  en  1S29. 

*  ROSE-POLKA,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Grange,  musique  de  M.  Villent- 
Bordogni,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens 
le  il  novembre  1886. 

ROSE  ROUGE  ET  LA  ROSE  BLANCHE  (la), 
opéra  allemand,  musique  de  Seyfried,  repré- 
senté en  îsio. 

ROSE  VON  WOODSTOCK  (die),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Wilhelm  Bonewitz,  re- 
présenté à  Chemnitz  le  24  mars  1876. 

ROSELINA,  opéra  italien,  musique  de  Ro- 
vettino,  représenté  au  théâtre  Saint-Paul, 
à  Venise,  en  1664. 

ROSEN  HUTCHEN   (das)  Ue  Petit  chapeau 


984 


ROSI 


ROSI 


de  roses],  opéra  allemand,  musique  de  Blum, 
représente  à  Vienne  vers  1817. 

ROSENINSEL  (die)  [l'Ile  des  roses],  opéra 
allemand,  musique  de  Stegmann,  représenté 
à  Hambourg  vers  1786. 

ROSENMADCHEN  (die)  [les Rosières],  opéra 
allemand,  musique  de  Breuer,  représenté  à 
Cologne  en  1839. 

*  ROSES  D'AMOUR  (les),  opéra-oomique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Gothi,  musique  de 
M.  Campisiano,  représenté  à  Saint-Germain- 
en-Laye  en  mai  1882. 

*  ROSES  D'ELGA  (les),  opéra  romantique, 
musique  de  M.  Rudolphe  Thomas,  représenté 
au  Théâtre  municipal  d'Olmiitz  en  avril  1890. 

ROSES   DE  M.    DE  MALESHERBES  (les), 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Del- 
bès,  musique  de  M.  Jules  Béer  ,  représenté 
chez  l'auteur  le  17  janvier  1861,  et  la  semaine 
suivante  dans  les  salons  de  Rossini.  On  a 
applaudi  l'introduction,  la  chanson  du  soldat 
et  le  trio  final,  morceau  d'un  véritable  mérite. 
L'ouvrage  a  été  chanté  par  Gourdin,  Capoul 
et  Mlle  Mira. 

ROSES  ET    LES    ÉPINES   DE    L'AMOUR 

(les),  pastorale,  musique  de  Stvelzel,  repré- 
sentée à  Géra  vers  1712. 

ROSETTA  LA  GIARDINIERA,  Opéra  buffa 

italien  en  trois  actes,  musique  d'Avolio  ;  re- 
présenté au  théâtre  Rossini,  de  Naples,  en 
mai  1872.  Cet  ouvrage  a  réussi. 

ROSETTE,  opéra,  paroles  de  Breszner, 
musique  de  Bierey,  représenté  à  Breslau 
vers  1806. 

*  rosette,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Louis  Royer,  musique  de 
M.  Antoine  Mathieu,  représenté  à  Boulogne- 
sur-Mer  en  septembre  1887.  L'auteur  était 
professeur  à,  l'École  nationale  de  musique  de 
Boulogne. 

*  rosette  et  colin,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  Burion,  musique  de  Pilati, 
représentée  au  concert  de  la  Scala  en  dé- 
cembre 1874. 

ROSIER  (le),  opéra-comique  musique  de 
Bonesi,  joué  au  théâtre  de  Beaujolais  en  1782. 

ROSIER  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Augustin  Challamel,  musique 
de  M.  Henri  Potier,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  ie  10  août  1859.  Joué  par  Ambroise, 
Ponchard  ,  M' les  Pannetrat  et  Marietta 
Guerra. 


*  ROSIER  de  théodule  (le),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Sermet  et  Mullem, 
musique  de  M.  Gangloff,  représentée  au  Con- 
cert Européen  le  26  septembre  1890. 

ROSIÈRE  (la),  opéra  allemand,  musique 
de  Lindpaintner,  représenté  à  Çtuttgard  en 
1843. 

*  ROSIÈRE  (la),  opérette,  musique  de 
M.  Jakobowski,  représentée  à  Londres,  au 
théâtre  Shaftesbury,  en  janvier  1893. 

*  ROSIÈRE  DE  FOLLEVILLE  (la.),  opérette 

en  un  acte,  paroles  de  MM.  Henriot  et  Sérard, 
musique  de  M.  Quidam  (?),  représentée  aux 
Folies-Belleville  le  13  février  1885.  v 

*  ROSIÈRE  DE  LA  RUE  JEAN-NICOT  (la), 

opérette  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Cœdès 
et  Nelgis,  musique  de  M.  Seignour,  repré- 
sentée au  Tivoli-Gros-Caillou  le  5  mars  1887. 

ROSIÈRE  DE  QUARANTE  ANS  (la),  Opé- 
rette, musique  de  M.  Eugène  Déjazet,  re- 
présentée au  théâtre  Déjazet  dans  le  mois  de 
mai  1862. 

ROSIÈRE  d'ici  (la),  opéra-bouffe  en  trois 
actes,  livret  de  M.  Armand  Liorat,  musique 
de  M.  Léon  Roques ,  représenté  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  27  mars  1873.  La  pièce  est  d'un 
goût  équivoque  ;  une  femme  qui  se  grise  au 
milieu  de  ses  amoureux  ne  saurait  offrir  un 
spectacle  agréable.  Quant  à  la  musique,  elle 
dénote  que  le  compositeur  pourrait  faire  un 
meilleur  usage  de  ses  bonnes  études  et  de  son 
talent  incontestable  d'harmoniste.  Chanté  par 
Potel,  Edouard-Georges,  Provost  et  Bertin, 
Mme  Judic  et  Mlle  Massart. 

ROSIÈRE  DE  SALENCY  (la),  comédie  en 
trois  actes,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Fa- 
vart,  musique  de  divers  compositeurs,  entre 
autres  de  Biaise  et  de  Philidor,  représentée 
aux  Italiens  le  25  octobre  1769  et  le  14  dé- 
cembre de  la  même  année. 

ROSIÈRE  DE  SALENCY  (la),  comédie  pas- 
torale en  quatre  actes,  et  depuis  en  trois 
(18  juin  1774),  en  vers,  paroles  de  Massonde 
Pézay,  musique  de  Grétry,  représentée  aux 
Italiens  le  28  février  1774.  Les  idylles  de 
Gessner  étaient  alors  à  la  mode.  Grétry  eut 
à  cœur  de  payer  son  tribut  et  d'en  reproduire 
le  caractère  et  le  sentiment  en  musique.  Il 
ne  resta  pas  au-dessous  de  son  modèle.  Les 
mélodies  sont  suaves,  touchantes  et  parfois 
d'une  sensibilité  exquise.  Le  cachet  de  sim- 
plicité pastorale  qui  caractérise  cet  ouvrage 
n'en  exclut  pas  l'accent  dramatique  dans  les 


ROSI 


ROSI 


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situations  principales.  Nous  citerons  le  duo  : 
Colin,  quel  est  mon  crime?  et  la  mélodie  si 
populaire  :  Ma  barque  légère.  Grétry  fait  ob- 
server avec  beaucoup  de  justesse  que  le  per- 
sonnage Jean  Gau,  venant  de  sauver  Colin  du 
naufrage,  ne  songe  pas  à  faire  une  image  ef- 
frayante de  la  tempête,  mais  qu'il  raconte 
avec  rondeur  et  gaieté  la  belle  action  qu'il  a 
faite;  il  ajoute  que  les  musiciens  prennent 
trop  souvent  au  sérieux  les  récits  terribles, 
qui  perdent  leur  intérêt  quand  le  danger 
n'existe  plus,  et  que  le  plaisir  du  succès  doit 
l'avoir  en  partie  fait  oublier.  Nous  ne  pouvons 
résister  au  plaisir  de  citer  l'observation  sui- 
vante de  Grétry  :  «  Sans  s'y  porter  en  foule, 
le  public  a  toujours  vu  avec  satisfaction  les 
représentations  de  la  Rosière;  il  a  repoussé 
les  actrices  dont  les  mœurs  étaient  peu  régu- 
lières, lorsqu'elles  se  sont  présentées  pour 
remplir  le  rôle  de  Cécile  ;  celles  au  contraire 
dont  la  sagesse  embellissait  le  talent,  ont 
reçu  des  applaudissements  flatteurs,  surtout 
à  l'instant  du  couronnement  ;  ce  qui  prouve 
que  les  hommes  rassemblés  aiment  la  vertu, 
quoiqu'ils  ne  voulussent  pas  toujours  se  char- 
ger de  rendre  l'actrice  vertueuse.  » 

ROSIÈRE  DE  SALENCY  (la),  opéra,  mu- 
sique de  Saint-Amans,  représenté  à  Bruxel 
les  vers  1778. 

ROSIÈRE  RÉPUBLICAINE  (Là)  OU  LA  FÊTE 
DE  LA  RAISON,  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
Sylvain  Maréchal,  musique  de  Grétry,  repré- 
senté à  l'Opéra  le  26  décembre  1793.  D'a- 
près les  indications  fournies  par  Grétry  dans 
ses  Essais,  la  partition  n'en  a  pas  été  gravée. 
Il  ne  donne  même  pas  la  date  de  la  repré- 
sentation. Castil-Blaze  l'établit  à  tort  au 
2  septembre  1794. 

ROSIÈRE  SUISSE  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Crémont,  ancien  chef 
d'orchestre  des  théâtres  de  l'Odéon  et  de 
l'Opéra-Comique.  Ce  petit  ouvrage,  dont  le 
sujet  est  tout  sentimental,  a  été  joué  à  Caen 
au  mois  de  mars  1834  ;  c'est  une  composition 
légère,  précédée  d'une  assez  bonne  ouver- 
ture. 

ROSIÈRES  (les),  opéra-comique  en  .trois 
actes,  paroles  de  Théaulon,  musique  de  He- 
rold,  représenté  à  Feydeau  le  27  janvier 
1817.  La  pièce  est  amusante ,  écrite  avec  es- 
prit et  belle  humeur,  c'est  le  premier  ou- 
vrage dramatique  du  compositeur,  et  on  y 
trouve  déjà  plus  qu'en  germe  les  qualités  qui 
l'ont  élevé  au  rang  des  premiers  compositeurs 
français.  L'ouverture,  les  couplets  de  Flo- 


Tette:De  ce  village  tous  les  garçons,  le  chœur 
final  du  premier  acte  ;  au  second  acte,  les 
couplets  de  Mme  de  Mondor,  la  marche  des 
gardes-chasse  ;  le  duo  de  Bastien  et  Florette, 
au  troisième  acte,  sont  les  morceaux  les  plus 
saillants  de  l'ouvrage.  Il  a  été  repris  au  Théâ- 
tre-Lyrique le  5  juin  1860,  avec  Fromant, 
Ricquier-Delaunay,  Gabriel,  Mlles  Girard  et 
Faivre,  et  le  23  octobre  1866  au  théâtre  des 
Fantaisies-Parisiennes;  mais  l'exécution  de 
cette  partition ,  remplie  de  piquants  détails 
d'orchestre,  a  été  si  faible  que  le  public  n'a 
pu  que  savoir  gré  au  directeur  de  son  inten- 
tion. 

"  ROSIERES  DU  FAUBOURG  SAINT-DE- 
NIS (les),  opérette  en  un  acte,  paroles  de 
MM.  Queyriaux  et  Chicot,  musique  de  M.  Al- 
bert Petit,  représentée  au  Concert  Parisien 
le  9  décembre  1893. 

ROSILDA,  opéra  italien,  livret  de  Pedoni, 
musique  de  Polani,  représenté  sur  le  théâtre 
de  Saint-Fantime,  à  Venise  en  1707. 

*  ROSILDE  DI  SALUZZO,  opéra  sérieux, 
paroles  de  M.  Gutersohn,  musique  de 
M.  Adolfo  Baei,  représenté  à  Florence,  sur  le 
théâtre  de  la  Pergola,  le  15  mars  1884. 

ROSILENA  (la),  opéra  italien,  livret  de 
Aurelio  Aurelj,  musique  de  D.  Giambattista 
Rovettino,  représenté  sur  le  théâtre  des 
Saints-Jean-et-Paul,  à  Venise,  en  1664. 

ROSILENA  ED  ORONTA,  opéra  italien, 
livret  de  Giovanni  Palazzi,  musique  de  D. 
Antonio  Vivaldi,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Sant'-Angiolo,  à  Venise,  en  1728. 

ROSIMONDA,  opéra  italien,  livret  du  comte 
Girolamo  Frigimelica  Roberti,  musique  de 
Francesco  Pollaroli,  représenté  sur  le  théâtre 
de  Saint-Jean-Chrysostome,  à  Venise,  en 
1696. 

ROSIMONDA,  opéra  italien,  musique  de 
Majocchi,  représenté  à  la  Scala  de  Milan,  en 
1831. 

ROSIMONDA,  opéra  italien,  musique  de 
Coccia,  représenté  à  Naples  en  1831. 

ROSIMONDA,  opéra  italien,  musique  de 
Lillo,  représenté  à  Venise  en  1838. 

ROSIMONDA  EN  RAVENNA,  opéra  espa- 
gnol, musique  de  Porcel,  représenté  à  la  Co- 
rogne  en  1844. 

ROSINA,  opéra  italien,  musique  de  J.Pa- 
cini,  représenté  à  Florence  en  1815. 


986 


ROSM 


ROTH 


*  BOSINA,  opérette  en  trois  actes,  musique 
de  M.  Richard  Gênée,  représentée  au  théâtre 
du  Walhalla,  de  Berlin,  en  septembre  1884. 

ROSINDA  (la),  opéra  italien,  livret  de 
Giovanni  Faustini,  musique  de  Francesco 
Cavalli,  représenté  sur  le  théâtre  de  Sant'- 
Apollinare,  à  Venise,  en  1651. 

ROSINE,  opéra-comique  anglais,  musique 
de  Shield,  représenté  sur  le  théâtre  de  Co- 
vent-Garden,  à  Londres,  en  1783. 

ROSINE,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Gersain ,  musique  de  Gossec,  représenté  à 
l'Académie  royale  de  musique  le  il  juillet 
17S6.  Malgré  le  mérite  de  la  musique,  cet  ou- 
vrage n'eut  que  peu  de  succès. 

ROSINE  ET  ZELY,  opéra-comique,  musi- 
que de  Leblanc,  représenté  au  Théâtre  co- 
mique et  lyrique  de  Paris  en  1790. 

ROSITA,  opéra  en  trois  actes,  musique  de 
R.  Gênée,  chef  d'orchestre  du  théâtre,  re- 
présenté à  Mayence  en  février  1864. 

ROSITA,  opéra-comique  en  deux  actes,  li- 
vret de  M.  Longchamps,  musique  de  M.Édouard 
Weber ,  représenté  au  théâtre  d'Angers  en  fé- 
vrier 1876. 

ROSMENE,  opéra  italien,  musique  de 
Porpora,  représenté  à  Vienne  vers  1742. 

ROSMIRA,  opéra  italien,  livret  de  Stam- 
piglia,  musique  de  Giardini,  représenté  à 
Londres  en  1757. 

ROSMIRA  FEDELE  (la),  opéra  italien, 
livret  de  Silvio  Stampiglia,  musique  de  Leo- 
nardo  Vinci ,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Saint-Jean-Chrysostome,  à  Venise,  en  1725. 
Cet  ouvrage  fut  aussi  joué  sous  le  titre  de 
Partenope. 

*  rosmonda  (la),  comédie  lyrique,  paroles 
d'Antonio  Palomba,  musique  de  Cecere,  Ni- 
cola  Logroscino  et  Pietro  Cornes,  représen- 
tée à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo,  en  1755. 

*  rosmonda  d'inghilterra,  opéra  sé- 
rieux, musique  d'Antonio  Belisario,  repré- 
senté à  Rovigo  en  1835. 

ROSMUNDA,  musique  de  Brancaccio,  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  la  Fenice,  à  Ve- 
nise, vers  1825. 

ROSMUNDA,  opéra  italien ,  musique  de 
M.  Gentili,  représenté  à  Rome  dans  le  mois  de 
mars  1867. 


ROSMUNDA,  opéra  italien,  musique  de 
M.  Gialdini,  représenté  à  la  Pergola  de  Flo- 
rence en  mars  1868. 

ROSSANA  (la),  opéra  italien,  musique  de 
Paër,  représenté  à  Milan  en  1795. 

*  ROSSANE,  opéra  sérieux,  paroles  de 
Rossi,  musique  de  Schoberlechner,  repré- 
senté à  Milan,  sur  le  théâtre  de  la  Scala, 
le  9  février  1839.  Le  rôle  principal  de  cet 
ouvrage,  celui  de  Rossane,  était  tenu  par 
la  propre  femme  du  compositeur.  Mme  Scho- 
berlechner, Sophie  Dall'Occa,  Italienne  d'ori- 
gine, née  à  Saint-Pétersbourg,  qui  était 
l'une  des  cantatrices  les  plus  remarquables 
de  son  temps. 

*  rossignol  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Henry,  musique  de  Pételard, 
représenté  aux  Délassements-Comiques  en 
1798. 

rossignol  (le),  opéra  en  un  acte,  pa- 
roles d'Etienne,  musique  de  Lebrun,  repré- 
senté à  l'Académie  royale  de  musique  le 
23  avril  1816.  On  ne  s'expliquerait  guère  la 
vogue  dont  cet  opéra  a  joui  pendant  de  lon- 
gues années,  autrement  que  par  la  nécessité 
de  compléter  une  représentation,  de  faire 
entendre  un  acte  d'opéra  avant  un  grand 
ballet.  Ces  ouvrages  très  courts  sont  rares 
au  répertoire.  On  a  longtemps  donné  le  Bos- 
.  signol  à  l'Opéra,  afin  de  laisser  les  loges  se 
garnir.  Au  début  toutefois ,  le  talent  de  vo- 
calisation de  Mme  Albert  Hymm  et  celui  du 
flûtiste  Tulou,  ont  dû  contribuer  à  faire  goû- 
ter cet  opéra  si  médiocre  dans  lequel  les 
deux  virtuoses  trouvaient  l'occasion  de  se 
faire  applaudir. 

rossignol  et  le  corbeau  (le),  opéra, 
musique  de  Weigl,  représenté  à  Milan  vers 
1824. 

ROSSIMANI  À  PARIGI  (i)  [les  Rossinistès 
à  Paris],  musique  de  Louis  Ronzi,  représenté 
à  Milan  en  1838. 

ROSVINA  DE  LA  FORÊT,  opéra  napoli- 
tain ,  musique  de  Battista ,  représenté  au 
théâtre  de  la  Scala.  à  Milan,  en  1845. 

ROTE  KŒPPCHEN  ( das  )  [le  Chaperon 
rouge],  opéra  allemand,  musique  de  Ditters, 
représenté  à  Vienne  en  1788. 

ROTHE    GEIST     IN     DONNERGEBIBGE 

(der)  [l'Esprit  rouge  dans  la  montagne  du 
Tonnerre],  opéra  allemand,  musique  de  Trie- 
toensée,  représenté  au  théâtre  de  Schikane- 


ROUS 

âer,  à  Vienne,  en  1799.  Cet  opéra  lut  composé 
en  société  avec  Seyfried. 

ROTHMANTEL  (der)  [Le  Manteau  rouge], 
opéra-comique  allemand,  musique  de  Krem- 
pelsetzer  ;  représenté  avec  succès  au  Resi- 
denz-Theater,  à  Munich,  en  1868. 

rothomago,  opéra-féerie  en  quatre  ac- 
tes, musique  de  MM.  E.  Solomon,  Bucalossi, 
G.  Serpette  et  G.  Jacobi,  représenté  à  l'Al- 
hambra  de  Londres  en  janvier  1880. 

*  ROUET    DE    MADELINE     (LE),   Opéra-CO- 

mique  en  un  acte,  musique  de  Franz  Hitz, 
représenté  au  Havre  en  1870. 

*  ROUMAKAL  (i),  «scènes  mexicaines  »  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Flaminio  Furio 
musique  posthume  de  Federico  Rossi,  repré- 
sentées sur  le  théâtre  municipal  de  Vercelli 
le  6  février  1S95.  L'auteur,  ancien  élève  de 
M.  Ferroni  au  Conservatoire  de  Milan,  mou- 
rait, à  peine  âgé  de  trente  ans,  huit  jours 
avant  la  représentation  de  son  œuvre,  qui 
venait  d'entrer  en  répétitions.  On  a  raconté 
que,  désirant  savoir  ce  qui  se  passait  à  ce  su- 
jet, le  pauvre  malade  avait  fait  demander 
un  phonographe,  avec  lequel  il  se  tenait,  de 
son  lit,  au  courant  des  études.  C'est  pendant 
qu'il  agonisait  qu'avait  lieu  Tune  des  der- 
nières répétitions  générales. 

ROUND  TOWER  (la  Tour  ronde) ,  opéra 
anglais ,  musique  de  Reeve ,  représenté  à 
Londres  en  1797. 

•*  ROUPA  DE  FRANCEYES,  opérette,  pa- 
roles de  M.  Machado  Corréa,  musique  de 
M.  Freitas  Gazul,  représentée  au  théâtre  Ave- 
nida,  de  Lisbonne,  en  janvier  1892. 

ROUSSALKAS  (  les  ) ,  drame  lyrique  en 
deux  actes,  paroles  de  M.  Bogros,  d'après  un 
poème  russe  de  Pouschkine,  musique  de 
Mme  la  baronne  de  Maistre,  représenté  an 
théâtre  de  la  Monnaie,  de  Bruxelles,  le 
14  mars  1870.  La  scène  se  passe  en  Russie, 
où  la  légende  des  Roussalkas  «st  restée  popu- 
laire. Ces  Roussalkas  sont  des  willis  ou  des 
ondines  vengeresses  de  l'amour  trompé.  Voici 
le  scénario  du  drame.  Au  premier  acte,'  on 
assiste  aux  apprêts  d'une  noce  près  d'un 
moulin.  Iwan  est  fiancé  à  Catherine;  tout 
respire  la  joie.  Catherine  seule  est  triste  et 
rêveuse.  Elle  demande  un  moment  d'entre- 
tien à  Iwan.  La  noce  entre  au  moulin.  Restée 
seule  avec  son  fiancé,  la  pauvre  fille  lui  avoue 
qu'elle  a  trahi  la  foi  qu'elle  lui  avait  jurée  ; 
qu'elle  ne  l'aime  plus.  Iwan  est  au  désespoir, 


ROUS 


987 


et  la  quitte.  Catherine  est  aimée  d'un  jeune 
seigneur  nommé  Léo.  Elle  l'attend;  mais,  au 
lieu  du  bien-aimé,  c'est  un  page  qui  arrive  et 
lui  remet  une  lettre.   A  peine  en  a-t-elle 
achevé  la  lecture  qu'elle  pousse  un   cri  et 
s'évanouit.  Le    page   remet  sur    une    table 
une  bourse  d'or  et  se  retire.  Goswin  a  en- 
tendu le  cri  de  sa  fille  ;  il  accourt,    suivi  de 
tous  les  invités.  Il  trouve  l'or  sur  la  table  ;  il 
maudit  Catherine,  qui  devient  folle  de  déses- 
poir, et  court  se  jeter  dans  l'étang.  Les  Rous- 
salkas accueillent  cette  nouvelle  victime  par 
des  chants  sympathiques.  Ainsi  finit  le  pre- 
mier acte.  Le  deuxième  nous  transporte  dans 
le  palais  du  prince  Léo  Olger,  au  milieu  d'une 
orgie  des  seigneurs,  ses  amis.  Léo  est  livré 
à  des  remords,  et,  malgré  les  plaisanteries 
de  ses  camarades,  il  croit  entendre  la  voix  de 
Catherine  et  il  en  est  troublé.  On  part  pour 
la  chasse.  Dans  un  deuxième  tableau,  on  est 
près  du  moulin  ;  Léo  croit  voir  celle  qu'il  a 
séduite;  c'est  son  apparition  qu'il  prend  peu 
à  peu  pour  sa  personne  même.  11  y  a  là  une 
scène  très  poétique,  un  peu  fantastique,  mais 
d'un  bel  effet  au  théâtre.  Il  est  attiré  par  les 
chants  de  la  Roussalka  ;   plus  il   s'approche 
d'elle,  plus  elle  s'éloigne.  Il  avance  toujours 
les  mains  tendues  vers  elle  ;  il  entre  dans  les 
roseaux  et  disparaît  dans  l'eau  profonde  où  il 
trouve  la  mort.   La  musique  exprime  avec 
bonheur  ces  diverses  situations.  Dans  le  pre- 
mier acte,  nous  signalerons  des  chants  gra- 
cieux et  pleins  d'entrain  ;  la  ballade  :  Sur  cette 
rive  déserte;  la  romance  de  Catherine  :  Dans 
cette  chaumière  obscure,  et  le  duo  d'Iwan  et  de 
sa  fiancée  :  Quand  je  vous  quitte  sans  courage. 
Dans  le  deuxième  acte,  le  chœur  de  l'orgie, 
l'air  de  la  coupe,  le  chœur  de  la  chasse,  un 
orage,  l'air  d'Olger  :  Quelle  force  inconnue  en 
ces  lieux  me  ramène,  la  scène  de  la  séductioD 
et  le  chœur  final  des  Roussalkas  : 

Vengeance,  et  qu'ainsi  gémissent 
Les  cœurs  cruels  ! 

Cet  opéra  offre  un  mélange  de  réalité  et  de 
fantastique  qui,  au  premier  abord,  semblait 
en  rendre  le  sujet  difficile  au  théâtre  ;  mais 
les  scènes  sont  bien  conduites,  l'intérêt  est 
soutenu,  les  airs  et  les  chœurs  ont  de  la  cou- 
leur et  sont  en  parfaite  harmonie  avec  le 
poème. 

ROUSSLAN    ET    LUDMILLA,    opéra   russe 

en  cinq  actes,  musique  de  Glinka,  représenté 
à  Saint-Pétersbourg  en  décembre  1858.  Les 
artistes  russes  considèrent  la  partition  de 
cet  ouvrage  comme  supérieure  encore  à  celle 
de  la  Vie  pour  le  czar,  bien  que  celle-ci,  au 


988 


ROYA 


RUBE 


point  de  vue  du  sujet  et  de  la  façon  dont  il 
est  traité,  reste  l'opéra  national  russe  par 
excellence. 

*  ROUSSOTTE  (la),  vaudeville-opérette  en 
trois  actes  et  un  prologue,  de  MM.  Henri 
Meilhac,  Ludovic  Halévy  et  Albert  Millaud, 
musique  de  MM.  Hervé  et  Marius  Boullard 
(et  Charles  Lecocq),  représenté  aux  Variétés 
le  26  janvier  1881.  Interprètes  :  Mme  Anna 
Judic,MM.  Dupuis,  Baron,  Lassouche,  Léonce, 
Bac.  C'est  dans  la  Roussotte  que  se  trouvait 
la  fameuse  chanson  :  Piouitt!...  dont  le  suc- 
cès fut  si  grand  et  qui  pendant  plusieurs  an- 
nées courut  les  rues  de  Paris. 

ROVINATI  (1),  opéra  italien,  musique  de 
Gassmann,  représenté  à  Vienne  en  1772. 

ROWLAND  FOR  AN   OLIVER   (a)   [A   bon 

chat,  bon  rat],  opéra  anglais,  musique  de 
Bishop,   représenté  à   Covent  -  Garden    en 

1819. 

ROXANA,  opéra  italien ,  musique  de  Lam- 
pugnani,  représenté  à  l'Opéra  italien  de  Lon- 
dres, le  15  novembre  1743. 

ROXANE,  opéra,  musique  de  Finger,  re- 
présenté à  la  cour  de  Berlin  en  1706. 

*  ROYAL-AMOUR,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  Lagrange  et  Christian  de  Tro- 
goff,  musique  de  M.  Léon  Vasseur,  représen- 
tée au  concert  de  l'Alcazar  le  10  novembre 
1884. 

ROYAL   CHACE       or    MERLIN'S    CAVE, 

intermède  anglais,  musique  de  Galliard ,  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  .Haymarket,  à 
Londres,  en  1819. 

ROYAL  -  Champagne  ,  opéra-comique  en 
un  acte,  livret  de  MM.  Couturier  et  de  Saint- 
Geniès,  musique  de  M.  Lemarié ,  représenté 
au  Théâtre-Lyrique  (Athénée)  le  28  juin  1873 
par  Le  Chantéfèvre ,  Géraizer,  Mne  Marietti. 

*  royal-champagne,  opérette-bouffe  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Desmoulin,  musique 
de  M.  G.  Lemaire,  représentée  à  Reims  le 
5  novembre  1884. 

ROYAL  CRAVATE,  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  le  comte  de  Mesgrigny , 
musique  de  M.  le  duc  de  Massa,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  12  avril  1861.  On  a  dis- 
tingué dans  cet  ouvrage  les  couplets  :  En 
avant!  et  un  ensemble  bien  traité  :  Au  joyeux 
repos;  le  duetto  comique  :  0  doux  carillon- 
nage.  Interprètes  :  Gourdin  ,  Sainte-Foy  , 
Prilleux,  M'ies  Henrion  et  Lemercier. 


ROYAL  NUPTIALS  {les  Noces  royales),  in- 
termède anglais,  musique  de  Bishop,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Covent-Garden,  à 
Londres,  en  1816. 

royal  régiment  (le),  opéra  allemand , 
musique  de  Verdyen,  représenté  en  Belgique 
vers  1860. 

*  ROYALISTES  (les),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  A.  Philipp,  musi-" 
que  de  M.  'J.  Manas,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Brunswick  en  août  1888. 

ROYAUME  DE  MAROC  (le),  petit  opéra 
allemand,  musique  de  Wraniczky,  représenté 
à  Vienne  vers  1793. 

*  ROYAUME  DES  AVEUGLES  (le),  opé- 
rette en  un  acte,  paroles  d'Edouard  Monta-- 
gne,  musique  d'Oray,  représentée  aux  Nou- 
veautés, le  7  mai  1866. 

RUBE  Oder  DIE  BRUDERPROEE  (DER) 
[le  Corbeau  ou  l'Epreuve  du  frère],  opéra  alle- 
mand, musique  de  J.-P.-E.  Hartmann,  repré- 
senté à  Copenhague  en  1833. 

RÙBENZAHL      ossia     IL  VERO  AMORE, 

opéra  italien,  musique  de  Schuster,  repré- 
senté à  Dresde  en  1789. 

RUBERTO,  opéra  italien,  paroles  de  Adi- 
mari,  musique  de  Alex.  Melani,  représenté  à 
Florence  en  1680. 

RUBEZAHL,  opéra  allemand,  musique  de 
Tuczek,  représenté  à  Breslau  en  1801. 

RUBEZAHL,  opéra  anemand,  musique  de 
Weber,  représenté  à  Breslau  en  1805.  Cet 
ouvrage  fut  d'abord  représenté  sous  un  nom 
supposé  et  n'eut  pas  de  succès. 

RUBEZAHL,  opéra  allemand,  musique  de 
Wurfel,  représenté  au  théâtre  de  la  Porte  de 
Carinthie,  à  Vienne,  vers  1830. 

RUBEZAHL,  opéra  romantique  ,  musique 
de  Conradi  (Auguste),  représenté  à  Berlin  en 
1847. 

RUBEZAHL,  opéra  allemand,  musique  de 
M.  de  Flottow,  représenté  à  Francfort  le 
30  novembre  1853.  La  scène  se  passe  en  Si- 
lésie,  et  le  conte  charmant  de  Musœus  a  fait 
les  frais  du  livret.  Cet  opéra  a  été  chanté 
par  Mme  Anschutz-Capitain  et  Mlle  Hoff- 
mann. 

*  rubezahl,  poème  dramatique,  musique 
de  M.  Georges  Hue,  exécuté  aux  concerts  du. 
Châtelet  le  28  février  1886.  Cette  composition 


RUDD 


RUIN 


989 


intéressante,  sinon  fort  originale,  avait  ob- 
tenu le  second  prix  au  grand  concours  musi- 
sical  que  la  ville  de  Paris  ouvre  tous  lés  deux 
ans.  Elle  était  chantée  par  Mlles  Salla  et  Sa- 
lambiani,  MM.  Jourdain  et  Auguez.  M.  Georges 
Hue  avait  remporté  en  1879  le  premier  grand 
prix  de  Rome,  comme  élève  de  Henri  Reber. 

*  RUBEZAHL,  opéra,  musique  de  M.  S.  Roz- 
koschny,  représenté  avec  un  très  grand  suc- 
cès, le  18  octobre  1889,  sur  le  théâtre  Na- 
tional tchèque  de  Prague.  L'auteur  est  un 
des  compositeurs  les  plus  populaires  de  la 
Bohême. 

*  rubis  (le),  opéra  en  deux  actes,  musique 
de  M.  Eugène  d'Albert,  représenté  sans  suc- 
cès au  théâtre  grand-ducal  de  Carlsruhe,  en 
octobre  1893. 

ruddigore,  opérette,  paroles  de  M.  S.  W. 
Gilbert,  musique  de  M.  Arthur  Sullivan,  re- 
présentée au  Savoy-Theatre,  de  Londres,  le 
22  janvier  1887,  avec  peu  de  succès.  Il  n'est 
peut-être  pas  inutile  de  faire  remarquer  que 
dans  cet  ouvrage,  plus  encore  qu'ils  ne  l'a- 
vaient fait  précédemment,  les  deux  collabo- 
rateurs ne  se  sont  pas  gênés  pour  exprimer 
le  mépris  qu'ils  professent  pour  la  France  et 
les  Français.  C'est  ainsi  que  le  compositeur 
n'a  pas  hésité  un  instant  à  mettre  en  musi- 
que ces  vers  du  «  poète  »  dont  voici  l'exacte 
traduction  :  ils  font  partie  d'une  ballade  que 
chante  un  marin  d'un  sloop  anglais  qui  a  ren- 
contré en  mer  une  frégate  française  de 
32  canons  : 

Notre  capitaine  est  debout  et  il  dit  : 
Nous  n'avons  pas  à  craindre  ce  navire, 
Nous  le  prendrons  si  nous  voulons; 
Il  ne  saurait  combattre. 
Ce  n'est  qu'ure  sale  monsieur. 

Ce  n'est  qu'un  sale  monsieur. 
Mais  attaquer  un  Français,  c'est  frapper  une  fille- 

Voilà  une  besogne  honteuse. 
Avec  tous  nos  défauts  nous  sommes  de  fiers  Bretons. 
Eux  ne  sont  que  des  misérables  Parlez-vous. 

Et  le  sloop  s'éloigne  par  pitié  pour  l'équi- 
page français,  et  les  marins  de  la  frégate 
s'embrassent  en  voyant  que  leurs  ennemis 
ont  épargné  ces  misérables  parlez-vous  (ce 
qui  est  l'expression  par  laquelle  le  bas  peu- 
ple de  Londres  a  coutume  de  désigner  les 
Français).  Il  est  bon  de  remarquer  que 
MM.  Gilbert  et  Sullivan,  fournisseurs  paten- 
tés des  théâtres  d'opérette  de  Londres,  où  ils 
ont  obtenu  d'ailleurs  de  grands  succès,  ont 
fait  vainement  de  grands  efforts  pour  faire 
jouer  à  Paris  une  de  leurs  productions.  Peut- 
être  est-ce  un  sentiment  de  dépit  qui  les  a 


poussés  à  se  venger  de  la  sorte.  Il  est  à 
espérer  que  leurs  efforts  seront  de  plus  en 
plus  infructueux  dans  le  cas  où  ils  seraient 
tentés  de  les  renouveler  après  une  si  aimable 
équipée.  Notons  encore  que  M.  Arthur  Sulli- 
van est,  on  ne  soit  trop  pourquoi,  chevalier 
de  la  Légion  d'honneur.  Pour  en  revenir  à 
Ruddigore,  notons  que  cet  ouvrage  avait  pour 
interprètes  MM.  George Grossmith,  Durward, 
Lely,  Rutland  Barrington  et  Mnes  Leonora 
Braham  et  Jessie  Bond. 

*  RUDELLO,  drame  lyrique  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Modesto  Zucchetti,  musique  de 
M.  Viencenzo  Ferrari,  représenté  au  théâtre 
Costanzi  de  Rome  le  28  mai  1890. 

*  rueda  de  LA  fortuna  (la),  saynète 
lyrique,  paroles  de  MM.  Larra  et  Gullon,  mu- 
sique de  M.  Fernandez  Caballero,  représentée 
au  théâtre  de  la  Zarzuela,  de  Madrid,  en  jan- 
vier 1896. 

RÙEKFAHRT  DES  KAISERS  (dib)  [le  Re- 
tour de  l'empereur],  opéra  allemand  en  un 
acte,  musique  de  J.-N.  Hummel,  représenté 
à  Vienne  vers  1806. 

RUGANTINO,  mélodrame  anglais,  musique 
de  Busby,  représenté  sur  le  théâtre  de  Co- 
vent-Garden,  à  Londres,  en  1805. 

RUGGIERO,  opéra  italien,  musique  de  Gan- 
dini,  représenté  au  théâtre  Royal  de  Turin 
vers  1725. 

RUGGIERO,  opéra  italien ,  musique  de  P. 
Guglielmi,  représenté  à  Venise  en  1769. 

RUGGIERO  ,  opéra  italien  ,  musique  de 
J.-A.-P.  Hasse,  représenté  à  Milan  en  1770. 

RUGGIERO  DI  SANGINETTO,  opéra  ita- 
lien, musique  de  M.  Michèle  Sansone ,  aveu- 
gle de  naissance,  représenté  à  Naples  en  sep- 
tembre 1859. 

RUGGIERO  E  BRADAMANTE,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Schuster,  représenté  à  Pa- 
doue  en  1779. 

RUINES  D'ATHÈNES  (les),  œuvre  lyri- 
que, musique  de  Beethoven.  Cet  ouvrage  a 
été  composé  pour  l'ouverture  du  théâtre  de 
Pesth,  sur  un  canevas  de  Kotzbue,  le  9  fé- 
vrier 1812.  Nous  ne  nous  étendrons  pas  ici 
sur  cet  admirable  ouvrage,  qui  n'est  pas  un 
opéra.  Nous  ne  pouvons  cependant  pas  nous 
empêcher  de  rappeler  le  duo  pour  soprano  et 
basse,  le  chœur  des  derviches,  si  merveil- 
leusement accompagné  par  l'orchestre,  et  la 
marche  turque  si  originale. 


990 


RUSE 


RUINES  DE  BABYLONE  (LES)  [suite  de  la 
Flûte  enchantée],  opéra  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Mederitsch  et  Winter,  représenté 
à  Vienne  en  1797. 

ruines  DE  BABYLONE  (les),  opéra  russe, 
musique  de  Cavos,  représenté  à  Saint-Pé- 
tersbourg en  1798. 

RUINES  de  paluzzi  (les),  opéra,  musi- 
que de  Romberg  (André),  représenté  à  Hom- 
bourg  vers  1810. 

RUINES  DE  THARAND  (les),  opéra  alle- 
mand, musique  de  W.-H.  Heinze,  représenté 
à  Breslau  en  1747. 

RUINES  DU  MONT-CASSIN  (les),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  musique  de  Luce,  re- 
présenté sur  le  tbéâtre  de  Douai  dans  le 
mois  do  février  1838. 

*  ruit  hoba,  «  scènes  lyriques  »  en  deux 
actes,  paroles  du  marquis  Vittorio  Bianchi, 
musique  de  M.  Ettore  Ricci,  chef  de  musique 
du  94e  régiment  d'infanterie,  représentées 
avec  un  grand  succès  à  Pise,  sur  le  théâtre 
Nuovo,  le  27  avril  1895.  L'auteur  dirigeait  en 
personne  l'exécution  de  son  œuvre,  qui  avait 
pour  interprètes  Mmes  Morelli  di  Montalbano 
et  Stevadé,  MM.  Mastrobuono,  Berselli,  Bac- 
chetta  et  Bevani.  La  première  représenta- 
tion fut  si  brillante  que  le  compositeur  fut 
l'objet  de  vingt-six  rappels,  et  qu'un  des  mor- 
ceaux de  l'ouvrage,  une  sérénade,  dut  être 
répété  jusqu'à  quatre  fois. 

RUNAL  ou  L'ESPRIT  DU  FEU,  opéra- fée- 
rique, musique  de  Berlin,  représenté  à  Am- 
sterdam en  1844. 

♦RUSE  CONTRE  RUSE,  comédie  de  Duma- 
niant  mise  en  opéra-comique,  musique  de 
Jadin,  représentée  sur  le  théâtre  de  Ver- 
sailles le  8  juin  1788. 

RUSE  CONTRE  RUSE  (List  uni  list),  opéra- 
comique  en  un  acte,  livret  tiré  de  la  pièce 
française,  musique  de  M.  Schimon,  représenté 
à  Dolberan  en  août  1858.  Chanté  par  André 
et  Mme  Ulrich.  M.  Schimon  était  alors  ac- 
compagnateur au  Théâtre-Italien  de  Paris. 
Cet  ouvrage  a  été  monté  la  même  année  à 
Dresde  et  joué  avec  succès,  puis  sur  le  théâ- 
tre Wilhemstadt,  dans  le  mois  de  mai,  à 
Berlin,  en  1861.  ' 

RUSE  D'AMOUR  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Chardiny,  représenté  au 
théâtre  de  Beaujolais  en  1786. 

*ruse  d'amour,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Charles  Beauquier,  musi- 


RUY 

que  de  M.  Ratez,  représenté  à  Besançon  la 
24  mars  1885. 

RUSE  D'AVEUGLES  (la),  opéra,  musique 
de  J.-B.  Mathieu,  représenté  à  l'Institut  des 
aveugles,  rue  Saint-Victor,  le  2  nivôse  an  V. 

*  ruse  de  guerre,  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  d'Anoix,  représentée  sur  le 
théâtre  Bel-Abbès,  à  Alger,  en  mars  1867. 

RUSE  INUTILE  (la),  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  d'Hoffmann,  musique  de 
Nicolô  (Isouard),  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  30  mai  1805. 

*  RUSE  VILLAGEOISE  (la),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  musique  de  Charles  Ots,  re- 
présenté à  Gand  le.2  janvier  1796. 

RUSES  DE  FRONTIN  (les),  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  Champein,  représenté  au 
théâtre  de  Beaujolais  vers  1783. 

RUSES  DE  L'AMOUR  (les),  opéra,  musi- 
que de  L.-C.  Moulinghem ,  représenté  en 
France  vers  1790. 

*  RUSES    DE   TBUFFALDIN    (LES),    opéra- 

comique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Millan- 
voye  et  Étiévant,  musique  de  M.  P.  Cresson- 
nois,  représenté  au  Théâtre-d' Application  le 
21  avril  1892. 

RUSSIA  AFFLITTA  E  RICONSOLATA  (la), 
opéra  italien  ,  musique  de  Araja,  représenté 
à  Moscou  en  1742. 

*  rustic  (the),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  A.  E.  Siedle,  musique  de 
M.  W.  F.  Halley,  représenté  au  château  de 
Craig-y-Nos,  chez  Mme  Adelina  Patti-Nico- 
lini,  en  octobre  1889. 

RUTH,  drame  sacré,  musique  de  Raimondi, 
représenté  à  Naples  vers  1834. 

RUY-BLAS,  opéra  italien,  musique  de  Po- 
niatowski  (le  prince),  représenté  au  théâ- 
tre de  Lucques  en  1842. 

RUY-BLAS ,  opéra  en  trois  actes ,  musique 
de  Besanzoni,  représenté  à  Plaisance  en  1843. 

RUY-BLAS,  opéra  anglais,  musique  d'Ho- 
ward Glover,  représenté  à  Londres  le  28  oc- 
tobre 1861. 

RUY-BLAS,  opéra  italien  de  Chiaramonte, 
représenté  à  Bilbao  sous  le  titre  de  Maria  di 
Nermburgo  en  1862. 

RUY  BLAS,  opéra  séria,  livret  de  d'Orme- 
ville,  d'après  le  drame  de  Victor  Hugo,  mu- 


SABO 


SAGE 


991 


sique  de  Marchetti  ;  représenté  avec  un  grand 
succès  au  théâtre  de  la  Scala,  à  Milan,  le  3 
avril  1869. 

RUYNI  BABILONU  (les  Ruines  de  Baby- 
lone),  opéra  polonais  en  trois  actes,  musique 
de  Kurpinski,  représenté  à  Varsovie  vers 
1813. 


RYNO,  opéra  allemand,  musique  de  Hetsch, 
représenté  au  théâtre  de  la  cour ,  à  Stutt- 
gard,  en  1833. 

RZYMOS  WOBODZONY  (Rome  délivrée), 
opéra  polonais  en  trois  actes,  avec  chœurs, 
musique  de  Elsner,  représenté  avec  succès  à 
Varsovie  en  1809. 


*  SA  MAJESTÉ  L'AMOUR,  opérette  en  trois 
actes  et  huit  tableaux,  paroles  de  MM.  Mau- 
rice Hennequin  et  Antony  Mars,  musique  de 
M.  Victor  Roger,  représentée  à  l'Eldorado  le 
24  décembre  1896. 

sabbat  pour  rire  (le),  opérette  en  un 
acte,  livret  de  M.  Chauvin,  musique  de 
M.  Raspaï,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens 
le  2  mai  1877. 

*  Sabine  (le),  opéra  sérieux,  poème  de  Pe- 
ruzzini,  musique  de  Luigi  Rossi,  représenté 
sans  succès  à  Milan,  sur  le  théâtre  de  la  Scala, 
le  21  février  1852. 

*  SABINES  (les),  opérette-bouffe  en  un 
acte,  paroles  de  M.  des  Réaux,  musique  de 
M.  Hubans,  représentée  à  Nancy,  le  12  fé- 
vrier 1890. 

SABINO  E  CARLOTTA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  J.-S.  Mayer,  représenté  au  théâtre 
San-Benedetto,  à  Venise,  en  1799. 

SABINUS,  tragédie  lyrique  en  quatre 
actes,  paroles  de  Chabanon  de  Maugris,  mu- 
sique de  Gossec,  représentée  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  22  février  1774.  L'épi- 
sode d'Eponine  et  Sabinus  a  fourni  le  sujet 
de  cet  ouvrage,  qui  fut  promptement  éclipsé 
par  le  succès  de  Ylphigénie  et  de  l'Orphée , 
de  Gluck,  représentés  quelques  mois  après. 
Les  premières  représentations  de  Sabinus 
comptaient  cinq  actes;  on  en  supprima  un 
sans  intéresser  davantage  le  public.  «  C'est 
un  ingrat,  dit  Sophie  Arnould,  de  persister 
à  s'ennuyer,  quand  on  se  met  en  quatre  pour 
lui  plaire.  » 

SABOTIERS  (les),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Pigault- Lebrun,  musique  de 
Bruni,  représenté  à  Feydeau  le  23  juin  1796. 

SABOTS  (les),  comédie  en  un  acte,  mêlée 
d'ariettes,  paroles  de  Sedaine,  musique  de 
Duni,  représentée  aux  Italiens  le  26  octobre 


1768.  C'est  une  assez  jolie  bagatelle  et  bien 
traitée  par  l'élève  de  Durante.  Cet  ouvrage 
a  été  repris  à  l'Opéra-Comique  le  6  juillet 
1866. 

SABOTS  DE  LA  MARQUISE  (les),  Opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  J.  Bar- 
bier et  M.  Carré .  musique  de  M.  E.  Boulan- 
ger, représenté  à  l'Opéra-Comique  le  29  sep- 
tembre 1854.  La  donnée  de  la  pièce  est 
bizarre  et  incongrue;  les  détails  en  sont 
amusants.  Un  baron ,  voisin  de  la  marquise, 
fait  cadeau  à  celle-ci  d'une  paire  de  sabots 
afin  de  la  préserver  des  rhumes  pendant  ses 
promenades  aux  environs  de  son  château.  Un 
autre  voisin  lui  envoie  des  bouquets  et  des 
vers.  Le  baron  s'invite  à  déjeuner  chez  la 
marquise  et  se  met  à  débiter  tant  d'extra- 
vagances et  de  grossièretés  que  la  marquise 
le  traite  de  rustre,  tandis  qu'énumérant  les 
défauts  de  sa  belle,  il  lui  prouve  qu'elle  n'est 
qu'une  mijaurée.  Peu  après  les  rôles  chan- 
gent, le  baron  devient  précieux  et  tendre, 
la  marquise  prend  les  airs  hardis  d'une  sou- 
brette. Tous  deux  se  conviennent  et  s'épou- 
sent, et  les  deux  domestiques  de  rigueur  en 
font  autant.  La  musique  est  agréable.  La  ro- 
mance chantée  par  la  marquise,  sur  Sylvan- 
dre,  rappelle  assez  heureusement  le  style  an- 
cien. L'air  :  Vive  le  veuvage  est  vulgaire  ; 
mais  les  couplets  de  la  soubrette  :  Aimons  gui 
nous  aime,  sont  charmants.  Nous  rappelle- 
rons encore  l'air  de  chasse  chanté  par  le  ba- 
ron ;  il  est  bien  travaillé  et  ingénieusement 
imitatif;  ainsi  que  le  duo  scéniquedu  déjeu- 
ner. Quant  aux  couplets  de  Nicolas,  ils  ont 
été  applaudis  en  raison  de  leur  excentricité 
bouffonne.  Les  rôles  ont  été  créés  par  Bus- 
sine,  Sainte-Foy,  MUes  Boulart  et  Lenier- 
cier. 

SACCENTI  ALLA  MODA  (i)  [les  Savants  à 
la  mode],  opéra  italien,  musique  de  Neri- 
Bondi,  représenté  à  Florence  vers  1795. 

SACERDOTESSA  D'IRMINSUL  (la)  lia  Prê- 


992 


SACR 


SAFF 


tresse  d'Irminsuï],  opéra  italien,  musique  de 
J.  Pacini ,  représenté  en  Italie  en  1824. 

*  sacerdotessa  d'iside  (la),  opéra  sé- 
rieux, musique  de  Giuseppe  Mazza,  repré- 
senté sur  le  théâtre  Carcano,  de  Milan,  vers 
1830. 

*  SACERDOTISAS  DEL  SOL  (las),  farce  CO- 
mico-lyrique,  musique  de  M.  Hernando,  re- 
présentée à  Madrid  en  1848. 

*  SACOUNTALA,  opéra  romantique,  musi- 
que de  M.  Weingaertner,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  Cour,  à  "Weimar,  le  23  mars 
1884. 

sacrifice  (le),  opéra  allemand  en  un 
acte ,  musique  de  Bierey,  représenté  à  Bres- 
lau  vers  18 18. 

SACRIFICE  D'ABRAHAM  (le),  opéra  en 
trois  actes,  musique  de  Blangini,  représenté 
à  Cassel  en  îsii. 

SACRIFICE  D'ABRAHAM  (le),  opéra  po- 
lonais en  quatre  actes,  musique  d'Elsner,  re- 
présenté à  Varsovie  en  1827. 

SACRIFICE  d'abraham  (le),  mélodrame, 
musique  de  Lindpaintner,  représenté  à  Stutt- 
gard  vers  1828. 

SACRIFICE  DES  NYMPHES  (le),  prologue 
danois,  musique  de  Schulz,  représenté  à  Co- 
penhague en  1781. 

SACRIFICE  INTERROMPU  (le),  opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  De  Saur  ex 
de  Saint-Génies,  musique  de  Winter  arran- 
gée par  Crémont,  représenté  à  l'Odéon,  où 
l'on  chantait  alors  l'opéra,  le  21  octobre  1824. 

SACRiFizio  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Délia  Viola,  représenté  dans  le  palais  du 
duc  François  d'Esté,  à  Ferrare,  le  il  février 
1554. 

SACRIFIZIO  D'ABRAMO  (il),  drame  sa- 
cré, livret  de  Francesco  Manzoni,  musique 
de  Antonio  Predieri,  exécuté  dans  la  chapelle 
de  l'empereur  Charles  VI  en  1738. 

SACRiFizio  d'abramo  (il),  opéra  sacré, 
musique  de  Zoppi,  représenté  à  Saint-Pé- 
tersbourg vers  1767. 

SACRiFizio  D'abramo  (il)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Cimarosa ,  représenté  au 
théâtre  Nuovo  de  Naples  en  1786. 

SACRiFizio  D'ABRAMO  (il),  opéra  sacré 
italien,  musique  de  Raimondi,  représenté 
à  Naples  vers  1816. 


SACRIFIZIO  D'AMORE  (il),  scène  en  forme 
de  sérénade,  musique  de  Draghi,  exécutée  à 
l'occasion  des  noces  du  duc  de  Bavière  avec  une 
archiduchesse  d'Autriche,  à  Vienne,  en  1685. 

SACRIFIZIO  D'EPITO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Carafa  (Michel),  représenté  à  Ve- 
nise en  1819. 

SACRIFIZIO  D'EPITO  (il),  opéra  italien, 
musique  d'Ellerton,  représenté  en  Prusse 
vers  1835. 

SACRIFIZIO  DI  CRETA  (il),  opéra  italien, 
musique  de  "Winter,  représenté  à  Venise  en 
1792. 

SACRIPANT,  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  M.  Philippe  Gilles,  musique  de 
M.  Duprato,  représenté  aux  Fantaisies-Pa- 
risiennes le  24  septembre  1866.  Le  composi- 
teur a  écrit  un  assez  grand  nombre  de  mor- 
ceaux, dont  plusieurs  sont  importants,  tels 
que  le  finale  du  premier  acte,  pour  une  pièce 
de  mauvais  goût,  sans  intérêt  et  qu'on  ne 
reprendra  probablement  pas.  On  a  distingué 
l'air  :  Padoue  est  une  grande  ville ,  la  ballade 
du  bandit  et  un  chœur  d'un  bon  effet.  Chanté 
par  Gourdon,  Barnolt,  Mme  Goby-Fontanel, 
Mlle  Bonelli. 

SAENGERS  FLUCH  (des)  [la  Malédiction  du 
poète],  opéra  allemand,  livret  tiré  de  la  bal- 
lade d'Uhland,  musique  de  M.  Langert,  re- 
présenté à  Manheim  en  janvier  1865,  et  à 
Vienne  le  1er  décembre  de  la  même  année. 

SAFFO,  opéra  italien,  musique  de  Riario 
Sforza,  écrit  à  Florence  vers  1820. 

SAFFO,  opéra  italien  en  trois  actes,  musi- 
que de  J.  Pacini,  représenté  au  Théâtre-Ita- 
lien le  15  mars  1842.  Cet  ouvrage  avait  été 
chanté  quelques  mois  auparavant  avec  suc- 
cès en  Italie.  L'accueil  qu'on  lui  fit  à  Paris 
fut  médiocre.  Alcandre,  grand  prêtre  d'Apol- 
Iod,  jaloux  dePhaon,  qui  est  aimé  de  Sapho, 
parvient  à  les  désunir.  Pendant  que  Phaon 
célèbre  son  hymen  avec  une  rivale,  Sapho 
survient  et ,  dans  sa  fureur,  renverse  l'autel 
sacré.  Elle  est  condamnée  à  mort  en  raison 
de  ce  sacrilège.  Alcandre  veut  alors  la  sauver. 
Une  circonstance  lui  révèle  que  celle  qu'il 
aimait  d'un  amour  criminel  est  sa  propre 
fille.  La  vengeance  du  peuple  doit  s'accom- 
plir. La  muse  de  Lesbos  reçoit  les  honneurs 
du  triomphe  pour  prix  de  ses  chants,  et  se 
précipite  dans  les  flots  du  haut  du  rocher  de 
Leucade.  On  voit  que  l'auteur  du  livret  a 
imaginé  une  nouvelle  version  de  l'histoire 


SAGR 

restée  assez  mystérieuse  de  Sapho.  La  mu- 
sique est  bien  faite ,  mais  elle  manque  d'ori- 
ginalité. Le  deuxième  acte  renferme  toute- 
fois d'assez  beaux  morceaux  ;  nous  signale- 
rons particulièrement  un  chœur  de  femmes  : 
Al  crin  le  cingete,  dont  l'effet  est  plein  de 
charme.  En  somme,  les  trois  morceaux  sail- 
lants de  cet  ouvrage  sont  l'adagio  des  deux 
femmes,  le  trio  et  le  rondo  final.  Mario,  Tam- 
burini  et  Mme  Grisi  n'avaient  pu  préserver 
Saffo  de  l'indifférence  publique  ;  voilà  qu'en 
novembre  1863,  Mlle  Lagrua  et  Mme  Grossi, 
secondées  par  le  ténor  Fabbris  et  par  Cresci, 
chantent  cet  opéra  avec  succès  à  Barcelone 
et  ailleurs.  C'est  probablement  ce  qui  a  dé- 
cidé M.  Bagier  à  exhumer  cette  partition  en 
1866,  afin  de  faire  valoir  le  beau  talent  dra- 
matique de  Mlle  Lagrua. 

SAFFO  OSSia  I  RITI  D'APOLLO  LEUC A- 
DIO,  opéra  séria,  musique  de  J.-S.  Mayer, 
représenté  au  théâtre  de  la  Fenice,  à  Venise, 
en  1794. 

SAFFO,  opéra  italien,  musique  de  Ferrari 
(J.-B.),  représenté  à  la  Fenice  de  Venise  en 

1841. 

*  SAGE  DE  CORDOUE  (le),  opérette,  mu- 
sique de  M.  Oscar  Strauss,  représentée  avec 
succès,  en  novembre  1894,  sur  le  théâtre  mu- 
nicipal de  Presbourg.  L'auteur,  jeune  et 
Viennois  de  naissance,  n'appartient  ni  à  la  fa- 
mille de  M.  Johann  Strauss,  son  célèbre  com- 
patriote, ni  à  celle  de  M.  Richard  Strauss,  le 
chef  d'orchestre  et  compositeur  symphonique. 

SAGE  DE  L'INDOSTAN  (le)  ,  drame  philo- 
sophique en  un  acte  et  en  vers,  musique  de 
Fabre-d'Olivet ,  représenté  à  Paris  en  1796. 

SAGGIA  PAZZIA  DI  JUNIO  BRUTO   (la) 

[la  Prudente  folie  de  Junius  Brutus],  opéra 
italien,  livret  de  Lotto  Lotti,  musique  de 
GiammariaRuggeri,  représenté  sur  le  théâtre 
des  Saiuts-Jean-et-Paul,  à  Venise,  en  1698. 

"  Saggio  (il),  opéra-bouffe,  musique  de 
M.  Soffredini,  représenté  à  Livourne  en  1883. 

*  sagra  di  valaperta  (la),  opéra  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Cortella,  musique  de 
M.  F.  Brunetto,  représenté  à  Milan  en  mai 
1895.  On  a  reproché  au  poème  d'être  âpre  et 
violent,  à  la  musique  d'être  brutale  et  sans 
grande  originalité  dans  les  idées,  mais  avec 
un  véritable  sens  théâtral  et  une  certaine 
grandeur  d'accent.  Les  interprètes  étaient 
Mmes  Lukazewska  et  Storchio,  MM.  Bieletto, 
Buti  et  Giordano. 


SAIN 


993 


*  SAGUNTO,  opéra,  paroles  de  M.  Cebrian, 
musique  de  M.  Salvador  Giner,  représenté  au 
théâtre  principal  de  Valence  en  janvier  1891. 

SAÏD  ossia  IL  SERAGLIO  (Saïd  ou  le  Se'- 
rail),  opéra  italien,  musique  de  Paër,  repré- 
senté à  Venise  en  1792. 

*  said-pacha,  opéra,  musique  de  M.  Ri- 
chard Stahl,  représenté  au  Star-Theatre  de 
New- York  en  avril  1889. 

saidar,  opéra  en  trois  actes,  musique  de 
Marschner,  représenté  à  Presbourg  vers  1817. 

SAINT-ANDRÉ  OU  L'ORPHELINE  BRE- 
TONNE (la),  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Hippolyte  Lucas,  musique  de  M.  Baz- 
zoni,  représenté  sur  le  théâtre  Beaumarchais 
(Opéra-Bouffe-Français),  le  14  juillet  1849. 
La  scène  se  passe  au  temps  de  la  guerre  de 
Vendée,  pendant  la  Révolution ,  entre  un 
officier  municipal,  lieutenant  et  aubergiste 
d'une  part,  et,  d'autre  part,  un  jeune  émi- 
gré ,  cousin  d'une  jeune  orpheline  qu'il 
épouse.  La  musique  de  M.  Bazzoni  a  paru 
bien  faite  et  d'un  effet  agréable.  Junca  était 
chargé  du  rôle  de  l'aubergiste. 

*  SAINT-ANDRÉ  (la),  opéra  en  quatre  actes 
paroles  de  M.  Roderich  Fels,  musique  de 
M.  Cari  Grammann,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Leipzig,  le  17  septembre  1885. 

"  SAINT- CYR,  opérette  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  O.  Walther,  musique  de  M.  R.  Del- 
linger,  représentée  au  théâtre  Cari  Schulz 
de  Hambourg,  le  10  janvier  1891 

SAINT   DAVIDS  DAY  {le   Jour   de  saint 

David),  farce  anglaise,  musique  de  Attwood, 
représentée  sur  le  théâtre  de  Haymarket,  à 
Londres,  en  1800. 

*  SAINT-FOIX,  opéra-comique,  paroles  de 
M.  Hans  von  Wolzogen,  musique  de  M.  Hans 
Sommer,  représenté  à  Munich  en  novembre 
1894.  Le  livret  n'est  guère  que  la  traduction 
assez  exacte  de  celui  d'un  petit  opéra-comique 
français  intitulé  une  Aventure  de  Saint-Foix 
ou  le  Coup  d'Épée  (paroles  d'Alexandre  Duval, 
musique  de  Tarchi),  représenté  en  1802,  et 
qui  mettait  en  scène  une  anecdote  de  la  vie 
de  l'auteur  des  Essais  sur  Paris,  lequel,  on  le 
sait,  était  un  bretteur  enragé.  Quant  à  la 
musique,  début  à  la  scène  d'un  compositeur 
connu  seulement  jusqu'alors  par  un  grand 
nombre  de  chansons,  romances  et  ballades 
devenues  populaires,  elle  a  été  accueillie  très 
froidement  et  n'a  pas  eu  la  fortune  de  plaire 
au  publie,  qui  même  l'a  gratifiée  de  quelques 
sifflets. 

C3 


994 


SAIN 


SAIN 


SAINT-HENRI  (la),  opéra  en  un  acte,  mu- 
sique de  Blangini,  représenté  au  théâtre  de 
la  cour  en  1825. 

SAINT-LUC  (la),  opéra  national  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Schepeus,  musique  de 
M.  Van  Hoey,  représenté  au  théâtre  flamand 
du  Cirque,  à  Bruxelles,  en  avril  1865, 

SAINT-LUCAS  (la),  opéra-comique,  musi- 
que de  M.  Tbiry,  représenté  au  théâtre  de 
Gand,  en  février  1870. 

*  saint-MÉGRIN,  opéra-comique  en  quatre 
actes,  livret  tiré  du  drame  d'Alexandre  Dumas  : 
Henri  III  et  sa  Cour,  par  MM.  Ernest  Dubreuil 
et  Eugène  Adenis,  musique  de  MM.  Hillema- 
cher  frères,  représenté  au  théâtre  de  la  Mon- 
naie de  Bruxelles,  le  2  mars  1886.  Interprètes  : 
Mmes  Cécile  Mèzeray,  Wolff,  Caroline  Barbot, 
Frankin,  Seuille,  MM.  Furst,  Boyer,  Renaud, 
Gandubert,  Devriès,  Nerval,  Prankin,  Sé- 
guier,  Vérin.  MM.  Paul  et  Lucien  Hillema- 
cher  présentent  cet  exemple,  unique  dans  les 
annales  de  l'Académie  des  Beaux- Arts,  de 
deux  frères,  musiciens,  ayant  obtenu  tous 
deux  le  grand  prix  de  Rome  (le  premier  en 
1876,  le  second  en  1S80);  ils  offrent  ensuite 
cet  autre  exemple,  singulièrement  rare,  de 
deux  musiciens  travaillant  constamment  en 
collaboration,  sans  que  ni  l'un  ni  l'autre,  jus- 
qu'à ce  jour,  ait  publié  ou  produit  isolément 
une  seule  œuvre  au  public.  Le  fait  est  curieux 
au  point  de  vue  de  l'art,  en  même  temps  qu'il 
est  intéressant  au  point  de  vue  moral. 

Saint-Mégrin  était  le  début  à  la  scène  des 
deux  compositeurs.  Leurs  collaborateurs  li- 
brettistes n'avaient  pas  eu  grand'peine  à  se 
donner  pour  transformer  en  un  poème  d'o- 
péra-comique  le  drame  célèbre  qui  fut  na- 
guère le  coup  de  cloche  du  romantisme.  Ils 
avaient  simplement  retranché  l'acte  de  la 
Ligue  et  supprimé  du  même  coup  le  person- 
nage de  Catherine  de  Médicis,  qui,  décidé- 
ment, n'a  pas  de  chance  sur  la  scène  lyrique, 
puisqu'on  avait  dû  jadis  la  faire  disparaître 
de  l'action  des  Huguenots,  où  elle  devait 
figurer  d'abord.  La  plus  grande  partie  du  dia- 
logue d'Alexandre  Dumas  était  conservée,  ei 
ce  dialogue  était  mis  en  vers  pour  les  mor- 
ceaux de  chant.  La  partition  de  Saint-Mégrin, 
quoique  d'une  réelle  valeur,  a  paru  un  peu 
trop  inégale,  et  comme  forme  et  comme  fond, 
voulant  presque  offrir  un  compromis  entre  le 
drame  musical  de  la  nouvelle  école  et  l'opéra- 
comique  du  genre  classique,  employant  les 
leitmotive  du  système  wagnérien,  et  se  prodi- 
guant d'autre  part  en  airs,  chansons,  ballades, 
couplets,  "omances,  dont  l'ensemble  forme 


comme  une  sorte  d'album  à  l'usage  des 
salons  de  bonne  compagnie.  Cet  ensemble 
manque  donc  essentiellement  d'équilibre  et 
d'unité,  et  c'est  là  ce  qui  lui  a  porté  tort.  Mais 
ce  n'est  pas  à  dire  que  l'œuvre  soit  sans 
talent,  loin  de  là,  et  même  sans  inspiration, 
car  elle  renferme  nombre  de  pages  bien  ve- 
nues, dont  quelques-unes  fort  intéressantes. 
Parmi  celles-ci,  il  faut  citer  surtout  deux 
morceaux  symphoniques  exquis,  les  deux  en- 
tr'actes  du  second  et  du  troisième  actes,  qui 
sont  deux  vrais  bijoux.  Il  n'est  que  juste  de 
faire  ressortir  ensuite  le  beau  duo  de  Saint- 
Mégrin  et  de  la  duchesse  au  premier  acte, 
puis,  au  second,  la  sarabande,  la  chanson  de 
Joyeuse,  l'entrée  du  duc  de  Guise,  et  le  finale 
qui  est  d'un  bel  effet  et  d'une  inspiration 
puissante.  Le  malheur  est  que  les  deux  der- 
niers actes  sont  inférieurs  aux  deux  pre- 
miers, et  que  l'œuvre  s'affaiblit  à  mesure 
qu'elle  approche  de  sa  fin.  C'est  toujours  là 
un  défaut  irrémédiable. 

*  SAINT-NICOLAS,  opéra-comique,  musique 
de  M.  Kopkoschny,  représenté  sur  le  théâtre 
national  de  Prague  en  décembre  1870. 

saint-nicolas  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  livret  et  partition  de  M.  de  Morta- 
rieu,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  (Athé- 
née) le  6  juin  1873.  C'est  une  pièce  à  deux 
personnages,  qui  convient  mieux  au  salon  ou 
au  concert  qu'au  théâtre.  Chanté  par  Bonnet 
et  M'ie  Blainville. 

*  SAINT-SYLVESTRE  (la),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Mélesville  et  Michel 
Masson,  musique  de  François  Bazin,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique,  le  7  juillet  1849. 

*  SAINT-VALENTIN  (la),  opérette  en  trois 
actes  et  quatre  tableaux,  paroles  de  MM.  Mau- 
rice Ordonneau  et  Fernand  Beissier,  musique 
de  M.  Frédéric  Toulmouche,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  28  mars  1895.  Interprètes  : 
MM.  Huguenet,  Charles  Lamy,  Barrai,  Bar- 
tet,  MUe  Alice  Bonheur. 

*  SAINTE-CATHERINE  À  PALERME  (la), 
opéra,  paroles  et  musique  de  M.  H.  Freun- 
denberg,  représenté  sur  le  théâtre  municipal 
d'Augsbourg  en  janvier  1889. 

SAINTE  CÉCILE,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Ancelot  et  De  Comberousse, 
musique  de  Montfort,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  19  septembre  1844.  Cari  Vanloo- 
a  représenté  en  sainte  Cécile  la  jeune  mar- 
quise de  Gèvres,  dont  il  est  épris  et  qu'il 
protège  contre  les  tentatives  de  séduction  du 


SA'ÏS 


SAKU 


993 


marquis  de  Fronsac.  Cette  circonstance  a  fait 
donner  à  la  pièce  ce  titre,  qui  ne  répond 
nullement  à  l'ensemble  de  l'intrigue.  La  mu- 
sique est  bien  faite  et  a  été  entendue  avec 
plaisir.  Le  duo  d'introduction  entre  Fronsac 
et  la  marquise  est  agréable  :  Il  lui  disait  : 
je  vous  adore.  Nous  remarquerons  le  quatuor 
dit  de  la  Courtepaille,  la  prière  :  Reine  du 
ciel,  vierge  divine,  et  l'air  de  soprano  du 
troisième  acte ,  bien  chanté  par  Mme  Anna 
Thillon  :  Je  crois  encore  entendre.  C'est  de  la 
musique  facile  qui  obtient  un  facile  succès 
lorsque  la  pièce  est  amusante.  Mais  on  se 
ferait  volontiers  une  autre  idée  d'un  ouvrage 
qui  a  pour  titre  le  nom  de  la  patronne  des 
musiciens. 

*  sainte-Cécile,  cantate  pour  voix  de 
soprano  et  chœurs,  musique  de  Julius  Bene- 
dict,  exécutée  au  festival  de  Norwich  en  no- 
vembre 1866,  et  quelques  années  plus  tard  à 
l'Opéra  de  Paris,  où  Mme  Christine  Nilsson 
en  chantait  la  partie  principale. 

*  sainte-cécile,  mélodrame -oratorio, 
musique  du  R.  P.  Adolphe  de  Doss,  repré- 
senté au  collège  Saint-Servais,  par  les  élèves 
de  l'établissement,  en  décembre  1883. 

*  SAINTE-CÉCILE,  drame  lyrique  en  quatre 
tableaux,  poème  et  musique  de  M.  G.  de  Sa- 
lelles,  exécuté  à  Lille  en  1894. 

*  SAINTE-FREYA,  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Maxime  Boucheron,  musique  de 
M.  Edmond  Audran,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  4  novembre  1892.  Interprètes  : 
MM.  Maugé,  Piccaluga,  Minart,  Jannin,  Dé- 
siré, Mmes  Biana  Duhamel,  Maurel,  Guitty, 
Burty. 

*  SAINTE-GENEVIÈVE  DE  PARIS,  mys- 
tère en  quatre  parties  et  douze  tableaux,  pa- 
roles et  musique  de  MM.  Claudius  Blanc  et 
Léopold  Dauphin,  représenté  au  théâtre 
d'ombres  chinoises  du  Chat-Noir,  en  jan- 
vier 1893. 

*  sais  (le),  «  conte  arabe  »  en  quatre  actes, 
paroles  et  musique  de  Mme  Marguerite  Ola- 
gnier,  représenté  à  la  Renaissance  le  18  dé- 
cembre 1881.  Ceci  était  un  drame  d'amour, 
dont  le  héros  était  un  «  sais  »  (coureur,  chef 
d'une  tribu  arabe),  et  qui  contrastait  singu- 
lièrement par  son  sujet  avec  les  opérettes  qui 
formaient  alors  le  répertoire  habituel  du 
gentil  théâtre  de  la  Renaissance.  Pour  tout 
dire,  et  pour  simple  qu'il  fût,  le  livret  que 
Mme  Olagnier  s'était  construit  elle-même  ne 
manquait  pas  d'intérêt  ;   et  si  la  musique, 


sous  prétexte  d'orientalisme,  imitait  un  peu  les 
formes  de  celle  de  Félicien  David  (le  choix 
eût  pu  être  plus  mauvais),  elle  n'en  contenait 
pas  moins  des  pages  heureuses,  et  quelques- 
unes  même  vraiment  empreintes  de  passion 
et  d'un  bon  sentiment  dramatique.  L'œuvre 
était  estimable  en  son  ensemble  et  méritait 
l'accueil  sympathique  qu'elle  a  rencontré  au- 
près du  public.  Elle  avait  pour  excellents 
interprètes  MM.  Capoul,  Jolly,  Vauthier, 
Alexandre,  Mmei>  Landau  et  Desclauzas. 

SAISONS  (les),  opéra-ballet  en  quatre  en- 
trées, avec  un  prologue,  par  l'abbé  Pic,  mu- 
sique de  Louis  Lulli  et  Colasse,  représenté  à 
l'Académie  royale  de  musique  le  18  octobre 
1695. 

SAISONS  (les),  opéra-comique  en  trois 
actes  et  quatre  tableaux,  paroles  de  MM.  Ju- 
les Barbier  et  Michel  Carré  ,  musique  de 
M.  Victor  Massé,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  22  décembre  1855.  Le  titre  de  la 
pièce  n'est  motivé  que  parce  que  le  mariage 
de  Simonne  avec  Pierre  se  prépare  au  temps 
de  la  moisson,  est  rompu  pendant  les  ven- 
danges, se  renoue  en  hiver  et  est  conclu  au 
printemps.  Il  y  a  des  détails  réalistes  de  la 
vie  des  paysans  que  les  auteurs  auraient  pu 
laisser  au  Journal  amusant,  parce  que  le  pu- 
blic de  l'Opéra-Comique  ne  s'y  divertira  ja- 
mais, fort  heureusement.  L'épisode  de  la  cé- 
cité de  Simonne  n'a  pas  paru  bien  imaginé. 
La  partition  est  la  plus  riche  en  motifs  et  en 
effets  saillants  de  celles  que  le  compositeur 
ait  données  au  théâtre.  L'ouverture  a  du  ca- 
ractère, surtout  dans  la  première  partie.  Le 
chœur  des  moissonneurs  :  Les  blés  sont  cou- 
pés ;  l'air  de  chasse  ;  le  chœur  des  vignerons  ; 
les  couplets  du  vin  nouveau  ;  le  tableau  de  la 
veillée  d'hiver,  où  le  compositeur  a  introduit 
les  refrains  populaires  :  Il  court,  il  court,  le 
furet,  et  Nous  n'irons  plus  au  bois;  enfin  le- 
chœur  du  printemps,  forment  la  partie  des- 
criptive de  l'ouvrage,  et  c'est  la  mieux  trai- 
tée. Cependant  la  grande  scène  du  finale  du 
second  acte  est  dramatique  et  fort  belle. 
Dans  le  même  ordre  d'idées,  nous  rappelle- 
rons aussi  le  duo  du  troisième  acte  entre  Si- 
monne et  Pierre.  Les  rôles  ont  été  créés  par 
Bataille,  Couderc,  Sainte-Foy,  Delaunay- 
Ricquier,  Mlles  Caroline  Duprez  et  Lemer- 
cier. 

*  SAKUNTALA,  poème  symphonique  pour 
voix  seules,  chœur  et  orchestre,  musique  de 
M.  Philippe  Scharwenka,  exécuté  par  l'Asso- 
ciation de  Sainte-Cécile,  de  Berlin,  le  9  mars 

1885. 


996 


SALA 


*  SAL  E  PIMENTO,  zarzuela-revue,  pa- 
roles de  M.  Souza  Bastos,  musique  composée 
et  arrangée  par  M.  Freitas  Gazul,  repré- 
sentée au  théâtre  de  la  Trinité  de  Lisbonne, 
en  juillet  1894. 

SALADINO,  opéra  italien,  musique  de  Vac- 
caj,  représenté  à  Florence  vers  1829. 

SALAMMBÔ,  drame  lyrique  italien  en 
quatre  actes,  paroles  de  M.  Zanardini,  mu- 
sique de  M.  Nicolo  Massa,  représenté  au 
théâtre  de  la  Scala  de  Milan  le  15  avril  1886. 

*  SALAMMBÔ,  opéra  en  cinq  actes  et  huit  ta- 
bleaux, poème  de  M.  Camille  du  Locle  d'après 
le  roman  de  Gustave  Flaubert,  musique  de 
M.  Ernest  Reyer,  représenté  à  l'Opéra  le 
16  mai  1892.  De  même  que  le  Sigurd  du  même 
auteur,  Salammbô  avait  été  représentée  à 
Bruxelles  avant  d'être  jouée  à  Paris,  ce  qui 
n'a  pas  empêché  l'œuvre  d'obtenir  ici  le 
succès  qu'elle  méritait.  Voici  l'analyse  du 
poème,  avec  les  titres  que  le  librettiste  a 
■donnés  à  chaque  tableau  : 

Acte  premier  (le  Festin  des  Mercenaires 
dans  les  jardins  d'Hamilcar).  Hamilcar,  le 
suffète  carthaginois,  fait  traiter  somptueuse- 
ment les  chefs  de  ses  mercenaires,  pour  leur 
faire  prendre  patience  sur  les  retards  apportés 
à  leur  solde.  Mais  ses  largesses  ne  suffisent 
pas  à  apaiser  leur  mécontentement,  et  bientôt 
l'un  d'eux,  Matho,  chef  des  Lybiens,  ayant 
enfoncé  les  portes  de  la  prison  qui  retient  les 
captifs  du  suffète,  une  révolte  générale  éclate. 
•C'est  alors  qu'apparaît  au  haut  de  la  terrasse, 
dans  toute  la  splendeur  de  sa  beauté  sévère. 
Salammbô,  la  fille  d'Hamilcar.Éblouis  à  sa  vue, 
les  révoltés  s'arrêtent.  Salammbô  descend,  et 
de  sa  blanche  main  emplit  une  coupe  qu'elle 
présente  à  Matho  en  guise  d'apaisement  et  de 
réconciliation.  Matho  prend  la  coupe,  fasciné 
par  le  regard  de  la  jeune  femme,  mais  Narr- 
Havas,  roi  des  Numides,  qui  est  épris  de 
celle-ci,  se  jette,  jaloux,  sur  le  Lybien  et  le 
blesse  d'un  coup  de  poignard.  Voici  pourtant 
■que  s'approche  l'armée  carthaginoise  pour 
punir  les  révoltés,  et  ceux-ci,  se  pressant 
autour  de  Matho,  l'acclament  pour  leur  chef. 
Le  second  acte  (l'Enceinte  sacrée  du  temple  de 
Tanit),  nous  montre  l'intérieur  du  temple.  Au 
fond,  le  sanctuaire  mystérieux  où  les  prêtres 
gardent  avec  un  soin  jaloux  le  zaïmph,  c'est- 
à-dire  le  voile  sacré  de  la  déesse,  auquel  est 
attaché  le  salut  de  Carthage,  et  que  nul  ne 
peut  toucher  sans  s'exposer  à  la  mort.  Matho, 
caché  avec  un  des  siens,  a  conçu  le  projet  de 
s'emparer  du  zaïmph,  dont  la  possession  doit 


SALA 

amener  son  triomphe.  Il  assiste  aux  pratiques 
religieuses  des  prêtres  de  Tanit,  puis  à  l'ar- 
rivée de  Salammbô,  qui  vient  confier  au  grand 
prêtre  Shahabarim  l'inquiétude  mortelle  que 
lui  causent  des  visions  mystérieuses,  en  lui 
faisant  entendre  que  Carthage  est  en  danger 
et  le  zaïmph  en  péril.  Le  prêtre,  saisi  d'effroi, 
la  laisse  seule,  et,  tandis  que  Salammbô  se  la- 
mente, Matho  pénètre  dans  le  sanctuaire,  en- 
lève le  voile  sacré  et,  s'en  enveloppant,  se 
présente  aux  yeux  de  la  jeune  femme,  qui 
croit  à  une  apparition  divine.  Mais  Matho  la 
détrompe  et  lui  déclare  qu'il  l'aime.  Sa- 
lammbô alors,  ivre  de  fureur,  repousse  le  sa- 
crilège. Ses  cris  attirent  les  prêtres  cour- 
roucés, qui  veulent  se  saisir  de  Matho  ;  mais 
celui-ci  leur  échappe,  grâce  au  voile  qui  le 
rend  inviolable. 

Acte  troisième,  premier  tableau  (le  Conseil 
des  Anciens  dans  le  sanctuaire  du  temple  de 
Moloch).  Le  conseil  tient  séance  pour  parer 
aux  événements  que  présage  la  disparition  du 
zaïmph.  Au  milieu  du  désarroi  général  et  en 
profitant,  Hamilcar  paraît  et  n'a  pas  de  peine 
à  se  faire  nommer  dictateur.  —  Deuxième  ta- 
bleau (la  Terrasse  de  Salammbô).  Seule,  mé- 
lancolique et  pensive  au  bord  de  la  terrasse 
qu'éclairent  les  derniers  feux  du  jour,  Sa- 
lammbô songe  au  jeune  barbare  qui  tient  en 
ses  mains  les  destinées  de  sa  patrie  et  que  son 
père  s'apprête  à  combattre.  Elle  est  tirée  de 
sa  rêverie  par  l'arrivée  de  Shahabarim,  qui 
lui  dit  qu'elle  peut  sauver  Carthage  en  s'em- 
parant  à  son  tour  du  voile  qu'un  infâme  à 
dérobé.  Qu'elle  mette  ses  plus  beaux  habits, 
qu'elle  se  pare  comme  une  jeune  épousée, 
lui-même  la  conduira  à  la  tente  de  Matho,  et 
grâce  à  la  puissance  de  sa  beauté  elle  pourra 
reconquérir  la  sainte  relique.  Salammbô  con- 
sent. 

Acte  quatrième,  premier  tableau  (le  Camp 
des  Mercenaires).  Narr-Havas,  celui-là  même 
qui  a  frappé  Matho,  vient  pour  se  réconcilier 
avec  lui  et  lui  offre  une  alliance  et  le  con- 
cours de  ses  guerriers  pour  combattre  les 
Carthaginois.  Matho  accepte  sans  défiance. 
—  Deuxième  tableau  (la  tente  de  Matho).  Sa- 
lammbô pénètre  dans  la  tente  du  chef  lybien, 
que  sa  vue  seule  fait  bondir  de  joie.  Elle  lui 
réclame  fièrement  le  voile  sacré,  et  Matho, 
subjugué,  est  près  de  le  lui  rendre.  Mais  lors- 
qu'il apprend  qu'elle  retourne  à  Carthage, 
Matho  se  répand  contre  elle  en  injures  et  la 
repousse  durement.  Puis,  frappé  de  sa  beauté 
et  de  son  impassibilité,  il  s'agenouille  devant 
elle  en  lui  demandant  pardon.  Et  Salammbô, 
touchée  de  son  amour,  sent  qu'elle  l'aime  à 


SALA 


SALA 


997 


son  tour,  et  oubliant  tout,  se  laisse  tomber 
dans  ses  bras.  Tout  à  coup  on  entend  des 
clameurs.  C'est  Narr-Havas,  qui  a  trahi  son 
serment  et  qui,  avec  Hamilcar,  a  surpris  le 
camp  des  mercenaires.  Matho  s'arrache  aux 
bras  de  Salammbô  et  court  au  combat.  — 
Troisième  tableau  (le  Champ  de  bataille).  Les 
Carthaginois  ont  vaincu,  grâce  à  Narr-Havas, 
qui,  pour  prix  de  sa  trahison,  a  obtenu  d'Ha- 
milcar  la  main  de  sa  fille.  Des  prisonniers 
sont  amenés,  parmi  lesquels  Matho,  blessé, 
sanglant,  et  qui  sait  qu'il  va  mourir,  comme 
les  siens.  Non  pas  comme  eux  pourtant,  car, 
par  un  raffinement  de  cruauté,  Hamilcar  dé- 
cide qu'il  sera  immolé  au  pied  même  de 
l'autel  de  Tanit,  où  sera  consacrée  Tunion  de 
Salammbô  et  de  Narr-Havas. 

Acte  cinquième  (les  Noces  de  Salammbô). 
Le  forum  de  Carthage  avec  le  temple  de 
Tanit?  au  jour  réservé  pour  le  triomphe  et 
pour  la  fête  nuptiale.  On  voit  défiler  le  cortège 
triomphal.  Puis  vient  Salammbô  accompagnée 
de  son  père  et  de  son  fiancé,  qui  se  place 
avec  eux  sous  la  statue  de  la  déesse.  Bientôt 
Matho,  amené  par  des  gardes,  est  jeté  bruta- 
lement aux  pieds  de  la  statue.  Shahabarim 
s'apprête  à  lui  donner  la  mort,  lorsque  la 
foule  s'écrie  :  «  Non  !  pas  le  prêtre.  Celle  qui 
délivra  le  voile,  Salammbô.  »  On  veut  que 
Salammbô  elle-même  fasse  l'office  de  sacrifi- 
cateur et  de  bourreau.  Salammbô  consent. 
Elle  prend  l'arme  des  mains  du  prêtre  et 
s'avance  vers  Matho  en  disant  :  «  Quiconque 
te  toucha,  voile  saint  et  béni,  doit  mourir  !  » 
Mais  au  lieu  de  frapper  la  victime  désignée, 
elle  se  frappe  elle-même  et  tombe.  En  la 
voyant  expirante,  Matho  saisit  à  son  tour  le 
glaive,  s'en  frappe  et  tombe  mourant  sur  le 
corps  de  celle  qui  l'aimait. 

Tel  est  le  livret  sur  lequel  M.  Reyer  a 
écrit  sa  partition,  œuvre  pleine  de  noblesse, 
de  grandeur,  de  passion  et  d'éclat.  De  trop 
d'éclat  peut-être  ;  car,  s'il  est  un  reproche  à 
lui  faire,  c'est  l'abus  un  peu  trop  constant  des 
sonorités  stridentes  et  cuivrées.  Peut-être  y 
aurait-il  lieu  de  lui  faire  quelques  autres  chi- 
canes de  détail,  peut-être  trouverait-on  que 
les  airs  de  ballet  n'ont  pas  été  suffisamment 
caressés  par  le  compositeur,  et  qu'ils  n'ont 
pas  toute  l'élégance,  toute  la  délicatesse 
d'inspiration  qu'on  pouvait  attendre  de  lui. 
Mais  combien  l'œuvre  est  belle  et  pure  de 
lignes  en  son  ensemble  !  Quel  grand  senti- 
ment dramatique  on  y  rencontre  toujours,  et 
quelle  poésie,  quel  charme,  quelle  mélancolie 
s'en  dégage  parfois,  comme  dans  le  tableau 
de  la  terrasse  de  Salammbô,  qui  est  certai- 


nement l'une  des  pages  les  plus  suaves,  les 
plus  exquises  qu'on  puisse  rencontrer  au 
théâtre  t 

Le  premier  acte,  qui  ne  me  paraît  pourtant 
pas  le  meilleur,  établit  néanmoins  l'action 
avec  une  netteté  et  une  franchise  remarqua- 
bles, et  il  y  faut  tout  au  moins  noter  le 
chœur  farouche  de  la  révolte,  aussi  bien  que 
l'heureuse  couleur  et  le  beau  caractère  de 
l'hymne  à  Tanit.  Le  second  acte  est  d'une 
rare  beauté.  La  scène  où  Matho  et  son  com- 
pagnon, s'introduisant  furtivement  dans  le 
temple,  dialoguent  pendant  que  les  prêtres  se 
livrent  à  leurs  rites  religieux,  est  conçue  avec 
une  intelligence  singulière  des  conditions 
scéniques,  et  le  duo  de  Salammbô  et  de  Sha- 
habarim est  superbe.  Le  sentiment  mélodique 
de  ce  duo,  plein  d'accent,  est  d'une  élégance 
rare  et  d'une  délicieuse  fraîcheur  d'inspira- 
tion. La  fin  de  l'acte  ne  le  cède  en  rien  au 
commencement,  et  donne  le  sentiment  de  la 
perfection. 

Le  premier  tableau  du  troisième  acte  n'offre 
rien  de  particulier.  Mais  tout  concourt  à  faire 
du  second  tableau  l'un  des  spectacles  les 
plus  merveilleux  et  les  plus  émouvants  qui  se 
puissent  concevoir  :  un  décor  qui  est  un  pur 
chef-d'œuvre,  une  inspiration  musicale  dont 
la  poésie  pleine  d'une  mélancolie  rêveuse 
vous  transporte  dans  des  régions  inconnues, 
enfin  une  cantatrice  (Mme  caron)  dont  la 
haute  intelligence,  le  rare  sentiment  musical 
et  les  grandes  facultés  scéniques  mettent 
dans  tout  leur  relief  les  beautés  de  cette  ins- 
piration et  les  font  ressortir  dans  toute  leur 
intensité,  voilà  ce  que  nous  offre  cet  épisode 
enchanteur  de  la  terrasse  de  Salammbô.  Cela 
est  exquis,  parfait,  et  sans  une  note  discor- 
dante. Il  faut  remarquer  surtout  ici  l'ado- 
rable mélodie,  si  poétique,  de  Salammbô  : 
Qui  me  donnera,  comme  à  la  colombe,  des 
ailes  ?  que  précède  une  sorte  de  récitatif  plein 
de  douceur,  qui  revient  avec  un  charme  déli- 
cieux à  la  fin  de  la  cantilène. 

Le  serment  de  Matho,  de  Narr-Havas  et  de 
leurs  guerriers,  qui  termine  le  premier  ta- 
bleau du  quatrième  acte,  est  plein  de  cha- 
leur et  d'énergie.  Le  second  tableau  ne  con- 
tient qu'un  seul  morceau,  le  duo  de  Matho 
avec  Salammbô  venant  réclamer  le  voile 
sacré;  mais  ce  duo  vigoureux  et  passionné 
est  une  des  meilleures  pages  de  la  partition. 
Le  tableau  du  champ  de  bataille  est  vivant, 
coloré,  animé,  et  il  se  termine  d'une  façon 
superbe  par  la  belle  imprécation  de  Matho  : 
Toi  qui  n'as  pas  rougi  de  souiller  tant  de  gloire, 
qui  est  d'une  déclamation   magnifiquement 


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SALL 


SALV 


énergique.  Le  dernier  acte  avec  son  triomphe, 
son  cortège,  ses  danses,  est  plein  d'éclat  et  de 
couleur,  et  sa  partie  dramatique,  la  double 
mort  de  Salammbô  et  de  Matho  clôt  digne- 
ment cette  œuvre  puissante,  émue  et  vivante, 
qui  nous  ramène  aux  belles  et  nobles  tradi- 
tions de  la  grande  école  musicale  française. 

Car  c'est  là  l'une  des  grandes  qualités  de 
cette  œuvre  mâle  et  caractéristique.  Elle 
s'inspire  des  vraies  et  saines  traditions  natio- 
nales, de  notre  génie  clair  et  pur,  elle  fait 
litière  des  monstruosités  préconisées  par  cer- 
tains cerveaux  malades,  et  elle  apporte  une 
consolation  mélodique  aux  douleurs  cuisantes 
que  nous  font  endurer  chaque  jour  de  pré- 
tendus musiciens  pour  qui  la  musique  est  de- 
venue l'art  de  déchirer  les  oreilles  par  la 
combinaison  des  sons.  Tout  en  étant  bien  de 
son  temps,  tout  eD  faisant  leur  juste  part  aux 
recherches  de  modernité  dont  sont  épris 
nombre  d'esprits  sérieux,  M.  Reyer  ne  croit 
pas  devoir  faire  fi.  comme  tant  d'autres,  des 
éléments  puissants  qui  sont  le  fonds  même  de 
l'art  musical  dans  son  application  au  théâtre. 
Il  croit  que  le  sentiment  d'une  belle  mélodie, 
claire  et  limpide,  n'est  pas  chose  absolument 
superflue  ;  que  la  coupe  normale  de  la  phrase, 
la  clarté  et  la  logique  dans  la  conduite  du  dis- 
cours musical,  ne  sont  pas  absolument  à  dé- 
daigner ;  qu'une  interminable  mélopée,  qu'un 
récit  éternel,  sans  césure,  sans  repos,  sans 
points  de  repère,  n"est  pas  ce  qu'on  a  pu 
trouver  de  mieux  jusqu'à  ce  jour  pour  charmer 
ou  émouvoir  l'auditeur  ;  qu'il  n'est  pas  besoin 
d'étouffer  ou  d'écraser  les  voix  sous  le  fracas 
d'un  orchestre  violent  pour  obtenir  des  effets 
dramatiques  ;  enfin,  que  ce  sont  les  person- 
nages du  drame,  êtres  actifs,  et  non  les  ins- 
truments de  cet  orchestre,  êtres  passifs,  qui 
doivent  conduire  l'action,  maîtriser  la  situa- 
tion et  procurer  l'émotion.  Voilà  ce  que  nous 
prouve  la  partition  de  Salammbô,  et  je  crois 
que,  en  dehors  de  son  mérite  intrinsèque, 
qui  est  très  grand,  ce  rappel  de  nos  tradi- 
tions, qui  s'y  montre  d'une  façon  si  remar- 
quable, est  loin  d'avoir  nui  à  son  succès,  qui 
a  été  éclatant.  L'œuvre,  il  faut  le  dire  au  sur- 
plus, a  été  merveilleusement  présentée  au 
public  par  des  artistes  de  premier  ordre  : 
Mme  Caron  (Salammbô),  MM.  Saléza  (Matho), 
Vergnet  (Shahabarim),  Renaud  (Hamilcar), 
Delmas  (Narr-Havas)  et  Beyle  (Spendius). 

SALEM,  tragédie  lyrique,  paroles  de  Cas- 
telli,  musique  de  J.-F.  de  Mosel,  représentée 
au  théâtre  de  la  cour,  à  Vienne,  en  1812. 

SALLUSTIA  (la),  drame  italien,  musique 


de  Pergolèse,  représenté  sur  le  théâtre  de 
San-Bartolomeo,  à  Naples,  dans  l'hiver  de 
mi. 

salomon,  opéra  allemand,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1703. 

*  SALSA  de  aniceta  (la),  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  Angel  Rubio,  repré- 
sentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  Apolo,  en 
mars  1879. 

*  SALSIFIS,  opéra-comique  en  trois  actes, 
musique  d'Alphonse  Pellet,  représenté  à 
Nîmes  le  4  août  1868. 

*  SALTIMBANCO  (il),  opéra,  musique  d'E- 
milio  Cianchi,  représenté  au  théâtre  Pa- 
gliano,  de  Florence,  en  1856. 

SALTIMBANCO  (il),  opéra  italien,  musi- 
que dePacini,  représenté  à  Rome  en  juin  1858, 
et  au  Grand-Théâtre,  à  Venise,  en  mars  1859. 

*  SALTIMBANQUES  (les)  [the  Mounte- 
banks],  opérette  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Gilbert,  musique  posthume  d'Alfred  Cel- 
lier, représentée  à  Londres  en  janvier  1892, 
au  Lyric-Theatre.  Le  compositeur  était  mort 
depuis  un  mois  à  peine  lorsque  sa  dernière 
œuvre  parut  à  la  scène,  où  elle  obtint  un 
succès  éclatant,  grâce  à  sa  musique  vive, 
facile,  entraînante,  pleine  de  verve  et  de 
chaleur.  Le  livret  d'ailleurs  était  amusant, 
et  l'action,  qui  se  passait  en  Sicile  en  1805, 
mettait  en  mouvement  un  monde  pittoresque 
de  brigands  et  de  saltimbanques  dont  les 
hauts  faits  faisaient  la  joie  du  public.  Alfred 
Cellier,  qui  avait  été  frappé  par  la  maladie 
pendant  les  répétitions  de  sa  pièce,  n'avait 
pas  eu  le  temps  d'écrire  l'ouverture  et  le 
dernier  finale  de  sa  partition,  qui  dut  être 
terminé  par  une  main  amie. 

SALTO  DI  LEUCADE  (il)  [le  Saut  de  Leu- 
cade],  opéra  italien,  musique  de  L.  Mosca, 
représenté  à  Naples  vers  1820. 

SALVATOR  ROSA,  opéra  allemand ,  musi- 
que de  Rastrelli,  représenté  à  Dresde  en  1832. 

SALVATOR  ROSA,  opéra  italien,  musique 
du  maestro  Bassi,  représenté  sans  succès  à 
Milan  dans  le  mois  de  décembre  1837. 

SALVATOR  ROSA,  opéra  allemand,  musi- 
que de  Sobolewski,  représenté  à  Kœnigsberg 
en  1848. 

*  SALVATOR  ROSA,  opéra  sérieux,  musi- 
que d'Emilio  Cianchi,  représenté  au  théâtre 
Pagliano,  de  Florence,  en  1855. 

SALVATOR  ROSA,  opéra-comique  en  trois 


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SAMS 


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actes,  paroles  de  MM.  Grange  et  Trianon, 
musique  de  M.  Duprato,  représenté  à  l'O- 
péra-Comique  le  30  avril  1861.  Parmi  les 
morceaux  agréables  qui  composent  la  parti- 
tion, on  a  distingué  la  chanson  de  Salvator 
au  premier  acte  :  Sans  regret  et  sans  envie;  le 
chœur  dansé  :  Au  son  des  guitares  et  des  tam- 
bourins, et  la  chanson  de  l'ermite.  Joué  par 
Crosti,  Warot,  Nathan,  Lemaire  et  Mlle  Saint- 
Urbain. 

SALVATOR  ROSA,  opéra  italien,  musique 
de  M.Carlos  Gomes,  représenté  avec  un  grand 
succès  au  théâtre  Carlo-Fenice,  de  Gênes,  en 
avril  1874,  et  au  théâtre  de  Rio-Janeiro  en 
octobre  1880.  L'ouverture  en  est  remar- 
quable. 

.  *  salvatorello,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  et  musique  de  M.  Alfredo  Soffredini, 
rédacteur  en  chef  de  la  Gazzetta  musicale  de 
Milan,  représenté  au  théâtre  Guidi,  de  Pavie, 
le  25  mars  1894.  Cet  ouvrage  était  joué,  non 
par  des  artistes  de  profession,  mais  par  les 
jeunes  élèves  de  l'Asile  infantile  laïque  de 
Pavie. 

SAMARITAINES  (les),  grand  opéra  alle- 
mand, musique  de  Seyfried,  représenté  sur 
le  théâtre  Schikaneder,  à  Vienne,  en  1806. 

SAMORI,  grand  opéra  allemand,  musique 
de  Vogler,  représenté  sur  le  théâtre  An-der- 
Wien  en  1803. 

SAMSON ,  opéra  sacré,  musique  de  Graup- 
ner,  représenté  à  Hambourg  en  1709. 

SAMSON,  tragédie  lyrique  de  Voltaire  , 
musique  de  Rameau,  écrite  en  1732,  non  re- 
présentée. 

SAMSON ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Tuczek,  représenté  au  théâtre  de  Léopold- 
stadt  vers  1804. 

*  SAMSON,  drame  biblique  en  deux  parties, 
poème  de  Voltaire,  mis  en  musique  par 
M.  Weckerlin,  exécuté  sous  forme  de  concert, 
dans  la  salle  du  Conservatoire,  le  24  avril  1890. 
C'est  à  propos  du  poème  de  Samson,  qu'il 
avait  écrit  pour  Rameau  et  à  sa  demande, 
que  Voltaire  faisait  les  réflexions  que  voici  : 
«  Une  comédie  de  Samson  fut  jouée  longtemps 
en  Italie.  On  en  donna  une  traduction  à 
Paris  en  1717,  par  un  nommé  Romagnesi. 
On  la  représenta  sur  le  théâtre  français  de  la 
Comédie  prétendue  Italienne,  anciennement 
le  palais  des  ducs  de  Bourgogne  (l'Hôtel  de 
Bourgogne) .  Elle  fut  imprimée  et  dédiée  au  duc 
d'Orléans,  Régent  de  France.  Dans  cette  pièce 
sublime,  Arlequin,  valet  de  Samson,  se  battait 


contre  un  coq  d'Inde,  tandis  que  son  maître 
emportait  les  portes  de  la  ville  de  Gaza  sur 
ses  épaules.  En  1732,  on  voulut  représenter  à 
l'Opéra  de  Paris  une  tragédie  de  Samson, 
mise  en  musique  par  le  célèbre  Rameau  ;  mais 
on  ne  le  permit  pas.  Il  n'y  avait  ni  Arlequin, 
ni  coq  d'Inde  :  la  chose  parut  trop  sérieuse. 
On  était  bien  aise,  d'ailleurs,  de  mortifier  Ra- 
meau, qui  avait  de  grands  talents.  Cependant, 
on  joua  dans  ce  temps-là  l'opéra  de  Jephté, 
tiré  de  l'Ancien  Testament,  et  la  comédie  de 
l'Enfant  prodigue,  tirée  du  Nouveau.  »  Le  fait 
est  que  lorsqu'on  eût  connaissance  d'un  opéra 
intitulé  Samson,  les  dévots  s'ameutèrent, 
comme  ils  avaient  fait  naguère  pour  Tartuffe, 
et  en  firent  interdire  la  représentation.  Il  est 
probable  que  Rameau  n'écrivit  jamais  la  par- 
tition du  poème  de  Voltaire.  C'est  ce  poème 
que  M.  Weckerlin,  après  un  siècle  et  demi, 
eût  l'idée  de  mettre  en  musique.  Son  œuvre 
est  intéressante,  un  peu  froide  peut-être, 
mais  d'un  beau  style  et  d'un  excellent  senti- 
ment. 

*  SAMSON  ET  DALILA,  opéra  biblique  en 
trois  actes,  poème  de  M.  Fernand  Lemaire, 
musique  de  M.  Camille  Saint-Saëns,  repré- 
senté à  l'Opéra  le  23  novembre  1892.  Cet  ou- 
vrage superbe  a  eu  des  destinées  singulières, 
et  ce  n'est  qu'après  avoir  parcouru  l'Europe, 
après  avoir  été  applaudi  dans  la  plupart  des 
villes  françaises,  après  avoir  paru  même  à 
Paris  sur  une  scène  secondaire,  qu'il  a  pris 
enfin  au  répertoire  de  l'Opéra  la  place  que  lui 
assignaient  sa  haute  valeur  et  ses  mâles 
beautés.  C'est  à  "Weimar,  le  2  décembre  1877, 
sur  les  instances  de  Liszt,  que  Samson  et  Ba- 
illa, traduit  par  M.  Richard  Pohl,  parut  pour 
la  première  fois  à  la  scène,  où  il  obtint  un  vif 
succès.  De  là  il  rayonna  bientôt  sur  l'Alle- 
magne, et  fut  joué  successivement  à  Ham- 
bourg, à  Cologne,  à  Prague,  à  Dresde  et  dans 
d'autres  villes.  C'est  à  Rouen,  au  théâtre  des 
Arts,  qu'on  le  vit  pour  la  première  fois  en 
France  au  commencement  de  1890.  Le  31  oc- 
tobre de  la  même  année,  on  l'entendait  enfin 
à  Paris,  lors  de  la  tentative  trop  éphémère 
de  reconstitution  du  Théâtre-Lyrique  sur  la 
scène  de  l'Eden.  Tout  aussitôt  on  le  joue  à 
Lyon,  à  Marseille,  à  Aix-les-Bains,  à  Bor- 
deaux, à  Toulouse,  à  Nantes,  à  Montpellier, 
à  Nice,  à  Dijon,  puis  en  Italie  et  en  Suisse,  à 
Florence  et  à  Genève.  Et  enfin  il  s'implante 
solidement  à  l'Opéra,  où,  en  moins  de  trois 
années,  il  atteint  presque  sa  centième  repré- 
sentation. 

Lors  de  la  première  apparition  à  Paris, 
sur  la  scène  de  l'Eden,  de  Samson  et  Dalila, 


1000 


SAMS 


SAMS 


M.  Saint-Saëns  venait  de  faire  exécuter  au  Con- 
servatoire, avec  un  succès  éclatant,  sa  nou- 
velle symphonie  en  ut  mineur,  une  œuvre  d'un 
autre  genre,  une  œuvre  admirable,  et  peut- 
être  la  plus  belle  de  ce  genre  qui  ait  paru 
depuis  Beethoven.  Ceux  d'entre  nous  qui  ont 
conservé  quelque  respect  d'eux-mêmes,  et  qui, 
en  ce  temps  de  critique  bâclée  et  impertinente 
à  force  d'ignorance,  s'essayent  à  faire  de  la 
critique  sérieuse  et  quelque  peu  éclairée, 
étaient  encore  sous  le  coup  de  ce  succès. 
.Nous  connaissions  par  la  lecture  la  partition 
de  Samson  ;  nous  en  appréciions  les  fragments 
qui  nous  avaient  été  offerts  parfois  au  con- 
cert, mais  nous  n'avions  pas  vu  l'ouvrage  à 
la  scène,  dans  son  véritable  milieu,  avec  tout 
l'appareil  qui  l'explique  et  qui  le  complète, 
avec  une  exécution  aussi  intéressante  que 
celle  de  l'Eden,  et  l'impression  en  nous  fut 
profonde,  et  nous  fûmes  frappés  de  sa  beauté 
sculpturale,  de  sa  grandeur  vraiment  bibli- 
que, de  la  merveilleuse  poésie  qui  s'en  dé- 
gage. Nous  étions  à  la  fois  étonnés  et  charmés, 
non  pas  seulement  par  l'œuvre,  mais  par  ce 
fait  d'un  second  succès,  si  différent  du  précé- 
dent, et  venant  se  greffer  sur  lui  à  si  peu  de 
distance.  Cela  nous  semblait  trop  beau  d'ap- 
plaudir ainsi  coup  sur  coup  un  maître  fran- 
çais et  de  saluer  son  génie  dans  deux  pro- 
ductions si  puissantes  et  si  dissemblables  ! 
Et  voici  qu'aujourd'hui  la  partition  de  Samson 
et  Dalila  a  conquis,  sur  notre  grande  scène 
lyrique,  la  place  qu'on  lui  a  tant  fait  attendre 
et  qu'elle  est  en  droit  d'occuper  victorieuse- 
ment. Tout  est  bien  qui  finit  bien. 

Parmi  les  critiques  les  plus  enragés  de  wa- 
gnérisme,  il  n'en  est  guère  qui  se  soient  avisés, 
à  propos  de  Samson  et  Dalila,  de  vouloir 
classer  M.  Saint-Saëns  parmi  les  réaction- 
naires de  la  musique.  On  peut  être  étonné 
de  cette  mansuétude  à  l'égard  d'un  artiste 
qui,  tout  en  reconnaissant  la  puissance  du 
génie  du  maître  de  Bayreuth,  a  osé  faire 
un  jour,  publiquement,  dans  un  livre  fort 
lu,  cette  déclaration  courageuse  et  catégo- 
rique :  n  Je  n'ai  jamais  été,  je  ne  suis  pas, 
je  ne  serai  jamais  de  la  religion  wagné- 
rienne.  »  On  en  peut  être  plus  surpris  encore 
quand  on  voit  que  les  procédés  employés  par 
M.  Saint-Saëns  s'éloignent  si  fort  des  prin- 
cipes de  la  pure  doctrine  wagnérienne  et 
continuent  au  contraire,  en  général,  les  tra- 
ditions chères  à  l'école  française  ;  quand  on 
voit  que  le  compositeur  n'a  pas  hésité  à 
diviser  sa  partition  en  morceaux  nettement 
définis,  airs,  duos  ou  chœurs;  qu'il  n'en  a  pas 
absolument  proscrit  les  vocalises  :  au'il  ne 


dédaigne  pas  le  retour  du  motif,  ainsi  qu'il 
le  prouve  au  premier  acte,  dans  la  scène  du 
grand  prêtre,  au  second,  dans  l'air  de  Dalila 
et  dans  son  duo  avec  Samson;  qu'il  ne  se 
prive  pas  d" accompagner  un  récitatif  en  tré- 
molo, comme  au  premier  acte,  dans  le  bel  élan 
héroïque  de  Samson;  qu'il  n'hésite  pas  da- 
vantage à  marier  deux  voix  ensemble  dans 
un  duo,  et  qu'enfin  il  ne  craint  pas  d'employer 
la  forme  du  canon,  comme  on  peut  le  voir  au 
troisième  acte  dans  le  duo  avec  chœur  de 
Dalila  et  du  grand  prêtre. 

Tout  ceci  semble  pourtant  peu  d'accord  avec 
les  principes  exclusifs  si  chers  aux  wagné- 
riens  et  à  leur  idole  ;  d'autant  que,  par  sur- 
croît, M.  Saint-Saëns  tient  l'orchestre  abso- 
lument à  sa  place  et  ne  lui  sacrifie  jamais  les 
voix.  Cet  orchestre  est  superbe,  fourni,  coloré, 
poétique,  parfois  d'une  puissance  foudroyante, 
parfois  d'une  délicatesse  et  d'une  grâce  en- 
chanteresses, mais,  je  le  répète,  sans  jamais 
empiéter  sur  les  droits  du  chant.  Quant  à 
l'emploi  du  leit  motiv,  si  on  le  rencontre  dans 
Samson  et  Dalila,  c'est  avec  un  singulière  so- 
briété, à  l'état  en  quelque  sorte  purement 
accidentel. 

Ce  qui  est  vrai,  c'est  que  l'œuvre  est  fran- 
çaise et  bien  française,  dans  son  ensemble  et 
dans  toutes  ses  parties.  Elle  l'est  par  son 
équilibre  merveilleux  et  par  l'inébranlable 
solidité  de  son  architecture;  par  le  souci  de 
la  forme  où  le  sentiment  moderne  s'allie  à  la 
plus  grande  pureté  classique  ;  par  la  noblesse 
de  la  déclamation  unie  au  sens  mélodique  le 
plus  raffiné  et  le  plus  exquis  ;  par  l'élévation 
de  la  pensée  musicale  ;  par  la  splendeur  de 
l'orchestre  ;  par  l'admirable  sonorité  des 
chœurs  ;  par  la  science  magistrale  et  l'ingé- 
niosité piquante  de  l'harmonie;  par  tous  les 
détails  enfin  qui  concourent  à  la  beauté  de 
l'ensemble  et  qui  lui  donnent  la  physionomie 
d'un  chef-d'œuvre. 

En  vérité,  il  faut  rendre  grâce  au  public 
d'avoir  accueilli  comme  elle  le  méritait  cette 
partition  superbe,  dont  le  premier  acte  sur- 
tout me  paraît  absolument  admirable,  depuis 
la  lamentation  chorale  des  Hébreux,  qu'on 
entend  avant  le  lever  du  rideau,  jusqu'au 
chœur  délicieux  des  femmes  philistines,  jus- 
qu'à l'air  de  ballet  en  sourdines  dont  le  rythme 
poétique  et  mystérieux  est  plein  d'enchante- 
ment, jusqu'à  la  mélodie  rêveuse  et  exquise 
de  Dalila,  en  passant  par  l'appel  à  la  révolte 
de  Samson,  d'une  si  fougueuse  énergie,  et 
par  le  beau  chœur  de  délivrance  des  Hé- 
breux. L'air  de  Dalila,  au  second  acte,  et  son 
duo  avec  Samson  étaient  déjà  célèbres  pour 


SANG 


SANT 


1001 


avoir  été  chantés  maintes  fois  dans  nos  con- 
certs ;  je  n'aurai  pas  de  peine  à  faire  com- 
prendre qu'ils  acquièrent  toute  leur  valeur  à 
la  scène,  et  que  cette  valeur  est  décuplée  par 
le  fait  de  l'action  dramatique.  Je  préfère  de 
beaucoup  l'un  et  l'autre  au  duo  de  Dalila  avec 
le  grand  prêtre.  Je  passerais  volontiers  sur  la 
scène  inutile  de  la  meule  qui  forme  le  pre- 
mier tableau  du  troisième  acte,  et  je  dirais 
presque  qu'il  y  a  là  une  coupure  tout  in- 
diquée. Mais  le  dernier  tableau  est  encore 
d'une  merveilleuse  opulence  :  le  ballet  est 
exquis,  le  duo  en  canon  de  la  libation  est  d'un 
caractère  grandiose,  et  la  scène  de  l'orgie 
est  d'un  tourbillonnement  voluptueux,  d'une 
puissance  tumultueuse  impossible  à  décrire. 
L'œuvre  entière,  enfin,  est  d'une  beauté  ache- 
vée. Elle  a  été  jouée  à  l'Opéra  par  Mme  Jehin- 
Deschamps  (Dalila),  MM.  Vergnet  (Samson), 
et  Lassalle  (le  grand  prêtre). 

*  samsonnet,  opérette  en  trois  actes,  pa 
rôles  de  M.  Paul  Ferrier,  musique  de  M.  Vic- 
tor Roger,  représentée  au  théâtre  des  Nou- 
veautés le  26  novembre  1890.  Interprètes: 
MM.  Brasseur,  Maugé,  Germain,  Mlle  Mily- 
Meyer. 

*  SAMUEL,  drame  biblique,  musique  de 
M.  Hopkins,  compositeur  américain,  exécuté 
à  Londres,  dans  un  concert  donné  à  Prince's- 
Hall,  en  mars  1889. 

*  SAN  ANTON  DE  LA  FLORIDA,  zarzuela 
en  un  acte,  musique  de  M.  Albeniz,  repré- 
sentée en  octobre  1894  au  théâtre  Apolo,  de 
Madrid. 

SAN  GUGLIELMO  D'AQUITANIA,  drame 
sacré,  musique  de  Pergolèse,  représenté  dans 
le  cloître  de  Sant'-Agnello-Maggiore,  à  Na- 
ples,  dans  l'été  de  1731. 

■  SAN  Luigi  gonzaga,  opéra  sérieux, 
musique  de  Simon  Mayr,  représenté  à  Ber- 
game  en  1822. 

SAN  PIETRO  IN  CESAREA  (Saint  Pierre 
à  César ée),  opéra  italien,  musique  de  Cal- 
dara,  représenté  à  Vienne  en  1735. 

SANCHO  FANÇA  DANS  SON  ÎLE,  comédie 
en  un  acte,  en  prose,  mêlée  d'ariettes,  pa- 
roles de  Poinsinet  jeune,  musique  de  Phili- 
dor,  représentée  aux  Italiens  le  8  juillet  1762. 

SANCIADI  CASTILLA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Donizetti,  représenté  à  Naples  en 

1832. 

SANCIO,  opéra  allemand  attribué  à  Kei- 
ser  par  les  uns,  à  Telemann  par  les  autres, 


représenté  à  Copenhague  ou  à  Hambourg 
vers  1722. 

*SANG  DE  HUSSARD,  opérette,  livret  tiré 
d'une  pièce  populaire  hongroise  du  poète 
Cœpreghi  intitulée  le  Portefeuille  rouge, 
musique  de  M.  Hugo  Félix,  représentée  avec 
beaucoup  de  succès  à  Vienne,  sur  le  théâtre 
An  der  Wien,  en  mars  1894. 

SANGARIDO,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Panard  et  Pellissier,  musique  de 
Carafa,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
19  mai  1827. 

SANICO  ET  SINIDE,  opéra,  musique  de 
C.-H.  Graun,  représenté  à  Brunswick  vers 
1728. 

*  SANNA,  opéra- comique  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  Rauchenecker,  représenté  à  El- 
berfeld  en  1893. 

SANSONE,  drame  sacré,  musique  de  Basili, 
représenté  au  théâtre  San-Caiio,  à  Naples. 
en  1824. 

SANSONE  ACCECATO  DA'PILISTEI  [Sam- 
son aveuglé  par  les  Philistins),  oratorio,  re- 
présenté chez  les  PP.  de  la  congrégation  de 
l'Oratoire,  à  Venise,  livret  de  D.  Bernardo 
Sandrinelli,  musique  du  P.  Francesco-Anto- 
nio  Urio,  mineur  conventuel. 

SANTA  cecilia  vergine,  drame  italien, 
musique  de  Francesco  Basili,  représenté  à 
l'Académie  des  Unissoni,  à  Pérouse,  en  1796. 

SANTA  CHIARA  (Sainte  Claire),  opéra  en 
trois  actes,  paroles  de  Gustave  Oppelt,  mu- 
sique de  S.  A.  R.  duc  Ernest  de  Saxe-Co- 
bourg-Gotha ,  représenté  pour  la  première 
fois  à  Cobourg  le  15  octobre  1854,  et  à  Paris 
sur  le  théâtre  de  l'Opéra  le  27  septembre 
1855.  Le  livret  a  été  primitivement  écrit  par 
Mme  Birch-Pfeiffer.  Une  légende  russe  eft  a 
fourni  le  sujet.  L'action  se  passe  tour  à  tobr 
en  Russie  et  en  Italie.  Le  czarewitch  Alexis 
s'étant  imaginé  que  la  princesse  Charlotte, 
sa  femme,  conspirait  contre  lui,  lui  a  versé 
un  breuvage  empoisonné  ;  mais  la  dose  ayant 
été  trop  faible  pour  procurer  la  mort,  la 
princesse  se  ranime  sur  son  lit  de  parade. 
Un  archimandrite  l'enveloppe  d'un  voile , 
l'entraîne  loin  du  palais.  La  pauvre  femme 
se  réfugie  en  Italie,  dans  un  monastère  où 
sous  le  nom  de  Sainte  Claire,  elle  se  fait, 
par  ses  vertus,  une  réputation  de  sainteté. 
Divers  épisodes  viennent  atténuer  un  peu  la 
couleur  lugubre  du  sujet.  Le  second  acte  est 


1002 


SAPH 


SAPH 


le  plus  remarquable.  Il  renferme  un  beau 
chœur  sans  accompagnement.  La  scène  de 
l'enterrement  est  bien  conçue.  Les  airs  de 
danse  au  troisième  acte  sont  aussi  fort  bien 
traités.  L'ouvrage  a  été  interprété  par  Roger, 
Merly,  Belval,  Coulon,  M">»  Lafont  et  Dussy. 

SANTA  ELENA  AL  CALVARIO,  opéra  sa- 
cré, livret  de  Métastase,  musique  de  Caldara, 
représenté  à  Vienne  en  1731.  Les  airs  les 
plus  intéressants  de  cet  ouvrage  sont  les 
suivants  :  Sacri  orrori,  ombre  felici  ;  le  chœur 
Bi  quanta  pena  è  frutto ;  Veggo  ben  io,  per- 
ché ;  Raggio  di  luce;  Del  calvario  già  forger 
le  cime  ;  In  te  s'affida,  e  spera;  In  te  s'ascose; 
le  duetto  :  Bal  tuo  soglio  luminoso;  Si  scuo- 
terrano  i  colli ;  Sul  terren  piagata  a  morte; 
Bal  nuvoloso  monte;  Amor,  speranza,  esede; 
Al  fulgor  di  questa  face. 

*  SANTAGUILLO,  zarzuela  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  José  Rogei,  représentée  à  Madrid 
en  1857. 

*  SANTUARIO  DEL  valle  (el),  ballade  en 
deux  actes,  musique  de  M.  Miguel  Marques, 
représentée  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  à 
Madrid,  en  février  1879. 

sapeur  À  la  clef  (un),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Barthélémy,  musique  de 
M.  Labit,  chef  de  musique  au  34«  régiment 
de  ligne,  jouée  au  théâtre  de  Strasbourg  en 
Juin  1870. 

SAPHIR  (le),  opéra-comique  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  MM.  de  Leuven,  Michel  Carré 
et  Hadot,  musique  de  M.  Félicien  David,  repré- 
senté àl'Opéra-Comique  le  8  mars  1865.  Les 
librettistes  ont  dépecé  la  comédie  du  vieux 
Shakspeare  :  Tout  est  bien  qui  finit  bien,  et 
en  ont  assez  facilement  tiré  une  pièce  amu- 
sante. Hermine ,  fille  du  médecin  de  la  reine 
de  Navarre,  a  sauvé  l'enfant  royal  de  Béarn. 
Pgur  lui  prouver  sa  reconnaissance,  la  reine 
lui  promet  de  lui  accorder  ce  qu'elle  de- 
mande, c'est-à-dire  d'épouser  le  comte  Gas- 
ton de  Lusignan,  son  frère  de  lait,  son  ami 
d'enfance.  Gaston,  n'osant  désobéir  à  son 
souverain,  se  résigne,  mais  abandonne  aussi- 
tôt sa  nouvelle  épouse  et  part  pour  la  guerre, 
lui  jurant  qu'elle  ne  deviendra  sa  femme  que 
le  jour  où  il  lui  mettra  au  doigt  une  bague 
ornée  d'un  saphir,  que  les  comtes  de  Lusi- 
gnan ont  la  coutume  de  donner  à  leur  fian- 
cée. Le  deuxième  acte  nous  transporte  à  Na- 
ples.  Gaston  fait  la  cour  à  une  certaine  Fiam- 
metta,  et,  en  compagnie  de  son  page  Olivier 
et  du  capitaine  Parole,  se  livre  à  une  exis- 


tence assez  désordonnée.  Mais  la  pauvre  Her- 
mine arrive,  conte  son  aventure  à  une  duègne 
expérimentée,  qui  organise  un  rendez-vous 
nocturne  dans  lequel  Gaston  trouve,  au  lieu 
de  Fiammetta,  sa  propre  femme,  qui  obtient 
de  lui  par  surprise  le  précieux  saphir  et  re- 
tourne en  France.  Au  troisième  acte,  tous 
les  personnages  se  retrouvent  au  château  du 
comte.  Celui-ci,  surpris  de  voir  Hermine 
consolée  de  son  veuvage  et  recevant  d'assez 
bonne  grâce  d'ailleurs  les  hommages  de  jeu- 
nes seigneurs,  sent  naître  en  lui  la  jalousie. 
Il  réclame  ses  droits  ;  mais  il  n'a  plus  en  sa 
possession  le  saphir  qu'à  son  tour  la  com- 
tesse lui  demande.  Fiammetta  et  la  duègne 
ne  peuvent  le  lui  rendre ,  et  enfin  c'est  Her- 
mine elle-même  qui  le  lui  montre  à  son 
doigt.  La  musique  de  cet  ouvrage  offre  des 
morceaux  charmants,  mais  aussi  des  parties 
auxquelles  l'inspiration  a  fait  défaut.  Nous  si- 
gnalerons un  très  beau  chœur  au  commen- 
cement du  premier  acte  ;  un  joli  duo  :  Le 
temps  emporte  sur  son  aile  ;  une  chanson  pleine 
d'entrain  de  Fiammetta;  un  bon  quatuor 
scénique  ;  un  chœur  de  matelots  et  la  séré- 
nade du  ténor,  dans  le  second  acte.  Enfin  au 
troisième,  l'air  de  danse  béarnais  et  l'air  du 
comte  :  C'est  pour  vous  seule,  Hermine.  L'ou- 
vrage a  été  fort  bien  chanté  par  Montaubry, 
Gourdin,  MUes  Cico,  Girard  et  Baretti. 

SAPHIRA ,  opéra  allemand,  musique  de 
Birnbach,  représenté  à  Breslau  vers  1783. 

*  SAPHIRINE   OU  LE   RÉVEIL   MAGIQUE, 

«  mélo-féerie  »  en  deux  actes,  de  Merle  et 
Ourry,  musique  de  Leblanc,  représenté  à  la 
Gaîté  le  25  juillet  i8ii. 

SAPHO,  drame  lyrique  en  trois  actes,  mu- 
sique de  J.-P.-E.  Martini,  représenté  au 
théâtre  Louvois  le  14  décembre  1794. 

SAPHO ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Kanne,  représenté  à  Vienne  vers  1810. 

SAPHO,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Empis  et  Cournol,  musique  de  Reicha,  re- 
présenté sans  succès  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  16  décembre  1822. 

SAPHO,  opéra  hollandais,  paroles  de  Van 
Lennep,  musique  de  Van  Brée ,  représenté  à 
Amsterdam  le  22  mars  1834.  Il  fut  accueilli 
avec  faveur  et  joué  dix-sept  fois  de  suite  ;  ce 
qui  est  un  fait  mémorable  dans  les  fastes  du 
théâtre  de  cette  ville. 

SAPHO,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Emile  Augier,  musique  de  M.  Gounod,  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  l'Académie  natio- 


SAPH 


SARA 


1003 


nale  de  musique  le  16  avril  1851,  et  réduit  à 
deux  actes  le  26  juillet  1858.  La  scène  se 
passe  à  Mytilène,  où  Sapho  règne  par  l'élo- 
quence et  la  poésie,  tandis  que  son  cœur  est 
dominé  par  sa  passion  pour  Phaon  l'indiffé- 
rent. Sapho  a  pour  rivale  Glycère.  Une  con- 
spiration, ourdie  par  Pythéas  et  le  poète 
Alcée,  est  découverte  par  la  courtisane,  et  le 
sort  de  Phaon,  l'un  des  conjurés,  est  dans 
ses  mains.  Armée  de  ce  redoutable  secret, 
elle  obtient  de  Sapho  de  renoncer  à  Phaon, 
de  le  laisser  fuir  seul  sa  patrie,  et  de  lui  faire 
croire  à  sa  propre  inconstance.  Au  troisième 
acte,  qui  se  passe  sur  le  promontoire  de  Leu- 
cade,  les  proscrits,  au  nombre  desquels  se 
trouve  Phaon,  maudissent  Sapho,  qu'ils 
supposent  être  l'auteur  de  leur  infortune; 
mais  Sapho  est  venue  chercher  en  ce  lieu  le 
remède  au  mal  qui  la  dévore.  Elle  a  entendu 
les  imprécations  de  son  amant  et  elle  se  pré- 
cipite dans  les  flots.  M.  Augier  traite  les 
faits  historiques  à  peu  près  comme  le  faisait 
Scribe.  Il  a  réuni  dans  le  même  person- 
nage les  deux  Sapho  de  l'antiquité.  En  outre, 
celle  qui  fut  la  contemporaine  d'Alcée  con- 
spira avec  ce  poète  pour  renverser  le  tyran 
Pittacus,  au  lieu  de  protéger  celui-ci.  Cet 
ouvrage  fut  le  début  de  M.  Gounod  sur  no- 
tre première  scène  lyrique.  Il  fut  accueilli 
froidement  par  le  public  et  très-chaleureuse- 
ment ailleurs.  La  partition  de  Sapho  est 
l'œuvre  d'un  excellent  musicien ,  dont  le 
goût  est  toujours  fin  et  juste,  les  tendances 
élevées,  et  qui  aspire  à  se  faire  dans  l'his- 
toire de  l'art  une  place  à  part.  C'est  une  no- 
ble ambition,  que  justifient  suffisamment 
plusieurs  ouvrages  distingués.  On  a  remar- 
qué au  premier  acte  la  romance  :  Puis-je  ou- 
blier, 6  ma  Glycère;  le  chant  d'amour  de  Sa- 
pho :  Héro  sur  la  tour  solitaire,  suivi  d'un 
beau  finale  qui  a  obtenu  un  grand  succès.  Le 
trio  du  second  acte  :  Je  viens  sauver  ta  lête, 
est  d'un  bon  sentiment  dramatique.  Le  troi- 
sième acte  offre  quatre  morceaux  fort  ex- 
pressifs :  une  romance  de  Phaon  :  0  jours 
heureux  ;  une  élégie  de  Sapho  ;  la  chanson 
du  pâtre  :  Broutez  le  thym,  qui  a  un  caractère 
fort  pittoresque,  et  enfin  les  stances  finales  : 
0  ma  lyre  immortelle.  Cet  opéra  passe  pour 
avoir  été  inspiré  aux  auteurs  par  M^e  Pau- 
line Viardot.  Elle  a  interprété  avec  beau- 
coup de  talent  le  rôle  de  Sapho.  Celui  de  Gly- 
cère a  été  traduit  par  M'ie  Poinsot.  Guey- 
mard,  Brémond,  Marié  et  Aymès  ont  chanté 
les  rôles  de  Phaon,  Pythéas,  Alcée  et  du 
jeune  pâtre. 
Refaite  en  partie  par  l'auteur  et  considé- 


rablement augmentée,  Sapho,  mise  en  quatre 
actes  et  cinq  tableaux,  fut  reprise  à  l'Opéra 
le  2  avril  1884.  L'ouvrage  avait  alors  pour 
interprètes  Mlle  Gabrielle  Krauss,  qui  se 
montrait  admirable  dans  le  rôle  principal, 
Mi'e  Richard  (Glycère), MM. Dereims  (Phaon), 
Gailhard  (Pythéas),  Melchissédec  (Alcée),  et 
Plançon  (Pittacus). 

SARA  OU  LA  FERMIÈRE  ÉCOSSAISE,  co- 
médie en  deux  actes,   en  vers,  mêlée  d'a- 
riettes, paroles  de  Collet  de  Messine ,  musi- 
que de  Vachon,   représentée  aux  Italiens  le 
8  mai  1773.  Ce  petit  ouvrage  obtint  un  succès 
très  marqué  et  se  maintint  pendant  de  longues 
années  au  répertoire  de  ce  théâtre. 

SARA,  opéra,  musique  de  Lœwenskiold, 
représenté  à  Copenhague  vers  1839. 

SARA   owero   LA  PAZZA   DELLA  SCOZIA 

(Sara  ou  la  Folle  écossaise),  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  Gabrielli(le  comte  Nicolas), 
écrit  pour  le  théâtre  Carolino  de  Palerme, 
représenté  le  30  mars  1843. 

SARA,  opéra  allemand,  musique  de  Telle, 
représenté  à  Kiel  au  mois  de  juillet  1844, 
et  dans  l'année  suivante  à  Cologne  et  à 
Leipzig. 

SARA,  opéra  italien,  musique  de  Luigi  Gi- 
belli,  représenté  au  théâtre  Castelli  de  Mi- 
an  en  juin  1876. 

*  SARA,  »  idylle  »  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Vito  de  Mercurio,  musique  d'une  canta- 
trice, Mme  Adelina  Marra,  représentée  au 
théâtre  communal  de  Catanzaro,  le  15  mars 
1888. 

*  SARA  LA  TROVATELLA,  drame  lyrique 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Enrico  Golis- 
ciani,  musique  de  M.  Francesco  Luigi  Bianco, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Gallipoli 
le  7  mars  1892. 

*  SARACENA  (la),  opéra  sérieux,  musi- 
que d'Andréa  Butera,  représenté  au  théâtre 
de  la  Canobbiana,  de  Milan,  le  12  septem- 
bre 1854. 

SARACENI  IN  SICILIA  (i)  [les  Sarrasins 
en  Sicile],  opéra  italien,  musique  refaite  en 
partie  sur  un  livret  allemand  par  Moiiac- 
chi,  représenté  à  Venise  en  1827. 

SARACENI  IN  CATANIA  (i)  [les  Sarrasins 
à  Catane],  opéra  italien,  musique  de  Persiani, 
représenté  a  Padoue  en  1S32. 

SARAH   OU   L'ORPHELINE    DE    GLENCOÉ, 

opéra-comique  en  deux  actes,  paroles  de  Me- 


1004 


SARD 


SARD 


lesville,  musique  de  Albert  Grisar,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  26  avril  1836.  Le 
sujet  de  cette  pièce  est  tiré  d'une  chronique 
de  Walter  Scott.  Sarah  fut  le  début  à  Paris 
de  Grisar  comme  compositeur  dramatique, 
et  de  Mlle  Jenny  Colon  comme  chanteuse  à 
l'Opéra-Comique.  Le  compositeur  avait  déjà 
donné  le  Mariage  impossible,  joue  à  Bruxelles. 
On  remarque  déjà  dans  cette  partition  l'ha- 
bileté d'instrumentation  que  le  musicien 
a  déployée  depuis  dans  ses  charmants  ou- 
vrages. 

*  sarao  Y  una  soirée  (un),  zarzuela  en 
deux  actes,  paroles  de  Ramos  Carrion  et  Lus- 
tano,  musique  d'Emilio  Arrieta,  représentée 
le  31  décembre  1866  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
des  Variétés. 

sardanapaIiE,  opéra  en  quatre  actes, 
livret  de  M.  Bogros,  musique  de  Mme  la  ba- 
ronne de  Maistre,  non  représenté  jusqu'à  ce 
jour. 

Le  livret  a  été  librement  imité  du  Sarda- 
napale  de  lord  Eyron. 

La  partition  renferme  des  morceaux  re- 
marquables, dont  la  mélodie  est  distinguée 
et  l'harmonie  toujours  intéressante.  Les  si- 
tuations sont  exprimées  avec  force  et  vérité 
d'expression.  Dans  le  premier  acte,  nous 
pouvons  signaler  l'air  de  Myrrha  :  Sans  moi, 
mes  compagnes,  dont  la  mélodie  est  pleine  de 
charme  ;  le  chœur  dansé  des  esclaves  :  Le  so- 
leil déjà  colore,  et  le  finale  à  double  chœur  : 
Dieu  qui  punit  le  crime;  dans  le  deuxième 
acte,  la  marche  funèbre,  le  chœur  de  la  bar- 
que :  Point  de  soucis  moroses;  la  romance  : 
Fille  de  Mytilène ;  dans  le  troisième,  l'air  du 
grand  prêtre  :  0  nuit,  qui  sous  tes  sombres 
voiles,  dont  l'andante  est  d'un  beau  carac- 
tère ;  le  chœur  de  femmes  :  Au  son  de  la  lyre; 
enfin,  au  quatrième  acte,  une  berceuse  chan- 
tée par  Nephté  :  Il  dort  et  la  souffrance;  le 
duo  de  Nephté  avec  Sardanapale  :  Grâce!  pi- 
tié'! je  f  ai  perdu,  et  un  autre  duo  :  Salut, 
bonheur  céleste. 

SARDANAPALE,  opéra-comique,  musique 
de  Boxberg,  représenté  à  Onolzbach  en  1698. 

*  SARDANAPALE,  opéra  italien  en  cinq 
actes,  musique  de  Giulio  Alary,  représenté 
à  Saint-Pétersbourg  en  1852. 

SARDANAPALE ,  opéra  en  trois  actes  et 
cinq  tableaux,  paroles  de  M.  Henry  Becque, 
musique  de  M.  Yictorin  Joncières,  représenté 
au  Théâtre-Lyrique  le  8  février  1867.  Le  li- 
vret a  été  tiré  de  la  tragédie  de  lord  Byron  ; 


mais  l'auteur  s'est  plus  rapproché  de  la  tra- 
dition que  le  poète  anglais,  qui  fait  mourir 
Sardanapale  avec  une  seule  de  ses  femmes, 
Myrrha.  Les  premières  scènes  sont  réellement 
belles.  L'idée  en  est  due  au  librettiste.  Lors- 
que le  rideau  se  lève,  on  voit  conduire  au  sup- 
plice une  j  eune  esclave,  pauvre  et  intéressante 
victime  que  le  grand  prêtre,  le  cruel  Bélèses, 
va  immoler  sur  l'autel  de  Baal.  Sardanapale 
arrive  au  même  instant  ;  il  voit  cette  victime 
humaine  ;  il  est  touché  de  sa  grâce,  de  sa 
beauté.  Il  demande  qu'on  lui  laisse  la  vie.  Le 
fanatique  Bélèses  a  beau  revendiquer  ses 
droits  ,  Sardanapale  enlève  de  ses  mains  la 
jeune  Ionienne  et  l'emmène  dans  son  palais. 
Le  reste  du  poème  ne  se  soutient  pas  à  cette 
hauteur.  En  ce  qui  concerne  la  partition ,  le 
premier  acte  est  le  meilleur.  Les  récitatifs, 
écrits  dans  le  style  du  grand  opéra,  sont  d'une 
belle  déclamation.  L'entrée  du  cortège  de 
Sardanapale,  qui  vient  à  propos  interrompre 
les  préparatifs  d'un  sacrifice  humain,  est  ori- 
ginale et  d'un  heureux  effet.  Les  couplets  du 
roi  d'Assyrie  se  terminant  en  duo  avec  Myr- 
rha sont  gracieux.  Ils  rappellent  toutefois  la 
phrase  :  Fleur  de  beauté,  fleur  d'innocence,  dans 
la  Reine  de  Chypre.  Le  second  acte  est  d'un  en- 
nui mortel.  Au  troisième,  on  remarque  l'air 
du  grand  prêtre,  dont  la  phrase  principale 
est  bien  sombre  et  en  situation.  C'est  le 
morceau  le  mieux  orchestré  de  la  partition. 
Ailleurs,  on  remarque  des  imitations  de  l'in- 
strumentation wagnérienne,  qui  forment  un 
contraste  avec  le  ton  général  assez  classique 
de  l'œuvre.  La  couleur  n'est  pas  en  harmo- 
nie avec  le  dessin.  MHe  Nilsson  a  été  ravis- 
sante de  grâce  et  de  talent  dans  le  rôle  uni- 
que de  femme  ;  Cazaux,  excellent  dans  celui 
du  grand  prêtre;  Monjauze  laissait  beaucoup 
à  désirer  dans  le  personnage  de  Sardanapale. 
Lutz,  Laurent,  Legrand  ont  créé  les  autres 
rôles.  La  teinte  uniforme  du  livret  a  empê- 
ché le  compositeur  de  se  livrer  à  une  cer- 
taine vivacité  d'inspiration  dont  nous  avons 
cru  saisir  la  trace  çà  et  là  dans  sa  partition. 
Il  semble  chercher  sa  voie.  On  peut  espérer 
qu'il  la  trouvera  en  consentant  à  être  résolu- 
ment mélodiste. 

*  sardanapale,  grand  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Famintsine,  représenté  au 
théâtre  Marie,  de  Saint-Pétersbourg,  en  dé- 
cembre 1875.  Quoique  cet  ouvrage  ait  été 
favorablement  accueilli,  il  n'a  pu  se  maintenir 
à  la  scène,  et  il  ne  paraît  pas  que  l'auteur  se 
soit  produit  de  nouveau  devant  le  public. 
Ce  qui  est  cartain,  c'est  qu'il  n'a  pris  aucune 
part  au  grand  mouvement  musical  qui  depuis 


SART 


SA.TU 


1005 


vingt  ans  semble  emporter  le  jeune  art  russe 
vers  des  destinées  glorieuses. 

*  SARDANAPALE,  grand  opéra  en  trois 
actes  et  cinq  tableaux,  paroles  de  M.  Pierre 
Berton,  musique  de  M.  Alphonse  Duvernoy, 
représenté  au  théâtre  Royal  de  Liège  en  avril 
1892.  Les  interprètes  étaient  MM.  Claeys, 
Cesset,  Fabre  et  MUe  Balliste.  Des  fragments 
de  cet  ouvrage  important  avaient  été  exécutés 
précédemment,  en  1882,  auxjconcerts  Lamou- 
reux» 

SARDANAPALO,  opéra  italien,  livret  de 
Carlo  Maderni,  musique  de  Freschi  (Jean- 
Dominique)  ,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Sant'-Angiolo,  à  Venise,  en  1678. 

SARDANAPALO,  opéra  séria,  livret  de 
C.  d'Ormeville,  musique  de  G.  Libani,  repré- 
senté au  théâtre  Apollo,  à  Rome,  le  29  avril 
1880.  On  a  accueilli  très  favorablement  cet 
ouvrage  du  sympathique  compositeur,  alors 
si  gravement  malade  qu'il  est  mort  peu  de  jour* 
après  la  représentation  de  son  opéra  ;  chanté 
par  Celada,  Battistini,  Roveri,  Mm"  Boronat 
et  Sinnerberg. 

*  sargento  FEDERICO  (el),  zarzuela  en 
quatre  actes,  paroles  de  Luis  Olona,  musique 
de  Barbieri  et  Joaquin  Gaztambide,  repré- 
sentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque,  le 
22  décembre  1855. 

SARGINES    OU    L'ÉLÈVE    DE  L'AMOUR, 

comédie  lyrique  en  quatre  actes,  paroles  de 
Monvel,  musique  de  Dalayrac,  représentée 
aux  Italiens  le  14  mai  1788.  Cet  ouvrage  con- 
tient de  fort  jolies  mélodies,  entre  autres  : 
Hélas  !  c'est  près  de  toi,  6  ma  tant  douce  amie, 
et  Si  l'hymen  a  quelque  douceur,  qu'on  trouve 
attribuées  par  erreur  à  Paër  dans  plusieurs 
recueils,  notammentdans  lesEchos  de  France 
La  facture  de  ces  airs  aurait  dû  révéler  à  la 
simple  lecture  l'auteur  de  Nina. 

sargines,  opéra  en  trois  actes,  musique 
de  Steibelt,  représenté  à  Saint-Pétersbourg 
vers  1810. 

SARGINO,  opéra  italien,  musique  de  Paër, 
représenté  à  Dresde  en  1803.  Il  n'a  pas  été 
traduit  en  français. 

SARRASIN  (le),  opéra-comique  allemand 
en  deux  actes,  musique  de  Georges  Kastner, 
représenté  à  Strasbourg  en  1834. 

SARTE  CALABRESI  (le)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Brancaccio ,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  Fenice,  à  Venise,  vers  1830. 


*SARTINE  IN  CARNOVALE  (le),  opéra- 
bouffe,  musique  de  M.  Strino,  représenté  à 
Spalato  en  septembre  1885.  De  même  que 
dans  l'opéra  français  de  Dalayrac,  la  Jeune 
Prude  ou  les  Femmes  entre  elles,  il  n'y  a  dans 
cet  ouvrage  que  des  personnages  féminins. 

SARTO  DA  DONNA  (il)  [le  Tailleur  pour 
dames],  opéra  napolitain,  musique  de  Va- 
lente,  représenté  à  Naples,  au  théâtre  Nuovo, 
le  12  juillet  1846. 

SARTORE  DECLAMATORE  (il)  [le  Tailleur 
poète],  opéra  italien,  musique  de  F.  Orlandi, 
représenté  à  Milan  au  printemps  de  1804. 

*  SATAN,  opéra  en  trois  actes  et  un  pro- 
logue, musique  de  M.  Florimond  Van  Duyse, 
représenté  à  Gand  le  7  février  1869. 

*  SATANA  Ovvero    ALBA    E    TRAMONTO, 

opéra  fantastique  en  trois  actes,  musique  de 
M.  F.  Contursi,  représenté  au  théâtre  Gol- 
doni,  de  Messine,  le  5  mai  1893. 

*  SATANAZ  JUNIOR,  opéra-féerie  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Francisco  de  Freitas 
Gazul,  représenté  à  Lisbonne,  sur  le  théâtre 
de  la  Rua  dos  Condes. 

SATANELLA  OU  LE  POUVOIR  DE  L'A- 
MOUR, opéra  anglais  en  trois  actes,  musique 
de  Balfe,  représenté  au  royal  English  opéra, 
à  Londres,  le  20  décembre  1859 

*  SATANIel,  «  opérette  romantico-comi- 
que  »,  livret  de  M.  Gœrlitz,  tiré  d'un  ancien 
vaudeville  français  (les  Mémoires  du  Diable), 
musique  de  M.  Adolphe  Ferron,  représentée 
au  Residenz-Theater  de  Dresde,  le  n  octobre 
1886.  L'auteur  occupait  le  poste  de  chef  d*or- 
chestre  à  ce  théâtre. 

SATIRES  DEBOILEAU  (les),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  musique  de  Steveniers,  re- 
présenté au  théâtre  du  Parc  et  à  celui  des 
galeries  Saint-Hubert,  à  Bruxelles,  vers  1850. 

SATIRI  IN  ARCADIA  (i)  [les  Satyres  dans 
l'Arcadie],  petit  opéra  pastoral,  livret  de 
Pietro  Pariati,  musique  de  Francesco  Conti, 
représenté  à  Vienne  en  1714,  pour  l'anniver- 
saire de  la  naissance  de  l'impératrice  Elisa- 
beth, par  ordre  de  Charles  VI. 

satoRnales  (lks),  opérette  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  M.  Albin  Valabrègue,  musi- 
que de  M.  P.  Lacôme,  représentée  aux  Nou- 
veautés le  26  septembre  1887.  11  s'agit  de 
cette  époque  des  fêtes  de  l'ancienne  Rome, 
où,  durant  une  semaine,  les  esclaves  prenaient 
la  place  des  maîtres  et  ceux-ci  celle  de  leurs 


1006 


SAUT 


SAVO 


esclaves.  L'auteur  avait  construit  sur  ce  fond 
une  fable  assez  amusante,  que  venait  refroi- 
dir, par  malheur,  la  vue  assez  peu  récréative 
en  ce  genre  des  toges  et  des  péplums  qui 
constituaient  le  costume  obligatoire  des  per- 
sonnages. La  musique  des  Saturnales  offrait 
quelques  morceaux  heureux,  entre  autres,  au 
second  acte,  un  trio  et  un  duo  d'une  bonne 
venue.  La  pièce  était  jouée  par  M"e»  Jeanne 
Granier,  Lantelme  et  Debriège,  MM.  Bras- 
seur père  et  fils  et  Gaillard. 

SAUETŒPFCHEN,  etc.  (le  Chevalier  avx 
éperons  d'or),  opéra  romantique,  musique  de 
F.  Glaeser ,  représenté  au  Théâtre-sur-la- 
Vienne,  à  Vienne,  en  1824. 

SAÙL   OU   LA  FORCE   DE   LA  MUSIQUE, 

drame  lyrique,  musique  de  Rolle  (Henri), 
représenté  à  Leipzig  en  1776. 

SAUL,  mélodrame  allemand,  musique  de 
Seyfried,  représenté  à  Vienne  en  1798. 

SAÙL,  opéra  italien,  musique  de  Vaccaj, 
représenté  à  Milan  vers  1830. 

SAUL,  opéra  italien,  paroles  et  musique  de 
Mme  Uccelli,  représenté  au  théâtre  de  la 
Pergola,  à  Florence,  le  21  juin  1830. 

SAUL,  pastiche  en  trois  actes,  paroles  de 
Desprès, Deschamps  et  Morel,  musique  arran- 
gée par  C.  Kalkbrenner  et  Lachnith,  d'après 
Haydn,  Mozart,  Cimarosa  et  Paisiello,  repré- 
senté à  l'Opéra  le  7  avril  1803,  pendant  la 
semaine  sainte,  pour  tenir  lieu  des  concerts 
spirituels,  lesquels  n'étaient  pas  encore  réta- 
blis. 

saul,  opéra  allemand,  musique  de  De  Mil- 
titz,  représenté  à  Dresde  en  1833. 

SAUL,  opéra  italien,  musique  d'Antonio 
Buzzi,  représenté  à  Ferrare  en  1843,  et  sur 
le  théâtre  Valle,  à  Rome,  dans  le  mois  de 
juin  1845.  Cet  ouvrage  eut  du  succès. 

SAÙL,  opéra  italien,  musique  de  Speranza, 
représenté  à  Florence  en  1844. 

*  SAÙL,  opéra  sérieux,  paroles  de  Pullé, 
musique  de  Canneti,  représenté  à  Milan,  sur 
le  théâtre  de  la  Scala,  le  7  octobre  1845. 

•  *  SAÙL,  opéra  biblique,  musique  de  Nicolo 
Coccon,  représenté  à  Spello,  à  l'institut  Rosi, 
le  10  février  1884. 

SAURINA,  drame  allemand,  musique  de 
Kessler,  représenté  à  Vienne  en  1826. 

SAUT  DE  LEUCADE  (le)  OU  LES  DÉSES- 


PÉRÉS, opéra-comique,  musique  de  Légat 
de  Furcy,  écrit  à  la  fin  du  xvme  siècle  (iné- 
dit). 

SAUT  DE  leucade  (le),  opérette  en  un 
acte,  livret  de  M.  Henri  Thierry,  musique 
de  M.  Diache  ;  représentée  au  théâtre  du  Châ- 
teau-d'Eau  le  31  octobre  1872. 

*  SAUTE,  MARQUIS,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Truffier,  musique  de 
M.  Cressonnois,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  n  mai  1883  et  joué  par  MM.  Collin,  Labis, 
Teste,  MUes  chevalier,  Dupuis  et  Mole. 

*  sauvage  par  amour,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Lagrillière-Beauclerc,  mu- 
sique de  M.  Sinsoilliez,  représentée  à  Lille 
le  14  novembre  1888. 

SAUVAGES  (les),  acte  d'opéra-ballet  ajouté 
aux  Indes  galantes,  paroles  de  Fuselier,  mu- 
sique de  Rameau,  représenté  le  10  mars  1736. 

*  SAUVÉ  !  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
Mme  Vollhardt-Wittig,  musique  de  M.Franz 
Curti,  représenté  à  Manheim,  sur  le  théâtre 
de  la  Cour,  le  3  novembre  1893. 

*  SAUVE  qui  peut  !  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  J.  Muller,  représentée  au  con- 
cert de  la  Scala  en  mars  1877. 

*  SAUVEZ  MA  femme,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Hellin,  musique  de 
M.  Geoi-ges  Rose,  représentée  aux  Bouffes-du- 
Nord  le  14  février  1879. 

SAVETIER  ET  LE  FINANCIER  (le),  Opéra- 

comique  en  deux  actes,  paroles  de  Lourdet 
de  Santerre,  musique  de  Rigel,  représenté  à 
la  Comédie-Italienne  le  9  novembre  1778. 

SAVIO  DELIRANTE  (il)  [le  Sage  devenu 
fou],  opéra  italien,  musique  de  Carlo-Maria 
Ciari,  représenté  sur  le  théâtre  public  de 
Bologne  en  1695. 

SAVIO  DELIRANTE  (il)  [le  Sage  devenu 
fou],  opéra  italien,  musique  de  Buini,  repré- 
senté sur  le  théâtre  Marsigli  Rossi,  à  Bo- 
logne en  1726. 

*  SAVITRI,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Luigi-Alberto  Villanis,  musique  de  M. Na- 
tale Canti,  représenté  au  théâtre  communal 
de  Bologne  le  1er  décembre  1894.  Interprè- 
tes :  Mme  de  Marzi  et  MM.  Cartica,  Modesti 
et  Rossi. 

*SAVOlARDA  (la),  opéra,  musique  d'Amil- 
care  Ponchielli,  représenté  à  Crémone  le 
19  janvier  1861. 


SGAL 


SCHA 


1007 


SAVOIR-FAIRE  (le),  opéra-comique  en 
deux  actes. paroles  de  Lebrun-Tossa, musique 
de  Gresnick,  représenté  au  théâtre  de  la  rue 
de  Louvois,  à  Paris,  le  3  août  1795. 

SAVOISIENNE  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  livret  de  M.  Dufrénois,  musique  de 
M.  Ch.  du  Grosriez,  représenté  au  théâtre  de 
la  Renaissance  en  avril  1876.  Chanté  par 
Mmes  Tony  et  Peschard. 

SAVOJARDO  (il),  opérette  italienne,  livret 
de  Golisciani,  musique  de  V.  Galasso,  repré- 
sentée sur  un  théâtre  de  société,  à  Naples,  en 
novembre  1880. 

*  savonarole,  drame  lyrique,  musique 
de  M.  Villiers  Stanford,  musicien  anglais,  re- 
présenté sur  le  théâtre  municipal  de  Ham- 
bourg le  îs  avril  1884.  Joué  ensuite  en  an- 
glais à  Londres,  au  théâtre  de  Covent-Gar- 
den,  il  n'y  obtint  que  peu  de  succès  et  ne 
put  dépasser  sa  seconde  représentation. 

SAVOYARD  (le),  opéra  allemand,  musique 
d'Enckhausen ,  représenté  à  Hanovre  en 
1832. 

*  SAVOYARD  (le),  opérette,  paroles  de 
MM.  Brackl  et  Victor  Léon,  musique  de 
M.  Ottokar  Feyth,  représentée  sur  le  théâtre 
de  la  Gaertnerplatz,  à  Munich,  en  août  1838. 
L'un  des  auteurs  du  livret  de  cet  ouvrage 
était  le  ténor  favori  du  théâtre,  et  c'est  son 
frère  qui  en  remplissait  le  principal  rôle;  de 
là  un  petit  succès  local  et  de  camaraderie 
pour  une  œuvre  médiocre  sous  tous  les  rap- 
ports. 

*  SAVOYARDES  (LES)  OU  LA  CONTINENCE 
DE  BAYARD.  —  Voy.  Continence  de  Bayard 

(LA). 

SAXONIA,  pièce  allégorique,  musique  de 
Uber,  représentée  à  Dresde  en  1816. 

SC  AL  A  DI  SETA  {l'Echelle  de  soie),  sixième 
opéra  composé  par  Rossini,  alors  âgé  de  vingt 
et  un  ans.  Il  fut  représenté  sur  le  théâtre  de 
San-Mosè,  à  Venise,  au  printemps  de  1812. 

SCALTRA  AWENTURIERA  (la)  [la  Fausse 
aventurière},  opéra  italien,  musique  de  Tritto, 
représenté  au  théâtre  des  Fiorentini,  à  Na- 
ples, en  1786. 

SCALTRA  GOVERNATRICE  (la)  [la  Gou- 
vernante rusée],  opéra  italien  en  trois  actes 
mêlé  de  ballets,  musique  de  Cocchi,  repré- 
senté par  l'Académie  royale  de  musique  le 


23  mars  1753.  Ce  compositeur  s'est  distingué 
par  sa  verve  comique  dans  le  genre  bouffe. 

'SCALTRA  letterata  (la),  opéra-bouffe 
en  trois  actes,  paroles  anonymes,  musique 
de  Nicola  Piccinni,  représenté  à  Naples,  sur 
Je  théâtre  Nuovo,  en  1758. 

SCALTRO  MILLANTATORE  (lo)  [le  Van- 
tard rusé),  opéra  italien,  musique  de  Cordella 
(Jacques),  représenté  au  théâtre  Nuovo  de 
Naples  en  1820. 

SCANDERBERG, tragédie  en  cinq  actes, 
paroles  de  Lamotte,  avec  un  prologue  de  La- 
serre,  musique  de  Rebel  et  Francœur,  re- 
présentée par  l'Académie  royale  de  musique 
le  27  octobre  1735.  Cet  opéra  n'a  jamais 
été  repris.  Chassé,  Tribou,  Jélyotte,  Dim, 
Mmes  Eremans,  Antier,  Pellissier  et  Mlle  Salle 
en  furent  les  principaux  interprètes. 

SCANDERBERG,opéra,  musique  du  comte 
Laville  de  Lacépède,  reçu  à  l'Opéra  de  Pa- 
ris, en  1786,  mais  non  représenté. 

SCASSONE  (lo)  [le  Laboureur],  opéra  en 
dialecte  napolitain,  musique  de  Vinci,  repré- 
senté au  théâtre  des  Fiorentini,  à  Naples,  en 
1720. 

SCAVAMENTO  (lo)  [la  Mine],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Palma,  représenté  en  Italie 
vers  1800. 

SCELTA  D'UNO  SPOSO  (la)  [le  Choix  d'un 
époux],  opéra  italien,  musique  de  P.  Gu- 
glielmi,  représenté  à  Venise  en  1775. 

SCENA  SENZA  SCENA  (la)  [la  Scène  sans 
spectacle],  opéra  italien,  musique  de  Gnecco, 
représenté  à  Naples  vers  1800. 

SCÈNE  DE  LA  VIE  DE  MOZART  (une), 
opéra  allemand,  musique  de  Lortzing,  repré- 
senté à  Manheim  en  1832. 

SCEPTRE  ET  LA  CHARRUE   (le),  opéra- 

comique  en  trois  actes,  paroles  de  Armand 
DartoisetThéaulon,  musique  de  A.  Piccinni, 
représenté  à  FOpéra-Comique  le  H  juillet 
1817. 

SCHAHABAHAM  II,  opéra-bouffe  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  de  Leuven  et  Michel 
Carré,  musique  de  M.  Eugène  Gautier,  repré- 
senté au  Théâtre-Lyrique  le  31  octobre  1854. 
Cette  petite  pièce  est  amusante.  Mlle  Olivette, 
la  Colombine  du  théâtre  de  la  foire  Saint-Lau- 
rent, à  la  suite  de  je  ne  sais  quelle  aventure, 
est  devenue  captive  du  grand  Schahabaham  et 
habite  le  harem  de  Sa  Hautesse.  L'amoureux 


1008 


SGHA. 


SGHA 


Valentin  a  suivi  les  traces  d'Olivette;  il 
franchit  les  murailles  du  harem  :  il  est  pris. 
Après  une  longue  délibération  avec  son  mi- 
nistre sur  le  châtiment  à  infliger  aux  cou- 
pables, le  grand  Schahabaham  décide  que  l'un 
sera  étranglé,  l'autre  noyée.  Mais  un  autre 
personnage  de  la  troupe  du  théâtre  Saint- 
Laurent  arrive;  c'est  le  père  noble,  qui  se 
dit  astrologue.  Il  voit  le  péril  des  deux  jeu- 
nes gens  et  s'adresse  en  ces  termes  à  Schaha- 
baham :  «  Glorieux  pacha,  la  planète  Vénus, 
qui  a  présidé  à  votre  naissance,  a  présidé, 
quarante  ans  plus  tard,  à  celle  d'un  autre 
homme,  dont  la  destinée  se  trouve  en  consé- 
quence liée  à  la  vôtre.  S'il  est  heureux,  vous 
serez  heureux  ;  s'il  n'a  pas  de  quoi  man- 
ger ,  vous  aurez  faim  ;  s'il  digère  mal , 
vous  aurez  la  colique;  s'il  meurt...  —  N'a- 
chève pas,  s'écrie  le  pacha  tout  tremblant. 
Mais  où  esWl  celui  dont  je  dois  partager  le 
sort!  — Je  le  cherche,»  reprend  l'astrologue. 
Celui-ci  l'a  bientôt  trouvé  dans  la  personne 
de  Valentin  qui,  à  partir  de  ce  moment,  est 
choyé,  régalé,  traité  en  grand  seigneur  et 
complètement  heureux,  sans  comprendre  la 
cause  de  ce  caprice  de  la  fortune.  La  musi- 
que est  remplie  de  drôleries  ingénieuses. 
Néanmoins  il  y  a  plusieurs  morceaux  sérieu- 
sement traités  et  toujours  instrumentés  avec 
goût  ;  ce  sont  d'abord  la  romance  de  l'astro- 
logue : 

Les  favoris,  comme  les  roses, 

Vivent  l'espace  d'un  matin. 

Le  quatuor;  le  trio:  A  Paris!  à  Paris!  et 
un  joli  quintette.  Cet  opéra  a  été  chanté  par 
Junca,  Leroy,  Ribes,  Allais  et  M'ie  Girard. 

SCHADENFREUDE  (dib)  [l'Envie] ,  opéra 
allemand,  musique  de  André,  représenté  à 
Berlin  vers  1780. 

SCHADENFREUDE  (die)  [l'Envie],  petit 
opéra  allemand  écrit  pour  des  enfants,  mu- 
sique de  Weimar,  représenté  à  Erfurt  vers 
1764. 

SCH&FER  ALS  PILGRIME  (die)  [les  Ber- 
gers pèlerins],  opéra  allemand,  musique  de 
J.-A.  Hiller.  représenté  à  Weimar  vers  1780. 

SCHAH  VON  SCHIRAS  (der)  [le  Sultan  de 
SeMras],  opéra  allemand,  musique  de  Ditters, 
représenté  à  Oels  en  1795. 

SCHATZGRABER  (der)  [l'Ingénieur],  opéra 
allemand,  musique  de  Berlin,  représenté  à 
Amsterdam  en  1841. 

SCHATZKAMMER  DES  INKA  (die)  [le  Tré- 
sor de  l'Jnca],  opéra  allemand  sérieux,  livret 


de  Robert  Blum,  musique  de  Lortzing,  non 
représenté. 

SCHAUSPIEL  DIRECTOR  (der)  [le  Direc- 
teur de  spectacle],  opéra-comique  allemand 
en  un  acte,  musique  de  W.  Mozart,  repré- 
senté à  Schœnbrunn  le  3  février  1786. 

Ce  petit  ouvrage  a  été  écrit  pour  être 
chanté  par  Mn>e  Lange  (Aloysia  Weber),  la 
belle-sœur  de  Mozart,  Mlle  Cavaglieri  et  le 
ténor  Adamberger. 

L'ouverture  est  composée  avec  cette  faci- 
lité et  cette  pureté  de  style  qui  étaient  deve- 
nues en  quelque  sorte  la  dernière  manière  du 
maître.  Le  sujet  ne  comportait  pas  de  longs 
développements  :  deux  mesures  de  huit  cro- 
ches données  par  les  violoncelles,  les  altos  et 
les  bassons  sur  une  tenue  de  la  flûte  servent 
de  cadre  à  quelques  phrases  mélodieuses. 
C'est  un  morceau  où  règne  l'unité  sans  mo- 
notonie. Le  livret  allemand  a  été  immédia- 
tement traduit  en  italien.  Les  personnages, 
Mme  Herz,  Mlle  Silberklang,  MM.  Vogel- 
sang  et  Puf  sont  devenus  Dulcinea,  Argen- 
tina,  Ruosignuolo  et  Buffo.  L'andante  du 
premier  air,  celui  de  Dulcinea  :  Suonar  già 
l'ora  io  sento,  est  délicieux.  L'allégro  offre 
des  vocalises  très  élevées.  L'air  suivant  d'Ar- 
gentina  :  Caro  amante  il  cor  mi  dice  n'est  pas 
moins  joli,  ni  écrit  moins  haut.  Le  terzetto  : 
Io  son  prima  cantatrice,  dans  lequel  les  deux 
virtuoses  font  assaut  de  vanité  et  de  proues- 
ses vocales,  sous  la  direction  de  Rossignuolo, 
est  un  petit  chef-d'œuvre.  Comme  dans  le 
rôle  de  la  Reine  de  la  Nuit,  dans  la  Flûte  en- 
chantée, écrit  aussi  pour  Mme  Lange,  on  y 
remarque  des  traits  qui  montent  au  contre-fa 
à  l'aigu  et  encore  dans  un  mouvement  ada- 
gio. Les  principaux  mouvements  de  la  mu- 
sique se  succèdent  :  l'andantino,  l'andante, 
l'adagio,  l'allégretto,  l'allégro,  l'allegrissimo  ; 
et  le  trio  se  termine  piano,  pianissimo,  man- 
cando,  diminuendo,  decrescendo  et  ritar- 
dando.  Ce  terzetto  soutenu  par  un  accom- 
pagnement délicieux  est  d'un  grand  intérêt 
musical;  mais  il  exige  des  moyens  vocaux 
assez  rares,  beaucoup  de  goût,  enfin  une  in- 
terprétation excellente  pour  produire  son 
effet.  Le  finale  est  assez  développé. 

L'empereur  Joseph  avait  commandé  cet 
ouvrage  au  compositeur  pour  le  théâtre  de 
la  cour.  Mozart  écrivit  une  ouverture,  deux 
airs,  un  trio  et  le  finale.  Quoique  la  partition 
renferme  des  idées  charmantes,  développées 
avec  la  grâce  et  la  facilité  qui  lui  étaient  fa- 
milières, on  sent  qu'il  n'a  pas  attaché  lui- 
même  un  grand  intérêt  à  cette  pièce  de  cir- 
constance. 


SGHI 


SCHI 


1009 


Sous  le  titre  de  l'Imprésario,  on  a  donné 
ce  petit  opéra  aux  Bouffes-Parisiens,  avec  un 
livret  arrangé  par  MM.  L.  Battu  et  Ludovic 
Halévy. 

SCHEERENSCHLEIFER  (  der  )  [le  Ré- 
mouleur], opéra  allemand,  musique  de  Hen- 
neberg,  représenté  à  Vienne  vers  1815. 

SCHEIBENTONI,  drame,  musique  de  Ché- 
lard,  représenté  à  Weimar  en  1842. 

SCHEIDWAND  (die)  [le  Mur  .mitoyen] , 
opéra  allemand,  musique  de  Fischer  (An- 
toine), représenté  à  Vienne  vers  1806. 

SCHEÎNN  BABA  OU  L'INTRIGUE  AU  HA- 
REM, opéra-comique  en  trois  actes,  musique 
de  M.  Ch.  Solié,  représenté  au  théâtre  fran- 
çais de  Nice  le  5  avril  1879.  Chanté  par  Gobe- 
reau,  Marcelin,  M1Je  Pauline  Luigini. 

SCHÉRIF-AGHA,  opéra -comique  turc  en 
trois  actes,  musique  de  Dikran  Tchihadjian, 
compositeur  arménien,  représenté  sur  le  théâ- 
tre Osmanié,  à  Constantinople,  en  janvier  1873. 
Plusieurs  motifs  nationaux  ont  été  introduits 
dans  la  partition. 

SCHERODIN  UND  ALMANZOR,  opéra  al- 
lemand, musique  de  Tayber ,  représenté  à 
Vienne  et  à  Léopoldstadt  vers  1800. 


SCHERZ,   LIST  UND   RACHE 

finesse  et  vengeance),  opérette  allemande,  mu- 
sique de  Winter,  représentée  à  Vienne  en 
1784. 

SCHERZI  D AMORE  E  DI  FORTUNA  (gli) 

[les  Jeux  de  l'Amour  et  de  la  Fortune],  opéra 
italien,  musique  de  Paisiello,  représenté  à 
Naples  en  1776. 

SCHERZI  DELLA  FORTUNA  (gli)  [les  Jeux 
de  la  Fortune],  opéra  italien,  livret  de  Au- 
relio  Aurelj,  musique  de  Caruso,  représenté 
à  Rome  en  1784. 

SCHERZI  DI  AMORE  (gli)  [les  Jeux  de 
l'Amour],  opéra  italien,  musique  de  Mag- 
giore,  représenté  à  Naples  en  1762. 

SCHERZI  DI  FORTUNA  (gli)  [les  Jeux  de 
la  Fortune],  opéra  italien,  livret  d'Aurelio 
Aurelj,  musique  de  Andréa  Ziani,  représenté 
sur  le  théâtre  des  Saints-Jean-et-Paul ,  à 
Venise,  en  1662. 

SCHERZO    PER     GELOSIA    (un),  Opérette, 

musique  de  G-.Vicaro,  représentée  au  théâtre 
Capranica,  à  Rome,  en  1880. 

*  SCHIARNETE  (le),  opérette  en  dialecte 


frioulain,  paroles  de  M.  Lazzarini,  musique 
de  M.  Cecoghi,  représentée  à  Udine,  sur  le 
théâtre  Minerva,  en  janvier  1886. 

SCHIAVA  (la)  [l'Esclave],  opéra  italien, 
musique  de  Piccinni,  représenté  à  Naples  en 
1757. 

SCHIAVA  CIRCASSA  (la)  [l'Esclave  cir- 
cassienne],  opéra  italien,  musique  de  Ras- 
trelli  (Joseph),  représenté  à  Dresde  vers  1817. 

SCHIAVA  DI  BAGDAD  (la)  [l'Esclave  de 
Bagdad],  opéra  italien,  musique  de  J.  Pa- 
cini,  représenté  à  Reggio  en  1838. 

SCHIAVA  DI  DUE  PADRON  (la)  [l'Esclave 
de  deux  maîtres],  opéra  italien,  musique  de 
Fioravanti  (Valentin),  représenté  à  Milan  en. 
1803. 

SCHIAVA  FORTUNATA  (la)  [V Heureuse- 
esclave],  opéra  italien,  livret  d'Andréa  Mo- 
niglia,  musique  de  Marc-Antonio  Cesti  d'A- 
rezzo,  mineur  conventuel,  représenté  sur  le' 
théâtre  de  San-Mosè,  à  Venise  en  1674.  La< 
musique  en  fut  refaite  par  Marc-AntoniO' 
Ziani,  et  sous  cette  nouvelle  forme,  cet  ou- 
vrage fut  représenté  à  Vienne  et  ensuite  à 
Bologne  en  1680. 

SCHIAVA  FORTUNATA  (la)  [l'Heureuse 
esclave],  opéra  italien,  musique  de  Gianet- 
tini,  représenté  à  Venise  en  1693. 

SCHIAVA  FORTUNATA  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Palma,  représenté  en  Italie 
vers  1799. 

SCHIAVA  GRECA  (la)  [l'Esclave  grecque], 
opéra  italien,  musique  de  M.  Pontoglio  ,  re- 
présenté au  Pagliano  ,  à  Florence,  le  30  sep- 
tembre 1868. 

SCHIAVA  LIBERATA  (la)  [l'Esclave  déli- 
vrée], opéra  italien,  musique  de  Jomelli,  re- 
présenté à  Stuttgard  vers  1766. 

SCHIAVA  LIBERATA  (la),  opéra  italierr, 
musique  de  Schuster,  représenté  à  Dresde - 
en  1777. 

SCHIAVA  RICONOSCIUTA  (la)  [l'Esclave 
reconnue],  opéra  italien,  musique  de  Scolari, 
représenté  à  Venise  en  1766. 

*  SCHIAVA  saracena  (la),  opéra  sérieux, 
paroles  de  Piave,  musique  de  Mercadante, 
représenté  sans  grand  succès  à  Milan,  sur  le 
théâtre  de  la  Scala,  le  26  décembre  1849. 

SCHIAVI  PER  AMORE  (gli)  [les  Esclaves-- 
par  amour],  opéra  buffa  en  deux  actes, musi- 

64 


1010 


SGHL 


SGHU 


que  de  Mengozzi,  représenté  à  Paris  en  1790. 

SCHIAVITÙ  FORTUNATA  (la)  [l'Heureuse 
servitude],  opéra  italien,  livret  du  P.  Ful- 
genzio-Maria  Galazzi,  dominicain,  musique 
de  Carlo-Francesco  Pollaroli,  représenté  sur 
le  théâtre  de  Sant'  Angiolo,  à  Venise,  en  1694. 

*  SCHIAVO  (lo)  [l'Esclave],  opéra  sérieux 
italien  en  quatre  actes,  paroles  de  MM.  Tau- 
nay  et  Parravicini,  musique  de  M.  Carlos 
Gomes,  représenté  au  théâtre  impérial  de 
Rio-Janeiro  le  27  septembre  1889. 

SCHIFFBRUCH  DER  MEDUSA  (der)  [le 
Naufrage  de  la  Méduse],  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  Reissiger,  représenté  à  Dresde 
en  1846. 

SCHIFFSPATRON  Oder  NEUE  GUT- 
SHERR  (der)  [le  Patron  de  navire  ou  le  Nou- 
veau seigneur  de  village] ,  opéra  allemand, 
musique  de  Ditters,  représenté  à  Vienne  en 
1789. 

*  schilders  mesdag  (een),  opéra-comi- 
que  flamand,  musique  de  M.  Van  Hoey,  re- 
présenté à  Bruxelles,  au  théâtre  du  Cirque, 
en  1865. 

SCHLAFTRANK  (der)  [le  Narcotique], 
opéra  allemand,  musique  de  Schmidt  (Sa- 
muel), représenté  à  Kœnigsberg  en  1792. 

SCHLAFTRANK  (der)  [le  Narcotique], 
opéra  allemand,  musique  de  Tayber ,  repré- 
senté à  Vienne  et  à  Léopoldstadt  vers  1800. 

SCHLAFTRANK  (der)  [le  Narcotique],OTpéra, 
allemand,  musique  de  Bierey,  paroles  de 
Breszner,  représenté  dans  plusieurs  petites 
villes  d'Allemagne  vers  1806. 

SCHLANGEN  KŒNIGIN  (die)  [la  Reine  des 
serpents],  opéra  allemand,  musique  de  Kûhm- 
stedt,  écrit  à  Weimar  en  1832. 

SCHLARAFFENLAND  (das)  [le  Pays  des 
utopies],  opéra  allemand,  musique  de  Gerl, 
attaché  au  théâtre  de  Schikaneder,  à  Vienne 
représenté  à  Briinn  vers  1794. 

SCHLOSS  AM  RHEIN  (das)  [le  Château 
sur  le  Rhin],  opéra  allemand,  musique  de 
E.-J.  Otto,  représenté  à  Dresde  en  1838. 

*  SCHLOSS  CALLIANO,  opérette,  paroles  de 
M.  G.  Kadelberg.musique  de  M.B.Hollaender, 
représentée  à  Hambourg  le  8  septembre  18S6. 

SCHLOSS  LOWINSKY  (  le  Château  de 
Lowinsky) ,  opéra  allemand ,  musique  de 
de  Stunz,  représenté  à  Vienne  en  1826. 


SCHMOLKE  UND  BAKEL,  opéra-comique 
allemand,  musique  de  Tauwitz,  représenté  à 
Riga  en  1846. 

SCHMUCKK^STCHEN  (das)  [l'Ecrin], 
opéra-comique  allemand,  musique  de  F. -A. 
Hiller,  représenté  au  théâtre  de  Kœnigsberg 
en  1804. 

*  SCHNEEFRIED,  opéra,  paroles  de  M.  Hol- 
ger  Drachmann,  musique  de  M.  Francesco 
Curti,  compositeur  italien,  représenté  à  Man- 
heim  le  16  mai  1895. 

SCHNITTER  FREUDE  (die)  [les  Plaisirs  de 
la  moisson],  opéra  allemand,  musique  de  Ul- 
brich,  représenté  au  théâtre  de  la  cour  de 
Joseph  II  en  1785. 

SCHŒNE  ARSENE  (die)  [la  Belle  Arsène], 
opéra  allemand,  musique  de  Seydelmann,  re- 
présenté à  Dresde  vers  1773. 

SCHŒNE  HERBSTTAG  (der)  [le  Beau  jour 
d'automne],  opéra  allemand  en  un  acte,  mu- 
sique de  Ditters,  représenté  à  Oels  en  1796. 

SCHŒNE  SCHUSTERIN  (die)  [la  Belle  cor- 
donnière], petit  opéra  allemand,  musique  de 
Sussmayer,  représenté  au  théâtre  de  Schi- 
kaneder, à  Vienne,  en  1792. 

SCHŒNE  SCHUSTERIN  (die)  [la  Belle  cor- 
donnière] ,  opéra  allemand,  musique  de  Gum- 
bert,  représenté  au  théâtre  Kcenigstadt,  à 
Berlin,  en  1844. 

SCHOFFE  VON  PARIS  (der)  [l'Echevin 
de  Paris],  opéra  allemand,  musique  de  Dorn 
(Henri-Louis-Edmond),  représenté  à  Riga  en 
1838. 

SCHOFFE  IM  DORFE  (der)  [l'Echevin  au 
village],  opéra  allemand,  musique  de  Diet- 
ter,  représenté  à  Stuttgard  vers  1782. 

SCHOTTENBILD  AN  DERWAND  (das)  [le 
Fantôme  sur  le  mur],  opéra  allemand,  musi- 
que de  Kallenbach,  représenté  en  Allemagne 
vers  1799. 

SCHRECKENSTEIN,  drame  en  cinq  actes, 
musique  de  Kastner,  représenté  à  Strasbourg 
en  1830. 

SCHULTHEISS  VON  BERN  (der)  [le  Maire 
de  Berne],  opéra  allemand,  musique  de  Con- 
rad (Charles-Edouard),  représenté  à  Leipzig 
en  1848. 

schuss  VON  g/ensewitz,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Zumsteeg ,  représenté  au 
théâtre  Ducal  de  Stuttgard  vers  1792.  Cet  ou- 
vrage n'a  pas  été  gravé. 


SGIO 


SCIP 


1011 


SCHUSTER  FLiNK  {le  Cordonnier  Flink), 
opéra  allemand,  musique  de  Rieger,  repré- 
senté à  Brunn  vers  1830. 

SCHUTZGEIST  (der),  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Ebell,  représenté  à  Berlin  en  1798. 

SCHWARZE  FRAU  (die)  [la  Dame  noire], 
opéra-comique  allemand,  musique  de  A.  Mill- 
ier, représenté  à  Vienne  en  1826. 

SCHWARZEN  JiEGER  (die)  [les  Chasseurs 
noirs],  opéra  allemand,  musique  de  Neeb,  re- 
présenté à  Francfort  en  1858. 

SCHW^iRMENM/EDCHEN  (das)  [la  Fille 
volage],  ;opéra  allemand,  musique  de  Dorn 
(Henri-Louis-Edmond),  représenté  à  Leip- 
zig en  1832. 

*  SCHWEDENSEE  (dee),  opéra,  musique  de 
M.  Robert  Emmerich,  représenté  à  Weimar 
en  1874. 

SCHWERT  DER  KŒNIGE  (das)  [l'Epée  du 
roi],  opéra  allemand,  musique  de  Fahrbach 
(Philippe),  représenté  à  Vienne  en  1845. 

SCHWESTER  VON  PRAG  (die)  [les  Sœurs 
de  Prague],  opéra-comique  allemand,  mu- 
sique de  W.  Miiller,  représenté  à  Vienne  vers 
1795. 

SCIALAQUATORE  (lo)  [le  Prodigue], opéra 
italien,  musique  de  Orlandini,  représenté  en 
Italie  en  1745. 

*  SCIAROLTA,  «  légende  hongroise  »,  en  un 
prologue  et  trois  actes,  paroles  de  M.  Mor- 
purgo,  musique  de  M.  Manheimer,  représen- 
tée au  théâtre  Dal  Verme  de  Milan  le  20  sep- 
tembre 1887. 

SCIMMIA  RICONOSCENTE  (la)  [le  Singe 
reconnaissant],  opéra  italien,  musique  de  Pa- 
risini,  représenté  à  Fossano  (Piémont),  en 
1838. 

SCIOCCA  PER  ASTUZZIA  (la)  [la  Sotte 
par  malice],  opéra  italien,  musique  de  J. 
Mosca,  représenté  à  Milan  vers  1821. 

*  SCIOCCA  PER  astuzia  (la),  opéra- 
bouffe,  musique  de  Giuseppe  Mazza,  repré- 
senté sur  le  théâtre  Mauronef ,  de  Trieste, 
aux  environs  de  1830. 

SCIOCCA   PER  GLI  ALTRI  E  l/ASTUTA 

PER  SE  (la)  [la  Sotte  pour  autrui  et  la  rusée 
pour  elle],  opéra  italien,  musique  de  Geherali, 
représenté  à  Venise  en  1811. 

SCIOCCAGGINI  DEGLI    PSILLI    (le)    [les 
Balourdises  occasionnées  par  l'herbe  aux  pu- 


ces], divertissement  musical ,  exécuté  à  la 
cour  de  Vienne  en  1686,  livret  du  comte  Nic- 
colô  Minato,  musique  d'Antonio  Draghi. 

*SClOCCHl  presuntuosi  (i),  opéra-bouffe, 
musique  de  Vincenzo  Curcio,  représenté  à 
Naples,  sur  le  théâtre  des  Fiorentini,  en 
1776. 

SCIOCCO  POETA  (lo)  [le  Poète  maladroit], 
opéra  italien,  musique  de  P.  Guglielmi,  re- 
présenté à  Venise  en  1791. 

SCIPION  L'AFRICAIN,  opéra,  musique  de 
Cousser,  représenté  à  Hambourg  en  1695. 

SCIPION  L'AFRICAIN,  opéra  allemand, 
musique  de  C.-H.  Graun,  représenté  à  Bruns- 
wick vers  1730. 

SCIPIONE,  opéra  italien,  musique  de  Hsen- 
del,  représenté  sur  le  théâtre  de  Hay-Mar- 
ket,  par  l'Académie  royale  de  musique,  à 
à  Londres  en  1726. 

SCIPIONE  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Araja,  représenté  à  Saint-Pétersbourg  vers 
1739. 

SCIPIONE ,  opéra  italien  en  trois  actes , 
musique  de  Sarti,  représenté  à  Venise  en 
1780. 

SCIPIONE  AFRICANO,  opéra  italien, livret 
de  Niccolô  Minato,  musique  de  Cavalli,  re- 
présenté sur  le  théâtre  des  Saints-Jean-et- 
Paul,  à  Venise,  en  1664,  et  avec  succès  pen- 
dant plus  de  quinze  ans  sur  les  principales 
scènes  de  l'Italie. 

SCIPIONE  AFRICANO,  opéra  italien,  livret 
de  Niccolô  Minato,  musique  de  Bianchi,  re- 
présenté à  Naples  en  1787. 

SCIPIONE  AFRICANO,  opéra  italien,  livret 
de  Niccolô  Minato,  musique  de  Albertini,  re- 
présenté à  Rome  en  1789. 

SCIPIONE  IL  GIOVANE  {le  Jeune  Scipion), 
opéra  italien,  livret  de  Francesco  Bortolotti, 
musique  d'Antonio  Predieri,  représenté  sur 
le  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysostome,  à  Ve- 
nise, en  1731. 

SCIPIONE  IN  CARTAGINE  {Scipion  à  Car- 
thage),  opéra  italien,  musique  de  Sacchini, 
représenté  à  Padoue  en  1770. 

SCIPIONE  IN  CARTAGINE,  opéra  sérieux, 
musique  de  Locchini,  représenté  à  Parme 
vers  1780. 

SCIPIONE  IN  CARTAGINE,  opéra  italien, 
musique  de  Caruso,  repr.à  Rome  en  1781. 


1012 


SGOM 


SGYL 


SCIPIONE  in  CARTAGINE,  opéra  italien, 
musique  de  Cercia,  représenté  à  Naples  vers 

1790. 

scipione  IN  CARTAGINE,  opéra  italien, 
musique  de  Farinelli,  représenté  à  Turin  en 
1815. 

SCIPIONE  IN  CARTAGINE,  opéra  italien, 
musique  de  Mercadante,  représenté  au  théâ- 
tre Argentina,  à  Rome,  en  1820. 

SCIPIONE  NELLE  SPAGNE  (Scipion  en  Es- 
pagne), opéra  italien,  livret  d'Apostolo  Zeno, 
musique  de  Scarlatti,  représenté  au  théâtre 
San-Bartolomeo,  à  Venise,  pendant  le  carna- 
val de  1714. 

SCIPIONE  NELLE  SPAGNE  (Scipion  en  Es- 
pagne), opéra  italien,  livret  d'Apostolo  Zeno, 
musique  d'Antonio  Caldara ,  représenté  à 
Vienne  en  1722,  à  l'occasion  de  la  fête  de  l'em- 
pereur Charles  VI. 

SCIPIONE  NELLE  SPAGNE  (Scipion  en  Es- 
pagne), opéra  italien,  livret  d'Apostolo  Zeno, 
musique  d'Albinoni,  représenté  sur  le  théâ- 
tre de  San-Samuele,  à  Venise,  en  1724. 

SCIPIONE  NELLE  SPAGNE  (Scipion  en  Es- 
pagne), opéra  italien,  musique  de  Galuppi, 
représenté  à  Venise  en  1746. 

SCIPIONE  publio  cornelio,  opéra  ita- 
lien, livret  d'Agostino  Piovene,  musique  de 
Pollaroli,  représenté  sur  le  théâtre  de  Saint- 
Jean-Chrysostome,  à  Venise,  en  1712. 

SCITI  (gli),  opéra  italien,  musique  de  J. 
Niccolini,  représenté  à  Milan  en  1799. 

SCITI  (  gli  ) ,  opéra  italien,  musique  de 
J.-S.  Mayer,  représenté  à  la  Fenice,  à  Ve- 
nise, en  1800. 

SCITI  (gli)  [les  Scythes],  opéra  italien,  mu- 
sique de  Mercadante ,  représenté  à  Saint- 
Charles  de  Naples,  dans  l'automne  de  1823. 

SCOMBURGA,  opéra  italien,  musique  de 
Pellegrini,  représenté  à  Brescia  en  avril  i«75. 

SCOMMESSA  (la)  [ta  Gageure],  opéra  ita- 
lien, musique  d'Usiglio;  représenté  au  théâ- 
tre del  Fondo,  à  Naples,  le  24  juin  1872. 

SCOMMESSA  E  MATRIMONIO  (Gageure  et 
mariage),  opéra  italien,  musique  de  Rossi 
(Lauro),  représenté  au  théâtre  Nuovo  de  Na- 
ples, en  1831. 

SCOMPIGLIO  TEATRALE  (lo)  [le  Tumulte 
au  théâtre],  opéra-bouffe  en  deux  actes,  mu- 


sique du  comte  de  Westmoreland,  représenté 
à  Florence  en  1830. 

*  SCONFITTA  DI  DARIO  (la)  [la  Défaite  de 
Darius],  opéra  sérieux,  musique  de  Giordani, 
représenté  sur  le  théâtre  de  la  Scala  de  Mi- 
lan en  1789. 

SCOPERTA  INASPETTATA  (la)  [la  Décou- 
verte inattendue],  opéra  italien,  musique  de 
Bigatti,  représenté  à  Milan  vers  1814. 

SCOPRIMENTO  INASPETTATO  (lo)  [la 
Découverte  inattendue],  opéra  italien,  musi- 
que de  P.  Guglielmi,  représenté  en  Italie  en 

1787. 

*  SCROCCONE  (lo)  [l'Escroc],  opéra-bouffe, 
paroles  anonymes,  musique  d'Errico  Petrella, 
représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo, 
en  1834. 

SCUFFIARA  (la)  [la  Modiste],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Tritto,  représenté  au  théâ- 
tre des  Fiorentini,  à  Naples,  en  1784. 

*  sculpteur  (le),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  G.  Michel,  représentée  à  Tou- 
lon le  30  septembre  1882. 

SCUOLA  DE'  GELOSI  (la.)  [l'Ecole  des  ja- 
loux], opéra-bouffe  en  deux  actes,  musique 
de  Salieri,  représenté  à  Milan  en  1779. 

SCUOLA  DEGLI  AMANTI  (la)  [l'Ecole  des 
amants],  opéra  italien,  musique  de  Tritto,  re- 
présenté au  théâtre  Nuovo  de  Naples  en  1782. 

SCYLLA,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
avec  un  prologue,  paroles  de  Duché,  musique 
de  Théobalde  Gatti,  représentée  par  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  le  16  septembre  1701. 

SCYLLA  ET  GLAUCUS,  tragédie  lyrique 
en  cinq  actes,  avec  un  prologue,  paroles  de 
d'Albaret,  musique  de  Le  Clair,  représentée 
par  l'Académie  royale  de  musique  le  4  oc- 
tobre 1746.  Mi'e  Fel  joua  le  rôle  de  la  nym- 
phe et  Jélyotte  celui  du  dieu  marin.  Castil- 
Blaze  et  M.  Fétis  attribuent  cet  ouvrage  à 
Leclerc,  flûtiste  de  l'Opéra.  Nous  avons  pré- 
féré nous  en  rapporter,  en  cette  circonstance, 
à  des  témoignages  plus  anciens,  à  ceux  des 
frères  Parfaict  (1767),  et  de  La  Borde  (1780). 
Ce  dernier  semble  avoir  connu  personnelle- 
ment le  célèbre  violoniste,  et  après  quelques 
détails  particuliers  sur  sa  vie  et  ses  talents, 
«  son  opéra  de  Scylla  et  Glaucus,  dit-il,  n'eut 
pas  un  grand  succès  ;  on  y  trouva  cependant 
plusieurs  morceaux  excellents,  qu'on  a  de- 
puis insérés  dans  d'autres  opéras  et  qui  sont 


SEGR 


SEGR 


1013 


toujours  entendus  avec  plaisir.  »  Ce  témoi- 
gnage d'un  contemporain  est  concluant.  C'est 
bien  le  cas  de  dire  que  ce  qui  vient  de  la  flûte 
doit  retourner  au  violon. 

SDEGNI  CANGIATI  IN  AMORE  (i)  [le  Dé- 
dain changé  en  amour],  opéra  italien,  livret 
de  l'abbé  Francesco  Silvani,  musique  de  Giu- 
seppe-Maria  Buini,  représenté  sur  le  théâtre 
de  San-Mosè,  à  Venise,  en  1725.  Cet  ouvrage 
fut  donné  en  1730  sous  le  titre  de  VOdiopla- 
cato,  et  sur  le  théâtre  de  San-Salvatore  sous 
celui  de  Duello  d'amore  e  di  vendetta. 

SDEGNI  PER  AMORE  (gli),  opéra  italien, 
musique  de  Cimarosa,  représenté  à  Naples 
en  1776. 

*  SE  afeita  adomicilio,  opérette-bouffe 
en  un  acte  et  quatre  tableaux,  paroles  de 
M.  Ricardo  Monasterio,  musique  de  M.  Isi- 
dore Hernandez,  représentée  à  l'Alhambra  de 
Madrid  en  janvier  1887. 

SE  DICENTE  FILOSOFO  (il)  [le  Soi-disant 
philosophe] ,  opéra  italien ,  musique  de  J. 
Mosca,  représenté  à  Milan  en  1801. 

*  se  suplica  la  asistencia,  revue  de 
MM.  Chicote,  Leira  et  Manini,  avec  musique 
nouvelle  de  M.  Calleja,  représentée  au  théâtre 
Martin,  de  Madrid,  en  mars  1895. 

SECCHIA  RAPITA  (la)  [le  Seau  enlevé], 
opéra  italien  en  trois  actes,  musique  de  Sa- 
lieri,  représenté  à  Vienne  en  1772. 

SECCHIA  RAPITA  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Bianchi,  représenté  à  Naples  en 
1787. 

SECCHIA  rapita  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Zingarelli ,  représenté  à  Turin  en 
1793. 

SECCHIA  RAPITA  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Celli,  représenté  à  Venise  en  1820. 

SECCHIA  RAPITA  (la)  [le  Seau  enlevé], 
opéra  italien,  livret  tiré  de  la  comédie  de 
Tassoni,  musique  des  maestri  Bacchini,  Des- 
champs, Felici,  Giraldini,  Tacchinardi  et 
Usiglio.  Ce  sujet  a  été  souvent  traité  autre- 
fois sur  la  scène  italienne.  Ce  pique-nique 
musical  a  été  goûté.  Représenté  au  théâtre 
Goldoni,  de  Florence,  en  avril  1872. 

SECHZEHN  JAHRE  (Seize  ans),  mélodrame 
allemand,  musique  de  Leibrock,  représenté 
à  Berlin  vers  1838. 

SECRET  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  d'Hoffman,  musique  de  Solié,  repré- 


senté au  Théâtre-Italien  le  1er  floréal  an  IV 
(20  avril  1796). 

La  pièce  est  amusante,  le  dialogue  spiri- 
tuel. Valère  s'est  battu  en  duel  et  passe  pour 
avoir  tué  son  adversaire.  Il  est  contraint  de 
se  cacher  chez  un  ami  qui,  à  cet  effet,  a  dis- 
posé dans  une  chambre  un  panneau  à  cou- 
lisses qui  s'ouvre  et  se  referme  souvent  dans 
le  cours  de  l'acte.  Cet  ami  dévoué  s'appelle 
Dupuis.  Cécile,  sa  femme,  ignore  le  secret 
de  cette  cachette.  La  conduite  mystérieuse 
de  son  mari  lui  donne  des  accès  de  jalousie. 
Les  circonstances  amènent  dans  cette  cham- 
bre Angélique,  la  jeune  personne  qui  a  été 
la  cause  du  duel.  Les  deux  amants  reconnais- 
sent leurs  voix  à  travers  la  porte  de  la  ca- 
chette. Cette  porte  s'ouvre  pour  donner  pas- 
sage à  la  belle  Angélique,  qui  en  sort  presque 
aussitôt  avec  Valère,  aux  yeux  étonnés  de 
Cécile.  Hoffman  a  semé  de  détails  divertis- 
sants ce  canevas  un  peu  léger.  La  jalousie  de 
Cécile  et  la  niaiserie  du  valet  Thomas  don- 
nent lieu  à  des  scènes  comiques.  La  musique 
est  des  plus  plates.  Cependant  elle  a  plu 
beaucoup  à  l'époque  de  sa  nouveauté.  Nous 
ne  citerons  que  la  romance  de  Cécile  :  Qu'on 
soit  jaloux  dans  sa  jeunesse  ;  celle  de  Valère  : 
Je  te  perds,  fugitive  espérance;  et  celle  de  Du- 
puis, qui  est  devenue  populaire  :  Femmes,  vou- 
lez-vous éprouver  si  vous  êtes  encore  sensibles. 

Il  paraît  que  Solié,  qui  jouait  le  rôle  de 
Dupuis,  le  chantait  à  ravir.  Ce  qui  a  valu  à 
ce  petit  opéra  un  succès  prolongé,  c'est  d'a- 
bord le  livret,  qui  est  écrit  avec  talent,  et 
ensuite  l'interprétation  de  la  musiquette  de 
Solié  par  Martin,  Dozain ville  et  Mme  Dugazon. 

SECRET    DE    L'ONCLE    VINCENT    (le)  , 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Henri 
Boisseaux,  musique  [de  M.  Th.  De  Lajarte, 
représenté  au  Théâtre-Lyrique  le  24  novem- 
bre 1855.  La  pièce  est  intéressante,  tour  à 
tour  comique  et  sentimentale.  La  partition 
offre,  entre  autres  jolis  morceaux,  la  chanson 
de  Marcel  :  Bon  travailleur,  et  la  romance  : 
Adieu,  soyez  dame  et  maîtresse.  Interprètes  : 
Meillet  et  Mlle  Caye,  qui  a  débuté  dans  le 
rôle  de  Thérèse.  Cet  ouvrage  a  eu  soixante- 
dix  représentations  et  a  servi  d'heureux  dé- 
but aux  deux  auteurs. 

*  SECRET  DE  ROSE  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  Durafour,  musique  d'Adrien 
Talexy,  représentée  au  concert  de  la  Pépi- 
nière le  30  octobre  1875. 

*  SECRETO  DE  la  reina  (el),  zarzuela 
en  trois  actes,  paroles  de  Luis  Olona,  musi- 


1014 


S  El 


SEJO 


que  de  Joaquin  Gaztambide,  Hernando  et 
Inzenga,  représentée  au  théâtre  du  Cirque, 
à  Madrid,  le  13  octobre  1852. 

*  SECRETO  DE  UNA  DAMA  (el),  zarzuela 
en  trois  actes,  paroles  de  Luis  Rivera,  mu- 
sique de  Francisco  Barbieri,  représentée  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le  20  dé- 
cembre 1862. 

SEDAN  CHAIR  (the)  [la  Chaise  à  porteurs], 
opéra  anglais,  musique  de  Bishop,  représenté 
au  Wauxhall,  à  Londres,  en  1832. 

SEDECIA  (Se'de'cias),  drame  sacré  italien, 
livret  d'Apostolo  Zeno,  musique  d'Antonio 
Caldara,  exécuté  dans  la  chapelle  de  l'empe- 
reur Charles  VI,  à  Vienne,  en  1732. 

SEDECIA,  opéra  italien,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  P.  Guglielmi,  représenté 
à  Venise  en  1775. 

SÉDÉCIAS,  ROI  DE  JUDÉE,  drame,  mu- 
sique de  Eberlin  (Jean),  Cette  partition  a  été 
exécutée  en  1775  par  les  étudiants  du  cou- 
vent des  bénédictins  de  Salzbourg. 

SEEKADET  (dee)  [l'Aspirant  de  marine], 
opérette  en  trois  actes,  livret  de  Zell,  musi- 
que de  Richard  Gênée,  représentée  au  théâ- 
tre de  Friedrich- Wilhelmstadt  en  mars  1877. 

SEEKADETTEN  (die)  [les  Aspirants  de 
marine],  petit  opéra  allemand,  musique  de 
Chelard,  représenté  à  Weimar  en  1842. 

SEGRETO  (il),  farce,  musique  de  J.-S. 
Mayer,  représenté  au  théâtre  San-Mosè,  à 
Venise,  en  1797. 

SEGRETO  (il)  [le  Secret],  opéra-bouffe  ita- 
lien, livret  de  Romani,  musique  de  Majocco, 
représenté  à  Turin  en  1833. 

SEGRETO  (il),  opéra  italien,  musique  de 
Mandanici,  représenté  au  théâtre  Carignano, 
à  Turin,  en  1836. 

SEGRETO  DELLA  DUCHESSA  (il),  Opéra- 

comique  italien,  musique  de  G.  DeU'Orence, 
représenté  à  la  Société  philharmonique  de 
Naples  le  5  mai  1879. 

SEGUACI  DI  DIANA  (le)  [les  Suivantes  de 
Diane],  opéra  italien,  musique  de  Palma,  re- 
présenté à  Rome  vers  1800. 

*  SEGUITO  DI  SER  MERCANTONIO  (il), 
opéra-bouffe,  musique  de  Jean  Pacini,  repré- 
senté au  théâtre  San  Mosè  de  Venise,  en  1815. 

SEI  GIGLI  (i)  [les  Six  lis],  tournoi  musical 
composé  à  l'occasion  des  noces  du  prince  de 


Parme  Ranuccio  II  et  de  Marguerite  de  Sa- 
voie, par  Francesco  Berni,  musique  de  Fran- 
cesco  Manelli,  exécuté  àFerrare  en  1666. 

SEID  ET  PAlmyre,  opéra  hollandais  en 
trois  actes,  musique  de  Cate  (André  Ten), 
représenté  à  Amsterdam  vers  1830. 

SEIGNEUR  BIENFAISANT  (le),  opéra  en 
trois  actes,  paroles  de  Rochon  de  Chabannes, 
musique  de  Floquet,  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  14  décembre  1780.  On  a 
promptement  oublié  cet  ouvrage  médiocre; 
mais  la  belle  voix  de  baryton  du  jeune  Lays 
et  le  talent  que  Mme  Saint-Huberti  déploya 
dans  le  rôle  de  Lise  assurèrent  le  succès 
momentané  de  la  pièce.  On  ajouta,  en  1781, 
un  acte  intitulé  :  la  Fête  du  château,  et  le 
23  décembre  1782,  un  autre  acte  :  le  Retour 
du  seigneur  dans  ses  terres. 

*  SEIGNEUR  PANDOLFO  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  M.  Ernest  d'Her- 
villy,  musique  de  M.  Gustave  Canoby,  repré-. 
sente  sur  le  Grand-Théâtre  de  Rennes  en 
février  1889. 

SEILA,  opéra  biblique  en  trois  actes  et  un 
prologue,  livret  de  Boni,  musique  de  Antonio 
Coronaro,  frère  de  l'auteur  de  la  Creola,  re- 
présenté au  théâtre  Eretenio,  à  Vicence,  le 
18  janvier  1880;  chanté  par  Pizzorni,  Viga- 
notti,  Mmes  Naudori  et  Passaglia. 

*  SEIS  PARTES  DO  MUNDO  (as),  opérette 
en  quatre  actes,  musique  de  M.  Freitas  Gazul, 
représentée  à  Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la 
Trinité . 

SEJANO  MODERNO  DELLA  TRACIA  (il) 
ovvero      LA  CADUTA  DELL'  ULTIMO  GRAN 

VISIRE,  opéra  italien,  livret  de  Girapoli, 
musique  de  l'abbé  Rossi,  exécuté  sur  le  théâ- 
tre de  San-Mosè,  à  Venise,  en  1686.  Cet  ou- 
vrage éprouva  la  disgrâce  de  n'être  pas  en- 
tendu jusqu'à  la  fin  le  soir  de  la  première 
représentation. 

SÉJOUR  MILITAIRE  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Bouilly,  musique  de 
M.  Auber,  représenté  au  théâtre  Feydeau  le 
27  février  1813.  Ce  fut  le  début  du  compositeur 
sur  cette  scène  qu'il  a  depuis  occupée  si  bril- 
lamment. Il  avait  alors  trente  et  un  ans.  Le 
public  accueillit  froidement  le  Séjour  mili- 
taire, ce  qui  détermina  sans  doute  l'auteur  de 
la  musique  à  se  tenir  à  l'écart  de  la  scène 
pendant  plusieurs  années.  Ce  ne  fut  que 
sept  ans  plus  tard  qu'il  obtint  son  premier 
succès.  M.  Auber  a  commencé  sa  carrière  à 
l'âge  où  Rossini  finissait  la  sienne. 


SBLT 


SEMI 


1015 


*  SELAM  (le),  ode-symphonie,  poésie  de 
Théophile  Gautier,  musique  de  M.  Ernest 
Reyer,  exécutée  dans  ia  salle  du  Théâtre- 
Italien  (Ventadour),  le  5  avril  1850. 

*  selencia,  drame  musical,  musique  de 
M.  Emile  van  Brucken-Fock,  représenté  au 
théâtre  municipal  d'Amsterdam  en  février 
1895. 

SELENO,  opéra  italien,  musique  de  Miari, 
représenté  à  Venise  vers  1807. 

SELEUCO,  opéra  italien,  livret  de  Niccolô 
Minato,  musique  de  Sartorio,  représenté  sur 
le  théâtre  de  San-Salvatore,  à  Venise  en  1666- 

SELEUCO,  opéra  italien,  livret  de  Niccolô 
Minato,  musique  de  Draghi  (Antoine),  re- 
présenté à  Vienne  en  1676. 

SELEUCO,  opéra  italien,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  Giovanni  Zuccari,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Sant'-Angiolo,  à  Ve- 
nise, en  1725. 

SELEUCO,  opéra  italien,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  Araja,  représenté  à  Saint- 
Pétersbourg  en  1744. 

SELICO,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Saint-Just,  musique  de  Mengozzi,  repr.  au 
théâtre  National,  rue  de  Richelieu,  en  1793. 

SELICO,  opéra  italien  en  trois  actes,  mu- 
sique de  Gyrowetz,  représenté  à  Vienne  vers 
1816. 

SELICO  ET  BERISA ,  opéra  allemand  en 
quatre  actes,  livret  de  Kinderling,  musique 
de  Ebell,  représenté  à  Berlin  en  1798. 

SELIMA  AND  AZOR  {Sélime  et  Azor), 
opéra-comique  anglais,  musique  de  Linley, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Drury-Lane,  à 
Londres,  en  1784. 

SELTENE  HOCHZEIT  (die)  [la  Noce  ex- 
traordinaire], opéra  allemand,  musique  de 
Netzer,  représenté  au  théâtre  An-der-Wien, 
à  Vienne,  en  1846. 

SELTENEN  BRUDER  Oder  DIE  VIER 
ZAUBERKUGELN  (die)  [les  Frères  bizarres 
ou  les  Quatre  balles  enchantées],  imitation  de 
la  Flûte  enchantée  de  Mozart,  musique  d'Els- 
ner,  représentée  à  Brûnn  en  1792. 

SELVA    DI    HERMANSTADT    (la),    Opéra 

semi-  séria,  musique  de  Frasi  (Félix),  repré- 
senté à  la  Scala  de  Milan  en  1827. 

SELVA  INCANTATA  (la)  [la  Forêt  enchan- 
tée], opéra-bouffe  italien,  musique  de  Ri- 
ghini ,  représenté  à  Berlin  en  1802. 


SELVAGGI  (i)  [les  Sauvages],  opéra  italien, 
musique  de  Liverati,  représenté  à  Londres 
vers  1814. 

SELVAGGIA  (la)  [la  Sauvagesse] ,  opéra 
italien,  musique  de  J.  Niccolini,  représenté 
à  Rome  en  1803. 

SELVAGGIA  (la)  [la  Sauvagesse],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Coccia,  représenté  à  Venise 
en  1814. 

SELVAGGIA,  opéra  séria  italien  en  trois 
actes,  musique  de  Viceconte  ;  représenté  au 
théâtre  San-Carlo,  de  Naples,  en  mai  1872. 

SELVAGGIO  EROE  (il)  [le  Héros  sauvage], 
tragi-comédie  pastorale,  livret  du  comte  Gi- 
rolamo  Frigimelica  Roberti,  musique  d'An- 
tonio Caldara,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Saint-Jean-Chrysostome,  à  Venise,  en  1707. 

SÉMELÉ,  opéra,  musique  de  Franck  (Jean- 
Wolfgang),  représenté  à  Hambourg  en  1681. 

SÉMELÉ,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
avec  un  prologue ,  paroles  de  Lamotte ,  mu- 
sique de  Marais,  représentée  par  l'Académie 
royale  de  musique  le  9  avril  1709.  Thévenard 
chanta  le  rôle  de  Jupiter,  Mlle  Journet  celui 
de  Sémelé.  Les  danseurs  Balon  et  Pécourt 
se  distinguèrent  dans  le  ballet. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien,  livret  de  Mo- 
niglia,  musique  d'Andréa  Ziani,  représenté 
sur  le  théâtre  des  Saints-Jean-et-Paul,  à  Ve- 
nise, en  1671.  Le  poème  fut  refait  par  Mat- 
teo  Noris. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien,  livret  d'Apos- 
tolo Zeno,  musique  de  Aldovrandini,  repré- 
senté à  Gênes  en  1701. 

SEMIRAMIDE  ,  opéra  italien ,  livret  de 
l'abbé  Silvani,  musique  de  Pollaroli,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysos- 
tome, à  Venise  en  1714. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien,  livret  d'Apos- 
tolo Zeno,  musique  de  Caldara,  représenté  à 
la  cour  de  l'empereur  Charles  VI,  à  Vienne, 
en  1725. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien,  livret  de  Sil- 
vani, musique  de  Vivaldi,  représenté  sur  le 
théâtre  archiducal  de  Mantoue  dans  le  car- 
naval de  1732. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien,  livret  de  Sil- 
vani, musique  de  Araja,  représenté  à  Saint- 
Pétersbourg  en  1738. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien,  livret  de  Sil- 


1016 


SEMI 


vani,  musique  de  J.-A.-P.  Hasse,  représenté 
à  Dresde  en  1747. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien,  musique  de 
Perez,  représenté  au  théâtre  Delle-Dame,  à 
Rome,  en  1750. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien,  livret  de  Sil- 
vani,  musique  de  Jomelli,  représenté  à  Plai- 
sance en  1752. 

SEMIRAMIDE,  opéra,  traduction  de  la  pièce 
de  Voltaire,  musique  deC.-H.  Graun,  repré- 
senté à  Berlin  en  1754. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien,  musique  de 
Sacchini,  représenté  au  théâtre  Argentina 
de  Rome  en  1762. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien,  musique  de 
P.  Guglielmi,  représenté  à  Venise  vers  1765. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien,  musique  de 
Paisiello,  représenté  à  Rome  vers  1773. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  de  Salieri,  représenté  à  Vienne  en 
1784. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien,  musique  de 
Prati,  représenté  à  Florence  en  1785. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien,  musique  de 
Mortellari,  représenté  à  Milan  en  1785. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien,  musique  de 
Gyrowetz  ,  représenté  à  Londres  vers  1790. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien,  musique  de 
Nasolini,  représenté  au  théâtre  Argentina  de 
Rome  en  1792. 

SEMIRAMIDE,  opéra- séria,  musique  de 
Himmel,  représenté  au  théâtre  Saint-Char- 
les, à  Naples,  le  12  janvier  1795. 

SEMIRAMIDE  (la.),  opéra,  musique  de 
Bianchi,  représenté  à  Venise  en  1798. 

SEMIRAMIDE,  opéra,  musique  de  Cima- 
rosa,  représenté  au  théâtre  des  Florentins, 
à  Naples,  en  1799. 

SEMIRAMIDE,  opéra  italien,  musique  de 
Portogallo,  représenté  à  Lisbonne  en  1802. 

SEMIRAMIDE,  opéra  séria  en  deux  ac- 
tes, livret  de  Rossi,  musique  de  Rossini, 
représenté  pour  la  première  fois  sur  le  théâ- 
tre de  la  Fenice,  à  Venise,  le  3  février 
1823,  et  à  Paris  le  8  décembre  1825.  Ce 
chef-d'œuvre  fut  le  dernier  ouvrage  que 
Rossini    écrivit    en    Italie  ;    il    était   conçu 


SEMI 

d'après  un  plan  très  vaste  et  trop  chargé  de 
richesses  musicales  pour  les  oreilles  italiennes 
de  cette  époque.  Semiramide  est  l'œuvre  la 
plus  considérable  de  la  seconde  manière  de 
Rossini.  Après  l'avoir  composée,  il  se  sentit 
naturellement  entraîné  vers  d'autres  cieux  et 
d'autres  sources  d'inspiration.  Après  un  long 
succès  sans  interruption  à  notre  Théâtre- 
Italien,  où  les  interprètes  les  plus  renom- 
més du  célèbre  duo  furent  Mmes  Sontag  et 
Pisaroni,  Semiramide,  devenue  cette  fois 
Sémiramis,  fit  enfin  son  apparition  à  l'Acadé- 
mie impériale  de  musique  le  4  juillet  1860. 
Méry  fit  la  traduction  du  livret  de  Rossi  et 
le  mit  en  quatre  actes.  Carafa  adapta  les 
récitatifs  à  la  scène  française  et  composa  la 
musique  du  ballet.  Les  décors  reproduisirent 
très  heureusement  des  figures  et  des  orne- 
ments empruntés  au  musée  assyrien.  L'exé- 
cution fut  remarquable,  et  les  sœurs  Car- 
lotta  et  Barbara  Marchisio  y  acquirent  leur 
réputation.  L'ouverture  de  Sémiramis  est 
une  des  plus  belles  conceptions  que  l'imagi- 
nation musicale  puisse  produire.  Dans  tout 
l'ouvrage  l'expression  dramatique,  passion- 
née, quelquefois  terrible  vient  se  joindre  à 
la  grâce  italienne.  Malgré  le  charme  des  traits 
de  vocalisation  encore  très  fréquents  dans 
cette  œuvre,  il  y  a  déjà  des  accents  caractéri- 
sés, une  certaine  couleur  locale  qui  font  de  cet 
opéra  un  type  singulier  de  l'alliance  des  deux 
écoles  italienne  et  française.  L'introduction 
et  le  chœur  ;  Belo  si  celebri  inaugurent  lar- 
gement le  drame  puissant  qui  va  se  dérou- 
ler. Le  trio  :  Là  dal  Gange,  chanté  par  Idrène, 
Oroes  et  Assur,  est  surtout  remarquable  par 
l'originalité  du  rythme  et  la  force  de  l'ex- 
pression, que  n'affaiblissent  en  rien  les  ara- 
besques, les  ornements  variés  de  la  vocali- 
sation italienne.  Après  le  quatuor  Di  tanti 
régi  et  popoli,  encadré  dans  un  chœur  dont 
la  sonorité  est  habilement  conduite,  on  re- 
marque la  cavatine  d'Arsace  :  Ah  quel  giorno 
ognor  ramento  et  le  duo  d'Arsace  et  d'Assur  : 
Bella  immago  degli  Dei.  L'air  de  Sémiramis  : 
Bel  raggio  lusinghier  a  toujours  été  le  plus 
applaudi,  parce  qu'il  se  prête  merveilleuse- 
ment à  la  virtuosité  vocale.  Que  dirons-nous 
du  duo  que  la  reine  chante  avec  Arsace  :  Ser- 
bami  ognor  si  fido  ?  sinon  qu'il  est  le  type,  le 
modèle  le  plus  parfait  du  style  dramatique 
italien  réunissant  à  la  fois  le  pathétique,  la 
grâce  et  l'effet  des  timbres  variés  de  la  voix 
de  femme.  Quant  au  finale  du  premier  acte, 
c'est  assurément  la  page  musicale  la  plus 
grandiose  que  Rossini  ait  écrite  avant  l'opéra 
de  Guillaume  Tell. 


SEMI 


SEMI 


1017 


Ce  qui  a  un  peu  nui  au  succès  de  Sémira- 
mis,  surtout  en  Italie,  c'est  que  le  second  acte 
produit  moins  d'effet  que  le  premier.  Le 
compositeur  avait  rencontré  des  inspirations 
si  heureuses  et  aidé  si  puissamment  au  suc- 
cès personnel  des  interprètes  de  son  oeuvre, 
qu'il  était  impossible  que  l'intérêt  pût  croître 
dans  la  seconde  partie.  Cependant  ce  second 
acte  renferme  des  beautés  de  premier  ordre; 
d'abord  c'est  le  duo  entre  les  deux  complices 
du  meurtre  d'Assur  :  Se  la  vita  ancor  t'é  cara, 
qui  a  des  élans  d'orgueil  et  de  haine  super- 
bes ;  c'est  l'air  d'Arsace  :  In  si  barbara  scia- 
gura;  le  duo  de  Sémiramis  et  d'Arsace  ■  Eb- 
ben!  a  te  ferisci,  et  la  scène  du  tombeau  deNi- 
nus,  qu'anime  le  souffle  de  la  tragédie  antique. 

Pour  exprimer  la  pitié  qu'inspirait  dans 
l'antiquité  un  corps  privé  de  sépulture,  So- 
phocle n'a  pas  hésité  à  employer  les  tré- 
sors poétiques  de  la  langue  grecque  ;  dans 
son  Antigone,  Eschyle  a  groupé  avec  science 
et  habileté  les  images  et  les  expressions  pour 
rendre  les  effets  de  terreur  qu'il  avait  à  pro- 
duire dans  l'Orestie  ;  et  dans  notre  propre 
langue,  je  ne  sache  pas  que  les  beaux  vers  et 
les  périodes  symétriques  aient  affaibli  sous 
là  plume  de  Corneille  l'impression  terrible 
produite  par  le  cinquième  acte  de  Rodogune. 
En  lisant  ce  préambule,  le  lecteur  se  demande 
où  je  veux  en  venir.  Je  veux  répondre  à  un 
reproche  adressé  ordinairement  par  les  gens 
du  monde  aux  formes  italiennes  de  plusieurs 
opéras  du  maître;  je  veux  dire  que,  faisant 
usage  de  la  même  liberté,  Rossini  a  employé 
les  ressources  de  la  langue  musicale  de  son 
pays  et  de  son  siècle,  et  fait  servir  ses  ri- 
chesses mélodiques  et  son  harmonie  féconde 
à  exprimer  des  situations  fortes  et  apparte- 
nant d'ailleurs  à  un  ordre  tout  idéal.  Il  a 
réussi;  car,  malgré  l'éducation  artistique  dif- 
férente de  ses  auditeurs  et  à  soixante-quinze 
ans  d'intervalle,  le  terzetto  final  de  Semira- 
mide :  L'usato  ardir  il  mio  valor  dov'è,  pro- 
duit toujours  au  théâtre  une  impression  pro- 
fonde. Nous  le  répétons,  en  notre  qualité  de 
Français,  l'opéra  de  Guillaume  Tell  a  nos 
préférences;  mais  en  fait  d'esthétique,  nous 
ne  voyons  pas  qu'on  puisse  faire  d'objection 
sérieuse  contre  une  forme  de  l'art  qui  nous 
a  valu  des  beautés  impérissables. 

semiramide  in  india,  opéra  italien, 
livret  de  Bisaccioni,  musique  de  Sacrati,  re- 
présenté au  théâtre  San-Cassiano  de  "Venise 
en  1648. 

semiramide  riconosciuta,  opéra  ita- 


lien, livret  de  Métastase,  musique  de  Vinci, 
représenté  à  Rome  en  1723. 

SEMIRAMIDE  RICONOSCIUTA,  opéra  ita- 
lien, livret  de  Métastase,  musique  de  Niccolô 
Porpora,  représenté  sur  le  théâtre  de  Saint- 
Jean-Chrysostome,  à  Venise,  en  1729,  et  à 
Brescia,  avec  quelques  changements  dans  la 
musique  des  airs,  en  1735. 

SEMIRAMIDE  RICONOSCIUTA  (la),  opéra 
italien,  paroles  de  Métastase,  musique  de 
Gluck,  représenté  à  Vienne  en  1748.  C'est 
dans  cet  ouvrage  que  Gluck  opéra  la  trans- 
formation de  son  style.  Il  était  venu  à  Paris 
deux  années  auparavant  et  il  y  avait  entendu 
les  opéras  de  Rameau.  L'ampleur  du  style,  la 
noblesse  du  récitatif,  la  vérité  de  l'expression, 
en  un  mot  les  qualités  de  la  tragédie  lyrique 
ont  dû  frapper  nécessairement  une  imagina- 
tion aussi  impressionnable  que  la  sienne  et 
décider  de  la  direction  de  son  génie.  Cette  cir- 
constance n'a  pas  encore  été  relevée.  Je  crois 
être  dans  la  vérité  en  lui  donnant  de  l'im- 
portance. Il  y  a  loin  en  effet  de  YArtamene, 
représentée  en  1744,  et  que  Haendel  trouvait 
détestable,  à  la  Semiramide.  Voici  l'indication 
des  morceaux  importants  de  cet  ouvrage  :  Non 
so,  se  più  t'accendi;  Torrei  spiegar  l'affano; 
Che  quel  cor,  quelciglio  altero  ;  Bel  piacer  saria 
d'un  core;  Se  intende  si  poco  ;  Ei  d'amor  quasi 
délira;  Ah  non  è  vano  il  pianto;  Talor  se  il 
vento  freme;  Tu  mi  disprezzi,  ingrato;  le 
chœur  :  Il  piacer,  la  gioia  scenda;  Voi,  che  le 
mie  vicende  ;  Saper  bramate  ;  A  te  risorge  ac- 
canto  ;  Il  pastor,  se  torna  Aprile  ;  Vieni,  che  in 
pochi  istanti;  L'eterne  tue  querele ;  le  duetto  : 
Crudel!  morir  mi  vedi  ;  In  mezzo  aile  tem- 
peste;  In  braccio  a  mille  furie  ;  Or  che  siolta  è 
già  laprora;  Fuggi  dagli  occhi  miei;  Odi  quel 
fasto  ;  D'un  genio,  che  m'accende;  Sentirsi  dire, 
et  le  chœur  final  :  Viva  lieta,  e  fia  regina. 

SEMIRAMIDE  RICONOSCIUTA,  opéra  ita- 
lien, livret  de  Métastase,  musique  de  Cocchi 
(Joachim),  représenté  à  Venise  en  1753. 

SEMIRAMIDE  RICONOSCIUTA,  opéra  ita- 
lien, livret  de  Métastase,  musique  de  Traetta, 
représenté  à  Parme  en  1765. 

SEMIRAMIDE  RICONOSCIUTA,  opéra  ita- 
lien, livret  de  Métastase,  musique  de  Sarti, 
représenté  à  Venise  en  1768. 

SEMIRAMIDE  RICONOSCIUTA,  opéra  ita- 
lien, paroles  de  Métastase,  musique  de  Meyer- 
beer,  représenté  au  théâtre  Royal  de  Turin 
en  1819. 

SÉMIRAMIS ,  opéra  allemand,  musique  de 


1018 


SEMP 


SEPT 


Strungk,  représenté  à  Hambourg  vers  16S4. 

SÉmiramis  ,  tragédie  lyrique  en  cinq 
actes,  avec  un  prologue,  paroles  de  Roy,  mu- 
sique de  Destouches,  représentée  par  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  4  décembre  1718. 
Le  prologue  a  pour  sujet  l'éducation  d'Her- 
cule. Mlle  Antier  joua  le  rôle  de  Sémiramis, 
Thévenard  chanta  celui  de  Zoroastre,  Coche- 
reau  se  fit  applaudir  dans  celui  deNinus  ;  mais 
cet  ouvrage  ne  fut  pas  repris. 

SEMIRAMIS,  opéra  italien ,  musique  de 
Aliprandi,  représenté  à  la  cour  de  Bavière 
en  1740. 

sémiramis,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  Desriaux,  d'après  la  tragédie  de  Voltaire, 
musique  de  Catel ,  représenté  à  l'Opéra  le 
3  mai  1802.  Ce  compositeur  venait  d'écrire 
son  traité  d'harmonie  dont  le  système  con- 
trariait les  habitudes  anciennes.  Il  était  le 
professeur  le  plus  influent  du  Conservatoire 
récemment  organisé,  et  les  réformes  qu'il 
avait  fait  adopter  dans  l'enseignement  lui 
avaient  suscité  des  adversaires  assez  nom- 
breux. Une  coterie  se  déchaîna  contre  sa 
partition  lorsqu'elle  fut  exécutée.  Au  lieu  de 
l'écouter,  de  la  comprendre,  d'admirer  les 
formes  distinguées  delà  mélodie  et  la  pureté 
de  l'harmonie,  on  déclara  que  c'était  de  la 
musique  savante,  et  le  public  le  crut  sans  y 
aller  voir.  Sémiramis  se  traîna  pendant  deux 
ans  et  ne  dépassa  guère  vingt  représenta- 
tions. Nous  signalerons  particulièrement  l'air 
remarquable  :  Que  l'éclat  de  votre  naissance 
et  des  choeurs  magnifiques.  L'opéra  de  5e- 
miramis  obtint  une  mention  très  distinguée 
dans  la  liste  des  prix  décennaux  institués  par 
Napoléon  1er.  Les  opéras  de  la  Vestale  de 
Spontini,  et  de  Joseph  de  Méhul,  furent  choi- 
sis pour  les  premier  et  second  grands  prix. 
Les  Deux  journées  de  Cherubini,  Montano  et 
Stéphanie  de  Berton,  Ariodant  de  Méhul,  et 
Y  Auberge  de  Bagnères  de  Catel,  obtinrent  des 
mentions  très-honorables.  Le  jugement  de 
la  postérité  a  ratifié  le  choix  du  jury  ;  tous 
ces  ouvrages  sont  remarquables. 

SEMIRAMIS,  opéra  espagnol,  musique  de 
Garcia  (Manuel-del-Popolo-Vicente),  repré- 
senté à  Mexico  en  1828. 

SEMPLICETTA  DI  PIRNA  (la),  mélodrame 
italien  ,  musique  de  Morlacchi,  représenté 
sur  le  ithéâtre  de  la  Cour,  à  Pilnitz,  en  1817. 

SEMPLICITA  ED  ASTUZZIA  (Simplicité  et 
Ruse),  opéra  italien,  musique  de  Fioravanti 
(Valentin) ,  représenté  à  Naples  vers  1806. 


*SENAS  DEL  ARCHIDUQUE  (las),  zarzuela 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Suarez  Bravo, 
musique  de  Joaquin  Gaztambide,  représentée 
au  théâtre  Basilios,  de  Madrid,  le  8  juin  1850. 
SENOCRITA  (Xénocrite),  opéra  italien,  mu- 
sique de  J.-A.-P.  Hasse,  représenté  à  Dresde 
en  1736. 

*  SENOR  BARON  (el),  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Federico  Jaques,  musique  de 
M.  Zabala,  représentée  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  Eslava,  en  mai  1895. 

*  SENOR  CORREGIDOR  (el),  zarzuela,  pa- 
roles de  M.  Fiacro  Irayzoz,  musique  da 
M.  Ruperto  Chapi,  représentée  à  l'Eldorado 
de  Barcelone  en  mars  1896. 

SENORA  MATA-FLORIDA  OuLESJOYEUX 
MOINES  DE  SAINT-JUST,  opérette  en  trois 
actes,  livret  et  musique  de  Rudolf  Wald- 
mann,  représentée  au  Woltersdorff-Theater, 
à  Berlin,  le  26  septembre  1878.  L'auteur  a 
joué  lui-même  le  principal  rôle  de  la  pièce. 

*  SENSITIVA,  zarzuela  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Rafaël  Aceves,  représentée  à  l'Al- 
hambra  de  Madrid,  le  24  décembre  1870. 

SENTIMENT  POUR  L'ART  ET  POUR  L'A- 
MOUR ,  opéra  allemand,  musique  de  Lind- 
paintner,  représenté  à  Stuttgard  vers  1835. 

SENTINELLA  NOTTURNA  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Agnelli,  représenté  à  Mi- 
lan vers  1840. 

*  SENTINELLE  (la),  opéra-comique,  livret 
arrangé  d'après  un  vaudeville  de  d'Artois, 
musique  de  Dewint,  représenté  au  théâtre  de 
la  Monnaie,  de  Bruxelles,  le  14  mai  1828. 
L'auteur  de  la  musique  occupait  les  fonctions 
de  chef  d'orchestre  au  théâtre  d'Anvers. 

SENTINELLE  PERDUE  (la),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Saint-Georges, 
musique  de  Rifaut,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  9  décembre  1834.  On  a  remarqué 
dans  cet  ouvrage  une  valse  élégante,  les  jolis 
couplets  du  Papillon  voltigeur,  et  surtout 
la  belle  voix  de  MUe  Annette  Lebrun,  l'élève 
de  Rossini. 

*  SEPT  BAISERS  DE  BUCKINGHAM  (les), 
opérette  en  un  acte,  paroles  d'Alfred  Tran- 
chant et  Coron,  musique  d'Eugène  Déjazet, 
représentée  au  théâtre  Déjazet  le  27  octobre 

1866. 

*SEPT  SOUABES  (les),  «  opéra  populaire  », 
paroles  de  MM.  Hugo  Wittmann  et  J.  Bauer, 
musique   de  M.  Cari  Millœcker,  représenté 


SERA 


SERÉ 


1019 


sur  le  théâtre  An-der-Wien,  à  Vienne,  le 
30  octobre  1887. 

SER  barnaba,  opéra  italien,  musique  de 
Creonti,  représenté  au  théâtre  Gerbino,  à 
Turin,  dans  le  mois  de  juin  1867. 

SER  MARC'  ANTONIO,  opéra  italien  en 
deux  actes,  musique  de  Pavesi,  représenté  à 
Milan  en  1811,  et  à  Paris  le  10  juillet  1813. 

SER  MARC  ANTONIO,  opéra  italien,  musi- 
que de  J.  Pacini,  représenté  à  Venise  en  1824. 

*  SER  mercantonio,  opéra-bouffe,  musi- 
que de  Carlo  Coccia,  représenté  à  Bologne  en 
1834. 

SER  POMPONIO,  opéra-comique  italien, 
livret  de  M.  Marco  d'Arienzo ,  musique  de 
M.  le  chevalier  Tommassi,  [représenté  à  Na- 
ples  en  septembre  1859. 

SERAFINA,  opéra-comique,  musique  de 
Léon  Kreutzer,  écrit  vers  1845  (inédit). 

SERAFINO  IL  MOZZo,  opéra  buffa,  mu- 
sique de  Piacenza,  chef  d'orchestre,  repré- 
senté au  théâtre  Apollo  de  Venise  en  juin 

1873. 

SERAGLIO  D'OSMANNO  (il)  [le  Sérail  d'Os- 
man], opéra  italien,  musique  de  Gazzaniga 
représenté  à  Florence  en  1785. 

SERAGLIO  D'OSMANNO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Ghinassi,  représenté  à  Dresde  en 

1787. 

*  SÉRAIL   (le)    OU    LA    FÉE   DU   MOGOL, 

pièce  en  trois  actes,  avec  chants  et  danses,  de 
Hapdé  et  Dabaytua,  musique  de  Leblanc,  re- 
présentée au  théâtre  de  la  Cité  le  83  octobre 
1799. 

SERAPHINA  (la),  opéra-comique,  livret  de 
Frédéric  Soulié,  musique  de  M.  de  Flottow, 
exécuté  au  château  de  Royaumont ,  chez 
M.  le  marquis  de  Bellisen,  le  30  octobre  1836. 
Il  s'agit  dans  la  pièce  d'une  jeune  bohémienne 
qui,  élevée  par  un  seigneur  espagnol,  est  de- 
venue une  célèbre  cantatrice.  Son  protecteur 
veut  l'épouser  et  en  faire  une  duchesse.  La 
passion  de  l'art  l'emporte  dans  son  cœur  et 
elle  refuse  ses  offres  pour  rester  cantatrice 
et  l'idole  de  Madrid.  La  partition  de  M.  de 
Flottow  renfermait  d'agréables  motifs.  Il 
était  alors  au  début  de  la  carrière  qu'il  a 
parcourue  depuis  avec  quelque  succès.  La 
Seraphina  a  été  chantée  par  Mmes  de  Forges 
et  Lecocq,  par  le  vicomte  Deguerau,  MM.  Pa- 
nel et  Lecocq. 


SERAPHINA  (la),  opéra- comique  en  un 
acte,  musique  de  Wanson,  représenté  à  Liège 
en  1837. 

SERAPHINA  (  la  ) ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Saint-Georges  et  Dupin,  mu- 
sique de  M.  Clemenceau  de  Saint-Julien,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  16  août  1851. 
Il  y  a  de  l'invention  dans  ce  livret.  La  canta- 
trice Seraphina  a  quitté  le  théâtre  pour  épou- 
ser un  marquis  de  contrebande,  l'usurier  José 
Corvo.  Tous  deux  tombent  dans  une  embus- 
cade dressée  par  des  brigands-  Mais  ceux-ci, 
effrayés  par  l'arrivée  des  gendarmes,  laissent 
leurs  prisonniers  entre  les  mains  de  quelques 
artistes  peintres  qu'ils  ont  emmenés  dans 
leur  repaire.  Ces  jeunes  gens  se  font  passer 
pour  les  brigands  eux-mêmes  ;  l'un,  nommé 
Léoni,faitla  cour  à  Seraphina,  tandis  que 
l'autre,  le  comte  Julio,  se  'fait  rembourser 
par  José  Corvo  mille  francs  qui  lui  ont  été 
volés.  Seraphina,  en  habile  comédienne,  dé- 
couvre la  ruse,  et  s'amuse  aux  dépens  de 
Léoni  en  lui  déclarant  que  la  poésie  et  le 
pittoresque  de  sa  profession  de  brigand  ont 
pu  seuls  subjuguer  son  cœur,  et  que  ce  qu'elle 
aime  en  lui,  c'est  le  voleur.  Les  soldats  du 
pape  arrivent  et  vont  faire  feu,  lorsque  Se- 
raphina ,  par  un  mouvement  généreux,  s'é- 
lance au-devant  des  balles  et  sauve  la  vie  à 
Léoni.  Le  reste  se  comprend.  La  musique  de 
ce  petit  ouvrage  n'est  pas  très  originale. 
Néanmoins  on  l'a  entendue  avec  plaisir.  On 
a  remarqué  une  romance  de  ténor,  un  joli 
boléro  et  la  romance  de  Seraphina,  agréable- 
ment orchestrée.  M.  de  Saint-Julien  est  un 
élève  d'Adolphe  Adam.  Cet  opéra  a  été  inter- 
prété par  A u dran ,  Sainte-Foy,  M1' es  Lemaire, 
Decroix  et  Ponchard. 

SÉRAPHINE,  opéra  allemand,  musique  de 
Tomascheck,  représenté  au  théâtre  National 
de  Prague  en  îsii. 

*  SERATA  DI  BENEFIZIO  D'UN  POETA 
drammatico  (la),  opéra-bouffe,  paroles  ano- 
nymes, musique  de  Pagliani-Gagliardi,  repré- 
senté à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo,  en  1834. 

SÉRÉNADE  (la)  ,  opéra  -  comique  en  un 
acte,  paroles  de  Mme  Sophie  Gay,  musique  de 
Mme  Gail,  représenté  à  Paris  en  1818. 

Il  est  singulier  que  les  femmes  qui  écrivent 
pour  le  théâtre  soient  moins  réservées  dans 
le  choix  des  situations  et  même  dans  celui 
des  expressions  que  les  hommes.  La  pièce  de 
Mme  Sophie  Gay,  non  seulement  offense  ce 
qu'on  appelle  les  mœurs  dramatiques,  mais 
elle  offre  des  images  et  des  mots  qui  choquent 


1020 


SERÉ 


SERM 


la  bienséance.  Valère  et  Léonore  sont  épris 
l'un  de  l'autre  ;  malheureusement  c'est  le  pèro 
de  "Valère  qui  prétend  épouser  la  jeune  fille. 
Il  est  berné,  dupé,  trompé  et  même  volé,  avec 
le  consentement  de  son  fils,  par  Scapin  et  Ma- 
rine, le  valet  et  la  suivante  des  amoureux.  On 
lui  fait  payer  les  frais  d'une  sérénade  qu'il 
avait  préparée  pour  sa  belle.  Que  Scapin  soit 
fripon,  cela  est  proverbial.  Mais  que  des  en- 
fants désirent  la  mort  de  leurs  parents  pour 
en  hériter,  cela  ne  s'est  vu  que  chez  les  Ro- 
mains, au  temps  de  Plaute  et  de  Térence. 
Qu'il  n'y  ait  pas  même  dans  une  pièce  le 
contraste  d'un  sentiment  honnête  et  désin- 
téressé, voilà  qui  dépasse  les  limites  de  la 
tolérance  que  comporte  ce  genre  d'ouvrages. 
En  revanche,  la  musique  de  Mme  Gail  est 
agréable.  La  mélodie  est  gracieuse  et  facile. 
Nous  signalerons  le  duo  de  Scapin  et  de  Ma- 
rine :  Beauté,  divine  beauté;  l'air  de  Scapin, 
dans  lequel  il  trace  le  plan  comique  de  la  sé- 
rénade. La  parodie  du  chœur  de  soldats  à'Œ- 
dipe  à  Colonne,  de  Sacchini  :  Nous  braverons 
pour  lui  les  plus  sanglants  hasards,  et  celle  de 
l'air  de  Zingarelli  :  Ombra  adorata,  en  font 
les  frais.  Avec  un  sextuor  bien  traité,  nous 
remarquons  encore  la  barcarolle  populaire 
arrangée  à  trois  voix  avec  le  chant  à  la  basse  : 

0  pescator  dell'onda 
Fidelin, 
Veni  pescar  in  qua 
Colla  bella  sua  barca. 
Colla  bella  sene.vd, 
Fidelin,  lin  la. 
Non  voglio  cento  scudi, 
Fidelin; 
Ne  borsa  ricomà. 
Colla  bella  sua  barca. 
Colla  bella  senevà, 
Fidelin,  lin  la. 

Io  vo  un  bazin  d'amore, 
Fidelin  ; 
Che  quai  mi  palliera. 
Colla  bella  sua  bocca, 
Colla  bella  senevà, 
Fidelin,  lin  la. 

Il  nous  semble  que  la  main  de  Boieldieu  n'a 
pas  été  étrangère  à  cet  arrangement,  qui  rap- 
pelle celui  d'O  dolce  concento,  des  Voitures  ver- 
sées. Ce  petit  ouvrage  a  été  écrit  pour  le  chan- 
teur Martin  et  Mme  Boulanger.  Les  autres  rô- 
les ont  été  chantés  par  Ponchard,  Viscentini, 
Juillet,  Moreau,  Mlles  Desbrosses  et  Leclerc. 

SÉRÉNADE  (la.),  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Donon,  musique  de  M.  Labit, 
chef  de  musique  du  84e  de  ligne,  représentée 
à  Tours  le  24  avril  1860.  Cet  ouvrage  a  été 
bien  accueilli  ;  on  a  remarqué  plusieurs  mor- 
ceaux d'une  bonne  facture.  Il  a  été  chanté 
par  Beckers.  Hervé  et  Mlle  Dumas. 


SÉRÉNADE  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  livret  -de  M.  Edouard  Duprez,  musique 
du  marquis  de  Colbert-Chabannais,  arrangé 
pour  piano  et  orchestré  par  M.  Nicou-Choron, 
représenté  à  l'École  Duprez  en  1870.  On  a 
remarqué  dans  cet  ouvrage  une  jolie  romance 
chantée  par  Valère,  Si  l'on  te  dit  que  les  étoiles. 

*  SÉRÉNADE  (la),  opéra-comique,  pa- 
roles de  M.  Luke  Mac  Haie,  musique  de 
MM.  J.  Batchelor  et  O.  Gaggs,  représenté  au 
PrincessVTheatre  de  Liverpool  en  juin  1888. 

*  SÉRÉNADE  (la),  opéra-comique  en  deux 
actes,  adaptation  lyrique  de  la  comédie  de  Re- 
gnard,  par  M.  Charles  Fourcaulx,  musique  de 
M.  André  Martinet,  représenté  au  Kursaal 
de  Genève  en  juillet  1889 

SERENATA,  opéra  italien,  musique  de  Hei- 
nichen,  représenté  à  Venise  en  1717. 

*  SERENATA  (la),  «  jeu  lyrique  »  en  un 
acte  et  deux  tableaux,  paroles  de  M.  Pepe 
Estremara,  musique  de  M.  Ruperto  Chapi, 
représenté  au  théâtre  Apolo,  de  Madrid,  en 
1881. 

SERGENT  D'OUISTREHAM  (le),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Théo- 
dore Lebreton  et  Georges  Richard,  musique 
de  M.  Camille  Caron,  représenté  à  Rouen  le 
18  mars  1863. 

*  SERGENT  DU  GUET  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Gabriel  Prévost,  musique 
de  M.  Charles  du  Grosriez,  représentée  aux 
Bouffes- du -Nord  le  7  juin  1877. 

*  SERGENT-MAJOR  (le),  opéra-comique 
allemand,  paroles  de  M.  J.  Bartz,  musique  de 
M.  H.  Rockstroch,  représenté  au  club  alle- 
mand de  Moscou  en  juin  1888. 

*  SÉRIE  2040,  No  89,  opéra-comique, pa- 
roles de  M.  Joseph  Philipp,  musique  de 
M.  G.  Schiemme,  représenté  à  Rudolfsheim 
en  août  1888. 

*  SERIN  bleu  (le),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Péricaud  et  Delormel,  musi- 
que de  M.  Collin,  représentée  au  concert  de 
l'Eldorado  le  19  mars  1892. 

SERMENT  (le),  drame  lyrique,  musique 
de  Nidecki,  représenté  à  Vienne  vers  1830. 

SERMENT  (|LE)  OU  LES  FAUX  MON- 
NAYEURS,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Scribe  et  Mazères,  musique  de  M.  Auber, 
représenté  à  l'Académie  royale  de  musique 


SERP 


SERV 


1021 


le  1er  octobre  1832.  Un  aubergiste  de  village 
préfère  pour  gendre  un  inconnu,  un  brigand 
chef  de  faux  monnayeurs,  à  un  jeune  fermier 
qui  est  aimé  de  sa  fille.  Diverses  circonstan- 
ces le  tirent  à  temps  de  son  erreur.  Un  si 
mince  sujet  aurait  pu  fournir  matière  à  un 
petit  opéra -comique;  car  les  proportions 
de  notre  première  scène  lyrique,  déjà  trop 
vastes  pour  le  livret  du  Philtre,  le  parurent 
bien  davantage  pour  celui  du  Serment.  Cet 
opéra  ne  réussit  pas.  Cependant  on  l'a  sou- 
vent représenté,  du  moins  en  partie.  La  mu- 
sique fourmille  de  détails  ingénieux,  et  l'or- 
chestration est  finement  travaillée.  Il  en  est 
resté  un  beau  chœur  pour  voix  d'hommes, 
un  air  de  basse  chanté  par  Dérivis  :  Le  bel 
état  que  celui  d'aubergiste,  et  un  air  de  so- 
prano :  Dès  l'enfance  les  mêmes  chaînes,  dans 
lequel  se  trouvent  accumulées  comme  à  plai- 
sir les  difficultés  les  plus  ardues  de  l'art  du 
chant.  C'était  l'air  de  triomphe  de  Mme  rja- 
moreau.  Il  a  été  longtemps  le  morceau  de 
concours  le  plus  redouté  des  jeunes  vir- 
tuoses. 

*  SERMENT  (le),  opéra,  musique  de 
M.  Reich,  représenté  au  théâtre  Kroll, 
de  Berlin,  en  janvier  1893,  sous  la  direction 
de  l'auteur  à  la  tête  de  l'orchestre,  avec 
Mmes  Gadski  etTornschick,  MM.  Moers  et  Ber- 
tram  pour  interprètes. 

*  SERMENT  D'AMOUR,  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Maurice  Ordonneau,  mu- 
sique de  M.  Edmond  Audran,  représentée  au 
théâtre  des  Nouveautés  le  19  janvier  1886, 
jouée  par  MM.  Berthelier,  Morlet,  Albert 
Brasseur,  Charvet,  Mlles  Marguerite  Ugalde, 
Juliette  Darcourt,  Lantelme  et  Bevalet. 

*SERMONDO  IL  GENEROSO,  opéra  sérieux 
italien,  musique  d'A.  Rovira,  représenté  sur 
le  théâtre  principal  de  Barcelone  le  6  février 
1839. 

SERPENT  À  PLUMES  (le),  opérette-bouffe 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Cnam,  musique  de 
M.  Léo  Delibes ,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  16  décembre  1864. 

SERPILLA  E  BAJOCCO  ovvero  IL 
MARITO  GIOCATORE,  E  LA  MOGLIA  BA- 
CHETONA  (le  Mari  joueur  et  laFemme  bi- 
gote ) ,  intermède  comique  en  trois  actes , 
représenté  sur  le  tbéâtre  de  Lucio  Pa- 
pirio  à  Bruxelles  en  1728,  et  à  Paris  sur 
celui  de  l'Académie  royale  de  musique  le 
mardi  7  juin  1729.  Le  rôle  de  Serpilla  fut 
chanté  d'abord  par  M'ie  Rose  Ungarelli,  puis 


en  1752  par  Mlle  Tonelli.  On  ne  nous  a  pas 
transmis  les  noms  des  auteurs  de  cet  opéra 
italien.  Le  succès  qu'il  obtint  prépara  l'espèce 
de  révolution  qui  s'opéra  quelques  années 
plus  tard  dans  le  caractère  des  œuvres  lyri- 
ques. Dominique  et  Romagnési  en  firent  une 
parodie  moitié  en  français,  moitié  en  italien 
dont  la  musique  fut  composée  par  Mouret, 
et  le  Mercure  de  France  (juillet  1729, 
p.  1639),  en  fait  l'éloge;  le  rédacteur  men- 
tionne la  chaconne  comique  et  un  air  italien 
pour  soprano,  avec  accompagnement  de 
trompette.  Les  oreilles  du  Mercure  ne  pa- 
raissent pas  avoir  été  bien  délicates,  si  on 
en  juge  par  sa  critique. 

SERPILLO  et  MÉLISSE,  opéra  italien, 
musique  de  Gebel  (Georges),  représenté  à 
Dresde  vers  1740. 

*  SERRAGGIO  deputato,  comédie  musi- 
cale en  trois  actes,  en  dialecte  napolitain, 
paroles  de  M.  Paolillo,  musique  de  divers 
compositeurs,  représentée  au  théâtre  Par- 
thénope  de  Naples  en  janvier  1893. 

serrurier  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Quêtant,  musique  de  Kohault, 
représenté  à  la  Comédie-Italienne  le  20  dé- 
cembre 1764. 

serrurier  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Hoszisky,  représenté  au 
théâtre  de  Rheinsberg  vers  1791. 

SERSE  (Xerxès),  opéra  italien,  livret  de 
Niccolô  Minato,  musique  de  Cavalli,  repré- 
senté sur  le  théâtre  des  Saints-Jean-et-Paul, 
à  Venise,  en  1654,  puis  à  Bologne  en  1657,  et 
à  Vérone  en  1665. 

SERSE,  opéra  italien,  musique  de  Bonon- 
cini,  représenté  à  Rome  en  1694. 

*  SERVA  ASTUTA  (la),  opéra-bouffe,  mu- 
sique de  Cocchi  et  Errichelli,  représenté  à 
Naples,  sur  le  théâtre  des  Fiorentini,  en  1753. 

SERVA  ASTUTA  (la)  [la  Servante  rusée], 
opéra  italien,  musique  de  Tozzi,  représenté 
à  Munich  en  1785. 

*  SERVA  BACCHETTONA  (la),  opéra-bouffe, 
paroles  d'Antonio  Palomma,  musique  de  Gio- 
acchino  Cocchi,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  des  Fiorentini,  en  1749. 

SERVA  BIZARRA  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  P.  -  C.  Guglielmi ,  représenté  au 
théâtre  Nuovo  de  Naples  en  1790. 

SERVA  ET  LUSSARO  (la)  [la  Servante  et 


1022 


SERV 


SERV 


le  hussard],  opéra  italien,  musique  de  Ricci 
(Louis),  représenté  à  Milan  en  1836. 

SERV  A  IN  CONTESA  (la)  [la  Servante  en 
colère],  musique  de  Bondineri,  représenté  à 
Florence  en  1784. 

SERVA  INNAMORATA  (la)  [la  Servante 
amoureuse],  opéra  italien,  musique  de  P.  Gu- 
glielmi,  représenté  en  Italie  en  1778. 

SERVA  NOBILE  (la)  [la  Servante  noble], 
opéra  italien,  musique  de  Anglesi,  repré- 
senté à  Florence  en  1629. 

SERVA  ONORATA  (la.)  [la  Servante  dans 
les  honneurs],  opéra  italien,  musique  de  Pic- 
cinni,  représenté  àNaples  en  1792. 

SERVA  PADRONA  (la)  [la  Servante  mai- 
tresse],  opéra  italien  en  deux  actes,  livret  du 
docteur  Jacopo-Angiolo  Nelli,  musique  de 
Pergolèse,  représenté  àNaples  sur  le  théâtre 
de  San-Bartolomeo  en  1733,  et  à  Paris,  pour 
la  première  fois,  sur  le  Théâtre-Italien  le 
mardi  4  octobre  1746.  Le  compositeur  n'avait 
pas  vingt  et  un  ans  révolus  lorsqu'il  écrivit  ce 
chef-d'œuvre.  Quoiqu'il  n'y  ait  dans  la  pièce 
que  deux  acteurs  chantants  et  un  personnage 
muet,  c'est-à-dire  un  vieillard  dominé  par  sa 
servante  et  un  valet  travesti  en  matamore, 
l'intérêt  ne  faiblit  pas  un  instant,  grâce  à 
la  vérité  de  l'expression  musicale,  à  l'élé- 
gance et  à  la  vivacité  du  dialogue.  Un  sim- 
ple quatuor  accompagne  ce  duo  qui  dure  plus 
d'une  heure.  Le  Mercure  de  France  (octobre 
1746,  p.  160-162),  rapporte  que  la  Serva  pa- 
drona  avait  déjà  été  représentée  sur  le  théâ- 
tre de  l'Académie  royale  de  musique  en  1729, 
par  des  acteurs  bouffons  que  le  prince  de  Ca- 
rignan  avait  fait  venir  exprès  d'Italie.  Il  est 
invraisemblable  que  le  chef-d'œuvre  de  Per- 
golèse, celui  qui  a  établi  sa  réputation,  ait 
été  accidentellement  joué  en  France  avant 
de  l'être  dans  son  pays.  Le  rédacteur  du 
Mercure  aura  confondu  la  Serpina  de  Pergo- 
lèse avec  Serpilla  e  Bajocco  ossia  il  Giocatore, 
opéra  italien  en  trois  actes,  représenté  effec- 
tivement à  l'Académie  de  musique  le  7  juin 
1729. 

Une  troupe  italienne ,  appelée  à  Paris, 
inaugura  ses  représentations  sur  la  scène  de 
l'Opéra  le  2  août  1752,  par  la  Serva  padrona. 
Ce  fut  le  signal  d'une  réaction  contre  la  mu- 
sique française,  dont  Lulli  et  Rameau  étaient 
encore  les  représentants.  Le  Coin  du  roi  sou- 
tenait l'honneur  national  ;  le  coin  de  la  reine, 
c'est-à-dire  le  parti  qui  se  groupait  au  théâ- 
tre-sous  la  loge  de  la  reine,  tenait  pour  les 


Italiens.  L'œuvre  de  Pergolèse  eut  un  succès 
immense,  interprétée  par  Anna  Tonelli,  qui 
chantait  le  rôle  de  Serpina.  Baurans  en  fit 
une  traduction  en  vers  qui  fut  représentée 
au  Théâtre-Italien  sous  le  titre  de  la  Servante 
maîtresse  le  14  août  1754,  et  chantée  par  Ro- 
chard  et  Mn»e  Favart.  Elle  eut  cent  cinquante 
représentations  consécutives.  C'est  cette  tra- 
duction qui  a  été  donnée  le  13  août  1862  à 
l'Opéra- Comique  pour  les  débuts  remarqua- 
bles de  Mme  Galli-Marié.  A  cette  occasion, 
M.  Gevaert  avait  retouché  et  corsé  l'orches- 
tration de  Pergolèse,  que  les  coutumes  mo- 
dernes auraient  fait  paraître  un  peu  maigre. 

SERVA  PADRONA  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Abos,  représenté  à  Naples  vers  1744. 

SERVA  PADRONA  (la),  opéra  italien,  li- 
vret imité  de  la  pièce  de  Nelli,  c'est-à-dire 
de  celui  de  la  Serva  padrona,  de  Pergolèse, 
musique  de  Paisiello,  représenté  à  Saint- 
Pétersbourg  vers  1776.  Cet  ouvrage  a  beau- 
coup de  mérite.  L'orchestration,  bien  plus 
travaillée  que  celle  de  la  partition  de  son 
prédécesseur,  produit  cependant  moins  d'ef- 
fet. Mais,  en  revanche,  l'air  que  chante  Ser- 
pina au  commencement  du  deuxième  acte 
est  délicieux.  C'est  un  andantino  qui  n'est 
pas  dans  le  caractère  général  de  l'œuvre, 
mais  dont  la  mélodie  est  charmante  de  grâce 
et  de  délicatesse.  Mme  Krauss  l'a  chanté  avec 
talent  aux  Italiens. 

*  SERVA  riconoscente  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  d'Antonio-Leal  Moreira,  repré- 
senté au  théâtre  San  Carlos  de  Lisbonne  en 

1798. 

SERVA  RIVALE  (la)  [la  Servante  rivale], 
opéra  italien,  musique  de  Traetta,  représenté 
à  Venise  en  1767. 

SERVA  SCALTRA  (la)  [la  Servante  rusée], 
opéra  italien,  musique  de  Scarlatti  (Joseph), 
représenté  à  Vienne  en  1759. 

SERVA  SCALTRA  (la)  [la  Servante  rusée], 
opéra  allemand,  musique  de  Seydelmann,  re- 
présenté à  Dresde  vers  1791. 

SERVANTE  À  NICOLAS  (la),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Nérée  Desarbres  et 
Nuitter,  musique  de  M.  Erlanger,  représen- 
tée aux  Bouffes-Parisiens  le  11  mars  1861. 
Le  livret  offre  des  scènes  intéressantes.  On 
a.  applaudi  un  très  joli  trio  de  femmes. 
Mlle  Chabert  a  parfaitement  chanté  le  rôle 
de  Berthe,  la  servante. 


SESO 


SFOR 


1023 


*  SERVANTE  DE  RAMPONNEAU  (la), 
opéra-comique  en  deux  actes,  paroles  de 
M.  Rodembourg,  musique  de  M.  Carman,  re- 
présenté à  l'Opéra-Populaire  (théâtre  du  Châ- 
teau-d'Eau)  le  13  août  1886. 

*  SERVANTE  JUSTIFIÉE  (la),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Favart,  musique 
de  Moulinghem,  représenté  à  Fontainebleau, 
devant  le  roi,  sur  le  théâtre  de  la  Cour,  le 
9  octobre  1773.  Moulinghem  était  l'époux 
d'une  femme  charmante,  Mme  Louise  Mou- 
linghem, qui  pendant  dix  ans,  de  1770  à  1780, 
fut  l'une  des  actrices  les  plus  aimées  de  la 
Comédie-Italienne  et  qui  mourut  à  la  fleur  de 
l'âge.  Elle  avait  une  fille,  claveciniste  dis- 
tinguée, qui  obtint  des  succès  au  Concert 
spirituel. 

*  SERVICE  D'AMI  (un),  opérette  en  un 
acte,  musique  d'Edmond  Hocmelle,  organiste 
et  compositeur  aveugle,  représentée  à  Paris, 
dans  un  concert,  en  1864. 

SERVIO  TULLIO,  opéra  italien  en  trois 
actes,  livret  de  Ventura  Terzago,  musique 
de  Steffani,  représenté  pour  le  mariage  de 
l'électeur  Maximilien-Emmanuel  avec  l'ar- 
chiduchesse Marie-Antoinette  d'Autriche,  en 

1685. 

SERVO  ASTUTTO  (il)  [le  Valet  rusé],  opéra 
italien,  musique  de  Prota  (Jean),  représenté 
à  Naples  vers  1820. 

SERVO  PADRONE  (il)  [le  Valet  maître], 
opéra  italien,  musique  de  Schuster,  repré- 
senté à  Dresde  en  1793. 

SERVO  padrone  (il)  ,  opéra,  musique  de 
Piccinni,  représenté  à  Venise  en  1793. 

SERVO  PADRONE  (il),  opéra  buffa,  musi- 
que de  Pavesi,  représenté  à  Bologne  en  1 809. 

SERVO  padrone  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Generali ,  représenté  à  Turin  en 
18M. 

SERVO  TRAPPOLIERE  (il)  [le  Valet  fourbe], 
opéra  italien,  musique  de  Cercia,  représenté 
à  Naples  vers  1795. 

SESOSTRATE,  opéra  italien,  musique  de 
J.-A.-P.  Hasse,  représenté  au  théâtre  Royal 
de  Naples  en  1726. 

SESOSTRI,  opéra  italien,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  Terradeglias,  représenté  à 
Rome  en  1751. 

SESOSTRI,  opéra  italien,  livret  d'Apostolo 


Zeno,  musique  de  Galuppi,  représenté  à 
Venise  en  1757. 

SESOSTRI,  opéra  italien,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  P.  Guglielmi,  représenté 
à  Venise  en  1767. 

SESOSTRI,  opéra  italien,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  Andreozzi,  représenté  au 
théâtre  Saint-Charles,  à  Naples,  en  1789. 

SESOSTRI,  opéra  en  trois  actes ,  livret 
d'Apostolo  Zeno,  musique  de  Basilieri,  re- 
présenté au  petit  théâtre  Contavalli  en  1842. 

SESOSTRI,  rè  Di  EGITTO,  opéra  italien, 
livret  d'Apostolo  Zeno,  musique  de  Gaspa- 
rini  (Francesco),  représenté  sur  le  théâtre  de 
San-Cassiano,  à  Venise,  en  1710,  et  à  Bologne 
en  1719. 

SESTO  TARQUINIO,  opéra  italien,  livret 
de  Badoaro,  musique  de  Tommasi,  représenté 
sur  le  théâtre  de  San-Salvatore,  à  Venise, 
en  1678. 

*  SETÉ  CASTELLOS  DO  DIABO  (os),  opéra- 
féerie  en  trois  actes,  musique  de  M.  Fran- 
cisco de  Freitas  Gazul,  représenté  à  Lisbonne, 
sur  le  théâtre  de  la  Rua  dos  Condes. 

SETHOS,  £!GYPTI  REX,  drame  latin,  mu- 
sique d'Eberlin.  Cette  partition  a  été  exécu- 
tée par  les  étudiants  du  couvent  des  béné- 
dictins de  Salzbourg  les  30  août  et  îer  sep- 
tembre 1758. 

SETTE  GALANTI  (i)  [les  Sept  galants], 
opéra-bouffe  italien  en  trois  actes,  musique 
de  Reichardt,  représenté  à  Postdam  en  1775. 

*SÉVILLANE  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Ed.  Guinand,  musique  de 
MUe  Cécile  Chaminade,  exécuté  dans  un 
salon  en  février  1882. 

SFORTUNATO  (lo)  [le  Malheureux],  co- 
médie pastorale  de  Agostino  Argenti,  gen- 
tilhomme de  Ferrare,  musique  de  Délia  Viola, 
représenté  à  Ferrare  en  1568. 

SFORZI  D'AMBIZIONE  E  D'AMORE  (li) 
[les  Efforts  de  l'ambition  et  de  l'amour],  opéra 
italien,  livret  de  Lucchini,  musique  de  Porta 
(Jean),  représenté  sur  le  théâtre  du  San- 
Mosè,  à  Venise  en  1724. 

SFORZI  DEL  DESIDERIO  (gli)  [les  Efforts' 
du  Désir],  opéra  italien,  livret  de  Francesco 
Perni,  musique  de  don  Andréa  Mattioli,  re- 
présenté à  Ferrare  en  1666. 


1024 


SHÉR 


SIBI 


*  SHAMUS  O'BRIEN,  opéra-comique,  livret 
tiré  par  M.  G.-H.  Jessop  d'une  ballade  de 
J.  Sheridan  Le  Fanu.  musique  de  M.  Villiers 
Stanford,  représenté  à  l'Opéra- Comique  de 
Londres  en  février  1896. 

SHEPHERD'S  ARTIFICE  (the)  [la  Buse  du 
berget-],  opéra  pastoral  anglais,  musique  de 
Dibdin,  représenté  à  Covent-Garden  de  Lon- 
dres, en  1762. 

SHEPHERD'S  LOTTERY  (the)  [la  Loterie 
du  berger],  musique  de  Boyce,  représenté  sur 
le  théâtre  de  Drury-Lane,  à  Londres,  en  1752. 

SHÉRIF  (le),  opéra-comique  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  M.  Scribe,  musique  d'Halévy, 
représenté  à  l'Opéra-Comique  le  2  septembre 
1839.  L'idée  du  livret  a  été  empruntée  à  une 
nouvelle  de  Balzac.  Le  shérif  Turner  est  un 
magistrat  vigilant  qui  protège  la  cité  de  Lon- 
dres contre  les  malfaiteurs  et  semble  ne 
pouvoir  en  préserver  sa  maison.  Chaque  jour 
il  constate  la  disparition  de  quelque  objet 
précieux.  Aussi  soupçonne-t-il  tous  ceux  qui 
franchissent  le  seuil  de  son  logis  :  il  va  jus- 
qu'à faire  arrêter  son  futur  gendre.  Sa  fille, 
de  son  côté,  ne  peut  se  défendre  de  soup- 
çonner le  jeune  marin  Edgar,  qu'elle  aime. 
Tout  s'explique  :  le  shérif  est  somnambule, 
et  il  est  lui-même  le  voleur  mystérieux  qui 
depuis  si  longtemps  trompe  sa  vigilance. 
Quoique  la  partition  du  Shérif  ait  été  con- 
sidérée en  1839  comme  une  œuvre  d'éclec- 
tisme musical  et  qu'en  somme  elle  ait  été 
peu  goûtée  du  public ,  on  peut  présumer 
qu'elle  serait  mieux  comprise  aujourd'hui; 
car  les  compositeurs  qui  ont  eu  de  grands  ou- 
vrages joués  pendant  longtemps  comme 
M.  Halévy,  finissent  par  influencer  le  goût 
lu  public  et  lui  faire  admettre  les  formes 
particulières  de  leur  style,  qui  en  premier 
lieu  n'avaient  pas  été  comprises.  Il  est  con- 
stant qu'Halévy,  dans  ses  opéras  des  Treize, 
de  l'Eclair  et  du  Shérif,  a  fait  preuve  d'une 
puissante  originalité,  et  l'ouverture  de  ce 
dernier  ouvrage  montre  que  non  seulement 
il  a  cherché  à  faire  parler  à  l'harmonie  un 
langage  plus  dramatique,  mais  encore  que  la 
symphonie  des  instruments  a  été  traitée  par 
lui  dans  le  même  esprit  d'investigation  har- 
die et  souvent  heureuse  dans  ses  effets.  Nous 
signalerons  la  ballade  chantée  par  Roger  : 
Enfant  de  l'Angleterre ,  avec  le  refrain  du 
chœur  -.l'Océan  est  à  nous;  l'air  chanté  par 
Mme  Damoreau  :  Ah!  qu'une  cuisinière,  qui 
est  fort  difficile  d'intonation ,  mais  rich6 
en  saillies  comiques  ;  le  quatuor  du  premier 
acte  ;  la  romance  de  soprano  :  Je  vois  encore 


la  vague,  chantée  par  MUe  Rossi,  et  le  trio  : 
Mais  ce  jeune  marin.  Moreau-Sainti  et  Henri 
ont  chanté  les  rôles  de  l'Irlandais  et  du 
shérif. 

SHIPWRECK,  opéra-comique  anglais,  mu- 
sique de  Samuel  Arnold,  représenté  sur  le 
théâtre  de  Drury-Lane,  à  Londres,  en  1796. 

*  SHOP  GIRL  (the)  [la  Demoiselle  de  ma- 
gasin], opérette,  paroles  de  M.  Dam,  musique 
de  M.  Yvan  Caryl,  représentée  au  Gaity- 
Theatre  de  Londres  en  novembre  1894.  Ce 
petit  ouvrage  a  été  joué  ensuite  à  l'Olympia, 
à  Paris,  avec  paroles  françaises  de  M.  Mau- 
rice Ordonneau,  en  1896. 

SI  E  NO  (Oui  et  Non),  opérette  italienne, 
musique  de  Panico ,  représentée  au  teatro 
Nuovo  de  Naples  en  juin  1875. 

SI  J'ÉTAIS  ROI,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  Dennery  et  Brésil,  musique 
d'Adam,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  le 
4  septembre  1852  avec  un  très  grand  succès. 
L'œuvre  est  charmante,  et  de  la  meilleure 
veine  d'Adam  ;  elle  brille  par  un  grand 
charme,par  une  grâce  piquante,  par  une  verve 
rare,  et  l'on  y  constate  certaines  inspirations 
d'un  caractère  particulier  qui  dénotent  chez 
l'auteur  des  qualités  de  tendresse  et  de  mélan- 
colie inconnues  à  des  artistes  plus  richement 
doués  que  lui,  et  que,  pour  en  citer  un.  Auber, 
par  exemple,  n'a  jamais  possédées.  C'est  à  ce 
titre  qu'il  faut  signaler,  entre  autres  pages 
charmantes,  la  jolie  romance  de  Zéphoris  : 
J'ignore  son  nom,  sa  naissance...  d'un  carac- 
tère si  touchant,  et  les  couplets  du  roi  :  Dans 
le  sommeil,  l'amour,  je  gage...  qui  sont  vrai- 
ment empreints  d'un  grand  sentiment  poé- 
tique. La  partition  de  Si  j'étais  roi  est  de 
celles  qui  devraient  toujours  être  au  réper- 
toire courant  de  nos  théâtres  lyriques. 

SI  PAGA  O  NON  SI  PAGA ,  opérette  ita- 
lienne, musique  de  F.  Bellini,  représentée  au 
collège  de  la  Visitation,  à  Monaco,  en  janvier 

1877. 

*  SI  US  PLAÇA  per  FORSA,  zarzuela  en 
deux  actes,  musique  d'Antonio  Gordon,  re- 
présentée à  Barcelone  le  n  octobre  1866. 

*  si  YO  fuera  rey,  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  imitées  de  l'opéra  français 
Si  j'étais  roi,  musique  de  José  Inzenga  (avec 
quelques  morceaux  écrits  par  Emilio  Arrieta), 
représentée  à  Madrid  vers  1865. 

SIBILLA  (la),  opéra  italien,  musique  de 
Torrigiani,  représenté  à  Bologne  en  1843. 


SIÈG 


SIÈG 


1025 


SIBYLLE  (la),  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
Harny,  musique  de  Gibert,  représenté  à  la 
Comédie-Italienne,  à  Paris,  le  i«r  octobre 

1758. 

*  SICILIEN   (LE)    OU    L'AMOUR    PEINTRE, 

opéra-comique  en  un  acte,  arrangé  d'après  la 
comédie  de  Molière,  musique  de  Levasseur 
l'aîné,  représenté  en  1780  à  Versailles,  de- 
vant le  roi,  la  reine  et  toute  la  cour. 

*  SICILIEN  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
livret  arrangé  d'après  le  petit  chef-d'œuvre 
de  Molière,  musique  de  Mèzeray,  représenté 
à  Strasbourg  en  1825.  L'auteur  de  la  mu- 
sique de  ce  petit  ouvrage,  qui  devint  plus 
tard  un  des  chefs  d'orchestre  les  plus  fameux 
delà  province  et  qui,  pendant  près  de  qua- 
rante ans,  exerça  ces  fonctions  au  Grand- 
Théâtre  de  Bordeaux,  était  alors  à  peine  âgé 
de  quinze  ans. 

sicilien  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  M.  Joncières,  représenté  à  l'Ecole 
lyrique  de  la  rue  de  la  Tour-d'Auvergne  en 
décembre  1859. 

sidonio,  opéra  italien,  livret  de  Pariati, 
musique  de  Lotti,  représenté  sur  le  théâtre 
de  San-Cassiano,  à  Venise,  en  1709. 

SIDONIO  E  DORISBE,  opéra  italien  en  trois 
actes,  livret  de  Melosio,  musique  de  Fonte, 
représenté  au  théâtre  San-Mosè,  à  Venise, 
en  1642. 

SIEDEM  RAZY  IEDEN  (Sept  fois  le  même), 
opéra  en  un  acte,  musique  d'Elsner,  repré- 
senté à  Varsovie  en  1804. 

SIEG  DER  SCHŒNHEIT  UBER  DIE  HEL- 

DEN  (der)  [le  Triomphe  de  la  beauté  sur  les 
héros] ,  opéra  allemand,  musique  de  Stricker, 
en  collaboration  avec  Finger  et  Volumier, 
représenté  à  Berlin,  pour  le  mariage  du 
prince  royal  Frédéric-Guillaume  Ier}  en  1706. 

SIEG  DER  TREUE  (  Victoire  de  la  fidélité), 
grand  opéra  héroïque,  musique  de  Woytis- 
sek,  représenté  vers  îsii.  Cet  opéra  a  été 
composé  pour  le  comte  Ferdinand  deKinsky. 

SIÈGE  DE  BANGALORE  (le),  mélodrame, 
musique  de  Mazzinghi ,  représenté  sur  le 
théâtre  de  Covent-Garden,  à  Londres,  vers 
1794. 

SIÈGE  DE  BELGRADE  (le),  opéra-comi- 
que,  musique  de  Storace,  représenté  au  théâ- 
tre de  Drury-Lane  en  1791. 

SIÈGE  DE  BELGRADE  (le),  pièce  caracté- 


ristique, musique  de  Freystaedler,  repré- 
sentée à  Vienne  en  1791. 

SIÈGE  DE  BELGRADE  (le),  opéra,  musique 
de  Becker,  représenté  à  Leipzig  le  21  mai 
1848. 

SIÈGE  DE  CALAIS  (le),  opéra,  musique 
de  M.  Ch.  Hanssens,  représenté  à  Bruxelles 
en  mars  1861. 

SIÈGE  DE  CORINTHE  (le),  tragédie  lyri- 
que en  vers  et  en  trois  actes,  paroles  de  Ba- 
locchi  et  Soumet,  musique  de  Rossini,  repré- 
sentée à  l'Académie  royale  de  musique  le 
9  octobre  1826.  L'illustre  compositeur  venait 
d'obtenir  un  grand  succès  à  Paris.  Son  opéra 
de  circonstance  :  //  viaggio  à  Reims,  composé 
pour  le  sacre  de  Charles  X,  lui  avait  valu  les 
plus  flatteuses  distinctions.  Pressé  de  toutes 
parts  d'écrire  un  ouvrage  pour  la  scène  fran- 
çaise, il  arrangea  sur  un  nouveau  poème  la 
musique  de  son  Maometto,  représenté  à  Na- 
ples  en  1820,  et  il  y  ajouta  d'autres  morceaux, 
notamment  un  bel  air  chanté  par  Mme  Da- 
moreau,  et  la  magnifique  scène  de  la  béné- 
diction des  drapeaux  au  troisième  acte.  Le 
Siège  de  Corinthe  obtint  un  grand  et  légi- 
time succès.  L'air  de  basse  :  Qu'à  ma  voix  la 
victoire  s'arrête,  fait  partie  du  répertoire  de 
tous  les  chanteurs.  Dérivis  et  Dabadie  l'in- 
terprétèrent successivement  avec  distinc- 
tion. Nous  citerons  encore  la  prière  :  L'heure 
fatale  approche,  dont  les  accents  pathétiques 
expriment  au  plus  haut  degré  la  douleur  et 
l'effroi.  Cet  ouvrage  a  été  réduit  en  deux  ac- 
tes en  1844. 

SIÈGE  de  CYTHÈRE  (le),  opéra,  musique 
de  Hoffmeister,  écrit  à  Leipzig  vers  1800. 

SIÈGE  DE  LEYDE  (le),  opéra  en  quatre 
actes  et  en  sept  tableaux,  paroles  de  M.  Hip- 
polyte  Lucas,  musique  de  M.  Adolphe  Vogel, 
représenté  au  théâtre  Royal  de  La  Haye  le 
4  mars  1847.  Le  roi  des  Pays-Bas  avait  indi- 
qué aux  auteurs  ce  sujet  national.  La  dé- 
fense de  Leyde  contre  les  Espagnols,  en  1574, 
est  une  des  plus  belles  pages  de  l'histoire  de 
Hollande.  Le  bourgmestre  Vander  Werf  mon- 
tra un  noble  caractère,  et  sut  par  sa  fermeté 
contenir  des  révoltés  qui,  pressés  par  la  fa- 
mine, voulaient  capituler.  Les  intrigues  de 
Madeleine  Moons  avec  le  général  Valdez  re- 
tardèrent la  ruine  de  la  cité,  et  donnèrent  le 
temps  au  prince  Guillaume  de  faire  ouvrir 
les  digues  de  la  Meuse  et  de  l'Issel  pour  en- 
gloutir sous  les  eaux  le  camp  espagnol.  Ces 
épisodes  ont  fourni  au  poète  et  au  composi- 
teur de  belles  et  fortes  situations.  La  parti- 

Go 


1026 


SIEG 


SIEG 


tion  offre  des  effets  variés  ;  elle  est  pleine  de 
vigueur  et  de  mélodie.  Une  belle  mise  en 
scène  et  une  exécution  convenable  ont  con- 
tribué an  succès.  Les  principaux  artistes 
étaient  :  Diguet,  Allart,  Léon  Fleury,  Didot, 
Mmcs  Bouvard  et  Hillen.  Les  compositions 
de  M.  Vogel  ne  sont  pas  aussi  connues  qu'elles 
méritent  de  l'être.  Quelques-unes  de  ses  mé- 
lodies ont  joui  d  une  grande  vogue,  notam-  . 
ment  celle  de  l'Ange  déchu.  Le  choeur  de  la 
Veillée,  dans  son  opéra  de  la  Moissonneuse, 
est  l'œuvre  d'un  maître  distingué. 

SIÈGE  DE  LEYDE  (le),  drame  lyrique  en 
trois  actes,  musique  de  Mme  Tarbé  des  Sa- 
blons, représenté  à  Florence  sous  le  titre  de 
/  Batavi,  en  juin  1864.  L'auteur  a  été  rappelé 
huit  fois  sur  la  scène.  Il  avait  été  question  de 
jouer  cet  ouvrage  au  Théâtre-Lyrique. 

SIÈGE  DE  LILLE  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Bertin  d'Antilly,  mu- 
sique de  Kreutzer,  représenté  à  Feydeau  le. 
14  novembre  1792. 

*  SIÈGE  DE  LILLE  (le)  OU  LE  BARBIER 
MAES,  opéra-comique  en  deux  tableaux,  pa- 
roles de  Ch.  de  Franciosi,  musique  de 
M.  A.  Delannoy,  représentée  au  Grand- 
Théâtre  de  Lille  le  19  avril  1858.  L'auteur  de 
la  musique  occupait  l'emploi  de  second  chef 
d'orchestre  au  théâtre;  les  deux  rôles  prin- 
cipaux de  l'ouvrage  étaient  tenus  par  M.  et 
M™8  Barbot. 

SIÈGE  DE  SAINT-QUENTIN  (le),  drame, 
musique  de  I.  Hooke,  représenté  sur  le  théâ- 
tre de  Drury-Lane,  à  Londres,  en  1808. 

SIÈGE  DE  THIONVILLE  (le),  opéra  en 
deux  actes,  paroles  de  Saulnier  et  Duthil, 
musique  de  Louis  Jadin,  représenté  à  l'Opéra 
le  2  juin  1793,  et,  quelques  jours  après,  gra- 
tuitement pour  l'amusement  des  sans-culot- 
tes, par  arrêté  de  la  commune  de  Paris,  en 
date  du  19  juin.  Les  principaux  artistes  de 
l'Opéra  étaient  alors  Chéron,  Lays,  Lainez, 
Adrien,  Rousseau,  Mlles  Maillard,  Rousse- 
lois,  Gavaudan.  Pour  la  danse  A.  Vestris, 
Mlles  Saulnier,  Aubry,  Duchemin,  Clotilde, 
Delisle,  Chevigny.  Garât  avait  prudemment 
quitté  la  France  ;  il  y  revint  à  la  fin  de  1794  ; 
Mme  Saint-Huberti  avait  quitté  la  scène  de- 
puis trois  ans. 

C'est  à  l'occasion  du  Siège  de  Thionville  que 
les  noms  des  artistes  figurèrent  pour  la  pre- 
mière fois  en  regard  de  leurs  rôles  dans  le 
Journal  des  spectacles. 

SIEGE  OF  CURZOLA  (the)    [le  Siège  de 


Courzolé],  opéra-comique ,  musique  de  Sa- 
muel Arnold,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Hay-Market,  à  Londres,  en  1786. 

*  SIEGFRIED,  drame  musical  en  trois  actes, 
poème  et  musique  de  Richard  Wagner,  repré- 
senté sur  le  Théâtre-Wagner  de  Bayreuth, 
le  15  août  1876.  Cet  ouvrage  forme  la  troi- 
sième partie  de  la  fameuse  tétralogie  de 
V Anneau  du  Nibelung  ,  il  prend  place  après 
l'Or  du  Rhin  et  la  Valkyrie  et  avant  le  Cré- 
puscule des  Dieux. 

Les  quatre  parties  de  la  tétralogie  se  tien- 
nent étroitement  et  se  succèdent  dans  l'ordre 
naturel  des  faits.  Sentant  parfois  cet  incon- 
vénient, Wagner  n'a  cherché  à  y  échapper 
que  pour  tomber  dans  un  autre  :  c'est-à-dire 
que,  pour  donnei  l'explication  d'un  fait  résul- 
tant d'une  situation  antérieure,  il  lui  est 
arrivé,  comme  dans  la  Valkyrie,  de  se  jeter 
dans  d'interminables,  dans  d'implacables  ré- 
cits destinés  à  faire  connaître  cette  situation. 
Dans  Siegfried,  rien  de  pareil  ;  au  contraire, 
le  spectateur  qui  ne  connaîtrait  ni  l'Or  du 
Rhin  ni  la  Valkyrie  serait  dans  l'impossibilité 
de  comprendre  quoi  que  ce  soit  à  l'action,  si 
toutefois  on  peut  donner  le  nom  d'action  à 
une  affabulation  aussi  pauvre  et  aussi  incon- 
sistante. Un  écrivain  l'a  prouvé  en  traçant 
ainsi,  en  peu  de  mots,  une  analyse  du  poème 
qui  est  vraiment  complète  :  «  Un  jour,  le 
jeune  héros  (Siegfried)  s'empare  des  tronçons 
de  l'épée  brisée  de  Siegmund,  emportés  jadis, 
comme  un  gage  d'espérance,  par  la  malheu- 
reuse Sieglinde,  et  il  se  forge  l'arme  qui  lui 
donnera  la  victoire.  Voilà  tout  le  premier 
acte.  —  Il  tue  le  dragon  Fafner  et  aussi  le 
nain  Mime,  qui  avait  essayé  de  l'empoisonner 
pour  s'approprier  plus  sûrement  l'anneau 
fatidique.  Voilà  le  second.  —  Guidé  par  un 
oiseau  merveilleux,  il  franchit  la  muraille  de 
feu  élevée  par  le  dieu  Loge,  réveille  Brune- 
hilde,  la  délivre  et  se  fait  aimer  d'elle.  Voilà 
le  troisième.  » 

Or,  il  faut  se  rappeler  que,  dans  l'Or  du 
Rhin,  le  fameux  anneau  d'or,  qui  doit  rendre 
son  maître  invincible,  est  devenu,  en  dépit 
de  Wotan,  le  dieu  suprême,  la  proie  du  géant 
Fafner,  qui  ici  se  transforme  en  dragon  pour 
effrayer  les  amateurs.  Il  faut  se  rappeler 
encore  que  dans  la  Valkyrie,  Wotan  a  con- 
damné sa  fille  Brunehilde  à  demeurer  endor- 
mie sur  un  rocher,  entourée  de  flammes, 
jusqu'à  ce  qu'un  homme,  inaccessible  à  la 
peur,  se  jette  à  travers  ces  flammes  pour 
s'approcher  d'elle  et  la  délivrer. 

Cet  homme,  ce  héros,  ce  sera  Siegfried, 
le  fils  à  la  fois  posthume  et  incestueux  de 


SIEG 


SIEG 


1027 


Siegmunâ  (on  sait  que  ce  n'est  pas  par  la 
moralité  que  brillent  les  drames  de  Wagner), 
dont  la  naissance  a  coûté  la  vie  à  sa  mère, 
Sieglinde,  morte  en  lui  donnant  le  jour.  Sieg- 
fried a  été,  on  ne  sait  comment,  recueilli 
par  le  nain  Mime,  dont  le  désintéressement 
n'est  d'ailleurs  qu'apparent,  car  il  compte 
sur  lui  pour  ravir  à  Fafner  l'anneau  magique 
que  détient  ce  dernier.  Grandi  dans  la  soli- 
tude de  la  forêt,  inaccessible  à  la  crainte  et 
doué  d'une  force  prodigieuse,  Siegfried,  un 
jour,  a  vu  son  image  dans  l'eau  limpide  d'un 
ruisseau,  et  il  a  compris  qu'un  colosse  comme 
lui  ne  pouvait  être  l'enfant  d'un  avorton 
comme  Mime.  Il  demande  donc  et  obtient  de 
celui-ci  le  secret  de  sa  naissance.  Puis,  comme 
Mime  a  appris  de  Wotan  que  c'est  Siegfried 
qui  doit  tuer  le  dragon  Fafner,  qu'il  doit  le 
tuer  avec  l'épée  brisée  de  Siegmund  qui  doit 
être  reforgée,  et  que  cette  épée  ne  peut  être 
reforgée  que  par  un  homme  qui  n'a  jamais 
connu  la  peur,  ledit  Mime  reste  pétrifié  en 
voyant  Siegfried  rapprocher  les  tronçons  de 
l'épée,  les  souder  ensemble,  et  s'y  prendre 
de  telle  façon  et  la  rendre  si  solide  que,  d'un 
seul  coup  de  l'arme,  il  brise  l'enclume  sur 
laquelle  il  l'a  travaillée.  Le  nain  rumine  alors 
son  projet  :  Siegfried  tuera  le  dragon,  et, 
lorsque  après  le  combat,  altéré  parla  fatigue, 
il  voudra  boire,  Mime  lui  présentera  un  breu- 
vage empoisonné,  après  quoi  il  lui  ravira 
sans  peine  et  l'épée  qu'il  aura  refaite  et  l'an- 
neau conquis  sur  le  monstre. 

Au  deuxième  acte,  nous  sommes  dans  la 
forêt,  d'où  l'on  aperçoit  la  caverne  qui  sert 
de  résidence  au  dragon  Fafner,  lequel  ronfle 
d'une  façon  terrible.  Arrive  Siegfried,  suivi 
de  Mime,  qui  lui  apprend  de  quelle  façon  il 
doit  l'attaquer.  Puis,  resté  seul,  Siegfried 
devient  rêveur,  s'étend  sur  le  gazon,  songe 
à  sa  mère,  qu'il  n'a  pas  connue,  se  laisse  aller 
à  des  pensées  mélancoliques  et,  comme  pour 
se  distraire,  taille  un  roseau  dont  il  s'exerce 
à  tirer  des  sons  plus  ou  moins  harmonieux. 
Soudain,  se  rappelant  le  devoir  qu'il  a  assumé, 
il  échappe  à  sa  rêverie  et  sonne  avec  son  cor 
une  fanfare  brillante  qui  réveille  le  dragon. 
Bientôt  il  plonge  son  épée  dans  la  gorge  du 
monstre,  qui  meurt  dans  une  horrible  convul- 
sion. Cet  exploit  le  rend  le  maître  désormais 
et  (nous  sommes  dans  le  domaine  de  la  féerie) 
lui  donne  la  faculté  de  comprendre  le  langage 
des  oiseaux  !  L'un  d'eux  chante  à  son  oreille, 
et  il  saisit  toutes  les  nuances  de  son  chant. 
Mime  survient,  qui  veut  mettre  à  exécution 
le  projet  qu'il  a  formé  et  présente  à  Siegfried 
le  breuvage  auquel  il  a  mêlé  du  poison.  Mais 


celui-ci,  prévenu  par  la  voix  de  l'oiseau, 
étend  le  nain  mort  à  ses  pieds.  Puis,  Siegfried 
apprend  de  l'oiseau  qu'à  la  cime  d'un  rocher 
se  trouve,  plongée  dans  le  sommeil,  une 
femme  admirablement  belle,  qu'il  lui  faut 
franchir,  pour  l'approcher,  un  cercle  de  feu, 
et  qu'alors  cette  femme,  qui  n'est  autre  que 
Brunehilde,  lui  appartiendra,  à  lui  qui  n'a 
jamais  connu  la  peur.  Et  Siegfried  se  met  en 
marche,  guidé  par  l'oiseau. 

On  devine  que  le  troisième  acte,  à  part 
quelques  incidents  secondaires,  se  concentre 
tout  entier  dans  l'arrivée  de  Siegfried  sur  le 
rocher,  d'où  il  écarte  Wotan,  qui  veut  l'arrê- 
ter, dans  son  récit  mâle  à  la  vue  de  la  mer 
de  feu  qu'il  doit  traverser,  et  dans  son  duo 
superbe  et  passionné  avec  Brunehilde  lorsque, 
au  mépris  du  danger,  il  est  parvenu  jusqu'à 
elle,  l'a  délivrée  et  s'est  fait  connaître. 

Tout  cela  est  puéril  au  point  de  vue  de 
l'invention  dramatique,  sans  intérêt  et  sans 
action,  mais  non  sans  couleur  et  sans  con- 
trastes, contrastes  dont  le  musicien  a  fait  son 
profit,  comme  on  peut  le  penser,  et  dont  il  a 
tiré  souvent  un  parti  magnifique.  Revêtu  de 
son  merveilleux  manteau  d'harmonie,  ce 
drame  enfantin  semble  quelque  chose  et  fait 
presque  figure,  alors  que,  réduit  à  ses  seules 
ressources,  il  paraîtrait  absolument  misé- 
rable. En  fait,  il  se  laisse  écouter  grâce  à  la 
musique,  qui  donne  le  change  sur  son  peu  de 
valeur.  Il  est  certain  que  l'œuvre  du  musicien 
l'emporte  d'une  façon  incomparable  sur  celle 
du  poète.  Si  la  partition  de  Siegfried  est 
inégale,  comme  toutes  celles  de  Wagner, 
manquant  de  mesure  et  de  proportions,  à 
son  habitude,  trop  fertile  en  longueurs  fâ- 
cheuses, elle  n'en  révèle  pas  moins  l'artiste 
puissant  et  génial  qu'était  l'auteur  de  Par- 
sifal,  le  musicien  prodigieux  qui,  s'il  vous 
fatigue  et  vous  excède  parfois,  parfois  aussi 
vous  inonde  d'une  poésie  enchanteresse  ou 
vous  arrache,  par  ses  accents  tumultueux, 
héroïques  ou  passionnés,  des  cris  d'enthou- 
siasme et  d'admiration.  De  faire  une  analyse 
de  cette  partition  de  Siegfried,  je  n'essaierai 
même  pas  :  on  sait  comment,  par  la  forme 
particulière  qu'il  donne  à  sa  musique,  Wa- 
gner échappe  et  se  dérobe  à  l'analyse.  C'est 
seulement  par  l'ensemble,  et  non  par  le  dé. 
tail,  qu'il  faut  apprécier  ses  œuvres. 

Voici  quels  étaient  les  interprètes  de  Sieg- 
fried au  théâtre  de  Bayreuth  :  Siegfried, 
M.  Unger;  Mime,  M.  Schlosser;  Wotan, 
M.  Betz;  Alberich,  M.  Hill;  Fafner,  M.  Rei- 
chenberg  ;  Brunehilde,  Mme  Materna;  Erda, 
Mme  Ja'ïde. 


1028 


SIGI 


SIGN 


siegmar,  opéra  allemand,  musique  de 
C.  Guhr,  représenté  à  Cassel  en  1819. 

SIERR  A-MORENA  (la.)  [la  Sierra-Morena), 
opéra  polonais  en  trois  actes,  musique  de 
Elsner,  représenté  à  Varsovie  en  1811. 

SIFACE,  opéra  italien,  musique  de  Niceolô 
Porpora,  représenté  sur  le  théâtre  de  Saint- 
Jean-Chrysostome,  à  Venise  en  1726. 

SIFACE,  opéra  italien,  musique  de  Vinei, 
représenté  à  Naples  en  1734. 

SIFACE,  opéra  italien,  musique  de  Lio- 
nardo  Léo,  représenté  sur  le  théâtre  Mal- 
vezzi,  à  Bologne,  en  1737. 

SIFACE,  opéra  italien,  musique  de  Gluck, 
représenté  à  Milan  en  1743. 

SIFACE,  opéra  italien,  musique  de  Fis- 
chietti,  représenté  à  Naples  en  1761. 

SIFACE,  opéra,  musique  de  Chrétien  Bach, 
représenté  à  Londres  vers  1771. 

*  siface  E  sofonisba,  opéra  sérieux 
italien,  musique  d'Antonio-Leal  Moreira,  re- 
présenté à  Ajuda  le  5  juillet  1783. 

*  SIFACE,  RE  DI  NUMIDIA,  opéra  sérieux, 
paroles  anonymes,  musique  de  Francesco  Feo, 
représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre  San-Bar- 
tolemeo,  en  1723. 

SIGEBERT,  ROI  D  AUSTRASIE,  opéra-CO- 

mique  en  trois  actes,  paroles  de  Grétry  ne- 
veu, musique  de  Bieysse,  représenté  au  théâ- 
tre des  Jeunes-Elèves  le  4  octobre  1806. 

SIGISBÉ  (le)  ou  le  fat  puni,  opéra-co- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  Marmontel, 
musique  de  Piccini  (Louis),  représenté  à  Fey- 
deau  le  23  février  1804. 

sigismond  ,  opéra  allemand,  musique  de 
Conradi  (Jean-Georges) ,  représenté  à  Ham- 
bourg en  1693. 

sigismondo,  opéra  italien,  livret  de  Fe- 
lice  Romani,  musique  de  Rossini,  représenté 
sur  le  théâtre  de  la  Fenice,  à  Venise,  le 
26  décembre  1814.  Cet  ouvrage  ne  réussit  pas. 
Il  renfermait  cependant  de  beaux  airs  que  le 
compositeur  sut  employer  depuis  dans  d'au- 
tres opéras.  L'échec  qu'il  éprouva  lui  fut  sen- 
sible et  le  détermina  à  accepter  les  proposi- 
tions de  l'imprésario  Barbaja. 

SIGISMONDO  PRIMO  AL  DIADEMA,  opéra 

italien,  livret  de  Giovanni  Grimani,  musique 
de  l'abbé  D.  Pietro  Romolo  Pignata,  repré- 


senté sur  le  théâtre  San-Giovanni  et  San- 
Paolo,  à  Venise,  en  1696. 

SIGISMONDO,  RE  DI  POLONIA  (il), opéra 
italien,  musique  de  Vinci,  représenté  à  Tu- 
rin en  1727. 

*  siglo  que  VIENE  (bl),  zarzuela,  mu- 
sique de  M.  Fernandez  Caballero,  représen- 
tée à  Madrid  en  1876. 

*  signa,  opéra  sérieux  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  Frédéric  Cowen,  compositeur  an- 
glais, écrit  sur  un  livret  anglais  de  MM.  Bec- 
kett  et  Rudal,  traduit  par  M.  Mazzucato, 
représenté  au  théâtre  Dal  Verme  de  Milan, 
le  12  novembre  1893.  Cet  ouvrage,  dont  on 
avait  fait  grand  bruit  avant  son  apparition, 
subit  un  échec  éclatant  et  ne  fut  joué  que 
deux  fois,  en  dépit  des  réclamations  du  com- 
positeur, qui  occupe  en  Angleterre  une  situa- 
tion considérable.  Une  polémique  assez  acerbe 
s'établit  à  ce  sujet  dans  les  journaux  italiens 
entre  l'auteur  et  M.  Edouard  Sonzogno,  le 
grand  éditeur  de  musique  milanais,  qui, 
comme  directeur  du  théâtre  Dal  Verme,  avait 
donné  l'hospitalité  à  son  œuvre  et  n'était 
nullement  responsable  du  résultat.  M.  Cowen 
ne  fut  pas  plus  heureux  d'ailleurs  en  faisant 
jouer  son  opéra  à  Londres,  au  théâtre  Covent- 
Garden,  dans  son  texte  original,  le  30  juin  1894. 
Bien  que  l'ouvrage  eût  été  réduit  alors  en 
deux  actes,  que  l'interprétation  en  eût  été 
confiée  à  Mme  de  Nuovina,  à  MM.  Ben  Davies, 
Ancona  et  Castelmary,  le  succès  de  Signa 
fut  absolument  négatif,  en  dépit  des  sympa- 
thies des  spectateurs  pour  le  compositeur 
leur  compatriote. 

*  SIGNAL  (le),  opéra  -  comique ,  paroles 
d'Ernest  Bubreuil  et  M.  William  Busnach, 
musique  de  M.  Paul  Puget,  représenté 
à  l'Opéra  -  Comique  le  17  novembre  1886. 
L'auteur  de  cet  ouvrage,  élève  de  Victor 
Massé ,  avait  remporté  le  grand  prix  de 
Rome  en  1873.  Le  Signal  était  joué  par 
Mlle  Simonnet,  MM.  Herbert  et  Soulaeroix. 
M.  Paul  Puget,  à  qui  l'on  doit  un  re- 
cueil d'agréables  mélodies  vocales,  occupe 
aujourd'hui  les  fonctions  de  chef  du  chant  à 
l'Opéra. 

SIGNOR  BARILLI  (  il  ) ,  opéra  -  comique, 
livret  tiré  d'un  vaudeville  joué  au  théâtre  de 
la  Gaîté  ,  musique  de  Dreso  ,  représenté  à 
Bruxelles  dans  le  mois  de  janvier  1838.  Chanté 
par  Thénard,  Renault,  M<nes  Jawureck  et 
Schnetz. 

SIGNOR  DI  PURSOGNAC  (il),  opéra  ita- 


SIGN 


SIGU 


1029 


lien  en  trois  actes,  musique  de  L.-E.  Jadin, 
représenté  au  théâtre  de  Monsieur  (Feydeau) 
le  23  avril  1792. 

SIGNOR  DOTTORE  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Fischietti,  représenté  à  Naples  en 
1758. 

SIGNOR  FAGOTTO  (il)  ,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Nuitter  et  Tréfeu,  mu- 
sique de  M.  Offenbach,  représentée  d'abord  à 
Ems  sur  le  théâtre  du  Kursaal  le  il  janvier 

1863,  puis  aux  Bouffes-Parisiens  en  janvier 

1864.  L'air  le  plus  applaudi  est  celui  du  Si- 
gnor  Fagotto,  dans  lequel  le  musicien  a  imité 
des  cris  d'animaux  et  tous  les  bruits  possi- 
bles. On  peut  encore  citer  le  quatuor  d'en- 
trée :  II  arrive  ;  la  Chanson  de  l'antiquaire  et 
le  sextuor  final,  dont  la  composition  est  at- 
tribuée au  Signor  Fagotto. 

*  SIGNOR  FORMICA,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Keppel,  musique  de 
M.  E.  Schûtt,  représenté  sans  grand  succès  à 
l'Opéra  impérial  de  Vienne  en  novembre  1892. 

*  SIGNOR  LUCIFER,  opéra-comique,  musi- 
que de  M.  Dunack,  représenté  à  Stettin  en 
mars  1884. 

*  SIGNOR  PASCARIELLO  (il),  Opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  Leuven  et 
Brunswick,  musique  d'Henri  Potier,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  24  août  1848. 

*  SIGNOR  PIPINO  (il),  opéra-bouffe,  pa- 
roles d'Almerindo  Spadetta,  musique  de  Vin- 
cenzo  Fioravanti,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  Nuovo,  en  1856. 

*  SIGNORA  vendetta,  opérette,  paroles 
de  M.  Hermann  Hirschel,  musique  de  M.  Gê- 
née, représentée  à  Wiesbaden  en  juin  1892. 

SIGNORE  IN  VIAGGIO  (il)  [le  Seigneur  en 
vvyagé],  opéra  italien,  musique  de  Merca- 
dante,  représenté  vers  1840. 

SIGUNA,  drame  lyrique  allemand,  musique 
de  Conradin  Kreutzer,  représenté  à  Vienne 
en  1824. 

*  SIGURD,  opéra  en  quatre  actes  et  sept  ta- 
bleaux, poème  de  MM.  Camille  du  Locle  et 
Alfred  Blau,  musique  de  M.  Ernest  Reyer, 
représenté  à  l'Opéra  le  12  juin  1885.  Lorsqu'il 
parut  à  notre  Académie  nationale  de  musique, 
le  Sigurd  de  M.  Reyer  était  écrit  depuis  une 
quinzaine  d'années,  et  non  seulement  les  ha- 
bitués en  avaient  pu  connaître  les  fragments 
les  plus  importants,  entre  autres  sa  belle  ou- 


verture, mais  l'ouvrage  avait  fait  ses  preuves 
à  la  scène,  d'abord  au  théâtre  de  la  Monnaie 
de  Bruxelles,  où  il  avait  été  joué  pour  la  pre- 
mière fois  le  7  janvier  1884,  puis  au  théâtre  de 
Covent-Garden,  de  Londres,  et  enfin  à  Lyon, 
ce  qui  fait  que  Paris  n'était  même  pas  la  pre- 
mière ville  française  qui  l'eût  entendu.  Le 
poème  en  est  tiré  de  la  fameuse  légende 
Scandinave  de  YEdda,  dont  "Wagner  s'est  in- 
spiré pour  ses  grandes  œuvres,  de  sorte  que 
nous  y  retrouvons  la  plupart  des  héros  fami- 
liers au  maître  allemand.  Sigurd  nous  pré- 
sente, en  effet,  les  personnages  suivants  : 
Gunther,  roi  des  Burgondes;  Sigurd,  héros 
franc;  Hagen,  guerrier,  compagnon  de  Gun- 
ther; un  prêtre  d'Odin;  Brunehild,  valkyrie 
chassée  du  ciel;  Hilda,  sœur  de  Gunther; 
Uta,  nourrice  d'Hilda. 

Tandis  que  Gunther  rêve  de  nouvelles  con- 
quêtes, sa  sœur  Hilda  ne  songe  qu'au  valeu- 
reux Sigurd,  qui  a  vengé  son  père  et  qui  l'a 
sauvée  elle-même  de  la  captivité  après  la 
défaite  de  celui-ci.  Elle  aime  Sigurd,  qui 
l'ignore,  et  sa  nourrice,  Uta,  lui  promet  de  le 
rendre  amoureux  d'elle,  grâce  à  un  breuvage 
magique  dont  elle  possède  le  secret.  A  ce 
moment  entre  at  des  envoyés  d'Attila,  qui 
viennent  demander  à  Gunther,  pour  leur 
maître,  la  main  de  sa  sœur  Hilda.  Pendant 
les  libations  qui  précèdent  l'accomplissement 
de  leur  mission,  un  barde  chante  la  légende 
de  la  valkyrie  Brunehild,  qu'Odin,  le  dieu 
Scandinave,  tient  endormie  : 

Odin,  de  courroux  transporté, 
Un  jour  chassa  du  ciel  une  vierge  guerrière, 

Qui,  pour  combattre  sur  la  terre. 
Avait  osé  quitter  le  séjour  enchanté. 

La  vierge  prisonnière  et  endormie  sera  le 
prix  du  guerrier  vaillant  qui,  en  dépit  de 
tous  les  dangers  et  de  tous  les  obstacles,  tra- 
versera les  murs  de  flamme  du  palais  où  elle 
est  enfermée,  et  l'arrachera  tout  à  la  fois  au 
sommeil  et  à  la  captivité. 

Transporté  par  ce  chant,  Gunther  forme 
aussitôt  le  projet  de  conquérir  ce  trésor  de 
pureté.  Alors  arrive  Sigurd,  qui,  lui  aussi, 
sait  la  captivité  de  Brunehild,  et,  lui  aussi, 
prétend  la  délivrer.  Mais  Uta  est  là,  qui 
veille  sur  le  bonheur  d'Hilda;  elle  offre  à  Si- 
gurd le  breuvage  magique  qu'elle  a  pré- 
paré, et  Sigurd,  aussitôt  épris  d'Hilda,  ne 
songe  plus  à  délivrer  Brunehild  pour  lui- 
même.  Mais  il  propose  à  Gunther,  qui  accepte, 
d'aller  conquérir  pour  lui  la  princesse  en- 
dormie. 

Après  ce  premier  acte,  qu'on  peut  trouver 
trop  long,   scéniquement  et  musicalement. 


1030 


SIGU 


SIGU 


l'action  se  transporte  en  Islande,  où  le  spec- 
tateur assiste  d'abord,  avant  l'arrivée  de  Si- 
gurd,  à  une  scène  religieuse  qui  rappelle  un 
peu  celle  de  Norma.  La  forêt  où  se  passe 
cette  scène  fait  bientôt  place  à  une  plaine 
désolée.  C'est  là  que  commencent  les  épreuves 
de  Sigurd,  qui  amènent  dans  notre  esprit  le 
souvenir  de  Robert  le  Diable  et  du  fameux 
tableau  des  nonnes  entourant  le  héros.  Il  faut 
constater  toutefois  que  les  danses  des  Valky- 
ries,  des  Nornes,  des  Elfes  et  des  Villis  cher- 
chant à  séduire,  à  déconcerter,  à  décourager 
Sigurd,  forment  un  tableau  charmant.  Mais 
en  dépit' de  leurs  ruses  et  de  leurs  efforts,  en 
dépit  des  flammes  qui  défendent  l'entrée  du 
palais  enchanté,  il  franchit  les  murs  de  ce 
palais,  et,  parvenu  auprès  de  Brunehild, 
l'arrache  à  son  sommeil.  En  l'approchant,  il 
a  dû  seulement  prendre  soin  de  baisser  la 
visière  de  son  casque  et  de  ne  point  faire  en- 
tendre sa  voix,  afin  que  la  valkyrie  ne  puisse 
le  reconnaître  plus  tard.  Une  faut  point  qu'elle 
le  reconnaisse,  afin  qu'elle  puisse  croire  que 
c'est  Gunther  qui  l'a  délivrée,  puisque  c'est 
Gunther  qui  doit  l'épouser.  Sur  un  ordre  de 
Sigurd1,  la  couche  de  Brunehild  se  trans- 
forme en  une  nacelle  qui,  conduite  par  deux 
fées  transformées  en  cygnes,  traverse  la  mer 
pour  aller  rejoindre  Gunther.  Là,  se  trouve 
un  des  plus  beaux  décors  que  l'on  puisse  rêver. 
Le  troisième  acte  est  consacré  aux  fêtes  du 
mariage  de  Brunehild  avec  Gunther,  qu'elle 
croit  son  sauveur.  Le  quatrième,  le  plus  beau 
peut-être  au  point  de  vue  musical,  est  aussi  le 
plus  pathétique.  Quoi  qu'elle  fasse,  Brunehild 
aime  Sigurd,  et  elle  reproche  aux  dieux  de  la 
torturer.  Hilda,  qui  a  deviné  sa  passion,  veut 
l'humilier  en  lui  montrant  à  quel  point  Sigurd 
la  dédaigne,  puisqu'il  lui  a  donné  à  elle,  Hilda, 
la  ceinture  qu'elle  portait  et  dont  elle  lui  a  fait 
présent  lorsqu'il  est  allé  l'arracher  à  la  ven- 
geance d'Odin.  A  cette  vue,  Brunehild  frémit 
de  colère,  et  sa  fureur  se  répand  en  impré- 
cations menaçantes  contre  Hilda  et  contre 
Gunther.  Sigurd,  qui  survient,  échappe  à 
l'influence  du  breuvage  d'Uta,  et,  violemment 
épris  maintenant  de  la  valkyrie,  qui  n'a  pas 
cessé  de  l'aimer,  prétend  l'arracher  à  Gunther 
comme  il  l'a  ravie  à  Odin.  Mais  Gunther,  qu'un 
crime  n'effraie  pas,  fait  traîtreusement  assas- 
siner Sigurd  par  son  ami  Hagen.  Et  tandis 
qu'on  amène  auprès  de  Brunehild  le  héros  mo- 
ribond et  qu'elle-même  tombe  mourante  sur 
son  corps,  Hilda,  que  le  crime  et  la  lâcheté 
de  son  frère  ont  exaspérée,  ordonne  à  Uta  de 
porter  à  Attila  le  bracelet  vengeur,  le  fameux 
bracelet  de  la  légende,  qui  attirera  sur  Gun- 


ther le  châtiment  qu'il  méirte.  Enfin,  dans 
une  éblouissante  apothéose,  on  voit  Sigurd  et 
Brunehild,  ressuscites  et  étroitement  unis, 
s'élever  vers  le  ciel,  vers  le  Walhalla,  où 
Odin,  miséricordieux,  les  attend  pour  leur 
pardonner. 

Tel  qu'il  est,  ce  poème  a  vraiment  inspiré 
M.  Reyer,  et  la  partition  de  Sigurd,  mâle  et 
puissante,  poétique  et  colorée,  est  remar- 
quable à  tous  égards.  Si  l'œuvre  est  com- 
plexe, touffue  —  un  peu  trop  touffue  —  elle 
abonde  du  moins  en  beautés  de  divers  genres. 
Le  premier  acte,  à  mon  sens,  est  trop  long, 
et  il  supporterait  de  larges  coupures,  surtout 
dans  sa  première  moitié  ;  mais  l'entrée  de  Si- 
gurd est  superbe,  avec  son  éclat  de  trompettes, 
et  toute  la  scène  qu'elle  amène,  scène  puis- 
sante et  d'une  déclamation  vraiment  héroïque, 
ne  pouvait  être  écrite  que  par  un  grand  ar- 
tiste. Tout  le  tableau  religieux  du  sacrifice, 
au  commencement  du  second  acte,  est  d'une 
inspiration  pleine  de  grandeur  et  d'un  effet 
saisissant.  Le  contraste  est  frappant  entre  ce 
tableau  et  le  suivant,  où  Sigurd  se  trouve  aux 
prises  avec  les  esprits  qui  veulent  l'empêcher 
de  pénétrer  jusqu'à  la  valkyrie.  Après  une 
mélodie  délicieuse  et  d'un  sentiment  poétique 
très  intense  chantée  par  le  héros,  vient  l'é- 
pisode fantastique  de  sa  lutte  avec  les  génies. 
On  pense  involontairement  à  Weber  en 
écoutant  cette  musique  colorée,  originale, 
charmante,  pleine  de  détails  symphoniques 
aussi  nouveaux  que  curieux,  aussi  heureux 
qu'inattendus.  Enfin,  au  troisième  tableau,  il 
faut  surtout  tirer  de  pair  la  phrase  exquise, 
enchanteresse,  qui  sert  de  thème  à  l'invoca- 
tion de  Brunehild  :  0  mon  sauveur  silencieux!... 
La  page  maîtresse  du  troisième  acte  est  le 
duo  de  Gunther  et  de  Brunehild,  dans  lequel 
l'inspiration  atteint  à  une  grande  hauteur, 
surtout  lorsque  Brunehild  s'écrie  : 

Je  suis  à  toi,  Gunther,  mon  époux  et  mon  maître, 
Vaillant  roi  de  ce  beau  pays  ; 
Echangeons  nos  serments  entre  les  mains  du  prêtre 
Et  qne  les  dieux  soient  obéis. 

L'épisode  des  fiançailles,  avec  son  ballet  et 
la  marche  qui  le  suit,  semble  un  peu  décousu, 
un  peu  inégal.  Mais  le  quatrième  acte,  quoique 
trop  long,  comme  le  premier,  est,  à  mon  sens, 
le  meilleur  de  la  partition.  L'air  de  Brunehild 
est  absolument  beau,  son  duo  avec  Hilda  est 
d'une  vigueur  et  d'un  sentiment  dramatique 
superbes,  et,  quant  au  duo  de  Sigurd  et  de 
Brunehild,  c'est  une  des  pages  à  la  fois  les 
plus  tendres,  les  plus  passionnées  et  les  plus 
puissantes  que  je  connaisse  au  théâtre.  Il  y  a 


SILV 


SIMO 


1031 


surtout,  dans  ce  duo,  une  cantilène  dite  par 
Brunehild  : 

Des  présents  de  Gunther  .je  ne  suis  plus  parée, 
Je  porte  la  verveine  et  la  sauge  pourprée... 

qui  est  bien  l'inspiration  la  plus  suave  et  la 
plus  poétique  qui  se  puisse  concevoir  : 

Sigwd  a  été  joué  à  l'Opéra  d'une  façon 
remarquable  par  Mme  Caron  (Brunehild), 
Mme  Bosman  (Hilda),  MUe  Richard  (Uta), 
MM.  Sellier  (Sigurd),  Lassalle  (Gunther), 
Gresse  (Hagen),  et  Béraldi  (le  grand  prêtre). 

SILAS,  opéra  allemand,  musique  de  Esser 
(Henri),  représenté  à  Mannheim  en  1839. 

SILÈNE  ET  BACCHUS,  opéra,  musique  de 
Campra,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  au  mois  d'octobre  1722. 

SlLENZio  d'arpocrate  (il),  opéra  ita- 
lien, livret  de  Niccolô  Minato,  musique  de 
Draghi  (Antoine),  représenté  sur  le  théâtre 
de  la  Cour,  à  Vienne  en  1677. 

SILLA,  opéra  italien,  livret  de  Andréa 
Rossini,  musique  de  Freschi,  représenté  sur 
le  théâtre  de  Sant'  Angiolo,  à  Venise,  en  1683, 
puis  à  Udine  en  1699. 

SILLA,  opéra,  livret  de  Frédéric  II,  tra- 
duction de  Tagliazucchi,  musique  de  C.-H. 
Graun,  représenté  à  Berlin  en  1753. 

SILLA  DITTATORE,  opéra  italien,  musi- 
que de  Vinci,  représenté  à  Naples,  au  palais 
royal,  pour  le  jour  anniversaire  de  la  naissance 
de  l'empereur  Charles  VI,  en  1722. 

SILVANO,  opéra  séria,  musique  de  Gra- 
ziani-Walter,  représenté  au  théâtre  Nuovo 
de  Florence  le  19  avril  1879  ;  chanté  par  Ve- 
rati,  Cresci,  Bergami,  Mmes  Colli,  Coccetti. 

*  SILVANO,  «  drame  maritime  »  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  Targioni-Tozzetti,  musi- 
que de  M.  Pietro  Mascagni,  représenté  sans 
succès  au  théâtre  de  la  Scala,  de  Milan,  le 
25  mars  1895.  Interprètes  :  Mmes  stehle  et 
Panzano,  MM.  De  Lucia  et  Pacini. 

SILVER  TANKARD  (le  Pot  d'argent),  farce 
anglaise,  musique  de  Samuel  Arnold,  repré- 
sentée sur  le  théâtre  de  Haymarket,  à  Lon- 
dres, en  1781. 

SILVIA  (la),  drame  pastoral ,  musique  de 
Scarlatti  (Dominique),  représenté  en  Pologne 
en  1710. 

SILVIA,  opéra,  poésie  du  comte  Henri  Bis- 
saro  ;  musique  de  Cordans  ,  représenté  sur 
le  théâtre  Nuovo  di  Piazza,  à  Vicence,  en 


1710,  et  sur  le  théâtre  de  San-Mosè,  à  Ve- 
nise, en  1730. 

SILVIA,  opéra  italien,  musique  de  Bioni , 
représenté  à  Breslauen  1731. 

SILVIA  E  nardone,  opéra  italien,  musi- 
que de  J.  Mosca,  représenté  au  théâtre  Tor- 
dinone,  à  Rome,  en  1791. 

SILVIE,  opéra-ballet  en  trois  actes  ,  avec 
un  prologue,  paroles  de  Laujon,  musique  de 
Berton  et  Trial,  représenté  à  l'Opéra  le  1 1  no- 
vembre 1766. 

SILVIO-silvia,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  J.  Brésil,  musique  de  M.  Paul 
Destribaud  ,  représenté  à  l'Opéra-Comique, 
sans  succès,  le  15  mai  1861. 

SIMILE,  opéra,  musique  de  Coccia,  repré- 
senté à  Ferrare  en  1817. 

*  Simmele  (lo),  opéra-bouffe,  paroles  de 
Bernardo  Saddumene,  musique  d'Antonio  Ore- 
fice,  représenté  au  théâtre  Nuovo,  de  Naples, 
en  1724. 

SIMONCINO  (il),  farce  italienne,  musique 
de  Morlacchi,  représentée  à  Parme  en  1809. 

*  SIMONE,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Pierre  Barbier,  musique  de 
M.  R.  Cottier,  non  représenté,  mais  publié 
chez  l'éditeur  Girod. 

SIMONE  boccanegra  ,  opéra  italien  en 
trois  actes,  avec  un  prologue,  livret  de 
M.  Piave,  musique  de  M.  Verdi ,  représenté 
à  la  Fenice  de  Venise  le  12  mars  1857.  La 
pièce  a  paru  incompréhensible  aux  Italiens 
eux-mêmes;  nous  n'essayerons  pas  d'en  don- 
ner une  analyse  complète.  La  scène  se  passe 
à  Gênes  dans  la  première  moitié  du  xive  siè- 
cle. Le  prologue  traite  d'une  conspiration 
ourdie  par  des  artisans  et  des  hommes  du 
peuple ,  entre  autres  par  Paolo  et  Pietro, 
pour  faire  proclamer  doge  Simone  Boccane- 
gra, corsaire  au  service  de  la  république.  Au 
premier  acte,  Maria  Boccanegra,  fille  de  Si- 
mone, sous  le  nom  d'Amelia  Grimaldi,  est 
fiancée  à  Gabriele  Adorno ,  gentilhomme  gé- 
nois. Simone,  le  nouveau  doge,  en  revenant 
de  la  chasse,  s'arrête  au  palais  de  Grimaldi, 
et  découvre  qu'Amelia  est  sa  fille  qu'il  croyait 
avoir  perdue.  Paolo,  favori  du  doge,  est 
amoureux  d'Amelia;  il  demande  sa  main  à 
celui-ci,  qui  lui  doit  la  dignité  dont  il  est  re- 
vêtu. Celui-ci  la  lui  refuse.  Paolo,  irrité,  jure 
avec  son  ami  Pietro  la  perte  de  Simone.  Ils 
commencent  par  faire  enlever  Amelia.  An» 


1032 


SIMP 


drea,  qui  est  le  tuteur  et  le  protecteur  de 
la  jeune  fille,  ainsi  que  Gabriele,  son  amant, 
accusent  le  doge  de  ce  crime,  et,  le  jour  de 
l'anniversaire  de  son  couronnement,  Gabriele 
s'élance  sur  lui  le  poignard  à  la  main.  Ame- 
lia,  qui  est  parvenue  à  se  délivrer ,  accourt 
et  déclare  que  le  doge  est  innocent.  Au 
deuxième  acte,  Paolo  et  Pietro  proposent 
à  Andréa  et  à  Gabriele,  qui  ont  été  faits  pri- 
sonniers ,  de  tuer  le  doge  pendant  son  som- 
meil. Tous  deux  s'indignent  d'une  telle  pro- 
position. Cependant  le  traître  Paolo  excite 
la  jalousie  de  Gabriele  au  point  que  celui-ci, 
caché  sur  une  terrasse  et  témoin  d'une  scène 
de  tendresse  entre  le  père  et  la  fille,  ne  se 
possède  plus,  et  parait  encore  une  fois  le  poi- 
gnard à  la  main  pour  immoler  le  doge  à  sa 
fureur  jalouse.  Amelia  s'interpose  de  nou- 
veau. En  apprenant  qu'elle  est  la  fille  de 
Simone,  Gabriele  implore  son  pardon ,  l'ob- 
tient et  jure  de  défendre  le  doge  contre  tous 
ses  ennemis.  Dans  le  troisième  acte ,  on  as- 
siste aux  apprêts  des  noces  de  Gabriele  et 
A' Amelia;  mais  Paolo  a  empoisonné  le  doge, 
qui  expire  en  bénissant  les  époux.  M.  Verdi 
avait  tenté  de  se  rapprocher  du  goût  des  Al- 
lemands et  de  la  théorie  de  M.  Wagner,  en 
donnant  au  récitatif  une  importance  presque 
exclusive.  Les  morceaux  les  plus  remarqués 
dans  cet  opéra  sont,  la  romance  de  Fiesco  : 
II  la  cerato  spirito;  la  cavatine  d' Amelia  au 
premier  acte;  le  récit  :  Orfanella  il  tetto 
umile ;  le  terzetto,  suivi  du  chœur  :  All'armi; 
et  dans  le  troisième,  le  duo  entre  le  doge  et 
Fiesco,  dans  lequel  se  trouve  une  fort  belle 
phrase  :  Piango  perché  mi  parla  ,  et  enfin  le 
quartetto  finale ,  qui  est  le  plus  beau  mor- 
ceau de  l'ouvrage. 

SIMONNE,  opérette  en  un  acte,  paroles  de 
M.  de  Leris,  musique  de  M.  Laforesterie,  re- 
présentée au  théâtre  des  Bouffes-Parisiens  le 
18  janvier  1858. 

SIMPATIA  DEL  SANGUE  (la)  [la  Sympa- 
thie du  sang],  opéra  italien,  musique  de  Léo, 
représenté  au  théâtre  Nuovo  de  Naples  en 

1737. 

SIMPLE  et  COQUETTE,  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  M'le  Pean  de  la  Ro- 
chejagu,  exécuté  au  petit  théâtre  de  l'Ecole 
lyrique  en  mai  1856. 

SIMPLE  HISTOIRE,  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Hervé,  représentée  sur  le 
théâtre  Debureau ,  aux  Champs-Elysées ,  le 
8  octobre  1858. 


SIR 

*  SIMPLICITES,  esquisse  mélodique  en  un 
acte,  paroles  et  musique  de  M.  Achille  Bu- 
sancano,  représenté  au  théâtre  Civique  de 
Cuneo  le  31  janvier  1893. 

*  SIMPLICIUS,  opérette  en  deux  actes  et 
un  prologue,  paroles  de  M.  Victor  Léon,  mu- 
sique de  M.  Johann  Strauss,  représentée  au 
théâtre  An-der-Wien,  de  Vienne,  le  17  dé- 
cembre 1887.  Contrairement  à  l'ordinaire  en 
ce  qui  concerne  les  ouvrages  de  M.  Johann 
Strauss,  idole  du  public  viennois,  celui-ci 
n'obtint  qu'un  succès  négatif,  et  il  n'en  sur- 
nagea qu'une  valse  charmante,  depuis  lors 
populaire  à  l'égal  des  meilleures  de  ce  «  roi  de 
la  valse  » .  Les  rôles  principaux  de  Simplicius 
étaient  tenus  par  Mlle  Collin  et  MM.  Ge- 
rardi,  Joseffy  et  Streitmann. 

*  SINDACO  BABBEO  (il),  opéra-bouffe,  mu- 
sique d'Antonio  Cagnoni,  Angelo  Cunio,  Mar- 
cora  et  Ponchielli,  représenté  le  3  mars  I85i 
à  Milan,  sur  le  théâtre  Santa-Radegonda. 

SINDACO  BURLATO  (il)  [le  Syndic  ba- 
foué],  opéra  italien,  musique  de  Capeletti, 
représenté  à  Bologne  en  1844. 

SINDACO  DI  VILLAGIO  (il),  opéra  buffa, 
musique  de  S.  Alessio,  représenté  au  théâtre 
Falcone,  à  Gênes,  en  février  1879. 

*  singe  d'une  nuit  d'été  (le),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Edouard  Noël,  musique 
de  M.  Gaston  Serpette,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  l«  septembre  1886. 

SINGSPIEL  AUF  DEM  DACHE  (das)  [l'O- 
péra sur  le  toit] ,  opéra  allemand ,  musique 
de  Fischer  (Antoine),  représenté  à  Vienne 
vers  1805. 

SINTRAME,  mélodrame  allemand,  musi- 
que de  Seyfried,  représenté  à  Vienne  vers 
1800. 

*  siphonien  d'asnières  (le),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Daily,  musique  de 
M.  Raoul  Schubert,  représentée  au  concert 
de  l'Époque  le  24  janvier  1885. 

SIR  HARRY  WILDHAIR,  pièce  de  Far- 
quhar,  musique  de  Finger,  représentée  sur  le 
théâtre  de  Drury-Lane,  à  Londres,  en  1701. 

SIR  WILLIAM,  opéra-comique  en  un  acte, 
livret  de  M.  Coveliers,  musique  de  M.  Colyns, 
représenté  au  théâtre  de  la  Monnaie,  à 
Bruxelles,  en  avril  1877.  La  pièce  se  passe 
chez  les  Peaux-Rouges;  aussi  on  y  a  ap- 
plaudi une  chanson  nègre?...  La  partition 


SIRE 


SIRO 


1033 


de  ce  violoniste  distingué  annonce  de  bonnes 
études  musicales,  mais  n'a  pas  obtenu  un 
succès  décidé. 

*  sire  DE  barbe-bleue  (le),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  Marquet,  musique  d'Au- 
guste L'Éveillé,  représentée  aux  Folies-Mari- 
gny  vers  1868. 

*SIRE  DE  caboch'agif  (le),  opérette  en 
deux  actes,  paroles  de  MM.  Gaspari  et  Meillet, 
musique  de  M.  Montaubry  fils,  représentée 
aux  Délassements-Comiques  le  12  mars  1887. 

*  SIRE  OLAF,  pièce  fantastique  en  trois  ta- 
bleaux, en  vers,  de  M.  André  Alexandre,  avec 
musique  de  M.  Lucien  Lambert,  représentée 
au  théâtre  municipal  de  Lille  le  27  décembre 
1887,  et  ensuite  à  Paris,  sur  le  théâtre  du 
Château-d'Eau,  le  8  décembre  1888.  Les  vers 
de  M.  André  Alexandre  ne  laissent  pas  de 
sonner  d'une  façon  assez  harmonieuse,  mais 
le  sujet  traité  par  lui  n'en  est  pas  moins 
obscur.  Et  puis,  encore  des  nyxes,  et  des 
valkyries,  et  des  philtres  amoureux,  et  des 
forêts  enchantées,  et  tout  ce  qui  s'ensuit  !  1^ 
serait  temps,  peut-être,  de  se  défaire  de  cette 
défroque  dont  on  abuse  un  peu  trop.  M.  Lu- 
cien Lambert,  un  élève  de  M.  Massenet  et 
l'un  des  vainqueurs  du  concours  Rossini,  a 
écrit  pour  ces  tableaux  scéniques  un  certain 
nombre  de  morceaux  :  mélodrames,  chœurs, 
airs  de  ballet,  dont  quelques-uns  sont  assez 
bien  venus,  mais  dont  l'exécution  au  Château- 
d'Eau  était  malheureusement  déplorable,  et 
ne  laissait  pas  à  l'auditeur  une  faculté  d'ap- 
préciation suffisamment  raisonnée. 

SIRENA  DI  NORMANDIA  (la)  [la  Sirène 
de  Normandie],  opéra  italien,  musique  de 
Torrigiani,  représenté  à  Naples  en  1846. 

SIRÈNE  (la),  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Scribe,  musique  de  M.  Auber,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  26  mars  1844. 
Les  voleurs,  les  contrebandiers  et  les  faux 
monnayeurs  tiennent  vraiment  trop  de  place 
dans  les  œuvres  de  Scribe.  Il  s'agit  encore  ici 
d'un  nouveau  Fra  Diavolo,  nommé  cette  fois 
Marco  Tempesta.  Il  a  une  sœur  appelée  Zer- 
bina,  qui  joue  au  naturel  le  rôle  des  sirènes 
de  l'antiquité,  c'est-à-dire  que  par  ses  chants 
elle  attire  dans  des  embuscades  les  malheu- 
reux voyageurs  que  son  frère  et  ses  camara- 
des détroussent  sans  pitié.  A  part  ce  vilain 
métier,  Marco  Tempesta  a  l'âme  généreuse, 
lès  sentiments  les  plus  nobles,  le  cœur  le 
plus  tendre.  Il  pardonne  à  ses  ennemis ,  ma- 
rie sa  sœur  à  un  jeune  officier  de  marine  qui 
a  capturé  la  fortune  des  contrebandiers,  et 


après  avoir  fait  des  heureux,  il  se  dérobe  par 
une  évasion  opportune  et  spirituellement 
conduite  à  leur  reconnaissance. 

Le  dialogue  agréable,  les  épisodes  ingé- 
nieux donnent  le  change  aux  spectateurs  sur 
la  pauvreté  du  fond. 

La  musique  appartient,  par  son  style  et 
son  caractère  ,  à  la  troisième  manière  de 
M.  Auber.  Il  y  a  plus  d'ampleur  dans  les 
phrases  mélodiques  et  une  sensibilité  plus 
vraie  que  dans  ses  premiers  ouvrages.  L'ou- 
verture est  agréable  et  renferme  un  beau 
chant  de  violoncelles  et  une  valse  élégante. 
Dans  le  premier  acte,  on  remarque  les  cou- 
plets devenus  populaires  :  0  chef  des  flibus- 
tiers, et  un  quatuor  :  0  bonheur  qui  m' arrive, 
qui  produit  un  grand  effet.  Le  second  acte 
offre  une  scène  orchestrée  avec  un  talent  des- 
criptif des  plus  remarquables  ,  les  couplets 
de  la  Sirène  :  Prends  garde,  montagnarde,  que 
M"e  Lavoye  chantait  avec  une  grande  faci- 
lité de  vocalisation  ;  la  scène  pathétique  entre 
le  frère  et  la  sœur ,  et  la  romance  intercalée 
dans  le  trio  :  De  nos  jeunes  années.  Le  troi- 
sième acte  ne  se  distingue  que  par  le  dénoû- 
ment  de  l'imbroglio  et  une  vocalise  de  prima 
donna,  écrite  pour  Ml  le  Louise  Lavoye.  Roger 
a  créé  le  rôle  de  Marco  Tempesta  en  artiste 
supérieur.  Les  autres  rôles  ont  été  tenus  par 
Henri,  Audran,  Ricquier  et  Mlle  Prévost. 

siri-brahe,  drame  allemand,  musique  de 
Wraniczki,  représenté  à  Vienne  vers  1796. 

sirita,  opéra  italien ,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  Caldara,  représenté  sur 
le  théâtre  de  la  Cour,  à  Vienne,  en  1719. 

SIROE,  RE  Dl  PERSIA,  opéra  italien,  livret 
de  Métastase,  musique  de  Vinci,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysostome,  à 
Venise,  en  1726.  Cette  tragédie,  dont  le  sujet 
est  tiré  de  l'histoire  de  la  dynastie  des  Sas- 
sanides,  a  obtenu  un  immense  succès  et  a 
inspiré  une  quinzaine  de  partitions  impor- 
tantes. Voici  les  morceaux  et  airs  principaux 
de  cet  opéra  :  Sempre  l'istesso  aspetto  ;  Se  il 
mio  paterno  amore;  D'ogni  amator  la  sede; 
Se  il  labbro  amor  ti  giura;  Oplacido  il  mare; 
L'onda,  che  mormora;  La  sorte  mia  tiranna; 
Dal  torrent e  che  ruina  ;  Vedeste  mai  sul prato  ; 
L'incerto  mio  pensier;  Fra  l'orror  délia  tem- 
pesta; Mi  laguero  tacendo;  Micredi  infedele; 
Sgembra  d'ail'  anima;  Deggio  a  te  del  giorno 
i  rai;  Fra  sdegno,  ed  amore;  Se  pugnar  non 
sai  col  fato;  Tu  di  pietà  mi  spogli;  Frà  dubbj 
affetti  miei;  Amieo  il  fato;  Non  vi  piacque, 
ingiusti  Dei;  Al  tuo  sangue  io  son  crudele;  Se 
il  caro  figlio;  Gelido  in  ogni  vena;  Benché 


1034 


SIRO 


SNEG 


tinta  del  sangue  fraterno;  Ch'  io  mai  vipossa; 
Se  l'amor  tuo  mi  rendi;  et  le  chœur  final  :  / 
suoi  nemici  affetti. 

SIROE,  RE  DI PERSIA,  opéra  italien,  livret 
de  Métastase,  musique  de  Hœndel,  représenté 
à  Londres  le  5  février  1728. 

SIROE,  RE  DI  persia,  opéra  italien,  livret 
de  Métastase,  musique  de  Wagenseil,  repré- 
senté à  Milan  vers  1730. 

SIROE,  RE  DI  persia,  opéra  italien, livret 
de  Métastase,  musique  de  Bioni,  représenté 
à  Breslau  en  1731. 

SIROE,  RE  DI  PERSIA,  opéra  italien, livret 
de  Métastase,  musique  de  J.-A.-P.  Hasse,  re- 
présenté sur  le  théâtre  Malvezzi  de  Bologne 
en  1733. 

SIROE,  RE  DI  PERSIA,  opéra  italien,  livret 
de  Métastase,  musique  de  Vivaldi,  représenté 
à  Ancône  en  1738. 

SIROE,  RE  DI  PERSIA,  opéra  italien, livret 
de  Métastase,  musique  de  Cocchi  (Joachim), 
représenté  à  Naples  en  1750. 

SIROE,  re  Di  persia,  opéra  italien,  livret 
de  Métastase,  musique  de  Manna,  représenté 
à  Venise  en  1753. 

SIROE,  RE  DI  PERSIA,  opéra  italien,  livret 
de  Métastase,  musique  de  Lampugnani,  re- 
présenté à  Milan  en  1755. 

SIROE,  RE  DI  PERSIA,  opéra  italien,  livret 
de  Métastase,  musique  de  Perez,  représenté 
à  Lisbonne  en  1756. 

SIROE,  RE  DI  persia,  opéra  italien,  livret 
de  Métastase,  musique  de  Piccinni,  repré- 
senté à  Naples  en  1759. 

SIROE,  re  di  persia,  opéra  italien,  livret 
de  Métastase,  musique  de  Giardini,  repré- 
senté à  Londres  en  1764. 

SIROE,  re  di  persia,  opéra  italien,  livret 
de  Métastase,  musique  de  Buroni,  représenté 
à  Prague  en  1764. 

SIROE,  RE  DI  PERSIA,  opéra  italien,  livret 
de  Métastase,  musique  de  P.  Guglielmi,  re- 
présenté en  Italie  en  1765. 

SIROE,  RE  DI  PERSIA,  opéra  italien,  livret 
de  Métastase,  musique  de  Sarti,  représenté  à 
Turin  en  1783. 

SIROE,  re  DI  PERSIA,  opéra  italien,  livret 
de  Métastase,  musique  de  Ubaldi,  représenté 
à  Turin  vers  1810. 


SISARA,  opéra  sur  un  poème  de  Zeno,  mu- 
sique de  Caldara ,  représenté  à  Vienne  en 
1719. 

SISARA  ,  opéra  sacré ,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  Porsile,  représenté  dans  la 
chapelle  de  l'empereur  Charles  VI,  à  Vienne 
en  1719. 

SISMANNO  nel  mogole,  opéra  italien, 
musique  de  Paisiello  ,  représenté  à  Milan 
vers  1773. 

SIX  DEMOISELLES  À  MARIER,  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Ad.  Choler,  musi- 
que de  M.  Léo  Delibes,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  12  novembre  1856. 

SIXTY-THIRD  LETTER  {la  Soixante-troi- 
sième lettre) ,  farce  anglaise ,  musique  de  Sa- 
muel Arnold,  représentée  sur  le  théâtre  de 
Haymarket,  à    Londres,  vers  1801. 

*  SJULA,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Axel  Delmar,  musique  de  M.  Cari  von 
Kaskel,  représenté  sur  le  théâtre  municipal 
de  Cologne  en  décembre  1895. 

SLAVE  (the)  [l'Esclave] ,  opéra  anglais , 
musique  de  Bishop,  représenté  sur  le  théâtre 
de  Covent-Garden,  à  Londres,  en  1816. 

SLEEPY  HOLLOW,  opéra  américain,  livret 
et  musique  de  Max  Maretzek,  représenté  au 
théâtre  de  New- York  en  septembre  1879. 

SLOWIK  (le  Bossig7iol)  ,  opéra  polonais , 
musique  de  Kamienski ,  représenté  à  Varso- 
vie vers  1782. 

*SMIR  TANTALUV  [le  Supplice  de  Tantale), 
tragédie  ou  mélodrame  de  M.  J.  Vrchlicky, 
avec  musique  de  scène  de  M.  Zdenk  Fibich, 
représentée  au  théâtre  tchèque  de  Prague  en 
juin  189], 

SMUGGLERS  (the)  [les  Contrebandiers],, 
opéra  anglais,  musique  de  Attwood,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Drury-Lane,  à  Lon- 
dres, en  1796. 

*  SNEGOUROTCHKA,  opéra  fantastique  en 
trois  actes,  poème  d'Ostrowski,  musique  de 
Pierre  Tschaïkowski, représenté  sur  le  théâtre 
impérial  de  Moscou  vers  1872.  Ce  n'est  pas 
un  des  meilleurs  ouvrages  de  ce  compositeur 
extrêmement  remarquable  qui  fait  le  plus 
grand  honneur  à  cette  jeune  école  musicale 
russe,  si  active,  si  savoureuse  et  si  brillante; 
ce  n'est  pas  du  moins  l'un  de  ceux  qui  ont 
obtenu  le  plus  de  succès.  Il  n'en  renferme 
pas  moins  des  pages  pleines  d'intérêt,  et  la 


SŒUR 


SOFO 


1035 


compositeur  a  su  y  déployer  surtout  ses 
belles  qualités  de  symphoniste,  particulière- 
ment dans  les  airs  de  danse,  qui  sont  char- 
mants et  d'une  piquante  originalité. 

*  SNEGOUROTCHKA  (la  Fille  de  Neige), 
opéra  fantastique  en  quatre  actes,  musique 
de  M.  Rimsky-Korsakoff,  représenté  à  Saint- 
Pétersbourg  en  1882.  Cet  ouvrage  est  la  mise 
en  scène  d'une  délicieuse  légende  poétique, 
qu'un  des  compatriotes  et  des  émules  de 
M.  Rimsky-Korsakoff,  le  regretté  Tchaï- 
kowsky,  a  traitée  aussi  musicalement,  et  peut- 
être  avec  moins  de  bonheur.  L'action  se 
passe  dans  une  contrée  imaginaire  et  aussi 
inconnue  que  le  pays  du  Tendre  de  Mlle  de  Scu- 
déry,  près  de  la  ville  de  Bérendéeff,  capitale 
des  États  du  czar  Bérendéï.  Mais  il  n'importe, 
ou  plutôt  il  importe  beaucoup,  car  elle  a  donné 
au  compositeur  l'occasion  d'écrire  une  parti- 
tion charmante,  pleine  de  grâce  et  de  poésie. 
Il  y  faut  signaler  surtout,  entre  autres  mor- 
ceaux, l'entr'acte  du  second  acte,  qui  est  extrê- 
mement remarquable,  et  deux  scènes  du  troi- 
sième acte  qui  sont  l'une  et  l'autre  à  mettre 
hors  de  pair,  la  première  à  deux  personnages, 
la  seconde  à  trois.  A  remarquer  aussi  la  façon 
délicieuse  dont  sont  compris  et  rendus  les 
deux  rôles  de  la  Fille  de  Neige  et  du  berger. 
N'étaient  certaines  longueurs  excessives  et 
parfois  quelque  monotonie,  l'œuvre  serait 
parfaite. 

SNIADANIË  TRZPIOTOW  (le  Déjeuner  des 
petits  maîtres),  opéra  polonais  en  deux  actes, 
musique  d'Elsner,  représenté  à  Varsovie  en 
1808. 

SO  PRELLT  MAN  DIE  FUCHSE  (C'est  ainsi 
qu'on  se  moque  des  renards),  opéra  allemand, 
musique  de  J.-C.  Kaffka,  représenté  à  Bres- 
lau  vers  1782. 

SOCRATE  immaginario  (il)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Rust  (Jacques),  représenté 
en  Italie  en  1776. 

SOCRATI  IMMAGINARI  (i),  opéra  italien, 
musique  de  Paisiello,  représenté  à  Naples 
vers  1773. 

SŒHNE  DES  WALDES  (die)  [les  Fils  de  la 
forêt],  opéra  allemand,  musique  de  Strauss, 
représenté  dans  la  province  de  Transylvanie 
vers  1815. 

*  SŒUR  DE  LAIT  (la),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Joseph  Damse,  représenté  à  Varsovie 
vers  1S42. 

'SŒUR  DU  GIRONDIN  (la),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Siegel,  musique  de  M.  Mi- 


chiels,  représentée  au  concert  de  l'Eldorado 
en  1877. 

SŒUR  OFFICIEUSE  (la),  opéra-comiquo 
en  un  acte,  paroles  de  De  Redon  et  Dufres- 
noy,  musique  de  Bianchi,  représenté  au  théâ- 
tre des  Jeunes-Elèves  le  17  octobre  1806. 

*  sœurs  (les),  opéra  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  François  Kessel,  représenté  au 
théâtre  municipal  de  Trêves  en  mars  1895. 

SŒURS  JUMELLES  (les),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Planard,  musique  de 
Fétis,  représenté  le  5  juillet  1823.  On  a  remar- 
qué dans  cet  ouvrage  le  duo  des  sœurs,  l'air  : 
Est-ce  vous  ?  est-ce  toi?  et  le  sextuor  final. 

SŒURS  RIVALES  (les)  ,  comédie  en  un 
acte,  en  prose,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  la 
Ribardière,  musique  de  Desbrosses,  repré- 
sentée aux  Italiens  le  22  juillet  1762. 

SOFIA,  opéra  italien  ,  paroles  et  musique 
de  la  signora  Carlotta  Ferrari,  représenté  au 
théâtre  Re,  de  Milan,  en  mai  1867. 

SOFFI  FRIPPONE  (il),  opéra-bouffe  ,  mu- 
sique de  Ruggi ,  représenté  au  théâtre  de  la 
Scala,  à  Milan,  en  1804. 

SOFFITTA  DEGLI  ARTISTI  (la)  [le  Gre- 
nier des  artistes],  opéra  italien,  musique  de 
Tancioni,  représenté  à  Corfou  en  1839. 

SOFONISBA ,  opéra  italien ,  musique  de 
Vento,  représenté  en  Italie. 

SOFONISBA  (la),  opéra  italien,  livret  de 
l'abbé  Francesco  Silvani,  d'après  la  tragédie 
de  Corneille,  musique  de  Caldara,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysostome,  à 
Venise,  en  1708. 

SOFONISBA  (la),  opéra  italien,  livret  de 
Silvani,  musique  de  Léo,  représenté  au  théâ- 
tre San-Bartolomeo  de  Naples  en  1719. 

SOFONISBA  (la),  opéra  italien,  livret  de 
Zanetti,  musique  de  Jomelli,  représenté  sur 
le  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysostome,  à  Ve- 
nise, en  1746. 

SOFONISBA  (la),  opéra  italien,  livret  tire 
de  la  pièce  de  Corneille,  musique  de  Traetta, 
représenté  à  Parme  en  1761. 

SOFONISBA  (la),  opéra  italien,  livret  de 
Zanetti,  musique  de  Buroni,  représenté  à 
Venise  en  1764. 

SOFONISBA  (la),  opéra  italien,  livret  de 


1036 


SOIR 


SOLD 


Zanetti,  musique  de  Agnesi  (Marie-Thérèse), 
représenté  à  Naples  en  1771. 

SOFONISBA  (la),  opéra  italien,  livret  de 
Zanetti,  musique  de  Paër,  représenté  à  Bo- 
logne en  1796. 

SOFONISBA  (la),  opéra,  livret  de  Zanetti, 
musique  de  Federici,  représenté  à  Turin  en 
1805. 

SOFONISBA  (la),  opéra,  musique  de  Pe- 
trali,  représenté  à  Milan  en  1844. 

SOFRONIA  E  OLINDO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Andreozzi,  représenté  au  théâtre 
Saint-Charles,  à  Naples,  en  1789. 

SOFRONIA  E  OLINDO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Spontini,  représenté  à  Palerme  en 
1800. 

*  SOGNO  AVVERATO  (il),  «  action  théâ- 
trale »,  paroles  de  Leone  Tottola,  musique 
de  Luigi  Ricci  et  Pagliano-Gagliardi,  écrite 
à  l'occasion  du  retour  du  roi  François  1er  à 
Naples,  et  représentée  sur  le  théâtre  Nuovo 
de  cette  ville  en  1825. 

SOGNO  d'amore,  opéra  semi-seria,  livret 
de  Golisciani,  musique  de  B.  Bellini,  repré- 
senté au  casino  Unione,  à  Naples,  le  12  jan- 
vier 1880;  chanté  par  de  Falco,  Souvestre, 
MUe  Marzolla. 

*  SOGNO  DI  PARTENOPE  (il),  action  allé- 
gorique et  dramatique  en  trois  actes,  paroles 
de  Lampredi,  musique  de  Simon  Mayr,  re- 
présentée sur  le  théâtre  San  Carlo,  à  Naples, 
le  12  janvier  1817.  Cet  ouvrage  avait  été  écrit 
et  fut  représenté  pour  l'inauguration  de  la 
nouvelle  salle  du  théâtre  San  Carlo,  qui  avait 
été  détruit  par  un  incendie.  Les  interprètes 
étaient  David,  Rubini,  Nozzari,  Benedetti, 
Mmes  isabella  Colbran,  Canonici,  Manzi  et 
De  Bernadis. 

SOGNO  DI  PRIMAVERA  (un)  [Un  rêve  de 
printemps],  opéra  italien,  musique  de  Mamu- 
sardi,  représenté  à  Milan  en  1847. 

SOGNO  PUNITORE  (il)  [le  Songe  vengeur], 
opéra  italien,  musique  de  Gerli,  représenté  à 
Alger  en  1839. 

SOGNO  VERIFICATO  (il)  [le  Songe  réa- 
lisé], opéra  italien,  musique  de  Coccia,  repré- 
senté à  Venise  en  1812. 

SOIR  D'ORAGE  (un),  opérette,  livret  de 
M.  de  Marthold,  musique  de  M.  Olivier  Métra, 
représentée  aux  Folies-Bergère  le  21  avril 

1874. 


*  SOIRÉE  A  LA  mode  (une),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  M.  Michel  Nihoul,  re^ 
présenté  à  Liège  le  22  février  1836. 

SOIRÉE  AU  BOIS  (la),  opéra  allemand, 
musique  de  Wolf,  représenté  à  Weimar  en 

1775. 

*  SOIRÉE  DANS  UNE  AUBERGE  DU  SUND- 
GAU  (une)  [e  Firobe  im  e  Sundgauer  Wirths- 
hùs],  opéra-comique  en  deux  actes,  en  dia- 
lecte alsacien,  paroles  d'Auguste  Stoeber, 
musique  de  Joseph  Heyberger,  représenté  à 
Mulhouse  en  1868. 

SOIRÉE  ORAGEUSE  (la),  comédie  en  un 
acte,  en  prose,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de 
Radet,  musique  de  Dalayrac ,  représentée  à 
la  Comédie-Italienne  le  29  mai  1790. 

SOIXANTE-  SIX  (le)  ,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Laurencin,  musique  de  M.  Of- 
fenbach,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens 
le  31  juillet  1856.  Il  y  a  du  sentiment  dans 
cette  gentille  pièce.  Le  Tyrolien  Franz  croit 
posséder  le  numéro  gagnant  à  la  loterie , 
l'heureux  66 ,  et  s'empresse  de  faire  mille  fo- 
lies, d'oublier  même  sa  fiancée  Grettly  ;  mais 
il  se  trouve  qu'il  a  pris  à  la  hâte  le  numéro 
99  pour  le  66.  Adieu  tous  les  projets  de  gran- 
deur, toutes  ses  fantaisies.  Il  ne  lui  reste  plus 
que  la  honte.  Ses  bons  amis  le  consolent  et 
lui  pardonnent  un  moment  d'oubli.  La  musi- 
que est  des  plus  agréables;  il  y  a  surtout 
une  romance  mélancolique  et  une  joyeuse 
tyrolienne  qui  forment  un  contraste  gracieux. 
Jouée  par  Gerpré,  Guyot  et  Mlle  Mareschal. 

*  SOL  DE  NAVARRA  (o),  opérette  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Augusto  Machado,  re- 
présentée au  théâtre  de  la  Trinité,  de  Lis- 
bonne, vers  1872. 

*  SOL  SI  RÉ  PIF  PAN,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  W.  Busnach,  musique  de 
M.  H.Vincent,  représentée  au  théâtre  du  Châ- 
teau-d'Eau  en  novembre  1872. 

SOLACHIANELLO  DI  CASORIA(lo),  Opéra 
napolitain,  musique  de  Bisaccia,  représenté 
à  Naples  vers  1855. 

*  solar  DOS  BARRIGAS,  opéra-comique, 
paroles  de  MM.  Gervasio  Lobato  et  Joao  da 
Camara,  musique  de  M.  Cyriaco  de  Cardoso, 
représenté  au  théâtre  du  Gymnase,  de  Lis- 
bonne, en  1892. 

SOLDAT  FRANÇAIS,  opéra-comique  en 
deux  actes,  musique  de  Champein  (Stanislas), 


SOLE 


SOLI 


1037 


représenté  par  les  comédiens  du  bois  de  Bou- 
logne vers  1780. 

SOLDAT  magicien  (le),  opéra-comique 
en  un  acte ,  paroles  d'Anseaume ,  sur  un 
scénario  donné  par  M.  de  Ferrières,  musique 
de  Philidor,  représenté  au  théâtre  de  la  foire 
Saint-Laurent  le  14  août  1760.  Le  compositeur 
justifia  dans  ce  petit  ouvrage  les  espérances 
qu'avait  fait  concevoir  de  son  avenir  musical 
la  partition  de  Biaise  le  savetier.  Il  sut,  mal- 
gré un  mauvais  poème ,  intéresser  le  public. 
Le  Jardinier  et  son  seigneur  et  le  Maréchal^ 
dont  les  représentations  suivirent  de  près, 
achevèrent  d'étendre  sa  réputation. 

*  SOLDAT  PAR  AMOUR  (le),  opéra-comique 
en  deux  actes,  musique  de  Van  Malder  et 
Ignace  Witzthumb,  représenté  à  Bruxelles 
le  4  novembre  1766. 

SOLDAT  PAR  AMOUR  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  d'un  auteur  inconnu, 
représenté  à  la  Comédie-Italienne  le  26  sep- 
tembre 1789. 

soldat  MALGRÉ  LUI  (le)  ,  opéra-comi- 
que  en  deux  actes,  paroles  de  MM.  Duru  et 
Chivot,  musique  de  M.  Frédéric  Barbier,  re- 
présenté au  théâtre  des  Fantaisies  -  Pari- 
siennes le  17  octobre  1868.  La  musique  a  du 
mérite.  On  a  remarqué  des  chœurs  bien  trai- 
tés, une  tyrolienne  et  des  couplets  bouffes. 
Chanté  par  Bonnet,  Soto,  Davoust,  Mme  De- 
croix  et  Mile  Flachat. 

*  soldier's  LEGALY  (the),  opéra  en  acte, 
musique  de  M.  George-Alexandre  Macfarren, 
représenté  à  Londres  en  1863. 

SOLDIER'S  RETURN  (the)  [le  Retour  du 
soldai],  opéra  anglais,  musique  de  J.  Hooke, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Drury-Lane,  à 
Londres,  en  1805. 

*  SOLEIL,  LA  TERRE  ET  LA  LUNE  (le), 
opérette  en  un  acte,  musique  de  M.  Paul 
Henrion,  représentée  au  concert  de  l'Eldorado 
le  2  avril  1875. 

SOLEIL  VAINQUEUR  DES  NUAGES  (le)  , 

divertissement  allégorique  sur  le  rétablis- 
sement de  la  santé  du  roi,  paroles  de  M.  de 
Bordes,  musique  de  Clairambault ,  repré- 
senté par  l'Académie  royale  de  musique  le 
12  octobre  1721.  On  joignit  à  cette  pièce 
plusieurs  entrées  du  ballet  des  Fêtes  véni- 
tiennes. Le  Mercure  de  France  explique  ainsi 
ce  titre  singulier  :  «  Le  sujet  de  ce  petit 
poème  est  tiré  delà  devise  du  roi,  qui  est  un 


soleil  naissant,  avec  ces  mots  :  Jubet  sperare, 
il  t'ait  espérer.  Les  sacrifices  que  les  anciens 
peuples  de  Perse  faisaient  au  soleil,  et  les 
différents  transports  de  joie  et  de  tristesse 
qu'ils  faisaient  éclater  au  lever  de  cet  astre, 
selon  qu'il  leur  paraissait  plus  ou  moins  se- 
rein ,  peignent  allégoriquement  les  divers, 
mouvements  de  tristesse  ou  de  joie  qui  dans 
ces  derniers  jours  ont  agité  les  cœurs  des 
Français  sur  la  maladie  et  la  santé  du  roi.  » 
Le  Mercure  invoque  ensuite  l'autorité  d'Hé- 
rodote et  de  Diogène-Laërce,  pour  expliquer 
la  mise  en  scène,  les  costumes  et  les  céré- 
monies, et  il  ajoute  :  «  Les  peuples  de  Perse 
forment  les  chœurs  et  les  ballets  des  diver- 
tissements; le  mage  et  la  grande  prêtresse 
sontles  deux  seuls  interlocuteurs,  représentés 
par  la  demoiselle  Antier  et  le  sieur  Lemire.  Le 
théâtre  représente  les  campagnes  de  la  Perse, 
environnées  de  montagnes,  qui  ne  paraissent 
d'abord  éclairées  que  d'une  faible  clarté, 
qui  s'augmente  à  mesure  que  le  soleil  s'élève 
sur  l'horizon.  »  Malgré  ces  frais  d'imagina- 
tion, ce  soleil  ne  tarda  pas  à  s'éclipser. 

SOLIMAN,  opéra  en  trois  actes,  musique 
de  Hoszisky,  représenté  au  théâtre  de  Rheins- 
berg  vers  1785. 

SOLIMAN  DER  ZWEYTE  Oder  DIE 
BEYDEN  SULTANNINNEN  {Soliman  II  OU 
les  Deux  sultanes),  opéra-comique,  musique 
de  Sussmayer,  représenté  à  Vienne  en  isoo. 

SOLIMAN  II  OU  LES  SULTANES ,  comédie 
en  trois  actes,  en  vers  libres,  tiré  d'un  conte 
de  Marmontel,  paroles  de  Favart,  musique 
de  Gilbert,  représentée  aux  Italiens  le  9  avril 
1761.  On  vit  pour  la  première  fois  dans  cette 
comédie  de  véritables  habillements  turcs 
qu'on  avait  fait  confectionner  à  Constanti- 
nople.  Ils  servirent  dans  l'opéra  de  Scander- 
berg,  représenté  à  la  cour,  et  Mlle  Clairon  en 
introduisit  les  modèles  à  la  Comédie-Fran- 
çaise, où  la  pièce  a  été  reprise  le  28  avril 
1803,  sous  le  titre  des  Trois  sultanes. 

SOLIMAN  ET  ERONYME  OU  MAHOMET  II, 

opéra,  musique  de  Langlé,  écrit  vers  1792 
(inédit). 

SOLIMANO,  opéra  italien,  musique  de 
J.-A.-P.  Hasse,  représenté  à  Dresde  en  1752. 

SOLIMANO,  opéra  italien,  musique  de 
Fischietti,  représenté  à  Naples  en  1753. 

SOLIMANO,  opéra  italien,  musique  do 
Perez,  représenté  à  Lisbonne  en  1757. 


1038 


SOL 


SON 


SOLIMANO,  opéra  italien,  musique  de 
Schwanberg,  repr.  à  Brunswick  en  1762. 

SOLIMANO,  opéra  italien,  musique  de 
Naunann,  représenté  à  Venise  en  1772. 

SOLIMANO  11,  opéra  italien,  musique  de 
Carlini,  représenté  à  Milan  en  1844. 

SOLITAIRE  (le),  opéra-comique  en  trois 
actes  et  en  prose,  paroles  de  Planard,  musi- 
que de  Carafa,  représenté  à  Feydeau  le  17  août 
1822.  De  tous  les  ouvrages  qu'a  composés 
M.  Carafa,  c'est  le  Solitaire  qui  a  obtenu  le 
succès  le  plus  populaire.  Personne  n'a  oublié 
la  fameuse  ronde  du  Solitaire  1 

C'est  le  solitaire, 
Qui  voit  tout, 
Qui  sait  tout, 
Entend  tout, 
Est  partout. 

C'est  cependant  le  plus  faible  titre  de  cet 
ouvrage  à  l'estime  des  amateurs.  Un  bel  air 
de  ténor,  un  finale  fort  dramatique  et  des 
chœurs  d'un  bel  effet  seront  toujours  remar- 
qués lorsqu'on  reprendra  cet  opéra. 

SOLITAIRE  (le),  opéra,  livret  tiré  de  la 
pièce  française,  musique  de  Payer,  représenté 
à  Amsterdam  vers  1824. 

SOLITAIRE  DE  FORMENTERA  (  LE  ) , 
drame  en  deux  actes,  traduit  de  l'allemand 
par  P.  Lesbroussart ,  musique  de  C.-L.-J. 
Hanssens,  représenté  à  Gand  en  1807. 

SOLITARI  (1),  opéra  italien,  musique  de 
Weigl,  représenté  à  Vienne  vers  1796. 

SOLITARI  (1),  opéra  italien,  musique  de 
Coccia,  représenté  à  Venise  en  1812. 

SOLITARI  DI  SCOZIA  (1)  [les  Solitaires  de 
l'Ecosse],  opéra  semi-seria,  musique  de  Vac- 
caj,  représenté  au  théâtre  Nuovo,  à  Naples, 
en  1814. 

SOLITARIA  DELLE  ASTURIE  (la)  [la  So- 
litaire des  Asturies) ,  opéra  italien ,  musique 
de  Coccia,  représenté  à  Naples  en  1835. 

SOLITARIA  DELLE  ASTURIE  (la),  opéra 
italien,  musique  de  Mercadante,  représenté 
à  Naples  vers  1845. 

SOLITARIO  (il),  opéra  italien,  musique  de 
Pavesi,  représenté  à  Saint-Charles  de  Na- 
ples, en  1826. 

SOLITARIO  (il),  opéra  italien,  musique  de 
Persiani,  représenté  à  Milan  en  1829. 


SOLITARIO  (il),  opéra  italien,  musique 
d'Eslava,  représenté  à  Cadix  en  1841. 

SOLITARIO  (il),  opéra  italien,  musique  de 
A.  Péri,  représenté  àReggio  en  1841. 

SOLITARIO  DI  UNTERLACH  (il),  opéra 
italien,  musique  de  Outrera,  représenté  à  Pa- 
lerme  en  1838. 

SOLONE  (il),  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
musique  de  Steffani,  représenté  à  Brunswick 
en  1685. 

SOMIGLIANZA  (la),  opéra  italien,  musi- 
que de  Léo,  représenté  au  théâtre  des  Fio- 
rentini  de  Naples  en  1726. 

SOMIGLIANZA  dei  NUMI  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Paisiello,  représenté  à  Na- 
ples vers  1776. 

SOMMEIL  DE  L'AMOUR  (le),  opera-ballet, 
musique  de  Batistin  (Struck),  représenté  à 
Versailles  vers  1718,  et  à  Chartres,  par 
M^e  de  Montréal,  en  mars  1853. 

SOMMEIL  DE  PÉNÉLOPE,  monologue  ly- 
rique, musique  de  M.  Elwart,  chanté  à  Ca- 
lais par  Mme  de  Montréal  (Annette  Lebrun). 
Un  acteur  récitant  donne  la  réplique.  «  C'est 
un  ouvrage  facile  à  monter  et  qui  ne  ruinera 
pas  le  directeur.  M.  Elwart  s'est  fait  la  part 
modeste.  Il  a  cependant  prouvé  qu'il  pou- 
vait dignement  occuper  nos  premières  scènes 
lyriques. 

*  SOMMEIL  MAGIQUE  (le),  opéra-comique; 
en  deux  actes,  musique  de  Mûhldorfer,  repré- 
sente  à  Leipzig  en  1866. 

SOMNAMBULE  (le),  opéra-comique,  musi- 
que de  Piccinni  (Louis),  représenté  à  Stoc- 
kholm vers  1797. 

somnambule  (la),  opérette  allemande, 
musique  de  Zaytz,  représentée  à  l'Harmo- 
nie-Theater  de  Vienne  en  février  1868. 

*  SOMNAMBULE  (le)  [der  Naehtwander]* 
Opérette,  paroles  de  MM.  Zell  et  Gênée, 
musique  de  M.  Louis  Roth,  représentée  à 
Berlin,  sur  le  théâtre  de  Friedrich- "Wilhelm- 
stadt,  le  29  septembre  1886. 

SON-IN-LAW  (le  Gendre),  farce  anglaise, 
musique  de  Samuel  Arnold,  représentée  sur 
le  théâtre  de  Haymarket,  à  Londres,  en  1779. 

SON  IN  LAW  (the)  ,  opéra  anglais ,  musi- 
que de  Stevenson,  représenté  à  Dublin  vers 
1796. 


SÔNG 


SONG 


1039 


*  sonambulo  (el),  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  d'Antonio  Hurtado,  musique  d'Emilio 
Arrieta,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
de  la  Zarzuela,  le  10  octobre  1856. 

SOND  SALOMONA  (le  Jugement  de  Salo- 
mori),  tragédie  polonaise  en  trois  actes,  avec 
danses  et  chants,  musique  d'Elsner,  repré- 
sentée à  Varsovie  en  1806. 

SONDERBAR  LAUNE  (  l'Humeur  singu- 
lière), opéra-comique,  musique  de  F.  Glaeser, 
représenté  au  Théâtre-  sur -la -Vienne,  à 
Vienne,  en  1825. 

SONDERLING  (der)  [l'Homme  bizarre], 
opéra  allemand,  musique  de  Tost,  représenté 
à  Presbourg  en  1795. 

SONGE  D'UNE  NUIT  D'ÉTÉ  (le)  ,  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Rosier 
et  de  Leuven,  musique  de  M.  Ambroise  Tho- 
mas, représenté  à  l'Opéra-Comique  le  20  avril 
1850.  Il  ne  faut  pas  songer  à  trouver  dans 
cette  pièce  les  personnages  et  les  ravissantes 
inventions  de  Shakspeare  ;  Puck  ,  Obéron  et 
Titania  font  place  à  Elisabeth,  Shakspeare, 
Latimer,  Falstaff,  Olivia.  La  musique  du 
compositeur  se  serait  mieux  adaptée  à  la 
fantaisie  anglaise  qu'à  ce  livret,  qui  offre 
plusieurs  scènes  d'un  goût  équivoque.  Ce 
n'est  pas  par  leur  beau  côté  que  les  auteurs  ont 
tracé  les  caractères  de  la  reine  et  du  grand 
William.  Elisabeth  et  sa  demoiselle  de  com- 
pagnie Olivia  se  sont  trouvées  séparées  on  ne 
sait  comment  du  cortège  royal.  Elles  sont 
poursuivies  par  des  matelots,  et  se  réfugient 
dans  une  taverne  où  Shakspeare  est  occupé 
à  s'enivrer  avec  des  compagnons  de  débau- 
che. La  reine,  masquée  ,  entreprend  en  vain 
de  ramener  le  poète  national  à  un  genre  de 
vie  meilleur.  Il  se  moque  des  sermons,  conti- 
nue à  boire  et  roule  sous  la  table  ;  c'est  un 
spectacle  doublement  hideux.  Elisabeth  or- 
donne à  sir  John  Falstaff,  gouverneur  de  Ri- 
chement, de  faire  transporter  Shakspeare 
dans  le  parc  de  ce  palais.  C'est  la  nuit;  les 
eaux  du  lac,  les  arbres  éclairés  par  la  lune, 
tout  semble  concourir  à  abuser  les  sens  de 
William  à  son  réveil.  Il  entend  en  effet  des 
sons  mélodieux;  puis  il  voit  une  forme  blan- 
che ;  une  voix  se  fait  entendre  ;  c'est  celle  de 
son  génie,  qui  lui  reproche  ses  égarements  et 
le  menace  de  l'abandonner.  Le  poète,  un  in- 
stant sous  l'empire  de  cette  apparition,  ne 
tarde  pas  à  s'apercevoir  que  son  bon  génie  n'est 
autre  qu'une  femme  charmante.  Olivia  prend 
la  place  de  la  reine,  effrayée  de  sa  situation. 


Un  amant  d'Olivia,  Latimer,  témoins  des 
empressements  de  Shakspeare,  le  provoque 
en  duel.  La  lutte  a  lieu  immédiatement,  et 
Latimer  tombe  après  quelques  passes.  Olivia 
se  trouve  mal,  et,  secourue  par  la  reine,  a 
trahi  l'incognito  royal.  Shakspeare ,  dont  la 
tête  n'est  pas  très  forte  dans  cet  opéra,  croit 
avoir  tué  lord  Latimer.  Il  s'enfuit  et  va  se 
jeter  dans  une  rivière.  On  l'en  retire  éva- 
noui, et  il  est  ramené  à  son  domicile.  La 
reine,  après  avoir  donné  à  Falstaff  et  aux 
autres  acteurs  de  la  scène  nocturne,  l'ordre 
d'oublier  tout  ce  qu'ils  ont  vu,  fait  venir 
Shakspeare.  Le  poète  se  croit  aimé  de  la 
reine  ;  il  arrive  transporté  d'amour  et  il  s'en- 
tend traiter  de  visionnaire.  Elisabeth  seule 
prend  pitié  de  son  désespoir,  et  dit  au  poète  : 
«  Que  les  événements  de  cette  nuit  soient  un 
songe  pour  tout  le  monde,  hormis  vous.» 
L'ouverture  se  distingue  par  une  marche 
dont  le  rythme  est  original  ;  les  couplets  de 
Falstaff  et  le  défilé  des  marmii  ons  ont  été 
goûtés  par  le  public.  Le  trio  :  Où  courez-vous, 
mes  belles  ?  est  bien  plus  intéressant.  Le 
chœur  des  gardes  -  chasse  qui  ouvre  le 
deuxième  acte ,  est  une  composition  très- 
heureusement  développée  et  d'un  grand  ef- 
fet. La  scène  de  l'apparition  a  été  traitée  par 
M.  Ambroise  Thomas  avec  cette  délicatesse 
de  touche  et  ce  coloris  distingué  qui  sont  les 
marques  distinctives  de  son  talent.  Au  troi- 
sième acte,  nous  rappellerons  un  duo  pas- 
sionné entre  Olivia  et  Latimer,  et  les  cou- 
plets du  Rêve,  chantés  par  la  reine  ;  le  sen- 
timent en  est  exquis.  Ils  ne  sont  accompagnés 
que  par  la  flûte  avec  les  violons  pizzicati.  On 
fait  bisser  souvent  ce  morceau.  Les  premiers 
interprètes  du  Songe  d'une  nuit  d'été  furent 
Bataille  ,  Couderc,  Boulo,  Mmes  Lefebvre  et 
Grimm.  Mme  Ugalde  reprit  le  rôle  qu'une 
maladie  l'avait  empêchée  de  créer.  Les  par- 
titions pour  piano  et  chant  et  piano  solo  ont 
été  arrangées  par  M.  Vauthrot. 

*  SONGE  DE  khéyam  (le),  «  caprice  »  en 
un  acte,  en  vers,  de  M.  Maurice  Bouchor, 
avec  musique  de  M.  Paul  Vidal,  représenté 
au  petit  théâtre  des  Marionnettes  (Galerie. 
Vivienne),  en  février  1892.  C'est  une  fan- 
taisie charmante  que  ce  Songe  de  Khéyam, 
comme  M.  Bouchor  en  a  écrit  plusieurs  pour 
ce  petit  théâtre  des  Marionnettes,  dont  le 
succès,  pendant  quelques  années,  fut  si  grand 
auprès  des  lettrés  et  des  délicats.  Il  y  avait 
là  dedans  un  éloge  de  la  rose,  petit  épisode 
exquis  que  je  ne  puis  me  retenir  de  trans- 
crire ici  : 


1040 


SONN 


SONN 


O  chef-d'œuvre  de  Dieu,  tu  manquais  à  ma  joie, 
Je  te  bénis  au  nom  de  Celui  qui  t'envoie. 
Tu  résumes  en  toi,  Rose,  toute  beauté, 
Le  soleil,  cette  fleur  céleste  de  clarté, 
La  nuit  et  son  brillant  diadème  d'étoiles, 
Les  transparentes  eaux  du  lac  fleuri  de  voiles, 
La  terre  d'émeraude,  et  les  champs,  et  les  bois, 
Tous  les  souffles  exquis,  toutes  les  tendres  voix, 
Toutes  les  visions  errantes  dans  l'espace, 
Tout,  même  la  splendeur  des  femmes  et  leur  grâce 
Plus  douce  que  la  terre  et  l'eau  vive  et  le  ciel 
A  qui  n'est  point  mordu  par  le  désir  cruel  : 
C'est  pourquoi  je  t'adore,  ô  fleur  délicieuse, 
Fleur  pudique,  suave,  aimante,  gracieuse.... 
Désormais  je  te  voue  un  culte  sans  péché, 
Rose,  et  je  veux  mourir  avant  d'avoir  touché 
Ta  robe  aux  plis  vermeils  ou  ton  svelte  corsage. 
Tu  ne  recevras  pas  un  seul  baiser  du  sage  ; 
Mais,  jusqu'au  jour  béni  qui  doit  marquer  sa  fin, 
Khéyam  s'enivrera  de  ton  souffle  divin. 

C'est  sur  des  vers  ainsi  tournés,  poétiques 
et  mélodieux,  que  M.  Paul  Vidal  a  écrit  quel- 
ques morceaux  tout  aussi  pleins  de  grâce  et 
de  parfum,  entre  autres  un  joli  duo  pour  deux 
voix  de  femmes,  qui  était  d'un  sentiment 
pénétrant  et  tout  à  fait  aimable. 

*  SONGE  sur  le  VOLGA  (un),  opéra,  livret 
tiré  d'un  poème  d'Ostrowski,  musique  de 
M.  Arensky,  représenté  à  l'Opéra  russe  de 
Moscou  en  1891.  C'était  le  premier  ouvrage 
dramatique  du  compositeur,  connu  seulement 
jusqu'alors,  et  très  avantageusement  d'ail- 
leurs, comme  symphoniste  et  comme  théori- 
cien. L'ouvrage  a  été  fort  bien  accueilli.  On  y 
a  applaudi  surtout  l'ouverture  et  un  air  de 
soprano,  qui  ont  été  bissés,  ainsi  que  des 
variations  sur  un  air  populaire  russe  qui 
servent  d'illustration  au  grand  tableau  mou- 
vant des  bords  du  fleuve  et  qui  ont  excité 
l'enthousiasme  du  public. 

*  SONHO  de  VENTURA  (um),  pièce  fantas- 
tique et  musicale  en  trois  actes  et  douze 
tableaux,  paroles  de  MM.  Soller  et  José 
Ignacio  d'Araujo,  musique  de  M.  Stichini, 
représentée  au  Gymnase  de  Lisbonne  en 
juin  1891. 

sonnanbula  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Paër,  représenté  à  Venise  en 
1797. 

SONNANBULA  (la)  [la  Somnambule],  opéra 
italien  en  deux  actes,  livret  de  Romani,  mu- 
sique de  Bellini,  représenté  au  théâtre  Car- 
cano  de  Milan  le  6  mars  1831,  et  à  Paris  le 
28  octobre  de  la  même  année.  C'est  un  chef- 
d'œuvre  de  grâce  et  de  sensibilité.  Ce  drame 
"amilier  qui  se  passe  dans  un  village,  cette 
œuvre  di  mezzo  carattere  convenait  admira- 
blement à  la  nature  tendre  et  poétique  du 
compositeur  sicilien  ;  aussi  a-t-il  trouvé  des 


eantiiènes  ravissantes  et  des  effets  originaux 
sans  recourir  aux  procédés  de  facture  et  à  la 
puissante  diversion  de  l'instrumentation  ' 
Voici  en  peu  de  mots  l'analyse  de  la  pièce  :  f 
Tout  se  prépare  pour  les  noces  de  la  jeune  ! 
paysanne  Amina,  orpheline  élevée  par  Thé- 
résa,  la  meunière,  avec  Elvino,  riche  pro- 
priétaire du  village.  L'aubergiste,  Lisa,  qui 
aime  en  secret  Elvino,  cache  mal  son  dépit, 
et,  toute  à  la  jalousie,  elle  repousse  les  pro- 
positions  d'Alexis,  son  amoureux.  Amina  pa- 
raît, elle  invite  ses  compagnes  à  partager  sa 
joie.  Son  cœur  déborde  d'émotions  tendres  et 
passionnées.  Elle  embrasse  Thérésa,  sa  bien- 
faitrice, et  s'emparant  d'une  de  ses  mains, 
elle  l'approche  de  son  cœur  : 

Sovra  il  sen  la  man  mi  posa 
Palpitar,  balzar  lo  senti. 
Egli  è  il  cor  che  i  suoi  contenti 
Non  ha  forga  a  sostener. 

Elvino  entre  en  scène  à  son  tour  ;  pendant 
qu'on  signe  le  contrat,  il  présente  à  Amina 
l'anneau  nuptial  et  lui  donne  un  bouquet  de 
pensées.  Plus  tard,  ces  fleurs  fournissent  l'oc- 
casion d'une  scène  touchante.  Après  les  pro- 
testations d'amour  et  de  constance,  survient 
un  étranger  ;  c'est  le  comte  Rodolphe,  fils  de 
l'ancien  maître  du  château,  et  qui,  depuis  de 
longues  années,  n'a  pas  paru  dans  le  pays  où 
il  n'est  plus  connu  que  de  nom.  Il  cause  avec 
les  paysans,  fait  à  la  jeune  fiancée  des  com- 
pliments flatteurs  qui  déplaisent  beaucoup 
à  Elvino  et  qui  irritent  encore  la  jalousie  de 
Lisa.  Le  son  des  musettes  annonce  l'heure  de 
la  rentrée  des  troupeaux  au  bercail.  Chacun 
gagne  sa  demeure,  mais  non  pas  avant  que 
les  villageois  aient  prévenu  le  comte  Ro- 
dolphe de  l'apparition  extraordinaire  d'un 
fantôme  blanc  qui,  chaque  nuit,  se  promène 
dans  le  pays  et  y  jette  l'épouvante.  Rodolphe, 
comme  Georges,  dans  la  Dame  blanche,  se 
moque  de  ces  superstitieuses  terreurs  et  sort 
en  laissant  ensemble  les  deux  fiancés.  Ici  a 
lieu  une  petite  scène  charmante  de  jalousie 
et  de  raccommodement. 

Le  théâtre  représente  ensuite  une  chambre 
de  l'auberge.  C'est  celle  où  doit  coucher  Ro- 
dolphe. A  peine  s'y  est-il  installé,  que  Lisa 
y  entre  sous  prétexte  de  s'informer  de  ce  qui 
peut  manquer  au  comte.  On  a  déjà  su  au 
village  qui  il  était,  et  elle  a  voulu  être  la 
première  à  le  féliciter  de  son  retour.  Elle  se 
laisse  tenir  quelques  propos  galants;  mais  on 
entend  du  bruit  près  d'une  fenêtre  ;  elle  s'en- 
fuit dans  un  cabinet  en  laissant  tomber  son 
petit  châle.  Alors  a  lieu  une  scène  de  som- 
nambulisme exprimée  avec  une  poésie  déli- 


SONN 


SONN 


1041 


cieuse.  Amina  paraît.  Elle  est  endormie,  elle 
murmure  le  nom  d'Elvino,  elle  chante  son 
bonheur,  et,  se  croyant  déjà  devant  l'autel, 
elle  s'agenouille ,  elle  lève  la  main  et  jure  à 
son  époux  amour  et  foi  éternelle.  Rodolphe, 
surpris  et  charmé,  respecte  une  si  innocente 
créature,  et  ne  voulant  ni  la  réveiller  ni  pro- 
fiter de  son  erreur,  il  s'apprête  à  sortir  par  la 
porte.  Mais  entendant  du  bruit,  il  s'esquive  par 
la  fenêtre. Qu'a  fait  Lisa  pendant  ce  temps?  Elle 
a  entr'ouvert  la  porte  de  sa  cachette,  elle  a  vu 
Amina  entrer  dans  la  chambre  du  comte; 
elle  lui  prête  les  plus  indignes  desseins  et 
sort  pour  informer  Elvino  de  ce  qui  se  passe. 
Les  villageois  arrivent  pour  complimenter  le 
comte  et  lui  souhaiter  la  bienvenue;  mais 
quelle  est  leur  surprise  en  découvrant  Amina 
couchée  et  endormie  sur  un  sopha!  Elvino 
accourt  ;  il  ne  peut  en  croire  ses  yeux,  il  mau- 
dit sa  fiancée  et  se  livre  au  désespoir.  Amina, 
que  le  bruit  a  réveillée,  a  beau  protester  de 
son  innocence;  les  apparences  sont  contre 
elle  :  tout  le  monde  la  voue  au  mépris  et  à 
l'infamie.  Amina  tombe  presque  évanouie 
dans  les  bras  de  sa  mère  adoptive.  Ici  finit  le 
premier  acte. 

Le  deuxième  commence  par  un  chœur  de 
villageois  et  de  villageoises  qui  s'entretien- 
nent avec  sympathie  du  malheur  de  la  pau- 
vre Amina.  Dans  l'opéra  de  Bellini,,  le  chœur 
joue  exactement  le  rôle  du  chœur  antique, 
non  seulement  dans  ce  passage,  mais  dans 
plusieurs  autres.  C'est  animé  et  intéressant. 
Amina,  soutenue  par  Thérésa,  s'avance  en 
chancelant.  Son  cœur  est  brisé.  Elvino  se 
tient  à  l'écart  et  lui  lance  des  paroles  acerbes 
et  cruelles  ;  il  s'anime  de  plus  en  plus  et  finit 
par  lui  arracher  du  doigt  son  anneau  nup- 
tial. Lisa  n'a  pas  perdu  son  temps,  et  le  ta- 
bleau suivant  nous  la  montre  prête  à  devenir 
la  femme  d'Elvino.  Mais  prévenu  par  les 
paysans  de  tous  ces  événements,  le  comte 
Rodolphe  arrête  le  cortège  et  demande  à  être 
entendu.  Il  explique  la  scène  du  somnambu- 
lisme; mais  les  paysans  sont  incrédules,  et 
Elvino  se  dispose  à  partir  avec  Lisa,  qui  veut 
calomnier  encore  une  fois  son  infortunée  ri- 
vale. Thérésa  alors  n'y  tient  plus.  Elle  apos- 
trophe Lisa  et  demande  comment  on  a  trouvé 
son  propre  châle  dans  la  chambre  du  comte. 
L'embarras  de  la  jeune  fille  montre  qu'elle 
n'est  pas  entièrement  innocente.  Les  esprits 
flottent  encore  dans  l'indécision,  lorsqu'on 
voit  soudain  Amina  sortir  par  une  des  man- 
sardes du  moulin,  se  promener  en  dormant 
sur  l'extrémité  du  toit,  arriver  près  de  la 
roue  et  marcher  sur  une  planche  vermoulue. 


On  la  croit  perdue.  Elvino  veut  s'élancer  à 
son  sec-ours  ;  il  est  retenu  par  Rodolphe.  L'in- 
téressante fille  entre  en  scène  tenant  à  la 
main  son  bouquet  flétri,  qu'elle  arrose  de 
larmes  : 

»  O  fleurs,  je  ne  croyais  pas  vous  voir  si  tôt 
fanées!  Semblables  à  l'amour  d'Elvino,  vous 
n'avez  duré  qu'un  jour.  Peut-être  que  mes 
pleurs  pourraient  vous  rendre  votre  première 
vigueur  ;  mais  ils  ne  peuvent  pas  faire  re- 
naître l'amour.  » 

Pendant  son  sommeil,  Elvino  remet  à  son 
doigt  l'anneau  qu'il  lui  avait  enlevé.  Amina 
se  réveille  dans  les  bras  de  celui  qu'elle  aime 
et  qui  lui  a  rendu  son  amour.  Elle  fait  écla- 
ter les  transports  de  son  âme  dans  un  der- 
nier chant  plein  d'allégresse. 

Bellini  a  exprimé  toutes  les  situations  de 
ce  drame  avec  un  naturel  et  une  vérité  qui 
font  de  sa  partition  un  chef-d'œuvre  de  sen- 
timent et  de  goût.  Depuis  le  premier  chœur- 
d'introduction  jusqu'à  la  cabaletta  finale, 
l'inspiration  ne  faiblit  pas.  La  cavatine  suave 
et  mélancolique  de  Lisa  :  Tutto  è  gioja,  tutto 
è  festa,  au  commencement  du  premier  acte, 
me  paraît  seule  mal  exprimer  le  genre  de 
tristesse  et  d'ennui  que  lui  font  éprouver  les 
préparatifs  de  la  noce  d' Amina. 

L'air  d'Amina  :  Corne  per  me  sereno  oggi 
rinacque  il  di,  est  parfait  dans  sa  forme  ita- 
lienne. Cette  fable  ne  convient-elle  pas  mieux 
d'ailleurs  que  toute  autre  pour  peindre  ce 
rayonnement  d'un  premier  amour  chez  une 
toute  jeune  fille. 

L'andante  du  duo  de  l'anneau  nuptial  est 
délicieux  ;  Prendi  l'anel  ti  dono  ;  l'air  de  Ro- 
dolphe :  Vi  ravviso  o  luoghi  ameni,  est  clas- 
sique. Il  faudrait  tout  citer.  Contentons-nous 
de  rappeler  l'admirable  finale  si  pathétique, 
si  émouvant,  le  plus  beau  morceau  d'ensemble 
que  Bellini  ait  écrit. 

Le  second  acte  n'est  pas  moins  riche  en 
beautés  réelles.  D'abord,  c'est  le  chœur  si 
original  des  contadini  et  contadine  :  Qui  la 
selva  è  piu  folta  ed  ombrosa;  ensuite,  l'air  : 
Tutto  è  sciotto,  dans  lequel  Elvino  exprime 
son  désespoir;  enfin,  l'andante  de  l'air  final, 
chanté  par  Amina,  qu'un  auditeur  doué  de 
sensibilité  n'a  jamais  entendu  sans  émotion  : 

Ah  !  non  credea  mirarti 
Si  presto  estinto,  o  fiore  .• 
Passasti  al  par  d'amore, 
Che  un  giorno  sol  dura. 
Potria  novel  vigore 
Il  pianto  mio  donasti... 
Ma  ravvivar  l'amore 
Il  pianlo  mio  non  puâ. 

Nos  modernes  prédicants  affichent  leurd&- 
66 


1042 


SOPH 


SORG 


daïn  pour  cette  musique  qui  a  le  don  de 
mouiller  les  paupières.  Celle  qu'ils  proclament 
la  musique  du  progrès,  de  l'avenir,  que  sais- 
je  ?  ne  touche  pas  le  cœur,  il  est  vrai  ;  en  re- 
vanche, elle  fatigue  les  oreilles,  soit  par  une 
sonorité  excessive,  soit  par  une  confusion  des 
modulations  qui  donne  plutôt  une  idée  du 
chaos  que  celle  d'une  belle  œuvre  d'art. 

La  Sonnambula  a  été  représentée  immédia- 
tement après  son  apparition  à  Milan,  sur 
toutes  les  scènes  lyriques  de  l'Europe.  Les 
rôles  ont  été  écrits  pour  Mme  Pasta,  Rubini 
et  Mariani.  Le  rôle  d'Amina  a  servi  aux  dé- 
buts de  Mlle  Adelina  Patti  au  Théâtre-Ita- 
lien de  Paris.  On  aurait  dit  qu'il  avait  été 
écrit  pour  elle,  tant  elle  interprétait  avec 
charme  ses  délicieuses  cantilènes. 

sonnanbulo  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Carafa  (Michel),  représenté  à  Milan  en 
1835. 

SONNANBULO  (i),  opéra  italien,  musique 
de  Ricci  (Louis)  et  de  Ricci  (Frédéric),  re- 
présenté au  théâtre  Valle,  à  Rome,  en  1829. 

SONNANBULO  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Charles  Valentini ,  représenté  à  Lucques 
en  1834. 

SONNENFEST  DER  BRAMMINNEN  (das) 
[la  Fête  du  soleil  des  Brahmines],  opérette  al- 
lemande, musique  de  W.  Mûller,  représen- 
tée à  Berlin  vers  1794. 

SONNEUR  DE  CLOCHES  (le),  opéra  en 
cinq  actes,  musique  de  Mme  Birch-Pfeiffer, 
représenté  à  Munich  au  mois  de  mars  1836. 
Le  sujet  en  est  emprunté  à  Notre-Dame  de 
Paris  de  Victor  Hugo,  sauf  le  dénoûment, 
qui  est  le  mariage  de  Phœtous  avec  Esmé- 
ralda. 

SONO  EGLINO  MARITATI?  (Sont-ils  ma- 
riés?) opéra  italien,  musique  de  Panizza,  re- 
présenté à  Milan  en  1827. 

SOPHA  (le),  opéra,  musique  de  Scio,  re- 
présenté au  théâtre  Molière  en  1792. 

sofhie  ou  LE  mariage  CACHÉ,  comé- 
die en  trois  actes,  mêlée  d'ariettes,  tirée 
d'une  comédie  .anglaise  attribuée  à  Garrick, 
intitulée  le  Mariage  clandestin  ,  paroles  ' 
de  Mme  Riccoboni,  musique  de  Kohault,  re- 
présentée aux  Italiens  le  4  juin  1768. 

SOPHIE  -  CATHERINE    OU    LA   GRANDE 

DUCHESSE,  opéra  en  quatre  actes,  paroles 
de  Mme  charlotte  Birch-Pfeiffer,  musique  de 
Flottow,  représenté  au  Grand-Opéra  de  Ber- 
lin dans  le  mois  de  novembre  1850. 


SOPHIE    ET   MONCARS  OU  L'INTRIGUE 

PORTUGAISE,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Guy,  musique  de  Gaveaux,  repré- 
senté sur  le  théâtre  Feydeau  le  30  septembre 

1797. 

SOPHOCLE,  opéra  en  trois  actes  ,  paroles 
de  Morel,  musique  de  Fiocchi,  représenté  à 
l'Académie  impériale  de  musique  le  16  avril 
1811.  Cet  ouvrage  avait  été  écrit  à  l'occa- 
sion de  la  distribution  des  prix  décennaux, 
qui  ne  furent  point  distribués.  Il  n'eut  au- 
cun succès.  Fiocchi  était  un  bon  professeur 
de  chant.  Il  travailla  avec  Choron  à  la  publi- 
cation des  Principes  d'accompagnement  des 
écoles  d'Italie. 

SOPHONISBE,  opéra,  musique  de  Gebel 
(Georges),  représenté  à  Rudolstadt  en  1753. 

SOPHONISBE ,  monodrame ,  musique  do 
Neefe,  1782. 

SOPHRONIME,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Demoustier,  musique  de  Gaveaux 
(Pierre),  représenté  à  Feydeau  le  13  février 
1795. 

*  SOPRA  I  TETTI  (Sur  les  toits),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Dome- 
nico  Berardi,  musique  de  M.  Oscar  Floridio, 
représenté  au  PoliteamaGaribaldi,  de  Padoue, 
en  février  1895. 

*  SOPRANO  (el),  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  Pastorfido,  musique  de  Francisco 
Barbieri,  représentée  sur  le  théâtre  de  la 
Zarzuela,  à  Madrid,  le  23  février  1869. 

SORCERER  (the)  [le Sorcier],  opéra  anglais, 
livret  de  M.  S.  Gilbert,  musique  de  M.  Arthur 
Sullivan,  représenté  au  théâtre  de  l'Opéra- 
Comique,  à  Londres,  le  17  novembre  1877.  La 
musique  en  est  intéressante  et  originale. 

SORCIER  (le),  comédie  en  deux  actes,  en 
prose,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Poinsinet, 
musique  de  Philidor ,  représentée  sur  le 
Théâtre-Italien  le  2  janvier  1764.  La  pièce 
était  amusante  pour  le  temps,  la  musique  fut 
fort  goûtée.  Le  public,  dans  son  enthousiasme 
passager,  demanda  aux  auteurs  de  paraître 
sur  la  scène  pour  recevoir  ses  applaudisse- 
ments. Poinsinet  et  Philidor  furent  les  pre- 
miers qui  se  soumirent  à  ce  caprice,  toute- 
fois après  Voltaire ,  qui  fut  l'objet  de  cet  ex- 
cès d'honneur  après  la  représentation  de  sa 
tragédie  de  Mérope.  Cette  pièce  a  été  reprise 
au  théâtre  des  Fantaisies-Parisiennes  le  9  fé- 
vrier 1867,  grâce  à  l'initiative  de  M.  Marti- 
net. Réduite  en  un  acte,  elle  a  été  jouée 


SORC 

pendant  plusieurs  mois,  malgré  la  naïveté  de 
l'intrigue.  C'est  qu'il  suffit  d'écouter  quel- 
ques mesures  pour  comprendre  qu'il  y  a  là 
une  musique  de  maître  et  une  harmonie 
d'une  grande  perfection.  Les  accompagne- 
ments sont  traités  avec  un  goût  conscien- 
cieux. La  romance  de  la  jeune  villageoise  n'a 
pas  vieilli  ;  elle  est  charmante.  Il  n'en  est  pas 
de  même  de  l'air  du  sorcier,  qui  paraît  long 
parce  qu'il  est  monotone.  Mais  la  ronde 
finale  est  d'une  gaieté  si  franche  et  offre  des 
phrases  si  bien  tournées  qu'on  éprouve  une 
véritable  sensation  de  plaisir  et  de  belle  hu- 
meur, influence  devenue  bien  rare  dans  le 
répertoire  moderne.  Le  quatuor  fait  presque 
tous  les  frais  de  l'orchestre  de  Philidor.  De 
loin  en  loin  les  bassdns  et  les  flûtes  tiennent 
des  notes,  mais  rarement  offreut  des  dessins 
intéressants.  Ce  petit  ouvrage  a  été  chanté 
par  Geraizer,  Barnolt,  M""es  Decroix  et  Bo- 
nelli. 

SORCIER  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  et  musique  de  Mme  Anaïs  Marcelli, 
pseudonyme  de  Mme  Perrière-Pilté,  repré- 
senté au  Théâtre-Lyrique  le  13  juin  1866. 

SORCIER  PAR  HASARD  (le),  opéra-COmi- 
que  en  un  acte,  paroles  et  musique  de  De 
Pellaert,  représenté  à  Gand  en  1819. 

SORCIÈRE  (la),  opéra,  musique  de  Eberl, 
représenté  à  Vienne  vers  1795. 

*  sorcière  (la),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Ramos  Carrion,  musique  de  M.  Chapi, 
représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la 
Zarzuela,  en  décembre  1887. 

*  SORCIÈRE  (la),  action  dramatique  et 
lyrique,  paroles  et  musique  de  M.  Herkomer, 
représentée  en  Angleterre,  chez  l'auteur, 
dans  le  comté  de  Hertford,  en  mai  1888. 
M.  Herkomer  est  le  peintre  bien  connu  qui, 
seul  parmi  les  artistes  anglais,  obtint  la 
grande  médaille  d'or  àl'Exposition  universelle 
de  Paris  en  1878.  Il  se  donna,  par  ce  petit 
ouvrage  imaginé  par  lui,  le  régal  d'un  spec- 
tacle d'un  caractère  particulier,  très  remar- 
quable au  point  de  vue  des  effets  tout  nou- 
veaux et  très  curieux  de  la  mise  en  scène, 
que  la  place  me  manquerait  pour  analyser 
ici.  Les  rôles  principaux  étaient  tenus  par  lui- 
même,  son  oncle  M.  John  Herkomer,  son 
frère  M.  Hermann  Herkomer,  et  sa  belle-sœur 
Mlle  Griffiths. 

*  SORCIÈRE  (la),  opéra,  livret  tiré  d'une 
tragédie  de  M.  Arthur  Fitzger  portant  le 


SORE 


1043 


le  même  titre,  musique  de  M.  Auguste  Enna, 
représenté  avec  beaucoup  de  succès  au 
théâtre  Royal  de  Copenhague  en  janvier  1892. 
Cet  ouvrage,  traduit  en  allemand,  fut  joué 
l'année  suivante  et  très  bien  accueilli  à 
l'Opéra  royal  de  Berlin.  La  Sorcière  fut  le 
début  du  compositeur,  alors  à  peine  âgé  de 
trente  ans,  début  éclatant  et  qui  le  fit  tout 
à  coup  sortir  de  l'obscurité  dans  laquelle  il 
était  resté  jusqu'à  ce  jour.  On  a  distingué 
dans  son  œuvre  un  sentiment  dramatique 
plein  de  puissance,  le  don  de  la  mélodie  et 
une  rare  habileté  dans  l'art  de  l'instrumen- 
tation. 

*  SORCIÈRE  DE  BOISSY  (la),  opérette  en 
trois  actes,  musique  de  M.  Zaytz,  représentée 
à  Vienne  le  26  avril  1886. 

SORCIÈRE  DE  PULTAVA  (la),  opéra  alle- 
mand, poème  du  baron  de  Auffenberg,  musi- 
que de  Strauss,  maître  de  chapelle  de  Carls- 
ruhe,  représenté  dans  cette  ville  en  1846. 

SORCIÈRE  DU  MOULIN  (la),  opéra-comi- 
que  allemand,  musique  de  Naumann,  repré- 
senté à  Berlin  en  janvier  1862. 

SORCIÈRE   PAR   HASARD    (la),    Opéra-CO- 

mique  en  deux  actes,  paroles  et  musique  <&4 
Framery,  représenté  à  la  Comédie-Italienne 
le  3  septembre  1783. 

SORCIÈRES  DE  BÉNÉVENT  (les),  opéra 
en  deux  actes,  musique  de  Balducci,  repré- 
senté à  Naples  en  1837.  Cet  ouvrage  a  été 
écrit  pour  six  voix  de  femmes. 

*  sordello,  opéra  sérieux,  paroles  de 
Temistocle  Solera,  musique  de  Buzzi,  repré- 
senté sans  succès  à  Milan,  sur  le  théâtre  de 
la  Scala,  le  26  décembre  1856. 

SORDO  (il)  [le  Sourd],  opéra  italien,  musi- 
que de  Piccinni,  représenté  à  Naples  vers  1774» 

SORDO  (il),  opéra  italien,  musique  de  Gi- 
race,  représenté  en  Italie  vers  la  fin  du 
xvme  siècle. 

*  SORELLA  DI  MARCK  (la)  ,  opéra,  mu- 
sique de  M.  Setaccioli,  représenté  à  Rome, 
sur  le  théâtre  Costanzi,  le  6  mai  1896.  Les 
deux  rôles  principaux  de  cet  ouvrage  étaient 
tenus  par  deux  grands  artistes,  M.  Roberto 
Stagno  et  M">»  Gemma  Bellincioni. 

*  SORELLA  DI  PELAGIO  (la),  opéra,, 
musique  de  Temistocle  Solera,  représenté  en. 
Espagne  vers  1845. 


1044 


SORT 


SOUP 


SORELLE  RIVALI  (le)  [les  Sœurs  rivales], 
opéra  italien,  musique  de  Calegari  (Antoine), 
représenté  à  Venise  en  1784. 

*  SORPRESA  (la),  opera-bouffe,  musique 
de  Salvatore  Fighera,  représenté  au  théâtre 
de  la  Scala,  de  Milan,  dans  les  dernières 
années  du  xvine  siècle. 

SORPRESA  (la)  [la  Surprise],  opéra-bouffe 
italien,  musique  de  Roesler,  représenté  à 
Prague  vers  isoo. 

*  SORPRESA  (la),  opéra,  musique  de  Ste- 
fano  Pavesi,  représenté  à  Venise  en  1806. 

*  SORRENTINA  (la),  opéra,  musique  d'Ema- 
nuele  Muzio,  représenté  en  1857  sur  le 
théâtre  communal  de  Bologne. 

*  SORRENTINA  (la),  opéra-bouffe,  musique 
de  M.  L.  Fischetti,  représenté  sur  le  théâtre 
de  la  Fenice,  de  Naples,  le  6  septembre  1873. 

SORRENTINE  (la),  opérette-bouffe  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Jules  Noriac  et  Jules 
Moineaux,  musique  de  M.  L.  Vasseur,  repré- 
sentée aux  Bouffes-Parisiens  le  24  mars  1877. 
Le  sujet  est  des  plus  légers  et  nullement  ori- 
ginal. Teresina,  la  Sorrentine,  fille  d'un  bar- 
bier, va  épouser  le  jeune  Lazarillo;  la  fiancée 
du  vice-roi  de  Naples  ayant  été  enlevée,  Te- 
resina se  trouve  invitée  à  la  remplacer  dans 
le  palais,  et  la  voilà  vice-reine.  Lazarillo,  fu- 
rieux, soulève  la  populace  et  s'empare  du  pa- 
lais. Tout  s'explique,  et  la  Sorrentine  épouse 
Lazarillo.  Ces  sortes  de  pièces  n'existent  que 
par  les  détails  plaisants  et  les  lazzi  de  plus 
ou  moins  bon  goût.  La  musique  n'est  pas 
meilleure  que  le  livret.  Malgré  des  dévelop- 
pements hors  de  saison  avec  un  pareil  sujet, 
elle  est  peu  intéressante  ;  on  a  cependant  ap- 
plaudi, au  premier  acte,  les  couplets  du  Bou- 
quet. Chantée  par  Fugère,  Daubray,  Scipion; 
Mmes  peschard,  Prelly;  M'1"  Paola  Marié 
et  Blanche  Miroir. 

SORT  D'ANDROMÈDE  (le),  opéra,  musi- 
que de  Charpentier  (Marc-Antoine) ,  écrit 
vers  1670. 

SORTE  NEMICA  (la)  [le  Sort  funeste] ,  opéra 
italien,  livret  de  l'abbé  Silvani,  musique  de 
Giovanni  Porta,  représenté  sur  le  théâtre  des 
Grâces,  à  Vicence,  en  1728,  et  à  Udine  en 
1730. 

*  sortilegio  (il)  opéra-bouffe,  musique 
de  M.  A.  Scontrino,  représenté  en  1882  au 
théâtre  Alfieri,  de  Turin. 


SOSARME,  opéra  italien,  musique  de  Haen» 
del,  représenté  à  Londres  en  1732. 

*  SOSIE  (le),  opérette,  paroles  de  M.  Victor 
Léon,  musique  de  M.  Alfred  Zamara,  repré- 
sentée lo  16  septembre  1886  au  Gaertner- 
Platz-Theater  de  Munich. 

*  SOSIE  (le),  opérette  en  trois  actes,  paroles 
de  MM.  Albin  Valabrègue  et  Kéroul,  musique 
de  M.  Raoul  Pugno,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  8  octobre  1887. 

*  SOTA  DE  espadas  (la),  zarzuela  en 
trois  actes,  paroles  de  Mariano  Pina,  musique 
d'Emilio  Arrieta,  représentée  le  16  décem- 
bre 1871  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zar- 
zuela. 

SOU  DE  lise  (le)  ,  opérette  en  un  acte , 
paroles  de  MM.  Saint- Yves  et  Zaccone,  mu- 
sique de  Mme  Caroline  Blangy,  représentée 
au  théâtre  des  Bouffes-Parisiens  le  7  mai 
1860.  Le  livret  est  intéressant.  Il  y  a  de  la 
grâce  et  du  goût  dans  le  dialogue.  La  parti- 
tion renferme  des  mélodies  agréables.  Nous 
citerons  l'ouverture  et  le  duo  entre  Lise 
et  André,  qui  est  charmant.  Mlle  Chabert  a 
chanté  avec  talent  le  rôle  de  Lise.  Tautin  et 
Marchand  ont  joué  les  autres  personnages. 

SOUBRETTE  (LA)  OU  L'ÉTUI  DE  HARPE, 

opéra  en  un  acte,  paroles  d'Hoffman,  musique 
de  Solié,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
3  décembre  1794. 

SOUFFLETS  (les),  opérette  en  un  acte, 
paroles  et  musique  de  M.  Mélesville  fils, 
représentée  aux  Fantaisies -Parisiennes  le 
3  août  1867.  La  scène  se  passe  en  Espagne. 
La  pièce  a  de  la  vivacité,  et  la  musique  la 
sert  bien.  Chantée  par  Geraizer,  Barnolt  et 
Mme  Goby-Fontanel. 

*  souhaits  ridicules  (les),  opérette  en 
un  acte,  paroles  et  musique  de  M.  G.  Villain, 
représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le  2  mai 

1890. 

SOULIERS  MORDORÉS  (LES),  Opéra-CO» 
mique  en  deux  actes,  paroles  de  M.  de  Fer- 
rières,  musique  de  Frizieri,  représenté  à  la 
Comédie-Italienne  le  11  janvier  1776. 

SOULIERS   MORDORÉS    (LES),    Opéra-C0- 

mique  en  deux  actes,  paroles  de  M.  de  Fer- 
rières,  musique  de  Plantade,  représenté  à  ■ 
Feydeau  le  18  mai  1793. 

SOUPER  DE  FAMILLE  (le),  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  Henri  Berton,  représenté 
à  Feydeau  en  1796. 


SOUR 


SOUV 


1045 


SOUPER  DE  MEZZETIN  (le),  opérette  en 
un  acte,  canevas  emprunté  à  la  Comédie- 
Italienne,  musique  de  M.  Ernest  Cahen,  re- 
présentée aux  Folies-Nouvelles  en  mai  1858. 

SOUPER  DU  MARI  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Desnoyers  et  Coignard 
frères,  musique  de  Despréaux,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  24  janvier  1833.  Ce  petit 
ouvrage  a  des  qualités  scéniques,  l'instru- 
mentation de  l'élégance.  On  a  remarqué  un 
joli  duo  de  deux  femmes  et  une  charmante 
romance  dont  le  refrain  :  Pendant  la  nuit, 
est  délicieux  d'effet.  Cet  opéra-comique  a 
été  chanté  agréablement  par  Thénard  et 
Mme  Clara  Margueron. 

*  SOURCE  DE  SAINTE-ANNE  (Là),  opéra- 
comique  en  un  acte,  livret  tiré  d'une  comédie 
de  Mme  m.  de  Chézy,  par  M.  \V.  Bennecke. 
musique  de  M.  Robert  Ibener,  représenté  a 
Cassel,  sur  le  théâtre  de  la  Cour,  le  22  no- 
vembre 1891. 

SOURD  (le)  ou  L'AUBERGE  PLEINE,  co- 
médie en  trois  actes,  paroles  de  Desforges, 
.retouchée  par  MM.  de  Leuven  et  Ferdinand 
Langlé,  musique  de  Adolphe  Adam,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  2  février  1853. 
Cette  pièce,  dont  les  saillies  et  les  calem- 
bours ont  tant  réjoui  nos  pères,  a  été  rema- 
niée par  MM.  Ferdinand  Langlé  et  Sainte- 
Foy.  Les  couplets  en  sont  lestes  et  annoncent 
bien  leur  date.  Adolphe  Adam  en  écrivant 
de  la  musique  sur  ce  sujet  a  pu  se  livrer  sans 
contrainte  à  son  genre  familier.  Les  mélodies 
sont  faciles,  bien  en  situation  ;  les  effets  d'in- 
strumentation ingénieux,  tournant  souvent 
au  comique  et  à  la  farce.  Parmi  les  couplets 
les  plus  applaudis,  nous  citerons  :  Sur  le  pont 
d'Avignon;  les  couplets  sur  la  bassinoire;  les 
couplets  dont  le  refrain  est  chanté  sur  le  mot 
bagasse  est  exhilarant  ;  enfin  ceux  de  :  On  dit 
non,  on  dit  oui.  Cette  pièce  a  été  enlevée  avec 
verve  par  Ricquier,  Sainte-Foy,  Delaunay, 
Mmes  Lemercier,  Decroix,  Félix  et  Talmon; 
on  l'a  reprise  au  Théâtre- Lyrique  le  18  jan- 
vier 1856. 

SOURDE-MUETTE  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes ,  paroles  de  Valmalette ,  musique 
de  Blangini,  représenté  pour  la  première  fois 
à  Feydeau  le  26  juillet  1815. 

SOURNOISE  (la)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Thomas  Sauvage  et  de  Lu- 
rieu,  musique  de  Thys,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  13  septembre  1848.  Il  s'agit  dans 
le  livret  d'une  jeune  fille  sans  dot  qui  veut 


à  toute  force  se  procurer  un  mari,  et  dont 
les  ruses  et  les  mensonges  ont  pour  résultat 
de  lui  faire  épouser  un  laquais.  Ce  sujet  est 
peu  musical.  La  musique  en  est  assez  gaie. 
On  a  remarqué  un  quintette  dans  lequel 
l'auteur  a  intercalé  un  duo  agréable  pour 
deux  voix  de  femmes,  et  une  valse  joliment 
chantée  par  Mlle  Lemercier.  Nathan,  Sainte- 
Foy  et  sa  femme  ont  rempli  les  autres  rôles. 

SOUS  LES  CHARMILLES  ,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Kauffmann ,  musi- 
que de  M.  Dautresme,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  le  28  mai  1862. 

*  SOUS  LES  PALMIERS,  opéra-comique  en 
deux  actes,  musique  d'Alphonse  Pellet, 
représenté  au  Grand-Théâtre  de  Nîmes  le 
22  mai  1877. 

sous  UN  balcon  ,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Eugène  Leroux,  musique  de 
M.  Alfred  Sergent,  représentée  à  Boulogne- 
sur-Mer  en  avril  1868. 

SOUVENIR  (un),  opéra-comique  en  un  acte, 
musique  de  M.  Charles  Magner,  représenté 
au  théâtre  de  Cluny  le  23  mars  1873.  Chanté 
par  M110  C.  Denault. 

SOUVENIRS  DE  LAFLEUR  (les),  opéra- 
comique  en  un  acte ,  paroles  de  Carmouche 
et  de  Courcy,  musique  de  Halévy,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  4  mars  1833.  Le  livret 
reproduit  une  pièce  du  Gymnase  intitulée  :  la 
Vieillesse  de  Frontin.  Lafleur,  valet  de  comé- 
die, n'est  plus  jeune;  il  a  vieilli  en  même 
temps  que  son  maître,  et  tous  deux  charment 
leurs  loisirs  en  racontant  leurs  antiques 
prouesses.  Le  neveu  du  maître  de  Lafleur  a 
une  maîtresse  et  des  dettes  ;  pour  le  dérober 
aux  suites  de  ses  folies,  son  oncle  le  confine 
dans  son  château,  et  prépose  Lafleur  à  la 
garde  du  prisonnier.  Le  geôlier  trompe  les 
ennuis  de  sa  captivité  en  lui  contant  ses  an- 
ciens tours.  Il  fournit  au  jeune  homme,  sans 
en  avoir  l'air ,  les  moyens  de  faire  payer  ses 
dettes  par  son  oncle,  et  d'épouser  celle  qu'il 
aime.  Ce  fut  le  célèbre  chanteur  Martin  qui 
chanta  le  rôle  de  Lafleur  avec  un  organe 
d'une  fraîcheur  et  d'un  charme  merveilleux 
pour  son  âge;  il  obtint  un  grand  succès  dans 
son  grand  air,  très  bien  conçu  par  le  compo- 
siteur et  approprié  au  genre  de  talent  du 
•chanteur  ;  acteur  excellent ,  il  fut  très-ap- 
plaudi  dans  la  scène  où  Lafleur  déclare  à  son 
maître  que  son  imagination  n'est  pas  refroi- 
die et  qu'il  saura  tirer  son  neveu  d'embarras. 
Martin  avait  alors  soixante-sept  ans.  Il  n'y 


1046 


SPAR 


SPAZ 


a  pas  d'exemple  d'une  carrière  aussi  longue 
au  théâtre.  Thévenard,  qui  chanta  pendant 
quarante  ans  les  opéras  de  Lulli  et  de  Ra- 
meau, prit  sa  retraite  à  l'âge  de  soixante- 
deux  ans.  Halévy  a  composé  pour  cet  opéra- 
comique  une  musique  charmante,  instru- 
mentée avec  élégance  et  discrétion  pour  ne 
pas  couvrir  la  voix  du  doyen  des  chanteurs 
français. 

*  SOY  Ml  hîjo  ou  SOY  YO,  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  José  Rogel,  représentée 
à  Madrid  en  1856. 

*  SPADILLO  LE  TAVERNIER,  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Michaëls,  mu- 
sique de  Vivier,  représenté  à  Bruxelles,  sur 
le  théâtre  de  la  Monnaie,  le  22  mai  1857. 

SPANISH  DOLLARS  (les  Ecus  d'Espagne), 
opéra,  musique  de  Davy  (Jules),  représenté 
sur  le  théâtre  de  Covent-Garden,à  Londres, 
en  1805. 

SPANISH  MAID  (the)  [la  Jeune  Espagnole], 
opéra  anglais,  musique  de  Linley,  repré- 
senté à  Drury-Lane  en  1783. 

SPANISH  RIVALS  {les  Rivaux  espagnols), 
opéra-comique  anglais,  musique  de  Linley, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Drury-Lane,  à 
Londres,  en  1785. 

SPARTACO,  opéra  italien,  livret  de  l'abbé 
Pasquini,  musique  de  Porsile,  représenté  sur 
le  théâtre  de  la  Cour,  à  Vienne,  pendant  le 
carnaval  de  1726. 

*  SPARTACO,  drame  lyrique  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  E.  Palermi,  musique  de 
M.  Giuseppe  Sinico,  représenté  au  Politeama 
de  Trieste  le  20  novembre  1886. 

*  SPARTACO,  tragédie  lyrique  en  quatre 
actes  et  sept  tableaux,  paroles  d'Antonio 
Ghislanzoni,  musique  de  M.  Pietro  Platania, 
représentée  au  théâtre  San  Carlo  de  Naples 
le  29  mars  1891.  lie  livret  était  tiré  du  roman 
de  Giovagnoli  qui  porte  le  même  titre  et 
paraissait  d'une  structure  un  peu  vieillotte, 
bien  que  les  vers  en  fussent  riches  et  imagés  ; 
la  partition  faisait  honneur  à  son  auteur,  qui 
occupe  le  poste  de  directeur  du  conserva- 
toire de  Naples  après  avoir  rempli  les  mêmes 
fonctions  à  Palerme  et  avoir  été  maître  de 
chapelle  du  dôme  de  Milan.  L'œuvre  fut  très 
favorablement  accueillie,  et  fut  applaudie  à 
Rome  et  à  Milan  après  l'avoir  été  à  Naples. 

SPARTACUS,  drame  en  cinq  actes,  en  vers, 
du  baron  de  Langsdorff,  musique  de  M.  Adol- 


phe Nibelle,  réprésenté  au  théâtre  de  l'Am- 
bigu pendant  l'automne  de  1876.  On  a  remar- 
qué surtout  dans  cet  ouvrage  la  grande  scène 
de  l'Orgie  romaine,  au  troisième  acte,  repro- 
duisant la  composition  du  célèbre  tableau  de 
Couture,  la  Décadence  des  Romains.  Les  soli 
ont  été  chantés  par  Mlle  Clémence  Leclerc, 
remplissant  le  rôle  du  coryphée  antique  sous 
le  costume  d'un  jeune  Phrygien.  Ce  drame  a 
eu  une  trentaine  de  représentations. 

SPARTACUS,  opéra  en  cinq  actes  et  sept 
tableaux,  livret  de  M.  Rollo,  musique  de 
M.  Monsigu,  représenté  au  Grand-Théâtre  de 
Marseille  le  30  avril  1880.  C'est  encore  un  ou- 
vrage sorti  premier  d'un  concours  institué 
par  la  municipalité  de  cette  ville  et  qui  n'a 
pas  été  plus  heureux  que  les  opéras  issus  de 
cette  institution  moderne,  aussi  fausse  dans 
son  principe  que  maladroite  dans  son  appli- 
cation. C'est  cependant  une  œuvre  vaillante 
que  ce  Spartacus.  Le  poème  et  la  partition 
sont  d'une  large  envergure  et  le  fruit  d'un 
travail  estimable.  Spartacus,  la  princesse 
Thracie,  sa  fiancée,  et  le  vieux  roi  Xathès, 
père  de  celle-ci,  ont  été  faits  prisonniers  par 
Crassus.  Spartacus  subit  la  loi  du  vainqueur 
et  devient  gladiateur.  Il  brise  ses  fers,  va  re- 
joindre son  armée  avec  Thracie  et  son  père, 
livre  bataille  aux  Romains  et,  victorieux, 
s'abandonne  avec  insouciance  aux  plaisirs  avec 
la  courtisane  Claudia,  oubliant  la  fidèle  et  dé- 
vouée Thracie.  Pompée,  réunissant  ses  forces 
à  celles  de  Crassus,  tombe  à  l'improviste  sur 
le  camp  des  Thraces.  Spartacus  perd  la  vie 
dans  la  lutte  ;  Xathès  et  sa  fille  tombent  en- 
core une  fois  dans  les  mains  de  leurs  enne- 
mis; mais  le  vieux  roi  poignarde  sa  fille  et  se 
tue  ensuite  pour  échapper  au  déshonneur.  Les 
Romains  acclament  Pompée  et  la  toile  tombe 
sur  leurs  chants  de  triomphe.  Le  compositeur 
a  écrit  sur  ce  poème  une  partition  où  les  fan- 
fares, les  marches  guerrières,  les  chœurs  pro- 
duisent une  sonorité  excessive  et  constante. 
On  a  remarqué  beaucoup  de  réminiscences. 
Le  morceau  qui  a  produit  le  plus  d'effet  est 
le  septuor  du  troisième  acte.  Chanté  par  Sa- 
lomon,  Queyrel,  Couturier,  Choppin  ;  M""  de 
Goyon  et  Debasta. 

SPARTANA  (la),  opéra  italien,  musique  de 
J.-A.-P.  Hasse,  représenté  à  Dresde  en  1747. 

SPAVENTO,  opéra-comique  en  deux  actes, 
musique  de  M-  Grand,  représenté  à  Limoges 
en  février  1862. 

SPAZZA-CAMINO  (lo),  opéra-bouffe  ita- 


SPIEG 


SPIR 


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lien,  musique  de  Tarchi,  représenté  au  petit 
théâtre  du  Monza,  près  de  Milan,  vers  1789. 

*  spécialité  POUR  DAMES,  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Victor  Poupin,  musique 
de  M.  Thomas,  représentée  sur  le  théâtre  du 
Luxembourg  le  27  mai  1865. 

*  SPECTRE  knight  (the),  opérette,  pa- 
roles d'Albery,  musique  d'Alfred  Cellier,  re- 
présentée à  Londres  en  1878. 

SPEDIZIONE  PER  LA  LUNA  (la)  [l'Expé- 
dition dans  la  lune],  opéra-bouffe,  musique 
de  Candio,  représenté  à  Vérone  en  1845. 

SPETTRO  PARLANTE  (lo)  [le  Spectre  par- 
lant], opéra  semi-seria  en  deux  actes,  musi- 
que de  Charles  Valentini ,  représenté  au 
théâtre  Nuovo  de  Naples,  en  1832. 

SPEZIALE  (lo)  [l'Apothicaire],  opéra  buffa, 
musique  de  Pallavicini  et  Fischietti,  repré- 
senté à  Venise  en  1755. 

*  SPEZIALE  (lo)  [l'Apothicaire],  opéra- 
bouffe,  écrit  spécialement  par  Joseph  Haydn 
pour  le  service  du  prince  Esterhazy,  dans  le 
château  duquel  il  fut  représenté  en  1768.  De 
même  que  tous  les  petits  ouvrages  qu'Haydn 
composa  dans  ces  conditions,  celui-ci  n'avait 
pas  été  publié  et  il  était  resté  jusqu'à  ce  jour 
complètement  inconnu  du  public.  On  en  re- 
trouva la  partition  récemment  dans  les  ar- 
chives du  château  des  princes  Esterhazy,  on 
chargea  un  écrivain  musical  de  Vienne,  le 
docteur  Hirschfeld,  de  traduire  en  allemand 
le  livret  original  italien,  d'un  intérêt  mé- 
diocre d'ailleurs,  et  l'ouvrage  fut  représenté 
au  théâtre  Royal  de  Dresde  d'abord,  puis  au 
Carl-Theater  de  Vienne,  avec  un  succès  com- 
plet, grâce  à  sa  musique  pleine  de  grâce  et 
de  franchise.  Ce  sont  les  mêmes  artistes  qui 
jouèrent  lo  Speziale  à  Dresde  en  juillet  1895, 
et  à  Vienne  au  mois  d'octobre  de  la  même 
année. 

*  SPIA    0  IL    MERCAIUOLO    AMERICANO 

(la),  opéra  semi-sérieux  en  quatre  actes,  mu^ 
sique  d'Angelo  Villanis,  représenté  à  Turin, 
sur  le  théâtre  Sutera,  en  1850. 

SPIA  (la),  opéra  italien,  musique  de  Ar- 
diti,  représenté  à  New- York  en  avril  1856, 
avec  Brignoli,  Morelli,  Mme  De  La  Grange. 
Arditi  est  l'auteur  de  la  célèbre  chanson  d'il 
Bacio,  que  Mmo  Adelina  Patti  a  rendue 
fameuse  en  la  promenant  dans  les  deux 
mondes. 

SPIEGEL   AUS   ARKADIEN    (der)   [le  Mi- 


roir d'Arcadie],  opéra  en  deux  actes,  musi- 
que de  Sussmayer,  représenté  à  Vienne  en 
1794,  et  à  Paris,  au  théâtre  allemand,  le 
27  novembre  1802.  On  a  publié  cet  ouvrage 
sous  ce  titre  :  Die  neuen  Arcadier  {les  Moder- 
nes Arcadiens). 

SPIEGELRITTER  (die)  [le  Chevalier  du 
miroir],  opéra  allemand,  paroles  de  Kotzebûe, 
musique  de  Waller,  représenté  en  Allemagne 
en  1793. 

SPIEGELRITTER  (der)  [le  Chevalier  du 
miroir],  opéra  allemand,  paroles  de  Kotze- 
bûe, musique  de  V.  Maschek,  représenté  au 
théâtre  National  de  Prague  le  7  mars  1794. 

SPIEGELRITTER  (der)  [le  Chevalier  du 
miroir],  opéra  allemand,  paroles  de  Kotzebûe, 
musique  de  Agthe,  représenté  à  Ballenstedt 
en  1795. 

SPIEGELRITTER  (der)  [le  Chevalier  du 
miroir],  opéra  allemand,  paroles  de  Kotzebûe, 
musique  de  Heinz,  représenté  à  Waldenburg 
vers  1796. 

SPIEGELRITTER  (der)  [le  Chevalier  du 
miroir],  opéra  allemand  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Kotzebûe,  musique  de  Mainberger, 
représenté  vers  1800. 

SPIEGELRITTER  (der)  [le  Chevalier  du 
miroir],  opéra  allemand  en  un  acte,  paroles 
de  Kotzebûe,  musique  de  François  Schubert, 
écrit  vers  1813.  C'est  la  première  œuvre  ly- 
rique du  célèbre  auteur  des  Lieder.  On  ne 
sait  ce  qu'est  devenu  le  manuscrit. 

SPINETTE  ET  màrini,  opéra,  musique 
de  Bruni  (Antoine-Barthélémy),  représenté 
en  1791. 

SPINNERKREUZ  AM  WIENERBERG  (das) 
[  la  Croix  du  fileur  à  la  montagne  de 
Vienne],  opéra  allemand,  musique  de Tayber, 
représenté  à  Vienne  et  à  Léopoldstadt  vers 
1800. 

*  SPIRITES  (les),  opérette,  paroles  de 
M.  C.  Weisberger,  musique  de  M.  J.  Ei- 
nodshofer,  représentée  à  Insprûck  en  août 
1889. 

SPIRITO  DI  CONTRADIZIONE  (lo)  [l'Es- 
prit de  contradiction],  opéra  italien,  musique 
de  Schuster,  représenté  à  Dresde  en  1785. 

SPIRITO  DI  CONTRADIZIONE  (lo),  opéra 
italien ,  musique  de  P.  Guglielmi,  représenté 
à  Venise  en  1765. 


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SPOS 


SPOS 


*  SPIS  WOJSK,  opéra,  musique  de  Joseph 
Damse,  représenté  à  Varsovie  en  1841. 

SPITZENTUCH  DER  KÔNIGIN  (DAS)  [le 
Mouchoir  de  dentelle  de  la  reine'] ,  opérette 
allemande,  musique  de  M.  Johann  Strauss, 
représentée  au  théâtre  An-der-Wien,  à  Vienne, 
en  octobre  1880. 

SPONSÀLI  D'ENEÀ  (gli)  [les  Noces  d'Enée], 
opéra  italien,  livret  de  D.  Francesco  Passe- 
rini,  musique  de  Michèle  Fino,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Sant'-Angiolo,  à  Venise,  à 
l'occasion  de  la  foire  de  l'ascension,  en  1731. 

SPONSALI  DE'  SILFI  (gli)  [les  Noces  des 
sylphes],  opéra  italien,  musique  de  J.  Pacini, 
représenté  à  Milan  vers  1824. 

SPOSA  AL  LETTO  (la)  [l'Épouse  valétu- 
dinaire], opéra  italien,  musique  de  Rossi 
(Louis),  représenté  au  théâtre  Nuovo,  à  Na- 
ples,  en  1832. 

SPOSA  BISBETICA  (la)  [l'Épouse  capri- 
cieuse], opéra  italien,  musique  de  P.  Gu- 
glielmi,  représenté  à  Naples  en  1789. 

SPOSA  BIZZARRA  (la)  [l'Épouse  fantas- 
que], opéra  italien,  musique  de  Tritto, 
représenté  au  théâtre  Valle,  à  Rome,  en  1784. 

*  SPOSA  COLLEEICA  (la),  opéra-bouffe  en 
deux  actes,  musique  de  Nicola  Piccinni,  re- 
présenté (sans  doute  à  Naples)  en  1773. 

SPOSA  COLLERICA  (la)  [la  Femme  colère], 
opéra  italien,  musique  de  Weigl,  représenté 
à  Vienne  vers  1786. 

SPOSA  CONTRASTATA  (la)  [l'Epouse  que- 
relleuse], opéra  italien,  musique  de  Palma, 
représenté  à  Turin  vers  1797. 

SPOSA  CONTRASTATA  (la)  [l'Epouse  que- 
relleuse], opéra  italien,  musique  de  F.  Orlan- 
dini,  représenté  à  Rome  en  1804. 

SPOSA  D'ABIDO  (la)  [la  Fiancée  d'Abydos], 
opéra  italien,  musique  du  prince  Ponia- 
towski,  représenté  à  Venise  vers  1846. 

SPOSA  DI  DUE  MARITI  (la)  [la  Femme 
de  deux  maris],  opéra  italien,  musique  de 
Fioravanti  (Valentin) ,  représenté  à  Rome 
en  1810. 

SPOSA  DI  MESSINA  (la)  [la  Fiancée  de 
Messine],  opéra  italien,  musique  de  Vaccaj , 
représenté  à  Milan  vers  1833. 

SPOSA  E  L'EREDITÀ  (la)  [l'Epouse  et  l'hé- 


ritage], opéra  italien,  musique  de  Combi,  re« 
présenté  au  théâtre  Nuovo  de  Naples  pen- 
dant le  carnaval  de  1834. 

SPOSA  FEDELE  (la)  [l'Epouse  fidèle], 
opéra  italien,  musique  de  P.  Guglielmi,  re- 
présenté à  Venise  en  1772. 

SPOSA  FEDELE  (la)  [ï Epouse  fidèle], 
opéra  italien,  musique  de  J.  Pacini,  repré- 
senté à  Rome  en  1835. 

SPOSA  IN  LIVORNO  (la)  [la  Femme  à  Li- 
vourné],  opéra  italien,  musique  de  Rossi  (Jo- 
seph), représenté  au  théâtre  Tordinone,  à 
Rome ,  pendant  le  carnaval  de  1807. 

SPOSA  INVISIBILE  (la)  [l'Epouse  invi- 
sible], opéra  italien,  musique  de  Fabrizi  (Vin- 
cent) ,  représenté  à  Rome  en  1786. 

*  SPOSA  POLACCA  (la),  opéra,  musique  de 
Marcello  de  Capoue,  représenté  à  Venise,  sur 
le  théâtre  Sant'-Angelo,  le  4  avril  1799. 

SPOSA  STRAMBA  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Tritto,  représenté  au  théâtre  du 
Fondo,  à  Naples  en  1784. 

*  SPOSA  VENEZIANA  (la),  opéra,  musique 
de  M.  le  marquis  de  Massa,  dont  des  fragments 
ont  été  exécutés  en  une  séance  donnée  par 
l'auteur  dans  la  salle  du  Conservatoire  de 
musique,  le  20  mai  1865. 

*  SPOSALIZIO  DI  DON  POMPONIO  (lo), 
opéra-bouffe  en  trois  actes,  musique  de  Nicola 
Piccinni,  représenté  (sans  doute  à  Naples),  à 
une  date  inconnue. 

SPOSALIZIO  DI  UN  PRINCIPE  (lo)  [les 
Fiançailles  d'un  prince],  opéra  italien,  musi- 
que de  Altavilla,  représenté  au  théâtre 
Nuovo  de  Naples  en  1 84  6. 

SPOSALIZIO  PER  PUNTIGLIO  (lo)  [la  Pro- 
messe de  mariage  par  dépit],  opéra-buffa,  mu- 
sique de  J.  Masi,  représenté  à  Rome  en  1768. 

SPOSA  PERSIANA  (la)  [l'Epouse  persane], 
opéra  italien,  musique  de  Felice  Alessan- 
drini,  représenté  à  Londres  en  1775. 

SPOSA  VOLUBILE  (la)  [l'Epouse  incons- 
tante], opéra  italien,  musique  de  Caruso,  re- 
présenté à  Rome  en  1789. 

SPOSE  DISPERATE  (le)  [les  Epouses  en 
furie], opéra  italien,  musique  de  Caruso,  re- 
présenté à  Rome  en  1800. 

SPOSE  PROVENZALE  (le)   [les  Épouses 


SPOS 

provençales],  opéra  italien,  musique  de  Bon- 
dineri,  représenté  à  Naples  en  1787. 

SPOSE  RICUPERATE  (le)  [les  Femmes  re- 
trouvées], opéra  italien,  musique  de  Caruso, 
représenté  à  Venise  en  1785. 

SPOSI  FUGITIVI  (i)  [les  Epoux  fugitifs], 
opéra  italien,  musique  de  Carlini,  représenté 
à  Naples  en  1833. 

SPOSI  IN  CIMENTO  (gli)  [les  Epoux  dans 
l'embarras] ,  opéra  italien,  musique  de  L. 
Mosca,  représenté  à  Naples  vers  1817 

SPOSI  IN  CONTRASTO  (gli)  [les  Epoux 
en  querelle],  opéra  italien,  musique  de  Mar- 
tin y  Solar,  représenté  à  Pétersbourg  en 
1788. 

SPOSI  IN  MASCHERA  (gli)  [les  Epoux  m«- 
qués\,  opéra  italien,  musique  de  Rustini  (Jean- 
Marc)  ,  représenté  à  Modène  en  1766. 

SPOSI  IN  RISSE  (gli)  [les  Epoux  en  que- 
relle], farce  italienne,  musique  de  Caportorti, 
représenté  au  théâtre  Nuovo  de  Naples  vers 
1800. 

SPOSI  INFATUATI  (gli)  [les  Epoux  en  dé- 
mence], opéra  italien,  musique  de  Nasolini, 
représenté  à  Naples  vers  1792. 

SPOSI  PERSEGUITATI  (i)  [les  Epoux  per- 
sécutés], opéra  italien,  musique  de  Piccinni, 
représenté  à  Naples  vers  1772. 

SPOSO  AGITATO  (lo)  [le  Mari  inquiet], 
opéra  italien,  musique  de  Raimondi,  repré- 
senté à  Naples  vers  1813. 

SPOSO  AL  LETTO  (lo)  [le  Mari  au  lit], 
opéra-bouffe  en  deux  actes,  musique  de  Sta- 
bile,  représenté  au  théâtre  Saint-Charles,  à 
Naples,  vers  1836. 

SPOSO  BURLATO  (lo)  [le  Mari  berné], 
opéra,  musique  de  Piccinni,  représenté  à  Na- 
ples vers  1772. 

SPOSO  BURLATO  (lo)  [le  Mari  berné], 
opéra  buffa,  musique  de  Ditters,  représenté 
à  Johannisberg  en  1775. 

SPOSO  BURLATO  (lo)  [le  Mari  berné], 
opéra  italien  ,  musique  de  Rossi  (Laurent), 
représenté  à  Rome  vers  1790. 

SPOSO  CHE   PIÙ  ACCOMMODA    (lo)    [le 

Mari  le  plus  accommodant],  opéra  italien, 
musique  de  Fioravanti  (Valentin) ,  repré- 
senté à  Naples  vers  1808. 

SPOSO  01  lu  ce  A  (lo),  opéra  italien,  mu- 


STAN 


1049 


sique  de  Puccita,  représenté  à  Milan  vers 
1803. 

SPOSO  DI  PROVINCIA  (lo)  [le  Mari  pro- 
vincial], opéra,  musique  de  Cordella  (Jac- 
ques), représenté  au  théâtre  Argentina  de 
Rome  en  1821. 

SPOSO  DI  TRÈ,  MARITO  DI  NESSUNA 
(lo)  [l'Epoux  de  trois  femmes,  le  mari  d'au- 
cune], opéra-bouffe  en  deux  actes,  musique  de 
Cherubini,  représenté  à  Venise  dans  l'au- 
tomne de  1783. 

SPOSO   DI  TRE,   MARITO   DI   NESSUNA 

(lo) ,  opéra  italien ,  musique  de  Br  unetti  (Jean 
Gualbert),  représenté  à  Bologne  en  1786. 

SPOSO  DI  TRE,  MARITO  DI  NESSUNA 
(lo),  opéra  italien,  musique  de  Gnecco,  re- 
présenté à  Milan  en  1793. 

SPOSO  DISPERATO  (lo)  [le  Mari  furieux], 
opéra  italien,  musique  d'Anfossi,  représenté 
à  Rome  en  1778. 

SPOSO  IN  BERSAGLIO  (lo)  [le  Mari  en 
danger],  opéra  italien,  musique  de  Generali, 
représenté  à  Florence  en  1807.  C'est  sans 
doute  cet  ouvrage  qui  a  été  représenté  à 
Venise,  en  1808,  sous  ce  titre  :  Sposo  in 
contrasto  {lo). 

SPOSO  SENZA  MOGLIE  (lo)  [le  Mari  sans 
femme],  opéra-bouffe,  musique  de  Cimarosa, 
représenté  au  théâtre  du  Fondo,  à  Naples, 
en  1789. 

SPREZZANTE  ABBANDONATA  (LA.)  [la 
Femme  méprisante  abandonnée],  opéra  italien, 
musique  de  Ottani ,  représenté  au  théâtre 
Aliberti  de  Rome  en  1778. 

SPURIO  POSTUMIO,  opéra  italien,  livret 
du  comte  Agostino  Piovene,  musique  de  Pol- 
laroli ,  représenté  sur  le  théâtre  de  Saint- 
Jean-Chrvsostome,  à  Venise,  en  1712. 

STABEL  VON  DER  FREISCHUTZ  (l'Arba- 
lète du  franc  archer),  opéra  féerique  alle- 
mand, musique  de  Rœth,  en  collaboration 
avec  Riotte,  représenté  à  Vienne  en  1826. 

ST£!NDCHEN  (das)  [e.a  Sérénade],  inter- 
mède allemand,  musique  de  Bergt,  représenté 
à  Leipzig  vers  1810. 

STŒRTEBECKER  UND  GCEDJE  MICHEL 
opéra  allemand ,  musique  de  Reiser,  repré- 
senté à  Hambourg  vers  1701. 

STANISLAS    HUNYADY    (Stanislas    Htf 


1050 


STAT 


STEF 


nyadé),  opéra  en  langue  hongroise,  musique 
d'Erkel,  représenté  à  Pesth  en  1844. 

STANZE  DA  LETTO  (le)  [les  Chambres  à 
coucher],  opéra  italien,  musique  de  Raimondi, 
représenté  à  Palerme  vers  1842. 

STARY  TRZPIAT  (le  Vieux  petit-maître), 
opéra  en  deux  actes,  musique  d'ElsDer,  re- 
présenté à  Varsovie  en  1805. 

STATION  DE  POSTE  (la),  petit  opéra  al- 
lemand, musique  de  Wraniczky,  représenté 
à  Vienne  en  1793. 

STATIRA,  opéra  italien ,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  Gasparini,  représenté  sur 
le  théâtre  de  San-Cassiano,  à  Venise,  en  1705. 

STATIRA,  opéra  italien,  livret  d'Apostolo 
Zeno,  musique  de  Albinoni,  représenté  sur 
le  théâtre  de  Sant'-Angiolo,  à  Venise,  en 
1730. 

statira,  opéra  italien,  musique  de  Por- 
pora,  représenté  à  Vienne  en  1742. 

STATIRA,  opéra  italien,  livret  de  Carlo 
Goldoni,  musique  de  Chiarini,  représenté  sur 
le  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysostome,  à  Ve- 
nise, en  1742. 

STATIRA,  opéra  italien,  musique  de  Sco- 
lari,  représenté  à  Venise  en  1756. 

STATIRA  PRINCIPESSADIPERSI  A,  opéra 

italien,  livret  de  Busenello,  musique  de  Ca- 
valli ,  représenté  sur  le  théâtre  des  Saints- 
Jean-et-Paul,  à  Venise,  en  1655,  puis  repris 
à  Cologne  en  1665. 

STATIRA  REGINA  Dl  PERSIA,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Airoldi,  représenté  à  Milan 
vers  1853. 

STATUA  Dl  CARNE  (la.),  opéra  italien, 
musique  de  Marchio  ;  représenté  au  théâtre 
Croppi  de  Reggio  (Emilia),  en  avril  1872. 

STATUA  MATEMATICA  (la)  [l'Automate], 
opéra  napolitain,  musique  de  Valentini,  re- 
présenté à  Pesaro  en  1786. 

STATUA  matematica  (la),  opéra-bouffe, 
musique  de  Anelli ,  représenté  à  Bologne  en 
1788. 

STATUA  PER  puntiglio  (la),  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Bernardini ,  représenté 
vers  1794. 

*  STATUE  (la),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  du  marquis  de  Montai embert, 


musique  de  Cambini,  représenté  à  l'hôtel 
Montalembert  en  août  1784. 

*  STATUE    (LA),    OU    LA   FEMME    AVARE 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  d'Hoffman, 
musique  de  Nicolo  Isouard ,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  26  avril  1802. 

STATUE  (la),  opéra  anglais,  musique  de 
C.-E.  Horn,  représenté  à  Londres  vers  1815. 

STATUE  (la),  opéra-comique  en  trois  ac- 
tes et  cinq  tableaux,  paroles  de  MM.  Michel 
Carré  et  Jules  Barbier,  musique  de  M.  Er- 
nest Reyer,  représenté  au  Théâtre -Lyrique 
le  il  avril  1861.  La  couleur  orientale  du  li- 
vret et  l'originalité  des  situations  convenaient 
parfaitement  à  la  nature  du  talent  de 
M.  Reyer.  Aussi  est-ce  son  meilleur  ouvrage. 
Admirateur  passionné  de  Weber,  il  est  sou- 
vent son  imitateur.  Mais  son  propre  fonds 
est  riche  en  idées  élégantes,  colorées  et  ryth- 
mées avec  une  conviction  qui  devient  de 
jour  en  jour  plus  rare.  Nous  rappellerons 
particulièrement  le  chœur  des  voisins  de 
Kaloum-Barouch,  celui  des  musiciens  et  l'air 
de  Sélim.  Les  rôles  ont  été  créés  par  Mon- 
jauze,  Balanqué,  Wartel,  Girardot  et  M^e  Ba- 
retti. 

*  STATUE  A  BOILEAU  (une),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Joly,  musique  de  M.  Ste- 
veniers,  représentée  à  Nancy  le  31  mars  1890. 

STATUE  PARLANTI  (le)  [les  Statues  par- 
lantes], opéra,  musique  de  Cimarosa,  repré- 
senté à  Milan  en  1784. 

STATUE  RETROUVÉE  (la),  opéra-comi- 
que,  musique  de  Romberg  (Bernard),  repré- 
senté à  Bonn  en  1790. 

*  steeple-chase  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Pierre  Decourcelle,  mu- 
sique de  M.  Gaston  Serpette,  représentée  à 
Londres,  chez  M.  Ferdinand  de  Rothschild, 
le  5  juillet  1883. 

*  STEFANELLA    O    TUTTI    AMANTI ,    Co- 
médie lyrique,  paroles  de  Bardare  Cafarecci, 
musique  de  Raejntroph,  représentée  sur  le    ' 
théâtre  Nuovo  de  Naples  en  1853. 

*  STEFPEN  LANGER,  opérette,  livret 
tiré  par  M.  O.  Walther  d'une  comédie  de 
Mme  Birch-Pfeiffer,  musique  de  M.  Max  Ga- 
briel, représentée  à  Magdebourg,  sur  le  théâ-  > 
tre  Guillaume,  en  mai  1889.  C'était  le  début 
scénique  ^du  compositeur,  qui  exerçait  les 
fonctions  de  chef  d'orchestre  à  Leipzig. 


STEN 


STRA 


1051 


STEIN  DER  WEISEN  (der)  [la  Pierre  pfii- 
losophale],  opéra  allemand,  musique  de  Gerl, 
représenté  à  Brûnn  en  1797. 

STEINERNE  BRAUT  (die)  [la  Fiancée  de 
pierre],  opéra  allemand,  musique  du  baron 
de  Lichtenstein ,  représenté  à  Dessau  en 
1799. 

*  STELLA  OSSia  TRIECHE  -  TRACCHE 
TANTO  A  PARTE,  opéra-bouffe,  paroles  de 
M.  Almerindo  Spadetta,  musique  de  M.  Mi- 
chèle Panico,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  Nuovo,  en  1860. 

STELLA,  opéra  séria  en  trois  actes,  livret 
de  Interdonato,  musique  d'Auteri-Manzocchi, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Plaisance 
le  22  mai  1880  ;  chanté  par  Ortisi,  Cottone  ; 
I^me  Teresina  Singer.  Cet  ouvrage  a  obtenu 
du  succès. 

*  STELLA,  opéra,  musique  posthume  de 
Henri  "Waelput,  représenté  sans  succès  à  An- 
vers en  novembre  1890.  Waelput  était  un 
artiste  d'un  grand  talent  et  d'une  rare  fé- 
condité, qui,  en  mourant  en  1885,  à  peine  âgé 
de  quarante  ans,  laissait  un  grand  nombre 
d'œuvres  inédites,  parmi  lesquelles  la  par- 
tition de  cette  Stella,  peu  heureuse  en  pré- 
sence du  public,  malgré  la  sympathie  qu'in- 
spirait le  souvenir  de  Fauteur. 

STELLA  COMETA  (la.),  opérette  italienne, 
livret  de  Boselli  e  Calvino,  musique  de  V. 
Tardini,  représentée  au  théâtre  del  Patronato, 
à  Modène,  le  19  mars  1878  ;  chantée  par  des 
amateurs. 

*  stella  di  granata  (la),  opéra  semi- 
sérieux,  musique  de  Costantino  Dali'  ATgine, 
représenté  au  théâtre  de  la  Canobbiana,  de 
Milan,  en  1877. 

*  STELLA  D'ORIENTE  (la),  opéra,  musique 
de  M.  F.  Curci,  représenté  en  1882  au  théâtre 
Rossini,  de  Naples. 

STELLA  DI  NAPOLI  (la)  [l'Etoile  de  Na- 
ples], opéra  italien,  musique  de  J.  Pacini, 
représenté  à  Naples  en  1847,  et  repris  à  Rome, 
sur  le  théâtre  Argentina,  en  novembre  1858. 

STELLA  MONTI,  opéra-comique  en  trois 
actes ,  paroles  de  Dumoulin ,  musique  de 
Aloys  Kettenus,  représenté  au  théâtre  de  la 
Monnaie,  à  Bruxelles,  en  mars  1862. 

*  STENIO,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Louis  Bricourt,  musique  de 


M.  Frédéric  Le  Rey,  représenté  à  Rouen,  sur 
le  théâtre  des  Arts,  le  16  avril  1887. 

STERNENKŒNIGIN  (die)  [la  Reine  des 
étoiles],  opéra  allemand,  musique  de  Kauer, 
représenté  à  Vienne. 

STIFFELIO,  opéra  italien  en  trois  actes, 
livret  de  Piave,  musique  de  M.  Verdi,  repré- 
senté au  grand  théâtre  de  Trieste  le  16  no- 
vembre de  l'année  1850.  Le  rôle  de  Stiffelio 
a  été  créé  par  Fraschini.  Le  sujet  a  été  tiré 
d'un  drame  d'Emile  Souvestre  et  de  Bour- 
geois, intitulé  Stifellius.  Dans  le  livret  ita- 
lien, le  drame,  assez  obscur  du  reste,  met  en 
scène  le  prêtre  Stiffelio.  Il  est  marié  à  Lina. 
Sa  femme  est  adultère.  Stiffelio  la  répudie, 
puis  lui  pardonne.  C'est  une  pièce  absurde, 
qui  ne  pouvait  réussir  même  avec  la  meil- 
leure musique,  surtout  en  Italie.  L'ouverture 
se  compose  des  principaux  motifs  empruntés 
à  l'opéra  lui-même.  Les  passages  les  plus 
saillants  sont  le  finale  du  premier  acte  :  Non 
solo  ail'  iniquo;  le  quartetto  :  O  eccesso  inau- 
dito,  dont  la  phrase  principale  :  Un  accento 
proferite,  est  fort  belle,  et  la  cabalette  chan- 
tée par  Stankar.  M.  Verdi,  peu  satisfait  de 
l'accueil  fait  à  sa  partition,  retira  son  œuvre, 
la  remania  entièrement  et  l'adapta  à  un  au- 
tre livret,  celui  à'Aroldo.  Cette  seconde  ten- 
tative ne  réussit  pas  mieux  que  la  première, 

STIPO  MAGICO  (lo)  [l'Armoire  magique], 
opéra-bouffe  en  deux  actes,  musique  de  Spa- 
rono,  représenté  au  théâtre  du  Fondo,  à  Na- 
ples, vers  1820. 

STOCK  IM  EISEN  (der)  [le  Bâton-  de  fer], 
drame  autrichien,  musique  de  Kessler,  re- 
présenté à  Vienne  en  1828. 

STOOPS  TO  CONQUER  (the),  opéra  an- 
glais en  trois  actes,  paroles  de  M.  Fitzball, 
d'après  Goldsmith,  musique  de  M.  Mac  Far- 
ren,  représenté  à  Londres  en  février  1864. 

STORDILANO,  PRINCIPE  DI  GRANATA, 

opéra  italien,  musique  de  Traetta,   repré- 
senté à  Parme  en  1760. 

*  STORES  ET  JALOUSIE,  opérette  en  un 
acte,  musique  de  Victor  Robillard,  repré- 
sentée au  concert  de  l'Eldorado  le  io  juillet 
1875. 

STRADELLA,  opéra  en  cinq  actes,  paroles 
de  MM.  Emile  Deschamps  et  Emilien  Pacini, 
musique  de  Niedermeyer,  représenté  à  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  3  mars  1837.  Cet 


1032 


STRA 


STRA 


ouvrage  n'a  pas  obtenu  le  succès  qu'il  méri- 
tait. Le  sujet  était  intéressant.  La  biographie 
du  compositeur  chanteur  Stradella  en  a  fourni 
les  romanesques  épisodes,  sauf  la  catastrophe 
finale,  c'est-à-dire  le  meurtre  des  époux, 
qu'on  a  changée  en  cérémonie  nuptiale.  Quant 
à  la  partition,  elle  renferme  des  morceaux 
d'un  grand  mérite,  notamment  la  sérénade 
du  premier  acte  chantée  par  Nourrit,  le  trio 
du  second  acte  chanté  par  M'ie  Falcon,  Nour- 
rit et  Dérivis,  et  surtout  l'air  de  Mlle  Fal- 
con  :  Ah!  quel  songe  affreux!  grâce  au  ciel  il 
s'achève,  qui  est  un  des  beaux  airs  du  réper- 
toire dramatique  français. 

STRADELLA,  pièce  lyrique,  musique  de 
M.  de  Flottow,  représentée  d'abord  sur  le 
théâtre  du  Palais -Royal  en  février  1837. 
Achard  a  chanté  le  rôle  du  célèbre  chanteur. 
Alessandro  Stradella  devint  un  opéra  et  fut 
représenté  pour  la  première  fois  au  théâtre 
Royal  de  Munich  le  29  septembre  1845.  Cet 
ouvrage  a  été  jugé  bien  inférieur  à  Martha, 
du  même  compositeur.  On  y  remarque  ce- 
pendant quelques  morceaux  dignes  d'intérêt 
dans  le  troisième  acte.  M.  de  Flottow  a  in- 
troduit dans  sa  partition  une  cavatine  de 
Bellini  pour  la  scène  dans  laquelle  Stradella 
désarme  ses  assassins  par  la  beauté  de  sa 
voix. 

STRADELLA,  opéra  italien,  paroles  de  F. 
Quercia,  musique  de  Moscuzza,  représenté 
au  théâtre  del  Fondo,  à  Naples,  au  mois  de 
juillet  1850. 

STRADIOT  (le),  opéra  polonais  en  quatre 
actes,  livret  de  Jasinski,  musique  d'Adam 
Mûnchheimer,  directeur  de  l'Opéra  national 
de  Varsovie,  représenté  à  ce  théâtre  en  jan- 
vier 1877. 

STRANGERS  AT  HOME  (thb)  [les  Etran- 
gers chez  eux],  opéra-comique  anglais,  mu- 
sique de  Linley,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Drury-Lane,  à  Londres,  en  1786. 

STRANIERA  (la.)  [l'Etrangère],  opéra  ita- 
lien en  deux  actes,  livret  de  Romani,  musi- 
que de  Bellini,  représenté  au  théâtre  de  la 
Scala  de  Milan,  le  14  février  1829.  Rubini, 
Tamburini,  Mmes  Méric-Lalande,  Unger, 
tels  sont  les  chanteurs  pour  lesquels  Bellini 
a  écrit  cet  ouvrage.  Les  trois  rôles  de  Léo- 
pold  de  Valdebourg,  d'Arthur  et  d'Alaïde  ont 
du  caractère  et  renferment  des  mélodies 
expressives.  Cependant  l'ensemble  de  l'opéra 
est  faible,  manque  de  grandeur. 

Au  1er  acte  on  ne  remarque  guère  qu'un 


cbceur  et  la  scène  dans  laquelle  Arthur  força 
Valdebourg  à  mettre  l'épée  à  la  main  -.  Val- 
deburgo,  a  cui  tu,  cieco.  Le  second  acte  est 
plus  riche  ;  nous  signalerons  l'admirable  ro- 
mance chantée  par  Tamburini  :  Meco  tu 
vient,  o  misera;  le  duo  de  Valdebourg  et 
d'Arthur  ;  l'air  excellent  chanté  par  Rubini  : 
Il  soave  e  bel  contento  ;  le  quatuor  et  le  der- 
nier air  d'Alaide.  Mile  Giulia  Grisi  a. débuté 
dans  la  Straniera,  à  Paris,  en  1832.  et,  dès  les 
premières  scènes,  l'auditoire  a  été  frappé  de 
l'action  dramatique,  animée,  énergique  de 
cette  cantatrice  qui  devait  parcourir  une  si 
brillante  carrière.  Le  rôle  d'Isoletta  a  été 
chanté  par  MUe  Amigo. 

STRATAGÈME  DÉCOUVERT  (le),  Comédia 
en  deux  actes,  en  prose,  mêlée  d'ariettes,  pa- 
roles de  Monvel,  musique  de  Dezèdes,  repré- 
sentée aux  Italiens  le  4  octobre  1773. 

STRATAGÈMES     DE     L'AMOUR     (les), 

opéra-ballet  en  trois  actes,  avec  un  prologue, 
paroles  de  Roy,  musique  de  Destouches  ,  re- 
présenté par  l'Académie  royale  de  musique 
le  jeudi  26  mars  1726.  Dans  le  prologue,  com- 
posé à  l'occasion  au  mariage  de  Louis  XV,  on 
voyait  le  temple  de  la  gloire.  Ce  monarque 
y  était  placé  au  milieu  des  rois,  ses  prédé- 
cesseurs les  plus  célèbres.  La  première  en- 
trée a  pour  titre  Scamandre,  la  seconde  les 
Abdérites  et  la  troisième  la  Fête  de  Philotis. 
Mlles  Antier,  Le  Maure,  les  sieurs  Chassé, 
Thévenard,  Muraire  et  Tribou  en  furent  les 
principaux  interprètes.  Fuzelier  et  d'Orne- 
val  en  firent  une  spirituelle  parodie. 

STRATAGEMMI  AMOROSI  (gli)  [les  Stra- 
tagèmes amoureux],  opéra  italien,  livret  de 
Passerini,  musique  d'Albinoni,  représenté 
sur  le  théâtre  de  San-Mosè,  à  Venise,  en  1730. 

STRATAGEMMI    DI    RIANTE    (GLi),    opéra 

italien,  livret  de  Niccolô  Minato,  musique  de 
Draghi,  représenté  à  Vienne  en  1682. 

*  strategia  d'amore,  «  idylle  joyeuse  » 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  C.-A.  Blengini, 
musique  de  M.  Romualdo  Marenco,  repré- 
sentée à  l'Eden  de  Milan  le  20  juillet  1896. 

STRATONICA  (la)  [Stratonice],  opéra  ita- 
lien, avec  des  intermèdes  bouffes,  musique  de 
Vinci,  représenté  au  théâtre  des  Fiorentini, 
à  Naples,  en  1720. 

STRATONICE,  drame  lyrique  en  un  acte  et 
en  vers,  paroles  de  Hoffman,  musique  de  Mé- 
hul,  représenté  pour  la  première  fois  au  théâ- 
tre Favart,  le  3  mai  1792,  et  à  l'Académie 


STRA 


STRU 


1053 


royale  de  musique,  avec  les  récitatifs  de 
Daussoigne,  neveu  de  Méhul,  le  20  mars  1821. 
Cette  pièce  est  une  de  celles  qui  font  le  plus 
d'iionneur  au  talent  littéraire  d'Hoffman,  et 
Méhul  était  bien  capable  non-  seulement  d'en 
sentir  les  beaux  vers,  mais  de  les  faire  ad- 
mirablement valoir.  Stratonice  est  son  troi- 
sième ouvrage  ;  ce  fut  celui  qui  consacra  sa 
réputation.  Le  quatuor  a  une  noblesse  et  une 
ampleur  de  style  qui  l'ont  fait  ranger  au 
nombre  des  chefs-d'œuvre.  Quant  à  l'air  : 
Versez  tous  vos  chagrins  dans  le  sein  paternel, 
après  les  succès  de  la  scène,  il  a  obtenu  celui 
des  concerts  et  des  salons,  interprété  sur- 
tout par  Ponchard  dont  il  était  le  morceau 
de  prédilection. 

*  STRATONICE,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Chardon,  musique  de  M.  Diet, 
représenté  sur  le  théâtre  des  Menus -Plai- 
sirs le  19  novembre  1887. 

*  STRATONICE,  opéra  en  un  acte,  poème 
de  M.  Louis  Gallet,  musique  de  M.  Alix  Four- 
nier,  représenté  à  l'Opéra  le  9  décembre  1892. 
C'est  tout  au  moins  une  idée  singulière,  pour 
un  jeune  compositeur,  de  choisir  pour  sujet 
de  sa  première  œuvre  celui  d'un  des  plus 
admirables  chefs-d'œuvre  qu'ait  produits 
notre  école  musicale  française.  Si,  par  une 
incurie  criminelle  de  la  part  de  nos  adminis- 
trations théâtrales,  le  public  n'est  pas  mis  à 
même  de  connaître  la  Stratonice  de  Méhul, 
qui  lui  arracherait  certainement  des  cris 
d'enthousiasme,  les  musiciens  la  connais- 
sent, et  cela  eut  dû  suffire  pour  engager 
M.  Alix  Fournier  à  s'abstenir  de  toucher  à  un 
tel  sujet.  C'est  pourtant  celui-là  qu'il  avait 
adopté  pour  prendre  part  au  concours  Cres- 
sent,  et  qui  lui  a  valu  le  prix  de  ce  concours. 
Le  public  de  l'Opéra,  par  son  accueil,  n'a 
pas  paru  ratifier  ce  jugement,  et  l'œuvre, 
conçue  dans  une  forme  antimusicale,  n'a 
rencontré  que  l'indifférence  des  spectateurs. 
M.  Alix  Fournier  avait  obtenu  le  second 
grand  prix  de  composition  musicale  à  l'Ins- 
titut, en  1891. 

STRAVAGANTE  (lo),  opéra-bouffe  italien, 
musique  de  Tarchi,  représenté  à  Bergame  en 
1793. 

STRAVAGANTE  (la),  opéra  italien,  musi- 
que de  Blanchi,  représenté  à  Venise  en  1795. 

STRAVAGANTE  ED  IL  DISSIPATORE  (LO), 
opéra  italien,  musique  de  François  Basili, 
représenté  à  Venise,  au  printemps  de  1802. 

STRAVAGANTE  INGLESE  (lo)  [l'Anglais 


extravagant],  opéra  italien,  musique  de  Ghi- 
nassi,  représenté  à  Dresde  en  1790. 

STRAVAGANTI  (gli),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Piccinni,  représenté  à  Naples  vers 
1769. 

STRAVAGANZE  D'AMORE  (le),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Cimarosa,  représenté  au 
théâtre  des  Fiorentini,  à  Naples,  en  1777. 

STRAVAGANZE  D'AMORE  (le),  opéra  ita- 
lien, musique  de  L.  Mosca,  représenté  à  Na- 
ples vers  1818. 

STRAVAGANZE  D'AMORE  (le),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Catugno,  représenté  au 
théâtre  Nuovo  de  Naples  vers  1820. 

STRAVAGANZE  DEL  CONTE  (le),  Opéra 
italien,  musique  de  Cimarosa,  représenté  au 
théâtre  des  Fiorentini,  à  Naples,  en  1772. 

STRAVAGANZE  IN  CAMPAGNA  (  LE  )  , 
opéra  italien,  musique  de  Brunetti  (Jean- 
Gualbert),  représenté  à  Venise  en  1787. 

*  STREGA  (la)  [la  Sorcière],  opéra  semi- 
sérieux,  paroles  anonymes,  musique  de  Gio- 
vanni Moretti,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  de  la  Fenice,  en  1830. 

STREGA  DI  DERNEGLEUCH  (la)  [la  Sor- 
cière], musique  de  Gagliardi,  représenté  au 
théâtre  Nuovo  de  Naples  en  1839. 

STRUENSÉE,  tragédie  en  cinq  actes  et  en 
vers  de  Michel  Béer,  avec  une  ouverture  et 
des  entr'actes  composés  par  Giacomo  Meyer- 
beer, frère  de  l'auteur,  représentée  pour  la 
première  fois  avec  la  musique,  à  Berlin  le 
21  septembre  1847.  Ce  sujet  tragique,  em- 
prunté à  l'histoire  moderne ,  aurait  pu  four- 
nir la  matière  d'un  opéra  important,  et  il 
convenait  particulièrement  au  génie  du  com- 
positeur. Il  se  contenta  de  faire  valoir  l'œu- 
vre dramatique  de  son  frère  par  la  composi- 
tion de  morceaux  d'un  caractère  générale- 
ment triste  et  religieux,  en  harmonie  avec 
les  situations  qu'ils  annoncent  ;  telle  est  sur- 
tout la  magnifique  ouverture,  peut-être  la 
plus  remarquable  symphonie  de  Meyerbeer. 
La  marche, dont  l'orchestration  est  brillante, 
est  devenue  promptement  populaire  en  Al- 
lemagne. La  scène  de  la  inspiration  au  se- 
cond acte  est  précédée  de  plusieurs  airs  danois 
traités  avec  cette  supériorité  de  contrepoin- 
tiste  qu'on  admire  chez  Meyerbeer.  La  polo- 
naise de  Struensée  est  un  morceau  célèbre  à 
juste  titre,  par  l'originalité  du  rythme  et 
l'harmonie  piquante  et  variée  des  détails. 


1054 


STUP 


SUIT 


Struensêe  avait  été  décapité  à  Copenhague  le 
28  avril  1772.  Les  circonstances  qui  accompa- 
gnèrent la  fin  tragique  de  l'ambitieux  et  mal- 
heureux ministre,  qu'une  conspiration  de  pa- 
lais précipita  du  faîte  des  honneurs  après  neuf 
mois  d'un  pouvoir  illimité,  avaient  laissé  des 
souvenirs  douloureux  dans  la  famille  du  roi 
de  Danemark  Frédéric  "VI.  Ce  monarque  fit 
ajourner  la  représentation  de  la  pièce  de 
Michel  Béer  qui  l'avait  écrite  en  1826.  L'auteur 
mourut  en  1831  sans  avoir  vu  jouer  sa  tra- 
gédie sur  le  théâtre  Royal  de  Berlin.  Ce  ne 
fut  qu'en  1847,  vingt  et  un  ans  après  sa  com- 
position, que  la  tragédie  de  Struensêe  fut 
représentée  par  l'ordre  du  roi  de  Prusse,  qui 
invita  le  frère  du  poète  à  y  joindre  une  mu- 
sique spéciale.  Il  n'est  donc  pas  surprenant 
que  cette  œuvre  littéraire,  conçue  d'après 
le  plan  des  tragédies  classiques ,  n'ait  eu 
qu'un  succès  d'estime.  Le  vent  romantique 
n'avait  pas  soufflé  moins  violemment  sur  l'Al- 
lemagne que  sur  la  France. 

STUDENT  UND  BAUER  (Etudiant  et  pay- 
san), opéra-comique  allemand,  musique  de 
Schliebner,  représenté  à  Stralsund  en  1855. 

STUDENTE  (lo)  [l'Etudiant],  opéra-bouffe 
italien,  musique  de  G.  Monti,  représenté  à 
Naples  en  1784. 

STUDENTE  DI  BOLOGNA  (lo)  [l'Etudiant 
de  Bologne],  opéra  italien,  musique  de  Ca- 
ruso,  représenté  à  Rome  dans  l'été  de  1786. 

STUDENTI  (gli),  opéra  italien,  musique 
de  Prota  (Gabriel) ,  représenté  au  théâtre 
Nuovo  de  Naples  en  1796. 

*  STUDENTI  (gli),  opéra-bouffe  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  Bottura,  musique  de 
M.  Giuseppe  Rota,  représenté  au  théâtre 
Contavalli,  de  Bologne,  le  il  octobre  1888. 

STUDIO  D'AMORE  (lo),  opéra  italien,  li- 
vret de  Niccolô  Minato,  musique  de  Draghi 
(Antoine),  représenté  à  Vienne  en  1686. 

STUFEN  DES  MENSCHLICHEN  ALTERS 
(die)  [les  Périodes  de  la  vie  humaine],  prolo- 
gue allemand,  musique  de  Schweitzer,  exé- 
cuté vers  1775. 

STÙNDCHEN  IM  BADE  (ein)  [Une  petite 
heure  à  Bade],  opéra-comique  allemand  en  un 
acte,  musique  de  Schmidt  (Samuel),  repré- 
senté àCharlottenbourglen  septembre  1836. 

*  stupida,  opérette  en  un  acte,  paroles  de 
MM.  Zell  et  Gênée,  musique  de  M.  A.  Neu- 


mann,  représentée  au  théâtre  Frédéric-Guil- 
laume, de  Berlin,  en  mai  1893. 

STURM  (der)  [l'Orage],  opéra  allemand, 
musique  de  Aspelmayer,  représenté  à  Vienne 
en  1786. 

STURM  (der)  [l'Orage],  opéra  allemand, 
musique  d'Emmert,  représenté  à  Salzbourg 
en  1806. 

STURM  (der)  [l'Orage],  opéra  allemand, 
musique  de  Rung,  représenté  au  théâtre  de 
Copenhague  en  1847. 

*  SUB  ROSA,  opérette,  musique  de  M.  Blomi 
représentée  à  Lubeck  en  août  1887. 

SUÉDOIS  (les),  opéra,  musique  de  Rœder, 
représenté  à  Prague  en  1842. 

*  SUEGRA  DEL  DIABLO  (la),  zarzuela  en 

trois  actes,  paroles  de  Blasco,  musique  d'Emi- 
lio  Arrieta,  représentée  le  23  mars  1867  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  des  Variétés. 

SUENO  [Sue'non,  roi  de  Danemark),  opéra 
allemand,  musique  de  Keiser,  représenté  à 
Hambourg  en  1706. 

*  SUENO  DE  UNA  NOCHE  DE  VERANO 

(el),  zarzuela  en  trois  actes,  paroles  de 
Patricio  Escosura,  musique  de  Joaquin  Gaz- 
tambide,  représentée  au  théâtre  du  Cirque,  à 
Madrid,  le  21  février  1852. 

SUENO  PRIMO,  opéra  italien,  musique  de 
Raimondi,  représenté  à  Naples  vers  1838. 

*  SUENOS  DE  ORO,  zarzuela  en  trois  actes, 
paroles  de  L.-M.  de  Larra,  musique  de  Fran- 
cisco Barbieri,  représentée  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  de  la  Zarzuela,  le  21  décembre  1872. 
Cet  ouvrage  obtint  un  immense  succès. 

*  SUICIDE  EN  PARTIE  DOUBLE  (un),  Opé- 
rette en  un  acte,  paroles  d'Edmond  Belval, 
musique  d'André  Simiot,  représentée  au 
théâtre  des  Jeunes-Artistes  le  3  mai  1868. 

*  SUISSE  À  trianon  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Saint-Georges  et  de 
Leuven,  musique  d'Albert  Grisar,  représenté 
au  théâtre  des  Variétés  le  8  mars  1838.  Inter- 
prètes: Bressant,  M'ies  Pougaud  et  Olivier. 

SUITE  DES  CHASSEURS  ET  LA  LAI- 
TIÈRE (la),  opéra-comique,  musique  de  Go- 
blain,  représenté  à  la  Comédie-Italienne,  à 
Paris,  vers  1775. 

SUITE  DU  COMTE  D  ALBERT  (la),  opéra- 


SULT 


SULT 


1055 


comique  en  un  acte,  musique  de  Grétry,  re- 
présenté à  la  Comédie-Italienne,  à  Paris,  en 

1787. 

SUITE  DU  MÉDECIN  TURC  (la),  Opéra- 
comique,  musique  de  Arquier,  représenté  à 
Marseille  vers  1810. 

*  suivez-moi,  tricoche,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Gaston  Jollivet,  musique 
de  M.  Armand  Gouzien,  représentée  à  Monaco, 
en  janvier  1875. 

SUJETS  RECONNAISSANTS  ENVERS 
LEUR  SOUVERAIN  (les),  opéra  allemand, 
musique  de  Stefani,  représenté  à  Varsovie  en 

1796. 

*  SULAMITE  (la),  opéra  biblique,  musique 
d'Antoine  Rubinstein,  représenté  avec  succès 
au  théâtre  municipal  de  Hambourg,  sous  la 
direction  de  l'auteur,  en  novembre  1883. 

sulmona,  opéra  allemand,  musique  de 
Lindpaintner,  représenté  à  Stuttgard  vers 
1830. 

*  SULONNI  (la),  opéra-comique  en  quatre 
actes,  paroles  et  musique  de  M.  Auguste 
Prior,  représenté  à  Halle  en  février  1884. 
L'auteur  remplissait  les  fonctions  de  chef 
d'orchestre  au  théâtre  de  Halle. 

SULPIZIA  (la),  opéra  italien,  livret  de  Nic- 
colô  Minato,  musique  de  Draghi  (Antoine), 
représenté  à  Vienne  en  1672. 

SULPIZIA  fedele  (la)  ,  opéra  italien , 
livret  de  Lalli,  musique  de  Pollaroli  (An- 
toine), représenté  à  Venise  en  1729. 

SULTAN  CONRADIN  (le),  opéra  allomana, 
musique  de  Tuczek,  représenté  au  théâtre 
de  Léopoldstadt  vers  1805. 

*  SULTAN  DE  MOKA  (le),  opérette, paroles 
de  M.  Albert  Jarrett,  musique  d'Alfred  Cellier, 
représentée  avec  succès,  en  1874,  au  Princes's- 
Theatre  de  Manchester,  et  jouée  ensuite  à 
Londres,  au  Strand-Theatre,  en.1887. 

*  SULTAN  DE  ZANZIBAR  (le),  opéra,  mu- 
sique de  M.  C.  de  Kontski,  représenté  sans 
aucun  succès  à  l'Académie  de  musique  de 
New-York,  le  8  mai  1886.  Pour  donner  une 
idée  du  caractère  somnolent  de  la  partition, 
un  journal  spécial  de  New- York  prétendait 
que  l'auteur,  qui  dirigeait  en  personne  l'exé- 
cution de  son  œuvre,  s'était  lui-même  en- 
dormi sur  son  fauteuil  pendant  la  représen- 
tation. 


SULTAN  MISAPOUF  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  X.,  musique  de  M.  Laurent 
de  Rillé,  représentée  aux  Folies-Nouvelles. 
Chantée  par  Joseph  Kelm,  Tissier. 

SULTAN  SALADIN  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Dupin,  musique  de  Bor- 
dèse,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  s  fé- 
vrier 1847.  La  pièce  est  amusante.  La  scène 
se  passe  à  Marseille.  Un  fournisseur,  nommé 
Pimpret,  veut  épouser  une  jeune  fille  dont  la 
dot  vienne  rétablir  ses  affaires  embarrassées. 
Il  a  pour  rival  un  capitaine  de  vaisseau,  le- 
quel, pour  tromper  sa  vigilance  autant  que 
pour  le  berner,  contrefait  le  fou  et  se  fait 
passer  pour  le  sultan  Saladin,  mari  de  toutes 
les  femmes.  Le  crédule  Pimpret  ne  prend 
aucun  ombrage  des  galanteries  de  cet  insensé, 
et  permet  à  sa  future  de  se  dire  sa  femme. 
Mais  voilà  que  notre  capitaine  est  arrêté  par 
l'ordre  des  créanciers  du  fournisseur.  Il  paye 
joyeusement  les  dettes  du  fournisseur  et  ac- 
quiert ainsi  le  droit  de  devenir  réellement 
l'époux  de  la  fiancée  de  Pimpret.  Bordèse  a 
écrit  pour  [cette  petite  comédie  des  couplets 
gracieux  et  d'une  mélodie  facile.  Il  n'y  a 
qu'un  quatuor  assez  développé.  Les  rôles  ont 
été  joués  par  Chollet ,  Sainte -Foy  et 
Mlle  Berthe. 

SULTAN  WAMPOU  (le),  opéra-comique, 
musique  d'Amon,  représenté  en  Allemagne 
vers  1791. 

SULTAN  WAMPOU  (le)  ,  opéra-comique, 
musique  d'Elsner,  représenté  au  théâtre  de 
Varsovie  en  isoo. 

SULTAN  WAMPOUM  oder  DIE  WUENS- 
CHE,  opéra  en  trois  actes,  musique  de  Essi- 
ger,  représenté  à  Luebben  en  1797^ 

SULTAN  WAMPUM  (le),  opérette  alle- 
mande, musique  de  Kinki,  représentée  à  Jo- 
sephstadt  vers  îsio. 

SULTANA,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Desforges,  musique  de  Maurice 
Bourges,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
16  septembre  1846.  Le  sujet  n'est  rien  moins 
qu'oriental.  La  scène  se  passe  en  Hollande. 
Sultana  est  le  nom  d'une  espèce  de  tulipe  sur 
laquelle  un  vieux  soldat,  devenu  horticul- 
teur, fonde  des  espérances  de  fortune,  car  il 
doit  l'offrir  à  une  princesse  de  Nassau.  Une 
intrigue  assez  compliquée  vient  se  mêler  à 
cette  donnée  naïve.  La  musique  renferme 
d'assez  jolis  motifs  ,  parmi  lesquels  on  a  re- 
marqué le  rondo  chanté  par  Audran  :  0  toi, 
joli  démon  l  le  duo  des  deux  cages  ;  Je  veux  te 


1056 


SURG 


SURP 


rendre  un  service  d'ami,  et  le  quatuor  final, 
développé  avec  une  bonne  entente  dramati- 
que. Grignon,  Emon,  Carlo  et  M"e  Lavcye 
ont  interprété  cette  composition  gracieuse 
d'un  critique  musical  distingué. 

*  SULTANE  FATMA  IV  (la.),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Pages  de  Noyez, 
musique  de  M.  Raimbaud,  représentée  aux 
Fantaisies-Pigalie  le  15  mars  1873. 

*  SUNANDA,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Vittorio  Gottardi,  musique  de 
M.  Pompilio  Sudessi,  représenté  au  Théâtre 
social  de  Trévise  le  6  novembre  1896. 

SUOCBRA  (la),  opéra  buffa,  livret  de  Ste- 
wart,  représenté  au  théâtre  Nuovo  de  Naples 
en  avril  1877. 

SUONATORE  DI  CLARINO  (un),  opérette 
italienne,  musique  de  Luzi,  représentée  au 
théâtre  délie  Varietà,  à  Naples,  en  1880. 

SUPERBA  CORRETIA  (la),  opéra-buffa , 
musique  de  Dutillieu,  représenté  à  Vienne 
en  1795. 

SUPERBIA  E  VAMTÀ  (Orgueil  et  vanité), 
opéra  italien,  musique  de  Celli,  représenté  à 
Naples  vers  1835. 

SUPERCHERIE  PAR  AMOUR  (la),  opéra 
en  trois  actes,  musique  de  L.-E.  Jadin,  re- 
présenté à  Favart  en  1795. 

*  SUPPLICE  DE  TANTALE  (le).  —  Voy. 
Smir  Tantalus. 

*SUPLICIO  DE  UN  HOMBRE  (EL),zarzuela 
en  trois  actes,  musique  de  M.  José  Rogel, 
représentée  à  Madrid  en  1866. 

*  SUPPOSTO  SPOSO  (il),  opéra-bouffe,  pa- 
roles d'Andréa  Passaro,  musique  de  Vincenzo 
Fioravanti,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâ- 
tre Nuovo,    en  1828. 

*  SUR  LA  BERGE,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  Chenevart  et  Em.  Talrich,  mu. 
sique  de  M.  Dorville,  représentée  sur  une 
scène  d'amateurs  le  23  février  1867. 

*  SURCOUF,  opérette  en  trois  actes  et  un 
prologue,  paroles  de  MM.  Chivot  et  Duru, 
musique  de  M.  Robert  Planquette,  représen- 
tée aux  Folies-Dramatiques  le  6  octobre  1887. 
Interprètes  :  MM.  Morlet,  Montrouge,  Gobin, 
Guyon  fils,  Duhamel,  Marcelin,  Riga,  Speck, 
Mmes  Juliette  Darcourt,  Darçelle,  Barthe, 
Bar  ah. 


SURPRISE  (la),  opéra  allemand  en  un 
acte,  musique  de  Bierey,  représenté  au  théâ- 
tre de  Breslau  le  12  octobre  1809. 

*  SURPRISE  (la)  ,  opéra,  musique  de 
M.  Zœllner,  représenté  sur  le  théâtre  Royal 
de  Dresde,  sans  aucun  succès,  en  septembre 

1895. 

SURPRISES     (LES)     OU    L'ÉTOURDI    EN 

VOYAGE,  opéra-comique  en  deux  actes,  pa- 
roles de  Sewrin,  musique  de  Kreutzer,  re- 
présenté à  Feydeau  le  2  janvier  1806. 

'    SURPRISES   DE   L'AMOUR    (les),   opéra- 

ballet  de  trois  entrées,  paroles  de  Bernard, 
musique  de  Rameau,  représenté  à  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  le  31  mai  1757.  L'En- 
lèvement d'Adonis  ,  la  Lyre  enchantée  et  Ana- 
créon ,  tels  sont  les  titres  des  trois  actes  de 
ce  ballet,  un  des  derniers  ouvrages  du  célè- 
bre compositeur. 

SURPRISE  DE  L'AMOUR  (la),  opéra-comi- 
que  en  deux  actes,  livret  de  M.  Ch.  Monselet, 
d'après  la  pièce  de  Marivaux,  musique  de 
M.  Ferdinand  Poise,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  31  octobre  1877.  La  comédie  char- 
mante de  Marivaux  a  été  jouée  au  théâtre  des 
Italiens  en  1722  avec  succès.  M.  Ch.  Monselet 
l'a  arrangée  avec  goût  et  y  a  ajouté  de  fort 
jolis  vers.  Les  personnages  sont  :  la  comtesse, 
Lélio,  Colombine,  Arlequin.  La  scène  se  passe 
dans  un  parc.  Lélio,  trahi  dans  un  premier 
amour, non  seulement  est  devenu  misanthrope, 
mais  encore  s'est  juré  à  lui-même  de  fuir  le 
beau  sexe  et  de  ne  plus  se  laisser  entraîner  à 
aucun  tendre  sentiment.  La  comtesse,  une 
jeune  veuve,  a  aussi,  de  son  côté,  résolu  de 
résister  à  toute  séduction.  Colombine  feint 
de  partager  l'aversion  de  sa  maîtresse  pour 
les  soupirants,  et  Arlequin  épouse  la  querelle 
de  son  maître.  Lélio  et  la  comtesse  commencent 
par  se  témoigner  une  froideur  mutuelle  tem- 
pérée toutefois  par  les  égards  que  la  politesse 
exige  entre  personnes  distinguées.  On  déclare 
de  part  et  d'autre  qu'on  s'en  tiendra  aux  liens 
de  l'amitié.  De  leur  côté,  Arlequin  et  Colom- 
bine se  querellent  à  tout  propos  et  en  recher- 
chent à  plaisir  toutes  les  occasions.  Mais  l'ami- 
tié se  change  insensiblement  en  une  affection 
plus  tendre  dont  les  marques  sont  surprises 
par  le  valet  et  la  servante,  qui  prouvent  à  leurs 
maîtres  qu'ils  s'adorent  malgré  eux,  les  obli- 
gent à  se  le  dire,  et  tout  finit  par  le  double 
mariage  d'usage  au  théâtre.  Le  compositeur 
a  traité  cette  comédie  de  demi-caractère  avec 
la  délicatesse  qu'elle  comportait,  et  son  ou- 
vrage est  remarquable  sous  ce  rapnort.  L'ou- 


SUZA 


SVIP 


1057 


verture  en  forme  de  menuet  est  orches- 
trée avec  élégance.  Dans  le  premier  acte,  on 
distingue  particulièrement  la  romance  de  Lé- 
lio:  Cet  or  qui  rayonne  sur  le  vert  gazon;  un 
quatuor  scénique  plein  de  finesse,  l'air  de  Co- 
lombine :  Une  vipère,  plein  de  brio,  et  le  duo 
de  la  comtesse  et  de  Lélio  ••  Puisque  le  destin 
nous  amène.  Je  signalerai  dans  le  second  acte 
la  chanson  de  Combine  :  Chacun  connaît  de 
Colombine  le  pied  fripon  ;  l'air  de  la  comtesse  : 
En  vexant  ici,  Colombine,  et  le  quatuor  final, 
Chanté  par  MM.  Nicot,  Morlet  ;  M^es  Galli- 
Marié  et  Irma  Marié. 

SURRENDER  OF  CALAIS  (la  Prise  de  Ca- 
lais), opéra  anglais,  musique  de  Samuel  Ar- 
nold, représenté  sur  le  théâtre  de  Haymar- 
ket,  à  Londres,  en  1791. 

*  SURVEILLANCE  EN  DÉFAUT  (la),  opéra- 
comique  en  un  acte,  musique  de  Darondeau, 
représenté  à  l'Ambigu-Comique,  le  13  juin 

1801. 

SUSMALL A,  duodrame,  musique  de  Weber 
(Bernard- Anselme) ,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Berlin  en  1802. 

SUSPECTS  (les),  opéra -comique  en  un 
acte,  musique  de  Lemière  de  Corvey,  repré- 
senté au  théâtre  Louvois,  à  Paris,  en  1795. 

*  sustos  Y  enredos,  zarzuela,  paroles 
de  MM.  Lustano  et  Granes,  musique  de  M.  Ca- 
tala,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  Es- 
lava,  en  février  1888. 

SUZANNE  AU  BAIN,  opérette,  musique 
de  Gustave  Lafargue  ;  représentée  au  théâtre 
Tivoli,  en  février  1872. 

SUZANNE,  opéra-comique  en  trois  actes,  li- 
vret de  MM.  Lockroy  et  Cormon,  musique  de 
M.  Paladilhe,  représenté  à  l'Opéra- Comique 
le  30  décembre  187)5.  Quoique  la  pièce  offre 
quelques  scènes  intéressantes,  la  donnée  en 
est  trop  invraisemblable  pour  captiver  le  spec- 
tateur. Suzanne  est  une  orpheline  élevée  chez 
des  paysans  dans  une  ignorance  contre  la- 
quelle sa  nature  distinguée  réagit  au  point  de 
vouloir  s'instruire  atout  prix. Richard,  jeune 
étudiant  anglais,  la  rencontre  et,  sans  en  être 
autrement  épris,  consent  à  l'emmener  suivre 
les  cours  del'université  de  Cambridge  àla  con- 
dition qu'elle  prendra  des  habits  d'homme  et 
le  nom  de  Claudius.  Installés  tous  deux  dans 
le  même  logement,  Richard  ne  tarde  pas  à 
aimer  la  jeune  fille  et  à  lui  déclarer  son  amour. 
Celle-ci,  effrayée  du  danger  qu'elle  court,  re- 


prend les  habits  de  son  sexe  et  veut  fuir.  Dal- 
ton,  ami  de  Richard,  a  découvert  son  secret; 
il  prend  Suzanne  pour  une  aventurière  et  la 
signale  comme  telle  aux  étudiants.  Richard 
défend  fort  mal  sa  protégée,  qui  finit  par  s'é- 
chapper de  la  taverne,  au  milieu  d'une  sorte 
d'orgie.  Au  bout  de  quatre  années,  Suzanne 
est  devenue  une  tragédienne  célèbre.  Dalton, 
qui  la  reconnaît  et  veut  réparer  l'affront  qu'il 
lui  a  fait  dans  la  scène  de  l'auberge,  lui  offre 
de  l'épouser.  Il  est  pair  d'Angleterre.  Suzanne 
est  disposée  à  accepter  cet  honneur.  Mais  Ri- 
chard, devenu  officier  de  marine ,  revient  sur 
ces  entrefaites  et  l'emporte  sur  son  rival  dans 
le  cœur  de  la  tragédienne,  qui  consent  à  lui 
donner  sa  main.  Les  autres  personnages  de  la 
pièce  sont  :  la  joyeuse  servante  Eva,  le  qua- 
ker Paterley,  un  financier  boursouflé  et  ridi- 
cule et  un  petit  domestique,  dont  les  auteurs 
ont  tiré  un  parti  assez  comique.  La  partition 
est  meilleure  que  le  livret  et  a  été  plus  goû- 
tée que  les  précédents  ouvrages  du  composi- 
teur. Elle  renferme  de  jolis  morceaux  et  a  un 
caractère  de  fraîcheur  et  de  simplicité  que 
l'on  n'attendait  plus  de  l'auteur  de  l'Amour 
africain  et  du  Passant.  On  a  surtout  remar- 
qué au  premier  acte  :  un  chœur  de  paysans,  un 
air  de  Dalton,  une  gigue,  la  romance  de  Ri- 
chard: Comme  un  oiseau  posé  sur  le  chemin, 
dans  le  second,  la  romance  de  Richard,  la 
chanson  d'Eva  :  Si  j'étais  garçon, -un  quatuor: 
Elle  est  charmante,  en  vérité;  enfin,  dans  le 
dernier  acte,  un  bon  trio.  Les  rôles  prin- 
cipaux ont  été  chantés  par  M'i»  Bilbaut- 
Vauchelet,  MUe  Ducasse  ;  MM.  Nicot  et  Barré. 

*  SUZANNE  AUX  YEUX  BLEUS,  opéra-CO- 
mique  en  deux  actes,  paroles  de  MM.  Sims  et 
Pettitt,  d'après  un  ancien  drame  de  Douglas 
Jerold,  musique  de  M.  F.  Osmond  Carr,  re- 
présenté au  théâtre  du  Prince  of  Wales, 
à  Londres,  en  mars  1892. 

*  SUZETTE  ET  COLINET  OU  LES  AMANTS 
HEUREUX  PAR  STRATAGÈME,  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  du  chevalier  de  Ber- 
nainville,  musique  de  Louis  Piccinni,  repré- 
senté au  théâtre  des  Beaujolais  le  25  juillet 

1786. 

SVATOJANSKÈ  PRONDY,  opéra  bohème, 
musique  de  M.  Rozkosny;  représenté  au 
Théâtre-National  de  Prague  le  3  octobre 
1871. 

SVIPVAN  WINKLE,  opéra  national  amé- 
ricain ,  musique  de  Bristas ,  représenté  à 
New-York  en  novembre  1855. 

67 


1058 


SYBA 


SYLV 


SWEDÏSCH  PATRIOTI3M  (le  Patriotisme 
suédois) ,  mélodrame  anglais ,  musique  de 
Bishop,  représenté  à  Covcnt-Garden  de  Lon- 
dres en  1819. 

SWITARD'S  ZAUBERTHAL  (la  Yalle'e  en- 
chantée de  Switard),  opéra  allemand,  musique 
de  Fischer  (Antoine),  représenté  à  Vienne 
•vers  1806. 

SYBARITES  (les),  acte  d'opéra,  paroles  de 
Marmontel,  musique  de  Rameau,  représenté 
par  l'Académie  royale  de  musique  le  12  juillet 
1757. 

SYBARITES  DE  FLORENCE  (les),  drame 
lyrique  en  trois  actes,  paroles  de  Laffite,  mu- 
sique de  Weber,  Beethoven,  Rossini,  Meyer- 
beer,  Aimon  et  Barbereau,  arrangée  par  Cas- 
til-Blaze,  représenté  au  théâtre  des  Nouveau- 
tés dans  lemois  de  novembre  1831.  Le  complot 
ourdi  par  les  Pazzi  contre  les  Médicis  en  1478, 
a  fourni  le  sujet  de  cette  pièce  dont  l'auteur, 
marchant  sur  les  traces  de  Scribe,  a  rabaissé 
l'action  au  niveau  d'une  scène  invraisemblable 
de  mélodrame.  On  sait  que  Laurent  et  Julien 
de  Médicis  furent  assaillis  le  2  mai  1478  par 
une  troupe  de  conjurés  aux  ordres  de  plusieurs 
familles  puissantes  de  Florence,  dans  l'église 
de  Santa-Reparata  ;  que  Julien  fut  poignardé, 
que  Laurent  s'échappa,  et  que,  le  peuple 
étant  accouru  en  armes  à  la  défense  des  Mé- 
dicis, les  assassins  payèrent  de  leur  vie  leur 
odieux  attentat.  L'auteur  du  livret  a  ima- 
giné de  remplacer  François  par  un  cardinal, 
le  poignard  par  une  machine  infernale  en- 
voyée sous  forme  de  coffret  par  le  pape 
Sixte  IV.  Laurent  doit  ouvrir  cette  boîte  en 
sa  qualité  de  premier  de  l'Etat.  Un  cheva- 
lier, qui  est  dans  le  secret  et  qui  veut  sauver 
Médicis,  arrache  la  boîte  de  ses  mains  et  dé- 
clare que  le  rang  du  cardinal  lui  confère  le 
droit  et  le  devoir  de  l'ouvrir.  Celui-ci  est 
contraint  de  céder  et  tombe  foudroyé  par  ses 
propres  armes.  C'est  aussi  puéril  que  mala- 
droit. Cet  opéra,  dont  la  musique  avait  été  ■ 
"originairement  composée  par  Aimon  pour  le 
théâtre  de  l'Odéon,  avait  été  refusé  à  l'Opéra- 
Comique.  Le  directeur  du  théâtre  des  Nou- 
veautés s'en  empara  ;  mais  pour  éviter  d'u- 
surper le  privilège  du  théâtre  de  la  rue 
Monsigny,  il  chargea  Castil-Blaze,  l'intré- 
pide arrangeur,  de  joindre  à  la  partition  des 
morceaux  de  Fidelio,  à'Euryanthe,  à'Oberon, 
du  Crociato,  de  Tancredi.  Grâce  à  cette  com- 
binaison, les  Sybarites  de  Florence  intéressè- 
rent le  public  et  eurent  un  succès  peu  mé- 
rité. M.  Barbereau,  le  savant  professeur  au 


Conservatoire,  a  composé  la  musique  d'un 
duo  chanté  par  Damoreau  et  MUe  Pougaud, 
fille  adoptive  de  M'ie  Mars,  et  d'un  air  de  té- 
nor au  dernier  acte. 

Sydney  E  TUMMA,  mélodrame  polonais, 
musique  d'Elsner,  représenté  à  Brùnn  en. 
1-294. 

SYLPHE  (der),  opéra,  musique  de  Danzi, 
représenté  à  Munich  en  1782. 

SYLPHE  (le),  opéra-comique  en  deux  ac- 
tes, paroles  de  M.  de  Saint-Georges,  musi- 
que de  M.  Clapisson,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  27  novembre  1856.  Angèle  de 
Senneterre  a  toujours  cru  que  le  monde  était 
peuplé  de  gnomes  et  de  sylphes.  Elle  vient 
d'épouser  le  marquis  de  Valbreuse,  un  marin 
qui  n'est  ni  crédule  ni  sentimental.  Un  cer- 
tain chevalier  de  Sainte-Laure  veut  profi- 
ter de  cette  différence  d'humeur  entre  les 
époux.  Angèle  est  sur  le  point  d'écouter  les 
protestations  du  chevalier;  mais  la  voix  du 
sylphe  se  fait  entendre  et  à  plusieurs  reprises 
donne  de  si  bons  conseils  qu'Angèle  com- 
prend qu'elle  fera  bien  de  les  suivre.  Elle 
demande  à  voir  les  traits  de  ce  mystérieux 
ami.  Le  sylphe  y  consent  et  se  révèle  enfin 
sous  la  figure  du  marquis  de  Valbreuse.  C'est 
lui  qui  a  tenté  avec  succès  de  guérir  sa 
femme  de  ses  superstitieuses  hallucinations. 
Chaque  fois  que  le  sylphe  va  témoigner  de 
sa  présence ,  une  phrase  caractéristique , 
suave  et  vaporeuse,  se  fait  entendre.  L'in- 
strumentation affecte  dans  cet  ouvrage  des 
coquetteries  raffinées.  L'emploi  de  la  harpe, 
des  flûtes  et  des  violons  con  sordini  est  d'un 
heureux  effet.  Nous  rappellerons  la  chanson 
du  veneur,  le  petit  duo  d' Angèle  et  du  che- 
valier, la  romance  du  marquis  et  un  air 
chargé  de  vocalises  brillantes.  Les  rôles  ont 
été  créés  par  Faure,  Ponchard,  M""  Vanden- 
heuvel-Duprez. 

SYLPHES  (les),  opéra,  musique  de  Him- 
mel,  représenté  à  Berlin  en  1807.  Tous  les 
opéras  de  Himmel  sont  aujourd'hui  com- 
plètement oubliés,  malgré  la  très  grande  re- 
nommée que  ce  compositeur  avait  acquise 
de  son  vivant. 

sylphide  (la),  opérette,  musique  de 
Drechsler  (Joseph),  représentée  à  Vienne 
vers  I812. 

SYLVA  OU  LE  POUVOIR  DU  CHANT,  Opéra, 
musique  de  Krebs,  représenté  à  Hambourg 
vers  1815. 


SYLV 


SYLV 


1059 


SYLVAIN,  comédie  en  un  acte,  en  vers, 
mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Marmontel,  mu- 
sique de  Grétry,  représentée  pour  la  pre- 
mière fois  aux  Italiens  le  19  février  1770. 
Sylvain,  fils  d'un  gentilhomme,  a  épousé  par 
inclination  une  femme  de  basse  extraction, 
mais  vertueuse.  Il  en  a  eu  deux  filles ,  dont 
l'une  est  promise  au  fils  d'un  riche  labou- 
reur. Sylvain,  quoique  depuis  longtemps 
exilé  de  la  maison  paternelle  par  suite  de  sa 
mésalliance,  va  chasser  sur  la  terre  du  gen- 
tilhomme ;  il  est  arrêté  par  des  gardes- 
chasse.  Sa  femme  et  ses  filles  vont  se  jeter 
aux  pieds  du  seigneur  pour  demander  sa 
grâce;  ce  qui  amène  une  scène  de  réconci- 
liation et  de  pardon.  Sur  ce  livret,  d'une 
assez  pauvre  conception,  Grétry  a  écrit  une 
de  ses  meilleures  partitions.  L'ouverture  en 
ut,  avec  un  assez  joli  motif  en  fa,  n'est  pas 
inférieure  à  celle  de  l'Epreuve  villageoise. 
Nous  citerons  l'air  d'Hélène  en  sol  :  Nos 
cœurs  cessent  de  s'entendre  ,  suivi  du  mono- 
logue de  Sylvain ,  qui  ne  manque  pas  de 
puissance  et  d'originalité  :  Je  puis  braver  les 
coups  du  sort  ;  le  chœur  des  gardes-chasse; 
le  duo  d'Hélène  et  Sylvain  :  Dans  le  sein  d'un 
père,  qui  est  le  morceau  le  mieux  traité  de 
l'ouvrage.  Grétry  en  a  fixé  les  accents  princi- 
paux d'après  les  avis  et  la  déclamation  de  la 
célèbre  M'ie  Clairon.  Le  trio  entre  Lucette, 
Pauline  et  Dolmon  :  Venez,  venez  vivre  avec 
nous,  est  écrit  trop  haut  pour  le  soprano.  Le 
baryton  Cailleau  chanta  avec  succès  le  rôle 
de  Sylvain.  Cet  opéra  eut  autant  de  succès 
que  Lucile,  du  même  compositeur. 

SYLVANA,  opéra  allemand ,  musique  do 
Weber,  représenté  à  Stuttgard  vers  1807.  Le 
compositeur  adapta  à  ce  nouveau  poème  la 
nvusique  de  son  opéra  Das  Waldmaedchen  (la 
Fille  des  bois),  qui  avait  été  représenté  avec 
succès  à  Munich  sept  ans  auparavant.  Weber 
n'avait  alors  que  quatorze  ans.  Syloana  resta 
au  répertoire  allemand.  On  fit  une  reprise 
brillante  de  cet  ouvrage  à  Berlin,  dans  la 
salle  Kroll,  en  novembre  1858.  Quelques 
années  plus  tard,  au  mois  d'avril  1872,  Sylvana 
parut  sur  une  scène  française,  au  Théâtre- 
Lyrique  de  l'Athénée,  divisée  en  quatre 
actes,  avec  une  adaptation  française  de 
Mestépès  et  Victor  Wilder.  C'était  une  der- 
nière transformation  de  cette  œuvre  remar- 
quable en  bien  des  points  et  digne  du  génie 
juvénile  de  Weber. 

Le  sujet  a  toute  la  simplicité  naïve  d'une 
légende.  Le  duc  Mathias,  soupçonnant  son 
fils  Rodolphe  d'être  le  fruit  d'un  adultère, 


l'a  chassé  de  ses  domaines  ;  il  veut  faire 
épouser  sa  nièce  Hélène  au  comte  Albert  ; 
Rodolphe  revient  à  ce  moment  et  réclame 
ses  droits  ;  en  outre,  il  aime  Hélène  ;  le  duc 
le  chasse  de  nouveau;  mais  Sylvana,  la  muette 
des  bois,  fait  parler  le  bohémien  Melchior  qui 
dissipe  les  doutes  de  Mathias  ;  Rodolphe,  ré- 
concilié avec  son  père,  va  épouser  Hélène; 
quant  à  Sylvana,  elle  aussi  aime  Rodolphe, 
et  plutôt  que  d'accorder  sa  main  au  bohé- 
mien qui  la  réclame,  elle  se  précipite  dans 
un  abîme.  Le  premier  acte  est  le  plus  re- 
marquable; l'air  de  Rodolphe,  la  romance 
du  comte  Albert  sont  dignes  de  l'auteur  du 
Freisckùtz  ;  les  autres  actes  manquent  d'u- 
nité. On  comprend  qu'il  y  a  eu  là  des  inter- 
polations, des  additions,  des  arrangements 
arbitraires.  Le  grand  finale  du  troisième  acte 
n'a  pas  produit  l'effet  désirable.  Le  chœur 
des  bûcherons  au  quatrième  est  original  et 
a  été  entendu  avec  plaisir.  Chanté  par  Du- 
wast,  Caillot,  Neveu,  Mlles  Balbi  et  Douau. 
Les  rôles  de  Sylvana  et  de  Melchior  ont  été 
joués  par  M"6  Pallier  et  Clément-Just. 

*  SYLVIA  OU  LA  FLEUR  DE  LA  FORÊT, 

opéra  en  deux  actes,  paroles  de  M.  Elliot 
Galer,  musique  de  M.  Malandaine,  représenté 
à  Londres,  sur  le  théâtre  New-Royalty,  en 
février  1866. 

SYLVIE,  opéra -comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  Jules  Adenis  et  J.  Rostaing, 
musique  d'Ernest  Guiraud,  représenté  à  10- 
péra-Comique  le  il  du  mois  de  mai  1864. Or 
dirait  qu'il  existe  à  l'usage  des  compositeurs, 
anciens  prix  de  Rome ,  un  magasin  théâtral 
surabondamment  pourvu  de  livrets  inoffen- 
sifs, rapetassés,  écrits  à  l'encre  de  la  petite 
vertu,  dissimulant  mal  leur  âge,  comme  il  y 
a  chez  le  costumier  de  vieilles  défroques 
auxquelles  on  donne  un  coup  de  brosse  avant 
de  les  mettre  sur  le  dos  des  comparses.  Pau- 
vres lauréats  surnuméraires  !  Ils  attendent 
avec  intrépidité,  ils  attendent  longtemps, 
sinon  toujours,  et,  affamés  qu'ils  sont,  ils  ac- 
ceptent le  pain  de  seigle  qu'on  leur  distribue 
en  un  jour  de  libéralité.  Sylvie  devait  s'ap- 
peler les  Lunettes  du  parrain.  Le  père  Jérôme 
les  a  reçues  de  Sylvie  le  jour  de  sa  fête.  A 
travers  ces  besicles  il  trouve  Sylvie  char- 
mante, et  veut  l'épouser  malgré  elle.  Que 
font  les  deux  amants  ?  car  il  y  a  naturelle- 
ment un  jeune  amant.  Pour  ramener  le  vieux 
parrain  à  la  raison ,  ils  tirent  d'un  bahut  ses 
habits  de  noces,  gardés  précieusement,  s'en 
affublent,  et  se  présentent  sous  ce  travestis- 
sement aux  yeux  de  Jérôme.  C'est  sans  doute 


1060 


TABA 


TABA 


la  chanson  de  Monsieur  et  madame  Denis 
qui  a  donné  la  note  aux  librettistes.  Jérôme 
est  attendri  à  ce  spectacle  qui  lui  rappelle 
des  souvenirs  effacés  de  sa  mémoire,  et  il 
consent  à  l'union  des  jeunes  gens.  La  mu- 
sique écrite  par  Guiraud  sur  ce  canevas 
est  fort  jolie.  On  y  remarque  un  bon  trio, 
l'air  de  Jérôme  :  Nous  avons  ri!  qui  est  une 
imitation  bien  réussie  du  style  ancien,  et  les 
couplets  gracieux  de  Sylvie.  Cet  ouvrage  a 
été  parfaitement  interprété  par  Sainte-Foy, 
Ponchard  et  M"e  Girard. 

SYLVIUS  NERVA  OU  LA  MALÉDICTION 

PATERNELLE,  opéra,  musique  de  Lemoyne, 
écrit  à  la  fin  du  xvine  siècle  (inédit). 

SYMPATHIE  (la),  opérette  allemande, 
musique  du  baron  de  Lichtenstein,;  repré- 
sentée à  Dessau  en  1800. 

SYMPATHIE  DES  ÂMES  (la),  opéra,  musi- 
que de  Grosheim,  représenté  à  Cassel  en  1790. 

SYMPHONIE  (LA)  OU  MAÎTRE  ALBERT, 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  de 
Saint-Georges,  musique  de  Clapisson,  repré- 
senté à l'Opéra-Comique  le  12  oct.  1839.  Un 
compositeur  nommé  Albert,  fait  exécuter  une 
symphonie  à  la  cour  du  duc  d'Oldenbourg. 
La  duchesse,  fille  de  ce  dernier,  échange 
quelques  paroles  avec  un  jeune  seigneur,  son 
fiancé,  pendant  l'exécution  du  morceau.  Al- 
bert, qui  est  épris  de  cette  duchesse  ,  s'en 
aperçoit;  le  bâton  de  mesure  lui  échappe  des 


mains.  Le  duc  apprend  la  cause  de  son  émo- 
tion et  le  fait  jeter  en  prison.  Le  malheureux 
artiste  devient  fou.  Ce  n'est  qu'après  plu- 
sieurs années  qu'il  recouvre  sa  raison,  en  en- 
tendant quelques  mesures  de  cette  sympho- 
nie fatale.  Il  est  inutile  d'ajouter  que  par 
reconnaissance  la  belle  duchesse  lui  accorde 
sa  main.  La  partition  est  élégante  et  l'or- 
chestration offre  d'heureux  effets.  Les  mor- 
ceaux les  plus  applaudis  sont  les  nocturnes  : 
Sans  espérance,  aimer  toujours ,  chanté  par 
Mocker  et  Mlle  Rossi,  et  la  grande  scène 
chantée  par  Marié,  qui  a  débuté  dans  cette 
pièce. 

SYREN  (the)  [la  Sirène],  opéra  anglais,  mu- 
sique de  Arne,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Drury-Lane,  à  Londres,  vers  1769. 

SZARLATAN  {le  Charlatan),  opéra-bouffe 
polonais  en  deux  actes ,  musique  de  Kur- 
pinski,  représenté  à  Varsovie  en  1814. 

SZEP-ILON,  opéra  hongrois,  musique  de 
Mosongi,  représenté  au  théâtre  National  de 
Pesthau  mois  de  décembre  1S61. 

SZEWC  I  KRAWCOWNA  (le  Cordonnier  et 
la  tailleuse),  duodrame  en  un  acte  ,  musique 
d'Elsner,  représenté  à  Varsovie  en  1808. 

*  SZINAN  BASA,  opérette,  musique  de 
M.  R.  Raimann,  représentée  à  Totis,  sur  le 
théâtre  narticulier  du  comte  Esterhazy,  en 

1890. 


*TABARDILLO,  zarzuela  en  un  acte  et  trois 
tableaux,  paroles  de  MM.  Carlos  Aniches  et 
Celso  Lucio,  musique  de  M.  Tomas  Torre- 
grosa,  représentée  au  théâtre  Apolo,  de  Ma- 
drid, en  mars  1895. 

TABARIN,  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  MM.  Alboize  et  André,  musique 
de  Georges  Bousquet,  représenté  au  Théâ- 
tre-Lyrique le  22  décembre  1852.  Le  pauvre 
Tabarin  est  exploité  par  un  avide  imprésa- 
rio, le  barbare  Mondor,  qui  lui  interdit  le 
mariage  avec  la  jolie  Francesquine.  Un  che- 
valier, sans  le  savoir,  lève  les  obstacles,  et, 
croyant  séduire  la  jeune  fille,  lui  fournit  les 
moyens  d'épouser  l'acteur-poète.  La  musique 


de  Bousquet  n'offre  rien  de  remarquable, 
si  ce  n1est  toutefois  un  bon  quatuor.  Chanté 
par  Laurent,  Grignon,  Mlles  Colson  et  Re- 
naud. 

*  TABARIN,  opéra  en  deux  actes,  paroles 
de  M.  Paul  Ferrier,  musique  de  M.  Emile 
Pessard,  représenté  à  l'Opéra  le  12  jan* 
vier  1885.  Le  15  juin  1874,  M.  Paul  Ferrier 
avait  donné  au  Théâtre-Français  une  aimable 
comédie  en  deux  actes  et  en  vers  intitulée 
Tabarin;  c'est  de  cette  comédie  qu'il  a  tiré, 
en  la  resserrant,  un  livret  d'opéra  de  genre, 
sur  lequel  M.  Emile  Pessard  a  écrit  une  par- 
tition agréable,  de  style  élégant,  bien  en 
scène  et  d'une  heureuse  couleur.  Pour  en  si- 


TABL 


TAI 


1061 


gnaler  les  morceaux  les  mieux  venus,  il  faut 
citer,  au  premier  acte,  le  gentil  sonnet  de 
Francisquine,  son  duo  avec  Gauthier  :  Je 
tremble  un  peu,  une  chanson  à  boire  très 
franche,  le  duo  de  Tabarin  et  de  sa  femme, 
et  un  chœur  d'un  effet  excellent;  au  second, 
un  bon  trio,  le  joli  chœur  :  Qui  veut  des  roses? 
et  la  scène  capitale  et  dramatique  de  la  pa- 
rade. Tabarin  a  été  fort  bien  joué  par 
M1"  Dufrane,  MM.  Dereims,  Melchissédec, 
Dubulle  et  Sapin. 

TABARIN  DUELLISTE ,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Gilles  et  Furpille,  mu- 
sique de  M.  L.  Pillaut ,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  22  avril  1866.  Cet  ou- 
vrage a  été  froidement  accueilli. 

*  TABERNERA  DE  LONDRES  (la),  zarzuela 
en  trois  actes,  paroles  de  Garcia  Gutierrez, 
musique  d'Emilio  Arrieta,  représentée  le 
14  novembre  1862  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du 
Cirque. 

TABLE  ET  LE  LOGEMENT  (la),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Gabriel  et  Du- 
mersan,  musique  de  Chelard,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  24  décembre  1829.  Cet 
opéra-comique  fut  joué  à  Munich  sous  le  titre 
de  l'Etudiant. 

tableau  PARLANT  (le),  comédie  en  un 
acte,  en  vers,  mêlée  d'ariettes,  paroles  d'An- 
seaume,  musique  de  Grétry,  représentée  à  la 
Comédie-Italienne  le  20  septembre  1769.  Cette 
pièce,  d'une  gaieté  sans  mélange,  montra  au 
public  la  souplesse  du  talent  du  compositeur. 
Il  venait  de  faire  représenter  deux  ouvrages 
fort  sérieux:  le  Huron  et  Lucile.  Quoique  le 
Tableau  parlant  ait  été  traité  de  comédie-pa- 
rade par  les  auteurs,  et  que  Grétry  ait  cru 
nécessaire  de  l'ennoblir  le  plus  qu'il  a  pu, 
c'est  un  opéra-comique  de  bon  goût  et  d'une 
conception  plus  originale  que  les  Rendez- 
vous  bourgeois.  Il  eût  été  à  souhaiter  que  le 
genre  de  l'opéra-comique  n'ait  pas  pris  des 
allures  plus  risquées.  Grétry  écrivit  la  parti- 
tion du  Tableau  parlant  en  deux  mois  ;  elle 
renferme  de  jolis  motifs.  Nous  citerons  l'air  : 
Pour  tromper  un  pauvre  vieillard,  les  couplets  : 
Vous  étiez  ce  que  vous  n'êtes  plus,  la  descrip- 
tion comique  de  la  Tempête  par  Pierrot,  et  un 
bon  duo  :  Je  brûlerai  d'une  ardeur  éternelle. 
Clairval  et  Mme  Laruette  jouèrent  les  rôles 
de  Pierrot  et  de  Colombine.  La  réputation 
de  Grétry  était  encore  assez  peu  établie  pour 
qu'un  sot  fit  croire  à  quelques  personnes  qu'il 
avait  pris  à  des  maîtres  italiens  les  princi- 
pales mélodies  du  Tableau  parlant, h  Galuppi, 


à  Pergolèse,  à  Traetta.  Il  ne  fut  pas  difficile 
de  confondre  l'imposteur. 

*  TABOO  (the),  opérette,  paroles  de  M.  Ma- 
son  Carnes,  musique  de  Mlle  Ethel  Harraden, 
représentée  au  Trafalgar-Theatre  de  Londres, 
le  19  janvier  1895. 

*  TACERE  ED  AMARE,  opéra,  paroles  de 
Monaglia,  musique  de  Jacopo  Melani,  repré- 
senté sur  le  théâtre  degliAcademici  Infuoçati 
à  Florence,  en  1674. 

*tache  de  sang  (la),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Francis  Chassaigne,  représen- 
tée à  l'Eldorado  en  1878. 

*  ta-da-da,  opérette-revue  en  deux  actes 
et  trois  tableaux,  paroles  de  M.  J.  de  Rieux, 
musique  de  M.  L.-A.  Dubost,  représentée 
aux  Bouffes-du-Nord  le  25  novembre  1876. 

TAG  DER  VERLOBUNG  (der)  [le  Jour  des 
fiançailles],  opéra-comique,  musique  de  Fuchs 
(Ferdinand),  représenté  à  Vienne  en  1842. 

TAGLIALEGNA  DI  DOMBAR  (il)  [le  Bû- 
cheron de  Dombar],  opéra  italien,  musique  de 
Grazioli,  représenté  à  Rome  en  1828. 

TAICAN,  RE  DELLA  CINA  {Taican,  roi  de 
la  Chine),  opéra  italien,  livret  de  Urbano 
Rizzi,  musique  de  Gasparini,  représenté  sur 
le  théâtre  de  San-Cassiano,  à  Venise,  en  1707. 

TAILLEUR  DE  L'OPÉRA  (le),  opêra-CO- 
mique,  musique  de  Gurrlich ,  représenté  au 
théâtre  Royal  de  Berlin  en  1801. 

*  TAILLEUR  d'ulm  (le),  opéra-comique, 
musique  de  M.  Gustave  Pressel,  représenté 
àStuttgard,  en  décembre  1866. 

*  TAÏ-TSOUNG,  grand  opéra  en  cinq  actes 
et  sept  tableaux,  paroles  de  M.  Ernest  d'Her- 
villy,  musique  de  M.  Emile  Guimet,  repré- 
senté au  Grand-Théâtre  de  Marseille  le 
n  avril  1894.  Voyageur  intrépide,  écrivain 
substantiel  et  élégant,  musicien  instruit  et 
non  sans  inspiration,  M.  Emile  Guimet,  qui 
est  le  fils  du  chimiste  bien  connu  par  son 
invention  du  bleu  Guimet,  s'est  fait  lui-même 
un  nom  par  son  esprit  libéral  et  son  grand 
amour  de  l'art  sous  ses  diverses  formes. 
C'est  à  lui  que  Lyon  doit  le  théâtre  Bellecour, 
à  lui  que  Paris  doit  ce  remarquable  musée 
des  religions  qu'on  appelle  volontiers  le  mu- 
sée Guimet.  M.  Guimet  a  publié  d'intéres- 
santes relations  de  ses  voyages  dans  les  pays 
lointains,  entre  autres  deux  volumes  sur  le 
Japon,  illustrés  par  M.  Rôbida  et  qui  con- 


1062 


TAI 


TALI 


tiennent  de  précieux  renseignements  sur  la 
musique  et  le  théâtre  en  ce  pays.  Il  fit  exécu- 
ter naguère,  dans  la  salle  du  CMtelet,  une 
grande  cantate  :  le  Feu  du  Ciel,  écrite  par 
lui  sur  une  poésie  de  Victor  Hugo  et  qui 
était  loin  d'être  sans  valeur.  Il  y  a  du  talent 
aussi  dans  sa  partition  de  Taï-Tsoung,  dont 
le  poème  met  en  scène  les  personnages  et 
les  mœurs  du  Céleste-Empire. 

Taï-Tsoung  est  le  nom  d'un  des  plus  cé- 
lèbres empereurs  de  la  Chine,  qui  vivait  au 
vue  siècle  de  notre  ère.  L'un  de  ses  géné- 
raux, Toug-Cheou,  vient  de  subir  une  dé- 
faite, et,  pour  cette  raison,  sera  condamné  à 
mort.  Toug-Cheou  a  un  fils,  Shan,  qui,  selon 
les  lois  en  vigueur,  a  le  droit  de  mourir  pour 
lui.  Shan  n'hésite  pas,  bien  qu'il  aime  la  belle 
Fao-li  et  qu'il  en  soit  aimé.  D'autre  part, 
Kien-Fo,  le  père  de  Fao-li,  qui  était  protégé 
par  Toug-Cheou,  voit  sa  disgrâce  approcher 
par  suite  de  la  situation  de  celui-ci  ;  il  ne 
trouve  rien  de  mieux,  pour  en  conjurer  les 
effets,  que  d'envoyer  sa  fille  au  sérail  de 
l'empereur,  qui  ne  contient  pas  moins  de  six 
mille  femmes  !  Heureusement  pour  elle,  le 
jeune  souverain  inaugure  son  règne  par  un 
coup  d'éclat,  en  donnant  la  liberté  à  ses  six 
mille  femmes. 

Mais  Shan,  qui  s'est  dévoué  pour  son  père, 
est  dans  la  prison  des  condamnés  à  mort,  où 
Toug-Cheou  vient  inutilement  essayer  de  le 
dissuader  de  mourir  pour  lui.  Voici  qu'au 
moment  où  l'on  attend  le  bourreau,  c'est 
l'empereur  qui  arrive.  Il  ne  fait  point  grâce 
aux  trois  cents  condamnés,  mais  il  les  envoie 
aux  moissons  qui  manquent  de  bras  par  suite 
de  la  guerre,  en  leur  faisant  promettre  de 
revenir  ensuite,  et  l'on  sait  à  quel  point  le 
serment  est  sacré  pour  un  Chinois  —  même 
pour  un  Chinois  condamné  à  mort.  Il  va  sans 
dire  qu'à  la  fin  tout  s'arrange,  que  tous  les 
condamnés  sont  définitivement  graciés,  et  que 
Shan,  qui  retrouve  Fao-li,  devient  son  époux. 
Toute  cette  action  est  entremêlée  de  tableaux 
de  mœurs  très  curieux,  qui  fournissent  au 
compositeur  d'excellentes  situations  musi- 
cales. 

M.  Guimet  en  a  profité  avec  goût  et  intelli- 
gence. Sa  partition,  qui  est  bien  écrite,  ren- 
ferme nombre  de  pages  intéressantes.  Tout 
le  premier  tableau  du  premier  acte  est 
animé,  coloré  et  mouvementé  ;  le  second  ta- 
bleau, très  substantiel,  contient  un  duo  de 
femmes,  un  trio  scénique,  le  duo  agréable 
des  deux  amoureux  et  un  bon  quatuor.  Au 
second  acte,  où  nous  sommes  en  présence 
d'un  concours  littéraire,  il  faut  signaler  la 


jolie  chanson  de  la  fille  poète,  et  ensuite  la 
scène  très  dramatique  de  la  dégradation,  qui 
est  un  des  points  culminants  de  l'œuvre.  Le 
divertissement  de  l'acte  du  sérail  est  élégant 
et  bien  venu,  et,  si  l'on  peut  passer  sur  l'acte 
un  peu  lugubre  de  la  prison,  il  faut  men- 
tionner encore  une  scène  émouvante  entre 
Toug-Cheou,  Shan  et  Fao-li.  En  résumé, 
l'œuvre  est  d'un  artiste,  et  trouverait  très 
légitimement  sa  place  à  Paris  si  un  théâtre 
voulait  l'accueillir.  Elle  avait  pour  interprètes, 
à  Marseille,  MM.  Gandubert,  Bourgeois, 
Corpait,  Queyrel,  Mœes  Marie  Vachot  (Fao-li), 
Guillien,  Doux  et  Rambaud. 

TALE  OF  MYSTERY  (a),  mélodrame,  mu- 
sique de  Busby,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Covent-Garden,  à  Londres,  en  1802. 

TALENTS  À  LA  MODE  (les),  opéra-comi- 
que,  musique  de  L.-C.  Moulinghem,  repré- 
senté en  province  vers  1785. 

TALESTRI,  opéra  italien,  livret  de  Scar- 
selli,  musique  de  Jomelli,  représenté  à  Rome 
en  1752.  Jomelli  était  à  cette  époque  maître 
de  chapelle  de  Saint- Pierre  du  Vatican, 
ce  qui  ne  l'empêchait  pas  d'écrire  des 
opéras. 

TALESTRI,  opéra  italien,  livret  de  Scar- 
letti,  musique  de  Sclrwanberg,  représenté  à 
Brunswick  vers  1764. 

TALESTRIS,  opéra,  livret  de  Scarselli, 
musique  de  Foertsch  (Jean-Philippe),  repré- 
senté en  Allemagne  en  1690. 

TALISMAN  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Varin  et  Ad.  Choquart,  mu- 
sique de  Josse,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  1er  juillet  1S50.  Le  canevas  de  cette  pièce 
est  léger  et  même  un  peu  trivial.  Le  trom- 
pette Jéricho,  revenant  de  la  Kabylie,  s'ar- 
rête dans  une  ferme,  et  là  devient  amoureux 
de  la  veuve  Marcel,  qui  en  est  proprié- 
taire, tandis  qu'un  autre  soldat  fait  sa  cour  à 
Francine,  sœur  de  la  fermière.  Le  trompette 
voit  d'abord  ses  vœux  repoussés;  mais  il  se 
trouve,  à  son  insu,  possesseur  d'un  talisman. 
Ce  talisman  est  la  pipe  du  bonhomme  Mar- 
cel, vieux  militaire  qui  a  ordonné  dans  une 
lettre  renfermant  ses  volontés  suprêmes,  que 
l'une  de  ses  filles  épouserait  le  porteur  de  sa 
pipe  chérie.  Le  trompette  Jéricho  est  donc 
accueilli  par  la  fermière  obéissante.  La  mu- 
sique vaut  mieux  que  le  livret;  elle  est  gra- 
cieuse et  mélodique.  On  a  remarqué  Yadagio 
de  l'ouverture,  les  couplets  de  la  fermière,  lo 
rondo  de  la  pipe  en  mouvement  de  valse  .  et 


TALI 


TAME 


1063 


nn  agréable  quatuor.  Ce  petit  ouvrage  a  été 
joué  par  Ponchard,  Carvalho,  MU"  Lemer- 
cier  et  Decroix. 

*  TALISMAN  (le),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  Mignot,  musique  de 
M.  Sinsoilliez,  représenté  à  Douai,  le  9  avril 
1886. 

*  talisman  (el),  zarzuela  en  deux  actes, 
paroles  de  M.  Colomé,  musique  de  M.  Man- 
giagalli,  représentée  à  l'Eldorado  de  Barce- 
lone, en  octobre  1888. 

*  TALISMAN  (le),  opérette  à  grand  spec- 
tacle en  trois  actes  et  cinq  tableaux,  paroles 
de  MM.  d'Ennery  et  Burani,  musique  de 
M.  Robert  Planquette,  représentée  à  la 
Gaîté  le  20  janvier  1893.  Peu  d'intérêt  dans 
la  pièce,  encore  moins  dans  la  musique,  c'est 
tout  ce  qu'on  peut  dire  de  cet  ouvrage,  dont 
les  interprètes  étaient  Mlles  Cassive  et  Méaly, 
MM.  Lacressonnière,  Morlet,  BarteletPerrin. 

*  TALISMAN  DU  PÈRE  FRANÇOIS  (le), 
opérette  en  un  acte,  musique  de  M.  Vande- 
nesse,  représentée  à  Bordeaux,  salle  Saint- 
Paul,  dans  un  concert,  le  6  avril  1873. 

TALISMANNO  (il),  opéra  italien  en  deux 
actes,  musique  de  Salieri,  représenté  à  Milan 
en  1779. 

TALISMANO  (il),  opéra  italien,  musique 
de  Rust  (Jacques),  représenté  à  Milan  en 
1799. 

TALISMANO  (il),  opéra  italien,  musique 
de  J.  Pacini,  représenté  à  Milan  en  1829. 

TALISMANO  (il),  opéra  anglais  en  trois 
actes,  livret  de  M.  Arthur  Mathison,  traduit 
en  italien  par  M.  Zaffira,  musique  de  Balfe, 
représenté  après  la  mort  du  compositeur  le 
il  juin  1874  au  théâtre  de  Drury-Lane,  à 
Londres.  Le  sujet  a  été  tiré  du  roman  de 
Walter  Scott,  the  Talisman,  taies  of  the  Cru- 
sades.  Cet  ouvrage  se  distingue  par  la  mélo- 
die et  une  facilité  dans  l'art  d'écrire  qui  ne 
saurait  être  contestée  au  compositeur  britan- 
nique. Je  signalerai  le  bel  air  d'Edith  Plan- 
tagenet,  la  scène  de  l'autel  d'Engaddi,  la  ro- 
mance du  talisman;  au  deuxième  acte,  un 
chœur  de  femmes  et  le  beau  duo  entre  Edith 
et  sir  Kenneth  ;  au  troisième,  le  rondo  chanté 
par  Edith  et  le  chœur  England,  dear  England. 
Chanté  par  Campanini,  Rota,  M^es  Nilsson 
et  Marie  Roze. 

M.  G.-A.  Macfarren  a  terminé  la  partition, 
laissée  inachevée  par  Balfe. 


TALISMANS  (les),  opéra-comique  en  trois 
actes,  musique  de  L.-E.  Jadin,  représenté  au 
théâtre  des  Amis  de  la  patrie  (Louvois)  en 
1793. 

TALMA,  légende  lyrique  allemande  en  deux 
actes,  livret  de  Baumann,  musique  de  P.-Ê. 
Wagner ,  représenté  par  la  Liedertafel  à  Pa- 
derborn  en  février  1875. 

*  TALMAH,  opéra  romantique  en  un  acte, 
musique  de  M.  Henry  Bereny,  représenté  à. 
Baden,  près  Vienne,  en  août  1894,  puis  à 
Manheim,  sur  le  théâtre  de  la  cour,  au  mois 
d'octobre  de  la  même  année. 

*  TAMARA,  opéra  en  quatre  actes,  musique 
de  M.  Boris  Scheel,  représenté  au  théâtre 
impérial  de  Saint-Pétersbourg,  en  mai  1866. 
Le  sujet  de  cet  ouvrage  est  le  même  que 
celui  du  Démon  de  Rubinstem  et,  comme 
lui,  emprunté  au  poème  célèbre  de  Lermon- 
toff;  mais  livret  et  musique  sont  loin  d'avoir 
la  valeur  de  l'œuvre  de  M.  Rubinstein,  si 
profondément  et  si  justement  populaire  en 
Russie.  Aussi,  la  Tamara  de  M.  Boris  Scheel 
n'a-t-elle  obtenu  qu'un  médiocre  succès,  en 
dépit  d'une  exécution  remarquable,  confiée 
pour  les  rôles  principaux  à  Mm8  Pawlowsky 
(Tamara),  à  MM.  Prianichnikoff  (le  démon)  et 
Vassiliew  (le  fiancé). 

TAMAS  koulikan,  opéra  sérieux,  musi- 
que de  Pugnani,  représenté  à  Turin  en  1772. 

*  TAMBOR  (el),  zarzuela  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  Hernando,  représentée  à  Madrid 
vers  1851. 

*TAMBORDE  GRANADEROS  (el), zarzuela, 
paroles  de  M.  Sanchez  Pastor,  musique  de 
M.  Ruperto  Chapi,  représentée  à  Madrid,  sur 
le  théâtre  Eslava,  en  novembre  1894.  La 
musique,  fine  et  délicate,  obtint  un  grand 
succès. 

TAMBOUR  ENCHANTÉ  (le),  opéra-comi- 
que,  musique  de  Schack,  représenté  à  Vienne 
vers  1790. 

TAMBOURIN  DE  PROVINCE  (le),  opéra- 
comique,  musique  de  Scio,  représenté  au 
théâtre  de  la  Cité  en  1793. 

TAMBURO  NOTTURNO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Paisiello,  représenté  à  Naples 
vers  1773,  repris  aussi  à  Venise  avec  des 
changements. 

TAMERLAN,  opéra  français  en  quatre  ac- 
tes, musique  de  Reichardt,  représenté  au 
théâtre  de  Kœnigstadt  en  1799. 


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TAME 


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TAMERLAN,  opéra  en  quatre  actes,  pa- 
roles de  Morel,  musique  de  Winter,  repré- 
senté à  l'Opéra  en  1802.  Cet  ouvrage  eut  peu 
de  succès,  malgré  la  réputation  que  Winter 
s'était  justement  acquise  en  Allemagne.  Ta- 
merlan  n'eut  que  douze  représentations.  Les 
chœurs  sont  d'une  richesse  d'harmonie  re- 
marquable. 

TAMERLANO,  tragédie  lyrique  italienne, 
poésie  du  comte  Agostino  Piovene,  musique 
de  Francesco  Gasparini,  représentée  sur  le 
théâtre  de  San-Cassiano,  à  Venise,  en  1710; 
reprise  en  1716  à  Udine  et  à  Massa,  en  1717 
à  Reggio  avec  une  nouvelle  musique  du 
même  compositeur,  en  1721  à  Trévise. 

TAMERLANO,  opéra  italien,  livret  de  Pio- 
vene, musique  de  Chelleri,  représenté  à  Tré- 
vise en  1720. 

TAMERLANO,  opéra  italien,  livret  de  Pio- 
vene et  de  Stampiglia,  musique  de  Léo,  re- 
présenté à  Naples  en  1722. 

TAMERLANO,  opéra  italien,  livret  de  Pio- 
vene, musique  de  Hsendel,  représenté  à  Lon- 
dres en  1724. 

TAMERLANO,  opéra  italien,  livret  de  Pio- 
vene, musique  de  Gini,  représenté  à  Turin 
vers  1728. 

TAMERLANO,  opéra  italien,  livret  de  Pio- 
vene, musique  de  Porpora,  représenté  à 
Dresde  en  1730. 

TAMERLANO,  opéra  italien,  livret  de  Pio- 
vene, musique  de  Vivaldi,  représenté  à  Vé- 
rone en  1735. 

TAMERLANO,  opéra  italien,  livret  de  Pio- 
vene, musique  de  Scolari,  représenté  à  Milan 
vers  1764. 

TAMERLANO,  opéra  italien,  livret  de  Pio- 
vene, musique  de  P.  Guglielmi,  représenté 
à  Venise  en  1765. 

TAMERLANO,  opéra  italien,  livret  de  Pio- 
vene, musique  de  Sacchini,  représenté  à  Lon- 
dres en  février  1773. 

TAMERLANO,  opéra  italien,  livret  de  Pio- 
vene, musique  de  Paër,  représenté  à  Milan 
en  1796. 

tamerlano,  opéra  italien,  livret  de  Pio- 
vene, musique  de  J.-S.  Mayer,  représenté  h 
là  Scala  de  Milan  en  1813. 


TAMERLANO,  opéra  italien,  livret  de  Pio- 
vene, musique  de  Sapienza,  représenté  au 
théâtre  Saint-Charles  de  Naples  en  1824. 

*TAMING  OP  THE  SHREW  (the),  opéra 
en  quatre  actes,  livret  imité  de  Shakspeare, 
musique  de  M.  H.  Gœtz,  représenté  à  New- 
York,  par  la  New  American  Opéra  Company, 
en  janvier  1886. 

TAMERLANO,  opéra  italien,  livret  de  Pio- 
vene, musique  de  Tadolini,  représenté  à  Bo- 
logne vers  1822. 

TAMIRA,  duodrame,  musique  de  Zumsteeg, 
représenté  au  théâtre  Ducal  de  Stuttgard 
vers  1791  (inédit). 

TAMIRI,  opéra  italien,  livret  de  Vitturi, 
musique  de  Galuppi,  représenté  à  Venise  en 
1734. 

TAMIRIDE,  opéra  italien,  musique  de  Bo- 
noncini,  représenté  à  Vienne  en  1708. 

*  TAMORA,  opéra,  musique  de  M.  Elber,  re- 
présenté à  l'Opéra  royal  de  Buda-Pesth  en 
octobre  1895. 

*  TANASSA,  opéra  sérieux,  musique  de 
Jean -Simon  Mayr,  représenté  en  1818  à 
Venise,  sur  le  théâtre  de  la  Fenice. 

*  tancreda,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
musique  d'Achille  Péri,  représenté  en  1848,  à 
Gênes,  sur  le  théâtre  Carlo-Felice. 

TANCREDA,  opéra  séria,  musique  de  T.  Doh- 
îer,  représenté  au  théâtre  Nicolini,  à  Florence, 
le  6  mai  1880.  Chanté  par  Becheri,  De  Bernis, 
d'Aranzo,  et  M">e  Pierangioli. 

TANCRÈDE ,  tragédie  lyrique  en  cinq  ac- 
tes, avec  un  prologue,  paroles  de  Danchet, 
musique  de  Campra,  représentée  par  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  mardi  7  novem- 
bre 1702.  Afin  d'utiliser  la  voix  presque  vi- 
rile de  MH«  Maupin,  Campra  écrivit  pour 
elle  le  rôle  de  Clorinde  dans  un  diapason 
inusité  jusqu'alors.  C'est  la  première  fois 
qu'on  entendit  à  Paris  sur  la  scène  un  con- 
tralto. Tancrède  eut  un  succès  qui  égala  pres- 
que celui  des  opéras  de  Lulli,  qu'on  donnait 
toujours.  On  ne  compte  pas  moins  de  six  re- 
prises de  cet  ouvrage  jusqu'en  1750,  époque  à 
laquelle  s'arrêtent  nos  renseignements.  Thé- 
venard  chanta  le  rôle  de  Tancrède  pendant 
près  de  trente  ans!  Il  fut  remplacé  par 
Chassé  pour  les  deux  dernières  reprises.  On 
dut   par   conséquent  transposer   plusieurs 


TANG 


TANN 


1065 


morceaux,  quoique  les  airs  de  basse  fussent 
écrits  assez  haut.  Les  Clorindes  furent  suc- 
cessivement Mlles  Maupin,  Journet,  Antier. 
Cet  opéra  fut  une  occasion  de  triomphe  pour 
les  danseuses  Camargo  et  Salle.  Voici  les 
morceaux  dont  se  composait  un  pas  de  trois 
ou  petit  ballet  qui  eut  beaucoup  de  vogue  à 
cette  époque  :  un  prélude  grave,  une  cha- 
conne,  un  air  de  trompette,  une  loure,  un 
passe-pied  en  rondeau  et  un  tambourin.  Les 
chœurs  de  Tancrède  marquent  un  notable  pro- 
grès dans  la  composition  musicale.  Campra 
s'était  formé  au  bon  emploi  des  ressources 
vocales  en  remplissant  les  fonctions  de  maître 
de  chapelle  dans  les  églises  de  Toulon,  d'Arles, 
de  Toulouse  et  enfin  à  Notre-Dame  de  Pa- 
ris. Nous  ne  craignons  pas  d'affirmer  qu'il  y 
a  des  morceaux  fort  intéressants  et  fort 
agréables  à  entendre  dans  la  partition  du 
vieux  maître  français. 

TANCRÈDE,  opéra  français,  musique  de 
Apell,  écrit  vers  1789. 

TANCRÈDE,  opéra,  musique  de  Langlé, 
écrit  au  commencement  du  xixe  siècle  (iné- 
dit). 

*  TANCRÈDE  DE  ROHAN,  drame  lyrique 
en  trois  actes,  poème  de  M.  Florano,  musique 
de  M.  Charles  de  Courcelles,  représenté  à 
Lyon  le  10  mars  1893.  Cet  ouvrage  avait  été 
exécuté  précédemment,  sous  forme  de  con- 
cert, dans  une  soirée  donnée  à  Paris,  à  l'hôtel 
Continental,  le  23  avril  1882. 

TANCREDI,  opéra  italien,  musique  de  Ber- 
toni,  représenté  à  Venise  en  1778. 

TANCREDI,  opéra  italien,  musique  de  J. 
Holzbauer,  représenté  à  Munich  en  1782. 

TANCREDI,  opéra  italien,  musique  de  Pa- 
vesi,  représenté  à  Milan  en  1812. 

TANCREDI,  opéra  séria  italien,  livret  de 
Rossi,  d'après  la  tragédie  de  Voltaire,  musi- 
que de  Rossini,  représenté  pour  la  première 
fois  sur  le  théâtre  de  la  Fenice,  à  Venise,  pen- 
dant le  carnaval  de  1813.  On  en  avait  donné 
plus  de  deux  cents  représentations  au  Théâtre- 
Italien  de  Paris,  lorsque  Lemière  de  Corvey 
en  fit  un  arrangement  et  une  traduction.  Tan- 
credi  fut  représenté  à  l'Odéon  en  1827,  mais 
avec  moins  de  succès.  Mme  Pasta,  MIle  Naldi, 
devenue  depuis  Mme  la  comtesse  de  Sparre, 
avaient,  par  leur  magnifique  talent,  popularisé 
les  plus  beaux  motifs  de  la  partition  dans  leur 
forme  italienne,  et  la  traduction  française  n'a 
pas  prévalu.  Cet  ouvrage  est  un  des  plus  re- 


marquables de  Rossini,  parce  que  le  maître 
y  introduisit  des  innovations  hardies.  Les 
longs  récitatifs  accoutumés  des  opéras  de 
l'ancien  style  furent  remplacés  par  des  en- 
sembles. La  mélodie  y  est  abondante,  gra- 
cieuse, brillante  de  verve  et  de  jeunesse.  Nous 
mentionnerons  seulement  le  duo  :  Ah!  se  de' 
mali  miei,  et  la  célèbre  cavatine  :  £>i  tantipaU 
piti,  qu'on  a  appelée  en  Italie  Varia  de'  rizsi, 
parce  que,  dit-on,  Rossini  l'écrivit  sur  une 
table  d'auberge  pendant  qu'on  préparait  son 
riz.  En  peu  de  jours,  cette  cavatine  fut  chan- 
tée par  toute  l'Europe.  Les  interprètes  prin- 
cipaux de  cet  ouvrage,  aux  Italiens,  ont  été 
successivement  M""s  Pasta,  Naldi,  Cinti, 
Pisaroni,  Sontag,  Malibran,  Viardot,  Per- 
'  siani,  et  MM.  Levasseur  et  Bordogni.  L'opéra 
de  Tancrèdi  est  le  dixième  opéra  composé 
par  Rossini.  Il  avait  alors  vingt-deux  ans  ! 

TANCREDI  -,  opéra  italien,  musique  de 
Garcia  (Vicente),  représenté  à  New-York 
vers  1826. 

TANCREDI  AL  SEPOLCRO  DI  CLORINDA, 

opéra  italien,  musique  de  Zingarelli ,  repré- 
senté à  Naples  en  1805. 

TANISIA,  opéra  italien,  musique  de  An- 
tonio Draghi,  représenté  à  Vienne  dans  le 
carnaval  de  1688. 

*  tannhÀuser,  opéra  en  trois  actes  et 
quatre  tableaux,  poème  et  musique  de  Ri- 
chard Wagner,  représenté  sur  le  théâtre 
royal  de  Dresde  le  21  octobre  1845.  Pris  dans 
une  vieille  légende  de  la  Thuringe,  où  se 
trouve  le  manoir  dé  la  Wartbourg,  le  sujet 
de  Tannhâuser  est,  comme  celui  de  la  plupart 
des  œuvres  de  Wagner,  un  sujet  symbolique, 
qui  offre  au  spectateur  la  lutte  de  l'amour 
sensuel  et  d3  l'amour  idéal.  C'est  un  «  état 
d'âme  »,  c'est  une  étude  psychologique  que 
l'auteur  a  portée  sur  la  scène,  avec  le  désir 
d'en  faire  un  drame.  Aussi,  n'est-il  pas  éton- 
nant que  de  ce  drame  l'action  soit  nulle,  et 
qu'il  ne  s'en  dégage  aucun  intérêt;  j'entends 
d'intérêt  scénique,  le  seul  qui  importe  au 
théâtre,  où  le  personnage  n'émeut  que  par 
ses  actes,  et  non  par  ses  pensées.  Le  mélange 
du  surnaturel  et  du  réel  (et  aussi  du  profane 
et  du  sacré)  n'est  pas  ce  qu'il  y  a  de  moins 
singulier  dans  ce  poème  singulier  de  Tann- 
hâuser. On  comprend  la  féerie,  et  tout  est 
permis  dans  cet  ordre  d'idées.  Mais  en  un 
sujet  qui  a  presque  des  prétentions  histori- 
ques, puisqu'il  se  rapporte  aux  temps  moder- 
nes et  que  le  principal  personnage  a  existé, 
en  un  sujet  où  le  lieu  et  l'époque  sont  avec 


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TANN 


TANN 


soin  précisés  (la  scène  est  en  Thuringe,  au 
xme  siècle),  il  y  a  quelque  chose  de  bizarre 
à  mettre  le  spectateur  en  présence  de  Vénus, 
à  faire  du  héros  l'amant  de  cette  déesse,  et  à 
le  faire  redescendre  ensuite  sur  terre,  où  on 
nous  le  montre  se  mêlant  au  monde  réel,  et 
s'y  mêlant  jusqu'à  se  rendre  en  pèlerinage  à 
Rome  et  à  se  présenter  au  pape  pour  lui 
demander  l'absolution  de  ses  péchés.  Voit-on 
d'ici  la  contenance  de  ce  pape  en  entendant 
son  pénitent  lui  raconter  les  relations  qu'il  a 
eues  avec  l'épouse  de  l'infortuné  Vulcain  ?  En 
réalité,  ce  poème  est  d'une  conception  enfan- 
tine et  d'un  intérêt  absolument  nul,  comme 
on  s'en  convaincra  sans  doute  par  l'analyse 
que  voici. 

Le  premier  acte  nous  montre  les  merveilles 
du  Vénusberg.  Tannhàuser,  nonchalamment 
étendu  auprès  de  Vénus,  assiste  aux  ébats  de 
ses  nymphes  et  des  satyres  qui  les  poursui- 
vent. La  fête  terminée,  il  déclare  à  la  déesse 
qu'il  veut  rompre  une  liaison  qui  lui  pèse. 
Celle-ci  cherche  vainement  à  le  retenir,  en 
employant  tour  à  tour  la  prière,  la  tendresse, 
la  colère  et  les  larmes;  tout  est  inutile,  et 
Tannhàuser,  pour  en  finir,  invoque  le  nom  de 
la  vierge  Marie.  Il  se  trouve  alors  transporté 
tout  aussitôt  dans  la  vallée  de  la  Wartbourg, 
auprès  d'une  image  de  la  vierge  sainte.  Là, 
on  entend  dans  le  lointain  les  voix  d'une 
troupe  de  pèlerins  qui  chantent  les  louanges 
du  Seigneur  ;  les  pèlerins  se  rapprochent, 
puis,  passant  devant  Tannhàuser  immobile, 
traversent  la  vallée  et  s'éloignent  par  le  côté 
opposé.  Tannhàuser  est  ému,  et  son  âme 
s'ouvre  au  repentir.  Surviennent  le  landgrave 
Hermann  et  ses  chevaliers,  anciens  amis  de 
Tannhàuser  et  ménestrels  comme  lui,  tous 
enchantés  de  le  retrouver.  Celui-ci,  se  jugeant 
indigne,  veut  fuir.  «  Reste,  lui  dit  Wolfram, 
reste  près  d'Elisabeth.  »  Et  ce  nom,  qui  lui  est 
cher,  le  décide  à  se  mêler  à  ses  compagnons. 

Elisabeth  est  la  nièce  du  landgrave,  qu'il  a 
aimée  jadis,  et  qu'il  a  quittée  pour  se  plonger 
dans  les  délices  du  Vénusberg.  Nous  la  trou- 
vons, au  second  acte,  dans  le  palais  de  la 
Wartbourg,  attendant  Tannhàuser,  dont  on 
lui  a  appris  le  retour.  Il  se  présente  et  im- 
plore son  pardon,  qui  lui  est  facilement 
accordé.  Bientôt  toute  la  cour  s'assemble 
pour  assister  au  tournoi  des  chevaliers,  qui, 
sous  la  présidence  du  landgrave,  vont  chanter 
l'amour.  Le  vainqueur  recevra  le  prix  des 
mains  d'Elisabeth,  et  il  n'est  si  haute  récom- 
pense à  laquelle  il  ne  puisse  prétendre,  c'est- 
à-dire  qu'il  pourra  porter  son  ambition  jus- 
qu'à obtenir  la  main  de  la  princesse.Wolfram 


commence,  et  chante  l'amour  pur.  Tannhàuser 
vient  ensuite,  fait  honte  à  Wolfram  de  sa 
froideur  et,  par  une  étrange  aberration  d'es-  ' 
prit  autant  que  par  une  singulière  versatilité 
dans  les  idées,  en  présence  de  la  chaste  Elisa- 
beth qu'il  vient  de  retrouver,  il  glorifie  l'amour 
sensuel.  Walter  entre  en  lice  à  son  tour  et 
exalte  la  vertu.  Tannhàuser  s'échauffe  et  re- 
prend sa  thèse.  Wolfram  lui  répond,  et  enfin 
Tannhàuser,  électrisé  par  la  lutte,  hors  de 
lui,  s'enflammant  à  chaque  instant  davantage, 
finit  par  décrire  avec  enthousiasme  les  joies 
et  les  voluptés  du  Vénusberg.  Là-dessus, 
scandale,  tumulte,  furie  générale;  les  épées 
sortent  du  fourreau,  et  tous  les  chevaliers 
vont  fondre  sur  l'impie,  lorsque  Elisabeth  les 
arrête.  —  «  Que  serait,  leur  dit-elle,  la  bles- 
sure de  votre  glaive,  auprès  du  coup  que  j'ai 
reçu  de  lui,  moi  qui  l'aimais?  Laissez  au  moins 
au  pécheur  le  repentir,  avec  l'espoir  de  la 
délivrance.  »  Le  landgrave  alors  déclare  à 
Tannhàuser  qu'il  le  bannit  sous  peine  de 
mort  et  l'exhorte  à  se  joindre  aux  pèlerins 
qui  partent  pour  Rome  et  à  aller  demander 
au  pape  la  rémission  de  ses  péchés.  Tann- 
hàuser part  en  effet. 

Le  troisième  acte  ramène  l'action  dans  la 
vallée  de  la  Wartbourg.  «  Portant  en  son 
cœur  la  mort  qu'elle  a  reçue  de  lui  »,  Elisa- 
beth prie  jour  et  nuit  pour  celui  qu'elle  n'a 
cessé  d'aimer.  On  la  voit  agenouillée  au  pied 
de  la  statue  de  la  Vierge,  tandis  que  Wolfram 
la  contemple  discrètement.  Tous  deux  atten- 
dent le  retour  des  pèlerins,  qui  reviennent 
de  Rome.  Voici  qu'on  entend  au  loin  leurs 
chants,  qui  se  rapprochent  peu  à  peu.  Les 
premiers  d'entre  eux  paraissent,  bientôt  sui- 
vis de  tous  leurs  compagnons,  et  traversent 
de  nouveau  la  vallée.  Pleins  d'angoisses, 
Elisabeth  et  Wolfram  cherchent  vainement 
Tannhàuser  parmi  eux,  Tannhàuser  ne  vient 
pas.  La  sainte  fille,  désespérée,  s'éloigne  alors, 
tandis  que  Wolfram,  resté  seul,  la  nuit 
venue,  voit  poindre  au  ciel  une  étoile  dont  il 
chante  l'apparition  dans  une  romance  deve- 
nue célèbre.  Enfin,  voici  venir  Tannhàuser, 
pâle,  chancelant,  défait,  déguenillé.  Il  ne 
reconnaît  pas  d'abord  Wolfram,  à  qui  il  de- 
mande le  chemin  du  Vénusberg.  N'ayant  pu, 
malgré  son  repentir,  obtenir  son  pardon,  il 
fuit  le  culte,  l'église,  la  prière,  les  promesses 
menteuses.  Dans  un  récit  écrasant,  il  raconte 
à  Wolfram  ses  ;  misères,  ses  douleurs,  ses 
luttes,  les  souffrances  inouïes  qu'il  a  endu- 
rées. Puisque  rien  n'a  pu  le  racheter,  il  veut 
retourner  aux  voluptés  passées,  il  invoque 
Vénus,  qui  lui  apparaît  dans  un  nuage,  il  va    N 


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se  perdre  de  nouveau...  Mais  "Wolfram  le 
retient  :  «  Tu  peux  encore  obtenir  ton  salut. 
Un  ange  a  prié  pour  toi,  qui  va  bientôt  quit- 
ter la  terre,  Elisabeth...  »  A  ce  nom,  Tann- 
hàuser  revient  à  lui.  On  entend  des  clo- 
ches ;  un  cortège  funèbre  s'avance,  les  pèlerins 
précèdent  un  cercueil  ouvert  en  chantant  les 
dernières  prières.  Tannhâuser  s'approche, 
reconnaît  le  corps  de  celle  qui  l'aimait,  tombe 
ens'écriant:  «Sainte  Elisabeth,  priez  pour 
moi  !  »  et  meurt.  Et  les  pèlerins  disent  à  leur 
tour:  «  Le  pécheur  entre  maintenant  dans  la 
paix  des  bienheureux.  » 

Pièce  singulière  en  vérité,  plus  symbo- 
lique qu'émouvante,  dans  laquelle  l'intérêt, 
s'il  s'en  trouve,  se  concentre  non  sur  le  héros, 
qui  est  versatile  et  insupportable,  mais  sur 
les  deux  personnages  secondaires  d'Elisabeth 
et  de  Wolfram,  qui,  eux  au  moins,  sont  doués 
de  sentiments  humains  et  généreux.  Quant 
à  l'action  proprement  dite,  on  a  pu  voir,  par 
cette  analyse,  ce  qu'elle  est  en  réalité.  Ce 
que  Wagner  a  voulu  mettre  en  scène,  c'est 
la  lutte  entre  la  volupté  païenne  et  la  vertu 
chrétienne,  qui  se  disputent  l'âme  de  Tann- 
hàuser,  celle-ci  paraissant  l'emporter  par  la 
mort  du  pécheur  repentant.  Le  tout  est  de 
savoir  s'il  y  a  là  le  sujet  d'un  drame.  Les  par- 
tisans déclarent  que  oui,  et  trouvent  ce 
drame  admirable  ;  les  autres,  les  sceptiques, 
se  contentent  de  sourire. 

Pour  ce  qui  est  de  la  musique,  on  peut  dire 
de  l'œuvre  qu'elle  est  profondément  inégale, 
aussi  bien  au  point  de  vue  de  l'invention  pro- 
prement dite  qu'en  ce  qui  concerne  le  style 
et  la  couleur  générale.  Mais  à  côté  de  pages 
fatigantes  par  leur  lourdeur,  leur  longueur, 
il  en  est  d'une  envolée  superbe  et  qui  exci- 
tent l'admiration.  Quoi  de  plus  beau,  de  plus 
majestueux,  de  plus  émouvant,  que  le  chœur 
des  pèlerins  du  second  tableau,  qu'on  entend 
d'abord  faiblement,  qui  se  rapproche  et  gran- 
dit peu  à  peu,  qui  prend  toute  son  intensité 
lors  de  l'apparition  des  personnages,  puis  qui 
se  fond  dans  le  lointain  à  mesure  que  ceux-ci 
disparaissent  ?  Quoi  de  plus  noble,  de  plus 
grandiose,  de  plus  chevaleresque  que  la  mar- 
che avec  chœur  du  second  acte,  cette  marche 
superbe  qui  annonce  l'arrivée  des  chanteurs 
venant  prendre  part  au  tournoi,  et  dont  l'éclat 
semble  comme  tempéré  par  une  série  de 
modulations  successives  dont  l'effet  est  déli- 
cieux ?  Cela  est  d'une  couleur  prodigieuse. 
Mais  c'est  ce  second  acte,  pourtant  et  surtout, 
qui  est  singulièrement  inégal  et  disparate. 
La  scène  d'Elisabeth  et  de  Tannhâuser,  con- 
çue dans  le  plus  pur  style  italien,  n'est  même 


pas  exempte  des  gruppetti  et  des  ports  de 
voix  que  les  virtuoses  ont  fini  par  rendre  si 
ridicules  ;  presque  aussitôt  vient  la  marche, 
qui  est  empreinte  d'un  souffle  absolument 
weberien  ;  puis,  le  finale  nous  ramène  à  la 
forme  italienne,  mais  cette  fois  dans  ce  qu'elle 
a  de  plus  banal,  et  nous  sommes  loin  ici  de 
l'admirable  sextuor  de  Lucie  de  Lammermoor, 
où  Donizetti  a  fait  preuve  d'une  autre  puis- 
sance et  d'une  autre  inspiration.  Je  n'ai  pas 
à  m'étendre  sur  le  septuor  des  chevaliers, 
qui  encadre  la  suave  mélodie  chantée  par 
Wolfram,  non  plus  que  sur  la  romance  célè- 
bre de  l'étoile,  non  plus  que  sur  le  gigantesque 
récit  de  Tannhâuser  et  de  son  voyage  à 
Rome.  Mais  à  côté  de  ces  pages  lumineuses, 
que  de  longueurs,  que  de  scènes  fatigantes 
par  des  redites  oiseuses  ou  d'inutiles  déve- 
loppements !  Les  imprécations  de  Vénus  au 
premier  tableau,  l'interminable  harangue  du 
landgrave,  qui  précède  le  tournoi,  les  plaintes 
d'Elisabeth,  touchantes  sans  doute,  à  la  suite 
de  ce  tournoi,  sa  prière  au  troisième  acte, 
comme  tout  cela  est  long,  lent,  lourd,  comme 
tout  cela  manque  de  mesure  et  de  propor- 
tion !  Une  fois  que  Wagner  a  attaqué  une 
idée,  il  ne  peut  plus  s'en  dessaisir  ;  il  ne  peut 
plus  s'en  arracher;  il  faut  qu'il  la  retourne 
en  tous  sens,  qu'il  l'exprime  sous  toutes  les 
formes,  jusqu'à  la  satiété,  jusqu'à  l'énerve- 
ment.  Voilà  ce  qui  fait  que  l'œuvre,  malgré 
ses  qualités,  reste  fatigante  et  laisse  à  l'au- 
diteur comme  une  impression  d'accablement. 
Elle  manque  de  chaleur  et  de  rapidité,  le  peu 
d'action  qu'elle  présente  étant  interrompu 
incessamment  par  des  hors-d'œuvre  inutiles, 
par  d'insupportables  longueurs.  C'est  le  cas 
de  rappeler  cette  réflexion  de  Beaumarchais 
dans  sa  préface  du  Barbier  de  Séville:  — 
«  Moi,  qui  ai  toujours  chéri  la  musique  sans 
inconstance  et  même  sans  infidélité,  souvent, 
aux  pièces  qui  m'attachent  le  plus,  je  me  sur- 
prends à  pousser  de  l'épaule,  à  dire  tout  bas 
avec  humeur  :  Va  donc,  musique!  Pourquoi 
tant  répéter  ?  N'es-tu  pas  assez  lente  ?  Au  lieu 
de  narrer  vivement,  tu  rabâches  ;  au  lieu  de 
peindre  la  passion,  tu  t'attaches  oiseusement 
aux  mots.  »  Voilà  bien  ce  que  l'on  peut  repro- 
cher à  Wagner. 

On  sait  que  Tannhâuser,  joué  pour  la  pre- 
mière fois  à  Paris,  sur  la  scène  de  l'Opéra,  le 
13  mars  1861,  avec  une  traduction  de  M.  Char- 
les Nuitter,  fut  l'objet  d'une  cabale  indécente 
qui  décida  Wagner  à  retirer  son  œuvre  après 
la  troisième  représentation.  Les  interprètes 
étaient  alors  Mme  Tedesco  (Vénus),  M"»  Marie 
Sasse  (Elisabeth),   le  ténor  allemand  Nie- 


1068 


TARA 


TART 


mann  (Tannhàuser),  Cazeaux  (le  landgrave), 
'Morelli  et  Coulon.  Après  trente-quatre  ans, 
le  13  mai  1895,  l'ouvrage  a  été  repris  au 
même  théâtre,  les  rôles  étant  ainsi  distribués  : 
M0"  Rose  Caron  (Elisabeth),  M11"  Bréval 
(Vénus),  MM.  Van  Dyck  (Tannhàuser),  Renaud 
(Wolfram)  et  Delmas  (le  landgrave). 

TANNHiEUSER  (der)  ,  opéra  allemand, 
musique  de  Mangold,  représenté  à  Darmstadt 
en  1846.  (Sur  le  même  sujet  que  le  drame  de 
Richard  Wagner.) 

TANNHiEUSER,  parodie  de  l'opéra  de 
Wagner,  par  Kalish,  représentée  au  théâtre 
d'été,  à  Leipzig,  en  août  1858. 

*  TAPADA  DEL  RETIRO  (la),  zarzuela, mu- 
sique de  M.  François  Manent,  représentée  au 
théâtre  du  Liceo  de  Barcelone,  en  1853. 

TAPFERKEIT  (Bravoure),  opéra  allemand, 
musique  de  J. -M.  Haydn,  représenté  à  Vienne, 
sur  le  théâtre  de  la  Cour,  vers  1792. 

TAQUINERIES  (les),  opéra-comique  en 
trois  actes,  musique  de  Lœwe,  représenté  à 
Stettin  en  1796. 

*  taquinet,  opérette,  paroles  de  M.  Dan- 
dorf,  musique  de  M.  Menge,  représentée  à 
Wesel,  en  décembre  1887. 

TARARA,  opéra  italien,  musique  de  Bian- 
chi,  représenté  à  Venise  vers  1788. 

TARARE,  opéra  en  cinq  actes,  avec  un 
prologue,  paroles  de  Beaumarchais,  musique 
de  Salieri,-  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  8  juin  1787.  Ce  drame  lyrique 
marque  une  époque  dans  l'histoire  de  l'art. 
Ce  n'est  rien  de  moins  qu'un  opéra  romantique 
dans  lequel  le  bouffon  est  mêlé  au  tragique. 
Les  dimensions  sont  celles  des  anciens  ou- 
vrages de  Quinault  et  de  Lulli;  mais  la  con- 
ception en  est  toute  différente.  Dans  le  pro- 
logue, la  Nature  et  le  Génie  du  feu  créent  des 
hommes  et  leur  assignent  une  destinée  sur  la 
terre.  Tarare  doit  être  un  soldat  heureux  ; 
ktar  un  souverain  d'Ormus  vaincu  par  son 
sujet.  Les  cinq  actes  développent  les  inci- 
dents tragiques  et  comiques  de  ces  deux 
personnages.  Beaumarchais  avait  pris  cette 
idée  dans  un  conte  persan  traduit  par  Ha- 
milton.  La  versification  en  est  pitoyable. 
Salieri  triompha  des  difficultés  du  poëme.  Il 
ivait  déjà  obtenu  en  France  un  grand  succès 
avec  les  Danaïdes  en  1784.  Maître  de  la  cha- 
pelle impériale,  protégé  par  Joseph  II,  il 
était  arrivé  à  Paris,  précédé  d'une  grande 
réputation  à  laquelle  l'opéra  de  Tarare  aj  outa 
un  nouveau  lustre.  Les  récitatifs  sont  traités 


selon  le  style  de  Gluck,  dont  il  avait  été  l'é- 
lève affectionné;  mais  la  manière  de  conduire 
les  voix,  d'écrire  les  chœurs  lui  appartient  en 
propre.  Tarare  eut  trente-trois  représenta- 
tions consécutives.  Nous  nous  bornerons  à 
citer  le  bel  air  de  Tarare  :  Astasie  est  une 
déesse.  Salieri,  de  retour  à  Vienne,  fit  con- 
naître sa  partition  sous  le  titre  à'Axur  Re 
d'Ormus.  Les  Allemands  l'accueillirent  avec 
enthousiasme.  Les  rôles  d'Atar  et  de  Tarare 
furent  chantés  par  Chéron  et  Lainez  ;  ceux 
d' Astasie  et  de  Spinette,  par  Mlles  Maillard 
et  Gavaudan.  C'est  dans  cet  ouvrage  que 
Chollet,  père  du  ténor  de  notre  Opéra-Co- 
mique, fit  ses  débuts  en  qualité  de  coryphée. 

*  TARASS-BOULBA,  drame  lyrique,  livret 
inspiré  d'un  des  plus  beaux  récits  de  Nicolas 
Gogol,  musique  de  M.  Kuner,  compositeur 
allemand,  représenté  à  l'Opéra  russe  de  Saint- 
Pétersbourg  en  décembre  1880.  Le  sujet  était 
devenu  méconnaissable  par  la  façon  dont  il 
avait  été  mis  à  la  scène  ;  le  livret  était  informe, 
la  musique  d'une  médiocrité  absolue,  et  l'ou- 
vrage subit  une  chute  aussi  complète  que 
méritée. 

*  TARASS-BULBA,  drame  lyrique  en  quatre 
actes,  livret  de  M.  Guglielmo  Bodio,  musique 
de  M.  Arturo  Berutti,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Turin  le  9  mars  1895. 

TARQUIN  LE  superbe,  opéra,  musique 
de  Gebel  (Georges),  représenté  à  Rudolstadt 
en  1752. 

TARSIS  ET  ZÉLIE,  tragédie  opéra  en  cinq 
actes,  avec  un  prologue,  paroles  de  Laserre, 
musique  de  Rebel  et  Francœur ,  représentée 
à  l'Académie  royale  de  musique  le  19  octobre 
1728. 

*  TARTARIN  SUR  LES  ALPES,  pièce  en 
quatre  actes  et  seize  tableaux,  tirée  du  roman 
de  M.  Alphonse  Daudet,  par  MM.  Charles  de 
Courcy  et  Paul  Bocage,  musique  de  M.  Emile 
Pessard,  représentée  sur  le  théâtre  de  la 
Gaîté  le  17  novembre  1888.  La  musique  n'occu- 
pait dans  cette  pièce,  faite  surtout  pour  les 
yeux,  qu'une  place  secondaire,  mais  elle  n'en 
était  pas  moins  fort  aimable  et  écrite  avec 
grâce. 

TARTARISCHE  GESETZ  (das)  [la  Loi  des 
Tartares],  opéra  allemand,  musique  de  Fer- 
dinand d'Antoine,  représenté  à  Cologne  vers 

1783. 

TARTARISCHE  GESETZ  (das)  [la  Loi  des 
Tartares] ,  opéra ,  musique  d'André ,  repré- 
senté à  Berlin  vers  1780. 


TAVE 


TÉLÉ 


1069 


*  TASSE  (le),  sympùome  dramatique  sn 
trois  actes,  poème  de  M.  Grandmougin,  mu- 
sique de  Benjamin  Godard,  exécutée  aux  con- 
certs du  Châteleten  décembre  1878.  C'est  une 
vaste  et  belle  composition  qui  avait  obtenu, 
en  partage  avec  le  Paradis  perdu  de  M.  Théo, 
dore  Dubois,  le  premier  prix  au  concours  mu- 
sical que  la  ville  de  Paris  ouvre  tous  les  deux 
ans.  Elle  révéla  au  grand  public  la  haute  va- 
leur d'un  artiste  que  ses  confrères  tenaient 
en  grande  estime,  mais  qui  n'avait  pu  se  pro- 
duire encore  avec  cette  puissance  et  cet  éclat. 
La  partition  du  Tasse,  remarquable  en  son 
ensemble,  contenait  nombre  de  morceaux 
excellents  que  les  auditeurs  accueillirent  avec 
une  sorte  d'enthousiasme,  et  parmi  lesquels 
il  faut  surtout  signaler  un  joli  chœur  de  pâtres 
pour  voix  féminines,  la  romance  de  Cornélia, 
le  très  bel  air  de  Léonore,  un  chœur  de  fête 
plein  de  couleur  et  d'éclat,  une  délicieuse  sé- 
rénade de  baryton,  et  le  dernier  finale,  qui  est 
d'une  rare  puissance  dramatique,  sans  parler 
encore  de  deux  duos  très  bien  venus  et  d'une 
charmante  danse  bohémienne.  Les  rôles  du 
Tasse  étaient  tenus  par  M""  Brunet-Lafleur, 
Mlr°  Vergin,  MM.  Villaret  fils  et  Lauwers. 

*  TATA  CHEZ  TOTO,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Craon,  musique  de  M.  F.  Wachs, 
représentée  aux  Folies-Bergère  le  19  dé- 
cembre 1874. 

TAUCHER  (der)  [le Plongeur],  grand  opéra 
en  deux  actes,  musique  de  Conradin  Kreut- 
zer, représenté  à  Vienne  en  1823. 

*TAOMATURGO  (il),  opéra,  musique  de 
M.  Cesare  San-Fiorenzo,  représenté  au  théâti  e 
Dal  Verme  de  Milan,  en  1879.  Cet  ouvrage  fut 
joué  l'année  suivante  à  Fiume  sous  ce  nouveau 
titre  :  Dottor  Bellafronte. 

*  TAVERNA  DE  MUSTACCIO  (la),  opéra» 
bouffe,  paroles  de  Bernardo  Saddumene,  mu- 
sique de  Pietro  Cornes,  représenté  à  Naples, 
en  1740,  sur  le  théâtre  délia  Pace. 

"TAVERNE  DES  TRABANS  (la),  Opéra-CO. 

mique  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Erck- 
mann-Chatrian  et  Jules  Barbier,  musique  de 
M.  Henri  Maréchal,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
que  le  31  décembre  1881.  MM.  Erckmann-Cha- 
trian  avaient  tiré  le  livret  de  cet  ouvrage  d'une 
nouvelle  précédemment  publiée  par  eux  sous 
le  titre  de  la  Taverne  du  Jambon  de  Mayenee  ; 
ils  avaient  dû,  au  dernier  moment,  avoir 
recours  à  l'expérience  de  M.  Jules  Barbier 
pour  mettre  au  point  une  pièce  mal  venue  et 
fâcheusement   construite.    Malgré    tons  les 


efforts,  celle-ci  n'était  pas  née  viable.  C'est 
dommage,  car  la  partition  de  M.  Maréchal 
contenait  plusieurs  bons  morceaux  ;  on  pou- 
vait signaler  surtout  au  premier  acte,  le 
meilleur,  un  duo  plein  de  grâce  et  de  fraîcheur, 
un  joli  trio  et  un  chœur  de  buveurs  bien 
rythmé  et  d'une  excellente  facture.  L'ou- 
vrage réunissait,  dans  son  interprétation, 
les  noms  de  MM.  Nicot,  Fugère,  Belbomme, 
Grivot,  et  de  Mmes  Bilbaut-Vauchelet  et  Vidal. 

*  TAZZA  DI  THE  (la),  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  M.  Hugo  Fleres,  mu- 
sique de  M.  Oronzo  Scarano,  représenté  au 
Cercle  des  Artistes,  à  Turin,  le  3  décembre 
1888. 

*  TAZZA  DI  THE  (una),  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  M.  Ugo  Fleres,  musique 
de  M.  Ettore  De  Champs,  représenté  au 
Cercle  artistique  de  Florence  en  mars  1889- 

*TEBALDO  BRUSATO,  opéra,  musique  de 
M.  Cipriano  Pontoglio,  représenté  à  Brescia 
en  1865. 

TEBALDO  ET  ISOLINA,  opéra  sérieux  en 
deux  actes,  musique  de  Morlacchi,  représenté 
à  Dresde  en  1820,  et  au  théâtre  royal  Italien 
de  Paris  en  1827.  Le  poëme  a  une  grande 
analogie  avec  celui  de  Roméo  et  Juliette.  La 
musique  offre  des  chants  d'une  charmante  élé- 
gance. Le  duo  du  premier  acte  et  l'air  chanté 
par  Mme  Pisaroni  ont  eu  du  succès.  La  grande 
réputation  de  Morlacchi  avait  précédé  à  Pa- 
ris l'audition  de  cet  ouvrage.  Son  buste  avait 
été  placé  au  théâtre  de  Parme  avec  cette  in- 
scription :  Orphea  mutescit  lyra,  Morlacchi- 
que  Camenœ  suspiciunt  genium.  En  1805,  il 
avait  été  chargé  de  composer  la  cantate  pour 
le  couronnement  de  Napoléon  comme  roi 
d'Italie.  Malgré  tous  ses  titres,  auxquels  est 
venu  s'ajouter  celui  de  maître  de  chapelle  de 
Saint-Pierre  à  Rome  ,  la  gloire  de  Morlacchi 
s'est  éclipsée.  On  ne  chante  plus  que  quel- 
ques airs  de  son  Raoul  de  Créqui,  si  long- 
temps populaire  à  Dresde,  où  il  a  été  joué 
pour  la  première  fois  en  1811. 

TEKELY,  mélodrame,  musique  de  Quai 
sain,  représenté  à  Paris  vers  1795. 

TEKELY,  mélodrame  anglais ,  musique  de 
de  J.  Hooke,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Drury-Lane,  à  Londres,  en  1808. 

*  TELA  DE  ARANA  (la),  zarzuela  en  deux 
actes,  musique  de  M.  Nieto,  représentée  à  Ma« 
drid  en  janvier  1880. 

télégone,  tragédie-opéra  en  cinq  actes, 


1070 


TÉLÉ 


TÉLÉ 


avec  un  prologue,  paroles  de  l'abbé  Pelle- 
grin ,  musique  de  Lacoste,  représenté  à  l'A- 
cadémie royale  de  musique  le  6  novembre 
1725.  Ulysse,  tué  par  son  propre  fils,  telle 
est  la  péripétie  finale  de  cet  opéra,  qui  fut 
chanté  par  Mlles  Eremans,  Lagarde,  Dun, 
Antier,  Le  Maure ,  Souris ,  Minier,  et  les 
sieurs  Dubourg,  Thévenard,  Murayre,  Le 
Mire  et  Tribou. 

TÉLÉGRAPHE  (le),  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Tayber,  représenté  à  Vienne  et  à 
Léopoldstadt  vers  1800. 

TELEMACCO,  opéra  italien,  livret  de  Si- 
gismondo  Capece,  musique  de  Alessandro 
Scarlatti,  représenté  à  Rome  en  1718. 

TELEMACCO,  opéra  italien,  livret  de  Si- 
gismondo  Capece,  musique  de  Gluck,  repré- 
senté à  Rome  en  1750. 

TELEMACCO,  opéra  italien,  livret  de  Si- 
gismondo  Capece,  musique  de  Bertoni,  re- 
présenté à  Venise  en  1777. 

TELEMACCO,  opéra  italien,  livret  de  Si- 
gismondo  Capece,  musique  de  P.  Grua,  re- 
présenté à  Munich  en  1780. 

TELEMACCO,  opéra  italien,  livret  de  Si- 
gismondo  Capece,  musique  de  Zingarelli,  re- 
présenté à  Milan  en  1785. 

TELEMACCO,  opéra  italien,  livret  de  Si- 
gismondo  Capece,  musique  de  J.-S.  Mayer, 
représenté  à  la  Fenice,  à  Venise,  en  1797. 

TELEMACCO,  opéra  italien,  livret  de  Si- 
gismondo  Capece,  composé  par  Cipalla,  re- 
fait avec  quelque  succès  par  Sor,  et  repré- 
senté à  Venise  en  1797. 

TELEMACHUS,  opéra  anglais,  musique  de 
Bishop,  représenté  sur  le  théâtre  de  Covent- 
Garden,  à  Londres,  en  1815. 

*  TELEMACO  EN  LA  ALBUFERA,  zarzuela 
en  un  acte,  musique  de  M.  José  Rogel,  repré- 
sentée à  Madrid  vers  1875. 

*  TELEMACO  NELL'  ISOLA  DI   CALIPSO, 

opéra  sérieux  italien,  musique  de  Ferdinand 
Sor,  représenté  sur  le  théâtre  Principal  de 
Barcelone,  le  17  mai  1798. 

TÉLÉMAQUE  OU  LES  FRAGMENTS  DES 

MODERNES,  tragédie  opéra  en  cinq  actes, 
précédée  d'un  prologue ,  paroles  de  Danchet, 
musique  de  Campra,  représentée  à  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  le  il  novembre  1704. 
Cet  ouvrage  est  un  pastiche  composé  des 
fragments  de  plusieurs  opéras  récemment 


représentés,  tels  que  ceux  d'Astrée,  d'^Enéo 
et  Lavinie,  de  Canente,  d'Aréthuse,  de  Médée, 
du  Carnaval  de  Venise,  d'Ariane,  de  Circé, 
des  Fêtes  galantes  et  d'Ulysse.  Les  interprè- 
tes furent  M»  «s  Maupin,  Desmâtins,  Ai mand, 
Dupeyré,  Bataille,  et  les  sieurs  Cochereau, 
Poussin,  Dun,  etc. 

TÉLÉMAQUE,  tragédie  lyrique  en  cinq 
actes  et  un  prologue,  paroles  de  l'abbé  Pelle- 
grin,  musique  de  Destouches,  représentée  à 
l'Académie  royale  de  musique  le  29  novembre 
1714.  Cet  ouvrage  eut  plusieurs  reprises. 

TÉLÉMAQUE,  opéra  en  cinq  actes,  musi- 
que de  Schurmann,  représenté  à  Hambourg 
en  1721. 

TÉLÉMAQUE,  opéra,  musique  de  Hoff- 
meister,  écrit  à  Vienne  vers  1800. 

TÉLÉMAQUE,  opéra,  musique  de  Boiel- 
dieu ,  représenté  à  Saint  -  Pétersbourg  le 
16  décembre  1806.  Il  n'a  pu  être  représenté 
en  France;  le  compositeur  introduisit  plu- 
sieurs morceaux  de  cet  ouvrage  dans  d'au- 
tres partitions.  L'air  de  la  princesse  de  Na- 
varre dans  Jean  de  Paris  :  Ah!  quel  plaisir 
d'être  en  voyage,  a  été  extrait  de  la  partition 
de  Télémaque. 

TÉLÉMAQUE  AU    TEMPLE   DE  VÉNUS, 

opéra  turc,  livret  tiré  de  Télémaque,  de  Fé- 
nelon,  musique  de  ***,  Arménien;  représenté 
en  janvier  1872,  sur  le  Théâtre -Français  de 
Constantinople.  Dans  cet  ouvrage  singulier, 
les  jeunes  filles  remplissent  successivement 
les  rôles  de  choristes  et  de  ballerines.  La 
composition  vocale  et  l'orchestration  ont  été 
trouvées  d'une  simplicité  et  d'une  naïveté 
toutes  particulières.  L'art  lyrique  est  encore 
à  l'état  d'enfance  sur  les  rives  du  Bosphore. 

TÉLÉMAQUE  DANS  L'ÎLE  DE  CALYPSO 
OU  LE  TRIOMPHE  DE  LA  SAGESSE,  tragé- 
die lyrique  en  trois  actes,  paroles  de  P.  Dercy, 
musique  de  Lesueur,  représenté  sur  le  théâ- 
tre Feydeaule  il  mai  1796  (floréal  an  IV).  Cet 
ouvrage  avait  été  écrit  d'abord  pour  l'Opéra; 
on  supprima  les  récitatifs,  auxquels  on  sub- 
stitua le  dialogue  pour  la  représentation  à 
Feydeau.  Ce  beau  sujet  n'a  pas  encore  été 
bien  traité  au  théâtre.  Dans  cette  pièce,  Té- 
lémaque arrive  dans  l'île  au  premier  acte,  et 
inspire  à  Calypso  et  à  Eucharis  une  violente 
passion.  Il  aurait  fallu  séparer  l'action  de 
l'avant-scène  et  ne  pas  enflammer  au  bout 
de  peu  d'instants  trois  cœurs  à  la  fois.  Men- 
tor au  troisième  acte  remplit  l'office  que  l'on 
sait.  On  a  reproché  avec  quelque  raison  au 


TELE 


TÉLÉ 


1071 


compositeur  d'avoir  mis  trop  d'accent  dra- 
matique dans  ses  œuvres  religieuses  et  de 
ne  pas  en  avoir  mis  assez  dans  ses  opéras. 
Le  lieu  et  l'époque  du  sujet  invitaient  le 
compositeur  à  se  livrer  à  ses  tendances  ar- 
chaïques et  à  chercher  l'explication  du  sys- 
tème de  la  musique  des  Grecs,  qu'assurément 
personne  ne  connaissait  plus  mal  que  lui.  Il 
déclare  que  l'ouverture  de  Télémaque  a  été 
écrite  sur  le  mode  hypo-dorien  et  sur  le  nome 
spondaïque,  en  observant  la  mélopée  mé- 
soïde.  Passe  encore  pour  le  nome  spondaïque, 
en  raison  des  nombreuses  blanches  qui  alour- 
dissent la  première  moitié  de  cette  sympho- 
nie ;  mais  quant  au  reste,  nous  ne  voyons  pas 
en  quoi  une  ouverture  qui  commence  en  sol 
majeur  et  s'achève  en  sol  mineur,  en  em- 
ployant tous  les  accords  connus  en  musique, 
peut  rappeler  le  mode  hypo-dorien.  Le  motif 
principal  est  une  gamme  descendante  de  mi 
à  mi  avec  le  fa  naturel  ;  c'est  l'échelle  du 
mode  lydien.  Lesueur  s'est  trompé  même  en 
ceci.  Ces  prétentions  pédantesques  n'empê- 
chent pas  que  l'ouvrage  ne  renferme  certai- 
nes beautés.  Le  joli  chœur  de  nymphes,  l'air 
pantomime  de  la  toilette  de  Calypso,  le  chœur 
souterrain  des  vents  qui  bientôt  sont  dé- 
chaînés par  Eole,  la  tempête  et  la  scène  dans 
laquelle  Calypso  et  les  nymphes  accueillent 
Télémaque,  forment  un  premier  acte  très- 
agréable.  Dans  le  second,  les  airs  d'Eucharis, 
de  Calypso  et  de  Télémaque  sont  longs  et 
ennuyeux;  les  nomes  tribrachiques,  les  mé- 
lopées mésoïdes  et  systaltiques  ne  sont  pas 
parvenus  à  leur  donner  de  l'intérêt.  Le  ta- 
bleau de  la  forêt  a  fourni  l'occasion  d'un  grand 
spectacle.  Les  faunes,  les  sylvains,  les  saty- 
res, les  dryades,  les  bacchantes  et  les  grâces 
en  font  libéralement  les  frais,  et  la  musique 
descriptive  ne  manque  ni  de  couleur  ni  de 
variété.  Le  chœur  des  nymphes,  qui  se  trans- 
forme en  tutti  général,  est  très  beau.  Mentor 
ouvre  le  troisième  acte  par  un  bon  récitatif  : 

Il  est  temps  d'opposer  l'égide  redoutable 
Aux  traits  que  l'Amour  a  lancé; 
Tendons  au  fils  d'Ulysse  une  main  secourable 
Dans  le  danger  cruel  dont  il  est  menacé. 

Au  lieu  de  demander  à  son  poète  des  noms 
dactyliques  propres  à  une  mélopée  diastalti- 
que,  Lesueur  aurait  dû  exiger  qu'il  ne  fît  pas 
de  fautes  de  français. 

Cet  acte  renferme,  je  crois,  la  plus  belle 
scène  dramatique  que  Lesueur  ait  écrite. 
C'est  le  duo  d'amour  d'Eucharis  et  de  Télé- 
maque, interrompu  par  l'arrivée  de  Calypso  ; 
la  fureur  de  celle-ci  contre  Eucharis  est  bien 
exprimée,  et  l'entrée  du  chœur  gui  intercède 


en  faveur  de  la  nymphe,  produit  un  bon 
effet.  L'air  de  Calypso,  qui  suit  :  Cruel,  fuis, 
crains  ma  rage ,  a  de  l'énergie  ;  mais  qu'il  y 
a  loin  de  cette  passion  formaliste  aux  accents 
déchirants  de  cet  air  de  Piccinni,  dans  Iphi- 
génie  en  Tauride  :  Cruel,  et  tu  dis  que  tu 
m'aimes!  Les  objurgations  de  Mentor  sont 
assez  véhémentes  toutefois,  et  amènent  as- 
sez bien  le  dénoûment  : 

Lâche  fils  d'un  père  si  sage, 
Esclave  d'une  indigne  ardeur, 
Seul  sur  cet  odieux  rivage. 
Languissez,  rampez  sans  honneur. 

La  pièce  se  prêtait  aux  décors  et  aux  ma- 
chines. On  y  voyait  aussi  un  vaisseau,  comme 
dans  la  Heine  de  Chypre,  Haydée,  l'Africaine, 
et  même  un  vaisseau  enflammes.  Télémaque 
est  précipité  du  haut  d'un  rocher  dans  la 
mer  par  Mentor,  sous  les  yeux  de  Calypso  et 
d'Eucharis,  ce  qui  fait  un  coup  de  théâtre. 
Le  tonnerre  éclate,  la  scène  se  couvre  de 
nuages  argentins,  ils  s'ouvrent  et  laissent 
voir  Minerve,  qui  descend  de  l'Olympe  dans 
toute  sa  gloire.  La  déesse  console  Calypso  et 
Eucharis,  et  tout  se  termine  par  un  chœur 
général.  C'est  là,  on  en  conviendra,  un  dé- 
noûment qu'il  est  rare  de  rencontrer  au 
théâtre.  Quoique  le  livret  ait  été  conçu  en 
dehors  des  habitudes  dramatiques,  quoique 
la  musique  ait  un  caractère  assez  singulier, 
l'opéra  de  Télémaque  a  joui  d'un  certain  suc- 
cès, et  peut-être  en  aurait-il  encore  à  cause 
des  beautés  réelles  qu'il  renferme. 

TÉLÈPHE,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
précédée  d'un  prologue,  paroles  de  Danchet, 
musique  de  Campra ,  représentée  à  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  le  28  novembre  1713. 
Le  prologue,  qui  a  pour  sujet  l'apothéose 
d'Hercule,  renferme  deux  beaux  chœurs  : 
Qu'il  soit  adoré  des  mortels  et  Protecteur  des 
vertus,  il  punit  les  forfaits.  Le  sujet  de  la 
pièce  est  assez  intéressant.  Télèphe,  guerrier 
inconnu,  a  combattu  victorieusement  les  en- 
nemis d'Eurite ,  roi  de  Mysie.  Se  livrant  à  la 
recherche  d'Isménie,  princesse  qu'il  aime 
passionnément,  mais  dont  on  ignore  la  des- 
tinée, il  s'expose  aux  aventures  les  plus  ha- 
sardeuses; il  s'abandonne  au  désespoir  et 
s'expose  à  la  mort  ;  mais  sa  bravoure  en  fait 
le  héros  de  la  Mysie ,  le  rend  redoutable  au 
roi  même  qui  lui  doit  la  conservation  de  son 
trône.  En  outre,  il  est  aimé  d'Arsinoé,  sœur 
du  roi.  Eurite,  pour  s'emparer  du  trône  de 
Mysie,  a  tué  de  sa  main  le  vieux  roi  Teu- 
tras ,  père  d'Isménie.  Il  a  fait  élever  cette 
jeune  princesse  en  secret  et  se  dispose  à  l'é- 
pouser, lorsque  Télèphe  retrouve  en  elle  sa 


1072 


TEMI 


TEMI 


maîtresse  et  devient  le  rival  d'Eurite.  Le 
peuple  de  Mysie  épouse  le  parti  de  Télèphe. 
Eurite  est  immolé  dans  le  temple  d'Hercule, 
à  l'endroit  même  où  il  a  donné  la  mort  à  son 
prédécesseur.  Arsinoé  se  tue  de  désespoir. 
Isménie  est  proclamée  reine  de  Mysie  et 
s'assied  sur  le  trône  avec  Télèphe. 

La  partition  renferme  des  morceaux  fort  in- 
téressants. Dans  le  premier  acte,  nous  signale- 
rons les  couplets  des  bergers  :  On  voit  encore 
des  cœurs  fidèles  ;  le  grand  air  du  roi  :  Tout  m'é- 
pouvante, hélas!  que  mon  sort  est  à  plaindre. 
Dans  le  deuxième  acte ,  le  duo  d'Isménie  et 
de  Télèphe  :  Ah!  qu'après  des  maux  doulou- 
reux; l'air  d' Arsinoé  :  Unique  espoir  des 
cœurs  jaloux  ;  celui  de  Télèphe  :  Ah!  c'est  à 
toi  d'être  alarmé,  dont  l'accompagnement  a 
du  mouvement  et  de  l'expression.  Dans  le 
troisième  acte,  un  beau  chœur  des  peuples  de 
la  Mysie  :  Digne  sang  de  nos  rois ,  et  les  airs 
de  danse,  les  passe-pieds,  etc.  Dans  le  qua- 
trième acte ,  le  duo  d'Isménie  et  de  Télèphe, 
qui  est  terminé  par  une  belle  invocation  à 
Hercule,  et  la  marche  du  sacrifice.  Dans  le  cin- 
quième acte,  nous  ne  trouvons  à  signaler  que 
le  chœur  :  Régnez  dans  ces  climats,  héros  vic- 
torieux. On  ne  peut  nier  que  Campra  ait  tiré 
un  parti  puissant  des  ressources  que  lui  of- 
frait l'état  de  l'art  français  à  l'époque  où  il  a 
écrit  ses  ouvrages.  Les  voix  ne  sont  accom- 
pagnées que  par  des  violons  et  des  basses  à 
deux  et  trois  parties.  L'emploi  des  flûtes, 
hautbois,  bassons  et  trompettes  est  rare,  et 
réservé  la  plupart  du  temps  aux  intermèdes 
de  danse.  Les  partitions  de  Campra  sont  gé- 
néralement bien  écrites  pour  les  voix  et  la 
sonorité  de  ses  chœurs  est  excellente.  Les 
principaux  artistes  qui  interprétèrent  cette 
tragédie  lyrique  furent  Hardouin*  Théve- 
nard,  Cochereau,  Le  Mire,  Dun,  Pelissier, 
et  MHes  poussin,  Journet,  Pestel,  Aubert, 
Antier,  etc. 

TELEPHE,  opéra  allemand,  musique  de 
Ch.  Arnold,  repr.  à  Kœnigsberg  vers  1830. 

TEMISTOCLE,  opéra  italien,  musique  de 
Manelli,  reDrésenté  à  Florence  en  1639. 

temistocle,  opéra  italien,  livret  d'A- 
postolo  Zeno,  musique  de  Ziani,  représenté 
à  Vienne  en  1701,  pour  l'anniversaire  de  la 
naissance  de  Léopold  1er  ;  repris,  au  théâtre 
Obizzi  de  Padoue,  en  juin  1721. 

TEMISTOCLE ,  opéra  italien ,  livret  de 
Zeno,  musique  de  Chelleri,  représenté  à  Pa- 
doue en  1720. 

temistocle  ,  opéra  italien     livret  de 


Zeno ,  musique  de  Caldara ,    représenté  à 
"Vienne  le  4  novembre  1736. 

TEMISTOCLE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, traité  déjà  par  plusieurs  composi- 
teurs sous  le  titre  à'Artaxerxès  Longuemain, 
musique  de  Pampino,  représenté  à  Vienne  et 
sur  le  théâtre  de  Sant'-Angiolo,  à  Venise,  en 
1737,  et  repris  en  1744  avec  la  musique  re- 
faite par  Bernasconi. 

TEMISTOCLE,  opéra  italien,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  Porpora ,  représenté  à 
Londres  en  1742.  Cet  ouvrage,  qui  a  obtenu 
un  grand  succès,  renferme  les  airs  suivants  : 
Ch'  io  speri?  Ahpadre  amato;  Al  furor  d'av- 
versa  sorte;  Chi  mai  d'iniqua  Stella;  Basta 
dir,  ch'  io  sono  amante;  Fra  mille  furori;  Io 
partitô,  ma  tanto  ;  Contrasto  assai  più  degno, 
Non  m'abbaglia  quel  lampo  fugace;  E'  spe- 
zie  di  tormento  ;  Sceglier  fra  mille  une  core, 
Fu  troppo  audace,  è  vero  ;  Tal  per  altrui  di- 
letto;  Ah  d'ascoltar  già  parmi;  Quandoparto, 
e  non  rispondo ;  Ammiro  quel  volto ;  Oh  Dei, 
che  dolce  incanto;  A  dispetto  d'un  tenero  af- 
fetto  ;  Serbero  fra  ceppi  ancora;  Di',  che  a 
sua  voglia  eleggere;  L'ire  tue  sopporto  in 
pace  ;  Ora  a  danni  d'un  ingrato  ;  Ah  frenate 
il  pianto  imbelle  ;  Di  quella  fronte  un  raggio; 
Ah  si  resti...  Onor  mi  sgrida;  E'  dolce  ven- 
detta; Non  tremar,  vassallo  indegno  ;  Aspri 
rimorsi  atroci,  et  le  chœur  final  :  Quando  un' 
émula  d'invita,  suivi  d'un  air  de  circonstance; 
Mai  non  sarà  felice. 

TEMISTOCLE ,  opéra  italien ,  livret  de 
Métastase,  musique  de  Bernasconi,  repré- 
senté à  Vienne  en  1744. 

*  TEMISTOCLE,'  opéra  sérieux  en  trois 
actes,  musique  de  Jomelli,  représenté  à  Na- 
ples,  sur  le  théâtre  San  Carlo,  eu  1757. 

TEMISTOCLE ,  opéra  italien ,  livret  de 
Métastase,  musique  de  Manna,  représenté  à 
Plaisance  en  1761. 

*  TEMISTOCLE,  opéra  sérieux  italien,  mu- 
sique de  J.  Duran,  compositeur  espagnol,  re- 
présenté à  Barcelone,  le  4  novembre  1762. 

TEMISTOCLE,  opéra  italien  en  trois  actes, 
livret  de  Métastase,  musique  de  Monza,  re- 
présenté à  Milan  en  1766. 

TEMISTOCLE ,  opéra  italien  ,  livret  de 
Métastase ,  musique  de  J.  Pacini ,  repré- 
senté à  Padoue  en  1838. 

TEMISTOCLE  IN  BANDO  (Thémistocle  en 
exil),  opéra  italien,  livret  de  Morselli,  mu- 
sique de  Zanetti,  représenté  à  Venise  en  1683. 


TEMP 


TEMP 


1073 


TEMISTOCLE  IN  PERSIA,  opéra  italien, 
livret  de  Niccolô  Minato,  musique  de  Draghi 
(Antoine),  représenté  à  Vienne  en  1681. 

TEMPEL  DER  DANKBARKEIT  (DEK)  [le 
Temple  de  la  reconnaissance],  opéra  allemand, 
musique  de  Martelli,  maître  de  chapelle  à 
Munster  vers  1790  ;  représenté  en  Allemagne. 

TEMPEL  DES  FRIEDENS  (der)  [le  Temple 
delà  paix],  opéra  allemand,  musique  de  Holly, 
représenté  en  Allemagne  vers  1777.  Cet  ou- 
vrage fut  aussi  donné  sous  le  titre  de  Tempel 
des  schiksals  (der)  [le  Temple  du  destin]. 

TEMPEST  (the)  [la  Tempête],  opéra  anglais 
en  trois  actes ,  musique  de  Smith ,  repré- 
senté à  Londres  en  1756. 

TEMPESTA  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Caruso,  représenté  à  Naples  en  1799. 

TEMPESTA  (la)  ,  opéra  italien  en  deux 
actes,  paroles  de  Scribe,  musique  d'Halévy, 
représenté  à  Londres,  sur  le  théâtre  de  la 
Reine,  le  vendredi  14  juin  1850.  Le  canevas 
du  livret  reproduit  en  partie  la  pièce  de 
Shakspeare ,  the  Tempest,  qui  renferme  des 
éléments  lyriques  dont  l'habile  auteur  a  su 
tirer  un  parti  ingénieux.  L'introduction  mu- 
sicale est  savante  et  originale.  Le  premier 
acte  débute  par  un  chœur  des  esprits  aériens 
qui  obéissent  aux  ordres  d'Ariel.  Les  syl- 
phides endormies  se  réveillent  et  forment 
un  ensemble  chorégraphique  d'un  effet  poé- 
tique que  l'on  retrouve  plus  tard  dans  le 
premier  tableau  de  la  Magicienne.  La  célèbre 
danseuse  Carlotta  Grisi  a  mimé  avec  un 
grand  succès  un  rôle  de  génie  dans  cet  ou- 
vrage. Les  deux  rôles  principaux  de  Miranda 
et*  de  Caliban ,  ont  été  interprétés  par 
Mme  Sontag  et  par  Lablache.  Nous  citerons 
parmi  les  morceaux  les  plus  remarquables  de 
la  partition,  la  cavatine  :  Parmi  una  voce  i'C 
murmure ,  le  duo  :  S'odio,  orror  di  me  non 
hai,  et  le  finale  du  second  acte,  qui  est  plein  de 
mouvement  et  d'originalité.  M.  Balfe,  le  com- 
positeur anglais ,  conduisait  alors  l'orchestre 
du  théâtre  de  la  Reine.  La  Tempesta  fit  fureur 
à  Londres,  et  nos  voisins  ont  amplement  dé- 
dommagé les  auteurs  de  l'émigration  à  la- 
quelle l'état  des  beaux-arts  en  France  les 
avait  sans  doute  contraints.  M""e  Sontag , 
devenue  depuis  quelques  années  la  comtesse 
Rossi,  venait  de  reparaître  sur  la  scène  dans 
cet  opéra,  Scribe  adressa  à  son  mari  le  quatrain 
suivant  : 

A  monsieur  le  comte  Rossi. 

C'est  toi  seul  qui  pouvais  enchaîner  dans  son  vol 

Ce  rossignol  divin  qui  nous  charme  à  l'entendre, 

Car  de  tout  temps  Rossi,  chacun  doit  le  comprendre, 
Fut  la  moitié  de  rossignol. 


On  remarquera  que  ce  jeu  de  mots  est  bien 
lourdement  exprimé  ;  mais  nous  savions  de- 
puis longtemps  qu'il  ne  faut  exiger  de  la 
plume  de  Scribe  que  la  chute  et  le  trait.  La- 
blache distança  l'académicien  dans  les  quatre 
vers  italiens  qu'il'  adressa  au  compositeur  à 
l'occasion  de  son  succès  : 

Quanlo  dalle  altre  varia 
D'Halévy  la  Tempesta  ! 
Quelle  fan  piover  grandine, 
Oro  fa  2>iover  quesla. 

La  Tempête  d'Halévy 
Diffère  des  autres  tempêtes  : 
Celles-ci  font  pleuvoir  la  grêle, 
Celle-là  fait  pleuvoir  de  l'or. 

Nous  citerons  encore  ce  toast  en  l'honneur 
du  cher  et  illustre  maître  qui  'a  laissé  parmi 
nous  tant  de  regrets  ;  si  les  vers  sont  mé- 
diocres, l'intention  au  moins  est  bonne  : 

Salut  à  toi,  prince  de  l'harmonie, 
Qu'ont  consacré  tant  de  succès  nouveaux^ 
Cher  Halévy,  dont  le  noble  génie, 
Hier  encore  sxcitait  les  bravos. 
Jusqu'à  Paris,  que  l'écho  les  répète, 
Que  ces  bravos  retentissant  dans  l'air. 
Portent  au  loin  le  bruit  de  la  Tempête, 
Chez  nous,  jadis  annoncé  par  l'Eclair. 

La  Tempesta  fut  représentée  au  Théâtre- 
Italien  à  Paris  le  25  février  1851.  Lablache 
était  extraordinaire  dans  le  rôle  affreux  de 
Caliban,  comme  acteur  à  la  fois  terrible  et 
grotesque,  tour  à  tour  méchant  et  tendre. 
M^e  Sontag  chantait  le  gracieux  rôle  de 
Miranda  ;  Gardoni  et  Colini  ceux  de  Fernand 
et  de  Prospère 

TEMPESTA,  OSSia  DA  UN  DISORDINE 
NE  nasce  un  ordine  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Fabrizi  (Vincent),  représenté  à 
Rome  en  1788. 

*  TEMPESTAD  (la),  zarzuela  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Ruperto  Chapi,  représentée  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  en  1883. 

TEMPÊTE  (la)  ,  opéra ,  livret  tiré  de  la 
pièce  de  Shakspeare,  musique  de  Lock,  re- 
présenté à  Londres  en  1673. 

TEMPÊTE  (la),  opéra  anglais,  paroles  de 
Dryden,  musique  de  Purcell,  représenté  à 
Londres  en  1690. 

TEMPÊTE  (la)  [Der  sturm],  grand  opéra 
allemand ,  livret  tiré  de  la  pièce  de  Shaks- 
peare ,  musique  de  "Winter ,  représenté  à 
Munich  en  1793. 

TEMPÊTE  (LA)  OU  L'ÎLE  ENCHANTÉE, 
drame  lyrique,  musique  de  Rolle  (Henri), 
représenté  à  Berlin  en  1802. 

*  tempête    (la),    opéra,    musique    da 
68 


1074 


TEMP 


TEMP 


Kaschperoff,  représenté  sans  grand  succès 
à  Saint-Pétersbourg,  en  novembre  1867. 

*  TEMPÊTE  (la),  drame  lyrique  d'après 
Shakespeare,  livret  de  MM.  Armand  Silvestre 
et  Pierre  Berton,  musique  de  M.  Alphonse 
Duvernoy,  exécuté  dans  la  salle  du  Châtelet 
le  24  novembre  1880,  avec  M""  Gabrielle 
Krauss  et  Franck-Duvernoy,  MM.  Vergnet, 
Faure  et  Gailhard  pour  interprètes.  Cet  ou- 
vrage important  et  remarquable  à  beaucoup 
d'égards  venait  d'obtenir  le  grand  prix  de 
composition  musicale  ouvert  tous  les  deux 
ans  par  la  ville  de  Paris.  Il  obtint  un  succès 
très  mérité  lors  de  son  exécution  publique- 
grâce  à  son  inspiration  mâle  et  à  ses  rares 
qualités  de  forme  et  de  style.  Parmi  ses  pages 
les  plus  applaudies,  il  faut  citer  tout  particu- 
lièrement le  beau  duo  de  Ferdinand  et  de 
Miranda  :  Parle  encore  !  que  ta  voix  m'enivre..., 
le  trio  très  dramatique  :  Courbe-toi,  vaincu, 
sous  ta  chaîne!  la  chanson  très  originale  de 
Caliban  ivre,  puis  le  morceau  symphonique  du 
sommeil  de  Miranda,  le  prélude  de  la  troi- 
sième partie  et  le  joli  air  de  ballet  des 
Sylphes.  C'est  là  une  œuvre  vraiment  inté- 
ressante, et  qui  produirait  certainement  un 
grand  effet  à  la  scène. 

*  tempête  (la),  opéra,  musique  de  M.  Er- 
nest Franck,  représenté  à  Hanovre  en  oc- 
tobre 1887. 

*  TEMPÊTE  (la),  opéra,  musique  de  M.  An- 
toine Urspruch,  représenté  à  Francfort- sur- 
le-Mein  en  mai  1888. 

*  TEMPÊTE  (la),  opéra,  musique  de  M.  Fi- 
bich,  représenté  à  l'Opéra  national  de 
Prague  en  mars  1895. 

TEMPIO  d'amore  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Jean-Frédéric  Agricola,  représenté 
à  Berlin  en  1755. 

TEMPIO  della  GLORIA  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Cocchi  (Joachim), représenté 
à  Londres  en  1759. 

TEMPIO  dell'  ETERNITÀ  (il),  opéra  ita- 
lien allégorique,  livret  de  Métastase,  repré- 
senté à  Vienne  en  1772.  L'auteur  de  la  parti- 
tion ne  nous  est  pas  connu,  et  il  est  possible 
que  plusieurs  compositeurs  y  aient  concouru. 
En  voici  les  airs  principaux  :  Per  costume,  o 
mio  bel  Nume;  Tu  vedrai  fra  quelle  sponde; 
Non  mérita  rigor  ;  le  chœur  :  Mai  sul  Gange 
al  sol  nascente;  Nasce  in  un  giorno  solo  ;  Tutto 
cangia,  e'  l  di,  che  viene;  Chi  nel  eammin  d'o- 
nore;  Tu  vedrai,  che  virtù  non  paventa;le 


chœur  :  Quai  astro,  quai  lume;  Léon  di  stragi 
altero;  A  regnar  dal  cielo  eletto  ;  Che  belt 
amar,  se  un  volto;  Dali'  arte  arnica;  Non  sien 
de'  pregi  loro;  Tal  credo,  che  in  cielo;  le 
chœur  :  Dir,  chêne'  lumi  tuoi;  Mille  cose  in 
un  momento;  Non  t'arrossir  nel  volto;  Oh 
corne  spesso  il  mondo  ;  le  duetto  :  Quando  la 
serpe  annosa,  et  un  chœur  final  de  circon- 
stance :  Nasca  Elisa,  e  una  schiera  immortale. 

TEMPIO    DI    DIANA    IN  TAURICA    (il), 

opéra  italien,  livret  de  Niccolô  Minato,  mu- 
sique de  Draghi  (Antoine),  représenté  à 
Vienne  en  1678,  dans  les  jardins  de  Schœn- 
brunn. 

TEMPLARIO  (il)  [le  Templier],  opéra  ita- 
lien, livret  tiré  du  roman  d'Ivanohé,  de  Wal- 
ter  Scott,  musique  de  Nicolaï,  représenté  à 
Milan  en  1839,  àTurin  en  l840,àNice  en  février 
1854  et  aux  Italiens  de  Paris  le  28  janvier  1868. 
L'ouverture  a  été  écrite  dans  la  forme  rossi- 
nienne.  Le  morceau  le  plus  remarquable  de 
cet  ouvrage  est  le  sextuor  du  premier  acte. 
Les  rôles  principaux  ont  été  chantés  par 
Niccolini  et  Mme  Krauss.  Une  traduction  fran- 
çaise a  été  faite  de  cet  ouvrage  qu'on  a  joué 
en  province,  notamment  à  Bordeaux  en  1864. 

TEMPLE  DE  gnide  (le),  pastorale  en  un 
acte,  paroles  de  Bellis  et  Roy,  musique  de 
Mouret,  représentée  par  l'Académie  royale 
de  musique  le  mardi  31  octobre  1741.  Cet  ou- 
vrage fut  réuni  à  d'autres  ballets,  tels  que 
la  Fête  de  Diane,  les  Amours  de  Ragonde,  etc. 

TEMPLE  DE  LA  GLOIRE  (le),  opéra-ballet 
en  trois  actes,  avec  un  prologue,  paroles  de 
Voltaire,  musique  de  Rameau,  composé  pour 
l'arrivée  du  dauphin,  représenté  à  Versailles 
le  samedi  27  novembre  1745,  et  à  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  mardi  7  décem- 
bre suivant.  Cette  pièce  prouve  que  Vol- 
taire n'avait  pas  tous  les  talents  ;  car  on  ne 
peut  rien  imaginer  de  moins  lyrique  que 
cette  rapsodie,  dont  Apollon,  Bélus,  Lydie-, 
l'Envie,  la  Fureur,  Bacchus,  Erigone,  Tra- 
jan,  Plautine  font  les  frais.  On  demandait  à 
l'abbé  de  Voisenon  s'il  avait  vu  le  Temple  de 
la  gloire?  «J'y  ai  été,  répondit  l'abbé;  elle 
n'y  était  pas  ;  je  me  suis  fait  écrire.  »  On  lit 
dans  la  pièce  : 

Ne  condamnez  point  mes  exploits  : 
Quand  on  veut  se  rendre  le  maître, 
On  est  malgré  soi,  quelquefois , 
Plus  cruel  qu'on  ne  voudrait  être. 

On  parodia  ainsi  ces  vers  : 

Quand  du  Quinault  moderne  on  usurpe  les  droits. 
Et  qu'on  veut  se  reridre  le  maître, 
On  est  malgré  soi.  quelquefois, 
Plus  mauvais  qu'on  ne  voudrait  être. 


TEMP 


TEMP 


107b 


Voltaire  reconnaît  lui-même  son  infériorité 
dans  le  genre  lyrique  ou,  peut-être,  si  on  sait 
bien  lire,  l'infériorité  de  ce  genre  par  rapport 
à  son  génie.  «J'ai  fait,  dit-il,  une  grande 
sottise  de  composer  un  opéra;  mais  l'envie 
de  travailler  pour  un  homme  comme  Ra- 
meau m'avait  emporté.  Je  ne  songeais  qu'à 
son  génie,  et  je  ne  m'apercevais  pas  que  le 
mien,  si  tant  est  que  j'en  aie  un ,  n'est  point 
fait  du  tout  pour  le  genre  lyrique.  Aussi,  je 
lui  mandais ,  il  y  a  quelque  temps,  que  j'au- 
rais plutôt  fait  un  poème  épique  que  je  n'au- 
rais rempli  des  canevas.  Ce  n'est  pas  assuré- 
ment que  je  méprise  ce  genre  d'ouvrage ,  il 
n'y  en  a  aucun  de  méprisable  ;  mais  c'est  un 
talent  qui,  je  crois,  me  manque  entièrement.» 
Jélyotte  chanta  le  rôle  d'Apollon.  Cet  opéra- 
ballet  fut  repris  l'année  suivante,  en  1746, 
sans  aucun  succès. 

temple  de  la  paix  (le),  opéra-ballet 
en  six  entrées,  paroles  de  Quinault,  musique 
de  Lulli,  représenté  à  Fontainebleau  devant 
le  roi  le  12  septembre  1685,  et  ensuite  à 
Paris,  par  l'Académie  royale  de  musique, 
au  mois  d'octobre  de  la  même  année.  Voici 
la  distribution  des  rôles  lors  de  la  représen- 
tation donnée  à  la  cour  ;  on  y  trouvera  des 
noms  de  grands  seigneurs  et  dé  grandes  da- 
mes accolés  à  ceux  de  danseurs  et  de  balle- 
rines de  l'Opéra.  On  s'amusait  beaucoup 
alors.  C'est  ce  que  le  poète  appelle  par  la 
bouche  d'Amyntas  et  de  Ménalque  :  «  Char- 
mant repos  d'une  vie  innocente.  » 

Première  entrée.  Nymphes  :  Mme  la  prin- 
cesse de  Conti  et  M'ie  de  Pienne. 
Bergères  :  MUes  Lafontaine  et  Desmâtins. 
Bergers  :  M.  le  comte  de  Brione,  les  sieurs 
Pécourt,  Lestang  et  Favier. 

Deuxième  entrée.  Nymphes  :  Mme  la  du- 
chesse de  Bourbon,  Mlle  de  Blois,  Mlle  d'Ar- 
magnac. 

Bergères  :  Mlle  d'Usez,  Mme  de  Lewestein, 
Mlle  d'Estroes,  la  demoiselle  Bréard. 

Bergers  :  M.  le  prince  d'Enrichemont,  M.  le 
chevalier  de  Sully,  M.  le  comte  de  Guiche, 
M.  le  chevalier  de  Soyecourt. 

Trois  jeunes  bergers  :  M.  le  chevalier  de 
Chasteauneuf ,  les  petits  Lallemand  et 
Magny. 

Troisième  entrée.  Filles  basques  :  Mme  la 
duchesse  de  Bourbon,  les  demoiselles  Lau- 
rent et  Lepeintre. 

Deux  petits  Basques  :  M,  le  marquis  de 
Chasteauneuf  et  le  petit  Magny. 

Six  grands  Basques  :  M  le  comte  de  Brione, 
les  sieurs  Pécourt,  Lestang,  Favre,Dumirail 
et  Magny. 


Quatrième  entrée.  Filles  de  Bretagne  ; 
Mme  la  princesse  de  Conti,  M'ie  de  Pienne, 
Mlle  Roland,  les  demoiselles  Lafontaine  et 
Bréard. 

Bretons  :  M.  le  comte  de  Brione,  les  sieurs 
Pécourt,  Lestang,  Favier  et  Dumirail. 

Cinquième  entrée.  Sauvages  américains  : 
M.  le  marquis  de  Moy,  le  sieur  Beauchamp, 
les  sieurs  Pécourt,  Dumirail,  Joubert,  Magny, 
Favre,  le  petit  Lallemand  et  le  petit  Magny. 

Sixième  entrée.  Africaines  :  Mme  la  du- 
chesse de  Bourbon,  Mme  la  princesse  de 
Conti,  Mlle  de  Blois  et  Mlle  d'Armagnac. 

Africains  :  M.  le  comte  de  Briont,  les  sieurs 
Pécourt,  Lestang  et  Favier. 

La  majeure  partie  de  cette  œuvre  lyrique 
est  un  dithyrambe  en  l'honneur  de  Louis  XIV, 
et  la  répétition  de  ces  louanges  hyperboli- 
ques est  fastidieuse  ;  mais  il  y  a  des  inter- 
mèdes charmants,  notamment  la  scène  sui- 
vante, admirablement  traitée  par  Lulli. 

SYLVIE 

Qu'êtes-vous  devenu,  doux  calme  de  mes  sens? 

Mille  troubles  secrets,  sans  cesse  renaissants, 
S'agitent  dans  ce  lieu  paisible, 
Trop  heureux  un  cœur  insensible, 
A  qui  l'amour  est  inconnu! 

Doux  calme  de  mes  sens,  qu'êtes-vous  devenu? 


Je  te  suivrai  toujours,  trop  aimable  Sylvie  ; 

[pouvoir» 
Tes  beaux  yeux  sur  mon  cœur  n'ont  que  trop  de 
Quand  il  m'en  coûterait  le  repos  de  ma  vie, 
Je  ne  puis  trop  payer  le  plaisir  de  te  voir. 


Dans  ces  lieux  fortunés  tout  doit  être  tranquille  ; 

Que  ne  m'y  laisses-tu  rêver  ? 
Je  cherche  en  vain  la  paix,  mon  soin  est  inutile; 

Tu  m'empêches  de  la  trouver. 

DAPBNIS 

Tu  veux  me  fuir,  belle  inhumaine  ! 
Puis-je  sans  toi  goûter  les  doux  plaisir» 
Qu'une  charmante  paix  ramène  ? 
Crains-tu  d'entendre  les  soupirs 
D'un  tendre  amour  dont  tu  causes  la  peint? 
Bergère  insensible,  as-tu  peur 
Que  mon  mal  ne  touche  ton  cœur? 


Tu  me  dis  qu'un  amour  extrême 
Est  un  tourment  fatal  : 
Pourquoi  veux-tu  que  j'aime? 

Pourquoi  me  veux-tu  tant  de  mal? 


L'amour  de  lui-même  est  aimable; 
C'est  toi,  bergère  impitoyable,  [ment' 

C'est  toi  qui  dans  mon  cœur  en  veut  faire  un  tour- 
Tu  peux  d'un  mot  favorable 
En  faire  un  plaisir  charmant. 
Ne  te  rendras-tu  point  à  ma  persévérance  ? 
Tu  ne  me  réponds  pas  !  que  me  dit  ton  silence? 

Pourquoi  frémir  en  m'écoutant? 
Et  qui  peut  de  ta  voix  t'interdire  l'usage? 


1076  TEMP 


Si  je  parlais  davantage, 
Je  De  t'en  dirais  pas  tant. 


Ciel!  le  cœur  de  Sylvie  avec  le  mien  s'engage! 
O  ciel!  fut-il  jamais  un  berger  plus  content? 


Ne  m'offre  point  ton  cœur,  si  tu  ne  me  promets 
Qu'il  portera  toujours  une  chaîne  si  belle. 

Il  vaudrait  mieux  n'aimer  jamais 
Que  de  ne  pas  aimer  d'une  amour  éternelle. 

DAPHNIS 

La  frileuse  hirondelle 
Cherchera  les  frimats  et  craindra  le  retour 
De  la  saison  nouvelle. 
Plutôt  que  je  sois  infidèle 
Et  que  j'éteigne  mon  amour. 

S'SLVIE 

L'astre  qui  nous  donne  le  jour 
Perdra  sa  lumière  immortelle, 
Plutôt  que  je  sois  infidèle 
Et  que  j'éteigne  mon  amour. 


Heureux  les  tendres  cœurs 
Où  l'amour  est  d  intelligence 
Avec  la  paix  et  l'innocence  ! 
Heureux  les  tendres  cœurs 
Où  l'amour  et  la  paix  unissent  leurs  douceurs. 

En  dehors  des  airs  de  danse,  dont  quelques- 
uns  sont  charmants,  nous  citerons  encore  le 
chant  d'Amaryllis  : 

O  bienheureuse  paix 
Rendez  mon  cœur  tranquille, 

et  le  chœur  :  Chantons  tous  la  valeur  triom- 

phante. 

TEMPLE  DU  DESTIN  (le),  opéra-comique 
en  un  acte ,  paroles  de  Lesage ,  avec  un  di- 
vertissement,  par  Bailly,  musique  de  Gil- 
liers,  représenté  à  la  foire  Saint-Laurent  le 
25  juillet  1715. 

TEMPLE  OF  DULNESS  (le  Temple  de  la 
paresse),  opéra  anglais,  musique  de  Ame, 
représenté  à  Londres  en  1745. 

TEMPLE  OP  LOVE  (the)  [le  Temple  de 
l'Amour],  opéra  anglais,  musique  de  Greber, 
représenté  à  Londres  en  1766. 

TEMPLIER  ET  LA  JUIVE  (le),  opéra  alle- 
mand, livret  tiré  de  l'Ivanohé  de  Walter 
Scott,  musique  de  Marschner,  représenté  à 
Berlin  vers  1830. 

*  TEMPLIERS  (les),  grand  opéra  en  cinq 
actes,  paroles  et  musique  de  Prosper  Pascal, 
resté  inédit.  Des  fragments  importants  de  cet 
ouvrage,  dont  Fauteur  est  mort  fou,  furent 
exécutés  dans  un  salon,  en  1867. 

*  templiers  (les),  grand  opéra  en  cinq 
actes,  poème  de  MM.  Jules  Adenis,  Armand 


TENT 

Silvestre  et  Lionel  Bonnemère,  musique 
de  Henri  Litolff,  représenté  au  théâtre  de  la 
Monnaie  de  Bruxelles  le  25  janvier  1886. 
Interprètes  :  MM.  Engel,  Bérardi,  Dubulle, 
Renaud,  Ganrîubert,  Nolly,  Séguier,  Fran- 
kin,  Seuille,  Mmes  Montalba,  Maes,  Esselin. 
Sur  un  poème  dont  le  sujet  contenait  certai- 
nement les  éléments  d'une  action  dramatique, 
mais  dont  la  mise  en  oeuvre  était  bien  faible 
et  bien  hésitante,  le  grand  artiste  qui  fut  Li- 
tolff avait  écrit  une  partition  d'un  style  incer- 
tain, d'une  valeur  très  inégale,  dans  laquelle 
on  ne  retrouvait  que  bien  rarement  la  puis- 
sance et  le  souffle  héroïque  que  réclamait 
précisément  ce  sujet,  et  dont  pourtant  il  avait 
antérieurement  donné  des  preuves  dans  des 
compositions  d'un  élan  et  d'une  envolée  su- 
perbes. Accueillis  avec  le  respect  et  la  sym- 
pathie qu'inspirait  le  grand  talent  de  l'auteur, 
les  Templiers  n'obtinrent  cependant  qu'un 
succès  d'estime,  et  l'œuvre  fut  promptement 
oubliée. 

TEMPLIERS  EN  MORAVIE  (les),  opéra 
allemand,  musique  de  Selor,  représenté  à 
Prague  le  19  octobre  1865. 

TEMPO  FÀ  GIUSTIZIA  A  TUTTI  (  IL)   [lu 

Temps  fait  justice  de  tout],  opéra  italien,  mu- 
sique de  Paër,  représenté  à  Pavie  en  1794. 

*  TEMPS  PASSÉS,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Wiers-Jenssen,  musique 
de  M.  Haarklou,  représenté  à  Christiana  en 
mai  1894. 

TENENTE  E  IL  COLONELLO  (il)  [le  Lieu- 
tenant et  le  colonel],  opéra  italien,  musique 
de  F.  Moretti,  représenté  à  Pavie  en  1830. 

TENFELSSTEG  AM  RIGIBERG  (dee)  [le 
Chemin  du  diable  au  Rigi],  mélodrame  alle- 
mand, musique  de  Seyfried,  représenté  à 
Vienne  vers  i8io. 

TENIERS,  opéra-comique  en  un  acte,  mu- 
sique de  De  Peellaert,  représenté  à  Bruxelles 
en  1825. 

*  TENIERS  TE  GRIMBERGEN,  opéra-CO- 
mique  flamand,  musique  de  M.  Florimond 
Van  Duyse,  représenté  à  Gand  le  15  juillet 

1860. 

ténor  très  LÉGER  (un),  saynète,  mu- 
sique de  M.  Hervé,  représentée  au  théâtre 
des  Folies-Nouvelles  en  juillet  1855.  C'est 
une  pièce  à  trois  personnages. 

TENTATION  (la),  opéra-ballet  en  cinq 
actes,  paroles  de  Cave,  chorégraphie  de  Co- 
ralli,  musique  d'Halévy  pour  l'opéra,  de  Ca- 


TEOD 


TERM 


1077 


simir  Gide  pour  le  ballet,  représenté  à  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  20  juin  1832.  Les 
légendes  qui  se  rapportent  à  la  tentation  de 
saint  Antoine  dans  le  désert,  la  gravure  de 
Callot  et  d'autres  matériaux  ont  fourni  le 
canevas  de  cette  œuvre  de  mauvais  goût.  La 
forme  en  a  été  empruntée  aux  opéras-ballets 
des  derniers  siècles ,  et  particulièrement  au 
ballet  des  Eléments  de  Lalande  et  Destou- 
ches., représenté  en  1725.  Au  point  de  vue 
musical,  cet  ouvrage  renferme  plusieurs  mor- 
ceaux d'un  grand  effet,  notamment  des 
chœurs.  En  suivant  l'ordre  de  la  partition, 
nous  mentionnerons  la  prière  :  Coquette  repen- 
tante, chantée  par  Mme  Dabadie  ;  la  scène  de 
l'enfer  :  Oui,  le  maître  l'a  dit;  la  ronde  des 
démons  :  O  bruyante  folie,  qui  est  d'une  ori- 
ginalité piquante  ;  la  patrouille  des  démons 
et  les  couplets  :  Sentinelles.  Mmes  Dabadie  et 
Dorus,  MM.  Alexis  Dupont,  Massol,  Prévost, 
Wartel  et  Dérivis  furent  les  interprètes  de 
cet  ouvrage  qui,  malgré  la  richesse  des  dé- 
cors et  la  jolie  musique  de  danse  de  Casimir 
Gide,  ne  pouvait  braver  longtemps  le  goût 
du  public. 

*  TENTATION  D'ANTOINE  (la),  opérette 
en  un  acte,  paroles  et  musique  d'Eugène 
Déjazet,  représentée  au  théâtre  Déjazet  en 
mars  1865. 

teodolinda,  opéra  italien,  musique  de 
Andreozzi,  représenté  à  Turin  en  1781. 

TEODOLINDA,  opéra  italien,  musique  de 
Gardi,  représenté  à  "Venise  en  1790. 

TEODORA,  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  de  Scarlatti,  représenté  à  Rome  en 
1693. 

*  TEODORA  (la.),  drame  sacré,  musique  de 
Papebrochio  Fungoni,  exécuté  au  monastère 
de  Sainte-Claire,  à  Naples,  en  1737. 

teodora,  opéra-comique  italien,  livret  de 
Landi,  musique  de  L.  Meola,  représenté  au 
théâtre  Nuovo  de  Naples  le  1er  juin  1879. 
Chanté  par  Fiumara,  Mongini,  Lamonea, 
Merly  ;  Mmes  Corte,  Massini. 

THEODORA  AUGUSTA,  opéra  italien,  li- 
vret d'Adriano  Morselli,  musique  de  Dome- 
nico  Gabrieli,  représenté  sur  le  théâtre  de 
San-Salvatore,  à  Venise,  en  1685,  puis  sur  le 
théâtre  Malvezzi,  à  Bologne,  avec  de  nom- 
breux changements  faits  par  Rapparini  et  le 
compositeur  Antonio  Perti. 

TEODORICO,  opéra  italien,  livret  de  Salvi, 
musique  de  Giovanni  Porta,  représenté  sur 


le  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysostome,  à  Ve- 
nise, en  1720. 

TEODORICO,  opéra  italien,  livret  de  Salvi, 
musique  de  Buini,  représenté  à  Bologne  en 
1728. 

TEODORO  ,  opéra  italien,  musique  de  Pa- 
vesi,  représenté  à  Venise  en  1812. 

TEODOSIO  ,  opéra  italien ,  musique  de 
Ziani,  représenté  sur  le  théâtre  de  San-Cas- 
siano,  à  Venise  en  1699. 

TEODOSIO,  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  de  Scarlatti,  représenté  à  Naples 
en  1709. 

TEODOSIO  IL  GIOVANE,  opéra  italien, 
musique  de  Amadei,  représenté  à  Rome  en 
1711. 

TERAMINTA,  opéra  anglais  en  trois  actes, 
musique  de  Smith,  représenté  à  Berlin  en  1 732. 

TÉRÉSA,  drame  en  cinq  actes,  mêlé  de 
musique ,  paroles  de  M.  Alexandre  Dumas 
et  Anicet  Bourgeois,  musique  de  Rifaut,  re- 
présenté au  théâtre  de  l 'Opéra-Comique  le 
6  février  1S32.  N'ayant  à  cette  époque  aucune 
nouveauté  qui  pût  ramener  les  spectateurs  à 
ce  théâtre ,  le  directeur,  M.  Laurent,  ima- 
gina de  monter  l'ouvrage  d'un  écrivain  po- 
pulaire, en  y  ajoutant  des  morceaux  de  mu- 
sique, joués  pendant  les  entr'actes,  tels  que 
l'ouverture  de  Stratonice,  de  la  Flûte  enchan- 
tée, à'Oberon  et  de  Freischùts.  Il  n'y  eut 
qu'une  ballade  chantée  par  Féréol  qui  fut 
composée  par  Rifaut,  expressément  pour  le 
drame. 

TERESA  E  CLAUDIO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Farinelli,  repr.  à  Venise  vers  1793. 

*  TERESA  RAQUIN,  opéra  sérieux,  livret 
tiré  du  roman  bien  connu  de  M.  Emile  Zola, 
musique  de  M.  Coop,  représenté  au  théâtre 
Mercadante,  de  Naples,  en  février  1894. 

TERESA  VEDOVA,  opéra  italien,  musique 
de  Trento,  représenté  à  Venise  vers  1790. 

TERESA  WILK,  opéra  italien,  musique  de 
Puccita,  représenté  à  Milan  vers  1803. 

TERME  DU  VOYAGE  (le),  opéra-comique, 
musique  de  Piccinni  (Alexandre),  repré- 
senté au  théâtre  Montansier  vers  1804. 

*TERMINO  MEDIO,  «  zarzuelita  »,  paroles 
de  M.  Marsal,  musique  de  M.  Chapi,  repré- 
sentée au  théâtre  Martin,  de  Madrid,  en  no- 
■vembre  1885. 


1078 


TEST 


TEST 


TERNENGEWINNST  (der)  [le  Terne  à  la 
loterie},  opéra  allemand  en  un  acte,  musique 
de  Ditters,  représenté  à  Oels  en  1797. 

TERNO  DEL  LOTTO  STORNATO  (IL) , 

opéra  italien,  musique  de  Raimondi,  repré- 
senté à  Naples  vers  1832. 

TERNO  SECCO,  opéra-bouffe  en  deux  ac- 
tes, musique  de  Ditters ,  représenté  à  Bres- 
lau  en  1797.  C'est  une  traduction  du  livret 
allemand  et  un  nouvel  arrangement  de  l'opéra 

joué  à  OelS.  —  V.  TERNENGEWINNST  (DER.) 

*  terre-neuve,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  A.  Lambert  et  Lebreton,  mu- 
sique de  M.  Blétry,  représentée  à  l'Eden- 
Concert  le  26  juillet  1890. 

TERREURS  DE  M.  PETERS  (les),  opéra- 
comique  en  un  acte,  musique  de  M.  Charles 
Poisot ,  représenté  dans  les  salons  et  no- 
tamment dans  les  salons  de  l'Univers  musi- 
cal en  mai  1856,  et  àla  salle  Herzen  avril  1859. 

TERZA  LETTERA,  ET  IL  TERZO  MAR- 
TINELLO  (la),  opéra  italien,  musique  de  Fa- 
rinelli,  représenté  à  Venise  vers  1795. 

TESEO,  opéra  italien,  musique  de  Haendel, 
représenté  à  Londres  le  10  décembre  1713. 

TESEO,  opéra  italien,  musique  de  Naso- 
lini,  représenté  à  Vienne  en  1790. 

TESEO  IN  CRETA  (Thésée  en  Crète),  opéra 
italien,  livret  de  Pariati,  musique  de  Fran- 
cesco  Conti,  représenté  à  Vienne  pour  le  jour 
anniversaire  de  la  naissance  de  l'impératrice, 
femme  de  Charles  VI,  en  1715. 

TESEO  RICONOSCIUTO,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Spontini,  représenté  à  Florence  en 
1798. 

TESEO  TRA  LE  RIVALI  (Thésée  au  milieu 
des  femmes  rivales],  opéra  italien,  livret  de 
Aurelio  Aurelj,  musique  de  Don  Domenico 
Freschi,  représenté  sur  le  théâtre  de  Sant'- 
Angiolo,  à  Venise,  en  1685. 

TESORO  (il)  [le  Trésor],  opéra  italien,  mu- 
sique de  Mazzinghi,  repr.  à  Naples  vers  1790. 

*  tesoro  escondido  (un),  zarzuela  en 
trois  actes,  paroles  de  V.  de  la  Vega,  musique 
de  Francisco  Barbieri,  représentée  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le  12  nov.  1861. 

TESSALONICA  (la),  opéra  italien,  livret  de 
Niccolô  Minato,  musique  de  Draghi  (Antoine), 
représenté  à  Vienne  en  1673. 

TESTA  DI BRONZO  (la)  [la  Tête  de  bronze], 


opéra  italien,  musique  de  Soliva,  représenté 
au  théâtre  de  la  Scala,  à  Milan,  en  1816. 

TESTA  DI  BRONZO  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Mercadante,  représenté  à  Ma- 
drid, au  Théâtre-Italien,  en  1830. 

TESTA  DI  BRONZO  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Fontemaggi  (Jacques),  repré- 
senté à  Rome  en  1835. 

TESTA  MIRAVIGLIOSA  (la)  [la  Tête  mer- 
veilleuse], opéra  italien,  musique  de  Gene- 
rali,  représenté  à  Venise  en  1821. 

TESTA  RISCALDATA  (la)  [la  Tête  chaude], 
opéra  italien,  musique  de  Paër,  représenté 
à  Venise  en  1796. 

TESTAMENT  (das)  [le  Testament] ,  opéra- 
comique,  musique  de  Rœhm,  représenté  à 
Berlin  vers  1785. 

TESTAMENT  (le),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  de  Saur  et  Saint-Geniez, 
musique  de  Lemière  de  Corvey,  représenté  à 
l'Odéon  le  22  janvier  1827. 

TESTAMENT  ET  LES  BILLETS  DOUX  (LE), 
opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Pla- 
nard,  musique  d'Auber,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  18  septembre  1819.  Cet  ouvrage, 
le  second  que  le  compositeur  fit  représenter, 
ne  réussit  pas  à  fixer  sur  lui  l'attention  pu- 
blique. Ce  ne  fut  que  l'année  suivante  qu'il 
prit  possession  de  la  scène,  avec  la  Bergère 
châtelaine. 

TESTAMENT  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  M.  Ermel,  représenté  au 
théâtre  de  Bruxelles  en  1832. 

testament  (le),  opéra-comique  alle- 
mand, musique  de  M.  Wallenstein,  repré- 
senté sur  le  Thalia-Theater,  à  Francfort-sur- 
le-Mein,  en  février  1870.  M.  Wallenstein 
était  chef  d'orchestre  de  ce  théâtre. 

«TESTAMENT  DE  BRIC-A-BRAC  (le),  opéra- 
comique,  musique  dé  M.  E.  Pizzi,  représenté 
au  Lyric-Theatre  de  Londres  en  octobre  1895. 

TESTAMENT  DEM.  DE  CRAC  (le),  opéra- 
bouffe  en  un  acte,  paroles  de  M.  Jules  Moi- 
naux,  musique  de  M.  Ch.  Lecocq  ;  représenté 
au  théâtre  des  Bouffes-Parisiens  en  octobre 
1871.  Cette  farce  appartient  au  genre  désopi- 
lant qui  est  si  en  faveur  à  notre  époque. 
M.  de  Crac  est  mort  et  plusieurs  héritiers 
se  présentent,  se  querellent,  se  battent,  se 
précipitent  dans  un  puits  d'où  on  les  fait  re- 
monter dans  des  seaux;  maître  Chicorin, 
pensant  que  la  cuisinière  Thibaude  est  la 


TÊTE 


TEUZ 


10*79 


véritable  héritière,  l'épouse  ;  on  ouvre  le  tes- 
tament, M.  de  Crac  ne  possédait  pas  un  sol. 
Autrefois,  on  se  contentait  de  quelques  cou- 
plets sur  des  airs  connus  pour  ce  genre  de 
pièces,  et  cela  était  bien  suffisant;  mainte- 
nant des  compositeurs  de  talent  comme 
M.  Lecocq  se  donnent  la  peine  d'écrire  une 
vraie  partition  pour  ces  bluettes  ;  on  a  en- 
tendu, autant  qu'on  a  pu  y  faire  attention  au 
milieu  de  ces  drôleries,  la  légende  des  sires 
de  Crac,  un  duo  :  Nous  voilà  seuls  ;  le  trio  de 
l'épinard,  le  duo  du  puits.  Cette  musique  est 
gaie  et  dansante.  Joué  par  Berthelier,  Mont- 
rouge,  Désiré,  M'les  Debreux  et  Peyron.  Le 
Testament  de  M.  de  Crac  a  été  joué  aussi 
avec  succès  au  théâtre  des  Galeries- Saint- 
Hubert,  à  Bruxelles,  par  Bonnet,  Fraisant, 
Michel  et  MUe  Paola  Marié. 

TESTAMENT   DE    POLICHINELLE    (le), 

opérette-bouffe  à  trois  personnages ,  paroles 
de  M.  Montjoie,  musique  de  M.  Hervé,  re- 
présentée aux  Folies-Nouvelles  en  novem- 
bre 1855.  Cette  pièce  a  servi  aux  débuts  de 
Seréne  et  de  Mlle  Darly. 

*  testament  du  Fou  (le),  opérette,  pa- 
roles de  MM.  L.  Pick  et  M.  Simon,  musique 
de  M.  L.  Ungar,  représentée  à  Totis,  dans  le 
château  du  comte  Esterhazy,   en  nov.  1889. 

TESTAMENTO    A     SEI    CENTO    MILLE 

FRANCHI  (il)  [le  Testament  de  six  cent  mille 
francs],  opéra  italien,  musique  de  Farinelli, 
représenté  à  Turin  en  1816. 

*  TESTAMENTO  azul  (el),  zarzuela  en 
trois  actes,  paroles  de  Liern,  musique  de 
Francisco  Barbieri,  Oudrid  et  Aceves,  repré- 
sentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Retiro,  le 
20  juillet  1874. 

TESTAMENTO  Dl  FIGARO  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Cagnoni,  représenté  à  Turin 
en  1848. 

*  TESTAMENTO  Y  LA  CLAVE  (EL),  zarzuela 
en  deux  actes,  paroles  de  MM.  Ruesga,  Lastra 
et  Prieto,  musique  de  MM.  Angel  Rubio  et 
Espino,  représentée  au  théâtre  des  Variétés 
de  Madrid  en  mars  1886. 

TESTE  Dl  GESSO  (le),  opéra  buffa,  musi- 
que de  Burali-Forti,  représenté  au  théâtre 
Petrarca,  à  Arezzo,  le  19  avril  1877.  Chanté 
par  Toti,  Foci,  Paterna,  et  Mme  Zelli. 

tête  DE  méduse  (la),  opéra-comique 
en  un  acte ,  paroles  de  Vanderburch  et  De- 
forges,  musique  de  Scard,  représenté  au 
théâtre  de  Montmartre  le  25  mai  1846  et  au 


théâtre  de  l'Opëra-National  le  30  janvier 
1848.  Joseph  Kelm  y  a  rempli  le  rôle  princi- 
pal; c'est  indiquer  suffisamment  le  caractère 
de  la  pièce. 

*  TÊTE  DE  TURC  (une),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Gaston  Marot  et  Jona- 
than, musique  de  M.  Charles  Malo,  représen- 
tée au  concert  de  l'Eldorado  en  1877. 

TÊTE  ENCHANTÉE  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Ernest  Dubreuil, 
musique  de  M.  Léon  Paliard,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  le  13  décembre  1861.  On  y  a 
entendu  un  petit  quatuor  d'un  effet  agréable. 

TÊTE  SANS  HOMME  (la),  opéra-comique 
allemand  ,  musique  de  Woelffl,  représenté  à 
Vienne  en  1798,  puis  à  Prague. 

TETI  E  PELEO,  grande  cantate,  musique 
de  Rossini,  exécutée  au  théâtre  del  Fondo,  à 
Naples,  en  1816.  Ce  fut  à  l'occasion  du  ma- 
riage de  la  duchesse  de  Berry  que  Rossini 
composa  cet  ouvrage. 

TETIDE,  opéra  en  trois  actes ,  paroles  de 
Magliavacca,  musique  de  Gluck,  représenté 
à  Vienne  en  1*60. 

TETIDE  IN  SCIRO  (Thétis  à  Scyros),  opéra 
italien,  musique  de  Scarlatti  (Dominique), 
représenté  à  Varsovie  en  1712. 

TEUFELMUHLE  (die)  [le  Moulin  du  diable], 
opéra-comique  allemand,  musique  de  W. 
Millier,  représenté  à  Vienne  vers  1795. 

TEUFELS  LUSTSCHLOSS  (dee)  [le  Châ- 
teau de  plaisance  du  diable],  opéra  allemand, 
livret  de  Kotzebûe,  musique  de  François 
Schubert,  écrit  en  1814.  La  pièce  est  des  plus 
puériles.  Un  amant  est  soumis  par  le  père  de 
sa  future  à  une  série  d'épreuves  de  magie 
blanche,  de  diableries  et  d'apparitions  dont 
la  cause  finit  par  être  expliquée  naturelle- 
ment. La  partition  de  Schubert  se  compose 
de  dix-huit  morceaux.  Elle  n'a  pas  encore  été 
représentée. 

TEUZZONE  (il),  opéra  italien,  livret  d'A- 
postolo  Zeno,  musique  de  Paolo  Magni,  maître 
de  chapelle  de  la  cour,  pour  le  premier  acte, 
et  de  Monari,  maître  de  chapelle  de  la  cathé- 
drale de  Reggio,  pour  le  second  aete,  repré- 
senté sur  le  théâtre  Ducal  de  Milan  en  1706. 

TEUZZONE  (il),  opéra  italien,  livret  d'A- 
postolo  Zeno,  musique  de  Lotti,  repr.  sur  le 
théâtre  de  San-Cassiano,  à  Venise,  en  1707, 
à  Bologne  en  mi,  et  à  Mantoue  en  1719. 


1080 


THAÏ 


THAÏ 


TEUZZONE  ,  opéra  italien,  livret  d'Apos- 
tolo  Zeno,  musique  de  Ariosti,  représenté  à 
Londres  en  1727. 

TEUZZONE  (il),  opéra  italien,  musique  d*> 
J.  Niccolini,  représenté  à  Venise  vers  1818. 

*  THAÏS,  comédie  lyrique  en  trois  actes  et 
sept  tableaux,  livret  tiré,  par  M.  Louis  Gallet, 
du  roman  de  M.  Anatole  France  qui  porte  le 
même  titre,  musique  de  M.  J.  Massenet, 
représentée  à  l'Opéra  le  16  mars  1894.  Il  y 
avait,  je  le  crois  bien,  plus  de  soixante  ans 
que  l'Opéra  n'avait  appliqué  cette  qualification 
de  «  comédie  lyrique  »  à  un  ouvrage  représenté 
sur  ses  planches  un  peu  trop  exclusivement 
solennelles.  C'est  qu'il  ne  s'agit  pas  en  effet, 
avec  Thaïs,  d'un  de  ces  drames  puissants  et 
passionnés,  riches  en  incidents  et  en  coups 
de  théâtre  grandioses,  d'un  de  ces  sujets  pro- 
fondément pathétiques  comme  ceux  des 
Huguenots,  de  la  Juive  ou  du  Prophète.  On 
ne  pouvait  tirer  du  roman  intime  et  mystique 
de  Thaïs  qu'une  action  unie  et  simple,  sans 
péripéties,  sans  complications,  se  déroulant 
entre  deux  seuls  personnages  importants  et 
laissant  tous  les  autres  dans  une  sorte  d'om- 
bre discrète,  ceux-ci  servant  seulement  -  à 
accentuer  le  mouvement  scénique  et  à  donner 
à  l'œJdvre  la  vie,  la  couleur  et  la  variété  néces- 
saires. 

Le  librettiste  a  eu  l'idée  d'écrire  son  livret 
en  prose  rythmée,  sinon  tout  à  fait  en  vers 
blancs,  en  une  prose  cadencée  à  laquelle,  dans 
un  trop  long  article  de  revue  où  il  s'efforçait 
issez  inutilement  d'expliquer  sa  pensée,  il 
donnait  le  nom  de  «  poésie  mélique  » .  Cette 
explication  laissait  le  public  indifférent,  l'es- 
sentiel, pour  celui-ci,  étant  que  le  livret  soit 
bon,  intéressant,  et  qu'il  serve  utilement  le 
musicien.  L'action  de  Thaïs  se  passe  à  la  fin 
du  quatrième  siècle.  Le  premier  acte  nous 
montre,  en  un  coin  de  la  campagne  thébaine, 
sur  les  rives  du  Nil,  un  refuge  de  cénobites. 
Les  bons  pères  achèvent,  à  la  table  commune, 
un  modeste  repas.  Une  place  reste  vide  auprès 
d'eux,  celle  de  leur  compagnon  Athanaël  (le 
Paphnuce  du  roman),  qui  s'est  rendu  à  Alexan- 
drie. Le  voici  bientôt  de  retour,  tout  scanda- 
lisé encore  du  bruit  que  cause  dans  la  grande 
ville  la  présence  d'une  courtisane  impudique, 
la  fameuse  comédienne  et  danseuse  Thaïs, 
qui  semble  avoir  bouleversé  l'esprit  sceptique 
et  léger  de  ses  habitants.  Justement,  dans 
ses  jeunes  années,  Athanaël  avait  connu  cette 
Thaïs,  et  précisément  à  Alexandrie,  qu'il  a 
quittée  pour  se  consacrer  au  Seigneur  et 
prendre  l'habit  de  religieux. 


Athanaël  est  hanté  par  le  souvenir  de  Thaïs. 
Il  songe  que  ce  serait  œuvre  pieuse  et  méri- 
toire de  l'arracher  à  son  métier  indigne,  à 
l'existence  de  débauche  qui  la  déshonore  et 
dont  elle  ne  semble  même  pas  avoir  con- 
science. Il  se  couche  et  s'endort  sous  l'impres- 
sion de  cette  pensée,  qui  ne  cesse  de  l'ob- 
séder, si  bien  qu'il  la  voit  en  rêve,  sur  la 
scène  du  théâtre  d'Alexandrie,  représentant 
les  Amours  de  Vénus.  Il  n'y  tient  plus,  et  à 
son  réveil  il  part  pour  aller  la  retrouver, 
bien  résolu  à  tout  faire  pour  amener  sa 
conversion. 

Arrivé  à  Alexandrie,  Athanaël  se  trouve  en 
présence  d'un  ancien  ami,  le  beau  Nicias, 
de  qui  il  se  fait  reconnaître  et  qui  est  l'amant 
de  Thaïs  pour  un  jour  encore,  car  il  a  acheté 
son  amour  pour  une  semaine  qui  est  près 
d'expirer.  Il  confie  son  projet  à  Nicias,  qui 
l'accueille  comme  un  frère,  et  lui  fait  endos- 
ser des  vêtements  qui  lui  permettront  d'as- 
sister à  une  fête  et  à  un  banquet  qu'il  donne 
précisément,  le  soir  même,  en  l'honneur  de 
Thaïs.  Bientôt  il  se  trouve  en  présence  de  la 
courtisane,  qui  se  rit  de  lui  à  ses  premières 
paroles  et  qui  l'engage  à  venir  la  voir  chez 
elle,  s'il  prétend  la  convertir.  Il  n'a  garde  de 
.manquer  à  cette  invitation,  et,  une  fois  chez 
'Thaïs,  lui  fait  honte  de  sa  vie  déréglée  et, 
avec  des  paroles  éloquentes,  lui  fait  entre- 
voir les  joies  célestes  et  les  félicités  de  la 
religion.  Thaïs  est  ébranlée,  elle  est  sur  le 
point  de  céder  à  ses  conseils,  lorsqu'au  loin, 
dans  une  chanson,  se  fait  entendre  la  voix  de 
ses  compagnons  de  plaisir.  Elle  repousse 
alors  le  moine  qui,  sans  se  décourager,  s'é- 
loigne en  lui  disant  :  «  A  ton  seuil,  jusqu'au 
jour,  j'attendrai  ta  venue.  » 

Voici  qu'en  effet  nous  le  trouvons,  à  la  nuit, 
assis  sur  les  marches  extérieures  de  la 
demeure  de  Thaïs.  Le  temps  a  fait  son 
œuvre,  et  quelques  heures  ont  suffi  pour  que 
la  jeune  femme  soit  touchée  par  la  grâce. 
Elle  sort  de  chez  elle,  ayant  échangé  ses 
riches  vêtements  contre  une  robe  de  bure, 
vient  trouver  le  moine  et  supplie  celui-ci  de  la 
conduire  dans  un  monastère.  La  conversion 
est  opérée. 

Mais  Athanaël  s'est  trompé  lui-même.  Ce 
n'est  point  l'amour  de  Dieu,  c'est  la  jalousie 
qui  lui  dictait  sa  conduite,  sans  qu'il  s'en 
rendît  compte.  Lorsque,  de  retour  à  la  Thé- 
baïde  après  avoir  mené  Thaïs  dans  un  cou- 
vent, il  croit  avoir  retrouvé  la  tranquillité,  il 
s'aperçoit  avec  stupeur  qu'il  l'aime  comme 
un  fou.  Sa  pensée  se  reporte  sans  cesse  vers 
elle,  et  dans  un  nouveau  rêve,  un  rêve  cruel. 


THAÏ 


THAM 


1081 


il  lui  semble  voir  Thaïs,  sanctifiée  et  purifiée 
par  le  remords  et  par  la  prière,  sur  le  point 
d'expirer  dans  le  monastère  où  elle  s'est 
réfugiée.  A  son  réveil,  sous  l'impression  de 
cette  vision  sinistre,  il  court  au  monastère, 
où  Thaïs,  en  effet,  est  près  d'exhaler  son  der- 
nier souffle.  Mais  il  ne  veut  pas  qu'elle  meure  ; 
et  tandis  qu'elle,  extasiée,  ne  songe  qu'au  ciel 
et  à  sa  purification,  lui  veut  l'arracher  à  la 
mort  et  ne  lui  parle  que  de  son  amour.  La 
scène  est  étrange  et  d'une  réelle  puissance. 
Thaïs  meurt  enfin,  et  Athanaël  tombe  fou- 
droyé auprès  d'elle. 

Ce  sujet,  moitié  mystique,  moitié  psycholo- 
gique, était-il  bien  propice  à  une  action  théâ- 
trale? A-t-il  même  été  traité  de  .façon  à 
atténuer  les  défauts  qu'il  pouvait  présenter 
sous  ce  rapport?  On  en  pourrait  douter.  Tou- 
tefois M.  Massenet  a  écrit,  sur  ce  livret  de 
Thaïs,  une  partition  qui,  si  elle  ne  présente 
pas  l'unité  ferme  de  celles  de  Manon  et  de 
Werther,  ne  manque  certainement  ni  d'ins- 
piration, ni  de  couleur,  ni  d'originalité,  et  où 
l'on  retrouve  d'ailleurs,  dans  toute  leur  force 
et  tout  leur  épanouissement,  les  étonnantes 
qualités  techniques  d'un  maître  à  qui  rien  de 
son  art  n'est  étranger.  Toute  la  musique  du 
premier  acte,  qui  nous  représente  la  retraite 
des  cénobites,  est  d'une  couleur  sobre  et 
sévère  avec  laquelle  contrasteront  le  mouve- 
ment et  la  grâce  du  tableau  de  la  maison  de 
Nicias.  Il  y  faut  noter  le  choeur  tranquille  des 
religieux,  l'entrée  d' Athanaël,  la  belle  phrase 
qui  suit  sa  vision  :  Toi  qui  mis  la  pitié  dans 
nos  âmes,  et  l'effet  très  curieux  de  la  scène  où 
il  s'éloigne  de  nouveau  de  ses  compagnons 
pour  retourner  à  Alexandrie.  Au  second  acte, 
l'espèce  d'invocation  placée  dans  la  bouche  du 
même  Athanaël:  Voilà  donc  la  terrible  cite'..., 
écrite  sur  un  rythme  puissant,  est  suivie  d'un 
quatuor  charmant,  morceau  d'un  accent  plein 
de  grâce  et  dont  la  fin  surtout  est  délicieuse. 
A  signaler  encore  dans  ce  tableau  le  rapide 
et  gentil  dialogue  de  Nicias  et  de  Thaïs  : 
Nous  nous  sommes  aimés  une  longue  semaine, 
qui  semble  cacher,  sous  son  apparente  indif- 
férence, comme  une  pointe  de  mélancolie.  Je 
passe  sur  l'air  de  Thaïs  :  Bis-moi  que  je  suis 
belle,  air  de  bravoure,  uniquement  destiné  à 
faire  briller  la  virtuosité  d'une  chanteuse, 
auquel  je  préfère  de  beaucoup  toute  la  scène 
qui  suit,  qui  n'est  qu'un  long  duo  dans  lequel 
Athanaël  s'efforce  de  convertir  Thaïs.  Les 
accents  sévères  et  farouches  du  moine,  mis 
en  opposition  avec  les  railleries  et  les  élans 
voluptueux  de  la  courtisane,  produisent  un 
contraste  frappant  que  le  compositeur  a  su 


mettre  en  relief  avec  un  rare  bonheur  et  une 
réelle  puissance.  Vintermezzo  symphonique 
qui,  sous  le  nom  de  «  méditation  »,  sépare  ce 
tableau  du  suivant,  n'est  autre  chose  qu'un 
adorable  solo  de  violon,  soutenu  par  les 
harpes,  et  dont  le  développement  amène,  sur 
la  reprise  du  premier  motif  par  le  violon, 
une  entrée  de  chœur  invisible  dont  l'effet  est 
purement  exquis.  Le  rideau  se  relève  sur  la 
scène  où  Thaïs,  qui  a  revêtu  une  robe  de  bure, 
vient  chercher  le  moine  pour  s'enfuir  avec  lui. 
Ici  se  place  un  duo  en  contraste  complet  avec 
le  précédent.  Athanaël  veut  que  Thaïs  dé- 
truise et  brûle  tout  ce  qui  peut  conserver  le 
souvenir  de  son  passé  ;  elle  obéit,  demandant 
grâce  seulement  pour  une  statuette  d'Éros  : 
L'amour  est  une  vertu  rare...  C'est  une  sorte 
d'invocation  à  la  pureté  de  l'amour,  écrite,  si 
l'on  peut  dire,  dans  un  sentiment  de  chaste 
mélancolie,  et  toute  empreinte  de  grâce  et 
de  poésie.  Mais  ce  qu'il  faut  louer  par-dessus 
tout,  c'est  la  scène  finale,  celle  de  la  mort  de 
Thaïs.  Cette  scène,  vraiment  pathétique  et 
puissante,  a  été  traitée  par  le  musicien  avec 
un  talent  de  premier  ordre  et  une  incontes- 
table supériorité.  Là  encore  il  a  su  merveil- 
leusement saisir  le  contraste  entre  les  pensées 
pieuses  de  Thaïs  qui,  au  moment  de  quitter 
la  vie,  entrevoit  le  bonheur  éternel,  et  la  rage 
impuissante  d'Athanaël,  qui,  dévoré  d'un 
amour  impie,  lui  dévoile,  sans  qu'elle  l'en- 
tende et  le  comprenne,  toute  l'ardeur  d'une 
passion  que  la  mort  seule  pourra  éteindre  en 
lui.  Les  phrases  touchantes  de  Thaïs,  les 
accents  désespérés  d'Athanaël, coupés  parles 
chants  désolés  des  religieuses,  compagnes  de 
la  mourante,  provoquent  chez  l'auditeur  une 
émotion  poignante  et  sincère.  C'est  là  l'une 
des  plus  belles  pages  qu'on  doive  à  la  plume 
de  M.  Massenet.  Il  y  faut  signaler  surtout  le 
retour  de  la  belle  phrase  de  violon  qui  fait  le 
fond  de  l'intermezzo  du  second  acte. 

L'ouvrage  a  été  fort  bien  joué  par  M11"  Sybil 
Sanderson  (Thaïs),  M.  Delmas  (Athanaël), 
M.  Alvarez  (Nicias) ,  Mmes  Héglon  et  Marcy 
et  M.  Delpouget. 

THALIE  AU  NOUVEAU  THÉÂTRE,  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Sedaine  , 
musique  de  Grétry,  représenté  à  la  Comédie- 
Italienne  le  28  avril  1783. 

*  THAMARA,  opéra  en  deux  actes  et 
quatre  tableaux,  paroles  de  M.  Louis  Gallet, 
musique  de  M.  Bourgault-Ducoudray,  repré- 
senté à  l'Opéra  le  28  décembre  1891,  joué  par 
MM.  Engel,  Dubulle,  Douaillier  etM"e  Dome- 
nech.   M.    Bourgault-Ducoudray,    élève    de 


1082 


THEM 


THÉO 


M.  Ambroise  Thomas,  premier  grand  prix  de 
Rome  de  1862,  professeur  d'histoire  de  la  mu- 
sique au  Conservatoire,  a  dû  attendre  trente 
ans  pour  faire  son  début  au  théâtre,  ce  qui 
prouve  à  quel  point  est  enviable  la  situation 
de  nos  compositeurs.  Et  il  faut  noter  que  la 
partition  de  Thamara  est  une  œuvre  mâle, 
solide,  écrite  de  main  de  maître,  empreinte 
d'un  rare_  sentiment  dramatique  et  souvent 
inspirée  de  la  façon  la  plus  heureuse.  Et 
pourtant  on  n'a  pas  donné  à  l'auteur  l'occa- 
sion de  se  produire  de  nouveau,  et  il  me 
semble  que  si  on  lui  avait  permis  de  se  faire 
connaître  vingt  ans  plus  tôt,  il  eût  pu  faire 
beaucoup  d'honneur  à  l'art  et  à  son  pays. 
M.  Bourgault  est  certainement  un  artiste  de 
valeur,  de  savoir  et  de  tempérament. 

THÉ  DE  polichinelle,  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Edouard  Plouvier,  musi- 
que de  M.  Poise,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  4  mars  1856,  avec  MUes  Dalmont, 
Schneider  et  Macé.  On  a  applaudi  le  trio  du 
thé,  le  duo  des  cartes  et  les  couplets  qui  ter- 
minent cette  bluette. 

THÉAGÈNE  ET  chariclée,  tragédie  ly- 
rique en  cinq  actes,  paroles  de  Duché,  musi- 
que de  Desmarets,  représentée  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  3  février  1695. 

THÉÂTRE  DES  MARIONNETTES  (le),  pe- 
tit opéra,  musique  de  Weigl  (Thaddée),  re- 
présentée à  Vienne  vers  1798. 

THEATRICAL  CANDIDATES  (The),  opéra- 
comique  anglais,  musique  de  Bâtes,  repré- 
senté à  Londres  vers  1790. 

THÉMIRE,  pastorale  en  un  acte,  mêlée 
d'ariettes,  paroles  de  Sedaine,  musique  de 
Duni,  repr.  à  la  Comédie-Italienne  en  1770. 

thecla,  opéra  flamand,  musique  de  M.  Jo- 
seph Mertens,  représenté  au  théâtre  des  Va- 
riétés, à  Anvers,  en  février  1874. 

THEMISTE,  tragédie  dont  Lœwe  a  écrit  la 
musique,  représentée  à  Berlin  vers  1825. 

THÉMISTOCLE,  opéra  allemand,  musique 
de  Uhde,  représenté  à  Berlin  en  1746. 

THÉMISTOCLE,  opéra  allemand,  musique 
de  Ullinger,  représenté  à  Freysing  en  1777. 

THÉMISTOCLE,  tragédie  lyrique  en  trois 
actes,  paroles  de  Morel,  musique  de  Phili- 
dor  ,  représentée  à  Fontainebleau  devant  la 
cour  le  13  octobre  1785,  et  à  l'Académie  royale 
de  musique  le  23  mai  1786.  La  partition  a  été 
dédiée  par  Philidor,  à  Silvestre  Richer, 
chanteur  de  l'Opéra,  son  beau-frère. 


THEODOR  KCERNER,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Weissheimer  ;  représenté  à  Berlin 
le  28  mai  1872.  Malgré  le  sujet  patriotique 
de  cette  œuvre,  elle  est  tombée  lourde- 
ment 

THEODOR  KORNERS  BERGKNAPPEN  (les 
Mineurs  de  Théodore  Kœrner),  opéra  alle- 
mand, musique  de  M.  de  Flottow,  représenté 
en  Allemagne. 

*  THÉODORA,  opéra,  musique  de  M.  W. 
Furst,  représenté  à  San-Francisco  en  septem- 
bre 1889. 

THÉODORE,  comédie  en  trois  actes,  en 
prose  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Marsollier, 
musique  de  Davaux,  représentée  aux  Ita- 
liens le  28  avril  1785.  C'est  le  seul  ouvrage 
lyrique  de  ce  violoniste ,  et  le  succès  en  fut 
moins  durable  que  celui  de  ses  quatuors. 

THÉODORE,  opéra  allemand,  musique  de 
Schmidt  (Samuel),  représenté  à  Kœnigsberg 
en  1812. 

THÉODORE,  opéra  allemand,  paroles  de 
Kotzebue,  musique  de  C.  Guhr,  représenté  à 
Cassel  en  1814. 

THÉODORE  ET  JENNY,  opéra  français, 
musique  de  Bigatti,  représenté  à  Marseille 
au  mois  d'août  1808. 

Théodore  et  Paulin  ,  comédie  lyrique 
en  trois  actes,  paroles  de  Desforges,  musique 
de  Grétry,  représentée  aux  Italiens  le  18  mars 
1784.  Cette  pièce  ne  réussit  point  et  le  com- 
compositeur  s'opposa  à  ce  qu'on  en  donnât  une 
seconde  représentation.  Ayant  remarqué  que 
le  mélange  des  personnages  nobles  et  des 
paysans  n'avait  pas  été  heureux ,  il  proposa 
à  Desforges  d'exclure  les  premiers,  tout  en 
conservant  la  donnée  première  de  la  pièce. 
Cet  opéra -comique  fut  ainsi  remis  à  la 
scène  la  même  année,  le  24  juin  1784,  réduit 
en  deux  actes  et  sous  le  nouveau  titre  de 
l'Épreuve  villageoise. 

THEODOSIUS    or   THE  FORCE  OF  LOVE 

{Théodose  ou  la  Force  de  l'amour),  opéra  an- 
glais, musique  de  Purcell,  représenté  à  Lon- 
dres en  1680. 

THÉONIS  ou  LE  TOUCHER,  acte  d'opéra, 
paroles  de  Poinsinet,  musique  de  Berton, 
Grenier  et  Trial,  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  il  octobre  1767.  Il  fai- 
sait partie  des  Fragments  nouveaux. 

THÉONOÉ,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
avec  un  prologue,  paroles  de  l'abbé  Pellegrin 


THES 


THÉS 


1083 


(Laroque),  musique  de  Salomon,  représentée 
par  l'Académie  royale  de  musique  le  mardi 
3  décembre  1715.  Cet  ouvrage  n'a  jamais  été 

repris. 

*  THÉORA,  opéra  sérieux  en  trois  actes 
paroles  de  M.  Ferdinando  Fontana,  musique  de 
M.  Edoardo  Trucco,  représenté  à  Gênes,  sur 
le  théâtre  Carlo-Felice,  le  14  février  1894. 
Livret  dénué  d'intérêt  et  de  situations,  au 
dire  des  critiques  italiens,  musique  conçue 
dans  le  système  wagnérien,  écrite  surtout  au 
point  de  vue  symphonique,  avec  prédomi- 
nance absolue  de  l'orchestre  sur  le  chant,  et 
trop  dépourvue  d'inspiration. 

THÉRÈSE,  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  Planard  et  de  Leuven,  musique  de 
Carafa,  représenté  le  26  septembre  1838.  Le 
livret  a  de  l'analogie  avec  celui  de  la  Dame 
Blanche,  et  la  partition  n'a  pas  semblé  tenir 
les  promesses  que  l'auteur  du  Solitaire  et  de 
Masaniello  avait  fait  concevoir. 

THES^EUS,  opéra,  musique  de  Haendel,  re- 
présenté à  Londres  en  1711. 

THÉSÉE,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
précédée  d'un  prologue,  paroles  de  Quinault, 
musique  de  Lulli,  représentée  par  l'Acadé- 
mie royale  de  musique,  à  Saint-Germain-en^ 
Laye,  devant  le  roi,  le  3  février  1675,  et  en- 
suite à  Paris  au  mois  d'avril.  Cet  opéra  est 
un  des  meilleurs  de  cette  époque  au  double 
point  de  vue  de  l'intérêt  dramatique  et  de  la 
musique.  Il  fut  repris  au  moins  dix  fois,  la 
dernière  représentation  eut  lieu  le  1er  avril 
1779,  c'est-à-dire  cent  quatre  ans  après  la 
première.  Ce  ne  sont  pas  des  ouvrages  mé- 
diocres, ceux  qui  firent  ainsi  pendant  plus 
d'un  siècle  l'admiration  des  esprits  cultivés. 
Cependant,  la  pièce  est  loin  d'être  la  meil- 
leure de  Quinault.  Les  événements  y  sont 
trop  pressés  et  les  enchantements  de  Médée 
sont  puérils.  La  scène  du  prologue  se  passe 
dans  les  jardins  de  la  façade  du  palais  de 
Versailles.  Le  fond  du  sujet  de  la  tragédie 
est  l'amour  éprouvé  de  Thésée  et  d'Eglé, 
princesse  placée  sous  la  tutelle  du  roi  d'A- 
thènes Egée,  et  que  ce  roi  veut  épouser. 
Thésée,  exposé  par  son  père  dans  son  enfance 
à  Trézène,  a  promis  sa  foi  à  Médée,  la  magi- 
cienne. Il  revient  à  Athènes,  combat  une  sé- 
dition qui  menaçait  le  trône  de  son  père, 
devient  l'idole  du  peuple,  mais  porte  ombrage 
à  Egée.  Celui-ci,  poussé  par  la  fureur  jalouse 
de  Médée,  accepte  de  ses  mains  un  breuvage 
empoisonné,  qu'il  donne  à  boire  à  Thésée. 
Mais  il  reconnaît  tout  à  coup  dans  l'épée 


qu'il  porte  le  signe  de  reconnaissance  qu  il 
avait  attaché  au  corps  de  son  fils  lorsqu'il  fut 
exposé  par  ses  ordres.  Médée  prend  la  fuite, 
le  fils  et  le  père  s'embrassent ,  Eglé  est  au 
comble  de  ses  vœux,  et  le  peuple  d'Athènes 
chante  un  chœur  d'allégresse. 

La  partition  n'est  pas  inférieure  aux  autres 
ouvrages  de  Lulli.  Les  chœurs  ont  de  la  puis- 
sance; celui  des  prêtresses  de  Minerve,  qui 
termine  le  premier  acte,  a  de  l'ampleur  et 
de  la  grâce.  Nous  signalerons  le  rôle  de  Mé- 
dée, et  particulièrement  les  airs  :  Doux  re- 
pos, innocente  paix  ;  Revenez,  amour;  la  mélo- 
die des  vers  suivants  : 

Un  peu  d'amoureuse  tendresse 

Sied  bien  aux  plus  fameux  vainqueurs. 

Si  l'amour  est  une  faiblesse, 

C'est  la  faiblesse  des  grands  cœurs. 

Et  aussi  le  monologue  de  Médée  :  Dépit  mor- 
tel, transport  jaloux,  dont  la  déclamation  est 
superbe.  Il  y  règne  comme  un  souffle  de  Cor- 
neille et  de  Gluck.  Les  chansons  dansées, 
dans  le  quatrième  acte,  par  les  bergers,  ont 
du  caractère  et  de  la  grâce.  L'invocation  ma- 
gique de  Médée  faisait  une  grande  impres- 
sion. Ce  personnage  fut  successivement  in- 
terprété par  Miles  Saint-Christophe,  le  Ro- 
chois,  Desmâtins,  Antier,  Chevalier;  celui 
d'Églé  par  Mlle*  Aubry,  Moreau  ,  Journet, 
Tulou,  Pélissier,  Le  Maure,  Fel;  celui  de 
Thésée,  par  Cledière ,  Dumesny,  Cochereau, 
Murayre,  Tribou  et  Jélyottg.  Enfin ,  dans  le 
ballet,  on  remarque  les  noms  de  Noblet, 
Bouteville,  Pécourt,  Prévost,  Balon,  Dumou- 
lin, Javillier,  Salle,  Camargo. 

THÉSÉE ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Strungk ,  représenté  à  Hambourg  vers  1683. 

THÉSÉE,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes, 
paroles  de  Quinault,  musique  de  Mondon- 
vilie, représentée  par  l'Académie  royale  de 
musique  le  13  janvier  1767.  Refaire  un  des 
plus  beaux  ouvrages  de  Lulli  était  une  idée 
qui  ne  pouvait  éclore  que  dans  un  cerveau 
gonflé  par  la  vanité.  L'ancienne  musique  fran- 
çaise était  si  attaquée,  qu'on  crut  à  l'oppor- 
tunité de  la  tentative  de  Mondonvilie  ;  mais 
le  public  s'irrita  et  il  criait  plaisamment: 
«  Taisez-vous,  Mondonvilie.  »  L'opéra  eut 
quatre  représentations.  Ce  fut  le  dernier  ou- 
vrage de  ce  musicien  actif. 

THÉSÉE,  tragédie  lyrique  de  Quinault, 
réduite  en  trois  actes  par  Morel ,  remise  en 
musique  par  Gossec,  représentée  par  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  26  février  1782. 
Malgré  le  talent  déployé  par  le  compositeur, 
la  sonorité  nouvelle  de  son  orchestration ,  le 


1084 


THÉT 


TIA 


public  applauûit  un  air  de  Lulli,  conservé  de 
l'ancien  opéra,  plus  que  tout  le  reste.  Larri- 
vée,  chargé  du  rôle  d'Egée,  chantait  d'ailleurs 
très  bien  cet  air  :  Faites  grâce  à  mon  âge. 
Mme  Saint-Huberti,  dont  'le  talent  a  laissé 
tant  de  souvenirs,  chantait  le  rôle  d'Eglé, 
princesse  d'Athènes.  Legros  et  Mlle  Duplan 
chantèrent  aussi  ces  rôles. 

Il  y  a  dans  l'opéra  de  Thésée  un  chœur  de 
démons  d'un  bel  effet.  Gossec  excellait  dans 
les  compositions  chorales.  Il  n'employait  que 
les  bonnes  notes  des  différentes  espèces  de 
voix,  et  rej  était  de  l'harmonie  toutes  les  notes 
parasites,  de  telle  sorte  que  ses  ensembles 
ont  je  ne  sais  quoi  de  mâle  et  de  fier  que  n'of- 
frent pas  les  compositions  modernes,  cepen- 
dant si  prodigues  d'effets  combinés  et  com- 
pliquées de  tant  de  modulations. 

THÉSÉE  ET  ARIANE ,  pantomime-opéra, 
musique  de  Fischer  (Antoine),  représentée  à 
Vienne  vers  1806. 

*  thespis,  «  opéra  extravagant  » ,  paroles 
de  M.  S.-W.  Gilbert,  musique  de  M.  Arthur 
Sullivan,  représenté  au  Gaiety-Theatre,  de 
Londres  le  26  décembre  1871. 

THÉTIS  OU  LA  NAISSANCE   D'ACHILLE, 

opéra-ballet,  musique  de  Batistin  (Struck), 
représenté  à  "Versailles  vers  1711. 

THÉTIS  ET  PELÉE  .  tragédie  lyrique  en 
cinq  actes,  avec  un  prologue,  paroles  de  Fon- 
tenelle,  musique  de  Colasse,  représentée  par 
l'Académie  royale  de  musique  le  mardi 
il  janvier  1689.  Cet  opéra  fut  repris  huit  fois 
jusqu'en  1750.  Mlle  Marthe  le  Rochois,  actrice 
d'esprit,  se  distingua  dans  le  rôle  de  Thétis  ; 
Thévenard  et  Chassé,  dans  celui  de  Nep- 
tune. A  l'occasion  de  cet  opéra,  Colasse, 
élève  de  Lulli,  fut  accusé  de  copier  trop  ser- 
vilement son  maître.  Fontenelle  assista  à  la 
reprise  de  son  œuvre,  en  1750,  à  l'amphithéâ- 
tre où  il  s'était  trouvé  soixante  et  un  an  au- 
paravant, lors  de  la  première  représenta- 
tion. 

THÉTIS  ET  PELÉE,  sorte  de  pièce  appelée 
masque  en  Angleterre,  paroles  de  lord  Lands- 
downe,  musique  de  Boya.  Cet  ouvrage  fut 
exécuté  avec  succès  dans  une  société  philhar- 
monique en  1734. 

*  -THÉTIS  ET  PELÉE,  tragédie  lyrique,  mu- 
sique de  Benjamin  de  La  Borde,  repr.  sur  le 
théâtre  princier  de  Choisy,  le  10  octobre  1765. 

THÉTIS  ET  PELEE  ,  opéra  suédois,  musi- 
que de  Uttini ,  représ,  à  Stockholm  en  1790. 


THIRTY  THOUSAND  {Trente  mille),  opéra 
anglais,  musique  de  Davy  (John),  Braham  et 
Reeve,  représenté  àCovent-Garden  en  1804. 

THIRZA  ET  SES  FILS,  drame  lyrique, 
musique  de  Rolle  (Henri),  représenté  à  Leip- 
zig en  1784. 

THOMAS  AND  SALLY,  opéra  anglais,  mu- 
sique de  Arne,  représenté  à  Londres  vers 
1760  ;  les  airs  sont  nombreux,  mais  fort  courts. 

THOMAS  ET  SUZANNE,  opéra  anglais,  mu- 
sique de  Reeve,  représenté  à  Londres  en 
1799. 

THOMAS  NACHT  (die)  [la  Nuit  de  Tho- 
mas], opéra-comique  allemand  ,  musique  de 
Destouches  (François) ,  représenté  à  Vienne 
en  1792.  Il  fut  élève  d'Haydn. 

THOMAS  NACHT  (die)  [la  Nuit  de  saint 
Thomas],  opéra  allemand  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Winter,  repr  à  Bayreuth  en  1795. 

THOMS ,  L'IDIOT  DE  VILLAGE  ,  opéra 
russe,  musique  de  Rubinstein,  représenté  à 
Saint-Pétersbour  g  en  1853. 

*  THORGRIM,  opéra,  paroles  de  M.  Joseph 
Bennett,  musique  de  M.  Frédéric  Cowen, 
représenté  sans  succès  sur  le  théâtre  Drury- 
Lane,  à  Londres,  en  mai  1890.  Poème  et  mu- 
sique étaient  également  dénués  dïntérêt,  et, 
malgré  les  coupures  pratiquées  après  la  pre- 
mière représentation,  l'ouvrage  ne  put  se 
maintenir  au  répertoire.  Il  était  pourtant  joué 
par  la  fameuse  compagnie  lyrique  que  diri- 
geait Cari  Rosa  et  qui  était  si  célèbre  dès  lors 
en  Angleterre,  que  même  depuis  la  mort  de 
son  chef  elle  n'a  cessé  de  porter  son  nom.  Elle 
a  même  été  autorisée  depuis  à  ajoutera  ce 
nom  l'épithète  de  «  royale  »  et  s'appelle  au- 
jourd'hui Royal  Cari  Rosa  Company. 

THROW  PHYSIC  TO  THE  DOGS  [Jeter  ses 
remèdes  aux  chiens),  farce  anglaise,  musique 
de  Samuel  Arnold,  représentée  sur  le  théâtre 
de  Hay-Market,  à  Londres,  en  1798. 

THÙRMERS  TŒCHTERLEIN  (DES)  [la  Fille 
du  sonneur],  opéra  allemand,  musique  de 
J.  Rheinberger,  représenté  à  Munich  le 
23  avril  1873. 

*  thusnelda,  opéra,  musique  de  M.  Cari 
Grammann,  représenté  sur  le  théâtre  royal 
de  Dresde  le  31  marsissi. 

*  TIA  EN  INDIAS  (ona.),  zarzuela  en  trois 
actes,  musique  de  M.  JoséRogel,  représentée 
i  Madrid  en  1861. 


TIGR 


TIMB 


1085 


TIBERIO  ,     IMPERATORE     D'ORIENTE  , 

opéra  italien,  livret  de  Marino  Rosetti,  mu- 
sique de  Francesco  Gasparini,  représenté  sur 
le  théâtre  de  Sant'-Angiolo,  à  Venise,  en 

1702. 

TIBULLE  ET  DÉLIE,  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  Fuzelier,  musique  de  Mlle  de 
Beaumesnil,  représenté  par  l'Académie  royale 
de  musique  le  21  mars  1784.  MUo  Villard  de 
Beaumesnil  était  une  artiste  de  l'Opéra;  elle 
était  bonne  musicienne  et  douée  d'imagina- 
tion. Elle  eut  quelque  succès  dans  Castor  et 
Pollux  et  dans  Iphigénie.  Son  petit  ouvrage 
fut  bien  accueilli  du  public.  Elle  n'avait  fait 
d'ailleurs  que  remettre  en  musique  les  Sa- 
turnales, acte  de  ballet  intitulé  :  les  Fêtes 
grecques  et  romaines  (13  juillet  1723).  Les 
deux  rôles  de  Tibulle  et  de  Délie  étaient  te- 
nus à  souhait  par  le  ténor  Rousseau  et  parla 
célèbre  MmeSaint-Huberty,  alors  à  l'apogée  de 
son  talent  et  de  sa  renommée. 

*  TIERRA,  «  tableau  lyrique  »  en  un  acte, 
musique  de  M.  Llanos,  représenté  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  en  1879. 

TIETEBERGA,  opéra  italien,  livret  de  Lu- 
chini,  musique  de  Vivaldi,  représenté  au 
théâtre  San-Mosè  de  Venise  en  1717.' 

*  TIGE  DE  LOTUS,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  Raoul  Toché,  musique  de  M.  Gas- 
ton Serpette,  représentée  à  Contrexéville  le 
26  juillet  1883. 

tigrane  (il),  opéra  italien  en  trois  actes, 
musique  de  Scarlatti,  représenté  au  théâtre 
San-Bartolomeo,  à  Venise,  en  1715. 

TIGRANE,  opéra  napolitain,  musique  de 
Arena,  représenté  à  Venise  en  1741. 

TIGRANE,  opéra  italien,  musique  de  Lam- 
pugnani,  représenté  à  l'Opéra- Italien  de 
Londres  en  1747. 

TIGRANE,  opéra  italien,  musique  deTozzi, 
représenté  à  Venise  en  1762. 

tigrane,  opéra  italien,  musique  de  Ri- 
ghini.  représenté  à  Berlin  en  1799. 

*  TIGRANE,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
musique  de  Nicola  Piccinni,  représenté  (sans 
doute  à  Naples)  à  une  date  inconnue. 

TIGRANE,  RE  d'armenia,  opéra  italien, 
livret  de  Giulio  Cesare  Coradi,  musique  de 
Albinoni,  représenté  à  Venise  en  1697. 

TIGRANE,  RE  D'ARMENIA  (il,),  livret  de 
Pietr'-Antonio  Beiïiardoni,  musique  de  Bo- 


noncini  (Antoine),  représenté  sur  les  théâ- 
tres de  l'Italie  vers  le  milieu  du  xvme  siècle. 

TIGRE  (le),  opérette  en  un  acte,  livret  de 
M.  Etienne  Tréfeu,  musique  de  M.  Emile 
Ettling,  représentée  à  la  Tertulia  le  5  avril 
1873.  Chantée  par  Guyot,  Caillât,  Mars,  Mme 
Andreani  et  Mile  Saint-Louis. 

*  TILDA  (la),  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Zanardini  (sous  le  pseudonyme 
d'Arnaldo  Graziani),  musique  de  M.  Fran- 
cesco Cilea,  représenté  au  théâtre  Pagliano 
de  Florence  le  7  avril  1892. 

TIMANTES,  opéra  allemand,  livret  tiré  de 
la  pièce  française  de  Démophon,  musique  de 
Lindpaintner,  repr.  à  Stuttgard  vers  1829. 

TIMBALE  D'ARGENT  (la.)  ,  opéra-bouffe 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  A.  Jaime  et 
Jules  Noriac,  musique  de  M.  Léon  Vasseur  ; 
représenté  aux  Boulî'es-Parisiens  en  avril 
1872.  Le  succès  extraordinaire  qu'a  obtenu 
cet  ouvrage  est  caractéristique.  Le  livret  est 
absolument  immoral  et  la  musique  fort  mé- 
diocre. Les  auteurs  semblent  avoir  fait  la 
gageure  de  faire  accepter  au  public  les  situa- 
tions les  plus  audacieusement  indécentes; 
ils  ont  gagné  leur  pari  ;  leur  pièce  a  obtenu 
un  succès  d'enthousiasme  et  leur  a  produit 
beaucoup  d'argent.  Les  citoyens  d'un  canton 
du  Tyrol  ont  perdu  leur  voix  et  dans  les  con- 
cours d'orphéons  n'ont  pu  réussir  à  gagner  le 
prix,  qui  consiste  en  une  timbale  d'argent  ; 
le  juge  de  l'endroit,  Raab,  qui  est  aussi  di- 
recteur de  l'orphéon,  pour  stimuler  leur 
zèle,  promet  au  chanteur  le  plus  habile  la 
main  de  sa  nièce  Molda,  avec  une  belle  dot. 
Dans  le  canton  voisin,  un  autre  juge  nommé 
Barnabe  a  imposé  aux  garçons  le  célibat,  aux 
maris  la  continence  dans  l'intérêt  de  la  con- 
servation de  leur  voix.  Un  transfuge  de  ce 
canton,  le  jeune  Millier,  aime  Molda;  mais  il 
a  juré  d'observer  fidèlement  les  statuts  de 
son  canton;  il  remporte  le  prix  et,  ne  pouvant 
se  parjurer,  il  prend  la  fuite  aussitôt.  Le  len- 
demain le  juge  Raab  demande  compte  à 
Mûller  de  sa  conduite  à  l'égard  de  sa  nièce. 
Tout  s'explique  et  il  paye  la  rançon  de 
3,000  florins  qui  dégage  le  jeune  chanteur  de 
ses  serments  et  lui  permet  de  consommer 
son  union  avec  Molda.  Voilà  à  quelles  insa- 
nités des  auteurs  sont  contraints  de  descen- 
dre lorsqu'au  lieu  de  soumettre  au  jugement 
du  public  une  œuvre  littéraire  personnelle 
et  éclose  dans  leur  imagination,  ils  prennent 
pour  collaborateurs  les  vices  de  ce  public,  et 
bornent  leur  travail  à  les  exposer  sur  la 


1086 


TIMB 


TIMO 


scène.  On  peut  se  rendre  compte  de  ce  que 
sont  les  détails  de  la  pièce.  Certains  couplets 
chantés  par  Mme  Judic  et  redemandés  cha- 
que soir  dépassent  en  crudité  les  chansons 
les  plus  lestes  du  répertoire  de  MUe  Térésa; 
en  raison  de  ces  couplets  si  bien  accueillis 
par  les  amateurs  de  gravelures,  le  nom  de 
M">e  Judic  est  devenu  célèbre  et  a  brillé  en 
grosses  lettres  sur  les  murailles  et  tous  les 
kiosques  de  Paris  et  même  des  villes  de  pro- 
vince. Je  ne  crois  pas  que  de  pareils  diver- 
tissements préparent  la  revanche,  ni  que  les 
milliers  de  gens  qui  se  sont  gaudis  à  ces 
spectacles  sont  bien  disposés  à  mourir  pour 
la  patrie.  Je  me  suis  décidé  à  aller  assister 
à  la  cent-douzième  représentation  de  la  Tim- 
bale d'argent.  Je  pensais  que  l'élégance  et  la 
valeur  de  l'oeuvre  musicale  avaient  servi  de 
prétexte  à  la  vogue  de  la  pièce  ;  il  n'en  est 
rien  ;  les  idées  sont  peu  originales,  la  mélo- 
die est  contournée,  l'orchestration  bruyante. 
J'ai  remarqué  de  fréquentes  imitations  des 
phrases  ascendantes  familières  au  style  de 
M.  Gounod.  Les  couplets  sont  même  bien 
inférieurs  à  ceux  des  vaudevilles.  Au  troi- 
sième acte,  il  y  a  un  duo  à  l'unisson  auquel 
des  cris  violents  ne  donnent  pas  ce  qui  lui 
manque;  je  n'ai  remarqué  qu'un  joli  solo  de 
violon  avec  sourdine  au  deuxième  acte  et 
un  chœur  bien  traité  :  Bonne  nuit,  il  est  mi- 
nuit. Chanté  par  Désiré,  Mmes  Judic  et  Pes- 
chard. 

TIMBRE  D'ARGENT  (le),  opéra  fantastique 
en  quatre  actes  et  huit  tableaux,  livret  de 
MM.  Michel  Carré  et  Jules  Barbier,  musique 
de  M.  Camille  Saint-Saëns,  représenté  à  l'O- 
péra-National-Lyrique  le  23  février  1877.  Le 
sujet  de  la  pièce  est,  à  proprement  parler,  un 
cauchemar  en  quatre  actes  et  qui  dure  cinq 
heures.  Le  public  a  trouvé  que  c'était  un  peu 
long,  et  l'opéra  n'a  eu  qu'un  très  petit  nom- 
bre de  représentations  Conrad,  jeune  peintre 
viennois,  a  conçu  une  passion  insensée  pour 
une  belle  danseuse  et  aussi  pour  la  richesse 
qui  lui  permettra  de  séduire  son  idole.  Il 
n'est  sensible  ni  à  l'affection  d'Hélène,  sa  fian- 
cée, ni  à  l'amitié  de  Bénédict.  Son  imagina- 
tion s'échauffe,  et  l'hallucination  commence 
pour  ne  finir  qu'avec  la  pièce.  Le  docteur 
Spiridion  annonce  même  la  durée  de  la  crise  du 
jeune  artiste.  Un  démon,  sous  la  figure  de  ce 
même  docteur  Spiridion,  évoque  la  belle  dan- 
seuse Circé-Fiammetta,  propose  à  Conrad  un 
timbre  d'argent  magique.  Il  n'aura  qu'à  le 
frapper  pour  obtenir  tout  l'or  qu'il  désirera; 
mais  il  l'avertit  qu'à  chaque  coup  frappé  sur 
le  timbre  une  vie  humaine  sera  brisée.  Telle 


est  la  donnée.  Conrad  accepte;  au  premier 
coup,  un  vieillard  de  ses  amis  tombe  mort  à 
sa  porte  ;  mais  la  vue  de  l'or  triomphe  de  ses 
remords.  Au  sein  d'une  vie  de  plaisirs  et  de 
fêtes  somptueuses,  Conrad  voit  toujours  Fiam- 
metta.son  idole,  échapper  à  sapoursuite.S'illui 
offre  un  collier  de  grand  prix,  un  rival  mysté- 
rieux offre  à  celle-ci  un  diadème  et  un  palais 
àFlorence;  Conrad  veut  renchérir  etjoue  tout 
l'or  qu'il  possède  et  le  perd.  Ces  rêves  sont 
traversés  par  des  scènes  qui  se  passent  entre 
Hélène  et  sa  sœur  Rosa,  laquelle  va  épouser 
Bénédict.  Elles  forment  un  contraste  par  leur 
caractère  doux  et  tendre;  l'intention  était 
bonne  et  l'idée  poétique,  et  le  musicien  aurait 
pu  en  tirer  parti.  Au  moment  où  Circé  va 
encore  fuir  Conrad  hésitant  à  la  suivre,  il 
frappe  sur  le  timbre  ;  Bénédict  s'écrie  :  «  Je 
meurs  ;  »  Hélène  et  Rosa  jettent  un  cri  de  dou- 
leur. A  partir  de  cet  instant,  une  lutte  inté- 
rieure s'accentue  de  plus  en  plus  chez  Conrad  ; 
il  se  débat  entre  les  conseils  d'Hélène  et  de 
Spiridion  jusqu'à  ce  qu'enfin  il  brise  le  timbre 
et  se  réveille.  Cette  vision  lui  a  rendu  la  rai- 
son. Le  chœur  chante  Noël!  et  un  cantique  : 

Hommes,  chantez  sur  la  terre, 
Anges,  chantez  dans  le  ciel! 

L'œuvre  du  musicien  a  été  très  laborieuse, 
et  on  ne  peut  que  constater  les  efforts  persé- 
vérants qu'il  déploie  pour  occuper  une  place 
parmi  les  compositeurs  contemporains.  Mais 
la  science  musicale,  la  recherche  obstinée 
d'effets  symphoniques  nouveaux,  des  combi- 
naisons orchestrales,  l'abus  des  dissonances 
dominent  presque  exclusivement  dans  son 
ouvrage,  et  lorsque  quelque  mélodie  appré- 
ciable s'y  rencontre,  on  est  étonné  de  son  peu 
de  distinction.  J'ai  remarqué  dans  le  pre- 
mier acte  la  mélodie  de  Bénédict  :  Demande  à 
l'oiseau  qui  s'éveille  ;  dans  le  troisième,  le  duo 
d'Hélène  et  de  Rosa:  Chère  sœur,  quel  nuage; 
la  chanson  du  Papillon  et  la  fleur  et,  dans  le 
dernier  acte,  la  Valse  des  filles  d'enfer.  Les 
principaux  interprètes  de  cet  ouvrage  ont  été 
MM.  Melchisédec,Blum,  Caisso;  Mmes  Salla, 
Sablairolles  et  la  ballerine  Mme  Théodore. 

TIMIDE  (le)  ,  opéra  en  un  acte ,  musique 
de  M.  Auber,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
en  1826.  Ce  petit  ouvragé  n'obtint  pas  de  suc- 
cès. Il  fut  joué  la  même  année  que  Fiorella. 
Rien  ne  faisait  présager  encore  l'auteur  de 
la  Muette,  à  laquelle  il  travaillait  alors,  et  qui 
fut  représentée  deux  ans  après. 

TIMOCLÉE,  mélodrame,  musique  de  Lind- 
aaintner,  représenté  à  S^uttgard  vers  1832. 


TIRA 


TITO 


1087 


TIMOCRATE,  opéra  italien,  livret  de  Do- 
menico  Lalli,  musique  de  Léo,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Sant'-Angiolo,  à  Venise,  en 
1723. 

TIMOLÉON,  tragédie  avec  des  chœurs,  pa- 
roles de  Marie-Joseph  Chénier ,  musique  de 
Méhul,  représentée  au  théâtre  de  la  Ré- 
publique le  10  septembre  1794.  Quoique 
ce  sujet  antique  convînt  aux  idées  du  mo- 
ment et  que  le  poète  l'ait  traité  avec  toute 
l'exaltation  républicaine  qui  marque  cette 
période  de  sa  vie,  la  pièce  n'eut  aucun  succès. 
Toutes  les  copies  en  furent  brûlées,  sauf  une, 
qui  fut  conservée  par  M"»  Vestris.  Méhul 
écrivit,  l'ouverture  et  les  chœurs,  dont  la  fac- 
ture, large  et  sévère,  fut  admirée  de  tous  les 
connaisseurs. 

TIMON  D'ATHÈNES,  opéra  anglais,  mu- 
sique de  Purcell,  représenté  à  Londres  en 
1678. 

TIMOUR  THE  TARTARE  (le  Tartare  Ti- 
mour),  opéra  anglais,  musique  de  King,  re- 
présenté à  Londres  vers  la  fin  du  xvme  siècle. 

*  TIN-KO-KA,  opérette,  musique  de  M.  So- 
mava,  représentée  au  Coliseo  dos  Recreios, 
à  Lisbonne,  en  mai  1891. 

*  tintano,  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Philibert,  musique  de  Georges  Rose, 
représentée  aux  Nouveautés  le  6  juin  1867. 

*  tintoret,  opéra  en  trois  actes  et  quatre 
tableaux,  paroles  de  M.  Ed.  Guinand,  musique 
de  M.  Ad.  Dietrich,  représenté  à  Dijon  le  10  fé- 
vrier 1887.  L'auteur,  élève  de  M.  Saint-Saëns, 
était  professeur  d'harmonie  au  Conservatoire 
de  Dijon.  Les  deux  principaux  rôles  de  son 
opéra  étaient  tenus  par  Mlle  Edanob  et 
M.  Trémoulet. 

Tio  CAMGITAO  (el),  opéra-comique  espa- 
gnol, musique  de  Soriano-Fuertes ,  repré- 
senté à  Cadix  en  1847. 

*  TIO  CANILLITAS  (bl),  opérette  espagnole 
en  deux  actes,  musique  de  M.  SorianoFuertes, 
représentée  avec  succès  sur  plusieurs  théâtres 
de  l'Espagne  depuis  1860. 

*  TioviVO  (el),  saynète  lyrique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Eduardo  Cortès,  musique 
de  M.  J.  Taboada,  représentée  au  théâtre 
Martin,  de  Madrid,  en  décembre  1888. 

TIRANN1DE  ABBATUTA    DALLA  VIRTÙ 

(la)  [la  Tyrannie  domptée  par  la  vertu],  opéra 
italien,  livret  de  Niccolô  Minato,  musique  de 
Draghi  (Antoine),  représenté  à  Vienne,  pour 
la  fête  de  l'impératrice  Eléonore,  en  169P. 


TIRANNO  DELUSO  (il)  [le  Tyran  trompé], 
opéra  italien,  musique  d'Orgiani,  représenté 
sur  le  théâtre  de  la  Piazza,  à  Vicence,  en 
1691. 

*  TIRANNO  Di  colco  (n,),  opéra,  paroles 
de  Monaglio,  musique  de  Jacopo  Melani,  re- 
présenté à  Pratolino  en  1688. 

TIRANNO  EROE  (il)  [le  Tyran  héros],  opéra 
italien,  livret  de  Vincenzo  Cassani,  musique 
d'Albinoni,  représenté  sur  le  théâtre  de  San- 
Cassiano,  à  Venise,  en  1718. 

TIRANNO  UMILIATO  DALL'  AMORE  OV- 
vero  MERASPE  (il),  opéra  italien,  livret 
de  Faustini,  musique  de  C.  Pallavicino,  re- 
présenté sur  le  théâtre  des  Saints-Jean-et- 
Paul,  à  Venise,  en  1667. 

TIRCIS  ET  MARGOTON ,  opérette  pasto- 
rale, musique  de  M.  Ferdinand  Lavainne, 
représentée  sur  le  théâtre  du  Pré-Catelan,  à 
Lille,  au  mois  d'août  1861.  Chanté  par  Gour- 
don  et  Mlle  stereinder. 

TIREUSE  DE  CARTES  (la),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  Saint-Amans,  repré- 
senté au  théâtre  des  Jeunes- Artistes  en 
1799. 

TIRIDATE,  opéra  italien,  livret  du  mar- 
quis Ippolito  Bentivoglio,  musique  de  Le- 
grenzi,  représenté  sur  le  théâtre  de  San-Sal- 
vatore,  à  Venise,  en  1668. 

TIRSI,  opéra  pastoral  italien,  livret  d'Apos- 
tolo  Zeno,  musique  de  Caldara,  qui  écrivit  le 
deuxième  acte,  de  Lotti  et  d'Ariosti  pour  les 
deux  autres,  représenté  sur  le  théâtre  de  San- 
Salvatore,  à  Venise,  dans  l'automne  de  1696. 

*  TISSU  D'OR(lk)  [tke  Golden  Web],  opéra- 
comique  anglais,  musique  posthume  de  Go- 
ring  Thomas,  représenté  à  Liverpool  en  février 
1893,  et  le  mois  suivant  au  Lyric-Theatre  de 
Londres. 

TITANIA,  opéra  en  deux  actes,  musique 
de  Grosheim,  représenté  à  l'Opéra  de  Cassel 
vers  1801. 

TITO,  opéra  italien,  livret  de  Niccolô  Be- 
regani,  musique  de  Cesti  d'Arezzo,  mineur 
conventuel,  représenté  sur  le  théâtre  des 
Saints-Jean-et-Paul,  à  Venise,  en  1666. 

TITO  E  BERENICE,  opéra  italien,  livret 
de  Sigismondo  Capece,  musique  de  Caldara, 
représenté  dans  la  salle  des  signori  Capra- 
nica,  à  Rome,  pendant  le  carnaval  de  1714. 

*  TITO  E  BERENICE,  opéra  sérieux,  musi- 


1088 


TITO 


TOGA 


que  de  Nasolini,  représenté  à  Venise,  sur  le 
théâtre  de  la  Fenice,  en  1793. 

TITO  MANLIO,  opéra  italien,  livret  de 
Matteo  Noris,  musique  de  Pollaroli,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Saint- Jean-Chrysos- 
tome,  à  Venise,  en  1697,  puis  à  Vérone  en 
1699,  enfin  à  Rome  sur  l'ancien  théâtre  de 
la  Pace  en  1720. 

TITO  MANLIO,  opéra  italien,  livret  de 
Matteo  Noris,  musique  de  Abos,  représenté 
au  Théâtre-Italien  de  Londres  en  1756. 

TITO  MANLIO,  opéra,  livret  de  Matteo 
Noris,  musique  de  Cocchi  (Joachim),  repré- 
senté à  Londres  en  1761. 

TITO  MANLIO,  opéra  italien,  livret  de 
Matteo  Noris,  musique  de  P.  Guglielmi,  re- 
présenté en  Italie  vers  1775. 

tito  MANLIO,  opéra,  livret  de  Matteo 
Noris,  musique  de  J.  Giordani,  représenté  à 
Gênes  en  1784. 

*  TITO  NELLB  GALL1E  (Titus  dans  les 
Gaules),  opéra  sérieux,  musique  de  Minoja, 
représenté  à  Milan,  sur  le  théâtre  de  la  Scala, 
en  1787. 

tito  sempronio  GRACCO,  opéra  italien 
en  trois  actes,  avec  des  ballets,  livret  de  Sil- 
vio  Stampiglia,  musique  de  Scarlatti,  repré- 
senté au  théâtre  San-Bartolomeo  de  Naples 
en  1720. 

TITO  SEMPRONIO  GRACCO,  opéra  ita- 
lien, livret  de  Silvio  Stampiglia,  musique  de 
Domenico  Sarro,  représenté  au  théâtre  San- 
Bartolomeo,  à  Naples,  en  1725. 

"TITO  vespasiano,  opéra  sérieux,  mu- 
sique de  Marc-Antoine  Portogallo,  représenté 
à  Livourne  en  1807. 

*  tito  vezio,  opéra  sérieux,  paroles  de 
M.  Fulgonio,  musique  de  M.  Giovannini,  re- 
présenté au  théâtre  Argentina,  à  Rome,  le 
9  février  1884. 

TITON  ET  L'AURORE,  acte  d'opéra,  paroles 
de  Roy,  musique  de  Bury,  représenté  à  l'A- 
cadémie royale  de  musique  le  18  février  1751, 
sous  le  titre  de  Fragments  :  Ismène,  de  Mon- 
crif,  Rebel  et  Francœur,  et  Eglé ,  paroles  de 
Lauj  on,  musique  de  Lagarde,  complétaient 
la  représentation. 

TITON  ET  L'AURORE,  pastorale  héroïque 
en  trois  actes,  paroles  de  l'abbé  de  Lamarre 
et  de  l'abbé  de  Voisenon ,  avec  un  prologue 
de  Lamotte  ,  musique  de  Mondonville ,  re- 
présentée à  l'Opéra  le  9  janvier  1753.  Acteurs 


principaux  :  Chassé ,  Jélyotte,  Mlles  Coupée, 
Fel,  Chevalier.  Danse  :  Feuillade,  Dupré, 
Vestris,  Mlles  Puvignée,  Maupin,  Vestris. 

TITONE  (il),  opéra  italien,  livret  de  Gio- 
vanni Faustini,  musique  de  Francesco  Ca- 
valli,  représenté  sur  le  théâtre  de  San-Cas- 
siano,  à  Venise,  en  1645. 

TITUS,  opéra  séria  en  trois  actes,  musique 
de  Hoszisky ,  représenté  au  théâtre  de 
Rheinsberg  vers  1781. 

TITUS  et  Bérénice  ,  opérette-bouffe  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Edouard  Fournier, 
musique  de  M.  Gastinel,  représentée  au  théâ- 
tre des  Bouffes-Parisiens  le  il  mai  1860.  Il 
s'agit  dans  la  pièce,  dont  le  lieu  est  Bergame, 
d'un  tableau  représentant  Vespasien  repous- 
sant les  prières  de  Titus  et  de  Bérénice  ; 
le  peintre  de  ce  chef-d'œuvre  ferme  la  porte 
à  tous  les  prétendants  à  la  main  de  sa  fille 
jusqu'à  ce  que  son  tableau  soit  achevé.  Lelio 
et  Bérénice  trompent  sa  vigilance  en  s'affu- 
blant  du  costume  des  mannequins.  La  parti- 
tion renferme  des  morceaux  très  intéres- 
sants, des  mélodies  traitées  avec  science  et 
habileté.  Les  rôles  ont  été  remplis  par  Tayau, 
Desmonts ,  Jean  Paul  et  MU<-  Tostée. 

*  TIZIO,  CAJO  E  SEMPRONIO,  opéra-bouffe, 
musique  d'Alfonso  Buonomo,  représenté  à 
Naples,  sur  le  théâtre  de  la  Fenice,  en  août 
1867. 

TOBERNE  OU  LE  PÊCHEUR  SUÉDOIS,  Co- 
médie en  deux  actes,  mêlée  d'ariettes,  paro- 
les de  Patrat,  musique  de  Bruni,  représentée 
à  Feydeau  au  mois  de  septembre  1795. 

TOBIA,  opéra  sacré,  livret  de  Zeno,  mu- 
sique de  Caldara,  exécuté  dans  la  chapelle 
impériale,  à  Vienne,  en  1720,  avec  un  grand 
succès. 

TOBIE,  œuvre  lyrique,  paroles  de  M.  Léon 
Halévy,  musique  de  M.  Eugène  Ortolan, 
exécutée  pour  la  première  fois  à  Versailles, 
dans  la  salle  de  la  Chancellerie,  le  17  avril 
1867.  Cette  composition  importante  tient  de 
l'oratorio  ;  cependant  plusieurs  morceaux  sont 
traités  dans  le  genre  dramatique.  On  a  re- 
marqué particulièrement  le  trio  sans  accom- 
pagnement :  O  bonheur!  transports  ineffables 
et  le  Cantique  d'actions  de  grâces.  Lessoliont 
été  chantés  par  Mlle  Rives,  MM.  Solon  et 
Lopez. 

"TOCAR  EL  VIOLON,  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  M.  Guillermo  Cereceda,  repré- 
senté à  Madrid  vers  1872. 


TOIS 


TOM 


1089 


TOD  DER  DIDO  (der)  [la  Mort  de  Didon], 
mélodrame  allemand,  musique  de  J.  Holz- 
bauer,  représenté  à  Manheim  en  1779. 

TODTENGLOCKE  (die)  [la  Cloche  de  mort], 
opéra  allemand,  musique  de  Rieger,  repré- 
senté à  Brunn  vers  1830. 

TODTENTANZ  (der)  [la  Danse  des  morts], 
drame  féerique,  musique  de  Titl ,  représenté 
au  Burgtheater,  à  Vienne,  en  1850. 

TŒPFER  (der)  [le  Potier],  opéra  allemand, 
musique  de  André,  représenté  à  Francfort 
vers  1764. 

TOINETTE  ET  LOUIS ,  opéra-comique  en 
deux  actes,  en  prose,  paroles  de  Patrat,  mu- 
sique de  Mlle  Grétry,  représenté  à  la  Comé- 
die-Italienne le  22  mars  1787.  Cet  ouvrage 
n'eut  pas  de  succès. 

TOINETTE  ET  SON  CARABINIER,  opé- 
rette, paroles  de  M.  Michel  Delaporte,  mu- 
sique de  M.  Brémond  (pseudonyme  d'Hervé), 
représenté  aux  Folies-Nouvelles  en  septem- 
bre 1856. 

TOINON  ET  TOINETTE,  comédie  en  deux 
actes,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Desboul- 
miers,  musique  de  Gossec,  représentée  à  la 
Comédie-Italienne  le  20  juin  1767. 

TOISON  D'OR  (la),  tragédie  lyrique  en 
cinq  actes,  précédée  d'un  prologue,  de  Pierre 
Corneille,  représentée  dans  la  salle  d'opéra 
du  château  du  marquis  de  Sourdéac,  au  Neu- 
bourg  (Eure),  le  29  juin  1660.  Toute  la  no- 
blesse de  Normandie  assista  à  cette  repré- 
sentation, qui  fut  somptueuse;  elle  faisait 
partie  d'une  fête  organisée  pour  célébrer  le 
mariage  de  Louis  XIV.  Les  détails  sur  la 
musique  nous  manquent.  L'année  suivante, 
la  Toison  d'or  fut  représentée  au  théâtre  du 
Marais,  situé  rue  Vieille-du-Temple. 

TOISON  D'OR  (la)  ,  tragédie  lyrique  en  trois 
actes,  paroles  de  Desriaux,  musique  de  Vogel, 
représentée  à  l'Académie  royale  de  musiquele 
29  août  1786.  Cet  ouvrage  fut  un  des  premiers 
où  se  fit  sentir  l'influence  du  génie  de  Gluck. 
Les  chœurs  surtout  offrent  de  grandes  beautés 
dramatiques.  Nous  signalerons  aussi  l'air 
d'Hypsipyle ,  femme  de  Jason  et  victime  de 
Médée  :  Hélas  !  à  peine  un  rayon  d'espérance  ; 
l'air  de  Jason  :  Est-ce  à  vous  de  voir  un  crime 
dans  mon  infidélité:  la  scène  en  sol  mineur  : 
Ah!  bannissez  un  funeste  désir!  l'andante  et 
l'allégro  en  ré  chantés  par  Médée  :  Soleil,  au- 
teur de  la  lumière;  mais  ces  derniers  mor- 


ceaux sont  bien  inférieurs  à  l'air  d'Hypsipyle, 
auquel  le  compositeur  a  donné  un  sens  très- 
dramatique  en  employant  des  syncopes  et 
des  dessins  d'orchestration  qui  rappellent  les 
belles  pages  d'Orphée.  Vogel  avait  attendu 
sept  ans  la  représentation  de  son  opéra. 
Mlle  Maillard  dit  avec  succès  le  rôle  de  Mé- 
dée, Mlle  Dozon  chanta  celui  d'Hypsipyle,  et 
Jason  fut  représenté  par  Lays. 

TOISON  D'OR  (la)  OU  PHILIPPE  DE  BOUR- 
GOGNE, opéra  en  trois  actes,  paroles  du  ba- 
ron de  Reiffenberg,  musique  de  H.  Messe- 
mackers,  représenté  au  Grand -Théâtre  de 
Bruxelles  en  1821. 

TOISON  D'OR  (la),  opéra,  musique  de 
J.  Busschop ,  représenté  à  Bruges  en  avril  1874. 

*  toldi,  drame  musical  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Edmond  de  Michalovich,  re- 
présenté avec  succès  à  l'Opéra  royal  de  Buda- 
Pesth,  en  avril  1893. 

*  tolédane  (la),  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  Bernard  Lopez,  musique  de  D.  Ma- 
gnus,  représentée  à  la  salle  Taitbout  le  8  dé- 
cembre 1874. 

tolletto  (il)  [le  Vol],  opéra  italien, 
musique  de  J.  Mosca,  représenté  à  Naples 
vers  1795. 

TOLOMMEO,  opéra  italien,  musique  de 
Haendel,  représenté  à  Londres  en  1728.  On  ne 
connaît  pas  le  nom  de  l'auteur  du  poème.  Un 
drame  intitulé  il  Tolommeo  fut  représenté 
par  la  société  dite  des  Académiciens  imper- 
turbables {Academici  imperturbabilï),  à  Ve- 
nise, sur  le  théâtre  de  Saint-Apollinaire,  en 
1658.  C'est  sans  doute  de  ce  drame  qu'ont  été 
tirés  les  livrets  des  quatre  opéras  de  Ptolé- 
mée,  dont  nous  signalons  ici  l'existence. 

TOLOMMEO,  pasticcio  fait  avec  quelques 
morceaux  de  la  musique  de  Ciampi  (Legren- 
zio-Vincenzo)  et  de  celles  de  quelques  autres 
compositeurs,  représenté  à  Londres  en  1762. 

TOLOMMEO,  opéra  italien,  musique  de 
Colla  (Joseph),  représenté  à  Turin  en  1780. 

TOLOMMEO  ED  ALESSANDRO  ovvero 
LA  CORONA  DISPREZZATA  [Ptolérnée  et 
Alexandre  ou  la  Couronne  dédaignée],  opéra 
italien,  musique  de  Scarlatti  (Dominique), 
représenté  à  Varsovie  en  1711. 

TOM  JONES,  comédie  en  trois  actes,  en 
prose  mêlée  d'ariettes,  paroles  de  Poinsinet, 
musique  de  Philidor,  représentée  aux  Ita- 
liens le  27  février  1765.  On  a  dit  que  la  pièce 


69 


1090 


TOM 


TOMM 


avait  déplu  au  public  et  qu'elle  avait  com- 
promis le  succès  de  l'admirable  partition  de 
Philidor.  Nous  le  croyons  sans  peine.  D'abord 
ce  sont  des  personnages  anglais  qui  sont  en 
scène,  en  1766,  et  même  beaucoup  plus 
tard,  on  ne  les  prenait  pas  au  sérieux.  Phili- 
dor, au  contraire,  a  toujours  eu  de  la  prédi- 
lection pour  la  société  anglaise  et  il  ne  pen- 
sait pas  qu'un  sujet  anglais  produit  sur  la 
scène  pût  être  un  obstacle  au  succès.  Tom 
Jones  n'est  pas  assurément  une  mauvaise 
pièce  ;  il  y  a  de  la  variété  dans  les  situations, 
de  la  passion  vraie,  de  l'entrain  et  de  la 
gaieté.  Mais  le  quaker  Dowling,  qui  gardait 
toujours  son  chapeau  sur  la  tête,  a  dû  bien 
divertir  le  public  ;  en  outre,  il  y  a  ça  et  là  des 
métaphores  d'un  goût  littéraire  douteux. 
Qu'on  en  juge  par  le  début  de  la  première 
scène.  Sophie  est  assise  devant  un  métier  à 
tapisserie  où  elle  travaille,  et  elle  chante 
ceci: 

Que  les  devoirs  que  tu  m'imposes, 

Triste  raison,  ont  de  rigueur! 

Tu  gémis,  Sophie,  et  tu  n'oses 

T'interroger  sur  ta  douleur. 

Quand  sous  tes  doigts  naissent  les  roses, 

Les  épines  sont  dans  ton  cœur. 

En  quelques  mots,  voici  le  sujet  de  la  pièce  : 
Tom  Jones  passe  pour  un  enfant  trouvé.  Il  a 
été  élevé  dans  la  maison  de  M.  Alworthy 
avec  Blifil,  neveu  de  ce  riche  propriétaire. 
Ses  talents,  son  caractère  sympathique,  la 
grâce  de  sa  personne  l'ont  fait  aimer  de  tous 
et  distinguer  particulièrement  par  miss  So- 
phie, fille  de  M.  Western,  opulent  et  fanatique 
chasseur,  voisin  d'Alworthy.  Mistress  Wes- 
tern, sœur  du  Nemrod,  se  pique  de  diplo- 
matie ;  elle  prétend  être  très  perspicace  ;  elle 
s'imagine  que  Sophie  aime  Blifil  ;  elle  orga- 
nise le  mariage,  qui  réunit  les  suffrages  de 
tout  le  monde,  excepté  ceux  de  Tom  Jones  et 
de  Sophie,  qui  s'adorent  sans  se  l'être  dit  ; 
mais  en  présence  d'une  signature  de  contrat 
imminente,  tous  deux  se  déclarent  leurs  sen- 
timents. On  les  surprend.  Tom  Jones  est 
chassé.  Sophie  se  dérobe  par  la  fuite  avec  son 
amie  Honora  à  un  hymen  odieux.  Les  deux 
familles  suivent  les  traces  de  la  fugitive.  On 
se  retrouve  dans  l'hôtellerie  de  la  ville  voi- 
sine du  château.  Là,  le  quaker  Dowling,  con- 
fident des  secrets  de  la  famille  Alworthy,  ré- 
vèle la  naissance  de  Tom  Jones.  Celui  qu'on 
croyait  un  enfant  trouvé  est  le  fils  légitime 
de  la  sœur  d'Alworthy  et  le  frère  aîné  du 
traître  Blifil.  Il  recouvre  sa  position,  sa  for- 
tune, et  reçoit  de  M.  Western  la  main  de 
celle  qu'il  aime. 
Comme  Rameau,  Philidor  aimait  assez 


les  épisodes  descriptifs.  Il  y  excellait.  L'air 
de  chasse  de  Western  :  D'un  cerf  dix  cors 
j'ai  connaissance,  est  traité  avec  habileté 
et  esprit.  Il  est  d'un  entrain  incroya- 
ble et  accompagné  avec  un  art  consommé. 
L'air  de  chasse  du  Pardon  de  Ploërmel  est 
lamentable  en  comparaison  de  celui-là.  II 
faudrait  tout  citer,  car  la  partition  de  Tom 
Jones  se  soutient  sans  éclipse  depuis  l'ouver- 
ture jusqu'au  vaudeville  de  la  fin.  Cependant 
nous  recommandons  la  lecture  du  duo  entre 
Western  et  sa  fille  :  Non,  rien  ne  peut  me  re- 
tenir, qui  termine  le  premier  acte  ;  dans  le 
second,  l'air  de  Jones  :  Amour,  quelle  est  donc 
fa  puissance?  l'ariette  de  Sophie,  qui  est  si 
touchante  :  C'est  à  vous  que  je  dois  la  vie,  et 
le  septuor  final  ;  dans  le  troisième  acte,  le 
quatuor  des  buveurs  en  canon  sans  accompa- 
gnement, et  le  grand  air  de  Sophie  :  O  toi 
qui  ne  peux  m' entendre.  En  tenant  compte  de 
l'état  du  goût  public  à  l'époque  où  Tom  Jones 
a  été  écrit,  du  genre  des  pièces  et  de  la  fai- 
blesse des  exécutants,  en  un  mot  des  obsta- 
cles devant  lesquels  Philidor  devait  faire 
plier  son  génie,  on  regrette  que  ce  composi- 
teur, doué  d'une  organisation  si  fine  et  qui 
savait  écrire  une  harmonie  si  délicate  et  si 
bien  appropriée  aux  situations  dramatiques, 
n'ait  pas  vécu  en  Italie,  où  il  aurait  été  l'é- 
mule de  Paisiello  et  de  Cimarosa. 

TOM  JONES,  opéra-comique  anglais,  mu- 
sique de  Linley,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Drury-Lane,  à  Londres,  en  1785. 

TOM  RICK,  opéra-comique  allemand,  mu- 
sique de  Conradin  Kreutzer,  représenté  à 
Vienne  vers  1839. 

*  toma  DE  GRANADA  (la),  zarzuela,  mu- 
sique de  M.  Antoine  Reparaz,  représentée  en 
Portugal  vers  1870. 

TOMBEAU  DU  MUPHTI  (le),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Baumgarten,'  représenté 
à  Breslau  en  1779. 

TOMBOLA  (la),  opéra  italien,  livret  de 
M.  F.  Piave,  d'après  la  comédie  française  in- 
titulée :  la  Cagnotte,  musique  de  M.  Cagnoni, 
représenté  sur  le  théâtre  Argentina,  à  Rome, 
en  février  1868. 

TOMIRI,  opéra  italien,  livret  de  Antonio 
Medolago,  musique  d'Angiolo  Vitali ,  repré^ 
sente  au  théâtre  San-Cassiano,  à  Venise,  en 
1680. 

*  TOMMASO  IL  GOBBO,  opéra,  musique  da 
M.  Teza,  représenté  le  6  septembre  1883  à 
Longarone,  pour  l'inauguration  du  théâtre 
Social  de  cette  ville. 


TONN 

TOMMASO  MORO  {Thomas  Morus),  tragé- 
die lyrique  en  forme  d'oratorio  à  cinq  voix, 
livret  de  Giammaria  Piantini,  musique  de 
Vicenzo-Maria  Orlandi,  récitée  et  exécutée 
dans  l'oratoire  des  confrères  de  la  Charité  de 
Bologne  le  soir  du  dimanche  des  Rameaux  en 
1696.  Cinq  tragédies  furent  composées  sur  ce 
sujet  en  Italie,  où  le  célèbre  chancelier,  plus 
digne  encore  d'admiration  pour  sa  coura- 
geuse fermeté  en  face  du  tyran  Henri  VIII 
que  pour  ses  talents  littéraires  et  diplomati- 
ques, a  été  ajuste  titre  considéré  et  honoré 
comme  un  martyr. 

TOMYRis,  opéra  allemand,  musique  de 
Keiser,  représenté  à  Hambourg  en  1717. 

TONELLI  (la),  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  M.  Thomas  Sauvage  ,  musique  de 
M.  Ambroise  Thomas,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  30  mars  1853.  L'action  se  passe  à 
Naples.  La  Tonelli,  première  chanteuse  au 
théâtre  Saint-Charles,  est  aimée  par  un  ma- 
gistrat ridicule,  et  elle  lui  préfère  il  primo 
buffo  du  théâtre  avec  lequel  elle  se  concerte 
pour  faire  épouser  à  Carlino  Puppo  une 
jeune  villageoise  nommée  Bettina ,  qui  res- 
semble beaucoup  à  la  cantatrice  et  que  le 
soupirant  grotesque  prend  pour  elle.  La  par- 
tition de  M.  Thomas  brille  des  qualités  de 
science  et  de  goût  qu'il  déploie  dans  tous  ses 
Ouvrages.  Les  musiciens  y  trouvent  plus  de 
plaisir  que  le  public.  L'ouverture,  le  chœur 
des  pifferari,  l'air  de  la  Tonelli ,  la  tarentelle 
chantée  par  Bettina,  c'est-à-dire  la  Tonelli 
déguisée  ;  le  duo  entre  Carlo  Puppo  et  Bet- 
tina •  l'air  du  primo  buffo,  sont  des  morceaux 
d'un  intérêt  piquant.  L'ouvrage  a  été  chanté 
par  Faure  et  Mme  Ugalde. 

TONI,  opéra,  musique  de  Ernest  II,  duc 
de  Saxe-Cobourg-Gotha,  représenté  en  Alle- 
magne vers  1850.  Nous  ne  connaissons  de  la 
musique  du  duc  que  son  opéra  de  Santa- 
Chiara,  représenté  aux  Italiens  en  1855. 

*  tonneau  DE  gondolfo  (le),  saynète 
en  un  acte,  musique  d'Alphonse  Pellet,  repré- 
sentée sur  le  Grand-Théâtre  de  Nîmes  le 
12  mars  1873. 

*  TONNEAU  DE  MIGNONNE  (le),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Jules  de  la  Guette 
et  Supernant,  musique  de  M.  Georges  Douay, 
représentée  à  la  Tertullia  le  7  octobre  1872. 

Tonnelier  (le),  opéra-comique ,  paroles 
et  musique  d'Audinot,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  28  septembre  1761.  Il  fut  repris 


TORE 


1091 


à  la  Comédie-Italienne  le  16  mars  1765,  avec 
des  changements  par  Quêtant  et  Gossec. 

TONNELIER  (  le  ) ,  opéra  ,  musique  de 
Schenck,  représenté  à  Vienne  vers  1797. 

TONNELIER  (le)  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Delrieu  et  Quêtant,  musique 
de  Nicolo  Isouard,  représenté  à  Malte  vers 
1797,  et  au  théâtre  Feydeau  le  17  mai  isoi. 

TONNELIER  DE  NUREMBERG  (le),  opéra- 
comique,  livret  de  M.  Franc,  d'après  le  conte 
d'Hoffmann,  musique  de  M.  Mayer,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Nîmes  en  avril  1874. 

TONY,  opéra  allemand,  musique  de  M.  le 
duc  de  Saxe-Cobourg,  représenté  au  théâtre 
Royal,  à  Hanovre,  en  décembre  1853. 

*  TOQUADE  DE  MARTON  (la),  opérette  en 
un  acte,  musique  d'Eugène  Moniot,  représen- 
tée au  concert  de  Tivoli  en  1875. 

*  TOQUE  DE  animas  (el),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  Cespedes,  musique  d'Emilie? 
Arrieta,  représentée  le  26  novembre  1864  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque. 

*  TOQUE  DE  rancho  (el),  zarzuela  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Sinesio  Delgado,  mu- 
sique de  MM.  Marqués  et  Sellares,  représen- 
tée à  l'Eldorado,  de  Barcelone,  en  déc.i89i. 

TORDENSKIOLD  IN  DYNCKILEN  (orage 
en  Dalécarlië),  opéra  danois  en  trois  actes, 
livret  de  Lyser,  musique  de  Saloman,  repré- 
senté à  Copenhague  en  mai  1844. 

TORDENSJOLD,  opéra  danois,  musique  de 
C.-E.  Hering,  repr.  à  Copenhague  vers  1835. 

TORÉADOR  (le),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  Thomas  Sauvage,  musique 
de  Adolphe  Adam,  représenté  sur  le  théâtre 
de  l'Opéra-Comique  le  18  mai  1849.  Le  livret 
met  en  scène  don  Belflor,  le  vainqueur  de 
taureaux  et  le  vieil  époux  de  l'Espagnole  Co- 
raline,  ex-premier  sujet  de  la  troupe  du  théâ- 
tre de  la  foire  Saint-Laurent,  et  Tracolin, 
flûtiste  à  l'orchestre  du  même  théâtre.  Ce 
trio  ,  qui  forme  un  accord  parfait  fort  disso- 
nant au  point  de  vue  de  la  morale,  a  fourni  à 
Adolphe  Adam  l'occasion  d'écrire  une  bouf- 
fonnerie musicale  qui  a  eu  du  succès.  L'ou- 
verture offre,  entre  autres  motifs,  un  thème 
exécuté  d'abord  par  les  premiers  violons  et 
ensuite  répété  par  le  hautbois  dans  le  ton 
principal  ;  il  est  accompagné  et  traité  avec 
élégance.  L'introduction,  qui  vient  ensuite, 
est  un  pot-pourri  d'airs  soi-disant  joués  au 
théâtre  de  la  foire,  mais  qui  par  malheur 


1092 


TORQ 


TOUR 


sont  la  plupart  postérieurs  à  la  fermeture  de 
ce  théâtre,  qui  eut  lieu  en  1763  ;  mais  Adol- 
phe Adam  se  souciait  peu  de  l'Art  de  véri- 
fier les  dates.  Les  couplets  chantés  par 
Mme  Ugalde  :  Je  tremble  et  doute;  l'air  de 
don  Belflor,  chanté  par  Bataille  :  Oui,  la  vie 
n'est  jolie;  le  trio  :  Ahl  vous  dirai-je  maman, 
varié  avec  beaucoup  d'habileté,  sont  les  mor- 
ceaux saillants  de  l'ouvrage ,  qui  est  plutôt 
un  pot-pourri  qu'une  œuvre  originale,  puis- 
qu'il faut  ajouter  aux  airs  anciens  qui  ou- 
vrent le  premier  acte,  ceux  du  Fandago  de 
la  Cachucha  et  des  Folies  d'Espagne,  exécu- 
tés dans  le  second.  Le  rôle  de  Tracolin  a  été 
créé  par  Mocker.  Cet  ouvrage  est  resté  au 
répertoire. 

TORILDA  (la.),  opéra  italien,  musique  de 
Cavalli,  représenté  à  Venise  en  1648. 

TORINSKI,  opéra  anglais,  musique  de  Sa- 
muel Arnold,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Hay-Market,  à  LoDdres,  en  1795. 

TORNEO  (il)  [le  Tournoi],  opéra  sérieux  en 
deux  actes,  musique  du  comte  de  Westmore- 
land,  représenté  à  Florence  en  1829,  et  au 
théâtre  Saint-James  de  Londres  en  1838. 

*  TORNISSA  OLIJA  IMPI  (la  Vierge  dans  la 
tour),  opéra  d'un  compositeur  finlandais,  re- 
présenté à  Helsingfors  en  novembre  1896. 

*TORODE  muerte  (un),  zarzuela,  mu- 
sique de  Guillermo  Alvarez,  repr.  -a  Madrid, 
sur  le  théâtre  de  la  Risa,  en  septembre  1880. 

*  TOROS  DE  PUNTAS,  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Jackson  Veyan  père  et  fils, 
musique  de  M.  Hernandez,  représentée  au 
théâtre  Eslava,  de  Madrid,  en  octobre  1885. 

*  TOROS  embolados,  saynète  lyrique, 
paroles  de  M.  Jackson,  musique  de  M.  Manuel 
Nieto,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
des  Variétés   en  octobre  1886. 

TORQUATO  TASSO ,  drame  lyrique  en 
quatre  actes,  livret  de  Ferretti,  musique  de 
Donizetti,  représenté  à  Rome  en  1833.  Cette 
œuvre,  écrite  avec  la  trop  grande  facilité  qui 
était  le  défaut  du  compositeur,  renferme  de 
fort  belles  choses,  notamment  le  duo  entre 
Torquato  et  Geraldini  :  In  wi'  estasi,  la  cava- 
tine  de  Leonora  :  lo  l'udia,  et  le  duo  entre 
Eleonora  et  Geraldini ,  qui  est  un  des  meil- 
leurs duos  de  scène.  Un  chœur  superbe  et  le 
finale  du  second  acte  ont  de  la  grandeur  et 
produisent  de  l'effet.  Baroilhet  a  chanté  avec 
goût  le  rôle  de  Torquato.  L'action  est  inté- 
ressante. 


*  torquemada,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Desnard,  musique  de 
M.  Porcher,  représenté  à  l'Opéra-Populaire 
(théâtre  du  Château-d'Eau),  le  13  août  1S86- 

TORTO  IMMAGINARIO  (il)  [l'Injure  ima- 
ginaire], opéra  italien,  musique  de  Nasolini, 
représenté  à  Naples  vers  1792. 

TORVALDO  E  DORLISKA,  opéra  en  deux 
actes,  livret  de  Sterbini,  musique  de  Rossini, 
représenté  sur  le  théâtre  Valle,  à  Rome,  pen- 
dant le  carnaval  de  1816,  et  à  Paris  le  21  no- 
vembre 1820.  Cet  ouvrage  ne  réussit  poir$. 
Rossini,  apprenant  à  sa  mère  la  chute  de  son 
opéra  de  Sigismondo  sur  le  théâtre  de  la  Fe- 
nice,  à  Venise,  dessina  sur  la  lettre  un  fiasco 
(grande  bouteille).  Après  l'insuccès  de  Tor- 
valdo  e  Dorliska  à  Rome,  il  le  lui  fit  con- 
naître de  la  même  manière,  mais  en  repré- 
sentant un  fiaschetto  (petite  bouteille). 

TOTILA,  opéra  italien,  livret  de  Matteo 
Noris,  musique  de  Legrenzi,  représenté  sur 
le  théâtre  des  Saints-Jean-et-Paul,  à  Venise, 
en  1677. 

*TOTO,  opérette  en  trois  actes,  paroles  de 
MM.  Paul  Bilhaud  et  Albert  Barré,  musique 
de  M.  Antoine  Banès,  représentée  au  théâ- 
tre des  Menus-Plaisirs  le  10  juin  1892.  Pièce  . 
invraisemblable  mais  amusante,  musique 
fort  aimable  dont  plusieurs  morceaux  se  déta- 
chaient les  uns  avec  grâce,  les  autres  avec 
entrain  et  vivacité.  Interprètes  :  MM.  Char- 
pentier, André  Simon,  Vandenne,  Saint-Léon, 
Philippon,  M1'8  Lambrecht,  Derly  et  Fanny 
Génat. 

TOULON  soumis,  pièce  républicaine,  pa- 
roles de  Fabre  d'Olivet ,  musique  de  Roche- 
fort,  représentée  à  l'Opéra  le  4  mars  1794. 

♦tour  de  Babel  (la),  oratorio  drama- 
tique, musique  d'Antoine  Rubinstein,  exécuté 
le  20  mai  1872  au  festival  rhénan  de  Dussel- 
dorf,  sous  la  direction  de  l'auteur. 

*  TOUR  DE  BABEL  (la),  opérette-bouffe  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Paër,  Fauchey, 
Elzéar  et  Bouché,  musique  de  M.  Carman, 
représentée  au  théâtre  de  la  Renaissance  la 
29  mai  1889. 

*  TOUR  DE  LONDRES  (la.),  opérette,  musi- 
que d'Alfred  Cellier,  représentée  avec  un  vif 
succès  au  Saint-James's-Theatre  de  Londres, 
en  1875. 

tour  de  moulinet  (le),  opérette  en  un 
acte,  livret  de  M.  Paul  Avenel.  musique  de 


TOUR 


TOUT 


1093 


M.  Ch.  Hubans,  représenté  aux  Bouffes-Pa- 
risiens le  27  avril  1874. 

TOUR  DE  ROUEN  (la),  épisode  lyrique  en 
un  acte,  musique  de  Bovery,  représenté  sur 
le  Théâtre-des-Arts,  à  Rouen,  en  1843. 

TOUR  DE  SOUBRETTE  (UN),  Opéra-CO- 
mique,  musique  de  Boieldieu,  représenté  à 
Saint-Pétersbourg  en  1809. 

*  TOUR  DU  CHIEN  VERT  (la.),  opérette  en 
trois  actes,  musique  de  J.  Duprato,  représen- 
tée aux  Folies-Dramatiques  le  21  décembre 
1871.  Le  rôle  principal  de  cet  ouvrage  était 
tenu  par  une  jeune  artiste  charmante, 
M1"  Elisa  Frandin,  qui,  sortant  victorieuse 
des  concours  du  Conservatoire,  avait  débuté 
à  l'Opéra-Comique,  où  l'on  n'avait  pas  su  uti- 
liser ses  rares  qualités  de  chanteuse  et  de 
comédienne.  Peu  après  elle  partit  pour  l'Ita- 
lie, où  depuis  vingt  ans  elle  a  parcouru  une 
carrière  extrêmement  brillante  et  s'est  vue 
acclamer  sur  toutes  les  grandes  scènes  de  la 
Péninsule,  pour  le  plus  grand  avantage  du 
répertoire  français,  qu'elle  a  contribué  à  po- 
pulariser, surtout  en  jouant  Fra  Diavolo, 
Carmen,  Faust  et  Mignon. 

TOUR  ENCHANTÉE  (la),  opéra-ballet,  pa- 
roles de  Joliveau,  musique  de  Dauvergne, 
représenté  à  Versailles  le  20  juin  1770. 

TOURIST  FRIENDS  (thk)  [les  Voyageurs 
amis],  mélodrame  anglais,  musique  de  Char- 
les Smith,  représenté  à  Londres  vers  1810. 

TOURISTES  (les),  opéra  suisse,  musique 
de  Théodore  Staufer  ;  représenté  à  Zurich  en 
avril  1872. 

TOURNOI  (le)  [ Schlacktturnier ] ,  vau- 
deville (Sinspiele),  musique  de  Eberwein, 
(Traugott-Maximilien),  représenté  à  Ru- 
dolstadt  en  1809. 

*  TOURNOI  D'AMOUR  (le),  opéra  en  deux 
actes,  musique  de  M.  Meyer-Helmund,  repré- 
senté au  théâtre  municipal  de  Hambourg  en 
octobre  1892. 

*  TOURNOI  DE  KRONSTEIN  (le),  opéra 
romantique,  musique  de  M.  Krafft-Lortzing, 
représenté  sur  le  théâtre  municipal  de  Tilsitt 
en  décembre  1894.  L'auteur  est  le  propre 
petit-fils  du  fameux  compositeur  d'opéras- 
comiques  Albert  Lortzing,  dont  plusieurs  ou- 
vrages, entre  autres  Czar  et  Charpentier, 
n'ont  cessé  de  faire  partie  du  répertoire  de 
tous  les  théâtres  de  l' Allemagne. 

*  TOURS  DE  JEUNE  HOMME,  opéra-comi- 


que  en  un  acte,  musique  de  François -Xavier 
Rafaël,  représenté  à  Gratz  le  4  mars  1865. 

TOURTERELLE  ou  LES  ENFANTS  DANS 
LES  BOIS  (la),  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Framery,  musique  de  Gresnick , 
représenté  au  théâtre  Feydeau  le  3  août  1797. 

*  TOURTERELLE  DES  INDES  (la),  opé- 
rette, musique  de  M.  Eugène  de  Taund,  re- 
présentée au  Carl-Theater  de  Vienne,  en  avril 
1895.  L'auteur  était  un  riche  amateur,  qui, 
dit-on,  a  fait  preuve  d'un  véritable  talent. 

*  TOUS  gentilshommes,  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  Charles  de  Sivry,  repré- 
sentée aux  Fantaisies-Oller  le  20  mars  1877. 

*  TOUSCHINZY,  opéra,  paroles  d'Ostrowski, 
musique  de  M.  P.-J.  Blaremberg,  représenté 
en  février  1895,  sur  le  théâtre  Impérial  de 
Moscou. 

*  TOUT  CHEMIN  MÈNE  A  ROME,  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  de  Mesgri- 
gny,  musique  de  M.  le  marquis  de  Massa,  re- 
présenté dans  un  salon. 

TOUT  EST  BIEN  QUI  FINIT  BIEN,  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Jules 
Malherbe,  musique  de  M.  J.-B.  Wekerlin,  re- 
présenté pour  la  première  fois  au  palais  des 
Tuileries  le  28  février  1856.  Les  membres 
du  Congrès  de  la  paix  assistaient  à  cette  re- 
présentation. La  scène  se  passe  en  Norman- 
die, dans  une  maison  de  campagne.  Félix, 
cousin  de  M'ie  Claire  de  Belmont  et  son 
fiancé  depuis  l'enfance  ,  revient  en  Norman- 
die après  une  longue  absence.  Les  futurs  ne 
se  connaissent  que  de  souvenir.  Félix,  pour 
mieux  éprouver  les  sentiments  de  sa  cousine, 
s'introduit  au  château  sous  les  habits  d'un 
jeune  fermier;  tout  ce  rôle  est  écrit  en  dia- 
lecte normand  des  environs  de  Caen.  C'est 
une  peinture  des  mœurs  normandes  plutôt 
qu'une  pièce.  Les  rôles  ont  été  remplis  par 
Lefort  et  Mme  Gaveaux-Sabatier.  Cet  ou- 
vrage a  été  joué  plusieurs  fois  dans  des  con- 
certs. 

TOUT  PAR  HASARD ,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Monnet,  musique  de  Ga- 
veaux  (Pierre),  représenté  à  Feydeau  1» 
22  octobre  1796. 

TOUT  POUR  L'AMOUR  ou  JULIETTE  ET 
ROMÉO,  opéra-comique  en  quatre  actes,  pa- 
roles de  Monvel,  musique  de  Dalayrac,  re- 
présenté au  théâtre  Favart  le  8  juillet  1792. 

TOUTE  LA  GRÈCE  OU  CE  QUE  PEUT  LA 


1094 


TRAD 


TRAJ 


LIBERTÉ,  opéra  en  un  acte,  paroles  de  Bef- 
froy  de  Reigny,  musique  de  Lemoyne ,  re- 
présenté à  l'Opéra  le  5  janvier  1794. 

*  TRACE  IN  CATENA(il)  [le  Thrace prison- 
nier], opéra  sérieux,  musique  de  Francesco 
Gasparini,  représenté  à  Rome,  sur  le  théâtre 
Capranica,  en  1717. 

TRACI  AMANTI  (i)  [les  Amants  thraces], 
opéra  italien  en  deux  actes,  musique  de  Ci- 
marosa,  représenté  à  Naples  en  1793,  et  à 
Paris  le  22  novembre  1809.  C'est  un  petit 
chef-d'œuvre. 

TRACOLLO,  intermède  italien,  musique  de 
Pergolèse  ;  représenté  à  Rome  en  1734.  L'air 
bouffe  de  Tracollo  :  Ecco  il  povero  nacollogià 
vicino  à  tracollar,  est  excellent  dans  son  ex- 
pression comique.  Il  a  été  publié  par  M.  Ge- 
vaert. 

*  tradimento  (il),  opéra,  musique  d'An- 
tonio Mazzolani,  représenté  à  Lucques  en 
1852. 

TRADIMENTO  PREMIATO  (il)  [la  Trahi- 
son récompensée],  opéra  pastoral  italien,  li- 
vret de  Giambatista  Candi,  musique  de  Gi- 
rolamo  Polani,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Sant'-Angiolo,  à  Venise,  en  1709. 

TRADIMENTO  TRADITO  (il),  opéra  ita- 
lien, livret  de  l'abbé  Francesco  Silvani,  mu- 
sique d'Albinoni,  représenté  sur  le  théâtre 
Sant'-Angiolo,  à  Venise,  en  1709. 

TRADIMENTO  TRADITOR  DI  SE  STESSO 

(il)  [Le  traître  qui  se  trahit  lui-même],  opéra 
italien ,  livret  de  l'abbé  Francesco  Silvani, 
musique  de  Lotti,  représenté  sur  le  théâtre 
de  Saint-Jean-Chrysostome,   à  Venise,  en 

1711. 

*  TRADITA,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
musique  de  Gualtiero  Sanelli,  représenté  sur 
le  théâtre  de  la  Fenice,  à  Venise,  dans  la 
saison  du  carnaval  de  1851-1852. 

*  TRADITA!  drame  lyrique  en  deux  actes, 
paroles  anonymes,  musique  de  M.  Ferruccio 
Cusinati,  représenté  an  théâtre  Rossini  de 
Vérone,  le  12  novembre  1892. 

*  TRADITA  (la),  opéra  sérieux  en  un  acte, 
livret  de  M.  Giacomo  Schianelli,  musique  de 
M.  Giacomo  Medini,  représenté  à  Savone,  sur 
le  théâtre  Chiabrera,  le  22  juillet  1896. 

TRADITION  (la)  ,  prologue  d'ouverture 
des  Bouffes-Parisiens,  paroles  de  H.  Dorville, 
musique  de  M.  Léo  Delibes  ;  joué  en  1864. 


TRADYCYA  ZALATWIONA  {la  Saisie  ré- 
glée), opéra  polonais,  musique  de  Kamienski, 
représenté  à  Varsovie  vers  1785. 

*  TRAFALGAR,  «  épisode  national  lyrique  » 
en  deux  actes  et  onze  tableaux,  en  vers, 
poème  de  M.  Xavier  de  Burgos,  musique  de 
M.  Jéronime  Jémenez.  représenté  au  Théâtre 
principal  de  Madrid  en  janvier  1891. 

TRAGEDIA,  opéra  italien,  livret  de  Cor- 
nelio  Frangipani,  musique  de  Claudio  Me- 
rulo,  représenté  dans  la  salle  du  grand  con- 
seil, à  Vienne,  sous  le  doge  Luigi  Mocenigo, 
et  en  présence  de  Henri  III,  roi  de  France  et 
de  Pologne  en  1574.  Cet  ouvrage  n'a  rien  de 
tragique.  C'est  une  allégorie  composée  à  l'oc- 
casion de  l'arrivée  à  Venise  du  roi  de 
France. 

*  TRAGEDIA  FINISCE  IN  COMMEDIA  (la), 
opéra-bouffe,  musique  de  Farinelli,  repré- 
senté à  Venise,  sur  le  théâtre  San  Mosé,  le 
5  juin  1804. 

*  TRAGÉDIE     DE    L'HOMME    (la),    poème  . 

dramatique  en  quatre  actes  et  quatorze  ta- 
bleaux, paroles  de  M.  Emerich  Madach,  mu- 
sique de  M.  Jules  Erkel,  représenté  à  Buda- 
Pesth.  Cet  ouvrage,  traduit  en  allemand  par 
M.  Louis  Doczi,  fut  joué  ensuite  à  Hambourg 
en  mars  1892. 

*  TRAIN  DES  MARIS  (le),  opérette  en  un 
acte,  musique  d'Henri  Cartier,  représentée  à 
l'Athénée  le  25  décembre  1867. 

TRAITÉ  NUL  (le),  comédie  en  un  acte,, 
en  prose,  mêlée  d'ariettes ,  paroles  de  Mar- 
sollier,  musique  de  Gaveaux ,  représentée  à 
Feydeau  en  1797. 

TRAJAN,  opéra  allemand,  musique  de  Kei- 
ser,  représenté  à  Hambourg  en  1717. 

TRAJAN,  opéra,  musique  de  Bochsa,  re- 
présenté à  Lyon  lors  du  passage  de  Napo- 
léon en  1804. 

TRAJANO,  opéra  italien,  livret  de  Matteo 
Noris,  musique  de  Tosi,  représenté  sur  le 
théâtre  des  Saints-Jean-et-Paul  de  Venise  en 
1684. 

TRAJANO,  opéra  italien,  livret  de  Matteo 
Noris,  musique  de  Mancini,  représenté  au 
théâtre  San-Bartolommeo,  à  Naples,  en  1723. 

TRAJANO  IN  DACIA  {Trajan  en  Dacie), 
opéra  italien,  musique  de  J.  Niccolini,  repré- 
senté à  Rome  en  1807. 

TRAJANO  IN  DACIA,  opéra  italien,  musi- 
que de  Pavesi ,  représenté  à  Milan  en  1S10. 


TRAN 


TRAV 


1095 


trajano  IN  dacia,  opéra  en  deux  actes, 
musique  de  Blangini,  représenté  à  Munich 
en  1814. 

TRAME  DELUSE  (le)  [les  Trames  déjouées], 
opéra  italien,  musique  de  Cimarosa,  repré- 
senté au  théâtre  Nuovo,  à  Naples,  avec  un 
grand  succès,  en  1786. 

TRAME  PER  AMORE  (le)  [les  Ruses  par 
amour],  opéra  italien,  musique  de  Paisiello, 
représenté  à  Naples  vers  1772. 

*  TRAME  PER  AMORE  (le),  opéra-bouffe, 
paroles  de  Francesco  Cerlane,  musique  de 
Paisiello,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtre 
Nuovo,  en  1783. 

TRAME  SPIRITOSE  (le)  [les  Trames  ingé- 
nieuses], opéra  italien,  musique  de  Tritto, 
repr.  au  théâtre  Nuovo,  à  Naples,  en  1787. 

*  trame  zingaresche  (le),  opéra-bouffe 
en  trois  actes,  paroles  de  Giambattista  Lo- 
renzi,  musique  de  Nicola  Piccinni,  représenté 
à  Naples,  sur  le  théâtre  des  Fiorentini, 
en  1772. 

TRAMONTO  (un),  opéra  italien,  musique 
de  M.  Gaetano  Coronaro,  représenté  sur  le 
teatrino  du  Conservatoire  de  Milan,  sous  la 
direction  de  M.  Mazzucato,  directeur  de  cet 
établissement,  au  mois  d'août  1873. 

TRAMONTO  DEL  SOLE  (il)  [le  Coucher  du 
soleil],  opéra  italien,  musique  de  Raimondi, 
représenté  à  Naples  vers  1834. 

TRAMONTO  DEL  SOLE  (il)  [le  Coucher  du 
soleil],  opéra  italien,  musique  de  Sarmiento, 
repr.  au  th.  del  Fondo,  à  Naples,  en  1842. 

*  TRAMOYA,  zarzuela  en  un  acte,  paroles 
de  José  Olona,  musique  de  Barbieri,  repré- 
sentée sur  le  théâtre  Basilios,  à  Madrid,  le 
27  juin  1850,  avec  un  très  grand  succès.  Une 
chanson  de  ce  petit  ouvrage  :  No  tre  tapes  la 
cara,  devint  promptement  populaire. 

TRANK  DER  UNTERBLICHKEIT  (der)  [la 
Soif  de  l'immortalité] ,  opéra  romantique  al- 
lemand en  quatre  actes,  paroles  du  comte  de 
Soden,  musique  de  E.-T.-G.  Hoffmann ,  écrit 
à  Venise  vers  1816. 

TRANSFORMAZIONE  DI  DAFNE  (LA.),  fa- 
vola  morale.  Tel  est  le  titre  de  cette  pièce 
dont  Pietro-Francesco  Valentinia  composé  le 
livret  et  la  musique,  et  qui  fut  publiée  à 
Rome  en  1654.  Il  y  a  deux  intermèdes  :  l'un 
est  l'enlèvement  de  Proserpine  et  le  second 
la  captivité  de  Vénus  et  de  Mars  dans  les  fi- 
lets de  Vulcain. 


TRANSPORT  IM  KOFPER  (der)  [le  Trans- 
port dans  la  malle],  opéra  allemand,  musique 
de  "Weber  (Edmond  de),  représenté  à  Vienne 
vers  1820. 

*  TRAPPOLE  D'AMORE  (Piège  d'amour), 
opéra  semi-scrieux  en  trois  actes,  paroles 
de  M.  Riccionisi,  musique  de  M.  Oronzo  Sca- 
rano,  représenté  au  théâtre  Nuovo  de  Naples 
le  21  mai  1887. 

"trasibule,  «  cantate  scénique  »,  musique 
de  Berton,  exécutée  à  l'Hôtel  de  Ville  le  16  dé- 
cembre 1804. 

TRAITER  (die)  [le  Deuil],  opéra  allemand, 
musique  de  Payer,  représenté  à  Amsterdam 
vers  1825. 

TRAVELLER  (the)  [le  Voyageur] ,  opéra 
anglais,  musique  de  Corri  (Dominique),  re- 
présenté à  Londres  vers  1815. 

TRAVELLERS  IN  SWITZERLAND  (les 
Voyageurs  en  Suisse),  opéra-comique  anglais, 
musique  de  Shield ,  représenté  à  Covent- 
Garden  en  1794. 

TRAVESTIMENTO  (il)  [le  Déguisement], 
opéra  italien,  musique  de  Aspa,  représenté 
au  théâtre  du  Fondo,  à  Naples,  en  1S46. 

TRAVESTISSEMENTS  (les),  opéra- comi- 
que en  un  acte,  paroles  de  Paulin  Deslandes, 
musique  de  M.  Albert  Grisar,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  16  novembre  1839,  re- 
pris au  Théâtre-Lyrique  en  1854,  et  aux 
Folies-Nouvelles  en  octobre  1858.  Cette  pièce 
n'est  qu'un  arrangement  de  la  jolie  comédie 
de  Marton  et  Frontin  ou  Assaut  de  valets, 
jouée  au  commencement  de  ce  siècle  avec  un 
grand  succès.  Cet  ouvrage  a  paru  faible.  On 
y  a  remarqué  néanmoins  l'air  de  ténor 
chanté  par  Chollet  et  accompagné  par  une 
clarinette  obligée,  et  des  couplets  bien  tour- 
nés, chantés  par  Mlle  Prévost. 

*  TRAVESTISSEMENTS  DE  L'AMOUR  (les), 
opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Be- 
sancenet,  musique  de  M.  Etesse,  représenté 
à  Dunkerque  en  mars  îsss.  L'auteur  occupait 
les  fonctions  du  directeur  de  l'Académie  de 
musique  et  de  chef  d'orchestre  du  casino  de 
Boulogne-sur-Mer. 

TRAVIATA  (la),  opéra  en  trois  actes,  livret 
de  M.  Piave,  musique  de  M.  Verdi,  représenté 
à  Venise  en  mars  1853,  et  au  Théâtre-Ita- 
lien de  Paris  le  6  décembre  1856.  Le  sujet 
est  trop  triste  pour  un  opéra.  On  y  est  accou- 
tumé au  spectacle  d'une  mort  violente,  mais 
on  assistera  toujours  avec  un  sentiment  da 


1096 


TRAV 


TRE 


malaise  à  l'agonie  d'une  pauvre  femme  poi- 
trinaire, et,  si  cette  femme  est  une  canta- 
trice qui  chante  jusqu'à  la  dernière  scène,  on 
sera  toujours  tenté  de  lui  dire  :  «Assez  !  re- 
posez-vous. »  Violetta  Valéry,  nouvelle  Dame 
aux  camélias ,  mène  une  existence  tumul- 
tueuse, dissipée,  vertigineuse  avec  son  amant 
Alfredo.  Le  père  de  celui-ci  va  trouver  la 
courtisane  et  tente  des  efforts  désespérés  pour 
lui  arracher  son  fils.  Les  scènes  de  bal,  de 
jeu  se  succèdent.  Violetta,  compromise ,  ou- 
tragée, devient  odieuse  à  Alfredo,  qui  s'en 
éloigne  en  la  maudissant.  Au  troisième  acte, 
la  malheureuse  femme  est  arrivée  au  dernier 
degré  de  la    phtisie   pulmonaire;   étendue 
sur  son  lit  funèbre,  elle  rassemble  ses  forces 
pour  chanter  un  duo  avec  Alfredo,  qui  est  re- 
venu assister  à  l'agonie  de  sa  maîtresse,  pen- 
dant qu'on  entend  au  dehors  la  bacchanale 
du  mardi  gras,  et  elle  meurt  dans  ses  bras. 
On  peut  dire  que  la  musique  du  maestro  a 
fait  accepter  le  sujet.  Elle  est  assurément 
bien  propre  à  captiver  l'auditeur  le  plus  pré- 
venu. L'introduction,  le  chœur  dans  lequel 
se  trouve  le  brindisî  :  Libiamo  ne'  lieti  ca- 
lici ,  le  duo  sur  un  temps  de  valse  sont  des 
morceaux  tout  à  fait  saillants,  dont  la  mélo- 
die est  ferme,  vive,  accentuée  et  bien  carac- 
térisée. Au  second  acte,  la  scène  entre  le 
père  et  le  fils  est  assez  pathétique.  Celle  dans 
laquelle  Alfredo,  indigné,  jette  à  la  tête  de 
Violetta  les  billets  de  banque  et  l'or,  a  de 
l'énergie  et  du  mouvement.  Le  troisième 
acte,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  est 
douloureux  à  voir,  mais  la  musique  est  déli- 
cieuse à  entendre.  La  romance  chantée  par 
Violetta  mourante ,  son  duo  passionné  avec 
Alfredo,  méritent  d'être  placés  au  rang  des 
meilleures  inspirations  de  M.  Verdi.  Il  est  à 
regretter  que  le  compositeur  ait  un  peu  né- 
gligé son  instrumentation.  Certains  instru- 
ments de  cuivre,  comme  le  cornet  à  pistons, 
accompagnent  trop  obstinément  les  voix  pen- 
dant de  longues  phrases  entières.  Le  rôle 
principal  a  été  joué  avec  succès  par  MU»  Pic- 
colomini  en  1856;  les  autres  ont  été  remplis 
par  Mario  et  Graziani.  La  Traviata  fut  l'occa- 
sion d'un  nouveau  triomphe  pour  Mlle  Patti. 
Cet  opéra  a  été  donné  au  Théâtre-Lyrique, 
le  27  octobre  1864,  sous  le  titre  de  Violetta. 
Mlle  Nillson  y  a  trouvé  l'un  de  ses  plus  beaux 
succès. 

*  TRAVIATA  (a.),  parodie  lyrique  en  quatre 
actes,  musique  de  M.  Francisco  de  Freitas 
Gazul,  représentée  sur  le  théâtre  du  Gymnase 
de  Lisbonne. 


"TRAYO,  zarzuela,  musique  de  M.  Guil- 
lermo  Cereceda,  repr.  à  Madrid  vers  1870. 

TRE  AL  SOGLIO  (i)  [Trois  pour  un  trâne], 
opéra  italien,  livret  de  Stampiglia,  musique 
d'Aldovrandini ,  représenté  sur  le  théâtre 
Marsigli  Rossi,  à  Bologne,  en  1711  et  1716. 

TRE  AMANTI  RIDICOLI  (i),  opéra  italien, 
musique  de  Galunpi,  repr-  à  Venise  en  1761. 

TRE  BRAVI  (i),  opéra  semi-seria,  livret  de 
Panerai,  musique  de  Grassoni,  représenté  au 
théâtre  Stamura  d'Ancône  le  12  juin  1880.     • 

TRE  CIGISBEI  RIDICOLI  (gli)  [les  Sigis- 
bès  ridicules],  opéra  italien ,  musique  de 
Ciampi  (Legrenzio-Vincenzo),  représenté  à 
Londres  en  1748. 

TRE  COSCRITTI  (î),  opéra,  livret  de  Bar- 
dare,  musique  de  N.  d'Arienzo,  représenté  au 
R.  Albergo  de'  Poveri,  à  Naples,  le  10  février 
1880. 


TRE  DIFENSORI  DELLA  PATRIA  (i), 
opéra  italien,  musique  de  Pescetti,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Sant'-Angiolo,  à  Ve 
nise  en  1729. 

TRE    DIFENSORI    DELLA   PATRIA   (l), 

opéra  italien,  musique  de  Galleazzi ,  repré- 
senté au  théâtre  Obizzi,  à  Padoue,  en  1730. 

TRE  GOBBI  (i)  [les  Trois  bossus],  opéra  ita» 
lien,  musique  de  Romani  (Etienne),  repré- 
senté à  Livourne  vers  1799. 

TRE  GOBBI  (i)  [les  Trois  bossus],  opéra 
de  salon,  musique  de  Garcia  (Manuel-del- 
Popolo-Vicente). 

TRE  MARITI  (i)  [les  Trois  maris],  opéra 
italien,  musique  de  J.  Mosca,  représenté  à 
Rome  vers  1811. 

TRE  MARITI  (i) ,  opéra ,  musique  de  Gus- 
tave Carulli,  représenté  en  Italie  vers  1835. 

TRE  mariti  (i),  opéra  italien,  musique 
de  Bazzoni,  représenté  à  Milan  en  1836. 

TRE  NOZZE  (le),  opéra-bouffe  en  trois  ac- 
ves,  paroles  de  Berettoni,  musique  de  M.  Alary, 
«présenté  au  Théâtre-Italien  le  29  mars 
1851.  Le  livret  reproduit  la  pièce  de  Pour- 
ceaugnac  de  Molière.  Le  vieux  baron  d'Ace- 
tosa  doit  épouser  la  fille  de  la  marquise  de 
Forli  ;  mais  Luisa  lui  préfère  le  chevalier  de 
Villa-Franca.  Le  valet  Cricca ,  aidé  d'une  ru- 
sée soubrette,  conduit  l'intrigue.  Tour  à  tour 
on  berne  le  baron,  on  lui  fait  danser  la  polka, 
on  l'accuse  d'avoir  été  un  séducteur  :  il  est 


TRE 


TREI 


1097 


provoqué  en  duel,  on  le  fait  aller  à  un  rendez- 
vous  d'amour,  on  l'y  surprend  aux  pieds  de 
la  marquise  qui  ne  peut  que  lui  accorder  sa 
main.  Luisa  épouse  le  chevalier  au  nez  du 
baron,  et  Cricca  la  soubrette.  Il  y  a  donc  trois 
mariages  conclus  au  dénoûment,  ce  qui  ex- 
plique le  titre  de  l'opéra.  La  musique  en  est 
agréable,  essentiellement  mélodique  et  dans 
le  goût  des  anciens  opéras  italiens.  Parmi  les 
morceaux  d'ensemble,  on  a  remarqué  le 
chœur  de  moquerie  au  premier  acte ,  le  qua- 
tuor :  Ah!  mio  bene  nel  petto,  qui  a  de  la  vi- 
vacité, et  un  bon  sextuor  sans  accompagne- 
ment au  troisième  acte.  Mmes  Sontag,  Ida 
Bertrand  et  MH<=  Giuliani  ont  fait  valoir  les 
rôles  de  femmes,  l'air  de  contralto  :  Perché 
ognun  non  è  al  suo  posto,  les  variations  :  Già 
délia  mente  involasi.  Lablache  et  Gardoni  ont 
aussi  puissamment  aidé  au  succès  de  cet  ou- 
vrage. 

TRE  ORFEI  (i),  opéra  italien,  musique  de 
Bernardini,  représenté  à  Rome  en  1784. 

TRE  PRETENDENTI  (i)  [les  Trois  préten- 
dants'], opéra  italien,  musique  de  Anselmi, 
représenté  à  Lodi  en  1786. 

TRE  REGNI  (i)  0  IL  BENE  E  IL  MALE, 
opéra  italien,  musique  de  M.  Herbin,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Fenice  de  Naples,  en 
juillet  1872. 

TRE  RIVALI  (le)  OSSia  ILMATRIMONIO 
INASPETTATO  (les  Trois  rivaux  ou  le  ma- 
riage inattendu),  opéra  italien,  musique  de 
Marinelli,  représenté  à  Rome  en  1784. 

TRE  RIVALI  AL  SOGLIO  (i)  [les  Trois 
compétiteurs  au  trône],  opéra  italien,  musique 
de  Aldovrandini,  repr.à  Venise  en  1711. 

TRE  RIVALI  IN  amore  (i),  opéra  italien, 
musique  de  Robuschi,  repr.  à  Venise  en  1795. 

TRE  RIVALI  (i)  [les  Trois  rivaux],  opéra 
italien,  musique  de  Gazzera,  représenté  à 
Ivrée  (Piémont)  en  mai  1876. 

TRE  SIGISBEI RIDICOL1  (i),  opéra  italien, 
musique  de  Resta,  repr.à  Milan  en  1748. 

TRE  STUDENTI  IN  DUE  CASE,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Festa  (Jean),  représenté  au 
théâtre  del  Fondo,  à  Naples,  en  1830. 

TRE  sultane  (le),  opéra  italien  en  trois 
actes,  livret  de  Caravita,  musique  de  Puc- 
cita,  représenté  à  Londres  en  I8ii,  et  à  Pa- 
ris le  22  janvier  1816. 

tre  sultane  (le),  opéra  italien  en  deux 


actes,  musique   de  Garcia  (Manuel-del-Po- 
polo-Vicente),  repr.à  New- York  vers  1827. 

TRE  VAGABONDI  (i),  opéra  italien,  musi- 
que de  Perillo  ,  représenté  à  Venise  en  1769. 

*treccie  NERE,  drame  lyrique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Erminio  Manzini,  musi- 
que de  M.  Vincenzo  Gianferrari,  représenté 
au  théâtre  municipal  de  Reggio  (Toscane) 
le  8  février  1893.  C'est  une  œuvre  intéres- 
sante, dun  caractère  mélancolique,  et  qui 
renferme  de  bonnes  qualités.  Elle  avait  pour 
interprètes  Mmos  Calegaris  et  Zawner, 
MM.  Lucignani  et  Modesti. 

TREDICI  (i)  [les  Treize],  opéra-bouffe  ita- 
lien, paroles  de  Giorgio  Giacchetti,  musique 
de  Carlo  Pasta,  représenté  au  théâtre  Sa- 
tura, à  Turin,  en  1851.  Le  livret  reproduit 
celui  des  Treize,  opéra  d'Halévy.  Le  composi- 
teur Pasta  a  fait  ses  études  musicales  au  Con- 
servatoire de  Paris.  Son  ouvrage  a  obtenu 
quelque  succès,  et  a  eu  pour  interprètes  la 
Vaschetti,  Rocca  et  Vercellini. 

TREGUA  DI  PTOLEMAIDE  (la)  [la  Trêve 
de  Ptolémaïs],  opéra  italien,  musique  d'Es- 
lava,  représenté  à  Cadix  en  1842. 

*  TREILLE  DU  roi  (la),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  Paul  Henrion,  non  re- 
présentée, et  publiée  dans  le  Journal  des  De- 
moiselles. 

TREIZE  (les)  ,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  Scribe  et  Duport,  musique  de  F. 
Halévy  ,  représenté  à  l'Opéra  -  Comique 
le  15  avril  1839.  L'idée  de  cet  ouvrage  a  été 
prise  dans  une  nouvelle  de  Balzac.  Treize 
jeunes  gens  de  la  noblesse  napolitaine  se 
sont  associés  pour  se  livrer  à  toutes  sortes 
d'équipées  galantes.  Deux  d'entre  eux,  pour- 
suivant une  jeune  couturière  de  la  rue  de  To- 
lède, sont  mystifiés  par  un  aubergiste.  La 
donnée  du  livret  est  presque  intolérable; 
mais  elle  n'a  pas  empêché  Halévy  d'écrire 
une  partition  remarquable  par  la  délicatesse 
de  l'orchestration,  l'originalité  des  rythmes, 
la  nouveauté  des  effets  d'accompagnement. 
Le  compositeur,  après  avoir  montré  les  qua- 
lités les  plus  variées  dans  le  Dilettante  d'A- 
vignon, la  Langue  musicale,  la  Juive,  l'Eclair, 
Guido  et  Ginevra,  a  prouvé  dans  les  Treize 
qu'il  ne  reculait  pas  devant  les  innovations 
hardies.  Le  public  ordinaire  de  l'Opéra-Co- 
mique  fut  un  peu  dérouté  par  le  luxe  inusité 
des  combinaisons  harmoniques  qui  lui  étaient 
offertes,  et  cet  ouvrage,très  estimé  des  con- 
naisseurs, n'eut  pas  un  grand  succès.  Nous 


1098 


TRÈS 


TRIA 


appellerons  l'attention  du  lecteur  sur  l'ou- 
verture d'abord,  ensuite  sur  la  ballade  :  Il 
est  dans  Naples  la  jolie,  et  sur  le  finale  du 
premier  acte  où  se  trouve  ce  trio  charmant  : 
Trouble  extrême,  elle  est  là.  Le  quatuor  qui 
termine  le  deuxième  acte:  0  ciel!  quoi!  me 
voilà  marquise!  est  spirituel  et  d'un  effet 
scénique  ;  l'air  chanté  par  Isella  :  Oui,  je  suis 
une  grande  dame,  est  le  morceau  le  plus  connu 
de  l'ouvrage.  Le  troisième  acte  renferme  en 
outre  deux  duos  fort  bien  faits,  mais  dont  le 
dernier  a  paru  trop  long.  Chollet,  Mocker, 
Henri,  Fleury,  M">e  Jenny-Colon,  Leplus, 
ont  interprété  cet  ouvrage. 

'treize  (les),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Zell  et  Richard  Gênée,  mu- 
sique de  M.  Richard  Gênée,  représentée  à 
Vienne  en  novembre  1887. 

treizième  coup  DE  minuit  ( le),  lé- 
gende lyrique  en  trois  actes,  livret  de 
MM.  Clairville  et  Gaston  Marot,  musique  de 
M.  Debillemont ,  représenté  au  théâtre  du 
Château-d'Eau  en  septembre  1874.  On  y  a 
applaudi  une  romance  de  ténor  et  un  chœur 
de  soldats.  Chantée  par  Cabel  et  Mlle  Julie 
Bressolles. 

treizième  manteau  (le),  opéra,  musi- 
que de  Gyrowetz ,  repr.  à  Vienne  vers  1830. 

TRENT'  ANNI  DI  MISTERO ,  opéra  napo- 
litain, musique  de  Bisaccia,  représenté  à  Na- 
ples vers  1855. 

*  TRENTAJAGER  (der),  opéra,  musique  de 
M.  Victor  Gluth,  représenté  au  théâtre  Royal 
de  Munich  le  26  mars  1885. 

TRENTE  ET  QUARANTE  (le),  Opéra-CO- 
mique  en  un  acte ,  paroles  d'Alexandre  Du- 
val,  musique  de  Tarchi,  représenté  au  théâtre 
Feydeau  le  19  mai  1799. 

*TRES  DIAS  NA  BERLINDA,  opérette  en 
trois  actes,  musique  de  M.  Freitas  Gazul, 
représentée  à  Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la 
Trinité. 

*  TRES  marias  (las),  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  M.  José  Rogel,  représentée  à 
Madrid  en  1869. 

*  très  PARA  UNA,  zarzuela,  musique  de 
M.  François  Manent,  représentée  à  Barcelone 
en  1853. 

très  polotutore,  opéra  italien,  musi- 
que de  Stradella,  représenté  àVenise  vers  1667. 

TRÉSOR  (le),  petit  opéra  allemand,  musi- 
que de  Weissflog,  repr.  à  Sagau  vers  1770. 


•TRÉSOR  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  François  Coppée,  musique  de 
M.  Charles  Lefebvre,  représenté  a  Angers  le 
28  mars  1883. 

*  TRÉSOR  DE  JEANNOT  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  M.  José  Protti,  com- 
positeur espagnol,  représenté  au  Cercle  artis- 
tique de  Marseille  en  1877. 

TRÉSOR  DE    LA   TANTE  BÉCHUT    (le), 

opérette,   musique  de  M.  Georges  Douay; 
représentée  à  laTertulia  en  septembre  1872. 

TRÉSOR  DE  pierrot  (le),  opéra-comi- 
que  en  deux  actes ,  paroles  de  MM.  Cormon 
et  Henri  Trianon,  musique  de  M.  Eugène 
Gautier,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
5  novembre  1864. 

*  TRÉSOR  DE  rampsinit  (le),  opéra- 
comique,  paroles  et  musique  de  M.  Albert 
Gorter,  représenté  à  Prague  en  décem- 
bre 1887.  Le  livret  de  cet  ouvrage  n'était 
lu'une  adaptation  lyrique  d'une  comédie  cé- 
lèbre de  Platen. 

TRÉSOR  SUPPOSÉ  (le)  OU  LE  DANGER 
D'ÉCOUTER  AUX  PORTES ,  opéra-comique, 
paroles  de  Hoffman,  musique  de  Méhul,  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  l'Opéra-Comique 
le  29  juillet  1802.  La  partition,  d'après  l'opinion 
de  M.  Fétis,  assez  sévère  d'ailleurs  à  l'égard  de 
Méhul,  n'est  pas  digne  du  talent  et  de  la  ré^ 
putation  de  ce  compositeur.  Le  poème  eut  du 
succès.  C'est  dans  cet  ouvrage  qu'on  remar- 
que ces  mots  :  Il  ne  faut  jamais  dire  jamais; 
qui  est-ce  qui  peut  répondre  de  l'avenir?  Le 
parterre  malicieux  fit  l'application  de  cette 
phrase  à  un  jamais  proféré  dans  la  chambre 
élective  par  M.  de  Serre,  alors  garde  des 
sceaux,  et  par  suite  de  cette  allusion  poli- 
tique la  phrase  se  répandit  dans  le  public  et 
devint  proverbiale. 

TREUE  ECKARD  (der)  [le  Fidèle  Eckard], 
opéra  allemand,  musique  de  Ulrich,  repré- 
senté à  Weimar  en  1841. 

TREUER  KŒHLER  (die)  [les  Charbonniers 
fidèles],  opéra  allemand,  musique  de  Schuh- 
bauer,  représenté  à  Munich,  en  1791,  avec  un 
succès. 


*  TRIAL  BY  JURY  {le  Verdict  du  jury), 
«  extravagance  musicale  »,  paroles  de  M.  S.-W. 
Gilbert,  musique  de  M.  Arthur  Sullivan,  re- 
présentée au  Royalty-Theatre  de  Londres  le 
25  mars  1875.  C'est  l'un  des  premiers  fruits 
de  la  collaboration  de  ces  deux  auteurs,  qui 
devait  être  par  la  suite  si  féconde  et  si  pro- 


TRIB 


TRIO 


1099 


ductive,  et  qui  a  presque  révolutionné  le 
théâtre  anglais  contemporain.  Un  écrivain, 
leur  compatriote,  n'a  pas  craint  de  dire  en 
effet  que  M.  Gilbert,  qui,  d'avocat  devenu 
capitaine  de  la  milice,  pour  ensuite  se  faire 
auteur  dramatique,  était  en  son  genre  un  , 
véritable  réformateur. 

*  tribulaciones,  zarzuela  en  deux  actes, 
paroles  de  Rubi,  musique  de  Joaquin  Gaz- 
tambide,  représentée  au  théâtre  du  Cirque, 
à  Madrid,  le  14  septembre  1851. 

*  TRIBULACIONES  DE  UN  NOVIO  (LAS), 
o  LA  PORTERA  EN  ACECHO,  zarzuela  comi- 
que, paroles  de  M.  Juan  Pedro  Mesa  de  Léon, 
musique  de  M.  Celestino  Sadurni,  repré- 
sentée à  Barcelone,  sur  le  théâtre  de  la  Gran 
Via,  en  1894. 

Tribunal  (le),  opéra  français,  musique 
de  Sola,  représenté  à  Genève  en  1816. 

*  TRIBUNAL    DE  DISTRICT  (le),    Opérette 

en  un  acte,  musique  de  M. Zaytz,  représentée 
à  Vienne  le  1*  septembre  1867. 

TRIBUNO  (il),  opéra  séria,  musique  de  Cap- 
pellini ,  représenté  au  Théâtre-Municipal  de 
Nice  en  mars  1877.  Chanté  parMozzi,  Adolfi, 
David  ;  Mme  Potentini. 

*  TRIBUT  DE  ZAMORA  (le),  opéra  en 
quatre  actes,  paroles  de  M.  Ad.  d'Ennery  et 
Brésil,  musique  de  Charles  Gounod,  repré- 
senté le  ier  avril  1881.  Médiocre  et  banal, 
sans  intérêt,  sans  nouveauté,  sans  passion, 
sans  poésie,  le  livret  de  cet  ouvrage  mal 
venu  était  peu  fait  pour  inspirer  un  musi- 
cien. On  peut  s'étonner  que  M.  d'Ennery,  si 
habile  en  son  métier  et  si  expérimenté,  ait 
pu  se  tromper  au  point  de  croire  qu'un  tel 
sujet,  et  traité  de  cette  façon,  était  de  na- 
ture à  fixer  un  seul  instant  l'attention  des 
spectateurs.  Et  l'on  a  le  droit  d'être  plus 
surpris  encore  qu'un  artiste  de  la  valeur  de 
Gounod  ait  pu  s'atteler  à  la  tâche  ingrate  de 
mettre  en  musique  un  aussi  vulgaire  mélo- 
drame. Ce  fut  là  sa  dernière  œuvre  drama- 
tique, et  j'ai  regret  à  dire  qu'elle  est  indigne 
de  son  grand  nom  et  de  son  noble  génie. 
Le  Tribut  de  Zamora  n'a  dû  un  semblant 
d'existence  qu'à  la  merveilleuse  interprétation 
de  Mms  Gabrielle  Krauss,  cette  admirable 
tragédienne  lyrique,  que  secondaient  à  sou- 
hait MUe  Daram,  MM.  Sellier,  Lassalle,  Mel- 
chissédec  et  Giraudet. 

*  TRIBUTO  DE  LAS  CIEN  DONCELLAS 
(el),  zarzuela  en  trois  actes,  paroles  de  San- 
tistéban  (imitées  de  l'opérette  française  les 


Cent  Vierges),  musique  de  Francisco  Bar- 
bieri,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de 
la  Zarzuela,  le  7  novembre  1872.  La  partition 
de  cet  ouvrage  est  considérée  comme  l'une 
des  meilleures  du  compositeur. 

TRIBUTO  DE'  SARI  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Draghi  (Antoine) ,  représenté  à 
Vienne  en  1691. 

*TRICHKA,  opéra- comique  en  un  acte, 
musique  de  M.  Erick  Meyer-Helmund,  repré- 
senté sur  le  théâtre  municipal  de  Francfort- 
sur-le-Mein  en  avril  1896. 

*  TRICORNE  (le),  opéra-comique,  musique 
de  M.  Runge,  représenté  avec  beaucoup  de 
succès,  en  novembre  1894,  à  l'Opéra  royal  de 
Copenhague. 

TRICORNE  ENCHANTÉ  (le)  ,  opéra-coroi- 
que,  livret  tiré  de  la  nouvelle  de  M.  Théo- 
phile Gautier ,  musique  de  M.  L.  Jouvet ,  re- 
présenté à  Bruxelles  dans  la  salle  du  Cercle 
artistique  et  littéraire. 

TRILBY,  opéra-comique  allemand,  musi- 
que de  Truhn,  représenté  au  théâtre  Royal 
de  Berlin,  avec  succès,  le  22  mai  1835. 

TRILBY,  opérette  en  un  acte,  paroles  de 
Mahiet  de  la  Chesneraye,  musique  de  M.  Lau- 
rent de  Rillé,  représentée  aux  Folies-Nou- 
velles en  janvier  1858.  Le  livret  a  été  tiré  du 
conte  charmant  de  Charles  Nodier. 

*trinta  E  sete  DA  4°  (o);  opérette  en 
deux  actes,  musique  de  M.  Freitas  Gazul, 
représentée  à  Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la 
Rua  dos  Condes. 

*TRIO  D'AFFAMÉS  (un),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  Georges  Douay,  repré- 
sentée aux  Fantaisies-Oller  en  1876. 

TRIOMPHE  (le),  prologue  avec  chant,  pour 
l'anniversaire  de  la  mort  du  roi,  musique  de 
Sander,  exécuté  sur  le  théâtre  de  Breslau  le 
25  septembre  1795. 

*  TRIOMPHE  D'ALCIDE  A   ATHÈNES  (le), 

opéra  en  deux  actes,  paroles  de  Moline  et 
Pillon,  musique  de  Bianehi,  représenté  au 
théâtre  des  Jeunes-Élèves  (rue  de  Thion 
ville),  en  septembre  1806. 

TRIOMPHE  DE  L'AMOUR  (le),  opéra-bal- 
let en  cinq  actes,  paroles  de  Benserade  et 
Quinault,  musique  de  Lulli,  représenté  à 
Saint-Germain~en-Laye  le  21  janvier  1681. 
Plusieurs  seigneurs  et  dames  de  la  cour 
y  dansèrent.  C'étaient  M'ies  de  Commercy, 
de  Tonnerre,  de  Clisson,  de  Poitiers,  de  Bi- 


1100 


TRIO 


TRIO 


ron,  Mmes  de  Gontaut,  de  Seignelay,  Mmes  les 
duchesses  de  Mortemart,  de  Sully,  de  Conti, 
de  la  Ferté,  les  princesses  Marianne  et  de 
Guémenée.  Madame  la  Dauphine  remplit  le 
rôle  de  Flore.  On  comprend  que  les  cavaliers 
de  si  grandes  dames  étaient  les  plus  grands 
seigneurs  du  temps,  depuis  le  prince  de  la 
Roche-sur-Yon  jusqu'au  comte  de  Guiche. 
Le  poète  adresse  à  chacun  de  ces  danseurs  et 
de  ces  danseuses  des  remerciements  en  vers, 
parmi  lesquels  on  en  remarque  quelques- 
uns  fort  spirituels  et  même  malins.  Ce 
ballet  fut  représenté  à  Paris ,  à  l'Académie 
royale  de  musique,  le  6  mai  1681.  Jusqu'à 
cette  époque,  les  hommes  seuls  avaient  dansé 
sur  le  théâtre  de  l'Opéra.  Pour  imiter  l'inno- 
vation qui  avait  eu  lieu  à  Saint-Germain,  et 
qui  avait  ajouté  un  brillant  attrait  au  spec- 
tacle, des  danseuses  prirent  sur  la  scène  la 
place  des  dames  de  la  cour.  La  première  bal- 
lerine qui  jouit  de  la  faveur  du  public  fut 
Mlle  Lafontaine.  Cette  innovation,  jointe  à 
la  beauté  des  décorations  et  à  la  musique  de 
Lulli,  contribua  fort  au  succès  prodigieux  de 
ce  ballet,  qui  fut  constamment  repris  pen- 
dant trente  ans.  Nous  signalerons  dans  la 
partition  le  chœur  charmant  :  Suivons  l'a- 
mour ,  portons  sa  chaîne. 

triomphe  DE  L'AMOUR  (le),  opéra,  mu- 
sique de  Jester,  représenté  à  Berlin  vers  1735. 

TRIOMPHE  DE  L'AMOUR  (le),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Stegmann,  représente  à 
Hambourg  vers  1785. 

*  TRIOMPHE  DE  L'AMOUR  CONJUGAL 
(LE)  OU  L'HISTOIRE  D'ADMÈTE  ET  D'AL- 
CESTE,  «  spectacle  à  machines  »,  musique 
de  Charles-Guillaume  Alexandre,  représenté 
sur  le  théâtre  du  palais  des  Tuileries  le 
16  mars  1755.  C'était  une  des  actions  scéniques 
sans  paroles  que  le  fameux  peintre  et  méca- 
nicien Servandoni  imaginait  et  dont  il  pei- 
gnait les  admirables  décors,  dont  la  vue 
faisait  accourir  tout  Paris  à  son  «  Spectacle 
en  décorations».  Ces  pièces,  qui  ne  devaient 
être,  en  somme,  que  des  pantomimes,  étaient 
accompagnées  d'un  bout  à  l'autre  d'une  mu- 
sique descriptive. 

TRIOMPHE  DE  L'AMOUR  ET  DE  L'HY- 
MEN (le),  divertissement,  musique  de  Bou- 
vard, représenté  à  la  cour  en  1729. 

TRIOMPHE  DE  L'AMOUR  SUR  LA  SOR- 
CELLERIE (le),  opéra,  musique  de  Schuster, 
représenté  à  Dresde  en  1778. 

TRIOMPHE  DE  L'HARMONIE  (le),  opéra- 
ballet  de  trois  entrées,  avec  un  prologue,  pa- 


roles de  Lefranc  de  Pompignan^  musique  de 
Grenet,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  9  mai  1737.  Orphée,  Hylas ,  Am- 
phion,  la  Paix,  l'Amour,  l'Harmonie  enfin 
sont  les  personnages  de  cet  opéra.  Le  poëte 
ne  s'est  pas  mis  en  frais  d'imagination. 

TRIOMPHE  DE  LA  BEAUTÉ  (le),  opéra, 
musique  de  Volumier,  qui  composa  les  en- 
trées et  les  airs  de  danse,  représenté  à  Ber- 
lin, à  l'occasion  du  mariage  de  Frédéric- 
Guillaume  I",  en  1707. 

TRIOMPHE  DE  LA  PAIX  (le),  opéra,  mu- 
sique de  Gaultier  (Pierre),  représenté  à  Mar- 
seille le  88  janvier  1682.  Ce  compositeur  avait 
obtenu  le  privilège  d'établir  un  Opéra  à  Mar- 
seille et  dans  quelques  autres  villes  du  Midi. 
Il  était  bon  musicien  et  habile  claveciniste. 
Son  ouvrage  a  été  loué  par  Brossard,  La 
Borde  et  Le  Gallois. 

TRIOMPHE  DE  LA  PAIX  (le)  ,  opéra  alle- 
mand,  musique  de  Keiser,  représenté  à 
Hambourg  en  1715. 

TRIOMPHE  DE  LA  RÉPUBLIQUE  (le)  OU 
LE  CAMP  DE  GRANDPRÉ,  opéra  en  un  acte, 
paroles  de  M.-J.  Chénier,  musique  de  Gossec, 
représenté  à  l'Opéra  le  27  janvier  1793.  — 
Voyez  Camp  de  Grandpré  (le). 

*  TRIOMPHE  DE  LA  RÉPUBLIQUE  (le), 
«  ode  triomphale,  »  paroles  et  musique  de 
Mile  Augusta  Holmes,  exécutée  le  21  sep- 
tembre 1889,  dans  la  grande  nef  du  Palais  de 
l'Industrie  (Champs-Elysées),  pour  les  fêtes 
de  l'Exposition  universelle,  en  présence  de 
22,000  auditeurs.  C'était  une  grande  compo- 
sition symbolique,  d'un  caractère  grandiose 
et  d'une  belle  ordonnance,  à  laquelle  pre- 
naient part  1,200  exécutants  dont  350  instru- 
mentistes. Une  somme  de  300,000  francs 
avait  été  votée  par  le  conseil  municipal  pour 
cette  manifestation  à  la  fois  artistique  et 
patriotique ,  un  théâtre  colossal  avait  été 
construit  dans  l'immense  nef  du  palais,  et 
pour  cette  scène  gigantesque  l'excellent 
peintre  J.-B.  Lavastre  avait  brossé  un  décor 
admirable  en  son  immensité.  L'œuvre,  mâle 
et  forte,  et  qu'on  ne  dirait  point  écrite  par 
une  main  de  femme,  obtint  un  très  grand  et 
très  légitime  succès  aux  quatre  auditions  qui 
en  furent  données  à  quelques  jours  d'inter- 
valle. Il  va  sans  dire  qu'elle  était  presque 
exclusivement  chorale,  à  part  quelques  rares 
soli  et  de  peu  d'importance.  C'était  comme 
une  sorte  de  vaste  fresque  sonore,  d'un  effet 
puissant  et  d'un  caractère  plein  de  vigueur. 


TRIO 


TRIO 


1101 


TRIOMPHE  DE  TRAJAN  (le),  tragédie  ly- 
rique en  trois  actes,  paroles  d'Esménard,  mu- 
sique de  Lesueur  et  Persuis,  représenté  à 
l'Académie  impériale  de  musique  le  23  octobre 
1807.  L'empereur  Napoléon,  sollicité  par  la 
femme  d'un  prince  qui  avait  conspiré  contre 
lui, d'accorder  sa  grâce,  jeta  au  feu  les  pièces  de 
conviction  et  dit:  a  Vous  le  voyez,  madame, 
je  ne  puis  pas  condamner,  il  n'existe  plus  de 
preuves.  »  Esménard  prit  ce  fait  pour  sujet 
de  sa  pièce  apologétique.  Trajan,  au  dénoû- 
ment,  brûlait  sur  un  réchaud  les  actes  d'ac- 
cusation des  conspirateurs.  La  marche  triom- 
phale composée  par  Lesueur  devint  de  suite 
populaire.  Persuis  substitua  peu  à  peu  sa 
musique  à  celle  de  son  collaborateur ,  et  eut 
la  faiblesse  d'annoncer  l'opéra  comme  entiè- 
rement composé  par  lui. 

TRIOMPHE  DES  ARTS  (le)  opéra-ballet, 
en  cinq  actes,  paroles  de  Lamotte,  musique 
de  Labarre,  représenté  à  l'Académie  royale 
de  musique  le  16  mai  1700.  L'Architecture,  la 
Poésie,  la  Musique,  la  Peinture  et  la  Sculpture 
forment  cinq  entrées,  dont  la  dernière  a  pour 
suj  et  Py  gmalion.  Elle  a  été  depuis  représentée 
séparément  sous  ce  titre. 

*  TRIOMPHE  DES  CRYPTOGAMES  (le), 
Opéra-comique  en  un  acte,  musique  de 
M.  Herprech,  représenté  à  Dunkerque  en 
mars  1891. 

TRIOMPHE  DES  SENS  (le),  opéra-ballet 
en  cinq  actes,  précédé  d'un  prologue,  pa- 
roles de  Roy,  musique  de  Mouret,  repré- 
senté par  l'Académie  royale  de  musique  le 
5  juin  1732.  Cet  ouvrage  fut  repris  en  1740 
et  en  1751. 

TRIOMPHE  DU  MOIS  DE  MARS  (le)  ou 
LE  BERCEAU  D'ACHILLE,  opéra-ballet  en 
un  acte,  paroles  de  E.  Dupaty,  musique  de 
Kreutzer,  représenté  à  l'Académie  impériale 
de  musique  le  27  mars  1811.  C'était  une  pièce 
de  circonstance  à  l'occasion  de  la  naissance 
du  roi  de  Rome. 

*  TRIOMPHE  DU  SENTIMENT  (le),  Opera- 
comique  en  trois  actes  avec  danses,  paroles 
de  Joseph  Bertrand,  musique  de  Henri  Ha- 
mal,  représenté  à  Liège  le  28  janvier  1775. 

trionfo  D'ALBIONE  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Liverati,  représenté  à  Londres 
vers  1816. 

TRIONFO  D'ALESSANDRO  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  deGenerali,  représenté  à  Bo- 
logne en  1816. 


TRIONFO  D'AMORE  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Gassmann,  représenté  à  Venise 
en  1767. 

TRIONFO  D'AMORE  (il),  opéra-buffa,  mu- 
sique de  Dutillieu,  repr=  à  Vienne  en  1791. 

*  TRIONFO  D'AMORE,  légende  musicale 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Di  Francesco, 
musique  de  M.  Luigi  Minuto,  représentée 
au  théâtre  Social  d'Alba  le  28  octobre  1893. 

TRIONFO  D'ARIANA  (il),  opéra  italien, 
musique  d'Anfossi,  repr.  à  Prague  vers  1784. 

TRIONFO  dariane  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Riggini,  repr.  à  Berlin  en  1795. 

TRIONFO  D'ARMIDA  (il),  opéra  itafien, 
musique  de  Albinoni,  repr.  à  Venise  en  1726. 

TRIONFO  D'ARSACE  (il),  opéra  italien, 
musique  d'Andreozzi ,  représenté  à  Rome 
en  1782. 

TRIONFO  D'EMILIO  (il)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Farinelli,  représenté  à  Venise 
en  1790. 

TRIONFO  DEL  AMORE  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Marinelli,  représenté  à  Florence 
vers  1786. 

TRIONFO  DEL  BEL  SESSO  (il)  [le  Triom- 
phe du  beau  sexe],  opéra  italien,  musique  de 
J.  Niccolini,  représenté  à  Milan  dans  l'au- 
tomne de  1799. 

TRIONFO  DEL  CIGLIO  (il)  [le  Triomphe 
du  lis],  opéra  italien  en  trois  actes,  musique 
de  D'Herbain,  représenté  à  Bastia  en  1753. 

TRIONFO  DEL  FATO  (il)  [le  Triomphe  dit 
destin],  opéra  allemand,  musique  de  Steffanï, 
représenté  à  Hambourg  en  1699. 

TRIONFO  DELL'  AMORE  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Raimondi,  représenté  à  Na- 
ples  vers  1835. 

TRIONFO  DELL'  AMORE  E  DELL'  AMI- 
CIZIA  (il),  opéra  italien,  musique  de  Conti 
(François),  représenté  à  Vienne  en  1728. 

TRIONFO  DELL'  INNOCENZA  (il),  Opéra 
italien,  livret  de  Rinaldo  Ciallis,  musique  dô 
Lotti,  représenté  à  Venise  en  1693. 

TRIONFO  DELL'  ONORE  (il),  opéraitalien, 
musique  de  Scarlatti ,  représenté  au  théâtre 
des  Fiorentini,  à  Naples,  en  1718. 

TRIONFO  DELLA  CONTINENZA  (il),  opéra 
italien,  livret  de  Corradi.  musique  de  Alghisi. 


1102 


TRIO 


TRIO 


représenté  sur  le  théâtre  des  Sahvts-Jean-èt- 
Paul,  à  Venise,  en  1690. 

TRIONFO  DELLA  CONTINENZA  owero 
SAN  BERNARDO  VINCITOR  DI  LASCIVA 
TENTAZIONE,  opéra  italien  en  forme  d'ora- 
torio, livret  de  Sandrinelli,  musique  de  Cal- 
dara,  exécuté  dans  l'oratoire  de  la  madone 
délia  Fava,  à  Venise,  en  1697. 

TRIONFO  DELLA  COSTANZA  (il),  opéra 
italien,  musique  de  Pollaroli,  repr.  sur  le 
théâtre  délie  Grazie,  à  Vicence,  en  17M. 

TRIONFO  DELLA  COSTANZA  (il),  opéra 
italien,  musique  de  Rampini,  représenté  à 
Venise  en  1727,  à  l'occasion  de  l'entrée  au 
monastère  de  Saint-Etienne-de-Padoue,  de 
la  noble  signora  Camilla  de  Pimbioli.  Sainte 
Catherine  était  le  sujet  de  cette  œuvre  lyri- 
que. 

TRIONFO  DELLA  COSTANZA  (il),  opéra 
italien,  musique  de  Schwanberg,  représenté 
à  Brunswick  vers  1795. 

TRIONFO  DELLA  COSTANZA  IN  STA- 
TIRA  VEDOVA  DI  ALESSANDRO  (il),  opéra 
italien,  livret  de  Vitturi,  musique  de  Galleazi, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Sant'-Angiolo, 
à  Venise,  en  1731. 

TRIONFO  DELLA  GIOSTIZIA  (il)  ,  opéra 
italien,  musique  de  Conti  (Charles),  repré- 
senté au  théâtre  Nuovo  de  Naples  vers  1826. 

TRIONFO  DELLA  GLORIA  (il),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Schauensée ,  représenté  en 
Sardaigne  en  1743. 

TRIONFO  DELLA  LIBERTÀ  (il),  opéra 
italien,  livret  de  Frigimelica  Roberti,  musi- 
que de  Scarlatti ,  représenté  sur  le  théâtre 
de  Saint-Jean-Chrysostome ,  à  Venise,  en 
1707. 

TRIONFO  DELLA  MUSICA  (il)  ,  opêra- 
bouffe,  musique  de  Schira ,  représenté  au 
théâtre  Santo-Carlos,  à  Lisbonne,  en  1835. 

TRIONFO  DELLA  PACE  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Bianchi,  repr.  à  Venise  eni7S2. 

TRIONFO  DELLA  PIETA  (il),  opéra  ita- 
lien, livret  de  Rospighosi,  musique  de  Ma- 
razzuoli ,  représenté  plusieurs  fois  dans  le 
palais  Barberino,  en  présence  de  la  reine  de 
Suède,  à  Rome,  en  1656. 

TRIONFO  DELLA  VIRTÙ  (il),  opéra  ita- 
lien, livret  de  l'abbé  Pietro  d'Averara ,  mu- 
sique de  Brusa,  représenté  sur  le  théâtre 
de  Saint-Jean-Chrysostome  en  1724. 


TRIONFO  DELLE  DONNE  (il)  [le  Triofn* 
phe  des  darnes],  opéra  italien,  musique  de 
Raimondi,  représenté  à  Palerme  vers  1842. 

TRIONFO  DI  CAMILLO,  opéra  italien, 
musique  de  Léo,  repr.  à  Naples  vers  1735. 

TRIONFO  DI  CAMILLO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Ciampi  (Legrenzio-Vincenzo), 
représenté  à  Londres  en  1750. 

TRIONFO  DI  CAMILLO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Gluck,  représenté  au  théâtre 
Argentina,  à  Rome,  en  1754. 

TRIONFO  DI  CAMILLO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Porpora.  repr.  à  Naples  en  1760. 

TRIONFO  DI  CESARE  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Liverati,  représenté  à  Londres 
vers  1814. 

TRIONFO  DI  CESARE  (il),  opéra  italien, 
musique  de  J.  Niccolini,  représenté  à  Venise 
vers  1829. 

*  TRIONFO  DI  clelia  (il),  opéra  en 
trois  actes,  musique  de  Jomelli,  représenté  h 
Naples,  sur  le  théâtre  San  Carlo,  en  1757. 

TRIONFO  DI  CLELIA  (il),  opéra  italien, 
musique  de  J.-A.-P.  Basse ,  représenté  à 
Dresde  en  1761. 

TRIONFO  DI  CLELIA  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Gluck,  repr.  à  Bologne  en  1762. 

TRIONFO  DI  CLELIA  (il),  opéra  italien 
musique  de  Wanhal ,  représenté  à  Rome 
vers  1770. 

TRIONFO  DI  CLELIA  (il),  opéra  italien  en 
trois  actes,  musique  de  J.  Michl,  représenté 
au  théâtre  de  la  cour,  à  Munich,  en  1776. 

TRIONFO  DI  CLELIA  (il)  ,  opéra  italien, 
musique  de  Urbani,  repr.  à  Dublin  vers  1785. 

TRIONFO  DI  CLELIA  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Tarchi,  repr.  à  Turin  en  1787. 

TRIONFO  DI  CLELIA  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Nasolini,  représenté  en  Italie 
vers  1799. 

TRIONFO  DI  DAVIDE  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Rispoli ,  repr.  à  Naples  en  1788. 

TRIONFO  DI  EMILIO  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Pavesi,  représenté  à  la  Scala  de 
Milan  en  1805. 

TRIONFO  DI  FLAVIO  OLIRRIO  (il),  opéra 

italien,  livret  de  Zeno,  musique  de  Porta 


TRIS 


TRIS 


1103 


(Jean),  représenté  sur  le  théâtre  deSaint- 
Jean-Chrysostome,  à  Venise,  en  1726. 

TRIONFO  DI  PALLADE  IN  ARCADIA , 
opéra  italien,  musique  de  Aresti,  représenté 
à  Bologne  en  1716. 

TRIONFO  DI  QUINTO  FABIO  (il)  ,  opéra 
italien ,  musique  de  Fiodo ,  représenté  à 
Parme  en  1809. 

TRIONFO  DI  SOLÎMANO  (il)  ovvero 
IL  TRIONFO  MAGGIORE  È  VINCERE  SE 
STESSO,  opéra  italien,  musique  de  Predieri 
(Luc-Antoine),   repr.  à  Florence   en  1719. 

TRIONFO  DI  TITO  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Raimondi,  repr.  à  Turin  vers  1815. 

*  trionfo  di  tomiri  (il),  opéra  sè- 
rieux,  poème  de  Filippo  Cammarano,  musi- 
que de  Gaetano  Andreozzi,  représenté  sur  le 
théâtre  San  Carlo,  de  Naples,  en  1807.  Deux 
artistes  dont  le  nom  est  resté  fameux,  le 
ténor  Gaetano  Crivelli  et  la  cantatrice  Lo- 
renza  Correa,  remplissaient  les  deux  prin- 
cipaux rôles  de  cet  ouvrage,  ceux  de  Cyrus 
et  de  Tomiri. 

trionfo  Dl  TRAJANO  (il),  opéra  séria 
en  trois  actes,  musique  de  Dominique  Tritto, 
représenté  au  théâtre  Saint-Charles,  à  Na- 
ples, le  30  mai  1818. 

TRTPILLA,  opéra  italien,  musique  de  Luzzi , 
représenté  à  Novare  en  février  1874. 

*  TRIPLE  ALIANZA  (la)  ,  zarzuela-bouffe 
en  un  acte,  musique  de  M.  Fernandez  Cabal- 
lero,  représentée  sur  le  Théâtre-Espagnol,  à 
Madrid,  vers  1892. 

TRIPLE  MARIAGE  (le),  comédie  en  un 
acte,  en  prose,  avec  un  divertissement,  pa- 
roles de  Destouches,  musique  de  Gilliers,  re- 
présentée aux  Français  le  7  juillet  1716. 

*  trischka,  opéra  en  un  acte,  musique  de 
M.  Meyer-Helmund,  représenté  sur  le  théâtre 
de  la  Cour,  à  Altenberg,  en  mars  1894. 

*  TRISTAN  ET  YSEULT,  drame  lyrique  en 
trois  actes,  poème  et  musique  de  Richard 
"Wagner,  représenté  au  théâtre  Royal  de 
Munich  le  10  juin  1865.  C'est,  dit-on.  pour 
s'abstraire  un  peu  de  sa  tétralogie  de  l'An- 
neau du  Nibelung,  dont  il  venait  d'achever  la 
troisième  partie,  que  Wagner  eut  l'idée  d'é- 
crire Tristan  et  Yseult.  Il  craignait  d'ailleurs 
d'avoir  à  attendre  encore  longtemps  l'appari- 
tion de  cette  œuvre  gigantesque,  et  il  vou- 
lait présenter  au  public  un  ouvrage  conçu 
dans  les  proportions  ordinaires  et  dans  le- 


quel, néanmoins,  il  affirmerait  avec  toute  la 
force  possible  les  principes  et  les  théories 
qui  formaient  la  base  même  de  sa  réforme 
du  drame  musical.  Le  sujet,  pris  dans  une 
ancienne  et  célèbre  légende  celtique,  ne  com- 
prenait, cette  fois,  rien  de  surnaturel,  et  n'a- 
menait aucune  complication  de  mise  en  scène. 
C'est  une  simple  et  douloureusa  histoire 
d'amour,  qu'on  a  justement  comparée  à  celle 
de  Roméo  et  Juliette.  Deux  années  furent 
employées  à  la  composition  de  Tristan;  mais, 
quand  il  s'agit  de  mettre  l'œuvre  à  la  scène, 
oa  se  heurta  à  da  telles  difficultés  d'exécu- 
tion, tant  au  point  de  vue  instrumental  qu'au 
point  de  vue  vocal,  qu'on  put  croire  un  ins- 
tant la  représentation  impossible.  Le  fait  est 
qu'après  avoir  fait  recevoir  l'ouvrage  à 
Vienne,  à  la  suite  de  démarehes  infructueuses 
à.  Carlsruhe,  Wagner  en  vit  abandonner  les 
études  après  cinquante-sept  répétitions.  Il 
essaya  ensuite  de  le  faire  jouer  à  Francfort, 
à  Weimar,  à  Hambourg,  mais  l'inutilité  de 
ses  efforts  allait  le  décourager  lorsque  le  roi 
Louis  II  de  Bavière  l'appela  à  lui  et  mit, 
pour  monter  Tristan,  le  théâtre  de  Munich  à 
sa  disposition.  L'ouvrage  avait  pour  inter- 
prètes les  artistes  dont  voici  les  noms  :  Tristan, 
Schnorr  de  Carolsfeld  ;  Yseult,  Mme  Schnorr 
de  Carolsfeld;  le  roi  Marke,  Zottmayer;  Kur- 
Tenal,  Mitterwurzer  ;  Brangaine,  M"8  Deinet; 
Melot,  Heinrich. 

Le  sujet  de  Tristan  et  Yseult  est  simple, 
aussi  bien  que  la  façon  dont  l'auteur  l'a 
traité.  La  princesse  Yseult  est  amenée  d'Ir- 
lande en  Cornouaille,  sur  un  vaisseau  où  elle 
est  confiée  à  la  garde  de  Tristan  ;  elle  va 
trouver  le  roi  Marke,  dont  elle  doit  devenir 
l'épouse.  Yseult  a  jadis  sauvé  la  vie  à  Tris- 
tan, et  elle  l'aime  sans  s'en  rendre  compte  ; 
mais  Tristan  l'évite  et  semble  dédaigner  de 
la  voir.  Elle  veut  lui  parler,  et  lui,  reste  im- 
passible et  indifférent.  Alors  elle  ordonne  à 
sa  suivante  Braugaine  d'emplir  une  coupe 
d'un  poison  mortel.  Elle  présente  cette  coupe 
à  Tristan  qui  boit,  puis  elle  la  lui  prend  des 
mains  et  en  vide  le  contenu.  Mais  Brangaine 
s'est  trompée;  au  lieu  de  poison,  c'est  un 
philtre  d'amour  qu'elle  a  versé  dans  la  coupe, 
de  sorte  qu'après  avoir  bu,  les  deux  jeunes 
gens  éprouvent  mutuellement  une  irrésis- 
tible passion  et  tombent  dans  les  bras  l'un 
de  l'autre.  A  ce  moment,  le  navire  entre  au 
port. 

Le  second 'acte  transporte  la  scène  au  châ- 
teau du  roi  Marke.  Le  roi  et  sa  cour  partent 
pour  la  chasse,  les  fanfares  s'éloignent,  bien- 
tôt la  nuit  arrive.  Yseult  attend  Tristan,  qui 


1104 


TRIS 


TROI 


doit  venir  sur  un  signal  donné  par  elle.  Mais 
un  écuyer  du  roi,  le  traître  Mélot,  les  épie. 
La  suivante  Brangaine  met  en  garde  sa  maî- 
tresse contre  ce  personnage.  Celle-ci  n'écoute 
rien,  et,  sur  son  signal,  arrive  Tristan.  Mais 
l'indigne  Mélot,  que  Tristan  croit  son  ami, 
est  allé  prévenir  le  roi.  Il  revient  avec  lui, 
et  les  amants  sont  surpris.  Le  roi  se  répand 
en  reproches  contre  les  infidèles,  tandis  que 
Tristan,  insulté  par  Mélot,  provoque  celui-ci. 
Les  épées  se  croisent,  et  Tristan  tombe 
mortellement  blessé. 

Le  troisième  acte  nous  montre  Tristan, 
agonisant,  dans  son  château  de  Caréol.  Il  est 
veillé  par  son  fidèle  écuyer  Kurvenal,  qui, 
sur  sa  prière,  a  fait  mander  Yseult  en  Cor- 
nouailles.  Le  moribond  attend  sa  venue  avec 
anxiété,  et  il  expire  précisément  au  moment 
où  elle  pénètre  auprès  de  lui.  Frappée  de 
désespoir,  Yseult  tombe  elle-même  inanimée 
sur  le  corps  de  celui  qu'elle  aimait,  et  meurt 
de  son  amour. 

Telle  est  cette  pièce  étrange,  qui  excite 
l'admiration  des  uns  et  le  scepticisme  des 
autres.  Les  admirateurs  y  voient  le  triom- 
phe de  la  psychologie  ;  les  sceptiques  ré- 
pondent que  la  psychologie  n'a  rien  à  voir 
avec  le  théâtre,  dont  elle  est  la  négation.  La 
querelle  peut  durer  longtemps  ;  il  appartient 
au  public  de  la  résoudre.  En  ce  qui  concerne 
la  musique,  il  faut  dire  tout  d'abord  que, 
selon  un  de  ses  commentateurs  enthousiastes, 
«  elle  est  l'expression  la  plus  complète  de  ce 
qu'on  appelle  le  système  wagnérien  = .  Là,  en 
effet,  rien  de  ce  que  les  partisans  du  maître 
appellent,  de  leur  côté,  «  des  concessions  au 
public  » .  Jamais  l'accord  de  deux  voix  simul- 
tanées, jamais  la  plus  légère  intervention  du 
chœur;  chaque  voix  considérée  simplement 
comme  une  partie  quelconque  de  l'ensemble 
polyphonique,  et  asservie  à  cet  ensemble  ; 
l'usage  poussé  jusqu'à  l'abus  des  leit  motive 
ou  «  motifs  conducteurs  »;  enfin,  des  longueurs 
cruelles,  et  telles  que  les  partisans  de  l'œuvre 
eux-mêmes  n'hésitent  pas  à  les  signaler, 
sinon  à  les  condamner.  Avec  cela,  des  pages 
admirables,  dans  lesquelles  la  passion,  la 
tendresse  et  la  douleur  sont  exprimées  avec 
des  accents  d'un  pathétique  parfois  déchirant, 
avec  des  élans  sublimes.  Comme  toujours, 
enfin,  une  inégalité  flagrante,  avec  des  beau- 
tés qui  semblent  surhumaines  et  qui  exci- 
tent l'enthousiasme.  D'essayer  une  analyse 
ici  serait  chose  impossible,  et  nous  entraîne- 
rait trop  loin.  Contentons-nous  de  dire  qu'a- 
près les  représentations  de  Munich,  deux 
excellents  artistes,  M.  et  Mmo  Vogl,  ont  po- 


pularisé Tristan  et  Yseult'  dans  les  grandes 
villes  d'Allemagne  en  en  jouant  d'une  façon 
superbe  les  deux  principaux  rôles,  et  que  ' 
Mme  Rosa  Sucher,  dans  les  représentations 
modèles  du  théâtre  wagnérien  de  Bayreuth, 
a  obtenu  un  immense  succès  en  personnifiant 
Yseult. 

Tristan  et  Yseult  n'a  encore  été  joué  en 
français  qu'à  Bruxelles,  où  la  représentation 
en  a  eu  lieu  le  21  mars  1894.  La  traduction 
était  de  Victor  Wilder,  et  les  interprètes 
étaient  M.  Cossira  (Tristan),  MUe  Tanesi 
(Yseult),  MM.  Seguin,  Lequien  et  Mme  Wolf. 

*  triste  amore  !  «  scènes  champêtres  » 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Gustavo  Cenci, 
musique  de  M.  Enrico  Curti,  représentées  au 
Politeama  Arioste  de  Eeggio  (Toscane)  le 
27  mai  1893. 

*  TRISTE  chagtas  (kl),  zarzuela  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Barrera,  musique  de 
Francisco  Barbieri,  représentée  sur  le  théâtre 
Eslava,  à  Madrid,  le  9  mars  1878. 

TRISTES  AVENTURES  D'ÉLISA ,  PRIN- 
CESSE DE  BULGARIE,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Rœsler,  repr.à  Venise  en  1807. 

*  TRISTI  NOZZE,  drame  lyrique  en  un 
acte,  musique  de  M.  Ugo  Délia  Noce,  repré- 
senté au  théâtre  Rossini  de  Venise  le 
23  mars  1893. 

TRIUMPH  DER  TREUE  (das)  [le  Triomphe 
de  la  fidélité],  opéra  allemand,  musique  de 
Danzi,  représenté  à  Munich  en  1781. 

TRIUMPH  OP  MIRTH  (the)  [le  Triomphe 
de  la  joie],  opéra  anglais,  musique  de  Linley, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Drury-Lane,  à 
Londres,  en  1782. 

TROFEO  DELL'  INNOCENZA  (il),  opéra 
italien,  livret  de  l'abbé  Andréa  Minelli ,  mu- 
sique de  Niccolô  le  Mixte ,  représenté  sur  le 
théâtre  de  San-Mosè,  à  Venise,  en  1704. 

TROIS  ÂGES  DE  L'OPÉRA  (les),  prologue, 
paroles  de  De  Vismes ,  musique  de  Grétry, 
représenté  par  l'Académie  royale  de  musi- 
que le  27  avril  1778.  De  Vismes,  alors  direc- 
teur de  l'Opéra,  voulut  inaugurer  sa  nouvelle 
administration  par  cette  pièce  de  circon- 
stance. Lulli,  Rameau  et  Gluck  en  étaient 
les  héros  ;  et,  en  effet,  les  principaux  opéras 
de  ces  maîtres  furent  montés  et  exécutés 
pendant  le  cours  de  cette  année  avec  une  ra- 
pidité et  une  magnificence  de  décors  et  de 
costumes  qui  épuisèrent  et  ruinèrent  le  di- 
recteur. En  ce  temps  de  cabales  et  d'intri- 


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gués  de  toutes  sortes,  les  différents  genres 
de  musique  soulevaient  des  débats  passion- 
nés, et  De  Vismes  crut  trouver  une  occasion 
de  les  faire  tourner  au  profit  de  sa  gestion, 
en  faisant  alterner  la  troupe  italienne  avec 
les  acteurs  français.  Les  opéras  de  Piccinni, 
de  Paisiello,  d'Anfossi  succédaient  à  ceux  de 
Lulli,  de  Mouret,  de  Rameau  et  de  Philidor. 
Le  feu  de  la  lutte  s'entretenait  ainsi  sans 
grand  profit  pour  l'art  véritable,  qui  veut  la 
distinction  des  genres,  et  au  grand  détri- 
ment de  l'administration  financière.  Cet 
exemple  nous  paraît  utile  à  citer  dans  un 
moment  où  une  combinaison  analogue  tend 
à  se  produire  par  suite  de  la  liberté  des  théâ- 
tres. 

TROIS  BAISERS  DU  DIABLE  (les),  opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  M.  Mestepès, 
musique  de  M.  Offenbach,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  15  janv.  1857;  jouée  par 
Guyot,  Gerpré,  M""  Dalmont  et  Abington. 

TROIS  BOSSUS  (les),  opéra  russe,  musi- 
que de  Cavos,  représenté  à  Saint-Pétersbourg 
en  1803. 

trois  clefs  (les),  opérette,  paroles  et 
musique  de  M.  Auguste  de  Pellaert;  publiée 
en  1856  dans  le  Journal  des  demoiselles. 

TROIS  COUSINES  (les)  ,  comédie  en  trois 
actes,  en  prose,  avec  un  prologue  et  des  in> 
termèdes,  paroles  de  Dancourt,  musique  de 
Gilliers,  représentée  aux  Français  le  17  oc- 
tobre 1700. 

TROIS  cousines  (lus),  opéra-comique  en 
trois  actes,  musique  de  Suremont,  repré- 
senté à  Anvers  en  1824. 

*  trois  cousines  (les),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Albert  Riondel  et 
Georges  Mathieu,  musique  de  M.  Emile  Bon- 
namy,  représentée  au  théâtre  des  Menus- 
Plaisirs  le  4  juin  1894.  Interprètes  :  Mlles  (ja- 
brielle  Vernet,  Jane  Delorme  et  Clara  Dela- 
aoy,  MM.  Philippon  et  Berthier. 

TROIS  DÉESSES  RIVALES,  petit  opéra, 
musique  de  La  Borde,  non  représenté. 

TROIS  DÉESSES  RIVALES  (les),  opëra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Piis,  musique 
de  Propiac,  représenté  à  la  Comédie-Ita- 
lienne le  28  juillet  1788. 

TROIS  dragons,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  Julian  (Mme  pilati),  musique  de 
M.  Pilati,  représentée  aux  Folies-Nouvelles 
en  octobre  1857. 


TROIS  ÉNIGMES  MIRACULEUSES  (les), 
opéra-comique ,  musique  de  Volkert ,  repré- 
senté à  Léopoldstadt  en  1813. 

*  TROIS  FEMMES  ET  AUCUNE,  Opéra-CO- 
mique,  livret  et  musique  de  M.  O.  Piper, 
représenté  en  février  1896  sur  le  théâtre 
municipal  d'Erfurt. 

TROIS  FERMIERS  (les),  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  Monvel,  musique  de 
Dezède ,  représenté  à  l'Opéra -Comique  le 
24  mai  1777. 

TROIS  GASCONS,  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  Cambini  (Jean-Joseph) , 
représenté  au  théâtre  Louvois  en  1793. 

TROIS  GENRES  (les),  prologue  d'ouver- 
ture en  prose  et  en  vers  de  Pichat,  Dupaty 
et  Scribe,  musique  d'Auber  etBoieldieu,  re- 
présenté à  FOdéoc  le  27  avril  1824. 

TROIS  GRANDS  prix,  opérette  en  un  acte, 
livret  de  MM.  Lesenne  et  Delilia,  musique  da 
M.  Bernicat ,  représentée  au  théâtre  Taitbout 
le  28  mars  1875. 

TROIS  HUSSARDS  (les)  ,  comédie  lyrique 
en  deux  actes,  en  prose,  paroles  de  Favières, 
musique  de  Champein,  représenté  à  Feydeau, 
le  26  juillet  1804. 

*  TROIS  hussards  (les),  opéra-comique 
en  deux  actes,  musique  de  Frans  Fémy,  re- 
présenté à  Anvers  le  22  mars  1813. 

TROIS  JOURS  EN  UNE  HEURE,  opera- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  Gabriel  et 
Michel  Masson,  musique  de  Romagnesi  et  de 
Adolphe  Adam ,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  21  août  1830. 

TROIS  MARGOT  (les)  ,  opérette  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Bocage  et  Chabrillat, 
musique  de  M.  Ch.  Grisart,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  6  janvier  1877.  Le  sire 
de  Malvoisy  a  pour  oncle  un  vidame  qui  me- 
nace de  le  déshériter  si,  au  bout  d'un  an,  la 
baronne  ne  lui  a  pas  donné  un  fils.  Il  doit  par- 
tir le  soir  même  pour  le  Milanais.  Dans  sa 
prévoyance,  il  veut  amener  à  un  rendez-vous 
la  paysanne  Margot.  Celle-ci  accepte  tout,  en, 
se  promettant  d'y  retrouver  Séraphin,  son 
amoureux.  A  ce  rendez-vous  arrivent  et  la  ba- 
ronne, et  dame  Nicole,  et  M.  Nicole,  et  Séra- 
phin ;  au  lieu  d'une  Margot,  il  s'en  trouve 
trois.  Malvoisy  part  pour  la  guerre,  en  revient 
après  la  défaite  de  Pavie,  et,  après  un  em- 
brouillamini d'enfants,  de  pères,  de  mères,  le< 
baron  présente  son  héritier  à  l'oncle  le  vi- 
dame. Mettre  en  musique  cette  promiscuité» 

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était  une  entreprise  peu  artistique.  Cepen- 
dant le  compositeur  y  a  mis  de  l'effort,  sans 
réussir,  toutefois,  à  trouver  le  tour  vulgaire 
et  folâtre  que  le  sujet  comportait.  On  a  re- 
marqué dans  le  premier  acte  le  trio  :  Cejour- 
d'hui,  quinze  de  juin;  le  duetto  nocturne:  Nous 
sommes  seuls,  et  la  chanson  à  boire;  dans  le 
second,  un  petit  septuor  et  un  monologue  pa- 
rodié d'Hamlet: Être  ou  ne  pas  être..  Chantée 
par  Mmes  peschard,  Luce,  Gauthier,  Marchai, 
Bl.  Miroir  ;  MM.  Daubray,  Colombey,  Homer- 
ville. 

TROIS  NICOLAS  (les)  ,  opéra-comique  en 
trois  actes ,  paroles  de  MM.  Scribe ,  Ber- 
nard Lopez  et  Gabriel  de  Lurieu ,  musique 
de  Clapisson,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  16  décembre  1858.  Il  s'agit  dans  la  pièce 
d'une  aventure  de  la  jeunesse  de  Dalayrac, 
aventure  singulièrement  amplifiée,  puisqu'on 
lui  fait  épouser  au  dénoûment  une  chanoi- 
nesse,  Hélène  de  Villepreux.  L'acteur  Trial 
est  aussi  mis  en  scène.  Cette  pièce,  dite  de 
galerie,  a  peu  d'intérêt.  Trois  personnages 
se  rencontrent  à  un  rendez-vous,  travestis  et 
masqués  et  prenant  tous  trois  le  nom  de  Ni- 
colas, tel  est  le  motif  déterminant  du  titre  de 
la  pièce.  Ce  n'était  pas  assez  pour  la  rendre  in- 
téressante. C'est  dans  cet  opéra-comique  qu'a 
débuté  le  ténor  Montaubry.  Il  a  conquis  de 
suite  les  suffrages  du  public  dans  le  rôle  de 
Dalayrac.  La  partition,  écrite  avec  beaucoup 
de  souplesse  et  d'habileté,  renferme,  entre 
autres  morceaux  intéressants,  de  jolis  cou- 
plets, chantés  au  premier  acte  par  Hélène, 
le  duo  de  Dalayrac  et  du  vicomte,  celui  de  la 
leçon  de  chant  dans  le  second,  et  dans  le  troi- 
sième le  gracieux  air  tiré  d'Azemia  :  Aussitôt 
que  je  t'aperçois,  intercalé  dans  l'ouvrage.  Le 
caractère  tendre  et  sentimental  de  la  musique 
de  Dalayrac  a  été  reproduit  avec  assez  de 
fidélité  dans  tout  son  rôle  par  le  compositeur. 
Distribution  :  Couderc,  le  vicomte  d'Anglars; 
Montaubry,  Dalayrac  ;  Prilleux,  le  marquis 
de  Villepreux;  Berthelier,  Trial;  M'ie  Le- 
febvre,  la  chanoinesse  Hélène;  MUe  Lemer- 
cier,  Rosette. 

*  TROIS  NOCES  (les),  pièce  champêtre  en 
un  acte,  mêlée  de  chants  et  de  danses,  pa- 
roles et  musique  de  Dézèdes,  représentée  au 
théâtre  de  la  Nation  (Comédie-Française),  le 
23  février  1790.  C'était  un  véritable  opéra- 
comique,  sur  un  sujet  auquel  les  événements 
politiques  d'alors  étaient  loin  d'être  étran- 
gers. 

TROIS  NOCES  DANS  LA  VALLÉE  DES  BA- 
LAIS (les)  [Die  drei/ache  hockzeit  im  Besen- 


thaï\,  opéra-comique  en  trois  actes  et  en  dia- 
lecte alsacien,  livret  de  M.  Mangold,  musique 
de  M.  Wekerlin,  représenté  à  Colmar  en  sep- 
tembre 1863.  Ce  petit  ouvrage  a  reçu  un  bon 
accueil. 

*  TROIS  PINTOS  (les),  opéra-comique  en 
trois  actes,  musique  posthume  de  Carl-Maria 
de  Weber,  représenté  sur  le  théâtre  muni- 
cipal de  Leipzig  en  janvier  1888.  Cet  ouvrage, 
qui  est  loin  d'être  indigne  de  l'auteur  d'Eu- 
ryanthe  et  du  Freischùtz  et  qui  lui  fait  au 
contraire  le  plus  grand  honneur,  non  seule- 
ment n'avait  pu  être  joué  de  son  vivant,  mais 
était  resté  complètement  ignoré  depuis  sa 
mort.  Le  livret  en  avait  été  écrit  par  le  con- 
seiller Winkler,  qui  s'était  fait  connaître 
dans  les  lettres  sous  le  pseudonyme  de 
«  Théodore  Hell»,  et  qui  en  avait  tiré  les 
éléments  d'une  ancienne  zarzuela  espagnole. 
Le  sujet  n'en  était  point  neuf  même  en  ce 
temps,  car  il  s'agit  ici  d'une  jeune  fille  que 
l'on  veut  marier  à  un  seigneur  sot  et  ridicule, 
tandis  qu'elle  aime  un  brave  garçon  dont  elle 
est  aimée,  et  qui  finit  par  épouser  celui-ci, 
tandis  que  celui-là  est  joué  et  berné  de  toutes 
façons.  Weber,  dit-on,  avait  acheté  ce  livret 
pour  la  modique  somme  de  vingt  ducats,  et, 
comme  il  lui  plaisait  considérablement,  il  en 
commença  la  musique  avec  beaucoup  d'ar- 
deur ;  mais  les  circonstances  lui  firent  aban- 
donner cette  œuvre  avant  son  complet  achè- 
vement, pour  entreprendre  sa  partition 
d'Euryanthe,  qui  était  destinée  à  l'Opéra 
impérial  de  Vienne,  et  il  n'eut  plus  le  loisir, 
de  s'y  reprendre.  Après  sa  mort,  la  famille, 
qui  avait  trouvé  les  esquisses  des  Trois  Pintos, 
songea  à  produire  cet  ouvrage,  et  s'adressa 
successivement  à  deux  amis  du  maître, 
Meyerbeer,  son  ancien  condisciple  chez  l'abbé 
Vogler,  et  Julius  Benedict,  son  ancien  élève, 
pour  terminer  la  partition  et  la  mettre  au 
point.  Mais  la  tâche  parut  impossible  à  l'un 
comme  à  l'autre.  Enfin,  plus  récemment, 
M.  Malher,  chef  d'orchestre  du  théâtre  mu- 
nicipal de  Leipzig,  consentit  à  se  charger  de 
ce  travail,  dont  il  s'acquitta  avec  talent  et 
de  la  façon  la  plus  heureuse,  en  se  servant 
non  seulement  des  esquisses  laissées  par 
Weber,  mais  aussi  d'autres  compositions 
inédites  du  maître,  qu'il  sut  adapter  avec 
beaucoup  d'habileté.  D'autre  part,  le  livret 
était  retouché  avec  tact  et  intelligence  par 
un  petit-fils  même  de  Weber,  le  capitaine 
Charles  de  Weber,  de  Dresde,  et  l'ouvrage 
fut  enfin  prêt  à  paraître  devant  le  public.  Il 
fut  joué  à  Leipzig  d'abord,  à  Prague  ensuite, 
avec  le  plus  grand   succès,   et  «  telle   que 


TROI 


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l'œuvre  se  présente  actuellement,  a  dit  un 
critique  allemand,  elle  doit  être  considérée 
comme  un  des  meilleurs  opéras-comiques 
allemands,  en  admettant  que  les  Noces  de 
Figaro  et  l 'Enlèvement  au  sérail  de  Mozart 
appartiennent  plutôt  à  l'art  italien».  Le 
même  critique  ajoutait  :  «  Les  Trois  Pintos 
sont  d'une  allure  pimpante  ;  ils  nous  mon- 
trent Weber  non  seulement  sous  son  côté 
romanesque  et  sentimental,  mais  aussi  avec 
la  note  humoristique  qu'il  possédait  et  dont 
un  charmant  canon  à  trois  voix,  un  vrai  ré- 
gal d'amateur,  fait  preuve.  Un  grand  air  de 
soprano,  précédé  d'un  récitatif  et  divisé  en 
deux  parties  (un  largo  en  fa  et  un  allegro 
moderato  en  ré),  constitue  un  morceau  capital 
et  peut  prendre  place  à  côté  du  grand  air  de 
Reziadans  Oberon;  cet  air  deviendra  certaine- 
ment, comme  celui-ci,  un  morceau  de  concert 
favori  pour  toutes  les  grandes  cantatrices  de 
l'Allemagne.  »  L'œuvre,  avons-nous  dit,  fut 
représentée  avec  le  plus  grand  succès.  Elle 
avait  pour  interprètes,  à  Leipzig,  Mo"  Bau- 
mann,  Artner,  Neuhauser,  et  MM.  Hedmondt, 
Hiibner,  GrenggetKœhler.  A  Prague,  le  prin- 
cipal rôle  de  femme  était  tenu  avec  un  talent 
rare  par  Mile  Franck. 

"TROIS  PISTOLETS  DANS  LE  DOS,  Opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  M.  Théodore  Du- 
ché, musique  de  M.  Guyon  fils,  représenté  à 
l'Eldorado  le  15  avril  1874. 

*  TROIS  PRÉTENDUS  (les),  opéra-comique 
eu  un  acte,  musique  de  Jadin,  représenté  au 
théâtre  Montansier  le  29  avril  1805. 

TROIS  ROSES  (les),  opérette,  livret  de 
MM.  Grange  et  Bernard,  musique  de  M.  Hervé, 
représenté  aux  Folies-Dramatiques  en  1880. 

TROIS  SOLS  DE  JACOUOT  (les).  ODérette. 
musique  de  ***,  représentée  sur  le  théâtre 
Deburau,  aux  Champs-Elysées,  en  sept.  1858. 

TROIS  SOUHAITS  (les),  opéra-comique  en 
un  acte,  livret  de  M.  Adenis,  musique  de 
M.  Poise,  représenté  à  l' Opéra-Comique  le 
29  octobre  1873.  Le  conte  si  connu  des  Trois 
souhaits  a  fourni  la  donnée  de  la  pièce,  qui 
est  amusante.  La  musique  en  est  bien  écrite 
et  abonde  en  motifs  agréables.  On  a  surtout 
remarqué  les  couplets  :  Celait  le  temps  où 
fleurit  l'églantine.  Chanté  par  Neveu,  M*1"  Na- 
daud  et  Ducasse. 

TROIS  SOUHAITS  (les)  ,  opéra-comique 
allemand,  paroles  de  Raupach,  musique  de 
Lowe  de  Stettin.  Le  sujet  est  tiré  des  Mille 
et  une  nuits.  On  cite  comme  les  meilleurs 


morceaux  de  cet  ouvrage  l'ouverture,  la  ro- 
mance de  Suleima  et  le  cantique  des  pèle- 
rins. Il  a  été  chanté  par  Mantius,  Ziesehsche 
et  Mlle  Grundbaum. 

*  trois  souhaits  (les),  opérette  en  un 
acte,  tirée  du  conte  de  Perrault,  paroles  et 
musique  de  M.  Georges  Villain,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  30  avril  1890. 

TROIS  sultanes  (les),  opéra-comiaue, 
musique  de  F.-A.  Hiller,  représenté  au  théâ- 
tre de  Kœnigsberg  en  1809. 

TROIS  sultanes  (les),  opéra  français, 
musique  de  Cavos,  écrit  à  Venise  en  1815. 

TROIS  sultanes  (les)  ,  comédie  de  Fa- 
vart,  retouchée  par  Lockroy,  musique  de 
Creste,  représentée  aux  Variétés  le  26  juillet 
1853.  Mme  Ugalde  chantait  le  rôle  de  Roxe- 
lane. 

TROIS  TROUBADOURS  ,  saynète  lyrique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Tréfeu,  musique  de 
M.  Nargeot,  représentée  aux  Folies-Nou- 
velles en  déc.  1855,  avec  Kelm  et  Dupuis. 

*3<=  hussards  (le),  opérette  en  trois  actes 
et  six  tableaux,  paroles  de  MM.  Antony  Mars 
et  Maurice  Hennequin,  musique  de  M.  Justin 
Clérice.  représentée  à  la  Gaité  le  14  mars  1894. 
M.  Clérice  est  un  jeune  compositeur  argentin, 
élève  de  M.  Emile  Pessard.  Les  principaux 
interprètes  de  cet  ouvrage  étaient  Mme  Méaly, 
M.  Fugère,  frère  de  l'excellent  artiste  de 
l'Opéra-Comique,  et  M.  Henri  Samary,  qui, 
sortant  de  la  Comédie-Française,  venait  dé- 
buter à  la  Gaîté  dans  l'emploi  des  ténorinos 
d'opérette. 

TROISIÈME  larron  (le),  opérette  en  un 
acte ,  paroles  de  M.  Duflot ,  musique  de 
M.  de  Corcy,  représentée  aux  Bouffes-Pari- 
siens le  21  septembre  1857. 

TROJA  DISTRUTTA ,  opéra  italien ,  musi- 
que de  Mortellari ,  représenté  à  Rome  en 
1770,  et  à  Milan  en  1778. 

TROJANI  IN  LAURENTO  (i),  opéra  italien, 
musique  de  Barbierolli,  représenté  à  Rovigo 
en  1836,  et  à  Venise,  au  th.  Apollo,  en  1837. 

TROMB-AL-CA-ZAR,  bouffonnerie  musicale 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Dupeuty  et  Bour- 
get ,  musique  de  M.  Offenbach  ,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  3  avril  1856.  On  a  ap- 
plaudi un  boléro  chanté  par  Mlle  Schneider 

TROMBA  DI  MERLINO  (la),  opéra  italien, 
mus.  de  Gazzaniga ,  repr.  à  Venise  en  1772. 


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TRON 


*  TROMBONE  DE  SCHERKINGEN  (LE),  pa- 
rodie du  Trompette  de  Sàckingen  (opéra  de 
"Victor  Nessler),  paroles  de  M.  O.  Ewald,  mu- 
sique de  M.  F.  Bayer,  représenté  à  Cassel, 
sur  le  théâtre  de  la  Cour,  en  janvier  1889. 

*  TROMPA  DE  EUSTAQUIO  (la),  zarzuela, 
musique  de  M.  Vilamala,  représentée  aux 
Bouffes-Madrilènes  de  Madrid  le  29  janvier 
1867. 

trompeter  VON  sàckingen,  opéra  al- 
lemand, musique  de  Bernhard  Scholz,  repré- 
senté à  Wiesbaden  le  20  janvier  1877. 

TROMPETTE  DE  CHAMBORAN  (le),  opéra- 
comique  en  un  acte,  livret  de  MM.  de  Leuven 
et  J.  Adenis,  musique  de  M.  Défies,  représenté 
au  Casino  de  Dieppe  en  août  1877.  Jolie  pièce 
et  bonne  musique. 

TROMPETTE  DE  M.    LE   PRINCE  (le), 

opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Méles- 
ville,  musique  de  F.  Bazin,  représenté  à  l'O- 
péra-Comique  le  15  mai  1846.  La  scène  se 
passe  à  Etampes  au  temps  de  la  Fronde.  La 
nièce  de  l'échevin  de  la  ville  est  aimée  de  Fa- 
bien, le  trompette  de  M.  le  prince.  Elle  a  pour 
parrain  le  marquis  de  Brassac,  officier  de  l'ar- 
mée royale.  L'échevin  frondeur,  qui  ne  con- 
naît ni  l'un  ni  l'autre,  est  sur  le  point  de 
faire  pendre  le  futur  de  Fanchette  et  de  faire 
épouser  à  celle-ci  le  marquis  de  Brassac,  son 
adversaire  politique.  Le  quiproquo  s'éclaircit, 
et  tout  finit  par  une  capitulation.  Cette  pièce 
est  agréable  et  la  musique  en  est  vive  et 
gracieuse.  L'air  de  Fanchette  :  Jusqu'à  l'au- 
rore, travaillons,  est  sémillant;  la  romance 
du  marquis  :  Dans  un  instant  je  vais  donc  te 
revoir ,  est  une  jolie  mélodie.  Les  cou- 
plets de  table,  chantés  par  l'échevin  Gou- 
lard,  ont  de  la  rondeur  :  enfin  M.  Bazin  a 
montré,  dans  un  quintette  très-développé  et 
dans  le  trio  de  la  capitulation,  de  bonnes 
qualités  scéniques.  L'ouvrage  a  été  repré- 
senté par  Henri,  Emon,  Sainte-Foy,  M^es  Ré- 
villy  et  Félix. 

TROMPETTE  DE  M.  LE  PRINCE  (le), 
opéra-comique  en  un  acte,  musique  de  Van- 
der  Dbes,  représenté  au  théâtre  de  La  Haye 
vers  1S48. 

*  TROMPETTE  DE  SÀCKINGEN  (le),  Opèra- 
comique,  ou  plutôt  opérette  en  trois  actes, 
musique  de  Victor  Nessler,  représenté  sur  le 
théâtre  municipal  de  Leipzig  le  4  mai  1884. 
Le  succès  vraiment  colossal  que  cet  ouvrage 
a  obtenu  depuis  dix  années  sur  toutes  les 
scènes  de  l'Allemagne,  où  il  a  fait  fureur  et 


oii  il  continue  de  se  maintenir  au  courant  du 
répertoire,  ne  serait  pas  pour  donner  une 
haute  idée  du  goût  musical  des  Allemands. 
La  musique  de  Nessler,  qui  pourtant  n'était 
point  sans  quelque  talent,  est  en  effet  d'une 
vulgarité  insigne  et  d'une  déplorable  médio- 
crité.   On  peut    supposer    sans    doute  avec 
quelque  apparence  de  raison  que  le  sujet  du 
Trompette  de  Sàckingen,  dont  la  popularité  > . 
est  immense  par  toute  l'Allemagne  depuis  $ 
longues  années,  est  surtout  la  cause  de  la  . 
vogue  étonnante  qu'a  pu  rencontrer  en  ce   \ 
pays  une  œuvre  aussi  manifestement  et  aussi 
eomplètement  médiocre. 

TROMPEUR  SANS  LE  VOULOIR  (le),  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  Creuzé  de 
Lesser,  Vial  et  Roger,  musique  de  Bouteiller, 
représenté  à  Feydeau  le  24  mai  1817. 

TROMPEUR  trompé  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  de  Vadé,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  18  février  1754,  retouché  par  Fra- 
mery,  et  repris,  avec  la  musique  de  Biaise,  à 
la  Comédie-Italienne ,  le  9  août  1767. 

TROMPEUR  TROMPÉ  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  de  Bernard  Valville,  musique 
de  Gaveaux  (Pierre) ,  représenté  à  Feydeau 
le  2  août  1800. 

TROMPEUR  TROMPÉ  (le),  mélodrame  en 
un  acte,  musique  de  Gyrowetz,  représenté  à 
Vienne  en  1810. 

TROMPEUR  TROMPÉ  (  le  ) ,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Bierey,  représenté  à  Bres- 
lau  en  1813. 

TRÔNE  D'ECOSSE  (le), -<  opéra-bouffe  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Hector  Crémieux 
et  Adolphe  Jaime,  musique  de  M.  Hervé, 
représenté  sur  le  théâtre  des  Variétés  en 
novembre  1871.  Les  livrets  de  ce  genre  sont 
imaginés  scène  par  scène  sans  que  les  auteurs 
se  préoccupent  de  faire  une  œuvre  dramati- 
que composée  des  éléments  les  plus  essen- 
tiels. Bah  !  c'est  leur  moindre  souci.  Il  en  est 
de  leur  métier  comme  de  celui  des  clowns  au 
Cirque-Olympique  ;  c'est  une  série  de  tours 
et  de  culbutes,  à  pied  ou  à  cheval,  avec  ou 
sans  musique,  sans  autre  but  que  d'amuser 
les  spectateurs  et  d'exciter  leur  curiosité  par 
la  variété  du  spectacle.  On  est  en  Ecosse  où 
règne  la  reine  Jane;  ses  sujets  conspirent 
contre  elle;  ils  veulent  faire  monter  sur  le 
trône  à  sa  place  un  descendant  de  Rober 
Bruce.  Un  certain  commis  voyageur  en  vins, 
nommé  Robert  Mouton  arrive  sur  ces  entre- 
faites ;  les  Ecossais  conspirateurs  trouvent 
qu'il  ressemble  à  Robert  Bruce  et  le  procla- 


TRON 


TRON 


1109 


ment  roi  ;  Robert  Mouton,  par  suite  de  diver- 
ses circonstances,  arrive  à  épouser  la  reine 
au  palais  d'Edimbourg  ;  l'envoyé  du  roi  de 
France  arrive  et  signale  dans  la  personne 
du  nouveau  roi  d'Ecosse  son  marchand  de 
vins;  Jane,  désespérée  d'être  descendue  du 
trône  à  un  comptoir,  devient  folle.  Le  chef 
de  la  conspiration,  Mac-Razor,  se  livre  à  tou- 
tes les  excentricités  imaginables;  le  vérita- 
ble descendant  de  Robert  Bruce,  Robert  XX, 
sort  d'une  armoire  où  il  était  caché,  casse  le 
mariage  de  la  reine  et  l'épouse  à  son  tour. 
Il  y  a  aussi  dans  la  pièce  un  certain  Bucking- 
ham,  dont  les  bottes  vernies  fascinent  tous 
les  regards  et  captivent  tous  les  cœurs.  On 
est  honteux  d'écrire  une  analyse  d'un  ouvrage 
aussi  extravagant  ;  cependant,  j'ai  cru  utile 
de  bien  établir  la  nature  des  œuvres  drama- 
tiques qui  attiraient  la  foule,  dont  tout  le 
monde  parlait,  dont  les  auteurs  jouissaient 
d'une  popularité  incontestable,  ainsi  que  des 
faveurs  et  des  encouragements  de  l'adminis- 
tration, avant  et  après  la  guerre  qui  nous  a 
coûté  la  perte  de  deux  provinces.  Ajoutons 
que  le  Trône  d'Ecosse,  qui  ne  le  cède  en  rien 
au  Petit  Faust,  a  été  représenté  dans  le  mois 
de  novembre  1871,  non-seulement  l'année 
même  de  la  guerre,  mais  presque  au  len- 
demain de  la  Commune.  Pour  donner  une 
idée  du  genre  de  littérature  auquel  appar- 
tient ce  livret ,  il  suffit  de  reproduire  cette 
ballade  : 

Au  sein  de  la  blonde  Ecosse, 

Tout  au  fond  du  Lochaber, 

Je  conserve  en  ronde  bosse, 

La  tête  du  roi  Robert. 

Pour  secouer  notre  opprobre, 

Son  buste  s'animera  ; 

Robert  Bruce  reviendra; 

Il  reviendra  z'à  Pâques 

Ou  le  vingt-quatre  octobre, 

Ecossais,  hâtez-vous, 

Préparez  vos  bignoux, 

Ce  n'est  pas  l'vingt-quatre  août 

Qu'il  apparaît  chez  nous; 

Ce  n'est  pas  au  Pérou, 

Ni  sur  l'mont  Canigou, 

C'est  dans  nos  bois  de  houx 

Qu'ici  vous  l'verrez  tous. 

Les  couplets  les  plus  applaudis  sont  ceux 
de  Flora.  C'est  une  déclaration;  je  voudrais, 
dit-elle,  être  ceci,  être  cela,  et  en  dernier  lieu  : 

Dans  mes  chimères  les  plus  sottes 
Je  voudrais....  Vous  en  ririez  ! 
Etre  le  vernis  de  ses  bottes, 
Pour  passer  ma  vie  à  ses  pieds. 

Tels  sont  les  passe-temps  délectables  de  la 
gaieté  française. 

Encore  une  citation  pour  montrer  un 
échantillon  de  la  culture  politique  et  litté- 
raire du  peuple  par  le  théâtre  : 


C'est  l'envoyé  du  Roi  Soleil 
Dont  le  grand  règne  est  sans  pareil; 
Les  savants  le  traduisent  par 
Nec  pluribus  impar, 
Salut  à  toi 
L'envoi, 
T'a  toi,  l'envoyé  du  grand  roi. 


Cet  ouvrage  a  été  conçu  musicalement  sur 
le  même  plan  que  les  farces  de  M.  Offenbach, 
c'est-à-dire  que  M.  Hervé  y  a  multiplié  les 
contrastes,  les  hyperboles,  les  parodies  appli- 
quées à  tout.  Tantôt  c'est  Mac-Razor  qui  ex- 
cite le  patriotisme  de  ses  Ecossais  burlesques 
sur  une  phrase  du  Choral  de  Luther;  tantôt 
c'est  une  phrase  de  la  Chanson  de  Marlborough 
intercalée  dans  la  Ballade  de  la  Clyde.  Après 
l'air  de  Marlborough,  celui  de  Charles  VI  : 
Guerre  aux  tyrans,  puis  le  chœur  des  monta- 
gnards de  la  Dame  blanche,  etc.,  etc.  Le  mu- 
sicien a  encore  recours  à  un  autre  procédé  : 
il  prend  le  rythme  d'un  air,  le  reproduit 
exactement  en  changeant  les  intonations  ; 
c'est  ainsi  que  la  vieille  chanson  :  J'ai  du  bon 
tabac,  a  servi  de  timbre  aux  couplets  du  Ba- 
ron des  Trente-six  tourelles,  et  à  ceux  de  la 
folie  de  la  Reine.  Je  ferai  observer  aussi  que 
la  modulation  à  la  tierce  majeure  supérieure 
revient  perpétuellement  sous  la  plume  de 
M.  Hervé.  L'ouverture  offre  une  suite  de 
petits  motifs  dansants,  gigues,  valses,  eic, 
dépourvus  d'originalité.  Il  y  a  cependant 
une  valse  assez  agréable  dans  cette  ouver- 
ture ;  l'auteur  en  a  fait  la  mélodie  des  cou- 
plets de  la  reine  au  deuxième  acte.  La  meil- 
leure page  de  musique  de  cette  partition  est 
la  romance  de  Jane  au  troisième  acte.  Les 
principaux  rôles  ont  été  joués  par  Dupuis, 
Grenier  ,  Léonce  ,  Baron ,  Daniel  Bac , 
Mmes  Van  Ghell,  Chaumont,  Legrand.  A  dé- 
faut de  la  science  musicale  et  de  l'inspiration, 
M.  Hervé  est  incontestablement  doué  d'ima- 
gination comique.  S'il  eût  consenti  à  ne  pas 
mettre  de  côté  tout  jugement,  à  comprendre 
que  la  rime  ne  doit  pas  marcher  sans  la  rai- 
son, il  eût  peut-être  produit  quelque  œuvre 
durable;  mais,  à  l'exemple  de  son  chef  de  file, 
M.  Offenbach,  il  survivra  à  l'oubli  de  tous  ses 
ouvrages,  malgré  la  vogue  de  circonstance 
qu'ils  auront  obtenue  par  suite  de  l'éclipsé 
totale  du  goût  en  France  pendant  déjà  un 
demi-siècle. 

*  TRONO  Y  UN  desengano  (on),  zarzuela 
en  trois  actes,  paroles  de  Mariano  Pina,  mu- 
sique d'Emilio  Arrieta,  représentée  le  14  dé- 
cembre 1862  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du 
Cirque. 


1110 


TROQ 


TROU 


*  TROP  DE  femmes,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  de  Tourgueneff,  musique  de 
Mme  Pauline  "Viardot,  représentée  à  Bade, 
chez  M.  de  Tourgueneff,  en  octobre  1867. 

TROP  TÔT,  opéra-comique  en  un  acte , 
musique  de  Gaveaux  (Pierre),  représenté  au 
théâtre  Montansier  en  1804. 

trophée  (le),  prologue  à  l'occasion  de  la 
victoire  de  Fontenoy,  paroles  deMoncrif,  mu- 
sique de  Rebel  et  Francœur ,  représenté  à  la 
cour  le  4  juin  1745. 

TROQUEURS  (les),  opéra-comique  en  un 
acte,  mêlé  d'ariettes,  paroles  de  Vadé,  mu- 
sique de  Dauvergne,  représenté  sur  le  théâ- 
tre de  la  foire  Saint-Laurent  le  30  juillet 
1753.  Le  livret  de  cet  ouvrage  n'a  rien  de 
bien  original.  Lubin  et  Lucas  croient  qu'ils 
feront  bien  de  troquer  leurs  fiancées,  Margot 
et  Fanchon.  Celles-ci,  informées  de  leur  des- 
sein, savent  s'y  prendre  de  telle  façon  que  les 
deux  paysans  s'en  tiennent  à  leur  premier 
choix.  Cependant  les  Troqueurs  marquent  un 
point  important  à  constater  dans  l'histoire  du 
théâtre  lyrique  en  France.  Une  troupe  ita- 
lienne avait  importé  des  œuvres  de  compo- 
siteurs italiens,  et  entre  autres  la  Servapa- 
drona  de  Pergolèse.  Le  succès  fut  si  grand 
que  les  partisans  de  la  musique  française 
imaginèrent  de  faire  composer  des  pièces 
dans  le  goût  italien.  On  a  attribué  cette  ré- 
volution subite  à  i'ennui  que  causaient  les 
opéras  de  Lulli  et  de  Rameau.  C'est  une  er- 
reur. Il  est  vrai  que  les  tragédies  lyriques 
en  cinq  actes,  avec  un  prologue,  dans  les- 
quelles les  sentiments  de  la  nature  et  le  jeu 
des  passions  humaines  n'étaient  exprimés 
qu'à  travers  une  enveloppe  mythologique  et 
allégorique,  avaient  occupé  la  scène  de  l'O- 
péra pendant  un  siècle.  Des  éléments  nou- 
veaux devaient  en  rajeunir  la  forme,  ce  qui 
eut  lieu  en  effet.  Mais  il  faut  reconnaître  que 
de  tels  spectacles  convenaient  mieux  à  la 
cour  qu'à  la  ville  ;  cependant  le  nombre  des 
amateurs  de  musique  et  de  représentations 
dramatiques  s'accroissant  de  jour  en  jour  et 
se  recrutant  dans  toutes  les  classes,  il  n'est 
nullement  extraordinaire  qu'un  genre  ly- 
rique populaire  se  soit  formé  et  ait  répondu 
aux  besoins  d'un  public  moins  délicat  sur  le 
choix  et  la  nature  de  ses  plaisirs.  L'inter- 
règne qu'on  remarque  dans  l'histoire  de  l'A- 
cadémie de  musique,  de  1760  à  1774,  c'est- 
à-dire  depuis  le  dernier  ouvrage  de  Rameau, 
les  Paladins,  jusqu'à  Ylphigénie  de  Gluck, 
coïncide  il  est  vrai  avec  la  formation  et  les 
développements  rapides  de  l'opéra-comique  ; 


mais  heureusement  pour  la  conservation  du 
grand  art  dans  notre  pays,  il  y  a  toujours  eu 
assez  d'amateurs  passionnés  de  la  musique 
pour  remplir  la  salle  de  l'Opéra  dès  qu'un 
compositeur  a  produit  un  ouvrage  digne 
d'obtenir  un  véritable  succès.  Ce  n'était  pas 
le  génie  des  Mondonville  et  des  Floquet  qui 
pouvait  alors  y  prétendre.  Dès  l'année  1715, 
le  nom  d'opéra-comique  était  donné  aux 
pièces  jouées  sur  les  théâtres  de  la  foire, 
mais  on  n'y  chantait  que  le  vaudeville.  La 
musique  y  occupait  une  place  accessoire  et 
banale,  tandis  qu'au  contraire  elle  servait  à 
exprimer  toutes  les  situations  dans  les  douze 
opéras  buffas  qu'on  entendit  à  Paris,  en  1752 
et  en  1753.  C'étaient  des  opéras  de  Pergolèse, 
de  Scarlatti,  de  Cocchi,  de  Latilla,  de  Jomelli. 
Jean-Jacques  Rousseau  a  eu  tort,  ainsi  que 
les  enthousiastes  du  coin  de  la  reine,  d'atta- 
quer la  musique  française  à  cette  occasion  et 
en  particulier  l'opéra  français,  puisqu'il  com- 
parait des  ouvrages  de  genres  opposés.  Mon- 
net, alors  directeur  de  l'Opéra-Comique ,  fit 
preuve  de  plus  de  bon  sens.  Il  demanda  à 
Vadé  de  composer  un  poème,  à  Dauvergne 
d'en  écrire  la  musique.  C'était  à  proprement 
parler  un  opéra-bouffe  français.  Puis,  crai- 
gnant que  la  cabale  des  bouffons  ne  fît  échouer 
sa  tentative,  puisqu'elle  allait  jusqu'à  soute- 
nir que  nous  n'avions  pas  de  musique  en 
France,  il  fit  répandre  le  bruit  que  le  livret 
avait  été  envoyé  par  lui  à  un  maestro  ita- 
lien résidant  à  Vienne,  qui  en  avait  com- 
posé la  musique.  Ainsi  présentés,  les  Tro- 
queurs réussirent ,  et,  lorsque  Monnet  vit  le 
succès  assuré,  il  présenta  Dauvergne  au  pa- 
blic,  et  à  partir  de  ce  moment  l'opéra-comi- 
que justifia  son  titre.  Tantœ  molis  erat...  Cet 
ouvrage,  retouché  et  mis  en  prose  par  Ar- 
mand et  Achille  Dartois ,  a  été  repris  à  Fey- 
deau,  avec  la  musique  d'Hérold,  le  18  février 
1819. 

TROQUEURS  (les),  opéra-comique  en  un 
acte,  livret  de  Dartois,  musique  d'Hérold, 
représenté  à  TOpéra-Comique  en  1819.  On  a 
remarqué  dans  ce  joli  ouvrage  les  couplets  : 
Mon  cœur  s'agite  à  chaque  instant  ;  le  rondo 
Ah!  monseigneur;  le  duo  :  Jarni,  son  minois 
est  charmant. 

TROQUEURS  DUPÉS  (les),  comédie  en  un 
acte  à  ariettes,  de  Sedaine,  musique  de  Sodi 
(Charles),  représentée  à  l'Opéra-Comique  de 
la  foire  le  6  mars  1760. 

TROUBADOUR  (le),  opéra  en  deux  actes, 
musique  de  Fléché,  représenté  au  théâtre  de 
la  cour  de  Cassel  en  îsn. 


TROV 


TROV 


1114 


TROUBADOUR  (le),  opéra-comiqne,  musi- 
que de  Fesea  (Alexandre),  représenté  à 
Brunswick  en  1845. 

r*  troubadour  (le),  drame  lyrique  en 
quatre  actes,  paroles  de  M.  Francis  Hueffer, 
musique  de  M.  A.-C.  Mackenzie,  représenté 
à  Londres,  sur  le  théâtre  Drury-Lane,  le 
8  juin  1886.  Cet  opéra  anglais,  signé  d'un 
des  premiers  compositeurs  anglais  de  ce 
temps,  a  obtenu  un  certain  succès.  Il  avait 
pour  excellents  interprètes  Mm"  Valleria, 
Marion,  Burton  et  Vadini,  MM.  Barton  Mac- 
Guckin,  Leslie  Crothy,  Barrington  Foote  et 
Baumont. 

*  troubadour  jonquille  (le),  opérette 
en  un  acte,  musique  de  M.  Demarquette,  re- 
présentée aux  Folies-Marigny  en  1876. 

*  TROUBADOUR   WALTHER    (le),    Opéra, 

paroles  et  musique  de  M.  Kauders,  représenté 
au  théâtre  allemand  de  Prague  en  mars  1S95. 

TROUBLES  DE  L'AMOUR  (les),  opéra- 
ballet,  musique  de  Batistin  (Struck) ,  repré- 
senté à  "Versailles  vers  1719. 

TROVADOR  (il),  opéra  espagnol,  musique 
dePurcel,  représenté  à  Pampelune  en  1842. 

TROVATELLES  (les),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Michel  Carré  et  Jules 
Lorin,  musique  de  M.  Duprato,  représenté  à 
l'Opéra-Comique  le  28  juin  1854.  C'est  un  joli 
ouviage  dont  le  canevas  léger  ne  manque 
pas  de  grâce.  Les  auteurs  ont  imaginé  un 
couvent  de  l'Annunziata ,  près  de  Naples,  où 
sont  élevées  des  jeunes  filles  sans  famille 
connue,  appelées  pour  cette  raison  l'rova- 
telles.  A  une  époque  déterminée,  celles  d'en- 
tre elles  qui  sont  en  âge  d'être  mariées  sor- 
tent du  couvent,  et  les  garçons  du  pays 
choisissent  celles  qui  leur  conviennent  pour 
en  faire  leurs  femmes.  On  voit  que  cette  si- 
tuation a  beaucoup  de  ressemblance  avec  celle 
du  marché  aux  servantes  dans  Martha,  et 
dans  les  Joyeuses  commères  de  Windsor.  Nan- 
tina,  nièce  d'une  marquise  napolitaine,  veut 
épouser  l'ànier  Geronimo,  qui  ne  demande 
pas  mieux.  La  tante  a  beau  vouloir  lui  don- 
ner pour  mari  le  seigneur  Lelio,  Nantina 
persiste  dans  sa  préférence  pour  son  cher 
ânier,  et,  apprenant  qu'elle  n'est  qu'une  tro- 
vatelle,  elle  use  de  sa  liberté  et  des  usages 
de  ce  singulier  couvent  pour  donner  sa  main 
à  l'heureux  Geronimo.  La  partition  de  M.  Du- 
prato est  traitée  avec  goût  et  une  facilité 
d'un  bon  augure  pour  l'avenir  de  ce  compo- 
siteur. Les  mélodies  ont  de  la  vivacité;  l'in- 


strumentation est  légère  et  d'une  couleur 
appropriée  au  sujet.  Parmi  les  morceaux  les 
plus  dignes  d'être  rappelés,  nous  mention- 
nerons la  Tarentelle,  le  quintette,  l'air  de 
Geronimo  et  son  duo  avec  Nantina,  dans  le- 
quel est  reproduite  une  phrase  originale  à 
six-huit  tirée  de  l'ouverture,  et  en  dernier 
lieu  un  quatuor  d'un  effet  agréable.  Les  rôles 
ont  été  interprétés  par  Charles  Ponchard, 
Chapron  et  Mlle  Decroix.  L'ouvrage  a  été 
mieux  monté  depuis,  et  il  méritait  de  l'être. 

TROVATORE  (il)  [le  Trouvère],  opéra  ita- 
lien en  quatre  actes,  livret  de  M.  Salvatore 
Cammarano,  musique  de  M.  Giuseppe  Verdi, 
représenté  pour  la  première  fois  au  théâtre 
Apollo,  à  Rome,  le  n  janvier  1853,  et  au 
Théâtre-Italien  de  Paris  le  23  décembre  1854. 
Jusqu'à  l'apparition  de  cet  ouvrage,  le  publio 
français  attribuait  à  M.  Verdi  un  rang  telle- 
ment secondaire  qu'on  pouvait  croire  que 
son  talent  ne  le  naturaliserait  jamais  parmi 
nous.  L'enthousiasme  éveillé  par  sa  nouvelle 
partition  a  été  si  grand  que  beaucoup  de  gens 
du  monde  ont  classé  de  suite  leTrovatore  parmi 
les  chefs-d'œuvre.  Ce  fut  un  véritable  événe- 
ment musical  à  propos  duquel  on  discourut 
beaucoup,  on  se  querella  même.  Mais  on  n'é- 
tait plus  au  temps  où  deux  systèmes  opposés 
se  trouvaient  en  présence,  représentés  par 
des  compositeurs  qui  répondaient  aux  criti- 
ques par  les  arguments  les  plus  puissants, 
par  des  opéras  nouveaux.  La  querelle  des 
gluckistes  et  des  piccinnistes  ne  pouvait  être 
renouvelée  ,  et  le  combat  finit  faute  de  com- 
battants. Le  Trovatore  fut  représenté  dans 
les  circonstances  les  plus  favorables.  Il  ap- 
parut au  milieu  d'une  sorte  de  crépuscule  qui 
enveloppait  l'Opéra  depuis  1846,  époque  de 
la  représentation  de  Lucie  de  Lammermoor, 
La  majestueuse  et  lugubre  partition  du  Pro- 
phète n'avait  pas  suffi  à  dissiper  l'engourdis- 
sement lyrique.  Les  mélodies  neuves,  origi- 
nales du  Trovatore,  les  formes  rythmiques 
qui,  sans  être  nouvelles,  paraissaient  l'être 
par  leur  persistance  systématique  ;  enfin 
l'accent  dramatique,  énergique,  résolu  du 
maître  parmesan  plurent  généralement  et  lui 
firent  des  prosélytes  nombreux  et  convaincus. 

Le  sujet  du  Trovatore  a  été  tiré  d'un  drame 
espagnol  d'Antoine  Garcia,  Guttierez,  lequel 
vraisemblablement  l'a  emprunté  à  une  vieille 
légende  de  nourrice.  Une  certaine  obscurité 
habilement  ménagée  dissimule  les  défauts  du 
livret,  dont  les  moindres  sont  l'invraisem- 
blance et  l'absurdité.  Une  bohémienne,  ac- 
cusée par  le  comte  de  Luna  d'avoir  jeté  un 
sort  sur  son  jeune  enfant  malade,  a  été  con- 


1112 


TROV 


TROV 


damnée  à  être  brûlée  vive.  Azucena,  sa  fille, 
veut  venger  la  mort  cruelle  de  sa  mère  ;  elle 
enlève  un  des  deux  fils  du  comte  pour  lui 
donner  la  mort  ;  mais ,  dans  son  égarement 
elle  se  trompe,  et  c'est  son  propre  enfant 
qu'elle  jette  dans  une  fournaise  ardente.  Elle 
fait  de  l'autre  un  bohémien,  un  trovatore,  qui 
a  grandi  à  ses  côtés,  se  croyant  son  fils,  sous 
le  nom  de  Manrico.  C'est  sur  cette  situation 
que  la  toile  se  lève.  Le  comte  de  Luna  aime 
la  belle  Leonora  et  veut  l'épouser.  Celle-ci 
lui  préfère  un  jeune  aventurier  qui  n'est  au- 
tre que  Manrico  le  trovatore.  Les  scènes  d'a- 
mour et  de  jalousie  se  succèdent.  Le  puis- 
sant comte  de  Luna  emploie  la  force  pour 
vaincre  la  résistance  de  Leonora  ;  il  fait  en- 
fermer Manrico  dans  une  tour,  puis,  avec  la 
bohémienne,  dans  un  horrible  cachot.  Leo- 
nora vient  y  trouver  son  amant  pour  lui  pro- 
poser les  moyens  de  fuir  ;  elle  restera  prison- 
nière à  sa  place.  Il  refuse  ;  elle  a  pris  du  poison  ; 
elle  tombe  à  ses  pieds  et  meurt.  Pendant 
cette  scène,  la  bohémienne  dort  d'un  profond 
sommeil.  Le  comte  paraît  à  la  porte  du  ca- 
chot; il  donne  l'ordre  à  ses  gardes  de  con- 
duire Manrico  au  supplice,  et  il  traîne  la 
bohémienne  près  d'une  fenêtre  pour  qu'elle 
le  voie.  «  C'était  ton  frère ,  s'écrie-t-elle!  tu 
es  vengée,  ô  ma  mère  !  »  Le  comte  de  Luna, 
promenant  ses  regards  du  cadavre  de  Man- 
rico à  celui  de  Leonora,  s'étonne  de  vivre  en- 
core; E  vivo  ancor!  Les  spectateurs  ont  lieu 
également  d'en  être  surpris.  Ce  mélodrame 
a  été  traduit  pour  la  scène  française  par 
M.  Emilien  Pacini. 

M.  Verdi  a  divisé  lui-même  son  œuvre  en 
quatre  parties,  auxquelles  il  a  donne  les  ti- 
tres suivants  :  Il  Duello  ;  la  Gitana  ;  II  Fi- 
glio  délia  Zingara  ;  Il  Supplizio. 

Après  une  introduction  d'une  vingtaine  de 
mesures,  le  chant  commence.  La  première 
scène  est  consacrée  au  récit  de  la  légende  : 
Di  due  figli  vivea,  que  le  compositeur  appelle 
à  tort  cavatine.  Ce  sont  des  couplets  dont 
l'allégretto  est  une  valse  bien  caractérisée. 
La  cavatine  de  Leonora  :  Taeea  la  notte  pla- 
cida,  offre  une  phrase  inspirée  et  d'une  sua- 
vité tout  italienne;  l'allégro  qui  suit  est 
brillant,  mais  nullement  en  rapport  avec  les 
paroles.  C'est  sur  un  trait  d'agilité,  qui  ex- 
prime une  sorte  de  gracieuse  folie,  que  Leo- 
nora chante  ces  paroles  : 

S'io  non  vivra  per  esso, 
Per  esso  morirà. 

résolution  qu'elle  met  à  exécution  en  défini- 
tive à  la  fin  du  drame.  Elle  aurait  pu  l'an- 
noncer d'une  manière  plus  dramatique.  La 


romance  du  trovatore  :  Deserto  sulla  terra,  est 
bien  écourtée,  mais  elle  ne  manque  pas  de 
charme.  Le  trio  qui  termine  l'acte  est  d'une 
facture  très  négligée  ;  l'unisson  y  règne  pres- 
que constamment  entre  la  première  et  la  se- 
conde partie. 

Le  chœur  des  bohémiens,  qui  ouvre  le  se- 
cond acte  et  qui  est  encore  à  l'unisson,  a 
néanmoins  de  l'originalité.  Nous  rappellerons 
sommairement  la  canzone  de  la  bohémienne  : 
Stride  la  vampa,  toujours  en  mouvement  de 
valse,  et  le  récit  affreux  de  son  aventure  : 
Condotta  ell'era  in  ceppi,  dont  la  mesure  à 
six-huit  n'est  interrompue  que  par  celle  à 
trois-huit.  On  voit  que  M.  Verdi  affectionne 
particulièrement  le  rythme  ternaire.  La 
strette  très  vulgaire  du  duo  qui  suit  est  aussi 
à  trois-huit.  Le  morceau  qu'on  peut  louer 
sans  réserve  est  l'air  du  comte  de  Luna  :  Il 
balen  del  suo  sorriso,  dans  lequel  la  force  n'ex- 
clut pas  la  grâce,  et  où  cependant  l'ardeur 
passionnée  l'emporte  sur  la  tendresse  ;  il  est 
coupé  par  un  petit  ensemble  d'un  rhythme 
original.  Le  seul  morceau  développé  de  la 
partition  est  le  pezzo  concertato  ou  ensemble 
final  du  second  acte.  Les  phrases  entrecoupées 
de  Leonora  peuvent  être  considérées  comme 
un  effet  appartenant  en  propre  à  M.  "Verdi,  une 
sorte  de  trouvaille  musicale  qu'il  est  juste  de 
lui  attribuer.  Ces  appogiatures  entrecoupées 
de  silences  de  courte  durée  expriment  bien 
les  battements  du  cœur  sous  l'influence  des 
fortes  émotions  de  la  joie  ou  de  la  douleur.  Le 
compositeur  a  fait  une  excellente  application 
de  ce  procédé  dans  le  quatuor  de  Rigoletto. 

Des  chœurs  à  l'unisson,  un  trio  sans  idées, 
une  harmonie  pauvre  et  dépourvue  d'inté- 
rêt, une  valse  chantée  par  Manrico  sur  îes 
paroles  les  plus  lugubres  :  Di  quella  pira 
l'orrendo  foco  (l'horrible  feu  de  ce  bûcher),  tel 
est  en  somme  le  troisième  acte. 

Le  compositeur  se  relève  au  quatrième, 
celui  qui  a  décidé  du  succès  de  l'ouvrage  en 
France.  La  scène  du  Miserere  est  émouvante, 
pathétique  et  fortement  rendue  ;  les  procé- 
dés sont  des  plus  simples  :  un  chœur  de  moi- 
nes invisibles  chante  ces  paroles  : 
Miserere  d'un  aima  gia  vicina 
Alla  partenza  ehe  non  tra  ritorno. 
(Ayez pitié  d'une  âme  qui  va  bientôt  partir 
pour  le  voyage  dont  on  ne  revient  pas.)  Sur 
cette  psalmodie  se  détache  une  plaintive  can- 
tilène  de  Leonora  qui  se  désespère  au  pied 
de  la  tour  où  son  amant  est  enfermé  ;  puis  un 
chant  large  et  mélancolique  se  fait  entendre; 
c'est  la  voix  de  Manrico  qui  dit  adieu  à  la 
vie  et  supplie  sa  maîtresse  de  lui  garder  un 
fidèle  souvenir  : 


TROY 


TROY 


1113 


Ah  !  clie  la  morte  ognora 

E  tarda  nel  venir 

A  chi  desia  morir! 

Addio....  Leonora.... 
{Ah!  que  la  mort  est  lente  à  venir  pour  celui 
qui  la  désire!  Adieu,  Leonore.)  Le  glas  funèbre 
de  la  cloche  vient  s'ajouter  à  ces  éléments 
divers.  Il  résulte  de  cet  agencement  heureu- 
sement combiné  un  des  effets  les  plus  puis- 
sants, les  plus  dramatiques  qui  existent  au 
théâtre.  Les  phrases  entendues  isolément  ne 
sont  ni  neuves  ni  distinguées  ;  mais  l'ensem- 
ble produit  une  sorte  de  commotion  et  d'é- 
branlement nerveux  qu'on  doit  moins  attri- 
buer à  une  inspiration  musicale  qu'à  une 
application  habile  de  l'art  dramatique. 

Après  ce  morceau  capital,  nous  rappelle- 
rons encore  le  duo  pour  soprano  et  baryton, 
qui  est  très  bien  traité  au  point  de  vue  du 
style  italien,  et  celui  qui  est  chanté  dans  la 
prison  par  la  bohémienne  et  Manrico  :  Ai 
nostri  monti  ritorneremo  ;  la  mélodie  princi- 
pale en  est  simple  et  touchante.  Les  scènes 
finales  sont  bien  déclamées  et  l'intérêt  se 
soutient  aisément  jusqu'au  bout.  Les  derniè- 
res phrases  de  Leonora  mourante  sont  encore 
écrites  dans  ce  style  palpitant,  entrecoupé 
que  le  compositeur  emploie  dans  les  situa- 
tions fortes,  ainsi  que  nous  l'avons  fait  re- 
marquer plus  haut. 

Les  rôles  de  cet  ouvrage  ont  été  chantés 
à  Paris  par  Gassier,  Graziani,  Baucardé, 
Mario,  Mme  Frezzolini,  qui  était  une  Léonore 
incomparable,  M^es  Borghi-Mamo,  Gassier, 
Alboni ,  Penco,  Steffennone,  Grisi.  Lorsqu'on 
tonna  le  Trouvère  à  l'Opéra  français,  le  12  jan- 
vier 1857,  le  défaut  d'ampleur  du  style,  la  mai- 
greur de  l'accompagnement,  l'absence  de  dé- 
veloppement des  idées  principales  frappèrent 
tout  d'abord  beaucoup  plus  qu'aux  Italiens  ; 
puis  on  s'y  accoutuma.  Les  rôles  furent  chan- 
tés par  Gueymard,  Bonnehée,  Mme  Lauters. 
Cet  ouvrage  n'a  pas  quitté  le  répertoire. 

TROVATORE  DI  RAVENNA  (il),  Opéra 
italien,  musique  de  Bonanno,  représenté  à 
Palerme  en  1846. 

TROYENS  (les)  ,  opéra  en  cinq  actes ,  pa- 
roles et  musique  de  M.  Hector  Berlioz,  re- 
présenté pour  la  première  fois  sur  le  Théâtre- 
Lyrique  le  4  novembre  1863.  Après  la  longue 
lutte  qu'a  eue  à  soutenir  M.  Berlioz,  la  lourde 
chute  de  ses  premiers  ouvrages,  de  Benvenuto 
Cellini,  de  sa  symphouie  monstre  de  Roméo 
et  Juliette,  l'apparition  des  Troyens  sur  l'af- 
fiche du  Théâtre-Lyrique  a  été  saluée  par 
ses  amis  comme  l'avènement  définitif  et  as- 
suré du  maître  et  regardée  par  les  autres 


comme  l'arrêt  en  dernier  ressort  d'une  pre- 
mière condamnation.  Ils  se  sont  trompés,  et 
c'est  le  cas  de  le  dire  :  Stat  in  medio  virtus. 
Pendant  ce  long  espace  qui  s'est  écoulé  de- 
puis les  essais  romantiques  et  intempérants 
de  1832  jusqu'à  la  belle  partition  des  Troyens, 
représentée  en  1863,  la  muse  de  M.  Berlioz 
a  acquis  une  grande  expérience,  sinon  la  par- 
faite sagesse.  Le  compositeur  a  écrit  l'ou- 
verture du  Carnaval  romain,  l'Hymne  à  la 
France,  la  Damnation  de  Faust,  l'Enfance  du 
Christ;  il  a  été  nommé  bibliothécaire  du 
Conservatoire,  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur, membre  de  l'Institut.  Il  a  eu  l'occasion 
d'exercer  son  jugement  et  de  condenser  ses 
idées  dans  les  articles  de  critique  du  Journal 
des  Débats.  Les  amis  ont  pu  rester  fidèles  à 
M.  Berlioz,  mais  non  au  compositeur  favori 
de  Paganini.  Les  adversaires,  de  leur  côté, 
ont  bien  été  obligés  de  renoncer  à  une  partie 
de  leurs  préventions. 

Le  jour  de  la  première  représentation  des 
Troyens  est  enfin  arrivé  : 

Conticuere  omnes,  intentique  ora  tenebanl. 

Trois  morceaux  ont  été  compris  de  suite, 
admirés,  bissés  aux  applaudissements  de  la 
salle  entière.  Le  premier  est  le  duo  entre 
Didon  et  Anna,  plein  de  grâce,  d'originalité 
et  de  distinction  ;  le  troisième  est  un  septuor 
ou  plutôt  un  quatuor  avec  chœurs  d'une  har- 
monie profonde  et  pénétrante;  enfin  un  duo 
entre  Didon  et  Enée ,  qui  restera  comme 
un  des  plus  beaux  duos  d'amour.  Le  reste  a 
paru  obscur,  tourmenté,  par  conséquent  long 
et  ennuyeux. 

Apparent  rari  nantes  in  gurgite  vasto, 
c  est-à-dire  peu  de  mélodies.  Telle  a  été  la 
première  impression  du  public.  La  presse 
s'est  hâtée  de  la  constater  avec  une  légèreté 
cruelle,  selon  l'expression  du  fidèle  Achate 
de  Berlioz,  de  M.  d'Ortigue;  cependant  les 
vrais  amateurs,  sérieux  et  désintéressés,  ont 
voulu  entendre  plusieurs  fois  cette  œuvre 
importante,  et,  comprenant  mieux  le  dia- 
lecte de  l'auteur,  pénétrant  plus  avant  dans 
sa  pensée,  ayant  la  politesse  de  lui  passer 
quelques  défauts  en  considération  de  ses  qua- 
lités, ces  amateurs,  dis-je,  ont  découvert  à 
chaque  audition  des  beautés  inaperçues  d'a- 
bord ,  et  ont  fini  par  considérer  l'opéra  des 
Troyens  comme  un  des  plus  remarquables 
ouvrages  qui  eussent  paru  à  la  scène  depuis 
quinze  ans.  On  y  trouve  sans  doute  des  traces 
du  système  de  musique  imitative  et  littéraire 
dont  M.  Berlioz  poursuit  l'application  per  fas 
et  nefas.  La  scène  orchestrale  de  l'orage  a 
même  dû  être  supprimée.  La  fin  du  ballet 


1114 


TROY 


TRUE 


offre,  sous  prétexte  d'accompagner  une  danse 
nubienne,  un  motif  sur  le  cor  anglais  un  peu 
trop  carthaginois  pour  des  oreilles  sensibles  ; 
le  chant  du  matelot  Hylas  est  écrit  dans  un 
mode  hypomixolydien  qui,  à  mon  sens,  n'aura 
jamais  une  raison  d'être  suffisante  au  théâtre. 
Si  on  excepte  ces  excentricités,  qui  d'ailleurs 
trouvent  encore  quelques  partisans,  toute  la 
partition  est  désormais  appréciée  comme  le 
méritait  une  œuvre  consciencieuse,  originale 
et  belle,  et  beaucoup  de  Grecs  de  la  veille 
sont  devenus  des  Troyens  du- lendemain. 

En  raison  même  de  la  simplicité  et  de  la 
grandeur  des  situations  épisodiques  àontl'E- 
néide  a  fourni  le  sujet,  c'était  une  entreprise 
délicate  et  hardie  de  les  présenter  sur  la 
scène  lyrique,  et  il  fallait  beaucoup  de  goût 
pour  atteindre,  sans  le  dépasser  en  l'altérant, 
le  caractère  des  personnages  gravé  dans  l'ima- 
gination des  spectateurs  avec  les  souvenirs 
de  collège.  M.  Berlioz  a  triomphé  de  ces  ob- 
stacles, et  ce  n'est  déjà  pas  un  si  mince  mé- 
rite. Nous  ne  connaissons  pas  beaucoup  de 
musiciens  capables  d'en  faire  autant. 

L'ouvrage  est  précédé  d'un  prologue  à  la  fois 
symphonique  et  lyrique.  L'orchestre  exécute 
un  lamenta  qui  exprime  les  malheurs  etla 
catastrophe  de  Troie;  un  rapsode  en  déclame 
ensuite  les  incidents  principaux  en  s'accom- 
pagnant  de  la  lyre. 

Au  premier  acte,  Didon  distribue  des  récom- 
penses aux  laborieux  colons  qui  ont  fondé  la 
jeune  Carthage.  Nous  avons  remarqué  l'air  : 
Chers  Tyriens!  parfaitement  chanté  par 
Mme  Charton-Demeur.  Un  duo  fort  original 
succède  ;  Didon  confie  à  sa  sœur  Anna  les 
vagues  agitations  de  son  âme  :  Vous  aimerez, 
ma  sœur,  répond  celle-ci.  Le  contralto  un  peu 
dur  et  inégal  de  Mlle  Dubois  a  peut-être  nui 
à  l'effet  de  ce  morceau  ;  cependant  cette 
phrase  de  Didon  :  Je  sens  tressaillir  mon  cœur 
et  mon  visage  en  feu  sous  mes  larmes  brûler,  a 
été  remarquée.  On  annonce  à  la  reine  que 
d'illustres  naufragés  viennent  lui  demander 
un  asile.  Enée  paraît,  et  à  peine  a-t-il  été  in- 
troduit qu'un  second  messager  apporte  la 
nouvelle  de  l'approche  d'Iarbas,  le  chef  d'une 
tribu  barbare  et  ennemie.  Enée  offre  le  se- 
cours de  son  bras,  et  l'acte  se  termine  par  le 
beau  chœur  guerrier  :  C'est  le  dieu  Mars  qui 
nous  rassemble. 

Le  second  acte  était  rempli  aux  premières 
représentationspar  une  symphonie  imitative. 
Une  chasse  royale  interrompue  par  l'orage; 
Enée  et  Didon  se  réfugiant  dans  une  caverne, 
tels  étaient  les  sujets  de  cet  intermède  instru- 
mental qui  a  été  supprimé.  Le  second  acte 
commence  donc  par  le  ballet  des  esclaves 


nubiennes.  Ici  l'oreille  est  blessée  de  parti 
pris  par  le  compositeur.  Ces  intonations  ba- 
roques et  ce  rythme  sauvage  ne  devraient 
jamais  trouver  place  dans  une  œuvre  d'art 
où  le  désordre  même  doit  être  harmonieux.  Il 
y  a  cependant  une  autre  partie  du  ballet  qu'il 
serait  injuste  de  ne  pas  signaler  comme  pleine 
de  grâce  et  tout  à  fait  réussie.  Les  danses 
cessent  et  le  chœur  fait  entendre  l'hymne  à 
la  Nuit  : 
Tout  n'est  que  paix  et  charme  autour  de  nous; 
La  nuit  étend  son  voile  et  la  mer  endormie 
Murmure  en  sommeillant  ses  accords  les  plus  doux. 
Ce  morceau  d'ensemble,  dont  les  modulations 
sont  suaves  et  distinguées ,  dont  le  rythme 
est  bien  senti,  a  été  constamment  redemandé 
par  le  public.  Le  duo  que  nous  avons  signalé 
plus  haut  vient  ensuite  :  O  nuit  d'ivresse  et 
d'extase  infinie.  Nous  le  répétons,  ce  duo  est 
d'un  goût  exquis  et  a  été  conduit  avec  une 
habileté  extrême.  Le  cri  :  Italie!  Italie  !  re- 
tentit aux  oreilles  d'Enée  et  le  rappelle  à 
ses  destins. 

Au  troisième  acte ,  le  héros  troyen  ex- 
prime les  hésitations  de  son  âme  entre  le  de- 
voir et  sa  passion  pour  la  reine:  Ah! quand 
viendra  l'instant  des  suprêmes  adieux.  Cette 
scène,  qui  était  bien  interprétée  par  Mon- 
jauze,  a  un  caractère  de  grandeur  et  une 
déclamation  étudiée  et  soutenue  qui  rappel- 
lent les  récitatifs  de  l'Armide  de  Lulli  et 
de  l'Alcestt  de  Gluck.  Selon  nous,  l'or- 
chestration, toute  remarquable  qu'elle  est, 
nuit  par  ses  développements  mêmes  à  l'ex- 
pression dramatique  de  cette  scène.. 

Didon  apprend  au  quatrième  acte  le  départ 
d'Enée.  Le  compositeur  a  compris  qu'il  devait 
ici  laisser  parler  la  nature.  Ses  accents  tour  à 
tour  douloureux,  tendres,  furieux,  déchirants 
ne  sont  interrompus  par  aucune  cavatine 
parasite  ;  non  erat  hic  locus.  La  phrase  de  duo  : 
Nuit  d'ivresse  et  d'extase  infinie,  passe  au  mi- 
lieu de  cet  ouragan  comme  un  souvenir  doux 
et  amer  à  la  fois.  La  scène  du  bûcher  forme 
le  dernier  acte ,  d'ailleurs  très  court.  Il  nous 
semble  que  le  chœur  des  prêtres  de  Pluton 
aurait  pu  être  mieux  traité. 

Malgré  une  opposition  systématique,  l'o- 
péra des  Troyens  a  eu  vingt  et  une  représen- 
tations de  suite.  Le  9  juin  1892,  on  a  repris 
cet  ouvrage  à  TOpéra-Comique,  où  les  rôles 
de  Didon  et  d'Enée  étaient  tenus  par  deux 
artistes  débutants  :  MH»  Delna  et  M.  La- 
forgue 

TRUE  FRIENDS  (the)  [les  Vrais  amis], 
opéra  anglais,  musique  de  Attwood,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Covent-Garden,  à 
Londres,  en  1800.' 


TULL 


TURC 


1115 


*TRUPPALDINO,  opéra-comique,  livret  tiré 
d'une  comédie  italienne  de  Goldoni,  musique 
de  M.  John,  représenté  au  théâtre  municipal 
de  Kœnigsberg  le  10  janvier  1893. 

truffomanie  (la),  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Maillot,  représentée  à  Rouen 
dans  le  mois  de  décembre  1861. 

TRUPPE  IN  FRANCONIA  (  LE  )  ,  opéra- 
bouffe,  musique  de  Conti  (Charles),  repré- 
senté au  petit  théâtre  de  Saint-Sébastien , 
à  Naples,  en  1825. 

TRYBUNAL  NIEWIDZIALNY  {le  Tribunal 
secret) ,  opéra  polonais  en  quatre  actes,  mu- 
sique de  Elsner,  représenté  à  Varsovie  en 
1807. 

TSCHINGl  TSCHING!  TSCHING!  opéra- 
comique  allemand,  musique  de  Haibel,  re- 
présenté à  Vienne  vers  1796. 

*  TSIGANE  (le),  opéra-comique,  musique 
de  M.  Reginald  de  Koven,  représenté  sur  le 
théâtre  Tremond,  à  Boston,  en  septembre  1895. 

*  tsigane  (la),  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  Moreau  et  Valnay,  musique  de 
M.  Albert  Vizentini,  représentée  aux  Folies 
Marigny  en  avril  1864. 

TU  L'AS  voulu  !  opérette,  paroles  de 
MM.  Emile  Abraham  et  Jules  Prevel,  musi- 
que de  M.  Samuel  David  ;  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  12  septembre  1869.  Le 
sujet  est  la  mésaventure  d'un  Georges 
Dandin  quelconque.  Une  musique  facilement 
écrite  a  donné  quelque  intérêt  à  cette  bluette. 
Jouée  par  Lanj  allais,  Edouard  Georges,  De- 
beer  et  MUe  Bonelli. 

*TU  NE  L'AURAS  PAS,  NICOLAS,  Opérette 
en  un  acte,  paroles  de  Jacques  Lambert, 
musique  de  Sylvain  Mangeant,  représentée  au 
Palais-Royal  le  28  août  1859. 

*  TULIPATAN  DE  LOS  MARES  (el),  zar- 
zuela  en  quatre  actes,  à  grand  spectacle,  mu 
sique  de  M.  Gabriel  Balart,  représentée  au 
théâtre  Principal  dé  Barcelone  en  janvier  18.71. 
Cet  ouvrage,  qui  obtint  un  très  grand  succès 
et  qui  devint  populaire,  offre  cette  particula- 
rité assez  curieuse  que  la  musique  en  est 
écrite  sur  une  adaptation  espagnole  du  livret 
d'un  des  plus  admirables  chefs-d'œuvre  de 
Mozart,  la  Flûte  enchantée. 

TULLIA  SUPERBA,  opéra  italien,  livret 
d'Antonio  Medolago,  musique  de  don  Dome- 
nico  Preschi,  représenté  à  Venise  en  1678,  et 
h  Bologne  en  1680. 

tullio  ostilio  ,  opéra  italien ,  livret 


d'AdrianO  Morselli,  musique  de  Marc'  Anto- 
nio Ziani,  représenté  sur  le  théâtre  de  San- 
Salvatore,  à  Venise,  en  1685,  à  Livourne  en 
1688,  puis  à  Vérone;  repris  enfin  en  1740,  à 
Venise,  sur  le  théâtre  de  Sant'  Angiolo. 

TULLIO  OSTILIO,  opéra  italien,  livret  de 
Morselli,  musique  de  Bononcini,  représenté  à 
Rome  en  1694. 

TULLIO  OSTILIO,  opéra  italien,  livret  de 
Morselli,  musique  de  Pescetti,  représenté  à 
Venise  en  1740.  - 

*  TUNIQUE  FATALE  (la.),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  Louis  Houssot,  musique  de 
M.  Georges  Douay,  représentée  à  la  Tertullia 
en  mars  1873. 

'TUNISIENNE  (la),  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Gaspari  et  Daris,  mu- 
sique de  M.  Montaubry  fils,  représenté  à 
l'Alhambra  le  16  mai  1891. 

TURANDA,  opéra  sérieux  en  quatre  actes, 
paroles  de  Gazzoletti,  musique  d'Antonio 
Bazzini,  représenté  à  la  Scala  de  Milan  le 
13  janvier  1867.  Les  interprètes  étaient 
MM.  Fancelli,  Sterbini  et  Luigi  Vecchi, 
Mlles  Destin  et  Colbran,  cette  dernière,  nièce 
de  Rossini.  Malgré  le  très  grand  talent  et 
la  renommée  légitime  de  l'auteur,  cet  ou- 
vrage n'obtint  aucun  succès. 

TURANDOT,  opéra  allemand,  musique  de 
Blumenrœder,  représenté  au  théâtre  Royal 
de  Munich  en  1810. 

TURANDOT,  opéra  romantique,  musique 
de  Reissiger,  représenté  à  Dresde  en  1835. 

*  TURANDOT,  opérette,  musique  de  C.-F. 
Conradio,  représentée  à  Vienne,  sur  ïe  théâtre 
de  l'Harmonie,  le  29  novembre  1866. 

*  TURANDOT,  opéra-comique,  livret  tiré  de 
la  célèbre  comédie  fiabesque  de  Carlo  Gozzi, 
musique  de  M.  Rehbaum,  représenté  à  l'O- 
péra royal  de  Berlin  le  2  avril  1888.  C'est  le 
compositeur  qui  avait  écrit  lui-même  les  pa- 
roles de  son  opéra. 

TURANDOT  ,   PRINCESSE    DE  SCH1RAS, 

opéra  en  deux  actes,  d'après  le  drame  de 
Schiller,  musique  de  J.  Hoven  (Vesque  de 
Puttlingen),  représenté  à  Vienne  en  1839. 

TURC  A  NAPLES  (le),  opéra  allemand, 
musique  de  Sussmayer,  représenté  à  Prague 
pour  l'anniversaire  de  la  naissance  de  l'em- 
pereur en  1794. 

Turca  fedele  (la),  opéra  italien  en  un 


1116 


TURC 


TURN 


acte,  musique  de  Diamanti,  représenté  au 
théâtre  de  Bologne  en  1S38. 

TURCO  FINTO  (il)  [le  Faux  Turc],  opéra 
italien,  musique  de  François  Léo,  représenté 
à  Naples  vers  1754. 

TURCO  IN  ITALIA  (il),  opéra  allemand, 
musique  de  Seydelmann,  représenté  à  Dresde 
en  1788. 

TURCO  IN  ITALIA  (le  Turc  en  Italie), 
treizième  opéra  composé  par  Rossini,  âgé 
alors  de  vingt-trois  ans.  Il  fut  représenté  au 
théâtre  de  la  Scala,  à  Milan,  pendant  l'au- 
tomne de  1814,  et  aux  Italiens,  à  Paris,  à 
plusieurs  reprises  depuis  le  23  mai  1820.  Cette 
jolie  partition  peut  être  considérée  comme 
l'émule  en  bouffonnerie  de  l'Italienne  à 
Alger. 

TURCS  (les),  opéra-bouffe  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Hector  Crémieuxet  Adolphe 
Jaime,  musique  de  M.  Hervé  ;  représenté  au 
théâtre  des  Folies-Dramatiques  le  23  décem- 
bre 1869.  La  tragédie  de  Racine,  Bajaset, 
a  servi  de  prétexte  à  une  parodie  par  à  peu 
près  qui  ne  parodie  rien  du  tout.  Roxane 
aimeBajazet;  elle  l'arrache  à  la  mort  que 
son  frère  lui  préparait  ;  ils  s'enfuient  ensem- 
ble de  Stamboul  et  se  rendent  à  Babylone 
qu'assiège  Amurat.  Roxane  est  reconnue 
comme  la  fille  du  roi  de  Babylone,  ce  qui 
amène  la  paix.  Cette  pièce  n'est  qu'une  suc- 
cession de  tableaux  et  de  scènes  qui  n'ont 
d'autre  objet  que  de  piquer  la  curiosité  du 
spectateur,  souvent  par  des  moyens  d'un 
goût  douteux  ;  tantôt  c'est  l'éternelle  lamen- 
tation du  gardien  du  sérail  qu'on  a  entendue 
dans  cent  ouvrages;  tantôt  la  charade  du 
cordon  ;  puis  une  chasse  grotesque  ;  ensuite 
la  valse  des  houris;  un  chœur  de  bayadères; 
un  chœur  de  muets  ;  le  fabliau  d'Héloïse  ;  les 
odalisques  au  bain  ;  la  scène  de  la  tête  de 
Turc  ;  un  nocturne  de  bateliers  ;  la  parodie 
bouffonne  d'une  prière  au  Soleil,  d'un  mauvais 
goût  achevé  ;  la  chanson  de  la  belle  Géor- 
gienne ;  enfin  une  pantomime  de  combat. 
Les  valses,  les  polkas,  les  marches  émaillent 
la  partition  de  M.  Hervé;  pourtant  il  est  juste 
de  faire  observer  que  l'habitude  a  singulière- 
ment développé  l'art  d'écrire  chez  ce  musi- 
cien, qu'à  sa  facilité  mélodique  naturelle  est 
venue  se  joindre  une  entente  mieux  raison- 
née  des  effets  d'harmonie  et  que  sa  musique 
bouffonne  est  bien  autrement  traitée  que  celle 
de  son  initiateur  au  genre  burlesque,  M.  Of- 
fenbach.  Le  disciple  a  dépassé  le  maître.  Si 
au  moins  M.  Hervé  se  séparait  de  lui  plus 


complètement  en  ne  se  servant  de  cette  ha- 
bileté, de  cette  verve,  de  cette  fécondité  spi 
rituelle  qu'en  faveur  de  comédies  vraiment 
dignes  de  l'art  dramatique  1  N'est-il  donc  pas 
possible  d'amuser  les  gens  autrement  que 
par  des  tableaux  licencieux,  des  chansons 
graveleuses  et  des  exhibitions  plastiques? 
Est-ce  que  le  répertoire  des  opéras-bouffes 
italiens  et  des  farces  napolitaines  n'est  pas 
là  pour  prouver  le  contraire  ?  Et  toutes  les 
pièces  et  arlequinades  des  théâtres  de  la  foire 
Saint-Germain  et  de  la  foire  Saint-Laurent 
n'attestent-elles  pas  que  l'esprit  gaulois  peut 
s'allier  à  un  certain  respect  de  la  décence 
publique  ?  En  somme,  si  le  livret  des  Turcs 
me  semble  de  tout  point  une  détestable 
pièce,  la  partition  est  une  œuvre  musicale 
dont  la  critique  peut  s'occuper.  Le  premier 
acte  est  le  meilleur  ;  je  citerai  :  Salut  grande 
lumière;  le  duetto  d'Atalide  et  de  Yaya;  la 
valse  de  la  sultane,  la  marche  turque,  la 
valse  des  houris.  Dans  le  deuxième  acte,  il  y 
a.  un  chœur  de  muets  d'un  effet  original  et 
fort  comique  ;  ce  chœur  est  d'abord  mimé 
pendant  que  l'orchestre  joue;  les  choristes 
agitent  tous  les  lèvres  de  la  même  manière 
et  eu  mesure,en  accompagnant  cette  mimique 
des  mêmes  gestes;  puis  ils  se  mettent  en- 
suite à  crier  à  qui  mieux  mieux  : 

Nous  sommes  muets  de  naissance, 
Comme  vous  pouvez  en  juger,  etc. 

Les  principaux  rôles  ont  été  joués  par  Mil- 
her,  Vavasseur ,  Marcel ,  Chaudesaigues, 
Miles  Devéria,  Perret,  Latour. 

TURIA  LUCREZIA,  opéra  italien,  livret  de 
Niccolô  Minato,  musique  de  Draghi,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  la  Cour,  à  Vienne,  en 
1675. 

TURIA  LUCREZIA,  opéra  italien,  livret  de 
Domenico  Lalli,  musique  d'Antonio  Polla- 
roli,  représenté  sur  le  théâtre  de  Sant'  An- 
giolo,  à  Venise,  en  1726. 

TURK  AND  NO  TURK  {Turc  et  point  Turc), 
opéra-comique  anglais,  musique  de  Samuel 
Arnold,  représenté  sur  le  théâtre  de  Hay- 
Market,  à  Londres,  en  1789. 

TURLUTUTU  ,  EMPEREUR  DE  L'ÎLE 
VERTE,  farce  en  trois  actes,  paroles  et  mu- 
sique du  Cousin-Jacques,  représenté  à  Paris 
en  1797. 

TURNO  ARICINO,  opéra  italien,  livret  de 
Silvio  Stampiglia,  musique  de  Antonio  Bo- 
noncini,  représenté  à  Florence  en  1704,  et  à 
Vienne,  pour  le  jour  de  naissance,  de  Jo- 


TUTT 

seph  Ier,  en  1707.  Le  même  poème  fat  mis 
en  musique  par  Alexandre  Scarlatti,  et  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  la  Paix,  à  Rome, 
en  1720,  et  à  Naples,  sur  le  théâtre  de  San- 
Bartolommeo,  en  1724. 

TURNPIKEGATE  (  the  )  [  la  Barrière  ] , 
opéra-comique  anglais,  musique  de  Mazzin- 
ghi  et  Reeve,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Covent-Garden,  à  Londres,  vers  1799. 

TUTEUR  AMOUREUX  (le),  opéra-comique, 
musique  de  Stamitz,  représenté  à  Francfort 
vers  1776. 
«  tuteur  avare  (le),  opéra-comique  en 
trois  actes,  musique  tirée  d'un  opéra  italien 
d'Anfossi,  arrangée  et  adaptée  par  Cambini, 
représenté  au  théâtre  des  Beaujolais  en  1788. 

tuteur  ORIGINAL  (le),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Joigny,  musique 
de  Gresnick,  représenté  avec  beaucoup  de 
succès  au  théâtre  des  Amis-des-Arts  (ci-de- 
vant Molière)  le  21  mars  1799. 

TUTORE  BURLATO  (il)  [le  Tuteur  berné], 
opéra  italien,  musique  de  Caruso,  représenté 
à  Bologne  dans  l'automne  de  1778. 

TUTORE  ED  IL  DIAVOLO  (il)  [le  Tuteut 
et  le  diable],  opéra-bouffe  italien,  musique 
de  Bona  (Pietro),  représenté  au  théâtre  Nuovo 
de  Naples  dans  le  mois  d'avril  1832 . 

*  TUTORE  NNAMURATO  (lo),  comôdie  mu 
sicale,  poème  (en  dialecte)  de  Pietro  Trin- 
chera,  musique  de  Nicola  Calandro,  repré- 
senté à  Naples,  sur  le  théâtre  délia  Pace,  en 
1749. 

TUTORI  E  LE  PUPILLE  (1),  opéra-bouffe 
italien,  musique  de  M.  Deschamps  ;  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Pergola,  à  Florence, 
en  avril  1869. 

'tutti  amanti,  opéra-comique,  musique 
de  Carlo  Romani,  représenté  en  1847  au 
théâtre  de  'a  Pergola  de  Florence. 

TUTTI  GELOSI,  opérette  italienne,  livret 
de  Minichini,  musique  de  G.  Castellani,  re- 
présentée au  théâtre  Varietà  de  Naples  le 
22,  décembre  1878 

tutti  IN  maschera,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Carlo  Pedrotti,  représenté  à  Vé- 
rone en  1856.  C'est  le  meilleur  ouvrage  de 
ce  maître  gracieux,  dont  l'inspiration,  pour 
n'être  pas  toujours  très  neuve,  n'en  était  pas 
moins  fertile  et  distinguée.  Traduit  en  fran- 
çais, cet  ouvrage  a  été  représenté  à  Paris 
sur  le  théâtre  de  l'Athénée,  le  23  sep- 
tembre 1869;  il  était  intitulé  les  Masques. 


TYRO 


1117 


TUTTI  QUANTI  SONO  PAZZI  (Ils  sont 
tous  fous],  opéra-bouffe  italien,  musique  de 
Locchini,  représenté  au  théâtre  des  Fioren- 
tini,  à  Naples,  en  1766. 

TUTTO  IL  MALE  VIEN  DAL  BUCO,  opéra 
italien,  musique  de  Paër ,  représenté  à  Ve- 
nise en  1804. 

TUTTO  per  amore,  opéra  semi-seria, 
musique  de  Naumann,  représenté  à  Dresde 
vers  1775. 

TUTTO  PER  INGANNO,  opéra-bouffe  ita- 
lien, musique  de  Trento ,  représenté  à  Lis- 
bonne en  1815. 

TWELFTH  NIGHT  (the)  [la  Douzième  nuit], 
opéra  anglais,  musique  de  Bishop,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Covent-Garden,  à  Londres, 
en  1820. 

TWENTY  YEARS  AGO ,  farce  anglaise, 
musique  de  Welsh,  représentée  sur  le  théâtre 
du  Lycée,  à  Londres,  vers  isoi. 

TWO  FACES  UNDER  A  HOOD  (Deux  têtes 
sous  un  bonnet) ,  opéra-comique  anglais,  mu- 
sique de  Shield,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Covent-Garden,  à  Londres,  en  1807. 

TWO  GENTLEMEN  OF  VERONA  (Deux 
gentilshommes  de  Vérone) ,  opéra  anglais  , 
musique  de  Bishop  ,  représenté  sur  le  théâ- 
tre de  Covent-Garden,  à  Londres,  en  1851. 

TWO  TO  ONE  (Deux  pour  un),  opéra-comi- 
que anglais,  musique  de  Samuel  Arnold,  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  Hay-Market,  à 
Londres,  en  1785. 

TWO   WORDS    or    SILENT  NOT    DUMB 

(Deux  mots  ou  le  Silence  éloquent),  opéra  an- 
glais, musique  de  Addisson,  représenté  sur  le 
théâtre  du  Lycée  à  Londres,  vers  1820. 

TYROLER  KASTEL  (der),  opéra  allemand, 
musique  de  Haibel,  représenté  sur  le  théâtre 
de  Schikaneder,  à  Vienne,  vers  1791. 

TYROLIENNE  (la;  ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  de  Saint-Georges  et 
Achille  Dartois,  musique  de  M.  Leblicq ,  re- 
présenté au  Théâtre-Lyrique  le  6  décembre 
1861.  Le  livret  est  imité  de  la  Prima  donna, 
vaudeville  représenté  aux  Variétés;  l'instru- 
mentation a  paru  traitée  avec  une  science 
suffisante  des  combinaisons  et  de  l'accompa- 
gnement. 

*  TYROLIENS  DE  L'ELDORADO  (les),  opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  M.  Siégel,  musi- 


4118 


TZIG 


TZIG 


que  de  M.  Michiels,  représentée  au  concert  de 
l'Eldorado  en  1877. 

*  TYROLIENS  DE  PONTOISE  (LES),  Opé- 
rette en  un  acte,  musique  de  M.  Francis 
Chassaigne.  représentée  au  concert  de  l'Eldo- 
rado le  17  novembre  1875. 

tyrtée,  opéra  en  trois  actes,  musique  de 
Lesueur,  reçu  à  l'Opéra  en  1794,  mais  non 
représenté. 

TYRTÉE,  opéra  en  deux  actes,  paroles  de 
Legouvé,  musique  de  Henri  Berton.  Cet  ou- 
vrage a  été  répété  généralement  à  l'Opéra, 
mais  n'a  point  été  joué. 

TZIGANE  (la.),  opéra-comique  en  trois  ac- 
tes, livret  de  MM.  Delacour  et  Wilder,  musique 
de  M.  Johann  Strauss,  représenté  au  théâtre 
de  la  Renaissance  le  30  octobre  1877.  La 
pièce  est  nouvelle  autant  que  peut  l'être  un 
livret  adapté  à  des  situations  analogues  déjà 
exploitées  dans  le  Réveillon  de  MM.  Meilhac 
et  Halévy,  dans  l'opérette  Die  fledermaus  {la 
Chauve-souris)  [voyez  page  469]  et  dans  Ca- 
gliostro  (voyez  page  184).  La  musique  a  été 
tirée  de  ces  deux  derniers  ouvrages  du  même 
compositeur  et  augmentée  de  plusieurs  mor- 
ceaux nouveaux.  Le  prince,  il  paraît  que  les 
auteurs  n'ont  pas  jugé  nécessaire  de  désigner 
autrement  un  personnage  libidineux  et  ridi- 
cule, le  prince  donc  a  épousé  par  procuration 
la  princesse  Arabelle  sans  la  connaître,  et,  le 
jour  même  de  ses  noces,  il  se  livre  à  toutes 
ses  fantaisies  amoureuses  au  milieu  d'une 
troupe  de  bohémiennes.  Afin  de  ramener  cet 
époux  infidèle  en  s'en  faisant  aimer,  la  prin- 
cesse se  déguise  en  tzigane,  est  proclamée  la 
reine  de  la  bande  et  séduit  le  prince  de  telle 
sorte  qu'il  dépose  sa  couronne  à  ses  pieds. 
Elle  se  fait  alors  reconnaître,  et  tout  est  pour 
le  mieux.  Comme  on  le  voit,  la  donnée  est 
faible  et  l'idée  de  ce  travestissement  n'est  pas 
neuve.  Mais,  en  ces  sortes  d'ouvrages,  on  n'at- 
tache d'intérêt  qu'aux  épisodes;  plus  ils  sont 
grivois,  de  haut  goût  et  fournissent  aux  ac- 
trices l'occasion  de  dire  des  gaudrioles,  plus 
la  pièce  a  de  succès.  L'ouverture  est  trop  dé- 
veloppée et  n'offre  pas  de  variété.  Malgré 
deux  phases  relativement  lentes,  l'ensemble 
n'est  que  de  la  musique  de  danse  bien  écrite, 
très  rythmée  et  un  peu  meilleure  que  celle  de 
nos  bals  publics  français,  voilà  tout.  C'est  là 
d'ailleurs  le  caractère  général  de  la  partition. 
Les  couplets  de  Matthias  :  Je  porte  en  ??ioi  deux 
personnages,  sont  communs.  Le  terzettino  sui- 
vant tourne  à  la  polka  ;  puis  viennent  des  cou- 
plets qui  se  terminent  en  valse,  et  ainsi  de 


suite  jusqu'à  la  fin.  Il  est  vrai  que  le  livret 
ne  se  prêtait  guère  à  un  genre  plus  relevé.  Il 
suffit  d'en  citer  quelques  fragments  : 

LA  PRINCESSE 

Courir  après  l'époux  qui  fuit, 
Pleurer  l'ingrat  qui  nous  trahit, 

Sans  doute  c'est  folie. 
On  a  toujours  quelqu'un  de  prêt 
A  vous  venger  d'un  tel  méfait, 
Pour  peu  qu'on  soit  jolie, 
Le  châtiment  d'un  tel  dédain, 
Nous  l'avons  toutes  sous  la  main. 

Chacun  sait  ça, 

Oui,  mais  voilà, 
L'amour  est  un  jeu  de  surprises; 

On  veut  punir, 

On  va  sévir 
Et  paf  !  on  fait  des  bêtises. 

Le  terzetto  de  Lena,  Zappoli  et  Matthias  : 
Quelle  faute  déplorable!  est  excellent  dans  son 
genre  familier.  Il  est  traité  avec  les  procédés 
des  farces  italiennes.  J'en  dirai  autant  d'un  au. 
tre  trio  :  Allons,  mignonne,  je  le  veux,  apaise 
tes  alarmes,  qui  est  très  bouffon.  C'est  dans  le 
finale  du  premier  acte  que  se  trouve  la  valse 
qui  a  décidé  du  succès  de  l'ouvrage.  Il  est  vrai 
que  le  public  aime  volontiers  ce  qu'il  connaît 
mieux,  et  le  musicien  a  répété  ce  motif,  assez 
joli  du  reste,  à  plusieurs  reprises.  Dans  le 
second  acte,  on  a  remarqué  la  chanson  tzi- 
gane :  Pourquoi  pleurer,  pourquoi  gémir?  dont 
le  motif  a  déjà  été  entendu  dans  l'ouverture. 
Les  couplets  du  pâté  d'anguille  ont  obtenu  un 
succès  aussi  facile  que  la  morale  qu'ils  expri- 
ment; ce  pâté,  néanmoins,  est  assaisonné  de 
trop  gros  sel  flamand  pour  nous  plaire.  Le  sel 
gaulois  eût  suffi  comme  dans  les  couplets  du 
rire,  chantés  par  Arabelle.  Au  reste,  il  n'y  a 
plus  de  limites  à  déterminer  dans  ce  genre 
d'ouvrages  soi-disant  lyriques.  On  ne  peut 
que  s'étonner  de  voir  des  artistes  doués  de 
quelque  talent,  des  musiciens  d'orchestre  qui 
ont  fait  de  bonnes  études  exécuter  devant  un 
auditoire  choisi  et  ravi  une  musique  sur  des 
paroles  telles  que  celles-ci  : 

LA  PRINCESSE 

Quelle  erreur 
De  fermer  son  jeune  cœur 
A  l'amour  qui  le  met  en  fête! 
Tôt  ou  tard, 
Au  divin  petit  moutard 
Ne  faut-il  pas  payer  sa  dette? 
Or,  voilà  pourquoi 
J'aime  mieux,  ma  foi, 
Me  jeter  à  votre  tête. 
Dis-moi  :  tu! 
Dis-moi  :  toi! 
"Viens  plus  près  de  moi! 
Dis-moi  :  toi! 
Dis-moi  :  tu! 
Au  diable  la  vertu  ! 

La  musique  est  rarement  scénique,  presque 


UGO 


ULIS 


1119 


nulle  part  concertante  ;  mais  la  mélodie  est 
gracieuse,  habilement  rythmée  et  correcte- 
ment harmonisée;  l'oreille  est  toujours  satis- 
faite, ce  qui  est  devenu  assez  rare  au  théâtre. 
Distribution  :1a  princesse  Arabelle,Mi'eZulma 
Bouffar;  Lena,  Mlle  d'Asco;  Trick,  Mlle  pic- 
colo  ;  Matthias,  M.  Ismaël  ;  le  prince,  M.  Ur- 
bain ;  Zappoli,  M.  Berthelier  ;  Melchior,  chef 
tzigane,  M.  Duchosal  ;  Milla,  Mme  Ribe,  etc. 

*  TZIGANE  (le),  opéra  en  quatre  actes,  pa- 


roles et  musique  de  M.  Ricnara  Stiebitz,  re- 
présenté à  l'Opéra  royal  de  Berlin  le  21  juin 
1893.  Le  livret  de  cet  ouvrage  n'est  pas  d'un 
intérêt  très  vif;  mais,  comme  il  met  en  scène 
un  épisode  de  la  première  guerre  de  Silésie, 
SS  présente  plusieurs  tableaux  militaires  et  pa_ 
triotiques  qui  ont  surexcité  le  chauvinisme 
prussien  et  valu  un  semblant  de  succès  à  la 
pièce,  en  dépit  de  la  faiblesse  notoire  de  lapar- 
tition,  que  la  critique  a  traitée  avec  une  rare 
sévérité. 


u 


OBBIDIENZA  PER  ASTUZIA  (l'),  farce  ita- 
lienne, musique  de  J.-S.  Mayer ,  représenté 
sur  le  théâtre  de  San-Benedetto,  à  ,Venise , 
en  1799. 

uberto  DA  BRESCIA,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Bajetti,  représenté  au  théâtre  Car- 
cano,  de  Milan,  dans  le  mois  de  février  1866. 
Chanté  par  Viganotti,  Cesare  Sarti  et  par 
MUe  Marianna  Santori-Pollaci. 

UCCELLATORI  (gli)  [les  Oiseleurs],  opéra 
italien ,  musique  de  P.  Guglielmi,  représenté 
â  Venise  vers  1775. 

UCCELLATORI  (gli)  [les  Oiseleurs],  opéra 
italien,  musique  de  Marinelli,  représenté  à 
Florence  en  1785. 

UCELLATORE  (l')  [l'Oiseleur],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Gassmann,  représenté  à  Ve- 
nise vers  176S.  Cet  opéra  a  été  écrit  deux  fois 
par  le  même  compositeur. 

UCELLATORI  (gli),  opéra  italien,  musique 
de  Piccinni.  représenté  à  Naples  en  175s. 

udalrich  et  bozina,  opéra  allemand, 
musique  de  Skraup,  joué  à  Prague  en  1833. 
Chanté  par  Mlle  Lutzer  et  M.  Drska. 

UDINE,  opéra  italien,  musique  de  Bioni. 
représenté  à  Venise  en  1722. 

*  ugo,  opéra  sérieux,  paroles  et  musique  de 
M11*  Carlotta  Ferrari,  représenté  avec  suc- 
cès, le  25  juillet  1857,  sur  le  théâtre  Santa 
Radegonda,  de  Milan.  C'était  le  début  à,  la 
scène  d'une  jeune  artiste  à  peine  âgée  de 
vingt  ans,  qui  avait  étudié  le  chant  et  le  piano 
au  Conservatoire  de  Milan,  et  qui  ensuite 
avait  suivi  un  cours  comnlet  de  composition 


sous   la   direction    d'un    excellent  maître , 
Alberto  Mazzucato. 

UGO,  CONTE  DI  PARIGI  (Hugues,  comte 
de  Paris],  opéra  italien,  musique  de  Doni- 
zetti,  représenté  à  Milan  en  1832. 

*  UGO  D'ERINDURO,  opéra  sérieux,  livret 
posthume  de  Domenico  Gilardoni,  musique  de 
Giovanni  Moretti,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  Nuovo,  en  1833. 

*  UGO  E  PARISINA,  opéra  sérieux,  paroles 
de  M.  Carlo  d'Ormeville,  musique  de  M.  Ber- 
gamini,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Ferrare  le  23  février  1881. 

UGOLINO  (Ugolin),  opéra  en  deux  actes, 
musique  de  Ditters,  représenté  à  Oels  en  1796. 

*UHLAN  DE  LA  GARDE  (le),  opérette,  pa- 
roles de  M.  Walher,  musique  de  M.  Gabriel, 
représentée  au  théâtre  Hobe,  à  Breslau,  en 
mars  1892. 

*uhlans  (les),  opérette  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  H.  Wittmann,  musique  de 
M.  "VVeinberger,  représentée  avec  succès  aU 
Carl-Theater  de  Vienne  le  5  décembre  1891. 

*  ULANS  (the),  opéra-comique,  musique  de 
Mme  Christine  Morisan,  représenté  au  Gaiety- 
Theatre  de  Dublin  en  mars  1S84. 

ULISSE,  opéra  italien,  livret  de  Domenico 
Lalli,  musique  de  Giovanni  Porta,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Sant'  Angiolo,  à  Venise,  en 
1725. 

ULISSE,  opéra  italien,  musique  de  Majo, 
représenté  à  Rome  en  1769. 

ULISSE  E  telemacco,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Treu,  représenté  à  Breslau  vers  1726. 


1120 


ULTI 


ULYS 


ULISSE  ERRANTE,  opéra  italien,  musique 
de  Sacrati ,  représenté  sur  le  théâtre  des 
Saints-Jean-et-Paul,  à  Venise,  en  1644. 

ULISSE  ERRANTE,  opéra  italien,  musique 
de  Sciroli,  représenté  à  Palerme  en  1749. 

ULISSE  IN  FEAZIA  (Ulysse  chez  les  Phéa- 
ciens) ,  opéra  italien ,  musique  de  Antonio 
Gandio,  représenté  à  l'aide  de  figures  de  cire 
sur  le  théâtre  du  San-Mosè,  à  Venise,  en 
1681.  Ce  même  ouvrage  fut  aussi  représenté 
à  Venise  vers  la  même  époque  avec  la  mu- 
sique d'Acciajuoli. 

ULISSE  NELL'  ISOLA  DI  CIRCE  (Ulysse 
dans  l'île  de  Circé),  opéra  italien,  musique 
de  Perrino,  représenté  à  Naples,  au  théâtre 
Saint-Charles,  en  1805. 

ULISSE  SCONOSCIUTO  IN  ITACO  (Ulysse 
méconnu  dans  Ithaque),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Pollaroli,  repr.  à  Reggio  en  1698. 

ULLA  DI  BASSORA,  opéra  italien,  musique 
de  Strepponi,  représenté  à  Turin  en  1831. 

ULRICO  D'OXFORD,  opéra  italien,  musi- 
que de  Torrigiani ,  représenté  sur  le  théâtre 
du  Fondo,  à  Naples,  le  il  août  1841. 

ULRICO  E  LIDA,  opéra  italien,  musique 
du  marquis  Domenico  Capranica,  représenté 
au  palais  Doria  Pamphili ,  à  Rome ,  dans  le 
mois  de  mai  1862. 

ULTIMA  CHE  SI  PERDE  È  LA  SPERANZA 

(i/)  [l'Espérance  est  la  dernière  chose  qu'on 
perd],  opéra  italien,  musique  de  Bernardini, 
représenté  à  Naples  en  1790. 

*  ULTIMA  DOMENICADICARNEVALE  (L*), 

opéra-bouffe,  paroles  d'Almerindo  Spadetta, 
musique  d'Alfonso  Buonomo,  représenté  à 
Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo,  en  1859. 

ULTIMA  NOTTE  DI  CARNEVALE  (h'),  Opé- 
rette italienne,  musique  de  G.  Trebbi,  repré- 
senté sur  un  théâtre  particulier,  à  Bologne, 
en  février  1879. 

ULTIMA  NOTTE  DI  CARNEVALE  (l'),  opé- 
rette italienne,  musique  de  N.  Gialdi,  repré- 
sentée au  théâtre  Reinach,àParme,le  14  avril 
1880.  Chanté  par  MM.  Maschesi,  Panari  et 
Mmes  Legi  et  Bazzani. 

ULTIMI   DUE    GIORNI    DI    CARNAVALE 

(gli),  opéra,  musique  de  Gnecco,  représenté 
pendant  les  derniers  jours  du  carnaval,  à  Ve- 
nise, vers  1800. 

ULTIMI  GIORNI  DI  SULI  (gli),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Ferrari  (J.-B.),  représenté  à 
Venise  en  1843. 


ULTIMI  giorni  di  SULI  (gli),  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Graffigna ,  représenté  à 
l'Opéra-Italien  d'Odessa  en  1845. 

ULTIMO  ABENCERRAGIO  (i/),  opéra  ita- 
lien en  quatre  actes,  musique  de  M.  Felipe 
Pedrell,  compositeur  barcelonais ,  représenté 
au  Liceo  de  Barcelone  en  mai  1874. 

ULTIMO    DE'    MORI    IN    ESPAGNA    (i/), 

opéra  italien,  livret  tiré  du  Dernier  des  Aben- 
cérages  de  Chateaubriand,  musique  de  Par- 
ravano ,  représenté  au  théâtre  Mercadante  de 
Naples  en  décembre  1875. 

*  ULTIMO  DEGLI  INCAS  (l'J,  opéra  sérieux 
italien,  musique  de  M.  Persichini,  représenté 
à  l'Opéra  impérial  de  Vienne  le  18  mars  1866. 

ULTIMO  FALIERO  (l'),  opéra  séria,  musi- 
que de  Magotti,  représenté  à  Castel-San-Pie- 
tro  en  juillet  1877.  Chanté  par  Ponseggi; 
Mmes  Garulli,  Naldi. 

*  ultimo  figurin  (el),  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  José  Rogel,  représentée 
à  Madrid  en  1873. 

ULTIMO   GIORNO   DI   POMPEIA  (l')    [le 

Dernier  jour  de  Pompe'i],  opéra  italien  en  deux 
actes,  musique  de  J.  Pacini ,  représenté  à 
Naples  le  19  novembre  1825,  et  à  Paris  le 
2  octobre  1830. 

*  ULTIMO  MANO  (el),  zarzuela,  musique 
de  Cristobal  Oudrid,  représentée  à  Madrid  le 
30  mai  1859. 

ULYSSE,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes 
et  un  prologue,  paroles  de  Guichard,  musi- 
que de  J.  Rebelpère,  représentée  à  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  le  21  janvier  1703. 

ULYSSE,  opéra  allemand,  musique  de  Kei- 
ser,  représenté  à  Hambourg  en  1722.  Le  com- 
positeur écrivit  une  nouvelle  musique  pour 
la  reprise  de  cet  ouvrage,  qui  eut  lieu  en  1827. 

ULYSSE,  opéra  anglais ,  musique  de 
Smith,  représenté  à  Londres  en  1733. 

*  ULYSSE,  tragédie  en  cinq  actes,  de  Pon- 
sard,  avec  chœurs  et  musique  de  Charles 
Gounod,  représentée  à  la  Comédie-Française 
le  18  juin  1852.  Un  des  confrères  de  Gounod, 
l'auteur  de  Giselle  et  de  Giralda,  parlait  ainsi 
de  la  musique  d'Ulysse  dans  son  feuilleton 
de  l'Assemblée  nationale  :  «  La  nouvelle  par- 
tition de  M.  Gounod  est  des  plus  remarqua- 
bles et  de  beaucoup  supérieure  à  celle  de 
Sapho,  son  premier  ouvrage.  Il  y  a  un  très 
grand  progrès  dans  l'instrumentation  ;  elle 
est  plus  puissante,  plus  sonore,  plus  sérieuse. 


UNE 


UNRU 


1121 


On  ne  sent  plus  le  tâtonnement.  Le  maître 
a  produit  les  effets  qu'il  désirait,  et  ces  effets 
sont  souvent  nouveaux.  Il  y  avait  dans  Sapho 
un  esprit  de  parti  pris  de  musique  rétrospec- 
tive, qui  annonçait  le  pastiche  plus  que 
l'étude  ;  ici,  il  y  a  bien  réellement  invention, 
mais  invention  dans  une  couleur  donnée  et 
parfaitement  saisie...  Le  succès  de  M.  Gou- 
nod  a  été  d'autant  plus  flatteur  qu'il  a  été 
obtenu  devant  un  auditoire  essentiellement 
peu  musical,  tel  qu'il  doit  être,  du  reste,  au 
Théâtre-Français...  » 

ULYSSE  ET  CIRCÉ,  opéra,  musique  de 
Romberg  (Bernard),  représenté  à  Berlin 
vers  1827. 

UN  MONSIEUR  BIEN  SERVI,  opérette,  pa- 
roles de  ***,  musique  de  M.  Nargeot,  représen- 
tée aux  Folies-Nouvelles  en  novembre  1856. 

*  UN  SI  Y  UN  NO,  «  jeu  comico-lyrique  » 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Arambilet  et 
Canto,  musique  de  M.  Santonja,  représenté 
à  l'Eldorado  de  Barcelone  en  février  1895. 

*  UNA  EN  EL  CLAVO,  zarzuela,  paroles  de 
M.  Gascon,  musique  de  M.  Llanos,  repré- 
sentée au  théâtre  de  Maravillas,  à  Madrid,  en 
mai  1887. 

UNA  IN  TRE ,  opéra  italien ,  musique  de 
Siri,  représenté  au  théâtre  du  Fondo,  à  Na- 
ples,  au  mois  de  février  1841. 

*  una  per  l'altra  (i/),  opéra-bouffe  en 
deux  actes,  paroles  de  G.  di  Giurdignano, 
musique  de  Giovanni  Moretti,  représenté  à 
Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo,  en  1844. 

UNDER  THE  OAK  [Sous  le  chêne),  opéra 
anglais,  musique  de  Bishop,  représenté  au 
Wauxhall  de  Londres  en  1831. 

UNDINE,  opéra  romantique  et  féerique  en 
quatre  actes,  musique  de  Lortzing ,  repré- 
senté à  Hambourg  le  25  avril.  Le  livret  a 
été  écrit  par  l'auteur  de  la  musique,  d'après 
le  conte  fantastique  de  Lamotte-Fouquet. 
L'ouverture  est  remarquable.  Cet  ouvrage  a 
été  représenté  depuis  avec  succès  sur  plu- 
sieurs scènes  allemandes. 

UNE  folie,  opéra-comique,  musique  de 
Dupuy  (Jean  -  Baptiste  -  Edouard  -  Louis-Ca- 
mille), représenté  à  Stockholm  vers  1823. 

UNE  HARPE  ou  LA  HARPE  ENCHANTÉE, 

mélodrame-féerie  en  trois  actes,  musique  de 
François  Schubert,  représenté  au  Grand- 
Théâtre,  à  "Vienne,  le  21  août  1820.  La  pièce 
éprouva  une  chute  complète ,  mais  la  musi- 
que fut  remarquée.  On  admira  de  beaux 


l 


chœurs,  une  romance  de  ténor  et  l'ouverture, 
qui  fut  le  seul  morceau  publié  sous  le  titre 
fautif  d'ouverture  de  Rosemonde. 

UNE  HEURE,  mélodrame,  musique  du  ba- 
ron de  Lannoy,  représenté  à  Vienne  en  1822. 

UNE  HEURE,  mélodrame  allemand,  musi- 
que de  Zœllner,  représenté  à  Stuttgard  vers 
1830. 

UNE  HEURE  D'ABSENCE,  opéra,  musique 
de  François  Berton,  représenté  au  théâtre  de 
l'Opéra-Comique  en  1827. 

UNE  HEURE  DE  MARIAGE  ,  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Etienne,  musique 
de  Dalayrac ,  représenté  au  théâtre  Feydeau 
le  20  mars  1804. 

UNE  POUR  L'AUTRE  (l')  ,  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  d'Etienne,  musique 
de  Niccolo-Isouard,  représenté  à  Feydeau  le 
n  mai  1816. 

UNIFORME  (l'),  opéra  allemand,  musique 
deWeigl,  représenté  à  Schcenbrunn  en  1798. 
L'impératrice  chanta  le  rôle  de  soprano  dans 
ce  petit  ouvrage. 

UNION  DE  L'AMOUR  ET  DES  ARTS  (l)  , 

ballet  héroïque  en  trois  entrées,  composé  des 
actes  de  Bathilde  et  Chloé,  de  Théodore  et  de 
la  Cour  d'amour,  paroles  de  Lemonnier,  mu- 
sique de  Floquet ,  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  7  septembre  1773. 

UNIONE  MAL  PENSATA  (r/)  [l'Union  mal 
assortie],  farce  italienne,  musique  de  Fran- 
çois Basili,  représentée  au  théâtre  de  San-Be- 
nedetto,  à  Venise,  en  1800.  Cette  pièce  ne 
réussit  pas. 

UNO  IN  BENE  ED  UNO  IN  MALE,  opéra 
italien,  musique  de  Paër,  représenté  à  Rome 
en  1794. 

UNO  MATRIMONIO  FER  CONCORSO  (le 
Mariage  au  concours),  opéra  italien,  livret 
tiré  d'une  comédie  de  Goldoni,  musique  de 
Ferrari,  représenté  à  Gênes  en  octobre  1858. 

Pour  les  autres  pièces  ayant  le  même 

titre,  voir  à  la  lettre  M,  p.  720  :  Matrimonio 

PER  CONCORSO  (IL). 

UNO  ZINGARO  RIVALE,  farsa,  livret  de 
Cammarano,  musique  de  L.  Rossi  ;  repré- 
sentée sur  le  théâtre  de  la  Canobbiana,  à  Mi- 
lan, le  10  novembre  1867.  —  Pour  la  pièce 
de  Lauro  Rossi,  intitulée  Zingaro  rivale, 
voir  ce  mot,  p.  H76. 

UNRUHIGE  NACHT  (die)  [la  Nuit  ora- 
geuse], opéra  allemand ,  musique  de  Lasser, 
représenté  à  Munich  en  1792. 

71 


1122 


VAGA 


VAGO 


*  unser  JOHANN,  opéra,  musique  d'Au- 
guste Pabst,  représenté  en  Allemagne  en 
1848. 

UNSICHTBARE  (der)  [l'Invisible] ,  opéra 
allemand ,  musique  d'Eule,  représenté  à  Ham- 
beurgvers  1800. 

UNTERBROCHENE  OPFERFEST  (DAS)  [le 

Sacrifice  interrompu] ,  opéra  allemand,  musi- 
que de  Winter,  représenté  à  Vienne  en  1795. 

UNTERGANG  DES  FEENREICHS  (der)  [la 
Chute  de  l'empire  des  fées],  opéra  allemand, 
musique  de  Kanne,  représenté  à  Vienne  vers 
1820. 

UNTERSBERG  (der),  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Poissl,  représenté  à  Munich  vers  1 8 1 0. 

UOMO  BENEFICO  (l')  [l'Homme  bienfai- 
sant], opéra  italien,  musique  de  Orlandini, 
représenté  à  Turin  dans  l'été  de  1808. 

UOMO  DEL  MISTERO  (l')  [l'Homme  mys- 
térieux], opéra  italien,  musique  de  J.  Pacini, 
représenté  à  Naplesen  1842. 

UOMO  FEMINA  (l'),  opéra  italien,  musi- 
que de  Galuppi,  représenté  à  Venise  en  1762. 

URGANDE  ET  merlin  ,  comédie  en  trois 
actes,  en  prose,  mêlée  d'ariettes,  paroles  de 
Monvel,  musique  de  Dalayrac,  représentée  à 
Favart  le  15  octobre  1793.  C'est  à  cette 
époque  que  les  sujets  tirés  de  la  bibliothèque 
Bleue  commencent  à  plaire  au  public. 

URGANOSTOCOR ,  opéra  italien ,  musique 
de  Latilla,  représenté  à  Venise  en  1752. 

*  URIEL  ACOSTA ,  opéra ,  musique  de 
MmB  Valentine  Sérow,  représenté  avec  suc- 
cès au  théâtre  Impérial  de  Moscou  en  avril 
1885.  L'auteur  de  cat  ouvrage  était  la  veuve 


du  célèbre  compositeur  Sérow,  à  qui  l'on  doit 
les  opéras  de  Judith  et  de  Rognéda. 

UROIENIE  I  RZECZYWISTOSCI  {Chimère 
et  réalité) ,  opéra  polonais  en  un  acte ,  musi- 
que d'Elsner,  représenté  à  Varsovie  en  1808. 

*  URVASI,  grand  opéra  en  trois  actes,  li- 
vret de  M.  Alfred  Godel,  tiré  d'un  drame  de 
Kalidsa,  musique  de  M.  Wilhelm  Kienzl,  re- 
présenté avec  succès  sur  le  théâtre  Royal  de 
Dresde  le  20  février  1886 

USCOCCO,  opéra  italien,  musique  de  Pe- 
truccini ,  représenté  à  la  Scala  de  Milan  en 
décembre  1861. 

usurpatori  DELUSI  (gli),  opéra-buffa, 
musique  de  Morandi,  représenté  à  Sinigaglia 
en  1791. 

UTHAL,  drame  lyrique  en  un  acte,  paroles 
de  Saint-Victor,  musique  de  Méhul ,  repré- 
senté à  Feydeau  le  17  mai  1806.  Le  sujet,  tiré 
i'Ossian,  offrait  des  scènes  pathétiques  qui 
convenaient  au  mâle  génie  de  Méhul.  On  re- 
trouve, dans  cette  partition  depuis  longtemps 
oubliée,  les  qualités  qui  le  distinguent. 

*  utopia,  opéra-comique  anglais,  musique 
de  M.  Hunt,  représenté  à  Liverpool  en  mai 
1891. 

*  utopia,  opérette  en  trois  actes,  paroles 
de  M.  Paul  Wendt,  musique  de  M.  P.  Gœtze, 
représentée  au  théâtre  municipal  de  Stettin 
en  :  février  1892. 

*  utopia  limited  ,  opérette-bouffe  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Gilbert,  musique  de 
M.  Arthur  Sullivan,  représentée  au  Savoy 
Théâtre  de  Londres,  le  7  octobre  1893.  C'est 
l'un  des  plus  grands  succès  obtenus  par  la 
féconde  collaboration  des  deux  auteurs. 


V 


•VACANCES   DE    L'AMOUR    (LES),   Opéra- 

comique  en  trois  actes,  musique  de  MmePer- 
rière-Pilté,  représenté  dans  son  salon  le 
6  août  1867. 

*  vagabond  (le),  opérette,  paroles  de 
MM.  Held  et  "West,  musique  de  Zeller,  re- 
présentée avec  succès  au  Carl-Theater  de 
Vienne  le  30  octobre  1886. 

*  VAGABOND  (le),   opérette,    paroles    de 


M.  van  Horst,  musique  de  M.  Oehlschlegel, 
représentée  au  théâtre  Guillaume,  deMagde- 
bourg,  en  avril  1893. 

VAGABONDO  FORTUNATO  (il),  Opéra 
italien,  musique  de  Piccinni ,  représenté  à 
Naples  vers  1772. 

VAGO  DISPREZZATO  (il)  [le  Fat  méprisé], 
opéra  italien,  musique  de  Nicolas  Piccinni, 
représenté  à  l'Académie  royale  de  musique 


VAIS 


VAIS 


1123 


le  16  mai  1779.  Ce  fat  un  des  douze  opéras 
italiens  entendus  sous  la  direction  de  De  Vis- 
mes  au  plus  fort  de  la  lutte  des  gluckistes  et 
des  piccinnistes. 

VAISSEAU  AMIRAL  (le)  ,  opéra ,  musique 
de  Henri  Berton,  représenté  à  Feydeau  en 
1805. 

*  VAISSEAU -fantôme  (le),  opéra  en 
trois  actes,  paroles  et  musique  de  Richard 
Wagner,  représenté  à  Dresde  le  2  janvier 
1843.  C'est  l'un  des  premiers  ouvrages  de 
Wagner,  et  il  vient  chronologiquement  après 
Riensi.  L'auteur  a  raconté  lui-même  dans 
quelles  circonstances  particulièrement  dra- 
matiques son  esprit  s'était  emparé  de  ce 
sujet,  et  comment  il  en  avait  fait  un  poème 
d'opéra.  H  s'embarquait  en  1839  et  quittait 
l'Allemagne  pour  venir  en  France  par  mer. 
Assailli  par  une  tempête  terrible,  le  navire 
qui  le  portait,  détourné  de  sa  route,  dut  s'es- 
timer heureux  de  trouver  un  abri  dans  un 
petit  port  norvégien.  Wagner  avait  entendu 
les  matelots  se  raconter  entre  eux  la  fameuse 
légende  populaire  du  «  Hollandais  volant  », 
celui  qu'on  pouvait  appeler  le  Juif  errant  des 
mers,  espèce  de  capitaine  sacripant  qui  avait 
encouru  la  colère  du  ciel  en  jurant  de  franchir 
une  passe  périlleuse  malgré  les  vagues, 
malgré  la  tempête,  malgré  Dieu  lui-même,  et 
qui,  pour  punition  de  son  sacrilège,  avait  été 
condamné  à  errer  sur  les  mers  pendant 
l'éternité.  Sous  l'impression  de  cette  légende 
et  de  la  tempête  à  laquelle  il  avait  assisté, 
Wagner  conçut  la  pensée  d'un  opéra  dont  le 
héros  serait  ce  Hollandais  volant,  et  de  là. 
naquit  le  Vaisseau-fantôme,  dont  le  titre  alle- 
mand est  précisément  le  Hollandais  volant 
(der  Fligende  Hollânder). 

Après  sept  années  passées  sur  mer,  le  Hol- 
landais débarque  sur  la  côte  norvégienne.  Il 
implore  la  mort,  qui  ne  veut  pas  de  lui,  et  il 
sait  qu'il  devra  retourner  sur  les  flots  et 
recommencer  sa  course  éternelle  s'il  ne  ren- 
contre, pour  le  délivrer,  une  femme  qui  lui 
sera  fidèle  jusqu'au  tombeau.  Chemin  faisant, 
il  fait  la  connaissance  d'un  pêcheur,  le  vieux 
Daland,  père  d'une  jeune  fille  nommée  Senta; 
l'entretien  s'engage,  la  familiarité  se  produit, 
et,  finalement,  le  Hollandais  offre  au  pêcheur 
tous  ses  trésors  s'il  veut  lui  accorder  la  main 
de  sa  fille. 

Daland  ne  demande  pas  mieux,  bien  que  sa 
fille  soit  fiancée  au  jeune  chasseur  Erik.  Il 
emmène  chez  lui  le  Hollandais,  qui  se  fait 
connaître  à.  Senta.  Celle-ci,  cœur  généreux  et 
compatissant,    consent,   pour  le    sauver,    à 


devenir  sa  femme,  et  jure  qu'elle  lui  sera 
toujours  fidèle.  Le  Hollandais  s'éloigne.  Erik 
a  bientôt  appris  que  Senta  l'abandonne  ;  il 
vient  lui  reprocher  cet  abandon,  se  lamente 
auprès  d'elle  et,  au  milieu  de  ses  plaintes, 
lui  prend  doucement  la  main.  A  ce  moment 
le  Hollandais  reparaît,  il  a  vu  le  mouvement, 
la  main  de  Senta  dans  celle  d'Erik,  il  se  croit 
trompé  par  celle  qui  avait  promis  de  le  sau- 
ver... Brusquement  il  part,  remonte  sur  son 
vaisseau,  fait  lever  l'ancre  par  ses  matelots 
et  s'éloigne  rapidement  du  rivage.  Mais  Senta 
n'est  pas  infidèle,  et  elle  va  le  lui  prouver. 
Senta  gravit  en  courant  l'une  des  plus  hautes 
falaises  qui  dominent  la  mer,  et,  arrivée  là, 
elle  crie  au  damné  :  «  Gloire  à  ton  ange  libé- 
rateur! Gloire  à  sa  loi!  Regarde,  et  vois  si  je 
suis  fidèle  jusqu'à  la  mort!  »  Et  elle  se  jette 
dans  les  flots.  A  peine  a-t-elle  disparu,  que  le 
navire  sombre  et  s'abîme  à  son  tour.  Et  l'on 
voit  alors  s'élever  au-dessus  de  la  mer  la 
double  image  des  deux  êtres  que  l'amour  et 
la  mort  ont  unis  pour  l'éternité,  et  qui  appa- 
raissent transfigurés,  l'un  et  l'autre  enlacés. 

On  ne  peut  nier  que  ce  ne  soit  là  le  sujet 
d'un  beau  drame  lyrique,  dont  l'auteur  a  su 
d'ailleurs  entremêler  l'action  d'incidents  et 
d'épisodes  intéressants,  les  uns  farouches  et 
sombres,  les  autres  pittoresques  et  gracieux. 
La  musique  se  ressent  de  l'influence  de  Weber, 
le  premier  modèle  de  Wagner,  mais  non 
sans  que  la  personnalité  de  celui-ci  perce  et 
s'accuse  déjà  par  instants  d'une  façon  très 
nette.  L'œuvre  n'est  pas  essentiellement  ori- 
ginale, mais  elle  est  intéressante  et  contient 
de  fort  belles  parties.  Plusieurs  morceaux  en 
sont  célèbres,  surtout  l'ouverture  et  le  déli- 
cieux chœur  des  fileuses  ;  mais  d'autres  encore 
méritent  d'être  signalés,  particulièrement  les 
chœurs  des  matelots  norvégiens,  la  ballade 
du  Hollandais  volant  dite  par  Senta,  son  pre- 
mier duo  avec  Erik,  et  surtout  celui  qu'elle 
chante  avec  le  Hollandais.  D'ailleurs,  par 
l'époque  à  laquelle  elle  a  été  écrite,  et  sur- 
tout par  la  nature  du  sujet  traité,  la  musique 
du  Vaisseau-fantôme  tranche  avec  celle  des 
grandes  œuvres  de  Wagner,  et,  si  l'on  y 
trouve  déjà  quelques  longueurs,  on  peut 
constater  que  cette  musique  est  moins  ten- 
due, moins  grandiloquente  que  celle  de  ses 
fameux  drames  symboliques. 

Les  deux  rôles  du  Hollandais  et  de  Senta 
ont  été  créés  à  Dresde  par  le  chanteur  Wach- 
ter  et  par  la  célèbre  Mmo  Schrœder-Devrient. 
Le  Vaisseau-fantôme  a  été  joué  en  français  à 
Bruxelles,  sur  le  théâtre  de  la  Monnaie,  le 
6  avril  1872, 


1124 


VAKO 


VAKO 


*  VAISSEAU  noir  (le),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Rakosi,  musique  de 
M.  le  baron  de  Baussy,  représentée  à  moitié 
à  Pesth,  en  janvier  1883.  L'apparition  de  cette 
pièce,  qui  était  une  sorte  de  parodie  musicale 
d'un  drame  de  Sbakspeare,  donna  lieu  à  un 
scandale  et  à  un  tapage  inénarrables.  Le 
public,  écœuré  dès  le  premier  acte  par  les 
énormes  grivoiseries  dont  le  livret  était 
émaillé,  finit  par  se  fâcher  tout  rouge,  et,  dès 
la  moitié  du  second,  il  fallut  baisser  le  rideau 
et  interrompre  la  représentation. 

*  VAKOUL  LE  FORGERON,  opéra  fantasti- 
que en  quatre,  actes,  livret  tiré  d'un  conte 
populaire  de  Nicolas  Gogol  par  M.  Polonsky, 
musique  de  Pierre  Tschaïkowski,  représenté 
au  théâtre  Marie,  de  Saint-Pétersbourg,  le 
€  décembre  1876.  Peu  de  temps  avant  sa 
mort,  le  compositeur  Sérow,  l'auteur  des 
deux  drames  sombres  de  Judith  etde  Rognéda, 
avait  conçu  l'idée  fixe  d'écrire  un  opéra-comi- 
que. La  grande-duchesse  Hélène  Pavlovna, 
qui  lui  portait  un  vif  intérêt,  voulut  le  mettre 
à  même  de  satisfaire  son  désir  et  pria  M.  Po- 
lonsky de  lui  tailler  un  livret  de  ce  genre 
dans  la  nouvelle  de  Gogol  (  la  Veille  de 
Noël),  qui  est  pleine  de  charme  et  de  gaieté. 
Sérow  s'en  montra  enchanté,  et  l'on  raconte 
qu'un  jour,  tout  malade  qu'il  était  déjà,  il 
en  parlait  en  ces  termes  à  un  ami  :  «  Quelles 
diableries  il  y  aura  là  dedans,  des  diableries 
toutes  particulières!  Quel  duoentre  laLéonow 
et  Sariotti  (à  qui  il  voulait  confier  les  rôles 
de  la  sorcière  et  du  diable)  1  Ensuite,  la  sor- 
cière qui  s'envole  par  le  tuyau  de  la  che- 
minée, à  califourchon  sur  un  manche  à  balai, 
et  puis  les  pantoufles  ou  les  brodequins  de 
l'impératrice  Catherine-Ze-Gmnd,  Potenkine 
et  compagnie.  Un  saut  à  pieds  joints  de  la 
Petite  Russie  dans  les  appartements  du 
Palais  d'Hiver!  Tout  cela  sera  étrange,  bi- 
zarre, mais  nouveau.  Et  avec  quel  amour,  et 
en  même  temps  avec  quelle  facilité  je  tra- 
vaillerai à  cet  opérai  J'ai  déjà  en  tête  tout 
plein  de  sons  qui  se  heurtent  et  s'agitent. 
Je  ferai  du  fantastique  à  ma  façon.  Je  ne 
sais  pas,  seulement,  quel  titre  je  donnerai 
à  l'opéra.  Est-ce  opéra  féerique ,  ou  bien 
fantastique?  Tout  cela  ne  correspond  pas  à 
mon  idée.  Bast  !  le  public  n'a  qu'à  compren- 
dre, et  il  comprendra,  j'en  suis  certain...  • 

Sérow  mourut  sans  avoir  pu  écrire  une 
seule  note  de  l'ouvrage.  Sur  le  désir  de  la 
grande-duchesse  Hélène,  qui  offrit  à  cet  effet 
un  premier  prix  de  1.000  roubles  et  un  second 
prix  de  500  roubles,  on  mit  alors  au  concours 
la  musique  du  livret  qui  avait  tant  séduit 


Sérow.  Cinq  partitions  furent  présentées  à  ce 
concours,  dont  l'une,  qui  portait  cette  devise  : 
Ars  longa,  vita  brevis,  fut  couronnée.  Elle 
était  due  à  Pierre  Tschaïkowski,  qui,  âgé 
alors  de  trente-cinq  ans,  était  professeur  de 
composition  au  Conservatoire  de  Moscou,  et 
avait  déjà  donné  au  public  trois  ouvrages  : 
le  Voïvode,  Snegourotcka  et  ÏOpritchnik.  L'ou- 
vrage mt  bientôt  mis  en  répétitions  et  offert 
au  public. 

Sérow  paraît  s'être  quelque  peu  trompé  sur 
la  valeur  du  livret  dont  il  se  montrait  si  en- 
thousiaste. Voici  comment  un  de  ses  compa- 
triotes l'appréciait  après  la  représentation  : 
«  Je  dois  avouer  que  je  n'ai  pas  retrouvé 
dans  le  libretto  tout  ce  que  feu  Sérow  avait 
cru  y  voir.  Il  me  semble  d'abord  que  le  sujet, 
très  humoristique  et  piquant  sous  forme  de 
récit,  ne  convient  aucunement  pour  la  scène. 
Il  s'agit,  comme  on  sait,  de  contenter  le 
caprice  d'une  jolie  femme  qui  veut  être 
chaussée  de  la  même  manière  que  la  tsarine. 
Toute  l'action  tourne  autour  de  ce  pivot. 
Oxana,  c'est  la  jeune  fille,  déclare  au  forgeron 
Vakoul  qu'elle  ne  l'épousera  que  quand  il  lui 
aura  apporté  des  brodequins  pareils  à  ceux 
que  porte  l'impératrice.  On  pourrait  vraiment 
dire  que  tout  le  drame  est  «  à  propos  de  bot- 
tes »,  et  la  jeune  fille  n'excite  aucun  intérêt 
parce  qu'elle  est  petite,  égoïste,  et  qu'elle 
pousse  son  amoureux  par  pure  vanité  dans 
toutes  sortes  d'aventures.  Le  forgeron,  le 
héros  du  drame,  ne  serait  pas  un  héros  s'il 
n'avait  eu  la  chance  d'attraper  le  diable  par 
la  queue.  Le  père  d'Oxana  est  un  soulard  et 
un  imbécile  ;  la  sorcière  Solokha,  la  mère  du 
forgeron  n'est  qu'une  dévergondée,  de  sorte 
que  le  personnage  le  plus  intéressant  de  la 
pièce,  c'est  le  pauvre  diable  qui  se  laisse 
attraper  par  la  queue,  et  encore  est-ce  un  sot, 
car  il  n'avait  aucun  besoin  d'aller  se  fourrer 
dans  un  sac  à  charbon,  ayant  la  faculté,  soit 
de  se  rendre  invisible  à  volonté,  soit  de  s'en* 
voler  par  le  tuyau  de  la  cheminée,  comme  i 
l'avait  fait  quelques  instants  auparavant. 

De  fait,  le  livret  de  Vakoul  le  Forgeron 
n'offre  aucun  intérêt,  et,  si  la  musique  pré- 
sente une  tout  autre  valeur,  encore  peut-on 
dire  qu'elle  ne  concorde  guère  avec  lui,  car 
son  caractère  mélancolique  et  tendre  tranche 
un  peu  trop  vivement  avec  les  situations 
souvent  grotesques  qu'elle  était  appelée  à 
souligner.  Son  principal  défaut,  en  dépit  de 
jolies  mélodies,  est  de  manquer  d'originalité. 
Mais,  comme  Tschaïkowski  était  un  harmo- 
niste très  subtil  et  très  fin,  comme  il  maniait 
l'orchestre  en  maître  et  que  la  matière  sym- 


VAL 


VALD 


1125 


phonique  n'avait  pas  de  secrets  pour  lui,  il  a 
écrit  du  moins  pour  Vakoul  le  Forgeron  quel- 
ques morceaux  de  danse  charmants  :  une 
polonaise  brillante  et  pleine  d'entrain,  un 
menuet  délicieux,  une  danse  russe  agréable, 
et  une  danse  petite  russienne  tout  à  fait 
caractéristique.  Quoi  qu'il  en  soit,  cette  parti- 
tion n'est  pas  l'une  des  meilleures  œuvres  du 
compositeur,  et  son  succès  n'a  duré  qu'un 
moment.  Vakoul  le  Forgeron,  en  paraissant  à 
la  scène,  avait  d'ailleurs  d'excellents  interprè- 
tes qui  ont  vaillamment  combattu  en  sa 
faveur  :  Mme»  Raab  (Oxana)  et  Bitchourine 
(Solokha),  MM.  Kommissarjevsky  (Vakoul)  et 
Melnikow  (le  diable). 

VAL  D'ANDORRE  (le),  drame  lyrique  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  de  Saint-Georges, 
musique  d'Halévy,  représenté  sur  le  théâtre 
national  de  l'Opéra-Comique  le  samedi  11  no- 
vembre 1848.  Le  poème  est  intéressant  et  la 
partition  renferme  de  très  belles  pages.  Cet 
ouvrage  a  eu  déjà  la  plus  brillante  destinée. 
La  scène  se  passe  dans  les  Pyrénées,  où  fleu- 
rit la  petite  république  d'Andorre.  Rose-de- 
Mai  est  une  orpheline  au  service  d'une  riche 
fermière  nommée  Thérèse.  Georgette ,  autre 
jeune  paysanne ,  complète  ce  trio  féminin. 
Stéphan,  le  chasseur  de  chamois,  parle  au 
cœur  de  toutes  trois,  mais  n'a  des  yeux  que 
pour  Rose. Un  vieux  chevrier,  Jacques  Sincère, 
dont  le  type  rappelle  celui  d'Edie  Ochiltree  de 
Walter  Scott,  possède  tous  les  secrets  de  ces 
personnages ,  et  s'intéresse  aux  deux  jeunes 
amoureux.  Il  veut  même  donner  à  Rose,  pour 
sa  dot,  la  somme  de  3,009  livres,  fruit  de  ses 
économies  pendant  quarante  ans  ;  mais  voilà 
qu'au  milieu  des  rivalités  qu'inspire  le  beau 
Stephan,  un  recruteur  arrive  pour  réclamer  les 
quinze  citoyens  que  la  république  d'Andorre 
doit  fournir  pour  le  service  de  la  France.  Le 
sort  désigne  Stéphan.  Dans  son  désespoir,  le 
chasseur  s'enfuit  dans  la  montagne,  où  il  sera 
poursuivi,  atteint,  puis  traité  en  déserteur. 
Rose,  cédant  à  une  inspiration  funeste  ,  dis- 
pose d'une  somme  confiée  à  sa  garde  par  Thé- 
rèse, et  s'en  sert  pour  racheter  son  fiancé.  Elle 
compte  sur  le  don  promis  du  vieux  chevrier,  et 
c'est  dans  sa  pensée  un  emprunt  de  quelques 
heures.  La  pauvre  Rose  est  accusée  de  vol  et 
comparaît  devant  le  conseil  des  anciens,  ras- 
semblé sur  la  montagne  pour  la  juger.  Les 
scènes  les  plus  déchirantes  se  succèdent. 
Pour  conclure ,  le  vieux  chevrier  aidant,  la 
pauvre  fille  découvre,  dans  sa  rivale  et  son 
accusatrice,  dans  la  fermière  Thérèse ,  sa 
propre  mère,  qui  la  reconnaît  et  obtient  du 
tribunal  un  facile  pardon.  Ce  drame,  plein 


d'émotions,  a  été  traité  par  le  grand  compo- 
siteur avec  cette  sensibilité  profonde  et  ex 
quise  qui  était  particulière  à  son  tempéra- 
ment et  à  son  génie.  La  partition  est  rich 
en  effets  variés.  Un  sentiment  vif  de  la  nature 
anime  l'ouverture.  L'air  du  chevrier  :  Voilà 
le  sorcier,  est  un  chef-d'œuvre  de  coloris  mu- 
sical. Le  quatuor  :  Savant  devin ,  est  d'une 
déclamation  vraie  et  spirituelle.  Rien  n'égale 
la  chaste  et  naïve  rêverie  de  la  romance  chan- 
tée par  Rose-de-Mai  : 

Marguerite, 
Qui  m'invite 
A  te  conter  mes  amours. 

Dans  le  second  acte,  rempli  par  les  situations 
les  plus  pathétiques,  on  remarque  surtout  les 
couplets  :  Le  soupçon,  Thérèse,  chantés  avec 
une  expression  admirable  par  Bataille,  qui  a 
obtenu  un  grand  succès  dans  la  création  du 
rôle  difficile  du  chevrier.  Le  finale  de  cet 
acte  est  magnifique.  Le  troisième  acte  offre 
des  morceaux  qui  ne  le  cèdent  en  rien  aux 
précédents  sous  le  rapport  de  la  mélodie  et 
de  l'effet  scénique.  On  y  distingue  particu- 
lièrement la  romance  de  Stéphan  :  Toute  la 
nuit  suivant  la  trace  ;  le  trio  :  Mon  Dieu  ! 
l'ai-je  bien  entendu?  dont  la  strette  est  pleine 
de  chaleur,  et  enfin  la  scène  du  jugement. 
M'ie  Darcier  a  laissé  des  souvenirs  durables 
dans  le  rôle  de  Rose-de-Mai,  comme  actrice 
et  comme  cantatrice.  L'ouvrage  a  été  d'ail- 
leurs monté  exceptionnellement;  car  l'admi- 
nistration de  l'Opéra-Comique  était  encore 
riche  en  sujets  de  divers  caractères.  Audran, 
Jourdan.Mocker,  Henri  et  Palianti,  Mlles  La- 
voye  et  Révilly  formaient,  avec  M' le  Dar- 
cier et  Bataille,  un  ensemble  très  satisfai- 
sant. Le  Val  d'Andorre  a  été  joué  au  Théâtre- 
Lyrique  en  octobre  1860 ,  avec  succès. 
Mme  Meillet  remplit  le  rôle  de  Rose-de-Mai , 
créé  par  M' le  Darcier;  Ml  le  Roziès,  celui  de 
Georgette;  Monjauze,  Fromant,  Bataille, 
Meillet,  ceux  du  chasseur ,  de  Saturnin,  du 
chevrier  et  du  recruteur  Lejoyeux. 

*  VALASKI  ET  OPHÉLIE  OU  LE  PASSAGE 
DE  L'HERMITAGE,  opéra-comique  en  trois 
actes,  musique  de  Dreuilh,  représenté  vers 
1805  au  Grand-Théâtre  de  Marseille,  où  cet 
artiste  remplissait  les  fonctions  de  chef  d'or- 
chestre. 

*  VALDESI  (1),  «  esquisse  lyrique  »  en  un 
acte,  paroles  et  musique  de  M.  le  comte 
Franchi-Vernay  (connu  dans  le  journalisme 
sous  le  pseudonyme  d'Ippolito  Valetta),  re- 
présentée à  Turin,  sur  le  théâtre  Carignan, 
le  4  décembre  1885. 


1126 


VALÉ 


VALE 


valdomiro  (il)  ,  opéra  italien,  musique 
deCimarosa,  représenté  au  théâtre Nuovo,  de 
Naples,  en  1787. 

VALENTIN  OU  LE  PAYSAN  ROMANESQUE, 

opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de  Pi- 
card et  Loraux,  musique  de  Berton,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  13  septembre 
1813. 

VALENTINE  D'AUBIGNY ,  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Jules  Barbier 
et  Michel  Carré ,  musique  d'Halévy ,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  26  avril  1856. 
La  conception  bizarre  du  livret  a  nui  à  l'effet 
de  la  partition,  qui  renferme  des  morceaux 
distingués ,  notamment  l'air  de  Gilbert  : 
Comme  deux  oiseaux;  les  couplets  de  Boisro- 
bert  :  Un  amoureux,  accompagné  par  un  piz- 
eicato  d'un  effet  très  heureux,  et  le  boléro  de 
Sylvia.  Distribution  :  Bataille,  Mocker,  Na- 
than, Mlles  Caroline  Duprez  et  Zoé  Bélia. 

VALENTINE  DE  MILAN,  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  Bouilly,  musique 
de  Méhul  et  Daussoigne,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  28  novembre  1822. 

valebia  ossia  LA  CIECA,  opéra  italien 
en  un  acte,  musique  de  Sarmiento,  repré- 
senté au  théâtre  Saint-Charles  de  Naples  le 
31  mars  1838. 

VALERIA,  opéra  italien,  livret  de  Ghis- 
lanzoni,  musique  de  M.  Vera  ;  représenté  au 
théâtre  Vittorio-Emmanuele,  à  Turin,  en 
février  1870.  Mme  Vera-Lerini,  femme  du 
compositeur,  a  chanté  le  rôle  principal  dans 
cet  opéra,  qui  a  été  bien  accueilli. 

*  valeria  ossia  LA  CIECA,  opéra  sérieux, 
poème  de  Leopoldo  Tarantini  (qui  n'était 
qu'une  adaptation  lyrique  de  Valérie,  comé- 
die de  Scribe),  musique  de  Jean  Pacini,  repré- 
senté à  Naples,  sur  le  théâtre  Nuovo,  en  1838. 
Les  interprètes  de  cet  ouvrage  étaient  Salvi, 
Ambrosini  et  Fioravanti,  Mmes  Terracciano 
et  Barili. 

VALÉRIE ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Stvelzel,  représenté  à  Naumbourg  vers  1720. 

VALÉRIE,  opéra  allemand,  musique  de 
Aloys  Schmidt,  joué  avec  succès  à  Manheim, 
en  1833. 

*  VALÉRIE,  opéra  en  deux  actes,  livret  tiré 
d'un  roman  de  Tourguenief,  musique  de 
M.  Prichalski,  directeur  du  Conservatoire  de 
Kiew,  représenté  sur  le  théâtre  de  cette  ville 
en  juin  1896. 


VALET  DE  CHAMBRE  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Scribe  et  Mélesville, 
musique  de  Carafa,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique le  16  septembre  1823.  Le  duo  du  valet 
de  chambre  est  devenu  un  morceau  classi- 
que. Il  a  la  verve,  l'élégance,  le  tour  mélodi- 
que qui  conviennent  aux  morceaux  de  con- 
cert. Parfaitement  écrit  pour  les  voix  et  sur 
une  situation  facile  à  comprendre,  il  a  dé- 
dommagé, par  un  succès  qui  n'est  pas  épuisé, 
le  compositeur  de  ses  innombrables  revers, 
qu'il  faut  surtout  attribuer  à  la  supériorité 
de  la  musique  de  son  rival,  hâtons-nous  d'a- 
jouter, de  son  vieil  et  fidèle  ami   Rossini. 

VALET  DE  CHAMBBE  DE  MADAME  (le), 

opérette,  musique  de  M.  O.  Metra;  jouée 
aux  Folies-Bergère,  en  novembre  1872. 
Chantée  par  M^e  Stani. 

*  VALET  DE  cœur  (le),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Paul  Ferrier  et  Charles 
Clairville,  musique  de  M.  Raoul  Pugno,  repré- 
sentée aux  Bouffes-Parisiens  le  19  avril  1888. 
Musique  aimable  et  fine,  gâtée  par  un  livret 
fâcheux,  dont  la  lourdeur  et  le  peu  d'agré- 
ment vinrent  enrayer  le  succès.  Interprètes: 
Mmes  Grisier-Montbazon,  Macé-Montrouge, 
Gilberte,  MM.  Cooper,  Montrouge  et  Lamy. 

*  VALETE  DE  COPAS,  féerie  en  trois  actes, 
de  MM.  Gervasio  Lobato  et  Joao  da  Camara, 
musique  de  M.  Cyriaco  de  Cardosa,  repré- 
sentée au  théâtre  de  l'Avenida,  de  Lisbonne, 
en  avril  1892. 

VALET  DE  DEUX  MAÎTRES  (le),  opéra- 
comiqueen  un  acte,  paroles  de  Roger,  musi- 
que de  Devienne,  représenté  au  théâtre  Fey- 
deau  en  décembre  1802. 

VALET  POÈTE  (le),  opéra-comique  en 
deux  actes ,  paroles  de  M.  Fernand  Renoz , 
musique  de  M.  le  vicomte  Raoul  de  Lostan- 
ges,  représenté  avenue  Dauphine  en  février 
1862,  et  chanté  par  Petit,  Legrand;  Girardot 
et  Mlle  Faivre. 

VALET  RUPERT  (le),  revue-opérette,  mu- 
sique de  M.  Conradi ,  représentée  sur  le 
théâtre  Kroll,  à  Berlin,  en  décembre  1865. 

VALETS  DE  GASCOGNE  (les)  ,  Opéra-C0- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Philippe 
Gille,  musique  de  M.  Dufresne,  représenté 
au  Théâtre-Lyrique  le  2  juin  1860.  La  donnée 
est  plutôt  celle  d'une  farce  que  celle  d'un 
opéra-comique.  Deux  marquis  sont  si  pau- 
vres qu'ils  s'imaginent  de  se  servir  à  eux- 
mêmes  de  valets.  Ils  endossent  tour  à  tour 
l'habit  galonné  et  l'habit  de  cérémonie,  quit- 


VALS 


VAN 


1127 


tant  et  reprenant  l'épée  et  le  chapeau  à  cor- 
nes. Il  y  a  une  nièce  à  marier  ;  son  amant 
découvre  le  stratagème  et  en  abuse  de  telle 
sorte  qu'on  n'a  rien  à  lui  refuser.  La  parti- 
tion offre  un  duo  bouffe  bien  traité  et  de  jolis 
couplets.  Elle  a  été  interprétée  par  Girardot, 
Wartel,  Potel  et  M"e  Faivre. 

*  VALETS  MODÈLES  (les),  opérette  en  un 
acte,  musique  de  M.  Georges  Douay,  repré- 
sentée à  la  salle  Taitbout  en  1875. 

VALLE  d'andorra  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Cagnoni ,  représenté  à  Gênes  en 
décembre  1881. 

*  VALLE  DE  ANDORRA  (el),  zarzuela  en 
trois  actes,  paroles  de  Luis  Olona  (simple- 
ment traduites  de  notre  opéra-comique  fran- 
çais le  Val  d'Andorre),  musique  de  Joaquin 
Gaztambide,  représentée  au  théâtre  du  Cir- 
que, à  Madrid,  le  5  novembre  1852. 

vallée  DES  gnomes  (la)  ,  opéra-comi- 
que,  musique  de  Volkert,  représenté  à  Leo- 
poldstadten  1816. 

vallée  suisse  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  Sewrin  et  Chazet,  mu- 
sique de  Weigl ,  représenté  au  théâtre  Fey- 
deau  le  31  octobre  1812.  C'est  un  agréable 
ouvrage  comme  pièce  et  comme  musique. 

VALLOMBRA ,  opéra  italien ,  musique  de 
Ricci  (Frédéric),  représenté  à  Milan  en  1843. 

VALMIERS  OU  LE  SOLDAT  DU  ROI,  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  Verment- 
Muriton,  musique  de  Champein,  représenté 
à  Paris  en  décembre  1805. 

VALMIRE  ET  GERTRUDE,  opéra-comique 
musique  de  Schweitzer,  représenté  à  Wei- 
mar  en  1773. 

VALMIRO  E  ZEIDA ,  opéra  italien ,  musi- 
que de  Sampieri ,  représenté  à  Naples  le 
26  septembre  1821. 

VALSE  ET  menuet,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Méry,  musique  de  M.  Louis 
Deffès  ;  représenté  au  théâtre  de  l'Athénée 
le  16  avril  1870.  Cet  ouvrage  avait  déjà  été 
joué  au  Kursaal  d'Ems  vers  1865.  Quelques 
changements  ont  été  faits  à  la  pièce  pour  la 
représentation  française.  Le  canevas  est  si 
léger  qu'il  ne  peut  intéresser  que  les  désœu- 
vrés d'une  ville  d'eaux.  Un  baron  arrive  à 
Weimar  pour  engager  une  danseuse  qui  doit 
figurer  dans  les  divertisements  qu'il  est 
chargé  d'organiser  à  l'occasion  d'une  fête  à 
Versailles  ;  il  se  trompe  et  engage  une  cau- 


.tatrice;  de  là  quiproquos  et  dénoûment  tel 
quel.  M.  Louis  Deffès  est  un  compositeur 
d'esprit  qui  aurait  dû  n'associer  sa  musique 
élégante  et  très  mélodique  qu'à  des  pièces 
de  quelque  valeur  littéraire.  On  a  entendu 
sa  musique  avec  plaisir,  mais  on  n'a  pris  au- 
cun intérêt  à  ce  livret  insipide.  Je  rappelle- 
rai parmi  les  morceaux  les  plus  goûtés  un 
trio,  la  leçon  de  menuet  et  la  valse.  Il  y  a 
une  singularité  dans  cet  ouvrage  :  c'est  que 
deux  personnages  y  jouent  du  violon,  la 
prima  donna  et  le  baryton  ;  ce  qui  en  rendra 
l'exécution  assez  difficile.  Cet  opéra-comique 
a  été  très  bien  chanté  par  Aubéry,  Justin  Née, 
Laurent  et  MUe  Singelée. 

VAMPIRE  (le),  opéra  allemand  en  quatre 
actes,  paroles  de  C.-G.  Haeser ,  musique  de 
Marschner,  représenté  à  Leipzig  le  28  mars 
1828.  Cet  ouvrage,  fort  remarquable,  se  dis- 
tingue particulièrement  par  l'expression  ca- 
ractérisée des  personnages  de  la  pièce  et  par 
une  harmonie  originale  et  vigoureuse.  Le 
Vampire  ne  pâlirait  pas  trop  à  côté  du  Freïs- 
chùtz  de  "Weber ,  l'ancien  compétiteur  de 
Marschner.  Cet  opéra  fut  accueilli  avec  en- 
thousiasme et  représenté  sur  les  théâtres  de 
toutes  les  villes  de  l'Allemagne.  Il  le  fut  aussi 
à  Londres  et  à  Liège  le  27  janvier  1845,  avec 
succès.  Il  a  été  traduit  et  adapté  à  la  scène 
française  par  Ramoux ,  et  on  se  disposait  à 
le  donner  à  l'Académie  de  musique  lorsque 
les  événements  de  1830  en  firent  ajourner  la 
représentation.  Les  ouvrages  écrits  de  l'autre 
côté  du  Rhin  à  cette  époque,  tels  que  ceux 
de  Spohr,  de  Marschner  et  de  Lindpaintner, 
offraient  des  beautés  que  nous  cherchons 
vainement  dans  les  élucubrations  ténébreuses 
et  prétentieuses  de  la  jeune  école  allemande. 

VAMPIRE  (le),  opéra,  musique  de  J.  Hart, 
représenté  à  Londres  vers  1818. 

VAMPIRE  (le),  opéra  fantastique  en  quatre 
actes,  musique  de  Lindpaintner,  représenté 
à  Vienne  en  1829  avec  succès. 

VAMPIRI  (i),  opéra  italien,  musique  de 
Palma,  représenté  à  Turin  vers  1800. 

VAN  DYCK,  opéra-comique  en  trois  actes , 
paroles  de  Delamotte,  musique  de  Villent- 
Bordogni  ,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Bruxelles  dans  le  mois  de  novembre  1845.  Les 
mélodies  y  sont  faciles  et  gracieuses;  l'in- 
strumentation bien  traitée.  On  a  surtout  re- 
marqué deux  airs  nationaux  :  Pier  lala  et 
Beuzen,  Reuzen!  intercalés  au  moment  de  la 
distribution  des  prix  aux  compagnies  d'ar- 
quebusiers. Le  trio  du  second  acte  et  le  duo 


1128 


VÂRI 


VEGG 


entre  Rubens  et  Van  Dyck  au  troisième  acte, 
ont  laissé  une  bonne  impression  du  talent  de 
Villent. 

*  VAN  DYCK,  opéra,  musique  de  M.  Robert 
Emmerich,  représenté  à  Stettin  le  13  mars 
1875. 

VAN  DYCK,  opéra  hollandais,  musique  d'A- 
dolphe Muller,  représenté  à  Rotterdam  en 
mars  1877. 

*  VAN  DYCK  AMOUREUX,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Emile  Max  et 
Leclerc,  musique  de  Mlle  Marie  de  Pierpont, 
représenté  à  la  salle  Kriegelstein  le  9  jan- 
vier 1888. 

*VANDYCKTESAVENTHEM,  Opéra-COmi- 
que  flamand  en  un  acte,  musique  de  Van  den 
Acker,  représenté  à  Anvers  le  7  janvier  1863. 

VANDA,  opéra  en  quatre  actes,  musique  de 
Doppler  (Albert -François),  représenté  à 
Pesth  en  1851. 

*  VANDEA,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  et  musique  de  M.  Filippo  démenti, 
représenté  au  théâtre  Communal  de  Bologne 
le  21  novembre  1893. 

VANE  gelosie  (le),  opéra  italien ,  musi- 
que de  Paisiello,  repr.  à  Naples  vers  1788. 

VANINA  D'ORNANO ,  opéra,  livret  de 
M.  Léon  Halévy,  musique  de  Fr.  Halévy; 
ouvrage  posthume  et  inédit. 

*  VANINA  D'ORNANO,  opéra  sérieux,  mu- 
sique de  Fabio  Campana,  représenté  au 
théâtre  de  la  Pergola,  de  Florence,  en  1842. 

*  VANITÀ  ED  ACCORTEZZA,  opéra  semi- 
sérieux,  musique  de  Gerace,  représenté  à 
Venise,  sur  le  théâtre  San  Benedetto,  le 
10  mai  1804. 

VANTO  BENE,  VANTO  MALE ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Logroscino,  représenté  à 
Naples  vers  1735. 

VANTO  D'AMORE  (il),  opéra  italien,  pa- 
roles et  musique  de  Pignatta,  représenté  au 
théâtre  San-Mosè  de  Venise  en  1700. 

*  VARDHÂMANA,  opéra  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  Bruno  Oelsner,  représenté  au 
théâtre  de  la  cour,  à  Cassel,  en  nov.  1892. 

VARIETÀ  DI  FORTUNA  IN  LUCIO  GIU- 
NIO  BRUTO  (la),  opéra  italien,  livret  de 
Niccolô  Minato,  musique  de  Draghi  (Antoine), 
représenté  à  Vienne  en  1692. 

*  VARITA  DE  virtudes  (la.),  zarzuela  en 
trois   actes,  paroles   de  Larra,  musique  de 


Joâquin  G-aztambide,  représentée  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le  7  mars  1868. 

VÀSCELLO  DI  GAMA  (il)  [le  Vaisseau  de 
Gama],  opéra  italien  ,  musique  de  Merca- 
dante  ,  représenté  à  Naples  vers  1840. 

VASCELLO  L'OCCIDENTE  (il)  [le  Vaisseau 
l'Occident],  opéra  italien,  musique  de  Carafa 
(Michel),  représenté  au  théâtre  del  Fondo, 
à  Naples,  en  1814. 

VASCO  DE  GAMA,  opéra  allemand,  musi- 
que de  Fasch ,  représenté  à  Vienne  en  1792. 

VASCO  DI  GAMA,  opéra  italien,  musique 
de  Rimmel,  représenté  à  Berlin  en  1801. 

*  VASCONCELLO,  opéra  sérieux,  musique 
d'Angelo  Villanis,  représenté  à  Milan,  sur 
le  théâtre  de  la  Scala,  en  1859. 

VASCQNCELLOS ,  opéra  italien  ,  livret  de 
M.  Solera,  musique  de  M.  Angelo  Villanis, 
représenté  avec  succès  sur  le  théâtre  de  la 
Fenice,  à  Venise,  puis  ensuite  à  Milan  en 
mars  1858. 

*  VASSAL  DE  SZIGETH  (le),  drame  lyrique, 
musique  de  M.  Antonio  Smareglia,  compo- 
siteur italien,  écrite  sur  un  livret  italien  de 
M.  Luigi  Illica,  traduit  en  allemand  par 
M.  Max  Kalbeck,  représenté  à  l'Opéra  impé- 
rial de  Vienne  le  4  octobre  1889. 

VATICINJ  DI  TERESIA  TEBANO  (i)  [les 
Prédictions  du  Thébain  Tirésias],  fête  théâ- 
trale donnée  à  Vienne,  en  1680,  pour  le  jour 
de  naissance  de  l'impératrice  Eléonore,  livret 
de  Niccolô  Minato,  musique  d'Antonio  Draghi. 

*  vaunavet  l'empailleur,  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Ad.  Huard  et  Ga- 
briel, musique  de  M.  Georges  Douay,  repré- 
sentée aux  Délassements-Comiques  le  5  mai 
1866. 

*  VEAU  D'OR  (le),  drame  lyrique  en  trois 
parties,  paroles  de  M.  Privât,  musique  de 
M.  Auguste  Caune,  représenté  avec  succès 
en  avril  1881,  sur  le  Grand-Théâtre  de  Mar- 
seille. 

VECCHI  BURLATI  (i)  [les  Vieillards  ber- 
nés] ,  opéra  italien ,  musique  d'Anfossi ,  re- 
présenté à  Londres  en  1781. 

*  VECCHI  BURLATI  (i),  opéra-bouffe,  mu- 
sique de  Marinelli,  représenté  le  12  octo- 
bre 1795  sur  le  théâtre  San  Samuele,  de 
Venise. 

VECCHI  DELUSI  (i)  [les  Vieillards  trom- 


VEDO 


VEIL 


1129 


pés],  opéra  italien,  livret  de  Passenni,  musi- 
que deTrento,  représenté  à  Florence  en  1795, 
et  depuis  à  Parme,  à  Turin,  à  Naples,  à  Venise. 

VECCHI  DELUSI  (1),  opéra  italien,  livret 
de  Passerini,  musique  de  Cercia,  représenté 
à  Naples  vers  1796. 

*  VECCHIO  avaro  (lo),  opéra-bouffe,  mu- 
ique  de  Joseph  de  Majo,  représenté  à  Na- 
les,  sur  le  théâtre  des  Fiorentini,  en  1727. 

vecghio  burlato  (il) ,  opéra  italien, 
musique  de  Cimarosa,  représenté  à  Venise 
en  1783. 

VECCHIO  DELLA  SILVA  D'ARDENNE 
(il)  [le  Vieillard  de  la  forêt  des  Ardennes], 
opéra  italien,  musique  de  Festa  (Jean) ,  re- 
présenté à  Saint-Charles  de  Naples  en  1830. 

VECCHIO  GELOSO  (il)  [le  Vieillard  ja- 
loux], opéra  italien,  musique  de  Felice  Ales- 
sandri,  représenté  à  Milan  en  1751. 

VECCHIO  MARITO  (il)  [le  Vieux  mari], 
opéra  italien,  musique  de  Logroscino,  repré- 
senté à  Naples  vers  1735. 

VECCHIO  SFEZZIALEDELUSOINAMORE 

(il)  [le  Vieil  apothicaire  trompé  en  amour], 
musique  de  Bondineri,  représenté  à  Florence 
en  1791. 

vedette  (la)  ,  opéra  allemand,  musique 
de  Steinacker,  représenté  à  Vienne  vers  1808. 

*  VEDOVA  (la),  opéra,  musique  de  Jacopo 
Melani,  représenté  à  Florence,  dans  le  jar- 
din de  Bartolommeo  Corsini,  à  la  fin  du 
xvne  siècle. 

VEDOVA  ACCORTA(la)  [la  Veuve  rusée], 
opéra  italien,  musique  de  Bertoni,  représenté 
à  Venise  en  1746. 

VEDOVA  ASTUTA  (la)  [la  Veuve  rusée], 
opéra  buffa,  musique  de  Palione ,  représenté 
à  Rome  vers  1803. 

VEDOVA  CONTRASTATA  (la)  [la  Veuve 
querelleuse],  opéra  italien,  musique  de  P. 
Guglielmi,  représenté  à  Venise  en  1787. 

VEDOVA  D'UN  VIVO  (la)  [la  Veuve  d'un 
mari  vivant] ,  opéra  italien ,  musique  de  Fa- 
bnzzi,  repr.  à  la  Fenice,  à  Venise,  en  1833. 

VEDOVA  DELIRANTE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Generali,  représenté  à  Rome  en 
1811.  Cet  ouvrage  fut  donné  à  Milan  l'année 
suivante  sous  le  titre  de  :  la  Vedova  strava- 
gante. 


VEDOVA  DI  BEL  GENIO  (la)  ,  opéra  ita- 
lien, musique  de  Paisiello,  représenté  à  Na- 
ples vers  1770. 

VEDOVA  DI  BENGALA  (la),  opéra  italien 
musique  de  A.  Pellegrini ,  représenté  à  Como 
en  septembre  1834. 

VEDOVA  RAGGIRATRICE  (la)  [la  Veuve 
trompeuse],  opéra  italien,  musique  de  Por- 
togallo,  représenté  à  Rome  vers  1791. 

VEDOVA  SCALTRA  (la)  [la  Veuve  rusée], 
opéra-bouffe,  musique  de  Righini,  repré- 
senté à  Prague  en  1778. 

VEDOVA  SCALTRA  (la)  [la  Veuve  rusée] , 
opéra  italien,  musique  d'Anfossi,  représenté 
à  Castel-Nuovo  en  1785. 

VEDOVA  SCALTRA  (la)  [la  Veuve  rusée], 
opéra  italien,  musique  de  J.  Mosca  ,  repré- 
senté à  Rome  vers  1793. 

VEDOVA  SCALTRA  (la)  [la  Veuve  rusée], 
opéra  italien  de  Fornasini ,  représenté  sur  le 
théâtre  Nuovo  à  Naples  en  1831.  Il  a  été  ac- 
cueilli assez  froidement.  L'instrumentation 
en  a  été  jugée  supérieure  à  la  partie  vocale. 
Ce  compositeur  n'a  écrit  que  deux  ouvrages 
pour  le  théâtre. 

VEDOVA  SCALTRA  (la),  opéra-buffa,  mu- 
sique de  C.  Pascucci,  représenté  sur  un  théâ- 
tre de  société,  à  Rome,  en  novembre  1880. 

*  VEDOVELLA  (la),  opéra,  musique  de 
E.  Dominguez ,  représenté  sur  le  théâtre 
Principal  de  Barcelone,  le  21  janvier  1840. 

*  VEDOVO  (il),  intermezzo  per  musica,  mu- 
sique de  Francesco  Feo,  représenté  à  Na- 
ples, sur  le  théâtre  San  Bartolomeo,  en  1729. 

*  veggente  (il),  drame  lyrique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Gustavo  Macchi,  musique 
de  M.  E.  Bossi,  représenté  au  théâtre  Dal 
Verme  de  Milan  le  4  juin  1890. 

VEILLÉE  (la),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Paul  Duport  et  Saint-Hilaire , 
musique  de  Faris ,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  14  février  1831.  C'était  un  livret  de 
pensionnaire  de  Rome,  sans  invention,  dé- 
pourvu de  situations  musicales,  parfaitement 
capable  de  décourager  un  jeune  artiste  delà 
carrière  lyrique.  Le  héros  de  la  pièce  a  quitté 
la  maison  paternelle  et  sa  fiancée  pour  se 
faire  corsaire.  Il  revient  au  logis  après  qua- 
tre années  d'absence ,  pendant  lesquelles , 
grâce  à  son  honnête  négoce,  il  a  amassé  une 
belle  fortune.  Il  apprend  en  arrivant  que 
Mlle  Nancy ,  sa  fiancée,  va  épouser  un  rival 


1130 


VEIL 


VELL 


odieux.  Il  manifeste  son  indignation  en  an- 
nonçant son  départ  et  en  léguant  par  testa- 
ment toute  sa  fortune  à  son  infidèle.  Ce  trait 
de  délicatesse  touche  tous  les  cœurs  et  amène 
une  réconciliation.  Paris  a  été  l'élève  de  Le- 
sueur,  et  ses  premières  compositions  avaient 
fixé  sur  lui  l'attention  publique  ;  mais  la  par- 
tition de  son  opéra-comique  ne  doit  être  con- 
sidérée que  comme  une  de  ces  nombreuses 
épaves,  de  ces  frutti  di  mare  des  concours  de 
l'Institut.  Cet  ouvrage  a  eu  pour  interprètes 
Moreau-Sainti,  Henri  et  Mme  Pradher. 

*  veillée  (la),  opérette  en  un  acte,  mu- 
sique de  Mme  Jacques-Labalette,  représentée 
à  Lille  en  novembre  1863. 

*  veillée  DE  Jeanne  d'arc  (la.),  grande 
scène  lyrique  avec  chœurs,  poésie  de  M.  P.-B. 
Gheusi,  musique  de  M.  E.  Lefèvre,  exé- 
cutée sur  le  Grand-Théâtre  de  Reims  en 
mars  1895. 

*  VEILLÉE  DES  NOCES  (la),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Alexandre  Bisson 
et  Bureau-Jattiot,  musique  de  M.  Frédéric 
Toulmouche,  représentée  au  théâtre  des 
Menus-Plaisirs  en  novembre  18S8.  Interprè- 
tes :  Mmes  Pierny  et  Savenay,  MM.  Gellio, 
Francès,  Germain  et  Bartel. 

*  VEILLEUR  DE  NUIT  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  d'après  Kœrner,  musique  de 
M.  B.  Korten,  représenté  à  Elberfeld  en  oc- 
tobre 1891. 

*  VEILLEUR  de  nuit  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  M.  Johannes  Pache, 
représenté  au  Nouveau-Théâtre  de  Leipzig 
en  septembre  1894. 

*  VEILLEUR    DE    NUIT    ET    ÉTUDIANT, 

opéra-comique  en  un  acte,  musique  de  Victor 
Nessler,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Leipzig  en  1868. 

VEILLEUSE  (LA)  OU  LES  NUITS  DE  MIL  AD  Y , 

opérette  en  un  acte,  paroles  de  M.  Gustave 
Lemoine,  musique  de  MmeG.Lemoine(Loïsa 
Puget,  jouée  au  Gymnase  le  27  sept.  1869. 
La  scène  se  passe  à  Bagnères-de-Bigorre, 
entre  milord,  milady  et  le  docteur  Gérard.  Il 
s'agit  d'une  leçon  de  courtoisie  conjugale  que 
se  donnent  mutuellement  les  époux  en  se  met- 
tant l'un  l'autre  à  la  porte  de  leur  logis.  Le 
canevas  en  est  fort  léger;  quant  à  la  musi- 
que, l'auteur  de  tant  de  romances  qui  ont 
joui  autrefois  d'une  si  grande  vogue  aurait  pu 
rester  lui-même  sans  déchoir.  Son  genre 
d'inspiration  gracieux,  mélodique  et  sans 
prétention  convenait  mieux  à  une  opérette  de 


salon  comme  la  Veilleuse,  que  le  rythme  un 
peu  embarrassé,  les  altérations  et  les  modula- 
tions qui  compliquent  sa  partitionnette  ;  le 
plus  joli  morceau  est  la  mélodie  dialoguée  : 
Ce  voile  trop  léger.  Cet  ouvrage  a  été  chanté 
par  Pradeau,  Vois  et  Mme  Irma  Marié. 

VELLEDA,  opéra  italien,  musique  de  Ras- 
trelli  (Joseph),  représenté  à  Dresde  vers 

1821. 

VELLEDA,  opéra  en  cinq  actes,  paroles  de 
Jouy,  musique  de  Aimon ,  représenté  à  l'O- 
péra en  1824.  « 

velleda,  opéra  allemand,  musique  de 
Sobolewski ,  représenté  à  Kœnigsberg  en 
1836. 

*  VELLEDA,  opéra  sérieux,  musique  de 
Boniforti,  représenté  avec  succès  à  Milan, 
sur  le  théâtre  de  la  Scala,  le  19  mars  1847. 
Le  rôle  de  Velleda  était  tenu  par  l'excel- 
lente cantatrice  Mmo  Tadolini,  artiste  extrê- 
mement distinguée,  à  qui  il  fit  beaucoup 
d'honneur. 

*  velleda,  opéra  en  quatre  actes,  paroles 
de  MM.  Challamel  et  Jules  Chantepie,  mu- 
sique de  M.  Charles  Lenepveu,  représenté  en 
italien  à  Londres,  au  théâtre  de  Covent- 
Garden,  le  4  juillet  1882,  et  en  français  à 
Rouen,  au  théâtre  des  Arts,  le  18  avril  1891. 
Il  serait  superflu  de  dire  que  le  sujet  de  Vel- 
leda est  tiré  de  l'épisode  bien  connu  des 
Martyrs  de  Chateaubriand.  Velleda,  prêtresse 
de  Teutatès,  aimée  du  chef  gaulois  Teuter, 
inspire  aussi  une  passion  profonde,  mais  se- 
crète, à  Cœlius,  le  général  des  Romains,  qui, 
sous  un  déguisement,  pénètre  chez  les  Gau- 
lois, où  il  est  reconnu  par  Teuter,  qui  devine 
son  dessein.  Celui-ci  lui'  envoie  la  druidesse 
Ina  pour  l'attirer  à  un  rendez-vous,  tandis 
que  sur  les  conseils  de  Senon,  père  de  Vel- 
leda, il  fait  prêcher  la  révolte  par  cette  der- 
nière. Cœlius  est  exact  au  rendez-vous,  où, 
au  lieu  de  Velleda,  qu'il  attendait,  il  trouve 
Ina.  Bientôt  le  signal  de  la  révolte  s'allume 
sur  les  rochers,  les  cris  de  guerre  retentis- 
sent, et  Cœlius,  surpris,  va  être  mis  à  mort, 
quand  survient  Velleda,  qui  le  sauve  et  lui 
permet  de  s'éloigner.  Il  reprend  le  comman- 
dement de  son  armée,  écrase  les  rebelles, 
mais  cédant  aux  supplications  de  Velleda,  à 
qui  il  a  déclaré  sa  passion,  il  fait  grâce  aux 
prisonniers.  Il  enfreint  ainsi  les  ordres  du 
César  de  Rome,  qui  exigeait  le  massacre  des 
révoltés.  Obligé  de  fuir  pour  échapper  au 
châtiment,  il  va  retrouver  Velleda  sur  les 
bords  de  l'Océan  et  s'apprête  à  partit  avec 


VELO 


VEND 


1131 


elle,  lorsque  les  Gaulois,  conduits  par  Teuter 
et  Senon,  viennent  les  surprendre  et  arrêter 
leur  départ.  C'est  une  femme,  Even,  qui 
aimait  Cœlius  et  qu'il  a  dédaignée,  qui,  pour 
se  venger,  a  révélé  à  Senon  les  amours  de 
sa  fille  et  du  chef  romain.  Accusée  de  sacri- 
lège, Velleda  se  poignarde  et  Cœlius  se  tue  à 
ses  côtés. 

Le  drame  manque  d'habileté,  et  la  passion 
y  est  plutôt  indiquée  que  marquée  en  traits 
vigoureux  et  vraiment  scéniques.  Il  a  suffi 
néanmoins  pour  inspirer  au  musicien  une 
œuvre  intéressante,  empreinte  de  noblesse, 
écrite  avec  le  plus  grand  soin  et  dans  laquelle, 
à  côté  de  pages  puissantes,  on  remarque 
surtout  des  épisodes  pleins  de  grâce,  de 
■charme  et  de  poésie.  Si  l'on  peut  signaler, 
pour  leur  vigueur  et  leur  sonorité,  le  chœur 
du  premier  acte  :  Tentâtes  veut  du  sang  !  la 
scène  de  la  conjuration  au  second  et  la  fête 
du  troisième  acte,  il  faut  louer  particulière- 
ment la  jolie  romance  de  Cœlius  :  Dans  ma 
vie,  et  son  cantabile  :  En  vain  dans  la  forêt, 
la  curieuse  ballade  d'Even  :  Gallia  se  berçait 
et  le  duo  plein  de  tendresse  :  Loin  des  bruits 
vains  de  la  terre.  Ce  sont  là  des  pages  sin- 
cères, heureusement  inspirées,  et  d'un  carac- 
tère bien  français. 

L'ouvrage  a  été  créé  à  Londres  d'une  façon 
absolument  remarquable  par  Mm8  Adelina 
Patti  (Velleda),  Mm»  Valleria  (Ina),  et 
M118  Stahl  (Even),  MM.  Nicolini  (Cœlius), 
de  Reszké  (Senon)  et  Cotogni  (Teuter).  A 
Rouen,  les  principaux  interprètes  étaient 
Mmes  Levasseur  (Velleda)  et  de  Béridez 
{Even),  MM.  Leprestre  (Cœlius)  et  Lequien 
(Senon). 

VELLEDA,  opéra  italien,  musique  de  Ca- 
jani,  représenté  pour  la  première  fois  à  Fo- 
jano  et  depuis  sur  le  théâtre  Alfieri,  à  Flo- 
rence, en  mai  1875. 

VELLO  D'ORO  (il)  [la  Toison  d'or],  opéra 
italien,  musique  de  Pescetti,  représenté  à 
Londres  en  1737. 

VELLO  D'ORO  (il)  [la  Toison  d'or],  opéra 
italien,  musique  de  Scolari,  représenté  à 
Venise  en  1749. 

*  VELLO  D'ORO  CONQUISTATO  (IL),   Opéra 

sérieux  italien,  musique  de  Gianbattista 
Mêle,  représenté  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du 
Buen  Retiro,  le  23  septembre  1748. 

*  VELO  DE  encage  (  el  ),  zarzuela,  musi- 
que de  M.  Fernandez  Caballero,  représentée 
en  1874  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zar- 
zuela. 


VELVA,  mélodrame  en  trois  actes,  musi- 
que de  Reissiger ,  représenté  à  Dresde  en 
1827. 

VENAISON  (la),  opéra  allemand,  musique 
de  Walter,  représenté  à  Francfort  en  1799. 

VENCESLAO,  opéra  italien,  musique  de 
Giuseppe  Boniventi,  représenté  sur  le  théâ- 
tre du  prince  de  Carignan  à  Turin  en  1721. 

VENCESLAO,  opéra  italien,  livret  d'Apos- 
tolo  Zeno ,  musique  de  Pollaroli ,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysostome , 
à  Venise,  en  1703.  Le  poème  a  obtenu  autre- 
fois un  grand  succès.  Il  a  été  traité  succes- 
sivement par  Antonio  Perti  ,  et  représenté 
sur  le  théâtre  Malvezzi,  à  Bologne,  en  1708, 
sous  le  titre  de  :  Il  fratricida  innocente  o  sia 
il  Venceslao;  par  Caldara  et  représenté  à 
Vienne  en  1725  ,  sur  le  théâtre  de  la  cour,  à 
l'occasion  de  la  fête  de  l'emDereur  Charles  VI. 

*  VENDANGE  (la),  opéra-comique  en  deux 
actes,  paroles  de  Joigny,  musique  de  Quaisin, 
représenté  au  théâtre  des  Amis  des  Arts 
(théâtre  Molière)  en  1798. 

VENDANGE  (la),  opéra-comique  en  trois 
actes,  avec  ballet  ;  livret  en  dialecte  alsacien, 
musique  de  M.  Wekerlin,  représenté  au  théâ- 
tre de  Colmar  en  mai  1879. 

*  VENDANGE  ENSORCELÉE  (la),  [D'r  ver- 

hâxt  herbst],  opéra-comique  en  quatre  actes, 
en  dialecte  alsacien,  paroles  de  M.  Mangold, 
musique  de  M.  J.-B.  Weckerlin,  représenté 
à  Colmar,  avec  un  très  grand  succès,  le 
31  mai  1879. 

VENDANGES  (les),  opéra,  musique  de 
Schenck,  représenté  au  théâtre  Marinelli ,  à 
Vienne,  en  1791. 

VENDANGES  DE  SURESNES  (les),  co- 
médie en  un  acte,  en  prose,  avec  un  divertis- 
sement, paroles  de  Dancourt,  musique  de 
Gilliers  et  de  Grandval  père,  représentée  au 
Théâtre-Français  en  1695. 

VENDANGES  DE  XÉRÈS  (les),  opéra  sé- 
ria en  deux  actes ,  avec  un  ballet ,  musique 
du  chevalier  de  Beramendi,  représenté  sur 
le  théâtre  de  Tivoli,  à  Paris,  le  4  août  1831. 
Garcia  père,  Consul,  Angrisani,  Domange, 
M11"  Gebauer  et  Edwige  ont  interprété  cet  ' 
opéra  italien,  écrit  dans  le  style  deGuglielmi 
et  de  Paisiello.  Garcia  père  a  joui  d'un  de  j 
ses  derniers  succès  dans  le  rôle  de  basse  co- 
mique  de  la  pièce,  comme  chanteur  et  comme 
comédien.  Cette  fantaisie  n'a  coûté  que  onze 
mille  francs  à  l'amateur  espagnol.  Les  ar- 


1132 


VEND 


VENE 


tistes  n'étaient  pas  alors  si  exigeants  que  de 
nos  jours. 

VENDÉENNE  (la.),  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  Malliot,  représenté  au  théâtre 
de  Rouen  le  9  décembre  1857. 

VENDEMMIATRICE  (le)  [les  Vendangeuses], 
intermède  italien,  musique  de  Grétry,  repr. 
à  Rome,  sur  le  théâtre  Aliberti,  vers  1765. 

VENDEMMIE  (le)  [les  Vendanges],  opéra 
italien,  musique  de  Gazzaniga,  représenté  à 
Venise  en  1783. 

vendemmie  (le),  opéra  buffa,  musique 
de  Parenti,  représenté  à  Venise  vers  1784. 

VENDETTA  (la),  opéra  italien,  livret  de 
Bassi,  musique  de  César  Pugni,  représenté 
au  théâtre  de  la  Scala,  à  Milan,  le  il  février 
1832.  Cet  ouvrage  n'eut  pas  de  succès,  mal- 
gré le  talent  des  interprètes  :  Donzelli,  Ba- 
diali,  Mm"  Schutz  et  Pantanelli. 

VENDETTA  (la),  opéra  en  trois  actes,  paro- 
les de  MM.  Léon  et  Adolphe,  musique  de  M.  de 
Ruolz,  représenté  à  l'Académie  royale  de 
musique  le  il  septembre  1839.  Le  sujet  de 
cet  ouvrage  a  été  tiré  du  célèbre  roman  de 
M.  Mérimée,  Columba.  On  a  remarqué  plu- 
sieurs chœurs  d'une  bonne  facture,  et  parti- 
culièrement le  chœur  des  chasseurs. 

VENDETTA  (la)  ,  opéra-comique  en  deux 
actes,  musique  de  Vander  Does,  représenté 
au  théâtre  de  La  Haye  vers  1845. 

*  VENDETTA  (la),  opéra,  musique  d'Emilio 
Cianchi,  représenté  au  théâtre  Pagliano,  de 
Florence,  en  1857. 

*  VENDETTA,  opéra  en  un  acte,  paroles 
de  Mm"  Marie  de  Fielitz,  musique  de  son 
époux  M.  Alexandre  de  Fielitz,  représenté 
au  théâtre  municipal  de  Lubeck  le  21  octo- 
bre 1891. 

*  VENDETTA,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Domenico  Crisafulli,  musique 
fle  M.  Arturo  Berutti,  représenté  au  théâtre 
Civique  de  Vercelli  le  21  mai  1892. 

VENDETTA  DELL'  ONESTÀ  (la),  opéra 
italien,  livret  de  Niccolô  Minato,  musique  de 
Antonio  Draghi,  représenté  à  la  cour  de 
Vienne  en  1687,  pour  le  jour  de  naissance  de 
l'empereur  Léopold. 

vendetta  D  AMORE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Pollaroli ,  représenté  à  Venise 
en  1707. 

VENDETTA  DI  MEDEA   (la)  ,  opéra  ita- 


lien, musique  de  Marinelh ,  représenté  au 
théâtre  de  Saint-Samuel,  à  Venise,  en  1792. 

VENDETTA  DISARMATA  DALL'  AMORE 

(la),  opéra  italien,  musique  de  Polani,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Saint-Fantime ,  à 
Venise,  en  1704. 

VENDETTA  DISARMATA  DALL'  AMORE 

(la),  opéra  italien,  musique  de  Buini,  repré- 
senté à  Bologne  en  1724. 

VENDETTA  FEMMININA  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  L.  Mosca,  représenté  à  Na- 
ples  en  1805. 

*  VENDETTA  sarda,  opéra  en  deux  actes, 
musique  de  M.  Emilio  Cellini,  représenté 
avec  succès,  le  12  février  1895,  au  théâtre 
Mercadante,  de  Naples. 

*  VENDETTA    SCANDINAVE    (la),    Opéra, 

musique  de  M.  Anton  Eberhardt,  représenté 
au  théâtre  municipal  de  Stettin  en  février 
1895. 

VENDETTA  SLAVA  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Pietro  Platania,  représenté  au 
théâtre  Argentina,  à  Rome,  le  10  juin  1867. 

VENDIMENTO  (il)  [laVente],  opéra  italien, 
musique  de  Raimondi ,  représenté  à  Naples 
vers  1836. 

VENDÔME  EN  ESPAGNE,  opéra  en  trois 
actes,  paroles  d'Empis  et  Mennechet ,  musi- 
que de  Herold  et  Auber.  Cette  pièce  de  cir- 
constance avait  pour  objet  de  célébrer  le 
retour  du  duc  d'Angoulème  à  Paris. 

VENERE  AMANTE  (Venus  amoureuse), 
opéra  italien,  représenté  le  dernier  jour  d'a- 
vril de  l'année  1598  dans  le  palais  du  prince 
de  Venise  Marino  Grimani.  Auteur  inconnu. 

VENERE  CACCIATRICE  (Vénus  chasse- 
resse), opéra  italien  de  Francesco  Sbarra  de 
Lucques,  conseiller  aulique,  représenté  à 
Inspruck  en  1659. 

VENERE  GELOSA  (Vénus  jalouse),  opéra 
italien,  livret  de  Niccolô  Enea  Bartolini, 
musique  de  Sacrati,  représenté  au  théâtre 
Novissimo  de  Venise  en  1643,  avec  suceès. 

VENERE  IN  CIPRO  (  Vénus  à  Chypre), 
opéra  italien,  musique  de  Felice  Alessandri, 
représenté  à  Milan  en  1779. 

VENERE  PLACATA  (  Vénus  apaisée),  opéra 
italien,  livret  de  Niccolô  Stampa,  musique 
de  François  Courcelle ,  représenté  sur  le 
théâtre  de  San-Samuele,  à  Venise,  en  1731. 

VENERE  TRAVESTITA  (la)  [Vénus  dégui- 


VENI 


VENT 


1133 


îee),  opéra  italien,  livret  de  Antonio  Scappi; 
musique  de  Molinari,  représenté  à  Rovigoet 
à  Conegliano  en  1691,  repris  l'année  suivante 
à  Murano. 

VENEZIANI  À  CONSTANTINOPOLI  (i) 
[les  Vénitiens  à  Constantinoplé],  opéra  italien 
de  Mabellini ,  représenté  sur  le  théâtre  Ar- 
gentina,  à  Rome,  dans  le  mois  de  mai  1845. 

VENGANZA  (una),  opéra  espagnol  en  quatre 
actes,  livret  de  Mariano  Capdepon,  musi- 
que des  frères  Manuel  et  Tomas  Fernandez, 
représenté  au  théâtre  de  l'Alhambra,  à  Ma- 
drid, le  31  mai  1871.  Cet  ouvrage  ne  manque 
pas  de  mérite  ;  mais  la  médiocrité  des  chan- 
teurs en  a  compromis  le  succès. 

*  VENGEANCE  DE  JÉHOVAH  (la)  OU  LE 
DÉLUGE,  cantate  dramatique  pour  voix 
seules,  chœurs  et  orchestre,  poème  de  M.  Bole 
van  Hensbueck,  musique  de  Nicolaï,  exé- 
cutée à  Utrecht  en  juillet  1892.  Nicolaï  était 
directeur  du  Conservatoire  de  La  Haye. 

vengeance  DE  MINOS  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  d'Ansani ,  représenté  à  Flo- 
rence en  1791. 

VENGEANCE  DE  PIERROT  (la),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  H.  Lefebvre,  mu- 
sique de  M.  Blangini  fils,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  17  mars  1865. 

VENGEANCE  ITALIENNE  OU  LE  FRAN- 
ÇAIS À  FLORENCE,  opéra-comique  en  deux 
actes,  musique  de  Jupin,  représenté  à  Stras- 
bourg le  12  novembre  1834. 

VENGEANCE  (la)  OU  LE  CHÂTEAU  DES 
BRIGANDS  (la),  opéra  en  trois  actes,  musi- 
que de  Rœsler ,  représenté  au  théâtre  de 
Prague  le  26  décembre  1808. 

VENGEANCES  (les),  opéra,  musique  de 
Langlé,  écrit  au  commencement  du  xixe  siè- 
cle (inédit). 

VENGEUR  (le)  ,  opéra-bouffe  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Nuitter  et  Beaumont,  musi- 
oue  de  M.  Isidore  Legouix,  représenté  au 
théâtre  de  l'Athénée  le  20  novembre  1868.  On 
a  remarqué  l'air  d'Elvire  :  Je  suis  Espagnol, 
et  les  couplets  :  Voilà  l'vengeur,  mesdames, 
voilà  l'vengeur,  et  un  nocturne  à  deux  voix. 
On  voit  que  ce  vengeur  n'est  pas  bien  redou- 
table. Joué  par  Léonce ,  Luce  et  Lorentz ,  et 
Mile  Van  Gheel. 

VENISE  LA  BELLE ,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Lambert  et  Lefebvre, 
musique  de  M.  André  Simiot ,  représenté  à 
Lyon  en  février  1853.  On  a  remarqué  la  fa- 


cilité mélodique  avec  laquelle  ce  petit  ou- 
vrage a  été  écrit. 

•VÉNITIEN  (le),  grand  opéra  en  quatre 
actes,  poème  de  M.  Louis  Gallet,  musique  de 
M.  Albert  Cahen,  représenté  sur  le  théâtre 
des  Arts  à  Rouen,  le  14  avril  1890.  Le  sujet 
de  cet  ouvrage  est  tiré  d'un  poème  de  lord 
Byron,  le  Siège  de  Corinthe,  relatif  au  siège 
que  les  Turcs  firent  subir,  en  1715,  à  la  ville 
de  Corinthe,  défendue  par  les  Vénitiens.  Aux 
péripéties  de  cette  action  se  mêle  une  histoire 
d'amour  qui  se  termine  par  un  dénouement 
profondément  dramatique.  La  partition,  pour 
être  un  peu  trop  dépourvue  d'originalité,  est 
du  moins  écrite  avec  soin.  Parmi  les  pages 
les  plus  intéressantes,  on  signale  au  premier 
acte  un  chœur  de  jeunes  Vénitiens,  un  duo 
d'amour  d'où  se  détache  une  jolie  phrase  : 
Non,  viens,  oublions  le  monde,  et  la  séance 
du  Conseil  des  quarante  ;  et  au  second,  gui 
se  passe  dans  le  camp  des  Turcs,  une  pit- 
toresque chanson  de  berger,  un  air  de  ténor 
inégal  mais  non  sans  qualités,  et  un  vigoureux 
chaut  de  guerre.  L'ouvrage  était  joué  par 
Mmes  Bossy  et  Fouquet,  MM.  Lafarge,  Mon- 
daud,  Vérin  et  Schmidt. 

*  VÉNITIEN  (le),  opéra  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  de  Zois,  représenté  à  Graetz  le 
12  novembre  1892. 

VÉNITIENNE  (la),  comédie-ballet  en  trois 
actes,  avec  un  prologue,  paroles  de  Lamotte, 
musique  de  Labarre ,  représentée  à  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  le  mardi  26  mai  1705. 
Cette  pièce,  dont  la  structure  était  faible, 
ne  survécut  pas  à  quelques  représentations  ; 
mais  elle  prépara  le  succès  des  Fêles  véni- 
tiennes de  Danchet  et  Campra.  Le  sujet  se 
prêtait  en  effet  à  la  variété  du  spectacle,  dans 
lequel  on  voyait  défiler  Momus ,  Euterpe, 
Arlequin,  Pantalon,  le  Docteur,  Spezzafer, 
Scaramouche,  Polichinelle,  Pierrot,  Léonore, 
Octave,  Isabelle,  Spinette,  Isménide  la  devi- 
neresse, Isménor  le  devin,  Zerbin  ,  des  bar- 
querolles,  c'est-à-dire  des  mariniers,  des 
masques,  des  sorciers,  des  Espagnols  et  des 
bohémiens. 

VÉNITIENNE  (la),  opéra-ballet  en  trois 
actes,  paroles  de  Lamotte,  musique  de  Dau- 
vergne,  représenté  par  l'Académie  royale  de 
musique  le  3  mai  1768. 

VENT  DU  SOIR  ou  L'HORRIBLE  FESTIN, 

opérette  en  un  acte,  paroles  de  M.  Philippe 
Gille,  musique  de  M.  Offenbach,  représentée 
".nx  Bouffes-Parisiens  le  16  mai  1857. 


1134 


VENU 


VËPR 


*  VENTA  INCANTADA  (la),  zarzuela,  li- 
vret inspiré  par  un  épisode  de  Bon  Quichotte, 
musique  de  M.  Antonio  Reparaz,  représentée 
vers  1869  à  Madrid,  où  l'ouvrage  subit  une 
chute  complète. 

VENTAGLIO  (il)  [l'Eventail],  opéra  ita- 
lien, musique  de  Raimondi,  représenté  à 
Naples  vers  1832. 

*  vente  après  décès  (la.),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  d'Etienne,  musique 
de  Douiien,  représenté  au  Gymnase-Drama- 
tique le  1er  août  1821. 

VENTESIMO  AUGUSTO  (il)  [Le vingt  août]; 
opéra  italien  en  deux  actes,  musique  de  Aspa, 
représenté  à  Naples  dans  le  mois  de  décem- 
bre 1835. 

VENTI  ANNI  d'esilio  (  Vingt  années 
d'exil),  opéra  italien,  musique  de  Raientropb, 
représenté  au  théâtre  Nuovo  de  Naples  en 
1837. 

VENTOZZIIXO     DI    ALFARACHE    (  IL  )  , 

opéra-comique  appelé  en  Espagne  zarzuela, 
musique  de  Soriano  -  Fuertes  ,  représenté 
à  Madrid  vers  1839. 

VENTURIERO  (il)  [l'Aventurier] ,  opéra 
italien,  musique  de  Mabellini,  en  collabora- 
tion avec  Gordigiani,  représenté  au  théâtre 
de  Livourne  en  1851. 

VÉNUS,  opéra,  musique  de  Bronner,  re- 
présenté à  Hambourg  en  1694. 

VÉNUS  AU  MOULIN  D'AMPIPHROS,  ta- 
bleau bouffon  et  mythologique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Brésil,  musique  de  M.  Destri- 
baud,  représenté  au  théâtre  des  Bouffes-Pa- 
risiens le  30  mai  1856.  C'est  encore  une  pa- 
rodie. Elle  a  été  jouée  par  Guyot,  Wilfrid  et 
Mi'e  Hesmès.  On  a  remarqué  un  bon  trio  de 
table. 

*  Vénus  d'arles  (la),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  PaulFerrier  et  Armand 
Liorat,  musique  de  M.  Louis  Varney,  re- 
présentée au  théâtre  des  Nouveautés  le 
30  janvier  1889.  Interprètes  :  MM.  Brasseur 
père  et  fils,  Piccaluga,  Guy,  Lauret,  Mlles  Au- 
guez,  Mathilde,  Juliette  Darcourt,  Stella. 

VÉNUS  ET  ADONIS,  tragédie  en  cinq  ac- 
tes, avec  un  prologue,  paroles  de  J.-B.  Rous- 
seau, musique  de  Desmarets,  représentée  par 
l'Académie  royale  de  musique  le  17  mars 
1697.  Cet  ouvrage  a  eu  un  certain  succès,  puis- 
qu'il a  été  repris  vingt  ans  après  la  première 
représentation.  Les  quatre  rôles  d'Adonis,  de 
Mars,  de  Cydippe  et  de  Vénus  ont  été  chantés 


d'abord  par  Du  Mesny,  Hardoin,  M'ies  Des- 
matins et  Rochois,  et  ensuite,  en  1717,  par 
Cochereau,  Thévenard,  Mlles  Antier  et  Jour- 
net. 

VÉNUS  ET  ADONIS,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Stvelzel,  repr.  à  Prague  vers  1714. 

VÉNUS  ET  ADONIS,  opéra,  musique  de 
Fortia  de  Piles,  représenté  à  Nancy  en  1784. 

VÉNUS  infidèle,  bouffonnerie  mytholo- 
gique, paroles  de  M.  A.  Pouillon,  musique  de 
M.  Léon  Roques,  représentée  à  l'Eldorado  en 
septembre  1868.  Chantée  par  Victor  (Mars), 
Valérie  (Adonis),  Mlle   Chretienno   (Vénus). 

VÊPRES  SICILIENNES  (les),  opéra  alle- 
mand, musique  de  Lindpaintner,  représenté 
à  Stuttgard  en  1843.  Artiste  d'un  talent 
réel  et  sérieux,  Lindpaintner  était  à  cette 
époque  maître  de  chapelle  du  roi  de  Wur- 
temberg, qui  ne  se  rendait  pas  compte  de 
sa  valeur. 

VÊPRES  siciliennes  (les),  opéra  en 
cinq  actes,  paroles  de  Scribe  et  Duveyrier, 
musique  de  M.  Verdi ,  représenté  à  l'Acadé- 
mie impériale  de  musique  le  13  juin  1855.  Cet 
ouvrage  a  été  composé  expressément  pour 
la  scène  française.  M.  Verdi  a  donné  à  son 
style  plus  d'ampleur,  une  déclamation  plus 
soignée  et  à  son  instrumentation  plus  de  fini 
et  d'intérêt  que  dans  d'autres  ouvrages. 
Néanmoins  les  Vêpres  siciliennes  n'ont  pu 
prendre  place  dans  la  pléiade  des  opéras  qui 
ne  quittent  pas  le  répertoire.  Le  rôle  d'Hé- 
lène a  été  écrit  pour  les  moyens  exception- 
nels de  Mlle  Sophie  Cruvelli,  qui  a  obtenu 
un  grand  succès  de  cantatrice  dans  le  boléro 
du  cinquième  acte.  Gueymard  a  laissé  de  bons 
souvenirs  dans  le  rôle  d'Henri  et  surtout 
dans  le  duo  du  quatrième  acte.  Il  a  été  rem- 
placé par  Villaret  lors  de  la  reprise  des  Vê- 
pres, le  20  juillet  1863.  Nous  rappellerons  l'air 
de  Procida,  chanté  par  Obin  au  second  acte  r 
Et  toi,  Palerme,  6  beauté'  qu'on  outrage.  La 
danse  occupe  une  large  place  dans  la  parti- 
tion de  cet  opéra.  Indépendamment  du  ballet 
des  Quatre  saisons  au  troisième  acte,  il  y  a 
une  jolie  tarentelle  au  deuxième.  La  romance 
d'Henri,  au  cinquième  acte  :  La  brise  souffle 
au  loin,  est  une  mélodie  pleine  de  fraîcheur 
et  de  poésie.  Bonnehée  a  mérité  de  vifs  ap- 
plaudissements pour  la  manière  pathétique 
et  expressive  dont  il  interprétait  le  rôle  de 
Montfort  dans  l'air  du  troisième  acte,  et  sur- 
tout dans  le  beau  duo  :  Quand  ma  bonté,  tou- 
jours nouvelle,  l'empêchait  d'être  condamné. 


VERG 


VERO 


1133 


L'opérà"des  Vêpres  siciliennes,  traduit  en 
italien  sous  le  titre  de  Giovana  di  Gusman,  a 
été  repr.  à  la,Scala  de  Milan  en  février  1856. 

*  VERA,  opéra  fantastique,  "musique  de 
M.  Martin  Rceder,  représenté  sans  succès, 
sur  le  théâtre  municipal  de  Hambourg,  en 
novembre  1881. 

VERA  COSTANZA  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  F.-J.  Haydn,  représenté  à  Vienne 
en  1786. 

*  VERBENA  DE   LA  PALOMA  (LA),  saynète 

musicale  en  un  acte,  paroles  de  M.  Ricardo 
de  la  Vega,  musique  de  M.  Thomas  Breton, 
représentée  avec  beaucoup  de  succès  à  Ma- 
drid en  1894. 

*  VERDADER A  MAGIA  (la),  zarzuela  en  deux 
actes,  musique  de  M.  Gotos,  représentée  à 
Barcelone  en  juillet  1879. 

*  VERDALET  PARE  Y  FILL  DEL  GOMERS 
DE  BARCELONA,  zarzuela  en  un  acte,  livret 
en  dialecte  catalan,  musique  de  M.  Urbano 
Fando,  représenté  au  Jardin  Espagnol  de 
Barcelone  en  juin  1896. 

VEREMONDA  L'AMAZZONE  D'ARAGONA, 
opéra  italien,  livret  de  Majolino  Bisaccioni, 
musique  de  Francesco  Cavalli,  représenté 
sur  le  théâtre  des  Saints- Jean-et-Paul  de 
Venise  en  1652.  Cet  ouvrage  fut  remanié  par 
Luigi  Zorgisto.  Une  mise  en  scène  somp- 
tueuse, des  danses  et  des  machines  concou- 
rurent avec  le  mérite  de  la  partition  pour  en 
assurer  le  succès. 

VERTULCU  DOBT  (la  (Mao  du  désir),  opéra 
roumain,  livret  de  la  princesse  régnante  Elisa- 
beth de  Roumanie  ,  musique  de  Lioubitch 
Skibinski,  représenté  au  Théâtre-National  de 
Bucharest  le  6  février  1879.  La  princesse  a 
pris  le  pseudonyme  de  F.  de  Laroc.  Le  poème 
a  été  d'abord  écrit  par  elle  en  vers  allemands, 
et  elle  l'a  fait  traduire  en  langue  roumaine 
La  partition  a  été  jugée  médiocre. 

*  VERGINE     DEL    6ASTELLO   (LA),    opéra 

sérieux,  musique  de  M.  Privitera.  Cet  opéra 
avait  été  mis  à  l'étude,  au  théâtre  royal  de 
Malte,  dans  les  premiers  mois  de  l'année  1873 
On  en  fit  la  répétition  générale,  une  de  ces  ré- 
pétitions qui  équivalent  à  une  première  repré- 
i  sentation,  en  présence  des  abonnés  et  d'une 
nombreuse  assemblée,  et  dans  la  nuit  même 
le  théâtre  était  détruit  par  un  incendie. 

VERGINE  DEL  SOLE  (la)  [la  Vierge  du 
Soleil],  opéra  italien,  musique  d'Andreozzi, 
représenté  à  Gênes  en  1783. 


VERGINE  DEL  SOLE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Cimarosa ,  représenté  à  Saint- 
Pétersbourg  en  1791. 

VERI  AMICI  (i)  [les  Vrais  amis],  opéra  ita- 
lien, livret  de  l'abbé  Francesco  Silvani  et 
Domenico  Lalli,  musique  de  Andréa  Paulati, 
représenté  sur  le  théâtre  de  San-Cassiano,  à 
Venise  en  1713,  et  repris  sur  le  théâtre  de 
Sant'  Angiolo  en  1723. 

*  VERITÀ  E  BUGIA  (  Vérité  et  Mensonge), 
opéra,  livret  de  Bardare,  tiré  du  Bugiardo 
veritiero  de  Goldoni,  musique  de  Luigi-Maria 
Luzi,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâtra 
Nuovo,  en  1858. 

VERITÀ  IN  CIMENTO  (la)  [la  Vérité  dans 
l'embarras],  opéra  italien,  livret  de  Palazzi, 
musique  de  Vivaldi,  représenté  sur  le  théâtre 
de  Sant'  Angiolo,  à  Venise,  en  1720. 

VERITÀ  NELL'  INGANNO  (la),  opéra  ita- 
lien, livret  de  Silvani,  musique  de  Gasparini 
(Francesco),  représenté  sur  le  théâtre  de  San- 
Cassiano,  à  Venise,  en  1713. 

VERITÀ  NELL'  INGANNO  (la),  opéra  ita- 
lien, livret  de  Silvani,  musique  de  Caldara, 
représenté  sur  le  théâtre  de  la  Cour,  à  Vienne, 
en  1717. 

VERITÀ  NELLA  BUGIA  (la)  [la  Vérité 
dans  le  mensonge],  opéra  italien,  musique  de 
Coccia,  représenté  à  Venise  en  1810. 

VERITÀ  SCONOSCIUTA  (la)  [la  Vérité 
méconnue],  opéra  italien,  musique  de  Bioni, 
représenté  à  Breslau  en  1732. 

VERKLEIDETE  SULTAN  (dee)  [le  Sultan 
travesti],  opéra  allemand,  musique  d'Elsner, 
représenté  à  Briinn  en  1792. 

VERLIEBTE  MALER  (  der  )  [  le  Peintre 
amoureux],  musique  de  Rœhm,  représenté  en 
Allemagne  vers  1785. 

VERLIEBTEN  WERBER  (die)  [les  Recru- 
teurs amoureux],  opéra-comique  allemand, 
musique  d'Eule,  représenté  à  Hambourg  en 

1796. 

VERLOBUNG  (die)  [te  Fiançailles],  opéra- 
comique  allemand,  musique  de  Louis  Benda, 
représenté  à  Kœnigsberg  en  1790. 

VERMEINTE  HEXENMEISTER  (der)  [le 
Sorcier  supposé] ,  opéra  allemand  ,  musique 
de  LickL  représenté  au  théâtre  Schikaneder, 
à  Vienne,  vers  1785. 

VERO  OMAGGio  (il),  opéra  italien,  livret 
de  Métastase,  musique  de  Bono,  représenté 


1136 


VERT 


VJESP 


à  Vienne  en  1750.  Les  airs  les  plus  remarqués 
ont  été  les  suivants  :  Bagion  chi  prétende  ; 
Al  mar  va  un  picciol  rio;  Algiovanil  talento; 
Ah  non  più,  gelar  mi  fai;  et  le  duetto  Cresci, 
arboseel  felice. 

VERO  OMAGGio  (il),  cantate  italienne, 
musique  de  Rossini,  exécutée  au  théâtre 
des  Filarmonici  pendant  le  congrès  de  Vé- 
rone. 

VERO  ORIGINALE  (il),  opéra-buffa,  musi- 
que de  J.-S.  Mayer,  représenté  au  théâtre 
Valle,  à  Rome,  en  1808. 

*  VERONICO  CYBO,  opéra  sérieux,  musique 
de  Meiners,  représenté  au  théâtre  de  la  Per- 
gola, de  Florence,  le  3  avril  1866. 

VERRflîTHER  IN  DEN  ALPEN    (der)  [le 

Traître  dans  les  Alpes],  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Génast,  représenté  à  Weimar  en 
1833. 

VERSIEGELT  BÙRGERMEISTER  (der)  [le 
Bourgmestre  sous  le  scellé],  opéra-comique 
allemand ,  musique  de  Schmidt  (  Marie- 
Henri),  représenté  à  Dresde  en  1847. 

*  verso  Y  prosa,  zarzuela  en  deux  actes, 
musique  de  M.  Miguel  Marqués,  représentée 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  Apolo,  en  avril 
1879. 

*  VERTIGO  (le),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Crisafulli  et  Henri  Bocage, 
musique  de  M.  Hervé,  représentée  à  la  Re- 
naissance le  29  septembre  1883.  Interprètes 
principaux  :  MM.  Jolly,  Marcel,  Mmes  Thuil- 
Her-Leloir  et  Cécile  Lefort. 

VERT- VERT,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Desfontaines ,  musique  de  Dalay- 
rac,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  11  oc- 
tobre 1790. 

VERT-VERT  OU  LE  PERROQUET  DE  NE- 
VERS,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
de  Bernard  Valville,  musique  de  Gauthier, 
représenté  au  théâtre  des  Jeunes-Artistes  le 
2  décembre  1800. 

vert- vert,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Henri  Meilhac  et  Charles 
Nuitter,  musique  de  M.  Jacques  Offenbâ"ch  ; 
représenté  àl'Opéra-Comiquele  10  mars  1869. 
Le  livret  a  été  imité  d'une  ancienne  pièce  de 
MM.  de  Leuven  et  Desforges,  dans  laquelle 
MHe  Déjazet  a  obtenu  un  grand  succès  il  y  a 
trois  quarts  de  siècle.  La  scène  se  passe  dans 
un  pensionnat.  La  sous -directrice  a  épousé 
secrètement  le  maître  à  danser  Baladon- 
Deux  pensionnaires  sont  aussi  plus  ou  moins 


mariées  à  deux  officiers  de  dragons.  On  voit 
déjà  que  les  librettistes  ont  pris  la  salle  Fa- 
vart  pour  le  passage  Choiseul;  mais  ce 
n'est  rien  encore.  Le  perroquet,  héros  du 
joli  poëme  de  Gresset,  vient  de  mourir  ;  le 
jardinier  Binet  l'enterre  dans  une  plate- 
bande  du  jardin,  aux  accents  d'un  chœur 
funèbre.  Il  y  a  là  un  neveu  de  la  directrice 
qui  est  élevé  dans  ce  gynécée  et  qui  fait  la 
cour  à  une  demoiselle  Mimi  ;  il  reçoit  le  nom 
du  défunt  et  hérite  de  ses  prérogatives.  La 
directrice  l'envoie  toutefois  voyager  sous  la 
conduite  du  jardinier  Binet.  Mimi  se  déses- 
père ;  elle  trouve  l'uniforme  d'un  de  ces  mes- 
sieurs les  dragons,  s'en  revêt  et  court  après 
son  amant ,  qu'elle  retrouve  dans  une  au- 
berge donnant  la  réplique  à  une  chanteuse 
de  théâtre,  la  prima  donna  Corilla.  Elle  ga- 
gne à  sa  cause  les  deux  dragons  qui  grisent 
Vert-Vert  et  le  ramènent  au  pensionnat  ;  ar- 
rivés là,  les  dragons  profitent  du  trouble  de 
la  sous-directrice,  qui  s'est  laissé  surpren- 
dre avec  le  Vestris  Baladon,  pour  emme- 
ner leurs  femmes,  et  Mimi  s'empare  de  l'in- 
constant Vert-Vert.  Je  laisse  au  lecteur  le 
soin  de  juger  de  la  valeur  de  ce  livret.  M.  Of- 
fenbach  n'a  pas  été  plus  neureux  que  lors- 
qu'il a  fait  jouer  Barkouf  au  même  théâtre; 
et  cependant  c'est  à  mon  avis  son  meilleur 
ouvrage  comme  compositeur.  On  l'eût  ac- 
cueilli avec  faveur  s'il  eût  été  donné  aux  Bouf- 
fes-Parisiens. La  romance  de  Vert-Vert  : 

Oui,  l'oiseau  reviendra  dans  sa  cage, 
Retrouver  le  bonheur  qui  l'attend, 

est  agréable.  J'en  dirai  autant  de  l'air  di« 
coche  dont  l'accompagnement  est  ingénieux 
Il  y  a  aussi  à  la  fin  du  troisième  acte  ur 
quatuor  d'un  assez  joli  effet.  Chanté  par  Ca 
poul,  Sainte-Foy,  Gailhard,  Couderc,  Potel 
Mlles  Girard,  Cico,  Moisset,  Tuai. 

VERWANDELTE  WEIBER  (die)  [les  Fem- 
mes métamorphosées],  opéra  allemand,  musi- 
que de  J.-A.  Hiller,  représenté  au  théâtre  de 
Koch  en  1767. 

VERWANDLUNG  (die)  [la  Métamorphose], 
opéra  allemand,  musique  de  J.  Miller,  repré- 
senté à  Breslau  vers  1805. 

VERWANDLUNGEN  (die)  [les  Métamor- 
phoses], opéra  allemand,  musique  de  Fischer 
(Antoine),  représenté  à  Vienne  vers  1800. 

VERWECHSELUNG  (die)  [le  Changement], 
opéra  allemand ,  musique  de  Holly,  repré- 
senté en  Allemagne  vers  1776. 

VESPASIANO;  opéra  italien,  livret  de  Cor- 


VEST 


VEST 


1137 


radi,  musique  de  C.  Pallavicino,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysostome, 
à  Venise,  en  1678.  Cet  ouvrage  fut  souvent 
repris  pendant  l'espace  de  vingt  ans. 

VESPASIEN ,  opéra  allemand,  musique  de 
Franck  (Jean-Wolfgang),  représenté  à  Ham- 
bourg en  X683. 

VESPASIEN,  opéra  italien,  musique  d'A- 
riosti,  représenté  à  Londres  en  1724. 

VESTALE  (la)  ,  opéra  italien ,  musique  dfc 
Vento,  représenté  en  Italie  vers  1770. 

VESTALE  (la),  opéra,  musique  de  J.  Gior- 
dani,  représenté  à  Modène  en  1786. 

VESTALE  (la),  opéra  italien ,  musique  dfc 
Rauzzini,  représenté  à  Londres  en  1787. 

VESTALE  (la),  tragédie  lyrique  en  trois 
actes,  paroles  de  Jouy,  musique  de  Spontini, 
représentée  pour  la  première  fois  à  l'Acadé- 
mie impériale,  de  musique  le  15  décembre 
1807.  Ce  chef-d'œuvre  faillit  ne  pas  voir  le 
jour.  Le  jury  de  l'Opéra ,  auquel  le  composi- 
teur romain  dut  soumettre  sa  partition,  dé- 
clara que  le  style  en  était  bizarre,  l'harmo- 
nie défectueuse,  l'orchestration  bruyante,  que 
certains  passages  étaient  complètement  in- 
intelligibles,  en  accordant  toutefois  qu'on  y 
remarquait  çà  et  là  quelques  belles  choses; 
enfin  il  fut  d'avis  que  l'ouvrage  ne  devait  pas 
être  exécuté.  Non  seulement  un  tel  juge- 
ment était  peu  courtois  à  l'égard  d'un  musi- 
cien qui  avait  fait  jouer  déjà  quatorze  opé- 
ras environ  à  Naples,  à  Venise ,  à  Parme,  à 
Florence,  mais  il  témoignait  des  innovations 
hardies,  alors  incomprises,  dont  Spontini  de- 
vait enrichir  l'art  musical.  L'impératrice  Jo- 
séphine décida  que  la  Vestale  serait  mise  en 
scène.  Persuis  et  Rey,  musiciens  médiocres, 
furent  chargés  de  la  revision  de  cette  œuvre 
de  génie ,  et  Spontini  dut  refaire  plusieurs 
morceaux.  Les  répétitions  durèrent  un  an,  et 
les  frais  de  copie  s'élevèrent  à  la  somme  de 
dix  mille  francs.  Enfin  l'opéra  fut  joué  et  eut 
un  succès  immense  qui  dura  trente  ans.  ■ 

Le  poème  avait  été  proposé  à  Cherubini  et 
à  Méhul,  qui  l'avaient  refusé.  Le  plan  en  est 
bien  ordonné,  le  style  toujours  lyrique  et  les 
beaux  vers  y  abondent. 

Au  premier  acte,  le  théâtre  représente  le 
Forum  et  le  temple  de  Vesta.  Licinius  re- 
vient vainqueur  des  Gaulois  et  va  recevoir 
les  honneurs  du  triomphe;  mais  Julia,  sa 
fiancée,  est  entrée  pendant  son  absence  dans 
le  collège  des  Vestales,  et  c'est  elle-même 
qui  doit  déposer  la  couronne  du  triomphe  sur 
le  front  du  héros,  son  amant.  Licinius,  plus 


épris  que  jamais,  déclare  à  Julia  qu'il  ira  pen- 
dant la  nuit  la  ravir  dans  le  temple  pour  lui 
faire  partager  sa  destinée.  L'acte  se  termine 
par  des  jeux  publics. 

Au  second  acte,  la  grande  vestale  remet  à 
Julia  la  verge  d'or  qui  doit  servir  à  attiser  le 
feu  sacré.  A  peine  s'est-elle  retirée  que  les 
devoirs  de  la  prêtresse  et  la  passion  de  l'a- 
mante viennent  tour  à  tour  bouleverser  le 
cœur  de  Julia.  Cédant  à  l'empire  d'un  pre- 
mier amour,  elle  ouvre  à  Licinius  la  porte 
du  temple.  Au  moment  le  plus  pathétique  de 
leur  entretien,  le  feu  s'éteint  sur  l'autel.  Ils 
comprennent  aussitôt  toute  l'horreur  de  leur 
situation.  Cinna  accourt  pour  arracher  son 
ami  Licinius  à  la  fureur  du  peuple  ameuté 
aux  portes  du  temple;  il  l'entraîne.  Les  ves- 
tales arrivent  et  trouvent  Julia  évanouie  sur- 
les  marches  de  l'autel.  On  la  dépouille  de-, 
ses  ornements  sacrés,  et  le  grand  pontife 
prononce  la  sentence  de  mort  en  couvrant 
la  jeune  fille  d'un  voile  noir.  Elle  sort  escor- 
tée par  les  licteurs. 

Au  troisième  acte,  les  spectateurs  voient . 
la  fosse  où  la  prêtresse  parjure  à  ses  ser- 
ments doit  être  ensevelie  vivante.  Licinius- 
se  livre  à  toute  sa  fureur;  il  apprend  que 
l'armée  reste  insensible  à  sa  cause  et  qu'il  ne 
peut  compter  que  sur  un  petit  nombre  d'amis 
prêts  à  périr  avec  lui.  Le  funèbre  cortège^ 
s'avance.  Julia  se  prépare  au  sacrifice  de  sa» 
vie  et  adresse  une  prière  aux  dieux,  quand 
Licinius,  à  la  tête  de  quelques  soldats,  se 
présente  et  se  déclare  coupable  du  sacrilège 
dont  on  punit  son  amante.  Les  prêtres  de- 
mandent sa  mort;  le  tumulte  est  à  son  com- 
ble. Tout  à  coup  la  foudre  éclate  et  vient 
rallumer  le  feu  de  l'autel.  Licinius  et  Cinna 
retirent  de  la  tombe  Julia  évanouie.  Le  pon- 
tife cède  à  la  volonté  divine,  manifestée  par 
un  tel  prodige,  et  un  dernier  tableau  montre 
les  deux  époux  dans  le  cirque  de  Flore,  pré- 
sidant aux  jeux  et  aux  danses  en  l'honneur 
de  Vénus  Erycine. 

L'empereur  Napoléon  1er  fit  exécuter  des- 
fragments  de  la  partition  aux  Tuileries  le 
14  février  1807.  Après  tes  premières  répéti- 
tions, malgré  sa  prédilection  pour  la  musique- 
de  Paisiello  et  de  Zingarelli,  il  fut  frappé  du 
grand  caractère  de  cette  œuvre  et  il  dit  au 
compositeur  :  «  Votre  opéra  abonde  en  mo- 
tifs nouveaux;  la  déclamation  est  vraie  et 
s'accorde  avec  le  sentiment  musical;  de- 
beaux  airs,  des  duos  d'un  effet  sûr,  un  finale 
entraînant  ;  la  marche  du  supplice  me  paraît 
admirable  ;  M.  Spontini,  je  vous  répète  que 

72 


1138 


VEST 


VEST 


tous  obtiendrez  un  grand  succès  ;  il  sera  mé- 
rité. » 

Presque  tous  les  morceaux  de  la  partition 
sont  remarquables  à  différents  titres.  Le  se- 
cond acte  renferme  les  beautés  les  plus  sail- 
lantes; le  charme  de  l'expression  et  l'ampleur 
du  style;  la  tendresse  et  la  vigueur  y  domi- 
nent tour  à  tour.  Nous  rappellerons  seule- 
ment aux  amateurs  le  duo  entre  Licinius  et 
Cinna  :  Unis  par  l'amitié,  qui  offre  une  des 
phrases  les  mieux  inspirées  qui  aient  été 
écrites  ;  la  prière  de  Julia  : 

O  des  infortunés,  déesse  tutélaire  I 
Latone  !  écoute  ma  prière 
Mon  dernier  vœu  doit  te  fléchir. 
Daigne,  avant  que  j'y  tombe 
Ecarter  de  ma  tombe 
Le  mortel  adoré  pour  qui  je  vais  mourir. 

Dans  cette  scène  pathétique,  le  musicien  s'est 
surpassé.  Tout,  dans  cette  prière,  contribue  à 
lui  donner  l'expression  de  tendresse  sérieuse 
et  résignée  que  la  circonstance  solennelle 
comportait  ;  une  mesure  lente  à  neuf  croches, 
les  rentrées  de  l'orchestre  répétant  la  phrase 
de  la  cantilène  comme  un  écho  sorti  des  pro- 
fondeurs du  temple  ;  enfin  le  ton  de  fa  dièze 
mineur  qui,  malgré  de  récentes  dénégations 
à  l'égard  des  propriétés  tonales,  conserve, 
selon  nous,  un  caractère  plaintif  allié  à  une 
certaine  fermeté.  L'air:  I-r.pitoyables  dieux, 
porte  l'empreinte  de  la  violence,  comme  la 
cavatine  :  Les  dieux  prendront  pitié  ,  celle  de 
la  douceur.  Le  tempo  rubato  employé  dans  ce 
dernier  est  de  l'effet  le  plus  heureux.  Le 
finale  du  second  acte  est  un  des  plus  émou- 
vants qui  soient  au  théâtre.  Ici  Spontini  a 
été  créateur  d'une  nouvelle  forme  lyrique.  Il 
s'est  pénétré  de  la  situation.  Les  prêtres,  le 
peuple  accablent  Julia  d'imprécations  : 

De  son  front  que  la  honte  accable. 
Détachons  ces  bandeaux,  ces  voiles  imposteurs, 
Et  livrons  sa  tête  coupable 
Aux  mains  sanglantes  des  licteurs. 

Une  strette  à  trois  temps  très  rapide  et 
poursuivie  avec  vigueur  et  en  crescendo  par 
l'orchestre  et  les  chœurs  enleva  les  specta- 
teurs et  causa  le  plus  vif  enthousiasme.  Cet 
effet  a  été  employé  depuis  dans  une  foule 
d'ouvrages.  La  marche  du  supplice  ne  serait 
peut-être  pas  remarquée  aujourd'hui  comme 
elle  le  fut  jadis,  à  cause  des  combinaisons 
nouvelles  de  sonorité  funèbres  employées  par 
Rossini,  Halévy  et  surtout  par  Meyerbeer. 
Spontini  est  entré  résolument  dans  cette  voie 
qu'on  a  trop  encombrée  au  grand  détriment 
de  la  mélodie  et  du  goût. 

Voici  quelle  a  été  à  l'origine  la  distribu- 
tion des  rôles  :  Licinius,  Lainez  ;  Cinna,  Lays  ; 


le  grand  pontife,  Dérivis  ;  Julia,  Mme  Bran- 
chu  ;  la  grande  vestale,  Mlle  Maillard. 

Cet  ouvrage  fut  repris  à  l'Opéra  le  16  mars 
1854  avec  Roger,  Obin,  Bonnehée,  MUes  Poin- 
sot  et  Sophie  Cruvelli.  L'air  :  Dans  le  sein 
d'un  ami  fidèle,  chanté  par  Cinna,  parut  en- 
core magnifique.  On  remarqua  dans  le  rôle 
de  la  grande  vestale  des  phrases  entraînan- 
tes, entre  autres  celle-ci,  adressée  à  Julia  : 

Ah!  je  sens  que  pour  toi  j'ai  le  cœur  d'une  mère. 
Et  je  bénis  ma  fille  embrassant  mes  genoux. 

Le  finale  du  second  acte,  qui  passe  à  juste 
titre  aux  yeux  des  musiciens  pour  un  chef- 
d'œuvre  incomparable,  a  produit  peu  d'effet. 

On  avait  été  obligé  de  transposer  plusieurs 
rôles;  l'orchestre  n'avait  pas  assez  répété 
cette  musique  pour  la  bien  interpréter. 
M'ie  Sophie  Cruvelli  a  eu  de  très  belles  poses 
dans  son  rôle  de  Julia  ;  mais  l'intelligence  de 
ce  genre  de  musique  lui  a  fait  complètement 
défaut.  Roger  lui-même,  si  consciencieux  et 
si  passionné  pour  la  musique  des  maîtres, 
n'a  pas  rendu  le  rôle  de  Licinius  avec  tout  le 
succès  désirable.  En  somme,  c'est  une  partie 
à  recommencer.  Mais  ce  n'est  pas  tout  de 
monter  un  chef-d'œuvre;  il  faut  un  public 
pour  le  comprendre,  et,  pour  le  moment,  ce 
public  n'existe  pas  en  France. 

La  partition  de  la  Vestale  fut  proposée  par 
le  jury  nommé  par  Napoléon,  pour  un  des 
prix  décennaux  de  10,000  fr.,  et  le  poème  de 
Jouy  fut  également  admis  pour  un  prix  de 
5,000  fr.  Les  contestations  auxquelles  donnè- 
rent lieu  les  décisions  du  jury  décidèrent 
l'empereur  à  ne  pas  distribuer  les  récom- 
penses proposées. 

L'opéra  de  la  Vestale  eut  un  autre  genre 
de  succès.  Sans  parler  de  la  parodie  qu'en 
fit  l'auteur  lui-même,  et  qui  réussit  sur  le 
théâtre  du  Vaudeville,  nous  rappellerons  le 
spirituel  pot-pourri  de  Désaugiers,  qui  eut  un 
succès  populaire. 

VESTALE  (la),  opéra  italien,  musique  de 
Puccita,  représenté  à  Londres  en  1809. 

VESTALE  (la),  opéra  séria,  musique  de 
Generali,  représenté  àTrieste  en  1816. 

vestale  (la),  opéra  allemand,  musique  de 
C.  Guhr,  représenté  à  Cassel  vers  1817. 

VESTALE  (la)  ,  opéra  italien,  musique  de 
J.  Pacini,  représenté  à  Plaisance  en  1830,  et 
à  Barcelone  en  1841. 

VESTALE  (la),  opéra  séria  en  trois  actes, 
musique  de  Mercadante,  représenté  sur  le 
théâtre  Royal  italien  le  23  décembre  1841. 


VETE 


VEUV 


1139 


Le  sujet  de  la  pièce  est  le  même  que  celui 
de  l'opéra  de  Spontini  ;  mais  quelques  inci- 
dents diffèrent  et  le  dénoûment  est  conforme 
à  la  coutume  barbare  de  la  religion  des  Ro- 
mains. La  vestale  est  enterrée  vivante.  Son 
amant,  Decio,  veut  tuer  le  grand-prêtre  et 
se  tue  lui-même.  Quoique  la  tragédie  se  dé- 
roule j  usqu'au  bout  dans  toute  son  horreur, 
la  musique  a  un  caractère  moins  dramatique 
que  celle  de  l'opéra  français.  La  scène  s'ou- 
vre par  un  chœur  de  vestales  :  Salve ,  salve, 
d'un  effet  gracieux.  La  vestale  Emilia,  et  sa 
confidente  Giunia ,  chantent  ensuite  un 
duetto  :  Di  conforta  un  raggio,  parfaite- 
ment écrit  pour  les  voix.  Le  chœur  triom- 
phal et  la  marche  manquent  de  grandeur. 
C'est  pendant  le  couronnement  du  triompha- 
teur que  Decio  apprend  que  celle  qu'il  aime 
est  vestale.  Cette  scène  amène  le  finale  du 
premier  acte,  qui  débute  par  un  andante  ad- 
mirable :  Quanto  mi  cinge.  La  mélodie,  d'un 
style  noble  et  pathétique,  est  traitée  en  sep- 
tuor avec  une  ampleur  et  une  richesse  d'ef- 
fets qui  en  font  un  chef-d'œuvre.  L'introduc- 
tion du  second  acte  offre  un  quatuor  instru- 
mental d'une  sonorité  très  dramatique  et 
telle,  qu'on  en  entend  rarement  d'aussi  ex- 
pressive. Le  basson,  le  hautbois,  la  flûte, 
auxquels  viennent  se  joindre  les  notes  les 
plus  graves  de  la  clarinette ,  ont  été  choisis 
par  le  compositeur  pour  rendre  sa  pensée. 
La  prière  de  la  vestale  :  Giunia  se  fine  al 
cielo  ascendere ,  est  distinguée  et  touchante. 
Le  feu  s'est  éteint  ;  le  grand  prêtre,  accom- 
pagné des  vestales,  entre  en  scène  et  chante 
un  air  avec  chœurs  d'un  effet  saisissant  : 
Versate  amare  lagrime.  Le  finale  a  paru  un 
peu  monotone.  Au  troisième  acte,  le  mor- 
ceau le  plus  saillant  est  l'air  chanté  par 
Tamburini  :  Se  non  potra  la  vittima.  Les 
chœurs  sont  généralement  bien  traités,  et 
l'orchestration  témoigne  du  goût  et  de  la 
science  du  respectable  directeur  du  Conser- 
vatoire de  Naples.  Mme  Grisi  et  Albertazzi 
ont  interprété  avec  talent  les  rôles  de  la 
vestale  et  de  Giunia;  Mario,  Morelli  et  Tam- 
burini, ceux  de  Decio,  du  grand  prêtre  et  de 
Publie  On  regrette  que  dans  un  ouvrage  de 
cette  importance,  Mercadante  n'ait  fait  chan- 
ter à  la  vestale  ni  air  ni  cavatine,  pas  même 
la  prière,  que  sa  qualité  et  sa  situation  ren- 
daient inévitable.  Peut-être  faut-il  attribuer 
à  cette  lacune  ,  à  ce  manque  d'intérêt  vocal 
du  premier  rôle ,  le  peu  d'empressement  des 
directeurs  à  faire  entendre  un  des  meilleurs 
ouvrages  du  répertoire  italien. 

VETERAN  TAR  (Je  Vieux  matelot),  opéra- 


comique,  musique  de  Samuel  Arnold,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Drury-Lane,  à  Lon- 
dres, en  1801. 

VETTER  DAMIEN  (le  Cousin  Damien), 
musique  d'Eulenstein,  représenté  à  Vienne 
vers  1800. 

VEUF  DU  MALABAR  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Siraudin  et  Adrien- 
Robert  B...  (Charles  Basset),  musique  de 
Doche ,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
27  mai  1846.  Les  auteurs  du  livret  se  sont 
bien  gardés  d'introduire  dans  la  pièce  les  dé- 
clamations sentimentales  de  la  tragédie  de 
Lemierre.  Il  s'agit  d'un  joaillier  français 
nommé  Laverdurette,  époux  de  l'Indienne 
Djina,  jeune  coquette  qui  emploie  tous  les 
moyens  pour  forcer  son  mari  à  la  conduire 
en  France.  Ne  pouvant  y  réussir,  elle  feint 
de  se  noyer  pour  contraindre  son  époux  à  se 
tuer  sur  sa  tombe,  selon  une  coutume  du 
pays,  imaginée  par  les  législateurs  de  l'O- 
péra-Comique. Laverdurette  sauve  sa  vie 
en  offrant  une  cassette  de  pierreries  à  un  ma- 
gistrat; mais  c'est  sa  propre  femme  qui,  sous 
la  robe  et  le  capuchon  de  ce  magistrat,  re- 
çoit le  cadeau  et  se  charge  de  dérober  le  veuf 
aux  conséquences  de  son  veuvage.  Tous  deux 
s'embarquent ,  et  l'incognito  de  Djina  ne 
cosse  sans  doute  que  quand  elle  a  touché  le 
sol  français,  ce  paradis  si  désiré.  La  musique 
n'offre  guère  que  des  couplets  d'une  mélodie 
franche  et  assez  jolie.  Ce  petit  ouvrage  a  été 
bien  joué  par  Ricquier,  Sainte-Foy,  Chaix 
et  Mme  Henri  Potier. 

VEUVE  AMÉRICAINE  (la),  opéia-comi- 
que  en  deux  actes,  musique  de  Lebrun,  re- 
présenté  au  théâtre  Montansier  en  1799. 

VEUVE  DU  MALABAR  (la),  Opéra-bouffe 
en  trois  actes,  livret  de  MM.  Delacour  et 
Crémieux,  musique  de  M.  Hervé ,  représenté 
au  théâtre  des  Variétés  le  26  avril  1S73.  Les 
anachronismes  et  la  confusion  des  antipodes 
sont  les  moyens  ordinaires  qu'emploient  les 
faiseurs  de  ce  genre  de  pièces  pour  amuser 
le  public.  Boulot,  petit  marchand  de  Paris, 
ruiné  et  facétieux,  est  allé  chercher  fortune 
dans  l'Inde.  Il  y  est  devenu  le  seigneur  Boul- 
boum  et  se  dispose  à  épouser  une  riche  prin- 
cesse de  Lahore,  Tata-lili.  Il  reconnaît  ea 
elle  son  ancienne  maîtresse,  Anita-Tivoli.  Un 
autre  hyménée  se  prépare  aussi  entre  Zizi- 
bar  et  Cocoriiia,  la  couturière.  Boulboum  passe 
pour  avoir  été  tué  par  une  panthère  ;  comme 
il  a  été  marié  sous  le  régime  indou,  sa  veuve 
inconsolable  doit  périr  dans  les  flammes  d'un 


1140 


VEUV 


VIAG 


bûcher,  et  de  grandes  réjouissances  publiques 
s'apprêtent  à  l'occasion  de  ce  spectacle.  Tata- 
lili  chante  même  une  valse  entraînante  pour 
célébrer  le  martyre  de  l'hyménée.  Mais  les 
femmes  se  révoltent  contre  la  loi  de  Brahma. 
Tout  le  reste  se  passe  en  farces  assez  désopi- 
lantes. Il  y  a  çà  et  là  des  scènes  vraiment 
comiques.  La  musique  a  les  défauts  ordinaires 
des  opérettes  de  M.  Hervé.  Elle  n'est  pas 
toujours  correctement  écrite ,  les  accompa- 
gnements sont  négligés,  l'harmonie  est  pri- 
me-sautière  et  quelquefois  témoigne  des  étu- 
des incomplètes  de  l'auteur;  mais,  malgré 
tout  cela,  on  sent  qu'il  écrit  de  verve,  sans 
se  soucier  de  la  facture.  Il  rencontre  souvent 
l'inspiration  ;  il  a  le  sens  de  la  comédie  mu- 
sicale et  il  a  un  fonds  d'idées,  sous  ce  rapport, 
plus  fertile  que  ses  congénères.  Dans  le  pre- 
mier acte,  on  a  remarqué  la  romance  de  Zi- 
zibar,  avec  le  chœur  dont  les  effets  rhythmi- 
ques  sont  fort  grotesques,  l'air  de  Cocorilla, 
celui  de  Boulboum;  dans  le  deuxième  acte, 
une  marche,  une  chanson  à  boire  dite  par 
Cocorilla,  le  chœur  :  Gloire  à  Taia-lili ;  les 
couplets  :  Voyez,  messieurs,  voyez  l'objet.  Une 
valse  assez  jolie  sert  d'entr'acte;  elle  a  été 
déjà  entendue  au  commencement  du  deuxième 
acte;  mais,  associée  à  des  paroles  trop  ridi- 
cules, on  y  fait  peu  d'attention.  Je  signalerai 
enfin  le  quintette  de  la  balance,  le  chœur  des 
gens  de  maison  et  la  tyrolienne  nègre.  Dis- 
tribution :  Boulboum,  Dupuis;  le  nabab  Ke- 
rikalé,  Berthelier;  Zizibar,  Léonce;  Tata-lili, 
Mlle  Schneider;  Cocorilla,  M'ie  Heilbron. 

VEUVE  GRAPïN,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Deforges,  musique  de  M.  de  Flot- 
tow ,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
21  septembre  1859.  C'est  une  jolie  pièce,  ac- 
compagnée d'une  musique  agréable  et  lé- 
gère. Elle  a  été  jouée  à  Berlin  dans  le  mois 
de  février  1861,  avec  beaucoup  de  succès. 

VEUVE  INDÉCISE  (la),  parodie  en  un  acte 
de  la  Veuve  coquette,  sur  un  canevas  de  Vadé, 
avec  des  ariettes,  musique  de  Duni,  rep.à 
la  foire  Saint-Laurent  le  24  septembre  1759. 

*  VEUVE  indienne  (la),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Zell  et  Richard  Gênée, 
musique  de  M.  G.  Geiringer,  représentée  à 
Vienne,  sur  le  théâtre  An  der  "Wien,  le  9  fé- 
vrier 1889. 

*  VEUVE  PROSPEB,  SUCCESSEUR,  Opé- 
rette en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Alévy, 
Vély,  Vallier  et  Fournier,  musique  de 
M.  Thony,  représentée  au  théâtre  Déjazetle 
il  octobre  1893. 


VEUVE  PRUDENTE  (la)  ,  opéra  allemand, 
musique  de  Lasser,  repr.  à  Munich  en  1792. 

*  via  LIBRE,  jeu  comique  en  un  acte  et 
trois  tableaux,  paroles  de  MM.  Arniches  et 
Lucio,  musique  de  M.  Chapi,  représenté  à, 
l'Iïïldorado  de  Barcelone  en  octobre  1893. 

*VIAGE  DE  MIL  DEMONIOS  (un),  zarzuela 
en  trois  actes,  musique  de  M.  José  Rogel, 
représentée  à  Madrid  en  1873. 

*  VIAGEM  À  RODA  DA  MUNDO  (a),  Opé- 
rette en  trois  actes,  musique  de  M.  Freitas 
Gazul,  représentée  à  Lisbonne,  sur  le  théâtre 
de  la  Trinité. 

*  VIAGEM  DO  REI  CARRAPATO,  Opérette, 

paroles  imitées  d'un  vaudeville  français  par 
MM.  Schwalbach  et  Eça  Leal,  musique  de 
M.  Victor  Hussia,  représentée  à  Lisbonne, 
au  théâtre  de  la  Trinité,  en  avril  1893. 

VIAGGI  (i)  [les  Voyages],  opéra-bouffe  italien, 
musique  de  d'Arienzo ,  représentée  au  théâtre 
Castelli  de  Milan,  sans  succès,  en  juillet  1875. 

VIAGGIATORI  (i)  [les  Voyageurs],  opéra 
italien  en  trois  actes,  musique  de  Léo  (Leo- 
nardo),  représenté  sur  le  théâtre  de  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  le  12  février  1754. 
La  troupe  italienne,  dont  le  séjour  en  France, 
pendant  les  deux  années  1752  et  1753 ,  eut 
une  influence  si  heureuse  sur  le  caractère 
des  œuvres  lyriques,  représenta  environ 
douze  opéras.  A  l'exception  de  la  Serva  pa- 
drona  de  Pergolèse,  ce  n'étaient  pas  des  chefs- 
d'œuvre.  Cependant  la  musique  de  Ciampi, 
de  Latilla,  de  Jonlelli,  de  Léo  dut  faire  ou- 
vrir bien  des  oreilles. 

VIAGGIATORI  FELICI  (i)  [les  Heureux 
voyageurs],  opéra  italien,  musique  de  Pic- 
cini,  représenté  à  Naples  vers  1776. 

VIAGGIATORI  FELICI  (i),  opéra  italien, 
musique  d'Anfossi,  repr.  à  Londres  en  1782. 

VIAGGIATORI  FELICI  (  I  ) ,  opéra  buffa, 
musique  de  Parenti,  représenté  à  Venise 
vers  1785. 

VIAGGIATORI  RIDICOLI  (i),  opéra  buffa. 
musique  de  A.  Mazzoni,  représenté  à  Parme 
en  1756.    ■ 

VIAGGIATORI  RIDICOLI  (i),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Perillo,  représenté  à  Ve- 
nise en  1761. 

VIAGGIATORI  RIDICOLI  (i),  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Gassmann,  représenté  à 
Vienne  en  1769. 


VIAN 


VICT 


1141 


VIAGGIATORI  RIDICOLI  (i),  opéra  ita- 
lien, musique  de  P.  Guglielmi,  représenté  à 
Venise  en  1772. 

VIAGGIATORI  ridicoli  (i),  opéra  italien, 
musique  de  Fioravanti  (Valentin) ,  repré- 
senté à  Naples  vers  isoo. 

VIAGGIATRICE  DI  SPIRITO  (la)  [la  Voya- 
geuse femme  d'esprit],  opéra  italien,  musique 
de  Tritto  ,  représenté  au  théâtre  Nuovo  de 
Naples  en  1781. 

VIAGGIO  A  REIMS  (IL)  OSsia  L'ALBERGO 
DEL  GIGLIO  D'ORO  [le  Voyage  à  Reims  ou 
l'Auberge  du  lis  d'or] ,  opéra  italien  en  un 
acte,  livret  de  Balocchi,  musique  de  Rossini, 
représenté  à  Paris  sur  le  Théâtre- Italien  le 
19  juin  1825.  Rossini,  alors  engagé  avec  le 
ministère  de  la  maison  du  roi,  composa  cet 
opéra  de  circonstance  à  l'occasion  du  sacre 
de  Charles  X.  La  disposition  des  esprits  était 
favorable  et  la  musique  charmante  ;  aussi  II 
viaggio  à  Reims  fut  très  applaudi.  L'élite  des 
chanteurs  contribuait  à  la  beauté  de  l'exé- 
cution ;  c'étaient  M^es  Pasta,  Cinti,  Schias- 
setti,  Mombelli,  Amigo,  Dotti,  Rossi,  MM.  Le- 
vasseur ,  Zucchelli,  Pellegrini,  Graziani,  Au- 
letta ,  Donzelli ,  Bordogni  et  Scudo.  Les 
richesses  de  cet  ouvrage  auraient  peut-être 
été  perdues  pour  la  postérité  si  elles  n'avaient 
passé  delà  scène  italienne  à  l'Académie  royale 
de  musique.  Trois  ans  plus  tard,  en  1828,  la 
musique  de  II  viaggio  à  Reims  reparaissait 
dans  le  Comte  Ory ,  escortée  de  nouvelles  et 
remarquables  compositions. 

*  VIAGGIO  DI  BELLINI  (il),  opéra,  musi- 
que de  Natalucci,  représenté  à  Rome,  sur  le 
théâtre  Valle,  en  1S3S. 

*VIAJE  À  cochinchina  (un),  zarzuela, 
en  un  acte,  paroles  de  José  Picon,  musique 
d'Emilio  Arrieta,  représentée  en  novembre 
1875  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela. 

*  VIAJE  AL  CENTRO  DE  LA  TIERRA  (dn), 

zarzuela  en  deux  actes,  musique  de  Guil- 
lermo  Alvarez,  représentée  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  de  la  Risa,  en  juillet  1880. 

VIALA  (AGRICOLA)  ou  LE  HÉROS  DE  LA 
durance,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  Fillette-Loreaux ,  musique  de  Ber- 
ton    représenté  à  Feydeau  le  9  octobre  1794. 

VIANDANTE  (il)  [le  Passant],  scène  lyri- 
que italienne,  livret  tiré  du  Passant  de  Cop- 
pée,  musique  du  duc  Giulo  Litta,  représentée 
sur  le  teatro  Milanese  en  avril  1873.  Chantée 
par  Campanini  et  Mme  Gavirati. 


*  VICE-AMIRAL  (le),  opérette  en  trois 
actes  et  un  prologue,  paroles  de  MM.  Zell  et 
Gênée,  musique  de  M.  Cari  Millœcker,  repré- 
sentée à  Vienne  le  9  octobre  1886. 

VICENDE  AMOROSE  (le)  [les  Vicissitudes 
amoureuses],  opéra  italien,  livret  de  Pallavi- 
ciDO,  musique  de  Bertoni,  représenté  à  Ve- 
nise en  1760. 

VICENDE  D'AMOR  E  DI  FORTtTNA  (les 
Vicissitudes  de  l'amour  et  de  la  fortune),  opéra 
italien,  livret  de  Pallavicino,  musique  de  di- 
vers auteurs,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Saint-Fantime,  à  Venise,  en  1710.  Cette  pièce 
est  la  même  que  celle  qui  fut  jouée  sous  le 
titre  de  Tiberio,  imper atore  d'Orienté,  avec 
la  musique  de  Gasparini,  sur  le  théâtre  de 
Sant'  Angiolo,  à  Venise,  en  1702. 

VICENDE  D'AMORE  (le),  opéra  italien, 
livret  de  Pallavicino,  musique  de  P.  Gu- 
glielmi, représenté  à  Rome  en  1784. 

VICENDE  D'AMORE  (le),  opéra  italien  en 
deux  actes,  musique  de  J.-N.  Hummel,  re- 
présenté à  Vienne  vers  1800. 

VICENDE  DELLA  SORTE  (le)  [les  Vicissi- 
tudes du  sort],  opéra  italien,  musique  de  Pic- 
cini,  représenté  à  Naples  en  1762. 

VICERÈ  DEL  MESSICO  (il)  (le  Vice-roi  du 

Mexique),  opéra  italien,  musique  de  Tanaro , 
représenté  au  théâtre  Balbo  de  Turin  en  juin 
1876.  Valentino  Fioravanti  a  chanté  un  rôle 
dans  cet  ouvrage. 

VICOMTE  DE  CHRYSOCALE  (le),  opérette, 
livret  de  MM.  Dharmenon  et  G.  Escudier, 
musique  de  M.  Ch.  de  Sivry,  représentée  au 
théâtre  des  Délassements-Comiques  en  oc- 
tobre 1874. 

VICTIME  DES  ARTS  (la)  ,  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  d'Estourmel, 
musique  de  Nicolo  Isouard,  Solié  et  Berton 
fils,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  27  fé- 
vrier 1811. 

VICTOIRE  DE  DAVID  DANS  LA  VALLÉE 

DES  CHÊNES  (la),  drame  lyrique,  musique 
de  Rolle  (Henri),  représenté  à  Leipzig  en 
1776. 

VICTOR,  opéra  dont  le  premier  acte  a  été 
composé  par  Schiefferdecker,  et  les  deux  au- 
tres par  Mattheson  et  Bronner,  représenté  à 
Hambourg  en  1702. 

*  VICTORIAN,  opéra,  livret  tiré  du  poème 
de  Longfellow  intitulé  l'Étudiant  espagnol, 
musique  de  M.  Julian  Edward,  représenté  en 


1142 


VIE 


VIE 


janvier  1S84  à  Londres,  pat  la  Êoyal  English 
Opéra  Company,  dont  l'auteur  était  le  chef 
d'orchestre. 

*  VIE  (la),  drame  lyrique,  paroles  de 
L.  Geelhand,  musique  d'Edouard  Gregoir, 
représenté  à  Anvers  le  6  février  1848,  joué 
dans  le  courant  de  la  même  année  à  Amster- 
dam, et  enfin,  en  1851,  au  théâtre  italien  de 
Bruxelles. 

*  vie  du  poète  (la),  symphonie-drame 
en  quatre  parties,  poème  et  musique  de 
M.  Gustave  Charpentier,  exécutée  à  l'Opéra 
le  17  juin  1892.  L'auteur  de  cette  œuvre  d'une 
conception  bizarre  est  un  excentrique,  mais 
un  excentrique  singulièrement  doué  au  point 
de  vue  de  l'art,  et  qui  est  fort  loin  d'être  le 
premier  venu.  Grand  prix  de  Rome  de  1887, 
M.  Charpentier  avait  adressé  à  l'Académie 
des  beaux-arts,  pour  son  «  envoi  »  de  dernière 
année,  cette  Vie  du  poète,  qui,  exécutée  le 
18  mai  1891  au  Conservatoire,  dans  la  séance 
d'audition  des  envois  de  Rome,  y  produisit 
une  telle  impression  qu'on  jugea  devoir  la 
faire  entendre  à  l'Onéra. 

La  Vie  du  poète  était-elle,  dans  l'esprit  de 
l'auteur,  comme  une  sorte  de  pendant  à 
YÉpisode  de  la  vie  d'un  artiste  de  Berlioz, 
avec  lequel  il  n'est  pas  sans  quelque  point  de 
contact  et  de  ressemblance  ?  Toujours  est-il 
que  l'œuvre  est  à  la  fois  singulière  comme 
sujet  poétique,  nerveuse  et  puissante  comme 
inspiration  et  comme  forme  musicales.  Le 
«  poète  »  fait  d'abord  de  beaux  rêves,  comme 
tous  les  poètes  ;  puis  le  doute  et  la  tristesse 
envahissent  son  âme  ;  bientôt  il  se  sent  im- 
puissant à  traduire  ses  pensées,  et  il  se 
révolte  contre  la  destinée;  et  enfin,  cette 
révolte  de  son  âme  le  mène  à  l'orgie,  à 
l'ivresse  et  à  leurs  jouissances  odieuses.  Et 
où  s'en  va-t-il  ainsi  «  faire  la  noce  »  en  déses- 
péré? Je  vous  le  donne  en  mille.  A  Montmar- 
tre! Au  Moulin  de  la  Galette!...  Voilà  qui 
indique,  je  pense,  chez  l'auteur,  une  certaine 
indépendance  d'esprit,  et  chez  le  musicien  un 
talent  de  rare  habileté  pour  faire  passer  con- 
damnation sur  l'excentricité  inhérente  à  la 
mise  en  œuvre  d'un  tel  tableau. 

C'est  qu'en  effet,  dans  la  quatrième  partie 
de  la  Vie  du  poète,  M.  Charpentier  reproduit 
tous  les  bruits,  tous  les  échos  du  Montmartre 
forain  avec  ses  bastringues,  ses  pistons  avi- 
nés, ses  grincements  de  crécelles,  et  les 
éclats  de  rire  des  bandes  deripailleurs,  et  les 
cris  des  femmes  en  joie,  que  sais-je?  Et  tout 
cela  avec  une  crânerie,  une  verve,  un  entrain 
inouïs,  sans  jamais  cesser  d'être  vraiment 


musical.  C'est  lé  tour  de  force  très  curieux 
et  vraiment  amusant  d'une  imagination  en 
délire  qui  sait  régler  même  ses  dérèglements. 
Mais  il  y  a  mieux  et  plus  sérieux  dans  cette 
composition  d'un  incontestable  intérêt.  Il  y  a 
de  la  grandeur  dans  les  ensembles  de  la  pre- 
mière partie  (Enthousiasme),  mais  il  y  a 
surtout  un  grand  charme  et  une  grande  poé- 
sie dans  la  seconde  (Doute),  qui  est  empreinte 
d'une  rare  couleur  poétique  et  qui  se  termine 
par  un  fragment  symphonique  dont  le  carac- 
tère mystérieux  et  original  est  tout  à  fait 
charmant.  La  troisième  partie  (Impuissance) 
se  fait  remarquer,  comme  la  première,  par  la 
grandeur  et  la  solidité  des  ensembles  des 
chœurs  et  de  l'orchestre.  En  résumé,  c'est  là 
une.  œuvre  essentiellement  personnelle  et 
originale,  et  qui  décèle,  on  peut  le  croire 
tout  au  moins,  un  artiste  de  race  et  de  tem- 
pérament, qui  semble  destiné  à  faire  parler 
de  lui. 

*  VIE  MONDAINE  (la),  opérette  en  quatre 
actes,  paroles  de  MM.  Emile  de  Najac  et  Paul 
Ferrier,  musique  de  M.  Charles  Lecocq,  repré- 
sentée au  théâtre  des  Nouveautés  le  13  fé- 
vrier 1885.  Interprètes  :  MM.  Berthelier, 
Brasseur,  Jourdan,  Allart,  Mm"  Simon-Gi- 
rard, Mily-Meyer  et  Juliette  Darcourt. 

VIE  PARISIENNE  (la),  bouffonnerie  mu- 
sicale en  quatre  actes  et  cinq  tableaux ,  pa- 
roles de  MM.  Henri  Meilhac  et  Ludovic  Ha- 
lévy,  musique  d'Offenbach,  représentée  au 
Palais-Royal  le  31  octobre  1866.  C'est  une 
pièce  carnavalesque  qui  répond  assez  mal  à 
son  titre.  Le  vicomte  Raoul  de  Garde-Feu 
s'est  emparé,  au  débarcadère  du  chemin  de 
fer,  d'un  baron  suédois  dont  la  femme  est 
fort  jolie,  et  il  lui  fait  les  honneurs  de  la  capi- 
tale. Alors  commence  une  série  de  mystifi- 
cations extravagantes.  Le  vicomte  installe  le 
baron  de  Gondremark  et  la  baronne  dans 
son  propre  appartement,  en  leur  faisant  ac- 
croire qu'ils  sont  au  Grand-Hôtel.  Il  impro- 
vise une  fête  en  leur  honneur  chez  un  cer- 
tain amiral  suisse ,  dont  les  invités  sont  des 
domestiques  travestis.  La  pièce  se  termine 
dans  un  salon  du  Café-Anglais.  La  partition, 
écrite  sur  cette  fantaisie  burlesque  par  le  fé- 
cond musicien,  se  compose  d'une  suite  de 
petits  morceaux  à  la  portée  du  personnel 
chantant  du  lieu.  On  a  remarqué  le  finale  du 
premier  acte,  un  rondeau  chanté  par  MUe  Ho- 
norine,une  tyrolienne  chantée  par  Mlle  Zulma 
Bouffar,  les  couplets  de  la  Colonelle,  du  Bré- 
silien et  de  la  gantière.  Hyacinthe,  Bras- 
seur ,    Gil  -  Pérès  ,    Priston  ,    Lassouche  , 


VIE 


VIE 


1143 


Mmes  Thierret,  Montaland,  Paurelle,  Massin 
ont  joué  dans  cette  pièce,  qui  a  eu  un  grand 
nombre  de  représentations. 

*  VIE  POUR  LE  TSAR  (la),  opéra  en  cinq 
actes,  paroles  du  baron  de  Rosen,  musique 
de  Michel  Glinka,  représenté  au  théâtre  im- 
périal de  Saint-Pétersbourg  le  9  octobre  1836. 
Glinka  revenait  de  son  premier  voyage  en 
Italie,  avec  la  ferme  intention  d'écrire  un  vé- 
ritable opéra  national  russe.  Il  avait  écrit  à 
un  de  ses  amis  de  Saint-Pétersbourg:  «...Je 
pense  que  je  pourrais  donner  à  notre  théâtre 
un  ouvrage  de  grandes  proportions...  L'im- 
portant est  de  bien  choisir  le  sujet.  De  toute 
façon,  il  sera  absolument  national.  Et  non 
seulement  le  sujet,  mais  la  musique;  je  veux 
que  mes  chers  compatriotes  se  trouvent  là 
comme  chez  eux...  »  A  peine  de  retour,  il 
s'occupa  de  la  réalisation  de  sonprojet.  Comme 
sujet  national,  son  ami  le  poète  Joukovskilui 
indiqua  celui  d'Ivan  Soussanine,  qui  rappelle 
l'un  des  épisodes  les  plus  sombres  et  les  plus 
dramatiques  de  l'histoire  du  peuple  russe  et 
de  sa  lutte  contre  les  Polonais  alors  tout-puis- 
sants. Glinka,  enthousiasmé  par  cette  idée, 
traça  lui-même  le  plan  du  drame  qu'il  voulait 
mettre  en  musique,  puis,  ce  plan  une  fois 
tracé,  s'adressa  au  baron  de  Rosen,  secrétaire 
du  césarévitch,  qui,  quoique  allemand,  con- 
sentit à  lui  écrire  un  livret,  dont  l'action  peut 
se  résumer  ainsi.  Le  drame  se  déroule  en 
1613,  alors  que  les  Polonais,  à  la  suite  de  la 
mort  du  tsar  Boris  Godounof,  avaient  envahi 
l'empire  russe  et  s'étaient  avancés  jusqu'à 
Moscou  :  sousl'impressiondudangerimmense 
que  courait  son  indépendance,  la  nation  tout 
entière  se  serrait  autour  du  jeune  tsar  Mi- 
khaïl-Fédorovitch  Romanof,  et,  selon  les  chro- 
niques, les  Polonais  avaient  formé  le  dessein 
de  s'emparer  de  la  personne  du  jeune  souve- 
rain. Quelques-uns  de  leurs  chefs,  qui  s'étaient 
mis  à  sa  recherche  mais  ne  savaient  où  le 
trouver,  s'adressent  à  un  paysan,  Ivan  Sous- 
sanine, et,  sans  se  découvrir  à  lui,  lui  ordon- 
nent de  les  conduire  auprès  de  son  maitre. 
Celui-ci,  qui  flaire  une  trahison,  fait  bra- 
vement le  sacrifice  de  sa  vie  pour  sauver 
son  souverain  et  son  pays  :  feignant  alors 
d'obéir,  il  envoie  secrètement  Vania,  son  fils 
adoptif,  prévenir  le  tsar  du  danger  qui  le  me- 
nace, puis,  se  mettant  à  la  tête  des  Polonais, 
il  les  égare  au  fond  d'une  forêt  presque  impé- 
nétrable, d'où  il  leur  est  impossible  de  re- 
trouver leur  chemin.  Et  quand  ceux-ci 
s'aperçoivent  qu'ils  ont  été  trompés,  le  mal- 
heureux Ivan  est  sans  pitié  massacré  par  eux. 


Si  l'on  ajoute  à  cette  action  principale  les 
épisodes  naissant  de  l'amour  d'Antonide,  la 
fille  d'Ivan,  avec  le  jeune  Sabinine,  puis  cer- 
tais  épisodes  caractéristiques,  tels  que  la  fête 
brillante  au  camp  des  Polonais  qui  constitue 
le  second  acte  et  le  dénouement  magnifique 
et  plein  de  grandeur  qui  montre  l'entrée  so- 
lennelle du  tsar  dans  sa  capitale,  on  aura  tous 
les  éléments  d'un  poème  en  soi  très  pathé- 
tique et  empreint  d"un  réel  intérêt.  Il  y  avait 
là,  certes,  de  quoi  exalter  l'inspiration  du 
compositeur  et  en  même  temps  exciter  l'en- 
thousiasme d'un  public  pour  qui,  chacun  le 
sait,  le  patriotisme  n'est  pas  un  vain  mot. 
Et  la  musique  de  Glinka,  d'une  couleur  si 
originale  et  d'un  caractère  si  essentiellement 
national  dans  quelques-unes  de  ses  parties, 
ne  pouvait  que  donner  à  l'œuvre  toute  sa 
puissance  et  tout  son  éclat.  Je  dis  bien  : 
«  dans  quelques-unes  de  ses  parties  »,  car 
cette  œuvre  est  un  peu  composite,  ce  qui  n'a 
rien  d'étonnant  si  l'on  songe  que,  d'une  part, 
c'est  la  première  production  dramatique  de 
Glinka  (sous  ce  rapport,  d'ailleurs,  la  sûreté 
de  main  y  est  étonnante),  et  que,  de  l'autre, 
il  l'écrivit  à  son  retour  d'Italie,  où  il  avait 
fait  un  séjour  de  deux  années  pleines,  à  l'é- 
poque des  triomphes  de  Bellini  et  de  Doni- 
zetti  et  alors  que  le  rossinisme  était  dans 
toute  sa  splendeur.  Il  n'est  donc  pas  surpre- 
nant que  les  formes  italiennes  se  présentent 
dans  plus  d'une  page  de  la  partition  très 
touffue  de  la  Vie  pour  le  Tsar.  On  les  ren- 
contre particulièrement  dans  le  trio  du  pre- 
mier acte,  qui  est  d'ailleurs  d'un  fort  joli  effet, 
et  où  la  phrase  principale,  établie  d'abord 
par  le  ténor,  est  reprise  ensuite  par  le  so- 
prano, puis  par  la  basse;  on  les  retrouve  en- 
core, indéniables,  dans  l'ensemble  du  beau 
quatuor  du  troisième  acte,  qui  est  très  harmo- 
nieux, très  séduisant  et  d'une  superbe  am- 
pleur de  construction.  Mais  c'est  dans  d'autres 
parties  que  se  fait  jour  l'originalité  aussi 
bien  du  fond  que  de  la  forme,  et  qu'on  peut 
jouir  de  la  saveur  toute  particulière  de  l'in- 
spiration du  compositeur:  c'est  dans  le  joli 
chœur  féminin  qui  ouvre  le  premier  acte  et 
dont  l'accent  est  plein  de  grâce  ;  dans  le  duo 
de  Soussanine  et  de  Vania  au  troisième,  qui 
est  d'un  caractère  mâle  et  coloré  ;  dans  la  pre- 
mière scène  de  Soussanine  et  des  Polonais, 
qui  est  d'une  couleur  chaude,  inspirée  et  vrai- 
ment théâtrale  ;  dans  un  chœur  charmant  de 
jeunes  filles,  à  cinq  temps,  qui  conclut  d'une 
façon  vraiment  singulière,  sur  la  dominante; 
surtout  dans  l'admirable  scène  de  la  forêt 
qui  est  le  point  culminant  de  l'œuvre,  cette 


1144 


VIEI 


VIER 


scène  dans  laquelle  Soussanine,  pressentant 
qu'il  va  être  massacré  par  les  Polonais  qu'il 
a  trompés,  fait  un  retour  en  lui-même  sur 
son  passé  et  songe  aux  êtres  aimés  dont  ils 
se  sépare  volontairement  en  sacrifiant  sa  vie 
pour  son  pays  et  pour  son  maître.  Tout  ce 
long  monologue,  toute  cette  mélopée,  em- 
preinte d'un  sentiment  de  tristesse  indicible, 
est  d'un  accent  très  beau,  très  pénétrant,  et 
qui  découle  de  la  plus  noble  inspiration.  11 
y  a  là  un  souffle  plein  de  puissance,  d'une 
émotion  intense,  qui  ne  pouvait  jaillir  que 
de  l'âme  d'un  grand  artiste.  Quant  au  tableau 
final  du  Kremlin,  il  est  d'une  ampleur  su- 
perbe et  conçu,  au  point  de  vue  musical,  dans 
un  sentiment  absolument  héroïque. 

On  conçoit  qu'une  œuvre  d'une  telle  valeur 
et  conçue  dans  un  tel  esprit  devait  infaillible- 
ment rencontrer  le  succès,  jouée  qu'elle  était 
d'ailleurs  d'une  façon  superbe  par  d'excellents 
artistes  :  Pétrof  (Ivan  Soussanine),  Léonof 
(Sabinine),  M"e  Vorobief  (Vania)  et  Mme  ste- 
panovna  (Antonide).  Les  critiques  de  la  pre- 
mière heure  ne  lui  furent  pourtant  pas 
épargnées,  mais  elle  triompha  rapidement  de 
toutes  les  hostilités,  et  depuis  long-temps, 
grâce  à  elle,  Glinka  est  justement  considéré 
comme  le  fondateur  et  le  véritable  créateur 
de  l'opéra  national  russe.  La  Viepour  le  Tsar 
a  été  jouée  beaucoup  plus  de  six  cents  fois  à 
Saint-Pétersbourg,  et  depuis  soixante  ans 
elle  n'a  cessé  de  faire  partie  du  répertoire  de 
toutes  les  scènes  lyriques  de  la  Russie. 

*  VIEIL  AIR,  JEUNE  CHANSON,  prologue, 

paroles  de  M.  André  Lenéka,  musique  de 
M.  Francis  Thomé,  représenté  au  théâtre  de 
la  Galerie  Vivienne  le  13  décembre  1893. 

VIEIL  ÉTUDIANT  (le),  opéra,  musique  de 
Maltiz,  représenté  au  théâtre  Kœnigstadt 
vers  1820. 

VIEILLARD  amoureux  (le),  opéra,  mu- 
sique de  L.-C.  Moulinghem,  représenté  en 
province  vers  1810. 

«VIEILLARD    PHILOSOPHE    (le)   OU     LE 

DOUBLE  HYMEN,  pastorale  héroïque  en  trois 
actes  et  en  vers,  paroles  de  Durieu,  musique 
de  Labat,  représentée  à  Montpellier  le 
il  avril  1794. 

VIEILLE  (la),  opéra-comique  en  un  acte 
et  en  prose ,  paroles  de  Scribe  et  Germain 
Delavigne,  musique  de  M.  J.  Fétis,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  14  mars  1826.  Je 
n'ai  pu  me  procurer  le  livret  de  cet  ouvrage  ; 
mais,  d'après  le  texte  des  morceaux  de  la 
partition,  on  comprend  qu'il  s'agit  dans  la 
pièce  d'un  jeune    officier   français  nommé 


Emile  de  Vercigny,  qui,  pour  se  soustraire 
peut-être  aux  rigueurs  d'un  exil  en  Sibérie, 
épouse  une  vieille  femme  russe ,  la  comtesse 
de  Xénia;  mais,  comme  on  l'a  vu  depuis  dans 
la  Fanckonnette ,  la  vieille  bienfaitrice  se 
trouve  être  au  dénoûment  une  jeune  femme 
charmante.  L'ouverture,  très  développée,  a 
été  écrite  avec  la  correction  qu'on  devait  at- 
tendre d'un  musicien  qui,  déjà  à  cette  épo- 
que ,  se  livrait  à  l'étude  la  plus  approfondie 
des  éléments  harmoniques  de  la  composition. 
Le  chœur  des  domestiques,  dans  l'introduc- 
tion, est  beaucoup  trop  long;  le  duo  qui  suit: 
Doux  souvenir  de  la  patrie,  est  d'un  joli  effet. 
Nous  signalerons  encore  un  trio  et  un  qua- 
tuor bien  traités.  Cet  ouvrage  a  été  chanté 
par  Lemonnier,  Huet,  Firmin  et  Mme  pra- 
dher. 

VIEILLESSE  D'ANNETTE  ETLUBIN  (la), 
comédie  en  un  acte,  mêlée  d'ariettes,  paroles 
de  Bertin  d'Antilly,  musique  de  Chapelle, 
représentée  aux  Italiens  le  1er  août  1789. 
C'est  le  seul  ouvrage  de  ce  musicien  qui  ait 
eu  du  succès.  Annette  et  Lubin  n'avaient  que 
vingt-sept  ans  lorsqu'ils  moururent  de  vieil- 
lesse, tant  on  vieillit  vite  au  théâtre.  Favart 
les  avait  mis  sur  la  scène  en  1762,  dans  une 
pièce  qui  eut  beaucoup  de  succès  et  dont  le 
sujet  avait  été  pris  dans  un  conte  de  Mar- 
montel. 

•VIEILLESSE  D'ANNETTE  ET  LUBIN  (la), 
opéra-comique  en  deux  actes,  paroles  de 
Favart  père  et  fils,  musique  de  Jadin,  repré- 
senté au  théâtre  de  Monsieur  (Feydeau)  le 
10  mars  1791. 

*  vieja  (una),  zarzuela  en  un  acte,  paroles 
de  Camprodon,  musique  de  Joaquin  Gaztam- 
bide,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de 
la  Zarzuela,  le  il  décembre  1860.  Petit  ou- 
vrage charmant  et  d'un  rare  sentiment  mélo- 
dique, dont  on  cite  surtout  une  chanson  déli- 
cieuse écrite  sur  ces  paroles  :  Ay  marna,  gué 
noche  aquella  ! 

*  VIENI  SUL  MAR,  «  esquisse  maritime  » 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Enrico  Campa- 
nelli,  musique  de  M.  Pastore,  représentée  à 
Rome,  sur  le  théâtre  Quirino,  le  30  septem- 
bre 1888. 

viennois  A  BAGDAD  (les),  vaudeville, 
musique  de  Drechsler  (Joseph),  représenté  à 
Vienne  vers  1815. 

*  VIERGE  DU  GLACIER  (la),  opéra,  musi- 
que de  M.  François  Curti,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  Cour,  à  Altenbourg,  en  janvier 
1889. 


VIER 


VIEU 


114b 


*  VIERGE  PRISONNIÈRE  DANS  LA  MON- 
TAGNE (la),  opéra  en  cinq  actes,  musique 
de  M.  Ivar  Hallstroem,  représenté  sur  le 
Théâtre-Royal  de  Copenhague  vers  1880.  Le 
sujet  de  cet  ouvrage,  à  la  fois  poétique  et 
mélancolique,  est  emprunté  à  une  ballade 
Scandinave  depuis  longtemps  populaire.  Au 
soir  de  la  veillée  de  Noël,  le  roi  de  la  monta- 
gne, la  harpe  sainte  à  la  main,  se  présente  à 
la  porte  d'un  château  où  Ton  célèbre,  par  des 
jeux  et  des  danses,  les  fiançailles  de  la  belle 
Ingeborg.  Il  s'est  j  uré  de  l'entraîner  avec  lui 
au  fond  du  mystérieux  palais  qu'il  habite  dans 
les  entrailles  de  la  montagne  et  le  lendemain, 
tandis  qu'elle  se  dirige,  en  compagnie  de  ses 
parents  et  de  ses  amis,  vers  le  cloître  voisin 
pour  assister  aux  matines  de  la  fête  de  Noël, 
elle  est  frappée  d'un  enchantement,  quitte 
soudain  le  cortège  et  pénètre  avec  le  roi  dans 
la  grotte  mystérieuse.  —  Des  années  se  sont 
écoulées,  Ingeborg,  qui  a  perdu  tout  souvenir 
du  passé,  est  devenue  la  concubine  du  roi  de 
la  montagne,  dont  elle  a  eu  deux  enfants,  et 
elle  n'a  rien  perdu  de  sa  première  jeunesse 
et  de  sa  première  beauté.  Mais  la  première 
femme  du  roi,  depuis  longtemps  tourmentée 
par  la  jalousie,  lui  fait  boire  un  philtre  qui 
lui  rend  la  mémoire.  Ingeborg  est  prise  aus- 
sitôt d'un  immense  désir  de  revoir  sa  mère  et 
le  château  qui  a  abrité  son  enfance,  et  elle 
supplie  le  roi  de  lui  accorder  cette  grâce, 
qu'elle  obtient  en  échange  du  serment  de  ne 
jamais  prononcer  le  nom  de  celui-ci.  —  Au 
dernier  acte,  dans  la  grande  salle  du  château, 
maintenant  solitaire  et  délabré,  un  vieillard 
est  tristement  assis.  C'est  encore  la  veille  de 
Noël,  et,  seul,  dans  le  silence  de  cette  demeure 
vide,  il  chante  la  ballade  de  la  vierge  qui  a 
été  enlevée  dans  la  montagne  et  qui  jamais 
n'est  revenue.  C'est  l'ancien  intendant  de  la 
famille,  aujourd'hui  centenaire.  Ingeborg 
entre  ;  elle  veut  voir  sa  mère,  elle  la  demande 
au  vieillard,  qui  lui  répond  :  «  Elle  est  morte 
du  chagrin  d'être  séparée  de  toi.  Mais  toi, 
qu'es-tu  devenue,  où  étais-tu  pendant  ces 
cinquante  années?  —  Chez  le  roi  de  la  mon- 
tagne. »  Ces  mots  seuls  trahissent  son  ser- 
ment. C'est  la  mort;  mais  la  mort  douce 
comme  un  sommeil,  tandis  que  des  voix  loin- 
taines murmurent  sur  des  accords  très  apai- 
sés la  lente  mélopée  de  l'hymne  de  Noël. 

Sur  ce  texte  plein  de  mélancolie,  M.  Halls- 
troem a  écrit  une  musique  exquise  dans 
laquelle  il  a  su  faire  passer  toute  la  poésie 
dont  l'antique  légende  est  empreinte.  Sa  par- 
tition, fort  remarquable,  se  distingue  par  la 
fraîcheur  des  idées  et  la  grâce  du  sentiment 


mélodique,  en  même  temps  que  par  l'élégance 
de  la  forme,  la  richesse  et  la  variété  de  l'ins- 
trumentation, le  tout  parfaitement  clair  et 
d'une  rare  distinction.  L'ouvrage  a  obtenu  un 
très  grand  succès,  de  toute  façon  mérité. 

VIERJAEHRIGE  POSTEN  (der)  [le  Poste 
de  quatre  années] ,  opéra  allemand  ,  musique 
de  Truhn,  représenté  au  théâtre  Royal  de 
Berlin  en  1833. 

VIERJAEHRIGE  POSTEN  (der)  [le  Poste 
de  quatre  années],  opéra  allemand,  musique 
de  Reinelt,  représenté  à  Cologne  en  1850. 

*  VIEUX    BOURGEOIS    DE    DESSAU    (le), 

opérette  bouffe,  paroles  de  M.  Henschel,  mu- 
sique de  M.  O.  Findeisen,  représentée  sur  le 
théâtre  municipal  de  Magdebourg  le  31  mars 
1891. 

VIEUX  CHASSEUR  (le)  ,  opéra  allemand, 
musique  de  Stefani,  représenté  à  Varsovie 
en  1808. 

VIEUX  CHÂTEAU  (l,E)  OU  LA  RENCON- 
TRE, opéra-comique  en  trois  actes,  paroles 
d'Alexandre  Duval,  musique  de  Della-Maria, 
représenté  au  théâtre  Favart  le  15  mars  1798. 
C'est  une  pièce  assez  plaisante  et  qui  pou- 
vait réussir,  mais  la  musique  du  compo- 
siteur marseillais  était  devenue  bien  pauvre. 

VIEUX  CHÂTEAU  (le),  opéra- comique  en 
un  acte,  musique  de  Vander  Doës,  repré- 
senté au  théâtre  de  La  Haye  vers  1850. 

VIEUX  COMPAGNON  OUVRIER  (un),  Opéra- 
comique,  musique  de  Kaiser,  représenté  au 
théâtre  Wilhelmstadt,  à  Berlin,  en  janvier 
1860- 

*  VIEUX  COQUET  (le)  OU  LES  DEUX  AMIS, 

opéra-comique  en  trois  actes,  musique  de 
Papavome,  représenté  à  la  Comédie-Italienne 
le  7  septembre  1762. 

VIEUX  DE  LA  MONTAGNE  (le)  ,  opéra  en 
quatre  actes,  musique  de  Blangini.  Cet  ou- 
vrage, écrit  pour  l'Opéra,  n'a  pas  été  repré- 
senté. 

VIEUX    DE   LA   MONTAGNE    (le),    Opéra 

italien,  musique  de  Cagnoni,  représenté  au 
théâtre  Carignan,  à  Turin,  en  1860,  puis  à 
Milan  le  5  septembre  1863,  avec  Prudenza,  le 
baryton  Cotogni  et  la  Palmieri. 

*  VIEUX  dessauer  (le),  opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  P.  Kûrth,  musique  de 
M.  Otto  Neitzl,  représenté  à  Wiesbaden,  sur 
le  théâtre  de  la  Cour,  en  janvier  1889. 


4148 


VIGN 


VILL 


VIEUX  ESPRIT  DANS  LE  MONDÉ  NOU- 
VEAU (le),  opéra  allemand,  musique  de  Vol- 
kert,  représenté  à  Leopoldstadt  en  1821. 

VIEUX  FOUS  (les),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Ségur  jeune,  musique  de 
Ladurner,  représenté  à  Feydeau  le  16  jan- 
vier 1796.  Les  journaux  du  temps  en  louèrent 
le  chant  facile  et  trouvèrent  que  l'auteur 
avait  fait  preuve,  dans  les  accompagnements, 
d'une  connaissance  profonde  de  l'harmonie. 
Il  faut  remarquer  que  le  public  de  ce  temps 
s'y  connaissait  fort  peu. 

vieux  HOMME  LIBRE,  opéra  allemand, 
musique  d'André  (Jean),  représenté  à  Berlin 
en  1780. 

*  VIEUX  MAESTRO  (le),  opérette  en  un 
acte,  musique  d'Edmond  Hocmelle,  organiste 
et  compositeur  aveugle,  représentée  à  Paris, 
dans  un  concert,  en  1872. 

VIEUX  PRIX  DE  ROME  (le)  ,  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  Charles  Potier, 
musique  de  M.  Henri  Potier,  représenté  sur 
le  théâtre  de  Beaumarchais  le  21  juin  1849. 
Un  vieux  compositeur  a  écrit  un  opéra  dont 
les  personnages  sont  Thalie,  Euterpe  et  les 
trois  Grâces  ;  mais  il  a  attendu  trente  ans  la 
représentation  de  son  ouvrage;  aussi  n'en 
a-t-il  pas  gardé  le  moindre  souvenir,  et  on 
le  prend  pour  juge  de  sa  musique.  Il  va  sans 
dire  qu'il  finit  par  la  trouver  charmante,  mais 
seulement  lorsqu'on  lui  apprend  qu'il  en  est 
l'auteur.  L'idée  était  assez  piquante  et  a  été 
traduite  avec  grâce  par  la  muse  légère  de 
M.  Henri  Potier. 

*  VIEUX  SOLDAT  ET  SA  PUPILLE  (le), 
opéra-comique  en  un  acte  et  en  vers,  paroles 
de  Maillot,  musique  de  Froment,  représenté 
au  théâtre  des  Beaujolais  le  6  juin  1785. 

*  VIEUX  SORCIER  (le),  opérette  en  un  acte, 
livret  imité  de  Lurieu  par  M.  Bertol-Graivil, 
musique  de  M.  Desgranges,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  de  la  galerie  Vivienne  le 
15  avril  1896. 

VIGILANZA  DELUSA  (la)  [la  Vigilance  en 
défaut],  opéra  italien,  musique  de  Mazza, 
représenté  à  Turin  en  1827. 

VIGNE  DE  NABOTH  (la),  mélodrame,  mu- 
sique de  Reutter  (Romain),  bénédictin  ba- 
varois, rcpr.  au  Gymnase  d'Amberg  en  1781. 

VIGNERONS  ET  CHANTEUR,    Opéra-CO- 

mique  en  un  acte,  texte  arrangé  par  M.  Ly- 
ser  sur  la  musique  de  Mozart,  représenté  à 
Hambourg  en  mars  1856. 


*  VIJF  JAAR  GEWACHT,  opéra  flamand  en 
un  acte,  musique  de  Van  den  Acker,  repré- 
senté à  Anvers  le  9  décembre  1855. 

*  vikings  (les),  opéra  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  Ivar  Hallstrœm,  représenté  sur 
le  théâtre  Royal  de  Stockholm  le  6  juin  1877. 
Le  livret  de  cet  ouvrage  était  écrit  sur  un 
sujet  national,  et  la  partition,  très  remarqua- 
ble à  divers  titres,  était  empreinte  d'une 
sorte  de  souffle  héroïque.  L'effet  fut  grand  et 
le  succès  éclatant. 

*  villa  del  oso  (la),  «  revue  politique  », 
paroles  de  MM.  Navarro  y  Gonzalvo  et  Felipe 
Perez,  musique  de  MM.  Manuel  Nieto,  Angel 
Rubio  et  Espino,  représentée  au  théâtre 
Felipe,  de  Madrid,  en  août  1885. 

VILLA  DU  SPIR1TE  (la),  opéra  italien  mis 
en  musique  sur  le  livret  français  du  duc  de 
Dino  par  Léopold  Hackensollner,  représenté 
le  25  avril  1877  au  théâtre  des  Loges,  à  Flo- 
rence. 

VILLAGE  DANS  LES   MONTAGNES  (le), 

opéra  allemand,  musique  de  Weigl ,  repré- 
senté au  théâtre  de  Leopoldstadt  vers  1814. 

*  VILLAGEOISE  ENLEVÉE  (la),  opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  Dubuisson, 
musique  de  Bianchi,  représenté  au  Théâtre- 
Français  comique  et  lyrique  en  1790. 

VILLANA  AL  CIMENTO  [la  Villageoise 
dans  l'embarras],  farce  italienne,  musique  de 
Generali,  représentée  à  Rome  en  1801. 

VILLANA  CONTESSA  (la)  [la  Paysanne 
comtesse],  opéra  italien,  musique  de  Rossi 
(Lauro),  représenté  au  théâtre  de  Como  vers 
1834. 

VILLANA  RICONOSCIUTA  (la)  [la  Pay- 
sanne reconnue],  opéra  italien,  musique  de 
Cimarosa,  représenté  au  théâtre  del  Fondo, 
à  Naples,  en  1783. 

VILLANELLA  DI  MISNIA  (la),  opéra  al- 
lemand, musique  de  Seydelmann,  représenté 
à  Dresde  en  1784. 

VILLANELLA  DI  SPIRITO  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  d'Anfossi ,  représenté  à  Rome 
en  1787. 

VILLANELLA  FORTUNATA  (la),  opéra 
italien,  musique  de  F.  Orlandi,  représenté  à 
Turin  dans  l'automne  de  1804. 

VILLANELLA  rapita  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Ferrari  (Jacques-Godefroi),  re- 
présenté à  Londres  en  1797. 


VILL 

VILLANELLA  RAPITA  (la)  [la  Paysanne 
enlevée],  opéra  italien,  musique  de  Neri- 
Bondi ,  représenté  à  Florence  vers  1798. 

VILLANELLA  RAPITA  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Palione,  représenté  à  Rome  vers 
1804. 

VILLANELLA  RAPITA  (la),  opéra  italien, 
livret  de  Ferrari,  musique  de  Bianchi,  re- 
présenté en  Italie  vers  1785.  Cet  ouvrage  fut 
joué  au  théâtre  de  Monsieur  (Feydeau)  le 
5  juin  1789,  et  repris  en  1804  et  en  1807. 

VILLANELLA  SEMPLIGE  (la)  ,  opéra  ita- 
lien ,  musique  de  Marinelli ,  représenté  à 
Rome  vers  1810. 

VILLANO  AL  GOVERNO  (il)  OSSia 
AMORE  aguzza  l'ingegno,  opéra  italien, 
musique  de  Marinelli,  représenté  à  Naples 
vers  1791. 

VILLANO  GELOSO  (il),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Naumann,  représenté  à  Dresde  vers 
1774. 

VILLANO  IN  AUGUSTIE  (il),  opéra  italien, 
musique  de  Fioravanti  (Valentin),  représenté 
k  Naples  vers  1806. 

*  VILLE  ENGLOUTIE  (la),  «  conte  drama- 
tique, »  musique  de  M.  Arthur  Kœnnemann, 
représenté  à  Leipzig  en  juin  1895: 

VILLEGIATRIGI    RIDIGOLE  (le),   Opéra 

italien,  musique  de  Buroni,  représenté  à  Ve- 
nise en  1764. 

villégiatura  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Piccini ,  représenté  à  Naples  on 
1762. 

VILLEGIATURA  (la),  opéra  italien ,  musi- 
que de  Perillo,  représenté  à  Venise  en  1769. 

VILLEGIATURA  (la),  opéra-bouffe  en 
trois  actes,  musique  de  Giacomo  Marulli,  re- 
présenté au  Teatro-Nuovo  de  Naples  en  juil- 
let 1857. 

*  VILLI  (le)  [les  Willis],  opéra  sérieux  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Fontana,  musique  de 
M.  Giacomo  Puccini,  représenté  avec  beaucoup 
de  succès  au  théâtre  Dal  Verme  de  Milan  le 
31  mai  1884.  Cet  ouvrage,  couronné  dans  un 
concours  ouvert  par  un  puissant  éditeur  de 
musique  de  Milan,  M.  Edoardo  Sonzogno,  fut 
accueilli  si  favorablement  par  le  public  que 
les  auteurs  le  mirent  en  deux  actes  et  le 
firent  jouer  sous  cette  forme  au  grand  théâ- 
tre de  la  Scala  de  Milan,  où  il  ne  fut  pas 
moins  applaudi. 


VIND 


1147 


nnuiMaO,   opéra  italien,  musique  de 
Boniventi,  représenté  à  Ti""'"  °™  »*•' 


VINCESLAO, 

Turin  en  1721. 

VINCESLAO  ,  opéra  italien,  musique  de 
Pampani,  représenté  à  Naples  en  1752. 

VINCIGUERRA,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  J.- Renard  et  Hugot,  musique 
de  M.  Bnttesini  ;  jouée  au  théâtre  du  Palais- 
Royal  en  avril  1870.  Cette  pièce  avait  d'abord 
été  représentée  à  Monaco  et  accueillie  favora- 
blement, comme  le  sont  toutes  les  opérettes, 
par  le  public  frivole  qui  fréquente  ces 
villes  de  plaisance.  Il  s'agit  de  la  passion  ro- 
manesque et  ridicule  d'une  noble  dame  pour 
un  brigand  des  Abruzzes,  nommé  Vinci- 
guerra  ;  mais  lorsqu'elle  le  voit  de  près,  elle 
est  obligée  de  reconnaître  qu'il  répond  peu 
à  l'objet  de  ses  rêves.  Un  soupirant  de  la 
dame  se  déguise  en  bandit,  et,  prenant  les 
dehors  de  Vinciguerra,  lui  tient  un  tout  autre 
langage,  ce  qui  lui  cause  quelque  perplexité; 
mais  il  advient  que  le  faux  Vinciguerra  est 
pris  pour  le  vrai,  qu'il  est  arrêté,  et  qu'en  fin 
de  compte  la  grande  dame  et  lui  laissent  le 
brigand  regagner  ses  montagnes  ety  exercer 
son  joli  métier.  M.  Bottesini  est  bon  musi- 
cien, et  on  sait  qu'il  est  virtuose  sur  son  ins- 
trument. Sa  musique,  tout  italienne,  est 
agréable  et  sans  prétention.  On  a  remarqué 
une  jolie  valse  chantée.  On  ne  s'attendait 
pas  à  voir  sortir  des  flancs  d'une  contrebasse 
une  oeuvre  aussi  légère.  Ce  petit  ouvrage  a 
été  chanté  par  Luguet,  Deschamps,  Mlles  Ju- 
lia  Baron  et  Peyron. 

VINCITOR  DI  SE  STESSO  (il)  [le  Vain- 
queur de  soi-même] ,  opéra  italien ,  livret 
d'Antonio  Zanibon,  musique  de  Fiorillo 
(Ignace),  représenté  sur  le  théâtre  de  Sant- 
Angiolo,  à  Venise,  en  1741. 

VINCITOR  generoso  (il),  opéra  italien, 
livret  de  Francesco  Briani,  musique  de  Lotti, 
représenté  à  Venise  en  1718. 

VINCITOR  MAGNANIMO  IN  TITO  QUINTO 
FLAMINIO  (il)  ,  opéra  italien,  livret  de  Nic- 
colô  Minato,  musique  de  Draghi  (Antoine), 
représenté  à  Vienne  en  1678. 

VINCLINDA ,  opéra  italien  ,  musique  de 
Raimondi,  représenté  à  Naples  vers  1834. 

*  VIN  DE  LA  CURE  (le),  opéra-comique  en, 
un  acte/paroles  de  MM.  Sarnette  et  Delécraz, 
musique  de  M.  A.  Krantz,  professeur  de  flûte 
au  Conservatoire  de  Genève,  représenté  au 
Grand-Théâtre  de  cette  ville  le  18  juillet  1896. 

*  vindice,  drame  lyrique  en  trois  actes  et 


1148 


VIOL 


VIOL 


cinq  tableaux,  paroles  de  M.  Palmieri,  musi- 
que de  M.  Umberto  Masetti,  représenté  au 
théâtre  Brunetti  de  Bologne  le  3  octobre  1891. 

VINDICE  LA  PAZZIA  DELLA  VENDETTA, 

opéra  italien,  livret  de  Pedoni,  musique  de 
Polani ,  représenté  sur  le  théâtre  de  Saint- 
Fantime,  à  Venise,  en  1707'. 

VINETA,  opéra  italien,  musique  de  M.  Ri- 
chard Wuerst,  représenté  à  Manheim  en 
juillet  1864. 

*  vineta,  opéra  romantique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  G.  Wolfram,  musique  de 
M.  R.  L.  Hermann,  représenté  au  théâtre  de 
la  Cour,  à  Cassel,  le  20  juin  1891. 

*  VINGT  HUIT    JOURS     DE     CLAIRETTE 

(les),  vaudeville-opérette  en  quatre  actes, 
paroles  de  MM.  Hippolyte  Raymond  et  An- 
tony  Mars,  musique  de  M.  Victor  Roger, 
représenté  aux  Folies-Dramatiques  le  3  mai 
1892.  Interprètes  :  MM.  Vauthier,  Guyon 
fils,  Guy,  Victorin,  Mesmacker,  Vavasseur, 
Mlles  Marguerite  Ugalde,  Stelly  etTusini. 

VINTAGERS  (  the  )  [  les  Vendangeurs  ]  , 
opéra  anglais,  musique  de  Bishop,  repré- 
senté à  Londres  en  1809. 

*  viola,  opéra,  livret  tiré  de  la  comédie 
de  Shakspeare  :  Comme  il  vous  plaira,  mu- 
sique de  M.  C.  "Weiss,  représenté  au  théâtre 
tchèque  de  Prague  en  avril  1892. 

*  VIOLA,  opéra -comique,  musique  de 
M.  Arensen,  représenté  sur  le  théâtre  muni- 
cipal de  Hambourg  en  1893. 

VIOLA  PISANI,  opéra  italien,  musique  d'E- 
doardo  Perelli ,  représenté  sur  le  théâtre  de 
la  Scala,  à  Milan,  en  avril  1873.  Chanté  par 
Campanini,  Quintiti-Leoni,  Mmes  d'Edelsberg 
et  Zacchi. 

VIOLENZA  E  COSTANZA,  opéra  buffa, 
musique  de  Mercadante,  représenté  au  théâ- 
tre Nuovo,  de  Naples,  en  1819. 

*  VIOLETAS  (as),  opérette  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  Freitas  Gazul,  représentée  à 
Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la  Trinité. 

VIOLETTA,  opéra  italien,  musique  de  Mer- 
cadante, représenté  à  Naples  en  août  1856, 
sans  succès. 

violette  (la),  opéra-comique  en  trois 
actes,  musique  de  Carafa  et  Leborne,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  7  octobre  1828. 
Le  livret  a  été  écrit  par  Planard,  d'après  le 
toman  du  comte  de  Tressan,  intitulé  :  Gérard 


deNevers.  Tout  en  applaudisssnt  à,  la  facilité 
mélodique  du  compositeur ,  on  peut  lui  re- 
procher d'avoir  laissé,  dans  cet  ouvrage,  trop 
de  traces  de  négligence.  Un  des  motifs  de  la 
Violette  a  servi  de  thème  à  des  variations 
brillantes,  composées  pour  le  piano  par  Henri 
Herz  ;  ces  variations  ont  fait  le  tour  du  monde. 
On  ne  connaît  plus  depuis  longtemps  l'opéra 
que  par  le  morceau  de  piano. 

VIOLETTE,  opéra  suédois  en  trois  actes, 
musique  de  Behrens,  de  Hambourg,  repré- 
senté à  Stockholm  en  février  1855. 

*  VIOLIER  (le),  opéra-comique,  musique 
de  M.  Van  Hoey,  représenté  à  Malines  vers 
1872. 

VIOLINO  DEL  diavolo,  opéra  séria,  li- 
vret de  Fontana,  musique  de  A.  Mercuri,  re- 
présenté àCagli,près  de  Pesaroje  12  septem- 
bre 1878.  Chanté  par  Giraldoni,  Massimiliani, 
Leoni;  M»«  C.  Ferni  et  V.  Ferni.  Cet  ou- 
vrage a  été  composé  pour  faire  valoir  le  dou- 
ble talent  de  Mme  Carolina  Ferni,  comme 
cantatrice  et  comme  violoniste. 

*  Violino  Dl  CREMONA  (il),  opéra  semi- 
sérieux,  musique  du  comte  Giulio  Litta,  exé- 
cuté dans  un  concert,  à  Milan,  en  avril  1882, 
et  chanté  par  Mlle  Teodorini,  MM.  d'Alberti, 
Aldighieri  et  Baldelli. 

VIOLON  DE  CRÉMONE  (le),  opéra-comi- 
que,  musique  de  M.  Camille  Durutte,  repré- 
senté à  Metz  le  10  mars  1865.  Ancien  élève 
de  l'École  polytechnique,  d'où  il  sortit  pour 
être  nommé  officier,  Camille  Durutte  donna 
sa  démission  pour  se  livrer  sans  réserve 
à  sa  passion  pour  la  musique.  Auteur  d'un 
grand  traité  théorique  intitulé  :  Technie  ou 
Lois  générales  du  système  harmonique,  il  a 
écrit  aussi  de  nombreuses  compositions, 
parmi  lesquelles  plusieures  opéras.  Celui-ci 
est  le  seul  qui  ait  été  représenté. 

VIOLON   DE   STRADIVARIUS   (LE),   opéra- 

comique  en  un  acte,  livret  de  M.  Alexandre, 
d'après  le  conte  d'Hoffmann,  musique  de 
M.  Ginouvès,  représenté  au  théâtre  Michel, 
à  Marseille,  le  30  juin  1877.  Chanté  par 
Gueidan,  Amphoux,  Pons;  Mlles  Crudère  et 
Guichenné. 

VIOLON  enchanté  (le),  opéra  en  un 
acte,  musique  de  M.  Deldevez  (inédit). 

*  VIOLON  MAUDIT  (le),  drame  lyrique, 
musique  de  M.  Jaques-Daicroze,  représenté 


VIRG 


VIRI 


1149 


en  janvier  1893  au  théâtre  de  Genève,  avec 
Mlle  Philippon  et  M.  Imtaart  de  la  Tour  dans 
les  deux  principaux  rôles. 

VIOLONEUX  (le)  ,  opérette ,  paroles  de 
MM.  Mestepès  et  Chevalet,  musique  de  M.  Of- 
fenbach,  représentée  aux  Bouffes-Paris,  le 
31  août  1855.  Cette  pièce  est  amusante;  on  a 
remarqué  les  couplets  de  Berthelier  :  Con- 
scrit, conscrit,  je  suis  conscrit;  la  ronde  du 
violoneux,  chantée  par  Darcier,  et  le  duo  du 
militaire,  par  cet  artiste  et  Mlle  Schneider 

*  vipérine  (la),  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  "W.  Busnach  et  Jules  Prével, 
musique  de  J.-J.  Debillemont,  représentée 
aux  Folies-Marigny  le  19  octobre  1866. 

*  virgen  DEL  pilar  (la),  zarzuela,  mu 
sique  de  M.  Joaquin-Maria  Vehils,  repré- 
sentée à  Barcelone  en  1880. 

VIRGIN  OF  THE  SUN  {la  Vierge  du  Soleil), 
opéra  anglais,  musique  de  Bishop,  repré- 
senté à  Londres  en  1812. 

VIRGINE  DEL  SOLE  (la)  [la  Vierge  du 
Soleil],  opéra  italien ,  musique  de  Blanchi, 
représenté  à  Venise  en  1786. 

VIRGINE  del  SOLE  (la),  opéra  italien, 
musique  de  Tritto,  représenté  au  théâtre  del 
Fondo,  à  Naples,  en  1790. 

VIRGINIA,  opéra  italien,  musique  d'Alber- 
tini,  représenté  à  Rome  en  1786. 

VIRGINIA,  opéra  italien,  musique  d'An- 
dreozzi,  représenté  au  théâtre  Argentina,  à 
Rome,  en  1787. 

VIRGINIA,  opéra  italien,  musique  de  Fe- 
derici ,  représenté  à  Rome  en  1809. 

VIRGINIA,  opéra  italien,  musique  de  Ca- 
sella  (Pierre),  représenté  au  théâtre  de  la 
Scala,  à  Milan,  en  1812. 

Virginia,  opéra  italien,  musique  de  Miro, 
représenté  à  Lisbonne  en  1840. 

VIRGINIA,  opéra  italien,  musique  de  Nini, 
représenté  à  Gênes  en  1843. 

VIRGINIA,  opéra  de  Vaccaj,  représenté  sur 
le  théâtre  Apollo ,  à  Rome,  dans  le  mois  de 
février  1845. 

VIRGINIA,  opéra  italien,  musique  de  Pe- 
trella,  représenté  à  San-Carlo,  à  Naples,  le 
23  juillet  1801. 

Virginia,  tragédie  lyrique  en  trois  actes, 
livret  de  Cammarano,  musique  de  Merca- 


dante  ;  représentée  pour  la  première  fois  au 
théâtre  de  San-Carlo,  de  Naples,  en  mars 
1866.  C'est  l'un  des  ouvrages  les  plus  consi^ 
dérables  du  fécond  compositeur,  tant  par  le 
nombre  des  morceaux,  qui  ne  s'élève  pas  à 
moins  de  trente-huit,  que  par  l'importance 
des  situations  et  les  aspirations  du  musicien 
vers  les  formes  grandioses  et  les  effets  les 
plus  dramatiques  que  l'art  puisse  atteindre. 
Je  n'affirme  pas  qu'il  ait  réussi  dans  son  entre- 
prise ;  cependant,  aux  yeux  des  connaisseurs, 
Virginia  est  un  des  grands  opéras  moder- 
nes soumis  au  jugement  du  public.  Plusieurs 
morceaux  se  répandront  assurément  dans 
tout  le  monde  civilisé.  Dans  le  premier  acte, 
la  belle  prière  de  Virginia  :  Sulle  materne 
ceneri,  chantée  avec  succès  par  la  signora 
Lotti  Délia  Santa;  le  rondoletto  :  E  grande 
al  par  d'Icilio,  morceau  de  bravoure  écrit 
très  haut  et  d'une  exécution'  fort  difficile  ; 
dans  le  troisième  acte,  la  scène  et  le  prélude 
de  cor  anglais,  suivis  du  duetto  de  Virginio 
et  Virginia:  Sacripenati,  ah!  l'ullimo  è  forse 
quesf  addio!  est  très  pathétique  ;  l'allégro 
qui  le  termine  est  violent  peut-être,  mais  il 
est  fort  dramatique  :  E  piena  è  compiuta  la 
sorte  funesta. 

VIRGINIE,  mélodrame,  musique  de  Ra- 
phaël, représenté  à  Vienne  vers  1794. 

VIRGINIE ,  grand  opéra  en  trois  actes , 
musique  de  Seidelmann,  représenté  au  théâ- 
tre de  Breslau  en  1839. 

VIRGINIE,  tragédie  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  Desaugiers  aîné,  musique  de  Ber- 
ton,  représenté  à  l'Académie  royale  de  mu- 
sique le  11  juin  1823.  C'était  le  quarante- 
septième  ouvrage  dramatique  de  ce  fécond 
compositeur.  Il  renfermait  encore  quelques 
parties  intéressantes  sous  le  rapport  de  l'har- 
monie. 

*  VIRGINIE  ANGOT,  opérette  en  un  acte, 
musique  de  M.  Muller,  représentée  au  con- 
cert des  Porcherons  en  octobre  1874. 

'  VIRGINIO  CONSOLO  (il)  {le  consul  Virgi- 
nius),  opéra  italien,  livret  de  Matteo  Noris, 
musique  d'Antonio  Zamettini,  représenté  sur 
le  théâtre  de  Sant'  Angiolo,  à  Venise,  en  1704. 

*  VIRGO  dolorosa,  opéra  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Garzia,  musique  de  M.  Alberti, 
représenté  à  Cagliari  en  février  1896. 

viriate,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  d'Adolphe  Hasse,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Saint-Jean-Chrysostome,  à 
Venise,  en  1739. 


4150 


VIRT 


VIRT 


VIRIATE,  opéra  italien,  musique  de  Ga- 
luppi,  représenté  à  Venise  en  1762. 

VIRTÙ  CORONATA  (la),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Keiser ,  représenté  L  Hambourg  en 
1714. 

*  VIRTU  D1  AMORE ,  «  action  pastorale  » 
paroles  de  Mme  Maria  Rossi-Bozzotti,  mu- 
sique de  M.  Vittorio  Gnecchi,  représentée  par 
des  amateurs,  à  Verderio,  en  octobre  1896. 
VIRTÙ  DEGLI  STRALI  D'AMORE  (la)  [la 
vertu  des  flèches  de  l'Amour],  opéra  italien, 
livret  de  Faustini,  musique  de  Cavalli,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  San-Cassiano,  à  Ve- 
nise, en  1642. 

VIRTÙ  FRA  I  NEMIGI  (la)  ,  opéra  italien, 
livret  de  D.  Giambatista  Abati,  musique  de 
Boniventi,  représenté  sur  le  théâtre  de  San- 
Mosè,  à  Venise,  en  1718. 

VIRTÙ  REGIE  (le),  divertissement  poéti- 
que et  musical,  livret  de  Niccolô  Minato, 
musique  d'Antonio  Draghi,  représenté  à 
Vienne,  pour  le  jour  de  naissance  de  Jo- 
seph 1er,  en  1695. 

VIRTÙ  SUBLIMATA  DAL  GRANDE  (la) 
ovvero  IL  macedone  continente,  opéra 
italien,  livret  d'Aurelio  Aurelj,  musique  de 
Marc-Antonio  Ziani,  représenté  sur  le  théâtre 
du  Canal  royal,  à  Venise,  en  1683.  Ce  drame 
musical  fut  représenté  sur  le  théâtre  des 
Saints-Jean-et-Paul,  sous  le  titre  d'Ales- 
sandro  Magno  in  Sidone,  en  1697. 

VIRTÙ  TRIONFANTE  DELL'  AMORE  E 
DELL'  ODIO  (la),  opéra  italien,  livret  de 
l'abbé  Francesco  Silvani,  musique  de  Ziani, 
représenté  sur  le  théâtre  de  San-Salvatore, 
à  Venise,  en  1691. 

VIRTÙ  TRIONFANTE  DI  AMORE  VENDI- 
cativo  (la),  opéra  pastoral,  livret  de  Pé- 
ri oni,  musique  de  Polani,  représenté  sur  le 
théâtre  de  Saint-Fantime,  à  Venise,  en  1708. 

VIRTÙ  TRIONFANTE  DELL'  ODIO  E 
DELL'  AMORE  (la),  opéra  italien,  musique 
de  Scarlatti,  représenté  à  la  cour  de  Naples 
en  1716. 

virtuosa  ALLA  MODA  (la),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Caruso,  représenté  au  prin- 
temps, à  Florence,  en  1777. 

VIRTUOSA  IN  MARGELLINA  (la),  opéra 
italien,  musique  de  P.  Guglielmi,  représenté 
à  Venise  en  1774. 

VIRTUOSE  ridicule  {le),  opéra  italien, 


musique  de  Galuppi,  représenté  à  Venise  en 

1752. 

VIRTUOSE  RIDICOLE  (le),  opéra  buffa, 
musique  de  Paisiello,  représenté  à  Parme 
vers  1765. 

*  virtuoses  du  pavé  (les),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  W.  Busnach,  musique 
d'Auguste  L'Éveillé,  représentée  aux  Folies- 
Marigny  en  avril  1864. 

VIRTUOSI  (i),  farce  italienne,  musique  de 
J.-S.  Mayer,  représenté  à  Saint-Luc  de  Ve- 
nise en  1801. 

VIRTUOSI  A  BARCELLONA  (i)  [les  Comé- 
diens à  Barcelone],  opéra  italien,  musique  de 
Sinico,  représenté  à  Venise  en  1842. 

VIRTUOSI  AMBULANTI  (i)  [les  Comédiens 
ambulants],  opéra  buffa  en  deux  actes,  livret 
imité  de  la  pièce  française  de  Picard,  par  Ba- 
locchi,  musique  de  Fioravanti,  représenté 
pour  la  première  fois  à  Paris  sur  le  théâtre 
de  l'Impératrice  le  26  septembre  1807.  La 
pièce  n'offre  qu'un  intérêt  médiocre.  Un  voya- 
geur a  été  détroussé  par  des  voleurs,  qu'un 
dragon  a  mis  en  fuite.  Une  valise  est  restée 
sur  la  route  :  c'est  celle  du  voyageur.  Le 
dragon  l'emporte  pour  la  déposer  chez  le  juge 
de  paix.  Il  rencontre  un  sien  cousin  nommé 
Bellarosa,  qui  s'est  fait  comédien,  et  il  s'en- 
gage dans  sa  troupe.  Ce  Bellarosa  a  une  va- 
lise exactement  semblable  à  celle  du  voya- 
geur, mais  au  lieu  de  contenir  de  l'argent, 
elle  ne  renferme  que  le  répertoire  de  la 
troupe.  Les  acteurs  arrivent  à  Beaugency 
pour  y  donner  une  représentation.  On  les 
prend  pour  des  brigands;  on  avertit  le  gref- 
fier du  juge  de  paix,  qui,  en  présence  de  la 
valise  accusatrice,  veut  faire  pendre  les  pau- 
vres comédiens  ou  tout  au  moins  les  mettre 
en  prison.  Le  voyageur  volé  arrive  et  le 
dragon  aussi.  L'innocence  des  virtuosi  est 
proclamée  et  le  greffier  les  invite  à  venir 
dîner  chez  lui.  Il  y  a  dans  la  pièce  l'éternelle 
scène  de  rivalité  et  de  querelle  entre  les  deux 
chanteuses.  Il  y  a  loin  de  l'habileté  de  Fio- 
ravanti à  la  verve  de  Cimarosa.  Cependant 
la  partition  des  Virtuosi  ambulanti  est  inté- 
ressante. L'ouverture  offre  un  joli  allegretto 
en  si  bémol.  La  scène  de  déclamation  de  Bel- 
larosa est  traitée  avec  esprit.  La  canzone 
d'Uberto,  le  dragon,  a  eu  du  succès.  Nous 
signalerons  particulièrement  le  finale  du 
premier  acte  et,  dans  le  second,  l'air  de  basse 
de  Bocchindoro  :  Adorata  excelsa;  le  terzetto  : 
Stiamo  attente,  chanté  par  Rosalinda,  Lau- 
retta  et  Bellarosa,  et  l'air  scénique  de  Rosa- 


VISI 


VITT 


1151 


iinda  :  Ah  barbari  fermate.  L'instrumenta- 
tion et  la  disposition  des  ensembles  témoi- 
gnent de  l'habileté  consommée  du  fécond 
compositeur. 

virtuosi  TEATRALI  (i),  opéra-bouffe 
italien,  musique  de  Schoberlechner ,  repré- 
senté à  Florence  en  1814. 

VIRTUOUS  WIFE  (the)  [la  Femme  ver- 
tueuse], opéra  anglais,  musique  de  Purcell, 
représenté  à  Londres  en  1680. 

VISIONARI  (1),  opéra  italien,  musique  de 
Gherardesca,  représenté  à  Lucques  en  1765. 

VISIONARI  (i) ,  opéra  italien ,  musique 
d'Anfossi,  représenté  au  théâtre  Delle-Dam- 
me,  à  Rome,  en  1771. 

VISIONARI  (1),  opéra  italien,  musique  d'As- 
taritta,  représenté  à  Venise  en  1772. 

VISIONARI  (1),  opéra  italien  ,  musique  de 
Paisiello,  représenté  à  Naples  vers  1794. 

VISIONNAIRE  (le),  opéra-comique,  musi- 
que de  Volkert,  représenté  à  Léopoldstadt 
en  1810. 

visionnaire  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Lorin  et  Perrot,  musique  de 
Hignard,  représenté  sur  le  théâtre  de  Nantes 
le  18  janvier  1851. 

*  visita  a  bedlam  (una),  opéra  semi- 
sérieux  italien,  livret  imité  d'un  vaudeville 
français  du  même  titre,  musique  d'Achille 
Péri,  représenté  à  Marseille  en  juin  1839. 

VISITANDINES  (les),  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  Picard,  musique  de 
Devienne,  représenté  à  Feydeau  le  7  juillet 
1792.  On  ajouta  un  troisième  acte,  mais  il  fut 
supprimé.  Cette  pièce  a  dû  sa  célébrité  aux 
circonstances.  Les  Yisitandines  eurent  la  vo- 
gue jusqu'à  l'époque  où  ce  genre  de  sujets 
fut  interdit  au  théâtre.  Le  livret  offre  quel- 
ques scènes  fort  comiques;  mais  presque 
partout  l'invraisemblance  le  dispute  au  mau- 
vais goût.  On  n'y  rencontre  aucune  situation 
de  nature  à  émouvoir  le  spectateur.  Le  li- 
vret du  Domino  noir  a  été  mieux  conçu  sous 
ce  rapport  par  M.  Scribe  pour  le  composi- 
teur. La  méprise  du  valet  prenant  un  cou- 
vent pour  une  auberge,  le  coup  de  cloche 
des  matines  étouffant  la  voix  de  l'amant  qui 
veut  chanter  une  romance,  la  scène  des  deux 
ivrognes,  contribuèrent  au  succès  de  l'ou- 
vrage. Quand  on  relit  la  partition  des  Yisi- 
tandines, on  ne  peut  qu'attribuer  aux  idées 
du  temps  et  au  choix  du  sujet  le  long  succès 


de  cet  ouvrage.  La  musique  en  est  plate, 
commune,  sans  caractère.  Ce  sont  des  airs 
de  vaudeville,  des  passe-partouts.  Si  on  en 
excepte  la  romance  d'Euphémie ,  chantée 
avec  accompagnement  de  harpe  : 

Dans  l'asile  de  l'innocence, 
Amour,  pourquoi  m'embraser  de  tes  feux? 
Eloigne-toi;  la  froide  indifférence 
Doit  seule  régner  dans  ces  lieux. 

qui  pourrait  supporter  aujourd'hui  les  pa- 
roles et  la  musique  du  rondeau  de  Belfort  : 
Enfant  chéri  des  dames,  de  l'air  Qu'on  est  heu- 
reux de  trouver  en  voyage,  chanté  par  Fron- 
tin,  et  des  couplets  du  nère  Hilarion  :  Un  soir 
de  eet  automne  ?  Les  Yisitandines  ont  reparu  à 
l'Opéra-Comique  après  la  Restauration  sous 
le  titre  de  Pensionnat  de  jeunes  demoiselles , 
le  5  mars  1825,  retouchées  par  Vial,  et  à  l'O- 
déon  sous  celui-ci  :  les  Français  au  sérail,  le 
28  juin  1825,  retouchées  encore  par  Hyacin- 
the Albertin.  Le  rôle  de  Frontin  a  été  chanté 
par  Martin.  Le  Pensionnat  a  été  repris  au 
Théâtre-Lyrique  le  11  février  1852. 

VISITE     A    LA    CAMPAGNE    (UNE),  Opéra- 

comique  en  un  acte,  musique  de  Guenée, 
représenté  au  Gymnase-Dramatique  le  23  dé- 
cembre 1820. 

VITA  D'UN  GIOCATORE  (la)  [la  Vie  d'un 
joueur],  opéra  italien,  musique  de  Raimondi, 
représenté  à  Naples  vers  1833. 

VITTORE  PISANI,  opéra  italien  en  trois 
actes ,  livret  de  Piave,  musique  de  Péri,  re- 
présenté à  Constantinople  dans  le  mois  de 
janvier  1861,  et  au  théâtre  Carignan,  à  Tu- 
rin, en  septembre  1862.  La  signora  Galli  a 
chanté  le  principal  rôle. 

VITTORIA  d'imeneo,  opéra-ballet,  pa- 
roles et  musique  de  Ferrari,  représenté  pour 
les  noces  de  François  d'Esté,  duc  de  Modène, 
avec  la  princesse  Vittoria  Farnèse  en  164S. 

VITTORIA  DELLA  FORTEZZA  (la),  opéra 
italien,  livret  de  Niccolô  Minato,  musique  de 
Draghi  (Antoine),  représenté  à  la  cour  de 
Vienne  en  1687.  C'est  l'introduction  d'un  bal- 
let exécuté  en  l'honneur  de  l'impératrice, 
femme  de  Léopold  1er. 

VITTORIA  NELLA  COSTANZA  (la),  opéra 
italien,  livret  de  Passerini,  musique  de  Bo-, 
niventi,  représenté  sur  le  théâtre  de  Sant'*1 
Angiolo  de  Venise  en  1702. 

*  VITTORINO,  opéra  sérieux  en  trois  actes,x 
musique  de  Nicola  Piccinni,  représenté  (sans 
doute  à  Naples)  à  une  date  inconnue. 


1152 


VIVA 


VIZI 


*  VIVA  Ml  tierra  !  zarzuela  en  deux 
actes,  musique  de  MM.  Espino  et  Angel  Ru- 
bio,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du 
Prince- Alphonse,  en  juillet  1884. 

*  VIVAN  LAS  CAENAS  !  zarzuela  en  trois 
actes,  musique  de  M,  José  Rogel,  représentée 
à  Madrid  en  1879. 

*  VIVANDIÈRE  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Henri  Cain,  musi- 
que posthume  de  Benjamin  Godard,  repré- 
senté à  l'Opéra- Comique  le  i«  avril  1895.  Il 
s'agit  ici  d'un  épisode  romanesque  de  la 
guerre  de  Vendée.  Un  détachement  de  trou- 
pes républicaines  arrive  dans  un  village  ;  les 
soldats  ont  faim,  mais  ne  trouvent  rien  à 
manger,  et  Marion,  la  vivandière,  n'a  rien  à 
leur  donner.  Arrive  le  jeune  Georges  de 
Rieul,  fils  du  riche  propriétaire  d'un  château 
voisin,  libéral  et  patriote,  autant  que  son 
père  est  royaliste  et  réactionnaire.  Georges 
fait  distribuer  des  vivres  aux  soldats,  ce  qui 
n'est  point  du  goût  de  son  père,  dont  la  co- 
lère est  telle  qu'elle  le  pousse  jusqu'à  mau- 
dire son  fils.  Le  jeune  homme  est  désespéré, 
et,  sur  le  conseil  de  la  vivandière,  suit  les 
troupes  et  s'enrôle  dans  l'armée  révolution- 
naire ;  en  même  temps,  la  gentille  Jeanne, 
une  jeune  orpheline  aimée  de  Georges  et  qui 
lui  rend  son  amour,  se  joint  à  Marion  à  qui 
elle  servira  d'aide. 

Les  combats  ont  commencé  entre  les  bleus 
et  les  blancs.  Seule,  une  petite  troupe  de 
ceux-ci  tient  encore  la  campagne.  On  s'ap- 
prête à  la  débusquer  du  village  qu'elle  occupe, 
lorsque  Marion  apprend  qu'elle  est  com- 
mandée par  le  marquis  de  Rieul.  Le  père  et 
le  fils  peuvent  se  trouver  face  à  face,  l'un 
peut  tuer  l'autre!...  Elle  frémit  à  cette  pen- 
sée, et  s'arrange  de  façon  que  Georges  soit 
dans  l'impossibilité  de  prendre  part  à  l'assaut 
du  village.  L'assaut  est  donné,  et  le  marquis 
est  fait  prisonnier.  Georges  l'apprend,  et 
veut  risquer  sa  vie  pour  sauver  son  père, 
qui  doit  être  fusillé.  Marion  l'écarté,  en  lui 
disant  qu'elle  se  charge  de  tout.  Elle  protège 
en  effet  la  fuite  du  marquis,  qui  s'échappe. 
Mais  tout  est  découvert,  et  c'est  Marion 
elle-même  qui  sera  peut-être  fusillée,  lors- 
que arrive  un  décret  de  la  Convention  accor- 
dant amnistie  pleine  et  entière  à  tous  les  re- 
belles. 

Sur  ce  drame  très  bien  mis  en  scène  et 
dont  l'émotion  est  très  sincère,  le  pauvre 
Godard,  dont  ce  fut  la  dernière  œuvre,  avait 
écrit  une  partition  très  franche,  très  vivante, 
très    mouvementée,     et    merveilleusement 


adaptée  au  sujet.  Il  n'eut  pas  le  temps  d'y 
mettre  la  dernière,  main  et  d'en  achever  l'or- 
chestration, qui  fut  terminée  très  adroite- 
ment et  très  heureusement  par  M.  Paul 
Vidal.  Plusieurs  morceaux  sont  à  signaler 
dans  la  musique,  bien  venue  et  franche  du 
collier  de  la  \ivandière.  Au  premier  acte, 
les  excellents  couplets  de  Marion  .-  ~Viens 
avec  nous,  petit,  le  duo  des  amoureux,  et  la 
scène  de  la  malédiction,  qui  est  très  bien 
traitée.  Au  second,  les  couplets  comiques 
du  sergent  La  Balafre,  une  scène  charmante 
et  pleine  d'émotion  entre  Marion  et  Jeanne, 
la  prière  des  deux  femmes,  la  lecture  de  la 
lettre  faite  par  Marion,  qui  tire  vraiment  les 
larmes  des  yeux,  le  récit  militaire  de  La 
Balafre  :  En  avant!  dont  l'arrangement  pro- 
duit un  effet  prodigieux,  et  la  scène  de  Ma- 
rion avec  le  capitaine,  qu'elle  supplie  de  ne 
pas  envoyer  Georges  à  l'assaut  et  qui  est 
très  dramatique.  Enfin,  au  troisième  acte,  la 
danse  grotesque  établie  sur  l'air  de  la  Fri- 
cassée, la  jolie  phrase  du  duo  des  amoureux  : 
Dans  mes  regards  troublés,  unjoli  mélodrame 
symphonique,  un  nouveau  duo  entre  Marion 
et  le  capitaine,  quand  elle  lui  apprend,  au 
péril  de  sa  vie,  que  c'est  elle  qui  a  délivré  le 
marquis,  et  la  scène  finale,  dans  laquelle  on 
perçoit  un  souvenir  du  Chant  du  départ. 
Mlle  Delna  et  M.  Fugère  se  sont  montrés 
admirables  dans  les  deux  rôles  de  Marion  et 
de  La  Balafre  ;  les  autres  étaient  fort  bien 
tenus  par  Mlle  Laisné,  MM.  Badiali,  Clément, 
Mondaud  et  Thomas. 

VIVANDIÈRES  de  la  grande  armée 

(les),  opérette  en  un  acte,  paroles  de  MM.  de 
Forges  et  Jaime  fils ,  représentée  aux  Bouf- 
fes-Parisiens le  6  juillet  1859. 

*  vive  la  LIGNE  !  opérette  en  un  acte 
paroles  de  Jules  de  La  Guette,  musique  d'Au- 
guste L'Eveillé,  représentée  aux  Folies-Mari- 
gny  le  16  mai  1868. 

*  VIZCONDE  (el),  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  Camprodon,  musique  de  Francisco 
Barbieri,  représentée  sur  le  théâtre  du  Cir- 
que, à  Madrid,  le  1"  décembre  1855. 

*  VIZCONDE  DE  LETORIERES  (el),  zar- 
zueia,  livret  imité  d'un  vaudeville  français, 
musique  de  M.  Fernandez  Caballero,  repré- 
sentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Cirque, 
en  1858. 

VIZIO  DEPRESSO,  E  LA  VIRTÙ  CO- 
RONATA  ovvero  L'ELIOGABALE  RIFOR- 
MATO  (il)  [le  Vice  puni  et  la  vertu  récont' 


VOIV 


VOLA 


1153 


pensée],  opéra  italien,  livret  d'Aurelio  Au- 
relj,  musique  de  Orgiani,  représenté  sur  le 
théâtre  de  Sant'-Angiolo,  à  Venise,  en  1686. 

*  V'LÀ  LE  TAMBOUR -MAJOR,  opérette 
en  un  acte,  paroles  et  musique  d'Eugène 
Moniot,  représentée  aux  Folies-Bergère  en 
février  1873. 

*  VOCATION  DE  MARIUS  (la),  vaudeville- 
opérette  en  quatre  actes,  de  MM.  Fabrice 
Carré  et  Debelly,  musique  de  M.  Raoul 
Pugno,  représenté  au  théâtre  des  Nouveautés 
le  29  mars  1890. 

VOCE  MISTERIOSA  (la)  [la  Voix  mysté- 
rieuse], opéra  italien ,  musique  de  J.  Mosca, 
représenté  à  Turin  en  1823. 

*  VŒU    OU    LE    SOLITAIRE    DU    CANADA 

(le),  opéra,  musique  d'Alexandre  Piccinni, 
représenté  au  théâtre  des  Jeunes-Artistes  en 
1800  ou  1801. 

VOGLIA  DI    DOTE    E   NON    DI    MOGLIE 

(Il  veut  la  dot  sans  la  femme),  opéra  italien, 
musique  de  Dussek  (François-Benoît),  repré- 
senté à  la  Scala  de  Milan  vers  1795. 

VOGLIA  DI   DOTE   E   NON   DI  MOGLIE, 

opéra  italien  ,  musique  do  Coccia ,  repré- 
senté à  Ferrare  en  isio. 

VOISINAGE  DANGEREUX  (le),  opérette 
allemande ,  livret  de  Kotzebue,  musique  de 
Ferd.  Langer,  représentée  à  Mannheim  en 
juin  1868. 

VOITURES  VERSÉES  (les),  opéra-comique 
en  deux  actes ,  paroles  de  Dupaty  ,  musique 
de  Boieldieu,  repr.  à  FOpéra-Com.  le  20  avril 
1820.  L'auteur  a  fait  un  livret  d'opéra  du 
vaudeville  intitulé  :  le  Séducteur  en  voyage, 
représenté  au  Vaudeville  le  4  décembre  1 806. 
La  pièce  est  assez  amusante  et  fournit  très 
bénévolement  des  prétextes  à  des  airs  et 
à  des  duos.  La  musique  est  tout  à  fait 
gracieuse  et  charmante.  Martin  triomphait 
dans  l'air  :  Apollon  toujours  préside  au  choix 
de  mes  invités,  et  dans  le  duo  :  O  dolce  con- 
cento,  variations  ingénieusement  brodées  sur 
le  motif  :  Au  clair  de  la  lune. 

VOITURIN  (le),  opérette,  paroles  et  mu- 
sique de  Hervé,  représentée  sur  le  théâtre 
Debureau,  aux  Champs-Elysées,  en  septem- 
bre 1858.  Jouée  par  l'auteur. 

*  VOÏVODE  (le),  opéra,  musique  de  Tehaï- 
kowsky,  représenté  au  théâtre  Impérial  de 
Moscou  en  1869. 


*  voilà  bien  les  femmes,  opérette  en 
trois  actes,  musique  d'Auguste  Conradi,  re- 
présentée au  théâtre  Walner,  à  Berlin,  en 
septembre  1867. 

*  VOISINAGE  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Pujoulx,  musique  de  Ber- 
taud,  Gustave  Dugazon,  Dubuat,  Pradher  et 
Quinebaud,  tous  élèves  de  Berton,  repré- 
senté au  théâtre  Favart  le  24  février  1800. 

VOIX  (une),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Bayard  et  Potron,  musique  de 
M.  Ernest  Boulanger,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  28  mai  1845.  Le  canevas  de  cette 
pièce  est  fort  léger.  Un  jeune  officier  fran- 
çais a  entendu  à  Gênes  une  voix  ravissante. 
Il  s'est  épris,  sans  la  voir,  de  celle  qui  la  pos- 
sède. De  retour  en  France,  il  croit  la  rencon- 
trer dans  une  jeune  veuve  destinée  à  son 
ami  Lireuil.  Une  scène  de  quiproquo  le  con- 
firme dans  son  erreur,  et,  malgré  l'apparition 
de  la  véritable  chanteuse,  il  s'en  tient  à  son 
choix.  La  musique,  assez  élégante,  n'a  pas 
été  remarquée.  Nous  rappellerons  seulement 
l'allégro  du  trio  entre  Edgar,  le  comte  de 
Lireuil  et  l'aubergiste,  un  duo  chanté  par 
Audran  et  Mm»  Potier,  et  le  chœur  final. 
Mme  Casimir  jouait  le  rôle  de  la  Voix  mysté- 
rieuse, et  y  vocalisait  d'une  manière  char- 
mante. Moreau-Sainti  et  Sainte-Foy  complé- 
taient le  personnel  de  la  représentation. 

VOIX  DU  CŒUR  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  Pixis,  représenté  au 
théâtre  royal  de  Berlin  dans  le  mois  de  jan- 
vier 1836.  Le  rôle  principal  a  été  chanté  par 
Mlle  Francilla  Pixis. 

VOIX  HUMAINE  (la),  opéra  en  deux  actes, 
paroles  de  Mélesville,  musique  de  G.  Alary , 
représenté  à  l'Opéra  le  30  décembre  1861.  La 
donnée  du  livret  est  ridicule.  Il  y  est  ques- 
tion d'un  organiste  amoureux  qui  compte 
sur  l'effet  du  jeu  de  voix  humaine  de  son  in- 
strument pour  arriver  à  la  gloire  et  à  la 
possession  de  l'objet  aimé.  Un  rival,  en  em- 
pêchant le  mécanisme  de  l'orgue ,  veut  le 
priver  de  ces  avantages.  La  ruse  est  décou- 
verte et  l'organiste  triomphe.  Le  jeu  de  voix 
humaine  est  remplacé  par  celle  d'une  femme 
cachée  dans  le  buffet.  On  ne  conçoit  pas 
qu'on  puisse  faire  parade  de  tant  de  puérilité. 
La  musique  a  été  impuissante  à  faire  vivre 
cet  opéra.  Il  a  été  chanté  par  Marié,  Coulon, 
Roudil,  Dulaurens,  Mlles  de  Taisy  et  Laure 
Durand.  Il  a  eu  treize  représentations. 

VOLAGE  ET  JALOUX ,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Thomas  Sauvage,  musique 

73 


1154 


VOLO 


VOYA 


de  Rosenhain,  représenté  à  Bade  le  3  août 
1863.  C'est  une  pièce  à  deux  personnages  dans 
laquelle  on  distingue  l'ouverture,  une  tyro- 
lienne ,  une  romance  pour  ténor,  et  deux 
duos.  Les  rôles  ont  été  chantés  par  Fromant, 
Mme  Faure-Lefebvre. 

*  VOLÉCOUR  OU  UN  TOUR  DE  PAGE,  Opé- 
ra-comique  en  un  acte,  musique  de  Devienne, 
représenté  au  théâtre  Favart  le  22  mars  1797. 

"   *  VOLÉE  DE   MI-CARÊME    (la),  Opéra-CO- 

mique  en  deux  actes,  musique  de  M.  E.  Fon- 
taine, représenté  à  Namurle  4  avril  1878. 

VOLEUR  DE  pommes  (le),  opéra-comi- 
que,  musique  de  Jost,  représenté  à  Vienne 
vers  1780. 

VOLEUR  DE  POMMES  (le),  opéra-comi- 
que, musique  de  F.-J.  Haydn ,  représenté  à 
Berlin  en  1791. 

VOLEUR  DE  POMMES  (le),  opéra  alle- 
mand, paroles  de  Breszner,  musique  de  Bie- 
rey,  représenté  à  Breslau  vers  1809. 

VOLEURS  DES  VOSGES  (les)  OU  LA  MAI- 
SON ISOLÉE,  opéra-comique  en  un  acte,  re- 
présenté au  théâtre  des  Folies-Dramatiques 
le  6  mai  1832.  C'est  la  reprise  de  l'opéra  de 
Dalayrac  réduit  en  un  acte. 

*  VOLIÈRE  (la),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Nuittcr  et  Beaumont,  musi- 
que de  M.  Charles  Lecocq,  représentée  au 
théâtre  des  Nouveautés  le  12  février  1888. 
Interprètes  :  MM.  Brasseur  père  et  fils, 
Jourdan,  Gaillard,  Tony  Riom,  Mlles  Lardi- 
nois,  Richard. 

*  VOLIÈRE  (la),  opérette  de  salon  en  un 
acte,  paroles  et  musique  de  Gustave  Nadaud, 
publiée  chez  l'éditeur  Heugel. 

VOLOGESO  ,  opéra  italien  ,  musique  de 
Sala,  représenté  à  Rome  en  1737. 

VOLOGESO,  opéra  italien,  musique  de  Léo, 
représenté  à  Naples  en  1744. 

VOLOGESO  ,  opéra  italien  ,  musique  de 
Zoppi,  représenté  à  Saint-Pétersbourg  vers 
1756. 

VOLOGESO,  opéra  italien,  musique  de  Jo- 
melli,  représenté  à  Stuttgard  vers  1764. 

VOLOGESO,  opéra  italien,  musique  de 
Sarti,  représenté  à  Parme  en  1765. 

VOLOGESO,  opéra  italien,  musique  de  Ru- 
tini  (Jean-Marc),  représenté  à  Venise  vers 
1767. 


VOLOGESO ,  opéra  italien ,  musique  de 
Sacchini,  représenté  à  Parme  en  1772.  L'hé- 
roïque roi  des  Parthes  a  inspiré  plusieurs 
compositeurs. 

*  VOLOGESO,  opéra  sérieux,  musique  de 
Gerace,  représenté  à  Venise,  sur  le  théâtre 
San  Benedetto,  le  9  mai  1796. 

*  VOLONTAIRES     DE     LA    RÉPUBLIQUE 

(les),  opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de 
M.  E.  Le  Roy,  musique  de  M.  Boisson,  re- 
prés, à  Châlons-sur-Marne  le  21  janv.1886. 

VOLTIGEURS  DE  LA  32e  (les),  opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Gondi- 
net  et  G.  Duval,  musique  de  M.  Robert  Plan- 
quette,  représenté  au  théâtre  de  la  Renais- 
sance le  7  janvier  1880.  La  pièce  est  aussi 
invraisemblable  que  peu  intéressante.  Il  y  est 
question  d'un  marquis  de  Flavignoles,  ancien 
émigré,  qui  reçoit  du  premier  consul  l'ordre 
de  donner  sa  fille  en  mariage  à  un  officier,  et 
qui  élude  cette  injonction  tyrannique  en  sub- 
stituant à  sa  vraie  fille  la  chevrière  Nicolette. 
Tout  se  découvre  sans  peine,  car  le  lieutenant 
Richard  n'est  pas  assez  sot  pour  ne  pas  faire 
de  différence  entre  une  gardeuse  de  chèvres 
et  la  fille  d'un  marquis.  C'est  donc  une  opé- 
rette, et  non  un  opéra-comique,  que  l'auteur 
des  Cloches  de  Corneville  a  eu  à  mettre  en 
musique  et  la  nature  des  idées  s'en  est  sans 
doute  ressentie.  Le  premier  acte  est  d'un  ca- 
ractère enjoué,  rempli  de  couplets,  de  valses 
chantées,  de  fanfares  ;  dans  le  second,  on  a 
applaudi  les  couplets  du  tambour-major,  une 
valse  et  une  polka,  et  au  troisième  un  chœur 
d'officiers.  Chanté  par  Ismaël,  Marchetti,  Lary; 
Mlles  Granier,  Mily  Meyer;  M^e  Desclauzas. 

VOLUBILE  (la),  opéra-bouffe,  musique  de 
Asioli,  représenté  à  Rome  vers  1786. 

*  VORNEHMEN  WIRTHE  (die),  opéra,  musi- 
que de  Bernard  Scholz,  représenté  sur  le 
théâtre  municipal  de  Leipzig  le  10  mars  1883. 

*  VOTO  (il),  drame  lyrique  en  deux  actes, 
musique  de  M.  Pietro  Vallini,  représenté  à 
Rome,  sur  le  théâtre  Costanzi,  le  27  novem- 
bre 1894. 

VOTO  DI  JEFTE  (il)  [le  Vœu  de  Jephté], 
musique  de  Generali,  représenté  à  Barcelone 
en  1833. 

VOYAGE  À  LA  COUR,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Marville,  musique  de  Ca- 
trufo ,  représenté  à  Feydeau  le  20  août  1825. 

VOYAGE    AUTOUR     DE    MA    CHAMBRE 

(le),  opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de 


VOYA 


VOYA 


1155 


Duvert  et  Lausanne ,  musique  d'Albert  Gri- 
sai-, représenté  à  l'Opéra-Comique  le  12  août 
1859.  Cette  pièce,  dont  le  sujet  n'a  aucun  rap- 
port avec  la  délicieuse  fantaisie  littéraire  de 
Xavier  de  Maistre,  convient  mieux  au  genre 
du  Palais-Royal  qu'à  celui  de  l'Opéra-Comi- 
que. La  musique  est  toujours  élégante  et 
habilement  écrite.  Joué  par  Couderc,  Berthe- 
lier,  Lemaire,  Troy,  Mlles  Henrion  et  Prost. 

VOYAGE  AUX   PYRÉNÉES   (un),   opérette, 

livret  de  M.  Albert  Bornier,  musique  de 
M.  Georges  Lamothe,  jouée  au  théâtre  des 
Folies-Bergère,  le  28  décembre  1872. 

VOYAGE  D'artiste  (un),  opérette  en  un 
acte,  de  MM.  Winterfeld  et  Richard  Wùerst, 
représentée  sur  le  théâtre  Kroll,  à  Berlin, 
en  février  1868. 

VOYAGE  DANS  LA  LUNE  (le),  opéra-féerie 
en  quatre  actes  et  vingt-trois  tableaux,  paroles 
de  MM.  Leterrier,  Vanloo  et  Mortier,  musique 
de  M.  J.  Offenbach ,  représenté  au  théâtre  de 
la  Gaîté  le  26  octobre  1875.  Les  morceaux  re- 
marqués dans  cette  olla-podrida  sont  la  ro- 
mance du  prince  Caprice  à  la  lune,  le  choeur 
des  astronomes ,  le  madrigal  :  Je  regarde  vos 
jolis  yeux,  l'air  du  charlatan  et  des  airs  de  bal- 
let. Chanté  par  Christian,  Grivot,  Mme  Zulma 
Bouffart  et  Mlle  Marcus. 

'VOYAGE  DE  CHAUDFONTAINE  (LE), opéra- 
bouffe  en  trois  actes,  en  langue  wallonne, 
musique  de  Jehan-Noël  Hamal,  représenté  à 
Liège  eu  1757.  Une  adaptation  de  cette  bouf- 
fonnerie, dont  le  caractère  local  ne  pouvait 
malheureusement  nous  présenter  qu'un  inté- 
rêt médiocre,  a  été  faite  par  M.  H.  de  Fleu- 
rigny,  et  l'ouvrage  a  été  ainsi  représenté  à 
Paris,  au  théâtre  des  Nouveautés,  en  juin 
1890,  par  une  troupe  très  satisfaisante  d'ar- 
tistes belges.  La  musique  est  vive,  alerte, 
franche  du  collier,  et  l'on  y  rencontre  plu- 
sieurs morceaux  d'un  véritable  intérêt  :  au 
premier  acte,  l'air  à  vocalises  du  sergent  : 
Apaisez-vous,  mes  tourterelles,  et  un  chœur 
final  très  harmonieux  ;  au  second,  l'ariette  de 
Rose  :  I? entendez-vous  ?  la  chanson  en  duo  : 
Je  voudrais  faire  un  voyage,  qui  est  d'une 
grâce  exquise,  et  la  ronde  en  chœur  du  cra- 
millan,  qui  est  vraiment  d'une  gaieté  folle  ; 
enfin,  au  troisième,  les  couplets  fort  amusants 
du  batelier,  et  l'air  de  Rose  :  Au  diable  la 
séquelle,  qui  est  d'un  excellent  sentiment  co- 
mique. C'est  là  un  échantillon  très  curieux  et 
très  original  de  la  musique  dramatique  du 
xvme  siècle. 

*  VOYAGE  DE  CORBILLON  (le),  vaudeville- 


opérette  en  quatre  actes  de  M.  Antony  Mars, 
musique  de  M.  Victor  Roger,  représenté  au 
théâtre  Cluny  le  30  janvier  1896. 

VOYAGE  DE  MM.  DUNANAN  PÈRE  ET 
FILS  (le),  opéra-bouffon  en  deux  actes  et 
quatre  tableaux,  paroles  de  MM.  Siraudin  et 
Jules  Moineaux,  musique  de  M.  Jacques  Of- 
fenbach, représenté  aux  Bouffes-Parisiens  le 
22  mars  1862.  La  barcarolle  :  A  Venezia  la 
bella,  a  laissé  quelques  souvenir 

*  VOYAGE  DE  NOCE  (le),  opéra-comique, 
musique  de  Victor  Nessler,  représenté  au 
théâtre  municipal  de  Leipzig  en  mars  1867. 

*  VOYAGE  DE  NOCE  (le),  opérette,  paroles 
et  musique  de  M.  G.  Hohmann,  représenté 
au  théâtre  Guillaume,  de  Berlin,  en  avril  1892. 

VOYAGE  DES  CHANTEURS  (le)  [Saenger 
faht],  opérette  en  un  acte,  représentée  au 
théâtre  de  Frédéric-Wilhelmstadt,  à  Berlin, 
en  décembre  1S52. 

,*  voyage  EN  AFRIQUE  (le),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  West  et  Richard 
Gênée,  musique  de  Franz  de  Suppé,  repré- 
sentée à  Vienne,  sur  le  théâtre  An  dcr  Wien, 
en  mars  1883. 

VOYAGE  en  AMÉRIQUE,  opérette,  livret 
de  MM.  Raymond  et  Boucheron,  musique  de 
M.  Hervé,  représentée  au  théâtre  des  Nou- 
veautés en  1880. 

VOYAGE  EN  CHINE  (le),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Labiche  et 
Delacour,  musique  de  M.  François  Bazin,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  9  déc.  1865. 

*  VOYAGE  EN  ECOSSE  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Cottu  et  Lecomte, 
musique  de  M.  Victor  Roger,  représenté  à 
Lille  le  17  mai  1888. 

VOYAGE  IMPROMPTU  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte ,  paroles  d'Aubertin  ,  Du- 
mersan ,  musique  de  Pacini ,  représenté  à 
Montansier  le  5  avril  1866. 

VOYAGES  DE  L'AMOUR  (les),  ballet  en 
quatre  actes,  avec  un  prologue,  paroles  de 
Labruère,  musique  de  Boismortier ,  repré- 
senté par  l'Académie  royale  de  musique  le 
3  mai  1736.  Cet  ouvrage  fut  monté  avec 
un  grand  luxe  et  interprété  par  des  artistes 
célèbres.  Le  rôle  de  l'Amour  était  rempli  par 
Jélyotte,  celui  de  Daphnépar  Mlie  Pélissier; 
les  autres  étaient  répartis  entre  Chassé,  Dun, 
Cuvillier,  Tribou  et  MHe3  Lemaire,  Fel,  An- 
tier.  MUc  Salle  parut  dans  la  dernière  en- 
trée. Boismortier  a   composé  beaucoup  de 


11S6 


WAIS 


WALD 


musique  ;  il  n'en  est  rien  resté  qu'un  motet 
religieux  bien  traité  :  Fugit  nox. 

VOYAGES  de  vendredi  (les),  opéra  al- 
lemand, musique  de  Spindler  ,  représenté  à 
reslau  et  à  Vienne  vers  isoo. 

VOYAGE  incognito  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte ,  paroles  de  Castel ,  pseudo- 
nyme de  Planard,  musique  de  Gasse ,  repré- 
senté à  Feydeau  le  l«r  juillet  1819. 

!  VRAIS  SANS-CULOTTES  (les)  ,  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Rezicourt,  mu- 
sique de  Lemoyne,  représenté  à  Feydeau  lo 
12  mai  1794. 

VRAJI A  SILA  (la  Fatalité),  opéra  russe, 
musique  de  Séroff  ;  représenté  à  Saint-Pé- 
tersbourg en  décembre  18*2. 


*  VRIJER  IN  DE  STROP  (de),  opéra-comi- 
que  flamand  en  un  acte,  musique  de  M.  Joseph 
Mertens,  représenté  à  Anvers  le  18  mars 
1866. 

*  VUELTA  AL  MUNDO  (la),  zarzuela  en 
quatre  actes,  paroles  de  L.-M.  de  Larva,  mu- 
sique de  Francisco  Barbieri  et  Rogel,  repré- 
sentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  du  Prince- 
Alphonse,  le  18  août  1875. 

*  VUELTA  DEL  CORSARIO  (la),  zarzuela 
en  trois  actes,  paroles  de  Garcia  Gutierrez, 
musique  d'Emilio  Arrieta,  représentée  le 
18  novembre  1863  à  Madrid,  sur  le  théâtre  du 
Cirque.  Cet  ouvrage  forme  la  suite  et  la  se- 
conde partie  d'une  autre  zarzuela  des  mêmes 
auteurs,  el  Grumete,  représentée  dix  ans  au- 
paravant au  même  théâtre. 


w 


WAARENHfliNDLER  VON  SMIRNA  (der) 

[le  Marchand  de  Smyrne],  opéra  allemand, 
musique  de  Holly,  représenté  à  Berlin  en 
1775. 

WADOU  FIA  (le  Fils  du  Désert),  opéra 
hongrois,  musique  de  Doppler  (Charles),  re- 
présenté à  Pesth  en  1854. 

WAFFENSCHMIED  (der)  [l'Armurier], 
opéra  allemand,  musique  de  Lortzing ,  re- 
présenté au  Théâtre-sur-la-Vienne  le  30  mai 
1846,  sous  la  direction  de  l'auteur.  Cet  ou- 
vrage a  eu  un  grand  succès  en  Allemagne. 

WAHL  DES  HERCULES  (die)  [le  Choix 
d'Hercule  ]  ,  opéra  allemand ,  musique  de 
Schweitzer,  reorésenté  à  Gotha  vers  1775. 

WAHRWOLF  (der)  [le Loup-garou\,  opéra 
allemand,  musique  de  Strauss,  représenté  à 
Carlsruhe  vers  1839,  puis  à  Vienne. 

*  WAHRWOLF,  opéra  romantique,  livrel 
tiré  d'une  légende  fantastique  allemande, 
musique  de  M.  le  comte  de  Hochberg,  surin- 
tendant des  théâtres  impériaux  de  Berlin, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Ham- 
bourg en  avril  1895. 

WAISE  UND  DER  MŒRDER  (die)  [l'Or- 
pheline et  le  meurtrier], mélodrame  allemand, 
musique  de  Seyfried,  représenté  à  Vienne 
vers  1800. 


WALD  BEI  HERMANNSTADT  (der)  [la 
Forêt  d'ffermannstadt],  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Westmeyer,  représenté  à  Prague 
en  novembre  1867. 

WALDBLUME  (les  Fleurs  de  la  forêt),  opéra 
allemand,  musique  de  Kittl,  écrit  à  Prague 
vers  1850.  Cet  ouvrage  paraît  avoir  été 
conçu  dans  le  style  de  M.  Wagner,  dont 
M.  Kittl  a  été  le  collaborateur.  Ce  composi- 
teur était  directeur  du  Conservatoire  de 
Prague. 

WALDEMAR,  opéra  allemand,  musique 
de  Weigl,  représenté  à  Vienne  vers  1824. 

WALDER ,  opéra  sérieux ,  musique  de 
Benda,  représenté  à  Gotha  vers  1768. 

WALDMAEDCHEN  (das)  [la  Fille  des  bois], 
opéra  allemand,  musique  de  Weber,  repré- 
senté à  Munich  en  novembre  1800.  C'est  un 
ouvrage  de  la  jeunesse  du  maître,  alors  âgé 
seulement  de  quatorze  ans.  Le  public  lui  fit 
un  accueil  favorable;  on  le  représenta  à 
Vienne,  à  Prague ,  à  Saint-Pétersbourg.  Ce- 
pendant, malgré  ce  succès  précoce,  Weber, 
mécontent  de  cette  œuvre  hâtive,  la  refit  en- 
tièrement plusieurs  années  après,  à  Stutt- 
gard,  chez  le  prince  Louis  de  Wurtemberg, 
et  la  fit  représenter  sous  le  nom  de  Sylvana. 

WALDM,œNNER  (die)  [les  Sylphes],  opéra 


WALK 


WALK 


1157 


allemand ,  musique  de  Henneberg,  écrit  à 
Vienne  vers  1815. 

*  WALDMEISTER,  operette-bouffe  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Johann  Strauss,  re- 
présentée à  Vienne  en  novembre  1895.  Malgré 
le  talent  et  la  renommée  très  légitime  de 
l'auteur,  cet  ouvrage  n'a  obtenu  que  peu  de 
succès. 

WALDMULLER  S  MARGREL  (Marguerite, 
lameunière  des  bois),  drame  lyrique,  paroles 
de  Rodenberg,  musique  de  Marschner,  re- 
présenté au  théâtre  de  la  Cour,  à  Hanovre,  le 
13  novembre  1855. 

WALDRAF  DER  WANDERER  [~Wa.ld.raf  le 
voyageur),  opéra  allemand,  musique  de  P. 
Maschek,  écrit  à  Vienne  vers  1793. 

WALK  FOR  A  WAGER  (la  Promenade  par 
gageure),  farce  anglaise,  musique  de  J.  Hart, 
représentée  à  Londres  vers  1820. 

*  WALKYRIE  (la),  drame  musical  en  trois 
actes,  paroles  et  musique  de  Richard  Wag- 
ner, représenté  sur  le  théâtre  Royal  de  Mu- 
nich le  26  juin  1870,  et  sur  le  théâtre  Wagner 
de  Bayreuth  le  14  août  1S76.  (Joué  pour  la  pre- 
mière fois  en  français,  sur  une  traduction  de 
Victor  Wilder,  au  théâtre  de  la  Monnaie  de 
Bruxelles)  le  9  mars  1887,  et  ensuite  à  l'Opéra 
de  Paris,  le  12  mai  1893.)  Cet  ouvrage  forme 
la  première  partie  de  la  tétralogie  de  Wagner, 
l'Anneau  du  Nibelung ,  dont  l'Or  du  Rhin 
(Rheingold)  forme  le  prologue. 

Il  n'est  pas  très  facile  de  faire  une  analyse 
de  ce  poème  étrange  de  la  Walkyrie;  aussi 
vais-je  l'emprunter,  entrés  grande  partie,  à 
un  compte  rendu  que  M.  Charles  Tardieu, 
un  wagnérien  de  la  première  heure,  a  fait 
naguère  de  cet  ouvrage.  Qu'est-ce  que  cette 
fin  éternelle  dont  les  dieux  sont  menacés, 
ainsi  qu'Erda  l'a  donné  à  entendre  à  Wotan 
à  la  fin  du  Rheingold?  Tout  en  le  sachant, 
Erda  n'a  pas  voulu  le  dire,  et  Wotan,  inquiet, 
a  perdu  sa  sérénité.  D'ailleurs  mécontent  de 
lui,  il  a  touché  l'anneau  maudit  par  Alberich, 
il  l'a  volé,  introduisant  ainsi  dans  le  monde  le 
parjure,  la  violence  et  même  le  meurtre,  dont 
Fafner  a  donné  le  signal  en  assassinant  son 
frère  Fasolt  pour  demeurer  seul  maître  du 
trésor  du  Nibelung.  Si  la  fin  du  règne  des 
dieux  doit  être  le  châtiment  de  ces  crimes, 
n'est-il  aucun  moyen  de  l'ajourner,  de  la  re- 
culer autant  que  possible?  Il  descend  donc 
dans  les  profondeurs  de  la  terre  pour  con- 
sulter la  sage  et  savante  Erda...  et  cette  con- 
sultation donne  naissance  aux  neuf  Walkvrjes, 


dont  Brunehilde  est  1  aînée.  Filles  des  désirs 
de  Wotan,  les  neuf  sœurs  personnifient  ses 
volontés,  et  le  dieu  compte  sur  elles  pour 
écarter  la  réalisation  des  prophéties  d'Erda, 
l'écroulement  de  sa  souveraineté.  Elles  ont 
mission  de  stimuler  l'héroïsme  parmi  les 
hommes,  de  les  relever  sur  les  champs  de 
bataille  pour  les  emporter  k  travers  les 
nuages  sur  leurs  chevaux  ailés,  et  de  les 
amener  dans  les  vastes  salles  du  Walhalla, 
où  Wotan  les  réveille  et  les  rassemble  pour 
l'aider  à  combattre,  le  moment  venu,  les 
ennemis  de  la  suprématie  divine.  Ce  n'est 
pas  tout.  Wotan,  qui  sous  plus  d'un  rapport 
ressemble  au  lubrique  Jupiter,  a  fait,  sous  le 
nom  de  Velse  ou  Wolfe  (loup\  une  excursion 
sur  la  terre,  où  il  a  eu,  d'une  femme  que  l'au- 
teur ne  nous  fait  pas  connaître,  deux  enfants, 
Siegmund  et  Sieglinde.  Cette  dernière,  ré- 
duite en  esclavage,  a  été  achetée  par  le  guer- 
rier Hunding,  qui  en  a  fait  sa  femme.  Quant 
à  Siegmund,  élevé  par  son  père  au  fond  des 
bois,  il  se  trouve  seul  un  jour,  Wotan  ayant 
disparu  sans  laisser  de  trace,  après  lui  avoir 
annoncé  qu'au  moment  de  sa  plus  profonde 
détresse,  il  trouverait  une  épée  qui  lui  donne- 
rait la  victoire.  Tels  sont  les  événements  qui 
nous  sont  révélés  par  Siegmund  et  par  Wo- 
tan au  premier  et  au  second  acte  de  la  Wal- 
kyrie et  qui  remplissent  l'intervalle  qui  sépare 
le  Rheingold  de  cet  ouvrage. 

Au  premier  acte,  nous  sommes  dans  la  de- 
meure sauvage  de  Hunding,  dont  un  frêne 
immense  aux  puissants  rameaux  soutient  la 
toiture  de  bois.  Le  soir  approche,  l'habitation 
semble  déserte,  lorsque  Siegmund,  meurtri, 
brisé,  y  pénètre  brusquement  pour  échapper 
à  la  poursuite  d'une  tribu  qu'il  vient  d'ou- 
trager en  voulant  protéger  une  jeune  fille  que 
sa  famille  prétendait  contraindre  à  une  union 
détestée.  Hunding  appartient  à  cette  famille, 
ce  que  Siegmund  ignore.  Celui-ci,  épuisé,  se 
jette  et  s'étend  sur  une  peau  de  bête,  lorsque 
entre  Sieglinde.  Siegmund  ignore  qu'elle  est 
sa  sœur,  qu'il  n'a  pas  revue  depuis  longues 
années  et  qu'il  croit  morte.  Elle  le  console, 
le  réconforte,  et  déjà  une  tendresse  innommée 
germe  dans  le  cœur  de  ces  deux  êtres,  que  les 
liens  du  sang  unissent  à  leur  insu. Bientôt  Hun- 
ding paraît,  et,  trouvant  Siegmund,  lui  offre 
l'hospitalité.  Mais  il  ne  tarde  pas  à  apprendre, 
par  le  récit  même  de  celui-ci,  qu'il  est  son  en- 
nemi, et,  tout  en  le  laissant  sous  son  toit,  il  le 
provoque  pour  le  lendemain  en  combat  mortel. 
Resté  seul,  Siegmund  est  bientôt  rejoint  par 
Sieglinde,  qui  a  versé  un  narcotique  à  Hun- 
ding pour  l'endormir,  à  Hunding,  qui  lui  fait 


1188 


WALK 


WALK 


horreur  et  qu'elle  voudrait  fuir.  Elle  montre 
au  proscrit  désarmé  une  épée  qu'un  vieillard 
enfonça  dans  le  frêne  qui  soutient  la  cabane, 
le  jour  de  son  union  avec  Hunding.  Ce  vieil- 
lard, dont  nul  ne  sait  le  nom,  c'est  Wotan,  et 
l'épée  est  celle  qui  donnera  la  victoire  à  qui 
saura  l'arracher  du  frêne.  Siegmund  se  rap- 
pelle alors  la  promesse  de  son  père  ;  il  saisit 
l'épée  et  s'en  empare  :  elle  sera  tout  à  la  fois 
le  gage  de  sa  victoire  et  de  la  délivrance  de 
Sieglinde,  car  le  frère  et  la  sœur,  amoureux 
l'un  de  l'autre,  vont  s'enfuir  et  commettre  un 
inceste.  Wagner  n'y  regarde  pas  de  si  près  : 
«  Tu  seras  pour  ton  frère,  dit  Siegmund,  la 
fiancée  et  la  sœur  à  la  fois;  et  maintenant, 
fleurisse  le  sang  des  enfants  de  Velse  !  »  Et 
ils  s'éloignent  de  la  demeure  maudite  ! 

Nous  voici  au  second  acte,  dans  un  site  sau- 
vage, traversé  au  fond  par  un  gigantesque 
pont  de  roches.  Quelle  est  cette  jeune  femme 
cuirassée,  coiffée  d'un  casque  ailé  d'où  s'é- 
chappent ses  cheveux,  et  vêtue  d'une  robe 
blanche  que  recouvre  un  manteau  couleur  de 
sang?C'estBrunehilde, l'aînée  des  "Walkyries, 
la  fille  chérie  de  Wotan,  qui  accourt  à  l'appel 
de  son  père  en  jetant  au  ciel  des  exclamations 
étranges  :  Hojotoho  !  Heiaha  !  Hahei  !  Heiaho  ! 
Wotan  lui  ordonne  de  se  préparer  à  porter 
la  victoire  à  Siegmund,  que  poursuit  Hun- 
ding. Wotan  prend  donc  parti  pour  son  fils 
Siegmund,  une  des  espérances  de  son  armée 
de  héros  du  Walhalla,  contre  Hunding,  l'époux 
outragé.  Mais  arrive  Fricka,  qui  ne  l'entend 
pas  ainsi,  Fricka,  l'épouse  de  Wotan,  la  Junon 
Scandinave.  Dans  une  scène  interminable,  et 
de  nature  à  décourager  les  auditeurs  les  plus 
intrépides,  Fricka  fait  à  Wotan  tout  un  cours 
de  morale,  en  lui  reprochant  de  vouloir  favo- 
riser l'inceste  et  l'adultère.  Wotan  se  défend 
mollement  mais  longuement,  et  se  rend  — 
enfin  !  —  aux  raisons  de  Fricka.  "Vient  alors 
une  nouvelle  scène  entre  Wotan  et  Brune - 
hilde,  aussi  longue,  hélas  !  dans  laquelle  le 
père  commande  à  sa  fille  tout  le  contraire  de 
ce  qu'il  lui  avait  ordonné  d'abord  :  tout  à 
l'heure  la  victoire  de  Siegmund,  maintenant 
sa  mort.  Elle  n'y  comprend  rien,  mais,  dé- 
solée, elle  promet  pourtant  d'obéir.  Mais 
Wotan  parti,  Siegmund  et  Sieglinde  pa- 
raissent, et  la  Walkyrie  s'attendrit.  Elle  offre 
à  Siegmund  le  séjour  du  Walhalla,  où  ses 
sœurs  lui  verseront  les  boissons  les  plus 
délicieuses,  mais  Sieglinde  ne  l'y  suivra  pas. 
Il  refuse,  et,  plutôt  que  d'abandonner  Sieg- 
linde, il  la  tuera  pour  mourir  après  elle.  Alors 
Brunchilde  n'y  tient  plus  ;  pour  la  pre- 
mière fois,   elle   a   l'intuition   de   l'amour  : 


en  dépit  des  ordres  de  Wotan,  dont  la 
volonté  révolte  sa  raison,  elle  promet  à 
Siegmund  de  lui  donner  la  victoire.  Et  voici 
qu'au  loin,  sur  le  sommet  de  la  roche,  der- 
rière une  nue  transparente,  on  voit  paraître 
Hunding,  qui  appelle  Siegmund  au  combat. 
Celui-ci  s'élance  et  le  rejoint.  Les  deux 
hommes  sont  aux  prises.  Siegmund,  protégé 
par  Brunehilde,  va  percer  Hunding  de  son 
épée,  lorsque  la  lance  de  Wotan  s'abat  sur 
elle  et  la  brise  en  deux  morceaux.  Et,  tandis 
que  Brunehilde  les  ramasse  et  s'enfuit  à 
cheval  avec  Sieglinde,  Siegmund  est  tué  par 
Hunding,  qui  lui-même  est  foudroyé  par  Wo- 
tan, furieux  d'avoir  été  obligé  de  lui  donner 
raison,  mais  décidé  pourtant  à  punir  Bru- 
nehilde d'avoir  essayé  de  lui  donner  tort  ! 

Il  ne  faut  pas  moins  que  les  splendeurs  du 
troisième  acte  pour  faire  oublier  les  longueurs 
cruelles  et  meurtrières  du  second.  Ce  troi- 
sième acte,  qui  nous  transporte  sur  «  le  rocher 
du  Brùnhildenstein  » ,  s'ouvre  par  un  tableau 
superbe,  une  scène  d'une  grandeur  épique  et 
sublime  en  son  genre,  la  chevauchée  des 
Walkyries.  Elles  arrivent  l'une  après  l'autre, 
fendant  l'espace  sur  leurs  chevaux  ailés,  bon- 
dissant à  travers  les  nuages,  déchirant  l'air 
de  leurs  cris  stridents,  dominant  la  tempête 
elle-même,  et,  tandis  qu'on  les  voit  passer 
comme  l'éclair,  le  galop  fantastique  et  les 
hennissements  sauvages  de  leurs  coursiers 
ont  leur  écho  dans  les  sonorités  haletantes  et 
tourmentées  d'un  orchestre  déchaîné.  Cela  est 
superbe,  et  l'on  sait  si  cette  scène  est  célèbre 
depuis  le  premier  jour  où  elle  s'est  imposée 
à  l'admiration  du  public...  Mais  Brunehilde 
manque  au  rendez-vous  des  Walkyries.  La 
voici  pourtant  avec  Sieglinde,  à  qui  elle 
ordonne  de  vivre  pour  donner  naissance  au 
fils  de  Siegmund,  le  futur  Siegfried,  qu'elle 
porte  dans  ses  flancs.  Elle  la  met  en  sûreté, 
puis  bientôt,  soumise  et  repentante,  se  pré- 
sente devant  Wotan,  qui  arrive  plein  de 
courroux.  Son  père  l'accable  de  reproches  et 
prononce  sa  condamnation.  Elle  n'est  plus  la 
Walkyrie,  le  Walhalla  est  fermé  pour  elle. 
«  Tu  m'as  désobéi,  lui  dit-il,  tu  t'es  levée 
contre  moi  !  Tu  descendras  au  rang  d'une 
simple  mortelle.  Abandonnée  sur  la  terre, 
condamnée  aux  durs  labeurs  de  la  vie,  c'est 
à  un  homme  que  tu  appartiendras  !  »  A  cette 
malédiction,  les  Walkyries,  ses  sœurs,  pous- 
sent un  cri  d'horreur  et  disparaissent.  Restée 
seule  avec  son  père,  Brunehilde  implore 
vainement  son  pardon.  Wotan,  quoique  ému, 
reste  inébranlable.  «  Enfin,  lui  dit-elle,  tu 
sais  quel  sang  coule  en  mes  veines.  Fille  d'un 


WALK 


WALL 


1159 


dieu,  puis-je,  sans  honte  pour  celui  à  qui 
je  dois  le  jour,  tomber  entre  les  mains  du 
premier  venu?  Fais  du  moins  que  celui  qui 
m'éveillera  sur  ce  rocher  ne  soit  pas  un  lâche. 
«  Soit!  répond  Wotan.  Je  vais  t'entourer 
d'un  feu  de  fiançailles  comme  mortelle  n'en 
connut  jamais.  Que  ce  rocher,  environné  de 
flammes,  se  dresse  terrible,  mur  effroyable, 
et  que  tout  lâche  recule  devant,  épouvanté  ! 
Seul,  mortel  plus  puissant  qu'un  dieu,  un 
héros  pourra  te  réveiLler.  »  Wotan  étend 
alors  sa  fille  au  pied  d'un  arbre,  la  couvre 
de  son  bouclier,  la  baise  au  front,  et,  tandis 
que  la  Walkyrie  s'endort,  il  évoque  Loge, 
le  dieu  du  Feu.  Celui-ci  allume  autour  du 
rocher  une  flamme  immense,  un  brasier 
gigantesque,  qui  dévorera  l'insolent,  fera  re- 
culer le  lâche  et  ne  se  laissera  traverser  que 
par  le  héros  véritable,  le  guerrier  hardi,  sans 
peur  et  méprisant  le  danger,  digne  époux 
d'une  vierge  sans  tache.  Toute  cette  scène  du 
demi-pardon  et  de  l'incantation  du  feu  forme 
l'un  des  tableaux  scéniques  et  lyriques  les 
plus  admirables  que  l'on  puisse  imaginer. 

Musicalement,  la  Walkyrie  constitue  une 
œuvre  profondément  inégale,  dans  laquelle 
Wagner  n'a  pas  su  éviter  les  longueurs 
cruelles,  les  hors-d'œuvre  inutiles  auxquels 
il  condamne  trop  volontiers  ses  auditeurs. 
Mais  il  faut  ajouter  qu'en  certaines  parties 
il  semble  avoir  reculé  ici  les  bornes  de  la 
beauté  connue.  Si  le  récit  de  Siegmund 
et  le  «  lied  du  printemps  »  au  premier  acte, 
ainsi  que  le  combat  des  deux  hommes  au 
second,  sont  des  pages  extrêmement  remar- 
quables, que  dire  du  troisième,  qui,  à  part 
quelques  longueurs  encore  dans  le  duo  de 
Wotan  et  de  sa  fille,  est  un  chef-d'œuvre  in- 
comparable? Il  n'y  a  pas  de  mots  pour  expri- 
mer l'admiration  qu'excite  un  tel  tableau  :  la 
chevauchée  des  Walkyries,  les  plaintes  de 
Brunehilde  dans  la  scène  avec  son  père,  les 
tendres  paroles  par  lesquelles  lui  répond  celui- 
ci  tout  en  maintenant  le  châtiment  qu'il  lui 
inflige,  l'épisode  de  l'incantation,  tout  cela 
est  d'une  beauté  resplendissante,  en  quelque 
sorte  surhumaine,  qui  produit  une  émotion 
indescriptible  et  que  rien  ne  saurait  dépasser. 

A  Munich,  en  1870,  la  Walkyrie  fut  repré- 
sentée isolément.  Ce  n'est  qu'à  Bayreuth,  en 
1876,  qu'elle  prit  son  rang  dans  la  représen- 
tation générale  de  l'Anneau  du  Nibelung. 
Voici  commentl'ouvrage  était  alors  distribué  : 
Siegmund,  Niemann;  Wotan,  Betz;  Hunding, 
Niering;  Sieglinde,Mme  Sheffzky;  Brunehilde, 
Mme  Materna;  Fricka,  Mme  Griin.  Pour  la 
première  apparition   de  l'œuvre  en  langue 


française,  à  Bruxelles,  l'interprétation  était 
ainsi  fixée  :  Siegmund,  M.  Engel;  Wotan, 
M.  Seguin;  Hunding,  M.  Bourgeois;  Sie- 
glinde,  M""1  Martini;  Brunehilde,  M"8  Lit- 
vinne;  Fricka,  Mme  Balensi.  Enfin,  à  l'Opéra 
de  Paris,  la  distribution  était  la  suivante  : 
Siegmund,  M.  Van  Dyck  ;  Wotan,  M.  Delmas  ; 
Hunding,  M.  Gresse;  Sieglinde,  Mme  Rose 
Caron  ;  Brunehilde,  M1'8  Bréval  ;  Fricka, 
MmB  Jéhin-Deschamps. 

WALLACE  OU  LE  MÉNESTREL  ÉCOS- 
SAIS, drame  lyrique  en  trois  actes,  paroles 
de  Fontanes,  dit  de  Saint-Marcellin,  musique 
de  Catel,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
24  mars  1817.  La  pièce  est  un  mélodrame  de 
la  couleur  la  plus  sombre  et  dénuée  d'action. 
Elle  a  été  refaite  par  M.  de  Saint-Georges 
qui,  tout  en  conservant  le  caractère  général 
de  l'ouvrage  ,  a  su  y  introduire  quelques 
scènes  intéressantes;  elle  fut  représentée 
sous  cette  forme  le  4  décembre  1844.  La 
partition  de  Wallace  est  considérée  comme 
la  meilleure  de  Catel.  Le  sentiment  dra- 
matique y  a  de  la  puissance  ;  la  mélodie  est 
franche  ;  le  style,  qui  est  un  peu  froid,  est 
toujours  pur,  élégant.  Quant  à  l'harmonie, 
on  peut  dire  qu'elle  offre  les  formes  les  plus 
parfaites  qu'on  puisse  imaginer.  Les  chants 
écossais  sont  d'une  grande  fraîcheur.  L'or- 
chestration se  fait  remarquer  par  un  heu- 
reux emploi  des  instruments  à  vent.  Le 
musicien  Rifaut  avait  déjà  retouché  la  par- 
tition du  maître.  Après  lui,  M.  Boulanger  fut 
chargé  de  la  remanier  encore  pour  la  reprise 
de  cet  ouvrage,  qui  eut  lieu  en  1844.  Il  ajouta 
même  des  couplets,  chantés  par  Mme  rjar_ 
cier,  un  air  pour  Hermann-Léon  et  un  duo 
pour  Mocker  et  Mme  Darcier.  Parmi  les  mor- 
ceaux les  plus  remarquables  de  cet  opéra, 
nous  signalerons  le  magnifique  duo  en  si 
mineur  du  dernier  acte,  entre  Robert  Bruce 
et  Wallace  :  La  voix  de  la  -patrie,  et  la  ro- 
mance de  Wallace,  qui  est  un  chef-d'œuvre 
de  sensibilité,  de  mélancolie  et  qui  respire 
le  plus  tendre  sentiment  d'amour  conjugal. 
Chollet  a  chanté  avec  succès  cette  belle  ro- 
mance dramatique. 

*  WALLACE  0  L'EROE  SCOZZESE,   opéra 

sérieux,  poème  de  Felice  Romani,  musique 
de  Jean  Pacini,  représenté  au  théâtre  de  la 
Scala  de  Milan,  le  14  février  1820.  Des 
soixante-quinze  opéras  de  ce  compositeur 
étonnamment  prolifique  et  d'ailleurs  distin- 
gué, quoique  manquant  d'originalité,  c'est 
l'un  de  ceux  qui  obtinrent  le  plus  de  succès  à 
leur  apparition.  Il  est  cependant  bien  oublié 


1160 


WAND 


WEIB 


aujourd'hui.  Il  avait  pour  interprètes,  h  Mi- 
lan, Bonoldi  et  Fioravanti,  la  Camporesi  et 
la  Bassi.  Et  Pacini  nous  fait  savoir,  dans  ses 
Mémoires,  que  son  Wallace  lui  rapporta... 
700  francs. 

WALLENSTEIN,  opéra  italien,  livret  tiré 
de  la  tragédie  de  Schiller,  musique  de  Mu- 
sone ,  représenté  sur  le  théâtre  del  Fondo,  à 
Naples,  en  septembre  1873.  Chanté  par  Vi- 
ganotti,  Maurelli,  M"e  Rubini. 

WALLENSTEIN,  opéra  italien  en  quatre 
actes,  musique  de  Denza,  représenté  au  théâ- 
tre del  Fondo,  à  Naples,  en  mai  1876. 

WALLENSTEIN ,  opéra  séria ,  livret  de 
MM.  de  Lauzières  et  Panzacchi,  musique  de 
G.  Ruiz,  représenté  au  Théâtre-Communal  de 
Bologne  le  4  décembre  1877.  Chanté  par  Clo- 
dio ,  Souvestre,  Novara  ;  Mmo  Musiani. 

WALLFAHRT  DER  KONIGIN  (die)  [  le  Pè- 
lerinage de  la  reine],  opéra-comique  en  trois 
actes,  musique  de  Joseph  Forster,  représenté 
au  Ring-Theater,  à  Vienne,  en  octobre  1878. 
La  pièce  est  empruntée  à  l'opéra-comique 
français  Giralda,  de  Scribe  et  Adolphe  Adam, 
mais  agrémentée  de  détails  d'un  goût  dou- 
teux. 

*WALLY  (la),  drame  lyrique  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  Luigi  Mica,  musique 
d'Alfredo  Catalani,  représenté  au  théâtre  de 
la  Scala  de  Milan  le  20  janvier  1892. 

WALMIRE  ET  GERTRUDE,  opéra  alle- 
mand, musique  de  Schaeffer  (Charles),  re- 
présenté sur  le  théâtre  du  prince  d'Anhalt- 
Cœthen,  à  Pleiss,  en  1798. 

WALPURGISNACHT  (la  Nuit  de  Walpur- 
gis),  opéra  allemand,  musique  de  Weitzmann, 
représenté  à  Revel  vers  1835. 

WALPURGISNACHT  (die) ,  opéra  allemand, 
musique  de  Schrceder ,  représenté  à  Berlin 
en  1847. 

*  WALTHER     VON    DER     VOGELWEIDE, 

opéra,  musique  do  M.  Albert  Kauder,  repré- 
senté sans  succès  à  Prague  en  1895,  et  à 
l'Opéra  impérial  de  Vienne  en  février  1896. 

WANDA,  opéra  allemand,  musique  de  Dop- 
pler,  représenté  à  Pesth  et  au  théâtre  de  la 
Cour,  à  Vienne,  en  octobre  1862.  Le  livret  a 
été  traduit  du  hongrois. 

WANDA,  opéra' italien,  musique  de  Wo- 
gritsch ,  représenté  au  théâtre  Pagliano  de 
Florence  en  décembre  1875. 

WANDA,  opéra  en  cinq  actes,  musique  de 


Dvorzak,  représenté  au  Théâtre-Tchèque  de 
Prague  le  15  juin  1877. 

*  WANDA,  opéra  en  deux  actes,  musique 
de  M.  Romolo  Bacchini,  représenté  avec  succès 
à  Fermo  en  septembre  1896. 

WANDERING  BOYS  (the)  [les  Garçons  er- 
rants], opéra  anglais,  musique  de  Bishop, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Covent-Garden, 
à  Londres,  en  1814. 

WANDERSCHAFT  (die)  [la  Promenade], 
opéra  allemand,  musique  d'Eulenstein ,  re- 
présenté à  Vienne  vers  1800. 

*  WAPPING  OLD  STAIRS,  opéra-comique, 
paroles  de  M.  Stuart  Robertson,  musique  de 
M.  Howard  Talbot,  représenté  au  Vaudeville- 
Theatre  de  Londres  en  février  1894. 

WAS  ERHLiET  DIE  MANNER  TREL 
'  Qu'est-ce  qui  peut  rendre  les  maris  fidèles)  1 
opéra  allemand,  musique  de.Ruprecht,  re- 
présenté à  Vienne  vers  1795. 

WASSERFALL  IN  FEINHEIN  (der)    [la 

Chute  d'eau  de  Feinhein],  mélodrame,  musi- 
que de  Nidecki,  représenté  au  théâtre  de 
Léopoldstadt ,  à  Vienne,  en  1825. 

WATER  CARRIER  (the)  [le  Porteur  d'eau 
ou  les  Deux  journées],  traduction  de  l'opéra 
de  Cherubini,  représenté  au  Lyceum  Théâtre 
de  Londres  en  septembre  1876.  Chanté  par 
Santley  et  Ml  le  Torriani. 

WATERMAN  (the)  [le  Batelier],  opera- 
comique  anglais,  musique  de  Dibdin,  repré- 
senté à  Londres  vers  1790.  Ce  petit  ouvrage 
est  rempli  de  mélodies  charmantes. 

WATWORT,  mélodrame,  musique  de  Fuss 
(Jean),  représenté  àPresbourg  vers  i8io. 

'  WAVERLEY,  opéra  en  cinq  actes,  musl 
que  de  M.  Franz  von  Holstein,  représenté  en 
Allemagne  en  1852. 

WEBER'S  BILD  (l'Image  de  Weber),  opéra 
allemand,  musique  de  Taeglichsbeck,  repré- 
senté au  théâtre  de  Munich  en  1823. 

WEDDING  NIGHT  (la  Nuit  des  noces),  farce 
anglaise,  musique  de  Samuel  Arnold,  repré- 
sentée sur  le  théâtre  de  Hay-Market,  à  Lon- 
dres, en  1780. 

WEIBER  VON  WEINSBERG  (les  Femmes 
de  Weinsberg,  opéra  allemand,  musique  de 
Conrad  ( Charles- Edouard ) ,  représenté  à 
Leipzig  en  1850. 

WEIBER    VON     WEINSBERG    (die)    [les 

Femmes  de  Weinsberg],  opéra  allemand,  mu» 


WERT 


WERT 


1161 


sique  de  Schmidt  (Gustave) ,  représenté  à 
Francfort-sur-le-Mein  vers  1861. 

WEINLESS  (die)  [les  Vendanges] ,  opéra 
allemand,  musique  de  Beecke  ,  représenté  à 
Vienne  vers  1785. 

WELCHER   IST   DER    RECHTE  ?    (  Qui    a 

raison?),  opéra-comique  allemand,  musique 
de  Clasing,  représenté  à  Hambourg  en  18H. 

WELFENBRAUT  (die)  [laFiancée  du  Guelfe], 
opéra-allemand,  musique  du  comte  Fr.  de 
Wittgenstein,  représenté  à  Gratz  le  19  décem- 
bre 1879,  et  àSalzbourg  en  avril  1880. 

WENZEL  OU  LE  MAGISTRAT  DU  PEU- 
PLE, drame  lyrique  en  trois  actes,  paroles  de 
Fabien  Pillet,  musique  de  Ladurner,  repré- 
senté au  Théâtre-National  (Montansier)  en 
1794.  C'est  une  pièce  patriotique  dont  l'action 
se  passe  dans  une  petite  ville  sur  les  fron- 
tières de  l'Allemagne.  Un  jeune  officier  fran- 
çais en  est  le  héros  ;  on  arbore  au  dénoûment 
le  drapeau  tricolore.  Cet  opéra  eut  un  succès 
de  circonstance.  Ladurner  fut  le  professeur 
de  piano  de  M.  Auber  et  de  l'excellent  orga- 
niste Boély.  Cette  circonstance,  plus  que  ses 
productions,  assure  à  son  nom  une  place  dans 
l'histoire  de  la  musique. 

WER  ANDERN  EINE  GRUBE  GRiEBT , 
F^ILT  SELBST  HINEIN  (Celui  qui  tend  un 
piège  à  autrui  y  est  pris  lui-même),  opéra  al- 
lemand, musique  de  A.  Millier,  représenté 
au  théâtre  de  Josephstadt  en  1824. 

WERTER  (il),  farce  italienne,  musique  de 
Benvenuti,  représentée  au  théâtre  de  Pise  en 

1811. 

WERTER  E  GARLOTTA ,  opéra  italien , 
musique  de  Puccita ,  représenté  à  Milan  en 
1804. 

WERTHER,  opéra  italien,  sujet  emprunté 
au  roman  de  Gœthe,  musique  de  Raffaele 
Gentili,  représenté  à  Rome  en  novembre 
1862,  et  au  théâtre  de  la  Cannobiana,  à  Mi- 
lan, en  novembrs  1864. 

*  WERTHER,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
livret  de  MM.  Edouard  Blau,  Paul  Milliet  et 
Hartmann,  musique  de  M.  J.  Massenet,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  16  janvier  1893. 
Les  auteurs  de  ce  livret  de  Werther  ont  tiré 
le  meilleur  parti  possible  du  roman  de  Gœthe, 
qui,  quoi  qu'on  en  puisse  dire,  est  aujourd'hui 
quelque  peu  démodé  et  d'une  lecture  labo- 
rieuse. Ils  en  ont  pris  juste  ce  qu'il  fallait 
pour  le  mettre  à  la  scène  et  provoquer  l'in- 
spiration tendre  et  passionnée  d'un  musicien 


tel  que  M.  Massenet,  dont  un  semblable  su- 
jet servait  à  souhait  le  tempéramment.  Il  est 
certain  que  le  compositeur  a  trouvé  là  le 
thème  d'une  de  ses  œuvres  à  la  fois  les  plus 
délicates,  les  plus  touchantes  et  les  plus 
exquises,  et  qu'en  s'emparant  musicalement 
'  de  la  Charlotte  du  poète  il  en  a  fait  l'une  de 
ses  figures  les  plus  idéales,  un  de  ces  types 
qu'on  n'oublie  plus  une  fois  qu'on  les  a  entre- 
vus. Dans  l'ensemble  de  l'œuvre  nulle  em- 
phase, nul  excès,  nulle  exagération,  mais  la 
note  juste,  sincère,  telle  qu'elle  doit  être 
perçue  et  réalisée,  avec  son  émotion  intense 
et  pourtant  la  sobriété  qui  doit  empêcher  le 
drame  de  tourner  au  mélodrame.  Et  pour 
écrire  cette  partition  de  Werther  le  musicien 
de  Manon  a  retrouvé,  avec  le  style  si  pur  et 
si  châtié  qui  le  caractérise,  toute  la  poésie 
dont  il  avait  su  entourer  la  figure  de  l'amante 
de  Des  Grieux  et  qu'il  a  répandue  à  flots  sur 
le  front  pur  de  sa  Charlotte. 

Des  quatre  actes  dont  se  compose  cette  par- 
tition, —  et  dont  le  dernier  est  très  court,— 
le  premier  et  le  troisième  surtout  ressortent 
en  pleine  lumière  et,  chacun  en  leur  genre, 
sont  d'une  beauté  absolue.  Au  premier,  dans 
lequel  le  pittoresque  se  mêle  à  l'émotion,  la 
scène  des  enfants  est  tout  à  fait  charmante, 
et  cette  leçon  de  solfège  donnée  par  le  vieux 
bailli  à  ses  six  enfants  est  d'un  entrain  et 
d'un  attrait  délicieux;  il  y  faut  signaler  en- 
core l'épisode  du  départ  pour  le  bal,  puis, 
avec  un  caractère  plus  sérieux,  la  belle  invo- 
cation de  Werther  à  la  nature,  si  pleine  d'am- 
pleur, et  le  beau  duo,  si  ému,  du  retour  de 
Werther  et  de  Charlotte,  dans  lequel  les  deux 
êtres  expriment  tour  à  tour,  et  dune  façon  si 
heureuse,  les  sentiments  secrets  dont  ils  sont 
animés. 

Le  troisième  acte  est  l'acte  du  pathétique 
et  de  la  passion,  traversé  furtivement  par 
un  éclair  joyeux,  l'arrivée  inattendue  de  So- 
phie. Il  s'ouvre  par  la  scène  des  lettres,  que 
le  musicien  a  traitée  d'une  façon  admirable. 
Charlotte  est  seule,  le  soir,  elle  ouvre  un 
meuble  et  en  tire  les  lettres  de  Werther, 
qu'elle  relit  une  à  une,  la  poitrine  oppressée 
et  les  larmes  aux  yeux.  Cet  air,  dans  lequel 
l'orchestre  joue  un  rôle  d'une  extrême  impor- 
tance, et  dont  la  déclamation,  entrecoupée 
de  dessins  et  de  répliques  d'instruments,  est 
d'une  vérité  si  grande  et  d'une  émotion  si 
touchante,  est  une  des  plus  belles  pages  scé- 
niques  qu'ait  jamais  écrites  M.  Massenet; 
elle  étreint  le  cœur  littéralement  et  fait  couler 
ies  larmes.  Ici,  le  talent  et  l'inspiration  vont 
de  pair,  et  l'habileté  du  compositeur  n'a  d'é- 


H62 


WERT 


WIDE 


gale  que  la  richesse  et  la  générosité  de  son 
imagination.  Puis,  tout  à  coup,  pendant  cette 
lecture  de  Charlotte,  sa  sœur  pénètre  auprès 
d'elle,  et  l'entrée  de  cette  enfant  naïve  donne 
lieu,  entre  Charlotte  et  Sophie,  à  un  duo  ex- 
quis, dans  lequel  la  grâce  juvénile  et  folle 
de  la  fillette  forme  un  contraste  délicieux 
aveclatendremélancolie  qui  semble  s'épandre 
sur  le  chant  de  Charlotte.  C'est  un  éclair  lu- 
mineux dans  une  situation  qui,  après  le  dé- 
part de  Sophie,  va  s'assombrir  de  plus  en 
plus.  Arrive  Werther,  et  là  se  place  un  duo 
d'un  autre  genre  entre  les  deux  amants,  duo 
pathétique,  plein  d'élans,  vraiment  inspiré, 
auquel  on  ne  saurait  reprocher  qu'une  con- 
clusion peut-être  un  peu  brutale  dans  sa  so- 
norité stridente.  Et  le  beau  lied  sur  les  vers 
d'Ossian,  quelle  mélancolie,  quelle  émotion 
poignante  s'en  dégage,  et  quelle  couleur  éton- 
nante a  su  lui  donner  le  musicien!  Enfin 
Werther  est  parti,  Albert  est  de  retour,  sou- 
cieux, inquiet  et  presque  soupçonneux,  il  re- 
çoit le  billet  par  lequel  Werther  lui  fait  de- 
mander ses  pistolets,  et  il  charge  Charlotte, 
émue  comme  on  le  comprend,  de  les  remettre 
elle-même  au  messager.  Tout  cela  est  traité, 
musicalement,  de  main  de  maître,  avec  l'aide 
de  l'orchestre,  dont  l'intervention  est  ici  tout 
naturellement  indiquée.  Toute  cette  scène 
encore  est  rapide  et  superbe. 

Puis,  pour  finir,  l'entr'acte  en  action,  dans 
lequel  on  voit  Charlotte  sortir,  sous  le  vent 
et  la  neige,  pour  se  rendre  chez  Werther, 
dont  elle  ne  craint  que  trop  le  funèbre  projet, 
et  enfin  le  dernier  acte,  où  elle  arrive  chez 
l'infortuné  pour  le  recevoir  mourant  entre 
ses  bras.  Tout  cela  sobre,  contenu,  d'uu  dra- 
matique discret,  mais  souverainement  pathé- 
thique  et  d'une  intensité  d'effet  dont  on  ne 
peut  se  faire  une  idée. 

En  résumé,  la  partition  de  Werther  est  une 
œuvre  supérieure,  d'un  art  exquis  et  d'un 
sentiment  profond,  qui  ne  pouvait  être  con- 
çue et  menée  à  bien  que  par  un  musicien  de 
génie.  Elle  est  digne  en  tout  point  de  l'auteur 
de  Marie-Magdeleine,  de  Manon,  à'Hérodiade 
et  des  Érynnies.  Si  elle  ne  le  grandit  pas,  ce 
que  je  ne  saurais  dire,  elle  le  maintient  à  la 
première  place  des  musiciens  de  ce  temps,  et 
ne  dis  pas  seulement  des  musiciens  français, 
mais  de  ceux  de  tous  les  pays.  Et  pourtant, 
telle  est  l'organisation  de  nos  théâtres  que  ce 
Werther,  signé  du  grand  nom  de  M.  Masse- 
net,  dut,  avant  de  se  faire  acclamer  du  public 
parisien,  accepter  l'hospitalité  d'une  scène 
étrangère.  C'est  à  Vienne,  en  effet,  à  l'Opéra 
impérial,  que  Werther  fit  sa  première  et  écla- 


tante apparition,  joué,  pour  les  deux  rôles 
principaux,  par  deux  artistes  excellents, 
Ai.  Van  Dyck,  le  fameux  ténor  wagnérien,  et 
M"8  Renard.  A  l'Opéra-Comique,  l'ouvrage 
était  ainsi  distribué  :  Werther,  M.  Ibos  ;  Albert, 
M.  Bouvet;  Charlotte,  M"e  Delna;  Sophie, 
M11"  Laisné.  Il  n'est  que  juste  de  constater 
que  M»6  Delna  a  fait  du  rôle  de  Charlotte  une 
création  admirable. 

WERTHER  ET  CHARLOTTE  ,  comédie  en 
un  acte ,  en  prose ,  mêlée  d'ariettes ,  paroles 
de  Dejaure,  musique  de  Kreutzer,  repré- 
sentée aux  Italiens  le  1"  février  1792.  Le  ro- 
man de  Gœthe  n'offre  pas  assez  d'action  pour 
être  mis  sur  une  scène  lyrique  ;  la  descrip- 
tion analytique  des  mouvements  de  la  pas- 
sion ne  saurait  convenir  au  compositeur  dra- 
matique. La  musique  de  Kreutzer  fut  néan- 
moins appréciée  ;  on  remarqua  particulière- 
ment l'invocation  à  la  nature,  chantée  sur 
des  paroles  imitées  à'Ossian. 

*  westward  HO  t  opéra-comique,  pa- 
roles de  M.  Ware,  musique  de  M.  Benjamin 
E.  Wolf,  représenté  à  Boston  en  décembre 
1894,  avec  beaucoup  de  succès. 

WHAT  A  BLTJNDER!  {Quelle  étourderie!), 
opéra  anglais,  musique  de  Davy  John,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Hay-Market,  à  Lon- 
dres, en  1800. 

WHIM  OF  THE  MOMENT  (the)  [le  Ca- 
price du  moment),  intermède  musical  anglais, 
composé  pour  les  paroles  et  pour  la  musique 
par  Dibdin,  qui  le  jouait  et  le  chantait  seul. 
Ce  fut  en  1789  que  cet  artiste,  doué  d'une 
imagination  vive  et  heureuse,  écrivit  The 
whim  of  the  moment,  pour  une  soirée  qui  eut 
lieu  dans  King-street.  C'est  dans  cet  ouvrage 
que  se  trouve  la  mélodie  délicieuse  Poor 
Jack  {Pauvre  Jacques),  qui  a  eu  autant  de 
succès  en  France  qu'en  Angleterre,  et  dont 
bien  peu  de  personnes  connaissent  l'origine 
britannique. 

WHITE  PLUME  (the)  [le  Panache  blanc], 
opéra  anglais,  musique  de  Reeve,  repré- 
senté à  Londres  en  1806. 

WHO  WANTS  A  WIFE  ?  (  Qui  veut  une 
femme?),  mélodrame  anglais,  musique  de 
Bishop,  représenté  sur  le  théâtre  de  Covent- 
Garden,  à  Londres,  en  1814. 

WIDERSPENSTIGEN  ZÂHMUNG  (der)  [la 
Récalcitrante  mise  à  la  raison],  opéra-comique 
allemand  en  quatre  actes,  musique  de  M.  Her- 
mann  Gôtz,  de  Zurich,  représenté  au  théâtre 
de  la  cour,  à  Mannheim,  en  octobre  1874.  La 


WILD 


WINK 


1163 


livret  a  été  tiré  de  la  pièce  de  Shakspeare 
the  Taming  of  the  Shrew  (la  Méchante  appri- 
voisée). Cet  opéra  a  été  représenté  également 
à  Berlin  le  il  décembre  1876  et  chanté  par 
Mlle  Minnie  Hauk. 

WIEDERTVEUFER  Oder  JOHANN  VON 
LEYDEN  (dïe)  [les  Anabaptistes  ou  Jean  de 
Leydé],  opéra  romantique,  musique  de  Als- 
dorf,  représenté  à  Rootock  et  à  Greisward 
dans  les  mois  de  juillet  et  d'août  1839. 

WIELAND  LE  FORGERON,  opéra  romanti- 
que en  quatre  actes,  musique  de  Max  Zenger, 
représenté  au  Théâtre-Royal  de  Munich  le 
18  janvier  1880.  Cet  ouvrage,  conçu  dans  les 
idées  de  l'école  wagnérienne,  n'a  pu  se  sou- 
tenir. 

WIENE-ZEITUNG  (  die  )  [la  Gazette  de 
Vienne],  opéra  allemand,  musique  de  Gerl, 
attaché  au  théâtre  de  Schikaneder,  à  Vienne, 
vers  1794.  Cet  ouvrage  a  été  représenté  à 
Briinn. 

WIENER  SCHUSTERHUT  (der)  [le  Cha- 
peau du  savetier  de  Vienne],  scène  caracté- 
ristique, par  Binder,  représentée  au  théâtre 
de  Josephstadt,  à  Vienne,  vers  1840. 

WIESZCZKA  URZELLA  {la  Vieille  Ursule), 
opéra  polonais  en  trois  actes,  musique  d'Els- 
ner,  représenté  à  Varsovie  en  1S06. 

WIFE  OF  TWO  HUSBANDS  (the)  [la 
Femme  à  deux  maris],  mélodrame,  musique 
de  Mazzinghi,  repr.  à  Londres  vcrsi803. 

*WIKING  (le),  opéra  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  Hans  Henig,  musique  de  M.  An- 
dré Hallèn,  compositeur  suédois,  représenté 
sans  succès,  le  16  octobre  1881,  au  théâtre 
municipal  de  Leipzig. 

WILDDIEBE  (die)  [les  Braconniers],  opéra 
allemand,  musique  de  J.-G.  Nicolaï,  écrit 
à  Zwoll  vers  1780. 

WILDE  JAGD  (die)  [la  Chasse  sauvage], 
opéra  allemand,  musique  de  Triebensée,  re- 
présenté à  Prague  en  1832. 

W5LDFANG  (der)  [la  Chasse],  opéra-co- 
mique, musique  de  Sussmayer,  représenté  à 
Vienne  en  1798. 

WILDSCHÙTZ  .  oder  DIE  stimme  der 
NATUR  (f  Arquebusier  ou  la  Voix  de  la  na- 
ture), livret  tiré  du  Rehbock  de  Kotzebue, 
représenté  à  Leipzig  le  31  décembre  1842. 

*  WILDSTROOPER    (de),     opéra-comiqi.O 
lamand  en  doux  actes,  musique  de  M.  Flo- 


rimond  Van  Duyse,  représenté    à  Gand  le 
6  novembre  1870. 

wilfride,  opéra -comique,  livret  de 
M.  ***,  Marseillais,  musique  de  M.  Ginou- 
vès,  musicien  également  marseillais;  repré- 
senté au  Grand-Théâtre  de  Marseille  en  avril 
1869.  Le  sujet  a  été  emprunté  à  la  littéra- 
ture allemande.  La  partition  a  obtenu  un 
succès  local  très-marqué.  Chanté  par  Ismaël, 
Falchieri  et  Mme  Geraizer. 

*  WILLEM  BEUKELS,  opéra-comique  fla- 
mand en  un  acte,  musique  d'Edouard  Gre- 
goir,  représenté  au  théâtre  du  Cirque,  de 
Bruxelles,  le  21  juillet  1856.  Cet  ouvrage  fut 
écrit  et  joué  à  l'occasion  du  vingt-cinquième 
anniversaire  de  l'intronisation  du  roi  Léo- 
pold  i°r. 

WILLIAM  AND  ADELAÏDE,  opéra  anglais, 
musique  de  Bishop,  représenté  au  Wauxhall, 
de  Londres  en  1831. 

WILLIAM  OF  NORMANDY  (  Guillaume  de 
Normandie  ) ,  opéra  anglais ,  musique  de 
M.  Georges-William  Torrance ,  représenté  à 
Dublin  en  1858. 

*  WILLIAM  RATCLIFF,  opéra  en  trois  ac- 
tes, livret  tiré  du  drame  de  Henri  Heine,  par 
M.  Plechtchéieff,  musique  de  M.  César  Cui, 
représenté  à  Saint-Pétersbourg  ie  26  fé- 
vrier 1869. 

*  WILLIAM  RATCLIFF,  opéra  romantique 
en  trois  actes  et  un  prologue,  paroles  de 
M.  Zanardini,  musique  de  M.  Emilio  Pizzi, 
représenté  au  théâtre  Communal  de  Bologne 
le  31  octobre  1889. 

WILLIAM  TELL  (Guillaume  Tell),  opéra 
anglais ,  musique  de  Bishop,  représenté  sur 
le  théâtre  de  Covent-Garden,  à  Londres,  en 
1825. 

WILMORE  CASTLE  (le  Château  de  Wil- 
more),  opéra  anglais,  musique  de  J.  Hooke, 
représenté  sur  le  théâtre  de  à  Drury-Lane, 
à  Londres,  en  1800. 

WINDERBLUME  (die)  [l'Anémone],  opéra 
allemand,  musique  de  Benoni,  représenté  à 
Vienne  vers  1850.  ' 

*  winkelried,  drame  lyrique,  paroles  de 
MM.  Lionel  Bonnemère  et  Moreau-Sainti, 
musique  posthume  de  Louis  Lacombe,  repré- 
senté sur  le  Grand-Théâtre  de  Genève  le 
17  février  1892.  On  connaît  la  légende  de 
Winkelried,  l'un  des  héros  des  luttes  sécu- 
laires de  la  Suisse  contre  les  Autrichiens,  ses 


1164 


WIRT 


WOHL 


oppresseurs  :  ce  patriote,  dit-on,  sacrifia  sa 
vie,  à  la  bataille  de  Sempach,  pour  assurer 
la  victoire  de  ses  compagnons,  et  mourut  en 
s'écriant  :  «  Confédérés,  prenez  soin  de  ma 
femme  et  de  mes  enfants  !  »  C'est  sur  cette 
légende,  qui  tient  tout  entière  dans  un  fait 
et  dans  un  mot,  que  les  auteurs  du  livret  de 
Winkelried  ont  construit  leur  pièce.  On  com- 
prendra qu'il  n'y  avait  point  là  les  éléments 
d'un  drame,  et  qu'ils  ont  dû  imaginer  une 
action  pour  la  conduire,  tant  bien  que  mal, 
jusqu'à  la  catastrophe  finale.  C'est  sur  cotte 
action,  d'un  intérêt  médiocre,  que  Louis  La- 
combe,  un  musicien  de  savoir  et  d'inspiration, 
a  écrit  une  partition  souvent  remarquable, 
d'un  accent  très  personnel  et  très  sincère,  et 
dans  laquelle  on  a  applaudi  surtout  des  en- 
sembles vigoureux  et  une  partie  chorale 
traitée  de  main  de  maître.  Malheureusement, 
le  pauvre  grand  artiste  était  mort  depuis 
quelques  années  déjà  lorsque  son  œuvre  put 
paraître  à  la  scène,  et  il  n'eut  pas  la  joie,  lui, 
si  négligé  et  si  méconnu  de  son  vivant,  d'as- 
sister à  son  succès.  L'effet  de  la  musique  de 
Winkelried  fut  réellement  très  grand.  L'ou- 
vrage avait  pour  interprètes  Mmes  Laville- 
Ferminet  et  de  Basta,  MM.  Imbart  de  la  Tour, 
Labis  et  Fabre. 

WINZERFEST  (la  Fête  des  Vendangeurs), 
opéra  danois  en  trois  actes ,  musique  de 
F.-L.-E.  Kunzen,  représenté  à  Copenhague 
en  1793. 

WIRKUNG  DER  NATUR  (die)  [la  Force  de 
la  nature],  opéra  allemand,  musique  de  Fri- 
bertii,  représenté  à  Passaw.  Cet  artiste  était 
à  Vienne,  en  1770,  en  qualité  de  chanteur  de 
la  chapelle  impériale. 

WIRTH  UND  GAST  (Hôte  et  convive),  opéra- 
bouffe  en  deux  actes,  musique  de  Meyerbeer. 
Ce  fut  sous  ce  titre  que  Weber  fit  représenter 
à  Dresde  le  second  opéra  écrit  par  le  grand 
compositeur.  Cet  ouvrage  avait  été  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Cour,  à  Vienne,  en 
1813.  Conçu  dans  la  forme  allemande,  et 
avant  que  Meyerbeer  n'allât  subir  l'influence 
italienne  qui  lui  a  été  si  favorable  au  point 
de  vue  de  la  mélodie  et  de  la  manière  do 
traiter  les  voix,  cet  opéra,  dont  le  véritable 
titre  est  :  Abimeleck  ou  les  Deux  califes, 
éprouva  une  chute  complète.  Félix  culpa  ! 
Elle  décida  Meyerbeer  à  partir  pour  Venise, 
où  les  premières  notes  qu'il  entendit  furent 
celles  du  Tancredi  de  Rossini  ;  ce  furent  au- 
tant de  rayons  de  soleil  qui  vivifièrent  les 
germes  puissants  de  son  sénie. 


*  WIT  DE  BRANDING,  opéra  en  un  acte, 
musique  de  M.  Richard  Hol,  représenté  sans 
succès  au  Théâtre  d'opéra  hollandais  d'Ams- 
terdam en  novembre  1894.  Les  interprètes 
étaient  MUe  Kempees,  MM.  Orelio,  Engelen 
et  de  Nobel. 

WITIKIND,  opéra  allemand  en  deux  actes, 
musique  de  Lobe.  repr.  àWeimar  eni82i. 

WITIKIND,  opéra  italien,  musique  de  J. 
Niccolini,  représenté  à  Venise  vers  1829. 

WITIKIND,  opéra  héroïque,  musique  de 
Wolfram,  représenté  à  Vienne  vers  1835. 

*  WITIKIND,  opéra,  musique  du  R.-P.  Adol- 
phe de  Doss,  représenté  au  collège  Saint- 
Servais,  à  Liège,  par  les  élèves  de  l'établis- 
sement, le  il  août  1880. 

*  wiTTEKIND,  grand  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  François-Xavier  Rafaël,  repré- 
senté à  Gratz  le  2  mars  1861. 

W1TTINGTON  ET  SON  CHAT,  Opéra  bouffe, 

livret  tiré  d'un  conte  populaire  anglais,  mu- 
sique de  M.  J.  Offenbach,  représenté  à  l'Ai-' 
hambra  de  Londres  en  janvier  1875.  Cet  ou- 
vrage a  été  composé  pour  ce  théâtre  et  pour 
le  public  spécial  qui  le  fréquente. 

WITTKAMPF  IN  OLYMPIA  (der)  [le  Con- 
cours à  Olympie],  opéra  allemand ,  musique 
de  Poissl,  représenté  à  Munich  vers  îsio. 

WITTWER  UND  WITTWE  (  Veuf  et  Veuve), 
petit  opéra  allemand,  musique  de  Tost,  re- 
présenté à  Presbourg  en  1795. 

WIVE'S  EXCUSE  (the)  [l'Excuse  des  Fem- 
mes], pièce  de  Southern,  musique  de  Fin- 
ger,  représenté  sur  le  théâtre  de  Drury-Lane, 
à  Londres,  en  1692. 

WIZARD  (the)  [le  Sorcier],  opéra  anglais, 
musique  de  C.-E.  Horn,  représenté  à  Lon- 
dres vers  1815. 

WLADIMIR,  opéra  allemand,  musique  de 
Bierey,  représenté  à  Vienne  le  25  nov.  1807. 

wlasta,  opéra  sérieux  en  quatre  actes, 
musique  de  Geiger  (Joseph),  représenté  à 
Vienne  en  décembre  1840. 

WO  PAYD  THE  RECKONING?  (Qui  payera 
l'écot?),  intermède  anglais,  musique  de  Sa- 
muel Arnold ,  représenté  sur  le  théâtre  de 
Hay-Market,  à  Londres,  en  1795. 

WOHLTH.ŒTIGE  GENIUS  (der)  [le  Génie 
bienfaisant],  opéra  allemand,  musique  de  Fis- 
cher (Antoine),  repr.  à  Vienne  vers  1805. 


XAVI 


XERX 


116a 


WONDERS  IN  THE  SUN  (THE)  or  THE 
KIKGDOM  OF  BIRDS  [les  Merveilles  dans 
le  soleil  ou  le  Royaume  des  oiseaux] ,  opéra 
anglais,  musique  de  Draghi  (Jean-Baptiste), 
représenté  au  théâtre  de  la  Reine,  dans  Hay- 
Market,  en  1706. 

WOODMAN  (the)  [l'Homme  des  bois] , 
opéra-comique  anglais ,  musique  de  Shield, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Covent-Garden, 
à  Londres,  en  1791. 

WOODMAN'S  HUT  (the)  [la  Cabane  du  bû- 
cheron], opéra  anglais,  musique  de  C.-E. 
Horn,  représenté  à  Londres  ,vers  1806. 

WUCHERSCHÀTZE  (die)  [les  Impôts  usu- 
raires],  opéra-féerie  allemand,  musique  de 
Hebenstreit,  représenté  sur  le  théâtre  Léo- 
poldstadt,  à  Vienne,  en  février  1837. 

*  WULFRIN,  opéra,  musique  de  M.  R.  Her- 
mann,  représenté  sur  le  théâtre  Municipal  de 
Cologne  en  décembre  1896. 

WUNDERBAREN  LICHTER  (die),  Opéra 
allemand  en  deux  actes,  musique  de  Nor, 
joué  à  Meiningen  en  1833. 

WUNDERIGEL  (der)  [le  Hérisson  merveil- 
leux], opéra-comique  allemand  ,  musique  do 
Schœnebeck ,  représenté  à  Kœnigsberg  en 
1778. 


WUNDERKUR  (die)  [la  Cure  merveilleuse], 
opéra  allemand  en  trois  actes,  musique  de 
Bergt,  représenté  à  Leipzig  vers  1810. 

WUNDERLILIE  (le  Lis  magique) ,  opéra 
allemand,  musique  de  Aigner,  représenté 
à  Vienne  vers  1824. 

WUNDERMANN  DM  RHEINFALI  (deu) 
[l'Homme  miraculeux  à  la  chute  du  Rhin], 
grand  opéra,  musique  de  Seyfried ,  repré- 
senté à  Berlin  en  1799. 

WUNSCHE  (die)  Oder  DER  PRÙFUNG- 
STRAUM  [les  Souhaits  ou  l'Epreuve  en  songe], 
opéra  féerique,  musique  de  Braun  (Joseph), 
représenté  à  Kœnigsberg  en  1825. 

WÛTHENDE  HEER  (das)  [l'Armée  fu- 
rieuse], opéra  allemand,  musique  de  J.-C. 
Kaffka,  représenté  à  Breslau  vers  1782. 

WUTHENDE  HEER  (das)  [l'Armée  fu- 
rieuse], opéra  allemand,  musique  d'André, 
représenté  à  Berlin  vers  1783. 

WUTHENDE  HEER  (das)  [l'Armée  fu- 
rieuse], opéra  allemand,  musique  de  Lasser, 
représenté  à  Munich  vers  1792. 

WUTHENDE  HEER  ( das )  [l'Armée  fu- 
rieuse], opéra  allemand,  musique  de  Rieger, 
représenté  à  Brunn  vers  1795. 


X 


XACARILLA  (la),  opéra  en  un  acte  et  deux 
tableaux,  paroles  de  Scribe,  musique  de  Mar- 
liani,  représenté  à  l'Académie  royale  de  musi- 
que le  27  octobre  1839.  La  Xacarilla  est  le  nom 
d'une  chanson  espagnole,  d'une  sorte  de  bo- 
léro que  des  contrebandiers  ont  adopté  pour  se 
rallier.  Un  marin,  un  tuteur  et  sa  pupille,  un 
corrégidor,  sont  les  personnages  de  la  pièce. 
Mme  Stoltz  a  joué  avec  beaucoup  de  charme 
le  rôle  travesti  du  jeune  marin,  et  elle  chan- 
tait à  ravir  une  fort  jolie  cavatine.  Mme  Do- 
rus  Gras  a  partagé  son  succès.  On  a  longtemps 
représenté  cet  ouvrage  comme  lever  de  ri- 
deau avant  un  ballet.  11  a  eu  au  moins  cent 
représentations. 

XAIRA,  opéra  espagnol  en  deux  actes,  mu- 
sique de  Garcia.représ.  à  Mexico  vers  1828. 

*XAVIÈRE,  idylle  dramatique  en  trois  actes, 
livret  de  M.  Louis  Gallet  d'après  le  roman  de 


M.  Ferdinand  Fabre,  musique  de  M.  Théo- 
dore Dubois,  représenté  à  TOpéra-Comique 
le  26  novembre  1895.  Interprètes  :  MM  Fu- 
gère  (Fulcran),  Clément  (Landry),  Badiali 
(Galibert),  Isnardon  (Landrinier),  M"es  Du- 
bois (Xavière),  Leclerc  (Mélie),  Chevalier 
(Prudence),  Lloyd  (Benoîte). 

xerxès,  opéra  en  cinq  actes,  représenté 
dans  la  grande  galerie  du  Louvre  en  1660.  Le 
cardinal  Mazarin  avait  fait  venir  à  Paris  le 
compositeur  italien  Cavalli  pour  monter  cet 
ouvrage ,  dont  il  avait  écrit  la  musique 
à  Venise  six  ans  auparavant.  Le  poème  ita- 
lien de  Serse  était  l'œuvre  de  Niccolô  Mi- 
nato.  Il  avait  obtenu  un  grand  succès  sur  les 
principales  scènes  de  l'Italie.  On  s'y  intéressa 
peu  à  la  cour.  Ce  ne  fut  que  dans  la  seconde 
moitié  du  xvme  siècle  que  les  ouvrages  ita- 
liens furent  connus  et  appréciés  en  France. 


1166 


YEOM 


YOLA 


L'opéra  de  Xerxès  ne  fut  joué  qu'à  la  cour.  La 
première  représentation  d'opéra  à  laquelle 
le  public  fut  admis  eut  lieu  le  19  mars  1671. 
Ce  fut  l'opéra  de  Pomone,  paroles  de  l'abbé 
Perrin ,  musique  de  Cambert. 
XERXÈS,  opéra,  musique   de   Foertsch 


(Jean-Philippe),  repr.  en  Allemagne  en  1689. 

XERXÈS,  opéra  anglais,  musique  de  Hasn- 
del,  représenté  à  Londres  le  14  février  1737. 

X,  Y,  Z,  opéra  italien  ,  musique  de  Fio- 
ravanti  (Vincent),  représenté  àTurin  en  1847. 


*  YABOUKA  (la  Fête  de  la  pomme),  opérette 
en  trois  actes,  musique  de  M.  Johann  Strauss, 
représentée  avec  un  grand  succès,  à  Vienne, 
sur  le  théâtre  An  der  Vien,  en  octobre  1894. 
L'action,  qui  se  déroule  sur  les  confins  de  la 
Hongrie  et  de  la  Serbie,  rappelle  une  vieille 
coutume  des  habitants  de  cette  contrée.  Le 
gars  qui  désire  épouser  une  jeune  fille  lui 
présente,  à  la  fête  du  pays,  une  pomme  dans 
laquelle  il  a  introduit  une  pièce  d'or  ;  si  la 
jeune  fille  l'agrée,  elle  mord  dans  la  pomme 
et  la  garde  avec  le  denier  à  Dieu  qu'elle  con- 
tient, et  les  deux  amoureux,  ainsi  fiancés, 
dansent  ensemble  le  Kolo,  la  danse  nationale 
chère  aux  Slaves  méridionaux.  Dans  le  cas 
contraire,  la  jeune  fille  rend  la  pomme  sans 
y  avoir  mordu.  On  a  reproché  des  longueurs 
au  livret,  mais  la  musique  a  été  trouvée 
charmante  ;  on  y  a  applaudi  surtout  une 
valse  en  mi  mineur,  un  joli  quatuor,  un 
chœur  en  sol  mineur  du  plus  heureux  effet  et 
un  duo  en  forme  de  valse,  le  tout  instru- 
menté de  la  façon  la  plus  spirituelle  et  la 
plus  piquante. 

yella,  opéra,  musique  de  Fr.  Halévy  ; 
ouvrage  posthume  et  inédit. 

YELVA  Or  THE  ORPHAN  OP  RUSSIA 

(Yelva  ou  l'Orpheline  de  Russie),  opéra  an- 
glais, musique  de  Bishop,  représenté  sur  le 
théâtre  de  Covent-Garden,  à  Londres,  en 
1829. 

'*  YEOMEN  OF  THE  GUARD  (the),  opérette, 
paroles  de  M.  S.-W.  Gilbert,  musique  de  sir 
Arthur  Sullivan,  représentée  au  Savoy- 
Theatre  de  Londres,  en  octobre  1888.  Le  titre 
assez  obscur  de  cet  ouvrage  est  tiré  du  nom 
de  la  garnison  de  vétérans  à  qui  était  confiée 
la  garde  de  la  Tour  de  Londres  au  temps 
de  Henri  VIII  et  de  la  reine  Elisabeth  et  dont 
les  costumes  historiques  sont  encore  portés 
par  les  gardiens  de  la  vieille  forteresse.  Voici 


ce  qu'un  critique  anglais  disait  de  cet  ou- 
vrage :  «  L'intrigue  n'a  rien  de  bien  mer- 
veilleux, mais  elle  a  l'avantage  de  permettre 
au  compositeur  de  se  distinguer.  Dans  les 
passages  lyriques,  qui  sont  très  jolis,  dans 
les  ensembles,  l'élément  anglais  joue  un 
grand  rôle.  Il  faut  avouer  que  quelques-unes 
des  chansons  de  sir  Arthur  Sullivan  vous 
rappellent  les  ballades  en  usage  dans  les 
salons  de  Londres  plutôt  que  la  musique 
de  Purccll  et  de  Henri  Lawes,  l'ami  de  Mil- 
ton  ;  mais  dans  d'autres,  la  grâce  mélodique 
et  le  charme  discret  qui  appartiennent  à  la 
musique  anglaise  du  temps  de  Shakspeare 
et  de  la  Restauration  sont  rendus  avec  une 
fidélité  étonnante,  et  certains  des  morceaux 
concertés,  notamment  un  quatuor  sans  accom- 
pagnement, sont  des  perles  dans  leur  genre. 
En  un  mot,  le  compositeur  a  parfaitement 
saisi  l'esprit  de  l'époque  où  se  passe  l'action, 
et  c'est  en  ce  sens  qu'on  peut  qualifier  sa 
musique  de  dramatique.  »  Malgré  ses  qua- 
lités musicales,  cet  ouvrage  obtint  pourtant 
moins  de  succès  que  ceux  du  même  genre 
donnés  précédemment  par  les  deux  auteurs 
qu'on  nommait  «  les  inséparables  » . 

YES  OR  NO  {Oui  ou  Non),  farce  anglaise, 
musique  de  Charles  Smith,  représenté  à  Lon- 
dres vers  1809. 

*  Yolande,  «  drame  en  musique  »  en  un 
acte,  paroles  et  musique  de  M.  Albéric  Ma- 
gnard,  représenté  au  théâtre  de  la  Monnaie 
de  Bruxelles,  le  28  décembre  1893.  M.  Albéric 
Magnard,  élève  de  M.  Vincent  dïlndy,  est, 
comme  son  maître,  l'un  des  adeptes  les  plus 
intransigeants  de  l'école  wagnérienne.  In- 
transigeant et  audacieux  à  ce  point,  avec  des 
procédés  tels  que,  même  à  la  Monnaie,  l'une 
des  citadelles  du  wagnérisme  international, 
son  oeuvre  n'a  pu  trouver  grâce  devant  un 
public  accoutumé  de  longue  main  à  toutes 


ZADI 


ZAUR 


1167 


les  hardiesses.  Ce  public,  surpris,  étonné  par 
une  tentative  à  laquelle  la  musique  propre- 
ment dite  paraissait  complètement  étran- 
gère, a  manifesté  non  seulement  sa  froideur, 
mais  son  impatience  d'une  façon  tout  à  fait 
significative.  Et  ce  n'était  pas  le  livret  «  en 
prose  »  de  Yolande  qui  pouvait  faire  passer 
condamnation  sur  le  caractère  de  la  musique. 
Cette  Yolande,  qui  avait  pour  interprètes 
Mlles  Chrétien  et  Wolf,  MM.  Seguin  et  Dan- 
lée,  n'a  pu  aller  au  delà  de  sa  seconde  repré- 
sentation. 

*  YOLANTHE,  drame  lyrique  en  un  acte, 
musique  de  Pierre  Tschaïkowsky,  repré- 
senté sur  le  théâtre  municipal  de  Leipzig  en 
avril  1895. 

*  YORICK,  drame  lyrique  en  trois  actes  et 
quatre  tableaux,  paroles  et  musique  de 
M.  Ettore  Martini,  représenté  au  théâtre 
Goldoni,  de  Livourne,  le  îar  décembre  1894. 
Joué  par  Mmes  Arcangeli  et  Adriana  Busi, 
MM.  Castellano,  Roveri  et  Arrighctti.  L'au- 
teur avait  tiré  son  poème  du  drame  espagnol 
d'Estabanez  :  il  Dramma  nuovo,  que  le  célè- 
bre acteur  Novelli  avait  popularisé  en  Italie. 
Son  œuvre  obtint  un  brillant  succès. 

YVONNE ,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  de  Leuven  et  Deforges,  musique 
de  M.  le  prince  de  la  Moskowa,  représenté  à 
l'Opéra- Comique  le  16  mars  1855.  Le  sujet  de 
la  pièce  est  devenu  banal  à  force  d'avoir  été 
traité  au  théâtre.  Il  s'agit  de  deux  amants, 
Yvonne  et  Jeannic,  dont  l'amour  est  exploité 
par  le  vieux  berger  Kerkadec,  qui  se  fait  pas- 
ser pour  sorcier.  La  musique  a  un  caractère 
rétrospectif,  sauf  dans  quelques  morceaux. 
On  a  remarqué  les  couplets  du  sorcier,  les 
couplets  de  Jeannic,  le  duo  des  deux  amants 
et  les  couplets  du  vin.  instrumentés  d'une 


façon  originale.  Ce  petit  ouvrage  a  été 
joué  par  Jourdan,  Sainte-Foy  et  M"e  Bou- 
lard. 

YVONNE,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  Scribe,  musique  de  M.  Limnan- 
der,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le  29  no- 
vembre 1859.  Le  sujet  est  tiré  d'une  nouvelle 
de  M.  d'Herbauges.  La  pièce  devait  s'appeler 
d'abord  les  Blancs  et  les  Bleus.  Yvonne  est  le 
type  de  la  femme  vendéenne,  type  devenu  un 
peu  légendaire.  L'action  est  intéressante. 
Quant  à  la  musique ,  elle  offre  le  caractère 
dramatique  et  original  particuliers  à  l'auteur 
des  Monténégrins.  La  romance  de  Jean  :  Un 
nom  glorieux,  le  duo  entre  Jean  et  Yvonne,  le 
finale  du  premier  acte ,  produisent  beaucoup 
d'effet.  On  doit  en  dire  autant  de  la  romance 
lu  baryton  :  0  mon  pays  de  la  Touraine  !  de 
l'arrangement  habile  des  airs  nationaux  du 
Chant  du  départ  et  de  Vive  Henri  IV,  qui 
forment  un  contraste  fort  dramatique.  Le 
grand  air  d'Yvonne  :  Mon  fils,  je  t'ai  perdu: 
renferme  aussi  des  phrases  pathétiques  et 
inspirées.  M'ie  Wertheimber,  d'ailleurs,  a 
admirablement  interprété  le  rôle  d'Yvonne, 
secondée  par  Troy ,  Ambroise ,  Holzem  , 
Mlles  Bousquet  et  Cordier. 

*  YVONNE,  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Charles  Grandmougin,  mu- 
sique de  M.  Ernest  Lefèvre,  représenté  à 
Reims  le  21  février  1885. 

YVONNE  ET  LOÏC,  vaudeville  en  un  acte, 
avec  airs  nouveaux,  paroles  de  Narrey  et  Mi- 
chel Carré,  musique  de  Delioux,  représenté 
au  Gymnase  le  15  novembre  1851.  C'est  une 
paysannerie  bretonne  gracieusement  inter- 
prétée par  Mlles  Wolf  et  Anna  Chéri.  Les 
motifs  en  sont  agréables  et  l'orchestration 
bien  étudiée. 


ZADIG,  opéra  en  un  acte,  livret  tiré  du 
conte  de  Voltaire,  musique  de  Catrufo,  re- 
présenté à  Feydeau  en  1818. 

*  ZADIG,  drame  lyrique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  Tottola,  musique  de  M.  Enrico 
Lucherini,  représenté  au  théâtre  Goldoni  de 
Livourne  le  13  novembre  1886. 

ZADIG  ED  ASTARTEA,  Opéra  italien,  mu- 
sique de  Vaccaj,  représenté  au  théâtre  Saint- 
Charles,  à  Naples,  en  1825. 


*  ZAFFIRA,  opéra-bouffe,  paroles  d'Achille 
de  Lauzières,  musique  de  Jean  Pacini,  repré- 
senté en  1851  au  théâtre  Nuovo  de  Naples. 
Les  interprètes  étaient  Remorini,  Casaccia, 
Mastriani,  Grandillo  et  Mme  Gianfredi.  C'est 
un  des  ouvrages  les  moins  heureux  du  com- 
positeur et  qui  fut  promptement  oublié. 

ZAGRANELLA,  opéra  italien,  musique  de 
M.  Gallieri,  représenté  à  la  Canobbiana,  de 
Milan,  le  6  juin  1867.  Il  paraît  que  cet  ouvrage 
a  été  composé  dans  le  système  antimélodique 


1168 


ZAIR 


ZAIR 


des  Saxons  modernes.  Il  n'a  eu  aucun  succès. 

ZAHNARTZ  (dbr)  [le  Dentiste],  opéra-co- 
mique allemand  en  un  acte,  musique  de  Wag- 
ner (Charles),  représenté  à  Darmstadt  en 
1810. 

ZAIDA  LA  RINNEGATA,  opéra  séria,  musi- 
que de  A.  Reparaz,  représenté  pour  la  pre- 
mière fois  à  Oporto,  en  Portugal,  dans  l'an- 
née 1874,  et  depuis,  avec  succès,  au  théâtre 
Chiabrera  de  Savone  en  février  1878.  Chanté 
par  Avagnini,  Acconci;  Mme  Pogliaghi.  Il  a 
été  donné  aussi  au  théâtre  Malibran,  à  Ve- 
nise, la  même  année. 

ZAÏDE ,  opéra  italien,  musique  de  Mozart, 
écrit  à  Venise  en  1773.  Cet  ouvrage  ne  figure 
pas  dans  les  catalogues  les  plus  autorisés  des 
œuvres  de  Mozart.  Nous  l'indiquons  ici  sous 
toutes  réserves. 

ZAÏDE,  reine  DE  GRENADE  ,  ballet  hé- 
roïque en  trois  actes ,  avec  un  prologue,  pa- 
roles de  l'abbé  Delamare,  musique  de  Royer, 
représenté  par  l'Académie  royale  de  musique 
le  jeudi  3  septembre  1739.  On  ajouta,  le 
27  octobre  suivant,  un  acte  intitulé  :  Momus 
amoureux.  Voici  la  distribution  des  rôles,  qui 
fera  connaître  à  la  fois  la  nature  du  sujet  et 
la  situation  du  chant  à  l'Opéra  à  cette  épo- 
que :Zaïde,  reine  de  Grenade,  MUePélissier; 
Zulema,  prince  de  la  maison  de  Zégris.  Le 
Page;  Almansor,  prince  des  Abencerrages, 
Tribou  ;  Octave,  prince  napolitain,  Jélyotte  ; 
Isabelle,  princesse  napolitaine  ,  Mlle  Ere- 
mans;  un  chef  turc,  Albert.  Ajoutons  pour 
le  ballet,  Dupré  et  Mlle  Salle.  On  reprit  cet 
opéra  en  1770,  avec  le  ténor  Legros,  Larri- 
vée,  Gélin,  M""es  Larrivée  et  Dubois. 

zaîra,  grand  opéra,  livret  tiré  de  la  tra- 
gédie de  Voltaire ,  musique  de  Winter,  re- 
présenté au  théâtre  du  Roi,  à  Londres,  en 
1805. 

*  ZAIRA,  drame  lyrique,  musique  de  Ra- 
nieri  Del  Corona,  représenté  en  Italie  en 
1863. 

ZAIRA,  opéra  italien,  livret  tiré  de  la  tra- 
gédie de  Voltaire ,  musique  de  Federici,  re- 
présenté à  Milan  en  1806. 

ZAIRA,  opéra  italien,  musique  de  Lavigna, 
représenté  à  Florence  en  1809. 

ZAIRA,  opéra  italien,  musique  de  Gandini, 
représenté  au  théâtre  Ducal  de  Modène  en 

1827. 

ZAIRA,  opéra  italien,  livret  de  Romani, 
musiciue  de  Bellini ,  représenté  à  Parme  le 


16  mai  1829.  Le  poème  n'était  pas  heureuse- 
ment conçu  pour  la  musique.  Le  compositeur 
fut  inférieur  à  lui-même,  et  la  partition 
éprouva  un  échec  complet.  Les  rôles  de  Zaïra 
furent  chantés  par  Lablache,  Inchindi,  le  té- 
nor Trezzini,  Mmes  Méric-Lalande  et  Cec- 
coni.  Bellini  prétendit  à  cette  occasion  que  le 
public  parmesan  était  prévenu  contre  son 
œuvre  :  «  Un  publico  amaramente  inclinato  a 
sprezzare  quell'  opéra.  »  Quoi  qu'il  en  soit,  cet 
ouvrage  ne  fut  jamais  repris. 

ZAIRA,  opéra  italien,  musique  de  Merca- 
dante,  représenté  à  Naples  en  1831.  C'est  un 
des  meilleurs  ouvrages  du  compositeur.  Il  a 
obtenu  un  beau  et  durable  succès ,  prolongé 
encore  par  l'exécution  dans  les  concerts  do 
plusieurs  morceaux  excellents.  Nous  citerons 
les  deux  cavatines  pour  baryton  :  Ah!  se 
questo  di  mia  vita,  et  :  Che  bar  :aro  stato  ;  le 
duo  pour  soprano  et  ténor  :  Segui,  deh  !  segui, 
et  un  autre  duo  pour  soprano  et  basse  :  D'im- 
menso  amore. 

Zaïre,  opéra  en  trois  actes,  musique  du 
duc  de  Saxe-Cobourg-Gotha,  Ernest  II,  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  la  cour  de  Gotha 
le  21  février  1846.  Le  sujet  est  emprunté  à  la 
tragédie  de  Voltaire.  Le  prince  a  écrit  depuis 
cette  époque  plusieurs  ouvrages  estimés. 

*  ZAÏRE,  opéra  en  quatre  actes,  poème  de 
M.  Paul  Collin  d'après  la  tragédie  de  Voltaire, 
musique  de  M.  Charles  Lefebvre,  représentée 
sur  le  théâtre  municipal  de  Lille  le  3  décem- 
bre 1887.  On  s'explique  difficilement  la  per- 
sistance avec  laquelle,  depuis  quatre-vingts 
ans,  les  musiciens  s'escriment  sur  ce  sujet 
de  Zaïre,  sujet  froid,  compassé,  stérile  en 
incidents,  vide  de  passion,  dans  lequel  Vol- 
taire, sous  les  traits  du  tendre  Orosmane,  a 
présenté  au  public  français  un  Othello  singu- 
lièrement abâtardi,  et  a  volé  à  Shakspeare  un 
dénouement  qu'il  n'a  même  pas  pris  la  peine  de 
préparer  par  la  mise  en  relief  d'un  caractère 
dont  la  fureur  farouche  n'a  pu  un  seul  instant 
être  prévue  par  le  spectateur.  Malgré  l'a- 
dresse et  l'intelligence  dont  il  a  fait  preuve 
dans  son  adaptation  lyrique  d'une  tragédie 
jadis  célèbre  et  justement  oubliée  aujour- 
d'hui, M.  Paul  Collin  n'a  pu  donner  à  son 
poème  l'intérêt  qui  manque  si  complètement 
à  l'œuvre  première  ;  il  n'a  pu  l'échauffer  d'une 
passion  qui  manque  absolument  à  celle-ci,  il 
n'a  pu  y  faire  entrer  enfin  les  incidents  et  les 
situations  dont  elle  est  si  totalement  dé- 
pourvue et  qui  sont  l'essence  même  du  drame 
lyrique.  Il  n'est  donc  pas  étonnant  que  M.  Le- 


ZAIR 


ZANE 


1169 


febvre,  artiste  d'une  grande  valeur  et  qui  a 
donné  des  preuves  d'un  rare  talent  et  d'une 
réelle  inspiration,  n'ait  pas  réussi  avec  tout 
l'éclat  qu'on  eût  pu  souhaiter  dans  la  com- 
position d'une  œuvre  aussi  importante.  Le 
moyen  de  s'échauffer,  en  effet,  sur  une  trame 
scénique  aussi  fragile,  aussi  ténue,  où  man- 
quent les  oppositions,  les  contrastes,  où  le 
sentiment  exprimé  est  presque  toujours 
le  même  et  où  la  couleur  est  constamment 
uniforme  ?  Cela  ne  vit  pas,  cela  ne  vibre  pas; 
et,  pour  que  le  musicien  fasse  voler  son  ins- 
piration, il  faut  que  celle-ci  puisse  s'appuyer 
sur  autre  chose  qu'un  pâle  roucoulement  d'a- 
mour qui  tout  d'un  coup,  et  sans  qu'on  sache 
pourquoi,  passe  d'une  fadeur  fatigante  à  une 
catastrophe  tragique  inattendue.  Ce  n'est 
pas  qu'il  n'y  ait  du  talent,  et  beaucoup,  dans 
la  partition  de  M.  Lefebvre  ;  mais  on  sent 
trop  que  l'artiste,  sans  en  avoir  conscience, 
n'a  pas  été  porté  par  son  sujet,  et  l'œuvre  en 
revêt  un  caractère  fâcheux  de  froideur  et  de 
compassion.  L'ensemble  manque  non  de 
grandeur,  mais  de  mouvement  et  de  vivacité, 
non  d'ampleur,  mais  de  chaleur  et  d'éclat  tout 
ensemble.  Aussi  est-ce  plus  par  le  détail  que 
par  l'ensemble  qu'il  faut  la  juger,  et  est-ce 
seulement  ainsi  qu'on  peut  rendre  justice  au 
musicien. 

Si  l'on  cherche  en  effet,  en  faisant  abstrac- 
tion de  son  côté  synthétique,  les  pages  inté- 
ressantes de  l'œuvre,  on  en  trouve  plus  d'une 
digne  d'attirer  et  de  retenir  l'attention.  On 
peut  ainsi  signaler  :  au  premier  acte,  un  joli 
air  de  Zaïre  et  un  cœur  lointain  de  femmes 
auquel  son  accompagnement  de  harpes  prête 
un  grand  charme  ;  au  second,  un  entr'  acte 
délicieux,  dont  la  seconde  partie  est  très 
originale  avec  ses  coups  de  cymbale  étouffés 
et  le  chœur  qu'on  entend  derrière  le  rideau, 
le  chœur  des  chrétiens,  qui  sert  d'introduc- 
tion, une  belle  phrase,  mélancolique  et  tou- 
chante, de  Lusignan,  et  le  grand  ensemble 
du  finale,  construit  dans  la  forme  italienne  ; 
au  troisième,  le  bel  épisode  placé  dans  la 
bouche  de  Nérestan  dans  son  duo  avec  Zaïre  : 
Dieu  qui  donne  la  force  aux  plus  faibles  cou- 
rages..., et  l'air  de  Zaïre  elle-même;  enfin, 
au  quatrième,  un  nouvel  entr'acte,  d'un  ca- 
ractère mystérieux  et  d'une  jolie  couleur,  et 
l'ensemble  du  duo  d'Orosmane  et  de  Zaïre, 
qui  est  d'un  heureux .  effet.  Tels  sont  les 
points  principaux  d'une  partition  fort  inté- 
ressante en  somme,  et  qui  fait  honneur  à  son 
auteur.  On  a  vu  débuter,  dans  cet  ouvrage 
et  dans  le  rôle  de  Zaïre,  une  jeune  artiste  de 
vingt-deux  ans,  à  peine  sortie  du  Conserva- 


toire de  Bruxelles,  où  ello  venait  de  rem- 
porter un  brillant  premier  prix,  et  qui  don-1 
nait  déjà  la  preuve  de  ce  que  bientôt  elle 
pourrait  faire.  Cette  jeune  artiste  était 
Mile  Fierens,  que  nous  avons  vue  depuis  si 
brillante  à  l'Opéra. 

ZAÏRE,  opéra  en  deux  actes,  poème  tiré 
de  la  tragédie  de  Voltaire  par  MM.  Edouard: 
Blau  et  Louis  Besson,  musique  de  M.  Paul 
"Véronge  de  La  Nux,  représenté  à  l'Opéra  le 
28  mai  1890.  L'auteur,  élève  de  la  classe  de 
composition  de  Bazin  au  Conservatoire,  avait 
obtenu  le  deuxième  premier  grand  prix  de 
Rome  en  1876.  Son  œuvre  avait  pour  inter- 
prètes Mues  Emma  Eames  et  Nina  Pack, 
MM.  Escalaïs,  Delmas  et  Jérôme. 

ZAÏS,  opéra-ballet  historique  en  quatre 
actes,  avec  un  prologue,  paroles  de  Cahusac, 
musique  de  Rameau ,  représenté  par  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  jeudi  29  février 
1748.  Toute  l'action  se  passe  dans  le  monde 
enchanté  des  génies  de  toute  espèce;  génies 
des  Eléments  ,  salamandres ,  sylphes ,  etc. 
Jélyotte  chanta  le  rôle  de  Zaïs,  génie  de 
l'air. 

ZALAOR ,  opéra  allemand  ,  musique  de 
Zumsteeg,  représenté  au  théâtre  Ducal,  à 
Stuttgard,  vers  1794.  Cet  ouvrage  a  été  gravé 
à  Leipzig. 

ZALEUCO  (Séleucus),  opéra  italien,  livret 
de  Niccolô  Minato ,  musique  d'Antonio  Dra- 
ghi,  représenté  à  Vienne  pour  le  jour  de 
naissance  de  l'empereur  Léopold ,  en  1675. 

ZAMEK  NA  ÇZORSTYNIE  (le  Château  de 
Czorstin),  opéra  polonais,  musique  de  Kur- 
pinski,  représenté  à  Varsovie  en  1819. 

ZAMORA,  opéra,  musique  de  J.-A.  Heller, 

représenté  à  Prague  en  1845. 

*  ZAMORA,  opéra  en  un  acte,  musique  de 
M.  Adolphe  Stierlin,  représente  au  théâtre 
municipal  de  Chemnitz  le  il  février  1894. 
L'auteur  tenait  l'emploi  de  première  basse 
dans  la  troupe  de  ce  théâtre. 

ZANAÏDA,  opéra,  musique  de  Chrétien 
Bach,  représenté  à  Londres  en  1763. 

ZANETTA,  opéra-comique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Scribe  et  de  Saint-Georges,  musique 
de  M.  Auber  ,  représenté  à  l'Opéra-Comique 
le  18  mai  1840.  Le  sous-titre  :  Il  ne  faut  pas 
jouer  avec  le  feu,  a  été  supprimé  après  quel- 
ques représentations.  Le  livret  est  médiocre  ; 
au  lieu  de  concentrer  l'intérêt  sur  deux  per- 


74 


1170 


ZAMP 


ZAMP 


sonnages ,  les  auteurs  ont  multiplié  outre 
mesure  les  intrigues.  Une  princesse  sici- 
lienne ,  de  sang  royal ,  aime  Rodolphe  de 
Montemar.  Pour  déjouer  les  soupçons,  celui-ci 
feint  de  courtiser  Zanetta,  fille  du  concierge 
du  palais;  mais  il  oublie  auprès  de  celle-ci 
la  princesse  de  Tarente,  qui  épouse  l'empe- 
reur. L'ouverture  est  fort  jolie.  Nous  signa- 
lerons dans  le  premier  acte  la  Sicilienne,  le 
trio  :  Oui,  si  vous  daignez  m' approuver,  la  ca- 
vatine  de  soprano  :  Pendant  toute  la  nuit,  et 
au  troisième  acte,  l'air:  Adieu  mes  fleurs  ché- 
ries. MmES  Damoreau  et  Rossi  se  faisaient 
applaudir  dans  leur  duo  du  second  acte  : 
Contre  l'hymen  qu'ordonne.  Couderc  et  Moc- 
ker  complétaient  l'interprétation  de  cet 
agréable  ouvrage. 

*  ZANETTO,  opéra  en  un  acte,  livret  tiré 
par  M.  Targioni-Tozzetti  de  la  comédie  de 
M.  François  Coppée  :  le  Passant,  musique  de 
M.  Pietro  Mascagni,  représenté  le  2  mars  1S96 
sur  le  petit  théâtre  du  Lycée  musical  de  Pe- 
saro,  dont  M.  Mascagni  est  le  directeur,  et 
le  18  du  même  mois  à  la  Scala  de  Milan,  où 
J  n'obtint  aucun  succès.  Les  deux  rôles  de 
Sylvia  et  de  Zanetto  étaient  tenus,  à  Pesaro 
comme  à  Milan,  par  Mmes  pizzagalli  et 
Collamarini. 

*  zangara  (la.),  opérette  en  un  acte,  pa. 
rôles  de  M.  Cherfils,  musique  de  M.  G.  Boume, 
représentée  au  Grand-Théâtre  du  Havre  le 
15  mars  1880. 

ZAMPA   ou  LA  FIANCÉE  DE  MARBRE, 

opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de  Mé- 
lesville,  musique  d'Herold,  représenté  àl'O- 
péra-Comique  le  3  mai  1831.  Voilà  plus 
d'un  demi -siècle  que  ce  bel  ouvrage  est 
au  répertoire.  L'opéra  de  Zampa  n'a  perdu 
aucune  de  ses  qualités  au  jugement  des  gens 
de  goût,  et  son  attrait  pour  le  public  n'est 
pas  moindre  qu'autrefois,  quoique  l'exé- 
cution en  soit  généralement  très  médiocre. 
La  pièce  abonde  en  situations  dramatiques 
et  essentiellement  musicales,  mais  absurdes 
au  fond.  On  pourrait  reprocher  à  Méles- 
ville  d'avoir  trop  imité  plusieurs  scènes  de 
Don  Juan,  surtout  au  dénoûment. 

Un  corsaire  nommé  Zampa  répand  l'effroi 
par  tout  le  royaume  deNaples  et  de  Sicile.  Il  est 
condamné  à  mort  par  contumace,  et  son  si- 
gnalement est  envoyé  aux  officiers  chargés  de 
le  poursuivre  et  de  l'arrêter.  Ce  Zampa  ap- 
partient d'ailleurs  à  une  famille  qui  a  rendu 
des  services  à  l'Etat.  Il  porte  le  titre  de  comte 
de  Monteza.  Son  frère .  nommé!  Alphonse, 


beaucoup  plus  jeune  que  lui,  ne  la  jamais 
connu ,  et  ignore  que  ce  Zampa  si  redouté  n'est 
autre  que  son-propre  frère.  Alphonse  sert  dans 
l'armée  du  vice-roi  ;  il  va  épouser  Camille 
Lugano,  fille  d'un  riche  négociant.  Tout  le 
monde  est  dans  la  joie  au  château  ;  les  jeunes 
filles  se  parent  des  présents  que  leur  a  faits 
le  fiancé ,  et  adressent  leurs  félicitations  à 
Camille.  Dans  la  galerie  du  château  où  cette 
première  scène  se  passe  ,  on  voit  une  statue 
de  marbre;  c'est  l'image  d'Alice  Manfredi, 
pauvre  fille  séduite,  abandonnée,  morte  de 
douleur,  dont  voici  la  légende  : 

D'une  haute  naissance, 
Belle  comme  à  seize  ans , 
Alice  dans  Florence , 
Charmait  tous  les  amants; 
A  seize  ans,  comment  faire 
Pour  défendre  son  cœur? 
Un  seul  parvint  à  plaire, 
Et  c'était  un  trompeur! 

D'un  pareil  maléfice. 

Sainte  Alice,  préservez-nous; 

Nous  prirons  Dieu  pour  tous. 

Flattant  sa  confiance. 
Le  traître,  avant  l'hymen, 
Lui  ravit  l'innocence 
Et  disparaît  soudain  1 
Il  reviendra,  dit-elle. 
Mais,  ô  funeste  erreur! 
Jamais,  près  de  sa  belle, 
Ne  revint  le  trompeur  ! 

D'un  pareil  maléfice. 

Sainte  Alice,  préservez-nous; 

Nous  prirons  Dieu  pour  vous 

Hélas  !  sur  ce  rivage 
Alice  vint  mourir, 
Et  cette  froide  image 
Semble  toujours  gémir 
Quand  la  nuit,  on  l'assure, 
Le  vent  gronde  en  fureur. 
Ce  marbre  encor  murmure 
Et  nomme  le  trompeur. 

Ah  !  soyez-nous  propice. 
Sainte  Alice,  veillez  sur  nous; 
Nous  prirons  Dieu  pour  vous. 

Il  y  a  du  sentiment  dans  cette  ballade,  dont 
Herold  a  traduit  en  musique  les  deux  premiers 
couplets  avec  une  grâce  naïve  et  développé 
le  troisième  d'une  manière  très  heureuse; 
mais  l'idée  en  est  singulière.  Si  on  élevait  des 
statues  de  marbre  à  toutes  les  malheureuses 
arianes,  les  carrières  de  l'Italie  ne  suffiraient 
pas  à  une  aussi  somptueuse  décoration.  Mé- 
lesville  les  range  en  outre  parmi  les  saintes, 
et,  oubliant  qu'on  les  invoque  alors ,  mais 
qu'on  ne  prie  pas  pour  elles,  il  laisse  échap- 
per cette  distraction  :  Sainte  Alice,  nous  pri- 
rons Dieu  pour  vous.  Revenons  à  la  suite  du 
récit  de  la  pièce.  Alphonse  est  mandé  aux 
portes  du  château  par  des  hommes  à  cheval. 
Il  croit  que  ce  sont  des  am.is  invités  à  la  fête* 


ZAMP 


ZAMP 


1171 


il  part  et  ne  reparaît  plus.  C'est  Zampa  qui 
se  présente  à  sa  place.  Il  est  porteur  d'une 
lettre  adressée  à  Camille  et  signée  par  son 
père  qui,  tombé  au  pouvoir  du  corsaire,  con- 
jure sa  fille  de  l'aider  à  recouvrer  sa  liberté 
en  accordant  à  Zampa  tout  ce  qu'il  exigera 
pour  sa  rançon.  Camille,  effrayée,  se  réfugie 
dans  son  appartement,  laissant  le  château  à 
la  merci  de  Zampa  et  de  sa  troupe ,  qui  s'y 
livrent  à  une  orgie  mêlée  de  terreurs  su- 
perstitieuses causées  par  la  présence  de  la 
statue  de  marbre.  Daniel,  l'un  des  forbans, 
reconnaît  les  traits  d'Alice  Manfredi,  jadis 
séduite  par  son  maître.  Celui-ci  s'amuse  de 
sa  frayeur,  s'approche  de  la  statue  et  lui 
passe  au  doigt  son  anneau  en  lui  disant  qu'il 
la  prend  pour  sa  fiancée  jusqu'au  lendemain. 
La  statue  étend  son  bras  et  le  ramène  sur  sa 
poitrine  comme  pour  garder  l'anneau.  Les 
pirates,  consternés,  tombent  à  genoux',  et 
Zampa  fait  de  vains  efforts  pour  ranimer 
l'audace  impie  de  ses  compagnons.  Ce  finale 
du  premier  acte  produit  un  grand  effet  au 
théâtre. 

Au  deuxième  acte ,  la  toile  se  lève  sur  un 
décor  représentant  le  bord  de  la  mer,  où  des 
femmes  sont  agenouillées  devant  une  image 
de  la  madone.  Rien  n'est  plus  frais  que  ce 
lever  du  rideau,  après  les  émotions  violentes 
de  la  dernière  scène.  A  la  suite  de  l'air  du 
triomphateur  Zampa ,  il  y  a  une  rencontre 
fort  comique  et  de  bon  goût  entre  Daniel,  an- 
cien pêcheur,  mari  de  Ritta,  qu'il  a  quittée 
depuis  dix  ans  pour  suivre  Zampa ,  et  sa 
femme,  devenue  la  servante  de  Camille.  Au 
moment  où  Ritta  témoigne  à  Daniel  la  joie 
qu'elle  éprouve  de  le  revoir  et  l'assure  de  sa 
fidélité  constante,  un  certain  Dandolo,  chargé 
du  rôle  de  poltron  dans  la  pièce ,  accourt  et 
annonce  à  Ritta  que  leurs  bans  sont  publiés 
et  que  dans  deux  jours  ils  seront  mariés.  Da- 
niel, qui  commençait  à  s'attendrir ,  entre  en 
fureur  à  cette  nouvelle.  Cet  épisode  ,  qui  se 
rattache  naturellement  à  l'action,  est  heu- 
reusement imaginé.  Alphonse  a  pu  s'échap- 
per des  mains  des  pirates.  Son  rôle  est  in- 
grat, et,  quoiqu'il  ait  à  chanter  de  charmants 
morceaux ,  il  n'intéresse  pas  assez.  Il  ap- 
prend, de  la  bouche  même  de  Camille,  qu'elle 
va  épouser  Zampa.  Une  lettre  du  vice- roi  lui 
fait  connaître  à  la  fois  que  Zampa  est  le  comte 
de  Monteza,  son  frère,  et  que  le  souverain 
lui  accorde  sa  grâce  à  la  condition  qu'il  ex- 
piera sa  conduite  passée  en  servant  dans  la 
marine  de  l'État.  Alphonse  brise  son  épée 
et  s'éloigne,  pendant  que  Zampa  et.  Camille 
se  rendent  au  pied  de  l'autel;  là  encore  se 


trouve  la  statue,  qui  pose  sa  froide  main  sur 
l'épaule  de  Zampa.  La  présence  de  ce  témoin 
inattendu  le  glace  de  terreur.  Ici  se  termine 
le  second  acte. 

Le  châtiment  du  corsaire  occupe  l'es- 
prit du  spectateur  pendant  le  dernier  acte  ; 
mais  cette  scène  est  précédée  de  deux  inci- 
dents d'un  effet  délicieux.  D'abord  c'est  une 
barcarolle  plaintive  chantée  par  Alphonse, 
qui  s'éloigne  ,  et  par  Camille,  qui  cherche 
à  le  consoler  tout  en  gémissant  sur  sa  pro- 
pre destinée.  Ensuite  c'est  une  sérénade 
chantée  discrètement  par  le  chœur,  et  qui 
s'adresse  au  bonheur  présumé  des  époux. 
Ce  qui  suit  est  moins  heureux.  Alphonse  re- 
vient, veut  déterminer  celle  qu'il  aime  à  le 
suivre.  Zampa  le  fait  entraîner  par  ses  amis. 
Le  pauvre  Alphonse  disparaît  pour  la  troi- 
sième fois.  Resté  seul  avec  Camille,  qui  le 
supplie  de  lui  permettre  de  se  retirer  dans 
un  couvent,  Zampa  repousse  ses  prières  et 
veut  user  de  ses  droits  ;  mais  au  moment  où 
il  atteint  son  infortunée  victime ,  s'enfuyant 
à  son  approche,  il  se  trouve  entre  les  bras  de 
la  statue  de  marbre,  qui  s'engloutit  avec  lui. 
Un  dernier  tableau  montre  Camille,  son  père 
et  Alphonse  réunis.  Le  chœur  persiste  à 
prier  pour  sainte  Alice ,  et  il  a  raison  ,  puis- 
qu'elle se  trouve  en  si  mauvaise  société. 

L'ouverture  de  cet  opéra  est  une  suite  de 
motifs  les  plus  brillants  et  les  mieux  orches- 
trés ;  mais  ce  n'est  plus  l'ouverture  telle  que 
les  prédécesseurs  d'Herold  l'avaient  conçue 
et  fait  accepter,  telle  que  lui-même  l'avait  com- 
prise  pour  son  Préaux  clercs.  Mozart,  Beetho- 
ven avaient  déjàdonnéàcettepréfacedel'œu- 
vre  dramatique  des  formes  d'un  caractère  gé- 
néralisé. Méhul,  Cherubini,  et  à  leur  exemple 
les  compositeurs  de  ce  temps,  écrivirent  des 
morceaux  spécialement  appropriés  au  genre 
d'ouvrages  qu'ils  avaient  à  traiter,  sans  leur 
emprunter  les  motifs  principaux  pour,  en 
faire  une  sorte  de  pot-pourri,  une  macédoine 
de  thèmes  juxtaposés,  sans  autre  liaison 
qu'une  marche  harmonique  ou  des  gammes 
modulantes.  Les  belles  ouvertures  de  Ros- 
sini,  depuis  celle  de  Tancredi  jusqu'à  celle  de 
Guillaume  Tell,  sont  des  préfaces  véritables, 
tantôt  gracieuses  et  sémillantes,  tantôt  gran- 
dioses et  magnifiques.  Boieldieu  a  introduit 
un  des  premiers,  dans  ses  ouvertures,  des  ré- 
miniscences ou  plutôt  un  avant -goût  des 
motifs  épars  de  ses  opéras.  Herold  et  Auber 
ont  suivi  cet  exemple.  Les  thèmes  étaient 
agréables  ;  on  les  entendait  avec  plaisir  plu- 
sieurs fois  dans  la  soirée  ;  bis  repetita  placent, 
et  les  formes  de  l'ancienne  ouverture  ont  été 


1172 


ZAMP 


ZAUB 


délaissées,  proscrites ,  oubliées.  L'ouverture 
de  Zampa  se  compose  de  cinq  thèmes  em- 
pruntés au  chant. 

On  a  comparé  souvent  Zampa  au  Pré  aux 
clercs,  et  on  s'est  demandé  lequel  de  ces  deux 
chefs-d'œuvre  devait  être  préféré  à  l'autre. 
Notre  avis  est  que  l'un  ne  doit  pas  faire  dé- 
daigner l'autre.  Il  y  a  peut-être  dans  le  Pré  aux 
clercs  une  couleur  plus  originale,  un  sentiment 
plus  exquis  de  la  grâce.  Le  lieu  de  la  scène, 
l'atmosphère  de  la  cour  des  Valois,  la  valeur 
littéraire  de  la  pièce  ont  exercé  leur  influence 
sur  la  nature  des  inspirations  d'Hérold.  Mais 
au  point  de  vue  du  style ,  de  la  manière  d'é- 
crire, de  la  fécondité  des  ressources  musica- 
les ,  de  la  clarté  du  discours  mélodique , 
Zampa  offre  un  ensemble  de  qualités  supé- 
rieur. Les  situations  dramatiques  y  sont  ac- 
cusées par  le  musicien  avec  plus  de  fermeté 
que  dans  tous  ses  autres  ouvrages ,  sans  en 
excepter  la  fameuse  scène  du  bateau,  au  der- 
nier acte  du  Pré  aux  clercs.  Au  premier  acte, 
l'oreille  de  l'auditeur  ne  chôme  pas.  Après  le 
chœur  joli  des  jeunes  filles  :  Dans  ses  présents, 
que  de  magnificence,  Camille  chante  un  air 
dont  la  première  phrase  est  charmante  :A  ce 
bonheur  suprême.  La  ballade,  à  laquelle  le 
timbre  des  clarinettes  donne  un  caractère  lé- 
gendaire et  naïf;  le  trio,  accompagné  à'un 
sol  passo  si  vif;  le  quatuor  majestueux  :  Le 
voilà.'  que  mon  âme  est  émue!  le  meilleur 
morceau  de  l'ouvrage ,  avec  le  duo  du  troi- 
sième acte;  et  enfin  le  trio  final  :  Au  plaisir, 
à  la  folie,  d'une  grande  variété  d'effets,  telle 
est  la  partie  musicale  du  premier  acte.  Le 
second  n'est  pas  moins  riche.  Tout  le  monde 
connaît  le  suave  cantique  pour  trois  voix  de 
femmes  :  Aux  pieds  de  la  madone,  ainsi  que 
l'air  :  Il  faut  céder  à  mes  lois,  si  bien  appro- 
prié, par  son  accompagnement  léger  et  spi- 
rituel, à  l'usage  des  Don  Juan  français.  Le 
duo.de  la  reconnaissance  :  Juste  ciel  !  c'est  ma 
femme!  est  plein  d'entrain,  d'intelligence 
scénique  et  de  bon  goût.  Hérold,  livré  à  lui- 
même  et  non  surexcité  par  une  situation 
dramatique  imposée,  était  mélancolique.  On 
saisit  parfaitement  ce  côté  de  son  caractère 
dans  ce  passage  du  duo  :  Hélas!  ô  douleur!  il 
me  croit  infidèle!  comme  aussi  dans  la  bar- 
carolle  du  troisième  acte  :  Où  vas-tu,  pauvre 
gondolier?  La  ronde  :  Douce  jouvencelle,  bien 
encadrée  dans  le  chœur,  a  été  populaire.  On 
est  moins  frappé  du  commencement  du  finale  ; 
mais  le  compositeur  se  relève  à  la  strette  : 
Tout  redouble  mes  alarmes,  où  le  fa  naturel 
sur  le  mi  pédale  commence  une  de  ces  phra- 
ses inspirées  qui  suffisent  pour  prouver  le 


génie.  Nous  avons  parlé  plus  haut  des  mélo- 
dieux morceaux  qui  ouvrent  le  troisième 
acte  ;  il  ne  nous  reste  plus  qu'à  rappeler  le 
célèbre  duo:  Pourquoi  trembler,  entre  Ca- 
mille et  Zampa.  La  puissance  dramatique  de 
ce  morceau,  et  son  expression  passionnée  ont 
fait  croire  à  bien  des  personnes  que  l'opéra 
de  Zampa  aurait  mieux  convenu  à  la  salle 
de  la  rue  Lepelletier  qu'à  l'Opéra-Comique. 
C'est  une  grave  erreur.  Herold  était  un 
grand  musicien,  un  compositeur  doué  de  gé- 
nie, d'invention,  d'une  rare  sensibilité  ;  mais 
il  suffit  de  jeter  les  yeux  sur  ses  partitions 
pour  reconnaître  que  tous  ses  motifs  si  abon- 
dants, si  serrés,  convenaient  au  cadre  pour 
lequel  ses  compositions  ont  été  faites  ;  qu'ils 
seraient  amoindris  et  insuffisants  sur  une 
vaste  scène;  que  son  harmonie,  piquante  et 
variée,  perdrait  la  grâce  de  ses  détails  si  elle 
était  noyée  dans  une  plus  forte  sonorité.  Les 
rôles  ont  été  créés  par  Chollet,  Mme  Casimir, 
Mme  Boulanger,  Féréol  et  Moreau-Sainti. 
Celui  de  Zampa  a  été  tenu  depuis  avec  suc- 
cès par  Masset,  et  assez  médiocrement  par 
Montaubry.  Mme  Rossi-Caccia  a  été  la  meil- 
leure chanteuse  qui  ait  interprété  le  rôle  de 
Camille  ;  dans  celui  de  Dandolo ,  Sainte-Foy 
est  resté  inimitable.  M.  Vauthrot  a  publié 
une  bonne  réduction  de  cet  ouvrage  pour 
piano  solo. 

*  ZAFATILLAS (las),  «jeu  comico-lyrique,» 
paroles  de  M.  Jackson  Veyan,  musique  de 
M.  Chueea,  représenté  à  Madrid  en  1895. 

*  ZAPOROGUES  (les),  opéra  en  un  acte, 
musique  de  M.  J.-D.  Davis,  représenté  en 
juin  1895  à  Birmingham. 

ZARA,  opéra  anglais,  musique  de  Ame, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Drury-Lane,  à 
Londres,  en  1736. 

*  ZARZUELA  (la),  zarzuela  en  un  acte,  mu- 
sique de  Barbien,  Gaztambide  et  Arrieta, 
représentée  à  Madrid,  pour  l'inauguration  du 
théâtre  de  Jovellanos,  le  10  octobre  1856. 

ZAUBER  trommel  (die)  [le  Tambour  ma- 
gique],  opéra-comique  allemand,  musique  de 
W.  Millier,  représenté  à  Vienne  en  1795. 

ZAUBERDIADEM  (das)  [le  Diadème  en- 
chanté], opéra  allemand,  musique  de  Heben- 
streit,  représenté  sur  le  théâtre  Léopoldstadt, 
à  Vienne,  en  1836. 

ZAUBERER  (der)  [le  Magicien],  mélo- 
drame allemand ,  musique  de  Dorn  (Henri- 
Louis-Edmond)  ,  représenté  au  théâtre  de 
Kœnigstœdt  vers  1834. 


ZELI 


ZÉLI 


4173 


ZAUBERFLÔTE  (die)  [la  Flûte  encnanteej, 
opéra  allemand  en  deux  actes,  musique  de 
Mozart,  représenté  à  Vienne  en  1791.  — 
V.  Flûte  enchantée  (la). 

ZAUBERPFEIL  (der)  [la  Flèche  enchantée], 
opéra  allemand,  musique  de  Lickl ,  repré- 
senté au  théâtre  Schikaneder ,  à  "Vienne ,  en 
1815. 

ZAUBERRING  (der)  [l'Anneau  magique], 
opéra  lyrico-romantique  allemand  en  deux 
actes,  musique  d'Albert  Schroder  ;  repré-1 
sente  à  Quedlimbourg  le  17  octobre  1871. 

ZAUBERRUTHE  (die)  [la  Baguette  enchan- 
tée], opéra  allemand,  musique  de  Boehmer 
(Charles),  représenté  à  Berlin  vers  1824. 

ZAUBERSCHLAF  (der)  [le  Sommeil  en- 
ehanté],  opéra  romantique,musique  de  Schultz- 
Beuthen,  représenté  au  théâtre  de  Zurich  en 
avril  1879. 

ZAUBERSCHLEIER  (der)  [le  Voile  en- 
chanté], drame  féerique  allemand,  musique 
de  Titl,  représenté  au  Burgtheater,  à  Vienne, 
en  1S50. 

ZAUBERSCHMINKE  (die)  [le  Fard  en- 
chanté], opéra  allemand,  musique  de  Kanne, 
représenté  à  Vienne  en  1833. 

ZAUBERSEE  (der)  [le  Lac  enchanté],  opéra 
allemand,  musique  de  Remde,  représenté  à 
Vienne  vers  1825. 

ZEHN  GLÙCKLICHER  TAGE  (die)  [Dix 
jours  heureux],  opéra  romantique  allemand 
en  quatre  actes,  musique  de  Schindelmeis- 
ser,  représenté  à  Vienne  vers  1840. 

zélia  ,  opéra  -  comique ,  musique  de 
Deshayes,  représenté  au  théâtre  de  Beaujo- 
lais en  1791. 

ZÉLIA  (la  suite  de),  opéra-comique,  mu- 
sique de  Deshayes,  représenté  au  théâtre  de 
Beaujolais  en  1792. 

ZÉLIDE,  opéra  allemand,  musique  de 
Strauss,  représenté  à  Carlsruhe  vers  1837. 

*  ZÉLIE,  opéra- ballet  en  un  acte,  paroles 
de  de  Curés,  musique  de  Ferrand,  fermier 
général  et  compositeur  amateur,  représenté 
sur  le  théâtre  des  Petits-Appartements,  à  la 
cour,  le  13  février  1749.  Dans  l'excellent  ré- 
pertoire que  le  duc  de  La  Vallière  publia  sous 
le  titre  de  Ballets,  opéras  et  autres  ouvrages 
lyriques,  on  trouve  sur  ce  petit  ouvrage  la 
note  assez  curieuse  que  voici  :  «  Monsieur 
Ferrand  jouait  du  clavessin  dans  l'orchestre 
du  théâtre  des  Petits-Appartements  ;  il  était 


fort  ami  de  monsieur  le  duc  de  La  Vallière, 
qui  avait  la  direction  de  ces  spectacles,  et  qui 
connaissait  tous  ses  talents  pour  la  musique  ; 
il  (La  Vallière)  l'engagea  à  faire  celle  d'un 
ballet  en  un  acte,  dont  M.  de  Curés,  inten- 
dant des  Menus,  et  fort  lié  avec  eux,  avait  fait 
les  paroles.  M.  Ferrand  s'y  prêta  avec  plai- 
sir, et  le  succès  justifia  l'opinion  qu'on  avait 
de  son  goût  et  de  ses  connaissances  ;  c'est  un 
des  jolis  ouvrages  qui  aient  paru  sur  ce 
théâtre;  les  auteurs,  par  modestie,  n'ont 
jamais  voulu  le  rendre  public.  »  Ajoutons  que 
les  rôles  de  Zélie  étaient  joués  par  Mme  <je 
Pompadour  en  personne,  par  son  amie  Mme  de 
Marchais  et  par  le  duc  d'Ayen. 

*  ZÉLIE,  pièce  en  un  acte,  mêlée  de  danses 

et  de  musique,  de  L ,  musique  de  Papa- 

voine,  représentée  à  l'Ambigu-Comique  en 
1775. 

ZÉLIE  ET  LINDOR,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Pelletier,  musique  de  Ri- 
gade,  représenté  à  la  Comédie-Italienne  le 
12  novembre  1763. 

ZÉLIE  ET  TERVILLE  OU  CHIMÈRE  ET 
RÉALITÉ ,  opéra-comique  en  un  acte,  en 
vers,  paroles  d'Aignan,  musique  de  Blangini, 
représenté  à  Feydeau  le  7  janvier  1803. 

ZÉLIME   ET   MÉLIDE   OU   LES    FAUSSES 

INFIDÉLITÉS,  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  Fenouillot  de  Falbaire,  musique 
de  Philidor  (François-André-Danican) ,  re- 
présenté devant  la  cour  et  à  la  Comédie-Ita- 
lienne en  1773. 

ZÉLIME  ET  ZORAÏDE  (OU  ZELIMO  E  ZO- 
RAIDE    )  OSSia  IL  CALIFO  RICONOSCIUTO, 

opéra-bouffe,  musique  de  Bordèse,  représenté 
à  Turin  en  1834. 

ZELINDA,  opéra  séria,  musique  de  Mil- 
lico,  représenté  à  Naples  en  1787. 

ZELINDA  E  lindoro,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Puccita ,  représenté  à  Milan  vers 
1803. 

ZELINDA  E  RODRIGO  ,  opéra  semi-seria 
en  deux  actes,  musique,  de  Dominique  Tritto, 
représenté  à  Naples  vers  1812. 

ZÉLINDOR,  ROI  DES  SYLPHES,  opéra- 
ballet  en  un  acte,  précédé  d'un  prologue,  pa- 
roles de  Moncrif,  musique  de  Rebel  et  Fran- 
coeur,  représenté  devant  le  roi,  à  Versailles, 
le  mercredi  17  mars  1745,  et  sur  le  théâtre  de 
l'Académie  royale  de  musique  le  10  août  sui- 
vant. Jélyotte  chanta  le  rôle  de  Zélindor ,  et 


1174 


ZEMI 


ZEMI 


M"e  Chevalier  celui  de  Zirphée.  On  donna 
assez  souvent  cet  ouvrage  jusqu'en  1752. 

ZÉLISCA,  comédie-ballet  en  prose  et  en 
trois  actes,  mêlée  de  divertissements ,  paro- 
les de  Sauvé  de  La  Noue,  musique  de  Jé- 
lyotte,  représentée  à  "Versailles  pour  les  fêtes 
du  mariage  du  dauphin  le  3  et  le  10  mars 
1746.  Cet  ouvrage  ne  fut  point  représenté  à 
Paris.  Doué  d'une  voix  admirable  pouvant 
atteindre  sans  effort  aux  notes  les  plus  éle- 
vées de  la  haute-contre ,  Jélyotte  passa,  en 
1733,  de  la  cathédrale  de  Toulouse  sur  la  pre- 
mière scène  lyrique,  qu'il  occupa  pendant 
vingt  ans.  Il  était  bon  musicien,  d'un  carac- 
tère aimable,  très  recherché  dans  les  salons, 
où  il  chantait  en  s'accompagnant  sur  la  gui- 
tare des  romances  de  sa  composition.  L'en- 
gouement qu'on  avait  pour  le  chanteur  re- 
jaillit même  sur  le  compositeur,  au  point  de 
faire  préférer  son  ballet  de  Zélisca  à  la  Prin- 
cesse de  Navarre  de  "Voltaire  et  Rameau. 

ZELMA,  opéra  de  demi-caractère,  musique 
de  Genoves,  représenté  à  Bologne  en  1835. 

zelmar  ou  L'ASILE,  opéra  en  un  acte, 
musique  de  Grétry,  non  représenté. 

zelmira  ,  opéra  séria  italien  en  deu> 
actes,  livret  de  Tottola,  musique  de  Rossini, 
représenté  sur  le  théâtre  San-Carlo ,  à  Na- 
ples,  pendant  le  carnaval  de  1822.  Le  livret 
est  une  imitation  de  la  tragédie  de  Zelmire 
de  Du  Belloy,  Cet  opéra  a  été  représenté  au 
Théâtre-Italien  de  Paris  le  14  mars  1826.  On 
y  remarque  les  nouveaux  effets  d'instrumen- 
tation et  d'expression  dramatique  qui  carac- 
térisent la  seconde  manière  de  Rossini,  et  la 
transition  des  opéras  conçus  d'après  l'an- 
cien goût  italien,  tels  que  :  Cenerentola  et 
la  Gazza  ladra  aux  magnifiques  développe- 
ments de  Sémiramis.  Les  morceaux  princi- 
paux de  la  partition  de  Zelmira  sont  :  la  ca- 
vatine  de  Polidoro  :  Ah!  già  trascorse  il  di; 
le  trio  :  Soave  conforta;  le  duo  :  Ah  chè  quel 
tronchi  accenli  ;  le  quintetto  :  La  sorpresa,  lo 
stupore,  et  le  duetto  :  Perché  mi  quardi. 

ZELMIRA  IN  CRETA ,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Galleazzi,  représenté  à  Venise  en 
1729. 

ZÉLOÏDE  OU  LES  FLEURS  ENCHANTÉES,' 
opéra  en  deux  actes,  paroles  d'Etienne,  mu- 
sique de  Lebrun,  représenté  à  l'Académie 
royale  de  musique  le  19  janvier  1818.  Il  n'ob- 
tint pas  la  vogue  si  peu  méritée  du  Rossignol, 
du  même  compositeur. 

zémide,  acte  de  ballet,  par  le  chevalier 


ae  Laurès,  musique  d'Iso,  représenté  àl'Opéra 
dans  les  fragments  héroïques  le  20  juillet 
1759. 

ZEMIRA  E  gondarte  ,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Perotti  (Jean-Dominique) ,  repré- 
senté à  Alexandrie  de  la  Paille  en  1788. 

zemira  ED  AZOR,  opéra  italien  en  deux 
actes,  musique  de  Garcia  (Manuel-del-Popolo- 
Vicente),  représenté  à  Mexico  vers  1827. 

ZÉMIRE  ET  AZOR,  comédie  -  féerie  en 
quatre  actes,  en  vers,  paroles  de  Marmontel, 
musique  de  Grétry,  représentée  à  Fontaine- 
bleau le  9  novembre  1771,  et  à  Paris,  aux 
Italiens,  le  16  décembre  de  la  même  année. 
Le  sujet  de  cet  ouvrage  est  le  conte  si  connu 
de  la  Belle  et  la  Bête,  mais  enrichi  d'épisodes 
très  favorables  à  la  musique.  Grétry  y  mit 
toutes  ses  complaisances,  se  mira  et  s'admira 
dans  son  œuvre.  Il  prétendit  même  que  la 
manière  musicale  dont  il  faisait  bâiller  Ali 
dans  le  duo  :  Le  temps  est  beau,  provoquait 
dans  la  salle  un  bâillement  irrésistible.  Il  en 
fit  l'essai,  dit-il,  sur  sa  propre  famille  dont 
tous  les  membres  bâillèrent  à  qui  mieux 
mieux.  Mais  on  fait  mieux  que  de  bâiller  en 
entendant  Ze'mire  et  Azor;  on  éprouve  d'un 
bout  à  l'autre  de  la  représentation,  un  plaisir 
très  vif,  soutenu  et  varié.  C'est  une  des  trois 
meilleures  partitions  de  Grétry.  Le  public 
l'accueillit  avec  enthousiasme,  demanda  les 
auteurs.  Le  compositeur  fut  amené  sur  le 
théâtre  ;  Marmontel  s'esquiva.  Chaque  mor- 
ceau offre  une  mélodie  bien  caractérisée  ; 
dans  l'air  d'Ali  :  L'orage'  va  cesser,  elle  est 
calquée  sur  les  paroles  d'une  façon  toute  na- 
turelle. Il  faut  admirer  la  fermeté  de  mouve- 
ment de  l'allégro  chanté  par  Sander  :  Le 
malheur  me  rend  intrépide;  le  délicieux  trio 
du  second  acte  :  Veillons,  mes  sœurs;  la  ro- 
mance de  Zémire  :  Rose  chérie;  l'air  bouffe 
d'Ali  :  Plus  de  voyage  qui  me  tente;  l'air  d'A- 
zor  d'une  sensibilité  si  exquise  :  Du  moment 
qu'on  aime,  on  devient  si  doux,  et  enfin  le  trio 
du  troisième  acte  :  Ah!  laissez-moi  la  pleurer, 
qui  est  la  scène  la  plus  émouvante  de  l'opéra. 
Derrière  le  tableau  magique  qui  représente  le 
père  et  ses  deux  filles  gémissant  sur  la  perte  de 
Zémire,  Grétry  avait  eu  l'idée  d'accompagner 
les  voix  par  les  cors,  les  clarinettes  et  les  bas- 
sons, pendant  le  silence  du  reste  de  l'orchestre, 
ce  qui  produisit  beaucoup  d'effet;  Diderot 
bat  des  mains  et  Grimm  transporté  s'écrie  : 
«  Dieu  a  accordé  à  la  France  le  charmant 
Grétry.  »  On  voit  par  ce  détail  combien  on 
appréciait  alors  ces  combinaisons  si  simples 
de  sonorité  auxquelles  on  ne  fait  plus  atlen- 


ZENO 


ZENO 


1175 


tion  de  nos  jours,  parce  qu'elles  sont  devenues 
fréquentes,  compliquées,  banales  en  un  mot. 
On  a  même  cru  nécessaire  de  faire  remanier 
la  partition  de  Zémire  et  Azor  par  Adolphe 
Adam,  pour  remplir  d'un  bruit  suffisant  les 
oreilles  des  habitués  de  l'Opéra-Comique.  Le 
rôle  d'Azor  fut  chanté  au  début  par  Clairval, 
ensuite  par  Elleviou,  puis  par  Ponchard  et 
enfin  par  Jourdan.  Cet  opéra,  réduit  en  deux 
actes  par  Scribe ,  et  repris  à  l'Opéra-Comi- 
que le  21  février  1832,  a  été  rétabli  en  quatre 
actes  à  la  reprise  du  29  juin  1846. 

ZÉMIRE  ET  AZOR,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Baumgarten,  représenté  à  Breslau 
en  1775. 

zémire  ET  AZOR ,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Neefe,  représenté  à  Vienne  vers 
1778. 

ZÉMIRE  ET  AZOR,  opéra  italien,  mu- 
sique de  Tozzi,  représenté  à  Barcelone  en 
1792. 

ZÉMIRE  ET  AZOR,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Seyfried,  représenté  à  Vienne  en 
1818. 

ZÉMIRE  ET  AZOR,  opéra  allemand,  mu- 
sique de  Spohr,  représenté  pour  la  première 
fois  à  Francfort  en  1819,  puis  à  Leipzig,  à 
Vienne,  à  Munich ,  à  Cassel,  à  Amsterdam,  etc., 
avec  un  grand  succès. 

ZENOBTA,  opéra  italien ,  livret  de  Matteo 
Norris,  musique  de  Boretti,  représenté  sur 
le  théâtre  de  San-Cassiano,  à  Venise,  en  1666. 

zenobia,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  D.  Guglielmo  Sbacci,  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  Sant'-Angiolo,  à 
Venise,  en  1740.  Cette  tragédie  lyrique  du 
grand  poète  italien  eut  un  immense  succès. 
Plusieurs  compositeurs  mirent  en  musique 
les  airs  dont  voici  l'indication  :  Oh  almen, 
qualor  si  perde  ;  Cada  l'indegno,  o  miri;  Resta 
in  pace,  e  gli  astri  amici  ;  Di  ricche  gemme,  e 
rare;  Lasciami,  o  ciel  pietoso  ;  Ch'io  part  a? 
M'accheto;  Vi  conosco,  amate  s  telle  ;  Non  so, 
se  la  speranza;  Ha  negli  occhi  un  taie  in~ 
canto;  Va  ti  consola,  addio,  duetto  ;  Quel 
geloso  incerto,  sdegno;  Perché  ,  se  Re  tu  sei, 
duetto;  Oh  che  felici  pianti;  Non  respiro,  che 
rabbia,  eveleno;  Salvo  tu  vuoi  lo  sposo;  Voi 
leggete  in  ogni  core;  Ah  perché,  s'io  ti  detesto  ; 
Pace  una  volta,  e  calma  ;  Si  soffre  una  ti- 
ranna  ;  Pastorella,  io  giurerei;  Fra  tutte  le 
pêne;  le  chœur  E'  mensogna  il  dir,  che 
amore ,  et  un  air  final  de  circonstance  :  Quai 
de'  tuoi  pregi,  Elisa. 


ZENOBIA,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Perez,  représenté  à  Turin 
en  1751. 

zenobia,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Piccinni,  représenté  à  Na- 
ples  en  1756. 

zenobia,  opéra  italien ,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Bocchi  (Joachim),  repré- 
senté à  Londres  en  1758. 

ZENOBIA,  opéra  italien,  livret  do  Métas- 
tase, musique  de  Sala,  représenté  au  théâtre 
Saint-Charles  de  Naples  en  1761. 

ZENOBIA ,  opéra  italien ,  livret  de  Mé- 
tastase, musique  de  J.-A.-P.  Hasse,  repré- 
senté à  Vienne  en  1763. 

ZENOBIA  ,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Schwanberg,  représenté  à 
Brunswick  vers  1767. 

ZENOBIA,  opéra  italien,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Federici,  représenté  à  Lon- 
dres vers  1792. 

ZENOBIA,  opéra  italien ,  livret  de  Métas- 
tase, musique  de  Bianchi ,  représenté  à 
Londres  en  1797. 

ZENOBIA,    REGINA     DE'   PALMIRENI , 

opéra  italien,  livret  d'Antonio  Marchi,  mu- 
sique de  Tommasio  Albinoni,  représenté  sur 
le  théâtre  des  Saints-Jean-et-Paul,  à  Ve- 
nise, en  1694. 

ZENOBIA  REGINA  DI  FALMIRA,  opéra 
italien,  musique  de  Paisiello,  représenté  à 
Naples  vers  1789. 

ZENOBIA  E  RADAMISTO,  opéra  italien, 
livret  de  Matteo  Norris,  musique  de  Le- 
grenzi ,  représenté  à  Ferrare  en  1665,  et  de- 
puis, avee  succès ,  dans  les  principales  villes 
de  l'Italie. 

ZENOBIA  E  RADAMISTO,  opéra  italien, 
livret  de  Matteo  Norris,  musique  de  Che'.- 
leri,  représenté  à  Milan  en  1711,  et  à  Venise 
en  1722. 

ZENOBIA  IN  PALMIRA,  opéra  italien, 
livret  d'Apostolo  Zeno ,  musique  de  Léo, 
représenté  au  théâtre  San-Bartolomeo  dç 
Naples  en  1725. 

ZENOBIA  IN  PALMIRA,  opéra  italien,  mu- 
sique d'Anfossi,  représenté  à  Florence  en 
1790. 

ZENOCRATE  AMBASCIADORE  A'  MACE- 
DONI,  opéra  italien,  livret  de  D.  Marc'  An- 


1176 


ZERL 


tonio-Gasparini,  musique  de  D.  Pietro  Por- 
firi,  représenté  à  Venise  en  1687. 

ZENONE     IMPERATORE     D'ORIENTE  , 

opéra  italien,  livret  d'Antonio  Marchi ,  mu- 
sique de  Albinoni,  représenté  sur  le  théâtre 
de  San-Cassiano,  à  Venise,  en  1696. 

ZENONE  tiranno  ,  opéra  italien  en  trois 
actes,  musique  de  Sabadini,  représenté  à 
Parme  en  1687. 

ZÉPHIRE ,  opéra-ballet ,  musique  de  Ra- 
meau, représenté  à  l'Opéra  en  1754. 

ZÉPHIRE  ET  FLORE,  opéra  en  trois  actes, 
avec  un  prologue,  paroles  de  Duboulay,  mu- 
sique de  Louis  Lulli  et  Jean-Louis  Lulli,  re- 
présenté par  l'Académie  royale  de  musique 
le  mardi  23  mars  1688.  Il  fut  repris  en  1715, 
puis  Zéphire  et  Flore  s'évanouirent,  ceu  fu- 
mus  in  auras. 

ZERBINE,  opérette  en  un  acte ,  paroles  de 
MM.  Saint-Yves  et  Octave  Féré,  musique  de 
M.  Bovery,  représentée  aux  Folies-Nouvelles 
en  mai  1856.  Le  livret  de  la  Servante  mai- 
tresse  a  inspiré  cette  bouffonnerie. 

*  ZERBINE,  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  arrangées  d'après  Baurans  par 
M.  Anelli,  musique  de  M.  Louis  Amouroux, 
représenté  sur  le  Grand- Théâtre  de  Bordeaux 
le  21  mai  1883.  C'est  tout  simplement  une 
nouvelle  édition  de  ta  Servante  maîtresse,  à 
laquelle  il  semble  pourtant  que  l'adorable 
musique  de  Pergolèse  pourrait  suffire. 

ZERLINE  OU  LA  CORBEILLE  D'ORANGES, 

opéra  en  trois  actes ,  paroles  de  Scribe ,  mu- 
sique de  M.  Auber,  représenté  sur  le  théâtre 
de  l'Académie  nationale  de  musique  le  16  mai 
1851.  Le  livret  aurait  mieux  convenu  à  un 
vaudeville  qu'à  un  opéra.  La  scène  se  passe 
à  Palerme.  Le  prince  de  Roccanera  est  de- 
venu l'époux  de  la  sœur  du  roi ,  et  il  élève 
auprès  de  lui  une  prétendue  nièce  ,  Gemma, 
qui  n'est  autre  que  sa  fille.  Zerline,  mère  de 
Gemma  ,  est  marchande  d'oranges.  A  peine 
débarquée  à  Palerme ,  elle  retrouve  sa  fille  ; 
apprend  qu'elle  est  aimée  d'un  jeune  officier 
de  marine  nommé  Rodolphe ,  et  que  la 
femme  du  prince  veut  lui  faire  épouser  contre 
son  gré  le  cousin  du  roi.  Au  troisième  acte, 
Zerline,  déjà  instruite  d'une  intrigue  com- 
promettante pour  ces  deux  personnages ,  et 
dans  laquelle  une  orange  joue  le  rôle  ordi- 
nairement réservé  aux  fleurs  dans  les  décla- 
rations d'amour ,  fait  remettre  cette  orange 
à  la  fausse  tante  par  la  prétendue  nièce,  avec 
les  mots  sacramentels  :  Je  sais  tout.  Personne 


ZILD 

n©  comprend  rien  à  ce  mystérieux  dénoû- 
ment,  si  ce  n'est  l'heureuse  Zerline,  qui  unit 
ainsi  Gemma  au  jeune  officier.  Le  rôle  de 
Zerline  a  été  la  première  création  de  MUe  Ai- 
boni.  Son  magnifique  talent  a  fait  beaucoup 
valoir  la  musique  légère  écrite  par  M.  Au- 
ber sur  ce  léger  canevas.  Nous  signalerons, 
parmi  les  morceaux  chantés  par  Mlle  Alboni, 
le  grand  air  -.0  Palerme!  ô  Sicile?  la,  can- 
zonnetta  :  Achetez  mes  belles  oranges  ;  le  duo 
pour  soprauo  et  contralto  :  Quel  trouble  en 
mon  âme,  au  premier  acte.  Dans  le  reste 
de  l'ouvrage,  on  a  remarqué  encore,  dans  un 
assez  joli  trio,  les  couplets  :  Qu'importent  les 
obstacles;  un  ensemble  harmonieux:  Bonne 
espérance  et  confiance,  et  au  commencement 
du  troisième  acte,  un  chœur  d'un  effet  origi- 
nal et  accompagné  par  l'orchestre  d'une  ma- 
nière piquante.  Mlles  Nau  et  Dameron, 
MM.  Lyon,  Merly  et  Aimés  ont  complété 
l'ensemble  de  l'interprétation. 

ZERSTREUTE  (der)  [l'Etourdi],  petit  opéra 
allemand,  musique  de  F.-J.  Haydn,  repré- 
senté à  Vienne  vers  1794. 

ZERSTREUTE  (der)  [ l'Etourdi],  opéra 
allemand,  musique  de  Tayber,  représenté  à 
Vienne  et  à  Léopoldstadt  vers  1800. 

*  ZIGARO  RIVALE  (lo),  farce  en  un  acte, 
musique  da  Lauro  Rossi,  représentée  au 
théâtre  Balbo,  de  Turin,  le  18  juin  1867. 

ZIGEUNER  (die)  [les  Bohémiens]  ,  opéra 
allemand,  musique  de  J.-C.  Kaffka,  repré- 
senté à  Breslau  vers  1780. 

ZIGEUNER  (die)  [les  Bohémiens],  opéra  al- 
lemand, musique  de  Ohlhorst,  représenté 
à  Kœnigsberg  vers  1790. 

ZIGEUNER  (der)  [le  Bohémien] ,  opéra  ro- 
mantique allemand ,  musique  de  Taubert, 
représenté  au  théâtre  Royal  de  Berlin  le 
19  septembre  1834. 

*  ZILDA,  opéra-comique  en  deux  actes,  pa- 
roles de  Henri  de  Saint-Georges  et  Henri  Chi- 
vot,  musique  de  Frédéric  de  Flotow,  repré- 
senté à  TOpéra-Comique  le  2S  mai  1866.  Les 
auteurs  avaient  mis  à  contribution  pour  leur 
livret,  qui  n'en  était  pas  meilleur,  l'un  des 
contes  les  plus  célèbres  de  Voltaire,  Zadig, 
ainsi  que  les  Mille  et  une  Nuits  ;  la  partition, 
qui  n'était  ni  sans  quelque  grâce  ni  sans 
quelque  agrément,  manquait  malheureuse, 
ment  de  couleur  et  d'originalité.  Le  succès 
de  l'œuvre  fut  modeste,  en  dépit  d'une  inter- 
prétation extrêmement  remarquable  qui  réu- 
nissait les  noms  de  M™"   Marie  Cabel  et 


ZILI 


ZING 


1177 


Révilly,  de  MM.  Crosti,  Sainte-Foy  et  Pril- 
leux. 

ZILIA,  opéra  buffa,  musique  de  Mellara, 
représenté  à  Parme  vers  1807. 

ZILIA,  opéra  séria,  livret  de  Solera,  musi- 
que de  G.  Villate,  représenté  au  Théâtre-Ita- 
lien  de  Paris  le  1er  décembre  1877.  Chanté  par 
Tamberlick,  Pandolfini,  Nannetti  ;  Mmes  Litta, 
Sanz.  La  pièce  offre  aussi  peu  de  logique  que 
possible.  Gallieno,  jeune  capitaine,  descendant 
du  doge  Marino  Faliero  ,  décapité  par  l'ordre 
du  conseil  des  Dix,  poursuit  la  cause  de  la 
réhabilitation  de  son  aïeul.  Il  la  réclame 
comme  une  récompense  de  ses  exploits.  Le 
conseil,  qui  lui  a  naguère  décei'né  les  honneurs 
du  triomphe,  le  traite  en  ennemi  de  la  répu- 
blique. Gallieno  le  devient  par  le  fait  et  met 
son  épée  au  service  des  Uscoques  qui  se  sont 
insurgés  contre  Venise.  Zilia,  fille  de  Orseolo, 
chef  du  conseil,  aime  en  secret  le  capitaine  ; 
Marcella,  au  contraire,  méprisée  par  lui ,  lui 
voue  une  haine  violente,  s'attache  à  ses  pas, 
le  suit  chez  les  Uscoques  ;  là,  ses  sentiments 
changent;  elle  s'éprend  du  proscrit.  Il  faut 
dire  que  Marcella  est  une  courtisane.  Gallieno 
remporte  des  victoires,  et  parmi  les  prison- 
niers se  trouve  Zilia,  toujours  fidèle  à  son 
amour ,  que  le  capitaine  finit  par  partager. 
Le  reste  de  la  pièce  touche  au  comble  de  l'in- 
vraisemblance. Gallieno  est  fait  prisonnier  à 
son  tour;  Marcella  va  être  soumise  à  la  tor- 
ture. Zilia  les  sauve  tous  deux  en  invoquant 
une  promesse  faite  à  elle  par  son  père.  Le  chef 
du  conseil  des  Dix  s'humanise  contre  toute 
attente  et  le  drame  finit  comme  une  comédie. 
Quel  est  donc  ce  nouveau  Deus  ex  machina, 
inventé  par  M.  Thémistocle  Solera,  l'auteur 
de  la  fameuse  Giovanna  d'Areo  qui  meurt  de 
ses  blessures  dans  les  bras  du  dauphin?  Le 
mobile  de  ce  dénouement  est  exposé  au  pre- 
mier acte.  Dans  un  duo  très  tendre  entre  le 
père  et  la  fille,  Orseolo  s'engage  par  un  ser- 
ment solennel  à  consentir  au  vœu  de  Zilia 
lorsqu'elle  lui  désignera  l'époux  de  ses  rê- 
ves. Per  la  tua  madré  che  risplende  in  Dio  lo 
promette/  che  il  giorno  in  cui  dirai,  Guarda, 
Padre,  la  passa  il  sogno  mio,  far  si  realtade 
il  sogno  tuo  vedrai.  C'est  ainsi  qu'en  chantant 
à  la  fin  de  l'ouvrage  :  Guarda,  Padre,  la  passa 
il  sogno  mio,  Zilia  fait  consentir  son  père  à 
accorder  sa  main  au  descendant  de  la  race 
maudite  de  Marino  Faliero.  M.  G.  Villate  est 
un  jeune  compositeur  cubain,  qui  a  plutôt 
exposé  ses  vives  impressions  musicales  dans 
cette  partition  qu'il  n'a  fait  preuve  d'indivi- 
dualité. Donizetti  et  Verdi  lui  ont  fourni  d'a- 
bondants procédés  de  composition  qu'il  a  mis 


en  œuvre  avec  lïne  certaine  inexpérience  qui 
quelquefois  arrive  à  la  confusion.  Cependant, 
je  crois  devoir  signaler  plusieurs  morceau?: 
intéressants  :  dans  le  premier  acte,  la  romanza 
de  Marcella  :  Se  un  cero  al  diavolo;  dans  le 
second,  le  trio  :  Teco  son,  getlato  è  il  dardo; 
dans  le  troisième,  la  chanson  militaire  :  Verso 
le  rive  dalmate,  assez  originale;  la  Canzone 
del padre  Noe,  chantée  par  Marcella;  l'allégro 
du  duetto  :  Ah!  t'amo,  si  t'amo  in  core,  et  dans 
le  dernier  acte,  le  chœur  sans  accompagne- 
ment: Non  v'ha  reggia,  soutenu  par  quatre 
voix  de  basse  a  bocca  chitisa.  Cet  ouvrage  a 
été  chanté  par  MM.  Tamberlick,  Pandolfini, 
Nannetti, Marchisio, Fille;  Mlles  Maria  Litta, 
Elena  Sanz. 

ZIMEO,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
Lourdet  de  Santerre,  musique  de  J.-P.-E. 
Martini,  représenté  àFeydeau  le  16  octobre 
1800. 

ZIMEO,  opéra  en  trois  actes ,  musique  de 
Grétry,  non  représenté. 

ZINGARA  (la)  [la  Bohémienne],  intermède 
italien  en  deux  actes,  représenté  par  l'Aca- 
démie royale  de  musique  le  19  juin  1753.  La 
musique  de  cet  ouvrage  a  été  composée  par 
Rinaldo  di  Capua,  qui  jouit  de  quelque  ré- 
putation en  Italie,  mais  dont  il  ne  nous  reste 
que  quelques  fragments. 

ZINGARA  (i.a),  opéra  italien,  musique  de 
Donizetti ,  représenté  à  Naples  en  1822. 

zingara,  opéra  romantique  et  comique 
en  trois  actes,  musique  de  J.-N.  Fuchs  ;  re- 
présenté à  Brûnn  le  5  mars  1872. 

*  ZINGARA  DI  GRANATA  (la),  drame  lyri- 
que en  quatre  actes,  paroles  de  M.  G.  Wilf 
musique  de  M.  Adelelmo  Bartolucci,  repré- 
senté à  Sant'Arcangelo  (Romagnes)  le  8  sep- 
tembre 1890. 

ZINGARE  DELL'  ASTURIA  (le),  opéra  ita- 
lien, musique  de  Soliva,.  représenté  au  théâ- 
tre de  la  Scala  de  Milan  en  1817. 

ZINGARELLA  (la),  opéra-comique  en  trois 
actes,  musique  de  Terry,  représenté  à  Liège 
vers  1863. 

ZINGARELLA  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  livret  de  M.  Jules  Montini ,  musique  de 
M.  Joseph  O'Kclly,  représenté  à  l'Opéra-Co- 
mique  le  26  février  1879.  Le  compositeur  Sa- 
lieri,  auteur  d'une  partition  intitulée  la  Zin- 
garella,  est  tombé  dans  un  tel  état  de  décou- 
ragement et  de  désespoir  qu'il  veut  quittée 
le  monde  et  se  retirer  dans  un  couvent.  Il  a 


1178 


ZITE 


ZORA 


caché  à  tous  les  regards  sa  partition.  Une 
jeune  fille  nommée  Fiorella  est  passionné- 
ment éprise  du  compositeur;  elle  se  déguise 
en  paysanne,  en  pifferaro,  en  novice  sans  trop 
de  nécessité  et  finit  par  rattacher  Salieri  au 
monde  profane  en  se  faisant  épouser  par  lui. 
M.  O'Kelly  est  un  musicien  de  talent  et  de 
goût,  qui  ne  devrait  pas  perdre  son  temps  à 
de  tels  enfantillages.  On  a  remarqué  une  ro- 
mance chantée  par  Salieri  et  une  jolie  valse. 
Distribution:  Caisso,  Salieri;  Mme  Sablairol- 
les-Caisso,  Fiorella. 

ZINGARI  (i),  opéra  italien,  musique  de 
Fioravanti  (Vincent),  représenté  àNaples  en 
1845. 

ZINGARI  IN  FIERA  (i)  [les  Bohémiens  à  la 
foire],  opéra  italien  en  trois  actes,  musique 
de  Paisiello,  représenté  à  Naples  vers  1787, 
et  à  Paris  le  3  mai  1802. 

ziNGARO  (le),  opéra  de  genre  en  deux 
actes,  avec  un  prologue,  paroles  de  Sauvage, 
musique  de  Fontana,  ballet  de  Perrot,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  la  Renaissance  le 
29  février  1840.  Cette  pièce  est  amusante  et 
disposée  d'une  manière  pittoresque;  les  airs 
de  danse  en  sont  faciles  et  gracieux,  et 
Mme  Carlotta  Grisi  les  a  fait  admirablement 
valoir. 

ZINNELOOZE  VAN  OSTADE  (de)  [  Van  Os- 
tade  l'insensé] ,  opéra  flamand ,  paroles  de 
M.  N.  Destanberg,  musique  de  Van  den  Ac- 
ker,  représenté  au  Nationael  Tonneel,  à  An- 
vers, en  1857. 

ZIO  BATISTA  (lo),  opéra  italien,  musique 
de  Raientroph ,  représenté  au  théâtre  Nuovo 
de  Naples  en  1844. 

ZIO  D'AMERICA  (lo)  [l'Oncle  d'Amérique], 
opérette  italienne,  musique  de  N.  Gialdi,  re- 
présentée au  théâtre  Reinach,  à  Parme,  le 
9  avril  1880,  ainsi  qu'au  Borgo-San-Donnino. 
Chanté  par  Marchesi,  Passari;  Mmes  Lezi  et 
Bazzani. 

ZIPÉA,  opéra,  musique  de  Arquier,  repré- 
senté à  Perpignan  vers  1813. 

ZIRPHILE  ET  FLEUR  DE  MYRTE,  opéra 
en  deux  actes ,  paroles  de  Jouy  et  Lefebvre, 
musique  de  Catel,  représenté  à  l'Opéra  le 
29  juin  1818.  Ce  fut  une  des  dernières  pro- 
ductions de  ce  compositeur,  qui  n'obtint  pas 
dans  la  carrière  dramatique  le  succès  que 
méritaient  ses  talents. 

ZITE  IN  GALERA  (li),  opéra  italien,  mu- 
sique de  Vinci ,  représenté  au  théâtre  des 
Fiorentini,  à  Naples,  en  1721. 


*ZITELLE  DE  lo  VOMMARO  (le),  farce  en 
dialecte  napolitain,  paroles  de  Bernardo  Sad 
dumene,  musique  de  Pietro  Pulli,  repré- 
sentée à  Naples,  sur  le  théâtre  des  Fioren- 
tini, en  1731. 

ZITTERSGHLAEGER  (le  Joueur  de  cislre), 
opéra  allemand,  musique  deRitter  (Pierre), 
représenté  à  Vienne  en  1813. 

*  ZOE  ovvero  IL  COMANDO  NON  INTESO, 
opéra  semi-sérieux,  musique  de  Francesco 
Gasparini,  représenté  à  Rome,  sur  le  théâtre 
délia  Pace,  en  1721. 

ZOE,  opéra  italien,  livret  de  l'abbé  Fran- 
cesco Silvani,  musique  de  Predieri,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  San-Cassiano ,  à  Ve- 
nise, en  1736. 

ZOE,  opéra  italien,  livret  de  Silvani,  mu- 
sique de  Cocchi  (Joachim),  représenté  à 
Venise  en  1756. 

ZOÉ  OU  LA  PAUVRE  PETITE ,  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Bouilly,  mu- 
sique de  Plantade,  représenté  au  théâtre 
Feydeau  le  3  juillet  1800. 

*  ZOETE  IN  VAL  (de),  opéra-comique  fla- 
mand en  un  acte,  musique  de  M.  Florimond 
Van  Duyse,  représenté  à  Anvers  le  8  mars 
1863. 

ZOLNIERZ  CZARNOXIEZNIK  (te  Soldat 
sorcier),  opéra  polonais,  musique  de  Gaetano, 
représenté  à  Varsovie  vers  isoo. 

ZONA  PO  DRODZE  (la  Femme  en  voyage) , 
opéra  polonais  en  trois  actes,  musique  d'Els- 
ner,  représenté  à  Varsovie  en  1809. 

*ZOO  (the),  «folie  musicale  »,  paroles  de 
M.  B.  Rowe,  musique  de  M.  Arthur  Sullivan, 
représentée  au  théâtre  Saint-James,  à  Lon- 
dres, le  5  juin  1875. 

ZORAIDE,  opéra  italien,  musique  de  Fa- 
rinelli,  représenté  à  Venise  en  1816. 

ZORAIDE  OU  LA  PAIX  DE  GRENADE, 

opéra  allemand,  musique  de  Blum,  repré- 
senté à  Berlin  vers  1818. 

ZORAIDE  Dl  GRANATA,  opéra  italien, 
musique  de  Donizetti,  représenté  à  Rome  en 

1822. 

ZORAIDE  E  CORRADINO,  opéra  italien, 
musique  de  Bianca,  représenté  à  Venise  vers 
1812. 

ZORAÏME  ET  ZULNAR,  drame  lyrique  en 
trois  actes,  en  prose ,  paroles  de  Saint-Just, 
musique  de  Boieldieu,  représenté  au  théâ- 


ZORO 


ZUMA 


1179 


treFavart  (Opéra-Comique)  le  il  mai  1798. 
Le  sujet  du  poème  est  tiré  de  Gonzalve  de 
Cordoue,  roman  de  Florian.  Boieldieu  avait 
déjà  fait  représenter  quatre  petits  opéras 
sans  réussir  à  fixer  sérieusement  l'attention 
publique.  Celui  de  Zoraïme  et  Zulnar  fit 
connaître  les  qualités  de  son  charmant  gé- 
nie, l'élégance  de  son  style,  la  finesse  et  la 
vivacité  de  son  instrumentation,  la  grâce  de 
sa  mélodie. 

*  ZORIBAL  OU  LE  NOUVEAU  DON  QUI- 
CHOTTE, opéra-comique,  musique  de  M.Wick, 
représenté  à  Sondershausen  en  février  1882_ 

*  ZORILLA,  opéra,  paroles  d'Almerindo 
Spadetta,  musique  de  Nani,  représenté  en 
1871  à  Naples,  sur  le  théâtre  Rossini. 

ZOROASTRE,  tragédie  lyrique  en  cinq  ac- 
tes, paroles  de  Cahusac,  musique  de  Rameau, 
représentée  par  l'Académie  royale  de  musi- 
que le  vendredi  5  novembre  1749.  Cette 
pièce ,  à  grand  spectacle,  offre  deux  person- 
nages rivaux  en  puissance  et  en  amour,  Zo- 
roastre  et  Abramane  ;  l'un  représente  ie 
principe  bienfaisant,  l'autre  celui  du  mal.  La 
magie  intervient  naturellement,  et  à  l'Opéra 
elle  se  trouve  dans  son  élément.  Le  prologue 
fut  supprimé  pour  la  première  fois,  et  rem- 
placé par  une  ouverture,  sorte  de  symphonie 
descriptive,  dont  la  première  partie  «  trace 
un  tableau  pathétique  du  pouvoir  barbare 
d'Abramane  et  des  gémissements  des  peu- 
ples qu'il  opprime;  un  doux  calme  succède, 
l'espoir  renaît.  La  seconde  partie  est  une 
image  vive  et  riante  de  la  domination  bien- 
faisante de  Zoroastre  et  du  bonheur  des  peu- 
ples qu'il  a  délivrés  de  l'oppression.  »  Le  qua- 
trième acte  fut  le  plus  admiré.  Rameau  dé- 
ploya dans  cet  ouvrage  toutes  ses  ressources 
harmoniques.  Les  airs  de  danse  offrent  surtout 
un  grand  intérêt.  "Voici  la  distribution  des  rô- 
les :  Zoroastre,  instituteur  des  mages,  Jé- 
lyotte  ;  Abramane ,  grand  prêtre  des  idoles, 
Chassé;  Amélite,  héritière  du  trône  de  Bac- 
triane,  Mlle  Fel;  Erinice,  princesse  de  Bac- 
triane,  M'le  Chevalier  ;  Zopire,  pTêtre  des  ido- 
les, Person;  jeunes  Bactriennes  de  la  suite 
d'Amélite,  Miles  Jacquet  et  Duperey;  Abenis, 
jeune  sauvage  indien,  Poirier;  Une  voix 
sortant  du  nuage  enflammé,  Latour  ;  Une  Sa- 
lamandre, Lepage;  Une  sylphide,  Mlle  Cou- 
pée; la  Vengeance,  Lepage;  Une  voix  sou- 
terraine, Lefebvre;  la  Jalousie,  MUe  Dalière  ; 
la  Colère,  Mlle  Rollet;  Furies,  Poirier  et  Cu- 
villier. 

Le  ballet  se  composait  des  entrées  suivan- 
tes .-  Première  entrée  :  Bactriennes;  deuxième, 


Indiens  sauvages  et  mages  ;  troisième,  peu- 
ples élémentaires;  quatrième,  prêtre  d'Ari- 
man,  esprits  cruels  des  ténèbres,  la  Haine, 
le  Désespoir;  cinquième,  peuples  élémen- 
taires, bergers  et  bergères. 

Les  principaux  acteurs  du  ballet  étaient  : 
Laval,  Caillez,  Feuillade,  Lelièvre  et  le  célè- 
breDupré, Mlles  Puvignée,  Labatte, Thierry, 
Carville,  Lallemand,  Lany,  Lyonnois,  Beau- 
fort,  Deschamps  et  enfin  M»e  Camargo. 

Rameau  employa  pour  ce  grand  ouvrage  la 
musique  qu'il  avait  composée  longtemps  au- 
paravant pour  l'opéra  de  Samson  ,  dont  les 
paroles  étaient  de  Voltaire  ,  et  qui  avait  été 
refusé  par  l'Académie  de  musique. 

Le  chœur  des  mages  de  Zoroastre  est  un 
des  plus  beaux  que  Rameau  ait  écrits. 

ZOSKA  CZYLI  WIEISKIE  ZALOTI  [Sophie 
ou  les  Amours  au  village),  opéra  polonais, 
musique  de  Kamienski ,  représenté  à  Varso- 
vie en  1779. 

ZOTICO  INCIVILITO  (il)  [le  Rustre], 
opéra  italien,  musique  d'Anfossi,  représenté 
à  Dresde  en  1792„ 

*  ZOUAVES  (les)  ,  opérette,  musique  de 
M.  J.  Kragel,  représentée  à  Munich,  sur  le 
théâtre  de  la  Gaertnerplatz,  en  juin  1889. 

*  ZRYNI,  drame  lyrique  flamand,  musique 
de  M.  Albert  de  Vleeshouwen,  représenté  à, 
Anvers  en  février  1895. 

ZRINYI ,  opéra  hongrois ,  musique  de 
M.  d'Adelburg ,  représenté  au  théâtre  Na- 
tional de  Pesth  le  23  juin  1868. 

ZULEMA  E  SELIMO,  opéra  italien,  musi- 
que de  Portogallo,  représenté  à  Lisbonne 
vers  1804. 

ZULEMO  E  ZELIMA,  opéra  italien,  musi- 
que de  F.  Orlandi ,  représenté  à  Venise  en 
1813. 

ZULIMA,  opéra-comique  en  trois  actes , 
en  vers,  livret  de  Montignac ,  musique  de 
Dezède,  représenté  à  la  Comédie-Italienne  le 
9  mai  1778. 

ZUMA,  opéra  anglais,  musique  de  Bishop, 
en  société  avec  Braham,  représenté  sur  le 
théâtre  de  Covent-Garden,  à  Londres,  en  îsis. 

*  ZUMA,  opéra  sérieux,  paroles  de  M.  Cam- 
marano,  musique  de  M.  Vincenzo  Fornari, 
représenté  au  théâtre  Bellini,  de  Naples,  le 
24  novembre  1881. 


1180 


ZWEI 


ZWIL 


ZWARTE  KAPITEIN  (d)  [le  Capitaine  noir], 
opéra-comique  hollandais  en  trois  actes,  li- 
vret de  Rosier-Paassen,  musique  de  Joseph 
Mertens,  représenté  à  La  Haye  le  12  mai 
1877.  Chanté  par  Blauwaert,  Goossens,  Del- 
parte;  MUes  Hasselmans  et  Gohbaerts. 

ZWEI  BEIDEN  GALEEREN  SKLAVEN  (les 

Deux  galériens),  drame  allemand,  musique 


de  Mangold,  représenté  à  Darmstadt  en  1825. 

ZWEITE  HOCHZEITTAG  (der)  [le  Second 
jour  de  noces],  opéra-comique  allemand,  mu- 
sique de  Rœhm,  représenté  à  Francfort  vers 

1785. 

ZWILLINGE  (die)  [Les  Jumeaux],  opéra 
allemand,  musique  de  Edmond  de  Weber, 
représenté  à  Cologne  en  1830. 


SUPPLEMENT 

-  1004- 


*  ABIME  DE  LA  MALADETTA(l'),  opéra  en 
trois  actes,  paroles  d'Edouard  Duprez,  musi- 
que de  son  frère  Gilbert  Duprez,  le  célèbre 
chanteur,  représenté  à  Bruxelles,  sur  le  théâ- 
tre de  la  Monnaie,  le  19  novembre  1851. 

*  A  BON  CHAT,  BON  RAT,  opérette  en  un 
acte,  paroles  d'Alfred  Séguin,  musique  de  Ca- 
mille Michel,  représentée  aux  Délassements- 
Comiques  le  26  janvier  1860.  L'auteur  de  la 
musique  de  cette  bluette,  après  avoir  été  pen- 
dant plusieurs  années  commis  chez  un  éditeur 
de  musique,  s'était  fait  comédien,  et,  sous  son 
seul  prénom  de  Camille,  avait  paru  d'abord 
sur  le  gentil  théâtre  des  Folies-Nouvelles, 
puis  sur  la  scène  des  Délassements-Comiques. 
Il  mourut  fou,  quelques  années  plus  tard. 

*  ABSALON,  opéra  biblique,  musique  de 
M.  G.  Stehle,  représenté  sans  succès  à  Ra- 
tisbonne  en  février  1897. 

*  ABSALON,  drame  biblique  en  quatre  par- 
ties, paroles  anonymes,  musique  de  M.  Luigi 
Taccheo,  représenté  à  Chioggia  le  20  octobre 
1900.  Un  critique  italien  facétieux  prétendait 
que  la  musique  de  cet  ouvrage  était  tirée  par 
les  cheveux. 

*  ABUFAR  OU  LA  FAMILLE  ARABE,  opéra 
en  trois  actes,  poème  de  Laverpillère  et  Sar- 
razin  de  Montferrier,  musique  de  Léopold 
Aimon,  représenté  sur  le  Grand-Théâtre  de 
Marseille  en  1852.  Cet  ouvrage  était  écrit  alors 
depuis  plus  de  trente  ans,  car  ses  auteurs 
l'avaient  présenté,  le  2  juillet  1821,  à  l'Opéra 
où  il  avait  été  refusé. 

*  ACANTE  ET  CYDIPPE,  pastorale  héroïque 
en  six  scènes,  en  vers  libres,  paroles  de  Bou- 
tillier,  musique  de  Giraud,  représentée  chez 
Bignon,  prévôt  des  -marchands,  le  2  juillet 

1766. 

*  AGIS  ET  GALATÉE,  opéra  en  un  acte,  pa- 
roles de  Moline.  musique  de  Lépine,  repré- 
senté sur  le  théâtre  des  Beaujolais,  le  4  dé- 
cembre 1786. 


*  acte,  opéra  en  trois  actes,  paroles  et 
musique  de  M.  Juan  Manen,  représenté  au 
théâtre  du  Liceo  de  Barcelone  le  3  décem- 
bre 1903.  C'était  le  début  à  la  scène  d'un 
jeune  violoniste  et  compositeur  âgé  de  23  ans. 

*  A  CUARTA  Y  A  DOS,  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Celso  Lucio  et  Gabriel  Merino,  musique 
de  MM.  Calleja  et  Barrera,  représentée  à 
Madrid  le  26  janvier  1900. 

*  ada  E  clelia,  opéra  semi-sérieux  en 
deux  actes,  musique  de  M.  Costelli,  représenté 
au  théâtre  Civique  de  Cuneo  en  février  1897. 

*  ADAM  ET  EVE ,  opérette ,  paroles  de 
M.  Bauer,  musique  de  M.  Cari  Weinberger, 
représentée  au  Carl-Théàtre  de  Vienne  en 
janvier  1899. 

*  A  deux  PAS  du  bonheur,  proverbe  ly- 
rique en  un  acte,  paroles  de  Mme  Roger  de 
Beauvoir  (M"e  Doze),  musique  de  M.  Félix 
Godefroid,  le  harpiste  fameux,  représenté 
dans  un  concert  à  la  salle  Herz,  en  1856. 

*  adieux  d'un  soldat  (les),  scène  lyri- 
que en  prose  (dans  le  genre  du  Pygmalion  de 
Jean-Jacques  Rousseau),  paroles  anonymes, 
musique  d'Albanèse,  représentée  vers  1785. 

*ADJAH,  opéra,  musique  de  M.  Charles 
Dibbern,  représenté  à  Amsterdam,  sur  la 
théâtre  néerlandais,  le  29  mars  1901. 

*ADRIANA  LECOUVREUR,  drame  lyrique 
en  quatre  actes,  livret  tiré  par  M.  Arturo 
Colautti  de  la  comédie  française  de  Scribe  et 
Legouvé,  musique  de  M.  Francesco  Cilèa. 
représenté  avec  un  très  grand  succès  sur  la 
Théâtre-Lyrique  de  Milan,  le  6  novembre 
1902.  Cet  ouvrage,  qui  a  fait  rapidement  le 
tour  des  théâtres  d'Italie,  était  joué  par 
MM.  Caruso,  de  Luca,  Sottolana,  Giordani,  et 
Mmes  Angelica.  Pandolfini,  Ghibaudo,  Cam- 
ponelli  et  Giussani. 

*  AFFAIRE  FOLLE  (une)  [Ein  toiles  Ges~ 
châft),  farce  musicale,  paroles  de  MM.  Krenn 


1182 


ALA 


SUPPLÉMENT 


ALE 


et  Schœnfeld,  musique  de  M.  Einœdshofer, 
représentée  au  théâtre  Thalia  de  Berlin  le 
7  septembre  1901. 

*AGAMEMNON,  tragédie  d'Eschyle,,  avec 
musique  de  sir  Hubert  Parry,  représentée 
dans  le  texte  grec  par  les  étudiants  de  l'uni- 
versité de  Cambridge  en  novembre  1900.  La 
partition  écrite  spécialement  par  le  compo- 
siteur pour  cette  solennité  était  très  impor- 
tante. On  en  signalait  particulièrement  un  in- 
termezzo plein  d'effet,  une  brillante  marche 
triomphale  et  des  chœurs  d'une  belle  cou- 
leur et  d'un  grand  sentiment  dramatique.  Sir 
Hubert  Parry  dirigeait  lui-même  l'exécution 
de  son  œuvre,  qui  lui  fait  le  plus  grand  hon- 
neur. 

*  AGATHE  ET  LISMORE  OU  LA  DUPE  DE 
lui-même,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles anonymes,  musique  de  Solié,  représenté 
au  théâtre  Montansiei  le  19  mars  1803. 

*  AGENCE  CROOK  AND  Cie  (i/),  vaudeville- 

opérette  en  quatre  actes,  paroles  de  M.  Mau- 
rice Ordonneau,  musique  de  Victor  Roger, 
représenté  au  théâtre  des  Folies-Dramatiques 
le  28  janvier  1898. 

*  AGENCE  LÉA  (l'),  fantaisie  d'actualité  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Miguel  Zamacoïs,  mu- 
sique de  MM.  Rodolphe  Berger,  Justin  Clé- 
rice  et  Edouard  Mathé,  représentée  au  théâtre 
des  Capucines  le  31  janvier  1902. 

*  AGNOLA,  opéra,  paroles  de  M.  A.  Krach- 
mer,  musique  de  M.  K.-J.  Schwab,  représenté 
en  avril  1897  sur  le  théâtre  municipal  d'Augs- 
bourg. 

*  AGUA,  AZUCARILLOS  Y  AGUARDIENTE, 

zarzuela,  paroles  de  M.  Ramos  Carrion,  mu- 
sique de  M.  Chueca,  représentée  au  théâtre 
Lara,  de  Malaga,  en  août  1897. 

*  A  LA  FONTAINE  [Im  Brunnen],  opéra  en 
un  acte,  musique  de  M.  Wilhelm  Blodek,  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  la  cour,  à  Darm- 
stadt,  en  mai  1902. 

*  ALAR,  opéra  en  quatre  actes,  musique  de 
M.  le  comte  Géza  Zichy,  représenté  en  grande 
pompe  et  avec  peu  de  succès,  en  avril  1896, 
sur  le  théâtre  Royal  de  Budapest,  dont  l'au- 
teur avait  été  naguère  le  surintendant.  Le 
comte  Géza  Zichy,  que  sa  haute  situation  so- 
ciale n'a  pas  empêché  de  cultiver  la  musique 
en  véritable  artiste,  s'est  fait  surtout  une 
grande  renommée  dans  des  conditions  assez 
extraordinaires:  Amputé  du  bras  droit  à  la 
suite  d'une  blessure  reçue  dans  un  duel,  il  n'a 


pas  cessé  de  se  produire  en  public  comme 
pianiste  à  l'aide  de  sa  seule  main  gauche,  qui 
lui  permet  encore  de  produire  une  étonnante 
impression  sur  ses  auditeurs. 

*A  LA  SOURCE  D'ENCHIR,  opéra  en  deux 
actes,  poème  de  M.  Luigi  lllica,  musique  de 
M.  Francesco  Alfano,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Breslau  le  8  novembre  1898.  Les 
deux  auteurs  étaient  italiens,  et  leur  ouvrage 
avait  dû  être  traduit  en  allemand. 

*  ALBA  AVIS,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
paroles  et  musique  de  M.  Francesco  Dondi 
Dall'orologio,  représenté  à  Padoue,  chez  l'au- 
teur, le  20  mai  1897. 

*  ALCADE  DE  CORNEJA  (el),  zarzuela  de 
M.  Luis  Olona,  musique  de  M.  J.  Valverde 
fils,  représentée  sur  le  théâtre  de  la  Comédie, 
à  Madrid,  le  5  janvier  1S98. 

*  AL  CHIARO  DI  LUNA,  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  M.  Giuseppe  Garibaldi, 
représenté  à  Camerino  le  20  décembre  1896. 

*  ALCHIMISTES  (les)  OU  FOLIE  ET  SA- 
GESSE, opéra-bouffon  en  un  acte,  paroles  de 
Moline,  musique  do  Carpentier,  représenté 
sur  le  théâtre  des  Amis  de  la  Patrie  (Louvois), 
le  3  septembre  1791,  et  plus  tard  sur  le  théâtre 
des  Jeunes-Élèves  de  la  rue  de  Thionville 
(Dauphine),  en  1806. 

*  ALCINE,  opéra-comique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Sedaine  de  Sarcy,  musique  de  Bruni, 
représenté  au  théâtre  Feydeau  en  1795. 

*  AL  COMPAS  DE  LA  JOTA,  «  tableau  lyri- 
co-dramatique  »,  paroles  de  M.Calixto  Navarro, 
musique  de  M.  Pérez  Soriano,  représenté  au 
Théâtre-Cirque  de  Saragosse  en  mai  1897. 

*ALDA,  opéra  sérieux  en  quatre  actes, 
paroles  d'Antonio  Ghislanzoni,  musique  de 
M.  Luigi  Romaniello,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Plaisance  le  30  janvier  1896. 

*  ALEGRIA  DE  LA  HUERTA  (la),  zarzuela, 
paroles  de  MM.  Antonio  Paso  et  Garcia  Alva- 
rez, musique  de  M.  Chueca,  représentée  au 
théâtre  Eslava  de  Madrid  le  20  janvier  1900. 

*ALECO,  opéra,  livret  tiré  d'un  poème  de 
Pouschkine,  musique  de  M.  Rachmaninow, 
représenté  avec  succès  au  théâtre  impérial 
de  Moscou  en  octobre  1903. 

*  ALERTA  !  zarzuela,  paroles  de  MM.  Mu- 
nos  et  Escacena,  musique  de  MM.  Corvino  et 
Foglietti,  représentée  au  théâtre  Eslava  de 
Madrid  en  mars  1901. 


AMA 


SUPPLEMENT 


AMO 


1183 


*  alessandra,  opéra  en  deux  actes,  pa- 
roles de  M.  Innocenzo  Cappa,  musique  de 
M.  G.  Pacini,  jeune  compositeur  aveugle,  re- 
présenté au  théâtre  Dal  Verme  de  Milan  le 
21  mai  1903. 

*  ALEXANDRE,  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
M.  NVilly  Seibert,  musique  de  M.  Conrad  Ram- 
rath,  représenté  en  juillet  1900  au  Conserva- 
toire de  Cologne,  dont  l'auteur  était  l'élève. 

*  ALEXIS  ET  CHARLOTTE  OU  LES  MARIA- 
GES PAR  hasard,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Rébory,  musique  de  Berteau,  re- 
présenté sur  le  théâtre  Montansier  le  25  sep- 
tembre 1800. 

*  ALEXIS  ET  ROSETTE  OU  LES  HOULANS, 

opéra- comique  en  un  acte,  paroles  de  Des- 
riaux,  musique  de  Porta,  représenté  au 
Théâtre -Français  comique  et  lyrique,  le 
3  août  1793. 

•alhambra  (l'),  opéra,  musique  de 
M.  Cuzzo,  représenté  à  Rome,  sur  le  théâtre 
Métastase,  en  décembre  1895. 

*A  L'IMPOSSIBLE,  fantaisie  en  un  acte, 
paroles  de  M.  C.  Alphand,  musique  de  M. 
Ed.  Mathé,  représentée  au  théâtre  des 
Mathurins  le  17  avril  1903. 

*ALIX,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
d'Eugène  Nus  et  Auguste  Follet,  musique  de 
Doche,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
13  mars  1847.  Doche,  qui  avait  succédé  à  son 
père  comme  chef  d'orchestre  du  Vaudeville, 
avait  obtenu  de  vifs  succès  en  écrivant 
nombre  de  charmants  couplets  pour  les 
pièces  nouvelles  représentées  à  ce  théâtre.  Il 
fut  moins  heureux  dans  ses  essais  à  l'Opéra- 
Comique. 

*A  LOS  TOROS  DE  SEVILLA,  saynète 
comico-lyrique,  paroles  de  M.  Olmedo,  mu- 
sique de  M.  Lopez  del  Toro,  représentée  à 
Séville,  sur  le  théâtre  du  duc,  le  8  avril  1901. 

*  ALTESSE  A  LA  mer  (une),  fantaisie  en 
deux  actes,  de  MM.  Maurice  Froyez  et  G.  Co- 
lias,  avec  musique  de  M.  Paul  Marcelles,  re- 
présentée au  Théâtre-Salon  en  janvier  1897. 

*  AMANTS  jaloux  (les),  petite  pastorale 
en  cinq  actes  avec  un  prologue,  paroles  de 
MUt  Pascal,  musique  de  Marchand  fils,  chan- 
tée sur  le  théâtre  des  Petits-Appartements, 
au  palais   de  Versailles,  devant  la  cour,  en 

1686. 

*  AMANTE  STATUE  (l"),  OU  LE  NOUVEAU 

PYGMALION,    comédie    en    un    acte   mêlée 
d'ariettes,  paroles  de  M.  de  B.  Desgagniers, 


musique  de  Reinigg,  représentée  à  Lyon  Je 
9  août  1774. 

*amarillos  (los),  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Flores  Garcia  et  Abati,  musique  de 
M.  Saro  del  Valle,  représentée  à  Madrid  le 
i=r  février  I90u. 

*amie  (l'),  opéra,  paroles  de  M.  Helge 
Rode,  musique  de  M.  Auguste  Enna,  repré- 
senté au  théâtre  Royal  de  Copenhague  en 
mars  1901. 

*  AMIGO  DE  quevedo  (el),  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  M.  José  Cabas,  représentée 
à  Malaga,  sur  le  théâtre  Cervantes  en  no- 
vembre 1896. 

*  amleto,  comédie  musicale  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Aristide  Gargano,  musique  de 
M.  Alfredo  Grandi,  représentée  au  théâtre 
Brunetti  de  Bologne,  le  27  mars  1898. 

*  AMORE  ALLEGRO,  opéra-comique,  mu- 
sique de  M.  Roberto  Amadei,  représenté  à 
Loreto  en  décembre  1896. 

*AMOR  ENGENDRA  DESDICHAS,  saynète 
lyrique,  paroles  de  M.  Ricardo  de  la  Vega, 
musique  de  M.  Jeronimo  Jimenez,  représentée 
au  théâtre  Apolo  de  Madrid  le  13  janvier  1899. 

*AMOR  fatale,  opéra  sérieux  en  deux 
actes,  paroles  anonymes,  musique  de  M.  Paolo 
Vassallo,  représenté  sur  le  théâtre  Royal  de 
Malte  le  3  mai  1898. 

*  AMOR  fatale,  opéra  sérieux,  paroles  de 
M.  Luigi  Grassi,  musique  de  M.  Eduardo 
Sassone,  représenté  à  Constantinople,  par  la 
troupe  lyrique  italienne,  en  septembre  1901. 

*  AMOUR  A  LA  BASTILLE  (l/),  opéra-COmi- 
que  en  un  acte,  livret  tiré  par  MM.  Auge  de 
Lassus  et  Paul  de  Choudens  d'une  comédie  à 
couplets  jouée  naguère  au  Vaudeville  sous  le 
titre  de  :  En  pénitence,  musique  de  M.  Henri 
Hirschmann,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
14  décembre  1897. 

*  AMOUR  au  moulin  (i/),  opérette,  paroles 
de  MM.  Garnier  et  Bierset,  musique  de 
M.  Pietro  Lanciani,  représentée  au  théâtre 
des  Galeries-Saint-Hubert  de  Bruxelles,  en 
octobre  1899. 

*  amour  au  vol  (l'),  opérette  en  un  acte, 
paroles  d'Auge  de  Beaulieu  et  Chol  de  Clercy, 
musique  de  Testu  de  Beauregard  et  Stéphane 
Gaurion ,  représentée  sur  le  théâtre  La 
Fayette  le  29  janvier  1867. 

I 

*  amour  blanc  (l),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  J.-L.  Croze  et  Josz,  mu- 


1184 


AMOU 


SUPPLEMENT 


ANGE 


sique  de  M.  Marius  Lambert,  représenté  au 
théâtre  des  Variétés  le  31  août  1898.  Partition 
aimable,  dans  laquelle  on  a  particulièrement 
remarqué  une  jolie  valse  et  d'élégants  cou- 
plets de  soprano. 

*  AMOUR  D'AUJOURD'HUI  (l')  [Amor  von 
keute],  farce  musicale,  paroles  de  MM.  Krenn 
et  Schœnfeld,  musique  de  M.  Wanda,  repré- 
sentée au  Thalia-Théâtre  de  Berlin  en  dé- 
cembre 1900. 

*  amour  DE  garçon  (un),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Edouard  Doyen,  mu- 
sique de  M.  Georges  Lamothe,  représen- 
tée sur  le  théâtre  des  Champs-Elysées  en 
août  1863. 

*  AMOUR  DÉFENDU  (i/)  [Siindige  Liebe], 
opéra,  paroles  de  M.  Glûcksmann,  musique  de 
M.  Soucoup,  représenté  au  théâtre  municipal 
de  Brûnn  le  4  mars  1899. 

*  AMOURS    DE     MYLORD  (LES),   Opéra-CO- 

mique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Louis  Dié- 
trich,  musique  de  M.  Adolphe  Diétrich,  re- 
présenté sur  le  théâtre  de  Narbonne  le 
18  mars  1865. 

*  AMOUR    DE     TROMBONE  (un),  Opéra-CO- 

mique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Dutertre 
et  Edouard  Duprez,  musique  de  M.  Croisilles, 
représenté  à  C'aen,  le  22  février  1863. 

*  AMOUR  DE  TZIGANE  [zigeimerliebë],  opéra, 
musique  de  M.  Joseph  Pembaur,  joué  au 
théâtre  municipal  d'Insprûck  en  mai  1898. 

*  AMOUR  DIABLE  (l1),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Lesage,  musique  de  Schaffner, 
représenté  à  Gand  le  5  février  1817. 

*  AMOUR    EN    MINIATURE  (L1),  opéra-CO- 

mique  en  un  acte,  paroles  de  S.  Billard,  mu- 
sique de  Bonnefoy,  représenté  sur  le  théâtre 
du  Havre  le  15  mars  1853. 

*  AMOUR  ET  LA  PEUR    (l')    OU    L'AMANT 

FORCÉ  D'ÊTRE  fidèle,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  et  musique  de  Cambini,  re- 
présenté sur  le  théâtre  des  Jeunes-Artistes 
le  20  octobre  1795. 

*  AMOUR  MAGICIEN  (l"),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  et  musique  de  M.  Bastide, 
représenté  au  théâtre  des  Variétés  de  Tou- 
louse en  février  1903. 

*  AMOUREUSE  DU  PONT  SAINT  -  MI- 
CHEL (r/),  opérette  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Placide  Couly,  musique  de  MM.  Calvès  et 
Alfred  Jeiy,  représentée  sur  le  théâtre  de 
ueileville  (Paris)  en  1861. 


*  AMSICORA,  opéra,  paroles  de  M.  Salvatore 
Scana,  musique  de  M.  Luigi  Canepa,  repré- 
senté les  28  et  29  avril  1903  au  théâtre  Verdi 
de  Sassari,  par  les  étudiants  de  l'Université, 
au  bénéfice  de  leurs  camarades  pauvres. 

*  ANANKÉ,  drame  lyrique  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  Cesare  Flavoni,  chef  de  musique 
du  32*  régiment  d'infanterie,  représenté  à 
Sienne  le  12  juillet  1901. 

*  Andalousie,  opéra  en  deux  actes,  paroles 
de  M.  Manufuerte,  musique  de  M.  Ferdinand 
Warncke,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Kiel  le  12  mars  1898. 

"andrea  chenier,  drame  lyrique  en 
quatre  actes,  paroles  de  M.  Luigi  Illica,  mu- 
sique de  M.  Umberto  Giordano,  représenté 
avec  un  très  grand  succès  au  théâtre  de  la 
Scala  de  Milan  le  28  mars  1896.  Livret  vivant, 
mouvementé,  bien  en  scène,  musique  émue, 
parfois  passionnée,  élégante  de  forme  et 
pleine  de  chaleur,  interprétation  excellente  de 
la  part  de  Mmes  Carrera,  Tieci  et  Rogers,  de 
MM.  Borgatti,  Sammarco,  Giordani,  Wigley, 
Roveri,  Terzi  et  Brancaleone,  tout  concourut 
au  succès  très  brillant  de  cet  ouvrage,  qui,  de 
Milan,  rayonna  sur  toute  l'Italie  avec  la  même 
fortune. 

*  ANDREA  CRINI,  opéra  tchèque,  paroles  de 
M.  Bohuslav  Benech,  musique  de  M.  Hans 
Trucek,  représenté  au  théâtre  National  de 
Prague  en  mars  1900. 

*ANDRÉas  HOFER,  opéra  populaire  en 
quatre  actes,  paroles  et  musique  de  M.  Em- 
manuel Moor,  représenté  au  théâtre  muni- 
cipal de  Cologne  en  novembre  1902. 

*ANDRIJA  CUBRANOVIC,  opéra  croate  en 
deux  actes,  musique  de  M.  Vladimir  de  Bersa, 
représenté  au  théâtre  municipal  d'Agram  en 
novembre  1900. 

"ANDROMÈDE,  tragédie  de  Pierre  Cor- 
neille, avec  musique  nouvelle  de  M.  Julien 
Tiersot,  représentée  à  l'Odéon  le  18  février 

1897. 

*  ANGEL  CAIDO,  zarzuela,  paroles  de  M.  Ja- 
ques, musique  de  M.  Apolinar  Brull,  repré- 
sentée au  théâtre  de  la  Zarzuela  de  Madrid  le 
il  juin  1897. 

"ANGELUS  (l'),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Gaston  Mitchell,  musique  de 
M.  Casimir  Baille,  représenté  ài'Opéra-Comi- 
que  le  2  mars  1899. 

*  ANGÉLUS  (l'),  opéra  français,  paroles  de 


APOS 


SUPPLÉMENT 


ARTU 


1185 


MM.  Montoya,  Rattoni  et  A.  Sinadino,  musi- 
que de  M.  N.  Sinadino,  représenté  à  Alexan- 
drie (Egypte),  sur  le  théâtre  Zizinia,  en  avril 
1899.  Les  quatre  auteurs  étaient  tous  quatre 
Grecs. 

*  anglais  et  L'ARTISTE  (l'),  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Alphonse  Baralle  et 
Boyer,  musique  de  M.  Léon  Roques,  repré- 
sentée sur  le  théâtre  des  Champs-Elysées  en 
juin  1863. 

*anita,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Jules  Cougnard,  musique  de  M.  Georges  de 
Seigneux,  représenté  au  théâtre  de  Genève  le 
27  janvier  1899. 

*  ANNEAU  DE  VERTU  (l')  [Der  Tugend- 
ring],  opérette  féerie  en  deux  actes,  paroles 
de  M.  Hirschel,  musique  de  M.  Louis  Roth, 
représentée  au  théâtre  Friedrich-Wilhelmstadt 
de  Berlin  le  14  septembre  1900. 

*  ANTI-PYGMALION  (l')  OU  L'AMOUR  PRO- 
MÉTHÉE,  scène  lyrique,  poésie  de  Poultier 
d'Elmotte,  musique  de  Rochefort,  ballets  de 
Liesse,  représentée  sur  le  théâtre  des  Élèves 
pour  la  danse  de  l'Opéra  le  2  juin  1780. 

*  ANTOINE  ET  cléopÂtre,  opéra  en  qua- 
tre actes,  musique  de  M.  J.-E.  "Wittgenstein, 
représenté  à  Metz  le  30  octobre  1903. 

*  ANTON,  drame  lyrique  religieux,  poème 
de  M.  Luigi  Illica,  musique  de  M.  Cesare  Ga- 
leotti,  représenté  au  théâtre  de  la  Scala  de 
Milan  le  17  février  1900.  L'ouvrage  était  divisé 
en  quatre  parties  :  un  prologue  (dans  le  désert 
Lybique),  deux  actes  (le  paganisme,  le  chris- 
tianisme), et  un  épilogue  (dans  la  Thébaïde). 
Le  compositeur,  M.  Galeotti,  est  un  jeune 
artiste  qui  a  fait  ses  études  au  Conservatoire 
de  Paris,  où  il  a  obtenu  les  premiers  prix  de 
piano,  d'orgue  et  de  fugue.  Anton,  qui  obtint 
un  véritable  succès,  avait  pour  interprètes 
MM.  Borgatti,  Menotti,  Arcangeli,  Luppi, 
Wigley,  Ragni,  Silingardi  et  Mmo  Bianchini- 
Cappelii. 

*ANTONY,  opéra  sérieux  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Achille  Tedeschi,  musique  de 
M.  "Vittorio  Norsa,  représenté  au  théâtre 
communal  de  Ferrare  le  10  février  1898. 

*  A  PAISES  DESCONOCIDOS,  opérette,  mu- 
sique de  MM.  Linan  et  Ladurni,  représentée 
à  Barcelone  le  25  avril  1900. 

*aposilippo,  «  esquisse  musicale  »  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Arturo  Bellotti,  musique 
de  M.  Silvio  Negrini,  représenté  au  Cercle 
mandolinistique  de  Trieste  en  février  1901. 


*  APÔTRES  (les),  oratorio,  musique  de 
M.  William  Elgar,  exécuté  en  octobre  1903 
au  grand  festival  de  Birmingham. 

*  A-PROPOS  DE  LA  NATURE  (L1)  OU  LA 
BOITEUSE,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  E.  T.  Simon,  de  Troyes,  et  Victor 
Simon,  musique  de  Victor  Simon  et  Foignet, 
représenté  au  théâtre  Montansier  le  17  oc- 
tobre 1791. 

"argelina  (la),  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Pont  et  Sotillo,  musique  de  M.  Bellver, 
représentée  à  Valence  (Espagne)  en  mars  1901. 

*  ARIANE,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Charles  Duprez,  musique  de  M.  Edouard 
Potjès,  représenté  au  Grand- Théâtre  de  Gand 
en  février  1903.  Le  compositeur  était  profes- 
seur de  piano  au  Conservatoire  de  cette  ville. 

*  ARLESIANA  (l'),  opéra  sérieux  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  Leopoldo  Marenco,  mu- 
sique de  M.  Francesco  Cilèa,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  de  Milan  le  27  novembre  1897. 

*  ARMÉE  DES  vierges  (l1)  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Ernest  Depré  et 
Louis  Héral,  musique  de  M.  Emile  Pessard, 
représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le  15  octo- 
bre 1902. 

*armida  E  RINALDO,  opéra  sérieux  en 
trois  actes,  paroles  et  musique  de  M.  Annibale 
Pellizzone,  représenté  à  Casale  Monferrato  le 
3  décembre  1896. 

*ARMOR,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Ernest  Jaubert,  musique  de 
M.  Silvio  Lazzari,  représenté  sur  le  théâtre 
allemand  de  Prague  le  7  novembre  1898.  Le 
compositeur,  d'origine  autrichienne,  né  à  Bo- 
zen  (Tyrol),  est  depuis  longtemps  fixé  à  Paris 
et  naturalisé  français. 

*  ARNELDA,  opéra-comique,  livret  tiré  d'un 
conte  de  Musseus,  musique  de  M.  André 
Mohr,  représenté  sur  le  théâtre  municipal  de 
Carlsruhe  en  mai  1900. 

*ARRASTRAOS  (los),  saynète  lyrique,  pa- 
roles de  MM.  Lopez  Silva  et  Jackson  Veyan, 
musique  de  M.  Chueca,  représentée  au  théâtre 
Apolo  de  Madrid  le  28  mai  1899. 

*  ARTISAN  DE  NUREMBERG  (l),  opéra- 
comique,  paroles  de  Mme  Alberta  de  Freydorf, 
musique  de  M.  Ph.  Bade,  représenté  à 
Carlsruhe  en  mai  1903. 

*  ARTURO  DI  FUENCARRALE,  opéra-bouffe 
en  un  acte,  musique  de  M.  Vidal,  représenté 
récemment  en  Espagne. 


1186 


ASTA 


SUPPLEMENT 


ASTA 


*  ARTUS,  opéra  espagnol,  poème  de  M.  Trul- 
lol,  musique  de  M.  Amedeo  Vives,  représenté 
à  Barcelone,  sur  le  théâtre  des  Novedades,  en 
mai  1897,  avec  un  succès  retentissant. 

*  A  SAN  FRANCISCO,  scène  lyrique  en  dia- 
lecte napolitain,  paroles  de  M.  Salvatore  Di 
Giacomo,  musique  de  M.  C.  Sebastiani,  exécu- 
tée à  Naples,  sur  le  théâtre  Mercadante  (ex- 
Fondo),le  13  octobre  1896. 

*  AS  d'atout  (l'),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  Mérigot  et  Emile  Hémery,  musique 
d'Armand  Roux,  représentée  sur  le  théâtre 
des  Délassements-Comiques  le  29  septembre 
1863. 

*  ASRA,  opéra  russe,  musique  de  M.  Ippo- 
litow-Ivanow,  représenté  à  Tiflis  en  1890. 

*ASSARPAÏ,  opéra,  paroles  de  MUe  Dora 
Duncker,  musique  de  M.  Ferdinand  Hummel, 
représenté  sur  le  théâtre  ducal  de  Gotha  en 
avril  1898.  On  a  reproché  au  compositeur  l'em- 
ploi inutile  et  excessif  du  leitmotiv  cher  à 
Richard  Wagner. 

*  assarpaï,  opéra,  paroles  de  M.  Hartwig, 
musique  de  M.  Neumann,  représenté  sur  le 
théâtre  grand-ducal  de  Brunswick  le  17  avril 
1898,  quelques  jours  à  peine  après  le  précé- 
dent. 

*astarté,  opéra  en  quatre  actes,  poème 
de  M.  Louis  de  Gramont,  musique  de  M.  Xavier 
Leroux,  représenté  à  l'Opéra  le  15  février  1901. 
C'est  l'histoire  d'Hercule  filant  aux  pieds 
d'Omphale.  Ledit  Hercule  quitte  son  épouse 
Déjanire  pour  se  rendre  en  Lydie  dans  le  but 
d'exterminer  la  reine  Omphale,  sectatrice 
cruelle  et  impudique  de  la  déesse  Astarté, 
dont  il  veut  détruire  le  culte  infâme.  Déjanire, 
ne  pouvant  le  retenir,  vent  du  moins  user 
d'un  talisman  pour  le  mettre  en  garde  contre 
les  séductions  d'Omphale,  qu'elle  redoute.  Ce 
talisman,  c'est  la  fameuse  tunique  du  centaure 
Nessus,  que  ce  dernier  lui  a  remise,  on  le  sait, 
en  lui  disant  que  lorsque  Hercule  la  vêtirait 
il  reviendrait  infailliblement  à  elle.  Le  vain- 
queur du  lion  de  Némée  s'embarque  avec  ses 
guerriers,  et  bientôt  se  trouve  à  Sardes,  ré- 
sidence d'Omphale,  il  pénètre  dans  le  palais 
de  la  jeune  reine,  et  à  peine  est-il  en  sa  pré- 
sence qu'il  en  devient  follement  épris.  Om- 
phale, qui  semble  répondre  à  son  amour,  veut 
cependant  prendre  ses  sûretés  et  lui  donne  à 
boire  une  liqueur  qui  lui  fera  oublier  Déjanire, 
ce  qui  nous  rappelle  d'un  peu  trop  près  le 
premier  acte  de  Tristan  et  Yseult.  Cette  liqueur 
produit  un  effet  tel  qu'Hercule  n'est  plus,. à 


l'égard  d'Omphale,  un  simple  amoureux,  mais 
qu'il  devient  comme  une  sorte  de  bête  fauve  ; 
jamais  tigre  en  rut  n'a  fait  preuve  d'une  telle 
bestialité.  Quoi  qu'il  en  soit,  on  ne  comprend 
guère  comment  il  se  fait  qu'Omphale,  qui  ré- 
pond si  bien  à  la  passion  d'Hercule,  l'engage 
elle-même  à  revêtir  la  fameuse  tunique.  Her- 
cule lui  obéit,  mais  bientôt,  brûlé  par  l'infâme 
tissu,  fou  de  colère  et  de  douleur  et  sentant 
qu'il  va  mourir,  il  veut  se  venger  et  incendie 
le  palais  d'Omphale  pour  la  faire  périr  avec 
lui.  Mais  il  a  compté  sans  le  grand-prêtre 
Phur,  qui  voyant  le  danger,  entraîne  Omphale 
pendant  que  le  palais  s'écroule,  la  fait  monter 
sur  une  galère  et  fait  route  avec  elle  pour 
Lesbos.  On  les  voit  arriver  sur  les  rives  de 
l'île  enchantée,  séjour  d' Astarté,  dont  le  temple 
et  la  statue  colossale  s'élèvent  au  loin,  et  on 
assiste  à  l'apothéose  de  la  déesse  impudique. 

La  pièce  n'est  pas  moins  impudique  que  la 
déesse  ;  elle  l'est  en  paroles  et  en  actions,  elle 
l'est  à  ce  point  que,  par  ordre  supérieur,  il  fut 
fait  défense  de  vendre  le  livret  dans  la  salle 
sans  l'avoir  au  préalable  expurgé  de  quelques 
licences  qui  n'étaient  rien  moins  que  poétiques, 
et  qu'on  ordonna  aussi  certaines  modifications 
dans  les  costumes  des  danseuses.  En  vérité, 
on  était  allé  cette  fois  un  peu  trop  loin  à 
l'Opéra.  Cette  pièce,  d'ailleurs,  n'offrait  ni  in- 
térêt, ni  mouvement,  ni  situations  ;  quant  à 
la  passion,  elle  était  remplacée  par  la  lubricité. 
En  fait,  elle  offrait  bien  peu  de  ressources  au 
compositeur. 

L'œuvre  de  celui-ci  est  conçue  dans  le  pur 
système  wagnérien,  avec  récits  interminables, 
dialogues  éternels,  sans  que  les  voix  jamais 
se  marient,  et  accompagnement  de  leitmotifs. 
Il  y  en  a  même  un  terrible,  c'est  celui  d'Her- 
cule, qui  a  visiblement  hanté  l'esprit  de  l'au- 
teur, et  qui  fait  frémir  quand  il  revient  pério- 
diquement, attaqué  avec  violence  par  les 
trompettes  dans  leurs  notes  les  plus  aiguës. 
Il  va  sans  dire  que  le  musicien  s'est  gardé 
comme  du  feu  d'écrire  quelque  chose  qui  ait 
l'apparence  d'un  «  morceau  » .  Et  cependant, 
voyez  l'ironie  !  il  a  placé  au  premier  acte  dans 
la  bouche  d'Hercule,  sur  ces  paroles  adressées 
à  Déjanire  :  Voici  l'instant  des  suprêmes  adieux, 
un  cantabile  d'un  sentiment  pénétrant,  avec, 
ô  surprise!  retour  du  motif  servant  de  con- 
clusion, et  le  public,  surpris  et  charmé  de  cette 
oasis  au  milieu  du  désert,  a  accueilli  la  phrase 
avec  un  murmure  de  satisfaction  et  de  plaisir. 
Mais  ceci  n'était  qu'un  accident,  et  tout  le 
reste  de  la  partition  s'est  développé  dans  les 
conditions  que  j'ai  indiquées.  A  peine  en  peut- 
on  citer  encore,  au  premier  acte,  toute  la  scène 


AU  G  A 


SUPPLEMENT 


AUDE 


1187 


d'Hercule  et  de  ses  guerriers,  qui  ne  manque 
ni  d'éclat  ni  de  grandeur,  et  les  chœurs  mêlés 
de  danses  du  troisième  acte,  qui  sont  d'un 
heureux  effet.  Mais,  grands  dieux!  dans  tout 
cela  que  de  bruit,  que  de  violence,  quel  or- 
chestre écrasant,  et  combien  les  oreilles  en 
sont  endolories  !  En  résumé,  beaucoup  d'ha- 
bileté technique  dans  cette  musique,  et  peu, 
trop  peu  d'imagination.  L'interprétation  d'As- 
tarté  était  confiée  à  MM.  Alvarez  (Hercule), 
Delmas  (Phur),  Laffltte  (Hylas),  à  MMS  Héglon 
(Omphale),  Grandjean  (Déjanire)  et  Hatto 
(Iole). 

*  ASTORRE,  opéra,  musique  de  M.  D.  Krug- 
Valduse,  représenté  au  théâtre  municipal 
d'Augsbourg  en  janvier  1897. 

*atahualpa,  opéraitalien  en  quatre  actes, 
livret  de  M.  Carlo  F.  Scotti,  musique  de  M.  Fer- 
ruccio  Cattelani,  représenté  sur  le  théâtre  San 
Martin,  à  Buenos-Ayres,  le  10  mars  1900. 

*atala,  opéra  sérieux  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  Ëmilio  Grigico,  musique  de  M. Giu- 
seppe  Miceli,  représenté  à  Naples ,  sur  le 
théâtre  Mercadante  (ex-Fondo),  le  17  février 
1898. 

*  atal-kar,  opéra  en  quatre  actes,  livret 
de  M.  Enrico  Goliseiani,  musique  de  M.  Cesare 
Dall'Olio,  professeur  de  composition  au  Con- 
servatoire de  Bologne,  représenté  à  Turin,  sur 
le  théâtre  Balbo,  le  14  décembre  1900. 

*ATENAIDE,  opéra,  musique  de  M.  Alfredo 
Lotti,  représenté  à  Cerreto  Guidi  en  février 

1897. 

AUBERGE  DU  TOHU-BOHU  (l'J,  vaude- 
ville-opérette  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Maurice  Ordonneau,  musique  de  M.  Victor 
Roger,  représenté  au  théâtre  des  Folies-Dra- 
matiques le  10  février  1897.  Interprètes  : 
MM.  Jean  Périer,  Simon-Max,  Gardel,  Bar- 
tel,  Landrin,  Vavasseur,  Burguet,  René, 
Mmes  Pierny,  Roland  et  Bréan. 

*  AUBERGISTE  DES  CHASSEURS  (l'),  opéra 
allemand,  musique  de  M.  Hans  Steiner,  repré- 
senté à  Metz  en  avril  1902. 

*AU  bois,  opérette  en  un  acte,  paroles  d'Al- 
bert Monnier,  musique  de  Bernardin,  repré- 
sentée aux  Folies-Nouvelles  en  janvier  1857. 
L'auteur  de  la  musique  remplissait  les  fonc- 
tions de  chef  d'orchestre  à  ce  théâtre. 

*aucassin  ET  nicolette,  opéra,  mu- 
sique de  M.  Auguste  Enna,  représenté  sur  le 
théâtre  Royal  de  Copenhague  en  février  1896. 


*  AUCUN  des  deux,  opéra-comique,  musi- 
que de  M.  Max  Karge,  représenté  à  Berlin 
en  avril  1897. 

*AU  Dahomey,  opérette  anglaise,  paroles 
de  M.  P.  Dunbar,  musique  de  M.  W.  Marion 
Cook,  représentée  sous  la  direction  du  com- 
positeur, à  Londres,  au  Shaftesbury-Théàfre, 
en  mai  1903.  Cet;  ouvrage  présentait  cette 
particularité  que  l'auteur,  le  compositeur  et 
tous  les  interprètes  étaient  nègres. 

*AUDE  ET  ROLAND,  poème  lyrique,  texte 
de  MM.  Georges  Hartmann  et  Edouard  Adenis, 
musique  de  M.  Léon  Honnoré,  exécuté  au 
Conservatoire  le  19  novembre  1896.  Cet  ou- 
vrage avait  été  couronné  au  concours  Ros- 
sini,  et  il  présentait  cette  particularité  que, 
grâce  à  lui,  l'auteur  sortait  pour  la  seconde 
fois  vainqueur  de  ce  concours.  Le  poème,  qui 
n'est  ni  meilleur  ni  pire  que  tant  d'autres  du 
même  genre,  nous  montre  Charlemagne  as- 
siégeant depuis  cinq  ans  dans  les  Alpes  la 
ville  de  Vienne,  qui  refuse  toujours  de  se 
rendre.  Fatigué  de  cette  résistance,  il  finit 
par  proposer  aux  assiégés  une  combinaison 
que  ceux-ci  acceptent  et  qui  renouvelle  un 
peu  l'exploit  héroïque  des  Horaces  et  des  Cu- 
riaces  :  les  Viennois  choisiront  un  champion, 
qui  devra  se  mesurer  avec  celui  que  Charle- 
magne aura  désigné  de  son  côté.  Le  sort  du 
combat  décidera  de  celui  de  la  ville  elle- 
même,  qui  devra  se  rendre  si  son  champion 
est  vaincu,  tandis  que,  s'il  est  vainqueur, 
Charles  devra  lever  le  siège  et  s'éloigner. 
C'est  Roland  que  choisit  Charlemagne,  et 
c'est  Olivier  qui  combattra  pour  les  Viennois. 
Mais  ici  la  situation  se  complique.  La  sœur 
d'Olivier,  la  belle  Aude,  aime  Roland,  dont 
elle  est  aimée,  sans  qu'on  sache  d'ailleurs 
comment  ils  ont  pu  se  connaître.  Olivier,  qui 
l'ignorait  jusqu'alors,  apprend  tout  à  coup  cet 
amour,  et  profite  de  cette  révélation  pour 
verser  sur  sa  sœur  un  torrent  d'injures.  Et 
voici  qu'au  moment  où  les  deux  adversaires 
vont  se  mesurer,  la  vierge  Marie  apparaît  à 
Aude  et  lui  apprend  que  les  Sarrasins  vier 
nent  d'envahir  la  France.  Aude  s'empressa 
alors  de  séparer  les  combattants  en  leur  fai- 
sant connaître  la  nouvelle.  Sur  ce  fait  impor- 
tant, Charlemagne  et  les  Viennois  se  réunis- 
sent pour  agir  ensemble  contre  l'ennemi 
commun,  les  deux  champions  se  tendent  la 
main  et  Aude  devient  l'épouse  de  Roland. 
Puis,  comme  épilogue,  la  scène  change  et 
nous  transporte  à  Roncevaux,  où  nous  assis- 
ions  à  la  mort  de  Roland. 

Sur  ce  poème,  tout  ensemble  héroïque,  lé- 


1188 


BABY 


SUPPLEMENT 


BACH 


gerdaire  et  mystique,  M.  Léon  Hormoré  a 
écrit  une  partition  qui  n'est  pas  sans  présenter 
quelque  intérêt  et  qui,  tout  au  moins,  est 
conçue  dans  des  formes  vraiment  musicales, 
en  dehors  des  exagérations  auxquelles  nos 
jeunes  compositeurs  nous  ont  depuis  trop 
longtemps  accoutumés.  Point  de  modulations 
effarouchantes,  une  bonne  entente  des  voix 
et  de  l'orchestre,  aucune  exagération,  aucune 
de  ces  excentricités  voulues  qui  font  bondir 
l'auditeur  sur  son  siège.  Avec  cela,  une  vraie 
compréhension  des  conditions  scéniques,  un 
bon  sentiment  dramatique,  et  parfois  un 
heureux  grain  d'inspiration.  Il  n'en  fallait  pas 
davantage  pour  que  l'œuvre  fût  accueillie 
favorablement  par  le  public,  étant  d'ailleurs 
modeste  dans  ses  proportions  et  sobre  dans 
son  développement.  Elle  avait  pour  inter- 
prètes, Mlle  Lafargue  (Aude),  Mme  Drees- 
Brun  (la  Vierge),  MM.  Gautier  (Roland), 
Noté  (Olivier)  et  Daroux  (Charlemagne).) 

*  AUGUSTE  ET  MARIANNE  OU  LES  BONS 
CŒURS,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
de  Bertin  d'Antilly,  musique  de  Labarre,  re- 
présenté sur  le  théâtre  des  Amis-des-Arts  et 
des  Élèves  de  l'Opéra-Comique  (Louvois),  le 
3  février  1799. 

*  AON  HAY  PATRIA,  VEREMUNDO  !  opé- 
rette, paroles  de  M.  Navarro  Gonzalvo,  mu- 
sique de  MM.  Fernandez  Caballero  et  Her- 
moso,  représentée  au  théâtre  de  la  Zarzuela  de 
Madrid  le  10  mai  1898. 

*AU  premier  HUSSARDS,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Maurice  Ordonneau, 
musique  de  M.  Léon  Vasseur,  représenté  au 
casino  de  Saint-Malo  le  6  août  1896. 

*AURORA,  opéra-comique  en  deux  actes 
paroles  et  musique  de  M.  Alfredo  Soffredini, 
représenté  avec  succès  sur  le  théâtre  Guidi, 
à  Pavie,  le  21  avril  1897. 

*  AU  SÉNÉGAL  (Nel  Sénégal),  dramelyrique 
en  un  acte  et  deux  parties,  paroles  de  M.  Righi 
G.  Simplicio,  musique  de  M.  Anacleto  Loschi, 
représenté  à  Carpi  le  30  août  1899. 

*  AU  TEMPS  JADIS  [Es  war  einmal],  opéra- 
fabliau,  musique  de  M.  Alexandre  de  Zem- 


linsky,  représenté  à  l'Opéra  impérial  devienne 
en  janvier  1900. 

*  AUTRICHIENS  EN  CHINE  (les),  farce  mu 
sicale,  paroles  de  MM.  Edgar  et  Walther,  mu- 
sique de  M.  Relia,  représentée  à  Vienne,  au 
théâtre  Jantsch,  le  22  juin  1901. 

*AUX  TROIS  pigeons,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Lionel  Bonnemère,  mu- 
sique de  M.  Henry  Eymieu,  représenté  à  Fou- 
gères le  19  novembre  1899. 

*  AU  vieux  lavoir,  opéra  en  quatre  actes, 
musique  de  M.  Charles  Kovarovic,  représenté 
au  théâtre  National  de  Prague  en  novembre 
1901.  L'auteur,  qui  dirigeait  lui-même  son 
œuvre,  dont  le  succès  a  été  complet,  est  un 
jeune  artiste  qui  donne  les  plus  grandes  espé- 
rances pour  le  théâtre  national  tchèque. 

*  AVANS  DE  LA  PROSESO,  saynète  lyrique, 
paroles  de  MM.  Angeles  et  Burgos,  musique 
de  M.  Fayos,  représentée  à  Valence,  sur  le 
théâtre  de  la  Princesse,  le  23  mars  1901. 

*  AVEUGLE  (l')  [Il  cieco],  petit  poème  lyri- 
que, paroles  de  M.  Giovanni  Pascoli,  musique 
de  M.  Enrico  Bossi,  exécuté  à  Venise,  dans  la 
grande  salle  du  Lycée  musical,  le  26  avril  1898. 

*  AVEUGLE  (l')  [Il  cieco],  opéra  en  un  acte 
et  deux  parties,  livret  de  M.  Giuseppe  De  Bo- 
nis, musique  de  M.  Umberto  Candiolo,  repré- 
senté au  théâtre  Social  de  Rovigo  le  13  mai 
1899.  Le  sujet  de  ce  petit  ouvrage  avait  été 
tiré  d'une  chronique  judiciaire  de  la  Calabre 
qui  avait  inspiré  déjà  à  un  auteur  dramatique, 
M.  Francesco  Bernardini,un  drame  en  quatre 
actes  dont  le  succès  fut  considérable. 

*  AVEUGLE  (l'),  opéra-comique  en  un  acte 
paroles  de  Lombard  de  Langres,  musique  de 
Jobert,  représenté  à  Langres,  par  des  ama- 
teurs, vers  1790. 

*  AZOR  et  thémire,  opéra-ballet  en  un 
acte,  paroles  de  Laujon,  musique  de  Levas- 
seur,  représenté  à  Puteaux,  en  société,  au 
mois  de  février  1750. 

*  aztèque  (l'),  opérette  allemande,  paroles 
de  M.  Briill,  musique  de  M.  J.  Bayer,  repré- 
sentée à  Moscou  en  octobre  1901. 


*babicka,  opéra  tchèque,  musique  de 
M.  Horak,  représenté  au  théâtre  tchèque  de 
Prague  en  mars  1900. 


et  Willner,  musique  de  M.  R.  Heuberger, 
représentée  au  Carlthéâtre  de  Vienne,  en 
octobre  1902. 


*BABY,  opérette,  paroles  de  MM.  Waldberg  *  bachelette  (la),  opérette  en  trois  actes 


BAND 


SUPPLÉMENT 


BARB 


1189 


et  quatre  tableaux,  paroles  de  M.  Van  der  Elst, 
musique  de  M""  Eva  Dell'Acqua,  représentée 
à  Bruxelles,  sur  le  théâtre  des  Galeries-Saint- 
Hubert,  le  10  mars  1896. 

*BADA  (la),  zarzuela  en  deux  actes,  paro- 
les de  M.  Casero,  musique  de  MM.  Garcia 
Alvarez  et  Calleja,  représentée  au  théâtre 
Eslava  de  Madrid  en  mars  1902. 

*BADIA  DI  POMPOSA  (la)  [L'Abbaye  de 
Pompose] ,  «  mélologue  » ,  paroles  de  M.  Dome- 
nico  Tumiati,  musique  de  M.  Vittore  Vene- 
ziani,  représenté  à  Ferrare  le  25  novem- 
bre 1900.  Ce  petit  ouvrage  mettait  en  scène 
l'illustre  théoricien  musical  Guido  Monaco, 
dit  Guido  d'Arezzo,  pendant  son  séjour  bien 
connu  au  couvent  de  Pomposa  (xie  siècle). 

*  BAJO  DE  arriba  (el),  jeu  comico-lyrique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Sanchez  Pastor, 
musique  de  M.  Ruperto  Chapi,  représenté  au 
théâtre  de  l'Eldorado,  de  Madrid,  en  1896. 

*BAL  de  l'opéra  (le),  opérette,  paroles 
de  MM.  Léon  et  Waldberg,  musique  de 
M.  Richard  Heuberger,  représentée  à  Vienne, 
sur  le  théâtre  An  der  Wien,  le  5  janvier  1898. 

*  BAL  MASQUÉ  (le),  opérette,  paroles  de 
M.  Ward,  musique  de  M.  H.  Véron,  repré- 
sentée à  Londres  le  16  mars  1898. 

*  BAL  A  DEL  RIFLE  (la),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Jacques,  musique  de 
M.  Ruperto  Chapi,  représentée  sur  le  théâtre 
de  la  Zarzuela  de  Madrid  en  1892. 

*  BALADA  DE  LA  LUZ  (la),  zarzuela  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Eugenio,  musique 
de  M.  Vives,  représentée  au  théâtre  de  la 
Zarzuela  de  Madrid  le  12  juin  1900. 

*  balandina,  opéra  en  trois  actes,  musi- 
que de  M.  Jelenski,  représenté  au  théâtre  mu- 
nicipal de  Lemberg  en  février  1900. 

*  BALIDO  DEL  ZULU  (el),  zarzuela,  paroles 
de  MM.  Granes  et  Lopez  Marin,  musique  de 
M.  Arnedo,  représentée  à  Madrid  en  octo- 
bre 1900. 

*  BAMBOU  (le),  opéra-comique  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  M.  S.  N.  Sedgwiek,  musique  de 
M.  E.  Markham  Lee,  représenté  à  Voodford 
Green  (comté  d'Essex)  en  juillet  1898. 

*  banda  DE  TROMPETAS  (la),  zarzuela. 
paroles  de  M.  Lucio,  musique  de  Torregrosa, 
représentée  à  Vigo  en  juin  1897. 

*  BANDEAU  DE  L'AMOUR  (le),  opérette  en 
un  acte,  paroles  d'Hippolyte  Lucas,  musique 


de  Bazzoni,  représentée  sur  le  théâtre  des 
Folies-Nouvelles  en  décembre  1855. 

*BANO  de  diana  (el),  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Granès  et  Rufino,  musique  de  MM.  An- 
gel  Rubio  et  Estelles,  représentée  à  lEldo- 
rado  de  Madrid  en  juillet  189S. 

"BANQUIER  DU  PAUVRE  (le),  opéra-co- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  G.  Bogaerts, 
musique  de  F.  Everaerts,  représenté  à  Liège 
le  9  août  1865. 

*bar-ba-bouc,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  Peytret,  musique  de  Decroze,  repré- 
sentée à  Marseille  en  1865. 

*BARBAGIA,  «  scènes  sardes»  en  un  acte, 
paroles  et  musique  de  M.  Nino  Alberti,  repré- 
sentées à  Rome,  sur  le  théâtre  Adriano,  le 
29  mai  1902.  Le  compositeur  avait  tiré  son 
livret  d'un  drame  de  M.  Marco  Vinelli  inti- 
tulé laRagione  del  facile,  qui  offre  un  tableau 
caractéristique  de  la  vie  en  Sardaigne. 

*  BARBARES  (les),  drame  lyrique  en  trois 
actes  et  un  prologue,  poème  de  MM.  Victorien 
Sardou  et  P.-B.  Gheusi,  musique  de  M.  Ca- 
mille Saint- Saëns,  représenté  à  l'Opéra  le 
23  octobre  1901. 

L'action  se  passe  sous  les  murs  d'Orange, 
un  siècle  avant  Jésus-Christ,  à  l'époque  de 
l'invasion  des  Teutons.  A  l'entrée  du  drame, 
les  Barbares  sontauxprises  avec  les  Romains, 
faiblissant  sous  le  nombre,  tandis  que  Floria, 
la  grande  prêtresse  de  Vesta,  s'est  réfugiée 
dans  l'amphithéâtre ,  avec  les  vierges  ses 
compagnes,  les  femmes  et  les  enfants  épou- 
vantés. L'un  des  deux  consuls  qui  combat- 
tent, Euryale,  vient  d'être  tué,  et  sa  veuve, 
Livie,  jure  de  le  venger.  L'autre,  Scaurus, 
vient  engager  les  femmes  à  s'enfuir,  pendant 
qu'il  se  fera  tuer  lui-même  pour  leur  donner 
le  temps  d'échapper  à  la  mort.  Mais  Floria 
résiste,  espérant  encore.  Tout  à  coup  les 
Germains  vainqueurs  envahissent  l'arène, 
leur  chef  Marcomir  à  leur  tête,  se  préparant  à 
tout  massacrer.  Et  voici  que  Marcomir,  fas- 
ciné par  la  fière  beauté  de  Floria,  après  lui 
avoir  adressé  quelques  paroles,  chasse  ses 
guerriers,  avec  défense  de  pénétrer  de  nou- 
veau dans  l'enceinte.  Et  le  rideau  tombe  sur 
un  regard  silencieusement  échangé  entre  la 
vestale  et  le  héros  germain. 

Au  second  acte,  Scaurus  est  tombé  aux 
mains  des  sentinelles  ennemies,  et  les  Bar- 
bares s'apprêtent  à  l'égorger.  Sur  un  cri  de 
Floria  accourt  Marcomir,  qui  lui  accorde  la 
vie  de  Scaurus.  Mais,  resté  seul  avec  elle,  il 


1190 


BARB 


SUPPLÉMENT 


BARB 


lui  découvre  la  passion  qu'elle  lui  a  inspiré. 
Qu'elle  consente  à  le  suivre,  et  la  ville  sera 
sauvée.  Elle  s'indigne  et  résiste.  Il  lui  fait 
entendre  alors  les  chants  de  mort  de  ses  sol- 
dats ivres .  Floria  éperdue ,  terrifiée ,  sans 
défense,  cède  devant  ces  clameurs  sauvages, 
et  Marcomir,  après  avoir  donné  aux  siens 
l'ordre  d'épargner  la  ville  et  de  partir  au  point 
du  jour,  revient  auprès  d'elle.  Mais  il  est 
transformé.  Il  n'exige  plus,  il  prie,  lui  déclare 
qu'il  ne  veut  la  tenir  que  de  sa  libre  volonté, 
et  elle,  touchée  de  sa  magnanimité,  l'âme 
envahie  d'ailleurs  par  un  amour  dont  elle  se 
défendait  en  vain,  finit  par  tomber  aux  bras 
de  son  vainqueur/ 

Nous  assistons  au  départ  des  Barbares,  et 
Floria  s'apprête  elle-même  à  suivre  celui  qui 
doit  être  son  époux.  Livie  est  là,  toujours 
farouche,  toujours  songeant  à  venger  celui 
qu'elle  a  perdu.  Comme  elle  soupçonne 
Marcomir  à  ce  sujet,  elle  use  d'un  stratagème 
pour  acquérir  la  certitude  de  la  vérité  qu'elle 
entrevoit,  et  elle  s'écrie  :  «  Je  veux  punir  le 
lâche  qui,  feignant  de  se  rendre  à  mon  époux 
vainqueur,  Ta  frappé  dans  le  dos.  —  Tu 
mens,  »  dit  aussitôt  Marcomir,  indigné  de 
cette  accusation  ;  «  c'était  au  cœur.  »  Et 
Livie,  se  jetant  alors  sur  lui,  le  poignarde  en 
disant  :  «  Au  cœur,  donc  !  » 

Peu  d'action,  on  le  voit,  dans  cette  pièce. 
Et  l'on  doit  d'autant  plus  le  regretter  que 
l'œuvre  du  musicien  s'en  est  assurément  res- 
sentie, et  que  la  partition  des  Barbares,  en 
dépit  de  son  style  magistral,  est  loin  de 
compter  parmi  les  meilleures  du  grand  artiste 
qu'est  M.  Saint-Saëns.  Mon  regret  est  pro- 
fond d'être  obligé  de  le  dire,  mais  à  quoi  "bon 
déguiser  ce  qu'on  croit  être  la  vérité  ?  Ce 
qu'on  doit  reprocher  à  l'auteur  des  Barbares, 
c'est,  après  un  manque  trop  évident  d'inspi- 
ration, l'incertitude  où  nous  jette  son  œuvre, 
par  suite  de  l'incertitude  où  il  parait  s'être 
trouvé  lui-même  en  l'écrivant.  Qu'a-t-il  voulu 
faire  ?  De  quel  côté  a-t-il  voulu  se  tourner  ? 
On  n'en  sait  rien,  nul  ne  le  pourrait  dire, 
le  but  qu'il  poursuit  reste  inconnu,  et  il  sem- 
ble, par  son  indécision,  par  l'hésitation  dont 
témoigne  son  œuvre,  avoir  manqué  de  l'au- 
dace nécessaire  et  de  franchise  envers  lui- 
même.  On  se  rappelle  involontairement,  en 
entendant  cette  musique,  la  fière  déclaration 
faite  naguère  par  M.  Saint-Saëns  :  «  Je  n'ai 
jamais  été,  je  ne  suis  pas,  je  ne  serai  jamais 
de  la  religion  wagnérienne.  »  Assurément, 
son  œuvre  n'est  pas  wagnérienne  par  certains 
côtés  ;  on  n'y  trouve  que  peu  de  traces  de 
leitmotive,  et  l'orchestre  se  tient  à  sa  place, 


n'accapare  pas  insolemment  l'attention  et  ne 
s'efforce  pas  d'étouffer  les  voix  sous  son  fra- 
cas instrumental.  Mais,  d'autre  part,  l'auteur 
emprunte  pourtant  aux  procédés  vagnériens 
le  système  détestable  de  la  déclamation  con- 
tinue, la  volonté  de  ne  point  construire  de 
morceaux  et  celle  d'éviter  avec  soin  les  en- 
sembles. C'est  cette  façon  d'agir  qui  me  paraît 
blâmable,  parce  qu'elle  a  eu  pour  résul- 
tat de  produire  une  œuvre  sans  caractère, 
sans  couleur  et  sans  portée.  M.  Saint-Saëns 
ne  nous  a  pas  habitués  à  le  voir  manquer  de 
franchise  ;  à  tout  le  moins  a-t-il  manqué  ici  de 
volonté  et  de  décision.  On  attendait  mieux 
de  l'auteur  de  Samson  et  Dalila  et  delà  sym- 
phonie en  ut  mineur. 

La  partition  froide  et  incolore  des  Barbares 
ne  saurait  donc  rien  ajouter  à  la  renommée 
et  à  la  gloire  de  M.  Saint-Saëns.  Faut-il, 
après  cela,  constater  de  nouveau  qu'elle  est 
écrite  de  main  de  maître  ?  Il  serait  assuré- 
ment peu  croyable  qu'il  en  fût  autrement. 
Mais  c'est  au  théâtre  surtout  que  la  forme  ne 
suffit  pas,  et  que  le  fond  importe  avant  tout. 
Or,  c'est  le  fond,  c'est-à-dire  la  vérita- 
ble inspiration,  qui  fait  ici  le  plus  complète- 
ment défaut,  et  la  pauvreté  du  sujet  n'est 
certainement  pas  étrangère  à  ce  fait.  Cepen- 
dant, là  même  où  la  situation  aurait  pu  le 
porter,  comme  dans  la  grande  scène  de  Floria 
et  de  Marcomir,  le  compositeur  n'a  pas  trouvé 
un  accent,  un  élan,  un  cri  du  cœur  pour  sou- 
ligner cette  situation.  11  y  a  sans  doute  quel- 
ques pages  heureuses  dans  la  partùion, 
comme  l'introduction  symphonique  du  pre- 
mier acte,  la  jolie  scène  de  Floria  et  des 
femmes,  où  le  chœur  de  celles-ci  reprend 
d'une  façon  poétique  chacune  des  phrases 
établies  par  la  prêtresse,  puis  encore  le  chant 
vigoureux  de  la  délivrance,  au  troisième  acte  : 
Divinité  libératrice  !  et  enfin,  de  côté  et  d'au- 
tre, quelques  phrases  bien  venues,  avec,  par- 
fois, certains  effets  d'orchestre  inattendus 
ou  délicieux.  Mais  tout  cela,  il  faut  bien  le 
dire,  ne  suffit  pas  à  constituer  une  œuvre 
sérieuse  et  viable. 

L'interprétation  des  Barbares  était  confiée 
à  Mm"  Hatto  (Floria)  et  Héglon  (Livie),  à 
MM.  "Vaguet  (Marcomir),  Delmas  (Scaurus) 
et  Rousselière  (le  veilleur). 

*BARBERINA,  comédie  lyrique  en  trois 
actes,  livret  imité  d'Alfred  de  Musset  par  M. 
Fervaal  (pseudonyme  de  M.  Filippo-Nicolo 
Mancuso),  musique  de  M.  G.  Marinuzzi,  re- 
présentée au  Grand-Théâtre  de  Palerme  le 
5  mai  1903. 


BAST 


SUPPLÉMENT 


BEAU 


1191 


*BARBERO  DE  SEVILLA  (el),  zarzuela  en 
deux  tableaux,  paroles  de  MM.  Perrin  et 
Palacios  (et  peut-être  un  peu  de  Beaumar- 
chais), musique  de  MM.  Nieto  et  Jimenez, 
représentée  au  théâtre  de  la  Zarzuela  de 
Madrid  en  février  1901. 

*  BARBIER    DE  BAGDAD  OU  LE    FILS    DU 

CALIFE  (le),  opéra-comique  en  deux  actes, 
paroles  de  Carlier  aîné,  musique  de  Crispin, 
représenté  à  Dunherque  en  novembre  1829. 

*  BARBIER    DE    CATALOGNE  (le),    opéra- 

comique  en  deux  actes,  paroles  de  Beaunoir, 
musique  de  Jaunie,  représenté  à  Bordeaux  au 
commencement  du  xix«  siècle. 

*BARCAROLA  (la),  zarzuela  dramatique 
en  trois  tableaux,  paroles  de  M.  Eugenio 
Sellés,  musique  de  MM.  Fernandez  Caballero 
et  Lapuerta,  représentée  au  théâtre  de  la 
Zarzuela,  à  Madrid,  en  avril  1901.  Ouvrage 
important,  d'un  caractère  très  pathétique, 
dont  l'action  se  passe  à  Venise,  et  qui  a  été 
monté  avec  un  grand  luxe  de  mise  en  scène, 
particulièrement  de  beaux  décors  nouveaux 
dus  au  peintre  Muriel.  Les  interprètes,  excel- 
lents, étaient  Mme  LucreciaArana,  MM.  Sigler, 
Pablo  Arana  et  Angoloti. 

*  BARDE  (le),  opéra  en  quatre  actes,  paro- 
les et  musique  de  M.  Léon  Gastinel,  repré- 
senté au  Grand-Théâtre  de  Nice  le  25  fé- 
vrier 1896. 

*BARONESA  (la),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Arqués,  musique  deM.  Lifian,  représentée 
à  Barcelone  le  22  juillet  1900. 

*  BARQUILLERO  (el),  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Lopez  Silva  et  Jakson  Veyan, 
musique  de  M.  Ruperto  Chapi,  représentée  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  de  l'Eldorado,  le 
20  juillet  1900. 

*  BARTHOLO  DE  CARNAVAL  (un),  opé- 
.rette  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Poupin  et 
Breton,  musique  de  M.  Thomas,  représenté 
sur  le  théâtre  du  Luxembourg  en  novem- 
bre 1863. 

*  basoche  (a),  opéra-comique  de  M.  Del 
Negro,  représenté  à  Lisbonne,  sur  le  théâtre 
du  Prince  Royal,  en  mai  1899. 

*  BASTIDE    OU    PRIÈRE    A  LA    LIBERTÉ, 

«  scène  lyrique  en  prose,  par  Guy  Chaumont- 
Quitry,  citoyen  français,  ornée  d'une  fête  na- 
tionale mêlée  de  chœurs,  ariettes  et  danses, 
en  l'honneur  de  la  liberté,  vers  et  musique 
de  Louis  Raynal-Rouby,  citoyen  français  », 


représentée  sur  le  théâtre  de  Montpellier,  le 
23  janvier  1792. 

*  BATAILLE  DU  LÉMAN  (la),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  M.  Lionel  Bonne- 
mère,  musique  de  M.  Louis  Nicole,  repré- 
senté à  Fougères  le  10  février  1901. 

*BATALLA  DE  TETU  AN  (la),  saynète  ly- 
rique, paroles  de  MM.  Perrin  et  Palacios, 
musique  de  M.  J.  Valverde  fils,  représentée  à 
l'Eldorado  de  Madrid  le  21  juillet  1898. 

*BATEO(el),  zarzuela,  paroles  de  MM.  An- 
tonio Paso  et  Dominguez ,  musique  de 
M.  Chueca,  représentée  au  théâtre  de  la  Zar- 
zuela de  Madrid  en  novembre  1901. 

*BAUTIZO  (el),  saynète  lyrique,  paroles  de 
M.  Cortès,  musique  de  MM.  Cava  et  Damas, 
représentée  au  théâtre  des  Novedades  de 
Madrid  le  l«T  février  1900. 

*BEAU  RIGO  (le)  [Der  Schoen  Rigo],  opé- 
rette, musique  de  M.  Ziehrer,  représentée  à 
"Vienne,  sur  le  théâtre  du  Prater,  en  juin  1898. 

*  BEAUCOUP  DE  BRUIT  POUR  RIEN,  opéra 
en  quatre  actes  et  cinq  tableaux,  livret  tiré 
de  la  comédie  de  Shakspeare  par  M.  Edouard 
Blau,  musique  de  M.  Paul  Puget,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  24  mars  1899.  Don  Pèdre 
d'Aragon,  roi  de  Sicile,  est  de  retour  à  Mes- 
sine d'une  campagne  contre  son  frère  don 
Juan,  bâtard  révolté  contre  lui  et  qu'il  ra- 
mène, après  l'avoir  vaincu  et  lui  avoir  par- 
donné. Il  ramène  aussi  le  jeune  Claudio,  un 
de  ses  officiers,  qui  a  eu  une  grande  part  de 
la  victoire,  ce  qui  est  assez  pour  allumer 
contre  lui  une  haine  féroce  dans  le  cœur  de 
don  Juan,  qui  jure  de  se  venger.  Et  comme 
Claudio  aime  Héro,  la  fille  du  gouverneur  de 
Messine,  don  Juan  compte  justement  sur  cet 
amour  pour  assouvir  sa  vengeance.  Un  soir, 
dans  les  jardins  du  palais  du  gouverneur,  il 
fait  laleçonà  l'un  de  ses  serviteurs,  Borachio, 
qui  est  l'amant  d'une  suivante  de  Héro,  puis 
sûr  de  son  fait,  il  révèle  à  Claudio,   en  pré- 

"  sence  du  roi,  que  Héro  a  un  amant  que  cha- 
que nuit  elle  reçoit  en  secret.  Sur  le  mouve- 
ment de  fureur  de  Claudio,  qui  veut  se  jeter 
sur  lui  àl'annonce  de  cette  calomnie,  il  prouve 
son  dire  en  montrant  la  fenêtre  de  Héro,  qui 
s'ouvre  et  sur  le  bord  de  laquelle  on  voit  pa- 
raître la  jeune  fille  et  son  amant,  qui  ne  sont 
autres,  bien  entendu,  que  la  maîtresse  de 
Borachio  et  Borachio  lui-même.  L'acte  sui- 
vant nous  mène  dans  la  cathédrale.  Claudio, 
persuadé  de  l'infamie  de  Héro,  a  juré  lui- 
même  de  se  venger.  Tout  est  prêt  pour  la 


1192 


BEAU 


SUPPLÉMENT 


BELL 


cérémonie  nuptiale.  Le  temple  est  plein  d'une 
foule  immense,  et  quand  l'officiant  demande 
à  Claudio  s'il  consent  à  prendre  Héro  pour 
épouse,  celui-ci  se  lève  et  devant  tous,  à 
haute  voix,  répond:  Non  !  Tumulte,  scandale, 
stupéfaction  de  tous  les  assistants.  Claudio 
traite  Héro  d'infâme,  et  l'infortunée,  confuse 
d'une  accusation  dont  elle  est  innocente, 
tombe  inanimée  sur  les  marches  de  l'autel. 
La  scène  change  et  représente  les  remparts 
de  Messine.  Borachio,  à  moitié  ivre,  passe 
par  là  et  s'attable  avec  les  soldats  d'un  corps 
de  garde  pour  achever  de  se  griser.  Survien- 
nent don  Pèdre  et  Claudio,  bientôt  suivis  de 
Bénédict,  ami  de  celui-ci,  qui  leur  apprend  la 
mort  de  Héro,  qu'on  croyaio  seulement  éva- 
nouie. En  entendant  prononcer  ce  mot  de  mort, 
Borachio  écoute  et  comprend  ;  l'émotion  le 
dégrise,  et  il  vient  s'accuser  de  la  lâcheté 
qu'il  a  commise,  sans  en  prévoir  les  suites, 
sur  l'ordre  de  don  Juan.  «  Héro  était  inno- 
cente » ,  s'écrie-t-il.  Désespoir  de  Claudio  de- 
vant cet  aveu.  Mais,  ne  pouvant  rendre  la  vie 
à  Héro,  il  veut  du  moins,  son  outrage  ayant 
été  public,  que  soit  publique  aussi  la  répa- 
ration. Dernier  tableau,  de  nouveau  dans  la 
cathédrale.  Devant,  l'autel,  sur  un  lit  mor- 
tuaire, est  étendu  le  corps  de  Héro.  Claudio 
pénètre  dans  l'église,  fait  ouvrir  les  portes 
toutes  grandes,  et  là,  en  présence  de  tous,  fait 
humblement  sa  confession,  en  demandant 
pardon  de  son  offense  à  l'infortunée  dont  il  a 
causé  la  mort.  Il  jure  de  lui  consacrer  à  ja- 
mais sa  foi,  et  en  témoignage  de  son  serment, 
il  passe  à  son  doigt  l'anneau  des  fiançailles. 
Mais  voici  qu'au  contact  de  la  main  de 
Claudio,  Héro  se  soulève,  se  reveille  d'un 
long  sommeil  léthargique,  et  revient  à  la  vie. 
«  Vous  pensiez  tous  »,  dit-elle, 

"Vous  pensiez  tous  que  j'étais  morte! 
Et  de  ce  lourd  sommeil  l'étreinte  était  si  forte 

Que  je  vous  entendais  pleurer 
Sans  d'un  geste  ou  d'un  mot  pouvoir  vous  rassurer. 

et  la  pièce  finit  ainsi. 

C'est  sur  ce  texte  que  M.  Puget  a  écrit 
une  partition  touffue,  colorée,  conçue  dans  les 
conditions  du  drame  lyrique  moderne,  mais 
d'où  se  détachent  certains  épisodes  qui  éclai- 
rent l'ensemble  et  contribuent  à  lui  donner 
le  mouvement  et  la  vie  ;  partition  d'une  cons- 
truction habile,  d'un  travail  intéressant,  d'une 
recherche  parfois  excessive  et  instrumentée 
avec  un  soin  particulier.  Parmi  ses  meilleures 
pages  on  peut  citer,  au  premier  acte,  l'intro- 
duction, trop  courte  peut-être,  mais  d'un 
style  large  et  d'un  heureux  caractère  ;  l'agréa- 
ble couplet  à  deux  voix  de  Héro  et  de  Béatrix: 


présentant  des  fleurs  à  don  Pèdre,  qui,  s'il 
manque  un  peu  de  simplicité,  ne  manque  ni 
de  charme  ni  de  couleur  ;  la  sicilienne  chantée 
et  dansée,  qui  est  d'un  bon  mouvement;  et  la 
grande  phrase  de  Claudio  :  Par  la  sérénité  de 
toute  la  nature,  dont  l'ampleur,  un  peu  tour- 
mentée, n'en  est  pas  moins  réelle.  Au  second 
acte  un  petit  chœur  lointain,  d'un  dessin  char- 
mant et  tout  à  fait  poétique,  et  le  madrigal 
élégant  de  Bénédict,  dont  l'orchestre  est 
plein  de  grâce  ;  moins  heureuse  est  la  scène 
en  quatuor  entre  don  Pèdre,  Leonato, 
Bénédict  et  Béatrix,  scène  plaisante,  bien 
présentée,  par  le  librettiste,  et  dont  le 
compositeur  n'a  pas  tiré  tout  le  parti  désira- 
ble. On  signale  encore,  au  troisième  acte,  la 
scène  du  cortège  arrivant  à  l'église,  qui,  avec 
l'orgue  et  les  chœurs,  a  de  la  noblesse  et  de 
la  grandeur,  et,  au  dernier  tableau,  le  long 
monologue  de  Claudio  s'adressant  à  la  foule  : 
Témoins  de  la  démence...  qui  est  largement 
phrasé,  mais  qui,  malheureusement,  est  ac- 
compagné par  les  cuivres  d'une  façon  formi- 
dable. Les  excès  de  l'orchestre  sont  d'aill- 
leurs  le  défaut  de  cette  œuvre  honorable,  à 
qui  l'on  souhaiterait  un  peu  plus  de  person- 
nalité. Interprètes  :  MM.  Fugère  (don  Pèdre), 
Clément  (Bénédict),  Isnardon  (don  Juan), 
Carbonne  (Borachio),  Gaston  Beyle  (Leonato). 
MllesMastio(Héro),  Telma  (Béatrix)  etDehelly 
(Margarita). 

*  BEAUCOUP  DE  BRUIT  POUR  RIEN,  Opéra 
en  quatre  actes,  livret  tiré  de  la  comédie  de 
Shakspare  par  M.  Julien  Sturgis,  musique 
de  M.  Villiers  Stanford,  représenté  au  théâtre 
de  Govent-Garden,  à  Londres,  le  30  mai  1901. 
Ouvrage  important,  qui  a  obtenu,  surtout 
pour  les  deux  premiers  actes,  un  succès  mar- 
qué, et  dont  l'interprétation,  en  quelque  sorte 
exceptionnelle,  était  confiée  à  Mme3  Suzanne 
Adams  et  Marie  Brema,  à  MM.  Plançon, 
Coates  Foster,  David  Bispham  et  Blass. 

*  BEAUTÉ  AMÉRICAINE  (une)  [An  Ameri- 
can Beauty],  opérette,  musique  de  M.  Kerker, 
représentée  à  Londres,  sur  le  théâtre  Shaf- 
tesbury,  le  23  avril  1900. 

*BELEN  DEL  ABUELITO  (el),  «  jeu  comi- 
que » ,  paroles  de  MM .  Calixto  Navarro  et 
Fernandez  Lapuente,  musique  de  M.  Cha- 
lons,  représenté  au  théâtre  de  la  Zarzuela  de 
Madrid  en  décembre  1899. 

*  BELLE  AU  BOIS  DORMANT  (la),  opérette 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Albert  Vanloo 
et  Georges   Duval,  musique  de  M.  Charles 


BELL 


SUPPLÉMENT 


BILB 


1193 


Lecocq,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
19  février  1900. 

•BELLE  AU  BOIS  DORMANT  (la),  féerie 
Inique  en  quatre  actes  et  un  prologue,  paro- 
les de  M.  Michel  Carré  fils,  musique  de 
M.  Charles  Silver,  représentée  au  Grand- 
Théâtre  de  Marseille  le  7  janvier  1902.  Cet 
ouvrage  avait  pour  interprètes  Mme  Bréjean- 
Silver  (la  Reine,  Aurore),  M11"  Jenny  Pas- 
sama  (la  fée  Urgèle) ,  de  Véry  (Jacotte), 
Girard  (Primevère),  MM.  Cornubert  (le  Che- 
valier errant,  le  Prince  Charmant),  Dufour 
(le  Roi)  et  Chalmin  (Barnabe). 

*  BELLE  AU  BOIS  DORMANT  (la),  féerie 
chantée,  paroles  de  M.  Métivet,  musique  de 
Mile  Jane  Vieu,  représentée  au  théâtre  des 
Mathurins  le  24  février  1902. 

*  BELLE  AU  BOIS  DORMANT  (la)  [Dom- 
rœschen],  opéra  fantastique  en  quatre  actes, 
musique  de  M.  André  Weickmann,  représenté 
à  Nuremberg  en  mai  1902. 

*  BELLE  AU  BOIS  DORMANT  (la)  [Domroes- 
chen].  légende  lyrique  en  trois  actes,  paroles 
de  Mmo  Ebeling-Filhès,  musique  de  M.  En- 
gelbert  Humperdinck,  représentée  à  l'Opéra 
de  Francfort  en  novembre  1902.  Le  succès  de 
cet  ouvrage  est  loin  d'avoir  égalé  celui  de 
Eânsel  et  Gretel,  le  début  du  compositeur. 

*  BELLE  CRÉATURE  (uxe),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  Charles  Bridault,  musique 
d'Hervé,  représentée  sur  le  théâtre  des  Fo- 
lies-Nouvelles en  1855. 

'BELLA  DORMIENTE  (la),  opéra,  paroles 
de  M,  Romeo  Carugati,  musique  de  M.  Ci- 
polla,  représentée  à  Savigliano  en  février  1903. 

*  BELLE  JARDINIÈRE  (la),  «  bouquet  en 
un  acte,  en  prose  et  ariettes,  à  l'occasion  de 
la  fête  de  monseigneur  le  maréchal  duc  de  Ri- 
chelieu», paroles  de  Caprez,  musique  de  Beck, 
représenté  sur  le  théâtre   de    Bordeaux  le 

24  août  1767. 

*  BELLE  -  MAMAN  (la)  [Die  Stiefmama] , 
opérette,  paroles  de  M.  Ludwig  Held,  musi- 
que de  M.  Léo  Held,  représentée  sur  le  théâ- 
tre An  der  Wien,  à  Vienne,  le  20  février  1900. 

*  BELLE  OF  BOHEMIA  (the),  opérette,  pa- 
roles de  M.  Harry  Smith,  musique  de 
M.  L.  Englander,  représentée  à  l'Apollo- 
Théâtre  de  Londres,  en  février  1901,  par  des 
acteurs  américains.  C'était,  en  effet,  un  ou- 
vrage de  provenance  américaine,  qui  avait 
obtenu,  de  1" autre  côté  de  l'Atlantique,  un 
succès  considérable. 


'BERGÈRE  DE  QUALITÉ  (la),  comédie  en 
trois  actes,  en  prose,  mêlée  d'ariettes,  paroles 
du  marquis  de  Montalembert,  musique  de 
Cambini,  représentée  sur  le  théâtre  de  l'hôtel 
de  Montalembert  le  24  janvier  1786.  Les  in- 
terprètes de  cet  ouvrage  étaient  tous  de 
grands  seigneurs  et  de  grandes  dames  de  la 
famille  de  Montalembert  :  MM.  le  marquis 
do  La  Chevalerie,  le  vicomte  de  Sainte-Her- 
mine, le  comte  de  Nugent,  de  Boismorel,  et 
Mmes  la  marquise  de  Montalembert,  la  ba- 
ronne de  Montalembert  et  la  comtesse  de  Po- 
denas. 

'bergers  DE  L'AISNE  (les),  «  divertisse- 
ment en  musique,  pour  le  rétablissement  de 
la  santé  du  Roy  »,  paroles  de  Roy,  musique 
de  Morel,  exécuté  chez  l'intendant  de  Sois- 
sons  les  23  et  24  septembre  1744. 

*  BERGÈRE  ET  LE  RAMONEUR  (la),  opéra- 
comique,  livret  tiré  d'un  conte  populaire 
d'Andersen,  musique  de  M.  Auguste  Enna, 
représenté  au  Théâtre-Royal  de  Copenhague 
en  octobre  1901. 

*  BERKEN  DE  DIAMANTSTIJPER,  opéra 
flamand,  musique  de  W'aelput,  exécuté  par 
fragments  à  Bruxelles,  dans  un  concert,  le 
io  janvier  1876. 

*  BESO  DE  JUDAS  (el),  saynète  lyrique  en 
un  acte  et  trois  tableaux,  paroles  de  M.  Prieto, 
musique  de  MM.  Cereceda  et  Arnedo,  repré- 
senté le  9  août  1901  au  théâtre  de  l'Eldorado 
de  Madrid. 

*besugos  (los),  zarzuela  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  Mario  et  Abati,  musique  de 
MM.  Quirino  Valderde  et  Saco  del  Valle, 
représentée  au  théâtre  de  la  Comédie,  à  Ma- 
drid, en  décembre  1899. 

'BETTINA,  jeu  comico-lyrique,  paroles  de 
MM.  Perrin  et  Palacios,  musique  de  M.  Val- 
derde fils,  représenté  au  théâtre  Romea  de 
Madrid  le  13  janvier  1899. 

*  BIANCO  TORELLA,  opéra  en  trois  actes  et 
quatre  tableaux,  poème  de  M.  Armand  Sil- 
vestre,  musique  de  Mme  la  baronne  Durand 
de  Fontmagne,  représenté  à  Toulouse,  sur  le 
théâtre  du  Capitule,  le  6  avril  1897. 

'BIEN  PLANTÉE  (la),  zarzuela.  paroles  de 
MM.  Vêla  et  Servet,  musique  de  M.  Thomas 
Breton,  représentée  au  théâtre  Eslava,  da 
Madrid,  en  1903. 

*  bilberry  OF  TILBURY,  opérette,  paroles 
de  M.  Day,  musique  de  M.  Guy  Jones,  repré- 
sentée à  Londres  le  18  juillet  1898. 


1194 


BOHE 


SUPPLEMENT 


BOIS 


*  BILITIS,  comédie  lyrique  en  un  acte,  paro- 
les et  musique  de  M.  Albert  Dupuis,  repré- 
sentée à  Verviers  en  1899. 

*  billet  de  Joséphine  (le),  opérette  en 
trois  actes  et  quatre  tableaux,  paroles  de 
MM.  Georges  Feydeau  et  Jules  Méry, 
musique  de  M.  Alfred  Kaiser,  représentée 
au  théâtre  de  la  Gaîté  le  23  février  1902. 

*  BILLET  DE  MARIAGE  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Desfontaines,  musique 
de  Fridzeri,  représenté  sur  un  théâtre  de  so- 
ciété en  1771. 

*BLAiSOT  ET  PASQUIN,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Leroi,  Francis  et  Marli- 
nelli,  musique  de  Bianchi,  représenté  au 
théâtre  Montansier  le  9  avril  1804. 

'BLANC  ET  NOIR,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Mme  Aline  Fredin,  musique 
de  M.  Pier  Adolfo  Tirindelli ,  représenté  à 
l'Auditorium  de  Cincinnati  le  15  décem- 
bre 1897. 

*  blasones  Y  talegas,  zarzuela,  paroles 
de  M.  Eusebio  Sierra,  musique  de  M.  Ruperto 
Chapi,  représentée  au  théâtre  Apolo,  de 
Madrid,  le  21  mars  1901.  Livret  médiocre, 
musique  charmante,  vivace  et  inspirée,  d'un 
compositeur  qui  est  l'un  des  enfants  gâtés  du 
public  espagnol. 

*  BLESSURE  D'AMOUR,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Stéphane  Bordèse, 
musique  de  M.  Bemberg,  réprésenté  dans  un 
salon  en  mai  1902. 

•BLONDIN  DE  NAMUR  (lb)  [Der  Blondin 
van  Nemur],  opérette,  paroles  de  MM.  Stein 
et  Horst,  musique  de  M.  A.  Miiller,  repré- 
sentée k  Vienne,  sur  le  théâtre  AnderWien, 
le  15  octobre  1898. 

*  BOCANEGRA,  zarzuela,  paroles  de  M.  Ar- 
qués, musique  de  M.  Linan,  représentée  à 
Barcelone  le  24  novembre  1900. 

*  BOHÊME  (la),  opéra  semi-sérieux  en  qua- 
tre actes,  paroles  de  MM.  Giacosa  et  Luigi 
Illica,  musique  de  M.  Giacomo  Puccini,  repré- 
senté au  théâtre  Royal  de  Turin  le  ier  fé- 
vrier 1896.  Il  va  sans  dire  que  le  sujet  de  cet 
opéra  était,  comme  celui  de  M.  Leoncavallo, 
représenté  six  mois  plus  tard,  tiré  de  la  Vie 
de  Bohême  d'Henry  Mtirger.  Conçus  dans  une 
note  différente,  les  deux  ouvrages  obtinrent 
l'un  et  l'autre  un  très  grand  succès  et  par- 
coururent l'un  et  l'autre  simultanément  en 
Italie  une  carrière  brillante.  La  Bohême  de 
M.  Puccini,  adaptée  à  la  scène  française  par 


M.  Paul  Ferrier,  fut  représentée  à  l'Opéra- 
Comique  le  13  juin  1898  et  très  favorablement 
accueillie.  La  partition,  d'un  sentiment  mélo- 
dique aimable  sans  grande  nouveauté,  est  du 
moins  vivace,  accorte,  gracieuse  et  bien  en 
scène. 

*  BOHÊME  (la),  comédie  lyrique  en  quatre 
actes,  paroles  et  musique  de  M.  Ruggero 
Leoncavallo,  représentée  à  Venise,  sur  le 
théâtre  de  la  F eni ce,  le  6  mai  1897.  De  même 
que  M.  Puccini,  après  le  grand  succès  rem- 
porté en  France,  puis  en  Italie,  par  la  Manon 
de  M.  Massenet,  n'avait  pas  hésité  à  faire 
représenter  lui-même  une  Manon  Lescaut 
qui  fut  d'ailleurs  bien  accueillie,  M.  Leonca- 
vallo, malgré  le  succès  obtenu  par  la  Bohème 
du  même  Puccini,  n'hésita  pas  à  écrire  et  à 
offrir  au  public  une  nouvelle  Bohême.  Il  va 
sans  dire  que  celle-ci,  comme  la  précédente, 
était  tirée  du  roman  de  Murger,  si  fameux  il 
y  a  un  demi- siècle.  La  charpente  des  deux 
livrets  était  toutefois  assez  dissemblable,  et 
M.  Leoncavallo,  qui  était  son  propre  poète, 
avait  fait  en  sorte  de  traiter  sa  pièce  autre- 
ment que  l'avaient  fait  ses  devanciers  et  de 
ne  pas  choisir  les  mêmes  incidents.  Quant  à 
la  musique,  elle  a  paru  assez  intéressante, 
sinon  fort  originale.  On  en  a  cité  particuliè- 
rement au  premier  acte  la  chanson  de  Mimi 
et  celle  de  Musette,  la  scène  du  repas  et  le 
duo  de  Marcel  et  de  Musette,  au  troisième  la 
romance  de  Marcel,  et  au  quatrième  un  qua- 
tuor très  applaudi,  mais  un  peu  trop  coulé 
dans  le  mode  de  celui  du  Falstaff  de  Verdi 
L'ouvrage  avait  pour  interprètes  Mme  Elisa 
Frandin  (Musette),  Mme  Storchio  (Mimi), 
Mm«  Cappelli  et  MM.  Beduschi  (Marcel),  Angeli- 
Fornari  (Rodolphe),  Isnardon  (Schaunard), 
Aristi,  Frigiotti  et  Giordani. 

*  BOHÉMIENNE  SUPPOSÉE  (la  ),  comédie  en 
deux  actes,  en  prose,  mêlée  d'ariettes,  pa- 
roles du  marquis  de  Montalembert,  musique 
de  Tomeoni,  représentée  sur  le  théâtre  de 
l'hôtel  de  Montalembert  le  7  mars  1786. 

*  BOHÉMIENNE  (la),  opéra  russe,  musi- 
que de  Youry  von  Arnold,  représenté  en  1853. 

*BOHEMlO  (el),  jeu  comico-lyrique,  paro- 
roles  de  M.  Pinedo,  musique  de  M.  Soriano, 
représenté  à  l'Eldorado  de  Barcelone  en 
mai  1897.  L'auteur  des  paroles  était  un  ac- 
teur de  ce  théâtre. 

*  BOIS  DE  DAPHNÉ  (le),  opéra-comique  en 
un  acte,  en  vers  libres,  paroles  et  musique 
d'Eugène  de  Stadler,  représenté  en  1866  dans 


BOTT 


SUPPLÉMENT 


BRIN 


1198 


le  salon  de  Mme  Gaveaux-Sabatier.  Le  pré- 
tendu compositeur  de  ce  petit  ouvrage  ne 
connaissait  pas  une  note  de  musique.  C'est  un 
jeune  artiste  russe,  M.  Minkous,  celui  qui 
écrivit  pour  l'Opéra,  avec  Léo  Delibes,  la 
musique  du  ballet  la  Source,  qui  se  chargea 
de  transcrire  ses  «  idées  »  et  évidemment  de 
construire  sa  partition. 

*  bonheur  (le),  opéra,  paroles  de  M.  Théo- 
dore Kirchner,  musique  de  M.  Rodolphe  de 
Prochazka,  représenté  au  Cari- Théâtre  de 
Vienne  le  27  mars  1898. 

*  BONHOMME  NOËL,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Léo  Dieusis  et  Théo 
Hannon,  musique  de  M.  Louis  Hillier,  repré- 
senté à  Spa  en  août  1901. 

*  BONNE  AVENTURE,  ô  gué  (la),  revue  de 
l'année  1867  en  quatre  actes  et  huit  tableaux, 
par  M.  Amédéede  Jallais,  musique  d'Auguste 
Léveillé,  représentée  sur  le  théâtre  des  Fo- 
lies-Marigny,  le  14  décembre  1867. 

*BONS  COMPÈRES  (les)  OU  LES  BONS  AMIS, 

epéra-comique  en  un  acte,  paroles  anonymes, 
musique  de  Benjamin  de  Laborde,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  (Foire  Saint-Germain)  le 
5  mars  1761.  Cet  ouvrage  n'obtint  aucun 
succès,  par  le  fait  de  la  faiblesse  du  livret  ;  on 
s'adressa  à  Sedaine,  qui  s'efforça  de  rendre 
celui-ci  supportable,  mais  sans  y  pouvoir 
réussir.  Il  prit  alors  le  parti  d'écrire  sur  la 
musique  de  Laborde  un  poème  nouveau,  et 
l'ouvrage,  ainsi  transformé,  reparut  devant  le 
public  quelques  années  après,  sous  le  titre 
de  l'Anneau  perdu  et  retrouvé.  (Voyez  ce 
titre). 

*  BONNE  D'ENFANTS  (la)  [Die  Kinds  frau] , 
farce  musicale,  paroles  de  M.  Zell,  musique 
de  MM.  Haimanu  et  Stem,  représentée  à 
Vienne,  sur  le  théâtre  de  la  Josephstadt,  en 
mai  1900. 

*  BONNE  MAMAN  [Babicka],  opéra-comique, 
musique  de  M.  Adalbert  Horak,  représenté 
au  théâtre  national  de  Prague  en  mars  1900. 

*BORRAGOS  (los),  saynète  lyrique,  paroles 
de  MM.  Quintero  frères,  musique  de  M.  Jero- 
nimo  Jimenez,  représentée  au  théâtre  de  la 
Zarzuela  de  Madrid  le  3  mars  1899. 

*  BOTIN  DE  GUERRA,  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Eusebio  Sierra,  musique  de 
M.  Thomas  Breton,  représentée  à  Madrid 
en  1896. 

*  BOTTE  secrète  (la),  opérette  bouffe  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Franc-Nohain,  musi- 


que de  M.  Claude  Terrasse,  représentée  au 
théâtre  des  Capucines  le  27  janvier  1903. 

*  BOUCHE  DE  LA  VÉRITÉ  (la)  [Der  Wahr- 
Iteitsmund],  opérette,  paroles  de  M' le  Adèle 
Osterloh,  musique  de  M.  Henri  Platzbecker, 
représentée  au  vieux  théâtre  municipal  de 
Leipzig  le  u  octobre  1899. 

*  BOUDDHA,  légende  musicale,  paroles  de 
M.  Ferdinand  d'Hornstein,  musique  de  son 
père,  M.  Robert  d'Hornstein,  représentée  au 
théâtre  royal  de  Munich  le  Ie*  mars  1900. 

*  BOUQUETIÈRE  DU  CHATEAU-  D  EAU  (la), 
opérette  en  trois  actes^  livret  posthume  de 
Paul  Burani,  musique  de  M.  Constant!» 
Lubomirski,  représentée  au  théâtre  du  Châ- 
teau-d'Eau  le  10  janvier  1902. 

*  BOURREAU  DE  BERGEN  (le),  opéra-comi- 
que  en  un  acte ,  paroles  et  musique  de 
M.  Edouard  Behm,  représenté  sur  le  théâtre 
royal  de  Dresde  le  1er  janvier  1899.  L'auteur, 
pianiste  connu  à  Berlin,  avait  tiré  son  sujet 
d'une  vieille  anecdote  allemande  que  Henri 
Heine  a  rajeunie  en  en  faisant  une  jolie  bal- 
lade, mais  qui  n'offre  assurément  aucune 
espèce  d'élément  comique.  Quant  à  la  musi- 
que, elle  est  purement  wagnérienne. 

*  BOURREAU  de  bergen  (le),  opéra,  pa- 
roles de  M.  Grans,  musique  posthume  de 
Gustave  Niehr,  représenté  à  Dessau,  sur  le 
théâtre  de  la  Cour,  le  13  mars  1900.  Le  com- 
positeur était  mort  l'année  précédente. 

*  BREDOUILLE,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  Galoppe  d'Onquaire,  musique  de 
Paul  Bernard,  représenté  en  1863  dans  les 
salons  de  Mme  la  princesse  Vogoridès. 

*BRELAN  DE  DAMES,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  Morin  de  Clagny,  musique 
du  violoniste  N.  Louis,  représentée  à  Ver- 
sailles, dans  la  salle  du  Jeu  de  Paume,  pour 
une  fête  de  bienfaisance,  le  22  juin  1853. 

*  BRELAN  DE  VALETS,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  Jules  Lévy,  musique  de 
Blum,  représenté  à  Strasbourg  en  1863. 

*  BRIGAND    (le)   [Betyarvilag],     opérette 
paroles  de  M.  Markus,  musique  de  M.  Feher, 
représentée  sur  le  théâtre  hongrois  de  Buda 
pestle  7  avril  1899. 

*BRIN  D'AMOUR,  opérette  en  un  acte,  pa 
rôles  d'Achille    Lafont,    musique    de    Louis 
Heffer  (pseudonyme    d'Hervé),    représentée 
sur  le  théâtre  des  Folies-Nouvelles  le  23  sep- 
tembre 1857. 


1196 


BURG 


SUPPLÉMENT 


BURG 


briséis  (1er  acte),  drame  lyrique,  poème 
d'Ëphraïm  Mikaël  et  M.  Catulle  Mendès,  mu- 
sique posthume  d'Emmanuel  Chabrier,  repré- 
senté à  l'Opéra  le  8  mai  1899.  A  quoi  pouvait 
servir,  à  quoi  rimait  cette  exhibition  frag- 
mentaire d'une  œuvre  dont  deux  des  auteurs 
sur  trois  avaient  disparu,  d'une  œuvre  dont 
la  partition  avait  été  laissée  inachevée  par  le 
compositeur  et  qui  ne  pouvait  qu'exciter  l'in- 
différence du  public,  averti  d'avance  que  l'in- 
térêt qu'il  y  pouvait  prendre  n'aurait  aucune 
satisfaction?  Le  sujet  n'était  autre  que  celui 
de  la  Fiancée  de  Corinthe,  dont  Goethe  s'était 
naguère  inspiré.  La  musique  ne  pouvait  rien 
ajouter  à  la  renommée  de  Chabrier,  artiste  à 
la  fois  remarquable  et  inégal,  mort  sans  avoir 
pu  donner  sa  pleine  mesure.  Cette  musique, 
bruyante  à  l'excès,  selon  la  coutume  de  l'au- 
teur, était  quelque  peu  incohérente  et,  malgré 
quelques  bons  passages,  surtout  dans  les 
scènes  chorales,  dont  le  sentiment  dramati- 
que était  intense,  donnait  à  l'auditeur  une 
impression  mélancolique  et  presque  pénible. 
Laissons  reposer  les  morts,  puisqu'ils  ne  sont 
plus  là  pour  défendre  leurs  œuvres  par  le 
travail  de  préparation  à  la  scène,  qui  amène 
toujours  des  retouches  et  des  corrections.  Les 
interprètes  de  ce  premier  acte  de  Briséis,  qui 
l'ont  vaillammemt  défendu,  étaient  Mue  Ber- 
thet  (Briséis),  Mmo  Chrétien-Vaguet  (Tha- 
nasto),  MM.  Vaguet  (Hylas)  et  Bartet  (saint 
Jean-Baptiste). 

*  BRUNETTE,  opéra-bouffe  en  un  acte,  pa- 
roles de  Charles  Potier,  musique  de  Parizot, 
représenté  à  Bordeaux  en  1862. 

* BUENAVENTURA  (la),  zarzuela  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Fernandez  Shaw  et 
Lopez  Ballesteros,  musique  de  MM.  Vives  et 
Guervos,  représentée  avec  un  grand  succès, 
en  mai  1901,  sur  le  théâtre  Apolo  de  Madrid. 
Le  sujet  était  tiré  de  la  Gitanilla  de  Cervan- 
tes. 

*BUENA  SOMBRA  (la),  saynète  lyrique, 
paroles  de  M.  Quintero,  musique  de  M.  Apo- 
linar  Brull,  représentée  au  théâtre  de  la 
Zarzuela  de  Madrid  le  4  mars  1898. 

*  BUENOS  MOZOS  (los),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Lopez  Silva  et  Fer- 
nandez Shaw,  musique  de  M.  Ruperto  Chapi, 
représentée  au  théâtre  Apolo  de  Madrid,  en 
décembre  1899.  La  faiblesse  du  livret  fit  tort 
à  la  musique,  qui  était  fort  agréable,  et  l'ou- 
vrage n'obtint  qu'un  succès  négatif. 

*BURGONDE  (la),  opéra  en  quatre  actes, 
poème  de  MM.  Emile  Bergerat  et  Camille  de 


Sainte- Croix,  musique  de  M.  Paul  Vidal,  re- 
présenté à  l'Opéra  le  23  décembre  1898.  Bien 
étrange,  ce  poème  de  la  Burgonde,  qui  nous 
reporte  au  temps  de  l'invasion  des  Gaules  et 
de  leur  ravage  par  Attila.  Au  premier  acte, 
qui  nous  représente  le  campement  des  Huns 
dans  une  forêt  de  l'Ile-de-France,  nous  voyons 
Hagen,  prince  de  Worms,  Gautier  d'Aqui- 
taine et  Ilda  la  Burgonde,  qui  ont  été  livrés 
en  otages  à  Attila  par  les  rois  leurs  pères,  en 
échange  d'une  sauvegarde  pour  leurs  États. 
Hagen  et  Gautier  sont  devenus  tous  deux 
amoureux  d'Ilda  ;  mais  comme  celle-ci  pré- 
fère Gautier  à  son  compagnon ,  Hagen  a 
conçu  contre  son  rival  une  haine  mortelle.  De 
son  côté,  Attila  a  jeté  les  yeux  sur  Ilda.  Il  en 
résulte  que  Pyrrha,  sa  favorite,  craignant 
d'être  délaissée  par  lui,  favorisera  le  projet 
que  les  deux  amants  ont  formé  de  s'enfuir 
ensemble.  Attila  doit  donner  un  festin  qui 
sera  une  orgie,  Quand  l'infâme  sera  ivre, 
tous  deux  s'échapperont  et  iront  en  Aqui- 
taine, protégés  dans  leur  fuite  par  Pyrrha. 
Ainsi  arrive-t-il.  Pendant  la  fête,  Ilda  dispa- 
raît avec  Gautier.  Mais  Attila  s'en  aperçoit 
bientôt,  et  il  entre  en  fureur  lorsque  paraît 
un  cavalier  masqué  qui,  sans  vouloir  se  faire 
connaître,  lui  propose,  s'il  lui  donne  vingt 
guerriers  et  vingt  chevaux,  de  courir  après  les 
fugitifs,  de  les  rejoindre  et  de  les  ramener. 
Il  exige  seulement  comme  récompense, 
qu'Attila  s'engage  à  lui  donner  la  femme  qu'il 
aime  et  dont  seul  il  est  le  maître.  Attila  pro- 
met, et  le  cavalier  s'éloigne  avec  son  escorte. 
Il  n'a  pas  de  peine  à  retrouver  les  fugitifs,  se 
précipite  sur  eux  sans  qu'ils  aient  le  temps 
de  se  reconnaître,  les  enchaîne  et  les  l'amène 
au  camp.  Ici,  les  événements  se  précipitent. 
Hagen  se  fait  connaître  à  Attila ,  et  lui  rap- 
pelle sa  promesse.  «  C'est  bien,  lui  dit  celui- 
ci;  quelle  femme  veux- tu?  —  Celle  que 
je  ramène,  Ilda  la  Burgonde.  »  Attila  le 
prend  de  haut  avec  lui,  puis  déclare  à  Ilda 
qu'il  veut  lui-même  l'épouser.  Et  comme  Ilda 
lui  apprend  qu'elle  aime  Gautier,  il  fait 
enchaîner  ce  dernier  pour  qu'on  l'emmène 
au  supplice.  Mais  voici  que  Hagen,  pris 
de  remords,  et  voyant  que  pour  toute  récom- 
pense de  sa  trahison  il  n'a  fait  que  jeter 
Ilda  dans  les  bras  d'Attila  et  vouer  Gautier 
à  la  mort,  jure  de  sauver  celui-ci  ou  de 
mourir  avec  lui.  Il  le  délivre  en  effet,  mais 
est  lui-même  frappé  mortellement,  tandis 
qu'Ilda,  de  son  côté,  tue  Attila  avec  son  pro- 
pre glaive  et  s'enfuit  définitivement  avec 
celui  qu'elle  aime  ! 
Telle  est  cette  pièce,  dont  le  défaut  capital 


CADE 


SUPPLEMENT 


GAIN 


197 


est  de  n'avoir  rien  absolument  de  lyrique 
pièce  singulière,  mal  construite,  qui  manque 
d'action  sinon  de  mouvement,  qui  manque 
surtout  d'intérêt,  la  figure  sauvage  d'Attila 
n'en  pouvant  inspirer  aucun,  et  celles  des 
deux  amants,  Gautier  et  Ilda,  n'étant  pas 
mises  suffisamment  en  relief  pour  exciter  la 
sympathie  et  la  pitié  du  spectateur.  Reste  le 
rôle  du  musicien.  M.  Paul  Vidal,  grand  prix 
de  Rome,  professeur  au  Conservatoire,  chef 
d'orchestre  et  chef  du  chant  à  l'Opéra,  est  un 
artiste  instruit,  aimable,  délicat,  et  qui  a 
donné  des  preuves  de  talent.  Possède-t-il  les 
qualités  et  les  facultés  nécessaires  au  vrai 
musicien  scénique  ?  Est-il  un  homme  de  théâ- 
tre ?  Jusqu'ici  il  ne  l'a  pas  prouvé,  et  ce  n'est 
pas  encore  la  musique  de  la  Burgonde  qui  en 
donnera  la  preuve.  On  cherche  vainement 
chez  lui  le  tempérament  et  la  personnalité. 
Sa  musique  est  sage,  trop  sage.  Bien  écrite 
sans  doute,  mais  froide  et  languissante,  suf- 
fisamment orchestrée  sans  que  d'ailleurs  cet 
orchestre  offre  jamais  un  réel  intérêt,  enfin 
vraiment  trop  exempte  de  saveur,  de  couleur 
et  de  caractère.  Les  idées  sont  courtes  et 
sans  nouveauté,  le  dessin  mélodique  manque 
de  relief  et  de  solidité,  et  l'art  des  dévelop- 
pements semble  inconnu  au  compositeur,  qui 
ne  sait  pas  tirer  parti  même  des  éléments  qui 
sont  mis  à  sa  disposition.  Le  livret  de  la  Bur- 
gonde lui  offrait  certains  épisodes  qui  parais- 
saient de  nature  à  exciter  soninspiration;par 
exemple  la  légende  de  Pyrrha  au  second 
acte,  et,  au  troisième,  le  long  monologue  de 


Gautier  et  celui  d'Ilda.  Il  n'en  a  su  rien  tirer. 
La  légende  est  absolument  dépourvue  d'ac- 
cent et  d'originalité,  et  quant  aux  deux  mo- 
nologues, qui  appelaient  tout  naturellement 
une  cantilène  caressante  et  tendre,  ils  sont 
manques  l'un  et  l'autre.  Cela  ne  veut  pas  dire 
qu'il  n'y  ait  rien  dans  cette  partition  de  la 
Burgonde,  mais  les  pages  intéressantes  sont 
rares  à  signaler.  Au  premier  tableau  un  joli 
petit  chœur  de  femmes,  finement  accompa- 
gné par  les  harpes  et  les  bois,  et  une  courte 
cantilène  de  Hagen  ;  puis  l'heureuse  phrase 
du  duo  de  Gautier  et  d'Ilda  :  0  Dieu  d'amour, 
Dieu  d'Aquitaine  !  établie  séparément  par 
chacun  d'eux,  puis  reprise  à  deux  voix  et  se 
terminant  en  trio  par  l'arrivée  de  Pyrrha  (on 
retrouve  d'ailleurs  ce  motif  à  l'orchestre  tout 
le  long  de  l'ouvrage)  ;  au  second  acte  une 
phrase  d'Attila  :  Pour  affirmer  sa  bienvenue, 
qui  ne  manque  pas  d'ampleur,  avec  les  cuivres 
qui  l'escortent,  et  certains  passages  du  bal- 
let, aimables  et  très  heureusement  rythmés. 
Mais  tout  cela  est  bien  épars,  bien  isolé  au 
cours  de  ces  quatre  actes  plus  touffus  que 
substantiels.  Les  rôles  de  la  Burgonde  étaient 
tenus  par  MM .  Delmas  (  Attila  ),  Alvarez 
(Gautier) ,  Noté  (Hagen),  Vaguet  (Zerkan), 
Bartet  (Bérick),  Mlle  Bréval  (Ilda)  et  Mme  Hé- 
glon  (Pyrrha). 

*  BURLA  (una),  «  scherzo  comico- musical  », 
paroles  de  M.  Roberto  Bianchi,  musique  de 
M.  Angelo  Bianchi,  représenté  a  Bologne  en 
février  1897. 


*CA  Y  EST  [Es  it  erreicht],  farce  musicale, 
paroles  de  M.  Neidhart,  musique  de  M.  Gothov- 
Grunecke,  représentée  à  Vienne,  sur  le  théâtre 
Jantsch,  le  6  juillet  1901. 

*  CABALLO  DEL  SENORITO  (el),  zarzuela, 
paroles  de  M.  Ricardo  de  la  Vega,  musique 
de  M.  Thomas  Breton,  représentée  au  théâtre 
Apolo  de  Madrid  le  20  décembre  1901. 

*  CABO  DA  CASSAROLA  (o),  fable  musicale, 
paroles  de  MM.  Santos  et  Marques,  musique 
de  M.  Duarte,  représentée  à  Lisbonne,  sur  le 
théâtre  de  l'Avenida,  le  19  juillet  1901. 

*  cadeau  d'alain  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Georges  de  Bussy,  musi- 


que de  M.  O.  de  Lagoanère,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  15  septembre  1902. 

*CAÏN,  «  tragédie  musicale  »  en  un  acte, 
livret  de  M.  Henri  Bulthaupt,  musique  du  fa- 
meux pianiste  Eugène  d'Albert,  représenté  à 
l'Opéra  royal  de  Berlin  le  17  février  1900. 
M.  Eugène  d'Albert,  dont  le  talent  est  d'ail- 
leurs considérable,  est  le  favori  du  public 
allemand.  Son  œuvre  nouvelle,  conçue  dans 
les  pures  formes  wagnériennes  et  empreinte 
d'un  grand  sentiment  dramatique,  a  été  ac- 
cueillie avec  la  plus  grande  faveur.  Elle  était 
chantée  par  MM.  Wachter  (Adam),  Anthes 
(Abel),  Scheidemantel  (Caïn),  Perron  (Lucifer) 
et  Mmes  Krammer  (Eve),  Chavanne  (Adah)  et 
Nast  (Hanoch). 


1193 


GAPI 


SUPPLEMENT 


GARM 


«CAMARGO  (la),  opéra  sérieux  en  quatre 
actes,  livret  de  M.  G.  Pessina,  musique  de 
M.  Enrico  De  Leva,  représenté  sans  succès 
sur  le  théâtre  Royal  de  Turin  le  2  mars  1898. 
L'ouvrage  subit  une  chute  complète  et  tomba 
sous  les  sifflets. 

«CAMBIOS  NATURALES,  zarzuela,  paroles 
de  M .  Ventura  de  la  Vega ,  musique  de 
MM.  Angel  Rubio  et  Lleo,  représentée  sur  le 
théâtre  des  Maravillas  de  Madrid  le  1  9  août 

1899. 

*  camogasker  (le),  opéra  romantique,  pa- 
roles de  M.  R.  Kelterborn,  musique  de  M.  F. 
Schreeberger,  compositeur  suisse,  représenté 
à  Baden  (canton  d'Argovie)  en  octobre  1897. 

*  CAMORRA,  opéra-comique  italien  en  trois 
actes,  livret  tiré  d'une  comédie  de  Mamon- 
tow,  musique  de  M.  Eugenio  Esposito,  repré- 
senté à  Saint-Pétersbourg,  sur  le  théâtre  de 
l'Ermitage,  en  février  1903. 

«CAMPESINAS  (las),  jeu  comico-lyrique , 
paroles  de  M.Villegas,  musique  de  M.  J.Val- 
verde  fils,  représenté  au  théâtre  des  Mara- 
villas de  Madrid  le  25  juin  1898. 

*cancion  del  naufrago  (la),  zarzuela, 
paroles  de  MM.  Arniches  et  Fernandez  Shaw, 
musique  de  M.  Morera,  représentée  au  théâ- 
tre Price  de  Madrid,  en  février  1903. 

*cantico  dei  gantici  (il),  scènes  lyri- 
ques en  un  acte,  poème  de  Felice  Cavallotti, 
musique  de  M.  Luigi  Sandron,  représentées 
à  Naples,  au  théâtre  Bellini,  le  9  octobre  1897. 
Le  poème  de  Cavallotti,  si  fameux  en  Italie 
et  que  son  auteur  n'avait  pas  conçu  en  vue  de 
la  musique,  paraît  cependant  destiné  à  exciter 
l'inspiration  des  compositeurs, 

*  cantigo  DEI  cantici  (il),  scènes  lyri- 
ques en  un  acte,  poème  de  Felice  Cavallotti, 
musique  de  M.  Emilio  Ferrari,  représentées 
au  théâtre  Carcano  de  Milan,  le  5  mai  1898. 
L'auteur  dirigeait  lui-même  l'exécution  de  son 
œuvre. 

*  cantico  DEI  cantici  (il),  cantate  dra- 
matique sur  des  textes  sacrés,  musique  de 
M.  Eorico  Bossi,  exécutée  à  Leipzig  le  14  mars 
1900. 

«capitaine  belronde  (le),  opéra-co- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Picard  et  Ma- 
zères,  musique  de  Crémont,  représenté  à 
rOpéra-Comique  le  24  mars  1825.  C'était  la 
transformation  lyrique  d'une  comédie  qui 
avait  naguère  obtenu  du  succès  et  qui  n'en 
retrouva  aucun  sous  cette  nouvelle  forme. 


*  CAPITAINE  LOYS  (le),  comédie  héroïque 
en  vers,  de  MM.  Noël  et  Lucien  d'Hève,  avec 
musique  de  scène  de  M.  Ch.-M.  "Widor,  repré- 
sentée à  Lyon,  sur  le  théâtre  des  Célestins,  en 
mars  1900. 

'CAPITAINE  THÉRÈSE  (le),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Alexandre  Bisson, 
musique  de  Robert  Planquette  ,  représentée 
au  théâtre  de  la  Gaîté  le  1er  avril  1901. 

*  CAPITAN  (le),  opéra-comique,  paroles  de 
M.  Charles  Klein,  musique  de  M.  John-Phi- 
lippe Sousa,  représenté  à  New-York,  sur  le 
Broad-way-Theatre,  le  20  avril  1896.  L'auteur 
né  à  Washington,  est  fils  d'un  père  espagnol 
et  d'une  mère  allemande. 

«CAPRICE  D'UNE  JOLIE  FEMME,  opéra  - 
comiqtie  en  un  acte,  paroles  de  ***,  musique 
de  Catrufo,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
29  avril  1817. 

«CARBONARO  (il),  drame  lyrique  en  un 
acte  et  deux  parties,  paroles  de  M.  Romeo 
Carugati,  musique  de  M.  Vincenzo  Ferroni, 
représenté  sans  aucun  succès  au  Théâtre- 
Lyrique  de  Milan,  le  19  février  1900.  Le  com- 
positeur est  professeur  de  composition  au  Con- 
servatoire de  Milan  ;  le  librettiste  est  critique 
musical  du  journal  la  Lombardia. 

*  CARILLON  (le),  féerie-opérette  en  quatre 
actes  et  sept  tableaux,  paroles  âe  MM.  Er- 
nest Blum  et  Paul  Ferrier,  musique  de 
M.  Gaston  Serpette,  représentée  aux  Va- 
riétés en  novembre  1896. 

*  CARILLON  (le)  [Bas  Glockenspiel],  opéra 
en  deux  actes,  musique  de  M.  J.  Urich,  re- 
présenté sans  succès  à  l'Opéra  royal  de  Ber- 
lin, en  octobre  1902. 

«carmagnole  (la),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Arrachart,  d'Hurcourt, 
Darsay  et  J.  Lemaire,  musique  de  M.  Fauchey, 
représentée  au  théâtre  des  Folies-Dramatiques 
le  2  décembre  1897. 

*  carmela,  idylle  musicale  en  deux  actes, 
livret  tiré  d'une  nouvelle  de  M.  Edmondo 
de  Amicis,  musique  de  M.  Arturo  Diana,  re- 
présentée à  Pistoia,  sur  le  théâtre  Mâbellini, 
le  8  avril  1899.  Ouvrage  d'un  caractère  pathé- 
tique, bien  accueilli  du  public  et  chanté  par 
Mmo  Guasconi,  MM.  Iribarne  et  Mazzoleni. 

*  CARMELA  LA  ZINGARA,  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Giovanni  Man- 
tovani,  musique  de  M.  Ettore  Lucatello, 
représenté  à  Polesella  le  29  avril  1897.  Les 
interprètes  de  cet  ouvrage,  écrit  par  deux 


CECI 


SUPPLEMENT 


GEND 


1199 


auteurs  du  pays,  étaient  presque  tous  des 
amateurs. 

*  carmelita,  opéra  -comique  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  G.  Fatté,  musique  de 
M.  Attilio  Cesarini,  joué  par  une  troupe  d'en- 
fants en  mai  1981,  au  théâtre  municipal  d'Or- 
vieto. 

CARMÉLITE  (la),  comédie  musicale  en 
quatre  actes  et  cinq  tableaux,  paroles  de 
M.  Catulle  Mendès,  musique  de  M.  Reynaldo 
Hahn,  représentée  à  l'Opéra-Comique  le 
16  décembre  1902.  Œuvre  intéressante,  em- 
preinte de  grâce  et  de  fraîcheur,  d'un  jeune 
artiste  bien  doué  et  connu  avantageusement 
par  de  nombreuses  compositions  de  salon, 
chant  ou  piano,  pleines  de  charme  et  d'élé- 
gance. 

*  carmen  la  PERCHELERA,  zarzuela,  pa- 
roles de  MM.  Blancon  et  Calljon,  musique  de 
M.  J.  Cabas,  représentée  à  Malaga  en  juillet 

1901. 

* CARRASQUILLA ,  zarzuela,  paroles  de 
M.  Felipe  Pérez,  musique  de  M.  Lopez  del 
Toro,  représentée  au  théâtre  de  la  Zarzuela  de 
Madrid  en  avril  1900. 

*CARTA  DE  pepe  (la),  zarzuela,  paroles 
de  M.  Carbonel,  musique  de  M.  Serrano,  re- 
présentée au  théâtre  San  Fernando  de  Séville 
en  février  1900. 

*  CARTOUCHE,  opérette  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  Félix  Stegemann,  représentée  à 
Brunswick  en  août  1897. 

*CASOS  Y  COSAS,  zarzuela,  paroles  de 
M.  Antonio  Torres,  musique  de  M.  Guarro, 
représentée  au  Jardin  espagnol  de  Barcelone 
le  21  juin  1899. 

*CASTANERAS  PICADAS  (las),  saynète 
comico -lyrique,  paroles  de  M.  Fernandez 
Shaw,  musique  de  MM.  Valverde  et  Torre- 
grosa,  représentée  au  théâtre  Apolo  de  Ma- 
drid le  28  mai  1898. 

*  CAVALIERE  DEL  SOGNO  (il),  légende  ly- 
rique en  un  acte,  poème  de  MM.  Marangoni- 
Brancuti  et  A.  Salvieti,  musique  de  M.  Mezio 
Agostini,  représentée  à  Fano  le  24  février  1897. 
Ce  petit  ouvrage,  qui  était  le  début  du  com- 
positeur, élève  du  lycée  musical  de  Pesaro, 
avait  été  couronné  dans  un  concours. 

*cecilia,  opéra  en  quatre  actes,  livret 
tiré  d'un  drame  de  Pietro  Cossa  portant  le 
même  titre,  musique  de  M.  Giacomo  Orefice, 
représenté  à  Vicence,  sur  le  théâtre  Verdi,  le 


16  août  1902.  Cet  ouvrage  avait  été  mis  en 
scène  et  répété  au  théâtre  Costanzi  de  Rome, 
en  1894,  mais  au  moment  où  il  allait  paraître 
devant  le  public  la  direction  avait  fait  faillite. 
La  pièce  met  en  présence  deux  peintres 
illustres,  Albert  Durer  et  Giorgione. 

*  CELESTE,  idylle  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Carlo  D'Ormeville,  musique  de  MM.  Dio- 
mede  Lamonica  et  Cesare  Biondi,  représentée 
à  Naples,  sur  le  théâtre  Mercadante  (ex- 
Fondo)  le  6  mars  1897. 

*  CELESTE,  drame  lyrique  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  G.  Menin,  musique  de  M.  Giuseppe 
Orsini,  représentée  sur  le  théâtre  Guillaume, 
à  Brescia,  le  1er  mai  1901.  C'est  encore  une 
imitation  de  la  Cavalleria  rusticana  de  M.  Mas- 
cagni,  qui  en  a  malheureusement  enfanté  un 
si  grand  nombre.  Le  compositeur  est  un  ancien 
élève  du  Conservatoire  de  Parme,  aujourd'hui 
établi  à  Boston. 

*  CELESTE,  opéra  en  un  acte,  livret  tiré 
d'une  idylle  de  M.  Leopoldo  Marenco  par 
M.  Faviotti,  musique  de  M.  Francesco  Pisano, 
représenté  à  San  Miniato  le  1 3  novembre  1901 

*CELOSA  (la),  saynète  lyrique,  paroles  de 
M.  Casero  etLarrubiera,  musique  de  M.  Brull, 
représentée  au  théâtre  Comique  de  Madrid  le 
28  septembre  1900. 

*  cencerros  (los),  jeu  comico-lyrique,  pa- 
roles de  M.  Ramirez,  musique  de  M.  Lleo,  re- 
présenté au  théâtre  Romea  de  Madrid  le  n  fé- 
vrier 1899. 

*cendrillon,  conte  de  fées  en  quatre 
actes  et  six  tableaux,  paroles  de  M.  Henri 
Cain,  musique  de  M.  J.  Massenet,  représenté 
à  l'Opéra-Comique  le  24  mai  1899.  Le  gentil 
livret  de  cet  ouvrage  suit  presque  pas  à  pas 
le  conte  qui  l'a  inspiré.  Le  premier  acte  nous 
fait  assister  au  branle-bas  du  logis  de  Mme  de 
la  Haltière,  la  belle-mère  de  Cendrillon,  pour 
la  toilette  de  madame  et  de  ses  filles,  qui  se 
rendent  au  bal  du  fils  du  roi.  Lorsqu'elles  sont 
parties,  Cendrillon,  restée  seule,  s'endort  au- 
près du  foyer,  sa  place  habituelle.  Elle  est 
réveillée  par  l'arrivée  de  la  fée,  sa  marraine, 
qui  la  pare  en  grande  dame  et  l'envoie  au  bal 
de  son  côté,  en  lui  recommandant  surtout  de 
revenir  au  premier  coup  de  minuit.  On  la  voit 
ensuite  entrer  au  bal,  où  son  arrivée  produit 
une  sensation  extraordinaire  et  enchante  le 
jeune  prince  Charmant,  qui  devient  aussitôt 
follement  épris  de  la  belle  inconnue.  Scène 
d'amour  entre  les  deux  enfants,  puis,  minuit 
sonnant  à  la  grande  horloge,  Cendrillon  s'en- 


1200 


GEND 


SUPPLÉMENT 


GHAM 


fuit  comme  une  hirondelle,  en  laissant  tomber 
sa  pantoufle  de  vair.  Troisième  acte,  retour 
au  logis.  Ces  dames  sont  furieuses,  parce 
qu'au  bal  nul  ne  s'est  occupé  d'elles,  une  in- 
connue ayant  accaparé  toute  l'attention.  Tan- 
dis qu'elles  exhalent  leur  bile,  Cendrillon  pleure 
en  secret  à  la  pensée  qu'elle  ne  reverra  plus 
le  prince.  Son  père,  sans  connaître  son  cha- 
grin, s'efforce  de  la  consoler,  l'embrasse  et  la 
presse  sur  son  cœur,  en  la  plaignant  d'être  si 
malheureuse  auprès  de  ses  sœurs.  Lorsque 
tout  le  monde  s'est  éloigné,  Cendrillon,  déses- 
pérée, s'enfuit,  seule,  au  milieu  de  la  nuit. 
Nous  la  retrouvons  l'instant  d'après  (qua- 
trième tableau)  auprès  du  chêne  des  Fées,  où, 
de  son  côté,  le  prince  Charmant  arrive,  cher- 
chant son  inconnue.  Ils  se  retrouvent,  sous  la 
surveillance  de  la  bonne  fée-marraine,  et  se 
jurent  un  éternel  amour.  Le  quatrième  acte 
nous  transporte  sur  la  terrasse  de  Cendrillon_ 
L'enfant  a  été  trouvée  gisante,  inanimée,  au 
pied  du  grand  chêne.  On  l'a  ramenée  mou- 
rante, et  elle  relève  d'une  longue  maladie 
durant  laquelle,  lui  dit  son  père,  elle  a  di- 
vague, rêvant  de  choses  qu'elle  ne  connaissait 
pas,  du  palais  du  roi,  du  grand  bal,  du  prince 
Charmant,  etc.  «  Ai-je  donc  rêvé?  se  dit-elle 
alors,  et  rien  de  tout  cela  n'est-il  arrivé?  » 
Mais  voici  qu'un  héraut  du  palais  fait  savoir 
partout  que  le  prince  Charmant  convie  toutes 
les  dames  de  la  ville  à,  venir  essayer  la  pan- 
toufle que  l'une  d'elles  a  perdue  au  bal,  pro- 
mettant d'épouser  celle  qui  pourra  la  chausser. 
On  sait  le  reste,  et  le  dénouement  qui  se  pro- 
duit au  palais. 

Tel  est  le  livret,  dégagé  des  petits  épisodes 
secondaires,  tantôt  gracieux,  tantôt  comiques, 
qui  lui  donnent  le  montant  et  la  variété  né" 
cessaires  en  offrant  au  musicien  la  faculté  de 
varier  lui-même,  avec  les  couleurs  de  sa  pa- 
lette, ses  procédés  personnels  et  ses  moyens 
d'expression.  La  musique  de  Cendrillon  est 
charmante,  dans  son  ensemble  comme  dans 
ses  détails,  dont  les  uns  sont  piquants  et  im- 
prévus, les  autres  pleins  de  grâce  et  de  fraî- 
cheur. Toute  la  partition  est  d'une  inspiration 
fertile  et  savoureuse,  avec  un  orchestre  sédui- 
sant, travaillé  à  souhait,  sonore  et  plein  sans 
fracas  et  sans  bruit,  qui  envoie  par  instants 
à  l'audition  des  bouffées  d'une  poésie  exquise. 
Sous  ce  rapport,  il  faut  citer  surtout  le  tableau 
du  chêne  des  Fées,  avec  ses  chœurs  d'esprits 
invisibles,  chœurs  à  bouche  fermée,  dont  le 
caractère  est  mystérieux  et  l'effet  délicieux, 
avec  les  jolies  vocalises  de  la  fée,  vocalises 
qui  jamais  n'ont  été  plus  à  leur  place  et  mieux 
en  situation.  Dans  un  autre  ordre  d'idées  on 


doit  signaler,  au  point  de  vue  comique,  toute 
la  scène  si  curieuse  de  Mm"  de  la  Haltière  et 
de  ses  filles  au  premier  acte,  puis  l'introduc- 
tion du  second  (le  bal),  avec  l'entrée  si  plai- 
sante des  courtisans  et  des  docteurs,  et  aussi 
l'entrée  de  Cendrillon,  qui  donne  lieu  à  un 
chœur  d'une  forme  très  originale.  Et  en  ce  qui 
concerne  l'émotion,  on  ne  saurait  oublier  ni  le 
premier  duo  de  Cendrillon  et  du  prince  Char- 
mant, ni  l'épisode  de  leur  rencontre  sous  le 
chêne  (qui  gagnerait  peut-être  à  être  un  peu 
raccourci),  ni  enfin  les  deux  scènes  si  pleines 
de  tendresse  de  Cendrillon  et  de  son  père,  au 
troisième  et  au  quatrième  acte.  Tout  cela, 
avec  des  airs  de  ballet  du  grain  le  plus  fin  et 
du  goût  le  plus  exquis,  tout  cela  donne  une 
idée  de  la  souplesse  du  talent  de  M.  Massenet, 
qui  jamais  ne  s'est  montré  plus  varié,  plus 
apte  à  saisir  les  nuances  les  plus  délicates  et 
les  plus  diverses. 

Cendrillon  a  été  jouée  et  chantée  en  perfec- 
tion par  Mmes  Guiraudon  (Cendrillon),  Des- 
champs-Jehin  (Mm8  de  la  Haltière),  Bréjean- 
G-ravière  (laFée),Emelen  (leprince  Charmant), 
Tiphaine  et  Marié  de  l'Isle,  et  M.  Fugère 
(Pandolphe). 

*  CENERENTOLA  [Cendrillon],  fable  musi- 
cale en  trois  actes,  paroles  de  Mme  Maria 
Pezzè-Pascolato,  musique  de  M.  Ermanno 
Wolf-Ferr;iri,  représentée  à  Venise,  sur  le 
théâtre  de  la  Fenice,  le  22  février  1900.  Cet 
ouvrage  subit  une  chute  si  complète  que  le 
compositeur  retira  aussitôt  sa  partition. 

*  C'ÉTAIT  MOI,  opéra-comique,  musique  de 
M.Léo  Blech,  représenté  à  Dresde, en  octo- 
bre 1902. 

*  CHAIR  DIVINE,  drame  lyrique,  paroles  de 
M.  Marcel  Mouton,  musique  de  M.  Lucien 
Poujade,  représenté   au  théâtre   d'Antin  en 

1899. 

*  CHAMBRE  BLEUE  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  livret  tiré  d'une  nouvelle  de  Prosper 
Mérimée  par  M.  Edouard  Noël,  musique  de 
M.Jules  Bouval,  représenté  àl'Opéra-Comique 
le  16  janvier  1902.  Un  livret  absolument  ridi- 
cule a  tué  une  partition  qui,  pour  être  trop 
ambitieuse,  n'en  était  pas  moins  écrite  avec 
un  véritable  talent.  La  première  représenta- 
tion produisit  un  effet  tellement  burlesque 
qu'on  jugea  inutile  de  renouveler  l'épreuve  ; 
elle  ne  fut  suivie  d'aucune  autre. 

*  CHAMPIGNOL  MALGRÉ  LUI,  opéra  bouffe 

en  trois  actes,  musique  de  M.  Paeteco,  repré- 
senté à  Rio-Janeiro  en  1897.  C'est   simple- 


CHAR 


SUPPLÉMENT 


CHAR 


1201 


ment  la  désopilante  comédie  dont  le  succès 
avait  été  si  grand  à  Paris,  dans  laquelle  on 
avait  intercalé  plusieurs  morceaux  de  mu- 
sique. 

•chanson  de  la  sorcière  (la),  opéra- 
comique,  musique  de  M.  Emile  Kaiser,  repré- 
senté en  mars  1898  sur  le  théâtre  municipal 
de  Teplitz  (Bohême). 

*  CHANSON  DE  LA  SORCIÈRE  (la),  Opéra» 

musique  de  M.  Eugenio  Pirani,  représenté  au 
théâtre  allemand  de  Prague  le  6  avril  1902. 
L'auteur  est  un  compositeur  italien  depuis 
longtemps  fixé  en  Allemagne. 

*  CHANSON  DU  ROI  (la),  opéra- comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Lionel  Bonnemère,  mu- 
sique de  M.  Frédéric  Toulmouche,  représenté 
à  Fougères  le  7  janvier  1894. 

*  CHANT  DE  L'AMOUR  TRIOMPHANT  (le), 
opéra,  livret  inspiré  par  un  roman  de  Tour- 
gueniew,  musique  de  M.  Gartefeld,  représenté 
à  Kiew  en  juin  1901.  Premier  ouvrage  du  com- 
positeur. 

*CHANTON  PIPERRI,  opéra,  musique  de 
M.  Zapirain,  représenté  à  Bilbao,  sur  le  théâ- 
tre Arriaga,  le  30  mai  1899. 

*  chant  DU  cygne  (le),  opéra-comique, 
paroles  de  M.  Aubin,  musique  de  M.  Dupouy, 
représenté  à  Rouen  en  février  1903.  L'auteur 
était  chef  de  musique  au  74°  de  ligne. 

*  CHAPELLE  (la),  «  page  lyrique  »,  poème 
flamand  de  M.  Nestor  de  Tière  traduit  en 
français  par  M.  Paul  G-ilson,  musique  de 
M.  Jan  Blockx,  représenté  au  théâtre  fla- 
mand d'Anvers  le  7  novembre  1903. 

*  CHAPELLE  DE  ROSLIN  (la)  ,  opéra,  paroles 
et  musique  de  M.  V.  de  Moellendorf,  repré- 
senté au  théâtre  municipal  de  Magdebourg 
en  décembre  1897. 

*  CHAPERON  ROUGE  (le),  conte  en  trois 
actes,  de  M.  H.  Lefebvre,  avec  musique  de 
M.  Francis  Thomé,  représenté  à  l'Odéon  le 
7  avril  1900. 

*  CHARGE  DE  DRAGONS  (UNE),  Opéra-CO- 

mique  en  un  acte,  musique  de  Bryon  d'Or- 
geval,  représenté  au  Grand-Théâtre  de  Lille 
en  1869.  L'auteur  tenait  l'emploi  de  première 
basse  dans  la  troupe  de  ce  théâtre. 

*CHARKA,  opéra  tchèque  en  trois  actes, 
paroles  de  M*1"  Agnès  Schulze,  musique  de 
M.  Zdenko  Fibich,  représenté  au  théâtre  Na- 
tional de  Prague  en  janvier  1898. 


*  CHARLOTTE  CORDAY,  drame  musical  en 
trois  actes  et  un  prologue,  poème  posthume- 
d'Armand  Silvestre,  musique  de  M.  Alexandre 
Georges,  représenté  à  l'Opéra  -  Populaire 
(théâtre  du  Château-d'Eau)  le  6  mars  1901.  — 
Le  prologue  se  passe  à  Paris,  à  la  taverne  du 
Paon,  où  Marat,  assis  au  milieu  de  ses  com- 
pagnons et  partisans,  pérore  et  développe  ses 
idées,  leur  déclarant  que  l'avenir  est  dans 
l'écrasement  de  la  noblesse  et  de  la  bour- 
geoisie, dont  le  sang  fécondera  les  moissons 
futures.  Ses  amis  le  portent  en  triomphe.  Le 
premier  acte  nous  mène  à  Caen,  chez  Mme  de 
Bretteville,  tante  de  Charlotte.  Des  invités 
sont  réunis.  Tandis  que  quelques-uns  déplo- 
rent le  malheur  des  temps,  que  d'autres  jouent, 
Charlotte,  à  l'écart,  relit  le  Comte  d'Essex  de 
Thomas  Corneille  (on  sait  que  sa  famille  des- 
cendait des  Corneille)  et  répète,  d'un  air  ins- 
piré, le  vers  fameux  : 

Le  crime  fait  la  honte,  et  non  pas  l'échafaud. 

Un  jeune  noble,  le  comte  de  Lux,  en  s'en- 
tretenant  avec  elle  des  graves  événements  de- 
Theure  présente,  lui  en  fait  ressortir  les  dan- 
gers et  lui  offre  sa  protection  en  même  temps 
que  son  amour.  Charlotte  décline  cette  offre,, 
en  alléguant  que  la  situation  est  trop  cruelle 
pour  qu'on  puisse  et  qu'on  ose  songer  à  autre 
chose.  Bientôt,  restée  seule,  elle  entend  de  la 
rue  retentir  des  cris  furieux.  C'est  une  bande 
de  maratistes  qui  poursuit  un  malheureux. 
«  Les  lâches!  »  s'écrie-t-elle.  A  ce  moment  la 
porte  s'ouvre  et  un  homme  fait  irruption. 
C'est  Barbaroux,  c'est  lui  qui  était  poursuivi. 
Charlotte  l'interroge  avec  anxiété  sur  ce  qui 
se  passe  à  Paris.  Barbaroux  lui  fait  connaître 
la  dictature  de  Danton,  de  Robespierre  et  de 
Marat.  «  Quel  est  le  plus  cruel  des  trois  ?  lui 
demande-t-elle.  —  C'est  Marat.  »  Dès  ce  mo- 
ment la  résolution  de  Charlotte  paraît  prise 
de  délivrer  la  France  du  monstre  infâme.  Pen- 
dant tout  cet  entretien,  les  paroles  de  Barba- 
roux lui  inspirent  un  enthousiasme  qui  semble 
faire  naître  en  elle  une  sorte  d'intérêt  pas- 
sionné pour  le  girondin.  Ils  se  quittent,  et 
quand  Barbaroux  s'éloigne  :  «  Au  revoir,  lui 
dit-elle,  au  revoir,  à  Paris  !  »  —  Deuxième 
acte,  à  Paris,  au  jardin  du  Palais-Royal,  où 
Charlotte,  définitivement  résolue,  achète  le 
couteau  nécessaire  à  son  dessein  et  se  ren- 
contre de  nouveau  avec  Barbaroux.  —  Troi- 
sième acte,  premier  tableau  :  chez  Marat,  où 
Charlotte,  après  s'être  fait  introduire,  le  frappe 
dans  sa  baignoire  et  est  bientôt  entourée  de- 
gens  qui  l'écharperaient  si  des  soldats  n'in- 
tervenaient et  ne  l'emmenaient  avec  eux  ; 

76 


1202 


CHAR 


SUPPLÉMENT 


CHEF 


deuxième  tableau  :  à  la  Conciergerie,  où,  dans 
son  cachot,  calme  et  tranquille,  elle  écrit 
aux  siens,  lorsqu'on  vient  la  chercher  pour 
la  mener  au  supplice  ;  troisième  tableau  : 
l'échafaud  sur  la  place  de  la  Liberté  ;  arrivée 
de  la  charrette  des  condamnés;  Charlotte 
en  descend,  le  bourreau  la  saisit,  la  toile 
tombe... 

L'histoire  de  Charlotte  Corday  peut -elle 
fournir  un  bon  livret  d'opéra  ?  Il  est  permis 
d'en  douter.  Le  fond  est  dramatique,  assuré- 
ment ;  scénique,  peu  ;  musical,  absolument 
pas.  Charlotte  est  une  solitaire,  une  renfer- 
mée, une  sorte  d'hallucinée,  intéressante  au 
point  de  vue  psychologique;  mais  la  psycho- 
logie n'est  pas  du  domaine  du  théâtre.  Pour 
lui  prêter  un  peu  d'expansion,  l'auteur  a  été 
obligé  de  lui  supposer  une  espèce  d'amour 
cérébral  pour  Barbaroux,  qu'il  fait  naître 
d'ailleurs  d'une  façon  assez  singulière.  Mais 
de  passion,  de  passion  véritable,  il  ne  peut  y 
en  avoir  en  un  tel  sujet,  et  sans  la  passion  il 
n'est  point  de  théâtre,  surtout  de  théâtre  mu- 
sical. Aussi  M.  Alexandre  Georges,  qui  n'est 
point  le  premier  venu,  n'a-t-il  tiré  qu'un  partj 
médiocre  du  livret  qui  lui  était  confié.  Ancien 
élève  et  aujourd'hui  professeur  de  l'excellente 
École  de  musique  classique,  organiste  de  l'é- 
glise de  Saint- Vincent-de-Paul,  M.  Alexandre 
Georges  a  déjà  beaucoup  écrit  :  un  opéra- 
comique,  le  Printemps;  un  drame  sacré,  le 
Chemin  de  la  croix;  un  oratorio,  Notre-Dame 
de  Lourdes;  une  saynète  antique,  Myrrha; 
sans  compter  le  reste.  M.  Alexandre  Georges 
a  de  la  grâce,  de  la  tendresse,  il  paraît  man- 
quer de  force  et  de  puissance,  et  son  orchestre 
marque  encore  une  certaine  inexpérience  dans 
l'art  d'accoupler  les  timbres  et  les  sonorités. 
Possède-t-illes  qualités  de  vigueur  nécessaires 
au  grand  drame  lyrique  ?  Ne  serait-il  pas  plus 
apte  à  traiter  certains  sujets  d'opéra-comique  ? 
Diverses  pages  de  sa  partition  sembleraient 
le  donner  à  croire,  surtout  les  scènes  entre 
Charlotte  et  Barbaroux.  Chez  lui  le  mouve- 
ment n'est  pas  toujours  spontané,  et  semble 
déceler  l'effort,  comme  le  tableau  pittoresque 
et  vivant  du  Palais-Royal.  Au  reste,  si  son 
œuvre  est  inégale,  la  faute  en  est  beaucoup 
au  poème  dont  il  s'était  chargé.  Elle  n'en  reste 
pas  moins  celle  d'un  artiste  instruit,  distingué, 
qui  sera  sans  doute  plus  complètement  heu- 
reux le  jour  où  il  rencontrera  un  sujet  con- 
venant à  ses  facultés.  Interprètes  :  Mmes  Geor- 
gette  Leblanc  (Charlotte),  Sylvain  (Mme  de 
Bretteville),Dulac  (Simonne  Evrard),  MM.  Ca- 
zeneuve  (Barbaroux),  Dangès  (Marat)  et  Bene- 
dict  (le  comte  de  Lux). 


*  CHARME  DE  LA  STEPPE  (LE)  [Eaide- 
sauber],  fable  lyrique,  paroles  de  M.  Morny, 
musique  de  M.  Saver,  représentée  au  théâtre 
municipal  de  Rostock  le  26  mars  1900.  , 

*  CHASSE  AU  BONHEUR  (la)  [Die  Jagd 
nach  dern  Glùcke],  action  théâtrale,  paroles 
de  M.  Weiss,  musique  de  M.  Fall,  représentée 
à  Berlin  le  1er  février  1900. 

*  CHASSE  LIBRE  (la)  [Die  Freijagd],  opéra, 
musique  de  M.  Cari  Hopfe,  représenté  à  Bar- 
men,  au  théâtre  municipal,  le  8  février  1898. 
Le  compositeur,  âgé  seulement  de  vingt-quatre 
ans,  était  alors  chef  d'orchestre  à  Remscheid. 

*  CHAT  ET  LE  CHÉRUBIN  (le),  drame  de 
M.  Chester  Bailey  Feraald,  avec  musique  de 
scène  de  M.  E.-S.  Kelly,  représenté  auLyric- 
Théâtre  de  Londres  en  novembre  1897,  après 
avoir  été  joué  d'abord  à  New- York. 

*  CHAT  ET  SOURIS  [Katze  und  Maus],  opé- 
rette, paroles  de  MM.  Ferdinand  Gross  et  Vic- 
tor Léon,  musique  de  M.  Johann  Strauss  IIIe, 
représentée  à  Vienne,  sur  le  théâtre  An  der 
Wien,  le  23  décembre  1898.  Le  compositeur 
continuait  ainsi  la  dynastie  musicale  des 
Strauss  de  Vienne,  qui  date  déjà  d'un  siècle; 
il  est  le  petit-fils  de  Johann  Strauss  1",  le  fils 
d'Edouard  Strauss  et  le  neveu  de  Johann 
Strauss  IIe.  C'est  pourtant,  dit-on,  contre  le 
gré  de  sa  famille  qu'il  est  entré  à  son  tour 
dans  la  carrière  artistique,  abandonnant  pour 
elle  celle  de  fonctionnaire  au  ministère  de 
l'Instruction  publique.  Le  livret  mis  en  mu- 
sique par  lui  pour  son  début  à  la  scène  était 
tiré  d'une  comédie  célèbre  de  Scribe  et  de 
M.  Ernest  Legouvé,  Bataille  de  dames. 

*CHÂTEAU  DE  kœnigsburg(le),  légende 

alsacienne  en  trois  actes,  paroles  d'Armand 
Silvestre ,  musique  de  M.  Francis  Thomé , 
représentée  le  22  avril  1896. 

*  CHATTERTON ,  opéra  sérieux  en  trois 
actes,  tiré  du  drame  d'Alfred  de  Vigny,  paroles 
et  musique  de  M.  Ruggero  Leoncavallo,  re- 
présenté au  théâtre  National  de  Rome  le 
10  mars  1896,  et  froidement  accueilli  par  le 
public. 

*  chavala  (la),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Fernand  Shaw,  musique  de  M.  Ruperto 
Chapi,  représentée  au  théâtre  Apolo  de  Ma- 
drid le  28  octobre  1898. 

*  CHEF-D'ŒUVRE    DE    WOLFRAM    (le), 

opéra  en  un  acte,  paroles  de  M.  Wilhelm 
Bennecke,  musique  de  M.  Rodolphe  Ibener, 
représenté  sur  le  théâtre  royal  de  Cassel  en 
avril  1901. 


CHIQ 


SUPPLÉMENT 


CHOP 


1203 


*  CHEMIN  de  croix,  drame  sacré  en  trois 
actes ,  d'Armand  Silvestre ,  musique  de 
M.  Alexandre  Gt  orges,  représenté  au  théâtre 
d'Application  le  31  mars  1896. 

*  CHEMiNEAUX  (lbs),  opérette,  musique  de 
M.  C.-M.  Ziehrer,  représentée  à  Leipzig  en 
janvier  1901. 

*  CHERCHEURS  D'OR  OU  LA  MANIE  MA- 
TRIMONIALE iles),  opéra-comique,  musique 
de  M.  Walter  Wadham-Petre,  représenté  à 
Balham  (Angleterre)  en  juin  1902. 

•CHEVALIER  de  FORTUNE  (le)  [Der 
Glûcksi'itter],  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Mûller-Rastatt,  musique  de 
M.  Eugène  de  Volborth,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  cour,  à  Weimar,  le  24  mai  1899. 
Le  compositeur  n'était  autre  que  le  consul  de 
Russie  à  Stettin. 

*  CHEVALIER  DHARMENTAL,  Opéra-COmi- 

que  en  cinq  actes,  livret  tiré  par  M.  Paul 
Ferrier  du  drame  d'Alexandre  Dumas  et  Au- 
guste Maquetqui  porte  le  même  titre,  musique 
de  M.  André  Messager,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  5  mai  1896.  Ouvrage  manqué  mal- 
gré le  talent  bien  connu  de  ses  auteurs.  Succès 
nul. 

*  CHEVALIER  D'INDUSTRIE  (le),  opérette, 
musique  de  M.  Gustave  Meyer,  représentée 
à  Leipzig,  sur  le  théâtre  municipal,  au  mois 
d'avril  1897. 

*  CHEVALIER  ROSSIGNOL  (le)  [  Junker 
Nachiigall],  opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Miiller,  musique  de  M.  Hans  Hassel- 
bach,  représenté  à  Schwerin,  sur  le  théâtre  de 
la  cour,  le  13  mars  1898. 

*  CHICO  de  la  portera  (el),  zarzuela, 
paroles  de  M.  Camano,  musique  de  MM.  Angel 
Rubio  et  Masllovet,  représentée  au  théâtre 
Comique  de  Madrid  en  novembre  1901. 

*  CHICOS  (los),  saynète  lyrique,  paroles  de 
M.  Hermua  Larrubiera,  musique  de  M.  Apo- 
linar  Brull,  représentée  au  théâtre  des  Jovel- 
lanos  de  Madrid  en  juillet  1897. 

*  chien  du  Régiment  (le),  opérette  en 
quatre  actes,  paroles  de  M.  Pierre  Decourcelle, 
musique  de  M.  Louis  Varney,  représentée  au 
théâtre  de  la  Gaîté  le  25  décembre  1902. 

*  CHIQUITA  BONICA  (la),  zarzuela,  paroles 
de  MM.  Perrin  et  Palacio,  musique  de  M.  Ma- 
nuel Nieto,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâ- 
tre de  la  Zarzuela,  le  19  mai  1899.  ' 


*  CHIQUITA  DE    NAJERA    (la),  jeu  COmicO- 

lyrique,  paroles  de  M.  Jackson,  musique  de 
M.  J.  Valverde  fils,  représenté  au  théâtre  des 
Maravillas  de  Madrid  le  27  juillet  1S98. 

*CHISPITA,  O  EL  BARRIO  DE  MARA- 
VILLAS, zarzuela,  paroles  de  MM.  Francos 
Rodriguez  et  Jackson  Veyan,  musique  de 
MM.  Torregrosa  et  Valverde,  représentée  au 
théâtre  Comique  de  Madridle  7  décembre  1901. 

*  chonchette,  opéra  bouffe  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  G.-A.  de  Caillavet  et  Robert  de 
Fiers,  musique  de  M.  Claude  Terrasse,  repré- 
senté au  théâtre  des  Capucines  le  12  avril  1902, 

*  CHOPIN,  opéra  en  quatre  actes,  livret  de 
M.  Angelo  Orvieto,  musique  aiTangée  par 
M.  Giacomo  Orefice,  représenté  au  Théâtre- 
Lyrique  de  Milan  le  25  novembre  1901.  L'idée 
de  cet  opéra  était  assez  étrange.  L'auteur 
mettait  en  scène,  d'une  façon  singulièrement 
romantique,  la  vie  et  la  mort  de  l'admirable 
pianiste  dont  la  gloire  est  universelle.  Quant 
au  compositeur,  il  s'était  servi,  pour  la  mu- 
sique de  cet  ouvrage,  de  différentes  œuvres 
du  maître  adaptées  par  lui  aux  vers  du  li- 
brettiste, et  son  travail  personnel  consistait 
surtout  dans  la  liaison  entre  eux  des  divers 
morceaux  choisis  par  lui  pour  interpréter  les 
situations  du  drame.  Un  journal  italien,  en 
rendant  compte  de  la  représentation,  donnait 
ainsi  une  idée  du  procédé  employé  par  le  mu- 
sicien :  «  Entre  dans  la  cuisine  du  grand 
pianiste  compositeur  Frédéric  Chopin,  disait 
ce  journal,  prends  le  Nocturne  op.  15,  n°  1,  et 
forme-s-en  un  air,  la  Mazurka  op.  56,  n»  2,  et 
fais-en  un  chœur,  la  Barcarolle  op.  60  et  tire- 
s-en  un  prélude  à  un  air  de  soprano  construit 
avec  la  Grande  Fantaisie  op.  13,  ensuite  la 
Berceuse  op.  57  que  tu  arrangeras  de  façon  à 
en  faire  un  duo,  puis  le  Cracoviak  du  Nocturne 
op.  9,  no  2,  que  tu  transformeras  en  chœur, 
tripote  bien  le  tout  et  sers  chaud  le  premier 
acte  de  l'opéra,  renouvelle  trois  fois  l'opéra- 
tion avec  d'autres  ingrédients,  et  tu  auras 
cuisiné  les  quatre  actes  de  l'opéra  intitulé 
Chopin.  »  Ce  procédé,  assurément  nouveau, 
semble  néanmoins  avoir  à  peu  près  réussi, 
car,  si  quelques-uns  ont  crié  au  sacrilège,  le 
public,  dans  son  ensemble,  a  fait  un  assez  bon 
accueil  à  l'ouvrage  qui  lui  était  ainsi  présenté. 
Celui-ci  comprend  quatre  actes  ou  tableaux  : 
Noël,  le  premier,  l'adolescence  de  Chopin  et 
son  premier  amour  pour  Stella,  l'enfant  ingé- 
nue; le  second,  l'Avril,  essor  de  l'artiste  vers 
la  conquête  de  la  gloire  dans  l'amour  passionné 
de  Flora  ;  le  troisième,  la  Tempête,  à  Majorque, 

\ 


1204 


GIRG 


SUPPLEMENT 


GLÉO 


dans  un  milieu  mystique  et  mélancolique,  avec 
l'épisode  de  la  gentille  jeune  fille  victime  de 
la  mer;  enfin  le  dernier,  l'Automne,  qui  repré- 
sente la  fin  de  Chopin,  assailli  par  ses  sou- 
venirs et  mourant  entre  les  bras  d'Élie,  son 
ami,  et  de  Stella,  son  premier  amour.  Tout 
cela,  on  le  voit,  est  d'un  romanesque  différent 
de  celui  qui  a  illustré  la  vie  de  l'illustre  ar- 
tiste. Le  ténor  Borgatti  a  obtenu  un  succès 
éclatant  dans  sa  personnification  de  Chopin  ; 
il  avait  pour  partenaire  excellente  Mme  Cesira 
Ferrani  dans  le  principal  rôle  de  femme. 

*  CHRIST  (le),  drame  de  la  Passion,  musi- 
que de  M.  R.  de  Prochazka,  représenté  au 
théâtre  allemand  de  Prague  en  avril  1903. 

•CHUTE  D'ARCONA  (la)  [Pad  Arkuna], 
opéra  tchèque  en  trois  actes  et  un  prologue, 
livret  de  M.  Schulz,tiré  d'un  conte  de  M.  F.-A. 
Subert,  musique  posthume  de  Zdenko  Fibich, 
représenté  sur  le  théâtre  tchèque  de  Prague 
en  novembre  1900. 

*  CIGALE  ET  LA  FOURMI,  (la),  opérette 
en  un  acte,  paroles  de  M.  E.  Martin,  mu- 
sique de  M.  Pinatel,  représentée  au  petit 
théâtre  de  la  galerie  Vivienne  le  25  mars  1900. 

*  CIGARRERAS  (las),  zarzuela,  paroles  do 
MM.  Munilla  et  Ferreiro,  musique  de  M.  San- 
tonja,  représentée  au  théâtre  Romea  de  Ma- 
drid en  mai  1897. 

*  CINABRE  \Zhmober\  opéra-comique,  pa- 
roles et  musique  de  M.  Sigismond  de  Hau- 
segger,  représenté  au  théâtre  Royal  de  Mu- 
nich en  juin  1898.  L'auteur  avait  emprunté  de 
son  poème  au  conte  bien  connu  d'Hoffmann. 

*circé,  opéra,  paroles  et  musique  de 
M.  Auguste  Bungert,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Dresde  le  29  janvier  1898.  C'est  la 
première  partie  d'une  tétralogie  dont  l'auteur, 
à  l'imitation  de  Richard  Wagner,  écrit  à  la  fois 
les  paroles  et  la  musique  et  qui  a  pour  titre 
général  l'Odyssée.  Il  avait  fait  représenter  en 
premier  lieu,  à  Dresde,  la  troisième  partie  de 
cette  tétralogie,  le  Retour  d'Ulysse,  et  il  a 
donné  depuis  lors  la  seconde,  dont  le  titre  est 
JVausica.  (V.  le  Retour  d'Ulysse  et  Nausica.) 

*  CIRCÉ,  drame  lyrique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  Ramos  Carrion,  musique  de 
M.  Ruperto  Chapi,  représenté  en  mai  1902  à 
Madrid,  pour  l'inauguration  du  nouveau 
Théâtre-Lyrique  spécialement  consacré  à  l'o- 
péra espagnol.  Cet  ouvrage,  écrit  dans  une 
sorte  de  compromis  entre  les  tendances  la- 
tines et  la  forme  wagnérienne,  a  été  accueilli 


par  le  public  et  la  presse  madrilènes  avec  une 
sorte  d'enthousiasme  tout  au  moins  de  la  pre- 
mière heure.  Le  sujet  était,  comme  l'indique 
son  titre,  basé  sur  la  fable  d'Ulysse  et  de 
Circé.  Il  avait  pour  interprètes  principaux 
Mlu  Fereal,  MM.  Dianni  et  Mardones. 

*ClUDADANO  SIMON  (el),  zarzuela,  pa- 
roles de  MM.  Lustono  et  Palomero,  musique 
de  M.  Manrique  de  Lara,  représentée  à  Ma- 
drid en  décembre  1900.  Les  auteurs  avaient 
tiré  leur  livret  d'un  drame  qu'ils  avaient 
donné  quelques  années  auparavant  au  théâ- 
tre Novedades  ;  la  musique,  jugée  fort  agréa- 
ble, était  l'œuvre  d'un  jeune  capitaine  d'in- 
fanterie de  marine  qui  consacrait  ses  loisirs 
au  culte  de  l'art  et  qui,  paraît-il,  n'avait  pas 
lieu  de  s'en  repentir. 

*  CLARA,  opéra  semi-sérieux,  musique  de 
M.  Ermenegildo  Cappetti,  représenté  à  San 
Giovanni  Valdani  le  il  avril  1899.  Un  fait 
assez  singulier  se  produisit  à  cette  occasion  : 
c'est  le  propre  fils  du  compositeur,  M.  Gu- 
glielmo  Cappetti,  qui  dirigea  l'exécution  de 
l'ouvrage. 

*  CLARA  D'ARTÀ,  opéra  en  deux  actes,  pa- 
roles de  M.  Oreste  Noto,  musique  de  Mme  Al- 
bina  Bendetti-Busky,  représenté  au  théâtre 
Philodramatique  de  Milan  le  20  octobre  1899. 
C'est  Tune  des  innombrables  et  des  plus  fâ- 
cheuses imitations  de  la  trop  célèbre  Caval- 
leria  rusticana.  Aussi  nulle  comme  livret  que 
comme  musique,  celle-ci  n'a  obtenu  aucun 
succès. 

*  Claudia  ,  opéra  italien ,  musique  de 
M.  Avolio,  représenté  au  théâtre  Concordia, 
de  Constantinople,  en  août  1902. 

*  CLAVEL  ROJO  (el)  [L'Œillet  rouge],  opéra 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Perrin  et  Pala- 
cios,  musique  de  M.  Thomas  Breton,  repré- 
senté à  Madrid,  sur  le  théâtre  Parish,  le 
1er  avril  1899.  En  dépit  du  talent  bien  connu 
et  de  la  juste  renommée  du  compositeur,  cet 
ouvrage  a  subi,  par  la  faute  d'un  livret  misé- 
rable, l'insuccès  le  plus  complet. 

*  CLEF  D'AMOUR  (la)  [Der  Liebesschlùssel], 
farce  musicale,  paroles  de  MM.  Kren  et 
Schœnfeld,  musique  de  M.  M.  Schmidt,  repré- 
sentée sur  le  Thalia-Théâtre  de  Berlin  en  sep- 
tembre 1900. 

*  cléopâtre,  drame  en  cinq  actes  et  six 
tableaux,  de  MM.  Victorien  Sardou  et  Eugène 
Moreau,  avec  musique  de  M.  Xavier  Leroux, 
représenté  à  la  Porte-Saint-Martin  le  23  oc- 
tobre 1890. 


CLOU 


SUPPLEMENT 


CŒUR 


1205 


*  CLÉOPÂTRE,  opérette,  paroles  et  musique 
de  M.  Georges  Vero,  représentée  au  théâtre 
magyar  de  Budapest  le  6  mars  1900. 

*  cloche  engloutie  (la),  opéra,  livret 
tiré  du  drame  fameux  de  M.  Gerhart  Haupt- 
maim,  musique  de  M.  Jean  Davydow  (neveu 
du  célèbre  violoncelliste),  représenté  à  Saint- 
Pétersbourg  en  décembre  i903. 

'CLOCHE  DU  RHIN  (la),  opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Georges  Montorgueil 
et  P.-B.  Gheusi,  musique  de  M.  Samuel  Rous- 
seau, représenté  à  l'Opéra  le  8  juin  1898.  Une 
action  dramatique  basée  sur  une  légende  à 
moitié  fantastique,  qui  nous  transporte  au 
ve  siècle,  sur  les  bords  du  Rhin,  à  l'époque  où 
les  derniers  païens  germaniques  succom- 
baient, malgré  leurs  efforts,  sous  les  coups 
des  chrétiens  envahissants  et  victorieux.  L'é- 
lément passionnel  trouvait  sa  place  dans  cette 
action  avec  les  amours  du  jeune  chef  germain 
Konrad  et  de  la  religieuse  chrétienne  Her- 
vine,  qui,  l'un  et  l'autre,  à  la  suite  de  divers 
incidents,  trouvent  une  mort  dramatique,  et 
sont  ensuite  réunis  dans  la  vie  éternelle. 

Sur  ce  drame,  le  compositeur  a  écrit,  avec 
autant  de  soin  que  de  fermeté,  une  musique 
pleine  de  talent,  mais  qui  sans  doute  se  res- 
sent un  peu  de  trop  des  théories  wagné- 
riennes  dont  nos  musiciens  ont  l'esprit  hanté. 
Il  est  certain  que  l'emploi  obstiné  du  leitmotiv 
arrête  chez  eux  l'élan  de  Tinspiration  et  lui 
enlève  sa  spontanéité.  Ils  ne  s'aperçoivent  pas 
eux-mêmes  de  ce  défaut  capital  d'un  procédé 
purement  matériel,  qui  bride  et  entrave  leur 
imagination  et  les  met  dans  la  presque  im- 
possibilité de  révéler  leur  personnalité,  trou- 
blés qu'ils  sont  par  la  perpétuelle  préoccupa- 
tion de  ce  procédé  néfaste.  Il  n'empêche  que 
la  partition  de  M.  Samuel  Rousseau,  qui  est 
l'œuvre  d'un  artiste  instruit  et  expérimenté 
■  et  qui  se  fait  remarquer  par  sa  couleur  chaude 
et  son  sentiment  scénique,  renferme  nombre 
de  pages  intéressantes  et  d'une  véritable  in- 
tensité dramatique.  La  Cloche  du  Rhin  avait 
pour  interprètes  Mmes  Héglon  et  Aïno  Ackté, 
MM.  Vaguet,  Noté  et  Bartet. 

*  CLOCHE  ENGLOUTIE  (la)  Die  versunkene 
Glocke],  opéra,  musique  de  M.  Henri  Zoellner, 
représenté  au  théâtre  de  l'Ouest,  à  Berlin,  le 
8  juillet  1899.  Le  livret  n'est  autre  que  le  texte 
même  du  fameux  drame  allemand  de  M.  Gé- 
rhart  Hauptmann,  que  le  théâtre  de  l'Œuvre 
a  fait  connaître  au  public  parisien,  texte  mis 
en  musique  par  le  compositeur  scène  pour 
scène,    mot  pour  mot.  Ce  procédé    alourdit 


certainement  la  partition,  qui  gagnerait  à  être 
allégée  de  beaucoup  de  longueurs,  ce  qui 
convient  à  la  scène  dramatique  encombrant 
inutilement  la  scène  musicale.  Néanmoins. 
M.  Zoellner  ayant  dédié  son  oeuvre  à 
M.  Hauptmann,  celui-ci  lui  répondit  par  une 
lettre  par  laquelle,  en  le  remerciant  de  cette 
dédicace,  il  lui  déclarait  que  le  succès  obtenu 
par  le  compositeur  lui  était  aussi  agréable 
que  l'existence  de  sa  pièce  dans  sa  nouvelle 
forme  lyrique.  Il  faut  ajouter  que  M.  Zoellner 
avait  déjà  mis  en  musique,  intégralement,  le 
texte  du  Faust  de  Gcethe,  et  que  cet  essai 
n'avait  été  rien  moins  qu'heureux. 

"CLOCHES  DE  L'ANGELUS  (les)  [Abend- 
glocken],  opéra  alsacien  en  deux  actes,  paroles 
de  M.  G.  Stossikopf,  musique  de  M.  J.  Erb, 
représenté  à.  Strasbourg  le  15  février  1900. 
L'auteur  du  livret  s'était  fait  connaître  déjà 
par  des  poésies  populaires  en  dialecte  alsa- 
cien. 

*  COARTADA  (la),  tableau  lyrique,  paroles 
de  MM.  Navarro  et  Castellon,  musique  de 
M.  Santamaria,  représenté  au  théâtre  Apolo 
de  Madrid  le  22  juillet  1898. 

*  COCO  (EL),zarzuela,  paroles  de  M.Jackson 
et  Rodriguez,  musique  de  M.  Vives,  repré- 
sentée au  théâtre  Apolo  de  Madrid  le  24  oc- 
tobre 1901. 

*  CODIGO  PENAL  (el),  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Eusebio  Sierra  et  Joaquin  Abati,  mu- 
sique de  M.  Barrera,  représentée  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  Comique,  le  24  décembre  1901. 

*  CŒUR  D'ARTISTE  [Kwrïst lerherseri],  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Lœsch, 
musique  de  M.  Richard  Baertich,  représenté 
sans  grand  succès  à  Manheim,  sur  le  théâtre 
de  la  cour,  le  3  novembre  1898.  Le  livret  met 
en  action  une  prétendue  amourette  du  com- 
positeur Jean-Chrétien  Bach,  le  onzième  fils 
du  grand  Sébastien,  qui  passa  toute  la  der- 
nière partie  de  sa  vie  à  Londres,  où  il  devint 
maître  de  chapelle  de  la  reine  d'Angleterre. 

*CŒUR  DES  JEUNES  FILLES  (le)  [Bas 
Mâdchenherz],  opéra-comique  en  trois  actes  et 
un  épilogue,  paroles  de  M.  Luigi  Illica,  mu- 
sique de  M.  Crescenzo  Buongiorno,  repré- 
senté au  théâtre  Royal  de  Cassel  le  16  fé- 
vrier 1901.  Les  deux  auteurs  étaient  italiens 
et  le  livret,  écrit  en  italien,  dut  être  traduit 
en  allemand  par  M.  L.  Hartmann.  Le  compo- 
siteur, ancien  élève  du  Conservatoire  de  Na- 
ples,  sacrifiait  à  la  mode  actuelle  et  inondait 
son  œuvre  de  leitmotive.  Celle-ci  obtint  d'ail- 


1206 


GOMM 


SUPPLEMENT 


GONS 


leurs  un  certain  succès.  Elle  avait  pour  inter- 
prètes Mmes  Know-Jungk  et  Morny,  MM.  Batz 
et  Wuzel. 

"COLLANA  DI  PASQUA  (la),  opéra  en  trois 
actes,  poème  de  M.  Luigi  Illica,  musique  de 
M.  G.  Luporini,  représenté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  Mercadante,  le  i"  novembre  1896. 
(Jet  ouvrage,  d'un  sentiment  dramatique  très 
intense,  fait  beaucoup  d'honneur  au  composi- 
teur, dont  la  musique  a  produit  une  impres- 
sion profonde  ;  son  succès,  très  grand,  ne 
s'est  pas  borné  à  la  seule  ville  de  Naples,  et 
s'est  reproduit  sur  tous  les  théâtres  où  la  Col- 
lana  di  Pasqua  a  été  représentée  par  la  suite. 
Les  interprètes  étaient  MmeCarelli, MM.  Coppi, 
Guarino,  Roveri,  Degli  Abbati  et  Menin. 

*  COLLIER  DE  SAPHIRS  (le)  [The  Sapphire 
Necklace],  opéra,  paroles  de  M.  F.  Chorley, 
musique  d'Arthur  Sullivan,  représenté  à  Lon- 
dres en  1864. 

*  COLONIA  LIBERA  (la),  opéra  sérieux  en 
quatre  actes,  livret  tiré  par  M.  Luigi  Illica 
d'une  nouvelle  américaine  de  Bret-Harte,  mu- 
sique de  M.  Pietro  Floridia,  représenté  à 
Rome,  sur  le  théâtre  Costanzi,  le  7  mai  1899. 
M.  Floridia,  pianiste  distingué,  ancien  élève 
du  Conservatoire  de  Naples,  n'a  pu  tirer  parti 
du  livret  lamentable  qui  lui  avait  été  confié. 
L'ouvrage  n'a  obtenu  aucun  succès. 

*  COLONNE    DE    L'APPRENTI   (LA),    opéra- 

comique,  paroles  de  M.  Guy  Eden,  musique  de 
"M.  Reginald  Somerville,  représenté  au  théâtre 
de  sa  Majesté,  à  Londres,  en  octobre  1897. 

*  colpa  E  pena,  légende  musicale  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Ettore  Lucatello,  repré- 
sentée à  Polesella  le  10  avril  1897. 

*  comédie  a  compiègne  (la),  opéra-co- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  Edouard 
Noël  et  Henri  Malo,  musique  de  M.  Charles 
Malo,  représenté  au  Casino  municipal  de 
Biarritz  en  septembre  1902. 

*  comment  meurent  les  dieux,  opéra, 
paroles  de  M.  Théodore  Kirchner,  musique  de 
M.  Rodolphe  de  Prochaska,  représenté  sur  le 
théâtre  allemand  de  Prague  en  mars  1902.  La 
pièce  est  une  sorte  de  drame  satirique  conçu, 
dit-on,  dans  la  manière  allègre  des  bouffonne- 
ries qu'on  exécutait,  sur  l'amphithéâtre  d'A- 
thènes, à  la  suite  des  grandes  trilogies. 

*  COMMISSAIRE  D'ÉTAT  (le),  opéra,  mu- 
sique de  M.  Paul  Renie,  représenté  en  avril 
1898  à  Chemnitz  (Saxe)  et  tombé  sous  les 
sifflets  par  la  faute  d'un  livret  impossible. 


*  COMPÈRE  LA  MORT  [Gevatter  '  Tod],  co- 
médie avec  musique,  paroles  de  M.  Kœnig, 
musique  de  M.  Buck,  représentée  à  Berlin  le 
6  avril  1900. 

*  COMPLICATION  DE   CUIVRES,  opérette, 

paroles  de  miss  Rebecca  Lane  Hooper,  mu- 
sique de  miss  Mahel  D.  Daniels,  représentée 
avec  succès  au  théâtre  de  Brooklyn  (New- 
York)  en  mai  1901.  C'est,  pensons-nous,  le  pre- 
mier exemple  d'une  œuvre  lyrique  écrite  par 
deux  femmes  en  collaboration. 

*  COMTE  de  gleichen  (le),  opéra,  musi- 
que de  M.  Franz  Mohaupt,  représenté  au 
théâtre  municipal  de  Reichenberg  (Bohême) 
en  avril  1901.  Le  livret  met  en  scène  la  vieille 
légende  du  chevalier  croisé  qui  revient  de 
la  Terre  sainte  avec  une  femme  qu'il  a  épou- 
sée là-bas  après  l'avoir  fait  baptiser,  et  qui 
obtient  du  pape  la  faculté  de  vivre  à  la  fois 
avec  cette  nouvelle  épouse  orientale  et  celle 
qu'avant  de  partir  il  avait  laissée  dans  son 
château. 

*  COMTESSE  DE  LA  CUISINE  (LA)  [Die 
Kûchen  -  Comtesse  ] ,  opérette  ,  paroles  de 
MM.  Markus  et  Buchbinder,  musique  de  M.  B. 
Szabados,  représentée  à  Vienne,  sur  le  théâ- 
tre An  der  "Wien,  le  15  mars  1898. 

«COMTESSE  KUNI(la),  opérette,  paroles  de 
MM.  Schœnthan  et  Stein,  musique  de  M.  Fer- 
dinand Baumgarten,  représentée  à  Vienne, 
sur  le  théâtre  An  der  Wien,  le  1 1  mars  1899. 

*  CONCURSO  UNIVERSAL,  jeu  comico-lyri- 
que,  paroles  de  MM.  Garcia  Alvarez,  Antonio 
Paso  et  Lopez  Monis,  musique  de  MM.  Cal- 
leja  et  Valverde  fils,  représenté  au  théâtre  des 
Maravillias  de  Madrid  le  3  juin  1899. 

*  CONFESSION  (la)  [Die  Beichte],  opéra  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Delmar,  musique  de 
M.  Ferdinand  Hummel,  représenté  sans  suc- 
cès à  l'Opéra  royal  de  Berlin  le  10  avril  1900. 

*  confession  (la),  «  mystère  » ,  poème  de 
M.  Axel  Dalmar,  musique  de  M.  Ferdinand 
Hummel,  représenté  au  théâtre  de  Schwerin 
en  octobre  1902. 

*  CONSIGLIO  DEI  DILETTANTI  (il),  inter- 
mède lyrique,  musique  de  Rossini,  exécuté  à 
l'Opéra,  le  1er  février  1826,  par  les  premiers 
artistes  du  Théâtre-Italien.  C'était  une  com- 
position de  circonstance,  uniquement  des- 
tinée à  illustrer  la  représentation  donnée  au 
bénéfice  du  danseur  Vestris  après  cinquante- 
cinq  ans  de  service  (il  avait  débuté  à  l'Opéra 
au  mois  de  mai  1771). 


CONT 


SUPPLÉMENT 


GORR 


1207 


*  CONSUELO,  opéra  en  trois  actes  et  un 
prologue,  paroles  de  M.  F.  Cimmino,  musique 
de  M.  Alfonso  Rendano,  représenté  au  théâtre 
Victor-Emmanuel  de  Turin  le  24  mai  1902. 
M.  Alfonso  Rendano,  pianiste  renommé  et 
compositeur  pour  son  instrument,  faisait,  à 
l'âge  de  près  de  cinquante  ans,  son  début  à  la 
scène  avec  cet  ouvrage.  Ce  début  ne  fut  pas 
heureux.  On  lui  reprocha  le  manque  d'inspi- 
ration, le  défaut  d'unité  dans  la  conception  de 
son  œuvre,  et  une  tendresse  trop  manifeste  à 
écraser  les  voix  sous  le  fracas  de  l'orchestre. 
Consuelo  avait  pour  interprètes  principaux 
Mlle  Oliva  Petrella,  MM.  Davide  Jugine  et 
Magini-Coletti. 

*  CONTE  D'HIVER  [Bas  Wintermârchen], 
opéra,  paroles  et  musique  posthumes  de 
Baudouin  Zimmermann,  représenté  à  Er- 
furt,  sur  le  théâtre  municipal,  le  il  mars  1900. 

*  CONTE  DE  FÉE,  ballet  en  un  acte,  mêlé 
de  chant,  de  M.  Maurice  Froyez,  musique  de 
M.  Maurice  Depret,  représenté  par  la  société 
des  Escholiers  au  théâtre  Sarah-Bernhardt, 
le  12  juin  1901. 

*  CONTE  DE  NOËL  (un)  [EinWeihnachtsmûr- 
chenspiel],  fable  lyrique,  paroles  de  M.  Hâsens, 
musique  de  M.  S.  d'Eulenbourg,  représentée 
au  théâtre  allemand  de  Hambourg  le  22  dé- 
cembre 1900. 

*  CONTE  DU  ROI  SALTAN  (le),  opéra,  li- 
vret tiré  d'un  poème  de  Pouschkine,  musique 
de  M.  Rimsky-Korsakow,  représenté  à  l'Opéra 
national  de  Moscou  le  10  novembre  1900. 

*CONTESSA  CLARA  (la),  drame  lyrique  en 
trois  actes,  poème  de  Mme  Maria  De  Angelis- 
Bianchi,  musique  de  son  frère,  M.  Arthur  De 
Angelis,  représenté  à  Pérouse  le  26  fé- 
vrier 1901.  C'était  le  début  du  compositeur, 
à  peine  âgé  de  vingt-deux  ans.  Son  œuvre 
ne  valait  pas  beaucoup  mieux  que  le  texte 
fraternel  sur  lequel  il  l'avait  écrite.  «  Succès 
d'encouragement  » ,  disait  un  critique,  et  sur- 
tout succès  local. 

*  contessa  d'egmont  (la),  opéra  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Raffaele  Lazzari,  pa- 
roles d'un  cousin  du  compositeur,  représenté 
le  24  juin  1902  au  théâtre  Social  de  Trente. 

*  CONTREBANDIERS  (les),  opéra  hongrois 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Louis-Charles 
Villa,  musique  de  M.  Joseph  Bahnert,  repré- 
senté à  l'Opéra  royal  de  Budapest  le 
17  mars  1900.  Cet  ouvrage  avait  été  écrit  en 
italien,  et  l'auteur  était  un  capitaine  de  l'ar- 
mée italienne  ;  le  compositeur  était  lui-même 


italien  de  naissance,  et,  après  avoir  fait  son 
éducation  musicale  en  Allemagne,  était  depuis 
longtemps  fixé  à  Budapest.  Le  livret  dos  Con- 
trebandiers avait  dû  être  traduit  en  hongrois. 

*  CONTREBANDIERS  DE  BADAYEZ  [The 
Smugghers  of  Badayes] ,  opérette,  musique 
de  M.  Minkowski,  représentée  à  Boston  en 
décembre  1900. 

*  COPPA  D'ORO  (la),  «  opéra  lyrico-gym- 
nastique  »  en  deux  actes,  paroles  et  musique 
de  M.  Alfredo  Soffredini,  représenté  le  27  jan- 
vier 1900  à  Milan,  dans  le  salon  Pro  Patria 
et  chanté  par  des  dilettantes. 

*  CORDONNIER  JAN  (le)  [Schuster  Jan], 
opéra-comique,  musique  de  M.  de  Rœssler, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Francfort- 
sur-le-Mein  le  20  février  :900. 

*CORDOUE  LA  SULTANE,  zarzuela,  paroles 
de  M.  Belmonte,  musique  de  M.  Galindo,  re- 
présentée à  Cordoue  le  3  janvier  1898. 

*CORNETA  DE  ORDENES  (el),  zarzuela, 
paroles  de  M.  X...,  musique  de  M.  Serrano, 
représentée  au  théâtre  Apolo  de  Madrid  en 
octobre  1900. 

*corrado,  opéra  en  quatre  actes,  livret 
tiré  par  M.  Bios  du  Corsaire  de  Byron,  musi- 
que d'un  magistrat  dilettante,  M.  Alessandro 
Marracino,  représenté  à  Rome,  sur  le  théâtre 
Adriano,  le  21  mai  1900.  En  dépit  de  son  ap- 
parence sérieuse,  l'œuvre  était  burlesque 
sous  tous  les  rapports,  et  sa  première  repré- 
sentation, dont  on  se  souviendra  longtemps 
à  Rome,  était  ainsi  racontée  par  un  journal  : 
«  En  entrant  au  théâtre,  en  voyant  les  ca- 
rabiniers sur  la  porte  et  des  groupes  d'avo- 
cats dans  le  vestibule,  dans  les  corridors,  aux 
fauteuils  et  dans  les  loges,  on  croyait  péné- 
trer dans  une  succursale  du  tribunal,  plus 
grande  que  le  tribunal  lui-même,  pour  cette 
raison  que  très  grand  était  le  crime  qu'il 
s'agissait  de  juger.  Et  de  fait,  pour  cette  fois 
c'était  un  juge  instructeur  qui  était  soumis 
au  procès,  c'était  un  juge  instructeur  qui  at- 
tendait sa  sentence.  Si  l'on  considère  que 
l'auteur  a  eu  vingt-deux  rappels,  disons-le 
de  suite,  l'accusé  à  été  acquitté.  Mais  si  l'on 
doit  apprécier  les  motifs,  les  sons,  les  ru- 
meurs variés  qui  se  sont  échappes  de  l'or- 
chestre, disons-le  aussi,  l'accusé  a  été  con- 
damné. Le  protagoniste,  Corrado,  a  eu  une 
seule  chose  grande  :  quand  il  a  coiffé  le  fez, 
un  fez  qui  semblait,  à  part  la  couleur, 
comme  la  coiffure  d'un  ouvrier.  Et  le  fait  que 
l'opéra  a  été  aussitôt  abandonné  prouve  qu'il 


1208 


GOVA 


SUPPLEMENT 


GUNA 


n'avait  point  la  musculature  assez  solide 
pour  soutenir  la  lutte.  Que  reste-t-il  donc  de 
ce  Corrado  ?  Vingt-deux  rappels.  Mais  si 
l'on  considère  que  soixante  avocats  ro- 
mains avaient  donné  chacun  100  lire  pour 
faire  exécuter  l'opéra  du  juge  instructeur, 
dont  la  mise  en  scène  coûtait  précisément 
6  000  lire,  les  rappels  diminuent  de  valeur, 
parce  que  ce  sont  des  rappels  d'actionnaires, 
qui  voulaient  établir  un  succès  à  l'aide  du 
bruit  de  leurs  mains  et  faire  ainsi  une... 
bonne  action.  Il  est  certain  que  des  scènes 
•de  ce  genre  pourraient  désormais  se  produire 
au  tribunal  —  Au  nom,  etc.,  par  la  grâce, 
etc.,  je  vous  condamne  à  dix  ans  de  galères- 
Avez-vous  quelque  chose  à  ajouter  pour 
votre  défense  ?  —  Signor  juge,  j'ai  assisté  à 
la  représentation  de  votre  opéra.  —  Très 
bien.  Alors  je  vous  absous.  Votre  crime  est 
suffisamment  expié.  » 

*  CORRÉGIDOR  (le),  opéra,  livret  tiré  par 
Mœe  Rosa  Mayreder-Obermayer  d'une  nou- 
velle espagnole  d'Alarcon,  musique  de  Hugo 
Wolf,  représenté  à  Manheim  le  7  juin  1896. 

*  CORTIJERA  (la.),  drame  lyrique  en  trois 
actes  et  en  vers,  poème  de  MM.  Dicenta  et 
Paso,  musique  de  M.  Ruperto  Chapi,  repré- 
senté sans  grand  succès  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  Parish,  en  mars  1900. 

*  COSAQUE  ROUGE  (le),  opérette,  musique 
de  M.  Victor  Hollaender,  représentée  à  Ber- 
lin, sur  le  théâtre  Frédéric-Wilhelm,  en  dé- 
cembre 1901. 

*  COSAQUES  (les),  opéra  en  un  acte,  musi- 
que de  M.  J.  Davies,  représenté  au  théâtre 
lyrique  flamand  d'Anvers  en  février  1903. 

*  COSCRITTO  (il),  opéra  sérieux  en  un 
acte,  musique  de  M.  Mimi  Novelii,  repré- 
senté à  Marcianise,  près  Caserte,  par  des 
amateurs,  le  25  mars  1900. 

*  COUR  DES  bossus  (la),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Ernest  Chambéry,  mu- 
sique de  M.  Colo-Bonnet,  représentée  sur  le 
Grand-Théâtre  de  Genève  en  avril  1899. 

*  COUTELIER  DE    BAGDAD  (le),  Opéra-CO- 

mique  en  un  acte,  d'auteurs  inconnus,  repré- 
senté sur  le  théâtre  du  Palais- Variétés 
(théâtre  de  la  Cité)  le  27  octobre  1792.  Cet 
ouvrage  n'obtint  aucun  succès  ;  c'est  pour- 
quoi ses  auteurs  ne  jugèrent  pas  à  propos  de 
se  faire  connaître. 

*  covadonga,  opéra  en  trois  actes,  paro- 
les  de  MM.    Zapata  et  Sierra,   musique  de 


M.  Thomas  Breton,  représenté  sur  le  théâtre 
Parish,  à  Madrid,  en  janvier  1901.  Le  compo- 
siteur, artiste  de  grand  talent  et  depuis 
longtemps  accoutumé  à  de  brillants  succès, 
n'a  pas  été  heureux  cette  fois.  La  critique  a 
été  dure  à  son  œuvre,  s'en  prenant  à  la  fois 
au  poème  et  à  la  musique,  et  malmenant 
jusqu'aux  décors. 

*  CREOLA  (la),  opéra  sérieux  en  deux  ac- 
tes, paroles  de  M.  Luigi  Villanis,  musique 
de  M.  Federico  Collino,  représenté  au  théâ- 
tre Victor-Emmanuel  de  Turin  le  22  octo- 
bre 1898.  La  musique  de  cet  ouvrage  avait 
été  écrite  sur  un  autre  livret,  et  il  fallut  lui 
adapter  les  paroles  d'un  nouveau  poème. 
C'est  là  un  procédé  assurément  vicieux,  et 
peut-être  l'une  des  causes  du  peu  de  succès 
qu'obtint  l'ouvrage. 

*  crocodile  (le),  opérette,  musique  de 
M.  Rodolphe  Ferron,  représentée  au  théâtre 
Thalia,  de  Berlin,  en  septembre  1897.  L'au- 
teur remplissait  les  fonctions  de  chef  d'or- 
cheste  au  Cari-Théâtre  de  Vienne. 

*  croix  et  la  demi-lune  (la),  opéra 
anglais,  livret  tiré  de  Pour  la  couronne,  comé- 
die française  de  M.  François  Coppée,  musique 
de  M.  Colin  Me  Alpin,  représenté  au  théâtre 
Covent-Garden  de  Londres  en  octobre  1903. 
Cet  ouvrage  avait  été  couronné  dans  un  con- 
cours. 

*  CRUCHE  CASSÉE  (la),  opéra-comique, 
livret  tiré  d'une  comédie  célèbre  de  Kleist, 
musique  de  M.  Georges  Jarno,  représenté  au 
théâtre  municipal  de  Hambourg  en  jan- 
vier 1903. 

*  CRUCIFIXION  (la),  grande  scène  lyrique 
religieuse,,  avec  chœurs  et  orchestre,  paro- 
les de  M.  Giuseppe  Pistelli,  musique  de 
M.  Giuseppe  Righetti,  exécutée  au  théâtre 
dramatique  de  Vérone  le  26  septembre  1901. 

*  CUATRO  VIËNTOS,  jeu  comico-lyrique, 
paroles  de  M.  Ruiz,  musique  de  M.  Riera, 
représenté  au  théâtre  Principal  de  Malaga  le 
28  novembre  1900. 

*  CUERNO  DE  ORO  (el),  «  jeu  lyrique  »  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Calixto  Navarro  et 
Gabriel  Merino,  musique  de  M.  Mateos,  re- 
présenté au  théâtre  Romea  de  Madrid  en 
mars  1900. 

*cunao  DE  ROSA  (el),  parodie-zarzuela, 
paroles  de  MM.  Merino  et  Candela,  musique 
de  M.  Torregrosa,  représentée  au  théâtre 
Apolo  de  Madrid  en  février  1903. 


DAME 


SUPPLEMENT 


DANSE 


1209 


*  CUOR  DEGLI  UMILI  (il),  comédie  lyrique 
en  un  acte,  paroles  de  M  Lafargue,  musique 
de  M.  Giuseppe  Gariboldi,  représentée  à 
Camerino  le  20  décembre  1896. 

*  cupidon  moderne  (un),  opérette  en 
trois  actes,  musique  de  M.  Gustave  Wanda, 
représentée  au  Thalia-Théâtre  de  Berlin  en 
janvier  1901. 

*CURÉ  Vincent  (le),  opérette  en  trois 
actes  et  quatre  tableaux,  paroles  de  M.  Mau- 
rice Ordonneau,  musique  posthume  d'Ed- 
mond Audran,  représentée  au  théâtre  de  la 
Gaité  le  25  octobre  1901. 

*  CURIOSO  accidente  (un),  opéra  en  un 
acte,  livret  tiré  d'une  comédie  bien  connue  de 
Goldoni  par  Mme  Virginia  Trêves,  musique 
de  M.  Gaetano  Coronaro,  professeur  de  com- 
position  au  Conservatoire   de  Milan,  repré- 


senté au  théâtre  Victor-Emmanuel  de  Turin, 
le  11  novembre  1903. 

*  curro  vargas,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Joaquin  Dicenta  et  Manuel 
Paso,  musique  de  M.  Ruperto  Chapi,  repré- 
senté au  théâtre  Parish,  de  Madrid,  le  10  dé- 
cembre 1898. 

*  CYNISCA,  opéra  -  comique,  paroles  de 
MM.  A.-P.  de  Launoy  et  Fernand  de  Rou- 
vray,  musique  de  M.  Dailly,  représenté  à 
Ne  vers  en  mars  1903. 

*  cyrano  de  Bergerac,  opérette  bouffe, 
musique  de  M.  Victor  Herbert,  représentée 
au  Knickerbocher-Théàtre  de  New-York  en 

août  1899. 

*czarda(la),  opérette  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  Alfred  Delilia,  musique  de 
M.  Georges  Fragerolle,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  3  novembre  1900. 


*  DAL  SCGNO  ALLA  VITA,  drame  lyrique 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Fulvio  Fulgonio, 
musique  de  Mlle  Virginia  Mariani,  repré- 
senté au  théâtre  municipal  de  Vercelli  le  15  fé- 
vrier 1898.  C'était  le  début  à  la  scène  du  com- 
positeur, qui  avait  été  élève  de  feu  Carlo 
Pedrotti  au  Lycée  musical  de  Pesaro.  M'ie  Ma- 
riani dirigeait  en  personne  l'exécution  de  son 
opéra,  à  la  tête  de  l'orchestre. 

*DAME  A  SERVIRE  (le),  opéra  bouffe, 
musique  de  Francesco  Cortesi,  représenté 
en  Italie  en  1859. 

*  DAME  DE  LONGFORD  (la),  drame  lyrique 
en  un  acte,  paroles  d'Augustus  Harris,  mu- 
sique de  M.  Léonard  Bach,  représenté  au 
théâtre  allemand  de  Prague  en  janvier  1900. 
Le  compositeur  avait  été  l'un  des  élèves  fa- 
voris de  Liszt. 

'DAME  DE  TRÈFLE  (la),  opéra-comique 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Charles 
Clairville  et  Maurice  Froyez,  musique  de 
M.  Emile  Pessard,  représenté  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  13  mai  1898. 

*  DAME    DE    TROU  VILLE    (LA)  ,     Opérette, 

musique  de  M.  Gustave  "Wanda,  représentée 
à  Cologne,  sur  le  théâtre  de  la  Résidence,  en 
juillet  1902. 

*DAME  HOLLE,  opéra  romantique  en  un 
acte,   paroles   et  musique    de    M.    Georges 


Kunoth,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Brème  en  mars  1899.  Le  sujet  est  tiré  de  la 
vieille  légende  allemande  à  laquelle  le  petit 
berger  de  Tannhauser  fait  allusion  dans  son 
chant  original. 

*  DAMES  VIENNOISES  (les),  opérette,  mu- 
sique de  M.  Lehar,  représentée  à  Vienne, 
sur  le  théâtre  Ander  "Wien,  en  novembre  ou 
décembre  1902. 

*  dandy  fifth  (the),  opérette,  paroles  de 
M.  Sims,  musique  de  M.  C.  Corri,  représentée 
sur  le  théâtre  du  duc  d'York,  à  Londres ,  le 
17  août  1898. 

*DANIELLA,  opéra  en  deux  actes,  paroles 
de  M.  Enrico  Golisciani,  musique  de  M.  Ma- 
riano  Marzano,  représenté  à  Caserte,  sur  le 
théâtre  Cimarosa,  le  31  mai  1901. 

*DANS  LA  PLUME,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Kok,  musique  de  M.  Vasseur, 
représentée  à  l'Eldorado  lei7  novembre  1898. 

*  DANS  LE  NID  DES  AUTRES,  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  M.  C.  Soubises, 
musique  de  M.  O.  Coquelet,  représenté  à 
Versailles  en  novembre  1902. 

*  DANSE  DE  L'OMBRE  (la)  [The  Shadow 
Bance],  opérette,  paroles  de  M.  Ben  Lan- 
deck,  musique  de  M.  Lambelet,  représentée 
à  Londres  en  octobre  1901. 


1210 


DEBU 


SUPPLEMENT 


DÉJE 


*  DANSEUSE  EN  CHEMISE  (la)  [The  Skirt 
Dancer],  opérette,  paroles  de  MM.  Ridgewell, 
Mansell  et  Machay,  {musique  de  M.  H.  Tro- 
tère,  représentée  à  Fulham  le  28  juin  1898. 

*DAPHNÉ,    opéra  -  comique ,     paroles  de 

miss    Marguerite   Merringson,    musique  de 

M.  Arthur  Bird,  représenté  à  New- York  en 
février  1898. 

*DAPHNIS  ET  CHLOÉ,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Meyreuil,  musique  de 
M.  Henri  Bûsser,  représenté  àl'Opéra-Comi- 
que  le  H  décembre  1897. 

*DAPHNIS  ET  CHLOÉ,  comédie  lyrique  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Jules  et  Pierre 
Barbier,  musique  de  M.  Henri  Maréchal, 
représentée  au  Théâtre  -  Lyrique  (Renais- 
sance) le  8  novembre  1899.  Encore  une  tra- 
duction scénique  et  musicale  de  l'adorable 
pastorale  de  Longus.  Celle-ci  était  en  trois 
actes,  ce  qui  est  peut-être  beaucoup,  bien 
qu"ils  fussent  courts,  car  les  incidents  sont 
difficiles  à  trouver  et  à  placer  dans  cette  fa- 
ble intime  et  qu'on  pourrait  presque  qualifier 
de  psychologique.  La  musique  s'est  un 
peu  ressentie  du  manque  forcé  de  mouvement 
qui  caractérisait  le  poème,  mais  elle  ne  man- 
que ni  de  grâce  ni  d'agrément.  Il  en  faut 
surtout  citer  le  duo  de  Daphnis  et  Chloé,  le 
gentil  chœur  des  nymphes  et  la  scène  des 
parents  au  second  acte,  franche  et  bien  venue. 
Interprètes  :  M'ie=  Jeanne  Leclerc  (Chloé)  et 
Frandaz  (Écho),  MM.  Andrieu  (Daphnis), 
Soulacroix  (Philétas)  et  Bourgeois. 

*DARTHULA,  opéra  hollandais,  musique 
de  M.  Van  Millingen,  représenté  à  La  Haye 
en  décembre  1901. 

*  DEA,  opéra  en  quatre  actes,  livret  tiré 
par  M.  Goffredo  di  Crollalanza  d'un  roman  de 
Léon  Gozlan,  les  Nuils  du  Père  Lachaise, 
musique  de  M.  Pasquale  La  Rotella,  repré- 
senté à  Bari  le  il  avril  1903. 

*  DÉBUT  (un),  zarzuela  en  dialecte  catalan, 
musique  de  M.  Urbano  Fando,  représentée  au 
Jardin  Espagnol  de  Barcelone  en  juin  1896. 

*  DEBUT  DE  LA  RAMIREZ  (el),  zarzuela 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Merino,  musique 
de  MM.  Torregrosa  et  Valverde  fils,  repré- 
sentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  Comique, 
le  il  novembre  1901. 

*  débutante  (la),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  H.  de  Waldberg  et  A.-M.  Wil- 
ner,  musique  de  M.  Alfred  Zamara,  repré- 
sentée au  Gartnerplatz-Théâtre  de  Munich 
en  janvier  1901.  Le  livret  n'est  autre  chose 


qu'une  adaptation  lyrique  de  la  jolie  comédie 
d'Henri  Meilhac  et  Ludovic  Halévy,  le  Mari 
de  la  débutante. 

*  DE  DOCE  A  DOS,  jeu  comico-lyrique,  pa- 
roles de  M.  Navarro  Gonzalvo,  musique  de 
M.  Calleja,  représenté  au  théâtre  Eslava  de 
Madrid  le  14  octobre  1897. 

*  déesse  raison  (la),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Wilner  et  Buchbinder, 
musique  de  Johann  Strauss ,  représentée  à 
Vienne,  sur  le  théâtre  An  der  Wien,  en 
mars  1897. 

*DÉJANIRE,  tragédie  en  quatre  actes,  en 
prose  rythmée,  de  Louis  Gallet,  avec  musi- 
que de  M.  Saint-Saëns,  représentée  aux  Arè- 
nes de  Béziers  le  28  août  1898,  et  à  l'Odéon 
le  il  novembre  de  la  même  année.  C'était 
pour  l'inauguration  des  spectacles  en  plein 
air  organisés,  sur  l'initiative  et  par  les  soins 
de  M.  Castelbon  de  Beauxhôtes,  aux  super- 
bes Arènes  de  Béziers,  où  l'on  voulait  renou- 
veler l'impression  grandiose  des  spectacles 
de  la  Grèce  antique.  Louis  Gallet  avait  écrit 
à  cet  effet  un  grand  drame,  mêlé  de  chœurs 
et  de  danses,  pour  lequel  il  s'était  inspiré  des 
Trachyniennes  de  Sophocle .  La  jalousie 
d'Hercule,  la  douleur  de  Déjanire,  la  mort  ter- 
rible du  demi-dieu  ne  pouvant  se  débarrasser 
de  la  fatale  tunique  qui  le  dévore,  tel  était  ce 
drame,  auquel,  malheureusement,  Gallet 
n'avait  pas  su  donner  sa  magnifique  puis- 
sance. Le  succès  fut  grand  néanmoins,  grâce 
à  la  richesse  et  la  majesté  du  spectacle,  au 
milieu,  si  nouveau  pour  les  spectateurs,  dans 
lequel  il  se  déroulait,  grâce  à  la  splendeur 
des  décors  et  de  la  mise  en  scène,  à  la  mu- 
sique, aux  chœurs,  à  la  danse,  enfin,  aussi, 
à  l'effet  que  produisaient  sur  eux-mêmes  les 
quinze  mille  spectateurs  qui  se  pressaient 
dans  les  Arènes.  Ce  succès  fut  moins  complet 
lorsque  l'ouvrage  parut  sur  la  scène  de 
l'Odéon,  dans  les  conditions  où,  naturelle- 
ment, on  avait  été  obligé  de  le  réduire.  Le 
drame,  il  faut  le  dire,  parut  un  peu  sec,  un 
peu  pâle,  et  d'un  intérêt  médiocre.  Quant  à 
la  musique,  qui  comprend  des  chœurs  et  des 
morceaux  symphoniques,  si  elle  ne  saurait 
rien  ajouter  à  la  gloire  qui  s'attache  au  nom 
de  M.  Saint-Saëns,  elle  n'est  pas  indigne  de 
l'artiste  illustre  à  qui  l'on  doit  Samson  et 
Dalila,  la  symphonie  en  ut  mineur,  la  Lyre  et 
la  harpe  et  tant  d'œuvres  superbes  dans  tous 
les  genres. 

*  DÉJEUNER  SUR  L'HERBE  (un),  opérette 
en  un   acte,   paroles    de    MM.  Bénédite   et 


DERN 


SUPPLEMENT 


DIAN 


1211 


Trompette,  musique  de  M.  Edmond  Missa, 
représentée  à  l'Olympia  le  2  juillet  1897. 

*  délai  LÉGAL  (le),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Aubry,  musique  de 
M.  Charles  Hess,  représenté  au  théâtre  de 
la  Renaissance  le  20  décembre  1900. 

*  DE  LA  URNA  (el),  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Beno  et  Aranda,  musique  de  M.  Braca- 
monte ,  représentée  au  théâtre  Romea  de 
Madrid  le  6  décembre  1900. 

*delitto  damore,  opéra  sérieux,  mu- 
sique de  M.  Roberto  Curci ,  représenté  à 
Barletta  en  février  1897. 

*  DEMANDE  EN  MARIAGE  (la),  opéra, 
musique  de  M.  Franz  Neumann,  représenté 
à  Linz  en  janvier  1901. 

*  DEMOISELLE  AUX  CAMÉLIAS  (la),  opé- 
rette en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Eugène 
et  Edouard  Adenis,  musique  de  M.  Edmond 
Missa,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
4  octobre  1899. 

*  DEMOISELLES     DES     SAINT  -  CYRIENS 

(les),  opérette  en  trois  actes,  paroles  de 
MM.  Paul  Gavault  et  de  Cottens,  musique 
de  M.  Louis  Varney,  représentée  au  théâtre 
Cluny  le  22  janvier  1898. 

'DÉPART  (le)  [Die  Abreisé] ,  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Steigentesch,  musique  de 
M.  Eugène  d'Albert,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Francfort-sur-le-Mein  le  20  oc- 
tobre 1898. 

*  DÉPART  DES  MATELOTS  (le),  Opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  représenté  à  la  Comédie- 
Italienne  le  23  novembre  1778.  Ce  petit  ou- 
vrage n'ayant  obtenu  aucun  succès,  le  public, 
après  la  première  représentation,  qui  fut  aussi 
la  dernière,  se  dispensa  de  demander  les 
noms  des  auteurs,  et  ceux-ci  restèrent  com- 
plètement inconnus. 

*  DE  penzing  A  PÉKIN,  farce  musicale, 
paroles  de  MM.  Dovsky  et  Muth,  musique  de 
M.  Mestrozzi,  représentée  à  Vienne  le  25  dé- 
cembre 1900. 

*  DÉPIT  D'AMOUR,  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  M.  Mortou,  représenté  à 
Laval  en  mai  1896. 

*  DERNIÈRE  CHANSON  (la),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  musique  de  M.  Éd.  Schwei- 
ger,  représenté  à  Gratz  en  mai  1897. 

*  DERNIÈRE  ROSE  (la.)  [Die  letze  Rose], 
opéra  en  un  acte,  musique  de  M.  Cattabene, 


compositeur  italien,  représenté  à  Zurich  le 
26  mars  1898.  Le  livret  de  ce  petit  ouvrage 
est  écrit  en  prose. 

*  DERNIERS    JOURS    DE    POMPÉI    (LES), 

opéra,  paroles  et  musique  de  M.  de  Mon- 
towt,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Lubeck  le  27  mars  1900. 

*DESECHOS  DE  TIENTA,  fantaisie  lyrique, 
paroles  de  MM.  Navas  et  Ruiz  del  Valle, 
musique  de  M.  Palomares,  représentée  au 
théâtre  royal  de  Gibraltar  en  avril  1899. 

*DESTRAS  DEL  TELÔN,   à-propOS  COmicO- 

lyrique,  paroles  de  M.  Varela  Diaz,  musique 
de  MM.  Hermoso  et  Mannera,  représenté  au 
théâtre  Romea  de  Madrid  le  14  septem- 
bre 1900. 

*  destruction  DE  WORMS,  drame  lyri- 
que, musique  de  M.  Dokovicz,  représenté  à 
Worms  en  août  1897. 

*  DESTRUCTION  DU  MONDE  (LA),  drame 
musical,  musique  de  M.  Otto  Muyschel,  re- 
présenté à  Reval  en  avril  1903. 

*  DETTES  DE    MARGOT  (LES),  Opéra-COmi- 

que  en  un  acte,  paroles  de  M.  Lionel  Bonne- 
mère,  musique  de  M.  Louis  Nicole,  repré- 
senté à  Fougères  le  10  février  1901. 

*DEUX  COQS  (les),  comédie  lyrique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Roger  Valette,  musique 
de  M.  François  Ausseuil,  représenté  au 
théâtre  du  Capitole  de  Toulouse  en  mars  1903. 

*  deux  cousines  (les),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Charles  Raymond,  musi- 
que de  M.  Sauvage  Trudin,  représentée  au 
théâtre  de  la  Renaissance  le  2  novembre  1875. 

*  DEUX  FRÈRES  (les),  opéra,  musique  de 
M.  L.  Lavranga,  compositeur  grec,  repré- 
senté au  Grand-Théâtre  d'Athènes  en  juil- 
let 1900. 

*  diable  et  Catherine  (le),  opéra,  mu- 
sique de  M.  Anton  Dvorak,  représenté  au 
théâtre  National  de  Prague  en  décembre  1899. 
Cet  ouvrage,  le  premier  donné  par  le  compo- 
siteur à  la  suite  de  sa  nomination  de  membre 
de  la  Chambre  des  seigneurs  d'Autriche,  a 
obtenu  le  premier  soir  un  succès  éclatant,  ce 
qui  n'a  pas  empêché  la  critique  de  faire  des 
réserves. 

*  DIANE   JALOUSE  OU  LE    TRIOMPHE   DE 

L'AMOUR,  opéra  à  grand  spectacle,  paroles 
de  H.  de  C*"*,  musique  de  Duquesnoy.  Cet 
ouvrage  a  sans  doute  été  représenté  à  Bor- 
deaux, sans  que  toutefois  on  puisse  absolu- 


1212 


DOLO 


SUPPLEMENT 


DON 


ment  l'affirmer,  car  le  livret,  publié  en  cette 
ville  (Labotière,  1784,  in-8°),  ne  porte  à  ce 
sujet  aucune  indication. 

*  diarmid.  opéra,  paroles  de  M.  le  marquis 
de  Lorne,  gendre  de  la  reine  "Victoria,  musi- 
que de  M.  Hamish  Mac  Kunn,  représenté  au 
théâtre  Covent-Garden  de  Londres,  en  octo- 
bre 1897,  avec  un  succès  facile  à  concevoir. 

*  diligemcia  (la),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Echegaray,  musique  de  M.  Fernandez 
Caballero,  représentée  à  l'Eldorado  de  Ma- 
drid le  5  juillet  1901. 

*  dinamita  (  la  ) ,  zarzuela ,  paroles  de 
M.  Salvador-Maria  Granès ,  musique  de 
M.  Cereceda,  représentée  au  théâtre  Comique 
de  Madrid  en  décembre  1900. 

*  DIOS  GRANDE  (el),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Caballero  fils,  musique  de  M.  Fernandez 
Caballero  père,  représentée  au  théâtre  de  la 
Zarzuela  de  Madrid  en  février  1903. 

*  DISEUSE  DE  BONNE  AVENTURE  (la) 
[The  Fortune  Teller] ,  opéra-comique,  musique 
de  M.  Victor  Herbert,  représenté  à  Boston  en 
mars  1899. 

*  DIVA  (la),  opérette  en  trois  actes,  paro- 
les de  MM.  Buchbinder  et  Wattke,  musique 
de  M.  Caii  Weinberger,  représentée  avec  un 
brillant  succès,  au  Cari-Théâtre  de  Vienne, 
le  12  octobre  1900. 

*  djalma,  opéra-comique  en  un  acte,  paro- 
les de  MM.  Buiïon  et  Lelio,  musique  de 
M.  Germain  Laurens,  représenté  au  théâtre 
du  Château-d'Eau  le  20  juillet  1881. 

*  DJELLAH,  opérette,  paroles  de  M.  Bohr- 
mann-Riegen,  musique  de  M.  Rodolphe  Weys, 
représentée  en  avril  1901  sur  le  théâtre  mu- 
nicipal de  Lubeck. 

*  DOBRINIA  NIKITIEZ,  opéra  en  un  acte, 
musique  de  M.  Gretchaninow,  représenté  au 
théâtre  impérial  de  Moscou  en  octobre  1903. 
C'était  le  début  à  la  scène  du  compositeur, 
encore  fort  jeune. 

*  DOCTEUR  ASMOLDOFF  (le),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Vazeille,  musique 
de  M.  Georges  Rose,  représentée  à  l'Opéra- 
Populaire  (théâtre  du  Château-d'Eau)  le 
6  mai  1882. 

*  DOLORES,  opéra  en  deux  actes,  paroles  de 
M.  Georges  Boyer,  musique  de  M.  Pollon- 
nais,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Nice  le  22  février  1897.  Cet  ouvrage  avait  été 


écrit  par  les  auteurs  expressément  à  l'inten- 
tion de  Mme  Adelina  Patti,  qui  en  remplit  le 
rôle  principal. 

*DOLORETES,  zarzuela  en  un  acte  et  deux 
tableaux,  livret  très  pathétique  de  M.  Carlos 
Arniches,  musique  de  MM.  Vives  et  Quins- 
lants,  représentée  au  théâtre  Apolo ,  de 
Madrid,  le  29  juin  1901. 

*  DON  BOSCO  FANCIULLO,  opéra-comique 
en  deux  parties,  paroles  de  M.  Teofilo 
Romano,  musique  de  M.  Attilio  Garlaschi, 
représenté  en  mai  1901  à  Turin,  dans  la  salle 
Bassi,  sous  la  direction  de  l'auteur.  L'exécu- 
tion de  ce  petit  ouvrage  était  confiée  à  des 
enfants,  au  nombre  de  plus  de  cinquante,  car 
la  musique  comprenait  des  chœurs  impor- 
tants, et  le  compositeur,  rappelé  à  la  chute 
du  rideau,  s'est  présenté  sur  la  scène  entouré 
de  tous  ses  interprètes. 

*DON  CIRILLO,  opéra-comique  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  M.  E.  Scapoli,  musique  de 
M.  Giovanni  Ercolani,  représenté  à  Piove  le 
8  novembre  1900. 

*  DON  GONZALO  DE  ULLOA,  zarzuela  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Perrin  et  Palacios, 
musique  de  M.  Angel  Rubio,  représentée  à 
Madrid  le  26  octobre  1900. 

*DON  JUAN  DE  GARAY,  drame  lyrique, 
musique  de  M.  Riccardo  Bonicioli,  représenté 
au  Politeama  de  Buenos-Ayres  le  10  octo- 
bre 1900.  Le  héros  de  cet  ouvrage,  don  Juan 
de  Garay,  n'est  autre  que  le  fondateur  de 
Buenos-Ayres. 

*  DON  LUCAS  DEL  CIGARRAL,  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Fer- 
nandez Shaw  etLuceno,  musique  de  M.  Vives, 
représenté  avec  un  succès  éclatant  au  théâtre 
Paiïsh,  de  Madrid,  le  îs  février  1899. 

*don  marzio,  opéra  sérieux  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Guiseppe  Pagliara,  mu- 
sique de  M.  Giovanni  Giannetti,  représenté 
sans  succès  au  théâtre  Rossini  de  Venise, 
le  2  mai  1903.  Le  livret  était  emprunté  à  une 
comédie  de  Goldoni,  intitulée  la  Bottega  del 
Caffê. 

*  DON  QUICHOTTE,  opéra,  musique  de 
M.  G.  Rauchenecker,  représenté  sur  le  théâ- 
tre d'Elberfeld  au  mois  d'avril  1897. 

*  DON  QUICHOTTE,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  et  musique  de  M.  Wilhelm 
Kienzl,  représenté  avec  beaucoup  de  succès, 
à  l'Opéra  royal  de  Berlin.,  le  18  novembre  189S. 


DOUS 


SUPPLEMENT 


DUC 


1213 


*  don  tancredo,  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Vega.et  Arqués,  musique  de  M.  Liiïan, 
représentée  à  Barcelone  le  24  mai  1901. 

*  DON  TRUMMETTONE  ,  opéra  -  comique , 
paroles  de  M.  Antonio  Golia,  musique  de 
M.  Alfonso  Ruta,  représenté  à  Aversa  le 
5  juin  1897. 

*  DONA  mecia,  opéra,  musique  de  M.  O.  da 
Silva.  représenté  à  Lisbonne,  sur  le  théâtre 
des  Recreios,  en  juin  1901. 

*  DONNA  DIANA,  opéra-comique,  livret 
tiré  d'une  comédie  espagnole  de  Moreto,  mu- 
sique de  M.  E.-N.  de  Reznicek,  représenté  à 
l'Opéra  impérial  de  Vienne,  avec  M"e  Renard 
et  M.  Naval  pour  principaux  interprètes,  en 
décembre  1898.  Le  compositeur,  fils  d'un  géné- 
ral autrichien,  a  commencé  sa  carrière  artis- 
tique comme  chef  de  musique  d'un  régiment 
autrichien.  Il  est  devenu  chef  d'orchestre  du 
théâtre  de  la  cour  à  Manheim.  * 

*  DOPO  L'AVE  MARIA,  opéra  en  un  acte, 
musique  de  M.  Alfredo  Donizetti,  représenté 
sur  le  théâtre  de  Sassari  le  4  février  1897. 
Bien  que  ce  petit  ouvrage  eût  été  couronné 
dans  un  concours,  il  subit  une  chute  à  peu 
près  complète.  Malgré  le  nom  fameux  qu'il 
porte,  M.  Alfredo  Donizetti  n'a  aucun  lien  de 
parenté  avec  l'auteur  de  Don  Pasquale  et  de 
Lucia  di  Lammermoor. 

*  DOPO  L'ORA  DI  NOTTE,  badinage  musi- 
cal en  un  acte,  musique  de  M.  Attilio  Ciardi, 
représenté  à  Prato  le  2  février  1897. 

*dottor  COTE,  opéra-comique,  paroles 
de  M.  Marlago  (pseudonyme  de  M.  Agostino 
Lo  Piano  Pomar),  musique  de  M.  Eolo  Clirb 
(pseudonyme  de  M.  Ciro  Bello),  représenté  à 
Caltanisetta  en  juillet  1902. 

*  DORMENON  ET  BEAUVAL  OU  LE  FILS 
CORRIGÉ,  opéra-comique  en  deux  actes,  re- 
présenté à  la  Comédie-Italienne  le  15  sep- 
tembre 1787.  Cet  ouvrage  ayant  subi  une 
chute  à  peu  près  complète,  les  auteurs  en 
sont  demeurés  inconnus. 

*  DOUSLÉ  ET  babeli,  opéra  populaire  en 
trois  actes,  livret  emprunté,  comme  sujet, 
à  une  vieille  chanson  viennoise,  par 
MM.  Sclrwiefer  et  Kolloden,  musique  de 
M.  Cari  de  Kaskel,  représenté  avec  un  grand 
succès  sur  le  théâtre  Royal  de  Munich  en 
février  1903.  Le  compositeur  s'est  abondam- 
ment servi,  pour  sa  partition,  de  thèmes  po- 
pulaires qui  donnent  à  sa  musique  une  cou- 
leur particulière  et  très  originale. 


*12  mulheres,  opérette,  paroles  de 
M.  Duarte,  représentée  à  Lisbonne,  sur  le 
théâtre  de  l'Avenida,  en  1901. 

*  DRAGONES  (los)  ,  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Fuentes  et  Ontiveros,  musique  de 
M.  Chalous,  représentée  au  théâtre  Romea 
de  Madrid  le  1er  décembre  1900. 

*  drapeau  blanc  (le),  opéra  en  un  acte, 
paroles  et  musique  de  M.  Pierre  Maurice, 
compositeur  suisse,  représenté  à  Cassel,  sur 
le  théâtre  de  la  cour,  en  mai  1903. 

*dramma,  opéra  sérieux  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Ferruccio  Rizzatti,  musique  de 
M.  Ferruccio  Zernitz,  représenté  àTrieste,  sur 
le  théâtre  de  la  Fenice,  le  14  septembre  1897. 

*  ERAMMA  ETERNO,  scène  lyrique,  paroles 
et  musique  de  M.  Francesco  de  Matteo,  exé- 
cutée à  Catanzaro  en  février  1897. 

*  DRAMMA  IN  MONTAGNA  (un),  opéra  en 
trois  actes,  musique  posthume  de  Carlo  An- 
geloni,  représenté  à  Lucques  le  27  avril  1902. 

DUC  DE  FERRARE  (le),  drame  lyrique  en 
trois  actes,  poème  de  M.  Paul  Milliet,  musi- 
bue  de  M.  Georges  Marty,  représenté  au 
Théâtre -Lyrique  de  la  Renaissance  le 
30  mai  1899.  Un  drame  qui  se  déroule  dans 
l'Italie  féodale  et  sanglante  de  la  fin  du 
xve  siècle.  Le  duc  de  Ferrare,  qui  a  un  fils  en 
état  de  gouverner,  puisqu'il  va  lui  confier  la 
régence  pendant  son  absence,  n'en  épouse 
pas  moins  en  secondes  noces  une  fort  jeune 
et  jolie  femme  que  nous  ne  connaissons  que 
sous  le  nom  de  Reginella.  La  jeune  duchesse, 
en  venant  joindre  son  époux  à  Ferrare,  est 
victime  d'un  accident  de  voiture  (oh!  les 
voitures  versées  !),  qui  la  fait  tomber,  éva- 
nouie, dans  un  gué.  Le  fils  du  duc,  Alphonse 
d'Esté,  se  trouve  là  tout  à  point  pour  la  sauver 
et  devient  aussitôt  amoureux  de  celle  qui  sera 
sa  belle- mère  et  qui,  elle-même,  ne  reste  pas 
insensible  à  sa  vue.  Quoiqu'il  en  soit,  le  duc, 
appelé  à  combattre  les  ennemis  du  pape, 
s'éloigne  en  laissant  la  régence  à  sa  femme  et 
à  son  fils.  On  devine  sans  peine  ce  qui  arrive 
pendant  son  absence.  Les  deux  amants  sont 
au  comble  de  la  félicité  lorsque,  tout  à  coup, 
arrive  la  nouvelle  que  le  due,  vainqueur  de 
ses  ennemis,  s'apprête  à  rentrer  à  Ferrare. 
Le  voici  de  retour  en  effet,  et  une  lettre  ne 
tarde  pas  à  lui  faire  connaître  les  rapports 
criminels  de  sa  femme  et  de  son  fils.  Ivre  de 
fureur,  il  ne  songe  qu'à  tirer  vengeance  de 
l'affront  fait  à  son  honneur,  et  pour  que  cette 
vengeance  soit  non  seulement  terrible,  mais 


1214 


DUC 


SUPPLEMENT 


DYVE 


aussi  cruelle  que  possible,  il  n'imagine  rien 
de  mieux  que  de  faire  tuer  la  maîtresse  par 
son  amant.  Et  voici  comme  il  prépare  le  châ- 
timent. Pénétrant  dans  la  chambre  de  la  du- 
chesse, il  la  bâillonne  afin  qu'elle  ne  puisse 
pousser  un  cri,  puis  la  couvre  d'un  long 
manteau  qui  cache  absolument  son  corps.  Il 
fait  ensuite  appeler  son  fils,  à  qui  il  raconte 
qu'un  misérable  s'est  introduit  dans  le  palais 
et  a  tenté  de  l'assassiner.  Il  a  réduit  ce  drôle 
à  l'impuissance,  mais  il  compte  sur  l'héritier 
de  sa  race  pour  le  punir  de  son  forfait,  et  il 
attend  qu'Alphonse  aille  le  percer  de  son 
épée.  Le  jeune  homme  hésite  un  instant  à  se 
charger  de  cette  mission  singulière,  puis  enfin, 
sur  les  instances  de  son  père,  il  s'élance  pour 
aller  frapper  le  prétendu  criminel,  et  revient 
bientôt,  l'épée  ruisselante  du  sang  de  sa  vic_ 
time.  Et  Ton  voit  apparaître  l'infortunée  du- 
chesse, qui,  frappée  à  mort  par  celui  qu'elle 
aimait,  vient  expirer  dans  ses  bras,  sous  son 
regard  épouvanté.  Tout  cela  est  un  peu  bien 
singulier. 

Sur  cette  pièce,  M.  Georges  Marty,  qui  dé- 
butait sérieusement  au  théâtre,  a  écrit  une 
partition  qui  se  ressent  un  peu  trop  de  ses 
préoccupations  wagnériennes.  La  déclama- 
tion incessante,  l'emploi  excessif  des  motifs 
conducteurs,  le  fracas  de  l'orchestie,  l'usage 
permanent  et  immodéré  des  cuivres,  tout 
concourt  à  attester  ces  préoccupations.  Nos 
jeunes  musiciens  ne  croient  donc  pouvoir 
arriver  à  des  effets  de  sonorité  qu'en  abusant 
sans  pitié  de  toutes  les  forces  de  l'orchestre? 
Mais,  vrai  Dieu  !  la  brutalité  n'est  pas  de  la 
puissance,  et  l'homme  qui  crie  toujours  finit 
par  vous  étourdir  et  ne  plus  se  faire  entendre. 
M.  Marty  doit  pourtant  savoir  que  certains 
grands  hommes,  tels  que  Bach  et  Hœndel, 
n'avaient  pas  besoin  d'un  tel  déploiement  de 
forces  pour  obtenir  des  effets  saisissants.  Il 
peut  aussi  s'en  rapporter  à  Gluck,  qui  ne  fai- 
sait pas  toujours  tonner  tout  son  orchestre 
même  dans  les  situations  les  plus  dramatiques. 
On  enrage  de  voir  nos  jeunes  musiciens  tom- 
ber dans  de  tels  excès,  s'y  complaire  et  y  per- 
sister. Quand  donc  en  aurons -nous  fini  avec 
ces  complications  sans  mesure,  avec  ce  parti 
pris  de  violence,  avec  cette  manie  de  sono- 
rités criantes ,  stridentes  et  assourdissantes. 

Il  y  pourtant  du  talent,  un  talent  réel,  dans 
cette  partition  du  Duc  de  Ferrare,  il  y  a  sur- 
tout un  incontestable  sentiment  scénique  et 
dramatique,  un  vrai  sens  du  théâtre,  et  le 
compositeur  le  prouve  précisément  dans  cer- 
tains effets  d'orchestre,  dont  l'impression 
serait  bien  plus  efficace  s'ils  étaient  plus  mé- 


nagés. On  peut  citer  sous  ce  rapport  le  mo- 
nologue du  duc  au  troisième  acte,  qui  est  très 
puissant,  avec  les  répliques  sèches  des  trom- 
bones qui  scandent  les  exclamations  du 
chanteur;  cela  est  on  ne  peut  mieux  compris. 
Ce  qui  manque  le  plus  dans  cette  musique,  il 
faut  bien  le  dire,  c'est  la  véritable  inspira- 
tion, c'est  la  veine  mélodique.  Toujours 
préoccupé  de  l'effet  brutal,  le  compositeur 
semble  trop  peu  se  soucier  de  satisfaire  et  de 
charmer  l'oreille,  quand  l'occasion  s'en  pré- 
sente, par  une  cantilène  caressante,  simple 
et  d'un  heureux  contour;  il  devient  alors  ba- 
nal, parce  qu'il  ne  prend  aucune  peine  et  se 
contente  du  premier  dessin  qui  se  présente  à 
lui.  Témoin  la  phrase  d'Aliazzo  au  premier 
acte  :  Elle  est  blonde,  et  le  fabliau  de  Marcile 
au  second  :  Il  était  une  fois  un  berger  floren- 
tin. Cela  est  manqué,  parce  que  cela  n'a  ni 
fraîcheur  ni  nouveauté. 

Le  Duc  de  Ferrare  avait  pour  interprètes 
MUes  Martini  etLcbey,  MM.  Cossira,  Seguin, 
Soulacroix  et  Delaquerrière. 

*DUC  WILDFANG  (le),  opéra,  paroles  et 
musique  de  M.  S.  "Wagner,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  cour,  à  Munich,  le  23  mars  1901. 

*  DUCHESSE   DE   DANTZIG  (LA),  opéra-CO- 

mique  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Henry 
Hamilton,  musique  de  M.  Ivan  Caryll,  re- 
présenté au  Lyric-Theatre  de  Londres  en 
octobre  1903.  La  pièce  était  une  adaptation 
adroite  de  la  comédie  de  M.  Victorien  Sardou, 
Madame  Sans-Gêne,  la  musique  était  alerte 
et  vive,  et  l'ouvrage  obtint  un  grand  succès. 

*  duchesse  LILLIPUT  (la),  opérette,  pa- 
roles de  M.  Markus,  musique  de  M.  Hegyi, 
représentée  au  théâtre  National  de  Budapest 
le  26  mars  1899. 

*  DUCHESSE  PUTIPHAR  (la),  «  fantaisie 
romantique  »  en  deux  actes  et  en  vers,  pa- 
roles de  M.  Louis  Artus,  musique  de  M.  Bem- 
berg,  représentée  au  Nouveau-Théâtre  le 
22  janvier  1903. 

*  durer  A  Venise,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Adolphe  Bartels,  musique  de 
M.  Waldemar  de  Baussnern,  représenté  en 
février  1901  au  théâtre  grand-ducal  de  Wei- 
mar.  Le  livret  est  tiré  d'une  nouvelle  d'Adol- 
phe Stern,  qui  met  en  action  Albert  Durer  et 
Giorgione  à  Venise  et  les  fait  rivaux  d'amour. 

*dyveke,  opéra,  paroles  de  M.  Chris- 
tiansen,  musique  de  M.  Bartholdy,  repré- 
senté au  théâtre  Royal  de  Copenhague  le 
9  janvier  1899. 


ÉLÈV 


SUPPLEMENT 


ENOG 


1215 


*  ebe  [Hébé],  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Lucas  d'Urbino  (un  pseudonyme),  musique 
de  M.  Edoardo  Trucco,  représenté  le  17  jan- 
vier 1903  au  Foliteama  de  Gênes. 

*  EBERSTEIN  LE  FOU  [Der  toile  Ebers- 
tein],  opéra,  livret  tiré  d'une  chronique  wur- 
tembergeoise,  musique  de  M.  Arthur  Kœn- 
nemann,  représente  au  théâtre  Royal  de 
Munich  le  29  mars  1898.  La  partition,  conçue 
dans  le  style  wagnérien,  avait  été  couronnée 
dans  un  concours  ouvert  par  le  prince  régent 
de  Bavière,  avec  deux  autres  ouvrages, 
Theuerdank,  de  M.  Thuille,  et  Sarema,  de 
M.  Zemlinsky. 

*école  de  la  cuisinière  (l'),  opérette, 
paroles  de  M .  Cari  Henop ,  musique  de 
M.  Robert  Haas,  représentée  au  théâtre  mu- 
nicipal de  Carlsbad  en  juillet  1897. 

*  EDEN  PARTY,  «  pochade  biblique  »  en 
vers,  de  M.  Redelsperger,  musique  de 
M.  Med  Mage,  représentée  au  théâtre  des 
Mathurins  le  15  août  1902. 

•ÉGLANTIER  (l')  [Sweet  Brier],  opérette, 
paroles  de  M.  Herford,  musique  de  M.  Gra- 
ban,  représentée  à  Hammersmith  le  4  juil- 
let 1898. 

*  ekkehard,  «  oratorio  profane  » ,  livret 
tiré  du  célèbre  roman  de  Scheffel  qui  porte 
ce  titre,  musique  de  M.  Hugo  Roehr,  repré- 
senté à  Insbruck  en  décembre  1900. 

*  ÉLÉGANTE  DE  NEW-YORK  (l')  [The 
Belle  of  New-York],  opérette,  paroles  de 
M.  Morton,  musique  de  M.  G.  Kerker,  re- 
présentée au  Shaftesbury  Théâtre  de  Londres 
le  12  avril  1898. 

*ELENA,  comédie  lyrique  en  deux  actes, 
paroles  de  Mme  Teresa  Bedogni-Fulloni,  mu- 
sique de  M.  Pietro  Melloni,  représentée  à 
Reggio  d'Emilie  par  les  élèves  d'un  asile 
d'orphelins,  en  février  1901. 

*  ÉLÉPHANT  (l'),  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Schutter,  musique  de 
M.  Bruno  Oelsner,  représenté  au  théâtre 
grand-ducal  de  Darmstadt  le  30  septem- 
bre 1900. 

*ÉLÈVES  DU  COUVENT  DE  MILDEN- 
TURTH  (lus)  [Der  Klosterschûlenvan  Milden- 
furth],  opérette,  musique  de  M.  Cari   Klee- 


mann,  représentée  à  Dessau,  sur  le  théâtre 
de  la  cour,  le  il  décembre  189S. 

'ENCHANTEMENT  DE  LA  NUIT  DE  LA 
SAINT-JEAN  (l')  [Johanniszauber],  opéra, 
paroles  de  M.  Ahbert,  musique  de  M.  Melle, 
représenté  à  Gœrliz  le  3  août  1900. 

*  ENCHANTEMENT  DES  RUNES  (l';,  opéra 

en  un  acte,  musique  de  M.  Emile  Hartmann, 
représenté  à  Hambourg  en  octobre  1896. 

*  EN  DANSANT  LA  HORA,  opéra,  musique 
de  M.  Machanyi,  représenté  à  Sofia  en 
août  1902.  C'est  le  premier  opéra  bulgare 
qui  ait  vu  le  jour  devant  le  public.  Le  com- 
positeur, qui  est  hongrois,  a  employé  dans 
son  œuvre  plusieurs  mélodies  populaires 
bulgares. 

*EN  1757,  opéra,  musique  de  M.  Bernard 
Scholz,  représenté  à  l'Opéra  royal  de  Berlin 
en  janvier  1903.  Malgré  son  sujet  patrioti- 
que, il  n'a  obtenu  aucun  succès. 

•en  EL  B AILE,  jeu  comico-lyrique,  paro- 
les de  M.  Lenoder,  musique  de  M.  Rivas, 
rerpé  sente  au  théâtre  Nuevo  de  Madrid  le 
22  février  1900. 

•ENFANT  PRODIGE  (un)  [Ein  Wunder- 
kind],  farce  musicale,  paroles  de  M.  Wolf, 
musique  de  M.  Gothov-Grûnecke,  x'eprésen- 
tée  à  Vienne,  sur  le  théâtre  Jantsch,  le 
12  octobre  1901. 

*  ENFANTS  ROYAUX  (les),  opéra  féerique, 
paroles  de  M.  Ernest  Rosner  (pseudonyme 
de  Mlle  Eisa  Bernstein),  musique  de  M.  En- 
gelbert  Humperdinck,  représenté  au  théâtre 
royal  de  Munich,  avec  un  brillant  succès,  en 
janvier  1897.  Cet  opéra  offre  cette  particula- 
rité qu'il  contient,  en  somme,  très  peu  de 
chant  :  à  peine  quelque  rondes  et  refrains 
populaires  très  courts  et  qui  ne  sont,  en 
quelque  sorte,  que  des  intercalations.  Mais 
le  texte  se  déclame  sur  une  musique  sym- 
phonique,  et  cette  musique  répand,  dit-on, 
sur  toute  l'œuvre  un  charme  et  une  poésie 
incomparables. 

*  ENOCH  ARDEN,  opéra  en  un  acte,  livret 
tiré  d'une  nouvelle  bien  connue  du  grand 
poète  anglais  Tennyson,  musique  de  M.  Hans- 
mann,  représenté  sans  succès  à  l'Opéra  royal 
de  Berlin  en  mars  1897. 


1216 


EROS 


SUPPLÉMENT 


ESTH 


'ENOCH  ARDEN ,  opéra,  paroles  de 
M.  K.-W.  Marschner,  musique  de  M.  Victor 
llaussmann,  représenté  à  Aix-la-Chapelle  en 
janvier  1902. 

*  ENOCH  HARDEN,  opéra,  livret  tiré  de  la 
célèbre  poésie  de  Tennyson,  musique  de 
M.  Rodolphe  Raimann,  représenté  au  théâ- 
tre municipal  de  Gratz   en  novembre  1897. 

*ENRAMAES  (les)  ,  zarzuela  valenciane, 
paroles  de  MM.  Flores  et  Cerda,  musique  de 
M.  Giner,  représentée  sur  le  théâtre  de  la 
Princesse  à  Valence  (Espagne),  en  décem- 
bre 1900. 

*  ENRÔLEURS  (les)  [Die  Werber] ,  opérette, 
paroles  de  MM.  Berend  et  Kohlnetz,  musique 
de  M.  H.  Hanschmann,  représentée  au  théâ- 
tre municipal  de  Magdebourg  en  avril  1898. 

*  ENSENANZA  LIBRE,  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Perrin  et  Palacios,  musique  de  M.  Je- 
ronimo  Jimenez,  représentée  au  théâtre 
Eslava  de  Madrid  le   14  décembre  1901. 

*  EOS  ET  GWEVRIL,  opéra  celtique,  paro- 
les et  musique  de  M.  Vincent  Thomas,  repré- 
senté à  Londres,  dans  Saint-George  Hall,  en 
avril  1902. 

*  Épave  (l'),  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Ernest  Depré,  musique  de  M.  Emile 
Pessard,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens 
le  17  février  1903. 

*  eppelein  DE  gailingen,  opéra  popu- 
laire en  deux  actes,  musique  de  M.  Edouard 
Ringler,  représenté  sur  le  théâtre  municipal 
de  Nuremberg  en  novembre  1896.  Le  compo- 
siteur remplissait  les  fonctions  de  chef  du 
chant  à  ce  théâtre. 

*ERENNIA,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Arturo  Pomello,  musique  de 
M.  Angelo  Parodi ,  représenté  au  théâtre 
Communal  de  Lonigo  le  30  mars  1902. 

*  ERMINIA,  drame  lyrique  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  Lucantonio,  représenté  au  théâtre 
Bellini  de  Naples  en  février  1903. 

*  ERO  E  LEANDRO,  opéra  italien  en  deux 
actes,  poème  de  M.  Arrigo  Boito,  musique  de 
M.  Luigi  Mancinelli,  exécuté  sous  forme  de 
concert,  le  8  octobre  1896,  au  festival  triennal 
de  Norwich,  pour  lequel  il  avait  été  expres- 
sément composé. 

*EROS,  poème  lyrique,  paroles  et  musique 
de  M.  Alfredo  Nardi,  exécuté  dans  la  salle 
Palestrina,  à  Rome,  le  28  février  1899. 


*EROS,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Julien  Goujon,  musique  de  M.  Frédé- 
ric Le  Rey,  représenté  au  Théâtre-Lyrique 
(Renaissance)  le  16  novembre  1899.  Ce  petit 
ouvrage  avait  été  joué  à  Rouen  quelques  an- 
nées auparavant. 

*EROS  ET  PSYCHÉ,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Wilhelm  Schriefer,  musique  de 
M.  Maximilien  Zenger,  représenté  sur  le 
théâtre  Royal  de  Munich  en  janvier  1901. 
L'apparition  de  cet  opéra  avait  été  retardée 
de  quelques  semaines,  par  suite  d'un  acci- 
dent survenu  à  sa  principale  interprète, 
Mme  Koboth,  qui,  dans  sa  chute,  s'était  cassé 
un  bras  au  cours  des  répétitions.  Le  compo- 
siteur, M.  Zenger,  fut  pendant  longtemps 
professeur  au  Conservatoire  de  Munich  et 
critique  musical  à  YAllgemeine  Zeitung. 

*ESCALO  (el),  zarzuela,  paroles  de  MM.  Ar- 
niches  et  Celso  Lucio,  musique  de  M.  Vives, 
représentée  sur  le  théâtre  Eslava  de  Madrid 
en  mars  1900. 

*  ESCARGOT  (1/),  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  MM.  Bilhaud  et  Albert  Barré,  musi- 
que de  M.  Antoine  Banès,  représentée  à 
l'Eldorado. 

'ESCLAVE  GRECQUE  (l')  [A  Greek  Slave], 
opérette,  paroles  de  MM.  Greenbank  et  Ross, 
musique  de  M.  Sidney  Jones,  représentée  au 
Daly-Théâtre  de  Londres  le  8  juin  1898. 

'ESCROCS  ESCROQUÉS  (les)  [Der  betro- 
gene  betriiger],  opéra-comique,  musique  de 
M.  Paul  Umlauft,  représenté  sur  le  théâtre 
de  la  cour,  à  Cassel,  le  30  septembre  1899. 

*  ESCROPULOSA  (la),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Celma,  musique  de  M.  Corto,  représentée 
à  Bilbao  le  28  octobre  1899. 

*  ESPION  (l'),  opérette,  musique  de  M.  Cari 
Adolfl,  représentée  sur  le  théâtre  municipal 
de  Liegnitz  en  décembre  1901. 

*  ESTADO  DE  SITIO  (el),  zarzuela,  paro- 
les de  MM.  Soriano  et  Falcato,  musique  de 
MM.  Calleja  et  Lleo,  représentée  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  des  Maravillas,  le  20  juin  1899. 

*  ESTATUA  DE  DON  GONZALO  (la),  zar- 
zuela, paroles  de  MM.  Meyran  et  Rufino, 
musique  de  M.  J.  Valverde  fils,  représentée 
au    théâtre    des    Maravillas    de    Madrid   le 

29  août  1898. 

*  ESTRENO  (el)  ,  zarzuela,  paroles  de 
M.  Quintero  Alvarez,  musique  de  M.  Ru. 
perto  Chapi,  représentée  au  théâtre  Apolo  de 
Madrid  le  19  juillet  1900. 


FAGG 


SUPPLÉMENT 


FALG 


1217 


*ESTUDIANTESE  COSTUREIRA,  opérette, 
paroles  de  MM.  Marques  et  Miranda,  musi- 
que de  M.  Duarte,  représentée  au  théâtre  de 
l'Avenida  de  Lisbonne  le  30  octobre  1901. 

*  ESTUDIANTES  (los),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Michel  Echegaray,  musique  de  M.  Fer- 
nandez  Caballero,  représentée  le  18  décem- 
bre 1900  au  théâtre  de  la  Zarzuela  de  Madrid. 

*  ÉTOILE  ROYALE  (l')  [The  Royal  Star]  , 
opérette,  paroles  anonymes,  musique  de 
M.  Justin  clérice,  représentée  au  Prince  of 
Walls  Théâtre  de  Londres  le  16  septem- 
bre 1898. 

*  ÉTRANGER  (l')  [Der  Fremdling] ,  opéra, 
paroles  de  M.  Dahn,  musique  de  M.  H.  Vogl, 
représenté  au  théâtre  Royal  de  Munich  le 
7  mai  1899. 

*  ÉTRANGER  (l'),  «  action  musicale  »  en 
deux  actes,  poème  et  musique  de  M.  Vincent 
d'Indy,  représenté  à  l'Opéra  le  4  décem- 
bre 1903.  Cet  ouvrage,  accueilli  froidement  au 
théâtre  de  la  Monnaie  de  Bruxelles,  où  il  avait 
fait  sa  première  apparition  quelques  mois 
auparavant,  fut  reçu  plus  froidement  encore 
par  le  public  de  l'Opéra,  en  dépit  des  louanges 
exagérées  que  certains  critiques  prodiguèrent 
à  une  œuvre  vraiment  trop  complètement 
dépourvue  d'intérêt  dramatique  et  musical. 

*EUDE  D'URIACH,  opéra  en  quatre  ac- 
tes, paroles  de  M.  Angel  Guimerà,  musique 
de  M.  Amedeo  Vives,  représenté  à  Barcelone, 
sur  le  théâtre  des  Novedades,  le  17  octo- 
bre 1900.  M.  Guimerà  avait  donné  en  1895, 
avec  un  vif  succès,  une  tragédie  en  cinq  ac- 


tes intitulée  las  Monjas  de  Sant  Aymara ;  c'est 
de  cette  tragédie  qu'il  tira  lui-même  le  livret 
à'Eude  d'Uriach,  livret  qui  fut  ensuite  tra- 
duit en  italien  par  M.  Angelo  Bignotti  et  mis 
en  musique  par  M.  Vives. 

*eufemio  Dl  MESSINA,  opéra  sérieux, 
musique  de  M.  Bandini,  représenté  sur  le 
théâtre  Royal  de  Parme  en  1878. 

*EVA,  opéra,  paroles  et  musique  de 
M.  Joseph  Foerster,  représenté  à  l'Opéra 
tchèque  de  Prague  le  ior  janvier  1899. 

* excellente  affaire,  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Charles  Clairville, 
Henri  Bocage,  de  Thuisy  et  Worms,  musique 
de  M.  Léon  Vasseur,  représentée  aux  Folies- 
Dramatiques  le  22  février  1899. 

*  expédition  des  vikings  (l),  drame 
lyrique  en  un  acte,  musique  de  M.  F.  Woyrsch, 
représenté  à  Hambourg  en  décembre  1898. 

*  EXPLOIT  DU  MAJOR  DE  SCHILL  (un) 
[Ein  Stùcklein  vom  Schill],  opéra  en  un 
acte,  paroles  et  musique  de  M.  Gustave  de 
Roessler,  représenté  sur  le  théâtre  grand- 
ducal  de  Schwerin  en  novembre  1900. 

*  EXPOSITION  DE  PARIS  DE  1900  (L'), 
bouffonnerie  musicale,  paroles  de  M.  Radier, 
musique  de  M.  Bayer,  représentée  à  Vienne 
le  ierjuin  1900. 

*EXPULSION  DES  JUIFS  EN  1493  (i/),  zar- 
zuela, musique  de  M.  Fernandez  Caballero, 
représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zar- 
zuela, en  octobre  1896.  Titre  et  sujet  au  moins 
singuliers  pour  une  pièce  du  genre  opérette. 


*  fabliau  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Armand  Lafrique,  musique  de 
M.  N.-T.  Ravera,  représenté  au  théâtre  Mon- 
dain le  12  mars  1897. 

«FABRICANT  DE  POUDRE  DE  NUREM- 
BERG (le)  [Der  Pulvermacher  von  Nùrnberg], 
comédie  musicale,  paroles  de  M.  Freydorf, 
musique  de  M.  Théodore  Bade,  représentée 
sur  le  théâtre  de  la  cour,  à  Altenbourg,  le 
25  mars  1900. 

*  FACCIOSOS  (los),  jeu  comico-lyiùque,  pa- 
roles de  MM.  Munilla  et  Ferreiro,  musique  de 
M.  Santonja,  représenté  au  théâtre  Martin  de 
Madrid  le  28  octobre  1899. 


*FADA  (la.),  opéra,  livret  en  langue  cata- 
lane, musique  de  M.  Morera,  représenté  à 
Barcelone  en  février  1897. 

*  fadette,  opéra  sérieux,  poème  tiré  du 
roman  de  George  Sand,  musique  de  M.  Dario 
de  Rossi,  représenté  sans  succès  à  Naples, 
sur  le  théâtre  Bellini,  en  octobre  1896. 

*  falco  di  calabria,  «  action  lyrique  » 
en  trois  actes,  musique  de  M.  Antonio  Coro- 
naro,  jouée  à  Vicence,  sur  un  théâtre  parti- 
culier, le  20  janvier  1903. 

*  FALCO  Dl  RUPE  [Faucon  de  roche],  opéra 
italien  en  deux  actes,  musique  de  M.  Silvio 


1218 


FARI 


SUPPLEMENT 


FEDO 


Barbini,  représenté  au  théâtre  impérial  de 
Tiflis  eD  mars  1900.  L'auteur  remplissait  les 
fonctions  de  chef  d'orchestre  à  ce  théâtre. 

*FALCONIERE  (il)  [Le  Fauconnier],  opéra 
sérieux  en  trois  actes,  livret  tiré  par  MM.  Mo- 
bilio  et  Tomaselli  d'un  drame  de  Leopoldo 
Marenco  portant  le  même  titre,  musique  de 
M.  Francesco-Paolo  Frontini,  représenté  au 
Politeama  de  Catane  le  14  septembre  1899, 
avec  Mme  Barbieri-Grandi,  MM.  Zonatello, 
Pignatoro  et  Falco  pour  principaux  inter. 
prêtes. 

*  falena  (la),  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Silvio  Benco,  musique  de  M.  An- 
tonio Smareglia,  représenté  à  Venise,  sur  le 
théâtre  Rossini,  le  4  septembre  1897. 

*  FAMILIA  DE  SIEUR  (la),  zarzuela  en  trois 
tableaux,  paroles  de  M.  Javier  de  Burgos,  mu- 
sique de  M.  Jimenez,  représentée  au  théâtre 
Apolo,  de  Madrid,  en  novembre  1899. 

*  FANFARULLO,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  et  musique  de  M.  J.  Wirth,  re- 
présenté à  Vienne  en  janvier  1876. 

*FANTAISIE  ENCHAÎNÉE  (la)  [Diegefesselte 
Pkantasie],  féerie  musicale,  texte  de  M.  Fer- 
dinand Raimund,  musique  de  Franz  Schubert, 
représentée  à  Carlsruhe,  sur  le  théâtre  grand- 
ducal,  le  13  mars  1898.  Il  ne  s'agit  nullement 
ici,  comme  on  pourrait  le  croire,  d'une  œuvre 
posthume  de  Schubert.  Simplement  on  a 
choisi,  pour  les  adapter  aux  vers  de  M.  Rai- 
mund, quelques  mélodies  du  maître  avec  di- 
vers fragments  de  sa  Harpe  enchantée,  et  cet 
arrangement  a  été  fait  par  M-  Félix  Mottl,  le 
fameux  chef  d'orchestre. 

*  FANTASIO,  opéra,  livret  tiré  de  la  comédie 
d'Alfred  de  Musset,  musique  d'une  jeune  ar- 
tiste anglaise,  miss  C.  Smyth,  représenté  au 
théâtre  grand-ducal  de  Weimar  en  juin  1898. 
Miss  Smyth  était  élève  du  compositeur  Henri 
de  Herzogenberg. 

*  fantasma  (el),  zarzuela,  musique  de 
M.  Giner,  représentée  sur  le  théâtre  Principal 
de  Valence  le  9  avril  1901. 

*  fantasma  de  la  esquina  (el),  zar- 
zuela, paroles  de  M.  Jackson  Veyan,  musique 
de  M.  Angel  Rubio,  représentée  au  théâtre 
de  la  Zarzuela  de  Madrid  le  4  juin  1897. 

*farinelli,  opéra-comique,  musique  de 
M.  Zumpe,  représenté  sur  le  théâtre  ducal  de 
Schwerin  en  juin  1898.  Il  est  probable  que  le 
livret  de  cet  ouvrage  n'est  autre  chose  que  la 
traduction  de  celui  de  La  Part  du  Diable  de 


Scribe  et  Auber,  dont  le  héros  est  précisé- 
ment le  célèbre  Farinelli  sous  son  pseudonyme 
de  Carlo  Broschi. 

*FAROLES  (los),  «  extravagance  lyrico- 
botanico-zoologique  » ,  paroles  de  M.  Navarro 
Gonzalvo,  musique  de  M.  Peidro,  représentée 
au  théâtre  Pizarre,  de  Valence,  en  juillet  1897. 

*fata  DEi  ghiacciai  (la),  légende 
lyrique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Romeo 
Carugati,  musique  de  M.  Giuseppe  Ventu- 
rini,  exécutée  au  Conservatoire  de  Milan  le 
22  juin  1899. 

*  fata  in  prigione  (la),  opéra  en  un  acte 
et  deux  tableaux,  paroles  et  musique  de 
M.  Rudolpbe-Auguste  Thomas,  compositeur 
allemand,  représenté  et  tombé  lourdement  le 
25  janvier  1902,  au  théâtre  Dal  Verme  de 
Milan.  L'auteur  était  un  riche  industriel  né  à 
Darmstadt  et  établi  depuis  trente  ans  à  Milan. 
Il  avait  écrit  son  livret  en  allemand  et  l'avait 
fait  traduire  en  italien  par  M.  Gustavo  Macchi. 
Mais  l'ouvrage  rencontra  une  telle  opposition 
de  la  part  du  public  qu'on  dut  baisser  le  ri- 
deau avant  la  fin  du  second  tableau  et  qu'il 
n'en  fut  plus  jamais  question. 

*  fata  REGINA,  «  fable  musicale  »  en  qua- 
tre tableaux,  paroles  de  Mme  Corinna  Testi, 
musique  de  M.  le  comte  Luigi  Salina,  repré- 
senté au  théâtre  Contavalli  de  Bologne,  par 
une  petite  troupe  enfantine,  en  avril  1902. 
C'est  un  de  ces  petits  opéras  expressément 
écrits  pour  des  enfants,  qui  se  font  assez  nom- 
breux en  Italie  depuis  quelques  années. 

*  fataledad,  ballet-légende  avec  chœurs 
en  deux  actes,  de  MM.  P. -A.  de  Lannoy  et 
A.  d'Alessandri,  musique  de  M.  Louis  Hillier, 
représenté  à  Aix-les-Bains  en  août  1900. 

*  FATHMÉ,  opéra,  paroles  du  prince  Emile 
Schanaich-Carolath,  musique  du  landgrave 
de  Hesse,  représenté  en  février  1897  sur  le 
théâtre  grand- ducal  d'Oldenbourg.  Le  noble 
compositeur  de  cet  ouvrage  était  aveugle. 

*  FAVORI  DES  FÉES  (le),  opéra,  musique  de 
M.  F.  Litterscheid,  représenté  au  théâtre  mu- 
nicipal de  Coblentz  en  novembre  1896 

FEDOR,  opéra, musique  deM.  Enrico  Curti, 
représenté  sur  le  théâtre  Esbekieh,  au  Caire, 
en  juin  1896. 

*  fedora,  opéra  sérieux  en  trois  actes,  li- 
vret tiré  par  M.  Arturo  Colautti  du  drame  de 
M.  Victorien  Sardou,  musique  de  M.  Umberto 
Giordano,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  de 
Milan  le  17  novembre  1898.  Cet  ouvrage,  dont 


FERV 


SUPPLÉMENT 


FÊTA 


1219 


le  succès  fut  considérable,  avait  pour  excel- 
lents interprètes  Mme8  Gemma  Bellincioni  et 
Barone,  MM.  Caruso,  Menotti,  Silvestri,Wig- 
ley,  Paroli  et  Frigiotti. 

*PÉE  DU  CIRQUE  (la)  [Die  Cirkusfee],  opé- 
rette, paroles  de  M.  Felsch,  musique  de 
M.  Stetbenhofer,  représentée  à  Berlin,  sur  le 
théâtre  Victoria,  le  30  mars  1900. 

*  FÉERIE  DE  NOËL  [Ein  Weihnachtsmàr- 
chenspiel],  opéra,  paroles  de  M.  Frédéric 
Haesens,  musique  de  M.  le  comte  Sigwart 
d'Eulenbourg ,  représenté  à  Hambourg  le 
22  décembre  1900.  Le  compositeur,  à  peine 
âgé  de  dix-sept  ans,  était  le  fils  cadet  du 
prince  d'Eulenbourg,  ambassadeur  d'Alle- 
magne à  Vienne.  Quant  au  poète,  qui  se  ca- 
chait sousle  pseudonyme  de  Frédéric  Haesens, 
il  n'était  autre  précisément  que  le  propre 
père  du  compositeur,  lui-même  musicien  et 
compositeur  à  ses  heures. 

*  femina,  opérette  en  un  acte,  paroles  de 
M.  P.-L.  Fiers,  musique  de  M.  Rodolphe 
Berger,  représentée  au  Concert  Européen 
le  27  février  1903. 

"FEMMES  CURIEUSES  (les),  opéra-comi- 
que, livret  tiré  de  la  comédie  connue  de  Gol- 
doni,  par  le  comte  Louis  Sugana,.  musique 
de  M.  Ermann  Wolff-Ferrari,  compositeur 
italien,  représenté  au  théâtre  de  la  Rési- 
dence, à  Munich,  le  28  novembre  1903. 

*  FERIA  DE  sevilla  (la),  opérette,  paroles 
de  M.  Merino,  musique  de  M.  Angel  Rubio, 
représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre  Romea, 
le  ier  mai  1899. 

*FERVAAL,  action  dramatique  en  trois 
actes  et  un  prologue,  paroles  et  musique  de 
M.  Vincent  d'Indy,  représentée  à  l'Opéra- 
Comique  le  io  mai  1898,  après  avoir  paru  pour 
la  première  fois,  l'année  précédente,  au  théâ- 
tre de  la  Monnaie  de  Bruxelles.  C'était,  en 
quelque  sorte,  le  début  scénique  du  compo- 
siteur, qui  ne  s'était  encore  produit  au  théâtre 
qu'avec  un  petit  acte  sans  importance,  Atten- 
des-moi sous  l'orme,  donné  quelques  années 
auparavant  sur  la  même  scène  de  l'Opéra- 
Comique  et  disparu  presque  aussitôt  du  réper- 
toire. Mais  M.  d'Indy  avait  obtenu  en  1885  le 
prix  de  la  ville  de  Paris  pour  une  vaste  com- 
position, le  Chant  de  la  Cloche,  qui  fut  jouée 
avec  succès  dans  nos  grands  concerts,  où  il 
fit  entendre  ensuite  plusieurs  œuvres  moins 
importantes. 

Comme  "Wagner,  dont  il  est  un  des  admira- 
teurs et  des   disciples  les  plus  passionnési 


M.  d'Indy  écrit  lui-même  ses  poèmes  (il  a 
seulement  le  tort  de  les  écrire  en  prose)  : 
comme  Wagner,  il  choisit  des  sujets  légen- 
daires, symboliques  et  mystiques  ;  comme 
Wagner,  il  base  sa  musique  sur  une  série  de 
leitmotive,  qu'il  tourne  et  retourne  en  tous 
sens  et  de  toutes  façons  ;  comme  Wagner,  il 
introduit  la  symphonie  au  théâtre  et  déploie 
toutes  les  ressources  d'une  instrumentation 
exubérante,  sous  laquelle  les  voix  sont  étouf- 
fées sans  rémission  ;  comme  Wagner  enfin,  il 
se  garde  avec  soin  d'écrire  tout  ce  qui  pour- 
rait avoir  la  forme  d'un  morceau,  et  il  n'em- 
ploie qu'une  déclamation  continue,  sans  relief 
et  sans  personnalité.  On  souhaiterait  qu'avec 
tout  cela  M.  d'Indy  eût  un  peu  de  l'inspiration 
de  Wagner.  C'est  malheureusement  l'inspira- 
tion qui  manque  le  plus,  et  d'une  façon 
cruelle,  dans  la  partition  de  Fermai,  partition 
remarquable  au  point  de  vue  de  l'habileté 
technique,  écrite  magistralement,  non  sans 
une  certaine  grandeur  et  avec  une  sûreté  de 
main  prodigieuse,  mais  aussi  avec  une  sé- 
cheresse lamentable  et  sans  l'ombre  de  sen- 
sibilité ou  d'émotion.  Musique  enfantée  par  le 
cerveau  et  dont  le  cœur  est  absent,  musique 
où  tout  est  sacrifié  à  l'effet  matériel  et  brutal, 
et  qui  manque  autant  de  poésie  que  de  cha- 
leur. Le  public  a  fait  grise  mine  à  cette  œuvre 
ambitieuse  et  vaine,  en  dépit  du  talent  que  dé- 
ployaient dans  son  interprétation  Mme  Jeanne 
Raunay,  MM.  Imbart  de  la  Tour,  Beyle  et 
Carbonne  pour  les  rôles  principaux. 

*  FESTIN  DE  LUCULLUS  (le)  [Bas  Gastmahl 
des  Lucullus],  opérette,  paroles  de  MM.  Lin- 
dau  et  Paulus,  musique  de  M.  Eisler,  repré- 
sentée à  Vienne  le  23  novembre  1901. 

*  FESTIN  DE  pierre  (le),  drame  en  un 
acte  avec  chœurs,  musique  posthume  de  Louis 
Lacombe,  représenté  à  Sondershausen  en 
avril  1902. 

*  festival  VAUDOis,  en  cinq  actes,  pa- 
roles et  musique  de  M.  Jaques-Dalcroze,  re- 
présenté à  Lausanne  les  4,  5  et  6  juillet  1903, 
pour  la  célébration  du  centenaire  du  canton 
de  Vaud.  C'était  une  vaste  composition 
théâtrale,  musicale  et  pittoresque,  qui  réunis- 
sait 2,500  exécutants.  L'amphithéâtre  où 
avait  lieu  les  représentations  pouvait  con- 
tenir 18,000  spectateurs,  et  la  scène  où  se 
produisait  le  drame  avec  ses  cortèges  et  ses 
danses,  mesurait  600  mètres  carrés. 

*  FÊTARDS  (les),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Antony  Mars  et  Maurice 
Hennequin,  musique   de  Victor  Roger,  re- 


1220 


FIAN 


SUPPLEMENT 


FIGU 


présentée  au  théâtre  du  Palais-Royal  le  28  oc- 
tobre 1897. 

*FÊTE  A  SOLHANG  (la)  [Das  fest  auf  Sol- 
hang],  drame  musical  en  trois  actes,  livret  de 
M.  de  Borch  d'après  un  poème  d'Henrik  Ibsen, 
musique  de  M.  Wilhem  Stenhammer,  repré- 
senté à  Stuttgard,  sur  le  théâtre  de  la  cour, 
le  12  avril  1899.  Le  compositeur  est  un  fervent 
adepte  de  Wagner,  sans  être  son  servile  imi- 
tateur, et  son  inspiration  n'est  pas  sans  évo- 
quer parfois  le  souvenir  de  Niels  Gade  et  de 
Mendelssohn.  Son  œuvre,  qui  avait  pour  in- 
terprètes principaux  M110  Blisa  Wiborg  et 
M.  Nicolas  Rothmûl,  a  été  très  favorablement 
accueillie. 

*  FÊTE  PENDANT  LA  PESTE  (la),  opéra  en 
un  acte,  musique  de  M.  Koretschenko,  repré- 
senté à  Moscou  en  1902. 

*FEU  DU  SACRIFICE  (le),  opéra,  musique 
de  M.  Gérard  Schelderup,  représenté  sur  le 
théâtre  Royal  de  Dresde  en  juin  1903. 

*  FEUX  DE  LA  SAINT  JEAN  (les),  opéra- 
comique,  paroles  de  M.  Louis  Fouquet,  mu- 
sique de  M.  Paul  Marthe,  représenté  au 
Grand-Théâtre  de  Nancy  en  avril  1900. 

*  fiammina  (la),  opéra  en  un  acte,  paroles 
et  musique  de  M.  Carlo  Berzesio,  représenté 
au  théâtre  Victor-Emmanuel  de  Turin  le  1er  dé- 
cembre 1899.  L'auteur  était  critique  musical 
du  journal  la  Slampa. 

*  FIANCÉE  DE  CHYPRE  (la),  opéra,  musi- 
que de  M.  G.  Kulen-Kampff,  représenté  en 
février  1897  à  Schwerin. 

*  fiancé  de  thylda  (le),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  de  Cottens  et 
Charvay,  musique  de  M.  Louis  Varney,  re- 
présentée au  théâtre  Cluny  le  26  janvier  1900. 

*  Fiancée  d'abydos  (la),  opéra,  paroles 
de  M.  Pieters,  professeur  à  l'Athénée  de  Gand, 
musique  de  M.  Lebrun,  grand  prix  de  Rome 
de  Belgique,  représenté  au  Grand-Théâtre  de 
Gand  en  janvier  1897. 

*  FIANCÉE  DE  LA  MER  (la)  [De  Bruid  der 
see],  opéra  flamand  en  trois  actes,  poème  de 
M ■  Nestor  de  Tière,  musique  de  M.  Jan  Blockx, 
représenté  au  Théâtre-Lyrique  flamand  d'An- 
vers le  30  novembre  1901.  Sujet  très  drama- 
tique, tout  imprégné  des  mœurs  typiques  et 
du  caractère  populaire  des  pêcheurs  de  la 
Flandre,  musique  tour  à  tour  pathétique  et 
passionnée,  colorée  et  pittoresque,  toujours 
vivante,  animée  et  très  scénique,  avec  des 
emprunts  caractéristiques  aux  chants  popu- 


laires flamands,  employés  avec  une  science 
et  une  habileté  rares.  Très  grand  succès. 
Interprètes  principaux  :  Mm8  Judels-Kam- 
phuyzen,  Mlle  van  Elsacker,  MM.  Wauquier, 
Tokkie  et  Steurbaut. 

*  FIANCÉE  DU  SCAPHANDRIER  (la),  opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  M.  Franc-Nohain, 
musique  de  M.  Claude  Terrasse,  représentée 
au  théâtre  des  Mathurins  le  9  janvier  1902. 

*  FIANCÉE  DU  TSAR  (la),  opéra  en  trois 
actes  et  quatre  tableaux,  poème  de  Meï,  mu- 
sique de  M.  Rimsky-Korsakow,  représenté  à 
Saint-Pétersbourg,  sur  le  théâtre  Marie,  en 
novembre  1901. 

*  fiancée  EN  loterie  (la),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Douane  et  Camille 
de  Roddaz,  musique  de  MM.  André  Messager 
et  P.  Lacome,  représentée  aux  Folies-Dra- 
matiques le  13  février  1896. 

*  fidanzato  del  mare  (il),  nouvelle  mu- 
sicale en  un  acte,  paroles  de  M.  Romeo  Caru- 
gati,  musique  de  M.  Ettore  Panizza,  repré- 
sentée à  Buenos-Ayres  le  15  août  1897. 

*  FIDÉLITÉ   DES   HOMMES   (LA),  opéra-CO- 

mique,  musique  de  M.  Valentin  Albert,  repré- 
senté au  théâtre  municipal  de  Nuremberg  en 
mars  1902. 

*  FIESTA  DE  SAN  ANTON  (la),  saynète  ly- 
rique, paroles  de  M.  Arniches,  musique  de 
M.  E.  Torregrosa,  représentée  au  théâtre 
Apolo  de  Madrid  le  24  novembre  1898. 

*  FIFRE  DES  SORCIÈRES  (le)  [Der  Hexenp- 
feifer],  fable  lyrique,  paroles  de  M.  Klein, 
musique  de  M.  Axmann,  représentée  à  Vienne, 
sur  le  théâtre  Raimund,  le  5  janvier  1900. 

*FlGARO  A  LA  COUR,  opérette,  musique  de 
M.  Alfred  Mûller-Norden,  représentée  à  Lay- 
bach  en  avril  1896. 

*  FIGLIA  DI  JEFTE  (la),  comédie  lyrique 
en  un  acte,  livret  tiré  par  M.  Giuseppe  Pis- 
telli  d'une  comédie  de  Felice  Cavallotti  por- 
tant le  même  titre,  musique  de  M.  Giuseppe 
Righetti,  représentée  sous  la  direction  de  l'au- 
teur au  théâtre  Arena  de  Vérone,  le  14  août 
1901. 

*  FIGLIA  DI  JORIO  (la),  drame  lyrique  en 
deux  actes,  livret  de  M.  Pompeo  Sansoni, 
musique  de  M.  Guglielmo  Branca,  représenté 
le  27  février  1897  sur  le  théâtre  Ponchielli, 
de  Crémone. 

*  figuras  DE  cera  (las),  zarzuela,  pa- 
roles de  MM.  Paso  et  Alvarez,  musique  de 


FILL 


SUPPLEMENT 


FILL 


1221 


M.  J.  Jimenez,  représentée  au  théâtre  Apolo 
de  Madrid  le  15  septembre  1898. 

*  FILLE  AUX  ALLUMETTES  (la),  opéra, 
livret  tiré  d'un  conte  célèbre  d'Andersen, 
musique  de  M.  Auguste  Enna,  représenté 
avec  beaucoup  de  succès  au  Casino  de 
Copenhague  en  novembre  1897. 

*  FILLE  AUX  CERISES  (la)  \The  cherry 
Girl~\,  opérette,  musique  de  M.  Ivan  Caryll, 
représentée  au  théâtre  du  Vaudeville,  à  Lon- 
dres, en  novembre  1903. 

*  FILLE  DE  CEFN-YSFA  (la),  opéra  anglais, 
paroles  de  M.  Joseph  Bennett,  musique  de 
M.  Joseph  Parry,  représenté  à  Cardiff  en 
décembre  1902. 

*  fille  DE  glendalough  (la),  opéra,  mu- 
sique de  M.  Wallworth,  représenté  à  Londres, 
sur  le  théâtre  du  Prince  of  Wales,  en  juillet 
1899. 

*  FILLE  DE  JÉRUSALEM  (la)  [Die  Tochter 
Jerusalems],  opérette,  paroles  de  M.  Auerbach, 
musique  de  M.  Wolfstahl,  représentée  à  Ber- 
lin le  14  juillet  1900. 

*  FILLE  DE  LA-BAS  (la)  f The  Girl  front  up 
there],  opérette,  livret  tiré  d'un  roman  amé- 
ricain par  M.  H.  Morton,  musique  de  M.  G. 
Kerker,  représentée  au  théâtre  du  duc  d'York, 
à  Londres,  en  mai  1901. 

*  FILLE  DE  LA  MÈRE  MICHEL  (la),  opérette 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Daniel  Riche, 
musique  de  M.  Ernest  Gillet,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  en  octobre  1903. 

*  FILLE  DE  TABARIN  (la),  comédie  lyrique 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Victorien  Sar- 
dou  et  Paul  Ferrier,  musique  de  M.  Gabriel 
Pierné,  représentée  à  l'Opéra -Comique  le 
20  janvier  1901.  On  sait  que  le  baladin  légen- 
daire qui  avait  pris  le  nom  de  Tabarin  fit  for- 
tune dans  son  métier,  qu'il  fit  épouser  sa  fille 
à  un  de  ses  confrères  de  l'hôtel  de  Bourgogne, 
le  fameux  Gaultier-Garguille,  et  que,  après 
avoir  quitté  une  profession  qui  lui  avait  été 
si  favorable,  il  se  retira  dans  ses  terres,  en 
une  campagne  près  de  Paris,  où,  victime  d'un 
infâme  guet-apens,  il  fut  lâchement  assassiné, 
au  milieu  d'une  chasse,  par  de  prétendus 
grands  seigneurs,  qu'offusquait  le  voisinage 
de  ce  brave  homme  de  pître  parvenu  à  la  for- 
tune. Les  auteurs  du  livret  de  la  Fille  de 
Tabarin,  usant  d'un  droit  légitime,  ont  ar- 
rangé à  leur  guise  l'histoire  de  ce  bouffon 
homérique.  Ils  nous  montrent  Tabarin  dans 
son  domaine,  ayant  pris  le  nom  de  sire  de 


Beauval,  choyant  auprès  de  lui  sa  fille  Diane, 
qu'il  adore,  et  recevant  toute  la  noblesse  du 
voisinage.  Le  fils  d'un  de  ses  convives,  le 
jeune  Roger  de  la  Brède,  est  devenu  amou- 
reux de  Diane,  qui  l'aime  aussi,  les  deux  pères 
se  mettent  d'accord  et  bientôt  le  mariage  est 
convenu.  Sur  ces  entrefaites  arrive  dans  le 
village,  dont  c'est  la  fête,  Mondor,  l'ancien 
compagnon  de  Tabarin.  Pauvre  et  misérable, 
Mondor  monte  sa  baraque,  mais  nul  n'y  entre, 
et  il  ne  sait  comment  lui  et  les  siens  pourront 
souper.  Voici  qu'il  rencontre  Tabarin  ;  tous 
deux  se  reconnaissent  et  tombent  dans  les 
bras  l'un  de  l'autre.  Mondor  demande  à  son 
ami  la  permission  de  donner  son  spectacle 
dans  son  orangerie,  où  certainement  il  atti- 
rera ainsi  du  monde.  Tabarin  consent,  et  il 
assiste  même  à  la  répétition.  Là,  mécontent 
de  la  façon  dont  celui  qui  lui  a  succédé  tient 
son  rôle,  il  lui  donne  des  conseils  et,  pour  se 
faire  mieux  écouter,  il  monte  lui-même  sur 
les  tréteaux  et  joue  la  scène.  Il  est  surpris  à 
ce  moment  par  ses  invités,  et  l'on  juge  du 
scandale.  Le  marquis  de  la  Brède  lui  signifie 
que  tout  mariage  est  devenu  impossible.  Les 
supplications  de  Tabarin  le  laissent  inflexible. 
Tabarin,  resté  seul,  se  dit  que,  s'il  mourait, 
le  bonheur  de  sa  fille  pourrait  s'accomplir,  et 
il  s'éloigne,  sombre.  Peu  après  retentit  un 
coup  de  feu,  on  entend  des  cris  et  des  lamen- 
tations, Diane,  bouleversée,  se  précipite  vers 
la  porte  du  jardin,  qui  s'ouvre  justement  de- 
vant des  serviteurs  rapportant  le  corps  de 
Tabarin  mourant.  Tout  le  monde  entoure  le 
moribond,  à  qui  le  comte  de  la  Brède  déclare 
alors  que  leurs  enfants  seront  unis,  et  Taba- 
rin, consolé  sans  doute  par  cette  parole,  rend 
son  âme  au  ciel. 

Commetous  ses  jeunes  confrères,  M.Gabriel 
Pierné,  grand  prix  de  Rome  de  1882,  a  voulu, 
pour  son  véritable  début  dramatique,  montrer 
ce  qu'il  savait  faire  et  de  quoi  il  était  capable, 
lia  entassé  Pélion  sur  Ossa,  leitmotif  sur 
leitmotif,  modulations  sur  modulations,  effets 
d'orchestre  sur  effets  d'orchestre,  se  souciant 
peu  de  faire  chanter  ses  chanteurs,  ce  qui 
n'est  plus  de  mode,  et  étouffant  les  paroles 
sous  de  formidables  dessins  symphoniques, 
de  telle  façon  qu'on  n'en  puisse  saisir  un 
traître  mot.  Il  a  pourtant  du  talent,  M.  Pierné, 
et  il  l'a  prouvé  en  plus  d'une  occasion.  Mais 
pourquoi  sacrifier  toujours  le  fond  à  la  forme, 
traiter  la  mélodie,  le  chant  proprement  dit, 
comme  une  quantité  négligeable,  et  ne  s'oc- 
cuper que  de  l'effet  matériel?  Ayant  à  écrire 
une  «  comédie  lyrique  » ,  une  pièce  de  genre 
aimable  et  léger,  le  compositeur  traite  son 


1222 


FILL 


SUPPLEMENT 


FINE 


sujet  avec  les  éléments  quïl  pourrait  em- 
ployer pour  écrire  le  drame  le  plus  sombre 
et  le  plus  violent,  et  il  semble,  même  quand 
il  a  à  faire  parler  deux  amoureux,  que  toutes 
les  puissances  de  l'orchestre  lui  soient  encore 
insuffisantes.  C'est  proprement  prendre  un 
merlin  pour  écraser  un  fourmi.'Et  puis,  comme 
M.  Pierné  veut  être  «  dans  le  mouvement  », 
il  se  garderait  comme  du  feu  d'écrire  une 
phrase  qui  ait  une  tournure  naturelle  et  aisée, 
qui  se  poursuive  pendant  huit  mesures  avec 
un  sens  mélodique,  qui  ait  un  commencement, 
un  milieu  et  une  fin,  et  quand  il  paraît  en  vou- 
loir commencer  une,  vite  il  l'interrompt  et  la 
dénature  par  une  modulation  ;  tout  est  chez 
lui  tourmenté  et  tortillé  comme  à  plaisir.  Il 
va  sans  dire  que  tout  se  passe  chez  lui  en 
récits  éternels,  en  dialogues  interminables, 
selon  la  formule  adoptée,  et  qu'il  se  ferait 
pendre  plutôt  que  de  perpétrer  un  simple 
ensemble  à  deux  voix.  Notez  qu'il  a  de  l'ins- 
piration, M.  Pierné,  et  qu'il  la  dédaigne. 
Volontairement,  arbitrairement,  il  l'étouffé 
comme  s'il  en  rougissait. 

Et  il  est  facile  d'en  donner  la  preuve.  On 
la  trouve  au  troisième  acte,  dans  la  scène  de 
la  parade.  Le  compositeur  a  voulu  faire  là  un 
petit  pastiche  de  musique  ancienne,  à  la  ma- 
nière de  Grétry  ou  de  Monsigny  ;  il  l'a  fait 
avec  grâce,  avec  délicatesse,  en  traitant  les 
voix  comme  elles  doivent  l'être,  en  les  faisant 
véritablement  chanter,  et  en  consentant  à  en 
réunir  plusieurs  ensemble.  Il  y  a  là  un  petit 
trio  de  femmes  d'une  forme  charmante,  vrai- 
ment musicale,  et  un  sextuor  excellent,  le 
tout  accompagné  par  un  orchestre  allègre, 
pimpant,  chatoyant,  un  petit  orchestre  fleuri, 
plein  de  couleur  et  d'élégance.  On  avait  enfin 
de  la  musique,  et  il  fallait  voir  la  surprise  et 
la  joie  du  public  à  cette  nouveauté  inattendue  ! 
Hélas  !  pourquoi  toute  la  pièce  n'était-elle  pas 
traitée  de  cette  façon  !  Nous  aurions  peut-être 
un  petit  chef-d'œuvre  de  plus.  Et  il  a  aussi  le 
sentiment  de  la  scène,  M.  Pierné.  Il  l'a  prouvé 
au  second  acte,  dans  la  rencontre  de  Mondor 
et  de  Tabarin.  L'épisode  était  intéressant  à 
traiter,  il  y  a  mis  tous  ses  soins,  et  la  scène 

!  est  bien  menée  et  bien  venue,  quoique,  mal- 
heureusement, elle  mangue  essentiellement 
d'émotion,  là  où  justement  l'émotion  était  in- 
dispensable. J'en  dirai  autant  de  la  scène  de 
Diane  et  de  Roger  au  premier  acte,  qui  est 
sèche,  sans  chaleur,  et  complètement  dépour- 

)  vue  de  passion. 

Mais  enfin,  M.  Pierné  a  prouvé,  avec  ce 
second  et  ce  troisième  acte  (il  y  a  encore,  au 
second,  la  scène  comique  du  boniment  de 


Mondor,  qui  est  excellente)  qu'il  aurait,  quand 
il  le  voudrait,  les  qualités  du  compositeur  dra- 
matique. Qu'il  les  acquière  donc  complète- 
ment, qu'il  se  laisse  aller  à  sa  nature  et  qu'il 
rompe  enfin  avec  les  idées  fausses,  avec  les 
doctrines  délétères,  avec  les  tendances  fu- 
nestes qui  tueraient  la  musique  française  si 
elle  n'était  pas  si  bien  constituée.  La  Fille 
de  Tabarin  était  jouée  par  MM.  Fugère, 
Beyle,  Delvoye,  Boudouresque,  Cazeneuve, 
et  M""»»  Tiphaine,  Garden,  Landouzy,  Daffe- 
tye,  Chevalier  et  de  Craponne. 

*  FILLE  DES  NEIGES  (la)  [Sneewittchen], 
fable  lyrique,  musique  dé  miss  Johnston  Wat- 
son,  représentée  à  Londres,  à  la  salle  Caven- 
dish,  en  juillet  1901. 

*  FILLE  DU  VALLON  DES  ROSES  (la)  [Die 
Rosenthalerin],  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  M.  Fritz  Lemmermayer,  musique  de 
M.  Antoine  Rûckauf,  représenté  avec  succès 
au  théâtre  Royal  de  Dresde  en  mai  1897. 

*  FILS  D'ACHILLE  (le),  opérette,  musique 
dé  M.  Fritz  Baselt,  représentée  sans  grand 
succès  au  théâtre  municipal  de  Francfort- 
sur-le-Mein  en  avril  1897. 

*  FILS  DU  MANDARIN  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  de  M.  César  Cui,  repré- 
senté à  l'Opéra  impérial  de  Moscou  en  jan- 
vier 1902.  Cet  ouvrage  datait  de  la  jeunesse 
de  l'auteur  et  était  connu  depuis  plus  de  vingt 
ans  pour  avoir  été  joué  par  plusieurs  sociétés 
lyriques. 

*  FINANCIER  ET  LE  SAVETIER  (LE),  Opé- 
rette en  un  acte,  paroles  d'Hector  Crémieux, 
musique  de  Jacques  Offenbach,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  23  septembre  1856. 

*  FIN  DE  SWATOWTT  (la),  opéra,  musique 
de  M.  Alfred  Stelzner,  représenté  au  théâtre 
de  la  cour,  à  Cassel,  en  décembre  1903. 

*  FINE  Dl  MOZART  (la),  drame  lyrique  en 
un  acte,  paroles  et  musique  de  M.  Marcc 
Anzoletti,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  de 
Milan  le  25  octobre  1898.  L'auteur,  professeur 
de  violon  au  Conservatoire  de  Milan,  n'a  pas 
été  heureux  en  voulant  faire  chanter  Mozart, 
le  maître  des  maîtres.  Un  critique  italien  di- 
sait de  son  petit  opéra  que  «  c'est  une  œuvre 
complètement  manquée  ;  manquée  dans  l'es- 
prit qui  l'a  inspirée,  manquée  dans  la  forme, 
manquée  dans  la  conduite  musicale.  »  Le  com- 
positeur, qui  était  son  propre  librettiste,  avait 
eu  d'ailleurs  la  singulière  idée  de  mettre  en 
scène  à  la  fois  Mozart  et  Beethoven  et,  sans 


FIOR 


SUPPLEMENT 


FLOR 


1223 


se  soucier  autrement  des  données  de  l'his- 
toire, de  faire  apparaître  Beethoven  au  chevet 
de  Mozart  mourant,  lui  proposant  de  terminer 
le  Requiem  que  celui-ci  est  en  train  d'écrire 
et  qu'il  n'aura  pas  le  temps  d'achever. 

*finti  masnadieri  (i),  opéra-comique, 
musique  de  M.  C.-G.  Mor,  représenté  à  For- 
limpopoli  en  février  1899. 

*  FIONA,  légende  irlandaise  en  trois  actes  et 
six  tableaux,  poème  de  M.  Léon  Durocher, 
musique  de  M.  Alfred  Bachelet,  exécutée  en 
partie  (les  deux  seuls  premiers  actes),  et  sous 
forme  de  concert,  au  Conservatoire,  dans  la 
séance  d'audition  des  envois  de  Rome,  le 
17  décembre  1896.  C'était,  en  effet,  l'un  des 
envois  de  Rome  de  M.  Alfred  Bachelet,  qui 
avait  obtenu  le  premier  grand  prix  de  com- 
position musicale  à  l'Institut  en  1890.  Sur 
un  poème  qui  ne  brillait  pas  par  la  nou- 
veauté du  sujet,  lequel  sujet  symbolisait 
«  la  lutte  entre  l'amour  pur  et  l'amour  sen- 
suel » ,  telle  qu'on  la  retrouve,  entre  autres, 
dans  Tannhaïiser,  M.  Bachelet  avait  écrit 
une  partition  qui  était  loin  d'être  dénuée 
d'intérêt,  mais  dans  laquelle  le  fond,  c'est- 
à-dire  l'inspiration,  était  un  peu  trop  sacrifié 
à  la  forme,  c'est-à-dire  à  l'effet  matériel.  On 
trouvait  dans  cette  partition  un  heureux 
sentiment  dramatique,  des  intentions  scéni- 
ques  bien  rendues,  une  bonne  déclamation 
(quoique  avec  une  prosodie  parfois  vicieuse), 
un  orchestre  riche,  étoffé,  souvent  curieux, 
un  ensemble  digne  enfin  d'estime  et  d'atten- 
tion; ce  qui  manquait,  c'est  le  charme,  c'est  la 
nouveauté,  c'est  la  fraîcheur  de  l'inspiration, 
c'est  cette  fleur  de  jeunesse  d'une  idée  mu- 
sicale qui,  rien  qu'en  se  présentant  aux  voix 
et  à  l'orchestre,  fait  courir  dans  toute  une 
salle  comme  un  frisson  de  joie  et  un  susurre- 
ment de  plaisir.  L'œuvre,  néanmoins,  était 
écrite  d'une  plume  solide  et  d'une  main  d'ar- 
tiste, etl'on  peut  espérer  qu'avec  l'expérience 
qu'il  a  acquise  et  les  moyens  dont  il  dispose, 
le  jeune  compositeur,  en  sollicitant  avec  con- 
science son  imagination,  nous  donnera  quelque 
jour  une  œuvre  digne  de  son  talent,  de  son  sa- 
voir et  de  son  intelligence.  Les  interprètes  de 
Fiona  étaient  Mlle  Lafargue.  qui  a  bien  fait 
ressortir  la  grande  scène  avec  chœur  du  pre- 
mier acte,  ainsi  que,  au  second,  le  grand  duo 
de  Fiona  avec  Patrick  :  Si  c'est  un  rêve..., 
Mme  Georges  Marty,  MM.  Noté,  Gautier,  qui 
a  bien  dit  l'air  curieux  du  nain  Turl  :  Je  suis 
Turl,  fils  des  bruyères,  et  Delpouget. 

*  FIORAIA  (la),  opéra  semi-sérieux  en  deux 


actes,  musique  de  M.  Ettore  Lucatello,  repré- 
senté sous  la  direction  personnelle  de  l'au- 
teur, à  Polesella,  le  4  avril  1898. 

*FLAMENCA  (la),  drame  musical  en  quatre 
actes,  paroles  de  MM.  Henri  Cain  et  Eugène 
et  Edouard  Adenis,  musique  de  M.  Lucien 
Lambert,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  de 
la  Gaîté  le  31  octobre  1903. 

'flamencos  (los),  saynète  lyrique,  pa- 
roles de  M.  Sanchez  Pastor,  musique  de 
MM.  Torregrosa  et  Valverde  fils,  représentée 
à  l'Eldorado  de  Madrid  le  13  juillet  1899. 

*  fleur  d'amandier,  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  M.  Costa  Nogueras,  représentée 
à  Barcelone  en  mars  1901.  L'auteur  était  pro- 
fesseur de  piano  au  Conservatoire  de  cette 
ville. 

*  fleur  maudite,  opéra  en  deux  actes, 
livret  tiré  d'une  légende  populaire  du  Valais, 
musique  de  M.  Charles  Haenny,  représenté  à 
Sion  (Suisse),  en  juin  1896.  L'auteur  remplis- 
sait les  fonctions  de  directeur  de  l'école  de 
musique  de  Sion. 

*FLOCONS  DE  NEIGE  (les)  [Die  Schnee- 
flocke],  opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Villner,  musique  de  M.  Henri  Berté  repré- 
senté à  l'Opéra  royal  de  Budapest  en  mars 

1899. 

*  FLOR  DE  almendro,  opéra,  paroles  de 
M.  Trullol  y  Plana,  musique  de  M.  Costa 
Nogueras,  représenté  au  théâtre  Principal  de 
Barcelone  en  mars  1901. 

*FLOR  DE  LA  MONTANA  (la),  zarzuela, 
paroles  de  M.  Jackson  Veyan,  musique  de 
M.  Saco  del  Valle,  représentée  à  Valence  en 
février  1900. 

*  FLORENTINA,  opéra,  musique  de  M.  A. 
Thierfelder,  représenté  à  Brandenbourg  en 
juin  1896. 

*  FLORERA  SEVILLANA  (la),  jeu  COinico- 
lyrique,  paroles  de  M.  Jackson,  musique  de 
MM.  An  gel  Rubio  et  Estelles,  représenté  au 
théâtre  des  Maravillas  de  Madrid  le  13  juin 

1898. 

*  FLORETTA  ,  opéra  -  comique  ,  tiré  par 
M"e  Farjeon  d'une  nouvelle  de  Henri 
Zschokke,  musique  de  M.  Henry  Farjeon, 
élève  de  la  Royal  Academy  of  Music  de  Lon- 
dres, exécuté  par  ses  condisciples  de  cette 
Académie  en  janvier  1899. 

*FLORiDOR.  zarzuela,  paroles  de  M.  Gon- 
zalo  Canto,  musique  de  M.  Barrera,  repré- 


1224 


FONT 


SUPPLÉMENT 


FORT 


sentée  au  théâtre  Romea  de  Madrid  en  no- 
vembre 1900. 

"floris  v,  drame  lyrique,  musique  de 
M.  Richard  Hol,  représenté  au  théâtre  de 
La  Haye  vers  1892,  remanié  et  refait  en  partie 
par  son  auteur  et  représenté  de  nouveau,  sous 
cette  nouvelle  forme  et  sur  le  même  théâtre, 
en  juin  1902. 

"FLORODORA,  comédie  musicale,  paroles 
de  M.  Owen  Hall,  musique  de  M.  Leslie 
Stuart,  représentée  au  Lyric -Théâtre  de  Lon 
dres,  en  novembre  1899.  Traduite  et  adaptée 
par  MM.  Adrien  Vély  et  Schwob,  Florodora 
fut  jouée  en  français,  aux  Bouffes-Parisiens, 
le  27  janvier  1903. 

*  FOLIES  d'amour,  opéra-comique  en  un 
acte,  d'après  les  Folies  amoureuses  de  Re- 
gnard,  paroles  de  M.  Dracy,  musique  de  Mm°  la 
baronne  de  Fontmagne,  représenté  au  théâtre 
des  Variétés  en  août  1898.  Ce  petit  ouvrage 
avait  été  joué  précédemment,  le  15  mars  1894, 
au  théâtre  Royal  d'Anvers. 

"FOLLET  (le),  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Pierre  Barbier,  musique  de 
M.  Lefèvre,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
3  mai  1900. 

*  FOLIE  (une),  opéra-comique,  musique  de 
Dupuy,  représenté  à  Stockholm  aux  environs 
de  l'année  1820.  Dupuy  était  un  artiste  origi- 
naire de  la  Suisse  française,  qui  avait  fait  une 
bonne  partie  de  ses  études  musicales  à  Paris. 
Violoniste,  pianiste,  chanteur  et  compositeur, 
il  devint  chanteur  au  théâtre  Royal  de  Copen- 
hague, puis  à  celui  de  Stockholm.  Il  fut 
appelé,  dans  cette  dernière  ville,  à  remplir 
les  fonctions  de  maître  de  chapelle  de  la  cour. 

*  FONDO  DEL  baul  (el),  zarzuela,  paroles 
de  M.  Jackson  Veyan,  musique  de  MM.  Val- 
verde  fils  et  Barrera,  représentée  au  théâtre 
Eslava  de  Madrid  le  18  septembre  1900. 

*FONOGRAFO  AMBULANTE  (el),   jeu  CO- 

mico-lyrique,  paroles  de  M.  Juan  Gonzalez, 
musique  de  M.  Ruperto  Chapi,  représenté  sur 
le  théâtre  Apolo  de  Madrid  le  24  avril  1899. 

"FONTAINE  DE  BACHTSCHISSARAI  (LA), 

scène  musicale,  écrite  par  M.  Arensky  sur 
un  poème  bien  connu  de  Pouschkine,  exécu- 
tée à  Saint-Pétersbourg,  au  palais  de  Tau- 
ride,  en  1899,  à  l'occasion  du  jubilé  du  grand 
poète.  C'est  une  sorte  de  cantate  pour  soli, 
chœur  et  orchestre,  comprenant  cinq  mor- 
ceaux reliés  entre  eux  par  la  lecture  du 
poème. 


"FONTAINE  DES  FLEURS  (là),  opéra,  livret 
tiré  d'un  poème  de  Pouschkine,  musique  de 
M.  Alexandre  de  Fédorow,  représenté  à  Ka- 
terinoslaw  en  1896. 

"FONTANA   DI    BAKCISERAI   (la),    opéra 

italien,  livret  tiré  du  petit  poème  de  Pou- 
schkine, musique  d'un  dilettante  russe,  M.  le 
professeur  Federoff,  représenté  sur  le  théâtre 
italien  d'Odessa  le  27  décembre  1898. 

"FORCE  maligne  (la),  opéra  en  quatre 
actes,  musique  posthume  d'Alexandre  Sérow, 
représenté  à  Saint-Pé  tersbourg  en  1 871 .  Sérow 
n'avait  pas  eu  le  temps  d'achever  complète- 
ment la  partition  de  cet  ouvrage,  qui  fut  ter- 
minée et  mise  au  point  par  M.  Soloview. 

"FORGERON  DE  GRETNA  GREEN  (le), 
opéra,  paroles  de  M.  Félix  Dahn,  musique  de 
M.  Johannes  Doebber,  représenté  en  no- 
vembre 1896  au  théâtre  Ducal  de  Cobourg. 

*  FORZA  D'AMORE,  «  idylle  dramatique  » 
en  quatre  tableaux,  poème  de  M.  Ferdinando 
Fontana,  musique  de  M.  Arturo  Buzzi-Peccia, 
représenté  au  théâtre  Royal  de  Turin  le 
6  mars  1897. 

*  FORÊT  (la),  opéra  en  un  acte,  paroles  et 
musique  d'une  jeune  artiste  anglaise,  miss  Es_ 
thel  Smith,  représenté  à  l'Opéra  royal  de 
Berlin  en  avril  1902,  et  au  théâtre  Covent- 
Garden  de  Londres  au  mois  de  juillet  suivant. 
Ce  petit  ouvrage  n'avait  obtenu  qu'un  mé- 
diocre succès  à  Berlin  ;  à  Londres,  au  con- 
traire, les  compatriotes  de  l'auteur  lui  firent 
un  accueil  particulièrement  favorable.  C'était 
la  première  fois  qu'un  compositeur  féminin 
forçait  les  portes  de  l'importante  scène  de 
Covent-Garden. 

"FORNARINA  (la),  opéra  sérieux  en  un 
acte  et  deux  parties,  paroles  de  M.  Palma- 
rini,  musique  de  M.  Francesco-Saverio  Col- 
lina,  représenté  au  théâtre  National  de  Rome 
le  12  août  1899. 

"FORNARINA,  «  idylle  »  musicale  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Andréa  d'Angeli,  musique 
de  M.  Carlo  Corner,  représentée  au  Cercle 
philharmonique  de  Padoue  le  25  juin  1900. 

*  FORTUNAT ,  fable  lyrique ,  paroles  de 
M.  Bauernfeld,  musique  de  M.  Mestrozzi,  re- 
présentée à  Vienne  le  27  avril  1900. 

*  FORTUNE    DE    HOHENSTEIN    (la)    [Bas 

Gliick  von  Hohenstein~\,  opéra,  paroles  de 
M.  Schliiter,  musique  de  M.  Otto  Kurth,  re- 
présenté à  Detmold,  sur  le  théâtre  de  la  cour, 
le  11  mars  1900. 


FERG 


SUPPLEMENT 


FRIE 


1225 


*  FORTURELLA,  drame  lyrique  en  un  acte, 
livret  tiré  par  M.  Angelo  Bignotti  d'un  drame 
de  M.  Eduardo  Pignalosa,  musique  du  ba- 
ryton Luigi  Pignalosa,  représenté  le  7  no- 
vembre 1899  au  théâtre  dal  Verme  de  Milan. 
C'est  encore  là  une  imitation  de  la  fameuse 
Cavalleria  rusticana,  et  le  succès  en  a  été 
maigre.  La  musique  enfantine  du  chanteur 
Pignalosa  a  fait  souhaiter  qu'il  ne  sortit  plus 
de  sa  spécialité. 

*  FOU  (  le  ),  féerie  -  opérette,  paroles  de 
M.  Rakosi,  musique  de  M.  Bêla  Szabados,  re- 
présentée à  Budapest  le  29  décembre  1898. 

*FOU  (le),  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Félix  Maire,  musique  de  M.  Louis  Mauzin, 
représenté  à  Cherbourg  le  16  avril  1902. 

*  FRANÇAIS  EN  TYROL  (LES),  Opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  musique  de  M.  R.  de 
Léon,  représenté  à  Bozen  (Tyrol),  en  dé- 
cembre 1902. 

*  FRA  FRANCESCO,  opéra  en  un  acte,  musi- 
que de  M.  Henry  Waller,  représenté  à  l'Opéra 
de  Berlin,  sur  l'ordre  de  Fempereur  Guil- 
laume II,  en  juin  1896.  Malgré  les  conditions 
dans  lesquelles  cet  ouvrage  était  offert  au 
public,  le  succès  fut  absolument  nul  et  la 
déception  complète. 

*  FRANCESCA  DA  RIMINI,  tragédie  en  cinq 
actes,  de  M.  Gabriele  d'Annunzio,  avec  mu- 
sique (ouverture,  entr'actes,  mélodrames)  de 
M.  F.  Scontrino,  représentée  à  Rome,  sur  le 
théâtre  Costanzi,  le  9  décembre  1901. 

*  FRANCESCA  DA  rimini,  drame  en  cinq 
actes,  de  M.  Marion  Crawford,  traduit  par 
M.  Marcel  Schwob,  musique  de  scène  de 
M.  Gabriel  Pierné,  représenté  au  théâtre 
Sarah-Bernhardt  le  22  avril  1902. 

*  françonnette,  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Arthur  Bernède  et 
Julien  Goujon,  musique  de  M.  Rodolphe  La- 
vello,  représenté  à  Vichy  en  juillet  1897. 

*FRAUENBOB,  opéra,  musique  de  M.  Rhei- 
nold  Becker,  représenté  par  ordre  de  l'empe- 
reur Guillaume  II,  à  l'Opéra  royal  de  Berlin, 
en  mars  1896. 

*  fraulein  LORELEY,  opérette,  musique 
de  M.  Paul  Lincke,  représentée  au  théâtre 
Apollo  de  Berlin  en  octobre  1900. 

*frégolinette,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  de  Cottens,  musique  de  M.  Louis 
Varney,  représentée  au  petit  théâtre  des  Ma- 
thurins  le  25  avril  1900. 


*  FRELLA,  drame  lyrique,  paroles  de  M.  Dus- 
souby,  musique  de  M.  Skilmans,  représenté  à 
Rochefort-sur-Mer  le  30  avril  1898.  Des  deux 
auteurs,  le  poète  était  lieutenant  de  vaisseau, 
le  compositeur  chef  de  bataillon  d'infanterie. 

*  frella,  drame  lyrique  en  un  acte  et 
deux  tableaux,  paroles  de  M.  Dusoulx,  mu- 
sique de  M.  J.  Schilmans,  représenté  à 
Namur  en  janvier  1903. 

*  frère  chemineau  (le),  opérette,  mu- 
sique de  M.  Edouard  Eysler,  représentée  à 
Vienne,  sur  le  théâtre  An  der  "Wien,  en  fé- 
vrier 1903. 

*friedmann  BACH,  opéra  sérieux  en 
quatre  actes,  livret  tiré  d'un  drame  du  duc 
de  Maddaloni  et  signé  du  nom  d'Alma  Soli- 
nas,  qui  est  le  pseudonyme  de  deux  écrivains, 
MM.  Scaliger  et  Conforti,  musique  de  M.  Luigi 
Gustavo  Fazio,  représenté  à  Rome,  sur  le 
théâtre  Adriano,  le  25  juin  1901.  C'est  une  idée 
singulière  d'aller  prendre  pour  héros  d'une 
action  dramatique  la  figure  historique  d'un 
grand  artiste  et  de  la  présenter  au  public 
d'une  façon  absolument  contraire  à  la  vérité. 
On  sait  que  Friedmann  Bach,  l'aîné  des  vingt 
enfants  issus  des  deux  mariages  du  grand 
Sébastien,  mourut  à  soixante-quatorze  ans, 
pauvre  et  malheureux,  en  dépit  d'un  génie 
que  son  fâcheux  caractère  n'avait  pas  su  im- 
poser à  l'admiration  qu'il  méritait.  Inutile 
d'ajouter  que  jamais  il  n'aborda  le  théâtre. 
Or,  les  auteurs  de  cet  ouvrage,  qui  le  repré- 
sentent jeune  et  amoureux,  le  donnent  en 
même  temps  comme  prêt  à  faire  jouer  un 
opéra.  Friedmann  aime  une  jeune  fille,  Esther, 
dont  il  est  aimé  et  que  poursuit  un  autre  sou- 
pirant. Celui-ci  trouve  le  moyen,  d'accord  avec 
les  exécutants  (?),  d'altérer  la  partition  du 
compositeur  de  façon  à  la  rendre  méconnais- 
sable, si  bien  que  le  soir  de  son  apparition, 
Friedmann  étant  présent,  elle  tombe  miséra- 
blement. Friedmann  devient  littéralement  fou 
de  honte  et  de  douleur,  et  sa  raison  succombe. 
Mais  la  jeune  Esther,  qui  lui  est  toujours  fi- 
dèle, trouve,  de  son  côté,  le  moyen  de  rétablir 
la  partition  (?)  et  de  faire  représenter  l'ou- 
vrage à  Berlin,  où  il  obtient  un  succès  écla- 
tant, toujours  en  présence  de  Friedmann. 
L'émotion,  la  joie,  le  désir  de  la  gloire  agissent 
sur  l'âme  de  l'artiste  et  le  rendent  un  instant 
à  lui-même,  mais  cette  émotion  est  telle  qu'elle 
le  tue  et  qu'il  tombe  en  murmurant  à  celle  qui 
a  voulu  le  sauver  une  dernière  parole  d'a- 
mour. A  quoi  bon,  encore  une  fois,  prendre 
une  figure  historique  et  le  nom  d'un  grand 


1226 


GATO 


SUPPLEMENT 


GENT 


artiste  pour  travestir  ainsi  la  vérité,  sans 
aucun  profit  pour  une  action  dramatique  qui 
n'a  nul  besoin  de  cet  élément?  —  La  musique 
de  Friedmann  Bach  était  le  début  à  la  scène 
du  compositeur,  un  jeune  pianiste  de  talent. 
Elle  a  été  fort  bien  accueillie  et  constitue, 
dit-on,  une  heureuse  promesse  d'avenir.  L'ou- 
vrage avait  pour  interprètes  Mm"  Inès  De 
Frate  et  Torretta,  MM.  Malesci,  Arcangeli  et 
Sabellico. 

*fuentesanco  (el  de),  jeu  comico-lyri- 
que,  paroles  de  M.  del  Valle,  musique  de 
M.  Bauza,  représenté  à  Malaga,  sur  le  théâ- 
tre Cervantes,  en  janvier  1898. 

*  fuga  DE  CONSONANTES,  opérette,  pa- 


roles de  MM.  Garcia  Arista  et  Malantisch, 
musique  de  M.  Isaura,  représentée  au  Cirque 
Apolo  de  Saragosse  le  4  mai  1899. 

*  FUGITIFS  (les),  opéra  en  deux  actes,  li- 
vret, en  prose,  tiré  par  M.  Georges  Loiseau 
d'une  nouvelle  de  M.  François  de  Nion,  mu- 
sique de  M.  André  Fijan,  représenté  à  Gand 
en  décembre  1899,  avec  un  très  grand  succès. 

*  FUGITIVE  (la)  [The  runaway  Girl],  opé- 
rette, paroles  de  MM.  Hichs  et  Nicholls,  mu- 
sique de  MM.  Caryll  et  Monckton,  représentée 
au  Gaiety-Théâtre  de  Londres  le  21  mai  1898. 

*FUOCHl  FATUI  [Feux  follets],  opéra-co- 
mique, musique  de  M.  Germano  Codazzi,  re- 
présenté à  Reggio  d'Emilie  le  8  octobre  1901. 


*GABRIELLA,  opéra  en  deux  actes,  paroles 
de  M.  E.-P.  Francesconi,  musique  de 
M.  Guido  Serrao,  représenté  à  Catane,  sur  le 
théâtre  du  Grince- de- Naples,  le  17  jan- 
vier 1902. 

*  GAETANE,  comédie  lyrique  en  deux  ac- 
tes, paroles  de  M.  André  Lenéka,  musique 
de  M.  Edouard  Kann,  représentée  au  théâtre 
des  Arts,  à  Rouen,  le  24  mars  1898. 

♦GAGNE-PETIT  (le)  [Der  Scheerenschlei- 
fer],  opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Juliusberg,  musique  de  M.  Théodore 
Ritte.  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Landskut  (Bavière)  le  15  mars  1898.  Le  com- 
positeur était  le  chef  d'orchestre  même  du 
théâtre. 

*  galope  DE  LOS  SIGLOS  (el),  zarzuela, 
paroles  de  M.  Sinesio  Delgado,  musique  de 
M.  Ruperto  Chapi,  représentée  au  théâtre 
Apolo  de  Madrid  le  5  janvier  1900. 

*  GAMINS  DE  BERLIN  (les)  [Berliner  Rant- 
gen],  farce  musicale,  paroles  de  M.  Albert,  mu- 
sique de  M.  Léonard,  représentée  à  Berlin,  sur 
le  théâtre  Cari  Weiss,  le  1er  septembre  1901. 

*  GARROCHISTAS  (Los),  zarzuela,  paroles 
de  M.  Novoy  Colson,  musique  de  MM.  Jero- 
nimo  Jimenez  et  Viniegra,  représentée  au 
théâtre  Apolo  de  Madrid  le  12  octobre  1899. 

*  gato  NEGROL  (el),  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Lopez  Silva  et  Fernandez  Shaw,  musi- 
que de  M.  Ruperto  Chapi,  représentée  au 
théâtre  Apolo  de  Madrid  en  mai  1900. 


*  GAUDRIOLE  (la),  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Charles  Nuitter  et 
Tréfeu,  musique  de  M.  Albert  Vizentini,  re- 
présenté à  Aix-les-Bains,  le  12  septem- 
bre 1897. 

*  GEISHA  (la),  opérette  anglaise  en  trois 
actes,  livret  de  M.  Owen  Hall,  adapté  par 
MM.  Charles  Clairville,  Antony  Mars  et 
J.  Lemaire,  musique  de  M.  Sidney  Jones,  re- 
présentée à  T Athénée-Comique  le  8  mars  1898. 

♦GENEVIÈVE,  opéra-comique,  musique  de 
de  M.  Mœgele,  représenté  à  Vienne,  au  bé- 
néfice d'une  œuvre  de  bienfaisance,  en 
mars  1902.  Ce  petit  ouvrage,  fruit  des  loisirs 
d'un  médecin  dilettante,  était  joué  par  des 
médecins  et  leurs  femmes,  et  accompagné  par 
un  petit  orchestre  composé  aussi  uniquement 
de  médecins. 

♦génie  de  la  douleur  (le),  «  légende 
biblique  »  en  deux  actes,  poème  de  M.  Tito 
Mammoli,  musique  de  M.  Barcone,  représenté 
au  théâtre  Social  de  Bergame  en  février  1901. 

♦genoveffa,  opéra  anglais,  paroles  de 
M.  C.  Cleaver,  musique  de  M.  E.-S.  de  Ro- 
vigo,  représenté  au  théâtre  Covent-Garden 
de  Londres,  en  novembre  1903. 

♦GENTE  DEL  PATIO  (la),  jeu  comique, 
paroles  de  M.  Perez  Zuîiïga,  musique  de 
M.  Quijano,  représenté  au  théâtre  des  Mara- 
villas  de  Madrid  le  il  août  1899. 

♦gentil  crampon,  opérette  en  trois 
actes,    paroles    de    MM.  Eugène    Larcher, 


GIMN 


SUPPLÉMENT 


GOPL 


1227 


A.  Monnier  et  Montignac,  musique  de  M.  Ed- 
mond Diet,  représentée  à  l'Athénée-Comique 
le  l"  novembre  1897. 

*  GERMANIA.  drame  lyrique  en  deux  ac- 
tes avec  prologue  et  épilogue,  livret  de 
;M.  Luigi  Illica,  musique  de  M.  Alberto  Fran- 
chetti,  représenté  au  théâtre  de  la  Scala  de 
Milan  le  u  mars  1902.  Le  livret,  écrit  à  la 
plus  grande  gloire  de  l'Allemagne,  symboli- 
que par  son  sujet,  peu  scénique  dans  sa  mise 
en  œuvre,  a  recueilli  moins  d'éloges  que  la 
musique.  Celle-ci,  conçue  jusqu'à  un  certain 
point  dans  le  système  wagnérien,  sans  mor" 
ceaux  concertés,  avec  emploi  des  motifs  con" 
ducteurs,  s'est  fait  remarquer  sinon  par  la 
nouveauté  des  idées,  au  moins  par  son  am- 
pleur, sa  puissance  et  les  qualités  d'une  riche 
instrumentation,  traitée  avec  beaucoup  d'ha- 
bileté. Le  compositeur  a  introduit  dans  sa 
partition  plusieurs  chants  célèbres  allemands, 
dont  quelques-uns  de  Weber.  Les  deux  par- 
ties les  plus  intéressantes  et  les  plus  applau- 
dies ont  été  le  prologue  et  l'épilogue,  l'un  et 
l'autre  profondément  dramatiques.  Le  pre- 
mier acte  a  paru  un  peu  froid,  mais  le  succès 
a  reparu  au  deuxième,  pour  aller  crescendo 
jusqu'au  dénouement,  d'ailleurs  un  peu  lugu- 
bre, qui  fait  mourir  les  deux  héros  du  drame, 
deux  anciens  amis  devenus  irréconciliables, 
sur  le  champ  de  bataille  de  Leipzig.  Parmi 
les  nombreux  interprètes  de  ce  drame  lyrique 
très  touffu,  on  a  cité  surtout  MM.  Caruso, 
Sammarco,  Gravina,  Wigley,  Rossi ,  et 
Mm"  Pinto,  Bathori,  Ferraris  et  Silvestri. 

*  GERNOT,  opéra  en  trois  actes,  musique  de 
M.  Eugène  d'Albert,  représenté  avec  succès  à 
Manheim  en  avril  1897. 

*ghitana,  opéra  en  quatre  actes,  paroles 
de  M.  Jean  de  Wildenradt,  musique  de 
M.  Max  d'Oberleithner,  représenté  à  Cologne 
le  29  septembre  1901.  Le  livret  met  en  scène 
une  prétendue  aventure  amoureuse  de  Fra 
Filippo  Lippi,  le  fameux  peintre  florentin 
dont  les  œuvres  sont  particulièrement  exal- 
tées depuis  quelques  annés.  La  musique  est, 
dit-on,  fort  agréable.  Son  auteur  était  élève 
du  compositeur  autrichien  Antoine  Bruckner, 
mort  récemment. 

*  gigantes  Y  cabezudos,  zarzuela,  pa- 
roles de  M.  Echegaray,  musique  de  M.  Fer- 
nandez  Caballero,  représentée  au  théâtre  de 
la  Zarzuela  de  Madrid  le  29  novembre  1898. 

*  GIMNASIO  MODELO,  zarzuela,  paroles  de 
M.  Larra  fils,  musique  de   M.  Cereceda,  re- 


présentée au  théâtre  Comique  de  Madrid  en 
novembre  1900. 

*GINALA  BOHÉMIENNE  [Ginna  das  Zi- 
geunermadchen] ,  opéra  en  un  acte,  paroles 
de  M.  von  Berks,  musique  de  M.  Léo  Held, 
représenté  au  théâtre  allemand  de  Prague  le 
17  mars  1900. 

*  GINEVRA,  drame  lyrique  en  quatre  ac- 
tes, paroles  et  musique  de  M.  G.  Vigoni,  re- 
présenté au  Politeama  d'Alexandrie  (Italie)  le 
21  septembre  1901. 

*  GIORGINA,  comédie  lyrique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Giovanni  Bartoli,  musique  de 
M.  Roberto  Amadei,  représentée  à  Sinigaglia 
le  27  juin  1897. 

*  GIOVANNI  HUSS,  opéra  historique  en 
quatre  actes,  livret  de  M.  A.  Zanardini,  mu- 
sique de  M.  Angelo  Tessaro,  représenté  au 
théâtre  Social  de  Trévise  le  3  novembre  1898. 

*  giuditta,  opéra  sacré  en  quatre  actes, 
poème  du  chanoine  don  Sani,  musique  de 
M.  Raffaele  Cimini,  exécuté  à  Bagnacavallo 
en  octobre  1898. 

*  giuditta,  poème  sacré  en  trois  parties, 
texte  de  M.  Domenico  Micelli,  musique  de 
M.  Giuseppe  Miceli,  exécuté  à  Naples,  sur  le 
théâtre  Bellini,  le  2  mai  1902. 

*  GLADIADORES  (Los),  jeu  comico-lyrique, 
paroles  de  MM.  Pazos  et  Gijon,  musique  de 
MM.  Chalons  et  Lleo,  représenté  sur  le  théâ- 
tre de  la  Zarzuela  de  Madrid  le  15  juin  1899. 

*GLADIATORE  (il),  opéra  sérieux  en  un 
acte,  livret  tiré  de  la  Messalina  de  Pietro 
Cossa,  musique  de  M.  Giacomo  Orefice,  re- 
présenté le  20  mars  1898  au  théâtre  Royal  de 
Madrid. 

*GODEFROY  de  bouillon,  opéra  fla- 
mand, paroles  de  M.  Frédrica,  musique  de 
M.  d'Acosta,  représenté  sur  le  théâtre  fla- 
mand d'Anvers  le  26  avril  1899. 

*  GONZALO  DE  cordoba,  opéra  espagnol 
en  trois  actes,  poème  et  musique  de  M.  Emi- 
lio  Serrano,  représenté  sur  le  théâtre  Royal 
de  Madrid  le  6  décembre  1898.  Œuvre  impor- 
tante, d'un  réel  intérêt  musical,  et  dont  le 
succès  fut  brillant  et  décisif.  Elle  avait  été 
montée  avec  un  grand  luxe,  et  son  interpré- 
tation était  remarquable,  surtout  de  la  part 
de  Mme  Luisa  Gilboni,  du  ténor  Angioletti  et 
du  baryton  Blanchart. 

*GOPLANA,  opéra  polonais  en  trois  actes, 
poème  de  M.  S.  German,  musique  de  M.  Ze- 


1228 


GRIS 


SUPPLEMENT 


GRIS 


lenski,  représenté  sur  le  théâtre  impérial  de 
Varsovie  le  8  janvier  1899. 

*gougueline,  opéra,  paroles  de  M.  O.-J. 
Bierbaum,  musique  de  M.  Ludwig  Thuille, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Brème  en 
février  1901. 

*  GŒTZ  DE  BERLICHINGEN,  drame  lyrique 
en  trois  actes,  livret  imité  du  drame  de 
Gœthe  par  M.  "Willner,  musique  de  M.  Cari 
Goldmark,  représenté  sur  le  théâtre  Royal  de 
Budapest  en  décembre  1902.  Cet  opéra  du  vé- 
téran des  compositeurs  hongrois,  conçu 
jusqu'à  un  certain  point  dans  le  système 
wagnérien,  n'a  pas  eu  tout  le  succès  qu'on 
s'en  promettait  et  que  faisait  espérer  la 
haute  valeur  de  l'artiste. 

*  graziella,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
livret  tiré  du  roman  de  Lamartine  par 
M.  Corrado  Pazzi,  musique  de  M.  Giuseppe 
Casetti,  représenté  à  San  Piero  in  Bagno  le 
6  septembre  1896. 

*  graziella  ,  opéra  sérieux  en  un  acte, 
livret  tiré  du  roman  de  Lamartine  par 
MM.  Luigi  Conforti  et  Menotti  Buja,  musi- 
que de  M.  Pasquale  Gramegna,  représenté  à 
Naples,  sur  le  théâtre  Mercadante  (ex- 
Fondo),  le  7  juin  1899. 

*  GRAZIELLA,  opéra  en  trois  actes  et  quatre 
tableaux,  paroles  et  musique  de  M.  Alfredo 
Soffredini,  représenté  à  Pavie,  sur  le  théâtre 
Guidi,  le  15  novembre  1902.  Quoique  le  poème 
fût  tiré  du  touchant  roman  de  Lamartine' 
l'ouvrage  n'obtint  qu'un  médiocre  succès. 

*  GRÈVE    DES    FORGERONS    (la)  ,    opéra, 

livret  tiré  de  la  poésie  de  M.  François  Coppée, 
musique  de  M.  Joseph  Béer,  représenté  au 
théâtre    municipal    d'Augs  bourg  en   février 

1897. 

*  GRILLON  (le),  opéra,  livret  tiré  de  la  Pe- 
tite Fadette  de  George  Sand,  musique  de 
M.  Johannes  Dœbber,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Leipzig  en  octobre  1897.  L'au- 
teur était  chef  d'orchestre  du  théâtre  de  Co- 
bourg. 

*  GRISELIDIS,  opéra-comique  en  trois  ac- 
tes, en  vers,  de  Desforges,  musique  de  Mé- 
reaux,  représenté  à  l'Opéra-Comique  (théâtre 
Favart)  le  8  janvier  1791. 

'GRISELIDIS,  «  mystère  »,  poème  de 
M.  O.  Mayer,  musique  de  M.  Clément  Fran- 
kenstein,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Troppau  le  3  mars  1898. 


*  GRISELIDIS,  «  conte  lyrique  »  en  trois 
actes  avec  un  prologue,  poème  d'Armand  Sil- 
vestre  et  M.  Eugène  Morand,  musique  de 
M.  J.  Massenet,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
que le  20  novembre  1901.  On  connaît  la  lé- 
gende de  Grisélidis,  illustrée  tour  à  tour  en 
diverses  langues,  depuis  le  xme  siècle,  par 
des  poètes  de  tous  pays,  depuis  Marie  de 
France  jusqu'à  Hamilton,  en  passant  par 
Boccace,  Geoffroy  Chaucer,  Pétrarque  et  le 
bonhomme  Perrault,  sans  compter  les  autres. 
C'est  cette  légende  si  tendre  et  si  naïve 
qu'Armand  Silvestre  et  M.  Eugène  Morand 
mirent  à  la  scène  sous  forme  de  «  mystère  » 
et  firent  représenter  à  la  Comédie-Française 
le  15  mai  1891,  et  c'est  de  ce  mystère  qu'ils 
tirèrent  un  livret  d'opéra  à  l'usage  de 
M.  Massenet.  La  nature  du  sujet  et  la  façon 
dont  il  était  traité  convenaient  en  effet  mer- 
veilleusement à  son  interprétation  musicale. 
Outre  son  caractère  mystique,  le  mélange 
très  original  de  tendresse,  de  comique  et  de 
surnaturel  fournissait  au  compositeur  tous 
les  contrastes  qu'il  pouvait  désirer  et  lui  don- 
nait la  faculté  de  varier,  avec  ses  moyens 
d'expression,  toute  la  richesse  des  couleurs 
de  sa  palette.  Et  il  semble  bien  que  nul  n'était 
plus  apte  que  M.  Massenet  à  tirer  d'un  tel 
sujet  tout  le  parti  qu'il  comportait. 

On  sait  qu'il  est  convenu  aujourd'hui,  pour 
une  certaine  critique,  qu'il  n'y  a  plus  ni  opéra 
ni  opéra-comique,  mais  que  l'un  doit  être 
remplacé  par  le  drame  musical,  l'autre  par  la 
comédie  musicale.  Simple  et  sotte  question 
de  mots.  Mais  enfin,  puisque  quelques-uns 
veulent  une  transformation  dans  la  forme 
lyrique,  puisqu'ils  prétendent  absolument 
proscrire,  avec  le  dialogue  parlé,  la  division 
nette  en  morceaux  séparés,  puisqu'ils  établis- 
sent comme  un  dogme  la  continuité  du  dis- 
cours musical,  il  me  semble  que  M.  Masse- 
net,  par  un  mezzo  termine,  a  trouvé  dans 
Grisélidis  la  véritable  forme  à  adopter  pour 
satisfaire  les  plus  exigeants.  Son  discours 
ne  s'interrompt  jamais,  mais  il  nous  fait  grâce 
des  récitatifs  lourds,  insupportables,  sans  va- 
leur et  sans  saveur,  trop  en  usage  dans  la 
«  nouvelle  école  ».  Il  écrit  en  réalité  de  vé- 
ritables morceaux,  des  airs,  des  duos,  des 
trios  d'une  forme  précise,  mais  ces  morceaux 
sont  reliés  entre  eux  non  par  les  récitatifs 
amorphes  dont  je  parlais,  mais  par  des  sé- 
ries de  phrases  vraiment  musicales,  ayant 
un  sens,  une  forme  et  un  contour  apprécia- 
bles, qui  chantent  toujours  et  qui  parfois  of- 
frent des  épisodes  exquis,  comme  la  déli- 
cieuse cantilène  du  marquis  au  premier  acte  : 


GRIS 


SUPPLEMENT 


GROT 


1229 


Traiter  en  prisonnière  Grisélidis  !  comme  le 
chant  merveilleux  de  Grisélidis  à  son  entrée 
au  second  :  La  mer,  et  sur  les  flots  toujours 
bleus...,  chant  séduisant,  tout  empreint  d'une 
poésie  pénétrante  et  d'une  touchante  mélan- 
colie- En  un  mot>  ce  n'est  plus  ici  de  la  mu- 
sique désarticulée  comme  on  nous  en  offre, 
hélas  !  trop  souvent;  non  ,  cette  musique-là  a 
des  muscles,  elle  a  des  nerfs,  elle  est  vivante, 
palpitante,  elle  charme  et  elle  émeut. 

Le  prologue,  pour  court  qu'il  soit,  est  à  lui 
seul  un  enchantement  pour  les  oreilles.  Il 
Test  aussi  d'ailleurs  pour  les  yeux,  et  tout 
se  réunit  ici  pour  donner  au  spectateur  une 
impression  de  poésie  exquise.  Le  décor,  la 
mise  en  action  de  ces  personnages  qui  se  par- 
lent au  milieu  des  arbres  de  la  forêt,  l'appel 
amoureux  d'Alain,  l'apparition  de  Grisélidis, 
l'extase  du  marquis  à  sa  vue,  le  court  dialogue 
qui  s'établit  entre  eux  sur  une  harmonie  déli- 
cieuse, tout  cela  est  d'une  séduction  absolue. 
Le  premier  acte  s'ouvre  par  une  sorte  de 
fabliau,  d'un  gentil  tour  archaïque,  que  chante 
Bertrade,  la  suivante  de  Grisélidis.  A  signa- 
ler ensuite  l'ariette  d'entrée  du  diable,  sur 
un  rythme  gaillard  et  plein  de  franchise,  la 
cantilène  si  touchante  du  marquis  mention- 
née plus  haut,  une  autre  phrase  charmante 
du  même  :  Oiseau  qui  pars  à  tire-d'aile,  d'un 
accent  plein  de  mélancolie,  enfin  le  serment 
de  Grisélidis  :  Devant  le  soleil  clair,  accom- 
pagné d'abord  par  un  seul  violoncelle  concer- 
tant avec  la  voix,  puis,  chaleureusement,  par 
tout  l'orchestre,  pour  se  terminer  smorzando 
avec  le  même  procédé. 

On  peut  dire  du  second  acte  qu'il  ne  laisse 
pas  à  l'oreille  un  moment  de  répit  ou  de 
distraction.  Après  l'air  bouffe  du  diable,  dont 
le  dessin  si  franc  se  trouve  en  germe  dans  le 
joli  entr'acte  qui  le  précède,  après  son  duo 
comique  avec  sa  femme,  plein  d'entrain,  de 
verdeur  et  de  vivacité,  le  contraste  est  frap- 
pant lorsqu'on  voit  Grisélidis  descendre  du 
château,  s'asseoir  sur  la  terrasse  et,  en  con- 
templant la  mer,  exhaler  sa  mélancolie  dans  ce 
chant  caressant  et  délicieux  :  Il  partit  au  prin- 
temps, voici  venir  l'automne,  que  l'orchestre 
souligne  avec  tant  de  bonheur.  Mais  que  dire 
ensuite  de  la  prière  que  Grisélidis  fait  faire  à 
son  fils,  tandis  qu'on  entend  au  loin  les  échos 
d'un  chœur  invisible,  soutenu  par  les  cloches 
de  l'angélus  ?  A  cet  épisode  d'une  douceur 
et  d'une  suavité  angéliques  succède  la  scène 
en  trio  de  Grisélidis,  du  diable  et  de  sa  femme, 
divisée  elle-même  en  plusieurs  épisodes  et 
dont  l'ensemble  est  excellent.  Puis,  la  nuit 
venue,  nous  avons  l'évocation  du  diable,  au- 


quel, dans  l'obscurité,  répondent  des  voix 
invisibles,  l'apparition  et  la  valse  des  Esprits, 
tout  un  tableau  étrange  et  fantastique  dont 
la  musique  est  pleine  de  couleur  et  de  carac- 
tère et  que  suit  bientôt  la  grande  scène  de  la 
tentation  entre  Alain  et  Grisélidis,  leur  duo 
passionné,  aux  accents  pleins  de  chaleur  et 
d'émotion,  jusqu'au  moment  où  Grisélidis, 
qui  semble  près  de  succomber,  est  sauvée 
par  l'arrivée  de  son  enfant,  qui  la  rend  à  elle- 
même  et  à  la  raison.  Et  enfin,  pour  terminer, 
l'enlèvement  de  l'enfant  par  le  diable,  les  cris 
de  la  mère  éperdue,  ses  appels  désespérés  et 
la  venue  de  tous  les  serviteurs  accourant  de 
tous  côtés  à  sa  voix  et  s'élançant  à  la  pour- 
suite du  ravisseur.  Tout  cela  est  très  beau 
musicalement,  d'une  inspiration  et  d'une  fac- 
ture magistrales,  tous  ces  contrastes  sont 
traités  d'une  façon  saisissante,  tout  cela  est 
d'un  maître. 

Le  troisième  acte  est  court.  Il  y  faut  pour- 
tant signaler  encore  l'entrée  du  marquis,  sa 
scène  avec  Grisélidis,  puis  leur  phrase  tou- 
chante en  duo  :  L'oiselet  est  tombé  du  nid,  et 
leur  prière  devant  le  triptyque  de  sainte 
Agnès . 

Les  mots  sont  impuissants  à  rendre  cer- 
taines impressions.  Comment  faire  compren- 
dre la  grâce  de  ces  mélodies  tantôt  poé- 
tiques ,  tantôt  pathétiques ,  tantôt  sou- 
riantes, toujours  savoureuses  et  subs- 
tantielles ?  Comment  donner  une  idée  de 
la  finesse,  de  la  fraîcheur,  de  la  nouveauté, 
du  piquant  de  ces  harmonies  ?  Comment  sur- 
tout caractériser  l'étonnante  maîtrise  de  cet 
orchestre,  sa  variété,  son  éclat  sans  bruta- 
lité, sa  sonorité  sans  bruit,  cet  orchestre  à  la 
fois  étoffé  et  discret,  toujours  présent,  tou- 
jours actif,  avec  des  accointances  de  timbres 
délicieuses,  cet  orchestre  vraiment  prodi- 
gieux, qui  n'empiète  jamais  sur  les  voix  et 
dont  on  perçoit  jusqu'aux  moindres  détails, 
sans  que  pourtant,  un  seul  instant,  on  cesse 
d'entendre  distinctement  les  paroles  ?  La  par- 
tition de  Grisélidis  est-elle  donc  un  chef- 
d'œuvre?  Je  ne  sais.  Mais  elle  est  exquise, 
et  sa  séduction  est  complète.  Quant  à  l'inter- 
prétation, elle  était  à  la  hauteur  de  l'œuvre, 
avec  la  présence  de  M"6S  Bréval  (Grisélidis), 
Tiphaine  (Fiametta),  Daffetye  (Bertrade),  et 
MM.  Dufranne  (le  marquis),  Fugère  (le  dia- 
ble) et  Maréchal  (Alain). 

*  GROTTA  misteriosa  (la),  opéra-comi- 
que,  paroles  de  M.  Vittorio  Ravot,  musique 
de  M.  F'rancesco  Luigi,  représenté  à  Verola- 
nuova  en  février  1897. 


1230 


HANS 


SUPPLÉMENT 


HEDW 


*  GROTTE  DELLECONCHIGLIE  (le),  opéra- 

comique  en  deux  actes,  paroles  de  M.  Adone 
Nosari,  musique  de  MM.  Ettore  Ughi  et 
A.-F.  Carbonieri,  représenté  à  Gonzaga  (Lom- 
bardie)  le  19  novembre  1899. 

*  GUELFES  (les),  grand  opéra  en  cinq 
actes,  livret  posthume  de  Louis  Gallet, 
musique  posthume  de  Benjamin  Godard,  re- 
présenté sur  le  théâtre  des  Arts,  à  Rouen,  le 
17  janvier  1902.  Cet  ouvrage  était  écrit  de- 
puis plus  de  quinze  ans.  Il  avait  été  promené 
à  Paris  de  théâtre  en  théâtre  par  ses  auteurs, 
qui,  malgré  leur  notoriété,  n'avaient  pu  réus- 
sir à  le  faire  représenter,  même  à  Bruxelles. 
Bref,  l'un  et  l'autre  étaient  morts  sans  parve- 
nir à  lui  faire  voir  le  jour.  La  direction  du 
théâtre  des  Arts  de  Rouen,  qui  faisait  des 
efforts  dans  le  sens  de  la  décentralisation 
artistique,  donna  enfin  l'hospitalité  aux  Guel- 
fes, qui  furent  accueillis  sans  enthousiasme 
comme  sans  hostilité,  et  qui  étaient  chantés 
par  Mme  Duvall-Melchissédec  et  M!'e  Doria, 
MM.  La  Taste,  Dutrey  et  Mezy. 

*  GUÊPES  (les),  comédie  d'Aristophane, 
représentée  dans  le  texte  grec  par  les  étu- 


diants de  l'Université  de  Cambridge,  le  19  no- 
vembre 1897.  A  cette  occasion,  M.  Tertius 
Noble,  organiste  de  la  cathédrale  d'Ély,  avait 
écrit  une  partition  importante,  compre- 
nant des  chœurs  et  des  morceaux  sympho- 
niques  et  dont  il  dirigeait  lui-même  l'exécu- 
tion. 

*  guerre  DE  troie  (la),  opérette  bouffe, 
musique  de  M.  Hermann,  représentée  au 
Victoria-Théâtre  de  Berlin  en  septem- 
bre 1867. 

*  GUERRE  DES  BONNETS  A  WURZBOURG 

(la),  opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  et 
musique  de  M.  Max  Meyer-Olbersleben,  re- 
présenté au  théâtre  Royal  de  Munich  en 
mars  1902. 

*  GUIDE  DE  L'ÉTRANGER  (le),  opérette 
en  trois  actes,  musique  de  M.  C.  Ziehrer,  re- 
présentée à  Vienne,  sur  le  théâtre  An  der 
Wien,  en  octobre  1903. 

*GUiTARRico  (bl),  zarzuelà,  paroles  de 
M.  Luis  Pascual  Frutos,  musique  de  M.  Pe- 
rez  Soriano,  représentée  au  théâtre  de  la 
Zarzuelà  de  Madrid  le  9  octobre  1900. 


H 


*  hachigh,  opéra  en  un  acte,  musique  de 
M.  Siegmond  Berger,  pseudonyme  qui  mas- 
quait la  personnalité  d'un  grand  seigneur 
prussien,  représenté  sur  le  théâtre  Royal  de 
Dresde  en  février  1897.  En  dépit  de  la  haute 
situation  du  compositeur,  cet  ouvrage  n'obtint 
aucun  succès,  et  le  public  lui  fut  aussi  hostile 
que  la  critique. 

*  HACH1CH  (le),  opéra,  musique  de  M.  Os- 
car de  Chelius,  représenté  au  théâtre  muni- 
cipal de  Hambourg  en  octobre  1897. 

*  HADLAUB,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
et  musique  de  M.  Georges  Hœser,  composi- 
teur zurichois,  représenté  à  Zurich  en 
mars  1903. 

*  halliger  (les),  opéra  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Frédéric-E.  Koch,  représenté 
avec  peu  de  succès,  en  avril  1897,  sur  le  théâ- 
tre municipal  de  Cologne.  Cet  ouvrage  avait 
obtenu  une  mention  honorable  dans  un  con- 
cours spécial  ouvert  par  le  prince  régent  de 
Bavière. 

*  HANS  VOLKERT,  opéra,  musi  que  de  M.  Ed- 


gar Krones,  représenté  au  théâtre  municipal 
d'Olmûtz  en  mars  1897. 

*  harpe  enchantée  (la),  opéra-féerie 
en  trois  actes,  paroles  d'Hoffmann,  musique 
de  Franz  Schubert,  représenté  à  Vienne,  sur 
le  théâtre  An  der  Wien,  le  19  août  1820.  Cet 
ouvrage  n'obtint  aucun  succès,  bien  que 
Schubert  le  considère  comme  un  des  meil- 
leurs qu'il  eût  écrits. 

*  hedda,  «  légende  Scandinave  »  en  trois 
actes,  livret  de  MM.  Ferrier  et  Paul  Collim 
traduit  en  italien  par  M.  Amintore  Galli, 
musique  de  M.  Fernand  Leborne,  représenté 
au  Théâtre-Lyrique  de  Milan  le  2  avril  1898. 
Cet  ouvrage  avait  pour  interprètes  M"es  Ma- 
ria Garnier  et  Elvira  Lorini,  MM.  Caruso  et 
Casini.  Le  sujet,  d'une  jolie  couleur  fantas- 
tique, mariait  ensemble  les  deux  légendes 
poétiques  si  connues  de  Loreley  et  de  la 
belle  Mélusine. 

*HEDWIGE,  opérette,  paroles  de  MM. 
Hirschberger  et  Pohl,  musique  de  M.  Rodol- 
phe Dellinger,  représentée  à  Dresde,  sur  le 
théâtre  de  la  Résidence,  en  octobre  1901. 


HEUR 


SUPPLEMENT 


HIRO 


1231 


*  heilmar,  opéra,  paroles  et  musique  de 
M.  Wilhelm  Kienzl,  représenté  à  l'Opéra 
royal  de  Berlin  en  janvier  1902,  avec  peu  de 
succès.  Le  livret  a  été  jugé  peu  intéressant. 
Quant  à  la  musique,  on  l'a  trouvée  très  cor- 
recte mais  trop  peu  originale,  sous  l'influence 
trop  évidente  de  la  manière  de  Wagner,  avec 
de  trop  nombreuses  réminiscences  de  Lohen- 
■grin. 

*helga,  opéra,  musique  de  M.  Victor  de 
Woikowsky-Biedau  représenté  au  théâtre 
de  la  cour,  à  Wiesbaden  en  mai  1903. 

*  helge,  opéra  en  cinq  actes,  paroles  de 
M.  E.  Van  der  Nen,  musique  de  M.  Karel 
Ph.  Moench,  représenté  à  l'Opéra  néerlan- 
dais d'Amsterdam  en  avril  1900. 

*  HENRIETTE  AUX  CITRONS  [Citronen- 
Jette],  action  théâtrale,  paroles  de  M.  Francke, 
musique  de  M.  Groth,  représentée  à  Ham- 
bourg le  12  janvier  1900. 

*HERBORT  et  hilda,  opéra-comique, 
musique  de  M.  Waldemar  de  Baussnern,  re- 
présenté au  théâtre  municipal  de  Manheim 
en  février  1902. 

*  héritage,  opéra  en  trois  actes,  musi- 
que de  M.  F.  D'Krlanger,  représenté  à 
Francfort-sur-le-Mein  en  juin  1898. 

*HERMANN  ET  DOROTHÉE,  opéra-comi- 
que,  livret  tiré  par  M.  Mùller-Rastatt  de  la 
célèbre  poésie  de  Gœtbe,  musique  de  M.  John 
Urich,  représenté  au  théâtre  de  l'Ouest  de 
Berlin  en  novembre  1899.  Ce  petit  ouvrage 
n'eut  aucun  succès.  La  critique  reprocha 
même  à  son  auteur  de  ne  pas  savoir  écrire 
correctement,  ce  qui  est  au  moins  la  première 
condition  exigible  d'un  artiste  qui  veut  se 
présenter  au  public. 

*HERO,  monodrame  lyrique,  paroles  de 
M.  Levin,  musique  de  M.  L.  Schytte,  repré- 
senté au  théâtre  Royal  de  Copenhague  le 
25  septembre  1898. 

*hérode,  drame  lyrique,  musique  de 
M.  Coleridge  Taylor,  représenté  au  théâtre 
de  Sa  Majesté  à  Londres  en  novembre  1900. 

*  HEURE  D'ABSENCE  (une),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  Fillette-Loraux,  musi- 
que d'Henri  Berton  fils,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  26  décembre  1826.  C'était  la 
transformation  lyrique  d'une  petite  comédie 
qui  avait  été  jouée  en  isoi  au  théâtre  Louvois. 

*  HEURE  DE  MARIAGE  (une),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  d'Etienne,  musique 


de  Dalayrac,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
20  mars  1804.  Ce  charmant  petit  ouvrage 
obtint  un  succès  éclatant,  dû  à  sa  valeur  pro- 
pre et  aussi  à  la  façon  exquise  dont  il  était 
joué  et  chanté  par  Elleviou  et  Mme  Saint- 
Aubin. 

*  HEURE  DU  BERGER  (l'),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Rosenval,  musi- 
que de  M.  Claude  Terrasse,  représenté  au 
théâtre  d'Application  le  23  mai  1900. 

*  heureuse  Étoile  (l'),  opérette,  musi- 
que de  M.  Yvan  Caryll,  représentée  au 
Savoy-Théâtre  de  Londres  le?  janvier  1899. 

*  heureux  HASARD,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Raphpaël  de  Noter,  musi- 
que de  MM.  Jules  Buisson  et  L.  Lust,  repré- 
senté au  petit  théâtre  de  la  galerie  Vivienne 
le  30  décembre  1897. 

*  hiarne,  opéra  en  trois  actes,  musique  de 
Mme  Ingeburge  de  Bronsart,  représenté  avec 
succès  à  Hambourg  en  mars  1897. 

*hiawatha,  trilogie,  poème  de  Longfel- 
low,  musique  de  M.  S.  Coleridge-Taylor, 
jeune  compositeur  américain  de  race  noire, 
exécutée  à  l'Albert-Hall  de  Londres,  par  la 
Société  chorale  royale,  en  mars  1900.  Cette 
oeuvre  importante  comprend  les  trois  parties 
suivantes  :  1°  Les  noces  de  Hiawalha  ;  2°  la 
Mort  de  Minnehaha  ;  3°  le  Dépari  de  Hiawa- 
tha.  La  première  partie  avait  été  exécutée  sé- 
parément en  1898  et  la  seconde  en  1899.  L'œu- 
vre entière,  fort  intéressante,  dit-on,  fut  ainsi 
donnée  en  1900,  sous  la  direction  personnelle 
de  l'auteur,  avec  M"e  Blauvelt,  MM.  Whit- 
ney  Mockridge  et  André  Black  comme  inter- 
prètes. Son  succès  fut  complet. 

*HIDENSEK,  comédie  musicale,  musique 
de  MM.  Kiefert,  C.  Scott  Gatty  et  Medjer 
Lutz,  représentée  à  Londres,  au  Globe-Théâ- 
tre, en  janvier  1902. 

*HIJOS  DE  LA  GALLE  DE  TOLEDO  (los), 
zarzuela,  paroles  de  MM.  Carrion  et  Samper, 
musique  de  M.  Piquer,  représentée  à  Valence 
(Espagne)en  février  1900. 

*  hijos  DEL  batallon  (los),  opéra,  pa- 
roles de  M.  Fernand  Shaw,  musique  de 
M.  Ruperto  Chapi,  représenté  sur  le  théâtre 
Parish  de  Madrid  le  17  février  1898. 

* HILDEGUNDIS,  fable  musicale,  musique 
de  M.  POpperl,  représentée  au  théâtre  muni- 
cipal d'Elberfeld  le  il  avril  1899. 

*  hirondelles  (les),  opérette,  paroles  de 
MM.    West    et   Louis    Held,   musique    de 


1232 


HOMM 


SUPPLÉMENT 


HOP 


M.  Léon  Held,  représentée  au  théâtre  An  der 
Wien,  à  Vienne,  en  février  1897. 

'HISTOIRE     DE     VILLAGE    (UNE),    Opéra- 

comique,  paroles  et  musique  de  M.  Félix 
Pinner,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Nuremberg  en  mars  1902. 

*hombre  publicos  (los),  saynète  co- 
mico-lyrique,  paroles  de  M.  de  Burgos,  mu- 
sique de  M.  J.  Jimenez,  représentée  au  théâ- 
tre Apolo  de  Madrid  le  17  juin  1898. 

*  HOMME   A    LA  PEAU    D'OURS     (l')    [Der 

Baerenhaeuter~\ ,  opéra  en  trois  actes,  paro- 
les et  musique  de  M.  Siegfried  Wagner,  re- 
présenté au  théâtre  Royal  de  Munich  le 
22  janvier  1899.  On  sait  que  Richard  Wagner 
voulait  faire  de  son  fils  un  architecte  ;  celui-ci 
a  préféré  suivre  les  traces  de  son  père  et 
devenir  musicien,  et,  comme  lui,  il  a  voulu 
écrire  lui-même  les  poèmes  qu'il  mettrait  en 
musique.  Pour  son  début  il  s'est  emparé 
d'une  vieille  légende  allemande  popularisée 
par  les  frères  Grimm,  et  il  l'a  transportée  à 
la  scène.  Un  soldat  de  la  guerre  de  Trente 
ans,  Han  Kraft,  a  fait  avec  le  diable  un  pacte 
par  lequel  il  s'engage  à  entretenir  le  feu  et  à 
surveiller  le  four  dans  lequel  de  pauvres 
âmes  sont  enfermées  ;  mais  il  manque  à  son 
serment  et  les  laisse  s'échapper.  Le  diable 
lui  inflige  alors  une  punition.  Souillé  de  fange 
par  de  petits  démons  et  couvert  d'une  peau 
d'ours,  il  est  jeté  de  nouveau  parmi  les  hom- 
mes et,  sous  cet  ignoble  travestissement,  il 
devra  marcher  sans  cesse  auprès  d'eux  jus- 
qu'à ce  qu'il  trouve  une  femme  qui  s'attachera 
à  lui  et  lui  demeurera  fidèle  pendant  trois 
années.  Il  la  rencontre  en  la  personne  de  la 
jeune  Louise,  fille  d'un  humble  bourgmestre 
de  village,  dont  l'amour  rompt  l'enchantement, 
et  par  elle  il  est  rendu  à  la  vie  heureuse. 

La  musique  écrite  sur  ce  sujet  par  le 
jeune  Siegfried  Wagner  est  une  sorte  de  com- 
promis entre  la  manière  de  son  père  (emploi 
du  leitmotiv,  orchestration  très  chargée)  et 
le  style  parfois  léger,  mélodique  et  moins 
rébarbatif  de  Lortzing,  qui  se  rapproche  de 
celui  de  notre  opéra-comique.  Après  un  pre- 
mier acte  qui  avait  paru  très  long  et  qui 
avait  suscité  une  assez  vive  opposition,  on  a 
beaucoup  applaudi,  au  second,  une  grande 
scène  de  buveurs  d'un  bon  sentiment  comi- 
que, une  agréable  symphonie  décrivant  l'ap- 
parition du  petit  jour  et  un  heureux  duo  en- 
tre Hans  et  Louise.  Le  troisième,  après  un 
prélude  assez  malencontreux,  a  complété  le 
succès,  succès  aidé  d'ailleurs  par  une  salle 


garnie  à  souhait,  où  s'étaient  donné  rendez- 
vous  le  ban  et  l'arrière-ban  des  fervents  de 
Bayreuth.  Les  rôles  principaux  de  l'ouvrage 
étaient  tenus  par  M.  Knate  (Hans  Kraft), 
M"e  Hoffmann  (Louise),  MM.  Bertram  (Fre- 
mder),  Sieglitz  (le  Diable)  et  Klein  (Wirth). 

*  HOMME  A  LA  PEAU  D'OURS  (i/)  [Der 
Baerenlmeuter] ,  opéra,  paroles  de  M.  Wette, 
musique  de  M.  Arnold  Mendelssohn,  repré- 
senté au  théâtre  de  l'Ouest,  à  Berlin,  le  9  fé- 
vrier 1900.  Le  sujet  est  le  même  que  celui  de 
l'opéra  de  M.  Siegfried  Wagner,  M.  Arnold 
Mendelssohn  est  le  fils  d'un  neveu  de  l'auteur 
de  Paulus  et  du  Songe  d'une  nuit  d'été.  Son 
succès  a  été  très  vif  ;  le  premier  et  le  dernier 
acte  de  sa  partition  ont  surtout  réuni  tous 
les  suffrages. 

*  HOMME  A  LA  PEAU  D'OURS  (l'),  opéra, 
paroles  de  M.  Bœlm,  musique  de  M.  Mœricke, 
représenté  à  Berlin,  sur  le  théâtre  Friedrich- 
Wilhelmstadt,  le  17  mars  1900. 

*  HOMME  DE  RIEN  (un)  [Der  Taugenichts], 
opéra-comique  en  trois  actes,  livret  tiré  par 
M.  A.  Schricker  d'une  nouvelle  d'Eichendorff. 
musique  de  M.  J.  Erb,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Strasbourg  le  15  février  1898. 

*  HOMME  MORT  (l')  [Der  dot  Mann] ,  opéra 
en  un  acte,  musique  de  M.  Joseph  Forster, 
représenté  à  Vienne,  en  mars  1902.  Le  livret 
était  tiré  presque  textuellement  d'une  «  plai- 
santerie de  carnaval  »  du  vieux  cordonnier 
Hans  Sachs,  le  célèbre  maître  chanteur  de 
Nuremberg,  qui  vivait  au  xvie  siècle,  et  l'on 
a  reproché  précisément  à  ce  livret  la  langue 
moyenâgeuse  dans  laquelle  il  est  écrit  et 
qui,  à  peine  compréhensible  aujourd'hui  pour 
quelques  érudits,  reste  à  l'état  de  lettre  morte 
pour  la  masse  du  public.  Quant  à  la  musique, 
écrite  par  un  artiste  instruit  et  maître  de  son 
art,  on  a  trouvé  que  la  forme  emportait  un 
peu  trop  le  fond  et  qu'elle  manquait  trop 
complètement  d'inspiration  et  de  personna- 
lité. Le  succès  a  été  mince. 

*  HOMME  NOIR  (l')  [Der  Schwarze  Mann }, 
opéra  -  comique  en  un  acte ,  paroles  de 
M.  Schanzen,  musique  de  M.  Oscar  Straus, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Colberg 
le  24  août  1900. 

*  HOMME  PUBLIC  (un)  [Ein  Mann  der  Oef- 
fentlichkeit] ,  farce  musicale,  paroles  de 
M.  Wolf,  musique  de  M.  Mestrozzi,  représen- 
tée à  Vienne  le  31  octobre  1901. 

*  HOP-FROG,  action  dramatique  en  deux 
tableaux,  de  MM.  Georges  Vanor  et  H.  Bré- 


IB 


SUPPLEMENT 


IDOL 


1233 


montier,  avec  musique  de  M.  Ernest  Vois, 
représentée  à  l'Eldorado  en  avril  1897. 

*  horand  ET  hilde,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  et  musique  de  M.  Victor  Gluth,  re- 
présenté à  l'Opéra  royal  de  Munich  le  14  no- 
vembre 1899.  Cet  ouvrage  eut  un  semblant 
de  succès,  dû  à  ce  fait  que  l'auteur  était  pro- 
fesseur au  Conservatoire  de  Munich  en  même 
temps  que  de  la  fille  du  prince  héréditaire; 
mais  il  ne  paraît  pas  mériter  grande  atten- 
tion. Un  critique  familier,  jugeant  à  la  fois  le 
poète  et  le  musicien,  disait  que  «  le  livret 
était  rimé  à  la  diable,  que  la  partition  était 
orchestrée  avec  une  entente  parfaite  des  ins- 
truments et  que  le  tout  ne  valait  pas  tri- 
pette». Le  sujet  était  tiré  d'un  poème  de 
Baumbach. 

*HÔtê  (l'),  pièce  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Michel  Carré  fils  et  Hugon- 
net,  musique  de  M.  Edmond  Missa,  repré- 
sentée au  Théâtre-Lyrique  (Renaissance)  le 
23  décembre  1899.  Le  Cercle  funambulesque 
avait  joué  sous  ce  titre,  quelques  années 
auparavant,  une  pantomime  de  MM.  Michel 
Carré  et  Léon  Hugonnet,  musique  de  M.  Mis- 
sa, qui  était  un  vrai  drame  patriotique  et 
pathétique,  nous  racontant  l'histoire  d'un 
espion  allemand  qui  s'introduit  dans  une 
honnête  maison  alsacienne  et,  tout  en  se 
faisant  aimer  de  la  jeune  fille,  fait  en  con- 
science son  honnête  métier  ;  il  finit  par  être 
découvert,  et  comme  il  s'enfuit,  la  nuit, 
emportant  les  papiers  et  les  secrets  qu'il  a 
volés,  il  est  tué  comme  un  chien,  d'un  coup 
de  fusil  tiré  par  le  brave  homme  dont  il 
a  été  l'hôte  indigne  et  misérable.  C'est  de  ce 
scénario  de  pantomime  que  l'un  des  auteurs, 
M.  Michel  Carré,  eut  l'idée  de  tirer  un  livret 


d'opéra  très  émouvant,  dont,  naturellement, 
M.  Missa  fut  chargé  d'écrire  la  musique,  mu- 
sique écrite  avec  soin,  d'un  bon  caractère 
scénique,  mais  un  peu  tourmentée,  et  à  qui 
l'on  aurait  souhaité  un  peu  plus  d'élan  mélo- 
dique. L'ouvrage,  qui  avait  été  représenté  à 
Lyon  le  6  février  1897,  fut  ici  favorablement 
accueilli,  fort  bien  joué  qu'il  était  d'ailleurs  par 
MM.  Moisson,  Soulacroix,  Bonijoly,  Bour- 
geois, Boursier,  M"e  Frandaz  etMme  Boursier. 

*HOUSOUMA,  opéra  sérieux,  paroles  de 
M.  L....  M...  musique  de  M.  Giovanni  Casta- 
gnoli,  représenté  à  Prato  le  25  décembre  1899. 

*huertana  (la),  zarzuela ,  paroles  de 
M.  Perez  Capo,  musique  de  M.  Chalons,  re- 
présentée au  théâtre  Romea  de  Madrid  en 
mars  1900. 

*  HUSSARD  (le)  [Der  Husar] ,  opéra-co- 
mique, paroles  de  M.  Léon,  musique  de 
M.  Ignace  Briill,  représenté  à  Vienne,  sur  le 
théâtre  An  der  Wien,  le  2  mars  1898. 

*  HUSSARD  ROUGE  (le)  [Der  rothe  Husar] , 
opérette,  paroles  de  M.  Hirschel,  musique 
de  M.  Hollânder,  représentée  à  Berlin,  sur 
le  théâtre  Friedrich-Wilhelmstadt,  le  21  dé- 
cembre 1901. 

*  HYMNE  DU  centenaire,  vers  d1  Al- 
phonse Capon,  musique  de  M.  Oscar  Petit, 
exécuté  le  9  octobre  1892  au  Palais  Rameau, 
à  Lille,  par  M.  Cobalet  et  les  orphéonistes 
lillois,  à  l'occasion  des  fêtes  du  centenaire  du 
bombardement  de  1792.  Les  paroles  de  cette 
cantate,  d'une  allure  martiale,  vigoureuse  et 
puissante,  d'une  bonne  veine  bien  française, 
étaient  soutenues  par  une  musique  pleine 
d'accent  et  de  couleur. 


*IADWIGA,  opérette,  musique  de  M.  Del- 
linger,  représentée  à  Méran  (Tyrol)  en  octo- 
bre 1902. 

*  IB  ET  LA  PETITE  CHRÉSTINE,  Opéra-CO- 
mique  en  trois  actes,  livret  tiré  par  M.  Ba- 
sil Hood  d'un  conte  danois  d'Andersen,  mu- 
sique de  M.  Franco  Leoni,  représenté  au 
Savoy-Théâtre  de  Londres  le  u  novem- 
bre 1901.  L'auteur  était  un  jeune  artiste  ita- 
lien fixé  depuis  quelques  années  en  Angle- 
terre. 


"IDILLIO  (un)  opéra  en  un  acte,  musique 
de  M.  le  comte  Hartig,  représenté  à  Pola  en 
mars  1903. 

"idylle,  opéra-comique  en  un  acte,  mu- 
sique de  M.  Albert  Dupuis,  représenté  à 
Verviers  en  1896. 

*  IDOL'S  EYÊ  (the)  [L'Œil  de  l'idole] , 
opéra-comique  en  trois  actes,  paroles  do 
M.  Harry  Smith,  musique  de  M.  Victor  Her- 
bert, représenté  au  Broadway-Théâtre  de 
New-York  en  octobre  1897. 

78 


1234 


IMPÊ 


SUPPLÉMENT 


IN 


*IL  ÉTAIT  UNE  FOIS...  [Eswar  einmal...], 
opéra-féerie,  paroles  de  M.  Holger  Drach- 
mann,  musique  de  M.  Alexandre  de  Zem- 
linsky,  représenté  à  l'Opéra  impérial  de 
Vienne  en  janvier  1900.  Le  poème  était  un 
arrangement  scénique  de  deux  contes  d'An- 
dersen. La  partition  était  l'œuvre  d'un  tout 
jeune  compositeur,  qui  avait  remporté  plu- 
sieurs prix  dans  divers  concours  :  pour  un 
opéra  (Sarema),  pour  une  symphonie  et  pour 
un  quatuor  instrumental .  Elle  révèle,  dit- 
on,  un  talent  peu  ordinaire  et  montre  encore 
l'influence  directe  de  Richard  Wagner,  mais 
elle  fait  cependant  preuve  d'une  certaine 
indépendance,  qui  s'affirmera  sans  doute  plus 
tard,  et  d'une  abondance  d'invention  qui  est 
une  promesse  pour  l'avenir. 

*IL  était  une  fois...,  «  conte  en  vers  » 
paroles  de  M.  Claude   Roland,   musique   de 
Mlle  Jane    Vieu,   représenté   au    Nouveau- 
Théâtre  le  22  janvier  1903. 

*ILE  D'ÉMERAUDE  (l')  [The  Emerald  Islé], 
opéra  en  trois  actes,  musique  laissée  inache- 
vée par  sir  Arthur  Sullivan  et  terminée  par 
M.  Edward  German,  représenté  au  Savoy- 
Théâtre  de  Londres  le  27  avril  1901. 

*  ILE  DU  rêve  (l')  «  idylle  polynésienne  » 
en  trois  actes,  livret  tiré  par  MM.  André 
Alexandre  et  Georges  Hartmann  du  Mariage 
de  Loti,  roman  de  M.  Pierre  Loti,  musique 
de  M.  Reynaldo  Hahn,  représentée  à  l'Opéra- 
Comique  le  23  mars  1898.  Il  y  avait  peut- 
être,  au  point  de  vue  d'un  livret  d'opéra- 
comique,  un  meilleur  parti  à,  tirer  du  sujet 
choisi  par  les  auteurs,  bien  que  leur  pièce, 
si  elle  manquait  un  peu  trop  de  fermeté,  ne 
manquât  pas  d'un  certain  charme.  Le  com- 
positeur, jeune  artiste  américain  du  Sud,  élève 
de  M.  Massenet,  s'était  fait  connaître  déjà 
par  de  fort  jolies  mélodies  vocales  et  des  mor- 
ceaux d'une  forme  et  d'une  inspiration  plei- 
nes de  grâce  et  de  fraîcheur.  Sa  partition, 
elle  aussi,  manquait  un  peu  de  nerf  et  de 
puissance,  mais  elle  dénotait  un  artiste  bien 
doué  au  point  de  vue  mélodique  et  qui  avait 
le  sentiment  de  la  scène.  Elle  était,  en  somme, 
un  heureux  début  et  digne  d'encouragement- 

♦immortel  katschtschey  (l'),  opéra, 
livret  tiré  d'une  ancienne  légende  russe,  mu- 
sique'de  M.  Rimsky-Korsakow,  représenté  à 
Moscou,  sur  le  théâtre  Solodovnikow,  en 
janvier  1903. 

'IMPÉRATRICE  (l1),  pièce  en  un  acte,  de 
M.  Jean  Richepin,  avec  musique  de  M.  Paul 
Vidal,  représentée  à  l'Olympia  en  avril  1901. 


*  improvisateur  (l'),  opéra  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  M.  Kastropp,  musique  de 
M.  Eugène  d'Albert,  le  pianiste  renommé, 
représenté  au  théâtre  Royal  de  Berlin  le  26  fé- 
vrier 1902.  Cet  ouvrage,  dont  le  premier 
acte  avait  été  accueilli  avec  un  succès  assez 
vif,  vit  ce  succès  diminuer  sensiblement  au 
second  acte,  pour  disparaître  complètement 
au  troisième.  Pour  son  action,  le  librettiste 
avait  combiné  les  éléments  du  drame  de 
Victor  Hugo,  Angelo,  avec  ceux  de  l'Improvi- 
sateur, roman  d'Andersen. 

*IN  CONGEDO,  opéra  sérieux  en  deux  ac- 
tes, paroles  de  M.  LuigiSbragia,  musique  de 
M.  Cesare  Bacchini,  représenté  au  théâtre 
Alfieri  de  Florence  le  i"  octobre  1898. 

*  INCUBE  (l'),  opérette  avec  danses  et  ta- 
bleaux plastiques,  action  chorégraphique  de 
peintre  Conar,  vers  de  M.  P.  Piani,  musique 
de  M.  Alfonso  de  Péris,  représentée  à  Goritz, 
par  les  membres  du  cercle  Apollon,  dans 
leur  propre  salle,  en  mai  1902. 

*INEZ  MENDO,  drame  lyrique  français, 
livret  tiré  d'une  nouvelle  de  Prosper  Mérimée 
par  MM.  Pierre  Decourcelle  et  Armand  Lio- 
rat,  musique  de  M.  Frédéric  Régnai  (pseudo- 
nyme de  M.  F.  d'Erlanger,  qu'on  ne  doit  pas 
confondre  avec  le  compositeur  Camille  Er- 
langer), représenté  à  Londres,  sur  le  théâtre 
de  Covent-Garden,  en  juillet  1897. 

*  INGO,  opéra  en  trois  actes,  livret  tiré 
d'un  roman  historique  de  M.  Gustave  Freytag, 
les  Ancêtres,  musique  de  M.  Philippe  Ruefer 
représenté  à  l'Opéra  royal  de  Berlin  en 
mai  1896. 

*lNGO,  opéra,  musique  de  M.  Bernard 
Scholz,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Francfort-sur-le-Mein  le  27  février  1898. 

'ingomar,  opéra,  livret  de  M.  Frédéric 
Halm,  musique  de  M.  Théodore  Erler,  repré- 
senté à  Plauen  (Saxe),  en  février  1901. 

*INGWELDE,  opéra,  musique  de  M.  Max 
Schillings,  représenté  au  théâtre  royal  de 
Munich  en  février  1903. 

"  INNOCENTE  (f) ,  opéra  en  un  acte,  musique 
de  M.  Andréa  d'Angeli,  représenté  avec  succès 
à  Novi-Ligure,  sur  le  théâtre  Carlo-Alberto, 
le  25  novembre  1896.  Les  interprètes  étaient 
MmB  Carielli,  MM.  Mauri  et  Achilli. 

-  *  IN  riva  AL  MARE,  croquis  musical  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Giuseppe  Tian,  musique 
de  M.  Giuseppe  Lanaro,  représenté  à  Acqui 
le  17  octobre  1900. 


JANE 


SUPPLÉMENT 


JERY 


1235 


*  INSTANTANÉAS,  à-propos  lyrique,  paro- 
les de  MM.  Lopez  Silva  et  Carlos  Arniches, 
musique  de  MM.  Torregrosa  et  Valverde  fils, 
représenté  à  l'Eldorado  de  Madrid  le  28  juin 
1899. 

*iolanda,  légende  lyrique  en  trois  par- 
ties, musique  de  M.  Emile  Wambach,  repré- 
sentée àDeventeren  janvier  1902". 

*IRIS,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Luigi  Illica,  musique  de  M.  Pietro  Mas- 
cagni,  représenté  au  théâtre  Costanzi  de 
Rome  le  22  novembre  1898.  Ce  nouvel  ou- 
vrage du  trop  prolifique  auteur  de  Cavalleria 
rusticana  n'a  pas  obtenu  beaucoup  plus  que 
ce  que  nous  appelons  en  France  un  succès 
d'estime ,  en  dépit  des  réclames  qui  ont  pré- 
cédé, accompagné  et  suivi  son  apparition,  et 
aussi  en  dépit  d'une  interprétation  supé- 
périeure,  qui  réunissait  les  noms  de  Mm"  Dar- 


dée et  Milanesi,  de  MM.  Caruso,  Menotti. 
Silvestri  et  Wigley. 

*IRNERIO,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Marino  Merello,  musique  de 
M.  Modesto  Poggi,  représenté  àModène,  sur 
le  théâtre  Storchi,  le  18  mai  1899. 

*ivan,  drame  lyrique  en  trois  actes,  paro- 
les de  MM.  Vincenzo  Fiore  et  Armando  Pe- 
rotti,  musique  de  M.  Pasquale  La  Rotella, 
représenté  à  Bari,  sur  le  théâtre  Piccinni,  le 
20  janvier  1899.  C'était  le  début  à  la  scène 
d'un  jeune  compositeur  à  peine  âgé  de  vingt 
ans  et  qui  ne  craignait  pas  de  s'attaquer  à  un 
sujet  très  dramatique,  traité  par  ses  collabo- 
rateurs avec  une  sorte  de  violence.  Son  œu- 
vre, bien  défendue  par  ses  interprètes, 
Mm"  Mary  d'Arneiro  et  Orlandi,  MM.  Signo- 
rini,  Salvati  et  Thos,  fut  accueillie  avec  fa- 
veur par  le  public. 


*j'ai  PRIS  LA  bastille,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Auge  de  Lassus, 
musique  de  M.  Auzende,  représenté  au  théâ- 
tre de  la  galerie  Yivienne  le  29  mars  1897. 

*JADWIGA,  opérette,  paroles  de  MM.  Hirs- 
chberger  et  Pohl,  musique  de  M.  Dellinger, 
représentée  à  Dresde,  sur  le  théâtre  de  la 
Résidence,  le  5  octobre  1901. 

*JAHEL,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
paroles  de  Mm«  Simone  Arnaud,  musique  de 
M.  Arthur  Coquard,  représenté  au  Grand- 
Théâtre  de  Lyon  le  24  mars  1900.  Mme  Arnaud 
avait  tiré  le  livret  de  cet  ouvrage  de  son 
drame,  les  Fils  de  Jahel,  joué  avec  succès  à 
l'Odéon  en  1886.  Jahel,  c'est  l'histoire  desMa- 
chabées  luttant  pour  affranchir  la  Judée  de 
la  domination  d'Antiochus  ;  c'est  aussi  celle 
de  Jahel,  la  mère  des  Macchabées,  qui  préféra 
voir  ses  sept  fils  mourir  sous  ses  yeux  plu- 
tôt que  de  leur  conseiller  de  renier  leur  foi. 
La  partition  de  M.  Arthur  Coquard  est  une 
œuvre  intéressante,  dont  le  succès  a  été  com- 
plet. 

*janle  CORDONNIER,  opéra-comique  en 
un  acte,  musique  de  M.  Gustave  de  Rœssler, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Franc- 
fort en  février  1900. 

*JANEK,  opéra  polonais,  musique  de 
M.  Ladislas  Zelenski,  directeur  du  Conserva- 


toire de  Cracovie,  représenté  à  Lemberg, 
pour  l'inauguration  du  nouveau  théâtre,  le 
4  octobre  1900. 

*  JANKO,  opéra  sérieux  en  trois  actes,  pa- 
roles de  MM.  Panzacchi  et  Zanardini,  musi- 
que de  M.  Primo  Brandini,  représenté  au 
théâtre  Victor-Emmanuel  de  Turin  le  25  no- 
vembre 1897,  remanié  et  joué  sous  une  nou- 
velle forme  le  6  décembre  1900  au  théâtre 
Carcano  de  Milan. 

*  jaque  A  LA  reina,  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Sirresio  Delgado,  musique  de 
M.  Eladio  Montero,  représentée  à  Madrid, 
sur  le  théâtre  Apolo,  en  mars  1901. 

JARBA,  opéra  sérieux  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  Salvatore  Cosentini,  musique  de 
M.  Gaetano  Rummo,  représenté  à  Benvenuto 
le  17  mars  1900.  Début  d'un  jeune  composi- 
teur à  peine  âgé  de  vingt  ans. 

'jarretière  (la),  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Albert  Barré  et  Bilhaud, 
musique  de  M.  Antoine  Banès,  représentée 
sur  le  théâtre  de  l'Eldorado  le  29  avril  1897. 

*  JEAN  MICHEL,  opéra  en  quatre  actes, 
paroles  de  MM.  Vallier  et  Garnir,  musique 
de  M.  Albert  Dupuis,  représenté  au  théâtre 
de  la  Monnaie  de  Bruxelles  le  5  mars  1903. 

JERY  ET  bceteli,  opéra-comique  en  un 


1236 


JÉSU 


SUPPLEMENT 


JEUN 


acte,  musique  e'crite  par  M.  Kniese  sur  le 
texte  célèbre  de  Gœthe  déjà  employé  par  di- 
vers compositeurs,  représenté  par  les  soins 
de  Mme  Cosima  Wagner  à  Bayreuth,  dans  la 
grande  salle  de  l'hôtel  du  Soleil  d'or,  en 
mars  1898. 

*JESSICA,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Jules  Adenis,  musique  de 
Louis  Deffès,  représenté  à  Toulouse,  sur  le 
théâtre  du  Capitole,  le  25  mars  1898.  M.  Ju- 
les Adenis  a  tiré  les  éléments  de  son  poème, 
très  vivant  et  très  dramatique,  du  drame  cé- 
lèbre de  Shakspare,  the  Merchant  of  Venice; 
mais  il  a  dû  réduire  les  proportions  de  l'oeu- 
vre pour  faire  place  â  la  musique,  et  n'en 
laisser  que  huit  personnages  sur  vingt  ; 
d'autre  part,  il  y  a  introduit  un  dénouement 
tragique  qui  ne  se  trouve  pas  dans  le  drame 
original.  Sur  ce  livret  le  compositeur  a  écrit 
une  musique  très  émouvante,  d'un  grand 
accent  dramatique,  et  qui  a  produit  sur  le 
public  une  impression  profonde.  Cette  Jessica 
•devait  s'appeler  d'abord  Shylock  et  être  jouée 
à  rOpéra-Comique,  où  l'œuvre  avait  été  reçue. 
Les  circonstances  en  ont  décidé  autrement . 
Parmi  les  morceaux  les  plus  saillants  on  a 
signalé  au  premier  acte  la  mélodie  d'Antonio  : 
C'était  le  soir,  et  une  finale  d'une  grande  al- 
lure ;  au  second  la  cavatine  de  Jessica,  un 
duo  très  remarquable  entre  Shylock  et  sa 
fille  et  les  couplets  du  même  Shylock  ;  au 
troisième,  le  point  culminant  de  l'œuvre,  un 
délicieux  entr'acte,  le  chœur  des  Hirondel- 
les, chanté  d'une  façon  exquise  par  les  jeu- 
nes élèves  femmes  du  Conservatoire  de 
Toulouse,  la  poétique  rêverie  de  Portia,  un 
ballet  charmant  et  un  solide  quintette  final  ; 
enfin,  au  quatrième,  l'air  de  Shylock,  celui 
de  Jessica  et  la  scène  très  dramatique  du 
tribunal.  La  représentation  fut  un  véritable 
triomphe  pour  le  compositeur,  qui,  alors  âgé 
de  quatre-vingts  ans,  ancien  élève  du  Conser- 
vatoire de  Toulouse,  où  il  était  né,  ancien 
grand  prix  de  Rome,  autour  d'une  douzaine 
d'ouvrages  représentés  à  Paris,  était  revenu 
dans  sa  ville  natale  prendre  la  direction  de 
ce  Conservatoire  où  il  avait  commencé  ses 
études.  Son  œuvre  dernière  avait  pour  excel- 
lents interprètes  MM.  Desmet  (Shylock), 
Henderson  (Antonio),  Chais  (Bassanio), 
M""  Baréty  (Jessica),  M»0  Tournié  (Portia) 
•et  Mlle  Véry. 

*  Jésus  debéthanie,  pièce  lyrique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Emile  Campocasso, 
musique  de  M.  Adalbert  Mercié,  représentée 
au  petit  théâtre  des  Mathurins  le  3  avril  1901 . 


*  JÉSUS  DE  NAZARETH,  drame  biblique, 
poème  de  M.  Guimera,  musique  de  M.  Mo- 
rera,  représenté  au  Tivoli  de  Barcelone  en 
mars  1901. 

*  JEUNE  DUC  ÉTOURDI  (le)  [Eerzog  Wild- 
fang] ,  opéra  en  trois  actes,  paroles  et  musi- 
que de  M.  Siegfried  Wagner,  représenté  au 
théâtre  Royal  de  Munich  le  23  mars  1901.  Ce 
second  ouvrage  du  fils  de  l'auteur  de  Parsifal 
est  loin  d'avoir  reçu  un  accueil  aussi  favora- 
ble que  le  premier,  l'Homme  à  la  peau  d'ours. 
Cette  fois  le  livret  a  semblé  par  trop   incon- 
sistant, et  certains   critiques  ont  été  jusqu'à 
dire  de  la  musique  qu'elle  était  au-dessous  du 
niveau  de  l'opérette.  Ce  qui  est  certain,  c'est 
que  l'œuvre  a  été  singulièrement  malmenée 
à  son  apparition,  ce  dont  on  peut  se  rendre 
compte  par  ce  récit  que  faisait  un  journal  de 
sa  première  représentation  :    »  Ce  fut,  disait 
ce  témoin,  une  des  plus  scandaleuses  soirées 
qu'on  ait  vues  à  notre  grand  théâtre ,  et  il 
serait    arrivé    pire    encore    si    le    machi- 
niste   préposé    à  l'éclairage    n'avait    eu   la 
lumineuse  idée  de    faire  cesser  tout  d'un 
coup,  en  supprimant  la  lumière   électrique, 
les  cris ,  les  hurlements  démoniaques ,  les 
applaudissements ,   les    sifflets ,  les  impré- 
cations qui,  à  la  fin  de  l'opéra,  éclatèrent 
d'une    façon   formidable.  La  chute  à  Munich 
du  nouvel  ouvrage  de  Siegfried  Wagner  n'au- 
rait certainement  pas,  malgré  l'insuffisance 
du  livret  et  de  la  partition,  excité  de  dé- 
monstrations si  fâcheuses,  si  les  amis  du  com- 
positeur n'avaient  provoqué  le  camp  opposé 
par  des  ovations  extravagantes,  si  le  compo- 
siteur lui-même  n'avait  montré  tant  d'empres- 
sement à  se  présenter  en  scène,  si  à  la  fin  le 
rideau,  tombé  au  bruit  des  sifflets,  ne  s'était 
relevé  pour  laisser  réapparaître    Siegfried 
Wagner,  qui  fut  accueilli  par  des  sifflets  plus 
stridents  encore.  Siegfried  Wagner,  cette  fois 
encore  poète  et  compositeur  tout  ensemble, 
faculté  qu'il  juge  sans  doute  indispensable 
en  qualité  de  fils  de  son  père,  s'est  trouvé 
mal  de  ce  double  rôle  assumé  par   lui.   Le 
livret  du  Jeune  duc  étourdi  montre  la  com- 
plète incapacité  poétique  de    l'auteur,    soit 
dans  la   technique  du    vers,   soit  dans    sa 
forme  poétique,  on  ne  peut  plus  fâcheuse.  A 
ceux  qui  connaissent  la  langue  allemande  je 
recommande   la  lecture  de    ce  livret,    qui 
pourra  leur  procurer  un  moment  de   douce 
hilarité.  Quant  à  la  partition,  elle  ne  révèle 
point    le    progrès    qu'on     attendait    après 
l'épreuve  favorable  du  Bàrenhâuter.  Abandon- 
nant ici  le  style  de  la  fable,  il  a  voulu    adop- 


JOLI 


SUPPLÉMENT 


JONG 


1237 


ter  celui  de  la  «  comédie  musicale  »,  et  il 
s'est  complètement  fourvoyé.  On  peut  signa- 
ler pourtant,  au  second  acte,  l'air  très  gra- 
cieux de  Reinhardt,  et  même  le  finale,  qui  est 
d'un  heureux  sentiment.  L'œuvre,  qui  ré- 
clame un  grand  nombre  de  chanteurs  impor- 
tants, a  été  bien  étudiée  sous  la  direction  de 
M.  Franz  Fischer,  qui  a  été  acclamé  ainsi 
que  les  interprètes,  MM.  Walter,  Sieglitz, 
Feinhals,  Klœpfer,  et  Mmes  Kobots  et  Blank.» 

*  JEUNE     FILLE     CHARMANTE    (la)    [Das 

suesse  Maedel] ,  opérette  en  patois  viennois, 
paroles  de  MM.  Landesberg  et  Stein,  musi- 
que de  M.  Henri  Reinhardt,  représentée  au 
Cari-Théâtre  de  Vienne  le  25  octobre  1901. 

*  JEUNE  FILLE  D'ATHÈNES  (la),  opérette, 
paroles  de  MM.  Charles  Edmund  et  Chence 
Newton,  musique  de  M.  OsmondCarr,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  de  Londres  en 
juin  1897. 

*  JEUNE  HENRI  (le),  opéra  romantique  en 
deux  actes,  musique  de  M.  Cari  de  Perfall, 
représenté  sur  le  théâtre  Royal  de  "Wiesba- 
den  en  juin  1901. 

jilguero  chico  (el),  zarzuela,  paroles 
de  M.  Luna,  musique  de  MM.  Calleja  etLléo, 
représentée  au  théâtre  Comique  de  Madrid  en 
octobre  1901. 

*  joâo  das  velhas,  opérette,  paroles  de 
MM.  Schwalbach  et  Da  Camara,  musique  de 
M.  Milano,  représentée  sur  le  théâtre  du 
Prince  Royal,  à  Oporto,  en  octobre  1901. 

*  JOB  [Eiob] ,  opéra  en  quatre  actes,  paro- 
les de  M.  Jules  Engel,  musique  de  M.  Ri- 
chard Lederer,  représenté  au  théâtre  muni- 
cipal de  Hambourg  le  24  novembre  1898.  C'est 
le  premier  ouvrage  dramatique  d'un  artiste 
qui  n'était  plus  dans  la  première  jeunesse,  et 
qui  ne  s'occupa  de  musique  qu'après  s'être 
longtemps  consacré  à  la  peinture.  11  fut  bien 
accueilli  par  le  public. 

*  jockey  malgré  lui  (le),  vaudeville- 
opérette  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Mau- 
rice Ordonneau  et  Paul  Gavault,  musique  de 
Victor  Roger,  représenté  aux  Bouffes-Pari- 
siens le  4  décembre  1902. 

*JODOKUS  LE  FOU,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  et  musique  de  M.  Oscar  Schrœter, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Brème  le 
7  octobre  1903. 

*  jolie  tanière  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Bedeau,  musique  de 


M.  Guthmann,  représenté  à  La  Rochelle  le 
14  juin  1898. 

*  JONGLEUR  DE  NOTRE-DAME  (le),  «  mi- 
racle »  en  trois  actes,  poème  de  M.  Maurice 
Lena,  musique  de  M.  J.  Massenet,  repré- 
senté au  théâtre  de  Monte-Carlo  le  18  fé- 
vrier 1902.  On  sait  ce  qu'était  le  «  miracle  » 
au  moyen  âge  :  un  jeu  scénique  issu  des  mys- 
tères, mais  dont  les  développpements  étaient 
moindres,  qui  avait  pour  point  de  départ, 
comme  ceux-ci,  un  sujet  religieux,  et  qui, 
comme  eux,  se  représentait  publiquement. 
C'est  sous  cette  forme,  naturellement  moder- 
nisée, que  l'auteur  du  Jongleur  de  Notre- 
Dame  a  écrit  son  poème,  lequel  offre  cette 
particularité  qu'il  ne  contient  aucun  person- 
nage féminin  et  se  contente  de  mettre  en 
scène  un  jongleur  et  deux  moines,  avec  la 
foule  qui  doit  donner  à  l'action  la  couleur  et 
le  mouvement  nécessaires.  Écrit  en  vers  élé- 
gants sur  un  sujet  mystique,  il  n'en  renferme 
pas  moins  une  partie  comique  très  curieuse, 
qui  lui  procure  la  variété  indispensable. 

Sur  ce  poème,  d'une  forme  originale  et  très 
châtiée,  où  le  sentiment  religieux  du  moyen 
âge  s'allie  à  la  joyeuseté  rabelaisienne, 
M.  Massenet  a  écrit  une  partition  exquise  en 
son  inspiration,  singulièrement  recherchée 
dans  son  apparente  naïveté,  d'une  couleur 
pleine  de  franchise,  d'un  accent  tout  particu- 
lier, et  qui  donne  une  preuve  éclatante  de  la 
souplesse  d'un  talent  qui  se  renouvelle  cons- 
tamment sans  jamais  faiblir  et  sans  cesser 
un  instant  d'être  essentiellement  personnel. 

C'est  vraiment  le  cas  de  dire  qu'il  faudrait 
tout  citer  de  cette  partition  à  la  fois  si  mi- 
gnonne et  si  savoureuse,  de  développements 
tout  ensemble  si  sobres  et  si  complets,  et 
dont  chaque  fragment  est  comme  une  perle 
détachée  d'un  coller  précieux.  Il  faudrait 
tout  au  moins  mentionner  au  premier  acte 
Y  Alléluia  du  vin  chanté  par  Jean  le  jongleur, 
la  litanie  du  prieur  :  Tu  seras  pardonné,  l'in- 
vocation de  Jean  à  la  liberté  et  toute  sa 
scène  bouffe,  si  charmante,  avec  Boniface, 
le  cuisinier  du  couvent  :  au  second  la 
curieuse  leçon  de  chant  au  lutrin,  la  scène 
si  amusante  et  si  joliment  traitée,  avec  tant 
de  goût  et  d'expérience,  de  la  dispute  des 
moines  sur  la  supériorité  de  tel  ou  tel  art,  et 
la  délicieuse  «  légende  de  la  sauge  »,  d'une 
couleur  si  exquise  ;  enfin,  au  troisième,  l'en- 
tr'acte  adorable  que  l'auteur  intitule  «  pasto- 
rale mystique  »,  toute  la  grande  scène  du 
Jongleur,  si  originale  au  point  de  vue  théâ- 
tral,   si  variée,  d'un   intérêt  si  intense  au 


1238 


JOYE 


SUPPLEMENT 


JUIF 


point  de  vue  musical,  puis  la  mort  du  pauvre 
diable  et  son  apothéose,  épisode  vraiment 
émouvant,  adouci  par  le  chœur  délicieux  des 
séraphins.  Mais,  je  le  répète,  il  n'y  a  pas  à 
choisir  dans  une  œuvre  aussi  complète  et  qui 
est  bien  près  d'être  un  chef-d'œuvre. 

*  JOSÉ  maria,  opéra  en  un  acte,  musique 
de  M.  Franz  Andelhof,  représenté  à  Anvers 
en  janvier  1901. 

*  JOSEPH  D'AMÉRIQUE  (le)  [Der  Amerika- 
Seppl] ,  farce  musicale,  paroles  de  M.  Felsin- 
ger,  musique  de  M.  Kees,  représentée  à 
Vienne  le  10  janvier  1900. 

*  JOSEPHA,  opéra  romantique  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  MM.  J.  Zàhler  et  W.  Schrie- 
fer,  musique  de  M.  Alphonse  Maurice,  repré- 
senté à  Vienne  le  4  mai  1901,  sur  le  théâtre 
du  Jubilé. 

*  JOSHÉ  MARTIN  EL  TAMBORILERO,  zar- 
zuela  en  deux  actes,  paroles  de  M.  Fiacro 
Irayzoz,  musique  de  M.  Jeronimo  Jimenez, 
représentée  au  théâtre  Apolo  de  Madrid  en 
mars  1900. 

*  JOUG  (le)  [Il  Giogo] ,  drame  lyrique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Emiliano  Banetti,  musi- 
que de  M.  Rodolfo  Conti,  représenté  au  théâtre 
Carlo-Félice  de  Gênes  le  14  janvier  1899. 
C'était  le  début  à  la  scène  du  compositeur. 

*  JOUR  (le)  [Tag] ,  parodie  musicale,  paro- 
les de  M.  Fuchs,  musique  de  M.  Wegner,  re- 
présentée au  théâtre  municipal  de  Berne  le 
12  mars  1900. 

*  JOURNÉE  DES  FIFRES  (la)  [Der  Pfeifer- 
tag] ,  opéra,  paroles  de  M.  le  comte  Ferdinand 
Spork,  musique  de  M.  Max  Schilling,  repré- 
senté à  Schwerin,  sur  le  théâtre  de  la  cour, 
en  novembre  1899.  Le  compositeur  a  employé, 
dans  l'orchestre  de  cet  ouvrage,  un  instru- 
ment que  son  inventeur,  M.  Stelzner,  de 
Wiesbaden,  a  baptisé  du  nom  de  violotta,  et 
qui  n'est  autre  chose  qu  une  sorte  d'alto  plus 
grave  que  l'alto  ordinaire. 

♦JOYEUSE  ANGLETERRE  [Merrie  En- 
gland]  ,  opérette,  paroles  de  M.  Basile  Hood, 
musique  de  M.  Edward  German,  représentée 
au  Savoy-Théâtre  de  Londres  en  avril  1902. 

*  JOURNÉE  dérangée  (la),  pièce  en  un 
acte  mêlé  de  chant,  de  Ducray-Duminil,  mu- 
sique «  arrangée  »  par  le  même,  représentée 
au  théâtre  Feydeau  le  24  décembre  1793. 

*  JOYEUSE  GRISETTE  (la)  [The  Gay  Gri- 
sette] ,  opérette,  musique  de  M.  Charles  Rie- 


fert,  représentée  à  Camberwell  (Londres)  en 
décembre  1898. 

*  JOYEUX   PRÉTENDANTS  (les)    [The  gay 

Pretenders] ,  opéra  -  comique  ,  paroles  de 
M.  Grossmith,  musique  de  M.  Nugent,  repré- 
sentée sur  le  théâtre  du  Globe,  à  Londres, 
en  novembre  1900. 

*  juan  DE  MANARA,  drame  en  cinq  actes, 
en  vers,  de  M.  Edmond  Haraucourt,  avec  mu- 
sique de  M.  Paul  Vidal,  représenté  au  théâ- 
tre de  l'Odéon  le  8  mars  1898. 

*JUGE  DE  zalamea  (le),  opéra,  livret  tiré 
du  drame  célèbre  de  Calderon  par  M.  Bliih- 
gen,  musique  de  M.  Georges  Jarno,  repré- 
senté au  théâtre  municipal  de  Breslau  le 
14  mars  1899. 

*  JUGEMENT  DU  MORT  (le)  [Tetemre  hi- 
vas],  opéra,  paroles  de  M.  Versényi,  musique 
de  M.  Edmond  Farkas,  représenté  sur  le 
théâtre  Royal  de  Budapest  le  5  octobre  1900. 

*  JUGES  SECRETS  (les),  opéra-comique, 
paroles  de  M.  Hugo  Friedrich,  musique  de 
M.  Otto  Klauwell,  représenté  au  théâtre  mu- 
nicipal d'Elberfeld  en  février  1902. 

*  juge  de  zalaméa  (le),  opéra,  musique 
de  M.  Georges  Jarno,  représenté  à  Metz  en 
février  1903. 

*juicio  ORAL  (el),  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Perrin  et  Palacios,  musique  de  M.  An- 
gel  Rubio,  représentée  au  théâtre  Comique 
de  Madrid  en  janvier  1901. 

*  JUIF  POLONAIS  (le),  «  conte  d'Alsace  » , 
en  trois  actes  et  six  tableaux,  livret  tiré  par 
M.  Henri  Cain  et  P.-B.  Gheusi  du  drame 
d'Erckmann-Chatrian,  musique  de  M.  Camille 
Erlanger,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
11  avril  1900.  La  pièce  était  arrangée  avec  une 
certaine  habileté,  de  façon  à  fournir  au  com- 
positeur, avec  les  situations,  les  contrastes 
nécessaires  à  la  musique.  Celle-ci,  fort  inégale, 
n'est  pas  absolument  dépourvue  de  qualités, 
mais  elle  manque  de  charme,  de  grâce,  et 
surtout  de  spontanéité  dans  l'inspiration,  si 
tant  est  qu'un  tel  mot  trouve  ici  sa  place.  La 
partition  est  conçue  selon  la  formule  wagné- 
rienne,  avec  emploi  et  abus  du  leitmotiv,  ce 
qui  évite  de  faire  des  frais  d'imagination. 
Une  des  meilleures  pages,  entre  tant  d'au- 
tres grises  et  monotones,  sans  saveur  et 
sans  couleur,  est  la  scène  du  rêve  ter- 
rible de  Mathis,  qui  ne  manque  pas  de  puis- 
sance. 


KERM 


SUPPLÉMENT 


KERM 


1239 


*  JUIF  polonais  (le),  opéra  en  deux  ac- 
tes, paroles  de  MM.  Victor  Léon  et  Richard 
Batka,  musique  de  M.  Cari  "VVeiss,  repré- 
senté au  théâtre  tchèque  de  Prague  en 
mars  1901.  Il  va  sans  dire  que  le  sujet  de  cet 
ouvrage  est  pris  aussi  du  fameux  roman 
d'Erckm  ann-Chatrian. 

*  jumeaux  (les),  opéra,  livret  imité  de 
Shakspeare,  musique  de  M.  Caii  Weiss,  re- 
présenté à  Francfort  en  décembre  1902. 

*JUPYRA,  opéra,  texte  italien  de  M.  Me- 


notti  Buja  traduit  en  portugais,  musique  de 
M.  Francisco  Braga,  compositeur  brésilien, 
représenté  à  Rio-Janeiro  en  novembre  1900. 

*JUSTICIÈRE  (la),  opéra  en  trois  actes, 
livret  tiré  d'une  nouvelle  de  M.  C.-F.  Meyers 
portant  le  même  titre,  musique  de  M.  Carl- 
Julius  Schwab,  directeur  du  théâtre  muni- 
cipal de  Rostock,  représenté  sur  ce  théâtre 
en  mars  1901.  Le  sujet  de  cet  ouvrage  est  em- 
prunté à  la  célèbre  comédie  française  de 
Montfleury,  la  Femme  juge  et  partie,  qui  date 
de  1669. 


K 


*KADET  KISASSZONY,  opérette,  paroles 
de  M.  Pasztor,  musique  de  M.  Mader,  repré- 
sentée au  théâtre  hongrois  de  Budapest  en 
décembre  1900. 

*  KERMARIA,  idylle  en  quatre  actes,  paroles 
de  M.  P.-B.  Gheusi,  musique  de  M.  Camille 
Erlanger,  représentée  à  l'Opéra-Comique  le 
8  février  1897.  Le  titre  qu'on  vient  de  lire  est 
celui  que  portait  l'affiche  ;  la  partition  portait 
cette  mention  :  «  Idylle  d'Armorique,  en  trois 
épisodes  précédés  d'un  prologue.  »  Au  reste, 
dès  la  seconde  représentation,  les  quatre  actes 
étaient  réduits  à  trois,  par  la  soudure  et  la 
réunion  des  deux  derniers  en  un  seul.  Cer- 
tains auteurs  ont  aujourd'hui  une  singulière 
manière  d'entendre  le  théâtre.  C'est  ainsi  que 
M.  Gheusi,  s'adressant  à  un  journaliste  avant 
la  représentation  de  sa  pièce,  lui  disait  : 
»  Je  voudrais  que  vous  apprissiez  au  public 
que  Kerrnaria  n'est  qu'une  idylle,  non  en  trois 
actes,  mais  en  trois  épisodes  précédés  d'un 
prologue.  Ceci  pour  bien  montrer  que  l'action 
est  bannie  de  Kerrnaria,  que  nous  en  avons 
soigneusement  évité  le  côté  dramatique.  Il 
importe  que  le  public  ne  vienne  pas  à  l'Opéra- 
Comique  avec  l'idée  d'une  pièce  ressemblant 
aux  Noces  de  Jeannette  et  à  la  Dame  Blanche. 
Si  je  ne  craignais  d'exagérer,  mon  désir  serait 
qu'il  pût  écouter  Kerrnaria  avec  recueillement, 
comme  s'il  était  dans  une  église.  Comprenez- 
vous  ma  pensée?  » 

Dame  !  faire  du  théâtre  en  en  «  bannissant  » 
l'action,  c'est  une  théorie  comme  une  autre, 
mais  qui  est  peut-être  moins  bonne  qu'une 
autre.  D'autre  part,  appeler  les  amateurs  au 
spectacle  comme  on  les  convie  à  l'église, 
c'est  encore  une  théorie,  mais  je  ne  sais  pas 
si  elle  est  beaucoup  meilleure  que  la  précé- 


dente. Tout  cela  ne  parait  pas  —  et  n'a  pas 
paru  —  être  absolument  dans  le  goût  du  pu- 
blic. Il  est  certain  que  le  poème  de  Kerrnaria 
diffère  sensiblement,  comme  qualité,  de  ceux 
des  Noces  de  Jeannette  et  de  la  Dame  Blanche, 
si  fort  dédaignés  par  l'auteur,  et  la  différence 
n'est  pas  à  son  avantage.  Quant  à  la  musique, 
elle  aussi  est  bien  pour  quelque  chose  dans  le 
mince  succès  qui  a  accueilli  l'ouvrage.  Et  l'on 
est  tenté  tout  d'abord  de  demander  à  M.  Ca- 
mille Erlanger,  élève  de  Léo  Delibes  et  grand 
prix  de  Rome  de  1888,  qui  par  conséquent 
doit  connaître  son  «  métier  »  autant  qu'homme 
de  France,  pourquoi  il  affiche  un  tel  mépris 
pour  les  règles  grammaticales  de  son  art  et 
pourquoi  il  les  foule  aux  pieds  avec  une  vo- 
lonté si  tenace  et  si  évidente.  Je  ne  parle  pas 
de  la  façon  dont  il  écrit  pour  les  voix,  des 
écarts  et  des  intervalles  terribles  qu'il  leur 
fait  franchir  inutilement.  Mais  les  modula- 
tions étranges,  mais  les  fausses  relations, 
mais  les  septièmes  qui  montent,  mais  les 
suites  de  quintes  surtout,  qu'il  semble  ériger 
en  principe,  et  dont  sa  partition  est  pleine, 
pourquoi?  à  quel  propos  ?  à  quoi  cela  lui  sert- 
il?  Quintes  en  montant,  quintes  en  descen- 
dant, par  degrés  conjoints,  par  degrés  dis- 
joints, il  y  en  a  partout,  de  toutes  sortes  et 
de  toutes  façons.  Encore  un  coup,  pourquoi  ? 
M.  Erlanger  a  rendu  compte  lui-même,  dans 
un  journal,  de  la  représentation  de  son  œuvre; 
je  ne  me  demande  pas  s'il  a  eu  tort  ou  raison 
à  ce  sujet.  Mais  enfin,  il  a  soigneusement 
évité  dans  son  article  les  fautes  d'ortho- 
graphe ;  pourquoi  donc  les  accumuler  à  ce 
point  dans  sa  musique,  alors  que  cela  est  si 
inutile  et  ne  lui  rapporte  rien  ?  M.  Erlanger 
pourtant  n'est  point  sans  talent,  et  il  l'a 
montré  dans  quelques  parties  de  son  œuvre. 


1240 


LANG 


SUPPLÉMENT 


LANG 


Mais  il  y  a  dans  la  partition  de  Kermaria  un 
tel  parti  pris  d'intransigeance,  un  tel  dédain 
des  conditions  premières  de  la  musique,  un 
tel  vouloir  de  bizarrerie  etd'étrangeté,  que  le 
publie  en  a  été  déconcerté  et  comme  décou- 
ragé. Le  peu  d'intérêt  de  la  pièce  et  la  valeur 
toute  relative  de  la  musique  ont  abouti,  en 
somme,  à  un  échec  dont  Tune  et  l'autre  ont 
leur  part  de  responsabilité. 

Kermaria  &  servi  au  début  d'une  jeune  ar- 
tiste fort  intéressante,  M"»  Guiraudon,  sor- 
tant du  Conservatoire,  qui  s'est  montrée 
toute  charmante  dans  le  rôle  de  Tiphaine. 
Les  autres  étaient  fort  bien  tenus ,  et  il 
convient  de  citer  d'une  façon  toute  parti- 
culière M^e  Wyns,  MM.  Jérôme,  Bouvet, 
Mondaud  et  Belhomme. 

*  KHRYSÈ,  opéra  italien,  livret  tiré  du  ro- 


man français  de  M.  Pierre  Louys,  musique 
de  M.  Arthur  Berutti,  compositeur  argen- 
tin, représenté  au  Politeama  argentin  de 
Buenos-Ayres  en  mai  1902. 

*  KUKUSKA.  drame  lyrique  en  trois  actes  et 
quatre  tableaux,  paroles  de  M.  Félix  Falzars, 
musique  de  M.  François  Lehar,  représenté 
au  théâtre  Royal  de  Budapest  en  mai  1899. 
L'auteur  du  livret  était  un  officier  de  marine  ; 
le  compositeur  était  le  chef  de  musique  d'un 
régiment  bosniaque  alors  en  résidence  dans 
la  capitale  de  Hongrie.  Leur  œuvre  n'en  fut 
pas  moins  l'objet  de  très  vives  critiques. 

*KYNAST,  opéra,  paroles  de  M.  Strahl, 
musique  de  M.  A.  Oehlschlegel ,  représenté 
sur  le  théâtre  de  la  cour  à  Altenbourg,  le 
il  février  1898. 


*LAC  MUMMEL  (le)  [  Der  Mummelsee], 
opéra  en  un  acte,  paroles  de  M.  Schriefer, 
musique  de  M.  Sahlender,  représenté  au  théâ- 
tre municipal  de  Heidelberg  le  15  mars  1900. 

*LADY  MOLLY,  opéra-comique,  musique 
de  M.  Sidney  Jones,  représenté  au  Terry's 
Théâtre  de  Londres,  en  mai  1903. 

*  LADY  WRANGLER  (the),  opérette,  paroles 
de  M.  Hichs,  musique  de  M.  E.  Terris,  repré- 
sentée sur  le  théâtre  du  duc  d'York,  à  Lon- 
dres, le  4  mars  1898. 

*LAMPADA  (la),  «  oratorio  laïque  »,  en 
deux  actes,  poème  de  M.  Ferdinando  Fontana, 
musique  de  M.  Ubaldo  Pacchierotti,  exécuté 
à  Buenos-Ayres,  dans  la  salle  de  l'Odéon,  le 
16  décembre  1899. 

*  LANCELOT,  opéra  en  quatre  actes  et  six 
tableaux,  poème  de  Louis  Gallet  et  M.  Edouard 
Blau,  musique  de  Victorin  Joncières,  re- 
présenté à  l'Opéra  le  7  février  ipoo.  Le  cycle 
justement  célèbre  des  romans  de  la  Table- 
Ronde,  vaste  épopée  dont  le  roi  Arthus  est 
en  quelque  sorte  le  centre  et  le  pivot,  a  été 
mis  largement  à  contribution  par  Wagner, 
qui,  malgré  son  dédain  apparent  pour  la 
France,  lui  a  emprunté  délibérément  les  sujets 
de  quelques-uns  de  ses  drames.  Du  Chevalier 
au  Cygne  il  a  fait  Lohengrin  ;  Tristan  de  Léo- 
nois  lui  a  fourni  la  donnée  de  Tristan  et  Yseult, 
et  il  a  trouvé  dans  Perceval  le  Gallois  celle  de 
son  Parsifal.  Parmi  les  autres  il  a  négligé  le 


Chevalier  à  la  charrette,  dont  deux  de  ses 
compatriotes,  MM.  Théodore  Hentschel  et 
A.-R.  Hermann,  ont  fait  chacun  un  opéra, 
qu'on  a  vu  représenter  sans  grand  succès  en 
ces  dernières  années,  l'un  à  Leipzig,  l'autre  à 
Brunswick.  Ce  «  chevalier  à  la  charrette  », 
c'est  précisément  Lancelot  du  Lac,  qui  a  fourni 
aux  auteurs  de  Lancelot  le  héros  de  leur  livret. 
Ils  en  ont  malheureusement  dénaturé  le  carac- 
tère, en  en  faisant  non  plus,  comme  dans  le 
poème  de  Chrétien  de  Troyes,  le  vengeur  de 
son  roi  et  le  poursuivant  du  ravisseur  de  la 
reine  Guinèvre,  mais  précisément  le  propre 
amant  de  cette  princesse,  ce  qui  est  justement 
le  contraire  du  récit  original. 

Le  premier  acte  représente  la  grande  salle 
du  palais  du  roi  Arthus.  Des  douze  pairs  qui 
sont  appelés  à  prendre  place  auprès  de  lui 
autour  de  la  Table-Ronde,  un  a  disparu,  et 
deux  chevaliers  se  présentent  pour  lui  suc- 
céder. L'un  est  Alain  de  Dinan,  brave  et  loyal 
serviteur  de  son  roi,  père  de  la  jeune  Élaine, 
qu' Arthus  voudrait  faire  épouser  à  Lancelot, 
son  favori;  l'autre  est  le  farouche  Markhoel. 
dont  le  caractère  fâcheux  ne  tarde  pas  à  se 
dévoiler.  Confiant  dans  le  jugement  et  l'hon- 
nêteté de  Lancelot,  Arthus  lui  confie  la  mis- 
sion de  choisir  entre  les  deux  prétendants, 
lorsque  ceux-ci  lui  auront  exposé  leurs  titres 
à  la  dignité  qu'ils  convoitent.  Alain  parle  le 
premier  et,  sûr  de  son  passé,  dit  simplement 
à  Lancelot  :  «  Je  n'ai  rien  à  t'apprendre , 
juges,  tu  me  connais.  »  Et  Lancelot  lui  répond 


LANG 


SUPPLÉMENT 


LAND 


1241 


respectueusement  :  «  Je  vous  connais,  mes- 
sire.  »  Il  n'en  est  pas  de  même  avec  Markhoel, 
qui  remplace  l'énumération  de  ses  titres  par 
une  menace  directe  à  Lancelot.  Il  a  surpris 
son  secret,  découvert  qu'il  est  l'amant  de  la 
reine,  et  si  Lancelot  ne  le  nomme  pas,  il  dé- 
voilera tout.  Indigné,  Lancelot,  qui  néanmoins 
a  le  chœur  d'un  chevalier,  n'hésite  pas  et  pro- 
clame comme  douzième  pair  le  plus  digne  de 
cet  honneur,  Alain  de  Dinan.  Markhoel,  furieux 
ne  tarde  pas  à  se  venger.  Grâce  à  lui,  le  roi 
surprend  Lancelot  et  la  reine  au  milieu  d'un 
tendre  entretien.  «  Je  te  livre  cet  homme  » , 
lui  dit-il  en  lui  montrant  Lancelot.  Quant  à  la 
reine,  qu'il  n'a  cessé  d'aimer,  il  se  borne  à  la 
confiner  dans  un  cloître. 

Markhoel  profite  sans  tarder  de  la  licence 
que  lui  a  donnée  le  roi.  En  scélérat  qu'il  est, 
il  attire  Lancelot  dans  un  guet-apens,  le  frappe 
et  le  laisse  pour  mort.  Lancelot  n'est  pourtant 
que  dangereusement  blessé.  Il  est  recueilli 
par  Alain,  chez  qui  il  est  entouré  des  soins 
les  plus  tendres  par  sa  fille,  la  jeune  Élaine. 
Alain  a  caché  à  son  enfant  le  nom  de  l'infor- 
tuné chevalier,  et  Élaine  s'est  éprise  de  Lan- 
celot sans  le  connaître.  Celui-ci,  enfin  guéri, 
ne  songe  qu'à  découvrir  la  retraite  de  Gui- 
nèvre,  et  il  prend  congé  de  ses  hôtes  sans  se 
douter  de  l'amour  qu'il  a  inspiré. 

Nous  voici  précisément  dans  le  couvent  où 
Guinèvre  s'est  réfugiée.  Auprès  d'elle  se 
trouve  Élaine,  sans  qu'on  sache  pourquoi  ni 
comment  elle  y  est  venue.  Bientôt  arrive 
Arthus,  qui  vient  annoncer  à  l'épouse  infidèle 
non  qu'il  oublie,  mais  qu'il  pardonne,  et  qu'elle 
est  libre  de  quitter  le  couvent.  On  voit  en- 
suite paraître  Lancelot,  qui  a  découvert  la 
retraite  de  sa  bien-aimée  et  qui  veut  l'en- 
traîner avec  lui.  Guinèvre  refuse.  Lancelot, 
désespéré,  va  s'éloigner,  mais  Élaine  a  sur- 
pris les  derniers  mots  de  leur  entretien,  elle 
a  reconnu  Lancelot,  elle  a  tout  compris,  et 
son  émotion  est  si  forte  qu'elle  tombe  ina- 
nimée. 

Que  sera  le  dénouement?  Le  voici.  Lan- 
celot se  retrouve  au  bord  du  lac  où  il  a  passé 
les  belles  années  de  son  enfance.  Une  barque 
apparaît,  glissant  très  lente.  Sur  le  devant, 
un  rameur.  Dans  la  barque,  Élaine  étendue, 
en  vêtements  blancs,  entourée  de  fleurs  et  de 
verdure.  A  l'arrière  est  assise  une  femme 
vêtue  de  deuil  et  les  traits  cachés  par  un  long 
voile  noir.  La  barque  s'est  encore  avancée. 
Lancelot  regarde  et  s'écrie:  «  Élaine!... 
Morte!...  Que  me  reste-t-il  donc  ?  «  A  ce  cri,  la 
femme  vêtue  de  noir  s'est  dressée  ;  elle  rejette 
son  voile.  C'est  Guinèvre.  Elle  regarde  Lan- 


celot et,  de  la  main  lui  montrant  le  ciel  :  Ce 
qui  me  reste...  Dieu! 

Pièce  singulière,  sans  action,  sans  mouve- 
ment, sans  situations,  sans  intérêt,  pièce  mal 
conduite  et  mal  construite,  dont  l'élément  ly- 
rique semble  complètement  absent,  et  où  le 
caractère  passionné  des  héros  est  rendu  avec 
une  mollesse  telle  qu'il  n'excite  ni  la  pitié  ni 
la  sympathie.  Il  est  évident  que  M.  Joncières 
a  fait  tous  ses  efforts  pour  tirer  un  parti  ac- 
ceptable de  ce  livret  mal  compris  et  mal  venu. 
On  n'oserait  dire  qu'il  y  a  réussi,  et  cela  est 
d'autant  plus  fâcheux  qu'on  sent  qu'il  a  voulu, 
par  la  forme  qu'il  a  donnée  à  son  œuvre,  réagir 
en  quelque  sorte  contre  les  excès,  les  sottises, 
les  aberrations  des  jeunes  coryphées  de  ce 
qu'on  appelle  l'école  moderne.  Nous  ne  trou- 
verons ici  ni  le  fracas  orchestral,  ni  les  har- 
monies déchirantes,  ni  les  audaces  aussi  ma- 
ladroites qu'inutiles  qu'on  peut  trop  justement 
reprocher  à  certains  prétendus  réformateurs 
qui  devraient  bien  commencer  par  se  réformer 
eux-mêmes.  Mais  aussi,  il  faut  bien  le  consta- 
ter, l'œuvre  est  froide,  trop  impersonnelle,  et 
on  n'y  trouve  pas  l'accent,  l'élan,  le  mouve- 
ment et  la  couleur  indispensables  dans  toute 
production  dramatique.  Ce  n'est  pas  qu'on  ne 
rencontre,  dans  la  partition  de  Lancelot,  cer- 
taines pages  intéressantes  et  appelant  l'atten- 
tion; mais  elles  sont  plus  rares  qu'on  ne  le 
souhaiterait,  et  il  arrive  encore  qu'elles  man- 
quent du  nerf,  de  la  couleur  et  de  l'énergie 
nécessaires.  Il  faut  citer  pourtant,  au  premier 
acte,  le  chœur  des  chevaliers  :  Lancelot,  brave 
entre  les  braves,  chœur  sans  accompagnement, 
dont  l'accent  plein  de  franchise  est  doublé 
d'une  belle  sonorité  ;  la  marche  instrumentale 
très  brillante  et  très  colorée  qui  annonce 
l'arrivée  du  roi  et  de  la  reine  ;  puis  la  grande 
scène  de  Lancelot  et  de  Guinèvre,  qui  est  bien 
traitée  et  à  qui  l'on  voudrait  seulement  plus 
d'élan  et  de  chaleur  communicative.  Je  lui  pré- 
fère peut-être  le  duo  de  Lancelot  et  d'Élaine  au 
second  acte,  qui  est  coupé  par  une  ritournelle 
pleine  d'élégance,  et  surtout,  au  troisième,  la 
scène  du  pardon,  entre  Arthus  et  Guinèvre, 
dont  le  sentiment  est  très  élevé  et  qui  cons- 
titue l'un  des  meilleurs  épisodes  de  l'œuvre. 
Celle-ci  avait  pour  interprètes  MM.  Vaguet 
(Lancelot),  Renaud  (Arthus),  Fournets  (Alain), 
Bartet  (Markhoel),  Laffitte  (Kadio),  M"e  Delna 
(Guinèvre)  et  Mme  Bosman  (Elaine). 

*  LAND  OF  NOD ,  opérette ,  paroles  de 
M.  Chevalier,  musique  de  M.  A.-H.  West,  re- 
présentée au  Royalty-Théàtre  de  Londres  le 
24  septembre  1898. 


1242 


LEGA 


SUPPLÉMENT 


LENA 


*  LANSQUENET  (le)  [  Der  Landsknecht],  opé- 
rette, paroles  de  M.  Schwelb,  musique  de 
M.  Werther,  représentée  sur  le  théâtre  muni- 
cipal de  Schaffhouse  le  13  mars  1901. 

*LAS  DE  FARANDUL,  jeu  comico-lyrique, 
paroles  de  M.  Marin,  musique  de  M.  Lléo, 
représenté  au  théâtre  des  Maravillas  de  Ma- 
drid le  10  août  1898. 

*LE  PLUS  IMPOSSIBLE   DE   TOUT,  opéra- 

comique,  musique  de  M.  Urspruch,  représenté 
au  théâtre  grand-ducal  de  Carlsruhe  en  no- 
vembre 1897. 

*léda,  opérette  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Fernand  Beissier,  musique  de  M.  Justin 
Clérice,  représentée  à,  Parisiana  le  29  février 

1896. 

*  LEÇON  DE  DANSE  (la),  opérette,  musique 
de  M.  S.  Berson,  représentée  au  théâtre  mu- 
nicipal de  Lemberg  en  décembre  1902. 

"LÉGATAIRE  universel  (le),  opérabouffe 
en  trois  actes,  livret  tiré  par  MM.  Jules  Adenis 
et  Eugène  Bonnemère  de  la  célèbre  comédie 
de  Regnard,  musique  de  M.  Georges  Pfeiffer 
représenté  àl'Opéra-Comiquele  6  juillet  1901. 
Les  librettistes  ont  désarticulé  très  propre- 
ment l'amusant  chef-d'œuvre  de  Regnard  pour 
faire  tenir  ses  cinq  actes  en  trois,  tout  en  fai- 
sant à  la  musique  la  place  qu'elle  devait  oc- 
cuper. Ils  ont  conservé  toutes  les  situations 
essentielles  et  ont  laissé  à  la  pièce  son  carac- 
tère absolument  fantaisiste.  Tel  qu'il  est,  et 
adroitement  agencé,  leur  livret  a  suffi  pour 
inspirer  heureusement  le  compositeur  et  pour 
lui  permettre  d'écrire  une  partition  fort  aima- 
ble, d'un  excellent  sentiment  comique,  et  pré- 
cisément conçue  dans  le  ton,  dans  la  forme 
et  dans  les  proportions  qui  convenaient. 
M.  Pfeiffer  n'a  pas  visé  à  faire  plus  qu'il  ne 
fallait.  Sa  musique,  très  fine,  très  élégante, 
mais  surtout  très  discrète,  composée  de  mor- 
ceaux courts  pour  la  plupart,  reste  toujours 
en  situation  et  ne  ralentit  jamais  l'action, 
qu'elle  se  borne  à  encadrer  en  quelque  sorte 
et  à  souligner  légèrement. 

Si  la  muse  de  M.  Pfeiffer  ne  s'est  pas  dé- 
bridée comme  celle  de  Regnard,  si  elle  n'a 
pas  le  diable  au  corps  et  le  feu  aux  trousses, 
elle  n'en  a  pas  moins  de  vraies  et  sérieuses 
qualités  :  un  sentiment  bouffe  plein  de  grâce 
et  de  légèreté,  le  sens  de  la  scène  et  des 
situations,  un  gentil  flux  mélodique  à  qui  l'on 
souhaiterait  parfois  un  peu  plus  de  nouveauté, 
une  sobriété  rare  qui  ne  porte  préjudice  ni  à 
l'élégance  des  harmonies  ni  à  la  finesse  de 
l'orchestre,  enfin  une  construction  solide  et 


rationnelle  des  morceaux,  car,  l'œuvre  ayant 
pris  la  forme  dialoguée,  la  partition  se  com- 
pose naturellement  de  morceaux  détachés,  et 
ce  n'a  pas  été  une  surprise  fâcheuse  pour  le 
public,  qui  a  eu  le  plaisir  d'entendre  non 
seulement  des  ariettes  et  des  couplets,  mais 
encore  des  morceaux  d'ensemble  :  duos,  trios 
et  le  reste,  qui  lui  procuraient  la  jouissance, 
dont  il  est  sevré  depuis  longtemps,  d'entendre 
plusieurs  voix  résonnant  de  concert. 

Après  une  ouverture,  fort  agréable,  on 
trouve  au  premier  acte  un  gentil  trio  d'intro- 
duction, finement  travaillé,  à  la  manière  da 
Grisar,  avec  un  orchestre  alerte  et  pimpant. 
Moins  heureuse  est  la  romance  d'Éraste,  de 
même  que  son  duo  avec  Isabelle,  où  l'inspi- 
ration semble  restée  rétive.  Mais  la  petite 
ariette  de  Géronte  :  Je  suis  sûr  qu'étant  marié, 
est  d'un  tour  charmant,  et  le  trio  final,  avec 
son  anathème  burlesque,  est  très  scénique  et 
d'un  style  bouffe  excellent.  A  citer  particu- 
lièrement, au  second  acte,  le  quatuor  de  la 
veuve,  vif  et  mouvementé,  où  la  verve  du 
compositeur  s'est  déployée  en  toute  liberté. 
Au  troisième,  qui  est  peut-être  le  meilleur,  il 
faut  signaler,  après  un  joli  entr'acte  où  bril- 
lent un  violon  et  un  violoncelle  solos,  la  scène 
du  testament,  qui  est  très  bien  traitée,  bien 
en  scène,  avec  un  orchestre  élégant  et  vivace, 
le  petit  trio  qui  suit,  et  le  quintette  de  la 
léthargie,  écrit  en  imitations,  sur  un  rythme 
piquant,  amusant  et  plein  de  franchise.  Le 
Légataire  avait  pour  interprètes  MM.  Périer 
(Crispin),  Grivot  (Géronte),  Carbonne  (Éraste), 
Messmaker  (Clistorel),  Jacquin  (Scrupule)  et 
Mii«  Eyreams  (Isabelle)  et  Pierron  (Mm«  Ar- 
gante). 

*  LÉGENDE  DU  TORRENT  (la),  grande 
symphonie  lyrique  en  trois  parties,  d'après 
un  poème  de  M.  André  Mérane,  musique  de 
M.  Duteil  d'Ozanne,  exécutée  au  théâtre  de 
Saint-Germain-en-Laye,  sous  la  direction  de 
l'auteur,  le  13  avril  1902. 

"LEGGENDA  d'amore,  opéra  en  deux  ac- 
tes, paroles  de  M.  Morpurgo,  musique  de 
M.  le  comte  G.  Corinaldi,  représenté  à  Este 
le  12  octobre  1901.  Œuvre  de  simple  dilet- 
lante,  sans  consistance  et  sans  portée  artis- 
tique. 

*lena,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
poème  et  musique  de  M.  Torquato  Zignoni, 
représenté  sur  le  Théâtre-Dramatique  de* 
Vérone  le  24  avril  1897.  Action  pauvre,  som- 
bre, mélodramatique  et  beaucoup  trop  déve- 
loppée, musique  un  peu  monotone,  sans  ori- 


LIGU 


SUPPLÉMENT 


LIVI 


1243 


ginalité,  mais  non  dépourvue  pourtant  de 
quelques  qualités,  surtout  au  point  de  vue  de 
l'instrumentation,  bien  que  celle-ci  soit  par- 
fois trop  bruyante.  L*ouvrage  était  le  début 
à  la  scène  d'un  jeune  compositeur.  Il  avait 
pour  interprètes  Mlles  Farini  et  Gisella  Zam- 
pini,  MM.  Giraud  et  Luppé. 

*  LÉNORE,  opéra  en  quatre  actes,  musique 
de  M.  Jules  Kapry,  représenté  à  Saint-Pé- 
tersbourg, sur  la  scène  intime  du  Conserva- 
toire de  musique,  en  avril  1897.  Le  sujet  de 
cet  ouvrage  est  tiré  de  la  ballade  célèbre  de 
Bûrger  :  Lénore  ou  les  Morts  vont  vite.  L'au- 
teur est  un  artiste  français  depuis  longtemps 
établi  en  Russie,  où  il  a  su  se  faire  une  si- 
tuation très  honorable. 

*  LÉNORE,  opéra  en  quatre  tableaux,  paro- 
les de  M.  Wilhelm  Maase,  musique  de  M. 
Georges  Kramm,  représenté  au  théâtre  mu- 
nicipal de  Dusseldorf  en  avril  1903.  L'auteur 
remplissait  à  ce  théâtre  les  fonctions  de  chef 
d'orchestre. 

*  LEO,  opéra  sérieux  en  trois  actes  et  deux 
intermèdes,  paroles  de  M.  Alberto  Caviglia, 
musique  de  M.  Raffaele  Antolisei,  représenté 
à  Este,  par  les  élèves  du  collège  Manfredini, 
le  9  avril  1896. 

*LEUR  FEMME,  opérette  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  P.  Fournier,  musique  de  M.  Ed- 
mond Missa,  représentée  à  l'Olympia  le 
22  mai  1897. 

*  LEVA  (la),  zarzuela,  paroles  de  MM.  Gon- 
zalez Cando  et  Peresterena,  musique  de 
M.  Chalens,  représentée  sur  le  théâtre  de  la 
Zarzuela,  à  Madrid,  en  juin  1900. 

*  LEZIONE   DI  PIANOFORTE  (UNA),  opéra- 

comique  en  un  acte,  musique  de  M.  A.  Loggia, 
représenté  à  Borgo  d'Ale  en  février  1900. 

"LHIDIAK,  légende  indienne  en  un  acte, 
musique  de  M.  Augusto  Azzali,  représentée  à 
Caracas  le  23  février  1897. 

*LIANA,  opéra,  musique  de  M.  Walter 
Rabl,  représenté  à  Strasbourg  en  avril  1903. 

*LIGERITA  DE  CASCOS,  zarzuela,  paroles 
de  M.  Sinesio  Delgado,  musique  de  M.  Torre- 
grosa,  représentée  au  théâtre  Romea  de  Ma- 
drid le  24  avril  1900. 

*  LIGUE  DU  EUNDSCHUH  (la)  [Der  Bund- 
schuh],  opéra  en  un  acte,  musique  de  M.  Jo- 
seph Reiter,  représenté  à  l'Opéra  impérial  de 
Vienne  en  novembre  1900.  La  critiqu<  a  été 
particulièrement  dure  pour  ce  petit  ouvrage, 
qui  était  le  début  à  la  scène  du  compositeur. 


*  LILLOISE  (la),  cantate,  paroles  de  A.  Jo- 
main,  musique  de  Ferdinand  Lavainne,  exé- 
cutée à  Lille  les  8  et  9  octobre  1842,  lors  des 
fêtes  destinées  à  célébrer  le  cinquantenaire 
du  bombardement  de  cette  ville  en  1792.  Les 
deux  auteurs  avaient  été  mieux  inspirés, 
pour  cette  circonstance  patriotique,  qu'on  ne 
l'estgénéralementpour  les  pièces  de  ce  genre, 
qui  n'offrent  qu'un  intérêt  dynastique  et  per- 
sonnel. Le  refrain  belliqueux  . 

Victoire  !  Victoire  ! 
Retentissez,  trompettes  de  l'histoire, 
Que  dans  nos  murs  flottent  nos  étendards! 
Lille  a  repris  sa  couronne  de  gloire. 

Victoire  !  Victoire  ! 
Un  demi-siècle  a  béni  nos  remparts. 

avait  inspiré  au  musicien  une  large  phrase  en 
unisson  dont  l'effet  était  puissant  et  plein 
d'éclat.  La  cantate  fut  chantée  le  8  octobre, 
sur  une  estrade  dressée  au  milieu  de  la 
Grande-Place,  par  la  Société  royale  des 
chœurs,  que  dirigeait  son  chef  Charles  Vught, 
et  l'effet  en  fut  immense.  Elle  n'en  produisit 
pas  moins  le  lendemain  9,  lorsqu'elle  fut  exé- 
cutée au  théâtre  par  la  même  Société,  accom- 
pagnée par  la  musique  des  pompiers  et  des 
canonniers.  Le  refrain  dont  nous  avons  cité 
les  vers  retentit  durant  de  longues  années 
dans  les  rues  de  Lille,  tellement  sa  carrure  et 
sa  franchise  l'avaient  fait  entrer  dans  toutes 
les  mémoires.  Assistaient  à  ces  fêtes  du  cin- 
quantenaire et  à  l'exécution  de  la  Lilloise 
cinquante-huit  vétérans,  septuagénaires  ou 
octogénaires,  qui  avaient  pris  part  à  la  défense 
de  la  ville  en  1792  et  qui  pour  la  circonstance 
avaient  revêtu  leurs  uniformes  d'alors.  On 
juge  si  ceux-là  furent  entourés  et  choyés  par 
la  population. 

*  Lisette,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Vittorio  Bianchi,  musique  de 
M.  Nini-Bellucci,  représenté  à  Pesano,  dans 
la  salle  du  lycée  musical  Rossini,  le  7  août 
1898. 

*  LIVA,  drame  lyrique  en  un  acte,  texte 
flamand  de  M.  Aimé  Bogaerts,  musique  de 
M.  Joseph  van  der  Meulen,  représenté  sur 
le  Grand-Théâtre  de  Gand  en  octobre  1902. 

*LIVIA  QUINTILLA,  opéra  polonais,  musi- 
que de  M.  Z.Noskowski,  directeur  du  Conser- 
vatoire de  Varsovie,  représenté  sur  le  théâtre 
National  de  Lemberg  le  14  février  1898.  Cet 
ouvrage  a  obtenu  un  succès  éclatant,  et  sa 
principale  interprète,  Mme  Thérèse  Arkel,  la 
cantatrice  renommée,  a  excité  l'enthousiasme 
du  public,  qui  lui  a  fait  des  ovations  indes- 
criptibles. 


1244 


LOUI 


SUPPLÉMENT 


LOUI 


*LOBETANZ,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  M.  Bierbaun,  musique  de  M.  Ludwig 
Thuille,  représenté  à  l'Opéra  royal  de  Berlin 
en  février  1898. 


"LORENZA,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  M.  Luigi  Illica,  musique  de  M.  Edoardo 
Mascheroni,  l'un  des  chefs  d'orchestre  italiens 
les  plus  renommés,  représenté  au  théâtre 
Costanzi,  de  Rome,  le  13  avril  1901.  Inter- 
prètes :  Mm'*  Gemma  Bellincioni  et  Giaco- 
mini,  MM.  Bassi,  Pessina  et  Girani. 

*louise,  «  roman  musical  »  en  quatre  ac- 
tes et  cinq  tableaux,  paroles  et  musique  de 
M.  Gustave  Charpentier,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  2  février  1900.  Œuvre  étrange, 
singulière,  très  volontaire  à  tous  les  points  de 
vue,  inégale,  mais  par  instants  étonnamment 
puissante  et  donnant  la  preuve  d'un  incon- 
testable tempérament  artistique.  L'auteur, 
grand  prix  de  Rome  de  1887,  ne  s'était  encore 
fait  connaître  que  par  deux  compositions  sym- 
phoniques  :  Impressions  d'Italie,  où  un  grand 
sentiment  poétique  se  mêlait  à  une  fougue  un 
peu  échevelée,  et  la  Vie  du  poète,  d'une  ori- 
ginalité audacieuse,  mais  très  réelle,  et  qui 
confinait  parfois  à  la  bizarrerie.  Il  aborda  le 
théâtre  très  crânement,  avec  une  pièce  har- 
die, sans  aucun  souci  des  traditions  et  des 
conventions,  et  remporta  d'emblée  un  succès 
éclatant,  qu'on  peut  considérer  peut-être 
comme  excessif,  mais  qui  avait  sa  raison 
d'être  d'une  part  dans  le  talent  très  réel  du 
musicien,  de  l'autre  dans  la  fatigue  du  public, 
énervé  par  le  vide  et  la  monotonie  des  œuvres 
que  nos  jeunes  compositeurs,  imitateurs  ser- 
viles  et  impuissants  de  la  manière  de  Wagner, 
ne  cessaient  de  lui  prodiguer,  et  qui  avait  soif 
de  nouveauté  et  d'imprévu.  Or,  l'imprévu  et 
la  nouveauté  abondaient  dans  la  Louise  de 
M.  Charpentier,  et  si  l'on  peut  reprocher,  tant 
au  poète  qu'au  musicien,  certaines  étrangetés, 
certains  excès,  voire  certains  écarts  et  cer- 
tains manques  de  goût,  il  est  évident  que  son 
œuvre  est  vivante,  colorée,  mouvementée,  que 
la  passion  y  trouve  de  beaux  élans,  que  l'é- 
motion y  est  parfois  d'une  rare  intensité,  et 
qu'elle  témoigne,  en  même  temps  que  d'une 
rare  sincérité,  d'une  personnalité  souvent 
puissante  et  vigoureuse. 

On  a  dit  que  dans  ce  «  roman  musical  » 
l'auteur  avait  placé  un  peu  d'autographie,  et 
il  ne  s'en  est  pas  défendu.  Le  sujet  d'ailleurs 
est  très  simple.  Louise  est  une  jeune  ouvrière 
de  Montmartre,  adorée  de  son  père  et  élevée 
par  une  mère  un  peu  rude.  Elle  fait  la  con- 
naissance d'un  jeune  poète,  son  voisin,  à  l'a- 


mour duquel  elle  ne  tarde  pas  à  répondre,  et 
qui  demande  sa  main.  Le  père  consentirait 
volontiers,  mais  la  mère  est  là,  qui  se  met 
résolument  en  travers  du  projet.  Et  alors, 
qu'arrive-t-il  ?  C'est  que  l'enfant  déserte  la 
maison  et  s'enfuit  avec  celui  qu'elle  aime. 
Tous  deux  sont  heureux,  lorsque  la  mère  vient 
les  surprendre  et  use  d'un  subterfuge  pour 
recouvrer  sa  fille.  Le  père  de  Louise  est  ma- 
lade, dit-elle,  il  ne  voudrait  pas  mourir  sans 
embrasser  son  enfant  ;  elle  ne  peut  pas  lui  re- 
fuser cette  dernière  consolation,  après  quoi 
elle  redeviendra  libre  et  agira  à  sa  guise. 
Après  un  violent  combat  avec  elle-même, 
Louise  finit  par  accompagner  sa  mère,  en 
jurant  à  Julien  qu'elle  le  retrouvera  bientôt; 
mais  une  fois  de  retour  dans  la  maison  pa- 
ternelle, elle  y  est  retenue  prisonnière  et  ne 
peut  plus  s'échapper.  Elle  se  révolte  alors, 
entame  une  lutte  avec  les  siens  pour  aller  re- 
joindre celui  qu'elle  aime,  et  enfin,  folle  de 
passion,  exaspérée,  elle  exaspère  aussi  son 
père,  qui,  au  paroxysme  de  la  fureur,  après 
l'avoir  menacée  de  la  tuer,  la  jette  à  la  porte 
comme  un  chien  et  tombe  anéanti.  Dénoue- 
ment qui  n'en  est  pas  un. 

Un  sujet  aussi  mince  était  insuffisant  à  dé- 
frayer quatre  actes.  Aussi,  le  poète  a-t-il  dû  le 
corser  à  l'aide  de  hors-d'œuvre  absolument 
étrangers  à  l'action,  mais  qui  avaient  l'avan- 
tage de  procurer  au  compositeur  les  moyens 
de  déployer  la  verve  pittoresque  qui  est  une 
des  caractéristiques  de  son  remarquable  ta- 
lent. Tel,  le  tableau  grouillant  et  curieux  du 
réveil  matinal  de  Montmartre,  avec  la  sym- 
phonie des  cris  des  marchands  des  rues  ;  tel 
encore  celui,  si  original,  de  l'atelier  des  ou- 
vrières, avec  leur  mouvement,  leur  caquetage 
et  les  élans  de  leur  joie  enfantine  ;  tel  enfin 
celui  de  la  fête  de  nuit,  toujours  à  Mont- 
martre, avec  son  bruit,  son  éclat  et  ses  folies 
carnavalesques. 

Ces  divers  tableaux  sont,  musicalement, 
d'une  verve  endiablée,  d'une  couleur  qu'on 
pourrait  trouver  parfois  un  peu  crue,  et  d'une 
originalité  réelle.  Ils  amènent  des  contrastes 
souvent  curieux,  et  le  musicien,  s'il  n'y  dé- 
ploie pas  toujours  un  goût  très  sûr,  emporte 
néanmoins  le  succès  par  le  parti  qu'il  sait 
tirer  de  l'orchestre,  par  son  habileté  surpre- 
nante dans  la  façon  de  traiter  les  masses  et 
et  d'enchevêtrer  les  thèmes  sans  jamais  tom- 
ber dans  la  confusion.  Il  y  a  là  une  sûreté  de 
main  vraiment  extraordinaire.  Mais,  d'autre 
part,  on  trouve  dans  la  partition  de  Louise 
des  pages  d'un  genre  différent,  plus  sérieuses 
au  point  de  vue  de  l'entente  de  la  scène,  de  la 


MADA 


SUPPLEMENT 


MADA 


1: 


chaleur  de  l'inspiration  et  du  mouvement 
passionné.  Parmi  celles-là  il  faut  remarquer 
surtout  la  délicieuse  symphonie  qui  accom- 
pagne, au  premier  acte,  la  lecture  que  fait  le 
père  de  la  lettre  par  laquelle  Julien  lui  de- 
mande la  main  de  Louise,  puis  toute  la  scène 
qui  suit  entre  le  père,  la  mère  et  la  fille,  et 
qui  est  remarquablement  traitée.  Au  troi- 
sième tableau,  c'est  la  jolie  sérénade  chantée 
par  Julien  et  qui  décide  du  sort  de  Louise. 
Au  quatrième,  l'air  charmant  de  Louise,  d'une 
forme  nouvelle  et  d'une  expression  intense, 
et  son  duo  d'amour  avec  Julien,  aux  accents 
si  passionnés.  Enfin,  le  dernier  acte  est  à  citer 
tout  entier  pour  son  sentiment  dramatique, 
avec  un  nouvel  air  de  Louise,  d'un  caractère 
vraiment  déchirant,  et  la  scène  si  colorée,  si 
pathétique  et  si  puissante  qui  termine  l'œuvre. 
Les  principaux  rôles  de  Louise  étaient  tenus 
par  Mlle  Rioton  (Louise),  qui  depuis  lors  a 
abandonné  le  théâtre  pour  le  mariage,  M.  Ma- 
réchal (Julien),  M.  Fugère  (le  père)  et 
Mme  Deschamps-Jéhin  (la  mère). 

*  louis  IX,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
musique  de  M.  le  comte  de  Beaufranchet, 
représenté  à  Rochefort,  sous  la  direction  de 
l'auteur,  en  juin  1903. 

*  louve  (la),  drame  lyrique  en  deux  actes, 
paroles  de  M.  J.  Jacquin,  musique  de  M.  Gas- 
ton Sarreau,  représenté  à  Alger  en  mars  1901. 

'lovelace,  opéra  en  quatre  actes,  paroles 
de  MM.  Jules  Barbier  et  Paul  de  Choudens, 
musique  de  M.  Henri  Hirschmann,  représenté 
au  théâtre  de  la  République  (Château-d'Eau) 
le  19  septembre  1898. 

*  LOVELARNIA,  opéra,  musique  de  M.  Mac 
Connell  "Wood,  représenté  à  Newcastle-on- 
Tyne  en  février  1902. 

*  lucha  de  clases,  zarzuela,  paroles  de 


MM.  Sinesio  Delgado  et  Abati,  musique  de 
M.  Montero,  représentée  au  théâtre  Eslava 
de  Madrid  en  octobre  1900. 

*LUCIDEA,  idylle  musicale  en  trois  actes, 
paroles  anonymes,  musique  de  M.  Augusto 
Ferrari,  représentée  au  théâtre  philodrama- 
tique de  Milan,  le  17  octobre  1900,  avec  un 
insuccès  complet. 

*  LUCIOLES  [Leuchtkâfer],  opérette,  paroles 
de  MM.  Schœnfeld  et  Femand,  musique  de 
M.  Fall,  représentée  à  Magdebourg  le  18  fé- 
vrier 1899. 

*LUIGI  ROLLA,  opéra  sérieux  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Enrico  Golisciani,  musique  de 
M .  Gennaro  Scognamiglio ,  représenté  au 
théâtre  Bellini,  de  Naples,  le  27  janvier  1899. 

*  lumière  DU  NORD  (la],  opérette  en  trois 
actes  paroles  de  M.  H.  "Wittmann,  musique 
de  Cari  Millœcker,  représentée  à  Vienne,  sur 
le  théâtre  An  der  Wien,  en  décembre  1896. 

*luna  de  miel  la),  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Paso  et  Garcia  Alvarez,  musique  de 
M.  Montesinos,  représentée  à  l'Eldorado  de 
Madrid  le  7  juillet.  1900. 

*LUNE  DE  MIEL  CHINOISE  \  Chinese 
Honeymoon],  comédie  musicale,  paroles  de 
M.  G.  Dance,  musique  de  M.  Howard  Talbot, 
représentée  au  Strand-Théàtre  de  Londres 
en  novembre  1901.  Beaucoup  de  réminis- 
cences, tant  pour  les  paroles  que  pour  la 
musique,  du  trop  fameux  Mikado  de 
MM.  Gilbert  et  Arthur  Sullivan  ;  cette  der- 
nière, pourtant,  bien  écrite,  dit-on,  brillante 
et  vivace. 

*luz  verde  (la),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Fiacro  Yrayzoz,  musique  de  M.  Vives,  re- 
présentée à  Madrid,  sur  le  théâtre  Apolo,  le 
16  juin  1899. 


M 


*  MACARENA  (la),  saynète  lyrique,  paroles 
de  M.  Alonso,  musique  de  M.  Lopez  delToro, 
représentée  au  théâtre  du  Duc,  à  Séville,  le 
9  novembre  1900. 

'madame  dugazon,  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Louis  Leloir  et  Paul 
Gravollet,  musique  de  M.  Charles  Hess,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  12  mai  1902. 
Ceci  est  une  simple  bleuette,  qui  ne  rappelle 


même  pas  une  anecdote  plus  ou  moins  au- 
thentique de  l'existence  de  l'admirable  artiste 
que  fut  Mmo  Bugazon.  C'est  un  sujet  de  fantai- 
sie, oùles  auteurs  ont  simplement  imaginé  une 
petite  scène  de  jalousie  et  de  raccommode- 
ment entre  Mme  Dugazon  et  son  mari  aux 
premiers  jours  de  leur  union  —  union  qui  ne 
fut  d'ailleurs  ni  très  longue  ni  très  heureuse, 
et  qui  se  rompit  plus  tard  par  un  divorce. 
Sur  cette  bleuette  M.  Charles  Hess  a  brodé 


1246 


MADE 


SUPPLEMENT 


MAGU 


une  petite  musique  aimable,  légère,  à  la  fois 
bien  écrite  et  sans  prétention  et  telle  qu'elle 
convenait  au  sujet.  M.  et  Mm°  Dugazon 
étaient  personnifiés  par  M.  Allard  et  M1'8  de 
Craponne. 

*  MADAME  LA  PRÉSIDENTE,  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Paul  Ferrier  et 
Auguste  Germain,  musique  de  M.  Edmond 
Diet,  représentée  au  casino  d'Enghien  le 
12  juin  1902,  et  au  théâtre  des  Bouffes-Pari- 
siens le  8  septembre  suivant. 

*  madame  pistache,  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  J.  Méry,  Saint-Pol  et 
Aussel,  musique  de  M.  Picheran,  représentée 
aux  Folies-Dramatiques  le  14  juin  1899. 

*  MADAME  PUTIPHAR,  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Ernest  Depré  et  Léon 
Xanrof,  musique  de  M.  Edmond  Diet,  repré- 
sentée au  théâtre  de  l'Athénée-Comique  le 
27  février  1897. 

*  MADAME  SHERRY,  opérette,  musique  de 
M.  Hugo  Félix,  représentée  au  théâtre  muni- 
cipal de  Hambourg  en  novembre  1902. 

*  MADAME  TALLIEN  A  BORDEAUX,  drame 
en  cinq  actes  et  sept  tableaux,  de  MM.  Paul 
Berthelot  et  Claude  Rolland,  avec  musique 
de  Mlle  Jane  Vieu,  représenté  à  Bordeaux,  sur 
le  théâtre  des  Arts,  le  3i  janvier  1902. 

*  MADEMOISELLE  CADET,  opérette,  mu. 
sique  de  M.  Raoul  Mader,  représentée  sur  le 
théâtre  Populaire  de  Budapest,  sous  la  direc- 
tion personnelle  de  l'auteur,  en  janvier  1900. 

*  mademoiselle  cardinal,  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  A.  Monnier,  musique 
de  M.  J.  Melodia,  représentée  au  Divan  Ja- 
ponais en  mai  1901. 

*  mademoiselle  fipi,  opéra  en  un  acte, 
livret  tiré  d'une  nouvelle  de  Maupassant, 
musique  de  M.  César  Cui,  représenté  au 
théâtre  de  Moscou  en  décembre  1903. 

*  MADEMOISELLE    GEORGE,  COmédie-Opé- 

rette  en  quatre  actes,  paroles  de  MM.  de 
Cottens  et  P.  Veber,  musique  de  M.  Louis 
Varney,  représentée  au  théâtre  des  Variétés 
le  1er  décembre  1900.  Singulière  idée  de 
faire  une  reine  d'opérette  de  l'actrice  célèbre 
qui  fut  pendant  un  quart  de  siècle  la  reine  de 
la  tragédie  et  l'interprète  acclamée  de  Cor- 
neille, de  Racine  et  de  Voltaire. 

*  MADEMOISELLE  LA  SORCIÈRE  [Frau- 
lein  Eexe],  opérette,  poroles  de  MM.  Willner 
et  Buchbinder,  musique  de  M.  Joseph  Bayer, 


représentée  à  Vienne,  sur  le  théâtre  An  der 
Wien,  le  19  novembre  1898. 

*  MADEMOISELLE  LE  PRÉSIDENT  [Frau- 
lein  Pràsident],  opérette,  paroles  de  MM.  Lan- 
desberg  et  Fischl  musique  de  M.  Miiller- 
Norden,  représentée  à  Vienne,  sur  le  théâtre 
An  der  Wien  le  6  mai  1899. 

*  MADEMOISELLE  LORELEY,  opérette  , 
musique  de  M.  Paul  Lincke,  représentée  à 
Berlin,  sur  le  théâtre  Apollon,  en  octobre  1900. 

*  madré  (tjna),  drame  lyrique  en  un  acte, 
musique  de  M.  Filippo  Delilliers,  représenté 
à  Cagliari  en  novembre  1900.  Ce  petit  ou- 
vrage avait  été  exécuté  d'abord,  quelques 
mois  auparavant,  au  Conservatoire  de  Milan, 
dont  l'auteur  était  élève. 

*  MADRE  ABADESA  (la),  jeu  lyrique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Sinesio  Delgado,  musique 
de  MM.  Apolinar  Brull  et  Torregrosa,  repré- 
senté au  Théâtre-Cirque  de  Cordoue  en  juil- 
let 1897. 

*  maestra  (la),  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Navarro  Gonzalo  et  Pio  Silven,  musique 
de  MM.  Calleja,  Lleo  et  Barrera,représentée  au 
théâtre  Eslava  de  Madrid  en  janvier  1901.  La 
pièce,  de  genre  aristophanesque,  est  une  sorte 
de  satire  politique,  et  les  acteurs  n'ont  pas 
craint  de  portraicturer  et  de  caricaturer  en 
scène  certains  personnages  bien  connus  de 
ce  monde  spécial. 

*  maestro  de  obras  (el),  zarzuela  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Luis  Larra,  musique 
de  M.  Cereceda,  représentée  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  de  la  Zarzuela,  en  avril  1900. 

*  magia  NEGRA  (la),  opérette,  paroles  de 
M.  Gullon,  musique  de  MM.  Fernandez  Ca- 
ballero  et  J.  Valverde  fils,  représentée  au 
théâtre  de  la  Zarzuela  de  Madrid  le  24  sep- 
tembre 1898. 

"  magicien  du  NIL  (le),  opérette  burles- 
que en  trois  actes,  paroles  de  M.  Harry 
B.  Schmith,  musique  de  M.  Victor  Herbert, 
représentée  au  Shaftesbury-Théâtre  de  Lon- 
dres, en  septembre  1897.  C'était  une  impor- 
tation américaine,  car  cet  ouvrage  avait  été 
joué  primitivement  à  New-York. 

*  maguelonne,  drame  lyrique  français  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Michel  Carré,  musi- 
que de  M.  Edmond  Missa,  représenté  au 
théâtre  Covent-Garden  de  Londres  le  13  juil- 
let 1903.  Le  rôle  principal  de  ce  petit  ouvrage 
était  rempli  par  M1U  Emma  Calvé. 


MAIT 


SUPPLÉMENT 


MAM'Z 


1247 


*  MAHANAH  ,    LA    VEUVE    DU     RAJAH , 

opéra  en  deux  actes,  musique  de  M.  Chris- 
tophe, représenté  sur  le  théâtre  Pabst,  à 
Milwankee  (États-Unis),  en  janvier  1897. 

*MAÏA,  opéra  en  un  acte,  paroles  et  musi- 
que de  M.  Baudouin  Zimmermann,  représenté 
àErfurt  en  mars  1902. 

*  maison  de  GLACE  (la),  opéra,  paroles 
de  M.  Korestchenko,  représenté  à  Moscou 
en  novembre  1900. 

*  maître  D'ANVERS  (le),  opéra,  musique 
de  M.  Krinninger,  représenté  au  théâtre  mu- 
nicipal de  Wiener-Neustadt  le  15  décem- 
bre 1900. 

*  maître  d'armes  (le),  jeu  comico-lyri- 
que,  paroles  de  M.  Alfaro,  musique  de 
M.  Reig,  représenté  sur  le  théâtre  de  la  Co- 
médie, à  Madrid,  le  15  janvier  1898. 

♦maître  d'école  villageois  (le),  ou 
la  Leçon  perdue,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  et  musique  d'Alexis  Dubois,  acteur 
du  théâtre  de  Lille,  représenté  sur  ce  théâtre 
en  1787. 

*  maître  ROLAND,  opéra,  paroles  et  mu- 
sique de  M.  le  comte  Géza  Zichy,  représenté 
le  10  janvier  1899  à  l'Opéra  royal  de  Buda- 
pest. L'action  très  dramatique  de  cet  ou- 
vrage est  toute  moderne  et  se  développe  à 
Paris,  parmi  les  artistes  d'nn  de  nos  grands 
cirques  ;  l'héroïne  est  une  simple  acrobate. 
On  dit  la  musique  remarquable,  toujours 
écrite  avec  élégance,  contenant  des  duos 
d'amour  pleins  de  passions,  des  chœurs  sono- 
res et  d'une  forme  robuste.  M.  le  comte  Géza 
Zichy  est  un  dilettante  qui  mérite  le  nom 
d'artiste.  Pianiste  extrêmement  remarquable, 
il  s'est  accoutumé,  après  avoir  reçu  dans  un 
duel  une  blessure  qui  avait  nécessité  l'ampu- 
tation du  bras  droit,  à  jouer  du  piano  de  la 
seule  main  gauche,  et  il  a  écrit  alors  des  étu- 
des et  des  concertos  pour  une  seule  main, 
qu'il  exécute  lui-même  avec  une  maîtrise 
prodigieuse.  Son  opéra,  fort  bien  accueilli, 
avait  pour  excellents  interprètes  Mmes  Pol- 
lini-Bianchi  et  Fœrster-Lanterer,  MM.  Bur- 
rian,  Schwarz,  Berger  et  Weidmann. 

*  MAÎTRE  SOMMELIER  (le)  [Der  Keller- 
meister] ,  opérette  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  West,  musique  posthume  de  Cari  Zeller, 
représentée  à  Vienne,  sur  le  théâtre  Rai- 
mund,  le  21  décembre  1901. 

'maître  WILLIAM,  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  M.  Louis  Docquier, 


musique  de  M.  Charles  Hemleb,  représenté  à 
Namur  en  février  1902.  Le  compositeur  était 
directeur  de  l'Académie  (école)  de  musique 
de  Mons. 

*mal  D'AMORE,  comédie  musicale  en  deux 
actes,  livret  tiré  par  M.  Ferdinando  Fontana 
d'une  comédie  bien  connue  de  M.  Paolo  Fer- 
rari {la  Medicina  di  una  ragazza  ammalata), 
musique  de  M.  Angelo  Mascheroni,  représen- 
tée au  théâtre  Philodramatique  de  Milan  le 
30  avril  1898. 

*  malata,  légende  lyrique  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  G.  Giovannini,  musique  de 
M.  Antonio  Lozzi,  représentée  à  Bologne  le 
2  juillet  1896. 

*  MALÉDICTION  ZINGARESQUE,  opéra, 
paroles  de  MM.  C.  Olmedo  et  Escobar,  musi- 
que de  M.  Emilio  Lopes  del  Toro,  représenté 
sur  le  théâtre  du  Duc,  à  Séville,  en  mars  1902. 

*  MALETAS  (los),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Antonio  Torres,  musique  de  M.  Pru- 
dencio  Munoz,  représentée  au  théâtre  Mar- 
tin de  Madrid  en  novembre  1900. 

*  mallgrquina  (la),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Perez  Zufiiga,  musique  de  M.  Jimenez, 
représentée  au  théâtre  de  la  Zarzuela  de  Ma- 
drid en  décembre  1900. 

*  malvina  iere,  opérette  en  trois  actes,  pa- 
roles de  Maurice  Mac-Nab  et  M.  Paul  Ma- 
noury,  musique  de  M.  Hirleman,  représentée 
aux  Folies-Dramatiques  le  13  juin  1900. 

MAMELUCOS  (los),  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Sanchez  Calvo  etMendez  Vigo,  musique 
de  MM.  Mario,  Fernandez  Caballero  et  Ta- 
boada  Steger,  représentée  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  de  la  Zarzuela,  en  juin  1901. 

*MAMMA  TERESA,  O  LA  FIGLIA  DEL 
marinaio,  opéra  sérieux  en  un  acte,  paro- 
les de  M.  G.  Cammarano,  musique  de  M.  F. 
P.  Saccenti,  représenté  à  Naples,  sur  le  théâ- 
tre Mercadante  (ex-Fondo),  le  22  mars  1898. 

*MAM'ZELLE  FRÉTILLON,  opéra-comique 
italien  en  trois  actes  (malgré  ce  titre  fran- 
çais), musique  de  M.  Vincenzo  Monti,  repré- 
senté au  théâtre  National  de  Rome  le  22  no- 
vembre 1902.  Cet  ouvrage  a  été  joué  ensuite 
à  Enghien,  en  septembre  1903.  Les  paroles 
sont  de  M.  Fernand  Beissier. 

*mam'zelle  quat-sous,  opérette  en 
quatre  actes,  paroles  de  MM.  Antony  Mars 
et  Desvallières,  musique  de  Robert  Plan- 
quette,  représentée  au  théâtre  de  la  Gaîté  le 
5  novembre  1897. 


1248 


MANQ 


SUPPLEMENT 


MARC 


*  MAM'ZELLE  SANS-GÊNE,  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Pierre  Virés, 
musique  de  M.  Maurice  Galerne,  représenté 
à  Grenoble  en  janvier  1900.  L'héroïne  de  la 
pièce  est  une  Lyonnaise  bien  connue  dans  la 
région,  Thérèse  Figuent,  qui,  habillée  en 
dragon,  fit  toutes  les  guerres  de  la  Conven- 
tion et  du  premier  empire.  La  musique  ac- 
compagnait prestement  une  action  amusante 
et  lestement  menée. 

*  mandanika,  opéra  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Julius  Freund,  musique  de  M.  Gus- 
tave Lazarus,  représenté  au  théâtre  munici- 
pal d'Elberfeld  le  21  février  1899. 

«MANDARIN  de  tsing-ling-ting  (le), 
opérette,  paroles  de  M.  Julius  Freund,  mu- 
sique de  M.  Einodshofer,  représentée  sur  le 
théâtre  Métropole  de  Berlin  en  août  1900. 

*  mandragore  (la),  opéra  bouffe  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  P.  Brunel,  musique  de 
M.  Maurice  Claudius,  représenté  au  Grand- 
Théâtre  de  Nantes,  sous  la  direction  de  l'au- 
teur, le  28  février  1903. 

*  MANFRED,  opéra  romantique,  paroles  et 
musique  de  M.  Hans  de  Bronsart,  représenté 
avec  succès  sur  le  théâtre  grand-ducal  de 
Weimar  le  1"  décembre  1901. 

'MANQUE  DE  FEU  (le)  [Die  Feuersnoth], 
opéra  en  un  acte,  paroles  tirées  par  M.  Er- 
nest de  Wolzogen  d'une  ancienne  légende 
hollandaise  dont  il  a  transporté  l'action  en 
Bavière,  musique  de  M.  Richard  Strauss,  re- 
présenté au  théâtre  royal  de  Dresde  le  26  no- 
vembre 1901.  Le  livret,  chose  assez  singu- 
lière, a  été  écrit  par  l'auteur  en  patois  bava- 
rois, que  les  Saxons  comprennent  fort  peu. 
La  légende  est  celle  d'un  sorcier  qui  prive 
toute  une  ville  de  feu  et  de  lumière  jusqu'au 
jour  où.  la  plus  belle  fille  du  pays  consent  en- 
fin à  répondre  à  l'amour  qu'elle  lui  a  inspiré. 
La  musique,  trop  ambitieuse  pour  le  sujet,  a 
produit  une  impression  médiocre.  Un  criti- 
que viennois  la  jugeait  ainsi  lorsque  l'ouvrage 
fut  joué  à  Vienne,  peu  de  semaines  après  son 
apparition  à  Dresde  :  «  Chacun  sait  que 
M.  Richard  Strauss  est  l'un  des  plus  fou- 
gueux sectateurs  de  Wagner,  et  que  c'est  un 
habile  symphoniste  ;  mais  il  est  absolument 
impossible  d'imaginer  le  nombre  des  caco- 
phonies et  des  hérésies  musicales  qu'il  fait 
subir  aux  oreilles  de  l'infortuné  public.  C'est 
une  orgie  de  dissonances,  une  série  d'offen- 
ses à  la  pudeur  de  la  musique,  comme  l'œu- 
vre entière  est  une  offense  à  la  pudeur  (ceci 


pour  le  poème).  Je  ne  crois  pas  avoir  jamais 
entendu  chose  plus  fracassante  et  sonorement 
plus  choquante  que  cette  musique  «  de  l'ave- 
nir » ,  que  nul,  espérons-le  pour  le  bonheur 
de  l'humanité,  ne  sera  tenté  d'imiter  ». 

*  MANRU,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Alfred  Nossig,  musique  de  M.  Ignace 
Paderewski,  représenté  au  théâtre  Royal  de- 
Dresde  le  29  mai  1901.  C'est  le  premier  ou- 
vrage dramatique  du  célèbre  pianiste  polo- 
nais, et  l'on  peut  dire  qu'il  excitait  d'avance 
au  plus  haut  point  la  curiosité  du  public,  qui 
lui  fit  dès  l'abord  un  accueil  enthousiaste. 
Le  malheur  est  que  le  livret  sur  lequel  il  a 
écrit  sa  musique  était  absolument  pitoyable. 
Ce  livret  a  été  tiré  par  le  sculpteur  Nossig 
d'un  roman  très  populaire  de  Kraszewski,  la 
Chaumière  près  du  village,  qui  rappelle  les 
luttes  du  moyen  âge  entre  les  Slaves  et  les 
Zingares.  En  même  temps  qu'on  le  montait 
à  Dresde,  l'ouvrage  était  préparé  à  Léopol, 
où  on  le  représentait  une  semaine  après,  le 
5  juin,  avec  un  texte  polonais  dû  au  poète 
Stanislas  Rossowski.  Ici,  parmiles  compatrio- 
tes du  compositeur,  on  peut  croire  facilement 
que  le  succès  tourna  au  triomphe.  Acclama- 
tions, rappels,  couronnes,  ovations  de  toute 
sorte,  rien  n'a  manqué  :  c'était  du  délire.  Il 
en  fut  de  même  à  Lemberg  et  dans  les  au- 
tres villes  polonaises  où  Manru  fut  joué  par 
la  suite.  Ce  succès  se  soutiendra-t-il  ?  On 
n'en  saurait  répondre,  surtout  en  présence 
de  la  qualité  très  fâcheuse  du  livret,  qui  est 
loin  de  réunir  les  conditions  du  genre.  Les 
interprètes  étaient,  à  Dresde,  le  ténor  Anthes 
(Manru),  le  baryton  Scheidemantel  et 
M«"  Krull  (Ulana,  femme  de  Manru),  Kram- 
mer  et  Chavanne. 

*  MANTA  ZAMORANA  (la),  zarzuela  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Perrin  et  Palacios, 
musique  de  M.  Fernandez  Caballero,  repré- 
sentée à  Madrid  en  mars  1902  avec  beaucoup 
de  succès.  Peu  de  jours  auparavant,  le  com- 
positeur très  populaire  de  ce  petit  ouvrage 
obtenait  un  succès  d'un  autre  genre,  en  li- 
sant son  discours  de  réception  à  l'Académie 
royale  des  beaux-arts  de  Madrid,  dont  ré- 
cemment il  avait  été  élu  membre. 

*  manton  de  manila  (el),  zarzuela,  pa- 
roles de  M.  Irayzoz,  musique  de  M.  F.  Chueca, 
représentée  au  théâtre  Apolo  de  Madrid  le 
il  mai  1898. 

*  MARCEL  Durand,  opéra  en  trois  actes, 
livret  tiré  d'un  épisode  de  la  Révolution  fran- 
çaise par   M.  Manuel  Mugica,  musique  de 


MARG 


SUPPLÉMENT 


MARI 


1249 


M.  Alfredo  Larrocha,  directeur  du  Conserva- 
toire de  Saint-Sébastien,  représenté  sur  le 
théâtre  des  Beaux-Arts  de  cette  ville  en 
juin  1900. 

*  MARCELA,  zarzuela,  paroles  de  M.  Mayor, 
musique  de  M.  Masllovet-Sanmiguel,  repré- 
sentée à  Sabadell  en  mai  1900. 

*marcella,  «  scènes  parisiennes  »  en 
deux  tableaux,  paroles  de  M.  Zanardini,  mu- 
sique et  premier  ouvrage  de  M.  Mario  Taren- 
ghi,  représentées  à  Bergame,  sur  le  théâtre 
Donizetti,  le  il  septembre  1901.  Quoique  cou- 
ronné huit  ans  auparavant  dans  un  concours, 
cet  ouvrage  n'a  obtenu  qu'un  médiocre  suc- 
cès. On  a  reproché  surtout  au  compositeur  de 
sacrifier  la  partie  vocale  à  la  partie  instru- 
mentale et  de  faire  parler  l'orchestre  plus 
que  ses  personnages. 

*  MARCHA  DE  CADiz  (la.),  zarzuela  en  un 
acte,  musique  de  MM.  Valverde  et  Estellès, 
représentée  en  Espagne  il  y  a  quelques  an- 
nées. 

MARCHANDE  DE  CERISES  (la)  [The  cherry 
girl],  comédie  musicale,  musique  de  M.  Ivan 
Carryll, représentée  à  Londres,  sur  le  théâtre 
du  Vaudeville,  en  1903. 

*  MARCIA,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Gonzalo  Canto,  musique  de  M.  Cleto  Za- 
vala,  représenté  au  théâtre  du  Buen-Retiro, 
à  Madrid,  en  août  1901.  Cet  ouvrage  avait 
été  couronné  dans  un  concours  ouvert  entre 
les  musiciens  espagnols  par  la  direction  du 
Buen-Retiro.  Le  livret,  très  dramatique,  met 
en  scène  un  épisode  de  la  conquête  romaine 
en  Espagne,  c'est-à-dire  l'incendie  de  Nu- 
mance  par  ses  habitants  patriotes,  qui  aiment 
mieux  détruire  leur  ville  que  de  la  rendre 
aux  vainqueurs.  Il  va  sans  dire  qu'une  his- 
toire d'amour  est  greffée  sur  ce  sujet  héroï- 
que. Bien  que  la  musique  mérite  des  éloges, 
il  ne  semble  pas  que  son  succès  ait  été  écla- 
tant, ce  qui  tient  peut-être  pour  une  part  à 
la  faiblesse  générale  de  l'exécution. 

*  MARCO  polo,  opéra  bouffe  en  deux  actes, 
paroles  de  M.  Giacomo  Sbisa,  musique  de 
M.  Eugenio  Pauletig,  représenté  au  théâtre 
Social  de  Goritz  le  25  décembre  1898. 

'MARÉCHAL  CHAUDRON  (le),  opérette 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Georges  Rolle, 
Jean  Gascogne  et  Chivot,  musique  de  M.  P. 
Lacome,  représentée  au  théâtre  de  la  Gaité 
le  27  avril  1898. 

*  MARGHERITA  D'ORLÉANS,  opéra  sérieux 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  A.-G.  Lagomag- 


giore,  musique  de  M.  Antonio  Restano,  re- 
présenté sur  le  théâtre  Victor-Emmanuel  de 
Turin  le  5  décembre  1897. 

*  MARIA,  zarzuela,  paroles  de  M.  Garcia 
Marco,  musique  de  M.  Marti,  représentée  au 
théâtre  Nuevo  de  Barcelone  en  novembre  1903. 

*  maria  AL  GOLGOTA,  drame  sacré  italien 
en  trois  parties,  musique  de  M.  Antonio  Son- 
zogno,  exécuté  le  4  avril  1903,  sous  la  di- 
rection de  l'auteur,  au  théâtre  Verdi  de  Flo- 
rence. 

*  MARIA  AMATA,  comédie  lyrique  en  trois 
actes,  paroles  et  musique  d'un  ingénieur, 
M.  Arturo  Pierrottet,  qui  en  dirigeait  lui- 
même  l'exécution,  représentée  à  Sturla ,  par 
un  groupe  de  dilettantes,  en  juillet  1901. 

*  maria  DE  LOS  ANGELES,  zarzuela  en 
trois  tableaux,  paroles  de  MM.  Celsio  Lucio 
et  Carlos  Arniches,  musique  de  MM.  Carlos 
Arniches  et  Ruperto  Chapi,  représentée  au 
théâtre  Apolo  de  Madrid  le  5  mai  1900.  Livret 
intéressant,  très  heureusement  mélangé  de 
comique  et  de  pathétique,  musique  alerte  et 
originale,  interprétation  excellente  de  la  part 
de  Mmcs  Bru  et  Vidal,  de  MM.  Rodriguez, 
Carreras,  Ontiveros  et  Ramiro. 

*  MARIA  DEL  CARMEN,  opéra  en  trois  ac- 
tes, livret  tiré  par  M.  Félin  y  Codina  d'un  de 
ses  romans  qui  porte  le  même  titre,  musique 
de  M.  Enrique  Granados,  représenté  au  théâ- 
tre Parish  de  Madrid  le  12  novembre  1898. 
C'était  le  début  éclatant,  à  la  scène,  d'un 
jeune  pianiste  connu  déjà  par  des  succès  de 
virtuose  et  par  de  remarquables  compositions 
instrumentales,  mais  qui  n'avait  abordé  le 
théâtre  que  d'une  façon  accessoire  en  écri- 
vant quelques  intermèdes  symphoniques  pour 
une  comédie  de  M.  Félin  y  Codina,  Miel  de 
la  Alcarria.  Élève  de  M.  Felipe  Pedrell,  au 
solide  enseignement  duquel  il  fait  honneur, 
il  est  doué,  dit-on,  d'un  rare  tempérament 
artistique  et  d'une  imagination  vigoureuse. 
Le  livret  de  Maria  del  Carmen,  qui  présente 
un  tableau  vivant  des  mœurs  et  de  la  vie  po- 
pulaire de  la  région  de  Murcie,  met  en  scène 
les  amours  de  deux  jeunes  gens,  amours  tra- 
versées par  toute  une  série  d'incidents  et  qui 
finissent  par  l'union  de  ces  deux  cœurs  em- 
brasés, grâce  à  la  générosité  d'un  autre  sou- 
pirant qui  se  sacrifie  à  leur  bonheur.  Quant 
à  la  musique,  elle  était  ainsi  appréciée  par 
un  critique  :  «  La  partition  de  M.  Granados 
comprend  une  suite  de  scènes  pleines  de  cou- 
leur et  de  vie,  qui  en  font  une  œuvre  tout  a 

79 


1250 


MARI 


SUPPLÉMENT 


MARI 


tait  caractéristique  et  absolument  remarqua- 
ble. Tout  ce  que  chantent  les  personnages  est 
d:une  inspiration  originale  et  savoureuse,  où 
respire  l'esprit  du  terroir.  Les  caractères 
sont  étudiés  et  traduits  musicalement  avec 
une  rare  [profondeur  et  logiquement  dévelop- 
pés. Le  travail  harmonique  et  la  trame  or- 
chestrale prennent  leur  vie  à  l'action  même, 
et  l'unité  de  l'ensemble  est  admirable.  La 
facture  est  irréprochable,  et  l'inspiration  se 
maintient  toujours  dans  les  plus  hautes  ré- 
gions ».  L'œuvre  n'en  a  pas  moins  été  très 
discutée  en  raison  de  certaines  tendances 
qu'elle  accuse,  mais  elle  n'en  est  pas  moins 
respectable  aux  yeux  de  tous  par  le  talent 
qu'elle  atteste.  Quant  au  public,  il  l'a  reçue 
avec  acclamations,  et  Maria  del  Carmen  a 
fait  victorieusement  le  tour  de  tous  les  théâ- 
tres espagnols. 

*  maria  DULCIS,  drame  lyrique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Eugenio  Checchi,  musi- 
que de  M.  Alessandro  Bustini,  représenté  au 
théâtre  Costanzi,  de  Rome,  le  15  avril  1902. 
Le  sujet  était  emprunté  à  une  nouvelle 
d'Hector  Berlioz,  intitulée  Vincenza,  qu'on 
trouve  dans  les  Soirées  de  l'orchestre.  Le  com- 
positeur est  un  jeune  pianiste  qui  a  fait  de 
brillantes  études  à  l'Académie  de  Sainte- 
Cécile  de  Rome.  Maria  Dulcis  était  son  dé- 
but au  théâtre,  début  qui  ne  fut  pas  très  heu- 
reux. 

*  MARIA  tiepolo,  opéra,  musique  de  M.  le 
duc  Gaetano  Crescimanno,  représenté  à  Rome 
vers  1890. 

*  MARIAGE  AU  LAC  DE  CÔME  (un),  opéra, 
texte  du  célèbre  conteur  Andersen,  musique 
de  Glaeser,  maître  de  chapelle  de  la  cour  de 
Danemark,  représenté  avec  un  brillant  succès, 
en  février  1849,  sur  le  théâtre  Royal  de  Copen- 
hague. 

*  MARIAGE  AU  FERROL  (le)  [Die  Hochzeit 
in  Ferrol],  opéra,  paroles  et  musique  de 
M.  Adolphe  Arensen,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Strasbourg  le  30  mars  1900. 

*  MARIAGE  AUX  TAMBOURINS  (lk),  opé- 
rette en  un  acte,  paroles  de  M.  Fernand 
Esselin,  musique  de  M.  Jules  Chastan,  repré- 
sentée aux  Bouffes-Parisiens  le  14  mai  1903. 

*  MARIAGE  D'AUTREFOIS  (un),  opéra-CO- 
mique  en  un  acte,  paroles  de  Francis  Tourte, 
musique  de  M.  Georges  Douay,  représenté 
à  Tourcoing  le  25  avril  1897. 

*  MARIAGE  DE  NINETTE  (le)  [Ninettens 
Hochzeit],    opérette,  paroles  de  M.  Horst, 


musique  de  M.  F.  de  Thul,  représentée  au 
Thalia-Théâtre  de  Berlin  le  22  janvier  1898. 

*  mariage  normand  (un),  opérette,  pa- 
roles de  MM.  Cheever  et  A.  Byrne,  musique 
de  M.  "William  Furst,  représentée  au  Park- 
Théâtre  de  Boston  en  janvier  1898. 

"mariage  princier,  opérette  bouffe  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Paul  Ferrier,  mu- 
sique de  M.  Grillet,  représentée  au  théâtre  de 
la  Renaissance  le  17  août  1900. 

*  marianita,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Gordiano  Simeoni,  représenté 
au  Politeamade  Pise  en  mai  1901. 

*  marie  FOURÉ,  opéra  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  André  Fijan,  représenté  à  Pé- 
ronne  en  1898,  à  l'occasion  de  l'inauguration 
de  la  statue  de  cette  vaillante  héroïne  de 
Péronne. 

'MARIE     la   vendeuse    de    fleurs 

[Die  Blumen-  Mary],  opérette,  paroles  de 
MM.  Alexandre  Landesberg  et  Léo  Stein, 
musique  de  M.  Cari  Weinberger,  représentée 
au  théâtre  Métropolitain  de  Berlin  en  novem- 
bre 1898. 

*MARI-JUANA  (la),  jeu  comico-lyrique, 
paroles  de  M.  Jackson  Veyan,  musique  de 
M.  Valverde  fils,  représenté  au  théâtre  Ro- 
mea  de  Madrid  le  24  février  1899. 

*MARICCA,  «  scènes  en  un  acte  »,  paroles 
de  M.C.-A.  Blengini,  musique  de  M.  Marco 
Falgheri,  représentées  au  théâtre  Victor- 
Emmanuel,  de  Turin,  le  6  octobre  1902. 

*MARICON,  opéra,  musique  de  M.  Albini, 
représenté  à  Laybach  en  décembre  1902. 

*  marie  DE  MAGDALA,  «  évangile  en  vers  » , 
poésie  de  M.  Maurice  Duplessy,  musique  de 
M11'  Jane  Vieu,  représenté  au  théâtre  des 
Mathurins  en  avril  1903. 

"MARIEMBORG,  opéra  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  Axel  Dalmar,  musique  de  M.  E. 
de  Volborch,  représenté  à  Wiesbaden,  sur 
le  théâtre  de  la  cour,  en  avril  1903. 

*  MARIO  wetter,  opéra  italien,  paroles 
du  compositeur  Ruggero  Leoncavallo,  mu- 
sique de  M.  Augusto  Machado,  directeur  du 
Conservatoire  de  Lisbonne,  représenté  en 
cette  ville,  sur  le  théâtre  San  Carlos,  le  7  fé- 
vrier 1898.  Les  ouvrages  de  compositeurs 
portugais  sont  rares,  et  celui-ci,  on  le  com- 
prend, était  attendu  avec  impatience.  Le  suc- 
cès a  été  grand  pour  l'auteur  et  pour  ses 


MARS 


SUPPLEMENT 


MART 


1251 


interprètes,  Mmes  Armida  Parsi  et  Eva  Tetraz- 
zini,  MM.  Anastasi  Pozzoni  et  Bellati. 

*marion,  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
M.  C.  Ohnesorge,  musique  deM.  CarlFlinsch, 
représenté  au  théâtre  grand-ducal  de  Darms- 
tadt  en  mai  1897. 

*  maritana,  opéra  anglais,  paroles  et 
musique  de  M.  Nugent,  représenté  à  Gibral- 
tar le  20  février  1899. 

*maritorne  (la),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Arthur  Bernède,  musique 
deM.  Edouard  Kann,  représenté  au  Casino 
de  Saint-Malo  le  19  août  1899. 

*  MARITTA  OU  LA  MADONE  A  LA  CRU- 
CHE, opéra  en  deux  actes,  musique  de 
M.  Charles  Agghazi ,  représenté  à  l'Opéra 
royal  de  Budapesten  octobre  1897. 

*  MARQUÉS  DE  TALAMANCA  (el),  opéra 
espagnol,  paroles  de  M.  Gagini,  musique  de 
M.  Cuevas,  représenté  à  Costa-Rica  en  no- 
vembre 1900. 

*  marquis  DE  meillan  (le),  opéra  en 
cinq  actes,  paroles  de  M.  Eugène  Landoy, 
musique  de  M.  Albert  de  Wleeshauwer,  re- 
présenté au  théâtre  royal  d'Anvers  en 
mars  1902. 

*  marquis  turlupin  (le),  opéra-comi- 
que en  un  acte,  paroles  de  MM.  Davin  de 
Champclos  et  J.  Jacquin,  musique  de  M.  Gas- 
ton Meynard,  représenté  sur  le  petit  théâtre 
de  la  Bodinière  le  19  mars  1897. 

*  marquise  qui  rit,  opéra  bouffe,  musi- 
que de  M.  Alexandre  Canepa,  représenté  au 
Politeama  de  Buenos-Ayres  en  juin  1898. 
L'apparition  de  cet  ouvrage  a  manqué  de  so- 
lennité, s'il  faut  s'en  rapporter  aux  paroles 
d'un  journal  local,  qui  écrivait  ce  qui  suit  : 
«  Après  l'audition,  la  majorité  du  publie  était 
convaincue  qu'envoyer  l'auteur  dans  une  mai- 
son de  fous  et  le  directeur  artistique  aux  ga- 
lères aurait  été  une  bonne  mesure  de  précau- 
tion. » 

•marseillaise  (la),  pièce  lyrique  en  un 
acte,  paroles  de  M,  Georges  Boyer,  musique 
de  M.  Lucien  Lambert,  représentée  à  l'Opéra- 
Comique  le  14  juillet  1900.  Ce  petit  tableau 
musical  mettait  en  scène,  d'une  façon  un  peu 
rapide,  l'enfantement  de  la  Marseillaise  par 
Rouget  de  Lisle  et  mettait  en  action  l'épisode 
où,  chez  Dietrich,  Rouget  faisait  entendre 
son  chant  patriotique  aux  applaudissements 
de  tous.  On  avait  ici  une  sorte  de  reproduc- 


tion vivante  du  tableau  célèbre  de  Pils.  Le 
compositeur  avait  montré  de  l'adresse  dans 
l'arrangemeut  mnsical  de  ce  petit  intermède. 

*  MARTES  DE  CARNAVAL  (el),  zarzuela, 
paroles  de  MM.  Sotillo  et  Pont,  musique  de 
M.  Bellver,  représentée  à  Valence  (Espagne), 
en  février  1900. 

*  MARTIN  ET  MARTINE,  conte  flamand  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Paul  Milliet,  musi- 
que de  M.  Emile  Trépart,  représenté  au 
Théâtre-Lyrique  de  la  Renaissance  le  6  fé- 
vrier 1900.  Il  n'est  pas  besoin  de  dire  si  le 
livret  de  cet  ouvrage  est  emprunté  à  la  lé- 
gende flamande  si  célèbre  de  Martin  et  Mar- 
tine, les  deux  gentils  jacquemarts  qui  depuis 
longtemps  sonnent  si  gaillardement  l'heure 
au  beffroi  de  l'hôtel  de  ville  de  Cambrai. 
Leur  histoire  a  été  racontée  bien  des  fois,  en- 
tre autres  en  une  prose  singulièrement  savou- 
reuse et  originale  par  Charles  Deulin  dans  ses 
jolis  Contes  d'un  buveur  de  bière,  puis,  en 
vers,  par  Desrousseaux,  le  fameux  poète  lil- 
lois, dans  une  de  ses  amusantes  chansons  en 
patois.  M.  Milliet,  en  dénaturant  un  peu  la 
légende,  l'a  poussée  du  côté  de  la  féerie,  ce 
qui  était  son  droit  et  ce  qui  n'était  pas  un 
mal.  Mais  il  a  eu  le  tort  de  ne  pas  donner  à 
son  livret  la  forme  de  l'opéra-comique  avec 
dialogue  parlé,  que  le  sujet  semblait  appeler 
tout  naturellement.  De  son  côté,  le  composi- 
teur a  écrit  sur  ce  livret  une  musique  dont  la 
lourdeur  ne  se  marie  guère  avec  ce  sujet  et 
qui  ne  brille  pas  assez  par  la  nouveauté  de 
l'invention  mélodique.  Pourquoi  cet  orches- 
tre massif,  pourquoi  ces  déchaînements  de 
cuivres  pour  une  fable  mignonne  qui  voulait 
être  traitée  avec  grâce,  délicatesse  et  discré- 
tion? M.  Emile  Trépart  est  un  jeune  artiste, 
élève  de  M.  Charles  Lenepveu,  auquel  il  a 
dédié  sa  partition,  qui  a  été  organiste  à  l'église 
Saint-Éloi  et  qui,  dit-on,  a  été  empêché  par 
un  mariage  précoce  de  prendre  part  au  con- 
cours de  Rome.  S'il  veut  réussir  au  théâtre 
il  faudra  qu'il  modère  sa  fougue,  qu'il  apaise 
son  orchestre  et  qu'il  ne  prenne  pas  une  mas- 
sue pour  écraser  une  mouche.  Il  faudra  surtout 
qu'il  se  montre  plus  difficile  sur  le  choix  de 
ses  motifs,  et  qu'il  ne  se  figure  pas  trop  aisé- 
ment que  le  bruit  remplace  la  fraîcheur  de 
l'idée  musicale.  C'est  à  peine  si,  dans  sa  par- 
tition, on  peut  signaler  quelques  pages  agréa- 
bles, telles  que  l'introduction,  qui  est  d'une 
bonne  venue,  le  petit  récit  de  l'histoire  de 
Martine  et,  au  second  acte,  un  air  de  ballet 
avec  sourdines  et  un  chœur  lointain  d'un  as- 
sez heureux  effet.  Interprètes  :  Mm"  Marie 


1252 


MATE 


SUPPLEMENT 


MÉDÉ 


Thiéry,  Frandaz  et  Richard,  MM.  Dantu  et 
Ballard.  —  Avant  d'être  joué  à  Paris,  cet  ou- 
vrage avait  été  représenté  à  Nice  en 
mars  1898. 

*MARTIRE  NOVO,  monologue  lyrique,  pa- 
roles de  M.  Giovanni  Vaccari,  musique  de 
M.  Alfeo  Buia,  représenté  au  théâtre  Social 
de  Rovigo  le  21  septembre  1899. 

*MARTON  ET  FRONTIN,  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  MM.  Dubois  et  Gri- 
mault,  musique  de  M.  Francis  Thomé,  repré- 
senté dans  une  soirée  au  ministère  de  la  Jus- 
tice le  11  juillet  1900. 

*maschere  (le),  opéra  bouffe  en  trois  ac- 
tes et  un  prologue,  paroles  de  M.  Luigi  Illica, 
musique  de  M.  Pietro  Mascagni,  représenté 
le  17  janvier  1901.  Le  compositeur,  qui  depuis 
dix  ans  occupe  de  sa  personne  tous  les  échos 
d'Italie  et  pour  qui  les  cent  bouches  de  la 
Renommée  n'auraient  pas  assez  de  trompet- 
tes, avait,  selon  sa  coutume,  entouré  les  pré- 
paratifs de  sa  nouvelle  œuvre  d'une  publicité 
laudative  dont  on  trouverait  difficilement 
d'autres  exemples.  Pour  que  le  bruit  soit  plus 
considérable  encore,  il  avait  eu  une  idée  qui 
était  en  son  genre  un  coup  de  génie.  Cette 
idée  consistait  à  faire  monter  simultanément 
son  opéra  et  à  en  faire  donner  la  première  re- 
présentation le  même  jour  dans  sept  villes, 
■et  par  conséquent  sur  sept  théâtres  différents. 
En  effet,  le  Maschere  firent  leur  apparition, 
le  même  soir,  à  Milan  (théâtre  de  la  Scala),  à 
Rome  (théâtre  Costanzi),  à  Venise  (théâtre  de 
la  Fenice),  à  Gênes  (théâtre  Carlo-Felice),  à 
Turin  (théâtre  Royal),  à  Naples  (théâtre  San 
Carlo)  et  à,  Vérone  (théâtre  Dramatique). 
Malheureusement,  cet  excès  de  charlatanisme 
eut  un  résultat  absolument  contraire  à  ce 
qu'en  attendait  son  auteur.  Le  Maschere,  sif- 
fles vigoureusement  à  Milan,  à  Naples,  à  Vé- 
rone, à  Venise  et  à  Gênes  (où  on  ne  laissa 
même  pas  achever  le  troisième  acte),  reçus 
d'une  façon  glaciale  à  Turin,  ne  furent  qu'à 
Rome  accueillis  avec  une  sorte  de  faveur. 
En  somme,  l'ouvrage  subit  à  peu  près  par- 
tout une  chute  cruelle  et  irrémédiable,  et  il 
sembla  que  le  public  de  six  villes  différentes 
donnât  ainsi  une  leçon  de  modestie  à  un  ar- 
tiste vraiment  trop  pénétré  de  sa  valeur  et 
de  son  génie. 

*  matas  WINTHA,  opéra  allemand,  musi- 
que de  M.  Xavier  Scharwenka,  réprésenté 
sans  succès  à  l'Opéra  allemand  de  New-York 
en  mars  1897. 

*matelda,  opéra  italien   en  un  acte  et 


deux  tableaux,  paroles  de  M.  Valentino  Sol- 
dani,  musique  de  M.  Gennaro  Abbate,  repré- 
senté àKharkow(Russie),le  6  novembre  1902. 

*matteo  falcone  ,  opéra,  paroles  et 
musique  de  M.  Théodore  Gerlach,  représenté 
à  Dusseldorf  le  28  octobre  1899. 

*max,  opéra  sérieux  en  deux  actes,  paro- 
les de  M.  Enrico  Golisciani,  musique  de 
Mm"  Rosselli-Nissim  et  M.  Giuseppe  Meni- 
chetti,  représenté  au  théâtre  Pagliano  de 
Florence  le  27  février  1898. 

*  MAZEPPA,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
livret  tiré  du  drame  célèbre  de  Jules 
Slowaçki  par  M.  Maximilien  Radziszewski, 
musique  de  M.  Adam  Mûnchheimer,  repré- 
senté sur  le  théâtre  impérial  de  Varsovie  le 
1er  mai  1900.  M.  Mûnchheimer  exerçait  les 
fonctions  de  chef  d'orchestre  à  ce  théâtre,  et 
ce  jour  avait  été  choisi  pour  célébrer  ainsi  le 
cinquantième  anniversaire  de  son  entrée 
dans  cet  orchestre  (1850)  en  qualité  de  pre- 
mier violon.  La  partition  de  Mazeppa  avait  été 
écrite  de  1883  à  1885,  si  bien  qu'on  pouvait  la 
croire  un  peu  en  retard  sur  les  idées  nouvel- 
les qui  ont  surgi  dans  l'art  musical.  En  fait, 
la  forme  de  l'ouvrage  semble  se  ressentir  en- 
core de  l'influence  longtemps  exercée  par 
Meyerbeer,  moins  peut-être  la  grande  vigueur 
que  comporterait  le  sujet  si  dramatique 
choisi  par  le  compositeur.  Cette  réserve 
faite,  on  a  trouvé  sa  partition  fort  intéres- 
sante, et  on  en  a  signalé  nombre  de  pages 
particulièrement  bien  venues,  telles  que,  au 
premier  acte,  la  sérénade  de  Mazeppa,  le 
cortège,  la  polonaise  pour  orchestre  et  chœur, 
au  second  le  bel  air  d'Amalia,  au  troisième  un 
finale  grandiose,  et  au  quatrième  la  sympho- 
nie, d'un  effet  irrésistible,  qui  imite  le  galop 
du  cheval  sauvage  entraînant  dans  la  steppe 
l'infortuné  Mazeppa  attaché  à  ses  flancs.  Le 
succès  du  compositeur  n'a  pas  été  douteux, 
et  il  a  partagé  ce  succès  avec  ses  excellents 
interprètes,  Mme  Kruscelnizka  et  MM.  Sien- 
kiewicz,  Dédur  et  Gôrski. 

*  médaillon  (le)  ,  opérette ,  paroles  de 
M.  Léon,  musique  de  M.  Mortier,  représentée 
à  Berlin,  sur  le  théâtre  Friedrich- Wilhelms- 
tadt,  le  31  mars  1901. 

*MÉDÉE,  tragédie  entrais  actes,  de  M.  Ca- 
tulle Mendès,  avee  musique  de  scène  de 
M.  Vincent  dTndy,  représentée  au  théâtre  de 
la  Renaissance  le  28  octobre  1898.  La  musi- 
que de  M.  Vincent  d'Indy,  dure  et  rocail- 
leuse, fertile  en  dissonances  cruelles,  consis- 
tait en  préludes,  intermèdes  et  airs  de  ballet. 


MESS 


SUPPLEMENT 


MESS 


1253 


*  MEDIO  EVO  LATINO  [Le  Moyen  âge  latin], 
trilogie  musicale,  poème  de  M.  Luigi  Illica, 
musique  de  M.  Ettore  Panizza,  représentée 
au  Politeama  de  Gênes  le  17  novembre  1900. 
L'action  des  trois  actes  se  déroule  en  trois 
époques  différentes.  Le  premier  se  passe  en 
Italie  au  temps  des  croisades,  vers  1150;  le 
second  en  France,  à  l'époque  des  cours 
d'amours  (1250),  et  le  troisième  en  Espagne, 
sous  l'Inquisition  (1450).  Chaque  acte  offre  son 
petit  drame,  qui  se  développe  indépendam- 
ment du  concept  général  de  l'opéra.  «  L'an- 
neau de  conjonction,  disait  un  journal  italien, 
entre  un  acte  et  l'autre,  est  fourni  par  la 
figure  d'un  poète,  qui  tantôt  chante  la  guerre, 
tantôt  l'amour,  et  en  dernier  lieu  accomplit 
la  mission  du  poète  civil.  » 

*meiuef  van  gulpen  (het),  opéra  hol- 
landais, musique  de  M.  Boumann,  représenté 
à  La  Haye  en  mars  1901. 

*  mendiant  et  prince,  opérette,  musi- 
que de  M.  Cornélius  Sziklaï,  représentée  au 
théâtre  magyar  de  Budapest  en  octobre  1900- 

*  MENDIANTE  DU  PONT   DES   ARTS  (LA), 

opéra,  musique  de  M.  de  Kaskel,  représenté 
au  théâtre  municipal  de  Francfort  en  mai  1901 . 

*  MENTANA,  drame  lyrique  en  un  acte, 
musique  de  M.  Luciano  Macioci,  représenté  à 
Rome,  sur  le  théâtre  Manzoni,  le  27  août  1903. 

*  MERCATO  DI  MALMANTILE  (il),  Opéra 
bouffe,  livret  de  M.  Massella,  musique  de 
M.Amedeo  Scorrano,  représenté  sur  le  théâ- 
tre de  la  minuscule  république  de  Saint-Ma- 
rin en  avril  1903. 

*  merowig,  drame  lyrique  en  trois  actes 
et  cinq  tableaux,  paroles  de  M.  Georges 
Montorgueil,  musique  de  M.  Samuel  Rous- 
seau, représenté  à  Nancy  en  décembre  1899. 
C'est  l'ouvrage  qui,  couronné  au  grand  con- 
cours musical  de  la  ville  de  Paris  en  1891, 
avait  été  exécuté  sous  forme  de  concert  au 
Grand-Théâtre  (ancien  Eden,  aujourd'hui  dis- 
paru), le  12  décembre  1892.  Il  a  trouvé,  par 
sa  représentation  à  Nancy,  où  son  succès  a 
été  complet,  la  forme  scénique  qui  lui  con- 
vient et  qu'avaient  rêvée  ses  auteurs. 

*MESSALINE,  tragédie  lyrique  en  quatre 
actes,  poème  d'Armand  Silvestre  et  M.  Eu- 
gène Morand,  musique  de  M.  Isidor  de  Lara, 
représentée  sur  le  théâtre  de  Monte-Carlo  le 
21  mars  1899.  On  sait  de  quel  luxe  sont  en- 
tourées les  représentations  du  théâtre  de 
Monte-Carlo,  soit  en  ce  qui  concerne  l'inter- 
prétation, soit  sous  le  rapport  de  la  mise  en 


scène.  Pour  ce  qui  est  de  l'interprétation,  le 
compositeur  eût  été  difficile  s'il  ne  se  fût  pas 
montré  satisfait  de  celle  qui  lui  était  offerte 
et  qui  réunissait  les  noms  de  MM.  Tamagno 
(Hélion),  Bouvet  (Harès),  Soulacroix  (Myr- 
rhon),  Melchissédec  (Gallus),  "Vinche  (Myr- 
tille et  Olympias),  et  de  Mm"  Héglon  (Messa- 
line)  et  Leclerc  (Tyndaris).  Quant  à  la  mise 
en  scène,  elle  était  telle  que  certains  repor- 
taient sur  elle  et  sur  le  poème  la  plus  grande 
partie  du  succès,  au  détriment  de  la  musique. 
«  Il  faut  avouer,  disait  un  critique,  que  ce  ne 
fut  pas,  au  contraire  de  ce  qui  a  lieu  en  géné- 
ral, la  musique  qui  rencontra  particulière- 
ment cette  fois-ci  la  faveur  du  public.  Très 
habile  peut-être,  mais  certainement  dénuée 
d'accent  et  de  sincérité,  elle  s'efface  devant 
l'intérêt  du  poème,  dramatique  à  souhait  et 
d'écriture  soignée,  devant  l'amusement  de 
la  reconstitution  historique,  le  faste  des  dé- 
cors et  le  luxe  et  le  nombre  généreux  des 
costumes.  Et  c'est  ainsi  qu'avant  tout,  le  suc- 
cès de  Messaline  est  un  succès  de  féerie...» 

Et  l'œuvre  du  compositeur  ne  méritait  m 
plus  ni  mieux,  car  elle  est  d'un  vide  complet 
et  d'une  banalité  absolue.  Le  public  parisien 
a  pu  s'en  convaincre  lorsqu'elle  lui  fut  offerte, 
le  24  décembre  1903,  au  Théâtre-Lyrique  de 
la  Gaîté,  dans  des  conditions  de  splendeur 
scénique  tout  aussi  remaquables.  La  beauté 
du  spectacle  n'a  pu  lui  faire  prendre  le 
change  sur  l'extraordinaire  nullité  d'une 
musique  dont  la  vulgarité  de  la  forme  n'a 
d'égale  que  l'inanité  du  fond,  c'est-à-dire  de 
l'inspiration. 

*  messe  de  valpurgis  (la.),  opéra,  paro- 
les de  M.  Eugène  d'Enzberg ,  musique  de 
M.  André  Hallein,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Stockholm  en  mars  1902. 

*  messidor,  drame  lyrique  en  trois  actes 
et  un  prologue,  paroles  de  M.  Emile  Zola,  mu- 
sique de  M.  Alfred  Bruneau,  représenté  à 
l'Opéra  le  19  février  1897.  C'est  une  chose  en 
vérité  prodigieuse  qu'on  qualifie  de  drame 
lyrique  une  pièce  où  le  lyrisme  brille  par  son 
absence  la  plus  complète,  et  qu'on  intitule 
«  poème  »  un  livret  dont  la  trivialité  la  plus 
basse  est  la  qualité  dominante  et  qui  est 
écrit  dans  la  langue  à  la  fois  la  plus  sèche,  la 
plus  rocailleuse  et  la  plus  antimusicale  qui  se 
puisse  concevoir.  Le  public  de  l'Opéra  a  été 
vraiment  frappé  de  stupeur  en  présence 
d'une  pièce  signée  d'un  tel  nom  et  dont  la  va- 
leur est  tellement  nulle,  dont  la  marche  est  à 
ce  point  niaise,  puérile  et  ridicule,  que  la  pa- 
tience lui  a  manqué  et  qu'il  n'a  pu  se  tenir  de 


1254 


MESS 


SUPPLEMENT 


MINE 


manifester  son  mécontentement  d'une  façon 
stridente  et  non  équivoque.  C'est  qu'en  vé- 
rité on  ne  se  moque  pas  des  gens  avec  plus 
de  sans-gêne  ou  d'inconscience  que  ne  Ta  fait 
M.  Emile  Zola  en  cette  circonstance.  Et  il 
faut  malheureusement  ajouter  que  la  musique 
de  M.  Alfred  Bruneau  n'était  point  faite  pour 
racheter  ou  pour  pallier  les  inconcevables 
erreurs  de  son  collaborateur.  Il  est  vraiment 
peu  de  partitions  aussi  nulles,  aussi  vides, 
aussi  incolores  que  celle  de  Messidor.  On  ne 
saurait  dire  cette  fois,  comme  d'aucuns  l'ont 
prétendu  à  propos  des  œuvres  précédentes 
du  compositeur,  que  c'est  là  de  la  musique 
avancée,  qui  cherche  les  routes  nouvelles  et 
qui  évite  les  sentiers  battus  ;  à  vrai  dire,  on 
se  demande  si  c'est  même  de  la  musique. 
Dans  les  quatre  actes  qui  constituent  cette 
partition,  on  ne  rencontre  pas  une  idée  fraîche 
ou  seulement  saisissable,  pas  l'ombre  d'un 
dessin  mélodique,  pas  huit  mesures  qui  vous 
entrent  dans  l'oreille  ;  c'est  le  néant,  le  vide 
absolu.  L'auteur,  qui  fait  de  la  critique  à  ses 
moments  perdus  et  volontiers  se  montre  dur 
envers  ses  confrères,  qu'il  prétend  régenter, 
devrait  être  plus  sévère  envers  lui-même. 
Trouve-t-on  du  moins  une  compensation  à  la 
complète  absence  d'idées  dont  il  fait  preuve, 
à  l'absolue  pauvreté  de  son  inspiration? 
Aucune.  Son  harmonie  est  flasque  ou  sans 
raison  tourmenté,  son  orchestre  est  veule, 
sans  personnalité,  d'une  sonorité  médiocre, 
sans  un  seul  détail  piquant  ou  intéressant. 
Lorsqu'on  veut  prendre  à  Wagner  sa  forme 
et  ses  procédés,  quand  ou  veut  s'épargner  la 
peine  de  construire  des  morceaux  et  de  leur 
donner  un  plan,  quand  on  prétend  ne  faire 
que  de  la  déclamation  (ce  qui,  par  parenthèse, 
est  beaucoup  plus  facile),  il  faut  aussi  s'ef- 
forcer d'acquérir  les  nobles  qualités  du 
maître.  Mais  si,  comme  c'est  ici  le  cas,  la  dé- 
clamation est  molle  et  sans  consistance,  si  la 
modulation,  maladroite  et  inexpérimentée, 
manque  de  relief  et  de  saveur,  si  l'orchestre 
n'a  ni  le  nerf,  ni  l'éclat,  ni  la  couleur  néces- 
saires, et  si,  par  sur  croit,  l'inspiration  fait 
complètement  défaut,  que  reste-t-il  ?  M.  Bru- 
neau avait  au  moins  une  bonne  occasion  de 
montrer  ses  qualités  de  mélodiste  et  de  sym- 
phoniste ;  je  veux  parler  du  grand  ballet  qui 
forme  tout  un  tableau  de  cet  étrange  opéra 
de  Messidor.  Eh  bien,  il  en  faut  bien  convenir, 
ce  ballet  est  manqué  d'un  bout  à  l'autre,  et  le 
caractère  de  la  musique  est  tel  qu'on  se  de- 
mande même  comment  il  est  possible  de 
danser  sur  une  musique  à  ce  point  dépourvue 
de  couleur,  de  rythme  et  de  mouvement. 


La  carrière  de  Messidor  a  été  courte,  et 
complet  a  été  l'échec  subi  par  les  auteurs. 
C'est  pour  eux  une  épreuve  à  recommencer. 
Ils  n'ont  pas  eu  toutefois  à  se  plaindre  de 
leurs  interprètes,  qui  ont  fait  tous  leurs  ef- 
forts pour  défendre  l'œuvre  contre  la  mau- 
vaise humeur  du  public.  Ces  interprètes 
n'étaient  autres  que  Mme  Jéhin-Deschamps  et 
MUe  Berthet,  MM.  Alvarez,  Delmas,  Renaud 
et  Noté,  qui  tous  ont  fait  de  leur  mieux. 

*  michel-ange  et  rolla,  opéra  en  un 
acte,  musique  de  M.  Crescenzio  Buongiorno, 
compositeur  italien,  représenté  à  Cassel,  sur 
le  théâtre  de  la  cour,  en  janvier  1903. 

*  MIGNARDISE,  fantaisie  en  un  acte,  paro- 
les de  MM.  F.  Febvre  et  Michel  Carré  fils, 
musique  de  M.  Francis  Thomé,  représentée 
au  théâtre  des  Capucines  le  30  janvier  1900. 

*  mignonnette,  vaudeville-opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Georges  Duval, 
musique  aimable  et  gracieuse  de  M.  Georges 
Street,  représenté  au  théâtre  des  Nouveautés 
en  octobre  1896.  La  pièce  était  connue  un 
peu  tard  pour  attirer  l'attention  du  public, 
sans  apporter  d'ailleurs  avec  elle  aucun  élé- 
ment de  véritable  fantaisie  ;  la  partition, 
sans  afficher  de  prétentions  inutiles,  était 
fine  et  soignée.  Interprètes  :  MM.  Germain, 
Guyon,  Tarride,  Lauret,  Mm«  Filliaux  et 
Aimée  Martial. 

*  MIGUEL  ANDRÈs,  drame  lyrique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Pascual  Millan,  musique 
de  M.  Joaquin  Larregla,  représenté  au  théâ- 
tre Price,  de  Madrid,  en  décembre  1902.  Le 
compositeur  s'était  servi,  pour  cette  œuvre 
de  caractère  populaire,  de  plusieurs  thèmes 
de  chants  populaires  des  Pyrénées,  qu'il  avait 
traités  avec  habileté  et  qui  lui  avaient  valu 
un  vif  succès. 

*MILAGRO  DE  SAN  ROQUE  (el),  zarzuela, 
musique  de  M.  Lopez  del  Toro,  représentée 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  des  Maravillas,   le 

30  juillet   1899. 

*  milena,  opéra,  paroles  et  musique  de 
M.  Ernest  Bruckmùller,  représenté  à  Iglau 
(Autriche)  en  avril  1897. 

*  MILENA,  drame  lyrique  en  un  acte,  paro- 
les de  M.  Taddeo  Ricci,  musique  de  M.  Gio- 
vanni Giannetti,  représenté  au  théâtre  Bel- 
lini  de  Naples  le  15  novembre  1897. 

*MlNEROS  (los),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Delgado,  musique  de  M.  Torregrosa,  re- 
présentée à  l'Eldorado  de  Barcelone  le 
il  mars  1899. 


MOGA 


SUPPLEMENT 


MONS 


1255 


*  minotaure  (le),  opérette  bouffe  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Charles  Clairville  et 
Adrien  Vély,  musique  de  M.  Paul  Marcelles, 
représentée  au  théâtre  des  Galeries-Saint- 
Hubert  de  Bruxelles  en  novembre  1902. 

*  MINISTER  EXTRAORDINARY  (the),  opé- 
rette, musique  de  M.  Walcker,  représentée  à 
Indianopolis  en  juin  1899. 

*  MIRACLE  (le),  légende  musicale  en  trois 
tableaux,  poème  de  M.  Richard  Voss,  musi- 
que de  M.  Lothar  Kempter,  représentée  à 
Zurich  en  novembre  1898.  Les  trois  tableaux 
Ont  pour  titres  :  1°  Cherchez;  2°  Où  est  la  vé- 
rité? 3°  Aimes  vos  ennemis.  On  chercherait 
vainement  dans  l'œuvre  une  idée  dramatique 
ou  scénique,  mais  ces  trois  tableaux  donnent 
une  idée  poétique  de  l'empire  romain  à  son 
déclin  et  qui  est  définitivement  vaincu  par  le 
christianisme  triomphant.  La  musique,  qui 
semble  inspirée  tour  à  tour  du  Parsifal  de 
Wagner  et  du  Christ  de  Rubinstein,  a  contri- 
bué pour  sa  grande  part  au  succès  de  l'œu- 
vre. 

*  mis  DOS  MARIDOS,  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Cocat  et  Criado,  musique  de  MM.  San- 
tonja  et  Santa  Maria,  représentée  au  théâtre 
Comique  de  Madrid  le  18  octobre  1900. 

*  MISA  DE  campana  (la),  opérette,  paro- 
les de  M.  Pinedo,  musique  de  M.  Bellver,  re- 
présentée à  Valence  (Espagne),  sur  le  théâtre 
de  la  Princesse,  en  novembre  1901. 

*  MISS  BOUTON  D'OR,  opérette  en  deux 
actes  et  sept  tableaux,  paroles  de  M.  Michel 
Carré,  musique  de  M.  Louis  Ganne,  repré- 
sentée à  l'Olympia  le  14  octobre  1902. 

*  MISS  CHIPP,  conte  fantastique  en  quatre 
actes  et  cinq  tableaux,  paroles  de  MM.  Michel 
Carré  et  André  de  Lorde,  musique  de  M. 
Henri  Bérény,  représenté  aux  Bouffes-Pari- 
siens le  31  mars  1903. 

*MISS  brown,  opérette,  musique  de 
M.  Charles  Kohler,  représentée  à  Linz,  sur  le 
théâtre  municipal,  au  mois  d'avril  1897. 

*MISS  mystique  (la),  opéra-comique, 
paroles  de  M.  Charles  Klein,  musique  de 
M.  Sousa,  représenté  à  Londres  sur  le  théâtre 
de  la  Comédie,  en  décembre  1899. 

*  MISSISSIPI,  zarzuela,  paroles  de  MM.  Paso 
et  Garcia  Alvarez,  musique  de  M.  Ruperto 
Chapi,  représentée  à  l'Eldorado  de  Madrid  le 
23  juin  1900. 

*MOCANA,  opéra  italien,  musique  deXavier 
Migoni,  représenté  le  26  avril  1854  à  Lis- 


bonne, sur  le  théâtre  San  Carlos.  Cet  ouvrage 
était  joué  par  Miraglia,  Bartolini,  Figueiredo, 
Antonio  Pruni  et  Mme  Anaïde  Castellan. 

*  MOI  ET  LA  PETITE  CHRISTINE,  Opéra, 
musique  de  M.  Auguste  Enna,  représenté  au 
théâtre  Royal  de  Copenhague  en  octobre  1902. 

*  MOÏNA,  drame  lyrique  en  deux  actes  et 
trois  tableaux,  paroles.de  M.  Louis  Gallet, 
musique  de  M.  Isidore  de  Lara,  représenté 
sous  les  auspices  du  prince  de  Monaco  au 
théâtre-casino  de  Monte-Carlo  le  14  mars  1897. 
Les  interprètes  étaient  Mme  Gemma  Bellin- 
cioni  (cantatrice  italienne  qui  pour  la  pre- 
mière fois  chantait  en  français),  MM.  Van 
t)yck,  Maurel,  Bouvet,  Melchissédec  et 
Boudouresque. 

*  MOINES  DU  malabar  (les),  opéra  bouffe 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Francis  Wilson, 
musique  de  M.  Ludwig  Englander,  représenté 
à  New- York,  sur  le  Knickerbocker-Théàtre,  le 
13  septembre  1900.  L'auteur  du  livret  rem- 
plissait un  des  principaux  rôles  de  cet  ou- 
vrage. 

*MOLiNERA  (la),  zarzuela,  livret  en  prose 
de  MM.  Morales  del  Campo  et  Soriano,  mu- 
sique de  M.  Chalons,  représentée  au  théâtre 
Romeade  Madrid  le  20  décembre  1900. 

*MONA  DE  PASQUA,  saynète  lyrique  en 
un  acte  et  deux  tableaux,  paroles  de  M.  José 
Fillae,  musique  de  MM.  Sola  et  Senis,  repré- 
sentée au  théâtre  Ruzafa,  de  Valence,  en  dé- 
cembre 1899. 

*MONADERO  falso  (el),  zarzuela,  paro- 
les de  M.  Avila,  musique  de  M.  Paez,  repré- 
sentée à  San  Fernando  le  is  janvier  1898. 

*MONlGOTES  del  chico  (los),  zarzuela- 
revue,  paroles  de  M.  Navarro  Gonzalvo,  mu- 
sique de  MM.  Barrera  et  Calleja,  représentée 
au  théâtre  Moderne  de  Madrid  en  juin  1901. 

*  monsieur  beaudau  ,  opérette,  musi- 
que de  M.  Fritz  Baselt,  représentée  à  Berlin, 
au  théâtre  «  Sous  les  Tilleuls  »,  en  août  1897. 

*  MONSIEUR  EST  SERVI,  fantaisie  musicale 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Mich,  musique  de 
M.  Ed.  Michel,  représentée  au  théâtre  des 
Capucines  le  22  novembre  1902. 

"MONSIEUR  LE  PROFESSEUR,  opérette, 
musique  de  M.  Bêla  von  Ujj,  représentée  sur 
le  théâtre  An  der  Wien,  à  Vienne,  en  décem- 
bre 1903. 

*  MONSIEUR  LOHENGRIN,  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Fabrice  Carré,  musique 


1256 


MOSÈ 


SUPPLÉMENT 


MUGU 


de  M.  Edmond  Audran,  représentée  aux 
Bouffes-Parisiens  le  30  novembre  1896.  Pièce 
amusante,  qui  n'est  point  une  parodie, 
malgré  son  titre,  vive  et  alerte,  avec  des  dé- 
tails spirituels,  ornée  d'une  musique  qui 
laisserait  souhaiter  plus  de  nerf  et  de  nou- 
veauté, mais  qui  n'est  pas  sans  quelque  agré- 
ment, joué,  pour  les  deux  rôles  principaux, 
par  M"°  Delval  et  M.  Lamy,  pour  les  autres 
par  Mmes  Gallois  et  Maurel,  MM.  Dambrine, 
Hittemans  et  Jannin.  On  a  applaudi  dans  la 
partition  le  gentil  duo  du  baiser,  celui  de  la 
vengeance  et  les  couplets  de  la  rose. 

*  MONTAGNE  enchantée  (la),  féerie  en 
quatre  actes,  de  MM.  Eugène  Moreau  et  Al- 
bert Carré,  musique  de  MM.  André  Messager 
et  Xavier  Leroux,  représentée  à  la  Porte- 
Saint-Martin  le  12  avril  1897. 

*  montagne  noire  (la),  drame  lyrique 
en  quatre  actes,  poème  et  musique  de  M11"  Au- 
gusta  Holmes,  représenté  à  l'Opéra  le  8  fé- 
vrier 1895,  avec  MM.  Alvarez,  Renaud, 
Gresse,  Mm"  Bréval,  Héglon  et  Berthet  comme 
interprètes. 

*MOREL,  zarzuela, .  musique  de  M.  Giner, 
représentée  sur  le  théâtre  Principal  de  Va- 
lence le  18  avril  1901. 

*MORETTA,  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Enrico  Golisciani,  musique  de  M.  Alfredo 
Fimiani,  représenté  au  théâtre  Mercadante 
(ex-Fondo)  de  Naples  le  16  février  1900. 

*  MORGIANE,  opéra,  paroles  de  M.  Lamey, 
musique  de  M.  Max  Brauer,  représenté  sur 
le  théâtre  de  la  cour,  à  Carlsruhe,  le 
11  avril  1899. 

*morrongo  (el),  0  entremets  lyrique  », 
paroles  de  MM.  Perrin  et  Palacios,  musique 
de  M.  Jimenez,  représenté  au  théâtre  comique 
de  Madrid  en  novembre  1902. 

*  MORT  D'ULYSSE  (la),  tragédie  en  musi- 
que, de  M.  Auguste  Bungert,  représentée  au 
théâtre  royal  de  Dresde  le  30  octobre  1903. 
Cet  ouvrage  formait  la  quatrième  et  dernière 
partie  de  la  tétralogie  intitulée  le  Monde  ho- 
mériquef,  dont  les  trois  premières  :  le  Retour 
d'Ulysse  (1896),  Circé  (1898)  et  Nausica  (1901), 
avaient  été  représentées  au  même  théâtre. 

*MOSÉ,  poème  symphonico-vocal,  texte  de 
MM.  Cameroni  et  Croci,  musique  de  l'abbé 
dort  Lorenzo  Perosi,  exécuté  à  Milan  dans 
le' salon  Perosi,  le  16  novembre  1901.  L'ou- 
vrage, en  trois  parties  précédées  d'un  pro- 
logue, n'a  point    dit-on,  le  style  et  la  cou- 


leur de  l'oratorio  ;  c'est  plutôt  un  véritable 
drame  lyrique,  dont  le  pathétique  et  la  pas- 
sion sont  loin  d'être  exclus. 

•mosoul  ciocârlan,  opéra  en  langue 
roumaine,  musique  de  M.  Jean  Flondor,  re- 
présenté à  Czernowitz  (Autriche)  en  mai  1901. 

*  MOSQUETERO  (el),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Calixto  Navarro,  musique  de  M.  Peicho, 
représenté  à  "Valence,  sur  le  théâtre  de  la 
Princesse,  le  10  février  1899. 

*motete  (el),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Quintero  Alvarez,  musique  de  M.  Serrano, 
représentée  au  théâtre  Apolo  de  Madrid  en 
avril  1908. 

*  mouette  blanche  (la),  opéra-comique, 
paroles  et  musique  de  Mmo  Mireille  Kermor, 
représenté  à  Rouen  en  1903. 

*  MOULIN  DES  ROSES  (le),  opéra-comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Fernand  Beissier, 
musique  de  M.  C-  Desormes,  représenté  au 
petit  théâtre  de  la  galerie  Vivienne  en  dé- 
cembre 1898. 

*  MOZART  ET  SALIERI,  opéra  en  un  acte, 
poème  de  Pouschkine,  musique  de  M.  Rims- 
ky-Korsakow,  représenté  à  Saint-Pétersbourg 
devant  la  cour,  au  théâtre  de  l'Ermitage,  en 
janvier  1902. 

•MUDARRA,  opéra  en  quatre  actes  et  un 
prologue,  livret  français  de  MM.  Tiercelin 
et  Lionel  Bonnemère,  traduit  en  allemand  par 
M.  A.  Brunnemann,  musique  de  M.  Fernand 
Leborne,  représenté  à  l'Opéra  royal  de  Ber- 
lin le  18  avril  1899. 

*MUIRGHEIS,  opéra  irlandais,  musique  de 
M.  O'Brien  Butler,  représenté  à  Dublin,  dans 
une  société  particulière,  en  mai  1902.  L'au- 
teur était  élève  du  compositeur  Williers 
Stanford. 

*  MUJERES  (las),  saynète  lyrique,  paroles 
de  M.  Javier  de  Burgos,  musique  de  M.  J.  Ji- 
menez, représentée  à  l'Eldorado  de  Barcelone 
en  décembre  1896. 

*  MUGUETTE,  opéra-comique  en  quatre 
actes  et  cinq  tableaux,  paroles  de  MM.  Michel 
Carré  et  Georges  Hartmann,  musique  de 
M.  Edmond  Missa,  représenté  à  l'Opéra-Comi- 
que  le  18  mars  1903.  Les  auteurs  du  livret  en 
avaient  tiré  le  sujet  d'une  nouvelle  touchante 
intitulée  les  Petits  Sabots,  dont  le  succès  avait 
été  grand  et  qui  était  due  à  une  authorëss 
anglaise  qui  signait  du  pseudonyme  de 
«Ouida».  Les  libertés  grandes  qu'ils  avaient 


NAUS 


SUPPLEMENT 


NAZA 


1257 


prises  avec  leur  modèle  ne  rendaient  pas 
leur  œuvre  très  vraisemblable,  mais  elle  ne 
manquait,  en  somme,  ni  de  mouvement,  ni 
d'intérêt,  et  elle  se  laissait  écouter  sans 
ennui. 

D'une  inspiration  qui,  malheureusement, 
manque  parfois  un  peu  de  fraîcheur  et  de 
nouveauté,  la  musique  de  Muguette,  écrite 
d'ailleurs  avec  soin  et  heureusement  conçue, 
n'en  est  pas  moins  une  œuvre  très  honorable, 
et  qui,  par  sa  sobriété,  par  sa  grâce  et  sa 
couleur  aimable,  repose  de  tant  d'ouvrages 
aussi  sottement  ambitieux  que  médiocrement 
intéressants.  Certaines  pages  en  sont  vrai- 
ment bien  venues,  et  l'ensemble  laisse  une 
impression  favorable.  L'ouvrage  avait  pour 
interprètes  MM.  Muratore,   Fugère,  Caze- 


neuve,  Mesmaeker,  Mmes  Marie  Thiéry  (Mu- 
guette), Jenny  Passama  et  de  Craponne. 

*  MUSE  A  TRAVERS  LES  ÂGES  (la),  poème 
lyrique  en  dix  tableaux,  paroles  de  M.  A.  Ca- 
pon,  musique  de  M.  Th.  Boone,  exécuté  à 
l'Hippodrome  de  Lille  le  30  juin  1900. 

*  MYLORD  SIR  SMITH,  opérette,  paroles 
de  MM.  Day  et  Ross,  musique  de  M.  E.  Ja- 
cobowsky,  représentée  à  Londres  au  Comedy- 
Théâtre,  en  décembre  189S. 

*  MYSTÈRE  DE  NOËL  (le),  poème  et  mu- 
sique de  M.Philippe  "Wolfram,  représenté  à 
Munich  en  janvier  1900.  L'auteur  exerçait  la 
charge  de  directeur  de  la  musique  à  l'univer- 
sité de  Heidelbera. 


N 


*  nadina,  opéra,  paroles  de  M.  Leopoldo 
Cesarino,  musique  de  M.  Carlo  Leoni,  repré- 
senté à  Pienza  en  janvier  1900. 

*  NALA  ET  DAMAYANTI,  opéra,  musique  de 
M.  Arensky,  représenté  en  1899  à  Saint- 
Pétersbourg. 

*HARODAL,  opéra,  musique  de  M.  Othon 
Dorn,  représenté  au  théâtre  de  la  cour,  à 
Cassel,  en  novembre  1901. 

*  natale,  opéra  en  un  acte,  musique  de 
M.  Arturo  Cadore,  représenté  à  Milan,  sur  le 
théâtre  Dal  Vernie,  le  7  février  1902. 

*  NATALE  D'ARRIGUCCIO  (il),  tableau  mu- 
sical en  deux  parties,  musique  de  M.  G.  Piaz- 
zano,  écrit  pour  et  représenté  par  les  enfants 
de  l'hospice  des  pauvres  à  Vercelli,  en  fé- 
vrier 1901. 

*  nativité  (la),  mystère  sacré  en  plu- 
sieurs parties,  poésie  de  Mme  Amelia  Rodri- 
guez,  musique  de  M.  R.  Doumenest,  repré- 
senté au  Politeama  de  Bahia  à  l'occasion  de  la 
fête  de  Noël  1899. 

*naufrago  (il),  opéra  italien  en  un  acte, 
musique  de  M.  Edouard  Sanchez  Fuentes, 
compositeur  cubain,  représenté  à  La  Havane, 
sur  le  théâtre  Tacon,  en  1898. 

*  nausica,  opéra  en  trois  actes  et  un  pro- 
logue, paroles  et  musique  de  M.  Auguste 
Bungert,  représenté  au  théâtre  Royal  de 
Dresde  en  mars  1901.  C'est  la  seconde  partie 
de  la  tétralogie  tirée  de  l'Odyssée  par  l'auteur, 
qui  avait  déjà  fait  représenter  la  troisième, 


le  Retour  d'Ulysse,  puis  la  première,  Circé. 
Bien  que  cette  Nausica  semble  avoir  obtenu 
à  son  apparition  un  brillant  succès,  dû  sur- 
tout aux  splendeurs  d'une  mise  en  scène  très 
remarquable,  il  ne  paraît  pas  que  ce  succès 
se  soit  soutenu,  ni  que  l'ouvrage  soit  destiné 
à  une  longue  carrière.  —  Voyez  Circé  et  le 
Retour  d'Ulysse. 

*  NAVE  (la)  [La  Nef],  opéra  symbolique  en 
deux  actes,  paroles  de  M.  Gustavo  Macchi, 
musique  de  M.  Arturo  Vanbianchi,  représenté 
au  Politeama  de  Gênes  le  2  mai  1899.  Le  livret 
est  symbolique,  philosophique,  et  par  consé- 
quent anti-scénique,  ennuyeux  et  sans  intérêt. 
Chaque  chose,  chaque  personnage  :  la  mer, 
le  navire,  le  pilote,  le  mousse,  représente  un 
symbole  particulier.  On  voit,  avec  cela,  le  beau 
sujet  à  mettre  eh  musique.  Malgré  un  véri- 
table talent  déployé,  le  compositeur  n'a  pu 
réussir  à  animer  ce  sujet  et  à  lui  communi- 
quer un  semblant  de  chaleur  et  d'intérêt,  et 
les  chanteurs  eux-mêmes  se  sont  inutilement 
battu  les  flancs  pour  exciter  des  sympathies 
en  faveur  d'une  œuvre  dont  le  point  de  départ 
était  précisément  le  contraire  de  ce  qu'exige 
le  théâtre.  Ceux-ci  étaient  MM.  Bieletto  et 
Vinci,  Mm«»  Perfumi  et  Degli  Abbati.  Quant  au 
compositeur,  M.  Vanbianchi,  c'est  un  ancien 
élève  du  Conservatoire  de  Milan,  qui  fut  di- 
recteur de  ceux  de  Bergame  et  de  Pesaro  et 
qui  renonça  à  l'enseignement  pour  se  livrer  à 
la  composition. 

*  NAZARÉEN  (le),  grande  trilogie  biblique, 
paroles  (en  prose)  de  M.  E.  Giulietti,  musique 


12S8 


NINE 


SUPPLÉMENT 


NOÏR 


d'un  compositeur  français,  M.  G.  Buisson,  re- 
présentée à  Rome,  sur  le  théâtre  Quirino,  en 
septembre  1899. 

*nazareno,  drame  lyrique  en  un  acte, 
musique  de  M.  Solleciti,  représenté  à  Lucques 
en  mai  1903. 

*  nemea,  épisode  pastoral  en  un  acte,  mêlé 
de  chœurs  et  de  danses,  paroles  de  M.  Antonio 
Menotti-Buja,  musique  de  M.  Ernesto  Coop 
fils,  représenté  à  Venise,  sur  le  théâtre  Ros- 
sini,  le  27  novembre  189". 

*new-yorkers  (the),  opérette,  paroles 
de  M.  Mac  Donough,  musique  de  M.  Englan- 
der,  représentée  à  New- York  en  1901. 

*  nicolas  subic-zrinjski,  opéra,  musL. 
que  de  M.  J.  de  Zajc,  représenté  sur  le  théâtre 
Slovène  de  Laybach  en  octobre  1900.  On  assure 
que  c'est  le  premier  opéra  écrit  en  langue  Slo- 
vène qui  ait  été  jusqu'à  ce  jour  offert  au 
public. 

*  nid  DE  PIERROTS,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Béquet,  musique  de  M.  Ma- 
rietti,  représenté  au  théâtre  d'Application  le 
30  mai  1897. 

*NIETA  DE  SU  ABUELO  (LA),  jeu  COmico- 

lyrique,  paroles  de  M.  Caamano,  musique  de 
M.  Angel  Rubio,  représenté  au  théâtre  Ro- 
mea  de  Madrid  le  27  octobre  1898. 

*  nilde,  opéra  sérieux  en  deux  actes,  pa- 
roles de  M.  Carminé  Capuano,  musique  de 
M.  Gaetano  Capozzi,  représenté  à  Foggia  le 
7  juin  1899. 

*NINA  DEL  ESTANGUERO  (la),  saynète 
lyrique,  paroles  de  M.  Thomas  Luceâo,  mu- 
sique de  M.  Ruperto  Chapi,  représentée  au 
théâtre  Apolo  de  Madrid  en  juin  1897. 

*nina  ROSA,  «  jeu  comique  »,  paroles  de 
M.  Jackson  Veyan,  musique  de  MM.  Angel 
Rubio  et  Estelles,  représenté  à  Madrid,  sur  le 
théâtre  Romea,  le  16  décembre  1898. 

*  ninas  de  villagarda  (las),  zarzuela  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Jackson  Veyan,  musi- 
que de  MM.  Torregrosa  et  Valverde,  repré- 
sentée à  Madrid  en  mars  1898. 

*  ninette,  opérette  en  trois  actes,  paroles 
de  MM.  Charles  Clairville,  Hubert,  Lebeaut 
et  Christian  de  Trogoff,  musique  de  M.  Charles 
Lecocq,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
28  février  1896. 

*  nin-fo-li,  fantaisie  chinoise  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Matrat  et  P.  Febvre,  musi- 


que de  M.   P.  Cressonnois,  représentée  au 
concert  de  Ba-ta-clan  le  27  février  1903. 

*  NINON,  opéra  en  deux  actes,  paroles  de 
M.  Abranyi,  musique  de  M.  Eugène  Stojano- 
vits,  représenté  à  l'Opéra  royal  de  Budapest 
le  27  mars  1898. 

*  Ninon  E  ninetta,  comédie  lyrique  en 
deux  actes,  paroles  de  M.  G.-M.  Scalinger, 
musique  de  M.  Giovanni  Barbieri,  représentée 
à  Naples  dans  la  grande  salle  de  l'Académie, 
avec  peu  de  succès,  le  n  février  1898. 

*  NINOS  LLORONES  (los),  zarzuela  en  trois 
tableaux,  paroles  de  MM.  Paso  et  Alvarez, 
musique  de  MM.  Valverde,  Torregrosa  et 
Barrera,  représentée  au  théâtre  Apolo  de 
Madrid  en  juillet  1901. 

*niobé,  opérette  en  trois  actes,  musique 
de  M.  Arpad  Pasztor,  représentée  au  théâtre 
populaire  de  Budapest  en  novembre  1902. 

*  nit  d'albaes,  opéra-comique,  paroles  de 
M.  Guallar,  musique  de  M.  Giner,  représenté 
au  théâtre  de  la  Princesse  àValence  (Espagne) 
le  14  novembre  1900. 

*  NOBLE  SAUVAGE  (le)  [The  noble  Savage], 
opéra-comique,  musique  de  M.  Corder,  repré- 
senté à  Londres,  dans  la  salle  Saint-Georges, 
le  17  juillet  1899. 

*  noces  corinthiennes  (les),  drame  en 
trois  actes  et  en  vers  avec  un  prologue,  de 
M.  Anatole  France,  avec  musique  de  M.  Fran- 
cis Thomé,  représenté  à  l'Odéon  le  30  jan- 
vier 1902.  L,a  partie  musicale,  assez  impor- 
tante, comprenait  une  ouverture  intéressante, 
des  préludes  à  chaque  acte  et  plusieurs  chœurs, 
outre  quelques  mélodrames. 

*  NOCES  NORVÉGIENNES  [  Norwegische 
Hochzeit],  drame  musical  en  deux  actes,  pa- 
roles de  M.  Gerhard,  musique  de  M.  Schjel- 
derup,  représenté  au  théâtre  allemand  de 
Prague  le  17  mars  1900. 

*  NOCHE  DE  la  tempestad  (la),  zarzuela, 
paroles  de  M.  Fiacro  Irayzos,  musique  de 
M.  Jeronimo  Jimenez,  représentée  au  théâtre 
de  la  Zarzuela  ,  à  Madrid,  le  9  juin  1900. 

*  noche  DEL  tenorio  (la),  zarzuela,  pa- 
roles de  M.  Felipe  Perez  Capo,  musique  de 
M.  Santonja,  représentée  au  théâtre  Romea 
de  Madrid, en  novembre  1897. 

*NOTRE  AUGUSTE  [Unsere Gusti],  badinage 
comique,  paroles  de  M.  de  Radier,  musique 
de  M.  Raimann,  représenté  sur  le  théâtre  de 
la  Josephstadt,  à  Vienne,  le  9  février  1900. 


NUBI 


SUPPLÉMENT 


NUNZ 


1259 


*  NOTTE  Dl  NATALE,  opéra  sérieux  en  un 
acte,  musique  de  M.  Fortunato  Cantoni,  repré- 
senté à  Ajaccio  le  10  janvier  1900. 

*  NOTTE  DI  NATALE  (la)  [Za  Nuit  de  Noël], 
opéra  sérieux  en  un  acte,  livret  italien  de 
M.  Ferdinando  Fontana,  traduit  en  allemand 
par  M.  Schweitzer,  musique  de  M.  Alberto 
Gentili,  représenté  sur  le  théâtre  Royal  de 
Munich  le  25  décembre  1900.  Le  sujet  était 
tiré  d'une  comédie  en  dialecte  très  populaire  à 
Milan,  On  dî  de  Natal,  de  M.  E.  Righetti 
(Cletto  Arrighi).  Quant  au  compositeur,  fort 
jeune  encore,  il  avait  mené  de  front,  et  tout 
aussi  sérieusement,  l'étude  du  droit  et  celle 
de  la  musique  au  Lycée  musical  de  Bologne, 
et  quatre  ans  auparavant  il  avait  obtenu  si- 
multanément le  grade  de  docteur  en  droit  et 
le  diplôme  de  «  maestro  di  musica  » . 

*  NOUS  VAINQUONS  [Wir  siegeri],  opéra, 
paroles  et  musique  de  M.  Paul  Geissler,  re- 
présenté au  théâtre  Municipal  de  Posen  le 
20  février  1898. 

*  NOUVEAU  RÉGIMENT  (le),  opérette  en 
deux  actes,  paroles  de  MM.  Albert  Barré, 
Martin  et  Berhard,  musique  de  M.  Antoine 
Banès,  représentée  à  l'Olympiale  12  mars  1897. 

«NOUVELLE  MAM'ZELLE  (la)  [Die  neue 
Mamsell],  opéra-comique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  Frédéric  Leber,  musique  de 
M.  Joseph-Miroslav  Weber,  représenté  au 
théâtre  Royal  de  Munich  le  21  novembre  1901. 
Le  compositeur  occupait  l'emploi  de  premier 
violon  à  l'orchestre  de  ce  théâtre,  et  sa  par- 
tition, écrite  dans  le  style  du  véritable  opéra- 
comique,  a  obtenu  un  succès  complet. 

*NOVA  LUX,  opéra  en  trois  actes,  paroles 
de  M.  Faust  Hermann,  musique  de  M.  Carlo 
Granozio,  représenté  à  Rome,  sur  le  théâtre 
Adriano,  le  25  mars  1902.  Cet  ouvrage  n'est, 
paraît-il,  que  la  première  partie  d'une  trilogie 
qui  porte  ce  titre  général,  mais  dont  cette 
première  partie  se  distingue  sous  celui  de 
Loris.  Le  succès  en  a  été  médiocre. 

*  nozze,  opéra  sérieux  en  deux  actes,  pa- 
roles de  M.  Fulvio  Fulgono,  musique  de 
M.  Maurizio  Cattaneo,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Cuneo  le  19  janvier  1901. 

*  nube  (la),  zarzuela  en  trois  tableaux,  pa- 
roles de  M.  Eugenio  Sellés,  musique  de 
M.  Vives,  représentée  à  Madrid  en  janvier 
1902. 

*  NUBIA,  drame  lyrique  en  trois  actes,  pa- 
roles de  M.  Max  Kalbeck,  musique  de 
M.  Georges  Henschel,  représenté  sur  le  théâ- 


tre Royal  de  Dresde  le  9  décembre  1899.  C'est 
encore,  et  plus  délayé  qu'il  ne  faudrait,  un  de 
ces  drames  farouches  et  brutaux  enfantés  par 
le  succès  singulier  de  Cavalleria  rusticana, 
car  l'Allemagne  elle-même  n'a  pas  été  à  l'abri 
de  cette  fureur  d'imitation.  Son  succès  a  été 
mince  ;  mais  il  présente  cette  particularité 
qu'à  la  seconde  représentation,  comme  l'un 
des  interprètes,  subitement  indisposé,  se  trou- 
vait dans  l'impossibilité  de  paraître  devant  le 
public,  c'est  le  compositeur  lui-même,  un  pia- 
niste fort  habile  et  depuis  plusieurs  années 
fixé  en  Angleterre,  qui  prit  sa  place  et  se 
chargea  de  remplir  son  rôle. 

*  nubile  (la),  opérette,  musique  de  M.  Ri- 
chard Haller,  représentée  au  nouveau  Théâ- 
tre Royal  (ex-théâtre  Kroll)  de  Berlin,  en 
octobre  1902. 

*  NUESTRA    SENORA    DE    PARIS,   drame 

lyrique,  livret  tiré  du  roman  de  Victor  Hugo, 
Notre-Dame  de  Paris,  musique  de  M.  Manuel 
Girô,  représenté  avec  succès  à  Barcelone,  sur 
le  théâtre  des  Novedades,  au  mois  d'avril 
1897. 

*nuevo  GENERO,  zarzuela,  paroles  de 
M.  Castaûon,  musique  de  MM.  Santonja  et 
Orejon,  représentée  au  théâtre  Martin  de 
Madrid  en  novembre  1900. 

*NUIT  [Nacht],  opéra  en  un  acte,  paroles 
et  musique  de  MM.  Fumagalli  et  Zepler,  re- 
présenté au  théâtre  municipal  de  Berne  le 
28  février  1900. 

*  NUIT  DE  noces  DE  hira  (la),  opéra,  mu- 
sique de  M.  Bogoumile  Zepler,  représenté  sur 
le  théâtre  allemand  de  Prague  en  décembre 
1901. 

*NUIT  DE  NOËL  (une),  opéra-comique,  pa- 
roles de  M.  Deneuville,  musique  de  M.V.  Luc, 
représenté  à  Saint-Omer  le  30  mars  1898. 

*  NUIT  D'ÉTÉ  (la),  opéra-comique,  musique 
de  M.  de  Boeck,  représenté  au  théâtre  flamand 
d'Anvers  en  février  1903. 

*NUL  NE  le  sait,  drame  de  M.  Th.  Wolff, 
avec  musique  de  M.  Cari  Kjerulf,  représenté 
à  Copenhague  en  septembre  1903. 

*  numance,  opéra  en  quatre  actes  et  cinq 
tableaux,  poème  de  M.  Michel  Carré  fils,  mu- 
sique de  M.  J.  Van  der  Eeden,  représenté  sur 
le  théâtre  Royal  d'Anvers  le  2  février  1898. 

*  nunziella,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Giovanni  Vaccari,  musique  de 
M.  Alfonso  Miglio,  représenté  à  Bassano  le 
28  juin  1897. 


1260 


ON 


SUPPLÉMENT 


ORES 


*o.  s.,  opéra-comique,  paroles  de  M.  Joas 
da  Camdra,  musique  de  M.  Filippe  Duarte,  re- 
présenté à  Oporto,  sur  le  théâtre  Charles- 
Albert,  en  novembre  1897. 

*OBRÈ,  opéra  en  deux  actes,  poème  et  mu- 
sique de  M.  Angelo  Balladori,  représenté  au 
théâtre  Social  de  Casalpusterlengo  le  17  oc- 
tobre 1896. 

*oceana,  opéra  fantastique  en  trois  ac- 
tes, paroles  de  M.  Silvio  Benco,  musique  de 
M.  Antonio  Sinareglia,  représenté  sans  aucun 
succès  au  théâtre  de  la  Scala  de  Milan  le 
22  janvier  1903. 

*odjah,  opéra  hollandais,  musique  de 
M.  Dibbern,  représenté  à  Amsterdam  le 
29  mars  1901. 

*  OFFICIER  DE  LA  REINE  (l')  [Der  Officier 
der  Kcenigiri],  opéra-comique  en  trois  actes, 
paroles  et  musique  de  M.  Otto  Fiebach,  re- 
présenté au  théâtre  Royal  de  Dresde  le  3  mai 
1900.  L'auteur  avait  emprunté  son  sujet  à 
Tune  des  plus  célèbres  comédies  de  Scribe,  le 
Verre  d'eau.  Son  succès  toutefois  a  été  mo- 
deste en  ce  qui  concerne  la  musique. 

*  OMBRA  (l'),  «  tableau  musical  »  en  un  acte, 
livret  en  vers  martelliens  de  M.  Cosimo  Gior- 
gieri-Contri,  musique  de  M.  Ugo  Bottachiari, 
élève  du  Lycée  musical  de  Pesaro,  représenté 
à  Macerata  le  12  novembre  1899,  l'auteur  diri- 
geant lui-même  l'exécution  de  son  œuvre. 

*  OMBRA  DI  WERTHER  (l'),  opéra  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Arturo  Franci,  musique 
de  M.  A.  Randegger,  représenté  à  Trieste, 
sur  le  théâtre  de  la  Fenice,  le  13  octobre  1899. 
Ce  petit  opéra  était  l'œuvre  d'un  jeune  artiste 
de  dix-neuf  ans,  qui  l'avait  écrit  comme  tra- 
vail d'élève  au  Conservatoire  de  Milan,  où  il 
avait  été  exécuté  par  ses  condisciples  quel- 
ques mois  avant  sa  représentation  à  Trieste. 

*  OMBRE  DU  NOÏWODE  (l'),  opéra  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Anczitz,  musique  de 
M.  Louis  Grossmann,  représenté  au  théâtre 
impérial  de  Varsovie  en  1873. 

*  o'monique,  opérette  en  un  acte,  paroles 
de  MM.  Juin  et  de  Noter,  musique  de  M.  Pi- 
cheran,  représentée  au  petit  théâtre  des  Ma- 
thurins  le  13  décembre  1899. 

*  ON  DIRA  DES  BÊTISES,  «  fantaisie-actua- 
lité en  une  visite  » ,  paroles  de  M.  Ch.  Alphand, 


musique  de  M.  Borel-Clerc,  représentée  au 
théâtre  des  Capucines  en  avril  1902. 

*  ONCLE  JEAN  (l'),  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  de  Méria,  musique  de 
M.  Justin  Clérice,  représenté  à  Dunkerque  le 
4  décembre  1897. 

*  ONOREVOLE  (l'),  opéra-comique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Vincenzo  Boldrini,  mu- 
sique de  M.  Nicolà  Possenti,  représenté  à 
Matelica  en  février  1S99. 

*  ORCHID  (the),  comédie  musicale,  paroles 
de  M.  Tanner,  musique  de  MM.  Ivan  Caryll 
et  Lionel  Mouckton,  représentée  pour  l'inau- 
guration du  nouveau  Gaiety-Théâtre,  à  Lon- 
dres, en  présence  du  roi,  de  la  reine  et  de 
toute  la  cour,  en  novembre  1903. 

*  ORDINANZA,  opéra  sérieux  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Alfredo  Testoni,  musique  de 
M.  Délia  Noce,  représenté  à  moitié  sur  le 
théâtre  de  Modène  le  27  novembre  1902.  Nous 
enregistrons  cet  ouvrage  par  un  scrupule 
d'exactitude,  car  sa  chute  a  été  si  éclatante  et 
si  complète  que  le  public  n'a  même  pas  voulu 
l'entendre  en  entier  et  a  fait  baisser  le  rideau 
à  moitié  de  sa  représentation. 

*  ORDRE  DE  L'EMPEREUR,  opérette  en  trois 
actes  et  quatre  tableaux,  paroles  de  M.  Paul 
Ferrier,  musique  de  M.  Justin  Clérice,  repré- 
sentée aux  Bouffes-Parisiens  le  4  mars  1902. 
Le  livret  était  une  imitation  d'un  ancien  vau- 
deville en  deux  actes  d' Anicet  Bourgeois  et  Du- 
manoir,  la  Savonnette  impériale,  représenté  au 
théâtre  du  Palais-Royal  le  23  novembre  1835. 

*ORESTE,  drame  en  sept  actes,  traduit  et 
adapté  d'Eschyle  par  M.  Johann  Oberlânder, 
avec  musique  de  M.  Max  Schillings,  repré- 
senté au  théâtre  municipal  de  Brème  en  mai 

1901. 

*  ORESTE,  trilogie  musicale,  poème  et  mu- 
sique de  M.  Félix  Weingartner,  représentée 
au  théâtre  municipal  de  Leipzig,  le  15  fé- 
vrier 1902.  L'auteur,  chef  d'orchestre  très  re- 
nommé en  Allemagne,  dirigeait  lui-même 
l'exécution  de  son  œuvre.  Voici  comment 
celle-ci  était  appréciée  par  un  critique  qui 
rendait  compte  de  la  représentation  :  «  L'O- 
reste  se  compose  de  trois  opéras  en  un  acte, 
à  ce  que  dit  l'auteur,  mais  il  est  plus  naturel 
de  le  qualifier  d'opéra  en  trois  actes.  Le  livret, 
tiré  de  la  mythologie,  s'adapterait  mieux  à 
une  opérette,  avec  ses  continuelles  appari- 


PAD 


SUPPLÉMENT 


PADR 


1251 


tions  et  disparitions,  avec  ses  feux  de  bengale, 
ses  éclairs,  ses  coups  de  tonnerre,  sa  tem- 
pête, sa  pluie,  ses  vols  d'anges  et  autres  choses 
semblables.  Et  pour  caractériser  le  drame 
avec  les  assassinats,  les  meurtres  qui  abon- 
dent en  chaque  acte,  il  faut  remarquer  que 
l'ouvrage  se  termine  par  une  apothéose  qui 
rappelle  les  pantomimes  des  cirques.  De  la 
musique  il  y  a  peu  de  chose  à  dire,  une  fois 
admis  que  l'on  peut  donner  le  nom  de  musique 
à  un  amas  de  notes  mal  réunies  entre  elles, 
sans  que  jamais  se  détache  une  pensée  mélo- 
dique, une  phrase,  une  idée.  L'orchestration, 
tout  en  cherchant  à  se  montrer  pleine  et  vi- 
goureuse, reste  vide  et  monotone  par  suite  de 
l'abus  continuel  des  bois  et  des  cuivres.  En 
somme,  une  œuvre  absolument  insuppor- 
table. » 

*  ormesinda,  opéra  sérieux  en  trois  actes 
et  cinq  tableaux,  paroles  et  musique  de 
M.  Annibale  Pellizzone,  représenté  à  Casal- 
monferrato  le  22  février  1900.  Le  sujet,  très 
dramatique  et  très  lyrique  tout  ensemble,  met 
en  scène  un  épisode  émouvant  de  la  conquête 
de  l'Espagne  par  les  Maures. 

*ORSOLA,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  P.-B.  Gkeusi,  musique  de 
MM.  Paul  et  Lucien  Hillemacher,  représenté 
à  l'Opéra  le  16  mai  1902.  Un  drame  bien 
noir,  bien  invraisemblable,  bien  mal  écrit, 
sans  couleur  et  sans  intérêt,  ne  possédant 
aucune  des  qualités  qui  conviennent  au  genre 
lyrique.  Une  musique  bruyante,  écrite  solide- 
ment et  avec  expérience,  mais  sans  charme, 
sans  inspiration,  sans  l'ombre  même  d'une 
idée  musicale,  et  selon  les  plus  purs  prin- 
cipes de  l'école  néo-wagnérienne,  par  deux 
artistes,  deux  frères,  qui  naguère  obtinrent 
l'un  et  l'autre  le  grand  prix  de  Rome  et  qui 
depuis  lors  n'ont  cessé  de  travailler  en  colla- 
boration. C'est  surtout  à  leurs  tendances  qu'on 
peut  s'en  prendre.  Les  auteurs  de  la  partition 
d'Orsola  sont  dans  la  voie  débilitante  et  fu- 
neste où  nos  musiciens  se  laissent  entraîner 
depuis  une  vingtaine  d'années  et  qui  a  pro- 
duit des  résultats  si  déplorables.  Ils  sacri- 
fient l'idée  au  procédé,  le  fond  à  la  forme,  sans 


vouloir  comprendre  que  cette  forme,  chez  eux 
absolument  arbitraire,  est  à  la  fois  antimusi- 
cale et  anti-scénique,  et  qu'elle  ne  nous  adonné 
que  des  œuvres  sans  valeur,  sans  saveur,  sans 
couleur,  des  œuvres  que  le  public,  d'abord 
surpris,  puis  bientôt  lassé,  accueille  avec  une 
indifférence  de  jour  en  jour  plus  complète  et 
plus  accentuée.  Ils  ont  pu  s'en  rendre  compte 
par  la  froideur  glaciale  que  ce  public  a  mon- 
trée à  la  représentation  d'Orsola,  qui  était 
jouée  par  MM.  Dubois,  Delmas,  Noté,  Laffitte, 
Mmes  Aïno  Ackté  et  Héglon. 

*OSTERIA     DELLA    POSTA    (i/),    Comédie 

lyrique  en  trois  actes,  livret  tiré  par  M.  Cesare 
Gabardini  d'une  comédie  de  Goldoni  qui  porte 
le  même  titre,  musique  de  M.  Pietro  Duffan, 
représentée  au  théâtre  Royal  de  Malte  le 
27  mars  1900.  L'auteur  dirigeait  en  personne 
l'exécution. 

*OTHON  LE  TIREUR  [Otto  der  Schûts], 
opéra,  paroles  de  M.  Volger,  musique  de 
M.W.  Rudnick,  représenté  à  Liegnitz  le  3  no- 
vembre 1898. 

*  OURAGAN  (l'),  drame  lyrique  en  quatre 
actes,  livret  de  M.  Emile  Zola,  musique  de 
M.  Alfred  Bruneau,  représenté  à  l'Opéra- 
Comique  le  29  avril  1901.  Malgré  la  préten- 
tion orgueilleuse  des  deux  auteurs,  malgré 
l'étonnante  vanité,  vraiment  curieuse,  dont  ils 
faisaient  preuve  dans  1'  «  avertissement  » 
placé  par  eux  en  tête  du  programme  de  la 
première  représentation,  leur  œuvre  n'obtint 
et  ne  pouvait  obtenir  aucun  succès.  La  pièce 
n'est  qu'un  mélodrame  non  seulement  banal, 
mais  mal  fait,  mal  construit,  et  dénué  d'in- 
térêt autant  que  de  chaleur  et  de  poésie.  La 
musique,  pauvre,  bruyante  et  criarde  sans 
être  sonore,  mal  écrite  pour  l'orchestre  aussi 
bien  que  pour  la  voix,  absolument  dépourvue 
d'Inspiration,  n'offrait,  elle  non  plus,  aucune 
espèce  d'intérêt.  Il  est  inutile  de  s'appesantir 
sur  une  œuvre  aussi  vide  de  sens  sous  tous 
les  rapports,  et  l'on  ne  peut  que  souhaiter  aux 
auteurs  de  faire  un  retour  sur  eux-mêmes  et 
de  les  voir  prendre  une  revanche  d'un  insuccès 
flagrant  et  trop  mérité. 


*  pad  arkuna,  opéra  tchèque,  paroles  de 
M.  Schulz,  musique  posthume  de  M.  Fibich, 
représenté  sur  le  théâtre  tchèque  de  Prague 
en  novembre  1900. 


*  padre  benito  (el),  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Sanchez  Pastor  et  Paso,  musique  de 
M.  Valverde,  représentée  à  Séville  en  juin 
1S97. 


1262 


PAQU 


SUPPLEMENT 


PARY 


*  PADRINO  DE  o  EL  NENE  s>,  0  TODO  POR 
EL  ARTE  (bl),  zarzuela  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Julian  Romea,  musique  de  MM.  Fer- 
nandez  Caballero  et  Hermoso,  représentée  à 
Madrid  en  1S96. 

*PADRONE  (il),  opéra  en  deux  actes,  mu- 
sique de  M.  Dominico  Bolognesi,  représenté 
le  24  février  1897  à  San  Remo,  sur  le  théâtre 
du  Prince-Amédée. 

*  PAGE  (le),  opéra  'bouffe  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  SachaGuitry,  musique  de  M.  Ludo 
Ratz,  représenté  au  théâtre  des  Mathurins  le 
15  avril  1902. 

*PAJARITA  (la.),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Flores  Garcia,  musique  de  M.  Angel  Rubio, 
représentée  au  théâtre  Romea  de  Madrid  en 
mai  1900. 

*  palleter  (  el  ) ,  zarzuela ,  paroles  de 
MM.RoyoetThousfils.musiquedeM.Bellver, 
représentée  à  Valence,  sur  le  théâtre  de  la 
Princesse,  en  décembre  1901. 

*  PAMPA,  opéra  italien  sérieux  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Guido  Borra,  musique  de 
M.  Arturo  Berutti,  représenté  à  Buenos- 
Ayres  le  27  juillet  1897. 

*panadera  (la),  opérette,  paroles  de 
M.  Ballesteros,  musique  de  M.  Perez  Soriano, 
représentée  à  l'Eldorado  de  Barcelone  le 
8  mai  1899. 

*  PANDORE,  comédie  lyrique,  musique  de 
mistress  Moncrieff,  représentée  à  Londres, 
dans  la  salle  Saint-George,  en  janvier  1899, 
dans  un  spectacle  donné  par  la  London  Organ 
School  et  l'International  School  of  Music. 

*  PANTOUFLE  D'ARGENT  (la)  [The  Silver 
Slipper~\,  opérette,  musique  de  M.  Leslie 
Stuart,  représentée  au  Lyric-Théâtre  de  Lon- 
dres en  juin  1901. 

*  pantoufle  de  VERRE  (la),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  musique  de  M.  Joseph  Mrac- 
zek,  représenté  en  avril  1902  au  théâtre  de 
Briinn. 

*PAPA  DE  francine  (le),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Gavault  et  de  Cottens, 
musique  de  M.  Louis  Varney,  représentée  au 
théâtre  Cluny  le  5  novembre  1896. 

*  papa  priessnitz,  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  M.  Charles  Pigné,  repré- 
senté au  théâtre  du  «  Quartets  Club  »,  à 
Brooklyn  (New-York),  en  juin  1898. 

*  PÂQUES  FLEURIES  [Grûne  Ostern],  opéra- 
comique  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Henri 


Bohrmann-Riegen,  musique  de  M.  Hugo  Ko- 
bler,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Briinn  le  22  avril  1899.  C'était  le  début  au 
théâtre  du  jeune  compositeur. 

*  PARADIS  DES  FEMMES  (le),  opérette,  mu- 
sique de  M.  le  baron  Victor  d'Erlanger,  re- 
présentée sur  le  théâtre  An  der  Wien,  à  Vienne, 
en  janvier  1901. 

*PARADISO    PERDITO    (EL),    à-propos    CO- 

mico-lyrique,  paroles  de  MM.  Jackson  et  Me- 
rino,  musique  de  MM.  Angel  Rubio  et  Estelles, 
représenté  à  l'Eldorado  de  Madrid  le  17  juin 
1898. 

*  PARISIENNE  (la),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Léon  et  Held,  musique  pos- 
thume de  Franz  de  Suppé,  représentée  au 
Cari-Théâtre  de  Vienne  le  26  janvier  1898. 
Malgré  le  talent  et  la  très  légitime  renommée 
de  l'auteur  de  Boccace  et  de  Falinitza,  cet 
ouvrage  n'obtint  guère  plus  que  ce  qu'on  ap- 
pelle chez  nous  un  succès  d'estime. 

*PARRANDAS  (las),  zarzuela  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Flores  Garcia  et  Brianes,  mu- 
sique de  M.  Brull,  représentée  au  théâtre  Pa- 
rish  de  Madrid  le  n  mars  1901. 

*parysatis,  drame  en  trois  actes  et 
un  prologue,  de  Mmo  Jane  Dieulafoy,  avec 
musique  de  scène,  chœurs  et  ballet  de  M.  Ca- 
mille Saint-Saëns,  représenté  aux  Arènes  de 
Béziers,  devant  12.000  spectateurs,  les  17  et 
19  août  1902.  Mme  Dieulafoy,  on  le  sait,  a  été 
la  collaboratrice  active  de  son  mari  dans  ses 
belles  explorations  archéologiques  en  Perse. 
Son  long  séjour  en  ce  pays  lui  donna  l'idée 
d'un  roman  historique  qu'elle  publia  sous  le 
titre  de  Parysatis,  et  c'est  de  ce  roman  qu'elle 
tira  les  éléments  d'un  drame  écrit  par  elle 
expressément  pour  le  vaste  cadre  des  Arènes 
de  Béziers  et  dans  des  conditions  scéniques 
toutes  particulières.  La  musique,  sous  forme 
de  marches,  de  chœurs  et  de  danses,  tenait 
une  place  importante  dans  ce  drame,  et 
M.  Saint-Saëns  consentit  volontiers  à  l'écrire. 
C'est  dire  quelle  en  est  la  valeur,  aussi  bien 
au  point  de  vue  poétique  qu'au  point  de  vue 
musical,  et  dans  les  conditions  grandioses  où 
elle  devait  être  conçue.  Pour  une  telle  œuvre 
il  fallait  un  maître,  un  maître  rompu  aux  for- 
mes les  plus  nobles  et  les  plus  pures  de  l'art 
classique,  et  nul  plus  que  l'auteur  de  Samson 
et  Dalila  n'était  qualifié  sous  ce  rapport.  Il 
faut  signaler  surtout,  parmi  les  meilleures 
pages  de  la  partition,  la  musique  du  prologue, 
la  scène  finale  du  premier  acte,  la  chanson 
avec  chœur  du  second,  un  chœur  délicieux  : 


PASS 


SUPPLÉMENT 


PËGH 


1263 


Prince  charmant,  avec  ses  exquises  sonorités 
de  harpes,  un  autre  chœur  :  Louez  Anita  la 
pure,  d'une  délicatesse  incomparable,  un  beau 
chant  de  chasseurs  accompagné  de  trompes, 
et  enfin  les  airs  de  ballet,  qui  sont  d'une  grâce 
pleine  d'élégance.  C'est  au  milieu  du  ballet 
que  se  trouve  une  véritable  perle,  le  Chant  du 
rossignol,  inspiration  toute  empreinte  de 
poésie,  avec  ses  brèves  interventions  du 
chœur. 

*PAS  DE  DEUX,  opéra-comique,  musique  de 
M.  Max  Karge,  représenté  à  Berlin,  au  nou- 
veau Théâtre-Royal  (ancien  théâtre  Kroll), 
en  avril  1897. 

*  PASO  A  DOS,  zarzuela,  paroles  de  M.  Aram- 
bilet,  musique  de  M.  Guillé,  représentée  à 
Madrid,  sur  le  théâtre  des  Maravillas,  le 
28  juin  1899. 

*  PASQUA  d'azzimi,  opéra  en  un  acte  et 
deux  tableaux,  paroles  de  M.  Gattesco  Gat- 
teschi,  musique  de  M.  Sauvage,  compositeur 
italien  malgré  son  nom  de  forme  française, 
représenté  à  l'Arène  nationale  de  Florence  le 
23  novembre  1898. 

*  pasqua  sull'alpe,  nouvelle  musicale 
en  trois  parties,  paroles  et  musique  de 
M.Francesco  Dandi  dalT  Orologio,  représen- 
tée par  des  amateurs,  dans  la  maison  de  l'au- 
teur, le  18  avril  1896. 

*  PASSION  (la),  mystère  sacré  en  quatre 
actes  et  neuf  tableaux,  paroles  et  musique  de 
M.  Henri  Giulietti,  représenté  au  Nouveau- 
Théâtre  le  24  janvier  1899.  L'œuvre  était  en 
grande  partie  déclamée.  Les  deux  seuls  so- 
listes étalent  M11»  Avelly  et  Mme  Telba.  Les 
chœurs  avaient,  naturellement,  une  tâche  im- 
portante. 

*  passion  (la),  mystère  en  seize  tableaux, 
paroles  de  M.  l'abbé  Jouin,  curé  de  l'église 
Saint-Augustin,  musique  de  M.  Alexandre 
Georges,  organiste  de  l'église  Saint- Vincent- 
de-Paul,  représenté  au  Nouveau-Théâtre  le 
14  mars  1902.  Cet  ouvrage  contenait  une  partie 
déclamée  fort  importante  ;  la  partie  chan- 
tante, en  dehors  des  chœurs,  avait  pour  inter- 
prètes M"8  Éléonore  Blanc,  MM.  Bernaert, 
Daraux  et  Warmbrodt. 

♦passion  du  christ  (la),  drame  reli- 
gieux en  quatre  époques  et  dix  épisodes,  mu- 
sique de  M.  Clay  M.  Grene,  exécuté  par  les 
élèves  du  collège  de  Sainte-Claire,  à  San- 
Francisco,  en  juillet  1901.  Chose  singulière  : 
dans  ce  drame  dont  le  Christ  est  le  héros  et 
dont  il  devrait  être  le  protagoniste,  il  n'appa- 


raît pas  un  seul  instant.  On  a  déjà  tenté  plu- 
sieurs fois,  à  San-Francisco,  de  représenter 
la  Passion  ;  mais  l'autorité  civile,  sur  les  in- 
stances du  clergé,  s'y  est  toujours  opposée, 
et,  du  reste,  il  paraît  que  l'opinion  publique 
est  elle-même  opposée  à  la  représentation  de 
l'Homme-Dieu  sur  la  scène.  Mais  cette  fois, 
et  dans  ces  conditions,  l'ouvrage  a  été  ac- 
cueilli avec  une  grande  faveur  au  cours  de 
plusieurs  exécutions. 

*  pater,  opéra  en  un  acte  et  deux  tableaux, 
paroles  de  M.  Mantica,  musique  de  M.  Gu- 
glielmi,  représenté  au  théâtre  Quirino  de 
Rome  le  1"  juillet  1899.  L'apparition  de  ce 
petit  ouvrage  présente  ce  fait  original  que  la 
représentation  en  fut  d'abord  interdite  par  la 
censure,  sous  prétexte  que  le  livret  était 
inspiré  par  les  principes  socialistes  les  plus 
dangereux  et  rempli  de  phrases  subversives  ; 
or,  cela  pouvait  paraître  d'autant  plus  étrange 
que  ce  livret  était  l'œuvre  d'un  haut  fonction- 
naire, simplement  secrétaire  du  ministre  de 
l'instruction  publique.  La  questure  n'en  exigea 
pas  moins  certaines  suppressions  et  modifi- 
cations. Pour  ce  qui  est  de  la  musique,  on  si- 
gnalait des  tendances  wagnériennes  très  pro- 
noncées dans  une  partition  qui  ne  manque  pas 
d'habileté,  mais  où  la  déclamation  prend  une 
place  excessive,  et  où  les  voix  sont  étouffées 
sous  un  orchestre  lourd  et  bruyant.  Avec  cela, 
quelques  pages  heureuses  et  décelant  un  ta- 
lent qui  donne  des  espérances. 

*  PATRON  MEILLEUR  (un)  [Ein  besserer 
Herrl,  farce  musicale,  paroles  de  MM.  Horst 
et  Lunzer,  musique  de  M.  Gothov-Grùneke, 
représentée  à  Vienne  le  19  octobre  1900. 

♦PAUVRE  HENRI  (le)  [Dsr  arme  Heinrich], 
opéra,  livret  tiré  d'une  vieille  légende  mise  en 
vers  jadis  par  le  trouvère  Hartmann  von  der 
Aue,  musique  de  M.  Hans  Pfitzner,  repré- 
senté à  l'Opéra  royal  de  Berlin  en  septembre 
1899.  Bien  que  cet  ouvrage  ait  été  accueilli 
assez  favorablement,  la  critique  a  émis  l'avis 
qu'il  conviendrait  plutôt  au  concert  qu'au 
théâtre. 

*  PAUVRE  petite  ELSA,  opéra,  musique 
de  M.  Cyrille  Kistler,  représenté  au  théâtre 
grand-ducal  de  Schwerinen  avril  1902.  Comme 
dans  la  Muette  de  Portici,  l'héroïne  de  cet 
ouvrage  est  muette. 

*  pêcheuse  (la),  fantaisie  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Fléron,  musique  de  M.  Adolphe 
Stanislas,  représentée  au  théâtre  des  Capu- 
cines le  15  avril  1902. 


1264 


PELL 


SUPPLÉMENT 


PERL 


*  péché  véniel,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Franc-Nohain,  musique  de 
M.  Claude  Terrasse,  représentée  au  théâtre 
des  Capucines  le  16  novembre  1903. 

*  PELLÉAS  ET  MÉLISANDE,  drame  lyrique 
en  cinq  actes  (et  treize  tableaux),  livret  tiré 
du  drame  de  M.  Maurice  Maeterlinck  qui  porte 
ce  titre,  musique  de  M.  :Claude  Debussy,  re- 
présenté à  l'Opéra-Comique  le  30  avril  1902. 
La  pièce  de  M.  Maeterlinck,  pièce  étrange, 
avait  été  jouée  aux  Bouffes  -  Parisiens  le 
17  mai  1893,  au  milieu  des  rires  irrévéren- 
cieux d'un  public  mis  en  joie  par  toute  une 
série  de  naïvetés  et  de  maladresses  scéniques 
qui,  d'une  œuvre  à  prétentions  sérieuses,  fai- 
saient une  involontaire  bouffonnerie.  M.Claude 
Debussy,  prix  de  Rome  de  1884,  musicien 
abscons  s'il  en  fut,  que  certains  confrères  de 
même  calibre  plaçaient  en  chef  d'une  nou- 
velle école,  crut  cependant  voir  en  Pelléas  et 
Mélisande  un  sujet  excellentde  drame  lyrique, 
s'en  empara  et,  après  le  travail  d'adaptation 
nécessaire,  le  mit  en  musique,  à  sa  manière 
et  dans  les  conditions  où  il  comprend  la  mu- 
sique dramatique.  Malheureusement,  il  est  en 
retard,  M.  Debussy,  comme  beaucoup  de  ses 
jeunes  confrères.  Eux  et  lui  se  disent  et  se 
croient  en  avance  sur  leur  temps,  et  ils  ne 
s'aperçoivent  pas  que  le  temps  marche  et  que 
maintenant  ils  sont  en  retard.  Ils  ne  s'aper- 
çoivent pas  que  le  public  est  las  à  la  fin  d'en- 
tendre de  la  musique  qui  n'en  est  pas  ;  qu'il 
est  fatigué  de  cette  déclamation  lourde  et 
continuelle,  sans  air  ni  lumière,  dans  laquelle 
il  ne  trouve  pas  une  parcelle  de  chant  véri- 
table ;  qu'il  a  assez  de  ce  chromatisme  insup- 
portable grâce  auquel  le  sens  de  la  tonalité 
disparaît  comme  le  sens  mélodique  ;  qu'il  a 
soif  d'entendre  quelques  phrases  qui  aient  un 
sens  appréciable,  qui  se  déroulent  d'une  façon 
logique  et  rationnelle,  et  qui  ne  passent  pas 
de  modulation  en  modulation  pour  aboutir 
encore  à  une  modulation.  Or,  le  rythme,  le 
chant,  la  tonalité,  voilà  trois  choses  incon- 
nues à  M.  Debussy  et  volontairement  dé- 
daignées par  lui.  Sa  musique  est  vague,  flot- 
tante, sans  couleur  et  sans  contours,  sans 
mouvement  et  sans  vie.  C'est,  non  pas  même 
une  déclamation,  mais  une  mélopée  conti- 
nuelle et  dolente,  sans  nerf  et  sans  vigueur, 
fuyant,  de  parti  pris  et  de  propos  délibéré, 
toute  espèce  de  netteté  et  de  précision,  aussi 
bien  dans  le  dessin  musical  proprement  dit 
que  dans  le  rythme  et  jusque  dans  la  me- 
sure, qui,  elle-même,  reste  toujours  vague 
et   indéterminée.   Jamais    une    nuance,   ja- 


mais un  semblant  d'opposition  dans  un  sens 
ou  dans  l'autre.  L'orchestre  lui-même,  tou- 
jours uniforme,  est  sans  caractère  et  sans 
consistance,  avec  ses  sons  constamment  sou- 
tenus, avec  ses  éternelles  tenues  d'instru- 
ments à  vent  :  cors,  clarinettes  ou  bassons, 
sans  que  la  voix  brillante,  vibrante  et  géné- 
reuse des  violons  se  fasse  jamais  entendre. 
Le  tout  dans  une  gamme  volontairement 
éteinte,  sourde  et  assoupissante.  Et  pourtant, 
la  partition  à  la  fois  somnolente  et  incorrecte 
de  M.  Debussy  (car  elle  était  singulièrement 
écrite,  cette  partition)  était  joliment  jouée  et 
chantéepar  d'excellents  interprètes:  MllesG-ar- 
den  (Mélisande)  et  Gerville-Réache  (Gene- 
viève), MM.  Périer  (Pelléas),  Dufrane  (Golaud) 
et  Vieuille  (Arkel). 

*PEPE  gallardo,  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Perrin  et  Palacios,  musique  de  M.  Ru- 
perto  Chapi,  représenté  au  théâtre  Apolo  de 
Madrid  le  7  juillet  1898. 

*  perdita,  opéra  en  trois  actes,  livret 
imité  de  Shakspeare,  musique  de  M.  Joseph 
Nesvera,  représenté  au  théâtre  Tchèque  de 
Prague  en  mai  1897. 

*pergolèse,  opéra  en  quatre  actes,  pa- 
roles de  M.  Eugenio  Checchi,  traduites  en 
allemand  par  M.  Cari  Dibbern,  musique  de 
M.  Pierantonio  Tasca,  représenté  au  théâtre 
de  l'Ouest,  à  Berlin,  le  1er  août  1898.  Cet  ou- 
vrage, dans  lequel  se  trouve  mis  en  scène, 
avec  Pergolèse,  son  condisciple  Duni,  élève 
comme  lui  du  Conservatoire  de  Naples,  à  qui 
l'auteur  du  livret  a  eu  le  tort  de  faire  jouer  un 
rôle  indigne  de  lui  et  d'ailleurs  en  contradic- 
tion formelle  avec  l'histoire,  paraît  avoir  ob- 
tenu un  succès  très  honorable.  On  sait  que 
depuis  la  triplice  les  compositeurs  italiens 
sont  reçus  à  bras  ouverts  dans  toutes  les  par- 
ties de  l'Allemagne,  ce  qui  ne  veut  pas  dire 
que  toutes  leurs  œuvres  y  triomphent  avec 
éclat,  car  M.  Mascagni  et  M.  Leoncavallo  sont 
à  peu  près  les  seuls  dont  les  succès  ont  été 
réels  et  prolongés. 

*  perla  de  oriente  (la),  zarzuela  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Fanosa,  musique  de 
M.  Hermoso,  représentée  au  théâtre  Comique 
de  Madrid  le  31  octobre  1901. 

*  perle  d'égypte  (la),  opérette,  paroles 
de  M.  Eugène  Hetai,  musique  de  M.  Nicolas 
Forrai,  représentée  sur  le  théâtre  hongrois  de 
Budapest  en  février  1899. 

*  PERLE  de  jade,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Alban  de  Polhès,  musique  de 


PETI 


SUPPLÉMENT 


PEUR 


1265 


M.  Ludo  Ratz,  représentée  au  théâtre  des 
Capucines  le  il  mai  1903. 

*  perses  (les),  tragédie  en  deux  actes 
imitée  d'Eschyle  par  M.  Ferdinand  Herold, 
avec  musique  de  M.  Xavier  Leroux,  repré- 
sentée àl'Odéonle  5  novembre  1896. 

*  perses  (les),  tragédie  d'Eschyle,  repré- 
sentée à  Breslau,  en  mars  1898,  avec  une  nou- 
velle musique  du  prince  héritier  Bernhard  de 
Meiningen. 

*  PETIT  CAPORAL  (le)  [The  little  Caporal], 
opérette,  paroles  de  M.  Smith,  musique  de 
M.  L.  Englander,  représentée  au  Broadway- 
Théâtre  de  New- York  le  19  septembre  1898. 

*  PETITE  CHÉRIE  (la)  [Der  liebe  Schdtz], 
opérette  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Lands- 
berg  et  Stein,  musique  de  M.  Henri  Rein- 
hardt,  représentée  avec  un  grand  succès  au 
Carl-Théàtre  de  Vienne  en  novembre  1902. 

*  PETIT  FAVORI  (le),  opérette,  musique 
de  M.  Edmond  Fejer,  représentée  au  Cari- 
Théâtre  de  Vienne  en  avril  1902. 

*  PETIT  MESSAGER  (le)  [The  Messenger 
Boy],  opérette,  musique  de  MM.  Ivan  Caryll 
et  Lionel  Monckton,  représentée  au  Gaiety- 
Théâtre  de  Londres  en  février  1900.  Les-  au- 
teurs avaient  aussi  introduit  dans  leur  par- 
tition plusieurs  chansons  de  deux  de  leurs 
confrères,  MM.  Adrien  Ress  et  Percy  Green- 
bank. 

*  PETITE  COLOMBE  (la)  [Dyveke],  opéra, 
paroles  de  M.  Christiansen,  musique  de 
M.  Johann  Bertholdy,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Copenhague  le  9  janvier  1899. 

*  PETITE    FEMME    DE    LOTH    (la),    Opéra 

burlesque  en  deux  actes,  paroles  de  M.  Tristan 
Bernard,  musique  de  M.  Claude  Terrasse,  re- 
présenté au  petit  théâtre  des  Mathurins  le 
1er  octobre  1900.  Fantaisie  curieuse,  gaie  et 
amusante,  accompagnée  d'une  musique  aima- 
ble et  vivante,  dans  laquelle  on  a  particulière- 
ment remarqué  le  chœur  et  l'hymne  d'intro- 
duction, les  couplets  du  déluge  et  la  scène  de 
la  pétrification.  Interprètes  :  MIles  Marguerite 
Deval,  Jolly,  Varley  et  Mindès,  MM.  Tarride, 
Liesse  et  Chalande. 

*  PETITE  MISS  NOBODY  (la)  [Little  miss 
Nobody],  opérette,  paroles  de  M.  Graham,  mu- 
sique de  MM.  Godfrey  et  Landon-Ronald,  re- 
présentée au  Lyric-Théâtre  de  Londres  le 
14  septembre  1898. 

*  PETITE  TACHE  (la),  vaudeville-opérette 
en  trois-  actes,  paroles  de  M.  Fabrice  Carré, 


musique  de  Victor  Roger,  représenté  aux 
Bouffes-Parisiens  le  26  mars  1898. 

*  PETITES   BARNETT   (LES),    COlTlédie-Opé- 

rette  en  trois  actes,  de  M.  Gavault,  musique 
de  M.  Louis  Varney,  représentée  aux  Variétés 
le  8  novembre  1898. 

*  petites  femmes  (les),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Sylvane,  musique  d'Ed- 
mond Audran,  représentée  aux  Bouffes-Pari- 
siens le  n  octobre  1897. 

*  petite  maison  (la),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Alexandre  Bisson 
et  Georges  Docquois,  musique  de  M.  William 
Chaumet,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
5  juin  1903.  Partition  fort  aimable,  gentiment 
inspirée,  écrite  avec  le  plus  grand  soin  par  un 
artiste  instruit  et  amoureux  de  son  art,  mais 
qui  pâtit  de  la  nullité  d'un  poème  par  trop 
insuffisant.  Le  compositeur  mourait  subite- 
ment peu  de  mois  après  cet  échec  qui  ne  lui 
était  pas  dû. 

*  PETITE  ROSE  DANS  L'ÉGLANTIER  [RœS- 

lein  im  Hag),  opéra  populaire  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Cyrill  Kistler,  représenté  au 
théâtre  municipal  d'Elberfeld  en  octobre  1903. 

*  petites  vestales  (les),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Ernest  Depré  et 
Arthur  Bernède,  musique  de  MM.  Frédéric 
Le  Rey  et  Justin  Clérice,  représentée  au 
théâtre  de  la  Renaissance  le  22  novem- 
bre  1900. 

*p'tites  michu  (les),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Albert  Vanloo  et  Geor- 
ges Duval,  musique  de  M.  André  Messager, 
représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le  16  no- 
vembre 1897. 

*  petru  rares,  opéra  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  Edouard  Candella,  représenté  à 
Bucarest  le  1er  novembre  1900.  C'est  le  pre- 
mier opéra  qui  ait  paru  en  Roumanie  sur  un 
sujet  national,  sujet  tiré  d'une  nouvelle  rou- 
maine de  V.  Gane.  Le  compositeur,  qui  est 
aujourd'hui  directeur  du  conservatoire  de 
Jassy,  fonctions  dans  lesquelles  il  a  succédé 
à  son  père,  a  employé  dans  cet  ouvrage,  à 
l'imitation  des  musiciens  russes,  certains 
rythmes  et  certaines  mélodies  populaires  qui 
donnent  à  son  œuvre  une  couleur  et  un  ca- 
chet caractéristiques.  D'autre  part,  il  a  em- 
prunté à  Wagner  le  procédé  du  leitmotiv,  sur 
lequel  est  basée  sa  partition. 

*  peur  DU  gendarme  (la),  vaudeville- 
opérette  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Paui 

80 


1266 


PHÈD 


SUPPLÉMENT 


PIERR 


Ferrier,  musique  de  M.  J.  Darien,  représenté 
aux  Bouffes-Parisiens  le  21  février  1887. 

*  PHARAONS  (les),  grand  opéra  en  quatre 
actes  et  cinq  tableaux,  paroles  de  MM.  Fer- 
dinand Dugué  et  Charles  G-randmougin,  mu- 
sique de  M.  Charles  Grelinger,  représenté  au 
théâtre  municipal  de  Reims  le  7  décem- 
bre 1899. 

*  phèdre  d'Athènes,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Emile  Poly,  musique  de 
M.  Max  Federmann,  représenté  à  Dresde, 
sur  le  théâtre  de  la  Résidence,  er  décembre 
1895. 

*  phèdre,  tragédie  de  Racine,  avec  ouver- 
ture, entr'actes  et  musique  de  scène  de 
M.  Massenet,  représentée  à  l'Odéon  le  8  dé- 
cembre 1900.  M.  Massenet  avait  écrit  il  y  a 
plus  de  vingt  ans,  pour  les  Concerts  popu- 
laires de  Pasdeloup,  une  ouverture  de  Phèdre, 
dont  on  connaît  la  belle  ordonnance  et  la 
haute  inspiration.  Depuis  lors,  frappé  de  plus 
en  plus  par  la  noble  beauté  de  la  tragédie  de 
Racine,  par  la  peinture  admirable  des  carac- 
tères tracés  par  le  poète,  l'idée  lui  est  venue 
d'une  interprétation  musicale  de  l'œuvre, 
non  pas  certes  pour  la  fortifier,  mais  pour  la 
colorer  en  quelque  sorte,  en  écrivant  pour 
chaque  acte  des  préludes  significatifs  des  si- 
tuations qui  allaient  se  dérouler,  et  en  souli- 
gnant, dans  le  courant  de  l'ouvrage,  certai- 
nes de  ces  situations  par  des  mélodrames  ex- 
pressifs qui  semblent  les  compléter  encore 
en  en  augmentant,  s'il  se  peut,  soit  le  charme, 
soit  la  puissance.  C'est  comme  une  sorte  de 
commentaire  musical,  la  plupart  du  temps 
très  discret,  mais  parfois  très  émouvant,  de 
certains  épisodes  scéniques  particulièrement 
caractéristiques.  Ici,  l'œuvre  de  M.  Massenet 
est  analogue  à  celle  de  plusieurs  grands  mu- 
siciens qui  ont  entrepris  des  tâches  du  même 
genre  :  Méhul  avec  Timoléon,  Herold  avec  le 
Siège  de  Missolonghi,  Mendelssohn  avec  le 
Songe  d'une  nuit  d'été,  Meyerbeer  avec 
Struensée,  Berlioz  avec  Roméo  et  Juliette... 

Il  va  sans  dire  que  les  pages  les  plus  im- 
portantes de  cette  partition  symphonique  de 
modestes  proportions  mais  d'un  puissant  in- 
térêt sont,  avec  l'ouverture,  cette  ouverture 
vibrante,  nerveuse  et  colorée,  les  quatre 
entr'actes,  dont  chacun  porte  un  titre  parti- 
culier: 1°  Thésée  aux  enfers;  2»  Sacrifice, 
Offrande,  Marche  athénienne;  3°  Implorations 
à  Neptune;  4°  Sippolyte  et  Aricie.  C'est  sur- 
tout sur  ces  entr'actes  que  l'attention  doit  se 
porter  :  le  premier,  d'une  couleur  mystérieuse 


et  expressive  ;  le  second  —  l'un  des  plus  re- 
marquables —  qui  se  développe  d'une  façon 
délicieuse  après  un  court  solo  de  violon  que 
fait  ressortir  le  joli  dessin  de  clarinette  qui 
l'accompagne,  et  qui  se  termine  par  une  mar- 
che en  quelque  sorte  triomphale,  où  les  fan- 
fares alternent  avec  un  superbe  chant  de  vio- 
lons pour  annoncer  le  retour  de  Thésée  déli- 
vré des  enfers  ;  le  troisième,  d'un  rythme 
persistant  et  curieux  ;  le  quatrième,  enfin,  où 
le  quatuor  en  sourdines,  avec  son  chant  plain- 
tif et  douloureux,  d'un  contour  plein  de  poé- 
sie, semble  symboliser  les  amours  infortu- 
nées d'Hippolyte  et  d'Aricie.  Tout  cela  est 
d'une  valeur  musicale  remarquable,  tout  cela 
est  orchestré  —  il  faut  insister  là-dessus  — 
comme  M.  Massenet  seul  sait  orchestrer  au- 
jourd'hui, et  tout  cela  a  obtenu  le  succès  le 
plus  complet  et  le  plus  mérité. 

*  PHILOCTÈTE,  tragédie  en  trois  actes,  imi- 
tée de  Sophocle  par  M.  Pierre  Quillard,  avec 
musique  de  M.  Arthur  Coquard,  représentée 
à  l'Odéon  le  19  novembre  1896. 

*phyllis,  opéra,  musique  de  M.  Warren, 
représenté  à  New-York  en  mai  1900. 

*  PICCOLO  CANSTATORIE  (il)  opéra  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Luigi  Bottesella, 
musique  de  M.  Attilio  Vernier,  représenté 
au  théâtre  Malibran  de  Venise  le  14  décem- 
bre 1900.  Le  compositeur  est  un  artiste  aveu- 
gle, qui  avait  écrit  cet  ouvrage  spécialement 
pour  des  enfants,  et  particulièrement  pour 
les  élèves  d'une  école  chorale  instituée  par 
lui-même,  tous  enfants  de  huit  à  seize  ans 
dont  il  fait,  dit-on,  l'éducation  musicale  avec 
une  patience  admirable .  Ce  sont  eux  qui 
jouèrent  son  opéra  et  le  firent  applaudir. 

*  PICCOLO  martire  (il),  drame  sacré  en 
trois  actes,  poème  tiré  de  Fabiola,  le  célèbre 
roman  mystique  du  cardinal  Wiseman,  musi- 
que de  don  Giuseppe  Marengo,  exécuté  à 
Rome,  dans  la  salle  du  Patronat  Pie  IX,  en 
avril  1903. 

*  PIED  D'CHÂlit,  «idylle  militaire»  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Montignac,  musique  de 
M.  Ludo  Ratz,  représentée  au  théâtre  des 
Capucines  le  6  janvier  1904. 

*  piedra  rodada  (la),  zarzuela,  paroles 
de  M.  Lopez  Barriel,  musique  de  M.  Rodri- 
guez  Fernandez,  représentée  sur  le  théâtre 
Principal,  à  Cadix,  le  4  décembre  1901. 

*  pierre  D'ARAGON,  grand  opéra  en  qua- 
tre actes  et  six  tableaux,  paroles  et  musique 


PIRE 


SUPPLÉMENT 


POLI 


1267 


de  M.  Abel  Darvey,  représenté  au  Grand- 
Théâtre  de  Marseille  en  décembre  1898. 

PIERRE  DE  LA  BEAUTÉ  (la)  [The  Beauty 
Stone],  «  drame  musical  romantique  »,  paro- 
les de  MM.  Comyns  Carr  et  A.-W.  Pinero, 
musique  d'Arthur  Sullivan,  représenté  au 
Savoy-Théâtre  de  Londres  le  28  mai  1898.  Le 
livret,  qui  avait  un  côté  fantastique,  était 
quelque  peu  confus  et  manquait  essentielle- 
ment de  clarté.  Quant  à  la  musique,  elle  ne 
valait  pas  beaucup  mieux.  Auteur  d'opéret- 
tes burlesques  dont  l'étonnant  succès  est 
légendaire  :  le  Mikado,  Pinafore  et  plusieurs 
autres,  Sullivan  n'a  jamais  pu,  malgré  ses 
efforts,  s'élever  jusqu'au  drame  lyrique  sé- 
rieux, pour  lequel  il  manquait  à  la  fois  de 
souffle  et  d'émotion.  Ni  le  Collier'  de  saphirs, 
ni  Ivanhoe  n'avaient  pu  se  soutenir  à  la  scène, 
il  en  fut  de  même  de  la  Pierre  de  beauté,  et 
ces  trois  tentatives  infructueuses  prouvèrent 
suffisamment  que  le  compositeur  n'était  pas 
fait  pour  cueillir  les  lauriers  d'un  Meyerbeer, 
d'un  Verdi  ou  d'un  Gounod. 

*  PIERRE  DU  MARIAGE  (la.)  [Der  Hei- 
rathslein],  opéra,  paroles  et  musique  de 
M.  Albert  Thierfelder,  représenté  sur  le  théâ- 
tre municipal  de  Rostock  en  avril  1898.  L'au- 
teur était  directeur  de  la  musique  à  l'univer- 
sité de  cette  ville.  Le  sujet  de  cet  ouvrage 
était  emprunté  à  la  vie  montagnarde  du 
Tyrol,  et  la  musique  avait,  dit-on,  un  ex- 
cellent accent  populaire. 

*  PIERRETTE     SOMNAMBULE  ,  Opéra-CO- 

mique  en  un  acte,  paroles  de  MM.  André 
Lenéka  et  Gandrey,  musique  de  M.  N.-T. 
Ravera,  représenté  au  théâtre  d'Application 
le  27  mars  1900. 

*PIP!  PAP!  O  EL  ARTE  DE  ENGANAR 
LOS  ombres  ,  opérette,  paroles  de  M.  Luis 
Freitas,  musique  de  Mme  Frondnoi  et  de 
M.  Calderon,  représentée  le  31  juillet  1897  à 
Lisbonne,  sur  le  théâtre  de  la  Rua  dos 
Condes. 

*pillo  DE  PLAYA  (el),  jeu  coinico-lyri- 
que,  paroles  de  MM.  Prieto  et  Montesinos, 
musique  de  MM.  Chalons  et  Hermoso,  repré- 
senté au  théâtre  Romea  de  Madrid  le  10  no- 
vembre  1898. 

*PlQUlTO  DE  ORO,  zarzuela,  paroles  de 
M.  Saenz,  musique  de  MM.  Barrera  et  Guer- 
vos,  représentée  au  théâtre  de  la  Zarzuela 
de  Madrid  en  novembre  1902. 

*PIRENEI(i),  trilogie  en  un  prologue  et 
trois  actes,  livret  de  M.  Victor   Balaguer, 


musique  de  M.  Felipe  Pedrell,  représentée 
au  théâtre  du  Liceo  de  Barcelone  en  jan- 
vier 1902.  Œuvre  puissante  au  point  de  vue 
de  la  forme,  grandiose  au  point  de  vue  du 
style,  de  belle  allure  et  de  riche  couleur, 
mais  dont,  selon  certains  critiques,  l'inspira- 
tion est  un  peu  trop  absente.  Le  succès  a 
pourtant  été  complet  à  son  apparition,  mais 
quelques-uns  doutent  que  ce  succès  se  puisse 
soutenir  et  que  l'ouvrage  se  maintienne 
longtemps  au  répertoire.  Il  avait  pour  inter- 
prètes principaux  M.  Bensaude  et  Mmes  Parsi 
et  Grasot.  M.  Felipe  Pedrell  est  un  composi- 
teur de  talent  et  un  musicien  instruit, 
membre  de  l'Académie  des  Beaux-Arts  de 
Madrid,  auteur  d'un  dictionnaire  biographique 
des  musiciens  espagnols,  et  éditeur  d'un  re- 
cueil volumineux  et  superbe  d'ceuvres  d'an- 
ciens compositeurs  de  ce  pays. 

*PLANCHADORAS  (las),  zarzuela,  paroles 
médiocres  de  M.  Jimenez,  musique  beaucoup 
meilleure  de  M.  Lope,  représentée  au  Nou- 
veau-Théâtre de  Madrid  le  20  janvier  1900. 

*  PLANTAS  Y  FLORES,  zarzuela,  paroles 
de  M.  Celso  Lucio,  musique  de  MM.  Valverde 
fils  et  Torregrosa,  représentée  sur  le  théâtre 
Eslava  de  Madrid  en  novembre  1901. 

*  PLEIN  DE  JOIE  ET  DE  DOULEUR  [Frend- 
voll  und  leidvoll] ,  action  théâtrale,  paroles  de 
M.  Herrmann,  musique  de  M.  Steffens,  re- 
présentée à  Berlin,  sur  le  théâtre  Schiller,  le 
12  janvier  1900. 

*  PLORANT  Y  RIENT,  O  A  MAL  TIEMPO 
BUENA  cara,  opérette,  paroles  de  M.  Na- 
varro,  musique  de  M.  Thons,  représentée  au 
théâtre  Apolo  de  Valence  le  5  mai  1900. 

*PLUTUS,  comédie  en  trois  actes,  imitée 
dAristophane  par  M.  Gavault,  avec  musi- 
que de  M.  Xavier  Leroux,  représentée  à 
l'Odéon  le  17  décembre  1896. 

*POETA  FAGIUOLI  (il),  opérette  en  deux 
actes,  musique  de  M.  Amedeo  Scorrano,  re- 
présentée sur  le  théâtre  de  la  petite  répu- 
blique de  Saint-Marin  le  9  novembre  1902. 

*POÈTE  ET  LE  MONDE  (le),  opéra,  paro- 
les de  M.  Pétri,  musique  de  M.  Baussern, 
représenté  au  théâtre  grand-ducal  de  Wei- 
mar  en  mars  1897. 

*  POISSON  D'AVRIL,  opéra-comique  en  'tin 
acte,  paroles  de  M.  Rogeron,  musique  de 
M.  René  Delaunay,  représenté  à  Tours  en 
novembre  1903. 

*  POLICHINELAS  (los),  zarzuela,  paroles 


1268 


POUP 


SUPPLEMENT 


PRIM 


de  M.  Arqués,  musique  de  M.  Pèrez  Cabrero, 
représentée  au  Jardin  Espagnol  de  Barcelone, 
en  juillet  1899. 

*POLO  norte  (el),  jeu  lyrique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Aurelio  Varela  et  Pepe 
Sabau,  musique  de  MM.  Angel  Rubio  et 
Powel,  représenté  à  Madrid  le  24  décembre 

1901. 

*  polvorilla  ,  zarzuela  ,  paroles  de 
MM.  Fernandez  Shaw  et  Fiacro  Irayzoz,  mu- 
sique de  M.  Amedeo  Vives,  représentée  à 
Madrid  en  janvier  1901. 

*  POMME  D'ADAM  (la),  opéra-comique  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Auge  de  Lassus,  mu- 
sique de  M.  Antoine  Banès,  représenté  au 
Casino  de  Trouville  le  25  août  1899. 

*POMPADOUR  (la),  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  MM.  E.  de  Ferro  et 
A.-L.  Moor,  musique  de  M.  Emmanuel  Moor, 
représenté  avec  succès  au  théâtre  Municpal 
de  Cologne  en  février  1902.  Les  auteurs  du 
livret  avaient  tiré  leur  sujet  de  la  Mouche, 
d'Alfred  de  Musset. 

*  POMPIER  DE  SERVICE  (le),  pièce  en 
quatre  actes  et  sept  tableaux,  de  MM.  Victor 
de  Cottens  et  Paul  Gavault,  avec  musique  de 
M.  Louis  Varney,  représentée  au  théâtre  des 
Variétés  le  18  février  1897.  Interprètes  : 
MM.  Albert  Brasseur,  Dailly,  Milher,  Guy, 
Simon,  Edouard  Georges,  Petit,  Schutz,  Mo- 
ricet,  Mmes  Germaine  Gallois,  Méaly,  Laval- 
lière, Diéterle  et  Fugère. 

*  POTEMKINE  SUR  LES  BORDS  DU  DA- 
NUBE, opéra,  musique  de  M.  Hugo  Affermi, 
représenté  à  Anneberg  (Saxe)  en  février  1897. 

*  POULE  blanche  (la),  opérette  en  qua- 
tre actes,  paroles  de  MM.  Maurice  Hennequin 
et  Antony  Mars,  musique  de  Victor  Roger,  re- 
présentée au  théâtre  Cluny  le  13  janvier  1899. 

*  POUPÉE  (la),  opéra-comique  à  grand  spec- 
tacle, en  quatre  actes  et  cinq  tableaux,  pa- 
roles de  M.  Maurice  Ordonneau,  musique  de 
M.  Edmond  Audran,  représenté  à  la  Gaîté  en 
octobre  1896.  Ces  histoires  de  poupées  vi- 
vantes, marchantes,  dansantes,  et  disant 
«  papa  »  et  «  maman  »,  pour  n'être  point 
neuves,  ont  presque  toujours  été  heureuses  au 
théâtre  et  y  continuent  leur  agréable  fortune. 
On  connaît  les  titres  de  toutes  ces  pièces, 
dont  le  célèbre  conteur  Hoffmann  pourrait 
revendiquer  la  paternité  première  :  la  Poupée 
de  Nuremberg,  les  Pantins  de  Violette,  Cop- 
pélia,  les  Contes  d'Hoffmann,  et  jusqu'au  der- 


nier ballet  allemand  de  ce  genre,  die  Pup- 
penfee.  M.  Maurice  Ordonneau  n'a  donc  pas 
eu  grand  mal  à  se  donner  pour  trouver  le 
sujet  de  cette  nouvelle  Poupée,  mais  il  a  traité 
ce  sujet  avec  une  certaine  grâce  aimable,  avec 
une  vivacité  amusante  qui  font  passer  sur 
l'intérêt  un  peu  trop  secondaire  peut-être  que 
présente  la  pièce.  De  son  côté,  M.  Audran, 
sans  se  mettre,  lui  non  plus,  en  grands  frais 
de  nouveauté,  a  écrit  une  partition  assez 
alerte,  qui  ne  manque  ni  de  mouvement  ni 
d'entrain  et  qui  se  laisse  entendre  sans  diffi- 
culté. Si  l'on  ajoute  à  cela  une  mise  en  scène 
bon  goût,  et  une  interprétation  excellente 
d'où  se  détachaient  les  deux  personnalités  de 
MUe  Mariette  Sully  et  de  M.  Paul  Fugère,  on 
comprendra  facilement  le  succès  qui  a  ac- 
cueilli la  Poupée. 

*POUR  SA  COURONNE,  fantaisie  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Fordyce,  musique  de 
M.  Louis  Varney,  représentée  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  17  avril  1897. 

*  PRÉCEPTEUR  (le),  opérette,  musique 
de  M.  Joseph  Stritzko.  représentée  à  Vienne, 
sur  le  théâtre  An  der  "Wien,  en  mars  1901. 
L'auteur  est  un  honorable  industriel  qui  s'oc- 
cupe de  musique  en  simple  dilettante. 

*PRECiOSiLLA  (la),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Prieto,  musique  de  M.  Amedeo  Vives,  re- 
présentée au  théâtre  Romea  de  Madrid  le 
25  avril  1899. 

*PREGONERO  DE  riosa  (el),  zarzuela, 
paroles  de  M.  Moreno  Gil,  musique  de 
MM.  Taboada  Steger  et  Fernandez  de  la 
Puente,  représentée  à  Madrid,  sur  le  théâtre 
de  la  Zarzuela,  le  23  mai  1900. 

*  PREMIÈRE  CHANTEUSE  [Prima  Don- 
nait] ,  opérette,  paroles  de  M.  Pasztor,  musi- 
que de  M.  Raoul  Mader  chef  d'orchestre 
du  théâtre  Magyar  de  Budapest,  représentée 
à  ce  théâtre  le  29  décembre  1900. 

*  presidari  (el),  opéra,  paroles  de  M.  Es- 
calante,  musique  de  M.  Peidro,  représenté  à 
Valence  (Espagne)  en  mars  1901. 

*PREZI0SE  ridicole  (le)  ,  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  paroles  de  M.  Ettore  Albini, 
musique  de  M.  Arnaldo  Galliera,  élève  du 
conservatoire  de  Milan,  représenté  sur  le 
théâtre  Royal  de  Parme  le  19  mars  1901.  Il  va 
sans  dire  que  Molière  était  pour  quelque 
chose  dans  le  livret  de  ce  petit  ouvrage. 

*  PRIMA  NOTTE  (la),  «  légende  lyrique  »  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Arturo  Franci,  musi- 


PRIN 


SUPPLEMENT 


PRIS 


1269 


que  de  M.  Renato  Brogi,  élève  du  conserva- 
toire de  Milan,  représentée  au  théâtre  Pa- 
gliano  de  Florence  le  25  novembre  1898. 

♦primer  dia  de  pasqua  (el),  zarzuela, 
paroles  de  M.  Cornes,  musique  de  M.  Fayos, 
représenté  sur  le  théâtre  de  la  Princesse,  à 
Valence,  le  22  février  1899. 

*  primer  réserva  (kl),  jeu  comico-lyri- 
que,  paroles  de  M.  Sanchez  Pastor,  musique 
de  MM.  Torregrosa  et  Valverde  fils,  repré- 
senté au  théâtre  Apolo  de  Madrid  le  14  octo- 
bre 1897. 

*  PRIMERA  verbana  (la),  zarzuela,  pa- 
roles de  MM.  Jerez  et  Barraycoa,  musique 
de  M.  Cabas,  représentée  au  théâtre  Eslava 
de  Jerez  en  juin  1900. 

*PRlMOS  (los),  jeu  comico-lyrique,  paro- 
les de  MM.  Olmedo  et  Escola,  musique  de 
M.  Lopez  del  Toro,  représenté  sur  le  théâtre 
du  Duc,  à  Séville,  le  21  octobre  1901. 

*  PRINCE  malgré  Lui  (le),  opéra-comi- 
que,  musique  de  M.  Otto  Lohse,  représenté 
sur  le  théâtre  de  l'Ouest,  à  Berlin,  en  no- 
vembre 1898. 

*  PRINCES  EN  TOC  (les),  [Talmi-Prinzen], 
opérette,  paroles  de  MM.  Emile  Makai  et 
Kovesi,  musique  de  M.  Joseph  Konti,  repré- 
sentée au  Volks-Théâtre  de  Budapest  en 
février  1898. 

*  PRINCESSE  BARFUSS  (la),  opérette,  mu- 
sique de  M.  Oscar  Henhapel,  représentée  à 
Krems  en  novembre  1902. 

*  PRINCESSE  D'ATHÈNES  (la),  opéra-CO- 
mique,  musique  posthume  de  Frédéric  Lux, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Mayence 
en  mars  1897- 

*PRINCESS  OF  PARMESAN  (the),  Opé- 
rette, paroles  de  M.  Millais ,  musique  de 
M.  Morton  Lathom,  représentée  à  Londres, 
dans  la  salle  Saint-Georges,  le  21  février  1898. 

"PRINCESSE  AMARANTHE  (la)  [Prinzess 
Tausendschœn] ,  opéra  pour  enfants,  paroles 
de  M.  Ulrich  Farner,  musique  de  M.  Fran- 
cesco  Cattabene,  représenté  à  Zurich  le 
27  février  1901. 

*  PRINCESSE  BÉBÉ  (la),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Pierre  Decourcelle  et 
Georges  Berr,  musique  de  M.  Louis  Varney, 
représentée  au  théâtre  des  Nouveautés  le 
18  avril  1902. 


*  PRINCESSE  ENCHANTÉE  (la),  opérette, 
paroles  de  M.  Victor  Léon,  musique  de 
M.  Edouard  Gaertner,  représentée  au  Cari- 
Théâtre  devienne  en  janvier  1901,  avec  un 
succès  uniquement  dû  à  la  partition,  dont 
on  s'accorde  à  louer  la  bonne  facture  et  la 
fraîcheur  d'inspiration. 

*  princesse  ilse  (la),  opéra,  livret  tiré 
d'un  récit  de  Henri  Heine,  musique  de 
M.  Paul  Geisler,  représenté  à  Hambourg  en 
décembre  1898.  Le  compositeur  dédia  sa  par- 
tition à  Mm'  Charlotte  Embden,  sœur  octo- 
génaire du  grand  poète,  qui  vivait  encore  à 
Hambourg. 

*PRINCESSE  DE  KENSINGTON  (une),  opéra- 
comique,  paroles  de  M.  B.  Hood,  musique  de 
M.  Edward  German,  représenté  au  Savoy- 
Théâtre  de  Londres  en  janvier  1903. 

*  PRINCESSE  lointaine  (la),  opéra,  li- 
vret tiré  de  la  comédie  de  M.  Edmond  Ros- 
tand qui  porte  ce  titre,  musique  de  M.  Bleich- 
mann,  représenté  à  Moscou,  en  1900.  C'était 
le  début  à  la  scène  d'un  jeune  compositeur 
amateur,  qui  ne  s'était  encore  fait  connaître 
que  par  un  certain  nombre  de  romances  et 
diverses  œuvres  symphoniques  bien  accueil- 
lies du  public. 

*PRINCESSE  OSRA  (la),  opéra-comique 
français,  livret  tiré  par  M.  Maurice  Bérenger 
d'un  roman  anglais  de  M.  Anthony  Hope, 
musique  de  M.  Herbert  Bunning,  représenté 
à  Londres,  sur  le  théâtre  de  Covent-Garden, 
le  14  juillet  1902. 

*  PRINCESSE  UNA  (la),  opéra-comique, 
paroles  et  musique  de  M. -T.  E.  Dunhill,  re- 
présenté à  Windsor  en  décembre  1901. 

*  princesse  zabava  (la),  opéra  russe, 
musique  de  M.  Michel  Ivanow,  représenté  il 
y  a  quelques  années  à  Saint-Pétersbourg. 

*  PRINCESSE  ZONNENSCHYN  (la),  opéra 
en  trois  actes,  paroles  de  M.  Pol  de  Mont, 
musique  de  M.  Paul  Gilson,  représenté  au 
Théâtre  Lyrique  flamand  d'Anvers  le  10  oc- 
tobre 1903. 

*  PRINCIPE  PIO  (el),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Ramos,  musique  de  M.  Cordova,  repré- 
sentée sur  le  théâtre  Principal  de  Saragosse 
en  mars  1901. 

*PRISCILLA,  THE  MAID  OF  PLYMOUTH, 

opérette,  paroles  de  M.  Longfellow,  ^musique 
de  M.  Fanciulli,  représentée  à  Washington  le 
i  novembre  1901. 


1270 


QUAT 


SUPPLÉMENT 


QUAT 


*  PRISONNIÈRE  DE  GUERRE  (LA)  [Die 
Kiegsgefangene] ,  opéra  en  deux  actes,  poème 
de  M.  Alfred  Formey,  musique  de  M.  Cari 
Goldmark,  représenté  à  l'Opéra  impérial  de 
Vienne  le  17  janvier  1899.  Le  livret,  sans  ac- 
tion et  sans  intérêt,  est  tiré  de  Y  Iliade  et  a 
pour  auteur  un  pasteur  luthérien  de  Vienne 
qui  s'est  dissimulé  sous  le  pseudonyme  d'Er- 
nest Schlicht.  Il  met  en  scène  un  épisode  de 
la  guerre  de  Troie  et  peut  se  réduire  en  peu 
de  mots.  L'action  s'ouvre  par  les  funérailles 
de  Patrocle,  se  poursuit  avec  la  remise  du 
cadavre  d'Hector  à  Priam  et  se  termine  par 
une  grande  scène  entre  Achille  et  Briséis,  sa 
prisonnière  et  son  esclave.  Sur  ce  drame  dé- 
bile, M.  Cari  Goldmark  a  écrit  une  musique 
un  peu  lourde,  un  peu  épaisse,  qui  ne  laisse 
que  rarement  percer  la  lumière  de  la  mélo- 
die, et  qui,  malgré  l'incontestable  talent  du 
compositeur,  laisse  une  impression  de  fati- 
gue. On  a  surtout  applaudi  la  scène  des  fu- 
nérailles au  premier  acte,  le  prélude  du  se- 
coud,  qui  est  une  page  symphonique  superbe, 
digne  du  maître  qui  a  écrit  la  belle  ouverture 
de  Sakountala,  et  le  grand  trio  du  second 
acte.  Les  interprètes  étaient  M.  Reichmann 
(Achille)  et  M"e  Renard  (Briséis). 

*  PROFESSEUR  (le)  [The  Professor] ,  opé- 
rette, musique  de  M.  Harold  Jenner,  repré- 
sentée à  Londres,  dans  la  Quenn's  Hall,  en 
avril  1899. 

*profugos  (los),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Moya,  musique  de  M.  Puchades,  repré- 
sentée au  théâtre  Principal  de  Saragosse  en 
mai  1897. 

*PROMÉTHÉE,  tragédie  lyrique  en  trois 
actes,  de  MM.  Jean  Lorrain  et  Ferdinand 
Herold,  musique  de  M.  Gabriel  Fauré,  repré- 
sentée aux  Arènes  de  Béziers  le  27  août  1900. 
Cet  ouvrage  avait  été  conçu  précisément  en 
vue  des  Arènes  de  Béziers,  pour  être  joué  en 
plein  air  et  donner  l'impression  des  grands 
spectacles  antiques.  Les  rôles  parlés  étaient 
joués  par  M.  de  Max  (Prométhée),  M11"  Cora 
Laparcerie  (Pandore)  et  Odette  de  Fehl  (Her- 
mès), de  l'Odéon.  Les  rôles  chantés  étaient 
tenus  par  MM.  Fonteix   (Krastos),   Vallier 


(Hephaïtos),  Rousselière  (Andros)  .Mmes  Fie- 
rens-Peters  (Bia),  Rosa  Feldy  (Gaia)  et  Tor- 
rês  (^Enoë).  Le  corps  musical  (450  instrumen- 
tistes) comprenait  trois  orchestres  d'harmo- 
nie, un  orchestre  à  cordes,  ho  trompettes  et 
18  harpes ,  200  exécutants  formaient  les 
choeurs.  Enfin,  le  ballet  comptait  50  danseu- 
ses. Les  décors,  immenses,  étaient  peints  par 
M.  Jambon.  L'ensemble  constituait  une  mani- 
festation artistique  exceptionnelle  et  gran- 
diose, qui  n'allait  pas,  on  le  conçoit,  sans  des 
dépenses  considérables.  Celles-ci  ne  s'élevè- 
rent pas,  en  effet,  à  moins  de  120,000  francs 
pour  deux  représentations,  dont  la  première 
seule,  d'ailleurs,  produisit  une  somme  de 
75,000  francs.  Le  succès  fut  éclatant  pour  les 
poètes  et  pour  leur  interprètes.  On  parut 
moins  satisfait  de  la  musique,  au  sujet  de 
laquelle  un  critique  s'exprimait  ainsi  :  «  La 
partition  de  Prométhée  a  été  écrite  très  cons- 
ciencieusement par  un  maître  auquel  aucun 
secret  de  la  grande  symphonie  n'est  étranger, 
mais  la  plupart  des  spectateurs  ont  peu 
goûté  cette  musique  savante,  qui  paraît  ne 
pas  convenir  au  théâtre  de  plein  air.  On  lui 
reproche,  en  général,  de  manquer  de  re- 
lief. » 

*PROSCRiTTO  (il),  opéra  sérieux  en  trois 
actes,  musique  de  M.  Eugenio  Brenna,  re- 
présenté à  Pietra  Ligure  le  4  février  1900. 

*PR0TIS,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
M.  Barthet,  musique  de  M.  Henri  Poncet, 
représenté  à  Aix-en-Provence  le  13  mars  1900. 

*  PUITS  D'AMOUR  (le),  vaudeville-opérette 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Pierre  Veber  et 
Bannières,  musique  de  M.  Louis  Gibeaux,  re- 
présenté au  théâtre  Cluny  en  décembre  1901. 

*PUNAS  DE  ROSAS  (el),  zarzuela  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Arniches  et  Asensio, 
musique  de  M.  Ruperto  Chapi,  représentée 
avec  un  grand  succès,  sur  le  théâtre  A  polo 
de  Madrid,  en  février  1903. 

*  PUPILLA  (la),  comédie  en  deux  actes  de 
Carlo  Goldoni,  mise  en  musique  par  M.  Gial- 
dino  Gialdini,  représentée  à  la  Société  philhar- 
monique de  Trieste  le  23  octobre  1896. 


Q 


*  QUATORZE  ASSISTANTS  EN  DÉTRESSE 

(les)  [Die  ViergehnNothhelfer],  opéra,  paroles 
et  musique  de  M.  Lœvengard,  représenté  à 
Berlin,  au  théâtre  de  l'Ouest,  21  janvier  1899. 


*  14  JUILLET  (le),  drame  en  cinq  actes,  de 
M.  Romain  Rolland,  avec  musique  de  scène 
de  M.  Julien  Tiersot,  représenté  au  théâtre 
de  la  Renaissance  en  mars  1902. 


RAQU 


SUPPLEMENT 


REGI 


1271 


*  QUATRE  FILLES  AYMON  (LES),  opérette 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Armand  Lio- 
rat  et  Fonteny  musique  de  MM.  P.  Lacome 
et  Victor  Roger,  représentée  aux  Folies- 
Dramatiques  le  20  septembre  1898. 

*  querer  DE  LA  PEPA  (el),  saynète  lyri- 
que, paroles  de  MM.  Larmoiera  et  Casero, 
musique  de  M.  Brull,  représentée  au  théâtre 
de  la  Zarzuela  de  Madrid  le  31  janvier  1899. 

*QUI  PRO  QUO,  opérette  en  deux  actes, 


paroles  de  M.  Lukesicli,  musique  de  M.  M. 
Rack,  représentée  à  Fiume  le  31  janvier  1898. 

*  QUO  vadis  ?  «  tableau  lyrique  » ,  livret 
inspiré  du  fameux  roman  qui  porte  ce  titre, 
musique  de  M.  Giuseppe  Bezzi,  représenté  au 
théâtre  des  Muses,  à  Ancône,  en  mars  1901. 

*  QUO  VADIS  ?  zarzuela,  paroles  de  M.  Si- 
nesio  Delgado,  musique  de  M.  Ruperto  Chapi, 
représentée  au  théâtre  Apolo,  de  Madrid,  le 
28  décembre  1901. 


R 


*  ramoneurs  (les),  opérette,  musique  de 
M.  François  Domuik,  représentée  au  théâtre 
Fantaisie  à  Varsovie,  en  septembre  1901. 

*  RAMPONNETTE,  opérette  bouffe  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  André  Lenéka  et 
A.  Richard,  musique  de  MM.  Baille  et  Sélim, 
représentée  au  théâtre  des  Menus-Plaisirs 
le  5  décembre  1896. 

*  ramsès,  drame  en  un  acte  en  vers,  de 
M.  Léonce  de  Pesquidoux,  avec  musique  de 
M.  Paul  Vidal,  représenté  au  théâtre  Égyp- 
tien de  l'Exposition  universelle  le  27  juin  1900. 

*  RAPHAËL,  opéra  en  un  acte,  musique  de 
M.  Arensky,  représenté  à  Saint-Pétersbourg 
en  1895. 

*  raphael,  drame  musical  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Kriakow,  musique  de  M.  An- 
toine Arensky,  représenté  au  théâtre  impé- 
rial de  Moscou  en  octobre  1903.  Ce  petit 
ouvrage  avait  été  écrit  plusieurs  années  au- 
paravant, à  l'occasion  du  congrès  artistique 
réuni  à  Moscou  (1894)  et  joué  alors  dans  une 
soirée  particulière. 

*  RAPTO  (un),  zarzuela  en  trois  actes, 
musique  de  M.  Nicolau,  représentée  en  Espa- 
gne il  y  quelques  années. 

*  raquel,  drame  lyrique  en  quatre  actes, 
paroles  et  musique  de  M.  Thomas  Breton, 
représenté  au  théâtre  Royal  de  Madrid  le 
20  janvier  1900.  L'auteur  a  emprunté  son  sujet 
k  un  drame  du  célèbre  poète  viennois  Grill- 
parzer,  la  Juive  de  Tolède,  dont  l'action  se 
déroule  à  Tolède,  en  plein  moyen  âge,  au 
xne  siècle.  La  partition,  sans  être  indigne  de 
la  juste  renommée  de  son  auteur,  est  inégale 
et  d'une  valeur  secondaire.  On  en  a  signalé, 
parmi  les  meilleurs  morceaux,  le  chant 
hébraïque  et  le  duo  du  premier  acte,  l'entrée 


des  souverains  et  le  nocturne  du  second,  et 
enfin,  au  troisième,  les  deux  romances  de 
ténor  et  de  soprano  et  le  duo  de  Rachel  et 
du  roi  Alphonse.  Les  interprètes  principaux 
étaient  M11»5  De  Lerma  (Rachel)  et  Dalhander, 
MM.  Constantino  (le  Roi)  et  Buti. 

*  RATON  Y  EL  GATO  (el),  zarzuela,  paroles 
de  ...  musique  de  M.  Contreras,  représentée 
à  l'Eldorado  de  Madrid  le  22  juin  1898. 

*  RAYMOND,  opéra-comique  en  trois  actes 
et  six  tableaux,  musique  de  M.  Raoul  de 
Koczalski,  représenté  à  Elberfeld  en  octo- 
bre 1902.  L'auteur  de  cet  ouvrage,  âgé  seule- 
ment de  dix-sept  ans,  s'était  fait  en  Alle- 
magne, comme  pianiste,  la  renommée  d'un 
enfant  prodige.  Son  opéra  n'obtint  qu'un 
succès  contesté. 

*  RECRUE  DU  GRAND  roi  (la),  opéra  po- 
pulaire, paroles  de  M.  Wilhelm  Meves,  musi- 
que de  M.  Max  Clarus,  représenté  au  théâtre 
Friedrich-Wilhelmstadt  de  Berlin,  en  mai  1899. 

♦RECRUTEUR  (le)  [Die  "Weôer],  opérette, 
paroles  de  MM.  Fritz  Berend  et  H.  Kohlnetz, 
musique  de  M.  Hermann  Hanschmann,  repré- 
sentée sur  le  théâtre  municipal  de  Magde- 
bourg  en  avril  1898.  Le  compositeur  n'était 
autre  que  le  fort  ténor  de  la  troupe  de  ce 
théâtre. 

*REFUGIUM  PECCATORUM,  opéra  en  deux 
parties,  paroles  de  M.  Luigi  Sugana,  musiqno 
de  M.  Antonio  De  Lorenzo-Fabris,  représenté 
à  Venise,  sur  le  théâtre  Rossini,  le  24  fé- 
vrier 1897. 

*REGINA,  opéra-comique  en  trois  actes, 
musique  posthume  d'Albert  Lortzing,  repré- 
senté à  l'Opéra  Royal  de  Berlin  en  avril  1899. 
Cet  ouvrage,  écrit  par  le  compositeur  en  1847, 
n'avait  pas  été   complètement  terminé  par 


1272 


REIN 


SUPPLÉMENT 


RENA 


lui.  Le  livret,  parait-il,  en  était  fort  maùVais, 
et  M.  L'Arronge  se  chargea  d'en  remanier 
et  d'en  récrire  le  texte.  Quant  à  la  partition, 
c'est  M.  Kleinmichel  qui  assuma  la  responsa- 
bilité de  la  compléter  et  de  la  mettre  au  point, 
et  de  mauvaises  langues  assurent  que  les 
quelques  morceaux  qu'il  dut  écrire  se  recon- 
naissent trop  facilement  au  milieu  des  mélo- 
dies fines  et  élégantes  de  Lortzing.  Quoiqu'il 
en  soit,  Regina  obtint  un  grand  succès,  jouée 
par  MM.  Lieban,  Griinig,  Hoffmann,  Mœd- 
linger,  Mlle  Stiedler  et  Mme  Gœtze. 

*  REGINA  BUT,  opéra-comique,  musique  de 
M.  Glover,  représenté  à  Birmingham  en 
octobre  1897. 

*reina  DE  LA  FIESTA  (là),  zarzuela, 
paroles  de  MM.  Sanchez  Pastor  et  Sinesio 
Delgado,  musique  de  M.  Valverde  fus,  repré- 
sentée au  théâtre  Apolo  de  Madrid  le  28  oc- 
tobre 1899. 

*  reine  des  eaux  (la),  opéra,  musique 
posthume  du  grand  compositeur  français 
Louis  Lacombe,  représenté  à  Sondershausen 
en  mars  1901. 

reine  des  EAUX  (là),  opéra  en  trois 
actes,  livret  de  Charles  Nuitter  traduit  en 
allemand  par  M.  Th.  Rehbaum,  musique  pos- 
thume de  Louis  Lacombe,  représenté  à 
Sondershausen  en  mars  1901.  C'est,  avec 
Winkelried  et  le  Tonnelier  de  Nuremberg,  le 
troisième  ouvrage  de  Louis  Lacombe  qu'on 
représentait  à  l'étranger  après  la  mort  du 
grand  artiste,  qui  n'avait  jamais  pu  parvenir 
à  les  produire  en  France. 

reine  de  saba  (la),  drame  lyrique,  mu- 
sique de  M.  Cari  Goldmark,  représenté  à 
l'Opéra  impérial  devienne  en  1875.  C'était  le 
début  scénique  du  compositeur,  déjà  par- 
venu à  l'âge  de  quarante-cinq  ans  et  très 
avantageusement  connu  comme  musicien 
symphonique.  Ce  début  fut  éclatant,  et  la 
musique  de  la  Heine  de  Saba,  pleine  de  cou- 
leur, de  grandeur  et  de  puissance,  rendit 
aussitôt  célèbre  le  nom  de  l'artiste,  qui  de- 
puis lors,  malgré  son  très  grand  talent,  n'a 
pas  retrouvé  pareil  succès.  Le  rôle  de  la 
reine  de  Saba  fut,  dans  le  genre  sérieux,  la 
première  création  importante  de  la  grande 
cantatrice  Mm"  Materna,  qui  jusqu'alors  n'é- 
tait connue  que  par  ses  succès  dans  l'opérette. 

*  reine  des  glaces  (la),  ballet  avec 
chœurs,  scénario  de  M.  Herbold,  musique  de 
M.  Cari  Flinsch,  représenté  au  théâtre  grand- 
ducal  de  Darmstadt  en  décembre  1902. 


*  REINE  DU  BAL  (la),  opéra-comique, 
paroles  de  M.  Bamett,  musique  de  M.  E. 
Gorliff,  représenté  à  Boston  en  février  1898. 

*  reine  DES  reines  (la),  opérette-bouffe 
en  trois  actes,  paroles  de  P.-L.  Fiers,  mu- 
sique de  M.  Edmond  Audran,  représentée  au 
théâtre  de  l'Eldorado  en  octobre  1896.  «  Ce 
qui  ne  vaut  pas  la  peine  d'être  dit,  on  le 
chante  »,  fait  dire  Beaumarchais  à  l'un  de 
ses  personnages.  Cet  axiome  pourrait  servir 
de  devise  à  bon  nombre  d'opérettes  ;  il  serait 
surtout  de  mise  en  ce  qui  concerne  la  Reine 
des  Reines,  qui  abuse  peut-être  de  la  permis- 
sion de  manquer  d'intérêt,  et  que  sa  musique 
seule,  assez  aimable,  a  pu  soutenir  quelque 
peu.  Les  interprètes  étaient  MM.  Théry,  Ré- 
gnard,  Rablet,  Pons-Arlês,  Grandey,  Maurice 
Lamy,  Mmes  Alice  Bonheur  et  Paulette 
Darty. 

*  REINE  FIAMMETTE  (la),  conte  musical 
en  quatre  actes  et  six  tableaux,  paroles  de 
M.  Catulle  Mendès,  musique  de  M.  Xavier 
Leroux,  représenté  à  l'Opéra-Comique  le 
23  décembre  1903. 

*rejetto,  drame  lyrique  en  un  acte, 
paroles  de  Mm«  Ida-Maria  Baccin,  musique 
de  M.  Luigi-Stefano  Giarda,  représenté  à 
Naples,  sur  le  théâtre  Mercadante  (ex-Fondo), 
le  26  février  1898. 

*reliquia  (a),  opéra  en  quatre  actes, 
poème  de  M.  Jean  Pinto  Ferreira,  musique 
de  M.  Antonio  Gonzalve  de  Silva  Taborda, 
exécuté  sous  forme  de  concert  au  club  de 
Lisbonne  en  mai  1900. 

*  RELOJ  de  cuco  (el),  zarzuela,  paroles 
de  MM.  Labra  et  Ayuso,  musique  de  M.  Tho- 
mas Breton,  représentée  au  théâtre  Apolo 
de  Madrid  le  29  janvier  1898. 

*  remiendos  (los),  jeu  comico-lyrique, 
paroles  de  M.  Navarro  Gonzalvo,  musique  de 
M.  R.  Calleja,  représentée  au  théâtre  Comique 
de  Madrid  le  5  mars  1898. 

*  REMPLAÇANTE  (la),  saynète  en  nn  acte, 
paroles  de  M.  Delaly,  musique  de  MM.  Ber- 
ger, d'Hardelot  et  Paul  Fauchey,  représentée 
au  théâtre  des  Capucines  le  22  décem- 
bre 1902. 

*  RENATA,  opéra  en  un  acte,  livret  italien 
de  M.  Antonio  Menotti-Buja  traduit  en  alle- 
mand par  M.  Kirschefeld,  musique  de  M.  Sca- 
rano,  représenté  au  théâtre  de  l'Ouest,  à 
Berlin,  en  janvier  1901. 


RÉPE 


SUPPLÉMENT 


RIFA 


1273 


*  RENAUD  D'ARLES,  drame  lyrique  en  cinq 
actes  et  six  tableaux  paroles  de  M.  Louis  de 
Fourcaud,  musique  de  M.  Noël  Desjoyeaux, 
représenté  sur  le  théâtre  de  Monte-Carlo  le 
31  mars  1900.  Le  sujet,  très  dramatique,  assez 
singulier,  est  celui-ci.  Le  vieux  roi  d'Arles  a 
eu  le  tort  d'épouser  en  secondes  noces  une 
jeune  fille,  la  reine  Guibel,  qui  n'a  pas  tardé 
à  prendre  pour  amant  le  chevalier  Renaud, 
dont  l'âge  est  plus  proche  du  sien  et  qui, 
cependant,  veut  bientôt  briser  cette  chaîne 
criminelle,  d'autant  qu'il  est  devenu  amou- 
reux de  la  belle  Juliane,  fille  du  premier 
mariage  du  roi.  "Voici  qu'Arles-la-Grande, 
attaquée  par  les  Sarrasins,  est  en  grand 
danger.  Renaud  se  met  à  la  tête  de  la  jeunesse 
de  la  ville,  combat  héroïquement  et  sauve  la 
cité.  Le  roi,  pour  récompense,  lui  donne  un 
titreetlamaindesafille.  Guibel  alors,  furieuse, 
fait  connaître  publiquement  son  déshonneur, 
dont  Renaud  est  le  complice,  et  le  roi,  écrasé 
par  cette  révélation,  chasse  les  deux  coupa- 
bles. Pour  se  venger,  Guibel  ne  trouve  rien 
de  mieux  que  de  rappeler  par  trahison  les 
Sarrasins  qui,  pour  la  seconde  fois,  se  pré- 
sentent devant  la  ville.  C'est  alors  que  Renaud 
surgit  de  nouveau,  sauve  Arles  définitivement 
par  des  prodiges  de  vaillance,  obtient  du  roi 
son  pardon  et  s'unit  enfin  à  Juliane.  Mais 
tout  n'est  pas  fini,  Guibel,  dont  la  fureur  ne 
connaît  plus  de  bornes,  pénètre  dans  le  palais 
pendant  la  fête  nuptiale  pour  frapper  celui 
qui  fut  son  amant  et,  se  trompant  (!),  tue  le 
roi,  après  quoi  elle  se  poignarde  elle-même. 
Le  chevalier  Renaud,  l'époux  de  Juliane, 
deviendra  roi  d'Arles.  Sur  ce  livret  un  peu 
étrange,  le  compositeur  a  écrit  une  musique 
conçue  dans  la  pure  doctrine  wagnérienne, 
une  musique  lourde,  surabondante  en  leit- 
motive,  fertile  en  longueurs  excessives,  man- 
quant de  mouvement  et  s'attardant  trop  faci- 
lement aux  récits  inutiles.  On  a  signalé 
pourtant  dans  la  partition  quelques  pages 
intéressantes,  mais  qui  sont  noyées  dans  des 
développements  intempestifs.  L'ouvrage  avait 
pour  interprètes  M.  Ibos  (Renaud),  M.  Da- 
raux  (le  Roi),  Mme  Renée  Vidal  (Guibel)  et 
Mme  Lafargue  (Juliane). 

*  RENDEZ- VOUS  D'AMANDINE  (les),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Adolphe 
Faure,  musique  de  M.  Bar,  représenté  au 
Grand-Théâtre  de  Lille  en  1879. 

*  répétition  D'OPÉRA,  opéra-comique 
en  un  acte,  musique  d'Albert  Lortzing.  Ce  fut 
le  dernier  ouvrage  écrit  par  ce  musicien  char- 
mant, et  on  assure  qu'il  ne  fut  joué  alors 


qu'une  fois,  sans  doute  vers  1850.  Il  fut  repris 
après  un  silence  d'un  demi-siècle  et  repré- 
senté avec  beaucoup  de  succès,  en  novem- 
bre 1898,  sur  le  théâtre  royal  de  Stuttgard. 

*RESPETABLE  PUBLICO  (el),  zarzuela- 
revue,  paroles  de  MM.  Paso,  Gabaldon  et 
Canovas,  musique  de  MM.  Calleja  et  Lleo, 
représentée  au  théâtre  Eslava  de  Madrid  en 
novembre  1902. 

*  RETOUR  (le),  opéra-comique  en  deux 
actes,  musique  de  M.  Cari  Pottgiesser,  re- 
présenté sur  le  théâtre  municipal  de  Colo- 
gne en  novembre  1903. 

*  RETOUR  D'ULYSSE  (le),  opéra  on  trois 
actes  et  un  prologue,  poème  et  musique  de 
M.  Auguste  Bungert,  représenté  sur  le 
Théâtre-Royal  de  Dresde  en  décembre  1896. 
L'auteur  avait  entrepris,  à  l'imitation  de  Ri- 
chard Wagner,  d'écrire  une  tétralogie  musi- 
cale sous  le  titre  général  de  l'Odyssée.  Le  Re- 
tour d'Ulysse  formait  la  troisième  partie  de 
cette  tétralogie,  qu'il  offrait  au  public  avant 
de  lui  faire  connaître  les  deux  premières.  Cet 
ouvrage  paraît  avoir  obtenu  du  succès,  succès 
partage  par  son  principal  interprète,  le  ba- 
ryton Scheidemantel,  qui  jouait  Ulysse.  Au 
point  de  vue  musical,  les  critiques  de  Dresde 
s'accordaient  à  constater  que  M.  Bungert 
avait  réussi  à  s'abstenir  complètement  de  la 
servile  et  insupportable  imitation  de  Richard 
Wagner  qu'on  peut  trop  justement  reprocher 
à  la  plupart  des  compositeurs  allemands  con- 
temporains. 

*  RETRATO  DE  ADAN  (el),  jeu  comieo- 
lyrique,  paroles  de  MM.  Prieto  et  Casai,  mu- 
sique de  M.  Orejon,  représenté  au  théâtre 
Comique  de  Madrid  en  novembre  1901. 

*  REVANCHE  DE  galathée,  opérette  en 
un  acte,  paroles  de  M.  Paul  Ferrier,  musique 
de  M.  Edmond  Diet,  représentée  à  la  Bodi- 
nière  le  20  avril  1898. 

*  REY  DE  LOS  AIRES  (el),  zarzuela,  paroles 
de  M.  Labra,  musique  de  MM.  Fernândez 
Caballero  et  Hermoso,  représentée  au  théâtre 
Comique  de  Madrid  en  novembre  1900. 

*  RHODOPE,  opérette  en  deux  actes,  livret 
imité  d'une  comédie  d'Emile  Augier,  la  Ciguë, 
par  MM.  Engel  et  Hugo  Félix,  musique  de 
M.  Hugo  Félix,  représentée  au  Cari-Théâtre 
de  Vienne  le  1er  février  1900. 

*  RIFANTAKA,  opéra,  musique  de  M.  Alfred 
Toffi,  représenté  au  théâtre  Royal  de  Copen- 
hague, le  îer  janvier  1898. 


1274 


ROI 


SUPPLEMENT 


ROI 


*rinaldo  ED  ABMIDA,  opéra  en  trois 
actes,  paroles  et  musique  de  M.  Annibale  Pe- 
lizzone,  i*eprésenté  le  3  décembre  1896  sur  le 
Politeama  de  Casal-Montferrat. 

*  RINGO,  opéra-comique  en  un  acte,  musique 
de  M.  Eugène  de  Volborth,  représenté  au 
théâtre  municipal  de  Stettin  le  13  mars  1898. 

*  rip  van  winkle,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  "William  Akermann,  musique 
de  M.  Franco  Leoni,  représenté  à  Londres, 
sur  le  théâtre  de  Sa  Majesté,  le  4  septem- 
bre 1897. 

*  rita  mendo,  opéra  sérieux,  musique  de 
Giovanni  Sebastiani,  représenté  à  Rome,  sur 
le  théâtre  Valle,  en  juillet  1853. 

*rita  FERRANT,  opéra  sérieux  en  trois 
actes,  paroles  anonymes,  musique  de  M.  Rocco 
Trimarchi,  représenté  sur  le  théâtre  Victor- 
Emmanuel  de  Messine  le  8  mars  1898. 

*RIVALI  (i),  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  AttilioTurco,  musique  de  M.  An- 
tonio Virgili,  représenté  au  théâtre  Manzoni 
de  Vérone  le  1"  mai  1898. 

*  RIVOLI,  opérette  militaire  à  grand  spec- 
tacle en  trois  actes  et  quatre  tableaux,  pa- 
roles de  Paul  Burani,  musique  de  M.  André 
Wormser,  représentée  avec  succès  au  théâtre 
des  Folies-Dramatiques  le  30  octobre  1896. 
Interprètes  :  MM.  Jean  Périer,  Simon-Max, 
Gardel,  Vavasseur,  Loree,  et  Mmes  Dumont, 
Leriche,  Mouline,  de  Beaumont. 

robert-macaire  ET  cie,  opérette  bouffe 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Charles  Esquier, 
musique  de  M.  W.  Salabert,  représentée  au 
petit  théâtre  des  Mathurins  en  mars  1901. 

*  ROCOCO,  opéra  sérieux  en  un  acte,  paroles 
de  M.  Oberto-Daniele  Marrama,  musique  de 
M.  Emanuele  Gianturco,  représenté  à  Naples, 
sur  le  théâtre  Mercadante  (ex-Fondo)  le  7  oc- 
tobre 1897. 

*ROl  ARTHUS  (le),  drame  lyrique  en  trois 
actes  et  six  tableaux,  poème  et  musique 
(posthumes)  d'Ernest  Chausson,  représenté 
au  théâtre  de  la  Monnaie  de  Bruxelles  en 
novembre  1903. 

*  ROI  CARNAVAL  (le),  opérette  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  Bannel  et  Puech,  mu- 
sique de  M.  Justin  Clérice,  représentée  à 
Parisiana  le  1"  février  1898. 

*roi  Christian  n  (le),  drame  musical, 
musique  de  M.  Jean  Sibelius,  représenté  à 
Helsingfors  en  avril  1898. 


*ROlDAGOBERT  (le),  opérette  burlesque 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Pradels  et 
Raboteau,  musique  de  M.  Marius  Lambert, 
représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le  20  dé- 
cembre 1900. 

*  ROI  DE  COGNAC  (le),  opérette,  livret  tiré 
d'un  ancien  vaudeville  français  de  Scribe  et 
Bavard,  musique  de  M.  François  Wagner  re- 
présentée sur  le  Cari-Théâtre  de  Vienne  en 
février  1897. 

*ROI  DE  LA  MER  (le)  [The  Sea  King], 
opéra,  musique  de  M.  Richard  Stahl,  repré- 
senté à  New- York  en  1898. 

*ROl  DE  PARIS  (le),  drame  lyrique  en 
trois  actes,  poème  posthume  d'Henry  Bou- 
chut,  musique  de  M.  Georges  Hue,  représenté 
à  l'Opéra  le  26  avril  1901.  Le  livret  de  cet  ou- 
vrage était  dû  à  un  jeune  poète  mort  prématu- 
rément, à  vingt-quatre  ans,  encore  peu  connu 
du  public.  Par  quel  hasard  ce  livret  était-il 
tombé  dans  les  mains  du  compositeur?  Par 
quel  hasard,  plus  grand  encore,  avait-il  été 
accepté  par  la  direction  de  l'Opéra,  alors  que 
l'auteur  n'était  plus  là  pour  le  défendre  et  que 
tant  d'autres,  bien  vivants,  assiègent  en  vain 
les  portes  de  nos  théâtres  ?  Ce  sont  là  ques- 
tions auxquelles  on  ne  saurait  répondre. 

Le  «  roi  de  Paris,  »  c'est  le  duc  de  Guise, 
Henri  le  Balafré,  et  ceci  indique  aussitôt  la 
nature  du  sujet.  De  même  que  Planard  s'était 
inspiré  ,  pour  le  Pré-aux- Clercs,  de  la  Chro- 
nique du  temps  de  Charles  IX  de  Mérimée, 
Fauteur  du  Roi  de  Paris  s'est  inspiré  de  la 
Ligue  de  Vitet,  et  principalement  de  la  partie 
qui  a  pour  titre  les  Etats  de  Blois.  Il  a  seule- 
ment transformé  Loignac  en  Longnac,  ce  qui 
est  moins  euphonique,  et  de  Charlotte  de 
Noirmoutiers,  la  maîtresse  d'Henri  de  Guise, 
il  a  fait  Jeanne  de  Noirmoutiers.  Et  il  a  em- 
prunté, à  son  dénouement,  la  réflexion  que 
Vitet  prête  à  Henri  III  lorsqu'il  voit  étendu 
à  ses  pieds  le  corps  de  son  ennemi,  tombé 
sous  le  fer  de  ses  séides  :  «  Qu'il  est  grand! 
Il  ne  m'a  jamais  paru  si  grand!  »  Ce  livret 
nous  fait  donc  assister  au  complot  tramé  par 
le  Balafré  et  ses  amis  contre  la  puissance 
royale,  auxréunions  des  ligueurs,  aux  amours 
du  conspirateur  avec  la  belle  Jeanne  de 
Noirmoutiers,  enfin  au  guet-apens  ourdi 
contre  lui  par  le  roi  et  à  son  assassinat  or- 
donné par  celui-ci.  Écrit  tantôt  en  vers,  tantôt 
en  prose  rythmée,  ce  livret  n'est  ni  meilleur 
ni  pire  que  bien  d'autres.  Il  a  une  qualité, 
c'est  d'être  rapide  et  bref.  Il  a  un  défaut,  c'est 
que  le  dénouement  est  connu  d'avance,  et  que 


ROI 


SUPPLEMENT 


ROSE 


1275 


ce  dénouement,  d'ailleurs,  s'il  est  dramatique, 
manque  de  pathétique.  Tel  qu'il  est,  il  pouvait, 
en  somme,  inspirer  un  musicien,  si  celui-ci 
avait  su  mettre  en  œuvre  ses  divers  éléments. 
On  pouvait  l'espérer  de  la  part  de  M .  Georges 
Hue,  grand  prix  de  Rome  de  1879,  artiste 
instruit,  auteur  de  quelques  compositions 
symphoniques  qui  n'étaient  dénuées  ni  de 
couleur  ni  d'intérêt.  Il  faut  pourtant  recon- 
naître que  son  début  à  la  scène  n'a  pas  été 
heureux,  et  que  c'est  précisément  l'intérêt  et 
la  couleur,  sans  compter  l'inspiration,  qui 
manquent  à  la  partition  du  Roi  de  Paris. 
Celle-ci  n'est  pas  d'ailleurs  une  œuvre  de 
combat,  et  il  n'y  a  pas,  à  son  sujet,  à  partir 
en  guerre  contre  certaines  tendances  plus  ou 
moins  accentuées,  plus  ou  moins  audacieuses, 
qui  cantonnent  et  classent  un  artiste  dans  un 
parti  et  dans  Une  école.  Ce  qui  est  plus 
grave,  c'est  que  cette  œuvre  est  insignifiante 
et  morne,  c'est  que,  loin  d'exciter  soit  la 
sympathie,  soit  la  colère,  elle  n'évoque  que 
l'indifférence  par  son  inconsistance,  l'inat- 
tention par  sa  banalité.  On  voudrait  s'attacher 
à  quelque  chose,  découvrir  chez  l'auteur  une 
doctrine,  une  direction  quelconque  de  l'esprit, 
trouver  dans  son  œuvre  une  trace  lumineuse, 
et  l'on  se  bute  à  l'insignifiance,  au  vide,  au 
néant.  Point  de  passion,  point  de  chaleur,  pas 
même  de  sentiment  dramatique,  aucune  trace 
apparente  d'émotion.  Même  l'orchestre  est 
sans  vie,  sans  mouvement,  sans  action,  sans 
originalité.  Il  était  évident,  et  le  résultat  l'a 
prouvé,  que  c'était  là  une  œuvre  mort-née. 
On  ne  peut  que  souhaiter  au  compositeur,  qui 
n'est  pas  le  premier  venu,  de  trouver  pro- 
chainement l'occasion  d'une  revanche  à  ce 
début  malheureux.  Le  Roi  de  Paris  avait  pour 
interprètes  Mme  Bosman  (Jeanne  de  Noir- 
moutiers),  MM.  Delmas  (Henri  de  Guise), 
Vaguet  (Henri  III)  et  Noté  (Longnac). 

*ROI  DES  ALPES  ET  L'ENNEMI  DES 
HOMMES  (le),  opéra  romantique  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Richard  Batka,  musique 
de  M.  Léo  Blech,  représenté  avec  succès  à 
Dresde  le  2  octobre  1903. 

*  roi  DES  BRUMES  (le),  opéra  en  un  acte, 
livret  tiré  d'un  des  jolis  contes  d'Andersen, 
musique  de  M.  Abranyi,  représenté  à  l'Opéra 
royal  de  Budapest  en  novembre  1903. 

*  ROI  DODO  (le),  opéra-comique,  musique 
de  M.  Gustave  Lueders,  représenté  à  Chicago 
en  juillet  1901. 

*  ROI  DROSSELBART,  opéra-féerie  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Axel  Delmar,  musique 


de  M.  G.  Kulenkampff,  représenté  à  Berlin 
en  décembre  1899. 

*ROl  magnus  (le),  opéra,  paroles  de 
M.  Mœrner,  musique  de  M.  P.  Nordemann, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Hambourg 
le  8  octobre  1898. 

*ROLANDO,  esquisse  moyenâgeuse  en  un 
acte,  musique  de  M.  Carlo  Sebastiani,  repré- 
sentée à  Naples,  sur  le  théâtre  Bellini,  en  no- 
vembre 1897. 

*  RONVALD,  drame  lyrique  en  un  acte,  li- 
vret de  M.  Carlo  De  Carli,  musique  de  M.  Mi- 
chèle d'Alessandro,  représenté  sur  le  théâtre 
Ponchielli,  de  Crémone,  le  22  février  1897. 
C'était  le  début  à  la  scène  du  compositeur, 
qui  avait  pour  interprètes  Mme  Miotti, 
MM.  Morini,  Barbieri  et  Caldera. 

*  ROSA  etréséda,  opéra-comique,  mu- 
sique de  M.  Max  Wolff,  représenté  à  Graz  en 
juin  1876. 

*ROSALBA  (la),  opéra  sérieux  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Luigi  Illica,  musique  de  M.Emi- 
lio  Pizzi,  représenté  au  théâtre  Carignan  de 
Turin  le  31  mai  1899. 

*  ROSE  DE  perse  (la)',  opéra-comique  en 
trois  actes,  musique  d'Arthur  Sullivan,  repré- 
senté au  Savoy-Théâtre  de  Londres  en  décem- 
bre 1899. 

*ROSE  DU  JARDIN  D'AMOUR  (la),  opéra 
romantique,  paroles  de  M.  James  Grun,  mu- 
sique de  M.  Hans  Pfitzner,  représenté  au 
théâtre  municipal  d'Elberfeld  le  9  novem- 
bre 1901.  Le  caractère  ultra-romantique  de 
cet  ouvrage  était  surtout  déterminé  par  le 
prélude,  qui,  dit-on,  durait  une  heure  entière, 
avec  une  importante  intervention  des  chœurs. 
L'œuvre  a  paru  originale,  voire  un  peu  excen- 
trique, mais  sans  grande  chance  de  succès 
durable. 

*  ROSAMUNDE,  opéra  en  cinq  actes,  musique 
de  M.  Richard  Metzdorff,  représenté  sur 
le  théâtre  Grand-Ducal  de  Weimar  en  fé- 
vrier 1876. 

*  rosedda,  opéra  en  trois  actes,  musique 
de  M.  Nino  Alassio,  représenté  à  Savone,  sur 
le  théâtre  Chiabrera,  le  21  février  1897.  Inter- 
prètes :  M°"s  Alloro  et  Quaini,  MM.  Salvi, 
Nava  et  Pinto. 

*ROSE  DU  SAENTIS  (la)  [Das  Rôsli  vom 
Sântis],  opéra,  musique  posthume  de  Franz 
Curti,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Zurich  le  il  février  1898.  Le  jeune  auteur  de 


1276 


SAIN 


SUPPLÉMENT 


SALI 


cet  ouvrage  était  mort  dix  jours  avant  son 
apparition.  Une  pièce  devers  consacrée  à  sa 
mémoire  fut  récitée  sur  la  scène,  le  jour  de 
la  première  représentation,  avant  de  com- 
mencer le  spectacle. 

*  rosella.  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  P.  Dessannai,  musique  de 
M.  P.  Gallisay,  représenté  sur  le  théâtre 
Social  de  Varèse  le  2  octobre  1897. 

*  ROSELLA,  opéra  sérieux  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  C.-A.  Blengini,  musique  de 
M.  Garcia  de  la  Torre,  compositeur  espagnol, 
représenté  au  théâtre  Philodramatique  de 
Milan  le  25  septembre  1899. 

*rosemonde,  opéra,  musique  de  M.  Va- 
vrinecz,  représenté  à  l'Opéra  royal  de  Buda- 
pest en  novembre  1900. 

*  ROSE  MOUSSE,  opéra  en  quatre  tableaux, 
musique  du  renommé  violoniste  Jeno  Hubay, 
représenté  à  l'Opéra  royal  de  Budapest  en 
février  1903. 

*  rosette,  opéra-comique  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Louis  Royer,  musique  de  M.  An- 
toine Mathieu,  représenté  à  Boulogne-sur- 
Mer  en  février  1897. 


*  ROUSSALKA  (la),  opéra,  poème  de  Pousch- 
kine,  musique  de  Dargomijsky,  représenté 
à  Saint-Pétersbourg,  sur  l'ancien  Théâtre- 
Cirque,  le  4  mai  1856.  C'est  l'une  des  œuvres 
les  plus  fameuses  de  l'école  musicale  russe  à 
ses  commencements,  après  que  Glinka  eut 
ouvert  la  voie  à  ses  compatriotes  par  ses  deux 
chefs-d'œuvre,  la  Vie  pour  le  Tsar  et  Rousslan 
et  Ludmilla. 

*  ROUSSALKA,  opéra,  paroles  de  M.Kvapil, 
musique  de  M.  Anton  Dvorak,  représenté  au 
théâtre  tchèque  de  Prague  le  31  mars  1901. 
Le  sujet  de  cet  ouvrage  est  le  même  que 
celui  de  la  Roussalka  de  Dargomijski. 

* rùbezahl ,  opéra-féerie,  musique  de 
M.  Alfred  Stelzner,  représenté  au  théâtre 
Royal  de  Dresde  en  juin  1902. 

*RUSE  D'AMOUR,  opérette  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Stéphane  Bordèse,  musique 
de  M.  Charles  Lecocq,  représentée  à  Bou- 
logne-sur-Mer  le  26  juin  1898. 

*  ruth,  opéra  russe,  musique  de  M.  Ippo- 
litow-Ivanow,  représenté  il  y  a  quelques 
années. 


*saeado  DE  GLORIA  (el),  zarzuela  en 
deux  tableaux,  paroles  de  MM.  Casero  et 
Larrubiera,  musiquedeM.  Brull,  représentée 
au  théâtre  de  la  Zarzuela  de  Madrid  le  17  jan- 
vier 1900. 

*SABATO  DEL  VILLAGIO  (il),  «  idylle  » 
en  un  acte  et  deux  parties,  musique  écrite 
par  M.  Vittorio  Baravalle  sur  une  admirable 
poésie  du  grand  Leopardi,  exécutée  en 
avril  1883  au  Cercle  philharmonico-dramati- 
que  de  Rome,  remaniée  par  le  compositeur 
et  exécutée  de  nouveau  à  Cuneo  le  22  jan- 
vier 1899. 

*  sabre  de  bois  (le),  opéra  en  un  acte, 
musique  de  M.  Henri  Zœllner,  représenté  à 
Cassel,  sur  le  théâtre  de  la  cour,  en  novem- 
bre 1897. 

*SADKO  de  NOVGOROD,  opéra,  musique 
de  M.  Rimsky-Korsakow,  représenté  à  Mos- 
cou le  6  janvier  1898. 

*  sainte  ludmille,  opéra  sacré  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Jaroslav  Urchlicky,  mu- 


sique de  M.  Anton  Dvorak,  représenté  sur 
le  théâtre  national  de  Prague  en  novem- 
bre 1901.  Cet  ouvrage  n'est  autre  chose  que 
l'adaptation  scénique  et  la  traduction  d'un 
oratorio  portant  le  même  titre,  que  M.  Dvo- 
rak avait  écrit  quelques  années  auparavant, 
sur  texte  anglais,  pour  le  grand  festival  mu- 
sical de  Birmingham.  Malgré  son  incontes- 
table valeur,  il  faut  convenir  que  l'œuvre, 
conçue  dans  un  autre  but,  n'a  pas  gagné  à 
cette  transformation  scénique,  en  dépit  des 
pages  que  le  compositeur  y  a  ajoutées  pour 
les  besoins  du  drame.  Elle  est  restée  austère, 
rigide  et  sans  passion,  ainsi  que  le  comporte 
la  nature  de  l'oratorio.  Elle  a  été  sauvée  sur- 
tout par  ses  chœurs  superbes.  Il  n'empêche 
que  le  public  tchèque  a,  naturellement,  fait 
fête  à  son  illustre  compatriote. 

*  saldunes,  drame  lyrique  en  trois  par- 
ties, paroles  de  M.  Coelho  Netto,  musique  de 
M.  Leopoldo  Miguez,  représenté  àRio-Janeiro 
en  octobre  1899. 

*  SALIN  ARA  (la),  opéra  italien  en  trois  ac- 


SANG 


SUPPLÉMENT 


SANG 


1277 


tes,  musique  de  M.  Domenico  Brescia,  ré- 
présenté au  théâtre  municipal  de  Santiago 
(Chili)  en  avril  1901.  L'auteur  est  directeur 
du  Conservatoire  de  Santiago. 

*  SALSA  Y  LOS  CARACOLES  (la)  ,  zar- 
zuela  en  un  acte,  paroles  de  M.  C.  Navarro, 
musique  de  M.  Manuel  Nieto,  représentée  au 
théâtre  des  Variétés  de  Madrid  en  1884. 

*  saltimbanques  (les),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Maurice  Ordonneau, 
musique  de  M.  Louis  Ganne,  représentée  au 
théâtre  de  la  Gaîté  le  30  décembre  1899. 

*  saltimbanquos  (los)  ,  opéra-comique 
en  deux  actes,  paroles  de  M.  Catlos  Ciano, 
musique  de  M.  Ignacio  Cervantes,  représenté 
à  La  Havane  en  décembre  1900. 

*  samaritaine  (la),  «  évangile  »  en  trois 
tableaux,  en  vers,  de  M.  Edmond  Rostand, 
avec  musique  de  M.  Gabriel  Pierné,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Renaissance  le 
14  avril  1897. 

*SA  MAJESTÉ  OU  LA  COUR  DE  VINGOLIA, 
opérette  burlesque,  paroles  de  MM.  Burnand 
et  Lehmann,  musique  de  sir  Alexandre  Mac- 
kenzie,  représentée  au  Savoy-Theatre  de  Lon- 
dres en  février  1897.  M.  Mackenzie,  qui  s'était 
fait  jusqu'alors  en  Angleterre  une  réputation 
honorable  de  compositeur  sérieux,  n'a  pas  été 
heureusement  inspiré  en  voulant  marcher  sur 
les  traces  d'Hervé  et  d'Offenbach  :  la  musique 
de  son  opérette  n'a  obtenu  aucun  succès. 

*SA  majesté  L'AMOUR,  opérette  en  trois 
actes  et  huit  tableaux,  paroles  de  MM.  Mau- 
rice Hennequin  et  Antony  Mars,  musique  de 
Victor  Roger,  représentée  au  théâtre  de  l'El- 
dorado en  décembre  1896. 

*  sancho,  comédie  musicale  eu  quatre  ac- 
tes et  neuf  tableaux,  paroles  de  M.  Yve- 
Plessis,  musique  de  M.  Jaques-Dalcroze,  re- 
présentée au  Grand-Théâtre  de  Genève  le 
13  décembre  1897.  L'œuvre  est  du  plus  pur 
wagnérisme.  Les  personnages  chantent  ou 
déclament  une  sorte  de  mélopée  continue, 
tandis  que  l'orchestre,  au  moyen  de  thèmes 
caractéristiques,  se  combinant  de  diverses 
matières,  commente  les  situations  ou  expli- 
que les  sentiments .  C'est  absolument  le 
procédé  wagnérien  appliqué  au  genre  de  la 
comédie. 

*  SANCTA  MARIA,  «  mystère  » ,  poème  de 
Topelius,  musique  de  M.  André  Hallen,  re- 
présenté à  Visby  (Suède),  en  août  1901.  L'an- 
cienne ville  hanséatique  de  Visby,  qui  pos- 
sède nombre  de  monuments  et  de  ruines  his- 


toriques et  dont  la  situation  au  bord  de  la 
mer  est  extrêment  pittoresque,  a  organisé 
des  festspiele  comme  à  Bayreuth  ou  à  Obe- 
rammergau.  Ces  spectacles  ont  lieu  dans  les 
admirables  ruines  de  l'ancienne  église  Saint- 
Nicolas.  Le  chœur  gothique,  dont  les  voûtes, 
en  partie  ébréchées,  laissent  entrer  l'air  et  la 
lumière,  forme  la  scène  ;  pas  d'autre  décor 
que  les  murs,  avec  les  bouleaux  et  les  lilas 
qui  en  ont  pris  possession  et  qui  poussent 
librement  dans  les  lézardes.  C'est  là  qu'on 
joue  le  mystère  de  Sancta  Maria.  La  pièce 
est  tirée  d'un  légende  du  temps  des  premiè- 
res croisades  des  Suédois  en  Finlande.  Tous 
les  artistes,  acteurs,  chanteurs  et  musiciens, 
sont  des  dilettantes.  C'est  un  auteur  du  théâ- 
tre de  Stockholm,  M.  Hamrin,  qui  dirige  la 
mise  en  scène  et  l'appareil  théâtral.  On  joue 
tous  les  dimanches  pendant  l'été,  et  les  re- 
présentations attirent  une  foule  de  visiteurs 
de  Stockholm  et  des  autres  grandes  villes  du 
pays,  charmés  de  la  beauté  de  l'œuvre  et  de 
l'originalité  du  spectacle. 

*  SANDALIO  EL  POSADERO,   jeu   COmicO- 

lyrique,  paroles  de  M.  Vinas,  musique  de 
M.  Calleja,  représenté  à  Valladolid,  sur  le 
théâtre  Lope  de  Vega,  le  20  avril  1899. 

"SANDIOS  Y  melones,  zarzuela,  paroles 
de  M.  Arniches,  musique  de  M.  Eladio  Mon- 
tero,  représentée  au  théâtre  Eslava  de  Ma- 
drid le  17  décembre  1900. 

*  SANG  DES  WIKINGS  [  Wikingblut],  drame 
lyrique  en  quatre  actes,  poème  de  M.  Chris- 
tiansen,  musique  de  M.  Lange-Mûller,  repré- 
senté sur  le  théâtre  Royal  de  Copenhague  en 
mai  1900. 

*  SANG  DE  CIRQUE  [Cirkusblut]  ,  opérette, 
paroles  de  M.  Fischer-Hohmann,  musique  de 
M.  Baumgart,  représentée  à  Alt-Moabit  en 
décembre  1900. 

*  SANG  VIENNOIS  [  Wiener  Blut] ,  opérette 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Victor  Léon  et 
Stein,  musique  posthume  de  Johann  Strauss, 
arrangée  et  mise  au  point  par  M.  Ad.  Mûl- 
ler,  représentée  au  Carl-Théàtre  de  Vienne 
le  26  octobre  1899. 

"SAN-LIN,  opéra,  musique  de  M.  V.  Hol- 
lânder,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Breslau  le  1er  février  1899. 

*  SANNA,  opéra,  musique  de  M.  Georges 
Rauchenecker,  représenté  sur  le  théâtre  muni- 
cipal d'Elberfeld  en  mars  1896. 

* SANS-culottes  (les),  opéra  allemand, 
paroles  de  M.  Horchfeld,  musique  de  M.  Lo- 


1278 


SARR 


SUPPLÉMENT 


SENO 


thaire  Kempter,  représenté  au  théâtre  muni- 
cipal de  Zurich  le  30  novembre  1900. 

*  sant' Andréa  ,  drame  lyrique  en  un 
acte,  musique  posthume  de  Giovanni  Alfonso 
Palomba,  représenté  à  Rome,  dans  la  salle 
Palestrina,  le  14  juin  1896. 

*  SANTA  rosa,  drame  sacré  en  quatre  ac- 
tes, paroles  de  M.  Francesco  Zelli,  musique 
de  M.  Ernesto  Guerra,  représenté  à  Viterbe, 
dans  le  palais  Macchi,  le  6  septembre  1897. 

*SANTO  (il),  opéra  fantastique  en  trois 
actes  et  quatre  tableaux,  livret  de  M.  Luigi 
Sugana,  inspiré  par  la  légende  mystique  de 
saint  Antoine,  musique  de  M.  Francesco 
Ghin,  représenté  avec  succès  à  Venise  sur 
le  théâtre  de  la  Fenice,  le  7  mai  1903. 

*  SANTO  DE  LA  isidra  (el),  zarzuela,  pa- 
roles de  M.  Carlos  Arniches,  musique  de 
M.  Torregrosa,  représentée  sur  le  théâtre 
Apolo  de  Madrid  le  19  février  1898. 

*  SAN  TOY,  comédie  musicale,  paroles  de 
M.  Ed.  Morson,  musique  de  M.  Sidney  Jones, 
représentée  au  Daly-Théàtre  de  Londres  en 
octobre  1899. 

*  SAPHO,  pièce  lyrique  en  cinq  actes,  livret 
tiré  du  roman  fameux  d'Alphonse  Daudet  par 
MM.  Henri  Cain  et  Arthur  Bernède,  musique 
de  M.  J.  Massenet ,  représentée  à  l'Opéra- 
Comique  le  27  novembre  1897.  Poème  inté- 
ressant et  varié,  fertile  en  situations,  mu- 
sique chaude,  colorée,  tantôt  pleine  de  verve 
et  d'entrain,  comme  au  troisième  acte,  qui 
est  tout  ensoleillé,  tantôt  pathétique  jusqu'au 
déchirement,  comme  au  cinquième,  où  l'im- 
pression produite  est  véritablement  poi- 
gnante. La  partition  de  Sapho  est  l'œuvre 
d'un  maître,  d'un  maître  inspiré  et  de  race 
bien  française,  qui  continue  les  nobles  tradi- 
tions de  ses  glorieux  devanciers  et  qui  est 
l'honneur  de  son  temps  et  de  son  pays.  L'ou- 
vrage avait  pour  interprètes  Mlles  Emma 
Calvé  (Sapho),  Wyns,  Guiraudon,  et  MM.  Le- 
prestre,  Marc-Nohel,  Gresse,  Jacquet  et 
Dufour. 

*SAREMA,  opéra,  musique  de  M.  Zem- 
linsky,  représenté  au  théâtre  Royal  de  Mu- 
nich en  octobre  1897. 

*  SARKA ,  opéra  tchèque ,  paroles  de 
M.  Schulze,  musique  de  M.  Fibich,  repré- 
senté au  théâtre  tchèque  de  Prague  en  jan- 
vier 1898. 

*  SARRASIN  (le),  opéra  livret  tiré  du 
drame  d'Alexandre  Dumas  :  Charles  VII  chez 


ses  grands  vassaux,  musique  de  M.  César 
Cui,  représenté  sans  grand  succès  au  théâtre 
impérial  de  Moscou  en  novembre  1902. 

*  SARRONA,  opéra  en  un  acte,  musique  de 
M.  Legrand-Howland,  jeune  compositeur 
américain,  représenté  à  Bruges  en  août  1903. 

*  SATANA,  opéra  en  un  acte,  musique  de 
M.  Camillo  Vigano,  représenté  à  Vicence, 
sur  le  théâtre  Garibaldi,  en  mars  1902.  , 

*SATANELLA,  opéra  tchèque,  musique  de 
M.  J.-R.  Rozkosny,  représenté  au  théâtre 
National  de  Prague  le  5  octobre  18S8. 

*SAUL  ET  DAVID,  opéra,  musique  de 
M.  Cari  Nie.lsen,  représenté  au  théâtre  Royal 
de  Copenhague,  sous  la  direction  de  l'auteur, 
en  décembre  1902.  C'était  le  début  à  la  scène 
du  compositeur,  début  très  remarquable,  dit- 
on,  et  qui  fut  pour  lui  l'occasion  d'un  très 
grand  succès. 

*  SAUVÉ  !  [Erloest] ,  opéra  en  un  acte,  pa- 
roles et  musique  de  M.  Max  Oberleithner, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Dussel- 
dorf  le  14  mars  1899. 

*  SCONPITTA,  opéra  sérieux  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Antonio  Faversani,  musique  de. 
M.  Cesare  Tadini,  représenté  à  Merate  en 
mars  1900. 

*  SECUESTRADORES  (los),  zarzuela  comi- 
que en  un  acte,  paroles  de  MM.  Lucio  et 
Arniches,  musique  de  M.  Manuel  Nieto,  re- 
présentée en  1892  sur  le  théâtre  Eslava  de 
Madrid. 

*  SEIGNEUR  DE  LA  FORÊT  (le),  opéra, 
musique  de  M.  Sacha  Su,  représenté  au 
théâtre  national  de  Prague  en  mai  1903. 

SEGRETO  (il),  opéra  italien,  paroles  et 
musique  de  M.  Torrens  Boqué,  représenté 
au  Politeama  de  Buenos-Ayres  le  10  octo- 
bre 1900. 

*  SEIGNEUR  DE  HANN  (le)  [Der  Eerr  der 
Hanri] ,  opéra,  paroles  et  musique  de  M.  Her- 
mann  Kirchner,  représenté  à  Mediasch 
(Transylvanie)  le  13  mai  1899. 

*SENOR  JOAQUIN  (el),  zarzuela  comique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Julian  Romea,  mu- 
sique de  M.  Fernandez  Caballero,  représen- 
tée sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela  de  Madrid 
le  18  février  1898.  L'auteur  du  livret,  M.  Ro~ 
mea,  remplissait  lui-même  l'un  des  princi- 
paux rôles  de  ce  petit  ouvrage. 

*  SENORA  CAPITANA  (la),  zarzuela  paro- 
les   de   M.  Jackson    Veyan,    musique    de 


SIBE 


SUPPLÉMENT 


SIRE 


1279 


MM.  Barrera  et  Quinito  Valverde ,  repré- 
sentée au  théâtre  Romea  de  Madrid  le 
21  mars  1900. 

*senorita  toreras,  zarzuela,  paroles 
de  M.  Cerbon,  musique  de  MM.  J.  Cabas  et 
Damas,  représentée  à  Almeria  en  juillet  1901. 

*  SÉRÉNADE  (une),  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  M.  Lodoïs  Ferranti,  repré- 
senté dans  la  salle  du  Journal  en  mai  1899. 

*serenata(la),  opéra  sérieux  en  quatre 
actes,  paroles  et  musique  de  M.  Alipio  Cal- 
zelli ,  représenté  à  Pavie  le  30  novem- 
bre 1897. 

*  SERGENT  CRESPO  ,  opérette,  paroles  de 
M.  Max  Neal,  musique  de  son  frère  M.  Hein- 
rich  Neal,  représentée  à  Munich,  sur  le  théâ- 
tre de  la  Gaertnerplatz,  le  23  janvier  1898. 

*SERRANA,  opéra,  paroles  de  M.  Lopes 
de  Mendoça,  musique  de  M.  Alfredo  Keil,  re- 
présenté au  théâtre  San  Carlos  de  Lisbonne, 
le  13  mars  1899. 

*  servilia,  opéra  en  cinq  actes,  musique 
de  M.  Rimsky-Korsakow,  représenté  au 
théâtre  du  Conservatoire,  à  Saint-Péters- 
bourg, en  décembre  1902. 

*SEVERO  torelli,  drame  lyrique  en 
quatre  actes,  livret  tiré  du  drame  français 
de  M.  François  Coppée  et  écrit  en  vers  mar- 
telliens  par  M.  Auteri-Pomar,  musique  de 
M.  Auteri-Manzocchi,  représenté  au  théâtre 
Duse,  de  Bologne,  le  24  avril  1903. 

*  SEVERO  TORELLI,  opéra  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Erminio  Manzini,  musique  de 
M.  Pietro  Meloni,  représenté  au  théâtre  mu- 
nicipal de  Reggio  d'Emilie  le  15  juin  1903. 

*  SHAKSPEARE,  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Gavault  et  P.-L.  Fiers,  mu- 
sique de  M.  Gaston  Serpette,  représentée 
aux  Bouffes-Parisiens  le  23  novembre  1899. 
Aux  temps  anciens  où  les  auteurs  ne  man- 
quaient jamais  de  faire  suivre  le  titre  de  leurs 
pièces  d'un  sous-titre  qui  en  complétait  la 
signification,  on  n'aurait  pas  manqué  d'inti- 
tuler celle-ci  Shakspeare  ou  Nom  d'un  chien  ! 
C'est  qu'en  effet  le  héros  de  cette  opérette 
n'était  point  l'illustre  auteur  d'Othello  et  de 
la  Tempête,  mais  simplement  un  brave  et 
honorable  caniche,  qui  jouait  d'ailleurs  son 
rôle  en  conscience  et  recueillait  avec  une 
satisfaction  visible  les  applaudissements  du 
public.  Ajoutons  que  cet  animal,  docile  et 
bien  dressé,  était  précisément  la  propriété 
-de  l'auteur  de  la  musique  de  Shakspeare. 


*siberia,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Luigi  Illica,  musique  de 
M.  Umberto  Giordano,  représenté  au  théâtre 
de  la  Scala  de  Milan  le  19  décembre  1903.  Le 
compositeur  ne  retrouva  pas,  avec  cet  ou- 
vrage, le  triomphe  qu'il  avait  remporté,  un 
an  auparavant,  avec  son  Adriana  Lecouvreur. 
Siberia  n'obtint  que  peu  de  succès. 

*  sibylle  DE  TIVOLI  (la),  opéra  en  deux 
actes,  paroles  de  M.  Schultz-Henke,  d'après 
une  nouvelle  de  M.  R.  Voss  portant  ce  titre, 
musique  de  M.  Alfred  Sormann,  représenté 
à  l'Opéra  de  Berlin  le  18  janvier  1902,  sans 
aucun  succès. 

*  SIÈGE  de  DOUBNO  (le)  ,  opéra  russe, 
musique  de  M.  Sokalsky,  représenté  il  y  a 
quelques  années. 

*  SIEMPRE  heroica,  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Arista  et  Melantuche,  musique  de 
M.  Echegoyen,  représentée  à  Saragosse,  sur 
le  théâtre  PignateUi,  le  22  septembre  1899. 

*  SIGNOR  DI  POURCEAUGNAC  (il),  opéra- 
bouffe  en  trois  actes,  d'après  la  comédie  de 
Molière,  livret  de  M.  Ferdinando  Fontana, 
musique  de  M.  Alberto  Franche tti,  représenté 
avec  un  succès  médiocre  à  Milan,  sur  le  théâ- 
tre de  la  Scala,  le  10  avril  1S97. 

*SlLViO,  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
MM.  Smitch  et  Borch,  musique  de  M.  Gas- 
ton Borch ,  représenté  à  Christiania  en 
mars  1898.  Le  sujet  de  ce  petit  ouvrage  est 
une  suite  ,  effroyablement  dramatique  ,  de 
Cavalleria  rusticatia. 

*  SILVIO  Di  LARA,  drame  lyrique  en  un 
acte,  paroles  de  M.  Parmenia  Bettoli,  rédac- 
teur en  chef  de  la  Gazette  de  Beryame,  musi- 
que de  M.  Giuseppe  Dannaker,  compositeur 
triestin,  représenté  le  13  mars  1899  sur  le 
théâtre  National  de  Rome. 

*  SIMPLE  histoire,  opéra-comique  en 
deux  actes,  paroles  de  Jules  Ruelle,  musique 
de  M.  V.  Herpreck,  représenté  à  Dunkerque 
le  30  décembre  1894. 

*  SIN  permiso  de  su  tio,  zarzuela,  pa- 
roles de  M.  Perez-Alarcon  ,  musique  de 
M.  Santonja,  représentée  au  théâtre  Parish 
de  Madrid  le  18  avril  1899. 

*  sire  de  framboisy  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Fernand  Bessier  et 
Siranza,  musique  de  M.  Meynard,  représen- 
tée au  théâtre  des  Galeries-Saint-Hubert  de 
Bruxelles  en  novembre  1900. 


1280 


SŒUR 


SUPPLÉMENT 


SOLE 


*SIRE  DE  VERGY  (le),  opérette  bouffe  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  G.-A.  de  Cail- 

lavet  et  Robert  de  Fiers,  musique  de 
M.  Claude  Terrasse,  représentée  aux  Va- 
riétés en  mai  1903. 

*  sire  DUCOOCOU  (le),  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de' MM.  Gounin  et  Rou- 
get, musique  de  Mme  Matthyssens,  représenté 
à  Anvers  en  mars  1902. 

*SIRENA  (la),  opéra  en  deux  tableaux,  pa- 
roles de  M.  Enrico  Golisciani,  musique  de 
M.  Adolfo  Baci,  représenté  sur  le  théâtre 
Rossini,  à  Venise,  le  22  février  1903. 

*SIVA,  drame  lyrique  en  deux  actes,  paro- 
les de  M.  Saint-Luth,  musique  de  M.  Léon 
Honnoré,  représenté  à  Rouen,  sur  le  théâtre 
des  Arts,  le  4  mars  1898.  Cet  ouvrage  avait 
été  couronné  au  concours  Cressent.  Il  a  été 
très  bien  accueilli  par  le  public,  qui  a  ap- 
plaudi, entre  autres  morceaux,  un  joli  pré- 
lude et  un  chœur  plein  d'élégance  :  Andjani, 
voici  des  fleurs  ! 

*  slovaque  (le),  opéra  en  un  acte,  paro- 
les de  M.  Negendank,  musique  de  M.  Franz 
Gœtze,  représenté  au  théâtre  municipal  de 
Danzig  en  'juin  1898. 

*SMILIANA,  opéra  en  deux  actes,  musique 
de  M.  Vilhar,  représenté  sur  le  théâtre  d'A- 
gram  en  février  1897. 

*  SOBRESALIENTE  (el),  zarzuela,  paroles 
de  M.  Fernandez,  musique  de  MM.  Ferreira 
et  Filgueiras,  représentée  à  Lisbonne,  sur 
le  théâtre  Dona  Amelia,  en  mars  1898. 

*  sobrinitos  (los),  zarzuela,  musique  de 
MM.  Viniegra  et  Lope,  représentée  au  théâ- 
tre Romea  de  Madrid  le  13  janvier  1900. 

*SCBUR  DE  jocrisse  (la),  opéra-comi- 
que  en  un  acte,  livret  tiré  par  M.  Albert 
Vanloo  d'un  ancien  vaudeville  de  Duvert  et 
Varner  qui  portait  le  même  titre,  musique 
de  M.  Antoine  Banès,  représenté  à  l'Opéra- 
Gomique  le  9  juillet  1901.  Gentille  petite  parti- 
tion, peut-être  un  peu  trop  ambitieuse  pour  le 
sujet,  mais  aimable,  gaie  et  écrite  avec  soin. 

*  SŒUR  MARTHE,  drame  lyrique  en  cinq 
tableaux,  paroles  de  MM.  Charles  Epheyre 
(pseudonyme  d'un  membre  de  l'Académie  de 
médecine,  M.  Charles  Richet)  et  Octave  Hou- 
daille,  musique  de  M.  Frédéric  Le  Rey,  re- 
présenté au  théâtre  des  Variétés  le  1er  juil- 
let 1898.  Les  mystères  et  les  prodiges  de  la 
télépathie  transportés  à  la  scène  par  un 
médecin  éminent  avec  accompagnement  mu- 


sical, tel  était  le  fond  sur  lequel  s'appuyait 
cette  Sœur  Marthe,  qui  ne  pouvait  guère 
compter  sur  une  longue  existence.  M.  le 
Dr  Richet,  dont  les  idées  à  ce  sujet  sont  bien 
connues,  avait  déjà  publié  sous  ce  titre  un 
roman  étrange,  dont  la  fantaisie  lui  prit  de 
tirer,  avec  le  concours  de  M.  Octave  Hou- 
daille,  un  livret  d'opéra  dont  il  confia  à 
M.  Frédéric  Le  Rey  le  soin  d'écrire  la  musi- 
que. C'est  bien  là  le  théâtre  le  plus  extraor- 
dinaire, en  même  temps  que  le  plus  lugubre 
que  l'on  puisse  imaginer,  théâtre  dont  l'ac- 
tion se  produit  à  la  fin  du  xvme  siècle,  au  plus 
fort  de  l'émotion  causée  dans  le  public  par 
les  fameuses  doctrines  de  Mesmer.  Il  semble 
qu'on  assiste,  éveillé,  aux  péripéties  d'un  cau- 
chemar. La  musique  n  était  pas  de  nature  à 
adoucir  l'impression  éprouvée  par  le  specta- 
teur. Elle  prouvait  simplement  que  le  com- 
positeur travaille  trop,  trop  vite,  et  se  livre 
à  une  production  effrénée  qui  ne  lui  laisse  pas 
le  temps  de  réfléchir  à  ce  qu'il  fait.  Cette 
Sœur  Marthe,  après  être  morte  chaque  soir, 
rendit  définitivement  l'âme  après  sept  repré- 
sentations. 

*  SŒURS  gaudichard  (les),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Maurice  Ordon- 
neau,  musique  d'Edmond  Audran,  représen- 
tée au  théâtre  de  la  Gaité  le  21  avril  1899. 

*  sofia  clerval,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Alfredo  Rocchi,  musique  de 
M.  Domenico  Mantico,  représenté  au  théâtre 
Social  d'Udine  le  16  septembre  1903. 

*  SOGNO  di  rosetta  (il),  «  idylle  cham- 
pêtre »  en  un  acte,  paroles  de  M.  Giovanni 
Pascoli,  musique  de  M.  Carlo  Mussinelli,  re- 
présentée à  Barga  le  14  août  1901.  Le  compo- 
siteur, aveugle  de  naissance,  fut  élevé  à  l'Ins- 
titut des  aveugles  de  Milan  et  étudia  la  mu- 
sique avec  le  maestro  Saladino. 

*SOGNO  D'UNA  NOTTE  D'ESTATE  (il),  co- 
médie musicale,  paroles  de  M.  Mario  Olmi, 
musique  de  M.  Ugo  Rôti,  représentée  à  la 
Palestra  Ristori  de  Turin  en  novembre  1899. 

*  SOIRÉE  DE  NOËL  (la),  farce  rustique  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  R.  d'Auvray  et 
Pottecher,  musique  de  MM.  Lapicque  et 
Michelot,  représentée  au  théâtre  populaire 
de  Bussang  en  1897. 

*  SOLEIL  DE  minuit  (le)  ,  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  Charles  Nuitter  et 
M.  Beaumont,  musique  de  M.  Albert  Re- 
naud, représentée  aux  Bouffes-Parisiens  le 
u  octobre  1898. 


SOUR 


SUPPLEMENT 


SUPR 


4281 


*  SON  EXCELLENCE  [Ihre  Excellenz] ,  opé- 
rette, paroles  de  MM.  Victor  Léon  et  de 
"Waldberg,  musique  de  M.  Heuberger,  re- 
présentée à  Vienne,  sur  le  théâtre  An  der 
"Wien,  le  28  janvier  1899. 

*SONADOR  (el),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Anvila,  musique  de  M.  Giner,  représentée 
sur  le  théâtre  Principal  de  .  Valence  le 
7  avril  1901. 

*  SONGE  D'UNE  NUIT  D'HIVER  (le),  opéra 
flamand  en  un  acte,  paroles  de  M.  Ducatillon, 
musique  de  M.  de  Boeck,  représenté  à  An- 
vers en  janvier  1903. 

*SON  manteau,  opérette  bouffe  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  A.  Thalasso  et  G.  Quil- 
lardet,  musique  de  M.  Ludo  Ratz,  repré- 
sentée au  théâtre  des  Mathurins  le  27  jan- 
vier 1903. 

*  SOPHIE  DE  BRABANT,  opéra  historico- 
romantique,  paroles  de  M.  Egbert  de  Fran- 
kenberg,  musique  de  M.  Ferdinand  Hummel, 
représenté  au  théâtre  grand-ducal  de  Darms- 
tadt  en  octobre  ou  novembre  1S99. 

*  SORCIER  (le),  opéra-comique,  musique  de 
M.  le  baron  de  Meyer-Hohenberg,  représenté 
au  théâtre  municipal  d'Ulm  en  mars  1902. 
L'auteur  était  non  un  musicien  de  profession, 
mais  un  militaire,  capitaine  de  la  garde  à 
Carlsruhe.  Il  avait  publié  antérieurement 
quelques  compositions. 

*  SORCIÈRE     D'ESPELETTE    (LA),    Opéra- 

comique  en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Ana- 
tole Loquin  et  Mégret  de  Belligny,  musique 
de  M.  L.  Amouroux,  représenté  à  Bordeaux 
le  14  décembre  1897. 

*  SORCIÈRE  DE  L'AIR  (la)  [DieLuftzauberin] 
farce  musicale,  paroles  de  MM.  Lunzer  père 
et  fils  et  Manz,  musique  de  M.  Eiben  Schûtz, 
représentée  à  Vienne,  sur  le  théâtre  Jantsch, 
le  26  novembre  1901. 

*SORDELLO,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Emilio  Girardi,  musique  de 
M.  Ernesto  Vallini,  représenté  au  théâtre 
Pagliano  de  Florence  le  26  mai  1900. 

*  sotie  DE  bridoye  (la),  pièce  en  deux 
actes,  paroles  de  MM.  Laurent  Tailhade  et 
Raoul  Ralph,  musique  de  M.  N.-T.  Ravera, 
représentée  au  Nouveau- Théâtre  (société  du 
Théâtre  des  Latins)  le  îs  janvier  1902. 

"SOURCE  d'euscir  (la),  opéra  sérieux 
en  deux  actes,  texte  italien  de  M.  Luigi  Illica 
traduit  en  allemand,  musique  de  M.  Franck 


Alfano,  représenté   au  théâtre  municipal  de 
Breslau  le  S  novembre  1898. 

*  SOURIS  blanche  (la),  opérette  en  trois 
actes,  paroles  de  MM.  Chivot  et  Duru,  musi- 
que de  MM.  Vasseur  et  de  Thisy,  représen- 
tée au  théâtre  Déjazetle  9  novembre  1897. 

*  SOUS  CLEF,  comédie  lyrique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Hendrickx,  musique  de  M.  Oscar 
Roels,  représentée  au  théâtre  royal  de  Gand 
en  février  1903. 

*  sous  le  voile,  opéra-comique  en  un 
acte,  paroles  de  MM.  A.  Ruelle  et  Marc  Le- 
grand,  musique  de  M.  Alfred  Kaiser,  repré- 
senté au  théâtre  de  la  Renaissance  le  29  no- 
vembre 1900. 

*  spahi  (le),  poème  lyrique  en  quatre  ac- 
tes, livret  tiré  du  roman  de  M.  Pierre  Loti 
par  Louis  Gallet,  musique  de  M.  Lucien 
Lambert,  représenté  à  l 'Opéra-Comique  le 
18  octobre  1897.  Sujet  peu  favorable  à  la 
scène,  musique  inexpérimentée  encore,  mais 
non  sans  qualités  intéressantes.  L'ouvrage 
avait  pour  interprètes  MM.  Badiali,  Car- 
bonne,  Gresse,  M"es  Guiraudon  et  Chanoz. 

*  STELLA,  opéra  en  trois  actes,  livret  tiré 
par  M.  Rocco  Pagliara  d'un  drame  de  M.  Sto- 
race,  musique  de  M.  Camillo  De  Nardis,  re- 
présenté à  Chieti  le  22  mai  1898. 

*  STÉPHANIE  opéra,  musique  de  M.  Her- 
mann  Kirchner  représenté  à  Hermannstadt 
(Transylvanie)  en  mai  1902. 

*  STORIA  d'amore,  opéra  en  trois  actes, 
livret  français  de  M.  Paul  Milliet,  traduit  en 
italien  par  M.  Amintore  Galli,  musique  de 
M.  Spiro  Samara,  représenté  sans  succès  au 
Théâtre  Lyrique  International  de  Milan  le 
17  novembre  1903. 

*  STUDENTI  E  SARTINE ,  opéra-comique, 
musique  de  M.  Pierantonio  Tasca,  représenté 
à  Noto  en  mai  1901. 

*  SUENO  DE  UN  A  NO  CHE  DE  VERANO  (  EL), 

zarzuela,  paroles  de  MM.  Lucio  et  Merino, 
musique  de  M.  J.  Valverde  fils,  représentée 
à  l'Eldorado  de  Madrid  le  2  août  1898. 

"SULAMITE  (la),  cantate  biblique,  musi» 
que  de  M.  Ermanno  Wolf-Ferrari,  exécutée  au 
théâtre  Rossini  de  Venise  le  26  février  1899. 

*  SULAMITE  (la),  opéra  biblique  en  quatre 
actes,  musique  de  M.  Goldfaden,  représenté 
à  Budapest  en  1899. 

*  SUPREMA  VIS,  drame  lyrique  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  A.  Martinotti,  musique 
de  M.  Vittorio  Radeglia,  représenté  sur  le 

81 


1282 


TEIL 


SUPPLÉMENT 


TENT 


théâtre  Victor-Emmanuel  de  Turin  le  24  jan- 
vier 1902.  L'auteur  du  livret,  qui  avait  choisi 
pour  sujet  un  épisode  du  siège  de  Bergame 
par  les  Hongrois  au  vme  siècle,  était  un 
officier  de  bersagliers. 

*SUR  TERRAIN  NEUTRE  [Auf  neutralem 
Boden] ,  opéra  en  un  acte,  musique  posthume 
de  Cari  G-rammann,  représenté  au  théâtre 
municipal  de  Hambourg  en  février  1901. 

*  SURPRISE  (la)  [Das  Wunder],  légende 
dramatique,  paroles  de  M.  Voss,  musique 
de  M.  E.  Kempter,  représentée  au  théâtre 


municipal  de  Zurich  le   25  novembre   1893, 

*  SURPRISE  (  la  ) ,  opéra ,  musique  de 
M.  Henri  Zoellner,  représentée  à  Leipzig  en 
septembre  1901. 

*SUSTiTUTO  (el),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Flores  Garcia,  musique  de  M.  Jimenez, 
représentée  au  théâtre  Comique  de  Madrid  le 
6  décembre  1900. 

*SUZON,  opéra-comique  en  un  acte,  paro- 
les de  MM.  Montoyat  et  Sulot,  musique  de 
M.  I.  Mulder,  représenté  à  Rouen,  sur  le 
théâtre  des  Arts,  en  février  1898. 


*  TABLEAU  DE  BERLIN  [Berliner  Bilder], 
farce  musicale,  paroles  de  M.  Jacobson,  mu- 
sique de  M.  Fr.  Wagner,  représentée  à  Berlin, 
sur  le  théâtre  Victoria,  le  25  janvier  1900. 

*  tailleur  pour  DAMES,  opérette  en 
trois  actes,  musique  posthume  de  Cari  Mil- 
loecker,  représentée  au  théâtre  Friedrich- 
Wilhelmstadt  de  Berlin  en  janvier  1901.  H 
paraît  que  le  compositeur  avait  utilisé,  dans 
sa  partition,  plusieurs  morceaux  d'une  opé- 
rette jouée  antérieurement  sans  succès  à 
Vienne  sous  le  titre  de  la  Lumière  du  Nord 
[das  Nordlicht]. 

*  TALISMAN  (le),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  et  musique  de  M.  Georges  Rose,  repré- 
sentée à  Neufchâteau  le  18  mai  1893. 

'TAMBOUR  BATTANT,  opéra-comique  en 
trois  actes,  paroles  de  M.  Fritz  Van  der  Elst, 
musique  de  M11'  Eva  Dell'Acqua,  représenté 
au  théâtre  des  Galeries  -  Saint  -  Hubert  de 
Bruxelles  en  octobre  1900. 

*  tante  AGNÈS,  opérette  bouffe  en  deux 
actes,  paroles  de  Maxime  Boucheron,  mu- 
sique de  M.  Toulmouche,  représentée  à  l'O- 
lympia le  27  octobre  1896. 

*tarantelle,  opéra-comique,  musique 
de  M.  Jakobowski,  représenté  à  Chicago  en 
août  1899. 

*  tasse  (le),  opéra  en  trois  actes  et  six 
tableaux,  paroles  de  MM.  Jules  et  Pierre 
Barbier,  musique  de  M.  Eugène  d'Harcourt, 
représenté  au  théâtre  de  Monte-Carlo  le 
14  février  1903. 

*teilo  L'AFRICANO,  opéra  sérieux  en 
deux  actes,  paroles  et  musique  de  M-  Luigi 


Coccolo,  représenté  au  théâtre  Rossini  de 
Venise  le  2  mars  1899.  L'auteur  de  cet  ouvrage 
était  un  ouvrier  de  l'arsenal  de  Venise,  à  qui 
la  fantaisie  avait  pris  d'écrire  un  opéra  et  de 
le  faire  jouer,  avec  force  réclames  et  an- 
nonces préventives.  Aussi  obtint-il  un  im- 
mense succès...  d'hilarité,  tellement  poème 
et  musique  étaient  étranges.  L'annonce  delà 
représentation  avait  attiré  une  foule  énorme 
qui  s'est  amusée  en  conscience  et  pour  son 
argent.  Elle  a  rappelé  avec  frénésie  l'auteur, 
qui  s'est  présenté  plusieurs  fois  sur  la  scène, 
où  il  a  été  accueilli  d'une  façon  délirante,  au 
milieu  d'un  fracas  inouï. 

*tempesta  (la.),  opéra  sérieux  en  trois 
actes,  paroles  de  M.  Ugo  Fleres,  musique  de 
M.  Raffaele  Del  Frate,  représentée  au  Poli- 
teama  de  Livourne  le  14  août  1900. 

*  templiers  (les),  opéra  romantique  hol- 
landais en  trois  actes,  musique  de  M.  Martin 
Bouman,  représenté  à  l'Opéra  hollandais 
d'Amsterdam  en  février  1898. 

*TEMPRANICA  (la),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Romea,  musique  de  M.  Jeronimo  Jimenez, 
représentée  au  théâtre  de  la  Zarzuela  de 
Madrid  le  18  septembre  1900. 

*TENDEROS  (los),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Alberto  Casanal,  musique  de  MM.  Angel 
Rubio  et  Estellès,  représentée  au  théâtre 
Eslava  de  Madrid  le  1"  octobre  1897. 

*  TENORIO  EN  NAPOLES,  zarzuela,  paroles 
de  M.  Arqués,  musique  de  MM.  Liûan  et 
Videgain,  représentée  à  Barcelone  en  décem- 
bre 1900. 

♦tentazione  di  GESU  (la),  «  mystère 
lyrique  »   en  un  acte,  poésie  de  M.  Arturo 


TERR 


SUPPLEMENT 


TERR 


1283 


Graf,  musique  de  M.  Carlo  Cordara,  repré- 
senté à  Turin,  sur  le  théâtre  Victor-Emma- 
nuel, le  14  octobre  1902. 

'teresa.  tableau  lyrique  en  deux  actes, 
paroles  de  M.  Persichetti,  musique  de  M.  Lui- 
gi-Angelo  Luzzi,  représenté  au  théâtre  Natio- 
nal de  Rome  le  3  juin  1898. 

*  terre  promise  (la),  oratorio  en  trois 
parties,  d'après  la  Vulgate,  musique  de  M.  J. 
Massenet,  exécuté  en  l'église  Saint-Eustache 
le  15  mars  1900.  Comme  Hœndel  l'avait  fait 
pour  le  Messie,  M.  Massenet  a  pris  son  texte 
dans  la  Bible.  Se  faisant  son  propre  librettiste, 
il  a  mis  à  contribution  deux  livres  seuls,  le 
Deutéronome  pour  la  première  partie,  Josué 
pour  les  deux  autres,  supprimant  certains 
passages,  rapprochant  ou  intervertissant 
quelques  versets,  mais  n'introduisant  dans 
sa  version  pas  un  seul  mot  qui  ne  fût  dans 
la  Vulgate  telle  que  la  traduisit  Sylvestre  de 
Sacy. 

L'ouvrage  est  divisé  en  trois  parties,  dont 
la  première,  intitulée  Moab,  rappelle  la  pro- 
messe faite  par  Dieu  à  Moïse  sur  le  mont 
Horeb.  de  lui  faire  passer  le  Jourdain  et  de  le 
faire  pénétrer  avec  les  siens  dans  une  contrée 
fertile  qui  s'étendra  jusqu'à  l'Euphrate,  avec 
sa  malédiction  contre  ceux  qui  n'observeront 
pas  ses  volontés  et  la  prospérité  réservée  à 
ceux  qui  obéiront  àses  lois.  La  seconde  partie, 
Jéricho,  raconte  le  siège  de  cette  ville  parles 
Israélites,  l'écroulement  de  ses  murailles  au 
son  des  sept  trompettes  du  Jubilé  et  l'ana- 
thème  lancé  contre  l'impie  qui  voudrait  la 
relever  de  ses  ruines.  La  troisième,  Chanaan, 
nous  montre  la  joie  du  peuple  d'Israël  entrant 
dans  la  Terre  promise,  et  chantant,  dans  un 
élan  d'enthousiasme,  son  hymne  de  recon- 
naissance à  l'Éternel  et  à  son  éternelle  bonté. 
Avec  le  chœur,  l'action  musicale  ne  comprend 
qu'un  seul  personnage,  «  la  Voix  » ,  représenté 
tantôt  par  un  baryton,  tantôt  par  un  ténor, 
tantôt  par  un  soprano. 

Sans  vouloir  analyser  dans  son  ensemble 
et  dans  tous  ses  détails  une  œuvre  de  cette 
importance,  on  en  peut  du  moins  faire  res- 
sortir les  grands  épisodes  et  les  lignes  prin- 
cipales. Dès  la  première  partie,  la  Voix  nous 
fait  entendre  un  motif  charmant  :  Écoutes 
Israël,  que  nous  retrouvons  au  cours  de  tout 
l'ouvrage,  dont  l'allure,  caressante"  et  très 
simple,  prend  un  charme  particulier  par  les 
ondulations  successives  dont  il  est  l'objet 
sans  qu'elles  viennent  en  rien  en  altérer  la 
couleur  et  la  grâce.  Plus  loin  nous  trouvons 
un  chœur  fugué  à  trois  temps,  El   lorsque 


nous  serons  dans  la  Terre  promise,  puissant  et 
d'un  très  bel  effet;  ce  chœur,  attaqué  par  les 
ténors,  prend  une  grande  force  par  les  entrées 
successives  de  chaque  partie,  et  acquiert, 
dans  sa  péroraison,  une  grandeur  et  une  no- 
blesse superbes.  Puis,  c'est  un  sentiment 
singulièrement  dramatique  quand  les  Lévites 
lancent  l'anathème  sur  ceux  qui  désobéissent 
au  Seigneur,  et  qu'à  chacune  de  leurs  objura- 
tions  la  masse  du  peuple  répond  par  un  puis- 
sant Amen.  C'est  là  encore  une  page  d'une 
puissante  et  souveraine  beauté. 

Dans  la  seconde  partie,  après  un  beau  pré- 
lude instrumental,  après  le  chœur  d'Israël  : 
Cependant  Jéricho  était  fermée,  on  entend  la 
marche  admirable  qui  suit  ces  paroles  de  la 
Voix  :  «  Vous,  prêtres,  prenez  l'arche  d'al- 
liance, et  que  sept  autres  prêtres,  la  précé- 
dant, sonnent  les  sept  trompettes  du  Jubilé. 

—  Peuple,  et  vous,  gens  de  guerre,  faites  le 
tour  de  la  Ctié,  marchant  les  armes  à  la  main 
devant  l'arche  du  Seigneur.  —  Ainsi  pendant 
six  jours.  —  Ne  jetez  aucun  cri  et  que  de  votre 
bouche  il  ne  sorte  aucune  parole.  —  Mais  le 
septième  jour,  sept  fois  résonneront  les  trom- 
pettes du  Jubilé,  et  la  septième  fois  elles 
retentiront  d'un  son  plus  long  et  plus  coupé. 

—  L'instant  étant  venu,  je  dirai  :  —  Faites 
grand  bruit,  criez  !  et  les  murailles  s'écrou- 
leront. » 

Après  ce  récit,  d'un  caractère  à  la  fois 
véhément  et  majestueux,  vient  la  marche, 
pendant  laquelle  les  Israélites  obéissent  aux 
ordres  qui  leur  sont  donnés.  C'est  là  qu'on 
entend  les  sept  trompettes  du  Jubilé.  Elle 
est  superbe,  cette  marche,  pleine  de  grandeur 
dans  ses  développements,  avec  le  dessin 
solennel  des  trompettes  qui  la  scande  pério- 
diquement et  qui  lui  donne,  sans  fracas  et 
sans  excès,  un  éclat  incomparable.  Elle  aboutit 
au  chœur  majestueux  qui  termine  cette  se- 
conde partie. 

La  troisième  s'ouvre  par  une  pastorale 
symphonique  et  un  chœur  qui  nous  rendent 
le  délicieux  motif  modulant  que  la  Voix,  par- 
lant à  Israël,  nous  a  fait  entendre  dans  la 
première.  Il  prend  ici,  naturellement,  une 
nouvelle  valeur  par  les  imitations  et  les  en- 
trées successives  des  voix  du  chœur,  se 
répondant  les  unes  aux  autres.  Puis,  la  Voix 

—  ici,  c'est  un  soprano  —  fait  entendre  une 
mélodie  exquise  :  Peuple  béni  de  Dieu,  qui 
s'enroule  et  se  développe  d'une  façon  déli- 
cieuse, pour  aboutir  au  chœur  final  que  le 
peuple  d'Israël  entonne  avec  pompe  à  la 
gloire  du  Seigneur  et  qui  clôt  dignement  cette 
œuvre  maîtresse. 


1284 


THYL 


SUPPLÉMENT 


TIRA 


«TERRIBLE  TURC  ET  SON  LEGS  D'A- 
MOUR (le)  [That  Terrible  Turk  and  his  loving 
legacy],  opérette,  paroles  de  M.  Turner,  mu- 
sique de  M.  O.  Barri,  représentée  à  Clapton 
le  i  avril  1898. 

*TESORO  DEL  estomago  (el),  zarzuela, 
paroles  de  MM.  Mario  et  Abati,  musique  de 
M.  Montesinos,  représentée  au  théâtre  Eslava 
de  Madrid  en  octobre  1900. 

*  TESTAMENTO  DA  VELHA  (O),  opérette, 
paroles  de  M.  Schevalbak,  musique  de  M.  Car- 
doso,  représentée  à  Lisbonne,  sur  le  théâtre 
Trindade,  en  octobre  1899. 

*tetemre  hiv AS ,  opéra,  paroles  de 
M.  Versenyi,  musique  de  M.  Farkas,  repré- 
senté sur  le  théâtre  hongrois  de  Budapest  le 
5  octobre  1900. 

*  than  ATOS,  «  tragédie  mystique  » ,  poème 
de  M.  Hugues  Revel,  musique  de  M.  Richard 
Francke,  représentée  sur  le  théâtre  grand- 
ducal  de  Schwerin  en  janvier  1901, 

♦THÉODORE  kœrner,  opéra  en  quatre 
actes,  paroles  de  M.  Alberto  Donaudy  mu- 
sique de  son  frère  M.  Stefano  Donaudy,  re- 
présenté au  théâtre  municipal  de  Hambourg 
le  27  novembre  1902.  Cet  opéra  allemand  était 
écrit  par  deux  Italiens,  nés  à  Palerme. 

"THEUERDANK,  opéra  romantique,  livret 
tiré  par  M.  Ehm  (pseudonyme),  d'une  comédie 
de  M.  Hermann  von  Schmid  qui  porte  le  même 
titre,  musique  de  M.  Ludwig  Thuille,  repré- 
senté à  Munich  en  mars  1897.  Cet  ouvrage, 
exactement  conçu  d'après  les  doctrines  de  Ri- 
chard Wagner,  avait  été  couronné  dans  un 
concours  ouvert  par  le  prince  régent  de 
Bavière.  Il  avait  pour  interprètes  princi- 
paux MM.  Bertram,  Bansevocin,  Knote  et 
Mlle  Schloss. 

*  thi-teu,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
MM.  Edouard  Noël  et  d'Hève,  musique  de 
M.  Frédéric  Le  Rey,  représenté  à  Rouen,  sur 
le  théâtre  des  Arts,  le  23  décembre  1899.  La 
scène  de  cet  ouvrage  se  passe  en  Annam,  et 
l'héroïne,  Thi-Teu,  fait  partie  d'une  troupe  de 
baladins.  Le  sujet  est  tiré  d'une  nouvelle  de 
M.  Jules  Boissière,  intitulée  les  Comédiens 
ambulants. 

*  three  DRAGOONS  (the),  opéra-comique, 
musique  de  M.  R.  de  Koven,  représenté  au 
Broadway  -  Théâtre  de  New- York  en  jan- 
vier 1899. 

*  thyl  uylenspiegel,  drame  lyrique  en 
trois  actes  et    quatre    tableaux,  paroles  de 


MM.  Henri  Cain  et  Lucien  Solvay,  musique 
de  M.  Jan  Blockx,  représenté  au  théâtre  de 
la  Monnaie  de  Bruxelles  le  18  janvier  1900, 
et  à  la  fin  du  même  mois,  en  flamand,  à  l'O- 
péra flamand  d'Anvers. 

*tia  cirila  (la),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Manuel  Nieto,  représentée  au  théâtre  Co- 
mique de  Madrid  en  février  1901. 

*  tiçon  negro,  opérette,  musique  de 
M.  Augusto  Machado,  directeur  du  Conser- 
vatoire de  Lisbonne,  représentée  en  cette 
ville  en  janvier  1902,  avec  un  énorme  succès. 

*TIEFLAND  [Terre  basse],  opéra  en  un  acte 
et  trois  tableaux,  livret  tiré  d'un  roman  de 
A.  Guimera  par  M.  Rodolphe  Lothar,  mu- 
sique de  M.  Eugène  d'Albert,  représenté  à 
l'Opéra  -allemand  de  Prague  le  15  novem- 
bre 1903. 

*TIERRUCA  (la.)  zarzuela,  paroles  de 
M.  Comerma,  musique  de  M.  Saco  del  Valle, 
représentée  à  Sabadell  en  décembre  1900. 

*TILL  eulenspiegel,  opéra,  paroles  et 
musique  de  M.  E.-N.  de  Reznicek,  représenté 
sur  le  théâtre  grand-ducal  de  Carlsruhe  le 
12  janvier, 1902. 

*timplaos  (los),  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Eusebio  Blasco  et  Fernandez  Shaw, 
musique  de  M.  Jiménez,  représentée  au 
théâtre  des  Novendades  de  Madrid  en  novem- 
bre 1901. 

*  tio  DE  algala  (  el  ) ,  zarzuela,  paroles 
de  M.  Carlos  Arniches,  musique  de  M.  Mon- 
tesinos, représentée  au  théâtre  Romea  de 
Madrid  en  avril  1901. 

*  TIO  modelo  (un),  zarzuela  en  un  acte, 
paroles  de  M.  J.  Ordofiez,  musique  de  M.  Saco 
del  Valle,  représentée  au  théâtre  de  la  Zar- 
zuela de  Madrid  en  mai  1897, 

*  tiphania,  drame  musical  flamand  en 
deux  parties,  paroles  de  M.  Louis  Payen, 
musique  de  M.  V.  Neuville,  représenté  au 
théâtre  flamand  d'Anvers  en  février  1899. 

*tiple  mimada  (la),  zarzuela,  paroles 
de  M.  Prieto,  musique  de  M.  Lleo,  repré- 
sentée au  théâtre  Martin  de  Madrid  le  17  oc- 
tobre 1899. 

*tirador  DE  palomas  (el),  zarzuela  en 
un  acte,  paroles  de  MM.  Fernandez  Shaw  et 
Asensio  Mas,  musique  de  M.  Vives,  repré- 
sentée au  théâtre  Apolo  de  Madrid  en  fé- 
vrier 1902. 


TONN 


SUPPLEMENT 


TOSG 


1285 


"TIRFING,  opéra,  musique  de  M.  W.  Sten- 
hammer,  représenté  au  théâtre  Royal  de  Stoc- 
kholm le  9  décembre  1898. 

*tirza,  opéra  sérieux  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  Eliodoro  Lombardi,  musique  de 
M.  Francesco  Lombardi,  représenté  à  Milan, 
sur  le  théâtre  Carcano,  le  13  juin  1897. 

*titania,  drame  musical  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Louis  Gallet  et  André  Cor- 
neau.  musique  de  M.  Georges  Hue,  repré- 
senté à  l'Opéra-Comique  le  20  janvier  1903. 
Hélas  !  d'un  sujet  tiré  de  la  vieille  légende 
de  Suon  de  Bordeaux,  où  Shakspeare  avait 
trouvé  la  matière  d'un  chef-d'œuvre  plein  de 
couleur  et  de  poésie,  les  auteurs  du  livret  de 
Titania  n'ont  extrait  qu'une  pièce  insipide, 
sans  action,  sans  mouvement  et  sans  intérêt, 
une  pièce  plus  "bizarre  encore  que  nulle,  et 
d'ailleurs  parfaitement  incompréhensible.  Ce 
livret  est  aussi  fâcheux  que  celui  à'Oberon, 
qui  pourtant  inspira  jadis  à  Weber  un  vrai 
chef-d'œuvre.  M.  Georges  Hue,  qui  n'est  pas 
"Weber,  mais  qui  est  loin  de  manquer  de 
talent,  y  a  cependant  trouvé  les  éléments 
d'une  partition  très  intéressante,  vraiment 
distinguée,  écrite  avec  style,  inégale  sans 
doute  et  conçue  d'une  façon  trop  systéma- 
tique, mais  décelant  un  artiste  bien  doué  et 
qui.  s'il  voulait  obéir  à  son  tempérament  na- 
turel et  se  délivrer  de  certains  principes  fu- 
nestes, pourrait  donner  véritablement  une 
œuvre.  Plusieurs  pages  de  cette  partition 
sont  empreintes  d'une  poésie  sincère,  et  si 
l'inspiration  n'en  est  pas  toujours  d'une  nou- 
veauté absolue,  elle  est  loin  de  manquer  de 
grâce,  de  couleur  et  d'élégance.  Mais  le 
texte  qui  lui  avait  été  confié  n'a  pas  trouvé 
grâce  devant  le  public,  et,  comme  il  arrive 
trop  souvent,  le  musicien  a  pâti  des  fautes 
de  ses  collaborateurs. 

*TOBIE,  «mystère»  en  quatre  épisodes, 
poème  de  M.  Paul  Colkn,  musique  deM.  Charles 
Silver,  exécuté  à  Marseille,  dans  la  salle  Va- 
lette, en  février  1902. 

*  TONNELIER  DE  NUREMBERG  (le)  ,  opé- 
ra-comique  en  deux  actes,  paroles  de  Char- 
les Nuitter,  musique  de  Louis  Lacombe.  Cet 
ouvrage  intéressant,  qui  jusqu'à  ce  jour  reste 
inconnu  en  France,  a  été  représenté  sur  le 
théâtre  municipal  de  Coblenz,  le  7  mars  1897, 
plusieurs  années  après  la  mort  du  composi- 
teur sous  le  titre  de  Meister  Martin  und  seine 
Gesellen.  La  traduction  allemande  avait  été 
faite  par  M.  Hugo  Riemann,  et  les  inter- 
prètes  principaux    étaient    Mlle    Alberti    et 


MM.  Gaeszner,Bœrner,  Demuth  et  Landauer. 
Le  succès  fut  très  vif. 

*  toréador  (le),  opérette  en  trois  actes, 
paroles  de  MM.  Tanner,  Nicholls,  Ross  et 
Greenbank,  musique  de  MM.  Ivan  Caryll  et 
Lionel  Monckton,  représentée  au  Gaiety- 
Théâtre  de  Londres  en  juin  1901.  L'action, 
selon  le  titre,  se  passant  naturellement  en 
Espagne,  on  a  reproché  à  la  musique,  assez 
brillante  d'ailleurs,  de  se  souvenir  un  peu 
trop  étroitement  de  certain  chef-d'œuvre  bien 
connu  sous  le  titre  de  Carmen. 

*TOROS  DEL  SALTILLO,  zarzuela,  paroles 
de  M.  Prieto,  musique  de  M.  J.  Valverde  fils, 
représentée  au  théâtre  Apolo  de  Madrid  le 
29  avril  1898. 

*  TORRE  DE  BABEL  (la),  zarzuela,  paroles 
de  M.  Jimenez  Prieto,  musique  de  M.  Qui- 
nito  Valverde,  représentée  au  théâtre  Romea 
de  Madrid  en  octobre  1897. 

*TOROS  DE  puntas,  zarzuela  en  un  acte, 
musique  de  M.  J.  Hernandez,  représentée 
récemment  en  Espagne. 

*  TORTILLA  AL  RON,  zarzuela,  musique  de 
M.  Hermoso,  représentée  en  1896  sur  l'un  des 
théâtres  de  Madrid. 

*tosca  (la),  opéra  en  trois  actes,  livret 
tiré  du  drame  de  M.  Victorien  Sardou  par 
MM.GiacosaetLuigiIllica,musiquedeM.Gia- 
como  Puccini,  représenté  à  Rome,  sur  le 
théâtre  Costanzi  le  14  janvier  1900.  Cet  ou- 
vrage d'un  des  membres  les  plus  actifs  et  les 
plus  distingués  de  la  jeune  école  musicale 
italienne  était  ainsi  apprécié,  dans  son  en- 
semble, par  un  critique  italien  :  «  Pour  ce  qui 
est  de  la  musique,  on  dirait  que  Puccini,  en 
tâchant  d'éviter  la  manière  de  la  Bohème,  est 
revenu,  avec  Tosca,  à  la  conception  drama- 
tique d'Edgar  et  de  Manon,  reprenant  ainsi 
une  voie  plus  sérieuse.  Sa  personnalité  mélo- 
dique reste  intacte  et  sa  personnalité  musicale 
s'accentue  davantage.  La  technique,  relative- 
ment aux  œuvres  précédentes,  s'est  améliorée 
sous  tous  les  rapports  ;  l'instrumentation  est 
délicate,  fine  et  sans  affectation.  L'œuvre 
pourra  être  discutée  comme  forme  d'art,  elle 
pourra  ne  point  contenter  parfaitement  ceux 
qui  espèrent  un  renouvellement  de  notre 
théâtre  mnsical,  mais  il  est  indéniable  que 
Puccini  reste  une  des  individualités  les  plus 
marquantes,  une  des  meilleures  promesses  de 
la  jeune  musique  italienne.  »  Interprètes  de 
l'œuvre  :  Mme  Darclée,  MM.  De  Marchi,  Giral- 
doni.  Borelli,  Giordani  et  Galli.  —  Le  13  oc- 


1286 


TRES 


SUPPLÉMENT 


TROU 


tobre  1903,  la  Tosca  était  jouée  à  Paris,  sur 
la  scène  de  l'Opéra-Comique,  a^ee  paroles 
françaises  de  M.  Paul  Ferrier. 

*TOUR  DO  LAC  (le),  fantaisie  lyrique  en 
deux  actes,  paroles  de  MM.  Martin  et  Hen- 
riot,  musique  de  M.  Nigra,  représentée  à 
Genève,  au  Casino  de  l'Espérance,  en  1902. 

*TOUT  S'ARRANGE,  opéra-comique  en  un 
acte,  musique  de  M.  Georges  de  Seigneux, 
représenté  au  Casino  de  Saint- Pierre ,  à 
Genève,  en  février  1902. 

*  TOUTE  LA  FRANCE,  à-propos  lyrique  en 
six  tableaux,  paroles  de  MM.  Victorien  Sardou» 
Sully  Prudhomme,  Henri  de  Bornier  et  de 
Heredia,  musique  de  MM.  Ernest  Reyer. 
J.  Massenet,  Saint-Saëns,  Paladilhe,  Théodore 
Dubois  et  Charles  Lenepveu,  représenté  dans 
une  soirée  au  Palais-Bourbon  (présidence  de 
la  Chambre  des  députés)  en  1900. 

*  TRABUCO,    Ô  PEPET,  NELET  Y  TONET 

(el),  zarzuela,  paroles  de  M.  San  chez  Pastor, 
musique  de  MM.  Torregrosa  et  Valverde  fils, 
représentée  au  théâtre  Apolo  de  Madrid  le 

1er  avril  1899. 

*  TRAIN  DE  SIX  HEURES  (le)  [Der  Sechs- 
Vhr-Zug],  opérette,  livret  imité  par  MM.  "Vic- 
tor Léon  et  Stein  de  Décoré,  la  jolie  comédie 
d'Henri  Meilhac,  musique  de  M.  Richard 
Heuberger,  représenté  à  Vienne,  sur  le  théâtre 
An  der  Wien,  le  20  janvier  1900. 

*traje  de  boda  (el),  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Perrin  et  Palacios,  musique  de  MM.  An- 
gel  Rubio  et  Lleo,  représentée  à  l'Eldorado 
de  Madrid  le  7  août  1899. 

*TRAJE  DE  LUCES  (el),  zarzuela,  paroles 
de  M.  Quintero,  musique  de  MM.  Fernandez 
Caballero  et  Hermoso,  représentée  au  théâtre 
de  la  Zarzuela  de  Madrid  en  décembre  1899. 

*  trapera  (la),  zarzuela  en  deux  actes, 
paroles  de  M.  Larra,  musique  de  MM.  Fer- 
nandez Caballero  et  Hermoso,  représentée  au 
théâtre  Comique  de  Madrid  en  janvier  1902. 

*  TRAVAUX  D'hercule  (les),  opérette  en 
trois  actes,  paroles  de  MM.  Armand  Cailhavet 
et  Robert  de  Fiers,  musique  de  M.  Claude 
Terrasse,  représentée  aux  Bouffes-Parisiens 
le  7  mars  1901. 

*  tremenda  (la),  zarzuela,  paroles  de 
de  M.  Lopez  Silva,  musique  de  MM.  Quinito 
et  Barrera,  représentée  au  théâtre  Moderne 
de  Madrid  en  juin  1901. 

'très  millones  (los),  zarzuela,  paroles 


de  M.  Jackson,  musique  de  M.  J.  Valverde 
fils,  représentée  au  théâtre  Apolo  de  Madrid 
le  24  décembre  1898. 

*  TRILLO  DEL  DIAVOLO  (il),  opéra  semi- 
sérieux  en  trois  actes,  paroles  de  M.  Ugo 
Fleres,  musique  de  M.  Stanislao  Falchi,  repré- 
senté à  Rome,  sur  le  théâtre  Argentina,  le 

29  janvier  1899.  Il  va  sans  dire  que  le  héros 
de  cet  ouvrage  n'est  autre  que  le  célèbre 
violoniste  Giuseppe  Tartini,  l'auteur  de  la 
sonate  devenue  si  fameuse  sous  le  nom  de 
Trille  du  Diable,  grâce  non  seulement  à  sa 
valeur,  mais  à  la  légende  qui  lui  a  donné 
naissance.  «  La  partition,  sans  trop  d'origi- 
nalité, disait  un  critique  italien,  est  pourtant 
jugée  de  facture  exquise  ;  quelques  morceaux, 
comme  la  romance  de  Tartini,  bissée  au  pre- 
mier acte,  le  quatuor  du  second  et  la  Trille  du 
Diable,  morceau  original  de  Tartini,  instru- 
menté par  M.  Falchi  et  introduit  par  lui  dans 
le  finale  de  l'opéra,  ont  enthousiasmé  le  pu- 
blic. »  Les  interprètes  étaient  MM.  Borgatti 
(Tartini),  Tabuyo  (Giorgio),  Mme*  Lorini 
(Zuana)  et  Borghi  (Arderb). 

*  TRINI  (la),  zarzuela,  paroles  de  M.  Ca- 
banas,  musique  de  M.  Alba,  représentée  à 
Badajoz  en  décembre  1901. 

*  TRIPLE  ALLIANCE  (la.)  [Der  Dreibund], 
opérette,  paroles  de  MM.  Landesberg  et 
Stein,  musique  de  M.  Taund,  représentée  à 
Vienne,  sur  le  théâtre  An  der  "Wien,  le 
28  avril  1S98. 

*  TROIS  DÉSIRS  (les),  opérette,  paroles  de 
MM.  Krenn  et  Lindau,  musique  de  M.  C.-M. 
Ziehrer,  représentée  au  Cari -Théâtre  de 
Vienne  le  9  mars  1901. 

*  TROIS  MOUSQUETAIRES  (les),  opéra,, 
musique  de  M.  R.  Somerville,  représenté  à 
Edimbourg  en  avril  1899. 

*  TROIS  ROSES  (les),  opéra-féerie,  mu- 
sique de  M.  Paul  Doebber,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  cour,  à  Gotha,  en  mars  1903. 

*  TROMPEURS  TROMPÉS  (les),  opéra- 
comique,  livret  imité  d'une  comédie  du  poète 
danois  Holberg,  musique  de  M.  Paul  Umlauft> 
représenté  au  théâtre  Royal  de   Cassel  le 

30  septembre  1899. 

*  TROUPE  jolicœur  (la),  comédie  musi- 
cale en  trois  actes  et  un  prologue,  d'après  une 
nouvelle  de  M .  Henri  Cain,  paroles  et  mu- 
sique de  M.  Arthur  Coquard,  représentée  à 
l'Opéra-Comique  le  30  mai  1902.  La  troupe 
Jolicœur  est  une  troupe  de  saltimbanques 


TROU 


SUPPLÉMENT 


TROU 


1287 


dirigée  par  M"  Jolicœur,  une  brave  femme 
à  l'âme  compatissante.  Un  soir  d'hiver  elle  a 
trouvé,  endormie  et  pelotonnée  au  pied  d'un 
arbre,  sous  la  neige  qui  tombait  abondam- 
ment, une  petite  fille  abandonnée.  Prise  de 
pitié,  elle  releva  l'enfant  grelottante,  la  ré- 
chauffa dans  ses  bras,  la  caressa,  et  finale- 
ment l'emmena  avec  elle.  Ceci  est  le  sujet  du 
prologue.  La  pièce  commence  avec  le  premier 
acte,  à  Paris,  au  jour  delà  fête  nationale.  Au 
milieu  des  forains  installés  sur  la  place  pu- 
blique nous  trouvons  la  troupe  Jolicœur,  avec 
Geneviève,   l'enfant  trouvée  sous  la  neige, 
qui  est  devenue  une  gentille  jeune  fille.  Elle 
a  déjà  deux  amoureux  :  l'un,  Loustic,  qui  a 
grandi  auprès  d'elle,  doux,  timide,  et  qui  se 
contente  de  l'entendre  et  de  la  regarder; 
l'autre,  Jean  Taureau,  l'hercule  de  la  troupe, 
dur,  ivrogne  et  brutal.  Tandis  que  les  autres 
font  la  parade,  Geneviève  chante  si  joliment 
ses  chansons  qu'elle  les  vend  par  paquets  et 
que  sa  voix  est  admirée  par  un  jeune  homme, 
Jacques,  un  compositeur,  qui  la  trouve  char- 
mante et  s'en  éprend  aussitôt.   Tous  deux 
échangent   quelques  paroles,  puis    Jacques 
s'éloigne  en  disant  :  «  Au  revoir.  —  Vous  ne 
me  reverrez -pas,  lui  dit-elle;  nous  partons 
demain.  —  Et  où  serez-vous  ?  —  A  Châtillon.  » 
C'est  sur  le  plateau  de  Châtillon,  en  effet, 
que  se  retrouve  la  troupe  au  second  acte. 
Geneviève  estrêveuse,  pensant  à  sarencontre 
avec  Jacques,  qu'elle  n'espère  plus  revoir. 
Arrive  Jean  Taureau,  qui  lui  déclare  qu'il 
l'aime  et  qu'il  veut  l'épouser.  Geneviève  cher- 
che à  se  défendre,  mais  lui,  brutal,  ne  veut 
rien  entendre,  et  bientôt  la  menace.  Heureu- 
sement ses  compagnons  surviennent  et  l'em- 
mènent au  cabaret.  Mais  voici  venir  Jacques 
à  la  recherche  de  Geneviève.  Il  a  des  paroles 
enflammées  qui  touchent  le  cœur  de  la  jeune 
fille,  et  celle-ci  lui  dit  que  ce  serait  mal  de 
lui  mentir,  car  le  jour  où  elle  donnerait  son 
cœur,  ce  serait  pour  la  vie.  Jacques  la  rassure 
sur  ses  sentiments,  et  ils  se  séparent  en  se 
promettant  de  se   revoir.   C'est  alors    que 
revient  Jean  Taureau,  sortant  du  cabaret  et 
rendu  plus  féroce  encore  par  la  boisson.  Il 
reprend  avec  Geneviève  l'entretien,  et  comme 
elle  se  défend  toujours,  il  entre  en  fureur  et 
fond  sur  elle  lorsqu'arrivent  tous  les  forains 
et  avec  eux  le  pauvre  petit  Loustic,   qui  — 
le  mouton  devant  le  tigre  —  s'élance  au- 
devant  de  lui  en  lui  disant  :   «  Tu  ne  la  tou- 
cheras pas,  tu  m'entends!  »  Et  Jean  étend 
l'enfant  à  ses  pieds  d'un  formidable  coup  de 
poing  qui  lui  fait  pousser  un  cri  déchirant. 
Tout  le  monde  s'empresse  à  relever  la  victime, 


tandis  que  l'autre,  dégrisé,  abruti,  reste  épou- 
vanté de  ce  qu'il  a  fait. 

Troisième  acte,  dans  une  petite  maison  de 
campagne.  Bien  des  événements  se  sont 
passés.  Jean  Taureau  a  été  condamné  à  six 
mois  de  prison  ;  Geneviève ,  profitant  des 
leçons  de  Jacques,  est  devenue  artiste,  gagne 
de  l'argent,  et  leur  mariage  est  prochain,  et 
tandis  qu'elle  a  installé  maman  Jolicœur  dans 
la  maisonnette,  le  pauvre  Loustic  a  été  soigné 
à  l'hôpital,  d'où  justement  on  le  fait  revenir 
aujourd'hui  pour  le  ranimer  au  soleil  du  prin- 
temps et  lui  donner  des  forces.  Le  voici;  le 
pauvre  enfant  est  bien  malade  encore.  On  le 
place  sous  un  berceau  de  verdure,  Geneviève 
le  dorlote,  le  console,  et  lui,  qui  n'a  cessé  de 
l'aimer,  qui  ne  sait  rien  de  ce  qui  s'est  passé, 
rien  de  ses  projets  avec  Jacques,  lui  confesse 
son  amour  et  lui  demande  de  l'aimer  un  peu. 
Elle  se  garde  de  le  désabuser  et  lui  promet 
tout.  Mais  voici  que  tout  à  coup,  dans  une 
conversation,  Loustic  apprend  le  secret  du 
mariage  de  Geneviève.  A  cette  révélation 
inattendue  il  pousse  un  cri  qui  attire  tout 
le  monde.  On  entoure  le  pauvre  malade,  et 
Geneviève  lui  prodigue  des  paroles  de  conso- 
lation. Mais  lui,  pâle,  sans  forces,  lui  dit 
d'une  voix  à  demi  éteinte  :  «  Mademoiselle 
Geneviève,  un  instant. ..  donnez-moi  la  main. .. 
pour  que  je  fasse  de  beaux  rêves...  »  et  il 
meurt. 

La  partition  écrite  par  M.  Coquart  sur  ce 
livret  tracé  par  lui,  est  vraiment  théâtrale, 
d'un  excellent  caractère  scénique ,  et  supé- 
rieure à  tout  ce  qu'il  nous  avait  donné  jus- 
qu'ici. On  peut  regretter  que  lui  aussi  so 
défende  de  faire  ce  qu'on  appelle  des  mor- 
ceaux, et  qu'il  en  fuie  à  tort  l'ooecasion, 
comme,  par  exemple,  au  second  acte,  dans  la 
grande  scène  de  Jacques  et  de  Geneviève,  où 
surtout  un  ensemble  passionné  eût  été  si  bien 
à  sa  place  et  en  situation.  Mais  du  moins  ses 
dialogues  sont  écrits  musicalement,  d'une 
façon  mélodique,  qui  repose  l'oreille  des  réci- 
tatifs insipides  et  sans  forme  appréciable 
qu'on  nous  inflige  depuis  si  longtemps.  Et  ïl 
y  a  de  jolis  passages  à  faire  ressortir  au  cours 
de  l'œuvre;  par  exemple,  le  joli  épisode  de  la 
rencontre  des  deux  amoureux  au  premier 
acte  :  Dans  les  longues  routes  sous  bois,  dont 
'le  dessin  ostinalo  d'accompagnement  est  plein 
d'élégance;  puis  la  phrase  gracieuse  de  Gene- 
viève répondant  à  Jean  Taureau  :  Mon  bon 
Jean,  vous  êtes  pour  moi  un  grand  frère  ;  puis 
encore  la  scène  de  l'arrivée  de  Loustic  au 
troisième  acte,  qui  est  bien  traitée,  avec  son 
accent  profondément  mélancolique,  et  d'où  se 


1288 


VALD 


SUPPLÉMENT 


VAQU 


détache  une  autre  phrase  poétique  de  Gene- 
viève :  Nous  t'avons  fait  dans  la  verdure  un 
joli  nid.  A  citer  aussi  l'intéressant  prélude  du 
second  acte,  qui  est  bâti  sur  un  rythme  pro" 
longé  d'accompagnement  formant  pédale.  Mais 
ce  qu'il  faut  surtout  louer,  c'est  l'ensemble, 
qui  est  vraiment  musical  et  d'une  heureuse 
couleur  générale  ;  c'est  la  sobriété  et  l'ab- 
sence de  pédantisme  ;  c'est  aussi  l'orchestre, 
qui  est  nourri  sans  être  bruyant,  et  à  qui  l'on 
peut  reprocher  seulement  l'intervention  trop 
fréquente  du  trop  banal  piston.  La  Troupe 
Jolicœur  avait  pour  excellents  interprètes 
Mm89  Deschamps-Jéhin  (Mme  Jolicœur),  Gui- 
raudon  (Geneviève),   de  Crapomie  (Loustic), 


et  MM.  Léon  Beyle  (Jacques)  et  Bourbon 
(Jean  Taureau). 

*TU  AS  REMPORTÉ  LA  CASSEROLE   [Du 

Troggst  dePfann  xoeg],  opéra-bouffe  en  dialecte 
bas  allemand,  tiré  d'une  nouvelle  écrite  dans 
ce  dialecte  par  le  poète  Fritz  Reuter,  musique 
de  M.  Conrad  Schrœder,  représenté  avec 
beaucoup  de  succès  sur  le  théâtre  Grand-Ducal 
de  Schwerin  en  mars  1897.  Le  titre,  en  appa- 
rence assez  singulier,  s'explique  par  ce  fait 
qu'il  s'agit  dans  la  pièce  d'un  concours  dont 
le  prix  est  une  casserole,  ce  qui  justifie  l'ex- 
clamation adressée  au  vainqueur  :  Tu  as  rem- 
porté la  casserole. 


u 


*  ultima  (  la.  ) ,  zarzuela ,  paroles  de 
MM .  Bettemort  et  Barreto ,  musique  de 
M.  Garcia  de  la  Torre,  représentée  à  Las 
Palmas  en  décembre  1901. 

*  ultimo  CHULO  (el),  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Arniches  et  Celsio  Lucio,  musique  de 
MM.  Torregrosa  et  Valverde  fils,  représentée 
au  théâtre  Eslava  de  Madrid  en  novem- 
bre 1899. 

*OLTO,  opéra  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Renzo    Codara,    musique    de    M.    Aldo 


Ferloni,  représenté   à  Côme  en  mai   1902. 

*  ULTRANDA,  opéra,  musique  de  M.  Wal- 
ter  Bost,  représenté  à  Plaueu  (Saxe),  en 
avril  1903. 

*  URGELLA,  opéra  sérieux  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Alfonso  Lazzari,  musique  de 
M.  Raffaello  Lazzari,  représenté  au  théâtre 
Social  de  Trente  le  14  juin  1898. 

*  URIEL  ACOSTA,  opéra,  musique  d'Alexan- 
dre Famintsine,  représenté  à  Saint-Péters- 
bourg en  1883. 


V 


*  VAGABOND  ROYAL  (un)  [A  Royal  Rogue] , 
opérette,  paroles  de  M.  Charles  Klein,  musi- 
que de  M.  William  T.  Francis,  représentée 
au  Broadway-Théâtre  de  New- York,  en  dé- 
cembre 1900. 

*  VAGABONDS  ROYAUX  (les)  [The  royal 
vagrants]  ,  opéra  -  comique  ,  musique  de 
M.  "Waldo  "Warner,  représenté  à  l'École  de 
musique  de  Guildhall,  à  Londres  en  août  1900. 
Le  compositeur  et  ses  interprètes  étaient 
tous  élèves  de  l'école. 

*  VALDEMARSSKATTEN  [  Le  Trésor  de 
Valdemar] ,  opéra,  paroles  de  M.  Klinkows- 
trSra,  musique  de  M.  Andréas  Hallen,  repré- 
senté au  théâtre  Royal  de  Stockholm  le 
8  avril  1899.  Cet  ouvrage  a  obtenu  un  succès 
éclatant,  qui  s'est  traduit  par  une  série  de 
plus  de  quarante  représentations  consécuti- 


ves, fait  très  rare  à  Stockholm,  où  le  réper- 
toire est  extrêmement  varié.  L'auteur,  un 
des  compositeurs  les  plus  remarquables  de  la 
Suède,  a  rempli  pendant  cinq  ans,  de  1892  à 
1897,  les  fonctions  de  chef  d'orchestre  au 
théâtre  Royal. 

*  VAMPA,  opéra  fantastique  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Riccardo  Calegari,  musique 
de  son  frère  M.  Viscardo  Calegari,  repré- 
senté sans  succès  au  Politeama  de  Gênes  le 
7  décembre  1902. 

*  VAN  WLODOJOWSKI ,  opéra  polonais  , 
musique  de  M.  Skirmunt,  représenté  au  théâ- 
tre municipal  de  Lemberg  en  janvier  1902. 

'  vaqueria  SUIZA ,  zarzuela,  paroles  de 
M.  Navas,  musique  de  M.  Bracamonte,  repré- 
sentée au  théâtre  Romea  de  Madrid  en  no- 
vembre 1900. 


VEND 


SUPPLÉMENT 


VEND 


1289 


*  VARSOVIE,  drame  lyrique  en  un  acte,  pa- 
roles de  M.  Valentino  Carrera,  musique  de 
M.  Vito  Fedeli,  représenté  à  Rome,  sur  le 
théâtre  Quirino,  le  15  décembre  1900.  Encore 
un  drame  violent,  brutal,  du  genre  de  tous 
ceux  qui  sont  nés  du  succès  de  Cavalleria 
rusticana,  mais  plus  noir  encore  que  celui-cii 
car  on  y  trouve  à  la  fois  un  meurtre,  un  sui- 
cide et  une  insurrection  populaire. 

*  vasantasena,  opéra  en  quatre  actes, 
paroles  de  M.  G.  Lehrmann,  musique  de 
M.  Reichwein,  représenté  au  théâtre  muni- 
cipal de  Breslau  en  avril  1903. 

*  VEILLE  DU  SAMEDI-SAINT  (la),  opéra- 
comique  en  un  acte,  paroles  de  M.  Wening, 
musique  de  M.  A.-V.  Horak,  représenté  au 
théâtre  tchèque  de  Prague  en  septem- 
bre 1898. 

*  veilleur  de  nuit  (le),  opéra  en  un 
acte,  livret  tiré  de  la  comédie  connue  de  Th. 
Kœrner,  musique  de  M.  Ferdinand  Bauer, 
représenté  à  Glogau  en  juin  1899. 

*  VEILLEUR  DE  NUIT  (le)  [Der  Nachtwàch- 
ter] ,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de 
M.  Strahl,  musique  de  M.  Meyer-Stolzenau, 
représenté  au  théâtre  municipal  de  Magde- 
bourg  le  22  avril  1900. 

*  velorio  (el),  jeu  comico-lyrique,  paroles 
de  M.  Luna,  musique  de  M.  Matéos ,  re- 
présenté au  théâtre  Romea  de  Madrid  en 
avril  1900. 

*  VENDÉE,  drame  lyrique  en  trois  actes  et 
quatre  tableaux,  paroles  de  MM.  Charles  Fo- 
ley  et  Adolphe  Brisson,  musique  de  M.  Ga- 
briel Pierné,  représenté  sur  le  Grand-Théâtre 
de  Lyon  le  17  mars  1897.  Le  titre  de  l'ouvrage 
et  l'époque  de  l'action  :  juin  1793,  en  indiquent 
suffisamment  le  sujet,  la  Vendée  royaliste  se 
soulevant  contre  la  France  républicaine.  C'est 
l'affreuse  guerre  civile,  la  sanglante  lutte  des 
a  Blancs  »  et  des  «  Bleus  »,  que  les  auteurs 
ont  mise  en  scène,  et  de  la  façon  la  plus  sombre 
et  la  plus  mélodramatique,  sans  même  l'é- 
clairer d'une  lueur  de  tendresse  ou  de  passion 
vraiment  humaine.  C'est  là  le  défaut  du 
poème,  qui  laisse  au  spectateur  une  impres- 
sion pénible  et  lourde.  La  partition  de  Vendée 
estl'œuvre  d'un  artiste  détalent,  bien  doué,  et 
déjàsûrdelui,  et  auquel  on  souhaiterait  seule- 
ment un  peu  plus  de  personnalité.  Ce  n'est  pas 
une  oeuvre  de  combat,  comme  celles  que  nous 
donnent  certains  jeunes  musiciens,  un  peu 
trop  entichés  de  formules  nouvelles  et  de 
théories  extravagantes.  M.  Pierné  ne  cherche 


pas  midi  à  quatorze  heures,  il  va  droit  son 
chemin,  se  laissant  aller  à  sa  nature,  et  pa- 
raissant se  peu  soucier  de  suivre  servilement 
les  doctrines  que  quelques-uns  voudraient 
imposer  à  tous  et  qui,  sous  couleur  de  pré- 
tendue indépendance,  emprisonneraient  l'art 
dans  une  forme  étroite,  dans  un  moule  unique. 
En  un  mot,  M.  Pierné,  sans  faire  fi  de  cer- 
taines idées  nouvelles,  ne  renie  pas  non  plus 
le  passé  et  se  rattache,  en  somme,  à  la  vraie 
école  française,  avec  sa  clarté  et  son  éclec- 
tisme bien  entendu.  On  peut  citer  comme 
particulièrement  bien  venues  certaines  pages 
de  sa  partition.  Au  premier  acte,  l'air  de 
Jeanne  :  Ah  !  mon  cœur  se  remplit  d'ivresse, 
le  récit  qui  se  termine  en  duo  :  C'était  dans 
une  nuit  d'opale,  et  le  finale  qui  n'est  pas  sans 
grandeur,  mais  qui  manque  un  peu  de  nou- 
veauté; le  second  acte  serait  à  signaler 
presque  en  entier,  et  le  compositeur  y  a  in- 
troduit plusieurs  thèmes  populaires,  qu'il  a 
traitées  avec  beaucoup  de  savoir  et  d'habileté  ; 
enfin,  au  troisième,  nous  trouvons  un  beau 
prélude  d'une  belle  venue,  le  serment  du 
chef  vendéen  et  le  duo  de  Jeanne  et  du  duc 
de  Guérande  ;  tout  cet  acte  est,  d'ailleurs, 
bien  conduit  et  d'une  réelle  puissance  drama- 
tique. Vendée  avaitpour interprètes  MmesChré- 
tien-Vaguet  (Jeanne),  Cossira  (Yvonne),  Mary 
Girard  (une  fille),  Duperret  (la  comtesse), 
MM.  Delvoye  (Jagault),  Bucognani  (le  duc), 
Ramieux  (le  chef  vendéen),  Chalmin  et  Du- 
rand. 

*  VENDÉENNE  (la),  drame  lyrique  en  un 
acte,  paroles  et  musique  de  M.  Ernest  Gar- 
nier,  représenté  au  Grand-Théâtre  de  Lyon 
en  février  1903. 

*  VENDETTA  (la),  drame  lyrique,  paroles 
de  M.  Eugène  Lefebvre,  musique  de  M.  Char- 
les Berlandier,  représenté  à  Alger  en  fé- 
vrier 1901. 

*  VENDETTA  (la),  drame  lyrique  en  quatre 
actes,  paroles  de  MM.  H.  Bérard  et  Ed.  Mar- 
tin, musique  de  M.  Georges  Palicot,  re- 
présenté à  la  Salle  des  Agriculteurs  le 
21  mars  1903. 

*  VENDETTA  abbruzzese,  drame  lyrique 
en  un  acte,  paroles  de  M.  Enrico  Golisciani, 
musique  de  M.  Giulio  Tanara,  représenté  au 
théâtre  Scribe,  de  Turin,  le  28  mai  1902.  : 

*  VENDETTA  DI  SANGUE,  drame  lyrique 
en  un  acte,  musique  de  M.  P.  de  Cecco,  re- 
présenté à  Chieti  en  avril  1902.  • 

*  VENDETTA  ZINGARESCA,  drame  lyrique 


1290 


VERG 


SUPPLEMENT 


VIEI 


en  deux  actes,  paroles  et  musique  de  M.  Rai- 
mondo  Montilla,  représenté  au  théâtre  An- 
dreani  de  Mantoue  le  16  novembre  1899. 

*  VENECIANAS  (las),  zarzuela,  paroles  de 
MM.  Mario  et  Antonio  Paso,  musique  de 
MM.  Garcia  Alvarez  et  Abati,  représentée 
au  théâtre  Eslava  de  Madrid  en  décem- 
bre 1900. 

•vengeance  d'amour  (la),  opéra  en  un 
acte,  musique  de  M.  Alexandre  Tanéiew, 
représenté  à  Saint-Pétersbourg,  en  juin  1899. 
Ce  petit  ouvrage  offrait  cette  particularité  que 
les  sept  personnages  qui  prenaient  part  à 
l'action  étaient  exclusivement  féminins.  Le 
principal  rôle  était  tenu  par  Mme  Adélaïde 
Bolska. 

*  VEN  TIMILA  LEGHE INTORNO  AL  GLOBO, 
féerie  en  quatorze  tableaux,  de  M.  Auguste 
Novelli,  avec  musique  de  M.  Vincenzo  Di 
Chiara,  représentée  au  théâtre  Alfieri  de 
Turin  en  mai  1899. 

*  VENUS-SALON,  fantaisie  comico-lyrique, 
paroles  de  MM.  Limendoux  et  Lopez  Marin, 
musique  de  MM.  Lleo  et  Calleja,  représentée 
au  théâtre  Romea  de  Madrid  le  24  octo- 
bre 1899. 

*  VÉNUS  SUR  terre,  opérette  burlesque, 
paroles  de  M.  Bolten-Backers,  musique  de 
M.  Paul  Lincke,  représentée  au  théâtre  Apol- 
lon de  Berlin  en  mai  1897. 

*  VERDALET  PARE  Y  FILL  DEL  COMERS 

DE  barcelona,  zarzuela  en  dialecte  ca- 
talan, musique  de  M.  Urbano  Fando,  repré- 
senté au  Jardin  Espagnol  de  Barcelone  en 
juin  1896. 

*  VER  LUISANT  (un)  [Leuchtkafer] ,  opé  - 
rette,  livret  imité  par  MM.  Schœnfeld  et 
Fernand  d'une  comédie  célèbre  de  Scribe  et 
M.  Legouvé,  Bataille  de  dames,  musique  de 
M.  M.  Fall,  représentée  au  théâtre  Guillaume 
de  Magdebourg  le  18  février  1899. 

*VERGIN  DEL  ROCIO  (la),  saynète  lyri- 
que, musique  de  M.  Lopez  del  Toro,  repré- 
sentée sur  le  théâtre  du  Duc,  à  Séville,  le 
29  novembre  1901. 

*  VERGINE  DELL  A  MONTAGNA  (la),  opéra 
sérieux  en  deux  actes,  paroles  de  M.  Fran- 
cesco  Moretti,  musique  de  M.  Vito  Fedeli, 
représenté  à  Reggio  de  Calabre  le  6  septem- 
bre 1897. 

*vergini  (le),  comédie  musicale  en  trois 
actes,  livret  tiré  par  MM.  Gustavo  Macchi  et 
Giovanni    Pozza    d'une    comédie    de  Marco 


Praga  portant  le  même  titre,  musique  de 
M.  Antonio  Lozzi,  représentée  à  Rome,  sur 
le  théâtre  Quirino,  le  29  novembre  1900. 

*  VERONICA  (la),  saynète  lyrique,  paroles 
de  M.  J.  Navarro,  musique  de  M.  Lopez  del 
Toro,  représentée  à  Séville,  sur  le  théâtre  du 
Duc,  le  9  mars  1901. 

"Véronique,  opérette  en  trois  actes,  pa- 
roles de  MM.  Albert  Vanloo  et  Georges  Du- 
val,  musique  de  M.  André  Messager,  repré- 
sentée avec  beaucoup  de  succès  aux  Bouffes- 
Parisiens  le  10  décembre  1898.  Pièce  aima- 
ble et  gaie,  avec  une  jolie  pointe  de  ten- 
dresse, musique  élégante,  sans  grande  nou- 
veauté parfois,  mais  fine  et  délicate,  écrite 
avec  une  rare  distinction,  interprétation  ex- 
quise de  la  part  de  M.  Jean  Périer  et  de 
M11"  Mariette  Sully,  il  y  avait  là  de  quoi  jus- 
tifier un  succès  de  bon  aloi  et  qui  n'a  pas  été 
un  instant  douteux. 

*  VEUVE  MOMENTANÉE  (la)  [Die  Stroh- 
wittwe] ,  opérette ,  paroles  de  MM  .  Victor 
Léon  et  M.  de  Waldberg,  musique  de  M.  Kau- 
ders,  représentée  à  Vienne,  sur  le  théâtre 
An  der  Wien,  le  4  novembre  1899. 

*VIAEHE  A  LA  exposisio,  zarzuela  va- 
lenciane,  paroles  de  M.  Escalante,  musique 
de  M.  Peidro,  représentée  à  Valence  en  no- 
vembre 1901. 

*  VIAGGIO  DI  NOZZE  AL  POLO  NORD  (un), 

féerie  en  quatre  actes,  de  M.  Francesco  Gar- 
gano,  avec  musique  de  M.  Alfredo  Grandi, 
représentée  au  Politeama  de  Gènes  le 
l"  avril  1900. 

*  VICOMTE  DE  LÉTORIÈRES  (le),  opéra- 
comique,  livret  imité  par  M.  Taubert  d'un 
vaudeville  français  de  Bayard,  lequel  s'était 
lui-même  inspiré  d'un  roman  d'Eugène  Sue, 
musique  de  M.  Bogumil  Zepler,  représenté 
au  théâtre  municipal  de  Hambourg  le  25  jan- 
vier 1899. 

*VIDA  moderna  (la),  zarzuela,  paroles 
de  M.  Romero,  musique  de  M.  Lopez  del 
Toro,  représenté  au  théâtre  du  Duc,  à  Séville, 
le  5  mars  1899. 

*  VIE  EN  VOYAGE  (la),  comédie  en  cinq 
actes,  de  M.  Maurice  Desvallières,  avec  mu- 
sique de  scène  de  M.  Gabriel-Marie,  repré- 
sentée au  théâtre  du  Vaudeville  le  30  sep- 
tembre 1901. 

*  VIEILLE  CHANSON  (la)  ,  opéra  en  un 
acte,  musique  de  M.  Victor  Pazza,  représenté 
à  Agram  en  avril  1898. 


VISI 


SUPPLÉMENT 


VISI 


1291 


"ViEJEClTA  (la),  zarzuela  en  un  acte  et 
en  vers,  paroles  de  M.  Miguel  Echegaray, 
musique  de  MM.  Fernandez  Caballero  et 
Hermoso,  représentée  avec  un  grand  succès 
à  Madrid,  sur  le  théâtre  de  la  Zarzuela,  le 
30  avril  1897. 

*  VIEUX  DE  LA  montagne  (le),  drame 
lyrique  en  quatre  actes  et  six  tableaux,  pa- 
roles de  MM.  Georges  de  Dubor  et  Charles 
Fuster,  musique  de  M.  Gustave  Canoby,  re- 
présenté au  Grand-Théâtre  de  Bordeaux  le 
30  décembre  1902. 

*vigilia  di  nozze,  opéra  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Enrico  Golisciani,  musique  de 
M.  Teofilo  de  Angelis,  représenté  au  théâtre 
Morlacchi,  de  Pérouse,  le  12  septembre  1903. 

*  VILLAGE  TRANQUILLE  (le)  [Dos  stille 
Dorf] ,  opéra  en  trois  actes,  paroles  de 
M .  Max  Kalbeck,  musique  de  M.  Alexandre 
von  Fielitz,  représenté  au  théâtre  municipal 
de  Hambourg  le  13  mars   1900. 

*  VIOLANTE,  opéra  hollandais,  musique  de 
M.  A.-D.  Loman,  représenté  au  théâtre 
National  d'Amsterdam  en  décembre  1898. 

*  VIOLANTE,  opéra  sérieux  en  deux  actes 
avec  prologue  et  épilogue,  paroles  et  musi- 
que de  M.  Lodovico  Alberti,  représenté  le 
4  mars  1899  sur  le  théâtre  Royal  de  Turin. 

"VIOLINAIO  DI  CREMONA  (il),  opéra 
semi-sérieux  en  un  acte,  livret  imité  par 
M.  Alberto  Bolvini  de  la  comédie  de  M.  Fran- 
çois Coppée,  musique  de  M.  Giovanni  Gian- 
netti,  représenté  au  Théâtre-Lyrique  de  Mi- 
lan le  23  novembre  1898. 

*  VIOLON  DE  CRÉMONE  (le),  opéra  en  un 
acte,  livret  tiré  de  la  comédie  de  M.  François 
Coppée,  musique  de  M.  Jeno  Hubay,  repré- 
senté à  Bruxelles  en  1894. 

*  virgen  del  puerte  (la),  saynète  lyri- 
que, paroles  de  M.  Mario  Caballero,  musi- 
que de  MM.  Caballero  père  et  fils,  représen- 
tée au  théâtre  de  la  Zarzuela  de  Madrid  le 
17  janvier  1899. 

*  virtù  d'amore,  a  action  pastorale  »,  pa- 
roles de  Mme  Maria  Rossi-Bozzoti,  musique  de 
M.  Vittorio  Gnecchi,  représentée  à,  Verderio 
en  octobre  1896. 

*  vision  de  dante  (la)  ,  poème  lyrique 
en  trois  parties,  avec  prologue  et  épilogue, 
paroles  de  MM.  Eugène  et  Edouard  Adenis, 
musique  de  M.  Max  d'Ollone,  exécuté  au 
Conservatoire  le  5  novembre  1899.  Cet  ou- 


vrage, offert  au  public  par  les  soins  de  l'Aca- 
démie des  Beaux-Arts,  avait  obtenu  le  prix 
Rossini  en  cette  année  1899.  Le  livret,  suffi- 
samment lyrique  dans  la  forme,  montre 
Dante,  après  la  mort  de  Béatrix,  visitant, 
sous  la  conduite  de  Virgile,  l'enfer  et  le  pur- 
gatoire, puis,  confié  par  celui-ci  aux  trois 
vertus  théologales,  la  Foi,  l'Espérance  et  la 
Charité,  montant  seul  au  paradis,  où  il  re- 
trouve, entourée  d'une  légion  d'anges  et  de 
séraphins,  celle  qu'il  a  tant  aimée.  «  Ce  ciel, 
lui  dit-elle,  est  notre  temple.  Notre  hymen, 
commencé  dans  l'ombre  de  la  terre,  va  s'ache- 
ver au  ciel  dans  la  lumière.  »  Puis  on  en- 
tend un  chant  nuptial,  et,  suivis  du  cortège 
céleste,  Dante  et  Béatrix  montent  vers  l'in- 
fini. 

Il  y  avait  dans  ce  sujet  de  quoi  inspirer  ud 
musicien,  et  M.  d'Ollone  en  a  su  tirer  un 
bon  parti.  Sa  partition  est  fort  intéressante, 
très  élégamment  écrite  et  souvent  heureu- 
sement inspirée.  Que  cette  inspiration  ne 
soit  pas  toujours  d'une  nouveauté  absolue, 
cela  n'a  rien  sans  doute  qui  doive  étonner, 
et  ce  n'est  pas  à  un  compositeur  à  ses  débuts 
que  l'on  peut  demander  une  forte  dose  d'ori- 
ginalité. Or,  M.  d'Ollone  est  un  vrai  «jeune  », 
ayant  obtenu  le  grand  prix  de  Rome  en  1897. 
Mais  ce  qui  est  intéressant,  c'est  que 
M.  d'Ollone  chante  et  sait  chanter,  c'est  que 
que,  tout  en  ayant  un  excellent  orchestre,  il 
ne  lui  sacrifie  pas  les  voix,  qu'il  sait  au  con- 
traire mettre  en  leur  place  et  dans  tout  leur 
relief,  c'est  qu'enfin  il  n'est  pas  dans  le 
courant  d'idées  bizarres  et  meurtrières  qui 
emporte  depuis  quelques  années  la  plupart 
de  nos  jeunes  musiciens.  La  musique  de  la 
Vision  de  Dante  contient  vraiment  des  pages 
les  Unes  charmantes,  les  autres  remarqua- 
bles, toutes  écrites  d'une  plume  sûre  d  elle- 
même  et  qui  ne  laisse  rien  au  hasard.  Le 
premier  chœur  du  prologue,  d'une  forme  sim- 
ple et  d'une  jolie  couleur,  est  suivi  d'un  très 
heureux  fragment  symphonique,  où  brillent 
les  violons  et  les  harpes.  Toute  la  scène  de 
l'enfer,  avec  le  chœur  des  damnés,  est  d'une 
bonne  venue,  d'un  excellent  sentiment  dra- 
matique, et  se  développe  sur  un  orchestre 
tourmenté,  expressif,  mais  sans  aucun  excès. 
Ce  qui  est  charmant,  c'est  l'épisode  où  Paolo 
et  Francesca  racontent  à  Dante  leur  his- 
toire, le  récit  de  Paolo  se  déroulant  mélan- 
coliquement sur  un  solo  de  violon,  celui  de 
Francesca  sur  un  solo  de  violoncelle  ;  cela 
est  délicieux.  A  sigualer  encore,  dans  la  se- 
conde partie,  l'appel  de  Virgile  aux  trois 
vertus  théologales,    sur   une  phrase  ample, 


1292 


YA 


SUPPLÉMENT 


YÉHO 


oaduleuse  et  d'un  beau  style,  puis,  dans  la 
troisième,  le  salut  de  Dante  à  Béatrix,  le 
chœur  des  anges  joliment  accompagné  par 
les  violons,  et  toute  la  scène  finale,  qui  est 
d'une  belle  envolée  et  d'un  grand  carac- 
tère. 

*  VISION  DE  JACOB  (la.),  oratorio,  mu- 
sique de  M.  Marcel  Dupré,  exécuté  à  Rouen 
en  mai  1901. 

*  VITTIME  (le),  opéra  sérieux  en  deux  ac- 
tes, paroles  de  M.  Giovanni  Mantovani, 
musique  de  M.  Ettore  Lucatello,  représenté 
au  théâtre  Rossini  de  Venise  le  13  fé- 
vrier 1900.  Cet  ouvrage  était  l'ampliation  en 
deux  actes  d'un  petit  opéra  intitulé  Colpa 
e  pena,  représenté  à  Polesella  le  10  avril  1897. 

*  VIUDES  DE  LA  PLASETA,  ELS  FESTE- 
ROS  DE  LA  GUASA  (les),  zarzuela  valen- 
ciane,  paroles  de  M.  Fe  Castell,  musique  de 
MM.  Sola  et  Seni,  représentée  à  Valence 
(Espagne),  sur  le  théâtre  de  la  Princesse,  en 
décembre  1900. 


VIVEUR  (le),  opérette  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  Alfred  Griïnfeld,  représentée  à 
Vienne,  sur  le  théâtre  An  der  Wien,  en  jan- 
vier 1903. 

*VOCLUNDER  LE  FORGERON,  drame  de 
M .  Holger  Drachmann  ,  avec  musique  de 
M.  Henriques,  représenté  à  Copenhague,  sur 
le  théâtre  Royal,  le  13  mars  1898. 

*  VOILE  DU  BONHEUR  (le),  pièce  en  un 
acte  de  M.  Georges  Clemenceau,  avec  musi- 
que de  scène  de  M.  Gabriel  Fauré,  représen- 
tée au  théâtre  de  la  Renaissance  le  4  novem- 
bre 1901. 

♦VOYAGE  avant  la  noce  (le),  opérette 
en  trois  actes,  paroles  de  MM.  Victor  de 
Cottens  et  Robert  Charvay,  musique  de 
M.  Louis  Varney,  représentée  au  théâtre 
Trianonle  19  décembre  1902. 

*  VOYAGE  d'instruction,  zarzuela,  paro- 
les de  M.  Benavente,  musique  de  M.  Amedeo 
Vives,  représentée  au  théâtre  Eslava  de  Ma- 
drid en  avril  1900. 


w 


*  WALDEMAR,  opéra  romantique,  musique 
de  M.  Andréas  Hallen,  compositeur  suédois, 
représenté  à  Carlsruhe  en  avril  1903. 

*  wanda,  drame  lyrique  en  un  acte,  pa- 
roles  de   M.  A.    Monteleone,    musique  de 


M.  Rodolfo  Conti,    représenté    au  Théâtre- 
Lyrique  de  Milan  le  4  février  1902. 

*  winapoh,  opéra  en  un  acte,  musique  de 
M.  Léon,  représenté  à  Cassel,  sur  le  théâtre 
de  la  cour,  en  novembre  1897. 


*  YANNHA,  drame  lyrique  en  trois  actes,  mu- 
sique de  M.  Charles  Nouguès,  jeune  compo- 
siteur amateur  de  vingt  ans,  représenté 
en  mars  1897  à  la  salle  Franklin,  à  Bor- 
deaux, où  il  était  chanté  par  une  société  d'a- 
mateurs. 

*YANTHIS,  opéra  sérieux  en  trois  actes, 
paroles  de  M.  Lucio  d'Ambra,  musique  de 
M.  Alfonso  Tosi,  représenté  sous  la  direc- 
tion de  l'auteur,  le  5  décembre  1903,  au 
théâtre  Adriano,  de  Rome. 

*  YA  SE  VAN  LOS  QUINTOS,  MADRE  [Les 
conscrits  s'en  vont,  6  mère .'],  zarzuela,  paroles 
de  M.  Alfaro,  musique  de  M.  Thomas  Bre- 
ton, représentée  et  tombée  à  plat  au  théâtre 
du  Nuevo  Retiro  de  Barcelone,  le  19  juin  1899. 


*YELLA,  opérette  en  trois  actes,  paroles 
de  M.  Fernand  Beissier,  musique  de  M.  Char- 
les Lecocq,  représentée  au  théâtre  des  Gale- 
ries-Saint-Hubert, à  Bruxelles,  en  mars  1903. 

*  YEUX  CLOS  (les),  pièce  en  un  acte,  en 
vers,  d'après  une  légende  de  M.  F.  Réga- 
mey,  de  M.  Michel  Carré,  avec  musique  de 
M.  Charles  Malherbe,  représenté  à  l'Odéon 
en  décembre  1896. 

*  yéhouda-BEN-HALÉvy,  opéra  en  cinq 
actes,  en  langue  hébraïque ,  paroles  de 
M.  Auerbach,  musique  de  M.  "Wblfthal. 
représenté  sur  le  théâtre  juif  de  Lemberg  eu 
décembre  1896.  Le  héros  de  cet  opéra  est  un 
célèbre  poète  juif  qui  vécut  en  Espagne  il  y 
a  plusieurs  siècles  et  à  qui  l'on  doit  des  poé- 


ZERL 


SUPPLEMENT 


ZURR 


1293 


sies  hébraïques  de  grande  valeur/entre  autres 
de  superbes  Mélodies  de  Jérusalem,  dont  quel- 
ques-unes ont  été  insérées  par  l'auteur  dans 
cet  ouvrage,  dont  le  succès  a  été  très  grand. 

*  YON,  drame  musical  en  trois  actes  et 
cinq  tableaux,  poème  adapté  par  M"8  A. 
Brûnnmann  d'après  la  tragédie  VApollonide, 
que  Leconte  de  Lisle  avait  imitée  d'Euripide, 
musique  de  Franz  Servais,  représenté  sur  le 
théâtre  de  la  cour,  à  Carlsruhe,  le  29  jan- 
vier 1899.  Le  compositeur  avait  écrit  sa  par- 
tition sur  les  vers  français  de  Leconte  de 
Lisle.  Ne  pouvant  faire  représenter  son  œu- 
vre ni  en  Belgique,  son  pays,  ni  en  France, 
il  la  porta  en  Allemagne,  où  il  dut  la  faire 


traduire  et  où  elle  fut  accueillie  avec  laveur. 
Elle  avait  pour  interprètes  MM.  Gerhauser, 
Plauk,  Nebe,  Mmc  Mailhac  et  Mlle  Friedlein. 
Franz  Servais  mourut  peu  de  mois  après  l'ap- 
parition de  cette  œuvre,  qu'il  avait  caresséo 
avec  amour. 

*YUPANKi,  opéra  en  trois  actes,  texte 
espagnol  de  M.  Rodriguez  Larreta,  traduit 
en  italien  par  M.  Giuseppe  Tarnassi,  musi- 
que de  M.  Arturo  Berutti,  représenté  à 
l'Opéra  de  Buenos-Ayres  le  25  juillet  1901. 

*  YVONNETTE,  opéra-comique  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Carabasse,  musique  de  M.  Ger- 
main Laurens,  représenté  à  l'Opéra-Popu- 
laire  (théâtre  du  Château-d'Eau)  le4  août  18S2 


*  ZANETTO,  esquisse  lyrique  en  un  acte, 
paroles  de  MM.  Targioni-Tozzetti  et  Menasci, 
musique  de  M.  Pietro  Mascagni,  représentée 
au  Lycée  musical  de  Pesaro  le  2  mars   1896. 

"ZARZUELITAS  (las),  zarzuela,  paroles  de 
M.  Peon,  musique  de  M.  Serrano,  représen- 
tée à  San  Fernando  le  10  juin  1900. 

*  zaza,  opéra  en  quatre  actes,  paroles  et 
musique  de  M.  Ruggero  Leoncavallo,  repré- 
senté au  Théâtre-Lyrique  de  Milan  le  10  no- 
vembre 1900.  L'auteur  avait  tiré  son  livret 
du  drame  français  de  MM.  Charles  Simon  et 
Pierre  Berton  qui  porte  ce  titre.  L'opéra 
avait  pour  interprètes  Mmes  Rosina-Stor- 
chio,  Pini-Corsi  et  Manfredi,  MM.  Garbin, 
Sammarco,  Paroli  et  Aristi.  Le  succès  fut 
médiocre. 

*  zerlina,  drame  lyrique  en  deux  actes, 
paroles  de 'M.  Giusto  Gerardi,  musique  de 
M.  Edoardo  Caser,  représenté  à  Venise,  sur 
le  théâtre  Silvio  Pellico,  le  i  avril  1900. 


*  zingari  (gli),  opéra  sérieux  en  un  acte, 
paroles  de  M.  Janthe,  musique  de  M.  Vin- 
cenzo  Sacchi,  représenté  au  théâtre  Bal 
Verme  de  Milan  le  2  septembre  1899. 

*  zingari,  opéra  en  en  acte,  paroles  et 
musique  de  M.  Andréa  Ferretto,  représenté 
au  théâtre  Storchi,  de  Modène,  le  22  mars  1900. 
Comme  pour  le  précédent,  le  sujet  de  ce  pe- 
tit drame  lyrique  était  tiré  d'une  nouvelle 
russe  de  Pouschkine. 

*  zingari  (gli),  esquisse  lyrique,  paroles 
et  musique  de  M.  Zenobio  Navarini,  repré- 
sentée au  théâtre  de  la  Commenda  de  Milan 
le  5  juillet  1900. 

zlatorog,  opéra,  musique  de  M.  Rau- 
chenegger,  représenté  au  théâtre  municipal 
d'Elberfeld  en  1903. 

*ZURRON  EL  PASTOR,  O  EL  NACI  - 
MIENTO  DEL  HUO  DE  DIOS,  action  théâ- 
trale en  un  acte,  paroles  de  M.  Prieto,  musi- 
que de  M.  Orejon,  représentée  au  théâtre 
Romea  de  Madrid  le  24  décembre  1901. 


FIN    DU   SUPPLEMENT 


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la  variété  et  du  nombre  des  images  caricaturales  publiées  sur  l'auteur 
de  Lohengrin,  tant  en  France  qu'à  l'étranger. 

M.  Grand-Carteret  ne  s'est  point  borné  à  publier  un  choix  des  meil- 
leures images  rétrospectives.  Il  a  joint  à  ces  reproductions  des  croquis 
originaux  signés  Blass,  Tiret-Bognet  et  Moloch. 

D'autre  part,  des  documents  du  plus  haut  intérêt  :  lettre  autographe 
de  Wagner  à  M.  Gabriel  Monod,  analyse  graphologique  de  la  signature 
du  maître  aux  diverses  époques  de  son  existence,  étude  physiognomo- 
nique  de  ses  principaux  portraits,  etc.,  éclairent  d'un  jour  nouveau  la 
personnalité  si  complexe  du  célèbre  compositeur,  expliquent  bien  des 
erreurs  d'appréciation  et  dissipent  bien  des  malentendus. 

Les  wagnériens  se  réjouiront  du  livre  de  M.  Grand-Carteret,  véritable 
panthéon  élevé  à  leur  idole  ;  les  antiwagnériens  y  apprendront  à  mieux 
connaître  l'objet  de  leurs  dédains  et  de  leurs  rancunes,  et  cette  con- 
naissance plus  parfaite  du  personnage  les  conduira  sans  doute  à  mieux 
comprendre  son  œuvre  et  à  la  juger  avec  plus  de  sang-froid  et  d'équité. 

Envoi  franco  au  reçu  d'un  mandat-poste . 


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